GS &
AVVTES
Décembre 1982 Volume 1, fascicule 4
le EMS
Bulletin trimestriel Volume 1
Décembre 1982 Fascicule 4
SOMMAIRE
Jean-Jacques MORERE ÉAAOAAR, cars es etreraotsiemresieiote stéreieleetsrete « 51
M. FISCHBERG, B. COLOMBELLI & J.-J. PICARD
Diagnose préliminaire d'une espèce nouvelle
de Xenopus du Zaïre ......................... 53
Alain DUBOIS Notes sur Les Grenouiêles brunes
(groupe de Rana temporaria Lénné, 1758).
1, Introduction sms sessions cesse 56
Jean-Jacques MORERE Présentation de La Société Batrachologique
déAFAANGOI NS Te nneneene rene eies 71
Bibliothèque Centrale Muséum
NN
3 3001 0008472. Mn, paris
Alytes, 1982, 1(4): 51-52. 51
EDITORIAL
La rédaction adresse à tous les lecteurs d'Alytes
ses meilleurs voeux pour 1983.
Après une année d'existence, il convient de faire
un premier bilan. Le succès rencontré, dès la parution du
premier numéro d'Alytes, n'a fait que s'accentuer, comme en
témoignent les nombreux abonnements reçus. Le Comité de rédac-
tion dont s'est enrichi le journal ces derniers mois apporte
une garantie supplémentaire de qualité et de rigueur scientifi-
que. Alytes, qui se veut le trait d'union entre toutes les per-
sonnes intéressées, à des titres divers, par l'étude et la pro-
tection des Amphibiens, est d'ores et déjà largement diffusé
hors de nos frontières. I1 est actuellement distribué dans onze
pays différents. Plusieurs articles nous sont parvenus de
l'étranger, concernant parfois des espèces exotiques: vous en
trouverez un premier, concernant un nouveau Xénope africain,
dans ce numéro. Nous n'oublions toutefois pas la faune françai-
se ou européenne, qui conserve une part prépondérante.
Nous espérons que les mises au point sur la réparti-
tion et la systématique des Amphibiens de France aideront, au
fur et à mesure de leur parution, à mieux orienter les pros-
pections sur le terrain et à faciliter la reconnaissance des
espèces. Le bilan de l'enquête de répartition pour l'année
écoulée, qui sera publié dans le prochain numéro, va également
dans ce sens. La série d'articles sur les Grenouilles "vertes"
et "brunes" dont nous avons commencé la publication montre que,
dans un pays comme le nôtre, où l'on pourrait croire résolus
tous les problèmes de systématique, il reste encore beaucoup à
faire. De plus ces articles soulignent la nécessité d'une
étroite coopération entre le systématicien et l'observateur.
Source : MNHN, Paris
52
Les données de terrain ne prennent toute leur valeur que si
elles sont rigoureusement contrôlées par des personnes au
fait des derniers progrès de la systématique. Trop souvent
les enquêtes de répartition, à la mode ces derniers temps,
n'attachent pas assez d'importance à cet aspect et perdent
pour cette raison une grande partie de leur intérêt.
L'année qui s'ouvre va marquer une étape supplé-
mentaire dans notre entreprise. Avec la création de la
Société Batrachologique de France ce sont de nouvelles per-
spectives qui apparaissent. Nous donnons plus loin les rai-
sons qui nous ont conduits à créer cette association et les
grandes lignes de son organisation. Tous les batrachologues
et les naturalistes intéressés par la connaissance et la
protection des Amphibiens sont cordialement invités à y
adhérer. Toutefois nous avons tenu à bien distinguer l'abon-
nement à A£ytes de la cotisation à la Société Batrachologi-
que de France, de sorte que les personnes qui ne souhaitent
pas devenir membres de l'association puissent néanmoins
recevoir le journal.
Le montant de l'abonnement pour 1983 est fixé à
35 F. En légère hausse par rapport à 1982, mais toujours
modeste, il permet d'équilibrer les frais d'édition et
d'expédition. Pour continuer à recevoir A£ytes sans entraî-
ner d'interruption dans la distribution, veuillez nous faire
parvenir le montant de votre abonnement avant la fin du mois
de janvier. D'avance, merci. Nous disposons maintenant d'un
CCP et d'un compte bancaire (voir en dernière page) qui
faciliteront les règlements.
Jean-Jacques MORERE
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1982, 1(4): 53-55. 53
DIAGNOSE PRELIMINAIRE D'UNE ESPECE NOUVELLE
DE XENOPUS DU ZAIRE
M. FISCHBERG*, B. COLOMBELLI* & J.-J. PICARD"
*Station de Zoologie expérimentale,
Département de Biologie animale,
Université de Genève,
154 route de Malagnou,
1224 Chêne-Bougeries Genève, Suisse
*Laboratoire d'Embryologie et d'Anatomie comparée,
5 place Croix du Sud,
1348 Louvain-la-Neuve, Belgique
ABSTRACT. - À new species of Xenopus from Kinshasa (Zaïre) és
described. The new species £s c£osely related to X. tropicalis but déféens
from £t by several morphological characters and by haväng a chromosome
complement 0$ 40 instead of 20.
Dans le cours des travaux de nos laboratoires sur le genre
Xenopus, nous avons découvert une espèce nouvelle voisine de X. tropicalis
(Gray, 1864) et provenant du Zaïre. Cette nouvelle espèce a été récoltée
par le Dr. V. NZINGULA et est arrivée chez un des auteurs (J.J.P.) les
10 mars et 10 août 1978. Nous donnons ci-dessous une diagnose différen-
tielle préliminaire de cette espèce qui sera décrite en détail ultérieu-
rement (FISCHBERG et a£., en préparation).
Xenopus epitropicalis sp. nov.
Holotype. - BMNH 1982.462, femelle adulte récoltée en août 1978 au con-
fluent de 1a Funa et de la Kemi, à 8 km au sud du centre de Kinshasa
Source ? MNHN, Paris
54
(Zaïre); altitude 350 m; 4°18'S, 15°18'E.
Paratypes. - BMNH 1982.463, une femelle adulte, et BMNH 1982.464-465,
deux mâles adultes. Même localité et même date de récolte que l'holotype.
Diagnose. - La nouvelle espèce est très semblable et apparentée à X.
tropicalis (Gray, 1864). Elle s'en distingue principalement par les
caractères suivants:
(1) taille adulte plus grande (femelles: 56 à 72 mm, moyenne
64 mm; mâles: 48 à 53 mm, moyenne 51 mm) que chez les centaines de X.
tropicalis sur lesquels nous travaillons depuis plus de vingt ans
(femelles: 46 à 55 mm, moyenne 50 mm; mâles: 32 à 39 mm, moyenne 36 mm)
(VIGNY, 1977); ces dernières mesures concernent uniquement des animaux de
l'Afrique de l'ouest appartenant vraiment à X. topicalis (plusieurs
espèces apparentées sont souvent rassemblées dans les collections sous la
dénomination de X. #ropicalis);
(2) nombre de bourrelets autour de l'oeil plus élevé (X. epi-
#ropicalis: 9 à 13, moyenne 11,8; X. tropécalis: 3 à 7, moyenne 4,5)
(VIGNY, 1977);
(3) coloration ventrale plus claire que chez la majorité des
X. tropicalis en notre possession;
(4) en captivité (aquarium à fond de verre), les ongles des
pieds, y compris celui du tubercule métatarsien, deviennent bien plus
Tongs et plus larges que chez les X. tropicalis maintenus dans les
mêmes conditions;
(5) nombre chromosomique diploïde de 40, contre 20 chez X.
tropicalis (TYMOWSKA & FISCHBERG, sous presse);
(6) contenu en ADN nucléaire approximativement double de celui
de X. tropicalis (THIEBAUD, communication personnelle).
Abréviation. - BMNH = British Museum (Natural History), London.
Remerciements. - Nous tenons à remercier le Dr. C. LOUMONT-VIGNY pour les
mesures qu'elle a effectuées sur cette nouvelle espèce et le Dr. V. NZIN-
GULA pour les envois des animaux. Ce travail a été effectué avec l'aide
du Fonds national suisse de la Recherche scientifique (3.775.080).
Source : MNHN, Paris
55
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GRAY, J. E., 1864. - Notice of a new genus (Si£wrana) of frogs from
West Africa. Ann. Mag. nat. Hist., (3), 14: 315-316.
TYMOWSKA, J. & FISCHBERG, M., sous presse. - À comparison of the
karyotype, constitutive heterochromatin, and nucleolar organizer
regions of the new tetraploid species Xenopus epitrcpicalis
Fischberg and Picard with those of Xenopus tropicalis (Gray)
(Anura, Pipidae). Cytogenet. Cell Genet., sous presse.
VIGNY, C., 1977. - Etude comparée de 12 espèces et sous-espèces du
genre Xenopus. Thèse N°1770, Université de Genève: i-v + 1-180,
pl. 1-51.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1982, 1(4): 56-70. 56
NOTES SUR LES GRENOUILLES BRUNES
(GROUPE DE RANA TEMPORARTA LINNE, 1758)
1. INTRODUCTION
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - This paper is the fut of a senies of papers dealing
with the systematics and distribution 0$ the European brown £10gs, especially
än France. PreLiminary data on the distribution 04 brown #10g8 ên the moun-
tains of Southern France (Pyrenees, Massté-Central and Alps) are given. Rana
temporaria £s the single species of brown f10g8 the presence of which in the
Pyrenees Às clear£y documented; previous neports of the species Rana iberica
and Rana dalmatina ên the Pyrenees prove to be based on £ong-Legged specimens
of Rana temporaria which occur there, the distribution and the evolutionary
and systematic status of which are still uncertain, and £or which the provi-
sional name "Gassen's fnog" &s proposed. In the Massif-Central, Rana dalma-
tina, Rana temporaria and the Gassen's fnog were colkected. In the Alps, Rana
dalmatina, Rana temporaria and the Honnonat's fnog are present; the distribu-
tion and the evolutionany and systematic status of the Latten ane still open
{0 question.
Les Grenouilles brunes d'Europe (groupe de Rana temponaria Linné,
1758) ont fait l'objet de bien moins de travaux récents de systématique
évolutive que les Grenouilles vertes (DUBOIS, 1982 b).
Après un bon nombre de discussions animées entre spécialistes dans
la presse scientifique à la fin du siècle dernier et au début de notre siè-
cle, l'accord s'est fait sur une classification des Grenouilles brunes d'Eu-
rope, qui est celle présentée par exemple par MERTENS & WERMUTH (1960). La
Source : MNHN, Paris
57
plupart des auteurs actuels admettent l'existence en Europe de six espèces
de Grenouilles brunes: 1a Grenouille rousse (Rana temponaria L'inné, 1758),
la Grenouille agile (Rana dalmatina Bonaparte, 1840), la Grenouille des
champs (Rana arvalis Nilsson, 1842), la Grenouille de Lataste (Rana £atas-
tei Boulenger, 1879), la Grenouille ibérique (Rana iberica Boulenger, 1879)
et la Grenouille grecque (Rana graeca Boulenger, 1891).
MERTENS & WERMUTH (1960) considèrent que les espèces Rana dalma-
Lina, Rana Latastei, Rana ibenica et Rana graeca ne comportent pas de sous-
espèces. I1s admettent l'existence de trois sous-espèces chez Rana arvalis:
Rana anvalis anvalis Nilsson, 1842, Rana anvalis woltenstonifi Fejérväry,
1919 et Rana anvalis issaltschikovi Terentjev, 1927.
Chez Rana temporaria enfin, MERTENS & WERMUTH (1960) reconnais-
sent trois sous-espèces distinctes en Europe: Rana temporaria temporaria
Linné, 1758 (Grenouille rousse de Linné), qui occupe la majeure partie de
l'Europe; Rana temporaria honnorati Héron-Royer, 1881 (Grenouille d'Honno-
rat), présente dans les Alpes de Haute-Provence; Rana temporaria parvipal-
mata Seoane, 1885 (Grenouille rousse d'Espagne), présente dans le nord-
ouest de l'Espagne.
La répartition et la systématique des Grenouilles brunes de
France est encore l'objet de controverses entre les auteurs. I1 est admis
par tous que l'espèce Rana temporaria est présente dans la majeure partie
du territoire, à l'exception du bassin aquitain, de la région méditerra-
néenne et de la Corse. Le statut des populations des Alpes de Haute-Proven-
ce (constituent-elles ou non une espèce ou sous-espèce distincte honnota-
44?) est encore débattu. Rana anvalis n'est connue en France avec certitude
que des départements du Doubs (25), du Bas-Rhin (67) et du Haut-Rhin (68)
(BAUMGART, 1980; PARENT, 1981). Rana dalmatina est généralement considérée
comme présente dans la majorité du territoire métropolitain. Enfin divers
auteurs admettent la présence dans les Pyrénées de Rana ibenica.
Plusieurs problèmes se posent à propos de ces données tradition-
nelles sur les Amphibiens de France. Nous présenterons ci-dessous briève-
ment ces problèmes, qui feront l'objet ensuite de notes plus détaillées.
LES GRENOUILLES BRUNES DES PYRENEES
Trois espèces de Grenouilles brunes ont été signalées par Îles
auteurs dans les Pyrénées: Rana temponania, Rana ibenica et Rana dalmatina.
Source : MNHN, Paris
58
1. RANA TEMPORARTA.
La présence de la Grenouille rousse dans la totalité de la
chaîne, au moins à partir de l'altitude de 500 m, est bien démontrée
depuis longtemps. PARENT (1981) recense cette espèce dans les départe-
ments des Hautes-Pyrénées (65), de la Haute-Garonne (31), de l'Ariège
(09) et des Pyrénées Orientales (66). Nos propres investigations et de
nombreuses fiches-enquêtes confirment ces informations. De plus nous
avons trouvé cette espèce en forêt d'Iraty, dans le département des
Pyrénées Atlantiques (64).
BOUBEE (1833) a décrit deux nouvelles formes de Grenouilles,
récoltées sur le Mont Canigou (Pyrénées Orientales), sous les noms de
Rana temporaria Var. canigonensis et de Rana glacialis. Nous examine-
rons le statut de ces deux "formes" dans la prochaine note de cette
série.
2. RANA IBERICA.
La présence de Rana iberica dans les Pyrénées a été l'objet
de diverses discussions dans le passé.
Cette espèce y fut signalée pour la première fois, du lac
d'Aubert (Hautes-Pyrénées), par BELLOC (1893), qui toutefois émettait
des doutes sur la validité de l'identification des spécimens en ques-
tion, "les échantillons soumis à l'examen de MM. Parâtre et Rollinat
étant en mauvais état de conservation lorsqu'ils sont parvenus entre
leurs mains" (BELLOC, 1893: 521). BOULENGER (1898: 325), s'appuyant
sur cette remarque, supposa que ce spécimen (sic) “was probably no-
thing but an aberrant and badly preserved half-grown Rana temporaria".
Malheureusement, la plupart des auteurs ultérieurs ont ignoré ces im-
portantes remarques, et ont simplement considéré que BELLOC (1893)
avait signalé Rana iberntca du lac d'Aubert: cette information a ainsi
été répétée d'article en article et de livre en livre, par exemple par
LANTZ (1927), BECK (1942, 1943), ANGEL (1946, 1947) ou FRETEY (1975).
LANTZ (1927) fut le deuxième auteur à signaler Rana ébenica
dans les Pyrénées françaises, sur la base de onze exemplaires récol-
tés dans les environs de Bagnères-de-Bigorre, à Gerde et au Mont Bédat
(Hautes-Pyrénées).
BECK (1942) signala à son tour la capture de trois exemplai-
res, qu'il rapportait à Rana £berntca, dans les marais d'Adé, à 4 km au
Source : MNHNI, Paris
59
nord de Lourdes (Hautes-Pyrénées). Peu après, le même auteur (BECK, 1943)
faisait état d'autres captures de cette espèce à Castel-Mouly et dans le
bois des Glouriettes, au-dessus de la vallée d'Héas. De plus, cet auteur
mentionnait une observation inédite de LANTZ, qui aurait établi que Rana
Æemporania et Rana iberica pouvaient s'hybrider.
Rana iberica a également été signalée dans le nord-est de l'Es-
pagne, tout d'abord dans la province de Barcelone (El Vallés) par PLANTADA
Y FONOLLEDA (1903), puis en Andorre (Soldeu) par SAGARRA (1916) et par
MALUQUER (1916), et enfin dans la province d'Huesca (vallée de Tena) par
BOSCA Y CASANOVES (1918). Toutefois BALCELLS (1956: 84) précise qu'il n'a
pu retrouver les spécimens d'El Vallés, et que les spécimens d'Andorre,
conservés au Muséum de Barcelone, sont des juvéniles en mauvais état qui
n'appartiennent pas avec certitude à Rana £berica.
S'appuyant sur les publications citées ci-dessus, de nombreux
auteurs ont affirmé la présence de Rana ibenica dans les Pyrénées et en
Catalogne: ainsi MERTENS (1925), MERTENS & MULLER (1928, 1940), ANGEL
(1946, 1947), MERTENS & MERMUTH (1960), KNOEPFFLER (1962), DOTTRENS (1963),
HVASS (1972), SALVADOR (1974), FRETEY (1975), TRUTNAU (1975), LANCEAU &
LANCEAU (1977), CASTANET (1978) et BAUMGART (1980).
D'autres auteurs en revanche se sont défiés de cette affirma-
tion, la jugeant trop peu étayée. Nous avons déjà cité BOULENGER (1898,
1910), qui refusait d'admettre la présence de cette espèce dans les Pyré-
nées. Parmi les auteurs récents, ARNOLD & BURTON (1978: 83) écrivent au
sujet de Rana ibenica: "On pense l'avoir observée aussi dans les Pyrénées,
mais ceci n'est pas confirmé et peut être dû à une confusion avec la forme
à pattes postérieures allongées de R. temponaria qui s'y rencontre". Pour
sa part, ANDRADA (1980: 72), paraphrasant vraisemblablement les auteurs
précédents, écrit: "Citada tradicionalmente en los Pirineos, pero sin con-
firmar, y posiblemente confundida con Rana femporaria de pata larga, fre-
cuente en esa zona". Enfin PARENT (1981: 98) considère que Rana £berica,
signalée dans les Hautes-Pyrénées, "paraît avoir été confondue avec" Rana
tempornaria temporaria.
La réticence de ces auteurs à admettre la présence de Rana ébe-
nica dans les Pyrénées est fort compréhensible. Tout d'abord cette région
est éloignée du reste de l'aire connue de l'espèce. Ensuite, si la mention
de cette espèce de montagne dans un lac d'altitude comme le lac d'Aubert
est écologiquement vraisemblable, il n'en va pas de même pour les localités
situées à basse altitude sur les contreforts pyrénéens, et encore moins
Source : MNHN, Paris
60
pour les marais d'Adé, situés dans la plaine au nord de Lourdes. Enfin,
LANTZ (1927: 55) lui-même notait l'existence de quelques différences entre
les mensurations de ses spécimens de la région de Bagnères-de-Bigorre et
les données de BOULENGER (1910) sur les spécimens de la péninsule ibérique.
En réalité, il est permis de supposer que ni BELLOC (1893), ni LANTZ
(1927), ni BECK (1942, 1943) n'avaient jamais observé de Rana ibernica
d'Espagne ou du Portugal, et que leur identification reposait uniquement
sur les descriptions de BOULENGER (1879, 1898, 1910); il en va peut-être de
même pour les auteurs qui ont signalé l'espèce dans les Pyrénées aragonai-
ses, en Andorre et en Catalogne.
Préoccupé par ce problème, nous avons effectué à partir de 1979,
et avec l'aide précieuse de plusieurs collègues (Michel BREUIL, Marc CHEY-
LAN, Monique CLERGUE-GAZEAU et François GASSER), des récoltes et observa-
tions importantes dans les populations de Grenouilles brunes des Pyrénées
centrales françaises. C'est ainsi qu'à Gerde (près de Bagnères-de-Bigorre),
et dans d'autres localités voisines des contreforts pyrénéens, nous avons
récolté des exemplaires de Grenouilles brunes de grande taille (jusqu'à
78,2 mm chez les mâles et 98,0 mm chez les femelles), qui ne sont nullement
des Rana iberica (espèce dont la taille maximale est d'environ 70 mm selon
SALVADOR, 1974, ARNOLD & BURTON, 1978 et ANDRADA, 1980), mais dont la mor-
phologie est fort étonnante: par la plupart des caractères, ces spécimens
se rapprochent des exemplaires typiques de Rana temponania, mais ils s'en
séparent par plusieurs autres, et notamment par la longueur des pattes pos-
térieures, bien plus importante que chez ces derniers. Nous avons de plus
examiné une partie des exemplaires provenant de la région de Bagnères-de-
Bigorre et signalés par LANTZ (1927) sous le nom de Rana éberéca: ces spé-
cimens, qui figurent dans les collections du British Museum (Natural Histo-
ry) de Londres sous les numéros BMNH 1927.11.23.1-3, appartiennent à cette
même forme de Grenouilles rousses à longues pattes, et non à Rana éberica.
Si, comme nous l'avons supposé, BELLOC (1893), LANTZ (1927) et BECK (1942,
1943) n'avaient jamais vu de vraies Rana iberica de péninsule ibérique,
l'erreur de ces auteurs est fort compréhensible, car ces Grenouilles rous-
ses des contreforts pyrénéens ont, outre leurs longues pattes, une colora-
tion, un "aspect" global et même un comportement fort différents de ceux
des Rana femponania du reste de la France, et même de celles qu'on rencon-
tre à plus haute altitude dans les Pyrénées. I1 nous paraît utile, pour
pouvoir faire référence à cette forme bien caractérisée de Grenouille rous-
se, de lui donner un nom. Toutefois, le statut systématique de cette forme
étant encore incertain, nous ne lui donnons pas pour l'instant de nom
scientifique et nous contenterons du nom français de "Grenouille de
Source : MNHN, Paris
61
Gasser", en hommage à François GASSER, qui nous apporta en 1979 une aide
précieuse pour la découverte et l'étude de ces populations.
Initialement, n'ayant à notre disposition que des spécimens de
basse altitude (Gerde et environs) et des spécimens de haute altitude
(Réserve Naturelle de Néouvielle et environs) de la même région des Pyré-
nées centrales, et frappé de l'importance des différences existant entre
les deux ensembles de populations, nous avions envisagé la possibilité
que ces deux formes appartiennent à deux espèces distinctes. Pour tester
cette hypothèse, nous avons multiplié les récoltes dans les Pyrénées cen-
trales, à diverses altitudes, et effectué une étude morphométrique de ces
échantillons, ainsi que d'autres échantillons récoltés dans la même ré-
gion et aimablement mis à notre disposition par Michel BREUIL.
Ces travaux, dont nous rendrons compte ultérieurement en dé-
tail, ont mis en évidence l'existence d'un cline altitudinal pour la lon-
gueur des pattes postérieures (et d'autres caractères) dans les Pyrénées
centrales: alors que dans les contreforts pyrénéens les Grenouilles ont
les pattes très longues, à mesure qu'on s'élève en altitude la longueur
moyenne des pattes va en diminuant régulièrement, pour être, en haute
altitude, similaire à celle des Rana temponaria d'autres régions (nord de
la France). Parallèlement à ces travaux morphométriques, une comparaison
électrophorétique des populations de Gerde et du lac d'Aumar a été con-
duiîte (GASSER, CLERGUE-GAZEAU & DUBOIS, inédit), et a démontré, pour les
loci étudiés, l'absence d'allèles diagnostiques permettant de différen-
cier les deux populations. Enfin, 1 faut rappeler que, selon BECK
(1943), LANTZ aurait croisé avec succès la Grenouille de Gasser, qu'il
appelait Rana iberica, avec la Grenouille rousse.
Nous n'avons pu examiner les spécimens d'Andorre, des Pyrénées
espagnoles et de Catalogne rapportés par les auteurs à Rana ibenica. Tou-
tefois nous avons noté plus haut les réticences de BALCELLS (1956) à
admettre la validité de la détermination de certains de ces spécimens. En
l'absence de preuve du contraire, nous estimons pour l'instant qu'il est
très probable que les spécimens du nord-est de l'Espagne attribués à Rana
éberica appartiennent en fait à la Grenouille de Gasser.
Tous les résultats présentés brièvement ci-dessus, et sur les-
quels nous reviendrons, permettent d'affirmer:
(1) qu'il n'existe pour l'instant aucune récolte prouvée de
Rana iberica dans les Pyrénées et en Catalogne, que cette espèce est très
Source : MNHN, Paris
62
vraisemblablement absente de cette région et que son aire de répartition
réelle semble limitée à l'ouest et au centre de la péninsule ibérique;
(2) que les populations de Rana temporaria des Pyrénées mani-
festent une variabilité importante, avec un net cline altitudinal pour
plusieurs caractères; le statut taxinomique de ces différentes popula-
tions n'est pas encore tranché et sera discuté dans des notes ultérieu-
res de cette série.
3. RANA DALMATINA.
La présence de cette espèce dans les Pyrénées françaises, du
moins dans la partie centrale de la chaîne, où nous ne l'avons jamais
trouvée nous-même, n'est pour l'instant, à notre connaissance, nullement
démontrée, bien qu'elle ait été admise par divers auteurs (DESPAX, 1941;
BECK, 1942, 1943; ANGEL, 1946, 1947; HVASS, 1972; CASTANET, 1978).
Le premier auteur à avoir signalé Rana dalmatina (alors dénom-
mée Rana agilis) dans les Pyrénées semble être LATASTE (1876 a: 432),
qui écrit: "M. A. de l'Isle m'a écrit qu'il l'avait trouvée à Toulouse
et dans les Pyrénées". Peu après, 1e même auteur (LATASTE, 1876 b: 21)
parle de "son existence jusque dans 1a région des neiges, dans les Pyré-
nées, constatée par M. Bureau, ainsi que je le tiens de M. Fischer".
Toutefois, peu après, BOULENGER (1879: 186) écrit au sujet de Rana agi-
Lis: "M. Lataste m'informe que la mention qui a été faite de cette espè-
ce dans les Pyrénées provient d'une erreur de M. Bureau, qui aurait con-
fondu R. fusca, var. acutirostnis avec R. agilis". C'est vraisemblable-
ment pour cette raison que BOULENGER (1898: 340) faisait arrêter la ré-
partition de cette espèce au pied des Pyrénées (BOULENGER, 1910: 257).
DESPAX (1941: 91) semble être le premier auteur à avoir de
nouveau signalé cette espèce, au lieu-dit les Estagnoux, au-dessus de
Saïint-Béat (Haute-Garonne). Peu après, BECK (1942: 86) rapportait la
capture de trois exemplaires de cette espèce dans le torrent du Lheris,
près de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). En 1979, nous avons ex-
ploré ce dernier torrent sans y trouver un seul exemplaire de Rana.
Toutefois ce torrent est très voisin d'autres localités (comme Gerde)
où nous avons trouvé la Grenouille de Gasser, et nous ne serions nulle-
ment étonné, pour notre part, que ce soit cette forme, à longues pattes
postérieures, qui aît été prise pour Rana dalmatina par BECK (1942). I1
serait fort possible également que ce soit cette forme qui ait été ob-
servée par DESPAX (1941) près de Saint-Béat, mais nous n'avons pas enco-
Source : MNHN, Paris
63
re examiné de Grenouilles de cette dernière région.
Assez récemment, THIREAU (1973) a signalé la capture d'un exem-
plaire de Rana dalmatina dans le lac de Bethmale (Ariège). Ce spécimen,
qui porte le numéro MNHN 1971.343 au Muséum de Paris, où nous l'avons
examiné, est en fait une Grenouille de Gasser. (Notons par ailleurs que
l'exemplaire MNHN 1973.64, de l'Hospice de France (Haute-Garonne), et les
exemplaires MNHN 1973.65-67, du lac de Bordères (Hautes-Pyrénées), signa-
lés dans le même article sous le nom de Rana ridibunda perezi, sont en
fait des Rana temporaria typiques.)
Dans l'Atlas préliminaire des Reptiles et Amphibiens de France
(CASTANET, 1978), Rana dalmatina est signalée dans les Pyrénées centra-
les. Il est impossible de savoir quelle peut être la validité de cette
mention, quand on considère la méthode qui a présidé à l'élaboration de
cet Atlas (DUBOIS, 1982 a), mais il est frappant de relever que cette
observation provient de la région où nous avons constaté la présence
abondante de 1a Grenouille de Gasser.
Enfin, PARENT (1981: 98) signale la présence de Rana dalmatina
dans le nord-ouest de la Haute-Garonne (31) et dans l'Ariège (09), mais
sans préciser ses sources.
À l'heure actuelle, nous n'avons pour notre part pu examiner
aucun spécimen de Rana dalmatina provenant des Pyrénées et qui nous per-
mettrait d'affirmer la présence de l'espèce dans cette chaîne.
Rana dalmatina est présente, et même abondante, dans les Landes
(BREUIL, 1982), et il serait utile de connaître la limite sud de la ré-
partition de cette espèce dans cette région: peut-être y atteint-elle les
contreforts pyrénéens? Par aïlleurs nous l'avons observée dans le sud de
la Montagne Noire, et il serait également intéressant de savoir jusqu'où
elle s'avance vers le sud dans cette région.
Cette espèce est traditionnellement citée comme présente en
Catalogne (BOSCA, 1916; SAGARRA, 1916; MALUQUER, 1916, 1917; NAVAS, 1916;
MERTENS, 1925; BALCELLS, 1956; SALVADOR, 1974; ARNOLD & BURTON, 1978;
ANDRADA, 1980), et elle a récemment été signalée, sous le nom de Rana
dalmantina, dans 1e Pays Basque espagnol (ANDRADA, 1980). N'ayant pas pu
observer de spécimen de ces régions, nous n'avons pas les moyens de juger
de la validité de ces affirmations. I1 ne nous étonnerait nullement, en
tout cas, qu'une partie au moins de ces données reposent sur des exem-
plaires de la Grenouille de Gasser, dont la répartition est encore fort
Source : MNHN, Paris
64
mal connue. Le lac de Bethmale (Ariège) représente la localité la plus
orientale des Pyrénées dont nous ayions examiné un spécimen appartenant à
cette forme (voir ci-dessus). KNOEPFFLER (1962: 375) signale la présence
dans les Pyrénées Orientales (66) de Grenouilles rousses à pattes posté-
rieures très longues, ayant été confondues avec Rana £benica, et qui sont
probablement des Grenouilles de Gasser. 11 sera intéressant d'étudier la
répartition fine de cette forme, et des intermédiaires entre celle-ci et
la Grenouille rousse typique, dans les contreforts pyrénéens (du côté
espagnol comme du côté français) et dans les régions avoisinantes.
LES GRENOUILLES BRUNES DU MASSIF-CENTRAL
Les deux espèces Rana temporaria et Rana dalmatina sont présen-
tes dans le Massif-Central. La Grenouille agile y semble limitée aux al-
titudes basses, tandis que la Grenouille rousse y atteint des altitudes
élevées. Les populations du Massif-Central de cette dernière espèce mon-
trent une variabilité morphologique importante, et on peut s'étonner que
les anciens auteurs n'aient pas profité de celle-ci pour créer des noms
de "variétés" ou de sous-espèces, comme ils l'ont fait dans bien d'autres
cas. Dans la Montagne Noïre, nous avons trouvé, cohabitant avec Rana dal-
matina, des exemplaires à longues pattes postérieures de Rana temporaria
ressemblant fortement à la Grenouille de Gasser des Pyrénées. I1 est pro-
bable que, dans le Massif-Central comme dans les Pyrénées, une partie au
moins de la variabilité morphologique de Rana temporaria est liée à
l'existence d'un cline altitudinal. Dans certaines régions du Massif-
Central, par exemple le plateau de l'Aubrac, les exemplaires de Rana tem-
poraria sont particulièrement petits.
Les Grenouilles rousses du Massif-Central sont encore bien mal
connues, et d'importantes études supplémentaires seront nécessaires pour
nous permettre de comprendre les modalités de 1a variabilité géographique
de cette espèce dans cette région. 11 serait également intéressant de sa-
voir s'il existe ou non une discontinuité importante entre les popula-
tions de cette espèce du sud-ouest du Massif-Central et celles des Pyré-
nées Orientales.
Source : MNHN, Paris
65
LES GRENOUILLES BRUNES DES ALPES
1. RANA TEMPORARIA.
Une variabilité géographique importante existe également
parmi les Grenouilles rousses des Alpes.
Certaines populations de la région de Digne (Alpes de
Haute-Provence, anciennement Basses-Alpes; 04) furent rapportées par
HERON-ROYER (1881) puis HONNORAT-BASTIDE (1892) à une sous-espèce nou-
velle de 1a Grenouille rousse (alors appelée Rana fusca), sous le nom
de Rana fusca honnorati Héron-Royer, 1881 (Grenouille d'Honnorat).
BOULENGER (1898: 307) n'admit pas la validité de cette sous-espèce, ca
ractérisée en particulier par des pattes postérieures longues, et mit
celle-ci en synonymie de Rana femporaria.
Ce n'est qu'assez récemment que PHILIPPE (1955: 207) voulut
ressusciter le nom honnorati pour la Grenouille brune aux longues pat-
tes des Basses-Alpes; toutefois, par suite d'une "malencontreuse co-
quille" (PHILIPPE-KNOEPFFLER, 1957: 190), le nom de cette Grenouille
fut imprimé dans ce travail "Rana temporaria Héron-Royer, 1881"! PHIL-
LIPPE KNOEPFFLER & SOCHUREK (1956: 149) mentinnnèrent cette forme sous
le nom de "Rana hononati Héron Royer (1881?)" (sic), puis PHILIPPE-
KNOEPFFLER (1957: 191) employa le nom "Rana honnorati Héron-Royer
1881", repris ultérieurement par KNOEPFFLER (1961 a-b), CAHET &
KNOEPFFLER (1963), ARILLO & BALLETTO (1966), CASTANET (1978), PARENT
(1981) et quelques autres.
Parallèlement aux auteurs précédents, qui considéraient la
Grenouille d'Honnorat comme une espèce valide, d'autres estimaient que
les populations en question ne constituent qu'une sous-espèce Rana
temporania honnonati (MERTENS & WERMUTH, 1960; FRETEY, 1975; TRUTNAU,
1975; BAUMGART, 1980), ou même appartiennent à la sous-espèce nomina-
tive Rana temporaria temporarta (ARNOLD & BURTON, 1978).
Il est clair que le statut réel des populations de Grenouil-
les rousses des Alpes de Haute-Provence ne pourra être établi avec
certitude qu'après des études diverses et approfondies sur la variabi-
lité des Grenouilles rousses dans l'ensemble des Alpes et dans les ré-
gions voisines, faisant appel à des techniques morphométriques mais
aussi électrophorétiques, caryologiques, immunologiques, etc. Nous
avons déjà entrepris de premiers travaux dans ce sens, mais de nouvel-
les prospections dans l'ensemble des Alpes nous seront nécessaires
Source : MNHN, Paris
66
pour aboutir à des résultats décisifs. Ce qui est frappant en tout cas
est le fait que dans les Alpes, comme dans les Pyrénées et le Massif-
Central, se rencontrent des populations de Grenouilles rousses à longues
pattes postérieures. Le parallélisme n'est toutefois pas parfait car, si
les Grenouilles rousses à longues pattes du Massif-Central ressemblent
fort aux Grenouilles de Gasser des Pyrénées, ces dernières se distin-
guent des Grenouilles d'Honnorat des Alpes par leur aspect général et
divers caractères sur lesquels nous reviendrons. Enfin, le matériel des
Alpes dont nous disposons n'est pas suffisant pour affirmer qu'existe
dans cette région, comme dans les Pyrénées, un cline morphologique alti-
tudinal. Dans l'état actuel de notre travail, nous réservons donc notre
opinion quant au statut systématique de la Grenouille d'Honnorat, que
nous incluons provisoirement, en l'attente de preuves du contraire, au
sein de l'espèce Rana temporania.
La distribution des Grenouilles rousses au sein des Alpes est
encore mal connue. PARENT (1981) cite l'espèce dans les départements des
Hautes-Alpes (05) et de la Drôme (26) et dans tous les départements si-
tués au nord de ceux-ci, mais considère celle-ci absente des Alpes de
Haute-Provence (04), et douteuse dans les Alpes Maritimes (06) et le Var
(83).
Dès 1898 pourtant, BOULENGER (1898: 357) signalait trois exem-
plaires de Rana temponania des Alpes près de Nice, France. Nous avons
examiné ces spécimens, qui sont conservés sous les numéros BMNH
1884.11.20.111-113 au British Museum (Natural History) de Londres: il
s'agit bien d'individus typiques de Rana temporaria.
En avril 1982, nous avons exploré la région de Saint-Martin-
Vésubie (Alpes Maritimes) et y avons découvert deux populations impor-
tantes de Rana femponaria: il convient donc d'ajouter le département des
Alpes Maritimes (06) à la liste de ceux cités par PARENT (1981) pour
cette espèce. Les exemplaires de ces localités ressemblent fortement,
par la morphologie, à la Grenouille d'Honnorat, qui semble donc avoir
une répartition plus étendue que celle que lui ont attribué jusqu'à pré-
sent les auteurs (MERTENS & WERMUTH, 1960; KNOEPFFLER, 1961 b; PARENT,
1981), et qui pourrait même peut-être s'avérer également présente dans
les Alpes italiennes (voir ARILLO & BALLETTO, 1966, mais aussi CAPOCAC-
CIA, ARILLO & BALLETTO, 1969).
Source : MNHN, Paris
67
2. RANA DALMATINA.
La distribution de Rana dalmatina dans les Alpes et le sud-est
de la France en général est encore fort mal connue. PARENT (1981) cite
l'espèce de l'Ain (01), de la Haute-Savoie (74), de 1a Savoie (73), de
l'Isère (38), des Alpes de Haute-Provence (04), des Alpes Maritimes (06)
et du Var (83). En revanche, il ne mentionne pas l'espèce dans les dépar-
tements des Hautes-Alpes (05), de 1a Drôme (26), du Vaucluse (84) et des
Bouches-du-Rhône (13). L'étude fine de 1a répartition (y compris altitu-
dinale) de cette espèce dans cette région reste encore à faire.
CONCLUSION
Comme le lecteur aura pu le constater, il subsiste plus de pro-
blèmes que de certitudes quant au statut évolutif et taxinomique des po-
pulations de Grenouilles brunes de nombreuses régions de France, et no-
tament des régions montagneuses de notre pays. Dans les prochaines notes
de cette série, nous tenterons d'apporter des réponses à une partie, au
moins, des questions que pose l'évolution, la répartition et la systéma-
tique de cet intéressant groupe de Grenouilles.
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Source : MNHN, Paris
Alytes, 1982, 1(4): 71-74. 71
PRESENTATION DE LA SOCIETE BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
Jean-Jacques MORERE
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - The Société Batrachologique de France (Société
pour l'Etude et la Protection des Amphibiens) was founded ên Paris on
November 6, 1982. This Society will contribute to increase knowledge
o$ Amphibians, to presenve their natural habitats and themselves and
to further communication between batrachologists. 14 publishes the
journal Alytes. It s probably the first scientific society in the
wor£d to be specigically devoted to batrachology. The study of Amphi-
bians has Long been £nc£uded ën herpetology, but Amphibians are not
40 closely nelated to Reptiles. Being an original class within the
vertebrates, they require a specific discipline, name£y batrachoLogy.
Herpetology shoutd be restricted £o the study of Reptiles. Membership
o$ the S.B.F. is open {o anyone interested in Amphibians. Subscrip-
tion to Alytes £s separate.
Après le lancement de notre enquête de répartition en février
dernier, conjointement avec la publication d'Alytes, i1 s'est avéré né-
cessaire de créer un cadre juridique et administratif regroupant l'en-
semble de nos activités. Par aïîlleurs plusieurs d'entre nous ont exprimé
le désir de voir réunies dans une même organisation toutes les personnes
intéressées, à des titres divers, par l'étude et la protection des Am-
phibiens.
C'est ainsi que fut décidée la création de la Société Batra-
chologique de France (Société pour l'Etude et 1a Protection des Amphi-
biens). Fondée le 6 novembre 1982 à Paris, elle a son siège au Labora-
Source : MNHN, Paris
72
toire des Reptiles et Amphibiens du Muséum national d'Histoire natu-
relle. Les buts de cette association sont (extrait des Statuts, arti-
cle 2.1):
“de contribuer:
- à l'étude et à la connaissance des Amphibiens;
- à leur protection et à la protection de leur environnement;
- à l'établissement, au renforcement et à la facilitation des
liens entre batrachologues".
Par batrachoLogie (du grec batrakhos = grenouille voir par
exemple PLATON, Théétète: 167 b , et Logos = science), nous entendons
la discipline scientifique qui regroupe en un tout organisé l'ensemble
des connaissances relatives aux Amphébiens, quelles que soient les mé-
thodes d'investigation utilisées. La batrachologie est une discipline
à part entière, au même titre que la mammalogie, l'ornithologie, l'en-
tomologie, etc. On considère traditionnellement l'étude des Amphibiens
comme l'un des aspects de l'herpétologie. I1 faut sans doute voir 1à
une réminiscence de l'époque où, lorsque l'herpétologie fut fondée,
les Amphibiens étaient classés parmi les Reptiles. Mais depuis, nos
connaissances sur ces deux groupes ont bien progressé. Si par certains
aspects de leur écologie les Reptiles et les Amphibiens présentent
quelques ressemblances, ils sont bien différents par leur anatomie,
leur physiologie, leur embryologie et leur éthologie. En fait les
différences l'emportent de beaucoup sur les ressemblances et l'on peut
même dire, prenant en considération ces derniers aspects, que les Am-
phibiens ont beaucoup d'affinités avec certains Poissons et que les
Reptiles s'apparentent aux Oiseaux. En réalité, la classe des Amphi-
biens occupe une position unique parmi l'embranchement des Vertébrés:
ses représentants passent fondamentalement au cours de leur existence
de la vie aquatique à la vie terrestre. De par leur originalité au
sein du règne animal, ils méritent amplement d'être l'objet d'une dis-
cipline propre. Conformément à son étymologie, il convient de réserver
le mot hexpétologie (du grec hexpeton = serpent voir par exemple EU-
RIPIDE, Andromaque: 270 ou d'une manière plus générale ce qui rampe)
à l'étude des Reptiles. Batrachologie et herpétologie constituent donc
deux domaines bien distincts.
Le terme de batrachologie étant encore d'un usage peu répan-
du, i1 m'a paru utile de le définir. Le néologisme "amphibiologie",
peu euphonique, utilisé par quelques auteurs (par exemple E. H. TAY-
LOR, Univ. Kansas Sci. Bu£l., 1947, 31 (2): 543) ne peut être retenu
Source : MNHN, Paris
73
car il est construit sur le mot composé grec amphibios (= amphibie),
qualificatif ne désignant aucun animal particulier, pouvant être em-
ployé également pour les végétaux. 11 semble bien d'ailleurs que la
Société Batrachologique de France soit la première société scientifi-
que au monde exclusivement consacrée à la batrachologie. Malgré son
titre, la S.B.F. n'en est pas moins largement ouvertes aux personnes
étrangères.
L'existence de cette association renforce et accroît nos
possibilités d'action. Les batrachologues pourront désormais faire
entendre leur voix à chaque fois qu'il sera question d'Amphibiens.
En conjugant nos efforts nous pourrons mieux progresser dans la
connaissance de ces animaux et lutter plus efficacement pour leur
protection. I1 va sans dire que cette protection ne se conçoit
qu'en considérant les Amphibiens en équilibre avec leur milieu
naturel.
L'une des principales activités de notre association con-
siste en l'étude de la répartition des Amphibiens en France. Ayant
déjà mis en place une organisation qui a fait ses preuves, avec
l'enquête de répartition, il n'était pas question de la modifier
(voir Alytes, 1 (1): 5-9). Aussi a-t-elle été intégrée en bloc dans
l'association. Michel BREUIL reste le coordonnateur de cette enquête,
organisée conjointement avec le Laboratoire des Reptiles et Amphi-
biens du Muséum national d'Histoire naturelle. Tous les engagements
que nous avons pris au sujet de celle-ci (A£ytes, 1 (1): 7) sont
maintenus. 11 n'y a donc rien de changé pour les observateurs qui
peuvent continuer à s'adresser à Michel BREUIL, notamment pour lui
demander des fiches-enquête ou les lui retourner une fois remplies.
11 est désormais secondé dans sa tâche par Madeleine PAILLETTE.
La mise en place d'une commission de protection correspond
à une autre activité essentielle de la S.B.F. Sa tâche est d'impor-
tance étant données les menaces qui pèsent de toutes parts sur les
populations d'Amphibiens. Cette commission est animée par Philippe
EVRARD, assisté d'Alain DUBOIS. Tous les membres de l'association
peuvent en faire partie.
Si vous souhaîtez faire partie de la S.B.F. il vous suffit
de remplir une demande d'adhésion et de la retourner à l'adresse in-
diquée. Précisons que la cotisation à l'association est distincte de
l'abonnement au journal. Ainsi les personnes qui ne désirent pas de-
Source : MNHN, Paris
74
venir membres de la S.B.F., tout en participant activement à l'enquête
de répartition par exemple, peuvent néanmoins s'abonner à A£ytes. Elles
seront de la sorte régulièrement tenues au courant des progrès de l'en-
quête et bénéficieront des mises au point systématiques ou régionales.
Pour terminer, voici la composition du Conseil d'administra-
tion de la S.B.F., tel qu'il est issu de l'Assemblée de fondation,
ainsi que le nom des responsables de l'enquête de répartition et de la
commission de protection. La prochaine Assemblée générale de la S.B.F.
aura lieu en novembre 1983 à Paris.
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Président: Jean-Jacques MORERE. Vice-Président: Jean-Louis AMIET.
Secrétaire général: Alain DUBOIS. Secrétaire adjoint: Madeleine
PAILLETTE. Taësonten: Daniel VACHARD. Tnésonter adjoint: Dominique
PAYEN. Administrateurs: Michel BREUIL, Philippe EVRARD.
ENQUETE DE REPARTITION
Coordonnateur: Michel BREUIL. Rapporteur: Madeleine PAILLETTE.
COMMISSION DE PROTECTION
Président: Philippe EVRARD. Rapporteur: Alain DUBOIS.
Source : MNHN, Paris
ALYTES
édité par la Société Batrachologique de France
Rédacteurs: Alain Dubois et Jean-Jacques Morère
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens
Muséum national d'Histoire naturelle
25, rue Cuvier
75005 Paris
Comité de Rédaction: J.-L. Amiet (Yaoundé), M. Fischberg (Genève), B. Lanza
(Firenze), R. F. Laurent (Tucuman), M. Paillette (Brunoy).
Abonnement annuel 1983: 35 F. Prix au numéro: 10 F.
Modalités de règlement:
- pour Les français: - soit par chèque ou virement postal à l'ordre de notre
CCP: Société Batrachologique de France (S.B.F.), CCP 7976 90 K, Paris;
- soit par chèque bancaire à l'ordre de la Société Batrachologique de
France, adressé à M. Daniel VACHARD, Trésorier de la S.B.F., 5, allée de
la Cauvinière, 78112 Fourqueux;
- pour Les étrangers: - soit par virement postal sur notre CCP (adressez
votre chèque à votre centre de chèques postaux);
- soit par ordre de virement (payment onde) sur notre compte bancaire
BNP Assas 30004 01697 00000748056 37 (à l'exclusion de tout chèque
adressé directement à notre Trésorier).
Recommandations aux auteurs: Alytes publie des articles originaux consacrés
aux Amphibiens. Les manuscrits doivent être dactylographiés et accompagnés
d'un résumé en anglais. Indiquer le numéro des figures au crayon; légendes
sur feuille séparée. Adresser les manuscrits aux rédacteurs.
CCE RETOE
SOCIÉTÉ BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
Président: Jean-Jacques Morère Trésonten: Daniel Vachard
Secrétaire général (Renseignements et demandes d'adhésion): Alain Dubois
(adresse ci-dessus)
Coordonnateur de L'Enquête de Répartition: Michel Breuil (même adresse)
Cotisation 1983: 95 F.
Directeur de la publication: Alain Dubois
N° de Commission Paritaire: 64851
Imprimé à: Muséum national d'Histoire naturelle
25, rue Cuvier
75005 Paris
Source : MNHN, Paris
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