ISSN 0753-4973
Juin 1983 Volume 2, fascicule 2
Source : MNHN, Paris
LG AAY
ALYTES
Bulletin trimestriel Volume 2
Juin 1983 Fascicule 2
SOMMAIRE
Georges OLI0SO Contribution à L'étude des Amphibiens du
Vauc£use ..,..... do tire er me: aa e Sa aie parmesan 30
Jean-Paul RISCH Cynops orphicus, a New Salamanden £rom
Guangdong Province, South China (Amphibia,
Caudata, Salamandridae) ..... rates te els 45
René AUCLAIR, Simone AUCLAIR & Dominique BRUGIERE
Des Gnenouilles ventes [Rana 4p.) en
SARL QNO EMA SE due snre aient ste sent ae 53
Georges OLIOSO Note sur La présence de Grenouilles ventes
CNASAAAALQN Brusss S sente pre Dao aleeeep ete 54
Alain DUBOIS Le Triton alpestre en Calabre: une forme
nanre et menacée d'extinction ............... 55
Michel DELAUGERRE & Marc CHEYLAN
Enquête pour un Atlas de répartition des
Amphibiens et Reptiles de Conse et de
SANALQNE RS lustres le se et enr nsnenNes 63
Madeleine PAILLETTE & Michel BREUIL
Appel aux preneurs de sons pour L'étude des
chants d'Amphibiens ....... era dte Lester en 66
Bibliothèque Centrale Mus:
UNE
1 00110034 5
Alytes, 1983, 2(2): 30-44. 30
CONTRIBUTION A L'ETUDE DES AMPHIBIENS DU VAUCLUSE
Georges OL 1050*
Ecole publique, Gargas,
84400 Apt, France
ABSTRACT. - Results of a study of the amphibian fauna 04 the
Vauc£use department in Southeastern France, undentaken for the past three
years (including fiéteen years old data), are presented. Bufo bufo, Bufo
calamita, Pelodytes punctatus and green frogs Rana sp. are abundant.
Triturus cristatus and Bombina variegata, known f10m ear£y 20th century
hecords, have not been observed.
Depuis trois ans, la section vauclusienne du Centre de Recherches
Ornithologiques de Provence (C.R.0.P.-84) a mis en chantier un Atlas de la
Faune des Vertébrés du Vaucluse dans le but d'étudier 1a répartition précise
de ceux-ci dans le département dont certaines particularités géographiques
(relief, latitude, vallée du Rhône) font que plusieurs espèces semblent y
atteindre leur limite de répartition. 11 s'agissait donc d'essayer de
déterminer ces limites aussi précisément que possible.
Pour ce faire, les observations effectuées sont reportées sur
une grille au demi-décigrade, ce qui représente pour le département 225
rectangles d'environ 3,6 km de large sur 5 km de long.
En ce qui concerne les Amphibiens, l'enquête a démarré lentement
mais le travail sur le terrain semble devoir maintenant se développer.
L'annonce de 1a réalisation par la Société Batrachologique de France d'une
enquête sur la répartition des Amphibiens en France a fait l'effet d'un
heureux stimulant.
Comme 1e montre la figure 1, à ce jour (31.1.1983) au moins une
espèce d'Amphibien à été contactée({/ sur 74 rectangles (33%), ce qui est
* Correspondant régional de l'enquête S.B.F.-Muséum pour le Vaucluse
Source : MNHN, Paris
Fig. 1. - Nombre d'espèces d'Amphibiens recensées par rectangle, dans
le département du Vaucluse.
Source MNHN, Paris
32
rl
IT
CREECT ET
NEEELL CRÉEEREEE
BLEU
Altitude moyenne par rectangle:
inférieure à 500 m
de 500 m à 900 m
de 900 m à 1300 m
ENREU
supérieure à 1300 m
Localités de résidence des principaux observateurs :
*c Cadenet (René VOLOT)
#GA Gargas (Georges OLIOS0)
#GR Grillon (Philippe CASTELLAR)
*v Villars (Pierre HENRY)
%sC Sainte-Cécile-les-Vignes (Marcel MOURGUE)
Fig. 2. - Relief du département du Vaucluse et localisation des principaux
observateurs.
Source
MNHN, Paris
33
encore très peu et cela d'autant plus que les zones d'observations sont
très inégalement réparties. En effet, comme il fallait s'y attendre, la
prospection se développe en tache autour des lieux où résident les obser-
vateurs (fig. 2). Ainsi, si les régions de Valréas, Apt et Cadenet sont
bien connues, de grandes taches blanches subsistent dans le reste du
département.
A ce jour, les publications concernant les Amphibiens du Vaucluse
sont très peu nombreuses. De plus, soit elles concernent de petites portions
du département (MOURGUE, 1908; OLIOSO, VOLOT et GALLARDO, 1980), soit elles
sont trop générales car incluses dans des publications plus étendues
(KNOEPFFLER, 1961; PARENT, 1981).
Cette note a pour but de faire la synthèse de nos connaissances
actuelles sur la faune batrachologique du département et, en la publiant,
nous espérons inciter nos collègues à intensifier leurs recherches dans
les zones les moins bien connues.
LISTE COMMENTÉE DES ESPÈCES
Les espèces précédées d'un numéro d'ordre sont celles dont la
présence en Vaucluse à pu être vérifiée par les recherches des membres du
C.R.0.P.-84. Sur les cartes de répartition, les rectangles où l'espèce a
été contactée au moins une fois sont hachurés. Les données prises en compte
pour cette cartographie sont toutes postérieures à 1968.
1. SALAMANDRA SALAMANDRA TERRESTRIS (fig. 4)
29 données réparties sur 18 rectangles.- Commune dans les zones
accidentées, nous ne l'avons pas encore trouvée dans la plaine agricole où
MOURGUE, déjà, la signalait très rare. Nous connaissons un cas certain de
disparition: au début des années 60, elle était présente au jardin public
d'Apt, en pleine ville. Nous ne l'y avons pas retrouvée. On rencontre les
larves en avril aussi bien dans des ruisseaux que dans des mares (une
centaine dans un trou d'eau de deux mêtres de diamètre, le 8.1V.1979, près
d'Apt; cette mare en pleine garrigue devait attirer toutes les femelles
présentes dans un grand rayon). À plusieurs reprises, nous avons trouvé
des femelles noyées dans des abreuvoirs à moutons où elles étaient venues
déposer leurs larves. La forme de ces abreuvoirs découpés dans des tonneaux
métalliques (fig. 3) en fait des pièges mortels pour les salamandres. 11
convient d'en extraire les larves qu'on y trouve.
Source : MNHN, Paris
34
Fig. 3. - Coupe transversale d'un abreuvoir à moutons, piège mortel pour
les femelles et les jeunes de Salamandra salamandra.
TRITURUS CRISTATUS
Nous n'avons pas encore trouvé cette espèce que MOURGUE signalait
dans quelques mares de la région de Ste-Cécile-les-Vignes, mais qui n'est
citée ni par KNOEPFFLER, ni par PARENT, ce dernier soulignant toutefois
qu'elle est à rechercher en Vaucluse.
2. TRITURUS HELVETICUS (fig. 5)
4 données pour 4 rectangles.- C'est le seul Triton dont nous
avons pu certifier la présence en Vaucluse, dans les roubines d'irrigation
à l'eau souvent très boueuse, dans des mares et des prés humides. Un individu
a même été capturé sur une route à grande circulation! I1 y a une vingtaine
d'années, cette espèce était présente dans tous les petits ruisseaux et
fossés de la banlieue avignonnaise qui ont maintenant disparu, trans formés
en égouts ou bétonnés.
TRITURUS MARMORATUS
Signalé par KNOEPFFLER mais pas par PARENT. MOURGUE indiquait
qu'il n'avait pas trouvé cette espèce. Nous ne l'avons pas observée non plus.
Source : MNHN, Paris
35
3. ALYTES OBSTETRICANS (fig. 6)
6 données sur 4 rectangles.- Susceptible d'être rencontré dans
tout le département, aussi bien dans les zones humides que dans les cultures.
Dans des vergers, trois observations différentes ont permis de localiser
l'espèce dans les fûts de canons d'arrosage.
BOMBINA VARTEGATA
PARENT attribue les citations du Vaucluse à une erreur. Le Sonneur
est signalé par KNOEPFFLER, et MOURGUE le donne "assez commun dans les mares
peu profondes et les bassins d'arrosage des jardins". MOURGUE était un
observateur compétent et il semble que l'on puisse se fier à ses observa-
tions. Cependant, nous n'avons jamais trouvé cette espèce en Vaucluse et
des recherches spéciales doivent être entreprises dans la région de Ste-
Cécile-les-Vignes afin d'essayer de faire la lumière sur ces contradictions.
4. PELOBATES CULTRIPES (fig. 7)
1 donnée sur 1 rectangle.- Une seule capture dans une gravière
près de Valréas, gravière qui, malgré tous nos efforts, est très menacée.
L'espèce est signalée par MOURGUE, KNOEPFFLER et PARENT.
5. PELODYTES PUNCTATUS (fig. 8)
30 données pour 14 rectangles.- Sans conteste l'une des espèces
les plus communes du Vaucluse. L'amplitude altitudinale du Pélodyte ponctué
est importante puisqu'il a été trouvé du confluent du Rhône et de la
Durance (alt. 20 m) jusqu'à plus de 700 m dans le Petit Luberon. Signalé
dans des mares, des bassins, des prés humides et même à l'intérieur de
bâtiments habités. Les observations hivernales sont régulières. Le 6 février
1980, à Avignon, j'ai pu contacter par beau temps cinq individus chanteurs
sur 3 ha de remblai caillouteux parsemé de flaques.
6. BUFO BUFO (fig. 9)
67 données pour 38 rectangles.- Présent partout depuis les bords
du Rhône et de la Durance jusque dans le Luberon et le Ventoux où il atteint
au moins 900 m. Nous n'avons pas cherché à distinguer les sous-espèces.
Comme partout, le Crapaud commun paye un lourd tribut à la circulation
routière puisque 35 données (52% du total) concernent des individus écrasés.
D'autres dangers menacent cette espèce comme beaucoup d'Amphibiens. L'exemple
Source : MNHN, Paris
36
suivant est très instructif à ce sujet. I1 existe sur les plateaux de
Vaucluse, à 600 m d'altitude, sur la commune de Monieux, un petit lac de
barrage très fourni en végétation aquatique et dont la superficie est
d'environ un hectare. Jusqu'à la fin des années 70, des centaines de
Crapauds communs venaient s'y reproduire et on y trouvait des tétards par
milliers. L'apparition de Chevesnes (introduits?) et l'introduction de
Cygnes et de Canards ont pratiquement anéanti cette population, ou du moins
réduisent presqu'à néant toute reproduction. Les observations hivernales
sont nombreuses pour cette espèce.
7. BUFO CALAMITA (fig. 10)
26 données pour 17 rectangles.- Très commun en plaine où il est
peut-être plus abondant que Bufo bufo, il devient beaucoup plus rare dans
les massifs où il est très localisé. Max GALLARDO l'a trouvé jusqu'à 700 m
dans les citernes DFCI du Petit Luberon. Dates limites d'observation: 26
mars - 20 novembre. Pas d'observations hivernales.
8. HYLA MERIDIONALIS (fig. 11)
23 données pour 14 rectangles.- Espèce assez commune dans les
roselières, même de faible étendue. Elle est particulièrement abondante
(plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'individus) dans les cein-
tures de Phragmites des réservoirs d'eau du centre commercial Cap Sud à
Avignon. Fréquente également vergers et jardins. Elle est probablement très
rare en altitude car nous ne l'avons jamais trouvée au-dessus de 600 m.
Dates limites d'observation: 28 février - 8 décembre.
9. GRENOUILLE VERTE (RANA SP.) (fig. 12)
39 données pour 21 rectangles.- Dans l'impossibilité de déterminer
correctement la ou les espèces concernées, nous avons groupé dans cette
rubrique toutes les observations de Grenouilles vertes. Celles-ci sont très
communes dans le 1it de 1a Durance et dans les contre-canaux des ouvrages
de la Compagnie Nationale du Rhône. Quelques observations ont été faites
dans des mares, parfois de très petite taille, dans l'intérieur du départe-
ment. Des Grenouilles vertes ont été trouvées à 350 m dans une source du
Petit Luberon. Dates limites d'observation: 24 mars - 30 octobre.
GRENOUILLE BRUNE (RANA SP.)
Nous n'avons aucune observation de Grenouille brune, cependant,
Source : MNHN, Paris
37
à l'étang de Monieux (alt. 600 m) j'ai photographié le 17 mars 1974 une
ponte de Rana 4p. Cette date très précoce laisse penser qu'il s'agissait
d'une Grenouille brune que, malheureusement, je n'ai pu trouver. Aucune
Grenuille verte n'a jamais été observée sur cet étang où nous nous rendons
très fréquemment. KNOEPFFLER cite Rana dalmatina qui n'est pas reprise par
PARENT, lequel ne mentionne d'ailleurs aucune Grenouille brune pour le
Vaucluse, si ce n'est Rana temporaria pour l'indiquer "douteuse". Des
recherches plus minutieuses nous permettrons peut-être d'éclaircir ce
problème.
CONCLUSIONS
Comme le montre le tableau I, des différences apparaissent selon
les auteurs dans la composition de la faune batrachologique du Vaucluse.
Elles peuvent provenir soît d'erreurs de détermination, de disparition
d'espèces localisées, de mauvaise interprétation et de non vérification de
données ou encore du fait que des populations très localisées n'ont peut-
être pas encore été retrouvées. Le point le plus délicat est sans aucun
doute Bombina variegata à propos duquel la discussion reste à mon avis
ouverte. Nous avons en effet tendance à considérer comme valables les
données de MOURGUE bien que PARENT les récuse. Nous espérons que de pro-
chaînes recherches sur le terrain permettront de conclure.
I1 faut noter cependant la remarquable similitude de la liste
tirée de l'article de PARENT et de celle des espèces que nous avons réelle-
ment trouvées dans le Vaucluse au cours des quinze dernières années.
Un autre point délicat est celui de la détermination spécifique
des Grenouilles vertes abondamment présentes dans notre département.
REMERCIEMENTS
Je suis heureux de remercier ici tous les membres de la section
vauclusienne du Centre de Recherches Ornithologiques de Provence grâce aux
observations desquels cet article à pu être rédigé: A. AUBANEL, P. CASTELLAR,
C. FAVET, M. GALLARDO, L. et V. JOUBERT, P. HENRY, R. VOLOT et M.T. ZIANO,
sans oublier J. MAGRANER du GDERV.
Source : MNHN, Paris
38
Tableau I. - Comparaison des espèces d'Amphibiens du Vaucluse inventoriées
par différents auteurs (M = MOURGUE, 1908; K = KNOEPFFLER, 1961;
P = PARENT, 1981; O0 = cette note). Statut des espèces: X = espèce
présente; C = présence à confirmer; D = présence douteuse; R = espèce
à rechercher.
Espèces M
Salamandra 4. terres tris X
Taiturus cris tatus
Triturus helveticus
Trituus muunoratus
Alytes obatetricans
Bombina variegata
Pelobates cultripes
Pelodytes punctatus
Buéo buéo
Bufo calamita
Hyla menidionalis
Rana "esculenta"
Rana perezi
Rana dalmatina x
Rana temporaria
Rana honnonati
x x
x XX X XX x x x x
Total espèces 12
KO x % = x x x » >» >
Re)
13
NX XX x x x x
7 ©
x x x x x x
Source : MNHN, Paris
ps
DD
"y
Fig. 4. - Salamandra salamandra.
TL
ELLATTER
BERRÉERREZE
Fig. 5. - Trétuwwus helveticus.
Source MNHN, Paris
Fig. 6. - Alytes obstetricans.
Fig. 7. - Pebobates cultripes .
Source : MNHN, Paris
41
Fig. 8. - Pelodytes punctatus.
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ER NN NS
N _
BREL
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TT —-
N NN = SE
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SDS GA US RSS D
LL
x
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Fig. 9. - Bufo bugo.
Source : MNHN, Paris
AA
Fig. 11. - Hy£a meridionalis.
Fig. 10. - Bu$o calamita.
FRERE
| HI
Z CUP en
urce : MNHN, Paris
Source : MNHN, Paris
44
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
KNOEPFFLER, L.-P., 1961. - Contribution à l'étude des Amphibiens et des
Reptiles de Provence. II. Généralités (2° note). Vie et Milieu, 12:
517-528.
MOURGUE, M., 1908. - Catalogue raisonné de la faune erpétologique des
environs de Sainte-Cécile, Sérignan, Orange (Vaucluse). Feuille jeunes
Natun., 38: 178-182.
OLIOSO, G., VOLOT, R. & GALLARDO, M., 1980. - Contribution à l'étude des
Vertébrés du sud du Vaucluse. jee partie: Amphibiens, Reptiles et
Mammifères. Bu££. du Centre de Recherches Ornitholcgiques de Provence,
n° 3: 39-55.
PARENT, G. H., 1981. - Matériaux pour une herpétofaune de l'Europe occiden-
tale. Contribution à la révision chorologique de l'herpétofaune de la
France et du Benelux. Bu££. Soc. Linn. Lyon, 50: 86-111.
tt N.D.L.R. Contacter: terme fréquemment utilisé dans les enquêtes de répar-
tition pour signifier qu'un observateur a pu déceler la présence d'une
espèce en un lieu donné, soit par observation directe, soit de façon
indirecte (par ex.: chant, nid, pelote de réjection, empreinte, etc.).
Pour les Amphibiens, voir sur notre fiche-enquéte la rubrique "nature
du contact". (J.-J. M.)
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1983, 2(2): 45-52. 45
CYNOPS ORPHICUS, À NEW SALAMANDER FROM GUANGDONG PROVINCE,
SOUTH CHINA (AMPHIBIA, CAUDATA, SALAMANDRIDAE)
Jean-Paul RISCH
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - À series 04 salamanders collected at Dayang, Guangdong
Province, Chéna, in 1936 represents an undescrnibed species and ës given the
name Cynops orphicus n. 4p. The species previously has been reported under
several enroneous scientific names. T£ seems to be nestnicted to its type
Locality and has not yet been collected since its discovery nearly £iéty
years ago.
INTRODUCTION
The question of the occurrence of any salamander of the genus
Cynops Tschudi, 1838 in southeastern China has been raised by the descrip-
tion by FREYTAG and EBERHARDT (1978) of Cynops shataukokensis from an
alleged type locality in Guangdong Province, near the border of Hong Kong
territory, which has been shown to be a strict synonym of Cynops pyrrhogaster
based on specimens of this Japanese species imported to Hong Kong (RISCH
and ROMER, 1980). There is a clear answer to this question now, as it could
be found that the salamanders collected in the northeastern part of
Guangdong by the late J. Linsley GRESSITT during his collecting trip into
the border region of Guangdong, Fujian, and Jiangxi Provinces (cf. map in
GRESSITT, 1937: 440) in 1936, were misidentified when they were first
reported (POPE and BORING, 1940) and in subsequent publications (GRESSITT,
1941; FREYTAG, 1979), and that they are in fact assignable to Cynops. I
here present evidence that they represent à distinct species which I take
Source : MNHN, Paris
46
the opportunity to name:
Cynops onphicus Sp. nov.
Pachytuiton brevipes: POPE and BORING (1940: 22); GRESSITT (1941: 5).
Cynops shataukokensis: FREYTAG (1979: 77).
Ho£otype. - MVZ 22474, adult male, J.L. GRESSITT coll., 4 August 1936.
Type Locality. - Dayang (= Tai-Yong), Shantou Region, Guangdong Province,
China, 23°35' N, 115°51' E, altitude 640 m (fig. 1: A).
Paratypes. - 97 adult specimens, collected with the holotype: MVZ 22416-73,
22475-506 (90 specimens); MNHN 1980.4096-98 (3 specimens, formerly MVZ
24134-36); AMNH 46174; CAS 78704; 2 unnumbered specimens in the Department
of Biology, Yenching University, Peking (POPE and BORING, 1940: 22; present
location unknown).
Diagnosis. - À medium-sized Cynops distinguished from all other known species
by the following combination of characters: 1) head flattened, with a fairly
prominent canthus rostralis; 2) skin very finely granulated; 3) tail with
small blackish dots and moderate dorsal and ventral fins (which are apparently
more pronounced than in other species); 4) bright dots constantly present
near base and palm on the underside of each fore and hind limb; 5) ventral
pattern consisting of an irregular light median longitudinal stripe and
dark spots arranged in lateral rows.
Description. - À detailed description based on fresh material has already
been presented by GRESSITT (1941) as follows:
"Head 3.25 times in length from snout to vent, dorsoventrally
Compressed, rounded anteriorly; snout subtransverse apically, projecting,
canthus rostralis fairly prominent; loreal region strongly oblique; upper
lip with a flap of skin extending over corner of mouth; eye small, slightly
oblique, shorter than its distance from nostril, or distance between
nostrils; parotoids poorly developed, terminated posteriorly by a slightly
Sinuous and oblique groove; dorsal surface of head smooth, flat, slightly
concave, with a posteriorly pointing, slightly raised V behind middle, its
apex joining vertebral line, which is slightly concave, becoming raised
before base of tail.
Vomerine teeth .commencing in line with anterior border of
Source : MNHN, Paris
47
as thick as, hind pair, digits slender, gradually attenuated and acute
apically; fingers 3-2-4-1, and toes 3-4-2-1, in decreasing order of length;
toes webbed for basal fifth.
Tail nearly as long as head and body length, with moderate dorsal
and ventral fins, margins parallel basally, narrowing apically to an acute
tip.
tail, separated posteriorly, where margins are finely grooved transversely.
Skin smooth, extremely fine granules or vermiculations dorsally,
microporous ventrally; sides almost without wrinkles, about fourteen indis-
tinct costal grooves discernible on upper parts; gula and throat almost
without longitudinal or transverse grooves."
The above description (which is extensively quoted here because
it is rather complete and might not be easily available in the original
text) requires only minor modification. Sexual dimorphism is well developed:
the cloacal lips are thick and strongly swollen in males only; the dorsal
tail crest is well pronounced in males only. Apart from this, the tail may
be slightly longer than head plus body length in some specimens, especially
in females. The total length of the males is smaller on average than that
of the females.
Coloration. - The description of the coloration in life given by GRESSITT
(1941) who examined the specimens alive or freshly preserved is repeated
below:
“Dark brown to blackish, with bright orange below as follows:
four large irregular blotches on gula, an irregular, moderately broad,
median longitudinal stripe on belly, on each side of which is a row of
irregular blotches, some connected with the stripe; undersides of arms
and legs with a spot near base and another near palm; lips of vent largely
orange, black posteriorly. Tail bright red-orange on basal three-fourths
of ventral fin, entire apical half becoming pale orange-brown, more orange
on both fins, spotted and blotched with black."
In preservative: dorsum brownish, the ventral parts which are
orange in life are of a pale yellow coloration.
EtymoLlogy. - The species is named oxphicus (derived from Orpheus, the name
of a figure of ancient Greek mythology) in memory of those who passed away
in 1982: on 15 March, Hong Kong herpetologist John D. ROMER, who first draw
my attention to the MVZ specimens, died at Ryde in the Isle of Wight,
England; on 26 April, the senior entomologist at the Bernice P. Bishop
Museum (Honolulu, Hawaii) and director of the Wau Ecology Institute (Papua
New Guinea) J. Linsley GRESSITT, who collected the salamanders at Dayang
and intended to co-author the present paper, and his wife Margaret Kreite
Source : MNHN, Paris
48
GRESSITT died in the crash of a Chinese jetliner between Canton and Guilin;
and on 30 September, my father, Ady RISCH, deceased in Luxembourg while I
was away on à trip to the Far East.
DISCUSSION
Type specimens and eantien misidentifications .
C. onphicus has been misidentified since its discovery. Two speci-
mens (probably females) given by GRESSITT to the Department of Biology of
Yenching University, Peking, were identified as juveniles of Pachytniton
brevipes by POPE and BORING (1940: 22). Yenching University no longer exists
as such (GRESSITT, in 1itt. 26 December 1981) and I could not yet find out
where these two specimens are located at present. GRESSITT (1941: 5) only
mentions the 94 specimens in the MVZ collection at that time (MVZ 22416-
506; MVZ 24134-36, not 24314-336 which is a misprint) as P. buevipes; but
the bottle containing the MVZ series also contained a label of unknown
origin bearing a name which has never been published and thus is not extant
for nomenclatural purposes.
The CAS and AMNH specimens were registered under the name Cynops
ontentalis; the latter has been examined by FREYTAG (1979: 76-77) who
concludes that the Dayang population should be identical with, or at least
very close to, C. shataukokensis which is a synonym of C. pynrhogastez, à
Species from Japan not inhabiting Guangdong Province (RISCH and ROMER, 1980).
Relationships .
I have had the opportunity to examine some specimens of C.
orientalis from Central Fujian (fig. 1: B), where this species reaches its
southern range limit (TING, ZHENG and CAI, 1980). These specimens showed
no intermediate character whatsoever between C. otphicus and the more
northern populations of C. ontentalis. At this preliminary stage, it can
be assumed that (from a morphological point of view) the new species is
closer to Cynops cyanwws occurring in Guizhou and probably also in Yunnan
(LIU, HU and YANG, 1962). More detailed comparisons of C. onphicus with the
other species of the genus will be published elsewhere (RISCH, in prepa-
ration).
Habits and habitat.
Virtually nothing is known about the type locality and habitat
Source : MNHN, Paris
49
Fig. 1. - Map of southeastern China showing the type locality of Cynops
otphicus n. sp. în Guangdong (A) and the southernmost locality Daiyun
Shan of Cynops ontentalis in Fujian (B). Scale 1:6.000.000. Inset:
map of China with provincial boundaries.
Source : MNHN, Paris
50
of C. onphicus. GRESSITT (1937: 445) stayed at Dayang from 2 until 7 August
1936, and he provides a short description of the locality: "Small summer
resort in E. Kwangtung [= Guangdong] Prov., about 80 km NH of Swatow
= Shantou], NW of Wu-king-fu [= Wujingfu]. Located in cultivated mountain
valley, encircled by partly wooded mountains." He also reports (GRESSITT,
1937: 441): "At Tai-Yong [= Dayangl I was unable to collect because of
illness, but work was carried on by two collectors who had been with me
since early in June."
As for the habitat, GRESSITT (1941: 5) only comments: "The speci-
mens were probably caught in pools connected with a small stream in the
valley."
The specimens were caught in the water, as indicated by their
stomach contents analysed by GRESSITT (1941: 6): “Stomachs of 25 specimens
contained the following: 5 earthworms, 4 amphipod crustaceans, 3 mites, 3
lepidopterous or trichopterous larvae, 4 other insect larvae, 2 spiders,
2 terrestrial and 4 aquatic hemipterans, 1 small water beetle (Dytiscidae),
1 carrion beetle (Histez), termites (2 stomachs), 1 centipede, 1 amphibian
(?) egg, 1 reptile egg, 1 nematode parasite, 1 snail, 2 ants, and some
plant material."
The swollen cloaca in the males suggests that they were still in
reproduction condition at the date of capture; the species might inhabit
water all year round.
Range and population status .
C. onphicus is at present only known from its type locality, where
ît was collected as long ago as 1936.
GRESSITT (1937: 441) makes some interesting remarks about the
general area he visited during his trip: "The region may be considered to
be in some degree isolated, and to have lost part of its fauna, through
human extermination of the flora. In sparsely populated mountain areas in
the regions visited much of the land was barren grass-land with only scat-
tered trees, the forests and jungles generally limited to steeper mountain
slopes and ravines."
Given the fact that C. oxphicus might be endangered if not already
extinct on account of human development, its type locality should be inves-
tigated again as soon as possible.
Source : MNHN, Paris
51
ACKNOWLEDGEMENTS
Thanks are due to Miss LIN Yuh (Paris) and to MOU Yung-Ping
(MNHN) for the translation of Chinese texts, to David B. WAKE (MVZ), Alan
E. LEVITON (CAS) and Richard G. ZWEIFEL (AMNH) for the loan of, or infor-
mation on, specimens in their care, and to TING Han-Po (Fujian Normal
University, Fuzhou) for enabling me to examine specimens from Fujian. I am
very grateful to David B. WAKE for his valuable comments on the manuscript.
ABBREVIATIONS
AMNH = American Museum of Natural History, New York.
CAS = California Academy of Sciences, San Francisco.
MNHN = Muséum national d'Histoire naturelle, Paris.
MVZ = Museum of Vertebrate Zoology, University of California, Berkeley.
RÉSUMÉ
La question de la présence de salamandres du genre Cynops Tschudi,
1838 dans le Sud-Est de la Chine s'est posée depuis la description par
FREYTAG et EBERHARDT (1978) de Cynops shataukokensis prétendu provenir
d'une localité type dans la province de Guangdong située près de la fron-
tière de cette province avec le territoire de Hong Kong. I1 a été montré
que C. shataukokensis est un simple synonyme de l'espèce japonaise Cynops
pyrhogaster décrit d'après des spécimens importés à Hong Kong (RISCH et
ROMER, 1980). D'autre part, une série de salamandres récoltée en 1936 à
Dayang, dans 1e Nord-Est de Guangdong, par feu J. L. GRESSITT avait été mal
identifiée et signalée sous des noms scientifiques erronés dans plusieurs
publications (POPE et BORING, 1940; GRESSITT, 1941; FREYTAG, 1979). Ces
spécimens représentent sans aucun doute une espèce du genre Cynops qui est
nommée Cynops onphieus n. sp. Plusieurs extraits des notes de GRESSITT
(1937, 1941) concernant la description, la vie et les moeurs de la nouvelle
espèce et son origine géographique sont repris ici. Ses affinités, son
écologie ainsi que les anciennes erreurs de détermination sont brièvement
discutées. L'espèce qui n'a plus été récoltée depuis sa découverte en 1936,
pourrait être géographiquement limitée à sa seule localité type; les
Source : MNHN, Paris
52
indications de GRESSITT (1937) font même penser qu'à l'heure actuelle, elle
pourrait être menacée voire déjà éteinte.
LITERATURE CITED
FREYTAG, G. E., 1979. - Rüntgenanatomische Befunde am Schädel von Cynops
shataukokensis nebst Bemerkungen Über Arten und Unterarten der Gattung
Cynops Tschudi, 1838 (Amphibia: Urodela: Salamandridae). Sitz.-bex.
Ges. naturfonsch. Fr. Bertin, N. F., 19: 70-80.
FREYTAG, G. E. and EBERHARDT, H.-J., 1978. - Ein neuer Wassermolch der
Gattung Cynops aus der chinesischen Provinz Kwangtung (Amphibia:
Caudata: Salamandridae). Sa£amandra, 1977, 13 (4): 150-156.
GRESSITT, J. L., 1937. - Note on a Collecting trip in Southeastern China.
Léngnan Sci. Journ., 16 (3): 439-444.
= 1941. - Amphibians and Reptiles from Southeastern China. Philippine
Jouun. Sci., 75 (1): 4-59.
LIU, Cheng-chao, HU, Shu-chin and YANG, Fu-hwa, 1962. - Preliminary report
of Amphibia from western Kweichow (In Chinese, with English summary).
Donguu Xuebao/Acta zoo. sinica, 14 (3): 381-392.
POPE, C. H. and BORING, A. M., 1940. - À Survey of Chinese Amphibia. Peking
Nat. Hist. Bull., 1940/41, 15 (1): 13-86.
RISCH, J.-P. and ROMER, J. D., 1980. - Origin and Taxonomic Status of the
Salamander Cynops shataukokensis. Journ. Henpet., 14 (4): 337-341.
TING, Han-Po, ZHENG, Ji and CAI, Ming-Chang, 1980. - A Study on the Geogra-
phical Distribution and Regional Faunistic Composition of the Amphibia
and Reptilia of Fujian Province (In Chinese, with English summary).
Jour. Fujian Normal Univ., Nat. Sci. Sex., 1980 (5): 57-74.
Source : MNHN, Paris
Aytes, 1983, 2(2): 53-54. 53
DES GRENOUILLES VERTES (RANA SP.) EN SARDAIGNE
René AUCLAIR*, Simone AUCLAIR* & Dominique BRUGIERE *
*Le Champ Beynat-Hyds,
03600 Commentry, France
#39 rue Sidi-Brahim,
03200 Vichy, France
ABSTRACT. - Green #rogs are not native 40 Sardinia, but they
have been imported from several Italian provinces between 1879 and 1966.
Acconding to necent Literature, they are considered to have disappeared
since. In 1982, green frogs were found again in nonthern Sardinia and ët
Às Likely that they are surivivons from previous éntroductions. Their
specific status has still to be defined.
Le 20 mai 1982, au terme d'une semaine passée en Sardaigne,
alors que nous effectuions le tour de l'étang Platamona (nord de l'île)
notre attention était attirée par le chant caractéristique de Grenouilles
vertes (Rana gr. esculenta). Notre surprise était d'autant plus grande que
notre guide (ARNOLD & BURTON, 1978) ne signalait la présence d'aucune gre-
nouille en Sardaigne. Aussi nous cherchâmes à capturer au moins une de ces
grenouilles, tâche rendue difficile par le fait qu'elles chantaient toutes
à la périphérie de l'eau libre et que l'étang est entièrement entouré par
une importante ceinture de phragmites. Nous réussimes fort heureusement à
en attraper une dans le bois marécageux logeant la bordure nord de l'étang.
Si l'aspect général de cette grenouille était identique à celui
des sujets du complexe Rana esculenta, sa couleur verte et cuivrée la
rendait fort différente. L'éperon métatarsal peu important laissait cepen-
dant penser que nous étions en présence d'un sujet appartenant au complexe
Rana esculenta. Mais l'examen n'ayant porté que sur un seul individu et
Source : MNHN, Paris
54
les problèmes de détermination des différentes espèces de Grenouilles
vertes étant encore non résolus, il ne nous est bien sûr pas possible de
l'affirmer. Toujours est-il qu'au vu du nombre des chanteurs, l'espèce
semblait fort commune dans cet étang alors que nous ne l'avons pas contactée
dans les différentes autres régions marécageuses de l'île (Pilo, Cabras,
San Giustia).
De retour de notre voyage l'un d'entre nous a pu discuter de
cette "découverte" avec J.-J. MORERE qui nous a aïimablement fourni un pas-
sage de l'article de HOTZ et BRUNO (1980). À la lecture de ce dernier nous
avons appris qu'entre 1879 et 1966 des populations de Grenouilles vertes
(Rana sp.) d'Italie, originaires de différentes provinces italiennes,
avaient été introduites en Sardaigne dans les régions de Sassari, Tempio
Pausania et Cagliari. Mais ces deux auteurs ajoutaient: "il est vraisem-
blable qu'aujourd'hui elles ont disparu". Enfin LANZA (1968) parle de quel-
ques exemplaires observés par SOCHUREK en 1951 entre la maison cantonnière
Curadureddu et Tempio Pausania dans le nord de l'île. Les Grenouilles vertes
de Platamona sont donc vraisemblablement issues d'une de ces introductions.
I1 reste donc maintenant à déterminer l'espèce.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ARNOLD, E. N. & BURTON, J. A., 1978. - Tous Les Reptiles et Amphibiens
d'Europe en couteurs. Paris-Bruxelles, Elsevier Séquoia: 1-271, pl. 1-40,
HOTZ, H. & BRUNO, S., 1980. - I1 problema delle rane verdi e l'Italia
(Amphibia, Salientia). Rend. Accad. Nazion. Sc. XL, Mem. Sc. F&s, Nat.
98° (1979-80), 4 (6): 49-112.
LANZA, B., 1968. - Anfibi, in: Péccola Fauna Italiana, Pesci, Angibi e
Rettili, TORTONESE E. & LANZA B., Edits. Milano, Martello: 105-134.
N.D.L.R. Alors que nous avions déjà reçu l'article de R. AUCLAIR, S. AUCLAIR
et D. BRUGIERE, G. OLIOSO nous apprit qu'il avait fait, indépendamment, la
même observation. Nous joignons la note qu'il nous a communiquée à ce sujet:
NOTE SUR LA PRESENCE DE GRENOUILLES VERTES EN SARDAIGNE,
Georges OLIOSO (Ecole publique, Gargas, 84400 Apt, France).
Des Grenouilles vertes indéterminées ont été observées dans l'étang
Platamona (Sardaigne) le 18 avril 1980. J'ai pu en entendre et en voir une
trentaine d'individus dans une trouée de la roselière bordant la rive nord
de l'étang.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1983, 2(2): 55-62. 55
LE TRITON ALPESTRE DE CALABRE:
UNE FORME RARE ET MENACEE D'EXTINCTION
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - Evidence is presented that the Calabrian Alpine
Neut (Triturus alpestris inexpectatus) &4 rare and endangened. This
Neut was only found in three Lakes 04 the Southern Apennines, despite
extensive nesearches ën the mountains 0$ Southern Italy. The three
populations ane small and endangened, the Lakes being completely died
up every summer, and Liable to disappear completely. 14 is suggested
{hat the Calabrian Alpine Neut shou£d be placed on the official Lists
04 endangered European Amphibia, that it should be strictly protected
(and, ên particular, that no further collecting should be made in these
populations), that Laboratories should create Living strains 0$ this
éonm, and that further explorations of the mountains 0$ Southern Italy
Shou£d be made än onder to discover other populations of this form.
Dans un article récent (DUBOIS & BREUIL, 1983), nous avons
signalé la présence en Calabre du Triton alpestre, et avons proposé le
nom Taiturus alpestnis inexpectatus pour désigner cette forme géographi-
quement isolée depuis longtemps de Trituuwus alpestris apuanus et différant
légèrement de celle-ci par sa pigmentation et sa morphologie.
Le but du présent travail est d'attirer l'attention sur l'extrême
rareté de cette forme dans le Sud de l'Italie, sur le fait qu'elle y semble
présente dans un seul massif montagneux, où elle est, de surcroît, menacée
d'extinction à court terme, et donc sur la nécessité de la classer rapide-
Source : MNHN, Paris
56
ment parmi les formes d'Amphibiens d'Europe en danger d'extinction et
devant faire l'objet de mesures immédiates de protection.
En 1982 et 1983, l'auteur a passé 28 jours (17-27 juillet, 2-5
et 11-12 août 1982; 26-29 mars, 3-4 et 10-15 avril 1983) dans le Sud de
l'Italie continentale (à l'est et au sud de Salerno), et couvert 5320 km
dans cette région: on trouvera sur la fig.1 le tracé de ces itinéraires
d'exploration. 11 ne s'agissait pas, bien entendu, de procéder ainsi à une
étude fine et détaillée de la faune batrachologique du Sud de l'Italie,
mais d'effectuer un survol rapide et extensif de cette faune, en explorant
un nombre élevé de localités, accessibles par la route, à des altitudes
variées et dans des types de milieux aussi divers que possible, afin
d'avoir une idée approximative des espèces les plus abondantes et des
milieux occupés par les différentes espèces.
Au cours de ces voyages, 92 localités susceptibles d'abriter
des Amphibiens (rivières, torrents, ruisseaux, lacs, étangs, mares,
flaques, fossés, abreuvoirs, fontaines, carrières, prés humides, clairières,
etc.) ont été explorées, de jour et/ou de nuit, à la recherche de ces
animaux. Le nombre relativement bas de ces localités par rapport à la
distance parcourue s'explique d'une part par la rareté de l'eau, et notam-
ment des eaux stagnantes, dans le Sud de l'Italie, et d'autre part par le
fait qu'une partie de ces recherches furent effectuées en été, alors que
nombre de points d'eau sont asséchés.
D'entre les 92 localités explorées, 33 seulement s'avérèrent
abriter des Amphibiens lorsque nous les visitâmes. Les 33 localités en
question, reportées sur la carte de la fig.1, sont situées à des altitudes
diverses entre 10 et 1525 m, mais les localités de montagne sont plus
nombreuses que les autres (21 localités sur 33 sont au-dessus de 1000 m).
Ces localités sont réparties dans les provinces de Salerno (1 localité),
Avellino (2 localités), Potenza (5 localités), Cosenza (17 localités),
Catanzaro (4 localités) et Reggio di Calabria (4 Tocalités).
Nous rendrons compte ultérieurement de manière détaillée des
observations et récoltes effectuées dans ces localités, et qui concernent
10 espèces d'Amphibiens. Les espèces d'Urodèles observées sont au nombre
de 4: Sa£amandra salamandra (1 localité), Tnéturus créstatus (4 localités),
Taiturus étalicus (3 localités) et Titus alpestris (3 localités). Celles
d'Anoures sont au nombre de 6: Bombina varéegata (8 localités), Bufo bu$o
(11 localités), Hy£a arbonea (6 localités), Rana graeca (10 localités),
Rana dalmatina (6 localités) et Rana gr. esculenta (13 localités). Au
Source : MNHN, Paris
57
Matera
e
ï
QE k e
Potenza
Fig. 1. - Itinéraires de
l'auteur en Italie du Sud.
Etoiles noires: localités
Où ont été trouvés des
Amphibiens , à l'exclusion
de Triturus alpestris.
atanzaro
Etoiles blanches: locali-
tés où cette dernière es-
Pèce a été trouvée (ainsi
Que d'autres espèces
d'Amphibiens ).
di Calabrié
58
total ces données concernent donc 65 couples localité-espèce, ce qui repré-
sente en moyenne environ 2 espèces par localité, le nombre d'espèces obser-
vées se situant selon les localités entre 1 et 7.
Dans l'étude de la répartition des espèces animales, les données
négatives (absence de l'espèce dans une localité) doivent être acceptées
avec beaucoup de réserve et ont bien moins de poids que les données posi-
tives, une espèce présente dans une localité pouvant dans de nombreux cas
avoir échappé à l'observateur, même expérimenté. Elles ne sont toutefois
pas totalement dénuées de signification, au moins quant à la rareté ou
l'abondance des espèces, et il nous à paru utile dans ce cas, bien que cela
ne soit pas souvent fait, d'insister sur ces données négatives.
Comme le montre la fig. 1, le Triton alpestre de Calabre
(Triturus alpestris inexpectatus) n'a été trouvé que dans 3 localités,
très voisines les unes des autres, sur les 33 localités où nous avons
trouvé des Amphibiens dans le Sud de l'Italie. Ces trois localités se
trouvent dans la partie des Apennins (Catena Costiera) au nord-ouest de
Cosenza et au sud-ouest de Castrovillari. 11 s'agit de trois lacs situés
en forêt au-dessus de 1000 m: le Lago dei Due Uomini (1077 m), au pied du
sommet du Monte Caloria; le Lago Trifoglietti (1048 m), très proche du
précédent; et le Laghicello (1130 m) situé près de la route reliant
Fuscaldo à Palazzello.
Après la découverte inattendue de cette espèce sur le Monte
Caloria, nous avons fait porter notre effort de recherche particulièrement
sur la province de Cosenza (où se trouvent 49 des 92 localités explorées
en Italie du Sud, et 17 des 33 localités où nous y avons trouvé des Amphi-
biens). Pourtant nous n'avons pas récolté de Triton alpestre dans les autres
parties de cette province explorées, et notamment dans le massif de la Sila
- où de plus, notons-le, nous n'avons, à notre grande surprise, trouvé trace
d'aucune autre espèce d'Urodèles, ni en juillet 1982 ni en avril 1983.
I1 est certain que les récoltes ici rapportées ne donnent qu'une
idée incomplète de la faune batrachologique du Sud de l'Italie: c'est
ainsi que certaines espèces, présentes dans cette région (comme Sa£amandrina
terdigitata où Bugo viridis) n'y ont pas été trouvées, et que d'autres
(comme Sa£amandra salamandra, Tnituuwus italicus où Triturus cistatus) n'ont
été récoltées que dans très peu de localités. I1 est toutefois frappant que
le Triton alpestre n'ait jamais été signalé, jusqu'à présent, dans le Sud
de l'Italie, et que nous ne l'ayions nous-même trouvé, malgré nos recherches
assidues dans des localités propices à cette espèce, que dans un seul massif
montagneux de cette région.
Source : MNHN, Paris
59
Les trois lacs où nous avons récolté cette espèce abritent une
riche faune batrachologique. Dans les trois, nous avons trouvé, outre
Trétuus alpestris, deux autres espèces d'Urodèles (Titus cristatus et
Trituuwus italicus) et deux espèces d'Anoures (Rana dalmatina et Rana gr.
esculenta); il faut y ajouter, dans le Lago dei Due Uomini et le Laghicello,
Hyla anbonea, dans le Lago Trifoglietti, Bufo bufo, et dans le Laghicello,
Rana graeca. De plus, sur le Monte Caloria, au lieu-dit Varco di Trotte,
nous avons trouvé Sa£amandra salamandra. Ce massif montagneux s'avère donc
plus riche en Amphibiens que les autres régions de l'Italie du Sud que
nous avons explorées, et il est vraisemblable qu'il a dû jouer le rôle
d'un refuge lors des glaciations quaternaires (voir DUBOIS & BREUIL, 1983).
Les lacs dans lesquels nous avons trouvé Taiturus alpestris
Anexpectatus subissent des conditions climatiques très rudes pour les Am-
phibiens: en hiver ils sont gelés; fin mars 1983, ils étaient dégelés
mais encore entourés de neige; à la mi-avril 1983, alors que les Amphibiens
se reproduisaient, il neigeait, pleuvait et grêlait encore à l'occasion;
les lacs sont en eau au printemps, mais commencent vite à s'évaporer sous
le soleil estival, pour être complètement asséchés vers la fin juillet
(voir DUBOIS & BREUIL, 1983); en automne, les pluies les remplissent rapi-
dement, avant que le gel ne les immobilise de nouveau. Les Amphibiens qui
y vivent doivent donc subir une période d'hibernation de plusieurs mois
sous la glace et la neige, et une période d'estivation de quelques semai-
nes. 115 doivent se reproduire rapidement au printemps, et mettre le début
de l'été et l'autome à profit pour la croissance des jeunes. I1 est pro-
bable que la plupart des espèces, sinon toutes, hibernent au fond des
étangs: les forêts alentours offrent peu d'abris propices à l'hibernation
des Amphibiens et de plus, au printemps, les Amphibiens, invisibles près
des bords par temps froid, couvert ou pluvieux, y font leur apparition,
venant du fond, dès que le soleil se montre quelques instants. Au printemps
1983, dans le Lago Trifoglietti nous avons trouvé des larves de Tritons
alpestres de l'année précédente qui avaient manifestement hiberné, ainsi
que les adultes, dans la vase. [1 est probable que c'est également dans
la vase, dans les rives et dans les racines des plantes aquatiques, milieux
qui conservent plus longtemps l'humidité, que se réfugient les Amphibiens
durant 1a période sèche estivale où il ne reste plus d'eau libre dans les
lacs: la présence d'individus néoténiques, âgés de plus d'un an, dans le
Lago dei Due Uomini (DUBOIS & BREUIL, 1983), ne s'explique que si l'on
admet que ceux-ci restent dans un tel milieu humide pendant la période
sèche.
Source : MNHN, Paris
60
Les trois populations de Tritons alpestres de Calabre que nous
avons découvertes sont des populations de très petite taille. Dans le
Lago dei Due Uomini, nous n'avons récolté que 21 individus, adultes et
néoténiques, en juillet et août 1982 (DUBOIS & BREUIL, 1983), et aucun en
mars et avril 1983; dans le Lago Trifoglietti, en avril 1983 nous avons
trouvé 21 adultes et 33 larves; enfin dans le Laghicello, en avril 1983
nous avons pêché 93 adultes. Bien entendu il est exclu que nous ayions pu,
malgré un effort de pêche intense, voir tous les animaux de ces trois popu-
lations, mais il nous paraît certain que l'effectif de chacune de celles-ci
ne dépasse guère une ou deux centaines d'individus.
Paradoxalement, le fait que ces lacs soient intégralement assé-
chés chaque été semble bien avoir été un facteur qui a préservé ces popu-
lations d'une extinction totale: en effet il a empêché les hommes d'in-
troduire des poissons dans ces étangs, comme cela avait semble-t-il été
envisagé. Mais par ailleurs, ces lacs, inutilisables pour la pêche, ne
semblent guère intéresser les hommes et ne font pas de leur part l'objet
d'un entretien et d'une protection. À la fin de l'été, le fond asséché du
Lago dei Due Uomini servirait, nous a-t-on dit, de terrain improvisé de
football.
Le Lago Trifoglietti est dans une situation plus critique encore:
le lac n'existe plus en tant que tel, il est en voie de disparition com-
plète. L'eau du lac, qui provient d'une source située en forêt au nord-est
de celui-ci, s'en écoule par une évacuation d'eau située au sud-est du
lac, et au niveau du fond de celui-ci. 11 suffirait qu'à cet endroit se
dresse un mur pour que le lac réapparaisse, du moins durant l'automne,
l'hiver et le printemps. I1 est probable que le torrent qui s'en échappe,
et que nous n'avons pas eu le temps d'explorer, sert à irriguer les cul-
tures situées en contrebas; en tout cas la partie du lac proche de l'éva-
cuation d'eau fait manifestement l'objet d'un entretien régulier, empêchant
notamment que celle-ci soit obstruée. Le fond du lac, qui n'est plus jamais
plein d'eau, est envahi par la végétation (graminées, arbres), et il ne
subsiste, entre ces mottes herbeuses, qu'un réseau de petites mares à fond
vaseux et traversées par un courant lent. I1 est à prévoir que, si l'ali-
mentation en eau du lac n'est pas rétablie, les arbres succéderont aux
graminées et assécheront définitivement le fond de la cuvette.
C'est manifestement une telle évolution qui a entraîné la dispa-
rition d'autres petits lacs autrefois présents dans cette région, dont la
carte au 1/25000° de 1'IGM éditée en 1960 atteste l'existence, et dont il
ne reste que des cuvettes où poussent des graminées et des petits arbres.
Source : MNHN, Paris
61
Dans une telle région, où les points d'eau stagnante sont déjà
fort peu nombreux, et soumis à un cycle climatique annuel difficile, il est
clair que les populations d'Amphibiens qui habitent les rares étangs sub-
sistants sont dans des conditions précaires de survie. Le danger d'extinc-
tion est particulièrement grand pour Tréturuus alpestris inexpectatus, dont
trois populations seulement sont actuellement connues, populations qui sont
de surcroît particulièrement petites (représentant à elles troîs quelques
centaines d'individus au plus).
11 nous paraît donc urgent de prendre des mesures pour protéger
cette forme intéressante et menacée d'extinction rapide. Cinq mesures prin-
cipales nous paraissent s'imposer.
(1) 11 faudrait inscrire immédiatement Tréturus alpestris
änexpectatus sur toutes les listes officielles de taxons menacés d'extinc-
tion, et nécessitant une protection intégrale (interdiction de toute cap-
ture ou destruction de cette forme).
(2) Dans la mesure du possible, il serait urgent de faire classer
les lacs où cette forme a été trouvée comme réserves naturelles, ou mieux,
d'envisager la possibilité de création d'un parc national dans ce massif.
(3) En attendant que des mesures officielles soient prises à cet
égard, il serait impératif que tous les batrachologues et herpétologues
européens comprennent la nécessité de protéger ces populations, et notamment
4'abstiennent pour L'instant de tout prélèvement d'animaux dans ces popu-
Lations.
(4) I1 serait utile de créer des souches de Triturus alpestris
änexpectatus dans divers laboratoires bien équipés pour l'élevage des Am-
phibiens, de manière à être en mesure de sauver cette forme au moins par
l'élevage si elle venait à s'éteindre dans la nature, et à permettre de
l'étudier à loisir. L'auteur tient à la disposition des chercheurs et des
laboratoires intéressés des individus vivants de cette forme, qui permet-
tront de créer de telles souches. Précisons que dès maintenant des travaux
sont en cours sur la biochimie (électrophorèse de protéines), la caryologie
et la morphométrie de cette forme, qui permettront de préciser son statut
évolutif par rapport aux autres sous-espèces et formes du complexe de
Taiturus alpestits .
(5) 11 serait bon de poursuivre l'exploration détaillée des mon-
tagnes du Sud de l'Italie, et notamment du sud de la chaîne des Apennins,
que nous n'avons fait qu'esquisser, de manière à y découvrir éventuellement
d'autres populations de Triturus alpestris.
Source : MNHN, Paris
62
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DUBOIS, A. & BREUIL, M., 1983. - Découverte de Titus alpestris
(Laurenti, 1768) en Calabre (Sud de l'Italie). Alytes, 2: 9-18.
Istituto Geografico Militare Italiano, 1960. - Folio Fagnano
Castello, 229 IV SO. Serie M 891. Edizione 2. Carte au
1/25000°.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1983, 2(2): 63-65. 63
ENQUETE POUR UN ATLAS DE REPARTITION DES AMPHIBIENS
ET REPTILES DE CORSE ET DE SARDAIGNE
Michel DELAUGERRE* & Marc CHEYLAN*
*Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
*Laboratoire de Biogéographie et Ecologie des Vertébrés,
Ecole Pratique des Hautes Etudes, USTL,
Place E. Bataillon, 34060 Montpellier, France
ABSTRACT. - À new project for an atlas of the Amphibians and
Reptiles of Consica and Sardénia &s presented.
Bien qu'officielle depuis peu, la naissance d'un projet d'Atlas
de répartition des Amphibiens et Reptiles de Corse et de Sardaigne repose
sur une idée déjà vieille de quelques années. Toutefois, ce qui n'était au
départ qu'une simple compilation d'observations réalisées par quelques
naturalistes provençaux, ornithologues pour la plupart (M. et G. CHEYLAN,
G. LAUNAY, G. OLIOSO, P. ORSINI, R. VOLOT) devait rapidement s'enrichir
d'apports nouveaux (observations de J. L. BODINIER, M. DELAUGERRE, M.
MICHELOT) ce qui permettait d'envisager à partir de 1981 un projet plus
cohérent dont il semble utile de rendre compte aujourd'hui.
En premier lieu, précisons que ce projet n'émane d'aucune société
ni d'aucune enquête nationale et ce pour plusieurs raisons: d'une part, les
participants n'appartiennent que pour quelques uns à des sociétés natio-
nales d'étude des Amphibiens ou des Reptiles; d'autre part, ce projet
regroupe deux territoires politiquement distincts (mais biogéographiquement
unis!); enfin, une structure lourde n'est guère justifiée pour traiter des
*k# 4
Coordonnateurs de l'enquête
Source : MNHN, Paris
64
données somme toute assez modestes.
Pour ces raisons, nous avons préféré conserver à ce projet la
souplesse que procure une structure informelle ce qui, bien entendu, n'est
pas incompatible avec une grande rigueur scientifique. Le seul impératif
retenu est l'exactitude des déterminations et la précision dans la notation
des observations. Par ailleurs, comme le nombre d'observateurs est assez
faible, il n'a pas semblé nécessaire de mettre au point une fiche standard;
chaque observateur est donc libre de noter ses observations comme bon lui
semble. Ces données brutes sont ensuite retranscrites sous une forme stan-
dardisée puis portées au fur et à mesure sur des cartes à petite échelle
afin de juger l'état d'avancement des connaissances. 11 va de soi cependant
que les observateurs désireux de collaborer à cette enquête ne sont pas
tenus de recopier les données déjà transmises à la Société Batrachologique
de France pour l'enquête nationale. Les coordonnateurs des deux enquêtes
travaillant en étroite collaboration et les garanties apportées quant à
l'exploitation des données étant identiques, un simple accord suffit.
Dans son état actuel, l'enquête réunit la quasi totalité des
observations récentes faites par les naturalistes français, mais plusieurs
de nos collègues herpétologues italiens ont d'ores et déjà donnés leur
accord pour s'associer à ce projet.
I1 est clair que l'étude de la répartition d'espèces animales n'a
pas le même sens sur une île et sur le continent, aussi les buts poursuivis
par ce projet ne sont pas exactement du même ordre que ceux qui motivent la
plupart des atlas nationaux. Dans le cas présent, les répartitions n'ont de
sens qu'à une échelle suffisamment fine pour permettre de saisir les fac-
teurs écologiques limitant l'extension des espèces. Or ces facteurs sont de
nature variée: altitude, nature du substrat, type de végétation, compéti-
tion interspécifique ou encore ancienneté de l'espèce sur l'île.
Pour ces raisons, une Simple cartographie n'apporterait qu'une
compréhension imprécise de la répartition des Amphibiens et Reptiles corso-
sardes. Ce projet a donc pour but d'apporter, plus qu'une simple vue stati-
que de la distribution des espèces, une véritable compréhension des méca-
nismes responsables de la distribution actuelle des espèces considérées.
Sur ce point, la comparaison Corse-Sardaigne sera très certainement instruc-
tive car les deux îles offrent, de par la différence de leur relief et de
par la différence des paysages botaniques, des situations particulièrement
favorables à l'interprétation des répartitions spécifiques. Par ailleurs,
l'établissement de cartes de répartition sera utile pour mesurer les consé-
quences passées et futures de l'impact humain sur les milieux naturels sur
ces deux îles.
Source : MNHN, Paris
65
Dès à présent, il ne fait aucun doute que la pression touristique,
la fréquence des incendies de forêt et les modifications de tous ordres
apportées au milieu naturel entraîneront dans les années qui viennent une
évolution notable des répartitions actuelles, ce qui rend plus que nécessai-
re l'établissement d'un état zéro des populations batrachologiques et herpé-
tologiques corso-sardes. Depuis 7.000 ans, l'Homme a certainement bouleversé
bien des répartitions, favorisant les espèces mieux adaptées aux milieux
ouverts et pénalisant les espèces à caractère plus forestier. Cependant, si
certaines espèces semblent s'être adaptées progressivement à ces modifica-
tions, d'autres risquent fort de disparaître dans les années qui viennent:
Tortue d'Hermann, Couleuvre fer-à-cheval ou Couleuvre d'Esculape.
En ce qui concerne l'édition de l'ouvrage, aucune décision n'a
été prise pour l'instant mais deux organismes se sont proposés pour apporter
un soutien matériel à sa réalisation: le Parc Naturel Régional de Corse
d'une part, le Laboratoire de Biogéographie et Ecologie des Vertébrés, E.P.
H.E. Montpellier, d'autre part.
Bien entendu, les observations centralisées à l'occasion de cet
atlas restent la propriété de leurs auteurs. Elles conservent un caractère
confidentiel jusqu'à la publication dont 1a mise en forme fera l'objet de
réunions de travail entre les divers participants. Les coordonnateurs s'en-
gagent à n'utiliser les informations qui leur parviendront que dans le
cadre et pour les buts définis ci-dessus.
1983 pourrait être la dernière année de prospection, aussi avons
nous décidé d'intensifier nos efforts. Toutes les données enfouies dans vos
carnets sont donc les bienvenues, ainsi que les observations que vous
pourrez être amené à faire au cours de cette saison.
D'avance merci.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1983, 2(2): 66-67. 66
APPEL AUX PRENEURS DE SONS POUR L'ETUDE DES CHANTS D'AMPHIBIENS
Madeleine PAILLETTE* & Michel BREUIL”*
#Laboratoire d'Ecologie générale,
Muséum national d'Histoire naturelle,
4 avenue du Petit Château,
91800 Brunoy, France
#Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - Calls play an important part in the specific necog-
nition of animals. Dialects may exist in several species of Anurans.
Recondings of amphibian calls will be gratefully received.
Nous souhaitons compléter 1a documentation de l'enquête de la
Société Batrachologique de France sur la répartition des Amphibiens par
la constitution d'une sonothèque concernant les émissions sonores des
diverses espèces d'Amphibiens de la faune française. Cette documentation
est très utile pour plusieurs raisons, dont les principales sont:
1) Les cris permettent de décrire plus complètement chaque espèce.
2) Is sont parfois plus £ypiques que les caractères corporels.
On a pu ainsi reconnaître des espèces différentes, comme par exemple Îles
deux Raïînettes de la faune française (PAILLETTE, 1967, C. R. Acad. Sci.
Paris, sér. D, 264: 1626-1628).
3) 11 reste à explorer l'existence ou non de dialectes. On en
connait chez les Oiseaux et les Amphibiens nord-américains.
Envoyez-nous vos bandes ou vos cassettes. Vous pouvez faire des
enregistrements de loin (choeur, ambiance), ou de près, avec gros plans
Source : MNHN, Paris
67
sur un ou plusieurs animaux. N'hésitez pas à faire des enregistrements
assez Longs. Sur chaque enregistrement, annoncez au moins votre nom et La
date. Nous avons aussi besoin des renseignements ci-dessous. I1 est forte-
ment recommandé de nous fournir la température, car la durée et la cadence
des émissions sonores changent beaucoup selon qu'il fait chaud ou froid.
Chaque fois que vos enregistrements donneront lieu à publication,
vous serez cité. À votre demande nous pourrons recopier votre original et
vous le renvoyer. Comme pour l'enquête de répartition elle-même, les envois
d'enregistrements sonores donneront lieu des comptes-rendus d'activités.
Renseignements à fournir sur feuille jointe à l'enregistrement:
Nom et adresse du preneur de sons:
Espèce enregistrée:
Date: Heure: Lieu:
Distance du micro: Température: Biotope:
Fiche-enquête de répartition remplie: oui non
Cassette ou bande Vitesse d'enregistrement:
Remarques (biologiques ou techniques):
Source : MNHN, Paris
ALYTES
édité par la Société Batrachologique de France
Rédacteurs: Alain Dubois et Jean-Jacques Morëre
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens
Muséum national d'Histoire naturelle
25, rue Cuvier
75005 Paris
Comité de Rédaction: J.-L. Amiet (Yaoundé), M. Fischberg (Genève), B. Lanza
(Firenze), R. F. Laurent (Tucumän), M. Paillette (Brunoy).
Abonnement annuel 1983: 35 F. Prix au numéro: 10 F.
Modalités de règlement:
- pour Les français: - Soit par chèque ou Virement postal à l'ordre de notre
CCP: Société Batrachologique de France (S.B.F.), CCP 7976 90 K, Paris;
- soit par chèque bancaire à l'ordre de la Société Batrachologique de
France, adressé à M. Daniel VACHARD, Trésorier de la S.B.F., 5, allée de
la Cauvinière, 78112 Fourqueux;
- pour Les étrangers: - soit par virement postal sur notre CCP (adressez
votre chèque à votre centre de chèques postaux);
- soit par ordre de Virement (payment oidex) sur notre compte bancaire
BNP Assas 30004 01697 00000748056 37 (à l'exclusion de tout chèque
adressé directement à notre Trésorier).
Recommandations aux auteurs: Alytes publie des articles originaux consacrés
aux Amphibiens. Les manuscrits doivent être dactylographiés et accompagnés
d'un résumé en anglais. Pour les figures, laisser une marge à gauche d'au
moins 2,5 cm. Indiquer leur numéro au crayon; légendes sur feuille séparée.
Adresser les manuscrits aux rédacteurs.
DC TON
SOCIÉTÉ BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
Président: Jean-Jacques Morère Taésonter: Daniel Vachard
Secrétaire général (Renseignements et demandes d'adhésion): Alain Dubois
(adresse ci-dessus)
Coordonnateur de L'Enquête de Répartition: Michel Breuil (même adresse)
Cotisation 1983: 95 F.
Directeur de la publication: Alain Dubois
N° de Commission Paritaire: 64851
Imprimé à: Muséum national d'Histoire naturelle
25 rue Cuvier, 75005 Paris
Dépôt légal: 2ème trimestre 1983 Source : MNHN, Paris