SOCIETE BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
Siège social: Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
Président: Jean-Jacques MORERE.
Secrétaine général (renseignements et demandes d'adhésion): Alaïn DUBOIS.
Trésorniène: Dominique PAYEN.
Coordonnateur de L'enquête de répartition: Michel BREUIL.
Adhésion: la S.B.F. est ouverte à toutes les personnes, françaises et étran-
gères, intéressées par l'étude et la protection des Amphibiens; adressez
vos demandes au Secrétaire général.
Cotisation 1984 à La S.B.F.: 95 F.
La cotisation inclut le service du Bulletin d'information Circalytes mais
est distincte de l'abonnement au journal Alytes. Les membres de la S.B.F.
désirant recevoir ce dernier doivent verser: 95 + 45 = 140 F. (voir les
tarifs d'abonnement en troisième page de couverture).
Modalités de règlement:
- pour Les Français: - soit par chèque ou virement postal à l'ordre de:
Société Batrachologique de France (S.B.F.), CCP 7976 90 K, Paris;
- soit par chèque bancaire à l'ordre de la Société Batrachologi-
que de France, adressé à notre Trésorière;
- pour Les Etrangers: NOUS VOUS PRIONS DE NE PAS NOUS ADRESSER DIRECTE-
MENT VOS CHEQUES, mais de bien vouloir effectuer votre règlement:
- soit par virement postal sur notre CCP, à l'ordre de la S.B.F.
(adressez votre chèque à votre centre de chèques postaux);
- soit par ordre de virement (payment ondex) sur notre compte
bancaire N° 30004 01697 00000748056 37 (Banque Nationale de Paris,
agence Assas). PE
\£ Source : MNHN, Paris
AINTES
Bulletin trimestriel Volume 3
Mars 1984 Fascicule 1
Aytes, 1984, 3 (1): 1-10. L
BILAN DE L'ENQUETE DE REPARTITION DES AMPHIBIENS EN FRANCE
POUR L'ANNEE 1983 ET ORIENTATIONS PROPOSEES POUR 1984
Michel BREUIL* & Madeleine PAILLETTE*
*Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
“Laboratoire d'Ecologie générale,
Muséum national d'Histoire naturelle,
4 avenue du Petit Château,
91800 Brunoy, France
ABSTRACT. - The study of Amphibians distribution in France since
1982 nelies on 100 äinvestigatons who sent 2182 data (species-geognaphical
points) covering 79 departments. Data have now been received £on every knoun
species supposed to Live in France, including Salamandra atra and the B£a-
sius newt (T. cristatus x T. marmoratus). This year we ask the observers to
Look £or the geographical range boundanies 0$ Rana temporaria, Hyla arborea,
H. meridionalis and Triturus alpestris and 4o seek fo Located and discreet
species such as Pelobates fuscus and P. cultripes. We ca££ a£so for a cot-
Lection of Anwuan vocal sounds and we énsist on the problems raised by "ab-
sent" species.
Bibliothèque Centrale
CALLI LUI
00110031 1
Source : MNHN, Paris
L'Enquête de répartition des Amphibiens en France S.B.F.-Muséum
continue à se développer. Outre l'augmentation attendue du nombre de fiches-
enquête, on note que les régions prospectées sont plus nombreuses, de même
que les observateurs. Deux articles annonçant l'organisation de l'enquête,
publiés l'an dernier dans des revues d'histoire naturelle (BREUIL, 1983a-b),
ont amené de nouveaux participants. Actuellement, l'enquête repose sur un
réseau de 100 observateurs (voir Annexe) ayant fourni un total de 2182 fi-
ches réparties sur 79 départements.
Le Collège scientifique a mis au point un système de numérotage et
d'enregistrement des fiches-enquête qui permet de citer précisément chacune
d'entre elles. Le numéro correspond à l'ordre d'arrivée de la fiche, depuis
le début de l'enquête. À lui seul il désigne celle-ci sans équivoque. Il est
précédé d'indications sur l'espèce et le département qui facilitent les di-
vers classements. L'espèce est indiquée par les trois premières lettres de
son nom latin (p. ex.: DAL = Rana dalmatina, ALP = Tnéturus alpestris). Suit
le code du département où à eu lieu l'observation. Ainsi, une fiche, cor-
respondant à une Grenouille rousse (R. temporaria) observée dans les Hautes-
Alpes (05), arrivée en 2167ème position, portera le numéro TEM 05.2167. De
cette manière, les auteurs de synthèses régionales ou par espèce, pourront
citer les informations sur lesquelles reposent leurs commentaires en faisant
référence aux auteurs des données et à ces numéros dûment enregistrés, ana-
logues à ceux d'"animaux en collection" dans les Muséums et porteurs de plus
d'une information chorologique. Les fiches-enquête reçues pendant l'année
légale 1983 vont du numéro 975 au numéro 2182.
BILAN PROPREMENT DIT
1. ESPECES (Tableau 1)
Toutes les espèces présentes sur le territoire ont été maintenant
trouvées. Les prospections de l'année passée ont amené la redécouverte de
Salamandra atra. On notera aussi le signalement en Mayenne de sept localités
abritant le Triton de Blasius, hybride de T. cnistatus et T. maumonatus.
Les tendances de l'année 1982 se sont confirmées en 1983: Îles es-
pèces les plus communes, c'est-à-dire les plus largement distribuées et dont
les populations sont généralement importantes, sont les plus recensées. Pour
les espèces faciles à identifier, le Crapaud commun (Buéo bugo) vient en té-
Source : MNHN, Paris
Tableau I. - Répartition par espèces des fiches-enquête reçues. Données cu-
mulées 1982-1983.
Famille Espèce Nombre
de fiches
Salamandridés Salamandra atra 1
Sakamandra salamandra 232
Euproctus asper 5
Euproctus montanus 20
Trituus cuistatus 54
Triton de Blasius 7
Trituus marumonatus 56
Taiturus alpestris 87
Titus helveticus 205
Taiturus vulgaris 51
Pléthodontidés Hydromantes italicus 3
Discoglossidés Alytes obstetricans 115
Bombina variegata 26
Discoglossus pictus 8
Déscoglossus sardus 39
Pélobatidés Pelobates cultripes 6
Pelobates fuscus si
Pélodytidés Pelodytes punctatus 88
Bufonidés Bu$o buso 309
Buéo calamita 124
Bufo véridis 18
Hylidés Hyla anborea 136
Hyla meridionalis 66
Ranidés Rana anvalis 8
Rana dalmatina 121
Rana temporvua 158
Rana "esculenta"
Rana Lessonae es
Rana perezi
Rana ridibunda 3
Source : MNHN, Paris
te (309 observations), suivi par la Salamandre tachetée (Salamandra sakaman-
da) (232 observations) et le Triton palmé (Tuétuwuus he£veticus) (205 obser-
vations). Les Grenouilles brunes (Rana dalmatina, R. temporarria, R. arvalis),
parfois difficiles à déterminer (DUBOIS, 1982 b, 1983), sont assez bien re-
présentées (279 observations), de même que les Grenouilles vertes (R. "escu-
Lenta", R. Lessonae, R. ridibunda, R. perezi) où de nombreux problèmes se
posent (DUBOIS, 1982 a) (240 observations). Dans le genre Triturus, à l'ex-
ception de T. he£veticus, les autres espèces sont assez peu signalées (Ta-
bleau 1). La quasi-totalité des observations de Bufo vêridis proviennent de
Corse.
Le nombre de fiches reçues en 1983 pour Bombina variegata (16) va
malheureusement dans le sens de l'interprétation présentée l'année dernière
(BREUIL & PAILLETTE, 1982), c'est-à-dire vers une régression généralisée de
cette espèce en France (voir également BREUIL & JULLIEN, 1984). Cette ré-
gression semble due non seulement à la disparition des petites collections
d'eau que le crapaud sonneur affectionne (ornières, flaques, fossés) mais
aussi à la pollution de celles qui restent (voir notamment COOKE & FERGUS-
SON, 1976).
Les espèces les moins bien représentées dans nos fiches sont cel-
les ayant une distribution limitée, comme par exemple Sa£amandra atra, Hy-
dromantes italicus, Déscoglossus péctus, Euproctus asper. Les endémiques
corso-sardes (Euproctus montanus, Déiscoglossus sardus, Hyla arbonea sarda,
Sakamandra salamandra consica) sont actuellement bien représentés et témoi-
gent de la qualité de la prospection organisée par M. DELAUGERRE et M. CHEY-
LAN (voir DELAUGERRE & CHEYLAN, 1983). Les deux espèces de Pélobates sont
actuellement fort peu représentées dans nos fiches; nous y reviendrons.
2. DEPARTEMENTS (fig. 1)
La carte présente la répartition des observations reçues. Par rap-
port à l'année précédente (BREUIL & PAILLETTE, 1983), le nombre des départe-
ments couverts a augmenté: il est aujourd'hui de 79. Malheureusement, 16 dé-
partements sont encore dépourvus d'observations; 42 n'en ont que de 1 à 10,
26 entre 11 et 50, 11 plus de 50,
La bonne prospection de certains départements dépend de diverses
stratégies. Quelques-uns sont animés par des groupes locaux, organisés le
plus souvent autour des correspondants régionaux de l'enquête S.B.F.-Muséum.
Source : MNHN, Paris
Co
1-10
[772 10-50
REY >50
Fig. 1. - Répartition par départements des observations reçues en 1982 et
1983. Par commodité, les départements de la région parisienne d'une
part et ceux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse d'autre part ont été re-
groupés sur la carte.
Source : MNHN, Paris
On peut citer Mayenne-Nature-Environnement (T. DAUM et D. LANDEMAINE), le
Groupe Ornithologique de Touraine (L. HAUCHECORNE), le Centre de Recherches
Ornithologiques de Provence (G. OLIOS0) et les responsables de l'enquête
corso-sarde (M. DELAUGERRE et M. CHEYLAN). D'autres naturalistes travaillent
en groupes informels comme D. BRUGIERE (Allier, Haute-Loire, Puy-de-Dôme),
H. WILLEM (Nièvre), P. BOUDAREL (Loire). Le nombre important de données pour
la Somme provient de la réunion de plusieurs naturalistes indépendants. Les
zones Îles moins bien prospectées sont les Pyrénées, la façade atlantique,
les Alpes, le nord-est et l'est de la France.
POINTS A DEVELOPPER: CONSEILS ET DIRECTIVES
L'analyse du bilan montre qu'il faut continuer les efforts dans
deux directions: prospection du territoire et recherche d'espèces. Notre
carte montre bien les zones encore peu ou pas explorées. 11 serait souhaita-
ble que les observateurs portent leur attention sur ces régions. En effet,
pour plusieurs espèces, elles constituent des zones importantes où l'on peut
s'attendre à trouver des limites d'aires de répartition, des zones de con-
tact ou au contraire des discontinuités. Nous allons analyser ci-dessous
plusieurs exemples qui montreront les difficultés à réaliser les cartes de
répartition pour certaines espèces.
Nous connaissons les problèmes de détermination des Grenouilles
rousses (DUBOIS, 1982 b, 1983). Cent-cinquante-huit observations nous sont
parvenues sous l'appellation Rana temporarta. Il y a lieu de rechercher la
limite nord des formes de R. temporaria dans les Pyrénées (forme d'altitude
et Grenouille de Gasser) et leur limite sud dans l'aire de répartition prin-
cipale, dans le Massif Central et les Alpes.
Nous avons reçu pour les Rainettes 212 fiches (136 pour Hy£a arbo-
rea, 66 pour H. meridionatis). Cependant la quasi-totalité d'entre elles
concernent des observations situées au centre des aires de répartition. Les
données manquent en Lozère où il existe peut-être une zone de contact entre
les deux espèces. Des localités où les deux espèces vivent en sympatrie sont
à rechercher dans les Deux-Sèvres, la Charente, la Charente-Maritime, la Gi-
ronde et les Landes. L'absence ou le peu d'informations disponibles dans le
Lot-et-Garonne, le Gers, le Tarn et le Tarn-et-Garonne font que pour l'ins-
tant il est impossible d'établir dans ce secteur la limite nord de H. mexri-
Source : MNHN, Paris
dionalis et la limite sud de H. axborea. Il serait souhaitable dans le cas
des Raïnettes de prospecter les localités à des moments différents de l'an-
née. En effet, en Gironde où elles sont sympatriques, H. axbonea se repro-
duit généralement plus tôt (mars-avril) que H. meridionalis (avril-juin).
Rappelons l'importance de la recherche par les chants (voir ci-après).
Les massifs montagneux forment des obstacles pour de nombreuses
espèces alors que d'autres en font leur lieu de prédilection. Il serait né-
cessaire de prospecter ces zones afin de préciser les limites altitudinales
de répartition. Le Triton palmé se rencontre jusqu'à plus de 2000 m dans les
Pyrénées. On l'observe dans les mares, les berges des lacs et les eaux cal-
mes, alors que l'Euprocte préfère les eaux courantes et la Salamandre (lar-
ves) les eaux à faible courant. Dans les Alpes, Tactwwus helveticus ne mon-
terait que jusqu'à 1000m (THORN, 1969). À des altitudes supérieures (1500 m)
on ne rencontre que T. a£pestris (BREUIL et al., 1984). 11 serait également
utile de prospecter les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-
Haute-Provence afin d'essayer de retrouver des localités abritant T. a£pes-
dis apuanus. Actuellement cette sous-espèce n'est connue en France que de
deux stations (KNOEPFFLER, 1967) dont une a vraisemblablement été détruite
par des alevinages intempestifs (voir DUBOIS & BREUIL, 1983). En ce qui con-
cerne le Triton de Blasius, il est à rechercher dans les départements de la
Loire-Atlantique, de l'Indre, de la Creuse, du Maine-et-Loire et de l'Ille-
et-Vilaine, L'utilisation de méthodes de recherche appropriées à chaque es-
pèce permet de mieux les découvrir. Pour trouver des Tritons dans les points
d'eau enccmbrés de végétation, il y a lieu de draguer systématiquement la
plus grande superficie possible avec un filet de type haveneau. C'est en
procédant ainsi qu'on à le plus de chance de les découvrir.
Les deux espèces de Pélobates, de moeurs nocturnes et fort discrè-
tes, sont à rechercher principalement dans les zones à terrains meubles dans
lesquels elles-aiment à s'enfouir. Leurs têtards de grande taille devraient
cependant permettre de les localiser, bien que des confusions avec des té-
tards ayant hiberné de Rana gr. escu£enta soient toujours possibles (voir
p. ex. MORERE, 1983). Pour Pelobates cultripes, des prospections dans le
Gers, la Haute-Garonne et dans l'est du département des Landes devraient
permettre d'établir si les aires méditerranéenne et atlantique sont en dis-
continuité comme le suppose PARENT (1981). De même, le manque de données sur
le Maine-et-Loire, la Vendée, les Deux-Sèvres, n'autorise pas le tracé de la
limite occidentale de P. fuscus. On ne sait donc pas s'il existe une zone de
Source : MNHN, Paris
chevauchement entre les aires de répartition de ces deux espèces.
Dans le fascicule d'Alytes de juin dernier (PAILLETTE & BREUIL,
1983), nous avons montré l'intérêt de la prospection des Amphibiens par l'é-
coute et l'enregistrement des sons; voir aussi la technique utilisée par
AMIET (1983). Ces enregistrements permettent l'analyse par des instruments
de laboratoire (en particulier le Sonagraphe) qui peuvent mettre en évidence
des différences locales (dialectes) mais aussi apportent la preuve d'une dé-
termination douteuse. N'hésitez pas à nous envoyer vos bandes et cassettes
et à nous poser des questions sur ces méthodes.
LE PROBLEME DES ESPECES ABSENTES
Les fiches-enquête nous indiquent bien la présence de telle ou
telle espèce, mais l'absence d'information peut montrer ou bien que le ter-
ritoire n'a pas du tout été exploré, ou pas exploré à la bonne saison, ou
bien que l'espèce est effectivement absente. Aidez-vous de la liste des es-
pèces répertoriées en France pour les rechercher dans votre région, et si
vous avez cherché telle ou telle espèce sans succès, il est aussi important
de nous le faire savoir. Ces résultats sont toujours délicats à interpréter,
mais ce sont aussi des données extrêmement utiles.
CONCLUSION
Nous espérons être en mesure cette année de commencer à publier
quelques cartes provisoires de répartition par espèces. Celle du Triton al-
pestre devrait être l'une des premières. Le Collège scientifique remercie
les collaborateurs de l'Enquête de répartition et espère que chacun de vous
apprécie comme lui la valeur de ces résultats. N'hésitez pas à nous contac-
ter pour toutes questions ou remarques.
REMERCIEMENTS
Nous remercions Mile D. PAYEN pour la réalisation de la carte, et
MM J.-J. MORERE et A. DUBOIS pour leurs remarques sur le manuscrit original.
Source : MNHN, Paris
ANNEXE: LISTE DES OBSERVATEURS
ALZIAR, G. (06); AUBANEL, A. (84); AUCLAIR, R. & S. (03); BAILLY, F. (94);
BARSACQ, J. (40); BAYLE, P. (13); BIET, P. (80); BOGEY, D. (38); BOUDAREL,
P. (42); BOULET, V. (80); BRABANT, H. (59); BREUIL, M. (75); BRUGIERE, D.
(03); BRUNET-LECOMTE, P. (38); BRYGO0, E.R. (75); BUTLER, H. (64); CASTEL-
LAR, P. (84); CHAIB, F. (59); CHAMPION, P. (10); CLAVIER, J.-L. (58); COAT-
MEUR, J. (92); COMMECY, X. (80); CRAMAIL, R. (92); DAUM, T. (53); DEBOULON-
NE, A. (59); DECONCHAT, C. (36); DELAUGERRE, M. (75); DELCOURT, A. (13);
DENTIN, A. (94); DUBOIS, A. (75); DUQUEF, M. (80); EVRARD, F. & P. (72);
EMALD, F. & P. (06); FAUCHEUX, P. (92); FAVET, C. (84); FAVRE, J.-P. (15);
FLOTTES, J. (87); FOURNIER, R. (13); GALLARDO, M. (84); GIRARDI, H. (84);
GIRAULT, D. (58); GOUBAULT, M. (52); GRANGIER, C. (38); GRUDE, Y. (53); HAU-
CHECORNE, L. (37); HENRY, P. (84); HELESBEUX, Y. (53); JEANNIN, J.-F. (58);
JOUBERT, V. (84); JULLIEN, F. (75); LALLEMANT, J.-J. (63); LE CORF, J. (22);
LEJEUNE, G. (06); LERICOLAIS, M. (92); LIVORY, A. (50); MASSON, C. & D.
(33); MORERE, J.-J. (75); MULLER, J. (84); MUSELET, D. (45); MOU, Y.-P.
(75); NECTOUX, P. (71); NERI, F. (81); OLI0S0, G. (26); PAILLETTE, M. (91);
PANIS, A. (83); PAYEN, D. (75); PERRIER, J.-M. (72); PERTHUIS, A. (41); PI-
CARD, B. (05); PILON, D. (41); PINARDON, D. (77); QUESNE, D. (53); RAFFALDI,
J. (06); RECORBET, B. (44); ROSE, M. (53); ROUPPERT, R. (57); SAGOT, F.
(50); SALASSE, J.-P. (15); SCHOORL, J. (Pays-Bas); SEE, A. (93); SPAETH, A.
(72); SUEUR, F. (80); THIERV, S. (60); THIREAU, M. (75); THUOT, M. (69);
TRIPLET, P. (80); VACHARD, D. (78); VAILLANT, G. (72); VIDAL, C. (75); VI-
GIER, B. (43); VILLARET, J.-C. (38); VOISIN, J.-F. (75); VOLOT, R. (84);
WIJNANDS, H. (Pays-Bas); MILLEM, H. (58); ZIANO, M.-T. (84).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AMIET, J.-L., 1983. - Un essai de cartographie des Anoures du Cameroun. Aly-
tes, 2: 124-146.
BREUIL, M., 1983 a. - Enquête sur la répartition des Amphibiens en France.
Bull. Soc. versaillaise Sci. nat., 10: 60-62.
Danse) 1983 b. - Enquête sur la répartition des Amphibiens en France. Bu££.
Soc. Linn. Bordeaux, 11: 3-5.
BREUIL, M., GUILLAUME, C.-P., THIREAU, M. & BAS LOPEZ, S., 1984. - Essai de
Source : MNHN, Paris
caractérisation des populations de Tritons alpestres ibériques, Tritu-
aus alpestris cyreni Wolterstorff, 1932 (Caudata, Salamandridae). Don-
nées historiques, électrophorétiques et écologiques. Bu££. Soc. Linn.
Lyon, sous presse.
BREUIL, M. & JULLIEN, F., 1984. - Sur la présence de Bombina vartegata dans
le département du Vaucluse. Alytes, 3: 37-38.
BREUIL, M. & PAILLETTE, M., 1983. - Bilan de l'enquête de répartition des
Amphibiens en France pour l'année 1982. Alytes, 2: 2-8.
COOKE, A. S. & FERGUSSON, P. F., 1976. - Changes in status of the frog (Rana
temporaria) and the toad (Bufo bufo) on part of the East Anghan Fenland
in Britain. Bio£. Consenv., 9: 191-198.
DELAUGERRE, M. & CHEYLAN, M., 1983. - Enquête pour un Atlas de répartition
des Amphibiens et Reptiles de Corse et de Sardaigne. Alytes, 2: 63-65.
DUBOIS, A., 1982 a. - Notes sur les Grenouilles vertes (groupe de Rana kl.
esculenta Linné, 1758). I. Introduction. Alytes, 1: 42-49,
= 1982 b. - Notes sur les Grenouilles brunes (groupe de Rana temporaria
Linné, 1758). I. Introduction. A{ytes, 1: 56-70.
= 1983. - Notes sur les Grenouilles brunes (groupe de Rana temporaria
Linné, 1758). II. Les Grenouilles du Mont Canigou (Pyrénées Orientales).
Alytes, 2: 19-26.
DUBOIS, A. & BREUIL, M., 1983. - Découverte de Tacturus alpestris (Laurenti,
1768) en Calabre (sud de l'Italie). Alytes, 2: 9-18.
KNOEPFFLER, L.-P., 1967. - Contribution à l'étude des Amphibiens et des Rep-
tiles de Provence. IV. Les Amphibiens Urodèles (2° note). Vée et Mi-
Lieu, (C), 18: 215-220.
MORERE, J.-J., 1983. - Note à propos du Pélobate brun (Pe£obates fuscus)
dans l'Allier. Alytes, 2: 171.
PAILLETTE, M. & BREUIL, M., 1983. - Appel aux preneurs de sons pour l'étude
des chants d'Amphibiens. Alytes, 2: 66-67.
PARENT, G. H., 1981. - Matériaux pour une herpétofaune de l'Europe occiden-
tale. Contribution à la révision chorologique de l'herpétofaune de la
France et du Benelux. Bu£l. Soc. Linn. Lyon, 50: 86-111.
THORN, R., 1969. - Les Salamandres d'Europe, d'Asie et d'Afrique du Nond.
Paris, Lechevalier: 1-376, 11 cartes, 16 pl.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 11-19. 11
NEOTENY IN THE ALPINE NEWT POPULATION FROM
THE SUBMEDITERRANEAN AREA OF YUGOSLAVIA
Georg DÉUKIÉ* & Miloë L. KALEZIÉ*
*Institute for Biological Research,
“siniëa Stankovié", 29 Novembra 142,
11060 Beograd, Yugoslavia
#institute of Zoology, Faculty of Science,
Studentski trg 16, 11000 Beograd, Yugoslavia
ABSTRACT. - In the Dinarid karst field, Nevesinjsko Polje, we
éound Alpine newt neotenic individuals. The environmental conditions 0$ the
aquatic habitat 04 the population in question appeared to be quite diféerent
éiom other neotenic populations of this species known £o now. Neoteny has
probably evolved and been maintained here under conditions 04 both ungavou-
nable aquatic and tenrestrial habitats.
INTRODUCTION
In most habitats and throughout the majority of its range, the A1-
pine newt (Triturwus alpestnis) exhibits a typical Amphibian life history:
aquatic larvae and essentially terrestrial adults. But, especially in the
mountainous regions of Yugoslavia, a number of populations have been recor-
ded in which neoteny occurs to varying degrees. A comparison of known ins-
tances of neoteny in this newt suggested that there is a correlation between
the occurrence of neotenic individuals and a certain type of environment.
Such specimens are almost invariably confined to high-altitude, deep glacial
lakes or tarns. Here we report the unexpected discovery of neotenic indivi-
duals in an Alpine newt population from the Submediterranean region of Yu-
goslavia which inhabit a rather different type of habitat. They were found
in the relatively small shallow water bodies lying along à lost river in the
Source : MNHN, Paris
12
Nevesinjsko Polje.
LOCALITY DESCRIPTION, MATERIAL AND METHODS
Nevesinjsko Polje is a typical Dinarid karst field. It is among
the largest (around 180 km?) and its altitude ranges from 830 to 900 m above
sea level. The soil is composed mainly of floodplain alluvium materials:
clay, Sand and gravel in varying proportions. The climate of this field is a
mixture of moderate continental and mediterranean climate types, that is,
rather hot and dry summers and rainy, rather mild autumns and winters (ave-
rage precipitation ranges from 60 mm to 170 mm per month, respectively; data
for the town of Nevesinje; DJERKOVIC, 1966). The hydrography of this field
is characterized by numerous temporary water currents which are active only
during the rainy season. There are only a few permanent streams and small
rivers which meander along the field and invariably end in swallow-holes.
During the summer months these currents may have a drastically decreased wa-
ter level, while during the raïny season they usually broadly flood the sur-
rounding areas. The vegetation of this field is mainly steppe-like, with
willow trees along the river banks only.
In May 1983, we found a population of the Alpine neut with neote-
nic specimens in the western part of Nevesinjsko Polje, toward Mount Velez.
Newts were collected from the relatively small water bodies (abandoned river
branches and a few dug holes) lying along the Alagovac river. Most of these
permanently contain water, up to 1.5 m in depth, and are fed by river over-
flowings and underground water. The bottoms are mainly overgroun with scanty
stands of Equisetum and Typha.
In such à habitat we collected a total of 41 Alpine newt indivi-
duals of which 28 were neotenic specimens with well-developed gills, 8 were
adult metamorphosed females and 15 were juveniles and older larvae (indivi-
duals were recognized by gonads inspections). The neotenic females conspi-
cuously outnumbered the neotenic males: 19 females and 9 males were collec-
ted. Besides the Alpine newt we found a quite numerous population of the
smooth neut Triturus vulgaris dalmaticus in this locality which is probably
marginal for this subspecies. The Dalmatian smooth neut is confined to the
Mediterranean and Submediterranean area of Dalmatia, Herzegovina and Monte-
negro and is a distinctive member of the batrachofauna of this region. Other
Source : MNHN, Paris
13
Vertebrates that we found living here include: the Dalmatian barbel gudgeon
(Au£opyge hugeti), the agile frog (Rana dalmatina), the marsh frog (Rana ni-
dibunda), the common tree frog (HyL£a arbonea), the grass snake (Natrix na-
æuix persa), the ground vole (Arvicola terrestris), and otter (Lutra Lutra).
Some of these species (e.g. R. sédibunda and N. natix) are effective preda-
tors of the newts.
The neotenic specimens of the Alpine newt from Nevesinjsko Polje
were conserved in 70 % ethanol and measured for the following nine morphome-
tric characters: L = total length; Le = snout-vent length (measured from
the snout to the posterior edge of cloaca basis); La = tail length (measu-
red from the anterior edge of the cloaca basis to the tip of the tail);
L sr head width; Le = head length (measured from the snout to the corner of
the mouth); La = head length (measured from the snout to the skin fold of
the throat); GA = forelimb length; P, = hindlimb length; D = distance bet-
ween fore and hind limbs.
The coefficient of variation (CV) was used as a measure of morpho-
metric variability. Weighted mean and weighted standard error of the CV va-
lues were calculated according to MOOLF (1968).
RESULTS
Statistical parameters of nine morphometric characters of the A1-
pinenewt neotenic specimens from Nevesinjsko Polje are presented in Table I.
The total body length of the females ranges from 63 to 84 mm, and of the ma-
les from 63 to 79 mm, with mean values of 73.7 + 1.2 and 71.4 + 1.7, respec-
tively. Another character, head width, which is of special interest for neo-
tenic Alpine newt specimens, ranges from 6.7 to 10.1 mm in the females and
from 6.2to 8.3 mm in the males, with mean values of 7.9 + 0.2 and 7.5 + 0.2,
respectively. For both characters the neotenic specimens from Nevesinjsko
Polje appeared to be considerably smaller in size than neotenic specimens
from some other populations for which comparable data are available (Jezero,
SELISKAR & PEHANI, 1935; Prokoëko Jezero, WOLTERSTORFF & RADOVANOVIC, 1938;
Zminiëko Jezero, DZUKIC & KALEZIÉ, unpublished data).
The head width and limbs lengths are the most variable characters
in both sexes (Table I). The weighted means of the coefficient of variation
Source : MNHN, Paris
14
Table I. - Statistical parameters of the morphometric characters of the A1-
pine newt neotenic specimens from Nevesinjsko Polje. N, sample size;
Min-Max, range; M, mean; SE, standard error of mean; CV, coefficient of
variation; S.,, Standard error of CV.
Females (N = 19) Males (N = 9)
Character Min-Max Mx+ SE CV + SE Min-Max MXSE CV + Sy
L 63-84 73.7+1.2 7,1#1,1 63-79 71.4#1.7 7.2+1.7
Lévy 34.8-46.5 40.6+0.7 7.5+1.2 36.9-43.9 40.240.9 6 6+1.5
Lea 31.1-42.6 36.7+0.7 7.8+1.3 30.5-39.9 35.5+1.0 8.6+2.0
Le 6.7-10.1 7.9+0,2 11.2+1.8 6.2-8.3 7.5+0.2 8.7+2.0
Le 5.0-6.7 5.5+0.1 7.4+1.2 5:1-5%9 5.5#0.1 5.7+1.3
La 8.2-10.1 9.2+0.2 8.6+1.4 7.7-10.8 9.0+0.4 11.9+2.8
P; 11.5-16.9 13.8+0.3 10.7+1.7 12.5-16.4 13.9+0.4 9.8+2.3
P 9.8-16.5 13.9+0.3 10.5+1.7 12.1-16.0 14.1+0.4 8.1+1.9
D” 17.8-24.6 20.9+0.4 7.9+1,3 18.5-22.4 20.6+0.4 6.2+1.5
over all nine characters for females and males are 8.3 + 0.5 and 7.4 + 0.6,
respectively. Although not significantly different, females appeared to be
somewhat more variable in these characters than males, as has also been ob-
served for some other Taituaus species (T. cristatus, KALEZIÉ & STEVANOVIÉ,
1980; T. vulgaris, TUCIÉ & KALEZIÉ, in preparation).
It has been suggested that the head size, as well as some coloring
features, differentiate some Alpine newt populations, especially those with
neotenic specimens, even to the subspecies level. In this way, WERNER (1902)
described a population from Prokoëko Jezero as T. alpestris neisert, RADOVA-
NOVIÉ (1951) a population from Bukumirsko Jezero as T. alpestris montenegri-
nus. RADOVANOVIÉ (1961) designated populations from Kapetanovo and Manito
Jezero as T. alpestris pipertanus, and à population from Zminiéko Jezero as
T. alpestris sendaus. The individuals from all these populations were said
to have larger and wider heads in comparison with the nominative form, besi-
des some differences in colouring. However, the separate taxonomic position
Source : MNHN, Paris
15
of some of these taxa has become uncertain (ROCEK, 1974 a-b; POCRNIC et al.,
1980; BREUIL & GUILLAUME, 1984). Though the aim of this paper is not to eva-
luate taxonomical relations among Yugoslav neotenic populations since we do
not have adequate sample sizes and some other relevant information, it seems
worthwhile to give the relative width of head of the specimens from Nevesin-
jsko Polje expressed by the L/L,. and L,/L,. indices.
The mean values of the L/L,. and L,/L,, indices are 9.4 + 0.2 and
5.2 + 0.1 for the females, respectively, and 9.5 + 0.1 and 5.4 + 0.3 for the
males, respectively. These values appear to be well within the range of va-
riation both for non-neotenic Alpine newt populations from Central, Eastern
and Southern Europe (ROCEK, 1974 a), and for some neotenic Yugoslav popula-
tions (Manito Jezero, ROCEK, 1974 b; Zminiéko Jezero, DZUKIÉ & KALEZIC, un-
published data).
DISCUSSION
In most Tailed Amphibian species with facultative neoteny, the
ease and frequency of metamorphosis can be correlated with geographical and
ecological gradients (GOULD, 1977). Neotenic individuals are mostly encoun-
tered in a certain type of environment: high altitude, glacial, unproductive
lakes or tarns. BREUIL & THUOT (1984) stated that neoteny could be a conse-
quence of the life in the deep zone of such oligotrophic biotopes. WILBUR &
COLLINS (1973) and SPRULES (1974 a) have viewed neoteny as an evolutionary
adaptive response to highly predictable aquatic habitat surrounded by a hos-
tile terrestrial habitat. If the land environment is characterized by un-
usually harsh conditions, such as severe temperature fluctuations, lack of
suitable cover or food and low humidity, then neotenic individuals will have
an adaptive advantage over those that metamorphose and become primarily ter-
restrial.
Up to now, known instances of neoteny in Alpine newt populations
of Yugoslavia are restricted to localities situated in high altitude moun-
tains, from 1300 m to almost 1800 m above sea level (fig. 1). These popula-
tions are polymorphic, containing both neotenic and metamorphosed indivi-
duals living apparently under the same environmental conditions. The possi-
bility of microhabitat specialization of these two groups still remains to
be tested. The neotenic specimens seem to outnumber the transformed ones in
Source : MNHN, Paris
Fig. 1. - Known localities of the Alpine newt neotenic populations in Yugo-
slavia. 1: Jezero, 1428 m above sea level; 2: Satorsko Jezero, 1488 m;
3: Prokoëko Jezero, 1640 m; 4: Nevesinjsko Polje, 840 m; 5: Kladopol-
jsko Jezero, 1380 m; 6: Trnovaëéko Jezero, 1520 m; 7: Vrazje Jezero,
1420 m; 8: Zminiéko Jezero, 1285 m; 9: Kapetanovo Jezero, 1678 m; 10:
Manito Jezero, 1773 m; 11: Zabojsko Jezero, 1477 m; 12: Bukumirsko Je-
zero, 1430 m.
Source : MNHN, Paris
17
most populations, with en extreme case in Bukumirsko Jezero where only three
to four per cent of the newts were fully developed (RADOVANOVIÉ, 1951; BREUIL
& THUOT, 1984). However, it is still not known whether these populations are
as complex as populations of Ambystoma gracile (SPRULES, 1974 b) comprising
both obligate and facultative neotenes in the group of neotenic individuals.
The localities of all Alpine newt neotenic populations in Yugosla-
via were originally free of fish which certainly appears to be of considera-
ble importance for the maintenance of neotenic individuals. Unfortunately,
during the last ten years, in some of the lakes, i.e. in Prokoëko, Kladopol-
jsko, Trnovaëko, Zminiéko and Kapetanovo Jezero, trouts have been introdu-
ced. This apparently causes a great reduction or probably the complete dis-
appearance of neotenic and/or transformed newts from these localities, due
to predatory and/or some type of competitive interaction between newts and
fish (personal observations; closer inspection is in progress).
The environmental conditions of the aquatic habitat of the Neve-
sinjsko Polje population appear to be quite different from the others. In-
stead of deep, large water bodies of glacial lakes, the Alpine newt in Neve-
sinjsko Polje lives in shallow, much warmer water bodies with changeable le-
vels. These are spread out along the lost river and are among the rare sur-
face waters in this karst field. For such reasons, this aquatic environment
can be hardly refered to as a stable, predictable habitat. The terrestrial
habitat in this Submediterranean area is also hostile to the Alpine newt due
to its relatively dry conditions.
The pertinent findings of this study are that neoteny in the A1-
pine newt population from Nevesinjsko Polje has probably evolved and been
maintained under conditions of unfavourable aquatic and terrestrial environ-
ments. Similar environments promote conditions under which all individuals
of Eurycea neotenes populations stay permanently larval in morphology (BRU-
CE, 1976). BRUCE invoked selection that favoured early maturity but not a
lowering metamorphic body size. We do not have relevant data to make any
statement as to whether such a selection operated in the Alpine newt popula-
tion in question or not. Nevertheless, it seems that such an approach which
takes into consideration both environmental and demographic population cha-
racteristics is promising in our case as well.
Source : MNHN, Paris
ACKNOWLEDGMENTS
We thank N. TUCIÉ for his comments on an earlier draft of this pa-
per, and M. BREUIL, referee of Alytes, for helpful suggestions.
RESUME
Une nouvelle population de Tritons alpestres comportant des indi-
vidus néoténiques a été découverte dans le karst dinarique à Nevesinjsko
Polje (Yougoslavie). Les conditions ambiantes du milieu aquatique où vit
cette population sont bien différentes de celles des autres populations néo-
téniques de ce triton connues jusqu'à présent. La néoténie s'y est probable-
ment développée et maintenue en raison des conditions défavorables à la fois
du milieu aquatique et du milieu terrestre.
LITERATURE CITED
BREUIL, M. & GUILLAUME, C. P., 1984. - Etude électrophorétique de quelques
populations de Tritons alpestres néoténiques (Taituus alpestris, Am-
phibia, Caudata, Salamandridae) du sud de la Yougoslavie. Mém. Soc.
zoo. Fu., sous presse.
BREUIL, M. & THUOT, M., 1984. - Etho-ecology of neotenic Alpine newt (Tritu-
rus alpestris montenegrinus Radovanovié, 1951) in lake Bukumir (Monte-
negro, Yugoslavia): examination of lake communities features and propo-
sal of an ecological determinism for neoteny. Glas. Repub£. zavoda
zaët. prirode - Prin. muz. Tétograd, sous presse.
BRUCE, R. C., 1976. - Population structure, life history and evolution of
paedogenesis in the salamander Eurycea neotenes. Copeia, 1976: 242-249,
DJERKOVIÉ, B., 1966. - Hidrogeoloëke karakteristike bliZe okoline Nevesinja.
Geokoëki glasnik, Sarajevo, 11: 189-225,
GOULD, S. J., 1977. - Ontogeny and phylogeny. Cambridge, Mass., The Belknap
Press.
KALEZIÉ, M. L. & STEVANOVIC, A. M., 1980. - Morphological variation in the
crested neut, Taiturus cristatus (Urodela, Amphibia) from KruSevaëka
Zupa (Central Serbia). Biosistematika, Beograd, 6: 69-80.
Source : MNHN, Paris
19
POCRNIÉ, Z., KOSORIÉ, DJ. & SOLAJA, M., 1980. - Séstematika vaste Triturus
alpestris (Amphébia). IV Simpozijum biosistematiéara Jugoslavije, Djer-
dap.
RADOVANOVIÉ, M., 1951. - À new race of the Alpine newt from Yugoslavia. Bai-
tish J. Hexpet., 1: 93-97.
- 1961. - Neue Fundorte neotenischer Bergmolche in Jugoslawien. Zoo£.
Anz., 166: 206-218.
ROCEK, Z., 1974 a. - Biometrical investigations of Central European popula-
tions of the Alpine nent, Tnétuuwus alpestris alpestris (Laurenti, 1768)
(Amphibia: Urodela). Acta Univ. Carol. Biol. Pnaha, (1972), 5/6: 295-
373.
Besse 1974 b. - Beitrag zur Erkennung der Neotenie des Alpenmolches Titus
alpestris (Laurenti, 1768). Vest. Üs. spot. zool., 38: 285-294.
SELISKAR, A. & PEHANI, H., 1935. - Limnologische Beiträge zum Problem der
Amphibienneotenie (Beobachtungen an Tritonen der Triglavseen). Vex.
Inter. Veneinig. Limno£., 7: 263-294,
SPRULES, G. W., 1974 a. - The adaptive significance of paedogenesis in North
American species of Ambystoma (Amphibia: Caudata): an hypothesis. Can.
J. Zoo£., 52: 393-400.
re 1974 b. - Environmental factors and the incidence of neoteny in Ambys-
4oma gnracile (Baird) (Amphibia: Caudata). Can. J. Zoo£., 52: 1545-1552.
MERNER, F., 1902. - Eine neue Varietät des Alpenmolches aus Bosnien. Mo£ge
alpestris var. Reisent. Vexh. zoo£. bot. Ges. Wien, 52: 7-9.
WILBUR, H. M. & COLLINS, J. P., 1973. - Ecological aspects of Amphibian me-
tamorphosis. Science, 182: 1305-1314.
WOLTERSTORFF, W. & RADOVANOVIÉ, M., 1938. - Taiturus alpestris noiseni Wern.
und Trétuuus alpestris alpestris (= typica) Laur. vergesellschaftet im
Prokoëko-See. Zoo£. Anz., 122: 23-30.
WOOLF, C. M., 1968. - Principles of biometuy. Princeton, Van Nostrand.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 20-24.
SAMPLE-SIZE CONSTRAINTS IN THE USE OF THE NONPARAMETRIC
MANN-WHITNEY U TEST FOR THE COMPARISON OF THO INDEPENDENT
SAMPLES: CONSEQUENCES IN ANURAN AMPHIBIANS SYSTEMATICS
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - À table &s presented which gives the critical ([méni-
mum) value o$ the size 0$ the Larger sample according to that of the smaller
sample allowing the use 0$ the Mann-Whéitney U test under given conditions
(given Levels of signigicance, one-tailed on two-tailed tests). The conse-
quences o$ these data are outlined, especially as concenns the sample-sizes
desirable in &ields where the nonparametric U test may be a very useful
too£, such as the systematics 04 the Anuran Amphibians.
In many biological works, the data from two independent samples
are compared statistically. The usual technique for such a work is to apply
a Student # test to the means of the two groups. However, the correct use of
this parametric test requires that certain conditions be satisfied, and
among them that the observations be drawn from normally distributed popula-
tions having equal variances, and be measured on at least an interval scale
(SIEGEL, 1956). Although these conditions are often, at least implicitly
(since they are seldom even discussed), assumed to be met with, such assump-
tions may be unrealistic for some biological data. Even when they are likely
to be satisfied, the biologist may prefer to avoid making the assumptions
and thus give his conclusions greater generality. In such cases, it is pos-
sible to use a nonparametric statistical test. One of the most useful nonpa-
rametric tests for the comparison of two independent samples is the Mann-
Whitney U test, which is almost as powerful as the £ test and which does not
Source : MNHN, Paris
21
have the restrictive assumptions and requirements associated with the +
test, the only requirement of the U test being that measurement be achieved
at least in an ordinal or ranking scale (SIEGEL, 1956).
In systematic studies of Anuran Amphibians, the Mann-Whitney U
test has been used for comparisons of morphometrical characteristics of two
series of specimens, and especially of series of ratios of two measurements
taken from the specimens (INGER, 1966; DUBOIS, 1976, 1983; DUBOIS & KHAN,
1980). The use of a nonparametric test seems here particularly suitable both
because of the peculiar properties of ratios (SIMPSON, ROE & LEWONTIN, 1960)
and of the special difficulties associated with body measurements of Anurans
(DUBOIS, 1977), which are such as to raïse doubts as to whether the level of
measurement attained is indeed higher than the ordinal scale. In studies of
this kind, just as in most other biological works, the levels of significan-
ce used are .05, .01 and .001. Finally, in most of the cases no a paiort hy-
pothesis is tested when comparing two samples, and two-tailed tests must be
used (SIMPSON, ROE & LEWONTIN, 1960), but in some cases one-tailed tests may
also be called upon: for example, since, in many species of Anurans, females
are known to be of a significantly greater size than males (CRUMP, 1974),
the validity of this "law" in other species could be tested by means of a
one-tailed test.
In the usual conditions specified above (level of significance
chosen, two-tailed test), the comparison of two samples by means of the U
test will not be possible if the size of one of them, or of both, is too
small, for in this case the probability associated with the smallest possi-
ble value of U would be higher than the level of significance retained. To
give one example, we may consider two samples of respectively 2 and 5 speci-
mens. In the most extreme case, i.e. when the ranges of the measurements of
the two samples do not overlap at all, U will take the lowest value possible
(U = 0). If a double-tailed test is used, the probability associated with
u = 0 for ni 2 and m = 5 will be P = .094, according to the tables given
by SIEGEL (1956): such a value is greater than even the first of our levels
of significance (.05), and would be so even if the two samples were drawn
from two populations having strongly different characteristics; it is there-
fore clear that the U test cannot be used for comparisons by a double-tailed
test of samples having these sizes. The situation would be different, how-
ever, if a one-tailed test was involved: the probability associated with
u=0forn, = 2 and m5 would then be P = .047, i.e. a result indicating
Source : MNHN, Paris
22
a significant difference at the .05 level. It thus appears that certain com-
binations of sample-sizes which allow comparisons by one-tailed U tests do
not allow them by two-tailed U tests. For a given kind of test, similar dif-
ferences also exist according to the level of significance chosen.
In systematic studies, especially those dealing with Museums col-
lections, one is often unable to obtain large series of specimens of the sa-
me sex and coming from a single population: in many cases the available se-
ries consist of less than ten specimens. If an analysis by the U test of the
data recorded on this material is intended, it is necessary first to esta-
blish whether the sample-sizes available allow the use of this test. As has
been discussed above, this will depend not only on the samples-sizes, but
also on the level of significance chosen and on the type of test used. In
any given case, it is possible to establish, by use of the tables given by
SIEGEL (1956), whether a given couple of samples-sizes allows or not the use
of the U test, but this may be a rather long procedure. It has therefore
appeared useful to prepare à Table giving the critical values of nyandn,
allowing the use of the U test for both two-tailed and one-tailed tests and
for the three usual levels of significance (Table 1).
In à few cases, for the smallest values of ny» no comparison is
ever possible: even for most unrealistic values of n, as high as 107, the
probability associated with U = 0 is higher than the level of significance.
For higher values of LE there exists a critical (minimum) value of M allo-
wing comparisons to be made. When n, increases, the critical value of n, de-
creases, until both values are equal, a situation which is reached more or
less rapidly according to the type of test and the level of significance.
While the Table I may be used for ascertaining whether samples of given si-
zes (from Museums collections for example) may be used for certain types of
u tests, it also has the interest of suggesting some rules for the collec-
ting of fresh samples, when the use of the U test may be foreseen for their
study. For example, since this test seems to be of a valuable help for mor-
phometrical works dealing with Anurans, it would appear justified to suggest
to the workers collecting frogs for such studies to secure at least 8 speci-
mens of each sex from each locality, so as to allow all kinds of uses of the
u test in the future on the measurements taken from these specimens. On the
other hand, the Mann-Whitney U test being very powerful (SIEGEL, 1956), it
does not seem necessary to increase the sample-size very much above this mi-
nimum. Since for all values of n, and M lower than, or equal to, 20, the
Source : MNHN, Paris
23
Table I. - Critical (minimum) size of the larger sample (n,), according to
the size of the smaller sample UM), allowing a comparison of both sam-
ples by the Mann-Whitney U test, in the case of two-tailed and of one-
tailed tests and for the levels of significance æ of .05, .01 and .001.
The symbol NC (no comparison) indicates that, whatever the size of no»
both samples may not be compared by the U test.
Two-tailed tests One-tailed tests
n, a@=.05 æ=.01 a = .001 a@=.05 æ=.01 a= .001
1 NC NC NC 19 NC NC
2 8 NC NC 5 13 NC
3 5 12 NC 3 7 17
4 4 6 49 4 5 10
5 & 5 16 5 5 7
6 6 6 11 6 6 6
7 JA 7 9 v2 5 TE
8 8 8 8 8 8 8
probabilities associated with the values of U have been tabulated (SIEGEL,
1956) and can be found at once without having to calculate Z, it appears
appropriate to choose an upper limit of 20 for the size of both samples to
be compared. Therefore, for studies using such techniques, a sample-size of
8-20 specimens per sex per locality seems a good standard. In many Anuran
species and populations, such quantities of animals may be collected without
reducing significantly the population size, and thus without any danger for
the population. In the case of small or endangered populations, the collec-
tion of specimens should be stopped when the lowest useful values (8 speci-
mens of both sexes) are reached, or even before: in some cases no collection
at all should be made.
RESUME
Un Tableau est présenté qui donne la valeur critique (minimale) de
Source : MNHN, Paris
24
la taille du plus grand échantillon en fonction de celle du plus petit
échantillon permettant de comparer ceux-ci à l'aide du test non-paramétrique
U de Mann-Whitney dans des conditions données (coefficient de risque choisi:
5%, 1% ou 0,1 %; test bilatéral ou unilatéral). Les conséquences de ces
données sont soulignées, notamment en ce qui concerne les tailles d'échan-
tillons désirables dans des domaines où l'emploi du test U peut être très
utile, comme dans les travaux portant sur la morphométrie et la systématique
des Amphibiens Anoures: il est ainsi suggéré, lorsqu'une telle étude est en-
visagée pour l'avenir, et que cela est possible sans mettre en danger les
populations concernées, de récolter au minimum 8 et au maximum 20 animaux de
chaque sexe par population étudiée.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CRUMP, M. L., 1974. - Reproductive strategies in a tropical Anuran communi-
ty. Unév. Kansas Mus. nat. Hist. mêsc. Pub£., 61: 1-68.
DUBOIS, A., 1976. - Les Grenouilles du sous-genre Paa du Népal (famille Ra-
nidae, genre Rana. Cahiers népalais - Documents, Paris, C.N.R.S., 6:
i-vi + 1-275.
= 1977. - Les problèmes de l'espèce chez les Amphibiens Anoures.
Soc. zoul. Fn., 39: 161-284.
1983. - Note préliminaire sur le groupe de Rana (Tomopternal breviceps
Mém.
Schneider, 1799 (Amphibiens, Anoures), avec diagrose d'une sous-espèce
nouvelle de Ceylan. Alytes, 2: 163-170.
DUBOIS, A. & KHAN, M. S., 1980. - A new species of frog (genus Rana, subge-
nus Paa) from Northern Pakistan (Amphibia, Anura). J. Hexpet., 13: 403-
410.
INGER, R. F., 1966. - The systematics and zoogeography of the Amphibia of
Borneo. Féeldiana: Zoo£., 52: 1-402.
SIEGEL, S., 1956. - Nonparametnic statistics for the behavioral sciences.
New York, Toronto, London & Tokyo, McGraw-Hill & Kogakusha: i-xvii +
1-312.
SIMPSON, G. G., ROE, A. & LEWONTIN, R. C., 1960. - Quantitative zoolcgy. Re-
vised edition. New York & Burlingame, Harcourt, Brace & Co.: i-vii +
1-425.
Source : MNHN, Paris
Aytes, 1984, 3 (1): 25-36. 25
OBSERVATIONS SUR L'ACTIVITE, LA REPRODUCTION ET LA CROISSANCE
DE SALAMANDRA SALAMANDRA TERRESTRIS LACEPEDE, 1788 EN CAPTIVITE
Michel DUMONT
32, avenue du Général Leclerc,
91190 Gif-sur-Yvette, France
ABSTRACT. - Observations on activity, reproduction and growth 04
Salamandra salamandra terrestris Lacépède, 1788 in captivity are reported.
Striped and spotted salamanders were found together ën a single population
érom Bourgogne (France). À young specimen #rom this population was observed
4o change after metamorphosis from a yellow striped type to an orange spot-
ted one and then reverted 4o an orange striped type. The occurrence 0$ the
subspecies Salamandra salamandra salamandra (Lénné, 1758] in Bourgogne &s
questioned.
Les notes que nous présentons ici sont le résumé de douze ans d'é-
levage et d'observations diverses sur des Salamandres tachetées, Sa£amandra
saRamandra (Linné, 1758), en vivarium.
Elles portent sur les animaux énumérés ci-dessous.
(1) 3 adultes: 1 mâle et 2 femelles d'origine connue (Bourgogne),
récupérés chez un amateur qui n'en voulait plus (Tableau I). Le mâle s'est
évadé durant l'été 1980; il fut repris deux mois plus tard près du terrarium
d'où il s'était échappé. J'ai été obligé de le supprimer en octobre 1982,
après dix ans de vivarium. Très vieux puisque capturé adulte — il n'avait
pas grandi de façon notable — il était devenu paralysé de l'arrière-train.
(2) 3 larves trouvées par Olivier BOHNER en 1976 dans un bouquet
de plantes aquatiques pour aquarium achetées dans le commerce. L'une d'elles
s'est évadée en même temps que le mâle et n'a pas été reprise.
Source : MNHN, Paris
26
Tableau I. - Taille et poids des trois Sa£amandra salamandra tenrestris
adultes maintenues en captivité, en 1980.
Longueur Longueur Poids
museau - cloaque totale
Mâle 80 mm 130 mm 20 q
ère femelle 95 mm 180 mm 35 g
2ème femelle 100 mm 160 mm 30 g
(3) Quelques larves (6 à 8) collectées chaque année dans la nature
et qui poursuivent leur développement en terrarium. La plupart d'entre elles
sont remises dans leur population d'origine, après la métamorphose.
(4) Une trentaine de larves nées en vivarium qui, dans l'impossi-
bilité pratique de les isoler, furent en grande partie décimées par une in-
vasion de Saprolegnia, malgré des conditions d'hygiène particulièrement ri-
goureuses.
(5) 12 jeunes nés également en vivarium et qui se développent bien.
(6) Une quarantaine de larves nées de trois adultes et remises
dans la localité d'origine des parents après leur métamorphose.
ACTIVITE
Les animaux vivent dans un terrarium de 70 x 40 cm, installé en
plein air, orienté au Nord-Ouest et garni de terre, de mousse, bois pourri,
morceaux de brique, etc.
11 reçoit la pluie grâce à son couvercle grillagé. Etant incliné,
l'eau forme une petite mare permanente dans un angle. Cette eau est évacuée
de temps à autre à l'aide d'une éponge; la hauteur du niveau doit rester
faible, trois à quatre centimètres au maximum.
Ce vivarium fonctionne presque comme un aquarium; une végétation
spontanée peu importante s'y développe. L'entretien en est réduit par la
présence d'un escargot qui se charge de la "voierie". Les animaux passent
Source : MNHN, Paris
27
toute l'année dehors, mais ils sont spécialement protégés lors des gelées.
Des perturbations du comportement sont possibles à l'automne, les
salamandres constatant que leur abri n'est pas assez profond et ne pouvant
évidemment pas "savoir" qu'il sera aménagé le moment venu.
Il n'y a pas d'hibernation au sens strict, les animaux se conten-
tant de disparaître durant les périodes de gel. On peut les voir hors des
abris de façon habituelle à partir de + 5°C, parfois à + 2°C si le temps est
humide. Par deux fois, j'ai rentré un exemplaire trouvé dehors à - 2°C.
D'après ce que j'ai pu observer, leur optimum paraît se situer entre + 8° et
+ 14°C avec une hygrométrie de 90 à 100 % et une pression atmosphérique très
basse, sans vent. Chaque année, il y a une réelle estivation durant les mois
de juillet et août. L'activité ne reprend qu'avec les pluies de septembre.
Les jeunes qui se sont métamorphosés au printemps ne subissent pas ce ralen-
tissement d'activité et continuent à chasser et à se nourrir.
En général, les premières sorties ont lieu à la tombée de la nuit,
si la température et l'humidité sont propices. Certains individus, surtout
les femelles, peuvent être vus le matin du lever du jour jusqu'à 8h - 8h30,
en pleine lumière ou à demi cachés. Les cas les plus fréquents se situent à
la fin de l'hiver en février-mars et se trouvent probablement liés à un phé-
nomène hormonal déclenchant la mise bas des larves.
Les Salamandres terrestres sont des animaux doux, s'abritant vo-
lontiers à plusieurs dans le même abri, parfois même avec des crapauds (Bufo
Spp.). Dix jeunes de l'année ont pu être observés ensemble alors qu'ils au-
raient pu s'isoler dans de bonnes conditions. Les jeunes Salamandra salaman-
dra salamandra s'isolent des Salamandra salamandra terrestris si on les é1è-
ve ensemble. Aucun comportement agressif n'a été remarqué à ce jour. Elles
sont d'un naturel particulièrement apathique, certains individus pouvant
s'abstenir de tout déplacement durant trois jours consécutifs. Ce trait ca-
ractéristique, le fait qu'elles soient nocturnes et actives de préférence
par temps pluvieux rend leur élevage parfois lassant et fastidieux.
Un point serait à éclaircir: les Amphibiens sont-ils capables d'a-
ménager leur abri? J'ai en effet, à plusieurs reprises, trouvé des trous de
brique creuse occupés par des salamandres, totalement bouchés de terre à une
extrémité sur plusieurs centimètres. Vu l'aménagement du terrarium, je ne
vois pas comment cette terre aurait pu pénétrer ainsi à l'intérieur. L'hypo-
thèse d'une amélioration de l'habitat n'est pas à exclure.
Source : MNHN, Paris
28
La nourriture est constituée selon les possibilités de mouches,
asticots, lombrics, cloportes et limaces. Libérer des proies vivantes dans
un tel terrarium présente un gros inconvénient. En effet, elles cherchent
rapidement à se cacher, se mettent en terre ou dans des trous et ne bougent
plus. Il est ainsi possible d'avoir l'impression de bien nourrir ses bêtes
alors qu'elles peuvent difficilement manger. Pour remédier à ceci, j'ai con-
fectionné une mangeoire en plastique à rebord d'où les proies peuvent diffi-
cilement sortir, et lorsqu'elles en sortent elles ne peuvent le faire que
lentement. À ce propos, il est nécessaire d'aménager dans le vivarium un
point haut, par exemple un morceau de bois mort, servant de poste de guet.
La nourriture n'est distribuée que le soir, uniquement si les animaux sont
sortis.
Après un bon repas, il se passe en moyenne trois jours avant qu'une
salamandre ne manifeste à nouveau un comportement de chasse. Selon les con-
ditions climatiques, elles sont donc nourries au moins deux fois par semaine.
Il est arrivé qu'une salamandre tente de capturer avec la langue
un asticot dans l'eau (peu profonde); à la troisième tentative, elle a aban-
donné. Pour maîtriser un énorme lombric que je lui avais offert, une grosse
femelle s'arc-boutait, la queue glissée autour d'une pierre. Elles utilisent
d'ailleurs volontiers leur queue pour se cramponner si on les manipule un peu
trop vivement. Certains spécimens ont pu être habitués à venir se nourrir à
la main (chez Alain COUVIDAT) ou avec des pincettes (aquarium de Trouville).
On peut noter, à propos de ce chapitre sur l'activité des Salaman-
dres tachetées, que mes observations sur des animaux en captivité confirment
et parfois complètent les données de JOLY (1959, 1968) sur l'écologie de
cette espèce, données dont nous n'avons pris connaissance qu'a posteriont.
REPRODUCTION
La reproduction n'a été obtenue pour la première fois qu'en 1980.
Le mâle avait sept ans de captivité et la femelle trois ans. Plusieurs sé-
ries de pariades et d'accouplements avaient été observées les années précé-
dentes, et des enveloppes embryonnaires vides ont été trouvées à plusieurs
reprises. Une larve à été déposée en 1978 après de fortes pluies.
I1 semble que certains chocs favorisent le déclenchement des pa-
Source : MNHN, Paris
29
riades. Par exemple, fin octobre 1976, je rentrai momentanément les animaux
dans un grenier aménagé en les changeant de terrarium. Le mâle s'est alors
mis à poursuivre une des deux femelles, sans plus.
Le 28 novembre 1976, à 22 h, par temps pluvieux à l'extérieur et
par une température de 14°C, j'observe des tentatives d'accouplement du mâle
qui poursuit vivement la femelle, tente de la coincer dans les angles du
terrarium et cherche à passer sous elle. Je ne sais s'il y a eu cette fois-
là dépôt de spermatophore ou pas. Aucune observation les jours suivants,
mais il faut noter que 48 heures auparavant, j'avais disposé dans le terra-
rium un nouveau terreau forestier et du bois pourri. Les salamandres sont
très sensibles à ces odeurs.
Le 24 mars 1977, après une période de gel qui m'avait obligé à les
rentrer, je place à nouveau les salamandres à l'extérieur en changeant aussi
le sol, la mousse et le bois. À 21h30, par 8°C, le mâle recommence ses ten-
tatives d'accouplement. Les jours suivants, plus rien.
Le 29 septembre 1979, j'abaisse artificiellement avec des glaçons
la température de l'eau de 14° à 12°C. Quelques minutes après, le mâle pour-
suit la femelle, passe dessous, frotte sa queue contre le cloaque de sa
“partenaire", et la transporte sur son dos en frottant son cou avec la face
supérieure de sa tête (stade VII de JOLY, 1966). En dernier lieu, il la ba-
lance de côté et d'autre. Vu les circonstances et le décor, je n'ai pas pu
voir cette fois encore s'il y avait eu ou non dépôt et prise de spermatopho-
re. La température de l'air était de 13°C. Ce comportement s'est répété qua-
tre jours de suite.
Durant l'hiver, cette femelle a pris de l'embonpoint. J'ai retiré
les autres salamandres, lui laissant ainsi tout le Vivarium. Des naissances
étaient plus que probables, et comme le temps passait sans que rien ne se
produise, par une température de 8°C, je pris un soir un jet d'arrosage et
déclenchai une averse artificielle assez copieuse. Au matin (le 26 avril
1980), je découvris cinq larves. Chaque soir, je déclenchai une nouvelle
pluie; le 27 avril j'eus deux larves, le 28, onze.
Du 26 avril au 7 mai 1980, cette femelle a déposé 31 jeunes. J'ai
remarqué qu'elle se tenait toujours à la lumière le matin à cette époque. 11
est permis de penser que cette bête ayant trois ans de terrarium sans mise
bas, mais avec plusieurs périodes de "grossesse", ces larves sont la consé-
quence des accouplements de septembre 1979, I1 est probable que les autres
Source : MNHN, Paris
30
années les pontes n'ont pas eu lieu par manque de fortes pluies et de lumiè-
re, le vivarium étant alors placé dans un autre endroit. Les larves devaient
se résorber dans les oviductes, d'où la présence d'"enveloppes" vides.
Un des trois jeunes nés en 1976 à déposé une demi-douzaine de lar-
ves, pour la première fois à ma connaissance, en 1982. Elles étaient nette-
ment plus petites que les autres.
Début 1983, suite à une période de froid assez vif, j'avais proté-
gé le terrarium du gel. En le découvrant le 5 février 1983, je pus observer
le mâle né en 1976 en pariade. Celle-ci avait donc commencé dans l'obscurité
totale. 11 pleuvait et la température de l'air était de 4°C; elle chuta deux
heures après à 2°C.
CROISSANCE ET ELEVAGE DES JEUNES
Les jeunes que j'élève ou que j'ai élevés sont de trois souches
différentes.
(1) 3 larves sont nées accidentellement chez un commerçant en 1976
et m'ont été apportées.
(2) 31 + 17 + 12 + 48 + 68 larves sont nées chez moi, généralement
dans la première quinzaine d'avril, parfois début mars.
(3) Une demi-douzaine d'autres ont été prélevées dans une popula-
tion naturelle qui m'intéresse particulièrement. Quatre y ont été relâchées
ultérieurement.
La meilleure méthode, selon moi, consiste à isoler chaque larve ou
à les grouper par deux maximum dans un fond de bouteille de plastique avec
une hauteur d'eau d'environ deux centimètres. J'utilise sans problème une
vieille eau du robinet coupée à moitié d'eau de pluie. L'eau est changée
tous les deux jours; les récipients sont placés dehors. Par la suite, il a
été possible d'élever dans de bonnes conditions et d'amener jusqu'à la méta-
morphose environ 45 larves dans un aquarium de 45 litres équipé d'un bon
système d'aération-filtration et garni de mousse de Java (FontinaLis graci-
Lis). L'eau était renouvelée deux fois par semaine, par moitié.
La nourriture est constituée d'enchytrées, de très petits morceaux
de viande et de petits vers de vase. Lorsque les larves commencent à perdre
Source : MNHN, Paris
31
leurs branchies, je les place dans une boîte en plastique mise en pente pour
faciliter la sortie de l'eau. Les jeunes de la première ponte se sont méta-
morphosés au bout de 3 mois, ceux de la seconde au bout de 45 jours environ
(eau moins froide), ceux de la troisième à 8 semaines. Un lot de 13 larves
nées en novembre 1982 n'a commencé à se métamorphoser que vers le 15 avril
1983. Toutes ces larves sauf une sont mortes à cette période. La seule res-
capée a fini par se transformer fin mai.
Si l'on met des morceaux de brique creuse dans l'eau, on constate
que chaque larve prend son abri. Même avec une nourriture abondante, j'ai
constaté deux cas de cannibalisme.
Les taches jaunes commencent à apparaître quelques jours avant la
métamorphose; la coloration est définitivement fixée 5 à 7 jours après. Les
larves peuvent respirer à l'air libre même si les branchies n'ont pas tota-
lement disparu. Lorsqu'elles sont prêtes à quitter l'eau, elles se tiennent
de plus en plus près de la surface, en position oblique. En 48 heures, les
couleurs se renforcent, les branchies disparaissent, l'animal mue et quitte
l'eau pour aller se cacher à terre, sous de la mousse. Les larves sont mani-
pulées avec une cuillère à café.
Les jeunes salamandres devenues terrestres sont placées dans un
cristallisoir de 30 cm de diamètre ou dans un aquarium mis en pente afin de
ménager une partie aquatique profonde de 1 cm au maximum. Le reste est garni
de terre, de mousse et de petits morceaux de souches sur une hauteur d'envi-
ron 8 cm. Les animaux peuvent ainsi choisir l'emplacement qui leur convient
le mieux selon le moment. I1s se tiennent fréquemment dans l'eau au début.
Ils sont nourris de drosophiles, d'enchytrées, de vers de vase puis de pe-
tits asticots.
Les jeunes comme les adultes se tiennent volontiers groupés par 2
ou 3 jusqu'à 10, souvent les mêmes ensemble.
I1 est bon de rassembler quelques déchets de viande ou de fromage
sur lesquels les proies se concentrent, facilitant ainsi leur capture par
les jeunes salamandres.
L'évolution de la taille et du poids de quelques-unes de ces jeu-
nes Salamandres tachetées maintenues en captivité est reportée dans les Ta-
bleaux II, III et IV selon leurs dates de naissance et le type de livrée
qu'elles ont acquise.
Source : MNHN, Paris
32
Tableau II. - Taille et poids des jeunes Salamandra salamandra à livrée
terrestris" nées en 1976.
Date Longueur totale Poids
Mai 1981 150 mm 20 g
140 mm 20 g
Tableau III. - Taille et poids des jeunes Salamandra salamandra à livrée
“terrestris" nées en mars 1980 (3 animaux conservés).
Date Longueur totale Poids
Mai 1981 64 mm 39
77 mm 5Fg.
83 mm 59
Octobre 1981 110 mm 10 g
120 mm 11g
115 mm 11g
Tableau IV. - Taille et poids d'une jeune Salamandra salamandra à livrée
“salamandra", capturée à l'état larvaire en avril 1979.
Date Longueur totale Poids
Mai 1981 150 mm 29
Deux jeunes salamandres à livrée "salamandra", prélevées dans la
nature, sont de forme plus boudinée. Nées en mars 1980, elles mesurent en
octobre de la même année 65 mm pour un poids de 2 grammes. Les jeunes sala-
Source : MNHN, Paris
33
mandres à livrée "terrestris" nées en terrarium mesurent quant à elles 70 mm
pour 2 grammes, approximativement au même âge.
LA MUE
En mai 1981, vers 23 h, par temps doux et humide mais sans pluie,
j'ai assisté à la mue de la plus grosse femelle. La voyant se tortiller len-
tement, je ne compris tout d'abord pas ce qui se passait. Elle émettait de
petits "couinements". À l'aide d'une lampe électrique voilée, je remarquai
alors qu'elle était en train de muer. Elle enroulait sa vieille peau à l'en-
vers, de la tête vers la queue. Au niveau de l'abdomen, elle était donc très
serrée par un anneau de peau qui devait la gêner en la comprimant, d'où
peut-être l'origine des petits cris entendus. Passé l'abdomen, les choses
allèrent très vite; elle tira la peau par le bout de sa queue, attendit un
peu... et la mangea.
Bien que n'ayant pas assisté à toute l'opération, je suppose
qu'elle avait fendu l'ancienne peau en se frottant le menton. L'observation
dura 7 mn environ.
LA SOUS-ESPECE SALAMANDRA SALAMANDRA SALAMANDRA
(LINNE, 1758) EXISTE-T-ELLE EN BOURGOGNE?
Indépendamment de ces animaux maintenus en captivité, je fais ré-
gulièrement (plusieurs fois par an) des observations sur une population na-
turelle de salamandres en Bourgogne. Cette population a la particularité de
comporter un mélange d'individus présentant soit une livrée du type Sa£aman-
dra salamandra tenrestnis soit une livrée du type S. sa£amandra salamandra.
Le 15 avril 1979, j'ai trouvé, gravide et noyée pour n'avoir pu
remonter les bords du fossé, une grosse femelle à livrée "salamandra" (S.
salamandra salamandra?), à taches jaunes. Je capturai ce jour-là, au même
endroit, 6 larves dont 3 furent envahies par des moisissures sans doute du
genre Sapro£egnia et moururent. Les trois autres se développèrent et se
transformèrent au mois de juin suivant en trois petites salamandres à livrée
indiscutablement du type "terrestris" et jaune.
Source : MNHN, Paris
34
Fig. 1. - Jeunes Salamandra salamandra (Linné) originaires de Bourgogne;
a: exemplaire à livrée "terrestris" à taches jaunes; b: exemplaire à
livrée "salamandra" à taches oranges, âgé de 2 ans environ. (Dessins A.
COUVIDAT, d'après photos en couleur).
Or, dans le courant du mois d'août 1979, c'est-à-dire lorsque ces
jeunes atteignirent l'âge d'environ 5 mois, la livrée de l'un d'eux évolua
peu à peu pour passer en 15 jours du type "terrestris" (à taches alignées en
deux bandes longitudinales) au type "salamandra" (à taches irrégulières non
alignées), et ses taches passèrent du jaune à l'orange vif. Les deux autres
jeunes ayant conservé leur livrée jaune et "terrestris" (fig. 1 a) ont été
remis dans leur population d'origine au mois de novembre suivant.
L'individu "salamandra" à l'âge de deux ans environ (fig. 1 b) me-
surait 145 mm queue comprise et pesait 20 g. Du 15 décembre 1980 au 1er fé-
vrier 1981, cet individu maintenu en activité a pris 1 cm. Au cours de l'hi-
ver 1982-1983, sa livrée amorça progressivement un retour au type "terres-
tris" tout en conservant sa coloration orangée. Cette dernière transforma-
Source : MNHN, Paris
35
tion n'est pas totalement terminée début 1984.
Ce fait étonnant est absolument indiscutable. I1 ne peut y avoir
aucune erreur et en ce qui me concerne aucun doute. Je n'avais jamais eu à
ce jour d'autre individu du type "salamandra".
En 1980, les conditions météorologiques et une mauvaise concordan-
ce dans les dates m'ont empêché de capturer des larves pour observer éven-
tuellement le renouvellement de ce phénomène. L'expérience a été refaite en
1981, sans succès. Sur trois larves collectées, deux se sont révélées appar-
tenir au type "salamandra" et jaune. Après un an d'élevage, je n'ai constaté
aucun changement et les ai relâchées.
La répartition en France de la sous-espèce nominative doit être
revue. Elle n'est en principe connue que des Alpes-Maritimes (06), des A1-
pes-de-Haute-Provence (04) et du Var (83) (KNOEPFFLER, 1963; THORN, 1968;
PARENT, 1981). Je peux affirmer qu'en Bourgogne coexistent des individus
dont la livrée correspond soit à S. salamandra terrestnis soit à S. salaman-
da salamandra, J'ai également constaté la présence de formes intermédiaires
que j'ai élevées et relâchées.
ANNEXE
Traitement contre l'invasion de Saprolegnia ferox: dissoudre 10 g
de vert de malachite dans 1 1 d'eau. Mettre 1 goutte de solution pour 5 1.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement Jean-Jacques MORERE qui
a bien voulu relire ce texte et lui apporter les corrections indispensables,
ainsi que Alain COUVIDAT qui en a assuré l'illustration.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
JOLY, J., 1959. - Données sur l'écologie de la Salamandre tachetée: Sa£aman-
dra taeniata Duringen (1897). Note préliminaire. Bu££. Soc. zo0£. FA,
Source : MNHN, Paris
36
84: 208-215.
= 1966. - Sur l'éthologie sexuelle de Sa£amandra sa£amandra (L.). 2.
Téienpsychol., 23: 8-27.
1968. - Données écologiques sur la Salamandre tachetée Sa£amandra sa-
Lamandra (L.). Ann. Sci. nat., Zoob., (12), 10: 301-366.
KNOEPFFLER, L.-P., 1963. - Contribution à l'étude des Amphibiens et des Rep-
tiles de Provence. III. Les Amphibiens Urodèles (îre note). Vie et Mi-
Lieu, 14: 641-650.
PARENT, G. H., 1981. - Matériaux pour une herpétofaune de l'Europe occiden-
tale. Contribution à la révision chorologique de l'herpétofaune de la
France et du Benelux. Bu£l. Soc. Linn. Lyon, 50: 86-111.
THORN, R., 1968. - Les salamandres d'Europe, d'Asie et d'Afrique du Nord.
Paris, Lechevalier: 1-376, 11 cartes, 16 pl.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 37-38. 37
SUR LA PRESENCE DE BOMBINA VARIEGATA DANS LE DEPARTEMENT DU VAUCLUSE
Michel BREUIL & Franz JULLIEN
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT, - Two specimens of Bombina variegata co£lected at the
beginning of the century (19081 ën the Vauctuse department (Southeastern
France] and presenved at the Muséum national d'Histoire naturelle [Paris],
neinfonce MOURGUE's statement on the occurrence o$ this species which has
not been found ên this department since a Long time.
Dans un article récent, OLIOSO (1983) signalait le problème de
l'existence de Bombéina variegata dans le Vaucluse. En effet, au début du
siècle, celui-ci était indiqué comme assez commun dans les mares peu profon-
des et les bassins d'arrosage du pays par MOURGUE (1908). PARENT (1981) pen-
se que la citation de B. varéegata en Vaucluse résulterait d'une erreur. De
leur côté, OLIOSO et le Centre de Recherches Ornithologiques de Provence
n'ont pu retrouver cette espèce en plus de quinze années de prospections en
Vaucluse.
L'un de nous (F.J.) a récemment regroupé et remis en état une par-
tie de la collection de pièces batrachologiques et herpétologiques de E. AN-
FRIE. Il s'agit d'animaux conservés à sec, naturalisés, et montés sur des
socles en bois au revers desquels sont mentionnés les lieux et dates de ré-
coltes. L'un des montages consiste en un couple de B. vartegata qui porte
comme information: "Ste Cécile (Vaucluse), 25 avril 1908".
Aux données de MOURGUE viennent donc s'ajouter deux exemplaires
empaillés qui, selon les indications fournies par ANFRIE, semblent confirmer
la présence ancienne de cette espèce en limite nord du Vaucluse.
Source : MNHN, Paris
38
I1 y a donc lieu d'affiner la prospection surtout dans le nord du
département qui pourrait correspondre à la limite méridionale du crapaud
sonneur dans cette région. Le fait qu'il n'ait pas été redécouvert depuis 15
ans laisse malheureusement supposer sa régression aussi dans cette région
(voir ZUIDERHIJK, 1980; BREUIL, 1982; BREUIL & PAILLETTE, 1983, 1984).
Les deux spécimens de B. vartegata de la collection E. ANFRIE sur
lesquels repose cette note sont enregistrés dans les collections du Muséum
national d'Histoire naturelle sous les numéros MNHN 1984.150 et 1984.151.
REMERCIEMENTS
Nous remercions MM E. R. BRYGO0, A. DUBOIS et J.-J. MORERE pour
leurs suggestions sur le manuscrit.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BREUIL, M., 1982. - Introduction au peuplement batrachologique de la forêt
des Landes de Gascogne (département des Landes). Alytes, 1: 33-41.
BREUIL, M. & PAILLETTE, M., 1983. - Bilan de l'enquête de répartition des
Amphibiens en France pour l'année 1982. A£ytes, 2: 2-8.
= 1984. - Bilan de l'enquête de répartition des Amphibiens en France
pour l'année 1983 et orientations proposées pour 1984, Aytes, 3:
1-10.
MOURGUE, M., 1908. - Catalogue raisonné de la faune erpétologique des envi-
rons de Sainte-Cécile, Sérignan, Orange (Vaucluse). Feui£le jeunes Nat.,
38: 178-182.
OLI0S0, G., 1983. - Contribution à l'étude des Amphibiens du Vaucluse.
Alytes, 2: 30-44.
PARENT, G. H., 1981. - Matériaux pour une herpétofaune de l'Europe occiden-
tale. Contribution à la révision chorologique de l'herpétofaune de la
France et du Benelux. Bu££. Soc. Linn. Lyon, 50: 86-111.
ZUIDERHIJK, A., 1980. - Amphibian distribution patterns in Western Europe.
Bijdn. Dienk., 50: 52-72.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 39-43. 39
MISCELLANEA NOMENCLATORICA BATRACHOLOGICA (1)
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - À replacement name Às proposed $or Abrana Parker, 1931,
this name being preoccupied. TIt &s suggested that, pending further studies
on the phylogeny of the Raninae, this taxon, as well as others, should be
provisional£y treated as a subgenus of the "genus" Rana 4.2.
PARKER (1931: 898) créa le genre Abtana, qu'il estimait voisin du
genre Ptychadena Boulenger, 1917, pour une nouvelle espèce de Ranidés du Mo-
zambique.
Peu après, LOVERIDGE (1933: 367) relègua Abrana, au même titre que
Ptychadena, au rang de sous-genre de Rana.
Pour sa part, POYNTON (1964: 124) considéra Abrana comme un strict
synonyme de Ptychadena, qu'il reconnaissait comme un genre distinct de Rana.
Les auteurs ultérieurs restèrent divisés quant au statut d'Abrana,
certains le considérant comme un bon genre (SCHIGTZ, 1964; PERRET, 1966; LA-
MOTTE, 1969; DOWLING & DUELLMAN, 1978), d'autres comme un synonyme de Pty-
chadena (AMIET, 1973, 1974; PERRET, 1979; DUBOIS, 1981 c; LAURENT, 1984).
Dans son récent travail sur l'ostéologie des Raninae africains,
CLARKE (1981) ne mentionne nulle part le nom Abrana, le considérant peut-
être comme un synonyme de Ptychadena.
En revanche, DREWES (1984: 62) estime que d'autres caractères que
ceux mentionnés par PARKER (1931) séparent Abrana de Ptychadena, et recon-
naît ces deux taxons comme des genres distincts.
Source : MNHN, Paris
40
Comme nous l'avons déjà souligné (DUBOIS, 1981 c), aucun consensus
n'existe pour l'instant quant à la classification générique des Raninae afri-
cains, et il est probable qu'un tel consensus ne pourra s'établir que lors-
que des travaux d'ensemble sur l'évolution, la phylogénie et la classifica-
tion des Ranidés non seulement africains mais encore asiatiques auront pu
être menés à bien. En attendant, il est vraisemblable que certains auteurs
au moins continueront à considérer Abzana comme un genre, ou au moins un
sous-genre, distinct de Ptychadena. Or, comme nous l'avons déjà signalé (DU-
BOIS, 1981 c: 248), le nom Abrana Parker, 1931 ne peut être conservé, étant
préoccupé par Abnana Strand, 1928 (Mammifères). 11 nous paraît donc indiqué
de créer un nom de remplacement pour ce taxon, que nous proposons de traiter
provisoirement comme un sous-genre de Rana:
Parkerana nom. nov.
Nomen substitutum pro Abrana Parker, 1931: 898 (nec Abrana Strand, 1928: 59).
Espèce-type: Abrana cotti Parker, 1931: 898.
Espèces éncêuses (fide PERRET, 1966: 346-348): Rana (Patkexana) cotti (Par-
ker, 1931); Rana (Parkerana] #£oweri Boulenger, 1917.
Notons qu'AMIET (1974) dit n'avoir pas retrouvé au Cameroun de
spécimens correspondant à la description de cotti, et met en doute la vali-
dité de cette espèce, que LOVERIDGE (1933) considérait comme synonyme de
élowert.
Etymologie: Ce nom est fondé sur le nom de H. W. PARKER, le créateur du nom
de genre Abrana, et sur le nom générique Rana Linné, 1758.
Dans l'attente d'une révision générale des Raninae à l'échelle
mondiale, nous avons proposé (DUBOIS, 1974, 1975, 1981 a, c) de maintenir
provisoirement l'usage instauré par BOULENGER (1918), et consistant à recon-
naître un vaste "genre" Rana s.1. subdivisé en sous-genres. Ce "genre", cer-
tainement artificiel, comporte manifestement des sous-ensembles, au moins au
nombre de quatre (DUBOIS, 1981 c: 234-235).
L'un de ces groupes, exclusivement africain, a été caractérisé os-
Source : MNHN, Paris
Cal
téologiquement par CLARKE (1981, 1982), qui le subdivise en trois "genres"
(Hildebrandtia Nieden, 1907; Lanzarana Clarke, 1982; Ptychadena Boulenger,
1917), auxquels, si l'on en croit PARKER (1931), PERRET (1966) et DREWES
(1984), il faut ajouter "Abrana Parker, 1931".
11 est certes tentant d'envisager la séparation des espèces de ce
groupe, qui, contrairement à d'autres (Euph£yctis, Tomopterna, Hy£arana), ne
possède pas de représentants asiatiques, du trop vaste genre Rana. Toutefois
les quatre "genres" reconnus par CLARKE (1981, 1982) et DREWES (1984) ne
semblent pas répondre aux critères que nous avons proposés pour définir les
genres en zoologie (DUBOIS, 1981 b, d, 1982, 1983): c'est ainsi que Rana
(Lanzarana] Largeni se présente à plusieurs égards comme une forme intermé-
diaire entre Hildebrandtia et Ptychadena (CLARKE, 1981, 1982); de la même
manière, la présence d'une réelle discontinuité taxinomique entre Ptychadena
et Parkerana semble discutable (POYNTON, 1964). Les informations disponibles
pour l'instant sur ces espèces (auxquelles il faudrait pouvoir en ajouter
d'autres, portant notamment sur leurs caractéristiques biochimiques et ca-
ryologiques), suggèrent plutôt qu'il serait justifié de reconnaître l'exis-
tence d'un seul genre Hi£debrandtia, subdivisé en quatre sous-genres (Hi£de-
brandtia, Lanzarana, Parkerana, Ptychadena) ou peut-être moins. Toutefois,
la grande majorité des espèces concernées ont jusqu'à présent été classées
soit dans le genre Rana s.1., soit dans le genre Ptychadena, et ce change-
ment entraînerait un bouleversement nomenclatural important - qui risquerait
d'être suivi "par d'autres bouleversements non moins importants quand d'au-
tres informations seront disponibles" (DUBOIS, 1981 c: 235). C'est pourquoi
nous estimons préférable de garder pour le moment une attitude conservatrice
dans ce domaine, en maintenant provisoirement ces espèces dans le "genre"
Rana s.1., et dans quatre sous-genres distincts: Rana (Hi£debrandtia), Rana
(Lanzarana), Rana (Parkerana) et Rana (Ptychadena).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AMIET, J.-L., 1973. - Compte rendu d'une mission batrachologique dans le
Nord-Cameroun. Ann. Fac. Sci. Cameroun, 12: 63-77.
ser 1974. - Voix d'Amphibiens camerounais. IV. Raninae: genres Ptychadena,
Hitdebrandtia et Dicroglossus. Ann. Fac. Sci. Cameroun, 18: 109-128.
BOULENGER, G. A., 1918. - Aperçu des principes qui doivent régir la classi-
Source : MNHN, Paris
42
fication naturelle des espèces du genre Rana. Bu££. Soc. zoo£. Fn., 43:
111-121.
CLARKE, B. T., 1981. - Comparative osteology and evolutionary relationships
in the African Raninae (Anura Ranidae). Monit. zoo£. ital., (n.s.), 15,
suppl.: 285-331.
= 1982. - A new genus of ranine frog (Anura: Ranidae) from Somalia.
Bu££. Brit. Mus. nat. Hist., (Zool.), 43: 179-183.
DOWLING, H. G. & DUELLMAN, M. E., 1978. - Systematic herpetology: a synopsis
of families and higher categories. New York, Hiss Publications, Pub£i-
cations in Henpetology, 7: 1-vii + 1.1-118.3 + i-viii.
DREMES, R. C., 1984. - A phylogenetic analysis of the Hyperoliidae (Anura):
treefrogs of Africa, Madagascar, and the Seychelles Islands. Occ. Pap.
Cali. Acad. Sci., 139: i-x + 1-70.
DUBOIS, A., 1974. - Liste commentée d'Amphibiens récoltés au Népal. Bull.
Mus. nat. Hist. nat., (3), 213 (Zool. 143): 341-411.
- 1975. - Un nouveau sous-genre (Paa) et trois nouvelles espèces du gen-
re Rana. Remarques sur la phylogénie des Ranidés (Amphibiens, Anoures).
Buêê. Mus. nat. Hist. nat., (3), 324 (Zool. 231): 1093-1115.
= 1981 a. - Deux noms d'espèces préoccupés dans le genre Rana (Amphi-
biens, Anoures). Bu££. Mus. nat. Hist. nat., (4), 2 (A): 927-931.
= 1981 b. - Hybridation interspécifique et notion de genre en zoologie.
C. n. Acad. Sci., (3), 292: 201-203.
= 1981 c. - Liste des genres et sous-genres nominaux de Ranoïdea (Amphi-
biens Anoures) du monde, avec identification de leurs espèces-types:
conséquences nomenclaturales. Monit. zoo£. ital., (n.s.), 15, suppl.:
225-284.
- 1981 d. - Quelques réflexions sur la notion de genre en zoologie.
Bu££. Soc. zool. Fn., 106: 503-513.
= 1982. - Les notions de genre, sous-genre et groupe d'espèces en zo010-
gie à la lumière de la systématique évolutive. Monit. zool. ital.,
(n.s.), 16: 9-65.
CARE 1983. - Hybridation interspécifique, similarité génétique, parenté
phylogénétique et classification supraspécifique en zoologie. Ann.
biob., (4), 22: 37-68.
LAMOTTE, M., 1969. - XXX. Amphibiens (deuxième note). In: Le parc national
du Niokolo-Koba (Sénégal), Fascicule III. Mém. T.F.A.N., 84: 421-426.
LAURENT, R. F., 1984. - Systématique et répartition géographique. In: GRAS-
Source : MNHN, Paris
43
SE, P.-P. (éd.), Traité de zoologie, Tome XIV, Amphibiens, Fasc. À,
Paris, Masson, sous presse.
LOVERIDGE, A., 1933. - Reports on the scientific results of an expedition to
the Southwestern highlands of Tanganyika territory. VII. Herpetology.
Bu£l. Mus. comp. Zool. Harvard Coll., 74: 197-416, pl. 1-3.
PARKER, H. W., 1931. - A collection of frogs from Portuguese East Africa.
Proc. zoo£. Soc. Lond., 1930: 897-905, pl. I.
PERRET, J.-L., 1966. - Les Amphibiens du Cameroun. Zoo£. Jb. Syst., 93: 289-
464.
1979. - Remarques et mise au point sur quelques espèces de Ptychadena
(Amphibia, Ranidae). Bull. Soc. neuchât. Sci. nat., 102: 5-21.
POYNTON, J. C., 1964. - The Amphibia of Southern Africa: a faunal study.
Ann. Natal Mus., 17: 1-334.
SCHIQTZ, A., 1964. - A preliminary list of Amphibians collected in Ghana.
Vidensk. Medd. dansk naturxh. Fonen., 127: 1-17.
STRAND, E., 1928. - Miscellanea nomenclatorica zoologica et paleontologica.
I-II. Arch. Naturgesch., 92 (1926) (A) (8): 30-75.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 44-46.
BREVE DIAGNOSE DE PARADACTYLODON, GENRE NOUVEAU D'URODELE DE L'IRAN
(AMPHIBIA, CAUDATA, HYNOBIIDAE)
Jean-Paul RISCH
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
Musée d'Histoire naturelle, Marché-aux-Poissons,
2345 Luxembourg, Grand-Duché de Luxembourg
ABSTRACT. - Batrachuperus gorganensis C£ergue-Gazeau & Thonn, 1979
Às found to represent a new distinct hynobiid genus which &s given the name
Paradactylodon n. gen. This genus &s particular in having four toes Like Ba-
trachuperus and Salamandrella and by the shape o$ its vomero-palatine tecth
series somewhat resembling that 04 Onychodactylus and several species of Hy-
nobius. 1€ only contains its type species Paradactylodon gorganensis n. comb.
which £s exc£usively known from its type Locality in the Eastern Elburz
range 04 Northeastern Tran.
Un spécimen unique d'Urodèle récolté en Iran a été reconnu comme
représentant une espèce nouvelle de la famille des Hynobiidae et nommé Ba-
trachuperus gonganensis par CLERGUE-GAZEAU & THORN (1979). "En raison de l'
ordonnance des dents voméro-palatines et de la présence de quatre orteils",
CLERGUE-GAZEAU & THORN (1979: 459) ainsi que CLERGUE-GAZEAU & FARCY (1979)
ont classé ce spécimen dans le genre Batrachuperus, tout en notant plusieurs
caractères distinctifs par rapport aux autres Batrachuperus (particulière
ment B. persicus d'Iran et B. mustersi d'Afghanistan), dont notamment l'or-
donnance des dents voméro-palatines qu'ils comparent à celle du genre Ony-
chodactylus d'Extrême-0rient. En fin de compte, ils accordent la prépondé-
rance à l'argument géographique que fournit la proximité en Iran et en Af-
ghanistan des deux espèces de Batrachuperus susnommées, pour inclure leur
spécimen dans ce même genre. Un raisonnement analogue avait auparavant déjà
Source : MNHN, Paris
45
conduit à la description de l'espèce chinoise actuellement connue sous le
nom de Ranodon shihi, comme espèce du genre Hynobius, aïnsi qu'ont pu le
montrer RISCH & THORN (1982). Dans l'attente d'autres renseignements sur la
classification générique des Hynobiidae (RISCH, en préparation), la présente
note préliminaire tâche d'éclaircir la position systématique de B. goxganen-
sis en le plaçant dans un genre nouveau dont les caractéristiques essentiel-
les sont esquissées ci-après.
Paradacty£odon gen. nov.
Espèce-type. - Batrachuperus gonganensis Clergue-Gazeau & Thorn, 1979.
Diagnose. - Genre de la famille des Hynobiidae se caractérisant notamment
par (voir Tableau I):
(1) la présence de quatre orteils (comme Batrachuperus et Salaman-
della);
(2) la disposition des dents voméro-palatines en deux séries (dif-
férentes chez Batrachuperus et Ranodon) ayant chacune la forme d'un “V" in-
versé et aplati au sommet (Onychodacty£us et plus encore certains Hynobius
sont proches de cette figure alors que d'autres Hynobius et Salamandrella,
tout en faisant partie de la même catégorie générale, s'en écartent par cer-
tains détails); Îles branches internes de ces séries, plus longues que les
externes, convergent à leur base sans toutefois entrer en contact (ceci
étant le cas chez plusieurs Hynobius également).
Espèces incluses et népartition. - Le nouveau genre ne contient que son es-
pèce-type Paradacty£odon gonganensis comb. nov. et n'est connu que de la lo-
calité-type de celle-ci, située entre Gorgan et Ali-Abad dans la partie
orientale de la chaîne de l'Elbourz, dans le nord-est de l'Iran (voir CLER-
GUE-GAZEAU & FARCY, 1979; CLERGUE-GAZEAU & THORN, 1979).
Etymologie. - Le nom Paradacty£odon (de genre masculin) fait allusion aux
ressemblances morphologiques, quant au nombre des orteils et à la configura-
tion des arcs voméro-palatins, du nouveau genre avec des genres d'Hynobiidae
antérieurement connus.
Source : MNHN, Paris
46
Tableau I. - Aperçu sur le nombre d'orteils (NO) et la disposition des dents
voméro-palatines (DVP) chez divers genres d'Hynobiidae.
A = disposition en deux séries, composées chacune de deux branches
distinctes dont les internes, souvent plus longues que les externes,
sont plus ou moins rapprochées, voire même contigües entre elles.
B = disposition en deux séries courtes et bien écartées, chacune
ayant la forme d'un petit arc plus ou moins recourbé.
Genre NO DVP
5 4 A B
Hynobius Tschudi, 1838 x x
Onychodactylus Tschudi, 1838 x x
Ranodon Kessler, 1866 x x
SalamandreLla Dybowski, 1870 x x
Batrachuperuus Boulenger, 1878 x x
Paradactylodon gen. nov. x x
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CLERGUE-GAZEAU, M. & FARCY, J. P., 1979. - Un Batrachuperus adulte dans une
grotte d'Iran. Espèce nouvelle? Int. J. Speleol., 1978, 10: 185-193.
CLERGUE-GAZEAU, M. & THORN, R., 1979. - Une nouvelle espèce de salamandre du
genre Batrachupeuus, en provenance de l'Iran septentrional (Amphibia,
Caudata, Hynobiidae). Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 1978, 114: 455-
460.
RISCH, J.-P. & THORN, R., 1982. - Notes sur Ranodon sh£hé (Liu, 1950) (Am-
phibia, Caudata, Hynobiidae). I. Taxonomie. Bu££. Soc. Hist. nat. Tou-
Louse, 1981, 117: 171-174.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (1): 47-48. 47
PREPARATION DU COLLOQUE SUR LA CONSOMMATION
DES CUISSES DE GRENOUILLES EN FRANCE
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - This paper gives a £üut nepont on the activities em-
barked upon by the S.B.F. $on the preparation of a national symposium on
é0gs Legs consumption and r0gs protection in Fnance, which will take place
An Paris in November 1984.
Comme nous l'avions annoncé à la fin du dossier sur la consomma-
tion des cuisses de Grenouilles en France (DUBOIS, 1983), la S.B.F. a décidé
l'organisation d'un Colloque national sur ces problèmes. L'Assemblée Généra-
le annuelle de la S.B.F. du 12 novembre 1983 a créé une nouvelle Commission
de la S.B.F., chargée de la préparation de ce Colloque, et dont Miles M.
PAILLETTE et D. PAYEN et MM A. DUBOIS et J.-J. MORERE ont été élus membres à
l'unanimité. L'A.G. a mandaté M. C. BASSIN-CARLIER pour assister cette Com-
mission dans sa tâche. La date du Colloque, qui se déroulera à Paris, a été
fixée au 23 novembre 1984. Une campagne d'information sur ces questions a
été amorcée. La S.B.F. a largement diffusé une circulaire de publicité pour
la brochure "A propos de cuisses de Grenouilles", dont la publication a éga-
lement été annoncée par quelques journaux (MOUTOU, 1983; ANONYME, 1983 a,
1984), si bien qu'à l'heure actuelle ce sont plusieurs centaines de person-
nes qui ont pris connaissance de ce dossier. De plus, à la suite de la dif-
fusion d'une dépêche A.F.P. (RAFFAELLI, 1983 a), cette question a été évo-
quée lors de plusieurs émissions de radio (informations du 19 décembre 1983
sur Europe I et sur Radio Monte-Carlo; informations du 20 décembre 1983 sur
Radio-Luxembourg et sur Gilda; Adrénaline de Jacques PRADEL, sur France-In-
ter, le 20 décembre 1983), et dans plusieurs articles de journaux (ROYER,
1983; ANONYME, 1983 b-c; RAFFAELLI, 1983 b; BOUGRAIN-DUBOURG, 1984).
La S.B.F. souhaite associer le plus grand nombre possible de per-
Source : MNHN, Paris
48
sonnes à la préparation de ce Colloque national. Elle invite tous les batra-
chologues, zoologistes, protecteurs de la nature, qui se sentent concernés
par ce problème, à prendre contact avec elle, à lui soumettre leurs sugges-
tions et à lui fournir toutes informations utiles. Nous remercions par avan-
ce tous ceux qui pourront nous envoyer des coupures de presse sur ces ques-
tions, des enregistrements ou des références dé commentaires radiophoniques
ou télévisés, nous indiquer des publications, des statistiques, nous décrire
leurs observations personnelles sur les traditions locales, la pêche, la
vente, la consommation des Grenouilles dans leur région, etc. C'est avec
plaisir que nous remercions d'ores et déjà toutes les personnes qui nous ont
apporté leur aide dans cette campagne, fourni des informations, des coupures
de presse, etc., et notamment Mlle M. BARRIERE et MM C. BASSIN-CARLIER, M.
BLANC, A. BOUGRAIN-DUBOURG, R. BOURGAT, M. BREUIL, M. CHEYLAN, J. MALLARET,
F. MOUTOU, J. RAFFAELLI, J.-P. RISCH, R. ROUPPERT, N. SCHNEIDER et R. THORN.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANONYME, 1983 a. - À propos de cuisses de Grenouilles... Natura-Information,
Luxembourg, 1983 (3): 20.
=== 1983 b. - Grenouilles. Assiettes pleines et étangs vides. Indépendant
des Pynénées-Onientales, 20 décembre 1983.
= SES 1983 c. - French eating endangers frogs. The Kenya Times, 30 December
1983, 230: 10.
= 1984. - À propos de cuisses de Grenouilles... Buêl. Liai. Mus. Hist.
nat., janvier 1984, 57: 1 p. h. t.
BOUGRAIN-DUBOURG, A., 1984. - Tristes grenouillages. Céné-Revue, 16 février
1984, 64 (7): 34.
DUBOIS, A., 1983. - À propos de cuisses de Grenouilles... Alytes, 2: 69-111.
MOUTOU, F., 1983. - The frog connection. La Semaine vétérinaire, 15 octobre
1983, 306: 16.
RAFFAELLI, J., 1983 a. - Les Français mangent trop de cuisses de Grenouil-
les. Dépêche A.F.P. 191455-191457, 19 décembre 1983.
Enr 1983 b. - Les Français mangent trop de cuisses de Grenouilles. Le Ré-
publicain Lorrain, 24 décembre 1983.
ROYER, J.-M., 1983. - Pitié pour les grenouilles! Le Parisien Libéné, 20 dé-
cembre 1983.
Source : MNHN, Paris
(AALNATUESS
Journal International de Batrachologie
International Journal of Batrachology
édité par la Société Batrachologique de France
Rédacteurs: Alain DUBOIS et Jean-Jacques MORERE, Laboratoire des Reptiles
et Amphibiens, Muséum national d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier,
75005 Paris, France.
Comité de rédaction: Jean-Louis AMIET (Yaoundé), Michail FISCHBERG (Genève),
Benedetto LANZA (Firenze), Raymond F. LAURENT (Tucumén), Madeleine PAIL-
LETTE (Brunoy), Michael J. TYLER (Adelaide).
Abonnement annuel 1984: - membres de la S.B.F.: 45 F.
- non-membres: résidant en France: 70 F.
résidant à l'étranger: 85 F.
- bibliothèques étrangères: 200 F.
- supplément pour expédition par avion
(membres et non-membres): 20 F.
Prix au numéro: - Volume 1 (1982): 10 F. par fascicule + frais de port.
- Volume 2 (1983): 20 F. par fascicule + frais de port.
- Volume 3 (1984): 25 F. par fascicule + frais de port.
Frais de port: 5 F. par fascicule; 10 F. pour une année complète.
Modabités de nèglement: comme pour la cotisation à la S.B.F. (voir en deu-
xième page de couverture).
Recommandations aux auteurs: Alytes publie des articles originaux en fran-
çais ou en anglais, consacrés aux Amphibiens. Les manuscrits doivent être
dactylographiés et accompagnés d'un résumé en anglais (abstract). Les ar-
ticles en anglais seront suivis d'un résumé assez complet en français
(pour ceux qui le souhaiteraient, les rédacteurs acceptent de revoir les
résumés en français à partir d'un texte en anglais). Tableaux et figures
doivent comporter un titre. Les figures, exécutées à l'encre noire, ne
devront pas dépasser le format 16x24 cm. Indiquer leur numéro au crayon;
légendes sur feuille séparée. Présenter les références bibliographiques
conformément au dernier numéro d'Alytes paru. Adresser les manuscrits en
trois exemplaires aux rédacteurs.
Tinrés à part: 25 exemplaires gratuits par article; au-delà, les tirés à part
seront facturés par tranches de 25 exemplaires.
Directeur de La publication: Alain DUBOIS.
Numéno de Commission Paritaire: 64851.
Source : MNHNI, Paris
SOMMAIRE
Michel BREUIL & Madeleine PAILLETTE
Bilan de L'enquête de répartition des Amphibiens en
France pour L'année 1983 et orientations proposées
pOUL T194 0 ere ens ess nes ses ones ae.s se © .. 1
Georg DZUKIÉ & Miloë L. KALEZIÉ
Alain DUBOIS
Michel DUMONT
Neoteny in the Alpine newt population from the sub-
mediterranean area 0$ Yugoslavia serre ll
Sample-size constraints in the use of the nonpara-
metric Mann-Whitney U test fon the comparison of two
independent samples: consequences in Anuran Amphi-
DLANS SUYSÉCMALLCE Reset sens cesse sses soseisle .. 20)
Observations sur L'activité, La neproduction et La
croissance de Salamandra salamandra terrestris Lacé-
Rae ACTE DOVE d RARE RAR AAPORR ESS ARE VA)
Michel BREUIL & Franz JULLIEN
Alain DUBOIS
Jean-Paul RISCH
Alain DUBOIS
Sur La présence de Bombina variegata dans Le dépante-
ment du Vaucluse .....
Miscellanea nomenc£atonica batrachologica (1) ....... 39
Brève diagnose de Paradactylodon, genre nouveau d'U-
nodèle de L'Iran (Amphibia, Caudata, Hynobiidae] ..….
Préparation du Colloque sur La consommation des cuis-
ses de Grenouilles en France .. Ésee 47
Imprimé aux Ateliers de la Couronnerie, 45160 Olivet.
Dépôt légal: ler trimestre 1984.
Source : MNHN, Paris