F2 6 1/ ISSN 0753-4973
ce
AINTES
Juin 1984 Volume 3, fascicule 2
£ Source : MNHN, Paris
SOCIETE BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
Siège social: Laboratoire des Reptiles et Amphibiens,
Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
Président: Jean-Jacques MORERE.
Secrétaire général (renseignements et demandes d'adhésion): Maïn DUBOIS.
Trésoriène: Dominique PAYEN.
Coordonnateur de L'enquête de répartition: Michel BREUIL.
Adhésion: la S.B.F. est ouverte à toutes les personnes, françaises et étran-
gères, intéressées par l'étude et la protection des Amphibiens; adressez
vos demandes au Secrétaire général.
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est distincte de l'abonnement au journal Alytes. Les membres de la S.B.F.
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agence Assas).
Source : MNHN, Paris:
AILTES
Bulletin trimestriel Volume 3
Juin 1984 Fascicule 2
Alytes, 1984, 3 (2): 49-55. 49
CUISSES DE GRENOUILLES: L'ASPECT HYGIENIQUE
François MOUTOU
Laboratoire central de Recherches vétérinaires,
22 rue Pierre Curie, 94703 Maisons-Alfort, France
ABSTRACT. - Frogs ane usual cavriers o$ Salmonella £n their diges-
tive tracts. These bacteria ane found in return on their imponted fnrozen
Legs. The sanitauy implications of this situation ane shown. Cooking des-
Æroys the direct toxi-infection risk, but contact contaminations ane still
40 fear.
Une récente synthèse (DUBOIS, 1983) consacrée aux cuisses de Gre-
nouilles avait présenté la plupart des aspects de cette "production", depuis
la protection des espèces récoltées jusqu'aux circuits commerciaux nouvelle-
ment créés par la chaîne du froid. Puisque le but avoué de ces nouveaux pro-
duits est l'assiette du consommateur, il leur est imposé le respect de cer-
taines normes hygiéniques, comme pour tout autre aliment. Ce dernier aspect
- la protection du consommateur - mérite quelques remarques car depuis long-
temps il est connu que les cuisses de Grenouilles représentent un support
fréquent de bactéries du genre Sa£mone£la, grandes responsables de toxi-
hèque Centrale Muséum
LL LLL
3 3001 00110088 : MINHN, Paris
50
infections humaines (CATSARAS, 1984).
Cette note, après quelques mots sur ces bactéries, va donc rapide-
ment présenter le rôle des cuisses de Grenouilles dans le transport des Sal-
monelles ainsi que les mesures prises pour y remédier. Quelques chiffres ré-
cents illustrent la situation telle qu'elle apparaît aujourd'hui en France.
L'essentiel des informations rassemblées ici provient d'une publication
(CATSARAS, 1984) et de discussions avec les responsables du bureau des "pro-
duits de la pêche" de la Direction de la Qualité (Ministère de l'Agricultu-
re) (Dr. Y. LAGOIN, communication personnelle).
LES SALMONELLES
Presque toutes les espèces de Vertébrés peuvent héberger des Sal-
monelles. L'homme ne fait pas exception à cette règle (PILET et al., 1979).
Hôtes habituels du tube digestif des Amphibiens (CATSARAS, 1984), des Repti-
les (BURDICK, LYNGBY & TARR, 1984; MARTEL, 1981), des Oiseaux et des Mammi-
fères (MARTEL, 1981), ces Entérobactéries posent actuellement des problèmes
en hygiène alimentaire (GLEDEL & CORBION, 1981) et en santé humaine (BER-
TRAND, 1981) à cause de leur recrudescence certaine. On estime que 30 % des
toxi-infections alimentaires sont dues aux Salmonelles (BERTRAND, 1981).
Mais ces germes peuvent également polluer l'environnement. On les
retrouve dans l'eau de boisson et sur de nombreuses denrées alimentaires.
Comme dans certaines circonstances ces bactéries sont portées sans consé-
quences fâcheuses pour leur hôte, ce dernier peut se révéler un dissémina-
teur important. Potentiellement toutefois, toutes sont pathogènes et la plu-
part peuvent toucher sévèrement l'homme et les animaux.
Les espèces les plus dangereuses pour l'homme sont Salmone££a ty-
phi et S. paratyphi, responsables des fièvres typho‘ïde et paratyphoïde. La
majorité des nombreuses autres espèces (on a décrit plus de 1800 sérotypes)
est à l'origine de gastro-entérites, évoluant normalement vers la guérison
en quelques jours. Les signes cliniques associent diarrhée et vomissements
(PILET et al., 1979). Ceci explique que les normes hygiéniques en alimenta-
tion soient strictes: sur un prélèvement de 1 g effectué sur l'aliment à
tester, on ne doit trouver aucune Salmonelle.
Source : MNHN, Paris
51
LA REGLEMENTATION SANITAIRE
Comme nous venons de le voir, les Salmonelles se rencontrent de
façon naturelle dans la flore intestinale de nombreuses espèces de Grenouil-
les (CATSARAS, 1984). De ce fait, les manipulations nécessaires à la prépa-
ration des cuisses de Grenouilles effectuées dans les pays producteurs comme
l'Inde, le Bangla Desh, l'Indonésie ou la Chine, entraînent une large conta-
mination externe du produit à exporter. C'est ainsi que les cuisses de Gre-
nouilles congelées étaient réputées - et elles le sont encore - représenter
la cause majeure d'introduction de Salmonelles dans les pays importateurs.
Pour faire diminuer ce portage, ces mêmes pays ont imposé des nor-
mes afin de ne laisser entrer que des produits sains. À l'arrivée en France,
les cuisses de Grenouilles congelées doivent être accompagnées d'un certifi-
cat de salubrité, auquel est jointe une copie du rapport d'analyse bactério-
logique (arrêté du 23 janvier 1976 publié au Journal Officiel du 28 février
1976) effectuée dans le pays d'origine. Au vu de ces deux documents (certi-
ficat de salubrité et certificat bactériologique conforme), le vétérinaire
inspecteur en douane peut décider de laisser passer la marchandise, ou de-
mander une analyse de contrôle (recherche de pollution bactérienne) ou enco-
re refouler le produit: produits non conformes, preuve de décongélation, ou
absence d'un des papiers. 11 faut donc noter que seulement une partie des
entrées est revérifiée par un examen bactériologique à l'importation. Le
reste, accompagné des documents nécessaires, est alors remis directement au
destinataire.
QUELQUES CHIFFRES SUR LES SALMONELLES
DANS LES CUISSES DE GRENOUILLES EN FRANCE
Une enquête récente permet de se faire une idée sur le pourcentage
de produits pollués arrivant en France. Pendant 4 ans des échantillons de
cuisses de Grenouilles ont été prélevés dans le nord de la France sur les
arrivages afin de rechercher les Salmonelles (CATSARAS, 1984). Le Tableau 1
résume les résultats de ce travail. I1 faut noter la grande régularité avec
laquelle les Salmonelles sont retrouvées et le pourcentage de contamination
plus élevé sur les arrivages en provenance d'Indonésie que sur ceux en pro-
venance de l'Inde. Dans ce dernier pays, les autorités semblent avoir réel-
Source : MNHN, Paris
52
Tableau I. - Résultats d'une enquête sur les contaminations de cuisses de
Grenouilles congelées par les Salmonelles dans le nord de la France de
1977 à 1981 (CATSARAS, 1984). Un prélèvement est dit "positif" s'il ré-
vèle la présence de Salmonelles.
Origine des Nombre de Prélèvements positifs
lots de cuisses prélèvements Nombre Pourcentage
Inde 106 27 25,4
Indonésie 157 81 5155;
Divers ai 13 31,7
Total 304 121 39,8
lement pris le plus de garanties possibles pour s'assurer d'un produit d'ex-
portation de bonne qualité.
I1 faut aussi remarquer que, si la contamination des cuisses est
essentiellement externe, il existe des prélèvements où les bactéries ont été
retrouvées dans le muscle et même la moelle osseuse. Dans ces deux derniers
cas, il ne peut s'agir d'une simple contamination lors de la préparation des
animaux.
A côté de cette recherche systématique de Salmonelles sur des lots
différents de cuisses de Grenouilles, il faut citer une autre enquête, réa-
lisée par la Direction de la Qualité entre août 1982 et août 1983. 11 a été
demandé aux responsables Hygiène Alimentaire de chaque Direction Départemen-
tale des Services Vétérinaires de noter tous les motifs de refus sur tous
les aliments contrôlés. Les résultats (non encore publiés) mettent en évi-
dence le peu de refus pour les cuisses de Grenouilles sur une année. Les 5
cas enregistrés correspondent à une importation de 34400 kg.
Les motifs de refoulement sont les suivants: pollution bactérienne
(3 cas); décongélation suivie de recongélation (1 cas); absence de document
(1 cas).
Quant aux origines de ces 5 lots de cuisses, elles étaient les
suivantes: Indonésie (2 cas); Hong-Kong (1 cas); Chine via Belgique (1 cas);
Source : MNHN, Paris
53
Belgique (!) (1 cas).
Ceci dit, on ne connaît pas le nombre total de lots examinés. Com-
me l'estimation moyenne des importations annuelles est supérieure à 2200
tonnes (DUBOIS, 1983), le total des refus correspond à environ 1,5 % des en-
trées.
CONSEQUENCES SANITAIRES
Après l'énumération de ces chiffres et de ces pourcentages, il
faut signaler un point important. S'il semble encore difficile, même dans
d'excellentes conditions de travail, d'empêcher de contaminer les cuisses de
Grenouilles lors de leur préparation et de leur conditionnement, il faut
bien dire que les toxi-infections alimentaires dues à ces mêmes cuisses sont
extrêmement rares. En effet, les Salmonelles sont bien présentes sur le pro-
duit et elles supportent parfaitement la congélation, mais la cuisson pro-
longée à laquelle est soumis ce plat les détruit complètement. Le danger se
situe essentiellement au moment de la manipulation des cuisses à leur décon-
gélation. Le risque est double: contamination possible des personnes les
préparant et contamination d'autres aliments qui seraient posés aux mêmes
endroits que les cuisses. Connaissant les conséquences sanitaires possibles
de tels contacts directs ou indirects, il est parfaitement légitime que les
plus grandes précautions soient prises. L'apparition en France de souches
asiatiques de Salmonelles n'est vraiment pas à souhaîter. D'une façon géné-
rale, on observe actuellement une recrudescence des intoxications à Salmo-
nelles, souvent aggravées par des polyrésistances à de nombreux antibioti-
ques. C'est un réel sujet d'inquiétude en santé animale et humaine (BER-
TRAND, 1981; GLEDEL & CORBION, 1981; MARTEL, 1981).
MESURES PREVENTIVES
La prophylaxie la plus simple serait l'arrêt de l'introduction des
cuisses de Grenouilles en France! Mais nous n'en sommes pas encore là. En
restant plus réalistes, il faut signaler deux méthodes d'assainissement des
cuisses congelées, certainement pratiquées par des pays voisins de la Fran-
ce, mais non autorisées chez nous. Ceci peut expliquer certains examens bac-
Source : MNHN, Paris
54
tériologiques totalement négatifs effectués sur des lots d'origine asiatique
ayant transité en Europe avant leur entrée en France.
La première solution consiste à tremper les cuisses de Grenouilles
dans de l'eau de Javeï diluée. Ce principe est interdit par la législation
française pour tous les produits destinés à l'alimentation.
La seconde serait l'ionisation des cuisses de Grenouilles, même
congelées. La législation française donne les autorisations pour cette mé-
thode de façon spécifique, pour chaque type d'aliment. Elle n'est pas encore
permise pour les cuisses de Grenouilles, mais il n'est pas interdit de pen-
ser qu'elle le sera un jour.
Actuellement, le consommateur est donc protégé par les examens
bactériologiques et surtout par la forte cuisson à laquelle ce plat est tra-
ditionnellement soumis.
CONCLUSION
De cette rapide revue, il faut retenir le fréquent portage de Sal-
monelles par les Grenouilles, portage que l'on retrouve sur leurs cuisses
congelées. Si la préparation culinaire à laquelle ces cuisses sont soumises
élimine les risques de contaminations directes des consommateurs, le danger
de contaminations par contact subsiste. Une méthode physique, l'ionisation,
pourrait dans un avenir assez proche éliminer ce problème. Reste le devenir
des populations de Grenouilles, qu'elles soient autochtones ou exotiques.
REMERCIEMENTS
J'exprime mes plus vifs remerciements au Docteur Y. LAGOIN, res-
ponsable du Bureau des Produits de 1a Pêche des Services vétérinaires (Di-
rection de la Qualité, Ministère de l'Agriculture) pour l'accueil qu'il à
réservé à mes questions et pour tous les renseignements fournis.
Source : MNHN, Paris
55
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BERTRAND, J. L., 1981. - Les Salmonelloses humaines. Entretiens de Bourge-
Lat, Maisons-Alfort, Le Point vétérinaire, 1: 159-162.
BURDICK, J. R., LYNGBY, L. K. & TARR, R. S., 1984, - Isolation of Sa£moneLla
from laboratory-housed iguanid lizards. J. Henpet., 18: 88-91.
CATSARAS, M., 1984. - Salmone££a dans les cuisses de Grenouilles. Considéra-
tions hygiéniques. Bull. Acad. vét. Fr., 1983, 56: 261-270.
DUBOIS, A., 1983. - À propos de cuisses de Grenouilles... Alytes, 2: 69-111.
GLEDEL, J. & CORBION, B., 1981. - Salmonelloses et hygiène alimentaire. En-
tretiens de Bourgelat, Maisons-Alfort, Le Point vétérinaire, 1: 153-157.
MARTEL, J.-L., 1981. - Epidémiologie des Salmonelloses animales. Entretiens
de Bourgelat, Maisons-Alfort, Le Point vétérinaire, 1: 147-152.
PILET, C., BOURDON, J. L., TOMA, B., MARCHAL, N. & BALBASTRE, C., 1979. -
Bactériologie médicale et vétérinaire. Systématique bactérienne. Paris,
Doin: 1-437.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (2): 56-69.
ECOLOGIE DES AMPHIBIENS DU SUD-OUEST DE LA MONTAGNE NOIRE
Jean-Marc PAGES
6, rue Nissole,
34000 Montpellier, France
ABSTRACT. - In his List 04 Amphibians 04 the South-Western part
o$ the Montagne Noire (France), 11 species have been identified: Salamandra
salamandra, Triturus helveticus, T. marmoratus, Bufo bufo, B. calamita, Aly-
tes obstetricans, Pelodytes punctatus, Hyla meridionalis, Rana temporaria,
R. dalmatina and R. gx. esculenta. Triturus cristatus &s not amongst these.
Some aspects of the ecology 0$ these species are discussed, in particular
their distribution in relation to altitude and the spatio-temponral division
into breeding zones.
Dans un travail de prospection des Amphibiens du sud-ouest de la
Montagne Noire, commencé mi-février 1979 et terminé fin-juillet 1979 (PAGES,
1979), nous nous sommes fixé plusieurs buts:
- tout d'abord, faire un inventaire des différentes espèces pour
compléter le travail de LIVET & BONS (1981) sur le nord-est de la Montagne
Noire, et avoir une étude globale sur le Parc Régional du Haut-Langueaoc;
- "faire de l'écologie", c'est-à-dire comprendre les relations en-
tre l'animal et son milieu, ce dernier étant caractérisé par différents fac-
teurs (altitude, climat, végétation, etc.).
MATERIEL ET METHODES
1. PRESENTATION GENERALE DE LA REGION
La Montagne Noire constitue la bordure méridionale du Massif Cen-
Source : MNHN, Paris
57
tral. Son extrémité sud-ouest se dresse au-dessus des plaines du Lauraguais
et du Bas-Languedoc. La région prospectée est définie sur la fig. 1. Sa su-
perficie est d'environ 200 km.
Les géologues font de la Montagne Noire un grand anticlinal com-
plexe sud-ouest / nord-est, comprenant des terrains cristallins, métamorphi-
ques et sédimentaires. La roche mère est assez homogène dans la région pros-
pectée, donnant des sols acides. Notons cependant quelques particularités
intéressantes: des bandes calcaires et schisteuses expliquent au-dessus de
Dourgne le Causse de Saint-Férréol et les ardoisières.
La région étudiée se situe dans une zone climatique de transition,
à la limite des influences méditerranéennes et océaniques.
La pluviométrie est caractérisée par une forte irrégularité avec
certaines années dominance des précipitations de l'océan, d'autres années
des précipitations de la méditerranée. D'une manière générale, les pluies
présentent deux maximums, l'un au printemps (en général mai), d'influence
océanique, et l'autre en automne ou en hiver, d'influence méditerranéenne.
La transition vers les régimes océaniques est marquée par "une tendance pro-
gressive vers une répartition régulière de la pluviosité sur les douze mois
de l'année par abaissement de la pluviosité des saisons d'automne à prin-
temps, et comblement du creux estival" (BAUDIERE & EMBERGER, 1959). Les pré-
cipitations augmentent avec l'altitude: 875 mm d'eau à Dourgne (230 m) con-
tre 1626 mm à Laprade (850 m).
Nous avons peu de données sur les températures. Néanmoins, nous
pouvons dire qu'elles sont modérées avec des amplitudes thermiques modestes.
A Saissac (altitude 650 m, période 1966-1972), 1a moyenne du mois le plus
chaud (juillet) est de 17,5°C, et celle du mois le plus froid (décembre) est
de 1,9°C. La température minimale enregistrée (importante pour la survie des
espèces en hibernation) est de - 12°C, et la température maximale de + 33°C.
Cette opposition entre la zone d'influence océanique et la zone
d'influence méditerranéenne se retrouve au niveau de la végétation. Les sé-
ries du Chêne vert et du Chêne pubescent sont surtout présentes sur le ver-
sant sud, alors que les séries du Chêne pédonculé, du Chêne rouvre et du Hë-
tre sont présentes sur le versant nord.
Les formations anthropiques sont: les cultures avec des céréales
et un peu de vigne (à la limite de sa répartition), les prairies d'altitude
Source : MNHN, Paris
58
Sorèze
Xx
ÉLLLI TE T
Le / Saissac Dre
+ AE TR ARTE XX x
PH > Bar ge de
Pa Cenne-Monestiés
5 ———
0 1 2 3 4 5km
111 Limite du Parc Naturel Régional
X*x xxx Limite de la zone prospectée
À Retenue d'eau d'Arfons 4 Etang de Lempaut
2 Les viviers de Fontbruno 5 Etang de la Jasse
3 Les étangs de Fournès 6 Etang de Cammas de Bonnet
Fig. 1. - Présentation de la zone d'étude.
Source : MNHN, Paris
59
pour l'élevage bovin et ovin, et les landes et reboisements qui occupent une
grande superficie.
2. METHODES D'ETUDE
La période la plus favorable pour observer les Amphibiens est la
fin de l'hiver et le début du printemps, à l'époque de la reproduction. Nous
nous sommes intéressé essentiellement aux eaux stagnantes: mares, étangs,
surfaces marécageuses, lacs. En effet, aucune espèce de cette région ne se
reproduit exclusivement dans les eaux courantes. Ce choix permet donc d'ob-
tenir le maximum de contacts dans le minimum de temps. Les surfaces d'eau
ont été repérées au préalable sur la carte d'état-major au 1/25000°; quel-
ques-unes ont été découvertes sur le terrain.
Au moment de la reproduction, les Amphibiens sont plus facilement
observables de nuit avec une torche et l'identification est souvent plus fa-
cile par le chant que par la vue. Des prélèvements de têtards ont été faits
assez régulièrement à l'aide d'un troubleau, et ont pu fournir des données
pour les mares non indiquées sur la carte et repérées assez tard dans la
saison.
Enfin, en été, quelques observations ont été faites en soulevant
les pierres, les troncs d'arbres, et en prospectant pendant les journées de
pluie. Pour les captures d'adultes, les données suivantes ont été prises: la
date et l'heure de l'observation; le lieu, l'altitude; la végétation; la
longueur du museau au cloaque; la longueur de la queue pour les Urodèles; le
poids; les particularités.
Certaines mares ont été étudiées avec plus de précision: ce sont
les étendues d'eau présentant un grand nombre d'espèces. Nous y reviendrons
dans le chapitre sur la reproduction des Amphibiens.
RESULTATS ET DISCUSSION
1. INVENTAIRE DES AMPHIBIENS
A. SALAMANDRA SALAMANDRA TERRESTRIS (Salamandre tachetée)
Les observations d'adultes sur les lieux de reproduction ont sur-
tout eu lieu la première quinzaine de mars. Cette espèce se rencontre essen-
Source : MNHN, Paris
60
tiellement dans Îles forêts de feuillus et notamment dans la hêtraie de la
Montagne Noire. Elle fréquente les sols moussus, les tapis de feuilles mor-
tes dans les endroits abrités du vent (THORN, 1969).
B. TRITURUS HELVETICUS HELVETICUS (Triton palmé)
Cette espèce est fréquente dans la région étudiée. Deux tiers en-
viron des individus n'ont pas de taches ventrales. La longueur du-corps de
71 mâles mesurés est de 6,4+0,4 cm, et celle de 51 femelles de 6,7+0,5 cm.
Les Tritons palmés de la Montagne Noire se rapprochent davantage
de ceux du Bas-Languedoc que de ceux du Larzac étudiés par GABRION, SENTEIN
& GABRION (1977). Aucun cas de néoténie n'a été observé.
Cet Amphibien a été trouvé principalement en mars-avril dans les
mares et les eaux temporaires des forêts de feuillus. Certains individus
restent à l'eau assez tard dans la saison, jusqu'en juillet.
C. TRITURUS MARMORATUS MARMORATUS (Triton marbré)
Cette espèce peu abondante a été observée début mars, les mâles
ayant leur livrée nuptiale. Après la période de reproduction, les adultes
retournent vers le milieu terrestre en juin et se réfugient sous les pierres
dans les reboisements et surtout dans la hêtraie.
D. TRITURUS CRISTATUS CRISTATUS (Triton crêté)
Des individus ont été capturés en bordure de la région étudiée aux
environs de Castres par Monsieur Y. DELQUE (communication orale). Cette es-
pèce n'a pas été observée dans la Montagne Noire; de nouvelles prospections
seraient nécessaires pour donner une localisation précise.
E. BUFO BUFO BUFO (Crapaud commun)
C'est certainement l'Amphibien le plus abondant. Un comptage noc-
turne sur la route a été effectué le 10 mars au soir: des Escudiés jusqu'au
Pas du Sant, on a relevé 21 individus par kilomètre, et du Pas du Sant jus-
qu'à Massaguel, 5 individus par kilomètre.
La période de reproduction sera détaillée plus loin. Notons ici
quelques remarques. Les mâles se rendent aux mares avant les femelles: le 6
mars à la retenue d'eau d'Arfons, 53 mâles ont été comptés, et aucune femel-
Source : MNHN, Paris
61
le. Le sex-ratio est nettement déséquilibré: 5 à 10 mâles pour 1 femelle.
Après la reproduction, des femelles sont trouvées mortes, souvent éventrées
probablement à cause de l'ardeur de leurs partenaires. Nous avons également
observé un Crapaud mâle accouplé avec un Triton marbré!
Cette espèce est présente dans tous les milieux. Elle semble bien
s'accommoder des reboisements intensifs en résineux, effectués ces dernières
années.
F. BUFO CALAMITA (Crapaud des joncs)
Un seul individu a été observé à Lempaut au pied de la Montagne
Noire. Cette espèce est présente dans la dépression castraise, plutôt en de-
hors de la zone d'étude. Elle est inféodée aux zones de cultures, aux terres
labourées, milieux pratiquement absents de la Montagne Noire.
G. ALYTES OBSTETRICANS OBSTETRICANS (Alyte accoucheur)
Les adultes sont localisés par leur chant caractéristique dans les
zones boisées et auprès des habitations. Le 25 mars à Fontbruno (850 m),
nous avons vu un têtard de6,5 cm qui avait hiberné: d'après DOTTRENS (1963),
il arrive souvent que les larves d'Amphibiens à la limite de l'aire de l'es-
pèce, ou en altitude, ne soient pas prêtes à la métamorphose avant l'hiver.
On observe alors des cas d'hibernation, notamment chez l'Alyte qui a une re-
production tardive.
H. PELODYTES PUNCTATUS (Pélodyte ponctué)
Cette espèce discrète semble peu fréquente. Elle a été notée grâce
à son chant typique. Après la reproduction, aucune observation n'a été ef-
fectuée.
1. HYLA MERIDIONALIS (Rainette méridionale)
Cette espèce est assez fréquente au pied de la Montagne Noire. Par
contre Hy£a arborea n'a pas été observée. Nous avons remarqué des variations
dans la coloration, notamment un individu avec une tache bleue.
A l'étang de Lempaut, une évaluation de la population a été faite
par deux méthodes.
(1) Méthode capture-recapture. Le 24 mars, 57 Raïnettes ont été
Source : MNHN, Paris
62
baguées; le 25 mars, 35 ont été capturées dont 3 baguées. Lorsque le nombre
d'individus marqués recapturés est faible, il faut utiliser la formule pro-
posée par BAILEY (BARBAULT, 1981):
ne MS +0 2 513 individus
(2) Méthode par extrapolation. En comptant en moyenne 8 individus
au m, nous obtenons pour la superficie de l'étang de 250 m2, la répartition
des Rainettes étant supposée uniforme:
N = 8 x 250 = 2000 individus
Le premier chiffre sous-estime la population car le lâcher des
Raïnettes baguées n'a pas été fait de manière uniforme, et le 25 mars les
secondes captures ont été faites principalement à l'endroit des lâchers.
J. RANA TEMPORARIA TEMPORARTA (Grenouille rousse)
Les populations de cette espèce présentent une variabilité morpho-
logique importante, notamment en ce qui concerne la longueur des pattes pos-
térieures. D'après DUBOIS (1982) il est probable qu'il existe un cline alti-
tudinal pour ce caractère: à mesure qu'on s'élève en altitude la longueur
moyenne des pattes va en diminuant régulièrement.
Les rassemblements ont lieu dès le mois de février, la ponte fin
février. La température de l'eau a une action très nette sur la croissance
des têtards: l'apparition des pattes arrière et la métamorphose ont eu lieu
avec un mois de retard à la Croix de Fangasses (température de l'eau = 12°C,
le 11 juin) par rapport à la retenue d'Arfons (température de l'eau = 22°C,
le 11 juin). Des groupements de têtards sont observés chez Rana temporaria
contrairement à Bugo bugo. D'après GUYETANT (1977) qui a étudié les effets
d'un tel comportement en laboratoire, chez les Grenouilles le groupement ne
provoque par rapport aux individus isolés ni un ralentissement du taux de
croissance, ni une accélération. En revanche, chez d'autres Anoures, il se
produit des variations dans la croissance et la morphogenèse.
La hêtraie ainsi que les prairies semblent des biotopes propices à
la survie de cette espèce.
K. RANA DALMATINA (Grenouille agile)
Elle se remarque à son aspect élancé. Elle à été observée au mo-
ment de la reproduction, avec de faibles effectifs, quelques jours après Ra-
Source : MNHN, Paris
63
na temporaria. De plus, contrairement à cette dernière, elle semble plutôt
inféodée aux milieux à basse ou moyenne altitude (DUBOIS, 1982).
L. RANA GR. ESCULENTA (Grenouille verte)
Cette espèce est peu fréquente dans les étendues d'eau prospec-
tées. Par contre, elle s'adapte bien aux eaux vives. La reproduction est
tardive, et n'a lieu qu'à partir du mois de mai.
2. REPARTITION EN FONCTION DE L'ALTITUDE
Dans la région prospectée, les altitudes s'échelonnent entre 200 m
et 1000 m. Les espèces ont été réparties dans trois groupes.
(1) À basse altitude sont présents Pelodytes punctatus, Rana dal-
matina, Hyla meridionalis et R. gr. esculenta. Les deux dernières espèces
n'ont pas été trouvées dans les mêmes zones de reproduction. Y aurait-il
compétition au niveau de l'espace sonore, H. meridionalis et R. gr. escu£en-
ta étant particulièrement bruyantes à la tombée de la nuit?
(2) Rana temporaria et Salamandra salamandra ont été trouvées uni-
quement en altitude au-dessus de 500 m environ. En France, R. temporaria est
l'Amphibien qui atteint les altitudes maximales: jusqu'à 3000 m dans les A1-
pes. L'absence de S. sa£amandra dans la plaine peut se justifier par la sé-
cheresse estivale et par l'absence de milieux favorables, c'est-à-dire de
forêts de feuillus.
(3) Les autres Amphibiens, Taiturus helveticus, T. marumoratus, Bu-
6o bufo et Alytes obstetnicans semblent indifférents à ce facteur. Il est
surprenant de trouver les deux Tritons à l'étage montagnard. ANGEL (1946)
donne 800 m comme altitude maximale pour T. he£veticus. DOTTRENS (1963)
classe T. maumonatus comme "espèce méridionale", qui ne "vit qu'en plaine".
3. LA REPRODUCTION DES AMPHIBIENS
Quelles sont les étendues d'eau les plus favorables pour les Am-
phibiens au moment de la reproduction?
Les mares, et les étangs avec des bords en pente douce et de la
végétation aquatique, un fond couvert de vase, sont riches en espèces. Les
Insectes, proies des Amphibiens, sont très liés à la végétation; de plus des
milieux trop à découvert facilitent la prédation.
Source : MNHN, Paris
64
Les surfaces d'eau importantes (lacs de barrage) n'attirent pas
les Amphibiens. En effet, le vent a beaucoup plus de prise et comme le sou-
ligne GUYETANT (1976: 101) "le site est favorable à la reproduction lorsque
la surface de l'eau n'est pas continuellement agitée par le clapotis". Au
barrage des Cammazes, les lieux de reproduction sont localisés dans les cri-
ques et endroits abrités.
Examinons maintenant comment se distribuent les différentes espè-
ces dans l'espace et dans le temps sur une zone de reproduction. Nos données
portent sur les mares d'Arfons et de Fontbruno où les espèces en présence
sont: Sa£amandna salamandra, Tréturus helveticus, T. marumoratus, Bufo bufo,
Rana dalmatina et R. temporarria.
La première espèce à se reproduire est R. temponaria. Les premiè-
res pontes datent de la mi-février, et succèdént à une période pluvieuse.
D'après SAVAGE (1961), la reproduction de cette espèce commence immédiate-
ment après les premières chutes de pluie.
Au début mars, R. dalmatina succède à R. temponaria. Il est inté-
ressant de noter avec précision les dates de reproduction de ces deux espè-
ces dans différentes régions car R. {emponaria passe pour l'Amphibien le
plus précoce mais DOTTRENS (1963) note: "j'ai toujours observé aux environs
de Genève que la Grenouille agile la précède de quelques jours".
Quelques jours plus tard, le 10 mars, les premières pontes de B.
buso sont observées. Cette espèce s'est reproduite en deux fois: en effet,
après la première ponte de mars, les Crapauds semblaient avoir quitté les
lieux de reproduction, mais le 10 avril de très nombreux Crapauds furent ob-
servés avec de nouvelles pontes. Plusieurs interprétations sont possibles.
Les deux périodes peuvent correspondre à un radoucissement du temps avec
fonte des neiges. Par ailleurs, chez les Amphibiens, ce sont en général les
individus les plus âgés qui se rendent les premièrs aux zones de reproduc-
tion: la première période correspondrait aux Crapauds les plus âgés, la se-
conde aux Crapauds les plus jeunes.
A un partage dans le temps, se superpose un partage dans l'espace
que nous allons examiner maintenant. La localisation des Amphibiens sur les
étangs à été notée ainsi que plusieurs parametres: la profondeur, la tempé-
rature, le vent, la végétation, les matériaux couvrant le fond (vase, sa-
ble).
Source : MNHN, Paris
65
Cette étude ne porte que sur la périphérie des étangs, le centre
étant difficilement accessible. Les schémas des viviers de Fontbruno et de
la retenue d'eau d'Arfons sont présentés respectivement sur les fig. 2 et 3.
La profondeur est un facteur important: Rana temporaria se repro-
duit près du bord, la profondeur variant de O0 à 40 cm. Les plus petites fla-
ques sont utilisées, et de nombreux individus pondent dans les prés à Arfons
quand la neige commence à fondre. La mortalité des jeunes dès l'éclosion est
considérable car de nombreuses pontes se dessèchent rapidement. Cette morta-
lité est compensée par une ponte importante: 1500 à 4000 oeufs par individu.
Buéo bufo choisit des eaux plus profondes, entre 20 cm et 1 m, et occupe une
zone plus centrale à l'intérieur de l'étang. Rana dalmatina semble assez in-
différente vis-à-vis de ce paramètre. Tréturus mæumonatus et T. helveticus
ont surtout été capturés à une profondeur inférieure à 40 cm. Sa£amandra 4a-
£amandra choisit également des zones peu profondes, et il arrive que des in-
dividus se noient.
Rana temporaria et R. dalmatina semblent indifférentes à la pré-
sence de végétation: les oeufs groupés en masse volumineuse n'ont pas besoin
de support. De plus, les individus non cachés par la végétation sont peu
sensibles à la prédation: la reproduction a principalement lieu la nuit et
ne dure pas. SAVAGE (1961), par marquage d'individus dans la nature, s'est
assuré qu'une femelle ne se retrouve jamais deux nuits de suite: elle quitte
l'étang après avoir pondu. Bufo bufo se trouve essentiellement dans la végé-
tation: les plantes aquatiques sont utilisées pour tendre les chapelets
d'oeufs. D'après GUYETANT (1976: 107), "les cordons gélatineux non tendus et
serrés ne permettent pas une embryogenèse normale".
La composition du fond de l'étang est intéressante pour les Tri-
tons. Les deux espèces sont localisées dans les zones où les feuilles mortes
et les débris tapissent le fond de la mare et permettent de fixer les oeufs.
Le facteur vent n'a donné aucun résultat: les mares étant de fai-
ble superficie et bien protégées par les arbres, le vent n'a aucun effet no-
table.
CONCLUSION
Cette étude a apporté un certain nombre de résultats.
Source : MNHN, Paris
66
Rana temporaria
Rana dalmatina
Buto bufo
ufd'AIGUEBELLE
R
o
8
T Triturus helveticus
M Triturus marmoratus
s
Salamandra salamandra
Hi Zone non prospectée
F1 Végétation (Juncus)
Vase
E Feuilles mortes,
Débris végétaux
Y
—
fu dominant B 3 vos me À
Fig. 2. - Répartition des Amphibiens dans les zones de reproduction de la
retenue d'eau d'Arfons.
Source : MNHN, Paris
67
Zone non prospectée à
N
Foui mortes! R Rana temporaria
Æ oébris végetaux T_Triturus helveticus
Vent
B Bufo bufo
Vase S Salamandra salamandra 7 sominant
F*.] Gravier, Sable 0 10m
[#] Végétation (Juneus) Vécétation environnante : la hétraie
courbes isobathes
Fig. 3. - Répartition des Amphibiens dans les zones de reproduction des vi-
viers de Fontbruno.
Source : MNHN, Paris
68
- Dans la région étudiée, il existe au moins 11 espèces d'Amphi-
biens, dont Rana dalmatina et Triturus maunoratus. Une localisation précise
de T. cuistatus serait intéressante.
- La répartition altitudinale montre que T. he£veticus et T. mar-
moratus atteignent l'étage montagnard.
- Au moment de la reproduction, les Amphibiens se partagent les
étendues d'eau: profondeur, végétation, composition du fond, vent sont des
paramètres actifs dans la distribution des espèces.
Cette étude amène également de nouvelles questions.
- Comment réagissent les peuplements d'Amphibiens face à une évo-
lution du paysage, notamment au reboisement très important dans cette ré-
gion?
- L'étude des mares peut être prolongée, en étudiant d'autres pa-
ramètres comme le pH de l'eau, l'âge de la mare...
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Source : MNHN, Paris
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NOTULAE BATRACHOLOGICAE |
I. CRI DU CHAT ET POSITION CATALEPTIQUE ASSOCIES CHEZ
LA GRENOUILLE ROUSSE, RANA TEMPORARIA TEMPORARIA LINNE
Joël BURNY* & Georges H. PARENT"
*8/9, de Gerlachestraat, 3500 Hasselt, Belgique
#37, rue des Blindés, 6700 Arlon, Belgique
ABSTRACT. - Up £o now, only one species of the Anura of our coun-
tuies, the common spade-foot (Pelobates f. fuscus) was knoun to produce a
heavy cuy Like a cat call with open mouth when endangered. However this be-
haviour was also observed in Rana t. temporaria. In both cases described by
the authors this cuying was associated with a defense position. Un£ike what
äs observed in Bombina variegata, this behaviour &4 rare and it cannot be
easily induced. As far as we now know, the phenomenon seems to be Limited in
time; it is a feature 04 the early spring and of the autumn, when the £rogs
just Leave on make ready to go into hibernation.
LES OBSERVATIONS DE TERRAIN
1. Le 23 octobre 1978, à la tombée du jour, vers 18 h (heure d'hi-
ver, GMT + 1), l'un des auteurs observe dans le bois de Schoppach, à Arlon
(province de Luxembourg, Belgique; carte topographique 68/7-8; coordonnées
de l'Atlas belgo- luxembourgeois? : L 7-57), une Grenouille rousse, femelle
adulte (Rana temporæria) .
1. Les "Notules batrachologiques" constitueront une série de notes brèves
qui, au lieu de prétendre à donner une interprétation définitive des faits
observés, auront comme finalité première de solliciter de nouvelles observa-
tions. Une priorité sera accordée aux données écologiques, éthologiques,
ethno-zoologiques et chorologiques.
2. Pour le code utilisé dans les cartes tramées, voir PARENT (1979, 1984).
Source : MNHN, Paris
71
Ce site (altitude 375 m), autrefois rattaché à l'ensemble des ma-
rais et landes de la haute Semois (voir PARENT, 1973: 30-76), n'abrite plus
aujourd'hui qu'une population relictuelle d'Anoures et d'Urodèles en raison
de l'extension de la zone urbaine. Une bretelle d'autoroute isole le petit
bois de Schoppach, territoire d'hibernation encore important pour les Amphi-
biens, de quelques mares et d'un marécage, derniers vestiges des sources de
la Semois. C'est généralement à la fin du mois d'octobre ou au début du mois
de novembre, et plus exceptionnellement jusqu'à la fin du mois de novembre
que se produit la migration vers le marais. I1 n'y a pas de date fixe et des
essaimages, spectaculaires en raison du grand nombre d'individus qui y par-
ticipent, furent observés par exemple le 24 octobre 1979 et le 11 octobre
1968, ce qui était fort tôt. En 1983, cette migration hivernale massale s'est
réalisée le 25 novembre, par temps de pluie, exactement entre 17 h et 20 h.
A chaque fois, ce sont des centaines d'animaux, parfois plus d'un millier,
qui participaient à cet exode.
Revenons à notre grenouille. Au moment où nous nous apprêtions à
la saisir pour contrôler si elle ne présentait pas d'anomalies, elle émit,
bouche ouverte largement, un cri suffisamment puissant pour être perçu à
plus de 10 mètres de distance. On pouvait le comparer franchement à un miau-
lement.
Nous nous abstenons dès lors de capturer l'animal pour voir quelle
allait être la suite de son comportement. A notre grande surprise, au lieu
de fuir, il adopte immédiatement une position cataleptique fort comparable à
celle que l'on connait chez les Sonneurs, Bombina spp. Deux faits furent à
l'époque consignés par écrit au moment de l'observation: d'abord la courbure
dorsale marquée, à concavité dirigée vers le haut, identique à ce que l'on
observe chez les Sonneurs, mais beaucoup moins forte, ensuite le fait que
les pattes antérieures sont placées devant les yeux en réalisant un mouve-
ment de rotation latérale.
Cette attitude rigide est conservée pendant une vingtaine de se-
condes au moins. Puis, après un léger bond qui remet l'animal en position
normale, il essaie de fuir. I1 est alors capturé, placé en terrarium à l'air
libre, donc dans des conditions climatiques comparables à celles où l'obser-
vation fut faite, pendant trois semaines. Durant cette période, toutes les
tentatives pour induire soit l'émission sonore, soit la position catalepti-
que, resteront vaines!
Source : MNHN, Paris
72
2. Le 26 mars 1984, le deuxième auteur observe dans une toute au-
tre région naturelle de la Belgique un phénomène fort comparable.
Nous sommes cette fois en Campine (altitude 50 m, province du Lim-
bourg) dans la réserve naturelle "De Maten" à Genk (cartes topographiques
25/7-8 et 26/5-6; coordonnées de l'atlas: D 6-48 et 58, D 7-41) où depuis
quelques années des observations régulières sur les batraciens sont effec-
tuées (BURNY, 1984 a). Le biotope, d'un intérêt biologique exceptionnel, est
suffisamment célèbre pour ne pas devoir être décrit une nouvelle fois (voir
la synthèse récente avec bibliographie dans BURNY, 1981 et 1984 b).
Ce jour 1à sont observés les premiers Crapauds calamites, Bufo ca-
Lamita, de l'année; cette espèce s'observe donc ici un mois plus tôt qu'en
Lorraine belge. On relève en même temps le Crapaud commun, B. bufo, et la
Grenouille rousse, Rana temporarta. Cette dernière, au moment d'être relà-
chée, adopte une position cataleptique.
Cette fois la position arquée n'est pas observée, mais l'animal
s'aplatit en poussant tout l'avant du corps et la tête contre le sol et en
levant les deux pattes antérieures à côté de la tête. Le pouce se trouvait
sous le menton, tandis que les trois autres doigts étaient dirigés vers le
haut. L'attitude de protection de la tête est donc très voisine de celle de
la première observation.
L'observation décrite ci-dessus fut faite vers 9 h du matin (heure
GMT + 2), par temps froid (à peine quelques degrés au-dessus de zéro). Le
même jour, lors d'une prospection nocturne effectuée à l'aide d'une lampe-
tempête, entre 21h et 22h, quatre Grenouilles rousses, des deux sexes,
sont observées en différents endroits de la réserve. Elles étaient encore un
peu engourdies et deux d'entre elles étaient partiellement couvertes de sa-
ble et/ou d'humus. Cette fois encore, en touchant du doigt les grenouilles
ou en les prenant en main, on observe qu'elles adoptent la position sui-
vante.
Le crâne et la ceinture pectorale sont appliqués contre le sol, la
colonne vertébrale est incurvée de sorte que l'abdomen est situé nettement
plus haut que la tête, mais la partie postérieure correspondant à la présen-
ce de l'urostyle et de l'iléon est à nouveau bien plate. Les pattes anté-
rieures sont tenues écartées, les doigts étant placés latéralement et au-
dessus du crâne, à hauteur des yeux. Les flancs sont nettement élargis,
Source : MNHN, Paris
Fig. 1 et 2. - Position cataleptique chez Rana temporaria; 1: exemplaire de
Genk, Belgique (photo J. BURNY); 2: exemplaire du Puy Mary, France
(photo P. EVRARD).
l'animal y gagnant 1 cm en largeur. Les membres sont repliés contre ou à cô-
té du corps (fig. 1).
Contrairement à ce qui avait été constaté en automne, lors de la
première observation, on à pu cette fois induire la position cataleptique et
maintenir l'animal dans cette position par pression de l'index sur le crâne,
Lorsque les grenouilles tentent de s'échapper, elles redressent la
partie postérieure du corps, adoptant une position fort comparable à celle
que l'on observe chez le Crapaud commun, Bufo bugo (photos dans SMITH, 1969:
pl. IV), puis elles effectuent un petit saut latéral, de faible portée (5 à
7 cm) pour retrouver une position normale, ce qui avait également été cons-
taté lors de la première observation.
Un seul de ces animaux, un mâle, pris en main, a adopté la posi-
tion cataleptique décrite ci-dessus et il a émis trois longs cris de souris,
gueule ouverte. Cette fois, l'émission sonore suit la position cataleptique,
ou bien lui est associée, alors que dans la première observation, elle la
précédait.
Source : MNHN, Paris
74
L'animal, posé à terre, conserve sa position cataleptique pendant
une dizaine de secondes. Un laps de temps du même ordre de grandeur a été
observé chez les autres Grenouilles rousses en position cataleptique. Il
pouvait être artificicliement prolongé quelque peu en touchant la grenouille
brièvement à l'aide du doigt à intervalles courts et réguliers.
Ces observations sont faites au début de la sortie d'hibernation
de Rana temporaria, car dans le site de Genk, les premières sorties ont été
constatées pendant la deuxième décade de mars (BURNY, 1984 a: tableau 5, p.
13). Cette année, il s'agissait des premières observations de la Grenouille
rousse dans ce site, si l'on excepte un exemplaire isolé vu lors d'une soi-
rée relativement chaude le 18 mars 1984.
LE CRI DU CHAT CHEZ LES ANOURES
Ce n'est pas la première fois que l'on observe ce type d'émission
sonore chez la Grenouille rousse en Belgique. I1 existe dans les archives du
Laboratoire d'Herpétologie, à l'Institut Royal des Sciences naturelles, une
lettre de M. FILAINE qui relate une observation d'une Grenouille rousse
poussant des cris de chat face à un rat d'égoût, l'observation ayant été
faite aux "herbages de Buissonville à Haversin", donc dans une autre région
naturelle de la Belgique, la Famenne (carte topographique 54/5-6; coordon-
nées de l'atlas: H 6-44 ou 54).
On a déjà signalé, dans diverses régions du monde, des émissions
sonores, réalisées gueule ouverte, chez divers Anoures (voir par ex. BOGERT,
1960; LESCURE, 1977; PAILLETTE, 1977).
En Europe nord-occidentale, ce cri de chat a fréquemment été si-
gnalé comme caractéristique du Pélobate brun, Pelobates fuscus. I1 s'agit
d'un véritable miaulement. La mention la plus ancienne que nous connais-
sions, dans l'état actuel de nos recherches bibliographiques, se trouve chez
ROESEL von RÔSENHOF (1758).
Chez le Pélobate cultripède, PeLobates cultripes, le cri rappelle
plutôt celui du Corbeau. Dans certains cas, on s'est basé exclusivement sur
la description de ce cri pour en déduire la présence de l'espèce (voir LE-
LIEVRE, 1884).
Source : MNHN, Paris
75
Des phénomènes sonores analogues ont été décrits chez d'autres Ba-
traciens Anoures de nos régions. Le Sonneur à ventre jaune, Bombina variega-
ta, aurait un "vagissement comparable aux cris des makis qui se transforme-
rait en trille" (MOURGUE, 1909). La Grenouille agile, Rana dafmatina, aurait
aussi un cri de souris, qu'on peut provoquer en pinçant l'animal. BRODMANN
(1980: 10) parle de "pleurs" et signale ce cri bouche ouverte également chez
les Grenouilles vertes. Notons qu'on dit que le cri du Pélobate brun peut
être induit de la même façon.
Cette émission sonore a souvent été considérée comme un signal de
détresse ou un cri d'effroi (voir par ex. LESCURE, 1977). On l'a même signa-
lé chez des Anoures qui ne présentaient pas les autres types d'émission so-
nore (JAMESON, 1954; MARTOF & THOMPSON, 1958). Pourtant PARKER (1969; 1973:
113) a bien insisté sur le fait que des expressions comme "plainte de souf-
france", "cri de pitié", "signal de détresse" sont en réalité impropres. Se-
lon lui, il s'agit plutôt d'une attitude d'intimidation.
LA POSITION CATALEPTIQUE CHEZ LES ANOURES
La courbure opisthotonique (HINSCHE, 1926) a souvent été dés ignée
sous le nom de "réflexe du Sonneur", traduction de l'allemand "Die Unkenre-
flex".
C'est un phénomène bien connu, mais nous avouons que nous ignorons
qui l'a décrit correctement pour la première fois. I1 est facile à observer,
à induire et à photographier, du moins chez les Sonneurs, Bombina spp. (HOD-
LER, 1947; div. réf. dans DODD, 1976). I1 est très fidèlement dessiné dans
NOBLE (1954: 381, fig. 131).
Signalons que ce célèbre réflexe du Sonneur n'a pas toujours été
décrit avec toute la rigueur voulue. On relira avec intérêt la mise au point
de ter HORST (1942) qui rappelle que, dans les conditions naturelles, ces
crapauds ne se mettent pas sur le dos. Les photos qui montrent la chose
(RAU, 1965 par ex. et divers ouvrages de vulgarisation) sont obtenues de ma-
nière artificielle. En réalité, on peut constater que lorsque le Sonneur se
trouve en position cataleptique, il peut facilement rouler sur le dos, mais
nous considérons qu'il s'agit d'un phénomène fortuit et certainement pas
intentionnel comme on l'a audacieusement écrit (par ex. CIHAR & CEPICKA,
Source : MNHN, Paris
76
1979: 74).
La finalité de ce comportement n'est pas aussi évidente qu'on
l'affirme. On colporte généralement l'opinion simpliste qu'il s'agirait
d'une attitude prémonitoire liée à la présence de couleurs vives sur la face
ventrale et associée à la présence de venin. On à même été jusqu'à considé-
rer qu'il s'agissait d'un comportement de nature hypnotique qui serait ex-
clusivement propre aux Sonneurs (LÜHNER, 1919).
Si un comportement parfaitement homologue a été décrit (FERNANDEZ,
1927) chez un Anoure d'Amérique du Sud, également brillamment coloré sur la
face ventrale, Me£anophuyniscus stelzneri (autrefois Dendrophiyniseus stebz-
neri), il existe cependant aussi, et de manière bien typique, chez des Anou-
res qui ne possèdent ni couleurs ventrales vives, ni venin. C'est le cas par
exemple chez la Rainette casquée du Mexique, Pternohyla fodiens (FIRSCHEIN,
1951), chez le crapaud accoucheur, Alytes obstetricans (HINSCHE, 1926), chez
un Anoure d'Afrique centrale, Leptopelis kanissümbensis (de WITTE, 1941: 99,
pl. X).
I1 semble plutôt qu'on se trouve en présence d'un comportement re-
lativement fréquent chez les Anoures mais qui passe facilement inaperçu chez
beaucoup d'espèces parce qu'il n'est induit que par des stimuli émotifs
puissants et soudains, et parfois dans des conditions extrinsèques particu-
lières qui vont limiter dans le temps ces manifestations.
On l'a signalé chez la Salamandrine à lunettes, Sa£amandrina ter-
digitata, où le dos prend une courbure concave, la queue étant enroulée vers
le haut, ce qui fait apparaître les couleurs vives de la face ventrale (LAN-
ZA, 1967, avec photo), chez le Crapaud commun, Bufo bufo, où on peut induire
le phénomène en tenant l'animal sous les aisselles (EIBL-EIBESFELD, 1950),
et chez le Crapaud calamite, B. calamita, où il est associé au cri de déga-
gement, comme chez le Crapaud commun d'ailleurs (HEUSSER, 1969).
HINSCHE (1926; 1928), qui a spécialement étudié la question, con-
sidère qu'il s'agit en fait d'un comportement très ancien qui aurait été
exagéré chez Bombina, en raison de l'association avec des couleurs vives. 11
signale bien que ce phénomène existe chez divers autres Anoures de nos ré-
gions, où il se limite parfois au seul abaïssement des parties antérieures.
Les caractères fondamentaux de ce comportement paraissent être les
suivants: la courbure lombaire, l'abaissement des parties antérieures (tête
Source : MNHN, Paris
77
et membres), la rotation des membres antérieurs avec adoption d'une position
“devant les yeux".
La structure comportementale de base est la même chez de nombreux
Anoures (HINSCHE, 1926). Plus spécialisé chez les Sonneurs et chez d'autres
espèces à couleurs ventrales vives, le comportement acquiert ici une fonc-
tion prémonitrice secondaire, alors que chez les autres Batraciens, il appa-
raît comme un réflexe dont l'intensité des manifestations varie selon les
espèces et les circonstances.
Le comportement paraît être faiblement marqué chez les Ranidae.
Parmi les espèces étudiées par HINSCHE (1926; 1928: 610), c'est la Grenouil-
le rousse qui montre le plus faiblement et de la manière la plus fugace Îles
manifestations d'intimidation décrites. Dans ses deux publications, il in-
siste sur le fait que chez cette espèce, les réactions de fuite l'emportent
toujours sur les attitudes d'intimidation. CLOUDSLEY-THOMPSON (1959) arrive
à la même conclusion, en signalant que ces réactions ne se réalisent qu'avec
des stimuli puissants et qu'elles peuvent passer totalement inaperçues en
aquarium.
Une attitude de "défense", mais dont l'interprétation est restée
obscure, a été décrite également chez Rana temporaria par DAVIES (1968).
Elle mérite d'être rapprochée des faits précédents. Il ne s'agit plus d'une
véritable position cataleptique, le seul point commun étant le fait que
l'animal aurait aplati la partie antérieure du corps ("it lays forward on
its stomach"). La grenouille aurait croisé les pattes postérieures au niveau
des genoux de sorte que les talons étaient jointifs et qu'ils réalisaient
ainsi une "barrière" à la partie postérieure du corps. L'animal se serait
alors avancé légèrement vers l'avant, les talons toujours joints. Dix secon-
des après, il décroise les jambes et bondit pour se sauver. Cette observa-
tion n'était ni vernale, ni automnale, puisqu'elle fut faite le 7 août.
CONCLUSIONS
Le cri du chat ne constitue donc pas, dans nos régions, une mani-
festation exclusive du Pélobate brun. Ces cris, qui ont probablement une
fonction d'intimidation, sont connus chez de nombreux Anoures, et la Gre-
nouille rousse présente le phénomène de manière incontestable.
Source : MNHN, Paris
78
La position cataleptique, si bien marquée chez les Sonneurs, exis-
te aussi chez d'autres Anoures de nos régions, et même chez la Grenouille
rousse, mais avec des intensités variables.
HINSCHE considérait que cette position était adoptée chez la Gre-
nouille rousse uniquement en fin de saison, juste avant l'entrée en hiberna-
tion, alors que pendant tout le reste de l'année, ce serait une réaction de
fuite qui constituerait le comportement normal. Nos observations nous mon-
trent que le phénomène peut s'observer également à la sortie de l'hiberna-
tion et qu'il peut même être provoqué alors et qu'une certaine variabilité
existe dans les modalités d'expression de ce comportement chez la Grenouille
rousse.
Enfin, si le cri du chat et la position cataleptique peuvent être
associés chez cette espèce, il n'existe pas d'ordre précis dans le déroule-
ment des phénomènes.
Les deux phénomènes paraissent difficiles à déclencher et ils doi-
vent être rarement observés. ‘
REMERCIEMENTS
Les auteurs remercient J.-J. MORERE pour la lecture attentive
qu'il a faite du manuscrit et pour ses remarques pertinentes.
RESUME
Chez les Anoures de nos régions, le cri du chat n'est pas une ca-
ractéristique exclusive du Pélobate brun, car il s'observe aussi chez la
Grenouille rousse; l'émission sonore est réalisée gueule ouverte.
Dans les deux cas où elle a été constatée par les auteurs, elle
était associée à l'adoption d'une position cataleptique. Contrairement à ce
que l'on observe chez les Sonneurs, elle ne peut être induite qu'exception-
nellement.
Dans l'état actuel de nos connaissances, il semble que ce phénomè-
ne soit saisonnier chez la Grenouille rousse, où on ne le constate qu'immé-
diatement avant ou immédiatement après l'hibernation.
Source : MNHN, Paris
79
SAMENVATTING
Het is bekend dat de Knoflookpad (Pelobates $. fuscus) bij gevaar
luid kan schreeuwen. Het blijkt evenwel dat dit in ons land niet de enige
Anura-soort is die dat doet. Het is eveneens waargenomen bij de Bruine Kik-
ker (Rana t. temporaria). Het roepen geschied met open mond.
De auteurs hebben het beide elk een keer waargenomen. Het roepen
ging telkens gepaard met een afweerhouding. In tegenstelling tot wat bekend
is van de Geelbuikpad (Bombina vartegata) 1ijkt het uitlokken van de afweer-
houding bij de Bruine Kikker slechts onder bijzondere omstandigheden moge-
lijk. Voor zover nu bekend kan dit gedrag schlechts net voor en net na de
winterslaap worden waargenomen.
NOTE COMPLEMENTAIRE
Philippe EVRARD (én Létt., 8 mai 1984) nous signale avoir observé
une position cataleptique chez la Grenouille rousse le 17 août 1981 dans les
“environs du Puy Mary (Cantal, France). L'observation fut faite de jour, par
temps ensoleillé, en lisière d'un bois, dans un milieu relativement sec et
sans point d'eau à proximité.
C'est en essayant de capturer l'animal que celui-ci à adopté la
position cataleptique déjà décrite, après avoir essayé de se sauver. La gre-
nouille à placé les pattes antérieures devant les yeux mais sans que le dos
présente la moindre courbure. Au contraire, l'animal était entièrement pla-
qué contre le sol. Cette position fut conservée pendant quelques minutes,
permettant à l'observateur de le photographier à loisir (fig. 2).
P. EVRARD confirme la rareté de ce phénomène, son observation
étant unique, malgré le grand nombre de rencontres de Grenouilles rousses
qu'il a pu faire sur le terrain.
11 importe d'être attentif à la date de l'observation: le phénomè-
ne n'aurait donc pas le caractère saisonnier que nous signalons dans l'arti-
cle qui précède.
Nous serions heureux de recevoir des témoignages parallèles, aussi
précis que celui que P. EVRARD a bien voulu nous communiquer.
Source : MNHN, Paris
80
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Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (2): 83-84. 83
MISCELLANEA NOMENCLATORICA BATRACHOLOGICA (II)
Alain DUBOIS
Û
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - À replacement name &s proposed fon Hyla maculata Spen-
cer, 1901, a junior primary homonym of Hyla maculata Gnay, 1830. This spe-
cies is now a member o$ the genus Litoria.
Dans ses I££ustrations of Indian zoology, GRAY (1830: pl. 82,
fig. 1) proposa le nom Hy£a maculata pour une nouvelle espèce d'Anoures du
Bengale qui était simplement figurée et n'était pas décrite. Cette espèce
appartient à la famille des Rhacophoridés, et elle est actuellement connue
sous le nom de Po£ypédates maculatus (Gray, 1830) (voir par exemple: LIEM,
1970; DUBOIS, 1974).
Pour sa part, SPENCER (1901: 177) proposa le nom Hy£a macu£ata
pour une nouvelle espèce d'Australie qui fut ensuite transférée dans le gen-
re Litonia par TYLER (1971: 353).
Le nom Hy£a maculata Spencer, 1901 est un homonyme primaire plus
récent du nom Hy£a macu£ata Gray, 1830. Un tel nom "doit être définitivement
rejeté" (Art. 59(a) du Code international de Nomenclature zoologique, ANONY-
ME, 1964), et doit donc être remplacé, soit par un synonyme plus récent s'il
en existe un, soit par un nouveau nom. Le nom Hy£a maculata Spencer, 1901
n'ayant pas actuellement de synonyme connu (DUELLMAN, 1977), nous proposons
le nom de remplacement suivant:
Litonia spenceri nom. nov.
Nomen substitutum pro Hyla maculata Spencer, 1901 (nec Hy£a macu£ata Gray,
1830).
Source : MNHN, Paris
84
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MISCELLANEA NOMENCLATORICA BATRACHOLOGICA (III)
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - Thés paper discusses the nomenc£atural consequences 0f
the treatment of Pseudacris as a subgenus of Hyla, previously suggested (DU-
BOIS, 1982). The names of two subspecies of this group raise nomenc£atural
problems. The £iust one, Hylodes maculatus Agassiz, 1850, becomes a junior
secondary homonym o$ Hyla maculata Gray, 1830. However, since the Latter
species is no £onger considered as a member of the genus Hyla, the junion
name Às to be conserved, by vértue of Ant. 59(b)(&é) 04 the Code. The second
name, Chorophilus verrucosus Cope, 1877, becomes a junior secondary homonym
o4 Hyla verrucosa Daudin in SONNINT & LATREILLE, 1601, a name which &s cur-
rently a nomen dubium but not a nomen ob£itum: a replacement name &s thene-
gore proposed £or the junior name.
Dans un travail sur la notion de genre en zoologie (DUBOIS, 1982:
47-48), nous avons donné des arguments pour considérer que les Rainettes
nord-américaines traditionnellement classées dans le genre Pseudacris Fit-
zinger, 1843 appartiennent en réalité au genre Hy£a Laurenti, 1768, et nous
avons proposé de considérer Pseudacnis comme un sous-genre de Hy£a.
Les noms des espèces de ce sous-genre deviennent donc les sui-
vants: Hyla (Pseudacris) brachyphona (Cope, 1889); Hyla (Pseudacris) brm-
Leyi (Brandt & Walker, 1933); Hyla (Pseudacnis| cêankii (Baird, 1854); Hyla
(Pseudacnis) nignita (Le Conte, 1825); Hy£a (Pseudacnis) onnata (Holbrook,
1836); Hyla (Pseudacnis) streckent (Wright & Wright, 1933); Hy£a (Pseudacnis)
tuiseriata Wied-Neuwied, 1839. Le transfert de ces espèces du genre Pseuda-
cris dans le genre Hy£a n'entraîne par chance aucun problème nomenclatural.
Source : MNHN, Paris
86
Trois de ces espèces sont actuellement subdivisées en sous-espèces
(DUELLMAN, 1977): H. nignita et H. streckert en comprennent chacune deux,
tandis que H. trisentata cn compte quatre. Au même titre que pour les espè-
ces citées ci-dessus, le transfert dans le genre Hy£a ne cause aucune diffi-
culté nomenclaturale dans le cas des sous-espèces suivantes: Hyla (Pseuda-
cris) nigrita nigrita (Le Conte, 1825); Hy£a (Pseudacnis) streckert strecke-
n& (Wright & Wright, 1933); Hyla (Pseudacnis] streckeri illinoensis (Smith,
1951); Hyla (Pseudacnis) triseniata tuiseniata Wied-Neuwied, 1839; Hy£a
(Pseudacris] triseriata feriarum (Baird, 1854); Hyla (Pseudacnis) triseniata
kalmi (Harper, 1955).
Restent deux sous-espèces, jusqu'ici connues sous les noms respec-
tifs de Pseudacris trisentata maculata (Agassiz, 1850) et de Pseudacnis ni-
grita vevucosa (Cope, 1877): lorsque ces formes sont transférées dans le
genre Hy£a, leurs noms deviennent des homonymes secondaires respectivement
des noms Hyla maculata Gray, 1830 et Hyla verrucosa Daudin ën SONNINI & LA-
TREILLE, 1801. Les problèmes nomenclaturaux se posent de manière différente
dans les deux cas, ce qui exige un examen séparé de chacun d'entre eux.
HYLA MACULATA GRAY, 1830 ET HYLODES MACULATUS AGASSIZ, 1850
Comme nous l'avons vu ailleurs (DUBOIS, 1984: 83), l'espèce décri-
te par GRAY (1830) sous le nom de Hy£a maculata est maintenant rapportée au
genre Polypedates (Rhacophoridés).
Le nom Hy£odes macu£atus fut créé par AGASSIZ (1850: 378) pour une
forme qui est depuis le travail de SCHMARTZ (1957: 11) considérée comme une
sous-espèce de Pseudacnis triseriata. Le transfert de cette sous-espèce dans
le genre HyLa fait de son nom un homonyme secondaire de Hyla maculata Gray,
1830, et il pourrait sembler nécessaire de remplacer celui-ci. Toutefois,
l'Article 59(b)(ii) du Code international de Nomenclature zoologique, dans
sa nouvelle version actuellement en vigueur (ANONYME, 1974), précise que "si
un cas d'homonymie secondaire a été ignoré ou si le nom le plus récent n'a
pas été remplacé et si les taxa en question ne sont plus considérés comme
appartenant au même genre, le nom le plus récent ne doit pas être rejeté mê-
me si l'un des noms à été originellement proposé dans le genre courant de
l'autre". Dans ces conditions, le nom spécifique HyLa maculata Gray, 1830
étant désormais rapporté au genre Po£ypedates, et le nom Hy£odes maculatus
Source : MNHN, Paris
87
Agassiz, 1850 étant pour sa part rapporté au genre Hy£a, ce dernier nom doit
être conservé. La sous-espèce en question doit donc maintenant porter le nom
de Hyla (Pseudacnis) triseriata maculata (Agassiz, 1850).
HYLA VERRUCOSA DAUDIN IN SONNINI & LATREILLE, 1801
ET CHOROPHILUS VERRUCOSUS COPE, 1877
Comme l'a établi HARPER (1940: 702), le nom Hyla verrucosa de DAU-
DIN fut publié pour la première fois par LATREILLE dans l'ouvrage de SONNINI
& LATREILLE (1801: 186), et seulement ensuite par DAUDIN (1802: 33) lui-même.
LATREILLE (£n SONNINI & LATREILLE, 1801: 186) lui-même mentionne le fait que
la description de cette espèce est due à DAUDIN, et ce dernier est donc
l'auteur, au sens nomenclatural du terme, du nom Hyla veraucosa.
Le statut de ce nom reste incertain de nos jours, Île spécimen dé-
crit et figuré par DAUDIN étant de provenance inconnue et ayant été considé-
ré disparu depuis le travail de DUMERIL & BIBRON (1841: 569). Ces derniers
auteurs estimaient que ce nom était sans doute synonyme de Hy£a verxsicolor
Le Conte, 1825, d'Amérique du Nord. Ils furent en cela suivis par divers au-
teurs (par exemple: BOULENGER, 1882: 372; NIEDEN, 1923: 237; GORHAM, 1974:
107), tandis que d'autres mettaient en cause cette synonymie (par exemple:
COPE, 1889: 373) et que d'autres enfin esquivaient le problème en ne men-
tionnant nulle part le nom Hy£a vewucosa (par exemple: STEJNEGER & BARBOUR,
1923; SCHMIDT, 1953; DUELLMAN, 1977). Le nom Hy£a vexiucosa Daudin ën SONNI-
NI & LATREILLE, 1801 est actuellement un nomen dubium, mais ne saurait être
considéré comme un nomen oblitum, ce nom étant réapparu régulièrement dans
la littérature scientifique depuis sa création et jusqu'à nos jours. L'exis-
tence de ce binomen rend impossible l'emploi de l'épithète vewucosa pour un
autre taxon du groupe-espèce au sein du genre Hy£a.
COPE (1877: 87) proposa le nouveau nom Chorophilus vewucosus pour
une espèce qu'il considéra par la suite (COPE, 1889: 338) comme étant sans
doute une sous-espèce de Chorophilus nigritus (Le Conte, 1825). Depuis le
travail de BRADY & HARPER (1935), cette forme porte le nom de Pseudacnis ni-
grita vevucosa (Cope, 1877). Son transfert dans le genre Hy£a rend impossi-
ble le maintien de ce nom subspécifique, celui-ci étant préoccupé par Hyla
vervucosa Daudin £n SONNINI & LATREILLE, 1801. Ce nom n'ayant pas actuelle-
ment de synonyme connu (DUELLMAN, 1977), nous proposons le nom de remplace-
Source : MNHN, Paris
88
ment suivant, qui fait allusion à la distribution de cette forme, limitée à
la Floride péninsulaire (SCHMIDT, 1953; DUELLMAN, 1977):
Hyla (Pseudacnis) nigrita floridensis nom. nov.
Nomen substitutum pro Chorophilus verrucosus Cope, 1877 (nec Hyla vewucosa
Daudin ên SONNINI & LATREILLE, 1801).
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Sectio 1 Arcifera. Das Téeweich, 46: i-xxxii + 1-584,
SCHMIDT, K. P., 1953. - À check List 04 North American Amphibians and Repti-
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SCHWARTZ, A., 1957. - Chorus frogs (Pseudacris nigrita LeConte) in South
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SONNINI, C. S. & LATREILLE, P. A., 1801. - Histoire natureËle des Reptiles.
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STEJNEGER, L. & BARBOUR, T., 1923. - A check List 0$ North American Amphi-
bians and Reptiles. Cambridge, Harvard University Press: i-x + 1-171,
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1984, 3 (2): 90-92.
ATTENTION, CRAPAUDS MIGRATEURS!
Marie-Noëlle UHL
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - During the toads migration at the beginning of Last
April, on the roads around Heidelberg in West Germany a Lot of signs necom-
manded the drivers to neduce their speed in onde to avoid xunning the toads
over. Good initiative.
Faits main ou standards, des panneaux, nouveaux pour moi, ont à
plusieurs reprises retenu mon attention sur les petites routes autour de
Heidelberg (dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne de l'Ouest) lors d'un sé-
jour que je fis dans cette ville au début du mois d'avril dernier.
“Migration de Crapauds, roulez lentement", "Attention, migration
de Crapauds: ralentissez", "Ayez pitié!". Diverses mises en garde, comme en
témoignent les photos des fig. 1 à 4, engagent en effet les automobilistes à
ralentir, voire à limiter leur vitesse à 30 km/h, pendant cette période de
l'année où les Crapauds quittent leur retraite hivernale et affrontent en
toute inconscience des traversées de routes qui leur sont souvent fatales.
Initiatives individuelles ou se réclamant d'associations locales (par exem-
ple, fig. 4: Association de Protection des Animaux de Heidelberg), ces pan-
neaux temporaires signalent donc les déplacements de ces Batraciens et re-
commandent la prudence.
La presse locale de son côté sensibilise également ses lecteurs à
cet aspect de la vie des Batraciens. A la même époque, des articles parus
dans plusieurs journaux ont expliqué et illustré de quelques photos la mi-
gration des Crapauds amoureux. L'on pouvait y voir, par exemple, une femelle
traversant paisiblement une route en direction d'une frayère, le mâle agrip-
Source : MNHN, Paris
91
Fig. 1 à 4. - Quelques exemples d'écriteaux et de panneaux signalant la mi-
gration des Crapauds le long des routes du Bade-Wurtemberg en avril
1984 (photos Heinrich UNSER).
Source : MNHN, Paris
92
pé sur elle. Malheur à eux si une voiture arrive alors trop rapidement pour
les éviter!
Je ne sais ce qu'il en est ailleurs dans la République fédérale,
mais pour cette région, et depuis quelques années déjà, la présence des Cra-
pauds et leurs habitudes ne sont plus ignorées des automobilistes. I1 reste
bien sûr à espérer que ces derniers en tiennent compte et que le nombre de
ces malheureuses victimes de la route soit en nette régression dans cette
contrée boisée.
11 s'agit là, en tout cas, d'une signalisation sympathique, utile
et, pourquoi pas, exemplaire.
Source : MNHN, Paris
Aytes, 1984, 3 (2): 93-95. 93
NOTES DE LECTURE
VIVE LE DOCTEUR TOUTOU!
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - This paper reports about an excellent booklet presen-
ting the Midwife Toad and its mode of life to children and also to adults,
recently published by the journal La Hulotte, and which every batrachologist
should have.
Enfin une publication remarquable sur les Amphibiens! Enfin une
publication qui sort du rang, qui ne se contente pas, comme les multiples
guides" et "manuels" que la mode actuelle de l'écologie" a récemment lan-
cés sur le marché, de répéter les affirmations (parfois erronées) des au-
teurs anciens et de reproduire les illustrations qu'on trouvait déjà dans
les publications d'il y a plus d'un siècle. Enfin une publication entière-
ment originale, dans sa forme comme dans son fond: il s'agit du Numéro 53 du
journal La Hulotte, dû à Pierre DEOM, et consacré au crapaud accoucheur
(DEOM, 1984).
Destiné, comme tous les numéros de La Hulotte, aussi bien aux pe-
tits qu'aux grands, cette brochure présente tout d'abord le crapaud accou-
cheur (le "Docteur Toutou"), le compare aux autres espèces de "crapauds" de
notre pays (Crapaud commun, Crapaud vert, Pélobate, Pélodyte, Sonneur), nous
décrit son habitat, puis, en détail, son mode de vie, et notamment sa repro-
duction, si extraordinaire et unique en son genre, même au sein du monde des
Batraciens, pourtant riche en modes de reproduction inhabituels. La brochu-
re, rédigée avec finesse, intelligence, goût et humour, est fort bien illus-
trée de dessins pour la plupart originaux de P. DEOM, dont nous reproduisons
ici des exemples, qui sont non seulement très beaux mais également, ce qui
est assez rare pour les dessins d'Amphibiens en vie, parfaitement exacts
(une partie importante de ces dessins s'inspirent de photos de Kurt MEISTER-
HANS). Présenter les faits avec humour et simplicité, les rendre compréhen-
sibles à chacun, même aux enfants et aux non-spécialistes, sans pour autant
les déformer ou les falsifier, c'est un art difficile et rare, et c'est avec
enthousiasme que tous les batrachologues ont accueilli ou accueilleront ce
petit livre. Pour ceux qui ne l'ont pas encore, ils pourront se le procurer
en envoyant leur commande, accompagnée d'un chèque de 7 F. à l'ordre de "La
Hulotte", à l'adresse suivante: Journal La Hulotte, Boult-aux-Bois, 08240
Buzancy.
Cette brochure ne pourra qu'inciter les enfants (et les plus
grands) à une observation attentive et bienveillante de ce remarquable ani-
mal. Mieux, elle jouera certainement un rôle non négligeable de sensibilisa-
tion du public à l'égard du monde fascinant des Batraciens en général, et
des dangers qui menacent ces animaux. L'Alyte illustre bien, et de manière
Source : MNHN, Paris
94
Source : MNHN, Paris
95
particulièrement "audible", ce phénomène. Combien de villages de France ont
subi la même évolution que celui où, enfant, j'allais passer mes vacances
d'été (Sury-le-Comtal, Loire)? Il y a vingt ans, toutes les petites rues,
allées, cours, de la périphérie de ce village résonnaient du chant des Aly-
tes pendant les nuits chaudes de l'été. Ces animaux déposaient leurs têtards
dans les petites mares (boutasses) des jardins et des cours, et dans les
ruisseaux et fossés sortant des fermes et longeant les murs, les allées, les
routes. Tous ces fossés sont maintenant comblés ou recouverts de béton, les
mares sont asséchées ou polluées, et les nuits d'été de ce village sont
désespérément vides: plus une seule clochette d'Alyte, mais des bruits de
moteurs, de télévisions, de radios... Est-ce là le monde de l'avenir? Espé-
rons que non.
La Société Batrachologique de France, qui a choisi le nom de
l'Alyte comme titre de son journal, salue fraternellement La Hulotte, et
souhaite longue vie au Docteur Toutou!
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
DEOM, P., 1984. - Le crapaud accoucheur. La Hulotte, 53: 1-44,
Source : MNHN, Paris
96
WORLD CONGRESS OF
HERPETOLOGY
Planning for the first World Congress of Herpetology is proceeding on
schedule. The Executive Committee, an international group of 17 persons,
and the recently-elected 50-member International Herpetological Committee
are now evaluating the criteria to be used in choosing a site and date, and
discussing the format and content of the Congress. It is our plan to organize
a Congress to be held in about 4 years that will be accessible to and of
interest to all persons who study amphibians and reptiles. Potential hosts
should contact the Secretary-General: Kraig Adler, Cornell University,
Seeley G. Mudd Hall, Ithaca, New York 14853, USA. As soon as a decision
on venue and date is reached, an announcement will be published in this
journal giving the full details and the address to write for further information.
The Congress itself will be self-supporting, but in the meantime, during
these all-important planning years, the organization will have considerable
expenses—mostly printing and postage—vet it has, at the moment, no
budget. The Committee has decided to raise the necessary funds by asking
interested individuals to make à one-time contribution. Those persons
donating 100 Dutch guilders (U.S. $35) would be named as “Sponsors,” a
designation that would appear in the formal program of the meeting; those
able to contribute 1000 guilders would be designated “Benefactors.” In the
meantime, all such persons will receive copies of our Newsletter which will
keep them informed of Congress planning activities. We hope that many
colleagues will join with us in promoting herpetology on an international
basis through the Congress. If you are able to do so your contribution can
be made to one of our official accounts:
—POSTAL CHECKING ACCOUNT: Dr. M. S. Hoogmoed, Leiden,
account number 5327161.
—BANK ACCOUNT: World Congress of Herpetology, Algemene
Bank Nederland (A.B.N.), Leiden, account number 566274078.
—BANK ACCOUNT: World Congress of Herpetology, Marine
Midland Bank, New York City, account number 006667341.
Contributions can be made in Dutch guilders to either account in Leiden or
in US. dollars to that in New York. Checks may also be sent directly to the
Treasurer: Marinus S. Hoogmoed, Rijksmuseum van Natuurlijke
Historie, P.O. Box 9517, 2300 RA Leiden, The Netherlands.
Source : MNHN, Paris
18 OCT. 1984
Alytes, 1984, 3 (2): 49-96,
François MOUTOU
Jean-Marc PAGES
SOMMAIRE
Cuisses de Grenouilles: L'aspect hygiénique ......... 49
Ecologie des Amphibiens du sud-ouest de La Montagne
Notre te. escrocs 56
Joël BURNY & Georges H. PARENT
Alain DUBOIS
Alain DUBOIS
Marie-Noëlle UHL
Alain DUBOIS
Notulae batrachologicae. 1. Cni du chat et position
cataleptique associés chez La Grenouille rousse, Rana
temporamantemporania LEnne ue eee seniens aen 70
Miscellanea nomenctatorica batrachologica (II) ...... 83
Miscellanea nomenc£atonica batrachologica (III) ..... 85
Attention, Crapauds migrateurs! .................... 90
NOTES DE LECTURE
Vive Le Docteur Toutou! ......................... rs 09)
ANNONCE
Won£d Congress 04 Henpetology .......... Pinces en 96
Imprimé aux Ateliers de la Couronnerie, 45160 Olivet.
Dépôt légal: 2ème trimestre 1984.
Source : MNHN, Paris