CARE =
AILTES
Juin 1985 Volume 4, fascicule 2
Source : MNHN, Paris
SOCIETE BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
SIEGE SOCIAL
Laboratoire des Reptiles & Amphibiens, Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1985
Président: Jean-Jacques MORERE.
Vice-Président: Jean-Louis AMIET.
Secrétaire général (renseignements et demandes d'adhésion): Alain DUBOIS.
Trésorière: Dominique PAYEN.
Membres: Philippe EVRARD et Edouard LEMEE.
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La S.B.F. est ouverte à toute personne française ou étrangère intéressée par
l'étude et la protection des Amphibiens; écrire au Secrétaire général. La
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ve), or by credit cards (contact the General Secretary for instructions).
Source : MNHIN, Paris:
AILVTES
Bulletin trimestriel Volume 4
Juin 1985 Fascicule 2
Alytes, 1985, 4 (2): 41-51. 41
Notes de batrachologie saharienne
1. Les Amphibiens de l'Oued Saoura
Henri ROUSSEL & Youcef AMAR
Laboratoire de Neurophysiologie, Institut de Biologie,
Université d'Oran Es-Sénia, République algérienne
ABSTRACT. - The mating call o$ three populations o$ African bufo-
nids were recorded. The populations studied ane the Saharan populations of
Bufo viridis Laurenti, 1768 and two populations of Bufo mauritanicus Sch£e-
gel, 1841, situated in two different etho-ecokogical contexts: än the Medi-
tevanean area (Oued Madakh) and än the Nonth-Western part of the Algerian
Sahara (Oued Saouna) .
An analysis of the spectral and temporal properties of their
mating calls reveals:
(11 a highly significant difference fon call duration, pulse nate
and inter-pulse duration between Bufo viridis and Bufo mauritanicus; thés is
nelevant to species-specigic vocalizations for communication;
(2) a sLight but significant difference in frequency and temporal
pattern for the two allopatric populations of Bufo mauritanicus; this could
Bibliothèque Centrale Muséum
LULU
Source : MNHN, Paris
42 ALYTES 4 (2)
ämprove the idea of the existence o$ divergence between these populations,
geographically isolated by desentisation.
La présence actuelle d'Amphibiens au Sahara, en lisière du grand
Erg occidental, a de quoi surprendre: l'Oued Saoura (fig. 1) présente en ef-
fet un lit envahi par des petites barkanes, à peine humide par plaques en
hiver et dès le printemps constitué de croûtes d'efflorescences natronées.
Pourtant des populations éparses d'Amphibiens vivent là, regrou-
pées dans les palmeraies et les jardins des oasis.
ESPECES OBSERVEES
Réparties dans les rares points d'eau, tout au long des palmeraies
qui jalonnent Île cours de la Saoura, les populations peuvent se trouver en
contact lors des grandes crues qui s'étalent du barrage de Djorf Torba jus-
qu'à la région de la Sebkra el Melah à 200 km au sud-est. La dernière crue
remonte à février 1981 où l'oued a coulé pendant environ une journée à Bou-
terfaya.
Au cours de nos investigations malheureusement très fragmentaires
sur quatre stations (Beni-Abbès, Tamtert, Ksar Annefid, et Ksar Bouterfaya),
nous avons rencontré trois espèces d'Amphibiens: Bufo mauritanicus Schlegel ,
1841 (forme de l'Oued Saoura décrite par SIBOULET, 1976), Bugo véridis Lau-
renti, 1768 et Rana gr. esculenta Linné, 1758.
Bufo mauritanicus, qui s'accommode bien de la sécheresse, est.
abondant et se rencontre principalement dans les alvéoles le long des ter-
rasses de l'oued, où il se terre en grappes regroupant parfois plus de six
individus. Ce Crapaud, dit Crapaud panthérin ou encore Crapaud de Mauréta-
nie, est une espèce propre au Maghreb (Berbérie des anciens auteurs).
Bufo virnidis, le Crapaud vert, cohabite étroitement avec Bufo mau-
nitanicus, mais se rencontre le plus souvent dans les trous plus humides du
lit même de l'oued et est de moeurs plus aquatiques que ce dernier. Il est
particulièrement commun à Ksar Annefid.
Ces deux espèces ne restent dans l'eau que lors de leurs périodes
Source : MNHN, Paris
ROUSSEL & AMAR 43
ms Ne
“Er9 dei, Occidental
SATARA
TADEMAIT
4
Adrar
2e
«7 sebkra
100 km QU blerane
Fig. 1. - Localisation de l'Oued Saoura.
de reproduction.
Rana gr. esculenta, dont la taxinomie actuelle est discutée (HEM-
MER, KONRAD & BACHMANN, 1980; DUBOIS, 1982), atteste de la permanence des
points d'eau.
Il existe un paradoxe apparent dans la répartition de ces Gre-
nouilles vertes le long de l'Oued Saoura.
Source : MNHN, Paris
44 ALYTES 4 (2)
Rares en amont de Beni-Abbès (elles ont disparu en aval où l'oued
est pollué par les rejets de la petite cité), elles se regroupent près de la
source de Tamtert, dans les points d'eau de Ksar Annefid, et sont abondantes
à Bouterfaya. Pourtant, à mesure que l'on descend le cours de l'oued, de
Beni-Abbès à Foum el Kheneg qui marque le début de la zone actuelle d'épan-
dage, l'eau se raréfie en surface: elle est à 7 mètres au-dessous de la sur-
face à Ksar Bouterfaya. Mais cette dernière oasis est équipée de pompes mé-
caniques qui alimentent des retenues permanentes, alors qu'en amont (à Tam-
tert notamment) subsiste l'ancien système de puits à balancier, dont le
fonctionnement sporadique condamne les Grenouilles vertes.
OBSERVATIONS ETHOLOGIQUES
L'observation des organisations temporelles des périodes de repro-
duction, contemporaines de l'activité vocale chez les Amphibiens, montre
l'insertion de ces périodes dans deux cycles cosmiques principaux: l'année
et la journée.
1. RYTHMES ANNUEL ET NYCTHEMERAL
Le chant de Bugo viridis se fait entendre tôt à la fin de l'hiver
(dès le mois de février). Ce signal est constitué d'un trille long et modu-
1é, comparable à un chant d'Insecte. Bufo viridis coasse généralement dans
l'eau, les individus se tenant à une quinzaine de mètres les uns des autres,
et vocalisant en alternance, ce qui crée une succession de véritables vagues
sonores qui remontent le cours de l'oued.
Le chant de Bufo mauritanicus est bien plus bref et grave. il ré-
sonne dans les palmeraies et dans l'oued à l'apparition des premières cha-
leurs (mars). 11 est contemporain des émissions sonores complexes des Rana
gr. esculenta.
2. OBSERVATIONS COMPORTEMENTALES
Dans les bassins artificiels de Ksar Bouterfaya, il est aisé d'ob-
server les séquences comportementales très stéréotypées qui précèdent l'ac-
couplement chez les Bufonidés.
Le mâle lance plusieurs fois son signal d'appel, puis en plusieurs
Source : MNHN, Paris
ROUSSEL & AMAR 45
bonds rapides s'élance sur un congénère (mâle ou femelle) qu'il tente de
saisir; si le partenaire est un mâle, ce dernier émet son "cri de contact"
("release call"); l'agresseur s'enfuit et la séquence se renouvelle.
Du fait de la promiscuité induite par la raréfaction des points
d'eau, les amplexus: hétérospécifiques Bugo vêridis - Bufo mauritanicus ne
sont pas rares. Nous n'avons pas pu savoir s'ils étaient suivis de ponte.
ETUDE DES SIGNAUX SONORES
La description du répertoire sonore et particulièrement du signal
d'appel sexuel, qui présente le plus haut degré de spécificité, permet d'ap-
porter des éléments aux études de taxinomie des Amphibiens (LEROY, 1979).
Par la technique de l'oscillographie, en réalisant un échantillon-
nage statistiquement significatif des signaux enregistrés, nous avons déter-
miné les paramètres caractéristiques des signaux d'appel des deux Bufonidés
présents dans l'Oued Saoura.
1. MATERIEL ET METHODES
A. Matériel
Les signaux d'appel ont été enregistrés sur bandes magnétiques à
19 cm/s à l'aide d'un magnétophone UHER type 4400 report et de microphones
de type cardioïde. Les signaux ont été ensuite analysés sur un oscilloscope
Tektronix 5111 à mémoire, équipé d'un tiroir base de temps 5B10N permettant
le déclenchement interne sur le signal lui-même.
La validité des oscillogrammes obtenus a été vérifiée par compa-
raison avec des sonagrammes. Avec un choix de vitesses de balayage allant de
1 s/div., 100 ms/div., 50 ms/div., à enfin 0,2 ms/div., on peut déterminer
tous les paramètres constitutifs du signal sonore (PAILLETTE, 1971) (fig.2).
Toutefois les sonagrammes mettent mieux en relief la composition du signal
en fréquences (fondamentale et harmoniques).
B. Méthodes
Les enregistrements ont été recueillis dans la nature au cours des
périodes de reproduction, au nord d'avril à juin, au sud en février et
avril. Les températures étaient de 18+3°C pour les Bufo mauritanicus de
Source : MNHN, Paris
46 ALYTES 4 (2)
s: valeur du silence
is. irrégularité du silence
D: durée du signal
nb. nombre de groupes
d'impulsions
dgi. durée du groupe
d'impulsions
eigi. espace inter
groupes d'impulsions
50ms
1: fréquence de la
fondamentale
0.2ms
Fig. 2. - Oscillogrammes du signal d'appel de Bufo mauritanicus Schlegel,
1941.
l'Oued Madakh, 24*4°C pour les Bufo mauritanicus de l'Oued Saoura, 11*1°C
(température de l'eau) pour Bufo viridéis.
Pour chaque type de signal, les moyennes ont été établies sur 30
coassements pris sur 6 animaux différents (4 animaux pour Bufo véridis). Les
résultats sont exprimés en moyenne avec intervalle de confiance à 5%. La
comparaison des moyennes à été faite à l'aide du test t de Student.
Source : MNHN, Paris
ROUSSEL & AMAR 47
2. RESULTATS
Pour caractériser chaque signal, nous avons retenu 7 paramètres:
la fréquence, la durée du signal, le silence entre deux signaux successifs
(ce qui correspond à la cadence de répétition), l'irrégularité de ce silence
(qui varie lors du déroulement de l'activité vocale), le nombre de groupes
d'impulsions (complex pulse train), la durée du groupe d'impulsions (pulse
train), l'espace inter-groupes d'impulsions.
Ces paramètres ont été définis par des études antérieures portant
sur d'autres espèces (PAILLETTE, 1971; TANDY & KEITH, 1972).
La valeur des paramètres est donnée dans le Tableau I, la compa-
raison des valeurs moyennes dans le Tableau II.
Il est intéressant de noter la différence entre les signaux de
Bufo mauritanicus (espèce du Maghreb) et de Bufo viridis (espèce du Maghreb
et des oasis sahariennes). Cette différence est hautement significative pour
la durée, le nombre de groupes d'impulsions et le silence. La différence est
significative pour l'espace inter-groupes d'impulsions.
Ainsi la grande dissemblance entre ces deux signaux est-elle
essentiellement due à la différence du nombre de groupes d'impulsions qui
les constituent, alors que leur structure élémentaire, le groupe d'impul-
sions, est semblable.
La comparaison de ces deux signaux est visualisée sur un diagram-
me en étoile, selon la représentation proposée par PAILLETTE (1971) (fig.3).
La comparaison des signaux des deux populations allopatriques de
Buéo mauritanicus, celle de l'Oued Madakh (Willaya d'Oran) et celle de
l'Oued Saoura (Willaya de Béchar), fait ressortir une différence significa-
tive pour les paramètres de fréquence et de silence. Les deux populations
allopatriques de Bufo mauritanicus diffèrent donc par la cadence de l'émis-
sion de leurs signaux ainsi que par la fréquence de ceux-ci (fig. 4).
DISCUSSION
La nette différence existant entre les signaux d'appel de Bugo
mauritanicus et Bufo vinidis met en lumière la pertinence du critère acous-
tique en systématique des Amphibiens (PAILLETTE, 1967). A l'évidence, la
Source : MNHN, Paris
48 ALYTES 4 (2)
Tableau I. - Paramètres des signaux d'appel de Bufo mauritanicus et de Bu$o
väridis (valeurs moyennes et intervalles de confiance).
Bugo mauritanicus Bufo mauritanicus Bufo virnidis
(Oued Madakh) (Oued Saoura)
Fréquence (Hz) 1597 À 76 1426 À 65 1683 * 312
Durée (s) 0,57 + 0,01 0,63 À 0,08 5,60 À 0,50
Silence (s) 1,20 * 0,10 2,20 Ÿ 0,50 7,80 Ÿ 1,10
Irrégularité (s) 5,10 * 0,90 6,70 * 1,40 7,30 À 0,80
PRES ES Ed 12,3 + 4,5 13,5 ? 0,6 126 Ÿ 13,0
Durée du groupe + +
d'impulsions (ms) 20,0 ? 1,5 25,3 Ÿ 3,1 24,6 = 2,2
Espace inter-groupes + + +
d'impuls ions (ES 37,0: 2,2 31,0 + 2,5 CARE)
Tableau II. - Comparaison des moyennes des paramètres des signaux d'appel de
Bufo mauritanicus et de Bufo véridis (à partir des valeurs du Tableau 1).
ns : non significatif; *: significatif (P < 0,05); **: significatif
(P < 0,01); ***: hautement significatif (P < 0,001).
Bugo mauritanicus Bufo mauritanicus Bufo mauritanicus
(Oued Madakh)/ (Oued Saoura)/ (Oued Madakh)/
Bufo viridis Bugo viridis (Oued Saoura)
Fréquence ns ns *
Durée Lies AE ns
Silence “+ “4x *
Irrégularité * ns ns
Nombre de groupes “k* *k* ns
d'impulsions
Durée du groupe ns ns ns
d'impulsions
Espace inter-groupes Per “+ ns
d'impulsions
Source : MNHN, Paris
ROUSSEL & AMAR 49
nbgi s
Fig. 3. - Profils des signaux d'appel de Bufo mauritanicus (forme de la
Saoura), en noir, et de Bufo véridis, en pointillé.
Fig. 4. - Profils des signaux d'appel de Bufo mauritanicus (forme de la
Saoura, en noir, et forme typique de 1'Oued Madakh, en pointillé).
f, fréquence; d, durée; s, durée du silence; i, irrégularité du silence;
nb.g.i, nombre de groupes d'impulsions; d.g.i, durée du groupe d'impulsions;
e.ig.i, durée de l'espace inter-groupe d'impulsions.
Source : MNHN, Paris
50 ALYTES 4 (2)
structure différente des signaux d'appel est ici l'expression de caractères
génotypiques différents.
Par contre, les dissemblances entre les signaux des deux popula-
tions allopatriques de Bufo mauritanicus posent problème.
Ce phénomène de variation des émissions sonores chez des popula-
tions isolées géographiquement de longue date a déjà été décrit chez les
Amphibiens (par exemple : CAPRANICA, FRISHKIPF & NEVO, 1973). Or il semble
établi que la Sebkra Mekerrane, cuvette terminale du bassin hydrographique
de la Saoura s'est asséchée il y a 14.000 à 18.000 ans, alors que le fleuve
Saoura achevait d'édifier sa grande terrasse (ROGNON, 1980). On peut imagi-
ner que dès lors les populations d'Amphibiens ont commencé de subir un pro-
cessus d'isolement.
Une étude faite selon une technique immunologique a montré l'exis-
tence d'une différence sérologique entre les Bufo mauritanicus de Beni-Abbès
et ceux de la région d'Alger (SIBOULET, 1976). Remarquons que les travaux
utilisant les techniques immunologiques permettent de proposer une phyloge-
nèse des espèces de Bufonidés, ainsi que les moments approximatifs des di-
vergences: ainsi la séparation des lignées Bufo mauritanicus et Bufo nangeri
se serait opérée au début du pliocène (MAXSON, 1981a), la séparation des li-
gnées Bufo vinidis et Bufo bugo étant faite dès l'oligocène (MAXSON, 1981b).
L'établissement récent des isolats sahariens aurait-il déjà été la
cause d'un processus de spéciation, Bufo mauritanicus de l'Oued Saoura se
différenciant génétiquement des populations du Maghreb?
D'autre part il a été montré chez Bufo viridis, qu'une même espè-
ce, selon qu'elle est inféodée à une région sèche ou humide peut présenter
des adaptations morphologiques, cause d'une variation de la structure de
l'émission sonore (NEVO & SCHNEIDER, 1976). Chez Bugo mauritanicus, les in-
dividus sahariens sont ostéométriquement différents de leurs homologues du
Tell (ALTES & SIBOULET, 1977), ce qui a vraisemblablement une incidence sur
la fréquence du signal sonore, sinon sur sa structure temporelle.
Enfin, des travaux semblent indiquer que lorsque les aires de ré-
partition de deux espèces se chevauchent (et c'est étroitement le cas dans
l'Oued Saoura pour Bugo mauritanicus et Bufo viridis), les paramètres sono-
res qui distinguent les deux espèces se renforcent, ceci pour des espèces
ayant des chants peu différents (JOSHUA & KENTWOOD, 1983). La forme de la
Saoura de Bufo mauritanicus pourrait donc développer une modification de son
Source : MNHN, Paris
ROUSSEL & AMAR 51
signal d'appel, au niveau des paramètres temporels (silence, cadence), sous
l'influence exercée par la biocénose.
Quoiqu'il en soit, des analyses complémentaires sont nécessaires
pour cerner la variabilité du signal d'appel au sein des populations saha-
riennes et maghrebines de Bufo mauritanicus.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier Mlle M. PAILLETTE et M. R. SIBOULET qui
ont bien voulu lire et annoter le manuscrit.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Maurétanie: essai de distinction ostéométrique. Arch. Zool. exp., 118:
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CAPRANICA, R. R., FRISHKIPF, L. S. & NEVO, E., 1973. - Encoding of geogra-
phic dialect in the auditory system of the cricket frog. Science, 182:
1272-1275.
DUBOIS, A., 1982. - Notes sur les Grenouilles vertes (groupe de Rana kl. es-
culenta Linné, 1758). Alytes, 1: 42-49.
HEMMER, H., KONRAD, A. & BACHMANN, K., 1980. - Hybridization within the Rana
ridibunda complex of North Africa. Amphibia-Reptilia, 1: 41-48.
JOSHUA, J. S. & KENTWOOD, D. W., 1983. - An experimental study of acoustic
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LEROY, Y., 1979. - L'univers sonore animal. Paris, Gauthier-Villars: i-viii
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MAXSON, L. R., 1981 a. - Albumin evolution and its phylogenetic implications
in African toads of the genus Bufo. Herpetologica, 37: 96-104.
=---- 1981 b. - Albumin evolution and its phylogenetic implications in toads
of the genus Bufo. II. Relationships among Eurasian Bufo. Copeia, 1981:
579-583.
NEVO, E. & SCHNEIDER, H., 1976. - Mating call pattern of green toads in
Israel and its ecological correlate. J. Zool., Lond., 178: 133-145.
PAILLETTE, M., 1967. - Valeur taxinomique des émissions sonores chez les
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——-- 1971.- Communication acoustique chez les Amphibiens Anoures. J. Psych.
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ROGNON, P., 1980. - Une extension des déserts (Sahara et Moyen Orient) au
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SIBOULET, R., 1976. - Essai sur la spéciation dans le genre Bufo: Bufo mau-
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1-144, pl. 1-46.
TANDY, M. & KEITH, R., 1972. - Bufo of Africa. In: BLAIR, W. F. (ed.), Evo-
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119-170 + 446-447.
Source : MNHN, Paris
Aytes, 1985, 4 (2): 52-60.
Précisions sur la répartition du Pélobate brun,
Pelobates fuscus (Laurenti, 1768), en France
Georges H. PARENT
37, rue des Bindés, 6700 Arlon, Belgique
ABSTRACT. - The author nectifies many exrons recently published by
LESCURE (1984). He specigies the distribution än France of Pelobates fuscus,
and accessonily its ecology, neferring to the Literature where all these da-
+a have already been published.
La récente publication de LESCURE (1984) cite, à plusieurs repri-
ses, de manière incorrecte, des données reprises dans la littérature. Elles
appellent les rectifications suivantes destinées à éviter que ces erreurs ne
soient transposées dans un atlas ou reproduites dans d'autres travaux!.
PRECISIONS TOPOGRAPHIQUES
LESCURE (1984: 48) écrit que le Pélobate brun "aurait été vu en
1957-1960 dans les environs d'Arlon, en Moselle belge ... (PARENT, 1983)".
Que mes collègues français, luxembourgeois et allemands se rassurent: je
n'ai jamais manifesté la moindre politique annexionniste et la "Moselle bel-
ge" restera sans doute longtemps encore un fantasme géographique!
1. L'auteur ayant été lui-même cité de manière incorrecte à plusieurs repri-
ses, le manuscrit de la présente note avait été adressé pour publication
dans le Bulletin de la Société Herpétologique de France. Bien qu'il consti-
tuât un légitime droit de réponse, déposé dans les délais légaux, sa publi-
cation fut refusée.
Source : MNHN, Paris
PARENT 53
Cette citation résulte d'une lecture un peu rapide sans doute de
mon texte, car j'ai bien écrit, à la même page, qu'il avait été impossible
de confirmer en 1981 la présence du Pélobate brun dans cette station des en-
virons d'Arlon, qui doit donc être mentionnée sous toute réserve. Je m'étais
d'ailleurs refusé à la cartographier (PARENT, 1982 b).
Cette donnée n'était publiée que parce que d'une part des docu-
ments subfossiles incontestables et d'autre part diverses données de la lit-
térature indiquaient l'inféodation de cette espèce au bassin hydrographique
mosellan. Toutes les références bibliographiques sur cette question ont été
publiées (PARENT, 1981 b, 1982 a, 1983).
L'étang de Bouligny a été localisé par LESCURE (1984: 48) dans la
vallée de la Moselle. 11 se trouve en fait sur territoire d'Arraincourt, à
une trentaine de kilomètres de cette rivière. La découverte du Pélobate brun
à cet endroit a été rappelée récemment (ANONYME, 1984). Quant à la mention
de Metz, qui m'avait été communiquée par le Professeur B. CONDE (ên Létt. 11
juillet 1974) et qui n'était donc pas correcte car il s'agissait de l'obser-
vation faite à Bouligny, il faut remarquer qu'il existe cependant une donnée
ancienne de la littérature qui cite cette ville (SCHAÂFER, 1844).
Divers noms de lieux furent mal orthographiés par LESCURE (1984:
48-49). Pour éviter les confusions qui risquent d'en dériver, il convient de
lire le texte comme suit: Noïdant-Chatenoy au lieu de "Noidant, Chatenay",
Bellefontaine (ou bien Belle-Fontaine, orthographe ancienne) mais non "la
Belle Fontaine", Heuilley-Cotton au lieu de "Heuillet-Cotton", Morville-sur-
Andelle au lieu de "Morville" et Limeray au lieu de "Luzeray".
Le lecteur aura certainement corrigé le mot "dégurgiter"; qui
constituait un néologisme, en régurgiter.
En ce qui concerne le bois de Meudon, l'espèce existait non seule-
ment dans l'étang du Tronchet, mais aussi dans celui de Trivaux (BILLIARD,
1912).
PRECISIONS ECOLOGIQUES
LESCURE (1984: 48) écrit que "le Pélobate brun n'est connu avec
certitude que de quelques stations en Alsace, dans les forêts du Rhin... I1
existerait à une trentaine de kilomètres au nord de Bâle...". Ces données
Source : MNHN, Paris
54 ALYTES 4 (2)
très vagues gagneraient à être remplacées par la mise au point très précise
et récente de BAUMGART (1983). La présence du Pélobate brun en Alsace est
également mentionnée dans d'autres travaux de BAUMGART (1979, 1980, 1982).
Dans les stations actuellement connues en Alsace et dans celles qui exis-
taient encore il y à une vingtaine d'années, le Pélobate brun n'est nulle
part inféodé à la forêt. On dispose actuellement d'une bonne douzaine de
stations pour l'Alsace!
L'inféodation du Pélobate brun au réseau hydrographique ne doit
plus être présentée comme une hypothèse de travail, car ce fait biogéogra-
phique est démontré depuis plus de 60 ans (LANTES, 1921). GISLEN (1938) a
d'ailleurs publié une carte de type ponctuel où figuraient de nombreuses
stations de France, mais il n'en a malheureusement pas publié les emplace-
ments précis. Cette inféodation y est manifeste!
De même au Benelux, l'inféodation aux bassins hydrographiques de
la Moselle, du Rhin et de l'Escaut est aujourd'hui établie. Elle m'a d'ail-
leurs permis de définir des territoires où la recherche du Pélobate brun de-
vait être entreprise, y compris dans le nord de la France (PARENT, 1982 b,
1985). Encore ne faut-il pas confondre la notion de bassin hydrographique
avec celle du 1it mineur d'une rivière comme l'a fait RAPPE (1982)!
PRECISIONS CHOROLOGIQUES
LESCURE (1984: 50) écrit ceci: "PARENT (1981) mentionne le dépar-
tement de 1a Mayenne dans son aire de répartition de l'espèce, mais je n'ai
pas trouvé la source de cette affirmation". Cette donnée, qui avait égale-
ment intrigué EVRARD & DAUM (1982), repose sur une information tirée de la
littérature: GERMAIN & SEGUY (1957: 433), donnée figurant déjà dans la pre-
mière édition de cet ouvrage (GERMAIN, 1925: 249). La source de cette infor-
mation reste évidemment mystérieuse, mais aujourd'hui, je crois qu'il s'agit
d'une confusion de GERMAIN qui a considéré les départements de 1a Mayenne et
de la Sarthe, alors qu'il s'agissait des deux vallées de même nom, citées
par MILLET (1828) pour le département de Maine-et-Loire!
LESCURE (1984: 48) signale que "Personne, à ma connaissance, n'a
mentionné de localité de Pélobate brun dans la région Nord-Pas-de-Calais, ni
dans les zones limitrophes en Belgique. Cependant PARENT (1981) inclut le
Source : MNHN, Paris
PARENT 55
département du Nord dans l'aire de distribution de l'espèce". Plus loin
(LESCURE, 1984: 52-53), il écrit que "La carte de PARENT (1981)... inclut
dans l'aire de distribution le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et l'Oise,
départements sur lesquels je n'ai pas trouvé de données".
11 s'agit d'une nouvelle lecture inattentive du texte (PARENT,
1981 a: 95, au & 22) qui indique clairement qu'on ne dispose d'aucune donnée
pour les départements 60 (Oise), 62 (Pas-de-Calais) et 80 (Somme).
J'ai cependant retrouvé depuis lors une donnée pour le département
de l'Oise (SCHREITMÜLLER & WOLTERSTORFF, 1923), qui avait d'ailleurs échappé
à LANTZ (1924). HERON-ROYER (1886: 75) citait aussi l'Oise, mais sans donner
de localités.
Le département du Nord était mentionné sur la base des données de
NORGUET (1871) et de LANTZ (1924), toutes deux reprises d'ailleurs dans une
publication consacrée à la première observation incontestable du Pélobate
brun en Wallonie (PARENT, 1982 b), dont le site de reproduction vient d'être
découvert en 1984. Une proposition de classement du site a été immédiatement
introduite auprès de la Commission royale des Monuments et des Sites. Le dé-
partement du Nord est également mentionné par COLLIN DE PLANCY (1876) et par
SCHREITMÜLLER & MOLTERSTORFF (1923).
De plus, la présence du Pélobate brun dans le département du Nord,
ainsi que dans la région de Mons en Belgique, était également établie par le
fait qu'il existe un nom vernaculaire pour désigner les têtards géants de
cette espèce, que l'on à consommés autrefois comme succédanés de poissons:
ce sont des "Cabots". C'est abusivement que ce mot a servi ultérieurement à
désigner d'autres têtards d'Anoures.
Cette note récente (PARENT, 1982 b) comporte une carte tramée
(carrés de 4 x 4 km) qui couvre la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg,
les zones limitrophes aux Pays-Bas et en Allemagne, ainsi que tout le nord
de la France jusqu'au bassin de la Seine. Cette carte indique une bonne
trentaine de stations rien que pour la France et toutes les données de la
littérature s'y rapportant sont citées! C'est sous la forme de telles cartes
à trame fine (carrés de 4 x 4 km en Belgique, 5 x 5 km aux Pays-Bas) qu'un
atlas gagnerait à être publié, car une échelle moins fine ne permet plus au-
cune interprétation de la répartition.
LESCURE (1984: 52-53) écrit aussi: "La carte de PARENT (1981) est
Source : MNHN, Paris
56 ALYTES 4 (2)
précise, mais reflète plus la répartition de P. fuscus en France au XIXe
siècle que son statut actuel". Cette phrase mérite une critique sans appel,
car s'il est légitime d'utiliser des signes particuliers pour dater certai-
nes observations, l'objectif prioritaire de toute cartographie sérieuse doit
être de réaliser la carte d'aire potentielle des espèces. Elle seule pourra
être utilement confrontée aux données climatiques, oro-hydrographiques, pa-
léontologiques (les subfossiles surtout), phytogéographiques et autres qui
nous permettront sans doute un jour de comprendre les modalités qui ont pré-
sidé à la mise en place de notre faune. C'est le bon sens même et je me suis
clairement exprimé à ce sujet (PARENT, 1979: 251-259).
Le problème du chevauchement de l'aire, en France, de Pelobates
duscus et de P. cuêtripes, avait déjà été évoqué par BEDRIAGA (1890), qui
considérait que les deux espèces pouvaient coexister dans les environs de
Nantes, ainsi que par PARÂTRE (1892) pour le département de Maine-et-Loire.
AUTRES PRECISIONS
L'analyse des données de la littérature n'a pas été faite avec un
esprit critique par LESCURE (1984), qui passe par exemple sous silence le
fait que les cartes d'aires publiées par ZUIDERWIJK (1981: 54) sont inexac-
tes. De plus, ZUIDERWIJK présente son travail comme le bilan exclusif de
prospections de terrain, alors qu'il est flagrant que les informations rela-
tives au Pélobate brun sont toutes tirées de la littérature, tout comme dans
le travail de LESCURE, purement compilatoire.
Une célèbre controverse opposa BOULENGER et HERON-ROYER à propos
du Pelobates "Latifrons" (= P. fuscus énsubnicus Cornalia, 1873), dont la
présence en France n'est pas à exclure (BOULENGER, 1888 a-b; HERON-ROYER,
1888 a-c; MOLTERSTORFF, 1888). PERACCA (1888) prit parti pour BOULENGER dans
cette controverse intéressante.
I1 existe d'autres données de la littérature pour les départements
suivants: 02 (LANTZ, 1924; on dispose actuellement d'environ 25 données pour
l'Aisne), 03 (LELIEVRE, 1883, 1884), 25 (SAHLER, 1864), 36 (PARÂTRE, 1892;
voir aussi le travail tout récent de DUBOIS, 1984), 57 (VANDERHAEGE, 1979,
mais à confirmer), 69 (TARRAJAT, 1965, mais douteux), 76 (COULON, 1928), 77
(GOUILLARD, 1973). Cette liste, qui n'est pourtant pas exhaustive, contredit
Source : MNHN, Paris
PARENT 57
diverses affirmations de LESCURE (1984). Pour l'Isère, CHARVET (1846) ne
cite pas de station.
Il n'est pas possible de reprendre ici toutes ces informations par
le détail. Renvoyons à la bibliographie de PARENT (1982 c) où l'on trouvera
des informations complémentaires sur le Pélobate brun dans les travaux sui-
vants, cités par leurs numéros-code. Rendons cependant attentif au fait
qu'il faut également citer les auteurs qui signalent expressément l'absence
de l'espèce dans certains départements ou dans certaines régions:
0254 - 0317 - 0389 - 0747 - 0794 - 0811 - 0813 - 0889 - 1131 - 1149 - 1230 -
1382 - 1760 - 1761 - 1762 - 1803 - 1839 - 1951 - 1952 - 1996 - 2092 - 2261 -
2262 - 2263 - 2266 - 2267 - 2268 - 2269 - 2395 - 2442 - 2465 - 2469 - 2725 -
2846 - 2910 (erreur) - 2912 - 2934 - 3032 - 3041 - 3051 - 3052 - 3148 - 3160
De même, pour Pe£obates cu£tripes, on trouverait des informations
dans les travaux suivants:
0139 - 0276 - 0343 - 0354 - 0389 - 0585 - 0710 - 0714 - 0756 - 0785 - 0810 -
0881 - 0884 - 1044 - 1047 - 1316 - 1401 - 1493 - 1631 - 1697 - 1745 - 1750 -
1951 - 1952 - 2047 - 2200 - 2299 - 2494 - 2497 - 2500 - 2677 - 2680 - 2910 -
3029 - 3068 - 3285
Les travaux suivants, qui ne figuraient pas dans cette bibliogra-
phie, méritent également d'être consultés. Pour Pe£obates fuscus: DUBOIS &
MORERE (1979), DUBOIS (1984), LE ROUX (s. d.); pour P. cu£tripes: OLIOSO
(1983).
Cet inventaire bibliographique est extrait de l'index bivalent
“espèce / département" annoncé dans la bibliographie (PARENT, 1982 c: 385),
dont la publication dépendra de la bonne volonté du Secrétariat de la Faune
et de la Flore à Paris.
11 est évident que l'information sur laquelle une carte doit repo-
ser gagne à être aussi complète que possible et qu'il faut consulter les
travaux originaux et ne pas se contenter de les citer de seconde main à tra-
vers les publications de GADEAU DE KERVILLE et de LATASTE par exemple.
Source : MNHN, Paris
58 ALYTES 4 (2)
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Source : MNHN, Paris
Alytes, 1985, 4 (2): 61-78. 61
Miscellanea nomenclatorica batrachologica (VII)
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - In February 1985 appeared the third edition o$ the
International Code of zoological Nomenclature. A few modégications to some
04 the Articles 0$ the Code are made therein. Concerning the Rules 0$ nomen-
clature of family-group taxa, such changes have been introduced in Ant. 32
and 35 (family-group name based upon an unjustigied emendation of a generic
name) and än Ant. 39 [family-group name based upon an unjustified emendation
o$ a generic name which has become a replacement name). After a discussion
and a cniticism 0f these modifications, their consequences än the supragene-
nic nomenclature of the Amphibia ane presented. Some special cases ane dis-
cussed in detail, such as the valid names o$ the family-group taxa contai-
ning the genera Triturus Raginesque, 1815 and Caecilia Linné, 1758. Finally,
the valid names, authors and dates of the subonders of Amphibia are presen-
ted and discussed, and a List of the suprageneric taxa of present Amphibia
Às given.
En février 1985 paraissait la troisième édition du Code interna-
tional de Nomenclature zoologique (ANONYME, 1985). Cette édition, largement
révisée et étendue par rapport aux deux précédentes (ANONYME, 1961, 1964,
1974), a maintenant force de loi. Dans quelques domaines, elle apporte des
modifications sensibles au Code tel qu'il était en vigueur jusqu'ici, modi-
fications dont il faudra tenir compte dans l'avenir. La présente note discu-
te les conséquences de certaines de ces modifications sur la nomenclature
supragénérique des Amphibiens.
Source : MNHN, Paris
62 ALYTES 4 (2)
LES ARTICLES 32 ET 35 DU NOUVEAU CODE
La première de ces modifications concerne les noms du groupe-fa-
mille fondés sur des émendations injustifiées de noms génériques. Dans l'an-
cien Code aucun article ne traitait expressément du cas de tels noms. En re-
vanche l'Article 33(a)(ii) précisait qu'une émendation injustifiée de nom
générique constituait, au sens nomenclatural du terme, un nouveau nom géné-
rique:
"le nom ainsi émendé a un statut en nomenclature, avec sa propre
date et son propre auteur, et c'est un synonyme objectif plus récent du
nom sous sa forme primitive." (ANONYME, 1964: 36).
Dans ces conditions, un nom du groupe-famille fondé sur une telle
émendation injustifiée de nom générique ne pouvait qu'avoir lui-même un sta-
tut en nomenclature, avec sa propre date et son propre auteur, et être dis-
tinct du nom du groupe-famille correspondant mais fondé sur le nom générique
initial. Lorsque le nom du groupe-famille fondé sur le nom générique émendé
avait été publié après le nom du groupe-famille fondé sur le nom générique
initial, aucun problème nomenclatural ne se posait: le nom du groupe-famille
publié le premier restait le nom valide. En revanche un problème nomenclatu-
ral se posait lorsque c'était le nom du groupe-famille fondé sur 1'émenda-
tion injustifiée du nom générique qui avait été publié le premier: fallait-
il conserver ce nom ou le remplacer par le nom fondé sur le nom générique
initial? En ayant à l'esprit le fait qu'une émendation injustifiée d'un nom
générique est un nouveau nom générique mais aussi un synonyme objectif plus
récent du nom générique initial, le problème pouvait être réglé en faisant
appel à l'Article 40 du Code:
“Article 40. Synonymie du genre-type. - Lorsque, après 1960, un
genre-type nominal est rejeté en tant que synonyme récent (objectif ou
subjectif), un nom du groupe-famille fondé sur lui n'a pas à être chan-
gé, mais continue à être le nom valide du taxon du groupe-famille qui
contient à la fois le synonyme ancien et le synonyme récent.
(a) Conservation de certains noms. - Si un nom du groupe-famille,
changé avant 1961 en raison d'une telle synonymie, a bénéficié de l'ac-
ceptation générale, il doit être conservé dans l'intérêt de la stabili-
té de la nomenclature.
(22)
(b) Date du nom conservé. - Un nom adopté en vertu des disposi-
tions de la Section (a) prend la date du nom rejeté et doit être consi-
déré comme un synonyme plus ancien de ce dernier.
G..)" (ANONYME, 1964: 40).
C'est en nous appuyant sur cet article que nous avions déterminé
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 63
les noms valides, avec leurs auteurs et dates, pour les différents taxons du
groupe-famille d'Amphibiens pour lesquels ce problème nomenclatural se po-
sait (DUBOIS, 1981, 1983, 1984 a-b). Toutefois, la parution du nouveau Code
nous oblige à modifier certaines de ces conclusions. En effet une nouvelle
clause fait son apparition dans ce nouveau Code, qui modifie les données
dans ce cas précis. L'Article 35(d)(ii) précise en effet maintenant:
Un nom du groupe-famille fondé sur une émendation injustifiée
d'un nom générique est une orthographe originale incorrecte et doit
être corrigé (...)" (ANONYME, 1985: 76).
Cette nouvelle règle est confirmée dans l'Article 32(c)(iii) du
nouveau Code, qui précise:
“Une orthographe originale est une "orthographe originale incor-
recte" si (...) dans le cas d'un nom du groupe-famille, ce nom (...)
est fondé (...) sur une émendation injustifiée d'un nom générique
(:..)". (ANONYME, 1985: 68).
Avec l'ancien Code, le même traitement nomenclatural était réservé
à tous les noms du groupe-famille fondés sur des noms génériques qui sont
des synonymes objectifs plus récents d'autres noms génériques: dans tous les
cas, ce qui permettait de décider du nom valide que devait conserver le
taxon du groupe-famille, c'était (1) le fait que le rejet du nom générique
plus récent ait eu lieu avant 1961 ou après 1960, et (2) pour les noms reje-
tés avant 1961, le fait que Île nouveau nom du groupe-famille ait ou non bé-
néficié de l'acceptation générale.
Avec le nouveau Code, une distinction fondamentale est introduite
selon que Île nom générique qui est un synonyme plus récent est ou non une
émendation injustifiée. Si ce n'est pas le cas (c'est-à-dire: (1) quand ce
nom est un nomen novum créé délibérément par un auteur pour remplacer un
nom plus ancien; (2) quand il s'agit d'un nom de genre créé sans référence
au premier nom mais fondé sur la même espèce-type que celui-ci ou sur une
espèce-type différente mais reposant elle-même sur le(s) même(s) spéci-
men(s)-type(s); (3) quand il s'agit d'un synonyme subjectif plus récent),
l'Article 40, dans sa nouvelle formulation plus précise (ANONYME, 1985: 80),
continue à s'appliquer comme autrefois.
En revanche, si le synonyme plus récent est une émendation injus-
tifiée du nom générique sous sa forme primitive, l'Article 40 ne s'applique
plus mais c'est le nouvel Article 35(d)(ii) qui s'applique. A notre avis,
cette modification du Code n'est pas bonne, et elle est contradictoire avec
Source : MNHN, Paris
64 ALYTES 4 (2)
le fait qu'une telle émendation injustifiée continue à être considérée par
l'Article 33(b)(iii) du nouveau Code comme un nom ayant son statut propre en
nomenclature, "disponible avec son propre auteur et sa propre date" (ANONY-
ME, 1985: 72). De plus, cette modification du Code soulève d'autres diffi-
cultés: il devient maintenant impératif pour pouvoir trancher dans chaque
cas de distinguer ce qui est une "émendation injustifiée" d'un nom générique
de toute autre sorte de "noms de remplacement". Malgré ce qu'on pourrait
penser a priori, une telle distinction n'est pas toujours facile à effec-
tuer, surtout quand on a affaire à des textes anciens.
Dans son Article 33, le Code qualifie d'émendation "tout change-
ment intentionnel qui peut être prouvé dans l'orthographe originale d'un
nom" (ANONYME, 1985: 72), mais cette définition ne donne aucun critère (par
exemple: nombre de lettres de différence, changements dans le radical ou la
désinence, recours à: une étymologie plus exacte, maintien de la prononcia-
tion du mot, etc.) qui permette de décider de manière claire et indiscuta-
ble, en présence d'une orthographe nouvelle "ressemblant" à celle d'un nom
déjà existant, s'il s'agit d'un "changement intentionnel" dans l'orthographe
du nom initial, ou d'un "nom nouveau" (nomen novum), fondé par exemple. sur
une étymologie voisine mais différente. Deux exemples permettront de mieux
faire comprendre ce problème.
Le premier exemple est celui des noms Megophays montana Kuhl & Van
Hasselt, 1822 et Megophuys monticola Smith, 1931: alors que, pour notre part
(DUBOIS, 1982), nous considérons le deuxième nom comme une émendation injus-
tifiée du premier, BRONGERSMA (1981) pour sa part estime qu'il ne saurait en
être ainsi, ces deux mots ayant des étymologies légèrement différentes (le
premier dérivant du nom latin mons, le deuxième du nom mons combiné avec Île
verbe co£o): dans ce cas le nom montico£a devrait être considéré comme un
nomen novum mais pas comme une émendation injustifiée d'un nom déjà exis-
tant. Rien dans le Code ne permet de trancher avec certitude entre les deux
interprétations. Le fait que le Code ne précise pas qu'une émendation injus-
tifiée doive avoir exactement la même étymologie que le nom original permet
de privilégier légèrement l'interprétation que nous avons adoptée, mais cel-
le de BRONGERSMA (1981) pourrait également être défendue. Notons toutefois
qu'il existe d'autres cas de noms qui sont manifestement des émendations in-
justifiées de noms existants tout en n'ayant pas la même racine que ceux-ci;
c'est le cas notamment des noms qui s'écrivent fort différemment du nom ini-
tial mais qui conservent la même prononciation que celui-ci: par exemple
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 65
Callula Günther, 1864, émendation injustifiée de Ka£ou£a Gray, 1831 (DUBOIS,
1984 b), ou Cassina Cope, 1864, émendation injustifiée de Kasséna Girard,
1853 (DUBOIS, 1981), ou encore Oxydozyga Tschudi, 1838, émendation injusti-
fiée de Occidozyga Kuhl & Van Hasselt, 1822 (DUBOIS, 1981, 1982).
Le deuxième exemple est celui des noms génériques employés par RA-
FINESQUE-SCHMALTZ (1814) dans son prodrome d'herpétologie sicilienne. Trois
de ces noms y sont clairement proposés comme noms de remplacement pour des
noms génériques déjà existants: (1) Batrachus pour Bufo: "Hd cambiato il nome
generico di Bufo in Batrachus, il primo nome essendo compreso in Bugfonia"
(RAFINESQUE-SCHMALTZ, 1814: 102); (2) Ranaria pour Rana: "Il nome di Rana
essendo compreso nei generi Ranatra e Ranina, hù dovuto modificarlo" (RAFI-
NESQUE-SCHMALTZ, 1814: 103); (3) Hy£aria pour Hyla: "Ho parimenti dovuto mo-
dificare il nome generico di Hy£a essendo troppo conforme ai generi HyLeus,
Hylesinus, Fringilla ed i numerosi generi che hanno la terminazione in é£a"
(RAFINESQUE-SCHMALTZ, 1814: 103). De la part de RAFINESQUE-SCHMALTZ (1814),
la démarche était manifestement la même dans les trois cas: il s'agissait de
remplacer un nom, jugé incorrect par cet auteur, par un autre nom. Toute-
fois, alors que le premier de ces noms de remplacement est fort différent du
nom remplacé, il n'en va pas de même pour les deux autres, qui peuvent très
légitimement être considérés comme de simples émendations injustifiées des
noms originaux. Ici encore, le Code ne permet pas de trancher avec certitu-
de, et pourtant selon la décision qui sera prise les conséquences seront
différentes au niveau des noms du groupe-famille: ainsi, si le nom Hy£aria
est considéré comme une simple émendation injustifiée de Hy£a, les noms Hy-
loidea, Hylidae et Hylinae doivent être attribués à "Rafinesque, 1815",
alors que si Hylaria est considéré comme un nomen novum à part entière, ces
noms du groupe-famille doivent être attribués à "Gray, 1825 (1815)" (voir
DUBOIS, 1984 b); il en va de manière similaire pour le nom Ranauia, sauf que
dans ce cas nous avons récemment découvert que c'est GOLDFUSS (1820: xi)
l'auteur du premier nom du groupe-famille fondé sur Rana (la famille des
Ranae), et non pas GRAY (1825), comme nous l'avions cru jusqu'alors (DUBOIS,
1981, 1983, 1984 b). En raison de la ressemblance des noms Ranaria et Hyla-
nia vis-à-vis de Rana et Hyla, nous choisissons ici de les considérer comme
des émendations injustifiées de ces deux noms, tout en étant conscient de la
part d'arbitraire qui existe dans cette décision.
Dans d'autres cas, malgré des orthographes très similaires, car
reposant sur la même racine (par exemple le nom d'une espèce linnéenne), la
Source : MNHN, Paris
66 ALYTES 4 (2)
Tableau I. - Modifications apportées par les Articles 32 et 35 du nouveau
Code (ANONYME, 1985) dans les orthographes, auteurs et dates de cer-
tains noms du groupe-famille d'Amphibiens Anoures.
Noms valides selon l'ancien Code Noms valides selon le nouveau Code
(ANONYME, 1964, 1974) (ANONYME, 1985)
CYCLORHAMPHINI Bonaparte, 1850 CYCLORAMPHINI Bonaparte, 1850
HYLIDAE Gray, 1825 (1815) HYLIDAE Rafinesque, 1815
HYLINAE Gray, 1825 (1815) HYLINAE Rafinesque, 1815
HYLOIDEA Gray, 1825 (1815) HYLOIDEA Rafinesque, 1815
MEGOPHRYINAE Noble, 1931 (1850) MEGOPHRYINAE Bonaparte, 1850
PIPIDAE Fitzinger, 1826 PIPIDAE Gray, 1825
PIPINAE Fitzinger, 1826 PIPINAE Gray, 1825
PIPOIDEA Fitzinger, 1826 PIPOIDEA Gray, 1825
RANIDAE Goldfuss, 1820 (1814) RANIDAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
RANINAE Goldfuss, 1820 (1814) RANINAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
RANOIDEA Goldfuss, 1820 (1814) RANOIDEA Rafinesque-Schmaltz, 1814
nouvelle règle ne pourra pas être appliquée, car le nom le plus récent ne
fut pas créé expressément comme nomen substitutum pour un nom déjà existant,
même s'il en est un synonyme subjectif indiscutable. Pour n'en donner qu'un
seul exemple, le nom Bombénator Merrem, 1820 fut manifestement créé à partir
du nom spécifique Rana bombina Linné, 1761, nom qui est cité par MERREM
(1820: 179) dans la synonymie de son espèce Bombinaton igneus. Il en va de
même pour le nom Bombéina Oken, 1816, mais ce dernier nom n'étant pas men-
tionné par MERREM (1820), Bombinator doit être considéré comme un nouveau
nom générique, simple synonyme subjectif de Bombina. Dans ce cas la nouvelle
règle ne peut être appliquée: la sous-famille comprenant ce genre doit con-
server le nom de Bombinatorinae Gray, 1825, et ne peut prendre celui de Bom-
bininae (pour plus de détails, voir DUBOIS, 1984 b).
Quelles que soient les difficultés posées par ces modifications du
Code, elles ont maintenant force de loi pour tous les zoologistes: en consé-
quence, nous présentons dans le Tableau I les changements imposés par ce
nouveau Code dans les noms des auteurs et les dates de certains noms de
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 67
taxons du groupe-famille d'Amphibiens Anoures, par rapport à notre travail
antérieur sur cette question (DUBOIS, 1984 b).
L'ARTICLE 39 DU NOUVEAU CODE
Un autre problème est posé par l'Article 39(a) du nouveau Code.
L'article 39 de l'ancien Code était fort bref:
“Le nom d'un taxon du groupe-famille n'est pas valide si le nom de
son genre-type nominal est un homonyme récent." (ANONYME, 1964: 38).
Dans le nouveau Code, ce paragraphe est allongé, et de plus un pa-
ragraphe est ajouté:
"“(a) Conséquence d'émendations injustifiées. - Si une émendation
injustifiée du nom d'un genre-type devient le nom de remplacement, le
nom du groupe-famille doit alors être fondé sur lui en corrigeant ce
nom en fonction de l'orthographe requise par la racine du nom de rem-
placement du genre-type; l'auteur et la date du nom de groupe-famille
demeurent inchangés." (ANONYME, 1985: 78).
Ce nouveau paragraphe change tout dans de nombreux cas, puisque
c'est l'auteur du nom du groupe-famille fondé sur le nom de genre original,
lequel a été rejeté comme invalide en raison du fait qu'il s'agit d'un homo-
nyme plus récent, qui devient l'auteur du nom du groupe-famille fondé sur
une émendation injustifiée. Cet Article pose le même problème que le précé
dent: il faut pouvoir distinguer une émendation injustifiée de tout autre
type de nom de remplacement, ce que le Code ne permet pas de faire de maniè-
re objective.
L'exemple suivant est particulièrement significatif à cet égard.
RAFINESQUE (1815) créa le nom de famille Tritonia, fondé sur le nom généri-
que Taiton Laurenti, 1768, un homonyme plus récent de Tréton Linné, 1758.
Dans le même travail, il proposait de remplacer ce nom générique par le nou-
veau nom Tréturwus, sans en donner la raison (sans doute similaire à celles
citées ci-dessus pour trois noms génériques d'Anoures). Dans un travail iné-
dit, BRAME (1957), suivi ensuite par KUHN (1965), a proposé la création, au
sein de la famille des Salamandridae, d'une sous-famille des Triturinae,
dont la validité est actuellement admise (LAURENT, 1985). Le premier nom
disponible pour cette sous-famille est celui de Tritonia Rafinesque, 1815,
mais ce nom, fondé sur un nom générique qui est un homonyme récent, n'est
pas valide en raison de l'Article 39. Comme nous l'avons déjà signalé (DU-
Source : MNHN, Paris
68 ALYTES 4 (2)
BOIS, 1984 a), le premier synonyme disponible pour ce nom n'est pas Trituri-
nae Kuhn, 1965, mais Molgidae Gray, 1850, fondé sur Moêge Merrem, 1820, un
autre nom de remplacement de Taéton Linné, 1758. Selon l'ancien Code, le nom
valide de cette sous-famille devait donc être Molginae Gray, 1850 — et non,
comme nous l'avions écrit par erreur (DUBOIS, 1984 a: 114), Triturinae Kuhn,
1965 (1850), le remplacement de Molgidae par Triturinae ayant eu lieu après
1960. A présent, selon le nouveau Code, le nom valide de la sous-famille,
son auteur et sa date, dépendront du choix effectué: si Taiturus Rafinesque,
1815 est considéré comme une émendation injustifiée de Triton Laurenti,
1768, la sous-famille doit être nommée Triturinae Rafinesque, 1815, en vertu
de l'Article 39(a); en revanche, si Tritwws est considéré comme un nomen
novum, la sous-famille doit s'appeler Molginae Gray, 1850. Dans ce cas comme
dans ceux de Ranaria et de Hylania, le choix ne peut être actuellement que
partiellement arbitraire, le Code ne donnant pas de critère précis de défi-
nition d'une émendation injustifiée. Pour notre part, en raison de la res-
semblance des deux orthographes Taiton et Tnituwus, ainsi que du fait que
RAFINESQUE est l'auteur de nombreuses émendations injustifiées, nous serions
enclin à considérer Tnituwus comme une émendation injustifiée de Tniton.
Toutefois ce choix aurait une autre conséquence nomenclaturale, imprévue et
fort préjudiciable: non seulement le nom Tritonia Rafinesque, 1815, émendé
en Triturinae, deviendrait le nom valide de la sous-famille comportant Île
genre Trituwus, mais encore il deviendrait, émendé en Trituridae, le nom va-
Tide de la famille actuellement connue sous le nom Salamandridae, En effet
le premier auteur à avoir créé un nom du groupe-famille fondé sur le nom de
genre Salamandra Laurenti, 1768 est GOLDFUSS (1820: xi), auteur d'une famil-
le des Salamandrae. La règle de priorité s'appliquant, le nom Trituridae Ra-
finesque, 1815 devrait remplacer le nom Salamandridae Goldfuss, 1820. Un tel
bouleversement, créé de toute pièce, là où il n'y avait pas de problème jus-
qu'ici, par la nouvelle rédaction du Code, irait à l'encontre de plus d'un
siècle de tradition et doit être évité à tout prix. Deux possibilités d'ac-
tion peuvent être envisagées pour l'éviter:
(1) maintenir le choix qui a notre préférence (considérant Taitu-
nus Rafinesque, 1815 comme une émendation injustifiée de Taiton Laurenti,
1768) et demander à la Commission internationale de Nomenclature zoologique
de faire usage de ses pleins pouvoirs pour donner la priorité à Salamandri-
dae Goldfuss, 1820 par rapport à Trituridae Rafinesque, 1815;
(2) faire le choix opposé (considérant Tritwuwus Rafinesque, 1815
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 69
comme un nomen novum), ce qui rétablirait automatiquement la priorité de Sa-
lamandridae Goldfuss, 1820 par rapport à Molginae Gray, 1850.
C'est cette dernière solution que nous choisissons ici, parce
qu'elle est bien moins lourde et qu'elle évite d'avoir à demander à la Com-
mission d'intervenir. Bien entendu, il aurait été préférable de conserver
pour la sous-famille en question le nom Triturinae, fondé sur le nom valide
du genre Trituwus, plutôt que le nom Molginae, fondé sur un synonyme plus
récent de celui-ci, mais il faut souligner qu'un tel résultat ne pourrait
être obtenu dans ce cas que par une action de la Commission. Le nom Trituri-
nae étant de création récente et n'ayant été que fort peu employé depuis, un
appel à la Commission ne nous paraît nullement s'imposer ici et nous nous en
abstiendrons. Par ailleurs, notons que dans ce cas le nouvel Article du Code
n'a fait que créer un nouveau problème, qui ne peut être résolu à peu de
frais qu'en faisant appel à un artifice (le fait de considérer Taétuwus com-
me un nomen novum).
LE PROBLEME DU NOM DE FAMILLE CAECILIIDAE
A l'occasion de cette discussion générale, il semble indiqué d'a-
border un problème particulier: celui du nom valide de la famille d'Amphi-
biens Gymnophiones comportant le genre Caecilia Linné, 1758. Récemment, MO0-
RE, NUSSBAUM & MOCKFORD (1983) ont attiré l'attention sur l'existence d'une
homonymie entre les noms Caeciliidae Gray, 1825 (Amphibiens, Gymnophiones;
fondé sur Caecilia Linné, 1758) et Caeciliidae Kolbe, 1880 (Insectes, Pso-
coptères; fondé sur Caecilius Curtis, 1837). I1s ont proposé à la Commission
internationale de Nomenclature zoologique de conserver le nom Caeciliidae
pour la famille d'Amphibiens et d'employer le nom Caecilionidae pour celle
de Psocoptères. En réponse à SMITH & POLHEMUS (1984), qui proposaient au
contraire de conserver Caeciliidae pour les Psocoptères et d'employer Caeci-
liaidae pour les Amphibiens, MOORE (1984) maintient sa proposition initiale,
et propose le nom de remplacement Caecilionis à la place de Caecilius, de
manière que, après suppression de ce dernier par la Commission, les noms
Caecilionts et Caecilionidae deviennent automatiquement les noms valides du
genre et de la famille de Psocoptères.
Ces différents auteurs ont ignoré le fait que le nom Caeciliadae
Gray, 1825 (émendé ensuite en Caeciliidae) n'est pas le premier nom publié
Source : MNHN, Paris
70 ALYTES 4 (2)
pour la famille d'Amphibiens. En effet RAFINESQUE-SCHMALTZ (1814: 104) avait
déjà créé une famille des Cecilinia. Ce dernier nom était orthographié "Ge-
cilinia", mais il s'agit là manifestement d'une "orthographe originale in-
correcte", au sens de l'Article 32(c) du Code (ANONYME, 1985: 32): en effet,
(1) ce nom latin est suivi dans le texte de RAFINESQUE-SCHMALTZ (1814: 104)
du nom italien correspondant ("I Ceciliani"); (2) cette famille est incluse
par RAFINESQUE-SCHMALTZ (1814) dans son ordre des Gymnophia (émendé ensuite
en Gymnophiona; voir DUBOIS, 1984 a), correspondant à l'ordre actuel des
Gymophiones, et dont le seul genre nommé en 1814 était Caecilia Linné,
1758; (3) le nom générique Cecilia n'apparaît pas en tant que tel dans le
texte de 1814 de RAFINESQUE-SCHMALTZ, mais il figure dans son travail paru
l'année suivante (RAFINESQUE, 1815: 78).
On peut considérer le nom Cecilia soit comme une orthographe in-
correcte subséquente de Caecilia, soit comme une émendation injustifiée de
ce dernier nom. Certes, les deux orthographes (originale et modifiée) ne
sont pas toutes deux citées dans les textes en question (RAFINESQUE-
SCHMALTZ, 1814; RAFINESQUE, 1815), mais ces deux textes fourmillent d'émen-
dations injustifiées présentées comme telles par l'auteur et ceci nous pa-
raît pouvoir correspondre à l'un des cas prévus par l'Article 33(b)(i) du
Code pour qu'un nom puisse être considéré comme une émendation: "lorsque
deux ou plusieurs noms dans le même travail sont traités d'une manière simi-
laire" (ANONYME, 1985: 72).
Si nous admettons que Cecilia est une émendation injustifiée, ce
nom à un statut en nomenclature et il en va de même pour Cecilinia, nom du
groupe-famille fondé sur lui. Ce dernier nom étant créé par RAFINESQUE-
SCHMALTZ dès son travail de 1814, il faut admettre que le nom Cecilia fut
également créé de manière implicite dans ce même travail, et repris ensuite
dans le travail de 1815 de RAFINESQUE. Nous avons déjà traité de la même ma-
nière deux autres cas similaires chez les Amphibiens Anoures (DUBOIS,
1984 b: 18, 22): ceux des noms génériques Astrodactylus [Hogg, 1838] et
Myéobatrachus [Bonaparte, 1850]. Les deux noms dont il est ici question ont
donc à notre avis un statut en nomenclature, et doivent être cités comme Ce-
cilia [Rafinesque-Schmaltz, 1814] et Cecilinia Rafinesque-Schmaltz, 1814.
Considérant maintenant les nouveaux Articles 32(c)(iii) et
35(d)(ii) du Code, il faudrait corriger automatiquement le nom Cecilinia Ra-
finesque-Schmaltz, 1814 en Caeciliidae Rafinesque-Schmaltz, 1814. Dans ces
conditions, le problème d'homonymie entre les noms valides de familles de
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 71
Gymnophiones et de Psocoptères évoqué plus haut subsisterait. Pour résoudre
ce problème d'homonymie, nous proposons (DUBOIS, 1985) une solution à notre
avis plus simple que celles suggérées par MOORE, NUSSBAUM & MOCKFORD (1983),
SMITH & POLHEMUS (1984) et MOORE (1984): il suffirait que la Commission dé-
cide de suspendre dans ce cas l'application des nouveaux Articles 32(c)(iii)
et 35(d)(ii), de manière à rétablir la simple primauté du Principe de Prio-
rité; le nom valide de la famille d'Amphibiens Gymnophiones serait alors Ce-
ciliidae Rafinesque-Schmaltz, 1814, et l'homonymie avec le nom de famille de
Psocoptères serait levée sans qu'aucune autre action soit nécessaire.
LES NOMS DES SOUS-ORDRES D'AMPHIBIENS
Le dernier point que nous voudrions discuter ici est celui des au-
teurs et dates des noms de sous-ordres d'Amphibiens Anoures et Urodèles.
Dans notre travail sur les Anoures (DUBOIS, 1984 b), nous avions attribué
ces noms aux auteurs qui les avaient publiés pour la première fois sous
l'orthographe que nous préconisions, à la suite de SOKOL (1977), d'utiliser.
En réalité, il est bien plus logique d'appliquer à ces noms la même règle
que celle que nous avions suggérée pour les noms des autres taxons du grou-
pe-classe (sensu DUBOIS, 1984 b): "L'orthographe valide du nom latin ne de-
vrait pas nécessairement être la première publiée, mais celle qui a obtenu
un consensus parmi les auteurs ultérieurs" (DUBOIS, 1984 b: 9), ce qui n'im-
plique nullement en revanche de modifier l'auteur et la date du nom initial.
En d'autres termes, il est logique de considérer que les auteurs des noms de
sous-ordres d'Anoures et d'Urodèles, noms qui sont fondés sur des radicaux
de noms génériques auxquels est adjointe la désinence -oidei (DUBOIS, 1983,
1984 a-b), sont les auteurs des premiers noms du groupe-classe fondés sur
ces mêmes noms génériques, même lorsqu'une autre désinence était employée
par ces auteurs.
L'application de cette règle entraîne quelques modifications dans
les noms d'auteurs et les dates traditionnellement attribués aux noms de
sous-ordres d'Anoures et d'Urodèles.
Chez les Anoures, les noms Discoglossoidei Sokol, 1977 et Pipoidei
Dubois, 1983 conservent ces auteurs et dates, mais il n'en va pas de même
pour le nom Ranoïdeï, attribué à "Sokol, 1977" dans notre travail antérieur
(DUBOIS, 1984 b). Le premier nom du groupe-classe fondé sur le nom générique
Source : MNHN, Paris
72 ALYTES 4 (2)
Rana L'inné, 1758 est Ranacea Wilbrand, 1814, nom proposé expressément pour
un taxon du rang d'ordre. Les noms suivants, proposés par la suite et égale-
ment fondés sur cette racine, peuvent être considérés comme des émendations
de ce dernier nom: Ranae Wagler, 1830 (ordre); Raniformes Cope, 1864 (sous-
ordre); Raniformia Cope, 1865 (sous-ordre); Ranoïdei Sokol, 1977 (sous-or-
dre).
Les noms suivants du groupe-classe, fondés sur d'autres noms géné-
riques de genres inclus dans le même sous-ordre, doivent être considérés
comme des synonymes subjectifs du nom Ranoidei Wilbrand, 1814: Bufoniformes
Cope, 1864 (sous-ordre); Bufoniformia Cope, 1865 (sous-ordre); Bufonacea
Haeckel, 1898 (ordre); Callulacea Haeckel, 1898 (ordre); Hylacea Haeckel,
1898 (ordre). Quant au nom Calamitae Link, 1807 (ordre), il n'a jamais été
utilisé depuis sa création, et il est fondé sur un nom générique (Calamita
Schneider, 1799) actuellement invalide; sa résurrectiôn n'est donc nullement
souhaitable (voir DUBOIS, 1984 b: 9), et il nous paraît préférable de relé-
guer ce nom dans la Synonymie du nom de super-ordre Salientia Laurenti, 1768
(voir DUBOIS 1984 b).
Par ailleurs, divers noms de taxons supérieurs d'Anoures, ayant
été créés pour des taxons du groupe-famille, pour lesquels ils ne peuvent
être disponibles car incorrectement formés, ne sont pas non plus disponibles
pour des taxons du groupe-classe (voir DUBOIS, 1984 b): c'est le cas des
noms proposés par DUMERIL & BIBRON (1841) pour des taxons désignés comme des
familles (Pipaeformes, Raniformes, Hylaeformes, Bufoniformes), ou de ceux
proposés pour des taxons du rang de superfamille par BROCCHI (1882: Hylae-
formes, Raniformes, Hémiphractiformes, Bufoniformes, Hylaplésiformes, Dacty-
lériformes (sic), Pipaeformes) et FEJERVARY (1921: Pipaemorpha, Pelobatomor-
pha, Bufonimorpha, Cystignatomorpha, Ranomorpha, Brachycephalomorpha; 1923:
Asterophryomorpha).
Chez les Urodèles, les noms originaux, avec leurs auteurs et da-
tes, des cinq sous-ordres récemment reconnus par LAURENT (1985; än RAFFAEL-
LI, 1983), sont les suivants: Cryptobranchia Bonaparte, 1832 (ordre) (émen-
dations: Cryptobranchoidea Dunn, 1922; Cryptobranchoidei Tatarinov, 1964);
Ambystomoidea Noble, 1931 (sous-ordre) (émendations: Ambystomatoidea Tihen,
1958; Ambystomatoidei Tatarinov, 1964; synonymes: Amphiumoidea Cope, 1888;
Plethodontoidea Smith & Taylor, 1948); Salamandrina Müller, 1831 (ordre)
(émendations: Salamandrinae Tschudi, 1838; Salamandrae Bonaparte, 1850; Sa-
lamandridea Huxley, 1871; Salamandroidea Sarasin & Sarasin, 1890; Salaman-
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 73
droidei Tatarinov, 1964); Proteidea Müller, 1831 (ordre) (émendations: Pro-
teideae Tschudi, 1838; Protei Bonaparte, 1850; Proteida Cope, 1866; Proteoi-
dea Raffaelli, 1983; Proteoidei Dubois, 1984); Sirenes Gray, 1825 (ordre)
(émendations: Sirenoidea Goodrich, 1930; Sirenoidei Dubois, 1984).
En ce qui concerne les noms Molgaei Ritgen, 1828 et Molgae Ritgen,
1828, ils n'ont jamais été utilisés depuis leur création, et ils sont fondés
sur un nom générique (Mo£ge Merrem, 1820) actuellement invalide; de même que
pour le nom Calamitae Link, 1807, évoqué ci-dessus (p. 72), leur résurrec-
tion n'est nullement souhaitable, et nous préférons reléguer ces noms dans
la synonymie du nom de super-ordre Caudata Scopoli, 1777 (voir DUBOIS,
1984 b).
En revanche, à notre avis le sous-ordre désigné par LAURENT (1985;
än RAFFAELLI, 1983) du nom d'Ambystomatoidea Noble, 1931 doit changer de
nom. Jusqu'à récemment (voir par exemple: BRAME, 1967; DOWLING & DUELLMAN,
1978), étaient rapportés à ce sous-ordre, outre des formes fossiles, les
Urodèles actuels des deux familles des Ambystomatidae Hallowell, 1856 (1850)
et des Pléthodontidae Gray, 1850. LAURENT (1985; in RAFFAELLI, 1983) propose
d'y inclure également la famille des Amphiumidae Gray, 1825. Ce changement
de conception du sous-ordre doit également s'accompagner d'un changement de
nom pour celui-ci: en effet le nom Amphiumoidea, proposé par COPE (1888:
464) pour un taxon du rang de sous-ordre, a priorité sur Ambystomoidea
Noble, 1931. Ce dernier nom étant de création récente et n'ayant que peu été
employé depuis, son remplacement ne cause pas de "bouleversement nomenclatu-
ral" et doit à notre avis être effectué. Afin d'harmoniser la nomenclature
avec celle des autres sous-ordres d'Amphibiens (SOKOL, 1977; DUBOIS, 1983,
1984 a-b), le nom de ce sous-ordre doit maintenant être émendé en Amphiumoi-
dei Cope, 1888.
LA NOMENCLATURE SUPRAGENERIQUE DES AMPHIBIENS ACTUELS
Nous présentons ci-dessous la liste des noms valides des taxons
supragénériques (groupe-famille et groupe-classe) d'Amphibiens actuels, te-
nant compte des diverses modifications mentionnées ci-dessus. La classifica-
tion adoptée est celle de ROMER (1966) pour les groupes au-dessus du sous-
ordre, et, en-dessous, celle de LAURENT (1985), que nous avions déjà légère-
ment modifiée (DUBOIS, 1984 b), et à laquelle quelques changements supplé-
Source : MNHN, Paris
74 ALYTES 4 (2)
mentaires ont été apportés ici. Tout d'abord, suite aux remarques de TYLER
(1979, 1983), les Pelodryadidae ont été rétrogradés au rang de sous-famille
des Hylidae, et les Rheobatrachidae, les Myobatrachidae et les Leptodactyli-
dae réunis en une seule famille (Leptodactylidae). Par ailleurs, suite au
travail de MWASSERSUG (1984), qui a montré que le têtard de Pseudohemisus
présente une morphologie intermédiaire entre ceux des Microhyloidea et ceux
des Ranoïdea, ces deux superfamilles sont ici réunies en une seule (Ranoi-
dea), et les Scaphiophryninae, apparemment intermédiaires entre les deux
groupes, sont élevés au rang de famille.
Dans la liste qui suit, les noms du groupe-classe figurent en ca-
ractères plus grands, ceux du groupe-famille en caractères plus petits.
Classe AMPHIBIA Linné, 1758
Sous-classe BATRACHIA Brongniart, 1800
Super-ordre SALIENTIA Laurenti, 1768
Ordre ANURA Rafinesque, 1815
Sous-ordre DISCOGLOSSOIDEI Sokol, 1977
Superfamille DISCOGLOSSOIDEA Günther, 1858
Famille DISCOGLOSSIDAE Günther, 1858
Sous-famille DISCOGLOSSINAE Günther, 1858
Sous-famille BOMBINATORINAE Gray, 1825
Famille LEIOPELMATIDAE Mivart, 1869
Sous-ordre PIPOIDEI Dubois, 1983
Superfamille PIPOIDEA Gray, 1825
Famille PIPIDAE Gray, 1825
Sous-famille PIPINAE Gray, 1825
Sous-famille DACTYLETHRINAE Hogg, 1838
Famille RHINOPHRYNIDAE Günther, 1858
Superfamille PELOBATOIDEA Bonaparte, 1850
Famille PELOBATIDAE Bonaparte, 1850
Sous-famille PELOBATINAE Bonaparte, 1850
Sous-famille SCAPHIOPODINAE Cope, 1865
Sous-famille MEGOPHRYINAE Bonaparte, 1850
Sous-famille LEPTOBRACHIINAE Dubois, 1980
Famille PELODYTIDAE Bonaparte, 1850
Sous-ordre RANOIDEI Wilbrand, 1814
Superfamille HYLOIDEA Rafinesque, 1815
Famille LEPTODACTYLIDAE Werner, 1896 (1838)
Sous-famille MYOBATRACHINAE Schlegel, 1850
Sous-famille RHEOBATRACHINAE Heyer & Liem, 1976
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 75
Sous-famille LIMNODYNASTINAE Lynch, 1969
Sous-famille HELEOPHRYNINAE Noble, 1931
Sous-famille CERATOPHRYINAE Tschudi, 1838
Sous-famille TELMATOBIINAE Fitzinger, 1843
Tribu TELMATOBIINI Fitzinger, 1843
Tribu BATRACHYLINI Gallardo, 1965
Tribu CALYPTOCEPHALELLINI Reig, 1960
Tribu CYCLORAMPHINI Bonaparte, 1850
Tribu ELEUTHERODACTYLINI Lutz, 1954
Tribu ODONTOPHRYNINI Lynch, 1969
Sous-famille HYLODINAE Günther, 1858
Sous-famille LEPTODACTYLINAE Werner, 1896 (1838)
Famille SOOGLOSSIDAE Noble, 1931
Famille DENDROBATIDAE Cope, 1865 (1850)
Famille BUFONIDAE Gray, 1825
Sous-famille BUFONINAE Gray, 1825
Sous-famille ATELOPODINAE Fitzinger, 1843
Sous-famille TORNIERIOBATINAE Miranda-Ribeiro, 1926
Sous-famille ADENOMINAE Cope, 1860
Sous-famille ALLOPHRYNINAE Savage, 1973
Famille BRACHYCEPHALIDAE Günther, 1858
Famille RHINODERMATIDAE Bonaparte, 1850
Famille PSEUDIDAE Fitzinger, 1843
Famille HYLIDAE Rafinesque, 1815
Sous-famille PELODRYADINAE Günther, 1858
Sous-famille PHYLLOMEDUSINAE Günther, 1858
Sous-famille AMPHIGNATHODONTINAE Boulenger, 1882
Sous-famille HEMIPHRACTINAE Peters, 1862
Sous-famille HYLINAE Rafinesque, 1815
Famille CENTROLENIDAE Taylor, 1951
Superfamille RANOIDEA Rafinesque-Schmaltz, 1814
Famille MICROHYLIDAE Noble, 1931 (1843)
Sous-famille DYSCOPHINAE Boulenger, 1882
Sous-famille COPHYLINAE Cope, 1889
Sous-famille GENYOPHRYNINAE Boulenger, 1890
Sous-famille ASTEROPHRYINAE Günther, 1858
Sous-famille MICROHYLINAE Noble, 1931 (1843)
Sous-famille PHRYNOMERINAE Noble, 1931
Sous-famille BREVICIPITINAE Bonaparte, 1850
Sous-famille HOPLOPHRYNINAE Noble, 1931
Famille SCAPHIOPHRYNIDAE Laurent, 1946
Famille RANIDAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
Sous-famille RANINAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
Sous-famille PHRYNOBATRACHINAE Laurent, 1940 (1878)
Sous-famille MANTELLINAE Laurent, 1946
Famille RHACOPHORIDAE Hoffman, 1932 (1858)
Sous-famille RHACOPHORINAE Hoffman, 1932 (1858)
Sous-famille PHILAUTINAE Dubois, 1981
Famille ARTHROLEPTIDAE Mivart, 1869
Sous-famille ASTYLOSTERNINAE Noble, 1927
Sous-famille ARTHROLEPTINAE Mivart, 1869
Famille HYPEROLIIDAE Laurent, 1943
Sous-famille LEPTOPELINAE Laurent, 1972
Sous-famille KASSININAE Laurent, 1972
Sous-famille HYPEROLIINAE Laurent, 1943
Famille HEMISIDAE Cope, 1867
Source : MNHN, Paris
76 ALYTES 4 (2)
Super-ordre CAUDATA Scopoli, 1777
Ordre URODELA Rafinesque, 1815
Sous-ordre CRYPTOBRANCHOIDEI Bonaparte, 1832
Famille HYNOBIIDAE Cope, 1859 (1856)
Famille CRYPTOBRANCHIDAE Fitzinger, 1826
Sous-ordre AMPHIUMOIDEI Cope, 1888
Famille AMBYSTOMATIDAE Hallowell, 1856 (1850)
Sous-famille DICAMPTODONTINAE Tihen, 1958
Sous-famille RHYACOTRITONINAE Tihen, 1958
Sous-famille AMBYSTOMATINAE Hallowell, 1856 (1850)
Famille PLETHODONTIDAE Gray, 1850
Sous-famille DESMOGNATHINAE Cope, 1866
Sous-famille PLETHODONTINAE Gray, 1850
Tribu MYCETOGLOSSINI Bonaparte, 1850
Tribu PLETHODONTINI Gray, 1850
Tribu BOLITOGLOSSINI Hallowell, 1856
Famille AMPHIUMIDAE Gray, 1825
Sous-ordre SALAMANDROIDEI Müller, 1831
Famille SALAMANDRIDAE Goldfuss, 1820
Sous-famille SALAMANDRINAE Goldfuss, 1820
Sous-famille PLEURODELINAE Tschudi, 1838
Sous-famille MOLGINAE Gray, 1850
Sous-ordre PROTEOIDEI Müller, 1831
Famille PROTEIDAE Gray, 1825
Sous-ordre SIRENOIDEI Gray, 1825
Famille SIRENIDAE Gray, 1825
Ordre GYMNOPHIONA Rafinesque-Schmaltz, 1814
Famille EPICRIIDAE Fitzinger, 1843
Famille RHINATREMIDAE Nussbaum, 1977
Famille SCOLECOMORPHIDAE Taylor, 1969
Famille SIPHONOPIDAE Bonaparte, 1850
Sous-famille HERPELINAE Laurent, 1984
Sous-famille SIPHONOPINAE Bonaparte, 1850
Famille CECILIIDAE Rafinesque-Schmaltz, 1814
Famille TYPHLONECTIDAE Taylor, 1968
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Oxygen uptake of Po/ypedates maculatus (Gray, 1830)
larvae during their developmental stages
P. K. MISHRA* & M. C. DASH*
*Department of Zoology, Larambha College,
Larambha, Sambalpur, Orissa, India
“School of Life Sciences, Sambalpur University,
Jyoti Vihar, Burla - 768017, Sambalpur, Orissa, India!
ABSTRACT. - Oxygen uptake by tadpole of Polypedates maculatus &s a
function o$ body weight. The initial Low nate 04 oxygen consumption is due
to a Lesser activity 0$ the tadpoles in the absence 04 the Limbs. Emergence
of hind Limbs increases the activity 0$ the animal and it cowesponds with
the sudden rise än the oxygen consumption rate. The 40, uptake (u£ o$ oxy-
gen / g wet weight / hour) £s maximum in the ear£ier developmental stages
and it declines as the developmental process proceeds, but attains a second
peak during metamorphic c£imax. This may be due to a calonigenic effect
(secondary effect) 0$ thynoxin.
INTRODUCTION
The larvae of Polypedates macu£atus (Gray, 1830) are found in
plenty in temporary water ditches during the raïny season. Their life-histo-
ry strategy is based on avoiding the desiccation of their breeding grounds.
MISHRA & DASH (1983) have reported rapid differentiation process towards the
end of the larval period as part of the life-history strategy of these lar-
vae; the size at metamorphic transformation is not affected by the degree of
1. Address for correspondence.
Source : MNHN, Paris
80 ALYTES 4 (2)
crowding, which. lengthen the time to reach metamorphic climax (MISHRA &
DASH, 1984).
During the metamorphic process of Amphibian larvae under the in-
fluence of active thyroid hormones there is always a high level of oxygen
uptake (LEWIS & FRIEDEN, 1959). FUNKHOUSER & FOSTER (1970) directly correla-
ted thyroid activity with oxygen uptake of Hyla rnegilla tadpoles. The pres-
ent study was designed to determine oxygen uptake strategy of P. maculatus
larvae during their development.
MATERIALS AND METHODS
The eggs of P. macu£atus Were collected from the froggery in the
last week of May. They were brought to the laboratory and were allowed to
hatch in laboratory conditions (33°C; Relative humidity 48 % maximum and
22 % minimum). The larvae were mixed in an aquarium to create a genetically
homogeneous population and the larval population was maintained in filtered
tap water medium conditioned with Sodium thiosulphate (NACE & RICHARDS,
1972).
Larvae were blotted damp dry, weighed in a sensitive chemical bal-
ance (+ 1 mg) and staged before each measurement of oxygen uptake. The tad-
poles were staged after TAYLOR & KOLLROS (1946). To determine the oxygen up-
take, batches of 5 tadpoles in triplicate were incubated with double distil-
led water at room temperature in an air tight conical flask with known vol-
ume, for four hours in initial stages of development, and two and half hours
to one and half hours in the later stages of development. The oxygen content
of the water was determined by modified MINKLER's method (WELCH, 1948). Here
manganous chloride was used instead of manganous sulphate and concentrated
hydrochloric acid was used to liberate the iodine.
RESULTS AND DISCUSSION
The individual wet weight of P. macu£atus larvae increased from
the time of hatching until the stage of metamorphic climax. The best fit
(statistically) growth curve shows a sigmoid pattern. The increase in wet
weight is slow through stages I-V (lag phase) followed by a rapid increase
Source : MNHN, Paris
MISHRA & DASH 81
Table I. - Oxygen consumption by the developing larvae of Po£ypedates macu-
Latus.
Stage Body qe weight ul of oxygen consumption/h/
mg) individual tadpole
I 45.13 * 3.31 32.49 + 1.86
V 96.53 + 12.76 33.29 + 4.55
x 301.53 + 24.00 72.32 + 1.58
XI 381.13 À 23.28 128.66 + 7.44
XVII 467.86 + 24.28 156.37 + 20.65
XX 531.00 + 24.76 201.56 + 6.11
M.C. 605.00 167.49 + 9.57
in weight through stages V-XX (linear phase of growth) which is again fol-
lowed by slower growth through metamorphic stages (upper asymptote) (Table I,
fig. 1). The rate of oxygen uptake per tadpole was maintained up to stage X
in spite of the increase in wet weight and shows a sudden jump at stage XI
and continues to increase in a hyperbolic fashion up to stage XX (fig. 1).
But during the metamorphic stages (non feeding stages) the rate of oxygen
consumption per tadpole decreases (t = 7.035; df = 8; p < 0.001). In gene-
ral, oxygen consumption of P. macu£atus tadpoles seems to be a direct func-
tion of the body weight (fig. 1) a finding in agreement with the general iza-
tion that metabolism varies with some fractional exponent of body weight
(ZEUTHEN, 1953). The larvae up to stage X are in the premetamorphic stage
without any legs for movements and were less active. Probably, the lower
rate of oxygen consumption is because of lesser activities of the larvae.
With the emergence of hind limbs the activity increases at stage XI which
corresponds with sudden rise in the oxygen consumption rate per tadpole.
During metamorphic stages (non feeding transforming stages) the rate falls
down but is maintained at à high level signifying high internal activities
(metamorphic transformations of internal organs).
An initial high rate of q02 (ul of oxygen / g wet weight / hour)
is followed by rapid decline through premetamorphic stages (fig. 2). It then
slightly increases and is maintained through prometamorphic stages (XI-XX)
until metamorphic climax during which time there was a second peak. The oxy-
gen uptake of the larvae at metamorphic climax is slower than that of the
Source : MNHN, Paris
82 ALYTES 4 (2)
720]
640! 0——0 Growth in weight
e----e Oxygen consumption individual!
Live weight (mg)
Ar
l T XX x ZX MC.
Slages of todpoles
Fig. 1. - Mean individual wet weight and oxygen uptake per animal.
800)
8
8
ulo, g wet weignr! hr!
1 Ÿ x x Eu 2 MC.
Stages of todpole
Fig. 2. - Mean q0> in Polypedates maculatus larvae.
Source : MNHN, Paris
MISHRA & DASH 83
previous stage (t = 10.956; df = 8; p < 0.001), but is maintained at a
higher level than the premetamorphic animal (stage X). This is in accordance
with the findings of others that high rate of oxygen uptake at metamorphic
climax is not greater than those of prometamorphic animals (WILLS, 1936;
WITSCHI, 1956; FUNKHOUSER & MILLS, 1969). Maximum rate of oxygen consumption
q0, in Amphibians normally occurs early in development, the specific time
depending upon the species (GORBMAN, 1964). The peak rate in P. maculatus is
found around stage I.
In P. maculatus the rate of oxygen uptake per tadpole took a sud-
den increase from 72.23 u1 to 128.66 ul per tadpole per hour from stage X to
stage XI. The 0 also follows the same pattern. The rate of oxygen uptake
per tadpole then went on increasing reaching a maximum of 201.56 ul per tad-
pole per hour at stage XX. At metaporphic climax stage although the rate of
oxygen consumption dropped yet it was quite high (167.485 ul). It is inter-
preted that this increase in oxygen uptake from stage XI to XX and the high
oxygen uptake value at metamorphic climax is correlated (r = 0.95) to the
higher activity and growth rates of the tadpoles due to the significant ac-
tivity of thyroxin. This finding agrees with FUNKHOUSER & FOSTER (1970) that
the secondary effect of thyroxin in developing Amphibia is the calorigenic
effect.
ACKNOUWL EDGEMENT
The authors wish to thank Sri A. K. HOTA for helping in processing
the data.
RESUME
La consommation d'oxygène par les têtards de Po£ypedates macu£atus
(Amphibien, Anoure, Rhacophoridé) varie au cours de leur croissance en fonc-
tion de leur poids. Au début, le faible taux de consommation d'oxygène par
individu est dû à une moindre activité des têtards encore dépourvus de pat-
tes. L'apparition des pattes postérieures accroît l'activité des têtards et
correspond à une brusque augmentation de leur taux de consommation d'oxygè-
ne. La quantité d'oxygène consommé par gramme de poids frais (q02) est maxi-
Source : MNHN, Paris
84 ALYTES 4 (2)
male durant les premiers stades larvaires et diminue ensuite au fur et à me-
sure du développement, mais elle présente un second pic au moment du climax
métamorphique. Ceci est probablement dû à l'effet calorigène (effet secon-
daire) de la thyroxine.
(Résumé rédigé par J.-J. MORERE)
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ASLIVATUESS
Journal International de Batrachologie
International Journal of Batrachology
édité par la Société Batrachologique de France
Rédacteurs: Alain DUBOIS et Jean-Jacques MORERE.
Adresse: Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national d'Histoire
naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
Comité de rédaction: Jean-Louis AMIET (Yaoundé), Michail FISCHBERG (Genève),
Benedetto LANZA (Firenze), Raymond F. LAURENT (Tucumén), Madeleine PAIL-
LETTE (Brunoy), Michael J. TYLER (Adelaide).
Recommandations aux auteurs. - Alytes publie des articles originaux en fran-
çais ou en anglais, consacrés aux Amphibiens. Les manuscrits doivent être
dactylographiés et accompagnés d'un résumé en anglais (abstract). Les ar-
ticles en anglais seront suivis d'un résumé assez complet en français
(pour ceux qui le souhaiteraient, les rédacteurs acceptent de revoir les
résumés en français à partir d'un texte en anglais). Tableaux et figures
doivent comporter un titre. Les figures, exécutées à l'encre noire, ne
devront pas dépasser le format 16x24 cm. Indiquer leur numéro au crayon;
légendes sur feuille séparée. Présenter les références bibliographiques
conformément au dernier numéro d'Alytes paru (les références de livres
doivent comporter la pagination). Adresser les manuscrits en trois exem-
plaires aux rédacteurs. L'acceptation d'un article pour publication est
décidée par les rédacteurs après lecture critique de celui-ci par deux
lecteurs ou plus.
Instructions to authors. - Alytes publishes original papers in English or in
French, dealing with Amphibians. Manuscripts should be typewritten, and
preceded by an English abstract. Papers in English should be followed by
a detailed French summary (for those who may wish so, the editors accept
to revise such French summaries on the basis of an English text). Tables
and figures should possess titles. Figures should be drawn in black ink
and should not exceed 16x24 cm in size. Their numbers should be written
in pencil. Figure captions should be assembled on a separate sheet. Bi-
bliographic references should be presented as in recent issues of Alytes
(book references should include the pagination). Send the manuscripts in
triplicate to the editors (address above). Acceptance for publication
will be decided by the editors following review by two referees or more.
Tirés à part. - 25 exemplaires gratuits par article. Au-delà, les tirés à
part seront facturés par tranches de 25 exemplaires.
Directeur de la Publication: Alain DUBOIS.
Numéro de Commission Paritaire: 64851.
Source : MNHIN, Paris:
Alytes, 1985, 4 (2): 41-84. a C 100"
Fe 2 3 FEV. 1987
SOMMAIRE
Henri ROUSSEL & Youcef AMAR
Notes de batrachologie saharienne. T. Les Amphibiens
CEA ENT PSE ESS LEON CET D Cal
Georges H. PARENT
Précisions sur La répartition du Pélobate baun, Pelo-
bates fuscus (Laurenté, 1768), en France ..........., 52
Alain DUBOIS
Miscellanea nomenc£atonica batrachologica [VII] ..... 61
P. K. MISHRA & M. C. DASH
Oxygen uptake of Polypedates maculatus (Gray, 1830)
Lanvae during their developmental stages ....... PR u70)
Imprimé aux Ateliers de la Couronnerie, 45160 Olivet, France.
Dépôt légal: 2ème trimestre 1985.
Source : MNHN, Paris.