v Gris nee
AULTES
Septembre 1985 Volume 4, fascicule 3
Source : MNHN, Paris:
SOCIETE BATRACHOLOGIQUE DE FRANCE
(Société pour l'Etude et la Protection des Amphibiens)
SIEGE SOCIAL
Laboratoire des Reptiles & Amphibiens, Muséum national d'Histoire naturelle,
25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1985
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Source : MNHN, Paris.
AINTTES
Bulletin trimestriel Volume 4
Septembre 1985 Fascicule 3
Alytes, 1985, 4 (3): 85-93. 85
Le carpe des Arthroleptinae
Raymond F. LAURENT! & Marissa FABREZI?
Fundacién Miguel Lillo, Miguel Lillo 205,
4000 Tucumén, Argentine
ABSTRACT. - The carpal structure of the Anthroleptinae has been an
unexpectedly controversial theme. LAURENT (1940) stated that it £s made up
o$ a radial, a cubital, 5 distal carpals of which the 2nd &s fused with the
14€ central while the 4th and 5th ane fused with the 2nd central. Thus the
3nd &s free. This has been denied by POYNTON (1964) and DREWES (1984). New
double stained preparations were made to ascertain who was £n enron. It 40
happened that everybody was. The 31d carpal &s not fused with the 4th, 5th
and ?nd central in any 0$ the 32 specimens examined, but LAURENT (1940)
overtocked that the 2nd canpal is also free in Cardioglossa, mak&ng it the
most primitive genus 0$ the Arthroleptinae from this point of view, quite as
much péesiomorphous as Astylosternus, Trichobatrachus and the HyperoLiinae.
1. Directeur du programme d'herpétologie du CONICET, Tucumén, Argentine.
2. Boursière du CONICET, Tucumn, Argentine.
Bibliothèque Centrale Muséum
LULU
3 3001 00110035 2
Source : MNHN, Paris
86 ALYTES 4 (3)
INTRODUCTION
Selon LAURENT (1940), le troisième carpien des Arthroleptinae est
libre en principe, quoique soudé au 1° central chez les adultes de Schoute-
denella mais jamais soudé aux 4° et 5° carpiens et 2° central comme chez les
Phrynobatrachinae. POYNTON (1964) et plus récemment DREWES (1984) soutien-
nent qu'il n'en est rien, c'est-à-dire que le 3° carpien n'est libre chez
aucun membre des Arthroleptinae. I1 était donc nécessaire de reconsidérer le
problème pour essayer d'établir qui avait mal vu ou mal interprété ce qu'il
avait vu.
MATERIEL ET METHODE
Trente-deux spécimens de divers Arthroleptinae ont été utilisés,
plus quatre de Phrynobatrachinae (liste en Annexe).
Is ont été soumis à une technique d'éclaircissement et de colora-
tion des os et des cartilages qui a fait ses preuves au cours de ces derniè-
res années: il s'agit de la coloration différentielle à l'alizarine et au
bleu alcian pour les os et les cartilages respectivement, telle qu'elle a
été décrite par MASSERSUG (1976). Une loupe binoculaire fut utilisée pour
les observations et une chambre claire pour les dessins.
RESULTATS
(1) A titre comparatif, les préparations de Phrynobatrachus versi-
colon et P. natatensis (fig. 1) n'ont fait que confirmer les observations de
LAURENT (1941). Le 2° carpien et le 1% central sont libres chez P. vexsico-
Lon, tandis que le 3° carpien est soudé au 2° central et 4° et 5° carpiens.
Chez P. natalensis, ces deux os sont soudés eux aussi à cet os composite de
er
sorte que le carpe se réduit à quatre éléments: radial, cubital, 1
et un seul os distal formé par la fusion de tout le reste.
carpien
(2) Chez Arthroleptis adolfifriedenici, A. variabilis, À. poecilo-
notus et Coracodichus stenodactylus (fig. 2), le 2° carpien est soudé au 1°*
central et le 3° carpien est libre, comme l'ont indiqué les premières obser-
vations de LAURENT (1940).
Source : MNHN, Paris
LAURENT & FABREZI 87
2,5mm
Fig. 1. - Carpes de: (a) Phuynobatrachus versicolor (femelle), riv. Gihirwa,
Rwanda; (b) Phaynobatrachus natalensis (mâle), Luvungi, Kivu, Zaïre.
(3) Chez Cardioglossa Leucomystax et C. cyanecspila (fig. 3), le
3° carpien est libre, mais le 2° l'est également, n'étant pas soudé au 1°
central. En outre, le 1°* carpien a disparu chez C. cyaneospilta.
(4) Chez SchoutedeneLta spp. (fig. 4), on observe la fusion du 2°
carpien avec le 1°" central comme chez Arthroleptis, mais le 3° carpien
n'est plus libre. Est-il soudé au carpien composite externe (4° + 5° car-
piens + 2° central) ou aux 2° carpien et 1° central? La réponse à cette
question se trouve dans la discussion qui suit. À noter qu'aucune différence
n'a été remarquée, cette fois, entre adultes et juvéniles.
DISCUSSION
Lorsqu'on considère la structure du carpe chez Cardioglossa (fig.
3) on voit que le grand os distal externe constitué par le 2° central et le
4% et 5° carpiens empiète largement sur l'espace qui devrait normalement
Source : MNHN, Paris
AS
LAURENT & FABREZI 89
Fig. 2. - Carpes de: (a) Arthroleptis adolgifriederici (femelle), Rwasenko-
ko, forêt de Rugege, Rwanda; (b) Anthroteptis variabilis (femelle), Lu-
tunguru, Kivu, Zaïre; (c) Anthioleptis poecilonotus (femelle), Mabuba,
Mayombe, Zaïre; (d) Arthroleptis poecilonotus (juvénile), Mabuba, Ma-
yombe, Zaïre; (e) Coracodichus stenodactylus (juvénile), Nyunzu, Tanga-
nika, Zaïre.
être exclusivement occupé par le 3° carpien. On comprend dès lors que d'au-
tres observateurs aient cru celui-ci incorporé à cet élément composite.
Pourtant une telle interprétation est insoutenable parce que le 3° carpien
est bien visible et bien distant du 2°, lequel a sa position normale.
Cette extension vers le côté interne du grand carpien externe
s'observe aussi chez Arthioleptis et Schoutedenella. Chez Anthroleptis (fig.
2), le 3° carpien est minuscule et souvent accolé de telle sorte au 4°, 5°
et 2° central qu'il peut paraître leur être soudé, ce qui n'est pas le cas,
car on peut toujours distinguer la division, du moins en vue dorsale, parce
ÉA PA
a b
2,5mm
Fig, 3. - Carpes de: (a) Cardioglossa cyaneospila (mâle), riv. Kazira, Buru-
ri, Burundi; (b) Cardioglossa Leucomystax (mâle), Terr. de MWalikale,
Kivu, Zaïre.
Source : MNHN, Paris
90 ALYTES 4 (3)
k AR
À NT À f\ ZA
à \Ÿ
À FA
Fig. 4. - Carpes de: (a) Schoutedenella schubotzi (femelle), Lemera, Terr.
d'Uvira, Kivu, Zaïre; (b) Schoutedenella schubotzi (mâle), Lemera,
Terr. d'Uvira, Kivu, Zaïre; (c) Schoutedenella hematogaster (femelle),
Tubutubu, Itombwe Sud, Terr. de Fizi, Kivu, Zaïre; (d) SchoutedeneL£a
pynrhosce£is (mâle), Lubitshako, Terr. de Fizi, Kivu, Zaïre; (e) Schou-
tedenella pyrrhoscelis (femelle), Lubitshako, Terr. de Fizi, Kivu,
Source : MNHN, Paris
LAURENT & FABREZI 91
Zaïre; (f) SchoutedeneLla sylvatica (femelle), Irangi, Terr. de Walika-
le, Kivu, Zaïre; (g) SchoutedeneLla sylvatica (femelle), Kitutu, Terr.
de Mwenga, Kivu, Zaire; (h) SchoutedeneLla sp. cf. £ameerei (femelle),
Kidawe, Arr. de Bubanza, Burundi; (i) Schoutedenella sp. cf. £ameerei
(mâle), Muyebe, Arr. de Bubanza, Burundi.
que ce 3° carpien qui à la forme d'un coin est invisible ou difficile à voir
en vue ventrale, autre explication plausible de l'erreur commise par DREWES
et POYNTON. Chez le juvénile Cozacodichus (fig. 2e), l'indépendance du 3°
carpien est évidente. Schoutedenella (fig. 4) montre à première vue une
structure plus ambigüe, mais l'interprétation de POYNTON et DREWES implique-
rait une extension contraire du 2° carpien sous la base du 3° métacarpien,
ce qui ne s'observe chez aucun des trois autres genres. D'ailleurs, lorsque
le 3° carpien est réellement soudé au grand os externe (Phaynobatrachus vex-
sicolon, fig. 1a), il dépasse nettement la base du métacarpien vers l'inté-
rieur, ce qui n'est le cas chez aucun membre des Arthroleptinae.
La structure primitive du carpe chez Cardioglossa est à rapprocher
de la persistance du têtard chez ce genre (LAMOTTE, 1961), ce qui inviterait
à le considérer comme le groupe frère des autres Arthroleptinae. Cependant
la structure du crâne est si voisine de celle de Schoutedene££a (LAURENT,
1940, 1973) que l'on est amené plutôt à voir en ce dernier seulement le
groupe frère de Cardiog£ossa.
Selon cette conception, les genres Anthroleptis et Coracodichus
formeraient le groupe frère du couple Cardiog£ossa - Schoutedene£la (LAURENT,
1973) et l'apparition du développement direct se serait réalisée parallèle-
ment dans la lignée ArthroLeptis et chez Schoutedene£la. Le genre Anthro£ep-
ætis serait paraphylétique par rapport à Coracodichus ce qui inviterait à
abandonner ce dernier.
CONCLUSIONS
(1) Force nous est de confirmer les observations antérieures de
LAURENT (1940), à savoir que le 3° carpien est libre chez Arthroleptis, Co-
nacodichus et Candioglossa, qu'il ne l'est pas chez Schoutedenc£lta, mais
qu'il y est soudé au 2° carpien et au 1°" central, condition différente de
Source : MNHN, Paris
92 ALYTES 4 (3)
ce qu'on rencontre.chez les Phaynobatrachus primitifs.
(2) Le 2° carpien est également libre chez Cardéoglossa alors
qu'il est soudé au 1°
pourtant très important, avait échappé à LAURENT en 1940. Il tend à confir-
mer plutôt qu'à démentir la conception de LAURENT (1942) selon laquelle les
Arthroleptinae dériveraient des Astylosterninae.
central chez les autres Arthroleptinae. Ce détail
ANNEXE
Liste du matériel utilisé qui appartient à la collection person-
nelle de R. F. LAURENT.
RL. 280: Phrynobatrachus versicolor (1 mâle, 1 femelle), riv. Gihirwa,
Rwanda.
RL. 438: Phrynobatrachus natalensis (1 mâle, 1 femelle), Luvungi, Kivu,
Zaïre.
RL. 90c: Arthroleptis adolfifriederici (1 mâle, 1 femelle, 1 juv.),
Rwasenkoko, forêt du Rugege, Rwanda.
RL. 143: Arthroleptis variabilis (1 mâle), Lutunguru, Kivu, Zaïre.
RL. 232h: Arthroleptis poecilonotus (2 femelles), Mabuba, Mayombe,
Zaïre.
RL. 251: Arthroleptis poecilonotus (2 juv.), Mäbuba, Mayombe, Zaïre.
RL. 108b: Arthroleptis stenodactylus (1 juv.), Nyunzu, Tanganika, Zaïre.
RL. 103e: Schoutedenella hematogaster (1 mâle, 1 femelle, 1 juv.), Tu-
butubu, Itombwe Sud, Terr. de Fizi, Kivu, Zaïre.
RL. 121: Schoutedenella pyrrhoscelis (2 mâles, 2 femelles), Lubitshako,
Terr. de Fizi, Kivu, Zaïre.
RL. 175b: Schoutedenella schubotzi (2 mâles, 2 femelles), Lemera, Terr.
d'Uvira, Kivu, Zaïre.
RL. 43b: Schoutedenella sylvatica (2 femelles), Kitutu, Terr. de Mwen-
ga, Kivu, Zaïre.
RL. 169b: Schoutedenella sylvatica (2 femelles), Irangi, Terr. de Wali-
kale, Kivu, Zaïre.
RL. 165a: Schoutedenella sp. cf. lameerei (2 femelles), R. Kidawe, Ar-
rondissement de Bubanza, Burundi.
RL. 140a: Schoutedenella sp. cf. lameerei (1 mâle, 1 femelle), Muyebe,
Arrondissement de Bubanza, Burundi.
RL. 170: Cardioglossa leucomystax (2 mâles), Irangi, Terr. de Walikale,
Kivu, Zaïre.
RL. 66a: Cardioglossa cyaneospila (2 mâles), riv. Kazira, Bururi, Bu-
rundi.
Source : MNHN, Paris
LAURENT & FABREZI 93
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DREWES, R. C., 1984. - A phylogenetic analysis of the Hyperoliidae (Anura):
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Calif. Acad. Sci., 139: i-x + 1-70.
LAMOTTE, M., 1961. - Contribution à l'étude des Batraciens de l'Ouest afri-
cain. XII. Les formes larvaires de Cardioglossa leucomystax Blgr. Bull.
I.F.A.N., (A), 23: 211-216.
LAURENT, R. F., 1940. - Contribution à l'ostéologie et à la systématique des
Ranides africains. Première note. Rev. Zool. Bot. afr., 34: 74-96.
——--- 1941. - Contribution à l'ostéologie et à la systématique des Ranides
africains. Deuxième note. Rev. Zool. Bot. afr., 34: 192-235.
----- 1942. - Note sur l'ostéologie de Trichobatrachus robustus. Rev. Zool.
Bot. afr., 36: 56-60.
=== 1973. - The natural classification of the Arthroleptinae. Rev. Zool.
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POYNTON, J. C., 1964. - The Amphibia of South Africa: a faunal study. Ann.
Natal Mus., 17: 1-334.
WASSERSUG, R. J., 1976. - A procedure for differential staining of cartilage
and bone in whole formalin fixed Vertebrates. Stain Tech., 51: 131-134.
Source : MNHN, Paris
Aytes, 1985, 4 (3): 94-96.
Miscellanea nomenclatorica batrachologica (VIII)
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - The family-group name Allophuynidae was $irst proposed
by SAVAGE (1973) without any diagnosis and was therefore a nomen nudum in
{his work. This name became available with the publication 04 a short diag-
nosis 0$ this family in the book 0$ GOIN, GOIN & ZUG (1978), who therefore
became its authors, in the nomenclatural sense of the term. Following the
arguments of LAURENT (1980, 1986], it seems best to rnefer the monotypic ge-
nus Allophryne #0 £ts oun subfamily, the Allophryninae, within the Bugonidae.
GAIGE (1926) décrivit sous le nom d'A££ophryne ruthveni une nou-
velle espèce d'un nouveau genre d'Amphibiens Anoures de Guyane britannique,
qu'elle rapportait à la famille des Bufonidae. Depuis, la position systéma-
tique de ce genre monotypique est restée controversée. NOBLE (1931) le clas-
sait parmi les Hylidae, et GALLARDO (1965) parmi les Leptodactylidae. À la
suite d'une étude anatomique de plusieurs spécimens, LYNCH & FREEMAN (1966:
502) proposèrent de l'inclure provisoirement dans les Hylidae, tout en no-
tant ses caractères atypiques pour cette famille, et en ajoutant: "A more
comprehensive study (...) might indicate that the recognition of a fifth fa-
mily is necessary." A leur suite, divers auteurs ont rapporté A££ophryne à
la famille des Hylidae (HOOGMOED, 1969; LYNCH, 1973, 1984; DUELLMAN, 1975,
1977), et même plus précisément à la sous-famille des Hylinae (DUELLMAN,
1970; DOWLING & DUELLMAN, 1978; FROST, 1985).
Pour sa part, SAVAGE (1973), sans s'en expliquer, considéra A£Lo-
phiyne comme constituant la famille nouvelle des Allophrynidae. 11 fut en
cela suivi par GOIN, GOIN & ZUG (1978) et par HARDING (1983).
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 95
Enfin, LAURENT (1980, 1986) donna de bons arguments pour rattacher
ce genre à la famille des Bufonidae. I1 fut suivi par DUBOIS (1983, 1984,
1985), qui toutefois proposa de maintenir Al£ophiyne dans une sous-famille
spéciale des Allophryninae, "en raison de ses caractères très particuliers
par rapport aux autres genres de cette famille" (DUBOIS, 1984: 34).
Dans le récent travail de FROST (1985: 120), on peut lire ce qui
suit: "Unfortunately the name Allophrynidae does not meet the requirements
of Article 13.a (statement of diagnosis or reference to a diagnosis for new
names proposed after 1930) of the 1985 International Code of Zoological No-
menclature, and as such is not a valid taxonomic name. Although A££ophiyne
is here replaced in the Hylidae, this is not because we think it belongs
there."
Cette remarque est juste en ce qui concerne le travail de SAVAGE
(1973), où aucun élément de diagnose n'est associé au nouveau nom Allophry-
nidae, qui est donc un nomen nudum dans ce travail. Toutefois dans l'ouvrage
de GOIN, GOIN & ZUG (1978: 240), on trouve les indications suivantes: "A
single genus, A££ophuyne, of northeastern South America, constitutes the
bufo-like allophrynid family (...). It is toothless, with peculiar, scale-
like patches of roughened skin on the head and ‘back. This small tree frog
breeds in small ponds in the usual anuran fashion." Bien que cette "diagno-
se" soit extrêmement réduite, elle est suffisante selon le Code pour rendre
le nom Allophrynidae disponible au sens nomenclatural du terme. Ce sont donc
GOIN, GOIN & ZUG (1978: 224) les auteurs de ce nom, ainsi que du nom de
sous-famille Allophryninae.
Les caractères qui justifient l'attribution de cette sous-famille
à la famille des Bufonidae sont ceux sur lesquels LAURENT (1980: 406) a at-
tiré l'attention: "la forte ossification du crâne, en particulier du sphén-
ethmo'îide, la disparition du quadrato-jugal, les phalanges terminales: en for-
me de T, la disparition des dents maxillaires et de l'omosternum, tous ca-
ractères ou tendances bufoniennes, et finalement, le faciès bufonoïde."
Par ailleurs, cette sous-famille se distingue des autres Bufonidae par plu-
sieurs caractères, et notamment la présence de phalanges intercalaires.
On trouvera une discussion plus détaillée des relations phylogéné-
tiques et de la position taxinomique du genre Al£ophiyne dans le travail de
LAURENT (1986), qui malheureusement reste sous presse depuis plus de cinq
ans. En l'absence d'arguments contradictoires à ceux de cet auteur, il nous
Source : MNHN, Paris
96 ALYTES 4 (3)
paraît que la meilleure solution actuelle à ce problème est de maintenir ce
genre dans une sous-famille Allophryninae des Bufonidae.
REFERENCES BIBL IOGRAPHIQUES
DOWLING, H. G. & DUELLMAN, W. E., 1978. - Systematic herpetology: à synopsis
of families and higher categories. New York, Hiss Publications, Publi-
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DUBOIS, A., 1983. - Classification et nomenclature supragénérique des Amphi-
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----- 1984. - La nomenclature supragénérique des Amphibiens Anoures. Mém.
Mus. nat. Hist. nat., (A), 131: 1-64.
- 1985. - Miscellanea nomenclatorica batrachologica (VII). Alytes, 4:
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DUELLMAN, W. E., 1970. - The hylid frogs of Middle America. Monogr. Mus.
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See 1975. - On the classification of frogs. Occ. Pap. Mus. nat. Hist.
Univ. Kansas, 42: 1-14.
== 1977. - Liste der rezenten Amphibien und Reptilien. Hylidae, Centrole-
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FROST, D. R. (ed.), 1985. - Amphibian species of the world. Lawrence, Allen
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GAIGE, H. T., 1926. - A new frog from British Guiana. Occ. Pap. Mus. Zool.
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GALLARDO, J. M., 1965. - A propésito de los Leptodactylidae (Amphibia Anu-
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GOIN, C. J., GOIN, O. B. & ZUG, G. R., 1978. - Introduction to herpetology.
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HARDING, K. A., 1983. - Catalogue of New World Amphibians. Oxford, Pergamon
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HOOGMOED, M. S., 1969. - Notes on the herpetofauna of Surinam. II. On the
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LAURENT, R. F., 1980. - Esquisse d'une phylogenèse des Anoures. Bull. Soc.
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SAVAGE, J. M., 1973. - The geographic distribution of frogs: patterns and
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VIAL, J. L., 1973. - Evolutionary biology of the Anurans. Columbia, Univ.
Missouri Press: i-xiii + 1-470.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1985, 4 (3): 97-100. 97
Miscellanea nomenclatorica batrachologica (IX)
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - The name Hyperolius pygmaeus Ah£, 1931, a junior pri-
mary homonyn o$ Hyperolius pygmaeus Meyer, 1874, äs invalid. The species to
which this name applies must now be named Afrixalus septentrionalis Schidtz,
1974. The subspecies untc£ now known as Afrixalus pygmaeus septentrionalis
Schidtz, 1974 must now bear the name Afrixalus septentrionalis septentriona-
lis Schigdtz, 1974. For the mexidional subspecies of this species, a new
name £s proposed, on the basis cf SCHIQTZ (1974, 1975) descriptions and ma-
terial.
MEYER (1874: 139) décrivit sous le nom de HyperoLius pygmaeus une
espèce d'Anoure de Nouvelle-Guinée qui fut ensuite transférée dans les gen-
res Hylella (BOULENGER, 1882: 419; MEYER, 1887: 16), puis Hy£a (BARBOUR,
1912: 1773 LOVERIDGE, 1948: 397), enfin Létonta (TYLER, 1971: 354), où elle
figure encore (DUELLMAN, 1977: 138; FROST, 1985: 191).
AHL (1931: 273) nomma Hyperolius pygmaeus une espèce d'Anoure de
Tanzanie qui fut ensuite transférée dans le genre Afrixa£us (LAURENT, 1961:
66), où elle figure toujours (FROST, 1985: 223).
Le nom Hyperolius pygmaeus Ahl, 1931 est un homonyme primaire plus
récent du nom HyperoLius pygmaeus Meyer, 1874, comme i'avait déjà noté TYLER
(1968: 163). Un tel nom est définitivement invalide (Art. 57(d) du Code,
ANONYME, 1985). I1 doit être rejeté et remplacé, soit par un synonyme plus
récent s'il en existe un, soit par un nouveau nom.
Le nom Hyperolius pygmaeus Ahl, 1931 n'a pas actuellement de syno-
Source : MNHN, Paris
98 ALYTES 4 (3)
nyme connu, mais le statut de ce nom est problématique. SCHIQTZ (1974: 14) a
utilisé ce nom pour désigner une petite espèce d'Afrixalus des savanes de
Tanzanie et des régions avoisinantes, tout en notant au sujet de l'holotype
de HyperoLius pygmaeus Ah1, 1931 (ZMB 36102): "It does not quite resemble my
material in pattern and morphology, but seems to be closer to the present
species than to A. brachycnemts or other known forms. Rather than describe
another species, I have preferred to use the name pygmaeus." SCHIQTZ (1974)
ajoutait que les populations d'Afrique-du-Sud et du Mozambique rapportées
par POYNTON (1964) aux taxons Afrixalus brachycnemis knysnae (Loveridge,
1954) et Afrixalus spiniérons (Cope, 1862) représentent peut-être des "for-
mes" méridionales d'Afrixalus pygmaeus. Enfin, dans le même travail, SCHIQTZ
(1974: 15) décrivait une sous-espèce nouvelle Afrixalus pygmaeus septentrio-
nalis du Kénya.
Le nom Hypero£ius pygmaeus Ahl, 1931 étant invalide, l'espèce à
laquelle il était jusqu'ici appliqué doit désormais être appelée Afrixalus
septentrionalis Schigtz, 1974. La sous-espèce du Kénya portera désormais le
nom Afrixalus septentrionalis septentrionalis Schigtz, 1974. Quant à la
sous-espèce de Tanzanie, elle n'a plus maintenant de nom disponible. Il se-
rait possible de proposer pour cette sous-espèce un nom de remplacement
("'nomen novum") pour Hyperolius pygmaeus Ahl, 1931, mais cette démarche nous
paraît peu indiquée car alors cette sous-espèce garderait le même holotype
(ZMB 36102), dont SCHIQTZ (1974) a déjà souligné qu'il était légèrement aty-
pique par rapport au matériel sur lequel cet auteur s'est fondé pour redé-
crire cette sous-espèce. Pour cette raison nous créons un nom nouveau pour
la sous-espèce décrite comme Afréixalus pygmaeus pygmaeus par SCHIQTZ (1974:
14) sur la base du matériel de cet auteur, en considérant qu'il s'agit d'une
sous-espèce nouvelle et non d'un nom de remplacement.
Nous avons plaisir à dédier cette nouvelle sous-espèce à notre ami
Jean-Jacques MORERE :
Afrixalus septentrionalis monerei subsp. nov.
Ho£otype: N° 9447 än SCHIGTZ (1975: 97), mâle adulte (longueur museau-anus:
21,5 mm), provenant de la forêt de Dabaga, Tanzanie (localité N°9 de Tanza-
nie sur la carte de la fig. 1 än SCHIQTZ, 1975: 9).
Paratypes: Les spécimens rapportés à Afrixalus pygmaeus pygmaeus par SCHIQTZ
(1974, 1975), et dont cet auteur donne les numéros de collection, soit: N°
7114 (femelle), 7169, 7170 et 7172 (mâles) ên SCHIQTZ (1975: 97), de Tiwi,
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 99
Kénya; N° 8749 (mâle) én SCHIPTZ (1975: 97), de Kingupira, Tanzanie; MCZ
25165 (mâle) et 25166 (femelle), des Siga Caves, Tanzanie (spécimens signa-
lés par LOVERIDGE, 1942: 398, sous le nom de Mega£ixalus brachycnemis, puis
par SCHIPTZ, 1974: 15, sous celui d'Afréixa£us pygmaeus pygmaeus); ZMB 36102
(mâle), de Tanga, Tanzanie (holotype de HyperoLius pygmaeus Ahl, 1931: 273).
Description: Voir la description et les figures d'Afrtxalus pygmaeus pyg-
maeus dans SCHIQTZ (1974: 14-15, fig. 7-8; 1975: 87-89, fig. 86). Le spéci-
men dessiné en fig. 7 de SCHIQTZ (1974: 14), qui est apparemment aussi celui
qui se trouve en deuxième position en partant de la droite sur la fig. 86 de
SCHIGTZ (1975: 87), provient de la localité-type de la sous-espèce, la forêt
de Dabaga. SCHIQTZ (1974, 1975) ne donnant pas les numéros de collection des
spécimens figurés, il n'est toutefois pas certain qu'il s'agisse de l'holo-
type, bien que ce soit fort vraisemblable.
Répartition: Extrême sud-est du Kénya, Tanzanie, Malawi, Mozambique, peut-
être Afrique-du-Sud (SCHITZ, 1974, 1975). POYNTON (én FROST, 1985: 223) a
récemment suggéré que les populations du Mozambique et d'Afrique-du-Sud jus-
qu'ici rapportées à l'espèce Afrixalus pygmaeus représentent vraisemblable-
ment une espèce distincte.
Abréviations utilisées: MCZ, Museum of Comparative Zoology, Harvard, Camb-
ridge; ZMB, Zoologisches Museum, Berlin.
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Source : MNHN, Paris
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Mitochondrial DNA polymorphism among
Rana ridibunda, Rana lessonae
and Rana kl. esculenta : preliminary study
Monique MONNEROT*, Alain DUBOIS* & Heinz TUNNER'
#Laboratoire de Biologie Générale, Bâtiment 400,
Université de Paris-Sud, 91405 Orsay Cedex, France
*Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
institut für Zoologie der Universität Wien,
Althanstrasse 14, 1090 Wien, Autriche
ABSTRACT. - The digest profiles of mitochondrial DNA from individ-
uals beLlonging to Rana ridibunda, Rana lessonae and Rana k£. esculenta 04
various origins have been compared using three restriction enzymes (BamH1,
EcoRI and Pstl). This allowed to establish the existence 04 intraindividual
Length heterogeneity in the three forms and to define £ive different cleav-
age maps. One of these maps (LC) £s only present in £rogs &rom Chevannes,
France. Two others ([RPI and RP2), nathen different, coexist än a R. ridibun-
da population from Austria and the Last two (LAIT and LA2] in R. lessonae
érom Apetlon, Austria. The LAIT and LAZ2 moxphs are also present in R. k£.
esculenta from Apetlon, Austria, as ës one (RPI) 04 the moxphs found in R.
ridibunda, a£though this Last species Lives £ar away. The morph LAT seems
similar to the morph B observed by SPOLSKY and UZZELL only in R. ridibunda.
The nesults o$ the present study indicate that the relationships 04 mtDNA
between the green f10gs are more complex than at &ürst thought.
Source : MNHN, Paris
102 ALYTES 4 (3)
INTRODUCTION
Numerous studies have recently been devoted to the evolutionary
problems raïsed by the European water frogs or green frogs (Rana k1. escu-
Lenta group) (see reviews and discussions for example in HOTZ, 1974; BERGER,
1977; DUBOIS, 1977, 1982; DUBOIS & GÜNTHER, 1982; UZZELL, 1982 a-b; GÜNTHER,
1983). It appears now that Rana médibunda and Rana Lessonae, abundant in
many parts of Central Europe, were probably separated from each other and
diverged à few millions years ago (UZZELL, 1978, 1982 a). Since then, they
have regaïined contact, probably on several occasions, and given birth by hy-
bridization to a third form of green frogs, known as R. esculenta (BERGER,
1968; DUBOIS, 1977) which reproduces by hybridogenesis (SCHULTZ, 1968; TUN-
NER, 1974) and which lives nowaday in sympatry with and mates with one or
the other parental species, more often with Rana £essonae (L-E system of
UZZELL & BERGER, 1975; 1-e-P, e-1-P systems of GÜNTHER, 1983). DUBOIS & GÜN-
THER (1982) recently proposed to consider such hybrid not as species but as
belonging to a special systematic category (klepton) (hence designated Rana
K1. escu£enta). Others still use the traditional name R. escu£enta for this
form, which they view merely as à "particular case" within the general cate-
gory of species (UZZELL, 1982 b).
Since mitochondrial DNA (mtDNA) is a convenient marker for stud-
ying matriarchal relationships between species (AVISE & LANSMAN, 1983), a
survey of mtDNA of the two parental species and their hybrid may enhance
understanding of this complex. SPOLSKY & UZZELL (1984) suggested the possi-
bility of an introgressive process from mtDNA of Rana £essonae into Rana ni-
dibunda via the hybridogenetic hybrid.
This paper presents preliminary results on the comparative analy-
sis of mtDNA of water frogs from France and Austria belonging to all three
taxa. ù
Besides the intraindividual length variability, previously de-
scribed for Rana k1. escu£enta (MONNEROT, MOUNOLOU & SOLIGNAC, 1984) and ob-
served here also for Rana Lessonae and Rana ridibunda mtDNA we have detected
a noticeable variation of the restriction enzyme sites within the two stud-
ied populations from Austria whereas there is none among the frogs of the
population from France. The comparison of the cleavage maps leads to the
recognition of five different types of mtDNA.
Source : MNHNI, Paris
MONNEROT, DUBOIS & TUNNER 103
MATERIAL AND METHOD
MATERIALS
Samples from three different populations were examined.
(1) Chevannes (Yonne, France): 6 Rana Lessonae, 12 Rana k1. escu-
Lenta (from a mixed Rana L£essonae + Rana k1. escu£enta population).
(2) Apetlon (Burgenland, Austria): 18 Rana Lessonae, 10 Rana k.
esculenta (from a mixed Rana Lessonae + Rana k1. escu£enta population).
(3) Prellenkirchen (Lower- Austria, Austria) : 4 Rana ridibunda
(from à pure Rana ridibunda population).
mtDNA PREPARATION
Frogs were analysed one by one. The mitochondria of each individ-
ual were isolated from ovaries according to CALLEN et al. (1983) and their
mtDNA was purified on CsC1 gradients.
mtDNA COMPARISON
The mtDNA comparison was achieved in two steps. First, mtDNA from
individuals belonging to the three taxa digested by three enzymes: BamHl,
EcoRI and PstI. For each restriction enzyme, the mtDNA digests were compared
within each population of each species. Second, a migration, side by side,
of samples representative of each type of profiles allowed precise identifi-
cation of the restriction fragments with similar mobility. Their identity
was verified by cross-hybridization (after transfer onto NEN membrane) with
32P labelled plasmid DNAs carrying defined amphibian mtDNA genes as de-
scribed by MONNEROT, MOUNOLOU & SOLIGNAC (1984). Routinely 10 to 100 ng
mtDNA per slot (depending on the enzyme chosen) were used, digestions being
achieved according to the supplier instructions (BOEHRINGER). Electrophor-
esis was performed on 1% vertical agarose gels, overnight, followed by
transfer onto Gene-Screen membrane and hybridization with *2P-labelled Rana
k1. escu£enta mtDNA. The smallest fragments detected by this technic were
about 300-500 bp long.
RESTRICTION MAPPING
With the cleavage map of Rana k1. escu£enta mtDNA already in hand
Source : MNHN, Paris
104 ALYTES 4 (3)
(MONNEROT, MOUNOLOU & SOLIGNAC, 1984) the comparison of the digest profiles
of all the mtDNAs allowed to draw their respective cleavage maps. The homo-
logy between fragments with different mobility was also insured through the
cross-hybridizations done for mtDNA comparison (see above).
RESULTS
Mitochondrial DNAs from individuals belonging to the three taxa
Rana Lessonae, Rana nidibunda and Rana k1. esculenta of different geographic
origin have been digested by three enzymes: BamHI, EcoRI and Pstl.
At first it has to be pointed out that the intraindividual length
heterogeneity described for Rana k1. esculenta (MONNEROT, MOUNOLOU & SOLI-
GNAC, 1984) is also observed for Rana Lessonae and Rana nidibunda (fig. 1,
2, 3) with the same properties — i.e. each animal is heteroplasmic and the
molecules it carries can be characterized by the range of their variation
(400-700 bp) and the extreme sizes. The extensive length variability will be
R(P)
L,ECA) L,ECA) L,E(C)
E(A)
Fig. 1. - BamHl digest profiles of mitochondrial DNA from Rana ridibunda
(R), Rana Lessonae (L) and Rana k1. escu£enta (E) of various origins:
P = Prellenkirchen (Austria), À = Apetlon (Austria), C = Chevannes
(France). The fragments noted (f) originate from the length variable
region of the genome.
Source : MNHN, Paris
R (P)
E (A)
19.0-
140- —_
43-
L,E(C)
L,E (A)
MONNEROT, DUBOIS & TUNNER 105
R(P) R(P)
LE (C)
L,ECA) E(A)
12.0 sm EE
3.9- ss :
2.5-
Fig. 2. - EcoRI digest profiles of mitochondrial DNA from Rana tidibunda
(R), Rana Lessonae (L) and Rana k1. esculenta (E) of various origins.
Fig. 3. - Pstl digest profiles of mitochondrial DNA from Rana ridibunda (R),
Rana Lessonae (L) and Rana k1. esculenta (E) of various origins: see
f19:. L
the subject of another paper; the present analysis of the mtDNA polymorphism
will only take the restriction sites into account.
COMPARISON OF mtDNAs OF RANA LESSONAE AND RANA KL. ESCULENTA FROM FRANCE
No site variation has been detected among mtDNAs of Rana k1. escu-
Lenta and Rana £essonae from Chevannes (12 and 6 individuals respectively)
(fig: 1::2:.3).
Source : MNHN, Paris
106 ALYTES 4 (3)
COMPARISON OF mtDNAs OF RANA LESSONAE, RANA RIDIBUNDA AND RANA KL. ESCULENTA
FROM AUSTRIA
On the contrary to the precedent situation the mtDNAs of the frogs
from Austria are diversified. For BamHl, there can be observed three pro-
files (fig. 1): two are found in Rana Lessonae, the third in Rana ridébunda.
Rana k1. esculenta reveals all three profiles. For EcoRl, two profiles ap-
pear: one is seen in all Rana Lessonae, the other in Rana xidébunda and both
in Rana k1. esculenta (fig. 2). For Pstl, two profiles are identified: both
are seen in Rana nidibunda as well as in Rana k1. esculenta, but only one
has been detected in Rana £essonae (fig. 3).
COMPARISON OF THE WHOLE SET OF mtDNAs
In à composite comparison of the various DNAs all these profiles
are integrated in terms of cleavage maps. This is done enzyme per enzyme in
fig. 4 and the synthesis is presented in fig. 5. Thus we have drawn the
19
JKb
Eco RI
Psti
Fig. 4. - Comparison of the different BamHl, EcoRI and Pstl restriction
maps. The homologous sites have been placed in front of each other. For
the abbreviations see legend of fig. 1.
Source : MNHN, Paris
MONNEROT, DUBOIS & TUNNER 107
b e b e p P P
LC
b e b e p b P
sale | Y
b e e p b p
LA2 || |
b p e p p
mes | |
b e p P
mr | \
Fig. 5. - Different types of mitochondrial DNA cleavage maps. b = BamHI,
e = EcoRl, p = Pstl. Each type is named according to the form to which
it belongs (L = Rana Lessonae, R = Rana ridibunda), to the geographic
origin of the population (C = Chevannes, À = Apetlon, P = Prellenkir-
chen) and numbered in the order of its discovery, if necessary.
cleavage maps of the different mtDNAs observed in the overall study. Each
mtDNA-morph has been named according to the species to which it belongs (L:
R. Lessonae; R: R. ridébunda), to the geographic origin of the population
(C: Chevannes; A: Apetlon; P: Prellenkirchen) and numbered following its
discovery, if necessary.
The following information emerge from the overall comparison of
these nucleomorphs.
(a) mtONA-morph LC: This morph is specific to the animals from
Chevannes. A11 frogs share the same morph, whatever the taxon, Rana Lessonae
or Rana k1. escu£enta. Remarkably, this morph has not been found in the
studied animals from Austria.
(b) mtDNA-morphs LAT and LA2: These two morphs can be distin-
guished within the Rana Lessonae from Apetlon, with apparent different fre-
quency (LA1 : LA2 = 14 : 4). They differ by one site (BamHl) over the 7
mapped. Both morphs have also been found in four (respectively two and two)
Source : MNHN, Paris
108 ALYTES 4 (3)
of the ten hybrid: frogs (Rana k1. esculenta) from Apetlon.
(c) mtONA-morphs RP1 and RP2Z: Both characterize Rana ridibunda.
These morphs are rather different from all other mtDNAs we have studied so
far (4 sites in common with LA1 over the 7 identified). It seems most in-
teresting that the morph RP1, seen in the pure Rana nidibunda population of
Prellenkirchen also appears in high frequency (6 over 10) in Rana k1. escu-
Lenta of the Apetlon population.
DISCUSSION
In metazoan organisms mtDNA appears to be maternally inherited.
Evidence comes from inter and intra-specific crosses (for a review see AVISE
& LANSMAN, 1983) and convincing demonstration has been reported by LANSMAN,
AVISE & HUETTEL (1983) from experiments on He£iothis involving 91-generation
crosses to males with mtDNA different to that of females. Thus mtDNA geno-
type of a given individual provides information about the female lineage to
which it belongs. The analysis of mtDNA polymorphism among and between popu-
lations is a good tool for estimation of matriarchal phylogeny.
Also this preliminary study involves only three restriction en-
zymes (with a total of 4 to 7 sites per genome) noticeable discrepancies ap-
pear among the various Rana mtDNA patterns observed here. These DNAs can be
resolved in five different morphs (LC, LA1, LA2, RP1, RP2).
The polymorphism detected also in Rana k1. escu£enta and Rana Les-
sonae strikingly contrasts with the absence of variation in fragment pat-
terns within each type of mtDNA described by SPOLSKY & UZZELL (1984). An
attempt to compare our results with those of SPOLSKY & UZZELL (1984) based
on the length of the restriction fragments, indicates that their type À
(Rana ridibunda) could correspond to our RP1, B (of Rana midibunda) to LA
and C (of Rana £essonae) to LA2. Preliminary results from experiments in
progress with additional enzymes seem to confirm these homologies.
On the whole two new facts emerge.
(1) The presence within Rana k1. escu£enta and Rana Lessonae from
an Austrian population of a morph (LA1) which has been found by SPOLSKY &
UZZELL (1984) only in Rana ridibunda (type B).
Source : MNHN, Paris
MONNEROT, DUBOIS & TUNNER 109
These authors îinterpreted the 1low nucleotide distance between
their type B (only present in Rana nidibunda) and their type C (only present
in Rana Lessonae and Rana k1. esculenta) as the results of an introgressive
process having lead to the introduction of a £essonae like mitochondrial
genome into à Rana ridtbunda nuclear background. Such an hypothesis is not
infirmed by our results but probably has to be modulated.
If Rana Lessonae from Austria and Rana ridibunda from Poland share
the same mtDNA-morph (LA1 = Type B) because of introgression, this event
must have been rather recent, lacking any evolutionary divergence. Further-
more the question arises why Rana Lessonae of Central Poland does not pos-
sess the Rana ridibunda morph; or what mechanism allows a fast transfer of
LA1 morph from Austria to Poland (or vice versa type B from Poland to Aus-
tria)? Alternatively it may be possible that the specimens studied by SPOL-
SKY & UZZELL (1984), although collected in different places but all near
Poznan. had derived very recently from unique females (one for each type of
mtDNA). This could explain the absence of variation within each type of
mtDNA. Such a situation has already been proposed for some domestic species:
mice (FERRIS et al., 1983), Drosophila simu£ans (BABA-AISSA & SOLIGNAC,
1984) and might also account for the homogeneity within the population of
Rana of Chevannes. Only an analysis of mtDNA of Rana Lessonae (and Rana ni-
dibunda) from different regions between Austria and Central Poland would
bring conclusive information.
(2) The identity between one of the Rana «idébunda mtDNA-morphs
(RP1) and one of the morphs extracted from Rana k1. esculenta.
Although the number of the sites sampled is not large enough to
allow a nucleotide distance calculation, this morph is clearly not very
close to other morphs detected among the water frogs. Its presence in both
Rana ridibunda and Rana k1. esculenta could be either the consequence of a
recent or à past cross involving a Rana rédibunda female. À recent introduc-
tion of RP1 into Rana k1. esculenta from Apetlon is unlikely for several
reasons. First, Rana nidtbunda is absent from the area the hybrids came
from. Second, because of the largeness of the population and the enormous
frequency of Rana k1. escu£enta in the entire area (TUNNER & DOBROWSKI,
1976). Third, crossing experiments suggest a rather old age of Rana kl.
esculenta clones: as homotypic crosses of the hybrids, collected at Apetlon,
do not give rise to viable progeny. To get more insight into the problems
Source : MNHN, Paris
110 ALYTES 4 (3)
concerning the origin of à Rana ridibunda mtDNA in the hybrid taxon further
investigations are on their way. Thus, the preliminary results presented
here confirm the multiplicity of the original events which lead to the ap-
pearance of Rana k1. escu£enta (TUNNER, 1974; UZZELL & BERGER, 1975; TUNNER
& DOBROWSKI, 1976). MtDNA studies show once more the complexity of the ori-
gin and the relationships of the western palearctic green frogs.
RESUME
Afin de préciser les relations phylogénétiques entre les trois
formes: Rana ridibunda, Rana £essonae et Rana k1. escutenta, une étude de
T'ADN mitochondrial d'individus récoltés à Chevannes (France), Apetlon et
Prellenkirchen (Autriche), a été entreprise. Chaque ADN est analysé par
électrophorèse après digestion par l'un des trois enzymes préliminairement
choisis: BamHI, EcoRI et PstI. La comparaison des profils obtenus a été ef-
fectuée à trois niveaux: à l'intérieur de chaque taxon, entre les taxons vi-
vant en sympatrie (R. £essonae et R. k1. escu£enta de Chevannes ou d'Ape-
tlon) et entre populations d'origine géographique différente. L'hétérogé-
néité de longueur, intraindividuelle, précédemment décrite chez R. k1. escu-
Lenta a été également observée chez R. rédibunda et R. £essonae quelle que
soit leur origine. L'ensemble des résultats a permis d'établir cinq diffé-
rentes cartes des sites de clivage (LC, RP1, RP2, LA1 et LA2). La forme LC
est présente chez toutes les Grenouilles récoltées à Chevannes (R. Lessonae
et R. k1. esculenta) et leur est spécifique; deux autres (RP1 et RP2) co-
existent dans la population pure de R. ridibunda originaire de Prellenkir-
chen; enfin, LA1 et LA2 apparaissent aussi bien chez R. £essonae que chez R.
K1. escu£enta d'Apetlon. Le résultat le plus important est la découverte
chez R. k1. escu£enta d'Apetlon de l'existence de la forme RP1 détectée chez
R. ridibunda alors que cette dernière vit géographiquement éloignée. Il est
à noter, par ailleurs, que la forme LA1 paraît semblable au génome B obser-
vé, par SPOLSKY & UZZELL, seulement chez R. ridibunda. L'ensemble de cette
présente étude indique que les relations phylogénétiques entre les Rana du
Synklepton esculenta sont plus intriquées qu'il n'était originellement ap-
paru.
Source : MNHN, Paris
MONNEROT, DUBOIS & TUNNER 111
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Source : MNHN, Paris
Alytes, 1985, 4 (3): 113-118. 113
Diagnose préliminaire d'un nouveau genre
de Ranoidea (Amphibiens, Anoures) du sud de l'Inde
Alain DUBOIS
Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national
d'Histoire naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France
ABSTRACT. - A preliminary diagnosis of a new genus and species of
Ranoidea from southern India &s given. This £orm Lacks intercalany bones on
cartilages between the Last phalanges 04 digits, possesses digital disks, a
prominent papitla on the median part 08 the tongue, and vocal sacs, nuptial
pads and £emoral glands in the breeding males; the eggs ane deposited under
the bark of dead trees, and give binth to tadpoles with Long tails without
éins, which develop on the trees and not in water. The phylogenetic and ta-
xinomic relationships o0$ this new form are unc£ear, and &t £s provisionally
referred only to the superfamtly Ranoidea, without further detail.
Lors d'une mission dans le sud de l'Inde effectuée en juillet et
août 1984, nous avons eu l'occasion d'observer et de récolter divers Amphi-
biens rares ou peu connus, dont l'étude est actuellement en cours. Parmi
ceux-ci, figure une espèce qui présente une combinaison inédite de caractè-
res, qui nous amène à considérer qu'elle représente un genre nouveau de Ra-
noïdea. Nous donnons ci-dessous de manière préliminaire une diagnose sommai-
re de cette nouvelle forme, qui sera décrite de manière plus détaillée ulté-
rieurement.
Source : MNHN, Paris
114 ALYTES 4 (3)
Ranixalus gen. nov.
Espèce-type. - Ranixalus gundia sp. nov.
Etymologie du nom générique. - De Rana et Ixa£us, noms de genres d'Amphi-
biens appartenant respectivement aux familles des Ranidae et des Rhacopho-
ridae, et qui ont déjà été employés comme racines dans la formation de plu-
sieurs noms génériques de Ranoïdea.
Diagnose préliminaire. - Genre de Ranoïdea se distinguant des autres genres
de cette superfamille par la combinaison suivante de caractères: doigts et
orteils portant des ventouses plus larges que longues, avec un sillon semi-
circulaire; pas d'os ou cartilage intercalaire entre les deux dernières pha-
Tanges des doigts et orteils; phalanges terminales en forme de Y; dents ma-
xillaires et vomériennes présentes; langue portant une papille proéminente
dans sa partie médiane antérieure; tympan de grande taille, surtout chez les
mâles; dos portant des replis glandulaires longitudinaux, mais pas de replis
latéro-dorsaux; ceinture scapulaire de type Rana; tubercule métatarsien ex-
terne absent; mâles reproducteurs possédant des glandes fémorales de grande
taille sur la face inférieure des cuisses, des sacs vocaux bilatéraux, des
callosités couvertes de petites épines blanches sur les pouces et de petites
épines blanches disséminées sur la poitrine; têtard avec bouche de type "gé-
néralisé" (avec bec et denticules cornés) et une queue très longue dépourvue
de nageoire; larve avec branchies externes à l'éclosion; oeufs de grosse
taille, pigmentés à leur pôle animal, relativement peu nombreux.
Ranixalus gundia sp. nov.
Holotype. - MNHN 1985.633, mâle adulte (longueur museau-anus: 30,0 mm), ré-
colté le 26 juillet 1984 par l'auteur à Gundia, forêt de Kemphole, à l'ouest
de Sakleshpur, Karnataka, Inde.
Paratypes. - MNHN 1985.592-632 et 1985.634-909, 35 mâles adultes, 16 femel-
les adultes, 34 jeunes et imagos, 227 têtards et quelques pontes, récoltés
du 24 au 30 juillet 1984 par l'auteur dans la même localité que l'holotype.
Abréviation utilisée. - MNHN, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris.
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 115
Etymologie du nom spécifique. - I1 s'agit du nom de la localité-type de
l'espèce. Ce nom est placé en apposition par rapport au nom générique.
Diagnose préliminaire. - Espèce de taille moyenne (36 mâles adultes: 23,7 -
30,0 mm, moyenne 26,0 mm; 16 femelles adultes: 31,5 - 37,8 mm, moyenne
33,7 mm). La jambe étant rabattue le long du corps, le talon atteint un
point situé entre le bord antérieur de l'oeil et la moitié de l'espace entre
l'oeil et la narine. Coloration en vie des parties supérieures du corps
assez variable: brun, jaune, doré, crème, rosâtre, rougeâtre, plus ou moins
foncé, plus ou moins tacheté de marron, parfois avec une bande médio-dorsale
jaune, crême, dorée ou orangée. Parties supérieures des pattes barrées de
marron. Paupières supérieures reliées par une barre noirâtre. Tympan marron.
Iris doré clair dans sa moitié supérieure, argenté plus clair dans sa moitié
inférieure, parfois avec une ligne verticale foncée médiane. Pupille ovalai-
re horizontale, prolongée en avant et en arrière par une barre brune ou rou-
geâtre qui se trouve en continuité avec les barres foncées du canthus ros-
tralis et du repli supra-tympanique. Gorge blanchâtre, jaunâtre ou jaune
vif, avec une zone translucide de chaque côté (correspondant au sac vocal)
chez les mâles. Poitrine et ventre blanchâtres, jaunâtres, parfois dorés,
plus ou moins chargés en mélanophores. Dessous des cuisses translucides,
jaunâtres ou rosâtres; glandes fémorales des mâles jaunâtres plus claires.
Le chant du mâle reproducteur consiste en une seule note puissante, répétée
de temps en temps.
Reproduction et développement. - Le mode de reproduction de cette espèce est
fort exceptionnel. A Gundia en juillet 1984, nous avons pu observer et ré-
colter plusieurs pontes à des stades divers de développement, qui avaient
été déposées sous l'écorce partiellement décollée d'arbres morts couchés
dans une clairière artificielle en grande forêt. A l'éclosion, les têtards
restent sous l'écorce, dans un milieu fort humide et riche en matière orga-
nique en décomposition, dont ils se nourrissent vraiïsemblablement. Les tè-
tards jeunes sont en général immobiles, mais ils bougent si l'on soulève
l'écorce, sans doute gênés par la lumière, et surtout lorsqu'on approche la
main: ils se déplacent alors de manière très singulière, par petits bonds de
puces très rapides, se servant de leur longue queue étroite pour s'éjecter
en l'air, parfois plusieurs fois de suite, jusqu'à disparaître dans l'ombre
sous l'écorce ou sous le tronc couché lui-même. Le développement se poursui-
vant, les têtards grandissent, s'arrondissent, acquièrent les pattes posté-
rieures, puis antérieures, gardent encore un moment la queue avant de se mé-
Source : MNHN, Paris
116 ALYTES 4 (3)
tamorphoser complètement. A tous ces stades, ils restent sur les troncs,
mais, à partir d'une certaine taille (pattes postérieures fonctionnelles),
ils ne se tiennent plus nécessairement sous les écorces mais peuvent être en
plein air, sur les troncs lisses ou sur les écorces en relief, dans les zo-
nes particulièrement humides. Leurs couleurs dominantes (grisâtre, bleuâtre
ou rougeâtre piqueté de blanc) les camouflent fort bien sur les troncs eux-
mêmes bigarrés, avec des moisissures blanchâtres, etc. A ce stade, les tè-
tards adhèrent au bois par leur ventouse buccale, ainsi que par toute la
peau ventrale. I1s s'enfuient non plus par des coups de queue comme les plus
jeunes, mais par de puissants bonds, parfois de plusieurs dizaines de centi-
mètres, dus aux pattes postérieures. Dans quelques cas, ces têtards peuvent
plonger alors dans de petits creux ou trous sur les troncs d'arbres abritant
un peu d'eau, mais c'est alors pour nager en vitesse vers un bord et remon-
ter se blottir sous une feuille ou un autre débri. Ces têtards paradoxaux ne
sont manifestement pas aquatiques! Les têtards au stade des quatre pattes,
déjà gros, avec une longue queue, fuient par bonds rapides et successifs sur
les troncs, mais aussi sur le sol avoisinant, où ils peuvent ainsi franchir
plusieurs mètres en quelques secondes. Les jeunes et adultes se tiennent
également sur les troncs couchés, sur les flancs de ceux-ci ou sous Îles
écorces décollées.
DISCUSSION
La présence de larges ventouses bien différenciées à l'extrémité
des doigts et orteils de cette espèce, ainsi que ses moeurs arboricoles et
son mode de reproduction fort particulier, semblent indiquer que la place de
celle-ci est au sein de la famille des Rhacophoridae. Plusieurs espèces de
cette famille, actuellement rapportées aux genres Philautus, Theloderma, Po-
£ypedates, Rhacophonus et Nyctixalus, sont en effet connues pour pondre
leurs oeufs dans les arbres (WASSERSUG, FROGNER & INGER, 1981; ALCALA &
BROWN, 1982; BROWN & ALCALA, 1983). La présence d'une papille médio-linguale
chez Ranixalus gundia évoque de plus le genre Philautus, dont plusieurs es-
pèces, notamment dans le sud de l'Inde, présentent'ce caractère. Ranixalus
se distingue toutefois nettement du genre Phitautus, notamment par l'absence
d'os ou cartilage intercalaire entre les deux dernières. phalanges, par: la
présence d'une glande fémorale chez le mâle, ainsi que par son mode de re-
production et de développement. Deux types de développements ont jusqu'ici
Source : MNHN, Paris
DUBOIS 117
été décrits pour des espèces actuellement rapportées au genre Phitautus:
larves libres à morphologie très modifiée, se nourrissant d'oeufs apparem-
ment non fécondés de la même espèce, trouvées dans un petit trou d'eau dans
un arbre en Thaïlande, et rapportées avec quelque doute au genre Phifautus
(WASSERSUG, FROGNER & INGER, 1981); développement direct se déroulant inté-
gralement au sein de l'oeuf, décrit chez trois espèces de Philautus des Phi-
Tippines (ALCALA & BROWN, 1982), et que nous avons retrouvé en 1984 chez une
espèce de Philautus, encore non déterminée avec certitude au niveau spécifi-
que, des Monts Nilgiris dans le sud de l'Inde. A la lumière de ces observa-
tions, il semble probable que le développement direct est la règle dans le
genre Phitautus et que le têtard décrit par WASSERSUG, FROGNER & INGER
(1981) appartient en fait à un autre genre. Ce têtard est également fort
différent de celui de Ranixalus gundia.
Alors que ce qui précède rapproche la nouvelle espèce de la famil-
le des Rhacophoridae, telle qu'elle est actuellement comprise, deux caractè-
res importants l'en éloignent fortement: l'absence de tout cartilage ou os
intercalaire entre les deux dernières phalanges des doigts et orteils, et la
présence de glandes fémorales chez les mâles. La présence d'un os ou carti-
lage intercalaire est actuellement considérée comme un caractère diagnosti-
que de la famille des Rhacophoridae (africaine, malgache et asiatique) et de
la sous-famille des Mantellinae (malgache et cinghalaise) des Ranidae. Seu-
les les sous-familles des Raninae (quasiment cosmopolite) et des Phrynoba-
trachinae (exclusivement africaine) de la famille des Ranidae sont caracté-
risées par l'absence d'un tel os ou cartilage. Toutefois, une telle structu-
re étant apparue et ayant disparu indépendamment dans de nombreuses lignées
distinctes d'Amphibiens Anoures, sa valeur pour caractériser les groupes su-
périeurs est hautement sujette à caution: rien n'empêche d'envisager que
l'absence de cette structure chez Ranixalus soit secondaire.
Le caractère le plus extraordinaire de ce nouveau genre est la
présence de glandes fémorales chez les mâles. À notre connaissance, de tel-
les glandes n'ont jamais été décrites chez aucune espèce asiatique de Rani-
dae ou de Rhacophoridae. Ce caractère évoque Îles Ranidae Mantellinae de Ma-
dagascar et de Ceylan, ainsi que certains Ranidae Phrynobatrachinae et Rani-
nae d'Afrique. 11 n'est nullement certain pour l'instant que la glande fémo-
rale des mâles de Ranixa£us soit homologue de celle observée chez les Rani-
dae en question, mais si cela s'avérait ultérieurement être le cas, cela ou-
vrirait des perspectives intéressantes quant au rapprochement des faunes ra-
Source : MNHN, Paris
118 ALYTES 4 (3)
no‘îdes malgache et sud-indienne, ce qui d'un point de vue biogéographique
n'est bien-sûr nullement dépourvu de sens. Ranixalus pourrait alors éven-
tuellement s'avérer constituer un deuxième représentant asiatique de la
sous-famille des Mantellinae, avec Pseudophilautus de Ceylan. Selon les des-
criptions de son espèce-type Ixalus temporalcs (GUNTHER, 1864; AHL, 1931;
LAURENT, 1943), ce dernier genre se distingue de Ranixa£us notamment par la
présence de cartilages ou os intercalaires aux doigts et orteils, par l'ab-
sence de dents vomériennes, et de glandes fémorales chez les mâles.
Des travaux ultérieurs sur cette importante espèce, ainsi que sur
Îles autres espèces voisines encore mal connues du sous-continent indien, de-
vraient dans l'avenir nous apporter des informations intéressantes sur l'é-
volution des Ranoïdea. En attendant, nous nous contenterons de placer Île
genre Ranixalus dans cette superfamille, sans pouvoir préciser la famille et
la sous-famille auxquelles il appartient.
REMERCIEMENTS
Nous avons plaisir à remercier Mlle Marie-Noëlle UHL, pour sa col-
laboration efficace sur le terrain, MM K. SUNDAR NAIK (District Forest Offi-
ce, Hassan) et B. K. MARI GOWDA (Kange Forest Office, Sakleshpur), pour
l'aide qu'ils nous ont apportée en Inde, et M. Jean-Jacques MORERE, pour ses
commentaires sur le manuscrit.
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Source : MNHN, Paris
Alytes, 1985, 4 (3): 119-120. 119
NOTES DE LECTURE
Sur la classification et la nomenclature
des Amphibiens
Raymond F. LAURENT
Fundaciôn Miguel Lillo, Miguel Lillo 205,
4000 Tucumén, Argentine
ABSTRACT. - The recent works by DUBOIS (1984, 1985) on the supra-
generic nomenclature of the Amphibians are welcome contributions towards a
long overdue stabilization of this nomenclature. A few nomenclatural pro-
blems are briefly discussed here, as well as the phylogenetic status of the
Australian tree-frogs (Pelodryadidae).
DUBOIS, A., 1984. - La nomenclature supragénérique des Amphibiens Anou-
res. Mém. Mus. nat. Hist. nat., (A), 131: 1-64. Prix: 90 FF.
DUBOIS, A., 1985. - Miscellanea nomenclatorica batrachologica (VII).
Alytes, 4: 61-78.
Le travail de DUBOIS (1984) est un louable effort accompli pour
enfin stabiliser la nomenclature supra-générique des Amphibiens Anoures, La
tâche était nécessaire parce que la confusion régnait à ce niveau, chaque
auteur ayant sa propre conception des priorités et des dates. Elle était
aussi ingrate puisqu'elle exigeait évidemment le dépouillement d'une litté-
rature ancienne, exceptionnellement consultée de nos jours et seulement ac-
cessible dans quelques centres d'investigation déjà actifs avant 1850. À cet
égard, il est donc heureux que l'entreprise ait pris corps à Paris et ait
été réalisée par un batrachologue aussi patient et méticuleux que DUBOIS.
Faute de compétence en ce qui concerne les questions de nomencla-
ture pure, il ne nous est pas possible de discuter et commenter les proposi-
tions de DUBOIS. Bien convaincu qu'elles visent à la stabilité, nous les ac-
ceptons donc bien volontiers tout en regrettant qu'elles n'aient pas paru
quelques années plus tôt, puisqu'il est désormais impossible d'altérer en-
core le texte des Amphibiens dans le Traité de GRASSE dont la parution est
"imminente" depuis un nombre suffisant d'années pour le rendre périmé dans
une mesure appréciable. Il en va tout autrement pour la classification, mais
nous n'avons aucune objection majeure à y opposer.
Quant à la mise au point complémentaire (DUBOIS, 1985) rendue né-
cessaire par les changements apportés aux articles 32, 35 et 39 dans le nou-
veau Code (ANONYME, 1985), on ne peut s'empêcher de trouver curieux et iro-
nique qu'une institution dont le but est de préserver la stabilité puisse
être dans certains cas la première à la compromettre. Heureusement, les dé-
gâts sont limités à des changements d'auteurs, de dates et dans un cas d'or-
Source : MNHN, Paris
120 ALYTES 4 (3)
thographe. En revanche, nous regrettons le remplacement de Triturinae par
Molginae, tout en admettant qu'il puisse être un moindre mal et nous pensons
qu'il faut conserver le nom "Caeciliidae" pour les Amphibiens qu'il dési-
gnait depuis 1825, puisqu'il est basé sur un nom générique de LINNE, le nom
Caeciliidae Kolbe, 1880 pouvant et devant être changé d'une manière ou d'une
autre pour éviter l'homonymie.
Parmi les nouveaux changements apportés à la classification il en
est un que nous n'approuvons pas: c'est le retour des Pelodryadidae dans le
giron des Hylidae. Certes TYLER (1979) a de sérieux arguments en faveur de
cette classification, en particulier les catécholamines différentes chez les
rainettes australopapoues et chez les Leptodactylidae (sensu lato) qui vi-
vent dans les mêmes régions. Au cas où les catécholamines des Hylidae et des
Leptodactylidae néotropicaux s'aligneraient sur les différences observées
par ROBINSON & TYLER (1972), l'opinion de TYLER serait confirmée. Cependant,
il n'en est rien. Ricardo MONTERO (sous presse) a découvert que la norépiné-
phrine au lieu de dominer chez les Leptodactylidae argentins examinés, comme
elle fait en Australie, y est au contraire dominée par l'épinéphrine, tandis
que les Hylidae argentins sont à cet égard variables. Dès lors, notre an-
cienne argumentation (LAURENT, 1975) reprend sa valeur. Les Leptodactylidae
australiens et sudaméricains sont différents au point d'être classés dans
des sous-familles distinctes et souvent des familles distinctes (Myobatra-
chidae). Il en est de même des Hylidae. Dans le premier cas, la relation
phylogénétique n'a jamais été mise en doute. Dans le second, elle repose es-
sentiellement sur l'adaptation arboricole avec disques adhésifs et cartila-
ges intercalaires, une apomorphie bien évidemment, mais qu'on ne saurait
qualifier de synapomorphie attestant la monophylie des Hylidae sans dange-
reusement méconnaître sa propension au parallélisme (Hylidae, Rhacophorinae,
Hyperoliinae, Allophryninae). Il n'est certes pas exclu que les Hylidae
aient eu dans l'hémisphère sud, la même histoire géographique que les Lepto-
dactylidae, le continent antarctique ayant joué le rôle de pont entre l'Aus-
tralie et l'Amérique du Sud. Néanmoins, la chose est loin d'être démontrée,
alors que l'inclusion des Pelodryadinae dans la famille des Hylidae la sup-
pose démontrée.
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Source : MNHN, Paris
ANLAMIRESS
Journal International de Batrachologie
International Journal of Batrachology
édité par la Société Batrachologique de France
Rédacteurs: Alain DUBOIS et Jean-Jacques MORERE.
Adresse: Laboratoire des Reptiles et Amphibiens, Muséum national d'Histoire
naturelle, 25 rue Cuvier, 75005 Paris, France.
Comité de rédaction: Jean-Louis AMIET (Yaoundé), Michail FISCHBERG (Genève),
Benedetto LANZA (Firenze), Raymond F. LAURENT (Tucumén), Madeleine PAIL-
LETTE (Brunoy), Michael J. TYLER (Adelaide).
Recommandations aux auteurs. - Alytes publie des articles originaux en fran-
çais ou en anglais, consacrés aux Amphibiens. Les manuscrits doivent être
dactylographiés et accompagnés d'un résumé en anglais (abstract). Les ar-
ticles en anglais seront suivis d'un résumé assez complet en français
(pour ceux qui le souhaiteraient, les rédacteurs acceptent de revoir les
résumés en français à partir d'un texte en anglais). Tableaux et figures
doivent comporter un titre. Les figures, exécutées à l'encre noire, ne
devront pas dépasser le format 16x24 cm. Indiquer leur numéro au crayon;
légendes sur feuille séparée. Présenter les références bibliographiques
conformément au dernier numéro d'Alytes paru (les références de livres
doivent comporter la pagination). Adresser les manuscrits en trois exem-
plaires aux rédacteurs. L'acceptation d'un article pour publication est
décidée par les rédacteurs après lecture critique de celui-ci par deux
lecteurs ou plus.
Instructions to authors. - Alytes publishes original papers in English or in
French, dealing with Amphibians. Manuscripts should be typewritten, and
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bliographic references should be presented as in recent issues of Alytes
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Tirés à part. - 25 exemplaires gratuits par article. Au-delà, les tirés à
part seront facturés par tranches de 25 exemplaires.
Directeur de la Publication: Alain DUBOIS.
Numéro de Commission Paritaire: 64851.
Source : MNHN, Paris
Alytes, 1985, 4 (3): 85-120. 3 EE. 9
SOMMAIRE
Raymond F. LAURENT & Marissa FABREZI
Le carpe des Arthroleptinae ....................... 85
Alain DUBOIS
Miscellanea nomenc£atonica batrachoRogica (VIII) ... 94
Alain DUBOIS
Miscellanea nomenc£atorica batrachokogica (IX) ..... 97.
Monique MONNEROT, Alain DUBOIS & Heinz TUNNER
Mütochondrial DNA polymorphism among Rana ridibunda,
Rana lessonae and Rana k£. esculenta : preLiménary
DE AE DRE CH RAT TU AVE Aston EU)
Alain DUBOIS
Diagnose préliminaire d'un nouveau genre de Ranoidea
(Amphibiens, Anoures) du sud de L'Inde .. HRUABE}
NOTES DE LECTURE
Raymond F. LAURENT
Sur £a classification et La nomenc£ature des Amphi-
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Imprimé aux Ateliers de la Couronnerie, 45750 St-Pryvé St-Mesmin, France.
Dépôt légal: 1er trimestre 1986.
Source : MNHN, Paris: