BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL DTIISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome X
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
— PARIS-V'
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur. .
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes ;
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 36 fr. 40 fr. 43 fr.
8 pages 40 fr. 43 fr. 52 fr.
16 pages 43 fr. 52 fr. 67 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro et brochés avec agrafes, sans couverture
Supplément pour couverture : 25 ex 15 francs.
par 25 ex. en sus 10 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome X
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N“ 1. — Janvier 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A RIS-V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HfSTOlRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — No 1.
3040 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 JANVIER 1938
PRÉSIDENCE DE M. h. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Louis Face a été nommé Professeur de la Chaire de Zoologie : Vers
et Crustacés (Décret du 19 décembre 1937).
M. le Professeur A. Guillaumin a été promu Officier de la Légion
d’honneur [à titre militaire] (Décret du 16 décembre 1937).
M. Gabriel Roucher a été nommé jardinier auxiliaire permanent
stagiaire (Arrêté du 17 janvier 1938).
M. le Président a le regret d’annoncer le décès, survenu le 7 janvier 1938,
de M. René Verneau, Professeur honoraire au Muséum.
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
Lemoine (Prof. Paul). L’Ile-de-France. Etude géologique, topologique
et morphologique.
Introduction. — Définition et grandes divisions de l’Ile-de-France.
R® partie. — Topologie. Etude préliminaire de l’origine et de la répartition des
noms de lieux dans l’Ile-de-France.
2® partie. ■ — ■ Etude géologique et morphologique des différentes régions de l’Ile-
de-France.
Extrait des Mémoires du Mus. nat. d'Hist. nat., n. s., v., fasc. I, 1937,
pp. 1-263.
- 6 -
— L’Ile-de-France. Chapitre I, le Vexin Français. — Extrait des
Mémoires du Mus. nat. d’Hist. nat., n. s., v, fasc. II, 1937, pp. 265-354.
— L’Ile-de-France. Chapitre II, Pays au Nord-Ouest de l’Oise. — Extrait
des Mémoires du Mus. nat. d’Hist. nat., n. s., v, i'asc. III, 1937, pp. 355-
442.
M. J. Léandri présente le tome VI fl937) des Notulæ systematicæ.
Le service de la Bibliothèque rappelle que :
Les périodiques reçus pendant la semaine sont déposés dans une salle
contiguë à là salle de lecture, où ils peuvent être consultés sur place par le
personnel des laboratoires.
Depuis février 1937 existe, à la disposition du public, un fichier où sont
classés par matières, les ouvrages et articles des périodiques au fur et à
mesure de leur parution.
LISTE DES ASSOCIES ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1937 ET 1938
ASSOCIÉS DU MUSÉUM
Alluaud (Charles), présenté par MM. les Professeurs R. Jeannel
et Ach. Urbain (nommé le 16 décembre 1937).
Je ne crois pas qu’il y ait un seul d’entre nous qui n’ait pas eu l’occasion
de recevoir de M. Ch. Alluaud des matériaux d’étude ou des renseigne-
ments utiles rapportés de ses voyages. Pendant plus d’un demi-siècle,
notre ami à consacré son activité et ses ressources à explorer l’Afrique,
les îles Atlantiques, Madagascar, les Mascareignes et les Seychelles, et s’est
placé au premier rang de nos voyageurs. En mars prochain, il partira pour
Madère et ce sera sa 27® mission du Muséum.
Ch. Alluaud fut le premier à explorer l’Assinie, le sud de Madagascar
d’où il rapporta, au péril de sa vie, la flore extraordinaire qu’il fut le pre-
mier à découvrir. On connaît ses belles recherches sur le Kilimandjaro, le
Kénya et le Ruwenzovi. Géologues, Botanistes, Zoologistes de toutes les
spécialités ont apprécié la qualité de ses collections et lui ont dédié des
formes nouvelles en si grand nombre que je crois qu’AxLUAUD détient
actuellement le record des espèces, genres ou familles qui portent son
nom ; leur nombre approche 500 !
Ch. Alluaud n’est pas seulement un voyageur. Il est aussi l’auteur de
travaux scientifiques de premier ordre. Surtout spécialisé dans l’étude de
la faune entomologique africaine, il fait autorité par la précision et la
méthode de ses descriptions. Ses publications sont nombreuses et il en est
de longue haleine, comme celle des Coléoptères de Madagascar et sa faune
des îles Atlantides, en cours d’élaboration. Le rôle de Ch. Alluaud dans
nos Sociétés, zoologique et entomologique, lui a valu d’être appelé plu-
sieurs fois à les présider.
En nommant M. Ch. Alluaud Associé du Muséum, notre Assemblée
rendra hommage au doyen de ses Voyageurs naturalistes ; elle marquera
aussi son estime pour une œuvre qui honore la science française.
(R. Jeannel et Ach. Urbain.)
— 8 —
Didier (D^ Robert), présenté par MM. les Professeurs Ed. Bour-
DELLE et R. Jeannel (uommé le 16 décembre 1937).
La proposition qui vous est faite se justifie à plus d’un titre. D’abord
trois chaires du Muséum ont largement profité des libéralitîs de M. le
R. Didier. De nombreux animaux vivants, donnés par lui, ont enrichi
notre ménagerie du Jardin des Plantes ; d’autre part, de très importants
matériaux d’études, des Mammifères et des Oiseaux, ont augmenté et
augmentent toujours les collections du laboratoire de Mammalogie ; enfin,
tout récemment, M. le D*" R. Didier a fait don au laboratoire d’Entomo-
logie de sa très riche collection de Lucanidés, précieuse entre toutes par le
grand nombre d’espèces représentées et surtout la quantité de types qu’elle
renferme. Tout ceci, si l’on peut dire, représente la partie tangible de l’aide
que M. le D*" R. Didier apporte au Muséum. Encore plus précieuse est
celle qui ne se voit pas.
Avec un dévouement sans défaillance, M. Didier consacre tout le
temps libre que lui laisse sa profession à fréquenter nos laboratoires, se
consacrant inlassablement à des travaux d’étude et de classement de nos
collections. Lui-même, il a publié dans les diverses revues mammalogiques
et entomologiquès une longue série de notes et de mémoires qui l’honorent
grandement comme zoologiste et dont certaines lui ont valu le prix Noury
de l’Institut.
De plus, sans son concours, les publications du Laboratoire de Mamma-
logie (Mammalia) n’auraient pas été possibles et l’aide qu’il a donnée à
certaines revues entomologiques, a puissamment contribué à leur réussite.
Pour son activité scientifique mise avec désintéressement au service de
plusieurs de nos laboratoires depuis de longues années, M. le D'" R. Didier
mérite de recevoir le titre d’Associé du Muséum National d’Histoire
Naturelle. (Ed. Bourdelle et R. Jeannel).
Perrier de la Bathie (H.), présenté par MM. les Professeurs
P. Allorge et A. Chevalier (nommé le 16 décembre 1937).
M. H. Perrier de la Bathie est resté à Madagascar pendant environ
35 années. Il a parcouru la Grande Ile dans tous les sens et à de nombreuses
reprises. Il s’est intéressé à toutes les branches des sciences naturelles :
Géologie, Minéralogie, Paléontologie, Zoologie, Botanique, etc. Pour
chacune de ces branches, il a formé d’importantes collections qu’il a données
au Muséum.
Pour la Botanique, en particulier, il a réuni un herbier de Madagascar
unique au monde qui est entré récemment au Muséum et qui permet à
notre Collègue, M. le professeur Humbert, d’entreprendre dès main-
tenant la publication de la Flore de Madagascar.
M. H. Perrier de la Bathie ne s’est du reste pas borné à former
des collections ; il a étudié également, soit seul, soit en collaboration
avec le Prof. H. Jumelle, certaines familles végétales, et il leur a con-
sacré de très importantes monographies.
Il est, du reste. Membre correspondant de l’Académie des Sciences.
Nul n’ est donc mieux qualifié cjue M. Perrier de la Bathie pour
recevoir le titre de Membre Associé du Muséum.
(P. Allorge et A. Chevalier).
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
NÙNEsr Y Domînguez (José de J.), présenté par M. le Professeur
P. Rivet (nommé le 20 janvier 1938).
M. José de J. NÛnez y Domînguez est secrétaire du Musée
National de México. A la fois savant et écrivain, il est par ce double
aspect de son esprit une des personnalités mexicaines les plus mar-
quantes. Grand ami de notre pays, ardemment désireux de voir s’établir
enire lui et sa patrie une collaboration intime, il sera, à tous points de
vue, un excellent correspondant du Muséum.
(P. Rivet).
Bouriquet (L.), présenté par MM. les Profess,eurs P. Allorge
et A. Chevalier (nommé le 20 janvier 1938).
M. L. Bouriquet dirige depuis une dizaine d’années le Laboratoire de
Phytopathologie de Nanisana transféré depuis trois ans à Tananarive.
Indépendamment de diverses notes phytopathologiques consacrées en
particulier aux maladies de la vanille, du caféier, du manioc et du tabac,
M. Bourtottet a pu recueillir au cours de nombreux voyages à travers
la Grande Ile plusieurs centaines d’échantillons de Champignons de tous
groupes, accompagnés de notes descriptives précieuses, qu’il a communi-
qués au laboratoire de Cryptogamie du Muséum avec lequel il est en rela-
tions continuelles. Les matériaux remarquables ainsi transmis contri-
bueront à l’édification d’une flore mycologique de Madagascar, en voie de
parution, et à laquelle M. Bouriquet apporte d’ailleurs sa collaboration
scientifique personnelle. Ajoutons enfin que M. Bouriquet contribue très
utilement à Madagascar à la propagande en faveur de la défense de la
flore, de la faune et de la forêt primitive.
(P. Allorge et A. Chevalier) .
Desbrosses (Pierre), présenté par MM. les Professeurs R. Anthony,
Ed. Bourdelle, L. Page, L. Germain, A. Gruvel, J. Pellegrin
et Aeh. Urbain (nommé le 20 janvier 1938).
M. Pierre Desbrosses, né le S juin 1902. Licencié ès-sciences, Paris,
1926 (licence d’enseignement). Chef du laboratoire de l’Office scientifique
et technique des Pêches maritimes, à Lorient (Morbihan), depuis la création
de ce laboratoire, en 1931.
Services rendus au Muséum National d’Histoire Naturelle :
En janvier 1933. — Envoi d’un Phoque vivant d’un mètre de long à
la ménagerie du Muséum.
En 1935. — 6 envois d’oiseaux de mer vivants : 3 Fous de Bassan ;
3 PufTms ; 2 Cormorans ; 2 Mouettes. Envoi d’un Phoque vivant en
novembre. Envoi d’un Poisson-Luiie pour études des parasites à
M. R. Ph. Dollfus (Laboratoire de M. le Professeur GruvelI.
Reçu quatre lettres de remerciements de la Direction.
En 1936. — 3 envois d’oiseaux de mer vivants : 1 Fou de Bassan, 3 Ster-
10 -
nés, 3 Rissa tridactyla, 1 Goéland. Envoi d’une Tortue de mer au Labora-
toire d’Erpétologie.
Reçu une lettre de remerciements de la Direction.
En 1937. — Envoi à la ménagerie d’un Phoque vivant en janvier ; de
deux oiseaux vivants : 1 Goéland gris, 1 Fou de Bassan.
Envoi au Laboratoire de Mammalogie d’un Phoque mort.
Envoi au Laboratoire d’Ichthyologie (Prof. Pellegrin) de quelques
poissons régionaux rares.
En 19-38. — Envoi d’un fœtus de Dauphin au Laboratoire d’Anatomie
comparée (R. Anthony).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l’année 1937
Anatomie comparée.
R. Anthony, Professeur. — A propos de la publication de la Bibliogra-
phie analytique des travaux scientifiques en langue hongroise.
Rev. gén. des Se. pures et appliquées. 15 janvier 1937.
— Anomalies et variations dentaires chez les Primates. Ibid., 28 février
1937.
— Le conformisme scientifique. Ibid., 15 mars 1937.
— Diverses notes au cours de 1937 dans Rev. gén. des Se. pures et appli-
quées.
■ — Le rôle dans la synthèse biologique des données de l’Anatomie. Science,
15-30 avril 1937.
— Lettres patentes de la reine de Navarre, Catherine de Foix, aux habi-
tants delà Bastide deBesplas. Bull. Soc. Acad. Hautes-Pyrénées, 1937
— et M. Friant. — Le territoire central du néopallium des Pinnipèdes
(Otaries et Phoques). Développement et interprétation. G. R.
IV^ Congrès international d’ Anatomie, Milan, 3-8 sept. 1936.
— Théorie de la dentition jugale mammalienne. Critique du tritubercu-
lisme. Exposés d' Anatomie comparée. Paris, Hermann, 1937.
— Recherches sur la topographie du néopallium de l’Otarie. Anato-
mischer Anzeiger, 1937.
M. Friant, Sous-Directeur du Laboratoire. — Considérations sur l’évolu-
tion des molaires supérieures chez les Primates eocènes de l’Ancien
Monde. C. R. XVP Congr. international d’Anthropol. et d’Archéol.
préhistorique. Bruxelles, 1-8 sept. 1935.
— Un embryon d’Elephas indicus. Bul. Soc. Zool. de France, 1937.
— et V. Ferrant. Directeur honoraire du Musée d’ Histoire naturelle
de Luxembourg. — La faune pleistocène d’Oetrange (Grand Duché
de Luxembourg) VI. Les Proboscidiens VII. Les Ongulés périsso-
dactyles (Rhinocéros et Equidés). Bull. Soc. des Natural. Luxem-
bourgeois, 1937.
H. Neuville, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — Sur le mimé-
tisme sexuel de VHyaena crocuta. Mammalia. 1937, p. 49-58, 1 fig.
— Nouvelles observations sur les phalanges unguéales des Eléphants.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 1937, p. 40-43, 2 fig.
— 12 —
— La race est-elle une réalité ? Revue de Paris, 1937, p. 847-870.
— Recherches comparatives sur l’organe femelle des Eléphants, et
remarques sur les formations dites hyménales. Annales Sciences
naturelles, 1937, p. 245-295, avec 11 fig.
P. Clavelin, Assistant et Beauregardt, Professeur de l’Ecole dentaire
de Paris. — Contribution à l’étude du plan horizontal auriculo-
orbitaire ; nouveaux procédés pour le repérer sur le vivant, sa
photographie et sa téléradiographie par le point orbitaire et le
point glénion. Bull, et Mém. Soc. d’Anthropol. Paris, tome 7,
VIII® série, 1936.
WoRMS, Médecin général de l’Armée, Coulouma, Professeur agrégé à la
Faculté de Médecine de Lille et Van Varseveld, Professeur à la
Faculté de Médecine de Lille. — Quelques considérations sur la
trompe fibro-cartilagineuse et la région pharyngo-tubaire. Bull,
et Mém. Soc. d’ Anthropol. Paris, tome 7, VIII® série, 1936.
Patte, Professeur à l’Université de Poitiers. — Contribution à la paléon-
tologie du chien. — Bull, et Mém. Soc. d’Anthropol. Paris, tome 7,
VIII® série, 1936.
Hakim. — L’Articulation sacro-illiaque chez l’Homme et les Anthro-
poïdes. Thèse doctorat en médecine, 1937.
Ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles.
D’’ P. Rivet, Professeur. — J. -B. Charcot. La Terre et la Vie. Paris,
t. VII, 1937, p. 6-7.
- — L’origine des techniques. Les Cahiers de Radio-Paris. Paris, 8® année,
1937, p. 735-738.
— Le Musée d’ethnographie du Trocadéro. Sciences. Paris, 65® année,
n® 14, juillet-août, 1937, p. 235-238.
P. Lester, Sous-Directeur du Laboratoire. — Bibliographie africaniste.
Journ. Soc. Africanistes. Paris, t. VII, 1937, p. 241-333.
P. Champion, Assistant. — La tache pigmentaire congénitale à Madagascar
et aux Comores. Journ. Soc. African. Paris, t. VII, 1937, p. 79-92.
P. Barret, Assistant. — Bibliographie américaniste. Journ. Soc. Améri-
canistes, Paris, t. XXVIII, 1936, p. 423-548.
J. SousTELLE. — La famille otomi-pame du Mexique centrkl. Travaux
et Mémoires de l’Institut d’ Ethnologie. Paris, t. XXVI, 1937,
571 p. (Thèse de Doctorat).
— La culture matérielle des Indiens Lacandons. Journ. Soc. América-
nistes. Paris, t. XXIX, 1937, p. 1-95 (Thèse complémentaire de
Doctorat).
M. Griaule. — L’emploi de la photographie aérienne et la recherche
scientifique. L’Anthropologie. Paris, t. XLVII, 1937, p. 469-475.
— Le culte du Lamantin dans les falaises nigériennes. C. R. sommaire
séances Soc. Rio géographie. Paris, 13® année, n® 114, p. 72-73.
— Blasons totémiques des Dogon. Journ. Soc. Africanistes. Paris, t. VII,
1937, p. 69-78.
H. Kelley. — Acheulian flake tools. Proceed. Prehist. Soc. 1937.
~ 13 —
H. Lehmann. — Timbrages précolombiens. Arts et Métiers graphiques.
Paris, n® 58, 15 juillet 1937, p. 21.
— et A. Métraux. — Archéologie de la province d’Oruro, Bolivie. Journ.
Soc. Américanistes. Paris, t. XXIX, 1937, p. 147-155.
M. Leiris. — Bois rituels des falaises. Cahiers d’ Art. Paris, 1936-1937, p. 192.
D. Paulme. — La divination par les chacals chez les Dogon de Sanga.
Journ. Soc. Africanistes. Paris, t. VII, 1937, p. 1-13.
C. Marcel-Dubois, — Notes sur les instruments de musique figurés dans
l’art plastique de l’Inde ancienne. Revue des Arts Asiatiques. Paris,
t. XI, 1937.
H. Lhote. — Coiffures soudanaises. L’ Illustration. Paris, 95® année,
n® 4904, 23 février 1937, p. 233-234.
L. Tauxier. — Mœurs et Histoire des Peuls. Paris, Payot, 1937, 420 p.
P. Boyer. — Monographie des ossements de l’époque franque. C Anthro-
pologie. Paris, t. XLVII, 1937, p. 309-335.
F. F ALKENBURGER. — ^ Un appareil nouveau pour la mesure du clivus.
h’ Anthropologie. Paris, t. XLVII, 1937, p. 475-476.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
E. Bourdelle, Professeur, et C. Bressou. — Anatomie régionale des
animaux domestiques. T. I, Equidés, 2® éd.
— Fasc. IL — Tête et encolure, 1 vol gr. in-8, 270 pp., 145 fig. noir et
couleur.
— Fasc. IIL — Région thoracique et membre thoracique, 1 vol. gr. in-8,
215 pp., 130 fig. noir et couleur (J. -B. Baillière et fils, Paris).
— le D'" Bennejeant et Wicart. — Anatomie et physiologie bucco-
dentaire (Anatomie dentaire comparée). Un vol. pet. in-8, 614 pp.,
269 fig. (Bibliothèque du Chirurgien-dentiste, chez J. -B. Baillière
et fils, Paris).
— A propos de l’Ours en France : Etat actuel et protection : Mammalia,
t. I, n® 4, juin 1937, p. 178.
— Quelques précisions sur la distribution actuelle de l’Ours dans les
Pyrénées françaises. Bull. Soc. Nat. Acclim. France, n® 11-12 no-
vembre-décembre, 1937, p. 258.
— Préface sur les « Primates de l’Afrique », par P. Rode. (Larose, Paris).
— Préface sur « Les Mammifères sauvages de l’Ouest Africain et leur
milieu », par J, Bigourdan et R. Prunier (Impr. Jean de Rudder,
Montrouge, Seine).
— C. Bressou, Didier et P. Rode. Mammalia, tome I, années
1936-37, n®® 1, 2, 3, 4, 5 et 6 ; 1 vol. gr. in-8, 274 pages, 43 fig.,
11 planches hors texte.
J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — Etude critique des Capi-
tonidés de la région néotropicale : L’Oiseau et la Rev. fr. d’Orn.,
1937, p. 221.
• — Notes ornithologiques au cours d’un voyage en Ecuador : Ibid.,
p. 389.
— Note sur quelques Oiseaux rares ou peu connus de l’Equateur : Bull.
du Mus. Hist. Nat., 2® série, tome IX, 1937, p. 114.
— Note sur une collection d’Oiseaux du Mexique. Ibid., p. 170.
— Etude d’une collection d’Oiseaux de l’Ecuador oriental (Mission
Flornoy). Ibid., p. 354.
— Célèbes, Lombok, et la « Ligne de Wallace ». C. R. Soc. Biogéogr.,
1937, p. 12.
— La richesse de la Faune écuadorienne et ses causes géographiques.
Ibid., p. 51.
— Les Réserves de la Nature au Canada. Mém. Soc. Biogéogr., 1937,
p. 241.
— La Protection des Oiseaux dans les Pays tropicaux. Bull. Féd. Prot.
Ois., 1937, p. 41.
— Three new cases of presumed natural Hybrids among Trochilidæ :
The Ibis, 1937, p. 105.
P. Rode, Assistant. — Les Primates de l’Afrique, 1 vol. 222 pages, 67 fig.,
13 pl. Publications du Comité d’ Etudes de l’Afrique occidentale fran-
çaise. Série B, n® 2 (Larose, Paris, 1937).
— Les Races géographiques du Chimpanzé (Pan satyrus L.). Observa-
tions sur la pigmentation de la face chez Pan satyrus oerus Sch.
Mammalia, t. I, n° 4, juin 1937, pp. 165-177.
• — Sur la répartition des groupes sanguins chez les indigènes de l’Afrique
occidentale française: Journ. Soc. Africanistes, , pp. 37-40.
- — Pastoria, centre de recherches sur les Singes en Guinée française.
La Terre et la Vie, n° 4, juillet-août 1937, pp. 109-116, 4 phot.
— Quelques considérations sur l’état actuel de la question des groupes
sanguins. Revue médicale de France, Clermont-Ferrand, sept.-
oct. 1937, 8 pages.
— Etude d’une collection de Mammifères de l’Afrique occidentale.
Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série, tome IX, 1937, p. 234.
— Etude d’une collection de Mammifères de l’Ecuador oriental. Ibid.,
1937, p. 342.
— et le D"" Didier. — Miniopterus Schreibersi. Mammifères. Etude systé-
matique par espèces (Lechevalier, 1937).
V. Danis. — Capture d’un spécimen mâle de Dryobates leucotos (Rechst)
dans les Basses-Pyrénées. L’Oiseau et la Rev. fran. d’Orn.,19Sl . p. 110.
— Etude critique des différentes formes de Picus canus Gm. Ibid., p. 246.
— Etude d’une collection d’Oiseaux de l’Ile Bougainville. Bull. Mus.
Hist. Nat., t. IX, n® 2, mars 1937, p. 119.
— Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux de l’Ile Bougainville.
Ibid., p. 362.
D*' R. Didier. — L’Os penien chez Ursus spelæus Rosen. Mammalia,
t. I, n® 3, mars 1937, p. 106, pl. VIL
— Notes de Tératologie comparée : un cas de Pygomélie chez un moi-
neau (Passer montanus h.) Bull. Mus. Hist. Nat., 2® sér,, t. IX,
n® 2, mars 1937, pp. 124-128, fig. 1, 2, 3.
Dor. — La morphologie de la queue des Mammifères dans ses rapports
avec la locomotion. Thèse Doctorat Univers. Paris, 1 vol. gr. in-8,
179 pp., 8 pl., 1937 (P. André, Paris).
D'^ Laurent. — Une nouvelle forme du genre Asellia pallida. Mammalia,
t. I, n® 3, mars 1937, p. 111.
— Essai d’une clef dichotomique des chiroptères de la Barbarie. Mam-
malia, t. I, n® 4, juin 1937, p. 133.
15 -
G. Rousseau-Decelle. — Note sur deux hybrides naturels de Paradisiers.
L'Oiseau et la Revue fr. d’OrnithoL, 1937, p. 240.
J. Bigourdan et R. Prunier. — Les Mammifères sauvages de l’Ouest
Africain et leur milieu. 1 vol. de 367 p., 33 pl. et 18 cartes, 1937
(Jean de Rudder, Montrouge, Seine).
Ethologie des animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur. — Le Kou-Prey ou Bœuf gris cambodgien. Bull.
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— Un Hylemyia nouveau du groupe de VHylemyia lepida Fallén. Bull.
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proxima Rbr. bona sp., nouvelle pour la France, accompagnée
d’une mise au point concernant les Ath. kadeni Frr. et fuscicornis
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— Beitràge zur Kenntnis der Agrotidæ-Trifinæ. XX, Morphologische und
Systematische Studie über die Gattung Athetis Hb. ( Caradrina
auct.) Verz. p. 209, 1822. (Vorlâufîge Verôffentlichung). [Ent.
Rundschau, 54. Jahrg. (1937), Nr 29, pp. 364-368, Nr 31,
pp. 388-391, Nr 33, pp. 419-423, Nr 34, pp. 429-432, Nr 35, pp. 437-
440, avec 2 planches).
— Contributions à l’Etude des Agrotidæ-Trifinæ. XXI, Observations sur
l’article « Notes lépidoptérologiques au sujet de quelques espèces
des marais salants et vases salées de la France occidentale », par
M. G. Durand. L’Amateur de Papillons, 1937, pp. 294-309.
— Observations au sujet de l’article : Cucullia cineracea, dans les Hautes-
Alpes, paru dans cette revue, vol. VI, n°18, p. 286, 1933. L’Ama-
teur de Papillons, 1937, n® 16 et 17, pp. 250-251.
— Bemerkungen zum Artikel ; « Zur psi-Gruppe » in diesèr Zeitschrift
n® 45, p. 517, 50. Jahrg., Int. ent. Zeitschrift, 1937, pp. 70-71.
— Bemerkungen zum Artikel Dr F. Heydemann’s « Zum Aufsatz über die
Acronycta psi-Gruppe von de Lattin ». Int. ent. Zeitschrift, 1937,
pp. 221-22^
— Note sur plusieurs espèces nouvelles pour la Faune française. Bull.
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Jansoni Bonvouloir. Bull. Soc. ent. Fr., 1936, p. 308.
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— Description d’un Colobagaster nouveau de la Guyane. Bull. Mus. Boy.
Hist. nat. Belgique, XIII, n® 16, p. 1-4.
— Buprestidæ nouveaux d’Afrique, 5® note. Bull. Soe. Sc. nat. Maroc,
XVI, fasc. 3, p. 217-238.
— New Buprestid Beetles coll. in the Salomon Isl. and Fijo by Dr "W.
M. Mann (with desc. of some other new species) Psyché, XLIV,
1-2, p. 35-52, 2 pl.
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— Un Agrilus attaquant les Albizzia au Congo Belge. Beo. Zool. afr.,
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— Entomological Exp. to Abyssinia, 1926-27. Col. Buprestidæ .Ann. Mag,
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20 —
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— Trois nouveaux Atænius de la région australienne. ( Coleoptera Lamelli-
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— Les Acanthocerinæ africains (Coleoptera Lamellicornia) Beo. Zool. Bot.
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— Sur quelques nouveaux Onthophagides africains et australiens ( Co-
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— Les larves des Staphylinidæ cavernicoles. Biospeologica, LXVII.
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J. Bourgogne, Boursier de recherches. — Description de deux Psychidse
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Br. in-80, 148 pp.
F. Grand JEAN, — Le genre Pachygnathus Dugès (Alycus Kocb) [Acariens]
(2® partie). Bull. Muséum, 2® sér., IX, p. 56.
— Id. (3® partie). Ibid., p. 134.
— Id. (4® partie). Ibid., p. 199.
— - Id. (5® et dernière partie). Ibid., p. 262.
— Otodectes cynotis (Hering) et les prétendues trachées des Acaridiæ.
Bull. Soc. Zool. France, LXII, p. 280.
P. Remy. — Sur Marifugia cavatica Absolon et Hrabé, Serpulide des
eaux douces souterraines du karst adriatique. Bull. Muséum
2® sér., IX, p. 66.
— Les Eurypauropodinæ du Muséum national d’Histoire naturelle. Ibid.,
p. 252.
M. Vachon. — Pseudoscorpions nouveaux des collections du Muséum
national d’Histoire naturelle de Paris (l’^® note). Bull. Muséum,
2® sér., IX, p. 129.
- — • Trois nouveaux Pseudoscorpions de la région pyrénéenne française.
Bull. Soc. Zool. France, LXII, p. 39.
— Pseudoscorpions nouveaux des collections du Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris (2® note). Ibid., p. 307.
— Id. (3® note). Bull. Soc. Entomol. France, p. 188.
A. Tétry (M^l®). — Révisions des Lombriciens de la collection de Savigny.
Bull. Muséum, 2® sér., IX, p. 140.
Malacologie.
L. Germain, Professeur. — Notice sur le Professeur L. Mangin. Bull.
Soc. Océanogr. France, 1937.
— Régions zoologiques. Encyclopédie française, 23 pp., 5 cartes, 1937.
— Mollusques de l’Afrique orientale portugaise. Bull. Soc. Sc. nat.
Porto, 1937.
E. Fischer-Piette, Sous-Directeur du Laboratoire. — Croissance d’es-
pèces littorales, comparée en différents types de station. C. R.
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— Dates de publication du « Journal de Conchyliologie » de 1861 à 1900.
J. de Conchyl., LXXXI, pp. 88 à 92.
— Sur la biologie du Serpulien d’eau saumâtre Mercierella enigmatica
Fauvel. Bull. Soc. Zool. France, LXII, pp. 197-208, 3 fig.
— 23 —
— Notes bionomiques. — I. Sur la répartition de détail de Himanthalia
lorea et Bifurcaria tuberculata à l’île de Sercq. — II. Faune et flore
marines de la région malouine en 1936. — III. Rectification de
confusions d’espèces. Bull. Labor. marit. Dinard, XVII, 1937,
pp. 11 à 21, 1 fig.
— Remarques sur le bios intercotidal d’Aurigny et des Casquets. Bull.
Inst, océanogr., n® 729, 1937, pp. 1-12, 2 fig.
• — et P.-H. Fischer. — Rémy Perrier. Notice biographique. Annuaire
de l’Ecole normale supérieure, avril 1937, 5 p.
Ed. Lamy, Sous-Directeur honoraire. — Révision des Mytilidæ vivants
du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris (Suite). Journ.
de Conchyl., LXXXI, pp. 5-71, 99-132, 169-197.
— Questions de nomenclature et d’orthographe. Ibid., pp. 82-87.
- — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Katelysia. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2® s., IX, pp. 73-77.
— Sur le dimorphisme sexuel des coquilles. Journ. de Conchyl., LXXXI,
pp. 283-301, 10 fig.
— Annélides perforant les coquilles de Mollusques (En collaborât, avec
M. André). C. H. XIB Congrès International de Zoologie (Lis-
bonne, 1935), pp. 946-968.
— Nécessité du Principe de la Prescription en matière de Nomenclature.
C. B. XIB Congrès International de Zoologie (Lisbonne, 1935),
pp. 2394-2397.
— et E. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Tioela (Moll. Lamellibr.). Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® série,
t. IX, pp. 77-81.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Meretrix (Moll. Lamellibr.).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® série, t. IX, pp. 156-158.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Callista (Moll. Lamellibr.).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® série, t. IX, pp. 212-216.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Amiantis, d’ Hysteroconcha et
de Lioconcha. Ibid., pp. 270-274.
G. Ranson, Assistant. — Nouvelles observations biologiques sur Gryphæa
Angulata Lmk (Huître portugaise), à l’époque de la reproduction.
C. B. Société de Biologie, t. CXXIV, 1937, p. 812.
— Les conditions de la reproduction des Huîtres dans le bassin d’Arca-
chon eu 1937. La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 17 juin 1937.
- — Observations sur l’état des glandes génitales de l’Huître portugaise
des côtes de l’île d’Oléron en juin 1937. Ibid., 5 juillet 1937.
— Reproduction des Portugaises. La situation au 15 juillet 1937 à l’île
d’Oléron. Ibid., 20 juillet 1937.
- — La récolte du naissain d’Huître portugaise dans la région de Marennes.
La situation au 20 août 1937. La ooix-ostréicole, n® 75, août-sep-
tembre 1937.
— Marennes et la situation présente des bancs huitriers girondins. La
France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 28 août 1937 et Ostréicul-
ture, Cultures marines, n® 10, octobre 1937.
— La Vie d’un Mollusque : l’Huître. Conférence au Poste de T. S. F. de
Radio-Paris, 18 décembre 1937.
— Cnidactines et Cnidothylacies chez les Anthoméduses. Bull. Soc. Zool.
France, t. LXII, 1937, p. 318.
— Rét^ision des Collections H. Michelin, publiée sous la direction de
MM. le Prof. L. Germain et G. Ranson. — 1. Deux nouvelles
— 24 —
espèces de Plexaurides des Indes Occidentales par G. Stiasny,
de Leiden. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., oct. 1937. — II. Catalogue
raisonné des Alcyonides. Gorgonides, Pennatulides et Zoanthides
par G. Stiasny de Leiden. A. Alcyonides. Ibid., nov. 1937.
— Notice sur H. Michelin et ses collections par MM. le Prof. L. Ger-
main et G. Ranson. Ibid., nov. 1937.
— Sur la soi-disant existence de plusieurs diatomées bleues dans la
nature. Revue Algologique, t. VIII, fasc. 3-4.
Mme Pruvot-Fol. — Etude d’un Prosobranche d’eau douce : Heli-
costoa sinensis Lamy. Bull. Soc. Zool. France, t. LXII, pp. 250-
257, 8 fig.
A. Chavan. — Essai critique de classification des Lucines. Journ. de
Conchyliologie, t. LXXXI, fasc. 2, pp. 133-153, 1 fig., fasc. 3,
pp. 198-216, 4 fig. ; fasc. 4, pp. 237-282, 5 fig.
M^i® Durivault. — Forme et mode de répartition des spiculés chez
Alcyonium palmatum Pall. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. IX,
pp. 278-282.
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur. — Notulæ systematicæ, t. VI, fasc. 1, 2, 3, 4. —
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F. Gagnepain, Mil® Camus, Conrard, U. Martelli. — Flore
de Madagascar, fasc. 29, Cypéracées, par H. Chermezon.
— Sur un Brachylæna nouveau exploité comme Santal de Madagascar,
Bull. Soc. Bot. France, LXXXIV, 1937, p. 203.
— Gentianothamnus, genre nouveau de Gentianacées de Madagascar,
C. B. Acad. Sc., mai 1937, p. 1747.
— Isaloa, genre nouveau de Scrophulariacées de Madagascar, Bull. Soc.
Bot. France, LXXXIV, 1937, p. 313.
— Un genre nouveau de Gentianacées-Chironiinées de Madagascar.
Bull. Soc. Bot., France, LXXXIV, 1937.
F. Pellegrin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les aquarelles d’Alexis
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— De quelques bois utiles du Gabon. Ibid., 1937.
— et A. Aubréville. — Gymnostemon A. et P. genre nouveau de la Côte
d’ivoire, voisin d’un endémique de Madagascar. Ibid., 1937,
p. 181.
— Deux nouveautés de la Côte d’ivoire : Octoknema et Cussonia. Ibid.,
1937.
— Acacia nouveau du Haut Dahomey. Ibid., 1937.
— Analyses bibliographiques. Ibid., 1937.
R. Renoist, Sous-Directeur du Laboratoire. — Espèces nouvelles de
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p. 802.
— Acanthacées nouvelles d’Indochine, Notul. System., VI, p. 106.
— Contribution à la connaissance des Hypoestes malgaches. Bull. Soc.
Bot. France, LXXXIV, 1937.
F. Gagnepain, Sous-Directeur honoraire du Laboratoire. — 2® note sur
quelques plantes des îlots de la mer de Chine. Not. syst., VI, «fasc. I,
p. 35.
25
— Deux Dilléniacées nouvelles d’Indochine. Ibid., p. 39.
— Palmiers d’Indochine nouveaux ou litigieux. Not. syst. Idem., p. 149,
— Pandanus nouveaux d’Indochine. Idem., p. 176.
— Un Centrolepis nouveau d’Indochine. Idem., p. 177.
— Palmiers. Flore générale de l’Indochine VI, fasc. 7, pp. 946-984.
— Palmiers. Flore générale de l’Indochine VI, fasc. 8, pp. 985-1014.
— Pandanacées. Fl. gén. de l’Indochine VI, fasc. 8 (complément et mise
au point des Pandanacées de Ug. Martelli, pp. 1056 et suiv.).
CoNRARD, Assistant. — Genre Calamus et Dæmonorops, Flore d’Indo-
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— Recherches sur le « Kif », Cannabis saliva ; rapport fourni au Labo-
ratoire de Toxicologie de la Préfecture de Police, juin 1937.
J. Leandri, Assistant. ■ — Les caractères du district Nord du Secteur
du Ménabé (ouest de Madagascar). C. P. Soc. de Bio géographie,
1937, p. 8.
— Sur Faire et la position systématique du genre malgache Didymeles
Thouars. Ann. Sc. Nat. Bot. 1937, p. 309.
• — Sur la distribution et les affinités des Phyllanthées de Madagascar.
Bull. Soc. Bot., 1937, p. 61 et 93.
— Contribution à l’étude des Euphorbiacées de Madagascar. Phyl-
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— Revue bibliographique. Bull. Soc. Bot. 1937 (partim).
Maie Tardieu Bi.ot, Assistant et Cari Christensen. — Les Fougères
d’Indochine : VI. Davallieæ-Dennstædtieæ, Notulæ, t. VI, fasc. 1.
— VII. Gymnogrammineæ, Notulæ, t. VI, fasc. III.
— VIII. Pterideæ, Notulæ, t. VI, fasc. III.
— Revue bibliographique. Bull. Soc. bot., 1937, (partim).
— et A. Guillaumin. — Plantes vasculaires récoltées à l’île de Pâques
par la mission Franco-belge. Bull. Mus., t. VIII, n^ 6.
P. JovET, Assistant. — Notes d’herborisation en forêt de Marly. Excur-
sion du 28 juin 1936 conduite par C. Guinet et P. Jovet. Bull.
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74, janv. 1937.
- — et L. Mugnier. — Le Bosa glauca Vill. en Valois. Bull. Soc. Bot.
France, LXXXIV, p. 81-83, 1937.
— Barlia longibracteata Parlât., var. (?) nov. chlorûntha. Bull. Soc. Bot.
France, LXXXIV, p. 180, 1937.
— et C. Guinet. — Les Polystichum cristatum, spinulosum et leur hybride
(x P. uliginosum (Newm.) P. F.) en forêt de Rambouillet. Confé-
rence Soc. sav. litt. et art., Seine-et-Oise, 13® réunion. Rambouillet,
les 5,, 6, 7 juin 1936, p. 111-114, imp. à Rodez, 1937.
— Evolution, après abandon de culture, des champs du Valois. Bull.
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— Ecologie et répartition de VEryngium viviparum J. Gay. C. B. Soc.
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— Analyses bibliographiques, in Bull. Soc. Bot. France, LXXXIV, 1937.
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— 26
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— Flagellariacées et Joncacées in Humbert, Flore de l’Indochine VI,
fasc. 7.
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— Un curieux emploi des feuilles de Cedrus medica. Rev. Bot. appliq.,
XVII, p. 298, 1937.
— et H. Gombault. — Bromus hikfayensis, espèce nouvelle du Liban.
Bull. Soc. Bot. France, LXXXIV, p. 310, 1937, en collaboration
avec H. Gombault.
— Sur VOphrys exaltata Tenore. Bull. Soc. Bot. France, LXXXIV, p. 279.
— Quelques notes sur le genre Quercus. Riviera scientif., XXIV, p. 27.
— Biologie florale de quelques Echium. Bull. Soc. Bot. France, LXXXIV,
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H. Chermezon, Prof, à l’Université de Strasbourg. — Cypéracées. Fl. de
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— Comparaison entre les flores cypérologiques de quelques régions de
l’Afrique tropicale. Livre jubilaire du Prof. Daniel, 8 p.
— Contribution à la flore cypérologique du Sénégal. Cypéracées récol-
tées par M. Trochain. Arch. de Bot., VII, 4, 32 p.
— Additions aux Cypéracées du Haut-Oubangui. Ibid., VII, 3, 14 p.
— Révision des Cypéracées de Madagascar, 3® partie, ibid., VII, 2, 179 p.
Harold Saint John, Prof, à l’Université de Honolulu (Hawaï). — Posi-
tion systématique de Pelea madagascarica (Rutacées) et révision
du genre Ilumblotidendron. Notulæ syst., VI, 3, p. 125.
Genkei Masamune, Prof, à l’Université de Taihoku (Japon). — Deux
espèces nouvelles de la région alpine de Formose, Notulæ syst.,
VI, I, p. 37.
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de Yakusima (Japon). Bull. Soc. Bot. France, LXXXIII, p. 694.
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Mlle ]y[_ Giroux. — Morphologie florale et carpologie de Dicoma tomentosa
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— Contribution à l’étude de Warionia Saharæ Benth. et Cass. : Morpho-
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— 27 —
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Pierre Allorge, Professeur. — Le problème du Schœnus nigricans L.
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— Les Hépatiques épiphylles des Açores. Bol. Soc. Broteriana, 1937.
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— Louis Mangin (1852-1937). Rev. Gén. Soc., t. 48, pp. 57-58, 1937.
— Allocution présidentielle. Bull. Soc. bot. Fr., t. 84, pp. 1-3, 1937.
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— Revue Bryologique et Lichénologique, t. X, 1937.
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color., 4 pl. en noir hors texte, Paris, 1937 (paru en février 1938).
— Le Tricholoma cnista de Fries. Supplément à la Rev. de Mycol., t. II,
n® 3, pp. 68-70, 1937.
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sur leur position systématique. C. R. Acad. Sc., t. CCV, 1937,
p. 336.
V. Plouvier. — Recherches sur la stabilisation de quelques plantes à
acide cyanhydrique. C. R. Acad. Sc., t. CCV, 1937, p. 208.
Pêches et productions coloniales d’origine animale.
A. Gruvel, Professeur. — De l’éducation des Pêcheurs indigènes en vue
d’une meilleure utilisation du poisson. Moniteurs indigènes de
pêche. Rapport X///® Congrès nat. Pêches maritimes, Paris,
septembre 1937.
— Les Echelles à poissons dans les cours d’eau coloniaux. Ibid.
— Les possibilités d’avenir de Port-Etienne. Ibid.
— Rapport sur l’état actuel des recherches zoologiques aux Colonies.
Communication au Congrès Recherche scientifique Territoires
d’ Outre-Mer, septembre 1937.
— Compte rendu des séances du Congrès de la Recherche scientifique
dans les territoires d’Outre-Mer. VI® section : zoologie pure et
appliquée, septembre 1937.
— et W. Besnard. — Atlas de poche des principaux produits marins
rencontrés sur les marchés du Maroc. 1 vol., 217 p., 127 fig. in texte.
— et P. Chabanaud. — Mission A. Gruvel dans le canal de Suez ;
Poissons Mem. Instit. Egypte, t. 35, 1937, 31 p., 29 fig. in texte.
G. Petit, Sous-Directeur de Laboratoire. — Une collection de poissons
d’eau douce de Madagascar. Etude critique. Bull. Soc. Zool. France,
LXII, n® 1, p. 25-38.
— Matériaux de la mission biologique anti-acridienne. Vertébrés de
l’Ennedi. Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, n® 6, 1937, p. 392-
405, 1 carte.
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à l’étude des réserves naturelles et des parcs nationaux (Société
de Rio géographie) P. Lechevallier, édit., p. 5-14.
— Les réserves naturelles de Madagascar. Idem, p. 229-240.
— L’évolution de l’histoire naturelle. La formation et l’outillage du
Naturaliste. Encyclopédie française. Tome V : Plantes et animaux,
17 pages.
— Biogéographie : 1. L’évolution des Dipneustes et leur répartition
géographique. — 2. La famille des Pélobatidés. — 3. Iguanidés et
Boïnés de Madagascar. Idem, 11 pages.
- — Biogéographie et habitation indigène à Madagascar. Bull. Association
Géographes français, n® 106, mai 1937, p. 92-95.
— et P. Budker. — Dents cutanées jumelées de Scyliorhinus bivius
Smith. « Tubercules dorsaux» de Scyliorhinus chilensis (Guich.) et
leur valeur systématique. Bull. Soc. ZooL de France, LXII,
n® 2, pp. 120-125
— et M“® W. Besnard. — Sur le comportement en aquarium du Cæco-
barbus Geertsii Blgr. Bull. Muséum, n® 1, 1937, p. 50-53.
Th. Monod, Assistant. — A chameau à travers le Tanezrouft. Algeria,
n® 47, janv. 1937, p. 4-7, 8, photogr. , 1 carte.
— New journey to the Western Sahara, 1935-1936. The Geographical
Journ., LXXXIX, n® 2, feb. 1937, p. 152-155, 1 croq., 4 pl.
- — Documents rupestres de l’Ouest saharien. L’Anthropologie, XLVII,
n® 1-2, 1937, p. 119-122, 5 fig.
— Méharées. Explorations au vrai Sahara. Paris, avril 1937, 301 pages,
33 pl., fig., 1 carte.
— Sur quelques mesures récentes de la déclinaison au Sahara occidental
~ 38
(Soudan français). Ann. Inst. Phys, du Globe, XV, 1937, p. 185-188.
— Sur la constitution géologique de l’Adrar mauritanien. C. R. Acad. Sc.,
205, 5 juil. 1937, p. 74-76, 2 fig.
— Sur un Isopode parasite du genre Asotana Sch. et M. 1881 (= Badroul-
boudour W. H. Leigh-Sharpe, 1937). Ann. Parasit., XV, n® 5,
sept. 1937, p. 465-466.
— Remarques sur les gravures d’Aouchiche. Bull. Com. Et. Hist. Scient.
A. O. F., XX, 1-2, janv.-juin 1937, p. 153-154.
— Gravures et inscriptions rupestres du Sahara occidental. Renseigne-
ments pratiques et inventaires. Bull. Com. Et. Hist. Scient. A. O. F.,
XX, 1-2, janv.-juin 1937, p. 155-178, 6 fig., 1 carte.
— Crustacés in Mission A. Gruvel dans le Canal de Suez. Mémoires Inst.
d’Egypte, XXXIV, 1937, p. 1-19, fig. 1-11.
R. Ph. Dollfus, Préparateur à l’Ecole des Hautes Etudes. — - Polypiers
(Hexacoralliaires et Hydrocoralliaires) récoltés à la Guadeloupe par
la mission des Cryptogamistes du Muséum. Bulletin du Muséum,
Paris, 2® s., t. VIII, n® 6 (nov. 1936), paru le 29-3-1937, p. 124-125.
— Sur Distoma ascidia P. J. Van Reneden 1873, nec Linstow, nec Looss
et le genre Prosthodendrium R. Ph. Dollfus 1931 (Trematoda.
Lecithodendriinæ) . Bul. Mus. roy. Hist. nat. Belgique, t. XIII,
n® 23, avril 1937, p. 1-21, fig. 1-3.
— Trématodes de Sélaciens et de Chéloniens. Parasitologia mauritanien.
Helmintha III. Bull. Comité Etudes hist. et scient. A. O. F., t. XIX,
n® 4 (oct.-déc. 1936), paru le 30-4-1937, p. 397-519, fig. 1-61 F.
— Addendum à ; « Mission A. Gruvel dans le Canal de Suez. I. Crustacés
par Th. Monod ». Mémoires Institut d’Egypte, t. XXXIV, 1937,
p. 19.
— Georges Ramond Gontaud, 1856-1937 (Notice biographique et biblio-
graphique). Bull. Soc. Sc, nat. Seine-et-Oise, année 1937 (encartage
dans le n® du 18-8-1937), 7 pages, portrait.
— J. Timon-David et M. Mosinger. — Sur la pigmentation et la glande
interstitielle de l’ovaire chez les Téléostéens. Annales d’ Anatomie
pathol. et d’Anat. normale medico-chirurgicale, 14® année, n® 5,
mai 1937, p. 449-453, fig. 1-3) et n® 9, déc. 1937, p. 892.
P. Chabanaud, Préparateur à l’Ecole des Hautes-Etudes. — A propos de
l’interprétation lamarckienne de la dyssymétrie des Poissons dits
Pleuronectes (Psettodoidea et Pleuronectoidea). Bull. Muséum (2),
8, 1936, pp. 498-505.
• — • Qu’est-ce que le « Pleuronecte ci mmersonien » de Lacépède ? Bull.
Muséum (2), 9, 1937, pp. 193-198.
— Les Téléostéens dyssymétriques de Mokattam inférieur de Tourah.
Mémoires Institut Egypte, 32, 1937, pp. 1-123, pl. 1-4.
— L’extension prorse périphérique, la contraction axiale post-hypo-
physaire et l’anisoconie rachidienne des Téléostéens dyssymé-
triques. Bull. Soc. Zool. France (sous presse), 62, 1937, pp. 368-385.
— Sur un nouveau Téléostéen de la famille des Soléidés, Pseudaustro-
glossus annectens. C. R. Acad. Sc., 205, p, 232..
P. Budker, Attaché au Muséum. — La destruction, la chute et le
remplacement des dents mandibulaires des Squales. Bull. Soc.
Stomatol., janv. 1937.
— Capture, dans la Rance, d’un Alopias vulpes (Gmelin). Bull. Lahorat.-
maritime Dinard.
— 39 —
— et R. SiGALAS. — Sur la capture, dans le bassin d’Arcachon, d’un Re-
quin-Marteau ( Sphyrna zygæna L.) (avec le professeur R. Sigalas) .
Bulletin Société biologique d’ Arcachon.
Laboratoire maritime de Dinard.
T. Barry et A. et B. Chauchard. - — Action de la nicotine sur l’exci-
tabilité de l’appareil neuromoteur chez le Crabe. C. R. Soc. Biol.,
t. 126, p. 564, 1937.
H. Bertrand. — Jean Charcot (1867-1936). Bull. Labor. maritime Dinard,
fasc. XVII, pp. 6-10, pl. 11, 1937.
• — Nouvelles stations de Sphæroma Hookeri Leach. Ibid., fac. XVII,
pp. 22-24, 1937.
— Amphipodes nouveaux pour la faune française. Ibid., fasc. XVIII,
pp. 34-37.
— Les bassins à flot du port de Saint-Malo-Saint-Servan. Ibid.,
fasc. XVIII, pp. 14-23 et pl. II.
— Ad. Davy de Virville et R. Lami. — L’Ile Saint-Modé, pp. 6-14
et pl. I.
P. Chauchard. — La chronaxie des divers systèmes neuromusculaires chez
les Crustacés et ses variations dues à la subordination C. R. Soc,
Biol, t. 121, p. 1600, 1936.
E. Chemin. — Le développement des spores chez le Rhodophycées.
Reo. Gén. Botan., t. 49, pp. 1-164, 95 fig., pl. XXX à XXXIII,
1937.
— Rôle des Bactéries dans la formation des galles chez les Floridées.
Ann. Sc. Nat. Botan., 10® s., t. XII, pp. 61-69, 3 fig., pl. 1.
J. Feldmann. — Sur une algue marine nouvelle pour les côtes françaises
de la Manche. Bull. Laborat. maritime Dinard, fasc. XVII, pp. 43-
45, 1937.
E. Fischer-Piette. — Notes bionomiques. I. Sur la répartition de détail
de Himanthalia lorea et Bifurcaria tuberculata à l’île -de Sercq.
II. Faune et flore marines de la région malouine en 1936. III. Rec-
tifications de confusions d’espèces. Bull. Laborat. maritime Dinard,
fasc. XVII, pp. 11-21, 1 fig., 1937.
— Remarques sur le bios intercotidal d’Aurigny et des Casquets. RwH.
Institut Océanog., n® 729, pp. 1-12, 2 fig., 1937.
— Croissance d’espèces littorales, comparée en différents types de sta-
tions. C. R. sommaire Soc. Bio géographique, XIV, n® 115, pp. 4-6,
1937.
— Sur la biologie du Serpulien d’eau saumâtre : Mercierella enigmatica
Fauvel. Bull. Soc. zool. Franc., LXXI, pp. 197-208, 3 fig., 1937.
R. Lami. — Louis Mangin (1852-1 937). Bull. Labor. maritime Dinard,
fasc. XVII, pp. 2-6, pl. 1, 1937.
— Sur des « champs de pâture » de colonies de Littorina saxatilis Olioi.
Ibid., fasc. XVII, pp. 41-43, pl. III.
— Quelques observations sur la flore algale des bassins à flot du nord de
Saint-Malo-Saint-Servan, pp. 24-30, 1 fig. et pl. III.
— 40 —
— Le Grand (Yves). — Appareil pour la mesure photographique des pro-
priétés diffusantes de l’eau de mer. Bull, laborat. maritime Dinard,
fasc. XVIII)pp. 53-55.
— Marie (P.). — Notes sur les Foraminifères des bassins à flot de Saint-
Malo. Bull. Laborat. maritime. Dinard, fasc. XVIII). pp. 30-32.
J. Risbec. — Les irrégularités et les anomalies du développement embryon-
naire chez Murex erinaceus L. et Purpura lapillus L. Bull. Laborat.
maritime Dinard, fasc. XVII, pp. 25-38, 25 fig., 1937.
— Les Nudibranches dans la région de Dinard aux mois de juin et juil-
let 1936. Ibid., fasc. XVII, pp. 39-40, 1937.
— Observations sur la circulation d’eau palléale chez les Gastéropodes
prosobranches. Ibid., fasc. XVIII.
Agronomie coloniale.
Publication de la Bevue de Botanique appliquée et d’ agriculture tropicale,
t. XVII, 960 p., 12 pl. et fig.
Aug. Chevalier, Professeur. — Les espèces de Solanum de l’Ancien
Monde cultivées par les Peuplades de l’Afrique et de l’Asie. Ann.
Sc. nat. (Botanique), t. XIX, 10® sér., 1937, p. 73-82, 3 pl.
- — Les Plantes magiques cultivées par les Noirs d’Afrique et leur origine.
Journ. Soc. African., t. VI, 1937, p. 93-105.
— Le Sahara Centre d’origine des plantes cultivées. Vol. VI, hors série.
Société Biogéograpbie.
— L’extension du Sahara aux Iles du Cap Vert. Ibid.
— Willrussellia Feliciana A. Chev., type d’un nouveau genre et d’une
nouvelle sous-tribu de Liliacées découvert en Guinée française.
Bull. Soc. Bot. Fr., 1937, t. LXXXIV, 1937.
— Sur deux nouvelles Iridées de l’Afrique tropicale. Bull. Mus. Hist.
Nat., 1937.
— Rapport préliminaire pour la IV® section — Botanique pure et appli-
quée — du Congrès de la Recherche Scientifique dans les Terri-
toires d’Outre-mer. Actes et C. B. Assoc. Colonies-Sciences, juillet
1937, p. 117-127.
■ — Note sur la Sélection du Palmier à huile. Bull. Mat. Grasses, Marseille,
1937, n® 12, p. 281-292.
— Pamplemousse et Grapefruit. C. A. Acad. Agric. France, 1937, n® 28,
p. 898-900.
— L Les régions Botaniques terrestres. IL La route des Bruyères dans :
fasc. 64 et fasc. 66. Nouvelle Encyclopédie française, t. V, publiée
sous la direction de M. de Monzie.
— et R. Heim. — Rapport final pour la IV® Section — Botanique pure ei
appliquée — du Congrès de la Recherche Scientifique dans les
Territoires d’Outre-mer. Comptes rendus du Congrès.
— et R. ViGuiER. — Sur la double origine des Riz, cultivés et le centre
de dispersion rizicole ouest-africain. C. B. Acad. Sc., t. CCIV,
1937, p. 1272-1273.
41 --
Travaux parus dans la Revue de Botanique appliquée
ET d’agriculture TROPICALE EN 1937.
— Plantes ichthyotoxiques des genres Tephrosia et Mundulea, t. XVII,
p. 9-27.
■ — Sur un groupe de plantes insecticides : les Sfemona d’Indochine, t. XVII
p. 136-138.
— Arbres à Kapok et Fromagers, t. XVII, p. 245-268.
— Amélioration des crûs de café et extension de la culture des Caféiers
dans les Colonies françaises. T. XVII, p. 342-352.
— Riz africains du groupe Oryza glaberrima, T. XVII, p. 413-418.
— Légumes curieux de l’Afrique tropicale, T. XVII, p. 444-448.
— Les Desmodium comme Légumineuses améliorantes. T. XVII, p. 527-
530.
— Plantes ichthyotoxiques des Colonies françaises contenant du roté-
none ou présumées en contenir. T. XVII, p. 565-586.
— Notes historiques et souvenirs sur les Aeajous vrais, t. XVII,
p. 709-724.
— Notes historiques sur l’origine du Chrysanthème d’automne. T. XVII
p. 804-813._
— Nouveau Caféier sauvage de Madagascar à grains sans caféine. T. XVII,
p. 821-827.
— Carica monoïca Desf. Variété monoïque du Papayer. T. XVII, p. 903-
905.
— Plantes magiques cultivées par les Noirs d’Afrique. T. XVII, p. 849-
850.
— - et R. Heim. — Le Noircissement des bananes des marchés français.
T. XVII, p. 1-8.
— et J. Trochain. — Histoire de trois Lupins. T. XVII, p. 85-97, 2 pl.
— et M. Laffitte. — Plantes médicinales de l’Afrique occidentale,
T. XVII, p. 165-175.
— et E. Leplae. — Les jardins scolaires aux colonies. T. XVII; p. 748-
753, 832-840.
— Nombreuses Analyses bibliographiques signées dans la Revue.
Jean Trochain, Assistant. — La Végétation et le Sol au Sénégal. C. R.
Soc. Biogéogr., 1937, t. XIV, p. 19-22.
— Sur une nouvelle représentation graphique des résultats des analyses
physiques et granulaires du sol. C. R. Acad. Sc., t. CCIV, 1937,
p. 1671-1674, 6 graphiques.
— Mesures actinométriques au Sénégal. La Météorologie, juin 1937,
3® sér., n° 9, p. 211-218, 3 fig., 3 tableaux.
— - et Aubreville. — Les espèces du genre Detarium en Afrique Occi-
dentale française. Bull. Soc. Bot. Fr., 1937.
— et G. Carle. — Classification pédologique des sols d’après Hugue t
del Villar. Ibid., p. 814-821.
— Analyses bibliographiques dans Reo. Bot. appl. et Agr. trop, et Bull,
Soc. Bot. Fr.
W. Russell. — Remarques sur la structure du rhizome de Cochlosper-
mum tinctorium. Bull. Mus. Hist. Nat., 1937 (à l’impression).
— Structure de la racine de Derris elliptica. Rei>. Bot. Appl, et Agr.
Trop., t. XVII, p. 539-540.
— Etude anatomique de la tige et de la feuille de Milletia Barteri. Rev.
Bot. Appl. et Agr. Trop., t. XVII, p. 746-748.
— Analyses bibliographiques dans Rev. Bot. appl. et Agr. trop.
P. Tissot. — Sélection de la Canne à sucre dans les colonies anglaises
Rev. Bot. Appl. et Agr. Trop., t. XVII, p. 110-122.
— La culture du Cotonnier au Brésil. Ibid., p. 210-211.
— La Maladie de Sigatoka du Bananier. Ibid., p. 372-374.
— L’Olivier dans le Bassin méditerranéen. Ibid., p. 586-610.
— Les hybrides de Canne à sucre et Sorgho. — Leur intérêt au point de vue
de la sélection. Ibid., p. 757-762.
— Traduction, notes et analyses bibliographiques dans Rev. bot. appl. et
Agr. trop.
A. Kopp. ■ — Le sud-ouest africain ex-allemand : l’avenir de son agricul-
ture. Rev. Bot. Appl. et Agr. Trop., t. XVII, p. 352-365, 433-443.
— Les Pâturages naturels dans l’Union Sud-Africaine. Ibid., p. 523-526.
Bibliothèque centrale.
— L. Bultingaire, Bibliothécaire honoraire. — L’extension de la docu-
mentation scientifique par une utilisation plus rationnelle des
périodiques. Rev. scientifique illustrée, 15 déc. 1937, p. 447.
COMMUNICATIONS
Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux
DE U ILE Bougainville
PAR Vincent Danis.
Cette nouvelle collection d’Oiseaux de l’Ile Bougainville, envoyée
par le Père J. -B. Poncelet, est venue s’ajouter encore à celles dont
j’ai publié précédemment les études dans ce Bulletin.
Tous les Oiseaux proviennent encore de la plaine de Buin. Parmi
eux figurent un certain nombre d’espèces non encore reçues et,
entre autres, un Oiseau qui me paraît représenter un type nouveau
d’Eulabétidé. Il me paraît donc o^ portun d’en présenter ici la liste.
I. — Ardeiformes.
Nycticorax calédoniens mandibularis O. Grant ; 6 spécimens dont
2 0^0^ ad., 1 Ç ad. et 3 inm.
Dupetor flaoicollis Woodfordi (0. Grant) ; 3 spécimens ad. dont
1 0^ de la forme noire (nom indigène : Toukanaka), 2 (?) de
la forme rousse (n. i. : Luou).
La taille du spécimen noir (culmen, 71 mil!., aile, 190 mill.) tend
à confirmer la validité de la forme Woodfordi, identique au D. f.
nesophilus de l’archipel Bismarck par sa coloration, mais de taille
légèrement plus faible.
Par contre les spécimens roux sont de même taille que les neso-
philus typiques ((?) o^, 5 = C, 75-75 mill. ; a., 205-192 mill.) mais
ceux-ci ne sont pas connus en phase rousse.
La question est donc de savoir si le dimorphisme qui affecte les
Dupetor de l’Ile Bougainville est, comme chez Egretta dimorpha,
un dimorphisme mutationnel affectant les oiseaux dès leur naissance
et d’une façon définitive, ou s’il n’est pas plutôt, comme chez Florida
cœrulea, un dimorphisme temporaire, certains individus passant
Bulletin du Muséum, 2^ s. t. X, n° 1, 1938.
_ 44 --
par une phase rousse plus ou moins prolongée \ et s’il n’afîecte pas
les femelles plus que les mâles (le (?) cité ici étant peut-être une
femelle). Un plus important matériel d’étude permettra sans dqute
dans l’avenir de décider du caractère de ce dimorphisme et de la
valeur suhspécifîque de la forme W oodfordi.
IL — Ansériformes.
Anas superciliosa pelewensis Hartlauh et Finsch ; cL' ad.
III. • — Ralliformes.
Amaurornis olwacea nigrijrons (Hartert) ; n. i. : Mekotana. 1 ad
(? 9).
IV. — Galliformes.
Megapodius eremita Brenchleyi G. R. Gray ; un poussin (n. i. : Malige
tsiuli) dont le plumage est brun uniforme, plus sombre sur le
dos et très légèrement strié de fauve sur les ailes.
V. — Columbiformes.
Ptilinopus Eugeniæ Lewisi (Ramsay) ; 2 ad, 1 (?) Ç ad.
Tous ces spécimens sont semblables et si notre spécimen, donné
comme (?) Ç, est bien une femelle, celle-ci est andromorphe.
Ptilinopus superbus superbus (Temminck) ; 1 c/'
Globicera rubricera rufigula (Salvadori) ; 2 ÇÇ ad.
Ducula pistrinaria pistrinaria Rp. ; 1 $ ad.
Coryphœnas crassirostris (Gould) ; n. i. : Putubu. 2 c/'o^ ad.
Chalcophaps Stephani Mortoni Ramsay ; n. i. : Uliliga. 2 ad
Calœnas nicobarica nicobarica (Linné) ; n. i. : Mumukuro. 1 cV' ad.
VI. — Strigiformes.
Nesasio solomonensis (Hart.) ; n. i. ; Kinkintukuru. 1 ad.
N inox Jacquinoti Eichhorni (Hartert) ; 1 ad. aile, 191 mill.
Ainsi qu’il ressort de l’étude d’E. Mayr {American Mus. Noo-
"l. Voir au sujet de ces cas de dimorphisme, J. Berlioz, Annales Sc. Nai., Zoologie,
10® série, XVII, 1934, p. 273 et suivantes.
— 45 —
no 828, p. 7) la forme Eichhorni des lies Choiseul (loc. top. typ.) et
Bougainville ne se distingue des J acquinoti typiques de l’île Isabelle
que par sa taille en moyenne légèrement plus faible.
VII. PsiTTACIFORMES.
Trichoglossus hæmatodus M assena Bp. ; 1 $ ad.
Ce spécimen, ainsi que les deux c/'Q reçus précédemment, a été
comparé à deux individus provenant des Nouvelles-Hébrides [Mas-
sena topo -typiques). Ils leurs sont absolument semblables et je ne
vois donc pas pourquoi certains auteurs séparent subspécifiquement
les oiseaux des Salomon de ceux des Nouvelles-Hébrides. La forme
aberrans Reicbenow (loc. top. typ. : côte nord de la baie d’ Hercule,
Nouvelle Guinée orientale) à laquelle Peters {Check-list of birds
of the World, vol. III, p. 150) réfère les oiseaux des Salomon, n’a
d’ailleurs qu’une valeur discutable car le principal caractère qui la
différencierait des Massena vrais, à savoir une nuque d’un brun
rouge plus clair, se trouve réalisé chez un de nos spécimens des
Nouvelles-Hébrides. L’on sait que de telles différences prétendues
raciales sont souvent dues à une dépigmentation temporaire.
Eclectus roratus solomonensis Rothsch et Hart. ; 2 ad., 3 ÇÇ ad.
L’une des femelles, dont les ailes sont déjà en grande partie vertes,
est manifestement très âgée et prend les couleurs du mâle.
Geoffroyus heteroclitus heteroclitus (Hombron et Jacquinot) ; 2 ad.
«
VIII. CoRACIIFORMES.
Podargus ocellatus inexpectatus Hartert ; 2 ad. Aile, (cr^) 220
mill., ( 9 ) 215 mill.
Ces deux spécimens adultes sont semblables aux inexpectatus
typiques par leur coloration, la femelle étant légèrement plus rousse
que le mâle. Leur taille est simplement légèrement plus faible que
les oiseaux de File Isabelle {inexpectatus topo-typiques), mais ne
semble pas à retenir comme caractère subspécifique.
Eurostopus nigripennis Rams. ; n. i. : Mokogo (comme les Podarges).
1 sp. imm.
Eurystomus orientalis solomonensis Sharpe ; 2 ad., 1 imm.
L’immature a la mandibule supérieure noire.
H alcyon leucopygia (Verreaux) ; 2 ad.
Halcyon sancta sancta Vigors et Horsfield ; 2 cC'Ç ad. du 17 juin et
du l®r juillet 1937.
— 46 —
Ces deux oiseaux ont été collectés au cours de leur hivernage dans
l’île, dans la plaine de Buin.
H alcyon chloris Alberti (Rothsch. et Hart.) ; n. i. : Ugu-Baara. 1 cr^ad.
IX. — • Passeriformes.
Pitta anerythra pallida (Rothsch.) ; 1 ad.
Graucalus Welchmani Bougainoillei (Mathews) ; n. i. : Ruleu. 1 Ç ad,
Graucalus (P ara graucalus) axillaris nigrifrons (Tristr.) ; n. i. :
Kelao. 1 (?) o^ad.
Mino Dumonti Kreffti Sclater ; 3 sp. ad. dont 2
Aplonis grandis grandis (Salvador!) ; 5 sp. ad. dont 2 cr^9* (aile :
138-146 mil!.).
Bien que les oiseaux de Bougainville soient plus petits que ceux
de l’île Isabelle {grandis typo-typiques) je pense avec E, Mayr
(American Mus. Noç. no 504, p. 21) qu’il ne faut pas les séparer
subspécifiquement.
Enfin, il me reste à signaler un oiseau apparemment tout-à-fait
nouveau et qui, bien que très voisin par son aspect des précédents,
possède un caractère morphologique qui l’éloigne nettement du type
normal des Aplonis. Je crois donc rationnel de le décrire comme
le type d’un genre particulier, que je propose de nommer :
Rhinopsar, gen. nov.
Caractérisé essentiellement par la présence de longues et fines
plumes masquant entièrement les narines, ainsi que par le plumage
céphalique différencié en plumes longues, soyeuses et orientées dans
différentes directions, et par son bec très comprimé latéralement,
à culmen élevé, tranchant et fortement incurvé. Ce type a par
ailleurs les caractéristiques de pigmentation, de proportion et de
« pattern » des Aplonis du groupe A. metallica, auprès desquels
il paraît représenter un type analogue à celui que représente le
Goodfellowia miranda auprès des Mino ; comme le Goodfellowia,
les plumes du vertex sont fortement différenciées, mais moins décom-
posées que chez ce dernier, les plumes lorales et narinales étant par
contre plus capillif ormes (voir la figure ci- jointe).
Rhinopsar brunneîcapillus, nov. sp.
Mâle : dessus de la tête recouvert de longues plumes fines et
soyeuses d’un brun lustré, pourpré, celles des régions lorales plus
— 47
courtes et incurvées vers le haut où elles encadrent symétriquement
les plumes capilliformes du vertex dirigées vers l’arrière ; plumes
narinales dirigées vers l’avant et de même couleur. Tours des yeux,
régions malaires, parotiques et le corps tout entier d’un vert foncé
métallique (comme le ventre à! Aplanis metallica), à l’exception de
la gorge, qui est d’un noir violacé, pourpré.
Rémiges et rectrices noires à reflets bleu acier, ces dernières
étant étagées.
culmen : 21 mill.
aile : 113 mill.
tarse : 22 mill. « Iris blanc ».
Un spécimen ad (Type) en fin de mue (rectrices médianes non
poussées), collecté à Buin le 17 janvier 1937, (au Muséum de Paris).
Parmi tous les Eulabetidés, celui dont se rapproche apparemment
le plus cet oiseau est V Aplanis metallica. Il en a la « pattern » et la
forme de la queue, qui, en plumage parfait, doit être fortement
étagée. Cependant cette ressemblance n’est qu’apparente et la
présence de plumules narinales suffit à l’en séparer complètement.
Par la force et la forme de son bec, le Rhinapsar exagère une ten-
dance commune à plusieurs Aplanis (A. panayensis altirastris et,
individuellement, certains A. cantaraides).
48
Quelques Remarques sur le Crabe dit « a face humaine »
ou « DES Samouraïs » (dorippe japonica von Siebold)
ET SON RÔLE DANS LE FOLKLORE DE L'ExTRÊME-OrIENT
PAR Henri Neuville.
Parmi ces jeux de la nature dont un si grand nombre a fourni
aux dissertations sur le mimétisme tant d’exemples dont le peu de
valeur dissipe de plus en plus les illusions premières, l’un des plus
bizarres est celui que présente un crabe de la Chine et du Japon,
dont la carapace simule une face humaine. Cette bizarrerie est
accentuée par le fait que la « faee humaine » ainsi figurée porte les
caractères essentiels partieuliers aux races jaunes, et cela avec une
stylisation rentrant parfaitement dans le cadre de Fart décoratif
extrême-oriental, à tel point même qu’ayant présenté un spécimen
de cette espèce, au cours d’une discussion sur le mimétisme et ses
à-côtés, il me fut demandé s’il ne s’agirait pas là d’un artefact ;
il était rappelé, à ce sujet, que les conditions du développement
des Décapodes n’éliminent pas, en principe, la possibilité d’en
modeler à quelque degré la carapace, et que la patiente habileté
des Chinois et des Japonais pourrait, à cet égard, entrer en compte,
avec exemples du même genre à l’appui.
Cette objection, d’ailleurs fort intéressante en elle-même et par
tout ce qu’elle remémore, d’un côté, aux naturalistes, et, d’un autre,
aux ethnographes, ne peut cependant être retenue : le crabe « à
face humaine » ou « des Samourais », d’ailleurs assez commun, pré-
sente à l’état naturel les caractères spéciaux qui lui ont valu ces
dénominations. Je figure en outre, ci-dessous, quelques termes
d’enchaînement de ces caractères avec ceux d’espèces que la nature
décora d’une façon moins extravagante à nos yeux. Et dans ce Bulle-
tin d’un Etablissement où l’ethnographie tient une place impor-
tante et où le folklore est particulièrement honoré, je n’aurai garde
de laisser dans l’omhre, à côté de eette documentation zoologique,
les origines et les manifestations persistantes des traditions rela-
tives au Crustacé dont il s’agit.
Bulletin du Muséum, 2® s. t. X, n® 1, 1938.
49 —
4 4
Celui-ci a été décrit et figuré depuis longtemps, par de Haan,
dans la Fauna japonica de von Siebold, sous le nom de Dorippe
callida Fabr. (= D. japonica von Siebold ; je n’entrerai pas dans le
détail de cette synonymie et conserverai sans y insister le nom
donné par von Siebold) Le lecteur trouvera ci-contre (fig. 1)
une reproduction de la figure insérée dans le recueil cité ; ellle est
faite d’après une femelle et ne met que très imparfaitement en
évidence certains des caractères imprimant à la carapace l’aspect
qui lui attira la curiosité et que l’art japonais fixa de diverses façons,
Fig. 1. — Crabe « des Samouraïs <' (Dorippe callida Fabr. = D. japonica von Siebold)
D’après de Haan.
notamment dans la céramique populaire, où leur sens passe générale-
ment inaperçu. J’ai fait établir la figure 2 d’après un mâle de la
même espèce, qui fut rapporté et me fut confié par M. le Professeur
H. Breuil, et l’accompagne de la reproduction d’une de ces tasses
à eau-de-vie dites improprement, ici, tasses à saké vue par l’exté-
1. Je dois remercier ici M. Marc André, ijui m’a aimablement renseigné sur ce
sujet.
2. Le saké n’est pas un alcool, mais une bière de riz, de consommation courante au
Japon. J’ai longuement décrit sa fabrication, si intéressante à divers titres, notamment
quant aux processus fermentatifs, dans un volume de l’Encyclopédie Léauté :
H. Neuville, Les ferments industriels d’ Extrême-Orient, Paris, 1902.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
4
— 50
Fig. 2. — En haut : crabe « des Samouraïs » Cf (spécimen de M. le Professeur Breuil) ;
un peu moins que x 2. — En bas : lasse japonaise, vue par l’extérieur (fond) et dont
le décor s’inspire des particularités les plus typiques du crabe « des Samouraïs »
9/10 gr. nat.
— 51 —
rieur et dont les détails ornementaux, sur lesquels je reviendrai,
sont inspirés par le crabe en question ; cet ensemble rendra compte
d’emblée, du double intérêt, zoologique et ethnographique, du
D. japonica.
Les caractères propres à celui-ci frappent les yeux les moins
prévenus et les moins exercés (fig. 1 et 2). La partie antérieure de
la carapace, vue du côté dorsal, est découpée de façon à donner
l’impression d’une sorte de chevelure, en arrière de laquelle, — ou
Fig. 3. — A gauche ; crabe ressemblant à celui « des Samouraïs » (Dorippe sima
Edw. = D. granulata von Siebold — A droite : crabe dit « à face de démon » (D.
quadridens Fabr.) [= D. dorsipes L. (?)]. — D’après de Haan.
sous laquelle, — une large partie à peu près plane donne celle d’un
front, avec des bosses frontales (latérales) et une glabelle (médiane)
bien dessinées. De part et d’autre, sous ce front, deux parties saillantes
font penser à deux yeux, orientés obliquement comme ceux des
Jaunes ; et sur chacun, au voisinage de ce qui serait le point lacry-
mal, une saillie secondaire, munie d’une petite dépression, com-
plète la ressemblance oculaire en rappelant une cornée et une
pupille en strabisme convergent. En arrière de ces « ornements »,
une bosse médiane, courte et épatée, d’aspect nasal, est flanquée de
deux joues pourvues chacune de sa saillie zygomatique. Cet ensemble
donne à la carapace l’apparence d’une face non seulement humaine,
mais nettement sino-japonaise. Une bouche largement fendue et
aux lèvres serrées s’ouvre sous la bosse nasale. En raison de la forme
— 52 —
des premiers articles des premières pattes abdominales, naturelle-
ment déplacées, avec la partie adjacente de l’abdomen, de la région
ventrale sur la région dorsale (d’où le nom de dorsipes attribué par
Linné à une espèce voisine : (voir fig. 3), des commisures de ces
lèvres il semble émaner des saillies évoquant l’idée de canines supé-
rieures,. développées au point de former de petites défenses dirigées
vers le bas. Enfin, la partie de l’abdomen déplacée comme il vient
d’être dit simule un menton, dessiné de façon à achever de donner
au masque ainsi constitué une expression violente très personnelle.
De tels caractères ne pouvaient manquer de retenir l’attention dans
des contrées où l’espèce humaine possède justement les caractères
faciaux ainsi observables, à un état exagéré, caricatural, sur le dos
du D. japonica ; la figure 2 fournit un bel exemple de ces dispo-
sitions et de ce à quoi pouvait aboutir leur interprétation décorative.
« *
Le crabe ainsi caractérisé est un objet de curiosité assez recher-
ché, se trouvant comme tel dans le commerce. Les sujets offerts
en vente sont accompagnés d’une notice dont les propos et le
but commercial qu’ils visent ne sont évidemment pas faits pour
éliminer d’emblée cette question préalable d’une possibilité de
supercherie à laquelle je faisais allusion en commençant. Une telle
supposition ne tient cependant pas devant la constatation, sur
d’autres crabes de la même région, de formes de carapaces con-
duisant graduellement, depuis ce que l’on peut considérer comme un
type banal, jusqu’au type particulier du D. japonica.
Je reproduis ci-contre, d’après de Haan {loc. cit. PI. XXXI,
fig. 2 et 3), deux espèces de crabes dont la comparaison avec le
D. japonica démontre l’enchaînement de la plupart des détails
1. .le reproduis succinctement, d’après la version anglaise jointe au texte japonais,
celle du spécimen rapporté par M. le Professeur Breuil.
<' Près d’Akamagaseki, dans la province de Nagato, se trouve un lieu nommé Dan-
noura qui tient une place importante dans l’iiistoire du Japon. Il s’y livra une bataille
décisive entre deux grandes familles de l’antiquité, les PIeiké et les Gen.ii. Bien des
siècles ont passé depuis, et, maintenant encore, le cri des goélands tournoyant sur
ce lieu et le bruit des vagues s’y brisant contre les rochers, racontent maintes histoires
de ce lointain passé à celui qui a des oreilles pour entendre. Surtout s’il se trouve aux
bords de la rivière Misuso et en écoute le murmure, il peut recueillir ainsi le récit
de la tragédie où sombrèrent les Heiké et le jeune empereur Antoku qu’ils voulurent
protéger. Vraie ou non, la tradition veut que les esprits des braves tués ici hantent ce
lieu sous forme de crabes. Nous y voyons, en effet, une très étrange espèce de ces
animaux, dont la carapace est modelée de façon à reproduire fidèlement la face d’un
guerrier accablé par la perte de la bataille... Une légende dit que la couleur rouge du
sol d’une montagne voisine, où l’on croit que reposent les restes des vaillants soldats
de Heiké, est due au sang qu’ils versèrent. Si cela est vrai, pourquoi ne pas croire
aussi que leur valeur influença également les crabes de la région, imprimant sur leur
carapace l’expression de la douleur et du ressentiment qu’éprouvèrent ces guerriers
dans les affres de la défaite et de la mort ? »
— 53 —
propres à celui-ci avec d’autres détails présentés par des espèces
voisines. Dans l’une {D. sima Edw. = D. granulata von Siebold),
les caractères de la carapace restent assez simples, mais font pres-
sentir ceux du D. japonica ; on rapprochera d’autant plus valable-
ment de celui de la figure 1 ci-j ointe le sujet représenté sur la figure 3
(à gauche) que ce sont là deux femelles ; la partie frontale du masque,
notamment, montre, de l’une à l’autre de ces deux espèces, avec
des différences auxquelles un carcinologue ne peut se tromper,
deux exemples non pas assimilables, mais juxtaposables, des « jeux
de la nature » ici réalisés et que ne provoqua ou ne modifia certaine-
ment aucune intervention humaine.
Le sujet représenté par la partie droite de la figure 3 appartient
à l’espèce Dorippe quadridens Fabr. [= D. dorsipes L (?)]. 11 pos-
Fig. 4. — Intérieur du récipient dont l’extérieur est reproduit sur la fig. 2. La physio-
nomie représentée est celle d’OxA-MÉ. Env. 2 /3 gr. mat.
sède, dans l’ensemble des dispositions divisant la carapace en
alvéoles, une convergence suffisante avec les espèces précédentes
pour légitimer leur réunion dans un même genre ; mais, dans son
cas, des détails spéciaux apparaissent et compliquent le masque en
le hérissant de saillies qui, pour suivre la comparaison admise avec
une face humaine, lui donnent, dans ce sens, un aspect particulière-
ment repoussant. A ce titre, le D. quadridens a, lui aussi, frappé
l’imagination des Orientaux : les Japonais le nomment « Ki men
gani », c’est-à-dire « crabe à face de démon ». Ils nomment, le Dorippe
japonica, plus modestement, « Heike gani », ou « crabe des Heike »,
et les Occidentaux lui donnent en général le nom déjà mentionné de
crabe des Samouraïs.
Notons avec soin, du point de vue ethnographique, que ce crabe
des Samouraïs existe sur les côtes chinoises et y a donné lieu à des
légendes du même genre. Il y reçoit notamment les noms de a Kuan
Kung hsieh », ou crabe du général Kuan Kung (de l’époque des
Han, comprenant le début de notre ère et la fin de la précédente),
et de « kuei lien hsieh», ou crabe (hsieh) à face (lien) de démon (kuei),
appellations identiques à celles des Japonais. 11 est probable que,
suivant la loi banale bien connue de tous les orientalisants, les
traditions chinoises furent, à ce sujet encore, le point de départ de
celles du Japon.
4 +
J’écrivais, en commençant, que ces Dorippe, si propres à inspirer
un esprit décorateur qui puisa toujours très largement dans les
motifs n'atiirels, ont été effectivement utilisés par celui-ci. La
Fig. 5. — Autre modèle de récipient dont le décor, plus stylisé, est inspiré, à l’exté-
rieur, par les particularités du crabe « des Samouraïs », et, à l’intérieur, par le visage
d’OxA-MÉ. Env. 3 /4 gr. nat.
figure 2 en donne un premier exemple, fourni par une petite tasse
de faïence grossière, sans marque de fabrique, destinée, de toute
évidence, à l’usage populaire, mais ne paraissant pas appartenir
à l’immense catégorie des pièces faites pour l’exportation ; sa fabri-
cation remonte, vraisemblablement, à la fin du siècle dernier ou
au début de celui-ci ; il m’a été affirmé qu’elle serait maintenant
abandonnée. Les caractères extérieurs et intérieurs de ce récipient
minuscule sont visibles sur les figures 2 et 4. Les premiers me parais-
sent si nettement identifiables, sous leur stylisation, à ceux de la
carapace du D. japonica que je crcirais abusif d’y insister. Ils ont
donné beu à des exagérations, en partie de but utilitaire ; le céra-
miste a notamment voulu munir cet ustensible de tiois pieds sur
lesquels il puisse être en facile équilibre. Pour ce faire, les deux
bosses frontales et le menton ont été prolongés en saillies que la
~ 55 —
figure 2 met peu en évidence, les représentant de face ; en outre, le
menton ainsi accentué s’est prêté à une perforation totale, dans le
sens longitudinal, par un canal dont le calibre est à peine d’un
millimètre (on en voit ici l’orifice supérieur), et qui est destiné au
pssage d’un cordon par lequel l’usager suspend sa tasse à sa cein-
ture ; il y a là un menu fait assez intéressant pour l’ethnographe.
De telles tasses sont vernissées de façon monochrome, en jaune,
en rouge ou en vert ; les yeux seuls, épargnés, restent en blanc,
A l’intérieur, un décor par traits et points noirs ou gris, très légers,
reproduit une figure féminine, avec lèvres peintes en rouge (fig. 4).
De même que je crois pouvoir assimiler l’ornementation extérieure
de cette pièce à une reproduction stylisée de la carapace du crabe
des Samouraïs, je n’hésite pas à identifier sa figure intérieure à celle
d’OxA-MÉ, déesse shinto de la gaîté, voire du libertinage, souvent
représentée dans ces scènes érotiques où se complaît assez fréquem-
ment l’imagination des artistes extrême-orientaux, et qui est à sa
place au fond d’un ustensible à usage bachique
Il est d’autres modèles de tasses du même genre. La figure 5 en
représente une qui est un peu plus grande, de forme ovale, et de
caractères encore plus stylisés, donc moins facilement identifiables,
et de fabrication encore plus grossière. Elle porte des appendices
frontaux beaucoup plus accentués, constituant de véritables cornes,
et formant encore trépied avec la saillie du menton, qui, ici, n’est
pas perforée. Cette dernière pièce présente une bordure légèrement
ondulée, comme la région sourcillière, détail qui semble vouloir
traduire ce caractère presque chevelu que je signalais à la partie
antérieure de la carapace du crabe des Samouraïs et qui est étendu,
ici, au pourtour entier du masque. L’ensemble est, à l’intérieur et à
l’extérieur, d’un blanc sans finesse ; les cornes, les prunelles, les
régions sourcilières et la bordure sont colorées en bleu. Et ici encore,
nous trouvons à l’intérieur, en traits bleus mal dessinés, cette figure
où je reconnais Oka-Mé.
*
* *
J’ai vainement cherché, jusqu’ici, dans les collections publiques
et les recueils où l’on se documente le plus ordinairement sur la
céramique sino- japonaise, quelque exemple ou quelque mention du
genre de pièces que je signale. Je n’y ai pas plus rencontré la trace
d’une mise à contribution, par les céramistes, de la légende des
1. Oka-Mé est le nom le plus habituel d’AMÉ No Uzu-Mé No Mikoto. Son acte le
plus célèbre fut d’avoir, par le charme de ses danses, réussi à faire sortir Ama Terasu
d’une grotte où elle s’était retirée. Cette Ama Terasu est la déesse la plus primitive de
l’Olympe shin-tô ; elle personnifie le soleil et est l’ancêtre légendaire de la dynastie
régnante.
— 56 —
Heike et de Kuang Kung. Jusqu’ici, donc, je ne puis appuyer du
poids d’aucune autorité les rapprochements auxquels je viens de
me livrer. Je les étendrai cependant en ajoutant que j’ai retrouvé,
sur un petit masque japonais, en bois, une physionomie inspirée,
elle aussi, par la carapace du crabe des Samouraïs, notamment quant
au caractère de la bouche, mais où les autres détails, traités plus
légèrement, sont moins reconnaissables, sinon absents. Par contre,
je n’ai pu observer de tels exemples dans les bronzes d’Extrême-
Orient.
Cherchant à résumer ce qui, du point de vue ethnographique, peut
se dégager de tout cela, je crois devoir supposer que la tradition des
Heike et de Kuan Kung est demeurée surtout populaire. Elle n’a
inspiré, autant que je puisse actuellement le savoir, que des décora-
teurs de cette zone. Les objets qui en perpétuent le souvenir sont de
la fabrication la plus commune ; ils n’ont rien de ce qui fixe l’atten-
tion des collectionneurs, plus épris de la beauté des formes et de la
richesse du décor que de la signification de celui-ci et de celles-là,
ce à propos de quoi je rappellerai cependant qu’en ces matières,
« rien, en Chine, n’est abandonné au hasard : tout y a une signifi-
cation précise ».
Ce fut par la seule application de ce principe que j’ai été conduit
à reconnaître Heike ou Kuan Kung, et l’aimable Oka-Mé, dans les
figures que je viens de décrire.
— 57 —
Description de six Halacariens de la Mer Rouge
(l*'® partie)
PAR Marc André.
A l’intérieur de coquilles brisées recueillies en 1897 par M. le
Professeur H. Coutière à Djibouti sur les récifs madréporiques,
dans la zone de balancement des marées, et rapportées à sec, le
E.-L. Trouessart (1902, Bull. Soc. Zool. France, XXVII, p. 24) a
trouvé un certain nornbre d’ Acariens marins appartenant à la famille
des Halacaridæ, et leur étude lui a fourni six formes nouvelles.
(1899, Bull. Soc. Etudes scient. Angers, n. s., XXIV, pp. 210-226 ;
1900, Bull. Soc. Zool. France, XXV, p. 41 ; 1901, Ibid., XXVI,
pp. 145-150) : Halacarus rostratus, H. parallelus, Çopidognathus
Baoayi Trt. var. corallorum, C. gibbus Trt. var. cataphracta, Agauop-
sis exornata, Ischyrognathus Coutierei, dont il a publié les diagnoses
malheureusement sans aucune figure.
Dans sa collection actuellement au Muséum national de Paris
(Laboratoire de Zoologie ; Vers et Crustacés), j’ai retrouvé les types
de ces espèces et je crois utile de donner la description détaillée
de ces cariens, en l’accompagnant de dessins.
Halacarus (Halacarellus) rostratus Trouessart.
Le type unique de cette espèce a une longueur de 350 p. et une
largeur de 170 p.
Le corps se divise en deux parties : le rostre, ou capitulum, et le
tronc.
L’hypostome, qui prolonge ventralement en avant la portion
basale du rostre, sur laquelle s’articulent les chélicères et les palpes
maxillaires, présente une forme de triangle allongé, quatre à cinq
fois plus long que large ; rétréci dès la base et tronqué à son extrémité
arrondie, il est plus court que les palpes maxillaires, car ceux-ci le
dépassent de la moitié de la longueur de leur dernier article.
1 . Outre ces types cette collection renferme quelques autres spécimens qui avaient
été également recueillis par M. Coutifre et que le D'' Trouessart a étiquetés
Rhombognathus pascens Lohm., Çopidognathus Fabriciusi Lohm. et C. gibbus Trt.
typique.
Rulleiin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 58 —
Ces palpes, placés sur les côtés du capitulum et largement écartés
l’un de l’autre à leur base, sont grêles, ils se composent de quatre
articles : le est court ; le 2® allongé, quatre fois aussi long que le
précédent, présente dorsalement une longue soie simple ; le 3®, court.
porte, à sa face interne, une épine aiguë ; le 4® montre une partie
distale qui, tout en étant beaucoup plus longue que la proximale,
reste cependant forte.
Les chélicères ont leur article terminal (2®) en forme de griffe
(doigt mobile) finement denticulé au bord concave.
Le tégument du tronc est renforcé par une cuirasse chitineuse
qui est complète, mais très faible : bien que ses plaques soient
grandes et séparées, à la face dorsale comme à la ventrale, seulement
par d’étroits espaces de tégument mou, elles sont minces, transpa-
rentes et ne se montrent que finement ponctuées, de sorte qu’au
travers d’elles on aperçoit l’estomac coloré en vert-noirâtre par les
aliments.
Dorsalement il y a quatre plaques : une plaque dorsale antérieure
petite et coupée carrément en avant ; une plaque notogastrique,
grande et ovale, à bord antérieur tronqué et à bord postérieur coupé
carrément avant l’extrémité de l’abdomen ; latéralement deux
plaques oculaires peu distinctes, qui sont en forme de triangle allongé
à pointe postérieure et qui portent chacun une grande cornée.
La face ventrale présente, au niveau des pattes IV, un pli trans-
versal très marqué, qui correspond au bord antérieur de la plaque
génitale èt semble diviser le tronc en deux régions bien distinctes,
l’une sternale, l’autre abdominale.
Une unique plaque épimérale antérieure, ou sternale, est formée
par la fusion des plaques épimérales ou coxales des pattes de la
et de la 2® paire.
Ensuite viennent deux plaques épimérales postérieures, l’une droite,
l’autre gauche, communes chacune aux 3® et 4® pattes d’un même
côté. Elles se prolongent en arrière des pattes IV jusqu’à la plaque
génitale qu’elles bordent sur les cotés.
Enfin on trouve la plaque génitale qui a une forme d’écusson, à
bord antéiieur droit et à bord postérieur rétréci : elle n’atteint pas
l’extrémité de l’abdomen.
Le cadre génital allongé, à bords parallèles, forme la pointe de
l’écusson.
Le cadre anal, ovale et allongé, est séparé et infère.
Les pattes sont robustes, subcylindriques, avec 3® article renflé
dorsalement, surtout à la 1^® paire.
Le 4® article des pattes, notamment aux 1^® et 2® paires, est nette-
ment plus court que ses voisins (3® et 5®) : ceci caractérise cette
espèce comme un Halacarellus, bien qu’elle soit faiblement cui-
rassée.
Les pattes ne portent que des soies grêles, à l’exception d’un
grand poil penné inséré à l’extrémité du 5® ou pénultième article
des pattes II, III, IV, et remplacé aux pattes I par un piquant
court.
Au 6® article (tarse) il existe dorsalement une fossette unguéale
faible, mais garnie de soies assez fortes, aux pattes de la 1^® paire
et surtout de la 2®, tandis qu’elle est nulle à celles des 3® et 4®.
Les deux griffes, recourbées, sont reliées au tarse par une unique
— 60 —
pièce médiane non développée en 3® grifîe : elles sont pourvues d’une
dent acessoire au bord convexe et d’un peigne au bord concave.
Le Trou Ess ART rattachait cette espèce au groupe des
T. anomalus Trt. et T. inermis Trt. = striatus Lohm. ; or, le
est un Halacarus s. str., tandis que le 2® est un Halacarellus.
Bien que le corps ne soit que faiblement cuirassé, le fait que le
4® article des pattes (notamment dans celles des et 2® paires)
est nettement plus court que les 3® et 5® conduit à classer ce T. ros-
tratus dans les Halacarellus.
Halacarus (Halacarellus) parallelus Trouessart.
Le type unique de cette espèce, d’ailleurs incomplet, a une longueur
totale de 300 j. et une largeur de 180 a.
L’hypostome triangulaire est trois fois au moins aussi long que
large et est à peine dépassé par les chélicères.
Les palpes maxillaires, assez courts, sont insérés sur les côtés
du rostre : ils le dépassent des deux tiers de leur dernier article, qui
est moins de deux fois aussi long que le 3® ou pénultième
Selon le Trouessart, cette espèce ressemble à VH. rostratus
Trt. par le faible développement de la cuirasse et la couleur vert-
noirâtre de l’estomac ; mais le tronc a ses flancs nettement paral-
lèles entre les pattes II et III et l’abdomen est largement arrondi
à l’extrémité postérieure.
A la face dorsale, il y a quatre plaques qui sont séparées par des
espaces de tégument mou ; elles montrent une très faible aréolation
formée d’alvéoles polygonaux : en général peu saillante, cette
ornementation devient cependant plus nette pour constituer :
1® sur la plaque dorsale antérieure, coupée carrément en avant,
trois impressions (une antérieure et deux latéro-postérieures) ;
2® sur la plaque notogastrique, grande et ovale, quatre fascies longi-
tudinales.
Les plaques oculaires sont triangulaires et portent chacune une
grande cornée.
A la face ventrale les plaques sont finement ponctuées ; cepen-
dant, on distingue une faible aréolation d’alvéoles dans le tiers
postérieur de la plaque génitale, qui est tronquée à son extrémité,
où fait saillie le cadre génital, avec une fente génitale située en avant
de l’anus qui est terminal.
1. Dans la préparation du D"' Trouessart, il n’existe plus que le palpe gauche : je n’ai
pu y discerner, sur le 3® article, l’épine interne caractéristique du genre Halacarus :
peut-être est-elle très petite et difficile à voir, comme dans l’H. [Halacarellus) inermis
Trt. = striatus Lohm.
61 —
Les pattes lisses, portent de rares soies longues et grêles, sauf
deux piquants plus forts et plus courts sur la face interne des pattes
I et II, dont le 3® article est un peu renflé dorsalement. Le 4® article
des pattes, notamment aux 1^® et 2® paires, est nettement plus court
que ses voisins (3® et 5®).
Fig. 2. — H (Halacarellus) pàrallelus Trt. ■ — -D, face dorsale, X 250 ; V, face ventrale;
Pi, patte I (face externe) ; Pm, palpe maxillaire ; Ch., chélicère.
Les tarses ont une gouttière unguéale rudimentaire aux pattes
antérieures (1 et II), nulle aux postérieures (III et IV).
1. De toutes les pattes de l’individu-type, il ne subsiste plus actuellement que la
D® du côté droit.
— 62 —
Les griffes, fortement recourbées, sont brièvement pectinées :
elles sont reliées au tarse par une pièce médiane impaire distincte,
mais peu développée.
Trouessart regarde également cette espèce comme appartenant
au groupe des H. anomalus Trt, et T. inermis Trt. = striatus. Lobm.
Comme pour le T. rostratus, bien que le corps ne soit que faible-
ment cuirassé, le caractère d’avoir le 4® article des pattes plus
court que les 3® et 5® conduit à ranger ce T. parallelus parmi les
Halacarellus.
CopiDOGNATHus Bavayi Trt. var. corallorum Trt.
Cette forme, trouvée à Djibouti, a été rattachée par le Troues-
sart comme variété ou sous-espèce à son C. Bavayi \ des côtes de
Cochinchine, espèce voisine des C. tahellio Trt. et lamellosus Lobm.,
mais plus grande et plus robuste.
Dans la var. corallorum, représentée par un seul individu, le corps
est encore plus élancé que dans la forme typique : il a une longueur
totale de 600 pi (au lieu de 500) et une largeur de 385 p..
La portion basale du capitulum offre un prolongement dorsal
(soi-disant épistome) et porte des fovéoles à la face ventrale.
L’hypostome est très allongé, à côtés subparallèles ; son extrémité
dépasse le pénultième article du palpe d’une longueur égale à celle
de cet article.
Les palpes maxillaires sont longs et arqués au-dessus du rostre ;
leurs 4® (dernier) et 2® articles sont très longs et subégaux ; leur 3®
(pénultième) est très court et ne porte, du côté interne, aucun organe
appendiculaire (épine ou soie).
Le tronc présente une cuirasse très forte et complète.
La plaque dorsale antérieure hexagonale est. fortement sculptée :
en son milieu elle porte une large impression criblée en forme de
raquette à manche dirigé en avant (tandis que chez le C. Bavayi
typique il existe une double impression saillante en O O, semblable
à celle du C. tahellio).
Les plaques oculaires sont triangulaires et pointues en arrière,
avec angle interne échancrant la plaque dorsale antérieure : elles
portent un œil à deux cornées.
La plaque notogastrique, grande et ovale, montre deux fascies
longitudinales, confluentes à l’extrémité inférieure, formées de
fovéoles plus profondes que sur le reste de sa surface.
A la face ventrale, la plaque sternale, grande et hexagonale, est
ponctuée : aux angles antéro-externes entre les pattes I et II, elle
est perforée de fins pores réunis en groupes de 5 à 6.
1. E.-L. Trouessart, Bull. Soc. Entom. France, LXV, 1896, p. 251. — M. André
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® s., IX, 1937, p. 206, fig. 1.
— 63 —
Les plaques épimérales postérieures montrent aussi des impres-
sions sculptées.
La plaque génito-anale subovale, à bord antérieur droit, est
également ponctuée, mais sculptée aux angles postéro-externes.
Fig. 3. — Copidognathus Bauayi Trt., var. corallorum Trt. — D, face dorsale, X 140 ;
V, face ventrale ; Pm, palpe maxillaire ; CA, ’chélicère.
Le cadre génital est en ovale très allongé, à bord latéraux parallèles.
Le cadre anal, cordiforme, est bien séparé et infère.
Les pattes, qui n’existent plus dans la préparation, étaient,
d’après Trou ess art, pourvues de sculptures et de lames bien
développées L
1. Chez le C. Bavayi typique on observe des expansions lamelleuses à l’extrémité
distale des 3®, 4® et 5® articles des pattes I et IL
— 64 ~
Observations sur les Acariens (4^ SÉRIE
PAR F, Grandjean.
I. La prélarve d’Anystis sp.
Une récolte de mousses et d’écorces, à la base d’un arbre, dans
une prairie des environs de Strasbourg, en avril 1934, m’a donné de
très nombreux exemplaires d’une larve d'Anystis, sans aucune
nymphe ni adulte. Avec les larves se trouvait un groupe de 6 œufs
et 2 exemplaires de ce que j’appelle la prélarve {C. R. Ac, Sciences,
t. 206, 1938, p. 146). Les 6 œufs étaient partout recouverts d’une
couche brune ou jaunâtre, à structure bulleuse. La matière bulleuse,
parfois vermiculée, les fixait l’un à l’autre, assez lâchement. Trois
de ces œufs n’avaient commencé leur évolution qu’à peine. Les
3 autres, au contraire, l’avaient terminée et n’étaient plus que des
coques vides ; mais une prélarve était encore engagée dans la fente
d’une de ces coques. Le 2® exemplaire de prélarve était isolé. Tous
deux contenaient un embryon presque achevé de la larve.
C’est le 2® exemplaire que j’ai surtout étudié dans ce travail et
que j’ai seul figuré parce que sa chitine était plus épaisse et plus
résistante. A cause de l’embryon de larve qui le remplissait presque
entièrement il était réduit à ses parties extérieures. Ce n’était plus
qu’une exuvie mais d’une conservation parfaite.
Longueur 300 à 310 u. Forme générale globuleuse avec des pattes
tendues et raides. La chitine est incolore. L’ornementation consiste
en aspérités pointues à peu près coniques. Ces aspérités n’oceupent
pas toute la surface. Elles manquent sur la plus grande partie du
dos et sur la région postanale (fig. 1 et 2). Aux pattes et au palpe
leur distribution est en rapport avec la segmentation et l’accentue.
Au capitulum elles sont disposées comme l’indiquent les figures
IB et 3.
L’animal n’a qu’un seul poil, de chaque côté. Encore est-il difficile
à découvrir au milieu des aspérités de la surface. Il est latérodorsal
et se projette, dans l’orientation de la figure lA, au-dessus de la
naissance de la 2® patte, en p. re. On le voit aussi figure 2. C’est un
petit poil couché qui est certainement résiduel ; mais c’est un vrai
poil car il est actinochitineux.
La protubérance frontale est divisée en 3 mamelons. Le bord
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 65 —
frontal arrondi surplombe fortement les coxae antérieurs. Le long
de ce bord on remarque deux files parallèles d’aspérités qui se dirigent
en avant vers la base de la protubérance frontale. Entre les aspérités,
au milieu de la petite bande lisse qu’elles comprennent, pourrait
bien courir la ligne de déhiscence ; mais cette ligne n’est pas directe-
Fig. 1. — Prélarve d’Anysiis sp. ( X 235). A, orientation dorsale ; le sommet de l’organe
larvaire, au-dessus de la 2® patte, dépasse à peine le contour apparent ; pour per-
mettre de le voir j’ai supprimé dans son voisinage les aspérités de ce contour. —
B, orientation ventrale ; le dessin ovale en pointillé, derrière la bouche, est le
pharynx.
ment visible et je n’ai pu réussir, en faisant gonfler mes prélarves,
à les faire se fendre suivant elle.
Mon hypothèse est fondée sur ce que l’on voit bien, aux larves
d’ Anystis, une ligne de tracé comparable ayant les caractères de ce
que j’ai appelé la ligne de déhiscence chez Pachygnathus et chez de
nombreux Acariens prostigmatiques. En outre la prélarve de Bdella
décrite par Tragârdh (4, p. 476 et 477, fig. 206), porte aussi, au
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
5
^ 66 -
même endroit, une gouttière (Rinne) entre deux files de tubercules
pointus. Cette gouttière se prolonge, d’après la figure 206 de TrÂ-
GÂRDH, jusqu’à l’extrémité de la protubérance frontale qui est
très longue à la prélarve de Bdella. La ligne de débiscence des Bdelles
passe par l’œil impair dans le genre Cyta. 11 y a des raisons de croire
qu’une partie de la protubérance frontale (l’inférieure ou antérieure)
est homologue, très généralement, de l’œil impair. Tous les faits
concordent donc. Ils mc^ntrent que la ligne de déhiscence des larves
et des nymphes peut exister sur les prélarves, à la même place et
avec des caractères analogues.
orientation peu différente de la précédente ; à gauche de la ligne ee on a représenté la
surface qui forme une protubérance au sommet de laquelle s’ouvre une fente ; la
fente conduit à une cavité à paroi mince dont le fond est occupé par une papille
arrondie ; à droite de la ligne ee on suppose que l’organe est coupé par un plan
passant par l’axe de la papille ; la cuticule est couverte en coupe par des hachures ;
elle est continue et sans orifice ; celle qui forme la paroi générale du corps est épaisse.
L’organe larvaire o. Iv. est placé au-dessus du 2® coxa (fig. 2 A).
On ne le voit pas du tout dans l’orientation ventrale. Il est visible
au contraire dans l’orientation dorsale mais à peine, à cause de la
forte convexité du corps (fig. 1 A). Il se compose d’une cavité conte-
nant l’habituelle verrue ou papille (fig. 2B). Au fond cette cavité
est arrondie comme la papille qui la remplit presque toute. Plus haut
elle devient plate et s’ouvre par une fente. La fente est au sommet
d’une bosse.
Plusieurs acarologues ont accueilli favorablement l’hypothèse
d’HENKiNG pour qui cet organe est un stigmate très primitif per-
67 -
mettant à l’embryon de larve de respirer à travers la peau de la pré-
larve (3, p. 620, 621). Il me paraît certain, au contraire, que l’hypo-
thèse d’HENKiNG est fausse. L’organe larvaire n’est pas perforé.
Sa paroi chitineuse est continue. En outre ce n’est pas une cavité
mais sa partie essentielle est au contraire une protubérance qui peut
être, comme ici, enfouie complètement dans une dépression de la
surface, mais qui peut aussi faire saillie au dehors et même, dans de
nombreux cas, être complètement extérieure, sans trace de dépres-
sion entourant sa base. On ne voit aucune trachée, même rudimen-
taire, y aboutir. La prélarve est d’ailleurs dépourvue d’organe
respiratoire. Chez Anystis les premières trachées se développent
dans la larve.
J’appelle organe larvaire l’organe o. Iç. de la prélarve parce qu’il
est évidemment homologue de ce que j’ai appelé de ce nom depuis
1935 (1, p. 208). On le retrouve au même endroit sur la larve d' Anystis.
Je n’ai aucune idée de son rôle mais il me paraît clair que ce rôle
est à rapprocher de celui des verrues génitales
La surface ventrale de l’idiosoma ne montre à peu près aucune
différenciation. On ne voit pas d’apodèmes. Les coxæ sont grands et
assez saillants. Ils prolongent le corps. Après eux viennt les pattes
raides, dirigées toutes les trois, de chaque côté, vers l’avant. Elles
ont des strictions annulaires lisses. Entre les strictions les parties
saillantes correspondent à des articles mais on aurait peut-être des
doutes sur leur nombre sans le secours de l’ornementation. Celle-ci
montre bien qu’il y a 5 articles (fig. IB) dont les longueurs décrois-
sent régulièrement de l’extrémité distale à la proximale. Le târse et
le tibia font ensemble la moitié de la patte. Les aspérités qui ter-
minent les tarses sont plus fortes que les autres.
Le palpe est semblable aux pattes. Il est raide aussi mais plus
incliné (fig. 2A). On ne lui voit pas nettement 5 articles. De dessous
il paraît en avoir plutôt 4.
Les mandibules ne portent aucune trace de segmentation. Elles
sont contiguës et placées bien exactement entre les palpes (fig. 3B).
Leur région dorsoproximale a des aspérités très grosses et peu nom-
breuses tandis que tout le reste de leur surface est lisse. Immédiate-
ment au-dessus d’elles on remarque un sillon transversal impair,
fin et court (en o fig. 3A et 3B), ou plutôt une fente car ce sillon n’est
1. Les verrues ou papilles génitales sont les « génital suckers », « Genitaltaster ou
füliler », « Genitalnapfe ou haftnapi'e », ventouses génitales, organes tactiles génitaux,
des divers auteurs. La verrue ou papille larvaire remplit la cavité appelée généralement
« Urstigma » ou « Urpore ». On a désigné cette verrue par « Bruststiel », glande ou appen-
dice larvaire, organe provisoire, organe apodermal. Les verrues larvaires et génitales
n’existent jamais simultanément mais se succèdent dans le développement ontogé-
nique. Je montrerai, dans un travail ultérieur, qu’il y a une analogie de structure entre
les deux sortes d’organes et que cette analogie s’accompagne, dans de nombreux cas,
d’un parallélisme d’évolution qui ne peut être attribué au hasard.
pas purement superficiel. On le suit dans l’épaisseur de la cuticule
(fig. 3A). Il est en relation avec l’apophyse interne ap. c.
Les deux mandibules symétriques ne laissent entre elles qu’un
intervalle très resserré dont le fond, prolongé jusqu’à la dépression
sous-frontale, est la ligne stuvw de la figure 3A. De la région stu
de cette ligne part à l’intérieur un apodème très mince {ap. im,
Fig. 3. — Prélarve d'Anystis sp. A ( X 710), capitulum vu latéralement ; le palpe n’est
pas représenté ; mn est le fond du sillon qui sépare le palpe de la mandibule ; la petite
région de la protubérance supra-orale SO qui est directement visible entre la mandi-
bule Mb et la protubérance adorale AO est couverte de hachures. — B ( X 710),
capitulum vu de face mais très faiblement oblique ; on suppose le palpe coupé
transversalement suivant une ligne superficielle quelconque. — G ( X 955), coupe
optique du pharynx suivant x. ■ — D (X 955) id. suivant y. — E (X 955) entrée du
pharynx (gosier); le capitulum est vu de face et on lui a donné une orientation
convenable intermédiaire entre celles des figures 1 B et 3 B ; la protubérance adorale
n’est pas figurée à droite ; l’entrée du pharynx estl a mince fente horizontale qui est
couverte de hachures. — Mb, mandibule ; Pp, palpe.
fig. 3A) que l’on peut appeler intermandibulaire. Cet apodème est
dans le plan de symétrie. A sa surface on distingue difficilement des
lignes confuses qui font penser à des insertions musculaires et plus
nettement, au-dessus du point t, un dessin en forme d’anse. Je n’ai
pu voir si l’apodème se poursuit entre uett» et rejoint l’apophyseap.
Si la jonction existe elle se fait par une bande étroite. L’apodème
ap. im. est fixé, en dessous, à l’apc dème sous-mandibulaire ap. sm.
69 -
qui est transversal et très large. L’apodème ap. sm. prolonge à l’in-
térieur du corps les sillons sr, sr dont je parle plus loin et aussi la
partie inférieure des sillons mn, ni’n.
Au-dessous des mandibules, entre les coxae des palpes, se trouve
la région difficile de la bouche qui est d’une importance capitale. Il
faut s’y arrêter longuement.
Le pharynx est très visible, aussi bien dans l’orientation ventrale
(fig. IB) que dans la latérale (fig. 3A). C’est un tube court et aplati.
Vu à plat son contour est ovale c’est-à-dire qu’il est plus large au
milieu qu’aux deux bouts. De son extrémité postérieure part un
ruban chitineux mince et frippé, à peine discernable, qui doit être
l’oesophage. A l’extrémité antérieure se trouve le gosier Celui-ci
est une fente horizontale et rectiligne, terminée nettement à droite
et à gauche. On mesure facilement sa longueur, entre 5 et 6[J., quand
on oriente la préparation dans un sens convenable (fig. 3E).
Des coupes successives du pharynx montreraient un passage
continu et très simple entre la forme du gosier et celles de la cavité
pharyngienne. J’ai représenté (fig. 3C et 3D) deux formes de cette
cavité d’après le seul exemplaire de la prélarve dont le pharynx
ait été en parfait état de conservation. On remarque l’épaisseur
considérable de la paroi inférieure. Celle-ci est probablement rigide.
La paroi supérieure, plus mince, était peut-être déformable. Dans ce
cas mon exemplaire la montre au maximum de gonflement ou d’ex-
tension.
Le gosier est entouré par 3 protubérances qui sont au-dessus la
supraorale {SO), impaire, et latéralement, de chaque côté, les
adorales (AO, AO’ J. Les formes de ces protubérances et leur orne-
mentation résultent dés figures. Elles se ressemblent d’ailleurs,
ayant toutes les trois une terminaison relevée en forme de pointe
assez obsolète.
La protubérance supraorale vient immédiatement sous les mandi-
bules. Elle n’en est séparée que par les deux sillons sous-mandibu-
laires. Ceux-ci joignent le point s aux points r et r’, de chaque côté
(fig. 3B). Le point s est le point central de ce que j’ai appelé la selle
du capitulum (2, p. 417) au pied de l’intervalle intermandibulaire.
Il est dans le plan de symétrie. Le point r est à la rencontre d’un
sillon sous-mandibulaire avec le sillon qui sépare, du même côté,
les protubérances S O et AO. Ce dernier sillon, en rbg, conduit à une
extrémité latérale du gosier. Le point r naturellement, est symétrique
de r. Il lui correspond les sillons sr’ et r’b’g. Les sillons rbg et r’b’ g’
se rejoindraient par le gosier. La protubérance S O qui forme la paroi
buccale supérieure, prolonge exactement la paroi dorsale du pharynx.
1. J’appelle gosier l’ouverture antérieure ou entrée du pharynx. La bouche est
l’espace entre les protubérances qui. entourent le gosier.
- 70 -
La protubérance adorale, de chaque côté, ne participe pas aussi
directement à la structure du pharynx. On peut admettre, cepen-
dant, que le bord latéral du pharynx prolonge à l’intérieur du corps
le sillon rbg. Celui-ci donne naissance à une assez grande lame apo-
démale, celle dont le bord interne est la ligne ap. b. de la figure 3A.
Cette lame, de chaque côté, va jusqu’au bord du gosier mais elle
ne se poursuit pas le long du pharynx."
J’appelle mn le sillon qui sépare la mandibule et le coxa du palpe
et nk celui qui sépare le coxa du palpe et la protubérance adorale.
Les sillons nk, mn, sr, rbg sont tous très profonds.
Entre la protubérance AO et la surface ventrale interpédieuse passe
le sillon transversal cde qui prolonge celui qui sépare les coxæ de la
1^® patte et du palpe. Ce sillon traverse le plan de symétrie. Sa partie
médiane, en e, le gosier et les deux protubérances AO, AO' bordent
sur ses 4 côtés la surface infraorale 10 qui est petite mais très
importante. C’est elle qui forme le bord inférieur du gosier et se
prolonge par la paroi ventrale du pharynx. La surface infraorale
est un peu concave en coupe transversale et un peu convexe en coupe
longitudinale. Elle se raccorde largement, de chaque côté, à la paroi
de la protubérance adorale qui lui est perpendiculaire. On voit
cela très bien dans l’orientation de la figure IB.
IL Néotrichie et Orthotrichie.
J’ai signalé à plusieurs reprises, à propos des Oribates et de Pachy-
gnathus, des poils que j’ai qualifiés d’ « additionnels ». Ce sont des
poils hors série qui s’ajoutent, chez certains Acariens, aux poils
normaux. Je propose de dire qu’il y a néotrichie quand il y a des poils
additionnels et orthotrichie dans le cas contraire. La néotrichie est
un phénomène remarquable et ses caractères doivent être étudiés
attentivement.
Les poils additionnels sont des poils nouveaux, au sens phylo-
génique. Ils le sont également pour l’ontogénie. C’est ce que montrent,
avec évidence, tous les cas connus. Chez les Oribates je n’ai observé
aucune larve qui ne soit pas orthotriche sauf celle de Tri cher emaeus.
S’il y a des poils additionnels chez l’adulte ils apparaissent au cours
du développement en même temps que les plus jeunes des poils
normaux. Les deux sortes de poils se distinguent parfois sans peine à
cause de certaines différences dans leurs tailles ou leur formes, mais ce
cas est exceptionnel. En général, il n’est pas possible de reconnaître les
poils normaux au milieu des poils additionnels plus nombreux qui les
entourent. Il est même probable, toutes les fois que la néotrichie est
forte, que cette distinction n’a plus aucun sens. Il faut donc, pour
affirmer la néotrichie, savoir en quoi consiste ou consisterait, pour
71 -
l’acarien considéré, F orthotri chie. A priori un tel problème semble
difficile. Il ne l’est pas en réalité, sauf quand la néotrichie est faible,
c’est-à-dire quand les poils additionnels sont très peu nombreux.
Lorsque je dis que les poils additionnels sont nouveaux je n’en-
tends pas par là qu’ils soient sans rapports avec les autres poils. De
tels rapports sont probables au contraire, mais nous ne savons rien
à leur sujet. Ce qui est certain c’est que la néotrichie est un phéno-
mène exceptionnel d’évolution progressive et d’uniformisation,
contrastant avec l’évolution générale des poils normaux qui est à la
fois régressive et spécialisatrice.
La néotrichie n’existe pas dans certains sous-ordres d’Acariens,
chez les Acaridiæ par exemple, ou les Tetrapodili, ou les Hetero-
stigmata. Chez les Oribates elle est exceptionnelle. Elle est fréquente
au contraire chez les Endeostigmata et les Acariens prostigmatiques.
Il est remarquable qu’elle n’affecte cependant jamais toute la sur-
face du corps. Chez un acarien comme Allothrombium par exemple,
où elle est extrêmement forte, elle épargne les mandibules.
TRAVAUX CITÉS.
1. Grand JEAN F. — Observations sur les Acariens (2® série) (Bull. Mus.
Hist. Nat. Paris, 2® série, t. 7, p. 201 à 208), 193.5.
2. Idem.. — Un acarien synthétique : Opilioacarus segmentatus With.
[Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, t. 27, p. 413 à 444), 1936.
3. Henking h. — Beitrâge zur Anatomie etc. von Trombidium fuligi-
nosum Herm. [Zeitsch. wiss. Zoologie, t. 37, p. 553 à 663), 1882.
4. TragÂrdh I. - — Acariden aus dem Sarekgebirge (Naturw. Unters.
Sarekgeb. in Schwedisch-Lappland, t. 4, Zoologie, p. 375 à 586), 1910.
72
Révision des Lombriciens de la collection de Savigny
(2® note)
PAR A. Tétry,
Assistant de Zoologie, Faculté des Sciences, Nancy.
Grâce à l’obligeance du regretté Professeur Gravier et de
M. M, André, j’ai pu examiner la collection des Lombriciens, exem-
plaires types de Savigny ; dans une note antérieure, j’ai rendu compte
de l’étude de 11 espèces. Depuis un lot de tubes appartenant à la
collection de Savigny a été retrouvé, et c’est leur examen qui fait
l’objet du présent travail.
Celui-ci est conçu exactement comme le premier ; dans les dia-
gnoses de Savigny, les termes anciens sont remplacés par des déno-
minations nouvelles ou plus exactes ; les observations se rapportant
aux étiquettes sont également applicables ; la majeure partie des
tubes renferment deux étiquettes, l’une ancienne, probablement
de la main de Savigny, est très souvent illisible ; l’autre mentionne
le nom donné par Hoffmeister à la même espèce, correction due
probablement à Ed. Perrier et d’autant plus fâcheuse que les syno-
nymies établies par Hoffmeister ont été acceptées aveuglément
même lorsqu’elles sont fausses (voir Dendrohaena rubida, Eophila
icterica). Dans cette première note, je rappelais que les diagnoses
originales des vingt espèces de Vers de terre des environs de Paris
étaient demeurées à l’état de manuscrit ; ce très important travail
n’est connu que par un résumé qu’en donna Cuvier en 1826 et
j’ajoutais : « Je n’ai pas eu le loisir de rechercher ce manuscrit ;
il pourrait se trouver dans les Archives de l’Académie des Sciences ».
M. Pali.ary, qui a assumé la délicate tâche de classer et de regrouper
dans un ordre logique les manuscrits de Savigny conservés dans la
Bibliothèque du Muséum, a eu la grande amabilité (je l’en remercie
bien vivement) de me signaler que dans une liasse de notes se
trouvaient quelques indications relatives aux Lombriciens. Tenant
compte des nouvelles classification et pagination établies par
M. Pallary, les feuillets 298 et 371 du volume 7 des manuscrits de
Savigny ont pour objet « des observations sur la Lombric terrestre
avec descriptions d’espèces du parc de Gally ». Ce manuscrit est en
parfait état, et sa lecture est très facile. Comparé avec l’analyse
de Cuvier, ce travail ne paraît pas être le manuscrit définitif pré-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 1, 1938.
73 -
senté par Savigny à l’Académie des Sciences et cela pour plusieurs
raisons. La description de certaines espèces n’est qu’à peine ébau-
chée ; le choix du nom de l’espèce ne semble pas définitif ; Enterion
caliginosum est aussi appelé E. obscurum, E. ietericum est désigné
comme E. floridum, E. carneum est parfois nommé E. floridum ; on
sent fort bien que ce n’est qu’un brouillon ; la diagnose d’une même
espèce est donnée plusieurs fois sur des feuillets très éloignés les uns
des autres ; mais la différence essentielle entre ce manuscrit et le
résumé de Cuvier réside surtout dans le groupement des espèces
en tribus. La classification mentionnée par Cuvier est totalement
différente de celle qui figure dans les feuiUets 349 à 353 , classifica-
tion à peu près identique écrite à nouveau dans les feuillets 358
à 362 ; tout ceci n’a plus d’ailleurs qu’un petit intérêt historique ;
dans ce groupement en tribus, quatre espèces ne sont pas citées, ce
sont E. caliginosum, E. tyrtæum, E. pumilum, E. opimum. Au point
de vue de la description des différents organes, l’analyse est con-
forme au manuscrit.
Savigny, dans son manusciit, fait remarquer que non seulement
les différentes espèces sont bien reconnaissables mais qu’elles
n’habitent pas les mêmes milieux. Il écrit, p. 304 et 305 : « Les espèces
avaient un instinct et des goûts différents, les unes préférant les
terres argileuses, d’autres les terres sablonneuses, celles-ci les terrains
découverts, celles-là les lieux ombragés et humides, que plusieurs ne
se rencontraient que dans des terrains récemment formés par les
détritus des végétaux... » A la suite de la description de quelques
espèces, il mentionne leurs biotopes préférés , par exemple, E. feti-
dum (sic) est « très commune dans la terre purement végétale telle
que celle des couches » , E. xyaneum « espèce rare, préfère les terrains
sablonneux et peu couverts » , E. castaneum « rare dans les jardins,
mais commune dans les vergers et autres lieux ombragés couverts
d’un épais gazon » , E. festivum « pas commune, on la trouve dans
les terrains bas, ombragés et un peu humides». Ces remarques ne
figurent pas dans l’analyse de Cuvier II est intéressant de noter
que Savigny avait déjà pressenti la spécialisation de certaines
espèces dans des biotopes définis ; on s’efforce actuellement de pré-
ciser cette dépendance d’une espèce de Lombricien vis-à-vis d’un sol
déterminé ; la présence d’une ou de plusieurs espèces dans une
même station permet de diagnostiquer la nature du terrain. Savigny,
fondateur de la systématique des Lombriciens, est le premier à signa-
ler cette particularité de leur éthologie
Genre Eisenia Malm 1877 em. Michælsen 1900.
Voir la diagnose du genre p. 143 de ma piemière note.
74 —
1^® espèce ; Eisenia fœtida (Savigny 1826).
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny, les caractères exté’
rieurs des échantillons de Savigny dans ma première note, p. J 46.
A ajouter aux deux tubes déjà mentionnés, un nouveau tube ; il
possède deux étiquettes, l’une ancienne, décolorée, totalement illi-
sible à l’excepticn du nom de Savigny ; l’autre poite Lumbricus
olidus Hofïmeister, Paris, Savigny ; il contient un indiviau dont les
caractères extérieurs sont identiques à ceux des 30 exemplaires
précédemment décrits ; nombre de segments de l’échantillon 62
(long. 50 mm.).
2® espèce : Eisenia rosea (Savigny 1826).
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny, les caractères exté-
rieurs des échantillons de Savigny dans ma première note p. 143.
A ajouter aux trois tubes déjà mentionnés un nouveau tube
étiqueté Lumbricus roseus Savigny, Paris, Savigny , il renferme un
individu tout à fait conforme à ceux précédemment décrits ; nombre
de segments de l’échantillon 132 (long. 30 mm.).
Genre Dendrob/ena Eisen 1874 em. Rosa 1893.
Voir la diagnose du genre p. 144 de ma première note.
3® espèce : Dendrobæna mammalis (Savigny 1826).
Enterion mammcde Savigny 1826. — Lumbricus mammalis Dugès
1837. — Voir synonymie dans Michaelsen (p. 493).
Diagnose de Savigny : pores mâles sur le 15® segment , soies dis-
posées par paires mais peu rapprochées , clitellum sur les segments 31
à 36 ; crêtes de la puberté occupant les anneaux 33, 34 ; 2 paires de
spermathèques rappiochées du ventre ; 3 paires de vésicules sémi -
nales ; point de liqueur colorée.
Un tube ^ : il porte deux étiquettes , l’une est totalement illisible ;
sur l’autre on distingue : ... fetidum Savigny, environs de Paris,
Savigny 1821. Ce tube renferme trois individus en parfait état dont
les caractères extérieurs sont les suivants : pores mâles sur le 15® seg-
ment situés entre les soies è et c et entourés d’une large papille blan
châtre renflée, débordant sur les segments adjacents ; soies dis-
tantes (dd = 2 cd, cd >> bc. ab < cd. aa >> bc] ; clitellum sur les
segments 31 à 36 ; crêtes de la puberté occupant les anneaux 33
et 34 ; nombre de segments de chacun des échantillons, 88 (long.
35 mm.), 92 (30 mm.), 94 (35 mm.).
Cette espèce paraît être localisée ; elle est seulement signalée
1 . Il y a encore un autre tube étiqueté Lumbricus mammalis, mais en réalité il ren-
ferme Eophila icterica, je l’ai mentionné au paragraphe concernant cette espèce.
75 —
d’Ecosse, d’Angleterre et de France ; cela explique que sa descrip-
tion soit demeurée assez sommaire ; Michaelsen lui-même ne
semble pas l’avoir étudiée personnellement ; dans sa diagnose dp
1900, il écrit, P 493 : « Nach Savigny, 3 Paar Samensâcke ». Possé-
dant de nombreux D. mammalis de Lorraine et de l’Ile d’Yeu,
j’ai pu constater que Savigny avait fait une erreur dans sa diagnose
originale, erreur qui a été répétée par les auteurs postérieurs. Cette
espèce possède en effet 4 paires de vésicules séminales, le fait n’est
pas douteux ; tous les individus disséqués ou coupés en série
possèdent des vésicules séminales situées dans les segments 9, 10,
11, 12 ; les deux premières paires sont moins développées que les
deux autres ; la dernière paire remplit à la fois les anneaux 12 et 13.
La dissection d’un type original de Savigny m’a permis de constater
la présence de 4 paires de vésicules séminales de position et de
taille identiques à celles des spécimens actuels ; l’erreur de Savigny
est donc imputable à une mauvaise observation.
A l’exception de ce détail anatomique, les D. mammalis récoltés
aujourd’hui sont bien conformes à ceux de la collection de Savigny.
4® espèce : Dendrobæna rubida (Savigny 1926).
Enterion rubidum Savigny 1826. — Lumbricus rubidus Dugès
1837. — Lumbricus puter (pars) Hoffmeister 1845. — ■ Voir syno-
nymie dans Michaelsen (p. 490), Cognetti de Martiis (p. 399),
Cernosvitov (p. 44).
Diagnose de Savigny : pores mâles sur le 15® segment ; soies de
chaque paire très écartées ; clitellum sur les segments 26 à 32 ;
crêtes de la puberté occupant les anneaux 29 et 30 ; 2 paires de
spermathèques rapprochées du dos ; 3 paires de vésicules séminales ;
les pores dorsaux laissent échapper un liquide coloré en jaune
safran.
Deux tubes : le premier possède deux étiquettes ; on lit sur l’une
Enterion rubidum Savigny, environs de Paris, Savigny 1821, sur
l’autre Lumbricus olidus Hoffmeister. Paris, Savigny ; il renferme
un individu. Hoffmeister a faussement mis en synonymie son olidus
avec E. rubidum de Savigny ; l’auteur de cette seconde étiquette a
évidemment suivi Hoffmeister. bien que l’individu de ce tube n’ait
absolument rien de commun avec le fœtida qui lui. est le véritable
synonyme de olidus. L’autre tube est également étiqueté Lumbricus
olidus Hoffmeister, Paris, Savigny ; il contient un échantillon en
mauvais état, difficilement étudiable, sur lequel cependant on
distingue les soies distantes les unes des autres et le dessin des crêtes
de la puberté sur les anneaux 29 et 30. Les caractères extérieurs de
l’autre individu sont : pores mâles légèrement renflés sur le 15® seg-
ment mais ne débordant pas sur les segments adjacents ; soies dis-
tantes ; papilles génitales autour des soies ab des anneaux 9 et 16 ;
76 --
clitellum sur les segments 26 à 31 ; crêtes de la puberté occupant les
segments 29 et 30 ; nombre de segments, 98 (long. 40 mm.).
. Les D. ruhida récoltés actuellement sont bien conformes à la dia-
gnose de Savigny.
Il y avait encore un autre tube portant deux étiquettes ; on lit
sur l’une, Enterion rubidum Savigny, environs de Paris, Savigny
1821 et sur l’autre Lumhricus olidus Hofîmeister, Paris, Savgny
1821 ; ce tube renferme un échantillon dont les caractères extérieurs
sont les suivants : pores mâles renflés sur le 15® segment ; soies dis-
tantes ; papilles blanchâtres au niveau des soies ab du 16® anneau ;
clitellum sur les segments 26 à 31 ; crêtes de la puberté occupant
les anneaux 28, 29, 30 ; nombre de segments, 92 (long. 35 mm.). Cet
exemplaire se différencie de rubida par la présence de crêtes de la
puberté sur les anneaux 28, 29, 30 et par sa face ventrale très aplatie ;
il s’agit donc de D, subrubicunda Eisen longtemps considéré comme
une variété de rubida et actuellement élevé, avec raison, au statut
d’espèce puisque les deux formes, en plus d’une différence morpho-
logique, ont un habitat différent ; il n’est donc pas surprenant que
Savigny ait confondu cet unique échantillon avec les authentiques
rubida.
Genre Eophila Rosa 1893.
Lombricidés dont les pores de spermathèques sont situés ven-
tralernent par rapport à la signe de soies d ; ils possèdent toujours
2 paires de vésicules séminales dans les segments 11, 12 (rarement
3 paires) ; jamais de capsule séminale ; soies géminées et parfois
très légèrement distantes.
5® espèce : Eophila icterica (Savigny 1826).
Enterion ictericum S.avigny 1826. — • Lumbricus ictericus Dugès
1837. — Voir synonymie dans Michaelsen (p. 500), Cognetti
DE Maktiis (p. 404).
Diagnose de Savigny : pores mâles sur le 15® segment ; soies de
chaque paire sont rapprochées ; clitellum sur les segments 35 à 44 ;
crêtes de la puberté occupent les anneaux 36 à 43 ; elles sont consti-
tuées de chaque côté par quatre pores qui correspondent chacun à
deux segments ; 4 paires de spermathèques rapprochées du ventre j
4 paires de vésicules séminales ; pores dorsaux expulsent un liquide
jaune clair, dont le réservoir antérieur forme un demi-collier au
14® segment.
Cinq tubes : le premier est étiqueté Lumbricus mammalis Savigny,
Paris, Savigny, 1821 ; il renferme un échantillon ; un deuxième
tube porte deux étiquettes, Enterion... um Savigny. Paris, Savigny
1821 et Lumbricus ictericus Savigny, Paris, Savigny ; il eontient un
— 77
individu en très mauvais état dont on distingue seulement les soies
intimement géminées et le clitellum s’étendant sur les anneaux 34
à 44 ; le troisième tube possède deux étiquettes, Enterion ictericum
Savigny, environs de Paris, Savigny 1821 et Lumbricus communis
HofPmeister var. ictericus. Paris, Savigny ; il contient un ver en
parfait état ; le quatrième tube a deux étiquettes, mais la plus
ancienne est totalement illisible, l’autre porte Lumbricus communis
Hofîmeister var. ictericus. Paris, Savigny ; il y a un individu ; le
cinquième et dernier tube renferme deux étiquettes, sur l’une on
distingue juste le nom de Savigny et l’autre est incomplète, Ente-
rion..., environs de Paris ; il contient trois individus dont un est
immature. Les cinq exemplaires matures et en bon état présentent
les caractèi’es extérieurs suivants ; les dix premiers segments sont
plus larges et plus renflés que les suivants ; pores mâles proéminents
sur le 15® segment et débordant légèrement sur les segments adja-
cents ; soies étroitement géminées ; les soies ab des segments 13 et 14
entourées parfois de papilles blanchâtres ; clitellum sur les segments
34, 35 à 43, 44 ; crêtes de la puberté occupant les anneaux 35 à 41,
42 ; nombre de segments de chacun des échantillons, 135 (long.
55 mm. 165 (60 mm.), 183 (60 mm.), 161 (60 mm.), 132 (65 mm.).
Les observations de Savigny relatives à l’anatomie interne sont
erronées ; cette espèce ne possède que deux paires de vésicules sémi-
nales fixées aux cloisons 10-11, 11-12, et faisant saillie dans les
anneaux 11, 12. Quant aux spermathèques. Savigny en signale quatre
paires ; en réalité, il y a le plus souvent deux paires de sperma-
thèques situées dans les anneaux 9, 10 (ou 10, 11) et s’ouvrant à
l’extérieur par des pores logés dans les intersegments 9-10, 10-11
au niveau de la ligne de soies cd ; parfois toutes les spermathèques
ou seulement quelques-unes sont divisées par un sillon assez profond
en deux parties : cette forme bilobée à été désignée par Michaelsen
sous le terme de doubles paires : si les quatre ampoules sont bilobées,
on peut avoir l’illusion de la présence de quatre paires, mais il n’y
en a réellement que deux.
La distribution générale de cette espèce est assez curieuse ; elle
est connue en France (Paris et environs, Valenciennes. Nancy), en
Belgique, en Angleterre, en Italie et en Suisse (seul pays où elle
est abondante).
Genre Octolasium Orîey 1885.
Voir la diagnose du genre p. 150 de ma première note.
6® espèce : Octolasium cyaneum (Savigny 1826).
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny, les caractères exté-
rieurs des échantillons de Savigny dans ma première note p. 150.
— 78 —
A ajouter aux deux tubes déjà mentionnés, un nouveau tube pos-
sédant deux étiquettes ; sur l’une on lit Enterion cyaneum Savigny,
environs de Paris, Savigny 1821 et sur l’autre Lumhricus communis
Hofîmeister var. cyaneus, Paris, Savigny. Malheureusement, il ^
contient, un minuscule déchet de Ver tout à fait impossible à
identifier.
Genre Lumbricus Linné 1758 em. Eisen 1874.
Voir la diagnose du genre p. 150 de ma première note.
7® espèce : Lumbricus castaneus (Savigny 1836) f. typica.
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny. les caractères exté-
rieurs des échantillons de Savigny dans ma première note, p. 151.
A ajouter aux deux tubes déjà mentionnés, un nouveau tube ren-
fermant deux étiquettes ; l’une porte Enterion castaneus Savigny,
environs de Paris, Savigny 1826 ; l’autre Lumbricus castaneus
Savigny, Paris, Savigny. Il contient deux individus dont les carac-
tères extérieurs sont conformes aux échantillons décrits précédem-
ment ; nombre de segments de chacun d’eux, 88 (long. 35 mm.),
88 (long. 35 mm.). ”
8® espèce : Lumbricus herculeus (Savigny 1826).
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny, les caractères exté-
rieurs des échantillons de Savigny, dans ma première note, p. 151.
A ajouter aux trois tubes déjà mentionnés, deux nouveaux tubes.
Le premier est étiqueté Lumbricus agricola Hofîmeister, Paris,
Savigny ; il contient un individu dont les caractères extérieurs sont
analogues à ceux déjà décrits, nombre de segments, 119 (long.
130 mm.) ; le deuxième tube possède deux étiquettes, l’une d’elles
est totalement illisible, l’autre porte Lumbricus agricola Savigny,
Paris ; il renferme un individu immature pouvant appartenir vrai-
semblablement à cette espèce.
9® espèce : Lumbricus festious (Savigny 1826).
Voir la synonymie, la diagnose de Savigny, les caractères exté-
rieurs des échantillons de Savigny dans ma première note p. 153.
A ajouter au tube déjà signalé, deux nouveaux tubes ; le premier
possède deux étiquettes ; sur l’une, on lit Enterion fetidum Savigny,
Paris, Savigny 1821 et sur l’autre Lumbricus olidus Hofîmeister,
Paris, Savigny ; il renferme deux échantillons ; le deuxième tube
porte deux étiquettes identiques aux précédentes ; il contient un
individu. Les caractères extérieurs de ces trois spécimens sont
conformes à ceux déjà décrits (à noter la présence de papilles géni-
— 79 —
taies blanchâtres au niveau des soies ventrales des segments 29, 30) ;
nombre de segments de chacun des échantillons 117 (long. 48 mm.),
114 (65 mm.), 119 (70 mm.).
A la distribution géographique indiquée p. 153, il convient
d’ajouter la Suède où l’espèce a été découverte en 1934.
Dénominations habituelles
des auteurs
E. tetrædra Savigny.
E. fœlida Savigny.
E. rosea Savigny.
A. caliginosa Savigny. •“
L. carneus Savigny,
A. longa Ude.
A. chlorotica Savigny.
D. rubida Savigny.
D. ociædra Savigny
D. mammalis Savigny.
D. pygmea Savigny.
E. icterica Savigny.
O. cyaneum Savigny.
O. complanatum A. Dugès.
L. castaneus Savigny.
L. terreslris L.
L. fesüvus Savigny.
L. tyrtæus Savigny.
Noms adoptés dans
ce travail pour
les espèces de Savigny
E. tetrædra Savigny.
K. jœlida Savigny.
E. rosea Savigny.
A, caliginosa Savigny.
A. terrestris Savigny,
A. chlorotica Savigny.
D, rubida Savigny.
D. octædra Savigny.
D. mammalis Savigny.
E. icterica Savigny.
O. cyaneum Savigny.
L. castaneus Savigny.
L. herculeus Savigny.
L. {estions Savigny;
La conclusion de ma première note faisait ressortir l’absence
dans la collection du Muséum, de sept types de Savigny ; trois
d’entre eux {Enterion opimum. Enterion caliginosum, Enterion
tyrlæum) avaient déjà disparu dès 1837 et 1845, puisque Dugès et
Hoffmkister disent eux-mêmes ne pas les avoir vus ; les quatre
autres types non retrouvés étaient Enterion icterica, E. mammalis,
E. rubida, E. pygmea ; les trois premières espèces ont été retrouvées
et décrites dans la présente note. E. pygmea qui manque dans la
collection, est une espèce à distribution assez restreinte ; elle est
connue seulement en Italie, en France (Paris et unique échantillon
en Lorraine), sa présence en Autriche est douteuse ; sa très petite
taille (15 mm.) explique sa rareté qui n’est peut-être qu’apparente.
E. opimum est considéré comme synonyme douteux de Octolasium
transpadanum Rosa qui est vraisemblablement une forme de O.
complanatum ; c’est une espèce méridionale qui ne doit pas exister
aux environs de Paris. E. tyrtæum est une espèce plus ou moins
douteuse ; Ribaucourt a récolté en Suisse un unique spécimen d’une
forme qu’il pense devoir assimiler au tyrtæum Savigny. E. caligino-
— 80 —
sum est très commun, il serait facile de remplacer le type par des
paratypes.
Le tableau établi à la fin de mon travail antérieur demande donc,
pour être complet, quelques additions. La première colonne ren-
ferme les noms donnés par Savigny à ses espèces types ; la deuxième
signale les échantillons revus soit par Dugès (1837), soit par Hoff-
MEisTER (1845), les auteurs sont désignés par leur initiale le
signe — représente les espèces absentes déjà à cette époque dans
les collections, le signe + indique les espèces vues par les deux
auteurs ; la troisième contient les noms attribués à ces Vers dans
la révision de Michaelsen ; dans la quatrième colonne sont indi-
qués les noms qui me paraissent devoir être adoptés après critique
pour les échantillons que j’ai eu entre les mains. Les noms de
genres sont désignés par leur première lettre : 1®^ colonne, E =
Enterion ; 3® et 4® colonnes, E. = Eiseniella (E. tetrædra), =
Eisenia (E. fœtida, rosea), = Eophila (E. icterica). A. = Allo-
lobophora, D. = Dendrobæna. O. = Octolasium, L. = Lumbricus.
TRAVAUX CITÉS
Berlin (H.). — Lumbricus festd’us Savigny eine fur die schwedische
Fauna neue Lumbricus Art. Ark. Zool., 26 B, 1934, n® 2.
Cebnosvitov (L.). — Monographie der Ischechoslovakischen Lumbri-
ciden. Arch. pro Proridovedecky Vyzkum Cech, dil, XIX, cis. I, Praha
1935.
Cognetti de Martiis (L.). — Catalogo dei Lumbricidi. Arch. Zool. ital.,
vol. XV, 1931, p. 371.
Cuvier (G.). — Analyse des travaux de l’Académie royale des Sciences
pendant l’année 1821, partie physique. Mém. Ac. royale des Sc. de
r Institut de France, t. V, 1826, p. 176-184.
Ce résumé a été réédité exactement : Histoire des progrès des Sciences
Naturelles depuis 1789 jusqu’à ce jour. In Œuvres complètes de Bufjon,
complément t. IV, Paris, 1828, p. 7-17.
Dugès (M.). - — Nouvelles observations sur la zoologie et l’anatomie des
Annélides abranches sétigères. Ann. Sc. Nat., 2® série. Zoologie, t. VIII,
1837, p. 15.
Hoffmeister (W.). — Die bis jetzt bekannten Arten aus der Familie
der Regenwurmer. Braunschweig, 1845, 43 pages, 1 pl.
Michaelsen (W.). • — ■ Oligochaeta. Dus Tierreich, Lief. 10, 1900.
Pallary (P.). — Les Manuscrits et les Vélins de Savigny. Bull. Mus.
Hist. Nat., t. III, 1931, p. 711.
Ribaucourt (E. de). — Etude sur la faune lombricide de la Suisse. Bev.
suisse Zool., vol. IV, 1896, p. 78.
— Etude sur l’anatomie comparée des Lombricides. Bull. Scient. France-
Belgique, t. XXXV, 1901, p. 211.
— 81
Savigny (J.-C.). — Voir Manuscrits de Savigny conservés à la Bibliothèque
du Muséum, vol. 7, p. 298-371.
^ Voir Cuvier.
Tétry (M^l® A.). — Révision des Lombriciens de la collection de Savigny.
Bull. Mus. Hist. Nat., t. IX, 1937, p. 140.
(Institut de Zoologie, Nancy).
Bulletin du Muséum, 2* s., t. X, 1938.
6
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Crista
(Moll. Lamellibr).
PAR Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Parmi les Cytherea décrits par Lamarck dans les Animaux sans
vertèbres (1818, t. V), onze espèces appartiennent an genre Crista
Rômer, 1863 = Gafrarium (Bolten) Rôding, 1708.
Cytherea pectinata Linné.
Le Venus pectinata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 680) est le
type du genre Crista Rômer.
Cette espèce, répandue dans tout l’Océan Indo-Pacifique, possède
une coquille comprimée, subquadrangulaire en arrière, qui, sur la
région antéio-médiane, est ornée de côtes rayonnantes granuleuses,
se bifurquant vers le bord ventral, tandis que la région postérieure
est munie de plis divergents.
Lamarck (p. 587'l a étiqueté C. pectinata deux cartons de la col-
lection du Muséum de Paris : l’un porte une valve gauche ayant
pour dimensions 46 X 39 mm. et deux individus mesurant respec-
tivement 48 X 38 mm. et 39 X 31 mm. ; sur l’autre se trouvent
cinq spécimens dont la taille varie de 42 X 30 à 19 X 15 mm.
Cytherea gibbia Lamarck.
Comme le dit Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 77), il est
difficile de séparer de certaines formes aberrantes du C. pectinata le
jeune du C. gibbia Lamarck (p. 587), espèce également Indo-Paci-
fique qui correspond aux figures 415-416 de Chemnitz (1784, Conch.
Cab., VII, p. 28, pl. 39) et qui se distingue par ses côtes longitudi-
nales noduleuses épaisses et par sa région umbonale renflée.
Dans la collection du Muséum de Paris, on trouve, sur un 1®>* car-
ton étiqueté par Lamarck C. gibbia, deux individus mesurant
respectivement 46 X 45 et 34 X 30 mm. et une valve droite
ayant pour dimensions 33 X 27 mm. ; un 2® porte un spécimen
(39 X 33 mm.) représentant la variété [21 à coquille maculée de
rouge -brun.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 83 —
B. PuASHAD (1932, Pelecyp. « Siboga » Exp., p. 231), qui adôpte
pour cette fome le nom de Gafrarium tumidum (Bolten) Rôding
(1798, Mus. Bolten, p. 176), considère qu’elle est bien différente du
G. Menkei Jonas (1846, Zeitschr. f. Malak., III, p. 60), car elle n’est
ni aussi allongée, ni aussi renflée et possède, sur l’aréa postéro-
dorsale, une douzaine de côtes transverses dont il n’existe que des
traces dans l’espèce de Jonas.
Cytherea ranella Lamarck.
Deshayes (1835, in Lamarck, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 324)
a reconnu que le type du C. ranella Lamarck (p. 588) dans la col-
lection du Muséum de Paris est un jeune C. gibbia (qui mesure
31 X 27 mm.).
Cytherea divaricata Chemnitz.
Le Venus dioaricata Chemnitz (1782, Conch. Cab., VL p. 317,
pl. 30, fîg. 316) [Lamarck. p. 588] est une coquille ovalo-cordiforme.
atténuée obliquement en arrière, ornée de plis divergents qui ren-
dent granuleuses des côtes concentriques
D’après Rômer (1869, Monogr. « Venus », I, p. 182), c’est cette
espèce qui a été figurée à tort pai Sowerby (1851, Thés. Conch., II,
p. 650, pl. CXXXVII, fig. 12-15) sous le nom de Circe æquiçoca
Chemnitz.
Elle se trouve dans l’Océan Indien depuis l’Inde jusqu’aux Phi-
lippines et au Japon ; mais il est douteux, qu’elle se rencontre dans
la Mer Rouge, où notamment le D*" Jousse aume ne l’a pas recueillie 2.
Cytherea testudinalis Lamarck.
Le C. testudinalis Lamarck (p. 588), qui correspond aux fig. 2a-b
de la pl. 274 de Y Encyclopédie n’est, d’après Deshayes (1835,
Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 325) qu’une variété du C. divaricata.
Deshayes (1835, loc. cit., p. 323) a fait remarquer que la figure
donnée par Schrœter (1784, Einleit. Conch., p. 199, pl. 8, fig. 11)
pour le Venus discors Spengler montre quelque ressemblance avec
le C. testudinalis, mais n’en a aucune avec les C. pectinata et gibbia.
1. Sous le nom de Venus divaricata guinaica, Chemnitz a figuré (1782, loc. cit.,
p. 318, pl. 30, fig. 317-318) une coquille Ouest-Africaine qui est le Crassatella contraria
Gmelin.
2. Le type Lamarckien de cette espèce n’a pu être retrouvé dans la collection du
Muséum de Paris.
3. Rômer (1869, loc. cit., p. 182) a rapporté par erreur à ce C. testudinalis les figures
7 a-c de la pl. 9 de Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck), qui représentent le C. plica-
tina, Lk.
— 84 —
D’après Rômer (1869, Monogr. « Venus », I, p. 183) ce C. discûrs,
de l’Océan Indien, se distingue surtout du C. dwaricata par sa lunule
sillonnée transversalement.
Cytherea placunella Lamarck.
Lamarck (p. 588) a attribué l’appellation de C. placunella au
Venus æquiçoca Chemnitz (1795, Conch. Cab., XI, p. 229, pl. 202,
fig. 1980), dont le nom a la priorité.
Les types du C. placunella, provenant de l’île King et conservés au
Muséum de Paris, consistent en deux petites coquilles (12 X 10 mm.)
étiquetées par Lamarck : leurs bords internes sont obscurément
marqués de plis onduleux et elles sont ornées de côtes granuleuses
obliques, qui se courbent en divergeant vers les côtés et en formant
des angles aigus au milieu des valves.
Cytherea cuneata Lamarck.
Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 325) admettait que
le C. cuneata Lamarck (p. 588) était la même espèce que le C. pla-
cunella Lk.
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve indiquée comme
type de ce C. cuneata une coquille (29 X 27 mm.) rapportée d’Aus-
tralie (port du Roi George) par Péron (1803) : un peu cunéiforme,
elle présente des bords internes lisses, contrairement à ce qui est
mentionné dans les Animaux sans vertèbres (p. 587).
Cet échantillon correspond à la forme représentée sous le nom de
C. nummulina par Reeve (1863, Conch. Icon., « Circe », p. VI,
fig. 25) et par Rômer (1869, Monogr. « Venus », I, pl. LI, fig. i-ib).
Cytherea numulina Lamarck.
Les types du C. nummulina Lamarck (p. 586), conservés au
Muséum de Paris avec leur étiquette originale, consistent en trois
individus provenant de Nouvelle-Hollande et mesurant respective-
ment 27 X 24, 23 X 30 et 18 X 15 mm. : ils possèdent une coquille
suborbiculaire avec boids internes lisses et sommets aigus saillants
teintés de brun-pourpre ; ils correspondent assez bien aux figures
données par Rômer (1869, Monogr. « Venus », 1, p. XLVIIl, fig. 2-
2c) pour le Circe æquivoca.
D’ailleurs, d’après l’examen de ces types, Deshayes (1835,
Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 321) s’était convaincu que le C. nummu-
lina n’est qu’une variété de C. cuneata, qui, comme on vient de le
— 85 —
voir, était, pour lui, la même espèce que le C. placunella Lamarck
= æquwoca Chemnitz
Cytherea muscaria Lamarck.
Lamarck (p. 586) a attribué l’appellation de C. muscaria au Venus
dispar Chemnitz fi 795, Conch. Cab., XI, p. 230, pl. 202, fig. 1981-
1982), dont le nom a la priorité.
Cette espèce, de l’Océan Indo-Pacifique, est ornée de rides con-
centriques et, sur les côtés, de plis longitudinaux courbes, épais sur
le côté postérieur et indistincts sur l’antérieur ; les bords internes
des valves sont lisses.
Cytherea pulicaris Lamarck.
Le C. pulicaris Lamarck (p. 586) a été figuré par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 9, fig. 5a-d).
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve, indiquée comme
type de cette espèce, une coquille (32 X 25 mm.) blanchâtre avec
taches punctiformes rousses et à bords internes lisses, qui corres-
pond à la fig. 11 de la pl. CXXXVII de Sowerby (1851, Thés.
* Conch., II, p. 650).
Deshayes (1835, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 321) a reconnu
d’ailleurs que c’est une simple variété du C. muscaria Lamarck =
dispar Chemnitz.
Cytherea mixta Lamarck.
Le type du C. mixta Lamarck (p. 586), conservé au Muséum de
Paris avec l’étiquette originale, consiste en une valve (27 X 22 mm.)
d’un blanc-bleuâtre maculé de rouge-brun et à bords internes lisses :
il correspond à la fig. 1 c de la pl. L de Rômer (1869, Monogr.
« Venus », I).
Bien que cette coquille présente des côtes obliques aussi bien sur
le côté antérieur que sur le postérieur, Deshayes (1835, Anim. s.
oert., 2® éd., VI, p. 321) a admis qu’elle appartient également à la
même espèce que les C. muscaria (— dispar) et pulicaris.
1. I.e C. nummulina, que Jukes-Biîowne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI,
p. 66) classait dans la section Circe s. sir., appartient donc au genre Crista.
— 86 —
Sur quelques espèces de Tivela (Veneridæ)
ET SUR L’EXTENSION GÉOGRAPHIQUE DE CE GENRE
«
PAR P. -H. Fischer et E. Fischer-Piette.
Ayant entrepris la révision des Veneridæ du Muséum National
d’ Histoire Naturelle, nous avons recueilli diverses informations sur
les Tivela Link (= Trigona Megerle v. Mühlf.) dans les collections
et bibliothèques de Paris et de Londres Nous croyons devoir pré-
senter dès maintenant quelques remarques concernant la nomencla-
ture de certaines espèces, et la répartition géographique du groupe.
Tivela hians Phil. 1851.
On trouve dans la collection du Muséum tous les intermédiaires
possibles entre cette forme et T. planulata Brod. et Sow. 1829 qui
vit avec elle sur la côte Pacifique d’Amérique. Donc T. hians devient
T. planulata var. hians.
Tivela ambigua Deshayes 1853.
C’est une espèce mal connue. Rômer [Monogr. Venus 1864), et
Reeve qui la figure pour la première fois (pl. 9, fig. 37), la placent à
côté de T. polita Sow. ; Odhner (Arckiv for Zoologi, XII, 1919,
p. 29) la cite de Tamatave, draguée ; Dautzenberg (Moll. test.
Madagasc., 1929, p. 595) la place dans les Meretrix, sous-genre
Pitar.
Nous avons examiné au British Muséum le type de cette espèce
(sans provenance), qui correspond bien à la description de Des-
hayes et est la coquille même qu’a figurée Reeve. Ce n’est nullement
un Pitar, mais bien un Tivela-, il ne doit pas être rapproché de
T. polita, mais est tout à fait pareil aux individus de même taille de
T. compressa.
Donc T. amhigua Desh. 1853 = T. compressa Sow. 1851.
1. Nous avons été grandement aidés par M. Fd. Lamy à Paris et par M. J. R. le E.
Tomlin à Londres. Nous leur exprimons nos vifs remerciements.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 87 —
Tivela Hartvigii Dunker.
La description et les excellentes figures de Dunker ( J. de Conch.,
t. 28, 1879, p. 216, pl. 9, fig. 4) s’appliquent parfaitement à de jeunes
T. compressa Sow. 1851, dont nous avons pu examiner un certain
nombre d’exemplaires au British Muséum.
Donc T. Hartoigii Dunker = T. compressa Sow.
Tivela Petiti Dautz.
Nous considérons que T. Petiti Dautz. (Moll. test. Madagasc.,
in Faune des colonies françaises, 1929, p. 592, pl. VII, fig. 1 à 6) —
T. transoersa Sow. (Append. mar. shells S. Africa, 1897, p. 23,
pl. 7, fig. 2 et 3) : tous les caractères coïncident.
Espèce voisine de T. compressa Sow. ; elle s’en distingue par sa
forme plus allongée et par sa coloration interne rose. Il existe au
British Muséum des T. compressa assez allongés et avec une grande
plage rose sous le sommet, qui sont proches de T. transoersa.
Toutefois, n’ayant pu constituer de série ininterrompue, nous consi-
dérons les deux espèces comme distinctes, jusqu’à plus ample informé.
Tivela Lamyi Dautz.
Cette espèce f Dautz., Mol. Madag., 1929, p. 592, pl. VI, fig. 1
à 6), assez proche aussi de T. compressa Sow., en est cependant mieux
séparée à notre avis que n’est T. transçersa. En particulier, ses
sommets sont nettement plus proches de l’extrémité postérieure que
de l’extrémité antérieure, tandis que T. compressa offre la disposi-
tion inverse lorsqu’il n’est pas équilatéral.
Tivela damaoides (Gray) Wood.
Cette espèce est-africaine a une histoire assez complexe.
En 1828 (Index test. Mol., suppL, p. 6, pl. 2, fig. 17), Wood a
figuré (sans description), sous le nom de Venus Damaoides, une
coquille du British Muséum (provenance : Indes orientales), sans
mentionner que Gray l’avait antérieurement étudiée et nommée
Venus donacoides (mss.).
En 1838 {The Analyst, VIII, p. 304), Gray en donne une brève
description sous le nom : Trigona donacoides (Venus donacoides,
Gray, Wood, supp., t. 2, fig. 17), protestant implicitement contre
le procédé de Wood et la transcription incorrecte du nom donné.
En 1843, Hanley (Cat. rec. shells, p. 107), donne une plus longue
description du T. damaoides (sans figure), qui n’a pas due être faite
— 88 —
à l’aide du type de Wood, car il parle de rayons bruns assez larges sur
fond blanc, tandis que la figure de Wood montre des rayons étroits
sur fond vert-brun. Cette description de Hanley fait plutôt penser
au T. ponderosa Koch, dont nous reparlerons tout à l’heure.
Le British Muséum conserve une coquille marquée comme étant
le type de Trigona donacoides Gray = Venus damaoides Wood.,
East Indies, Mus. Cracherode. Mais, fait curieux, et qui n’avait pas
échappé à M. J. R. le B. Tomlin, lorsque sur notre demande il a
examiné cet exemplaire, ce n’est pas un Twela mais un Gomphina,
probablement Gomphina semicancellata Koch = Venus donacina
Chemnitz.
A notre avis, il n’est pas possible de considérer cette coquille
comme étant celle que Wood a figurée. La figure de Wood montre
clairement l’existence d’une dent latérale antérieure avec la dispo-
sition propre aux Twela, tandis que les Gomphina n’ont pas cette
dent latérale. Il est probable que le type a été égaré, puis qu’on a
cru le retrouver dans cette coquille d’une forme générale analogue,
d’un nom similaire {Venus donacina et Venus donacoides) et d’une
provenance grossièrement analogue (les Gomphina sont d’Extrême-
Orient). L’erreur doit être ancienne, car Reeve (1864, Conch. Icon.,
XIV, Cytherea, pl. I) figure un Gomphina (semicancellata ?) (fig. 4fe)
à côté d’un Twea (fig. 4a), sous le nom G. damaoides Gray, Wood.
Tivela dolabella Sowerby.
Nous avons examiné de nombreux spécimens (dont le type) de
cette espèce décrite en 1851 {Thés., II, p. 619, pl. 127, fig. 15). Rien
ne permet, à notre avis, de la séparer du T. damaoides figuré par
WooD. Le type a le bord postérieur un peu plus concave, terminé
par un angle plus prononcé, que le type de Wood, et sa coloration
est plus brune et plus uniforme, mais ces différences insignifiantes
sont comblées par une série d’intermédiaires.
T. dolabella tombe donc en synonymie avec T. damaoides.
Tivela polita Sowerby.
Sous ce nom, Sowerby (1851, The^., II, p. 618, pl. 127, fig. 14)
décrit une coquille à bord postérieur arrondi. E. A. Smith (An. Natal
Mus., III, 1914, p. 4) met, T. dolabella en synonymie avec T. polita.
De fait, tous les intermédiaires existent. Donc T. polita devient :
T. damaoides var. ex forma polita.
Cette forme est caiactérisée pai son bord postérieur convexe, les
autres caractères étant ceux de T. dolabella — T. damaoides ; en
particulier, la coquille est assez légère, assez plate, à sommets peu
89 —
saillants, à sinus palléal court (n’atteignant pas le milieu de la
coquille), caractères qui la distinguent de la forme suivante :
Tivela ponderosa Koch.
Koch (m Philippi, Abbild. Conch., 1844, I, p. 149, pl. I, fig. 1)
a décrit sous ce nom une coquille très lourde, bombée, subéqui-
latérale, à extrémités arrondies. Sowerby (1851, Thés., p. 613)
et Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., I, p. 47) l’ont mise en syno-
nymie avec T. damaoides, probablement à cause du texte de Han-
LEY (loc. cit.). Rômer (1864, Monogr. Venus, p. 3) s’élève contre
cette manière de voir et fait ressortir des caractères distinctifs ;
mais il ne doit pas en être tenu compte, car ses figures et descriptions
montrent qu’il n’a eu en mains que des T. ponderosa mais pas de
T. damaoides typiques Jukes-Brown (1912, Proc. Malac. Soc.,
p. 267), qui croit par erreur que T. damaoides est une espèce péru-
vienne, incline cependant à regarder T. ponderosa comme une simple
variété de cette espèce. C’est également l’opinion de En. Lamy
(1930, Bull. Mus., p. 241).
L’examen des spécimens du Muséum et du British Muséum nous
a montré l’existence d’un caractère distinctif assez constant : le
sinus palléal dépasse le milieu de la coquille chez T. ponderosa,
tandis qu’il ne l’atteint pas chez T. dolabella = T. damaoides et
chez la var. polita.
Nous avons vu cependant quelques intermédiaires, surtout chez
les jeunes. Il existe au British Muséum un spécimen de grande taille,
récolté par le Jayakar à Mascate, qui est un bon intermédiaire :
lourd quoique peu bombé, avec le bord postérieur presque droit,
et le sinus s’arrêtant au milieu de la coquille.
Pour ces raisons, nous considérons T. ponderosa comme une
variété de T. damaoides, variété caractérisée par l’épaisseur et le
bombement des valves et par la longueur du sinus palléal.
Tivela rejecta Smith.
E. A. Smith [An. of Natal Mus., III, 1914, p. 4, pl. I, fig. 11-13)
a créé cette espèce pour une petite coquille de l’Afrique du Sud,
peut-être jeune, et dont l’espèce la plus proche serait T. polita Sow.
En raison de cette remarque de Smith, et de ce que nous venons
de dire ci-dessus, nous nous sommes demandés si T. rejecta ne
devrait pas être intégré à l’espèce polymorphe T. damaoides,
d’autant plus que Dautzenberg a étiqueté T. dolahella Sow,
plusieurs lots importants de petites Tivela de Madagascar
1. Sans doute n’a-t-il eu que des formes extrêmes de T. ponderosa, sans intermédiaires
entre elles, d’où son argumentation.
(mission Petit, coll. du Muséum), qui sont, sans doute aucun,
des T. rejecta Smith ainsi que nous l’a montré leur comparaison
avec le type conservé au British Muséum. Mais ces coquilles ont un
sinus palléal constamment plus étroit que chez les T. damaoides.
Bien que la coloration (très variable) et les contours extérieurs
soient souvent identiques à ceux de T. damaoides ou de sa var. polita,
nous croyons donc devoir maintenir T. rejecta Smith comme espèce
distincte, jusqu’à plus ample informé.
Taille maxima dans les lots de Madagascar : 15 mm. X 12 mm.
Piovenances : Fenerive ; Tulear ; Tamatave et environs.
Tivela ventricosa Gray 1831.
Rappelons que ce nom tombe en synonymie de Tivela zonaria
Lamarck 1818 (Ed. Lamy et E. Fischer-Piette, Bull. Muséum,
1937, p. 77).
Tivela (Eutivela) Iheringi Dali 1902.
Rappelons que ce nom tombe en synonymie de Eutivela dentaria
Lamarck 1818 {Ibid, p. 81).
Le dernier auteur qui, a notre connaissance, ait étudié la répar-
tition générale des Tivela, est Rômer (1864, Monogr. Venus, p. 2) :
côtes Atlantiques d’Afrique ; Océan Indien, depuis le littoral d’Afri-
que jusqu’à rinsulinde (von der Afrikanischen Küste bis zu den
ôstlichen Inseln), côtes de Chine ; et particulièrement, d’une part
les côtes Pacifiques d’Amérique, et d’autre part la mer des Antilles.
Répartition entièrement tropicale ou subtropicale.
Après consultation des renseignements fragmentaires parus
depuis cette époque, la répartition s’avère plus large que ne l’in-
diquait Rômer sur les côtes Atlantiques d’Amérique, et moins large,
au contraire, dans l’Océan Indien et Textrême-orient. Elle paraît
être la suivante ;
Amérique. Côte occidentale, de la Californie incluse au Chili
inclus ; Amérique orientale, des Iles Bahama au Brésil et à l’Argen-
tine (Rio Negro).
Afrique. Du Sénégal au Cap et à la Mer Rouge (avec une lacune
de Mossamedes au Cap, due sans doute à l’absence d’informations) ;
Madagascar.
Asie et Océanie. Nous ne connaissons aucune citation de Poly-
nésie ni d’Australasie. Quelle est alors la frontière orientale du
genre ?
— 91 —
En Asie et Insulinde, un certain nombre de citations ont été faites,
mais presque toutes sont sujettes à caution : .
A. Adams et Reeve ont décrit des Iles Moluques (1848, Zool.
ç>oy. Samarang, Mol., p. 78, pl. 24, fîg. 10) un Cytherea virginea,
rangé par Deshayes {Cat. Br. Mus. p. 56) dans les Trigona = Twela.
Mais J. R. LE B. Tomlin {Proc. Malac. Soc., XV, 1923, p. 310)
l’identifie à Tioela stultorum (Mawe) de Californie, et ajoute : « How
this Californian shell got into the « Samarang » collections is a mys-
tery ». L’examen du type d’ Adams et Reeve au British Muséum
nous a montré l’exactitude de cette assimilation.
Tioela ventricosa Gray (= Tioela zonaria Lk, voir plus haut),
a longtemps été considéré comme « des mers de Chine » (Sowerby,
Deshayes, Reeve, Rômer). C’est probablement une erreur d’après
Martinez y Saez {Mol. del Viaje al Pacifico, II, 1870, p. 35), qui
a trouvé cette espèce au Brésil, où von Ihering l’a ensuite retrouvée.
L. V. ScHRENCK {Reisen und Forschungen in Amur-Lande, II,
Mollusken, 1867, p. 544) cite Tioela radiata Sow. (= T. byronensis
Gray) de la baie de Castries, manche de Tartarie (en compagnie
de Cytherea pannosa Sow ; Récoltes Art. von Nordman). La trou-
vaille à une telle latitude, de ces coquilles des côtes tropicales et
subtropicales d’Amérique Pacifique, est si insolite, que l’auteur
pense que ces valves ont été apportées avec du ballast (p. 889).
Dans la péninsule Indo-chinoise n’a été signalé que Tivela bicolor
Gray, par Morelet, des îles du Golfe de Siam {J. de C., 1889,
p. 169). Cette provenance a été mise en doute par le D*’ P. Fischer
{Ibid., 1891, p. 149) ; puis par Lynge {Dan. exped. to Siam, p. 230-
134) qui spécifie que cette espèce n’a été récoltée qu’au Sénégal.
La collection du Muséum contient un échantillon provenant de
M. Rang, et marqué de l’île Maurice, ce qui doit être une erreur
également. Rang n’ayant guère eu que des coquilles du Sénégal.
Le type de T. damaoides était donné comme des Indes orientales
(Wood). Cette espèce habite surtout la mer Rouge, et ses variétés
descendent fort loin vers l’Afrique du Sud ; à l’Est du Golfe d’Aden
elle semble se raréfier. Nous avons vu au Bristish Muséum un bel
échantillon de T. damaoides, étiqueté T. ponderosa Koch, récolté
par le D^" Jayakar à Mascate, g. d’Oman ; Melvill et Standen
{Proc. Zool. Soc. London, 1906, II, p. 828) citent T. ponderosa Koch
plus à l’est, à Charbar (Tchahbar), et à Karachi. Le Muséum d’ His-
toire naturelle possède un spécimen de T. damaoides, var. ponderosa
Koch, collection Lavezzari, marqué de KarikaI, provenance qui
aurait besoin d’être confirmée. Enfin A. Adams (Veneridæ found
in Japan, An. Mag. Nat. Hist, 1869, p. 231) cite T. damaoides Gray,
de Kino-O-Sima (Japon). Il ajoute qu’elle est consommée par les
pauvres, ce qui implique qu’elle est abondante. Dans ces conditions
— 92
il est étonnant qu’elle n’ait pas été retrouvée au Japon, ni d’ailleurs
entre l’Inde et le Japon. Il s’agit peut-être d’une erreur de déter-
mination (confusion avec Gomphina, résultant de la substitution
de type relatée ci-dessus ?),
On voit que le genre Tivela, bien représenté sur les deux côtes
d’Amérique, sur les deux côtes d’Afrique et à Madagascar, ne s’étend
que très peu dans les parties plus orientales de l’Océan Indien,
jusqu’à l’Inde seulement, et paraît faire défaut dans tout le reste
de l’Asie et en Océanie. L’homogénéité bien connue de la faune
malacologique marine indo-pacifique, ne se vérifie donc pas dans
le cas particulier de ce genre.
- 93 —
Révision des collections H. MICHELIN
Publiée sous la Direction de MM. le Professeur L. Germain
et G. Ranson.
II (suite). ^ — Catalogue raisonné des A lcyonides,
Gorgonides, Zoanthides et Pennatulides
( Avec une planche dans le texte.)
PAR G. Stiasny, de Leiden.
B. ^ Gorgonides.
Ordre, GORGONARIA, Kükenthal.
Les Gorgonides de la Collection H. Michelin proviennent des
Indes américaines, de la Méditerranée, de la Mer Rouge, de la Région
Indo-pacifique (spécialement de l’Archipel Malais), de la côte ouest
d’Afrique et de quelques autres régions (Patagonie, Hawaï, Aus-
tralie, Japon). La plus grande partie est formée par des Gorgonaires
des Indes américaines ; elle est riche surtout d’un grand nombre
d’espèces des deux familles, Plexauridæ (genres Plexaura, Eunicea,
Plexauropsis) et Gorgoniidse (genres Leptogorgia et Pterogorgia).
Dans celles provenant de la Mer Rouge la famille Melitodidæ est
représentée par un nombre remarquable d’espèces différentes des
genres Acaharia et Clathraria.
Parmi l’ensemble se trouvent quelques espèces rares et deux nou-
velles espèces : Plexaura Michelini et Eunicea Ransoni des Indes
américaines (voir la description dans le Bulletin du Muséum, T. IX,
1937). L’espèce Pterogorgia acerosa porte une formation énigmatique
ayant la forme d’un gros œuf (petits tubes, entrelacés, d’un Hydroïde
avec des morceaux d’une algue calcaire (?)). Un bel exemplaire de
Suberogorgia suberosa porte une grande coquille à' Avicula. Un
exemplaire Ôl Eunicea multicauda a une forme très remarquable.
Beaucoup d’exemplaires étant sans localité, leur détermination
a été parfois difficile et est donnée seulement avec réserve.
1. Voirie début (A. Alcyonides) dans le fascicule précédent de ce Bulletin.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° f, 1938.
— 94 —
La classification adoptée ici est celle que j’ai établie en 1937,
p. 135.
a. GORGONIDES DES INDES AMÉRICAINES
Famille Plexauridæ, Gray.
Genre Euplexaura, Verrill.
Euplexaura Marki, Kükenthal, valde aff.
Un bel exemplaire. Hauteur 135 mm., largeur 128 mm., base 22 mm.
de large.
Diffère de Marki par sa ramification dense, les branches terminales
pas très longues, le tronc faiblement aplati.
Localité de E. Marki : Californie.
Genre Plexaurella, (Val.) Kôlliker.
Plexaurella i>ermiculata, (Lamarck).
1 exemplaire : Hauteur 430 mm., largeur 145 mm., sans base ;
branches sans écorce, leur largeur est incertaine ; correspond assez
bien avec la description de Kunze d’un exemplaire de Barbade ;
couleur brun gris.
1 exemplaire : Hauteur 200 mm., largeur 70 mm. ; sans base ; une
branche seulement ; brun jaunâtre.
1 exemplaire : Hauteur 180 mm., largeur 35 mm. ; sans base ; une
branche ramifiée dichotomiquement ; brun gris.
1 exemplaire : Hauteur 250 mm., largeur 28 mm. ; sans base ; brun
gris.
Forme très répandue dans les Antilles.
Plexaurella teres, Kunze.
1 exemplaire : Hauteur 120 mm., sans base ; branche ramifiée dicho-
tomiquement. La provenance de cette espèce était inconnue
(Kunze).
Plexaurella cur^ata, Kunze.
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 85 mm., base 17 mm. de
large. Extrêmement épais (15 mm. au lieu de 3-7 mm.). Calices
à ouvertures très larges ; gris jaunâtre.
1 exemplaire : Longueur 65 mm. ; une branche épaisse (environ
10 mm.) ; sans base ; fait peut-être partie de l’exemplaire pré-
cédent.
Espèce rare aux Antilles ; détermination incertaine.
95 —
Plexaurella minuta, Kunze.
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 78 mm. ; sans base ; bran-
ches très épaisses (10 mm. au lieu de 3-5 mm.) ; brun foncé au lieu
de brun jaunâtre ; détermination incertaine ; espèce rare.
Genre Psammogorgia, Verrill.
Psammogorgia arhuscula pallida, Verrill.
1 exemplaire : Hauteur 230 mm., largeur 125 mm. ; sans base ;
avec quelques anastomoses ; gris jaunâtre.
Connue de la côte de Panama.
Genre Plexaura, Lamouroux.
Plexaurella homomalla, (Esper).
1 exemplaire : Hauteur 200 mm., largeur 125 mm., base 23 mm. de
large ; ramification dense ; tronc et branches aplatis ; brun gris
foncé, faiblement violet.
Espèce commune aux Antilles.
Plexaura Kükenihali, Moser.
1 exemplaire : Hauteur 230 mm., largeur 85 mm., base 25 mm. de
large.
1 exemplaire : Hauteur 240 mm., largeur 230 mm., base 15 mm. de
large.
Espèce connue de la Jamaïque ; détermination approximative
seulement. Beaucoup d’espèces de Plexaurides sont décrites d’une
manière très insuffisante. Les deux exemplaires ressemblent aussi
à PI. Hartmeyeri et Edwarsi (espèces très douteuses aussi).
Plexaura atra, (Verrill).
1 exemplaire : Hauteur 155 mm., largeur 122 mm., base 25 mm. de
large ; très courbé ; brun noirâtre ; mal conservé.
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 55 mm. ; sans base ; bran-
ches sans écorce ; brun foncé.
Espèce commune aux Antilles et Bermudes.
Plexaura dubia, Verrill.
1 exemplaiie : Hauteur 80 mm., largeur 52 mm., base 12 mm. de
large ; branches terminales minces (5-6 mm. d’épaisseur, au lieu
de 8 mm. au moins) ; brun foncé. Sur un Area.
-- 96 —
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 145 mm., base 15 mm. de
large; branches terminales de 5-6 mm. d’épaisseur seulement;
brun clair.
Espèce très répandue aux Antilles et Bermudes.
Plexaura Michelini, G. Stiasny.
Voir la description de cette nouvelle espèce dans le Bull. Mus.
Nat. Hist. nat., t. IX, 1937.
Genre Eunicea, Lamouroux.
Eunicea laxispica, (Lamarck).
1 exemplaire : Hauteur 100 mm., largeur 58 mm. ; sans base ; brun
jaunâtre.
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 82 mm., base 32 mm. de
large ; ramification dense, dans un plan ; parties basales aplaties
avec peu de calices, très éloignés l’un de l’autre ; calices arrangés
en files sur les branches ; brun foncé au lieu de blanc jaunâtre ;
les calices très longs avec une lèvre inférieure arrondie sont très
caractéristiques pour cette espèce qui n’est pas commune aux
Antilles.
Eunicea multicauda, (Lamarck).
1 exemplaire : Hauteur 180 mm., largeur 60 mm., base 17 mm.
(avec calices) ; ramifié en un plan ; spiculés violets.
1 exemplaire : Une branche (160 mm, de large) et deux morceaux
(environ 6 mm. de large).
1 exemplaire : étiqueté « Eunicea crassa, M. E. » (synonyme de multi-
cauda). Hauteur 150 mm., largeur 160 mm. ; très courbé ; brun
blanchâtre ; entre les calices, parfois de longs sillons.
1 exemplaire : Hauteur 140 mm., largeur 70 mm., base 20 mm,
(Planche, fig. 1). Ramifié en un plan ; 3 branches ; parties basales
aplaties ; parties distales gonflées et aplaties ; les branches ont
respectivement : longueur 110 mm., plus grande largeur 23 mm. ;
longueur 80 mm., plus grande largeur 28 mm, ; longueur 32 mm.,
plus grande largeur 21 mm. Calices très larges (2-3 mm.), dis-
tants l’un de l’autre de 2 à 3 mm. ; épaisseur extraordinaire (typi-
quement 6-12 mm.).
Espèce très commune aux Antilles.
Eunicea Tourneforti, Milne-Edwards.
1 exemplaire : Hauteur 220 mm,, largeur 95 mm,, base 22 mm. ;
ramifié en un plan ; tronc et branches très fortement aplatis.
— 97 —
environ 18 mm. d’épaisseur (normalement 8-10 mm.) ; parties
latérales arrondies ; spiculés aussi violets.
Espèce très répandue aux Antilles.
Eunicea Ransoni, G. Stiasny.
Voir la description de cette nouvelle espèce dans le Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., T. IX, 1937.
Genre Plexauropsis, Verrill.
Plexauropsis humïlis, (Milne-Edwards).
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 50 mm. ; sans base.
1 exemplaire : Hauteur 35 mm., largeur 45 mm. ; sur une Eponge
siliceuse.
Les deux exemplaires correspondent parfaitement à ma dia-
gnose de cette espèce (1935, p. 112).
Plexauropsis flaoida, G. Stiasny.
1 exemplaire : Hauteur 210 mm., largeur 60 mm. ; sans base ; abon-
damment ramifié.
1 exemplaire : Hauteur 175 mm., largeur 65 mm., base 10 mm. de
large ; branche courbée, penniforme.
1 exemplaire : Hauteur 140 mm., largeur 95 mm., base 18 mm. de
large ; ramifié latéralement en un plan.
1 exemplaire : Hauteur 120 mm., largeur 42 mm. , sans base , ramifié
suivant plusieurs plans.
1 exemplaire ; Hauteur 80 mm., largeur 40 mm. , sans base ; une
branche seulement.
Cette espèce n’est pas rare aux Antilles.
Genre Eunicella, Verrill.
Eunicella tenais, Verrill.
1 exemplaire : Hauteur 360 mm., largeur 240 mm. ; sans base ; en
mauvais état ; avec des galles ; détermination approximative ;
voir description dans Deichmann, 1936, p. 92.
Famille Muriceidæ, Verrill.
Genre Muricea, Lamouroux.
Muricea albida, Verrill.
1 exemplaire : Hauteur 110 mm., largeur 60 mm., base 20 mm. de
large ; détermination incertaine, toutes les branches étant rompues.
Espèce connue de Panama.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
7
— 98 —
Genre Eumuricea, Verrill.
Eumuricea acerçata, (Verrill).
1 exemplaiie : Hauteur 60 mm,., largeur 42 mm., base 3 mm. ; rouge
brun foncé ; calices bien développés.
1 exemplaire : Hauteur 53 mm., largeur 40 mm., base 5 mm. ; ramifié
en un plan ; calices peu développés.
Espèce connue de Panama.
Eamille, Gorgoniidæ, Ridley.
Genre Leptogorgia, Milne-Edwards.
Leptogorgia acuta, Bielsch., valde aff.
1 exemplaire : Hauteur 185 mm., largeur 45 mm. ; sans base ; mal
conservé, calices trop plats.
1 exemplaire : Hauteur 95 mm., largeur 65 mm. ; sans base ; calices
très petits ; rouge brun au lieu de rouge.
La distribution de cette espèce est inconnue ; détermination
approximative.
Leptogorgia floridana, Verrill.
1 exemplaire : Hauteur 220 mm., largeur 25 mm. ; sans base ; bran-
ches cylindriques (!) ; calices situés aux deux côtés ; brun rou-
geâtre.
1 exemplaire : Hauteur 260 mm., largeur 25 mm. ; sans base ; rouge
violet.
1 exemplaire : Hauteur 80 mm., largeur 15 mm. ; sans base , rouge
violet. Etiqueté « Gorgonia sasappo Esp. »
Espèce connue de Floride.
Leptogorgia flexilis, Verrill.
1 exemplaire : Hauteur 230 mm., largeur 75 mm. ; sans base.
Espèce connue de Panama.
Leptogorgia parva, Bielsch., valde aff.
1 exemplaire : Hauteur 220 mm., largeur 105 mm. ; sans base ;
différence : peu ramifié en un seul plan.
Espèce rare de Panama.
— 99 —
Leptogorgia diffusa, (Verrill), valde afî.
1 exemplaire : Hauteur 105 mm., largeur 103 mm. ; sans base ;
ramification dense ; calices sur les branches terminales également
arrangés en deux séries alternantes ; petites boules parmi les
sclérites.
Leptogorgia sanguinolenta, (Pall.).
1 exemplaire : Hauteur 130 mm., largeur 115 mm. ; sans base ;
correspond exaetement à la description de Deichmann, p. 181,
d’un exemplaire de Haïti.
1 exemplaire : Hauteur 130 mm., largeur 50 mm. ; sans base ; une
branche ramifiée en un plan.
Espèce insuffisamment décrite ; peut-être identique à pete-
chizans (Pallas) de la côte ouest d’Afrique.
Leptogorgia contorta, Kükenthal, valde aff.
1 exemplaire : Hauteur 180 mm., largeur 155 mm. ; sans base.
Différences : ramification latérale dans un plan, pas tordu, polypes
écartés l’un de l’autre, jaunâtre.
Espèce connue de Rio-de-Janeiro ; espèce extrêmement mince.
Leptogorgia dubia, Kükenthal.
(= L. flavida, Duch. et Mich.).
1 exemplaire : Hauteur 80 mm., largeur 22 mm. ; sans base.
Espèce mal décrite par Duchassaing et Michelotti ; trouvée
aux Antilles.
Leptogorgia rigida, V errill,
1 exemplaire : Hauteur 115 mm., largeur 65 mm. ; sans base ; rouge
jaunâtre.
Espèce commune à La Paz, Acapulco, San Salvador.
Leptogorgia pumila, (Verrill), valde aff.
1 exemplaire : Hauteur 110 mm., largeur 60 mm. ; sans base ; mal
conservé ; les calices sont extrêmement petits ; rouge bleuâtre.
1 exemplaire ; Hauteur 55 mm., largeur 72 mm. ; sans base ; calices
plus développés ; jaune rougeâtre.
La détermination des deux exemplaires est incertaine ; ils sont
très différents entre eux.
— 100
Genre Pterogorgia, Ehrenberg.
Pterogorgia acerosa, (Pallas).
(Planche, fig. 2).
1 exemplaire : Hauteur 150 mm,, largeur 75 mm. ; sans base ; jau-
nâtre ; avec une formation énigmatique ayant la forme d’un gros
œuf : agglomération de tubes d’un Hydroïde (?) avec des mor-
ceaux d’une Algue calcaire.
Espèce très répandue aux Antilles.
Pterogorgia acerosa, var. elastica, Bielsch.
1 exemplaire ; 1 branche de 190 mm. de longueur, large de 80 mm. ;
violet clair.
Pterogorgia acerosa, forma arbuscula, Bielsch.
(= Gorgonia pinnata var.).
1 exemplaire ; 1 branche de 45 mm. de long et 55 mm. de large.
Pterogorgia bipinnata, Verrill,
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 62 mm., base 3 mm. de
large ; ramification très dense dans plusieurs plans ; blanc jau-
nâtre.
Forme connue des Antilles et Barbade.
Pterogorgia oppositipinna, (Ridley), valde afî.
(étiquetée Gorgonia sarmentosa).
1 exemplaire : Hauteur 60 mm., largeur 95 mm. ; sans base.
1 exemplaire : Hauteur 50 mm., largeur 35 mm. ; (une branche).
Détermination très incertaine, l’espèce oppositipinna étant
connue seulement de l’Archipel Néerlandais, Malais.
Genre Xiphigorgia, Milne-Edwards.
Xiphigorgia anceps, (Pallas).
1 exemplaire : Hauteur 145 mm., largeur 140 mm.; sans base;
ramification très dense ; brun jaunâtre ; mal conservé.
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 95 mm., base 15 mm. de
large ; ramification dense ; jaune clair, parfois violet.
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 65 mm., base 15 mm. ;
jaune citron.
101 —
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 120 mm. ; sans base ;
violet jaunâtre.
1 exemplaire : Hauteur 130 mm., largeur 85 mm., base 20 mm. ;
ramification dense ; violet jaunâtre.
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 75 mm., base 18 mm. ;
ramifié en un plan ; blanchâtre.
1 exemplaire : Hauteur 100 mm., largeur 75 mm., base 5 mm. ;
mal conservé.
1 exemplaire : Hauteur 200 mm., largeur 230 mm., base 50 mm. ;
(= X. guadeloupensis, Duch. et Mich.). Très fortement ramifié ;
courbé ; gris jaunâtre.
Espèce très commune aux Antilles.
Genre Hymenogorgia, Valenciennes.
Hymenogorgia (Phyllogorgia) dilatata, (Esper).
1 exemplaire : Hauteur 200 mm., largeur 125 mm., base 15 mm. ;
lames fortement perfoiées ; filet des anastomoses bien visible ;
mal conservé.
1 exemplaire : Hauteur 60 mm., largeur 22 mm. ; sans base ; petite
lame fortement endommagée.
Espèce connue du Brésil.
Genre Rhipidigorgia, Valenciennes.
Rhipidigorgia flabellum, (L.).
1 exemplaire : Hauteur 90 mm., largeur 35 mm., base 18 mm.
1 exemplaire : Hauteur 100 mm., largeur 65 mm. ; sans base. Ramifié
dans un plan.
Forme très commune aux Antilles, en Floride et aux Bermudes.
Genre Gorgonia, Linné.
Gorgonia Adamsii, (Verrill).
(Etiquetée Rhipidigorgia Adamsii).
1 exemplaire : Hauteur 230 mm., largeur 350 mm., base 55 mm.
Forme connue des deux côtes de l’Amérique tropicale
Gorgonia rutila, (Verrill).
1 exemplaire : Hauteur 110 mm., largeur 155 mm., base 30 mm.
Forme rare, connue de Acapulco.
— 102 —
Famille Gorgonellidæ, Studer.
Genre Nicella, Gray.
Nicella americana, Tœplitz.
1 exemplaire : Branche de 80 mm. de longueur, 32 mm. de largeur.
Espèce connue de Barbade.
b. MÉDITEBRANÉE
Famille Plexauridæ, Gray.
Genre Eunicella, Verrill.
Eunicella ^errucosa, (Pallas).
1 exemplaire : Hauteur 350 mm., largeur 110 mm., base 22 mm. de
large ; avec Bryozoaires et un Alcyonaire.
1 exemplaire : Hauteur 160 mm., largeur 125 mm., base 10 mm.
de large.
1 exemplaire : Hauteur 200 mm., largeur 190 mm., base 25 mm. de
large.
1 exemplaiie : Hauteur 240 mm., largeur 65 mm., base 35 mm. de
large ; jaunâtre ; calices labiés.
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 155 mm., base JO mm. de
large.
1 exemplaire : Hauteur 240 mm., largeur 210 mm., base 12 mm. de
large ; calices écartés, peu nombreux.
1 exemplaire : Hauteur 145 mm., largeur 140 mm. ; sans base ;
ramifié en un plan ; calices labrés, couleur crème.
1 exemplaire : Hauteur 50 mm., largeur 22 mm. ; sans base ; une
branche ; calices lâbrés ; brun jaunâtre.
Espèce la plus commune dans la Méditerranée.
Famille Primmoidæ, Verrill.
Genre Caligorgia, Gray.
Caligorgia çerticillaris, (Pallas).
1 exemplaire : Une branche de 65 mm. de longueur ; sans base.
Cette forme n’est pas rare dans la Méditerranée.
Famille Isididæ, Kükenthal.
Genre Isidella, Gray.
Isidella elongata, (Esper).
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 40 mm. ; sans base.
Espèce de l’Ile de Corse ; forme de profondeur (environ 400 m.).
— 103 —
c. MER ROUGE
Famille Melitodidæ, Wright et Studer.
Genre Acabaria, Gray.
Acabaria sp.
1 exemplaire : Hauteur 28 mm., largeur 20 mm., base 10 mm. de
large ; rouge et jaune ; avec des Bryozaires et une éponge sili-
cieuse. Voisine de A. erythræa, Ehrenberg).
Genre Clathraria, Gray.
Clathraria acuta, Gray.
1 exemplaire : 2 branches d’environ 110 mm. de longueur.
1 exemplaire : Hauteur 240 mm., largeur 50 mm. ; sans base ; une
portion recouverte par une Eponge.
Cette espèce n’est pas rare dans la Mer Rouge.
Clathraria rubrinodis, Gray, valde afï.
1 exemplaire : Hauteur 28 mm., largeur 40 mm. ; sur une Eponge
siliceuse ; détermination un peu incertaine.
Cette espèce n’est pas rare dans la Mer Rouge.
Famille Gorgonellidæ, Studer.
Genre Gorgonella, Valenciennes.
Gorgonella umbraculum, (Eli. et Sol.).
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 65 mm. ; sans base.
Cette forme est très commune dans l’Océan Indien, pas rare
dans la Mer Rouge.
d. OCÉAN INDIEN, ARCHIPEL NÉERLANDAIS (MALAIS)
Famille Melitodidæ, Wright et Studer.
Genre Melitodes, Verrill.
Melitodes i’ariabilis, Hickson.
(= Solanderia).
1 exemplaire : Hauteur 90 mm., largeur 60 mm., base 40 mm. Forme
indo-pacifique.
— 104 —
Genre Clathraria, Gray.
Clathraria Rœmeri, Kükenthal.
1 exemplaire : Hauteur 65 mm., largeur 40 mm. ; sans base ; ramifié
d’une manière dense.
Espèce connue d’Amboine.
Famille Suberogorgiidæ, Studer.
Genre Suberogorgia, Gray.
Suberogorgia suherosa, (Pallas).
(Planche, fîg. 3).
1 exemplaire : 1 Branche de 170 mm. de long ; avec une Avicula
et des Cirrhipèdes.
Forme très commune dans l’Océan Indien et dans l’Archipel
Malais.
Famille Muriceidæ, Verrill.
Genre Echinogorgia, Kôlliker.
Echinogorgia reticulata, (Esper).
1 exemplaire : Hauteur 90 mm., largeur 60 mm. ; sans base ; rouge
bleuâtre.
Cette forme n’est pas très rare.
(Ceylan, Archipel Néerlandais).
Genre Discogorgia, Kükenthal.
Discogorgia campanulifera, (Nutting).
1 exemplaire : Hauteur 250 mm., largeur 155 mm., base 22 mm. de
large.
‘ Forme rare, connue seulement de Bima (Archipel Néerlandais).
Genre Anthogorgia, Verrill.
Anthogorgia racemosa, Thoms. et Simps.
1 exemplaire : Hauteur 60 mm., largeur 15 mm., base 3 mm. ; petites
différences dans la ramification et la forme des spiculés ; déter-
mination approximative.
Forme connue des Andamans
Pi(j, ■] . — Eunicea multicauda. — Fie. 2 : Pterogorgia acerosa. — Fig. 3 : Siiberogorgia suberosa.
— 105 --
Genre Anthomuricea, Wright et Studer
Anthomuricea reticulata, Nutting
1 exemplaire : Hauteur 500 mm (?), largeur 360 mm , base 42 mm.
La forme des spiculés ne correspondant pas exactement à la des-
cription de Nutting, la détermination est un peu incertaine.
Forme connue seulement de l’Archipel Néerlandais.
Genre Muricella, Verrill.
Muricella sp.
Très petites colonies, peut être stades de développement ou une
espèce nouvelle. Le genre est de distribution Indopacifique.
Genre Pseudothesea, Kükenthal.
Pseudothesea flexilis, (Nutting).
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 65 mm., base 5 mm.
Forme rare, connue seulement des Indes Néerlandaises.
Famille Gorgonellidæ, Studer.
Genre Gorgonella, Valenciennes.
Gorgonella umbella, (Esper.).
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 55 mm. ; sans base.
Cette forme n’est pas rare dans l’Océan Indien.
e. AFRIQUE TROPICALE DE L’OUEST ET CAP DE BONNE-
ESPÉRANCE
Famille Gorgoniidæ, Ridley.
Genre Leptogorgia, Milne-Edwards.
Leptogorgia fuscopunctata, (W. Koch).
Une petite branche de 50 mm. de longueur. Détermination
approximative.
Connue du Golfe de Guinée.
Leptogorgia pulcherrima, Bielsch ; valde aff.
1 exemplaire : Hauteur 145 mm., largeur 140 mm. ; sans base.
Petites différences (ramification en un plan, position des calices).
Détermination approximative.
Forme connue de la côte occidentale d’Afrique.
— 106 —
Leptogorgia tenuissima, Kükenthal.
1 exemplaire : Hauteur 95 mm., largeur 65 mm., base 10 mm.
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 35 mm. ; sans base.
Espèce de l’Afrique du Sud (Cap de Bonne-Espérance).
Leptogorgia dioxys, Bielsch, valde afï.
1 exemplaire : Hauteur 150 mm., largeur 75 mm., base 15 mm.
2 petits morceaux de 45 à 65 mm. de longueur. Détermination
approximative.
L’espèce est connue seulement du Golfe de Guinée.
Leptogorgia, sp.
1 exemplaire : Hauteur 115 mm., largeur 145 mm., base 38 mm. ;
sur une pierre. Affinités avec tenuissima, Kükth. du Cap de Bonne-
Espérance, mais différences (base énorme avec des calices, couleur,
spiculés).
/. PROVENANCES DIVERSES
Mopsella claçigera, Ridley.
(Famille Melitodidæ).
1 exemplaire : Hauteur 70 mm., largeur 38 mm. ; sans base. Australie.
Anthomuricea argentea, Wright et Studer.
(Famille Muriceidæ).
1 exemplaire : Hauteur 140 mm., largeur 175 mm., base 12 mm.
Patagonie, grandes profondeurs.
Anthomuricea tenuispinia, Nutting, valde afî.
(Etiqueté Gorgonia RichardU).
(Famille Muriceidæ).
1 exemplaire : Hauteur 175 mm., largeur 60 mm. ; sans base. Hawaii
(Différences dans les spiculés).
Ellisella plexauroides, Tœplitz.
(Famille Gorgonellidæ).
3 morceaux dont le plus long a 105 mm. environ. Japon.
-- 107 —
C. Zoanthides.
Ordre Zoantharia, Gray.
Famille Zoanthidæ, Dana.
Genre Palythoa, Lamouroux.
Palythoa mammillosa, (Eli. et Sol.).
29 exemplaires de différentes dimensions, la plupart mal conservés.
Sans étiquette.
1 exemplaire étiqueté corticifera glareola, Lesueur. Golfe de Mexique.
1 exemplaire étiqueté corticifera ; sans localité ; gris.
1 exemplaire sans localité ; brun jaunâtre ; surface mamelonnée.
1 exemplaire sans localité ; fortement érodé.
Forme très commune aux Indes américaines et, selon Duerden,
très variable.
D. Pennatulides.
Ordre Pennatularia, Linné.
Genre Pennatula, Linné.
Pennatula ruhra, (Ellis).
1 exemplaire étiqueté Pennatula granulosa, Lamarck.
1 exemplaire étiqueté de la même façon.
Tous les deux sans localité ; rouge foncé.
Forme méditerranéenne.
Pennatula phosphorea candida, Marsh, et Fowler.
1 exemplaire étiqueté P. phosphorea, Linné. Sans localité.
Forme connue des Iles Færœr, de l’Islande et de la Mer de
Marmara.
BIBLIOGRAPHIE
1931 Aurivilltus M. — The Gorgonarians from D’’ Sixten Brock’s expé-
dition to Japan and the Bonin islands 1914. K. Svenska Vetensk., Acad.
Handl, 3 série, Bd. 9.
1929 Btelschowsky E. — Die Gorgonarien Westindiens. Kap. 6. Die
Familie Gorgoniidae, zugleich eine Révision. Zool. Jahrb., Syst., Suppl.
16.
1936 Deichmann E. — The Alcyonaria of the western part of the Atlantic
Océan. Mem. Mus. Comp. Zool. Harward Coll., Cambridge, vol. LUI.
— 108
1898 Duerden J.-E. — Jamaïcan Actinaria, pt I, Zoantheæ. Scient.
trans. Roy. Soc. Dublin, vol. VI, (série II).
1937 Hickson s. J. ■ — The Family Melitodidæ. Trans. zool. Soc. London,
vol. XXIII.
1919 Kükenthal W. — Gorgonaria. Wiss. Ergeb. Deutsche Tiefsee Exped.
« Valdwia », Bd. 13.
1924 — Gorgonaria. Das Tierreich, 47 Lief,
1916 Kunze g. — Die Gattung Eunicea, Lamouroux.
1916 — Die Gattung Plexaurella. Zool. Jahrb., Syst., suppl. ii.
1935 Stiasny g. — Révision der Plexauridæ. Siboga Exped., monog.
XIII, b. 7, suppl. I.
1937 — Révision der Scleraxonia. Siboga Exped., monog. XIII, b. 8,
supp. II.
1936 ■ — Gorgonaria von Cap Blanco (Westafrica, Mauretanien). Capita
Zoologica, vol. VIII.
_ 109 --
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1937
(autres que celles signalées dans les listes précédentes) 1
PAR A. Guillaumin et E. Manguin.
MONOCOTYLÉDONES
Acampe papillosa Lindl.
Æchmea mexicana Bak.
Agave Haynaldii Tod.
Alocasia X van Houtteana Hort. ex Gentil.
Aloe purpurascens Haw.
— saponaria Haw., var. variegata Hort.
Angraecum eburneum Thou.
— gracilipes Rolfe.
— Scottianum Reichb. f.
Anthurium velutinum Linden, var. glaucum.
Aponogetum crispum Thunb.
X Brassocattleya André Maron Maron ( X BrassoCattleya Mrs J. Leemann.
X Cattleya Schræderæ) — [{Brassavola Digbyana X Cattleya Dowiana)
X Cattleya Schræderæ],
X BrassoCattleya Idole Vacberot [BrassoCattleya M^^ Charles Maron X
Cattleya Empress Frederich],
X BrassoCattleya Juliet Lacroze (BrassoCattleya Mrs J. Leemann X Catt-
leya chocoensis, var. alba).
X BrassoCattleya Bokanowski Marcoz (? X ?).
X BrassoCattleya Charles Maron, var. Marthe Gratiotl Cattleya Gigas,
var. alba X Lælia Digbyana) .
BrassoCattleya Marie Buffier Guttin ( BrassoCattleya Charles
Maron X Cattleya Percivaliana) soit. {(Brassavola Digbyana X Cattleya
Warcewiczii) X Cattleya Percivaliana)].
Calanthe X Bryan Cookson, var. William Murray Cookson (vestita, var.
rubro-oculata X Begneri, var. Williamsii).
Calathea Pavonii Kœrnicke = C. tubispatha Hook.
Carex Morrowii Boott, var. marginata.
Cattleya X Alfred Fowler Fowler = G. X Jeanne Payet Marcoz ( granulosa
X labiata, var. Trianæ).
1. Voir pour les listes précédentes le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 110 —
Cattleya X Diadem Sander (H. S. Leon X labiata, var. Trianæ, siib var.
Emperor).
— Fabia \eitch, var. alba (Dowiana X labiata).
— X Falco FoAvler (Dowiana, var. aurea X Dupreana). soit [(Dowiana
var. aurea) X (Warneri X Warscewiczii)].
Cattleya labiata Lindl., var. Gaskelliana Veitch, subvar. alba.
— X Magpie Sander ( Goodsoniæ X Maggie Raphaël).
— X Mantinii Mantin (Bowringiana X Dowiana).
- — X Mrs Myra Peeters Peeters ( Gaskelliana, var. alba X Warneri,
var. alba).
Cattleya Skinneri Batem.
— Sphinx tenebrosa X Fabia.
— X Suzanne Hye Hye ( Gaskelliana, var. alba X Mossiæ, var. Wage-
neri ) .
— X Ville d’Annecy Marcoz (Dominiana X Warneri).
Cirrhopetalum (pedatum ? X pulchrum N. E. Br.).
Cœlia bella Reichb. f.
Cœlogyne ochracea Lindl. [Janin f. 14, 1937) [Guillaum. det.].
Curculigo latifolia Dryand.
Cyanotis somaliensis G. B. Clarke.
Cymbidium X Architect J. H. Hughes (Cerès X Doris).
■ — X Cerès Smith (I. Ansonii X insigne, var. Sanderi).
■ — X Doris Mac Bean (insigne, var. Sanderi X Tracyanum).
■ — • insigne Rolfe, var. Sanderi.
— X Lilian Sander Sander [( grandiflorum X insigne, var. Sanderi X
Lowianum) X (insigne var. Sanderi )\.
Cymbidium X Lowgrinum Measures (Lowianum X tigrinum).
Cymbidium Lowianum Reichb. f. — Indo-Chine [Delacour, 29 mai 1934,
Gondron f. 213, 1933) [Guillaum. det.l.
Cymbopogon Martinii Stapf.
Cypripedium X Alma Geoaert Pauwels (Lawrenceanum, var. Hyeanum
X Mandiæ soit [(Lawrenceanum, var. Hyeanum) X (callosum var.
Sanderæ X Lawrenceanum, var. Hyeanum).
Cypripedium X Handburyanum Handbury (Maudiæ X Leeanum, var.
Leoustonense).
— X Helen II Dallemagne, var. Westonbert Holford (bellatulum X
insigne, var. Harefield Hall).
Cypripedium lo Cookson, var. grande X Niobé Veitch, c’est-à-dire [(Argus
X Lawrenceanum) X (Fairrieanum X Spicerianum)], obtention du
Marçais.
Cypripedium X Jaffa Handbury (Leeanum, var. Leoustonense X Memoria
Jerninghamiæ).
Cypripedium Lathamianum, var. superbum X Kimball- Sanderæ.
— Lemannii Ducis Lambeau (Alcibiades, var. Illustrions X Curtmannii).
Cypripedium Maudiæ X Acteus.
— nitens, var. Sallieri X Acteus.
— X Norab Holford (aurea, var. Œdippe X Monsieur de Curte).
- — X Porthos Vacherot et Lecoufle (Atlantis X Perseus).
Dendrobium Kingianum Bidvvill.
Dyckia longipetala Baker = Deuterocohnia longipetala Mez.
Diefjenbachia Parlatorei Linden et André, var. marmorata Linden et
André.
Epidendrum equitans Lindl.
Eria ohesa Lindl.
Eulophia maculata Reichb. f. — Guinée-française [Chouard, f. 247,
1936, n® 9 et n° 6), [Guillaum. det.].
Gasteria fasciata Haw. — Afrique du Sud ; district de Port Elisabeth
{Humbert, f. 327, 1933) [Guillaum. det.].
Gasteria fasciata Haw. vai'. minima Hort. mss. = G. minima Hort
X Gasteraworthia Holtzei Guillaum. = Gasteria X Holtzei Haw. ( Gasteria
aerrucosa, var. intermedia X Haworthia radula).
Gasteria lingua Link, var. minor.
X Gastrolea Lapaixii A. Guillaum. ( Gasteria maculata X Aloe aristata).
Guzmannia lingulata Mez, var. cardinalis Hort.
Hechtia Schottii Bak. X glomerata Zucc.
Lælia Eug. Boullet Maron (harpophylla X glauca) [Guillaum. det.].
X LælioCattleya Bella Veitch (Lælia purpurata X Cattleya labiata).
LæliaCattleya Britannia Sander, var. alba Vacherot et Lecoufle (Cattlleya
Warscewiczii X LælioCattleya Canhamiana) c’est-à-dire [(Cattleya
Warscewiczii) X (Cattleya Mossiæ X .Lælia purpurata)].
X LælioCattleya elegans Rolfe (Cattleya Leopoldii X Lælia purpurata)
X — flammea X Cattleya Fabia.
X — Gottoiana Douglas (Cattleya Warneri X Lælia tenebrosa).
X — Montréal Sander (exoniensis X luminosa).
X — Sunburst Charlesworlh (Cattleya Dowiana, var. aurea X Lælio-
Cattleya Carmencita = [(Cattleya Dowiana, var. aurea) X (Cattleya
Dowiana X Lælia tenebrosa)].
X LælioCattleya Val de l’Eau Sander ( X Læliocattleya Cora, var. plumosa
X Cattleya Schroderæ) .
X LælioCattleya Welsiana Sander (Cattleya labiata, var. Trianæ X Lælia
purpurata) .
Lycaste Skimmeri Lindl., var. alba Linden.
Masdevallia Veitchiana Reichb. f.
Mcxillaria oariabilis Batem.
Miltonia X Saint André Sander (Bleuana, var. Sanderi X Boezlii).
— vexillaria Benth., var. gigantea.
Musa Mannii Wendl.
Mystacidium Leonis Rolfe = Angræcum Leonis Nichols.
Octomeria alpina Rodrig.
X Odontioda Borda Charlesworth ( Cochlioda Nœzliana X Odontoglossum
X Nathaniel).
X Odontioda Bradshawiae Charlesworth (Cochilioda Nœzliana X Odon-
toglossum, crispum).
X Odontioda Clarissa M. et H. (x Odontioda Bradshawiæ X Odonto-
glossum X illustrissimum) soit [(Cochlioda Nœzliana X Odontoglossum
crispum) X (Odontoglossum X ardentissimum X Lambauianum)]
1. Plante restant de petite taille (ne dépassant pas 5 cm. de hauteur), feuilles,
environ 12, ne dépassant 12 cm. de longueur.
— 112 —
c’est-à-dire [(Cochlioda Nœzliana X Odontoglossum crispuin)\ X
{(O. crispum X Pescatorei) X (crispum X Rolfæ)^.
X Odontioda Comii Vacherot Lecoufle (Odontioda Brakenhurst X Odonto-
glossum Eximillus) soit [(Cochlioda Nœzliana X Odontoglossum Har-
ryanum) X Odontoglossum eximium)] X [OdontogZossum eximium X
illustrissimum] .
Odontoglossum Rossii Lindl., var. majus Warn.
Oncidium Kramerianum Reichb. f.
Ornithogalum caudatum Jacq. ^
Odontoglossum X Le Braz Vacherot et Lecoufle (Aphrodite X Thecla).
Paphiopedilum amabile H. Rallier (1895) = P. callosum Kerch. var.,
angustisepala Guillaum. ^
— Argus Pfitzer — Philippines (provenant de l’Exposition coloniale
donné par M. le Gouv. Gén. Olivier, f. 380, 1931 [Guillaum. det.].
Paphiopedilum hirsutissimum Pfitzer = Cypripedium hirsutissimum
Lindl.
Phajus maculatus Lindl. forme à feuilles vertes — Annam : près Djiring,
lioO-1200 m., [Poilane n^ 24664, f. 231, 1935,) [Gagnepain det.] Nou-
veau pour l’Indo-Chine.
Phalænopsîs X Jardin des Plantes Guillaum. hybr. nov. (Wiganiæ X
Ariadne) = [( Schiller iana X Stuartiana) X (Aphrodite X Stuxir-
tiana )] .
Pitcairnia corallina Linden et André.
Pleurothallis tribuloides Lindl.
Prescottia stachyoides Lindl. — - Guadeloupe [Lami, f. 102, 1936).
Saccolabium violaceum Lindl.
Sagittaria subulata Buch., var. pusilla Buch.
Scilla lanceæfolia Bak.
Scuticaria Steelii Lindl.
X Sophrocattleya Dora Dadvison ( Cattleya Dowiana X SophroCattleya
Cleopatra), c’est-à-dire [(Cattleya Dowiana) X (Cattleya Leopoldii
X Sophronitis grandiflora)].
Tillandsia Balbisiana Schult. f.
— Bradeana Mez et Tonduz — Costa-Rica (Biolley, donné par Roland-
Gosselin, f. 260, 1925).
Tillandsia Ortgiesiana Bak. ? — Coll. Roland- Gosselin, f. 265, 1925, envoyé
à Roland-Gosselin par Mez (n® 13) qui pensait que c’est une espèce
très voisine de T. Ortgiesiana mais distincte.
Vanda X Burgeffii Jard. bot. de Munich (Sanderiana X suavis).
— lamellata Lindl.
W arscewiczella discolor Reichb. f. = Zygopetalum discolor Reichb. f.
Zamioculcas Loddigesii Schott.
1. C’est la plante trouvée au Maroc en 1912 par Mouret, que Jahandiez avait
donnée au Muséum (f. 215, 1928) sous le nom d’Urginea Moureiii Batt. et Trab. et que
j’avais identifiée à un Ornithogalum, identification confirmée par Jahandiez et Maire
(Catal. PI. Maroc, I, p. 127, 1931, comme O. caudatum .Jacq., de l’Afrique du Sud. . —
A. G.
2. L’espèce réintroduite au Muséum par Delacour en 1924, y a fleuri pour la pre-
mière fois en janvier 1925 et depuis chaque année. Le P. amabile a été cité par Desbois
{Cyprip., p. 45, 1898) et décrite par Pfitzer (Pflanzenreich. IV, 50, Orchid. Pleonand.,
p. 80 (1903).
- 113 —
DICOTYLÉDONES
Acacia arabica Willd.
— pentadenia Lindl.
• — rupicola F. Muell.
Achimenes hirsuta DC.
Æglopsis Chevalieri Swingle.
Æonium canariense Webb et Bertb.
— gorgoneum J. A. Schmidt.
Astrophytum capricorne Britt. et Rose.
Bégonia conchiæfolia A. Dietr.
— Haageana Hort. ex W. Watson.
Bryophyllum uniflorum Berger.
Callistemon salignus Sweet.
Clerodendron Thomsonæ Balf., var. parie gatum Hort.
Columnea Oerstediana Klotsch, forme à feuilles et calice bronzés.
Crassula conjuncta N. E. Br.
— falcata Wendl.
— obpallata L.
— tecta L. f.
— yunnanensis Franch.
Delosperma algoensis L. Bolus.
Dicyrta Warcewicziana Regel.
Diospyros dodecandra Lour. ^
Drosera capensis L.
Echeperia amœna L. De Smet.
■ — nodulosa Otto. ■*
E. ■ — retusa Lindl.
Euphorbia Lepiana Croizat = E. ceieiformis Boiss., non L.
— neglecta N. E. Br.
— obesa Hook. f.
Eaucaria Boscheana Schwant.
■ — felina Schwant.
Ficus aggregata Vahl.
— pandurata Hance.
— quercifolia Roxb.
Ficus trachyphylla Fenz.
— triangularis Warb.
Glottiphyllum cultratum N. E. Br. = Mesembryanthemum longum, var.
declipe Salm. (Jard. bot. de Gand f. 127, 1935) [Guillaum det.].
Gœthea Makoyana Hook. f.
Hymenocyclus luteolus Schwant.
lonidium polygalæfolium Vent.
Ipomaea Horsfalliæ Hook.
Jacaranda opalifolia R. Br.
1. Cette espèce signalée par LocRKino comme spontanée et cultivée en Annam
(ce qu’il appelait Cochinchine) ne figure pas dans la Flore de l’ Indochine III et le nom
vulgaire Cay thi tram n’y est pas mentionné. — A. G.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
8
Kalanchoe aromatica Perr. de la Bât.
— Cassiopei Damman.
— Ena Hort.
— eriophylla Hilsenb. et Bojer.
— glaucescens Britten.
— laxiflora Bak. = K. crenata Hamet, non Haw. — Madagascar (Fran-
çois, f. 326, 1935^ [Guillaum det.].^
Kalanchoe thyrsiflora Haw. — Afrique du sud, Port Elizabeth, provenant
de Queenstown [Humbert, f. 115, 1934).
Limnobium stoloniferum Griseb. = L. bogotense Kunth.
Limnophila Griffithii Hook.
Lippia turbinata Griseb.
Lobivia andalgalensis Britt et Rose. '
— famatinensis Werd.
Mamillaria coronaria Haw.
Manihot carthaginensis Müll.-Arg.
Muehlenbeckia plalyclados Meissn.
Neomamillaria elongata Britt. et Rose.
Pachypodium bispinosum A. DG.
Pélargonium tomentosum Jacq.
Phyllobolus resur gens Schwant.
Pilea serphyllifolia Wedd.
Rebutia senilis Bckbg.
Rhipsalis dissimilis K. Schum.
Rhynchosia phaseoloides DC.
Ruellia Blumei Steud.
Sedum potosinum Rose.
Selenicereus pteranthus Britt. et Rose.
Senecio junceus Haw. ;
Stapelia hirsuta L. ;
Stapelia hirsuta var. inguipetala N. E. Br.
Stapelia variegata L., var. bufonia N. E. Br.
Streptocarpus Haygartii N. E. Br. ex G. B. Glarke
Tabebuia pallida Miers
Triolena scorpioides Naud.
1. A noter — ce que j’avais déjà remarqué sur d’autres espèces fleurissant en serre
— que les corolles restent beaucoup plus courtes (ici à peine plus longues que le calice)
et d’une teinte verdâtre (ici vert jaunâtre au lieu de jaune pâle) alors que les étamines
conservent leur longueur relative et que la fleur ayant, dans son ensemble, un aspect
normal, on pouvait croire avoir aflaire à une autre espèce. — A. G.
Floraisons observées a uEcole de Botanique du Muséum
PENDANT L'ANNÉE 1937
(autres que CeIlES signalées dans LES LISTES précédentes)
PAR Camille Guinet.
Plantes d’Afrique septentrionale et Péninsule ibérique
MÉRIDIONALE.
Andryala canariensis Lowe ssp.
mogadorensis Maire §.
Antirrhinum chrysothales Font-
Quer §
Atropa boetica Wiilk. * * * §
Campanula mollis L. {C. velutina
Desl.).
— primulæfolia Brot. *
Clematis campaniflora Brot.
ConvoU’ulus tricolor M. ssp. meo-
nanthus Maire.
Deveaua anthemoides Mariz.
Dianthus lusitanus Brot. var. eu-
lusitanus Maire *
Euphorbia Broteri Dav. *
— officinatum L. var. Beaumeria-
num Maire (E. Beaumeriana
Hook, et Coss.) § ® *.
— paniculata Desf. {E. algerien-
sis Boiss.).
Hieracium bombycinum Boiss. et
Reut.
Leucanthemum hosmariense Font-
Quer. § * ’^.
— Mairei Humbert §.
Limonium asparagoides Maire [Sta-
tice asparagoides Coss. et Dur.).
— Bonduelli O. Kuntze § [S. Bon-
duelli Lestib.).
■ — Moureti Maire [S. Moureti Pi-
tard) §.
— mucronatum 0. Kuntze [S.
mucronata L. f.). §
Laoandula pedunculata Cav. var.
atlantica Br.-Bl. * § 8.
Omphalodes nitida Hoiîmgg. et
Link.
Ornithogalum Beoerchoni Lange.
Saloia interrupta Schousb. ssp.
Paui Maire § *
* Les espèces suivies d’un astérisque proviennent de semences récoltées sur des
plantes sauvages aux localités suivantes ;
1. Au Maroc : Bocoia (Ltt. Rifea) mises en distribution par J. B. Barcelone.
2. En Espagne : Sierra de la Niève, mises en distribution par J. B. Barcelone.
3. Au Portugal, collect. : M. Chouahd.
4. Au Maroc: camp Boulhaut, collée. : M. Gattefossê.
5. Au Portugal : Villarl'ormosa. Collect. : M. Allorge.
6. Au Maroc : Agadir. Collect. : M. L’Hermite
7. Au Maroc : Béni Osraar, mises en distribution par J. B. Barcelone.
8. Au Maroc : Zaian. Collect. : M. Gattefossê.
9. au Maroc : Xauen, mises en distribution par J. B. Barcelone.
§ indique : espèces spéciales au Maroc.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
— 116 —
Scilla Paui Lacaita *
Scorzonera pygmæa Sibth. et Sm. * ^
Seseli Bocconi Guss. *
— Vayredanum Font-Quer.
Statice mauritanica Maire lArmeria
mauritanica Walbr.).
Thymus Zygis L. ssp. gracilis
Bess *
Plantes d’Afrique australe.
Agapanthus africanus Hofîm.
Anthericum cüiaturn L. f.
Eucomis punctata L’Herit.
Freesia réfracta Klatt.
Gazania speciosa Less.
Heliophila trifida Thunb.
Kniphofia Uvaria Hook.
Lobelia syphilitica L.
Mesemhryanthemum crystallinum L.
Moræa iridioides L.
Nemesia pubescens Benth.
— strumosa Benth.
Salvia aurita Thunb.
Sida triloba Cav.
T etragonia echinata Art.
Tritonia crocata Ker-GaAvl.
Ursinia anthemoides Gaertn.
Zaluzianskya uillosa F. W. Schmidt.
Plantes d’Amérique du Nord.
Actinomeris squarrosa Nutt.
Calochortus amabilis Purdy.
— lilacinus Kellog.
Camptis radicans Seem. [Tecoma'
radicans) Guss.
Chelone glabra L.
CypripediumreginæWëlt, [spectabile
Sw.).
Dryas Drummondii Bichard.
Erigeron dwergens Torr. et Gray.
Eriogonum flacum Nutt.
Helianthus ar gyrophyllus Torr. et
Gray.
— divaricatus L.
— Maximilianii Schrad.
— mollis Lamk.
— orgyalis DC.
— strumosus L.
— scaberrimus Benth.
Iris cristata Soland var. lacustris
Dykes.
Polymnia Uoedelia L.
Potentilla pensylvanica L.
Bibes aureum Pursh.
■ — sanguineum Pursh.
Bumex salicifolia Weim.
Sedum oreganum Nutt.
Sida Napæa Cav.
Silphium perfoliatum L.
Stokesia læois Greene.
Stylophorum diphyllum Nutt.
Tanacetum huronense Nutt.
Yucca filamentosa L.
— gloriosa L.
Verbena stricla Vent.
Viola obliqua Flill.
1. En Espagne : Sierra de Alcaraz. Collect. : M. Font-Quer.
2. Au Maroc : Grand Atlas. Collect. : M. Gattefossé.
3. En Corse. Collect. : M. Chouard.
4. Au Portugal. Mises en distribution par J. B. Coimbre.
— 117 —
Plantes de l’Europe occidentale.
Anagallis crassifolia Thore *
Apium inundatum L.
— repens Jacq.
Armeria cantabrica Boiss. et
Reut. * 2.
Carum çerticillatum Koch.
Carex arenaria L.
— helodes Link.
Chrysos plenium oppositifolium L.
Crambe maritima L.
Daboæcia cantabrica Koch, {poli-
folia Don.).
Dianthus gallicus Pers.
Drosera intermedia Hayne.
Endymion non scriptum Garcke.
Erica ciliaris L.
— Tetralix L.
Eryngium viviparum Gay *
Gale palustris A. Chev. [Myrica
Gale L.).
Genista anglica L.
Helodes palustris Spach. [Hyperi-
cum Helodes).
Hieracium eriophorum St. Amans
Hypericum pulchru^ L.
lonopsidium acaule Rchb.
Linaria thymifolia DG. *
Linum angustifolium Huds.
Lobelia urens L.
Meconopsis cambrica Vig.
Narcissus Bulbocodium L.
— pseudo-N arcissus L.
— triander L. ssp. Loiseleuri
Ry. *
Omphalodes littoralis Lehm. * .
Ornithopus perpusillus L.
Romulea Clusiana Nym.
Scilla verna Huds.
Sedum anglicum Huds.
Seseli bayonnense Gris eh.
Sibthorpia europaea L.
Silene maritima With.
— littorea Brot.
- — Portensis L. *
Statice occidentalis Lloyd.
Ulex europæus L.
Viola hispida Lam. (V. rotho-
magensis Desf.) *
Wahlenbergia hederacea Reich.
Plantes de l’Europe méridionale.
Espèces spéciales à la Péninsule balkanique.
Alyssum id^um Boiss. et Heldr.
Anemone styriaca Hayeck.
Asyneuma canescens Griseb. et
Schenk.
Aubrietia erubescens Griseb.
Campanula lanata Friv.
— Leutweinii Heldr.
— istriaca Feer.
— Portenschlagiana Roem. et
.Schult.
— Spruneriana Hampe.
Centaurea salonitica Vis.^var. sub-
inermis Benth et Heldr.
Crocus biflorus Mill. var. Weldeni
Baker.
— Sieberi J. Gay.
— Thommasinianus Herb.
Dianthus lilacinus Boiss. et Heldr.
— microlepis Boiss.
— Noëanus Boiss.
Les n°® 1, 4, 5, 8 proviennent des Landes et Basses-Pyrénées. Collect. M. Guinet.
Le n° 2 des Falaises de Saint-Sébastien (Espatrne). Collect. M. Guinet.
Le n° 3 de Carnac (Morbihan), Collect. M. Jovet.
Le n° 6 des Iles Glénans. Collect. M. Lebrun.
Le n“ 7 de Quiberon (Morbihan). Collect. M. Lebrun.
Le n® 9 de Rouen (loc. class.). Collect. M. Bouket.
— 118
— pinijolius Sibth et Sm.
— pubescens Sibth et Sm.
— ■ viscidus Bory et Chaub.
Edraianthus serpyllifolius A. DG.
— dalmaticus A. DC.
Erodium chrysanthum L’Hérit.
Eryngium palmatum Pane, et Vis.
— creticum Lam.
Genliana Frœlichii Jan.
Geum bulgaricum Pane.
Hieracium gymnocephalum Griseb.
Iris mellita Janka.
Matthiola fenestralis R. Br.
Moltkia petræa Boiss.
Poteniilla clusiana Jacq.
— crassinervia Vis.
— Visianii Pane.
Primula carniolica Jacq.
— Clusiana Tausch.
— frondosa Janka.
— Wulfeniana Schott.
Pterocephalus perennis DC. ssp.
parnassi Vierh.
Ramondia serbica Pane.
Rhazia orientalis A. DC.
Ranunculus illyricus L.
Sali’ia Jurisicii Kosan.
Saxifraga funiperifolia Adam. var.
macedonica Engl, et Irmsch.
— ■ marginata Sternb.
— Siblhorpi Boiss.
Silene Asterias Griseb.
— Regis- Ferdinandi Urm.
Viola Orphanidis Boiss. ^
W ulfenia carinthiaca Jacq.
Plantes des hautes montagnes européennes.
Alchimilla Hoppeana Délia Torre
ssp. aslerophylla Buser *
— pentaphylla L. *
— alpina L. ssp. saxatilis Buser. *
Arabis pumila Jacq.
Arnica montana L
Crocus albiflorus Kit.
Cardamine resedifolia L.
Circum heterophyllum Ail.
Draba Aizoon Wahl.
Dianthus Gratianopolilanus Vill.
{cæsius Sm.) * .
Epilobium Fleischeri Hochst. *
Erysimum sylvestre Scop. var. rhse-
ticum Thelle.
Gentiana purpurea L. * ®.
Hieracium aurantiacum L. ^
— eriocerinlhe Fries.
Heliosperma quadri fidiim Rchb.
Hutchinsia alpina R. Br.
Loiseleuria procumbens Desv. *
Luzula flavescens Gaud.
Minuartia liniflora Schl. et Thel.
— sedoides Hiern.
Minuartia Villarsi P. Fourn.
Mœringia muscosa L.
Papaver rhæticum Leresch.
Petrocallis pyrenaica R. Br. *
Rhaponticum cinaroides Less.
— scariosum Lam.
Rhodothamus Chamæcistus Rchb.
Salix cæsia Vill. *
— daphnoides Vill. *
— hastata L. *
Silene oallesia L.
Streptopus amplexifolius DG.**’,
Sempervioum arachnoideum L.
— arvernense Lee. et Lamot. * *’'.
Les espèces marquées d’un astérisque proviennent des localités suivantes :
Les n®® 1, 3, 4, 9 de Samoëns (Haute-Savoie). Collect. M. Guinet.
Le n® 2 de la Grande Sassière (Savoie). Collect. M. Fargeas.
Le n° 5 de Val d’Tsère (Savoie). Collect. M. Guinet.
Le n® 7 du Jura. Collect. M. Guinet.
Le n° 10 de Savoie. Collect. M. Perrier de La Bathie.
Les n°® 11 et 16 du massif du Buet (Haute-Savoie). Collect. M. Guinet.
Les n®® 13 et 15 du Lautaret. Collect. M. Rabatte.
Le n® 14 des Pyrénées : Oredon. M. Chouard.
Le n® 17 du Plomb du Cantal. Collect. M. Fargeas.
Les n®® 8, 12, 18, 19 de Val d’Isère et col. de l’iseran. Collect. Heki.ova.
Le n® 20 du Massif du Pelvoux. Collect. FIeklova.
^ 119
— hirtum L.
— montanum L.
Viscaria alpina Don. *
Vicia Orobus DC.
Viola pinnata L. *
Woodsia Iloensis R. Br. ssp. alpina
Gr. * 20.
Espèces endémiques des Pyrénées.
Adonis pysenaica DC. *
Borderea pyrenaica Mieg. (Diosco-
rea pyrenaica] Bubani * 2
Campanula speciosa Pourr.
Chrysanthemum maximum Ram.
Crocus nudiflorus Sm.
Draha Dedeana Boiss. et Reut. * 2.
Endressia pyrenaica Gray *
Erigeron frigidus Boiss.
Erodium macradenum L’Herit.
■ — Manescavi Coss.
Fritillaria pyrenaica L. *
Gentiana Burseri Lapeyr.
Géranium cinereum Cav.
— Endressii J. Gay.
Geum pyrenaicum Willd. *
Horminum pyrenaicum L.
Hypericum nummularium L.
Iris xiphioides Ehrh. *
Ligusticum pyrenaicum Gouan. *
Lilium pyrenaicum Gouan. *
Nepeta latifolia DC. *
Potentilla pyrenaica Ram.
Bamondia Myconi F. Schultz (i?
pyrenaica Rich.) *
Ranunculus amplexicaulis L.
Saxifraga ajugifolia L.
— aquatica Lapeyr.
— aretioides Lapeyr.
— geranioides L. *
— longi[olia Lapeyr. *
— media Gouan. *
— trijurcata Schrad *
Valeriana pyrenaica L.
Veronica Ponæ Gouan. * .
Viola cornuta L.
Plantes de Chine et du Japon.
Acer Hersii Rehder.
Adenophora ornata Diels.
— scabridula Nannf.
Aster Forrestii Stapf.
Aucuba japonica Thunb.
Berberis subeaulialata C. K. Schneid.
— sanguinea Francb.’
Broussonetia papyrifera Vent.
Buddleja alternifolia Maxim.
— Davidii Francb.
Clematis koreana Kom.
Dicranostigma Franchetianum Fed-
dle.
Dracocephalum Wilsonii Dunn.
Euonymus radicans Sieb.
Incaroillea Delavayi Bur. et Francb.
Iris Delavayi Micheli.
— Forrestii Dykes.
— tectorum Maxim.
Ligustrum Delavayanum Francb.
Lilium Maximowiczii Regel.
Meconopsis Praüii Prain.
* Les espèces marquées d’un astérisque proviennent des localités suivantes :
Le n° 1 des Pyrénées. Collect. M. Allohce.
Les n®® 2, 11, 12 du Haut-Aragon et Gavarnie. Collect. M. Chouard.
Les n“® 3, 16 de la Sierra de Lrbasa (Espagne). Collect. M. Guinet.
Les n“® 4, 8, 9 et 13 des Pyrénées-Orientales. Collect. M. Vial.
Les n”® 5-6 et 10 des Pyrénées. Collect. M. Lebrun.
Les n°® 7, 14 et 15 du Cirque de Gavarnie. Collect. Pezard.
Le n° 17 des Pyrénées. Collect. M. d’Asris.
— 120 —
Orixa japonica Thunb.
Patrinia villosa Juss.
Primula Burmanica Balf. f. et
Ward.
— chionantha Balf. f. et Ward.
— microdonta Franch.
Prunm Dandiana Franch.
■ — ■ Sieboldii Witt.
Rhododendron calciphila Hutch. et
Ward.
— lutescens Franch.
Salvia Bulleyana Diels.
— flaoa Forrest.
Skimmia japonica Thunh.
Spiræa Henryi Hemsl.
■ — • japonica L.
Triosteum Rosthornii Diels et
Græbn.
Tripterygium Regelii Sprague et
Tak.
Veronica pyrolijormis Franch.
Viburnum utile Hemsl.
— 121 —
Quelques notes sur la Flore de France
PAR Aimée Camus.
Localités nowelles.
Astralagus vesicarius. L. - — • U Astragalus vesicarius L. est une
plante rare de nos Alpes. Aux localités où il a déjà été signalé, il
faut ajouter les Gorges du Verdon, au plateau des Fossiles et au
chemin de Rougon, dans les Basses-Alpes, près du départ, du Var.
Cette plante a été trouvée dans ces stations, par Gougerot,
le 14 mai 1929 et le 27 mai 1931. Cet Astragalus avait été signalé
dans le départ, des Basses-Alpes, à la montagne de Lure (Legré).
xOrchis Braunîî Halacsy ; E. G. Camus, Iconogr. Orch. Europe,
p. 278 (1927). — • O. latifolia X maculata. — Gougerot et moi
avons trouvé cet hybride au Col de Voza, ait. 1.800 m, (Haute-
Savoie), au milieu des parents, en juillet 1935.
X Orchis morioïdes Brand ; E G. Camus, l. c., p. 252. — O. MorioX
mascula Brand. — J’ai reçu de Mazamet (Tain), avec VOrchis Morio
et VO. mascula, deux pieds d' X Orchis morioïdes Brand.
Les deux hybrides de Mazamet étaient presque semblables. Leur
épi floral était court, comme dans VO. Morio, les fleurs moins grandes
que dans VO. mascula, les divisions latérales internes et la division
externe du périanthe étaient plus conniventes en un casque plus
obtus que dans VO. mascula, les divisions latérales externes réfléchies
comme dans VO. mascula, mais moins allongées, plus obtuses, le
labelle se rapprochait de celui de VO. mascula, le lobe médian lobulé
dépassant les latéraux, comme dans cette dernière espèce ; l’éperon
était un peu renflé au sommet, comme dans VO. mascula.
Par le port et la couleur des fleurs ces hybrides rappelaient VO.
Morio.
xOrchiaceras Bergoni E. G. Camus, Monogr. Orch. Fr., p. 22 ;
Iconogr. Orch. Europe, p. 115. — Aceras anthropophora X Orchis
Simia E. G. Camus. — A été récolté à 1.500 m. W. d’Haudiomont,
sur le versant boisé des côtes de Meuse (Meuse), en mai 1937, par le
Berton.
Cet échantillon ressemble à VOrchis Simia, mais il a les feuilles
plus obtuses, ses bractées égalent la moitié de l’ovaire, les lobes du
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 1, 1938.
~ 122 —
labelle sont plus larges, non courbés en avant, l’éperon est très court,
la division supérieure du périanthe est marquée de 3 lignes pourpres
et les latérales de deux lignes vertes.
X Gymnigritella suaveolers G. Camus, Monogr. Orch. Fr., p. 82 ;
Iconogr. Orch. Europe, p. 416. — Gymnademia conopea X Nigritella
angustifolia G. Camus, l. c. — Au milieu des parents, nous avons
rencontré deux échantillons de cet hybride, M. Gougerot et
moi, à Bellevue (Haute-Savoie), ait. 1.850 et 2.000 m., en juillet
1935.
Neotinea intacta Reichb. et Ophrys Bertoloniî Mor. — J’ai
trouvé ces deux Orchidées à Chateaudouble (Var), la première à
700 m. d’alt., la seconde à 750 m.
Paspalum dîlatatum Poiret. — Cette Graminée, originaire de
l’Amérique du Sud, introduite dans quelques localités du Midi de
la France, s’étend beaucoup aux Salins, près de Saint-Tropez (Var).
Poa distichophylla Gaudin et P. minor Gaudin. — Ces espèces
ont été récoltées par M™® Gougerot et moi, à Bellevue, (Haute-
Savoie), ait. 2.000 m.
Poa Chaixii Vill., Fl. Delph. (1785). — P. sudetica Haenke (1791).
— Nous avons trouvé, Gougerot et moi, à Bellevue, la forme
typique, caractérisée par ses feuilles larges, brusquement acuminées
au sommet.
M. Touton a récolté, près de Bellevue, à proximité de la gare du
Mont Lâchât, sur la ligne qui relie le Fayet-Saint-Gervais au glacier
de Bionnassay, en bordure du ballast, des touffes isolées et com-
pactes d’une forme très différente qu’il m’a communiquée.
Cette plante piésente une grande analogie avec celle distribuée
par Fiori et Béguinot (Fl. it. exsicc., n® 1810 his), provenant de
Lombardie, pr. di Sondrio Bormio ; elle a les caractères de la var.
çirginea des auteurs allemands.
Voici la bibliographie et les caractères de cette variété :
Poa Chaixii var. oirginea Asch. et Gr., Syn., H, p. 424 (1900) ;
Hegi, 111. Fl. von Mittel-Eur., I, p. 404. — Poa sudetica oirginea
Reichb., le., I, pl. CLXHI, (fig. 421) (nom. nud.) L
Chaumes assez dressés. Feuilles insensiblement acuminées au
sommet. Inflorescence assez dense ; rameaux couverts d’épillets
dès la base ; épillets nombreux, parfois colorés en pourpre foncé.
Alpes : Europe centrale, Carpathes, Suisse : Valais ; Italie sep-
tentrionale : Lombardie. — A ces contrées, il faut ajouter : Haute-
Savoie ; Mont Lâchât, au-dessus de Bellevue Touton.
1. La planche de Reichenbach manque complètement de précision et ne rappelle
aucun des caractères distinctifs. C’est Ascherson qui a, le premier, bien décrit cette
variété.
— 123 —
2^ Le polymorphisme du Phalaris paradoxa L.
Cette Graminée est incomplètement décrite et assez mal connue.
Sa description est sommaire, même dans les Agrostographies ; la
plupart des auteurs n’ayant considéré que l’une ou l’autre forme des
épillets.
L’inflorescence qui, au premier abord, paraît un épi est un faux épi
contracté ; les rameaux courts sont ramuleux. A maturité, comme
je l’ai décrit il se détache des rameaux de l’axe des glomérules
d’épillets formés au centre par un ou des épillets fertiles et autour
par des épillets stériles longuement pédicellés en nombre variable.
Ces épillets peuvent présenter quatre formes différentes :
1° Epillets fertiles légers anémochores. — • Epillets fertiles légers
longs de 7-8 mm., lancéolés, ordinairement pédicellés assez longue-
ment, presque glabres, mais scabérules sur les faces, atténués au
sommet, terminés en deux longues pointes acuminées, subaristées,
dépassant un peu les épillets stériles du même fascicule. Glumes
très minces, lancéolées, subégales, très fortement carénées, pliées
dorsalement, brusquement et longuement atténuées, aristées au som-
met, à carène étroitement marginée et scabérule au sommet, au-
dessus du milieu largement ailée, formant une dent triangulaire,
dressée, à 3 nervures fortes vers le bord, l’externe marginale se pro-
longeant jusqu’au sommet, les autres disparaissant plus tôt.
Cette forme d’épillets se trouve le plus souvent au sommet renflé
du faux épi, rarement dans toute la longueur de l’inflorescence,
comme nous le verrons dans le troisième cas ; ils manquent rarement
comme dans le deuxième cas.
Ils sont accompagnés par des épillets stériles involucrants légers
peu différents d’eux, un peu plus courts.
2® Epillets fertiles zoochores. — - Ces épillets diffèrent des précédents
en ce qu’ils sont un peu'plus courts, longs de 4 à 5 mm., à glumes bien
plus épaisses, coriaces, moins longuement acuminées, dures et
piquantes au sommet, dépassant les épillets stériles involucrants.
Ces épillets, comme on le verra plus loin, dans le premier cas, le
plus fréquent, occupent la partie inférieure de l’inflorescence ; ils
sont accompagnés par des épillets stériles très rudimentaires, épais.
Ils occupent très rarement, dans toute la longueur du faux épi, le
centre des fascicules.
3° Epillets pédicellés stériles anémochores. — Ces épillets entourent
les épillets fertiles anémochores. Je les ai toujours vus différents des
fertiles anémochores, bien plus courts qu’eux, longs de 4 à 5 mm., à
glumes minces, brusquement acuminées, moins longuement atténuées
1. A. Camus, in Annal. Soc. Linnéenne de Lyon, 1935, tiré à part p. 11 ; LXXIX,
p. 60 (1936).
— 124 -
au sommet, à ailes terminales ou subterminales, non latérales,
érodées, un peu denticulées, souvent marquées au sommet d’une
nervure verte en dedans de l’aile et aussi d’une nervure marginale.
4® Epillets stériles pédicellés zoochores. — Ces épillets sont longue-
ment pédicellés, obconiques, à pédicelles inégaux, à glumes à peu
près entièrement fusionnées, épaisses, lourdes, coriaces, très courtes,
ne formant parfois qu’un renflement épais, claviforme, entier,
lobulé ou mamelonné, parfois amorphe, au sommet d’un p^dicelle
allongé ; il n’y a souvent pas trace d’ailes ou les ailes sont rudimen-
taires. Souvent 2 ou 3 pédicelles se fusionnent, parfois les ^illets
stériles sont réduits à l’état de ramuscules plus ou moins soudés.
Ces épillets entourent les épillets fertiles sessiles zoochores ; ils
occupent, dans le cas le plus fréquent, la base du faux épi ; dans de
rares cas, ils manquent ou occupent toute la longueur du faux-épi.
On peut observer trois dispositions très différentes des fascicules
d’épillets, qui peuvent être difficilement considérées comme variétés,
puisque j’ai trouvé deux dispositions différentes de l’inflorescence
sur un même individu.
cas. — Le plus fréquemment observé. Glomérules très différents
à la base et au sommet de l’inflorescence, anémochores au sommet,
zoochores à la base.
Faux épi fortement spatulé au sommet, plus ou moins rétréci à la
base. Dans la partie supérieure renflée, les rameaux de l’axe sont
bien plus grêles, les glomérules sont formés d’épillets feitiles ordi-
nairement pédicellés, anémochores, rapprochés par 2-3-4, entourés
par des épillets stériles pédicellés légers, anémochores.
Dans la partie inférieure rétrécie du faux épi, les rameaux de
l’inflorescence sont plus épais, les glomérules, très différents des
précédents, sont formés d’épillets fertiles sessiles et d’épillets stériles
assez nombreux, rudimentaires, longuement pédicellés. Ils parais-
sent disposés pour être transportés par les animaux, en s’attachant
à leur toison. Ils rappellent un peu les épillets du genre Cenchrus.
2® cas. — Faux épi étroit, cylindrique, non élargi au sommet.
Glomérules basilaires à peu près semblables aux glomérules du som-
met de l’inflorescence. Les épillets sont toujours dimorphes, dans le
même glomérule, mais les glomérules sont à peu près semblables
au sommet et à la base de l’inflorescence. Un ou deux épillets fertiles
sessiles, assez lourds, sont entourés par plusieurs épillets stériles
rudimentaires. Les glomérules se détachent, comme dans les autres
cas, mais paraissent disposés pour s’attacher facilement à la toison
des animaux.
J’ai observé ce lare cas, dans un échantillon provenant de Trieste
(herb. Le Jolis).
3® cas. — Faux épi spatulé au sommet, formé de glomérules
-- 125 —
anémochores, ceux de la base à peu près semblables à ceux du
sommet. Dans toute l’inflorescence, les épillets fertiles sont pédi-
cellés, longuement acuminés, aristés, et les stériles pédicellés, rela-
tivement peu différents des fertiles, mais montrant néanmoins
les différences signalées plus haut à la description des épillets
stériles anémochores.
Il existe des intermédiaires. Les fascicules supérieurs ont parfois
des épillets stériles des deux formes ; les uns minces, même ailés,
les autres lourds, rudimentaires.
Sur le même faux épi, il peut y avoir passage insensible entre les
deux formes de glomérules ; le plus souvent le passage est brusque.
Dans les trois cas, à matuiité, les glomérules se détachent des
rameaux de l’axe. Celui-ci et ses rameaux persistent sur la plante
pendant quelque temps après la chute des glomérules.
Dans tous les individus que j’ai observés, les épillets sont diffé-
rents, suivant qu’ils sont fertiles ou stériles et le même individu
présente au moins deux formes d’épillets dans un même glomérule,
parfois il y a deux sortes de glomérules.
La division du genre Phalaris que j’avais proposée ^ en Homomor-
phæ pour les espèces n’ayant qu’une seule forme d’épillets et Hetero-
morphæ pour le Phalaris paradoxa, qui présente plusieurs formes
d’épillets, paraît très justifiée.
1. A. Camus, l. c., p. 11, 1935.
— 126 —
La Mitose somatique chez quelques espèces de Sauges
PAR Etienne Benoist.
J’ai étudié au Laboratoire de Culture du Muséum la caryologie
de quelques espèces du genre Salvia et spécialement la mitose soma-
tique, l’évolution des nucléoles, les nombres chromosomiques. Je
passerai rapidement en revue les principaux résultats obtenus et les
quelques conclusions que l’on peut en tirer.
J’ai choisi les espèces étudiées dans une seule section du genre
(Section VII dite Plethiosphace de la classification d’ENCLER) pour
mieux me rendre compte des rapports éventuels entre la classifica-
tion et les propriétés du noyau de ces espèces.
Mitose somatique dans la section VU du genre Saloia. — Parmi les
12 espèces étudiées, 11 présentent le même type de noyau inter-
phasique et de mitose somatique. La douzième, Saloia Barrelieri
Ettl. (synonyme S. inamœna) présente un type différent se rap-
prochant de celui du Pin décrit par Eichhorn.
Premier type. — Je prendrai comme exemple du premier type
Saloia oalentina dont les préparations présentaient un grand nombre
de divisions nucléaires et montraient très nettement les différents
stades de la mitose.
Dans les préparations fixées au liquide de Helly, le noyau inter-
phasique présente un nucléole unique, volumineux et central,
accompagné en général d’une piotubérance, quelquefois de deux
ou davantage.
Sur un fond d’apparence achromatique se détachent des forma-
tions chromatiques, d’aspect assez régulier, très comparables à des
prochromosomes. Mais l’évolution de ces formations à la prophase
ne peut s’expliquer que par la présence d’un réseau ou de chromatine
diffuse dans la caryolymphe, ce qui conduit à admettre qu’on
n’est pas en présence de véritables prochromoses. Dans les prépara-
tions fixées au liquide de Helly, il est difficile de parlei d’un réseau
c’est-à-dire d’un ensemble de petits granules chromatiques dispersés
dans le nucléplasme, mais le fond nucléoplasmique n’est pas incolore
comme chez certains noyaux à prochromosomes. Par contre, dans
les fixations au liquide de Navachine, surtout chez les noyaux au
repos, on constate la présence d’un réseau. Ce dernier fixateur a
peut-être pour effet de condenser en petits granules de la chroma-
Biilleiin du Muséum, 2® s., t. X, n® 1, 1938.
tine auparavant dissoute dans le nucléoplasme. En tous cas la pro-
phase va nous montrer que les chromosomes ne sont pas formés
uniquement par la matière des grosses granulations chromatiques
mais aussi, pour une part importante, par un apport extérieur à ces
granulations.
Prophase. — Au début de ce stade les formations chromatiques
plus ou moins renflées du noyau au repos s’allongent légèrement en
augmentant de volume. Le réseau se fragmente de telle sorte que
chaque granulation se trouve prolongée de part et d’autre, suivant
sa longueur, par deux bandes allongées ; chaque formation chroma-
tique prolongée par ses bandes est destinée à donner plus tard un
chromosome définitif. A ce stade, les chrom.osomes sont donc nette-
ment hétérogènes, chromatiques centralement, achromatiques aux
deux extrémités. Leur longueur est alors beaucoup plus grande que
celle des chromosomes définitifs, mais la forme des bandes se régu-
larise peu à peu, leur matière se condense et prend le colorant. Le
chromosome apparaît homogène dans toutes ses parties et d’une
longueur à peu près équivalente à celle que nous trouverons à la
métaphase.
Ce stade marque la fin de la prophase. Nous appellerons chromo-
centres ces granulations chromatiques qui ne donnent pas des chro-
mosomes par simple élongation, mais s’adjoignent de la chromatine
étrangère.
Ce genre de prophase est très comparable à celui décrit par
Eichhorn pour le noyau du Musa ensete et Ricinus communis et à
celui du Radis. D’après les énumérations faites chez Salaia syloestris,
qui n’a que 16 chromosomes, le nombre des chromocentres semble
égal à celui des chromosomes.
Métaphase. — A ce stade les chromosomes se rangent dans le
plan équatorial du noyau. C’est le seul stade où l’on puisse les
compter. Ils se présentent sous forme de bâtonnets plus ou moins
incurvés, de longueur généralement moyenne, intermédiaire entre
les chromosomes longs du type Allium et les chromosomes courts
du type Cochlearia. Leur taille est assez souvent uniforme chez une
même espèce. Dans quelques espèces étudiées : S. pratensis, S. syl-
oestris, S. nemorosa, S. nutans, S. hetonicæfolia, on constate des
différences de taille constantes entre les chromosomes.
Anaphase et télophase. — Après clivage longitud’nal à la méta-
phase, les chromosomes fils se dirigent vers les pôles, rangés côte à
côte ; lorsqu’ils approchent des pôles on constate une déchromatini-
sation partielle, les parties restant chromatiques, et qu’on ne peut
considérer que comme les chromocentres, sont prolongées par des
parties achromatiques homologues de celles rencontrées au début de
la prophase ; puis nous arrivons à la télophase où les chromocentres
— 128 —
finissent de s’individualiser et sont reliés entre eux et aux nucléoles
réapparus par des bandes achromatiques. Finalement ces bandes
disparaissent et se fondent pour reconstituer le réseau du noyau
interphasique, tandis que les chromocentres régularisent leur
forme et apparaissent alors identiques à ceux du noyau au repos.
Le nucléole. — La membrane nucléaire a disparu en fin de pro-
phase. La nucléole semble disparaître à des stades assez variables
s’échelonnant entre le milieu et la fin de la prophase. J’ai rencontré,
en effet, beaucoup d’images montrant que le nucléole est disparu
au moment où les chromosomes sont encore hétérogènes, alors que
d’autres images le montrent persistant au moment où les chromo-
somes sont entièrement formés. De toute façon je ne l’ai jamais
rencontré à la métaphase et n’ai obtenu aucune image de division
du nucléole à ce stade. A la télophase on constate la réapparition de
trois ou quatre petits nucléoles, placés symétriquement dans chacun
des deux noyaux et qui se fusionnent plus ou moins tardivement.
Très rarement la fusion n’a pas lieu et le noyau au repos présente
alors deux ou trois nucléoles. La membrane nucléaire réapparaît
également au cours de la télophase. L’ensemble du noyau s’accroît
et le cycle est alors terminé. Nous retrouvons un noyau au repos
identique à celui d’où nous sommes parti.
Nous avons déjà noté la présence, dans toutes les espèces étudiées,
d’une ou plusieurs protubérances sur le nucléole. Elles se présentent
sous la forme d’une petite sphère, sans doute reliée au nucléole par
un pédoncule très fin et pouvant s’en détacher complètement,
^me Panca Eftimiu-Heim décrit, à propos de la caryocinèse chez
les Cucurbitacées, des formations à première vue analogues aux
précédentes et qu’elle appelle micronucléoles. Elle pense que ces
micronucléoles, uniques dans chaque noyau « proviennent sans doute
du nucléole par bourgeonnement de très bonne heure ». Ils s’en
détachent très tôt et se diviseraient en deux au moment de la divi-
sion du noyau. Chaque moitié se dirigerait vers un des pôles du
noyau avant les chromosomes ; les micronucléoles fils serviraient
alors de point d’insertion aux fibres du fuseau. Ils seraient visibles
jusqu’à l’arrivée des chromosomes aux deux pôles et subsisteraient
ou réapparaîtraient dans les noyaux fils. Je n’ai jamais observé la
division de formations analogues aux micronucléoles ni la présence
de telles formations aux pôles du fuseau, pas plus d’ailleurs que la
présence d’un fuseau, mais la communauté d’origine de ces micro-
nucléoles avec les protubérances décrites plus haut amène à les
rapprocher de ces formations.
Deuxième type. — Le deuxième type de noyau rencontré est
représenté chez l’espèce Salvia Barrelieri. Les principales différences
avec le premier sont les suivantes :
— 129
Réseau très apparent, granulations chromatiques de forme moins
régulière, plus ou moins allongées, ne ressemblant pas à des pro-
chromosomes et en nombre apparemment quelconque.
Prophase où le stade des bandes achromatiques n’est visible que
sur des préparations fortement regressées.
Pas de déchromatinisation partielle à l’anaphase et absence de
bandes achromatiques à la télophase.
Ces caractéristiques amènent à rapprocher ce deuxième type de
celui du Pin sans pouvoir l’y assimiler entièrement.
Numérations chromosomiques. — ■ Nous examinerons rapidement
les nombres chromosomiques trouvés pour chaque espèce en cher-
chant leurs rapports éventuels avec la classification ou l’origine de
ces espèces.
Quatre auteurs ont étudié antérieurement la caryologie des Sauges :
Max ScHEEL « Etude caryologique du genre Salvia » (Kiel, 1931),
Karel Kruby « Cytologie und Anatomie der Mitteleuropaischen
Salbei-Arten » (1934), et « Quelques nouveaux hydrides interspéci-
fiques de Sauges, leur description et leur analyse » (Prague, 1935) ;
S. V. Yakovleva qui s’est contentée de déterminer quelques nom-
bres chromosomiques « Recherches caryologiques sur quelques
espèces de Salvia », in Bulletin of applied Botany, of genetics and
plant-Breeding, li-d séries n® 5, Leningrad, 1933, et, enfin, Sugiura
in Tokyo botanical Magazine, 45, 533 fî. (1931).
Section VII.
Sous-section A — Algerienses :
J’ai étudié deux espèces de cette sous-section : Saloia algeriensis
Desf. et Salvia Barrelieri Ettl. La classification les donne comme
étroitement apparentées et originaires toutes deux de la Méditer-
ranée occidentale. Les nombres trouvés correspondent à cette
parenté car j’ai compté 38 chromosomes chez les deux espèces.
Cependant, pour Salvia algeriensis Desf., Yakovleva trouve 36 chro-
mosomes et Hruby 40 .
Sous-section B — Euplethiosphace.
La classification permet de distinguer deux groupes d’espèces çt
un certain nombre d’espèces indépendantes. Dans chaque groupe les
différentes espèces sont étroitement apparentées à l’une d’entre elles.
Au groupe de Salvia pratensis se rattachent, parmi les espèces étu-
diées, Salvia virgata Ait. et Salvia viscosa Jacq. L’espèce dé Salvia
pratensis étudiée a 18 chromosomes mais Scheel a compté les chro-
Bulletin du Muséum, 2« s., t. X, 1938.
9
— 130 —
mosomes de 4 variétés différentes et en a trouvé 18 pour trois d’entre
elles et 32 pour la quatrième. Hruby trouve 18 pour une des variétés
et Yakovleva 18 également pour Sahia pratensis L. subsp. i^ulgaris
Briq. var. dumetorum Andr.
Salvia virgata Ait. compte 32 chromosomes, en accord avec
ScHEEL et Yakovleva. J’ai trouvé également 32 chromosomes chez
Salvia viscosa Jacq. alors que Yakovleva n’en trouve que 18. Un
tel écart ne peut s’expliquer que par une erreur commise sur l’iden-
tité véritable des graines employées.
On peut constituer un deuxième groupe d’espèces dans la sous-
section groupées autour du Sahia i’erbenaca L., elle-même très
voisine de Salvia pratensis. Je n’ai étudié dans ce groupe que Salvia
verhenaca où j’ai trouvé 54 chromosomes. Le nombre donné par
Yakovleva est 64, écart très important, dû peut-êtie également
au fait d’avoir examiné des espèces en réalité différentes. Les graines
que je me suis procurées provenaient toutes de jardins botaniques
de bonne réputation. J’ignore ce qu’il en est de celles de Yakovleva.
Les autres espèces étudiées se rattachent difficilement à un groupe
de la sous-section. On doit les citer séparément :
J’ai trouvé 18 chromosomes chez Salvia austriaca Jacq. en accord
avec Hruby et Yakovleva ; 16 chromosomes chez Salvia sylvestris
qui est en réalité un hybride de Salvia nemorosa L. et Salvia pra-
tensis L. Le nombre 16 correspond bien à eeux de 14 et de 18 trouvés
respectivement pour les 2 parents. Scheel et Yakovleva trouvent
également 16 pour cet hybride.
Salvia valentina Vahl a 34 chromosomes et Salvia nutans 22 d’après
mes résultats et ceux de Hruby et Yakovleva. Scheel ne trouve
que 18 chromosomes chez cette dernière espèce.
L’hybride de Salvia betonicæfolia Ettl. compte 18 chromosomes
comme on peut le prévoir d’après les nombres des parents (S. nemo-
rosa : 14 et S. nutans : 22). Hruby trouve également 18.
Interprétation des nombres chromosomiques trouvés dans le genre
Salvia.
Si nous rapprochons les nombres de chromosomes trouvés pour les
différentes espèces précédentes de ceux trouvés par Scheel, Hruby,
Yakovleva et Sugiura nous obtenons le tableau ci-contre :
Salvia officinalis L.
• — ringens Sibth et Sm.
— grandiflora.
■ — recognita Fisch. et Mey.
■ — candelabrum Boiss.
— scabiosæfolia Lam.
SECTION III
14 Yakovleva, Hruby; Scheel 16.
14 Yakovleva ; Scheel 12.
14 Yakovleva ; Hruby.
14 Scheel.
14 Yakovleva.
14 Yakovleva.
131
Sahia BuUeyana.
— glutinosa L.
- — hians Royle.
— Przewalskii.
SECTION IV
16 Hruby.
16 ScHEEL, Hruby.
32 ScHEEi., Hruby.
16 ScHEEL.
SECTION V
Salvia nridis L. v. horminum f. violacea. 16 Scheel, Hruby, Yakovleva.
Salifia wiridis L. v. horminum f. rubra. 16 Scheel.
Salvia sclarea L.
— ethiopis L.
— argentea L.
— rhodopea Velen.
— jœlida Lam.
— spinosa L.
SECTION VI
22 Scheel, Hruby, Yakovleva.
22 Yakovleva ; Hruby 24.
22 Scheel, Hruby, Yakovleva, Su-
GIURA.
22 Yakovleva.
44 Yakovleva.
20 Yakovleva.
SECTION VII
Saloia algeriensis Desf.
— Barrelieri Ettl.
— pratensis L. subsp. oulgaris Briq.
var. oulgaris R. f.
— pratensis hæmaiodes Briq. (S. Tenori
Spreng.).
— pratensis hæmatodes L. var. X.
— pratensis subsp. oulgaris Briq. f. a.
— oirgata Ait.
— pratensis L. subsp. oulg. var. dumeto-
rum Andr.
— Baumgartenii Heufî.
cleistogama de Bary et Paul.
— X syloestris.
— nutans L.
— Juriscii Kos.
— pseudosyloestns Stapt.
— viscosa Jacq.
— oernebaca L.
— austriaca Jacq.
— nemorosa L.
— X betonicæfolia Ettl.
— oalentinay aU.
— transsylvanica Schm.
— rubra Spreng.
— Sibthorpii Sibth. et Sm.
38 Benoist ; Yakovleva 36 ; Hruby 40.
38 Benoist.
32 Scheel.
18 Scheel.
18 Scheel.
18 Scheel, Benoist, Hruby.
32 Scheel, Benoist.
18 Yakovleva.
16 Scheel.
64 Scheel.
16 Scheel, Benoist, Yakovleva.
22 Hruby, Benoist, Yakovleva ;
Scheel 18.
22 Scheel, Yakovleva, Hruby.
16 Yakovleva ; Scheel 14.
32 Benoist ; Yakovleva 18.
54 Benoist ; Yakovleva 64.
18 Hruby, Yakovleva, Benoist.
14 Hruby, Benoist.
18 Hruby, Benoist.
34 Benoist.
18 Yakovleva.
36 Yakovleva.
36 Yakovleva
Salvia tiliæfolia Vahl.
■ — lanceolata Willd.'
— hirsuta Jacq.
— azurea Lam.
— hispanica L.
• — ■ splendens Sellow.
• — • pseudicoccinea Jacq.
— • coccinea Juss.
— patens Cav.
— Hooetji Hort.
— rosea Vahl.
— farinacea.
SECTION VIII
22 Scheel, Yakovleva.
20 Scheel, Yakovleva, Hruby.
22 Scheel, Yakovleva.
20 Scheel.
12 Scheel, Yakovleva, Hruby.
44 Hruby, Scheel ; Yakovleva 36.
22 Scheel, Hruby.
22 Scheel, Yakovleva ; Sugiura 20.
18 Scheel, Hruby, Yakovleva. -
36 Yakovleva.
44 Yakovleva.
20 Sugiura.
— 132
Saluia carduaca Benth.
Salvia columbariæ Benth.
Suivi a nilotica Vahl.
Salvia verticillala L.
— Regeliana Trautv.
— nipponica.
Salvia albocœrulea.
— Bertolonii.
SECTION IX
32 ScHEEL, Yakovleva ; Hruby 16.
SECTION X
26 Yakovleva.
SECTION XIII
32 Yakovleva.
SECTION XVII
16 ScHEEL, Hruby, Yakovleva.
16 ScHEEL.
16 ScHEEL.
AUTRES SECTIONS
24 Hruby.
18 Hruby.
Bien que ce tableau soit très incomplet on peut en tirer quelques
conclusions probables sur le système de nombres chromosomiques
dans le genre Salpia. Dans les sections peu importantes par le nombre
d’espèees on constate une certaine homogénéité du nombre de base n :
section IV, V et XVII, n = 8. La section III n’a jusqu’à présent que
des espèces avec n = 7, mais les auteurs ne sont pas d’accord sur ce
chiffre et la section comporte trop d’espèces pour qu’on puisse le
généraliser. Les espèces de la section VI se rattachent jusqu’à pré-
sent dans leur grande majorité à la base n = 11. Par contre, dans les
sections très importantes VII et VIII, par exemple, on trouve les
nombres de base les plus différents à l’intérieur d’une même sec-
tion. La section VII comporte les nombres n == 7, 8, 9, 11, 17, 19 ;
la section VIII : les nombres n = 6, 9, 10, 11. L’ensemble du tableau
donne, en négligeant les deux hybrides :
1 espèce avec le chiffre de base 6 ; 7 avec 7 ; 18 avec 8 ; 11 avec 9 ;
4 avec 10 ; 13 avec 11 ; 1 avec 13 ; 1 avec 17, 2 avec 19.
Les nombres de base les plus fréquents sont donc 8, 9 et 11, mais
il semble difficile de faire dériver tous ces nombres de un ou de deux
d’entre eux. Scheel retient comme nombres de base, d’une part 8,
d’autre part 6 d’où dériveraient 11 et 10, mais il resterait à expli-
quer les nombres 7, 13, 17 et 19. Bien que les données soient peut-
être insuffisantes il semble plus simple de considérer qu’on n’est pas
en présence d’une série plus ou moins euploïde dans laquelle seraient
survenus des accidents, mais d’une série polyploïde dont on connaît
déjà les termes :
6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 17, 18 et 19.
Seuls manquent les termes 14 et 15 pour que la série soit continue,
mais l’existence des termes 7 et 10 fait envisager comme probable
l’existence d’espèces tétraploïdes à 28 chromosomes (n = 14) et
d’espèces triploïdes à 30 chromosomes (n = 15). Dans une précé-
dente publication sur les Sauges : Recherches caryologiques sur
quelques espèces du genre Salvia (Diplôme d’études supérieures,
Faculté des Sciences de Paris, 1937), j’avais considéré comme pro-
bable l’existence d’espèces k n — 13. Le travail de Yakovleva,
que je ne connaissais pas à cette époque, m’a appris qu’il en existait
en effet (Solfia comlumbariæ, 2 n — 26). Bien que l’importance
relative des différents nombres de base paraisse très inégale d’après
les résultats actuels, on peut donc, sans trop s’avancer, penser à une
série polyploïde chez les Salvia.
Dans ces conditions on est amené à rapprocher étroitement, à
l’intérieur d’une section, les espèces ayant le même nombre de chro-
mosomes ou le même nombre de base. Comme nous l’avons vu plus
haut les raisons morphologiques qui ont amené à rapprocher cer-
taines espèces en les classant dans les sections III, IV, V, VI ou XVII
semblent bien correspondie à une homogénéité certaine de nombres
de chromosomes à l’intérieur de ces sections.
Dans les grandes sections, certains groupes d’espèces particulière-
ment voisins présentent la même homogénéité des nombres chromo-
somiques. On peut ainsi dire que, dans l’ensemble, il existe une
relation certaine entre les résultats de la classification et ceux de la
caryologie.
134 —
Sur L’EXTENSION DE LA ZONE A NUMMULITES LÆVIGATUS BrUG.
PAR R. Abrard.
La Zone à Nummulites læçigatus Brug. est considérée comme n’at-
teignant pas la vallée de la Marne, à l’Est de Meaux. M. Leriche \
a donné comme limite d’extension à cette zone, dans la région consi-
dérée, une ligne Meaux-Fismes, et moi-même, tout en l’amenant un
peu au sud de Meaux, ai tracé sa limite suivant une ligne N. -E. très
voisine Cette limite d’extension correspond d’une manière pratique-
ment exacte à celle de la «pierre à liards », mais il est ceitain que l’on
rencontre encore, d’une manière plus ou moins sporadique des
Nummulites au Sud de ce tracé, La légende de la feuille de Meaux
indique le Lutétien comme débutant par un calcaire glauconieux à
N. læçigatus ; ceci est exact en ce qui concerne les abords de la ville
de Meaux, et le NE., le N., l’W. et dans une certaine mesure le
SW. de celle ci, mais n’est plus exact en ce qui concerne la vallée
de la Marne à l’amont de Trilport. Là, le Calcaire grossier débute
par un banc sableux glauconieux, à gros grains de quartz, souvent
verdis, où les Nummulites apparaissent comme très rares.
Les observations sont de nouveau possibles à Brasles, où à 1.200 m.
environ au nord de la localité, à droite de la route de Verdilly, une
petite exploitation montre le contact des Sables de Brasles décrits
par de Laubrière et Carez ® et du Calcaire grossier inférieur.
Celui-ci débute par un calcaire sableux et glauconieux à Cardita
planicosta Lmk. et Turitella carinifera Desh., auxquelles sont asso-
ciées un certain nombre d’espèces caractéristiques du calcaire gros-
sier transgressif. Cette couche est très peu épaisse et supporte un
calcaire cohérent à Echinides. A Evaux, de Laubrière et Carez
ont signalé dans ce calcaire Echinanthus Cuvieri, et Echinolampas
affinis. Il est donc logique de penser qu’à Brasles, le Lutétien débute
par la zone III, la couche sableuse de base correspondant au faciès
transgressif de cette zone. Cependant, M. Morellet, a retrouvé dans
la collection Carez, quelques individus de Nummulites lævigatus
1. M. Leriche. Compte rendu de la Réunion extraordinaire de la Société Géologique
de France à Laon, Reims, Bruxelles, Anvers, B. S. G. F. (4), XII, 1912. Voir pl. XXV.
2. R. Abrard. Le Lutétien du Bassin de Paris, 1925. Voir cartes I et IV.
3. L. DE Laubrière et L. Carez. Sur les Sables de Brasles (Aisne). B. S, G. F. (3),
VIII, p. 391-413, 1880.
Bulletin du Muséum, 2® s., t, X, n° 1, 1938.
— 135
recueillis à Brasles dans ce niveau de base. On se trouve à une
quinzaine de kilomètres de la limite probable d’extension, de la
zone II, et il est vraisemblable que l’on se trouve en présence d’indi-
vidus arrachés à la zone sous-jacente et entraînés lors de la trans-
gression.
Dans un secteur tout différent, il faut également signaler, d’après
une demi-douzaine d’échantillons de la’ collection L. Silvestke
DE Sacy, la présence de N. lævigatus à Saint-Germain-en-Laye,
provenant du gisement de Lutétien inférieui , situé dans une propriété
privée à droite de la descente sur le Port-Marly. Î1 s’agit, bien que
l’on soit dans la zone II, d’individus roulés avec le gravier de base,
ainsi qu’il est constant dans la partie SW. du Bassin de Paris ^ ;
la présence d’espèces cuisiennes telles que Ditrupa strangulata
Desh. et Cyrena amygdalina Desh. dans le même gisement est un
argument très fort dans ce sens. Cette localité devient, dans le
Bassin de Paris, un des points extrêmes vers le SW., où ait été
rencontrée Nummulites lævigatus.
1. R. Abrard, ioc. du, p. 196-199.
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 4-3-38.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratiis 5
Présentations d’ouvrages 5
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1937 et 1938 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1937 11
Communications :
V. Danis. — Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux de l’Ile Bougainville . 43
H. Neuville. — Quelques remarques sur le Crabe dit « à face humaine » ou « des
Samouraïs » (Dorippe japonica von Siebold) et son rôle dans le folklore de
l’Extrême-Orient 48
M. André. — Description de six Halacariens de la Mer Rouge (1’’® partie) .... 57
F. Grand JEAN. — Observations sur les Acariens (4® série) 64
A. Tétry (M**®). — Révision des Lombriciens de la pollection de Savigny 72
Ed. Lamy et F. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Crista (Moll. Lamellibr.) 82
P.-H. Fischer et E. Fischer-Piette. — Sur quelques espèces de Tivela (Vene-
ridæ), et sur l’extension géographique de ce genre 86
G. Stiasny. — Catalogue raisonné des Alcyonidés, Gorgonidés, Zoanthidés et
Pennatulidés de la collection H. Michelin (B. — Gorgonidés) 93
A. Guillaumin et E. Manguin. - — Floraisons observées dans les serres du
Muséum pendant l’année 1937 109
G. Guinet. — Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum, pendant
l’année 1937 115
A. Camus (M**®). — Quelques notes sur la Flore de France 121
E. Benoist. — La mitose somatique chez quelques espèces de Sauges 126
R. Abrard. — Sur l’extension de la zone à Nummulites lævigatus Brug 134
I
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomplogie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Etranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 50 fr..
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr.. Étranger,
100 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D"^ P.
Rivet, Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro :
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’ethnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. G. Petit, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome X
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 2. — Février 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CÜVIEH
' ~ PARIS-V* —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra, fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajoTirné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer fà leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur buit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 36 fr. 40 fr. 43 fr.
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16 pages 43 fr. 52 fr. 67 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro et brochés avec agrafes, sans couverture
Supplément pour couverture : 25 ex 15 francs.
par 25 ex. en sus 10 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger : 60 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — N^ 2.
305e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
24 FÉVRIER 1938
PRÉSIDENCE DE M. I.. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Léon Bertin a été nommé sous-Directeur du Laboratoire de Zoologie :
Reptiles et Poissons (Arrêté du 27 janvier 1938).
M. Champeaux a été nommé sous-Brigadier des gardiens de galerie (Arrêté
du 27 janvier 1938).
M. Hahn a été nommé Commis d’administration à dater du 1®*' janvier
1938.
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
M. le Prof. H. Humbert présente trois livraisons de la « Flore de Mada-
gascar » :
23® famille, Aponogétonacées par H. Jumelle (1936).
29® famille, Cypéracées par H. Chermezon (1936).
32® famille, Lemnacées par H. Jumelle (1937).
P. Chabanauu. Multiplication tératologique de la papille urino-génitale
chez un mâle de Brachirus Muelleri Steind. [Teleostei Pleuronectoidea
Soleidae]. (Extr. Bull. Muséum, 2® s., VIII, 1936, pp. 394-397).
— A propos de l’interprétation lamarckienne de la dyssymétrie des
Poissons dits Pleuronectes [Psettodoidea et Pleuronectoidea]. (Ibid.,
pp. 498-505).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
10
— Sur divers Soléidés apparentés au genre Zebrias (Extr. Bull. Soc.
Zool. France, LXI, 1936, pp. 382-404).
■ — - L’extension prorse périphérique, la contraction axiale post-hypo-
physaire et l’anisoconie rhachidienne des Téléostéens dyssymétriques
(Ibid., LXII, 1937, pp. 368-385).
— Sur un nouveau Téléos téen de la famille des Soléidés, Pseudaustro-
glossus annectens (Extr. C. B. Acad. Sc., ccv, 1937, p. 932).
— Les Téléostéens dyssymétriques du Mokattam inférieur de Tourah
(Mém. Inst. Egypte, XXXII, 1937, 121 p., 4 pl.).
— 139
COMMUNICATIONS
Leçon d’ouverture du Cours de Zoologie faite au Muséum
National d’Histoire Naturelle, le 25 février i938.
PAR Louis Page,
Professeur
S’il m’est donné aujourd’hui de prendre la parole du haut de cette
chaire, je le dois d’abord à ceux qui ont bien voulu reconnaître à
mes travaux assez de mérite pour faire de moi leur collègue et aussi
aux membres de l’Académie des Sciences qui ont confirmé leur choix.
Ma reconnaissance va tout naturellement aux uns et aux autres
et je tiens à la leur exprimer publiquement au seuil de cette
première leçon.
Pour briguer leurs suffrages, j’ai dû faire un retour sur moi-même
afin d’exposer, comme il convient, dans quelle direction s’est exercée
mon aetivité scientifique. Or, je dois à la vérité d’avouer que, issu
d’une famille où les lettres étaient plus à l’honneur que la science,
ni dans mon enfance, ni dans ma jeunesse, je n’ai trouvé le signe
d’une vocation irrésistible de Naturaliste. Mais je pense qu’un travail
secret s’était inconsciemment accompli en moi, durant mes jeunes
années, et avait préparé le terrain à faire germer la bonne semence,
puisqu’ environ 1900, venu pour la première fois à Paris, après
l’achèvement de mes études classiques, les journées passées dans
les galeries du Muséum, le monde insoupçonné qui se révélait à mes
yeux et les encouragements que me donnait Edmond Perrier,
auquel je faisais part naïvement de mes découvertes, me déter-
minèrent à me lancer d’emblée dans l’étude des Sciences Naturelles.
J’éprouve aujourd’hui quelque confusion à constater qu’il ait
fallu toutes les merveilles assemblées dans un Musée pour dessiller
mes yeux qui n’avaient jusque-là su lire dans la Nature. Mais il me
plaît de penser qu’une grande part de mes travaux se sont accom-
plis dans cette maison même et peuvent s’inscrire au compte d’amor-
tissement de la grande dette de reconnaissance ainsi contractée :
c’est au Laboratoire de Saint -Vaast-la-Hougue que je me suis initié
à la faune marine, c’est au Laboratoire d’ Anatomie comparée du
Muséum que j’ai préparé ma thèse de doctorat, c’est comme sous-
directeur du Laboratoire du Professeur Ch. Gravier que, depuis
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1938.
— 140 --
1920 — après un long séjour à Banyuls — j’ai poursuivi mes
recherches.
Tous ceux — ■ et ils étaient nombreux — qui à l’époque dont je
parle — c’est-à-dire il y a déjà plus de 35 ans — fréquentaient le
petit îlot de Tatihou ne peuvent pas ne pas regretter que les circons-
tances aient privé les chercheurs d’un champ d’exploration parmi
les plus riches de ceux qu’offre aux naturalistes la côte Normande.
Sans doute, y avait -il quelque incommodité à cette existence insu-
laire imposée à chacun ; mais j’ai souvenir qu’on la supportait de
bonne grâce comme nous invitait à le faire la figure épanouie de
l’hermite du lieu, A.-E. Malard, qui avec une bienveillance inlas-
sable, à chaque marée, à chaque dragage, entraînait les jeunes à
sa suite et leur dévoilait toutes les richesses dont il avait la garde.
Je dois beaucoup à ce savant modeste qui avait exacteuient com-
pris son rôle d’initiateur, et déversait dans les oreilles attentives
le fruit de longues observations faites à belle année parmi les grèves
et les rochers dont il était encerclé.
C’est au cours d’un de mes premiers séjours à Tatihou que je ren-
contrai le Professeur Ch. Gravier. Fort occupé à ce moment par
des recherches sur les Annélides polychètes, il me fit largement
profiter de la connaissance parfaite qu’il avait de ce groupe et m’en-
couragea à lui consacrer ma thèse de doctorat.
Depuis cette époque déjà lointaine l’amitié qu’il me témoigna,
et qu’il savait lui être respectueusement rendue, fit qu’il ne cessa
de s’intéresser à mes travaux, d’encourager mes efforts, et qu’en
1920, au moment de se choisir un collaborateur, il me fit l’honneur
de ce choix. Que ne puisse-t-il entendre aujourd’hui encore l’expres-
sion de ma vive gratitude !
Mais, avant mon retour, définitif, dans l’illustre Maison où j’avais
fait mes débuts et qu’en 1906 j’avais quittée docteur, se place un
très long séjour au Laboratoire de Banyuls-sur-mer alors dirigé par
G. Pruvot et Bacovitza. Ce n’est pas sans quelque émotion que
j’évoque ici le souvenir de ces longues années où, en qualité de Natu-
raliste du Service des Pêches, sans contrainte, sans obligation aucune,
n’ayant reçu d’autre mission de mon chef, M. Fabre-Domergue,
que celle de travailler, j’ai éprouvé à lui donner satisfaction les
grandes joies du chercheur. Auprès de G. Pruvot, qui, après Lacaze-
Duthiers, avait été mon maître en Sorbonne, j’ai trouvé, avec une
science accomplie des choses de la mer, un sens profond de la mesure
et, auprès de Bacovitza, observateur critique et minutieux, cet
enthousiasme communicatif, cct esprit hautement altruiste qu’au-
cune traverse n’a pu vaincre et dont après notre pays, la Roumanie,
l’Université de Cluj, l’Institut de Spéologie profitent à leur tour.
C’est de cette époque que datent mes travaux sur les Poissons
et aussi sur les Arachnides. J’ai dit ailleurs par quel hasard j’étais
— 141 —
passé du marin au terrestre et comment la découverte d’une Araignée
marine dans les « trottoirs » de la Méditerranée m’avait ouvert cette
voie nouvelle ; puis comment, entraîné par Jeannel et Racovitza,
j’avais en leur compagnie pénétré dans les glottes, où j’y ai trouvé
la matière de plusieurs mémoires sur les Araignées cavernicoles.
C’est nanti de ce nouveau bagage que, répondant à l’appel de
Ch. Gravier auquel venait d’être confiée la chaire des Vers et Crus-
tacés nouvellement crée, je fis retour au Muséum.
On sait qu’à la mort de Lamarck (1829) qui avait été chargé par
la Convention d’organiser au Muséum les collections des Animaux
sans vertèbres, celles-ci furent réparties en deux chaires ; Latreille
reçut les Articulés et Blainville hérita du reste. On demeure con-
fondu de constater que ce stade de division embryonnaire n’ait été
dépassé que près de cent ans plus tard. Il a fallu exactement 88 ans
pour qu’on s’aperçut que quelles que soient la valeur et l’activité
de titulaires tels que Audouin, II. Milne-Edwards, E. Blanchard
d’une part, Valenciennes, Lacaze-Duthiers, Edmond Perrier
d’autre part, l’étude ou seulement l’administration de collections
comprenant tous les Invertébrés, des Protistes aux Tuniciers, étaient
dans ces conditions une gageure impossible. J’entends bien que
l’accroissement des collections n’a pas suivi dans le temps une pro-
gression arithmétique, dirai -je. et que, pour ne parler que de la
faune marine, la fondation de Laboratoires maritimes, l’organisation
de glandes Expéditions pourvues d’engins de plus en plus puis-
sants ont fait refluer vers les Musées, depuis une époque relativement
récente, une masse de matériaux que n’avaient pas connue les pre-
miers titulaires de ces deux chaires. Il n’en est pas moins vrai qu’on
a pu justement déploier les conséquences d’un tel état de chose ;
mais il serait d’une suprême injustice d’en faire grief à l’un quel-
conque des successeuis de Lamarck : ce serait confondre des victimes
avec des responsables.
Enfin, en 1917. les Professeurs E. L. Bouvier et L. Joubin se
mirent d’accord poui soulager leurs services ; l’Entomologie ne con-
servant que les Insectes — - je veux dire tous les Insectes — et la
Malacologie abandonnant les Vers et les Protozoaires, pour garder —
j’allais dire seulement - — les Spongiaires, les Cœlentérés, les Echino-
dermes, les Brachiopodes, les Tuniciers. Quelque disparate qu’ap-
paraisse à première vue le reliquat de ce partage où Protozoaires
et Vers fusionnent avec les Crustacés, les Arachnides, les Pycno-
gonides, les Myriapodes, les Péripates, un progrès considérable était
réalisé : une nouvelle chaire de Zoologie était créée et les deux
anciennes mieux équilibrées.
J’estime cependant, et assurément avec tous les Zoologistes, que
ce progrès doit être considéré seulement comme une étape vers une
142
organisation plus rationnelle et plus elTicace des services d’inver-
tébrés. Si mon Collègue et ami Jeannel a toute raison d’être satis-
fait de se voir purement entomologiste, au sens strict du mot, il
faut avouer que les autres Arthropodes forment, dans un Musée
comme le nôtre, un ensemble suffisant pour justifier l’existence
d’un service autonome, capable d’absorber à lui seul l’activité d’un
titulaire et de ses collaborateurs. Leur adjoindre le monde des Vers
et les Protozoaires, alors que la Malacologie garde en charge tous
les autres Invertébrés, laisse, on le voit, une ample matière à futurs
aménagements. Un moment, on eut pu croire que ceux-ci étaient
amorcés ; mais, pour des raisons diverses, les choses en restèrent
là et le geste esquissé par L. Joubin demeura sans écho.
Pour m’en tenir à l’état actuel de cette nouvelle chaire qu’on
appela, faute de mieux, « Vers et Crustacés », et me conformer à
l’usage, il m’en faudrait faire l’histoire. M’en voici bien empêché :
elle date d’hier et n’en est pas à la période historique. Son premier
titulaire il y a peu de temps encore était assidu à son laboratoire
et tout laissait prévoir qu’il serait aujourd’hui parmi nous. Je rap-
pellerai dans un instant les mérites qui l’ont désigné à l’unanimité
de ses collègues pour se voir confier le nouveau-né dont il devait
rassembler les membres épars et mettre en valeur tout l’ensemble.
Mais, je veux dire tout de suite, parce que j’en ai été le témoin de
chaque jour, le soin tout particulier qu’il a pris à faire des galeries
qui étaient son domaine un modèle d’exposition, multipliant les
courtes notes explicatives, les photographies, les dessins, rendant,
en un mot, instruetif et attrayant le passage des visiteurs, autant
que le permet la lumière fortement tamisée qui, parcimonieusement,
tombe des hautes verrières.
Les collections ainsi disposées et celles, beaucoup plus complètes,
beaucoup plus précieuses, qui ont été transportées au Laboratoire
de la rue de Bufïon proviennent de sources diverses. Les unes cons-
tituent le magnifique héritage remis en dot au nouveau professeur,
les autres sont venues s’ajouter depuis à ce fonds ancien. Mon inten-
tion est de vous parler surtout de ces dernières, de rendre hommage
aux généreux donateurs qui en ont gratifié le Muséum et de montrer,
par leur importance, le développement pris en un temps relative-
ment eourt par le service eonfié à Ch. Gravier.
Mais il est juste de rappeler auparavant ce qu’était ce magni-
fique héritage dont la richesse justifiait une création nouvelle. Pour
la plus grande part, celui-ci était dû à l’activité de grands savants
dont cet Etablissement a le droit de s’enorgueillir : H. et A. Milne-
Elwards et le Professeur E. L. Bouvier.
Dans chaque discipline des sciences naturelles, il est des œuvres
fondamentales que les naturalistes de tous les temps devront con-
— 143 --
sulter parce qu’elles constituent en quelque sorte la charte de leur
spécialité, la somme ordonnée des connaissances acquises à un
moment où sont fixés les cadres dans lesquels prendront place,
désormais, les acquisitions futures. Il est remarquable, et bien propre
à justifier le renom d’une Maison comme la nôtre, de constater que
pour maintes disciplines c’est ici qu’à un moment donné se sont
allumés ces phares aont l’éclat puissant, de par le monde, a guidé
les chercheurs. Je songe en particulier au Précis de Latreille, à
V?listoire naturelle des Poissons de -Cuvier et Valenciennes à celle
des Coraux de Milne-Edwards et Haime et à tant d’autres dont les
auteurs ont leur nom inscrit en lettres d’or dans notre grand amphi-
théâtre. Histoire Naturelle des Crustacés d’H. Milne-Edwards
a marqué un tel moment. Et il est bien évident que la synthèse que
représente une œuvre comme celle-ci ne peut s’édifier que sur de
vastes collections qui en constituent les pièces justificatives et qui,
de ce fait, prennent une valeur historique. Ce sont elles qui forment
le fonds inestimable qu’Emile Blanchard devait transmettre au
Professeur E. L. Bouvier.
En réalité, l’activité d’Emile Blanchard étant particulièrement
orientée vers les Insectes, dont il avait également la lourde charge,
c’est grâce à A. Milne-Edwards que les traditions établies par son
père furent continuées et que les collections de Crustacés, consi-
dérablement augmentées par lui, passèrent aux mains du Profes-
seur E. L. Bouvier.
Celui-ci comprit vite le soin particulier qu’elles méritaient et,
sans négliger les Arthropodes terrestres dont il surveillait le classe-
ment, effectué par ses collaborateurs immédiats et de nombreux
entomologistes auxquels il ouvrit toutes grandes les portes de son
Laboratoire, il fit pendant longtemps porter sur elles le principal
de son effort personnel. En collaboration d’abord avec A. Milne-
Edwards, puis seul, il publia cette belle série de Mémoires qui rapide-
ment le classèrent au premier rang des carcinologistes et dont les
matériaux provenant des grandes Expéditions du « Blake », du
« Travailleur », du « Talisman », de « l’Hirondelle, de la « Princesse
Alice », du « Français », du « Pourquoi pas ? » et décrits par lui,
venaient s’incorporer, en partie du moins, à nos collections. Sa répu-
tation fit d’ailleurs affluer de toute part vers le Muséum des docu-
ments qu’il mettait en œuvre dans de savantes monographies dont
la dernière en date, consacrée aux Atyidés, vit le jour alors que
les Crustacés étaient déjà passés dans le laboratoire voisin. Libre
de toute fonction, il les y a rejoints récemment, et avec l’enthou-
siasme et l’ardeur qui ne l’ont jamais abandonné, il y prépare une
Faune des Crustacés Décapodes des côtes de France, impatiemment
attendue,
C’est donc aux Milne-Edwards et au Professeur E. L. Bouvier
— 144
qu’en 1917 le Muséum devait la plus grande partie de ses collections
de Crustacés.
11 devait en outre à ce dernier seul, non seulement une rare col-
lection de Pycnogonides, base des remarquables travaux publiés
par lui sur ce groupe, mais surtout un des plus riches ensembles de
Péripates qui soient dans aucun Musée. Riche, en effet, et précieux,
puisque sur lui s’appuie la célèbre monographie où se trouve exposée
pour la première fois la classification actuellement adoptée de cet
Ordre. •
Crustacés, Pycnogonides, Onychophores tels furent les plus beaux
présents que l’Entomologie remit aux mains de Ch. Gravier tandis
qu’il emportait de la Malacologie les Vers et, parmi eux, les Anné-
lides dont, pour les Oligochètes, Edmond Perrier, et pour les Poly-
chètes Quatrefages, Saint-Joseph et lui-même avaient consi-
dérablement augmenté les collections.
L’apport de Quatrefages consiste en une série d’Annélides
recueillis ou déterminés par lui-même dont l’étude fit de 1843 à 1857
l’objet de nombreuses notes et de Mémoires qui servirent de base en
1865, à son Histoire des Annelés. La systématique de ce groupe
était, à cette époque, particulièrement flottante et la consultation
de ces matériaux devint indispensable à qui voulut, depuis, établir
de correctes synonymies.
Le baron de Saint-Joseph continua et révisa l’œuvre systéma-
tique de Quatrefages en ce qui concerne les Polychètes des côtes
de France. A Dinard d’abord, où depuis 1886 il séjourna souvent
dans le Golfe de Gascogne ensuite, puis en Méditerranée il fit d’abon-
dantes récoltes, qu’à sa mort, survenue en 1911, il légua au Muséum
avec son incomparable bibliothèque. Curieuse figure que celle de
ce gentilhomme affable, qui, ayant pris à tâche d’achever un grand
ouvrage commencé par son père sur la Concordance entre les codes
civils étrangers et le code Napoléon, voyage pendant dix ans à travers
toute l’Europe pour observer, tel le Comte de Gobineau, les mœurs
et les coutumes des populations dans leurs rapports avec les lois
qui les régissent, et soudain se passionne pour l’étude d’une branche
de la Zoologie qui passe pour ingrate et dans laquelle il avait acquis
une telle maîtrise que son œuvre reste comme le seul essai pleine-
ment réussi qui précède la magistrale Faune du Professeur
P. Fauvel.
Je ne puis aujourd’hui nommer tous les savants qui ont contribué
à édifier les collections qui à ce moment changèrent de mains. Je
n’oublie, ni Savigny, ni Audouin, ni Lucas, ni, plus proche de nous,
Adrien Doli.fus, J. -B. Charcot ; mais j’ai hâte de dire maintenant
quel était celui qui en prenait la charge. Au surplys, la tâche est
aisée car la vie entière de Ch. Gravier se déroule droite, comme un
sillon bien tracé, obstinément et silencieusement creusé, où fleurit
— 145
naturellement une moisson abondante en récompense de tant de
labeur.
C’est, a-t-il dit pendant son séjour, vers 1885, à l’Ecole Normale
supérieure de Saint-Cloud que, séduit par les brillantes leçons de son
maître Edmond Perrier, Ch. Gravier apprit à aimer la Zoologie.
C’était l’époque où les théories de l’Evolution étaient à l’ordre du
jour : les âpres discussions auxquelles avaient donné lieu les travaux
de Darwin et qui avaient remis en honneur ceux de Lamarck étaient
à peine apaisées. Edmond Perrier, qui depuis longtemps avait
nettement pris position, profitait de toutes les ehaires pour prêcher,
avec un zèle d’apôtre, le nouvel évangile. On imagine facilement
ce que pouvait avoir de séduisant la parole ardente du maître évo-
quant devant ses jeunes auditeurs attentifs l’évolution des formes
vivantes à la surface du globe, résumée, faute de temps, par des
arbres généalogiques touffus dans les rameaux desquels s’égaraient
avec délice ees fraîehes imaginations.
Gravier est conquis, et désormais tous ses efforts tendront à le
rapprocher du Muséum où professe, dans une ehaire magistrale,
celui dont la voix ne lui parvenait à Saint-Cloud que comme un écho.
Aussi, le voyons-nous employer tout le temps que lui laisse libre son
enseignement à l’Ecole normale de Grenoble, où il a été envoyé, à
acquérir les grades qui lui manquent. Successivement, bachelier,
licencié, il obtient en 1891 une bourse d’agrégation au Muséum
d’ Histoire Naturelle. Après avoir brillamment passé le concours
en 1893, il s’attaque aussitôt à sa thèse de doctorat dont il
poursuit la préparation à Clermont, où il professe pendant un an
au Lycée, puis à la Faculté des Sciences de Paris où il est nommé
préparateur. Docteur en 1896, Edmond Perrier le prend deux ans
après comme assistant.
Le voilà à trente-trois ans définitivement installé dans cette
Maison où à la veille de sa mort nous le voyions encore. Chaque jour
il s’y rendra de bonne heure, en sortira tard, passant la journée
entière dans son service. Ses vacances, il les emploie à des séjours
à Saint -Vaast-la-Hougue ou à des voyages d’étude à l’étranger. Il
connaissait à peu près toutes les capitales d’Europe et avait fait
une longue randonnée au Canada et aux Etats-Unis, mettant à
profit ses déplacements non seulement pour visiter les Musées, les
Laboratoires, pour lier connaissance avec ses collègues, mais pour
se perfectionner dans la pratique des langues étrangères : tout était
pour lui motif à s’instruire.
Pendant toute la période où il fut le collaborateur direct d’Edmond
Perrier, Ch. Gravier se consacra spécialement à l’étude des Anné-
lides polychètes. Sa thèse sur les Phyllodociens, qui constitue une
étude extrêmement consciencieuse et fort poussée des caractères
— 146 —
morphologiques et anatomiques des principaux représentants de
cette famille,, fut bientôt suivie d’un travail également anatomique
sur les Glycériens. Puis, dans une série de notes, il fit connaître
quelques rares Polychètes d’eau douce et notamment ces Néréidiens
particulièrement remarquables par l’absence de métamorphose au
moment de la reproduction.
C’est à la suite de ces travaux que Ch. Gravier se mit à l’étude
des Annélides polychètes rapportés de la Mer Rouge par Jous-
SEAUME et H. CouTiÈRE. Et, tandis que son étude avançait et que,
pour préciser les conditions de vie des espèces auxquelles il avait
affaire, il lisait les ouvrages des naturalistes qui avaient visité les
récifs de coraux de cette région, comme à tant d’autres lui vint le
désir d’aller sur place contempler l’épanouissement de cette vie
intense et colorée à laquelle Hœckel, Darwin, Dana consacraient
des pages enthousiastes. L’occasion se présenta bientôt. Quand, en
1903, Edmond Perrier quitta la chaire de Zoologie qu’il occupait
pour prendre celle d’Anatomie comparée devenue vacante à la mort
de H. Filhol — transfert en partie déterminé pour permettre à son
élève de le remplacer — ce fut L. Joubin qui lui succéda. Gravier
éprouva alors le besoin de s’isoler quelque temps en face de la nature ;
il sollicita et obtint une mission gratuite pour la côte des Somalis.
Ce voyage marque dans sa carrière scientifique le point de départ
de recherches nouvelles et de premier ordre qui lui acquirent rapide-
ment une juste notoriété.
De janvier à mai 1904, parcourant chaque jour les récifs de la
baie de Tadjourah, dépendance du golfe d’Aden, il y fait des récoltes
extrêmement importantes, non seulement de Coraux, d’Alcyo-
naires et d’Annélides polychètes, mais de toute la faune associée
aux formations coralliennes : environ 700 espèces, rapportées par
lui, dont 130 nouvelles, ont été classées et réparties dans les divers
services du Muséum.
Dès son retour, il achève avec les nouveaux matériaux récoltés
de sa main son travail sur les Annélides polychètes de la Mer Rouge.
Cette vaste monographie, parue dans les Nouvelles Archives du
Muséum, compte parmi les plus beaux travaux de systématique
générale faits sur ce groupe. La façon didactique dont toutes les
familles sont successivement passées en revue, les caractères nette-
ment exposés qui en différencient les principaux genres en font un
ouvrage qui déborde largement le cadre que son titre voudrait res-
treindre.
Puis il se met à l’étude des Polypes coralliaires, d’abord de ceux
qu’il a vu vivants dans la baie de Tadjourah, à Obock, aux îles
Musha ; dont il a observé sur place la manière de vivre, les commen-
saux, les parasites, et en 1911 paraît dans les Annales de V Institut
Océanographique un mémoire, orné de 3 cartes et de 12 planches.
— 147 —
qui fait connaître l’état et la composition des récifs de cette région.
Mais il n’avait pas attendu cette date pour entreprendre un nou-
veau voyage qu’il considérait comme le complément du précédent
et qui répondait à la question de savoir si, en accord avec l’opinion
généralement admise depuis les travaux de Darwin et de Dana,
les conditions hydrographiques régnant sur les côtes occidentales
d’Afrique étaient à ce point défavorables qu’aucun corail n’y puisse
vivre. En 1906 il partit donc pour l’île San Thomé, dans le Golfe
de Guinée, et eut la surprise de découvrir sur ses bords, ainsi que sur
ceux de l’île du Prince toute voisine, six espèces de Coraux de récifs.
Sans doute, leur développement paraît faible, relativement à ce
qu’il avait observé dans la Mer Rouge ; mais il pense que des récifs
peu étendus, constamment immergés, semblables à beaucoup de
ceux de l’Océan Indien et du Pacifique existent çà et là dans cette
partie de l’Atlantique tropicale. Il en donne notamment pour
preuves l’abondance de Polypiers en bon état de conservation et de
coquilles de Lamellibranches qui vivent avec euXj Spondyles,
Chames, Arches que les lames rejettent à la côte. Tous ces faits sont
exposés en détail, et leurs conséquences, dans un mémoire richement
illustré paru en 1910.
Cette œuvre déjà considérable sur les Coraux fut complétée par
l’étude des Madréporaires du « Pourquoi Pas ? » (1914) et par celle
des Coralliaires, des Antipathaires, des Hexactiniaires provenant
des Campagnes scientifiques du Prince Albert 1®^ de Monaco et
publiées en trois fascicules ornés de 14 planches. Dans ces mémoires,
on retrouve la scrupuleuse exactitude des descriptions, mais peut-
être moins de vie que dans les précédents où étaient décrites les
espèces qu’il avait lui-même arrachées au rivage.
C’est cette observation dans la nature qui donne encore tant de
prix à son étude sur la faune des Actinies de l’île de San Thomé (1916)
et surtout à ses Recherches sur quelques Alcyonaires du Golfe de
Tadjourah que les Archives de Zoologie expérimentale et générale
imprimèrent en 1908. Ch. Gravier, à propos de certains d’entre
eux, pose exactement le problème de leur symbiose avec les Zoo-
chlorelles et montre la transmission par l’œuf de ces algues mono-
cellulaires. C’est aussi dans ce mémoire que sont rapportées les
intéressantes observations qu’il avait pu faire à Djibouti, dans un
aquarium de fortune, sur la biologie d’un curieux Pennatulidé,
le Scytaliopsis djiboutiensis Grav., dont il a observé les mouvements
variés dans la vase molle qui lui sert d’habitat.
Si l’on ajoute qu’en 1917 au moment où l’Assemblée des Profes-
seurs du Muséum décida la création d’une nouvelle chaire de Zoo-
logie, Ch. Gravier avait encore fait connaître l’existence d’un
Cerianthaire pélagique dans le Golfe de Guinée, celle d’une Méduse
dans le Tanganyika, qu’il avait publié un mémoire sur les Alcyonaires
148 —
et un autre sur les Ptérobranches du Pourquoi pas ?, une étude sur
les Annélides de la famille des Sabellariens, une série de Notes ou
Mémoires sur les Polychètes du Golfe de Californie, des côtes du
Pérou, des îles Kerguélen et sur celles rapportées de l’Antarctique
par les Expéditions du C*- Charcot, on peut penser avec quelle una-
nimité ses collègues, et l’Académie des Sciences qui devait bientôt
l’accueillir chez elle (1922), le désignèrent pour en prendre la
direction.
Dans le lot qui lui revenait les Crustacés tenaient une large place.
Ch. Gravier, à vrai dire, s’était jusque-là peu occupé de ce groupe
qui, au Muséum était resté l’apanage du Pr. E.-L. Bouvier. Cepen-
dant, dans une série de Notes, toutes datées de 1912, il avait fait
connaître les Copépodes parasites des Annélides et des Ptérobranches
rapportés par la seconde expédition antarctique française, Copépodes
si curieux et si bizarrement modifiés par leur vie parasitaire que,
pour la plupart, il les fallut placer dans des genres nouveaux. Ce fut
aussi le cas de cet Isidicola antarctica Gravier qu’il eut la bonne
fortune de rencontrer chez certains Alcyonaires de l’Antarctique
Sud-américaine et du Flabellicola neapolitana Grav. qu’il découvrit
à Naples en 1917 fixé sur l’Annélide Flahelligera diplochaitos.
Titulaire désormais de la chaire des «Vers et Crustacés», il orienta
plus décidément ses recherches vers ces derniers et se spécialisa
dans l’étude d’un groupe un peu délaissé chez nous, les Stomato-
podes. On lui doit l’étude de ceux recueillis par le Travailleur et le
Talisman et de nombreuses formes provenant du Pacifique ou de
l’Océan indien.
Il n’avait point pour cela abandonné les Polychètes. Tandis
qu’avec R. Legendre je poursuivais à Concarneau les pêches noc-
turnes à la lumière commencées à Banyuls avec Racovitza, Gravier
eut le désir d’essayer dans la baie d’Alger ce merveilleux procédé de
récolte. Et cela nous valut un important travail qu’il publia en 1928
en collaboration avec J. L. Dantan, suivi (1934) d’un autre sur les
Polychètes recueillis de même façon sur les côtes d’Annam.
D’autre part, ayant eu en mains les belles collections des Expédi-
tions antarctiques françaises. Gravier n’avait pas été sans remar-
quer la fréquence relative des formes incubatrices qu’on y rencontre.
Après en avoir signalé quelques-unes dans de courtes Notes, il entre-
prit de faire une mise au point de la question qui parut dans deux
mémoires où se trouvent résumées les observations les plus caracté-
ristiques relatives à la ponte et à l’incubation chez les Annélides
polychètes et les Crustacés.
Messieurs, je n’ai pu retracer ici qu’une partie de l’œuvre de
Ch. Gravier. Chaque année le Bulletin du Muséum enregistre,
comme au jour le jour, le résultat des recherches de ce grand labo-
rieux qui ne quittait sa table de travail que pour regagner, la journée
Charles GRAVIER
(1865-1937)
— 149 —
finie, son foyer. Membre de nombreuses sociétés, il n’y allait pour
ainsi dire jamais. Non point qu’il aimât la solitude ; on le voyait
au contraire accueillant à tous et heureux des visites qu’il recevait,
mais il ne se sentait vraiment à l’aise qu’entre amis : et n’avait
jamais pu vaincre une timidité naturelle qui le rendait hésitant à
paraître en public et à y occuper la place qui lui revenait.
Son vrai domaine était son laboratoire qui était pour lui comme
un second foyer où il se sentait entouré d’une respectueuse affection
par des collaborateurs qu’il avait choisis. Depuis quelque temps
nous voyions avec peine ses forces décroître, son activité se ralentir.
Cependant, quelques jours à peine avant sa mort, il publiait encore
une étude sur les Stomatopodes rapportés des eaux indochinoises
par Dawydoff. Puis brusquement il s’est éteint, simplem.ent. Il
repose dans un modeste petit cimetière du Pas-de-Calais, dans une
région qu’il avait adoptée par affection pour celle qui porte son nom
et son deuil. Le Muséum se doit de saluer bien bas la mémoire de
cet homme de bien qui lui consacra toutes ses pensées et tous ses
efforts.
Les collections qui furent remises en d’aussi bonnes mains se sont,
depuis, considérablement augmentées, et je voudrais en quelques
mots rappeler quels généreux donateurs ont été les artisans de cet
accroissement.
C’est d’abord pour moi l’occasion de rendre hommage à une
mémoire bien chère, celle de mon maître Eugène Simon. E. Simon
est sans contredit le fondateur de l’Arachnologie moderne et c’est
grâce au don de son incomparable collection que le Muséum se
trouve, de tous les Musées, de beaucoup le plus riche et le plus
précieusement doté à ce point de vue.
Dans la modeste Notice qu’il fit imprimer en 1918 sur ses travaux,
il raconte, dans un style simple et charmant qu’on n’est guère accou-
tumé de trouver dans les productions de ce genre, ses débuts de natu-
raliste, ses fréquentes visites au Jardin des plantes sous la conduite
du docteur Charles Simon, son père, « fervent admirateur des
choses de la nature ». Ses livres d’étrennes sont les Suites à Buffon,
et il apprend à dessiner en copiant les planches du Règne animal de
Cuvier.
Comment être surpris qu’ainsi guidé dans une voie qui était la
sienne Eugène Simon ait été d’une précocité remarquable. En 1864
■ — ■ il avait seize ans à peine — paraît son premier ouvrage : V Histoire
naturelle des Araignées, « essai de jeunesse prématuré » dira-t-il plus
tard. Sans doute, il ne s’agit pas du traité magistral, achevé trente
ans après (1892-1903), et publié sous le même titre ; mais cet « essai »
demeure extrêmement utile à qui veut apprécier son œuvre. En
fixant alors l’état de nos connaissances sur le groupe à l’étude duquel
— 150
il allait consacrer tous ses efforts, Eugène Simon a marqué le point
de départ de la voie qu’il devait suivre jusqu’au bout et nous permet
ainsi de mesurer exactement le long chemin qu’il a parcouru.
Véritable chaos, dans lequel il tente déjà avec succès de mettre
un peu d’ordre, ce groupe des Araignées était en réalité un monde
presque inexploré. Il allait en avoir la conviction rapide quand,
songeant à écrire une faune des Arachnides de France — ■ dont six
volumes parurent de 1874 à 1884 — il parcourait notre pays en tous
sens et faisait à chaque voyage des découvertes abondantes et
imprévues.
Quelques excursions en Sicile, en Espagne, en Algérie et même au
Maroc, à une époque où cette région était cependant peu hospita-
lière (1875-1884), le confirment dans l’idée que l’exploration
méthodique des pays exotiques est indispensable pour comprendre
la variété et l’étendue du groupe qu’il étudie. Il existe, sans doute,
des voyageurs naturalistes, des missionnaires lointains qui pourraient
récolter pour lui les matériaux nécessaires à son œuvre ; mais il sait,
par expérience, que si des récoltes ainsi faites sont souvent riches en
grosses espèces, brillamment colorées et de capture facile, elles ne
sauraient être que fort incomplètes pour les Araignées où les petites
formes abondent et qui se dissimulent dans des retraites que seul un
œil exercé peut découvrir. Aussi bien, c’est l’animal vivant qu’il
veut observer, sa biologie, ses mœurs, la manière dont il tisse sa
toile et fait son nid, l’aspect du milieu qui l’environne. Eugène
Simon inaugure donc en 1887 la série de ses grands voyages, par une
campagne au Vénézuéla. En 1889, il part pour Suez, revient l’année
suivante sur les bords de la Mer Rouge, à Aden, et de là s’embarque
pour les îles Philippines. En 1892, nous le retrouvons à Ceylan et en
1893, dans la colonie du Cap et le Transvaal.
Ce que furent les récoltes faites au cours de ces voyages par ce
naturaliste passionné, on se l’imagine aisément. La moisson fut
telle en Insectes, en Crustacés, en Myriapodes, en Péripates, en
Arachnides, que les cinquante-six notes ou mémoires parus jusqu’ici
et dus à de nombreux collaborateurs n’ont point encore suffi à nous en
faire connaître tous les résultats. L’étude des Arachnides notamment,
qu’Eugène Simon s’était réservée et qu’il a cependant poussée avec
toute son activité, reste inachevée et beaucoup de formes nouvelles,
qui figurent dans l’inestimable collection ainsi rassemblée et dont il
gratifia si généreusement le Muséum, demeurent encore inédites.
Mais Eugène Simon avait trouvé là matière à reprendre, sur une
base singulièrement élargie, son Histoire naturelle des Araignées.
Il n’est nul besoin d’insister sur la valeur de cet ouvrage, oade
mecum des arachnologistes du monde entier, et qui est assuré de
rester la base solide sur laquelle s’appuieront toutes les recherches
futures dans ce groupe.
151 —
Se servant le plus souvent d’une simple loupe à main, rarement du
microscope, on reste étonné de la précision avec laquelle Eugène
Simon a su reconnaître les affinités des familles et des genres, et
nous offrir le tableau complet d’une classification naturelle où tout
s’enchaîne. C’est qu’à défaut d’instruments perfectionnés, pour
lesquels comme la plupart des chercheurs de sa génération il
manifestait une eertaine méfiance, Eugène Simon était servi par ce
qu’on pourrait appeler le flair du naturaliste, flair prodigieux, mais
patiemment acquis au contact permanent de la Nature, en obser-
vant sans cesse, en travaillant sans relâche, fixant dans son imper-
turbable mémoire les détails de structure, les particularités étholo-
giques qui venaient à point pour éclairer son jugement.
Quand son Généra fut achevé, Eugène Simon songea à compléter
le Species des Arachnides de France dont il lui restait, depuis bien
longtemps, un dernier volume à écrire. La précédent volume portait
la date de 1884 et l’on était aux environs de 1904. Pendant ces vingt
années, de tels progrès avaient été faits, des matériaux si nombreux
s’étaient accumulés, que Eugène Simon conçut le dessein de reprendre
l’étude des familles déjà traitées, d’y joindre celles dont il n’avait
pas été encore question et d’offrir ainsi, dans ce dernier volume,
un tableau complet de la faune des Arachnides de notre pays. Ce
travail énorme, entièrement écrit de sa main, a fait l’objet d’une
publication posthume que mon ami L. Berland et moi-même avons,
selon ses volontés dernières, menée à bien.
Arachnologiste hors de pair, Eugène Simon fut aussi un ornitho-
logiste éminent. Cette dernière vocation s’éveilla peu à peu auprès
de ses amis L. Bureau, J. Vian, H. Marmottan, et fut déterminée
par son voyage au Vénézuéla. Il était impossible que ce naturaliste,
épris de toutes les beautés de la nature, ne fût pas frappé par les
allures vives, les colorations chatoyantes, les formes variées et
délicates des Trochilidés qui s’ébattaient sous ses yeux, dans la
forêt tropicale. Il revint en France avec une superbe collection de
ces Oiseaux, rassemblés par ses soins et qu’il ne cessa d’accroître
jusqu’au moment où, devenue une des plus importantes, elle lui
permit d’écrire sa remarquable monographie des Trochilidés parue
en 1921.
Sa culture était très étendue, non seulement sur d’autres groupes
zoologiques, les Crustacés et les Insectes en particulier, mais aussi
sur la botanique et plus spécialement sur les Champignons. Ami de
Boudier, dont il possédait les œuvres, il aimait à herboriser chaque
année, au printemps et à l’automne, recueillant les espèces rares, les
étudiant, les dessinant avec soin.
Accompagner ce fervent naturaliste dans ses promenades, où
plantes et bêtes semblaient lui être également familières, était une
véritable joie que doublait encore, aux heures de repos, l’attrait
— 152 —
d’une conversation toute émaillée d’anecdotes vécues sur l’histoire
de son Paris, qu’il connaissait à merveille.
Elu en 1909 Correspondant de l’Académie des Sciences, le Muséum,
en reconnaissance du don magnifique de ses collections et de sa
bibliothèque, se l’attacha en qualité d’ Associé au début de 1918.
Désormais, n’ayant plus chez lui ses matériaux de travail, Eugène
Simon venait régulièrement, de la Villa Said au Muséum, au labora-
toire du professeur Ch. Gravier, dans la salle qui était la sienne,
accomplir sa tâche quotidienne.
Il s’est éteint doucement, le 17 novembre 1924, comme épuisé
par tant de labeur, mais ayant eu la rare satisfaction d’avoir atteint
le but qu’il s’était proposé et d’avoir pu achever ses deux œuvres
maîtresses sur les Arachnides et sur les Oiseaux.
Elève d’Eugène Simon, alors que je prends pour la première fois
la parole du haut d’une chaire dont il a tant contribué à enrichir les
collections, j’ai tenu à retracer la carrière féconde et à dire toutes les
qualités de cœur du maître dont la vie entière fut de désintéresse-
ment et de dévouement à la science.
Edouard Chevreux, auquel nous devons notre belle collection
de Crustacés Amphipcdes, était de deux ans à peine l’aîné d’Eugène
Simon. Egalement parisien de Paris, il quitta sa ville natale peu
après le siège de 1871 dont sa santé avait eu beaucoup à souffrir et
n’y revint désormais que pour de courts séjours.
C’est au bord de la mer, au Croisic, qu’il se fixe d’abord. Il parcourt
la grève, explore la côte rocheuse, dresse l’inventaire de ses récoltes,
mais n’ose encore rien publier tant sa modestie native l’incline à
mésestimer la valeur de ses travaux.
Mais, en 1882, l’Association française pour l’avancement des
Sciences tient ses assises dans la région. Georges Pouchet découvre
ce naturaliste, le présente à Henneguy avec lequel il se lie d’une
amitié que la mort seule brisera. Les encouragements qu’il reçoit
le décident à faire paraître ses premiers travaux sur les Amphi-
podes des environs du Croisic. Dès l’instant, en effet, il se spécialise
dans ce groupe de Crustacés dont la petite taille, l’apparente uni-
formité étaient bien faites cependant pour rebuter un amateur. .
A bord de son premier bateau, V Actif, il croise pendant quatre ans
sur les côtes de Bretagne et de Vendée, rassemblant les premiers
éléments d’une collection qui devait devenir des plus importantes
et qu’il a généreusement léguée au Muséum.
Il songe bientôt, d’ailleurs, à étendre le champ de ses recherches
et, sur un yacht plus grand, la Melita, qu’il fait aménager spéciale-
ment, il parcourt le golfe de Gascogne, longe les côtes d’Espagne, du
Portugal, touche aux Canaries, atteint le Sénégal, faisant durant
trois ans de croisières, une riche moisson de Crustacés de tous ordres
153 --
dont il confie l’étude aux naturalistes compétents, devenus tous ses
amis, ou qu’il étudie lui-même.
La Melita le conduit en Méditerranée. Séduit par la douceur du
climat, par la variété de la Faune qu’il y rencontre, il se fixe désor-
mais sur la côte Nord-Africaine, à Bône, et y entreprend le même
travail minutieux de recherches qu’il avait entrepris à ses débuts en
Bretagne et en Vendée. L’exploration de l’Algérie, de la Tunisie,
de la Corse, poursuivie à bord de la Melita II, de 1897 à 1904, lui
fournit les matériaux d’un mémoire étendu et plein de nouveautés
sur la faune des Amphipodes de cette région.
Spécialiste universellement réputé, Edouard Chevreux s’était vu
confier les collections les plus précieuses de nos grandes Expéditions.
Les mémoires dans lesquels sont consignés les résultats de ces expédi-
tions, et de bien d’autres, sont des modèles d’ordre et de clarté, tous
abondamment illustrés d’un trait net et précis.
11 fut nommé Correspondant (1898), puis Associé du Muséum
(1924), où il était depuis longtemps, à la chaire d’ Entomologie, un
des plus précieux collaborateurs du Professeur Bouvier.
Retiré dans sa villa de Bône, qui se dresse face à la mer, ayant
abandonné les lointaines croisières, Edouard Chevreux, puisant
dans sa collection et dans ses souvenirs, se mit à préparer son dernier
ouvrage : Les Amphipodes de la Faune de France. Il le considérait
comme le couronnement de ses efforts, comme l’aboutissement d’une
longue carrière durant laquelle il avait accumulé les matériaux qui
devaient lui servir à mieux comprendre, à mieux mettre en place
les éléments de notre faune.
C’est après s’être mis à l’ouvrage que Edouard Chevreux, effrayé
devant la tâche énorme qu’il s’était, trop tardivement croyait-il,
assignée, me fit l’honneur de m’associer à ses travaux. De cette
collaboration, qui me valut de pénétrer dans l’intimité du grand
naturaliste, je garde le plus exquis, le plus reconnaissant des sou-
venirs.
Edouard Chevreux, naturellement timide et modeste, cachait
sous une apparence grave et réservée, la sensibilité la plus vive et
une profonde bonté, seulement inquiète de ne se point assez mani-
fester.
Je le vois encore à Bône, dans son cabinet de travail largement
ouvert sur cette Méditerranée qu’il avait parcourue en tous sens et
qui maintenant se reflétait dans ses yeux clairs, éveillant en lui
d’agréables souvenirs et peut-être, aussi, quelque nostalgie. L’été
le ramenait en France, et presque toujours en Bretagne. A Concar-
neau où nous travaillâmes ensemble, le fervent marin qu’il était
resté allait chaque jour faire une station prolongée au bout de la
jetée ; une main sur le garde-fou, il assistait, comme un comman-
dant du haut de sa passerelle, aux évolutions des beaux thonniers
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
11
— 154 —
aux voiles multicolores, qui manœuvraient pour entrer au port
ou en sortir.
Sa mort survint à Bône, le 4 janvier 1931. Toute sa collection
admirablement entretenue, sa bibliothèque revinrent à notre Labo-
ratoire. Tous ceux qui ont connu Ed. Chevreux regrettent non
seulement le savant éminent, mais l’homme qui fut la conscience,
la bonté, la courtoisie mêmes.
Aux Arachnides d’Eugène Simon, aux Amphipodes d’Edouard
Chevreux vinrent bientôt se joindre les Myriapodes d’Henry
Brôlemann. Comme E. Simon, comme Ed. Chevreux, Henry
Brôlemann était né à Paris, qu’à la suite de revers de fortune il
quitta momentanément pour l’Amérique. C’est durant son séjour
aux Etats-Unis qu’occupant ses heures de loisir à la récolte d’ani-
maux les plus variés, il prit goût à l’étude des Myriapodes. Deux
ans plus tard, il est en Italie et s’affirme comme spécialiste par la
publication d’une liste des espèces de Lombardie, et à son retour
en France, où il se fixe désormais, il devient bientôt un des rares
myriapodologues universellement connus. Son œuvre systématique
est considérable ; plus de 500 espèces ont été décrites par lui avec
un soin méticuleux et une abondante illustration. Dans ses études
d’ensemble sur les Géophilides, les Polydesmides, les Blaniulides, il
a réussi à établir les relations de parenté des diverses formes et à
retracer l’évolution probable de nombreux phyllums. 11 a montré
notamment l’importance dans la différenciation de certains groupes
des modifications produites par une apparition précoce de la maturité
sexuelle imposant un arrêt dans le développement. Sa modestie
était telle qu’on dut insister longuement auprès de lui pour obtenir
qu’il acceptât de préparer le volume de la Faune de France relatif
aux Myriapodes ; il prétendait qu’il n’en connaissait qu’une faible
partie. C’est à lui que le Muséum doit toutes les déterminations en
animaux de ce groupe. Par testament, il nous fit don de sa propre
collection : merveilleux instrument de travail où sont représentés
non seulement les types qu’il décrivit, mais aussi des représentants
d’à peu près toutes les faunes myriapodologiques du monde.
Ce savant éminent eut à répondre pendant sa longue carrière aux
sollicitations de tous les collecteurs de Myriapodes dont, avec bonne
grâcè, il déterminait les récoltes. Sa distinction native, sa bonté
faisaient délicieux tout commerce avec lui et son érudition rendait
sa conversation toujours instructive. Brôlemann avait été élu
Correspondant du Muséum et sa mort, survenue en 1933, a privé
cette maison d’un de ses meilleurs collaborateurs.
— 155 —
4 ¥
C’est ainsi, Messieurs, que le Service confié en 1917 à Ch. Gra-
vier s’est trouvé enrichi, depuis eette date, de trois collections
célèbres entre toutes, œuvre chacune d’un généreux spécialiste
universellement réputé.
L’acceptation de dons aussi somptueux — et je songe aussi à ceux
qui les ont précédés — crée des devoirs auquel le Muséum ne saurait
se soustraire. Ces devoirs ne consistent pas seulement à entretenir
et à conserver les richesses déposées dans nos galeries, mais à les
exploiter, à continuer l’œuvre que le temps n’a pas permis aux dona-
teurs d’accomplir en son entier. Malgré le labeur de ces derniers, ces
collections renferment encore beaucoup d’étiquettes blanches,
d’inédits, qui attendent leur entrée dans la seience. Le personnel
d’un laboratoire, réduit à l’état squelettique, qui ne manque, je vous
l’assure, ni de courage, ni de bonne volonté, ne peut y suffire — ■ un
capitaine et deux lieutenants n’ont jamais formé que les cadres
d’une Compagnie — sans compter que personne ne songe à lui
demander une compétence qui devrait s’étendre à des groupes
nombreux et fort disparates. Force est donc de recueillir des colla-
borateurs. *
Les trois belles figures que je viens d’évoquer montrent que,
naguère, se trouvaient des hommes du plus haut mérite, totalement
indépendants, pouvant consacrer leur temps et leur fortune à l’étude
de la Zoologie. Faut -il croire ces temps révolus ? Sans nous hâter de
l’affirmer, nous aurions tort de considérer l’époque présente comme
favorable à l’éclosion de vocations qui puissent se manifester avec
un aussi complet désintéressement. C’est pourquoi, si notre rôle est
de susciter des vocations, de grouper des chercheurs, nous n’avons
pas le droit d’imposer à eeux-ci une sorte de vœu de pauvreté ; il
faut qu’ils aient l’assurance qu’en nous suivant ils pourront aussi
faire face aux âpres exigences matérielles du moment. Malgré le
gros effort qui s’est accompli récemment dans ce sens, il reste encore
beaucoup à faire pour assurer la permanence de fonctions qui dans un
Etablissement comme celui-ci est une nécessité.
Je ne veux pas croire cependant que là soit la seule cause des
difficultés que nous éprouvons à recruter des collaborateurs. Ceux-ci
doivent avant tout, comme nous-mêmes, déterminer, elasser, étudier
les matériaux que nous possédons, se livrer en un mot au travail du
systématicien. Or, il ne fait aucun doute pour tous ceux qui ont suivi
le développement des sciences naturelles en ces dernières années que
ce travail n’est pas spécialement goûté des jeunes générations. Que
la Systématique ait perdu l’attrait qu’elle exerçait chez nous, à un
moment où le progrès des sciences connexes sur lesquelles elle s’ap-
— 156 —
puie lui permet des conclusions de plus en plus précises, est pour moi
un véritable sujet d’étonnement. Et je ne puis expliquer un tel
résultat que par une méconnaissance profonde de ce qu’est vraiment
cette discipline, de l’importance de son but et de ses possibilités.
Dresser l’inventaire des formes vivantes ; dégager les lois de leur
distribution dans le temps et dans l’espace, les liens de parenté qui
les unissent ; préciser la notion d’espèce, rechercher l’étendue et
le déterminisme de ses variations ; étudier l’action des changements
du milieu — ■ externe et interne — sur la morphologie, le comporte-
ment, la descendance des individus ; déterminer le caractère hérédi-
taire ou nom des particularités qui se font jour à la faveur de ces
changements tel est le beau programme dont la Systématique a
précisément pour but de coordonner les éléments, pour permettre
une exacte connaissance de nous-mêmes et de nos compagnons sur
ce globe.
J’entends qu’à la lecture de ce programme beaucoup de biologistes
vont se reconnaître systématiciens. Ce en quoi ils n’auront pas
complètement tort ; ils le sont au même titre que le taxonomiste qui
détermine, et réunit les éléments d’une collection. Mais je dis que,
s’ils n’ont pas eommencé par ce travail préliminaire, leurs conclu-
sions risquent de manquer de portée et ne peuvent en tout cas
concourir au but que nous nous proposons. Les uns et les autres
apportent sans doute leur contribution à l’œuvre commune ; mais
celui qui veut bâtir doit s’assurer d’abord des fondations. Or, ces
fondations, c’est le taxonomiste qui les édifie et seuls les Musées en
possèdent les riches matériaux. Elles seront même d’autant plus
solides que l’ouvrier aura restreint son labeur à un champ plus étroit
qu’il pourra cultiver en son entier et dont il aura le loisir d’appro-
fondir les sillons. C’est pourquoi les « spécialistes » dont nous avons
tant besoin sont les meilleurs artisans de cette œuvre. C’est pourquoi
j’ai tenu en ce jour à rendre un hommage particulier à un Simon,
à un Chevreux, à un Brôlemann, et que je tiens à dire l’estime
dans laquelle nous tenons tous ceux qui, suivant leur exemple, se
penchent sans lassitude sur un groupe de leur choix et en dressent
l’inventaire minutieux.
Devraient -ils se borner à ce travail de nomenclature et de
critique, ils mériteraient tous nos éloges et toute notre gratitude.
Mais il est bien rare qu’ils s’arrêtent à ce point : les difficultés qu’ils
rencontrent dans leur tâche journalière les avertissent mieux que
quiconque de la valeur relative des divisions taxonomiques qu’ils
emploient et leur en imposent la discussion. Admirablement armés
par une longue pratique, ils confrontent avec les réalités les hypo-
thèses qui leur sont présentées, acceptent les unes, amendent les
autres, en suggèrent de nouvelles. Et au fur et à mesure qu’ils
avancent dans la voie de la connaissance se posent de nouveaux
— 157
problèmes. Et les voilà qui interrogent la génétique, qui demandent
aux physiciens et aux chimistes de préciser les caractéristiques du
milieu, aux physiologistes de noter la nature des échanges qui
s’établissent entre le milieu externe et le milieu interne, aux embryo-
logistes de décrire les phases larvaires qui précèdent la forme adulte,
de dégager les lois de la croissance des individus.
De chaque enquête jaillissent des données nouvelles : on sait que
la formule chromosomique intervient dans la formation de nom-
breuses variétés et l’on a pu donner récemment un résumé de nos
connaissances, déjà étendues, sur les corrélations morphologiques de
l’autopoliploïdisme ; ici même, Sosa-Bourdouil étudie les
caractères héréditaires dans la constitution chimique des plantes ;
et ne vient-on pas de montrer que les deux anciennes espèces de notre
Rouget, Mullus surmuletus, et M. barbatus, dont j’avais étudié les
variations ne sont en effet que des variantes endocrinologiques d’une
même espèce ; l’extrême humidité qui règne dans les grottes, par le
ralentissement des échanges qu’elle entraîne, peut rendre compte
de certaines adaptations des animaux cavernicoles ; l’inégalité de la
croissance déterminée par les différences qualitatives du milieu
explique la formation de races que la biométrie révèle. Ces quelques
exemples pris au hasard suffisent à montrer que la systématicien
doit avoir des fenêtres ouvertes sur toutes les disciplines. Mais si
cette constatation ennoblit son œuvre, elle en augmente aussi la
difficulté, et je comprends le découragement qui l’envahit parfois
quand il songe à tout ce qu’il ignore de nécessaire à la solution du
moindre problème.
11 faut en prendre son parti ; le temps n’est plus des connais-
sances encyclopédiques et la collaboration s’impose. Cette nécessité
vient de s’affirmer d’une façon éclatante par la création toute récente
de « l’Association pour l’étude de la Systématique en relation
avec la Biologie générale ». C’est à Londres, en mai 1937, qu’un groupe
de savants préoccupés des questions que je viens d’exposer, se réu-
nirent pour examiner en commun la possibilité de faire effectivement
concourir à la Systématique les autres disciplines biologiques. Le
25 juin, la nouvelle société était constituée sous la présidence du
Julian Huxley, Secrétaire général de la Zoological Society,
entouré de nos collègues du British Muséum : H. W. Parker,
W. T. Calman, J. R. Norman, B. P. Uvarof, etc., tous systéma-
ticiens de premier ordre se rendant parfaitement compte de l’urgence
de sortir du cadre de la taxonomie purement morphologique. Je
puis dire qu’en apprenant la formation de cette Société, j’ai éprouvé
une grande joie : la qualité de ses fondateurs et le but qu’ils se pro-
posent lui réservent le plus brillant avenir, la Systématique biologique
que depuis trente ans, pour ma modeste part j’ai essayé de pratiquer
a maintenant des répondants de choix et des assises officielles.
— 158 —
J’en ai dit assez, Messieurs, pour vous montrer ce que sera au
laboratoire comme à l’amphithéâtre le principal but de mon ensei-
gnement. Ici et là, je m’efforcerai à recruter des élèves en attirant
l’attention sur les recherches à entreprendre, les points à élucider,
en montrant que la Systématique loin d’être une Science morte est
la plus vivante de toutes, même lorsqu’elle s’applique à nos véné-
rables collections.
Je ne sais si c’est pour avoir vu autour de moi, dans ma
jeunesse, surgir de beaucoup d’archives dépouillées la peinture
vivante de telle famille, de telle ville, de telle société, mais je me
représente nos collections comme pleines de vie latente et les
espèces dont elles sont faites prêtes à livrer leur histoire à l’enquête
d’un bon systématicien. C’est à de telles enquêtes que je convierai
ceux qui voudront bien me suivre.
— 159 —
Baguages de Cigognes blanches dans l’Afrique du Nord
Par le G. Bouet.
Correspondant du Muséum.
Dans un article publié en 1935 dans le premier numéro de la Revue :
L’Oiseau et la Reçue française d’ Ornithologie, j’ai appelé l’attention
sur l’intérêt que présentait le problème, à peu près totalement
inconnu jusqu’alors, de la migration ds Gigognes blanches Ciconia
ciconia ciconia (L.) de l’Afrique du Nord. J’avais déjà abordé ce
sujet lors du VIII® Congrès International Ornithologique qui s’est
tenu en juillet 1934 à Oxford et où j’ai présenté un rapport sur l’état
de nos connaissances des migrations des Cigognes nord-africaines,
en même temps que je signalais la première pampagne de baguage
des jeunes au nid, entreprise par mes soins au cours du mois de
juin 1934 en Algérie.
C’est grâce au concours empressé de M. le Professeur Bourdelle,
titulaire du Service central de recherches sur la migration des oiseaux
de la Station ornithologique du Muséum national d’ Histoire naturelle,
que j’ai pu entreprendre, en Afrique du Nord, au cours des années
1934-35-36 et 37, une série de campagnes de baguage dont je vais
exposer brièvement les résultats.
J’ai tout d’abord, pour ne pas perdre de temps lors de ma première
campagne, utilisé les renseignements que j’avais acquis personnelle-
ment au cours de divers déplacements dans le département d’Alger.
Ces recherches sur le peuplement des Cigognes algériennes, à cette
époque encore fragmentaires, m’avaient cependant permis de choisir,
comme lieu d’élection de ma première campagne, une région assez
rapprochée d’Alger, celle de la vallée de l’oued Sebaou, où j’avais pu
constater la réunion, en un même points et l’abondance de nids d’un
accès facile, à Mirabeau, à la Société « Huilerie et Savonnerie de
Kabylie » où les toits des bâtiments abritaient une douzaine de nids
et dans le village de colonisation même : 32 Cigogneaux dans 13 nids
furent bagués par mes soins. Je pus également, aux abords d’Alger,
dans la propriété que possède l’ Institut Pasteur d’Algérie à Birtouta
et dans quelques fermes des alentours, procéder à un certain nombre
de baguages : Dans 4 nids je pus baguer 8 jeunes.
Le chiffre des bagues utilisées au cours du mois de juin 1934
s’éleva à 40. Ces bagues, en aluminum, appartenaient aux types B
et C en usage à la Station du Muséum, et se fermaient par simple
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 2, 1938.
-- 160 —
rapprochement de leurs extrémités. Elles me parurent défectueuses
et susceptibles d’être ouvertes assez facilement par le bec de la mère
au cours de l’élevage des jeunes Cigognes au nid. En fait plusieurs
bagues furent retrouvées aux abords de l’Huilerie de Mirabeau sans
qu’il ait été possible d’expliquer dans quelles conditions elles avaient
été enlevées de la patte des jeunes.
La campagne que j’avais projetée pour 1935 fut grandement
facilitée du fait que le Gouverneur Général de l’Algérie d’alors.
M. Carde, à la demande du Comité d’Etudes de la Biologie des
Acridiens, voulut bien prescrire une enquête administrative sur la
densité de la population des Cigognes nichant en Algérie par le
dénombrement des nids. J’ai exposé les raisons de cette enquête
et ses résultats dans un second article de L’Oiseau et la Ref’ue
française d’ Ornithologie paru en 1936.
Grâce aux données fournies par les autorités administratives, je
pus étendre pour la campagne de 1935 le champ de mes baguages en
Algérie. Tout d’abord il m’apparut plus rationnel de faire converger
mes efforts seulement sur un petit nombre de stations judicieusement
choisies : Quatre régions ou localités furent, par suite de leur abon-
dance en Cigognes, sélectionnées dans les trois départements algé-
riens, pour la campagne de 1935 et les campagnes ultérieures. Cette
façon de restreindre le champ des baguages permettrait au cours
des années suivantes, de rendre plus aisée la recherche des routes de
migration prises respectivement par les Cigognes nées dans les
mêmes endroits. Comme on le verra plus loin cette façon de procéder
a donné de bons résultats.
Les points choisis furent, pour le département d’Alger, à nouveau
Mirabeau et quelques autres centres de colonisation de la vallée de
Tisser et du Sebaou ; pour celui d’Oran la ville de Relizane, dans la
vallée de Toued Mina, affluent de Toued Chelif, où un grand nombre
de nids avaient été dénombrés au cours de l’enquête administra-
tive et enfin pour celui de Constantine le territoire de la commune
mixte des Maadid dont le centre est à Bordj bou Arreridj et où
les nids sont particulièrement abondants.
Un quatrième point, Bône, à peu de distance de la frontière algéro-
tunisienne (la population en Cigognes de la Tunisie étant insigni-
fiante), permettrait de suivre, le cas échéant, les routes de migration
empruntées par les oiseaux nichant dans la partie orientale de
l’Afrique du Nord. Les résultats obtenus de fin mai à fin juin 1935
furent les suivants :
Département d’Alger
Vallées de Tisser et du Sebaou Isser et environs : 36 bagues dans
dans un rayon d’environ 50 kil. 18 nids.
(du 27 mai au 3 juin). Mirabeau : 76 bagues dans 35 nids.
— 161 -
Tamda ; 10 bagues.
Rébeval : 22 bagues dans 12 nids.
Bordj Ménaiel : 41 bagues dans
25 nids.
Birtouta : 15 bagues dans 6 nids.
Montebello : 5 bagues dans 2 nids.
Retour de la Chasse : 5 bagues
dans 2 nids.
Département d’Oran
Relizane
Oueds Chelif et Mina
20-21 juin.
Relizane (Ville) : 100 bagues dans
44 nids.
Département de Conslantine
A] Commune mixte des Maadid :
(dans un rayon de 50 kil. de
Bordj bou Arreridj.) du 5 au
8 juin et les 14 et 15 juin.
Galbois : 22 bagues dans 10 nids.
Davoust : 70 bagues dans 34 nids.
Birkasdali : 12 bagues dans 6 nids.
Chabet el Ma : 30 bagues dans
13 nids.
Lecourbe : 17 bagues dans 8 nids.
Bordj R’dir : 74 bagues dans
25 nids.
Cerez : 37 bagues dans 15 nids.
Bordj bou Arreridj : 12 bagues
dans 6 nids.
B] Bône, 11 juin.
Bône (Ville) : 53 bagues dans
27 nids.
En résumé la campagne de 1935, en Algérie, a donné un total de
637 baguages dont 210 pour le département d’Alger, 100 pour celui
d’Oran et 327 pour celui de Constantine.
Les conditions dans lesquelles s’est présentée la campagne de 1936
ont été très différentes. Etant dans l’impossibilité de me trouver en
Algérie au moment de la nidification, j’ai dû m’adresser aux per-
sonnes qui, de bonne grâce, m’avaient aidé au cours de mes cam-
pagnes précédentes. Je dois dire que le meilleur accueil fut réservé
à mes demandes par mes collaborateurs bénévoles MM. Delacoste,
maire, et Garnier, directeur de l’Huilerie de Mirabeau (Alger),
qui s’étaient déjà offerts spontanément à m’aider, ont répondu
à mon appel et ont employé 35 bagues sur 50. M. Labrat des Issers
(Alger) a pu placer 5 bagues et enfin 7 autres baguages ont été effec-
tués aux environs d’Alger. Au total pour le département d’Alger
47 jeunes cigognes ont été baguées.
M. Larédo, adjoint au maire de Relizane (Oran), qui s’était,
l’année précédente, aimablement proposé pour me suppléer, le cas
échéant, a placé 100 bagues dans la ville.
L’administrateur de la commune mixte des Maadid à Bordj bou
Arreridj (Constantine) M. Lestrade Carbonnel a bien voulu faire
placer à Davout 50 bagues. Enfin M. Robert, sergent pompier à
Bône (Constantine), dont les services m’avaient été précieux en
1935 pour l’ascension, non exempte de dangers, des hautes maisons
de la ville, a bien voulu se charger de poser les 25 bagues que je lui
avais fait parvenir.
— 162 —
L’année 1936 n’aura donc pas été perdue puisque 222 bagues ont
été employées dans les trois départements algériens.
En 1937 j’ai pu me trouver en Afrique du Nord au moment de la
nidification et étendre jusqu’au Maroc le champ de mes investiga-
tions. En effet en 1935, il avait été entendu entre le Gouvernement
général de l’Algérie, la Résidence générale du Maroc et celle de la
Tunisie, que l’enquête prescrite en Algérie pour le recensement des
cigognes serait étendue au Maroé et à la Tunisie. Cette documenta-
tion administrative ne peut être achevée qu’en fin 1936. Je profitai
donc de mon retour en Algérie en avril 1937 pour demander au
Résident général du Maroc, M. le Général Noguès, de bien vouloir
m’accorder les facilités administratives qui m’étaient nécessaires
pour accomplir pendant la période de nidiffcation des Cigognes
une mission de recherches biologiques et de baguage que je pus
réaliser au mois de juin. J’avais préparé entre temps une troisième
note sur les Cigognes nord-africaines, qui, malheureusement n’a pu
paraître qu’en janvier dernier, où je donnais les renseignements
fournis par les autorités administratives sur la population en Cigognes
du Maroc et de la Tunisie. Les chiffres fournis par les trois groupe-
ments administratifs de l’Afrique du Nord sont intéressants à
signaler. 48.500 Cigognes viennent nicher au Maroc, 13.000 en Algérie
et seulement 200 en Tunisie.
Le problème de la migration de ces oiseaux était également abordé
dans cette étude. Grâce à l’enquête que le Gouverneur général de
l’Algérie, M. Le Beau, avait bien voulu prescrire, d’après mes indica-
tions, dans les territoires du Sud, les renseignements qui ont été
recueillis et m’ont été adressés par les soins de M. le Colonel B elan-
Dou, Sous-Directeur des Territoires du Sud, ont éclairé le problème
que j’avais posé en 1934. Les Cigognes nord africaines traversent le
Sahara à la migration d’arrivée et à la migration de retour. Elles
sont signalées dans tous les postes du Sahara. De Tamanrasset où
semble se faire la concèntration des bandes algériennes et maro-
caines, elles gagnent le Sud-Est pour rejoindre, vers le Nil, les bandes
migratrices des Cigognes nichant dans les pays du nord de l’Europe.
En effet, M. Zolotarevsky, le chef de notre Mission d’études de la
Biologie des Acridiens, a pu, au cours de son voyage dans les terri-
toires du Tchad recouper le passage de ces oiseaux dans le Borkou
et l’Ennédi. Je rappelle ici pour mémoire ces faits dont le lecteur
trouvera le détail dans l’article précité.
Ma campagne de 1937 fut partagée en deux phases : En Algérie,
en fin mai début de juin, je procédai moi -même au baguage des
jeunes cigognes à Mirabeau et à Birtouta : 45 furent baguées et
25 bagues laissées entre les mains de mes correspondants, soit au
total 70 bagues pour le département d’Alger.
— 163
Pour le département d’Oran 100 bagues furent placées par les
soins de la Mairie à Relizane.
Dans le département de Constantine je fis adresser 90 bagues à
M. Abadie, le nouvel administrateur de la Commune mixte des
Maadid, qui voulut bien en faire placer 50 à Davout et 40 à Lacouobe.
Enfin 15 bagues furent adressées à M. Robert à Bône. Au total
275 bagues ont été posées au cours de la campagne de 1937 en
Algérie.
Ma campagne au Maroc s’effectua dans de très bonnes conditions
grâce, je l’ai dit, aux facilités qui me furent accordées par le Résident
général, M. le Général Noguès.
Me basant sur les renseignements administratifs qui m’avaient
été communiqués antérieurement, je décidai de borner mon activité
à une région où je pourrais rencontrer le plus grand nombre de
Cigognes de façon à y baguer en masse le plus grand nombre d’oiseaux
possible. La Région du Rharb (Port Lyautey) est la plus peuplée
en Cigognes du Maroc, grâce à l’oued Sebou qui la traverse en s’y
étalant, parallèlement à la côte, en une série de sinuosités qui for-
ment de vastes marécages avant de se jeter à la mer. Je commençai
mes opérations à Port Lyautey le 12 juin. Grâce au concours
empressé de M. Poussier, le chef de la Région qui mit à ma dis-
position son automobile et voulut bien m’accompagner lui-même
au cours de mes déplacements, je pus, les 12, 14, 17, f 8 juin, dans les
douars de la banlieue de Port Lyautey, sur la route de Tanger, puis
sur la rive droite du Sebou et enfin dans la ville même placer
412 bagues.
Je réservai quelques bagues pour la région de Fès où je désirais
étudier le comportement des Cigognes dans une région moins arrosée
et où les nids sont moins nombreux. Sur la route de Fès à Taza, le
1®^ juillet, accompagné d’un caïd, mis aimablement à ma disposition
par le chef de la région, M. Caillat, je pus baguer 36 jeunes oiseaux
déjà sur le point de quitter les nids et dont plusieurs s’envolèrent au
moment où nous nous apprêtions à les saisir. Il faut considérer que,
d’une façon générale, les campagnes de baguage des Cigognes, dans
l’Afrique du Nord, doivent être terminées dans les derniers jours de
juin.
En résumé, ma campagne au Maroc m’a permis, en moins d’un
mois, de poser 450 bagues. Pour l’Algérie et le Maroc, la campagne
de 1937 se chiffre par 725 baguages
Je dirai quelques mots de mes recherches biologiques dans le sud
marocain, à la limite territoriale de nidification des cigognes. Me
basant sur le recensement administratif fait à Marrakech où, pour la
ville et la banlieue 26 et 301 nids avaient été comptés, je gagnai
Marrakech le 20 juin. Mes déplacements dans la banlieue de la ville
confirmèrent les renseignements qui me furent donnés, à savoir
— 164 -
que l’extrême sécheresse qui a régné en 1937 dans tout le sud
marocain, a eu sa répercussion sur la nidification des Cigognes de
toute la région.
Tous les nids que je visitai étaient vides. On constatait seulement,
vers le coucher du soleil, que les couples solitaires revenaient au nid
pour y passer la nuit. L’ahsence totale de champs ensemencés où,
normalement, les cigognes se rendent pour y chercher les insectes
nécessaires à l’élevage des petits, la raréfaction de ces insectes,
consécutive à la dessiccation des plantes vertes, base de leur nourri-
ture, la diminution des batraciens et des reptiles réduits à se can-
tonner aux abords des rares points d’eau non taris, ont été les causes
déterminantes qui ont provoqué chez les cigognes, et probablement
chez d’autres oiseaux, la carence de la nidification normale annuelle.
Il ne semble pas douteux que ce ralentissement de la vie animale,
dû à l’extrême sécheresse qui a coïncidé au printemps avec l’arrivée
des Cigognes, a eu une répercussion immédiate sur l’activité sexuelle
des oiseaux. Il y a là un processus biologique qu’il serait intéressant
de vérifier, en le confirmant ou en l’infirmant, toutes les fois que
l’on se trouvera en présence d’un bouleversement des conditions
écologiques normales, dû à la sécheresse ou à ' tout autre facteur
anormal. Nous restons convaincu que la sécheresse et ses consé-
quences, constatée cette année dans le sud marocain, est la seule
raison de la carence de nidification observée chez les cigognes
nichant normalement dans ces régions.
Pour résumer cette note déjà longue et pour répondre aux ques-
tions qui pourraient être posées, je dirai que sur les 1.624 bagues
posées de 1934 à 1937, tant en Algérie qu’au Maroc, aucune bague
n’a été renvoyée jusqu’ici au Muséum, sauf au cours du mois d’août
1937 où deux bagues ont été retrouvées, l’une en fin août à 40 kil. à
l’est de Djelfa, sur une jeune Cigogne trouvée morte et baguée à
Davout (Bordj bou Arreridj.-Constantine) le 15 juin 1937 et la
seconde sur une jeune Cigogne trouvée également morte à Timo-
ktène à 170 kil. à l’ouest d’In-Salah, au début d’août et baguée vers
le milieu de juin à Relizane (Oran). Djelfa est à 200 kil. à vol d’oiseau
de Davout ; Timoktène, en plein Sahara, dans la vallée de la Saoura,
est à environ 1.500 kil. à vol d’oiseau de Relizane et se trouve sur le
même méridien. L’oiseau de Relizane a donc rejoint en ligne droite
l’itinéraire que nous avons désigné, dans notre dernière note sous le
nom de Route de l’Ouest des migrations des Cigognes nord-
africaines à travers le Sahara. C’est la première confirmation de
l’hypothèse que nous avons émise. Les deux bagues retrouvées
appartiennent, celle de Relizane à l’ancien modèle et celle de Davout
au nouveau modèle employé par la Station de baguage du Muséum.
— 165 —
BIBLIOGRAPHIE
D*" G. Boueï : Le Problème de la migration des Cigognes blanches de
l’Afrique du Nord. L’Oiseau et la Revue française d’ Ornithologie, N® 1,
1935, p. 109.
— Nouvelles recherches sur les Cigognes blanches d’Algérie. Ibid., N° 2,
1936, p. 300.
— Nouvelles recherches sur les cigognes blanches de l’Afrique du Nord.
— Densité du peuplement des Cigognes nichant au Maroc et en Tunisie.
— Migrations des Cigognes nord-africaines. Ibid. N® 1, 1938.
-- 166
Description de six Halacariens de la Mer Rouge
(2® partie)
PAR Marc André.
CoPIDOGNATHUS (COPIDOGNATHOPSIS) GIBBUS TpOUeSSart
var. CATAPHRACTA Tpouessart.
Le C. gibbus Trouessart ^ a une distribution très étendue : en
France il habite la zone littorale (notamment les bancs de Moules)
dans la Manche, l’Océan Atlantique et la Méditerranée ; aux Açores
on l’a trouvé sur les fonds de roches à 318 métrés. Au cap de Bonne-
Espérance l’expédition du Gauss a rencontré des individus qui, en
tous points, concordaient avec le type.
Dans sa collection le Trouessart a rapporté également à
cette forme typique un Acarien recueilli à Djibouti par M. Coutière,
qui a également trouvé dans cette localité une variété cataphracta
distincte.
Cette var. cataphracta de l’Océan Indien se rapproche du type des
côtes Atlantiques de France, mais elle est moins allongée : le corps,
dont la longueur totale est de 400 u et la largeur de 300 u, est un
ovale court, avec l’anus peu saillant.
Le rostre est court et large, armé de chaque côté d’une dilatation
triangulaire très prononcée.
La cuirasse est beaucoup plus fortement chitinisée que dans la
forme typique, les plaques du tronc se joignant presque complète-
ment.
La plaque dorsale antérieure, -qui offre, à son bord frontal, un pro-
longement ou épistome, présente, en son milieu, une forte bosse
ou crête pyramidale, dont la pointe se confond avec celle de l’épis-
tome et constitue ainsi une sorte de capuchon qui s’avance au-dessus
du capitulum. Cette plaque porte deux impressions symétriques
sculptées de groupes hexagonaux de pores et elle est rebordée
avant son bord postérieur par une zone sculptée de rosaces perlées.
1. E.-L. Trouessart, 1889, Bull. Scient. France et Belgique, XX, p. 244 ; 1894,
in Gadeau de Kerville (H.), Recherches sur les faunes marine et maritime de la
Normandie (1®*' voyage), Bull. Soc. Amis Sc. nat. Rouen, 1''® sem. 1894, p. 166, pl. IX,
fig. 1, 2, 3 et fig. texte 2.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1938.
— 167 —
La plaque notogastrique est fortement bombée et est également
ornée de rosaces perlées : elle montre deux bandes longitudinales,
consistant en fovéoles composées d’un groupe de pores ; ces bandes
sont interrompues aux deux tiers de leur longueur et présentent
vers le milieu deux crêtes transversales qui se dirigent vers le
bord de la plaque, de manière à figurer une étoile.
Fig. 4. • — C. (Copidognathopsis) gibbus Trt. var. cataphracta Trt. Face dorsale, X 197.
Cette variété cataphracta se distingue très nettement par la
conformation des plaques oculaires. Elles sont fortement rétrécies
en arrière et se divisent en deux segments : l’antérieur, qui porte
l’œil, est presque quadrilatéral avec les angles arrondis ; le postérieur
est plus étroit, allongé en ruban fovéolé sur le bord interne et
arrondi sur son bord externe dans son dernier tiers, avec l’extrémité
réfléchie en dedans et s’articulant avec la plaque notogastrique.
La face ventrale offre la même disposition que dans la forme
typique.
Les pattes, grêles et courtes, ont des expansions transparentes
moins développées que dans le type, même à la paire.
— 168
Agauopsis exornata Trouessart.
En 1889 {Zool. Jahrbüch., IV, p. 318 et 353) Lohmann avait pris,
pour type de son genre Agaue, V Halacarus parçus Chilton (1883),
de Nouvelle-Zélande.
Mais, dès la même année, reconnaissant que les véritables affinités
de cette espèce étaient douteuses, il convenait (in litt.), avec Troues-
Fig. 5. ■ — Agauopsis exornata Trt. ■ — D, face dorsale, X 120 ; V, face ventrale ; Pi,
basifémur [bf] et télofémur [t /) de la patte I ; Pu, génual (g) et tibia (th) de la
patte Tl ; Pin, trochanter [tr], basifémur (h /), télofémur [t f] et génual de la
patte III ; Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
SART (1889, Rev. Synop. Halac., Bull. Scient. France et Belgique,
XX, p. 246), de choisir comme type V Agaue hrepipalpus Trt.,
d’Europe.
Or, d’autre part, ayant constaté que VH. pansus Ch. appartient
indubitablement au genre Polymela Lohmann, 1901, K. Vîets (1927,
169 —
Halacaridæ Nordsee, Zeitschr. f. Wiss Zool., Bd. 130, p. 94) en a
conclu que ce dernier nom tombe rigoureusement en synonymie
à’Agaue, qui a la priorité et dont le type doit rester incontestablement
VH. parvus.
Par suite, il a créé un nouveau genre Agauopsis pour les espèces
du groupe de 1’^. brevipalpus, groupe auquel appartient 1’^. exor-
nata Trt., qu’il faut donc appeler Agauopsis exornata.
Le type unique de cette espèce, d’ailleurs très incomplet, est
d’assez grande taille : il a une longueur totale de 680 [j. et une largeur
de 415 [JL.
Par la forme du rostre et des palpes, cet A. exornata est voisin de
V Agauopsis hirsuta Trt., des côtes de la Méditerranée.
Le capitulum a ses côtés subparallèles et l’hypostome est allongé
et subtriangulaire.
Les chélicères ont un corps grêle et une forte griffe, recourbée
à angle droit, mais non denticulée en scie.
Les palpes maxillaires ^ sont, à leur base, largement écartées
l’un de l’autre et ils se composent de 4 articles. Le 1®^ est très court ;
le 2®, trois fois aussi long que le 1®’^, est dilaté à son extrémité ; le 3®,
très court, est muni d’un fort piquant interne ; le 4®, plus long que le
2® et dépassant l’hypostome, est pointu et recourbé en dedans à son
extrémité.
Le tronc ovale, allongé, est revêtu d’une cuirasse complète, nette-
ment sculptée, les plaques, à la face dorsale comme à la face ven-
trale, ne laissant entre elles que de faibles espaces de tégument
finement strié.
La plaque dorsale antérieure, grande, est dilatée en avant, tandis
qu’elle est rétrécie chez VA. hirsuta : elle recouvre la base du rostre
et elle présente, au milieu de son bord antérieur, une saillie (épis-
tome) anguleuse, sculptée, qui porte l’œil impair ; elle montre sur
son champ, deux bandes subparallèles, divergentes en arrière, dont
la sculpture est disposée en rosaces hexagonales perlées.
La plaque notogastrique, grande et ovale, à bord antérieur recti-
ligne, porte deux bandes sculptées, subparallèles, qui sont la conti-
nuation de celles de la plaque précédente et deviennent confluentes
en arrière, de sorte que leur ensemble figure une ellipse allongée,
ouverte en avant, parce qu’elles ne rejoignent pas la saillie médiane
de l’épistome.
Les plaques oculaires, allongées, subquadrangulaires, arrondies
en avant et fortement anguleuses en arrière, présentent une impres-
sion sculptée médiane saillante, et portent, en avant, l’œil bien
pigmenté, mais à cornée peu distincte.
A la face ventrale, la plaque sternale, très grande, subhexagonale,
1. Dans la préparation du Trouessart il n’existe plus que le palpe droit.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938. 12
— 170 —
plus étroite et tronquée en arrière, s’étend jusqu’au delà des inser-
tions des pattes III : elle est simplement granuleuse.
Les plaques épimérales postérieures, grandes et allongées, sont
sculptées de rosaces perlées seulement sur les flancs.
La plaque génitale, petite et subovale, porte en arrière le cadre
génital ovale, allongé, formant une légère saillie en avant de l’anus,
qui est terminal.
Les pattes sont très incomplètement conservées : à gauche il n’en
existe plus aucune trace ; à droite la 4® fait défaut, ainsi que les
tarses aux autres pattes ; à la 1^® et à la 3® le tibia manque égale-
ment ; le 3® article (télofémur) est plus épais à la patte I qu’aux
autres : c’est là un caractère des Agauopsis.
Trouessart mentionne que les pattes I, à sculpture fine, portent
de gros piquants émoussés comme chez les A. bre^’ipalpus Trt.,
hirsuta Trt., microrhyncha Trt. : mais, dans l’individu -type mutilé,
je n’ai observé que des épines à pointe très effilée.
IsCHYROGNATHUS CoUTIEREI 7 rOUCSSart.
Le genre Ischyrognathus, dont cette espèce est le type, représente
la forme primitive de Simognathus (dont le type est le Pachygnathus
sculptus Brady, d’Europe), auquel Trouessart l’avait d’abord
(1899) rattaché comme sous-genre.
L’animal a une longueur de 500 y et une largeur de 240 u.
Le capitulum, pyramidal, nettement resserré à sa base, est bien
visible sur la face dorsale.
Les palpes, formés de trois articles (les 2® et 3® étant concrescents),
ont une forme allongée : ils sont insérés latéralement et parallèles
entre eux de manière à l’ester bien séparés dans toute leur longueur
et à ne pouvoir venir en contact que par leur extrémité distale : au
contraire, chez les Simognathus (où leurs 2® et 3® articles sont égale-
ment fusionnés) ils se sont raccourcis et, par suite, rapprochés étroite-
ment à la face dorsale du rostre, de façon à se toucher au-dessus de
celui-ci, leur dernier article étant dirigé en dehors.
Le 2® article, plus long à lui seul que la moitié du palpe, montre,
sur le côté interne, à son tiers distal, une papille en forme de verrue
(en avant de laquelle on distingue nettement la soudure du 3® article,
très court) et, près de son extrémité, un petit tubercule surmonté
d’une soie raide ; l’article terminal, court et pointu, est recourbé en
dedans et il paraît divisé par une fente en deux dents munies chacune
d’un petit poil.
Le corps allongé est fortement cuirassé. Toutes les plaques du
tronc sont ponctuées et une mise au point en profondeur permet de
s’apercevoir qu’au-dessous de cette fine ponctuation superficielle
— 172 —
elles sont criblées de petites fovéoles arrondies sous-cuticulaires.
La plaque dorsale antérieure est subelliptique.
La plaque notogastrique est subovale, élargie en arrière.
Les plaques oculaires sont réduites à deux bandes chitineuses
étroites, allongées en forme de semelle et dépourvues de cornées
A la face ventrale la plaque sternale, trapézoïdale, formée par
la fusion des épimères des l’’® et 2® paires, est échancrée en avant
par l’ouverture du camérostome et présente, sur chacun de ses bords
externes, au niveau de l’insertion des pattes II, une profonde échan-
crure linéaire
De chaque côté il y a deux larges plaques épimérales postérieures
(3® et 4®) qui sont séparées : elles sont renforcées en anneau dans leur
portion périphérique, la partie médiane restant très mince.
La plaque génito-anale présente en son milieu le cadre génital
et, plus en arrière, le cadre anal, qui est infère.
Les pattes sont lisses.
Celles de la paire sont modifiées en organes de préhension .
leur 4® article (génual) est très court ; leur article terminal (6® =
tarse) n’a pas de fossette unguéale et est armé de deux très fortes
griffes falciformes et d’une épine latérale ; le pénultième article
(5® = tibia), très haut et rétréci proximalement en forme de pédon-
cule, s’élargit ventralement à son extrémité distale qui porte un fort
piquant opposable aux griffes tarsales. Le tarse constitue avec ce
tibia une véritable main à quatre doigts, dont le piquant terminal
de ce 5® article représente le pouce.
A ces pattes I, ce pénultième article est muni d’une apophyse
lamelleuse triangulaire entre ce gros piquant et la base du dernier
article qui présente une échancrure contre laquelle vient buter cette
apophyse. Trouessart pense que cette disposition doit permettre à
l’animal de maintenir à volonté le dernier article dans le prolongement
du membre.
Aux pattes II, III, IV le dernier article, allongé et conique, est
dépourvu de cette échancrure et de gouttière unguéale : il se ter-
mine par deux griffes falciformes faiblement ciliées ; sur le 5® article
on observe, à l’angle antéro-interne, deux poils pennés.
1. J’ai observé (1933, Ann. Inst. Océanogr., t. XIII, fasc. V, p. 146) cette même
forme des plaques oculaires dans l’Halacarus niidipelliger (de l’île Saint-Paul), qui est
également une espèce aveugle.
2. Cette échancrure correspond à une bandelette chitineuse située au bord postérieur
des épimères de la l""® paire et portant des attaches musculaires [soi-disant organe
stigmatiforme de Lohmann (1889, Zool. Jàhrb., IV, p. 288)]
173 —
Notes sur les Espèces Lamarckiennes d’Anomalocardia
(Moll. Lamellibr.)
PAR Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Comme Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 326) l’a
reconnu, Lamarck a classé parmi ses Cytherea plusieurs espèces qui
sont, en réalité, des Venus : C. flexuosa, macrodon, lunularis, squa-
mosa
Cytherea flexuosa Linné.
Le Venus flexuosa Linné [non Born] ^ (1767, Syst. Nat., éd. XII,
p. 1131) a été représenté par Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 330,
pl. 31, fig. 333-334) : le type, qui existe toujours dans la collection
de Linné, a d’ailleurs été figuré par Hanley (1855, Ipsa Linn.
Conch., p. 67, pl. IV, fig. 1).
C’est une coquille renflée, subtrigone, rostrée en arrière, ornée de
rides concentriques irrégulières crénelées finement par des stries
rayonnantes ; le bord ventral interne des valves est crénelé ; la colora-
tion externe est variable : blanchâtre, roussâtre ou grisâtre, plus
ou moins tachetée ou bien présentant trois rayons noirs inter-
rompus.
Le V. flexuosa L. qui constitue le type des Anomalocardia Schu-
macher, 1817, est la seule espèce de ce genre qui ne soit pas Améri-
caine (1914, Jukes-Browne, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 80) :
Lamarck (p. 589) l’indique, en effet, de l’Océan Indien.
Il y a rattaché deux variétés : l’une [2], avec ponctuations et linéoles
brunes ; l’autre [3], plus courte transversalement.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck a étiqueté C.
flexuosa deux individus mesurant 29 X 23 et 27 X 22 mm., et deux
autres exemplaires (30 X 24 et 27 X 23 mm.) sont indiqués comme
ayant été déterminés par lui.
La variété [2] est représentée par trois spécimens ayant pour
1. Lamarck (p. 590) a également inscrit sous le nom de Cytherea cardiïla une
espèce qui, comme le dit Deshayes (1835, loc,. cii., p. 328), est la même que son Venus
cardioides (p. 600).
2. Le Venus flexuosa Born est le Venus brasiliana Gmelin.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1936.
— 174 —
dimensions respectives 30 X 24, 25 X 19 et 28 X 22 mm. : ce dernier
offre deux larges rayons noirâtres.
SowERBY (1853, Thés. Conch., II, p. 716, pl. CLVI, fig. 85-86)
a représenté sous le nom de Venus flexuosa {non L.) une coquille de
l’Océan Indien (Moluques) qui se distingue par ses bords ventraux
internes lisses (non denticulés) : c’est le Venus impressa Anton
(1837, Arch. /. Naturg., I, p. 284), pour lequel Jukes-Browne''
(1914, loc. cit., p. 80) a proposé une section Cryptonema.
Cytherea macrodon Lamarck.
Le C. macrodon, dont le type a été figuré par Delessert (1841,
Rec. Coq. Lamarck, pl. 9, fig. 3 a-c), est indiqué par Lamarck (p. 590)
comme une espèce rapportée des mers australes par Péron (1803)
et Hanley (1843, Cat. Rec. Rio. Shells, p. 116) mentionne la même
provenance.
Cependant L. Pfeiffer (1869, Mart. u. Chemn. Conch. Cab., 2®éd.,
« Veneracea », p. 195) et Wm. Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus..
XXVI, p. 375) ont assimilé ce C. macrodon au Venus hrasiliana
Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3289) qui est une espèce com-
mune aux Indes Occidentales (de la Caroline du Nord au Brésil) ;
c’est le Venus flexuosa Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vind., p. 62,
pl. IV, fig. 10), qui est différent du V. flexuosa Linné, tout en étant
une forme alliée (1903, Dall, Tert. Fauna Florida, p. 1306).
Cytherea lunularis Lamarck.
Wm. Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI, p. 375) a réuni
le C. lunularis Lamarck (p. 590) au V. hrasiliana Gmelin.
On trouve au Muséum de Paris in iquée comme ayant été déter-
minée par Lamarck une coquille (32 X 28 mm.) rapportée du Musée
de Lisbonne par Geoffroy Saint-Hilaire (1808) ; elle est de couleur
brunâtre, avec une tache blanche triangulaire sur la lunule au voisi-
nage des sommets.
Cytherea squamosa Linné.
Le Venus squamosa Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 688), repré-
senté par Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 332. pl. 31, fig. 335),
a été regardé par Wm. Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI,
p. 359) comme un Anomalocardia et il en a fait le type d’une section
Anomalodiscus. Mais Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc.
London, XI, p. 80) trouve que cette espèce ne présente, sauf dans la
— 175 —
forme, aucune différence avec les Chione Megerle von Mühlfeld
typiques.
Cette coquille des Moluques et des Philippines, triangulaire,
rostrée en arrière, est garnie d’écailles résultant de l’entrecroisement
d’ondulations concentriques et de côtes rayonnantes dédoublées ;
la lunule est striée et le bord interne des valves est crénelé.
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve indiqués comme
ayant été déterminés par Lamarck (p. 590) sept individus, dont la
taille varie de 40 X 31 à 26 X 20 mm. et qui ont été rapportés de
Timor par Péron (1803).
— 176 —
Note sur la structure des Feuilles de Kniphofia aloides
Moench
PAR W. Russell
Les Kniphofia sont, on le sait, des plantes appartenant à la
famille des Liliacées-Asphodeloïdées ; on en connaît environ
70 espèces réparties dans les régions montagneuses de l’Afrique
australe.
D’après A. Berger ils dériveraient comme les Aloe d’un
ancêtre commun dont ils auraient conservé certains caractères tels
que la non carnosité des feuilles et l’absence de cellules aloïfères.
Une brève étude anatomique des feuilles de Kniphofia a été
publiée en 1908 par A. Berger mais comme elle contient de nom-
breuses lacunes, une mise au point nous a paru nécessaire. Nous avons
pris pour type K. aloïdes Mœncb., fréquemment cultivé comme
plante ornementale. C’est une plante à feuilles linéaires, longuement
acuminées, toutes radicales, canaliculées à leur face supérieure et
pourvues d’une carène à leur face inférieure.
Sur les bords du limbe, on observe çà et là des petites dents de
1 /2 mm. de longueur et qui ne sont autres que des aiguillons droits
portés par une émergence de parenchyme.
L’épaisseur des feuilles est au maximum de 2 mm. Leur section
transversale a la forme d’un V à la base du limbe et d’un Y au som-
met. Les deux épidermes sont semblables et constitués par des
cellules beaucoup plus longues que larges ; leur membrane externe
porte de petites protubérances. Les stomates, légèrement enfoncés,
existent sur les deux faces ; on en trouve 2-3 par mm^. La structure
du mésophylle est isolatérale ; sous chaque épiderme on rencontre
1-2 assises de cellules palissadiformes lâchement unies entre elles,
puis un véritable tissu lacunaire formé de cellules rameuses riches en
chlorophylle.
Le centre du mésophylle est occupé par un parenchyme incolore
composé de grandes cellules à contour arrondi ; ce parenchyme pro-
bablement aquifère, atteint 800 pL d’épaisseur dans la portion
1. Travail fait au Laboratoire d’agronomie coloniale du Muséum dirigé par M. le
Prof. Aug. Chevalier.
2. A. Berger. Liliacées-Asphodeloïdées-Aloïnées (Pflanzenreich, 1908, IV, p. 21).
3. A. Berger [loc. cit., p. 7).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 2, 1938.
— 177 —
basilaire de la feuille. Les parenchymes assimilateurs des deux faces
contiennent de gros paquets de raphides. Les faisceaux libéro-
ligneux, assez nombreux et localisés dans les parenchymes assimila-
teurs, sont répartis en deux séries parallèles à la face supérieure et à
la face inférieure du limbe ; ces faisceaux comme chez les Aloe ^ ont
tous leur liber tourné vers l’extérieur. Chaque faisceau est entouré
d’une gaine de grosses cellules arrondies et plongé dans un tissu
parenchymateux qui peut se sclérilîer aux deux pôles de façon à
constituer une sorte de calotte protégeant d’une part le liber,
d’autre part la pointe du bois. Cet appareil de soutien atteint un
très grand développement au voisinage du bois des faisceaux mar-
ginaux et du faisceau médian de la carène.
Le liber se compose de quelques groupes criblés séparés les uns
des autres par du parenchyme à cellules plus grandes que les éléments
criblés.
Le bois comprend : 1® une file de vaisseaux superposés dont les
plus anciens sont en voie de disparition ; 2® du bois secondaire réduit
à quelques assises de vaisseaux à faible diamètre (moy, : 12 p.)
nettement disposés en files radiales.
Les vaisseaux sont en majorité spiralés, seuls les vaisseaux primi-
tifs présentent des anneaux. Dans le bois secondaire les tours de
spire étant très rapprochés, les vaisseaux paraissent être rayés.
1. Macqret. Etudes sur les Aloe, in Journ. de Pharmacie et de Chimie, 1888.
— 178 —
Révision des collections H. MICHELIN
Publiée sous la Direction de MM. le Professeur L. Germain
et G. Ranson.
Les Algues siphonées calcaires
PAR M. Morellet.
La Collection Michelin, conservée au Laboratoire de Malacologie
du Muséum, renferme quelques échantillons de Codiacées et de Dasy-
cladacées fossiles. Surprenante à première vue, leur présence dans
une collection consacrée au règne animal s’explique cependant très
naturellement du fait qu’au temps de Michelin ces Algues étaient
confondues avec les Polypiers
Parmi ces échantillons, les seuls intéressants sont ceux d’Uteria
encrinella Mich. qui sont les types du genre et de l’espèce et sur les-
quels nous reviendrons dans un instant. Les autres méritent seule-
ment d’être cités ; ce sont :
Codiacées.
Ovulites margaritula Lk.
actuellement dénommé Coraïliodendron ( Ovulites ) margaritula
(Lk.).
1° Une centaine d’articles détachés dont 8 présentent deux ouver-
tures à l’une de leurs extrémités.
Provenance : Bassin parisien, sans indication de localité.
Age probable : Lutétien.
2*^ Un fragment de calcaire littéralement pétri d’articles de cette
Algue.
Provenance : inconnue.
Age probable : Eocène.
1. Ces échantillons ont été remis au Laboratoire de Cryptogamie du Muséum où l’on
pourra les consulter désormais.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1938.
— 179 —
Dasycladacées.
Polytripa elongata Defr.
actuellement dénommé Cymopolia elongata (Defr.).
Quatre articles isolés dont L’un sectionné longitudinalement
montre la structure interne.
Provenance : Valognes (Manche).
Age : Eocène.
Uteria encrinella Michelin.
1840-47 Michelin, Iconographie Zoophytologique, p. 177, pl. 46,
fig. 26.
Huit échantillons.
Provenance : Bassin parisien, sans indication de localité.
Deux de ces huit échantillons sont à éliminer aussitôt ; ils n’ont
en effet rien de commun avec U. encrinella et sont des fragments
égarés d’un Neomeris sp., commun dans le Lutétien (Fercourt,
Parnes, Chaumont-en-Vexin, etc.). Par contre, les six autres échan-
tillons (quatre intacts et deux fragments) correspondent exactement
à la diagnose et aux figures de Michelin ; ce sont eux, et eux seuls,
qui constituent le type. Par leur patine ils proviennent certainement
du Cuisien et très vraisemblablement de Cuise-Lamotte (Oise) qui
est d’ailleurs la seule localité citée dans le texte par Michelin.
Les figures 1, a, b, reproduisent l’échantillon type figuré par
Michelin {loc. cit., pl. 46, fig. 26).
La diagnose originale est la suivante :
« U. minuta, çertebralis, cylindrica, compressa, çacua, fragilis ;
parte superiori çel inferiori ad centrum perforata, radiata ; marginibus
interiori et exteriori læoigatis ; parte laterali unique marginali punctu-
lata ; punctis excaoatis, oix conspicuis ».
Cette diagnose est exacte, mais elle est incomplète en ce qu’elle
n’indique pas que la coquille, en forme de tonnelet, est traversée de
part en part, suivant son axe, par un tube calcifié, présentant plu-
sieurs verticilles de pores et débouchant par les ouvertures des faces
inférieure et supérieure (fig. 2, a, b.).
Par ailleurs, ainsi que Michelin semble l’avoir soupçonné puis-
qu’il écrit : « Ce très joli petit corps a beaucoup d’analogie avec les
vertèbres d’Encrine », un tonnelet à' Uteria ne constitue pas un
organisme complet ; ce n’est qu’un segment isolé, provenant de la
dissociation d’un organisme articulé. Bien que rares en raison de
leur extrême fragilité, on trouve en effet des fragments de rameaux,
composés de plusieurs tonnelets encore superpoés (fig. 3 a) ; quelques-
uns même ont l’extrémité intacte (fig. 3 f^) ; on voit alors que les deux
180 ~
derniers articles s’écartent sensiblement du type décrit par Miche-
lin. Au lieu d’être plane, la surface supérieure de l’avant-dernier
article (fig, 2, d) est creusée en entonnoir pour recevoir le dernier.
Celui-ci se compose schématiquement d’une calotte sphérique
1
^ h
Fig. 1. — Echantillon type, Coll. Michelin ( X 7) ; a vu latéralement ; b vu de face
Fig. 2. — a Section longitudinale d’un article montrant le tube axial ( X 7) ; b Section
longitudinale d’un article montrant le tube axial brisé et les perforations internes
de la paroi ( X 7) ; c Fragment (vu de l’intérieur) montrant l’ébauche du tube axial
sectionné au niveau d’une verticille de pores et le plancher imperforé ( X 7) ;
d Avant-dernier article, vu sur sa face supérieure, légèrement infundibuliforme ( X 7) .
Bartonien, Le Fayel (Oise), Coll. Morellet.
FIg. 3. — Fragments de rameaux ( X 7) ; a Trois articles encore accolés ; b Extrémité
d’un rameau. Cuisien, Liancourt-Saint- Pierre (Oise), Coll. Morellet.
surmontant un tronc de cône très surbaissé ; la surface de la calotte
est criblée d’un grand nombre de pores, celle du tronc de cône est
imperforée mais fortement striée suivant les génératriees ; une large
ouverture sur la petite base est l’orifice du tube axial qui, ici, ne
— 181
traverse pas l’article de part en part mais est sectionné avant d’at-
teindre la paroi supérieure (fig. 4).
Nous en terminerons avec la partie descriptive en disant qu’entre
deux articles voisins existe un verticille de pores plus gros que ceux
des flancs des tonnelets.
Quant aux dimensions, elles peuvent être supérieures à celles du
plus grand individu (2 mm. de diamètre) connu de Michelin. Voici
les limites dans lesquelles elles varient :
Hauteur des articles : 0,8 à 1,2 mm.
Diamètre des articles : 1 à 3 mm.
Diamètre du tube axial : 0,2 à 0,8 mm.
4
F [G. 4. — Section longitudinale schématique d’un rameau.
U. encrinella n’a jamais été signalé que dans l’Eocène du bassin
de Paris ; il fait son apparition avec le Cuisien où, en dehors de
Cuise-Lamotte (Oise), la localité type, il est connu de la plupart des
gisements ; rare au Lutétien (Ully-Saint-Georges, Ferme de l’Orme)
et au Bartonien (Le Fayel, Moisselles, Verneuil), il disparaît avec ce
dernier étage.
La position systématique à'Uteria que Michelin classait, provi-
soirement tout au moins, parmi les Zoophytes ^ n’a été définitive-
ment établie que par Munier-Chalmas. Ce dernier, dans sa note
capitale de 1877 a démontré que, comme Polytripa Defr., Acicularia
d’Arch., Dactylopora Lk., etc., Uteria n’appartenait pas au règne
animal mais était en réalité une Algue Siphonée verticillée (nous
disons aujourd’hui : Dasycladaeée) et a créé pour lui la tribu des
Utéridées.
Cette tribu dont l’ancêtre ne saurait être le genre crétacé Munieria
1. Il écrit en effet : « C’est un genre dont on ne peut encore fixer la place. »
2. Munier-Chalmas. Observations sur les Algues calcaires appartenant au groupe
des Siphonées verticillées et confondues avec les Foraminifères, C. R. Ac. Sc., LXXXV,
nO 18, 1877, pp. 814-817.
— 182
M. V. Hantk., contrairement à l’opinion de W. Deecke n’est repré-
sentée jusqu’ici que par les genres Uteria Mich. (deux espèces :
U. Brocchii Mun.-Ch. du Montien et U. encrinella Mich. de l’Eo-
cène du bassin de Paris) et Broeckella Mun.-Ch. (une espèce :
B belgica Mun.-Ch. du Montien) que J. Pia ^ n’eût jamais songé
à rapprocher de Triploporella Steinm. s’il eût vu les échantillons,
Avant de discuter la valeur et les affinités de la tribu des Utéri-
dées, nous allons tenter, à la lumière de son squelette, de nous rendre
compte de ce que pouvait être un Uteria vivant.
Uteria se composait d’une tige principale continue, calcifiée
(tube axial) d’où partaient deux sortes de rameaux verticillés, dispo-
sés de la façon suivante : un verticille stérile, plusieurs verticilles
fertiles, un verticille stérile et ainsi de suite. Les rameaux stériles,
simples, calcifiés, formaient par la soudure de leurs calcifications
deux planchers parallèles entre lesquels ils émergeaient par les gros
pores signalés entre deux articles voisins ; le plancher inférieur
constituait le plafond de l’article précédent et le plancher supérieur
la partie basale de l’article suivant. Les rameaux fertiles étaient
plusieurs fois subdivisés ; en effet le nombre des pores des verti-
cilles du tube axial est très inférieur à celui des pores qui criblent
les flancs des tonnelets, mais la modalité de cette subdivision (dicho-
tomies successives ?) pous échappe du fait que ces rameaux n’étaient
calcifiés que vers leur extrémité où la soudure de leurs calcifications
formait une mince muraille continue (flancs des tonnelets), destinée
à protéger les sporanges (gamétanges ?). Ceux-ci sont mal connus
car ils n’ont encore été observés (et en très petit nombre) que sur
deux échantillons d'U. Brocchii Mun.-Ch. où ils étaient fixés à
la paroi interne de la muraille, formant un revêtement dont nous
ignorons l’importance. Ce sont de petits disques calcifiés, pédicellés,
présentant dans leur épaisseur deux rangées concentriques de cavités
arrondies.
Si incomplet soit-il, cet essai de reconstitution montre qu’ Uteria
présente des caractères mixtes qui ne permettent de le classer dans
aucune des tribus actuelles de Dasycladacées et qui justifient le
maintien de la tribu des Utéridées. Par ses verticilles stériles alter-
nant avec des groupes de verticilles fertiles il rappelle certaines
Acétabulariées {Halicoryne Harvey) dont il s’écarte complètement
par la forme et par la disposition des sporanges. Par ces derniers
1. W. Deecke. Ueber eine neue Siphoneen, N. Jahrb. für Miner., Geol. u. Palæoni.,
I, 1883, p. 9, pl. 1, fig. 4-10.
Voir à ce sujet :
J. PiA. Die Siphoneæ verticillatæ vom Karbon bis zur Kreide, Abhandl. d. Zool.-
Boian. Gesellsch. in Wien, XI, 2, 1920, p. 148.
L. et J. Morellet. Nouvelle contribution à l’étude des Dasycladacées tertiaires,
Mém. S. G. F. ,XXV, 2, 1922, pp. 20-21.
2. J. PiA in Hirmer. Palâobotanik, Bd. 1,1927, p. 76.
183
il se rapproche des Bornétellées chez lesquelles par contre tous les
verticilles sont fertiles. Il nous paraît donc logique, ne serait-ce
qu’à titre indicatif, de continuer à placer la tribu des Utéridées
entre celle des Acétabulariées et celle des Bornétellées.
Avant de terminer, nous tenons à renouveler nos remerciements à
M. le Professeur L. Germain, Directeur du Muséum, qui a bien voulu
mettre à notre disposition les matériaux de la collection Michelin et
assurer la publication de cette étude.
Sur une condition méconnue du génotype systématique
PAR Paul Chabanaud.
Dans un Travail de la plus pressante utilité et marqué au coin
de la plus saine logique M. Donald Leslie Frizzell a établi naguère
la nomenclature de tous les dérivés utiles du mot « type ». Régie par
la loi de priorité et purgée de toute homonymie, cette nomenclature
possède, entre autres mérites, celui de mettre un terme à l’inco-
hérence et à la pléthore.
Sur les deux cent trente-trois acceptions du mot « type », employé
seul ou en composition, dix termes sont retenus, qui sont nécessaires
en même temps à la Botanique, à la Zoologie et à la Paléontologie ;
■savoir : le génotype, le syntype, l’holotype, le paratype, le lectotype,
le néotype, l’hypotype, le topotype, l’homéotype et le plastotype.
Vint-deux autres dérivés du même mot « type » sont encore définis,
qui conviennent à des cas particuliers. Ce sont : aedoéotype, allotypes,
alloparalectotype, androtype, chirotype, chorotype, clastotype,
clonotype, gynétype, holoparalectotype, idéotype, isogénotype,
lectoallotype, mérotype, monotype, morphotype, néanotype,
népionotype, onomatype, paralectotype, protérotype, spermotype.
Parmi les dix termes essentiels, seul « génotype » concerne le genre ;
tous les autres se rapportent à l’espèce.
Il semble bien qu’en ce qui a trait à l’espèce, cette terminologie
satisfait à toutes les exigences, mais il n’en va pas de même pour le
genre, du moins en Paléontologie. Dans cette branche de l’Histoire
naturelle, en effet, la détermination du génotype se heurte fréquem-
ment à des difficultés suscitées par l’état fragmentaire des fossiles.
Non sans raison et d’accord avec la majorité des auteurs, Frizzell
considère le génotype comme étant, non pas un individu, mais une
espèce. Remarquons toutefois que le type de celle-ci, — holotype,
lectotype, néotype ou plastotype, — devient, en fait, le génotype
individuel.
Tout fossile fragmentaire ne peut faire l’objet que d’une des-
1. Frizzell (D. L.), Terminolory of fypes. The American Midland Naturalist, 14,
1933, pp. 637-668.
Dans ce mémoire, tous les termes mentionnés sont numérotés et, par surcroit, rangés
par ordre alphabétique ; grâce à quoi la citation du titre de l’ouvrage suffit en toute
circonstance.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1938.
— 185 —
cription partielle ; mais la diagnose spécifique peut être complétée
par l’étude, simultanée ou successive, de deux ou de plusieurs spéci-
mens fragmentaires. Dans de telles conditions, le choix d’un holotype
arbitraire (lectotype) serait déraisonnable, puisque l’espèce est
fondée sur une collection indivise de syntypes. Une telle espèce est
irrémédiablement polytypique.
Cette situation pourrait cependant prendre fin par la découverte
subséquente d’un individu suffisamment complet, lequel, moyen-
nant une nouvelle description, illustrée comme il se doit, prendrait
rang de néotype.
Mais qu’entendons-nous par « individu complet » ? La forme
précise et la structure des parties molles d’un fossile ne nous sont
jamais révélées. Ce que nous connaissons d’un Vertébré éteint,
c’est son squelette, ses dents et ses phanères (écailles ou plumes).
Lorsqu’il s’agit de Téléostéens, l’expérience acquise nous interdit
d’affirmer l’identité spécifique de deux ou de plusieurs squelettes,
même complets, si semblables qu’ils nous paraissent. Corréla-
tivement, certaines différences ostéologiques n’engendrent pas
toujours la certitude de l’hétérogénéité spécifique des individus
qui les présentent. Moins complets sont les fossiles et plus incertaine
est leur détermination. Dans le cas d’une espèce polytypique, la
hiérarchisation des syntypes s’impose plus que jamais ; elle
s’établira ainsi : syntype I, syntype II, syntype III, etc. S’il advient
une désagrégation systématique de la collection des syntypes, le
syntype I conservera toujours le nom de l’espèce primitivement
décrite et de laquelle il pourra, après élimination des autres
syntypes, devenir l’holotype fragmentaire sans préjudice de la
description subséquente d’un néotype plus complet.
Cela posé, étudions le problème du génotype.
L’intégralité de la diagnose d’un genre paléontologique est en
raison de l’intégralité de la diagnose de l’espèce génotypique ;
d’où il s’en suit que le concours de deux ou de plusieurs espèces
peut devenir indispensable à la diagnose générique.
Voici l’exemple, tiré d’un fait concret, observé en Paléoichthyo-
logie ;
Une espèce A est décrite d’après un spécimen fragmentaire. Ce
que révèlent cependant les parties conservées exige la création d’un
genre nouveau, genre dont la diagnose sera fatalement incomplète.
Pour peu que le hasard veuille que les parties manquantes de l’orga-
nisme comptent précisément au nombre de celles qui caractérisent
un groupe d’espèces (genre ou famille), le mutisme de la diagnose
générique, à l’égard de ces caractères, devient chose grave.
1. Le type fragmentaire pourrait être avantageusement désigné par le terme atélé-
type {’oLTs'kffi. incomplet). Mérotype serait sans doute préférable, si ce vocable n’avait
déjà un sens précis en Zoologie et en Botanique.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
13
— 186 —
Un autre fossile B est découvert, qui, bien que fragmentaire,
lui aussi, complète les données morphologiques relevées sur le spéci-
men A.
Les éléments morphologiques qui sont conservés à la fois, dans
le spécimen A et dans le spécimen B, présentent certaines diffé-
rences, qui, trop légères pour suggérer l’hypothèse d’une incompa-
tibilité générique, méritent néanmoins d’être tenues pour l’indice
d’une dualité spécifique ; tout cela, en supposant que la thèse de la
communauté générique se trouve fortifiée par l’identité du niveau
stratigraphique, mieux encore par celle du gisement.
Il en résultera la coexistence d’une espèce A et d’une espèce B,
classées dans un même genre, dont la diagnose sera fatalement com-
posite, force étant d’y introduire les caractères observables en B,
mais inobservables en A et réciproquement. La condition de ce genre
A -fi B demeurera telle, si longtemps qu’une documentation complé-
mentaire ne sera pas intervenue, confirmant où infirmant les hypo-
thèses relatives aux spécimens A et B ; en d’autres termes, tant qu’il
n’aura pas été décidé que ces fossiles appartiennent ou non à deux
espèces différentes.
On peut certes objecter qu’en tant qu’agrégat d’espèces, tout
genre est composite par définition, sinon toujours en fait (genres
monotypiques), et que toute diagnose générique consiste en l’énoncé
des caractères qui, tout à la fois, sont communs à toutes les espèces
consignées dans le même genre et ne se retrouvent dans les éléments
d’aucun autre genre connu. Pareille conception de la diagnose géné-
rique est inadéquate à l’exemple paléontologique envisagé ici,
car, restreinte à ce que l’observation directe révéle de commun
entre les syntypes fragmentaires, la diagnose du genre A -|- B ne
contiendrait plus rien de caractéristique.
En tant que génotypes, les espèces A et B sont donc inséparables
et le resteront, si longtemps que l’une au moins d’entre elles ne se
verra pas dotée d’un néotype suffisamment complet, qui la mette
en mesure de prendre seule rang de génotype.
Un genre tel que A -f- B est nécessairement polytypique. De
même que pour toute espèce polytypique, la pluralité des génotypes
exige leur hiérarchisation. Je proposerai d’attribuer à l’espèce A
le titre de génotype I, à l’espèce B, le titre de génotype II et ainsi
de suite, pour tout genre qui serait fondé sur plus de deux
espèces, constituées elles-mêmes par un ou plusieurs spécimens
fragmentaires. Le génotype I pourrait être qualifié de proto-
génotype ^ ; il resterait seul génotype légal, s’il advenait par la suite
que le démembrement du genre soit reconnu nécessaire.
1. IlpwTOç, principal ; yivoç, genre ; tûtco;, type.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale.
— 187
Sun LA TEMPÉRATURE DE QUELQUES EAUX
DU Sahara occidental
PAR Théodore Monod.
On a peu de renseignements sur la température des eaux saha-
riennes ; aussi ai-je noté systématiquement, durant mes derniers
voyages, celle des eaux rencontrées.
Une classification satisfaisante des divers types de points d’eau
sahariens n’a encore pu être établie : il n’est pas certain que l’on y
parvienne jamais.
En ce qui nous concerne ici, j’utiliserai, faute de mieux, la çlassi-
fication suivante :
I. EAUX superficielles, LIBRES, LE PLUS SOUVENT INSOLÉES.
A. En accumulation pluoiale directe, sans circulation souterrraine
préalable.
Mobiles, en ruissellement : crues d’oueds temporaires.
2® Immobiles, en retenues ;
a) Mares de rocher : gueltas, marmites, bouts-du-monde des
canyons, poches de lits torrentiels, etc.
aa) Pérennes (pouvant être accessoirement alimentées
par des suintements).
bb) Temporaires.
b) Mares de plaine ;
aa) Accidentelles, temporaires : dayas.
bb) A variations saisonnières mais à localisation perma-
nente : mares d’hivernage,
a^) Pérennes, à crues saisonnières.
a^) Temporaires, littéralement saisonnières.
B. En accumulation libre indirecte, précédée d’une circulation souter-
raine : sources ordinaires.
Mobiles : ruisselets de sources, séguias.
2° Immobiles, ou, du moins, a niveau constant : vasques
d’émergences, flaques alimentées par suintements, etc.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 2, 1938.
— 188 —
II. EAUX SOUTERRAINES
A. Sous-écoulements d’oueds, sables et alluvions récentes imbi-
bés, retenues oblitérées par ensablement ou colmatages argileux,
etc. : puisards, tilmas, abankors, oglats, etc.
B. Nappes phréatiques : puits proprement dits, moyens et pro-
fonds.
Une classification qui juxtapose une citerne naturelle d’eau de
pluie et la vasque à niveau constant d’une source serait désavouée
par un géologue : aussi bien a-t-elle pour objet de viser plutôt le
résultat des dispositifs bydrologiques que ces derniers en eux-
mêmes, et le mode de gisement des eaux plutôt que leur origine.
A ce titre elle rendra peut-être service à ceux qui étudieront la
biologie et la biogéographie des faunes et des flores aquatiques du
Sahara occidental.
Relevé des renseignements sur les points d’eau.
Il ne peut être question de suivre dans le relevé qui suit le détail
de la classification proposée, faute de renseignements suffisants ;
on se contentera d’en utiliser l’essentiel et, même ainsi, il est cer-
tain que la liste ne sera pas sans erreurs : des sources enterrées peu-
vent être confondues avec des puisards, des mares de crues avec des
vasques alimentées par suintements, etc.
Abréviations employées : P = profondeur, N = profondeur de
la nappe, T — température de l’eau. Ta — température de l’air
(à la même heure, sauf indication contraire) ; heures en TMG.
I. RUISSELLEMENT (crues d’oueds temporaires).
1. Oued Timagazine, torrent dans les cailloux, 14-vi-34, 18 h. 15,
T = 28^5, Ta = 29o2.
2. Ibidem, batha sablonneuse, T = 28°0.
3. Ibidem, batha, 15-vi-34, 7 h. 40, T = 24®9, Ta = 25°1.
4. Batha de Tidjikja, 17-viii-34, 7 h. 00, T = 2S^0, Ta = 25®5.
[Nos j^.4 ; Mauritanie].
En appendice, il peut être intéressant de signaler ici quelques
températures de surface du Niger, observées du 23 mai au 2 juin
1935, entre Kabara et Mopti :
23-V-35, 11 h. 15, T = 2600, Ta = 33^4 — 14 h. 30, T = 27^0, Ta =
3705 — 18 h. 30, T = 2707, Ta = 33°!.
I
— 189 —
24- V-35, 5 h. 30, T = 25o4, Ta = 23^0 — 12 h. 20, T - 27o5, Ta =
3405 — 18 h. 00, T = 2708, Ta = 3405.
25- V-35, 5 h. 30, T = 25^2, Ta = 22ol _ 12 h. 45, T = 28o5, Ta =
3708 — 18 h. 30, T = 2805, Ta - 37o0.
26- V-35, 6 h. 00, T = 25o6, Ta = 24o5 — 12 h. 15, T = 30o0, Ta =
3700 _ 18 h. 45, T = 2609, Ta = 37o0.
27- V-35, 6 h. 00, T = 26o5, Ta = 27o3 — 14 h. 00, T - 27o8, Ta =
3802 — 18 h. 30, T = 2702, Ta = 35o6.
28- V-35, 5 h. 30, T == 26o0, Ta = 26o5 — 13 h. 30, T = 28o0, Ta =
3700 — 18 h. 30, T = 2806, Ta = 32o8.
29- V-35, 5 h. 45, T = 26o8, Ta = 24o0 — 13 h. 15, T = 30o0 [29o5 —
3004], Ta = 3405 — 18 h. 30, T- 29o5, Ta = 33o7.
30- V-35, 5 h. 45, T = 27o2, Ta = 2404 — 14 h. 00, T = 32o3, Ta =
3700 — 18 h. 30, T = 2807, Ta = 30o2.
31- V-35, 5 h. 40, T = 27o3, Ta = 25o0 — 13 h. 15, T = 29ol, Ta =
3509 — 18 h. 20, T = 2907, Ta = 37ol.
1- vi-35, 5 h. 55, T = 2803, Ta = 25o2 — 13 h. 30, T - 3lol, Ta =
3805 — 18 h. 30, T = 30o2, Ta = 36o0.
2- VI-35, 6 h. 00, T = 2800, Ta = 27o5.
II. CITERNES NATURELLES ou GUELTAS
5. Matmata, grande guelta terminale, à Crocodiles, pérenne,
21-IV-34, 6 h. 50, au bord, T = 22o0, Ta (à 7 h. 00) = 29o5.
6. Ibidem, petite guelta accessoire en aval de la grande, 13 h. 15,
T = 2300, Ta (à 14 h. 00) = 4003.
7. Zli, pérenne, 30-iv-34, 8 h. 03, au bord, T = 23o5, Ta = 24o5.
8. Hamdoun, pérenne, 4-v-34, vers 14 h, 30, T = 27o0, Ta =
3500 ; ibidem, 13-V-34, 14 h. 35, T = 30o0, Ta = 40o5.
9. Tachot, pérenne, 4-V-34, 18 h. 45, T = 24o0, Ta = 32o5 ;
ibidem, 13-V-34, 18 h. 25, T = 28o0, Ta = 36o5.
10. Azougui, guelta supérieure, pérenne, 9-V-34, 7 h. 00, T = 23o5,
Ta = 2700.
11. Ilij, guelta supérieure, 9-V-34, 11 h. 05, T = 25o0, Ta = 37o0.
12. Agueni, cirque supérieur, ll-v-34, 17 h. 05, T = 31o0, Ta =
3805.
13. Kédia dTdjil, guelta, 26-V-34, 7 h. 40, T -= 20o0, Ta = 20o0.
14. Kédia d’idjil, autre guelta, 26-V-34, 15 h. 47, T = 23o0, Ta =
3005.
15. Ma’riya, 9-vii-34, 8 h. 34, T 17o5, Ta = 27o4.
16. Taoujafet, grande guelta du Sud-Ouest, 7-viii-34, 10 h. 00,
T = 2703, Ta 3200.
17. El Maïlha (El Glatt), l-x-34, 6 h. 25, T = 25o0, Ta = 26o5.
18. Aïn Lebaïr (El Glatt), l-x-34, 8 h. 15, T = 26o5, Ta = 27o4.
19. Kedama, 3-X-34, 9 h. 00, T = 25o7, Ta = 29o0.
— 190 —
20. Guelt el Abd, 6-x-34, 8 h. 25, T = 25o7, Ta == 30o2.
21. Aguelt el Khadra, Hank, 20-1-35, 15 h. 05, T = IQoO, Ta =
2100.
[Nos ; Mauritanie, 17-21 : Soudan].
III. MARES SAHARIENNES ou DATAS
22. Tamga, flaque, lO-viii-34, 8 h. 00, T = 28o4, Ta — 28o5.
23. Aratane, 28-ix-34, 11 h. 40, T = 28o5, Ta = 35ol.
24. Sud d’Agueraktem, 6-1-35, 7 h. 00, T = 4o0, Ta = 3o0.
25. Même région, 6-i-35, 14 h. 50, T = 17o8, Ta = 20o5.
26. Même région, 7-1-35, 15 h. 55, T = 20o0, Ta = 22o0.
27. Nord d’Agueraktem, 14-1-35, 11 h. 45, T = 16o0, Ta = 20o5.
28. Agueraktem, 6-ii-35, 9 h. 15, T = llo5. Ta = 16o2.
29. Ouest d’Agueraktem, 9-ii-35, 8 h. 45, T = 10o6, Ta = llo2.
30. Même région, 9-ii-35, 9 h. 45, T = 12o2, Ta = 12o0.
31. Même région, 10-ii-35, 9 h. 55, T = I403, Ta = 13o0.
32. Est de Tinioulig, ll-ii-35, 10 h. 15, T = 12o2, T = 12o5.
33. Même région, flaque, 12-n-35, 7 h. 15, T = 4o2, Ta = 603.
34. Même région, flaque, 12-ii-35, 10 h. 20, T — 10o2, Ta =
1205.
35. Ouest de Tinioulig, 15-ii-35, 10 h. 50, T = 12o6, Ta = 17^5.
36. Même région, 16-ii-35, 8 h. 55, T = 6^8, Ta = 12o5.
37. Sud de Bir Amran, 20-ii-35, 8 h. 25, T = 8^5, Ta = 13°9.
38. Sud d’Oum el Assel, 2-xii-35, 9 h. 30, T = 11°5, Ta = 20®9.
[N®® 22-37 : Mauritanie, 38 : Soudan].
IV. MARES D’HIVERNAGE, SAISONNIÈRES DE CRUES OU D’EXISTENCE
38 bis. Ndémer, marigot, 12-xi-23, 6 h. 45, T = 23o8, Ta = I806
(à 6 h. 30).
39. Aleg, marigot du jardin potager à 4 kil. au Sud du poste,
2-IV-34, 19 h. 00, T = 2803, Ta = 31o3.
40. Mare de Tartega, 20-iv-34, 13 h. 05, T — 34o0 (au bord).
41. Tamourt en Naje, à Feiar, 22-iv-34, 14 h. 00, T = 35o5 (au
bord), Ta = 40o7. '
42. Flaque sur fond argileux, près de Tidjikja, 15-viii-34, 14 h. 00,
T = 3906, Ta = 3306.
43. Tamourt de Tamchakett, 24-vin-34, 7 b. 00, T = 26o2, Ta =
2701.
44. Mare de Dendaré, 15-X-34, 14 h. 00, T = 28o0, Ta = 33o8.
45. Lac Faguibine, rive nord entre Ras el Ma et Bankor, 22-X-34,
13 h. 00, Ta = 3100 (à 14 h. 00), T = 32o0 (au bord), 2904
(à 35 m. du bord)", 27o6 (à 70 m. du bord), 26o0 (à 85 m. du
— 191 —
bord, prof. : 0 m. 35), 25®2 (à 140 m. du bord, prof. : 0 m. 75),
46. Lac Faguibine, golfe d’Oum el Dierane, 24-X-34, 7 h. 00,
T = 1800, Ta = 1809.
[Nos 39-43 ; Mauritanie, 44-46 : Soudan].
V. SOURCES A EAUX COURANTES
47. Source de Moudjeria, au griffon, 17-iv-34, 9 h. 30, T = 32o5,
Ta = 3407.
48. Toungad, ruisseau à Characées, 3-V-34, 8 h. 15, T = 15o0,
Ta = 2500.
49. Séguia dans la palmeraie d’El Berbera, 14-vi-34, 9 h. 20,
T = 2704, Ta = 3205. ’
50. Séguia à Bour Sidi Youssef, 17-iii-36, 18, h. 10, T = 23o0,
Ta = 31o0 ; bassin d’irrigation [majen), même heure,
T = 2100.
51. Débouché d’une foggara, Adrar, 18-20-iii-36, 11 h. 30, T =
2308, Ta = 2800.
[Nos 47-49 : Mauritanie, 50-51 : Touat, Sud-Algérien].
VI. SOURCES SANS ÉCOULEMENT
52. Jemjiya, 25-iv-34, 16 h. 40, P = 1 m. 80, N = 0 m, 20, T =
2800, Ta = 3I05. [S’agit-il bien d’une source enterrée ?].
53. Toungad, trou d’eau dans la palmeraie, 3-V-34, 8 h. 30, T =
1900, Ta = 2500 (à 8 h. 15).
54. Agueni, trou d’eau dans la palmeraie, ll-v-34, 18 h. 15, T =
2905, Ta = 3700.
55. Agueni, trou d’eau dans la palmeraie, 12-V-34, 6 h. 10, T =
2405, Ta = 2400.
56. Iriji, source supérieure, 16-V-34, 8 h. 00, T = 20o0, Ta = 21o0.
57. Iriji, en aval, 16-V-34, 8 h. 00, T = 23o0, Ta = 2lo0.
58. El Melha, près d’El Beyyed, trou d’eau, 8-vii-34, 17 h. 43,
T = 2600, Ta = 3801.
59. Twekfit, petite vasque de suintement, 13-vii-34, 13 h. 10,
T = 2900, Ta = 3701.
60. Lemqader, trou d’eau d’amont, sous les palmiers, 14-vii-34,
17 h. 20, T = 3006, Ta = 36o8 — Ibidem, 22-vii-34, 14 h. 00,
T = 3100, Ta = 3908 — Ibidem, 23-vii-34, 14 h. 00, T =
3107, Ta = 3702.
61. Lemqader, mare à Typha, 14-vii-34, 18 h. 25, T = 27o0, Ta =
3603.
62. Aïn el Khadra, 13-vin-34, 8 h. 07, T = 27o0, Ta = 32o0.
é
— 192
63. Timoujejat, 14-viii-34, 9 h. 45, P = 1 m. 90, N = 0 m, 50,
T = 2808, Ta = 32o5.
64. Aouinet Enji, 2-X-34, 8 h. 10, P = 1 m. 30, N = 0 m. 30,
T = 2907, Ta = 2909.
64 bis. Néma, mare, 13-X-34, 14 h. 30, T = 26o0, Ta = 35o5.
65. El Mzerreb, flaque ravin sud (haut), 16-xii-35, 10 h. 55, T =
1505, Ta = 2102.
66. El Mzerreb, flaque ravin nord (bas), 18-1-35, 18 h. 00, T =
1405, Ta = 1705 — Ibidem, 17-xii-35, 7 h. 25, T = 12o5,
Ta = 1407.
67. El Kseïb, source sud, 21-1-35, 7 h. 00, T = 13o2, Ta = 409.
68. El Kseïb, source nord, 21-1-35, 7 h. 20, T — I605, Ta == 7o0.
69. Chegga, vasque de la source, 21-1-35, 15 h. 30, T = 17ol,
Ta = 1908 — Ibidem, 8-1-36, 16 h. 15, T = I805, Ta = 27o0.
70. Chegga, puisard creusé à proximité immédiate de la vasque,
8-1-36, 16 h. 15, P - 1 m., N = 1 m., T = 26o0, Ta = 27o0.
71. Bir Amran, 19-ii-35, 15 h. 00, P = 1 m. 40, N = 0 m. 28,
T = 1700, Ta = 2600.
72. Aouinet Legra, 2-1-36, 16 h. 25, N = 0 m. 85, T — 16o5, Ta =
2609.
[Nos 52-63, 65-66 et 71 : Mauritanie, 64 et 67-70 : Soudan, 72 : Sud-
Algérien].
VIL PUITS PEU PROFONDS « 15 m.).
73. Guimi, 13-IV-34, 9 h. 25, P = 4 m. 90, N = 1 m., T = 28o,
Ta = 2809.
74. Sangarafa, 14-iv-34, 13 h. 08, P = 2 m. 40, N = 0 m. 15,
T = 2802 (eau insolée). Ta = 38o0.
75. Moudjéria, puits du poste, 19-iv-34, 8 h. 25, P = 9 m. 25,
N = 0 m. 20, T = 3102, Ta - 34ol.
76. Fejar, 22-iv-34, 14 h. 25, P = 2 m. 10, N = 0 m. 75, T =
2905, Ta = 4007 (à 14 h. 00).
77. Tamra, oglat occidental, 23-iv-34, 15 h. 20, P — 1 m. 30,
N = 0 m. 20, T = 2805, Ta =- 39o0.
78. Kasr et Barka, 24-iv-34, 15 h. 15, P = 6 m., N = 0 m. 10,
T = 3000, Ta = 3408.
79. Akjat, oglat oriental, 25-iv-34, 15 h. 00, P = 2 m. 95, N =
Ô m. 40, T = 2900, Ta = 3300.
80. Akjat, oglat oriental, 25-iv-34, 15 h. 00, P = 2 m. 80, N ==
0 m. 30, T = 2800, Ta = 33o0.
81. Talorza, 26-iv-34, 10 h. 45, P = circa 1 m., T = 22o, Ta =
2400 — Ibidem, 12-VIII-34, 11 h. 25, T = 32o2, Ta = 36o0.
82. El Outiye (à proximité des puits morts d’Hassi et Motleh),
— 193 —
29-IV-34, 8 h. 12, P = 2 m. 80, N = 0 m. 20 (après abreuvoir
petite caravane), T = 26^5, Ta = 29o0.
83. Ouakcheddat, l-v-34, 14 h. 05, P = 5 m. 10, N = 0 m. 25,
T = 2705, Ta = 3200.
84. Azougui, palmeraie, 8-V-34, 14 h. 55, P = 1 m. 60, N = 0 m. 75,
T = 2405 (eau insolée). Ta — 39o9.
85. Azougui, palmeraie, 8-V-34, 15 h. 15, P = 1 m., N = 0 m. 10,
T = 3000 (eau insolée). Ta = 37o9.
86. Zidan, puits oriental, lO-v-34, 14 h. 15, P = 10 m. 80, N =
0 m. 10, T = 2608, Ta = 42o0.
87. Taïzent, 12-V-34, 11 h. 30, P = 3 m. 15, N = 0 m. 25, T =
2700, Ta = 3903.
88. Ntalfa (Azefîal), 21-X-23, 8 h. 00, P = 6 m. 25, T = 27o3,
Ta = 280.
89. Agrigete, 26-X-23, 18 h. 15, P =- 5 m. 65, N = 0 m. 20, T =
2705, Ta = 3205 (à 18 h. 20).
90. El Batha, 27-X-23, 12 h. 05, P = 5 m. 80, N = 0 m. 10, T =
2906, Ta = 2904 (à 12 h. 20).
91. El Meidour, 28-X-23, 17 h. 25, P = 3 m. 70, T == 28o4, Ta =
3002.
92. Ndegbad, l-xi-23, 15 b. 30, P = 11 m. 20, N = 2 m. 65, T =
^ 280, Ta = 3105.
93. Toueïla, 4-xi-23, 10 h. 15, P = 12 m. 30, N = 0 m. 50, T =
2602, Ta = 2805 (à 10 h. 00).
94. Beïla, 5-xi-23, 11 h. 00, P = 3 m. 15, N = 0 m. 20, T = 26o,
Ta = 250 (à 10 h. 55).
95. Nouakchott, 6-xi-23, 7 h. 00, P = 2 m. 50, N = 0 m. 35,
T = 2209, Ta = I609 (à 6 h. 50).
96. Ibidem, autre puits, 19-V-34, 7 h. 40, P = 2 m. 75, N = 0 m. 10,
T = 2005, Ta = 1905.
97. Jaïriniyé, 7-xi-23, 11 h. 40, P = 2 m. 50, N == 0 m. 10, T =
2604, Ta = 310.
98. Moulekhcheb, 8-xi-23, 9 h. 45, P = 2 m. 60, N = 0 m. 15,
T = 2704, Ta = 290.
99. El Gouechichi, 8-xi-23, 17 h. 25, P = 1 m. 70, N = 1 m. 50,
T = 2702, Ta = 2506.
100. Siga, 9-XI-23, 15 h. 15, P = 1 m. 70, N = 1 m. 10, T = 27o7,
Ta = 2505 (à 15 h. 09.)
101. Seïjeléf, ll-xi-23, 7 h. 40, P — 1 m. 30, N = 0 m. 20, T = 25o4
Ta = 2303 (à 7 h. 50).
102. Char, palmeraie, 23-V-34, 11 h. 55, P = 6 m. 50, N = circa
0 m. 20, T = 2705, Ta = 32o0.
103. Fdérik, 24-V-34, 17 h. 35, P = 5 m. 50, N = 1 m. 05, T = 29o5,
Ta = 350.
— 194 —
104. Atar, jardin du poste, 31-V-34, 18 h. 45, P = 4 m. 30, N =
0 m. 30, T =: 2605, Ta == 36o8.
105. Ibidem, autre puits, 31-V-34, 18 h. 50, P = 4 m. 80, N = 0 m. 50,
T = 2602, Ta = 35o8.
108. Ibidem, autre puits, 31-V-34, 17 h. 05, P = 5 in. 30, N == 0 m. 50,
T = 2505, Ta = 3601.
107. Amder el Kébir, 2-vi-34, 14 h. 40, P = 5 m. 20, N = 2 m. 35,
T = 2605, Ta = 3900. -
108. Chinguetti, puits principal, 19-vii-34, 9 h. 40, P = 10 m.,
N = 0 m. 35, T = 2600, Ta = 36o6.
109. Jraïf, puits du fortin, 7-vi-34, 17 h. 10, P = 5 m. 20, N =
0 m. 30, T = 2705, Ta = 4000.
110. Chrérik, 8-VI-34, 19 h. 05, P = 7 m. 90, N = 0 m. 70, T =
2503, Ta = 3600.
111 .Tifrirt, 13-VI-34, 13 h. 05, P = 10 m. 35, N = 0 m. 10, T =
2803, Ta = 3708.
112. Ërigui, puits oriental, 19-vi-34, 18 h. 00, P = 5 m., N ==
0 m. 50, T = 2603, Ta = 33o6 — Ibidem, 24-vii-34, 21 h. 10,
T = 2700, Ta = 3206.
113. Aguelal, 22-vi-34, 6 h. 30, P == 5 m. 40, N = 0 m. 40, T =
2708, Ta = 2800.
114. Taria, 23-vi-34, 18 h. 15, P = 2 m. 30, N = 0 m. 15, 0 m. 20,
T = 2800, Ta = 3903.
115. Ouadane, 3-vii-34, 6 h. 05, P = 8 m. 90, N = 0 m. 80, T =
2808, Ta =: 3108.
116. Tin Labbe, 3-vii-34, 12 h. 25, P — 1 m. 85, N = 0 m. 20,
T = 2605 (eau insolée). Ta = 42o0.
117. Seïdibé, 6-vii-34, 15 h. 25, P = qq. mètres, N = 0 m. 10, T =
2800, Ta = 4203.
118. Ifezouane, 7-vii-34, 17 b. 20, P = 1 m. 65, N = 0 m. 20 (pui-
sard d’à côté : 0 m. 40), T = 27^1, Ta = 39o9.
119. Neïlane, 8-vii-34, 12 h. 00, P = 1 m. 05, N = 0 m. 20, T =
2902, (eau insolée). Ta == 40o0.
120. El Malha, 8-VII-34, 17 h. 45, P = 0 m. 80, N = 0 m. 45, T =
2705, Ta = 3801.
121. El Beyyed, lO-vii-34, 5 h. 15, P = 3 m. 80, N = 0 m. 28,
T = 2507, Ta = 2305.
122. Tazazmout-es-Serir, ll-vii-34, 9 h. 30, P = 3 m. 75, N =
0 m. 35, T = 2706, Ta = 28ol.
123. Tazazmout el Kébir, ll-vii-34, 11 b. 15, P = 2 m, 60, N =
0 m. 15, T = 2800, Ta = 32o0.
124. Aghraakou, 12-vii-34, 16 h. 00, P = 3 m. 40, N = 0 m. 20,
T = 2705, Ta = 3805.
125. Niémilane, 27-vii-34, 11 h. 30, P =. 1 m. 45, N = 0 m. 10,
T = 3105, Ta = 3700.
195
126. El Boïnani, 29-vii-34, 13 h. 47, P = 3 m. 65, N = 0 m. 15,
T = 2905, Ta = 3706.
127. El Moïnane, l-viii-34, 15 h. 35, P = 3 m. 80, N = 0 m. 60,
T = 2903, Ta = 3800.
128. Talmeust, puits nord, 2-viii-34, 14 h. 10, P = 4 m. 20, N =
0 m. 15, T = 2908, Ta = 3908.
129. Rachid, 6-vin-34, 13 h. 45, P = 2 m. 80, N = 2 m. 40. T =
2808, Ta = 3909.
130. Hassi el Gara, 8-viii-34, 5 h. 50, P = 1 m. 30, N = 0 m. 45,
T = 2708, Ta = 2804.
131. Tidjikja, puits dans le jardin du poste, 18-viii-34, 6 h. 00,
P = 5 m. 50, N = 0 m. 65, T = 27o9, Ta = 26o7.
132. Nouaguelraiche, 18-viii-34, 18 h. 05, P = 4 m. 70, N = 0 m. 85,
T = 2805, Ta = 3401.
133. Badrina, 21-viii-34, 19 h. 20, P = 5 m. 75, N = 0 m. 20, T =
3001, Ta = 3503.
134. Tin Jamar, 22-viii-34, 16 h. 45, P = 14 na. 40, N = 0 m. 45,
T = 3109, Ta == 4108.
135. Ntatrart, 2-IX-34, 18 h. 25, P = 7 m., N = 0 m. 15, T = 30o0,
Ta = 3402.
136. Archane Titarek, 6-ix-34, 14 h. 00, P = 2 m. 05, N = 0 m. 55,
T = 3209, Ta -= 3707.
137. Bou Darga, 9-ix-34, 20 h. 00, P = 6 rn. 60, N = 0 m. 60,
T = 2901, Ta = 3507.
138. Tichitt, puits dans le jardin du poste, 21-ix-34, 6 h. 50, P =
2 m. 55, N = 0 m. 65, T = 30o0, Ta = 28o6.
139. Aghréjit, 24-IX-34, 6 h. 35, P = 1 m. 10, N = 0 m. 90, T =
3005, Ta = 3100.
140. Touijinit, 25-IX-34, 13 h. 45, P = 4 m. 60, N = 0 m. 80, T =
2609, Ta = 4008.
141. Oujaf, 3-X-34, 16 h. 35, P = 1 m. 70, N = 0 m. 25, T = 27o8,
Ta = 4006.
142. Frékiké, 4-X-34, 8 h. 05, P = 4 m. 30, N = 0 m. 75, T = 30o2,
Ta = 3002.
143. Archane, lO-x-34, 9 h. 20, P = 7 m. 85, N = 6 m. 60, T =
3007, Ta = 3208.
144. Khnachiche [Oglats du], 17-xi-34, 7 h. 40, P = 2 m. 80, N =
qq. cent., T = 26o3, Ta = 14o2 — Ibidem, 15-xii-34, 10 h. 25,
N = circa 0 m. 10, T = I80O, Ta = 20o0. '
145. Agorgott, saumure au fond des fosses des mines de sel, 20-xi-34,
14 h. 25, T = 2408, Ta = 27o8.
146. Taoudeni, puits du ksar, 22-xi-34, 12 h. 35, P = 10 m. 20,
N = qq. cent., T = 26o2, Ta = 26o8 — ■ Ibidem, 22-1-36,
18 h. 10, T = 2309, Ta = 2708.
147. Taoudeni (Libhaïré, puits nord), 22-xi-34, P = 6 m. 85, N =
— 196 --
qq. cent., T = 28°5, Ta = 25*^0 — Ibidem, 22-1-36, 16 h, 15,
T = 2508, Ta = 29o5.
148. Taoudeni (Libhaïré, puits sud), 22-xi-34, 17 h. 45, P = 6 m. 10,
N = circa 0 m. 10, T = 27o2, Ta = 25o2.
149. Telig, 3-XII-34, 15 h. 30, P = 3 m. 25, N = 0 m. 35, T = 26o3,
Ta = 2205.
150. Telig, autre puisard, 3-xii-34, 15 h. 30, P = 1 m. 75, N =
0 m. 32, T = 2709, Ta = 22o5.
151. In Dagouber, 9-xii-34, 7 h. 45, P = 3 m. 90, N = 2 m. 20,
T = 2807, Ta = I303 — Ibidem, l-ii-36, 17 h. 20, T -= 26o8,
Ta = 2609.
152. El Guettara, ll-xii-34, 16 h. 30, P = 4 m. 50, N = 0 m. 95,
T = 2201, Ta = 2607 — Ibidem, 27-xi-35, 15 h. 30, T =
2201, Ta = 3305 — Ibidem, 26-1-36, 16 h. 40, T = I807,
Ta = 2505.
153. El Kseïb Ounane, 24-xii-34, 8 h. 30, P = 1 m. 50-2 m., N =
circa 0 m. 10-0 m. 20, T = 19o6, Ta = I606.
154. Agueraktem, 11-1-35, 16 h. 00, P = 1 m. 70, N = qq. cent.,
T = 2408, Ta = 2802.
155. Toufourine, 27-1-35, 17 h. 25, P = 1 m., N = circa 0 m. 10,
T = I807, Ta = 2202 — Ibidem, lO-xii-35, 11 h. 10, T -
1908, Ta = 2700 — Ibidem, 14-1-36, 17 h. 45, T = I803,
Ta = 2305.
156. Tinioulig, trou de saumure dans la sebkha, 13-ii-35, 15 h. 40,
T = 1906, Ta = 2105.
157. Tiraraouine, 9-iv-35, 11 h. 15, P = 4 m. 05, N = circa 0 m. 10,
T = 2600, Ta = 3400.
158. Asselar, 16-iv-35, 15 h. 25, P = 4 m. 20, N = circa 0 m. 20-
0 m. 30, T = 1800, Ta = 34o6.
159. Asselar, 28-iv-35, 9 h. 55, P = 4 m. 40, N = 0 m. 30, T =
2608, Ta = 3406.
160. Telabbit, 24-IV-35, 18 h. 22, P = 3 m. 60, N = 0 m. 70, T =
2705, Ta = 3604.
161. In Afarak, 22-xi-35, 15 h. 00, P = 8 m., N = 0 m. 75, T =
2605, Ta = 3100.
162. Tagnout, 23-xi-35, 9 h. 40, P = 6 m. 70, N = 0 m. 35, T ==
2409, Ta = 1900.
163. Azegzag, 25-1-36, 11 h. 20, P = 4 m., N = 0 m. 10, T = 19o0,
Ta = 2200.
164. Sobti, 6-II-36, 11 h. 10, P = 3 m. 30, N = 0 m. 25, T =- 20o7,
Ta = 2105.
165. Khéouya, 19-xii-35, 17 h. 55, P = 1 m. 20, N = 0 m. 65,
T = 2208, Ta = 25o9.
166. Tindouf, palmeraie, 27-xn-35, 18 h. 05, P = 3 m. 0, N =
0 m. 65, T = 2306, Ta = 24o0.
— 197 —
167. El Aziri, 7-iii-36, 15 h, 40, P = 1 m. 45, N = sable humide,
T = 2200, Ta = 2505.
168. Bir ed-Deheb, 4-iii-36, 14 h. 00, P = 10 m. 90, N = 0 m. 55,
T = 2604, Ta = 1908.
169. Bir el Hadjaj, 13-iii-36, 12 h. 35, P = 13 m. 25, N = Om. 60,
T = 2500, Ta = 2700.
169 bis. Ouallen, 17-ii-36, 10 h. 15, P = 2 m. 45, N = 0 m. 55,
T == 2305, Ta = 2600.
[Nos 73-140, 154 : Mauritanie, 141-164 : Soudan, 165-169 bis :
Sud- Algérien].
VIII. PUITS MOYENS ET PROFONDS (> 15 m.).
170. Aleg, 2-IV-34, 8 h. 00, P = 53 m., N = ?, T = 32o7, Ta = 20o5
— Ibidem, 16 h. 15, T = 32o9, Ta = 36o0.
171. Letfotar, 15-iv-34, 11 h. 55, P = 15 m. 70, N = circa 1 m.,
T = 3005, Ta = 3708.
172. Touyerma, lO-v-34, 17 h. 40, P = 15 m. 90, N = 0 m. 30 ?,
T = 3100, Ta = 3905.
173. Akjoucht, puits ouest, 20-V-34, 16 h. 35, P = 24 m., N = ?,
T = 3008, Ta = 35o0.
174. Akjoucht, puits nord, 20-V-34, 16 h. 50, P = 24 m. 50, N = ?,
T = 3000.
175. Akjoucht, puits du poste, 20-V-34, 17 h. 15, P et N = ?, T =
3100. [N, pour ces 3 puits, varierait de 1 m. à 1 m. 50].
176. Zig, 13-IX-34, 7 h. 15, P = 54 m., N = ?, T = 3lo0, Ta =
2607.
177. Bou Zériba, 18-X-34, 22 h. 00, P = 82 m., N = ?, T = 3lo5,
Ta = 2709.
178. Larneb, 19-X-34, 21 h. 35, P = 89 m., N = ?, T = 3lol, Ta =
2706.
179. Ras el Ma, 21-X-34, 9 h. 10, P = 32 m., N = 16 m., T = 28o3,
Ta = 2908.
180. Agueni [Agonégifal), 30-X-34, 11 h. 00, P — 43 m. 80, N = '
0 m. 45, T = 3200, Ta = 31o9 — Ibidem, 14 h. 15, T =
3108, Ta = 360 5 — ibidem, 9-v-35, 18 h. 20, T = 3lo8,
Ta = 3506 — Ibidem, lO-v-35, 9 h. 25, T = 31o6, Ta = 35ol
— Ibidem, 14 h. 00, T = 31o7, Ta= 40o5.
181. Dayet en Naharat, 2-xi-34, 16 h. 15, P = 53 m. 25, N =
qq. décim., T = 31o5, Ta = 36o5.
182. Touérat, 4-xi-34, 10 h. 05, P = 52 m. 30, N = qq. décim.,
T = 3003, Ta = 3300.
183. Tagant Keïna, 5-xi-34, 9 h. 50, P = 49 m. 70 [au puits est :
49 m. 40], N = qq. cent., T = 30o0, Ta = 32o3.
198
184. Araouan, un des puits occidentaux, 8-xi-34, 9 h. 45, P =
40 m. 50, N = circa 1 m., T = 29°, Ta = 32°4.
185. El Mraïti, 3-iv-35, 12 h. 10, P = 45 m. 60, N = ?, T = 30o5,
Ta = 3105. — Ibidem, 17 h. 30, T = 30o2, T = 30o5.
186. Mabrouk, 6-iv-35, 13 h. 15, P = 35 m. 50, N = 0 m. 10 —
0 m. 20, T 2904, Ta == 38o5.
187. Abelbodh, 2-v-35, 17 b. 40, P = 78 m., N = qq. décim.,
T = 3103, Ta = 3103.
188. Arezzaf, 4-V-35, 18 h. 45, P = 49 m., N = circa 1 m., T = 31°5,
Ta = 3200.
189. Tin Temarin, 5-V-35, 14 h. 05, P = 39 m. 30, N = qq. décim.,
T = 3105, Ta = 3700.
190. Atlek, 6-V-35, 21 h. 20, P = 64 m. 30, N = qq. décim.,
T = 3105, Ta = 2404.
191. In Tazoulet, 7-V-35, 11 h. 00, P = 66 m. 50, N = circa 2 m. (?),
T = 3109, Ta = 3607.
192. In Tourdja, 7-V-35, 19 h. 05, P = 57 m. 60, N = circa 2 m. (?),
T = 3203, Ta = 2900.
193. Ourozil, 8-V-35. 7 h. 00, P = 58 m., N = ?, T = 3lo5, Ta =
2608.
[NOS 170-176 : Mauritanie, 177-193 : Soudan.]
Je n’ai voulu donner ici que les documents bruts et reviendrai
ailleurs sur les observations qu’ils appellent.
PRINCIPAUX PÉRIODIQUES NOUVELLEMENT INSCRITS
A LA RIBLIOTHÈQUE EN 1937
Pr 2.219. — Acta pontifica Academia scierdiarum. Anno I (1937)->'
Pr 1.438. — Annales des Ponts et Chaussées. 1937^.
Pr 2.205. — Archives de l’Institut du Radium. Vol. I (1927). — II
(1932)-^.
Pr 2.199. — Boletin del Departamento Forestal y de Casa y Pesca.
Mexico. Ano I (1935)—
Pr 2.118. — Bollettino délia Societa adriatica di scienze naturali in
Trieste (1875)-^.
Pr 2.201. — Bulletin de la Société d’ Etudes camerounaises, I
(1935)^.
Pr 2.209. — Bureau d’études minières coloniales. Annuaire 1936-1937.
Pr 2.220. — Caves and caving. London. Vol. I (1937)^.
Pr 2.219 A. — Commentationes Pontifica Academia scientiarum. Anno I
(1937)^.
Pr 2.218. — Congrès international de la Mer. Rapports.
Pr 995 A. — Contributions [rom lhe Laboratory of vertebrate genetics.
University of Michigan. N® I (1936)-^.
Pr 987 B. — Contributions [rom the Zoological Laboratory of the
University of Illinois. 1937.
Pr 195 B. — DepaHm nt of Commerce and Industries fisheries and
marines biological survey. Investigational reports.
Pretoria. N° 6 (1937)-^.
Pr 1.936 B. — Geological department Hebrew University Bulletin. N° I
(1936)-^.
Pr 2.210. — Le Gerfaut. Revue belge d’ornithologie. année (1912)-»-.
Pr 1.785. — Helgolander wissenschaftliche Meeresuntersuchungen. I
(1937).
Pr 2.200. — Instituto botanico délia R. Universita di Padova. VIIT
(1934)^.
Pr 2.215. — Journal of comparative neurology. Philadel[)hia, vol. 67
(1937)-^.
Pr 1.873 B. — Journal of marine research. New Haven. I (1937)-^.
Pr 2.212. — Mémoires de la Société zoologique tchécoslovaque. 1 {193h)-s^.
Pr 2.213. — La Météorologie. 1937—
Pr 674 H. — Microentomology. Stanford University (Cal.). I (1936)-^.
Pr 892 K. — Ministerio das Agricultura. Servicio geologico e minera-
logico. Notas. Rio de Janeiro, 1936-»-.
Pr 1.626. — ^ Le Monde colonial illustré. 1923-1932.
Pr 1.522. — Le Monde souterrain. N° 13-14 (1937)-»-.
— 200 —
Pr 2.204. — The Muséums Journal. London, vol. 29 (4929) ->•.
Pr 847 F. Naturalia. Lisboa. Ano I (1936)-»-.
Pr 1.862 G. — Occasional papers. San Diego Society of Natural Historv.
I (1936)^.
Pr 2.214. — Proceedings of the Jndian Academy of Sciences. Sect. A
et B. Vol. 6 (1937)-»-.
Pr 2.206. — Palao tropical biological station studies. Tokyo. I (1937)-^.
Pr 2.208. — Prirodosloone Razpraoe. Dissertations d’histoire naturelle.
Llubljana. I (1931)-»-.
Pr 2.203 A. — Publications de l’Institut national pour l’étude agronomique
du Congo belge. Série technique I (1935)-»-.
Pr 2.203. — Id., Série scientifique. I (1935)^.
Pr 1.798 A. — Publications de la Faculté des Sciences de l’Université
Charles Cislo. Prague. 1923.
Pr 1.878 A. — Revista de la Academia colombiana de Ciencias. I (1937)-»-.
Pr 2.216. — Revue des Revues littéraires et scientifiques hongroises.
Partie scientifique. 1935-»-.
Pr 2.137 B. — Transcaucasian branch of the Academy of Sciences of
the U. R. S. S. (1937)^.
Pr 1.981 G. — Universidad nacional de Mexico. Instuto de Biologia.
Gontribuciones. III (1937)-»-.
Pr 995 H. — University of Michigan School of forestry. Gircular I
(1936)-^.
Pr 2.207. — Zoologicae Poloniae I (1935)— >.
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 12-4-38.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 137
Présentations d’ouvrages 137
Principaux périodiques nouvellement inscrits à la Bibliothèque en 1937 199
Communications :
L. Page. — Leçon d’ouverture du cours de Zoologie faite au Muséum National
d’Histoire Naturelle le 25 février 1938 139
G. Bouet. — Baguages de Cigognes blanches dans l’Afrique du Nord 159
M. André. — Description de six Halacariens de la Mer Rouge (2® partie) 166
Ed. Lamy ^t E. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes
d’Anomalocardia (Moll. Lamellibr.) 173
W. Russel. — Note sur la structure des feuilles de Kniphofia aloîdes Moench.. . 176
M. Morellet. — Les Algues Sipbonées calcaires de la collection Michelin. . . . 178
P. Chabanaud. — Sur une condition méconnue du génotype systématique. ... 184
Th. Monod. — Sur la température de quelques eaux du Sahara occidental 187
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D’^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 50 fr.,
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr., Étranger,
100 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Mmée d’ Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D^" P.
Rivet, Musée du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro :
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’ethnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. G. Petit, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Eiologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL DHISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome X
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N“ 3. — Mars 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
PARIS-V'
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’eu procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 36 fr. 40 fr. 43 fr.
8 pages 40 fr. 43 fr. 52 fr.
16 pages 43 fr. 52 fr. 67 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro et brochés avec agrafes, sans couverture
Supplément pour couverture : 25 ex 15 francs.
par 25 ex. en sus 10 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL l
France et Étranger : 60 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HfSTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — N® 3.
306e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
24 MARS 1938
PRÉSIDENCE DE M. P. LEMOINE
DIRECTEUR HONORAIRE DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Paul Bertrand a été nomme Professeur de la Chaire d’Anatomie
comparée des végétaux vivants et fossiles (Décret du 9 mars 1938;.
M. le Président a le regret d’annoncer le décès de MM. :
Léon Bourgeois, sous-Directeur honoraire de I ahoratoire au
Muséum.
Armand Urruty, Jardinier permanent.
François Valleron, Gardien de galerie au Musée de l’Homme.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
14
— 202 —
COMMUNICATIONS
Catalogue des types de Mammifères
DU Muséum National d’Histoire Naturelle
ORDRE DES PRIMATES, SOUS-ORDRE DES SIMIENS
PAR P. Rode.
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
Introduction
La collection des types de Simiens « montés » du Muséum Natio-
nal d’Histoire Naturelle comprend 179 pièces, types ou cotypes,
correspondant à 122 espèces ou sous-espèces décrites par vingt-quatre
auteurs. Sur ces 122 espèces, 62 ont subsiste dans la toxonomie
actuelle : les autres, placées en synonymie, n’en présentent pas moins
un grand intérêt historique et scientifique.
Le rangement de ces types dans une salle spécialement affectée
à cette collection, leur classement, leur numérotage ont fait l’objet
d’un important travail dont ce catalogue est le résultat. Il a pour
but de mettre à la portée de tous les spécialistes une documentation
complète et facile à consulter.
Chaque spécimen, précédé d’un numéro qui est son numéro
définitif et qui doit être indiqué pour toute demande de rensei-
gnements, est inscrit sous le nom qui lui a été donne par son auteur.
Il est naturellement accompagné : du nom de cet auteur, de la
désignation du sexe, du terme propre qui lui convient dans la sérié
des types et enfin du nom français.
Au-dessous et à droite nous avons donné le nom sous lequel le
1. Nous avons utilisé les termes adoptés dans les Congrès de Zoologie. Voici le
sens de ces termes, pour éviter toute confusion :
Holotype. — Exemplaire unique décrit et choisi par 1 auteur comme type.
Allotype. — Un paratype de sexe opposé à l’holotype. ^ . . .,
Paratype. — Correspond au terme ancien de cotype. Désigne les individus pris
en même temps et dans la même localité que 1 holotype. ^ ^ ^ j ui, i
Paratopotype. — Exemplaire capturé dans une région voisine de 1 holotype.
Néotype. — Un exemplaire choisi pour remplacer un holotype perdu.
Génotype. ■ — Type du genre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 3, 1938.
— 203
spécimen est connu actuellement, le même si le nom a été maintenu,
ou le nom avec lequel il entre en synonymie
Tous les renseignements : origine de la pièce, provenance géo-
graphique, numérotage des catalogues de galeries et de collection,
indications manuscrites relevées sur les plateaux ou sur les cata-
logues sont ensuite donnés.
Nous avons décrit brièvement l’état actuel de la pièce et de la
tête osseuse
En note, et nous référant à chaque numéro, nous avons donné
l’indication bibliographique correspondant à la description du type.
Enfin, le catalogue est complété par une table des types par noms
d’auteurs et par un index alphabétique des noms latins de types
contenus dans l’ouvrage.
(Travail du laboratoire de Zoologie des
Mammifères au Muséum).
Paris, le 10 Mars 1938.
1. Quand le type ne correspond qu’à un seul spécimen, un numéro simple, sans
adjonction de lettres, lui a été donné. Quand plusieurs spécimens portent le même
nom d’espèce et correspondent effectivement à des « types », le premier (qui est l’holo-
type) est numéroté avec la lettre a, et les suivants (qui sont des paratypes et allo-
types) sont désignés h, c, d, etc...
2. Beaucoup de ces têtes osseuses se trouvent dans les montages, et l’état actuel
de ces montages pour la plupart très anciens ne permet malheureusement pas de les
enlever sans détériorer complètement les pièces. Les autres têtes osseuses se trouvent
soit au laboratoire de Zoologie des Mammifères, soit au laboratoire d’Anatomie com-
parée. Nous tenons à exprimer notre gratitude à notre collègue P. Clavelin pour les
recherches qu’il a bien voulu faire, et les renseignements qu’il nous a donnés pour
compléter ce travail. ^
Enfin nous avons constaté qu’un certain nombre de têtes n’existent plus au-
jourd’hui. ^
20^1 —
ORDRE DES PRIMATES
SOUS-ORDRE DES SIMIENS
FAMILLE DES ANTHROPOÏDÉS
Genre : PAN, Oken (1816).
1. — . Troglodytes niger var. tschego Duvernoy. S- — Le Chimpanzé
tschego. (Paratopotype).
Pan satyrus satyrus (L.) 1758.
Provenance ; Gabon.
Envoi de M. Aubry Le Comte, le 17 Février 1855. — « Le
squelette entier est à l’anatomie sous le nom de Tsego (M. Duver-
^oy). — Note du préparateur : la tête, toute la région de l’épaule
gauche sont complètement privées de poils ; ces parties ont été
réparées à l’aide d’une peau de Colobus çellerosus. » N® 22 (24).
Individu adulte, de grande taille, en assez bon état.
FAMILLE DES HYLOBATIDÉS
2
Genre ; SYMPHALANGUS, Gloger (1841).
a. — Hylobates syndactylus F. Cuvier. J (Holotype). — Le
Gibbon siamang.
Symphalangus syndactylus F. Cuvier.
Provenance : Sumatra.
M. Duvaucel. Septembre 1821. — « Espèce nouvelle de Gibbon
1. Duvernoy. — Arch. Mus. Hisl. Nat. Paris, VIII, 1855, p. 1, 16 planches.
Dans ce mémoire il n’est pas question de l’animal envoyé par Aubry-Lecomte en 1815.
Duvernoy décrit son animal nouveau d’après un squelette adulte rapporté en 1852
par M. Franquet, chirurgien major de la marine de l’Etat. Ce squelette provenait
du fleuve du Gabon et correspondait au Singe que les nègres appellent N’tchego (Le
Mémoire de Duvernoy a été communiqué à l’Académie des Sciences dans la séance
du 30 mai 1853). Ce squelette est au laboratoire d’Anatomie 11° A. 10721et doit être
considéré comme l’holotype. Quant au squelette correspondant à l’animal en peau
donné par Duvernoy, il porte le n^ 1854-223.
2. — F. Cuvier. ■ — Ilist. Nat. Mamni., 1821, pl. IX.
Desmarest. ■ — - Mainin., II, p. 531. Suppl., 1822.
^ 205 --
à doigts réunis. Une portion du squelette au Cabinet d’Anatomie. »
— NO 49 (51 B. 63).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée : n® A. 559.
2 b. — H. syndactylus F. Cuvier (Paratype).
Provenance : Sumatra.
M. Duvaucel. Septembre 1821. — N® 51 (65).
Individu jeune, sans tête osseuse.
Genre : HYLOBATES, Illiger (1811).
3 a. — Hylobates albimanus Is. Geoffroy. (Holotype). — Le
Gibbon lare.
Hylobates lar (L.) (1771).
Provenance : Java.
M. Diard. 1826. — NO 61 (57).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
3 b. — H. albimanus $ (Allotype).
Provenance : Java.
M. Diard. 1826. — Squelette à l’anatomie. - — No 58 (54).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’Anatomie comparée ; no A. 555.
4 a. — Hylobates entelloides I. Geoffroy (Holotype). — Le Gibbon
entelloide.
Hylobates lar (L.) (1771).
Provenance : presqu’île de Malacca, vers le 12® lat. nord.
M. Barre, missionnaire apostolique. 1840. — « Ces individus
ont été figurés dans la collection des vélins par M. Werner. [Arch,
Mus., t. II, pl. XXIX). — NO 63 (61).
Individu adulte et jeune mâle (Paratype) attachés à une
branche. En bon état. Les têtes osseuses sont dans les peaux.
4 6. — H. entelloides Ç (Allotype).
Provenance : presqu’île malaise, vers le 12® lat. nord.
M. Barre, missionnaire apostolique dans l’Inde et la Malaisie.
— NO 64 (62).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’Anatomie comparée n® A. 564.
3. ■ — Is. Geoffroy Saint-Hilaire. — Voyage de Belanger. Zoologie, 1834, p. 29.
La première description V Hylobates albimanus est antérieure à celle de Geoffroy
Saint-Hilaire. Elle est due à Vigors et Horsfield (Zool. Journ., n° 13, 1820),
sous le nom de Simia albirnana.
4. — Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., 1842, XV, p. 717.
— 206 —
5 a. — Hylobates agîlis E. Geoffroy et F. Cuvier. ^ (Holotype). —
Le Gibbon agile ou Ungko.
Hylobates agilis E. Geoff. et F. Cuv, (1821).
Provenance : Sumatra.
Par M. Duvaucel, le 7 septembre 1821. — « Le squelette entier
est au Cabinet d’ Anatomie. » — N® 69 (39).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse et squelette au
laboratoire d’ Anatomie comparée n® A. 3852.
5 6. — H. agilis Ç (Allotype).
Provenance ; Sumatra.
Par M. Duvaucel, le 7 septembre 1821. « — Le squelette entier
est au laboratoire d’Anatomie. » — N° 71 (41).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’Anatomie comparée, A. 554.
5 c. — H. agilis ^ (Paratype).
Provenance : Sumatra.
Par M. Duvaucel, le 7 septembre 1821. — « Gibbon varié de
Daubenton. Paraît une variété de gibbon noir à sourcils blancs.
Le squelette au Cabinet d’Anatomie, excepté les mains et les pieds ».
— N» 72 (42).
Individu adulte, en bon état. Squelette au laboratoire
d’Anatomie comparée, n^ A. 10.959.
6 a. — Hylobates Rafflesii. I. Geoff. (Holotype). — Le Gibbon
de Raffles.
Hylobates agilis E. Geoff. et F. Cuv. (1821).
Provenance : Sumatra.
Par M. Duvaucel, le 7 septembre 1821. — « Le Wouvou à
front blanc, d’abord pris par les auteurs et M. Cuvier pour Homo
lar de Zimm. » — N® 73 (49).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
6 6. — H. Rafflesii $ (Allotype).
Provenance : Sumatra.
Par M. Duvaucel. — N® 74 (50).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
5. — E. Geoffroy et F. Cuvier. — Hist. Nat. Mamm., 1824, pl. V et VI.
6. — Is. Geoffroy. Catalogue des Primates, 1851, p. 8.
207
7. — Sîmia moloch Audebert. (J (?) (Holotype). — Le Moloch ;
Gibbon cendré ou Wouvou.
Hylobates leuciscus Schreber (1775).
Provenance : Java.
De la collection du Stathouder. — N° 77 (36).
Individu adulte, en bon état. Moulage de la tête osseuse
à l’intérieur de la peau.
8. — Hylobates funereus Is. Geoffroy. Ç (Holotype). — Le Gibbon
noir et gris ou Gibbon deuil.
Hylobates leuciscus Schreber (1775).
Provenance : Ile Solo (Java).
Par M. Leclancher. — Mort à la ménagerie le 28 octobre 1851.
— NO 68 (48).
Individu adulte jeune, en bon état. Pas de tête osseuse.
FAMILLE DES SEMNOPITHECIDÉS
Genre : PYGATHRIX E. Geoffroy (1812).
9. — Semnopithecus nemœus F. Cuv. Ç (Holotype). — Le Doue
ou Semnopithèque doue.
Pygathrix nemœus (L.) (1771).
Provenance : Cochinchine.
Envoyé par M. Diard en 1822. — « Type de l’espèce et longtemps
le seul individu connu. Donné à Buffon par Poivre. » — No 26 (71).
Individu adulte en assez mauvais état. — Pas de tête
osseuse.
10 a . — Semnopithecus albocinereus Eydoux et Souleyet.
(Holotype). — Le Semnopithèque blanc-cendré.
Pygathrix obscurus Reid (1837).
Provenance ; Malacca.
Du voyage de « La Bonite », par MM. Eydoux et Souleyet
en 1838. — No 96 (80).
Individu adulte, en bon état. — Tête osseuse dans la peau
7. — Audebert. Hist. Nat. Singes et Makis, fam. I, sect. 2, pl. 2, 1800.
8. — Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., XXXI, 1850, p. 874.
9. — F. Cuvier. — Hist. Nat. Mamm., 1825.
10. — Eydoux et Souleyet. — Voyage La Bonite. ZooL, I, p. 4, pl. I, 18.38. —
I. Geoff., dans son Catalogue des Primates, mentionne que les auteurs avaient cru
retrouver dans cette espèce le Cercopithecus albo-cinereus de Desmarest, espèce
établie sans doute par confusion de notes et qui est à retrancher.
— 208 —
10 h. — - S. albocînereus ^ (Paratype).
Provenance ; Malacca.
Du voyage de « La Bonite », par MM. Eydoux et Souleyet,
en 1838. — No 98 (81).
Individu adulte, en très bon état. — Tête osseuse dans la
peau.
11 a. — Semnopithecus Dussumîeri Is. Geoff. Ç et juv. (Holotype).
— Le Semnopithèque de Dussumier.
Pygathrix hypoleucus Blyth. (1841).
Provenance : Côte de Malabar.
Par M. Dussumier (1830). — No 146 (88).
Individu femelle adulte et son petit, (Paratype) en assez
bon état. La tête osseuse de la mère est dans la pau. Pas
de tête osseuse chez le jeune.
11 h. — S. Dussumîeri Ç juv. (Paratype).
Provenance : Côte de Malabar.
Par M. Dussumier en 1838. — (N® 147 (89).
En assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
12 a. — • Semnopithecus entellus Cuvier (Holotype). — Le Sem-
nopithèque entelle.
Pygathrix entellus (Dufresne) (1797).
Provenance : animal de ménagerie (Inde ?).
Type de Cuvier. — Mâle mort à la ménagerie le 19 nov. 1838 (?).
— NO 93 (139).
Individu en assez bon état, mais très décoloré. Tête osseuse
au laboratoire d’ Anatomie comparée n® 1/35.
12 h. ■ — S. entellus Ç (Allotype).
Type de Cuvier (Inde ?). — No 94 (141).
Individu en assez bon état. — Pas de tête osseuse.
11. ■ — Is. Geoffroy. — Now. Arch. Mus., 1843, pl. XXX. (Malgré les caractères
distinctifs de cette espèce, donnés par Is. Geoffroy, les auteurs n’ont pas cru devoir
la conserver).
12. — F. Cuvier. — Dict. Hist. Nat., XV, 1817, p. 581. — (Le véritable type de Simia
entellus Dufresne (Bull. Soc. phil., 1797, p. 49) n’existe plus. D’autre part, la date
de la mort de l’animal 1838 nous paraît inexacte, mais il ne nous a pas été possible
de la vérifier.
— 209 —
13 a. — • Semnopîthecus albipes Is. Geoff, (Holotype). — • Le
Semnopitlièque aux pieds blancs.
Pygathrix prîamus ..Blyth (1844).
Provenance : Manille.
Par M. Jaurès. — Expédition de « La Danaïde ». Mai 1843. —
NO 142 (95).
Individu en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
13 b. — S. albipes Ç (Allotype).
Provenance : Manille.
Par M. Jaurès. — Expédition de « La Danaïde ». — ■ No 143 (96).
Individu en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
14. — Semnopîthecus pruinosus Desmarest (Holotype). — Le
Semnopitbèque neigeux ou Tschin-Coo.
Pygathrix cristata (Raffles) (1822).
Provenance : Iles de la Sonde.
Echangé à M. Canivet en « Un individu extrêmement
semblable a été envoyé par M. Temminck à M. Verreaux avec
cette étiquette : — Femelle « Maurus » de Java. — N® 126 (97).
Individu en bon état. Tête osseuse dans la peau.
15. — Semnopîthecus auratus E. Geoff. Ç (Holotype). — Le Sem-
nopitbèque doré.
Pygathrix auratus (E. Geoff.),
Provenance : Moluques.
Echangé par M. Temminck (1812). — No 125 (111).
Individu en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
16 a. — Semnopîthecus Germaini A. M. Edwards ^ (Holotype). —
Le Semnopitbèque de Germain.
Pygathrix germaini (A. M. Edw,).
Provenance : Cambodge, Bords de la rivière Compong-Tom.
M. le JuLLiEN. — No 94 E (134, 1874-344).
Individu en bon état. Pas de tête osseuse.
13. — Is. Geoffroy. — Catal. Primates, 1851, p. 14. (Cette espèce est assimilée
à P. priamus par Trouessart, tandis qu’EcLiOT la considère plutôt comme une forme
albinos de P. entellus. — Enfin, la provenance du type (Manille) serait erronnée.
14. • — Desmarest. — Mammalogie, 1822, Suppl, p. 333.
15. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 93.
16. — A. M. Edwards. — Bull. Soc. Philom., 12 févr. 1876. — • Le spécimen 16 d,
datant de 1867, n’avait pas été déterminé à cette époque. Le nom a été ajouté après
1874.
^ 210 —
16 h. — • S. germainî Ç (Allotype).
Provenance : Carnbodge.
M le Dr JiAlien. — 94 c (132, 1874-345).
Individu en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
16 c. — S. germaini ^ (Paratype).
Provenance : Cochinchine.
M. le Dr Jullien. — 94 d (133, 1874-347).
Individu en bon état. Tête osseuse au laboratoire de Zoo-
logie des Mammifères.
16 d. — S. germaini ^ juv. (Paratype).
Provenance ; Cochinchine.
M. Germain. — 94 b (131, 1867-596).
Très jeune individu, en assez bon état. Tête osseuse au
laboratoire de Zoologie des Mammifères.
17 a. — Semnopithecus nigripes A. M. Edw. Ç (Holotype). — Le
Semnopithèque aux pieds noirs.
Pygathrix nigripes (A. M. Edw.).
Provenance : Cochinchine.
M. Germain. — N» 152 (77 c, 1867-594).
Individu en assez bon état. Tête osseuse au laboratoire
de Zoologie des Mammifères.
17 b. — S. nigripes juv. (Paratype).
Provenance : Cochinchine.
Donné par M. Adolphe Germain, vétérinaire militaire à Saïgon.
— NO 151 (77 b), 1864-412).
Très jeune individu en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau.
18. — Semnopithecus Françoisi De Pousargues Ç (Holotype). —
Le Semnopithèque de François.
Pygathrix françoisi (De Pous.).
Provenance : Long-Tcheou, Kouang-Sé. Frontière du Tonkin
et de la Chine.
M. François, consul de France. — No 111 (116 a, 1898-1394).
Individu en bon état. Tête osseuse au laboratoire de Zoo-
logie des Mammifères.
17. — A. M. Edwards. — Now. Arch. Mus., 1870, 6. — ^ (Il n’existe plus aujour-
d’hui dans la collection que deux spécimens : l’une des deux femelles dont parle l’auteur
dans sa description et qui peut être considérée comme le type véritable et un jeune
individu provenant également d’un envoi de M. Germain et datant de 1864).
18. — De Pousargues. — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1898, p. 319.
— 211 —
19. — Semnopithecus rubîcundus Muller Ç (Paratype). — • Le Sem-
nopithèque rouge.
Pygathrix rubîcundus (Muller).
Provenance : Bornéo.
Envoyé par le Musée royal des Pays-Bas (M. Temminck), en 1839.
— NO 89 (124).
Individu en bon état. Pas de tête osseuse.
20. — Semnopithecus flavimanus Is. Geoff. Ç (Holotype). — Le
Semnopithèque à mains jaunes.
Pygathrix melanolophus (Baffles) (1822).
Provenance : Sumatra.
Envoi de M. Duvaucel. Septembre 1821. • — « Espèce voisine
du Cimepaye (Simia melanolophus). Outre sa couleur, diffère par
la queue beaucoup plus longue ». — N® 84 (120).
Individu en bon état, mais mal monté. Tête osseuse dans
la peau.
21 a. — Semnopithecus cucuîlatus Is. Geoff. Ç (Holotype). — ■ Le
Semnopithèque à capuchon.
Pygathrix johni (Fischer) (1795).
Provenance : Sur les revers des Monts des Gates, côte du
Coromandel.
M. Leschenault et Dussumier. Juillet 1822. — « Il n’y avait
pas de crâne dans la peau. » — No 86 (116).
Individu adulte, en bon état.
21 b. — • S. cucuîlatus (J (Allotype).
Provenance : Nord de la Côte de Malabar.
Par M. Dussumier, en 1830. No 87 (118).
Jeune individu, en très bon état. Tête osseuse dans la peau.
22. — Semnopithecus polîocephalus Trouessart (Holotype). — Le
Semnopithèque à tête blanche.
Pygathrix polîocephalus (Trouessart).
Provenance : Tonkin N. E. (Caï-Khin).
Don du D^ Marcel Leger. — No 117 a (112, 1911-481).
Individu adulte en très bon état. Pas de tête osseuse.
19. — Muller. . — Tijdsh. Natur. Geschied, V, 1838, p. 137. (Il s’agit de l’un des
types de l’espèce envoyé par le Musée royal des Pays-Bas).
20. ■ — ■ Is. Geoffroy. — Centurie zoologique de Lesson, p. 109, 1830.
21. — Is. Geoffroy. — Voyage de Belanger, 1834, p. 38, pl. I.
22. — Trouessart. ■ — Ann. Mag. Nat. Hist., sér. 8, t. VIII, p. 271, pl. VIII et iVouc.
Arch. Mus. Hist. nat. Paris, 4, 1912, p. 276, pl. III.
212
23. — Semnopîthecus latibarbatus E. Geoff. (Holotype). — Le
Semnopithèque barbique ou Singe à queue de lion.
Pygathrix cephaloptera (Zinam.) (1780).
Provenance : inconnue.
Sujet des descriptions de MM. Geoffroy Sainï-Hii.aire et
Desmarest, et décrit sous le nom de Cercopithecus latibarbatus. —
NO 79 (115).
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
Genre : RHINOPITHECUS, A. M. Edw. (1870).
24 a. — Rhînopîthecus Bieti A. M. Edw. ^ (Holotype). — Le
Rhinopitheque de Biet.
Rhinopithecus bieti A. M. Edw.
Provenance : Haut Mékong.
R. P. Soulié. — No 70 h (161, 1897-71).
Individu, très adulte, en bon état. La tête osseuse de ce
spécimen est au laboratoire de Zoologie des Mammifères
ainsi que cinq autres têtes osseuses (2 adultes et Ç et
3 jeunes) mais aucune indication ne permet de les attribuer
à leurs peaux respectives.
24 b. — Rhinopithecus Bieti (Paratype).
Provenance : Haut Mékong. Individu tué à Kiapé à une
journée d’Atentsé, Tbibet oriental.
No 11 du voyage du R. P. Soulié. — No 70 i (162, 1897-72).
Individu, adulte, en très bon état.
24 c. — Rhinopithecus Bieti Ç et juv. (Allotype).
Provenance : Haut-Mékong.
R. P. Soulié. — No 70 j (163, 1897-74 et 75).
Individu adulte, en bon état.
24 d. — Rhinopithecus Bieti (Paratype).
Provenance : Haut-Mékong.
R. P. Soulié. — N® 70 k (164, 1897-76).
Individu jeune, en bon état.
23. — ■ E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 94.
24. — A. M. Edwards. — Bull. Mus. Hist. Nat., p. 157, n° 5, 1897 et Noua. Arch.
Muséum, 10, 1898, p. 121, pl. IX, X, XI et XII.
^ 2J3
24 e. — Rhînopithecus Bîeti ^ (Paratype).
Provenance : Haut-Mékong. Individu tué à Djra-Guiera, non
loin de Tsekou.
R. P. Soulié. — 70 l (165, 1897-77).
Jeune individu, en bon état.
24 /. — Rhînopithecus Bietî ^ (Paratype).
Provenance : Individu tué à une journée d’Atentsé. Rive
gauche du Mékong.
]No 13 du Voyageur. R. P. .Soulié. — N° 70 m (166, 1897-73)
Individu adulte, en très bon état.
25 a. — Rhînopithecus Roxellanae. A. M. Edw. Ç Génotype et
Holotype.
Le Rbinopithèque de Roxellane.
Rhînopithecus roxellanae A. M. Ed.
Provenance : Moupin.
M. l’abbé David. — 156 (70 b, 1870-5). C’est aussi le type
du genre Rhinopithecus.
Individu adulte, en assez bon état.
25 h. — Rhînopithecus Roxellanae $ (Paratype).
Provenance : Moupin.
M. l’abbé David. — 1869. — 157 (70 c, 1870-2).
Individu en assez mauvais état. Tête osseuse au laboratoire
de Zoologie des Mammifères.
25 c. — Rhînopithecus Roxellanae (Allotype).
Provenance : Moupin.
M. l’abbé David. — N® 158 (70 e, 1871-87).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
25 d. — Rhînopithecus Roxellanae. (Paratype).
Provenance ; Moupin.
M. l’abbé David. — N® 159 (70 f, 1870-3)
Individu jeune, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
25. — A. M. Edwards. — C. R. Ac. Sc., LXX, 1870, p. 341.
— 214
Genre : NASALIS. E. Geoff. (1812).
26. — Nasalis larvatus E. Geoff. ^ (Génotype). Le Kahau, guenon
à long nez, ou Nasique.
Nasalis larvatus (Wurmb.) (1784).
Provenance : Bornéo.
Type d’AuDEBERT. ■ — C’est d’après cet individu que le genre
a été établi. Il est aussi l’original de la figure d’AuDEBERT (fam. 4,
sect. 2, pi. I) et d’un grand nombre de descriptions. — N° 66 (167).
Individu en assez bon état. Pas de tête osseuse.
Genre : COLOBUS, Illiger. (1811)
27. — Colobus verus Van Beneden Ç (Holotype. — Le Colobe vrai.
Colobus verus Van Beneden (1838).
Provenance ; Afrique.
Cédé au Muséum par le Musée d’ Histoire Naturelle de Louvain,
en 1859. — 171 (134).
Individu en assez bon état. Pas de tête osseuse.
28. — Colobus fuligînosus Ogilby. (Paratype). — Le Colobe fuligi-
neux.
Colobus badîus temmincki Kuhl (1820).
Provenance : Gambie.
Spécimen venu en Angleterre avec l’individu adulte, type de
la description de l’auteur : M. Ogilby. — Acheté par M. Jourdain,
et donné par le Musée d’Histoire Naturelle de Lyon, 7 sept. 1837.
— NO 182 (133).
Individu très jeune, en assez bon état. Tête osseuse, (sans
mâchoire inférieure) au laboratoire d’ Anatomie comparée
no A. 10.116.
29. — - Colobus Tholloni A. M. Edw. Ç (Holotype). - — Le Colobe de
Thollon.
Colobus badîus tholloni (A. M. Edw.).
Provenance ; Congo.
Par M. DE Brazza. — N^ 176 (134 a, 1886-112).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
de Zoologie des Mammifères.
26. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 91.
27. — Van Beneden. — Bull. Ac. Sc. Bruxelles, V, 1838, p. 344.
28. — Ogilby. — ■ Proc. Zool. Soc. London, 1835, p. 97.
29. — A. M. Edwards. — Reo. Scient., 1886, XII, p. 15.
- 215
30. — Colobus nîgrimanus Trouessart (Holotype). — Le Colobe
aux mains noires.
Colobus badîus nigrîmanus Trouess.
Provenance : Lirranga, Bords du Congo.
M. Dybowski, en 1891 ; Catalogue voyageur : 289. — N° 174
(134 c) 1908-33.
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
de Zoologie des Mammifères.
31. — Colobus Oustaleti Trouessart Ç (Holotype). — Le Colobe
d’Oustalet.
Colobus badîus oustaleti Trouess.
Provenance : Terre de Youmba, Oubangui.
M. Dybowski, 12 sept. 1891. — N° 179 (134 n, 1908-34).
Individu adulte, en assez mauvais état. Tête osseuse au
laboratoire de Zoologie des Mammifères.
32. — Colobus Foai De Pousargues (Holotype). — Le Colobe de
Foa.
Colobus badîus foai De Pous.
Provenance ; Ouest Tanganyka.
M. Foa, 1897. — « La peau noire de la face et des quatre mains
est de Colobus fuliginosus Ogilby. — N° 178 (134 d), 1897-611 bis.
Individu adulte en assez bon état. Pas de tête osseuse.
33. ■ — ■ Colobus guereza Ruppell Ç (Paratype). — ■ Le Colobe guereza.
Colobus polykomos abyssînicus Oken (1816).
Provenance : Abyssinie.
Echangé à M. Ruppeli. en 1838. — Le crâne est à l’anatomie.
— N» 197 (126).
Individu adulte en bon bon état. Tête osseuse au labora-
toire d’ Anatomie comparée n^ A. 1.308.
30. • — Trouessart. ■ — Bull. Mus. Hist. Nat., 1906, p. 444.
31. — Trouessart. — Bull. Mus. Hist. Nat., 1906, p. 446.
32. — De Pousargues. - — Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1899, p. 278.
33. — Ruppell. — Neue Wirb. Sauget, 1835, p. 1, pl. I.
216 --
FAMILLE DES CERCOPITFIECIDÉS
Genre : CERCOPITHECUS, Erxleben (1877).
34 a. — Cercopîthecus callîtrîchus Is. Geoff. (Holotype). — Le
Cercopithèque callitriche.
Cercopithecus æthiops sabaeus (L.) (1766).
Provenance : Afrique occidentale.
Mort à la Ménagerie en 1834. — 228 (192).
Individu adulte, en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
34 b. — ■ C. callitrichus Ç juv. (Allotype).
Provenance : Afrique occidentale.
Mort à la Ménagerie. — N° 230 (194).
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
35a. — Cercopithecus Werneri Is. Geoff. (Holotype). — Le
Cercopithèque de Werner.
Cercopîthecus æthiops sabaeus (L.) (1766).
Provenance ; Afrique occidentale.
Mâle acheté à Vaillant, le 13 juillet 1845, mort à la Ménagerie
le 22 nov. 1847. — 241 (196).
Individu adulte, en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
35 b. — C. Werneri Ç (?) (Allotype).
Provenance : Afrique occidentale.
Mort à la ménagerie en août 1847. — L’un des deux types de
l’espèce « Singe Werner ». — N® 242 (197).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
36 a. — Cercopithecus sabaeus Is. Geoff. (Holotype). — Le
Cercopithèque grivet.
Cercopithecus æthiops æthiops (L.) (1758).
Provenance : Nil Blanc.
Par M. D’Arnaud. — Simia sabaea (L). Type de Geoffroy.
— NO 233 (182, 1843-142).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
34. — Is. Geoffroy.
35. — Is. Geoffroy.
36. — Is. Geoffroy.
Catalogue des Primates, 1851, p. 23.
C. R. Ac. Sc., t. XXI, p. 874, 1850.
C. R. Ac. Sc., t. XXI, p. 874, 1850.
- 217 -
36 b. C. sabaeus juv. (Paratype).
Provenance : Né à la ménagerie le 24 Avril 1838 et mort le
2 Août 1838.
Figuré dans la collection des vélins, avec sa mère, par M. Werner,
dont le dessin a été plusieurs fois gravé. — N® 236 (185). '
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
37. — Simia pygerythra F. Cuvier ^ (Holotype). — Le Cerco-
pithèque vervet.
Cercopithecus æthiops pygerythrus (F. Cuv.).
Provenance : Afrique. Région indéterminée.
A vécu à la ménagerie où il est mort en janvier 1821. « Cet
individu diffère du grivet ordinaire, par plus de poils roux à la
naissance de la queue, et par dos poils blancs autour du scrotum-
le grivet les a « orangés ». — Le crâne et' les viscères au cabinet
le grivet, mais bien le vervet. « — N® 247
Individu adulte, en bon état.
38 a. — Cercopithecus Lalandii Is. Geoffroy ^ (Holotype). — Le
Cercopithèque de Delalande.
Cercopithecus pusillus Delalande Desmoulins (Holotype).
— La Guenon naine.
Cercopithecus æthiops pygerythrus (F. Cuv.) (1821).
Provenance : Du Cap de Bonne-Espérance.
Par M. Delalande, en 1820. — « Guenon des bois de la Caré-
né. Type egalement de : Cercopithecus pusillus Delalande, par
ESMOüLiNs, Simia Cafra, espèce nouvelle ? — N® 248 (167)
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
38 h. — C. Lalandii juv, (Paratype).
Provenance : Du Cap de Bonne-Espérance.
Par M. Delalande. 1820. — N» 249 (168).
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
38 c. — C. Lalandii (Paratype).
Provenance : Du Cap de Bonne-Espérance.
— ^No 250 ~ nouvelle ?
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
F. Cuvier. — I/isi. Nat Mammifères, 1821.
1. — Is. Geoffroy. — DicL HisL Nat, III, p. 305 1843.
Desmoulins. — Dict class. art Guenon, 1825.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
15
218 —
39, — Cercopithecus rufoviridis Is. Geoff. $ (Holotype). Le
! rCercopithèque roux-vert.
Cercopithecus æthiops rufoviridis Is. Geoff.
Provenance : Origine inconnue.
Acheté au Sieur Vaillant le 23 septembre 1842. A vécu à la
Ménagerie où il est mort le 19 novembre 1842. — « Individu figure
dans les vélins peints par Werner ; la figure a été gravée dans
les Archives : dernier mémoire de M. Geoffroy sur les singes
{Arch. Mus., t. II, p. 32). Il est à remarquer que le coloriage laisse
à désirer : dans l’original la couleur des parties latérales des membres
passe peu à peu à celle des mains. N° 253 (191).
Individu adulte, en bon état. Pas de tete osseuse.
40. — Cercopithecus Erxlebeni Dalb. et Pucb. $ (Holotype). —
Le Cercopithèque d’Erxleben.
Cercopithecus pogonias Bennett (1833).
Provenance : Afrique occidentale.
Mort à la Ménagerie, le 8 mai 1855. — Individu ayant servi
de type à la planche de la livraison de M. Dalbet relative aux
Primates. — N» 267 (206, 1855-170).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
41. — Cercopithecus monoides Is. Geoff. $ (Holotype). Le Cer-
copithèque monoide.
Cercopithecus leucampyx albogularis Sykes (1831).
Provenance : Afrique occidentale.
Donné vivant par la Princesse de Beauveau, le 22 octobre 18o8-
La tête est à l’anatomie. — Cet individu très adulte lorsqu’il est
' arrivé à la Ménagerie et qui y a vécu très longtemps encore a
été figuré dans la collection des vélins par M. Werner. Nous avons
fait graver son dessin [Arch. Mus., t. II, pb 31)- 28 , o , .
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’ Anatomie comparée 1/77.
42. — Cercopithecus albotorquatus De Pousargues ? (Holotype).
— Le Cercopithèque à collier blanc.
Cercopithecus leucampyx albogularis Sykes (1831).
Provenance : Afrique occidentale.
Don de M. Pottier-Prouhon, en 1855. Mort à la Ménagerie,
le 5 mai 1887. — N» 275 (207 c, 1887-733).
Individu adulte, en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
39. - Is. Geoffroy. - C. R. Ac. Sc., XV, P-/1038 1842
40. — Dalbet et Puchehan. — Re^. et Mag. de Zool , 1856, p. 96
4Ï; _ Is. Geoffroy. - Arch. Mus. Hist. Paris, If 1843 P. 55| pl. XXXI.
42. — De Pousargues. — Bull. Mus. Hist. Nat. Pans, II, 1896, p. 55.
— 219 —
43. — Cercopithecus labiatus Is. Geoffroy Ç (?) (Holotype). Le
Cercopithèque à lèvres blanches.
Cercopithecus leucampyx labiatus Is. Geoff.
Provenance : Afrique.
Acquis en 1840. — N» 283 (152).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
44. — Cercopithecus Brazzae A. M. Edw. (Holotype). — Le
Cercopithèque de Brazza.
Cercopithecus neglectus Schlegel (1876).
Provenance : Congo.
M. DE Brazza. — N» 286 (209 b, 1886-113).
Individu adulte, en très bon état. Tête osseuse au labora-
toire, de Zoologie des Mammifères.
45. — Cercopithecus Ascaigne Cuv. $ juv. (Holotype). — Le Cer-
copithèque blanc nez.
Cercopithecus nictitar s petaurista Schreber (1775).
Provenance : Côte de TOr (?).
Ce n est pas le type de Schreber, mais un type de Cuvier.
Cet individu est celui que M. Cuvier a décrit et figuré : Hisî. Nat.
Mamm., 1821, sous le nom d’Ascaigne. — Mort à la Ménagerie
(14G^^^^^ au Cabinet d’anatomie. — 204 a
Individu jeune, en assez bon état. Tête osseuse et sque-
lette au laboratoire d’ Anatomie comparée n^ A. 3.865.
Genre : MIOPITHECUS, 1. Geoffroy (1842).
46. -- Miopithecus talapoin Is. Geoff. ^ (Génotype). — Le Tala-
poin.
Miopithecus talapoin (Schreber) (1775).
Provenance : inconnue.
C’est le type du genre Miopithecus, mais non le type de l’espèce.
La première mention du nom « talapoin » est due à Schreber
en 1775 : Simia talapoin.
C’est l’mdividu qui fut donné à Buffon sous le nom de Tala-
poin, malheureusement sans aucun renseignement sur son origine.
Le plateau de l’animal porte aussi la mention Cercopithecus
43. — Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., XV, 1842, p. 1038.
44. — A. M. Edwards. — Reo. Scient., 1886, XII, p. 15.
Cuvier. — Hist. Nat. Mamm., Livre XIV 1821
t. IL ^ 5ÏÆ43:''°''' ~ P- Arch. Mus,
— 220 —
coronatus [Ann. Mus., XIX, 94). Il a été désigné aussi : Cerco-
pithecus pileatus. Le crâne est au Cabinet d’anatomie.
Type de Buffon et de Daubenxon.
Guenons, l’’® section 8 d de l’ancienne collection Dufresne.
— N° 295 (136).
Individu en assez bon état, mais décoloré.
Genre : CERCOCEBUS, E. Geoffroy (1812).
47, — Simia atys Audebert ^ (Holotype). — Le Cercocèbe enfumé.
Cercocobus sethiops sethiops (Schreber) (1775).
Provenance : Afrique occidentale.
M. B. DE LA Vallée. — Variété albine. — « Cet individu
de l’ancien catalogue) faisait partie de la collection du Stathouder
et il y a tout lieu de penser que c’est l’individu autrefois possédé
par Sera et mentionné par lui sous le nom de Grand Singe blanc. »
(Note de Is. Geoff.). — N® 307 (220).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
48 a. — Cercocebus agilis A. M. Edw. $ (Holotype). — Le Cerco-
cèbe agile. T^- •. /4QQc\
Cercocebus galeritus agilis E. Riviere (ISôbj.
Provenance : Congo.
M. DE Brazza. — Le nom d’agilis a été donné par A. Milne-
Edwvrds mais le première description, d’ailleurs très incomplète,
a été faite par Rivière. - N® 310 (222 a, 1886-125).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
48 b. — C. agilis cJ (Allotype).
Provenance : Congo.
M. DE Brazza. — N® 311 (222 b, 1886-126).
49. Cercocebus albigena Pucheran $ (Holotype). — Le Cerco-
cèbe à gorge blanche.
Cercocebus albigena (Gray) (1850).
Provenance : Inconnue.
Femelle donnée par M. le Curé de Saint-Méry, le 28 août 1854,
morte à la Ménagerie le 29. Tête osseuse à 1 anatomie. es e
type de Pucheran. Le type de C. albigena Gray est au Britis
Muséum. C’est un jeune animal.
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’ Anatomie comparée n® A. 1.369.
47. — Audebert. — Hist. Nat. Singes et Makis, fasc. IV, sect. 2, p. 53, pl. VIII
1800. .
48 — Rivière. — Rea. Scient., XII, 1886.
49. — Pucheran. — Rev. Mag. Zool, 1857, p. 241.
— 221 —
Genre : PAPIO, Erxleben (1777).
50. — Cynocephalus olivaceus Is. Geoff. juv. (Holotype). — Le
babouin olivâtre.
Papio papio (Desmarest) (1820).
Provenance : Avray, Golfe de Bénin.
Rapporté vivant par M. A. Cabaret, lieutenant de vaisseau
en 1847. A vécu à la Ménagerie. — 396 (312, 1848-7).
Individu jeune, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
51. — Cynocephalus doguera Pucheran et Schimper (Holotype).
— Le babouin doguera.
Papio papio doguera (Puch. et Schimp.).
Provenance : Abyssinie.
Acquis au Musée de Strasbourg en 1853 (M. Schunper). ■ —
NO 394 (317 A, 1853-439).
Très bel individu en exeellent état. Tête osseuse dans la
peau.
52. ■ Simia leucophaea F. Cuv. (J (Holotype). — Le Drill.
Papio leucophæus (F. Cuv.).
Provenance : Inconnue.
« Le Drill, mâle adulte. Acheté vivant à une Ménagerie ambu-
lante alors à Versailles. C’est l’individu figuré par M. F. Cuvier
dans son ouvrage sur la Ménagerie du Muséum. (Ménag. Mus.,
Ire livraison pour le texte, et V® suppl. texte et figures). — ■ Le
squelette entier est au Cabinet d’anatomie. — N» 417 (325).
Individu adulte, en médiocre état. Moulage de la tête
osseuse dans la peau. Tête osseuse et squelette au labora-
toire d’Anatomie comparée n*’ A. 3.907.
Genre : THEROPITHE3CUS, I. Geoffroy (1843).
53. Theropithecus gelada (Ruppell) (J (Génotype). — ■ Le Gelada
ou Dschellada.
Theropithecus gelada (Ruppell).
Provenance : Abyssinie.
Cette pièce n’est pas à proprement parler le type de l’espèce
(Macacus Gelada) mais le type du genre Theropithecus (Is. Geofî.).
50. — Is. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, 1848, p. 543.
51- — Pucheran. — Beu. Mag. ZooL, 1856, p. 96 et 250.
52. — F. Cuvier. • — Ann. Mus., t. IX, 1867.
53. — Ruppell. — Wirbel. Sauget., 1835, p. 5, pl. XI.
Is. Geoffroy. — Arch. Mus. Hist. Nat. Paris, II, 1843, p. 576.
— 222 —
C’est un des individus rapportés d’Abyssinie par M. Ruppell
à qui il fut échangé en 1837. — Le crâne à l’anatomie. — N® 388
(295).
Individu adulte, en très bon état.
54. — • Theropithecus senex, Pucheran (Holotype). — Le Gelada
de Schimper.
Theropithecus gelada (Ruppell).
Provenance : Abyssinie.
Par M. Schimper. — No 389 (299, 1853-436).
Individu adulte, en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : MACACA, Lacépède (1799).
55 a. — Inuus pithecus Is. Geofî. ^ (Holotype). — ■ Le Magot.
Macaca sylvanus (L.) (1758).
Provenance : Nord de l’Afrique.
Mort à la Ménagerie, en 1837. — No 376 (284).
Individu en bon état, mais décoloré. Tête osseuse dans la
peau.
55 b. ■ — - 1. pithecus $ (Allotype).
Provenance : Nord de l’Afrique.
Mort à la Ménagerie, An XII. • — - No 377 (290).
Individu en bon état. Tête osseuse dans la peau.
56 a. — - Cercocehus radiatus E. Geoff. (Holotype). — La Toque
de Geoffroy Saint-Hilaire ou le Bonnet chinois de Buffon.
Macaca sinica (L.) (1771).
Provenance : Inconnue.
Le Bonnet chinois, donné vivant à la Ménagerie du Muséum
en 1801 par Madame Régnault de Saint- Jean d’Angély. —
Il est mort à la Ménagerie en Nivôse, an XII. — No 353 (223).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
56 b. — C. radiatus (Paratopotype).
Provenance ; Inconnue.
Mort à la Ménagerie, en 1815. Habite au Bengale. — No 356 (226).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
54. — Pucheran. — Rec. Mag. Zool., 1857, p. 243.
55. — Is. Geoffroy. — Cat. Primates, 1851, p. 31.
56. — E. Geoffroy. — Ann, Mus, Hist, Paris, XIX, 1812, p. 98.
-- 223 -
57, — Cercocebus sinîcus E., Geoffroy (Holotype). — Le Macaque
couronné.
Macaca pileata (Kerr) (1792).
Provenance : Inde.
« Type du Cercocebus sinicus E. Geoff. » — N° 359 (231).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
58 a. — Macacus aureus Is. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Macaque
roux doré,
Macaca irus (F. Cuvier) (1818).
Provenance : Bengale.
Par MM. Leschenault et Reynaud. Juillet 1 822. — • N® 362 (234).
Individu adulte en mauvais état. Pas de tête osseuse.
58 h. — M. aureus Ç (Paratopotype).
Provenance : Sumatra.
Par M. Duvaucel, le 7 sept. 1821. — « Il n’y avait pas de crâne
dans la peau. » — 362 a (233).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse,
59. — ■ Macacus vestitus A. M. Edwards (J (Holotype). — Le
Macaque vêtu.
Macaca vestitus (A. M. Edw.).
Provenance : Kian Tatie. Olongche (Thibet).
Prince H. d’Ori.éans. — N° 52 du voyageur. — • N® 334 (282 f,
1891-388).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
de Zoologie des Mammifères.
60 a. — Macacus thibetanum A. M. Edwards ^ (Holotype). — Le
Macaque du Thibet.
Macaca thibetanum (A. M. Edw.).
Provenance : Montagnes du Moupin (Thibet),
Par l’Abbé David. — N» 329 (282 a, 1870-1).
Individu très vieux, en très bon état. Pas de tête osseuse.
60 h, — M. thibetanum $ (Allotype).
Provenance ; Montagnes du Moupin (Thibet).
Par l’Abbé David. — (N° 109 cat. voyageur). — N® 330 (282 b,
1870-527).
Individu adulte, en très bon état. Pas de tête osseuse.
57. — E. Geoffroy. - — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 98.
58. — Is. Geoffroy. • — Voyage de Belanger, 1834, p. 58, pl. II.
59. — A. M. Edwards. — Reo. Gén. Sc., 1892, p. 671.
60. — A. M. Edwards. — C. R. Ac. Sc., LXX, 1870, p. 341.
— 224 —
61. — Macacus tcheliensis A. M. Edwards Ç (Holotype). — Le
Macaque du Tchély.
Macaca lasiotis (Gray) (1868).
Provenance : Montagnes de Tchely (Chine).
Par M. Fontanier, en 1867. — N® 335 (281 a, 1867-557).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire de Zoologie des Mammifères. Pas de mâchoire infé-
rieure.
62 a. — Macacus Harmandi A. M. Edwards (Holotype). — ■ Le
Macaque d’Harmand.
Macaca harmandi (A. M. Edw.).
Provenance : Siam.
Donné comme venant des montagnes de Chantaboun, au Siam,
par le 2® roi de Siam et rapporté par M. Harmand. — N° 325
(250 A, 1884-2404).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
62 b. — M. Harmandi (Paratype).
Provenance : Siam.
M. Harmand. — N® 324 (229 b, 1884-680).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse au labo-
ratoire de Zoologie des Mammifères.
62 c. — M. Harmandi (Paratype).
Provenance : Siam.
Par M. Harmand. — N® 323 (229 a, 1882-2928).
Individu jeune, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
63. — Macacus arctoides Is. Geoffroy (Holotype). — Le Macaque
ursin.
Macaca speciosus (F. Cuv.) (1825).
Provenance : Cochinchine.
Par M. Diard, en 1822. — Le squelette est au Cabinet d’ana-
tomie. — N® 317 (282).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’ Anatomie comparée n® A. 1.378.
61. — A.. M, Edwards. — Rech. Mammal., 1868-74, p. 227, pl. XXXII et XXXIII.
62. — Trouessart. — Le Naturaliste, 1897, p. 10.
63. — Is. Geoffroy. — Voyage de Belanger. Zool., 1834, p. 61.
— 225
Genre : CYNOPITHECUS, Is. Geoffroy (1835).
64. — - Cynocephalus nîger Desmarest Ç (Neotype). — • Le Cyno-
pithèque negre.
Provenance : Célèbes.
Cynopîthecus niger (Desm.).
Par MM. Quoy et Gaimard. Expédition de V Astrolabe. 1829.
— « Cynocephalus niger de Desmarest. — N® 291 (384).
Individu adulte, en médiocre état.
FAMILLE DES CÉBIDÉS
Genre : ALOÜATA, Lacépède (1800).
65. — Stentor niger E. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Hurleur
noir.
Alouata caraya Humboldt (1812).
Provenance : Brésil (?)
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
— N» (362).
Individu adulte, en mauvais état. Pas de tête osseuse.
66. — Stentor stramineus E. Geoffroy Ç (Holotype). — Le Hurleur
arabate.
Alouata caraya Humboldt (1812).
Provenance : Brésil (?)
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
— NO 420 (368, 1822-362).
Individu adulte, en mauvais état. Pas de tête osseuse.
67. — Stentor senîculus E. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Hurleur
alouatte.
Alouata seniculus (L.) (1766).
Provenance : Cayenne.
Par M. PoiTEAt.’, avril 1822. « Le crâne est à l’anatomie ». —
NO 439 (336).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée n® A. 1.481.
#
^ 64. Desmarest. — Mammal., 1820, p. 534. — Quoy et Gaimard. — Voyage de
l Astrolabe, I, 1830-33, p. 44, 1 pl. (Le type (Holotype) de Cynocephalus niger Des-
marest, qui venait de Solo, et donné par M. Dussumier, n’existe plus dans les collec-
tions).
65. ■ — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 108.
66. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 108.
67. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 108.
— 226 —
68 a. — Mycetes chrysurus Is. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Hur-
leur à queue dorée.
Alouata senîculus (L.) (1766).
Provenance : Colombie.
Par M. Plée en 1826. — « Araguato des Colambiens ». — 440'
(337).
Individu adulte en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
68 h. — ■ M. chrysurus $ (Allotype).
Provenance : Colombie.
Par M. Plée, en 1826. — « Femelle qui allaitait ». — N*^ 441
(337 d).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
69. — • Stentor ursinus E. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Hurleur
Ourson.
Alouata ursina Humb. et Bompl. (1811).
Provenance : Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne, en 1808.
— NO 431 (352).
Individu adulte, en assez bon état, mais décoloré. Tête
osseuse dans la peau.
70. — Stentor fuscus E. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Hurleur
Guariba.
Alouata ursina Humb. et Bompl. (1811).
Provenance : Amérique méridionale.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne, en 1808.,
C’est le « Guariba ». — No 432 (356).
Individu jeune, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : BRACHYTELES, Spix (1823).
71 a. — Ateles arachnoïdes E. Geoffroy ^ (Holotype).
araignée.
Brachyteles arachnoïdes (E.
Provenance : Brésil.
— L’Atèle
Geoff.).
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808
et remonté à Paris. — No 524 (397).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
68. — Is. Geoffroy. — Mem. Mus. Mus. Hist. Nat., t. XVII, p. 166, 1829.
69. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. 1812, p. 108.
70. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., 1812, p. 108.
71. — E. Geoffroy. • — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, VII, 1806, p. 271.
71 è. — • A. arachnoïdes (J (Paratopotype)..
Provenance ; Brésil.
Par M. Gaimard, chirurgien en second, à bord de P « Uranie ».
Expédition Freycinet, déc, 1820. Le crâne au Cabinet d’anatomie.
NO 523 (396).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’ Anatomie comparée n® 256.
72. — Eriodes hemidaciylus E. Geoffroy $ (Holotype). — L’Atele
bemidactyle.
Ateles hypoxanthus Desmarest (Holotype).
Brachyieles arachnoïdes (E. Geoff.) (1806).
Provenance : Brésil.
Du voyage de M. Delalande, en 1816. C’est également V Ateles
hypoxanthus de Desmarest. — 525 (399).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
Genre : ATELES, E. Geoff. (1806).
73. — ■ Ateles margïnatus E. Geoffroy Ç (Holotype), — ■ L’Atèle à
face encadrée.
Provenance : Brésil.
Ateles margïnatus E. Geoffroy.
Donné à M. Geoffroy Saint-Hilaire par M. Sierer en 1 S08.
C’est le Chuva de la rivière Amazone. « I^a femelle adulte a le tour
de la face blanche. » — 502 (378).
Individu jeune, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
74. — - Ateles melanochïr Desmarest Ç (Holotype). ■ — ■ L’Atèle aux
mains noires.
Ateles geoffroyï Kubl (1820),
Provenance : Inconnue.
Atèle femelle morte à la Ménagerie Ferrand, en mars 1819.
« De couleur de filasse, avec la calotte, le dessus des avant-bras,
les quatre mains et les genoux d’un brun noir ». — 510 (390).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
72. — E. Geoffroy. — Mem. Mus. Hist. Nat. Paris, XVII, 1829, p. 163.
Desmarest. ■ — Mamm., p. 72, 1820.
73. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIII, 1809, p. 92, pl. X.
74. — Desmarest. — Mammal., 1820, p. 76.
— 228 —
75 a. — Aieles hybridus Is, Geoffroy ^ (Holotype). — L’Atèle
métis.
Provenance : Colombie.
Ateles hybridus Is. Geoff.
Par M. Plée, en 1826. - — N® 519 (394).
Individu adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau. (Une tête osseuse se trouve au laboratoire d’ Ana-
tomie comparée sous le n® 1/248, mais elle ne correspond à
aucun des trois spécimens montés).
75 h. — A. hybridus ^ (Paratype).
Provenance : Colombie.
Par M. Plée, en 1826. — N® 520 (395).
Individu adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
75 c. — A. hybridus $ (Allotype).
Provenance : Colombie.
Par M. Plée, en 1826. • — • N® 518 (393).
Individu adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : LAGOTHRIX, E. Geoff. (1812).
76. — Lagothrix canus E. Geoffroy (Holotype). — Le lagotriche
grison.
Lagothrix lagotricha (Humb.) (1811).
Provenance : Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy, du Cabinet de Lisbonne, en 1808.
« Il fut présenté au laboratoire en 1809. — N° 537 (405).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
77. — Lagothrix Geoffroyi Pucheran ^ (Holotype). — Le lago-
triche de Geoffroy.
Lagothrix lagotricha (Humb.) (1811).
Provenance : Cayenne.
Donné par M. Neumann en 1850. — N® 539 (417, 1851-587).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
75. — Is. Geoffroy. — Mem. Mus. Hist. Nat. Paris, XVII, 1829, p. 168.
76. — E. Geoffroy. — Tabl. Quadrumanes, 1812.
77. — Pucheran. — Rew, Mag. Zool. 1857, p. 296.
229 —
78. • — Lagothrix Tschudii Pucheran ^ (Holotype). — Le lago-
triche de Tschudi.
Lagothrix lagotricha (Humb.) (1811).
Provenance : Pérou.
Donné par M. Cross, le 20 septembre 1827. A vécu à Londres.
Le crâne est à l’anatomie. — N° 533 (415).
Individu adulte, en assez bon état.
79 a. — Lagothrix Castelnaui Is. Geoffroy ^ (Holotype). — Le
lagotriche de Castelnau.
Lagothrix infumatus Spix (1823).
Provenance : Pérou.
Individu figuré dans l’Atlas de voyage de MM. Castelnau et
Deville. — N» 540 (410, 1847-1638).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
79 h. — L. Castelnaui ^ juv. (Paratype).
Provenance : Ega, Haute-Amazone, Pérou.
Par MM. Castelnau et Deville. — N® 541 (411, 1847-1639).
Individu jeune, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
79 c. — L. Castelnaui ^ (Paratype).
Provenance : Amérique méridionale.
Par MM. Castelnau et Deville. — N® 542 (412, 1847-1637).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
79 d. — L. Castelnaui ^ (Paratype).
Provenance : Pérou.
Par MM. Castelnau et Deville. — N° 543 (413, 1847-1641)-
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
79 e. — L. Castelnaui Ç (Allotype).
Provenance : Amérique méridionale.
Individu figuré dans l’Atlas de voyage de MM. Castelnau et
Deville. — N° 544 (413 a, 1847-1643).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
78. — Pucheran. ■ — Rev. Mag. ZooL, 1857, p. 296.
79. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., 1848, XXVII, p. 498.
230 —
Genre : CEBUS, Erxleben (1877).
80. — ■ Cebus cirrifer E. Geoffroy ^ (Holotype). — ■ Le Sajou à
toupet.
Cebus cirrifer E. Geoff.
Provenance : Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808-
— NO 584 (436).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
81 a. — Cebus frontatus Kuhl ^ (Holotype). — • Le Sajou coiffé.
Cebus frontatus Kuhl.
Provenance : Inconnue.
« A été spécialement déterminé par M. Kuhl comme type de
l’espèce. » Mort à la Ménagerie en mars 1819. — N® 588 (444).
Individu adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
81 h. — C. frontatus (J (Paratopotype).
Provenance : Amérique méridionale.
Donné par M. Ferrand, et mort a la Ménagerie en avril 1819.
— NO 589 (443).
i ^ Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
82 a. — Cebus vellerosus Is. Geoffroy (Holotype). — Le Sajou à
fourrure.
Cebus vellerosus Is. Geoff.
Provenance : Saint-Paul du Brésil.
Echangé à M. Florent Prévost le 3 novembre 1826. Tète osseuse
à l’anatomie. — No 585 (439).
Individu adulte, en bon état.
82 h. — C. vellerosus ^ (Paratype).
Provenance ; Saint-Paul du Brésil.
Echangé à M. Florent Prévost en 1826. Tête osseuse à l’anatomie.
— No 586 (439 a).
Individu adulte, en bon état.
80. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hisi. AaL, 1812, XIX, p. 110.
81. — Kuhl, - — ■ Beitr. Zool., 1820, p. 34.
82. — Is'. Geoffroy. — CaV. Primates, 1851, p. 44.
— 231
83. — Cebus flavus E. Geoffroy (Holotype). — Le Sajou fauve.
Cebus flavus E. Geoff,
Provenance : Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne eh 1808.
Remonté au laboratoire en 1809. — N® 562 (458).
Individu adulte, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
84. — - Cebus barbatus E. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Sajou
barbu.
Cebus flavus E. Geoffroy (1812).
Provenance : Guyane.
Singe provenant d’un échange avec M. Temmiinck, janvier 1812.
— NO 561 (453).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
85.
— Cebus variegatus E. Geoffroy (Holotype). — Le Sajou
varié.
Cebus variegatus E. Geoff.
Provenance : Brésil.
Donné en 1810. — Il avait vécu en captivité. Quelques traces
d’albinisme. — No 570 (431).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
86. — Cebus versieolor Pucheran ^ (Holotype). — Le Sajou ver-
sicolore.
Cebus albifrons (Humboldt) (1811).
Provenance : Santa-Fé de Bogota (Colombie).
Individu acquis en 1844 de M. Jurgen. — • No 559 (479).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
87. — ■ Cebus elegans Is.- Geoffroy ^ (Holotype). — ■ Le sajou élé-
gant.
Cebus azarae Reugger (1830).
Provenance : Brésil, Province de Gorjaz. Bois près du Rio
los piloes.
Par M. Auguste Geoffroy Saint-Hilaire, août 1812. Le crâne
au Cabinet d’anatomie. — No 580 (447).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée n^ A. 2.697.
83. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 112.
84. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 110.
85. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 95.
86. — Pucheran. — Rev. Zool., p. 335, 1845.
87. ~ Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., XXX, 1850, p. 875‘. ' -
— 232
88. — Cebus castaneus Is. Geoffroy (Holotype). — Le Sajou
chatain.
Cebus capucinus (L.) (1754).
Provenance : Cayenne.
Par feu M. Martin en février 1819. — N® 567 (475).
Individu adulte, en mauvais état. Pas de tête osseuse.
89. — Cebus hypomelas Pucheran (Holotype). — Le Sajou au
ventre noir.
Cebus apella (L.) (1754).
Provenance : Amérique méridionale.
Acheté à M. Pedrinelli, le 8 février 1854. Mort à la Ménagerie,
le 11 février 1854. — 596 (498).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau,
90. ■ — • Cebus crassiceps Pucheran ^ (Holotype). — Le Sajou à
grosse tête.
Cebus crassiceps Pucheran.
Provenance : Amérique méridionale.
Sajou mâle, mort à la Ménagerie, en 1829. — N® 595 (427).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
Genre : PITHECIA, E. Geoffroy (1812).
91. - — Pithecîa albinasa Is. Geoffroy et Deville ^ (Holotype). • — •
Le Saki à nez blanc.
Pîthecia albinasa Is. Geoff. et Dev.
Provenance : Brésil. Province de Para (Bas-Amazone).
Par MM. de Castelnau et Deville. Envoi de 1847. « Cet indi-
vidu, le seul que l’e.xpédition de M. de Castelnau ait connu,
vivait en captivité chez les Indiens, à Santarem. — La tête a été
retirée ». — 456 (560, 1847-1636).
Individu adulte, en bon état.
92. — ■ Pithecia monachus E, Geoffroy (Holotype). — Le
Saki moine.
Pithecia monachus E. Geoff.
Provenance ; Brésil.
Rapporté jiar E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne, en 1808.
— N» 447 (554).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau,
88. — Is. Geoffroy. — Cat. Primates, 1851, p. 46.
89. — Pucheran. — Rev. Mag. ZooL, 2® sér., 1857, p. 341.
90. — Pucheran. — Rev. et Mag. ZooL, 2® série, 1857, p. 343.
91. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., 1848, XXVII, p. 498.
92. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 116.
233 —
Genre : BRACHYURUS, Spix (1823).
93 a. — Brachyurus rubîcundus Is. Geoffroy et Deville (Holo-
type). — Le Brachyure rubicond.
Brachyurus rubicundus Is. Geoff. et Dev.
Provenance ; Haut-Amazone, près Saint-Paul (sur la rive
gauche). Brésil.
Par MM. de Castelnau et Deville, août 1847. Connu des
Indiens sous le nom de Acari rouge. — Type de la figure de l’atlas
de voyage. — N® 468 (572).
93 b. — B. rubicundus Ç et juv. Ç (Allotype et Paratype). .
Provenance : Brésil.
Par MM de Castelnau et Deville, août 1847. Femelle avec
petit sur son dos. — N® 469 (573).
Individus adulte et jeune, en médiocre état. Têtes osseuses
dans les peaux.
94. — Brachyurus calvus Is. Geoffroy (Holotype). — Le Bra-
chyure chauve.
Brachyurus calvus Is. Geoff.
Provenance ; Brésil, province de Para.
Donné par M. d’AucANTARA Lisboa, attaché à la légation brési-
lienne à Paris. « Le crâne a été retiré et remis à M. Ceoffroy
Saint-Hilaire. » — No 465 (571).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’ Anatomie comparée n^ A. 2.799.
Genre : CALLITHRIX, E. Geoffroy (1812).
95 a. — Callithrix discolor Is. Geoffroy et Deville (Holotype). —
Le Sagouin discolore.
Callithrix cuprea Spix (1823).
Provenance : Amérique méridionale (Bords de l’Amazone).
Mission de Sarajâcu. Rapporté avec une série 'd’autres
individus par MM. de Castelnau et E. Deville en 1847
NO 667 (517).
Individu adulte, en médiocre état. Pas de tête osseuse.
~ et Deville. — C. R. Ac. Sc., t. XXVII, p. 498, 1848
94. — Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., t. XXIV, p. 576, 1847. '
95. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., t. XXVII, p. 498, 1848.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
16
— 234 —
95 h. — C. dîscolor $ et juv. (Allotype).
Provenance : Amérique méridionale (Rio de Janeiro).
Par MM. de Castelnau et Deville, le 1®*' janvier 1847. Femelle
avec un jeune. — N® 668 (518).
Individu femelle adulte et son petit, en assez bon état.
Têtes osseuses dans les peaux.
95 c. — C. discolor (Paratype).
Provenance : Amérique méridionale.
Sarajacu. Par MM. de Castelnau et Deville. — N° 669 (519).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
96 a. — • Callithrix donacophilus d’Orbigny Ç (Holotype). — Le
Sagouin donacophile.
Callithrix cinerascens Spix (1823).
Provenance : Bolivie, Province de Santa-Cruz de la Sierra.
Par M. d’ORBiGNY, en 1834. — No 682 (513).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
96 b. — C. donacophilus (Paratype).
Provenance : De Santa-Cruz, en 1834.
Par M. d’Orbigny. — • N® 683 (514).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
96 c. - — C. donacophilus (Paratype).
Provenance : De Santa-Cruz en 1834.
Par M. d’Orbigny. — N® 684 (515).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
96 d. — C. donacophilus (Paratype).
Provenance : Bolivie. Santa-Cruz de Mejos.
Par M. d’Orbigny, en 1834. — No 685 (516).
Individu adulte, en mauvais état. Pas de tête osseuse.
97. — Callithrix moloch Hoffmansegg (Paratype). — Le Sagouin
moloch.
Callithrix moloch Hoffmans.
Provenance : Brésil.
L’un des types de l’espèce, donné par M. le Comte d’HoFFMAN-
segg, en mars 1808. — No 687 (522).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
96. ■ — D’Ohbigny. — Voy. Ann. du Sud, IV, 1826, p. 10, pl. 5.
97. - — Hoffmansegg. — Mag. ges. Nat. Fr, Berlin^ 1807, X, p. 86.^
— 235
98. — Callithrix amîcius E. Geoffroy (Holotype). — Le Sagouin
à fraise.
Callithrix amictus E. Geoff.
Provenance : Amérique du Sud.
Donné par M. le Comte d’HoFFMANSEcc et rapporté par
E. Geoffroy, du Cabinet de Lisbonne, en 1808. — N® (499).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
99. — Callithrix melanochir Wied (Paratype). — Le Sagouin aux
mains noires,
Callithrix melanochir Kuhl (1820).
Provenance : Brésil.
Acquis par échange du Prince Maximilien de Wied. « L’un des
types de l’espèce » (Is. Geoff.). La tête osseuse au Cabinet d’ana-
tomie. — No (.505).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée nO A. 2.815.
Genre : SAIMIRI, Voigt (1831).
100 a. — Callithrix entomophagus D’Orbigny (Holotype). — Le
Saimiri entomophage.
Saimiri boliviensis (d’Orbigny) (1834).
Provenance : Bolivie, province de Guarayos.
Par M. d’ORBiGNY, envoi de 1834. — N® 478 (534).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
100 — C. entomophagus (Paratype).
Provenance : Bolivie, province de Guarayos.
Par M. d’ORBiGNY, envoi de 1834. — N® 479 (536).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
101. — Saimiris ustus Is. Geoffroy (Holotype). — Le Saimiri à
dos brûlé.
Saimiri ustus Is. Geoffroy.
Provenance : Brésil.
Piapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne, en 1808.
Figuré dans la Collection des Vélins, par M. Werner, dont nous
avons fait graver le dessin. — N» 476 (532).
Individu adulte, en assez bon état. Pas de tête osseuse.
98. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Nat. Paris, XIX, 1812, p. 114.
99. — Wied. — Beitr., II, p. 114, 1823.
100. — D’Orbigny. — Voy. Ann. mérid. Mamm., IV, 1836, p. 10, pl. IV.
101. — Is. Geoffroy. — Arch. Mus. Hist. Nat. Paris, IV, 1844, pflS, pl. I.
— 236 —
Genre : AOTUS, Illiger (1811).
102 a. — Nyctipîthecus lemurinus Is. Geoffroy (Holotype). —
Le Douroucouli lemurien.
Aotus vociferans Spix (1813).
Provenance : Colombie.
Acquis en décembre 1842 à M. Parzudaki. « La tête au Cabinet
d’anatomie », - — N® 486 (545).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse au laboratoire
d’ Anatomie comparée n® A. 2.852.
102 b. — N. lemurinus Ç (Allotype).
Provenance : Colombie.
Acquis en 1842, à M. Parzudakt. — No 482 (541).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
(Une tête osseuse correspondant à un animal monté de la
même espèce, se trouve au laboratoire d’Anatomie comparée
sous le n® A. 2.858. 11 s’agit d’un individu femelle acheté en
1843, et provenant de Santa Fé de Bogota (485-544).
103 a. — • Nyctipithecus Oseryi Is. Geoffroy et Deville Ç (Holotype).
— Le Douroucouli d’Osery.
Aotus oseryi (Is. Geoff. et Deville).
Provenance : Pérou, Haut-Amazone.
Par MM. de Castelnau et E. Deville, en 1847. « Dédié à
la mémoire de M. d’OzERV, l’un des membres de l’expédition en
Amérique, assassiné près de Jaen par les Indiens. »
Individu figuré dans l’Atlas de voyage. — N® 493 (540, 1847-1658).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
103 b. — ^N. Oseryi Ç (Paratype).
Provenance ; Colombie.
Acheté à M. Parzudaki le 13 juin 1843. - — N° 492 (539).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
104. — • Nocthora trivirgata F. Cuvier Ç (Holotype). — Le Dou-
roucouli de Cuvier.
Aotus felinus (Spix) (1823).
Provenance ; Ménagerie.
Cet animal a été acheté à un marchand d’animaux du boulevard
du Temple, par M. F. Cuvier, qui l’a donné au Muséum. C’est
102. — Is. Geoffroy. — C. R. Ac. Sc., 1843, XVI, p. 1152.
103. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., t. XXVII, p. 498, 1848.
104. — Cuvier. ■ — Mammifères de la Ménagerie, 1824.
— 237: —
l’individu figuré par Cuvier (Mammif. de la Ménagerie) en 1824,
sous le nom de Douroucouli.
Ce spécimen se rapporte en réalité à A. felinus Spix et n’a rien
de commun avec A. trUnrgatus de Humboldt. — No 490 (537).
Individu adulte, en très bon état. Moulage de la tête
osseuse dans la peau.
105. — Nyctipithecus Spixii Pucheran Ç (Holotype). — Le Dou-
roucouli de Spix.
Aotus vocîferans Spix (1823),
Provenance : Amérique méridionale.
Femelle achetée à M. Lerai en décembre 1851. Morte à la Ména-
gerie le 26 février 1852. — N» 488 (547, 1852-28).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau,
FAMILLE DES HAPALIDÉS
Genre ; HAPALE, Illiger (1811).
106 a. — Jacchus vulgaris E. Geoffroy Ç (Holotype). — Le Ouistiti
vulgaire.
Hapale jacchus L, (1766).
Provenance ; Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
« Jeune femelle commençant à prendre le pelage parfait. » — ^
No 598 his (579). (Monté par L. S. fils. 1808).
Individu jeune en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
106 b. — • J. vulgaris $ (Paratype).
Provenance : Amérique méridionale.
NO 597 bis (578).
Individu adulte, en assez médiocre état. Tête osseuse
dans la peau.
106 c. — J. vulgaris $ (Paratype).
Provenance : Amérique méridionale.
Donné en chair le 3 août 1856. — No (577).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
104. — Pucheran. — iîee. Mag. ZooL, 1857, p. 335 et 352.
106. — E. Geoffroy. — Tabl. Quadrumanes, 1812.
107. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 119.
— 238 —
107. — Jacchus auritus E. Geoffroy (Holotype). ■ — Le Ouistiti
oreillard.
Hapale auritus (E. Geoffroy).
Provenance : Brésil.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
— NO 615 (587).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
108. — Jacchus humeralifer E. Geoffroy (Holotype). — Le Ouis-
titi à camail.
Hapale humeralifer (E. Geoffroy).
Provenance : Brésil.
Rapporté par, E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
Type de MM. Geoffroy et Kuhl. • — 608 (589).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
109. — Jacchus melanurus E. Geoffroy (Holotype). — Le Ouis-
titi melanure.
Provenance : Brésil.
Hapale melanura (E. Geoff.).
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
— NO 624 (600).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
110. — J. melanurus argentatus E. Geoffroy (Holotype). — Le
Mico.
Hapale melanura (E. Geoff.) (1812).
Provenance : Bolivie.
Donné par M. le comte de Hoffmansegg, en 1808. Variété
albine. — Cet individu se rapporte à la prétendue espèce appelée
Mico par Buffon, et que Lesson a choisi comme type du genre
Mico (Species, p. 194-1840). N® (603).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
108. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 119.
109. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 120.
110. — E.' Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 120.
— 239 —
111. — Jacchus leucocephalus E. Geoffroy (Holotype). — Le Ouis*
titi à tête blanche.
Provenance ; Brésil.
Hapale leucocephalus (E. Geoff.).
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
Monté en 1809. — N° 607 (599).
Individu adulte, en médiocre état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : MIDAS, E. Geoffroy (1812).
112. — • Hapale Geoffroy! Pucheran Ç (Holotype). — Le Tamarin
de Geoffroy.
Mîdas geoffroÿi (Pucheran).
Provenance : Isthme de Panama.
Donné par M. Courtine, ingénieur. Mort à la Ménagerie, le
25 août 1845. Crâne à l’anatomie. — N° (621).
Individu adulte, en assez bon état.
113. — Midas labiatus E. Geoffroy (Holotype). — • Le Tamarin à
lèvres blanches.
Mîdas labiatus E. Geoffroy.
Provenance : Brésil.
Rapporté par M. E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808.
— NO (630)..
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
114. — ^ Mîdas pileatus Is. Geoffroy et E. Deville (Holotype). —
Le Tamarin à calotte rousse.
Mîdas pileatus Is. Geoff. et Dev.
Provenance : Brésil.
Bas Amazone, près dé Pébas, par MM. de Castelnau et
Deville. Envoi de 1847. — No 641 (631).
Individu en bon état. Tête osseuse dans la peau.
115 a. — • Midas rufoniger Is. Geoffroy et Deville Ç (Holotype). —
Le Tamarin roux-noir.
Midas nigricoUîs Spix. (1823).
Provenance ; Brésil.
Bas Amazone, près Pébas, par MM. de Castelnau et Deville.
Envoi de 1847. Figuré dans l’atlas de voyage. — No 651 (633).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
111. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., XIX, 1812, p. 119.
112. — Pucheran. — Rei>. Zool., 1845, p. 336.
113. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat., 1812, XIX, p. 121.
114. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., t. XXVII, p. 499, 1848.
115. — Is. Geoffroy et Deville. — C. R. Ac. Sc., t.' XXVII, p. 499, 1848.
— 240 —
115 h. — M. rufoniger ^ (Allotype).
Provenance : Brésil.
Bas Amazone, près de Pébas, par MM. de Castelnau et
Deville. Envoi de 1847. — N® 650 (632).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
116. — Hapale Devilli Is. Geoffroy (Holotype). ~ Le Tamarin
de Deville.
Mîdas devillei (Is. Geoff.).
Provenance : Pérou.
Mission de Sarajacu. — Par MM. de Castelnau et Deville.
Envoi de 1847. Figuré dans l’atlas de voyage. — N° 644 (635,
1847-1685).
Individu adulte, en assez mauvais état. Tête osseuse dans
la peau.
‘ 117. — Midas nigrifrons Is. Geoffroy ^ (Holotype). — Le Tamarin
à front noir.
Midas nigrifrons Is. Geoff.
Provenance : Amérique méridionale.
Acquis à M. Verreaux, en 1850. — 647 (636).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
118. — Midas flavifrons Is. Geoffroy et Deville Ç (Holotype). —
— Le Tamarin à front jaune.
Midas fuscicollis Spix (1823).
Provenance : Amérique méridionale.
Par MM. de Castelnau et Deville. Individu figuré dans l’atlas
de voyage. — N» 649 (637, 1847-1690).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
119. — Hapale Illigeri Pucheran ^ (Holotype). — Le Tamarin
d’Illiger.
Midas illigeri (Pucheran).
Provenance : « On le disait venu de Colombie »,
Acquis par les soins de M. Parzudaki, en 1843. — N» 652 (638).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée n^ 1/311.
116. — Is. Geoffroy. — Cat. Primates, 1851, p. 64.
117. — Is. Geoffroy. — Cat. Primates, 1851, p. 64.
118. — Is. Geoffroy. — Cat. Primates, 1851, p. 64.
119. — Pucheran. — Rea. Zool., 1845, p. 336.
— 241 —
120. — ■ Midas Weddelli Deville (Holotype). — Le Tamarin de
Weddell.
Midas weddelli Deville.
Provenance : Bolivie, province d’Apolobamba.
Par M. Wedufll, en 1848. — N° 642 (639).
Individu adulte, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
121. — Midas rufimanus E. Geoffroy (Holotype). — Le Tamarin
aux mains rousses.
Midas rufimanus E. Geoff.
Provenance : Amérique méridionale.
NO (626).
Individu adulte, en assez bon état. Tête osseuse au labo-
ratoire d’Anatomie comparée n° A. 2.785.
122. — Midas tripartitus A. M. Edwards $ (Holotype). — Le Tama-
rin à trois bandes.
Midas tripartitus A. M. Edw.
Provenance : Equateur. Rive du Rio Napo.
Par le R. P. Poz/.i. — N» 653 (633 a, 1877-562).
Individu adulte, en bon état. Pas de tête osseuse.
120. — Deville. — iîec. et Mag. Zool., 1849, p. 55.
121. — ,E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat, XIX, 1812, p. 121.
122. — A. M. Edwards. — Arch. Mus. Hist Nat, Paris, 2® série, I, 1878, p. 161,
p]. VIII.
— 242 —
TABLE DES TYPES PAR NOMS D’AUTEURS
Audebert (J. -B.).
Simia rnoloch (7) 207
Simia atys (47) 220
Cuvier (Frédéric).
Hylohates syndactylus (2) 204
Semnopithecus nemaeus (9) 207
Semnopithecus entellus (12) 208
Simia pygerythra (37) 217
Cercopithecus : Ascaigne (45) 219
Simia ïeucophaea (52) 221
Nocthora trwirgata (104) 236
DaLBET et PuCHERAN.
Cercopithecus Erxleheni (40) 218
Delalande.
Cercopithecus pusillus (38) .... 217
Desmarest (A.-G.).
Semnopithecus pruinosus (14) 209
Cynocephalus niger (64) 225
Ateles melanochir (74) 227
Ateles hypoxanthus (72) 227
Desmoulins.
Cercopithecus pusillus Delalande (38) 217
Deville (E.).
Midas Weddelli (\20) 241
Duvernoy (G.-L.).
Troglodytes niger var. tchego (1) 204
Eydoux et Souleyet.
Semnopithecus albocinereus (10) 207
Geoffroy Saint-Hilaire (Etienne).
Semnopithecus auratus (15) 209
Semnopithecus latiharbatus (23) 212
— 243 —
NasoMs larçatus (26) 214
Cercocebus radiatus (56) 222
Cercocehus sinicus (57) 223
Stentor niger (65) 225
Stentor stramineus (66) 225
Stentor seniculus (67) 225
Stentor ursinus (69) 226
Stentor fuscus (70) 226
Ateles arachnoïdes (71).'. 226
Eriodes hemidactylus {12) 227
Ateles marginatus (73) 227
Lagothrix canus (76) 228
Cehus cirrifcr (80) 230
Cebus flaous (83) 231
Cebus barbatus (84) 231
Cebus variegatus (85) 231
Pithecia monachus (92) 232
Callithrix amictus (93) 235
Jacchus vulgaris (106) 237
Jacchus auritus (107) 238
Jacchus humeralifer (108) 238
Jacchus melanurus (109) 238
Jacchus melanurus argentatus (110) 238
Jacchus leucocephalus (111) 239
Midas labiatus (113) 239
Midas rufimanus (121) 241
Geoffroy. Saint-Hilaire (Étienne) et Cuvier (Frédéric).
Hylobates agilis (5) 206
Geoffroy Saint-Hilaire (Isidore)
Hylobates albimanus (3)
Hylobates entelloides (4)
Hylobates Rafflesii (6)
Hylobates junereus (8)
Semnopithecus Dussumieri (11)...
Semnopithecus albipes (13)
Semnopithecus flaoimanus (20) . . .
Semnopithecus cucullatus (21) . . . .
Cercopithecus callitrichus (34) . . . .
Cercopithecus Werneri (35) .
Cercopithecus sabaeus (36)
Cercopithecus Lalandii (38) ......
Cercopithecus rufooiridis (39)
Cercopithecus monoides (41) ......
Cercopithecus labiatus (43)
Miopithecus talapoin (46) ........
Cynocephalus olioaceus (50)
Jnnus pithecus (55)
Macacus aureus (58) ............
205
205
206
207
208
209
211
211
216
216
216
217
218
218
219
219
221
222
223
— 244 —
Macacus arctoides (63) 224
Mycetes chrysurus (68) 226
Ateles hybridas (75) 228
Lagothrix Castelnaui (79) 229
Cebus vellerosus (82) 230
Cebus elegans (87) 231
Cebus castaneus (88) 232
Brachyuras calvus (94) 233
Saimiris ustus (101) 235
Nyctipithecus lemurinus (102) 236
Hapale Devilli (116) 240
Midas nigrifrons (117) 240
Geoffroy Saint-Hilaire (Isidore) et Deville.
Pithecia albinasa (91) 232
Brachyuras rubicundus (93) 232
Callithrix discolor (95) 233
Nyctipithecus Oseryi (103) 236
Midas pileatus (114) 239
Midas rufoniger (115) 239
Midas flavifrons (118) 240
Hoffmansegg.
Callithrix moloch (97) 234
Kuhl.
Cebus frontatus (81) 230
Milne-Edwards (Alphonse).
Semnopithecus Germaini (16). 209
Semnopithecus nigripes (17) 210
Bhinopithecus Bieti (24) 212
Rhinopithecus Roxellanae (25) 213
Colobus Tholloni (29).... 214
Cercopithecus Brazzae (44) 219
Cercocebus agilis (48) .. 220
Macacus vestitus (59) 223
Macacus thibetanum (60) 223
Macacus tcheliensis (61) 224
Macacus Harmandi (62) 224
Midas tripartitus (122) 241
Muller.
Semnopithecus rubicundus (19) 211
Ogilby.
Colobus fuliginosus (28) 214
— 245 —
Orbigny (Charles d’).
Callithrix donacophilus (96) 234
Callithrix entomophagus (100) 235
PouSARGUES (de).
Semnopithecus Françoisi (18) . .
Colobus Foai (32)
Cercopithecus albotorquatus (42)
PUCHERAN.
Cercocebus albigena (49) . .
Cynocephalus doguera (51)
Lagothrix Geoffroyi (77) . .
Lagothrix Tschudii (78)..
Cebus çersicolor (86)
Cebus hypomelas (89) ... .
Cebus crassiceps (90)
Nyctipithecus Spixii (105)
Hapale Geoffroyi (112) . . .
Hapale llligeri (119)
ScHIMPER et PuCHERAN.
Theropithecus senex (54) 222
Ruppell.
Colobus guereza (33) ....
Theropithecus gelada (53)
Trouessart.
Semnopithecus poliocephalus (22)
Colobus nigrimanus (30)
Colobus Oustaleti (31)
Van Beneden.
Colobus verus (27) 214
Wied.
Callithrix melanochir (99) 235
211
215
215
215
221
220
221
228
229
231
232
232
337
239
240
210
215
218
INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS FRANÇAIS
DE GENRES ET DES NOMS VERNACULAIRES
Alouattes 225
Arabate 225
Atèles 227
Babouins 221
Brachyures 233
Cercocèbes 220
Cercopithèques 216
Chimpanzé 204
Colobes 214
Cynopithèque 225
Doguera 221
Doue 207
Douroucoulis 236
Drill 221
Dschellada 221
Entelle 208
Gelada 221
Gibbons 204
Guariba 226
Guereza 215
Hurleur 225
Kahau 214
Lagotriches 228
Macaques 222
Magot 222
Mico 238
Miopithèques 219
Moloch 207
Nasique 214
Ouistiti 237
Rhinopithèques 212
Sagouins 233
Saimiris 235
Sajous 230
Sakis 233
Semnopithèques 207
Siamang 204
Talapoin 219
Tamarins 239
'Theropithèque 221
Toque 222
Tschego 204
Tschin-co 209
Ungko 206
Wouvou 207
— 247
INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS
DE TYPES CONTENUS DANS L’OUVRAGE
A
agilis (Cercocebus) 220
agilis (Hylobates) 206
albigena (Cercocebus) 220
albimanus (Hylobates) 205
albinasa (Pithecia) 232
albipes (Semnopithecus) . . . . 209
albocinereus (Semnopithecus) . 207
albotorquatus (Cercopithecus). 218
amictus (Callithrix) 235
arachnoïdes (Ateles) 226
arctoides ( Macacus ) 224
argentatus ( J acchus melanu-
rus) 238
Ascaigne ( Cercopithecus) .... 219
Ateles arachnoïdes 226
Ateles hybridus 228
Ateles hypoxanthus 227
Ateles marginatus 227
Ateles melanochir 227
atys (Simia) 220
auratus ( Semnopithecus ) ... . 209
aureus (Macacus) 223
auritus (J acchus) 238
B
barbatus (Cebus) 231
Bieti (Rhinopithecus) . ...... 212
Brachyurus calous . 233
Brachyurus rubicundus 233
Brazzae (Cercopithecus) 219
G
callitrichus (Cercopithecus)... 216
Callithrix amictus. 235
Callithrix discolor 233
Callithrix donacophilus 234
Callithrix entomophagus 235
Callithrix melanochir 235
Callithrix moloch 234
calvus (Brachyurus) 233
canus (Lagothrix) 228
castaneus (Cebus) 232
Castelnaui (Lagothrix) 229
Cebus barbatus 231
Cebus castaneus 232
Cebus cirrifer 230
Cebus crassiceps 232
Cebus elegans . 231
Cebus flaous 231
Cebus frontatus 230
Cebus hypomelas 232
Cebus oariegatus . 231
Cebus vellerosus. . 230
Cebus versicolor 231
Cercocebus agilis 220
Cercocebus albigena 220
Cercocebus radiatus 222
Cercocebus sinicus 223
Cercopithecus albotorquatus. . 218
Cercopithecus Ascaigne . ..... 219
Cercopithecus Brazzae 219
Cercopithecus callitrichus.... 216
Cercopithecus Erxlebeni 218
Cercopithecus labiatus 219
Cercopithecus Lalandii 217
Cercopithecus monoides 218
Cercopithecus pusillus 217
Cercopithecus ruforiçidis .... 218
Cercopithecus sabaeus 216
Cercopithecus Werneri. 216
chrysurus ( Mycetes ) 221
cirrifer ( Cebus) 230
Colobus Foai. 215
Colobus fuliginosus 214
Colobus guereza 215
— 248 —
Colobus nigrimanus 215
Colobus Oustaleti 215
Colobus Tholloni 214
Colobus verus 214
crassiceps ( Cebus ) 232
cucullatus ( Semnopithecus ) . . 211
Cynocephalus doguera 221
Cynocephalus olioaceus.. . . . . 221
Cynocephalus niger 225
D
Deoilli (Hapale) . 240
discolor ( Callithrix ) 233
doguera (Cynocephalus) 221
donacophilus (Callithrix) .... 234
Dussumieri (Semnopithecus) . 208
E
elegans ( Cebus) . 231
entelloides (Hylobates) 205
entellus ( Semnopithecus ) ... . 208
entomophagus {Callithrix)... 235
Eriodes hemidactylus 227
Erxlebeni (Cercopithecus) . . . 218
F
flaoifrons ( Midas ) 240
flavimctrius (Semnopithecus) . 211
flavus ( Cebus ) 231
Foai (Colobus) 215
Françoisi (Semnopithecus) .. 210
frontatus ( Cebus) 230
fuliginasus (Colobus) 214
funereus (Hylobates) 207
fuscus ( Stentor) . 226
G
gelada (Theropithecus) J 221
Geoffroyi (Hapale) 239
Geoffroyi {Lagothrix) 228
Germctini (Semnopithecus) . . 209
guereza ( Colobus) . . 215
H
Hapale Deailli 240
Hapale Geoffroyi 239
Hapale Illigeri 240
Harmandi (Macacus) 224
hemidactylus (Eriodes) 227
humeralifer (Jacchus) 238
hybridus (Ateles) 228
Hylobates agilis 206
Hylobates albimanus 205
Hylobates entelloides . 205
Hylobates funereus 207
Hylobates Rafflesii 206
Hylobates syndactylus 204
hypomelas (Cebus) 232
hypoxanthus (Ateles) 227
I
Illigeri (Hapale) 240
Inuus pithecus. 222
J
Jacchus auritus 238
Jacchus humeralifer . 238
Jacchus leucocephalus . 239
Jacchus melanurus 238
Jacchus melanurus argentatus. 238
Jacchus oulgaris. . . 237
L
labiatus (Cercopithecus) . . . . . 219
labiatus (Midas) ... 239
Lagothrix canus. * 228
Lagothrix Castelnaui ....... . 229
Lagothrix Geoffroyi . ....... . 228
Lagothrix Tschudii 229
Lalandii (Cercopithecus) .... 217
laroatus (Nasalis) 214
latibarbatus (Semnopithecus). 212
lemurinus (Nycti'pithecus) . . . 236
leucocephalus (Jacchus)..... 239
leucophaea (Simià) . ; t . ; ... 221
— 249 —
M
Macacus arctoides 224
Macacus aureus 223
Macacus H armandi 221
Macacus tcheliensis 224
Macacus thihetanum 223
Macacus aestitus 223
marginatus (Ateles) 227
melanochir (Ateles) 227
melanochir (Callithrix) 235
melanurus (Jacchus) 238
Midas flavifrons 240
Midas labiatus 239
Midas nigrifrons 240
Midas pileatus 239
Midas rufimanus 241
Midas rufoniger 239
Midas tripartitus 241
Midas Weddelli 241
Miopithecus talapoin 219
moloch ( Callithrix ) 234
moloch ( Simia) 207
rnonachus (Pithecia) 232
monoides (Cercopithecus) ... 218
Mycetes chrysurus 226
N
Nasalis larcatus 214
nemoeus (Semnopithecus) . . . 207
niger ( Cynocephalus ) 225
niger ( Stentor ) 225
nigrifrons ( Midas ) 240
nigrimanus (Colobus) 215
nigripes ( Semnopithecus ) ... . 210
Nocthora trivirgata. ........ 236
N yctipithecus lemurinus 236
N yctipithecus Oseryi 236
Nyctipithecus Spixii 237
O
olioaceus ( Cynocephalus) .... 221
Oseryi (Nyctipithecus) 236
Oustaleti (Colobus) 215
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X,
P
pileatus ( M idas ) 239
Pithecia albinasa 232
Pithecia rnonachus 232
pithecus (Inuus) 222
poliocephalus ( Semnopithe-
cus) 211
pruinosus (Semnopithecus).. 209
pusillus ( Cercopithecus ) 217
pygerythra ( Simia ) 217
R
radiatus (Cercocebus) 222
Rafflesii (Hylobates) 206
Rhinopithecus Bieti. 212
Rhinopithecus Roxellanae . . . . 213
Roxellanae (Rhinopithecus) . . 213
rubicundus (Brachyurus ) ... . 233
rubicundus (Semnopithecus). 211
rufimanus ( Midas ) 241
rufoniger ( Midas ) 239
rufoviridis ( Cercopithecus ). . . 218
S
sahaeus (Cercopithecus) 216
Saimiris ustus 235
Semnopithecus albipes 209
Semnopithecus albo-cinereus. . 207
Semnopithecus auratus 209
Semnopithecus cucullatus . . . . 211
Semnopithecus Dussumieri . . . 208
Semnopithecus entellus 208
Semnopithecus flavimanus . , . 211
Semnopithecus Françoisi .... 210
Semnopithecus Germaini .... 209
Semnopithecus latibarbatus . . 212
Semnopithecus nemoeus 207
Semnopithecus nigripes 210
Semnopithecus poliocephalus. 211
Semnopithecus pruinosus..., 209
Semnopithecus rubicundus. . . 211
senex ( Theropithecus ) 222
seniculus (Stentor) 225
Simia atys 220
Simia leucophaea 221
17
--- 250' —
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Introduction 202
Famille des Anthropoïdés 204
F'amille des Hylobatidés. __ 204
Famille des Semnopithécidés ; 207
Famille des Cercopithécidés 216
Famille des Cébidés 225
Famille des Hapalidés 237
Table des types par noms d’auteurs 242
Index alphabétique des noms français de genre et des noms
vernaculaires 246
Index alphabétique des noms latins de types 247
— 252 —
Étude d'UNE collection d’Oiseaux du Tchad
PAR J. Berlioz.
Le Muséum ne saurait assez remercier son correspondant, M. le
Docteur-Vétérinaire Marbrant, de la documentation si intéres-
sante qu’il a réunie au cours de ses randonnées dans la colonie du
Tchad et dont il lui a fait don. Sa plus récente collection d’oiseaux,
dont l’étude est présentée ici, offre, grâce à son étiquetage soigné,
outre l’intérêt de quelques formes encore inédites pour cette région,
un excellent aperçu des affinités biogéographiques de cette partie
bien imparfaitement connue de l’Afrique. Elle a été en effet réunie
en des localités fort éloignées les unes des autres : les unes (Fort-
Lamy, Massakori, Mondo, Rig-Rig, etc.) situées dans la région
occidentale autour du Lac Tchad, - — d’autres dans la zone steppique
du sud jusqu’aux savanes de l’extrême sud-est (Bokoro, Mongo,
Melfi, Amtiman) ; — d’autres enfin dans la zone franchement déser-
tique de l’est, le long de la piste Abéché-Fada, jusqu’au massif de
l’Ennedi, au nord (Biltine, Arada, Oum-Chalouba, etc,).
Loin de constituer un tout parfaitement homogène, comme on
pourrait le déduire de l’absence de toute frontière naturelle à
l’intérieur de ses limites politiques, déjà si conventionnelles, le
Tchad semble présenter au contraire, quant à son avifaune, des
caractères un peu composites, comme s’il existait vers son centre
une zone de contact entre plusieurs vastes régions biogéographiques.
Les formes de la zone Abéché-Fada ont en général un caractère
oriental très affirmé {Caprimulgus aeg. aegyptius, Argya fuha
acaciae, Galerida cristata isabellina, etc.) et plusieurs ne s’étendent
guère plus vers l’ouest que cette région. D’ailleurs, dans 1 ensemble,
d’après la nature des espèces composantes, Tavifaune du Tchad
se montre nettement plus apparentée à la faune de l’Afrique orien-
tale (Nubie, Ethiopie, Soudan égyptien) qu’à celle de l’Afrique
occidentale. Le problème biogéographique peut-être le plus intéres-
sant en cette région est celui relatif à la dispersion respective des
deux espèces de Crinifer, ainsi qu’il en sera question plus loin.
En outre, la collection Marbrant, ayant été réunie surtout durant
les mois d’automne et d’hiver, comporte un grand nombre de migra-
teurs paléarctiques, dont la présence en cette saison et en cette
partie de l’Afrique mérite d’être notée.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
— 253 —
Ardeiformes.
Ardeirallus Sturmi (Wagl.), Q^irnm. : Fort-Lamy, 28 novembre 1936.
Sédentaire.
Anseriformes.
Nyroea nyroca nyroca (Güld.), ad. : Fort-Lamy, 31 janvier 1937.
Migrateur de la région méditerranéenne et de l’Europe centrale.
Ce canard a été rarement signalé en Afrique équatoriale.
Charadriiformes.
Charadrius duhius curonicus Gm., imm. : Fort-Lamy, 15 no-
vembre 1936.
Actitis hypoleucos (L.), ad. : Fort-Lamy, 25 novembre 1936.
Tringa glareola L., ad. : Fort-Lamy, 30 octobre 1936.
Ces trois migrateurs sont communs en Afrique, en hiver.
Glareola pratincola Boweni Bann., ad. Ç imm. : Fort-Lamy,
28 novembre, 25 octobre 1936.
Gruiformes.
Neotis nuba (Cretzs.), Ç ad. : Arada, 27 février 1937.
Anthropoides oirgo (L.), ad. : Moïto, décembre 1936.
Ce spécimen de Grue de Numidie est le premier de cette espèce
qui ait été capturé avec authenticité au Tchad. M. Marbrant
a fait lui-même connaître, dans une note préliminaire {UOiseau
et Reo. franç. d Orn., 1937, p. 378), les circonstances qui l’ont amené
à découvrir ce bel Oiseau dans une région où il n avait encore jamais
été signalé, pas plus d’ailleurs que dans aucune autre de l’Afrique
tropicale. Il semble, d’après ses observations, que la Grue de Numi-
die soit de passage régulier, l’hiver, au Tchad, mais seulement en
quelques points très localisés, et qu’elle y reste d’un abord fort
difficile.
Galliformes.
Coturnix cot. coturnix (L.), imm. : Oum-Chalouba, 27 février 1937.
Migrateur bien connu en Afrique.
COLUMBIFORMES.
Columba livia targia G. von Schw., ad. : Fada, 24 février 1937.
Turtur abyssiniens delicatulus (Sharpe), ad. : Fort-Lamy, 14 jan-
vier 1937. ’
— 254 --
PSITTACIFORMES.
Poicephalus M. Meyeri (Cretzs.), $ ad. : Amtiman, 2 mars 1937.
Les différences de taille et de coloration existant entre cea deux
spécimens prouvent une fois de plus, conformément aux conclusions
formulées lors de l’examen des spécimens de l’Oubangui-Chari
recueillis par M. Malbrant et par M. Blancou au cours de précé-
dents voyages, que la race Adolfi-Friderici, proposée par Grote
et maintenue par Peters dans sa « Check-List », vol. III, ne repose
sur aucun caractère stable : le a le vertex et même les joues
largement marqués de jaune, alors que la $, plus petite, présente
à peine quelques traces de jaune sur le vertex.
Psittacula Krameri (Scop.) ? subsp., ad. : Fada, 2 février 1937.
Les races africaines proposées pour cette espèce me paraissent
fort mal définies. Ce spécimen, propre à la région désertique, a le
bec remarquablement faible et les teintes du plumage pâles, avec
un collier rose bien accusé : il pourrait peut-être justifier la race
centralis proposée par Neumann. Mais d’autres spécimens envoyés
précédemment du Tchad par M. Marbrant ne se distinguent en
aucune façon des P. Krameri typiques du Sénégal et du Soudan
français, et même un ancien spécimen provenant du voyage de
ScHiMPER en Abyssinie leur est aussi tout à fait semblable et ne
justifie aucunement la séparation de la race parçirostris (Souancé).
Dans ces conditions, on ne saurait accepter sans contrôle les varia-
tions subspécifiques indiquées par les auteurs.
CuCULIFORMES.
Clamator glandarius (L.), Ç ad. : Fort-Lamy, 19 janvier 1937.
Clamator jac. jacobinus (Bodd.), juv. : Fort-Lamy, 14 nov. 1936.
Crinifer piscator (Bodd.), ad. : Melfi, 8 mars 1937.
Crinifer zonurus (Büpp.), 9 ad. : près Amtiman, 2 et 3 miars 1937.
La « zone de contact » entre ces deux espèces, si elle existe, n’est
pas encore bien définie ; les localités citées ici, où elles ont été res-
pectivement capturées, sont distantes d’environ 225 kilomètres l’une
de l’autre.
Ces deux espèces de Crinifer présentent un cas remarquable
parmi le monde avien quant à leur stabilisation morphologique :
voici deux espèces qui se remplacent géographiquement {piscator
en Afrique occidentale, zonurus en Afrique orientale) et qui sont
exactement semblables par la structure, la taille et le système de
pigmentation; ellés conservent pourtant l’une et l’autre intégrale-
ment jusqu’au voisinage de leur zone de contact tous fleurs carac-
tères différentiels, sans présenter le moindre indice d’intermixtion
(plumes allongées de la huppe rectilignes chez piscator, frisées chez
zonurus ; — plage blanche des rémiges bien plus développée chez
piscator que chez zonurus^ mais plage blanche des rectrices n’exis-
tant que chez zonurus ; — marques sombres des plumes du dos
en forme de taches chez piscator, en forme de bordures apicales
chez zonurus, etc.). Néanmoins on n’a pas encore signalé de
région où les deux espèces coexistent véritablement (elles sont
d’ailleurs tout à fait sédentaires).
PiCIFORMES.
Pogonornis Rolleti (Defil.), Ç ad. et 1 ad. : Amtiman, Bokoro,
mars 1937.
Lÿhius leucocephalus Adamauae Rchw., Ç ad. : Melfi, 8 mars 1937.
Lybius Vieilloti rubescens Temm., ad. : Fort-Lamy, octobre 1936.
Indicator indicator (Sparrm.), cr^ ad. : Fort-Lamy, 24 décembre 1936.
Mesopicus Goertae ? Kœnigi Neum., cr^ ad. : Massakori, 14 dé-
cembre 1936.
Race suhdésertique, très pâle de coloration, mais mal définie
et présentant tous les intermédiaires avec les autres.
Jynx torq. torquilla L., Ç ad. : Fort-Lamy, 7 février 1937.
CORACIIFORMES.
Halcyon Chel. Chelicuti (Stanl.), ad. : Moussoro, 5 décembre 1936.
Caprimulgiformes.
Caprimulgus æg. ægyptius Licht., $ ad. : Fada, 24 février 1937.
Par comparaison avec trois spécimens du sud tunisien, topo-
typiques par conséquent de la race Capr. æg. Saharae Erl., ce spéci-
men, dont les vermiculations noires sont d’ailleurs aussi plus accu-
sées, présente une teinte générale nettement plus grise et moins
fauve, qui doit certainement le faire rapporter à la race typique
de l’espèce, et non à la race Saharae. La localité « Tchad » indiquée
par ScLATER dans son « Systema aoium æthiopicarum » se trouve
donc justifiée pour la race ægyptius.
Scotornis clim. climacurus (Vieill.), 2 ÇQ = Fort-Lamy, 1^^” fé-
vrier 1937.
Passeriformes. - — Muscicapidés.
Bâtis minor chadensis Alex., Ç ad. ; Fort-Lamy, 5 noverribre 1937 ;
$ ad. : Rig-Rig, 9 décenîibre 1937.
— 256 —
Sylviidés.
Agrobates galactotes minor (Cab.), Ç ad. : Monde, 8 décembre 1936.
Sylvia hort. hortensis (Gm.), ad. : Mondo, 8 décembre 1936 ;
Ç ad. : Rig-Rig, 10 décembre 1936.
Sylvia comm. communis Lath., 2 ®^d. : Fort-Lamy, 22 et 30 jan-
vier 1937.
Sylvia cant. cantillans (Pall.), ad. : Rig-Rig, 10 décembre 1936.
Ces trois espèces de Sylvia sont des migrateurs d’Europe.
Prinia myst. mystacea Rüpp., 2 ad. : Fort-Lamy, 31 janvier,
7 février 1937.
Spécimens en plumage d’hiver, à bec brun.
Cisticola ruf. ruficeps Cretzs,, c/'Ç ad. : Fort-Lamy, 28 janvier,
2 février 1937.
Spécimens en plumage d’hiver typique, fortement strié de brun-
noir en dessus.
Turdidés.
Turdus lihonyanus pelios Bp., ad. : Melfi, 8 mars 1937.
Œnanthe leuc. leucopyga (Brehm), • Fada, 24 février 1937.
Œnanthe deserti (Temm.), ad. : Fada, 26 février 1937.
Cercomela melanura aïrensis Hart., 2 ad. : Mongo, 15 février ;
Fada, 2i5 février 1937.
Cercotrichas pod. podobe (Müll.), 9 ad. : Fort-Lamy, octobre 1936.
Timaliidés.
Argya fulva acaciæ (Licht.). 5 ad. : Moussoro, 5 décembre 1936 ;
r/' ad. : Biltine, 21 février ; 9 ad. : Fada, 24 février 1937.
Ces trois spécimens, par la couleur grisâtre de leur tête, distincte
de celle du dos, et leur bec jaune, appartiennent certainement à
la forme soudanaise orientale de cette espèce et non aux formes
saharienne et pré-saharienne fulva (Desf.) et Buchanani (Hart.).
L’extension de cette forme orientale acaciæ jusqu’au voisinage du
Lac Tchad (Moussoro) mérite donc d’être soulignée.
Laniidés.
Lanius excubitor leucopygos Ehr. ad. : Rig-Rig, 10 décembre 1936.
Lanius minor Gm., 9 inim. : Fort-Lamy, octobre 1936.
Cette espèce européenne n’était guère connue en migration qu’en
Afrique orientale et son occurrence sur les bords du Chari peut
surprendre. Le spécimen mentionné ici, en plumage assez usé,
— 257 —
a le dessous du corps fortement teinté d’ocre-vineux et ne possède
pas de bandeau frontal noir.
Lanius excubitorius tschadensis Grote et Neum., cr^ ad. : Fort-Lamy,
16 janvier 1937.
Lanius nubiens Licht., 1 ad. et 2 imm. : Fort-Lamy, 15 et 25 no-
vembre 1936 ; $ ad. : Fort-Lamy, 16 janvier 1937.
Lanius sen. senator L., ad. : Moussoro, 5 décembre 1936 ; ad. :
Fort-Lamy, 9 février 1937 ; imm. : Fort-Lamy, 18 janvier 1937 ;
$ juv. (sans renseignements).
Le de Moussoro a les parties blanches du plumage fortement
teintées d’ochracé.
Lanius cristatus isabellinus Hempr. et Ehr., ad. (12 novembre) ’
Ç ad. (17 novembre) ; c/' juv. (20 novembre) ; $ juv. (16 novembre)
Ç imm. (10 janvier) ; juv. (31 janvier) : Fort-Lamy.
Cette intéressante série de spécimens d’une espèce migratrice
d’Asie confirme l’occurrence régulière de celle-ci jusque vers le
Tchad, en hiver : ce but de migration, nettement occidental,
vaut d’être souligné. De ces six spécimens, seuls les deux adultes
possèdent un miroir blanc visible à l’aile : encore celui-ci est-il
assez peu accentué, du fait que ces Oiseaux sont en pleine mue,
les autres présentant tous aussi des stades de mue plus ou moins
avancée.
Dryoscopus gambensis (Licht.), ad. : Fort-Lamy, 4 janvier 1937.
D’après ScLATER et M. Praed [The Ibis, 1918, p. 336), les diffé-
rences raciales proposées pour cette espèce largement répandue
en Afrique ne sont sensibles que chez les femelles.
Tchagra senegala (L.), ad. : (? Fort-Lamy), septembre 1936 ;
ad. : Rig-Rig, 10 décembre 1936.
De ces deux spécimens, celui de Rig-Rig paraît correspondre,
par son plumage très pâle, à la race soudanaise : nothus, proposée
par Reichenow. Mais celui collecté en septembre, qui est en fin
de mue et plumage très frais, est tout aussi pigmenté que les T ch.
senegala les plus typiques, ce qui confirme une fois de plus l’opinion
de ScLATER sur la faible valeur des sous-espèces proposées pour
cet Oiseau.
Paridés.
Parus niger purpurascens V. Somm., ad. : Mongo, 15 février 1937.
Motacillidés.
Motacilla alba alba L., ad., 0^ juv. : Fort-Lamy, 10 et 20 no-
vembre 1936.
Espèce migratrice d’Europe.
- 258
Motacilla aguimp i^iduo, Sund., Ç inim. : Fort-Lamy, 14 novembre
1936 ; Ç ad. : Fort-Lamy, 9 février 1937.
Espèce sédentaire en Afrique.
Anthus camp, campestris (L.), ad. : Ati, 16 lévrier 1937.
Hivernant régulier dans cette partie de l’Afrique.
Anthus ceryinus (Pall.), ad. : Fort-Lamy, 13 et 22 janvier 1937 ;
2 ad. : Fort-Lamy, 23 mars 1937.
Espèce migratrice, comme la précédente. Les deux spécimens
de janvier sont en plumage d’hiver, très usé, le spécimen de mars
est en mue et présente déjà sur la gorge une teinte vineuse appré-
ciable.
Anthus Richardi? Lynesi Bann. et Bâtes, 3 9$ ad. : Fort-Lamy,
14, 16, 22 et 28 novembre 1936.
C est sans doute à la forme Lynesi qu’il convient, selon la sugges-
tion de Bannerman (Birds of trop. West Africa, vol. IV. pp. 73-74),
d attribuer ces spécimens d’A. Richardi, qui diffèrent surtout des
formes les plus typiques de l’espèce par les plages claires de leurs
rectrices fortement teintées de fauve.
Alaudidés.
Mirafra cantillans chadensis Alex., ad. : Abéché, 20 février 1937.
Mirafra rufa nigriticola Bâtes, 0^, 2 $9 ad. ; Abéché, 20-22 février.
Ammomanes deserti erythrochroa RcHw. : Fada, 23 février.
Ce spécimen, de la taille d’A. d. algeriensis, mais nettement plus
coloré, plus roux-cannelle, surtout sur les ailes et la queue, que les
spécimens algériens et sahariens (A. d. algeriensis et mya), doit
être évidemment rapporté à la forme orientale soudanaise erythro-
chroa, qui est précisément la plus rousse des formes africaines de
cette espèce.
Galerida cristata Alexanderi Neum., 2 ad. : Fort-Lamy, 5 novembre ;
ad. : Fort-Lamy, en décembre ; juv. : Moussoro, 5 dé-
cembre 1936 ; 0^9 ad. : Fort-Lamy, 10 janvier 1937.
Galerida cristata isahellina Bp., 3 99 ad., imm. et juv. : Oum-
Chalouba, 21-22 février 1937.
Ces spécimens se distinguent à première vue des précédents par
la teinte plus pale et plus fauve (moins grise) de leur plumage, et,
chez 1 adulte, par les ailes plus longues. Les différences entre ces
deux sous-espèces de Cochevis huppé traduisent fort bien les affi-
nités respectives des régions occidentale et orientale de la Colonie
du Tchad. ç ,
Calandrella brachydactyla ? hermonensis Tristr., ^ ad. : Oura Cha-
louba, 21 février 1937.
Eremopteryx leucotis melanocephala (Licht.), ad. : Fort-Larny,
22 novembre 1936.
Eremopteryx nigriceps albifrons (Sund.), 2 $ ad. : Abéché,
20 février 1937.
Fringillidés
Passer griseus griseus Vieill., ad. : Fort-Lamy, octobre 1936.
Passer luteus (Licht.), ? (;^ juv. : Moussoro, 5 décembre 1936.
Spécimen un peu ambigu, d’une couleur gris-brunâtre en dessus,
blanc sale lavé de jaunâtre en dessous, rappelant la livrée des
femelles de cette espèce, mais avec les ailes et la queue moins foncées.
Petronia dentata (Sund.) ? subsp., ad. et imm. ; Fort-Lamy,
17 janvier et 2 lévrier 1937.
Comparés à des spécimens du Soudan français récoltés par Bâtes
et nommés par lui-mêm,e P. dentata dentata, ceux-ci paraissent très
légèrement plus pâles ; mais cette différence est insuffisante pour
les séparer sous le noril de P. dentata Buchanani Hart.
Emberiza flavioentris flaoigastra Cretzsch., $ ad. : Rig-Rig, décembre
1936.
Emberiza hortulana L., ad. : Melfi, 8 mars 1937.
Migrateur d’Europe bien connu, qui atteint à peu près ici la
limite sud de sa dispersion.
F ringillaria striolata Sahari (Lev. jun.), 9 ad. : Fada, 25 février 1937.
Fringillaria tahapisi Goslingi Alex., 2 ÇÇ ad. : Mongo, 15 février ;
Abéché, 28 février 1937.
Sturnidés.
Lamprocolius chai, chalybœus (Hemp. et Ehr.), ad. : Fort-Lamy,
octobre 1936.
Dicruridés.
Dicrurus assimilis dioaricatus (Licht.), ad. : Fort-Lamy, 4 sep-
tembre 1936.
Ce spécimen est en pleine mue des pennes.
1. Les auteurs modernes n’étant pas d’accord sur les caractères de cette famille
de Passeriformes, le nom de Fringillidés est usité ici dans le sens que lui donnait la
« Hand-list » de Sharpe (1909).
— 260 —
Description d'un Amphibien nouveau, de Madagascar,
APPARTENANT AU GENRE PlETHODONTOHYLA
PAR F. Angel.
Le Service des Reptiles et Poissons a reçu récemment une petite
collection de Reptiles et d'Amphibiens adressée au Muséum par
M. CouDREAu, Conservateur des Réserves naturelles de Madagascar.
Parmi ces échantillons, se trouve un Amphibien de la Famille
des Microhylidés (sous-famille des Cophylidés) ; il représente une
espèce nouvelle que je dédie avec grand plaisir au donateur.
Plethodontohyla coudreauî, nov. sp.
Museau court, représentant 1 fois 1/2 le diamètre de F œil, arrondi.
Canthus rostralis distinct, anguleux. Narine percée sous le Canthus
rostralis, un peu plus près de l’œil que du bout du museau. Espace
interorbitaire deux fois plus large que la paupière supérieure. Tym-
pan peu distinct, son diamètre égal à l’ouverture de l’œil, éloigné
de celui-ci par la moitié de son propre diamètre. Doigts et orteils
à terminaison obtuse, sans disque à leur extrémité, courts, avec
un rudiment de palmure à leur base. Tubercules sous-articulaires
des doigts et des orteils peu marqués, mais toutefois allongés, apla-
tis. Tubercule métatarsien interne, gros, ovalaire, deux fois plus
long que l’orteil interne ; pas de tubercule métatarsien externe.
Premier doigt beaucoup plus court que le second qui est un peu
plus long que le quatrième. Une petite frange dermique le long
des doigts et orteils. Articulation tarso-métatarsienne atteignant
un point entre le tympan et l’œil ; le quatrième orteil, entre l’œil
et la narine. Face supérieure, sauf celle des cuisses, parsemée de
petites verrues, longues ou arrondies, sur un fond lisse, certaines
d entre-elles formant le tracé de deux lignes dorsales divergeant
en avant, chacune se dirigeant vers la région postérieure de l’œil.
Sur la gorge, la poitrine et le ventre, la peau est grossièrement
granuleuse. Une série de tubercules placés à la suite les uns des
autres forme un léger bourrelet supra-tympanique. Paupières ver-
ruqueuses.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 3, 1938.
Coloration. — Brun clair au-dessus, avec des marques symé-
triques foncées sur la tête et le dos, formées par la trace d’un x,
entre les épaules, dont les branches supérieures se dirigent vers la
région postoculaire et les inférieures vers les côtés du milieu du
corps d’où elles s’incurvent à nouveau vers la région vertébrale
pour s’unir sur celle-ci. Le reste du dos, en arrière, est brun foncé
à peu près uniforme. Entre les yeux, un chevron foncé à pointe
dirigée vers la partie postérieure. La face inférieure est tachetée
de brun foncé, intensément. Partie postérieure des cuisses longitu-
dinalement coupée par la teinte foncée du dessous et par celle,
plus claire, du dessus, qui tranchent très nettement l’une sur l’autre,
de façon rectiligne.
Mensurations :
Du museau à l’anus 26 millimètres
Longueur de la tête 9 »
Plus grande largeur de la tête 12,5 »
Longueur du membre postérieur 28 »
Longueur du membre antérieur 11 »
Longueur du museau 3 »
Diamètre de l’œil 2,2 »
Espace interorbitaire 3,8 »
Provenance : Réserve de Betampona (forêt orientale, près de
Moramanga, à mi-chemin, entre Tamatave et Tananarive). —
Récolté par M. Coudreau, en janvier 1937. N® Coll. Mus. : 1937-19.
Cette espèce s’apparente à P. tuberata (Peters). Elle s’en distingue
principalement par la grandeur du tympan, la longueur du 2® doigt,
la position de la narine, la peau fortement granuleuse sur la gorge
et le ventre, la présence d’un seul tubercule métatarsien, enfin,
par la coloration.
— 262 —
Sur un Poisson Trachinoide nouveau
DE LA Cote Occidentale d’ Afrique
PAR Jean Cadenat.
Préparateur au Laboratoire de l’Office des Pêches Maritimes de La Rochelle,
Cette espèce nouvelle a été capturée au mois de mai 1936 au
cours de la cinquième croisière du navire de Recherches “ Président
Théodore Tissier”, en même temps qu’une autre appartenant au
même groupe dont on trouvera la description au Bulletin suivant.
C’est avec le plus vif plaisir que je la dédie au Professeur J. Pelle-
GRiN dont les travaux d’ichthyologie sont universellement connus.
Trachinus Pellegrini nov. sp.
Cette espèce est représentée par trois individus qui ont été cap-
turés aux stations suivantes :
Station 705 (14 Mai 1936) : Au Nord de l’Ile Maio (Archipel du Cap
Vert), par 15027’ de latitude Nord et 23oi3’ de longitude Ouest.
Deux individus mesurant respectivement 137 et 140 millimètres
de longueur totale, capturés au moyen de la drague Rallier du
Baty sur les fonds rocheux de 180 à 200 mètres caractérisés par
des Bryozoaires, Caryophyllies, Eponges siliceuses et Échinides,
avec prédominance de Cidaris nuda Mortensen.
Station 722 (19 Mai 1936) : Au large des Côtes de Guinée française,
par 9014’ de latitude Nord et 15031’,5 de longitude Ouest.
Un bel échantillon mâle adulte de 215 millimètres de longueur
totale pris au chalut V. D. sur des fonds sableux de 120 mètres,
à Mollusques ( Pleurotoma, Xenophorus, Venus) et Echinodermes
(Comatules et surtout Centrostephanus longispinus Peters).
Diagnose préliminaire. — La formule radiaire, sans variations
chez nos trois échantillons, est la suivante :
Br : 6 — DI : 6 ; D2 : 27 ; A : 29 ; C : 13 ; P : 17 ; V : 1/5
Le corps allongé est assez fortement comprimé, sa plus grande
hauteur est comprise un peu moins de 5 fois dans la longueur totale
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 3, 1938.
^ 264 —
(y compris la caudale) : exactement 4,94 chez le grand échantillon,
4,89 et 4,98 chez les deux autres. Le profil supérieur est presque
droit, l’inférieur légèrement convexe. L’anus est situé au-dessous
de la membrane séparant les deux dernières épines de la première
dorsale. La tête, à bouche assez oblique, à museau court (l’espace
préorbitaire mesure la moitié du diamètre de l’œil), a sa longueur
comprise de 3 fois 3/4 chez les petits à un peu plus de 4 fois chez le
grand (4,05). Les mâchoires, sans écailles, sont garnies de dents
en velours de même que le vomer, les palatins, les ptérygoïdiens
et les pharyngiens. La mâchoire supérieure dépasse légèrement
en arrière le bord postérieur de l’orbite. Le diamètre de l’œil com-
pris de 3 fois 1/2 à 3 fois 3/4 dans la longueur de la tête est 4 fois
plus grand que l’espace interorbitaire qui est très concave. L’angle
antéro-inférieur du sous-orbitaire s’allonge vers l’avant en une épine
assez forte et aiguë dirigée horizontalement. Sur le bord antéro-
supérieur de l’orbite se montrent 2 autres épines. La première dirigée
vers le haut et vers l’avant est assez forte et pointue ; l’autre plus
faible, située au niveau du 1/4 antérieur de l’œil est dirigée horizon-
talement vers l’arrière. Sur le crâne on remarque comme chez
Trachinus draco quelques crêtes osseuses rayonnantes peu pronon-
cées. Les centres de rayonnement sont situés à l’angle postéro-
supérieur de chaque œil. Les joues portent de fines écailles, le
sous-opercule en est dépourvu. L’opercule, écailleux, est armé vers
le haut d’uiie forte crête qui se termine en arrière en pointe robuste
et aiguë, dont l’extrémité atteint le niveau du milieu de la mem-
brane séparant la 4® et la 5® épine de la première dorsale. L’angle
du préopercule paraît, sous la peau qui le recouvre, se terminer en
pointe mousse très aplatie à base très large. La ligne latérale appa-
raît dans l’angle formé par le scapulaire (en lame aplatie et pointue)
et le surscapulaire (à bord finement denticulé) ; elle compte 82 écailles.
Droite, le long des dorsales, elle se recourbe légèrement vers le bas
à la partie postérieure du corps, pour se terminer au milieu de la
base de la caudale. Au niveau de la première dorsale, on compte
7 écailles au-dessus et 40 au-dessous de la ligne latérale ; au niveau
du dernier rayon de la deuxième dorsale, on n’en compte plus
que 3 au-dessus et 17 seulement au-dessous.
Nageoires. — (Les dimensions indiquées ci-dessous s’appliquent
au grand échantillon (215 millimètres) de la station 722, choisi
comme type. La première dorsale commence au-dessus de la 3® écaille
de la ligne latérale ; elle compte 6 épines, dont la deuxième, mesu-
rant 20 millimètres est la plus longue ; la première et la troisième
sont de même taille, la cinquième ne mesure plus que 7 millimètres
et la 6®, à peine 2 millimètres. Une petite membrane interradiaire
unit cependant cette épine au premier rayon mou de la 2® dorsale.
— 265 —
Elle n’est pas visible si l’on regarde le poisson de profd ; elle dis-
paraît en effet entièrement dans la dépression centro-dorsale, conti-
nuOj abritant la base des deux dorsales. La deuxième dorsale
compte 27 rayons, elle commence au-dessus de la onzième écaille
de la ligne latérale et se termine au-dessus du vingt-sixième rayon
de 1 anale. Les rayons de cette nageoire sont particulièrement
développés : le premier mesure 24 millimètres, le quatrième, le
plus long, mesure presque la plus grande hauteur du corps : 40 milli-
mètres au lieu de 42,5, le cinquième mesure 39 millimètres, les
suivants jusqu au 23® mesurent 33 et 34 millimètres. La taille
des autres diminue rapidement jusqu’au dernier qui n’a plus que
12 millimètres. La membrane qui réunit ces rayons n’atteint pas
tout à fait leur milieu, laissant ainsi libre leur plus grande partie,
et donnant au poisson un aspect caractéristique très particulier.
L’anale est composée de 29 rayons mous ; les pectorales, de 17 ;
les ventrales, d’une épine et de 5 rayons mous.
Le nombre des rayons branchiostèges est de 6.
Coloration ( ad vioum), — La coloration très particulière de Tra-
chinus Pellegrini suffit seule a distinguer à première vue cette
espèce.
Tout d’abord, à l’inverse de c"e qui existe chez toutes les autres
espèces connues, la première dorsale est entièrement transparente,
d un gris bleuâtre très clair et bordée de jaune excessivement pâle.
Il n’existe sur les membranes, aucune trace de taches noires. Le dos
est d un gris bleu très clair vers l’avant, devenant plus foncé vers
1 arrière (bleu violacé). Le ventre est également d’un gris bleu très
clair devenant de même plus foncé vers l’arrière. Une bande d’un
jaune très vif, prenant naissance au niveau de la pointe operculaire,
au-dessus de la ligne latérale suit le profil dorsal jusqu’à la caudale.
Vers le milieu du corps elle coupe la ligne latérale, pour continuer
sa course en dessous. Un peu plus bas, et disposée parallèlement à
cette ligne jaune, une série de points arrondis, de la même teinte,
réunis vers l’arrière, forment une autre ligne bien marquée ; entre
ces deux bandes le corps est d’un violet clair très vif, devenant un
peu plus foncé vers l’arrière. Dans la première moitié du corps on
remarque un certain nombre d’autres taches égalèment jaunes
(sur les joues, les pièces operculaires et la région pectorale). A l’arrière
quelques points d’un jaune plus clair amorcent une troisième bande
le long de la partie postérieure de la base de l’anale. Quatre taches
irrégulières d’un brun chocolat, sont situées en arrière de l’œil
et au-dessous de la première dorsale. Chaque membrane interra-
dmire de la deuxième dorsale porte une tache arrondie d’un jaune
vif, formant ainsi une bande très régulière au-dessus du profil
dorsal. Deux autres séries de taches plus claires, dont Tune en bor-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
18
266 —
dure de la membrane interradiaire forment deux autres bandesj
quelquefois réunies entre elles sur certains espaces interradiaires.
L’anale est d’un bleu mauve clair, présentant une tache jaune arron-
die sur chaque membrane interradiaire. Trois ou quatre taches
arrondies et deux taches allongées, jaunes, sont très apparentes
sur la partie centrale violette de la caudale.
Rapports et différences. — Dans son récent travail sur les Poissons
de la Côte Occidentale d’Afrique, M. H. W. Fowler ^ ne cite que
3 espèces du genre Trachinus :
Trachinus vipera Cuv.
Trachinus draco Linné, dans la synonymie de laquelle il comprend :
T. armatus Schlegel in Bleeker ^ d’Ashantee, et T. lineolatus
Fischer ^ de l’île Sao Thomé,
et Trachinus radiatus Cuv. Val. dans la synonymie de laquelle il
comprend Pseudotrachinus pardalis Bleeker ^ d’Ashantee.
Nous avons revu les descriptions de ces différentes espèces, et
nous avons réuni leurs principaux caractères dans le tableau sui-
vant, en les comparant à ceux de Trachinus araneus Cuv. Val.,
plus connue de la Méditerranée, mais que l’on retrouve sur les côtes
du Portugal et de l’Afrique atlantique septentrionale {fide Rama-
LHO ^), et de notre nouvelle espèce Trachinus Pellegrini.
A notre avis, l’examen de ce tableau montre que si l’espèce décrite
par Fischer : Trachinus lineolatus (d’après un exemplaire unique
de 95 millimètres de longueur), se rapporte à une espèce déjà con-
nue, ce ne doit pas être à T. draco dont elle diffère non seulement
par son préopercule armé (peut-être ne doit -on voir là que la per-
sistance anormale d’un caractère de forme plus jeune), mais encore
par la plus grande hauteur de son corps, et par le nombre des rayons
de ses nageoires.
Quant à Trachinus Pellegrini, elle diffère de toutes les autres
espèces : par sa coloration et en particulier par l’absence de taches
noires sur la première dorsale (caractère typique constant chez les
autres espèces) ; par l’extraordinaire développement des rayons de
la deuxième dorsale (caractère de moindre importance, ne se mani-
festant peut-être qu’à l’époque de la reproduction, ou n’étant
qu’un caractère sexuel secondaire spécial aux mâles).
1. H; W. Fowler. — Marine Fishes of West Africa. — Bull. Am. Mus. Nat. Hist,
vol. LXX, t. II, pp. 1024 et 1323.
2. P. Bleeker. — Mémoire sur les Poissons de la Côte de Guinée. — Natuur.
Verhand. Holland. Maaisch. Wetenschap. Haarlern. Tweede Verzameling-Haarlem,
1863.
3. Dr. J. G. Fischer. — Ichthyologische und herpetologisclie Bemerkungen. ■ — -
II Ubcr einige afrikanische Fische des Naturhistorischen Muséums in Hamburg (2).
1884. Hamburg.
4. A. Ramalho. — Trachinus araneus, in Fiches Faunistiques Méditerranée :
mars 1932.
Genre Trachinus.
Dans ce tableau : L représente la longueur totale y compris la caudale,
t : la longueur de la tête,
h : la plus grande hauteur du corps.
— 268 —
Elle se distingue en plus de T. draco par le nombre moindre des
rayons de l’anale et de la deuxième dorsale, et par les proportions
et la forme du corps, à profds dorsal et ventral beaucoup moins
parallèles ; — de T. radiatus, par l’absence des fortes crêtes osseuses
rayonnantes sur le crâne, par le nombre supérieur des écailles de
la ligne latérale, et par l’espace interorbitaire plus étroit ; de T. ripera
par la présence d’épines supéro-antéro-orbitaires, et de T. araneus
surtout par les dimensions de l’espace interorbitaire, égal au dia-
mètre de l’œil chez T. araneus, et à peine au 1/4 de ce diamètre
chez T. Pellegrini.
Le type de cette nouvelle espèce est conservé au Muséum national
d’ Histoire Naturelle de Paris (N° 38-3. Coll. Mus.). Les cotypes au
Muséum d’ Histoire Naturelle de La Rochelle.
— 269 —
Description d’un Cyprinidé nouveau de Chine
APPARTENANT AU GENRE HeMIBARBUS
PAR P. W. FaNG.
(National Research Institute of Biology, Academia Sinica).
On trouvera ci-dessous la description d’une espèce nouvelle de
la famille des Cyprinidés. Ce poisson est représenté par un spécimen
unique d’une longueur de 128 -f- 30 = 158 millimètres, recueilli
à Sau-hsui, province de Kiang. i (Chine), par M. Y, Tsiang. Il fait
partie des matériaux de l’Institut National de recherches de Bio-
logie de V Academia Sinica dont je poursuis l’étude à Paris depuis
trois ans.
Hemibarbus longibarbis, sp. nov.
Hauteur du corps 4 fois 3/5 dans la longueur sans la caudale ;
longueur de la tête 4 fois ; longueur du pédicule caudal 5 fois 3/5.
Hauteur du pédicule caudal 1 fois 7/10 dans sa longueur.
Hauteur de la tête comprise environ 1 fois 3/5 dans sa longueur,
sa largeur 2 fois ; longueur du museau contenue environ 2 fois 3/5
dans la longueur de la tête, aussi longue que la partie postorbitaire ;
diamètre de l’œil 3 fois 4/5, espace interorbitaire 3 fois 1/10 dans
la longueur de la tête.
Corps allongé et comprimé, coinme dans Hemibarbus Macula-
tus Blkr. ; bouche inférieure et horizontale, en forme de fer à cheval ;
mâchoire supérieure légèrement proéminente, son extrémité pos-
térieure étendue entre la narine et l’œil. Lèvres peu épaisses, l’infé-
rieure interrompue au milieu. Une seule paire de barbillons maxil-
laires, plus longs que le diamètre de l’œil.
Dorsale : 3/7, 3® épine fortement ossifiée, mais sans denticula-
tions, faisant 1 fois 1/5 la longueur de la tête, origine de la dorsale
beaucoup plus proche du bout du museau que de la base de la
caudale ; distance de la dorsale à la base de la caudale presque
égale à la distance de la dorsale au bout du museau. Hauteur de
la dorsale 2 fois 1/5 plus longue que sa base.
Anale : 3/5 ; la distance entre l’origine de l’anale et la base de
la ventrale égale la distance entre la fin de l’anale et le début de
la caudale. Hauteur de l’anale comprise 1 fois 1/2 dans la longueur
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 3, 1938.
— 270 —
de la tête. Anale n’atteignant pas tout à fait la base de la caudale.
Pectorale : 1/18 ; faisant environ les 2/3 de la longueur de la tête
et séparée de la ventrale par un espace contenu 2 fois dans sa propre
longueur.
Ventrale : 1/8 ; débutant au-dessous de la base du 3® rayon bran-
chu de la dorsale, et égale en distance du bout du museau et de la
base de la caudale. La nageoire n’arrive pas à l’anus, qui est situé
immédiatement devant l’anale ; une forte écaille axillaire.
Caudale : fourchue, à lobes pointus égaux, longueur de la cau-
dale faisant les 4/5 de la longueur de la tête.
Ligne latérale complète, médiane.
Écailles moyennes ; 8 1/2 49-51, 8 1/2 ; 5 1/2 écailles entre la
ligne latérale et la ventrale ; 15 écailles prédorsales ; 24 écailles
autour du pédicule caudale.
Dents pharyngiennes 5 • 3 • 1 • 1 • 3 • 5. Branchiospines 2 -}- 5 sur
1®^ arc, tuberculeuses. Péritoine brun. Vessie natatoire en deux
parties. Circonvolutions intestinales simples.
Couleur du corps dans l’alcool brun clair ; nageoires immaculées.
Cette espèce est voisine à’Hemibarbus maculatus Blkr. par son
museau pas plus long que la partie postorbitaire de la tête, tandis
que chez H. labeo (Pallas) et H. longirostris (Regan), le museau
est plus long. En outre, dans le type décrit ici il y a 49-51 écailles
le long de la ligne latérale. Ce dernier caractère est voisin d’Hemi-
barbus maculatus (47-52 écailles), et assez voisin d' Hemibarbus
* labeo (53-57 écailles). Dans H. longirostris il y a seulement
41-44 écailles le long de la ligne latérale. Les barbillons plus longs
et les écailles plus nombreuses autour du pédicule caudal (24),
au lieu de 16-18 chez toutes les autres espèces, sont des caractères
qui distinguent VH, longibarbis des trois espèces connues en Chine.
Elle peut aussi être différenciée de sa voisine, H. maculatus, par
l’absence de taches sombres ou noires sur le corps et les nageoires,
(Travail du Laboratoire de M. le Prof. J. Pellegrin).
— 271 —
Description de six Halacariens de la Terre de Feu
(1''® Partie)
PAR Marc André.
Le E.-L. Trouessart a décrit, sans donner aucune figure,
cinq formes à’ Halacaridæ trouvées sur des Algues recueillies par
P. Hariot dans la zone littorale des côtes de la Terre de Feu, au
cours de la Mission scientifique du Cap Horn [Expédition de la
« Romanche »] (1882-83), et conservées dans l’alcool
Rhombognathus magnirostris var. plumifer (1889, Bull, scient.
France et Belgique, IIP s., 2® ann., p. 231 ; 1891, Miss, scient.
Cap Horn, t. VI, 3® p., p. l. 56) ;
Halacarus Harioti (1889, loc. cit., p. 240 ; 1891, loc. cit., p. l. 57) ;
Agaue cryptorhyncha (1889, loc. cit., p. 248 ; 1891, loc. cit., p. 57) ;
Halacarus ( Copidognathus ) longirostris (1896, Bull. Soc. Entom.
France, LXV, p. 251) ;
Rhombognathus trionyx (1889, Bull. Soc. Etudes scient. Angers,
n. s., XXIX, p. 210 ; 1900, Bull. Soc. Zool. France, 'X.X.Y, p. 38).
Je crois utile de donner une description détaillée de ces espèces
qui n’ont pas été figurées et dont les types existent au Muséum
national de Paris (Laboratoire de Zoologie ; Vers et Crustacés).
Rhombognathus (s. str.) magnirostris plumifer Trouessart.
Au R. magnirostris Trt., d’Europe, le Trouessart a rattaché
comme var. plumifera un individu des côtes de la Terre de Feu,
qui, outre sa taille inférieure, se différencie par la présence, au
4® article de toutes les pattes, d’un 3® poil faiblement plumeux,
en plus de deux autres sur le 5® article.
Cet unique spécimen a une longueur de 380 [x (tandis qu’elle
atteint 450 dans la forme typique) et une largeur de 235 y.
1. Sur les Algues récoltées par P. Hariot à la baie Orange se trouvait également,
en assez grand nombre, un Oribatide étudié par A.-D. Michael (1891, Miss, scient.
Cap Horn, t. VI, Zool., 3® p., p. L. 60), qui l’a appelé Scutowrtex Harioti.
Pendant la même mission le D"' P. Hyades a trouvé sur des Conserves de la plage
de Pile Burnt (à l’entrée de la baie Orange) un Sarcoptide aquatique marin, qui a été
décrit par P. Mégnin (1889, loc. cit., p. L. 51) sous le nom de Hyadesia iincinifera.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
— 272 —
Fig. 1. — Rhombognathus (s. str.) magnirostris plumifer Trt. ■ — D, face dorsale, X 170 ;
V, face ventrale ; Pi, patte I ; Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
Le corps se divise en deux parties : le rostre ou capitulum, et
le tronc.
Le capitulum est grand et large : sa portion basale, sur laquelle
s’articulent les chélicères et les palpes maxillaires, s’étire dorsale-
ment en une faible pointe (soi-disant épistome) et elle se prolonge
ventralement par un hypostome triangulaire.
~ 273 —
Les chélicères sont composées de deux articles dont le terminal
est une griffe.
Les palpes maxillaires sont formés de quatre articles dont le
terminal finit en pointe.
Le tronc est en forme d’ovale allongé.
Le tégument est renforcé par des plaques chitineuses.
11 existe quatre plaques dorsales :
une antérieure finement ponctuée, dont le bord frontal, obtus,
ne se prolonge pas au-dessus du capitulum et dont le bord posté-
rieur est semi-circulaire ;
2° une plaque postérieure ou notogastrique un peu rétrécie en
avant, également ponctuée, mais présentant, en outre, dans sa
région postéro-médiane, une aréolation de fovéoles simples ;
30 latéralement deux plaques oculaires quadrangulaires, à la
hauteur desquelles n’arrive pas la plaque notogastrique et qui,
finement ponctuées, montrent, dans l’angle antéro-externe, deux
fins pores et deux cornées placées l’une derrière l’autre.
A la face ventrale toutes les plaques épimérales ou coxales sont
fusionnées en un bouclier unique sans aucune suture, lequel déborde
même dorsalement.
La vulve est ventrale et entourée de cinq paires de soies.
L’anus (uropore) est terminal.
En ce qui concerne les quatre paires de pattes composées de six
articles (trochanter, basifémur, télofémur, génual, tibia, tarse),
elles sont garnies de longues soies grêles et montrent, en outre,
trois poils plumeux : un sur le 4® article et deux sur le 5®.
Les griffes sont courbées à angle droit et munies d’un peigne
large et court ; elles s’articulent sur le tarse (6® article) au moyen
de deux segments : d’abord une pièce additionnelle très allongée,
puis une pièce médiane qui ne se prolonge pas en griffe médiane
impaire.
Loc. — Côtes de l’île Packsaddle (à l’est de l’île Hoste), sur des
Algues (Codium fragile Suringar, Ceramium Dozei Hariot).
Rhombognathus (Rhombognathides) trionyx Trouessart,
Cette espèce, dont le type (deutonymphe) a une longueur totale
de 350 [JL et une largeur de 210 jr, est voisine de Rh. pascens Lohm.
par la forme du capitulum qui est court, presque globuleux, et
dont la partie basale s’étire dorsalement en une pointe (soi-disant
épistome), tandis qu’elle se prolonge ventralement par un hypos-
tome triangulaire.
— 274 —
Les palpes maxillaires, formés de quatre articles dont le terminal
finit en pointe, sont très courts et étroitement appliqués sur les
côtés du capitulum.
Le tronc est en forme d’ovale allongé. Sa cuirasse se compose
de plaques chitineuses, bien développées, séparées par des inter-
valles de tégument moû,
A la face dorsale, la plaque antérieure est oviforme et irréguliè-
Fig. 2. — Rhombognathus (Rhomhognathides) trionyx Trt. — D, face dorsale, X 170 ;
V, face ventrale ; Pi, patte I ; Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
rement ponctuée : son bord antérieur se prolonge en une faible
saillie frontale (véritable épistome).
La plaque notogastrique est piriforme, rétrécie en avant, large
en arrière : également ponctuée, elle montre, de plus, dans sa partie
médiane, sur toute sa longueur, une bande de tégument rugueux,
plus fortement chitinisé.
Les plaques oculaires, très larges, sont trapézoïdales, pointues en
arrière : chacune d’elles porte deux cornées placées l’une derrière
l’autre.
A la face ventrale il y a d’abord une unique plaque épimérale
— 275 —
antérieure, ou sternale, vaguement hexagonale, à bord postérieur
convexe, qui est formée par la fusion des plaques épimérales ou
coxales des pattes des et 2® paires ; ensuite viennent deux plaques
épimérales postérieures, l’une droite, l’autre gauche, communes
chacune aux 3® et 4® pattes d’un même côté.
Enfin on observe une plaque génito-anale de forme circulaire.
L’orifice génital, très peu développé, situé au milieu de la plaque,
ne montre que deux paires de ventouses, caractérisant ainsi
cet individu type comnre n’ayant pas dépassé le stade de deuto-
nymphe.
Le soi-disant anus (uropore) est terminal.
Les pattes sont garnies de longues soies et portent, en outre, sur
le tibia, deux fortes épines lisses situées sur la face ventrale de
l’article.
A toutes les pattes les griffes sont simplement falciformes, (au
lieu d’être courbées à angle droit) et elles ne possèdent ni peigne
ni dent accessoire.
Elles s’articulent avec le tarse au moyen de deux segments :
d’abord une pièce additionnelle assez allongée, puis une pièce
médiane : celle-ci s’étire, aux pattes 1 et II, en une forte griffe qui
dépasse la moitié de la longueur des griffes latérales principales
(tandis qu’elle est petite chez pascens) et qui manque aux pattes III
et IV.
Loc. — Côtes de la Terre de Feu : sur des Lithothamnion sp.
Cette espèce, décrite d’après une deutonymphe unique, a été
retrouvée dans le Finistère (à Saint-Guénolé), où elle est assez
commune sur le byssus des Moules fixées aux rochers de la zone
de balancement des marées (Trouessart, Bull. Soc. Zool. France,
XXVI, 1901, p. 152).
La collection du Trouessart renferme quatre de ces exem-
plaires de Bretagne ; ce sont des adultes' chez lesquels les plaques
de la cuirasse ne sont séparées que par des intervalles de tégument
mou extrêmement étroits et l’orifice génital (avec 3 paires de ven-
touses), au lieu d’être situé un peu en avant, est tout à fait terminal
au bord postérieur du corps (ventralement à l’anus).
Halacarus (Halacarellus) Harioti Trouessart.
Cette espèce de la Terre de Feu serait, d’après Trouessart, voi-
sine des H. ctenopus Gosse et H. actenos Trt., d’Europe, mais elle
appartient au sous-genre Halacarellus Viets : le corps est fortement
cuirassé, la plaque dorsale antérieure ne possède pas d’épine fron-
tale, le 4® article des pattes est nettement plus court que les 3®
et 5®.
— 277
cie, paraissant bifide à son extrémité qui porte, en outre, un petit
poil dorsal.
Le tronc est trapu, presque aussi large que long. Sa cuirasse se
compose de plaques chitineuses séparées par de larges espaces de
tégument mou.
A la face dorsale, la plaque antérieure est courte, subquadrangu-
laire ; elle est arrondie en avant (sans se prolonger par une épine
frontale ou véritable épistome) et un peu concave en arrière ; elle
présente un œil médian impair et est ornée de trois aréas d’alvéoles
polygonaux : deux antéro-latérales et une postérieure semi-cir-
culaire, bordée en avant par une zone arquée de fovéoles ovales.
La plaque notogastrique est piriforme, rétrécie en avant, large
et arrondie en arrière : elle est criblée de fovéoles et pourvue, en
outre, de trois bandes longitudinales postérieures, une médiane et
deux latérales, qui ne dépassent pas les 3/5 de la longueur de la
plaque et qui sont formées d’alvéoles polygonaux.
Les plaques oculaires sont bien développées et également cou-
vertes d’alvéoles hexagonaux : chacune d’elles porte, au hord latéral
antérieur, une tache fortement pigmentée dans laquelle sont enchâs-
sées deux cornées, une antérieure et une postérieure.
A la face ventrale, la plaque sternale, de forme trapézoïdale,
montre trois paires de poils et quelques pores : elle est criblée de
fovéoles simplement ovales sur toute sa surface.
Les deux plaques épimérales postérieures, qui transgressent à
la face dorsale, sont ornées d’alvéoles irréguliers, vaguement poly-
gonaux.
La plaque génito-anale, piriforme, élargie en arrière, est unifor-
mément couverte de fovéoles ovales et porte, en son milieu, l’ori-
fice génital.
L’uropore (soi-disant anus) est terminal.
Aux pattes I, dont les quatre premiers articles sont ornés d’al-
véoles, le 3® (télofémur) ne montre qu’une seule soie en arrière de
celles du triangle. Le 4® (génual) est nettement plus court que ses
voisins (3® et 5®). Le 5® (tibia) porte, sur la face d’extension, de
fins poils flexueux et, sur la face de flexion, des soies raides. Le 6®
(tarse) possède dorsalement une gouttière unguéale bien développée,
dans laquelle peuvent se rétracter deux griffes, reliées par une
unique pièce médiane pourvue d’une courte dent bifide.
Les griffes, semblables aux 4 paires de pattes, sont courbées
en forme de faucille, pourvues d’une dent accessoire et d’un fort
peigne.
1. On aurait donc la même disposition que celle figurée par Lohmann (1893, Halac.
Plankton-Exped., pl. IX, fig. 2) chez VH. clenopus Gosse.
278 —
Loc. — Côtes de l’île Packsaddle, sur des Algues [Codium fra-
gile Suringar).
Cette espèce se .distingue par l’étroit hypostome et par le soi-
disant épistonae étiré en triangle entre les bases des palpes.
Une variété kerguelenensis Lohmann (1907, Deutsch. Südpolar-
Exped., p. 380, fig. 8), trouvée sur les Algues de la zone littorale
à Kerguelen, se caractérise par le fait que le 3® article des pattes I,
dorsalement en arrière des soies du triangle, en porte deux autres
placées l’une derrière l’autre, tandis que dans la forme typique
il n’y en a qu’une seule.
— 279 —
Retetydeus et les stigmates mandibulaires
DES Acariens prostigmatiques
PAR F. Grandjean.
Retetydeus ç>wiparus Sic Thor 1931 a été pris comme exemple
dans ce travail, parmi les Tydeidae, à cause de sa taille avantageuse
(430 [x). On y voit bien les stigmates qui sont disposés d’une manière
remarquable et nouvelle. Je développe les conséquences de cette
structure qui conduit à considérer des Prostigmata tétrastigma-
tiques. Je parle ensuite des Stomatostigmata et des Microstigmata.
Ces deux noms sont fondés sur des erreurs et ne peuvent être
acceptés.
Les 2 stigmates impairs de Retetydeus et les 4 bras trachéens qui
en partent. Sic Thor a reconnu la division en 2 bras de chaque côté,
chez Tydeus, du tronc trachéen qui va du gnathosoma à la région
génitale (Tterreic/i, 60. Lief., p. 10, fig. 16 et 17). Dans le genre
Retetydeus cette division se fait en un point bf qui est derrière la
2® paire de pattes, c’est-à-dire très loin en arrière. A partir de bf,
vers l’avant, les deux bras sont contigus. Ils ne se séparent qu’à
leur entrée dans le capitulum (fig. lA et 2 A). Le supérieur {trn)
se rapproche alors rapidement du plan de symétrie, puis il remonte,
atteint la base des mandibules soudées et se prolonge entre elles
dans le plan de symétrie par un vestibule plat et impair (çs), lequel
s’ouvre à la face dorsale par un stigmate. C’est le stigmate supérieur
ou dorsal (nst). L’autre bras (tri) se rapproche aussi du plan de
symétrie, mais en remontant à peine, et il débouche au-dessous
des mandibules, presque à leur contact, par un stigmate inférieur
ou sous-mandibulaire (sti).
Le trajet de triv est le plus facile à voir. Les mandibules, exami-
nées de dessus (6g. 2 C), montrent bien le stigmate impair nst qui
est au fond du sillon rqp à partir duquel elles sont soudées par leurs
faces paraxiales. Ce stigmate est juste à la limite postérieure de
la partie découverte des mandibules. La ligne aX des 6gures 1 A,
2 A et 2 C est celle par quoi les mandibules sont attachées à la
peau dorsoproximale dp g du capitulum. Toute la partie des mandi-
bules qui est derrière cette ligne est interne. Devant cette ligne
la peau dpg forme un pli qui recouvre et protège le stigmate. En
grandissant ou en diminuant ce pli permet à la mandibule de s’en-
foncer plus ou moins sous la peau dorsoproximale. Sur les hgures
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
— 280
1 A et 2 A la distension est presque au maximum, c’est-à-dire le
capitulum très saillant par rapport au podosoma. Quand il y a
contraction celui-ci recouvre entièrement le capitulum. La peau
dp g est alors renversée et elle se place devant AÀ. Le sillon sous-
frontal ssf s’efface et la peau frontale du podosoma prolonge dpg.
Fig. 1. — Reteiydeus viviparus Sig Thoh. — A ( x 830), vue latérale, un peu oblique,
de la région antérieure du corps ; l’infracapitulum n’a pas été représenté, ni les
mors inférieurs des mandibules ; les 2 bras trachéens ïnt et tri se touchent en réalité
dans le podosoma ; le canal podocéphalique {cpc) a été strié en travers, conven-
tionnellement, par des lignes courbes. — B ( X 1300), partie chitineuse dg de la
glande coxale qui débouche à l’extrémité postérieure du canal podocéphalique ;
la glande figurée est celle du côté gauche ; elle est vue de l’intérieur du corps.
Bien entendu l’air passe toujours sous le pli, jusqu’à la ligne AA,
et accède au stigmate.
Le stigmate dorsal nst a des parois granuleuses. Il conduit au
vestibule es impair à parois lisses. Au fond de es débouchent la
trachée tnz et sa symétrique tvTz' (fig. 2 D). Ces trachées (comme aussi
tri et tri’) sont lisses ou paraissent l’être. Je les ai ponctuées sur
les figures pour les faire mieux voir.
La trachée tri est d’observation plus difficile car elle débouche
au fond de l’espace très caché et très bien protégé qui se trouve
~ 281 —
Fig. 2. — Retetydeus viviparus Sig Thor. — A ( X 1020), vue latérale, un peu oblique,
d’un capitulum séparé du podosoma ; on suppose que la cuticule a été enlevée
derrière l’infracapitulum mais non derrière la mandibule ; le palpe n’est pas repré-
senté ni la région coxale qui entoure sa base. — B (x 680), capitulum séparé du
podosoma, vu de l’arrière ; la pompe pharyngienne, à contour circulaire, est vue
par sa face concave ; la section crescentiforme tp est celle de l’arrière-pliarynx,
coupé un peu devant l’œsophage œ ; Mb, mandibule. — G ( X 880), mandibules
isolées, vues de dessus, région postérieure. — D ( X 880), même préparation, en
mettant au point un peu plus bas ; sous le néostigmate nst on voit le vestibule os
entre les deux parois paraxiales soudées des deux mandibules. — E (X 2600),
coupe optique du propharynx et des lèvres latérales suivant xy ; le pointillé repré-
sente l’intérieur de l’infracapitulum.
entre les mandibules et l’infracapitulum. La peau est molle à cet
endroit et le stigmate sti n’est marqué par aucune production
chitineuse particulière^ C’est un orifice en entonnoir. Les deux
trachées tri et tri, symétriques, sont complètement distinctes,
mais leurs stigmates se touchent, de sorte que l’on peut parler,
sans erreur sensible, d’un stigmate impair.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
19
282 —
Pour bien comprendre la structure il faut se représenter la sou-
dure des corps mandibulaires, sur une grande surface, dans le plan
de symétrie. Dans cette zone soudée la paroi verticale commune
a des nervures plus épaisses entourant des parties plus minces
(fig. 2 A). C’est la ligne mnpqr, extrêmement difficile à voir dans
l’orientation latérale, qui limite la zone soudée. L’espace libre
occupé par l’air ambiant, entre les mandibules et l’infracapitu-
lum, est donc celui qui se trouve, dans le plan de symétrie, entre
les lignes pnm et cadc de la figure 2 A (la ligne cadc est le contour
apparent dorsal de l’infracapitulum). En coupe transversale cet
espace est triangulaire, le sommet du triangle étant sur la ligne pnrti.,
les côtés sur les faces paraxiales des mandibules et la base sur la
paroi dorsale de l’infracapitulum. On voit ce triangle en E sur la
figure 2 B. Ses angles latéraux n’existent pas puisque les mandi-
bules ne sont pas soudées à l’infracapitulum.
Le canal podocéphalique, dans cette région la plus antérieure
de son parcours, suit la base du coxa mandibulaire. Il se dirige
vers la selle du capitulum. Le stigmate sti est au-dessus de ce point,
à la limite du coxa mandibulaire et de la mandibule. C’est une situa-
tion très normale. Le stigmate nst est placé de la même manière
si l’on admet que la région dorsoproximale dpg du capitulum est
formée en avant par les coxae confondus des deux mandibules.
J’ai mis, sur les figures 2 A et 2 D, à l’endroit où les deux tra-
chées trn et trv:'' partent de es, c’est-à-dire de la face paraxiale
commune aux deux mandibules, la notation strc. C’est de stn,
non de nst, que partent les deux trachées trn, trn. C’est donc stn,
non nst, qui est comparable à sti. Il est clair, si l’on pense à un stade
phylogénique antérieur, quand les mandibules n’étaient pas sou-
dées, que es et nst n’existaient pas encore. Les trachées trn, trn
partaient primitivement de deux stigmates paraxiaux distincts
stn, stn , symétriques, placés à la base de la face paraxiale des
mandibules. Au même stade phylogénique les trachées tri, tri
partaient de deux stigmates séparés sti, sti, symétriques, placés
sous les mandibules. L’acarien était tétrastigmatique.
Emplacements et caractères des stigmates chez les Acariens
prostigmatiques. ■ — Si l’on quitte Retetydeus- pour s’occuper en
général des Prostigmata une première question se pose. La structure à
4 stigmates, jamais signalée, est-elle spéciale au phylum des Tydeidae ?
On ne peut encore répondre avec certitude, faute d’études sérieuses ;
mais je m’attends à ce qu’on retrouve cette structure ailleurs.
Dans mon travail sur les Bdelles, par exemple, j’ai représenté
le tronc trachéen d^Odontoscirus [Annales Soc. Entom. France, 1938,
vol. CVII, p. 14, fig. 3 A). Il est bifurqné et l’on voit bien que si
l’une des branches, homologue de trn (celle qui est le plus près
283 ~
du plan de symétrie sur cette figure), se rend au stigmate mandi-
bulaire connu, à péritrème, l’autre, celle qui part en avant et qui
est homologue de tri, atteint la peau du gnathosoma sous la mandi-
bule, un peu au-dessus du canal podocéphalique, comme chez
Retetydeus. J’ai admis, sans en parler, que cette branche était
aveugle. Une figure de Michael en effet, souvent reproduite [Trans.
Linn. Soc. London, ser., t. 6, ZooL, pl. 43, fig. 45), montre aussi,
chez un Molgus, une bifurcation du tronc trachéen principal.
Le bras que j’appelle ici tri est qualifié de « chambre à air ». D’après
Michael il se ferme en avant et son extrémité est jointe à la cuticule
par un ligament tendineux.
Mon travail précité sur les Bdelles, bien qu’il ait paru en 1938,
a été fait en 1936. Aujourd’hui il faut revenir sur la question de
la cham,bre à air. On observe que son « ligament » n’est pas étroit,
comme le représente Michael, mais plus large que la chambre
à air. Il est probable que ce ligament est creux et que la chambre
à air, c’est-à-dire iri, s’ouvre en avant par un stigmate sous-man-
dibulaire. Ce stigmate, homologue de sti, serait simple, comparable
à une fente horizontale à bords non différenciés, de sorte qu’il
serait très difficile à voir. A vrai dire je n’ai pas réussi à le voir
assez bien chez Molgus pour affirmer son existence, mais je revien-
drai sur ce sujet
J’admets, dans ce qui suit, qu’il y a des Prostigmata tétrastig-
matiques. On arrive alors, en comparant Retetydeus, les Bdelles
et d’autres Acariens comme Labidostomma, Rhagidia, Eupodes,
Penthaleus, Tetranychus, Allothrombium, etc..., aux règles suivantes :
Quand sti n’existe pas le bras tri n’existe pas non plus de sorte
que le tronc trachéen principal se confond avec triz. Quand sti
existe il y a toujours deux hras trrc et tri et ces bras partent respec-
tivement, de chaque côté, des stigmates stu et sti. En arrière ils
deviennent rapidement contigus s’ils ne le sont pas dès l’origine,
puis ils se réunissent en un point bf pour former le tronc trachéen
principal.
Les stigmates sti et stv:, à l’origine voisins l’un de l’autre, de chaque
côté, et m.ême confondus, sont sur la ligne d’articulation entre le
trochanter de la mandibule et son coxa ; ou encore, puisque ce
trochanter n’est généralement pas distinct, sur la ligne d’articu-
lation entre la manduhile et son coxa. J’appellerai cette ligne la
ligne articulaire basale des mandibules
1. Odontoscirus et Alolgus ont leur tronc trachéen principal divisé en 2 bras, mais
non toutes les Bdelles. Chez Cyta et Bdella, par exemple, ce tronc est entier. A partir
de st-ii il fait d’abord en avant une grande courbe le long de laquelle il côtoie la surface
ventrale de base des mandibules.
2. A la ligne en question il faut adjoindre, en ce qui concerne les emplacements
stigmatiques, son voisinage immédiat, et aussi la membrane articulaire et les parties
différenciées qui peuvent se faire à cet endroit. Un emplacement homologue, à la
- 284 —
Le stigmate sti, de chaque côté, quand il existe, reste toujours
simple. S’il n’existe pas c’est qu’il est confondu avec stTz.
Le stigmate sItz, de chaque côté, peut rester simple. Il est alors
toujours au fond de l’intervalle entre les deux mandibules, c est-à-
dire à la fois paraxial et infère. On peut dire qu’il s’ouvre en un
point infraparaxial ou paralatéroventral de la base des mandibules.
Cette position paraît être la plus primitive
Le stigmate stTz peut aussi ne pas rester simple. Alors, à partir
de lui, en remontant verticalement le long du côté paraxial de la
ligne articulaire basale des mandibules, puis en s’étalant sur la
région dorsale et même latérale du gnathosoma et de la mandibule,
un processus néostigmatique se développe (gouttière stigmatique,
tube, péritrème). Ce processus prolonge triz. L’orifice ou les orifices
de ce processus sont les néostigmates, qui remplacent stn.
Si les mandibules se soudent, un passage impair ou pair reste
ménagé entre elles pour que l’air accède à stTz. Dans ce cas, même
s’il n’y avait pas de processus néostigmatiques avant la soudure,
st-K ne reste pas le véritable orifice d’entrée de l’air. Un néostigmate
se forme. Chez Retetydeus, par exemple, nst est un néostigmate dorsal.
S’il y a un néostigmate dorsal impair ou pair, les mandibules
étant soudées ou non, jamais tnz (ou le tronc principal simple)
n’en part directement. Il part toujours du coin infraparaxial de
la base des mandibules, à l’endroit où se trouvait jadis le stigmate
stTi ; entre ce point et le néostigmate il se prolonge par le processus
néostigmatique secondaire.
Ces règles extrapolent un peu nos connaissances mais j’espère
que des études prochaines les confirmeront.
Le caractère contigu de trn et de tri, sur une grande partie de
leur longueur, et même sur toute leur longueur, est remarquable.
Il provient, je pense, de ce que ces deux trachées dérivent de la
même invagination respiratoire, origine de tout le système trachéen
mandibulaire. Cette invagination se serait faite à la place infra-
paraxiale dont je viens de parler, celle de st-, sur la ligne
articulaire basale des mandibules. Dans la plupart des cas la
peau invaginée aurait eu la forme d’un enfoncement étroit
de sorte qu’elle ne serait devenue, en s’approfondissant, qu’un seul
tronc trachéen. Dans d’autres elle aurait eu la forme d’un pli occu-
pant une plus grande longueur ventrale de la ligne articulaire.
Ce pli se serait divisé en deux, longitudinalement, par soudure
base des autres appendices articulés (les pattes et meme le palpe chez Pelops), a donne
naissance à plusieurs trachées des Orihates. Il y a une relation intéressante à cet égard
entre les Orihates et les Prostigmata.
1. Si un stigmate a cette position, c’est stTi, et il est simple d’après tous les exemples
connus jusqui’ci. L’acarien serait alors placé par Oudemans dans le groupe des Stoma-
tostigmata dont je parle plus loin.
— 285 —
médiane de ses parois, laissant ainsi, de chaque côté de la soudure,
le long des deux bords latéraux internes du pli, deux bras séparés.
Les deux bras permettent une circulation de l’air. Celui-ci peut
entrer par un stigmate et sortir par l’autre, en passant par le point
bf de bifurcation ou dédoublement. L’avantage paraît d’autant
plus grand pour l’animal que bf est plus loin des stigmates, à l’inté-
rieur du corps.
Le groupe des Stomatostigmata. — A. C. Oudemans a créé
ce groupe en 1906 pour Labidostomma et il y a fait entrer dans
la suite beaucoup d’autres genres [Tijd. Entom., t. 74, Verslag,
p. XX à XXIV, 1931). Le caractère commun à ces genres serait que
les trachées s’ouvrent dans la bouche. J’ai nié récemment ce carac-
tère et j’ai fait remarquer qu’OuDEMANs avait confondu plusieurs
fois les trachées avec les canaux podocépbaliques [Ann. Soc. Entom.
Fr., 1938, vol. CVII, p. 12, 3® renvoi).
Les dessins que donne Oudemans à la page xxiii du travail
précité montrent cette confusion. Pour Penthaleus (fig. 6), bien que
cet acarien ait des trachées mandibulaires très normales, Oudemans
ne figure que les canaux podocépbaliques et les appelle des trachées.
C’est l’inverse pour Eupodes et Tydeus (fig. 2 et 3). Oudemans
figure des trachées (inexactement pour Tydeus) m.ais non les canaux
podocépbaliques, bien que ces canaux existent, dans ces deux genres,
exactement comme chez Penthaleus. Je n’ai pas eu l’occasion d’étu-
dier les autres genres figurés par Oudemans. Il me semble que
ce sont aussi les canaux podocépbaliques qui sont figurés pour
Zetziella et Stigmaeus (fig. 4 et 7).
Les canaux podocépbaliques éliminés il reste que les vrais stig-
m,ates peuvent être placés à l’endroit que j’appelle stiz dans ce
travail, à la base de la face paraxiale des mandibules, comme le
dit Oudemans ; m.ais je ne comprends pas pourquoi cet endroit
est attribué par Oudemans à la bouche. Placer la bouche à la base
des mandibules est inadmissible. Elle est à l’extrémité du cône
buccal ou infracapitulum de sorte qu’elle est séparée de la base
des mandibules par toute la surface dorsale de l’infracapitulum.
Je renvoie, pour l’emplacement de la bouche, des lèvres et du pha-
rynx dans le cône buccal, chez les Acariens, à mes travaux sur
Opilioacarus (Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, t. 27, p. 422
à 426, fig. 1 et 2), sur Pachy gnathus [Bull. Mus., 2® s., t. 8, p. 402, 403 ;
t. 9, p. 60, fig. 3 A et p. 269) et sur les Bdelles {Ann. Soc. Ent. Fr.,
t. 107, p. 14, fig. 3 AB).
La structure du capitulum n’est pas bien comprise par tous les
Acaralogues. Du moins certaines descriptions et certaines laçons
erronées de nommer les pièces buccales sont-elles de nature à le
faire croire. Je n’en citerai ici qu’un exemple. L’organe que j’appelle
~ 286 —
lèvre supérieure ou labre (je l’ai appelé autrefois épipharynx) est
placé, naturellement, chez tous les Acariens, au-dessus du pharynx.
C’est la paroi inférieure du labre qui forme, quand on la suit à
l’intérieur de l’infracapitulum, la paroi supérieure du pharynx.
On voit cependant le même organe être appelé quelquefois hypo-
pharynx (Oudemans, Archw Naturg. B, neue Folge, t. 5, p. 376,
1936). C’est méconnaître la situation du pharynx et rejeter fausse-
ment la bouche sous les mandibules alors qu’elle est sous le labre.
C’est pourquoi je pense qu’il y a une corrélation entre l’erreur que
l’on commet en acceptant le caractère donné par Oudemans pour
les Stomatostigmata et celle qui consiste à confondre le labre avec
un hypopharynx.
Il faut donc rejeter l’expression « Stomatostigmata » ; mais peut-on
conserver le groupe en lui donnant un autre nom ? Ce groupe serait
celui des Prostigmata à stigmates simples, c’est-à-dire à stigmates stn
restés simples, aucun processus néostigmatique ne s’étant formé.
La question est de savoir si l’on peut diviser nettement les Prostig-
mata en deux groupes avec ce caractère. Dans l’état de nos connais-
sances il paraît prudent de répondre par la négative. Les trachées
sont d’origine secondaire et même récente chez tous les Acariens.
Les néostigmates sont encore plus récents. Ils ont dû se former
parallèlement dans des phylums distincts. Je crois que tous les
passages existent entre les stigmates les plus simples et les néostig-
mates les plus perfectionnés.
Le groupe des Mîcrostigmata. — Sig Thor a proposé, en 1903,
pour des Acariens prostigmatiques qui auraient des trachées, mais
n’auraient pas de stigmates, le nom de Microstigmata. Les extré-
mités proximales trachéennes seraient fermées et l’air y pénétre-
rait par osmose à travers de faux stigmates.
Je ne crois pas qu’une telle structure existe chez les Acariens
terrestres. C’est plutôt la difficulté de voiries stigmates qui a conduit
aux Microstigmata, et aussi une apparence trompeuse qui se pro-
duit dans l’examen des Acariens vivants. Si l’on examine ceux-ci
dans un liquide, même très visqueux, il arrive souvent que ce liquide
pénètre un peu dans les trachées. L’air qui reste est alors limité
en avant par un ménisque convexe que l’on voit très bien, tandis
que le stigmate, baigné par le liquide, devient indiscernable. On a
l’illusion d’une trachée qui se ferme avant d’atteindre la surface
du corps. Mais le ménisque n’est pas le stigmate. Si l’on examine
l’acarien dans l’air il arrive souvent aussi que l’animal, un peu
comprimé par la lamelle, ou traité trop brutalement, quelque
précaution que l’on prenne, exsude une trace de liquide qui se
répand à la surface du corps et pénètre dans les trachées.
— 287 —
Huîtres de u Indochine (2® Note) ^
PAR Ed. Lamy,
Cette note renferme l’étude d’une nouvelle collection d’ Huîtres
envoyées en juillet 1937 au Laboratoire de Malacologie par
M. R. Serène, de l’Institut Océanographique de Cauda par Nha-
trang (Annam).
OsTREA DENSELAMELLOSA Lischke.
A VO. denselamellosa Lischke, qui représente en Chine et au
Japon le groupe de YO. edulis L., j’identifie une vingtaine d’Huîtres,
de contour triangulaire, recueillies à Tam-ich (Ninh-hoa) et un nombre
égal d’individus provenant de Dong-Hoi (30 avril 1937).
O. MARGARiTACEA Lamarck forma typica.
Cinq grandes Huîtres subfossiles provenant d’ Hanoï se rapprochent
beaucoup de VO. virginica Gmelin d’Amérique par leur forme étroite
(une vingtaine de centimètres de long sur seulement une demi-
douzaine de large), leur talon très développé, la présence de traces
de rayons rougeâtres, l’absence de plis longitudinaux et de denti-
culations près de la charnière : elles ressemblent à deux valves
rapportées de Madagascar en 1905 par F. Geay, ainsi qu’à plusieurs
grandes valves qui m’ont été communiquées en 1926 par M. J.-C. van
DER Meer Mohr et qui avaient été recueillies dans un kjôkken-
môdding trouvé près de Médan (Sumatra).
J’ai proposé (1930, Journ, de Conchyl,, LXXHI (1929], p. 274)
d’adopter le nom d’O. margaritacea Lamarck pour cette forme
Orientale.
O. margaritacea Lk. var. atrotorus Valenciennes,
Un certain nombre d’Huîtres Indochinoises sont absolument
dépourvues de crénelures sur le bord interne des valves, ont l’im-
1. Voir Bull. Muséum, 2® s., t. VIII {1936), pp. 427-434.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
— 288 —
pression musculaire d’un violet foncé et offrent cette même teinte
d’un noir violacé intense sur une zone périphérique, en dedans
d’une bordure grisâtre.
Ces spécimens me paraissent appartenir à une Gryphée ^ repré-
sentant sur les côtes de l’Océan Indien l’Huître portugaise et cor-
respondant à la forme de l’Inde méridionale qui a été appelée
O. madrasensis par Preston (1916, Records Indian Muséum, XII,
p. 33) et assimilée par Hornell (1922, Madras Fisheries Bull.,
XIV, p. 170) à VO. oirginica Gmelin.
C’est l’espèce Orientale pour laquelle j’adopte le nom d’O. mar-
garitacea Lamarck, en attribuant plus spécialement l’appellation
(FO. atrotorus Valenciennes à cette variété Indochinoise qui se
distingue par la coloration d’un violet noirâtre de l’impression
musculaire.
Il se pourrait d’ailleurs que cette forme fut la même espèce que
l’Huître commerciale commune au Japon, assimilée par les auteurs
à VO. gigas Thunberg.
Je rapporte à cette variété une vingtaine d’ Huîtres de Banghoi
(18 mai 1934), deux individus recueillis sur des palétuviers à Binh-Tân
(1®^ juillet 1934) et cinq spécimens de Dong-Hoi (30 avril 1937).
O. PLicATULA Gmelin.
L’O. plicatula Gmelin est une forme de l’Océan Indien qui pos-
sède une coquille ovale ornée de plis longitudinaux plus ou moins
obtus et de lamelles concentriques foliacées : la valve supérieure
est maculée de pourpre disposé souvent en lignes radiales et le
bord interne offre quelques petites crénelures près de la charnière.
Je rapporte, avec doute, à cette espèce, deux petites Huîtres
d’Indochine (sans indication de date et de localité précise).
O. ForskAli Chemnitz.
UO. Forskâli Chemnitz, dont l’aire de distribution s’étend de
la mer Rouge à la Nouvelle-Zélande, peut être regardée comme une
1. Il ne faut pas confondre avec le sous-genre Gryphæa s. str. Lamarck, 1801, qui a
pour type une espèce vivante, le G. angulata Lk., différents fossiles qui présentent
la forme de coquille dite Gryphée et qui se sont développés à des époques fort diffé-
rentes, au lias, au crétacé, etc. : ils appartiennent à divers genres que l’on pourrait
appeler avec W.-J. Arkell (1934, Proc. Cotteswold Naturalisis’ Field Club, Gloucester,
XXV, p. 62) Liogryphæa, Cretogryphæa, etc. Le terme Gryphæa s. lato s’applique à
un ensemble de formes qui n’ont entre elles aucun lien de parenté, mais se montrent
ressemblantes par convergence : c’est un pseudo-genre qui correspond à ce que L. CuÉ-
NOT (1936, L’espèce, p. 189), reprenant un mot de F.-Â. Bather (1927), désigne sous
le nom de « grade ».
— 289 —
forme géographique de VO. cucullata Born, de la côte Occidentale
Africaine.
Cette coquille Indo-Pacifique ^ est extérieurement noirâtre avec
quelques rayons blancs, intérieurement blanche avec une bordure
d’un noir violacé et quelques taches olivâtres ; elle offre des denti-
culations soit près de la charnière seulement, soit sur tout son pour-
tour.
J’identifie à cette espèce un paquet d’Huîtres de Dong-Hoi
{30 avril 1937).
O. viTREFACTA Sowerby. .
UO. ^itrefacta Sowerby, signalé de Maurice et de Madagascar,
se rapproche de VO. Forskàli Chemnitz par la présence de créne-
lures sur le bord interne des valves : elle paraît se distinguer par
son aspect vitreux et la disparition de la bordure noire interne.
J’assimile à cette espèce deux grands spécimens (longs d’une
vingtaine de centimètres) recueillis à Binh-Tân (1®^ juillet 1934).
O. PARASiTicA Gmelin.
L’O. parasitica Gmelin = mytiloides Lamarck, de l’Océan Indien,
possède une coquille oblongue, d’un violet sombre ; typiquement,
elle offre des denticules sur tout le bord interne de la valve supé-
rieure ; mais ces crénelures peuvent être plus ou moins apparentes
et même manquent parfois complètement.
Je rapporte à cette espèce sept spécimens recueillis sur des palé-
tuviers à Binh-Tân (l^r juillet 1934) et un paquet de petites Huîtres
d’Indochine (sans indication de date et de localité précise).
O. CRENULiFERA Sowcrby.
Dix Huîtres recueillies à Bich-Dâm (21 avril 1937) sont des
O. crenulifera Sowerby : cette espèce, répandue dans tout l’Océan
Indo-Pacifique depuis la mer Rouge jusqu’en Nouvelle-Calédonie,
est une petite coquille généralement oblongue, à bords plissés,
blanchâtre en dehors, verdâtre en dedans.
1. C’est l’Huître de la Nouvelle-Galles du Sud appelée O. commercialis par T. Iredale
et T.-C. Roughley (1933).
— 290 —
O. HYOTis Linné.
Neuf huîtres de Bich-Dâm (21 avril 1937) sont des O. hyotis
Linné,
Cette espèce de l’Océan Indo-Pacifique, depuis l’Inde jusqu’en
Nouvelle-Zélande, possède une coquille de forme arrondie plus ou
moins irrégulière : la valve supérieure brun-clair est ornée de lamelles
concentriques et de plis rayonnants anguleux avec épines semi-
tubulaires ou réduites à de larges écailles foliacées ; la valve infé-
rieure blanche est garnie également de lamelles concentriques,
mais les plis radiaux y sont plus ou moins obsolètes.
L’O. sinensis Gmelin, des mers de Chine, est une forme voisine,
dont la coquille plus ou moins orbiculaire, avec lamelles concen-
triques ondulées et plis rayonnants obtus, est extérieurement d’un
brun-pourpré uniforme et intérieurement blanche avec bordure
brune.
Il est fort possible que l’existence ou l’absence d’épines tubuleuses
ne soit pas un caractère suffisant pour justifier une séparation
spécifique : entre les coquilles appelées hyotis et celles nommées
sinensis il peut y avoir simplement une différence tenant à une
modification due au milieu, pareille à celle signalée pour la variété
tubijera Sowerby de V Ætheria elliptica Lk. par R. Anthony (1907,
Etude monogr. Ætheriidæ, Ann. Soc. R. Zool. et Malac. Belgique, LXI,
p. 372), la forme épineuse {hyotis .^) étant spéciale aux eaux tran-
quilles et la forme dépourvue d’épines {sinensis ?) vivant dans les
eaux en mouvement : par suite, ce pourraient être deux variétés
d’une même espèce.
O. CuMiNGiANA Dunker.
Dix Huîtres recueillies à Bich-Dâm (21 avril 1937) sont à rappor-
ter àl’D. Cumingiana Dunker des Philippines, auquel J. -G. Hidalgo
(1905, Cat. Moll. test. Filipinas, Reo. Acad. Ciencias Madrid, IH,
p. 43) a identifié VO. lactea Sowerby.
C’est une coquille munie d’une quinzaine de plis rayonnants
obtus, rugueux, ornés de lamelles imbriquées : elle est extérieure-
ment d’un blanc-bleuâtre, tandis qu’intérieurement elle est colorée
d’un mélange de blanc-jaunâtre et de pourpre-noirâtre : cette colo-
ration est surtout intense au voisinage du bord où se montrent,
sur la valve supérieure, des nodosités semblables à celles qui carac-
térisent VO. crista-galli L.
— 291 —
0. CRisTA-GALLi Liiiné.
Deux Huîtres de Bich-Dâm (21 avril 1937), dont Tune est fixée
sur un Spondylus aurantius Lk., sont des 0. crista-galli Linné.
Cette espèce de l’Océan Indien est munie de quelques plis élevés
à angles aigus et elle s’attache aux rochers et aux madrépores par
des apophyses ramifiées en forme de crampons ; elle offre une sculp-
ture granuleuse extérieurement et sur le bord interne des valves ;
sa couleur varie du brun jaunâtre au violet foncé.
— 292 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Antigona
(Moll. Lamellibr.).
PAR Ed. Lamy et E. Fischer-Piette
Parmi les Venus de Lamarck (1818, Anim. s. vert., t. V) neuf
espèces se classent dans le genre Antigona Schumacher, 1817 =
Omphaloclathrum Morch, 1853.
Trois appartiennent au sous-genre Periglypta Jukes-Browne,
1914 : V. puerpera L., V. reticulata Lk., V. corbis Lk. ; une au sous-
genre C/ausma Brown, 1827 : V. verrucosa L. ; quatre au sous-genre
V entricola Rômer, 1857 : V. rugosa Ch., V. casina L., V. discina Lk.,
V. crehrisulca Lk. ; une au sous-genre Circomphalus Morch, 1853 :
V. plicata Gm.
Venus puerpera Linné.
Lamarck (p. 594) a réuni, sous le nom de V. puerpera, deux
espèces différentes.
Pour la variété [2], il cite les figures 2 a-b de la planche 278 de
V Encyclopédie Méthodique, qui, d’après Deshayes (1835, Anim.
s. vert., 2® éd., VI, p. 234), concordent parfaitement avec la des-
cription donnée par Linné (1767, Mantissa Plant., Regni Anim.
App., p. 545) : cette forme [2] est donc le V. puerpera typique.
Elle est représentée au Muséum national de Paris par deux échan-
tillons déterminés par Lamarck et rapportés d’Australie par Péron
et Lesueur (1803) : ils mesurent respectivement 97 X 80 et
60 X 55 mna.
Ce V. puerpera, qui est le type du sous-genre Periglypta Jukes-
Browne, 1914, est une coquille Indo-Pacifique à lamelles concen-
triques élevées, crénelées par des costules radiales ; intérieurement
elle est d’un blanc jaunâtre, avec une tache violacée peu foncée
sur l’impression musculaire postérieure.
Au contraire, dans la forme [1] de Lamarck les lamelles concen-
triques sont courtes et l’intérieur est d’un rose safrané, quelquefois
carnéolé : chez quelques individus tout le côté postérieur est orné
d’une grande tache d’un brun-violet ; cette coquille correspond
aux figures 1 a-b de cette pl. 278 de V Encyclopédie : or celles-ci.
Bulletin du Muséum,. 2® s., t. X, n® 3, 1938.
293 —
d’après Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 704, pl. CLII, fig. 5),
représentent le V. magnifica Hanley (1845, P. Z. S. L., p. 21) :
effectivement c’est un individu de cette dernière espèce, recueilli
à Java par Leschenault (1800) et mesurant 98 millimètres en
largeur et en hauteur, qui, dans la collection du Muséum, a été
étiqueté V. puerpera par Lamarck.
Le V. lacerata Hanley (1844, P. Z. S. L., p. 162 ; 1856, Cat. Rec.
Bw. Sh., p. 300, pl. XVI, fig. 23) est regardé par Jukes-Browne
(1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 72) comme n’étant pro-
bablement qu’une variété de V. puerpera.
Venus reticulata Lamarck.
Li NNÉ a donné le nom de V. reticulata à une forme bien caracté-
risée dans le Muséum Ludovicæ Ulricæ, p. 503, où il dit que la
charnière en est jaunâtre, et elle a été figurée par Chemnitz (1782,
Conch. Cab., VI, p. 367, pl. 36, fig. 382-384).
Mais, d’après Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 336),
cette espèce Linnéenne ne concorde nullement avec le V. reticulata
de Lamarck (p. 595), qui a confondu, sous ce nom, deux formes
différentes.
L’une correspond au jeune du V. puerpera L. ; elle est représentée
au Muséum de Paris par deux individus étiquetés par Lamarck
et ayant respectivement pour dimensions 66 X 50 et 43 X 35 mm.
L’autre forme, qui est la variété [2], constitue une espèce bien
distincte, à laquelle conviennent les fig. 7 a-è de la pl. 267 de V Ency-
clopédie et les fig. 306 et 307 de Chemnitz (1782, loc. cit., p. 310,
pl. 29) qui ont été identifiées par L. Pfeiffer (1869, Conch. Cab.,
2® éd., Veneracea, p. 142) au V. lamellaris Schumacher (1817, Essai
nouo. syst. habit. Vers test., p. 155, pl. XIV, fig. 2)
Quant au véritable V. reticulata Linné, c’est le Venus corbis
de Lamarck.
Venus corbis Lamarck.
Comme nous venons de le dire, le V. corbis Lamarck (p. 595),
à charnière d’un rouge orangé, est le véritable V. reticulata Linné
(1758, Syst. Nat., ed. X, p. 687 ; 1764, Mus. Ludov. Ulr., p. 503).
1. Ces figures 306-307 ont été citées avec un point d’interrogation par Lamarck
pour son V. suhrostrata. Quant aux figures 304-305, elles représenteraient, selon
Deshayes (1835, loc. cit., p. 342), un jeune V. puerpera L. et, d’après Pfeiffer (1869,
Conch. Cab., 2'^ éd., Veneracea, p. 141), VAntigona Listeri Gray.
2. A ce V. lamellaris Schumacher (qu’il ne faut pas confondre avec le V. lamellata
Lamarck) sont identiques le Dosina Lamarcki GrAy (1838, Analys., VIII, p. 308)
et le Venus suhrostrata Reeve [non Lamarck] (1863, Gonc/i. Icon., pl. XIV, fig. 54),
— 294 —
E.-A. Smith (1891, P. Z. S. L., p, 424) a fait remarquer que les
spécimens de V. reticulata recueillis dans la Mer Rouge offrent
cette particularité d’avoir les dents de la charnière blanches et
non rouges, ainsi qu’elles le sont ordinairement dans cette espèce ;
sous tous les autres rapports, ils correspondent à la forme typique.
Cependant le Jousseaume (1930, in Lamy, Bull. Mus. Paris,
2® s., II, p. 224) a cru devoir les séparer, sous le nom de V. reticulina,
comme constituant une espèce distincte : parmi de nombreux exem-
plaires, il en a d’ailleurs recueilli deux sur la charnière desquels il
existe quelques taches d’un rouge lie de vin.
A ce V. reticulata L. de la faune Indo-Pacifique a été identifié
à tort le V. Listeri Gray [Dosina] (1838, Analyst, VIII, p. 309), qui,
d’après Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI, p. 372), est
une espèce de la Floride et de toute la mer des Antilles.
Parmi les coquilles figurées par Sowerby sous ce nom de V. Lis-
teri, celle qui correspond à sa figure 7 (1853, Thés. Conch., II, p. 705,
pl. CLII) a reçu de Deshayes (1853, P. Z. S. L., p. 3) le nom de
V. crispata : c’est une espèce de Zanzibar, de Mergui et des Tuamotu
et c’est probablement elle qui a été confondue avec le V. Listeri
des Antilles.
Une autre coquille regardée par Sowerby (1853, loc. cit., pl. CLII,
fig. 6) comme une variété de Listeri a été élevée par Deshayes
(1853, ibid., p. 3) au rang d’espèce distincte sous le nom de V. cla-
thrata
Enfin il ne faut pas confondre avec V. reticulata L. le Venus
resticulata Sowerby (1853, loc. cit., p. 706, pl. CLIII, fig. 23), qui
se distingue en ce que la sculpture concentrique très forte se pré-
sente sous forine de côtes épaisses plutôt que de lamelles.
Venus verrucosa Linné.
Le V. çerrucosa Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 685), orné de
rides concentriques fortes et munies de tubercules dans les régions
antérieure et postérieure, est le type du sous-genre Clausina Brown,
1827.
Le V. Lemani Payraudeau (1826, Cat. Moll. Corse, p. 53, pl. 1,
fig. 29-31) a été établi sur un jeune de cette espèce.
Dans la collection du Muséum de Paris, Lamarck (p. 596) a
étiqueté V. oerrucosa quatre cartons :
Sur le 1®^ est fixé un grand échantillon (62 X 54 mm.) ;
Le 2® porte un individu (38 X 38 mm.) correspondant à la variété
1. Pour Deshayes (1853, Cat. Brit., p. 106), la figure 8 de Sowerby est la seule
convenant au véritable Listeri.
— 295 —
[2], chez laquelle les tubercules sont disposés en séries obliques
divergentes ;
Sur le 3® il y a deux coquilles (mesurant respectivement 40 X 34
et 29 X 26 mm.)) dont la plus petite est indiquée comme correspon-
dant à la variété [3] ;
Sur le 4® se trouve le type (29 X 26 mm.) de cette variété [3j,
plus aplatie et moins tuberculeuse.
On ne voit pas comment Lamarck a pu attribuer à ces deux
variétés pour habitat la Nouvelle-Hollande : la seule forme exotique
voisine du V. çerrucosa est le V. simulans Sowerby (1844, in Dar-
win, Geolog. Obserç. Volcanic Islands, App., p. 154), lequel, décrit
d’après des exemplaires fossiles, a été retrouvé vivant aux îles
du Cap Vert par Dunker, qui l’a nommé V. nodosa (1853, Index
Moll. Guin. inf. coll. Taras, p. 57), et également au Cap de Bonne-
Espérance : cette espèce, qui se distingue par une sculpture plus
grossière, est peut-être le Chama clonisse d’AnANSON (1757, Hist.
nat. Sénégal, CoquilL, p. 216, pl. 16, fig. 1).
Venus rugosa Chemnitz.
Le Venus rugosa orientalis Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI,
p. 308, pl. 29, fig. 303), nommé V. rugosa par Gmelin (1791, Syst.
Nat., éd. XIII, p. 3276) et V. rigida Solander mss. par Dillwyn
(1817, Descr. Cat. Rec. Sh., I, p. 164), a pour forme jeune le Vrcincta
Chemnitz (1782, ibid., p. 372, pl. 36, fig. 387) : il est le type de
la section Ventricola Rômer, 1857.
Cette espèce se trouve dans l’Atlantique Américain, depuis la
Floride jusqu’à Rio-Janeiro, et elle a été signalée, en outre, par
Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI, pp. 372 et 390) du golfe
de Californie.
Dans la collection du Muséum de Paris se trouvent deux indi-
vidus indiqués comme ayant été déterminés par Lamarck : l’un
ayant 75 mm. en largeur et en hauteur, l’autre mesurant
50 X 45 mni. ; le carton sur lequel est fixé le plus grand de ces
spécimens porte une mention erronée, d’après laquelle il aurait
été rapporté de Nouvelle-Hollande par Péron (1803).
Venus casina Linné.
Le Venus casina Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 685), représenté
par Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 306, pl. 29, fig. 301-302),
est une espèce dè l’Atlantique et de la Méditerranée qui se distingue
du V. oerrucosa L. par sa forme moins renflée, ainsi que par sa
— 296 —
sculpture composée de stries rayonnantes très faibles et de lamelles
concentriques élevées, non tuberculeuses, mais renversées du côté
postérieur et développées en foliations plus ou moins frangées au
bord.
Dans la collection du Muséum Lamarck (p. 597) a étiqueté un
individu de Sicile mesurant 55 X 49 mm.
Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « V eneridæ », p. 101) a reconnu
que le V. Rusterucii Payraudeau (1826, Cat. Moll. Corse, p. 52,
pl. I, fig. 26-28) est un jeune de cette espèce.
Nous avons vu antérieurement (1937, Bull. Mus., 2® s., IX, p. 272)
qu’à ce V. casina paraît pouvoir être rattaché comme variété le
Cytherea cygnus Lamarck (p. 590) : ce dernier a été assimilé par
Weinkauff (1867, Conch. Mittelmeer., I, p. 107) à la coquille
figurée par Bonnani (1684, Récréât, mentis et oculi, p. 104, fig. 39)
sous le nom de Nux maris et appelée par Gmelin (1791, Syst. Nat.,
ed. XIII, p. 3289) Venus nux.
Venus discina Lamarck.
Le V. discina Lamarck (p. 596), établi sur une coquille du Cabi-
net de Valenciennes, a été réuni par Deshayes (1853, Cat. Brit.
Mus., a V eneridæ y), p. 101) au V. casina L. : Bucquoy, Dautzen-
BERG, Dollfus (1893, Moll. mar. Roussillon, II, p. 375) en font
une variété Océanique (de taille moyenne 35 mm.), aplatie et pour-
vue de lamelles tranverses égales et régulièrement espacées.
Venus crebrisulca Lamarck.
Lamarck (p. 597) cite pour cette espèce les figures 1 a-b de la
pl. 276 de V Encyclopédie.
Il admettait une variété [2] correspondant aux fig. 6 a-b de la
pl. 275. Deshayes a d’abord (1835, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 340)
admis que ces figures représentent une variété du Venus casina
de nos côtes : ultérieurement (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ »,
p. 102) il les a rapportées au Venus rosalina Bang (1834, Mag.
Zool. Guérin-Meneç., II, pl. XLII) du Sénégal, dont les types se
trouvent au Muséum de Paris : on pourrait donc établir la synony-
mie ; V. crebrisulca Lamarck = V. rosalina Rang.
SowERBY (1853, Thés. Conch., II, p. 728, pl. CLXI, fig. 187-189)
a figuré, sous le nom de V. crebrisulca, une coquille des Philippines
et d’Australie, que Deshayes (1853, loc. cit., p. 100) a regardée
comme différente de l’espèce de Lamarck et qu’il a appelée V. Jukesi.
Quant au Venus rosalina Philippi (1849, Abbild. Conch., III, p. 81,
- 297
pl. X, fig. 1), ce n’est pas l’espèce de Rang, et Deshayes (1853,
loc. cit.j p. 102) a eu raison de l’identifier au Venus affinis Sowerby
(1853, Thés. Conch., II, p. 720, pl. 155, fig. 62).
Venus plicata Gmelin.
D’après Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 64), Linné a con-
fondu plusieurs espèces sous l’appellation de Venus dysera, mais
ce nom doit être réservé à la coquille représentée dans la fig. K
de la pl. 24 de d’Argenville (1742, Conchyliologie, t. I, p. 324) :
c’est le Venus plicata de Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII,
fig. 3276), qui a appelé ai^si le Venus foliaceo-lamellosa Chemnitz
(1782, Conch. Cah., VI, p. 299, pl. 28, fig. 295-297) = V. pacifica
(Bolten) Rôding (1798, Mus. Bolten., p. 183).
Deux cartons de la collection du Muséum de Paris ont été éti-
quetés V. plicata par Lamarck : sur l’un est fixée une grande valve
droite (69 X 62 mm.), tandis que l’autre porte deux jeunes spéci-
mens (34 X 30 et 15 x 14 mm.).
C’est la seule espèce vivante de la section Circomphalus Môrch,
1853, et elle habite la côte Ouest-Africaine (et non l’Océan Indien,
comme le croyait Lamarck).
Sous le nom de Venus dysera Chemnitz a représenté deux coquilles
différentes de celle de Linné :
l’une (fig. 287-290) est le Venus cancellata L. ,= ziczac L., qui
vit dans l’Atlantique Américain ;
l’autre (fig. 291-292), qui est le V. dysera de Sowerby (1853,
Thés. Conch., II, p. 723, pl. CLVII, fig. 119), se trouve dans les
mers de Chine et doit, d’après Crosse et P. Fischer (1889, Journ.
de Conchyl., XXXVII, p. 293), prendre le nom de V. isabellina
Philippi (1849, Abbild. Conch., III, p. 83, pl. X, fig. 5).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
20
— 298 —
Les Grès sparnaciens de la région de Dammartin-en-Goèi.e
(S.-et-M.)
PAR RENÉ AbRARD.
L’examen des assises traversées par quelques forages de la région
de Dammartin-en-Goële, montre la présence de bancs de grès d’une
épaisseur souvent notable, dans le Sparnacien, Ces forages sont
ceux de Longperrier, Moussy-le-Vieux, Saint-Mard, Mitry-Mory,
dont les coupes ont été données dans un travail antérieur et
celui d’Iverny-Villeroy, non encore publié.
Longperrier. — ■ Le Sparnacien débute à 76 m. 53 de profondeur,
à la cote + 62 m. 47. Les bancs de grès s’y rencontrent aux pro-
fondeurs suivantes :
de 76 m. 53 à 78 m. 48, épaisseur 1 m. 95
de 97 m. 00 à 98 m. 00, » 1 m. 00
de 103 m. 25 à 103 m. 60, » 0 m. 35
de 104 m. 50 à 105 m. 00, » 0 m. 50 (fin du forage).
Le grès est gris, très dur, à grain fin, présentant l’aspect d’un
quartzite. L’épaisseur totale des grès est de 3 m. 80 sur 28 m. 47
de Sparnacien traversé.
Moussy-le-Vieux. — Sommet du Sparnacien à 40 m. 20 de pro-
fondeur à la cote -j- 60 m. 80.
Les bancs de grès se trouvent de 40 m. 20 à 43 m. 70 de profon-
deur, et de 43 m. 90 à 46 m. 50, soit une épaisseur totale de 6 m. 05
de grès sur 89 m. 80 de Sparnacien traversé, le forage n’ayant pas
été poussé jusqu’à la Craie.
Saint-Mard. — Le forage ne pénètre que de 11 m. 37 dans le Spar-
nacien qui présente son sommet à 94 m. 28 de profondeur (cote
25 m. 72), est gréseux jusqu’à 101 m., soit sur 6 m. 72 ; à la base,
le grès comporte des veines sableuses.
Mitry-Mory. — ■ Le Sparnacien est atteint à la cote -j- 38 m. 60,
soit à 46 m. 40 de profondeur ; il est épais de 82 m. 80. Des bancs
1. R. Abrard. — Contribution à l’étude hydrogéologique du Bassin de Paris.
Annales des Mines, t. XI, 6® livraison, pp. 548-552 (59-64), 1937.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
— 299 —
de grès souvent très durs ont été rencontrés aux profondeurs
suivantes :
de 85 m. 00 à 85 m. 20, épaisseur 0 m. 20
de 86 m. 20 à 91 m. 50, » 5 m. 30
de 91 m. 70 à 97 m. 30, » 5 m, 60
de 98 ra. 40 à 98 m. 60, » 0 m. 20
de 99 m. 80 à 103 m. 10, » 1 m. 20
de 104 m, 40 à 105 m. 60, » 1 m. 30
Ces bancs de grès alternent d’une manière très régulière avec
des couches de sables argileux et marneux. Ils ont une épaisseur
totale de 13 m. 60.
Fig. 1. Extension du faciès gréseux du Sparnacien représentée
par la partie hachurée.
li^erny-V illeroy. — Le Sparnacien épais de 75 m. 40 débute à la
cote + 42 m. 40, à 82 m. 60 de profondeur. Il présente plusieurs
bancs de grès très durs, dont l’un n’a pas moins de 19 m. 30
d’épaisseur :
de 85 m. 50 à 91 m. 90, épaisseur 5 m. 60
de 96 m. 30 à 115 m. 60, » 19 m. 30
de 122 m. 10 à 122 m. 90, » 0 m. 80
de 133 m. 50 à 135 m. 10, » 1 m. 60
de 146 m. 20 à 147 m. 40, » 1 m. 20
soit une épaisseur totale de 28 m. 80 de grès sur 75 m. 40 de Spar-
nacien.
— 300
Des faits exposés ei-dessus, et qui sont portés à notre connais-
sance uniquement par des forages, il résulte que dans la région de
Dammartin-en-Goële, le Sparnacien présente des bancs de grès
très durs, véritables grès à pavés, et qui ont, notamment, en ce
qui concerne les forages de Longperrier et d’Iverny-Villeroy, rendu
très difficile et retardé l’exécution des travaux.
11 est à remarquer que l’on se trouve dans cette région, dans une
zone où le Sparnacien présente une épaisseur supérieure à la nor-
male.
Deux forages voisins où le Sparnacien est également très épais,
ne présentent pas de bancs gréseux ; ce sont ceux de Thieux, où
l’étage a 85 m. 90 de puissance, et celui de Saint-Mesmes où
il en a 84 m. 50. Le faciès gréseux n’existe donc pas dans une boucle
de direction S.-E.-N.-W., qui se dirige de Saint-Mesmes vers Moussy-
le-Vieux. la limite se trouvant entre cette dernière localité et Thieux.
Le manque de renseignements ne permet pas de délimiter le
faciès gréseux vers le Nord.
Les épaisseurs de Sparnacien traversées par les forages cités qui
ont atteint la Craie sont les suivantes :
Mitry-Mory 82 m. 80
Iverny-Villeroy 75 m. 40
Thieux 85 m. 00
Saint-Mesmes 84 m. 50
Ces deux derniers, bien que se trouvant dans la zone de plus
grande épaisseur du Sparnacien, n’ont pas rencontré de bancs
de grès.
Ces épaisseurs peuvent être comparées, à titre d’indication, à
celles rencontrées dans d’autres forages plus ou moins éloignés :
Montry 57 m. 04
Coutevroult 66 m. 80
Jouy-sur-Morin 61 m. 75
Blandy-les-Tours 54 m. 90
En comparant ces chiffres, l’on voit que la région au Sud de
Dammartin-en-Goële, est incontestablement une zone de grande
épaisseur du Sparnacien. 11 n’est pas sans intérêt de constater
quelle se trouve sur le prolongement supposé, admis par beaucoup
d’auteurs, de l’axe de Bray.
Elle semble avoir été le théâtre de phénomènes de subsidence.
Il faut cependant remarquer que l’on ne se trouve pas là dans
la dépression de la surface de la Craie qui, de Saint-Denis s étend
1. Loc. cit., pp. 544-547 (55-58).
— 301 ~
jusqu’à l’Est d’Aulnay, mais en bordure de l’extrémité N.-E. de
cette dépression.
Grès sparnaciens en affleurement. — Les grès de Chaillevois et
d’Urcel sont bien connus ; ce sont des grès quartzeux à pavés, très
développés à Urcel, et qui occupent presque tout l’étage à Molin-
chart à l’W. de Laon. Ils sont sans liaison avec ceux de la région
de Dammartin-en-Goële, bien qu’identiques comme faciès.
D’après certains auteurs, les « grès ladères » de Senonches et
de Çhâteauneuf pourraient être le prolongement des grès titanifères
du Breuillet.
A Montpotier, à l’E. de Provins, des grès sparnaciens très durs
sont exploités pour l’empierrement des routes ; il s’agit là encore
d’une lentille sans liaison avec celle de Dammartin-en-Goële.
Enfin, il semble que certains grès de l’Yonne qui se rencontrent
en blocs isolés, puissent être considérés comme sparnaciens ; il est
d’ailleurs très difficile de les distinguer des grès stampiens.
M. le Professeur Paul Lemoixe est très intéressé par la communi-
cation de M. Abrard. Il pense, comme lui, que la région de Meaux est
très anormale, au point de vue géologique ; mais il n’est pas d’accord
sur l’interprétation des forages qu’il a publiés aux Annales des Mines,
et par conséquent sur les conséquences qu’il en tire au point de vue de
la répartition des faciès du Sparnacien.
Seul un travail d’ensemble sur tous les puits de Meaux et des environs,
tenant compte de tous les documents publiés ou inédits permettra d’arri-
ver à résoudre le problème des anomalies de cette région.
— 302
Deux Gisements eocènes de la commune de Dravegny
(Aisne)
PAR L. ET J. Morellet.
Grâce à l’obligeance de M. Riomêt et de M. F. Vercollier nous
avons pu visiter deux gisements fossilifères peu connus de la com-
mune de Dravegny (Aisne), l’un lutétien, l’autre bartonien.
Gisement lutétien de la « Queue d' Alondre ».
Ce gisement, d’ailleurs indiqué sur le 1/80.000® géologique (Feuille
de Soissons S-E.), est situé en bordure de la route de Dravegny
à Fismes.
Le Lutétien, superposé à des sables gris sans fossiles (Cuisien),
débute par un sable grossier, glauconieux, chargé de galets et très
coquillier (altitude : environ + 95 m.) ; puis viennent des sables
calcaires cohérents à Venericardia angusticostata Desh., se transfor-
mant vers le haut en un calcaire compact dont les bancs se voient
par intermittence sur les pentes herbeuses de la « Queue d’Alondre ».
L’assise inférieure, tout à fait comparable à celle qui à Brasles
(Aisne) surmonte les « sables de Brasles », renferme, comme elle,
Nummulites laeçigatus (Brug.) et nous a fourni notamment ;
Miliolidés [Quinqueloculina, etc.),
Polypiers [Turbinolia, Sphenotrochus],
Bryozoaires [Lunulites, etc.),
Mollusques : Corbula gallica Lk., N eaeroporomya argentes (Lk.), Mactra
semisulcata hli.., Tellina tellinella [Lk.], Meretrix laevigata (Lk.), Sunetta
serp,isulcata (Lk.), Cardium gigas Desh., Chama calcarata Lk., Diplo-
donta depulsa Pezant, Phacoides pusillus (Desh.), Crassatella plumbea
(Chemn.), Crassatella plicatilis Desh., Venericardia planicosta Lk.,
V. acuticostata Lk., V. angusticostata Desh., Condylocardia atomus
(Desh.), Microstagon laevigatum (Desh.), Lutetia parisiensis Desh.,
Nucula parisiensis Desh., Leda striata Lk., Axinaea dispar (Defr.),
A. nuculata (Lk.), Fossularca lissa (Bayan), F. scapulina (Lk.), Sipho-
nodentalium parisiense (Desh..), Collonia callifera (Desh.), C. striata
(Lk.), C. grignonensis (Desh.), Belonidium fragile (Desh.), Adeorbis
spirorbis (Lk.) oar., Ampullina patula (Lk.), Homalaxis serrata (Desh.),
Turritella terebellata Lk., T. Oppenheimi Newton, Mesalia multisulcata
(Lk.), M. consobrina (Desh.), M. sulcata (Lk.), Rhinoclaois striatus
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 3, 1938.
303 —
(Brug.), Cerithiopsis pupina (Desh.), Rimella fissurella (Linné), Sycum
bulbiforme (Lk.), Clavilithes parisiensis (Mayer), Rhopalithes Noae
(Chemn.), Turricula cancellina (Lk.), Mitra élengata Lk., Athleta spinosa
(Linné), Ancilla olwula Lk., A. canalifera Lk., etc...
Gisement bartonien du « Bois de la Muette ».
A notre connaissance ce gisement n’a encore été signalé qu’in-
directement par Maussenet ^ qui, entre autres localités, indique
« La Muette » pour une vingtaine d’espèces.
Il n’existe aucune exploitation, mais un simple affleurement
dans les champs, à là lisière orientale du Bois de la Muette, face
à Arcis-le-Pensart (Marne) (Fouille de Reims S.-W.), vers la courbe
+ 175 m. Dans la couche fossilifère, constituée par un sable jau-
nâtre assez cohérent, nous avons récolté :
Algues calcaires : Acicularia pavantina d’Arch., Maupasia simplex
Morellet, Terquemella parçula Morellet,
Otouthes,
Nombreux Foraminifères (Quinqueloculina, Rotalia, etc. ^),
Polypiers (Turbinolia),
Bryozoaires,
Ostracodes,
Mollusques : Solen gracilis Sow., S. plagiaulax Cossm., Corbula gallica
Lk., C. ficus (Brander), Tellina tellinella (Lk.), Meretrix laeoigata (Lk.),
M. nitidula (Lk.), M. ele gans [Lk.), Cyrena deperdita Desh., Cardium
granulosum Lk., C. obliquum Gk., Chama turgidula Lk., Phacoides
inornatus (Desh.), Erycyna transversaria Cossm., Crassatella Deshayesiana
Nyst, Venericardia planicosta Lk., V. sulcata (Sol.), Nucula minor
Desh., Trinacria crassa (Desh.), Fossularca lissa (Bayan), Lima tennis
Desh., Ostrea cucullaris Lk. car. lamellaris Desh., Dentalium grande
Desh., Solariella tricincta (Desh.), Collenia defecta Pezant, Phasianella
Lamarcki Desh., Belonidium suturale (Cossm.), Natica Noae d’Orb.,
Ampullina parisiensis (d’Orb.), A. grossa (Desh.), Limnoscala cliona
(de Raine, et Mun.-Ch.), Xenophora cumulans (Brengn.), Calyptraea
aperta (Sol.), Hydrobia subulata (Desh.), Stenothyra mediana (Desh.),
Rissoa nana (Lk.), Bayania lactea (Lk.), B. hordacea (Lk.), Turritella
sulcifera Desh., Cerithium Brocchii Desh., C. maryense Mun.-Ch.,
Diastoma interruptum Desh., Sandbergeria decussata (Lk.), Bittium
semigranulesum (Lk.), Tympanotonus submarginatus (d’Orb.), T. cona-
rius (Bayan), Batillaria Bouei (Desh.), Tritonidea subandrei (d’Orb.),
Paroisipho celumbelloides (Cossm.), Melongena minax (Sol.), Sycum
bulbus (Sol.), S. bulbijorme (Lk.), S. globatum (Desh.), Claoilithes
scalaris (Lk.j, Athleta scabricula (Sol.), A. labrella (Lk.), Lyria Branderi
1. Maussenet. — Classement et lieux de provenance d’une collection conchylio-
logique recueillie dans le bassin de Paris, Soc. d’ Agriculture, Commerce, Sciences et
Arts du Département de la Marne, Châlons-sur-Marne, 1903.
2. Nummulites variolarius (Lk.) paraît totalement manquer.
304 —
(Desh.), Olivella laumontiensis (Lk.), Ancilla dubia Desh., A. olivula Lk.^,
Bathytoma ventricosa (Lk.), Surcula textïliosa (Desh.), Drillia Adriani
(Dollf.), Pleurotomella polycolpa (Cossm.), P. guespellensis (Cossm.).
Cette association d’espèces présente de très grandes analogies
avec celle de l’horizon de Mont-Saint-Martin (Aisne) et cependant,
sans qu’il soit encore possible de préciser son âge exact dans l’échelle
stratigraphique du Bartonien, elle provient d’un niveau sensible-
ment supérieur à cet horizon. En effet, alors que ce dernier repose
directement sur le Lutétien avec lequel il est intimement lié, les
sables moyens, sans fossiles, s’observent ici, dans une petite sablière
abandonnée, plus de 10 mètres au-dessous de notre assise coquillière.
Il semble donc que dans la région de Dravegny il y ait eu soit
continuité, soit récurrence des conditions biologiques qui ont pré-
sidé au dépôt des couches de Mont-Saint-Martin.
Le gisement bartonien du « Bois de la Muette » est intéressant
à un autre point de vue. Il est avec celui de Verneuil (Marne) ^
l’un des plus orientaux du bassin de Paris. Plus à l’Est, où d’ailleurs
les sables moyens ne dépassent guère la vallée de l’Ardre, les loca-
lités fossilifères sont rares (Arcis-le-Ponsart (Marne), Chambrecy
(Marne)) et Jeur faune fort mal connue.
1. Cette espèce n’avait pas encore été signalée dans le Bartonien.
2. De Raincourt. Note sur un gisement de la partie supérieure des sables moyens,
B. S. G. F. (2), XVII, 1860, pp. 499-504 ; Note sur les sables moyens de Verneuil
(Marne), B. S. G. F. (2), XVIII, 1861, pp. 564-566.
— 305 —
Révision des collections H. MICHELIN
Publiée sous la Direction de MM. le Professeur L. Germain
et G. Ranson.
Les nu lu pore s (Algues calcaires)
I — Espèces actuelles
PAR M”^® Paul Lemoine.
Les Mélobésiées, que Michelin rapprochait des Polypiers suivant
la coutume de son époque, sous le nom de « Nullipores et dont
il avait réuni des espèces vivantes et fossiles, form.ent une collection
assez importante ; les échantillons recueillis avec soin seraient plus
intéressants s’ils étaient plus souvent accompagnés de l’indication
de la localité ; tous sont pourvus d’un numéro, mais il n’existe
pas de liste de localités se rapportant à ces numéros d’ordre. Conser-
vés dans des cuvettes en carton sans couvercle, ils ont subi quelques
mélanges du fait de leurs transports successifs ; il s’ensuit que dans
certains cas une cuvette contient des échantillons avec deux numéros
et deux indications de provenance ; il arrive aussi qu’une étiquette
ne soit accompagnée d’aucun échantillon. L’intérêt de la collection
s’en trouve ainsi diminué.
La collection d’espèces actuelles contient 22 séries d’échantillons
appartenant aux Mélobésiées, sauf une Squamariacée calcifiée, dont
je donne ci-dessous, pour la plupart, les déterminations ; dans quel-
ques cas j’ai indiqué le nom donné par Michelin, mais elle ne con-
tient aucun type de cet auteur. Cette collection est conservée au
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum National d’ Histoire
Naturelle.
N° 161. Corse. Mesophyllum lichenoides (Ell) Lem. avec conceptacles
à sporanges ; Pseudolithophyllum expansum (Phil.) Lem. avec
conceptacles à cystocarpes et à anthéridées. Squamariacée :
Peyssonnelia polymorpha (Zan.) Schm.
N° 165. Algérie. Tenarea tdrtuosa (Esp.) Lem. f. cristata Men. ; f- crassa
Lloyd. — Échantillons libres et fixés sur de jeunes patelles.
N® 168. Méditerranée. Nullipora agariciformis Lmk. ; Lithophyllum den-
tatum (Kütz.) Fosl.
Rulletin du Muséum, 2® s., t. X, n” 3, 1938.
— 306 —
NO 169. Lithothamnium calcareum (Pall.) Ar.
No 171. Lithophyllum dentatum (Kütz.) Fosl. ; f. aemulans Fosl.
No 174. Corse. Lithophyllum Notarisii Duf. ; Lithophyllum racemus
(Lmk.) ; Pseudolithophyllum sp.
No 1/6. Près de Pile de Bréhat, Côtes du-Nord, « Nullipores branchus ».
Lithothamnium calcareum (Pall.) Ar. f. squarrulosa Fosl. ; Litho-
phyllum dentatum (Kütz.) Fosl., f. aemulans Fosl.
NOS 132^ I97_ Nullipora polymorpha var. informis ; Pseudolithophyl-
lum, groupe de P. Esperi Lem.
NO 184. Bretagne. Lithothamnium Lenormandi (Aresch.) Fosl., avec
conceptacles à cystocarpes.
NOS 135^ 195 Islande. Canaries. Nullipora informis Lmk., — Trois séries
d’échantillons ; Lithothamnium soriferum Kj.
NO 186. Côtes de Norvège (!). Lithophyllum strictum (Fosl.) Lem.
No 187. Ile Maurice. Nullipore et Polypier. Lithophyllum frutescens
(Fosl.) Lem. ; Lithophyllum moluccense (Fosl.).
No 189. Lithothamnium calcareum (Pall.) Aresch.
No 190. Lithothamnium sp.
NO 191. Embouchure du Trieux, Côtes du Nord. — « Nullipore à cassure
blanche ». Lithothamnium calcareum (Pall.) Ar. f. crassa Ph. —
Echantillons de petite taille.
No 192. Nullipora informis Lmk. — Pas d’échantillon.
NO 193. Algérie. Lithothamnium fruticulosum (Kutz.) Fosl. ; f. crassius-
cula Fosl.
No 196. Embouchure du Trieux (Côtes-du-Nord). — « Nullipore à cassure
grise », lég. Hortin. Lithothamnium calcareum, f. squarrulosa Fosl. ;
Lithothamnium Lenormandi (Aresch.) Fosl. — « Nullipore mame-
lonné, variété grise ».( ?)
No 198. La Rochelle, rade de Brese, maerl vif. — Lithophyllum incrustans
Ph.
No 199. Pseudolithophyllum sp. et Lithothamnium pocillum Lem. — Sur
coquille de Murex ( Phyllonotus ) regius. Wood. — Dans la même
cuvette massif de branches appartenant à un Lithophyllum sp.
No 208. Lithophyllum (?) Haucki Rothpl. ; Mesophyllum lichenoides
(Ell.) Lem. — Cet échantillon a l’aspect d’un fragment de trottoir
de la Méditerranée.
Liste des Échantillons par régions.
Islande. — Lithothamnium soriferum Kj., n®® 185-195*
Manche. — Embouchure du Trieux (Côtes-du-Nord). — Lithothamnium
Lenormandi, no 196. ; Lithoth. calcareum, f. squarrulosa, n® 196 ;
f. crassa, n® 191.
Les échantillons désignés par Michelin sous le nom de Nullipore
à cassure grise (n® 196) ont sans doute été ramassés dans la vase.
Ile Bréhat. — Lithothamnium calcareum, f. squarrulosa, n® 176. Litho-
phyllum dentatum, f. aemulans, n® 176.
— 307
Bretagne. — Lithothamnium Lenormandi, n° 184.
Atlantique. — La Rochelle. Lithophyllum incrustans, 198.
Méditerranée. — Mesophyllum lichenoides, n® 208 ; Lithophyllum den-
tatum, n° 168 ; Lithophyllum (?) Haucki, 11° 208.
Corse. — - Mesophyllum lichenoides, n® 161 ; Lithophyllum Notarisii,
n° 174 ; Lithophyllum racemus, n° 174 ; Pseudolithophyllum expan-
sum, n° 161 ; Pseudolithophyllum sp., n® 174 ; Peyssonnelia poly-
morpha (Squamariacée) , 161.
Algérie. — Lithothamnium fruticulosum, f. crassiuscula, n° 193 ;
Tenarea tortuosa, f. cristata, f. crassa, n® 165.
Océan Indien. — Ile Maurice. Lithophyllum frutescens, n° 187 ; Litho-
phyllum moluccense, n° 187.
Régions tropicales. — L’échantillon de Lithophyllum strictum (n® 186)
ne peut provenir des côtes de Norvège, ainsi que l’indique l’éti-
quette qui accompagne l’échantillon ; c’est une espèce de la région
atlantique américaine tropicale (Antilles-Bahamas).
En l’absence d’étiquette de localité, la coquille de Murex (Phyl-
lonotus) regiuS (n® 199), nous renseigne sur la provenance des
deux espèces fixées sur elle. Lithothamnium poçillum et Pseudo-
lithophyllum sp. La distribution de ce Mollusque s’étend du Mexique
(Mazatlan) au Pérou et à l’Archipel des Galapagos. Dans cette
région aucune espèce de Pseudolithophyllum n’est signalée ; par
contre L. poçillum est une espèce des Galapagos.
La plupart des espèces de la Collection Michelin sont déjà
connues dans les localités indiquées ci-dessus. Cependant, quelques
espèces des côtes de Corse n’avaient pas encore été signalées
dans cette région ; ce sont : Mesoph. lichenoides, Pseud. expan-
sum, Peyss. polymorpha, toutes espèces méditerranéennes. La
présence à l’Ile Bréhat de Lithoph. dentatum f. aemulans (n® 176)
serait à retenir car cette forme n’a jusqu’ici été signalée qu’en
Irlande.
-- 308 —
Composition comparée de Fleurs dourles et normales
PAR C. Sosa-Bourdouil.
La duplicature des fleurs est due à des causes variées et se mani-
feste soit par l’augmentation du nombre des pièces d’un verticille
floral, soit par l’augmentation du nombre de - ces verticilles. Ce
phénomène est souvent corrélatif d’une perte partielle ou totale
de la sexualité, plus facilement visible en ce qui concerne les étamines
dont on constate souvent tous les intermédiaires entre la forme
normale et la forme pétaloïde.
Darwin avait suggéré que cette perte de sexualité entraîne
par compensation organique, l’accroissement des pièces foliacées
pétales, sépales, bractés.
Masters a pensé que la quantité excessive de nourriture fournie
à la plante produit un arrêt de végétation par une sorte d’indi-
gestion, et ce défaut d’assimilation empêcherait la formation des
éléments sexuels en même temps qu’il provoquerait la duplicature.
D’après lui, cet arrêt de développement serait à l’origine de l’obli-
tération des étamines, de l’augmentation des verticilles floraux
et de la prolifération. Il constate que cette tendance est souvent
transmise héréditairement.
Cette idée d’un désordre de nutrition chez la fleur double nous
invite à étudier le phénomène au point de vue physiologique.
Nous avons seulement étudié ici, la composition de fleurs prises
à des stades comparables de développement correspondant au
complet épanouissement et dans trois cas particuliers, chez Leu-
coium vernum L., Anemone coronaria L. et Matthiola incana R. Br.
Chez le Leucoium, la corolle est multipliée, en même temps que
l’on constate la disparition partielle ou totale des étamines et l’avor-
tement de l’ovaire. Le poids de substance sèche contenu dans chaque
fleur est en moyenne de 26 mgr. pour la fleur normale et de 35 mgr.
pour la fleur double.
La teneur en eau est de 85,1 dans le premier cas et 87,4 p. 100
dans le 2® cas. '
La teneur en carbone et hydrogène a été déterminée par semi
micro-combustion, la teneur en azote par semi micro-Kjeldahl.
Les chiffres suivants ont été obtenus :
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 3, 1938.
— 309 —
Fleur double Fleur normale
Carbone.^ 45,28 45,76
Hydrogène 6,58 6,35
Azote 2,75 3,84.
Les proportions de carbone et d’hydrogène sont très voisines.
Les proportions d’azote sont nettement distinctes.
Si l’on dose séparément l’azote protéique et l’azote soluble (par
séparation par l’acide trichloracétique), on constate que les diffé-
rences portent sur les deux formes azotées et sont de même sens.
On peut rapporter les résultats, non à 100 gr. de substance sèche,
mais à une fleur. Dans une expérience on a obtenu les chiffres sui-
vants :
La fleur double contient donc une quantité de matière organique
supérieure à la quantité observée chez la fleur normale.
La quantité d’azote mise en œuvre par chaque sorte de fleur
est peu différente.
Il apparaît donc que, chez le Leucoium çernum, L. la duplicature
accompagnée de la perte de sexualité a pour effet une répartition
nouvelle de l’azote, employé à la construction des pièces pétaloïdes
complémentaires, au lieu d’être utilisé à l’élaboration des éléments
sexuels. La compensation organique dont parle Darwin se mani-
festerait par l’utilisation de l’azote, disponible à cause de l’absence
de formation des éléments sexuels, à la multiplication des pièces
de la corolle. Ceci n’est qu’une hypothèse, et nous avons examiné
d’autres cas.
Chez Anemone coronarid L., une des anomalies consiste en une
multiplication de pièces pétaloïdes. Sur le réceptacle, les étamines
existent mais sont complètement stériles. (A. coronaria var. de
Capelan). Là aussi la fleur simple est plus riche en azote (2,85 p. 100
au lieu de 2,44 p. 100 chez la fleur normale). Néanmoins, les diffé-
rences sont notablement plus faibles que dans le cas précédent ;
ici, elles portent plus particulièrement sur l’azote insoluble (1,37 chez
la fleur simple, 1 p. 100 dans la forme anormale).
Dans le cas de la Giroflée quarantaine {Matthiola incana R. Br.)
la multiplication des pièces pétaloïdes est corrélative d’une absence
totale d’étamines fonctionnelles et d’ovaire nettement formé. Chez
ces formes horticoles monstrueuses, la fleur ne remplit pas sa fonc-
— 310 —
tion initiale, elle est semblable à un bourgeon végétatif dont la
seule particularité est la production de pièces pétaloïdes.
Nous avons également obtenu, en ce qui concerne la teneur en
azote des résultats, de même sens :
Azote p. 100 de substance sèche
Les différences sont faibles si on les compare à celles observées
pour l’azote.
D’après ces résultats on peut voir que les différences de compo-
sition corrélatives de la duplicature doivent être examinées dans
chaque cas particulier. Mais il apparaît que les différences portent
principalement sur le métabolisme de l’azote, dont la répartition
change suivant que l’on s’adresse aux fleurs doubles et asexuées
ou aux fleurs normales.
Le Gérant, R. Taveneau.
PRINCIPAUX OUVRAGES ENTRÉS A LA BIBLIOTHÈQUE
CENTRALE DU MUSÉUM EN 1937.
Altmen (H.). — Etude sur le stampien du bassin de Paris.
Thèse. — Paris, 1936. InA»
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Bennejeant (C.). — Anomalies et variations dentaires chez
les primates. — Clermont-Ferrand, 1936. In-S^
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— London, 1926. In-8°
Bibliographie géologique de l’Afrique centrale. Edition pro-
visoire. — Paris, Liège, 1937. In-8°
Bigourdan (J.), Prunier (R.). — Les mammifères sauvages
de 1 Ouest africain et leur milieu. — Montrouge, 1937. In-8°.
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copique des termites. Thèse. ■ — - Clermont-Ferrand, 1936.
In-go
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1936, 2 vol. In-8°
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— Hanoï, 1935. In-4o. .
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1922. In-16 ;
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plète. — Paris, 1936. In-8o
Club alpin français. Commission des travaux scientifiques.
L’œuvre scientifique du Club alpin français (1874-1922). —
Paris, 1936. In-8°
Dehay (M.). . L’appareil libéro-ligneux foliaire des euphor-
biacées. Thèse. — Paris, 1935. In-8o
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In-80
Dictionnaire des bactéries pathogènes pour l’homme, les ani-
maux et les plantes. — Paris, 1937. In-8o
Dolleus (E.-Ph.). — Trématodes de sébaciens et de chélo-
niens. — Paris, 1937. In-8o
105.958
40 a 792
190.380
190.704
8° a 787
190.740
190.380
190.686
190.381
105.886
190.850
190.654
190.382
190.510
190.946
190.780
190.642
190.690
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ses rapports avec la locomotion. — Paris, 1937. In-8°
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Germain (L.). — Mollusques terrestres et fluviatiles d’Asie mi-
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Caire, 1936. In-4°
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et la physiologie des ailes des Lépidoptères. Thèse. — Paris,
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inédit. — Paris, 1936. In-4°
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Leroy (E.). — Guide pratique des bibliothèques de Paris. - —
Paris, 1937. In-8o
190 .-844
190.391
190.744
105.982
105.958
190.930
190.970
186.009
105.962
190.705
190.769
105.884
190.927
190.655
190.560
105.959
190.383
105.890
40 a 78
105.889
105.949
105.950
80 a 792
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 12-5-38.
SOMMAIRE
Pages !
Actes administrati fs 201
Communications :
P. Rode. — Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’His-
toire Naturelle (Simiens).... 202
J. Berlioz. — Etude d’une collection d’Oiseaux du Tchad 252
F. Angel. — Description d’un Amphibien nouveau, de Madagascar, appar-
tenant au genre Plethodontohyla 260
J. Cadenat. — Sur un Poisson Trachinoïde nouveau de la côte occidentale
d’Afrique 262
P. W. Fang. — Description d’un Cyprinidé nouveau de Chine appartenant au
genre Hemiharbus 269
M. André. — Description de six Halacariens de la Terre de Feu 271
F. Grandjean. — Retetydeus et les stigmates mandibulaires des Acariens pros-
tigmatiques 279
Ed. Lamy. — Huîtres de l’Indochine (2® Note) 287
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes
d’Antigona (Moll. Lamellibr.) 292
R. Abrard. — Les Grès sparnaciens de la région de Dammartin-en-Goële
(S.-et-M.) 298
P. Lemoine. — Observations sur la note de M. P. Abrard 301
L. et J. Morellet. — Deux gisements éocènes de la commune de Dravegny
(Aisne) , 302
P. Lemoine (M“®). — Les Nullipores (Algues calcaires) de la collection Miche-
lin. I, espèces actuelles 305
C. Sosa-Bourdouil (M”®®). — Composition comparée de fleurs doubles et
normales ■ 308
Principaux ouvrages entrés à la Bibliothèque centrale du Muséum en 1937 311
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr., Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874; abonnement France, 50 fr.,
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr.. Étranger,
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Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D'^ P.
Rivet, Musée de l’Homme ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro :
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’ethnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement ; 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
RÉUNION
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N» 4. — Mai 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — No 4.
307® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
19 MAI 1938
PRÉSIDENCE DE M. A. GUILLAUMIN
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Marc André a été nommé Sous-Directeur du Laboratoire de Zoo-
logie (Vers et Crustacés) à dater du 1®^ avril 1938.
M. Herbert a été nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de Miné-
ralogie à dater du 1®'^ avril 1938.
MM. CoucAUD et Billard ont été nommés Garçons de laboratoire à
dater du l®i' mai 1938.
M. Dalaudière, Jardinier-permanent, a été admis à faire valoir ses
droits à la retraite à dater du 1®^ mai 1938.
M. le Président a le regret d’annoncer le décès de M. Moisan, Gardien
de Ménagerie, (décédé le 18 mai 1938).
s.
Bulletin du Muséum, 2®
t. X, 1938.
21
— 314 —
COMMUNICATIONS
La Chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
DU Muséum National d' Histoire Naturelle
PAR LE Jacques Pellegrin^
Professeur.
Il est d’usage de commencer une leçon inaugurale par des remer-
cîments et je m’en voudrais de me soustraire à cette juste tradition.
Toute ma reconnaissance s’adresse donc d’abord aux Professeurs du
Muséum, aux Membres de l’Académie des Sciences, qui m’ont fait
le grand honneur, il y a un an déjà, de me désigner pour diriger
cette chaire où, entré comme préparateur en 1897, j’ai fait toute ma
carrière, franchissant lentement les diverses étapes de la hiérarchie.
Un sentiment de mélancolie se mêle toutefois à cette expression de
gratitude à la pensée que quelques-uns de ceux qui se montrèrent,
l’année dernière, les plus bienveillants à mon égard, un Gravier,
un Mesnil, ne sont plus là aujourd’hui.
Mon intention n’est pas, pour ce début, d’insister longuement
sur mes travaux antérieurs, sur les résultats de mes recherches, sur-
tout orientées durant une période de plus de 40 ans, vers l’objectif
de cette chaire, l’étude — dans le sens le plus large — des Reptiles,
des Batraciens et des Poissons. On en trouvera l’exposé dans les
deux notices sur mes titres scientifiques parues en 1910 et en 1937
et, d’ailleurs, pour le surplus, j’aurais mauvaise grâce d’oublier que
comme l’a dit Pascal : « Le moi est haïssable ».
Toutefois je vous demanderai seulement la permission de faire un
retour très en arrière, de remonter, si vous voulez bien, aux pre-
mières années de ma jeunesse et de ma vie d’étudiant.
Parisien de Paris, fils de Parisiens, je ne suis pas « né à la Ména-
gerie », comme on le disait plaisamment au siècle dernier de certains
professeurs de l’établissement, mais je l’ai fréquentée de bonne
heure, grâce à l’intervention d’une vénérable grand’mère, M“® Des-
VERNOis. Celle-ei, fille du peintre François Hardy de Juinne, cousine
1. Leçon inaugurale faite au Muséum, le 29 avril 1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 4, 1938.
— 315 —
du célèbre compositeur de musique Hector Berlioz et arrière-petite-
fille du grand portraitiste de la eour de Louis XV, Jean-Mare
Nattier, donnait des leçons de piano aux enfants de plusieurs pro-
fesseurs, logés au Jardin des Plantes. Ce fut là pour moi l’occasion
de maintes promenades dominicales qui eomptent parmi les plus
agréables souvenirs de ma prime jeunesse.
Dès l’âge le plus tendre, en effet, j’étais passionnément attiré par
tout ce qui touche l’histoire naturelle en général et les Animaux en
particulier. Qu’il me soit permis de faire aujourd’hui un aveu qui
ne manque peut-être pas de piquant : entre dix et douze ans, j’avais
déjà eomposé un atlas iconographique comprenant la figuration de
plus d’une centaine de Poissons et de Cétacés, indigènes ou exotiques,
tous dessinés par moi à la plume et colorés au pastel et ce premier
témoignage de ma vocation d’ichtyologiste, je le conserve encore
aujourd’hui et je pourrais vous le montrer au besoin.
De mes études presque tout entières poursuivies au lycée Condorcet
à Paris, je ne retiendrai que ma prédilection de plus en plüs marquée
pour les sciences naturelles et la géographie qui me valurent, d’ail-
leurs, quelques accessits au Concours général.
Puis ce fut mon entrée à la Faculté de Médecine et simultanément
à la Faculté des Sciences de Paris.
Déjà, avant mon service militaire, deux voyages que je fis en
Grèce, où mon père était alors consul de France, me permirent de
poursuivre quelques recherches zoologiques, de recueillir divers
échantillons paléontologiques que je pus rapporter au Professeur
Munier-Chalmas, à la Sorbonne.
Mais je vous ai dit tout à l’beure que « le moi est haïssable » et
je ne veux pas me laisser entraîner davantage. Je tiens seulement
à adresser un souvenir ému à la mémoire de mes Maîtres, au Prof.
Léon Vaillant qui voulut bien m’attacher à son laboratoire dès
1897, au Prof. Raphaël Blanchard, qui me reçut docteur en méde-
cine en 1899, au Prof. Alfred Giard, devant qui je soutins ma tbèse
de doctorat ès sciences en 1904.
4 4-
La chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons), du Muséum, créée
par un décret de la Convention du 11 décembre 1794, — on disait
alors 2 frimaire an III, ^ — • n’a compté avant moi que cinq titulaires
seulement : Lacépède, Constant et Auguste Duméril, Vaillant,
Roule. Elle semble, peut-on dire, conférer à ses occupants comme
un brevet de longévité, apanage fort enviable, d’ailleurs.
On sait que sur le rapport de Lakanal le décret de la Convention
réorganisant le 10 juin 1793, sous le nom de Muséum, l’ancien Jardin
— 316 —
du Roi, ne prévoyait que 12 chaires, au lieu des 20 que l’on compte
aujourd’hui.
En ce qui concerne la Zoologie, la nécessité de diviser celle d’Etienne
Geoffroy Saint-Hilaire (Quadrupèdes, Cétacés, Oiseaux, Rep-
tiles et Poissons) qui en réalité comprenait tous les Vertébrés, se fit
aussitôt sentir. Ce fut le comte de Lacépède, déjà ancien fonction-
naire du Jardin du Roi, rentré en grâce après la Terreur, qui à la
suite d’un vote unanime de l’assemhlée des professeurs du 12 jan-
vier 1795, prit la partie consacrée aux Reptiles, Batraciens et
Poissons, et depuis cette chaire est demeurée sans changement
jusqu’à aujourd’hui.
* *
Il me faut maintenant, suivant l’usage, jeter un rapide coup
d’œil sur la vie et l’œuvre de mes éminents prédécesseurs, sans
oublier, en toute équité, quelques-uns de leurs collaborateurs les
plus immédiats.
C’est, d’abord, une physionomie bien curieuse et attachante que
celle de Bernard-Germain-Etienne de La Ville sur Illon, comte
de Lacépède, né à Agen, le 26 décembre 1756, mort à Epinay,
près de Saint-Denis, le 6 octobre 1825.
Esprit vaste et cultivé, portant son étonnante activité dans les
domaines les plus variés, s’essayant par exemple au début comme
compositeur de musique, disciple de Glück, pour terminer sa
longue carrière en composant des romans... préromantiques. C’est
avant tout comme naturaliste, comme continuateur de Buffon,
en ce qui concerne les Reptiles et les Poissons, que son nom est
demeuré justement célèbre, mais son œuvre imposante de savant ne
doit pas éclipser ses mérites d’historien, de philosophe, de moraliste
et surtout empêcher de rappeler qu’il fut un des personnages les plus
importants de son temps, qu’il joua un rôle politique considérable.
Ami et conseiller écouté de l’Empereur Napoléon ministre
d’Etat, sénateur et même président du Sénat, il fut, lui civil, le
premier titulaire de ce poste de grand Chancelier de la Légion d’hon-
neur qui lui donnait le pas sur tant d’illustres maréchaux, de grands
généraux, de valeureux capitaines de l’épopée impériale. On peut,
certes, s’étonner que, sous ce rapport, il ne soit pas mieux apprécié
de nos jours et l’épithète d’ « oublié de l’histoire » que lui applique
le Prof. Roule dans un intéressant volume qu’il lui consacra en 1932,
paraît parfaitement justifiée.
A une époque assurément glorieuse, mais un peu rude, on doit
apprécier les conseils de modération et de sagesse que pouvait
donner dans les conseils du gouvernement cet homme pondéré,
d’une égale bienveillance à l’égard de tous, toujours prévenant.
— 317 —
d’une exquise politesse « ancien régime » et néanmoins largement
empreint de ces idées philanthropiques et humanitaires qui fleu-
rissent si souvent dans notre pays aux heures troublées de son
histoire...
Entré au Jardin du Roi comme garde et sous-démonstrateur des
collections le 1®^ juillet 1785, il divisa, dès l’origine, son temps en
deux parties, ses journées furent consacrées à la science, ses soirées
à la politique. On connaît le rôle assez actif qu’il joua au début de
la Révolution, suppléant à la Convention, député à la Législative,
dont il présida les séances à diverses reprises, il dut s’éloigner
durant la Terreur. « Lacépède est à la campagne ». — « Qu’il y
reste », avait répondu Robespierre au chimiste Fourcroy, venu
pour lui recommander son ami. Il suivit ce conseil et fit bien.
Nommé professeur au Muséum, Lacépède se consacra dès lors
sérieusement à sa tâche.
C’est de 1798 à 1804 que parurent ses principaux ouvrages, résu-
mant l’ensemble de ses recherches antérieures, l’Histoire des Quadru-
pèdes ovipares et des Serpents en 2 volumes, l’Histoire naturelle
des Poissons en 5 volumes, l’Histoire des Cétacés en un volume.
C’est là l’œuvre d’un naturaliste sérieux et d’un éloquent écrivain,
encore tout impressionné par le style magnifique de Buffon, dont
il reste un fervent admirateur. On peut lui reprocher peut-être son
manque de netteté, son imprécision relative ; trop souvent il décrit
d’après un dessin, d’après les renseignements fournis par un voyageur,
il manque de matériaux de comparaison. Parfois la même espèce
figure sous des noms différents et même dans des genres plus ou
moins éloignés, mais ce sont là petites imperfections de détail,
il ne faut pas oublier que nous sommes à la fin du xviii® siècle, à
l’aurore du xix®, et que la rigueur exacte d’un Cuvier n’est pas
encore passée par là. Aussi, malgré tout, doit-on reconnaître qu’un
ouvrage comme celui sur les Poissons, par exemple, qui renferme la
description de 1.463 espèces de toutes les parties du monde est déjà
une bien utile contribution à l’étude de l’ichtyologie.
A partir de 1803, Lacépède, absorbé par ses multiples charges
administratives, cessa son enseignement au Muséum, mais garda
néanmoins son titre de professeur ; il continua à s’intéresser à la
bonne marche et à la prospérité de l’établissement dont il demeura
le protecteur fidèle et éclairé ; en diverses circonstances il intervint
avec succès en sa faveur auprès des pouvoirs publics, il obtint pour
lui d’appréciables avantages.
Parfois, mais à la vérité bien rarement, il revint à ses chères études,
publiant de ci de là quelque mémoire zoologique, puis à la chute de
l’Empire, grandeur déchue, il se retira à Epinay où il continua à
travailler à des questions d’histoire ou à des romans jusqu’au jour
où il fut emporté par une épidémie de variole. Il avait alors 69 ans.
— 318 —
Sur sa tombe, à l’instigation de son ami Ch api al, on grava ces
simples mots : « A Lacépède ». Simplicité qui n’est pas sans grandeur.
Pour son début la chaire de zoologie des Reptiles et Poissons avait
eu l’heureuse fortune de posséder un titulaire qui avait jeté sur elle
le plus vif éclat.
Adrien-Marie-Consto?i( Duméril (1774-1860), originaire d’Amiens,
qui depuis 1802 suppléait Lacépède dans sa chaire du Muséum, lui
succéda en 1825 et occupa celle-ci jusqu’en 1857. Professeur égale-
ment à la Faculté de Médecine de Paris — ce qui, entre parenthèses,
faisait dire aux méchantes langues qu’il passait pour naturaliste
parmi les médecins et pour médecin parmi les naturalistes — fut en
réalité un zoologiste de réelle valeur. Esprit méthodique et classifi-
cateur, contemporain et disciple de Cuvier, il apporta comme lui
dans l’étude des Vertébrés inférieurs une précision et une rigueur
inconnues auparavant et rendit à la science française les plus grands
services.
Sa Zoologie analytique ou méthode naturelle de classification des
Animaux, parue en 1806, mérite déjà de retenir l’attention, mais
c’est surtout comme herpétologiste que son nom a survécu, grâce
à son œuvre fondamentale, cette Erpétologie générale dont la publi-
cation demanda 20 années de 1834 à 1854. Ecrit en collaboration
avec son aide-naturaliste Bibron, ce travail considérable ne com-
prend pas moins de 9 volumes et un atlas de 120 planches coloriées.
C’est bien, comme le dit le sous-titre, une histoire naturelle complète
des Reptiles et Batraciens, où ces Animaux sont étudiés dans leur
ensemble, non seulement au point de vue taxinomique, décrits avec
exactitude et minutie, mais aussi au point de vue de leur anatomie,
de leur physiologie, c’est-à-dire de leur oganisation générale et de
leurs mœurs.
Ce bel ouvrage comporte un complément presque indispensable,
c’est le Catalogue méthodique de la collection des Reptiles du Muséum
paru en 1851 et écrit en collaboration avec son fils Auguste. R
constitue un tableau intéressant de l’état des collections herpétolo-
giques vers le milieu du siècle dernier.
Constant Duméril ne négligea pas non plus les Poissons et — sans
parler de diverses notes — fit paraître en 1856 dans les mémoires de
l’Académie des Sciences une Ichtyologie analytique ou classification
des Poissons suivant la méthode naturelle à l’aide de tableaux
synoptiques où apparaît toujours son esprit analytique et précis.
Si Constant Duméril n’a pas, comme son prédécesseur, joué de
rôle politique, consacrant tout son temps à ses laborieux travaux,
du moins tint-il une place en relief dans le monde scientifique de son
époque. Elu membre de l’Académie des Sciences en 1816, il en
devint président en 1831.
— 319 —
Son enseignement était à la fois animé et pittoresque, si l’on en
croit un de ses contemporains, certain employé renvoyé de la
Bibliothèque du Muséum qui sous le nom d’Isidore S. de Gosse
publia en 1847 une bien amusante Histoire naturelle des professeurs
de l’établissement. Il avait, en effet, paraît-il, pendant son cours,
un goût des plus prononcés pour la mimique, « se livrant, c’est tou-
jours notre caustique auteur qui parle, à mille évolutions plus ou
moins innocentes et reptiliennes Mais laissons là ces récits, mal-
gré leur véracité, et bien qu’à côté de la grande histoire la petite
ait aussi son intérêt, et concluons en disant que Constant Duméril
fut un naturaliste de qualité ayant le premier en France apporté la
clarté dans la science herpétologique.
yiugusîc-Henri-André Duméril (1812-1870), né à Paris et comme
son père professeur à la Faculté de Médecine et membre de l’Aca-
démie des Sciences, aide-naturaliste depuis 1845 à la chaire des
Reptiles et Poissons du Muséum, en devint titulaire en 1857 et
l’occupa jusqu’à sa mort en 1870.
Si les travaux de Constant Duméril ont été plus spécialement
orientés du côté des Reptiles, ceux de son fils ont eu surtout pour
objet les Poissons. Dans son principal ouvrage. Histoire naturelle
des Poissons ou Ichtyologie générale, en 2 volumes, parus en 1865
et en 1870, il traite d’une part des Elasmobranches, Plagiostomes
et Holocéphales ou Chimères, et d’autre part des Ganoïdes, Dipnés
et Lophobranches, groupes qui ne figuraient pas dans la grande
Histoire naturelle des Poissons de Cuvier et Valenciennes dont
nous parlerons tout à l’heure. Ses descriptions sont également
minutieuses, précises et exactes, mais on peut, sans doute, lui repro-
cher, surtout en ce qui concerne les Esturgeons, d’avoir uti peu trop
multiplié les coupes spécifiques. Quoi qu’il en soit c’était là un travail
des plus utiles et qui comblait heureusement une lacune laissée par
les deux grands naturalistes ses prédécesseurs.
Auguste Duméril ne négligea pas non plus les études anatomiques,
particulièrement en ce qui concerne les Raies, les Dipnés et les
Ganoïdes, Il s’intéressa aussi aux mœurs, à la biologie des Reptiles
et des Poissons et, se plaçant au point de vue utilitaire, s’occupa
du rôle de ces derniers dans l’alimentation, de leur multiplication et
de leur pêche.
En ce qui concerne la systématique, on lui doit par exemple la
description de la variété algérienne à grande taches de la Truite
(Salmo macrostigma) maintenant retrouvée en abondance au Maroc
et de certains Reptiles et Poissons de l’Afrique occidentale.
Sans atteindre à la grande notoriété de son père, il tint néanmoins
un rang fort honorable.
-- 320 —
A sa mort, la guerre de 1870-71 ne permit pas de lui donner
immédiatement un successeur. Charles-£imt7e Blanchard (1819-
1900), professeur d’entomologie et auteur, d’ailleurs, d’un ouvrage
estimé, paru en 1866, sur les Poissons des eaux douces de la France,
fit l’intérim pendant une période qui dura 5 années.
Ce n’est, en effet, qu’en 1875 que Leon- Louis Vaillant (1834-
1914) devint titulaire de la chaire. C’était un Parisien, mais orphelin
de bonne heure, il fut d’abord élevé à Arras par ses deux grands-
pères, puis revint comme étudiant dans la capitale. Ainsi que ses
deux prédécesseurs, il s’orienta à la fois vers la médecine et la
zoologie.
Docteur en médecine en 1861 sur un sujet d’anatomie humaine,
il suivit à la Sorbonne les cours d’Henri Milne-Edwards et soutint
en 1865 une thèse de doctorat ès sciences sur les Mollusques, parti-
culièrement les Tridacnes qu’il était allé étudier sur place dans la
mer Rouge, à Suez, pendant un voyage spécialement effectué à cette
intention.
Il fut préparateur à la Sorbonne, chargé d’un cours d’helmin-
thologie à la Faculté de médecine, de zoologie à la Faculté des
Sciences de Montpellier, répétiteur aux Hautes Etudes à Paris, avant
de devenir professeur au Muséum pendant 35 ans (1875-1910).
Ses premiers travaux portent surtout sur les Invertébrés, Vers et
Mollusques, mais avant même son arrivée au Muséum, il s’était déjà
signalé, en 1872, par la publication d’un important mémoire sur les
Crocodiliens fossiles et dans la suite il eut toujours une prédilection
marquée pour l’étude des Hydrosauriens et des Tortues comme en
témoignent par exemple ses recherches sur les espèces éteintes de
l’île Rodriguez.
Cependant c’est surtout comme ichtyologiste qu’il parvint à une
juste notoriété. Il prit part aux célèbres expéditions océanogra-
phiques du Travailleur et du Talisman et en ce qui concerne les
Poissons des grandes profondeurs décrivit dans un mémoire bien
connu maintes formes curieuses et intéressantes comme cet extra-
ordinaire Eurypharynx pelecanoides qui figure aujourd’hui dans tous
les traités de Zoologie.
On lui doit également d’importantes études sur les Poissons
marins de l’Expédition du Cap Horn, sur les Poissons des eaux douces
de Bornéo, de l’Indochine, du Mexique et de l’Amérique centrale,
etc.
Comme on le voit, ses investigations portent sur tous les Verté-
brés à sang froid, sur les Poissons de toutes les régions du globe.
Au point de vue administratif l’œuvre accomplie par lui fut des
plus utiles.
Les riches collections, sans cesse accrues, entreposées dans les
— 321 —
vieilles galeries construites par Buffon et ses successeurs ininiédiats
et qui devaient tornber en 1935 sous la pioche des dérnolisseurs,
débordaient de toutes parts. C’est en 1889 que fut inauguré le beau
monument où nous nous trouvons aujourd’hui. Il appartint à
Vaillant et à ses collaborateurs d’effectuer le transport, de procéder
au reclassement dans ces nouveaux bâtiments de tous ces échantil-
lons si divers, souvent peu maniables, fragiles ou volumineux. Ce
fut là une besogne longue, ardue, et difficile, où il put déployer les
ressources de son esprit méthodique et précis, ses qualités de classi-
ficateur.
Retraité en 1910, il continua encore à travailler, surtout à l’étude
de matériaux rapportés par son fils, le D’’ Louis Vaillant, attaché
à la mission Pelliot en Asie centrale. La mort de son autre fils,
Albéric Vaillant, tué à l’ennemi au début de la guerre de 1914, lui
fut un coup fatal, il ne lui survécut que quelques mois et mourut le
24 novembre.
Léon Vaillant a fortement marqué son passage dans la chaire de
Zoologie (Reptiles et Poissons), il lui a, peut-on dire, imprimé la
physionomie qu’elle a conservée aujourd’hui.
Systématicien de valeur, descripteur minutieux, il a joué un rôle
des plus utiles dans l’organisation et la mise en valeur des belles
collections confiées à sa charge. Sous un aspect un peu froid, homme
juste et droit, travailleur acharné, il laisse dans l’esprit de tous ceux
qui l’ont approché un sentiment d’estime et de respect.
C’est en 1910 que Louis Roule succéda à Vaillant, dans cette
chaire qu’il ne devait quitter, atteint par la limite d’âge, qu’au dernier
joui- de 1936.
Né à Marseille en 1861, Louis Roule fit une carrière universitaire
rapide et brillante. A 20 ans, en effet, il était déjà chef de travaux
pratiques à l’Ecole de médecine de sa ville natale. En 1884, il passe
à Paris sa thèse doctorat ès sciences sur les Ascidies des côtes de
Provence ; il est nommé, l’année suivante, maître de conférences à la
Faculté des Sciences de Toulouse et il y devient professeur en 1892,
à trente ans. Entre temps, il avait pris son grade de docteur en
médecine à Paris, avec une thèse sur la structure du tissu muscu-
laire.
Ses premiers travaux portent surtout sur les Invertébrés : Vers et
Tuniciers. Esprit généralisateur, il se consacre à son enseignement,
s’intéresse particulièrement à l’embryologie et à l’anatomie com-
parée et publie sur ces matières d’importants traités. Cependant la
direction de la belle station de pisciculture et d’hydrobiologie de
l’Université de Toulouse le met déjà en contaet avec nos principales
espèces de Poissons comestibles indigènes ou acclimatés.
Nommé au Muséum, il se consacre dès lors plus spécialement à
— 322 —
l’ichtyologie. Il étudie surtout les Poissons des grandes profondeurs,
voyant en partie les belles collections récoltées par le prince Al-
bert de Monaco, le Commandant Charcot, ou le savant danois
Johannes Schmidt et c’est lui qui décrit, entre autres, ce Grimal-
dichthys profundissimus qui bat le record des Poissons abyssaux,
ayant été remonté de 6.035 mètres.
Sa prédilection pour l’embryclogie le pousse à des recherches
intéressantes sur les formes larvaires et le développement de Poissons
de différents groupes.
Un autre de ses sujets préférés est l’étude des espèces migratrices
aussi bien celles qui passent une partie de leurs existence dans les
eaux douces, l’autre dans les eaux marines comme le Saumon, l’Es-
turgeon, les Aloses, que celles exclusivement marines comme le
Thon de la Méditerranée par exemple.
Mais toute une partie de son enseignement et de ses travaux est
orientée vers des buts pratiques, il s’intéresse à la multiplication et
à l’élevage de nos Poissons comestibles et il publie en 1914 un
important Traité de pisciculture et des pêches. ïï fait des conférences
sur ces matières à l’Institut agronomique et au laboratoire d’ich-
tyologie générale et appliquée du Muséum.
Historien et critique, il consacre une série de petits volumes à la
vie et à l’œuvre des grands naturalistes du jardin du Roi et du
Muséum : Buffon, Bernardin de Saint-Pierre, Daubenton,
Lamarck, Lacépède, Cuvier.
Enfin il entreprend et mène à bien la publication d’un vaste
ouvrage en 10 volumes, artistiquement illustré par Fernand Angel
sur les Poissons et le monde oioant des eaux. L’ayant commencé
en 1926, il l’achève en 1937, mettant ainsi l’ichtyologie à la portée
de tous, en rendant la lecture attrayante et facile, vulgarisant les
méthodes les plus pratiques de pisciculture.
11 n’est pas là aujourd’hui, il se repose avec M™® Roule, auprès
de sa fille, à Fès, au Maroc, mais je tiens à lui souhaiter de jouir pen-
dant de longues années encore de sa verte et robuste vieillesse.
¥
11 serait tout à fait injuste dans cet historique de la chaire de
passer sous silence ces collaborateurs immédiats des professeurs, ces
aides-naturalistes, assistants ou sous-directeurs comme on les appelle
aujourd’hui, dont quelques-uns seulement arrivèrent au grade supé-
rieur, mais dont la plupart laissèrent dans la science un nom fort
honorable.
Le premier mentionné pour la période 1793-1816 est Dufresne,
mais à la même époque il est également indiqué comme aide-natura-
-- 323 —
liste à la chaire de Lamarck et son rôle ne paraît pas avoir été de
bien grande importance.
Il en va tout autrement d’Achille Valenciennes, né à Paris en
1794, mort aussi à Paris en 1865, qui, aide-naturaliste à la chaire des
Reptiles et Poissons en 1816, devint en 1832 professeur de mala-
cologie et membre de l’Académie des Sciences en 1844. C’est un des
plus grands ichtyologistes de la première moitié du xix® siècle, colla-
borateur de Georges Cuvier dans cette magistrale Histoire naturelle
des Poissons, dont les 22 volumes, illustrés de 650 planches, parurent
de 1828 à 1869. Ce sont les centaines de types de Poissons décrits
pour la première fois dans cet ouvrage fondamental qui forment
la principale richesse de nos collections, ce sont eux que viennent
sans cesse revoir et consulter les spécialistes du monde entier...
Gabriel Bibron (1806-1848), aide-naturaliste à partir de 1832,
fut le collaborateur de Constant Duméril et écrivit avec lui cette
Erpétologie générale déjà mentionnée précédemment et qui est un
digne pendant de V Histoire naturelle des Poissons.
Période d’apogée pour la chaire que celle où apparaissaient simul-
tanément de semblables ouvrages d’ensemble, faisant époque dans la
science.
En dehors de cette œuvre capitale, Bibron publia d’intéressants
mémoires sur les Reptiles et Poissons de l’Expédition de Morée, sur
les Reptiles de Cuba. Il était également professeur d’histoire naturelle
au collège municipal Turgot.
Je ne reviendrai pas sur Auguste Duméril, qui fut aide-natura-
liste de 1845 à 1857, avant de devenir professeur, mais je dois men-
tionner Achille Guichenot, son aide-naturaliste, auteur d’un impor-
tant mémoire paru en 1850 sur les Reptiles et Poissons d’Algérie où
il étudie surtout des documents recueillis par lui comme membre de
la commission scientifique de ce pays. -
Vient maintenant la période qui succède à la guerre de 1870-71.
Henry-£mi/e Sauvage (1842-1917), de Boulogne-sur-Mer, dont le
nom a été omis dans le volume du Tricentenaire du Muséum, fut
aide-naturaliste de 1875 à 1883. Il était docteur en médecine.
Ecrivain abondant, son œuvre scientifique est vaste et variée.
Il s’occupa surtout de Reptiles et de Poissons fossiles et son nom
demeurera comme paléontologiste, mais il ne négligea pas non plus
les formes actuelles. Durant son passage au Muséum, il publia de
nombreux mémoires sur les Poissons de l’Ogôoué et d’Assinie (Côte
de T Or), sur ceux d’Asie et en particulier d’Indochine, mais son
ouvrage principal paru en 1891 a trait aux Poissons de Madagascar
— 324 —
et comprend l’étude aussi bien des espèces marines que des formes
d’eau douce.
Il joua aussi un rôle fort utile dans la révision des collections.
On lui doit également d’intéressants volumes de vulgarisation Les
Reptiles, les Batraciens et les Poissons dans l’édition française de
Brehm.
En 1883, il quitte le Muséum, pour retourner dans sa ville natale,
il devint Directeur de la station aquicole de Boulogne-sur-Mer en
même temps que Conservateur des Musées. Il s’éteignit pendant
la guerre.
François Mocquard (1831-1917), né à Lefîond (H*®-Saône),
docteur en médecine, docteur ès sciences en 1884 avec une thèse sur
la structure de l’estomac chez les Crustacés, après une assez longue
carrière dans l’enseignement secondaire, succéda à Sauvage en 1884
et occupa ce poste jusqu’en 1908, époque où je fus appelé à le rem-
placer. Ce fut un herpétologiste de valeur qui décrivit nombre
d’espèces de Reptiles et de Batraciens de toutes les parties du monde
et rendit aussi des services appréciés dans le classement des collec-
tions. Ses publications portent sur les Reptiles de Madagascar,
du Tonkin, de Bornéo, du Mexique et de l’Amérique centrale. Il
s’intéressa également à la pisciculture.
Naturaliste probe et consciencieux, d’une grande bienveillance,
il mourut dans son village natal, à 83 ans, quelques mois seulement
après son prédécesseur Sauvage.
En dehors des aides-naturalistes un grand nombre de travail-
leurs fréquentèrent le laboratoire et y puisèrent les matériaux d’inté-
ressantes publications. Dans une liste particulièrement longue je
me bornerai à retenir seulement trois noms, parmi les plus saillants :
Emile Moreau (1823-1896), docteur en médecine, né à Ceri-
siers (Yonne), fréquenta bénévolement le laboratoire dès 1857. Il
étudia surtout les Poissons de notre pays, rassenibla une impor-
tante collection de nos espèces indigènes qu’il légua par la suite
au service et publia en 1881 une Histoire naturelle des Poissons
de la France, en 3 volumes, suivis d’un suppléruent paru 10 ans
plus tard et qui est le dernier ouvrage d’ensemble que nous possé-
dions sur les espèces, tant marines que fluviatiles, de notre pays.
Ces 4 volumes se trouvent résumés dans un excellent petit Manuel
d’ ichtyologie française publié en 1892.
Firmin Bocourt (1819-1904), Parisien, surtout connu comme
voyageur naturaliste, qui explora le Siam et l’Amérique centrale,
fut de 1874 à 1892 garde des galeries, poste aujourd’hui supprimé.
Excellent dessinateur, véritable artiste dont certaines lithographies
— 325 —
sont d’une facture remarquable, il décrivit, souvent en collabora-
tion avec le Prof. Vaillant et figura nombre de Reptiles et de
Poissons, surtout de l’Amérique centrale.
Modeste et fidèle serviteur du Jardin des Plantes, dont je me
rappelle encore la physionomie ouverte et sympathique, il lui
consacra toute son existence et y mourut, aveugle, en 1904.
Mme le Marie Phisalix, veuve de Césaire Phisalix, aide-
naturaliste et professeur intérimaire au laboratoire de pathologie
comparée, mort en 1906, continua et compléta largement les
patientes recherches de son mari sur les espèces toxiques et le trai-
tement des accidents qu’elles peuvent produire chez l’Homme.
L’ensemble de la question est magistralement traité dans les
deux beaux volumes qu’elle publia en 1922 sous le titre Animaux
venimeux et venins et que zoologistes et médecins consulteront
toujours avec fruit...
Mais il ne m’est pas possible de poursuivre plus longtemps cet
aperçu historique de l’activité de cette chaire et je m’excuse d’être
obligé de clore ici la liste de ceux qui, aux titres les plus divers,
l’ont si bien servie et honorée.
Un mot maintenant pour finir sur la Ménagerie. La chaire des
Reptiles et Poissons du Muséum, en effet, a le rare privilège de
posséder en propre une Ménagerie d’ Animaux vivants qui y est
directement rattachée.
Déjà sous Louis XIV, à Versailles, furent conservés en capti-
vité quelques Reptiles, Crocodiles, Tortues ou Lézards et d’autres
vécurent aussi au Muséum à partir de sa fondation en 1793. C’est
ainsi que Deleuze, dans son livre bien connu Histoire et descrip-
tion du Muséum d’histoire naturelle, paru en 1823, donne déjà
une liste de 23 espèces de Vertébrés à sang froid.
Toutefois c’est à Constant Duméril que revient l’initiative de
la fondation d’une Ménagerie spécialement affectée à la chaire.
Ses débuts, à la vérité, furent modestes. Parcourant en 1838 la
foire des Loges, qui à cette époque jouissait d’une grande vogue,
le professeur d’herpétologie fut frappé de la bonne tenue des Ani-
maux montrés par un forain Honoré Vallée. Ce fut l’occasion
pour lui de faire agréer l’acquisition par le Muséum de cet embryon
de Ménagerie et on peut dire de son propriétaire, puisque celui-ci
devait rester comme gardien.
La première installation, on pense bien, fut des plus modestes,
une simple salle du rez-de-chaussée d’une maison située sur
— 326 —
l’emplacement actuel des parcs extérieurs des Crocodiles et des
Tortues. Cela n’empêcha pas de voir grossir ce noyau primitif
qui, au début, ne comportait que... 2 Pythons et 3 Caïmans et
d’y faire des observations intéressantes. C’est là, en effet, que
Valenciennes constata une élévation de température chez
quelques gros Serpents au moment de l’incubation, qu’ Auguste
Duméril étudia la ponte des Axolotls se reproduisant encore à
l’état larvaire et leur transformation en Amblystomes sans bran-
chies, qu’il signala aussi l’enkystement estival des Protoptères.
C’est en 1874 que fut inauguré le bâtiment actuel, édifié sur les
plans de l’architecte J. André, par le Prof. d’Entomologie
Emile Blanchard qui faisait alors l’intérim de la chaire.
Le Prof. Vaillant s’occupa surtout de la section concernant
les Reptiles, principalement les grandes espèces. Crocodiles, Tor-
tues, Pythons et Boas et c’est ainsi que dans un petit guide fort
bien fait, paru en 1897, il donne comme ayant vécu à la Ménagerie
une liste ne comprenant pas moins de 15 espèces de Crocodiles,
97 de Tortues, 116 de Lézards, 137 de Serpents et 74 de Batraciens.
La section des Poissons, la partie aquariums, laissait un peu à
désirer, était toujours demeurée assez réduite. C’est au Prof. Roule
qu’il appartint de la compléter, de la moderniser : une double série
de grands bacs, bien éclairés à l’électricité, servit à présenter la
plupart de nos Poissons dulcaquiacoles indigènes, tandis que de
petits aquariums disposés sur deux étagères renfermaient quelques-
unes de ces jolies espèces ornementales exotiques qui jouissent
tant aujourd’hui de la faveur du public.
Point n’est besoin, d’ailleurs, de montrer davantage l’intérêt
qu’offrent ces Ménageries d’Animaux vivants qui permettent
d’exposer au public les espèces de provenances les plus variées,
dans un cadre approprié et offrent, en outre, la ressource d’étudier
leurs mœurs, leur comportement, leur reproduction.
A titre d’exemple, pour terminer, je me bornerai seulement à rappe-
ler quelques observations que moi-même j’ai pu y faire ; deux cas
vraiment extraordinaires de jeûne chez les Serpents, le décès ne
survenant qu’après 4 ans chez un Pélophile de Madagascar qui
refusait toute nourriture, après 2 ans ^ chez un Python réticulé
et au sujet de la longévité chez les Animaux tenus en captivité,
la mort survenue l’année dernière d’un Alligator du Mississipi
qui avait vécu plus de 85 ans à la Ménagerie et qu’on pouvait à
juste titre considérer comme le doyen des pensionnaires du Jardin...
¥ ¥
Comme on le voit par cet exposé, le passé de la chaire de Zoologie
{Reptiles et Poissons) du Muséum est particulièrement long et
glorieux.
— 327 —
Pendant cette période de près d’un siècle et derqi, savants pro-
fesseurs et chercheurs de tous ordres et de tous grades s’y sont
succédés, y ont fourni un travail utile et fécond en résultats.
Durant le laps de temps qu’il me sera donné de diriger cet impor-
tant service, on peut être assuré que je m’efforcerai d’accomplir
consciencieusement ma tâche, de suivre sans défaillance le chemin
tracé avec tant de maîtrise et de constante opiniâtreté par mes
laborieux prédécesseurs.
— 328 —
Histoire de la chaire de Minéralogie du Muséum
National d' Histoire Naturelle
{Leçon d’ouverture du Cours de Minéralogie, faite au Muséum
LE 17 Mai 1938).
PAR Jean Orcel
Professeur.
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs,
Mes premières paroles seront un hommage d’affectueux respect
et de profonde gratitude au maître illustre et vénéré à qui j’ai le
périlleux honneur de succéder. Sa retraite du Muséum, après
45 années d’un enseignement incomparable, a provoqué des regrets
unanimes chez ses élèves, ses collègues et ses amis. Mais ils savent
qu’il n’a pas délaissé son laboratoire où il reste entouré de leur
affection. C’est donc une grande joie et aussi un grand réconfort
pour moi de pouvoir profiter de son bienveillant appui dans les
responsabilités nouvelles qui m’incombent, et j’espère de tout mon
cœur avoir à lui témoigner ma reconnaissance pendant de nom-
breuses années encore.
Ce m’est aussi un agréable devoir de remercier publiquement
mes collègues les professeurs du Muséum de l’unanimité avec
laquelle ils m’ont accueilli parmi eux, et d’exprimer ma gratitude
à l’Académie des Sciences qui a bien voulu ratifier ce choix.
Je tiens enfin, au début de cette leçon inaugurale, à rappeler
le souvenir des maîtres à qui je dois ma toute première initiation
minéralogique, MM. F. Wallerant et L. Michel, dont lec ensei-
gnements se complétaient si bien. J’ai reçu, à mes débuts, l’heu-
reuse influence de l’un et de l’autre, et je ne saurais l’oublier en
cet instant. Orienté tout d’abord par goût vers l’étude de la
Chimie minérale, je me suis passionné très vite pour celle des
minéraux, et, tout en achevant ma licence, je fréquentais assi-
dûment le laboratoire de M. Lacroix. Dès cette époque, ma déci-
sion fut prise de me consacrer à la Minéralogie avec la préoccu-
pation d’apporter dans l’étude des minéraux et de leurs conditions
de gisement la précision des disciplines physico-chimiques.
Mais je n’ai nullement l’intention aujourd’hui de vous parler de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
— 329 —
mes recherches ; je me conformerai à une très ancienne tradition
qui invite le nouveau titulaire d’une chaire à faire œuvre d’his-
torien, et à évoquer les travaux de ses prédécesseurs. Je suivrai
d’autant plus volontiers cet usage, que je considère, avec beau-
coup d’autres, comme toujours fructueux un tel retour dans le
passé. En effet, à la lumière des découvertes récentes, nous com-
prenons mieux l’enchaînement progressif des observations et des
théories de nos devanciers, les lacunes inévitables qui ont pu les
affecter, mais aussi la puissance créatrice que certaines d’entre
velles possèdent encore.
C’est pourquoi, dans l’exposé historique que j’entreprends devant
vous, je m’attacherai moins à suivre un ordre chronologique qu’à
dégager les idées dominantes qui servent en quelque sorte de char-
pente à la Minéralogie, et maintiennent une remarquable unité
dans les connaissances qu’elle coordonne.
Vero le milieu du xviii® siècle, les naturalistes, savants et ama-
teurs, prirent un intérêt croissant pour l’étude des minéraux, et
il était fort bien porté à cette époque de posséder un cabinet
d’histoire naturelle renfermant des cristaux, des pierres précieuses
ou des échantillons de pierres rares. C’est au cours de cette période,
en 1745, que Buffon conçut l’idée de constituer une collection
de minéralogie ayant une place à part dans le droguier qui repré-
sentait, au Jardin du Roi, l’embryon des futures galeries du
Muséum. Il chargea Daubenton de ce service, avec le titre de
garde et démonstrateur, et ce fut l’origine de la chaire de Miné-
ralogie. En effet, lors de l’organisation du Muséum par la Conven-
tion (10 juin 1793), Daubenton, doyen des officiers du Jardin,
demanda à occuper cette chaire, qui fût citée la première dans le
décret constitutif.
Tous les esprits curieux, alors orientés vers l’étude de la Miné-
ralogie, sentaient la nécessité de rassembler les observations frag-
mentaires faites depuis de nombreuses années, et d’en tenter une
coordination. On s’explique ainsi le succès d’ouvrages tels que
celui du Suédois Wallerius (1753) et ceux qui vingt ans plus
tard (1773) rendirent célèbre Rome de l’Isle (1772) et Werner
(1773). Je ne m’appesantirai pas sur cette période d’élaboration
que M“® Metzger a fort complètement étudiée il y a plusieurs
années dans son ouvrage sur la Genèse de la Science des cristaux.
Je n’en retiendrai que les résultats essentiels pour comprendre les
progrès de la Minéralogie qui ont suivi cette période.
La préoccupation principale des minéralogistes de ce temps-là
était de trouver, dans l’extrême variété des aspects présentés
par les minéraux, les caractères dominants sur lesquels on pou-
vait fonder des espèces. La chimie était encore dans Tenfance,
et la plupart des savants abandonnaient les renseignements
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
22
— 330 —
incomplets qu’elle fournissait, pour porter toute leur attention
sur les earactères extérieurs.
Parmi ceux-ci, Linné (1735) avait déjà insisté sur l’impor-
tance de la forme cristalline, mais il exagéra cette idée en
annonçant que la chimie mettrait bientôt en évidence une
analogie de composition entre tous les cristaux de même figure
géométrique, et il ne fut pas suivi. C’est à Rome de l’Isle que
l’on doit une mise au point des connaissances cristallographiques
de son temps. On lui doit surtout, vous le savez, la découverte de
la loi de la constance des angles dièdres des cristaux, première loi
fondamentale de la cristallographie. Cette loi qui paraît avoir été
entrevue par Sténon dès 1669 mais que celui-ci exprime sous la
forme d’une hypothèse sans chercher à la vérifier, repose sur les
innombrables mesures que Rome de l’Isle a faites à l’aide du
goniomètre d’application construit par Carangeot. Rome de
l’Isle fut aussi le premier à émettre l’idée de la dérivation des
formes secondaires des cristaux à partir d’une forme primitive,
par l’emploi de la méthode géométrique des troncatures.
Malgré les preuves évidentes qu’il avance pour établir sa sys-
tématique des cristaux et montrer son importance, Rome de l’Isle
a rencontré de nombreux adversaires parmi lesquels nous sommes
maintenant quelque peu étonnés de trouver Buffon, qui lui
reproche « d’avoir substitué des combinaisons idéales aux faits
réels de la nature » et qui a été jusqu’à nier la possibilité de la science
cristallographique. Buffon possède heureusement d’autres titres
à notre admiration pour que nous lui pardonnions maintenant
cette défaillance, mais Rome de l’Isle ne la lui pardonnait pas,
et dans un moment d’indignation, il écrivit après avoir cité un
passage de « l’histoire naturelle des minéraux » : « Ce court extrait
suffit pour démontrer que la partie brillante du Pline français
n’est pas la Minéralogie », et ailleurs : « Je sens combien est impor-
tante l’autorité d’un homme tel que M. le comte de Buffon ; mais
il produit son ouvrage ; je produis le mien ; c’est au naturaliste
à décider de quel côté se trouve l’erreur ou la vérité. » Durant
toute cette période, si Daubenton, occupé à l’achèvement d’autres
recherches qui assurèrent sa renommée, a publié peu de travaux
sur la Minéralogie, il lui a consacré inlassablement ses remar-
quables talents de professeur. Il exposait, avec clarté, un grand
souci d’originalité, et la ferme résolution de se tenir au courant
des progrès les plus récents. Aussi son enseignement eût -il une
grande réputation, et parmi les nombreux auditeurs qui se pres-
saient à ses cours, il a compté tous les hommes de science de son
temps, notamment Haüy ; le mérite d’avoir suscité la vocation
d’un tel disciple suffirait seul à lui attirer la reconnaissance des
minéralogistes.
— 331 —
Il fut aussi un ardent propagandiste de notre Science. Quand
Haüy eut publié un abrégé de sa théorie sur la structure des cris-
taux, Daubenton demanda que la cristallographie soit étudiée
par les élèves des écoles normales et même, sous une forme sim-
plifiée, par les jeunes gens de douze à quatorze ans qui fréquen-
taient les écoles centrales qu’un décret de la Convention venait
de créer. Mais ses efforts n’eurent aucun succès. Nous en sommes
hélas ! au même point aujourd’hui, et nos collégiens n’ont pas
encore la moindre notion de cristallographie.
Haüy suivait donc assidûment le cours de Daubenton et il
s’adonnait en même temps à l’étude de la Botanique avec son ami
Lhomond, régent, comme lui, au Collège du Cardinal Lemoine
tout proche du Jardin du Roi. Il s’étonnait que dans les animaux
et les végétaux les divers individus d’une même espèce « portent
l’empreinte visible d’un modèle commun », et qu’au milieu de leurs
modifications accidentelles, la forme primitive subsiste toujours
et s’annonce par des traits apparents ineffaçables ; il ne compre-
nait pas que les formes des cristaux d’une même espèce beaucoup
plus simples, ne soient pas soumises à de semblables lois.
A cette époque, d’autre part, les chimistes, notamment ceux de
notre Maison, avaient cherché à édifier une théorie du mécanisme
de la cristallisation. Les expériences réalisées par Hilaire-Martin
Rouelle sur la cristallisation du sel marin, l’avaient même con-
duit à indiquer que le cube était le noyau de toutes les formes
cristallines de ce sel, mais il n’avait pas su dégager les consé-
quences de cette idée.
Pierre-Joseph Macquer (1776) vulgarisait les expériences de
Rouelle et cherchait à préciser les phénomènes qui provoquent
la cristallisation. On admettait généralement avec lui que « les
molécules primitives intégrantes » de tous les corps ont les unes
vers les autres une tendance en vertu de laquelle elles s’approchent,
s’unissent et adhèrent entre elles quand aucun obstacle ne s’y
oppose ».
Daubenton enseignait ces conceptions ; Haüy le rappelle dans
l’Introduction de son premier travail d’ensemble sur la structure
des cri..,taux, mais il montre en même temps toute la complexité
du problème qu’elles abordaient aussi en abandonne-t-il volon-
tairement l’étude pour se proposer uniquement de « déterminer
la forme des molécules constituantes des cristaux, et la manière
dont elles sont arrangées entre elles dans chaque cristal ». C’est
cette combinaison qu’il appelle la structure et dont il veut étudier
les lois. Cependant il faut une base objective à cette théorie, Haüy
la trouve dans l’observation attentive des « joints naturels » —
on dit aujourd’hui des clivages — • que présentaient beaucoup de
cristaux, et il raconte dans la première édition de son traité de
— 332
Minéralogie comment il fut conduit fortuitement à faire cette
observation sur le spath calcaire ou cal cite. Le passage mérite
d’être cité intégralement :
« L’observation que je viens d’exposer est celle qui a servi à
développer mes idées sur la structure des cristaux, et a été comime
la clé de la théorie. Elle s’est présentée à l’occasion d’un cristal
que le citoyen Defrance avait eu la complaisance de me donner
au moment où il venait de se détacher d’un groupe que cet ama-
teur éclairé me montrait, et qui faisait partie de sa collection miné-
ralogique. Le prisme avait une seule fracture à l’endroit d’une
des arêtes situées autour de la base par laquelle il avait adhéré
au reste du groupe. Au lieu de le placer dans ma collection alors
naissante, je me mis à essayer de le diviser dans d’autres sens ; et
je parvins, après quelques tâtonnements, à extraire son noyau
rhomboïdal, ce qui excita en moi un mouvement de surprise mêlé
à l’espérance de ne point en rester à ce premier pas. »
Soumettant d’autres formes de la calcite à la « division méca-
nique », il constate qu’il parvient toujours à en extraire le même
noyau rhomboïdal, la même forme primitive, possédant les mêmes
angles que le rhomboèdre de spath d’Islande. Et il en arrive ensuite
à considérer que ce noyau lui-même a pour molécule constituante
de petits rhomboèdres. Mais la division du cristal a nécessairement
une limite, passée laquelle on arriverait « à des particules si petites
qu’on ne pourrait plus les diviser sans les analyser, c’est-à-dire
sans détruire la nature de la substance », sans séparer les molé-
cules élémentaires qui la composent. Haüy s’arrête à ce terme,
et donne à ces particules le nom de «molécules intégrantes». (1792).
Il suppose qu’elles ont la même forme que les solides extraits
du minéral par clivage ; toutefois, avec la remarquable pénétra-
tion d’esprit qui le caractérise, il ajoute que nous n’en sommes
pas physiquement certains puisque ces molécules échappent à nos
yeux par leur extrême ténuité. « Mais, dit-il, dans l’étude de la
Nature nous ne pouvons faire plus sagement que d’adopter ce
principe : que les choses sont censées être telles en elles-mêmes
qu’elles s’offrent à nos observations. » « Les derniers résultats
sensibles de la division mécanique des minéraux s’ils ne nous
donnent pas la figure des véritables molécules intégrantes employées
par la nature, les représentent du moins par rapport à nous à peu
près comme les substances que les chimistes ne peuvent plus ana-
lyser ultérieurement, sont des substances simples par rapport à
eux, quoique dans la réalité elles puissent être encore susceptibles
de décomposition »^.
1. Cf. Haüy, Traité de Minéralogie, H® éd., 1801, T. I, p. 5-7 et 23 ; et traité de
Cristallographie, 1822, Atlas, fig. 33 à 37.
— 333 —
Partant de cette idée fondamentale, il lui est aisé d’imaginer
que des couches de ces molécules s’empilant les unes sur les autres,
en se rétrécissant régulièrement, devaient donner naissance à de
nouveaux polyèdres enveloppant le noyau primitif. Haüy déter-
mine les lois géométriques qui président à ces décroissements, et
permettent de reconstituer toutes les formes secondaires dérivées
du noyau primitif.
Généralisant ces observations faites sur la calcite, inventant
les méthodes de calculs qui lui étaient nécessaires, il démontre
que l’on trouvait dans les cristaux de chacune des autres subs-
tances minérales, telles que le grenat, le sel gemme, la fluorine,
le gypse, la barytine, etc... un noyau toujours semblable à lui-
même, d’où l’on pouvait faire dériver toutes les formes de l’espèce.
Dès ses débuts, la théorie d’HAÜY s’imposa par sa clarté et son
étendue ; Daubenton et Laplace en comprirent toute la portée
et encouragèrent son auteur à en poursuivre l’application. Elle
éclipsa totalement les tentatives de coordination qui l’avait pré-
cédée. Ainsi quelques années avant Haüy, un jeune chimiste sué-
dois, Gahn avait aussi remarqué, en brisant un scalénoèdre de
calcite, qu’on pouvait en isoler un noyau rhomboédrique. Il com-
muniqua cette observation à son maître, le célèbre Bergman.
Mais celui-ci ne sût pas en tirer toutes les conséquences, et au
lieu de déterrniner, par l’expérience, dans quelles limites on pou-
vait la généraliser, il s’égara dans les hypothèses en cherchant à
rattacher à ce rhomboèdre, non seulement les formes de la calcite
mais aussi celles d’autres minéraux qui n’ont avec elle aucun rap-
port de structure.
Certains minéralogistes s’obstinèrent pendant quelque temps à
combattre les travaux d’HAÜY. Rome de l’Isiæ, qui avait cepen-
dant reproché avec véhéntence à Buffon son manque de clair-
voyance, succomba à la ruême faiblesse et trouva plaisant de trai-
ter Haüy de « cristalloclaste », parce qu’il brisait des cristaux. Il
refusait à sa théorie toute généralité. Haüy lui répondit un peu
plus tard en rendant hommage à ses travaux, mais il ne s’attarda
pas à discuter les objections de ses détracteurs et poursuivit son
œuvre. Il perfectionna ses méthodes de calculs, dégagea les formes
primitives d’où dérivent toutes les autres formes que revêtent
les cristaux, et détermina les caractères cristallographiques d’un
grand nombre d’espèces minérales que l’on confondait avant lui ;
ainsi, parmi les schorls, il sut distinguer : le feldspath, le pyroxène,
la tourmaline, l’épidote. Il fit des distinctions du même genre
dans le groupe des zéolites, et il reconnut par contre l’identité
spécifique du béryl et de l’émeraude. Bref, il devint, selon l’ex-
pression de Cuvier, « le grand législateur de la Minéralogie ».
— 334 —
A la mort de Daubenton, le 31 décembre 1799, Haüy était
dans tout l’éclat de sa renommée. 11 était membre de la Première
Classe de l’Institut, et conservc.teur des collections de l’Ecole des
Mines. Ce ne fût cependant pas lui, mais Dolomieu qui fut nommé
professeur de Minéralogie au Muséum en janvier 1800. En effet
Dolomieu, que recommandait une longue carrière scientifique,
venait de subir dans les cachots de Sicile une douloureuse et injuste
captivité. Il ne dut sa liberté qu’à une stipulation spéciale du
traité de paix d’Amiens. Ses amis avaient eberehé en vain aupa-
ravant à l’arracher à ses bourreaux, et il faut noter qu’HAÜv fut
l’un de ceux qui intervinrent avec le plus d’ardeur en sa faveur,
donnant ainsi un bel exemple de désintéressement et de modestie.
L’œuvre de Dolomieu est considérable. Elle se rapporte à la
lithologie, à la minéralogie et à la géologie, mais ce fut surtout
sur les volcans et leurs produits qu’il effectua ses principales
recherches. Sur tous les sujets qu’il aborda, Dolomieu développa
des idées originales et fécondes souvent très en avance sur leur
temps, telles ses observations sur les Alpes qui le conduisirent à
exprimer déjà clairement la notion des chevauchements, ébauche
de la théorie moderne des charriages. En minéralogie on lui doit
la première description de l’anal cime, de la psilomélane, de la
célestite, de l’anthracite et du carbonate double de chaux et de
magnésie, auquel Th. de Saussure donna le nom de dolomie.
Le temps me manque pour analyser devant vous eette œuvre si
variée. D’ailleurs M. A. Lacroix l’a mise en lumière il y a quelques
années en de copieuses études rassemblant de nombreux docu-
ments inédits et agrémentés de savoureux détails sur la vie avan-
tureuse de leur auteur.
Je m’arrêterai seulement quelques instants sur sa philosophie
minéralogique qu’il médita au cours des longs mois de sa captivité
à Messine et dans laquelle il donne une place prépondérante aux
idées d’HAÜY. Cet ouvrage capital, relatif à la notion d’espèce
en Minéralogie, conserve encore aujourd’hui toute sa valeur. Dolo-
mieu y réagit contre l’empirisme des anciens minéralogistes. Ceux-
ci confondent la masse minérale avec l’espèce ; avec eux aucune
unité de principe n’existe dans la création des espèces, car ils n’ont
pas su discerner quels étaient les véritables caractères spécifiques.
Dolomieu démontre qu’il n’y a de propriétés essentielles pour
l’espèce que celles qui dérivent plus ou moins immédiatement de
la molécule intégrante ; il n’y a donc de caractères vraiment spé-
cifiques que ceux qui résultent de sa composition chimique ou de
sa forme. Il fait immédiatement la distinction entre les minéraux
et les masses minérales ou roches qui en sont des assemblages
variés dans leur composition et leur structure. Mais l’existence
physique de l’espèce est susceptible de beaucoup de modifications
— 335 —
et d’aspects qui dépendent, soit de son état d’agrégation géomé-
trique plus ou moins parfait, soit des substances étrangères qu’elle
peut renfermer. Dolomieu distingue parmi elles les superfluités
qui sont adhérentes à la molécule intégrante plutôt qu’admises
dans sa constitution, et les souillures, — nous dirions aujourd’hui
les inclusions — ■ qui se sont logées entre les molécules intégrantes
lors de leur agrégation. Les premières n’excluent pas l’homogénéité
de la ruasse ; les secondes au contraire la rendent toujours hété-
rogène.
Considérant l’espèce dans ses « fréquentations », c’est-à-dire dans
ses associations les plus habituelles avec d’autres espèces, Dolo-
mieu en montre l’importance pour le diagnostic ; on peut, ajoute-
t-il plaisamment, leur appliquer le proverbe « Dis-rnoi qui tu hantes
et je te dirai qui tu es ».
Parvenant ensuite à la définition des caractères spécifiques, il
remarque qu’elle dépend à la fois des méthodes de la chimie et
de la minéralogie. Les premières disent quelle est la molécule inté-
grante dans sa constitution, les^ autres doivent dire quels sont les
caractères qui naissent de cette constitution.
Abordant enfin la question de la classification, il insiste sur le
principe déjà établi par Buffon « que l’espèce doit être la base
et le centre de tout ordre méthodique bien concerté ». Il en rejette
les sortes qui doivent leur institution à des principes différents,
purement conventionnels, et basés sur des caractères vagues,
comme ceux utilisés par les arts mettant en œuvre diverses pro-
priétés des substances minérales.
« En résumé, conclut Dolomieu, l’espèce minéralogique est un
être distinct de tous les autres par une constitution particulière,
qui reçoit de cette constitution tout ce qui doit la caractériser.
Cet être existe dans la molécule intégrante ; il est représenté phy-
siquement par les masses homogènes qui ont été soumises aux
lois de l’agrégation régulière, et il tient sous sa dépendance tous
les êtres qui ont une semblable constitution, lors même que les
vices de conformation les éloignent de la représentation physique
de l’espèce, ou que des superfluités et des souillures lui font por-
ter une livrée étrangère ».
Telles sont les réflexions que Dolomieu livrait à ses auditeurs
au retour de sa longue captivité, lors de son premier cours au
Muséum, mais il ne put continuer son enseignement, et Haüy fut
désigné pour le suppléer. Miné par la maladie, il mourut l’année
suivante, le 16 novembre 1801, à Tâge de 51 ans, rendant ainsi à
Haüy la place à laquelle celui-ci avait si généreusement renoncé.
11 y fut nommé le 9 décembre 1808. A cette date il venait de publier
la première édition de son traité de Minéralogie qu’il avait pré-
paré en utilisant les matériaux de la collection de l’Ecole des Mines.
— 336
La renommée de cet ouvrage fut vite acquise. Tous les minéra-
logistes de l’Europe accoururent pour recueillir les fruits d’un
enseignement clair élégant et précis qui bouleversait à ce point
les idées admises. Haüy. accueillait tous ceux qui avaient le désir
de l’approcher, les plus modestes comme les plus savants, avec la
même douceur et la même bienveillance.
La Faculté des Sciences de Paris, lors de sa création en 1811,
s’honora en le nommant professeur de Géologie et de Minéralogie
mais il fut en réalité officiellement suppléé par Alex. Brongmart
et il se contentait de faire venir parfois les élèves de l’Ecole nor-
male à son domicile du Jardin des Plantes pour leur donner des
conseils sur leurs études.
Tout en s’adonnant avec ferveur à son enseignement, IIaüy
poursuivait inlassablement ses recherches et démontrait, par des
observations et des mesures sans cesse renouvelées, l’exactitude
de la loi des décroissements ; enfin, en 1815 il en dégageait la loi
de symétrie qui, avec la précédente, forme la base de sa doctrine.
Malgré sa clarté, cette théorie ne fut pas admise sans réserves
par les cristallographes étrangers, surtout ceux de l’Ecole alle-
mande. Ceux-ci cherchèrent une autre formule dans la loi des
zones de Weiss basée uniquement sur l’idée abstraite des genres
de symétrie. Cette loi exprime en réalité les deux précédentes,
mais sous une forme moins évidente à l’esprit. La loi des décroisse-
ments revenant à dire que les arêtes d’une forme cristalline doivent
être coupées dans des rapports simples et rationnels par les faces
d’une autre forme quelconque du même système qui s’ajoute à la
première, les cristallographes allemands la désignèrent sous le
nom de loi de rationalité des indices ou loi des troncatures ration-
nelles, qui lui est toujours conservé. Cette loi n’est en fait qu’un
corollaire de la proposition qui sert de base à la théorie des décrois-
sements, et celle-ci est à son tour le résultat des observations faites
sur le clivage, interprétées dans l’hypothèse atomistique. C’est
précisément cette base physique qui en a fait la fécondité, et que
les minéralogistes allemands se refusaient à adm.ettre. Ne voulant
prendre en considération que les formes extérieures des cristaux,
ils faisaient, à cette époque, de la Cristallographie une science pure-
ment géométrique comme elle l’était au temps de Rome de l’Isee.
Deux écoles étaient nées, que l’on pourrait appeler avec Bron-
GNTART : l’une l’école physique, l’autre l’-école géométrique. Nous
verrons comment leurs conceptions se développant, parvinrent à
fusionner pour former l’harmonieux édifice aetuel. Et il convient
de remarquer que depuis longtemps les minéralogistes étrangers
ont tous rendti hommage à l’œuvre d’HAÜY.
Haüy n’abandonnait d’ailleurs pas la description des formes
cristallines et il proposa un élégant système de notation, simplifié
plus tard par Lévy, que les minéralogistes français utilisent tou
jours, concurremment avec celui de Miller.
D’autre part aucune des propriétés physiques des cristaux ne le
laissait indifférent, et son traité de Minéralogie renferme tout ce
que l’on connaissait sur elles de son temps. Il donne des moyens
ingénieux et simples de les mettre en évidence. Les propriétés
électriques et magnétiques l’ont intéressé tout particulièrement
et il s’est livré à de nombreuses observations sur leurs manifes-
tations.
Enfin, ne négligeant aucune partie du domaine de la Minéra-
logie, il a cherché à apporter un peu de lumière dans l’étude des
roches qu’il appelait « les incommensurables de règne minéral ».
Si dans cette partie de la Minéralogie tout a été transformé par
l’emploi de méthodes d’investigations nouvelles, on doit à Haüy
la distinction de types pétrographiques tels que le trachyte, la
pegmatite, le diorite, etc... qui ont subsisté de nos jours.
Ainsi le génie d’HAÜY donnait à la Minéralogie des bases iné-
branlables. Il avait créé de toutes pièces la Cristallographie. Certes
bien des difficultés subsistaient encore ; mais Haüy avait tracé
la voie, il avait édifié avec sûreté une méthode de travail dont la
puissance s’affirme encore aujourd’hui. En effet, on trouve dans
l’œuvre d’HAÜY deux ordres de préoccupations étroitement liés
l’un à l’autre et qui subsistent dans les travaux de ses successeurs.
Le premier est relatif à l’étude de la structure cristalline pour
elle-même, le second se rapporte à la connaissance plus parfaite
des espèces minérales, de leurs associations dans la nature, et de
leurs assemblages, que l’on désigne sous le nom de roches et de
minerais.
Les continuateurs de l’œuvre d’HAÜY ont poursuivi leurs recher-
ches dans ses deux domaines, mais en se spécialisant dans l’un ou
l’autre. L’ensemble devenait trop vaste pour l’activité d’un seul
homme.
A la mort d’HAÜY en 1822, la chaire de Minéralogie du Muséum
fut confiée à Alex. Brongniart, dont je vous parlerai dans quel-
ques instants, car je préfère achever maintenant l’étude des déve-
loppements de l’œuvre d’HAÜY dans le domaine de la cristallo-
graphie structurale.
C’est un disciple d’HAÜY, G. Delafosse, qui fut le premier
continuateur de son œuvre cristallographique. Haüy se l’était
attaché comme aide-naturaliste, dès sa sortie de l’Ecole normale
en 1816. Il trouva en lui un collaborateur intelligent et actif pour
son traité de Cristallographie et la deuxième édition de son traité
de Minéralogie. Le traité de Cristallographie put paraître en entier
de son vivant. Quant au traité de Minéralogie, le premier volume
— 338 —
seul était achevé à sa mort et c’est Delafosse qui a rédigé
et publié les trois derniers volumes d’après les notes qu’il avait
laissées et dont la plupart servaient de texte à ses leçons
publiques,
Delafosse n’occupa la chaire de Minéralogie que 35 ans après
la mort d’HAÜv (1857-1876). C’est à l’Ecole normale et à la Faculté
des Sciences où il succéda à Beudant (en 1841) qu’il eut son véri-
table foyer scientifique et qu’il trouva ses meilleurs élèves. La
partie essentielle de son œuvre était achevée quand il fut nommé
au Muséum en 1857.
En cherchant à approfondir la signification de la molécule inté-
grante, par rapport à la molécule chimique,^ et à étudier les rap-
ports de la forme et de la structure cristalline avec les propriétés
physiques et chimiques des cristaux, Delafosse a donné aux
conséquences de la découverte d’HAÜY une portée considérable.
Il eut en effet le premier l’idée des réseaux cristallins implicite-
ment contenue dans les conceptions d’HAÜv.
Haüy, ayant tout d’abord en vue l’explication des formes secon-
daires des cristaux, admit en première approximation que l’on
pouvait confondre la molécule chimique du corps avec la molécule
intégrante. Delafosse montre qu’il y a une distinction à établir
entre ces deux notions en reprenant autrement le raisonnement
d’HAÜY sur le clivage. « En effet, dit -il, de la possibilité d’un cli-
vage dans une première direction plane, nous sommes seulement
autorisés à conclure que les molécules du cristal considérées comme
des points matériels sont distribuées sur une série de plans paral-
lèles entre eux et à cette direction ». Si à ce premier clivage s’en
joignent deux autres nous sommes obligés de conclure « que les
molécules doivent être espacées d’une manière uniforme et symé-
trique, ayant leurs centres de gravité aux points d’intersection
de trois séries de plans parallèles et présentant ainsi l’image d’un
réseau continu à mailles parallélipipédiques. Les molécules sont
fixées aux points dont nous parlons, non d’une manière inébran-
lable, mais dans un état d’équilibre plus ou moins stable, et elles
composent en différents sens des files rectilignes et parallèles dans
chacune desquelles leurs centres sont équidistants. Celles de ces
files qui se trouvent sur le même plan sont pareillement à des dis-
tances égales les unes des autres ».
D’après cela la molécule intégrante d’HAÜY n’est que la repré-
sentation du plus petit espace que forment entre elles les molécules
voisines, c’est-à-dire des mailles parallélipipédiques du réseau
cristallin. Elle n’est plus qu’une réalité géométrique, la réalité
physique appartenant seulement aux molécules situées aux nœuds
du réseau. Delafosse substituait ainsi au concept de continuité
de la matière implicitement admis par Haüy celui de sa discon-
— 339
tinuité, et en donnant à la molécule physique cette indépendance,
il donnait un nouvel élan à la science des cristaux.
Il montra en effet comment les diverses formes que peuvent
offrir ces molécules influent sur le résultat final de la cristallisa-
tion. Cette influence suffit pour expliquer les prétendues excep-
tions à la loi de symétrie, regardées comme des anomalies cons-
tantes dans certaines espèces minérales telles que la pyrite, la
boracite, la tourmaline, le quartz, etc... Les difficultés qu’HAÜY
n’avait pu surmonter s’évanouissent, si l’on considère que les
parties d’un cristal géométriquement identiques ne le sont pas
nécessairement au point de vue physique, par suite des différences
de structures ou de constitutions moléculaires qu’elles présentent.
On explique par exemple aisément l’hémiédrie de la boracite
en imaginant que ce minéral est constitué par des molécules tétraé-
driques empilées de façon que leurs axes ternaires soient paral-
lèles aux axes ternaires du cube. Les deux extrémités d’un axe
ternaire n’ont pas la même signification physique, puisque l’une
fait apparaître une base et l’autre une pointe de pyramide. Ainsi
l’hémiédrie n’est plus un caprice de la nature, elle est la conséquence
de la structure interne du cristal.
Cette conception de la structure cristalline entraîne une autre
conséquence importante au point de vue géométrique. On ne peut
plus dire en effet qu’un système cristallin est un ensemble de formes
dont chacune diffère de toutes celles des autres systèmes, car deux
systèmes différents peuvent avoir des formes communes. Ainsi
Delafosse montre qu’il existe trois systèmes cubiques dans cha-
cun desquels le cube se rencontre ; mais en passant de l’un à l’autre
la molécule physique change de structure suivant le mode de grou-
pement de ses atomes qui peut être calqué sur la forme de l’oc-
taèdre, du tétraèdre ou du dodécaèdre pentagonal. La distinction
des systèmes cristallins repose donc véritablement sur les diffé-
rences de structure.
Delafosse a même cherché à pousser plus loin encore l’analyse
de cette structure ; il a essayé de construire géométriquement
certaines formules atomiques et de montrer par là que les deux
caractères principaux des espèces minérales, la composition et la
forme, peuvent être dans un accord tel qu’ils se servent mutuelle-
ment de contrôle. Il reprenait d’une manière différente une con-
ception d’AMPÈRE, et il avait déjà saisi toute l’importance à ce
point de vue de la notion d’isomorphisme mise en lumière par
Mitscherltch. De cette structure interne du cristal dépendent
en outre toutes ses propriétés physiques, telles que la pyroélec-
tricité et la polarisation rotatoire, et Delafosse fait remarquer,
dans l’un de ses ouvrages, que c’est en suivant les indications de
ce principe et de ses idées sur l’hémiédrie que Pasteur a été con-
— 340 —
duit à ses belles observations sur les tartrates et sur la cause de la
polarisation rotatoire dans ce genre de sels. On voit donc comment
les travaux de Delafosse ont réalisé la première évolution de la
doctrine d’HAüv. Ils ont mis celle-ci en accord avec toute une
catégorie de faits nouveaux, et ils ont établi les bases fondamen-
tales de la théorie des assemblages réticulaires. Il serait injuste
de ne pas reconnaître leur valeur. Mais il est juste aussi d’associer
au nom de Delafosse celui de Bravais, car c’est à ce dernier que
revient l’honneur d’avoir développé cette théorie et d’en avoir
approfondi les conséquences les plus importantes et les plus
fécondes.
Son but, il l’a défini lui-même, était de déduire de la géométrie
tout ce qu’elle peut nous apprendre relativement à la symétrie des
corps cristallisés, afin de séparer les influences qui tiennent à la
forme de la molécule constituante, de celles qui dépendent de
l’arrangement relatif de leurs centres de figures. Bravais précise
donc d’une façon remarquable les idées de Delafosse en éta-
blissant les lois qui règlent les rapports entre la symétrie de la
molécule cristalline et celle du réseau qu’elle a choisi. Il distingue
ainsi 32 classes de symétrie cristalline réparties en 7 sortes d’as-
semblages réticulaires qui correspondent aux sept systèmes cris-
tallins d’HAÜY.
Comme Delafosse, Bravais admettait que les molécules pos-
sédaient une forme polyédrique, et, considérant que le milieu
cristallisé était rigoureusement homogène, il leur donnait à toutes
la même orientation.
Mais cette théorie ne s’accordait pas hien avec certains faits
tels que la polarisation rotatoire et l’existence, dans plusieurs subs-
tances, de cristaux droits et gauches (non superposables à l’aide
des seules opérations de symétrie considérées) semblables à ceux
que Pasteur venait d’étudier. Il paraissait donc nécessaire, pour
la compléter, d’admettre la présence dans la structure cristalline
non seulement de polyèdres moléculaires d’orientations diverses,
mais aussi de polyèdres non superposables. S’appuyant sur ces
considérations, C. Jordan (1869), puis L. Sohncke, Schœnflies,
VON Fedorow, P. Curie, Barlow, etc... se proposèrent de rechercher
toutes les combinaisons d’objets régulièrement distribués dans un
espace indéfini et compatibles avec les exigences de l’homogénéité
cristalline. Il fallait pour y parvenir élargir les conditions de la
symétrie telles qu’elles avaient été posées par Bravais et envi-
sager l’existence non seulement d’axes de symétrie d’ordre 2, 3,
4, 6, de centres, ou de plans de symétrie, mais encore d’axes héli-
coïdaux et de plans de glissement. Cette théorie de la structure
fut portée à un haut degré de perfection mathématique par
Schœnflies et Fedoroff qui établirent l’existence de 230 groupes
— 341 —
de symétrie ou groupes spaciaux. Cependant, lorsqu’on voulait
l’appliquer à la réalité physique que constitue le milieu cristallisé,
on aboutissait à une impasse si l’on s’en tenait à la conception de
polyèdres moléculaires tels que l’envisagèrent Bravais puis Mal-
lard, ou de la particule cristalline complexe telle que la définis-
sait M. Wallerant en faisant intervenir les données de la théorie
de ScHŒNFLiES. G. Friedel remarqua alors que cette conception
reposait en réalité sur l’hypothèse de deux sortes d’actions entre
les particules matériêlles ; l’affinité qui groupe les atomes en molé-
cules, et la cohésion cristalline qui groupe les molécules en cristal.
Il se demanda s’il était bien justifié d’établir une différence aussi
tranchée entre ces deux actions, puisque certains composés, comme
les silicates, ne forment une molécule chimique qu’à la condition
d’être cristallisés. Il pensa qu’il était plus sage d’envisager à l’in-
térieur de la maille cristalline, un motif essentiellement hétéro-
gène, composé de particules matérielles disposées à des distances
diverses.
Mais rien à cette époque (1904) ne permettait de supposer qu’on
pût jamais pénétrer le secret de l’arrangement de la matière à
l’intérieur de ce motif, quand, en 1912, Laue, en découvrant la
diffraction des rayons X par les cristaux, apporta la preuve expé-
rimentale de la théorie réticulaire, et suscita l’éclosion d’un nombre
considérable de travaux parmi lesquels je citerai ceux de W.-H. et
W.-L. Bragg en Angleterre, C. Mauguin en France, Ewald et
ScHiEBOLD en Allemagne, Pauling et Wyckoff en Amé-
rique.
Le cristallographe a désormais à sa disposition une méthode
d’analyse d’une puissance incomparable qui lui permet de déter-
miner non seulement les dimensions de la maille en valeur absolue,
mais encore l’arrangement des atomes dans le motif cristallin
qu’elle renferme, et il est aidé dans sa tâche par la théorie de la
structure de Schœnflies qui prend, de ce fait, une importance
physique considérable.
Toutes ces recherches ont produit un changement profond dans
nos conceptions sur la structure des atomes et sur la constitution
des milieux cristallisés, puisqu’on est obligé d’admettre l’exis-
tence d’édifices formés tantôt de molécules indépendantes, dans
le cas des cristaux organiques, tantôt d’ions simples ou complexes
dans le cas des substances minérales. Le rêve des anciens miné-
ralogistes est réalisé, un lien solide est établi entre la composition
chimique d’un minéral et sa structure cristalline.
Mais on ne possède pas encore le moyen de voir directement les
atomes ; on peut, pour les représenter, imaginer de petits domaines
sphériques dont le rayon varie avec la nature de l’atome. C’est ce
mode de représentation qui a été adopté par M. Mauguin dans
— 342 —
la belle exposition de modèles structuraux qu’il a réalisée au Palais
de la Découverte.
Un autre mode de représentation serre de plus près la réalité.
En effet, l’étude de la diffraction des rayons X poussée très loin,
comme on l’a fait ces dernières années, en exprimant, à l’aide des
séries de Fourier, la relation entre la distribution de la matière
dans le cristal et la diffraction des rayons X qu’elle produit, four-
nit la densité électronique moyenne en chaque point du motif
cristallin ; à l’heure actuelle les calculs que nécessite cette méthode
sont très longs, mais il suffit de trouver la projection des densités
électroniques sur un ou deux plans importants du cristal. On
obtient ainsi un schéma qui, suivant la comparaison imagée de
Sir W.-H. Bragg, « ressemble à ce que l’on verrait dans un réci-
pient ayant les dimensions du motif cristallin, rempli par un
liquide transparent tenant en suspension des nuages variés. Chaque
nuage représente un atome, sa densité est plus grande au centre
et diminue vers les bords, en se fondant très vite dans la masse
transparente du liquide »
Nous voici bien loin, direz-vous, de l’histoire de la chaire de
minéralogie du Muséum ? Vous m’excuserez volontiers, je l’espère,
de cette apparente digression d’ailleurs bien incomplète. Je l’ai
faite à dessein pour vous montrer toute la fécondité des concep-
tions d’HAÜY sur la structure cristalline. En effet, l’amas d’atomes
régulièrement ordonnés qui constitue le motif cristallin dont je
vous parlais tout à l’heure, rî’est-il pas autre chose que la moléfcule
intégrante qui a repris ainsi toute sa réalité physique ? La théorie
d’HAÜY n’a donc rien perdu de sa valeur ; elle a seulement été
adaptée par ses successeurs à l’évolution des idées sur la consti-
tution atomique de la matière, pour recevoir finalement une con-
firmation expérimentale éclatante.
« J’ai tout trouvé » se serait écrié Haüy dans l’enthousiasme de
sa découverte. Qui pourrait aujourd’hui lui reprocher cette excla-
mation si peu conforme à sa modestie légendaire ?
11 me reste à examiner maintenant quels furent les déve-
loppements de l’œuvre d’HAÜY dans la partie essentielle du
domaine de la Minéralogie, relative à l’étude des espèces miné-
rales, de leurs associations et de leurs assemblages au double point
de vue descriptif et génétique.
Alex. Brongniart qui succéda à Haüy en 1822, était doué d’un
esprit extraordinairement vif et curieux qui le poussa dès sa jeu-
nesse à entreprendre des recherches dans toutes les branches des
sciences naturelles. Mais ce fut la chimie de Lavoisier qui lui
1. Cf. W. L. Bragg, Zeils. f. Krist., Bd. 70, 1929, p. 489.
— 343 —
donna la première impulsion vers l’étude passionnée des sciences
et c’est elle qui le guida souvent au cours de sa carrière. Dès l’âge
de 16 ans, il propagea avec ardeur par des conférences les théories
de Lavoisier.
Dumas raconte comment un jour, Lavoisier lui-même se mêla
à ses auditeurs et, à la fin d’un exposé, vint complimenter le jeune
conférencier tout confus qui, fort heureusement pour la sûreté de
sa diction, avait ignoré sa présence.
Ce goût précoce pour la chimie, et ses observations sur l’art de
l’émailleur dont il avait suivi en Angleterre les opérations à peine
connues, explique en grande partie pourquoi il accepta plus tard,
en 1800, avec tant d’empressement de diriger la manufacture de
Sèvres, bien que l’objet de ses prédilections était surtout l’His-
toire naturelle.
On sait que grâce à son administration intelligente, et à l’in-
troduction des méthodes scientifiques qu’il sut imposer, la manu-
facture fut complètement régénérée et prit le premier rang parmi
les institutions semblables. Il ne m’appartient pas de vous retra-
cer l’histoire de ces succès mais je dois noter ici que la Minéralogie
n’y fut pas étrangère, car Brongniart était, par elle, documenté
à fond sur les matières premières mises en œuvre dans l’industrie
de la céramique.
L’œuvre capitale de Brongniart est relative à la géologie, et
l’on sait combien fut fructueuse sa collaboration avec G. Cuvier.
Tous deux animés d’un même esprit novateur, coordonnant leurs
efforts avec méthode et exactitude, ils dégagèrent les principes
de la stratigraphie paléontologique, qui leur servirent de base
dans leur grand travail sur la « géographie minéralogique des envi-
rons de Paris ». Là encore je ne poursuivrai pas, car, malgré l’appa-
rence minéralogique de ce titre, je m’engagerais en intrus dans un
domaine qui n’est pas le mien.
Mais Ton voit que l’étude des minéraux et des roches ne faisaient
pas l’objet des principales préoccupations de Brongniart. Il avait
écrit toutefois en 1807 un traité élémentaire de Minéralogie dans
lequel il insiste plus que ne l’avait fait Haüy dans la première.,
édition de son traité de Minéralogie, sur les eonditions de gisement
des minéraux, « leur formation ou leur décomposition, leur influence
sur les autres corps, leurs principaux usages dans les arts. » « Ces
connaissances, dit-il, sont à l’histoire des minéraux ce que le tableau
des mœurs et des fonctions organiques est à l’histoire naturelle
des animaux. »
Il ne néglige pas pour cela l’étude des propriétés cristallogra-
phiques et chimiques, et reproduit fidèlement les résultats les plus
remarquables obtenus à ce point de vue par Haüy et les chimistes
de son époque.
Plus tard, quand il fut chargé de l’enseignement de la Minéralogie
au Muséum, il publia (1827) un petit ouvrage sur la classification
des roches homogènes et hétérogènes, remarquable par la clarté
et la netteté de ses conclusions. Il y montre l’importance que
doivent avoir, dans une telle étude, les caractères tirés de la compo-
sition minéralogique et de la structure des roches, de préférence
aux particularités de leurs gisements et à la place qu’elles tiennent
dans la structure du globe. Il adopte tous les types créés par Haüy,
bien qu’il n’approuve pas toujours le choix de leurs noms.
Mais sa chaire de Minéralogie ne lui permettait pas d’exercer son
influence et de faire école dans le domaine des recherches strati-
graphiques qu’il venait de créer. Il tourna la difficulté en organisant
chez lui des réunions amicales où se retrouvaient des géologues
tels que Constant Prévost, Ami Boué, Delesse, d’ORBicNV,
désireux de profiter de ses conseils ou de lui communiquer les résul-
tats de leurs observations.
Au moment où fut décidée la publication de la carte géologique
de la France, Elie de Baumont, Dufrénoy et Brochant de Vil-
LiERs fréquentèrent assidûment ces réunions, et Brongniart leur
apportait son concours officieux dans l’étude des terrains sédimen-
taires. On imagine aisément combien devaient être fructueux de
tels contacts.
Ce fut Dufrénoy qui, à la mort de Brongniart, en 1847, lui
succéda dans la chaire de Minéralogie du Muséum après l’avoir
suppléé pendant quelque temps. A ce moment il cessa son ensei-
gnement à l’Ecole des Mines où il était professeur depuis 1826.
Son œuvre est importante et variée, à la fois géologique et minéra-
logique.
Au point de vue géologique elle consiste entièrement dans l’exé-
cution de la Carte géologique de la France au 1.500.000®, en colla-
boration avec Elie de Beaumont, sous la direction de Brochant
DE ViLLiERS. Cette carte, commencée en 1825, achevée en 1835, était
accompagnée de beaux volumes d’explication, bien connus des
géologues et des géographes. Il y a quelques années, M. A. Lacroix
a souligné tout l’intérêt que présentait cette œuvre dans l’orienta-
tion des recherches ultérieures poursuivies par le service de la carte
géologique.
En minéralogie, l’œuvre essentielle de Dufrénoy est son traité
en quatre volumes, qui eût deux éditions. Il y insiste sur la nécessité
de faire intervenir d’une manière équivalente, dans la détermination
des espèces minérales, la composition chimique et les caractères
cristallographiques ; car ces deux ordres de considérations se prêtent
un mutuel appui. Cependant Dufrénoy constate que dans les
ouvrages antérieurs l’un des deux principes a exagérément dominé
345 —
l’autre. Tout d’abord, le grand retentissement de la découverte
d’HAÜY fit attacher une importance exceptionnelle et presque
exclusive aux caractères cristallographiques ; et on délaissa les
minéraux à texture compacte ou terreuse, d’apparence amorphe.
Une réaction survint ensuite, intransigeante avec Berzélius, mesu-
rée avec Beudant, qui, au contraire, réserva la prédominance aux
caractères chimiques.
Entre ces deux groupes de caractères Dufrénoy réussit à main-
tenir un juste équilibre que l’on retrouve dans tous ses travaux
originaux relatifs aux espèces minérales. Aujourd’hui cette con-
troverse a perdu sa raison d’être. Je vous ai montré en effet précé-
demment comment, grâce à l’emploi des rayons X qui nous
permettent de déterminer l’architecture des édifices cristallins, la
composition chimique et la structure correspondent à deux séries
de données expérimentales étroitement liées entre elles.
Notre collection nationale, installée par Brongniart dans la
galerie actuelle, eonstruite en 1833, bénéficia largement de l’acti-
vité de Dufrénoy. Ce fut notamment grâce à son influence qu’en
1848, l’Assemblée Nationale vota l’acquisition de la collection
d’HAÜY. Celle-ci, en effet, unique héritage qu’HAÜY avait laissé
à sa famille, avait été vendue en Angleterre et était, en 1848, la
propriété du duc de Buckingham, qui la céda à la France pour le
prix de 325 livres sterlings. C’est une précieuse relique, non pas
tant par la beauté des 8.000 échantillons qui la constituent, mais
parce que ceux-ci étaient tous étiquetés de la main même d’HAÜY
et avaient servi à ses recherches. Dufrénoy eut la joie de la rapa-
trier lui-même et de la placer dans le vestibule de la galerie de
Minéralogie. Malheureusement le meuble principal où elle était
présentée laissait beaucoup à désirer, et ne correspondait plus à
nos conceptions muséologiques actuelles. Je résolus de le suppri-
mer, mais ne voyez pas dans ce geste une manifestation d’instincts
destructeurs inquiétante pour l’avenir. J’ai au contraire l’intention
de placer la collection d’HAÜY dans un cadre digne d’elle et des
découvertes qu’elle a suggérées, en montrant en même temps la
répercussion actuelle de ces découvertes, et je forme le vœu de
trouver un jour prochain les concours financiers nécessaires à cette
présentation.
C’est à l’époque où Dufrénoy professait à l’Ecole des Mines,
puis au Muséum, que les minéralogistes entrevirent toutes les possi-
bilités que les découvertes de Malus, Fresnel, Arago et Biot,
sur la polarisation de la lumière par les cristaux, leur offraient dans
leurs recherches. Dufrénoy consacra à ces phénomènes quelques
pages importantes dans son traité de Minéralogie, et Delafosse
leur fit encore une plus large place dans le sien, en rassemblant les
premières observations de de Sénarmont et de Des Cloizeaux.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
23
— 346 —
De Sénarmont fut en effet le premier qui, en France, semble
avoir compris la fécondité de ces nouvelles méthodes d’investi-
gation. Mais c’est Des Cloizeaux qui fut leur véritable propa-
gateur, en effectuant sur les propriétés optiques des minéraux
d’innombrables observations qui ont conservé encore aujourd’hui
toute leur valeur.
Des Cloizeaux fut nommé professeur au Muséum en 1876.
Il succédait à Delafosse dont je vous ai précédemment retracé
l’œuvre cristallographique. A ses débuts dans la science, Des Cloi-
zeaux avait reçu l’influence directe de Lévy ; il puisa près de lui
le goût de la cristallographie et s’y adonna tout entier. Son but
était de fixer avec le plus de précisions possibles la forme et les
constantes cristallographiques d’un grand nombre de minéraux ou
de sels de la chimie. Il a étudié soit des corps nouveaux ou rares,
soit des minéraux communs dont les formes n’étaient pas complè-
tement connues. Son œuvre capitale à ce point de vue est son
mémoire sur le quartz qui est un véritable modèle d’observation
patiente et réfléchie. L’emploi des rayons X n’a pas diminué l’intérêt
que présentent de semblables préoccupations morphologiques. D’une
part les minéralogistes continuent à cultiver ce domaine essentiel
à leurs descriptions d’espèces. D’autre part les cristallographes
utilisant les rayons X trouvent dans l’étude de la forme extérieure
des renseignements souvent indispensables sur la classe de symétrie.
Mais la détermination du système cristallin, basée sur les seuls carac-
tères géométriques, restait incertaine dans un grand nombre de cas,
si elle n’était pas complétée par un examen optique, seul autre moyen
d’action du cristallographe avant la découverte des rayons X.
Des Cloizeaux fut ainsi conduit à l’étude des propriétés optiques
des minéraux. Il perfectionna les microscopes d’Aiviici et de Nôr-
REMBERG, bien primitifs et incommodes, qui étaient en usage de
son temps, et il rêva de déterminer les propriétés optiques de tous
les corps transparents ou translucides en étendant ses recherches
aux sels obtenus dans les laboratoires de chimie. C’est ainsi que
dans trois grands mémoires parus en 1857, 1858 et 1867, il passa
en revue les propriétés optiques de 468 minéraux ou sels, en utilisant
des préparations qu’il confectionnait toutes lui-même, car il était
d’une prodigieuse habileté manuelle.il montra que dans les séries
isomorphes les propriétés optiques varient avec la composition
chimique, et il insista sur l’importance de ces propriétés dans la
définition des espèces minérales. Cependant les propriétés optiques
sont sous la dépendance d’un autre facteur, la chaleur, et l’on con-
naissait des modifications temporaires produites sous cette influence
dans l’écartement des axes optiques du gypse et de la glauberite.
Des Cloizeaux multiplia les essais sur tous les corps biaxes qu’il
347 —
avait étudiés. Il trouva notamment que l’orthose subit une modi-
fication analogue, mais qu’elle est permanente quand la température
dépasse 700®, et cette observation offre d’autant plus d’intérêt
que certaines roches volcaniques renferment cette variété d’orthose
qu’il appela orthose déformée.
D’autres minéraux, qui contiennent des terres rares (l’orthite,
la gadolinite, etc...), deviennent incandescents à une température
déterminée. Des Cloizeaux les désigna sous le nom de minéraux
pyrognomiques, et, en collaboration avec Damour, étudia le phé-
nomène auquel ils donnent lieu et les variations de propriétés
optiques qui l’accompagnent.
Tous les minéraux analogues, qui présentent sous l’influence de
la chaleur des transformations aussi caractéristiques, reçoivent
souvent aujourd’hui le nom imagé de « thermomètre géologique »,
car ils peuvent nous éclairer sur la température à laquelle se sont
formées les masses minérales dont ils font partie. De nombreuses
recherches sur leurs domaines de stabilité sont encore poursuivies
actuellement. Elles mettent en œuvre des méthodes d’investigation
nouvelles, telles que l’analyse thermique, l’analyse dilatométrique,
l’analyse cristalline au moyen des rayons X, qui permettent de
compléter les données optiques, parfois trompeuses, et mêrne de
déterminer les modifications produites par la chaleur dans l’arran-
gement réticulaire de la matière. Les résultats obtenus gagnent
ainsi en précision, mais les minéralogistes qui se livrent à ce genre
de recherches ne doivent pas oublier que Des Cloizeaux eut le
mérite d’en avoir montré toute l’importance à une époque moins
privilégiée en moyens d’action.
Ses recherches relatives à la polarisation rotatoire le conduisirent
à la découverte de cette propriété dans le cinabre qui la possède
avec dix-sept fois plus d’intensité que le quartz. Mais dans le nombre
véritablement étonnant de déterminations optiques faites par Des
Cloizeaux, il faut attirer tout particulièrement l’attention sur
celles qui concernent les feldspaths, les amphiboles, les pyroxènes,
et en général les éléments constitutifs des roches cristallines. Dans
le groupe des feldspaths, auquel il se consacra pendant plus de
vingt ans, il découvrit le microcline, et en décrivit minutieusement
les propriétés optiques. Il détermina celles de tous les plagioclases
en s’attachant surtout à l’étude des types acides, de l’albite à
l’andésine, et toutes ses données sont à la base des travaux de
Michel-Lévy et de Mallard dans ce même groupe de minéraux.
On ne saurait trop insister sur la portée de Tœuvre de Des Cloi-
zeaux, car elle est le fondement solide sur quoi s’appuie toute la
lithologie moderne. Ses déterminations patientes, faites sur des
sections épaisses d’orientation connue, ont permis à Fouqué et
Michel-Lévy d’aborder immédiatement avec fruit l’étude des
— 248 —
roches en sections minces d’orientation quelconque, et l’on sait
combien fut surprenant, sous leur impulsion, le développement
de cette branche de la Minéralogie.
Cependant, les recherches optiques de Des Cloizeaux et de
ses successeurs avaient porté exclusivement sur les minéraux trans-
parents, et, parmi eux, principalement sur les silicates, car ceux-ci
dominent dans la constitution des roches éruptives et cristallo-
phylliennes. Toute une catégorie de minéraux, opaques même en
sections minces, échappaient à leurs procédés d’examen. Ces miné-
raux, quoique beaucoup moins abondants dans la nature, offrent
toutefois un grand intérêt à la fois scientifique et industriel. Ce sont
en effet les constituants essentiels des minerais métalliques. Et,
quand ils interviennent comme éléments accessoires dans les roches,
leur détermination précise peut avoir une réelle importance au
point de vue génétique.
Leur étude a beaucoup progressé en ces dernières années ; elle
met en œuvre une technique microscopique délicate, basée sur
l’optique des cristaux opaques en lumière polarisée réfléchie. Tout
ce domaine nouveau de la minéralogie micrographique, qui est
loin d’être entièrement exploré, forme le complément nécessaire
de celui relatif aux minéraux transparents, bien connu maintenant
grâce aux travaux de Fouqué, Michel-Lévy et de M. A. Lacroix.
Et c’est à en décrire les principaux aspects que je consacrerai la
preinière partie de mon enseignement.
Des Cloizeaux professa au Muséum jusqu’en 1892, année au
cours de laquelle il fut nommé professeur honoraire. M. A. Lacroix
lui succéda en 1893, et ce n’est pas sans émotion que j’ai vu venir
l’instant de vous retracer les grandes lignes de son œuvre, œuvre
immense et variée, qui n’est pas encore achevée, et dont une faible
partie seulement suffirait à assurer la réputation d’un savant.
Cette œuvre, il l’a définie discrètement lui-même en un raccourci
saisissant, dans sa notice historique sur le troisième fauteuil de
la Section de Minéralogie de l’Académie des Sciences : « Le 11 jan-
vier 1904, dit -il, l’Académie revint à l’étude des minéraux. Son choix
se porta sur un minéralogiste étudiant les propriétés physiques et
chimiques de la matière minérale, non plus comme une fin, mais
comme un moyen de spécification pour des buts d’ Histoire natu-
relle, trouvant sa voie, sur le terrain et au laboratoire, dans l’union
de la Minéralogie, de la Physique du Globe et de la Géologie, un
naturaliste vivement attiré par les recherches dans les Colonies
lointaines, et courant volontiers le monde à la poursuite des vol-
cans, de leurs éruptions et de leurs produits. Vous ne vous étonnerez
pas, ajoute-t-il, si je laisse ici une lacune dans cet exposé ».
Mon cher maître me permettra d’être moins discret sur son œuvre
- 349 —
qu’il ne le fut en écrivant ces lignes, et de vous en rappeler au moins
les parties essentielles.
Elève de Des Cloizeaux, de Fouqué et de Michel-Lévy,
M. A. Lacroix donna aux conséquences de leurs travaux une
ampleur considérable, en accumulant et en coordonnant un nombre
toujours grandissant d’observations nouvelles, cristallographiques,
optiques et lithologiques. Il montra comment il était nécessaire
d’établir un équilibre entre toutes les méthodes d’observation.
Sa Minéralogie de la France et de ses Colonies, qu’il publia de
1893 à 1913, puis sa Minéralogie de Madagascar, publiée en 1922
et 1923, sont conçues sur un plan entièrement nouveau. Il ne se
contenta pas, en effet, comme il est d’usage dans les traités clas-
siques de Minéralogie, de décrire des minéraux se présentant en
gros échantillons, mais il a suivi ceux-ci dans toutes leurs manières
d’être, étudiant notamment en détails le rôle qu’ils jouent dans
la constitution des roches, et supprimant ainsi les limites factices
maintenues entre la Minéralogie et la Pétrographie. Cette
méthode de travail détermine ce rapprochement car elle conduit à
envisager les minéraux en fonction de leurs conditions de gisement,
soigneusement examinées pour en déduire des conclusions sur leur
genèse probable. Dès les premières années de son professorat,
le domaine de la France d’outre-mer, dont certains territoires
venaient d’être définitivement pacifiés, offrit à M. Lacroix un
champ d’études incomparable. Des matériaux nombreux et pro-
metteurs de découvertes passionnantes, lui parviennent de toutes
parts, principalement de Madagascar, véritable paradis des miné-
ralogistes.
M. Lacroix met au service de tous, prospecteurs et géologues,
sa puissance de travail inégalable pour les aider dans la détermi-
nation des minéraux et des roches qu’ils avaient recueillis, et diriger
leurs nouvelles recherches. J’ai eu la bonne fortune, à mon entrée
dans cette Maison, d’apporter à M. Lacroix ma modeste colla-
boration dans ces travaux, et je n’oublierai jamais l’ardeur qui
s’emparait de tous à l’arrivée au laboratoire des caisses venant de
notre lointaine colonie. Les échantillons étaient en hâte étalés sur
des tables et M. Lacroix les examinait un à un attentivement.
Nous nous répartissions les essais de toutes sortes, optiques, micro-
chimic|ues, pyrognostiques, spectrographiques, nécessaires à cer-
taines déterminations, car il fallait faire vite, M. Lacroix
tenant à renseigner ses correspondants par le plus prochain
courrier.
Une connaissance parfaite des associations minérales lui faisait
pressentir immédiatement la nature d’espèces particulièrement
difficiles à reconnaître. La découverte de la thortveitite dans un
lot d’échantillons que nous examinions ensemble restera gravé dans
— 350 —
ma mémoire comme l’exemple le plus frappant de cette remarquable
perspicacité.
Et ces souvenirs me donnent l’occasion de souligner ici le rôle
bien connu de M. Lacroix dans l’exploration de notre domaine
colonial. Il ne s’est pas contenté de déterminer les matériaux qu’il
recevait à son laboratoire ; il a visité quelques-unes de nos plus
belles colonies, la Martinique, la Guinée, Madagascar et l’Indochine,
et il en a rapporté des observations géologiques et minéralogiques
de la plus grande importance. Aussi lorsque, récemment, le Comité
d’Etudes minières pour la France d’outre-mer décida de fonder un
centre de préparation à l’exploration géologique et minière coloniale,
trouva-t-il dans le Laboratoire de Minéralogie du Muséum le lieu
de prédilection pour son organisation. Les futurs géologues et pros-
pecteurs pouvaient y bénéficier à la fois de l’enseignement et des
documents nombreux et variés nécessaires à leurs missions.
Les conceptions de M. Lacroix sur l’histoire naturelle des miné-
raux le conduisirent à s’attacher plus particulièrement à l’étude
des roches, de leur mode de formation, et de leurs relations
mutuelles.
Par de minutieuses observations faites dans les Pyrénées, il
précise nos connaissances sur le métamorphisme de contact, et
démontre la réalité des transformations endomorphes des magmas
granitiques au contact des calcaires. Ses conclusions fortifient la
théorie qui fait jouer dans le métamorphisme un rôle important
aux minéralisateurs et produits volatils émanés des magmas érup-
tifs, théorie depuis longtemps soutenue par les pétrographes fran-
çais et notamment défendue par Auguste Michel-Lévy.
D’autre part ses recherches sur les enclaves des roches volca-
niques ont mis en lumière le métamorphisme dû aux laves, et montré
qu’il fallait nettement distinguer, au point de vue de leur action
sur leurs enclaves, les roches basiques des roches acides. Les pre-
mières produisent une action purement calorifique, les secondes
donnent lieu au contraire à des modifications d’ordre chimique.
Depuis longtemps, M. Lacroix s’est consacré à la classification
des roches éruptives et il en fit presque tous les ans l’objet de son
cours. S’appuyant sur un nombre considérable d’observations per-
sonnelles, il a modifié et perfectionné la classification de Fouqué
et Michel-Lévy par l’introduction de données minéralogiques et
chimiques quantitatives. Pour ces dernières, il s’est inspiré de la
nomenclature des pétrographes américains, qui a pour hase une
expression minéralogique conventionnelle de la composition chi-
mique des magmas, symbolisée par un système de paramètres
commodes. L’utilisation judicieuse de ces notions nouvelles lui
a permis d’expliquer la formation de plusieurs types lithologiques
dont l’origine était obscure (types doliomorphes et hétéromorphes.
— 351 —
pegmatitoïdes, etc...), et, en y joignant les enseignements qui
découlent des synthèses de Fouqué et Michel-Lévy, de Bowen
et de quelques autres, de définir les conditions de stabilité de cer-
tains minéraux constituants des roches éruptives.
Dans la formation des pegmatites, il mit en évidence l’existence
de deux phases de cristallisation, l’une constructive, l’autre des-
tructive qui fournit des minéraux nouveaux aux dépens de ceux
formés pendant la première phase. Sous le nom d’autopneuma-
tolyse, il décrivit des phénomènes du même ordre dans certaines
laves du Vésuve renfermant des minéraux produits par l’action
du magma sur sa propre substance.
Appliquant enfin aux météorites pierreuses les mêmes notions
chimico-minéralogiques qu’aux roches terrestres, il en a donné une
classification rationnelle appuyée sur l’étude de nombreuses chutes
dont beaucoup sont nouvelles et sont principalement survenues
dans les colonies françaises.
M. Lacroix ne s’est pas seulement occupé d’étudier les produits
des éruptions volcaniques. Le mécanisme de ces phénomènes a
longuement retenu son attention. Et grâce à ses travaux sur la
Montagne Pelée, qu’il est à peine nécessaire de rappeler tant ils
sont devenus classiques, nous savons comment se forment les dômes
et les nuées ardentes.
Tant de documents précieux, inlassablement rassemblés par
M. Lacroix depuis plus de quarante ans, ont enrichi notre collection
dans les proportions que nous admirons tous. Il se préoccupait
constamment de renouveler et de varier la présentation des échan-
tillons pour la rendre plus instructive. Mais aujourd’hui les vitrines
qui les abritent sont complètement garnies, et son successeur se
demande avec inquiétude comment il pourra d’ici peu loger les
nouveaux venus.
La collection pétrographique, créée entièrement par M. Lacroix,
fait encore l’objet de ses soins persévérants. Elle renferme tous
les types lithologiques connus, accompagnés de leurs analyses et
de leurs sections minces et constitue un incomparable instrument
de travail. Aussi est-elle fréquemment consultée par de nombreux
pétrographes français et étrangers.
Il est toute une partie de l’activité de M. Lacroix sur laquelle
je ne puis m’étendre ici, et qui résulte de son goût pour l’histoire
des Sciences. Vous avez tous apprécié certainement les captivants
ouvrages qu’elle nous a valu et qu’elle nous vaut encore sur la vie
et l’œuvre de nombreux géologues, minéralogistes et naturalistes
français.
En achevant cet exposé bien incomplet des travaux de M. Lacroix,
je tiens à rappeler que l’organisation du laboratoire de recherches
actuel date de sa nomination au Muséum. N’ayant à sa disposition
— 352 —
que des crédits restreints, attribués par portions scrupuleusement
limitées, il l’a progressivement muni de l’outillage nécessaire aux
recherches minéralogiques modernes. Mais il en a fait en outre
un centre d’études accueillant à tous. Vous savez quelle atmosphère
de confiante cordialité règne entre tous les travailleurs qui le fré-
quentent, et quelle ardeur les anime tous. Soyez persuadés. Mes-
sieurs, que je consacrerai tous mes efforts à entretenir bien vivace
une aussi belle tradition.
Il me faut maintenant conclure. En vous donnant cet abrégé de
l’histoire de la chaire de Minéralogie du Muséum, j’ai voulu non
seulement rendre un hommage de déférente admiration à mes pré-
décesseurs, mais aussi vous faire mieux comprendre l’aspect véri-
table de la Minéralogie à l’heure actuelle.
J’ai essayé de faire ressortir la continuité des progrès qui, depuis
Haüy, ont été accomplis dans ses diverses parties sous l’influence
de conceptions originales sans cesse renouvelées, ou sous l’impulsion
de méthodes d’investigation nouvelles.
L’accumulation des faits d’observation qui fut la conséquence
des unes et des autres a provoqué une division des efforts des cher-
cheurs et aussi un partage artificiel du domaine de la Minéralogie.
Ainsi sont nées successivement la cristallographie, la pétrographie,
la métallogénie, et la géochimie. Cette dernière, profitant de l’essor
de la chimie, ne coordonne plus nos connaissances sur les substances
minérales naturelles autour de la notion d’espèce minérale, mais
elle fait intervenir d’une façon primordiale la notion d’atome, et
semble par là se détacher de la Minéralogie. Il n’en est rien cependant,
car, dans les considérations d’une portée générale indéniable qu’elle
développe sur la chimie de l’écorce terrestre, la notion d’espèce
minérale conserve toute son importance, et les minéraux y repré-
sentent les résultat des réactions entre les éléments chimiques ;
ils sont autant de manifestations de l’union plus ou moins défini-
tive de ceux-ci, et le géochimiste ne peut se dispenser d’en connaître
parfaitement toutes les propriétés et tous les modes d’associations.
Il est donc en réalité, — • pardonnez-moi cette image, — un minéra-
logiste qui a changé d’uniforme.
En résumé, la Minéralogie forme un ensemble complexe dont les
différentes parties dépendent étroitement les unes des autres. On
ne saurait les disjoindre pour les rattacher à la Physique, à la
Chimie ou à la Géologie sous prétexte que les méthodes d’investi-
gation les plus nécessaires au développement de chacune d’entre
elles se rattachent aux disciplines de ces sciences. On ne peut en
effet définir une science par ses méthodes, mais bien par les buts
qu’elle poursuit, et la Minéralogie doit toujours être envisagée
comme la science qui groupe et coordonne nos connaissances sur la
— 353 —
constitution et la genèse des substances nainérales naturelles-
Il faut que les savants qui la cultivent aient conscience de sa
parfaite individualité, et qu’ils se consacrent suivant leurs aptitudes
ou leurs goûts, mais toujours avec le même enthousiasme, à l’égal
développement de toutes ses branches.
Le symbole de cette unité de conception est l’œuvre d’HAÜv,
et c’est en évoquant une fois encore le souvenir d’un des phis grands
génies de la Science française que je terminerai cette première
leçon.
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Sur L’Évolution du cerveau de la Chèvre naine
Par Walther Riese.
Dans des publications précédentes j’ai étudié les règles suwant
lesquelles certaines structures centrales apparaissent dans le cerveau
embryonnaire des Mammifères. Or, les structures une fois formées,
il faut appliquer une autre méthode à l’étude des lois de l’évolu-
tion du cerveau. C’est ainsi que l’étude de l’apparition successive
des gaines de myéline dans les différents niveaux du système ner-
veux central, l’examen de la myélogénèse est considéré comme
méthode appropriée, sinon unique de l’étude des stades évolutifs
avancés. Il faut constater qu’en général les stades intermédiaires,
c’est-à-dire les stades disposant déjà de structures formées (bien
que souvent seulement sous forme d’ébauches), mais dépourvus
encore de gaines de myéline ont échappé à l’examen attentif et
systématique des auteurs, fait d’autant plus remarquable que ces
stades eomprennent la majeure partie de la vie embryonnaire.
Comme j’ai pu me convaincre que la méthode de Nissl s’applique
déjà merveilleusement à des stades très jeunes (elle donne par
exemple de très bons résultats chez un embryon humain de 9 cm.)
j’ai essayé d’établir un tableau évolutif cytologique aux différents
niveaux du système nerveux central, d’étudier la cytogénèse ^ à
un moment de l’évolution où l’étude de la myélogénèse ne peut
pas encore entrer en jeu. Les résultats suivants ont pu être acquis
grâce à l’étude du cerveau d’un fœtus de la chèvre naine.
Données numériques : Longueur du fœtus : 24 cm. ; poids soma-
tique : 412 gr. ; poids encéphalique absolu : 23 gr. ; poids encé-
phalique relatif : 17,91 ; Indice de valeur cérébrale ® : 0,58.
1. V. Contributions à l’étude des lois de l’évolution du cerveau humain. Archw.
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ceed. Koninkl. Akad. o. Wetensch. Amsterdam, Vol. XXXIX, N° 1, 1936.
2. Comme les dendrites sont des éléments intégrants de la cellule nerveuse, la
cytodendrogénèse de M. de Crinis peut être considérée comme faisant partie de la
cytogénèse (Proceed., Vol. XXXV, N° 2, 1932).
3. Par indice de valeur cérébrale R. Anthony (Anatomie Comparée du Cerveau.
G. Doin éd., Paris, 1928) comprend le quotient du poids encéphalique constaté par
le poids encéphalique calculé d’après la méthode de Dubois. J’ai employé la valeur
de K = 8,8 comme coefficient de céphalisation de la Chèvre valeur calculée par
Anthony comme valeur moyenne de deux individus.
D’après Anthony l’indicé de valeur cérébrale a chez les ruminants au moment
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. X, n*’ 4, 1938.
— 356 —
Méthode : Les méthodes myéliniques ont donné un résultat
complètement négatif. Des coupes horizontales passant par des
niveaux différents du système nerveux central ont étés colorées
d’après la méthode de Nissl.
Constatations anatomiques : Les éléments cellulaires des gan-
glions spinaux, ceux des noyaux des nerfs crâniens de la mœlle
allongée (VI, VII, VIII), ainsi que ceux du noyau rouge (magno-
cellulaire) et de la suhstantia nigra du ceraeau moyen peuvent être
considérés comme définitifs (les cellules de la substance de Soe-
MERRiNG sont à l’état embryonnaire, comme on le sait, encore
dépourvues de pigment). Le caractère définitif de la structure cellu-
laire se traduit par un arrangement régulier des grains de Nissl,
par l’existence d’un noyau vésiculaire et clair pourvu d’un nucléole
foncé, par la présence de dendrites et d’un cylindraxe. Il faut
noter que dans toutes les parties du système nerveux central on
rencontre des cellules nerveuses à deux nucléoles. — Le caractère
embryonnaire de V écorce cérébelleuse se traduit par la présence
d’une couche extérieure des grains. Quant à la cytoarchitectonie
de l’écorce cérébelleuse, elle est faite de très bonne heure. Mais je
peux constater que les éléments les plus importants de l’écorce
cérébelleuse, les cellules de Purkinje, n’ont pas encore atteint
loiir maturation définitive. En plus, une différence très nette existe
entre le degré de maturation des cellules de Purkinje des parties
latérales et celles des parties médianes du cervelet : les cellules
de Purkinje des parties latérales ne représentent que des ombres
pâles, sans aucune structure protoplasmique définie, tandis que
celles des parties médianes ont déjà un corps protoplasmique plus
foncé bien que des grains de Nissl différenciés fassent encore com-
plètement défaut. Dans les deux formes, les prolongements des
de la naissance ou peu après sensiblement la valeur de 1. Voici mes constatations
propres à ce sujet :
Espèce : chèvre naine du Sénégal.
L’indice de valeur cérébrale a déjà dépassé la valeur de 1, 3 mois et demi après
la naissance.
11 est remarquable que la valeur de 0,84 du nouveau-né es! encore inchangée chez
l’individu âgé de 9 jours (du même sexe).
Par conséquent, le moment de la naissance est bien un moment de repos pour la
croissance encéphalique ; c’est ce qu’ANTuoNY a déjà indiqué pour l’espèce humaine.
— 357 —
cellules sont à peine visibles. Par contre les grains (de la couche
extérieure des grains et de la couche des grains proprement dite)
et les noyaux névrogliques, de type clair et de type microglique,
ont atteint leur forme définitive dans tout l’organe et cela est même
valable pour tout le système nerveux central. Les éléments cellu-
laires des noyaux gris du cerçelet se distinguent nettement par leur
degré de maturation des éléments constituant l’écorce cérébelleuse.
En effet, de par la présence des caractères mentionnés ci-dessus,
les premiers font l’impression d’éléments faits. — • Toutes les cellules
de la couche optique traduisent encore un caractère embryonnaire ;
le protoplasme est pâle, coloré d’une manière diffuse, les noyaux
à deux nucléoles sont très fréquents. Il est à peine nécessaire de
noter que les cellules sont dépourvues de pigment. Les éléments
névrogliques sont rares. La cytoarchitectonie du striatum et du
pallidum est faite. Comme je l’ai indiqué récemment, elle apparaît
de très bonne heure. Les grandes cellules du striatum sont encore
dépourvues de pigment et de cellules satellites. Les grandes cellules
du pallidum ne disposent pas de grains de Nissl réguliers, de type
stichochrome, leur substance chromatophile est plutôt irrégulière.
Au voisinage de la lame médullaire extérieure du pallidum on ren-
contre de très nombreux neurones aberrants de la substance innom-
minée de Reichert, éléments plus grands et plus chromophiles
que les cellules du striopallidum et qui semblent avoir atteint
leur structure cellulaire définitive. L’architectonie de Vécorce céré-
brale n’a pas encore atteint ses caractères définitifs. Cependant,
le plan constructif de l’écorce, sa division en différentes couches
est déjà nettement visible. Retenons comme caractères embryon-
naires d’ordre général l’épaisseur de la première couche, sa richesse
en cellules ganglionnaires, orientées en directions variées, bien que
de préférence tangentiellement, la densité des éléments pyrami-
daux, surtout des couches supérieures, la présence de deux nucléoles,
la richesse de Taxe blanc de la circonvolution en éléments ganglion-
naires. Peuvent être considérés comme ayant déjà un caractère
cytologique approximativement définitif : les éléments névrogliques
et les grains. Toutes les cellules pyramidales quelle que soit leur
taille et la couche qui les héberge, doivent être considérées comme
embryonnaires (coloration diffuse et pâle, pas de grains de Nissl,
prolongements à peine visibles). La plupart n’ont guère dépassé le
stade des nevroblastes. Ces caractères sont valables et pour les
éléments constitutifs du néocortex et pour ceux de Tarchicortex.
On peut déjà établir certaines variations régionales de l’architectonie
de l’écorce. Mais comme on ne dispose pas d’une carte topographique
de l’espèce adulte, l’appréciation de ces variations régionales, de
ce qui doit être considéré comme caractère intermédiaire ou défi-
nitif, est évidemment très difficile. Je me bornerai à dire que la
— 358 —
couche extérieure des grains là où elle existe sous formé d’une couche
bien délimitée n’est pas séparée de la troisième couche (des cellules
pyramidales) avec laquelle elle se confond. Dans les niveaux exa-
minés, seules certaines parties occipitales de l’écorce disposent
d’une couehe intérieure des grains (unique) ; dans cette région
on peut constater une véritable « granulation » (v. Eeonomo) dans
le sens que presque toutes les couches de l’écorce sont comme poi-
vrées de grains. Ceci semble indiquer que la richesse en grains, si
accusée dans les parties moyennes et postérieures du cerveau
(humain) adulte, fait sa première apparition dans les parties pos-
térieures du cerveau embryonnaire, mais, à ce sujet, de nouvelles
recherches sont nécessaires. Remarquons enfin que l’organisation
du plexus choroïde du télencéphale n’est pas encore terminé. A côté
des parties bien organisées on rencontre des surfaces, plus ou moins
vastes du grand terrain qui, comme je l’ai décrit lors d’une occasion
antérieure, représente le terrain constructif soumis à un travail
d’organisation progressive. Ces surfaces gardent encore le caractère
du tissu embryonnaire.
Résultats. — Comme je l’ai déjà rappelé, la cytoarchitectonie
des noyaux gris centraux apparaît de très bonne heure, au moins
dans ses traits principaux. D’autre part, la structure cellulaire des
éléments constitutifs de ces centres, structure qui évidemment est
encore tout à fait embryonnaire au moment de l’apparition de la
cytoarchitectonie n’est toujours pas faite définitivement chez le
fœtus examiné qui toutefois représente un stade nettement plus
avancé. De même, la cytoarchitectonie de l’écorce cérébelleuse doit
être considérée comme accomplie, à l’exception de la couche exté-
rieure des grains qui représente encore un caractère embryonnaire
destiné à disparaître après la naissance. La cytoarchitectonie de
l’écorce cérébrale, bien que déjà en formation, ne revêt pas encore
son aspect définitif. Dans toutes ces structures le tableau cytolo-
gique des éléments constitutifs est encore embryonnaire. Par con-
séquent, on arrive à la conclusion que, dans les centres nerveux qui
disposent d’une architectonie définie, celle-ci précède dans V évolution
la structure cytologique des éléments constitutifs. Ces constatations
sont en aceord avec l’observation de Brodmann d’après laquelle,
au moment de la formation des six couches principales de l’éeorce
humaine, les cellules de celle-ci revêtent encore les caractères des
névroblastes. Cette formation a lieu entre le sixième et le huitième
mois de la vie embryonnaire. Notons que, d’après les données
communiquées, la formation des structures cytologiques définitives
doit être considérée comme un phénomène évolutif exigeant beaucoup
de temps.
1. Vergleichende Lokalisationslehre der Grosshirnrinde. Leipzig, 1909, p. 23.
359 —
Quant au problème général de l’évolution, les faits communiqués
apportent une affirmation à Vidée d'une hiérarchie phylogénique
des centres neroeux. En effet, les structures cellulaires des centres
anciens (moelle allongée, cerveau moyen, noyaux gris du cervelet)
ont déjà acquis leurs formes définitives au moment envisagé de
l’évolution ontogénétique, tandis que les centres récents, surtout
l’écorce cérébrale, ne disposent que d’éléments embryonnaires.
En particulier, l’observation que les cellules de Purkinje des par-
ties latérales de l’écorce cérébelleuse n’atteignent pas le degré de
maturation cytologique des mêmes éléments des parties médianes
(ceux-ci aussi insuffisamment mûris) parle vigoureusement en faveur
d’une construction phylogénétique des centres nerveux, du fait
que l’étude myélogénétique apprend que l’écorce des parties laté-
rales du cervelet, c’est-à-dire l’écorce des hémisphères cérébelleuses
est encore dépourvue de fibres myelinisées chez le nouveau-né
(humain), chez qui, d’autre part, les parties médianes de l’écorce
cérébelleuse, le vermis, sont déjà myelinisées Rappelons que les
parties médianes sont également les parties de la plaque cérébelleuse
embryonnaire dans lesquelles les premiers sillons et les premières
circonvolutions apparaissent, en même temps que les débuts de
la cytoarchitectonie cérébelleuse Les noyaux gris du cervelet
sont intégrés dans un grand appareil paléocérébelleux et ce fait
se traduit aussi par leur myélinisation précoce : or, la structure
cellulaire de ces noyaux gris doit être considérée comme définitive
chez le fœtus examiné, une preuve de plus, que les résultats de
l’étude de la myelogénèse s’accordent très bien avec ceux de l’étude
de la cytogénèse. Mais le parallélisme entre l’âge phylogénétique
hypothétique d’un centre nerveux et le degré de maturation cellu-
laire de ses éléments constitutifs ne semble pas parfait si on prend
en considération la structure cellulaire de certains territoires du
télencéphale et du diencéphale. On ne sera pas surpris de constater
le caractère embryonnaire des territoires récents de l’écorce céré-
brale et des noyaux gris centraux. En effet, ni les éléments cellu-
laires du néocortex, ni ceux du néostriatum n’ont atteint leur aspect
définitif. D’autre part, les éléments cellulaires des territoires anciens
de r écorce cérébrale (de l’archicortex) et des noyaux gris centraux
(du paléostriatum), ainsi que ceux de la couche optique, ne peuvent
aussi être considérés comme arrivés à leur maturation structurale.
C’est dire que V évolution du cerveau ne se fait pas seulement sur le
modèle d'une progression rectiligne. A l’accomplissement définitif
des centres « anciens » ne succède pas celui des centres « récents ».
1. V. W. Riese, Uber die Markrelfüng: im Kleinhirn. Zeilschr. f. d. ges. Neiir. u.
Psych., Bd. 94 ; 5. 1924.
2. Arch. suisses, l. c.
y
— 360
Il ne peut pas être question de deux étapes séparées rigoureusement
l’une de l’autre, les diverses étapes de l’évolution ontogénique du
cerveau se fondent plutôt les unes dans les autres.
(Laboratoire de Physiologie Générale de la Sorbonne et Labo-
ratoire d’Eihologie des Animaux sauvages du Muséum national
d’Histoire naturelle).
— 361 —
Note sur deux poissons nouveaux de la Cote
Occidentale d'Afrique
(Neopercîs Ledanoisi et Pierothrissus Bellocî)
Par Jean Cadenat.
Neopercis Ledanoisi nov. sp.
Cette espèce appartient à un genre nouveau pour l’Atlantique,
mais bien connu et représenté par de nombreuses espèces dans le
domaine Indo-Pacifique.
En 1860, Günther (Cat. of Fishes Brit. Mus., vol. II, p. 259),
donnait pour le genre Perds qu’il plaçait dans la famille des Tra~
chinidæ, la diagnose générique suivante :
Corps allongé cylindrique ; fente buccale à peine oblique ; yeux laté-
ralement placés et regardant vers le haut ; dorsale plus ou moins con-
tinue ; la portion épineuse à 5 (4) épines ; ventrales à insertion légère-
ment en avant des pectorales ; Rayons inférieurs des pectorales bran-
chus ; dents villiformes aux mâchoires, avec en plus quelques canines ;
dents sur le vomer, pas sur les palatins ; opercule à deux petite épines ;
préopercule entier ou_à peine denticulé ; 6 rayons branchiostèges — des
pseudobranchies ; pas de vessie natatoire ; appendices pyloriques peu
nombreux.
En 1884, Steindachner et Doderlein (Beitrage sur Kenntniss
der Fische Japan’s ; III, mai 1884, p. 212), divisaient ce groupe en .
Paraperds à palatins non dentés et Neoperds à palatins munis de
dents, et les maintenaient dans la famille des Trachinidae.
En 1913, Jordan, Tanaka et Snyder (A Catalogue of Fisbes
of Japan — Journ. of Collège of Sd. Impérial Univers, of Tokio,
vol. XXXIII, Art. I, mars 1913, p. 364), placent le genre Neoperds
dans une nouvelle famille, les Pteropsaridae, du genre Pteropsaron
établi en 1902 par Jordan et Snyder.
Plus récemment, en 1928, M. H. W. Fowler le place dans la
famille des Paraperddae du genre Paraperds Steindachner (1928,
H. W. Fowler, Fishes of Oceania, Memoirs Bernice Bishop Muséum,
vol. X, p. 425. Honolulu).
Notre espèce n’est établie que d’après un spéciment unique,
provenant de la Station 705 du « Président Théodore Tissier »,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
24
— 362
au Nord de l’Ile Maio (Archipel du Cap-Vert), le 14 mai 1936, par
15° 27’ Latitude Nord, 23*^ 13’ Longitude Ouest, et par des fonds
de 180 à 200 mètres, rocheux, caractérisés, par des Bryozoaires,
Caryophyllies, Eponges siliceuses et Echinodermes, et plus parti-
culièrement Cidaris nuda Mortensen.
Les principales dimensions de cet exemplaire sont :
Longueur totale 166 mm.
Longueur sans la caudale 141 mm.
Longueur de l’extrémité du museau à l’extrémité de la
base de la dorsale et de l’anale 126 mm.
Longueur de la tête 39 mm.
Diamètre de l’œil 10 mm.
Espace préorbitaire 12 mm.
Distance pré-anale 65 mm.
Longueur des pectorales 29 mm.
Longueur des ventrales 29 mm.
Plus grande hauteur (au niveau de l’anus) 30 mm.
Hauteur à l’origine des pectorales 28 mm.
Hauteur du pédoncule caudal 12 mm.
Longueur du cinquième rayon épineux de la dorsale 10 mm.
Longueur des 21 premiers rayons mous de la dorsale 18 mm.
Largeur de l’extrémité du museau 11 mm.
Largeur de la tête en avant des yeux 17 mmi. 5
Largeur de la tête en arrière des yeux 26 mm.
Plus grande largeur de la tête 28 mm.
Espace interorbitaire 4 mm. 5
Largeur du corps au niveau du premier rayon de la dor-
sale 20 mm.
Diagnose préliminaire. — La formule radiaire est la suivante :
D : V 24 ; A : 21 ; P : 18 ; V : 15 ; Br : 6.
Le corps est couvert d’écailles cténoïdes ; il est allongé, cylin-
drique dans sa partie antérieure, s’aplatissant verticalement dans
sa partie postérieure où le pédoncule caudal est fortement comprimé.
Sa plus grande hauteur est contenue 5 fois 1 /2 dans la longueur
totale. La ligne latérale, continue, dessine une légère courbe au-des-
sus des pectorales et se continue ensuite en ligne droite au milieu
du corps; elle compte 68 écailles. La tête, très déprimée, élargie
postérieurement, se termine en un museau pointu à lèvres épaisses ;
les joues et les pièces operculaires sont écailleuses, les lèvres, le
museau et le crâne en sont dépourvus, et l’on y remarque un grand
nombre de pores cutanés. Les yeux, placés latéralement mais vers
le haut de la tête, sont de taille moyenne, leur diamètre est contenu
près de 4 fois (3,9) dans la longueur de la tête. Légèrement plus
court que le museau, le diamètre de l’œil mesure le double de l’espace
interorbitaire. Les deux mâchoires sont armées de dents fines et
— 363 —
pointues disposées en une seule rangée ; en avant se trouvent quelques
canines plus développées, derrière lesquelles est une petite plage
de dents en carde fine. Le vomer et les palatins sont dentés. Les
ouvertures des narines, rapprochées, sont petites et circulaires.
Le préopereule est entier ; l’opercule armé d’une assez forte épine
un peu au-dessous de la naissance de la ligne latérale, porte aussi
à son angle inférieur, une épine aplatie, mousse et trilobée. Les
rayons branchiostèges, au nombre de 6, ont leurs membranes unies
sous la gorge, au-dessus de l’isthme auquel elles ne sont pas soudées.
Nageoires. La dorsale unique est constituée d’une partie épineuse
formée de 5 rayons (dont la taille va en croissant du au 4®,
qui mesure 10 mm., et est égal au 5®) et d’une partie molle formée
de 24 rayons dont les 21 premiers mesurent 18 mm., le 22® et le 23®,
20 mm., et le dernier 14 mm. L’anale, composée de 21 rayons,
est semblable à la partie molle de la dorsale, et se termine juste
au-dessous de celle-ci. Les ventrales insérées très légèrement en
avant des pectorales dépassent à peine le niveau de l’anus quand
elles sont rabattues. Les pectorales sont composées de 18 rayons ;
la caudale est tronquée.
Coloration. Sur le vivant la coloration ést assez brillante (jaune
et brun, mêlé de vert). En liquide conservateur, on remarque très
nettement la disposition suivante : 7 bandes transversales sur les
flancs au-dessous de la nageoire dorsale, plus larges au-dessous
qu’au-dessus de la ligne latérale, et se traduisant chacune, à la
base de la dorsale, par 2 ou 3 points très foncés. Une huitième bande
sur le pédoncule caudal. Sur la nageoire caudale elle-même on voit
une grosse tache foncée à la partie supérieure de sa base et une
autre plus allongée se prolongeant sur les rayons inférieurs. La
base des pectorales est brun foncé de même que les lèvres. Une bande
brune très marquée s’étend obliquement de la partie antéro-infé-
rieure de l’œil jusqu’au bord inférieur du préopercule ; elle est sur-
montée sur la joue de deux petits points arrondis et d’une petite
tache allongée de même teinte. L’opercule est lui-même bordé à
sa partie supérieure de brun foncé. Une tache brune allongée occupe
toute la région postoculaire du crâne.
Par l’ensemble de ces caractères, Neopercis Ledanoisi se rapproche
surtout de Neopercis multifasciata Doderlein du Japon.
Il s’en distingue cependant par sa ligne latérale, où les écailles
sont plus nombreuses (68 au lieu de 60), par les proportions du
corps, en particulier la largeur de la tête ; par la forme des nageoires
dorsale et ventrale, qui comptent d’autre part un rayon mou sup-
plémentaire, et par la disposition et le nombre des macules. La
bande caractéristique que l’on remarque sur les joues de N. Leda-
noisi manque entièrement chez les individus de N. multifasciata.
364 —
Bien qu’elle ne soit établie que sur un seul échantillon, nous pen-
sons que la validité de cette espèce sera confirmée au cours de
nouvelles recherches que nous espérons prochaines.
Le type de cette nouvelle espèce, que j’ai dédiée avec plaisir à
M. Ed. Le Danois, Directeur de l’Offiee des Pêches Maritimes, a
pris place dans les collections du Muséum d’ Histoire Naturelle de
La Roehelle.
Pterothrissus Belloci nov. sp.
Les Poissons de la famille des Pterothrissidae, diffèrent des Clu-
peidae et autres familles voisines telles que les Albulidae, par le
développement qu’atteint la nageoire dorsale qui occupe la plus
grande partie du corps.
C’est en 1877 qu’a été décrit presque simultanément par Hilgen-
DORF et par Günther le seul représentant de cette famille qui nous
soit actuellement connu ; il provenait des mers du Japon :
3 septembre 1877. — Hilgendorf ; Pterothrissus Act. Soc. Leopoldina
Carol. XIII, nos 15^ p. 127.
Hilgendorf : Sitzungsberichte, Naturforschende Freunde, ISlè, 156
et 1887, 187.
1®^ novembre 1877. — Günther : Bathythrissa, Ann. Mag. Nat. Hist.,
1er nov., 1877, p 443.
En 1887, Günther publie une figure de cette espèce sous le
nom de Bathythrissa dorsalis (Pterothrissus gissu Hilgendorf),
dans le « Report on the Scientific Results of the Challenger »,
vol. XXII, part. LVII : Deep sea fishes, p. 222, pl. LVI, fig. A.
Plus tard, en 1895, Goode et Bean (Oceanic Ichthyology, p. 50),
reconnaissent la priorité du nom de genre Pterothrissus, et c’est
sous le nom de Pterothrissus gissu que figure cette espèce dans le
« Catalogue of the Fishes of Japan », 1913, de Jordan, Tanaka
et Snyder.
C’est avec plaisir que je dédie l’espèce de la Côte occidentale
d’Afrique à M. Gérard Belloc, Directeur du Laboratoire de l’Office
des Pêches Maritimes de La Rochelle, Chef de la Mission du « Pré-
sident Théodore-T issier » au cours de laquelle elle fut recueillie.
L’espèce qui paraît être abondante dans les eaux d’üne certaine
profondeur au largCi des côtes de Guinée et du Sénégal, a été captu-
rée aux stations suivantes ;
Le fait que cette espèce abondante soit restée inconnue jusqu’ici
s’explique par le fait de son habitat en eaux relativement profondes,
très rarement explorées jusqu’ici dans cette région.
— 366 —
Diagnose préliminaire. — La formule radiaire ne paraît pas subir
de variations notables, elle s’établit comme suit :
Br : 6 ; D : 52-53 ; A : 12 ; P : 15 ; V : 9.
Le corps est allongé, presque cylindrique, couvert d’écailles
cycloïdes de taille moyenne, se détachant très facilement. La plus
grande hauteur du corps est comprise de 6 fois à 6 fois 1 /2 dans la
longueur totale (5 1 /4 à 5 1 /3, dans la longueur sans la caudale).
La ligne latérale, droite, continue, dans l’axe du corps, compte
de 80 à 90 écailles. La moyenne de nos observations est de 87.
La tête, à museau pointu, à bouche inférieure, est entièrement nue ;
elle est contenue un peu plus de 4 fois 1 /2 dans la longueur totale
(3,5 à 3,75, dans la longueur sans la caudale). Les canaux muci-
fères en relation avec la ligne latérale sont très développés et cloi-
sonnés verticalement. L’œil est arrondi et muni d’une paupière
adipeuse plus ou moins verticalement elliptique ; son diamètre
est contenu 3 fois 3 /4 dans la longueur de la tête, et 1 fois 1 /4
dans l’espace préorbitaire ; il est égal à la distance interorbitaire.
Le maxillaire atteint le niveau du bord antérieur de l’œil. Les
mâchoires portent une étroite bande de dents en velours. Le vomer
et les palatins sont dépourvus de dents. Les narines, situées en avant
et en haut de l’œil, sont plus près de ce dernier que de l’extrémité
du museau.
Nageoires. — La dorsale, très longue, prend naissance un peu
en arrière du crâne, elle se compose de 52 ou 53 rayons. La distance
qui sépare son extrémité de la base de la caudale est égale à la
moitié de la longueur de la tête. L’anale, courte, composée de
12 rayons seulement, se termine un peu en arrière de l’extrémité
de la base de la dorsale. Les pectorales, un peu moins longues que
la tête, n’atteignent pas la base des ventrales. Leur origine est située
un peu en avant de l’aplomb du premier rayon de la dorsale. Les
ventrales courtes, composées de 9 rayons, n’atteignent pas l’anus.
Leur insertion se trouve à mi-distance entre l’origine des pectorales
et le premier rayon de l’anale. La caudale, profondément fourchue,
a ses rayons en partie recouverts de fines écailles.
L’anus, situé dans la deuxième moitié du corps est cependant
plus rapproché de la base des ventrales que de la naissance de la
caudale.
Pterothrissus Belloci se différencie très nettement de Pterothrissus
gissu Hilgendorf du Japon et qui est, à notre connaissance, la
seule espèce décrite de ce genre :
— Par le nombre moindre des rayons de sa dorsale : 52-53 contre
56.
— Par le plus petit nombre d’écailles de la ligne latérale ( (80-90
au lieu de 112).
-- 367 —
— Par la position respective des nageoires et de l’anus : chez
P. Belloci l’anus est situé plus près de la base des ventrales que de
celle de la caudale (la distance qui le sépare de cette dernière est
égale à la longueur de la tête) ; chez P. gissu l’anus est situé beau-
coup plus en arrière, il est moins éloigné de la caudale que des
368 —
ventrales, et la distance qui le sépare de la base de la caudale est
plus courte que la longueur de la tête.
— Les pectorales sont comparativement plus longues chez
P. Belloci que chez P. gissu.
— Enfin le nombre des écailles prédorsales est très différent
dans les deux espèces. (On n’en compte que 4 ou 5 chez P. Belloci
alors qu’il en existe environ 20 chez P. gissu).
Le type de cette espèce figure dans les collections du Muséum
d’ Histoire Naturelle de La Rochelle, un co-type, dans celles du
Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris. (N° 38. 2. Coll.
Mus.).
(Laboratoire de l’Office des Pêches Maritimes de La Rochelle).
369 —
Quelques Arachnides provenant de fourmilières ou de
TERMITIÈRES DU CoSTA RiCA
Pak Louis Fage.
Muséum national d'Histoire naturelle.
Le Docteur Reimoser, du Musée de Vienne, a bien voulu me
confier l’examen de quelques Arachnides capturés dans des four-
milières ou des termitières du Costa-Rica. En voici la liste :
Ricinulei : Cryptocellus centralis Fage,
Aranea :
Oonopidae : Xestaspis Reimoseri, nov. sp.
Dysderina principalis Keys.
Argiopidae : Spiropalpus Crosbyi, nov. sp.
Tmeticus auritus, nov. sp.
Clubionidae : Trachelas bispinosus O. P. Cambr.
Agelenidae : Hahnia Banksi, nov. sp.
Les termitières fouillées appartiennent aux Nasutiterme scor-
nigera avec lesquels a été trouvé le Xestaspis Reimoseri et aux
Gymnostinops montezuma avec lesquels a été pris le Dysderina
princeps. Cette dernière espèce s’est également trouvée dans une
fourmilière dd Eciton praedator, tandis que toutes les autres pro-
viennent de nids à’ Eciton hamatum.
A vrai dire, aucun de ces Arachnides ne semble lié à son
hôte. Pour les espèces déjà connues leur commensalisme n’a
jamais été signalé ; quant aux autres, elles appartiennent à des
genres dont les représentants vivent normalement d’une façon
indépendante : c’est à tort, d’après E. Simon, que VHahnia hel-
çeola E. S. a été donné comme myrmécophile. Mais il s’agit d’espèces
qui vivent à terre, sous les feuilles mortes, dans les détritus, et qui
ont très bien pu soit être ramassées avec les nids, soit même y
pénétrer accidentellement. Je ne connais toujours, comme Araignée
réellement termitophile, que V Andromma Bouoieri Fage (1934),
commensal du Bellicositermes Jeanneli Grassé de l’Afrique orientale.
Par contre, les Araignées myrmécophiles sont nombreuses. Pour
ce qui concerne l’Afrique tropicale Mello-Leitao (1925-1926) en
a fait connaître deux espèces particulièrement remarquables appar-
tenant à la famille des Oonopides. L’une, Brucharachne ecitophila
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
— 370 —
Mello Leitâo vit, en République Argentine, avec V Eciton raptans ;
elle est aveugle et ses lames maxillaires sont longues et étroites.
L’autre, Myrmecoscaphiella Borgmeyeri Mello Leitao, vit au Brésil
méridional avec également un Eciton, mais d’espèce indéterminée.
Toutes les deux possèdent des organes spéciaux qui pourraient
bien être en liaison avec leur manière de vivre : ce sont, chez le
Brucharachne, une apophyse mamilliforme terminée par un poil
canaliculé et que portent les fémurs de la seconde paire ; chez
Myrmecoscaphiella, une apophyse analogue portée par le fémur
des pattes-mâchoires, mais terminée par des sortes de fusules que
l’auteur compare à des trichomes. Il s’agit prohahlement là d’or-
ganes glandulaires spéciaux dont les sécrétions sont sans doute
appréciées des Fourmis. Rien de semblable n’existe chez les deux
Oonopides examinés ici.
Ricinulei.
Cryptocellus centralis Page 1921.
Le genre Cryptocellus représente à lui seul l’ordre des Bicinulei
dans le Nouveau Monde. Aux deux espèces déjà connues C. foedus
Westwood 1874 (1 Ç) et C. Simonis Hansen et Sôrensén 1904 (1 ^),
pro-venant toutes les deux de la province de l’Amazone au Brésil,
j’ai ajouté en 1921 la description du mâle d’une espèce alors nou-
velle, le C. centralis Page 1921, rapporté par M. Paul Serre du
Costa-Rica. Dans son étude sur les Bicinulei américains, Ewing
(1929), qui oublie de citer cette espèce, en lait connaître quatre
autres : C. magnus (1 $), et C. manni (1 Ç), de Colombie ; C. bar-
beri (Ç) du Guatemala et de l’ Honduras et C. emarginatus (1 $)
du Costa-Rica.
Pour aucune de ces espèces qui, à l’exception du C. barberi,
ne sont représentées dans les collections que par un seul indHidu,
nous ne connaissons leur genre de vie ; l’unique indication de cap-
ture est fournie par Ewing au sujet du C. barberi qui aurait été
pris sur le sol, sous des feuilles mortes. Même pour le genre africain,
Cryptostemma dont, récemm.ent, S. Finnegan (1935) a signalé la
capture en nombre d’une espèce du Nigeria et du Cameroun, Cryp-
tostemma Sjôstedtii, nous ne sommes pas mieux renseignés. Et cepen-
dant vingt individus ont été conservés vivants à Londres pendant
un an.
C’est en fouillant un nid de Fourmi (Eciton hamatum), au Costa-
Rica, au lieu dit Hambourg Farm, près du Rio Reventazon, que
M. F. Nevermann a recueilli le 30 juin 1935 les deux individus
étudiés ici. Il s’agit d’une femelle longue de 5 mm. et d’un jeune
mesurant 2,5 mm. de longueur. Ces individus, dont les caractères
— 371 —
«ont identiques à ceux (2 $) que le Prof. Silvestri avait également
trouvé en 1916 au Costa-Rica (Puente de las Mulas) et qû’il m’avait
remis, me semblent appartenir, comme ces derniers, au C. centralis.
La coloration est rouge corail avec une pubescence blanche ;
les téguments sont recouverts de fines granulations, peu denses,
sur le céphalothorax, les flancs de l’abdomen et les plaques chiti-
neuses qui le recouvrent ; les sillons du céphalothorax sont dis-
posés de même façon que chez le mâle ; le cucullus est plus long
que large à la base ; le doigt mobile des chélicères est muni de den-
ticulations subégales ; les articles des tarses augmentent insensi-
blement de taille du premier au dernier.
Tous ces caractères sont ceux que nous avons reconnus au mâle
du C. centralis et s’opposent âç ceux indiqués pour les autres espèce,
notamment pour les C. emarginatus et C. harheri également de
l’Amérique centrale. Ces deux dernières espèces ont en particulier
une grosse dent basale au doigt mobile des chélicères ; la première
est en outre remarquable par la forme anormale du dernier article
des tarses III, et la seconde par la largeur du cucullus. Si notre
identification est exacte, le C. centralis se trouve être la seule espèce
du genre dont on connaisse les deux sexes.
Je ne puis assurer qu’il faille tenir son habitat dans une fourmi-
lière comme normal, et il n’est pas impossible que l’animal ait été
simplement capturé dans les débris végétaux ramassés au voisi-
nage de celle-ci.
Aranea.
Xesiaspis Reimoserî, nov. sp.
Dans une termitière de Nasutitermes cornigera : 1 c^.
(J. Longueur 1,9 mm. Céphalothorax, sternum, appendices et
scuta testacé rougeâtre ; lames maxillaires en partie noirâtres.
Céphalothorax très élevé surtout dans la partie postérieure, puis
brusquement abaissé en arrière ; strie thoracique sur la partie
déclive qui est ornée, à la base, de fines granulations. Yeux médians
contigus, plus gros que les latéraux subégaux ou les antérieurs un
peu plus gros ; les latéraux antérieurs séparés l’un de l’autre par
un intervalle au moins égal à leur diamètre ; les latéraux des deux
lignes contigus entre eux et aux médians ; ligne postérieure des
yeux droite. — -Bandeau un peu plus étroit que la hauteur du groupe
oculaire. — Chélicères longues et étroites à marge mutique. —
Lames-maxillaires profondément modifiées (voir fig. 1). — Sternum
largement cordiforme et finement vermiculé. — Scuta entiers
recouvrant tout l’abdomen. — Pattes mutiques. — Patte-mâchoire
à bulbe ovoïd^e terminé par un style court, droit, légèrement dilaté
372 -
à l’extrémité, et doublé d’un conducteur transparent, de même
longueur, creusé en gouttière.
Ç. — Inconnue.
Le genre Xestaspis, bien caractérisé par sa disposition oculaire
et la forme si particulière du céphalothorax des mâles, comprend
un petit nombre d’espèces d’Afrique du Nord, du Nigeria, de la
Guinée, de l’Arabie méridionale et une espèce également de Ceylan.
Le Xestaspis Reimoseri est donc la première de ce genre signalée
dans le Nouveau Monde. Cette répartition géographique ne doit
point surprendre : les Oonopides ont de nombreux genres à répar-
Fig. 1. — Xestaspis Reimoseri, n. sp. cT,
A, céphalothorax de profil, X 40. — B, groupe oculaire vu en avant, X 55. — C, lames
maxillaires. — D, patte mâchoire, X 120.
tition aussi vaste et il est fort probable que les recherches ultérieures
sur ces Araignées minuscules nous en fourniront d’autres exemples.
En tout cas, l’espèce du Costa-Rica s’oppose à celles de l’Ancien
Monde par un seul caractère tiré de la dimension plus réduite des
yeux qui, de ce fait, sont moins saillants et n’interrompent pas
la régularité de la courbe que fait le profd du bandeau avec celui
du céphalothorax. Chez le X. sertata E. S. de Fernando Poo, qui
offre avec le X. Reimoseri les plus grandes affinités, de même que
chez le X. tumidula E. S. d’Afrique occidentale, la ligne supérieure
des yeux fait une démarcation tranchée, une sorte de sillon trans-
verse séparant le groupe oculaire du céphalothorax. D’autre part,
le bulbe est plus allongé, moins convexe, mais porte toujours les
deux apophyses terminales.
— 373 —
Je ne saurais dire si la présence du X. Reimoseri dans une termi-
tière est habituelle et si cette faible réduction des yeux est en rela-
tion avec cet habitat.
Dysderina principalis Keys.
Dans un nid d’Eciton praedator : 1 Ç. ■ — ■ Dans un nid de Gÿmnos-
tinops montezuma : 1 Ç, 28-111-31.
L’espèce est connue dans l’ Ile Saint-Vincent et est largement
répandue au Vénézuéla et en Colombie.
Spîropalpus Crosbyî, nov. sp.
Dans un nid d' Eciton praedator : 1
Longueur 1,7 mm. Céphalothorax, sternum, pièces buccales
jaune testacé ; appendices semblables, sauf partie distale des fémurs
Fig. 2, Spîropalpus Crosbyî, n. sp. cf, tibia, tarse et bulbe, X 120. — Fig. 3, Id.,
tibia de profil, X 120.- — Fig. 4, Tmetîcus aurîius,n. sp. Ç, X 50. — Fig. 5,Hahnîa
Banksî, n. sp. ÿ, épigyne, X 50.
et tibias rougeâtre. — Céphalothorax normal, sans impressions
oculaires, ni lobe frontal, yeux bien développés ; les postérieurs
subégaux, en ligne légèrement récurvée, les médians séparés l’un
de l’autre par un intervalle presque égal à leur rayon et contigus
aux latéraux ; les médians antérieurs plus petits, à peine séparés
l’un de l’autre et contigus aux latéraux. — ■ Sternum lisse, oval,
plus long que large. - — ■ Tibia IV portant un seul crin dressé, aussi
long que le diamètre de l’article.
— 374 —
Patte-mâchoire avec le tibia court, excavé en dessous, pourvu
d’une longue apophyse, épaisse à la base, incurvée vers le bas,
Paracymbium recourbé en crochet à la pointe. Bulbe à style com-
primé, lié à un conducteur véliforme et formant une boucle ter-
minale. (Fig. 2 et 3).
Ç. — Inconnue.
Le genre Spiropalpus proposé en 1882 par Emerton pour S. spira-
lis Emer., est considéré comme synonyme du genre Cornicularia
Menge 1868 par E. Simon 1926, et du genre W alckenaera Black-
wall 1833 par Crosby et Bishop 1931. Il est incontestable que les
espèces rentrant dans ces trois genres ont entre elles les plus
étroites affinités. Cependant, si l’on considère que le genre W alcke-
naera, tel que le restreint E. Simon 1926, se caractérise par la défor-
mation considérable du front des mâles et par la réduction des crins
dressés des tibias et patellas ; que le genre Cornicularia a le sternum
parsemé de points enfoncés et l’espace oculaire des mâles pourvu
d’un petit tubercule ; et que le Spiropalpus spiralis a le sternum
lisse, les crins dressés des tibias et des patellas au moins aussi
longs que le diamètre des articles, et aucune déformation cépha-
lique chez les mâles, on conviendra que ce dernier genre mérite
peut-être d’être conservé. Dans ce cas, il comprendrait, outre
l’espèce type S. spiralis Emer, que l’on trouve aux Etats-Unis
d’Amérique jusque dans les Etats de Virginie et de l’Ohio, le Neriene
oigilax de Blackwall, espèce européenne qui, contrairement à l’opi-
nion de Crosby et Bishop, ne lui est pas identique mais en diffère
par la forme de l’apophyse tibiale et son Stylus plus long, et l’espèce
de Costa-Rica décrite ci-dessus.
Tmeticus (?) auritus, nov. sp.
Nid à’ Eciton hamatum : 2 Ç.
Ç. Longueur 2 mm. — Céphalothorax jaune rembruni, avec une
étroite ligne marginale et quelques lignes radiantes brunâtres -,
sternum, hanches et pièces buccales brunes ; appendices jaunâtres ;
abdomen gris cendré avec les flancs rembrunis et réunis à une bande
médiane dorsale de même couleur par quatre bandes transverses j
un cercle noirâtre à la base des filières.
Yeux postérieurs en ligne droite, subégaux, équidistants, séparés
entre eux par un intervalle égal à leur rayon ; les latéraux des
deux lignes subégaux et contigus, beaucoup plus gros que les médians
antérieurs dont ils sont à peine séparés. — Chélicères longues et
dilatées en leur milieu, portant en avant et en dessus deux fortes
granulations piligères ; marge inférieure pourvue de 4 dents gra-
nuliformes ; marge supérieure de 5 dents augmentant régulière-
ment de taille de la plus distale jusqu’à la 4®. — Lames maxillaires
— 375 —
à bord apical saillant à l’angle externe. — Tibia IV portant un
seul crin spiniforme dressé, Plaque génitale (fig. 4) volumineuse,
ouverte en avant, marquée de chaque côté par une impression
chitineuse à bord externe noire, en demi-lune, déprimée vers le
centre et relevée à l’angle postérieur en pointe aiguë, bifide.
(^. — Inconnu.
Cette espèce remarquable par le grand développement de la
plaque génitale reste, en l’absence du de position générique incer-
taine. On ne peut pas ne pas être frappé de la ressemblance de la
figure que je donne ici de l’épigyne et de celle donnée par O. P. Cam-
bridge (1902, vol. II, pl. 39, fig. 18 à) pour son Neriene lambda
du Guatemala. Mais l’on sait que les Neriene de O. P. Cambridge
sont des Linyphia. Or il s’agit certainement ici d’une espèce appar-
tenant au groupe des Gongylidieae qui comprend notamment le
genre Oedothorax dont notre espèce diffère surtout par la structure
de la plaque épigastrique.
Trachelas bispînosus O. P. Cambr.
Nid di Eciton hamatum, 30-VI-1935 : 1 Ç.
Cet exemplaire correspond parfaitement à la description et aux
figures de O. P. Cambridge (1899, p. 79, pl. VI, fig. 8), et je n’ai à
son sujet qu’une seule observation à faire. Cambridge ne signale
de granulations marginales qu’aux articles de la troisième paire
de pattes, or elles se trouvent ici également sur les autres paires,
mais disposées avec moins de régularité.
Cette espèce, décrite de Panama par Cambridge, y a été retrouvée
par Petrunk&vitch (1925) et a été signalée au Costa-Rica par
Banks (1909).
Hahnia Banksi, nov. sp.
Nid d’Eciton hamatum, 30-VI-1935 : 1 $.
Ç. Longueur 1,7 mm. • — ■ Céphalothorax fauve avec une ligne
marginale noire estompée ; partie céphalique marquée d’une tache
postérieure trifide en avant et partie thoracique, de trois lignes
radiantes entières, élargies vers la marge qu’elles n’atteignent pas ;
en avant de la strie thoracique deux longs crins spinif ormes dressés.
Bandeau et aire oculaire noirâtre. Sternum fauve légèrement rem-
bruni en avant et sur les bords latéraux. Abdomen gris noirâtre
en dessus, ponctué de testacé et coupé dans la moitié postérieure
de quatre lignes transverses, blanchâtres, en forme d’accent.
Yeux antérieurs subégaux, les médians à peine plus petits, vus
en avant en ligne très légèrement récurvée ; yeux postérieurs vus
en dessus en ligne nettement procurvée, subégaux, les médians
— 376 —
distants de leur diamètre et deux fois plus rapprochés des latéraux.
— Bandeau proclive, bien visible en dessus et deux fois plus haut
que le diamètre des yeux médians antérieurs, - — • Pattes longues et
fines ; patellas pourvus d’un crin apical spiniforme dressé, tibias
d’un crin basal beaucoup plus long.
Plaque génitale offrant de chaque côté une aire plane quadran-
gulaire testacé rougeâtre, limitée par une ligne plus foncée formée
par les canaux séminaux vus par transparence et précédée d’une
petite fossette circulaire. (Fig. 5).
(J — Inconnu..
Cette espèce appartient au même groupe que V Hahnia ernesti E. S.
connue de Saint-Vincent, du Vénézuéla et de Porto-Rico ; elle se
distingue de cette dernière espèce par sa coloration plus vive, ses
yeux médians antérieurs plus gros, les latéraux de la seconde ligne
bien séparés des médians et surtout par le trajet beaucoup plus
simple des canaux séminaux.
BIBLIOGRAPHIE
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Philadelphia, pp. 194-234.
1913. — Banks (N.). Notes on some Costa Rican Arachnida. Proc.
Acad. N. Sc. Philadelphia, pp. 676-687.
1899-1902. — Cambridge (O. -P.). Biologia Centrali-Americana. Arach-
nida : Vol. II.
1931. — Crosby (C.-R.) a. Sh.-C. Bishop. Studies in American Spiders.
Journ. New york entomol. Soc., XXXIX, p. 359.
1929. — Ewing (H.-E.). a synopsis of the american Arachnids of the
primitive order Ricinulei. Ann. entom. Soc. of America, XXII,
p. 583.
1921. — Page (L.). Sur une nouvelle espèce du genre Cryptocellus.
Bull. Mus. d’Hist. Nat., Paris, 1921, 7.
1936. — Page (L.). Une Araignée termitophile. Andromma Bouvieri,
n. sp. Livre jubil. E.-L. Bouvier, Paris.
1935. - — PiNNEGAN (S.). Rarity of the archaid Arachnids (Ricinulei).
Nature, 136, 3431.
1904. • — Hansen (J.) a. W. Sôrensen. On two orders of Arachnida.
Cambr. Univers. Press.
1925. — Mello-Leitao. Dois intéressantes Arachnides myrmeco-
philos. Physis, VIII, p. 234.
1926. — Mello-Leitao. Algunas aranhas do Brasil Méridional. Bolet
Museu. Nacional, II, N® 6.
1925. — - Petrunkevitch (A.). Arachnida from Panama. Trans. Conn.
Acad., 27, pp. 51-248.
— 377 —
Observations sur les Tydeidae
fl'-e SÉRIE)
Par F. Grandjean.
Les Tydeidae ont paru en 1933 dans le Tierreich sous la plume
du naturaliste norvégien Sic Thor dont les acaralogues déplorent
la perte récente Ce travail a le grand mérite de rassembler nos
connaissances sur des Acariens importants et très communs mais
difficiles à étudier à cause de leur taille minuscule. Elles sont
d’ailleurs dues surtout, ces connaissances, aux observations de
SiG Thor lui-même et aussi de A. C. Oudemans. Pour le moment
elles permettent de classer les Tydeidae en 18 genres ou sous-genres.
Je considère cette classification comme très provisoire. Il faudra,
avant de classer rationnellement les Tydeidae, les connaître beau-
coup mieux, non seulement comme adultes, mais à leurs états
immatures.
Il m’est impossible de comprendre pourquoi Sic Thor fait des
Tydeidae une famille primitive (5, p. 3 et 12). Ces Acariens ont des
trachées dès la larve ; leurs mandibules sont glabres et soudées
entre elles ; leur pharynx est très perfectionné et ses muscles aspi-
rateurs s’attachent à un endosquelette considérable, formé secon-
dairement ; leurs poils eugénitaux manquent chez les femelles ;
leurs verrues génitales sont absentes et aussi leurs verrues larvaires ;
leur cavité génitale n’existe chez les nymphes qu’à l’état de trace
à peine visible ; leur chaetotaxie est très clairsemée et ne change
presque pas de la larve à l’adulte. Ces caractères marquent tous
une forte évolution, progressive pour certains d’entre eux, régres-
sive pour d’autres, mais éloignant les Tydeidae, dans tous les cas,
de l’acarien primitif.
L’acarien primitif, dans le phylum des Actinochitinosi, entre
autres caractères, n’avait pas de trachées ; ses mandibules étaient
indépendantes et portaient des poils ; son pharynx était simple
et il avait des muscles aspirateurs qui s’attachaient directement
au squelette externe ; ses poils eugénitaux existaient dans les deux
sexes ; il avait une paire de verrues larvaires puis des verrues géni-
tales à partir de la protonymphe., ces verrues étant protégées par
1. Le Docteur Sig Thor est mort le 18 octobre 1937.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938. 25
— 378 —
des cavités qui les enfermaient mais qui les laissaient communiquer
avec l’air ambiant ; ses poils étaient très nombreux et il en appa-
raissait d’autres, nombreux aussi, au cours du développement ; il
avait un nombre important de solénidions qui n’existaient pas tous
dès la larve ; des anneaux neufs s’ajoutaient à l’hysterosoma pen-
dant la vie. On peut dire encore que son développement compor-
tait 7 stases et qu’il y avait 3 stases nymphales octopodes avant
l’adulte. On ne retrouve aucun de ces caractères chez les Tydeidae,
sauf les 3 stases nymphales. Ces 3 stases n’étaient d’ailleurs pas
connues de Sic Thor mais je montre leur existence dans ce travail.
Nous définissons les caractères primitifs relativement, par l’étude
phylogénique, avec la condition de ne pas sortir d’un groupe déter-
miné. Si ce groupe est celui des Acariens, en faisant la synthèse
des caractères primitifs nous avons l’acarien primitif de la théorie.
Ce dernier a bien des chances de n’avoir jamais existé mais il est
intéressant et même nécessaire de le construire. Lorsque nous disons,
dans le langage courant, 'qu’un acarien est primitif, nous ne vou-
lons pas dire qu’il s’identifie avec l’acarien primitif, mais seulement
qu’il possède un assez grand nombre de caractères qui ne diffèrent
pas beaucoup des caractères primitifs de la théorie. Quant aux autres
caractères de ce même acarien ils se sont écartés plus ou moins
fortement des primitifs ; ils peuvent s’en être écartés beaucoup
et même davantage que chez aucun autre acarien. Un acarien
primitif a donc aussi des caractères très évolués. Un acarien très
évolué, inversement, a conservé en général quelques caractères
primitifs. Tout se passe comme si les caractères, ou des groupes de
caractères, évoluaient chacun pour leur compte, plus ou moins
vite et dans des sens divers.
Je dirai donc que la famille des Tydeidae n’est pas primitive
mais au contraire très évoluée. Elle est orthotriche. Pour le nombre
des poils elle est fortement régressive et sa régression est conforme
à la loi de disparition des poils jeunes.
A l’appui de son affirmation que les Tydeidae sont primitifs.
Sic Thor fait intervenir le Protacarus dévonien (5, p. 12). On ne
peut rien tirer, à mon avis, d’un rapprochement entre les Eupodoidea
et ce fossile, d’abord parce qu’il n’est pas sûr qu’un tel rapproche-
ment soit fondé (le Protacarus, malgré sa belle conservation, n’est
pas assez bien connu), et aussi parce qu’un acarien n’est pas néces-
sairement primitif pour avoir existé à l’époque dévonienne. Rien
n’empêche un tel acarien, à l’égard de certains caractères, d’être
plus perfectionné que les Acariens actuels.
Un autre point important, sur lequel je ne partage pas l’opinion
de SiG Thor, est celui des stigmates. J’en ai parlé dans un travail
antérieur (4, pp. 279 à 282). Les Tydeidae ont de vrais stigmates.
L’air ne pénètre pas dans leurs trachées par osmose.
— 379 —
Je n’ai pas étudié, naturellement, tous les Tydeidae, mais seu-
lement quelques espèces. Elles appartiennent à la faune française
des, genres Tydeus, Retetydeus, Stylotydeus, Lorryia, Microtydeus,
Coccotydeus. Tous les noms que j’emploie doivent s’entendre, sauf
indication contraire, au sens adopté par Sic Thor dans le Tierreich.
Les 4 premiers genres forment un groupe très homogène ^ où Ton
retrouve exactement ^ la même chaetotaxie, même sur les pattes
et dans la région génitale. C’est de ce groupe que je parle exclusi-
vement dans ce travail, à moins que les genres Coccotydeus ou Micro-
tydeus ne soient cités. J’ai moins étudié ces deux genres et je ne
connais pas leur développement. Ils s’écartent fortement des 4 pre-
miers par leur chaetotaxie et leurs poils sont plus nombreux.
Retetydeus, Stylotydeus, Lorryia et Tydeus ont un développement
normal à 3 nymphes homéomorphes, après la larve hexapode. Il y a
donc 5 stases actives. Je n’ai pas trouvé d’apoderme prélarvaire
(d’après Retetydeus vioiparus) mais je ne suis pas assez sûr de mes
observations sur ce point pour pouvoir affirmer la disparition com-
plète de la prélarve.
Canal podocéphalique. — J’ai signalé ailleurs l’importance de
cet organe qui est constant chez les Acariens prostigmatiques et
peut-être même chez tous les Actinochitinosi (3, pp. 7 à 13 et 1,
p. 390). Il a ici, comme toujours, un tracé normal (4, p. 280, fig. 1 A,
en cpc). Autant qu’on en peut juger sur des animaux d’aussi petite
taille c’est une gouttière de surface aux trois quarts fermée. Je n’ai
pu reconnaître ■ que l’un des tubes efférents des glandes qui y
débouchent, celui qui est à l’extrémité postérieure. Ce tube dg,
réduit à sa partie chitineuse par le traitement à l’acide lactique
(4, p. 280, fig. 1 B), est remarquable par ses deux branches de formes
différentes. L’une des branches, la plus large, s’évase en une coupe
à paroi très mince à peine visible dans les meilleures conditions
optiques. Cela fait penser aux organes d’origine néphridienne que
Ton appelle les glandes coxales chez les Arachnides
1. Avec cette réserve, toutefois, que le genre Tydeus actuel est mal défini. Il con-
tient aussi les restes de l’ancien genre Tydeus {c’est-à-dire des Tydeidae] qui n’ont
pu trouver place dans les genres nouveaux.
2. Il y a peut-être quelques difïérenees, mais elles sont très faibles, si elles existent.
Je n’en peux citer aucune pour le moment.
3. Certains auteurs ont nié l’existence de ces glandes chez les Acariens. D’autres,
plus nombreux, l’ont admise, mais on est embarrassé, chez les Acariens, par l’abon-
dance des glandes. Outre celles qui ont les ducti dg 1, dg 2, dg 3 dont j’ai parlé dans
mon travail sur les Bdelles (3, p, 9 à 13] et que l’on peut être tenté de rapporter à
des segments successifs du proterosoma, on connaît d’autres glandes qui s’ouvrent
dans le capitulum de sorte qu’elles ont aussi, par rapport aux palpes et aux mandi-
bules, un caractère coxal. Ce sont les glandes salivaires péricibales de Michael et la
glande impaire qui se déverse entre les mandibules. Toutes ces glandes ont-elles une
origine néphridienne ? Il faudrait, pour répondre, étudier leur structure de beaucoup
plus près et chez un beaucoup plus grand nombre d’Acariens.
— 380 —
Pharynx. — Le pharynx des Tydeidae est très perfectionné.
On y remarque successivement, de l’avant à l’arrière, un propharynx
courbé, d’apparence tubulaire, une pompe pharyngienne puissante
et un arrière-pharynx à section crescentiforme.
Le propharynx, examiné de dessous, ou latéralement, ou de
dessus après enlèvement des mandibules, paraît être un tube en
chitine résistante et spécialisée car elle est colorée en jaune. En
réalité ce n’est qu’une gouttière, d’ailleurs presque fermée, car le
tube est fendu tout le long de sa génératrice inférieure, dans le
plan de symétrie (4, p. 281, fig. 2 E) La fente passe entre les
lèvres latérales et les sépare. En arrière elle s’arrête à la ligne com-
missurale inférieure. L’emplacement exact de Ji est difficile à voir.
11 n’est indiqué qu’approximativement sur la figure 2 A du travail
précité (4, p. 281). Quant à la ligne commissurale, entre Ji et le
point e, elle a échappé jusqu’ici à mes observations.
Le propharynx pourrait être attribué à la bouche aussi bien qu’au
pharynx. C’est une arrière-bouche presque tubulaire. Sa longueur
est imposée par les commissures Js, Js\ qui sont placées très en
avant. Le labre est court.
La pompe pharyngienne est un disque à contour circulaire et à
double paroi. Ce disque est dressé obliquement dansl’infracapitulum.
Sa face antérieure convexe et fortement chitinisée est percée d’un
trou auquel s’adapte le propharynx. La chitine jaune du propharynx
s’y prolonge. La face postérieure de la pompe, concave au repos,
est en chitine incolore. Sur cette face est implanté un tendon
énorme Td dont une branche ta se courbe en avant et se dirige vers
le labre. A l’arrière le tendon devient une lame verticale très grande,
continue, impaire (4, p. 281, fig. 2 B, tx). Les muscles qui corres-
pondent à ces tendons sont fixés presque tous, à leur autre bout,
à un cadre cbitineux interne extrêmement développé.
Ce cadre interne ou endosquelette est en chitine épaisse et inco-
lore. 11 est fixé en avant aux parois de l’infracapitulum et en même
temps aux parois de la pompe pharyngienne (fig. 2 B). Il passe
sous cette dernière qu’il joint solidement à la surface du menton,
immédiatement derrière Ji. La partie principale du cadre est
formée par deux joues latérales symétriques G, G’ qui se réunissent,
à l’extrémité postérieure du cadre, par un pont (PT) plus étroit
1. Cette figure eat une coupe optique exactement perpendiculaire au propharynx.
Elle est perpendiculaire au plan de symétrie. Sur la figure 2 A (4, p. 281) la distance
entre le propharynx et le contour ventral de l’infracapitulum est un peu plus grande.
Cela tient à ce que l’orientation de l’infracapitulum, dans cette dernière figure, n’est
pas exactement latérale.
Je n’ai dessiné, sur cette figure 2 A, que ce qui concerne le côté gauche de l’animal
sauf pour les bords supérieurs bs G, bs G’ des deux joues symétriques de l’endo-
squelette pharyngien. Le canal podocéphalique cpc n’est représenté que dans sa région
paraxiale antérieure, jusqu’à un point où on le suppose coupé.
— 381 —
qu’elles ne sont hautes (4, p, 281, fig. 2 B). La surface des joues
n’est pas unie, mais parcourue de côtes arrondies, longitudinales,
irrégulières, sans continuité, séparées par des dépressions. Le dessus
et le dessous du cadre sont vides. On voit donc en bsG et biG, sur
la figure 2 A (4, p. 281), les bords supérieur et inférieur d’une joue
latérale, celle de gauche.
Fig. 1. — Retetydeus catenulatus Sic Thor. — ^ ( X 520) adulte face ventrale de
l’hysterosoma ; ■ — B (X 650) adulte d", région anogénitale ; on suppose que le
volet génital ou paragyne a été enlevé à gauche des figures A et B, ainsi que les
6 poils génitaux ; cela découvre chez le cf les 4 poils engénitaux. — C ( X 440)
larve, face ventrale de l’hysterosoma.
Tout l’espace entre les joues, le pont et le pharynx est occupé
par les muscles aspirateurs chargés de soulever le plafond de la
pompe pharyngienne et en même temps, d’après ta, d’agir sur le
labre et la région antérieure de la bouche. La puissance de succion
exercée par ces muscles doit être considérable.
U arrière-pharynx, qui prolonge la pompe pharyngienne, n’a rien
— 382 —
de particulier. Sa paroi supérieure, concave au repos, est mue aussi
par des muscles dont on voit les tendons {tp). Il ne pénètre pas dans
le podosoma. Un œsophage à paroi très mince lui fait suite.
Pour les caractères étudiés jusqu’ici, y compris les stigmates
et les bras trachéens, je n’ai pas observé en détail leur variation
entre la larve et l’adulte. Je me suis assuré cependant qu’ils ne
changent guère, ou même pas du tout. On sait d’une manière géné-
rale que le gnathosoma est fixé très vite, dès la larve, comme aussi
les régions antérieure et moyenne du dessus du corps.
Les larves de Retetydeus ont des trachées comme les adultes.
Il me semble même avoir vu ces trachées, chez R. viviparus, dans
des embryons de larves très jeunes où les pattes n’étaient pas encore
développées.
Région génitale. — C’est la chaetotaxie de la région génitale
qui permet de distinguer le plus facilement les 5 stases actives
(fig. 1 et 2). De la larve à l’adulte les formules génitale et aggéni-
tale sont (0-1-2-4-6) et (0-0-2-4-4).
La cavité génitale n’apparaît pas avant la dernière mue. On
remarque cependant, chez les nymphes, une (ni) puis deux (n2
et n3) marques impaires qui se trouvent entre les poils génitaux.
Ce sont de petites dépressions à fond arrondi, les dernières traces,
sans doute, de l’ancienne cavité génitale. On sait que cette cavité,
chez les nymphes, ne sert qu’à protéger les verrues génitales. Or
ces verrues n’existent plus, à aucun état, chez les Tydeidae. Corré-
lativement les verrues larvaires manquent aussi (3, p. 23).
Le développement régulier des poils génitaux, en série linéaire
longitudinale, de chaque côté, est très frappant. Ces poils bordaient
autrefois la fente génitale des nymphes, aujourd’hui disparue. Il faut
en conclure que cette disparition est récente, au point de vue phy-
logénique. La régression n’a pas encore atteint les poils génitaux
Différences sexuelles. — La distinction des mâles et des femelles
est facile (fig. 1 AB). La femelle n’a pas de poils eugénitaux. Le
mâle en a 4 paires. Les poils génitaux et aggénitaux, comme tou-
jours, sont les mêmes dans les deux sexes. Plus généralement je
n’ai trouvé aucune différence sexuelle extérieure, à aucun état,
sauf la forme de l’ouverture génitale des adultes et aussi, bien
entendu, celle des organes génitaux eux-mêmes.
Poils coxisternaux. — J’ai figuré ceux du propodosoma pour
une protonymphe, à titre d’exemple (fig. 2 A). Ce sont les mêmes
à tous les états, avec les mêmes emplacements.
1. Elle les a atteints déjà chez d’autres Tydeidae où manquent les petites dépres-
sions génitales dont je viens de parler (Coccotydeus).
383 —
Au metapodosoma le développement de ces poils est donné par
les figures 1 C, 2 A et 1 A. La deuto et la tritonymphe ont les mêraes
poils que l’adulte.
Autres poils de l’idîosoma. — ■ Il n’y a pas de changement, entre
la larve et l’adulte, pour les poils du dessus du corps et de la région
anale. On remarque en particulier que le poil pu est constant et
reste unique (fig. 1 et 2). Derrière pu et sur l’hysterosoma il y a
toujours 9 poils de chaque côté. Il y en a 4 sur le propodosoma sans
compter le petit poil elcl. J’adopte, pour désigner ces 13 poils,
les lettres de la figure 9 du Tierreich (5, p. 8). Les emplacements
sont invariables, sauf pour le poil n qui devient graduellement
moins ventral. La trichobothrie existe à tous les états.
La disposition des 13 poils est la même dans le groupe des 4 genres
de Tydeidae dont je parle ici. Elle est différente dans le groupe des
2 genres Coccotydeus et Microtydeus et il s’ajoute un 14® poil dans
la région postérieure de l’hysterosoma. Cela confirme bien que le
groupe des 4 genres et celui de Coccotydeus, déjà bien séparés par
la chaetotaxie des pattes, diffèrent aussi par de nombreux autres
— 384 —
caractères. On pourrait en faire deux sous-familles mais je n’insiste
pas sur ce sujet car je n’ai pas étudié directement les autres genres
de Tydeidae.
Gnathosoma et palpe. — La chaetotaxie ne change pas non plus,
de la larve à l’adulte. Je ne peux cependant pas affirmer la constance
des poils adoraux car ils sont couchés, semble-t-il, à la surface des
lèvres, ce qui les rend très difficiles à observer. Les deux paires
que j’ai dessinées chez Retetydaeus vwiparus (4, p. 281, fig. 2 A)
ne sont pas tout à fait sûres. D’autres espèces seraient peut-être
plus favorables.
La formule du palpe est (0- 2-2-8), y compris le solénidion unique
habituel (oi) du tarse, ici très petit et incommode à voir (4, p. 280,
fig. 1 A). Le 2® article est un fémorogénual d’après la disposition
de ses poils, tous deux dorsaux. Le poil antérieur est celui du génual.
Le postérieur est le poil dorsal du fémur. Le poil ventral ou latéral
du fémur a disparu. Au tarse, il est difficile de bien voir les poils.
Deux d’entre eux, les plus distaux, sont contigus. On retrouve
le même palpe, avec les mêmes caractères, à tous les états.
TRAVAUX CITÉS
1. Grand JEAN (F.). — Sur quelques caractères des Acaridiae libres
(Bull. Soc. Zool. France, t. 62, pp. 388 à 398), 1938.
2. Idem. — Sur l’ontogénie des Acariens (C. R. Ac. Sciences, t. 206,
pp. 146 à 150), 1938.
3. Idem. — Observations sur les Bdelles (Ann. Soc. Entom. France,
t. 107, pp. 1 à 24), 1938.
4. Idem. — Retetydeus et les stigmates mandibulaires des Acariens
prostigmatiques (Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2® série, t. X, pp. 279
à 286), 1938.
5. Sic Thor. — Tydeidae, Ereynetidae (Das Tierreich, 60. Lief., pp. 1
à 84), 1933.
(Laboratoire de Zoologie du Muséum) .
— 385 —
Description de six Halacariens de la Terre de Feu
(2® partie)
Par Marc André.
COPIDOGNATHUS (s. Str.) LONGIROSTRIS Trt.
Une préparation étiquetée par le D’" Trouessart Copidognathus
longirostris ne renferme qu’un seul individu qui doit donc être
considéré comme le type de l’espèce ; malheureusement ce spécimen
est très incomplet ; il ne possède plus ses palpes maxillaires et a
perdu toutes ses pattes, sauf la 4® droite ; par suite, sur plusieurs
points, je suis obligé de m’en rapporter à la description de l’auteur.
Ce type a une longueur totale de 450 et une largeur de 265 [x.
L’hypostome, un peu échancré à la base, est allongé par rapport
aux palpes qui, selon Trouessart, sont relativement courts :
il atteindrait l’extrémité distale de leur pénultième (3®) article.
Le tronc, en forme d’ovale allongé, est recouvert d’une cuirasse
complète.
La plaque dorsale antérieure, vaguement hexagonale, a son bord
frontal coupé droit, sans pointe mousse se prolongeant sur la base
du capitulum ; en son milieu elle porte une impression carrée cou-
verte de fovéoles en rosaces formées chacune de cinq à six pores
assemblés autour d’un central ; un petit groupe de mêmes fovéoles
s’observe près du bord antérieur de la plaque.
La plaque notogastrique, ovale, plus large en arrière qu’en avant,
offre deux fascies longitudinales subparallèles de fovéoles sem-
blables, tandis que le reste de sa surface est couvert uniformément
d’alvéoles polygonaux.
Les plaques oculaires, offrant une aréolation peu distincte, sont
anguleuses en arrière, mais sans prolongement caudiforme, leur
pointe postérieure ne dépassant pas l’articulation des pattes III.
A la face ventrale, la plaque sternale hexagonale, à bord postérieur
concave, et les plaques épimérales postérieures n’offrent pas de
sculpture.
1. Il ne faut pas confondre cette espèce de la Terre de Feu avec le Rhombognathus
longirostris Trouessart (1888) de' Wimereux, qui aurait eu un capitulum plus allongé
que celui du R. notops Gosse, mais qui a été reconnu ultérieurement (1901) par Troues-
sart lui-même n’être qu’une espèce nominale fondée sur une déformation due à la
préparation.
Bulletin du Muséum 2® s., t. X, n® 4, 1938.
386 —
La plaque génitale, ovale, tronquée en avant, arrondie en arrière,
s’étend presque jusqu’à l’anus, qui est terminal, mais infère ; elle
porte des fovéoles simples, arrondies, sur ses bords postéro-latéraux.
Le cadre génital n’atteint pas l’extrémité de cette plaque.
D’après Trouessart, les pattes, assez grêles, sont dépourvues
de lamelles et faliblement sculptées : leurs poils sont en majorité
Fig. 4. — • Copidognaihus (s. str.) longirostris Trt. — D, face dorsale, X 170 ; F, face
ventrale ; Piv, patte IV.
sétiformes : cependant au pénultième (5®) article des pattes I et II,
sur la face de flexion, on en trouverait deux internes qui sont spini-
formes et il en est de même pour le dernier poil de cet article aux
pattes III.
Les tarses sont munis d’une gouttière unguéale et les griffes
sont pourvues d’une dent accessoire et d’un peigne.
Le Trouessart regarde cette espèce, voisine des C. tabellio
Trt, et Baçayi Trt., comme bien caractérisée par son hypostome
— 387 —
allongé et par la présence de poils spiniformes sur les pattes.
Loc. — Côtes de la Terre de Feu, sur Lithothamnion sp.
Copidognathus (s. str.) obsoletus Trouessart in schedis.
Dans sa description du C. longirostris le D’’ Trouessart meiitionne
que l’impression carrée, formée de fovéoles en rosaces, qui occupe
le milieu de la plaque dorsale antérieure, est souvent obsolète.
Or, dans sa collection, une autre préparation contenant trois
individus porte cette double inscription :
Halacarus (Rhodostigma) obsoletus — x.
Halacarus longirostris n. sp. (adulte)
On peut se demander s’il ne considérait pas ces spécimens comme
étant précisément des C. longirostris à impression obsolète.
Cependant ils offrent des caractères différentiels assez accentués
pour pouvoir constituer une espèce distincte à laquelle je conser-
verai le nom de C. obsoletus.
Les dimensions moyennes de ces individus sont de 350 jx en lon-
gueur et 230 tx en largeur.
L’hypostome est très allongé par rapport aux palpes maxillaires,
qui sont relativement courts.
La plaque dorsale antérieure a la forme d’une gourde et son bord
frontal arrondi se prolonge en une pointe mousse (épistome) jus-
qu’au-dessus de la base du capitulum ; elle est complètement cou-
verte d’alvéoles hexagonaux.
La plaque notogastrique, ornée également d’alvéoles, offre deux
fascies longitudinales de fovéoles simples (non en rosaces).
Les plaques oculaires, présentant aussi des alvéoles, sont angu-
leuses en arrière, mais sans prolongement caudiforme.
La face ventrale offre la même disposition que chez C. longi-
rostris.
Les pattes sont garnies de poils qui, en majorité, sont sétiformes,
très longs et flexibles ; cependant aux pattes I et II on en trouve
deux spiniformes au pénultième (5®) article, sur la face de flexion,
ainsi qu’au 3®, sur la face d’extension.
Les tarses sont munis d’une gouttière unguéale et les griffes
sont pourvues d’une dent accessoire et d’un peigne.
Loc. — Terre de Feu, sur Lithothamnion sp.
1. La lettte x, qui suit le mot obsoletus, signifie peut-être que Trouessart regar-
dait cette forme comme « inconnue », tout en la rapprochant de sa nouvelle espèce
longirostris.
— 388 —
Fig. 5. — Copidognaihus (s. str.) obsoletus Trt. — D, face dorsale, X 240 ; P\, patte I ;
Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
Agatjopsis cryptorhyncha Trt. ^
Cette espèce ressemble à VA. hirsuta Trt. d’Europe, mais les
pattes I sont à peine plus longues que les autres (au lieu d’être
deux fois plus grandes).
K. ViETs (1927, Zeitschr. f. Wiss. Zool., Bd. 130, p. 94) a iden-
tifié le genre Polymela Lohmann, 1901, à Agaue Lohmann, 1889
(= Leptospathis Trouessart, 1894), dont le type est V Halacarus
parvus Chilton (1883) de Nouvelle-Zélande, et, par suite il a créé
1. Il ne faut pas confondre cette espèce de la Terre de Feu avec le Rhombo gnathus
cryptorhynchus Trt. du Finistère.
— 389 —
un nouveau genre Agauopsis pour les espèces du groupe qui a
pour type VAgaue breçipalpus Trt. d’Europe, et auquel appartient
VA. hirsuta.
Le type unique de V Agauopsis cryptorhyncha mesure 680 p de
longueur totale et 518 p de largeur.
Le capitulum est court et faible.
L’hypostome, spatuliforme, n’atteint pas la pointe de l’article
terminal des palpes maxillaires. Dans ceux-ci, le 3® article porte
à sa face interne une épine très grêle et le 4®, court, se termine
par une pointe effdée.
Le tronc est fortement cuirassé, les plaques, à la face dorsale
comme à la ventrale, ne laissant entre elles que de faibles espaces
de tégument finement strié,
La plaque dorsale antérieure, coupée carrément en arrière, se
rétrécit en avant et son bord frontal, qui masque la partie basale
du capitulum, se prolonge par une pointe médiane aiguë (épistome)
qui s’avance jusqu’à la moitié de la longueur du 2® article des
palpes et, de chaque côté, par une protubérance à sommet den-
ticulé qui vient se superposer aux palpes maxillaires.
Cette plaque a ses bords latéraux chagrinés par de fins granules,
tandis que sa partie médiane est ornée d’un réseau de rosaces
perlées polygonales.
Les plaques oculaires, arrondies en avant et terminées en arrière
par un angle aigu, sont couvertes de rosace perlées ; elles pré-
sentent dans l’angle antéro-externe une tache pigmentaire où il
est difficile de délimiter deux cornées.
La plaque notogastrique, elliptique, s’avance largement entre
les plaques oculaires : elle offre deux fascies longitudinales de
granules, tandis que le reste de sa surface est orné de rosaces
perlées.
A la face ventrale les plaques sont simplement chagrinées de
granules,
La plaque sternale, vaguement hexagonale, est échancrée en
avant par l’ouverture du camérostome et son bord postérieur est
concave.
Les plaques épimérales postérieures sont pourvues chacune de
trois poils sur la face ventrale et d’un à la face dorsale.
La plaque génito-anale est pentagonale : l’orifice génital est
accompagné de deux paires de soies, dont les postérieures sont
plus fortes.
L’anus constitue une saillie terminale.
Les pattes I sont à peine plus longues et un peu plus fortes que
les autres. Elles sont garnies de gros piquants qui possèdent une
pointe émoussée, hérissée de très petites épines, et qui sont au
— 390
nombre de trois sur le 3® article, un sur le 4®, quatre sur le 5® et
un sur le 6®.
Le 6® article porte en dessous de son extrémité une touffe de
cirres et montre dorsalement une fossette unguéale dans laquelle
peuvent se rétracter deux griffes reliées par une unique pièce
Fig. 6. — • Agauopsis cryptorhyncha Trt. — ■ D, face dorsale, X 83 ; V, face ventrale;
Pi, patte I ; Pm palpe maxillaire ; Ch. chélicère.
médiane se prolongeant seulement en une courte et faible griffe
Aux pattes I les griffes sont dépourvues de dent accessoire et
de peigne, tandis qu’aux autres ces deux formations existent.
Loc. — Côtes de la Terre de Feu, sur des Algues (Ceramium
Dozei Hariot).
(Laboratoire de Zoologie du Muséum) .
i. Aux pattes I, cette griffe accessoire se trouve à sa place normale (comme chez
A. hirsuta), tandis qu’aux autres pattes elle est insérée ventralement au-dessous du
tarse, à quelque distance des griffes principales, et prend ainsi l’aspect d’une courte
épine.
— 391 —
ISOPODES TERRESTRES DES ILÉS DU CaP-VeRT RAPPORTÉS
PAR M. LE Professeur A. Chevalier
Par Liane Paulian de Félice.
Porcellio (Mesoporcellio) Chevalierî n. sp.
Corps longuement ovalaire, peu convexe, côtés presque parallèles :
gris, marge des segments marquée de blanc sale, tergites du péréion
portant de chaque côté de la ligne médiane de nombreuses macules
blanches longitudinales, plus ou moins régulièrement allongées ;
ces macules se retrouvent sur la tête.
Toute la surface finement chagrinée, ponctuée, sans trace de
granules ou de tubercules, finement soyeuse.
Région postérieure des péréionites II à VII avec une faible
trace de sillon transversal. Nodule blanchâtre entouré d’une aréole
blanche, situé au centre d’une faible dépression, aux deux tiers
postérieurs de la marge de l’épimère sur le péréionite I, se rappro-
chant de la marge postérieure sans toutefois l’atteindre, sur les
péréionites suivants. Angles antérieurs des épimères I allongés,
obtus, entourant la tête jusqu’au niveau des angles externes des
lobes frontaux. Marge postérieure du péréionite I très légèrement
concave de chaque côté, angles postérieurs des épimères faible-
ment étirés en arrière et obtus ; ces angles sont moins marqués
sur le II et surtout sur le III et redeviennent de plus en plus sail-
lants en arrière sur les péréionites IV à VII. La concavité de la
marge postérieure des péréionides fait défaut sur les péréionites
III à V, elle est faible sur le II, réapparaît sur le VI où elle est
suivie vers l’extérieur d’une faible convexité à laquelle fait suite
l’angle aigu de l’épimère ; elle est encore plus nette sur le VII.
Le bord externe des épimères, régulièrement courbé sur les
péréionites I à III devient presque droit sur les épimères suivantes ;
il est très faiblement relevé.
Epimères des pléonites longuement saillantes obliquement en
arrière, presque droites sur le bord postérieur pour le pléonite V
où elles dépassent l’apex des basipodites des uropodes ; le bord
externe de ces épimères est en courbe régulière, l’angle apical aigu.
Pléotelson très large, plus de deux fois plus large que long, côtés
rétrécis en ligne très oblique vers l’arrière ; le milieu étiré en une
Bulletin du Muséum, 2® s., l. X, n® 4, 1938.
-- 392 -
pointe courte, légèrement obtuse dont les côtés sont convexes
vers l’extérieur. A la base deux légers tubercules formant entre
eux un sillon longitudinal qui se prolonge vers l’arrière en une
large fossette assez accentuée. Tête deux fois plus large que longue.
Fig. 1. Pléotelson de Porcellio Chevalieri n. sp. — Fig. 2. Id. de P, laevis lon-
gicauda nov. subsp. — Fig. 3. Flagelle de l’antenne de P. Chevalieri. — Fig. 4.
Premier pléopode gauche mâle du même. • — Fig. 5. Id. de P. laevis longicauda. —
Fig. 6. Tête de P. Chei^alieri. ■ — Fig. 7. Id. de P. laevis longicauda. — Fig. 8. Seg-
ments thoraciques I à VII de P. Gheoalieri.
Yeux assez gros, composés chacun d’une trentaine d’ocelles, limi-
tés intérieurement par un léger relief arqué. Lobes frontaux laté-
raux grands, obliquement tronqués en dedans, droits en dehors,
arrondis à l’apex ; lobe médian petit, large, triangulaire, obtus à
l’apex, limité en arrière par un sillon entier, continu, simple. Pro-
épistome légèrement convexe avec un fort relief longitudinal
— 393 -
bordé latéralement par un faible sillon prolongeant le sillon basi-
laire.
Antennes sans dents ni sillons sur les articles I à V, apex de ces
articles présentant seulement de très légers lobes arrondis. Premier
article du flagelle égal à une fois et demie le second. Phanère ter-
minale de l’antenne large, multifide à l’apex, portant dans sa
région basilaire deux courtes soies fines.
Uropodes à basipodites larges, de peu plus longs que le telson ;
exopodites longs et gladiolés, égalant plus de deux fois la lon-
gueur du telson ; endopodites étroits, n’atteignant pas la moitié
de l’exopodite, pubescents.
Phanères des péréiopodes identiques à celles de Porcellio laei^is
Latr.
Pléopode I du mâle (fig. 4) légèrement différent de celui de
P. lae^is.
Longueur : 15 mm.
Matériel étudié : un exemplaire mâle défectueux, provenant de
San Antonio Paul (îles du Cap-Vert) récolté par M. le Professeur
A. Chevalier.
Porcellio (Mesoporcellio) laevis subsp. longicauda nov.
Corps en ovale large, peu convexe, à côtés presque parallèles ;
gris maculé de blanc sale, les taches disposées comme chez Che-
i’alieri mais hien moins marquées.
Surface des péréionites I à VI finement réticulée, à grosse ponc-
tuation très légèrement râpeuse dans les mailles du réseau, très
finement et courtement soyeuse : poils jaunes. Ponctuation s’ef-
façant légèrement sur les épimères.
Péréionites I à VII avec un bourrelet transversal médian large
et peu saillant, limité par deux sillons transverses très peu mar-
qués. Ce bourrelet transverse porte sur les IV à VI une bande très
étroite de tubercules écartés et très effacés, plus marqués vers l’ar-
rière, débordant latéralement sur les épimères ; sur le VII cette
bande se dédouble en deux rangées plus ou moins régulières. Marge
postérieure du VII et des pléonites I à V crénelée par une ligne
de petits tubercules transverses peu marqués, régulièrement espa-
cés. De plus les pléonites présentent au milieu de leur marge anté-
rieure un petit tubercule longitudinal et, dans leur moitié anté-
rieure un léger bourrelet transverse portant une série de tubercules
très obsolètes. Tête à même sculpture que le péréionite I.
Marge postérieure du péréionite I très légèrement concave de
chaque côté, les angles extermes des épimères très arrondis. Marge
postérieure du péréionite II à peine concave de chaque côté, l’angle
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
26
— 394 —
externe de l’épimère arrondi, droit, La concavité de la marge pos-
térieure, toujours faible, s’accentue sur les III à VIL
Epimères à bord externe en courbe faible, presque droit ; nodule
blanchâtre de la marge interne de l’épimère situé au tiers posté-
rieur sur l’épimère I et progressivement plus en arrière sur les
épimères suivantes.
Epimères du pléon étirées en arrière, longues et assez étroites,
apex du V atteignant l’extrémité du basipodite de l’uropode.
Telson large, étiré en pointe en arrière, obtusément arrondi à
l’apex. Basipodites n’atteignant pas l’extrémité du telson, exopo-
dites gladiolés, très longs, plus de deux fois plus longs que le telson ;
endopodites dépassant le telson, n’atteignant pas le quart des
exopodites.
Tête large, yeux d’une trentaine d’ocelles. Lobe frontal médian
très saillant, arrondi, plus court que les latéraux ; ceux-ci tronqués
obliquement en dedans, droits en dehors à la base, puis tronqués
obliquement à l’apex, angles arrondis. Prosépistôme avec un
tubercule obtus le long de la marge supérieure.
Antennes sans sillons sur les articles I à V, articles II et III avec
une large dent obtuse mais bien saillante, à l’apex. Phanère api-
cale assez longue, divisée au sommet, présentant dans la région
basilaire deux soies grêles, aussi longues qu’elle. Article I du fla-
gelle égal à une fois et demie le second article.
Phanères des péréiopodes semblables à celles de Porcellio laevis.
Pléopode I du mâle légèrement différent de celui de cette espèce.
Longueur : 17 mm.
Matériel étudié : un exemplaire mâle rapporté de San Antonio
Paul (îles du Cap-Vert) par M. le Prof. A. Chevalier.
Ces deux formes sont très voisines de Porcellio (Mesoporceïlio)
laeois Latr., espèce circumméditerranéenne transportée par l’homme
dans la plupart des régions tempérées et chaudes et devenue cos-
mopolite. Cependant elles se distinguent très nettement de ce
dernier par la forme de la tête, du telson, des uropodes, et, quoique
à un moindre degré, par celle du premier pléopode mâle. Toutefois
la forme longicauda est moins nettement caractérisée que le Por-
cellio Cheoalieri ; malgré ses longs uropodes et ses lobes frontaux
latéraux tronqués elle se rapproche tellement de P. laeois s. str.
que faute d’un matériel suffisant il me semble préférable de n’en
faire qu’une sous-espèce de ce dernier.
Il semble très intéressant de signaler l’existence aux îles du Cap-
Vert d’éléments de la faune terrestre à caractère aussi nettement
méditerranéen. En Afrique Continentale, abstration faite de
P. laeois, cosmopolite, le sous-genre Mesoporceïlio ne dépasse pas
vers le Sud, a notre connaissance la région de Port-Etienne où il
est représenté par le P. albinus B. L. (Th. Monod, 1932) qui se
retrouve dans le Sud du Sahara. La seule espèce de Porcellio con-
nue du Sénégal, à part P. Laevis est P. Nodieri Dollf., espèce
n’ayant aucune affinité avec les deux formes décrites ci-dessus.
Aux Canaries enfin, le souS-genre Mesoporcellio est représenté par
des formes endémiques, mais la faune isopodologique des Canaries
est, comme on pouvait s’y attendre du reste d’après la position de
cet Archipel, typiquement méditerranéenne (Arcangeli, 1930).
(Laboratoire de Zoologie du Muséum).
— 396 —
PiNNA DE L’Indochine
Par Ed. Lamy.
Dans son « Catalogue des Mollusques de l’Indochine » (1891,
Bull. Soc. Hist. nat. Autun, IV, p. 127) le P. Fischer a men-
tionné 4 espèces de Pinna :
P. nigra Chemnitz, de Poulo-Condor. [J. Harmand] (1881,
A. -T. DE Rochebrune, Documents sur la faune malacologique
de la Cochinchine et du Cambodge, Bull. Soc. Philomath. Paris,
7e s., VI, p. 39) ;
P. bicolor Chemnitz, de Poulo-Condor [P. Germain] (1881,
A.-T. de Rochebrune, Supplément, ibid., p. 103) ;
P. Chemnitzi Hanley, des îles du golfe de Siam [A. Pavie] (1889,
L. Morlet, Catalogue des Coquilles recueillies par M. Pavie dans
le Cambodge et le Royaume de Siam, Journ. de ConchyL, XXXVII,
p. 161) ;
P. lurida Reeve, de la baie d’Halong [Tasson] (1890, H. Crosse
et P. Fischer, Mollusques marins de la baie d’Halong, Journ. de
ConchyL, XXXVIII, p. 18).
De son côté, H. Lynge (1909, Danish Expédition to Siam, 1899-
1900, Marine Lamellibranchiata, Mém. Acad. R. Sc. et Lettr. Dane-
mark, 7® s., V, p 148) a cité 5 espèces du golfe de Siam :
P. inflata Chemnitz,
P. hystrix Hanley = Strangei Reeve,
P. attenuata Reeve = Stuchburyi Reeve,
P. mutica Reeve,
P. serra Reeve.
De ces 9 espèces, 3, mutica, bicolor, attenuata, sont des Pinna s.
str., dont chaque valve offre un bourrelet longitudinal médian,
auquel correspond un profond sillon partageant en deux lobes la
couche nacrée interne, tandis que les 6 autres, nigra, Chemnitzi,
lurida, serra, inflata, hystrix sont des Atrina, chez lesquels, chaque
valve ne présentant pas de carène médiane, la couche nacrée est
indivise.
Bulletin du Muséum, 2® t. X, n° 4, 1938.
— 397 —
P. NiGRA Chemnitz.
Le P. nigra Chemnitz (1785, Conch. Cah., VIII, p. 221, pl. 88,
fig. 774), nommé P. nigrina par Lamarck (1819, Anim. s, vert.,
VI, 1^® p., p. 134), est identifié par R. Winckworth (1929, Proc.
Malac. Soc. London, XVIII, p. 287) au P. vexillum Born (1780,
Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 134, pl. 7, fig. 8), qui a été figuré par
Chemnitz (1785, loc. cit., p. 238, pl. 91, fig. 783) sous le nom de
gubernaculum et qui a pour autre synonyme le P. adusta Chemnitz
(ibid., p. 237, pl. 91, fig. 782), appelé exusta par Gmelin (1791.
Syst. Nat., ed. XIII, p. 3366).
P. BicoLOR Chemnitz.
Lamarck (1819, loc. cit., p. 133) assimilait ce P. bicolor Chem-
nitz (1785, loc. cit., p. 234, pl. 90, fig. 780) à son P. dolabrata :
aussi Winckworth avait-il d’abord (1929, loc. cit., p. 286) admis
l’opinion de Deshayes (1836, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 65),
qui identifiait ces deux espèces.
Mais Ch. Hedley (1924, Records Austral. Mus., XIV, p. 144,
pl. XXI) a reconnu que le type de l’espèce Lamarckienne au Musée
de Genève appartient à une forme de South Australia nommée
P. inermis par Tate (1887, Trans. R. Soc. South Austr., IX. p. 71
et 107, pl. IV, fig. 5) 1.
Quant au P. bicolor (Chemn.) Gmelin, c’est une coquille lar-
gement répandue : Mer Rouge, Madagascar, Maurice, Mergui,
Malacca, Poulo-Condor, Moluques, Japon, nord de l’Australie
Winckworth (1929, loc. cit., p. 295) fait synonyme de ce bicolor
le P. Rollei Clessin (1891, Conchyl. Cab., 2® éd., Malleacea, p. 77,
pl. 30, fig. 1).
P. Chemnitzi Hanley. P. lurida Reeve. P. serra Reeve.
Le P. Chemnitzi Hanley (1858, P. Z. S. L., p. 136), établi sur la
figure 770 de Chemnitz (1785, loc. cit., pl. 87), le P. lurida Reeve
(1858, Conch. Icon., Pinna, pl. XIII, fig. 24) ^ et le P. serra Reeve
1. Au Muséum national de Paris on trouve dans l’ancienne collection deux indi-
vidus étiquetés P. dolahrata, sans que d’ailleurs rien n’indique qu’il s’agisse des types
de Lamarck : ils se rapportent, en tout cas, bien plutôt à la figure donnée par Chem-
nitz (1785), loc. cit., p. 238, pl. 91, fig. 783) pour le P. C’exillum Born.
2. D’après Winckworth (1936, Proc. Malac. Soc. London, XXII, p. 21), le P.
scapula Hedley (1924, loc. cit, p. 148, pl. XIX, fig. 6-7) correspond à un spécimen
anormal de bicolor.
3. Winckworth (1936, loc. cit., p. 22) identifie à ce P. lurida le P. chinentis Des-
hayes (1841, in Cuvier, Règne Anim., Moll., pl. 85, fig. 3).
398 —
(1858, ibid., pl. XXIII, fig. 43) ^ sont identifiés par Winckworth
(1929, loc. cit., p. 288) au P. pectinata Linné (1767, Syst. Nat.,
éd. XII, p. 1160), ainsi que les P. cancellata Mawe, Hanleyi Reeve,
japonica Reeve assimïlis Reeve, Lischkeana Clessin.
P. iNFLATA Chemnitz.
Winckworth (1929, loc. cit., p. 289) assimile à ce P. inflata
Chemnitz (1785, loc. cit., p. 215, pl. 87, fig. 771) le P. oitrea (Bol-
ten) Rôding (1798, Mus. Bolten., p. 159) [non Gmelin] pour
lequel est indiqué (probablement par erreur) comme référence la
même figure.
P. HYSTRix Hanley.
Winckworth (1929, loc. cit., p. 289) identifie le P. hystrix Han-
ley (novembre 1858, P. Z. S. L., p. 226) au P. Strangei Reeve
(août 1858, Conch. Icon., pl. XXVII, fig. 52.).
P. ATTENUATA Reeve.
Reeve a décrit la même espèce d’abord sous le nom de P. atte-
nuata (1858, loc. cit., pl. XXIV, fig. 46), puis sous celui de P. StuU
chburyi (1859, ibid., pl. XXXIII, fig. 64).
P. MUTicA Reeve.
Winckworth (1929, loc. cit., p. 283) fait tomber P. mutica Reeve
(1858, loc. cit., pl. XVIII, fig. 33), ainsi que plusieurs autres formes
(trigonium Dkr., philippinensis Rve., electrina Rve., zebuensis
Rve., fumata Rve., madida Rve., Menkei Rve., euglypta Rve.,
oespertina Rve., oirgata Rve., angustana Rve., regia Rve., æqui-
latera Martens, moluccensis Clessin, atrata Cless.), en synonymie
de P. atropurpurea Sowerby (1825, Cat. Shells coll. Tankeroille,
App., p. v).
1. Avec ce P. serra Reeve, de l’Océan Indo-Pacifique, Hedley avait primitive-
ment (1906, Proc. Linn. Soc. iV. S. Wales, XXX [1905], p. 537) confondu le P. serraia
Sowerby (1825, Cat. Shells coll. Tankeroiïle, App., p. v ; Reeve, loc. cit., pl. XXXIV,
fig. 65), qui est une coquille des Indes Occidentales (= P. squamosissima Philippi,
1849).
2. La référence « Hanley, Proc. Zool. Soc., 1858 », indiquée par Reeve (1858.
loc. cit., pl. XXV, fig. 47) pour cette espèce, est erronée.
3. Le P. oitrea (Chemnitz) Gmelin, qui correspond à la figure 772 du Conchylien-
Cabinet, a été regardé par Dunker (1882, Index Moll. Mar. Japon., p. 232) comme
pouvant être un jeune P. saccata L.
M. R. Serène, de l’Institut Océanographique de Cauda, par
Nhatrang (Annam), a envoyé, en novembre 1937, au Laboratoire
de Malacologie, une petite collection de Pinna comprenant trois
espèces : atropurpurea Sowerby, vexillum Born, saccata Linné.
P. ATROPURPUREA Sowerby.
Le P, atropurpurea Sowerby offre une forme trigone sujette à
de grandes modifications : tantôt (P. fumata Rve., P. euglypta
Rve., P. oespertina Rve., P. regia Rve.) le bord postérieur est à
peu près rectiligne, les bords dorsal et ventral étant droits et égaux,
tantôt (P. atropurpurea Sow., P. mutica Rve., P. oirgata Rve.) le
bord postérieur arqué se relie par un angle au bord dorsal presque
droit et par une courbe au bord ventral plus court et légèrement
concave.
La coloration montre également des variations : typiquement
elle est d’un noir rougeâtre avec zones d’accroissement noires.
Je rapporte à cette espèce deux lots de coquilles :
Cinq spécimens trouvés à la baie de Banghoi (4 septembre
1937) enfoncés dans la vase noirâtre et sablonneuse : ils corres-
pondent plus particulièrement à la figure donnée par Clessin
pour son P. atrata (1891, Conch. Cab., 2® éd., Malleacea, p. 83,
pl. 32, fig. 2).
2° Cinq individus recueillis dans les rochers d’une baie située
à l’Ouest de l’île Tré [Nhatrangj (15 octobre 1937).
Deux de ces exemplaires ressemblent à la figure attribuée par
Clessin (1891, loc. cit., p. 54, pl. 2, fig. 1) au P. fumata Hanley.
Un 3® offre une forme trigone pointue en avant et largement
dilatée en arrière, le bord postérieur arrondi se reliant par un angle
au bord dorsal rectiligne et par une courbe au bord ventral un peu
concave : cet échantillon rappelle beaucoup la coquille Austra-
lienne représentée par Reeve (1858, Conch. Icon., Pinna, pl. XXI,
fig. 40) sous le nom de P. deltodes Menke (1843, Moll. N ooæ Hol-
land., p. 37).
Quant aux deux autres spécimens, ils possèdent une coquille
trigone très allongée, dont le bord postérieur très arqué se relie
insensiblement par une courbe aux bords dorsal et ventral presque
droits et égaux : ils offrent un contour identique à celui de la forme
appelée P. Rollei par Clessin (1891, loc. cit., p. 77, pl. 30, fig. 1)
1. Ce P. Rollei est assimilé par Winckworth au P. hicolor (Chemn.) Gmel., bien
qu’il n’ofïre pas la coloration caractéristique consistant en rayons noirâtres sur un
fond corné jaunâtre.
— 400 —
P. (Atrina) vexillum Born.
Le P. vexillum Born = nigra Chemnitz est représenté, dans
cette collection, par quinze individus provenant de cette baie de
l’île Tré (15 octobre 1937), où ils vivaient « enfoncés dans le sable
et la vase entre les rochers p^us ou moins colmatés de débris de
coraux morts ».
Cette espèce possède une coquille triangulaire, qui est ornée
de côtes rayonnantes munies parfois d’écailles irrégulières et qui
offre une couleur noire devenant ferrugineuse vers les bords.
P. (Streptopinna) saccata Linné.
Le P. saccata Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 707) est repré-
senté par un spécimen recueilli dans les coraux de cette même
baie (juillet 1937).
Cette espèce, type de la section Streptopinna von Martens,
1880, possède une coquille irrégulière plus ou moins tordue.
Hanley (1843, Cat. Rec. Biv. Sh., p. 253) indique comme syno-
nyme le P. Nuttalli Conrad (1837, Journ. Acad. Nat. Sc. Philad.,
VII, p. 244, pl. 19, fig. 4) et Dunker (1882, Index Moll. Mar.
Japon., p. 232) est d’avis que le P. vitrea Gmelin [non Bolten]
(1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3366) est une forme jeune de la
même espèce.
(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
Notes suh les espèces Lamarckiennes de Venus s. str.
ET DE Chione (Moll. Lamellibr.)
Pab Ed. Lamy et E. Fischer-Piette
Parmi les espèces rangées par Lamarck (1818, Anim. s. vert.,
V) dans les Venus, une (V. mercenaria L.) appartient au sous-
genre Venus s. str. Lamarck, 1799, et sept au sous-genre Chione
Megerle von Mühlfeld, 1811 (qui a pour type V. can-
cellata Lk.).
Venus mercenaria Linné.
Le V. mercenaria Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 686), repré-
senté par Chemnitz (1788, Conch. Cah., X, p. 352, pl. 171, fig. 1659-
1660), est le type du sous-genre Venus s. str. Lamarck, 1799.
Cette espèce, répandue sur la côte Atlantique Américaine depuis
le golfe du Saint-Laurent jusqu’à la Floride, a pour variété locale
(du New England à la Géorgie) le V. notata Say (1822, Journ. Acad.
Nat. Sc. Philad., II, p. 271).
Dans la collection du Muséum Lamarck (p. 601) a étiqueté
V. mercenaria un grand individu décapé (100 X 83 mm.).
Venus cancellata Linné.
En 1758 (Syst. Nat., éd. X, p. 689) et en 1764 (Mus. Ludov.
Ulr., p. 506, n® 71), Linné avait cité un Venus ziczac, dont il a,
en 1767 (Syst. Nat., éd. XIII, p. 1130), remplacé le nom par celui
de V. cancellata.
A ce V. cancellata L. Lamarck (p. 598) a assimilé les coquilles
représentées sous l’appellation de Venus dysera Linnæi par Chem-
nitz dans ses figures 287-290 (1782, Conch. Cah., VI, p. 294, pl. 28)
1. Nous avons vu que le véritable V. dysera L. est le V. plicata Gmelin et que,
sous ce même nom de V. dysera, Chemnitz a figuré encore une autre coquille qui
est le Venus isabellina Philippi.
Quant à la coquille représentée sous le nom de V. cancellata par Chemnitz dans ses
fig. 304-305 (1782, loc. cii., p. 309, pl. 29), c’est, d’après Pfeiffer (1869, Conch. Cab.,
2® éd., Veneracea, p. 141), VAntigona Listeri Gray, tandis que Deshayes (1835,
s. oert,. 2® éd., VI, p. 342) l’assimilait à un jeune V. puerpera L.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 4, 1938.
402 — •
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve, indiquées
comme ayant été déterminées V. cancellata par Lamarck, deux
coquilles (46 X 37 et 35 30 nxin,^, qui correspondent aux li^« 28“
31 de SowERBY (1853, Thés. Conch., II, p. 710, pl. CLIV) et à la
fig. 88 de Reeve (1863, Conch. Icon., « Venus », pl. XIX).
Cette espèce, très variable, qui est le type de la section Chione
s. str., vit dans l’Atlantique Américain depuis la Caroline du Nord
jusqu’au Brésil.
Lamarck a admis une variété [2] correspondant à une coquille
de Cayenne, qui est de taille plus petite et dont l’intérieur est
immaculé, tandis qu’il présente postérieurement une tache brune
dans la forme typique.
Les types de cette var. [2], étiquetés par Lamarck, consistent
en trois échantillons de la Jamaïque : un individu complet (22
X 20 mm.), une valve droite (21 X 19 mm.) et une gauche (19
X 17 mm.).
Venus subrostrata Lamarck.
Deshayes (1835, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 343) a fait remar-
quer que Lamarck (p. 598) a eu raison de ne citer qu’avec doute
pour cette espèce les fig. 7 a- b de la pl. 267 de V Encyclopédie : celles-
ci représentant, en effet, V Antigona lamellaris Schumacher, de
l’Océan Indien.
Quant à V. subrostrata Lamarck {non Reeve) c’est un Chione
s. str. Américain, qui. d’après Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXVI, pp. 373 et 393), se trouve à la fois dans l’Atlantique
(de la Floride au Brésil) et dans le Pacifique (de Mazatlan à Payta).
Cette espèce a pour synonymes : Venus crenifera Sowerby
(1835, P. Z. S. L., p. 43 ; 1853, Thés. Conch., II, p. 715, pl. CLVI,
fig. 73-74), V. Portesiana d’Orbigny (1846, Voy. Amér. mérid.,
Moll., p. 556, pl. 83, fig. 1-2), V. Beaui Récluz (1852, Journ. de
Conchyl., III, p. 412, pl. XII, fig. 15 a-b).
Venus granulata Gmelin.
Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3277) a donné le nom de
V. granulata au Venus marica spuria de Chemnitz (1782, Conch.
Cab., VI, p. 314, pl. 30, fig. 313).
C’est le V. marica Born [non L.j (1780, Test. Mus. Cæs. Vind.,
p. 59, pl. IV, fig. 5-6) et le V. oiolacea Gmelin (1791, loc. cit., p. 3288).
A cette espèce Lamarck (p. 599) a attribué l’appellation fran-
1. Le V. subrostrata Reeve (1863, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 54) est différent de
l’espèce Lamarckienne et correspond au V. lamellaris Schumacher.
— 403 —
çaise de « Vénus rudérale » et il a étiqueté n Venus ruderalis » trois
cartons de la collection du Muséum de Paris.
Le porte deux individus mesurant, l’un, 30 X 28 mm., l’autre,
26 X 23 mm. ;
Sur le 2® sont fixés trois spécimens ayant pour dimensions resr
pectives 22 X 18, 19 X 17 et 18 X 16 mm. :
Sur le 3® on trouve une coquille plus grande, atteignant
38 31 nani. . rnais celle”Ci parait bien plutôt etre un ^^enus
grata Say.
Le V. granulata, qui vit dans l’Atlantique (golfe du Mexique,
Antilles, Brésil), a d’ailleurs pour analogue sur la côte Pacifique
(de la Basse-Californie au Chili) ce V. grata Say = tricolor Sow.
= histrionica Sow. = fuscolineata Sow. = discors Sow. = pectun-
culoides Valenc.
Venus crenulata Chemnitz.
Le Venus crenulata Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 370,
pl. 36, fig. 385), nommé V. crenata par Gmelin (1791, Syst. Nat.,
éd. XIII, p. 3279), est signalé des Indes Orientales par Chemnitz
et par Lamarck (p. 596), tandis que Sowerby l’indique des Indes
Occidentales.
Mais Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI, p. 374) a reconnu
que deux espèces ont été confondues :
l’une des Indes Orientales est un Antigona qui doit conserver
le nom de V. crenata Gmelin ;
l’autre des Indes Occidentales, qui est le V. crenulata de Sowerby
(1853, Thés. Conch., II, p. 729, pl. CLXI, fig. 190) et de Reeve
(1863, Conch. Icon., pl. X, fig. 33) est un Chione s. str. : elle cor-
respond à la coquille représentée dans les fig. 4 a-b de la pl. 267 de
V Encyclopédie et appelée par Bory de Saint-Vincent (1824,
Encycl. Méth., Vers, 10® livr., p. 152) V. pubera Valenciennes,
qui a pour synonymes V. eximia Philippi (1849, Abbild. Conch.,
III pl. IX, fig. 2).
Reeve (1863, loc. cit., sp. 56) s’est demandé si son V: crenulata
(= pubera Val.), des Indes Occidentales, n’était pas la même espèce
que le V. lyra Hanley (1856, Cat. Rec. Rio. Sh.,^ p. 360, pl. 16,
fig. 21) : mais celui-ci est une espèce de l’Afrique Occidentale et il
est rangé par Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London,
XI, p. 73) dans les Ventricola.
Venus cardioides Lamarck = Cytherea cardilla Lamarck.
Lamarck (p. 600) cite comme références pour son V. cardioides
les figures 4 a-b de la planche 274 de V Encyclopédie Méthodique ;
— 404 —
mais c’est là un lapsus : ces figures représentent, en effet, comrne
il l’indique (p. 620), un fossile, le V enericardia imbricata Lk. : ainsi
que le mentionne Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ »,
p. 139), celles qui conviennent au V. cardioides sont les figures
3 a-b de la dite planche, auxquelles Bory de Saint-Vincent (1824,
Encyçl. Méth., Vers, 10® livr., p. 153) a attribué l’appellation de
Venericardia radiata Valenciennes.
D’autre part, Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 328)
a reconnu que c’est la même espèce des Antilles qui avait déjà
reçu de Lamarck (p. 590) le nom de Cytherea cardilla et il regar-
dait (1853, Cat. Brit. Mus., p, 139) comme identique le Venus
asperrima Sowerby (1835, P. Z. S. L., p. 42 ; 1853, Thés. Conch.,
II, p. 714, pl. CLV, fig. 57-58) ; cette dernière synonymie a été
également admise par Carpenter (1864, Suppl. Rep. Moll. IV.
Coast N. Amer., p. 569 et 570). Mais cette espèce de Sowerby est
une forme de la côte Pacifique Américaine (du golfe de Californie
au Pérou) et non pas des Antilles.
Tandis que Sowerby (1853, loc. cit., p. 748) a eu raison de
n’identifier qu’avec doute le Cytherea cardilla au Venus Stutchburyi
Gray (= zelandica Q. et G.), qui est une espèce bien différente, il
faisait du V. cardioides une variété du V. pectorina Lk. et nous
allons voir que cette seconde assimilation paraît justifiée.
En tout cas, c’est à tort que le Chione (Timoclea) cardioides
Lk. a été cité du Japon (Kino-O-Sima) par A. Adams (1869, Ann.
Mag. Nat. Hist., 4® s., III, p. 231). ,
Venus pectorina Lamarck.
D’après les figures données par Delessert (1841, Bec. Coq.
Lamarck, pl. 10, fig. 11 a-c) pour le V. pectorina Lamarck (p. 599),
cette espèce semble bien voisine du V. cardioides, que Sowerby
(1853, Thés. Conch., II, p. 713, pl. CLV, fig. 56-57) considérait
comme n’en étant qu’une variété.
D’après Carpenter (1864, loc. cit., p. 569), ce serait probable-
ment une espèce Atlantique et Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXVI, p. 374) lui attribue pour habitat les Antilles et le Brésil.
Or, Lamarck indique formellement Cayenne et la Jamaïque
comme provenances de son V. cardioides et, effectivement, dans
la collection du Muséum national de Paris, la coquille (41 X 26 mm.)
mentionnée comme type du Cytherea cardilla a été rapportée du
Brésil par Delalande (1817), tandis que cinq valves (trois gauches :
38 X 32, 33 X 30, 29 X 25 mm., et deux droites : 33 X 28, 28 X
25 mm.) étiquetées par Lamarck Venus cardioides sont indiquées
provenir de la Jamaïque.
On doit donc probablement identifier le V. cardilla — cardioides
— 405 —
au V. pectorina Lk. et non au V. asperrima Sowerby, qui est une
espèce Pacifique.
Venus elliptica Lamarck.
Le Y. elliptica Lamarck (p. 600), établi sur les fig. 5 a-h de la
pl. 267 de Y Encyclopédie, est une forme, d’habitat non indiqué,
qui était restée longtemps douteuse (1853, Deshayes, Cat. Brit.
Mus. « Veneridæ », p. 156).
Dall (1909, Shells Peru, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII,
p. 267) a rapporté à cette espèce un Chione du Chili.
(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
— 406 —
Mollusques lamellibranches recueillis aux Nouvelles-
Hébrides PAR M. E. Aubert de la Rue
Par P. -H. Fischer et E. Fischer-Piette.
Nous ne possédions pas encore de liste des Mollusques des Nou-
velles-Hébrides, du moins en ce qui concerne les Lamellibranches
dont aucune espèce n’est mentionnée dans l’étude très partielle
de J. Habille (1895, Bull. Soc. Hist. nat. Autun).
Au cours de son voyage dans cet archipel en 1934, M. E. Aubert
DE LA Rüe a récolté de nombreux Mollusques, remis ensuite au
Muséum. Il s’y trouve plus de 80 espèces de Lamellibranches.
Dans la liste ci-après, nous indiquons, pour chaque famille ou
pour chaque espèce, selon les cas, la source de documentation
que nous avons principalement utilisée.
Fam. Arcidae.
(Lamy, Révision Area, Jour, de Conch., 1907 ; Lamy, Révision
Pectunculus, ibid., 1911).
Area imhricata Brug.
— (Barhatia) fusca Brug.
— — nivea Chemn.
— (Cunearca) rhombea B orn.
— — pilula Reeve.
Pectunculus (Huddesford 1770 ; = Glycimeris Da Costa 1778)
Reevei Mayer.
Fam. Nuculidae.
Leda verconis Tate (Trans. Roy. Soc. South Austr., 1891, p. 264,
pl. XI, fig. 4).
Fam. Mytilidae.
(Lamy, Révision Mytilidæ, Journ. de Conch., 1936 et 1937).
Septifer bilocularis L.
Modiolus auriculatus Kr.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
— 407
Fam. Aviculidae,
(dét. au British Muséum),
Pedalion (Huddesford 1770 ; = Perna Brug. 1792) isognomum L.
— nucléus Lk.
— sp. (cf. sulcatum Lk).
— çitreum Reeve.
Pinna Rumphii Hanley.
Fam. OSTREIDAE.
(Lamy, Révision Ostrea, Journ. de Conch., 1929).
Ostrea plicatula Gmel.
— Paulucciæ Crosse [= O. palmipes So^verhy],
— Forskali Chemn.
Fam. Pectinidae.
Chlamys squamata Gmel. (Bavay, Cat. Pectinidæ Muséum, Journ.
de Conch., 1935, p. 308.
Chlamys (Pallium) radula L. (Id., p. 312).
Chlamys (Æquipecten) pallium L. (Id., p. 314).
Chlamys (Æquipecten) inæquivalvis Sow. (Dautz et Bouge, Moll.
Océanie, Journ. de Conch., 1933, p. 426).
Plicatula plicata L. [= P. imbricata Menke] (Lamy, les Plicatules
de la Mer Rouge, Bull. Muséum, 1922, p. 429).
Spondylus lingua-felis Sow. (Lamy, Révision Spondylus, mss., à
paraître dans le Journ. de Conchyl.).
— ■ oariegatus Chemn. (Ibid.).
— ducalis Chemn. (Ibid.).
— nicobaricus Chemn. var. zonalis Lk. (Ibid.).
Lima alata Hedley (Records Austral. Mus., III, 1897-1900, p. 84).
— annulata Lk. (Lamy, Révision Limidæ, Journ. de Conch.,
1930, p. 193).
Fam. Carditidae.
(Lamy, Révis, Carditacea, Journ. de Conch., 1921),
Cardita oariegata Brug.
Venericardia ovalis Reeve.
Fam. Lucinidae.
(Lamy, Révis. Lucinacea, Journ. de Conch., 1920).
Lucina edentula L.
Loripes assimilis Angas.
Codokia tigerina L.
Jagonia dwergens Phil.
Corbis fimhriata L.
— 408 —
Fam. Tellinidae.
(Rômer, in Conch. Cab. ; Bertin, Nouv. Arch. Muséum).
Tellina crucigera Lk.
— inflata Chemn.
— jubar Hanl.
— perna, Spglr.
— petalina Desh.
— rugosa Born.
— (Arcopagia) remies L.
— — robusta Hanl.
— — scobinata L.
— — subelliptica Sow.
( Angulus) opalinus Chemn.
— — rhomboides Q. et G.
— — rubellus Desh.
— ( Strigilla ) splendida Ant.
Fam. Donacidae (Id.).
Donax crenatus L.
— tinctus Gould.
Fam. Mesodesmatidae.
(Lamy, Révis. Mesodesmatidæ, Journ. de Conch., 1914).
Mesodesma striatum Chemn.
— glabratum Gmel.
— planum Hanl.
Fam. Mactridae.
(Lamy, Revis. Mactridae, Journ. de Conch., 1917).
Mactra maculata Chemn.
— cuneata Chemn.
— ■ kanakina Souverbie.
Cardilia semisulcata Lk.
Fam. Veneridae
Pitaria australica Rve.
— citrina Lk.
Callista erycina L.
I
— 409
Callista florida Lk.
Hysteroconcha Philippinarum Hanl.
Lioconcha castrensis Lk.
— ornata Dillwyn [= L. picta Lk.].
Gafrarium [= Cristà\ mixtum Lk.
— ■ pectinatum L.
Dosinia sp. (cf. Z)., angulosa Phil.).
Tapes litteratus L.
• — ■ (Amygdala) variegqtus (Hanl.) Sow.
Venus (Antigona) lacerata Hanl.
— — reticulata Lk.
— (Timoclea) marica L.
Fam. Cardiidae.
(E. Romer, in Conch. cah., 1869).
Cardium (Trachycardium) flai^um L. var Dupuchense Rve.
— ( Papyridea) australe Sow. [= C. pulchrum Rve].
— ■ (Hemicardium) fragum L.
— — nwale Rve.
Fana. Chamidae.
(Lamy, Journ. de Conch., 1927).
Chama asperella Lk.
Fana. PSAMMOBIIDAE.
(Bertin, Révis. Garidæ, Nouç. Arch. Mus.).
Asaphis deflorata L. [= A. arenosa Rumph.].
Psammotæa elongata Lk. [= P. violacea Lk.].
Fana. Pholadidae.
(Lamy, Journ. de Conch., 1925) .
Jouannetia globulosa Q. et G.
(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
27
410 —
Contribution a C étude du développement de uHuitre
PORTUGAISE, GrYPHÆA ANGULATA, LmK.
Par Gilbert Ranson.
I. GrYPHÆA ANGULATA, LmK. FAIT PARTIE DU GROUPE DES
Huîtres ovipares a gonades « typiquement » hermaphro-
dites.
Gryphæà angulata, Lmk. est ovipare. On sait maintenant
que Ostrea Forskàli Chemnitz (variété indo-pacifique de O. cucul-
lata Born, d’après Ed. Lamy, 1929, p. 155), Ostrea virginica, Gme-
lin, de la côte atlantique de l’Amérique et Ostrea gigas, Thunberg,
Ostrea spinosa, Quoy et Gaimard, Ostrea circumpicta, Pilsbry,
Ostrea rwularis, Gould, du Japon, sont également ovipares.
Par contre, Ostrea edulis, L. est larvipare ; lorsque les larves
sont rejetées de la cavité branchiale, âgées de 8 à 10 jours, elles
sont pourvues d’une coquille bivalve, prodissoconque primaire,
équivalve, à cbarnière rectiligne. Les espèces suivantes sont éga-
lement larvipares : Ostrea lurida, Carpenter, des côtes du Paci-
fique d’Amérique ; Ostrea denselamellosa, Liscbke, du Japon ;
Ostrea Angasi, Sowerby, de l’Australie du Sud et de Tasmanie,
Ostrea lutaria, Hutton, de la Nouvelle-Zélande (peut-être syno-
nyme de la précédente).
Brooks (1879) pensait que O. virginica était unisexuée. Par la
suite on considéra comme telles toutes les Huîtres ovipares. Cepen-
dant des recbercbes nouvelles ont démontré qu’il n’en était rien.
Déjà Kellog (1890) en a signalé un exemplaire hermaphrodite.
CoE, plus récemment (1934-1936), a signalé qu’on trouve chez
cette espèce 1 % de vrais hermaphrodites. En 1928-1933, Rou-
GHLEY a signalé neuf individus hermaphrodites à'Ostrea commère
cialis (cucullata) et a démontré, pour la première fois, qu’un chan-
gement de sexe a lieu dans les espèces ovipares. En 1928-1929,
Amemiya note des cas d’hermaphroditisme chez l’Huître ovipare
du Japon, O. gigas, et en 1929 il montre qu’un changement de
sexe a lieu chez cette espèce. En 1931, Awati et Rai signalent un
changement de sexe parmi de nombreux exemplaires de l’Huître
ovipare O. cucullata de l’Océan Indien. Les travaux récents de
Needler (1932), Burkenroad (1937) et Coe (1932-34-35-36) ont
Bulletin du Muséum 2® s., t. X, n® 4, 1938.
démontré que ce même phénomène existe chez O. virginica. Mais
le changement de sexe, chez ces espèces ovipares, n’a pas lieu plu-
sieurs fois au cours d’une même saison de reproduction comme
c’est le cas pour les larvipares ; il se produit tout au plus une fois
entre deux saisons de reproduction.
Pour Gryphæa angulata Lmk, nous avons moins de rensei-
gnements. Toutefois Amemiya, en 1926, a noté deux individus
hermaphrodites de cette espèce importée dans les eaux anglaises.
J’en ai signalé deux, en 1926, des côtes de France. Des recherches
sont nécessaires pour savoir si un changement de sexe se mani-
feste dans cette espèce comme dans les autres. Quoiqu’il en soit,
la présence d’hermaphrodites chez toutes ces espèces ovipares
indique nettement la possibilité pour la gonade, de fonctionner
comme mâle et femelle, de la même façon que celle des larvipares.
Certes, cette propriété de la gonade des Huîtres ovipares les rap-
proche quelque peu des larvipares. Cependant je considère que les
caractères « ovipares » et « larvipares » sont assez essentiels pour
les séparer ; il s’y ajoute d’ailleurs hien d’autres particularités
physiologiques. A mon avis, les ovipares du type Gryphæa angu-
lata devraient être groupées sous le nom de genre Gryphæa et les
larvipares du type Ostrea edulis sous le nom de genre Ostrea, les
deux genres étant parfaitement distincts.
II. — Durée et dimensions du stade prodissoconque. Carac-
téristiques ESSENTIELLES DE LA COQUILLE PRODISSOCONQUE.
La fécondation artificielle de Gryphæa angulata est obtenue
très facilement au laboratoire. J’ai pu suivre ainsi les premiers
stades du développement de l’œuf jusqu’à la formation d’une
larve au stade « phylembryon », c’est-à-dire possédant une coquille
bivalve, équivalve, avec charnière rectiligne, ou prodissoconque
primaire (Fig. 1, a). Malgré toutes les précautions prises et en leur
donnant comme nourriture une Algue très petite (1 p.) que je cul-
tive spécialement en très grande quantité et que la larve absorbe
très tôt comme on peut le constater facilement, je n’ai pas pu
conserver ces larves plus de 10 à 15 jours au cours desquels elles
ne dépassent jamais le stade phylembryon équivalve. Je revien-
drai ultérieurement sur cette première période de la vie de la larve
de portugaise.
Pour étudier le stade suivant j’ai eu recours à des pêches planc-
toniques dans la région de Marennes, à l’époque de la reproduction.
En employant un filet à mailles trop fines il se colmate rapidement
et refoule l’eau qui ne filtre plus. On ne recueille rien par ce pro-
cédé. On est alors obligé d’utiliser un filet à mailles plus grandes
ne retenant pas les jeunes larves du stade phylembryon. Cepen-
412 —
dant les plus petites, recueillies ainsi, n’ont que huit jours et envi-
ron 0 mm. 128 de hauteur ; elles sont à peine différenciées du stade
précédent par l’apparition d’un renflement ou umbo au sommet
de la valve inférieure ou gauche qui devient en même temps plus
Fig. 1. — Coquille prodissoconque de Gryphæa angulata, Lmk. — a, prodissoconque
primaire ; h, c, d, e, f, stades de croissance de la prodissoconque complète ; g, la
même qu’en /, venant de se fixer : on remarque sa direction oblique relevée anté-
rieurement et le cément qui la tient fixée au support ; h, la même qu’en g, après
24 heures de fixation : on remarque la nouvelle coquille apparaissant sur presque
toute la bordure, début de la dissoconque ou coquille définitive.
concave que la valve supérieure ou droite (Fig. 1 b). La coquille
précédemment équivalve, ne se distinguant pas de celle des autres
Lamellibranches, est devenue inéquivalve ; mais les valves sont
encore symétriques. C’est le début de la seconde période du pre-
— 413
mier stade de croissance de la coquille ou prodissoconque com-
plète. Au dixième jour environ de la vie de la larve, c’est-à-dire
deux jours après l’apparition de l’umbo à la valve gauche un léger
umbo apparaît sur la valve droite, opposé au premier. Ces nou-
veaux caractères deviennent rapidement prépondérants et bientôt
nous avons une larve d’ Huître portugaise typique : fortement
inéquivalve, la valve gauche étant très concave (Fig. 1, c, d, e, /),
munie d’un umbo très proéminent, débordant largement la ligne
cardinale de jonction des deux valves ; cet umbo droit au début
s’incurve progressivement du eôté postérieur. La valve supérieure,
convexe (Fig. 1, /, g), est munie d’un umbo dirigé postérieure-
ment, comme le précédent. Les deux valves, symétriques au stade
Fig. 2. — Portion d’une valve inférieure de prodissoconque de Gryphæa angulata,
Lmk. On remarque le plateau cardinal avec 3 crénelures verticales à chaque extré-
mité ; le ligament à sa droite ; l’umbo proéminent avec, à son sommet, (partie
claire,) le protostracum.
phylembryon et au début de la période suivante, deviennent dissy-
métriques, carénées, allongées du côté antérieur suivant une ligne
faisant avec l’horizontale un angle de 45® environ car la bordure
antérieure se développe plus rapidement que la postérieure chez
l’Huître portugaise. La zone d’union des deux valves qui était
primitivement rectiligne devient ainsi très légèrement arrondie.
Si l’on sépare les deux valves, on s’aperçoit que cette zone d’union
est formée de deux-parties (Fig. 2), l’une occupant le sommet et
s’étendant sur toute la largeur de l’umbo inférieur, c’est la ligne
cardinale, pour ainsi dire rectiligne, avec 3 crénelures, verticales,
à chaque extrémité ; l’autre lui fait suite antérieurement ; c’est
un fort ligament qui réunit solidement les deux valves et occupe
à peu près le tiers de la hauteur de leur bord antérieur.
Au sommet de chaque umbo on remarque une zone en général
plus claire, parfaitement délimitée, c’est le protostracum. Tous les
stades décrits ci-dessus sont vus dans la fig. 3, microphotographie
de larves débarrassées de leur contenu.
Cette coquille prodissoconque est caractéristique des Ostreidæ ;
de très petites différences distinguent les genres.
— 414 —
Après quinze ou vingt jours de vie planctonique, lorsque les
conditions extérieures sont favorables, la larve de portugaise se
fixe sur un support, grâce à un cément que sécrète sa glande bys-
sale et de telle sorte que le bord de ses valves soit très près de la
surface du support, la région umbonale étant relevée (Fig. 1, g).
C’est la première manifestation de la métamorphose qui se prépare
intérieurement et va transformer complètement l’organisation
interne et externe de l’animal ; c’est le début du stade népionique
qui commence (avec des modifications internes semblables à celles
qui ont été décrites chez O. edulis et O. virginica) par la formation
très rapide de la nouvelle coquille définitive ou dissocoiîque, la
prodissoconque embryonnaire étant abandonnée au sommet de
la nouvelle. On a distingué la première phase ou népionique de la
suivante ou « adulte » ; en effet, a son début la nouvelle coquille,
dont la structure des valves est semblable à celle qui a été décrite
chez O. edulis, présente une valve inférieure aplatie sur le support,
la valve supérieure ••étant légèrement convexe. Mais très rapide-
ment, au bout de 5 jours environ chez la plupart, beaucoup plus
tard chez d’autres, apparaissent les caractères de l’adulte avec
valve inférieure concave et valve supérieure plate.
Dans le plancton, au mois de juillet, à l’Ile d’Oléron, on trouve
en même temps que les larves d’ Huîtres portugaises, de nombreuses
larves de plusieurs espèces de Lamellibranches se reproduisant
donc à la même époque. Il est difficile pour dénombrer les pre-
mières, de distinguer les plus jeunes larves d’ Huîtres (Fig. 1 a)
des jeunes larves des autres Lamellibranches. Cependant l’umbo
de la valve gauche apparaît très tôt dans la larve d’ Huître portu-
gaise et lui donne un caractère inéquivalve, très apparent, au
moment où les autres larves Lamellibranches, de la même dimen-
sion, n’ont pas d’umbo et où leur coquille est très apparemment
équivalve. Dès que les larves d’ Huîtres atteignent 0 mm. 2 la
distinction devient très facile tant le caractère inéquivalve est
prononcé (Fig. 1, c, d, et Fig. 3). J’ai mesuré un certain nombre
de larves de Gryphæa angulata recueillies ainsi par pêche planc-
tonique, les plus petites ayant par conséquent un début d’umbo à
la valve gauche. Pour compléter ces mesures il me suffira de signa-
ler que l’œuf de la portugaise a 0 mm. 05 de diamètre et que la
larve avec coquille équivalve et charnière droite a 0 mm. 1 de dia-
mètre. J’appelle « hauteur » la distance du bord extrême des
valves au bord externe de l’umbo de la valve gauche et « largeur »
la plus grande largeur des valves, suivant le diamètre antéro-
postérieur incliné de 45° environ sur l’horizontale.
La prodissoconque ne présente pas de variations importantes
contrairement à la dissoconque ou coquille adulte si extraordi-
nairement variable chez Gryphæa angulata, dès l’origine d’ailleurs.
— 416 —
On trouve bien quelques larves moins hautes que la moyenne,
chez celles approchant du terme de la vie pélagique ; au contraire
quelques jeunes sont plus hautes que la moyenne. Mais ce sont des
exceptions et dans l’ensemblé la croissance de la prodissoconque
semble se faire suivant une loi assez précise. La hauteur est tou-
jours plus grande que la largeur ; le rapport de la première à la
seconde est assez constant et varie peu autour de la moyenne de
1,1. J’ai donné l’épaisseur pour quelques-unes, lorsqu’elles se trou-
vaient dans la position favorable. Les mesures sont exprimées
en millimètres.
Hauteur
0,128
0,142
0,142
0,142
0,157
0,157
0,171
0,171
0,171
0,185
0,185
0,214
0,214
0,214
0,214
0,214
0,228
Longueur
0,114
0,128
0,128
0,128
0,142
0,142
0,155
0,157
0,171
0,157
0,157
0,200
0,171
0,171
0,157
0,214
Epaisseur
0,142
Hauteur
Largeur
0,200
0,155
0,214
0,228
0,242
0,255
0,228
0,285
0,228
0,255
0,285
0,314
0,300
0,285
Epaisseur
0,155
0,171
0,271
0,228
0,228
0,228
0,242
0,242
0,255
0,271
0,285
0,285
0,285
0,285
0,285
0,300
0,314
0,328
0,328
0,328
Le problème se posait de savoir si l’on peut, à l’examen de la
larve planctonique, fixer la date précise de sa fixation sur un sup-
port. Ce problème est intéressant théoriquenient puisqu’il nous
oblige à préciser les caractères de la fin d’un stade essentiel et la
durée précise de ce dernier, le début d’une métamorphose impor-
tante dans la vie de l’Huître. Je n’ai pas besoin d’en souligner
l’intérêt pratique ; on sait que les larves arrivées au terme de la
vie planctonique meurent si elles ne trouvent pas le support con-
venable sur lequel elles poursuivront leur croissance. Or ces larves
réclament des supports absolument propres, dépourvus de dépôt
argileux. Il faut donc pouvoir signaler aux Ostréiculteurs à quel
moment précis ils doivent mettre leurs collecteurs à l’eau pour
recueillir le maximum de naissains.
Dans la région de Marennes, pour la portugaise, mes observa-
— 417
tions m’ont permis d’arriver à la conclusion suivante : lorsque la
larve a atteint une hauteur de 0 mm. 3 et une couleur générale
brun rouge (rouille), elle est arrivée au terme de sa vie plancto-
nique et va se fixer dans les trois ou cinq jours (au maximum) sui-
vants. Il y a toujours quelques larves brun rougeâtre n’atteignant
pas tout à fait cette dimension, bien qu’elles soient certainement
sur le point de se fixer aussi, mais la proportion en est très
faible ; elles doivent être considérées comme « naines ».
En juillet et août 1936, j’ai fait à l’Ile d’Oléron des expériences
tout à fait démonstratives à cet égard. Pendant 1 mois et demi
j’ai fait avec l’aide d’un ostréiculteur, M. Baudier, des pêches
planctoniques et le décompte des larves de portugaises, deux ou
trois fois par semaine. Le 30 juillet 1936, j’ai conseillé aux Ostréi-
culteurs de mettre immédiatement des collecteurs à l’eau (ayant
- trouvé 31.800 vieilles larves dans une pêche d’un quart d’heure).
Le 31, au matin, d’innombrables collecteurs étaient déposés dans
les régions appropriées et le 4 août, je pouvais me rendre compte
qu’ils étaient couverts d’une quantité considérable de jeunes larves
venant de se fixer (500 à 1.000 par tuile, les conditions extérieures
étant très favorables). Le 4 et le 5 août on ne trouvait pour ainsi
dire plus de vieilles larves dans le plancton. Le 6 août, nous en
constations, de nouveau, de nombreuses (22.680), dont j’expli-
querai l’origine ci-dessous. Des collecteurs sont déposés le 7 août ;
le 10 août nous constations qu’ils étaient couverts aussi abon-
damment que les précédents de larves venant de se fixer. L’expé-
rience réalisée, grâce à la pratique ostréicole, sur une vaste échelle,
est absolument concluante.
Ainsi la larve de Gryphæa angulata qui a 0 mm. 1 de hauteur
lorsque sa première coquille équivalve l’enveloppe complètement,
. ne dépasse pas 0 mm. 300-0 mm. 330 lorsque commencent les
métamorphoses faisant apparaître l’organisation de l’adulte. Quant
à la pigmentation (qui est brunâtre à partir de 0 mm. 2 environ
et devient progressivement brun rouge (rouille) à 0 mm. 3), il est
difficile de dire quelle est son origine et la cause de sa variation. On
ne peut que l’enregistrer pour le moment, en attendant que son
déterminisme soit établi.
III. — Les Huîtres portugaises cultivées dans les parcs
DES FONDS ostréicoles NE CONTRIBUENT PAS A ASSURER LA
PÉRENNITÉ DE l’eSPÈCE.
Les « bancs naturels » de l’Huître portugaise se développent à
l’embouchure des rivières ou dans leur voisinage immédiat ; ils
remontent parfois assez loin, le cours de celles-ci comme c’est le
cas pour la Charente où l’on en trouve au Vergeroux, à plusieurs
— 418
kilomètres en amont de la côte où pendant ime partie de la jour-
née, à marée basse, ces bancs se trouvent dans de l’eau complète-
ment douce. Il faut donc très peu d’eau de mer pour permettre le
développement de cette espèce. Il est cependant impossible de la
faire vivre dans de l’eau absolument douce, comme j’ai essayé de
le faire ; elle y meurt très rapidement tandis que dans de l’eau à d :
1.005 elle vit très longtemps au laboratoire ; c’est dans de l’eau
à d : 1.002 seulement qu’elle commence à présenter des troubles
physiologiques.
Or depuis que la pratique de l’Ostréiculture a rassemblé des
millions d’ Huîtres dans les zones côtières, au voisinage des embou-
chures des rivières, on a pu se demander si les Huîtres des parcs
ostréicoles ne prenaient pas part à la reproduction de l’espèce, si
même elles ne pouvaient pas remplacer effectivement les « bancs
naturels » qui, détruits progressivement par la pêche exagérée et
les parasites de toutes sortes, n’auraient plus besoin d’être recons-
titués pour que la pérennité de l’espèce fût assurée. On pouvait
même se demander, comme l’a fait Boury en 1929, pour Ostrea
edulis, si les produits génitaux de ces Huîtres vivant dans un
milieu à conditions nouvelles quelque peu différentes, ne donne-
raient pas des produits génitaux et des larves « adaptés » à ce
nouveau milieu. Mais depuis fort longtemps, empiriquement, les
Ostréiculteurs s’étaient parfaitement rendu compte, que lorsque
les bancs naturels étaient ruinés, la fixation de naissains était
déficiente sur les collecteurs, malgré la présence de stocks impor-
tants d’ Huîtres dans les parcs. Et l’idée que seules les Huîtres
des « bancs naturels » ou « crassats » assuraient la pérennité de
l’espèce s’est transmise dans les milieux ostréicoles.
En 1936 et 1937, à l’Ile d’Oléron, j’ai pu vérifier le bien -fondé de
cette hypothèse. En 1936, l’émission massive des produits génitaux
a été parfaitement constatée à marée basse, dans les parcs, le
25 juin. Du 17 au 25 juillet nos pêches planctoniques nous don-
naient 10 à 14.000 larves d’ Huîtres (je ne peux expliquer ici com-
ment nous obtenons ces chiffres ; ils n’ont d’ailleurs qu’une valeur
de comparaison). Le 25 juillet nous ne trouvons plus de vieilles
larves, mais seulement 10.000 jeunes. Puis, seulement le 30 juillet,
apparition brusque de 51.600 larves dont 31.800 vieilles. Je recom-
mande, le jour même, la mise à l’eau des collecteurs, qui sont dépo-
sés le 31 et la fixation est constatée le 4 août. De nouveau, le 6 août,
apparition brusque de 22.680 vieilles larves dans notre pêche ;
nouvelle mise à l’eau de collecteurs le 7 ; fixation le 10 août. Ainsi
•le stock de larves fourni par les Huîtres des viviers n’avait pour
ainsi dire rien donné comme vieilles larves planctoniques dont je
n’avais d’ailleurs pas constaté de fixation sur les collecteurs natu-
rels. Celles récoltées le 30 juillet et le 6 août ne pouvaient provenir
— 419 —
que d’un apport de la Charente ou de la Gironde où l’émission des
produits génitaux a eu lieu après celle des Huîtres des parcs. L’appa-
rition d’un nouveau stock de vieilles larves le 6 août, 7 jours seule-
ment après le précédent provient du fait qu’en rivière les émissions
de produits génitaux se succèdent à quelques jours d’intervalle,
les glandes génitales ne se vidant pas totalement en une seule fois.
En 1937, la démonstration a été plus complète encore, car j’ai pu
lier l’apparition brusque d’un stock de vieilles larves, dans les eaux
des côtes oléronnaises, à un phénomène météorologique évident,
la déterminant. L’émission des produits génitaux a eu lieu le
13 juillet. Pendant quelques jours nous avons trouvé 3 à 7.000 larves
dans notre pêche planctonique ; du 22 au 31 juillet il n’y en avait
aucune et nous ne constations pas de fixation sur les collecteurs
déposés en divers endroits de la côte. Le 31 juillet, le lendemain
de violents orages et d’abondantes chutes de pluie dans la région,
nous trouvions 3.000 vieilles larves dans notre pêche ; l’examen
du plancton total ne laissait aucun doute : il était semblable à celui
récolté quelques jours avant à l’embouchure de la Charente. Quatre
jours après, je pouvais observer une très faible fixation en certains
endroits. Les conditions météorologiques avaient permis aux côtes
oléronnaises d’être balayées accidentellement par un apport d’eau
de la Charente, avec ses larves et son plancton. Ce phénomène,
accidentel au cours de l’été très sec de 1937, s’est produit fréquem-
ment et dans des proportions beaucoup plus grandes en 1936, dont
l’été fut au contraire très pluvieux.
Ainsi les conclusions sont très nettes : les courants de la marée
montante, refoulant les eaux douces ou saumâtres de l’embouchure
de la Charente n’entraînent abondamment ces dernières sur la
côte E. de l’Ile d’Oléron que lors des saisons très pluvieuses où
le débit de cette rivière est importante. Et l’on comprend ainsi
pourquoi, comme je l’ai signalé récemment (1935-36-37), après
deux années relativement sèches, les Huîtres des parcs ostréicoles
de la côte oléronnaise maigrissent, ne poussent plus et peuvent
présenter la « maladie du pied » au moment de la reproduction.
Seules les lances qui se sont développées dans les eaux saumâtres
de V embouchure de la Charente et y ont atteint le terme du stade pro-
dissoconque peuvent se fixer sur les collecteurs de Vile d’Oléron si
elles y sont transportées au moment où elles sont prêtes à se fixer.
Parmi l’ensemble des larves émises par les Huîtres des « bancs
naturels », seules subsisteront celles qui auront vécu pendant
15 à 20 jours dans ces eaux. Toutes les autres, dispersées par les
courants de marées sùr les côtes avoisinantes au cours des douze
premiers jours de la vie planctonique ne terminent pas leur stade
prodissoconque.
Les produits génitaux émis par les Huîtres des parcs ostréicoles
— 420 —
donnent en très petite proportion des larves, n atteignant même pas
le dizième jour de croissance. Pour quelle raison ? La côte E.
de l’île d’Oléron où se trouvent la plus grande partie des parcs
ostréicoles, est largement baignée par les eaux du large. La Cha-
Fig. 4. — • Carte de la région de Marennes-Oléron. Les lignes en petit pontillé à l’em-
bouchure de la Charente, indiquent le mode de dispersion de l’eau douce refoulée
par les courants de flot ; ces lignes correspondent également à l’emplacement des
bancs naturels de l’Huître portugaise ; la ligne en points plus espacés indique la
direction du courant d’eau douce longeant la côte du Château d’Oléron (où sont
déposés la plupart des collecteurs oléronnais) uniquement lorsque le débit de la
Charente est très important. A la partie inférieure de la carte : courants d’eau
douce de la Gironde, baignant les côtes oléronnaises et y amenant des larves de
portugaises lors des étés très pluvieux seulement.
rente et la Gironde y font bien sentir leur effet, mais l’hiver surtout
et exceptionnellement l’été lors des années très pluvieuses. En été,
même si les chutes de pluie sont abondantes, la densité de l’eau
n’y descend jamais au-dessous de 1.020 et se trouve fréquemment
à 1.024, comme c’était le cas cette année pendant les grandes
/ -
— 421 —
marées de juillet. Les eaux douces s’écoulant régulièrement de la
Charente sont reprises par les courants de flot et rejetées, en éven-
tail, surtout le long des côtes de Fouras-La Rochelle d’une part
et de Brouage-Mérignac d’autre part (voir la carte, fig. 4). Les
« bancs naturels » de portugaises de l’embouchure des rivières se
développent dans des eaux de densité 1.015 à 1.020 de moyenne.
C’est cette salinité qui, seule, convient au développement de la larve
de Gryphæa angulata, Lmk. En effet il semble bien que l’œuf
puisse se développer et donner ses premiers stades par des salinités
plus élevées. J’en ai maintes fois fait l’expérience par fécondation
artificielle des œufs d’ Huîtres de parcs ostréicoles. J’ai obtenu des
larves atteignant le stade prodissoconque primaire. J’ai dit plus
haut que j’avais constaté le même phénomène dans la nature.
Mais il est évident, après les observations ci-dessus, que ces jeunes
larves ne pourraient vivre, croître et atteindre la fixation que si
elles étaient transportées dans les eaux saumâtres de l’embouchure
même des rivières. Le stade prodissoconque semble exiger des eaux
de basse salinité. Amemiya, I. dans son travail de 1926, a établi
les limites de la salinité favorable aux premiers stades du développe-
ment de l’œuf chez Gryphæa angulata, Lmk, Ostrea virginica,
Gmelin et Ostrea edulis, L. ; pour la première, il fixe ces limites
entre 25 et 38 ®/oo-
Les résultats de la reproduction de la portugaise en 1937, dans
la région de Marennes-Gironde, nous indiquent l’importance du
facteur « salinité ». Comme je l’ai dit plus haut, l’été de 1937 a été
particulièrement sec ; il n’y a pour ainsi dire pas eu de naissains
sur les collecteurs des côtes de l’Ile d’Oléron où se trouvent cepen-
dant la plus grande partie des parcs ostréicoles, alors qu’il y en a
eu une assez grande quantité sur ceux de l’embouchure de la Cha-
rente, de la Seudre, à l’Ile d’Aix et en Gironde, c’est-à-dire seule-
ment dans les régions de basse salinité. La carte de la distribution
des larves d’ Huîtres fixées en 1937, serait donc très expressive.
On ne peut absolument pas dire que les produits génitaux des
Huîtres des parcs sont « adaptés » à des conditions nouvelles et
qu’ils peuvent donner ainsi des organismes viables. Gryphæa
angulata, Lmk apparaît ' donc comme une espèce essentiellement
sténohaline dans son stade embryonnaire.
On doit en tirer un enseignement précieux pour l’ostréiculture
française : il faut à tout prix et rapidement reconstituer les « bancs »
naturels ou « crassats » de l’embouchure de la Charente et de la
Gironde et y constituer des « Réserves nationales » à l’abri de toute
pêche et défendues contre les parasites de toutes sortes.
En 1928, Amemiya a examiné les Huîtres japonaises, en relation
avec la salinité de leur milieu naturel et les premiers stades du déve-
loppement de l’œuf de chacune d’elles. Il conclut de ses belles
— 422 —
recherches que le développement de l’oeuf présente des limites
de salinité particulières pour chaque espèce ; en comparant la
salinité favorable au développement de l’œuf avec celle de l’habitat
naturel de l’adulte il trouve que la première correspond bien avec
la dernière dans toutes les sortes d’ Huîtres. Je pense qu’il n’y a
pas de meilleure confirmation de ce que j’ai observé et signalé
ci-dessus pour la portugaise de nos côtes.
D’autre part, d’après Amemiya, les espèces normalement litto-
rales, (O. circumpicta et O. spinosa) sont adaptées aux hautes
salinités à l’état adulte comme à l’état embryonnaire ; de même
les Huîtres normalement des zones saumâtres, (O. gigas, O. rivu-
laris, O. sikamea) sont adaptées à de basses salinités. Cependant
je ferai remarquer que leur habitat naturel ne se modifie pas pour
cela. D’autre part, l’auteur n’a examiné l’action des différentes
salinités que sur les premiers stades du développement de l’œuf,
ce qui n’est pas suffisant pour tirer les conclusions que certains
auteurs en ont tirées.
IV. • — - Action de la température du support sur la fixation
DE LA LARVE d’HuÎTRE PORTUGAISE.
^ Il est enfin un facteur intervenant dans la fixation qu’il me paraît
utile de signaler.
Les larves de cette Huître se fixent dans la zone intercotidale,
sur les fonds découvrant à toutes les marées. Les supports naturels
ou collecteurs artificiels doivent être propres ; s’ils sont recouverts
d’un léger dépôt d’argile, les filaments du byssus de la larve ram-
pante n’y retiennent pas celje-ci et elle meurt au terme de son stade
prodissoconque. D’autre pqrt, j’ai pu observer, en 1937, où les
conditions étaient favorables à cet égard, que les collecteurs ne
devaient pas atteindre une température trop élevée pour permettre
la cémentation de la larve. En effet, le 4 août 1937, j’ai constaté
une très légère fixation, à la suite de l’apport signalé plus haut.
Or depuis plusieurs jours il faisait très chaud (30®), le ciel étant sans
nuages, le soleil surchauffait les collecteurs pendant tout le temps
de la basse mer ; les ardoises noires, eh particulier, atteignaient
une température de plps de 35®. On pouvait alors constater que
seul l’envers des « tuiles », à l’ombre, portait quelques jeunes nais-
sains. Certes le « flot » refroidit quelque peu les collecteurs, mais pas
suffisamment, car les Içirves se fixent dès l’arrivée de la mer ; lorsque
ceux-là sont recouverf;s d’un mètre d’eau seulement la fixation n’a
plus lieu. C’est un fait important de la biologie de la larve de por-
tugaise qui n’a pas ejicore été signalé, à ma connaissance, pour les
larves des espèces d’ Huîtres littorales étudiées jusqu’ici.
— 423 —
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(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
— 425 —
Sur une nouvelle espèce marocaine du genre Anodonta
Par J.-M. Pérès.
Au cours de mes recherches dans l’Oued Grou en décembre 1937,
en compagnie de M. de Lepiney et du capitaine Clos-Arceduc,
j’ai retrouvé, tant à l’état de coquilles qu’à l’état vivant, un grand
nombre d’échantillons de l’espèce Anodonta (Liowillea) Pallaryi
Bédé, Sur tous les exemplaires recueillis j’ai vérifié le dédoublement
des lamelles postérieures, caractéristique du sous-genre Liouvillea
créé par Bédé et ce caractère s’est montré parfaitement constant
chez tous les animaux examinés.
J’ai eu, au cours de ces recherches, la bonne fortune de découvrir
deux échantillons, l’un complet, l’autre réduit à une valve, d’une
espèce nouvelle du genre Anodonta. L’espèce en question appartient
comme les deux seules espèces connues du Maroc au sous-genre
Liouoillea. Les deux échantillons recueillis présentent le dédouble-
ment des lamelles postérieures parfaitement net.
L’espèce nouvelle est très différente, et se distingue au premier
coup d’œil de la Liouoillea Pallaryi avec laquelle on la trouve.
Je ne crois pas qu’on puisse la considérer comme une simple varia-
tion de L. Pallaryi, car cette dernière espèce est remarquablement
constante dans ses proportions, ses formes et sa coloration et malgré
mes recherches, je n’ai pas trouvé un seul échantillon de L. Pallaryi
qui tende, si peu que ce soit, vers l’espèce qui coexiste avec elle.
M. DE Lepiney a trouvé en janvier 1938, trois valves de cette
espèce nouvelle, malheureusement en très mauvais état, qu’il a
bien voulu me communiquer, et qui m’ont montré les mêmes
caractères que mes échantillons.
Je prie le Professeur Gruvel, du Muséum National d’ Histoire
Naturelle, qui dirige mon travail, de bien vouloir accepter la dédi-
cace de cette espèce nouvelle.
Anodonta (Liouvillea) Gruveli nov. sp.
Coquille subovalaire allongée, moyennement renflée. Bord anté-
rieur bien régulièrement arrondi et bien développé, mesurant envi-
ron les 3 /5 du bord postérieur. Bord postérieur d’abord à peu près
horizontal et subincliné vers l’arrière, puis nettement descendant.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
28
— 426 —
Le bord ventral régulièrenaent mais très faiblement incurvé est
presque droit et parallèle au bord dorsal dans sa partie moyenne.
Rostre bien développé, modérément tronqué et bianguleux. Som-
met plutôt bombé, saillant, légèrenient ridé. Valves assez épaisses.
B
Fig. 1. — A, Anodonla (Liowillea) Grweli nov. sp. — B, Anodonta (Liouvillea).
Pallaryi Bédé.
peu ou pas transparentes, marquées de stries concentriques d’accrois-
sement, épaisses et bien marquées ventralement, plus fines dans la
région du sommet. Valves assez fortement bâillantes en avant, peu
ou pas en arrière. Coloration générale foncée ; d’un brun assez clair
à proximité des sommets, au contraire très foncé et presque noir
dans les parties marginales. Absence totale de rayons colorés.
— 427 —
Nacre blanchâtre ; lisière ventrale de l’intérieur des valves inexis-
On voit d’après la diagnose qui précède combien l’espèce nouvelle
est différente de A. Pallaryi Bédé.
Par rapport à A. Pallaryi, A. Gruveli a une forme plus allongée,
Fig. 2. — Anodonta (Liowillea) Grwéli nov. sp., vue par la face antérieure.
un rostre plus tronqué, la coquille plus épaisse et plus opaque. Le
bord ventral de A. Gruveli est à peu près parallèle au bord dorsal,
celui de A. Pallaryi est régulièrement courbé et ascendant du rostre
à l’extrémité antérieure de la coquille. A. Gruveli a des stries concen-
triques irrégulières, bien marquées ; au contraire A. Pallaryi a des
stries concentriques très fines et très régulières. La couleur brun
foncé de l’A. Gruveli n’a aucun rapport avec la teinte d’un jaune
corné et les rayons verts de A. Pallaryi. Enfin l’intérieur des valves
d’.A. Gruveli est beaucoup moins bleuté et le liseré ventral brun
n’existe pas ou, s’il existe, il est très peu visible et plutôt bleuté.
La forme générale de la coquille, la courbure du bord ventral,
l’épaisseur des valves, la coloration écartent d’ailleurs aussi com-
plètement toute idée d’analogie de A. Gruveli avec VA. Theryi
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
28.
— 428 —
Bédé de l’Oued M’da, dont j’ai trouvé un exemplaire complet en
parfait état.
BIBLIOGRAPHIE
Bédé (P.). — Le genre Anodonta au Maroc. Bull. Soc. Sc. Nat. du Maroc,
t. XII, nos 7_g^ pp. 223 à 227, fig. 1 à 3.
(Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine
animale du Muséum National d’Histoire Naturelle et Caisse
Nationale de la Recherche Scientifique). ■
Note sur une espèce de CampanularIdés
(Clytia Gravieri, Billard)
Par a. Billard.
J’ai décrit il y a longtemps, une espèce, que j’ai appelée Campa-
nularia Gravieri : cette espèce fut trouvée dans le Golfe de Tad-
jourah par le regretté Professeur du Muséum ^ auquel je l’ai dédiée.
Ultérieurement j’ai attribué à la même espèce, des colonies prove-
nant du Golfe de Suez mais j’ai pensé alors ^que cette espèce
devait être rangée dans le genre Laomedea (sensu stricto). Depuis
j’ai retrouvé cette même forme dans la riche collection du « Siboga »
et en possession d’un matériel plus abondant j’ai pu observer plus
complètement les hydrothèques ; j’ai alors remarqué que la dyssy-
métrie des dents et de l’intervalle qui les sépare est due à ce que
les hydrothèques sont déformées et plissées accidentellement dans
leur partie distale ; quand on a la chance de tomber sur une hydro-
thèque normale sans plissements on observe que les dents sont
symétriques ; de plus surtout après coloration, on voit qu’elles
sont renforcées dans leur milieu par une courte bande longitudinale
de périsarque légèrement épaissi, figurant une double strie. Les
hydrothèques ressemblent alors tout à fait à celles du Laomedea
bistriata Leloup des îles Andaman ; pour moi il s’agit de la même
espèce, d’autant plus que les gonothèques sont semblables ® ; cepen-
dant dans les formes observées par Leloup les bandes d’épaississe-
ment sont plus longues, mais depuis l’établissement de son espèce
Leloup a figuré des hydrothèques avec des bandes d’épqississement
plus courtes ^ chez des colonies récoltées en Indochine. '
En présence de ces faits j’ai tenu à revoir les colonies du Golfe
de Suez, j’ai alors retrouvé les mêmes particularités que dans les
1. Billard (A.). Hydroïdes récoltés par M. Ch. Gravier dans le Golfe de Tadr”^
jourah (Bull. Mus. Paris, 1904, p. 482, fig. 1). ,
2. Id., Les Hvdroïdes des golfes de Suez et d’Akaba (Mém. Inst. d’Egypte, (1933,
t. XXI, p. 9, fig. 3).
3. Leloup (E.). Trois nouvelles espèces d’Hydropolypes (Bull. AIus. roy. Belgique,
1931, t. VII, p. 4, fig. 8-11) et Une collection d’Hydropolypes appartenant à Tlndian
Muséum (Rec. Ind. Mus. Calcutta, 1932, vol. XXXIV, p. 158, fig. 20-23, pl. XVII,
4. Id. Hydropolypes et Scyphopolypes recueillis par G. Davidoff sur les côtes
de l’Indochine française (Mém. Musée roy. Belgique, 2** S., fasc. 12, p, 22, fig. ,12). ,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
— 430 —
colonies du « Siboga » ; hydrothèques pour la plupart à dents dyssy-
métriques ^ (fîg. 2) ; hydrothèques normales à dents symétriques
(fig. 1) montrant les unes et les autres une bande d’épaississement
périsarcale.
J’ai de nouveau examiné le contenu des gonothèques ; quand
il est bien conservé et éclairci on voit que les bourgeons médusoïdes
sont semblables à ceux qui donnent les méduses de Clytia ; c’est
Fig. 1. — Grande hydrothèque à dents symétriques du Clytia Gravieri (Billard) du
Golfe de Suez. Gr. ; 64,5. — Fig. 2. — Petite hydrothèque à dents dyssymétriques-
du Clytia Gravieri du Golfe de Suez. Gr. : 64,5. — Fig. 3. — Hydrothèque du Clytia
Gravieri (type) du Golfe de Tadjourah. Gr. : 124.
le cas aussi des formes décrites par Leloup, qui s’exprime ainsi t
Elles (les gonothèques) renferment 7-8 bourgeons médusoïdes en
forme de cloche profonde, etc... C’est donc dans le genre Clytia
(sensu stricto) que doit être placée cette espèce; Leloup l’attribue
au genre Laomedea, sous-genre Obelia, ce qui est erroné, les Obelia
ayant des méduses aplaties.
J’ai voulu aussi revoir les colonies de l’espèce Campanularia
Gravieri Billard (type) ; ce sont des colonies simples et non rami-
fiées. Les hydrothèques sont plissées distalement et c’est à ce fait
1. Souvent il est difficile de voir comment est le bord des hydrothèques, quand
elles sont trop fortement plissées.
— 431 —
qu’est due la dyssymétrie des dents que j’avais considérée comme
caractéristique. Dans le cas le plus favorable on aperçoit aussi
une courte et faible bande d’épaississement périsarcal (fig. 3) ;
il s’agit vraisemblablement de colonies jeunes non matures, car il
n’y a pas de gonothèques ; les hydrothèques sont plus petites, la
longueur varie de 395 à 610 [x, la largeur varie de 200 à 280 (x ^ ;
les formes de Suez ont une longueur variant de 610 à 1.070 {x avec
une largeur de 360-500 [x ; pour les colonies du « Siboga » les dimen-
sions respectives constatées sont : 660-1190 [x et 215-530 [i.
Fig. 4. — Hydrothèque du Clytia ? sp. de Madère. Gr. : 124.
Leloup signale que le Laomedea bistriata se rapproche le plus du
Clytia alternata Hargitt c’est aussi mon avis ; qui plus est je crois
qu’il s’agit d’une seule et même espèce, les raisons invoquées par
Leloup me semblent insuffisantes ; la dimension des colonies n’est
pas un caractère spécifique, les dents dans le dessin ne paraissent
pas si aiguës que l’écrit Hargitt ; quant à la disposition des bour-
geons en simple rangée dans les gonophores, au lieu d’une double
1. Nombres rectifiés, un peu plus grands que ceux donnés en 1904.
2. Hargitt (Ch.-W.). Hydroids of the Philippine islands (Philipp. Journ. Sc.,
Vol. XXIV, p. 483, pl. II, fig. 7).
— 432 —
rangée, caractère invoqué par Leloup, il n’a aucune valeur, car
dans les gonothèques du Clytia Gravieri, provenant du « Siboga »
j’ai rencontré dans une même colonie des gonothèques à une et
deux rangées de bourgeons médusoïdes.
Pour terminer j’ai examiné de nouveau la forme récoltée par
le T raoailleur à Madère déterminée par nioi comme Campa-
nularia Gravieri ; je pense maintenant qu’il ne s’agit pas du
Clytia Gravieri, la crête correspondant aux dents des hydro-
thèques est une apparence, elle est due à un pli accidentel de la
dent qui provoque en même temps la dyssymétrie (fig. 4), mais
on ne constate pas la bande d’épaississement périsarcale caractéris-
tique. La longueur des hydrothèques varie de 430 à 530 [x et leur
largeur atteint 315 [x. Je ne puis pour le moment déterminer avec
certitude cette forme.
(Laboratoire de Zoologie, Faculté des Sciences de Poitiers).
1. Billard (A.). Hvdroïdes (Expéd. scient, du « Travailleur » et du « Talisman »,
p. 171).
V
— 433
Contribution a 'la Flore de la Nouvelle-Calédonie
LXVII. — Plantes récoltées par M. et M“® Le Rat
DE 1900 A 1910 L
(10® supplément).
Par a. Guillaumin,
Muséum national d’Histoire naturelle.
Fagara Le Ratii Guillaum. nom. nov. = Zanthoxylum Le Ratii
Guillaum. — • Sans localité (439), bords de la Caricouyé (2448),
Prony (218).
F. pinnata Engl. — ■ Nouméa, pointe de l’Artillerie (2347 bis).
Geijera salicifolia Schott. — Ile des Pins (117).
^Melicope leptophylla Guillaum sp. nov.
Arhor 5-6 m. alla, ramis gracilibus, primum dense fulvo villosis,
deinde glabris, foliis oppositis, 3-foliolatis, petiolo gracili, 5-7 cm.
longo, breviter fuli^o-i>iUoso, foliolis membranaceo rigidis, ovatis
( usque ad 10 cm. X 5 cm.), supra glabris, subtus brei’iter hirsutis
praecipue in Costa, apice acutis, centrali in petiolum longe angustissime
cuneato, lateralibus sessilibus, basi asymmetricis, latere exteriore
latiore. Flores solitarii vel 2-3 fasciculati, fere sessiles, inaperti 4 mm.
longi, sepalis 4, triangularibus, 1 mm. longis, 2 exterioribus, peta-
lis 4, lineari-lanceolatis, 7 mm. longis, glandulosis, staminibus 8,
4 longioribus (6 nim.), 4 breoioribus (5 mm.) sepalis oppositis ;
filamentis applanatis, glandulosis, glabris, ovario minimo, 4 lobo,
stylo aequilongo, basi hirsuto, stigmate vix dilatato.
Mont Koghi (2949).
Bauhinia Kappleri Sagot. — Nouméa (introduit] (402, 1927).
Acacia spirorbis Labill. — Route Houaîlou-Koua (2435).
Apium Ammi Urb. — Nouméa (2100).
Blumea bifoliata DC. — ■ Magenta (973).
Conyza viscidula Wall. — Plaine de Caricouyé, Païta (2854), base
du Mont Mou (1625).
1. Bull. Mus., 1911, pp. 349, 453, 558 ; 1912, pp. 39, 91 ; 1913, p. 380 ; 1919, p. 499 ;
1920, p. 174 ; 1923, p. 112 ; 1926, p. 229 ; 1929, p. 117 ; 1932, p. 694 ; 1934, pp. 302,
456.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X n° 4, 1938.
— 434 — ■
Litsea uniflora Guillaum. — • Dombéa (3974).
Stenocarpus Comptonii S. Moore. — Bien que l’espèce ne me soit
connue que par la description, je crois pouvoir y rapporter l’échan-
tillon : Prony (523).
S. dumbeensis Guillaum. — Mont Dzumac (2652), Monts Koghis
(2237) ?
Potamogeton pectinatus L. — Nouméa (49).
Cladium articulatum R. Br. — Dombéa (3976).
Gahnia aspera Spreng. — • Nouméa (471), Anse Vata (578).
Scleria neo-caledonica Rendle ? — Prony (355).
Carex brunnea Thunb. — Hienghène (sans n°).
C. indica L. var. fissilis Kükenth. — Table Unio (915).
Bulbostylis barbata C. B. Clarke. — Nouméa (222, 771), Hienghène
(sans nO).
Plantes nouvelles, rares ou critiques, des Serres du
Muséum
Par F. Gagnepain et A. Guillaumin.
91. Coelogyne saigonensis Gagnep., sp. n.
Herba nana, circa 20 cm. alta. Pseudo-bulbi vix fusiformes, basi
apiceque pauce attenuati, b-7-costati, 5-7 cm. longi, circiter 10-13 mm,
crassi, apice bifoliati. Folia lanceolata, apice subobtusa, basi attenuata
haud manifeste petiolata, 15-18 cm. longa, 4-5 lata, 3-b-nen>ia, læte
viridia. Inflorescentia radicalis, prope pseudo-bulbus novellus enata,
basi tumida, 5 mm. crassa, supra basin gracilior, 12-13 cm. longa,
G-flora, floribus pallidis, dilutissime viridibus hyalinis, labello ad
marginem castaneo, infra medium castaneo-punctato ; bracteis 25 mm.
longis, mox longitudinaliter revolutis, aureo-luteis, apice atro cas-
taneis, patentibus, dein refractis pedunculo ( cum ovario) 10 mm. longo,
viridi, — Sepalum posticum obooato-oblongum, obtusum, 3-4 mm.
longum, 13 latum, nervo medio conspicuo, nervis lateralibus 8 subin-
conspicuis ; sepala antica lanceolato-acuminata, subfalcata, subobtusa,
30 mm. longa, supra basin 8 mm. lata, nervis 6, subinconspicuis.
Petala linearia, basi attenuata, 31 mm. longa, 2.5 mm. lata, acuta,
3-nervia. Labellum explanatum panduratum, 28 mm. longum, 15 mm.
latum, d-lobum, ungue latissimo (Ib mm.), 12 mm. longo, lobis latera
libus dentiformibus, divaricatis, castaneis, lobo medio 15 mm. longo,
14 lato, basi late unguiculato, obovato, apice leviter emarginato,
subtruncato ; nervis (vel costis) basalibus 3, supremis 2 omnibus
castaneo punctatis, haud papillosis supremis in maculas 2, desinenti-
bus. Columna 2 cm. longa, apice 5 mm. lata, obovata, margine alata,
basi attenuata. Anthera cordato-ovata, subor bicularis, 2-locularis,
4 mm. longa lataque, basi cum columna articulata ; pollinia 4, amyg-
daliformia, plano-convexa, sessilia, cerea, retinaculo luteo, pulve-
rulento, basi quadrato. Stigma infundibulare sub anthera fossum ab ea
per tabulatum disjunctum. Ovarium inferum vix tumidum, apice
pedunculi sistens.
Cochinchine : envoyé en janvier 1936, par le Directeur du Jardin
botanique de Saigon (f. 3, 1936, n® 1), fleuri dans les Serres le
5 déc. 1936.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
— 436 —
Cette espèce ne correspond à aucune décrite dans la Flore générale
de V Indo-Chine. Par son labelle non orné de côtes, ni de lames, ni
de crêtes, elle se place auprès de l’espèce 13 (VI, p. 309) C. flavida
Wall., mais seis pseudobulbes ne sont pas renflés à leur base ; son
inflorescence ne naît pas sur le pseudobulbe, mais à sa base ; ses
fleurs :ont beaucoup plus grandes. Elles sont très remarquables
par leur couleur verte extrêmement pâle, par le labelle bordé et
strié-ponctué de marron, par les bractées jaune d’or brûlées au
sommet.
Ce n’est aucune des espèces figurées par King et Pantling,
dans les Annals of Botanic Garden, Calcutta, VIH, tab. 181 et
voisines.
92. Dendrobium braianense Gagnep., sp. n.
Gaules 3, 13 cm. alti, hasi oalde attenata, apice gradatim constricti,
albido-scariosi, late striati, Q-7-plo articulati, ad medium 10-13 mm.
crassi. Folia oblonga basi amplexicaulia, apice obtusa, leviter et
inæqualiter emarginata, 5-9 cm. longa, 8-16 mm. lata, læte oiridia.
Inflorescentiæ latérales 1-2, subapicales, nutantes, 15-18 cm. longæ,
glaberrimæ, 1-8-floræ, pedunculo çiridi, gracile, 1-5 mm. crasso,
pedicellis 25 mm. longis, apice breviter flexuosis, bracteis 5 mm.
longis, lanceolato-acuminatis, hyalinis, floribus sat majusculis, 3 cm.
diam., luteis, labello ad centrum croceo. — Sepalum posticum lan-
ceolatum, 11 mm. longum, apice acuminato-scarioso, obscure tri-
neroium ; sepala lateralia ad apicem mentum enata, adscendentia,
asymetrica, 3-A-costata, lanceolata, apice acuminato-scarioso, 18 mm.
longa. Petala obovata, apice rotunda, basi breoiter unguiculata,
17 mm. longa, 10 supra medium lata. Labellum rotundato-subqua-
dratum, supra basin auriculatum radiatim purpureo-costulatum, apice
leoiter emarginatum, columnam basi amplectans, centra aurato-zona-
tum, breviter papillosum, 2 cm. longum, 25 mm. latum, margine
ciliolatum. Columna breois, 3 mm. longa, apice lateraliter mucronata ;
authera conica, apice integerrimo.
Annam ; massif de Braïan, près de Djiring, prov. Haut- Donnai,
n® 24024 [Poilane) ; Pnom-sapoum, sud de la station agricole de
Blao, prov. Haut-Donnaï, n® 22077 {Poilane).
Notre espèce ressemble beaucoup à la plante figurée à la pl. 7639
du Bot. Magazine. Cependant elle en diffère par les caractères sui-
vants : 1® les pseudobulbes n’ont pas leurs gaines pourprées vers
le haut ; 2^ les feuilles sont 2 fois moins longues, moins acuminées,
plus fermes ; 3® la fleur n’est pas uniformément dorée, le labelle
seul étant doré et sur une zone circulaire voisine du centre ; 4° les
côtes petites et pourprées du labelle sont moins nombreuses et
seulement à la base ; 5° le capuchon de l’anthère est, dans notre
r
plante, conique à sommet entier et non trilobulé comme dans la
pl. 7639.
A propos de cette plante de la pl. 7639, disons que c’est faussement
qu’elle est nommée Dendrobium capillipes Rclîb. Au Muséum de
Paris existent deux spécimens du véritable D. capillipes Reichb. f.
avec une excellente analyse dessinée par A. Finet. Le tout est
bien différent de la planche 7639, dont la plante devrait prendre
un autre nom.
93. Paphiopedîumx Dr Marçais Guillaum. hyb. nov.
Feuilles analogues à celles du P. tonsum mais à fond moins jau-
nâtre, bractée 1, analogue à celle du P. tonsum^ fleur large de 10 cm.,
sépale supérieur ayant la forme de celui du P. tonsum, mesurant
4,5 cm. X 4 cm., mais à fond rose pâle teinté de vert vers le milieu
et à raies rose assez vif, sépale inférieur mesurant 4 cm. X 1,5 cm.,
blanchâtre à peine teinté de rose et de vert, pétales latéraux de la
taille et de la forme de ceux du P. tonsum, rose pâle à raies longi-
tudinales plus foncées, semé de petits points foncés vers la base
et sur le bord supérieur, labelle long de 5 cm., analogue à celui du
P. tonsum mais fortement fendu en avant, rose pâle, plus foncé
en avant, veiné de rose foncé, staminode analogue à celui du P. tonr
sum, rose à milieu vert.
(Obtenu par le Marçais, f. 291, 1936).
Bien intermédiaire entre les parents supposés P. Delenatii
Guillaum. (cfr. Reo. hort., 1926, p. 42, pl. col.) et P. tonsum Pfitz.
(cfr. CoGNiAux, Dict. icon. Orchid. Cyprip., t. 6).
(Laboratoire de Culture du Muséum).
— 438 —
Recherches sur la structure de Gyanastrum cordifolium
Par W. Russell.
Le Cyanastrum cordifolium Oliv. (Tecophyllacées), plante de la
« rain forest », primitivement considérée comme une Pontédéria-
cée vit dans les régions de faible altitude de l’A. 0. F. depuis la
Nigéria jusqu’au Gabon
La plante est acaule, ou plutôt se compose d’un rhizome formé
d’une série d’articles renflés en tubercules aplatis d’où partent les
inflorescences et les feuilles. Les feuilles possèdent un pétiole fort
long (10-25 cm.) convexe à la face inférieure, aplati et faiblement
côtelé à la face supérieure. Le limbe, cordiforme, à bords entiers,
présente une nervure médiane très saillante de la base de laquelle
partent de part et d’autre une douzaine de nervures arquées réunies
transversalement par de nombreuses nervilles parallèles.
Structure de Vaxe d' inflorescence. — Les axes florifères sont revêtus
d’un épiderme à cuticule épaisse. L’écorce, méatique, comprend
une zone externe de 2-3 assises de cellules de faibles dimensions
et une zone interne d’épaisseur variable constituée par de grosses
cellules ovalaires dont le diamètre atteint 20-25 [i,.
Le cylindre central délimité par une gaine protectrice peu ligni-
fiée renferme de nombreux faisceaux libéro-ligneux à bois en V
disposés irrégulièrement et entourés d’une ceinture de grandes
cellules ovales.
Structure des tubercules. — Les tubercules résultent de l’hyper
trophie des entre-nœuds de la partie souterraine de la plante
ils ont d’une façon essentielle la structure des axes d’inflorescence’
mais leur écorce et leur cylindre central sont plus développés et
les tissus parenchymateux constitués par des cellules de beaucoup
plus fortes dimensions (70-75 (j,). Sur les tubercules sont insérées
des racines adventives dont le cylindre central renferme six groupes
ligneux. Les grains d’amidon emmagasinés dans les tubercules
ont une forme ellipsoïdale, leur diamètre longitudinal varie de
10 à 18 p..
1. Cornu. Bull. Soc. Bot. Fr., 1896, p. 23.
2. Hutchinson (J.) et Daiziel. J.-M. Flora of West Tropical Africa, 1926, II,
part. 2, p. 354.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
Structure de la feuille : A. Limbe. — Le limbe foliaire glabre et
d’apparence membraneuse a une épaisseur moyenne de 170 pt.
L’épiderme supérieur, examiné de face, est constitué par des cel-
lules polygonales ; il ne possède pas de stomates ; l’épiderme infé-
rieur formé aussi de cellules polygonales porte un petit nombre de
stomates (1-2 par mm^) ; en coupes transversales on voit que les
épidermes se composent de cellules cubiques au-dessus et au-dessous
de la nervure principale, et ailleurs de cellules parallélépipédiques.
La cuticule, assez forte, se relève en crête sous les grosses nervures.
Les premières assises (2-3) de cellules du mésophylle sont petites
et très chlorophylliennes ; le tissu qui fait suite est formé de grandes
cellules allongées radialement et peu serrées, elles ne contiennent
presque pas de chlorophylle.
La nervure médiane renferme 3 faisceaux libéro-ligneux, un
médian et deux latéraux plus réduits. Chaque faisceau est protégé
en haut et en bas par un arc scléreux notoirement épaissi au-dessus
du bois du faisceau médian.
B. Pétiole. — L’épiderme du pétiole est formé de cellules cubiques
revêtues d’une assez épaisse cuticule. Le parenchyme sous-jacent
comprend plusieurs assises de petites cellules chlorophylliennes dont
les parois épaissies constituent un collenchyme angulaire sous les
petites côtes de la face supérieure. Plus profondément les dimensions
des cellules augmentent progressivement et vers le centre de l’organe
quelques-unes peuvent avoir jusqu’à 80 [x de diamètre. Le paren-
chyme du pétiole, faiblement méatique à la périphérie, devient
franchement lacunaire au centre. Les faisceaux liherligneux, nom-
breux et irrégulièrement disposés, sont entourés d’une gaine de
cellules arrondies, à contenu granuleux : en général, les faisceaux
de la périphérie sont plus petits que les autres.
Le bois comprend l-3#files de vaisseaux : il est séparé par une
zone neutre d’un tissu criblé réduit. On observe tout au moins
dans les gros faisceaux un parenchyme formé de petites cellules
(péridesme) situé en bordure des cordons libéro-ligneux.
(Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum).
POLYGALA NOUVEAUX DË LA GuINÉE-FrANÇAISE
Par h. Jacques-Félix.
Correspondant du Muséum.
Des trois Polygala qui font l’objet de cette note, deux nous
paraissent nouveaux et nous en donnons la description, le troi-
sième {P. Stanleyana Chod.), n’avait jamais été signalé dans l’ouest
africain.
Polygala Bennae Jacques-Felix, sp. nov.
Sectio Chamaebuxus. — ■ Foliis late ovatis, pilosis, duobus
inferioribus sepalis connatis, seminibus pilosis, distincta.
Suffrutex minutus. Folia laminis subcoriaceis, late ooato-ellipticis,
pilis sparsis utrimque sed densissimis marginibus, petiolis brevibus
pilosisque. Racemus terminalis, densiflorus. Axis fluorum, asperatus,
pilosusque. Bracteae deciduae, ciliatae. Sepala oalde inaequalia,
superiore concaoo, duobus inferioribus connatis. Alae ellipticae,
unguiculae basi, glabrae. Carina brevis, modice cucullata, cristata.
Crista carinae medio adherens, lobis exterioribus obtriangulis, subli-
beribus. Staminés, filamentis connatis in 2 /3 inferioribus. Discus
inaequaliter annularis. Ooarium cordiforme. Stylus hippocampiformis
stigmatibus inaequalibus. Capsula ovato-orbiculata emarginata, mar-
ginibus alatis apice. Semina oooïdea, pilosa praecipue apice. Arillus
in duobus appendiculis latis breoe connatis, oblique descendentibus.
Guinée Française : falaises du Benna (Jacques-Félix, n^ 2138).
Sous-arbrisseau forniant une touffe plus ou moins ramifiée de
30 à 40 cm. de haut. Base de la tige ligneuse avec une écorce subé-
rifiée. Tiges et rameaux jeunes densément couverts de poils fins
hérissés. Les feuilles alternes sont parfois assez rapprochées sur la
tige ; le pétiole velu a de 2 à 3 mm. ; le limbe presque coriace est
généralement ovale-elliptique, ou plus allongé ou au contraire
orbiculaire. Elles portent des poils épars sur les deux faces mais
ces poils plus denses et plus longs sur les marges leur donnent un
aspect cilié. Les racèmes de fleurs plus ou moins nombreux par
touffe peuvent atteindre 15 cm. de long mais sont généralement plus
courts. L’axe porte des poils hérissés. Les fleurs sont contiguës
sur Taxe mais sur les échantillons examinés beaucoup ne donnent
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 4, 1938.
Polygala Betinae Jaç.-Fel. — - 1, rameaux fleuris (G. N.). — 2, fleur sans les sépales
(X, 6). — 3, pièces latérales de la corolle et androcé (X. 6). • — ■ 3^, anthère. — 3",
crête étalée, l’adhérence à la carène est par la ligne médiane (X. 6). — ^4, pistil et
disque {X. 6); ^ 5, sépales inférieurs soudés (X. 6). — 6, aile (X. 6). — 7, bractée
(X. 6). « — 8, graine (X. 6). — 9, capsule (X. 6).
~ 442 —
pas de fruits ; pédicelle glabre long de 0 mm. 5. La bractée florale
caduque est acuminée au sommet, ciliée sur les marges et peut avoir
quelques poils sur la face dorsale. Lobes du calice très inégaux,
le supérieur profondément concave a 3 mm. de long, les deux infé-
rieurs sont soudés en une seule pièce échancrée de 2 mm. de long
pour 2,5 mm. de large ; les ailes de couleur rose sont glabres, ellip-
tiques, rétrécies en onglet à la base, en coin obtus au sommet.
La corolle a ses deux pièces latérales oblongues et une carène
courte prolongée par une crête. Cette crête est adhérente sur toute
sa hauteur à la carène par sa ligne médiane, son limbe porte de
chaque côté un lobe presque libre jusqu’à la base. Disque présent,
annulaire mais plus développé sur un côté. Style court, recourbé
Polygala Pobeguini A. Chev. & Jac.-Fel. — A, corolle (sans la carène), style et éta-
mines. — B, un sépale inférieur. — C, sépale supérieur. — D, anthère. — E, aile.
— F, crête étalée. — G, graine. — H, capsule. A, B, C, E, F, G, H (X. 3).
en crosse, à stigmates irréguliers dont l’inférieur paraît être le
seul fonctionnel. Graines brunes pileuses principalement au som-
met, longues de 3 mm., larges de 1,6 mm.
Polygala Pobeguini A. Chev. et Jac.-Fel., sp. nov.
Floribus terminalibus brei’ibus densisque, sepalis exterioribus piloso-
hirtis, antheris setis munitis, distincta.
Herba 60 cm. alla, ramosa, ramis lateralibus floridis quoque.
Scapi pilosi, pilis rugosis ± aduncis. Folia subsessilia, linearia
(5-8 cm. longa, 0,5-1 cm. lata), mucronata, glabrescentia vel rare
pilis strigosis sparsisque. Inflorescentiae brèves, floribus densis, axi
strigoso. Bractae persistentes, ovato-acuminatae, carnosae, ciliatae
strigosae in dorso. Flores, pedicello brevi (\. mm. longo) piloso, sepalo
superiori concavo pilis hirtis in dorso, sepalis inferioribus liberis,
ovato-triangularibus, pilosis, alis ellipticis, glabris, petalis latera-
libus triangularibus, carenae cucullatae, cristatae. Crista profunde
concisa in medio, lobata in lateralibus partibus. Staminae, filamentis
parte liberis, antheris setis munitis in apice. Capsula elliptica, alata
— 443 —
circa apicem. Semina oblonga sparse pilosa, caronculae 3 appendi-
culatae ornatae penna setorum.
Guinée Française : Socotoro (Pobéguin 1868). Plante peu com-
mune, fleurs violet pourpre (fide Pobéguin).
Plante herbacée, ramifiée. Rameaux couverts de poils rudes
plus ou moins crochus. Feuilles subsessiles, linéaires, mucronées,
glabrescentes ou rarement avec quelques poils strigoses. Inflores-
cences courtes, à fleurs contiguës, à axe strigose. Pédicelles courts,
velus. Sépale supérieur concave à face dorsale hérissée de poils.
Sépales inférieurs libres entre eux, velus sur le dos. La ner-
vure principale de ces 3 sépales extérieurs détermine un mucrnri
dorsal un peu avant le sommet. Sépales latéraux longuement ellip-
tiques, épaissis et ourlés vers le sommet, glabres. Corolles à pièce
latérales triangulaires, à carène concave munie d’une crête. Crête
formée d’un limbe adhérent par la base et dont les lobes de la
marge supérieure sont d’autant plus profondément découpés qu’ils
sont près du milieu. Etamines à filets partiellement libres, à anthères
surmontées de longues soies. Graines oblongues éparsement velues
à caroncule ornée d’un plumet de soies.
Polygala Stanleyana Chod.
Du groupe Arenariae de Chodat se distingue par ses racèmes
latéraux nombreux.
Guinée Française : Dalaba (Chevalier 18822, Jacques-Félix
604), Socotoro (Pobéguin 1867), Labé (Jacques-Félix 2023).
Affinités et Biologie.
Le Polygala hennae découvert en Guinée Française est parti-
culièrement intéressant. Il est très isolé par sa biologie, sa morpho-
logie et sa position systématique des Polygala connus de l’Ouest
africain. Alors que les autres espèces sont généralement annuelles
et vivent le plus souvent dans les prairies et anciennes cultures,
notre plante est un sous-arbrisseau essentiellement rupicole dont
la souche vivace, à écorce subérifiée, s’incruste dans les minces
failles de falaises. Morphologiquement cette espèce diffère nette-
ment de celles de la région par son port, par ses feuilles orbiculaires,
épaisses, velues et ciliées. Elle rappellerait plutôt par son aspect
certains Polygala du sud africain et de Madagascar qui ont un mode
de vie identique. Cette espèce dont la fleur est munie d’un disque
et dont tous les sépales sont caducs doit être placée dans la section
Chamaehuxus. Cette section représentée dans les deux mondes l’est
très peu en Afrique tropicale. On ne connaissait jusqu’alors que
— 444
P. Mannii Oliv. récolté aux Monts Cristal et P. Cabrae Chod. du
Congo Belge et d’Angola. Notre plante n’a d’ailleurs pas d’affinité
particulière avec ces deux espèces qui sont d’une flore hygrophile.
L’extension en paraît très limitée. Nous ne l’avons observée
qu’en un point du massif du Benna. Massif d’ailleurs remarquable
par les plantes endémiques ou rares que l’on y rencontre.
Le P. Pobeguini n’a été récolté qu’une fois dans une localité
du Fouta Djallon, S’il se place dans la section Orthopolygala qui
englobe, sauf la précédente, toutes les espèces de Guinée, il reste
bien distinct de toutes ces espèces. Entre autres caractères distinc-
tifs intéressants mais peu importants ; inflorescences très denses,
poils hérissés sur les sépales, il a celui d’anthères munies de longues
soies et ce caractère est très rare. Chodat le signale bien chez deux
Polygala d’Asie Mineure mais d’autres caractères importants ne
permettent pas d’établir une affinité entre ces espèces et le Polygala
de POBÉGUIN.
Le P. Stanleyana ne se distingue pas par sa biologie des espèces
communes de la Guinée. Trouvé dans diverses localités du Fouta
Djallon dès 1907 par A. Chevalier et Pobéguin il n’avait été,
jusqu’à présent, signalé que d’Angola et du Tanganika. Cette espèce
a donc une aire étendue mais nettement disjointe.
(Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum).
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 22-6-38.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 313
Communications :
J. Pellegrin. — La Chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum
National d’Histoire NatureUe [Leçon inaugurale faite au Muséum,
le 29 Ami 1938] 314
J. Orcel. — Historique de la Chaire de Minéralogie du Muséum [Leçon inau-
gurale faite au Muséum, le 17 Mai 1938] 328
W. Riese. — Sur l’évolution du cerveau de la chèvre naine 355
J. Cadenat. — Note sur deux Poissons nouveaux de la Côte Occidentale
d’Afrique 361
L. Page. — Quelques Arachnides provenant de fourmilières ou de termitières
du Costa Rica 369
F. Grandjean. — Observations sur les Tydeidæ (f® série) 377
M. André. — Description de six Halacariens de la Terre de Feu (2® partie). . . 385
L. Paulian de Felice. — Isopodes terrestres des îles du Cap-Vert rapportés
par M. le Prof. Chevalier 391
Ed. Lamy. — Pinna de l’Indochine 396
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Venus s. str. et de Chione (Mbll. Lamellibr.) 401
P.-H. Fischer et E. Fischer-Piette. — Mollusques Lamellibranches recueillis ^3?
aux Nouvelles-Hébrides par M. Aubert de la Rue 406
G. Ranson. — Contribution à l’étude du développement de l’Huître portu-
gaise ( Gryphæa angulata Lmk.) 410
J.-M. Pérès. — Sur une nouvelle espèce marocaine du genre Anodonta 425
A. Billard. — Note sur une espèce de Campanularidés (Clytia Gravieri Bil-
lard) 429
A. Guillaumin. — Contribution à la flore de la N*^®-Calédonie. LXVII.
Plantes récoltées par M. et M”® Le Rat de 1900 à 1910 (10® supplément). 433
F. Gagnepain et A. Guillaumin. — Plantes nouvelles, rares ou critiques des
serres du Muséum 435
W. Russel. — Recherches sur la structure de Cyanastrum cordifolium 438
H. Jacques-Félix. — Polygala nouveaux de la Guinée-Française 440
J
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 50 fr..
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr.. Étranger,
100 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée d' Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D’^ P.
Rivet, Musée de l’Homme ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro :
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’ethnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
a» Série. — Tome X
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N“ 5. — Juin 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
~ PARIS-V* —
RÉGLEMENT
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
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auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — N» 5.
308^ RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
23 JUIN 1938
PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Max Vachon est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de
Zoologie (Vers et Crustacés) à dater du juin 1938.
M. Georges Petit, Sous-Directeur du Laboratoire de Malacologie du
Muséum, est nommé Maître de Conférences à la Faculté des Sciences
de l’Université de Marseille, à dater du 1®^ octobre 1938.
M. Théodore Monod, Assistant au Muséum, est nommé, à la date du
1®^ juillet 1931, Secrétaire général à l’Institut Français de l’Afrique noire
à Dakar (Détaché).
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
M. le Prof. E. Bourdelle présente les ouvrages suivants :
L. Montané et E. Bourdelle. Anatomie régionale des Animaux
domestiques (II, Ruminants, 1917 ; III, Porc, 1920; (Libr. J.-B. Baillière,
Paris) .
Ed. Bourdelle. Quelques précisions sur la répartition actuelle de
l’Ours dans les Pyrénées françaises. (Extr. Bull. Soc. nat. Acclimat.,
1937).
Ed. Bourdelle. Essai d’une étude morphologique des Equidés
préhistoriques de ï’rance d’après les Gravures Rupestres. (Extr. Mam~
malia, 1938).
Ed. Bourdelle, Ch. Bennejeant et D’^ Wicart. Anatomie et
Physiologie Bucco-dentaire. Anatomie dentaire comparée. 1937 (Libr.
J.-B. Ballière, Paris).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
29
-- 446 —
COMMUNICATIONS
Une famille de bons serviteurs de l’Académie
DES Sciences et du Jardin des Plantes,
LES LUCAS
par Alfred Lacroix.
Muséum national d’ Histoire Naturelle.
Au xviii® siècle et au xix^ une grande intimité n’a cessé de régner
entre l’Académie royale des Sciences, puis l’Institut de France, et
le Jardin du Roi, transformé plus tard en Muséum national d’ His-
toire naturelle.
Le Jardin des Plantes était alors chez nous le centre le plus actif
des sciences naturelles et aussi de certaines sciences expérimentales.
Ainsi s’explique pourquoi si nombreux furent les personnages qui
jouèrent simultanément un rôle de premier plan dans ces deux
grandes institutions i.
J’ai étudié récemment un exemple frappant de cette union
intime, celui des cinq de Jussieu dont l’activité scientifique si
féconde a duré ainsi sans interruption durant 150 années
Je veux appeler ici l’attention sur une famille, celle des Lucas
qui, sur un plan modeste, a fourni, pendant cent ans, des serviteurs
dévoués et méritants à l’Académie des Sciences et au Jardin des
Plantes et dont l’activité s’est prolongée au Muséum d’ Histoire
Naturelle pendant encore près de trois quarts de siècle.
A la vérité, ce n’est là que de la très petite histoire, mais dans
laquelle on voit apparaître l’ombre de deux très grands hommes ;
Buffon et... Napoléon.
Cette histoire est fort embrouillée, par suite de la rareté des
documents officiels, de l’existence de mémoires de contemporains
souvent peu explicites ou contradictoires, et enfin par suite de
confusions, dues à ce que généralement leurs contemporains ne dési-
gnaient les Lucas que par leur nom patronymique et que, lorsqu’ils
1. A. Lacroix. Discours prononcé au nom de V Académie des Sciences lors de la com-
mémoration du tricentenaire du Muséum d’Histoire naturelle, le 25 juin 1935.
2. Figures de savants (Gauthier-Villars, édit.), t. IV, pp. 99-181, pl. XXXII-LVI
1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— 447 —
employaient les prénoms, ce n’était pas toujours avec exactitude.
Je me suis attaché tout d’abord à réunir des actes authentiques :
actes de baptême ou de décès, contrats de mariage, etc. et aussi
des lettres autographes, des rapports académiques ou autres.
Ils ont fourni des dates et des filiations qui ont servi ensuite à con-
trôler certaines informations plus ou moins suspectes ou même
inexactes, trouvées çà et là.
Je tiens à remercier, entre autres, M. André Lesort, Archiviste
en chef du département de la Seine et de la ville de Paris,
M. Et. Guillemot, conservateur de la section moderne aux
Archives nationales, M. Albert-Emile Sorel, Bibliothécaire de la
Bibliothèque Thiers, M. le Chanoine E. Boltz, curé de Rueil,
M. Pierre Gauja, secrétaire-archiviste de l’Académie des sciences,
et ses collaboratrices, puis M. Doucet, qui ont bien voulu
m aider dans cette prospection à travers un monceau de vieux
papiers.
Pour la compréhension de ce qui va suivre, j’indiquerai, dès à
présent, que je vais m’occuper spécialement des trois Lucas de
filiation directe.
François (P-1759].
Jean-François [1747-1825].
Jean- André- Henry [1780-1825].
Je rappellerai en outre que Buffon, entré à l’Académie en qualité
d’adjoint mécanicien en 1733, à l’âge de 26 ans, était devenu
trésorier perpétuel en 1744, à la mort de Pierre Couplet, et a
conservé cette fonction jusqu’à sa mort (1788). En outre, il était
Surintendant du Jardin du Roi depuis 1739 et il l’est resté
jusqu’en 1 788. Des deux côtés il était un homme puissant.
Voici les titres exacts d’ouvrages auxquels j’aurai à ren-
voyer ; les deux derniers sont des mémoires écrits par des contem-
porains de deux des Lucas, mais ils n’ont été publiés qu’à la mort
de leur auteur, ils avaient été rédigés très longtemps après les
événements relates et des défaillances de souvenir n’y manquent
pas :
Buffon. Sa famille, ses collaborateurs et ses familiers. Mémoires par
M. Humbert-Bazile, son secrétaire, mis en ordre, annotés et augmentés
de documents inédits par M. H. Nadault de Buffon, son arrière-petit-
neveu. Paris (J. Renouard 1863), 1 vol. in-8.
Correspondance de Buffon de 1729 a 1788, recueillie et annotée
par M. H. Nadault de Buffon... 2® édition, 1884 (la première a été
publiée en 1860). Paris (Abel Pilon), 2 vol. gr. in-8.
Mémoires d Auger (1810-1859), publiés pour la première fois par
Paul CoTTiN (Reçue rétrospective), 1891, 1 vol. in-8 et notice sur
H. L. Leroy, in La Mode illustrée, 1829, 11® livr., p. 280 et 12® livr. p. 310.
Lucas (François). I.
En 1725, le personnel non scientifique de l’Académie royale des
Sciences ne comprenait qu’un huissier nommé François Lucas et
un garde du Cabinet, Fattori
Les émoluments annuels du premier étaient de 500 livres, ceux
du second, 200 ; en 1759, ils étaient respectivement de 800 et
de 300 livres^.
Antoine-Laurent de Jussieu a indiqué incidemment® que Buf-
FON ayant de l’estime pour François Lucas, serviteur actif et intel-
ligent, lui avait donné au Cabinet d’histoire naturelle du Jardin
du Roi un emploi analogue à celui qu’il avait à l’Académie, mais
sans lui en accorder le titre.
Dans une lettre au ministre de l’Intérieur, du 8 février 1820,
J.-F. Lucas déclare que son père fut attaché pendant 25 ans au
Cabinet du Roi [Arch. nat. F 17, 21-205), c’est-à-dire depuis 1734.
D’autre part, Thouin a parlé de 1737.
Buffon s’était aussi assuré les services de Fattori pour le
montage des animaux du Cabinet ®.
De ce Lucas nous ne saurions pas autre chose de certain sans
l’extrait ainsi conçu du baptême d’un fils ^ :
« L’an mil sept cent quarante-sept, le vingt-six Mars, a été baptisé
par nous, vicaire sous-signé, Jean François, fils de François Lucas,
Md Mercier, et de Jeanne Duras, son Épouse, né d’hier rue du Jardin
du Roy Le Parrain, Jean Duras, grand-père de l’enfant, la marraine,
Françoise Renat, épouse de Henri Couperat, Md de vin, rue St Bernard,
de Ste Margueritte, père présent, ont signé (à la minutte (sic) ainsi que
M® Du Cattay, vicaire ».
(Collationné à l’original et délivré par nous sous-signé vicaire de Saint
Médard, le 28 Mars 1792. Collage vie.)
1. Ernest Maindron. L’Académie des Sciences. Paris, [Félix Alcan] 1888, p. 120.
2. Le budget du Trésorier perpétuel pour les frais généraux de l’Académie (per-
sonnel mis à part) était de 1.000 livres par an.
3. Sixième notice historique sur le Muséum. Ann. du Muséum, t. XI, 1808, p. 36.
4. Il sera question page 470 d’un autre fils dont je n ai pu préciser 1 identité.
5. Vers 1740 le tronçon de la longue et ancienne rue Saint-Victor (partant de la
place Haubert, suivant l’itinéraire des rues actuelles Monge, Saint-Victor, des Ecoles,
de Jussieu, Linné, Geoffroy Saint-Hilaire et Duméril) correspondant à la rue Geof-
froy-Saint-Hilaire, portait le nom de rue du Jardin du Roi.
6. Ce document est extrait du registre des baptêmes, mariages et sépultures de la
paroisse de Saint-Médard pour l’an 1747, détruit en 1871.
Cet extrait avait été déposé par la Caisse Lafarge. On sait qu en 1790 1 Econo-
miste Joachim Lafarge soumit à l’Assemblee nationale un projet de tontine destiné à
encourager l’épargne et à éteindre une partie de la dette publique, La tontine Lafarge,
sorte de Caisse d’épargne, fut établie à Paris et les intéressés cités dans cette note
devaient lui être associés.
— 449 —
Nous apprenons ainsi que François Lucas cumulait son emploi
à l’Académie et au Jardin du Roi avec un commerce de mercerie,
mais, ce qui est plus intéressant pour nous, qu’il habitait au voi-
sinage immédiat du Jardin du Roi et sans doute dans une dépendance
de celui-ci, car A.-L. de Jussieu déclare qu’il était né dans l’éta-
blissement et nous voyons aussi que sa femme s’appelait Jeanne
Dubas
Il mourut en 1759. Sa veuve le remplaça dans ses fonctions à
l’Académie ; elle était notamment chargée d’en acquitter les
dépenses ; ses comptes ont été conservés.
Une lettre de Buffon à Guéneau de Montbelliard ^ datée du
20 mars 1762 montre qu’il employait aussi la « veuve mère Lucas »
dans le règlement des affaires financières du Jardin du Roi et peut-
être dans les siennes.
Lucas (Jean-François) IL
Dès 1763, alors qu’il n’avait que seize ans, Jean-François reçut
la succession de son père, en qualité d’huissier de l’Académie, mais
en plus, au Jardin du Roi, il devint certainement et très rapidement
l’un des hommes de confiance du tout puissant surintendant et
c’est cet ensemble de faits qui a donné naissance et rendu vrai-
semblable l’opinion, maintes fois exprimée, qu’il était le fils naturel
de Buffon. On a même prétendu qu’il en tirait quelque vanité.
Je n’ai pu trouver aucun document officiel permettant de penser
que Jean-François ait eu une fonction administrative au Jardin
du Roi, mais les preuves abondent de l’importance des services
qu’il y rendait.
« Il était son homme de confiance [de Buffon] à Paris, a écrit Nadault
de Buffon ^ ; il touchait et payait les sommes considérables dépensées
par Buffon au Jardin du Roi et s’occupait de ses affaires domestiques^.
1. Elle était née à Montbard en 1719, où son père était menuisier. Une note de
l’éditeur, Nadault de Buffon, indique que la famille Lucas, originaire de Montbard,
avait été amenée à Paris par Buffon et avait toute sa confiance. Cette indication
d’origine ne peut s’appliquer qu’à Jeanne Dubas et à son père, dont il est question
dans l’acte reproduit plus haut, car François Lucas était déjà huissier à l’Académie
en 1725 et Buffon, né en 1707, n’habitait pas Paris alors.
2. Correspondance de Buffon, t. I, p. 128.
3. Correspondance de Buffon, t. I, p. 223, note 2.
Ailleurs on peut lire : Lucas s’occupait des affaires personnelles de Buffon à Paris
et des affaires du Jardin du Roi quand celui-ci était à Montbard.
4. Il touchait aussi les appointements et les pensions de Buffon. Humbert en
a fait le compte. Les appointements d’intendant étaient de 6.000 livres, augmentés
de 3.000 livres après 35 ans de service. La pension donnée par le Roi au trésorier de
l’Académie s’élevait à 3,000 livres et le souverain lui versait en outre sous forme de
pension ou de gratifications 10.800 livres. (Cf. Humbert, p. 96).
— 450 —
Buffon l’a employé dans la grande entreprise de l’édition coloriée des
Oiseaux, ainsi qu’en témoigne un reçu »
dont voici le texte :
« J’ai reçu de M. le Comte de Buffon la somme de deux cents livres
pour mon travail et mes soins aux planches de VHistoire naturelle des
oiseaux, pendant les quatre premiers mois de la présente année. Dont
quittance à Paris. Lucas. »
Par son testament, conseiAé dans l’étude actuelle de M® Tan-
SARD, Buffon a légué à Jean-François une somme de 3.000 livres
« en reconnaissance des services assidus qu’il m’a toujours rendus »,
a-t-il écrit.
Humbert signale encore * que :
« Lorsque dans les négociations compliquées auxquelles donnèrent
si souvent lieu les travaux d’embellissement et d’agrandissement du
Jardin du Roi, surgissait quelque difficulté imprévue, Buffon envoyait
aussitôt M. Lucas à Versailles, avec des instructions pour les bureaux
et des lettres pour les Ministres
Enfin Buffon s’en servait aussi peur ses affaires [de famille
les plus intimes :
« Lorsqu’un fils tendrement aimé, et qui servait alors dans les gardes
françaises, avait fait quelque folie, Buffon députait au jeune étourdi
M. Lucas, porteur d’une lettre remplie de tendres reproches, de sages
conseils ; mais en même temps d’une lettre de crédit. »
L’acte de divorce du fils de Buffon avec Marguerite-Françoise
Bonnier-Copaix (14 janvier 1793), indique que les témoins du
mari étaient Jean-François Lucas et les deux autres collaborateurs
intimes de Buffon, l’architecte Verniquet et André Thouin,
puis S.-P. Guillebert.
C’est par une lettre de Buffon à l’abbé Bexon ^ que j’ai appris
que J.-F. Lucas s’était marié deux fois :
« Monthard, le 7 octobre 1778.
« Vous voudrez bien aussi, mon très cher abbé, faire mes amitiés
à M. Guillebert et lui dire que M. Lucas me demande mon fils pour
conduire sa nouvelle épouse à l’église ; je n’y vois pas d’inconvénient
et je suis bien aise d’en prévenir M. Guillebert ; mais il ne faut en rien
dire à mon fils que la veille ou le jour même de la cérémonie. »
De ce second mariage Lucas eut en 1780 un fils, dont voici l’acte
de baptême :
1. Op. cit., p. 391.
2. Correspondance, t. I, p. 413.
451 —
« L’an mil sept cent quatre vingt, le rjuinze janvier, a été baplisé par
nous, vicaire soussigné, Jean-André-Henry, fils de Jean-François Lucas,
huissier de l’Académie royale des Sciences, et de Henriette Gasser,
son épouse, né aujourd’hui au jardin du Roy. Le Parrain André Thouïn,
jardinier en chef du dit jardin ; la marraine Jeanne Duras, Veuve de
François Lucas, grande (sic) Mère de l’enfant, ont signé avec le père,
présent à la minutte (sic) ainsi que M. Luyet vicaire.)
Cet acte met en évidence une difficulté q;ue je n’ai pu résoudre.
Dans ses Mémoires, Auger qualifie Jean Thouin ^ d’oncle d’Henry
Lucas. Le père de celui-ci aurait donc épousé une sœur de celui-là,
mais l’acte qui vient d’être reproduit indique que la mère d’Henry
s’appelait Henriette Casser ; si elle était la sœur de Thouin, elle
avait contracté un premier mariage ; dans le cas contraire, c’était
une Thouin, qui aurait été la première femme de Jean-François
et l’appellation d’oncle était donnée dans la famillu en souvenir
de cette femme disparue. Mais ceci ne situe pas les demoiselles
Thouin dont il est question dans une note précédente et la dernière
hypothèse est la plus vraisemblable.
J. -F. Lucas servit son maître jusqu’à la dernière heure et même
au-delà. On sait, en effet, que Buffon mourut d’une maladie de
vessie, dans la nuit du 16 avril 1788. Son autopsie et son embau-
mement eurent lieu le matin du même jour; le procès-verbal de
cette opération mentionne la découverte dans sa vessie de 57 pierres,
pesant ensemble 2 onces et 6 gros ; deux de ces pierres furent données
comme souvenir au savant Van Mussem de Harlem, deux à
Daubenton, quatre à M. Lucas et six au chirurgien qui avait
fait l’autopsie. Celui-ci (Etienne Girardeau) a fourni un reçu de
1.000 livres pour l’ensemble des opérations à Lucas qui a été
chargé en outre du réglement des frais des somptueuses obsèques
de Buffon à Paris et à Montbard
De tous ces documents, il résulte donc qu’il est incontestable
que Jean-François Lucas a joué pendant le règne de Buffon
un rôle officieux, constant et apprécié, auprès du grand naturaliste
et qu’il a habité au Jardin du Roi d’une façon continue. En voici
une dernière preuve due à un de ses contemporains, Deleuze
1. « Collationné à l’original et délivré par nous soussigné, vicaire de Saint-Médard,
ce 28 mars 1792. Collace, vie. » (Même origine que pour la pièce précédente).
2. André Thouin, orphelin à 17 ans, dut assurer l’existence de trois frères et de
deux sœurs. Le cadet de ses frères, Jean, lui succéda dans la direction du jardin quand
il devint professeur de culture. Une de seS sœurs était mariée à Guillebert, précepteur
du fils de Buffon, une autre figure, en 1780, sous le nom de M*^® Thouin, habitant le
Jardin du Roi dans la liste des collectionneurs de coquilles de Paris (La Conchylio-
logie, par Desallier d’Argenville, 3® édit., par de Favanne de Montarville, p. 800).
Je ne sais si c’est elle qui fut pendant un temps amie intime de M*”® de Genlis qui la
cite dans ses mémoires.
3. Le détail de ce règlement a été donné par Humbert (op. cil., p. 113-127).
h.Hisloireet description du Muséum royal d’histoire naturelle (Paris, 1823, p. 287.
Joseph-Philippe-François Deleuze (1753-1835), après avoir été aide-naturaliste de
botanique (1796), devint bibliothécaire du Muséum (1828).
— 452 —
Dans l’exposé de la constitution du Muséum en 1793 il a écrit :
« Mais il fallait que quelqu’un fût chargé de garder les clés des galeries,
de veiller à la conservation des objets et d’introduire les personnes qui
venaient visiter le Cabinet soit pour s’instruire, soit pour en admirer
les richesses. Ces fonctions furent données à M. Lucas [Jean-François]
qui avait passé sa vie dans l’établissement et en qui M. de Buffon avait
beaucoup de confiance. »
Peu de temps après la mort de Buffon, le 28 décembre 1788,
un brevet, signé par Louis XVI, nomma Jean-François huissier
du Cabinet du Jardin royal et une annexe à ce brevet lui attribua
« la jouissance d’un petit logement dans ledit jardin, conjointement
et en survivance de sa mère, avec la permission d’y tenir un café. »
Le successeur de Buffon, le marquis de La Billarderie, ne
fut pour le Jardin du Roi qu’un intendant virtuel et passager, le
pouvoir fut entre les mains des professeurs démonstrateurs et des
officiers et surtout d’André Thouin. Le brevet du 28 décembre
apparaît, en réalité, comme la régularisation, sous l’influence de
ce dernier, d’une situation de fait qu’avait voulue Buffon i.
Les trois parties gagnaient à cette opération. Jean -François avait
dès lors une situation officielle stable dans la maison ; le Jardin du
Roi et son directeur, Thouin, s’assuraient la continuité des services
d’un homme entendu et sûr, connaissant à fond toutes leurs affaires.
Le petit logement concédé par le Roi, et qui se trouvait dans le
nême pavillon, sur le prolongement de l’appartement de Dauren-
TON n’était autre qTi,e celui déjà occupé par sa mère et par lui.
Quant au café, qui paraît un peu singulier aujourd’hui, ce devait
être une pension déguisée donnée à la veuve de François Lucas,
l’équivalent du bureau de tabac de nos jours.
Désormais Jean-François, huissier des Cabinets, était fonction-
naire du Jardin du Roi et au moment où celui-ci allait se muer en
Muséum, son traitement y était de 1.800 livres
Dans la nouvelle organisation due à la Convention, il fut qualifié
à.' huissier-concierge des Galeries d’histoire naturelle, aux appointe-
ments de 2.400 livres. Il était devenu un fonctionnaire d’une cer-
taine importance, nommé par les professeurs à la majorité absolue ;
1. ]1 est possible aussi que cette régularisation ait été faite sur la demande de
Buffon lui-même l’année qui a précédé sa mort, car Antoine-Laurent de Jussieu
donne l’année 1787 comme celle de la nomination de l’huissier, mais elle ne concorde
pas avec la date de la signature du brevet.
2. Daubenton avait habité pendant longtemps dans le bâtiment du Cabinet d’his-
toire naturelle quand, vers la fin de 1787, Buffon voulant agrandir celui-ci, trans-
féra Daubenton au rez-de-chaussée de l’hôtel de Magny (hôtel actuel de la Direc
tion) qu’il venait d’acquérir.
3. Cf. Et. Hamy. Les derniers jours du Jardin du Roi (Etat actuel du Jardin et
du Cabinet du Roi). Volume commémoratif du Centenaire du Muséum d’histoire natu-
relle, Paris, 1893, p. 76.
— 453 —
c’était un Conservateur non scientifique des collections.
Dépositaire des clés de toutes les armoires, il était responsable de
l’intégrité des collections, d’après un double inventaire, signé par
les professeurs et par lui. Il était tenu de faire ouvrir tous les matins,
de 9 heures à midi, les armoires contenant les collections, mais
aux professeurs seulement ; ceux-ci ne pouvaient sortir des galeries
aucun des échantillons exposés sans fournir un reçu ^ et à condition
seulement qu’ils ne fussent pas de nature à être altérés par le trans-
port. Dans ce cas, une autorisation de l’Assembléé des professeurs
était requise.
L’huissier-concierge veillait à l’ouverture au public des galeries
qu’il ne devait pas quitter pendant la durée des visites autorisées.
Il avait enfin sous ses ordres le personnel de garde et d’entretien.
Revenons maintenant à l’Académie. Jean-François, portant le
titre d’huissier, garde du cabinet, avait vu, en 1790, ses émo-
luments portés à 1.000 livres. A la création de l’Institut national
(1795), il monta en grade et devint Vagent de r Institut.
D’après le règlement intérieur de cette institution [19 thermidor
an IV (6 août 1796)], l’agent était chargé du service de l’Institut
et de chacune de ses Classes, sous le contrôle de la Commission des
dépenses. Il assistait à toutes les séances de l’Institut et veillait
à ce que n’y entrassent que ceux y ayant droit. Il était chargé du
mobilier et de la bonne tenue des salles, ainsi que de la caisse de la
Commission des fonds.
Il était choisi par l’Institut tout entier, à la pluralité des membres
présents, sur la présentation de cette Commission.
A côté de cet agent, il existait un secrétaire, commis chargé du
soin des papiers du Secrétariat ; il était nommé sur la présentation
des bureaux réunis ; il était aux ordres de ceux-ci et des Commis-
sions.
Ce secrétaire fut Etienne Cardot Dans l’Annuaire de 1803,
il figure à la suite des deux Lucas, avec le titre de Chef du Secré-
tariat.
1. Ceci devait devenir parfois une cause de friction dure entre le fonctionnaire et
les professeurs. Edouard Jannettaz, aide-naturaliste de mon service, lors de ma nomi-
nation de professeur, m’en a donné jadis une preuve qu’il tenait du grand-père de
sa femme L. Rousseau (fils de l’aide-naturaliste de Cuvier) qui fut garde des gale-
ries. Un jour un professeur étant sorti de sa galerie avec un paquet volumineux à la
main fut mis en demeure par le garde de montrer son contenu. Peut-être est-ce un
conflit de ce genre qui fut à l’origine de la brouille passagère relatée page 468 entre
J. F. Lucas et Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire, qui était d’une humeur peu facile.
2. Cardot avait été secrétaire du marquis Caritat de Condorcet, le dernier Secré-
taire perpétuel de l’Académie royale des Sciences, avec une gratification annuelle
de 150 livres. Le plumitif des séances de l’Académie, conservé dans nos Archives,
renferme quelques feuillets écrits de sa main sous la dictée de Condorcet qui, d’ordi-
naire, écrivait lui-même.
— 454 —
Jean-François Lucas n’était pas seulement un serviteur précieux,
dans ces deux postes, il était aussi dévoué à ses chefs et courageux.
Lorsque, le 4 frimaire an II (24 novembre 1793), la Convention
rendit son décret de mise en accusation des Fermiers généraux,
Lavoisier en fut averti le jour même. Il était alors de garde, comme
garde national de la section de l’Arsenal, il se réfugia aussitôt chez
J.-F. Lucas qui s’était empressé de lui offrir l’hospitalité. Edouard
Grimaux, qui a rapporté le fait \ dit que ce fut au Lowre. S’il en
a été ainsi, il stemble que l’aventure était fort risquée. Lavoisier,
en effet, étant Trésorier de l’Académie il était assez vraisemblable
que la police aurait l’idée de perquisitionner au siège de
celle-ci. Or M. Hautecoeur a bien voulu me dire qu’au cours
de ses recherches sur les personnes ayant habité le Louvre, il n’a
pas trouvé trace de J.-F. Lucas. Il est donc probable que ce fut à
son domicile personnel, c’est-à-dire au Muséum, que Lucas
cacha Lavoisier ; là il était en sécurité dans un milieu ami et
non suspect auprès de la Convention qui réorganisait la maison.
Au moment de la mise en pages de cette feuille, la pièce
suivante vient d’être trouvée dans les Archives de l’Académie et
elle fait surgir une nouvelle hypothèse.
« Etat des effets transportés de l'Institut National chez la Citoyenne
Veuve Lavoisier comme lui appartenant, Paris le 18 nivôse an 8®.
« Savoir : une couchette à fond sanglé de 4 pieds. Une paillasse en
toille de flandre à carreaux. Deux matelas en laine et toille de flandre.
Un traversin de plume et coutil. Une couverture en toille de coton
piquée. Trois rideaux de vitrage en mouseline commune. Linge : Une
paire de grands draps. Quatre petittes Serviettes ouvrées. Une grande
Serviette en toille unie. Deux chemises de femme. Une camisole, gar-
nie de mouseline ».
A cet état est joint un reçu autographe s gné de la main de
Paulze, Veuve Lavoisier.
Cette pièce ne permet-elle pas de penser que Lucas aurait
caché Lavoisier, non pas chez lui, mais dans quelque réduit
du Louvre dépendant de l’Académie ? La femme de l’illustre
chimiste serait venue le rejoindre, en lui faisant parvenir les
quelques objets ci-dessus indiqués. Il est toutefois singulier qu’ils lui
aient été restitués aussi tardivement, le 18 nivôse an 8, c’est à
dire le 9 janvier 1800, alors que la fin du drame datait du
8 mai 1794.
En tous cas cette hospitalité ne fut pas de longue durée,
car, quatre jours plus tard, le 8 frimaire, Lavoisier renonça à la
1. In Lavoisier (1743-1794), Paris, 1888, p. 268.
2. Il avait été nommé à ces fonctions, le 19 décembre 1791, en remplacement de
Tillet qui avait lui-même succédé à Buffon à la mort de celui-ci.
— 455 -
lutte et se constitu£i prisonnier. 11 fut enfermé à la prison de Port-
libre (ci-devant Port-Royal), actuellement l’hôpital de la Maternité
du boulevard Port-Royal. On sait le reste.
J. -F. Lucas avait conquis l’estime et l’amitié de hauts person-
nages de l’Institut, ainsi qu’en témoigne l’incident suivant.
Le général Ronaparte, membre de la Section de Mécanique de
la Première Classe, cessa d’assister aux séances ordinaires lorsqu’il
devint l’Empereur Napoléon Quelques mois après son couronne-
ment, le Trésorier général de la Couronne adressa à Lucas la lettre
suivante, dont une copie de la main de celui-ci est conservée dans
nos archives :
à Paris = le 12 Brumaire an 13®.
Le Trésorier Général de la Couronne,
à M. Lucas, Agent comptable de l’Institut.
L’Empereur m’a autorisé, Monsieur, à donner quittance, en son nom,
de ce qui lui revient pour son traitement de Membre de l’Institut, pen-
dant les dix derniers mois de l’an 12 et les années suivantes ; mais j’ai
en même temps la satisfaction de vous annoncer, que Sa Majesté m’a
chargé de vous remettre de suite à titre de Gratification, la somme
dont je donnerai quittance.
J’ai l’honneur de vous saluer.
Signé : Estève.
La rédaction de cette lettre laisse place à une incertitude ; « les
années suivantes » donnent à penser que ce don se rapporte non
seulement aux ans XII et XIII, mais aussi aux années ultérieures.
Les pièces d’émargement de l’époque, où Lucas a pu toucher
l’indemnité académique de l’Empereur n’ont pas été retrouvées,
la question reste donc en suspens L
Quoiqu’il en soit, Lucas, très fier de la distinction ^ dont il
venait d’être l’objet, se hâte d’en faire part à la Commission admi-
nistrative par la lettre suivante :
Paris, le 16 Brumaire an XIII.
A Messieurs,
Messieurs de l’Institut National composant la Commission Adminis-
trative,
Messieurs,
l’Estime et l’intérêt que vous avez eu la bonté de me témoigner en
tant d’occasions, ne me permettent pas de tarder plus longtems à avoir
1. Frédéric Masson a interprété ce document en écrivant. « Chaque année il apporte
son traitement de membre de l’Institut à l’Empereur qui lui en fait présent ». Cérémo-
nial bien peu vraisemblable. (Joséphine répudiée, op. cit., p. 188).
2. Bonaparte avait rencontré Lucas non seulement à l’Institut, mais au Jardin
de la Malmaison (voir plus loin).
— 456
l’honneur de vous faire part du témoignage de bienveillance et de bonté
dont Sa Majesté Impériale vient de m’honorer ; et c’est par une lettre
de M. Estève, Trésorier Général de la Couronne, dont copie est ci-jointe,
que j’ai eu la satisfaction de l’apprendre.
J’ai cru. Messieurs, qu’il était de mon devoir de vous l’annoncer,
honoré de votre estime, comblé de vos bontés en différentes circonstances,
en un mot persuadé de la part que vous voudrez bien prendre à ce qui
m’intéresse, je saisis cette occasion avec empressement pour avoir l’hon-
neur de vous exprimer de nouveau comme à l’Institut que vous repré-
sentez, le profond respect et la vive reconnaissance avec lesquels
Je suis.
Messieurs,
Votre très humble et très obéissant Serviteur
Lucas.
Agent de l’Institut National.
Et la Commission centrale, prenant acte de cette notification,
d’inscrire dans les Procès-verbaux la mention suivante :
« La Commission arrête que le Président écrira à M. Lucas pour lui
accuser réception de sa lettre et lui témoigner sa satisfaction. »
Lucas n’avait pas manqué de faire la même communication à
l’Assemblée des professeurs du Muséum, car un procès-verbal
contient la mention suivante
« Le garde des Galeries d’ Histoire naturelle fait part à l’Assemblée
de la gratification flatteuse que lui a faite l’Empereur, S. M. lui aban-
donne les honoraires de sa place de Membre de l’Institut national de
France.
L’Assemblée apprend cette nouvelle avec plaisir et charge son secrétaire
d’en féliciter M. Lucas en son nom. »
Vers la fin de sa vie J.-F. Lucas eût une mésaventure adminis-
trative. On sait que de temps à autre les gouvernements ou les
parlements sont atteints de crises de vertu et prennent la résolution
solennelle de réprimer sans pitié certains abus. Les cumuls de
fonctions sont alors menacés. Après une période plus ou moins
longue d’enquêtes et de discussions, des décisions boiteuses
interviennent. Pas mal de cas notoirement répréhensibles, et non
des moindres, passent d’ordinaire à travers les filets tendus, alors
que nombre de pauvres diables y sont retenus. Et puis le silence
se fait jusqu’à l’émotion suivante.
Ce fut, en 1820, l’histoire de notre Lucas. Son traitement à l’Aca-
démie était de 3.600 francs, celui du Muséum de 3.500. Conformé-
ment à une loi récente, ce second traitement devait être amputé
de moitié et il le fut, par décision ministérielle du 21 décembre 1821,
— 457 —
en dépit d’une requête des savants illustres qu’étaient Haüy, A.-L,
DE Jussieu, Desfontaines, Georges Cuvier, Cordier.
Humbert -Bazile, qui fut le dernier secrétaire de Bufïon, et qui par
suite a connu dans l’intimité J.-F. Lucas, en a donné ^ la descrip-
tion suivante ;
« C’était un fort bel homme, d’une taille élevée, d’une figure charmante
et d’une tournure extrêmement distinguée. A ces qualités physiques
il joignait des qualités morales non moins précieuses. Il avait un cœur
excellent et une grande aménité de caractère ; il était très laborieux et
très instruit...
Il s’était plu à réunir une collection d’armes précieuses ^ ; rien ne lui
coûtait pour l’enrichir, et son revenu tout entier passait en achats soit
d’armes blanches soit d’armes à feu. Il était d’une habileté rare dans leur
maniement. »
Grand amateur de chasse, il s’intéressait au perfectionnement
et à l’ornementation de son arme favorite. Le Bulletin de la Société
Encouragement pour V industrie nationale (1809) ^ renferme un
rapport de Pierre Molard au nom d’une commission comprenant
deux autres membres de l’Académie, J.-M. de Montgolfier et
N. Vauquelin sur une « Collection de Gravures d’ornemens pour
les fusils de chasse présentée par M. Lucas, et sur plusieurs Canons
de fusil simples et doubles, dont l’étoffe est analogue à celle des
armes de Damas de Syrie ». Ces commissaires vantent les perfec-
tionnements apportés à ces armes par l’auteur, ainsi que les orne-
ments qu’il a fait graver. Ils proposent de lui attribuer une médaille
d’or, qui ne put lui être donnée, un règlement récent de la Société
ne permettant l’octroi d’une semblable récompense que pour des
questions posées par elle.
Cette passion des aimes à feu s’est traduite encore par un mémoire
que Lucas a présenté, le 30 décembre 1816, à l’Académie des
Sciences, sur une nouvelle culasse de fusil à chambre de son inven-
tion. Le 3 mars 1817, Prony remit, au nom d’une Commission dont
faisait partie le duc de Baguse (maréchal Marmont) et Thénard,
un rapport dont les conclusions d’ailleurs n’étaient pas favorables.
Il est mort le 22 avril 1825, tué accidentellement par une arme
à feu.
1. Op. cit., p. 388.
2. Le procès-verbal de décès dont il est question plus loin mentionne qu’on trouva
dans le domicile de Lucas une grande quantité de fusils de prix élevé, de poudre,
de plomb et diverses armes, telles qu’épées, couteaux de chasse, pistolets, etc... Ajou-
tons en outre comme note pittoresque que dans l’inventaire des dépendances de l’ap-
partement est signalée l’existence de trente poules et de deux coqs !
3. T. VIII, pp. 220-225.
458
«... En essayant, dit-on, une paire de pistolets de la fabrique de Ver-
sailles, le canon de l’un d’eux se serait embarrassé dans sa chevelure,
qu’il portait habituellement fort longue, et le coup serait parti dans
l’oreille. »
Telle est du moins la version rapportée par Humbert \ D’aucuns
ont considéré le terme accidentellement comme un euphémisme.
Lucas habitait alors au troisième étage de Thotel de l’Intendance
ou de Buffon dont le premier étage était occupé, depuis 1794,
par la Bibliothèque du Muséum.
Le procès-verbal de la pose, puis de la levée des scellés dans
l’appartement du défunt est conservé aux archives du départe-
ment de la Seine. On y voit notamment, que Jacques Thouin,
secrétaire général de l’Administration du Muséum, vint réclamer,
au nom de l’établissement, entre autres choses, le buste de « M. de
Buffon ». Ce buste en plâtre, pendant longtemps exposé dans la
galerie de zoologie est la reproduction de la tête de la statue en
marbre, due à Antonin Pajou, ayant figuré au Salon de 1776 et
ornant aujourd’hui le grande galerie de zoologie. Elle fut faite sur
l’ordre de Louis XV, désireux de calmer la mauvaise humeur du
grand savant, quand il avait appris que le comte d’ANuiviLUER
avait profité d’une maladie mettant ses jours en danger (1771)
pour obtenir du Souverain la survivance de sa place d’intendant
du Jardin du Boi.
Dans le procès-verbal de la séance de la Commission administra-
tive de l’Institut du 10 février de cette même année, il est spécifié que,
sur la demande de l’agent, son petit-fils [Eugène-Joseph] recevra la
place d’adjoint occupée jusqu’alors par son père, le taux de sa grati-
fication devant être fixé à la fin de l’année suivant les services ren-
dus, mais, dans la séance du 28 avril, — ■ J.-F. Lucas était décédé
depuis six jours, — ■ est donné proi’isoirement à Etienne Cardot,
Chef du Secrétariat, le pouvoir d’effectuer les opérations financières
de l’Académie et le 26 décembre, sur la proposition de Georges
Cuvier et de Fourier, Secrétaires perpétuels, Cardot était nommé
agent de l’Institut ; cette situation étant désormais confondue avec
celle de chef du Secrétariat.
Cette réunion des deux attributions était définitive. La place
fut occupée à partir de 1847, par Antonius Pingard, adjoint à
Cardot, depuis 1841, et plus tard par son fils, Julia, qui lui avait
éJé adjoint dès 1851, et devint titulaire en 1886.
Clairsemés aujourd’hui sont ceux de nos confrères qui ont connu
1. Op. ait., p. 390. Dans une note ajoutée par Nadault de Buffon, il est dit
qu’HuMBERT a commis une erreur et que cet accident serait arrivé à Henry Lucas,
mort antérieurement, le 6 février 1825. Cette assertion parait peu vraisemblable.
2. La bibliothèque du Muséum en possède une reproduction en marbre.
~ 459
le sémillant Julia Pingard, remplacé par M. Robert Régnier
(1906-1934) qui a reçu le titre de chef du Secrétariat par suite de la
suppression des fonctions d’agent. Il a eu à son tour pour succes-
seur M. Henry de Montfort, auquel l’Institut a donné récemmant
le titre de directeur des Services administratifs de l’Institut.
Cette famille des Pingard, elle aussi, a fourni sans interruption
à l’Institut pendant un siècle, des fonctionnaires dévoués. En effet
les Archives de l’Académie possèdent une pièce où figure le nom
d’un Pingard, placé sous les ordres de J.-F. Lucas. C’était l’huissier
Jean, père d’Antonius.
Cette pièce, que je crois inédite, mérite d’être citée à un autre
point de vue. Elle n’est ni datée ni signée, mais provient certaine-
ment de la période de tâtonnement qui a précédé l’arrêté des
Consuls delà République, signé par Bonaparte, le 23 floréal an IX
(13 mai 1801), et qui a créé ce fameux « habit vert » porté depuis lors
par les membres de l’Institut. Voici le texte de ce projet :
« Pour les membres de l’Institut, une ceinture jaune, orange (celui
des vases appelés étrusques) avec une frange noire et si l’on veut broderie
noire ; on la mettrait en écharpe, pour ne pas ressembler aux fonctionnaires
civils et militaires qui la portent en ceinture.
Agence de l’Institut. — La médaille de l’Institut en argent sus-
pendue à une chaîne d’argent, pour le C. Lucas.
La même en cuivre jaune, suspendue à une chaîne de cuivre jaune pour
le C. Pingard. Ces deux citoyens les porteraient dans toutes les Séances
Publiques, générales et particulières.
Pour tous deux seraient gravés en travers ces mots : Agence de l’Ins-
titut. »
Il semble que ce projet n’a eu d’autre réalisation que la chaîne
portée jadis par l’Agent, Chef du Secrétariat, et aujourd’hui encore
insigne des huissiers i, les jours de cérémonie.
Lucas (Jean-André-Henry). HL
Né au Jardin du Roi, le 15 janvier 1780, comme il a été dit plus
haut, Jean-André-Henry fut adjoint à son père, en qualité d’huissier
de l’Académie royale des Sciences, le 22 juin 1793, c’est-à-dire à
1. La description de cette médaille est la suivante, pour le premier et le second
huissier :
Institut National des Sciences et des Arts, inscription circulaire. Au bas de
la médaille : CoNSTiT(ution). ART(icle). LXXXVIII, inscription circulaire. Buste
de Minerve casquée, de profil à droite. Au-dessus du casque, serpent. Au-dessous du
buste I Dumarest an XI, signature du graveur.
Huissier de l’Institut N° I, inscription en trois lignes au centre d’une couronne
de laurier formée par deux branches réunies au bas par un ruban. Au haut, étoile.
Mod. : 50 mm. ; bronze doré.
— 460 —
la veille de la suppression des Académies (8 août 1793), mais il ne
devait recevoir alors aucune allocation.
Nadault de Buffon a écrit qu’enthousiaste des idées nouvelles,
Henry Lucas fut, malgré sa jeunesse (15 ans), adjudant dans la
section de la Fidélité de la milice parisienne et, que, le 8 juin 1795,
se trouvant de garde au Temple, il signa, en cette qualité, le procès-
verbal de la mort du Dauphin. Si le Lucas en question est bien
un des nôtres, il paraît plus vraisemblable qu’il s’agissait de
Jean-François. Je n’ai pu en trouver la preuve.
Le 7 octobre 1806, il reçut le titre d’agent de l’Institut, adjoint
à son père, par la décision suivante de la Commission administra-
tive.
« Au nom de la Commission administrative, son rapporteur propose
d’accorder à M. Lucas fds le titre d’agent de l’Institut, adjoint à son
père, l’Assemblée saisit avec plaisir l’occasion de donner à MM. Lucas
père et fds un nouveau témoignage de son estime et de sa confiance ;
elle confère unanimement au dernier le titre d’adjoint pour qu’il en rem-
plisse toutes les fonctions conjointement avec son père ou en son absence».
Mais ce ne fut que le 4 octobre 1808 que l’Assemblée plénière
de l’Institut lui attribua une indemnité. Le procès-verbal de cette
séance porte la mention suivante qui mérite d’être citée parce qu’elle
porte une appréciation de ses services.
« On propose, au nom de la Commission administrative, d’accorder
au S’' Lucas fils, adjoint à son père pour l’agence de l’Institut, une gra-
tification annuelle de Dix huit cents francs qui tiendra lieu de la retraite
à laquelle aurait droit le S'' Lucas père, après 45 ans d’un service hono-
rable, tant auprès de l’Académie des Sciences, que de l’Institut. Le Rap-
porteur observe que cette retraite ne pouvant être moindre, de la moitié
du traitement du Sieur Lucas, il y aurait de l’économie dans la grati-
fication proposée et qui est méritée d’ailleurs par le zèle et l’intelligence
avec lesquels le sieur Lucas fils, partage ou remplit les fonctions de son
père. La gratification est accordée à l’unanimité et elle comptera du
1®^ janvier prochain. »
La carrière d’Henry Lucas au Muséum a suivi une marche paral-
lèle à celle qui vient d’être exposée pour l’Académie Dès le
4 fructidor an V (21 août 1797), il avait été autorisé à assister
son père ; le 24 pluviôse an VII (12 février 1799), il est officieu-
sement adjoint à la garde des galeries d’histoire naturelle, enfin,
en brumaire an XIII (novembre 1804) il est officiellement nommé
garde adjoint des galeries, fonction qu’il devait garder jusqu’à
sa mort.
Notons enfin que, le 31 mars 1814, lors de l’entrée des Alliés à
Paris, les vétérans, gardiens du Jardin des Plantes, sous le comman-
— 461 —
dement du capitaine Chenevier, ayant dû se retirer sur Versailles
avec le corps du duc de Raguse, dont ils faisaient partie, la sur-
veillance du Muséum fut confiée à un peloton de la Garde nationale
composé d’une centaine d’hommes, commandés par H. Lucas qui
en était le capitaine i.
Henry Lucas ne s’est pas contenté d’être, comme son grand-père
et son père, un fonctionnaire dévoué : il a fait véritablement œuvre
d’homme de science. Il y a quelque trente ans, j’ai pu sauver d’une
vente publique un document précieux pour l’histoire de la Chaire
de Minéralogie du Muséum, je veux dire le registre d’inscription
à ses cours dès le début de l’organisation du Muséum national
d’histoire naturelle.
La leçon d’ouverture faite par Daubenton, le premier de mes
prédécesseurs, eut lieu le 12 prairial an II (31 mai 1794), Le nom
qui figure en tête de la liste des auditeurs est celui de Lucas fils,
âgé de 14 ans et demi, et on le retrouve presque chaque année
(jusqu’en 1820), c’est-à-dire pendant presque toute la durée du
professorat d’HAÜY.
Henry Lucas fut, en effet, un élève assidu du grand minéralo-
giste. Il l’aida officieusement dans le classement et l’enrichissement ^
de la Collection de Minéraux. Il a publié deux volumes consacrés à
la fois à l’œuvre de son patron auquel ils étaient dédiés, et aux
collections minéralogiques renfermées alors dans les galeries du
Muséum Le premier est intitulé :
« Tableau méthodique des espèces minérales, Première Partie,
ornée du portrait de M. Haüy, contenant : la Distribution méthodique *
des Espèces minérales, l’Indication de leurs Caractères et la Nomencla-
ture de leurs Variétés, extraites du Traité de Minéralogie publié par
M. Haüy, en 1801, auquelles on a joint la Description des Espèces et
des Variétés découvertes depuis la publication de ce Traité jusqu’en 1806.
Par J. A. H. Lucas, Adjoint a son Père ; Garde des Galeries du Muséum
d’Histoire naturelle et Agent de l’Institut Impérial de France ; Membre
de plusieurs Sociétés savantes.
Imprimé avec l’approbation de l’Assemblée administrative des Pro-
fesseurs du Muséum d’Histoire naturelle.
Paris, d’Hautel, Libraire, rue de la Harpe, n^ 80, 1806, in-8°, 246 pages.
1. E.-T. Hamy. Les débuts de Lamarck. A. de Humholdl et le Muséum. Paris, 1908
p. 281.
Il occupait encore cette fonction, en 1821, lorsqu’il fut nommé chevalier de la Légiorh
d’honneur (Archives de la Grande-Chancellerie).
2. Les procès-verbaux de l’Assemblée des professeurs renferme des traces de nom-
breux dons de minéraux, faits par lui qui les avait achetés personnellement ; son
mariage lui avait procuré d’abondantes ressources. C’est ainsi qu’à la date du
8 novembre 1815 on lit ; « M. Lucas fds voulant réparer la perte des galeries en ce qu i
concerne un morceau de grès ployant [itacolumite] du Brésil rendu au Pape, fait don
d’un semblable échantillon et d’un morceau de prehnite. »
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938,
30
— 462 —
Le second, paru en 1813, porte le même titre, avec la modifi-
cation suivante :
Seconde Partie, contenant : la Distribution méthodique des Espèces
minérales, extraite du Tableau cristallographique publiée par M. Haüt
en 1809. leurs Synonymies Française, Allemande, Italienne, Espagnole
et Anglaise, avec l’Indication de leurs Gisemens ; auxquelles on a joint la
Description abrégée de la Collection de Minéraux du Muséum d’ Histoire
Naturelle et celle des Espèces et Variétés observées depuis 1806 jusqu’en
1812. »
Ce dernier volume est particulièrement intéressant, car il donne
des extraits de mémoires, des descriptions d’échantillons de la Col-
lection du Muséum et de leur gisement. Il m’a été d’une grande utilité,
quand j’ai pris la direction de cette collection et que j’ai procédé
à sa réorganisation. J’y ai trouvé notamment des indications sur
l’origine et le gisement de beaucoup d’échantillons de minéraux de
la galerie ne portant plus d’indications à cet égard, car si Haüy
attachait de l’importance à ces données géographiques, il n’en fut
pas toujours de même après lui, toute mention de ce genre fut
souvent perdue ou éliminée.
On y voit aussi, sous le titre de Tableau synoptique d’Oréo-
GNOSiE ou Connaissance des Montagnes ou Roches, un exposé
des idées de Tondi, aide-naturaliste d’HAÜY, fait dans son cours
particulier, sur les types pétrographiques nouveaux définis par
Haüy dans son cours au Muséum, en 1812, et qui ne devaient être
publiés par lui que dans la deuxième édition de son Traité de
Minéralogie, paru en 1872.
J’ai eu la chance de trouver un jour sur les quais l’exemplaire
de cet ouvrage ayant appartenu à son auteur. Il est relié
en parchemin vert pomme avec filets dorés, il est interfolié, ce
qui a permis à Lucas d’y ajouter non seulement de nombreuses
indications minéralogiques ou bibliographiques, mais une série
de remarques dont certaines méritent d’être signalées.
Le tome porte en frontispice un portrait de René- Just Haüy,
celui qui a été souvent reproduit depuis lors. Il a été dessiné par
F. Massard et gravé par R. D. Elvaux (1804). Haüy, en costume
d’académicien, est représenté mesurant un cristal de calcite avec
son goniomètre d’application.
Vis-à-vis du faux-titre, Lucas a écrit :
Le dessin du portrait a coûté.... 120 1.
La gravure du même 720 »
La lettre au bas 20 »
860 1.
La gravure et le cuivre du tableau ^ .. . 601. 15
La lettre 72 »
132 1. 15
1. Ce tableau est celui des foimes géométriques des cristaux.
— 463
En face d une note de la page ix, consacrée à Chaptal et où
il est indiqué que sous son ministère [1801] furent disposés et plantés
les jardins de la ménagerie des animaux paisibles et que la ména-
gerie destinée à recevoir les' animaux féroces a été commencée,
on trouve la note manuscrite : « Ce laboratoire des Recherches
chimiques est aussi une institution de M. Chaptal ».
En face de la page 546, se lit l’indication statistique suivante,
intéressante pour l’histoire de notre Collection minéralogique.
« La Collection du Muséum est composée d’environ 10.000 morceaux
de minéraux, soit variétés d’Espèces, soit Roches. Savoir ;
6.700 des premiers et 2.500 des secondes.
En 1789, il n’y avait guère plus de 2.600 morceaux, savoir : 2.000 de
minéraux et seulement 600 de roches.
Salle de M. Faujas [de Saint-Fond] 376
Salle de M. Haüy 2.100
Vis-à-vis la page x on voit des indications biographiques sur
l’auteur, dont il a été fait état plus haut.
Lucas (Jean-André-Henry), né au Jardin du Roi, le 15 janvier 1780’
autorisé à remplacer son père le 4 fructidor an V (21 août 1797) ; nommé
son adjoint à la Garde des Galeries (avec appointements de 1.500 francs),
le 24 pluviôse an VII (12 février 1799). De la Société philomatique en 1814.
Candidat à l’Institut (Académie des Sciences), Chevalier de la Légion
d’honneur en 1821.
Vis-à-vis la page xxxix, consacrée à la disposition des collec-
tions minéralogiques, sont données les indications suivantes intéres-
sant le Muséum ou la personne de Lucas.
« Visite de I’Empereur et de I’Impératrice Marie-Louise au
Muséum, le 7 juin 1810.
« Le 8 du même mois, j’ai été présenté au Prince Eugène par S. M.
I’Impératrice Joséphine à la Malmaison.
« Le 18, le Prince Eugène et sa mère ont tenu sur les fonts du bap-
tême Eugène-Joseph Lucas mon fils, né le 30 mars 1810. »
Il est piquant de voir ainsi le garde adjoint des galeries du Muséum
un jour, en raison de ses fonctions, en présence de Napoléon
accompagné par sa seconde femme et le lendemain reçu, pour
une cause intime, par l’Impératrice répudiée.
On serait surpris au premier abord d’une telle bienveillance
de cette dernière pour un aussi modeste fonctionnaire, si l’on igno-
rait que la séduisante créole qu’était Joséphine Tascher de la
Pagerie, avait rapporté de son île, la Martinique, un vif amour
pour les fleurs, au milieu desquelles elle était née et avait grandi.
— 464 —
Dès son retour de la Campagne d’Italie, le général Bonaparte
avait résolu d’acquérir une propriété dans le voisinage de Paris.
En 1799, poussé par sa femme, il avait acheté le domaine de
la Malmaison qu’à grands frais — Joséphine ne regardait pas
à la dépense — il allait arrondir, bâtir et orner.
Bien vite alors Madame Bonaparte était entrée en relations
avec André Thouin, confrère de son mari à la Première Classe de
l’Institut et avec Jean Thouin ; sans retard le Jardin des Plantes
était devenu le pourvoyeur du parc, des parterres, de la serre chaude
de la Malmaison \ Comment résister à une semblable enchanteresse ?
aussi non seulement le professeur de culture et le directeur du Jar-
din, mais encore les autres professeurs-administrateurs de devenir de
plus en plus empressés auprès de leur nouvelle amie et protectrice,
d’autant plus exigeante que plus brillante devenait l’étoile de
Bonaparte, du Consulat à l’Empire.
Le jardin de la Malmaison se complique bientôt de collections
variées, de coquilles par exemple, et même d’une ménagerie
Comprend-on maintenant la cause de l’intérêt porté par l’Impéra-
trice au filleul d’André Thouin ?
J’avais espéré rencontrer quelques renseignements inédits concer-
nant les Lucas parmi les documents sur Napoléon et son entourage
légués à l’Institut de France par Frédéric Masson, mais il ne s’y
trouve qu’une lettre adressée ^ sur l’ordre de Joséphine à « M. Le
Roi, son marchand de modes », — on dirait aujourd’hui son cou-
turier — -, demeurant rue de Richelieu :
Ce Louis- Hyppolyte Leroy était un habile homme ne manquant
pas d’invention à une époque cù rien n’était ordinaire. Né à Paris
en 1763 (il est mort en 1829) d’un machiniste de l’Opéra, il fut élevé
dans ce milieu léger et y débuta comme apprenti coiffeur. Il tra-
versa la Révolution non sans profit, se fit marchand de modes et
épousa une couturière, mannequin précieux pour la mise en valeur
de ses productions. Il fit florès sous le Directoire. Fournisseur
complaisant et reconnaissant de la vicomtesse Joséphine de Beau-
harnais, il s’attacha à sa prestigieuse fortune.
De son modeste magasin de la rue des Petits-Champs, il passa
bientôt au somptueux hôtel du fermier général Boutin L Devenu
l’un des premiers couturiers de’ la capitale, il resta le serviteur indis-
1. Cf. Frédéric Masson, L’Impératrice Joséphine et l’Acclimatation. Bull. Soc.
Nation. Acclimat. France, t. 60, 1913, p. 230.
2. L’intendant du parc et de ses collections fut, (jusqu’en 1806) ; C. F. Brisseau
DE Mirbel. Il devint plus tard professeur à la Sorbonne, membre de l’Institut puis
remplaça André Thouin au Muséum.
3. Bibliothèque Thiers. Mss. Masson, 28.
4. L’hôtel Boutin se trouvait sur l’emplacement actuel du n° 79 de la rue de Biche-
lieu. Cf. Vitu, La maison mortuaire de Molière, Paris, 1783. Appendice la rue de Biche-
lieu depuis sa création, p. 124.
— 465 —
pensable de l’élégante femme du Premier Consul, puis de l’Empe-
reur, chez laquelle il avait ses entrées à toute hexrre. Il sut en
profiter, non sans faire l’important.
Voici la lettre en question ;
« Mr le Chambellan de service près Sa Majesté l’Impératrice Joséphine
prévient Mr Le Roi que Sa Majesté attend Mr Lucas tout de suite à la
Malmaison pour y faire le baptême projetté, il faut qu’il s’y rende tout
de suite avec l’enfant. S. A. S. le vice roi fait dire dans le moment qu’il va
se rendre à la Malmaison, il ne faut pas perdre de temps.
ce Lundi 18 juin 1810. »
Cette lettre nous apprend seulement que l’indication de Lucas
citée plus haut était parfaitement exacte.
Mais ici il faut ouvrir une parenthèse.
Hippolyte Auger, qui fréquentait les Lucas et les Leroy,
raconte dans ses mémoires comment Henry Lucas s’était marié
L’Impératrice Joséphine aimait à unir les jeunes gens qui lui
tombaient sous la main ; elle avait donc marié le filleul de
Thouin avec la fille de son couturier.
Frédéric Masson s’est emparé de l’incident et a évoqué avec verve
et une ironie peu charitable ^ la cérémonie du 10 juin qui ne fa pas
unique mais quadruple, car, en ce jour, reçurent un supplément de
baptême non seulement Eugène-Joseph Lucas, mais la fille du
général Michel Ordener, celle d’une dame du Palais, la comtesse
Walsch-Serrant, puis le fils (Eugène-Joseph) du premier médecin
de la Garde Sue, fils qui fut plus tard l’auteur du Juif errant
et des Mystères de Paris. Et Frédéric Masson de se gaudir en con-
cluant de la façon suivante :
« Non contente d’avoir fait la fortune de son couturier et le mariage
de sa fille, elle [Joséphine] est à présent la marraine de son petit-fils
et, sur un pied d’égalité avec la comtesse de Serrant et la Comtesse
Ordener, le Roy parade dans la chapelle de la Malmaison. »
Evidemment la scène eût pu ne pas manquer de pittoresque
et les acteurs, de variété, mais il semble bien qu’elle fut plus simple.
La dépêche citée plus haut n’invite pas Leroy à la fête et le procès-
verbal du baptême qu’a bien voulu me communiquer M. le Chanoine
E. Boltz, Curé de Rueil-Malmaison, ne porte que les signatures
de I’Impératrice, du Prince Eugène, de l’Archevêque de Tours,
Premier Aumônier de Joséphine, de la comtesse de Serrant, née
Vaudreuil, et enfin de Brochier, euré ; la cérémonie s’était faite
en petit comité et d’ailleurs n’exigeait ni la présence des parents
1. Mémoires d’ Auger, p. 26.
2. Frédéric Masson, Joséphine répudiée (1809-1814), 1901, p. 187.
— 466 —
ni celle des grands-parents ; seuls étaient indispensables les
enfants et les parrains et marraines.
Ce n’est pas tout cependant. Ce procès-verbal nous apprend encore
que le nom de la femme d’Henry Lucas n’était pas Adèle Leroy,
sous lequel elle était connue, mais Adélaïde-Françoise Bonneau.
J’ai cherché l’explication de ce nouveau rébus. L’acte de baptême
de cette fille Bonneau a pu être retrouvé.
Elle était née à Paris, le 18 juin 1789, de Claude Bonneau
(G. D. F.) et de Françoise- Renée Guyot son épouse, le parrain étant
Michel Rasteau, Conseiller du Roi, agent de change, rue Saint-Marc,
et la marraine son épouse, Adélaïde-Marguerite Bertinazzi, domi-
cilié rue Neuve-Saint-Augustin. Il n’y a pas de doute sur l’identité
de l’enfant, car si l’acte du mariage Lucas-Bonneau n’a pas été
découvert, il existe celui d’un second mariage d’Adélaïde-Françoise
Bonneau, avec David Ravel, célébré le 11 février 1826, elle y est
qualifiée de veuve de Jean-André-Henry Lucas
Encore un effort et nous savons que, vers 1796 Leroy avait
épousé la dame Bonneau divorcée ^ : par suite Adélaïde-Françoise
n’était pas la fille du couturier, mais sa belle-fille ; ne poussons
pas plus loin 1 indiscrétion, d’ailleurs sans intérêt, et contentons-
nous de quelques renseignements d’un autre ordre, dûs aussi à
Auger.
Il voyait souvent Madame Henry Lucas chez un ami, aquarelliste
en vogue, Auguste Garneray. Il raconte comment il était charmé
de retrouver cette femme « aimable et bonne » dans l’atelier du
peintre quand celui-ci faisait son portrait, où elle était représentée
pompeusement entourée de fleurs, de son fils [Eugène-Joseph],
et de sa fille [Joséphine-Adèle] qui apparaît ici pour la première
et dernière fois. Après chaque séance de pèse, il l’accompagnait
chez son père et il
« était retenu à passer la soirée dans la famille Leroy, qui avait fait de
grandes affaires, possédait une grande fortune, et tenait un grand état
de maison dans le magnifique hôtel du fermier général Boutin, rue de
Richelieu, au coin de la rue de Ménars. Je ne voyais là rien qui fût dis-
parate avec mes habitudes. J’y trouvais le luxe paré de toute l’élégance
que la mode, cette reine de tous les pays, attache à tout ce qui forme le
monde éphémère des petites choses, et le luxe est une broderie qui cache
bien des coutures ! Quelquefois aussi, comme le prince Galitzine met-
tait sa voiture à ma disposition quand il ne sortait pas, j’allais au Jardin
des Plantes dans ce pavillon où Bufîon avait casé sa progéniture, faire
1. Op. cit., p. 172.
2. Elle était bien divorcée, car dans l’acte (2 février 1825) de nomination d’un
subrogé-tuteur des enfants Lucas, on la voit figurer à titre d’aïeule, en même temps
que son premier mari, Claude Bonneau .qualifié d’aïeul (Archwes du département
de la Seine).
— 467 —
de la musique, puis visiter les serres, le beau Jardinier^, l’oncle ThouiN,
nous conduisant sous les ombrages des plantes tropicales »
Auger ajoute que pendant que le mari de M™® Lucas était en
mission en Sieile, elle avait pour chaperon une vieille amie,
fille du fameux Arlequin de la Comédie italienne, Carlin
ou Carlo Bertinazzi pour lequel le pape Clément XIV avait
conservé l’amitié des premières années de leur jeunesse. Cette vieille
amie n’était autre que sa marraine dont il a été question plus haut,
ce qui confirme encore l’identification qui vient d’être faite.
Enfin plus tard, après 1820 et ses voyages à l’étranger, Auger
retrouve les Henry Lucas installés à la campagne à Franconville,
dans la vallée de Montmorency, où ils avaient acheté la demeure
de Cadet de Vaux Leroy après avoir cédé sa maison de modes
à sa nièce qu’il avait mariée à Lazare Auger, frère du mémo-
rialiste, avait acquis une propriété contiguë qui, réunie à celle de
son gendre, permettait de recevoir somptueusement de nombreux
invités, parmi lesquels se trouvait Auger lui-même.
Laissons maintenant le couturier, ses pompes et ses œuvres, pour
constater dans quel maquis peut être entraîné un historien qui veut
remplir consciencieusement sa tâche et ne laisser derrière soi que
le minimum possible d’obscurité. Sans doute beaucoup de ces détails
paraîtront bien menus, mais ils ne sont pas inutiles puisqu’ils
montrent, par exemple, comment l’agent adjoint de l’Institut, garde
adjoint des Galeries du Muséum, occupant ainsi des fonctions
modestes et peu lucratives, avait été entraîné ,sans doute par vanité,
dans un milieu à tous égards fort différent du sien, milieu riche et
brillant, mais futile et léger, et avait été amené ainsi à vivre une
existence qui l’éloignait fort des Minéraux qu’il aimait. Cette
vie extérieure a peut-être joué quelque rôle dans sa fin tragique.
Henry Lucas est mort le 6 février 1825 au Muséum en son domi-
cile de la rue du Jardin du Roi. Deux jours plus tard, sa veuve
demandait à l’Assemblée des professeurs de donner la survivance
de sa place à son fils. Elle lui fut refusée et l’on ne trouve pas
d’autre indication sur cette mort dans les dossiers de l’Etablisse-
ment, ce qui rend ses causes assez suspectes. Peut-être les quelques
lignes que Bory de Saint-Vincent a consacrées à son collabora-
teur sont -elles assez symptomatiques à cet égard.
1. Le beau jardinier n’était pas André Thouin, comme l’indique Auger, mqis son
frère, Jean, qui l’avait remplacé comme directeur des cultures, lorsqu’il avait été
nommé professeur.
2. Antoine- Alexis Cadet de Vaux, 1743-1828, qui avait gardé un pied .4 terre dans
le domaine, était pharmacien, chimiste, agronome, latiniste, philanthrope, fondateur
du Journal de Paris et collaborateur de Parmentier. Il était le plus jeune frère de
Cadet de Gassicourt, membre de l’Académie royale des Sciences.
— 468 —
« Ami constant et sincère, tendre époux, fils soumis, mais trop profon-
dément impressionnable, des chagrins de plus d’un genre avaient dans
ces derniers temps légèrement altéré sa santé ; des peines de cœur le ren-
daient moins soigneux dans sa part de collaboration, mais ne produi-
saient guère d’autres altérations dans ses habitudes qui pussent faire
présumer que sa fin approchait, cependant il nous fut enlevé presque
subitement le 6 février de cette année, et telle est la fatalité de cette perte
que son vénérable père inconsolable n’y a pas longtemps survécu ».
Quoiqu’il en soit, Henry Lucas laissait une bibliothèque, surtout
scientifique ; elle fut lestement liquidée car, quarante et un jours
après sa mort, son catalogue était rédigé, imprimé, distribué,
et la vente commencée On a vu plus haut qu’un an après son décès,
presque jour pour jour, sa femme avait contracté un nouveau
mariage.
Revenons maintenant à son livre qui nous a entraîné fort loin.
Les inscriptions anecdotiques sont assez nombreuses dans le
tome II. Je signalerai les suivantes :
« Présenté au Roi le 11 juin 1814, à Monsieur, le 30 août 1814 ».
Il n’est pas indiqué s’il s’agit de Lucas ou de son livre.
« S. A. R. le DUC d’Angoulême a visité le Muséum et les Galeries le
8 octobre 1814 »
Sur le verso du même feuillet, on lit :
« Cette seconde partie a été livrée à l’impression le 5 juin 1812
et terminée le 10 déce nbre de la même année. » Ce qui indique
la rapide impression de ce volume compact de 586 pages.
Enfin une dernière indication concernant Jean-François...
« Clés des armoires des Quadrupèdes et des Oiseaux remises à mon
père par M. le professeur [Etienne] Geoffroy S*'-Hilaire qui les lui
avait retirées quelques mois auparavant, mais qui a tout réparé le
1er avril 1818. — Mon père les avait eues 15 ans. »
J’ai donné page 453 une interprétation possible de ce différent.
Vis-à-vis de la page xiii, je relève :
« Le jeudi 6 avril 1815, I’Empereur Napoléon accompagné du grand
maréchal Bertrand et de M. Fontaine son architecte a visité le Muséum
1. Dictionnaire classique d’histoire naturelle. Notice nécrologique sur Lucas fils,
tome VIII, 1824.
2. La vente eut lieu salle Sylvestre, rue des Bons-Enfants n° 30, en 12 vacations,
du 19 mars au 2 avril. Le catalogue, dont la Bibliothèque Nationale possède un exem-
plaire, comporte 1.133 numéros.
Les deux volumes dont j’ai parlé plus haut en faisaient sans doute partie.
3. Les indications de visites de souverains et de princes de la Maison royale ont été
reconnues exactes par la consultation des procès-verbaux de l’Assemblée des profes-
seurs.
- 469 —
d’histoire naturelle ; il était rentré à Paris le 20 mars précédent, jour de
l’anniversaire de la naissance de son fils roi de Rome. »
A son retour de l’Ile d’Elbe, I’Empereur fit da,ns Paris de nom-
breuses sorties sans apparat, accompagné seulement d’un ou deux
aides de camp C’est ainsi qu’il visita les Invalides, l’Ecole poly-
technique, les galeries du Louvre, les travaux du Champ de Mars,
les ateliers d’armes, la filature de Richard Lenoir, etc. Sa venue
au Muséum d’histoire naturelle était une de ces manifestations
par lesquelles I’Empereur, rentré d’exil, soignait sa popularité ;
j’ai cependant voulu voir dans les procès-verbaux de l’Assemblée
des professeurs (séance du 12 avril 1815) si elle ne correspondait
pas à quelque chose de plus, en raison de la présence de l’architecte
de la Malmaison. On y lit en effet l’indica+ion que Napoléon,
au cours de cette visite, « témoigna l’intention de faire construire
des serres nouvelles », sans doute dans le style de celle, fort réputée
alors, édifiée par Fontaine dans le domaine de Joséphine. Il semble
que cette promesse impériale ait quelque peu galvanisé les profes-
seurs administrateurs qui ébauchèrent alors maints projets que les
événements politiques n’allaient pas permettre de réaliser.
L’activité intellectuelle de Henry Lucas s’est exercée encore dans
des travaux de vulgarisation. Il a remplacé Patrin, associé non
résident de la Première Classe de l’Institut, connu par ses voyages
en Sibérie, pour la mise au point des articles concernant la Miné-
ralogie dans la Deuxième édition du Dictionnaire Histoire natu-
relle de Déterville. Il fut aussi collaborateur de Bory de Saint-
Vincent pour son Dictionnaire classique d’ Histoire naturelle. La
préface du tome VIII renferme le court article nécrologique sur
lui auquel il a été fait allusion plus haut.
En terminant, je signalerai qu’en 1819-1820, Henry Lucas fit un
long voyage à travers l’Italie, afin d’en visiter les principaux gise-
ments minéralogiques. Il a rapporté au Muséum, notamment du
Vésuve et de l’Etna, une collection de plus de 1.500 roches et
minéraux fort bien recueillis. Au cours de ce voyage il a découvert
dans les fumerolles de Vulcano la présence de l’acide borique (sasso-
line), qu’il a signalée dans une lettre adressée à Arago \
A trois reprises, mais sans succès, il fut inscrit sur la liste de pré-
sentation pour le remplacement de membres décédés de la section
de minéralogie de l’Académie des Sciences. Il s’y trouva en fort
bonne compagnie, ainsi que le montrent les listes suivantes.
1® Remplacement de Nicolas Desmarest (1815). — Gillet-Laumont,
1. Cf. Henry Houssaye. 1815. Paris, 1893, p. 524.
2. Extrait d’une lettre de M. Lucas fils à M. Arago, Ann. phys. et chim., t. XI,
1819, p. 443 et Haüy, Traité de Minéralogie, t. I, 1822, p. 297.
— 470 —
Brochant de Villiers, Alexandre Brongniart (élu), Duhamel
fils, Lucas fils.
20 Remplacement de J.-I.-F. Guillot-Duhamel (1816). — Cor-
DiER, Brochant (élu), Héricart de Thury, de Bonnard, Lucas
fils ; Gillet-Laumont, ajouté par l’Académie.
30 Remplacement d'Haüy (1822). — Cordier (élu), Beudant,
DE Bonnard, Constant Prévost, Lucas fils.
Lucas (Eugène-Joseph). IV.
On a vu plus haut qu’à la mort (I’Henry, son fils fut proposé
pour le remplacer comme adjoint de son grand-père, auprès de
l’Académie. Le décès de celui-ci le fit disparaître de l’Institut au
bout de peu de semaines.
Il mourut lui-même d’accident, l’année suivante, en 1826.
La branche principale des Lucas était éteinte.
Il me reste à signaler une autre série de Lucas dont les membres
n’ont servi que le Muséum.
Nadault de Buffon a indiqué ^ que François Lucas avait eu
deux fils, tous deux employés au Muséum, Jean-François et un
autre dont il ne dit rien. C’était sans doute un employé obscur
ne méritant pas de mention spéciale, probablement était -il le père
du Lucas Jean-Jacques dont il est question ci-dessous. Dans ce
cas, ce frère inconnu devait être l’aîné de Jean-François.
Lucas (Jean-Jacques).
D’après son acte de décès, qui n’a été que brièvement reconstitué,
ce Lucas est mort le 18 décembre 1827, à l’âge de 65 ans ; il était
donc né en 1762.
En 1800, il est préparateur de zoologie pour les animaux arti-
culés, c’est-à-dire dans le service de Lamarck, où il est resté jusqu’à
sa mort. Il habitait au Muséum (9, rue de Seine, aujourd’hui rue
Cuvier). Je n’ai trouvé aucune publication de lui, il semble avoir
été uniquement absorbé par des questions de atériel. Il n’en pas
été de même pour son fils, Pierre-Hippolyte, qui l’a remplacé dans
le même service, et qui fut un véritable savant.
Lucas (Pierre-Hippolyte).
Celui-ci est né au Jardin des Plantes, le 17 janvier 1814. En 1827,
c’est-à-dire à l’âge de 13 ans, il remplaça son père en qualité d’ap-
1. Correspondance de Buffon, t. I, p. 128.
— 471 —
prenti. En 1832, il devint préparateur titulaire de Latreille, et le
resta sous les successeurs de celui-ci, Audouin et Henri-MiLNE
Edwards. La bibliographie de ses travaux est très volumineuse.
Il se livra avec une grande activité et beaucoup de succès à l’étude
des Papillons et publia en 1834 V Histoire naturelle des Lépidoptères
d'Europe, renfermant 79 planches, puis, en 1835, VHistoire naturelle
des Lépidoptères exotiques, ornée de 40 planches.
En qualité d’entomologiste, il fut membre de la Commission
scientifique de l’Algérie, dirigée par Bory de Saint-Vincent ; il
suivit les colonnes militaires, explorant de 1839 à 1842 ce pays nou-
vellement ouvert à la civilisation française. Les matériaux nombreux
qu’il y avait recueillis furent rapidement étudiés par lui, de telle
sorte que, de 1846 à 1849, il put faire paraître VHistoire naturelle
des animaux articulés d' Algérie, bel ouvrage comportant quatre
volumes in-4‘^ et un atlas de 125 planches ; il lui valut d’être nommé
chevalier de la Légion d’honneur, en 1847.
En 1850, il retourna en Algérie continuer ses études sur le terrain
et il les prolongea jusqu’aux confins du Sahara atteints par nos
troupes.
Il devint aide-naturaliste de Henri-MiLNE Edwards, en 1856,
et occupa ces mêmes fonctions auprès d’Emile Blanchard pendant
presque tout le professorat de celui-ci ; en même temps, il suppléait
de Quatrefages, comme professeur de zoologie au lycée Napoléon
(Condorcet).
En 1892, il fut mis à la retraite, à l’âge de 79 ans, mais il continua
à fréquenter son ancien laboratoire et à habiter au Muséum dans
un petit appartement de la vieille maison occupée par le Service
de physique et s’ouvrant dans le passage voûté qui conduit à la
rue Cuvier.
Je me souviens d’avoir souvent rencontré dans le jardin ce grand
vieillard silencieux, à l’épaisse moustache blanche.
Un incendie vite éteint le détermina à quitter le Muséum et Paris ;
il alla auprès de son fils à Chene-Dougeries, dans le canton de Genève,
où il mourut le 5 juillet 1899.
1. Cf. P. Lesne. Notice nécrologique sur Hyppolyte Lucas. Ann. Soc. Enlomol.,
LXX, 1901, p. 1-5.
— 472 —
Les Oiseaux des collectioxs vivantes
DU Muséum national d’ Histoire Naturelle
Par Ach. Urbain, E. Dechambre et M.-A. Pasquier.
Les Oiseaux des collections vivantes du Muséum National d’ His-
toire Naturelle, sont actuellement au nombre de 3.000. Ils se répar-
tissent de la façon suivante L
A. Sous-classe des RATITES
I. - Ordre des STRUTHIONIFORMES
Struthionidés :
Autruche Struthio camelus L.
PZ
II. — - Ordre des RHÉIFORMES
Rheidés :
Nandou blanc. Rhea americana L. (v. alha].
Nandou gris. Rhea americana L.
M
PZ
PZ
III. — Ordre des CASUARIFORMES
Casuaridés :
Casoar à casque.
Casoar bicaronculé.
Casoar uniappendiculé.
Dromicéidés :
Emeu.
Casuarius casuarius L.
C. bicarunculatus (Sclater).
C. uniappendiculatus Blyth.
Dromfceius Novae-Hollandiae
(Latham).
M
PZ
PZ
PZ
M
PZ
B. Sous-classe des IMPENNES
Ordre des SPHENISCIFORMES
Sphéniscidés :
Manchot du Cap.
Manchot de Magellan.
Manchot papou.
Spheniscus demersus L.
Spheniscus magellanicus (Fors-
ter)
Pygoscelis papua (Forster).
PZ
PZ
PZ
1. M = Ménagerie du Jardin des Plantes.
PZ = Parc Zoologique du Bois de Vincennes.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938
— 473 —
C. Sous-classe des CARINATES
I. — Ordre des LARIFORMES
Laridés :
Goéalnd argenté.
Goéland marin.
Mouette rieuse.
Risse tridactyle.
Larus argentatus Pontop.
Larus marinus L.
Larus ridibundus L.
Rissa tridactyla (L.).
M PZ
M
M PZ
M
II.
Ordre des CHARADRIIFORMES
Charadriidés ;
Vanneau armé du Brésil.
Vanneau Suisse.
Haematopodidés :
Huitrier-pie.
ScOLOPACIDÉS :
Combattant.
Barge rousse.
Courlis corlieu.
Courlis cendré.
Maubèche.
Tourne-pierre interprète.
Chevalier gambette.
Belonopterus cayennensis (Gm.
Squatarola squatarola (L.).
Haematopus ostralegus L.
Philomachus pugnax (L.).
Limosa lapponica (L.).
Numenius phaeopus (L.),
Numenius arquata (L.).
Calidris canutus (L.).
Arenaria interprétés (L.).
Tringa totanus (L.).
III.
Ordre des RALLIFORMES
Rallidés :
Râle à bec vert.
Râle d’eau.
Poule d’eau.
Poule sultane bleue.
Poule sultane à tête grise.
Poule sultane d’Edwards.
PSOPHTIDÉS :
Agami.
Fulicidés :
Foulque noire.
Aramides cajanea (Müller).
Rallus aquaticus L.
Gallinula chloropus L.
Porphyrio porphyrio L.
jP. poliocephalus (Latham).
P. Edwardsi Elliot.
Psophia crepitans L
Fulica atra L.
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IV. — Ordre des OTIDIFORMES
Otididés :
Outarde houbara. Chlamydotis undulata Jacquin,
PZ
— 474
V. — Ordre des GRUIFORMES
Baléaricidés :
Grue antigone.
Grue cendrée.
Grue cendrée asiatique.
Grue blanche asiatique.
Grue à cou blanc.
Grue de Stanley.
Grue de Numidie.
Grue couronnée.
Grue de Mandchourie.
Cariamidés :
Cariama huppé.
Cariama de Burmeister.
Grus antigone antigone (L.).
Grus grus L.
Grus grus Lilfordi Sharpe.
Grus leucogeranus Pallas.
Grus vipio Pallas.
Anthropoides paradisea (Lichst,
Anthropoides oirgo (L.).
Balearica paoonina (L.).
Grus japonensis (Müller).
Cariama cristata L.
Chunga Burmeisteri (Hart.).
VI. — Ordre des COLUMBIFORMES
Gouridés :
Goura couronné.
Goura de Victoria.
Tréronidés :
Pigeon vert.
CoLUMBIDÉS :
Pigeon biset.
Pigeon columbin.
Pigeon picazuro.
Turturidés :
Colombe poignardée.
Tourterelle vineuse.
Tourterelle à collier.
Tourterelle minute.
Tourterelle à ailes tachetées.
Tourterelle à masque noir.
Tourterelle à front blanc.
Ptéroclididés :
Ganga ventre brûlé.
VII. — Ordre
Cracidés :
Hocco alector.
Hocco à bec de rasoir.
Hocco de Sclater.
Hocco caronculé.
Hocco globicière.
Pénélope huppée.
Pénélope pourprée.
Goura cristata (Pallas).
Goura Victoria (Fraser).
Treron sp.
Columba livia Gmelin.
Columba oeans L.
Columba picazura Tem.
Gallicolumba luzonica (Scop.).
Streptopelia oinacea (Gmelin).
Streptopelia decaocto (Friv.).
Columbigallina minuta (L.).
Oena capensis (L.).
Henicophaps albifrons Gray.
Pterocles exustus Tem.
Crax nigra L.
Mitu mitu L.
Crax fasciolata Gray.
Crax globulosa Spix.
Crax rubra L.
Penelope cristata (L.).
P. purpurascens Wagler.
des GALLIFORMES
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475 —
Pénélope à poitrine rousse.
Pénélope siffleuse.
Phasianidés :
Perdrix de Formose.
Perdrix de Tripolitaine.
Perdrix rouge.
Caille.
Faisan lophophore.
Faisan hoki brun.
Faisan hoki bleu.
Faisan argenté.
Faisan de Berlioz.
Faisan leucomèle.
Faisan à huppe blanche.
Faisan de Swinhoe.
Faisan d’Edwards.
Faisan Prélat.
Faisan de Wallich.
Faisan commun.
Faisan blanc.
Faisan à collier.
Faisan vénéré.
Faisan de Soemmering.
Faisan d’Amherst.
Faisan doré.
Eperonnier de Germain.
Rheinardte ocellé.
Dindon sauvage.
Pintade ordinaire.
Pintade du Maroc.
Pintade huppée.
Pintade vulturine.
Paon bleu.
Paon blanc.
Paon nigripenne.
Paon spicifère.
Penelope pileata Wagler.
Pipile cumanensis Jacquin.
Bamhusicola sonorivox (Gould).
Alectoris barbara barbata
(Rchw)
Alectoris rufa (L.).
Coturnix coturnix (L.).
Lophophorus impeyanus (La-
tbam)
Crossoptilon mandchuricum Sw.
Crossoptilon auritum (Pallas).
Gennaeus nycthemerus L.
Gennaeus nycthéremus Berliozi.
Delac. et Jab.
G. leucomelanus (Latham).
G. leucomelanus Hamiltoni
(Gray).
Hierophasis Swinhoi (Gould).
H. Edwardsii (Oustalet).
Diardigallus Diardi (Bonap).).
Catreus Wallichi (Hardwich).
Phasianus colchicus colchicus L.
P. colchicus colchicus, v. alba L.
P. colchicus torquatus (Gme-
lin).
Syrmaticus Reeoesi (Gray).
S. Soemmerringii (Temminck).
Chrysolophus Amherstiae (Lead-
beater).
Chrysolophus pictus (L.).
Polypectron Germaini Elliot.
Rheinardia ocellata (Elliot).
Melleagris galloparo L.
Numida galeata Pallas.
Numida Sabyi Hartest.
Guttera barbata Ghigi.
Aeryllium oulturinum (Hardw.)
Paoo cristatus L.
Paoo cristatus L., v. alba.
P. cristatus L., v. nigripennis.
Paco muticus L.
VIII. — Ordre des ANHIMIFORMES
Anhimidés :
Kamichi à collier. Chauna torquata (Oken).
Kamichy de Derby. Chauna chaoaria (L.).
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476 —
— 477 —
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
31
— 478
Aigrette garzette.
Aigrette d’Indochine.
Balaenicipidés :
Baleniceps roi.
Egretta garzetta (L.).
Egretta intermedia (Wagl.).
Balaeniceps rex Gould.
XII. — Ordre des PÉLÉCANIFORMES
Pélécanidés :
Pélican à bec rouge.
Pélican roussâtre.
Pélican blanc.
Pélican rose.
Phalacrocoracidés :
Grand Cormoran.
Pelecanus erythrorhynchos
(Gmelin).
Pelecanus rufescens (Gmelin).
Pelecanus onocrotalus L.
Pelecanus roseus Gmelin.
Phalacrocorax carbo L.
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SuLiDÉs :
Fou de Bassan.
Sula bassana (L.).
XIII. — Ordre des FALCONIFORMES
VULTURIDÉS :
Vautour condor.
Vautour pape.
Catharte à tête rouge.
Catharte à tête jaune.
Vultur gryphus L.
Sarcoramphus papa (L.).
Cathartes aura (L).
Cathartes urubitenga Pelz.
M
M
M
M
M
Accipitridés :
Vautour moine.
Vautour fauve.
Néophron moine.
Néophron percnoptère.
Caracara.
Aigle royal.
Aigle Bonelli.
Aigle botté.
Spizaëte couronné.
Pygargue vociîer.
Gypohiérax.
Aigle bateleur.
Milan royal.
Milan noir.
Milan à bec jaune.
Milan rayé.
Milan à cou blanc.
Buse commune.
Buse féroce.
Buse aguia.
Gymnogène rayé.
Aegypius monachus (L.).
Gyps fulvus (Temm.).
N ecrosyrtes monachus (Temm.).
Néophron percnopterus (L.).
Polyborus plancus (Miller).
Aquila chrysaëtos (L.).
Hieraaëtus fasciatus (Vieillot).
Hieraaëtus pennatus (Gmelin).
Stephanoaëtus coronatus L.
Haliaetus oocifer (Daud.).
Gypohiérax angolensis (Gm.).
Terathopius ecaudatus (Dau-
din).
Milvus milvus (L.).
M. migrans migrans (Bodd.).
M. migrans oegyptius (Gm.).
Milvus lineatus (Gray).
Haliastur indus (Bodd.).
Buteo buteo.
Buteo rufinus (Cretzs).
Geranoaetus mel anoleucus
(Vieillot).
Gymnogenus typicus (Smith).
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
PZ
PZ
— 479 —
Falconidés :
Faucon lanier.
Faucon crécerelle.
Faucon crécerine.
Faucon Gerfault.
XIV. — Ordre
Strigidés :
Grand duc d’Europe.
Grand duc de Fraser.
Grand duc à poitrine rayée,
Moyen duc.
Chouette kétupa.
Chouette effraye.
Chouette hulotte.
Chouette chevêche.
Chouette de Mauritanie.
Harfang des neiges.
Falco biarmicus Temm.
Falco timunculus L.
Falco Naumanni Fleischer.
Falco rusticolus L.
des STRIGIFORMES
Buho bubo (L.).
Bubo ascalaphus Sav.
Huhua poensis Fraser.
Asio otus (L.).
Ketupa ketupa (Horsf).
Tyto alba (L.).
Strix aluco L.
Athene noctua (Scop.).
Athene noctua glauxa (Sav.).
Nyctea scandiaca L.
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
XV. — Ordre des PSITTACIFORMES
Cacatuidés ;
Microglosse noir.
Cacatoès de Banks.
Cacatoès à huppe jaune.
Petit cacatoès à huppe jaune.
Cacatoès de Leadbeater.
Cacatoès des Moluques.
Cacatoès rosalbin.
Cacatoès nasique.
Perruche calopsitte.
PsiTTACIDÉS ;
Ara de Lear.
Ara hyacinthe.
Ara macao.
Ara chloroptère.
Ara ararauna.
Ara militaire.
Ara de Spix.
Amazone à front bleu.
Amazone à calotte bleue.
Amazone à queue rouge.
Amazone à front jaune.
Amazone farineux.
Perroquet du Sénégal.
Perroquet Jaco.
Perroquet de Pesquet.
Papegai.
Probosciger aterrimus (Gm.).
Calyptorhynchus magnificus
(Schaw et Nod.).
Kakatoe galerita (Latham) .
Kakatoe sulphurea (Gmelin).
Kakatoe leadbeateri (Vigors).
Kakatoe moluccencis (Gmelin).
Kakatoe roseicapilla (Vieillot).
Licmetis tenuirostris Kühl.
Nymphicus hollandicus (Kerr).
Anodorhynchus Leari Bonap.
A. hyacinthinus Latham.
Ara macao, L.
Ara chloroptera Gray.
Ara ararauna L.
Ara militaris L.
Ara Spixi (Wagl.).
Amazona amazonica (L).
Amazona aestioa L.
Amazona mercenaria Tsch.
Amazona ochrocephala (Gmelin)
Amazona farinosa (Bodd.).
Poicephalus senegalensis (L).
Psittacus erithacus L.
Psittrichas fulgidus (Lesson).
Deroptyus accipitrinus (L).
PZ
M
M
M
M
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
M
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
PZ
480
Perruche souris.
Perruche à tête jaune.
Perruche à tête noire.
Perruche des cactées.
Perruche inséparable à tête
grise.
Perruche à collier du Sénégal.
Perruche à collier de l’Inde.
Perruche à tête prune.
Perruche ondulée verte, bleue,
jaune, blanche.
Myopsiattcus monachus (Bodd).
Aratinga jandaya (Gm.).
Aratinga nenday (Vieillot).
Aratinga cactorum (Kühl).
Agapornis cana (Gm.).
Psittacula Krameri Krameri
(Scop.).
P. Krameri manillensis Bechst.
P. cyanocephala (L).
Melopsittacus undulatus Schaw.
M
M
M
M
M
M
M
M
M
Trichoglossidés :
Lori des Moluques.
Domicella garrulus L.
M
XVI. — Ordre des CUCULIFORMES
CuCULIDÉS ;
Coucou terrestre de Renauld. Carpococcyx Renauldi Oust. M
Musophagidés :
Touraco à joues blanches. Turacus leucotis (Rüpp). M
XVll. — Ordre des PICIFORMES
Rhamphastidés ;
Toucan à gorge jaune et
blanche.
Toucan ariel.
Toucanet à bec tacheté.
Rhamphastos aitellinus (Lichst)
Rhamphastos ariel Vig.
Selenidera maculirostris
(Lichst.).
M
M
M
XVII/. — Ordre des CORACIIFORMES
Bucérotidés ;
Calao d’Abyssinie.
Calao de Cafrerie.
Calao de l’Inde.
Rucoraus abyssiniens (Bod-
daert). M
Rucoraus cafer (Schl.).
Anthracocerosconvexus M
PZ
PZ
XIX. — Ordre des PASSERIFORMES
Corvidés :
Grand corebau.
Corbeau choucas.
Pie de France.
Pie acahé.
Pie bleue de Chine.
Paradiséidés :
Paradisier rouge.
Corvus corax L.
Colaeus monedula L.
Pica pica pica L.
Cyanocorax chrysops (Vieillot).
Urocissa erythrorhyncha (Gm.).
M
M
M
M
M
PZ
Uranornis rubra Daud.
M
— 481 —
ICTÉRIDÉS :
Troupiale.
Tanagridés :
Tangara écarlate.
Tangara jacapa.
Tangara noir.
Fringillidés :
Pinson de France.
Chardonneret élégant.
Verdier.
Serin.
Bouvreuil ponceau.
Bouton d’Or.
Cardinal rouge.
Sporophile à gorge blanche.
Bruant jaune.
Pinson couronné gris.
Paroare dominicain.
Plocéidés :
Ignicolore.
Tisserin du Cap.
Worabée.
Astrild à bec de eorail.
Travailleur.
Amaranthe ou Sénégali.
Bec d’argent.
Veuve à collier.
Cou coupé.
Bengali vert.
Calfat gris.
Diamant à bavette.
Diamant mandarin.
Alaudidés :
Alouette calandre.
Sturnidés :
Merle métallique à longue
queue.
Spréo superbe.
Timaliidés :
Rossignol du Japon.
Icterus icterus (L).
Rhamphocaelus hrasilius (L). M
Rhamphocoelus carbo (Pall.). M
Tachyphonus rufus (Bodd.). M
Fringilla coelebs L.
Carduelis carduelis (L).
Chloris chloris (L).
Serinus canaria (L).
Pyrrhula pyrrhula europaea (L) .
Sycàlis flaveola (L).
Cardinalis cardinalis (L).
Sporophila albogularis (Spix).
Emberiza citrinella L.
Coryphospingus pileatus (Wied.)
Paroaria larvata (Bodd.).
Euplectes franciscana (Isert). M
Euplectes capensis (L). M
Euplectes afra Gm. M
Estrilda astrild (L). M
Quelea quelea (L). M
Lagonostica senegala (L). M
Euodice cantans (Gmelin). M
Steganura paradisaca (L). M
Amadina fasciata (Gm). M
Stictopiza formosa {Lath.) . M
Padda ozyziaora (L). M
Poephila cincta (Gould). M
Taendopy gia castanotis (Gould) M
Melanocorypha calandra (L). PZ
Lamprotornis caudatus (Müller) . M
Spreo superbus (Rüpp.). M
Liothrix lutea (Scop).
(Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages, du Muséum) .
— 482 —
A PROPOS DE LA PRÉSENCE EN FRANCE DU V ESPÉRIEN DE LeISLER
(Nyctalus leisleri K uhl)
Par le Dr. P. Laurent.
Il y a quelques années, M. Heim de Balsac s’attribuait dans ce
Bulletin la priorité de signaler de façon authentique, la présence
en France (région de Pcnt-à-Mousson) du Vespérien de Leisler :
« Nyctalus leisleri Kuhl »
Aucune précision complémentaire n’ayant, à notre connaissance,
suivi cette note, il convient de rappeler l’existence d’au moins trois
citations « authentiques », bien antérieures, de la présence en France
de cette rare espèce, ignorée, à la vérité, de beaucoup de faunes
régionales : celles de Godron, Nancy, 1863 ^ précisément dans la
même région, de Doria, Nice, 1887 et de Siepi (1889), qui ne
donne pas moins de quatre stations, dont trois nouvelles, dans la
France méridionale (Var, Bouches-du-Rhône, Basses-Pyrénées)
Non seulement le Vespérien de Leisler a été signalé en France,
il y a plus de soixante ans, et presqu’au même endroit où il a été
retrouvé depuis par M. Heim de Balsac, mais encore il existe,
actuellement, dans les collections du Muséum, un des individus
qui ont servi à l’une de ces publications anciennes.
Cette Chauve-Souris qui provient des récoltes du Dr Siepi, est
un mâle, conservé sous le numéro 1921-69, qui est bien, par ses
dimensions, son poil bicolore, brun noirâtre à sa base, acajou clair
à sa pointe, s’étendant sur l’aile le long du troisième métacarpien,
1. « Au reste n’avons-nous pas déjà eu l’occasion d’établir la présence en France...
du Vespérien de Leisler (Nyctalus leisleri Kulil) Pont-à-Mousson » (IIeim de Balsac,
Un chiroptère nouveau pour la Faune française, Bull. Mus., 2® sér., IV, 2, 1932,
p. 164).
2 « Dans les arbres creux, Nancy, Collection de la Fac. Sciences », Godeon, Zoologie
de la Lorraine, 1863, p. 1).
3. « Un terzo esemplare (di V. Leisleri) mi fu gentilmente communicato dal signor
Siepi, di Marsiglia, che lo aveva avuto dal dintorni di Nizza » (Doria, I Chirotteri
trooati fnora in LAguari, 1887, p. 61).
4. « En juin 1886, j’en reçus un exemplaire capturé à Nice ; en août 1887, je pris
un mâle de cette espèce à Saint-.Tust, près de Marseille ; en mars 1888, je reçus un
troisième exemplaire de Casteide-Doat, (Basses-Pyrénées) et finalement je me pro-
curai un individu de cette espèce capturé à Hyères » (Siepi, Liste des Chiroptères
observés dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var, C. R. Séances
du Congr. internai, zoologie, 1889, p. 53).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— 483 —
son oreille courte à bord interne fortement convexe, l’étroitesse
rela,tive du diamètre de la base de l’incisive supérieure externe,
l’imbrication des incisives inférieures, un indubitable Nyctalus
leisleri Kuhl, conforme au type.
Les mensurations confirment d’ailleurs cette diagnose :
— Chauve-souris n® 1921-61, provenance : Nice.
Tête et corps...... 54
Queue ^ 40
Oreille : Longueur maxima...... 15
— Largeur maxima 10,5
Avant-bras . 41
3® doigt, total 64
métacarpien 39
— l’’® phalange 15
— 2® phalange 10
4® doigt, total 58
métacarpien 37,5
■ — l’"® phalange 15
— 2® phalange 5,5
5® doigt, total 43
— métacarpien 31
— ire phalange 8
— 2® phalange . 4
Tibia 15
Pied 8
Pénis ^ 6,5
Crâne.
Longueur condylobasale 16
Largeur zygomatique 10,2
Rétrécissement interorbitaire 4,9
Largeur bilacrymale 6,5
Largeur pariétale maxima 8,5
Hauteur de la boîte crânienne 6
Largeur de la rangée molaire supérieure. . . 5,5
Largeur de la rangée molaire inférieure . . . 6
Largeur du palais antérieur (de la face
externe d’une canine à l’autre) 6
Largeur du palais postérieur (de la face
externe d’une 3® molaire à l’autre) .... 7
Longueur de la mandibule 11
De plus, au pied de ce sujet est précisément encore attaché une
étiquette mentionnant la date et le lieu de la capture : Nice, 1886,
1. Le chiffre fourni par la mensuration de la queue n’a pas grande valeur en raison
de l’enroulement de cet organe.
2. Muni d’une pointe osseuse bien visible.
— 484 —
étiquette sans nul doute rédigée de la main même de M. Siepi
date et lieu correspondant parfaitement à la citation de Doria, qui
fit connaître l’année suivante la station dont il connaissait l’exis-
tence grâce à l’amabilité du collecteur ; voir la référence citée plus
haut. De ce fait que Doria n’eût cette chauve-souris qu’en com-
munication, il y a toutes les présomptions pour croire que ce fut
justement celle-là qui figure maintenant dans les collections du
Muséum.
Il n’était donc pas nécessaire d’ajouter à la Faune de notre pays,
comme s’il se fût agi d’une réelle nouveauté, cette espèce « authen-
tiquement » signalée dès 1889 dans cinq départements français
différents, et il m’a semblé utile de rectifier cette assertion par
respect pour la mémoire des anciens naturalistes, au moins de
celui d’entre eux qui a généreusement offert sa collection au
Muséum national d’ Histoire Naturelle de Paris.
(Laboratoire de Zoologie {Mammifères et Oiseaux^ du Muséum).
1. La plupart des autres sujets provenant de la collection Siepi, portent des étiquettes
analogues et l’écriture de la main qui les a rédigées est la même.
— 485 —
Liste des Reptiles de Mauritanie recueillis parla Mission
D’Études de la Biologie des Acridiens en 1936 et 1937.
Description d’une sous-espèce nouvelle z)’Eryx muelleri
Par F. Angel.
La Mission d’ Études de la Biologie des Acridiens, dirigée par
M. ZoLOTAREVsKY a fait parvenir, au Muséum, deux petits envois
de Reptiles capturés en Mauritanie par M- Marc Murat. Le pre-
mier comportait quelques échantillons de l’Adrar, de l’Akchar et
du Tasiast ; les exemplaires du second provenaient de la Mau-
ritanie occidentale, dans la région située entre Akjoujt et l’Océan.
Parmi eux, une nouvelle sous-espèce à' Eryx muelleri nous paraît
digne d’être décrite.
Stenodactylus sthenodactylus (Licht.).
Adrar-Oued Tangharoda, 13 déc. 1936 ; Zemmour (Beziah)
20 nov. 1936.
Connu du Nord et du Nord-Est africains, de l’Ouest de l’Asie, a
été aussi retrouvé au Sahara (Fort Flatters) et à Tahoua, au Sou-
dan, par M. H. Lhote.
Tarentola delalandii (Dum. Bibr.).
Zemmour (Beziah) et Poste de Bir Moghrein, 22 nov. 1836, et,
entre Akjoujt et l’Océan.
Les séries longitudinales de tubercules agrandis sont peu visibles
sur la région dorsale ; les bandes transversales foncées sur le dos
et la queue, manquent chez un exemplaire. Les granules blan-
châtres n’existent que sur la partie antérieure du dos où ils mar-
quent les quatre angles d’un carré, entre les épaules.
Connu de l’Ouest africain où sa répartition s’étend de Madère
à la Guinée, y compris les lies Canaries et du Cap-Vert. Selon
M. Murat, les indigènes craignent ce Gekko dont ils croient, à tort,
la morsure très venimeuse.
Agama mutabilis Merr.
Tasiast ; Rhat Atoui à Dmkehden, 6 févr. 1937 et Akjoujt et
l’Océan. Serait commun dans le Tasiast ; son habitat comprend le
Eulleiin du Muséum, 2® s., t. X, n® 5, 1938.
— 486 —
Nord africain jusqu’à l’Egypte, le Sahara central où on le rencontre
dans les massifs montagneux et dans le Tanezrouft ; dans le Sud
jusqu’aux confins saharo-soudanais. Espèce mimétique, habitant
les « regs » désertiques,
Acanthodactylus scutellatus dumerilii M. Edw.
Cap Timiris : El M’amghar, 28 fév. 1937 ; Tasiast : Ogla de
Tamarat, 18 fév. 1937 ; entre Akjoujt et l’Océan, fin 1937. Cette
variété n’est connue jusqu’à présent que de la Mauritanie et du
Sénégal.
Acanthodactylus scutellatus aureus Günth.
Rio de Oro : Aguerguer ; Guerguérat ; 29 janvier 1937. Jeune
exemplaire Ç montrant ^ur la nuque et sur le dos des lignes lon-
gitudinales pâles et sur les membres des grandes taches blanches
serties de noir, formant un chaînon longitudinal sur chacun d’eux.
Cette forme est confinée à la partie extrême-ouest du Sahara,
entre le sud marocain et le Nord-Ouest de la Mauritanie.
Acanthodactylus hoskianus asper Aud.
Entre Akjoujt et l’Océan ; fin 1937.
La répartition de cette variété est très grande, s’étendant en
longitude, sur tout le travers de l’Afrique, au Nord de l’Equateur,
à l’Est jusqu’en Mésopotamie ; en latitude, de la Tunisie au Sou-
dan.
Scincus officinalis Laur.
Tasiast : Oued Aïmou ; 4 févr. 1937.
Habitat ; Nord africain ; Sahara central ; Egypte et Syrie.
Eryse muelleri subniger suhsp. noo.
Entre Akjoujt et l’Océan.
Nous proposons ce nom de sous-espèce pour un exemplaire qui
présente les caractéristiques suivantes : 43 écailles autour du milieu
du corps, 9 autour de l’œil, 5 entre les yeux. Ventrales ; 181 ; Anale
entière ; sous-caudales : 18. Rostrale très proéminente, 3 lois plus
large que sa portion visible d’au-dessus. Une grande plaque médiane
formant « coin » entre les internasales qui ne se touchent que par
un point, en arrière de la rostrale. Epaisseur de la queue contenue
deux fois dans la longueur de celle-ci. La longueur totale de l’animal
représente 23 fois la longueur caudale (chez la forme typique cette
proportion ne paraît pas dépasser une quinzaine de fois). Le plus
grand exemplaire de Eryx muelleri forma typica que possède le
487 —
Muséum atteint 500 millimètres ; l’exemplaire présent mesure
825 millimètres dont 35 pour la queue
Coloration. Tête et dos, brun uniforme. De chaque côté du tronc
des petites taches blanc-jaunâtre forment l’amorce d’une bande
longitudinale irrégulièrement interrompue. Partie inférieure des
côtés et plaques ventrales, brun plus ou moins maculé de clair,
mais la teinte foncée l’emportant sur la teinte claire. Dessous de
la tête et gorge, brun uniforme.
Eryx muelleri a été décrit d’après un exemplaire provenant de
Nubie ; depuis, le Muséum en a reçu de Gao, au Soudan, du Haut
Dahomey et du Sénégal. La sous-espèce subniger, chez laquelle
n’existent pas les grandes taches dorsales foncées sur une teinte
fondamentale claire et où les ventrales sont marbrées de clair et
de foncé, représente probablement une forme spéciale à la Mau-
ritanie.
Malpolon moüensis (Reuss).
Entre Akjoujt et l’Océan.
Répandu de l’Ouest de la Perse à l’Ouest africain sur les con-
trées du Nord de l’Afrique et du Sahara.
Psammophis schokari (Forskal).
Habitat : Afrique, au nord de l’Equateur, Arabie, Syrie, Afgha-
nistan, Ouest de l’Inde. Déjà retrouvé au Hoggar, dans le Sahrra,
sa capture, entre Ajoujkt et l’Océan, indique une répartition plus
méridionale que celle qui était admise antérieurement.
Cerastes cerastes (Linné).
Entre Akjoujt et l’Océan.
Connue antérieurement de l’Afrique du Nord, Arabie, Sud de la
Palestine a été rencontrée depuis au Sahara dans de nombreuses
régions jusqu’aux confins saharo-soudanais (Aïr, Tefedest, Hoggar,
Adrar des Ifobras, Oasis de Bilma, Tassilis des Azdjers et de
Timissao.
Cerastes aipera (Linné).
Entre Akjoujt et l’Océan.
Comme l’espèce précédente, descend beaucoup plus au Sud
qu’on le supposait antérieurement. Dans le Sahara central, elle
habite les régions suivantes : Hoggar, Tanezrouft, Adrar des
Ifohras, Oasis de Bilma, confins Saharc -soudanais.
(Laboratoire de Zoologie [Reptiles et Poissons] du Muséum).
— 488 —
Sur quelques Amphibiens de Madagascar ; description
D’UN MaNTIDACTYLUS NOUVEAU.
Par F. Angel.
Le Service des Reptiles, Batraciens et Poissons a reçu, par l’in-
lermédiaire de M. G. Petit, une petite collection d’Amphibiens
provenant de la Réserve naturelle de l’Andringitra. Elle fut récol-
tée, en 1937, par M. Delorme, Administrateur Adjt des Colonies
à Ambalavao. Bien que ne comportant que sept espèces, cet envoi
contient, en plus de quelques formes actuellement peu connues,
un type spécifique nouveau que nous dédions avec grand plaisir
au donateur. Les espèces suivantes sont représentées :
Rhacophorus goudoti (Tschudi).
Rhacophorus fla^oguttatus Ahl.
Rhacophorus ohscurus Boettger.
Ces trois échantillons proviennent d’Ivangomena (les Roches
rouges).
Pseudohernisus madagascariensis (Boulgr.).
M antidactylus curtus (Boulgr.). — Antaronomby (l’Étang des
bœufs).
Mantidactylus delormei nov. sp. — Antaranomby (l’Étang des
bœufs).
Megalixalus renifer (Boettger). — • 2 ex.
La diagnose de l’espèce nouvelle est la suivante :
Mantidactylus delormei, nov. sp.
Dents vomériennes en deux forts groupes obliques, situés en arrière
du bord postérieur des choanes, chaque groupe séparé de l’autre par une
distance égale à sa largeur propre. Langue plutôt allongée, sans papille
médiane. Tête un peu plus longue que large, sa plus grande largeur est
égalé a la distance comprise entre le bout du museau et le bord antérieur
du tympan. Museau légèrement tronqué à son extrémité, sub-arrondi,
un peu plus long que le diamètre de l’œil, débordant un peu la mâchoire
inférieure. Canthus rostralis légèrement arrondi, cependant marqué,
au-dessus de la région loréale qui est presque verticale et légèrement con-
cave. Narine un peu plus près du bout du museau que de l’œil .
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— '489 —
Espace interorbitaire un peu plus large que la paupière supérieure.
Tympan distinct, faisant les trois cinquièmes du diamètre de l’œil, dont
il est séparé par la moitié de son propre diamètre.
Disques des doigts petits, un peu plus grands que ceux des orteils,
mais pas deux fois plus larges que la phalange qui les supporte. Premier
doigt aussi long que le deuxième qui est beaucoup plus court que le qua-
trième. Tubercules sous-articulaires plutôt gros. Orteils palmés seulement
à la base, c’est-à-dire avec la palmure ne réunissant que les métatarsiens,
laissant libres complètement les phalanges. La longueur du quatrième
orteil (comptée à partir du tubercule métatarsien est égale à celle du tibi a,
le cinquième est un peu plus long que le troisième. Tubercule métatar-
sien interne, petit, mesurant à peine le tiers de la longueur de l’orteil
interne. Pas de tubercule métatarsien externe. Tubercules sous-articu
laires, allongés, aplatis, peu saillants. Sole lisse. Articulation tibio-tar-
sienne dépassant légèrement l’extrémité du museau. Tibia, 4 2/3 fois
plus long que large, plus long que le fémur, sa longueur contenue 13/4 fois
dans la distance du museau à l’anus. Cette distance est égale à la longueur
du pied (tarse compris). Talons se recouvrant (d’une longueur égale à
un diamètre de l’œil) quand on place les membres postérieurs à angle droit
sur le corps.
Peau parfaitement lisse, sur toutes les parties du corps et des membres ;
quelques granules minuscules dans la région axillaire et au pourtour de
l’anus. Pas de bourrelet supratympanique.
Coloration (en alcool). — Brun au-dessus, avec une bande dorso-
latérale jaunâtre clair, partant de la paupière supérieure pour aboutir
à l’anus. Une très fine ligne médiane dorsale, claire, légèrement en « zig-
zag », entre le bout du museau et l’anus. La bande dorso-latérale jaune
est bordée, au-dessous, par une teinte noire qui se fond irrégulièrement
dans la teinte jaune des côtés. En avant, la teinte noire part de la narine,
couvre la région loréale sans envahir la lèvre supérieure, traverse l’œil,
et forme une tache noire temporale couvrant entièrement le tympan.
Une ligne claire limite toute la partie foncée ci-dessus, sur la lèvre supé-
rieure. Le dessus des cuisses et des tibias porte deux ou trois étroites,
bandes transversales noires, la partie postérieure, des vermiculations ou
marbrures brunes sur un fond clair. Face inférieure, brun clair ou jau-
nâtre pointillé de brun foncé, sauf sur la partie postérieure du ventre, la
région médiane des cuisses et le dessous des tibias et des bras. Lèvre infé-
rieure marquetée de brun et de blanc.
Mensurations :
Longueur du museau à l’anus 38 millimètres
• — de la tête 15 »
Largeur de la tête 11,3 »
Longueur du tibia 24 »
du pied (sans le tarse) 24 »
— du museau 7 »
Diamètre de l’œil 4,5 »
Provenance : Andringitra : Antaranomby (Etang des Bœufs) ;
donateur : M. Delorme, 1938.
— 490 —
Cette espèce est remarquable par le peu de développement de
la palmure, qui n’existe qu’entre les métatarsiens ; ceux-ci sorit
indépendants les uns des autres, et non réunis comme on le voit
chez les espèces du genre Gephyromantis qui montrent générale-
ment, une palmure très réduite entre les orteils.
( Laboratoire de Zoologie [Reptiles et Poissons] du Muséum) .
— 491 —
Sur |Typhleotris madagascariensis G. Petit
Par G. Petit
A la veille de publier un travail sur la morphologie crânienne du
Typhleotris madagascariensis, il me paraît utile de préciser cer-
tains des caractères généraux de cette espèce, sommairement
décrite dans les Compte-rendus de V Académie des Sciences
La forme du corps. — • Le corps est très comprimé latéralement,
surtout dans la région du pédicule caudal, lequel est assez allongé,
peu élevé, étroit. L’élargissement vers l’avant commence à appa-
raître vers la première dorsale ; il atteint son maximum au niveau
de l’interoper cul aire, le rétrécissement se manifestant à nouveau,
pour la partie antérieure du crâne, en avant de l’emplacement des
yeux.
En vue latérale, le pédicule caudal apparaît presque horizontal ;
le profil dorsal s’élève, d’autre part, régulièrement depuis la
partie postérieure de la deuxième dorsale, pour atteindre son maxi-
mum au niveau du premier rayon de la dorsale antérieure. Le
profil s’abaisse alors en une courbe régulière, mais très accentuée,
qui s’amorce à peu près au niveau des supra-occipitaux et se pour-
suit jusqu’à l’extrémité du museau où fait saillie, sous l’aspct
d’un tubercule médian, l’extrémité distale des prémaxillaires.
L’extrémité du luseau se présente sous l’aspect d’un abrupt,
légèrement débordé en avant par la âchoire inférieure. Cet aspect
est la conséquence du changement de direction de la partie hori-
zontale des prémaxillaires qui, ici, s’oriente verticalement. La
bouche, au lieu de s’ouvrir dorsalement comme chez les espèces
A Eleotris malgaches auxquelles le Typhleotris peut être comparé,
‘est terminale et la ligne horizontale qui joint le prosthion au pygi-
dion, c’est-à-dire l’axe antéro-postérieur du corps, est très ven-
tralement située
1. G. Petit. — Un Poisson cavernicole aveugle des eaux douces de Madagascar :
Typhleotris madagascariensis gen. et sp. nov. Comptes rendus séances Acad. Sc., t. 197,
24 juillet 1933. Depuis cette note, nous avons publié quelques renseignements sur la
résurgence où ce Poisson a été découvert et la manière dont il se comportait et donne
un dessin de l’animal. Voir : Contribution à l’étude faunistique de la réserve naturelle
du Manampetsa (Madagascar!. Poissons, p. 466-470, fig. 21 et 22. Ann. Sc. nat. Zoologie,
10® s., t. XVIII,' 1935.
2. Nous utilisons ici la terminologie de William K. Gregory. Le prosthion est le
point le plus antérieur du museau. Le pygidion correspond à un point situé au milieu
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— 492 —
Cet axe passe par le travers du tiers inférieur de la pectorale,
tandis que chez Eleotris ophiocephalus Cuv. Val., cet axe coupe
la pectorale immédiatement au-dessous de son bord supérieur.
D’autre part, l’axe antérieur dorso-ventral, c’est-à-dire la ver-
ticale abaissée du point le plus élevé du profil (apex) sur l’axe
antéro-postérieur, se situe à peu près à la limite du tiers antérieur
et du tiers moyen du corps.
La tête est contenue de 2,6 fois à 3 fois dans la longueur sans la
caudale (moyenne pour 4 exemplaires : 2.7), de 3 à 3,07 fois dans
la longueur totale (moyenne pour 2 exemplaires : 3,03^), sa hau-
teur est comprise de 1,05 à 1,2 fois dans sa largeur (moyenne pour
3 exemplaires : 1,1). La hauteur du pédicule caudal est comprise
de 2 à 2,7 fois dans sa longueur (moyenne pour 4 exemplaires :
2,2) et sa largeur de 2 à 2,4 fois dans sa hauteur (moyenne pour
4 exemplaires : 2,1).
Les deux dorsales sont beaucoup plus nettement séparées l’une
de l’autre que chez les Eleotris malgaches. La hase de est con-
tenue de 11,3 à 12,8 fois dans la longueur totale (moyenne
12,1) et la base de D^, de 5,6 à 7,5 fois dans la même longueur
(moyenne pour deux exemplaires : 6,5).
Les écailles. — Le prélèvement des écailles du Typhleotris mada-
gascariensis est rendu très délicat en raison de leur extrême min-
ceur, de leur souplesse et du fait qu’elles sont intimement accolées
les unes aux autres. D’une manière générale, on constate, chez
notre espèce, un mélange d’écailles cténoïdes et d’écailles cycloïdes,
avec prédominance de ces dernières
Les écailles apparaissent sur les parties latérales de la tête e
avant et au-dessous de l’apophyse antérieure du sphénoïde. Le
museau est donc nu. Chez un spécimen, nous avons cependant
observé (1933) de petites écailles cycloïdes, très éparses et recou-
vertes par la peau. Les écailles les plus antérieures, ainsi localisées,
sont pour la plupart cycloïdes, les écailles cténoïdes offrant une
zone d’implantation des spinules remarquablement étroite et, par
conséquent, un nombre très restreint de spinules : 2 ou 3. Le
mélange des deux types d’écailles se poursuit, parmi celles, peu
nombreuses, du préopercule, alors que l’opercule est antérieure-
ment couvert d’écailles presqu’exclusivement cténoïdes. Sur la
partie supérieure de la tête, les écailles débutent au niveau de
l’insertion des muscles épisomatiques
Dans l’ensemble, il faut noter la grande variabilité de forme
du pédicule caudal. Voir ; W. K. Gregory. Studies on the Body-forms of Fishes,
Zoologica, VIII, nov. 1926-juin 1931, n° 6, p. 325 421, fig. 117-155.“
1. La longueur totale n’a pu être mesurée que sur 2 exemplaires sur 4, en raison
du mauvais état des nageoires caudales.
— 493 —
que présentent les éca.illes chez un même individu. Les écailles
cycloïdes typiques sont circulaires, avec un nucléus central ;
d’autres écailles cycloïdes apparaissent ovoïdes, parfois même
subquadrangulaires avec [un nucléus excentriquement situé, près
du bord postérieur de l’écaille. Les écailles cténoïdes sont tou-
jours plus larges, dans le sens dorso -ventral, en général subqua-
drangulaires. Leur bord postérieur est le plus souvent régulière-
ment horizontal, rarement légèrement excavé ; très fréquemment,
ce type d’écailles tend à acquérir lui-même une forme circulaire.
Fig. 1. — A gauche, écaille provenant de la fusion de deux écailles ; nucleis distincts,
mdiali communs. La forme générale est celle des écailles cténoïdes typiques. A droite,
écaille cténoïde dégénérée et tendant à prendre l’aspect cycleïde.
Longueur et nombre des spinules sont également fort variables ;
exceptionnellement disposées sur deux rangées, on peut en compter
environ 35 sur les écaille^ dont le bord postérieur, carrément hori-
zontal, est large. En général, elles sont en nombre très inférieur
(3,7,11) et, dans le cas où l’écaille arrondit son bord postérieur, on
peut ne trouver que des spinules extrêmement réduites, à l’état
vestigial.
Cycloïdes ou cténoïdes, les écailles du Typhleotris offrent un bord
antérieur peu ou point festonné par l’aboutissement des radiali,
toujours en petit nombre.
L’accollement, déjà signalé, des écailles les unes aux autres,
peut se compliquer ■ — • et se compléter — par une fusion de deux
écailles en une seule. Dans ce cas, les deux nucléus restent distincts.
A partir d’un nombre variable de circuli qui conservent leur indi-
vidualisation concentrique dans chacun des deux éléments fusion-
nés, les circuli deviennent au contraire continus d’une écaille à l’autre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
32
— 494 —
Dans le cas figuré ici (fig. 1), on voit que le 6® anneau du plus grand
élément est en continuité avec le 2® anneau de l’élément situé dor-
salement à lui, dont le bord postérieur est du reste en retrait par
rapport à celui de la grande écaille. Les radiali se comportent
comme si l’on avait à faire à une écaille simple
Quoi qu’il en soit, il résulte assez bien, je pense, de l’analyse
qui précède, qu’on trouve communément chez Typhleotris, dans la
région de la tête, surtout dans les régions latérales du corps, le
passage entre les écailles cténoïdes et les écailles cycloïdes.
Nous considérons, en outre, comme un processus de dégénéres-
cence, des détails de structure qui prédominent sur les écailles de
Fig. 2. — Ecaille cycloïde du Typhleolris madagascariensis G. Petit.
notre espèce : dissociation de la zone nucléaire, par disposition désor-
donnée ou disparition des premiers circuli, qui persistent, zigza-
guant et interrompus, dans une zone para-périphérique ; raccour-
cissement et raréfaction des radiali. Mais il importe de noter que
ces détails s’observent essentiellement, et toujours avec un maxi-
mum d’ampleur, sur les écailles typiquement cycloïdes. Les écailles
cténoïdes offrent, en effet, le plus souvent, un nucléus très net,
des circuli dont l’allure concentrique demeure plus régulière et
des radiali plus nombreux et ayant un trajet plus long.
1. La fusion intime de deux écailles a été signalée, notamment chez le Bar et cer-
tains auteurs ont vu dans le résultat d’une telle fusion un type nouveau d’écailles.
C’est évidemment une erreur, déjà relevée par A. Hase qui a donné (fig. 23, p. 352)
un bon schéma représentant une écaille double (Die morphologische Entwickelung
der Ktenoidschuppe, Anat. Anz., 40 Bd. 1911, n° 13 et 14, p. 337-356).
Les Eleotris malgaches que nous avons examinés à titre compa-
ratif [El. legendrei Pellegrin, El. ophiocephalus Cuv. Val.)? offrent
des éeailles cténoïdes sur tout le corps, quelques écailles cycloïdes
se montrant sur la partie antérieure et les parties latérales de la
région ventrale. Nous considérons, précisément, que les écailles
cycloïdes du Typhleotris sont, en réalité, des écailles pseudo -cycloïdes
ou mieux post-cténoïdes, c’est-à-dire résultent d’une dégénéres-
cence de l’écaille cténoïde. Mais cette transformation des écailles,
dont les étapes sont révélées par des détails de forme et par la réduc-
tion des spinules, s’intégre elle-même dans un processus de dégé-
nérescence générale de la pholidose du Typhleotris, nettement indi-
quée à son tour par la minceur des écailles, parfois leur fusion,
toujours leur accolement si intime qu’elles ont tendance à constituer
une manière de revêtement pelliculaire à la surface du corps.
(Laboratoire des Pêches et productions coloniales
d’origine animale du Muséum).
— 496 —
Les Syngnathidae de la mer Rouge. Liste des
ESPÈCES AVEC LA DESCRIPTION D’UNE SOUS-ESPÈCE NOUVELLE
Par Robert-Ph. Dollfus et Georges Petit. |
Dans l’importante collection de Poissons récoltée par l’un de
nous au cours de ses missions dans les golfes de Suez et d’Akaba
(1928-1929), à bord du S. S. « Al Sayad », de la Société Misr pour
les pêcheries, figurent quelques exemplaires de la famille des Syn-
gnathidae ; nous les mentionnons ci-dessous avec la description
d’une sous-espèce nouvelle appartenant au genre Yozia.
En outre, il nous a paru intéressant de noter les espèces de la
famille actuellement signalées en mer Rouge (y compris le canal
de Suez et la partie ouest du golfe d’Aden) en indiquant si elles
figurent dans les collections du Muséum.
L’ordre que nous suivons est celui de la révision de Georg Dunc-
KER (1915) ; pour une synonymie détaillée et les descriptions, on
se reportera à cette révision ainsi qu’à l’ouvrage de Max Weber
et L. F. DE Beaufort (1922),
Les espèces érythéennes de notre liste sont numérotées de 1 à 16,
les espèces méditerranéennes du canal de Suez sont indiquées par
la lettre M.
Gen. Syngnathoides Bleeker 1851 ^
Syn. Gastrotokeus Kaup 1853.
1. Syngnathoides biaculeatus (Bloch 1785) Mc Culloch 1919.
Syn. Syngnathus tetragonus Thunberg 1786.
Gastrotokeus biaculeatus Peters 1855.
Syngnathoides blochi Bleeker 1851.
(Voir synonymie et référ. in Weber et Beaufort 1922, p. 40-41).
1 exemplaire Ç, pêché devant Kad ed el Hamden (golfe de Suez),
26-3-1928.
Nom local : farass el ha (= jument de mer), ce nom est commun
à la plupart des syngnathes.
1. Nous acceptons Syngnathoides Bleeker dans l’acception de Weber et Beaufort
(1921, p. 67 et 1922, p. 39), tout en rappelant que ce nom a été rejeté au profit de
Gastrotokeus, après discussion, par G. Dunker et E. Mohr (1925, p. 103, note 1).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— 497 —
D. 41 ; A. 5 ; P. 21 ; Anneaux 16 + ^12 (?) ; Anneaux sub-dor-
saux 2 + 9.
Notre exemplaire correspond à la description classique de cette
espèce à vaste distribution indopacifique,
La collection du Muséum possède déjà deux spécimens de ks mer
Rouge (bocal n® 1129), en plus de nombreux spécimens de diverses
localités du domaine indopacifique.
Gen. Doryrhamphus Kaup 1853.
2. Doryrhamphus excisus Kaup 1853
(cf. Weber et Beaufort 1922, p. 64, note, et G. Dunker
1915, p. 62).
Cette espèce ne semble pas avoir été trouvée en dehors de la
mer Rouge. Nous avons vu dans la collection du Muséum deux
spécimens récoltés à Massaoua (bocal n^ 1293).
C. B. Klunzinger (1871, p. 652), cite « Doriichthys excisus »,
d’après la collection rapportée par Ehrenberg au Musée de Berlin.
Rappelons que Kaup (1856, nec 1853) a réuni à excisus une espèce
d’habitat beaucoup plus oriental, qui a été reconnue différente et
que l’on désigne sous le nom de D. melanopleura (Bleeker 1858),
Bleeker 1860.
Gen. CoRYTHOicHTHYs Kaup 1856.
3. Corythoichthys fasciatus (Gray 1832), Kaup 1856.
Syn. Syngnathus flaoofasciatus Rüppell 1840.
« Syngnathus conspicillatus Jenyns » : A. Günther 1870, partim.
? nec Syngnathus conspicillatus Jenyns 1842.
(Syn. et référ, in Dunker 1915, p. 72 ; Weber et Beaufort 1922,
p. 70-71).
La collection du Muséum possède de nombreux spécimens pro-
venant de diverses parties de l’Océan Indien et en particulier deux
spécimens de la Mer Rouge, récoltés par Ehrenberg (bocal n® 1144).
R. C. Bamber (1915, p. 479) a rapporté à C. fasciatus (Gray) un
spécimen de la collection Crossland qui avait la crête médiane
du museau non denticulée et la dorsale sur 6 anneaux au lieu de 5.
Un spécimen de Djibonti, recueilli par Ch. Gravier, a été désigné
par Jacques Pellegrin (1905, p. 543) sous le nom de Syngnathus
conspicillatus Jenyns. On peut supposer, avec Duncker (1915,
p. 74) que conspicillatus n’est peut-être qu’une variation locale de
fasciatus.
— 498 —
Gen. Micrognathus G. Duncker 1912.
4. Micrognathus hrevirostris (Rüppeil 1840).
Syn. Syngnathus sundaicus Bleeker 1853.
Corythôichthys hrevirostris (Rüppeil) Kaup 1856.
(Voir synon. et référ. : in G. Duncker 1915, p. 75 ; Weber et Beau-
fort 1922, p. 76).
Cette espèce, décrite d’abord de la mer Rouge, y est assez com-
mune et a une large distribution indopacifîque ; elle a pénétré
dans le canal de Suez (ef. J. R. Norman 1927, p. 379, 385 et
H. Munro Fox 1917, p. 390), jusqu’à El Ferdan (Cambridge Exped.
to the Suez Canal).
Dans la collection du Muséum, il y a des exemplaires récoltés
par le JoussEAUME en mer Rouge (bocal n® 1234 m) et par
Waterlot à Madagascar (bocal n^ 1349).
Gren. Syngnathus L. 1758 (Kaup 1856 emend.).
5. Syngnathus ( Parasyngnathus) spicifer Rüppeil 1840.
Syn. Syngnathus gastrotaenia Bleeker 1852.
Syngnathus tapeinosoma Bleeker 1854.
Syngnathus gracilis Steindachner 1901.
(Voir synon. et référ. in : G. Duncker 1915, p. 79 et 1925, p. 109 ;
Weber et Beaufort 1922, p. 80).
C. B. Klunzinger (1871, p. 650-651) a décrit séparément Syn-
gnathus spicifer et « Syngnathus tapeinosoma (?) Blk., Gth. « ;
mais un spécimen de la forme désignée par Klunzinger sous ce
dernier nom a été examiné par G. Duncker (1915, p. 80) qui l’a
rapporté à spicifer.
Dans la collection du Muséum, nous n’avons pas trouvé de spéci-
men de spicifer provenant de la mer Rouge, mais seulement des
spécimens de l’océan Indien (Zanzibar, Madagascar, Pondichéry,
etc...). Cette espèce a une large distribution indopacifique.
6. Syngnathus (Parasyngnathus) cyanospilus Bleeker 1854.
Syn. Syngnathus Mossambiecus Peters 1855.
Syngnathus Kuhlii Kaup 1856.
(Voir synon. et référ. in : G. Duncker 1915, p. 81 ; Weber et Beau-
fort 1922, p. 83-84).
Cette espèce, à la large distribution indopacifique, est citée du
Golfe de Suez par Weber et Beaufort (1922, p. 84). Le Muséum
en possède des spécimens de diverses provenances dont un rapporté
de Périm par le D^^ Jousseaume (bocal n® 1172 g).
— 499 —
1. Syngnathus (Parasyngnathus) macrophthalmus G. Duncker 1915.
Syn. « Syngnathus cyanospilus » A. Günther 1870, p. 515, nec p. 170,
nec S. cyanospilus Bleeker 1854.
(Voir G. Duncker 1915, p. 85).
Cette espèce, qui n’a jamais été figurée, n’est connue que par
une $ longue de 65 millimètres, récoltée à Suez par R. Mc Andrew,
conservée au British Muséum.
M. Syngnathus (Siphostoma) algeriensis Playfair m A. Günther 1870.
Cette espèce a pénétré de la Méditerranée jusqu’aux lacs Amers
(cf. J. R. Norman 1927, p. 376, 385, 387 et H. Munro Fox 1927,
p. 390) ; il en est fait mention par A. Gruvel (1936, p. 171), mais
nous n’avons pas trouvé, dans la collection du Muséum, de spécimen
récolté dans le canal de Suez ; il y a seulement des spécimens d’Algé-
rie (bocal no 1177 a).
Gen. IcHTHYocAMPus Kaup 1856.
8. Ichthyocampus B annwarthi G. Duncker 1915.
(Voir G. Duncker, 1915, p. 93).
L’espèce a été décrite d’après 4 çj et 5 $ récoltés à Suez par le
D*" E. Bannwarth ; le Muséum de Paris n’en possède pas de spéci-
men.
9. Ichthyocampus Belcheri Kaup 1856.
Syn. Ichthyocampus nox Snyder 1909.
A cette espèce, G. Duncker (1915, p. 95-96) a rapporté des spéci-
mens du Musée de Hambourg récoltés à Kosseir (mer Rouge).
Weber et Beaufort (1922, p. 91-92, note) ont reconnu que Belcheri
Kaup n’est pas synonyme de I. Kampeni Weber 1913, comme l’avait
cru G. Duncker ; en outre Weber et Beaufort présument que
Belcheri n’est pas représenté dans l’archipel indo-australien mais
confiné dans les eaux côtières de l’Asie continentale et du Japon.
Le Muséum ne possède pas d’exemplaire de cette espèce trouvé
en mer Rouge.
Gen. Yozia Jordan et Snyder 1901.
10. Yozia hicoarctata (Bleeker 1857) G. Duncker 1915.
Syn. Syngnathus zanzibarensis A. Günther 1866.
Yozia wakanourae Jordan et Snyder 1901.
(Voir G. Duncker 1915, p. 107-108 ; Weber et Beaufort 1922,
p. 101-102).
— 500 —
Cette espèce, à large distribution pacifique, appartient à un
genre dont aucun représentant n’avait été signalé en mer Rouge.
Nous décrivons ci-dessous un spécimen erythréen sous le nom de
Yozia hicoarctata erythraeensis, subsp. nov.
Un exemplaire de sexe mâle, longueur totale : 339. Longueur de
tronc : 116 ; longueur de la queue : 223 m/m.
D. 32 ; A. 4 ; P. 17 ; C. 8 ; anneaux ; 22 -J- 59 ; anneaux sub-dor-
saux : 4 3.
Tronc très étroit en avant, se dilatant assez brusquement à
partir du 8® anneau. Carènes supérieures du tronc et de la queue
discontinues. La carène caudale qui s’infléchit au niveau du
7® anneau subdorsal s’achève en avant sur le 30® anneau thoracique,
Anneaux transversalement striés et granuleux, surtout ceux des
parties dorso-latérales, les granulations s’ordonnant suivant les
stries. Scuta ovalaires dans le sens transversal et piquetés de gra-
nulations. Toutes les carènes peu saillantes, simplement granu-
leuses. Pas d’appendices cutanés.
Tête comprise 10,2 fois dans la largeur totale. Œil contenu 6,5 fois
et museau 1,7 fois dans le tête.
Tronc compris 1,9 fois dans la queue.
Museau allongé, assez comprimé, avec indication de crêtes paral-
lèles, très basses, granuleuses. Celle qui représente la crête médiane
se poursuit seule, un peu en avant des yeux, jusque vers le tiers
antérieur de l’espace interorbitaire où elle s’achève.
Opercule strié de nombreuses lignes très basses et finement
granulées. Elles partent du bord postérieur de la ligne la plus
dorsale, légèrement pl .s haute que les autres et très obliquement
relevée vers l’arrière. Les lignes du 1 /3 supérieur se redressent
de même dans leur partie distale, souvent bifurquée, pour atteindre
le bord postérieur de l’opercule ; celles de la partie médiane, peu
nombreuses, offrent une direction horizontale ; celles du 1 /3 infé-
rieur s’incurvent pour atteindre le bord postérieur et le bord infé-
rieur de l’opercule.
Caudale se présentant sous l’aspect d’un moignon, où seule la
base des rayons est discernable. Dorsale assez nettement surélevée.
Parties latéro-ventrales du museau marquées de taches brunes
arrondies, espacées (5 d’un côté, 6 de l’autre). Parties latéro-dor-
sales marbrées de brun, surtout en avant des yeux.
Des marbrures brunes diffuses se retrouvent sur les anneaux
latéro-dorsaux du thorax, tandis que les anneaux latéraux sont
ponctués de taches brunes plus individualisées. Points bruns sur
la base des pectorales. Parties ventrales thoraciques plus claires.
Sur toute la région caudale du corps, la coloration brune s’ordonne
— 501 —
en bandes verticales assez régulières, séparées à intervalles irrégu-
liers par des zones plus claires.
Localité. — ■ Station V, 28-11-29; golfe de Suez. R. Ph. Dollfus,
coll. et leg.
Remarques. — On connaît à l’heure actuelle cinq espèces du genre
Yozia qui sont toutes indo-pacifiques, trois d’entre elles étant spé-
ciales à l’Australie. Le genre n’avait pas été signalé jusqu’à nous
dans la mer Rouge.
L’exemplaire recueilli dans le golfe de Suez par R. Ph. Dollfus
se rattache indubitablement à Yozia hicoarctata (Bleeker 1857),
espèce signalée de l’Afrique orientale (côte du Natal, Baie de Dela-
goa, Zanzibar, Monbassa), de Singapour, Sumatra, Amboine,
de Chine et du Japon. Une espèce de Nouvelle-Calédonie, rapportée
par JouAN (Mém. Soc. Hist. nat. Cherbourg, XXI, p. 332, 1877-78),
à Ichthyocampus maculatus, est considérée par Fowler (The Fishes
of Oceania, Mem. Bernice Bishop Muséum, X, 1928, p. 115), comme
identique à Yozia hicoarctata.
Nous considérons l’exemplaire rapporté du golfe de Suez par
R. Ph. Dollfus, comme une forme géographique nouvelle en raison
des caractères suivants ; 1° grande taille, la taille maximum signalée
pour l’espèce type ne dépassant pas 311 mm. (G. Duncker) ;
2^ nombre plus élevé des rayons de la dorsale (32, au lieu de 27-29) ;
3® insertion de cette nageoire sur 4 anneaux thoraciques (norma-
lement 3) ; 4° longueur du tronc, par rapport à celle de la queue
(1,9 chez notre exemplaire, 2,5 selon M. Weber et L.-F. de Beau-
fort) ; 5° réduction très nette de la crête operculaire.
Gen. Halicampus Kaup 1856.
:Ce genre comprend seulement trois espèces (koilomatodon,
elegans et macr or hynchus), dont la seconde espèce n’est connue que
par l’unique spécimen, provenant de Ternate et décrit par Stein-
DACHNER (1901), dans le genre Doryichthys.
La première espèce {H. koilomatodon (Bleeker 1858) = H. cons-
picillatus Kaup 1856 = H. Grayi Duméril 1870) ne semble pas
avoir été signalée en mer Rouge, malgré sa vaste distribution indo-
pacifique.
11. Halicampus macrorhynchus Ruth C. Bamber 1915.
L’espèce a été décrite par R. C. Bamber (1915, p. 480, pl. XLVI,
fig. 4), d’après une seule Ç, longue de 112 mm., trouvée à Suez
et faisant partie de la collection Cyril Crossland.
— 502
Gen. Acentronura Kaup 1856.
12. Acentronura gracillima (Schlegel 1850).
Syn. Atelurus Germani Duméril 1870.
(Voir synon. et référ. in : G. Duncker 1915, p. 114).
Cette espèce n’était connue que des Andaman, de Cochinchine
et du Japon, avant que J. Pellegrin (1904, p. 543), ne lui identifiât
un spécimen rapporté de Djibouti par Ch. Gravier (bocal n» 1136 a).
Le spécimen d’Auguste Duméril provenait de Poulo-Condor (bocal
no 1292).
13. Acentronura tentaculata A. Günther 1870.
(Voir A. Günther 1870, p. 516 et G. Duncker 1915, p. 114-115).
Le type de cette espèce a été récolté dans le golfe de Suez par
R. Mac Andrew ; depuis lors, des spécimens ont été trouvés dans
les Torres Straits et à Mabuiag ; le catalogue de la collection du
Muséum de Paris n’en mentionne aucun spécimen.
Gen. Hippocampus Rafinesque 1810.
M. Hippocampus hreoirostris G. Cuvier.
Cette espèce se trouve dans tout le canal de Suez, de Port-Saïd
à Port-Taufiq, venant de la Méditerranée (voir J. R. Norman,
1927, p. 376, 385 et H. Munro Fox, 1927, p. 390).
D’après J. R. Norman (1927, p. 387), ce serait bre^irostris qui
aurait été désigné par erreur comme « Hippocampus guttulatus C. »
par J. B. Tillier (1902, p. 298). Pour Tillier, « guttulatus »
habitait les deux mers avant l’ouverture du Canal de Suez.
Des hrei’irostris dù canal de Suez ont été rapportés au Muséum
par le professeur A. Gruvel (voir ; A. Gruvel, 1936, p. 171 ;
A. Gruvel et P. Chabanaud, 1937, p. 11) (P. Chabanaud deter-
min.).
La collection du Muséum possède trois spécimens étiquetés
« hreoirostrisy)et rapportés de Suez par Letourneux (bocal n® 1029 a).
14. Hippocampus fuscus Rüppell 1840.
Cette espèce, désignée dans la collection Ehrenberg (Musée de
Berlin) sous le nom d’H. obscurus, a été bien figurée par Rüppell
et redécrite par C. B. Klunzinger (1871, p. 653).
Un spécimen a été rapporté de Suez par Léon Vaillant en 1869
(bocal no 1062).
— 503 —
15. Hippocampus hystrix Kaup 1856.
(Voir référ. in Weber et Beaufort 1922, p. 109).
Cette espèce, assez largement distribuée dans le domaine indo-
pacifique, a été quelquefois trouvée dans le golfe d’Aden et en
mer Rouge ; elle est mentionnée par Ruth. C. Bamber (1915,
p. 480) dans la collection Cyril Crossland.
La collection du Muséum ne possède pas de spécimen provenant
de la mer Rouge, mais en possède de nombreuses localités indo-
pacifiques.
16. Hippocampus kuda Bleeker 1852.
Syn. Hippocampus moluccensis Bleeker 1852.
Hippocampus taeniopterus Bleeker 1852.
Hippocampus polytaenia Bleeker 1854.
Hippocampus melanospilos Bleeker 1854.
Hippocampus cornes Bleeker 1856.
Hippocampus Kelloggi Jordan et Snyder 1901.
Hippocampus aterrimus Jordan et Snyder 1901.
Hippocampus taeniops Fowler 1904.
Hippocampus natalensis von Bonde 1923.
(Pour la synon. et les référ. voir : Weber et Beaufort 1922, p. 110-
111 et G. Duncker 1925, p. 110).
Cette espèce a été à tort réunie par A. Günther (1870, p. 202-203)
à H. guttulatus Cuvier, c’est pourquoi on trouve souvent mention
de guttulatus dans le domaine indopacifique alors qu’il s’agit de
kuda. Par exemple, Day (1878, p. 682-683) a cité kuda de l’Inde
sous le nom de guttulatus et il est, selon nous, certain que l’espèce
de la côte Est d’Arabie mentionnée par Steindachner (1907,
p. 167) comme guttulatus Cuvier n’est pas l’espèce atlantique de
Cuvier.
De même les « guttulatus » du canal de Suez dont font mention
A. Gruvel (1936, p. 71) et A. Gruvel et P. Chabanaud (1937,
p. 11) sont guttulatus Günther sensu, p. p., nec Cuvier, c’est-à-dire
, kuda ; de même encore les spécimens de la collection Cyril Cross-
land (mer Rouge) déterminés guttulatus par Ruth. C. Bamber
(1915, p. 480).
Dans la collection du Muséuni, des exemplaires de nombreuses
localités indopacifiques figurent sous le nom de H. cornes Kaup
ou H. cornes Cantor.
Nous donnons ci-dessous les caractéristiques de dix spécimens
rapportés au Muséum par R. Ph. Dollfus.
Station II ; 24-11-1928 ; golfe de Suez ; exemplaire mâle.
D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux : 11-36.
— 504 —
Station V ; 28-11-1928 ; golfe de Suez.
a) ex. : D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux : 11 36.
b) ex. : D. 19 ; A. 3 ; P. 18 ; anneaux : 11 -j- 38.
c) ex. Ç : D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux : 11 -|- 39.
Station IX ; 8-12-1928 ; golfe de Suez ; ex. Q.
D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux : 11 -f- 37.
Station XIX ; 26-12-1928 ; golfe de Suez ; ex. Ç.
D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux : 11 -}- 34 (?).
Station XXV ; 12-1-1929 ; golfe de Suez ; 2 ex. Ç.
a) D. 17 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux ; 11 -|- 38.
fc) D. 17 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux ; 11 -f- 38.
Station XXVIII ; 13-1-1929 ; golfe de Suez ; ex. Ç.
D. 18 ; A. 4 ; P. 18 ; anneaux ; 11 -f 36.
Coloration sur le vivant : petites taches fauves principalement sur
les côtés du thorax, parmi elles quelques taches carminées ; presque
partout de très petits points blancs, extrêmement nombreux et
bien visibles.
Pour séparer kuda et Kellogi, Jordan et Snyder (1901, p. 15)
se fondent : sur un plus grand nombre d’anneaux chez Kellogi,
sur le fait que, chez Kellogi, aucun anneau n’olïre de différence,
dans sa hauteur, son épaisseur, son ornementation, avec celui qui
le précède et celui qui le suit (uniformité des anneaux consécutifs).
Pour kuda. Jordan et Snyder indiquent que les tubercules sont
plus grands sur les anneaux thoraciques : 1, 4, 7, 11
et les anneaux abdominaux : 1, 5, 9, 12, 15, donc qu’il n’y a pas,
chez kuda, l’uniformité de Kellogi.
Si l’on examine un nombre suffisamment grand de spécimens,
on observe que ces caractères sont assez variables ; un de nos échan-
tillons, par exemple, qui paraît correspondre à Kellogi pour la plu-
part de ses caractères (Anneaux du tronc et de l’abdomen 11 38,
anneaux sous-dorsaux 1 1 /2 (2) -|- 1 1 /2, rayons de la pectorale 18,
rayons de la dorsale 18) offre néanmoins des tubercules et une crête
dorsale légèrement plus saillantes aux anneaux thoraciques 1, 4, 7, 11,
et aux anneaux abdominaux 1, 5, 9, 12, 17.
Il y a tous les passages entre Kellogi et kuda et nous estimons,
comme Weber et Beaufort (1922, p. 110) que Kellogi est synonyme
de Kuda ; nous notons toutefois que le nombre 18 pour les rayons
de la pectorale paraît constant chez les spécimens de la mer Rouge,
alors qu’il est seulement de 15 à 17 chez les spécimens de l’archipel
indo-australien.
Que chez une espèce d’un habitat aussi vaste que kuda, il y ait
quelques races locales, ce n’est pas un fait qui puisse surprendre.
— 505 —
CONCLUSIONS
Le nombre des genres et espèces de Syngnathidae connus de la
mer Rouge est relativement peu élevé, cela tient d’une part à ce
que l’exploration faunistique de la mer Rouge n’est encore qu’ébau-
chée ; d’autre part à l’absence d’eaux douces et d’eaux saumâtres,
qui sont l’habitat exclusif de beaucoup d’espèces de la famille.
Parmi les genres indo-pacifiques dont on ne connaît pas de repré-
sentants érythréens, citons : Acanthognathus, Microphis, Doryichthys,
Coelonotus, Belonichthys, Choeroichthys, Solegnathus, Nannocampus, '
Penetopteryx, Stigmatophora, Trachyrhamphus et Haliichthys.
BIBLIOGRAPHIE
Pour les ouvrages cités, on se reportera aux références bibliograpliiques
données dans les suivants :
1915. Bamber (Ruth C.).- — • Reports on the marine biology of theSudanese
Red Sea, from collections made by Cyril Crossland. XXII. The
Fishes. Journ. Linnean Soc. London. Zoology, XXXI, n° 210,
30-9-1915, p. 477-485, pl. XLVI, fig. 1-4.
1915. Duncker (Georg). — Révision der Syngnathidae. Erster Teil.
Mitteil. aus dem Naturhistor. (Zoologischen) Muséum in Hamhurg.
XXXII Jahrg., 1-4-1915, p. 9-120, fig. texte 1-10, pl. I.
1925. Duncker (Georg) et Mohr (Edna). — Fische der Sudsee. Expédi-
tion der Hamburgischen Wissenschaftlichen Stiftung 1908-1909.
Mitteil. aus dem Zoolog. Staatsinstitut und Zoolog. Muséum in
Hamhurg. XLI Jahrg., 1925, p. 80-112, fig. texte 1-13, pl. II,
fig. 1-5.
1936. Gruvel (Abel). — Contribution à l’étude de la bionomie générale
et de l’exploitation de la faune du Canal de Suez. Mém. prés, à
l’Institut d’Egypte, t. XXIX, 1936, p. 1-255, fig. texte 1-62, pl.
I-XXV, fig. 1-44, 12 plans et cartes dans le texte ou hors texte.
1937. Gruvel (Abel) et Ciiabanaud (Paul). — Missions A. Gruvel dans
le Canal de Suez. II. Poissons. Mém. prés, à l’Institut d’Egypte,
t. XXXV, 1937, p. 1-31, fig. texte 1-29.
1871. Klunzinger (C. B.). — Synopsis der Fische des Rothen Meeres.
IL Theil. Verhandl. d. k.k. Zoolog. Botan. Gesellschajt.Wien.Khh.a.nà\.
XXI, 1871, p. 441-688.
1927. Norman (J. R.). — Report on the Fishes. Cambridge Expédition
to the Suez Canal, 1924. Transact. Zoolog. Soc. London, vol. XXII,
part. III, nO 12, july 1927, p. 375-389. (Appendix to the Report
on Fishes by H. Munro Fox, p. 389-390).
1905. Pellegrin (Jacques). — Poissons recueillis par M. Ch. Gravier
à Djibouti et à Obock. Bull. Muséum Hist. nat., Paris, t. X, n° 8,
séance du 27-12-1904, p. 543-545.
— 506 —
1902. Tillier (Jean-Baptiste), — Le canal de Suez et sa faune ichthyo-
logique. Mém. Soc. Zoologique de France, t. XV (1902), n° 3-4,
p. 279-318, pl. I.
1922. Weber (Max) et Beaufort (L.-F. de). — The Fishes of the Indo-
Australian Archipelago. IV. Heteromi, Solenichthyes, Synento-
gnathi, Percesoces, Labyrinthici, Microcyprini. Leiden. E. J. Brill
Ltd., 1922, p. i-xiii -1- 1-410, fig. 1-103.
(Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’origine animale du Muséum)
~ 507 —
Sur deux hôtes nouveaux de Nectonema
Par H. et L. Nouvel.
A. — Spirontocaris polaris (Sab., 1824).
En examinant un lot de Spirontocaris polaris récoltés au Groen-
land par le M. Parat et P. Drach lors du voyage du « Pourquoi-
Pas ? » au cours de l’été 1932 (L. Nouvel, 1932), nous avons cons-
taté que l’un des exemplaires hébergeait un Nectonema. L’hôte
(dont le rostre est abîmé) est une femelle dont la taille est approxi-
mativement de 58 mm. Il fut capturé au cours d’un dragage dans
le Scoresby Sund (côte ouest du Groenland, 70°22’ lat. N.).
Le parasite, de grande taille et dont le diamètre est de 1 mm.,
formait plusieurs circonvolutions dans le thorax de l’hôte et s’éten-
dait également dans l’abdomen. La partie antérieure n’est pas
aplatie et la couleur du corps (conservé dans l’alcool), y compris la
tête est blanche.
B. ■ — Leander squilla (Linné, 1758).
Nous avons également rencontré un Nectonema chez un Leander
squilla capturé dans le vivier de la Station biologique de Roscofï
le 5 août 1936. L’hôte est une femelle de 33 mm.
Le parasite de L. squilla est certainement Nectonema agile cpii,
à Roscofï, a été rencontré chez plusieurs Crustacés Décapodes
par Ch. Pérez qui, le premier (1927), reconnut avec certitude le
parasitisme protélien de ce Nématomorphe. A Roscofï, également,
nous avons signalé la découverte de N. agile chez deux Leander
serratus (H. et L. Nouvel, 1934). Depuis, nous l’avons rencontré
à trois reprises chez des femelles de cette même espèce (toujours
de grande taille).
Le parasite de Spirontocaris polaris doit aussi sans doute être
rapporté à la même espèce. En èfïet, il semble bien (cf. Th. Feyel,
1936) n’exister que deux espèces de Nectonema :
Nectonema agile, Verrill 1879.
et Nectonema melanocephalum Nierstrasz 1907.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
508 —
Ce dernier Nectonema se distingue du premier surtout par la
couleur noire intense de l’extrémité céphalique.
Le Nectonema de S. polaris a des dimensions voisines de celles de
la forme rencontrée par Brinkmann (1930) chez Munida tenuimana
Sars des côtes de Norvège et que l’auteur a appelé Nectomena
munidea. En réalité, rien, en dehors des dimensions, ne paraît
distinguer cette espèce de N. agile, or, la taille du parasite dépend
certainement en grande partie de celle de l’hôte.
Ainsi, N. agile est maintenant connu de la côte atlantique des
Etats-Unis (Rhode Island, Massachusetts), du Groenland, de la
Norvège, de la Manche et de la Méditerranée (golfe de Naples).
On trouvera la liste des hôtes de Nectonema actuellement connus
dans le travail de Th. Feyel (loc. cit.). En outre, Ch. Ferez (1935),
pense que le « parasitic (?) Worm » figuré par Sp. Rate (Crustacés
Décapodes Macroures du « Challenger », 1888) et sortant en partie
du corps endommagé d’un Penaeide ( Gennadas parons Sp. R.) est
également un Nectonema.
AUTEURS CITÉS
1930. - — Brinkmann (A.). — Uber Nectonema munidea n. sp. Ber gens
Muséum Arbok., Naturoid. rekke, n° 9.
1936. Feyel (Th.). - — Recherches histologiques sur le Nectonema agile
Verr. Etude de la forme parasite. Arch. d’Anat. Micr. — T. 32, fasc. 2,
p. 197. (Avec mise au point de la question et bibliographie).
1932. Nouvel (L.). Détermination des Crustacés Natantia rapportés
par l’Expédition du « Pourquoi-Pas ? » (1932). Bull, du Muséum,
2® série. — T. IV, n® 7, p. 886.
1934. Nouvel (H. et L.). — Sur deux Crevettes parasitées par un Nec-
tonema. Evolution des, parasites. Influence sur l’hôte. Bull. Soc.
Zool. de France. — T. LIX, p. 516.
1927. Pérez (Ch.). — Sur le parasitisme protélien du Nectomena. C. B.
Acad. Sc. — T. 185, p. 226.
1935. Pérez (Ch.). — Une ancienne observation relative au Nectonema,
Bull. Soc. Zool. de France. ■ — • T. LX, p. 467.
(Laboratoire de Zoologie du Muséum
et Station Biologique de Roscoff).
— 509 —
^OTES SUR LES ESPÈCES LaMARCKIENNES DE TjMOCLEA
(Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Cinq espèces classées par Lamarck (1818, Anim. s. vert., N)
dans les Venus appartiennent au sous-genre Timoclea Brown, 1827,
et il faut y joindre VErycina cardioides Lk. •
Venus pectinula LamarcK = Venus ovata Pennant.
Le V. pectinula de Lamarck (p. 602), représenté par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 3 a-c), est la même espèce de
rOcéan Atlantique et de la Méditerranée que celle qu’il a décrite
plus loin (p. 617) sous le nom de Venus ovata Maton et Rackett
(1804, Trans. Linn. Soc. Lond., VIII, p. 85, pl. II, fig. 4).
C’est le V. ovata Pennant (1767, Brit. Zool., IV, p. 97, pl. LVI,
fig. 56) = radiata Broccri (1814, Conch. foss. suhapenn., II, p. 543,
pl. XIV, fig. 3), qui est le type de la section Timoclea Brown, 1827,
•et qui ne possède pas d’analogues dans la faune Européenne.
Venus pygmæa Lamarck.
Le y. pygmæa Lamarck (p. 595), dont le type faisait partie du
Cabinet de Valenciennes, est une très petite forme dp la mer des
Antilles.
C’est, d’après Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London,
XI, p. 80), la seule espèce Américaine qui appartienne à la section
Timoclea et Dall (1903, Proc. U. S. Nat. Mus., XXVI, p. 375)
lui donne pour synonyme V. inæquivalvis d’ORBiGNY (1853, in
Sagra, Hist. Cuba, Moll., II, p. 277, pl. XXVI, fig. 38-40).
Venus marica Linné.
Le y. marica Linné [non Born] (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 685),
représenté par Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 292, pl. 27,
fig. 282-284) et caractérisé par les squames qui bordent son corse-
let, est une espèce de l’Océan Indo-Pacifique, qui se range également
dans la section Timoclea.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck a déterminé
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
33
— 510 —
deux échantillons provenant de Timor, qui mesurent respectivement
25 X 22 et 23 X 18 mm,
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 64) a constaté qu’une note
de Linné dans son manuscrit indique chez cette forme un bord
crénelé et corrige ainsi une erreur (margo integer) du Mus. Ludoi’.
Ulr. (1764, p. 497).
Cependant H. Lynge (1909, Danish Exp. Siam, Mar. Lamellihr.,
p. 242) et B. Prashad (1932, Pelecyp. Exp. « Sihoga », p. 254)
regardent le véritable V. marica de Linné comme une espèce insuffi-
samment délimitée d’une façon précise.
Venus lagopus Lamarck.
Le V. lagopus Lamarck (p. 601), qui appartient aussi à la section
Timoclea, est une espèce de l’Australie Occidentale et de la Nouvelle-
Galles du Sud : maculée extérieurement de brun et intérieurement
de rose, elle est ornée de côtes transverses crénelées devenant lamel-
leuses sur la région postérieure.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck a étiqueté
V. lagopus deux individus (mesurant respectivement 66 X 27 et
22 X 17 mm.), provenant du Port du Roi George.
Hedley (1903, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXVII, p. 596)
a reconnu que P. austrab’s Sowejiby (1835, P.Z.S.L., p. 22; 1853,
Thés. Conch., II, p. 719, pl. CLVII, fig. 111-112) est synonyme L
Venus gallinula Lamarck.
Le V. gallinula Lamarck (p. 602), représenté par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 1 a-c), est également un Timo-
clea de l’Australie Occidentale et de la Nouvelle-Galles du Sud,
bien distinct du Chamelea gallina L. : c’est une coquille munie de
côtes transverses élevées, ornée extérieurement de linéoles rousses
interrompues et teintée intérieurement de pourpre-violâtre.
Dans la collection du Muséum de Paris deux cartons sont indiqués
comme portant les types de cette espèce : sur l’un il y a un grand
échantillon (35 X 28 mm.), et sur l’autre on trouve quatre individus
(dont la taille varie de 15 X 11 à 12 X 10 mm.) et une valve droite
(18 X 14 mm.) 2,,
1. Le même nom a été employé pour deux autres espèces : V. ausiralis Chemnitz =
Lioconcha caslrensis L. et V. australis Quoy et Gaimard = Dosinia histrio Gmelin ;
il existe aussi un Circe australis Sowerby, variété du Crista dispar Chemnitz.
2. Tout récemment B.-C. Cotton et F. -K. Godfrey (1938, Aloll. South Australia,
p. 239) ont rangé les V. gallinula et lagopus dans le genre Tawera Marwick, 1926,
qui a pour type le V . spissa Desh. = crassa Q. et G.
— 511
Erycina cardioides Lamarck.
Lamarck (p. 486) a décrit, sous l’appellation Erycina cardioides,
une coquille qui a été représentée par Delessert (1841, Rec. Coq.
Lamarck, pl. 4, fig. 7 a-d) et que Hanley (1843, Cat. Rec. Rio. Sh.,
p. 40) tenait pour un Venus aberrant.
Dans la collection du Muséum de Paris, les types étiquetés par
Lamarck consistent en dix valves (dont la taille varie de 12 X 10
à 8 X 6 mm.) provenant du Port du Roi George (Nouvelle-Hollande).
Comme le nom de Venus cardioides avait déjà été employé pour
une autre espèce vivant à Cayenne et à la Jamaïque, Sowerby
(1853, Thés. Conch., II, p. 718, pl. CLVII, fig. 103-105), en faisant
passer V Erycina cardioides dans le genre Venus, a proposé de l’appe-
ler Venus striatissima.
Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 80)
rangeait cette espèce dans la section Timoclea. Mais Tom Iredale
(1924, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XLIX, p. 210) a créé pour elle
un nouveau genre Chioneryx et, reprenant le nom spécifique donné
par Lamarck, l’a appelée Chioneryx cardioides Lk.
1. Cf. Ed. Lamy, 1930, Arch. Mus. nul. Hist. nat., 6® s., VI, p. 59.
(Laboratoire de Malacologie du Muséum ).
(
— 512 —
Cavités gastriques des polypes et canaux de la mésoglée
CHEZ Alcyonium palmatum P allas
Par Andrée Durivault.
Alcyonium palmatum est un Octocoralliaire colonial dont chaque
polype n’est visible extérieurement que par une très petite portion
exsertile, presque toujours invaginée. La coupe longitudinale d’une
colonie (fig. 2) montre que la partie supérieure du corps de chaque
polype se replie dans l’extrémité proximale d’une cavité endoder-
mique plus ou moins longue, appelée cavité gastrique ou cavité
gastrovasculaire. Les jeunes polypes occupent la partie supérieure
des cavités courtes, tandis que les gros polypes plus âgés obstruent
l’ouverture des longues cavités ; ces dernières se terminent à des
niveaux différents du tronc commun. Un certain nombre d’entre
elles, une trentaine ou une cinquantaine suivant la taille de la colo-
nie, vont jusqu’à la base même de fixation de l’individu sur son
support.
Les cavités longues sont-elles, ici, les équivalentes des cavités
courtes, comme le soutiennent Kinoshita et Broch pour d’autres
Alcyonaires, ou au contraire tous les polypes ont-ils des cavités
courtes se poursuivant directement, dans le cas des polypes ter-
minaux par des canaux longitudinaux comme le suggère Küken-
THAL ?
Seul, l’examen de coupes longitudinales pratiquées dans une
colonie A Alcyonium nous permettra d’élucider cette question.
L’anthocodia d’un polype épanoui nous montre 8 tentacules géné-
ralement reployés la pointe en dedans, un pharynx et une portion
de la cavité gastrovasculaire générale avec ses 8 cloisons interten-
taculaires. Deux cloisons possèdent un entéroïde droit, long et
mince : ce sont les cloisons dorsales. Les 6 autres cloisons sont
munies de filaments mésentériques courts, larges, godronnés, ne
dépassant guère 2 à 3 mm, de long ; ce sont les cloisons ventrales
se composant de 2 latérodorsales, 2 ventrales et 2 latéroventrales.
La portion exsertile contient, en outre, le début de la partie génitale.
En effet, nous voyons fréquemment des œufs attachés par de fins
pédoncules aux bords libres des 6 cloisons ventrales dépourvues,
à ce niveau, de leur entéroïde. L’ectoderme du polype se continue
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
Fig. 1. — Polype à cavité gastrovasculaire longue.
f.ni.d. : filament mésentérique dorsal -, f.m.v. : filament mésentérique ventral ; o. : œuf
cl, : cloison ; can. : canal de communication Interpol ypaire.
— 514 —
à \a^ base de l’anthocodia avec l’ectoderme général de la masse
coloniale. La mésoglée et l’endoderme se poursuivent, en profondeur,
dans la colonie ; ce dernier limite les cavités gastrovasculaires. Dans
une cavité courte nous constatons que les filaments mésentériques
dorsaux accompagnent les cloisons jusqu’à l’extrémité proxiniale
de la cavité, et que les œufs sont disséminés sur toute la longueur
des 6 cloisons fécondes. Les cavités gastriques longues (fig. 1)
présentent exactement les mêmes caractéristiques : cloisons stériles
dorsales avec leurs filaments mésentériques atteignant presque le
fond de la cavité, et cloisons ventrales munies de produits génitaux
sur toute leur longueur, c’est-à-dire pour les plus longues cavités,
jusqu’à leur base. Par suite, l’endoderme des cavités gastrovascu-
laires (que celles-ci soient longues ou courtes) présente d’une extré-
mité à l’autre les mêmes différenciations : deux cloisons stériles
et six cloisons fécondes donnant naissance, sur tout leur parcours,
à des produits génitaux. Les cavités ont donc toutes la même signi-
fication puisque leur endoderme présente sur leur hauteur totale
les mêmes différenciations morphologiques communiquant à cha-
cune d’elles une individualité bien définie.
Alcy onium palmatum a par conséquent deux sortes de cavités
gastrovasculaires à même signification : des cavités courtes et des
cavités longues. Hickson a noté, sans y insister, la présence de
deux catégories de cavités dans des schémas dC Alcyonium digita-
tum. Delage a relevé le même fait pour la même espèce. Comme le
montre notre fig. 2,ilri’y a pas d’alternance régulière entre les deux
sortes de cavités puisque deux cavités courtes peuvent être voisines
et que par ailleurs les polypes latéraux d’une digitation peuvent avoir
de longues cavités gastriques. Nous pouvons noter en passant que
Briareum ashestinum se comporte tout autrement puisque M. Stiasny
n’y a trouvé que des cavités longues.
Des coupes longitudinales montrent aussi que les polypes ne sont
pas indépendants les uns des autres. Les cavités gastrovasculaires
terminées en cul-de-sac à différents niveaux communiquent entre
elles indirectement au moyen de très nombreux canaux endoder-
miques parcourant la mésoglée en tous sens. Pour rendre les coupes
plus lisibles nous avons injecté un individu détaché de son support
avec une masse gélatinée colorée.
VoGT et Yung ont décrit sans ordre les canaux de la mésoglée ;
pour plus de clarté nous distinguerons chez Alcyonium palmatum
comme Kükenthal et Ashworth pour les Xéniidés, deux grands
systèmes de canaux : un système externe ou superficiel et un sys-
tème interne ou profond.
1° Le système externe se compose de gros canaux ramifiés, s’éta-
lant à 1 ou 2 mm. environ de l’ectoderme. Dans chaque digitation
les canaux entourent la hase de l’anthocodia (fig. 3) et envoient des
— 515
Fig. 2. ■ — Coupp longitudinale d’une digitation. — Fig. .3. — Système de canaux
externe autour d’iin polype. — Fig. 4. ■ — Système de canaux externe entre 2 polypes
voisins. — Fig 5. — Relations entre les 2 systèmes de canaux et un polype,
c.c. : cavité courte ; c.l. : cavité longue ; p. polype ; m. : mésoglée ; s.c.e. : système
de canaux externe ; s.c.i. : système de canaux interne ; cl. : cloison.
— 516 —
ramifications aux polypes voisins. Les communications avec la
cavité endodermique gastrovasculaire sont nombreuses : de plus
fins canaux se détachent du système prineipal, entourent les polypes,
se poursuivent par une sorte d’entonnoir endodermique apparte-
nant à la cavité gastrovasculaire du polype (fig. -4). Les digitations
présentent beaucoup de ces gros canaux, car elles sont chargées de
polypes jeunes et très rapprochés. A la partie proximale des digi-
tations le réseau de canaux devient plus lâche et le nombre des
polypes diminue ; sur le pourtour du tronc commun il ne persiste
plus que quelques lumières.
2^ Le système interne de canaux est beaucoup plus compliqué.
Il est profond et enfoui dans la mésoglée générale (fig. 5). On peut
distinguer deux parties dans ce système bien qu’elles soient en par-
faite continuité :
a) un réseau serré de canaux larges transversaux, parallèles, reliés
irrégulièrement entre eux. Ce réseau assez régulier épouse la forme
circulaire des cavités gastrovasculaires ; il suit transversalement les
plis de l’endoderme. Dans le voisinage de chaque cloison le réseau
se complique par ramification des canaux principaux.
b) Ces canaux longs donnent naissance à un réseau à mailles fines,
constitué par de fins canalicules développant leur plexus dans
l’espace intercavitaire. Ce réseau est extraordinairement anarchique
et présente toutes sortes de ramifications et de nœuds ; il aboutit
souvent à des cordons unicellulaires de la mésoglée. Ces fins cana-
licules ne sont que les éléments de liaison entre deux systèmes
voisins des canaux larges péricavitaires.
En conclusion, les polypes communiquant entre eux par toute
une série de canaux, se distinguent nettement de ces derniers par
lés différenciations morphologiques de leur endoderme. Ces diffé-
renciations se poursuivent sur toute la hauteur des grandes cavités
longitudinales de la mésoglée, donnant à celles-ci une signification
de cavités gastrovasculaires. L’endoderme des véritables canaux est
indifférencié.
BIBLIOGRAPHIE
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(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
518 —
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie
Lxviii. — Plantes de collecteurs divers
Par A. Guillaumin.
(Muséum national d’Hisloire Naturelle)
Xylosma nerçosa Guillaum. — ■ Canala {Vieillard 3258).
Pittosporum gracile Panch. ex Brong. et Gris. — Canala [Vieillard
2305), Wagap [Vieillard 2190), Canala, île Tupiti [Vieillard 2306 bis,
Deplanche 256).
P. Pancheri Brong. et Gris. ■ — Nouvelle-Calédonie [Vieillard
2313).
Erythroxylon noao-caledonicum O. E. Schultz-Prony [Balansa 454),
embouchure du Dothio [Balansa 3048), Baie Duperré [Balansa
1659 a), île Montravel [Balansa 1659).
Boronella çerticillata Baill. ex Guillaum. ■ — Ouatendé près Gatope
[Vieillard 2448).
Fagara Le Batii Guillaum. — Mont Humboldt [Schlechter 15335).
Murraya crenulata Oliv. — Canala [Deplanche 8).
Elæodendron humboldtianum Guillaum. sp. nov.
Arhor 6-8 m. alla, rarnis nigrescentihus, foliis ovato-spathulatis (usqiie
ad 12 cm. X 4,5 cm.), coriaceis, aenis immersis, integerrimis, hasi in petio-
lum 2 cm. longum longe cuneatis, apice rotundatis emarginatulisoe. Infruc-
tescentiae 3-4 cm. longae, sat robustae, fructihus obovatis (3 cm. X 2 cm.),
5 locularibus.
Mont Humboldt [Balansa '3612).
L’échantillon : C8,na.la [Vieillard 3232) consiste en fleurs et en
fruits isolés, les feuilles semblables à celles du type, sauf un peu
plus larges et souvent un peu acuminées ; les fruits plus petits
(2 cm. X 1,5 cm.), atténués au sommet, à 3 loges ressemblent tout
à fait à ceux de VE. Vieillardii.
Ximenia elliptica Forst. ■ — • Nouvelle-Calédonie [Baudouin 265),
Gatope [Vieillard 199).
Olax hypoleuca Baill. — Wagap (Vieillard 3127, 3128).
Spondias dulcis Forst. f. — Nouvelle-Calédonie [Pancher).
Alphitonia xerocarpa Baill. — Cap Tonnerre [Vieillard 1495).
Pueraria neo-caledonica Harms. — Gatope [Vieillard 377).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 5, 1938.
-- 519 —
Rhynchosia minima DC. • — ■ Nouvelle-Calédonie [Baudouin 216).
Spohora tomentosa L. — Nouvelle-Calédonie [Baudouin 600).
Albizzia Lehhek Benth. — Sans localité [Cribs 2)^.
Melaleuca Leucadendron L. — Sans localité [Cribs 1).
Jambosa pseudo-malaccensis Vieill. ex Brong. et Gris. — • Nouvelle-
Calédonie [Baudouin).
E. stricta Panch. ex Brong. et Gris. — Mont Ouatendé près Gatope.
[Vieillard 2608).
Syzygium artense Montr. ex Guillaum. et Beauvis. — Wagap
[Vieillard 539).
5. païens Panch. ex Brong. et Gris Mont Dore [Vieillard 2609).
Bikkia campanulata Schltr. — Nouvelle-Calédonie [Baudouin 79Q).
B. macrophylla Schum. — Nouvelle-Calédonie [Baudouin 352,)
901).
B. Pancheri Guillaum. — Lifou [Veillard 2195).
Morierina montana Vieill. — • Wagap [Vieillard 2709). ,
Ixora collina Beauvis. (1901) = I. bracteata Hochr. (1910) = Char-
pentiera bracteata Vieill. in herb.
I. yahouensis Schltr. (1906) = I. neo-caledonica Hochr. (1910).
Jussieuaea angustifolia Lam. — Balade [Vieillard 433), Tchiaor
[Balansa 3176), Nouvelle-Calédonie (Pancher).
J. caryophyllea Lam. = Ludwigia paroiflora Roxb. — Plaine de
Caricaté [Balansa 2766), au-dessus de Tchiaor [Balansa 3177).
Jeanneney (iVouo. Caléd. agr., p. 91) a signalé en Nouvelle-Calé-
donie un J. grandiflora et un J. oillosa ; il me paraît évident que le
premier correspond au J. angustifolia et le second au J. suffruticosa),
en sorte qu’il n’existe que trois espèces pouvant se différencier
ainsi :
A. — Graines presque didymes, capsules longues de 3-4 cm.
a) Plante velue, bractéoles à la base de la fleur... J. suffruticosa
b) Plante glabre, bractéoles insérées à mi-hauteur
de l’ovaire J- angustifolia
B. — Graines ellipsoïdes, capsules courtes (1 cm.), plante
glabre J- caryophyllea
Wahlenbergia gracilis A. DC. — ■ Nouvelle-Calédonie [Deplanche
238, Vieillard 820, Brousmiche), Nouméa (Balansa 494), Nouméa,
Ile des Pins (Pancher), Ile des Pins (Pancher 484 bis), Lifou
[Vieillard 820 in Deplanche).
Jasminum didymum Forst. — Anse Vata (Brousmiche 577).
J. noumeense Schltr. = J. Magentae Guillaum. = J. Bouquetii
Jeanneney (nomen). — Nouvelle-Calédonie [Mueller, Pancher, 517,
Deplanche 335, 336, et sans n®, Vieillard 2936), Nouméa [Vieillard
106, 912, Balansa 1703), îlots de Saint -Vincent [Vieillard 906),
— 520 —
Prony [Balansa 579), Nouvelle-Calédonie et île des Pins [Pancher
315, 586, et sans n^).
C’est à cette espèce et non au J. neo-caledonicum Schltr. qu’il
faut rapporter l’échantillon Franc 845.
J. pulchrefoliatum Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
Notelea Francii Guillaum. — Uaraï (Lecard).
Olea Thozetii Panch. et Seb. — Nouméa (Brousmiche), Kouen-
thio (Brousmiche).
Pseuderanthemum Balansae Guillaum. — Nouvelle-Calédonie
{Baudouin 705), Canala {Vieillard 1041).
P. tuberculatum Radlk. - — ■ Nouméa {Baudouin 370).
P. çariabile Radlk. — Nouvelle-Calédonie (Baudouin).
Graptophyllum pictum Grifî. = G. hortense Nees. Dombéa
{Baudouin 340).
Nepenthes Vieillardii Hook.f. — Wagap {Vieillard 1122).
Piper austro-caledonicum A. D. C. — • Nouvelle-Calédonie {Bau-
douin 870).
Cryptocary a elliptica Schltr. — • Wagap {Vieillard 3107).
Litsea Lecardii Guillaum. — Wagap {Vieillard 3109, 3111).
L. Bipidion Guillaum. — • Bords de la Dombéa {Vieillard 3132).
L. triflora Guillaum. — • Houailou {Vieillard 3122), Wagap
{Vieillard 3117).
Greoillea Meissneri Montr. — Nouvelle-Calédonie (Baudouin
632) .
Stenocarpus Milnei Hook. — Nouvelle-Calédonie (Baudouin
633) , Gatope (Vieillard 2212, 3095).
S. trinerois Guillaum. — Montagnes de Nakéty (Vieillard 1093,
3088).
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri. — Canala, Wagap, Gatope
(Vieillard 1904).
S. umbellatus Schltr. var. Forsteri. — Poume, Tiaré (Deplanche
153).
Breynia disticha Müll. Arg. var. neo caledonica Müll.-Arg. —
Nouvelle-Calédonie {Deplanche 471).
Hemicyclia Deplanchei Baill. Ex Guillaum. = Elaeocarpus De-
planchei Brong. et Gris, est aussi identique à Xylosma caledonicum
Briq. = Myroxylon caledonicum Briq. — Hisingera caledonica Panch.
ex Briq.
C’est une Euphorbiacée et non une Bixacée.
Croton insulare Baill. — • Gatope (Vieillard 3208).
1. Outre les échantillons recueillis pour Bernier et le Musée colonial de Nouméa,
Cribs (Léon), habitant alors chez M. Baron, avenue Wagram, à Nouméa, s’était
fait marchand de plantes séchées moyennant 0 fr. 50 pièce et exécutait de petits
tableaux faits de plantes néo-calédoniennes.
2. Acanthacées déterminées par M. R. Benoist.
— 521 —
Claoxylon insularum Müll.-Arg. — ■ Wagap (Vieillard 2455).
Cleidion claoxyloides Müll.-Arg. — Wa,gap (Vieillard 1).
C. Vieillardii Müll.-Arg. var. genuinum Müll.-Arg. — Wagap
(Vieillard 1130).
Macaranga alchorneoides Pa,x et Liegelsh. — Wagap (Vieillard
3192).
M. fulvescens Schltr. — Wagap (Vieillard 3214).
Fatoua pilosa Bur. var. subcordata Bur. — Ile des Pins (Vieil-
lard 3234).
Casuarina Cunninghamiana Miq. — Sans localité (Crihs).
Oberonia flexuosa Schltr. — Sarraméa (Cribs).
Heliconia Bihai L. ■ — Sans localité (Baudouin) Ruisseau du
Pont des Français, au dessus de la Ferme modèle (Balansa 670).
* Canna indica L. ■ — Gatope (Deplanche 587).
Lemna minor L. — Canala (Balansa 1712), bords du Diahot à
Tchiaor (Balansa 3112), Bourad (Balansa 1367).
L. oligorhiza Kurz. = Spirodela oligorhiza Hegelm. — Bords
du Diahot à Tchiaor (Balansa 3111).
Les 2 espèces peuvent se reconnaître ainsi :
A. — Plusieurs racines L. oligorhiza
B. — 1 seule racine L. minor
Killingia monocephala Rottb. — Nouvelle-Calédonie (Bau-
douin 728).
Mariscus læteflorus C. B. Clarke. — Bourail et environs (Expo-
sition universelle de 1900, 430).
Bhynchospora aurea Vahl. — Nouvelle-Calédonie (Baudouin
744).
Imperata arundinacea Cyr. — Nouméa (Baudouin 581).
Saccharum offîcinarum L. - — Dombéa (Baudouin 605).
Ischæmum muticum L. - — Wagap (Vieillard 1516).
Andropogon cinctus Steud. — Nouméa (Vieillard 583), Gatope
(Vieillard 1513).
Chloris cynodoides Bal. — Nouvelle-Calédonie ( Germain), Gatope
(Vieillard 3345 p. p.), île des Pins ( Germain) .
* C. Gayana Kunth. • — De graines recueillies dans un emballage
provenant de Nouméa et semées au Fruticetum du Muséum en
1935.
Eleusine indica Gaertn. — Gatope (Vieillard 3345 p. p.), Kouen-
thio (Brousmiche), île des Pins ( Germain).
Panicum sanguinale L. ■ — Nouméa ( Germain), Saint-Vincent,
Tomo (Brousmiche) île des Pins ( Germain).
— 522 —
Les PucciNiA des Smilax de Chine
Par Wang Yun-Chang.
Parmi les huit espèces de Puccinia qui attaquent le genre Smilax,
il en est au' moins six, y compris une forme écidienne, V Aecidium
Smilacis Schw., qui sont indigènes en Chine. Grâce aux échan-
tillons qu’a hien voulu nous faire parvenir principalement
M. Ch. -H. Chou, du Fan Institute of Biology de Peiping, et aux
spécimens comparatifs de l’Herbier mycologique du Laboratoire
de Cryptogamie du Muséum National de Paris, nous avons pu
étudier l’ensemble de nos échantillons d’Urédinées sur Smilax,
qui se rapportent à toutes les espèces chinoises connues, sauf une,
le Puccinia Henryana Sydow, une autre devant être d’autre part
considérée comme nouvelle pour la science, Puccinia Smilacis-
semperçirentis.
Nous renouvelons ici nos vifs remerciements à M. Roger Heim
pour toutes ses si utiles suggestions, à M. C.-H. Chou pour l’envoi
des échantillons, et à MM. K. -S. Hao, F. -T. Wang et T. Tang
pour la détermination des plantes hospitalières.
Clé des espèces chinoises.
A. — Pédicelle non renflé, téleutospores épaissies au
sommet
* Sores à téleutos : noirs, disposés sur toute la
surface des feuilles, hypophylles ; téleutospores
38-50 X 15-20 p, 5-12 p, épaissies au sommet ; uré-
dospores 22-29x19-25 p P. Smilacis
** Sores à téleutos, disposés en groupes amphi-
gènes ; téleutospores 30-50x13-19 p, 4,5-10 p,
épaissies au sommet ; urédospores 23-30 X 14-22 p
...2. P. Smilacis-sempervirentis
***Sores à téleutos brun-noirs, hypophylles, assez
compacts ; téleutospores 38-56 X 14-19 p, 10-16 p,
épaissies au sommet (d’après Sydow) ; urédos-
pores 29-35x17-32 p (d’après Dietel) [P. Henryana)
B. — Pédicelle renflé, sores à téleutos compacts.
-f- Téleutospores 40-75x13-23 p, urédospores
22-34x18-22 p Z. P. jerruginea
Téleutospores 40-62x20-26 p, urédospores
38-60x25-32 p 4. P. citrina
Bullelin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 5, 1938.
— 523 ~
1. PucciNiA Smilacis Schw. Syd. Monogr. Ured. I ; 633, 1904.
Sa,cc. Syll. VII, 661. Arthur Ma,nu. Rust. p. 226, 1934.
Habitat : sur Smilax china L. va,r. ? — Kiangsi ; Wu-Ning, Shiao-
Chu-Keng, Ngô-Hu-Tang, le 4 sept. 1936, 16770 (II. III).
C’est probablement la première fois que le Puccinia Smilacis
Schw. est signalé en Chine. Cette espèce ressemble fort à P. Hen-
ryana qui a été déerit par Sydow, en 1904 (dans sa monographie),
sur Smilax menispermoidea, provenant de la province de Hupeh
(Chine). Par la suite, en 1907, Dîetel a signalé la même espèce au
Japon sur Smilax china et en 1910 sur Smilax herbacea var. Japo-
Puccinia Smilacis-sernperi^irentis Wang Y. C.
a : téleutospores ; h : urédospores.
nica. Sur cette dernière plante nourricière ont été trouvées par cet
auteur les urédospores qui se trouvent parmi les téleutospores
dans des sores à téleutos.
Il n’est pas impossible que P. Henryana Syd. puisse être ratta-.
chée au P. smilacis
2. Puccinia Smilacis-sempervirentis Wang Y. C. sp. nov. (lig. 1).
Diagnose. — Soris uredosporiferis amphigenis, maculis minutis, in
greges orbiculares de 1 ad ^ mm. diam. consociatis, epidermide primitus
tectis, demum nudis, dein ea cinctis, pulvinatis dilate hrunneis y uredospori
ovatis, oçato-ellipsoideis vel subglobosis, 23-30x14-22 y., episporio echi-
nulatis, 1-1, 5 y crasso.
Soris teleutosporis amphigenis, maculis minutis, in greges orbiculares
1 ad 5 mm. consociatis, epidermide primitis tectis, demum nudis, dein ea
cinctis, puloinatis atro-brunneis ; teleutosporis ellipsoideis, oblongis vel
oblongo-ellipsoideis, apice rotundatis, truncatis vel attenuatis, medio leniter
constrictis, basi rotundatis ou plerumque attenuatis, dilute-aurantiacis.
— 524 —
30-50x13-19 (Ji, episporis levihus, 1,5-2 ad apicem 4,5-10 [jl crasso, poro
germinationis cellulae-superioris sub-apicem, eo inferioris infra septem
praeditis, pedicelto teleutosporam superante, usque ad 85 [x longo, non-
incrassato, persistenti.
Habitat : sur Smilax semperçirens, Wang F. -T., Kiangsi :
I-Teng, Hwang-Kang-Shan, Ta-Shi-Keng, le 7 oct. 1936, N® 17415
(II.III).
Description : Les sores à urédo se forment à la fois sur les deux
faces des feuilles, se disposent en groupes et font apparaître sur
les feuilles attaquées des taches brunes d’un diamètre variable de
1 à 5 mm. Ces sores sont couverts d’abord par un épiderme qui en
se rompant libère à ^ maturité la masse pulvérulente et brune des
spores. Les urédospores, ovales, ovales-oblongues ou subglobu-
leuses, mesurent 23-30 X 14-22 p ; leur membrane est échi-
nulée et atteint 1-1,5 p d’épaisseur. Les pores germinatifs n’ont
pas été vus distinctement.
Ainsi que les sores à uredos, les sores à téleutos sont amphigènes,
mais se distinguent de ceux-là par leur couleur plus foncée, brun-
noir. Les téleutospores sont oblongues ou plutôt elliptiques, arron-
dies, tronquées ou coniques au sommet, et généralement amincies
vers la base, resserrées à la cloison, à contenu jaunâtre ; elles
mesurent 33-50 X 13-19 p. Le membrane est lisse, de 1,5-2 p d’épais-
seur, 4,5-10 p au sommet. Ces téleutospores possèdent deux pores
germinatifs dont l’un est situé près du sommet de la cellule supé-
rieure et l’autre vers la cloison médiane. La longueur du pédicelle
non renflé et persistant excède celle du pédicelle des téleutospores
et atteint 85 p.
Observations. — ■ Le Puccinia Smilacis-semperairentis se rap-
proche du P. smilacis Schw. au point de vue micrographique. Mais
celui-ci se distingue de notre espèce par les caractères suivants :
lo
ses sores ne se montrent que sur la face inférieure des feuilles,
2° ils sont de couleur noire, 3° ils sont dispersés irrégulièrement sur
toute la surface des feuilles et non en groupes comme ceux de
notre espèce. Le P. Smilacis-semperairentis pourrait être également
rapproché du P. Henry ana Syd., sur Smilax menispermoidea,
découvert dans la province de Hupeh, voisine par conséquent de
la station du P. Smilaçis-semperçirentis. Quoique nous n’ayons
malheureusement pas pu l’examiner, l’espèce de Sydow, qui,
comme P. Smilacis Schw., forme ses sores sur la seule face infé-
rieure des feuilles, doit être, par ce caractère déjà, séparée spéci-
fiquement de la nôtre.
3. Puccinia ferruginea Lev. in Vaillant, Voyage de la
Bonite, Fungi p. 204, 1846, T ai et Wei in Sinensia IV : III, 1933,
Hirats. in Mem. Tottori Agri. College, III : 323, 1935.
— 525 —
Syn. P. smilacis-chinæ Henn. in Hedw. XI : (125), 1901- Syd.
in Ann. Myc. XXVII : 420, 1929. Teng in Contr. Sci: Soc. China
VIII : 57, 1932. Liou et Wang in Contr. Inst. Bot. N. A. P. 11 :
161, 1934.
Habitat : sur Smilax daoidiana DC.-Kiangsi : I-Teng, Hwang-
Kang-shan, le 10 oct. 1936, N® 17580 (II. III), même localité, le
25 sept. 1936, No 17126 (II. III). I-Teng, Kuo-Yang, Hwang-
Chia-Chuen, le 18 nov. 1936, No 20744 (III), même localité le
19 nov. 1936, No 20743 (III). Wu-Ning, Shiao-Chu-Keng, le 19 août
1936, NO 15992 (III). Wu-Neng, Yu-Shih-Keng, Yang-Chia-Wuo,
le 24 août, 1936, No 16472 (III). Wu-Ning I-Shan, le 3 août 1936,
No 15190 (III), même localité, le 3 août 1936, No 15175 (III), même
localité, le 29 juillet 1936, No 14930 (III) ;
sur Smilax glauca-china Warb. Kiangsi : Wu-Ning, Shiao-
Chu-Keng, le 3 août 1936, No 15175 A (III), même localité, le
19 août 1936, No 15988 (III) ;
sur Smilax china L. — Kiangsi : Wu-Ning, Yu-Chih-Keng,
Yang-Chia-Wuo, le 25 août 1936, No 16503 (III) ;
sur Smilax china L. var. — - Kiangsi : Lu-Shan, au pied de Wu-
Lao-Feng, le 22 juillet 1936, No 14567 b (III).
On considère généralement comme espèces distinctes le Pucci-
nia ferruginea Lév. et le P. smilacis- china P. Henn. En examinant
plusieurs des spécimens cités plus baut sur les trois supports pha-
nérogamiques différents, nous avons constaté que les dimensions
des téleutospores variaient entre 40-80 p. pour la première espèce,
entre 90 et 150 p pour la deuxième. Ce caractère, auquel s’ajoutent
des différences en ce qui concerne les longueurs des pédicelles, doit
être retenu comme distinctif.
4. PucciNiA ciTBiNA Syd. Monogr. Uredin. I : 634, 1904.
Habitat : sur Hetero-smilax gaudichaudiana (Kunth.) maxim.
(Smilax gaudichaudiana Kunth.). — Kungtung ; Macao (HI).
Sous le nom de Puccinia ferruginea, la présente Urédinée existe
dans l’herbier du Laboratoire de Cryptogamie du Muséum National,
à Paris, mais cet échantillon doit être séparé de P. ferruginea par
ses caractères bien différents qui permettent de la rapporter à
P. citrina Syd., nom sous lequel nous la transcrivons ici.
Cette dernière espèce a été décrite pour la première fois par
H. Sydow provenant de Chine sur la même plante ( Smilax gaudi-
chaudiana). Le spécimen étudié par nous se distingue cependant
de cette dernière Urédinée par ses sores à uredo qui ne se trouvent
que sur la face inférieure des feuilles, tandis que chez P. citrina
Syd., selon la description de Sydow, les mêmes sores sont amphi-
gènes. Les téleutospores ne sont pas — ^ ou à peine — épaissies au
sommet. La membrane des urédospores est marquée de verrues
assez grosses (et non pas finement aiguillonnées).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
34
526 —
5. Aecidium Smilacis Schw. Nat. Ges. Leipzig I : 69, 1922.
Syd. Monogr. Ured. I : 742, 1904. Yosh. et Hirats. in Tokyo Bot.
Mag. XLIV : 664, 1930. Arthur Manu. Rust. p. 382, 1934.
Habitat : sur Smilax china L. — Hupeh : Wu-Chang, Lu-Chia-
Shan, le 11 juin 1936, N° 13341 (I) ;
sur Smilax china L. var. — ■ Kiangsi : Lu-Shan, Hwanglung,
le 19 juin 1936, N° 13495 (I) ; même localité, le 18 juin 1936,
NO 13467 et 13465 (I) ; Lu-Chan, Wu-lung-Tan, le 23 juin 1936,
No 13732 (I) ; Lu-Shan, au pied de Wu-Lao-Teng, le 22 juillet
1936, NO 1456 a (I). .
Selon Arthur, V Aedidium smilacis Schw. est peut-être le stade
écidien de Puccinia arundinariæ Schw. Mais Sydow l’a rapporté
au P. amphigena Diet. Avant que des inoculations expérimentales
prouvent la vraie connexion génétique de cette forme écidienne,
nous rapportons encore celle-ci au genre Aecidium.
Espèces non chinoises.
Deux Urédinées sur Smilax se trouvent hors de Chine : le Puc-
cinia Prainiana Barcl. et le P. Kraussiana Cke. Toutes deux sont
des Eu-Puccinia, et autoïques. Selon l’avis de Sydow, elles ne
constitueraient qu’une même espèce, mais cependant on peut
retenir, d’après les descriptions données par cet auteur, quelques
différences entre elles, transcrites ci-après :
P. Prainiana Barcl. (Indes orientales).
Ecidies amphigènes, formant des taches orbiculaires ou disposées
sans ordre. Ecidiospores : 36-52x16-28 p, épaissies aux deux extrémités.
Uredos hypophylles, formant des taches orbiculaires ou disposées
sans ordre. Urédospores : 36-47 X 31-38 p, à membrane épaisse de 5 p,
10 p au sommet.
Téleutospores oblongues ou claviformes, 54-78X14-20 p, à pédicelle
de 170X30 p.
P. Kraussiana Cke. (Afrique orientale).
Ecidies amphigènes. Ecidiospores : 26-40 X 22-30 p, à membrane
épaisse de 8 p.
Uredos hypophylles, en groupes, urédospores de 35-55 X 22-30 p,
lisses et épaissies au sommet (jusqu’à 12 p).
Téleutospores sublancéolées, de 65-70x25 p, pédicelle 90x15-1,8 p.
(Laboratoire de Cryptogamie du Muséum) .
— 527
Quelques Poissons de uHelvétien de Lespignan (Hérault)
Par R. Allègre,
Les dépôts helvétiens du S. W. de l’Hérault sont constitués par
des marnes jaunâtres dans lesquelles on trouve, aux environs de
Lespignan, une grande quantité de dents de poissons. J’ai pu
reconnaître les espèces suivantes :
Myliobatis sp.
Ce genre est représenté par de nombreuses dents longues et
minces toujours très fragiles. Quelques petites dents latérales de
forme hexagonale peuvent aussi appartenir au genre suivant.
Rhinoptera sp.
Les dents appartenant aux poissons de ce genre sont plus courtes.
Remarque. — Les deux genres précités sont représentés par de
très nombreuses dents, de dimensions et de formes très diverses.
Mais il est difficile de leur atttribuer un nom d’espèce.
Ginglymostoma Miqueli Priem 1904.
1904. — Ginglymostoma Miqueli Priem. Sur les poissons fossiles des
terrains tertiaires supérieurs de l’Hérault. B. S. G. F. (4), IV,
p. 288, fig. 3 à 5.
J’ai recueilli une dent de cette espèce. Elle mesure 7 mm. 5 de
long, 5 mm. 5 de large et 5 mm. de haut. La racine a une section
losangique. La couronne est en forme de crête longitudinale, trian-
gulaire. Cette crête est denticulée de part et d’autre de la pointe
principale. On compte 10 denticulations en avant et 13 en arrière,
dont 2 situées à proximité de la pointe centrale sont très distinctes.
Sur la face externe on voit un repli d’émail dirigé vers le bas, et
qui s’étend sur la racine.
Ce genre est connu depuis le Crétacé supérieur de Maestricht.
Cette espèce a été trouvée dans l’helvétien de Saint-Christol et
de Montagnac (Hérault).
Carcharias (Aprionodon) sp.
Je possède sept dents de la mandibule. Elles sont constituées
par une racine assez longue (4 à 10 rnm.) portant une seule pointe
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n" 5, 1938.
— 528 —
non crénelée. Cette racine porte un sillon médian vertical sur la
face externe. La hauteur totale des dents varie de 4 à 8 mm. Ce
genre est commun dans le Miocène des environs de Montpellier.
Carcharias (Prionodon) sp.
Je ne possède qu’une seule dent appartenant à ce genre. Elle a
une pointe plus trapue, moins haute et une racine plus longue que
celle des Aprionodon. ILlle s’en distingue surtout parce que la pointe
porte des crénelures. La racine a une longueur de 11 mm., la pointe
mesure 7 mm. 5
La détermination spécifique des Carcharias n’est pas possible
d’après des dents isolées.
Sphyrna prtsca Agassiz 1843.
1843. Sphyrna prisca Agassiz. Recher. Pois, foss., vol. III, p. 234,
pl. XXVI a, fig. 35-50.
1904. Sphyrna prisca Priem. Sur les Pois. foss. des ter. tert. sup. de
l’Hérault, B. S G. F. (4), IV, p. 289, fig. 6 et 7.
J’ai recueilli 8 dents confoimes à la description et aux figures
de Priem (loc. cit.). Voici leurs dimensions : largeur de la racine
4 à 12 mm., hauteur totale de la dent ; 3 à 11 mm., hauteur de la
couronne : 2 à 6 mm. Cette espèce a été rencontrée dans l’Helvé-
tien de Loupian et dans l’Aquitanien de la Gaillarde, près de Mont-
pellier.
Odontaspis contortidens Agassiz 1843.
1843. Lamna (Odontaspis) contortidens Agassiz, Pois, fos., vol. III,
p. 294, pl. XXXVII a, fig. 17 à 23.
1849. Lamna (Odontaspis) contortidens Sismonda. Mém. B. Accad. Sci.
Torino (2), vol. X, p. 48, pl. II, fig. 25 à 28.
1857. Lamna (Odontaspis) contortidens Gemmellaro. Atti. Accad. Gioenia
Sci. Nat. (2), vol. XIII, p. 320, pl. I a, fig. 13 a.
1877. Lamna contortidens Locard. Faune ter. tert. moy. de Corse, p. 7.
1882. Odontaspis contortidens Sauvage. Mém. Soc. Sci. Nat. Saône-et-
Loire, vol. IV, p. 50.
1889. Odontaspis contortidens. Catalogue of the fossil fishes. Brit. Mus.
— Part I, p. 366.
J’ai 3 dents de dimensions variables, possédant une pointe cen-
trale très longue, arquée vers l’avant avec 2 petites denticulations
latérales. La couronne est striée verticalement à sa base. La racine
a une forme en croissant.
Dimensions : Hauteur de la couronne : 8 à 18 mm., hauteur des
denticulations latérales : 1 mm., largeur de la racine 10 mm. Cette
espèce est commune dans le Miocène et le Pliocène. Priem l’a
trouvée dans les argiles aquitaniennes de la Gaillarde.
529 —
Odontaspis cuspidata Agassiz 1843.
1843. Lamna cuspidata Agassiz (loc. cit.),p. 290, pl. XXXVII a,fig. 43 à 5 0.
1^43. Lamna denticulata Ag assit (loc. cit.),p. 291, pl. XXXVII a, fig. 51 à 53.
1843. Lamna (Odontaspis) Hopei Agassiz (loc. cit.), p.293, pl. XXXVII a,
fig. 27 à 30.
1843. Lamna (Odontaspis) dubia Agassiz (loc. cit.), p. 295, pl. XXXVII a,
fig. 24 à 26.
1849. Lamna cuspidata Sismonda (loc. cit.), p. 47, pl. II, fig. 31 et 32.
1849. Lamna (Odontaspis) dubia Sismonda (loc. cit.), p. 48, pl. II,
fig. 17 à 22.
1852. Lamna dubia Gervais .Zool. et Paléont. franç., pl. LXXV, fig. 5.
1871. Lamna cuspidata H. Le Hon. Prélim. Mém. Poiss. tert. de Belg.,
p. 5 à 10.
1877. Lamna cuspidata Loccard. Faune ter. tert. moy. de Corse, p. 6.
1882. — — Sauvage fioc.cifj, vol. IV, p. 48, pl. I, fig.l5etl6.
1889. Odontaspis cuspidata. Catalogue of the Fossil fishes. Brit. Mus.
Part. I, p. 368.
1902. Odontaspis cuspidata Leriche. Pois. Paléoc. Belg. — Mém. Mus.
Roy. Hist. Nat. Belg., t. II, p. 22.
1906. Odontaspis cuspidata Leriche. Contrib. Pois. foss. N. de la France.
— M. Soc. Géol. du Nord, t. V, p. 209.
1935. Odontaspis ( Synodontaspis) cuspidata, mut. Hopei. Arambourg.
Vert. foss. phosph. du Maroc. • — B. S. G. F. (5), V, p. 424, pl. XX,
fig. 11 et 12.
Je ne possède qu’une seule dent de cette espèce, ne provenant
pas du même gisement que les précédentes. Elle a été trouvée
dans les sables jaunes situés à l’entrée du village de Lespignan, sur
la route de Béziers. Cette dent diffère de celles de l’espèce précé-
dente par la pointe centrale qui est beaucoup plus courte et la
racine qui est moins arquée. Les cuspides latérales sont doubles.
Dimensions : largeur de la racine : 8 mm., hauteur totale de la
dent : 7 mm., hauteur de la couronne : 5 mm., hauteur des cus-
pides : 1 mm. 5.
Comme la précédente, cette espèce est commune dans le Mio-
cène et le Pliocène ; elle a été trouvée par Priem à la Gaillarde.
(Laboratoire de Paléontologie du Muséum) .
530 —
Sur deux Roches lutétiennes a sporanges de bornétellées
(Algues Siphonées verticillées)
Par L. et J. Morellet,
MM. P. Marie et R. Soyer ont eu l’obligeance de nous sou-
mettre deux échantillons de roches lutétiennes, provenant l’un
d’un sondage à Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise), l’autre d’un son-
dage à Montrouge (Seine), remarquables tous deux en ce qu’ils
sont pétris de sporanges de Bornétellées, aussi abondants ici que
les Milioles dans certains bancs du Calcaire Grossier.
Echantillon de Noisy-le-Grand. - — C’est une marne argi-
leuse feuilletée, brune, rencontrée entre les cotes — 3 . 99 et — ■
8 m. 34 dans le forage profond de la Compagnie Générale des Eaux ^ ;
elle appartient soit au sommet de la zone III distinguée dans le
Lutétien par M. R. Abrard soit plus vraisemblablement à la
hase de la zone IV du même auteur. Les sporanges qu’elle ren-
ferme, malgré leur diversité de forme, semblent appartenir à une
seule et même espèce que nous rapportons au genre Maupasia
Mun.-Ch.
Echantillon de Montrouge. - — Sensiblement de même âge
que le précédent, cet échantillon est une marne argileuse brune,
interstratifiée dans un calcaire légèrement glauconieux et a été
prélevé entre les cotes + 50 m. 50 et -f 48 m. 60 dans le sondage
n'’ 8 exécuté en 1937 par le Service d’assainissement du Dépar-
tement de la Seine, à l’intersection de la rue de Bagneux et de
l’avenue Verdier^. Les sporanges y sont moins nombreux qu’à
Noisy-le-Grand ; les uns sont des fructifications de Maupasia, les
autres, régulièrement sphériques, proviennent d’une de ces Borné-
tellées connues seulement jusqu’ici par leurs sporanges et réunies
provisoirement dans le genre hétérogène Terquemella Mun.-Ch.
Bien qu’un individu de Maupasia (M. parisiensis Mun.-Ch. par
exemple) puisse porter des milliers de sporanges, semblable accu-
mulation de ces corpuscules implique qu’au Lutétien supérieur les
Bornétellées formaient, en bordure de certains points du rivage,
de véritables prairies sous -marines.
1. Renseignements aimablement communiqués par M. R. Soyer.
2. R. Abrard. Le Lutétien du bassin de Paris. Tbèse de Doctorat, 1925.
(Laboratoire de Géologie du Muséum).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
531 —
Le Lutétien supérieur a Montchauvet
ET DaMMARTIN (S.-el-O.)
Par A. Chavan et R. Dupuis.
Nous avons signalé ^ l’extension du Lutétien supérieur, très
fossilifère et typique, à l’Ouest de la localité de Septeuil (S.-et-O.)
avec les nouveaux gisements de Montchauvet et de Dammartin-
en-Serve. Des recherches, activement poursuivies dans cette région
par divers amis et par nous-mêmes permettent d’espérer obtenir
une étude de synthèse assez complète. La présente note a pour
objet l’étude des gisements de Montchauvet et de Dammattin,
avec l’examen de leurs faunes.
I. Montchauvet. — Le gisement de Montchauvet est situé sur
la route de Givry, au coude que fait celle-ci et à droite avant d’ar-
river à Montchauvet, près du ruisseau (fig. 1). Il est constitué par
une coupe assez large et haute (5 m. 60), se détaillant ainsi à partir
du sommet :
Terre végétale 0 m. 30
(H) Calcaire blanc irrégulièrement endurci 0 m. 40
(G) Calcaire marneux feuilleté brunâtre 0 m. 10
(F) Calcaire blanc en deux bancs principaux avec
intercalation marnocalcaire 0 m. 90
(E) Marne jaunâtre assez fine • • • 0 m. 20
(D) Masse sableuse, passant à la marne au som-
met, fossilifère à la base : sable marin avec
coquilles et surtout Foraminifères (Milioles,
etc...) 0 m. 80
(C) Cordon brun ligniteux, formé principalement
de débris de coquilles de la couche sous-
jacente : Potamides et Ampullina îragmentés. 0 m. 03
(B) Calcaire sableux très fossilifère saumâtre, avec
15 cm. plus marneux au sommet ; avec
Cérithes . ^ 0 m. 45 à 0 m. 65
A) Calcaire sableux plus marin, coquilles nom-
breuses par nids, plus variées. Bayania lactea
fréquente, visible sur 2 m. 30
1. A. Chavan et R. Dupuis. Le Lutétien Supérieur à l’ouest de Septeuil. C.R.S.S. G F .
1938, N« 9, pp. 145-6.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 5, 1938.
— 532 —
La fig. 2 synthétise cette coupe (proportions conservées) avec
les notations alphabétiques utilisées ci-dessus, de A à H.
Ce gisement est, très instructif. Au Lutétien moyen, fossilifère
et marin, que représente le niveau A, succède par dessalure pro-
gressive le sable calcaire de la couche B, de type Lutétien supé-
rieur, avec une riche faune de Cérithidés et de formes saumâtres ;
Figure 1.
il devient marneux au sommet. Puis il y a retour épisodique des
conditions marines : au-dessus de la mince couche de débris de
fossiles arrachés à B, couche ligniteuse avec* quelques grains de
quartz et quelques foraminifères peut-être remaniés, mais surtout
véritable arkose coquillère qui représente le cordon transgressif
marqué par C, il revient un sable marin avec foraminifères et
quelques coquilles (D) mais ce dépôt est de caractère nettement
néritique et fait à son tour graduellement passage au régime lagu-
-- 533 —
naire et même lacustre, représenté par les couches supérieures de
la carrière.
Une telle coupe peut se comparer à celle de Berchères, plus au
sud, étudiée par M. Abrard ; à celle de Neauphlette à l’est, et de
Septeuil au nord-ouest. Les fossiles sont très abondants dans A
et B : plus rares en D, ils font défaut dans les niveaux supérieurs.
H
G
F
E
B
c
B
h
Fig. 2. — Coupe de la Sablière de Montchauvet.
I ' I ' ■ ' I
■ ' I , ' I , ' I ' I ' I I ---n
niniibn»»iiiünbutini)ii\iiniiiriUiMiMiiiininifïïïïiriiiiifliiiiiirnmiiiiiiiiifliiuHiiiiinnnMmi
1 r
Nous en donnons plus bas la liste générale en comprenant les espèces
de A et de B.
La faune caractéristique de la couche B est la suivante :
Saxolucina hosdenacensis ; Ampullina parisiensis ; Mesalia fasciata
Cerithium serratum, denticulatum, Gravesi, Blairu>illei ; Potamides cris
tatus, lapidum, cinctus, emarginatus, angulosus ; Batillaria calcitrapoides
— 534 —
echidnoides (très abondant) ; Rhopalithes angulatus ; Athleta spinosa ;
Cryptoconus lineolatus.
C’est une faune typique du Lutétien supérieur saumâtre.
Liste générale : Lamellibranches : — Bicorbula gallica Lmk. —
Aloidis ficus Brander ^ — Sphenia angusta Desh. — Abra pusilla Lmk
— Spisula (Eomactra) Loustauae Bayan. — Tellina (Peronidia) cor-
neola Lmk. — Soletellina appendiculata Lmk. — Psammobia ( Gobraeus)
effusa Lmk. — Textioenus scobinellata Lmk. — Pitaria parisiensis Desh.
- — Mercimonia obliqua Lmk. — « Callista » elegans Lmk. — Cardium
(Loxocardium) obliquum Lmk. — Cardium (Loxocardium) impeditum
Lmk. — Corbis lamellosa Lmk. — - Divaricella pulchella Lmk. — Lucina
(Callucina) albella Lmk. — Lucina (Callucina) Hoernesi Desh. — Saxo-
lucina hosdenacensis Desh. — ■ Eomiltha ( Gibbolucina) gibbosula Lmk.
— Venericardia ambigua Desh. ■ — ■ Trigonodesma quadrilatera Lmk. —
Trinacria deltoidea Lmk. — Barbatia (Plagiarca) angusta Lmk. — Lima-
tula bulloides Lmk. — Ostrea sp. — Anomia tenuistriata Desh.
ScAPHOPODES : Dentalium (Fustiaria) circinatum Sow. • — Dentalium
(Fustiaria) fissura Lmk.
Gastropodes : Acrilla angusta DH. — Natica microglossa Desh. —
Natica (Euspira) perforata Desh. — Neverita (Cepatia) cepacea Lmk. —
Ampullina grossa Desh. — Ampullina parisiensis d’Orb. — Ampullina
patula Lmk., var. — Calyptra lamellosa Desh. — Omalaxis marginata
Desh. — - Keilostoma minus Desh. — Bayania lactea Brug. — Mesalia
(Sigmesalia) ^ fasciata Lmk. — Vermetus (Burtinella) serpuloides Lmk.
— Vermetus ( Serpurlobis) polygonus Lmk. — Siliquaria (Tenagodus)
breoifissurata Desh. — Diastoma costellatum Lmk. — Benoistia muri-
coides Lmk. — Ptychocerithium lamellosum Lmk. — Cerithium ( Serra-
ticerithium) Blainoillei Desh. — ■ Cerithium (S.) denticulatum Lmk. —
Cerithium (S.) Graoesi Desh. — Cerithium (S.) serratum Lmk. — Ceri-
thium (S.) thiara Lmk. — Potamides cristatus Lmk. - — et var. à suture
carénée. — Potamides lapidum Lmk. — type, var. lisse et var. bicarénée.
— Potamides (Exechestoma) angulosum Lmk. — Potamides (E.) inter-
ruptum Lmk. — Potamides ( Ptychopotamides ) emarginatus Lmk. — Tere-
bralia Bonellii Desh. — ■ Pirenella multinodosa Desh. — Batillaria calci-
trapoides Lmk. — B. echidnoides Lmk. — Cassis harpaeformis Lmk. —
« Cantharus » polygonus Lmk. ^ — « C. » polygonatus Brgt. (= costulatus
Lmk. — « Poirieria » calcitrapoides Lmk. ^ — Claoilithes parisiensis Mayer.
— C. (Rhopalithes) angulatus Lmk. — Sycostoma bulbiforme Lmk. —
S. pirus Sol. — Marginella (Stazzania) crassula Desh. — PersiculaA
1. Corhula s’appliquant (Mrs. Gardner) au groupe nommé Agina, c’est Aloidis
Mégerle qui doit servir à désigner les espèces telles que celles-ci.
2. Sigmesalia, terme proposé par MM. Finlay et Mahwick (1937) pour différencier
certaines Mesalia éocènes, à labre très sinueux.
3. Ni « Tritonidea » polygona, ni « T » polygonaia ne sont de vraies Tritonidea (ou
Pallia) ni de vrais Cantharus (type : Buccinum iranqueharicum Gmelin).
4. « Murex » calcitrapoides n’est peut-être pas une Poirieria : ce n’est en tout cas
pas un vrai Murex ; peut-être une Muricantha.
5. Pour cette attribution générique remplaçant Cryptospira, nous suivons l’inter-
prétation de Mrs. Palmer (Gastropoda of the Claibornian). Bull. Americ. Pal., 1938.
— 535 —
(Bullata) ovulata Lmk. — Voluta musicalis Lmk. — Athleta (Neoathleta)
cythara Lmk. — A. (N.) ventricosa Desh, — - A. (Volutospina) spinosa
Lmk. — Lyria harpula Lmk. — Fusimitra terebellum Lmk. — Ancilla
(Sparella) dubia Desh. — Olwella micans Desh. — Hemiconus strom-
boides Lmk. — Cryptoconus lineolatus Lmk. — Hemipleurotoma unise-
rialis Desh. — - Drillia brevicauda Desh. — Drillia nodulosa Lmk. —
Raphitoma costellata Lmk. — « Auricula » (Pythiopsis) oi^ata Lmk.
Les 86 espèces de cette liste ne représentent certainement pas
toute la faune de Montchauvet. Mais déjà, sur ces données, four-
nies par de nombreuses récoltes, on notera principalement :
a) la Saxolucina^ est bien S. hosdenacensis espèce ou race carac-
térisant ces faciès comme à Vaudancourt, Berchères, etc... et non
la Saxorum classique.
b) Pour les Cerithidés, c’est Batillaria echidnoides qui domine
avec les Exechestoma et Potamides cinctus : nous n’avons pas encore
pu recueillir de Potamidopsis tricarinatus, de Pirenella scruposa ni
surtout de Tympanotonus ini’olutus, ce dernier fait à rapprocher
de la conclusion de M. Abrard (Thèse) que l’espèce en question
manque au Nord de St-Lubin de la Haye, ni enfin jusqu’ici de
Potamides semicoronatus, pourtant fréquent à Dammartin.
II. Dammartin. — Les gisements sont groupés aux points
indiqués (fig. 1) sur la route de Tilly et à droite vers ce village :
d’abord en bordure, où l’on peut observer les niveaux supérieurs
avec les sables fossilifères à leur base : espèces en assez mauvais
état et peu abondantes ; • — puis, au bout d’un sentier, à droite,
immédiatement après cette coupe, s’en trouve une autre beaucoup
plus intéressante avec la même allure qu’à Montchaueet, mais
un peu moins nette et moins complète. Le niveau B y est très fossi-
lifère avec, entre autres le Potamides semicoronatus. Batillaria
echidnoides toujours très abondant.
Enfin, un peu plus loin, à la butte de tir même, on peut récolter
quelques fossiles à l’entrée de terriers : (Cerithes, Ampullines ;
nous y avons encore recueilli Terebellum (Seraphs) conoolutum et
une Uxia).
Les deux premiers gisements présentent tous deux une exca-
vation pouvant leur mériter le qualificatif de « Dammartin (sou-
terrain) » que nous avons trouvé avec celui de « Dammartin-tir »
sur des fossiles provenant de cette localité mais non étudiés, dans
la collection du Laboratoire de Géologie du Muséum.
La coupe de Dammartin, prolongement de celle de Montchauvet
est un nouveau jalon pour l’étude du Lutétien Supérieur de cette
région de Septeuil.
1. Voir : A. Chavan, Essai critique de Classification des Lucines, (IV, p. 67), au
Journal de Conchyliologie, 1937-38.
(Laboratoire de Géologie du Muséum).
— 536 --
Méthode de dosage rapide du formol dans les solutions
EMPLOYÉES POUR LA CONSERVATION DES COLLECTIONS
Par Robert-Ph. Dollfus et Lucien Leroux. •
Le formol rend, d’immenses services, non pas seulement comme
fixateur t mais pour la conservation des pièces anatomiques et des
animaux entiers, en particulier des poissons, lors de la récolte au
cours des missions et lors de la mise en collections dans les Musées.
La vérification rapide du titre des solutions est donc indispensable
aux naturalistes. Il arrive en effet que le formol du commerce, que
l’on ajoute à l’eau, n’ait plus la même teneur en aldéhyde formique
que lors de sa fabrication, par suite d’un phénomène de polymé-
risation transformant le formol en trioxyméthylène, poudre blanche
insoluble. En outre, si un bocal est mal luté, le titre de la solution
conservatrice peut baisser rapidement et les animaux peuvent
macérer et devenir complètement inutilisables.
Les procédés de dosage connus ne sont pas toujours pratiques .
Leur exécution, relativement longue et délicate, exige un appa-
reillage de laboratoire de chimie et parfois une grande habitude
des méthodes chimiques. Aucun n’est vraiment utilisable tant sur
le terrain lors des missions scientifiques, que dans les services de
zoologie et d’anatomie assurant la conservation des collections.
L’un de nous ^ a mis au point une méthode de dosage rapide de
l’aldéhyde formique dans les atmosphères industrielles, qui con-
vient parfaitement au dosage de ce corps dans les liquides conser-
vateurs. Elle repose sur la réaction de l’aldéhyde formique avec le
chlorhydrate d’hydroxylamine, étudiée jadis par Cambier et Bro-
chet
A froid et en milieu neutre, avec un excès de chlorhydrate d’hy-
droxylamine, l'aldéhyde formique réagit en libérant une quantité
d’acide chlorhydrique rigoureusement proportionnelle à l’aldéhyde
employée. Cet acide chlorhydrique change le pu de la solution. Il
1. Langeron (Maurice). Précis de Microscopie. Masson. Paris, 1921, p. 503.
2. Leroux (Lucien). Hygiène et Industrie. Centre de biologie industrielle du Con-
servatoire National des Arts et Métiers, 1938. T. III, fasc. IL
3. Cambier (R.) et Brochet (A.). Bull. Soc. Chim. 1895, XIII, p. 402.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 5, 1938.
— 537
suffit de déterminer colorimétriquement celui-ci au moyen d’un
indicateur convenable.
L’expérience montre que, en présence thymolsulfone phtaléine-
(bleu de thymol), à des p h variant entre 1,0 et 3,0, correspondent
les quantités suivantes d’aldéhyde formique •
Si l’on porte en abcisses les p h et en ordonnées les quantités
correspondantes d’aldéhyde, on obtient la courbe ci-dessous, qui
permet de déduire de la simple lecture du pn la quantité d’aldé-
hyde mise en jeu.
Toutefois l’aspect de cette courbe montre que, pour les p h com-
pris entre 1.0 et 1.6, la précision du dosage au moyen de la gamme
colorimétrique habituelle se trouve diminuée. Aussi nous semble-
t-il préférable de substituer à cette gamme une autre qui sera
préparée avec des volumes croissants d’une solution titrée de
formol additionnée d’une solution de chlorhydrate d’hydroxy-
lamine. Après 15 minutes de contact, la coloration est devenue
suffisamment stable pour ne plus se modifier, même par exposition
à une lumière très vive, pendant plus de 15 jours,
D’autre part, étant donnée l’étendue de l’échelle, il y a intérêt à
diviser cette gamme en deux parties : l’une réservée aux doses
comprises entre 120 et 1500 milligr. par litre, l’autre pour les doses
de 1500 à 5000 milligr. par litre, par exemple.
Cette gamme est placée dans des tubes à essais en verre neutre,
bien calibrés, que l’on ferme à la lampe ou que l’on obture avec de
bons bouchons en liège paraffiné après remplissage.
La première partie de la gamme est préparée de la façon sui-
vante :
Solution titrée d’aldéhyde formique à 1500 millig. par litre :
Volumes croissants de 0,8 à 10 cc. On complète à 10 cc. avec de
l’eau distillée h
Solution de chlorhydrate d’hydroxylamine à 20 gr. par litre :
10 cc.
1. Toutes les solutions sont faites avec de l’eau distillée débarrassée de CO® par
ébullition.
— 538 —
Solution de bleu de thymol à 0.06 % : 1 ce.
La seconde partie de la gamme est préparée ainsi :
Solution titrée d’aldéhyde formique à 5.000 millig. par litre ;
Volumes croissants de 3 à 10 ce. On complète à 10 ce. avec de
l’eau distillée.
P B. d» la sointlanCBlau da Thymol)
Solution de chlorhydrate d’hydroxylamine à 20 gr. par litre :
10 ce.
Solution de bleu de thymol à 0,06 % : 1 ce.
Remarque. — • La réaction du formol avec le chlorhydrate d’hy-
droxylamine doit se faire en milieu neutre. Les liquides conser-
vateurs, surtout après usage, étant plus ou moins acides, il importe
de les neutraliser au préalable par un alcali en présence d’a. naph-
— 539 —
tolphtaléine, qui se colore en bleu quand le pn dépeisse 7.5 et reste
incolore en de^à.
Les matières dissoutes (sels, a.cides aminés, amines) ne gênent
pas le dosage.
Mode opératoire. ■ — 2 cc. de liquide à examiner sont placés dans
un tube en verre neutre, calibré, gradué à 10 cc. et à 20 cc. On
ajoute une goutte d’a. naphtolphtaléine (solution à 0,1 % dans
l’alcool à 60®) et, au moyen d’une pipette, goutte à goutte une
solution de soude à 4 gr. par litre jusqu’à coloration bleue. On
étend à 10 cc. avec de l’eau distillée bouillie.
On ajoute la solution de chlorhydrate d’hydroxylamine (20 gr.
par litre) jusqu’à la division 20, puis 1 cc. de solution de bleu de
thymol à 0,06 %
On bouche avec un bouchon de liège préalablement lavé à l’eau
distillée bouillie et on mélange bien. Puis on abandonne pendant
1 /4 d’heure. On compare alors avec la gamme préparée comme
ci-dessus. Le taux de dilution étant 0,1, la concentration par litre
indiquée sur le tube le plus voisin de l’essai par sa coloration donne
directement la richesse en aldéhyde pour cent.
Voici quelques chiffres qui permettent d’avoir une idée de la
valeur de la méthode, par rapport au procédé de dosage le plus
précis connu jusqu’à présent : le dosage pondéral au moyen du
naphtol de MM. Fosse, P. de Graeve et Thomas
solution commerciale).
La concentration des liquides conservateurs et fixateurs étant
souvent calculée avec la solution commerciale de formol à 40 %
1. Cette solution est préparée de la façon suivante : 0,3 gr. de matière colorante
en poudre sont mis en solution dans environ 30 cc. d’eau distillée bouillie additionnée
de 12,9 cc. de solution de soude N /20. On dissout à chaud et étend d’eau bouillie
à 500 cc. dans une fiole jaugée.
2. Fosse (R.), de Graeve (P.) et Thomas (P. E.), C.R. Ac. Sc., 1935, CC,
p. 1450.
3. Résultats rapportés à la solution commerciale.
— 540 —
en volume (soit 36 % en poids) il suffît de multiplier le chiffre
obtenu par le facteur 2,77 pour rapporter la dilution à la solution
commerciale.
L’ensemble des opérations qui viennent d’être décrites demande
vingt minutes au maximum. Les dosages peuvent être faits en
série.
Cette méthode nous semble devoir rendre quelques services aux
naturalistes
(Laboratoire des Pêches et productions coloniales d’origine animal
et Laboratoire de Chimie organique du Muséum ) .
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 6-9-38.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs
Communications :
A. Lacroix. — Une famille de bons serviteurs de l’Académie des Sciences et
du Jardin des Plantes : Les Lucas 446
Ach. Urbain, E. Dechambre et M'*® M.-A. Pasquier. — Les Oiseaux des
collections vivantes du Muséum national d’Histoire Naturelle , 472
P. Laurent. — A propos de la présence en France du Vespérien de Leisler
(Nyctalus leisleri Kuhl) 482
F. Angel. — Liste des Reptiles de Mauritanie recueillis par la Mission d’Etudes
de la Biologie des Acridiens en 1936 et 1937. Description d’une sous-
espèce nouvelle d’Eryx mueUeri 485
F. Angel. — Sur quelques Amphibiens de Madagascar ; description d’un
Mantidactylus nouveau 488
G. Petit. — Sur Typhleotris madagascariensis G. Petit 491
R.-Ph. Dollfus et G. Petit. — Les Syngnathidæ de la mer Rouge. Liste des
espèces avec la description d’une sous-espèce nouvelle 496
H. " et L. Nouvel. — Sur deux hôtes nouveaux de Nectonema 507
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. — Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Timoclea 509
M^*® A. Durivault. — Cavités gastriques des polypes et canaux de la méso-
glée chez Alcyonium palmatum Pallas 512
A. Guillaumin. — Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. LXVIII.
Plantes de collecteurs divers 518
Y.-C. Wang. — Les Puccinia des Smilax de Chine 522
R. Allègre. — Quelques Poissons de l’Helvétien de Lespignan (Hérault) . . . 527
L. et J. Morellet. — Sur deux roches lutétiennes à sporanges de Borné-
tellées 530
A. Chavan et R. Dupuis. — Le Lutétien supérieur à Montchauvet et Dam-
martin (S.-et-O.) 531
R.-Ph. Dollfus et L. Leroux. — Méthode de dosage rapide du formol dans
les solutions employées pour la conservation des collections 536
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle), (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis coïlectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. .Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique, (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 50 fr..
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr., Étranger,
100 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D’^ P.
Rivet, Musée de l’Homme ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro ;
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’ethnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2» Série. — Tome X
BÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6.
Novembre 1938.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P ARIS-V
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les trais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PARI
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 42 fr. 46 fr. 52 fr.
8 pages 46 fr. 52 fr. 62 fr.
16 pages i ...... . 52 fr. 62 fr. 78 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro et brochés avec agrafes, sans couverture
Supplément pour couverture : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger : 60 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1938. — No 6.
309e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
24 NOVEMBRE 1938
PRÉSIDENCE DE M. LE D^ J. PELLEGRIN
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Louis Germain, Directeur du Muséum, est promu
Officier de la Légion d’honneur (Décret du 14 juillet 1938).
M. Gilbert Ranson est nommé Sous-Directeur au Laboratoire de Mala-
cologie (Arrêté du 21 novembre 1938).
M. Paul Budker est délégué dans les fonctions d’Assistant au Labora-
toire des Pêches et productions coloniales d’origine animale (Arrêté du
1er juillet 1938).
M. J.-L. Bertheleme est nommé Gardien au Musée de l’Homme
(Arrêté du 16 juillet 1938).
M. Cezac est nommé Gardien de Galerie (Arrêté du 1er octobre 1938).
M. Sauçais, Aide technique au Vivarium, est nommé Officier d’Aca-
démie (Arrêté du 14 juillet 1938).
M. Ferteux, Aide technique au Laboratoire de Zoologie (Mammifères
et Oiseaux) est nommé Officier d’Académie (Arrêté du 7 octobre 1938).
M. Saurais est admis à faire valoir ses droits à la retraite à dater du
13 novembre 1938.
M. le Président a le regret d’annoncer le décès, survenu le 13 novembre
1938, de M. Baudry, Surveillant militaire.
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
Paul Chabanaud. Contribution à la morphologie et à la systématique
des Téléostéens dyssymétriques (Extr. Archives du Muséum, 6*^ s., t. XV,
pp. 59-140, pis. i-ix, 1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
35
Lucien Chopard. La biologie des Orthoptères, in Encyclopédie entomo-
logique (Lechevalier, éd., Paris), in-8°, 541 pp., 453 fig., 5 pis., 1938.
L’ensemble de ce volume constitue une documentation très au courant des travaux
les plus récents, appuyée non seulement sur des recherches bibliographiques très
soignées, mais aussi sur les travaux que l’auteur poursuit depuis plus de vingt-cinq
ans sur ce groupe d’insectes.
Le terme de biologie est pris ici dans un sens très large comprenant toutes les mani-
fe stations de l’activité de ces Insectes. Le 1®'' chapitre est consacré à la distribution
géographique tant actuelle que pendant les époques géologiques. Une autre partie est
réservée à l’étude des abris qui, outre les terriers, montrent les si curieux instincts de
certaines sauterelles. La reproduction et le développement post-embryonnaire sont
longuement traités dans toutes leur modalités ainsi que les curieux faits d’autotomie,
la régénération, les reflexes et les réactions aux facteurs externes. L’auteur traite
également du mimétisme dont les Orthoptères fournissent de nombreux exemples.
Maurice Duportet. Topobibliographie de la France, Indre : Bulletins
et revues. Montluçon, in-4°.
Le volume sur l’Indre est, après ceux qui ont déjà paru sur l’Ailier et sur la Creuse,
le troisième d’une collection qui doit s’appliquer à chacun de nos 90 départements.
Dans chacun d’eux, tous les périodiques locaux sont dépouillés depuis leur origine
et les articles sont classés dans un ordre méthodique. Les sciences naturelles y sont
particulièrement favorisées et les naturalistes y trouveront de nombreux travaux
ignorés jusqu’ici des bibliographes. Notons aussi la présentation originale des ren-
seignements sur des feuillets mobiles qui permettent aux usagers toutes les combi-
naisons.
— 543 —
COMMUNICATIONS
Compte rendu sommaire d’une Mission au Maroc
Par J. M. Pères.
Le Professeur Gruvel, qui a aménagé les richesses ichthyolo-
giques des cours d’eau marocains et créé de toutes pièces la pisci-
culture marocaine en liaison avec la Direction des Eaux et Forêts
du Protectorat, a bien voulu me confier au printemps de 1937 une
mission subventionnée par le Protectorat pour recueillir des maté-
riaux devant servir à l’étude de la faune des eaux continentales
du Moyen Atlas.
Arrivé à Casablanca au début du mois d’août 1937, après un court
séjour à Rabat, je me rendis r la Station de Biologie végétale d’Ifrane
d’où je commençai à rayonner dans le Moyen Atlas. L’extrême séche-
resse du printemps et de l’été 1937 avait privé d’eau bon nombre
de daïas et d’aguelmanes quand commencèrent au début d’octobre
des pluies importantes (360 mm. en 21 jours) qui eurent pour résultat
de rendre impraticables les pistes du Moyen Atlas.
Me trouvant dans l’impossibilité de continuer ma prospection
dans le Moyen Atlas, je demandais conseil au Prof. Gruvel. Sur ses
indications, j’entrepris avec ma femme, qui devait m’aider dans
toute la suite de ma mission en pêchant et en triant le matériel avec
moi, d’exécuter un voyage dans le Sud Marocain. En Novembre
et Décembre, nous avons travaillé dans les cours d’eau et les daïas
de toute la région comprise autour de Casablanca, Màzagan, Safi,
Mogador, Agadir, Taroudant, l’oued Massa, Marrakech, Settat,
Ber Rechid. Au mois de décembre, nous avons étudié en détail la
région de Rabat et de Casablanca : Bassin du Bou Regreg, du Grou
et de leurs affluents, ainsi que les rivières côtières situées entre Rabat
et Casablanca.
Entre temps, le Prof. Gruvel avait obtenu pour nous une prolon-
gation de mission subventionnée par le Comité des Missions.
Pendant que la neige continuait à nous interdire le Moyen Atlas,
nous travaillâmes dans la région de Fès, dans le Gharb, dans le
Rifî, dans la région de Meknès, dans les environs de Moulay Idriss
Rulleiin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
~ 544
du Zerhoun, et avec M. de Lepiney je fis un voyage dans la haute
vallée de l’Oued Agoundis vers les Massifs centraux du Grand Atlas.
Au moment où nous allions reprendre l’étude du Moyen Atlas
pour comparer la faune de printemps avec la faune d’automne,
une nouvelle période de pluies qui dura du 5 avril au 10 mai nous
interdit à nouveau la montagne. Devant ce contretemps, nous
allâmes chercher des pistes praticables plus au sud en explorant
d’abord la région de Midelt, Itzer, Boumia, Tounfite, puis au cours
d’une nouvelle tournée, dans la haute vallée de l’Oum-er-R’bia,
dans la région de Khénifra, Kasbah Tadla, Béni Mellal, avant de
nous livrer en juin à un nouvel examen des eaux continentales du
Moyen Atlas, enfin praticable, et de la région de Rabat.
Au total, nous avons fait 206 stations et 13.000 kilomètres en
automobile, à pied et à mulet. Le matériel recueilli comprend en
dehors des animaux d’eau douce de toutes sortes, des contenus
stomacaux de Truites qui fourniront des renseignements sur le
régime de ces animaux. Chaque station comporte en dehors de la
liste provisoire et forcément sommaire des animaux recueillis, une
mesure de température, de pH, et une description du point d’eau :
nature du fond, profondeur, vitesse du courant, abondance de la
végétation, etc... Ce matériel est en cours d’étude ou de répartition
au profit des spécialistes qualifiés.
J’exprime toute ma gratitude à M. Morize, Délégué à la Rési-
dence Générale, à M. Sicox, Directeur Général des Affaires Poli-
tiques, à M. Gotteland, Directeur Général de l’Instruction Publi-
que, pour leur accueil cordial et les facilités que m’ont accordées
leurs services. Je remercie M. Boudy, Inspecteur Général, Direc-
teur des Eaux et Forêts du Maroc, et ses adjoints, MM. Challot
et Grimaldi, qui m’ont donné de précieux conseils et m’ont accordé
d’importantes facilités parmi lesquelles l’autorisation de séjourner
dans les Maisons Forestières ; M. Marceron, Inspecteur des Eaux
et Forêts d’Azrou, auprès de qui j’ai toujours trouvé l’accueil le
plus cordial et M. R. Franclet, Garde Général à Itzer, qui m’a
remarquablement conseillé pour mon travail dans sa circonscrip-
tion. Je dois aussi remercier en général tous les officiers, brigadiers
et gardes forestiers qui m’ont reçu et guidé dans leurs districts.
Enfin, je tiens à remercier tout particulièrement M. J. de Lepi-
ney, Doyen de l’Institut Scientifique Chérifien, de son accueil
amical et des facilités qu’il m’a données pour travailler dans son
laboratoire, ainsi que M. R. -G. Werner qui m’a autorisé à loger
dans la Station de Biologie Végétale d’Ifrane.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales
d’origine animale.
— 545 —
Sur la Naissance en général et sur celle des Jumeaux
EN PARTICULIER CHEZ LES KoTOKO
Par Jean-Paul Lebeuf.
Dans la région habitée de nos jours par les Kotoko, la naissance,
et principalement celle des jumeanx (en kotoko, lime à Makari,
fome, à Goulfey ; timan en arabe tchadien, kagu en kanouri) était,
autrefois, l’occasion de nombreuses cérémonies, danse, sacriQce,
présentation à un arbre sacré, fabrication de terres cuites, etc...
Si, à condition d’accomplir certains rites, la naissance de deux
garçons pouvait être considérée comme bienheureuse, celle de
jumelles était cachée pour éviter à leur père les moqueries des villa-
geois. Très souvent même, on les tuait, un trop grand nombre de
filles étant jugé nuisible.
Si une femme mourait en accouchant d’une fille, cette dernière
était égorgée ou, après avoir été ornée de bijoux, était déposée
vivante^ dans une poterie (l^ghe l^ftu) qu’on recouvrait d’une
seconde (l^ghe lauwo)^. L’ouverture des deux jarres, une fois
cimentée avec de la boue, l’ensemble était placé dans une fosse au
fond de laquelle on avait préalablement mis des cendres ou du
charbon provenant de l’habitation des parents. Si la famille était
riche, ces cendres étaient accompagnées d’un bracelet de bronze
sur lequel reposait la poterie inférieure
Si la mère mourait en donnant le jour à un garçon, on fabri-
quait une statuette de bois qui était enterrée au pied d’un arbre
sacré, et on gardait l’enfant.
D’une façon générale, pendant les huit jours qui suivaient immé-
1. Sur le rôle des jumeaux dans les mythes sao, cf. « La fondation de la oille et le
sacre du chefn, par Marcel Griaule et Jean-Paul Lebeuf, à paraître.
2. Cet usage n’était, très vraisemblablement, en vigueur dans la région que pendant
la période qui a précédé l’introduction de l’Islamisme : le Coran condamne l’inhumation
des filles vivantes ; de plus, le meurtre des enfants y est interdit « par crainte de pau-
vreté » (17, 33).
3. Notre informateur dit de ces trois mots qu’ils sont « kotoko donc sao ».
4. Ces dernières précisions nous ont été fournies par un informateur de Makari.
Elles ont été confirmées par la découverte que nous avons faite d’une semblable
sépulture dans la nécropole intérieure de Midigué. Dans une prochaine publication,
nous décrirons l’important matériel qui y a été exhumé.
Cf. également : Marcel Griaule, « Les Sao légendaires », Reoue de Paris, 15 sep-
tembre 1937.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n“ 6, 1938.
— 546 —
diatement la naissance, la mère et les enfants ne pouvaient pas
sortir. Le père pouvait cependant voir les nouveau-nés dès le
premier jour, après qu’une vieille femme, de préférence la mère
de l’accouchée, les avait lavés à l’eau chaude et leur avait placé un
verset du Coran dans la bouche. De plus, à Goulfey, notamment,
les cordons ombilicaux étaient attachés à leur cou et ils les gardaient
ainsi jusqu’à ce qu’ils tombassent d’eux-mêmes. Parfois ils étaient
simplement enterrés.
Huit jours après la naissance, le père coupait une mèche de che-
veux aux enfants et la donnait à un prêtre avec du miel, des bander
de coton et de la viande de mouton. S’il était riche il donnait des
animaux, chevaux, bœufs ou moutons aux enfants ; maintenant,
car cette dernière coutume est encore en vigueur, il ajoute de l’ar-
gent.
Le même jour, une fête réunissait tous les villageois. Les enfants,
placés sur une vannerie devant l’habitation des parents, étaient
recouverts d’un pagne noir. Le père, vêtu par-dessus sa tunique
d’une peau de chèvre également noire, dansait seul devant eux après
que le chef de famille ^ lui ait attaché le bras gauche sous le men-
ton « pour empêcher les jumeaux de mourir ». Dans la main droite,
il brandissait une sagaie ou, à défaut, une pierre, imitant ainsi les
Sao qui se défendaient en lançant de semblables projectiles sur
leurs adversaires.
Le fait, pour les jumeaux, de ne pas regarder leur père pendant
cette danse était interprété comme un signe de mort proche. Inévi-
tablement, l’enfant qui n’avait pas porté son regard sur son- père,
mourait quelques jours plus tard Par contre, la mort de l’un d’eux
ou même des deux ce jour-là, était considérée comme bienvenue,
évitant ainsi aux gens du village que les nouveau-nés ne leur
portent rnalheur
Mais, plus importante que ces derniers rites, était la fabrication
de terres cuites. La mère modelait une poterie à deux cols {skçllime,
litt. poterie jumeau, de skgl, poterie, et lime, jumeau, ou skçltawe[^])
1. Il en est encore ainsi à Woulki ; à Goulfey, n’importe lequel des .hommes présents
remplit cet office.
2. Il est intéressant de rapprocher de ceci la coutume suivante : au Sud du pays
kotoko, dans les environs de Mora (Mandara), le père des jumeaux place devant sa
maison sa lance et son bouclier pour empêcher qu’un mauvais génie appelé setane
dans cette dernière région) ne vienne faire mourir un des nouveaux-nés. Cf. publica-
tion à paraître.
3. Chez les Maya de dota (le Dülo des cartes) dans le Mandara, il en est de même ;
l’affliction qui suivrait la mort d’un des jumeaux ferait rapidement mourir le second.
4. awe et pwç, se retrouvent fréquemment dans les noms se rapportant aux
ehoses sacrées. Par ex. à Goulfey ; al ewe et me awç désignent deux des prêtres chargés
d’accomplir les cérémonies du culte des animaux totémiques ; suit ewe est le nom du
chemin que le nouveau chef doit parcourir pour aller jusqu’à une pierre sacrée sur
aquelle il s’assied le jour de sa nomination. Cf. « La /ondation de la aille ei le sacre du
chef, » par Marcel Griaule et Jean-Paul Lebeuf, à paraître. Cf. également plus loin.
— 547 —
ou, si elle ignorait cette technique, elle en achetait dans le village.
Ceci avait lieu seulement lorsqu’il s’agissait de ses premiers enfants,
jumeaux ou non, et se plaçait huit jours, quelquefois même, « quand
la mère était pressée de le faire », cinq jours après la naissance.
Fig. 1 et 2. — 1. Couvercle de poterie avec représentation de visage humain, les sil-
lons intérieurs reproduisant vraisemblablement un tatouage ; percé d’un trou
transversal. Provenanee : Midigué (A. E. F.). N° 28.64 (416).
2. Couvercle de poterie avec représentation de visage humain. Provenanee ; Midi-
gué, n° 28.1277.
Réduction : un tiers environ.
Les dessins illustrant ce travail ont été exécutés par M*^®® Martie-Thérèse Mei-
NiNGER et Nelly Steineh.
S’il s’agissait de deux garçons, la surface extérieure des poteries
était décorée avec une application de paille tressée ; quand c’était
deux filles, cette surface restait unie. Dans le cas intermédiaire,
l’extérieur était à demi décoré. De plus, les cols différaient de taille
et étaient plus larges dans le cas de jumelles. La confection d’une
— 548 —
semblable poterie était accompagnée du modelage de deux têtes
en terre cuite, représentant les enfants nouveaux-nés (fig. 3 à 7).
Une vieille femme du village, la manilewe, prenait un des deux
enfants, les deux têtes et la poterie emplie de pâte de hè^ jusqu’au
bord et, accompagnée de la mère qui portait le second enfant, se
rendait à un tamarinier sacré. La poterie et les deux têtes, une à
droite et une à gauche, étaient placées au pied de l’arbre s’il se
trouvait éloigné du village. Elles étaient enterrées s’il était à l’inté-
rieur de l’enceinte.
Les enfants étaient alors présentés à l’arbre. La mère disait « Je
t’apporte une poterie car je viens d’avoir des jumeaux (ou des
jumelles) » :
La manitewe ajoutait : « Je viens te présenter une mère et ses
jumeaux » :
ro(g)
pat(9)ma
(fille)
une telle
Les jumeaux étaient déposés au pied de l’arbre et les deux femmes
s’éloignaient. La manitewe, revenait seule, prenait les enfants qu’elle
plaçait, façon habituelle de porter les jumeaux, l’un sur son dos
dans une peau, l’autre dans ses bras, en disant « Voilà mes enfants ».
La mère revenait en protestant de sa maternité et les reprenait
sans qu’ils soient reposés à terre. Le retour à l’habitation des parents
s’effectuait comme l’aller, chacune des femmes portant un enfant.
Comme paiement la manitewe recevait du mil et des bandes de
coton, parfois même un mouton. Maintenant on lui donne cinq
francs.
Huit jours plus tard, on sacrifiait un mouton, de couleur indiffé-
rente, et on donnait aux jumeaux les noms obligatoires suivants :
Hassana et Ousséïni pour des garçons, Hawa et Kagou pour des
filles. Dans le cas où il y avait un garçon et une fille, ils s’appelaient,
le garçon Abadam, et la fille Hawa.
1. En arabe tchadien krep (Poa Abyssinica).
3?’ig. 3 à 6. — 3. Tête de terre cuite sans trou transversal. Provenance : Damazé (péri-
mètre urbain de Fort-Lamy, A. E. F.), N° 7.127 (28).
4. Tête de terre cuite percée d’un trou transversal. Provenance : Fort-Lamy,
berges du Chari. N° 12.9 (12).
5. Représentation humaine de terre cuite percée d’un trou transversal. Prove-
nance : Fort- Lamy, berges du Chari. N° 12. 8 (9).
6. Représentation humaine de terre cuite percée d’un trou transversal. Prove-
nance ; Fort-Lamy, berges du Chari. N° 12.214 (67).
Réduction de moitié env.
— 550
Une semblable fabrication d’objets rituels suivait la naissance
du premier enfant.
A Midigué, l’enfant et la mère restaient quarante jours sans
sortir. Le quarante et unième avait lieu la présentation à un arbre
sacré, un s^wàg placé à l’extérieur du village A son pied, une
poterie (sina) munie d’un couvercle portant une repré-
sentation de visage humain, était enterrée (fig. 1 et 2). A cette poterie
on joignait une tête de terre cuite. Suivant un de nos informateurs,
la mère enterrait plusieurs têtes et poteries pour un seul enfant (?).
Un gâteau de he ou de riz sauvage, mais non de mil, était joint à
ces objets.
D’autres Kotoko disent, qu’en plus de cette poterie, de son cou-
vercle et de la tête, la mère enterrait un cheval et une statuette
humaine de terre cuite.
A Afadé, seules de toutes celles de la ville, quand une des femmes-
du chef venait de mettre au monde un ou deux enfants, elle confec-
tionnait une bouillie de riz sauvage, de lait et de miel. Après l’avoir
répartie dans sept petites poteries, elle déposait le tout sous un arbre
habité par des génies (tsi) entre son tronc et une pierre sacrée qui
se trouve à son pied Des formules qui ressemblent à celles accom-
pagnant la présentation des jumeaux étaient alors prononcées.
Ces arbres sont effectivement un danger pour les enfants qui,
s’ils en cassaient une branche en jouant, tomberaient malades infail-
liblement, à moins de lui avoir été « présentés » auparavant, et que
des offrandes ne lui aient été faites à titre préventif.
- A Mahaya, huit jours après la naissance, la mère portant son
enfant et accompagnée de tous les gens du village, se rendait à un
lieu sacré appelé de nos jours kren§k- (Er.) Le nom était alors
donné au nouveau-né au cours d’une fête dont seul le souvenir est
resté,
La plupart des cérémonies que nous venons de décrire sont encore
célébrées de nos jours.
Nous devons y ajouter celle qui suit et qui a pu être notée à
Kousseri : quand une femme accouche de jumeaux, suivant que ce
sont des garçons ou des filles, on place devant eux les bijoux et les
1. Cf. La « fondation de la ville et le sacre du chef », op. cii., où le plan de Midigué
est reproduit.
2. C’est à cette pierre que le sultan est tenu de sacrifier périodiquement un mouton
rouge. Cf. « Sur quelques pierres sacrées du pays kotoko », par J. P. Lebeuf, La Terre
et la Vie, janvier 1939.
3. S’appellent krçnek ou karnak en arabe tchadien toutes les villes entourées de mur-
ou leurs ruines. Au dire des indigènes, un certain nombre parmi les buttes qui indiquent,
les établissements des anciens habitants seraient les restes de lieux sacrés où ils se réu-
nissaient, entre autres, pour des beuveries de boisson fermentée.
L’important matériel que nous avons recueilli dans de semblables endroits fera
l’objet d’une prochaine publication.
— 552 —
outils de la famille, les premiers devant les fdles, les seconds devant
les garçons Les villageois se réunissent et dansent toute la journée
autour des nouveau-nés.
Dans tout le pays kotoko, seules la fabrication des poteries por-
tant une représentation de visage humain et celle de têtes de terre
«cuite, sont tombées en complète désuétude
De l’aveu même de nos informateurs l’ensemble de ces cou-
Fig. 8. — Représentation do nouveau-né ayant pu servir da bouchon de poterie
rituelle. Provenance : Damazé, N° 7.6 (78). Réduction un quart environ.
tûmes est d’origine sao car, « si les Sao n’avaient pas pour habitude
d’agir de cette façon, qui l’aurait appris aux Kotoko ? », l’usage
de mettre un verset du Coran dans la bouche des nouveau-nés
étant cependant postérieur.
A ces rites nous avons pensé qu’il était intéressant de joindre
1. Nous avons pu noter une coutume semblable chez les Maya, de D9lâ : le père de
deux garçons jumeaux place deux boucliers et deux sagaies devant la porte de son
habitation, deux ceintures de perles et deux pagnes blancs s’il s’agit de jumelles ; dans
le cas intermédiaire, il dépose une sagaie, un bouclier, une ceinture de perles et un
pagne blanc.
2. Par contre, dans de nombreuses populations du Cameroun Septentrional, la
fabrication des poteries à deux et même trois cols (Fali de Toro) suit la naissance de
jumeaux. Nous étudierons cette question dans une prochaine publication.
Cf. également les objets N°® 38.45.45 et 36.46.46 de la collection de la Mission
5ahara-Cameroun au Musée de l’Homme.
— 553 —
deux coutumes se rapportant à l’enfance et qui ont été recueillies,
dans la même population.
A Makari, au cours de fouilles, nous avons déterré des perles
de verre vert Autrefois, les enfants en portaient de semblables
à la taille pour se protéger contre une maladie, elPm^ yamitisdr-
(s9r, œil) 2 qui les faisaient verdir et uriner jaune foncé®.
Au cours de fouilles effectuées à l’emplacement de Damazé-
nous avons trouvé une tête de terre cuite (fîg. 8) qui représente-
peut-être un enfant nouveau-né. Elle se rapprocherait alors de
l’usage actuel dont la description suit ; sa fabrication en aurait
alors constitué une partie importante ? A Afadé, si une femme quis
a déjà perdu cinq enfants en bas-âge, en met au monde un sixième,,
elle lui rase partiellement la tête (fig. 9). S’il s’agit d’un garçon il
restera coiffé ainsi jusqu’à sa circoncision.
C’est là une habitude qui vient des Sao, a ajouté notre informa-
trice qui, après avoir perdu cinq jeunes enfants, est maintenant
la mère de trois garçons bien vivants coiffés à la ndsubu emadé
(de ndsubu, à moitié; et emadd, raser).
1. Musée de l’Homme, N” 33.659 des collections archéologiques de la Mission Sahara-
Cameroun.
2. Les adultes en portaient dans le m‘*me but.
3. Il s’agit probablement de la fièvre jaune qui règne encore à l’état endémique
quelques dizaines de kilomètres à peine à l’Ouest de la ville.
— 554
Considérations sur l’Évolution des Molaires supérieures
CHEZ L’Homme Présence d’un Tubercule intermédiaire
POSTÉRIEUR A M^
Par M. J.-K. Gan.
Dans deux très importants articles, parus en 1892 et 1895,
OsBORN ^ a considéré, comme l’on sait, que la molaire supérieure
des Primates en général et de l’Homme en particulier tirait son
origine d’une molaire tritiiberculaire, c’est-à-dire à trois tubercules
Fig. 1. — Maxillaire supérieur droit humain. Collection. Anat. comp. Muséum..
G. N. X 2. M^ possède un tubercule intermédiaire postérieur.
disposées en triangle (protocône en dedans, paraeône et métacône
en dehors). A partir de l’éocène inférieur, un quatrième tubercule,
postéro-interne (hypocône), s’ajouterait aux trois tubercules précé-
dents. Et c’est ainsi que se réaliserait la molaire quadrituberculaire
de l’Homme.
A ces quatre tubercules fondamentaux s’ajoutent deux autres
petits tubercules occupant par rapport à eux une situation inter-
médiaire (le protoconule en avant et le métaconule en arrière) ;
D’autre part, il est à noter que Cope le premier fondateur de la
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 555 —
théorie trituberculaire, et, après lui, Gregory (3, c 424) ont regardé
comme type molaire primitif des Primates, le type à 3 tubercules
qu’on rencontre souvent chez les Esquimaux, les Nègres, et même
les Mongols ; ce serait une « reversion » au type trituberculaire
des Lémuriens.
La théorie trituberculaire a soulevé de nombreuses critiques,
notamment celles de Forsyth Major et, plus récemment, celles
Fig. 2. — Comparaison de AP supérieure du Loris gracilis, E, Geofïr. Collection.
Anat. comp. Muséum. No. A. 3927, G. N. x 4 [en haut] et de l’Homme [en bas].
d’ANTHONY^ et de Friant® en 1933 et dans les années suivantes.
Selon Anthony et Friant, le type fondamental de la molaire
supérieure mammalienne serait à partir du début des temps ter-
tiaires à trois rangées longitudinales de deux tubercules : externe,
interne, intermédiaire. Par opposition à la trituberculie, cette nou-
velle théorie considère que les molaires supérieures mammaliennes
évolueraient le plus souvent dans le sens de la régression. Un des
processus de cette régression est la disparition des tubercules inter-
médiaires (voir Friant^ dans une série d’article parue entre 1933
et 1936 sur l’évolution dentaire des Primates, particulièrement
des Adapidès et des Tarsiers).
— 556
Voici un maxillaire supérieur droit humain (fîg. 1) des collections
de reeherehes du Laboratoire d’Anatomie eomparée du Muséum,
Il provient des fouilles faites place Jussieu (3 mètres au dessous du
sol) au moment de la construction d’un « water-closet » par la ville
de Paris en 1931. On sait qu’en eet endroit, au xi® ou xii® sièele il a
existé un eimetière. Nous sommes donc en présence d’un maxillaire
supérieur moderne.
La troisième molaire n’a pas encore fait son éruption.
Sur M^, on distingue, outre les tubercules fondamentaux nor- ,
maux (antéro-externe, le plus développé ; antéro-interne ; postéro-
externe ; postéro-interne, détaehé de l’ensemble des autres), un
tubereule intermédiaire postérieur très net, placé légèrement en
avant de la ligne rejoignant le postéro-externe au postéro-interne.
La présenee de ce tubercule est exeeptionnelle chez l’Homme ;
on la eonstate quelquefois sur les figures des auteurs (photogra-
phies), mais je ne sache pas qu’on ait jamais attiré l’attention sur
elle. Au surplus, eette disposition rappelle de très près eelle qu’on
constate à la molaire des Lorisiformes (fig. 2).
Il semble done que l’on soit en présenee ici d’un type dentaire
a^'chaïque qui, eomme ehez les Lorisiformes d’ailleurs, est en voie
de simplification
^ BIBLIOGRAPHIE
1. H. F. OsBORN. a] The Evolution of Mammalian Molars to and from the
Tritubercular Type. Amer. Natur. Vol. XXII, 1888.
b) The History and Homologies of the Human Molar Cusps. Anatom.
Anz., 1892.
c) The History of the Cusps of the Human Molar Teeth. Intern. Dental
Journ., 1895.
d] Trituberculy. Amer. Natur. Vol. XXXI, 1897.
e) Evolution of Mammalian Molar Teeth. New-York, 1907.
2. E. C. CoPE. On the Tritubercular in Human Dentition. Journ. of
Morphol. Vol. II, 1888 (Cité par Osborn, I, e., p. 63).
3. W. K. Gregory. a) Studies on the Evolution of the Primates : Part I.
The Copc — Osborn Theory Of Trituberculy and the Ancestral
Molar Pattern of the Primates. Bull. Amer. Mus. of. Nat. Hist.
Vol. XXXV, 1916.
b) The Origin and Evolution of the Human Dentition. Baltimore.
1922.
c) Palaeontology of the Human Dentition. Ten Structural Stages in
the Evolution of the Cheek teeth. Amer. Journ. Phys. Anthropol.
Vol. IX, 1926, p. 424.
1. Consulter, à cet égard, notre monographie sur les dentitions des Lorisiformes qui
paraîtra proehainement.
557 —
4. R. Anthony, a) La Théorie dentaire de la « Multituberculie ». Rei>.
Anthropol., n°® 1-3, 1933.
h) Théorie de la Dentition mammalienne. Extrait des C. R. X/I® Con-
grès Internat. Zoologie. Lisbonne, 1935.
c) Les principes et grandes lignes d’une théorie dentaire des Mammi-
fères. Bull. Soc. fribourgeoise Sci. natur. 7, 1935-36.
d] Théorie de la Dentition Jugale mammalienne : I) La Molaire des
Mammifères, son caractère fondamental et son type morphologique
archaïque. Paris. Hermann et C^®. 1935 ; II) L’évolution de la molaire
chez les mammifères placentaires à partir du début des temps ter-
tiaires (avec la collaboration du D’^ M. Friant). Paris. Hermann
et Ci®. 1936 ; III) Critique du Trituberculisme'(avec la collaboration
du D^ M. Friant). Paris. Hermann et Ci®. 1937.
5. M. Friant, a] Contribution à l’étude de la Différenciation des Dents
jugales chez les Mammifères. Essai d’une Théorie de la Dentition.
Publications Muséum Nat. Hist. Nat. N° 1, 1933.
b) L’évolution du Type Primitif des Molaires chez les Primates
(Tarsiidés de l’Ancien Monde). Extrait 67® Congr. Soc. Savantes,
1934.
c) Etudes sur l’évolution dentaire des Primates : L’évolution du type
primitif des molaires supérieures chez les Adapidés. Rev. Anthropol.,
NOS 1-3, 1935.
d) Considérations sur l’évolution des molaires supérieures chez les
Primates éocène de l’Ancien Monde. XV P Congr. Internat. Anthro-
pol. Bruxelles, 1935.
6. A. Gaudry. Sur la Similitude des Dents de l’Homme et de quelques
animaux. L’Anthropologie, janvier-avril 1901.
7. J. K. Gan. Comptes Rendus de la Théorie de la Multituberculie. Science
and Culture. Calcutta, october, 1935.
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
36.
— 558 —
Sur la présence d'une Incisive surnuméraire
CHEZ UN LeMUR CATTA L. Ç
Par M. J.-K. Gan.
On a parfois noté la présence d’une incisive supérieure surnu-
méraire soit chez l’Homme, soit chez les Singes, mais c’est la pre-
mière fois que le fait est signalé chez les Lémuriens.
J’ai, tout récemment, trouvé dans les collections de recherches
du Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum un jeune Lemur
Fig. 1. — Lemur catta L. 5 (jeune), collection. Anat. comp. Muséum. G. N. x 2,
No, 1930-394, possédant une incisive supérieure gauche rudimentaire.
catta L. (N° 1930-394) qui possède une incisive supérieure gauche
rudimentaire située entre la première des deux incisives qui existent
normalement et la suture qui sépare les deux intermaxillaires
(fig. 1). On admet, pour les Primates en général, la présence origi-
nelle de trois incisives supérieures. Ces trois incisives n’ont jamais
été rencontrées chez les Lémuriens fossiles ; par contre, on les a
signalé chez un Tarsioïde (Pseudoloris parvulus Filhol). D’après
l’ensemble des auteurs, c’est la première incisive (P) qui manque
chez les Lémuriens ; c’est aussi elle qui réparait dans le cas que
nous signalons.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
Après la rédaction de cette note, j’ai observé un second exemple
de cette anomalie, mais qui était bilatérale, chez un Lemur varius
Et. Geoffr. (NO A. 2842).
Il faut noter, en passant, que Bennejeant a mentionné deux
exemples d’incisive supérieure supplémentaire, un chez le Cebus
et l’autre chez le Chimpanzé ; celle du Cebus est bilatérale tandis
que celle du Chimpanzé est unilatérale. En considérant leur posi-
tion en avant de la canine, c’est-à-dire à la partie distale de la série
des incisives, on peut supposer qu’il s’agit ici de la persistance d’une
incisive temporaire.
BIBLIOGRAPHIE
Max Weber. Die Sâugetiere. Zweiter Band. Zweite Auflage. Verlag von
Gustav Fischer in Jena, 1928, p. 728.
H. WiNGE. Jordfunde og nulevende Aber (Primates). E. Museo Lundi,
Ki0benhavn, 1895 (Cité par Max Weber, p. 728).
M. Friant, à) Description et Interprétation de la Dentition d’un jeune
Indris. Extrait C. R. Assoc. Anatomistes, 1935, p. 3.
h) Le Nombre des Incisives inférieures chez les Primates. Bull.
Soc. Zool. France, LX, n® 5, p. 447.
Ernst Schwarz. Das Gebiss der Lemuridengattung Lepilemur I. Geoffroy
und seine Bedeutung für die Gebiss formel der Primaten. Zool. Anz.
Band 87. 1930, p. 48.
Ch. Bennejeant. Anomalies et Variations dentaires chez les Primates.
Clermont-Ferrand, 1936, p. 189 (fig. 171 et 172).
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
— 560 —
Deux cas de Tuberculose cérébrale des Singes
DU Parc zoologique
Par Ach. Urbain, W. Riese et J. Nouvel.
La tuberculose est une maladie commune chez les singes en capti-
vité. L’un de nous vient d’en relater un très grand nombre de cas
sévissant sur les espèces les plus diverses qu’il a constaté à la
Ménagerie du Jardin des Plantes et surtout au Parc Zoologique sur
des Cynocéphales : Hamadryas [Papio hamadryas (L.) Papions
{Papio papio Desm.) et des Macaques {Macaca rhésus Aud.). Dans
cette note nous ne voulons décrire que deux cas de tuberculose
cérébrale enregistrés sur un Mangabey enfumé [Cercocebus aethiops,
Schreber) et sur un cynocéphale {Papio papio Desm.).
L • — Mangabey enfumé (Cercocebus aethiops, Schreber).
Cet animal a vécu pendant plus de deux ans au contact d’un lot
d’ Hamadryas {Papio hamadryas (L.) où sévissait la tuberculose.
A l’autopsie, l’état général apparaît assez bon, et aucune lésion
extérieure n’est observée, les ganglions palpables ne paraissent pas
modifiés.
A l’ouverture de la cavité pleurale, on note une abondante pleu-
résie séro-fibrineuse avec des adhérences, multiples à gauche, plus
rares à droite, et une péricardite exsudative.
L’examen de la cavité péritonéale révèle une grosse hypertrophie
du foie, qui cependant ne porte aucun abcès caséeux ; la rate, par
contre, est envahie de multiples nodules caséeux allant de la gros-
seur d’un grain de blé à celle d’une fève. En deux points, ces nodules
devenus confluents forment de gros abcès du volume dépassant
celui d’une noix. Les ganglions mésentériques sont également abcé-
dés. Les ganglions de la chaîne dorso-lombaire sont, pour la plupart,
atteints. Les reins portent des lésions analogues à celles de la rate.
Les organes sexuels (mâle) sont macroscopiquement indemnes.
Des lésions de tuberculose siègent sur deux côtes, à gauche ; le
reste du système osseux est en apparence sain.
1. A. Urbain, Ann. Inst. Pasteur, déc. 1938.,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
~ 561
A l’ouverture de la boîte crânienne, le cerveau paraît normal ;
ce n’est qu’après l’enlèvement de la pie-mère qué l’on voit à la partie
antérieure du lobe occipital gauche un nodule jaunâtre de la taille
d’un pois. Ce nodule occupe l’extrémité médiane du sulcus
lunatus, juste à l’endroit de l’union de ce dernier avec l’interpariétal
et l’incisure pariéto-occipitale. Si on écarte les deux bords de l’inci-
sure pariéto-occipitale, on a l’impression que l’anomalie s’arrête
Fig. 1.
(Cercocebus aethiops). Schreber). Coupe sagittale passant par le tubercule,
apparemment limité à la substance grise. Au milieu du nodule un foyer caséeux.
à l’incisure. Le tissu environnant est, lui aussi, jaunâtre et endurci.
Sur une coupe sagitale (fig. 1), on voit que le nodule s’étend dans la
profondeur du tissu ; il est pourtant bien délimité. Sa surface est
à peu près quadrangulaire, la longueur du côté de ce carré est de
1 cm. environ. Dans son centre, on remarque une tache foncée. La
substance grise de l’écorce qui environne la lésion est en partie
aplatie.
Histologiquement on distingue plusieurs tubercules groupés
1. Inclusion dans la paraffine, coupe de lOp, colorations diverses : Hématoxyline-
éosine, van Gieson, Nissl.
— 562 —
autour de la fissure occipito-pariétale et développés surtout sur le
lobe occipital, quoique le bord antérieur de la fissure soit égale-
ment atteint par la lésion, contrairement à ce que l’on croyait voir
macroscopiquement.
Le tissu cérébral est entièrement détruit au niveau de la lésion ;
au centre des tubercules, on constate une masse amorphe et caséeuse,
ainsi que des débris de mésenchyme et de fibres névrogliques. Ce
centre est entouré d’une couche cellulaire constituée par tous les
éléments du tissu cérébral, et riche en lymphocytes ; on y distingue
à différents endroits des cellules géantes, pourvues de nombreux
noyaux.
Ces cellules géantes séparent la zone d’infiltration lymphocy-
taire du centre caséeux, en formant une sorte de palissade discon-
tinue. Au voisinage immédiat du foyer, on trouve des infiltrations
périvasculaires caractérisés par de petites cellules réparties dans
un tissu oedémateux et lâche. Les éléments ganglionnaires sont
gonflés et soumis à la neuronophagie ; dans certaines grandes
cellules, le noyau est déplacé vers le bord de la cellule, et le corps
protoplasmique est devenu homogène.
On peut aussi constater des modifications productives témoi-
gnant d’une réaction active de l’organisme.
Si les cellules nerveuses n’ont pas varié, on observe par contre :
1° une augmentation de la névroglie, témoignant d’une réaction
des éléments ectodermiques ;
2° la formation et le développement de tissu conjonctif, ainsi que
des néoformations vasculaires, test de la réaction des éléments
mésodermiques.
Des bacilles acido-résistants ont été décelés au niveau de la lésion
après coloration de coupes par la méthode de Ziehl.
L’examen de la souche isolée des lésions de la rate a présenté les
réactions communes aux souches d’origine bovine
IL — Cynocéphale {Papio papio Desm.).
Les lésions relevées à l’autopsie de cet animal, provenant d’un
lot très infecté, quoique d’importation récente, sont celles de tuber-
culose généralisée que l’on trouve habituellement dans cette espèce,
avec prédominance des lésions de la rate ; cependant, aucune lésion
n’a été observée sur l’appareil génito-urinaire.
A l’ouverture de la boîte crânienne, l’aspect des membranes d’en-
veloppe est normal.
1, Cette détermination a été faite par le Professeur Nègre, de PInstitut Pasteur,
que nous remercions ici.
— 563
Après enlèvement de la pie-mère, on observe :
1° Sur Vhémisphère droit : Le lobe frontal, dans le triangle
formé par le sillon rostral et l’arcuatus présente deux petits nodules
blancs, saillants, l’un au-dessus de l’autre.
Sur une coupe frontale passant au niveau de la limite du premier
et du deuxième tiers du triangle décrit, un nodule de 2 mm. de dia-
mètre occupe la vallée du sillon arcuatus.
Fig. 2.
Papio papio Desmaret.
Méthode de Spielmeyer.
Tubercule congloméré au fond d’un sillon. • — Refoulement des circonvolutions adja-
centes. — L’écorce légèrement amincie. — L’axe blanc respecté.
2® Sur Vhémisphère gauche : A l’extrémité antérieure du sillon
callosomarginal, on remarque une lésion qui se présente sous la
forme d’une ligne blanche parallèle au sillon rostral interne et située
au-dessus de celui-ci. Elle part du sillon callosomarginal sous un
angle de 90® pour se diriger de haut en bas et d’avant en arrière.
Cette lésion s’étend sur une longueur d’environ 1 cm.
Sur une coupe sagittale (fig. 2) faite dans un plan situé 1/2 cm.
à gauche de la surface médiane de l’hémisphère et parallèle à celle-
ci, on constate que la lésion à la forme d’un petit nodule situé dans
la profondeur d’un sillon accessoire partant du sillon callosomar-
ginal, et se dirigeant vers le bas. Le nodule semble limité à la subs-
tance grise et respecter la substance blanche, mais, au niveau d’une
— 564
coupe parallèle à la précédente et faite 1/2 cm. à l’extérieur de
celle-ci, la substance blanche présente des lésions entre l’écoree
du lobe frontal et le noyau caudé. Cette lésion, de 3 à 4 mm. de long
sur 2 mm. de large à l’aspect d’une zone irrégulièrement perforée.
U examen microscopique ^ conduit aux constatations suivantes •
Le tubercule est situé entre deux circonvolutions. Il est enfoui
dans la profondeur d’un sillon et n’atteint pas la surface du cer-
veau ; il est cependant en rapport immédiat avec la pie-mère, qui
pénètre dans le sillon, sans engainer toutefois le tubercule. L’éeorce
des circonvolutions avoisinant le tubercule est refoulée et amincie.
Cet amineissement est très accentué au fond du sillon, où il ne reste
qu’une bande assez mince d’écorce séparant la tumeur de l’axe blanc
des circonvolutions. Dans cette bande, les fibres myélinisées sont
toujours visibles. Aucune perte de myéline ne peut être constatée.
La tumeur tuberculeuse est nettement délimitée et le tissu qui
la compose ne se fond nulle part avec le tissu cortical environnant,
dont il est séparé par une coque de tissu d’infiltration. Cette coque
est très riche en vaisseaux néoformés, entourés d’une gaine d’infil-
tration. Au voisinage du foyer, les vaisseaux possèdent également
des gaines lymphocytaires. Le centre du tubercule est ramolli et
caséeux.
L’examen microscopique ne décèle ni cellules géantes, ni formes
bacillaires. L’architectonie du tissu cortial refoulé par la tumeur
est respectée, mais la structure des éléments ganglionnaires est modi-
fiée. Les cellules et leurs prolongements sont rétrécis, la substance
chromatophile du protoplasme est dissoute ; on peut voir tous les
degrés de ehromatolyse, jusqu’à la disparition complète des grains
de Nissl. La pie-mère adjacente au foyer tuberculeux accuse des
modifications destructrices et productrices.
Discussion. — Dans les deux cas, il s’agit de tubercules conglo-
mérés typiques du cerveau. Leur structure, les phénomènes régressifs
et productifs qui les accompagnent sont bien connus de la neuro-
pathologie humaine.
Il n’est pas besoin d’en retracer les détails. Notons eependant que
dans ces deux cas la localisation des tubercules n’est pas, la plus
fréquente, dans l’espèce humaine : alors que chez l’homme les parties
dorsales des hémisphères ne sont lésées qu’ exceptionnellement, dans
nos deux observations les tumeurs se sont développées dans ces
parties, l’une occupant la région occipitale, l’autre la région fron-
tale.
1. Inclusion dans du celloïdine, Coloration d’après Nissl, Spielmeyer, Hematoxyli-
ne*éosine, van Gieson.
— 565
Aucune statistique n’existe encore sur la fréquence de la tuber-
culose cérébrale des primates, qu’il s’agisse de la tuberculose
cérébrale en général, ou de la forme conglomérée. Toutefois,
R. -A. Pfeifer ^ fait remarquer que la tuberculose conglomérée du
cerveau, qui est une maladie très rare chez les animaux, en comparai-
son de la fréquence des tumeurs cérébrales et de la tuberculose,
semble être plus souvent observée chez les singes que chez l’homme.
Nos observations sont trop peu nombreuses pour émettre un avis à ce
sujet, mais elles semblent déjà confirmer l’opinion de R. -A. Pfei-
fer, En effet, nous avons examiné jusqu’à ce jour dix-sept cerveaux
de singes atteints de tuberculose dont :
3 Macaques Rhésus {Macaca rhésus, Aud.).
1 Macaque de Bufîon {Macaca iras [F. Cuv.]).
1 Mangabey enfumé {Cercocehus aethiops, Schreber).
12 Babouins [Papio papio Desm,).
Parmi ces dix-sept individus, atteints presque tous de tuberculose
généralisée, nous n’avons enregistré que ces deux cas de tuberculose
conglomérée du cerveau, chez le Babouin et le Mangabey enfumé,
dont nous venons de décrire les lésions.
R. -A. Pfeifer a constaté la présence d’un tubercule congloméré
dans le cerveau d’un cynocéphale hamadryas {Papio hamadryas
[L.]) et un tubercule miliaire dans le cerveau d’un macaque commun
{Macaca sinica [L.]). Il décrit aussi chez un macaque Rhésus le tableau
d’un marasmus tuherculosis cerehri, mais sans précisions statis-
tiques.
Le cerveau du cynocéphale examiné par R. -A. Pfeifer appar-
tient à un individu jeune. Le cynocéphale examiné par nous est un
animal âgé de cinq à six ans, d’un poids somatique de 8795 et d’un
poids encéphalique de 184,5 g. Le mangabey enfumé a atteint un
âge de 8-10 ans, il pèse 6855 et son poids encéphalique est de 132 g.
Comme les hahouins vivent de 10 à 15 ans, les mangabeys de 10 à
14 ans, le babouin examiné par nous peut-être considéré comme un
individu jeune et le mangabey comme un adulte.
Notons enfin qu’il s’agit, dans les deux cas, d’individus mâles.
En nous basant sur ces deux seules observations, il ne nous est
pas permis de tirer une conclusion de l’influence de l’âge et du sexe
sur l’origine des manifestations cérébrales de la tuberculose des
primates. La localisation de ces lésions nécessite aussi des recher-
ches complémentaires, notons cependant que R. -A. Pfeifer a
constaté chez le Macaque commun {Macaca sinica [L.]) un tuber-
1. Kreislauf und Hirntuberkulose, Verlag v. Theodor Steinkopf, Dresden u. Leip-
zig, 1935.
— 566
cule miliaire situé exactement au même endroit que la lésion obser-
vée par nous chez le babouin {sulcus calloso-marginalis).
Les rapports éventuels entre la gravité et l’évolution de l’infec-
tion tuberculeuse généralisée d’une part et l’apparition de foyers
cérébraux d’autre part sont aussi à rechercher.
D’autres facteurs seraient aussi à déterminer, par exemple la
proportion des différentes espèces atteintes de tuberculose céré-
brale, c’est-à-dire le degré de réceptivité de leur cerveau aux bacilles
tuberculeux et à leurs toxines, ainsi que les conditions d’apparition
des processus histopathologiques dans cet organe, ceci pouvant être
rapproché de l’organisation cérébrale générale des espèces consi-
dérées, de leur position éthologique et de leur place dans la classi-
fication zoologique.
Laboratoire d’Ethologie des Animaux Sauvages
du Muséum.
567 —
L’ Histogénèse de uOperculisation du cerveau
DE L’Ours nouveau-né
Par Walter Riesé.
L’operculisation d’une partie du cerveau par d’autres parties
voisines et l’enfouissement de la partie operculisée qui en résulte
doivent être considérés comme phénomènes fondamentaux de la
formation du cerveau des mammifères. R. Anthony a basé sur ces
phénomènes une systématique rationnelle du cerveau des différentes
classes de mammifères. En général, on décrit le mécanisme de l’oper-
culisation de la façon suivante : les parties qui seront operculisées
subissent une croissance moindre que les parties operculisantes,
par suite d’une immobilisation relative et d’un épaississement de
la paroi hémisphérique, facteurs dûs à la formation du corps strié
et à l’apparition des fibres. Des constatations laites sur le cerveau
de l’ours nouveau-né {Ursus arctos L.) m’obligent à corriger quelque
peu cette conception, en ce qui concerne le mécanisme de l’oper-
culisation chez cette espèce. On sait, à la lecture d’ Anthony et
CoupiN, que la surface externe du néopallium de l’ours nouveau-né
est encore lisse. J’ai communiqué ^ récemment le fait que la struc-
ture interne de cette paroi hémisphérique correspond à celle d’un
fœtus humain d’environ quatre mois ; L’écorce est encore au stade
évolutif de la plaque corticale de Hiss. Or, on peut constater sur des
coupes horizontales, menées par le tiers inférieur du cerveau de
l’ours nouveau-né, que, les parties de la plaque corticale, adja-
centes au corps strié, subissent une invagination profonde et consi-
dérable au-dessus de laquelle passent la couche externe de la paroi
hémisphérique, la couche marginale, et la pie-mère intactes. Il en
résulte un élargissement important de la couche marginale de la
partie invaginée de la couche corticale qui, d’ailleurs, est très mince
en cet endroit. A l’intérieur de la zone élargie de la couche margi-
nale apparaît un espace rempli de vaisseaux et de tissu conjonctif
lâche. L’étude des niveaux voisins montre que ce tissu mésenchyma-
teux est relié d’une façon continue à la pie-mère. En effet, celle-ci
pénètre par une fente de la surface cérébrale dans la zone élargie et en
remplit les espaces qui se sont formés, en se propageant dans toutes
1. G. R. Acad. Sciences, t. 206, p. 1834, séance du 13 juin 1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 568 —
les directions. Les parties supérieures de la couche marginale se
décomposent et il se forme une nouvelle surface cérébrale qui suit
le parcours de la couche corticale invaginée. Par conséquent, Voper-
culisation commence par V invagination de la couche corticale, inva-
gination suivie d'une désagrégation des parties excédantes de la couche
marginale et de la formation d'une surface corticale nouvelle pourvue
d'une pie-mère. Comme toutes les modifications décrites se dérou-
lent à l’intérieur d’une surface cérébrale lisse — seule une petite
dépression annonce l’endroit de la suprasylvia — et comme il n’est
précisément pas encore question de lobe frontal, pariétal et tem-
poral proprement dit, on ne peut expliquer l’operculisation par
une croissance démesurée de ces parties. Sans doute, il se produit
plus tard une croissance démesurée des parties voisines de l’insula,
mais elle est précédée de l’invagination de la plaque corticale. L’his-
togénèse de l’operculisation ne se distingue d’ailleurs pas de l’histo-
génèse de la formation des sillons en général. C’est ainsi que l’on
peut constater une dépression de la plaque corticale de la calcarine
en formation du cerveau examiné et la décomposition initiale de
la couche marginale. Cette dépression de la plaque corticale déter-
mine un amincissement de la couche intermédiaire sousjacente,
caractère par lequel les véritables sillons en formation se distin-
guent des verrues de Retzius. Les faits décrits peuvent être consi-
dérés comme preuves que l’operculisation est un phénomène actif,
ainsi qu’il a été démontré antérieurement pour la formation des
sillons (C. V. Monakow, Schaffer, Landau). Si, par contre, l’inva-
gination et la formation des sillons ne se produisaient que d’une
façon passive par la croissance accentuée des parties adjacentes,
l’apparition d’un espace entre la surface extérieure de la paroi
hémisphérique et la partie invaginée de la plaque corticale, la péné-
tration de la pie-mère, l’élargissement et la désagrégation de la
couche marginale et, d’autre part, l’amincissement de la couche inter-
médiaire seraient incompréhensibles. Enfin, les faits communiqués
enseignent qu’un phénomène aussi fondamental que l’invagina-
tion de l’écorce apparaît de très bonne heure, longtemps avant l’accom-
plissement de la cytoarchitectonie définitive. Tout se passe comme
si la formation de l’insula faisait, dès le début, partie intégrante
du plan constructif du cerveau. .
Laboratoire de Physiologie Générale de la Sorbonne et Labo-
ratoire d’ Ethologie des Animaux Sauvages du Muséum.
— 570 —
Note sur les Aigrettes dimorphiques
DE L’Afrique occidentale
Par J. Berlioz et R. Rousselot.
La question du dimorphisme chez les Aigrettes de l’Ancien monde
(Ardéidés des genres Egretta et Demiegretta) n’est pas nouvelle et a
déjà suscité d’ahondantes controverses de la part des auteurs, qui
y ont pressenti un problème des plus attachants parmi ceux relatifs
à la morphologie pigmentaire des oiseaux sauvages. Cette nouvelle
note ne saurait prétendre à apporter une solution définitive de cette
question, mais seulement à y ajouter quelques éléments inédits,
susceptibles de l’éclairer.
A notre avis, il importerait dès l’abord de distinguer deux éléments
distincts dans le problème ; d’une part la question du statut et des
variations locales des formes dimorphiques (il est litigieux d’em-
ployer ici le terme d’ « espèce » ou celui de « sous-espèce »), et
d’autre part la question de leurs affinités systématiques avec l’Ai-
grette garzette bien connue, Egretta garzetta (L.), cette deuxième
partie étant encore plus délicate à élucider que la première.
En ce qui concerne les Aigrettes dimorphiques en Afrique occi-
dentale, l’un de nous (R. Rousselot), qui a séjourné plus d’un an
dans la région de Mopti (Haut-Niger), a pu établir de façon défi-
nitive que des Aigrettes grises se trouvent en abondance sur le
Niger à une certaine époque de l’année (apparemment de août à
mars) et ne sont donc pas cantonnées dans la zone littorale de
l’Atlantique, comme on l’a longtemps admis. Il en a récolté deux
spécimens au lac Debo, en août. L’un de ceux-ci, actuellement au
Muséum de Paris, possède un plumage gris sombre avec le haut de
la gorge blanc, quelques traces blanches à la base du cou et une
rémige blanche à l’aile droite ; son bec, mince comme celui de la
Garzette, est brun-noir avec la base de la mandibule inférieure claire.
En même temps que ces spécimens en plumage gris, étaient récol-
tés deux spécimens en plumage blanc pur, l’un de proportions sensi-
blement plus fortes que les précédents, l’autre s’en rapprochant
davantage et n’en différant guère que par la couleur du plumage
et aussi de l’iris (le sexe des spécimens blancs n’a malheureusement
pas été déterminé). Or ce rapprochement entre les proportions des
Oiseaux blancs et des Oiseaux gris se trouve confirmé par la présence
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 571 —
dans les Collections du Muséum de Paris de deux spécimens, mal-
heureusement sans indications ni localités définies, mais provenant
des chasses du regretté Millet-Horsin en A. O. F. : l’un d’eux
est gris foncé, l’autre blanc pur, mais tous deux se ressemblent beau-
coup par leurs proportions et même par leur bec, qui est seulement
d’un noir plus profond chez le spécimen blanc que chez le gris.
Ajoutons enfin qu’au dire des observateurs qui ont séjourné en
Afrique sur la côte du Golfe de Guinée, de la Casamance au Congo,
on n’y voit pour ainsi dire que des Aigrettes grises, très communes
souvent, et par contre pas d’ Aigrettes blanches. Pourtant il faut
mentionner que la Collection du Muséum de Paris renferme, à côté
de deux spécimens gris provenant de la « plage de Konakry » (Guinée
française), un spécimen blanc portant la même indication de prove-
nance et de proportions un peu plus fortes.
Voici d’ailleurs, résumés en un tableau comparatif, les princi-
paux caractères distinctifs des spécimens d’ Aigrettes de l’Afrique
occidentale que nous avons pu examiner (tous figurent dans la
collection du Muséum de Paris, à l’exception des 'trois derniers,
dans la collection Rousselot) :
De ce tableau, d’ailleurs insuffisant quant à la détermination des
sexes, on ne peut guère conclure autre chose que ceci : les spéci-
mens gris ont en moyenne les ailes et les tarses moins développés
que les blancs, mais avec bec aussi long et des parures nuptiales
tout-à-fait semblables ; ■ — - les jeunes gris ont le plumage et le bec
moins intensément colorés que les adultes ; • — ■ enfin chez ceux-ci
— 572 —
le bec n’apparaît jamais d’un noir aussi profond que chez les spéci-
mens blancs.
Que doit-on penser de tous ces Oiseaux ? Steinbacher, dans ime
récente étude (Ornith. Monatsberichte, 1936, p. 19), a admis que
les Aigrettes blanches d’Afrique Occidentale seraient Egretta gar-
zetta (L.) et les Aigrettes grises Egretta gularis (Bosc), cette dernière
espèce n’étant pas, selon lui, connue en phase blanche. Il invoque
à l’appui de la distinction spécifique de ces deux formes les carac-
tères différentiels classiques : proportions des ailes et des tarses un
peu plus fortes chez garzetta, différence de coloration du bec (noir
chez garzetta, brun-corne chez gularis) et sans doute différences
parallèles dans la coloration des parties nues de la face. — Pourtant,
vu la similitude presque complète de certains spécimens blancs et
de spécimens gris, il nous semble difficile d’admettre a priori que
E. gularis ne présente pas de phase blanche (on ne connaît pas
jusqu’à présent de spécimen d’Afrique occidentale possédant un
plumage panaché, comme on l’observe parfois chez les Aigrettes
dimorphiques de l’Afrique orientale et de l’Océanie).
Tout autre est d’ailleurs l’hypothèse de Cl. Grant et Mackworth-
Praed. Ces auteurs, après avoir envisagé dans une première note
[Bull. B. O. C., vol. LUI, 1933, p. 189) que jB. guZaris ne constituait
vraisemblablement qu’une sous-espèce géographique dimorphique
de VE. garzetta (tout comme VE. dimorpha Hartert à Madagascar),
sont revenus sur leurs dires dans une seconde note parue à ce sujet
[Bull. B. O. C., vol. LIV, 1933, p. 73) et admettent qu’il y aurait
bien en Afrique occidentale deux espèces distinctes : E. garzetta
et E. gularis, mais que toutes deux y présenteraient un dimorphisme
pigmentaire analogue, c’est-à-dire les mêmes phases de couleur,
grise et blanche (c’est ce caractère qui a été dénié par la suite
par Steinbacher, ainsi qu’il vient d’être dit) ; E. gularis serait
cantonnée le long de la côte, garzetta se rencontrant plutôt dans
l’intérieur.
En fait, en serrant de près ces diverses hypothèses, elles semblent
surtout étayées sur les différences de coloration du bec, qui, vu la
variabilité très sensible des proportions, restent finalement le seul
argument un peu stable en faveur de la distinction des deux soi-
disant espèces, — du moins lorsque l’on n’a sous les yeux que des
dépouilles de collection, chez lesquelles des caractères éventuels
tirés de la coloration des parties nues de la face et de l’iris ne peuvent
être appréciés. Encore la coloration du bec chez les spécimens gris
est-elle loin d’être constante, puisque, ainsi que nous l’avons indi-
qué, elle oscille entre le brun-noirâtre presque noir et le brun-jau-
nâtre ou corne clair, cette dernière couleur ne paraissant constante
que chez les jeunes gris.
— 573
Cette variabilité des Aigrettes en Afrique occidentale parait
être en opposition avec la stabilité relative de leurs homologues
en Afrique orientale ; ici, YEgretta schistacea (Ehr.), que l’on trouve
tant en Afrique que sur la côte de l’Inde, bref dans tout le nord
de l’Océan Indien, possède toujours, aussi bien en forme grise qu’en
forme blanche, un bec de couleur corne-jaunâtre clair et des propor-
tions un peu plus fortes en moyenne que E. gularis ( 4 spécimens
de la collection du Muséum, provenant de la Côte des Somalis,
d’Abyssinie et de l’Inde, ont les proportions suivantes : bec, 90-99
mill. ; aile, 270-280 mill. ; tarse, 100-110 milL). Dans le sud de
l’Océan Indien, les Egr. dimorpha Hart, et formes voisines (Côte de
Zanzibar, Madagascar, Seychelles, etc.) ont toujours, aussi bien en
forme grise qu’en forme blanche, un bec très noir et des propor-
tions en moyenne encore un peu plus fortes, quoique toujours assez
variables (12 spécimens examinés : bec, 82-100 mill. ; aile, 270-305
mill. ; tarse : 90-117 mill.), cette variabilité laissant planer quelque
doute sur la valeur des différentes formes locales proposées pour
cette région.
En ce qui concerne les affinités systématiques de ces diverses
formes avec VEgr. garzetta (L.) typique, de la région paléarctique,
la question reste encore irrésolue. Si l’on considère que les Aigrettes
grises observées sur le Niger ne s’y trouvent qu’en saison des hautes
eaux et n’y nichent vraisemblablement pas, si l’on considère d’autre
part que des cas de plumage gris clair ont été observés chez des
Garzettes paléarctiques, très exceptionnellement il est vrai (un en
Bulgarie, un au Maroc), on peut concevoir que le statut respectif
et même éventuellement les réactions de contact entre Aigrettes
grises et Aigrettes blanches soient enveloppés d’incertitude. Adopter
théoriquement la différence de coloration du bec comme suffisante
à justifier un critérium spécifique, ce serait considérer VE. dimorpha
comme une forme nicheuse locale de VE. garzetta, tandis que les
autres formes grises à bec brun-corne représenteraient une ou plu-
sieurs autres espèces (c’est le point-de-vue généralement adopté
actuellement par les systématiciens). Mais l’inconstance même de
ce caractère chez les spécimens d’Afrique occidentale référables
à E. gularis ne permet pas de considérer cette assertion comme défi-
nitive et peut-être après tout la première opinion exprimée par
Grant et M. Praed, considérant tous ces Oiseaux comme des formes
nicheuses locales de la Garzette, n’est-elle pas si éloignée de la vérité.
D’ailleurs Steinbacher lui-même a fort bien insisté sur ce fait
que la nidification d’£. garzetta en Afrique tropicale est incomplè-
tement et insuffisamment connue, — et on pourrait ajouter : en
particulier le long des côtes, habitat d’élection pour la nidification
des Aigrettes grises.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux J du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938. 37
— 574 —
Lézards Scincidê et Chamæleontidé nouveaux
DE Madagascar, des collections R. Decary.
Par F. Angel.
Les riches matériaux herpétologiques recueillis à Madagascar,
de 1926 à 1930, par M. R. Decary, Administrateur en Chef des
colonies, et donnés au Muséum d’histoire naturelle, ont déjà fait
l’objet de plusieurs notes antérieures^. Parmi ces animaux se trou-
vent sept exemplaires, appartenant au genre Scelotes, que nous
avions rapportés, à cette époque, à Sc. ardouini Mocquard. Au cours
d’une révision récente du genre, nous avons acquis la certitude que
ces échantillons représentaient une forme nouvelle. Nous en don-
nons ici la description ;
Scelotes praeornatus nov. sp.
Museau 1 1/4 à 1 ^4 fois plus long que l’ouverture de l’œil, ne débor-
dant pas la mâchoire inférieure. Œil plutôt grand. Paupière infé-
rieure écailleuse, mais semi-transparente. Ouverture de l’oreille
(portant en avant, de petits lobules), mesurant les deux-cinquièmes
de celle de l’œil. Supranasales en contact sur la ligne médiane.
Narine percée dans une petite nasale, entre la postnasale, la supra-
nasale, la première labiale et la rostrale. Postnasale présente, cou-
vrant complètement le bord supérieur de la première labiale, et,
aussi en contact avec la seconde. Frontale 2^/43 3 fois plus longue
que la frontonasale, plus étroite au milieu que les supra-oculaires,
environ 1 ^ à 1^/4 fois plus longue que sa plus grande largeur.
Préfrontales absentes. Quatre supra-oculaires, la seconde généra-
lement la plus grande. Supraciliaires : 6 à 8, les antérieures les plus
grandes. Frontopariétales absentes. Interpariétale, ne séparant pas
complètement les pariétales, plus longue que large, son bord anté-
rieur plus étroit que la frontale. Sept labiales supérieures, la qua-
trième située au-dessous de la partie antérieure de l’œil. 30 à 32
écailles autour du milieu du corps, les dorsales médianes de même
1. Rull. Soc. Zool. France, t. LV, 1930, fasc. 4, p. 253 et fasc. 7, p. 548 ; t. LVIII,
1933, p. 294.
Rull. Mus. Paris, 1930, p. 506 et p. 619 ; 1931, p. 737.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 6, 1938.
575 —
largeur que les autres. Membres pentadactyles, ne se recouvrant
pas quand on les rabat le long du corps. Le membre antérieur, étendu
en avant, n’atteint pas ou atteint rarement l’angle postérieur de
l’œil. Doigts et orteils modérément allongés. Queue, 1 Q4 à presque
deux fois la longueur de la tête et du corps réunis, se terminant
en pointe fine.
Diamètre du corps (au milieu) contenu 3 à 4 fois dans la
distance de l’aisselle à l’aine. Longueur du membre postérieur
contenue 1 à 1 fois dans la même distance. Nombre de
lamelles, sous le quatrième orteil : 16 à 19, sous le quatrième doigt :
8 à 10. On compte 67 à 72 écailles, sur une ligne, entre la menton-
nière et l’anus.
Coloration. ■ — Brun rougeâtre clair, uniforme sur la têtq^, sutures
des labiales, noires. La partie antérieure du tronc montre des barres
transversales sombres dont la première commence en arrière des
pariétales ; d’abord espacées par des intervalles égaux à leur propre
largeur, ces bandes se rapprochent bientôt les unes des autres au
point d’envahir, vers le milieu du dos, toute la teinte claire du fond,
de sorte que la partie dorsale postérieure ainsi que la queue sont
brun foncé pointillé de blanc. Ventre et dessous de la tête, blanc
jaunâtre uniforme ; face inférieure de la queue marbrée de teinte
sombre ou légèrement annelée de blanc et de noir.
Longueur totale : 121 millimètres ; queue : 78.
Habitat : Est ; localité ; Vondrozo, province de Farafangana. Récolté
par M. R. Decary.
Types : Coll. Mus. Paris : 1930 : 338-340.
Cette espèce est caractérisée par : le nombre des écailles entre
le menton et l’anus et celui des rangs longitudinaux autour du milieu
du corps ainsi que par la longueur des membres et la coloration.
Dans un envoi récent, nous avons trouvé une forme nouvelle
du genre Brookesia que nous dédions, avec grand plaisir, au dona-
teur.
Brookesia decaryi nov. sp.
Casque aplati postérieurement, échancré en arrière, presque aussi
large que long. Région sus-orbitaire formant une saillie tronquée,
peu élevée, égale ou inférieure à un demi-diamètre orbitaire. Cette
crête se continue en arrière par une partie temporale qui descend
jusqu’au niveau du bord inférieur de l’œil, où elle porte une forte
épine saillante, pour remonter ensuite jusqu’à l’échancrure posté-
~ 576 —
rieur du casque en formant deux autres pointes rigides. La partie
postérieure du casque, légèrement surélevée de la région collaire
forme une sorte « d’avancée de toit » rigide sur celle-ci. De chaque
côté de la ligne médiane de la tête, une crête pariétale bien marquée
part de la saillie sus-orbitaire et se dirige vers celle du côté opposé,,
sans toutefois la rejoindre, jusqu’à l’échancrure postérieure. Entre
les yeux, une démarcation en V très ouvert, limite la partie plate
postérieure du casque, de la face antérieure qui est très oblique,
presque verticale. Canthus rostralis fort marqué, rectiligne, passant
au-dessus de la narine, en formant sur celle-ci un relief à peine mar-
qué, du fait de l’absence d’écailles coniques supranasales agran-
dies. Narine percée dans une écaille légèrement agrandie, située plus
près de l’œil que du bout du museau. Région temporale couverte
de scutelles irrégulières, juxtaposées parmi lesquelles se trouvent
quelques tubercules coniques légèrement agrandis, sauf entre l’œil
et la commissure buccale où une très forte épine osseuse, rigide,
fait saillie. Fente buccale se terminant un peu en arrière du bord
postérieure de l’œil. Labiales aux nombres de 16 à 19, en haut et en
bas, certaines d’entre-elles portant un tubercule, conique ou allongé,
en leur centre. Menton et gorge couverts d’écailles plutôt fines, irré-
gulières, mélangées à des petits tubercules coniques agrandis. La
distance qui sépare la commissure buccale de l’extrémité supérieure
de la saillie orbitaire est plus courte que la fente buccale elle-même.
Museau aussi long que le diamètre de l’œil.
Profil du dos droit ou très peu arrondi. Pas de carène vertébrale,
mais, au contraire, une portion large et plate formant « bouclier »
couvre tout le dos et la partie antérieure de la queue. De chaque
côté, se trouvent 14 ou 15 épines osseuses, dirigées latéralement
dont 8 ou 9 précédent le bouclier, plus agrandi, de la région sacrée,
et 4 ou 5 le suivent.
Dessus et côtés de la tête couverts d’écailles assez régulières,
aplaties ou légèrement coniques, juxtaposées, plus grandes que
celles du tronc. Sur celui-ci et sur la queue, des petits tubercules
coniques parmi les fins granules qui recouvrent ces parties ; il en
est de même pour les téguments des membres. Le membre antérieur
porté en avant atteint le bout du museau dans la région du poignet ;
le membre postérieur, placé de même, n’atteint pas le coude, sauf
chez les individus jeunes. Longueur de la queue contenue 1 à
2 fois dans la longueur de la tête et du corps réunis.
Coloration — Brun noirâtre partout, un peu plus clair sur la
région dorsale postérieure, sous le menton et sous la queue.
Longueur totale : Ç : 80 millimètres ; queue : 27 ; : 63 ; queue ; 20.
Les mâles, de taille plus petite que les femelles sont reconnaissables
à la plus grande hauteur de base de leur queue.
— 577 —
5 ex-types : 3 Ç et 2 provenant de la Côte Ouest (forêts du Massif de
l’Ankarafantsika) où ils furent recueillis par M. R. Decary les 12 et
19 janvier 1938.
des Collect. du Muséum : 1938. — 153 à 157.
Une femelle, gravide, porte 5 œufs volumineux.
Affinités. — Faisant partie du groupe des espèces de Brookesia
ayant les soles épineuses et dont le dos, non caréné, forme un bouclier
pourvu d’épines osseuses latérales, cette espèce s’apparente à Br.
stumpfp, et à Br. ehenaui. Elle en diffère par la forme de son casque,
beaucoup plus élargi et qui présente une forte pointe latérale, tandis
que la saillie sus-orbitaire est tronquée, peu élevée. L’absence
d’écailles coniques, formant protubérances au-dessus de la narine est
aussi caractéristique chez cette nouvelle espèce.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 578
Capture d’une Lamie long-nez dans la baie
DE Saint-J ean-de-Luz
Par le Jacques Pellegrin.
Muséum national d’Histoiro naturelle.
A plusieurs reprises, grâce à l’obligeance de M. Paul Arné,.
Directeur du Musée de la Mer à Biarritz, j’ai eu l’occasion de signaler
des Poissons rares ou remarquables du Golfe de Gascogne. C’est
ainsi que l’année dernière j’ai pu à l’aide d’un fragment, en l’espèce
la queue armée de ses aiguillons, déterminer comme Pastenague
bouclée [Trygon thalassia Müller et Henle), surtout connue de la
côte occidentale d’Afrique, un énorme Trygon, pêché par le chalutier
Bohy au large de Saint- Jean-de-Luz et rejeté à la mer et dont
l’envergure ne devait être guère inférieure à 2 mètres.
Cette année, toujours grâce à M. Paul Arné, j’ai pu assister à
une pêche tout-à-fait intéressante, faite par les marins du garde
pêche Golo sur la plage de Socoa, dans la baie de Saint-Jean-de-
Luz (Basses-Pyrénées).
Le Poisson capturé n’est pas, à la vérité, très rare, on le rencontre
assez souvent sur nos côtes aussi bien de l’Atlantique que de la
Méditerranée et parfois même de la Manche et sa distribution s’étend
à la fois au nord de l’Atlantique et du Pacifique. Il s’agit de la Lamie
long-nez, vulgairement Taupe ou Touille [Lamna cornubica (Gmelin),
grand Squale, type de la famille des Lamnidés, qui peut atteindre
3 mètres, parfois même davantage.
Le spécimen signalé ici a été pris à la senne vers 11 heures, le
12 septembre 1938 par une journée ensoleillée. Le Squale s’est fait
capturer à marée basse, au moment où paraissant assez désorienté,^
il longeait la côte, tout près du rivage, sur la plage de sable fin.
C’est un mâle adulte de 2 m. 40 de longueur et d’un poids approxi-
matif de 200 kilogs. Le tour du corps au niveau du début de la
IJ’® dorsale fait 1 mètre 33.
Voici les dimensions des nageoires prises dans leur plus grande
longueur :
Pectorales : 45 centimètres ; Ventrales : 11 cm. ; 1^® Dorsale :
1. Bull. Mus. Hisl. Nat., 1937, N° 6, p. 367.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 579
34 cm. ; Dorsale : 7 cm. ; Anale : 8 em. ; Caudale, lobe supérieur :
55 cm. ; lobe inférieur : 33 cm.
Largeur de la bouche d’une commissure à l’autre : 22 cm. ; œil :
Diamètre vertical ; 51 millimètres, horizontal : 43 mms. Un évent
rudimentaire gros comme une tête d’épingle est nettement visible à,
9 cm. en arrière de l’œil. Les appendices copulateurs mesurent 35 et
36 cm. Les dents, chez cet individu adulte, portent de chaque côté
à la base un petit cône pointu.
A l’autopsie j’ai pu constater que l’estomac était complètement
vide. Dans la valvule spirale existait seulement en petite quantité
un liquide de nature excrémentielle de couleur verte. Il n’y avait
pas de Nématodes ou autres parasites internes
Cet intéressant spécimen a été moulé et figurera au Musée de la
Mer à côté du bel exemplaire femelle pêché le 17 août 1934 par le
vapeur Bidassoa, au large de Saint- Jean-de-Luz et mesurant
2 m. 90, avec un poids de 300 kilogs.
1. Sur le pédicule coudai se trouvaient fixés une dizaine de petits Crustacés para-
sites externes qui ont été recueillis et que M. Marc André rapporte à Dinemalura
producla (Millier), espèce souvent rencontrée chez Lamna cornuhica (Gmelin).
-- 580 —
Sur un bec de Poisson-Scie donné au Muséum
Par le Jacques Pellegrin.
Muséum national d’Histoire naturelle.
^jme Ruyters a remis, il y a quelques mois, au Service d’ichtyo-
logie du Muséum un bec de Poisson-Scie provenant de Singapour,
à l’extrémité de la presqu’île de Malacca et qui mérite d’être signalé
à cause de ses dimensions.
Cet appendice rostral mesure, en effet, 1 m. 50 de longueur, avec
une largeur de 0 m. 30 centimètres à la base, au niveau de la pre-
mière paire de dents. Il existe de chaque côté 19 dents assez régulière-
ment espacées mais qui ne se font pas toujours exactement vis-à-vis.
En tenant compte de la forme du bec, relativement large et aplati,
du nombre des dents et de leur disposition ainsi que de la prove-
nance on peut le rapporter à la Scie de Perrottet [Pristis Perrotteti
Müller et Henle) ^ forme ubiquiste répandue dans toutes les mers
tropicales au voisinage des côtes et pénétrant même parfois assez
loin dans les lagunes, les estuaires et les rivières.
Le bec remis par Ruyters dépasse les dimensions de tous
ceux de la collection du Muséum aussi bien de Scies de Perrottet
que d’autres espèces dont l’appendice rostral, en général, n’excède
guère un mètre.
Comme exemple je puis citer le beau spécimen monté, aussi de
Scie de Perrottet, qui figure dans le grand hall de la galerie de
zoologie et que j’ai déjà mentionné Ce Poisson provenant de
Sassandra (côte d’ivoire) et envoyé par M. Blanc, mesure au total
5 m. 25 de longueur avec un bec de 1 m. 04 centimètres.
En suivant les mêmes proportions, un appendice nostral de 1 m. 50
devait appartenir à un individu d’environ 7 m. 50 de longueur.
C’est là une taille considérable et certainement fort rarement atteinte
dans l’espèce considérée.
1. Certans ichtyologistes désignent cette espèce sous le nom de Pristis microdon
Latham.
2. J. Pellegrin, Les Poissons des eaux douces de l’Afrique occidentale. Gouo. Ajr.
occ. fr. Pub. Com. Etud. hist. scient. Paris, 1923, p. 32.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 581 —
Notules Ichthyologiques
Par Paul Chabanaud.
I. — A propos de la prétendue oeine latérale d’un Cyprinidé.
Au début de l’année dernière, M. G. Petit et W. Besnard
■ont publié, dans ce Bulletin^, une étude relative au comportement
en aquarium d’un Cyprinidé aveugle, Cœcoharhus geertsi Boulenger,
originaire d’une grotte du Bas-Congo. Au début de ce travail, les
auteurs, décrivant l’aspect extérieur de l’exemplaire qu’ils avaient
sous les yeux, notent ceci : « La ligne latérale est marquée par une
ligne d’un rouge vif correspondant à la veine latérale ».
Cette interprétation recèle une grave erreur, car la déficience des
veines latérales abdominales compte au nombre des caractères
morphologiques de la sous-classe des Téléostéens, leur présence
caractérisant, au contraire, les Cyclostomes et les Elasmobranches.
La véritable veine latérale abdomino-caudale est externe par rap-
port au péritoine.
Les Téléostéens, — est-il nécessaire de le rappeler ? — ne pos-
sèdent, en fait de veines latérales paires, que les jugulaires, inhé-
rentes à la région céphalique et qui, selon les auteurs, ont reçu le
nom de oenae cardinales anteriores ou de oenae capitis ; ils possèdent
en commun avec les Elasmobranches, les veines cardinales, qui,
procédant du rein, sont, avec les veines hépatiques, les seules qui se
déversent dans le canal de Cuvier ces dernières incluses tout entières
dans la cavité splanchnique. A noter, au surplus, que la veine porte
des Téléostéens est abdomino-caudale, tandis que celle des Elasmo-
branches demeure strictement abdominale.
Quant à la ligne rouge de Cœcoharhus geertsi, on ne saurait lui
attribuer d’autre origine que la richesse du réseau sous-cutané de
capillaires qui règne, de chaque côté du corps de la plupart des
Téléostéens, au niveau du septum conjonctif coronal, réseau que,
chez cette espèce, la dépigmentation laisse apercevoir par trans-
parence.
Dans certains groupes (les Salmonoïdes et les Scombroïdes notam-
1. Bulletin du Muséum, (2), 9, 1937, p. 50.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
582 —
ment) la partie ainsi irriguée de la musculature abdomino-caudale
se différencie en muscles noirs
Le plexus vasculaire en question est alimenté par une série d’ar-
tères transversales, directement issues de l’aorte dorsale. Ces artères
sont logées dans l’épaisseur des myoeommes ; elles eurent entre
chaque myomère, suivant une direction nécessairement oblique, leur
extrémité périphérique, ramifiée à proximité du plexus, étant située
en arrière de leur origine mésale.
Du moins en est-il ainsi pour les Gobius, chez lesquels j’ai constaté
cette disposition. Les Gobius ne possèdent pas de muscles noirs ;
en revanche, leurs artères transversales acquièrent un volume consi-
dérable.
'IL — Addition à la faune ichthyologique de Vile de la Réunion.
Le Laboratoire des Pêches coloniales du Muséum National d’ His-
toire Naturelle possède, depuis 1925, un beau spécimen de Bothus
mancus [Broussonet], capturé sur le littoral de l’île de la Réunion.
Ce spécimen est un mâle, dont les caractéristiques individuelles
sont les suivantes : longueur totale 370 millimètres ; longueur
étalon (nageoire caudale exclue) 313 millimètres ; hauteur maximale
170 millimètres ; longueur de la région céphalique 90 millimètres ;
D 97 ; A 80 ; Pz 13 ; Pn 13 ; Vz 6 ; Vn 6 ; S cca 84. Les branchi-
cténies de la branche inférieure du premier arc sont au nombre de 11,.
du côté zénithal, et de 10, du côté nadiral. L’épine rostrale du maxil-
laire zénithal est très saillante ; celle du parethmoïde zénithal
(orbite fixe) est obtuse ; quant au parethmoïde nadiral (orbite
migratrice), ses excroissances sont rudimentaires. Conservé en eau
formolée, ce spécimen présente une face zénithale d’un brun chocolat
foncé, uniforme, si ce n’est les 3 macules placées sur la ligne latérale
et qui se détachent, mais seulement â peine, en plus sombre. La
nageoire pectorale est presque noire ; on aperçoit cependant les
marques transversales ; son bord postérieur est assez largement
liséré de blanc. La face nadirale est d’un jaunâtre très clair, parsemé
de points brunâtres qui deviennent plus gros, moins serrés et, par
conséquent, plus apparents sur la moitié antérieure du corps et,
tout particulièrement, sur la région céphalique.
A n’en juger que d’après le texte de Norman le nombre des
rayons thoracoptérygiens (13) de cet individu serait supérieur à la
normale (10 ou 11) ; mais, comme on ne compte pas moins de 12
rayons thoracoptérygiens sur le dessin (fig. 174) qui illustre ce texte,.
1. Norman (J. R.), A systematic Monogfaph of the Flatfishes, 1, 1934, p. 231.
583 —
l’espèce peut être considérée comme possédant des thoracoptérygies
dont les rayons varient numériquement de 10 à 13.
Selon Norman [loc. cit.), Bothus mancus peut atteindre près de
18 inches, soit environ 45 centimètres de longueur totale.
Bothus mancus se rencontre en abondance dans l’archipel Indo-
Malais, à l’E. et au S.-E. de la péninsule de Malacca ; il a été signalé
sur la côte W du Mexique. Sa présence dans les eaux qui baignent
les Mascareignes étend donc considérablement vers le S.-W. l’habitat
de l’espèce dans l’hémisphère austral.
III. — Nouvelle synonymie concernant Synapturichthys kleini.
M. Henry W. Fowler a décrit en 1929, sous le nom de Solea albo-
guttata 1 un Soléidé capturé sur la côte du Natal et qu’il considère
comme très voisin de Solea melanoptera Gilchrist, espèce vivant
sur les mêmes fonds. Bien que je n’ai pu obtenir la communication
du spécimen décrit par Fctwler, le texte et l’image qui s’y rapportent
ne me laissent aucun doute sur la position systématique de ce
Soléidé : Solea alhoguttata doit être ajouté aux nombreuses syno-
nymies de Synapturichthys kleini Bonaparte 1832, synonymies
dont j’ai publié la liste, précisément au cours de l’année 1929 et
parmi lesquelles figure Solea melanoptera Gilchrist
Solea alhoguttata n’offre de spécial que la coloration unifor-
mément sombre de sa thoracoptérygie zénithale alors que, chez
les individus typiques de Synapturichthys kleini, cette nageoire est
jaune de chrome, avec une tache d’un brun noir et un liséré ter-
minal blanc pur. La tache noire varie, quant à sa dimension, ainsi
qu’à sa position, car elle peut se trouver près de l’extrémité des
rayons ou sur le milieu de leur longueur, envahissant parfoi^ les
trois quarts de la nageoire ou disparaissant presque totalement,
La pigmentation du corps et des nageoires impaires est assez variable ;
sur les individus frais, la teinte générale brun foncé est entremêlée de
très nombreuses macules, ordinairement circulaires, dont les unes sont
blanches, les autres d’un orangé vif et auxquelles se surajoutent
des vermiculations ou des nébulosités noires. En eau formulée et
même en alcool, le bleu vire assez rapidement au noir et l’orangé,
au blanc, surtout lorsque le cadavre reste exposé à la lumière du
jour.
A n’en juger que d’après le dessin de Fowler, les ischioptérygies
1. Fowler (H. W.), New and little-known Fishes from the Natal coast (Annals
of the Natal Muséum, G, 1929, p. 251, fig. 1).
2. Chabanaud (P.), Observations sur la taxonomie, la morphologie et la bionomie
des Soléidés du genre Pegusa {Ann. Inst. Océan., 7, 1929, p. 220 et seq.).
3. « Right pectoral neutral dusky ».
— 584 —
du type de Solea alboguttata paraissent exceptionnellement peu
développées.
IV. - — Synonymies afférentes au genre Euryglossa Kaup.
Dans le mémoire qui a été publié cette année même, sous ma
signature, par les Archives du Muséum National d' Histoire Naturelle
{6® série, tome XV, pp. 59 à 139), le nom du genre figure
à la page 109, accompagné d’une liste de synonymes qui doit être
complétée comme suit :
Genus. Euryglossa Kaup 1858.
1839. Brachirus. Swainson (W.), Nat. Hist. Fishes, 2, pp. 187 et 303
(nec Brachirus Swainson, eod. op., p. 71).
1851. Achiroides. Bleeker (P.), Nat. Tijdschr. Neder. Indië, 2, 1851,
p. 262.
1858. Euryglossa. Kaup (J.), Arch. Naturg., 24, 1858, p. 99.
1858. Eurypleura. Kaup (J.), Arch. N<^turg., 34, 1858, p. 100.
1862. Synaptura (pro parte). Gunther (A.). Catal. Fishes, 4, p. 480.
1862. Anisochirus (subgenus). Gunther (A.). Catal. Fishes, 4, p. 480.
1928. Brachirus. Norman (J. R.), Bec. Ind. Mus., 30, 1928, p. 177.
1930. Brachirus. Chabanaud (P.), Bull. Inst. Océan., 555, 1930, pp. 8
et 15.
Le type de Euryglossa orientalis Kaup existe à Paris, dans la
collection du Muséum National d’Histoire Naturelle.
V. - — Priorité du nom générique Strandichthys Whitley,
Le sous-genre Mischommatus, créé à la page 110 de mon mémoire
cité plus haut, à propos du genre Euryglossa, fait double emploi
avec le genre Strandichthys, défini l’année précédente, par Whitley.
La synonymie doit être établie ainsi :
Genus. Strandichthys Whitley 1937.
1937. Strandichthys. Whitley (G.), Mem. Queensl Mus., 11, 1937, p. 140.
1938. Mischommatus. Chabanaud (P.), Arch. Mus. Nat. Hist. Natur.,
(6), 15, 1938, p. 110.
Génotype : Synaptura muelleri Steindachner 1870.
— 585 --
VI. — Remarques sur le squelette de Pelecanichthys crumenalis.
Au cours de cette anée, la collection Ichthyologique du Muséum a
reçu du Muséum of the Stanford University (Californie), à titre
d’échange, un magnifique spécimen du très rare Pelecanichthys
crumenalis Gilbert et Cramer. Le Professeur J. Pellegrin m’ayant
obligeamment autorisé à faire procéder à la radiographie de ce
spécimen, le cliché m’a révélé diverses particularités morpholo-
giques, inhérentes au squelette et dont je crois utile de publier sans
plus tarder l’essentiel.
Abstraction faite de la mandibule extrêmement proéminente,
ainsi que de la nageoire caudale, la longueur étalon de l’individu
mesure exactement 175 millimètres. La longueur du neurocrâne
est de 20 millimètres, dont 13 millimètres pour le crâne rhinoph-
thalmique et 7 millimètres seulement pour le cavum cerebri.
Les vertèbres s’avèrent en nombre fort élevé ; la formule rhachi-
méristique est, en effet, la suivante : a 17 + c 41 = i 58. Les péri-
chordes sont allongés et rigoureusement isocones ; le périchoéde
c 1 mesure axialement les 125 centièmes de son diamètre vertical.
La contraction axiale ne se manifeste que dans les 10 premières
vertèbres, soit, de l’arrière vers l’avant, de a 10 à a 1 ; elle s’inten-
sifie considérablement à proximité du crâne : a 2 et a 1 sont extrême-
ment courts.
Le complexe uroptérygiophore est diplospondylique. Les hypu-
raux paraissent au nombre de 2, séparés l’un de l’autre par un
diastème axial. On distingue l’ombre d’un épurai et celle d’un prohy-
pural.
En outre des côtes splanchniques, il existe un squelette inter-
musculaire abdomino-caudal quadrisérié, c’est-à-dire compr.enant
2 séries paires neurales et 2 séries paires hémales.
La présence des metaclithra est incertaine.
L’érisme proctoptérygien est proximal grêle et très long. La
portion abdominale de la proctoptérygie comprend 9 axonostes, en
plus de l’érisme.
Les axonostes notoptérygiens antérieurs s’insèrent jusque sur
le complexe ethmoïdien.
Sauf en ce qui concerne le neurocrâne et le complexe uroptéry-
giophore, la minéralisation du squelette axial paraît normale, ainsi
que celle des mâchoires et du crâne viscéral. En revanche, les axo-
1. Dans le cas particulier de l’érisme proctoptérygien, j’entends par proximal le fait
que l’extrémité mésale de cet érisme, accolée à la première hémacanthe caudale, se
trouve très rapprochée des périchordes. Lorsque l’extrémité mésale de l’érisme n’entre
en contact avec l’hémacanthe c 1, qu’à faible distance de l’apex de celle-ci, l’érisme
est arbitrairement qualifié de distal.
586 —
Bostes périssoptérygiens n’ont tous laissé qu’une ombre très pâle,
témoin de leur faible teneur en calcaire.
VIL — Les fentes branchiales des Achiridae.
De même que les Cynoglossidae, les Achiridae ne possèdent que
3 fentes branchiales ouvertes ; entre le 4® arc et le clithrum, Tinté-
grité des membranes est parfaite. De tous les Soleiformes de Regan,
les Soleidae sont les seuls chez lesquels le nombre des fentes bran-
chiales s’élève à 4. La réduction à 3 des fentes branchiales ouvertes
dans le pharynx est un nouveau et très important caractère de la
famille des Achiridae, caractère qui se surajoute à tous ceux que
j’ai déjà mentionnés et qui séparent les prétendues « soles » d’Amé-
rique, des véritables soles, lesquelles peuplent le reste du monde.
Laboratoire des Pêches et Production coloniales
d’origine animale.
0
— 587 —
Descfiption D’UN Cyprinidé nouveau de Chine
APPARTENANT AU GENRE BaRILIUS
Par P, W. Fang.
Research Pellow of thc Nat. Research Instit. of Biology (Academia Sinica).
Le genre Barilius est connu en Afrique tropicale et dans le sud
et sud-est de l’Asie. En Chine, on en compte sept espèces ; B. alhur-
nops Regan (1914 ; Syn. Nicholsiculter andrewsi (Nichols)) ; B. ander-
soni Regan (1907) ; B. grahami Regan (1908) ; B. polylepis (1904) et
B. interrupta Day (1869) habitant au Yunnan. Le B. hainanensis
Blgr(1899) provient d’Haïnan et le B. macrops Lin (1931) du Kouanssi.
Cette dernière espèce a été aussi retrouvée au Chekiang, et décrite
sous deux autres noms, B. Chenchiwei Chu (1931) et B. roulei Wu
et Wang (1931). Récemment, B. Chenchiwei Chu (= B. macrops
Lin) est devenu le type d’un genre nouveau, Atrilinea (Chu, 1935)
et B. hainanensis Blgr est eonsidéré eomme une espèee identique à
Hemiculter dispar Peters. Parmi les cinq espèces du Yunnan, B,
interrupta Day rentre dans le genre Brachydanio (Weber et de Beau-
fort, 1916). Les quatre restantes sont considérées comme appar-
tenant au genre Anabarilius, proposé par Cockerell en 1923.
Jusqu’ici, en Chine on ne connaissait donc aucune espèce de véri-
table Barilius. Il est fort intéressant d’y signaler maintenant une
espèce nouvelle de ce genre, ce qui étend ainsi au nord sa distribution
géographique. On trouvera ci-dessous la description de cette espèce
nouvelle que je dédie bien volontiers au P^ Pellegrin.
Barilius Pellegrini sp. nov.
Description dos types : Trois spécimens, 6219, 6220 et 6223, Nat.
Res. Inst. Biol., Academia Sinica ; recueillis par M. L. T. Ciiong à Szemao
(Yunnan) ; nov. 29, 1933. Un type, N® M. 6219, conservé au Muséum
d’Histoire Naturelle de Paris (Coll. Mus. — N° £8-25).
Longueur totale du corps 89-96 mm. ; longueur du corps à la
base de la caudale 69-70 mm. Le corps est comprimé. Sa hauteur
est contenue 3,4 à 3,7 fois dans sa longueur, sans la caudale, la lon-
gueur de la tête environ 4 fois dans la même longueur. Longueur
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 6, 1938.
— 588 —
du pédicule caudal environ 5 fois dans la longueur de la tête et sa
hauteur comprise 2 fois environ dans sa longueur.
La hauteur de la tête est contenue 1,3 fois dans la longueur du
corps sans la caudale ; sa largeur 2,1 fois. La longueur du museau
est comprise 3 fois dans celle de la tête, et est un peu plus courte
que la longueur postorbitaire. Le diamètre de l’œil est compris
3,6 à 4,0 fois dans la longueur de la tête ; l’espace interorbitaire
égale environ la longueur du museau. Le profil supérieur de la tête
est droit et légèrement convexe. Il n’y a pas de fontanelle sur le
crâne.
La bouche est antérieure et oblique ; sa largeur est moyenne.
La mâchoire inférieure est légèrement proéminente. Le maxillaire
s’étend au-dessous du milieu d’œil. Il y a 3 ou 4 séries de tubercles
sur la lèvre inférieure. Il existe deux paires de barbillons courts,
compris 3 à 6 fois environ dans la diamètre de l’œil et quelquefois
pouvant même manquer. L’isthme est très étroit.
Dorsale : 2/8, débute environ à égale distance entre l’occiput et
la base de la caudale. Sa hauteur est contenue 1,4 fois dans la lon-
gueur de la tête.
Anale : 3/10-13 ; débute au-dessous du 2® rayon branchu de la
dorsale. Sa hauteur est comprise 1,8 fois dans la longueur de la tête.
Pectorale ; 1/10 ; un peu plus courte que la tête ; son extrémité
atteint la base de la ventrale ; une forte écaille axillaire.
Ventrale : 2/8, débute environ à égale distance de la base de la
pectorale et de l’origine de l’anale, et est comprise environ 1 fois 4/5
dans la longueur de la tête ; elle atteint l’origine de l’anale ; une
étroite écaille axillaire.
Caudale : fourchue, à lobes pointus, l’inférieur plus long ; sa
longueur égale celle de la tête.
L’anus est situé immédiatement devant l’anale.
La ligne latérale est complète, recourbée à la partie antérieure
du corps et suit le profil inférieur.
Ecailles moyennes ; 8 ^/40-41/4 ^4 5 24 écailles prédorsales ; 14
écailles autour du pédicule caudal ; 2 ^ entre ligne latérale et la
base de la ventrale. Il y a des rayons à la base des écailles.
Dents pharyngiennes : 5-4-2 ou 5-3. Vessie natatoire en deux
parties, de longueur moyenne. Le canal alimentaire est court et
simple avec une seule circonvolution intestinale.
Couleur générale, dans le formol, brun clair, sombre en dessus
avec 8 à 10 bandes verticales noires, les deux dernières arrondies.
La dorsale et l’anale sont légèrement grisâtres ; les autres nageoires
claires. La membrane interradiaire de la dorsale est souvent noire.
Cette espèce surtout remarquable par la position reculée de la
dorsale (7 rayons au-dessus de l’anale) est voisine de B. alhurnus
— 589 —
Gthr. de l’Himalaya (2 rayons au-dessus de l’anale). Elle se dis-
tingue, en autre de celle-ci par sa pectorale plus longue, atteignant
la ventrale, et aussi par ses barres verticales du corps moins nom-
breuses (8 à 10 au lieu de 12 chez B. alhurnus Gthr.).
Laboratoire de Zoologie [Reptiles et Poissons] du Muséum.
Bulletin du Muséum, s., t. X, 1938,
.38
— 590 —
Sur les Sarcoptides plumicoles des Ratitæ
Par Marc André.
Pour expliquer la présence d’un même parasite chez des hôtes
apparentés, mais ayant des aires de répartition fort éloignées, on
invoque une commune origine de ceux-ci, en admettant qu’il s’agit
d’un parasite qui existait chez leurs ancêtres, avant que ne soit
survenue la ségrégation géographique.
En 1844 P. Gervais (m Walckenaer, Hist. nat. Ins. Apt., III,
p. 262) a donné le nom de Tyroglyphus hicaudatus à, un Acarien
trouvé par myriades dans les plumes et sur l’épiderme d’une Autru-
che d’Afrique, morte à, la ménagerie du Muséum de Paris en 1843.
Ch. Robin et P. Mégnin (1877, Mém. Sarcoptides plumicoles,
Journ. Anat. et Phys., XIII, p. 247) reconnurent que ce parasite
n’était certainement pas un Tyroglyphe, mais faisait partie des
Sarcoptides plumicoles (Analgesidæ).
G. Canestrini et P. Kramer (1899, Das Tierreisch, 7. Lief., Sar-
coptidæ, p. 37) ont identifié à ce T. hicaudatus le Pterolichus stru-
thionis Mégnin et Trouessart (1884, Journ. de Microgr., VIII,
p. 265, fig. 43, a), observé sur l’Autruche d’Afrique {Struthio camelus
L.) et sur un Nandou de l’Amérique du Sud [Rhea americana L.).
Ce Pt. ( Eupterolichus ) hicaudatus Gerv., parasite à la fois sur les
Autruches Africaines et sur les Nandous Sud-Américains, n’a été
rencontré dans aucun autre genre d’ Oiseaux^.
Ainsi que l’a signalé H.-E. Ewing (1933, American Naturaliste
LXVII, p. 368), cet Acarien fait donc partie de cette catégorie de
parasites (Mallophages [Lipeurus], Cestodes, Nématodes) qui se
montrent semhlahles dans ces deux types de Ratitæ, mais diffé-
rents de ceux des autres Oiseaux.
L’existence de tous ces parasites, appartenant à plusieurs groupes
qui n’ont absolument aucune affinité entre eux, semble indiquer
que ces divers Ratitæ descendent d’ancêtres communs.
Or, comme l’a fait remarquer L. Harrison (1928, Proc. Linn.
Soc. N. S. Wales, LUI, p. ix), ceci est en contradiction avec l’opi-
1. En général, une espèce donnée à’ Analgesidæ vit sur tous les Oiseaux d’un même
genre ou d’une même famille, quelle que soit à l’époque actuelle la distribution géo-
graphicjue de ce groupe (1884, Mégnin et Trouessart, Journ. de Microgr., VIII,
p. 95 ; 1904, Trouessart, Mém. Soc. Zool. France, XVII, p. 121).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 591 —
nion des Ornithologistes qui admettent que les Oiseaux eoureurs
impropres au vol {Ratitæ : Strutkia d’Afrique, Rhea de l’Amérique
du Sud, Casuarius d’Australie) ne constituent pas un groupe de
formes dérivant d’une même souche, et représentent simplement
un ensemble hétérogène d’êtres modifiés dans des directions conver-
gentes.
Mais on a trouvé dans l’Oligocène du Fayoum (Egypte) les débris
d’un Oiseau, V Eremopezus eocænus Andrews (1904, Proe. Zool. Soc.
London, I, p. 168), qui, dans la morphologie de l’articulation tibio-
tarsale, avait à la fois des caractères d’ Autruche, de Nandou, de
Casoar, et dont l’existence à cette époque reculée rend possible que
les principaux types de Ratitæ aient eu un ancêtre commun.
Pychaft (1900, Trans..Zool. Soc. London, XY, p. 266) a également
soutenu l’opinion que les Ratitæ forment un groupe mo'nophylé-
tique : se basant sur la conformation de la voûte palatine, il réunis-
sait les Ratitæ aux Crypturi (Tinamidæ) en une sous-classe (Palæo-
gnathæ) qu’il opposait aux autres OisesLUx ( Neognatkæ).
Cependant, en ce qui concerne les Mallophages, dont l’identité
chez différents Ratitæ paraît, aux yeux de Kellogg (1908, Mallo-
phaga, in Wytsman, Généra Insectorum, 66®^ fasc., p. 3>), témoigner
en faveur de l’origine monophylétique de ces Oiseaux Erw. Stre-
semann(1933, Awes, in Kükenthal-Krumbach, Handb. d. ZoO'l.,
7 Bd., 2 H^®., p. 728) est d’avis que d’abord cette conclusion,
tirée de la présence de ces Insectes, est douteuse dans un cas de
phylogénie aussi archaïque que celle des Ratitæ. Mais, de plus, il
objecte que certaines espèces parasites en question, par exemple le
Lipeurus quadrimaculatus Piaget (1880, Pediculines, I, p. 300),
ont été recueillies, en partie, sur des animaux du Jardin Zoologique
de Rotterdam (aux termes mêmes de la description originale), où
elles ont été trouvées en telles quantités qu’elles infestaient des
animaux (entre autres un Aigle) logés au voisinage de leurs hôtes ;
il paraît donc impossible d’utiliser des données aussi incertaines
pour se prononcer sur la parenté des différents groupes de Ratitæ.
Quant au Pterolichus bicaudatus Gerv., le Trouessart (1904,
Mém. Soc. Zool. France, XVII, p. 127) a fait remarquer que cette
espèce, dite commune à l’Ancien et au Nouveau Continent, peut
avoir passé de l’Autruche au Nandou dans les ménageries, les deux
espèces étant généralement amenées vivantes dans nos jardins
zoologiques, et souvent rapprochées l’une de l’autre dans des enclos
contigus.
La même observation doit probablement s’appliquer à un autre
1. Si les Mallophaga parasites ont persisté sans changement sur leurs différents
hôtes qui ont divergé d’un ancêtre commun, c’est parce que les conditions de milieu
(température constante [homéothermie], nourriture aux dépens des plumes) sont
restées les mêmes.
— 5S2 —
Analgéside, le Paralges pachycnemis Trt., rencontré également par
Trouessart, (1885, Journ, Microgr., IX, p. 112 ; 1916, Bull. Soc.
Zool. France, XL [1915], p. 217) à la fois sur Struthio camelus L. et
Rhea americana L., en société de Pterolichus hicaudatus, mais plus
rare que ce dernier.
Enfin cet auteur (1884, Journ. de Microgr., VIII, p. 529) avait
décrit, comme trouvé sur un Casoar de Nouvelle Guinée {Casuarius
uniappendiculatus Blyth), un Protolichus casuarinus : mais il a
reconnu ultérieurement (1899, Bull. Soc. Etudes scient. Angers, n. s.,
XXVIII [1898], p. 43 ; 1904, Mém. Soc. Zool. France, XVII, p, 137)
que la présence de cet Acarien sur une peau de Casoar était acci-
dentelle : c’est, en réalité, sur des Perroquets de la même île que vit
ce parasite, dont Trouessart a changé, pour cause d’impropriété,
le nom spécifique en Pr. pugilator.
On voit par ces exemples combien il est nécessaire de soumettre
à une critique serrée les observations faites sur les parasites avant
de tirer de leur étude des conclusions sur la systématique de leurs
hôtes. En particulier, si, comme l’a affirmé le Trouessart (1906,
Notice complémentaire sur ses travaux scientifiques, p. 41), la pré-
sence d’une espèce ou d’un genre de Sarcoptides plumicoles peut
fournir des indices sur les véritables affinités d’un type donné
d’Oiseau, c’est à la condition que les indications sur la distribution
ornithologique et géographique de ces Acariens soient bien pré-
cisées et n’aient pas été relevées dans des circonstances douteuses.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
593 —
Observations sur les Tydeidae
(2e SÉRIE)
Par F. Grandjean.
1. — Retetydeus vwiparus Sic Thor.
Chaetotaxie des pattes. — Elle est donnée chez l’adulte par les
figures 1 ABC. Le tarse III est identique au tarse IV. Les tibias II
et III sont identiques au tibia IV. Le génual II s’obtient, à partir
du génual I, en supprimant le poil paralatéral. Le génual III est
identique au génual IV. Le fémur II, un peu plus court que le fémur I,
porte les mêmes poils, avec des implantations légèrement diffé-
rentes. Le fémur III est semblable au fémur IV mais il porte en plus
un poil dorsal identique à celui des fémurs I et IL Les formules sont
les suivantes, non compris les 2 solénidions : (1-3-3-4-8) (0-3-2-2-6)
(1-2-1-2-5) (0-1-1-2-5). Le fémur est entier à toutes les pattes.
Les poils ont des formes assez fortement différenciées. Les poils
ordinaires, effilés, sont surtout ventraux. Ceux du type dorsal sont
épais, à bout obtus, et ils reproduisent, suivant une règle générale,
les poils du dessus du corps. La figure 1 montre la disposition de
ces poils. Celui du trochanter III, non représenté, appartient au
type dorsal. Il est donc très différent de celui du trochanter I.
Le petit poil £ du tibia I, particulier à ce tibia, a une forme assez
variable. Il est quelquefois tronqué et même un peu fourchu. En
lumière polarisée on reconnaît qu’il est actinochitineux comme les
autres poils.
Les 3 poils at, et, dt du tarse I (fig. 1 A), bien qu’assez fins à leur
extrémité, ne sont pas effilés comme des poils ordinaires. En outre
ils sont canaliculés. Il en est de même pour la paire prorale (p, q)
du même tarse. Cette différenciation est analogue à celle des acan-
thoïdes ou des pseudacanthoïdes. Aux autres pattes on ne voit rien
de semblable.
Le tarse est terminé, à chaque patte, avant l’ambulacre, par un
verticille de 4 poils formant les 2 paires prorale (p, q) et unguinale
(u, e’). Je n’ai pu représenter, sur la figure I, que les poils antiaxiaux
de ces paires. Aux pattes II, III et IV les 4 poils ont une barbule
assez forte qui leur donne une apparence fourchue. La griffe, avec
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 594
les deux ongles latéraux et le pulvillus, est la même à toutes les
pattes (et à tous les états).
Les solénidions sont petits, baculiformes, et portés l’un par le
tarse I, l’autre par le tarse IL Je n’en ai pas vu sur les tibias et les
génuaux.
Le développement est très simple. Dès la larve tous les poils et
tous les solénidions de l’adulte existent, sauf les poils des trochanters
correspond, de l’autre côté de la patte, un poil semblable formant paire avec p,
et la paire prorale du tarse 1. Cette paire apparaît à la protonymphe
en même temps que le poil du trochanter III. A la deutonymphe
apparaît le poil du trochanter 1. Le petit poil e existe dès la larve.
La 4® patte de la protonymphe a pour formule (0-0-0-0-5). La
chaetotaxie du tarse est exactement celle de l’adulte (fig. 1 C).
A la deutonymphe la 4® patte a tous les poils de l’adulte.
II. — Coccotydeus frequens n. sp.
Les Coccotydeus, tous très petits, sont nombreux en espèces et
ils sont très communs dans rhumus et les mousses. L’espèce dont
je parle ici est celle que j’ai trouvée le plus abondamment aux envi-
rons de Périgueux. Elle diffère des espèces connues de sorte que je
suis obligé de la nommer. Je n’en décris d’ailleurs, dans ce travail,
que la chaetotaxie pédieuse, mais les figures 2, 3 et 4 la définissent.
Un complément de description sera ajouté plus tard avec une compa-
raison à C. claoiger (Oudemans 1928).
Bien que j’aie observé de nombreux exemplaires, provenant de
récoltes qui ont été faites à plusieurs saisons, je n’ai vu que la femelle,
2 stases nymphales que je désigne par 2® et 1^® (Ng et Ni) et la larve.
La longueur moyenne de la femelle est de 160 à 170 p.. La deuxième
nymphe est à peine plus petite de sorte que l’absence d’une troi-
sième sorte de nymphe est très probable.
Comme d’ordinaire chez les petits Acariens les femelles ne con-
tiennent jamais qu’un seul œuf qui est relativement très gros.
Chaetotaxie des pattes. — La figure 2 ABCD donne tous les carac-
tères des pattes de l’adulte. La patte IV, non représentée, s’obtient
à partir de la patte III en allongeant un peu les articles, surtout le
tarse, et en supprimant 3 poils : le poil inférieur du génual, le poil
antilatérodorsal du fémur et le poil du trochanter. Le fémur IV est
entier comme les autres. Les formules, non compris les solénidiens,
sont : (1-6-4-5-11) (1-4-4-2-8) (1-3-2-2-7) (0-2-1-2-7).
La seule différenciation des poils est celle de at, et, dt, p et q. Elle
ne concerne que le tarse 1. Ces 5 poils se distinguent fortement des
poils ordinaires parce qu’ils sont plus larges. Leur extrémité est
tronquée ou obtuse. Ils sont eanaliculés. En outre leur surface est
très finement villeuse.
La griffe, avec les deux ongles latéraux et le pulvillus est la même
à toutes les pattes.
Pour les solénidions, aux 2 derniers articles on a (2-1) (0-1) (0-0)
(0-0). Les solénidions des tarses sont seuls faciles à voir. Ils sont
très enflés, presque globuleux. Le tibia I possède en outre 2 solé-
nidions très petits, cp et ç'. Dans l’orientation latérale ils échappent
très facilement à l’observation. Le premier est sphérique et caché
par le petit poil £ dans l’orientation de la figure 2 A. L’autre, bien
qu’il ne soit pas caché, est encore plus difficile à voir car il est
extrêmement mince et incliné contre la surface du tibia. C’est
dans l’orientation dorsale et à la limite de la visibilité que j’ai pu
le reconnaître (fig. 2 D). Je l’ai reporté ensuite sur la figure 2 A.
Les génuaux m’ont semblé dépourvus complètement de solénidions.
— 596 —
La 4® patte exceptée, le développement ne porte que sur les poils
du trochanter et certains poils des tarses. A la première nymphe
(N 1) apparaissent la paire prorale (p, q) du tarse I et le poil du 3® tro-
chanter ; à la deuxième nymphe (N 2) les poils du 1®^ et du 2® tro-
chanter ; à l’adulte, simultanément pour toutes les pattes, une paire
tarsale, celle qui est marquée Ad sur les figures 2 ABC.
La 4® patte de la 1^® nymphe a pour formule (0-0-0-0-5). Les
5 poils du tarse comprennent le poil dorsal d et les deux paires
prorale et unguinale disposées comme chez l’adulte. On obtiendrait
le dessin de cette chaetotaxie en supprimant, sur le tarse de la
figure 2 C, la paire de poils marqués Ad. A la 2® nymphe la chae-
totaxie de la patte IV est celle de l’adulte sauf cette paire tarsale Ad
qui manque encore. Celle-ci n’apparaît qu’à l’adulte, comme aux
autres pattes.
Des 5 poils différenciés du tarse I deux existent dès la larve avec
— 597 -
leur difîérenciation. Ce sont les poils et et dt. La paire prorale est
également différenciée quand elle apparaît, mais le poil at ne l’est
qu’à partir de la 2® nymphe.
Les gros tubercules qui portent les poils et et dt existent dès la
Fig. 3. — Coccotydeus frequens, n. sp. ( X 690). • — ■ A, dorsal. — B, ventral.
larve. L’ambulacre ne change pas. Le petit poil e du tibia I est cons-
tant.
J’ai observé dès la larve les solénidions to I et to II et même le solé-
nidion cp du tibia 1. Il m’a été impossible de voir si le solénidion cp'
existe ou non à toutes les stases.
— 598 —
Comparaison avec Reteiydeus pour la chaetofaxie des pattes. —
C’est surtout pour définir une autre chaetotaxie pédieuse de Tydeidé
que j’ai choisi Coccotydeus. Reteiydeus et les genres voisins qui ont
la même chaetotaxie {Lorryia, Stylotydeus, Tydeus) ^ ont le minimum
de poils. Sans avoir le maximum Coccotydeus est notablement plus
riche
Une comparaison détaillée entre les figures 1 et 2 exigerait, pour
être intéressante, que l’on connaisse d’autres Tydeidae et même
quelques genres des familles voisines. Je me bornerai donc à quel-
ques remarques.
1° Reteiydeus a une chaetotaxie très clairsemée. L’évolution
phylogénique du nombre des poils, qui est normalement régressive
chez les Acariens orthotriches, a été poussée très loin sur les pattes.
Corrélativement la chaetotaxie larvaire est presque identique à
celle des nymphes et des adultes. Reteiydeus, d’autre part, n’a aucun
poil qui n’appartienne aussi à Coccotydeus. Il a subi la plus forte
régression. Il est donc plus éloigné du Tydeidé primitif.
2° Ses poils restants se sont-ils spécialisés davantage ? Oui pour
les poils du type dorsal, non pour les poils canaliculés du tarse I.
Il faut un peu d’attention pour voir en quoi les poils at, et, dt de
Reteiydeus se distinguent des poils ordinaires. Chez Coccotydeus au
1. Je ne cite que Reteiydeus dans ce travail parce que je l’ai étudié particulièrement
et que la figure 1 s’y rapporte ; mais ce que j’en dis s’applique aussi à ce groupe de
genres et à plusieurs autres.
2. Tous les Coccotydeus n’ont pas exactement les mêmes poils pédieux, mais les
changements se réduisent à peu de chose. Je n’en ai d’ailleurs observé qu’un : au tarse I,
et seulement à ce tarse, on peut avoir une paire infrapostérieure au lieu du poil unique
gt antiaxial de la figure 2 A. M icrotydeus a une chaetotaxie pédieuse presque identique
à celle de C. frequens. Elle ne diffère, d’après l’espèce que j’ai étudiée, que par l’absence,
A tous les états, du poil supérieur du génual III.
— 599
contraire la différenciation est évidente. C’est l’importance consi-
dérable des poils et et dt qui a fait grossir les cellules sensitives
sous-jacentes et qui a donné à cette région du tarse I, chez Cocco-
tydeus, sa forme bombée et bituberculée.
3*^ Les 5 poils différenciés du tarse I sont les mêmes dans les
deux genres. Au point de vue ontogénique leur différenciation n’est
pas continue, mais brusque. Elle se fait tout entière à une mue.
Avant la 2® nymphe le poil at de la figure 2 A était un poil ordinaire
semblable au poil bt. A la 2® nymphe il devient un poil différencié
comme et et dt et comme il sera chez l’adulte.
4® Le petit poil e du tibia I est remarquable par sa constance.
J’ai fait observer qu’il existe toujours dès la larve. Corrélativement
il ne manque jamais chez les Tydeidae et même, d’après les espèces
que j’ai vues, chez les Ereynetidae et les Eupodidae. On se trompe-
rait donc fortemenj; si l’on assimilait ce poil a un poil ordinaire
dont la taille s’amoindrit et qui serait sur le point de disparaître.
Il vaut mieux le comparer à un famulus.
5® Les poils tarsaux qui se forment à l’adulte, chez C. frequens,
c’est-à-dire ceux de la paire marquée Ad sur les figures 2 ABC,
sont les plus tardifs. Ils sont donc désignés pour être déficients
chez d’autres Tydeidae {C. R. Ac. Sciences, t. 2G6, p. 1855, 1938).
Retetydeus, plus régressif, ne les a pas.
6® La paire prorale du tarse I a un développement retardé car
elle manque chez la larve et n’apparaît qu’à la 1^® nymphe. Aux
pattes II et III, au contraire, elle existe dès la larve. Ce caractère
inattendu n’est pas spéeial aux deux genres Retetydeus et Cocco-
tydeus. Je l’ai constaté chez d’autres Tydeidae et aussi, ce qui
est remarquable, dans le genre Eupodes. II promet donc d’être
commun chez les Eupodoidea.
7® Le tarse IV de la 1^® nymphe n’a que 5 poils au lieu dés 7 habi-
tuels. Je rappelle que les 7 poils comportent un poil dorsal d, un
verticille distal de 2 paires et deux poils ventraux qui font peut-être
une paire. Le verticille distal est formé par une paire supérieure
ou prorale {p, q) et une paire inférieure ou unguinale (m, v). Je désigne
la paire ventrale par (r, w). Les poils p, u et r sont paraxiaux. Les
poüs q, ç et w sont antiaxiaux Ici la disposition des 5 poils est
celle de la figure 1 C. J’admets donc que les poils r et w manquent.
Ils manquent à toutes les pattes chez Retetydeus et aux pattes
II-III-IV chez Coccotydeus, à tous les états du développement.
Au tarse I de Coccotydeus, dans la région ventrale postérieure, existe
1. Ces poils ont des homologues, de mêmes notations, aux autres tarses. Selon la loi
d’homologie parallèle les poils p, u et r sont antiaxiaux aux pattes I-II et paraxiaux
aux pattes IlI-lV. C’est l’inverse pour les poils q, <■' et w.
— 600 —
depuis la larve un poil unique gt. Est-ce le poil r ? Cela est possible»'
mais rien ne permet de l’affirmer.
8° Le phénomène inhibiteur, ontogénique et temporaire, parti-
culier à la 4® patte des Acariens, supprimant d’abord cette patte
• pendant la stase larvaire, ne lui laissant ensuite, pendant la stase
protonymphale, qu’une pilosité étrangement pauvre, puis cessant
à la deutonymphe, n’est pas indépendant du phénomène phylo-
génique de régression qui agit sur les poils de toutes les pattes et
en même temps sur ceux de toute la surface du corps. Il y a entre
eux une corrélation qui nous est prouvée clairement ici par la com-
paraison des tarses III et IV.
La 3® patte de l’adulte, en effet, n’a subi que l’évolution générale.
Elle n’a pas traversé, pendant les premières stases du développement,,
une période d’inhibition particulière. Cependant les poils qui restent
à son tarse, au maximum de régression, chez Retetydeus, sont les.
mêmes que s’il s’agissait du 4® tarse de la protonymphe. On ne peut
admettre que ce soit par hasard. Ces poils sont donc pourvus d’une
qualité qui les distingue des autres et qui est d’être plus résistants,,
non seulement à l’égard de la régression phylogénique générale
mais aussi à celui de l’inhibition ontogénique qui est particulière
à la 4® patte. Une notion potentielle de résistance à la suppression
s’introduit ainsi. Je la crois très importante, aussi bien pour les
poils que pour les autres séries d’organes homéotypes.
Dans un travail ultérieur je montrerai comment cette notion
peut être généralisée et précisée. On est conduit, par exemple,,
à dresser des listes de poils où ces organes sont classés dans l’ordre
de résistance décroissante. Les traits essentiels de ces listes se
retrouvent dans des groupes étendus.
9® Il est intéressant de comparer, quand on le peut, la chaeto-
taxie du palpe à celle des pattes. Le palpe se comporte comme une
patte antérieure plus avancée que les deux autres dans la voie de
régression numérique. On sait qu’il ne porte presque toujours qu’un
solénidion, lequel est implanté sur le tarse et existe depuis la larve.
Il en est ainsi chez Retetydeus mais en outre, dans ce genre à régres-
sion numérique maxima (pour un Toydeidé), les pattes I et II n’ont'
plus également qu’un seul solénidion qui est tarsal et qui existe
dès la larve. Les pattes antérieures, pour la régression numérique
solénidionale, ont rejoint le palpe. Le solénidion qui reste sur les
pattes est le plus « résistant », homologue de celui du palpe.
Plus généralement, chez les Actinochitinosi, le solénidion du
palpe est homologue du solénidion larvaire des tarses pédieux, à.
condition que l’acarien ne possède aux tarses qu’un seul solénidion
larvaire.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
601 —
Sur une nouvelle Sous-Famille et deux nouveaux genres
DE T ÉTRANYQUES (Acariens)
Par le M. Taher Sayed.
(Section Entomologique, Ministère de l’Agriculture, Le Caire [Egypte]).
Les premières recherches scientifiques sur la faune acarologique
d’Egypte sont dues à V Expédition Française qui recueillit dix
espèces que Savigny fit dessiner et auxquelles des noms ont été
attribués par Audouin (1827).
La révision critique de ces espèces a été faite par Marc André
en 1935.
TrâgÂrdh, en 1904, publia le résultat des recherches effectuées
par l’Expédition Scientifique Suédoise dans la Vallée du Nil et
cc' mémoire constitue la contribution la plus importante faite jus-
qu’à ce jour sur les Acariens de cette région.
En 1913, WiLLCOKS mentionne quelques genres et, bien que cet
auteur soit entomologiste, les Acariens sont mentionnés, sans étude
scientifique, seulement pour leur rôle économique.
Au cours de ces dernières années, l’importance économique des
Acariens a été mise en évidence en raison des dommages croissants
qu’ils causent à l’agriculture (plantations de Figuiers, Citrus, Cucur-
bitacées diverses. Vignobles, Arbres d’ornement. Coton, Dattes,
etc.).
Parmi ces parasites, les plus fréquents sont incontestablement
les Tetranychidæ, et nous étudierons, dans ce travail, deux formes
de cette famille, parasites des Dattiers [Phénix dactylifera L.),
du Cynodon dactylon, de l’Ananas {Ananas sativus Lindl.) et du
Phragmites communis en Egypte.
Famille des Tetranychidæ Donnadieu 1876.
Les principaux caractères génériques et spécifiques permettant
de différencier les Tetranychidæ jusqu’ici connus sont les suivants :
1® Les palpes maxillaires qui ont généralement 4 ou 5 articles ;
2° Les péritrèmes, différant de forme ou même de structure ;
3° L’organe copulateur du mâle (pénis) ; 4° Les tarses des pattes
par l’empodium et l’onychium.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n® 6, 1938.
602 —
Sous-Famille des Pseudotetranychinæ s.-f. nov.
Je crée cette nouvelle sous-famille des Pseudotetranychinæ qui
se différencie par les caractères ci-dessous :
a, les palpes maxillaires ont seulement 2 articles dont le proximal
est, ou non, fusionné avec l’hypostome ; b, l’appareil respiratoire
est très complexe, comparativement aux simples péritrèmes des
autres genres de la famille ; c, le pénis est très long et très fin
d, les tarses des pattes ont une armature différant peu de celle que
présentent les Tenuipalpus.
Les caractères qu’offrent les palpes maxillaires sont les plus
importants ; par contre, la structure toute spéciale de l’appareil
respiratoire se retrouve dans les genres Tenuipalpus et Dolichote-
tranyckus.
La sous-famille des Pseudotetranychinæ n’est représentée jusqu’ici
que par deux genres : Raoiella, Hirst (1924) et Phyllotetranychus^
n. gen. |
Phyllotetranychus n. gen.
Corps arrondi, plus long que large. Couleur rouge grenat. Les
poüs recouvrant la face dorsale du corps sont foliif ormes (fig. 4 et 2).
Le bord antérieur dorsal se prolonge, chez la femelle seulement,^
par quatre lames rappelant les projections antérieures des Bryobia,
mais sans la structure foliiforme ; en outre, les deux lames médianes
ne sont pas soudées, mais séparées l’une de l’autre.
Les palpes maxillaires sont très petits et composés chacun de
deux articles dont le proximal est fusionné avec l’hypostome (fig. 3).
Les pattes diffèrent quelque peu de celles des Tenuipalpus. Les
antérieures sont légèrement plus longues que les postérieures. Le
pénis est très long et filiforme. L’appareil respiratoire est très com-
plexe (fig. 4). Dans les deux sexes existe une paire d’yeux de chaque
côté de la partie antérieure du corps.
Phyllotetranychus Ægyptium n. sp.
Femelle. — Deux paires d’yeux (une de chaque côté du corps)
placés à la hauteur de la 2® paire de pattes ; l’œil antérieur est plus
développé que le postérieur.
U appareil respiratoire (fig. 4) présente un ensemble de nombreux
tubes parallèles très rapprochés les uns des autres. Dans sa partie
postérieure se voient d’autres tubes placés transversalement par
rapport aux premiers. A la base de cet ensemble on observe deux
stigmates trachéens qui se continuent par les péritrèmes divergeant
en avant et constituant un V dont le sommet de chaque branche
se termine par une partie élargie ; on remarque, en autre, en arrière^
une paire de trachées.
Genitalia. — La partie postérieure ventrale est semblable à celle
des autres Tétranyques et bordée de 5 paires de poils simples
Pilosité. — Sur la face dorsale il y a 32 poils très développés
et foliiformes (fig. 1) qui se répartissent en quatre séries longitudi-
Phylloietranychus Ægyptium Sayed. — $, face dorsale sans les pièces-
buccales ni les pattes : X env. 313.
nales : deux médianes de 4 poils chacune, deux latérales de 3, et
18 disposés autour du corps en une ligne marginale.
Sur la face ventrale les poils sont simples.
Appareil buccal. — Les mandibules ont la forme de longs et fins
stylets. Les palpes maxillaires sont composés de deux articles dont
le proximal, portant un long poil sur sa face externe, est fusionné
avec l’bypostome. L’article distal présente à son extrémité un long
tentacule (fig. 3) et, de plus, 2 poils dont 1 interne, long, et 1 externe
plus court.
604 —
Pattes. — Dans toutes les pattes le tarse possède 2 griffes très
développées et 4 longs poils capités adhésifs. Entre les griffes il y a
l’empodium qui porte, sur chacun de ses côtés, 4 poils courts.
Les deux paires antérieures de pattes sont plus longues que les
postérieures. Toutes sont couvertes, en plus de quelques soies fines
ordinaires, de poils foliiformes allongés.
Fig. 2. ■ — ■ Philloterianychus Ægyptium Sayed. — cT face dorsale : X env. 302.
Male. — Le pénis est très long et fin (fig. 6). Il est généralement
plus ou moins enroulé sur lui-même et lorsqu’il est allongé sa lon-
gueur dépasse celle du corps.
La partie postérieure ventrale du mâle, conique et très pointue,
porte 4 paires de poils simples ordinaires disposés en trois rangées :
4 antérieurs, 2 latéraux moyens plus développés et 2 en arrière.
La pilosité dorsale (fig. 2) du corps est composée, comme chez
— 605 —
la femelle, d’organes foliif ormes mais moins développés que chez
cette dernière.
Il y en a également 32 sur la face dorsale, répartis en deux rangées
submédianes de chacune 5 poils et 22 latéraux.
Habitat. — Cette espèce se rencontre sur la face dorsale des
feuilles du Dattier (variété Siwah) à Mataanah (Haute Egypte).
Ce n’est pas l’Acarien commun des Dattiers d’Egypte.
Phyllolelranychus Ægyptium Sayed.
Fig. 3. — Palpes maxillaires, dont la base est fusionnée avec l’hypostome ; — Fig. 4.
Appareil respiratoire et projections antérieures dorsales ; — Fig 5. Tarse.
Genre Raoiella Hirst (1924).
Le genre Raoiella Hirst a beaucoup d’affinités avec Phyllote-
tranychus. Les palpes maxillaires sont semblables, mais non fusion-
nés avec l’hypostome. L’appareil respiratoire est identique. Le pénis
est long mais proportionnellement plus court que celui des Phyllo-
tetranychus.
La forme de Raoiella décrite par Hirst est indienne mais se
retrouve communément sur les feuilles de Dattiers en Egypte
(Mataanah et Giza).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
39
— 606 —
Doîichotetranychus n. gen. ^
Corps plus ou moins allongé selon les spécimens ; de couleur
rouge. Divisé, presque au milieu, par un sillon transverse plus clair.
Deux paires d’yeux placés chacune en arrière de la 2® paire de
pattes (fig. 8). Les deux paires de pattes postérieures sont plus
petites que les antérieures et très éloignées de celles-ci. Les tarses
sont. très différents de ceux des autres genres de T etranychidæ ;
ils portent, aux paires I et II un appendice papilliforme. Les palpes
maxillaires ont trois articles : le 1®^ et le 3® sont courts et le médian
Phyllotetranychus Ægyptium Sayed.
Fig. 6. — Extrémité postérieure conique (face ventrale) et pénis du Mâle.
Fig. 7. — Aréa génitale de la femelle.
relativement long. L’article distal porte deux appendices digiti-
formes. Les mandibules sont très longues et en forme de stylet
(fig. 9). La plaque mandibulaire atteint presque le tiers de la face
ventrale du corps.
Doîichotetranychus floridanus Banks.
Femelle. — Porte deux paires d’yeux situés en arrière des
pattes IL
L’appareil respiratoire est semblable, aussi complexe, que dans
1. Je crée ce genre Doîichotetranychus pour une terme d’Acarien d’Amérique que
N. Banks fit connaître, en 1915, sous le nom de Sligmæus floridanus. J’ai pu, grâce à
l’amabilité du Prof. Mc Gregor, comparer les échantillons américains avec les exem-
plaires recueillis par moi-même en Egypte et, après m’être convaincu de leur identité,
j’ai constaté que c’est par erreur que Banks a rattaché cette espèce au genre Stigmæus
dont les caractères sont nettement différents.
A
— 607 —
les genres Phyllotetranychus et Raoiella, mais les tubes péritréma-
tiques antérieurs, en forme de V, n’existent pas (fig. 9).
L’ouverture génitale est très près de l’extrémité postérieure du
corps, immédiatement en avant de l’anus dont la position est
presque dorsale (fig. 12 E).
On observe 4 poils simples près de cette ouverture génitale et
Dolichotetranychus floridanus Banks.
Fig. 8, Femelle, face dorsale : X env. 188. — Fig. 9, r appareil respiratoire, o plaque
mandibulaire, m mandibules.
1 paire de même type, mais plus courts, de chaque côté de l’anus.
Les tarses des pattes (fig. 10) sont, comme nous l’avons dit plus
haut, très différents de ceux des autres genres de Tetranychidæ.
Ils se terminent par deux longs poils bifurqués près de leur base ;
la branche externe de chacun d’eux est très longue, l’interne porte
une rangée de nombreuses soies fines et courtes. Entre ces deux
poils bifurqués et à leur base, naissent, portés par une hampe
— 608 —
commune, deux poils munis à leur face interne de soies courtes
et fines.
L’appendice digitiforme des tarses n’est représenté qu’à l’extrémité
externe des pattes I et II.
Male. — Corps généralement plus court que celui de la femelle.
Son extrémité postérieure, conique (fig. 12 A, B, C), se prolonge
en une saillie, conique également et mobile, pouvant se télescoper
dans le corps. A l’extrémité distale de cette saillie s’implantent
2 poils puissants rigides servant à supporter le pénis. Ce dernier
Fig. 10, tarse des pattes I et II, p pouce. — Fig. 11. Pièces buccales sans les mandi-
bules, d corps digitiformes.
est très long et renfermé dans une gaine sur toute sa longueur.
A la partie postérieure ventrale se trouvent des lignes transversales
et parallèles qui donnent à ses bords un aspect denté.
Les caractères présentés par les pattes, les tarses, les palpes
maxillaires, l’appareil respiratoire et les yeux sont semblables chez
le mâle et la femelle.
Habitat. — Sur l’herbe [Cynodon dactylon L., Phragmites corn-
niunis) et les feuilles d’Ananas [Ananas satwus Lindl).
Remarques générales.
N. Banks décrivit, en 1915, un Acarien parasite de l’Ananas
en Amérique et le nomma Stigmaeus floridanus.
— 609 —
C. L. Koch avait créé (1836) ce genre pour une forme qu’il appela
St. cruentus et, par la suite, Canestrini et A. Berlese en firent
connaître d’autres espèces.
J’ai demandé au Professeur Mac Gregor, l’Acarologiste améri-
cain, de bien vouloir me communiquer l’Acarien que décrivit
Banks en 1915 afin de pouvoir comparer cette forme avec les spéci-
mens que j’avais recueillis moi-même en Egypte sur l’Ananas.
Mes observations me permettent d’affirmer que l’espèce de
Banks est un Dolichotetranychus semblable à celui d’Egypte et
Fig. 12. - — Dolichotetranychus floridanus Banks ; A, Extrémité postérieure du mâle
montrant le pénis ; B, vue latérale du même ; C, id. dorsal ; a portion de l’anus,
d côté dorsal, p extrémité conique ; s tiges ou supports du pénis ; o côté ventral ; D,
vue latérale de l’extrémité postérieure du corps de la femelle ; E, extrémité ventrale
du corps de la femelle ; a anus, g ouverture génitale de la femelle.
c’est par erreur que l’auteur américain l’a rattachée au genre Stig-
mæus dont les caractères sont absolument différents.
Cette forme doit donc être désignée sous le nom de Dolichotre-
tranychus floridanus Banks.
En terminant cette note, je désire exprimer ma vive reconnais-
sance à M. le Professeur L. Face qui a bien voulu m’autoriser à
effectuer ce travail dans son Laboratoire du Muséum et mettre obli-
geamment à ma disposition toutes les ressources de son Service.
J’ai le plaisir de témoigner toute ma gratitude à M. Marc André,
sous-Directeur du Laboratoire de Zoologie au Muséum, et au Prof.
— 610 -
1. TragÂrdh, du Statens Skogsfôrsoksanstalt à Stockholm. J’aurai
eu l’avantage de travailler, durant neuf mois, sous leur direction.
Leurs eonseils me furent souvent d’un grand secours.
Je remercie également le Professeur H. Priesner, Directeur de
la Section entomologique d’Egypte, pour son aide et ses précieux
encouragements et M. R. J. Whittick, du Département des Arach-
nides au British Muséum (Natural History) de Londres, qui a eu
l’amabilité de mettre à ma disposition le matériel de comparaison.
M. le Prof. E. A. Mc Gregor a eu la grande obligeance de me com-
muniquer des Tétranyques d’Amérique. Mes remerciements vont
aussi à M. H. Daoud de la Section Entomologique d’Egypte pour
son assistance.
BIBLIOGRAPHIE
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cription de l’Egypte. Bull. Mus. Paris, 2® s., VII, pp. 197-200.
1827. Audouin (V.). Explication somnaaire des planches d’Arachnides
de l’Egypte et de la Syrie, publiées par J.-V. Savigny, 1827,
t. XXII, pp. 425-430.
1915. Banks (N.). The Acarina or Mites. Report n° 108. U. S. Dep. Agric.
Washington.
1910. Berlese (A.). Acari Nuovi — Bedia, VI, fasc. 2, pp. 205-208.
tav. XVIII (fig. 21, 22, 24) et XIX (fig. 26, 27, 28). Firenze.
1889. Canestrini (G.). Prosp. Acarof. Ital., pp. 512-13, tav. X, fig. 35.
1890. — ]d., ihid. pp. 448-452, tav. XL, fig. 35.
1924: Hirst (S.). On some New Species of Red Spider. Ann. Mag. Nat.
HisL, s. 9, 1. 14, pp. 522-23, pl. XVI,
1835-1844. Koch (G. L.). Crust. Myr. Arach. Deutsch., fasc. 4, 20 et 37.
1904. TrÂgÂrdh (I.). Acariden aus Agypten und dem Sudan (Results
Swed. Zoolog. Exped. Egypt and the White Nile), pp. 124, pis. 6.
1913. WiLLcocKS (F. G.). Notes on some injurions and bénéficiai Mites
found in Egypt. Bull. Soc. Entom. d’Egypte, VI, n*’ 1. (January-
March). Gairo.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 611 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Clausinella,
DE Salacia, de Prgtothaca et de Samarangia
(Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette,
Parmi les espèces rangées dans les Venus par Lamarck (1818,
Anim. s. çert., V), quatre {V. paphiah., V.fasciata Da G., V. cingu-
lata Lk., V. gallina L.) appartiennent au sous-genre Clausinella
Gray, 1851, une (E. lamellata Lk.) au sous-genre Salacia Jukes-
Browne, 1914, deux (E. Domheyi Lk. et E. rufa Lk.) au genre
Prototkaca Dall, 1902, et une (E. exalhida Ch.) au genre Sama-
rangia Dall, 1902.
Venus paehia Linné.
Bien que cette espèce ne soit pas mentionnée dans V Hist. nat.
des Animaux sans vertèbres, on trouve dans la collection du Muséum
de Paris deux spécimens (44 X 37 et 37 X 31 mm.) du E. paphia
Linné (1767, Syst. Nat., éd. XII, p. 1129) qui ont été étiquetés
de la main de Lamark.
Cette espèce des Indes Occidentales et du Brésil, qui est le Pectun-
culus çetula Da Costa (1778, Brit. Conch., p. 190, pl. XIII, fig. 5),
représenté dans les ligures 274-276 de Chemnitz (1782, Conch.
Cab., VI, p. 267, pl. 27), appartient à la section Lirophora Conrad,
1864.
Il ne faut pas confondre avec cette coquille Linéenne un Venus
paphia Lamarck (p. 618), qui est un fossile, du Miocène supérieur
de la Caroline du Nord, identique au Clausinella latüirata Conrad
(1914, J. Favre, Cat. ill. coll. Lamarck Mus. Genève, Conchif.
Dimyaires, pL 22, fig. 119 a-c).
Venus fasciata Da Costa.
De même, quoique Lamarck ne mentionne pas cette forme dans
les Animaux sans vertèbres, il a étiqueté E. fasciata, dans la collection
du Muséum de Paris, deux individus mesurant 30 X 23 et 20 X 17 mm.
Cette espèce, de l’Océan Atlantique (de la Norvège à Madère)
et de la Méditerranée, qui est le Pectunculus fasciatus Da Costa
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 612 —
(1778, Brit. Conch., p. 188, pl. XIII, lig. 3) et le Venus paphia
Montagu [non L.] (1803, Test. Brit., p. 110), correspond aux figures
277-278 de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 290, pl. 27) : elle
est le type de la section Clausinella Gray, 1851.
Le V. Brongniarti Payraudeau (1826, Cat. Moll. Corse, p. 51,
pl. I, fig. 23-25) est, d’après Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus
(1893, Moll. mar. Boussillon, II, p. 387), une variété Méditerra-
néenne pourvue de larges et fortes côtes peu nombreuses, réfléchies
vers le sommet.
Venus cingulata Lamarck.
Pour son V . cingulata, Lamarck (p. 600) renvoie avec doute à
la figure 386 de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 371, pl. 36)
et il dit que cette espèce, qui fait partie des espèces où il n’y a
« point de stries lamelleuses » et qui possède des côtes transverses
crénelées, est toute blanche à l’intérieur.
Il est probable qu’il avait en vue une coquille fort semblable à
celle que Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 729, pl. CLXI, fig. 191)
a figurée sous ce nom de V . cingulata, en lui identifiant le V . pulicaris
Broderip (1835, P.Z.S.L., p. 44).
Or, dans la collection du Muséum de Paris on trouve étiquetés
par Lamarck Venus « cingulina » (et non cingulata) deux cartons
qui portent l’un trois individus (41x37, 31x28 et 30x27 mm.),
l’autre quatre spécimens (27x29, 26x24, 22x21 et 21x19 mm.),
tous rapportés de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803).
Ces coquilles présentent des stries lamelleuses lisses et sont à
l’intérieur teintées de violet dans la région postérieure : elles n’ont
donc rien de commun avec le V . « cingulata » et, au contraire, elles
ressemblent au V. Berryi Gray (1828, Wood, Index testac. Suppl.,
p. 5, pl. 2, fig. 2 ; 1849, Philippi, Abbild. Conch., III, p. 81, pl. X,
fig. 2), tel qu’il a été figuré par Sowerby (1853, Thés. Conch.,
II, p. 724, pl. CLX, fig. 170-173), qui indique d’ailleurs (p. 749)
comme synonyme de cette espèce de Gray l’appellation « cingulina »
sans nom d’auteur.
Ce V. cingulina Lk. = Berryi Gr. paraît correspondre aux
fig. 3 a-b de la pl. 276 de V Encyclopédie qui n’avaient pu être déter-
minées par Bory de Saint-Vincent (1824, Encycl. Méthod., Vers,
10® livr., p. 153) : il appartient au sous-genre Clausinella.
Venus gallina Linné.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 66) a trouvé dans la collec-
tion de Linné les types qui correspondent bien à la forme Méditer-
ranéenne désignée sous ce nom.
-- 613 —
Au Muséum de Paris, Lamarck (p. 601) a étiqueté V. gallina
deux individus mesurant respectivement 34x30 et 27x23 mm.
Cette espèce est le type de la section Chamelea Môrch, 1853.
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893, Moll. mar. Roussillon,.
II, p. 360) rangent dans sa synonymie le Venus lusitanica Gmelin
(1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3281), ainsi que le V. Wauaria Gmelin,
{ibid., p. 3291) et lui rattachent comme variété le Pectunculus
striatulus Da Costa (1778, Brit. Conch., p. 191, pl. XII, fig. 2),
qui vit plus particulièrement dans l’Océan Atlantique et qui se
distingue par sa taille plus faible et ses stries concentriques beaucoup
plus nombreuses.
Venus lamellata Lamarck.
Le V. lamellata Lamarck (p. 602) se distingue du V. plicata
Gmelin par l’absence de crénelures au bord ventral des valves :
sa coquille est ornée de lamelles transverses élevées, frangées, striées
verticalement et prolongées sur la région postérieure par des appen-
dices canaliculés.
Lamarck a distingué une variété [2] où ces appendices font
défaut.
D’après Hedley (1918, Journ. a. Proc. R. Soc. N. S. Wales, LI,
p. 24), le nom de V. lamellata tombe en synonyme de V. disjecta
Perry (1911, Conchology, Venus, pl. 58, fig. 3).
Cette espèce Australienne (Nouvelle-Galles du Sud) est le type
du sous-genre Salacia Jukes-Browne, 1914.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck a étiqueté
V. lamellata deux individus (60x46 et 50x37 mm.) rapportés du
canal d’Entrecasteaux par Péron et Lesueur (1803)
Venus Dombeyi Lamarck.
Lamarck (p. 601) cite avec doute pour son V. Dombeyi les figurer
1 a-b de la pl. 279 de Y Encyclopédie : or il les avait déjà rapportées
(p. 584) à son Cytherea interrüpta, qu’elles représentent effectivement
et qui est une Lucine (Codokia) de l’Océan Indo-Pacifique.
Ainsi que l’a reconnu d’Orbigny (1846, Voy. Amér. mérid.,
Moll., p. 557, pl. LXXXII, fig. 11), cette espèce du Pérou et du
1. Ce V. Wauaria a été identifié par Dillwyn (1817, Descr. Cal. Rec. Shells, I, p. 201)
au Circe scripla L. et par Romer (1857, Krit. Unlersuch. « Venus », p. 48) au Circenita
arabica Chemnitz.
2. Il ne faut confondre avec cette espèce ni le V. lamellaris Schumacher, qui est un
Antigona, ni le V. lamellosa Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 298, pl. 28, fig. 293-
294) ; Pfeiffer avait d’abord (1840, Krit. Reg. Conch. Cab., p. 62) admis que cette
dernière forme pouvait être le jeune de V. plicata Gmelin, mais ultérieurement (1869,
Conch. Cab., 2® éd., Veneracea, pp. 155, 193 et 239) il l’a assimilée au V. gravescen»
Menue (1843, Moll. Noo. Holland., p. 43), qui est un Clausinella.
— 614
Chili est le V. thaca Molina [Chama] (1782, Stor. Nat. Chili, p. 203) :
elle est le type du genre Protothaca Dall, 1902.
Dans la collection du Muséum, de Paris un individu mesurant
50 X40 mm. est indiqué comme ayant été déterminé par Lamarck.
Venus rufa Lamarck.
Le V. rufa Lamarck (p. 603) ^ est une espèce Pacifique (du
golfe de Panama au Chili) qui appartient au genre Protothaca
Dall et est le type du sous-genre jR/«omaZea Jukes-Browne, 1914.
Dans la collection du Muséum de Paris le type de cette espèce,
étiqueté par Lamarck, est une coquille du Pérou, mesurant
90 X 68 mm.
Venus exalbida Chemnitz.
Le V. exalbida Chemnitz (1795, Conch. Cah., XI, p. 225, pl. 201,
fig. 1974) est une espèce des îles Falkland et du détroit de Magellan,
qui appartient au genre Samarangia Dall, 1902.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck (p. 603) a
étiqueté un individu mesurant 91 X 73 mm.
D’après Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 154)
le Venus exalbida Jonas (1846, Moll. Beitrage, Abhandl. Geb.
Naturw. Ver. Hamburg, I, p. 16, pl. 8, fig. 7 a-b) est différent de
l’espèce de Chemnitz et correspond au V. lenticularis Sowerby
(Laboratoire de Malacologie du Muséum.)
1. Dall (1909, Shells Peru, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 269) cité par erreur,
comme référence pour celte espèce, non pas le « Venus » rufa Lamarck (p. 60â), mais le
-« Cylherea » rufa Lamarck (p. 580), qui est un Dosinia.
2. Comme l’a fait remarquer L. Pfeiffer (1869, Conch. Cab., 2® éd., Veneracea,
p. 151), Deshayes renvoie (p. 155) à un V. Jonasi Desh., qu’il ne mentionne nulle
part ailleurs.
— 615 —
Physiologie et technique de préparation des Actinies^
Par Jean Delphy.
On sait qu’il est plutôt rare de trouver, dans les collections zoo-
logiques, des Actinies bien présentées, fixées en extension et rappe-
lant assez bien l’élégance de leurs formes à l’état vivant. Cela tient
à la difficulté très considérable, pour la plupart d’entre elles, de les
obtenir ainsi, à cause de leur extrême contractilité, qui reste souvent
très grande après l’action prolongée des meilleurs anesthésiques.
Non seulement il est difficile d’obtenir des pièces bien préparées
in toto, mais la même chose est vraie pour les échantillons destinés
à l’étude anatomique et histologique (v. Faurot, 1895, p. 109 et
p. 224).
On sait depuis longtemps (1879 au moins : O. et R. Hertwig)
qu’on ne peut aboutir à une classification correcte de ces animaux
en tenant compte seulement des caractères extérieurs. Mais il est
de plus en plus évident, à la suite des travaux de Carlgren, Pax,
Stephensox, etc., qu’il est indispensable de tenir compte d’abord
des caractères histologiques.
11 se trouve d’ailleurs que la bonne conservation à ce dernier
point de vue coïncide avec la bonne conservation morphologique.
L’une et l’autre sont obtenues à la suite d’une fixation convenable
de sujets préalablement bien anesthésiés. L’étude des moyens propres
à obtenir une bonne anesthésie est donc le premier paragraphe
d’une étude des Actinies.
Nombre de procédés ont été préconisés ; comme dans tous les
cas difficiles, les essais ont été multipliés. Il faut avouer qu’ils l’ont
été au hasard. Les systématiciens ne se sont pas suffisamment préoc-
cupés du point de vue physiologique et les physiologistes n’ont pas
tenu assez grand compte des différences spécifiques possibles ou
même probables. Mes propres essais ont été jusqu’ici, comme ceux
de mes prédécesseurs, empiriques. Pendant mon passage à la sous-
direction du Laboratoire Maritime du Muséum, j’ai eu très fréquem-
ment l’occasion de préparer des Actinies et j’ai naturellement suivi
les instructions que l’on trouve dans les ouvrages classiques. Tou-
1. Manuscrit déposé à la Réunion des Naturalistes du Muséum, le 23 juin 1938.
Rulletin du Muséum, 2« s., t. X, n° 6, 1938.
616 —
tefois, j’ai fait tout récemment quelques observations dirigées par
une idée générale et c’est surtout de celles-ci qu’il sera question ici.
Elles ont été faites à Arcachon ^ et ont surtout porté sur les quatre
espèces suivantes ^ : Calliactis effoeta L. Sagartia elegans miniata
Gosse, Cereus pedunculatus (Penn.) « Sagartia erythochila » Fischer
Je rappelle d’abord que les procédés mis en œuvre jusqu’ici pour
obtenir des échantillons d’animaux en bon état d’extension peuvent
être groupés très simplement de la manière suivante :
ou (a) on emploie un fixateur d’action suffisamment rapide pour
que l’animal n’ait pas le temps de se contracter,
ou (^) on l’anesthésie, c’est-à-dire qu’on l’intoxique d’une manière
quelconque, qui peut entraîner notamment l’asphyxie.
Il ne semble pas que le premier procédé (a) puisse donner de
bons résultats, si ce n’est tout à fait exceptionnellement et de façon
tout à fait aléatoire, pour les Actinies.
Je ne reprendrai pas, bien entendu, les vieilles discussions qui ont
eu lieu il y a une trentaine d’années, autour d’expériences faites
sans aucune méthode, sur l’épanouissement des Actinies dans des
milieux asphyxiques (c’est-à-dire impropres à la respiration). Pour
le faire avec fruit, il faudrait qu’eussent d’abord été étudiés les
échanges respiratoires de ces animaux, ce qui, à ma connaissance,
n’a pas été fait.
En l’absence de cette étude, il est difficile aussi de dire exactement
quel est le mode d’action des diverses substances toxiques : rien
ne permet d’affirmer qu’elles n’agissent pas précisément surtout
en modifiant les échanges respiratoires. Pour les « anesthésiques »•
proprement dits (chloroforme, éther, etc.), il est au contraire très
probable qu’il en est ainsi. — Pour d’autres substances, qui donnent
d’excellents résultats (menthol), il me paraît fort difficile de pré-
ciser leur mode d’action.
Les principaux résultats obtenus, tant positifs que négatifs, sont
les suivants :
chloroforme, chloral : à proscrire, la macération des tissus se produit
alors que l’anesthésie est encore très loin d’avoir atteint un degré
suffisant (confirmation de nombreux résultats antérieurs) ;
1. Je renouvelle ici mes remerciements à mes amis, le Professeur R. Sigalas, Direc--
teur de la Station Biologique, et J. Souterbicq, pharmacien. Ce dernier m’a été d’un
grand secours grâce à sa compétence en chimie biologique.
2. Il n’existe encore aucun ouvrage français permettant une détermination correcte
des Actinies. Le mieu.x est d’avoir recours à la Monographie de Stephenson (1928 et
1935).
3. = parasitica (Couch) (Stephenson 1935).
4. Abondant à Arcachon. Je remarque en passant que P. Fischer (1875-1890)i
dit ne l’avoir jamais trouvé sur les côtes de la Gironde.
5. Il est possible que l’étude anatomique de ces échantillons infirme leur indépen-
dance spécifique ou leur attribution générique.
fumigation (tabac), COg ; résultats très inconstants pour l’épa-
nouissement ; contraction à la fixation ^ ;
nicotine : idem.
sels métalliques : Glg Hg (pour les Calliactis et les Cereus) : pro-
duction très abondante de mucus tout à fait gênante ; mauvaise
fixation.
CI2 Mg et SO4 Mg ; résultats nuis (Pax, 1928, p. 191, recommande '
tout spécialement le SO4 Mg) ;
menthol (recommandé par' Stephenson, 1928, p. 54 ; il ne donne
aucune indication sur le mode d’action probable de cette substance,
ni sur les considérations qui l’ont conduit à l’employer, ni sur le
fait qu’elle ait été ou non employée auparavant) : résultats excellents,
tant en ce qui concerne l’épanouissement *qu’ en ce qui concerne la
fixation (surtout pour les Calliactis, Cereus et « Sagartia erythro-
chila »). Le mode opératoire est le suivant ; Placer le soir une Acti-
nie en bon état dans une quantité d’eau de mer juste suffisante
pour qu’en extension elle soit recouverte d’une épaisseur de 1 ou
2 cm. d’eau ; poser quelques cristaux de menthol sur l’eau (les
cristaux, plutôt grands, sont très préférables à la même quantité
de menthol en poudre) ; douze heures après, vérifier que l’épanouisse-
ment est obtenu et aussi obtenue l’anestbésie ; verser rapidement
dans le même récipient quantité égale de fixateur (comme je l’ai
déjà remarqué plus haut, il n’est pas utile, malgré la dilution qu’on
lui fait ainsi subir par l’eau de mer, qu’il soit plus concentré que
d’habitude).
Le menthol paraît agir comme modificateur de la « tension super-
ficielle ».
Tablant sur cette considération prise comme hypothèse de tra-
vail, j’ai essayé un certain nombre d’autres substances :
camphre : action assez semblable à celle du menthol, mais moins
complète ; à la fixation, contraction et ( Calliactis) émission abon-
dante d’aconties par les cinclides basilaires ;
thymol (toxique, malgré une solubilité infime) : cavité gastrique
rapidement complètement extroversée ; à la fixation, contractions
irrégulières ;
naphtalène, paradichlorobenzène : mauvais résultats ;
xylène, toluène, en couche mince en surface : résultats inconstants
pour l’épanouissement, nuis pour l’anesthésie.
1. Afin d’éviter le transport des animaux, au lieu d’enlever ceux-ci et de les plonger
dans les fixateurs, j’ai fait les fixations en ajoutant les fixateurs à l’eau de mer qui
les contenait. J’ai employé : le liquide de Bouin, avec ou sans acide acétique et le
« Bouin-Allen ».
En résumé, tant pour l’épanouissement que pour la fixatioïi»
ultérieure, les résultats de beaucoup les meilleurs ont été obtenus-
par l’emploi du menthol suivant la technique recommandée par
Stephenson.
L’explication rationnelle de ces résultats reste à chercher.
Station Biologique d’ Arcachon et Laboratoire de Malaco-
logie du Muséum.
— 619 —
Les Actinies athénaires (Actiniaria Athenaria)
DE LA FAUNE FRANÇAISE
Par Jean Delphy.
Les Actinies de la faune française sont fort mal connues, même
celles qui sont tout à fait banales. Elles ont été jadis l’objet de fort
beaux travaux base précieuse pour de nouvelles études.
Il me paraît opportun, avant d’en tenter une révision (laquelle,
soit dit en passant, ne peut qu’être, forcément, à la fois systéma-
tique, anatomique, histologique, cytologique et physiologique), de
faire une mise au point. Ce me sera une occasion de faire connaître
des observatinns anciennes restées inédites et le résultat de recherches
récentes. Malheureusement, la part de la discussion bibliographique
sera, pour le moment, plus importante. Je le regrette d’autant plus
que, comme on va le voir, c’est par des recherches dans la nature
qu’on peut espérer arriver à résoudre l’une des questions princi-
pales.
La présente Note sera consacrée aux Athénaires c’est-à-dire
celles qui sont dépourvues de muscles basilaires.
Pour la distinction des familles, genres, espèces, je ne pourrais
guère que copier T. A. Stephenson (1935, p. 23, 32, etc.) ; je reuYoie
donc à son ouvrage.
1° Fam. Gonactiniidae Carlgren. — On peut, d’accord avec
Carlgren et T. A. Stephenson, et contrairement à ce que fait
Pax (1936), les mettre tout à fait à part parmi les Actinies ; Edm.
Perrier (1893, Traité, II, p. 760) en faisait un « sous-ordre des Gonac-
tiniaires
La Gonactinia proliféra (Sars), dont l’aire de dispersion s’étend
de la côte murmane à la Méditerranée, n’a été récoltée sur nos côtes,
que je sache, qu’à Banyuls, par Prouho, qui en a donné (1891,
Arch. Zool. exp.) une fort belle figure. Cette espèce doit certainement
se retrouver sur nos côtes et le fait qu’elle n’ait pas été signalée
tient à sa faible taille (^ 4 mm.) et à sa vie en profondeur.
2® Fam. Edwardsiidae (Andres). — Cette Famille doit être l’objet
1. Le petit mais très sagace mémoire de Nafilyan (1912) est un excellent travail.
2. Pax (1936) les appelle Abasilaires ; le mot est un barbarisme.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938,
— 620 —
d’une attention toute particulière de la part des zoologistes français,
puisque elle a été en somme inventée, il y a bientôt un siècle, par
Quatrefages (1842). Or si l’on en croit les autorités actuelles
on ne saurait plus du tout à quoi correspondent les espèces établies
par lui.
Les raisons pour ne pas faire de sous-familles données par Ste-
PHENSON (1935, p. 33) paraissent bien convaincantes, quoique
Fax (1936) n’ait pas suivi cet avis.
G. Fagesia nom. nov. (= Milne-Edwarsia Carlgren 1893) ^ sp.
carnea (Gosse) >> ? Halcampa microps Gosse, Nafilyan, 1912, p. 9
(synonymie proposée par Stephenson). Quoique Nafilyan n’ait
trouvé « qu’un seul exemplaire très jeune de cette espèce » (à Ros-
■cofï), la question vaut la peine d’être posée.
G. Edwardsia (Quatrefages, 1842). C’est le genre type de la
Famille. L’espèce type du genre est VEdw. Beautempsi de Qua-
trefages.
T. A. Stephenson croit avoir démontré (1928, p. 7) « que l’iden-
tification par certains auteurs de VE. callimorpha avec VE. Beau-
tempsi est malencontreuse et que, quoi que fût réellement VE. Beau-
tempsi (et il se peut que nous ne le sachions jamais), ce n’était presque
certainement pas VE. callimorpha » (1935, pp. 61-62).
Il n’y a aucune raison pour que nous ne sachions jamais ce qu’est
VE. Beautempsi ; au contraire nous pouvons le savoir très exactement
et il est éminemment souhaitable que nous le sachions. Il est vrai
que les descriptions de Quatrefages sont tout à fait insuffisantes
en l’état actuel de la science actinologique ; il est vrai qu’on ne
peut guère compter sur les échantillons originaux conservés depuis
près de cent ans dans les collections du Muséum. Mais Quatregages
a indiqué avec la plus grande précision la provenance de ses échan-
tillons ; il sera facile, quand on pourra disposer de moyens suffi-
sants, d’aller en récolter exactement au même endroit ^ et il est
extrêmement probable qu’on se trouvera en présence des descen-
dants des Edwardsia que M. de Quatrefages a observées, décrites
et figurées.
Jusqu’alors on ne pourra décider avec une certitude suffisante
ni l’identité ni la non-identité de telle ou telle espèce postérieure-
ment décrite avec l’une de celles qu’il a nommées.
3° Fam. Halcampidae Andres. — Halcampa (Gosse) chrysanthellum
(Peach) : « se trouve à Roscofî un peu partout, ... mais elle n’est
abondante nulle part » (Nafilyan, 1912, p. 8-9). Assez abondante,
1. Ce nom ne peut être maintenu : il a été employé dès 1877 par Bourguignat
pour un Gastropode Pulmoné {Ann. Sc. N al. ZooL, (6), VI, p. 59).
2. En septembre dernier, seules de malencontreuses raisons de santé m’ont empêché
au dernier moment de prendre part à l’excursion à Chausey organisée par M. le pro-
fesseur A. Gruvel.
— 621 —
de 1910 à 1922, sur la côte orientale du Cotentin, en particulier
dans la Baie de la Hougue, à basse et à très basse mer. Elle y est
connue depuis fort longtemps (Keferstein, 1862).
4° Fam. Halcampoididae Appelôf. — La var. Halcampoides
(Danielssen) purpurea (Studer) mediterranea (Carlgren) est répandue
du Cattegat à la Méditerranée. Elle n’a pas encore été signalée sur
nos côtes ; elle est à rechercher.
5® Fam. Mesacmaeidae (Andres, Nafdyan) (< llyanthidae Gosse).
La valeur exacte du G. Ilyanthus Forbes (1840) ne pourra être
connue qu’après qu’on aura retrouvé et étudié à nouveau 1’/. scoticus
du même auteur.
Mesacmaea (Andres) Mitchelli (Gosse) : de la Manche au golfe
de Naples, toujours plus bas que les plus basses mers. Ne paraît
pas avoir été remarqué sur les côtes françaises ailleurs qu’au large
du Boulonnais (Hallez, 1890) et à Roscofî (Nafilyan, 1912).
Anemonactis Andres 1880 (= Eloactis Andres 1883) ^ Mazeli
(Jourdan) : du Cattegat à la Méditerranée. En France ; à Marseille
(Jourdan, 1880, description originale), à Banyuls (Faurot, 1895).
Peachia (Gosse) hastata Gosse ; du Cattegat à la Méditerranée.
Cette espèce n’est pas aussi rare que certains auteurs le disent ^ ;
j’en ai récolté dans la Baie de la Hougue chaque année quelques
exemplaires, de 1910 à 1913 avec A. F. Malard (qui les appelait
Siphonactinia), puis de 1914 à 1921, dans la même région, seul,
toujours à très basse mer.
Andresia (T. A. Stephenson) [ex Ilyanthus] parthenopea (Andres).
— Cette espèce a été découverte à Naples par Belle Chiaje en 1841
et nommée par Andres en 1883. Sa présence a été signalée à Mar-
seille, à Banyuls. Faurot (1895) parle d’un individu dragué à
Roscofî. En 1923, Fauvel en trouve des exemplaires abondants,
à Cherbourg. Il a publié cette observation, extrêmement intéres-
sante, dans la Feuille des Naturalistes (Nouvelle Série, n® 5, juillet 24).
Il ne donne pas dans cette Note d’indications sur la taille des indi-
vidus observés. On va voir que cela présente un certain intérêt.
Deux échantillons provenant de cette récolte sont déposés dans les
Collections du Muséum et Fauvel a bien voulu m’en envoyer un
autre (de sa collection personnelle) pour en faire une étude plus
détaillée : ces exemplaires, conservés en formol, ont environ 7-8 cm.
de long sur 5-6 de diamètre. En m’envoyant celui qui était destiné
à la dissection et aux coupes, Fauvel m’écrivait à son sujet :
« Cette Aetinie, mise dans un bocal d’eau de mer pure, se gonflait
« d’une façon extraordinaire, jusqu’à atteindre une hauteur de
« 8 à 10 cm., en devenant transparente. En la précipitant brusque-
1. Sur le nom de genre, voir : P. Fischer 1887, p. 407.
2. P. Fauvel (1924, loc. cil.) ; R. Perrier, La Faune..., 1. A, p. 55.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
40
— 622 —
« ment dans de l’eau de mer très chaude, elle se contractait, mais
« était tuée étalée quand elle revenait à ses dimensions normales.
« Aussitôt remise dans de l’eau froide, elle était ensuite fixée dans
« le formol ». Dans une lettre précédente, il m’avait dit : « La station
« est maintenant complètement détruite, la plage des Bains, depuis
<c la construction de la gare maritime, étant recouverte par un très
« vaste terre-plein se terminant à la mer par un mur â pic ». Aussi
fût-ce une grande et très agréable surprise quand j’appris que notre
Collègue, mon ami R. Herpin, . ayant exploré, à ma demande, le
fond oriental de la rade de Cherbourg, entre la gare maritime et
le Fort des Flamands, avait eu la bonne fortune d’y trouver un
exemplaire vivant de la même espèce C’était au plus bas de l’eau
de la très grande marée du 24 septembre dernier et V Andresia
était encore recouverte d’environ 30 cm. d’eau, dans un sable plus
ou moins vaseux riche en Myxicoles, Cereus et Anthopleura Baïli.
Cet exemplaire qui, conservé en formol, est du même ordre de
grandeur que ceux dont il a été question plus haut, atteignait,
vivant, une très grande taille, jusqu’à environ 12 cm en diamètre.
De nouvelles recherches restèrent infructueuses.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Pour la bibliographie antérieure à 1935, se reporter à : T. A. Stephen-
son 1928 et 1935, British Sea-Anemones, Ray Soc. ; ajouter : Fauvel
(1924, loc. cit.) ; Hallez (1890, Bull. Biol, du Nord] ; Pax (1936, Tierw.
Nord-und Osts., Lief. 30).
1. R. Herpin la connaissait, ayant pris part à la récolte de Fauvel racontée ci-
dessus.
— 623 —
Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie
LXIX. — Plantes recueillies par I. Franc de 1905 à 1930
(12® supplément)
Par A. Guillaumin.
Muséum national d’Histoire naturelle.
Hibbertia pulchella Schltr. — Prony (1597).
Xylopia Pancheri Baill. — Bords de la Tontoua (2440),
Agathion Pancheri Brong. et Gris. — Dombéa (6).
Solmsia calophylla Baill. — Prony (232 série A).
S. — var. chrysophylla Guillaum. — Prony (230 série A,
1724 série A).
Elaeocarpus Baudouinii Brong, et Gris. — Prony (228 série A).
E. persicifolius Brong. et Gris. — Yahoué (300 série A).
E. retusus Brong. et Gris. — Plaine des Lacs (441 série A).
E. rontundifolius Brong. et Gris. — Couvélée (2401).
E. spathulatus Brong. et Gris. — Prony (299).
Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Couvélée (92).
Oxalis N ovae-Caledoniae Knuth (1919). — O. neo-caledonica Guillaum.
(1920) = O. fruticosa Vieill. ex Bak. f. (1921). — Couvélée (687).
Evodia Baudouinii Baill, — Yaté (2072).
E. ignambiensis Guillaum. — Monts Oungoué (2032).
Comptonella drupacea Guillaum. — Couvélée (1495).
Melicope triphyîla Merr. — Yaté (324^).
Soulamea Muelleri Brong. et Gris. — Mont Dzumac (881 série A).
S. Pancheri Brong. et Gris. — Couvélée (12).
S. tomentosa Brong. et Gris. — Pointe de l’Artillerie.
Aglaia eleagnoides Benth. — Nouméa (2381).
Olax hypoleuca Baill. — Prony (1743).
Elaeodendron Tuk Guillaum. sp. nov.
Arbor media, ramis robustis, foliis ad ramulorum apicem congestis,
spathulatis ( usque ad 14 cm. X 5 cm.), coriaceis, venis immersis,
1. La présente liste comprend, en grande partie, des plantes données récemment au
Muséum par M. Galle et qui complètent heureusement les séries antérieures. J’ai cru
devoir citer certains numéros déjà énumérés parce que renfermant sous le même n° des
plantes récoltées dans des localités différentes pas encore signalées.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
624 —
basi in petiolum usque ad 2,5 cm. longum cuneatis, apice rotundatis,
margine ad apicem sinuato -undulatis. Inflorescentiae 3-4 cm. longae,
bracteis minutis, floribus 4 mm. longis, h-meris, sepalis oçatis, 1 mm.
longis, petalis ellipticis, vix 3 mm. longis, $ staminibus panais, antheris
ovatis, ihecis basi dwergentibus, filamentis aequilongis, disco crasso,
annulari, crenato, ovarii basi adnato, ovario conico, stigmate capitato,
loculis 5, 2 ovulatis.
Prony (1529 série A) vulgo « Tuk blanc ».
Cette espèce peut se distinguer des 6 autres signalées en Nouvelle-
Calédonie ^ par la clef suivante :
A. Feuilles courlement pétiolées (au plus 5 mm.)
Fruits petits à 2 loges.
a) Feuilles spatulées, longues de 2-5 cm.,
fruits ovoïdes
h) Feuilles lancéolées, longues de 5-10 cm.,
fruits ellipsoïdes, le plus souvent atténués
au sommet
B. Feuilles longuement pétiolées (au moins
10 mm.).
a) Feuilles longues de 6,5 cm. au plus, fruits
elliptiques, petits, atténués aux deux
extrémités, loges 2-4
b) Feuilles longues de 7 cm. au moins,
a) Feuilles ovales, crénelées, fruits gros,
globuleux, loges 1-2
P) Feuilles spatulées, entières ou presque.
I. Axe d’inflorescence robuste. Fruit
gros, globuleux.
1) à loges 3-4, fleurs longues de 5 mm.
2) à loges 5, fleurs ?
II. Axe d’inflorescence très grêle,
fleurs petites (3 mm.), fruit ?,
ovaire à loges 3
Alphitonia neo-caldeonica Guillaum. — Hermitage (733), Prony
(1594).
Podonephelium Homei Radlk. — Prony (191).
Loxodiscus coriaceus Hook. f. — Couvélée (2417).
Dodonaea yiscosa L. — ■ Nouméa (2382).
Schinus terebinthifolius Raddi . — Nouméa (1315).
* Alsicarpus vaginalis DC. — Nouméa : Mont Coffin (2122).
1. Voir ma Révision des Célastracées {Bull. Soc. Bot. France, LXXIIl, p. 432-433,
1926) et les espèces décrites depuis ; Bull. Muséum, 2® série, I, p. 216, 1 929 et 2® série X,
p. 518, 1938.
E. hrachycremastron
E. Vieillardii
E. curtipendulum
E. artense
E. Cunninghamii
E. humboldtianum
E. Tuk
-- 625 —
Arthroclianthus cuneatus Schindl. — Val Suzon (2500).
Acacia spirorbis Labill. — Dombéa (57).
Albizzia glandulosa Guillaum. — Val Suzon (2480).
Argophyllum laxum Schltr. - — Couvélée (2046).
A. montanum Schltr. — Mont Koghi (641).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris. var. lanceolata Pampan. —
Prony (1569).
P. elegans Brong. et Gris. — Couvélée (2042).
P. obovata Brong. et Gris. ■ — Prony (1686).
P. pirifolia Brong. et Gris. — Prony (1776).
Geissois hirsuta Brong. et Gris. — Touaourou (262).
Spiraeanthemum austro-caledonicum Brong. et Gris. — Caricouyé
(674).
Cunonia macrophylla Brong. et Gris. - — Mont Koghi (291).
C. purpurea Brong. et Gris. — Couvélée (2400).
Halorrhagis prostrata Forst. — Ile Sainte-Marie (2283).
Baeckea oirgata Andr. — Couvélée (104).
Callistemon gnidioides Guillaum. — Mont Erambéré (843 série A).
Melaleuca Brongniartii Danik. — Route du Carénage (690).
M. gnidioides Brong. et Gris. var. — Plaine des Lacs (225 série A).
Tristania capitulata Brong. et Gris. — Dombéa (439 série A).
T. Guillainii Heck. — Prony (2033).
Calycorectes ooigera Guillaum. — Prony (A, 13).
Xanthostemon elegans Ndzu. var. flaoum Guillaum. — Yaté (2087).
Myrtus alaternoides Brong. et Gris. — Prony (1787, 1787 série A,
1981).
M. artensis Guillaum. et Beauvis. • — Prony (1764, 1764 série A).
M. rufo-punctatus Brong. et Gris. — Haute Tontouta (2432).
Eugenia crucigera Danik. — Tonghoué (298®).
E. Pancheri Brong. et Gris. — Prony (1689 série A).
E. stricta Panch. ex Brong. et Gris. - — Sans localité (série spéciale,
sans nO), Dombéa (40), plaine des Lacs (1768 série A), Prony
(1768 série A).
E. Vieillardii Brong. et Gris. — (Sans localité, ni n®), Prony (1689).
Syzygium Pancheri Brong. et Gris. — Dombéa (7 série spéciale).
S. pseudo-pinnatum Danik. — Sans localité (1269, 1291).
Piliocalyx Baudouinii Brong. et Gris. — Nondoué (626 série A).
P. Franciî Guillaum. sp. nov.
Frutex 3-4 m. altus, glaberrimus, ramis gracilibus, brunneis, foliis
obovatis ( usque ad 6 cm. X 2,5 cm.), apice obtusis, saepius rotundatis,
basi in petiolum longe attenuatis, satis coriaceis, oenis crebris, immer-
sis. Inflorescentiae ad apicem axillares, ad 3 cm. longae, 2 cm. latae,
pyramidale paniculatae, pedunculo 1,5-2 cm. longo-, floribus 4 mm.
longis, sepalis calyptratis, tubo 1 mm. longo, petalis , staminihits
— 626 —
numerosis, circa 1 mm. longis, tubi calycini ore insertis, ovario 2 locu-
lari, loculis vertice 2-4 ovulatis, stylo tubo calycino aequilongo.
Bords de la Tontouta (2427).
Pemphis acidula Fosrt. — (Sans localité ni n®).
Tieghemopanax austro-caledonicus R. Vig. — Couvélée (22).
T. Harmsii R. Vig. — Prony (1559).
Bikkia fritillarioides Schltr. — Yaté (2088), sans localité (643).
Lindenia ^itiensis Seem. — Nondoué (629).
Randia ngoyensis Hutch. ex S. Moore (1921) = Gardénia ngoyensis
Schltr. (1906) = Guettarda ngoyensis Schltr. in herb. = Gardénia
Schlechteri Bonati et Petitm. (1907).
Guettarda glabrescens Guillaum. — Prony (272 ter, 1755).
Ixora cauliflora Montr. — Couvélée (1699).
Psychotria cardiochlamys Schltr. — Prony (1623).
P. microglossa Guillaum. ex S. Moore — La Foa (774).
P. Pancheri Schltr. — Hermitage (2291).
Blumea bifoliata DC. • — • Nouméa (2115).
Pterocaulon cylindrostachyum C. B. Clarke. — Ouen Toro (25).
Lagenophora Billardieri Cass. — Mont Koghi (486).
Leucopogon dammarifolius Brong. et Gris. • — Prony (246 série
générale).
L. longistylis Brong. et Gris. — Grand Kaori (407 série A).
Dracophyllum gracile Brong. et Gris. — Prony (1825).
Maesa novo-caledonica Mez. — ■ Couvélée (736).
T apeinosperma gracile Mez. — Païta (614 série A).
T. robustum Mez. — Prony (1563).
Chrysophyllum Francii Guillaum. et Dub. — Prony (689 série A).
Planchonella Baillonii Dub. — Couvélée (202),
Alyxia disphaerocarpa v. Heurck et Müll.-Arg. — Couvélée (2318).
Geniostoma aestitum Baill. var. dombeense Guillaum. — Domhéa
(498).
Solanum pseuderanthemoides Schltr. — Yahoué (287 série A).
S. toroum Sw. • — Nouméa (508 série A).
Duboisia myoporoides R. Br. — Couvélée (sans n®).
Diplanthera Deplanchei F. Muell. — Hermitage (214).
Calpidia gigantocarpa Heimerl. — Hermitage (2366).
Ascarina rubricaulis Solms. ■ — Domhéa (520 série A).
Beauprea gracilis Brong. et Gris. ■ — ^ Port boisé (1925 ^).
Cenarrhenes paniculata Brong. et Gris. — Haute Tontouta (2430).
Grevillea Deplanchei Brong. et Gris. — Couvélée (74).
G. exul Lindl. — Hermitage (73).
G. Gillwrayi Hook. — La Coulée (1344).
Stenocarpus Comptonii S. Moore. — Prony : Plateau des Lacs (1687
série A, 1769 série A).
Si cette détermination, faite seulement d’après la description.
— 627 —
est exacte, la diagnose de S. Moore {Journ. Linn. Soc., Bot., XLV,
p. 390) devrait être modifiée, les feuilles extrêmement coriaces
pouvant atteindre jusqu’à 9 cm, X 6 cm., les fleurs pouvant être
réunies par 25 sur un pédoncule anguleux au moins vers le sommet.
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri Guillaum. — Hermitage (2423).
C’est au S. umbellatus et non au S. intermedius qu’appartient
l’échantillon : sans localité (1605).
Korthalsella dichotoma Engl. — Mont Koghi (1683).
Exocarpus phyllanthoides Endl. — Prony (1625),
Euphorbia hirta L, — Baie de l’Orphelinat (635),
Celtis conferta Planch. — Nouméa (155 série A).
Casuarina Deplancheana Miq. — Baie du Sud (1505).
C. equisetifolia Forst. — Sans localité (33).
C. ■ — var. incana Benth, — Baie des Pirogues (1592).
C. leucodon J. Poiss. ■ — Baie du Sud (134).
Spathoglottis unguiculata Benth. et Hook. f. - — Hermitage (264).
Anoectochilus montanus Schltr. - — • Mont Koghi (818).
Earina Deplanchei Reichb. f. — Mont Dzumac (278 ou 279 série D).
E. çalida Reichb. f. — Couvélée (2413).
Eriaxis rigida Reichb. f. ■ — Sans localité (1803).
Microtis aemula Schltr, ■ — Prony (862).
Liperanthus glandulosus Schltr. — Mont Koghi (2386).
Freycinetia graminifolia Solms. - — ■ Mont K-oghi (2390).
Fimbristylis complanata Lam. — Prony (2154).
Schoenus Guillauminii Kükent. — Plaine des Lacs (1089).
Agathis ovata Warb. ■ — Prony (156).
Podocarpus gnidioides Carr. • — • Mont Dzumac (532).
P. minor Parlât. — Plaine des Lacs (207).
P. N ovae-Caledoniae Vieill. ex Brong. et Gris. — - Couvélée (96).
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris. — Prony (764),
Plantes nouvelles rares ou critiques des serres
DU Muséum
Par A. Guillaumin et F. Gagnepain.
Muséum national d’Histoire naturelle.
94. Colocasia esculenta Schott var. violacea Hort.
Cette plante figure sur les Catalogues de J. Chantrier depuis 1908,
p. 5, avec une courte description, mais n’est pas citée par Engler
dans sa Monographie {Pflanzenreich, IV, 23 E, 1920). Elle est nette-
ment différente du Colocasia antiquorum Schott var. Fontanesii
Schott (C. aiolacea Hort.), car ce dernier a seulement le pétiole, les
nervures et le hord des feuilles violacées tandis qu’ici la « coloration
bleu violacé s’étend sur presque toute la face supérieure », en outre
la partie fermée de la spathe est verte et la lame jaune chamois.
Le mode de végétation est toutefois identique à celui du C. anti-
quorum var. Fontanesii.
La plante devrait s’appeler C. antiquorum var. violacea Guillaum.
95. Trichocaulon somaliense Guillaum. sp. nov.
5-8 cm. alta, griseo oiridis, saepe apice basique leoiter attenuata,
12-15 costata, costis rectis oel leoiter spiralihus, 2 mm. eleoatis, tuher-
culatis, tuherculis profunde separatis, uberiformibus, primum seta
basi incrassata coronatis. Flores plures ad apicem ex angulis orientes,
sessiles, sepalis 5, anguste lanceolatis, 2 mm. longis, pallide airi-
dibus, ad apicem leoiter recurois, corolla in alabastro obtuse conica,
expansa late campanulata, margine tantum papilloso-pilosa, extra
pallide oiridi et leoiter infra faucem punctis atro rubris annulate
notata, intus atro rubra, tubo oiridi, 3 mm. longo, absque annulo
prominente, lobis 5, ooato triangularibus (2 mm. X 2,5- mm.), acutis,
acumine albo, corona tubo inclusa, externa 10 lobata, lobis breoibus,
subulatis, atro rubris, interna 5 lobata, lobis hastato-linearibus, stami-
nibus incumbentibus et apice releaatis, atro rubris, apice flaoescentibus,
1 mm. longis.
Côte française des Somalis {Aubert de la Rüe, f. 183, 1938).
Voisin du T. columnare par ses tubercules ubériformes, par le
tube de la corolle renfermant la coronule dont la couronne externe
présente 10 pointes, mais en différant par la fleur sessile, la corolle
glabre sauf des poils papilleux sur les bords, la forme des lobes de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
629
la couronne interne et par la coloration lie de vin foncé de la fleur.
C’est la première Stapéliée signalée en Somalie française.
96. Pîlea Cadierei Gagnep. et Guillaum. sp. nov.
25 cm. alla, caule erecto brunneo, suhquadrangulari, ad medium
tumido. Foliis oi>atis, basi obtusis ceZ sub-rotundatis, apice acuminatis,
3-9 cm. longis, 2-4 cm. latis, pagina superiore airidi, secundum
marginales nerços argenteo vittato et ad marginem argenteo-macu-
lato, inferiore pallide mridi, marginibus ad tertiam supremam partem
dentatis, nervis basilaribus 3, lateralibus fere redis, venis haud vel
vix conspicuis, petiolo brunneo, 0,2-2 cm. longo, stipulis elongatis,
foliaceis, 1 cm. longis, deciduis. Inflorescentiae ^ axillares, capitatae,
pedicello 1 cm. longo, floribus sessilibus, aliquando breviter pedicellatis,
alabastris i-angularibus, mucronis 4, erectis, calycis lobis 4, 2 mm.
longis, cucullatis, mucrone ^-plo breviore coronatis, intus subtiliter
lanuginosis, staminibus 4, antheris globosis, 1 mm. diam., pistillodio 0.
Annam central : Lao bao, dans les lambeaux de la forêt primi-
tive, 600 m. {R. P. Cadière, f. 11, 1938).
Se rapproche surtout du P. Balansae Gagnep. mais à feuilles
différentes et sépales laineux en dedans.
Susceptible de devenir une plante décorative de serre chaude
en raison de ses feuilles panachées de blanc argenté.
— 630 —
Sur quelques Mélastomacées africaines
Par H. Jacques-Félix.
Correspondant du Muséum national d’Histoire naturelle.
Des 9 plantes dont il est question dans cette note 6 sont proposées
comme espèces nouvelles, 2 sont indiquées parce que peu connues,
pour la dernière il s’agit d’un changement de nomenclature.
Osbeckia Porteresii sp. nov.
Herba vel suffrutices erecta, ramosa, 30 cm. alla ; ramis gracilibus ;
foliis parfois, bref^iter petiolatis, late oçatis, strigosis. Inflorescentia
1-2 floribus. Flores b-meri, calyci campanulato, pilis capitatis tenuibus
sparsis ; staminibus inappendiculatis, antheris attenuatis. Ovarium
subglobosum, coronae setosae apici.
Ramus 1-1, 5 mm. diametri; petiolus 1-1, 5 mm. Ion gus ; limbus
20-22 mm. longus, 10-12 mm. latus ; tubus calycis 8 mm. longus,
4-5 mm. latus ; lobi calycis 4-5 mm. longi ; filamenta staminum 7 mm.
longa; anthera 6 mm. longa; petalum 18 mm. longum, 8 mm. latum.
Guinée française ; Mont Nimba 1.500-1.800 m. d’altitude (Por-
TÈRES, n° ,3175, type) ; (Jacques-Félix, n^ 1933) ; floraison en
novembre.
Petite touffe ligneuse jusqu’à 30 cm. de haut, ramifiée à partir
d’une souche épaisse, ligneuse, vivace. Rameaux arrondis, grêles,
portant à l’état jeune de rares poils appliqués et une soie interpé-
tiolaire. Feuilles brièvement pétiolées, limbe eoriace, ovale, arrondi
à subcordé à la base, aigu au sommet ; poils strigoses, appliqués,
à base longuement concrescente sur la face supérieure ; poils plus
rares et surtout confinés sur les nervures à la face inférieure ; trois
nervures ascendantes dont seule la médiane est visible du dessus.
Inflorescences terminales à 1-2 fleurs. Fleurs 5-mère à tube du
caliee campanulé, oblong, parsemé de poils fins hérissés capités ;
à lobes du calice longuement triangulaires ciliés aux marges, à
ligne médiane carénée au dos et portant quelques poils fins iden-
tiques à ceux du tube. Corolle jaune à pétales obovales. Etamines
10 à anthères progressivement atténuées vers le sommet, ineurvées
puis récurvées, sans prolongement du connectif ni appendice.
Ovaire subglobuleux bien inclus dans le tube, glabre sur sa sur-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
632 —
face, adhérent par des lignes dans son tiers inférieur, atténué à
son sommet en une couronne régulièrement ciliée. Style incurvé
à son sommet. Placentas stipités seulement adhérents à l’axe
vers le tiers inférieur. Capsule à sépales persistants, campanulée,
à ovaire inclus. Graines parfaites inconnues.
Cet Osheckia est bien différent de ceux de la flore de la région
par ses fleurs jaunes et relativement grandes. Sa description qui
n’aurait pas été possible sur notre échantillon récolté trop tôt
a été faite d’après l’Herbier rapporté par M. Portères à qui nous
dédions eette espèce.
Dissotis sylvestris sp. nov.
Herbacea, repens. Rami setulosi adpressi et longe hirsuti angulis.
Folia pubescens, petiolo piano hirsuto. Flores tubo calycis glabro,
5 lobis additis linearibus pubescentibus alternatis sepalis, sepalis
pubescentibus dorso. Appendix anticum staminum majorum sim-
plex spatulosus. Appendix anticum staminum minorum bilobulatus.
Ooarium coronatum setosum.
Petiolus 15-18 mm. Ion gus ; limbus 85 mm. longus, 30 mm. latus ;
tubus calycis 8-9 mm. longus, 5 mm. latus; sepalus et lobus additus
11-12 mm. longus ; petalum 22-24 mm. longum; filamenta staminum
6 mm. longa ; anthera majora 7 mm. longa; anthera minora 6 mm.
longa; connectioum staminum majorum 8 mm. longum; appendix
staminum majorum 2,5 mm.
Guinée française : Macenta, forêt du Ziama (Jacques-Felix,
n® 2088) plante rampante, endroits frais et ombragés, floraison en
octobre.
Herbe à longs rameaux primaires rampants et rameaux latéraux
érigés. Rameaux subarrondis, pubescence courte et appliquée sur
la surface et à longs poils hérissés sur les angles et entre les pétioles.
Feuilles opposées pétiolées pubescentes, à pétiole aplati garni de
poils hérissés sur les marges et de poils courts et appliqués ailleurs,
à limbe elliptique lancéolé en eoin à la base, progressivement acu-
miné au sommet, 5 nervures ascendantes, pubescence fine sur la
face supérieure, plus courte à la face inférieure. Inflorescences ter-
minales subsessiles à 2-4 fleurs, braetée florale ovale, acuminée,
pubescente au dos, eaduque. Fleurs à tube du calice oblong nor-
malement glabre (accidentellement 2-3 soies). Sépales persistants,
laneéolés, glabies dans la partie dorsale médiane, pubescents sur
les bords, 5 lobes supplémentaires intersépalaires, étroitement
lajicéolés, linéaires, pubeseents et eiliés. Corolle rose à pétales
étroitement obovales, ciliés à l’apex. Etamines en deux séries
inégales ; grandes étamines à conneetif prolongé, incurvé, terminé
par un appendice antérieur spatulé ; petites étamines à proion-
— 633 —
gement du connectif court, appendice replié à 2 lobes. Ovaire relié
au tube calieinal dans sa moitié inférieure par des lignes d’adhé-
rence, finement pubescent vers le sommet, surmonté d’une étroite
couronne ciliée. Style subrectiligne. Graines parfaites inconnues.
Se distingue par les 5 lobes supplémentaires pubescents.
Fig. 2. — Dissotis sylvestris Jac.-Fel. : 1 habitus X 0,5 ; 2 bouton X 1 ; bractée
X 2 ; 4 étamines X 2 ; 5 appendices des étamines ; 6 sépale X 2,; 7 lobe intersépa-
laire X 2 ; 8 pétale X 1.
Dissotis Tisseranti sp. nov. ^
Herba annua erecta parm 15-20 cm. alla, ramis minutis gracili-
bus, glabrescentibus, foliis sessilibus glabris elliptico-lanceo-
latis, integris vel serrulàtis marginibus. Inflorescentia 2-4 floribus.
Flores ^-meri, tubo calycis campanulato longe setulis sparsis hir-
tellis, lobis calycis serrulàtis ciliosis. Stamina majora connecti longo
et appendici antico longo, piano, bilobato apici. Stamina minora
connecti brevi et appendici antico leoiter emarginato.
1. Dédié au R. P. Tisserant dont les récoltes de plantes de l’Oubangui sont toujours
très intéressantes.
634 —
Sectionnis D. peniçillata, D. phaeotricha, D. debilis sed absentiâ
çillosum, staminibus dilatibus, ramis minutis, paucifloribus dif'
fert.
Tubus calycis 2 mm, longus, 2 mm. latus ; filamenta staminum
2,5 mm.; anthera staminum majorum 0,8 mm., anthera staminum
minorum 1 mm. ; limbus 10-14 mm. longus, 3-4 mm. latus.
Oubangui : région de Bambari (Tisserant, n® 1256 type) ; région
de la Waka (Tisserant, n® 2339).
Fig. 3. — Dissotis Tisseranti Jac.-Fel. : 1 habitus X 0,5; 2 petite étamine X 10;
3 anthère X 20 ; 4 grande étamine X 10 ; 5 appendice X 10 ; 6 feuille X 2 ; 7 sépale ;
8 calice et style ; 8 calice ouvert montrant l’ovaire ; (7, 8, 9 X 10).
Herbe annuelle à rameaux grêles quadrangulaires, glabrescents
ou parfois éparsement pubescents. Feuilles sessiles oblongues ellip-
tiques, atténuées aux deux extrémités, glabres, à bords entiers
ou serrulés, 3 nervures ascendantes la médiane seulement visible
de la face supérieure, les latérales évanescentes avant le sommet.
Inflorescences 2-4 fleurs à l’aisselle de 1-2 paires de feuilles réduites^
bractées étroites linéaires. Fleurs 4-mère, pédicellées, à tube du
calice campanulé à soies hérissées peu nombreuses, 4 sépales trian-
— 635 —
gulaires aigus, à bords lâchement serrulés, un cil simple à l’extré-
mité des dents et de l’apex. Etamines 8 en 2 séries distinetes, an-
thères courtes brusquement tronquées au sommet et tubulées ;
grandes étamines à connectif allongé mollement incurvé, prolongé
par un long appendice dressé élargi et bilobé au sommet (en posi-
tion naturelle l’appendice dépasse les anthères en hauteur) ; petites
étamines à anthères légèrement plus fortes que les précédentes,
connectif large, fortement incurvé prolongé par un appendice
court légèrement échancré au sommet. Ovaire subglobulaire, adhé-
rent au tube par son tiers inférieur, muni sur la partie libre de soies
longues et éparses, pas de couronne à l’apex.
Cette petite plante bien que du groupe des Dissotis à fleurs
groupées et 4-mère, est bien particulière par ses étamines tron-
quées. L’échantillon n® 2339 est nettement plus développé que le
type, à rameaux plus forts et plus couramment strigoses, à inflo-
rescences plus fleuries (7-10 fleurs).
Une fleur de l’échantillon n° 1256 avait des étamines toutes
identiques et comparables à la série des petites étamines de fleurs
typiques avec cependant un connectif légèrement plus long.
Dissotis cinerascens Hutch.
Se distingue par ses fleurs terminales, solitaires, longuement
pédonculées et sans bractée.
Congo : Bangui (Tisser ant, n^ 94) ; herbe annuelle, fleurs lilas
sur plateaux humides (fide Tisserant). D’après l’aspect de cette
plante il semblerait plutôt qu’elle soit vivace par sa souche.
Ce Dissotis n’était encore connu que de la Nigeria.
Dissotis antennina Triana.
Plante herbacée, parfois couchée mais le plus souvent érigée et
pouvant atteindre 40 cm. de haut.
Ce Dissotis persiste en saison sèche par un tubercule atteignant
la grosseur d’une noix et se renouvelant chaque saison. Il fournit
également des bulbilles aériens qui participent à la reproduction.
Il se rapproche de D. humilis A. Chev. & Jac.-Fel. dont il se dis-
tingue par son port érigé, sa taille plus grande, la pubescence molle
de ses feuilles et sa biologie.
Connu seulement de Sierra Leone et de Guinée-Française : nous
l’avons récolté dans les stations suivantes :
Guinée-Française : Kinsan 800 m. altitude, n® 2087 ; Mont Bilima,
n® 1831 ; Macenta, Mont Ziama, n® 2089. Côte d’ivoire : Mont
Tonkoui, n® 1266.
Fig. 4. — Cailliella praerupiicola Jac.-Fel., Habitus X 0,5 ; capsule ouverte X 2 ;
bouton et involucre X 1 ; pétale X 1 ; étamine X 2 ; calice et style X 1.
637
Il est à remarquer que toutes ces stations, dont certaines éloi-
gnées les unes des autres, sont toutes des stations d’altitude.
Cailliella gen. nôv. ^
Flores terminales solitari in hractearum inoolucra. Stamina aequa-
lia, connectwo non producto, appendici dorsi hreoi, 2 appendicihus
anteriorihus linearihus. Semina cuneata.
Generis Dissotis staminibus aequalihus connectwo non producto
differt ; generis Osbeckiae appendicibus anterioribus semina cuneata
differt.
Cailliella praerupticola sp. no v.
Arbuscula ramosissima, 1,50 m. alta, ramis juoentis strigosis,
foliis oppositis petiolatis strigosis oblongo-lanceolatis. Flores 5-meri
sessili, tubo calycis glabri in involucrum foliorum extremorum et
3 parum bractearum, sepalis persistentibus. Stamina 10 aequalia
recuroa. Semina echinulata, incuroa apici, cuneata basi, kilo procero
lineari.
Petiolus 7-8 mm. longus • limbus 50-60 mm. longus, 13-16 mm.
latus j tubus calycis 15 mm. longus, 8 mm. latus • lobi calycis 7-8 mm.
longi, 4 mm lati ; petalum 20 mm. longum, 16 mm. latum; anthera
11 mm. longa ; filamenta staminum 8 mm. longa ; appendices ante-
riores 3 mm. longa, ; Stylus 13 mm. longus; semina 0,8 mm. longa.
Guinée française : massif du Benna 900 m. ait. ( Jacques-Felix,
n® 2139). Arbrisseaux très ramifiés atteignant jusqu’à 1 m. 50 mais
le plus souvent moins élevés, localisés à la bordure supérieure des
falaises. Floraison en décembre, à ce moment les feuilles tombent
sauf celles de l’involucre.
Arbrisseau à rameaux âgés arrondis glabres, à rameaux jeunes
sub-arrondis, dilatés aux nœuds, densément strigoses. Feuilles
opposées, pétiolées, densément strigoses, oblorigues, brusquement
en coin ou arrondies à la base, progressivement aiguës au sommet
à cinq nervures ascendantes imprimées en dessus, saillantes en
dessous, parfois une nervure marginale peu visible, nervures trans-
versales invisibles. Fleurs 5-mère, terminales, solitaires, sessiles
dans un involucre de 2-3 paires de feuilles, le tube du calice étroi-
tement vêtu de 3 paires de bractées à nervures réticulées non sail-
lantes, les extérieures strigoses, les intérieures seulement pubes-
1. Nous dédions ce genre au grand explorateur René Caillié, dont on a fêté cette
année le centième anniversaire de sa mort. Guillemin et Perrotet avaient déjà
créé le genre Cailliea pour une Mimosée africaine. Bien que ce nom semble caduc au
profit de celui de Dichroslachys nous avons préféré donner celui de Cailliella pour
éviter toute confusion. - . .
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
41
638
— 639 —
centes à leur face interné. Calice à tube oblong, glabre, à lobes
persistants, oblongs, obtus au sommet, ciliés sur les bords, b^ta-
mines 10, égales, à anthères atténuées au sommet, récurvées, à
connectif sans prolongement, un appendice dorsal court, deux
appendices antérieurs linéaires. Ovaire restant inclus dans le tube,
adhérent à sa base par des lignes, libre vers le sommet, strigose
sur les lignes de déhiscence, couronne épigyne à 5 lobes ciliés ;
placentas allongés, stipités. Graines finement échinulées, courbées
seulement vers le sommet, en coin à la base, hile allongé.
Ce nouveau genre doit être rangé dans la tribu des Osbeckieae
où sa situation paraît cependant très isolée. Les graines bien que
courbées ne sont pas cochléaires et le hile au lieu d’être orhicu-
laire est étroit et allongé. L’anatomie des rameaux montre la pré-
sence de faisceaux libéro-ligneux corticaux.
Calvoa Trochainiî sp. nov. ^
Herha glabra 15-20 cm. alla, ramis subteretibus, foliis crassis
subverticillatis per 1 4-6, 2 setis marginibus, seta apice. Appendix
anticum staminum triangulus. Capsula 5 angulis, auguste obconica,
coronae squamosae incluso, seminibus membranaceis.
Anthera 1,5 mm. longa; filamenta staminum 2,5 mm. longa;
Stylus 4-4,5 mm. Ion gus ; capsula 12 mm. longa; semina 1 mm longa.
Guinée française : Macenta, forêt du Ziama, épiphyte (Jacques-
Felix, no 1151).
Herbe épiphyte, 15-20 cm. de haut, plus ou moins ramifiée,
rameaux subarrondis, glabres. Feuilles réunies par deux ou trois
paires à chaque nœud ; à pétiole net, légèrement canaliculé ; à
limbe charnu, ovale-elliptique, 3 nervures enfouies, marges entières
sauf une dent vers le tiers supérieur, glabre sauf un cil sur la dent
latérale et à l’apex. Inflorescences en cymes scorpioides de 5-7 fleurs.
Fleurs 5-mère pédicellées à tube du calice longuement et étroite-
ment obconique, campanulé au sommet ; a dents du calice courtes
largement triangulaires. Corolle rose à pétales assymétriques,
aigus au sommet. Ovaire adhérent sur toute sa longueur, surmonté
d’une couronne d’écailles en entonnoir. Style légèrement renflé en
son milieu, recourbé à son sommet, stigmate papilleux renflé en
tête. Etamines 10 en deux séries légèrement inégales. Anthères
incurvées, connectif à prolongement net, un éperon dorsal pen-
dant, un appendice antérieur triangulaire, court dans la série
épipétale, plus allongé dans l’autre, filets aplatis. Capsule longue
et étroitement obconique, pentagonale à 5 côtes bien marquées,
1. Dédié à notre ami J. Trochain, Assistant au Laboratoire d’Agronomie coloniale
du Muséum.
640
— 641 —
lobes du calice persistants mais réduits, couronne d’écailles épi-
gyne non accrescente restant incluse dans le tube du calice. Pla-
centas axiles non stipités, graines nombreuses légèrement ascen-
dantes, à membrane longuement prolongée aux deux extrémités.
Ce petit Calvoa qui a une allure de Peperomia n’a été observé
qu’en une seule station.
Preussiella Chevalierî sp. nov.
Affinis P. kamerunensis Gilg sed densifloribus, tubo calycis angus-
tissime oblongo, absentia coronae ovario differt.
Arbuscula glabra epiphytica, foliis oppositis, petiolatis. Inflores-
centia multifloribus. Flores in alabastro claoif ormes.
Arbuscula usque 0,80 cm. alla; petiolus 4-5 cm. Ion gus ; limbus
15-17 cm. longus, 7-9 cm. latus ; pediculus 2-3 mm. Ion gus ; tubus
calycis 7 mm. longus, ; petalum 12 X 8 mm. ; anthera 3-3,5 mm,
longa ‘ filamenta staminum 5-6 mm. longa ; appendix anticum sta-
minum 1-1,4 mm.; stylus 10 mm. longus; capsula 11-13 X 6-7 mm.;
semina 2,5 mm. longa.
Guinée française : Macenta, forêt du Ziama, 800 m. ait. (Jacques-
Felix, n® 1152). Côte d’ivoire : Man, Mont Tonkoui, 1.000 m. ait.
(Jacques-Felix, nO 1277). Floraison en septembre-octobre.
Arbrisseau épiphyte ou sur roc, glabre. Rameaux arrondis légè-
rement, dilatés aux nœuds. Feuilles à pétiole arrondi, légèrement
canaliculé au-dessus ; à, limbe ovale elliptique, arrondi à, la base,*
en coin et acuminé au sommet, cinq nervures ascendantes impri-
mées en dessus, saillantes en dessous, les deux marginales évanes-
centes avant le sommet. Inflorescence en cymes de 40-80 fleurs,
à fleurs claviformes dans le bouton. Fleurs généralement 5-mère
à pédicelle progressivement dilaté en tube du calice ; à tube du
calice oblong à limbe brusquement étalé au sommet en patellule
5-lobé, lobes courts triangulaires charnus terminés par un mucron
dressé ; à corolle rose, en coupe, pétales charnus vers l’onglet, dissy-
métriques. Etamines en nombre double des pétales légèrement
inégales ; anthères linéaires à prolongement du connectif recourbé
parallèle à l’anthère et surmonté en avant par un éperon dressé,
muni au dos d’un tubercule peu important. Ovaire 5-loges, adhé-
rent, enfoncé dans le tube du calice, sommet concave ; style pres-
que droit, stigmate punctiforme. Capsule à 5 pans sommet craté-
riforme surmonté par le limbe persistant ; placentas non stipités
portant des graines nombreuses sur 5-6 rangées par loge. Graines
finement échinulées, prolongées d’une membrane en coin à la
base, spatulée au sommet.
On peut observer parfois quelques fleurs 6-mère.
— 642 —
Miçonia africana n. nom. = Trigynia parviflora Jac.-Fel.
Dans une note avec planche au Bulletin du Muséum de Paris
(1936, p. 110) nous donnions, pour une Mélastomacée récoltée en
Guinée espagnole par Guiral, la diagnose d’un genre nouveau.
Nous faisions remarquer que cette plante se rapprochait de genres
américains de Miconiae. Dominé par l’idée qu’aucun genre de
Mélastomacées n’était commun aux deux continents nous avions
classé notre plante dans les Dissochaeteae et en avions fait le genre
Trigynia. En réalité notre plante est un Miconia certain qui se
classerait dans la section Amblyarrhena. Nous ne pensons cepen-
dant pas qu’il s’agisse d’une espèce américaine et elle resterait
valable. Nous avons dû modifier le nom spécifique, celui de parvi-
flora ayant déjà été employé pour un Miconia par Cogniaux (in
Martius, Flora Brasiliensis, t. 14, fas. 4, p. 249).
Laboratoire d’ Agronomie Coloniale du Muséum.
— 643 —
Les Relations systématiques entre Loasacèes
ET BèGONI ÂGÉES SE VÉRIFIENT-ELLES DU POINT DE VUE
CARYOLOGIQUE ?
Par J. Hamel.
Les familles des Loasacèes et des Bégoniacées sont placées,
l’une près de l’autre, dans l’ordre des Pariétales, par Engler et
Prantl et par Wettstein.
Au contraire, de Candolle sépare très nettement ces deux
familles. D’après lui, les Loasacèes seraient voisines des Passi-
floracées et des Turnéracées.
Pour VAN Tieghem, les Loasacèes forment une famille, très par-
ticulière il est vrai, de l’ordre des Ombellinées, qui groupent des
plantes à, graines unitegminées ; les Bégoniacées ayant deux enve-
loppes à leurs graines, sont des bitegminées de l’ordre des Casta-
neinées.
Rendle laisse dans l’ordre des pariétales les Loasacèes malgré
qu’elles n’aient qu’une enveloppe à leurs graines ce qui les dis-
tingue des autres familles dont les graines possèdent deux tégu-
ments. Il place, dans l’ordre des Cucurbitales, les Bégoniacées.
Toutefois, il fait remarquer que l’affinité de cette famille est obscure,
et que par la placentation pariétale caractéristique du genre Hille-
brandia, par l’ovaire qui est infère, elle pourrait se relier aux Loa-
sacées.
Hutchinson, fait, lui aussi, des Bégoniacées, une famille de
l’ordre des Cucurbitales, mais il considère que les Loasacèes ont
des caractères si particuliers qu’il convient de les placer avec les
Turnéracées dans l’ordre spécial des Loasales.
Il était alors intéressant de voir si les caractères caryologiques
pouvaient mettre en évidence la parenté possible entre Bégonia-
cées et Loasacèes, ou si, au contraire, les aspects du noyau au repos
et ceux de la mitose offraient des différences suffisantes pour
donner raison aux auteurs qui n’admettent pas d’affinités entre
ces deux familles.
Pour cette étude, j’ai utilisé dix espèces du genre Bégonia choi-
sies dans les collections des serres du Muséum et neuf espèces de
Loasacèes prises dans les genres Gronovia, Mentzelia, Loasa, Cajo-
phora et Blumenbachia cultivées à l’École de Botanique.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 644 —
Les 15 genres des Loasacées sont répartis par Gilg en trois
sous-familles. Le genre Gronovia fait partie de la première, dite
des Gronovioïdées ; à celles des Mentzélioïdées appartient le genre
Mentzelia ; enfin les genres Loasa, Cajophora et Blumenbachia
sont parmi les Loasoïdées.
1° Le noyau et la mitose du genre Bégonia.
Le noyau interphasique de Bégonia présente, limité par une
fine membrane, un caryoplasme clair, non structuré, entourant
un nucléole généralement sphérique. Le long de la paroi nucléaire
sont disposés des granules chromatiques plus ou moins puncti-
formes ; leur nombre est, le plus souvent inférieur, en tous cas
jamais supérieur, à celui des chromosomes métaphysiques. On
peut admettre que chacun de ces granules correspond à un chro-
mosome. Après la réaction de Feulgen, le caryoplasme n’apparaît
pas teinté en rose même très pâle, tandis que les grains chroma-
tiques sont colorés en rouge.
L’évolution de ces grains chromatiques au cours de la mitose
montre qu’il s’agit de prochromosomes tels qu’EiCHHORN les a
définis chez Cochlearia ou chez Bégonia pictaoiensis. Pendant la
prophase, chaque prochromosome se transforme en chromosome
par un simple accroissement de taille, en demeurant toujours
homogène. Dans certaines espèces — comme Bégonia longipes
Hook., B. angularis Raddi, par exemple ■ — où les chromosomes
ont l’aspect d’olives légèrement allongées, ce processus propha-
sique est très réduit : en même temps que le noyau tout entier
double de volume, les prochromosomes doublent leur taille, comme
s’il y avait une hydratation générale du noyau, et deviennent plus
chromatiques.
Chez B. nelumbiifolia Chamb. et Cheich., B, incana Lindl.,
B. heracleifolia Chamb. var. longipila, les phénomènes sont plus
complexes car les chromosomes sont des bâtonnets courts et gros.
Il y a d’abord un accroissement général du volume, puis un allon-
gement progressif des prochromosomes qui deviennent ainsi des
chromosomes demeurant toujours également chromatiques sur
toute leur longueur.
A la métaphase, la membrane nucléaire ayant disparu, les chro-
mosomes, disposés sur un même plan, se clivent. Souvent deux
chromosomes fils quittent la plaque équatoriale avant les autres
qui les rejoignent bientôt pour gagner les pôles. Après le clivage
métaphasique, les chromosomes fils des espèces à chromosomes
en olive, ont l’aspect des prochromosomes initiaux. Pour les autres,
on assiste à une diminution graduelle de leur taille, qui s’achève
à la télophase, où l’on retrouve les prochromosomes reprenant
leur place près de la membrane nucléaire qui a réapparu.
— 645 —
Lé nucléole porte généralement une protubérance, qui ne peut
être confondue avec les prochromosomes. Durant toute la pro-
phase, elle reste inchangée, accolée au nucléole qui ne se modifie
pas. Celui-ci ou bien disparaît à la fin de la prophase, ou bien per-
siste pendant la métaphase ; il s’étire alors de part et d’autre de la
plaque équatoriale, donnant deux nucléoles fils, qui s’effacent
au début de l’anaphase. A la télophase, deux ou trois petites masses
nucléolaires réapparaissent et se fusionnent bientôt en un nucléole
unique.
2® Le noyau et la mitose du genre Gronooia.
La seule espèce étudiée dans ce genre, Gronovia scandens L.,
possède 76 chromosomes en forme de bâtonnets plus ou moins
incurvés.
Les noyaux méristèmatiques, assez volumineux, montrent dans
une caryolymphe incolore, des granules chromatiques dont la
plupart sont punctiformes et quelques-uns deux ou trois fois plus
gros. Le nucléole est généralement unique, souvent creusé de
vacuoles ; il porte une protubérance qui, après la réaction de Feul-
gen et coloration au vert-lumière, ou après la double coloration
de Yu, se distingue, par sa teinte vert-pâle, des grains chroma-
tiques colorés en rouge.
Dans l’ensemble, le noyau rappelle celui décrit par Eichhorn
pour les Cramhe. Mais les grains chromatiques, au lieu d’être des
prochromosomes comme chez les Cramhe, sont ici des euchromo-
centres. En effet, au cours de la prophase, chaque granule devient
un chromosome par l’adjonction de courtes bandes achromatiques
qui se chromatinisent progressivement. Le grand nombre des
euchromocentres ne permet pas d’observer nettement, dès le début
de la prophase, l’individualité de chacun des futurs chromosomes.
Le clivage des chromosomes se fait à la métaphase. Le nucléole
disparaît au début de celle-ci. Avec l’anaphase commence la déchro-
matisation progressive des chromosomes dont les extrémités s’es-
tompent. Ce processus s’achève à la télophase, en même temps
qu’apparaissent deux ou trois petits nucléoles qui se fusionnent
bientôt.
Les noyaux quiescents se reconnaissent par une pulvérisation
sur place en très fines granulations de quelques masses chroma-
tiques.
3® Le noyau et la mitose du genre Mentzeliq.
Ce genre est caractérisé par un noyau à euchromocentres tout
à fait analogue à celui des Acacia qu’EiCHHORN prend pour type
de ce noyau.
Dans une caryolymphe claire, des euchromocentres sont disposés
le long de la paroi nucléaire. Chacun d’eux se transforme en chro-
— 646 —
mosome par l’acquisition d’une substance d’abord acbromatique
qui se dispose de part et d’autre en longues bandes. Celles-ci se
raccourcissent progressivement en devenant colorables, si bien
que le chromosome définitif a l’aspect d’un bâtonnet aux extré-
mités légèrement effilées.
Chez Mentzelia humilis Darlington, deux des chromosomes
portent à une de leurs extrémités un satellite. A l’anaphase les chro-
mosomes fils diminuent peu à peu de volume en même temps
qu’ils « paraissent baigner dans une substance plus dense que le
cytoplasme environnant qui ne retient pas le colorant » (Eichhorn).
Le nucléole porte une protubérance très nette chez les deux
Mentzelia pris dans la section des Bartonia et n’en porte pas chez.
M. Lindleyi Torr. et Gray qui fait partie de la section des Tra-
chyphytum. Il disparaît à la fin de la prophase • — - mais chez M. deca-
petala Urb. et Gilg il peut persister jusqu’au début de l’anaphase :
il se comporte alors comme chez les Bégonia. Deux ou trois masses
nucléolaires se forment à la télophase pendant que les euchromo-
centres reprennent leur place près de la paroi nucléaire.
Dans les noyaux quiescents, les euchromocentres paraissent se
fusionner pour donner quelques masses chromatiques de forme
irrégulière.
4° Le noyau et la mitose dans les genres Loasa et Blumenhachia.
Ces deux genres possèdent des noyaux qui ne diffèrent que par
quelques détails. Après fixation au liquide de Helly, les noyaux
présentent un caryoplasme non réticulé ; ni granuleux mais qui
n’est pas homogène : il est épaissi comme grumeleux ou flocon-
neux et il se teinte en rose pâle après la réaction de Feulgen. Avec
le fixateur de Nawashin, cet aspect s’accentue jusqu’à donner
parfois l’apparence d’une ébauche de réseau, qu’on ne peut cepen-
dant confondre avec un réticulum.
Le nucléole, unique généralement, porte une protubérance que
l’on distingue aisément des grains chromatiques après fixation
au liquide de Nawashin et coloration à l’hématoxyline : elle appa-
raît grise comme le nucléole, alors qu’ils sont colorés en noir-vio-
lacé. Les grains chromatiques, accolés à la paroi nucléaire, sont des
euchromocentres. Dans les Loasa ils sont de tailles différentes et
certains sont assez volumineux. Chez Blumenhachia, ils sont tous
égaux et ont une taille analogue à celle des plus gros chromocentres
de Loasa. Ce sont des euchromocentres. En effet, au cours de la
prophase, chaque chromocentre devient un chromosome par l’ap-
port d’une substance d’abord peu colorable, qui se condense sous
forme de ruban, plus ou moins long suivant la taille du granule
chromatique qui persiste dans le noyau interphasiqué; Parfois,
pour lés plus gros d’entre eux, ces ruhans sont bifides, plus ou
647 —
moins fourchus cependant que le chromosome qui en dérive est
homogène et non fissuré. Peu à peu cés bandes deviennent aussi
chromatiques que l’euchromocentre et les, chromosomes ont l’as-
pect d’un bâtonnet plus ou moins incurvé. Chez Loasa, deux d’entre
eux sont plus longs que les autres. Chez Blumenhaehia, ils sont
tous semblables, courts et trapus. , .
, Le clivage se fait à la métaphase. La déchromatisation com-
mence à l’anaphase et se termine à la télophase, montrant à nou-
veau la structure hétérogène du chromosome. ;
5° Le noyau et la mitose dans le genre Cajophora.
Ce genre qui, dans l’ Index de Kew, est considéré comme syno-*
nyme du genre Blumenhaehia, possède un noyau très différent de
ceux qui caractérisent les autres genres. En effet, une granulation,
formée par deux éléments colorables, mais différant par leur taille
— des chromocentres de taille appréciable se détachant sur uiie ‘
poussière chromatique — baigne dans tout le caryoplasme, entou-
rant un nucléole volumineux ou deux ou trois nucléoles plus petits.
A la prophase, on voit des chromocentres et les fins granules se
disposer en bandes zigzagantes perdant progressivement leur*
structure hétérogène, comme s’ils s’unissaient intimement les uns
aux autres. En même temps qu’elles s’épaississent, ces bandes '
prennent un contour plus régulier, s’orientent parallèlement autour
du nucléole et près de la membrane. Puis on voit apparaître une '
fissuration longitudinale, première ébauche du clivage qui s’ef-
fectuera à la métaphase, peu après le ou les nucléoles disparaissent.
Chacune des bandes correspond à un chromosome. Celui-ci a la r
forme d’un ruban plus ou moins long, droit ou dessinant soit un v
J soit un U à branches plus ou moins ouvertes.
Chez Cajophora lateritia Klotzsch, la seule espèce étudiée dans !
ce genre, on rencontre deux satellites que l’on retrouve durant
toute l’anaphase : les chromosomes fils semblent, en effet, se modi- '
fier très peu. A la télophase, les chromosomes se désagrègent pro-
gressivement en granules disposés d’abord suivant des bandes
entourant les nucléoles qui viennent de réapparaître. Puis les gra-
nulations occupent à nouveau tout l’espace libre entre les nucléoles
et la paroi nucléaire.
6° Liste des nombres chromosomiques trouvés dans le genre Bégonia J
et dans les différents genres étudiés de Loasacées.
a) Dans le genre: Bégonia.
Au sein d’une même section, il semble y avoir une homogénéité
dans la forme et dans le nombre de chromosomes : parmi les
10 espèces que j’ai étudiées, 3 sont de la section Magnusia,- elles
possèdent 24 chromosomes en bâtonnets, 4 sont de la section Prit-
— 648 --
zelia : une d’entre elles possède 54 chromosomes, les 3 autres 36,
en forme d’olive légèrement allongée.
D’après les résultats des différents auteurs : (Heitz (E.), 1927,
Ahhandl. naturw. Ver. Hamhurg 21, p, 47 ; Pastrana (M.-D.),
1932, Amer. Journ. Bot., 19 ; Mereminski (M.), 1936, Bull. Acad,
polon. Sc. et Lettres, série B, 1 ; Matsuura (H.), et Okuno (S.)
1936, Jap. Journ. Genetics, 12, p. 42 ; Eichhorn (A.), 1937, C. R.
Acad. Sc. 204, 1082-1084 ; Hamel (J.), 1937, Reo. Cyt. et Cyto-
phys. végét., II, fasc. 4) et malgré l’imprécision des résultats de
Heitz, il semble qu’il puisse exister, dans ce genre, deux séries
polyploïdes, analogues à celles trouvées pour les Roses, les Chry-
santhèmes et les Séneçons, et dont les chiffres de base seraient 6
et 7 :
Section VI : Augustia.
Bégonia Bregei 2n = 28-30
26
Section XIII : Haagea.
Bégonia dipetala 2n = ca 28
— Haageana 2n = 24
Section XXVII : Petermannia.
Bégonia isoptera 2n = 24-28
Secsion XXIX : Doratometra.
Bégonia hirsuia 2n = 24
Section XXX : Scheidweleria.
Bégonia luxurians 2n = > 20
Section XXXI : Ewaldia.
Bégonia rigida 2n = 26-28
Section XXXV : Lepsia.
Bégonia foliosa 2n = 50-60
— Jamesoniana 2n = 34-42
Section XXXVII : Pritzelia.
Bégonia angularis Rad.
— longipes Hook.
— dichotoma Jacq,
— oitijolia Schott
— coccinea
— echinosepala
— sanguinsa
— scandons
2n = 54
2n = 36
2n = 36
34-36
2n = 36
33-36
2n = 21
2n = > 30
2n = 30-40
2n = (36)-40
Section XL : Gaerdtia.
Bégonia undulata 2n = >• 40
— argyrostigma 2n = > 40
— maculata 2n = 30-40
Section XLVII : Tittelbachia.
Bégonia fuchsioides 2n = 30
> 40
(Matsuura et Okuno) 6x5
(Heitz)
649 —
Section LI : Huszia.
b) Chez les Loasacées.
Les résultats pour les différents genres sont encore trop peu
nombreux et trop fragmentaires pour qu’on puisse en -tirer des
conclusions, aussi bien pour une même section que pour l’ensemble
d’un genre.
Voici les résultats numériques donnés par Sugiura T. : 1931,
Tokyo bot. Magaz., 45, 853 ; 1936, Proceed. imp. Acad. Tokyo, 12,
-- 650 -
144 ; 1936, Cytologia, VII, 544 ; 1936, Tokyo bot. Mag., 51, 425 ;
et par moi-même : 1938, Reo. Cyt et Cytophys. oégét., III, fasc. 2.
■f ■
I. Gronovia.
Conclusions. — Le genre Bégonia, caractérisé par un noyau à
prochromosomes, donnant chacun un chromosome par simple
accroissement de taille, diffère, du point de vue caryologique, des
différents genres de Loasacées étudiés. Dans cette famille, le genre
Mentzelia possède un noyau à euchromocentres typiques qui
deviennent des chromosomes par l’adjonction de bandes, d’abord
achromatiques qui, en se raccourcissant, deviennent colo-
rables ; les genres Gronooia, Loasa et Blumenhachia dérivent de
ce type de noyau : les seules différences sont liées à la diversité
de la taille des éléments chromatiques dans le noyau interphasique
ou à l’aspect plus ou moins condensé du caryoplasme ; le genre
Cajophora, avec ses chromosomes en ruban, son noyau finement
granuleux, se distingue nettement des autres genres.
Aucune parenté n’apparaît donc entre le genre Bégonia et les
Loasacées, comme les caractères systématiques importants pou-
vaient le laisser supposer. Il faudrait alors chercher, dans les diverses
fatnilles qui ont été rapprochées des Loasacées, s’il existe dès liens
caryologiques justifiant les idées de de Candolle, de van Tieghem,
de Rendle ou d’Hutchinson.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Sur un Bois triasique de Madagascar
Par A. Loubière.
Ce bois a été trouvé par M. Decary dans le terrain triasique de
Morafenobe (Madagascar). Il est représenté par un spécimen sili-
cifié ayant une hauteur maximum de 12 centimètres dans le sens
des fibres avec une section transversale de 12 cm. X 8 cm. Ses
deux extrémités sont limitées par des cassures parallèles entre elles
et perpendiculaires à l’axe du membre de la plante. L’écorce ainsi
que la moelle manquent.
De couleur brun rougeâtre, cet échantillon prend, cependant,
par places, un aspect cireux plus ou moins brillant. On ne cons-
tate aucune trace de compression résultant, comme cela arrive
d’ordinaire chez les bois minéralisés, d’une pression exercée au
moment de la fossilisation sur les tissus ramollis. Aux endroits où
il est entamé, on voit très bien qu’il a conservé sa structure. La
section transversale obtenue en sciant le bois montre à l’œil nu
que la périphérie est altérée sur une épaisseur variant de 3 à 5 mil-
limètres ; la coloration interne est d’un gris assez uniforme.
L’absence presque complète de convexité dans les zones annuelles
d’accroissement semble indiquer que celles-ci occupaient dans
l’organe une portion éloignée de son centre, c’est-à-dire là où d’ha-
bitude les données histologiques atteignent, comme on sait, une
constance qui permet de les utiliser plus aisément (Krauss et
Essner). Ces couches annuelles sont d’ailleurs peu distinctes ; à
la loupe elles se montrent très minces et mal délimitées.
A l’examen microscopique l’ensemble de la section transversale
est remarquablement homogène. A première vue, on constate
qu’on est en présence d’un bois de Conifère : la masse ligneuse est
formée de vaisseaux- fibres, et est parcourue par des rayons médul-
laires parenchymateux. On n’y distingue pas une différenciation
accusée en bois de printemps et en bois d’été.
Les stries concentriques sont très minces et peu nettes. Certaines
de ces stries représentent des zones automnales, mais peut-être
certaines autres ne sont-elles que des régions correspondant à des
périodes de ralentissement de la végétation en cours d’année. Elles
ne sont guère indiquées que par de petites zones d’aspect un peu
sombre, et qui ne comprennent d’ordinaire qu’une à trois trachéides
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
f
— 652 —
un peu aplaties. La plupart de ces zones se perdent au milieu du
bois. Entre celles qui sont le mieux spécialisées et les plus com-
plètes la distance varie de 0 mm. 50 à 1 mm. 50. En somme, il
existe des couches annuelles d’accroissement faiblement carac-
térisées et souvent difficilement délimitables.
Les rayons médullaires sont étroits, très peu nombreux, 4 à 6
sur une largeur d’un millimètre. Ils sont constitués par un seul
plan de cellules 4 section ^ peu près rectangulaires. Les parois en
contact dans une même rangée étant cependant assez souvent
inclinées.
Les files trachéidiennes secondaires offrent une grande régu-
Fig. 1. • — Araucarioxylon Decaryi Loub. — Sections tranversale, tengentielle et radiale.
larité. On les voit parfois se dédoubler localement, comme cela a
lieu si souvent chez les Conifères. Le nombre de ces files allant
d’un rayon parenchymateux à l’autre varie de 3 à 6. La section
transversale des vaisseaux- fibres a une forme également variable,
de quadrangulaire à pentagonale ou même hexagonale ; ses angles
sont généralement plus ou moins arrondis. Son diamètre est plu-
tôt petit ; il est d’ordinaire de 25 g. dans le sens radial, mais peut
descendre à 15 [i dans l’intérieur des couches automnales. L’épais-
seur des parois trachéidiennes offre assez de constance ; elle est
d’environ 6-9 g. Dans les files qui bordent les rayons médullaires
parenchymateux, cette épaisseur est presque toujours un peu
plus grande. Cependant, elle ne s’accroît pas jusqu’à réduire for-
tement la lumière des vaisseaux-fibres, comme cela arrive parfois
chez plusieurs espèces de Pinus (Kraus) et chez les Araucaria
(Gœppert). Les membranes intercellulaires sont formées d’une
couche primaire et d’une couche secondaire très distincte, la pre-
mière très mince et jaune, la seconde épaisse et brune.
— 653 —
Les ponctuations aréolées des parois trachéidiennes radiales
sont extrêmement abondantes, jamais elles ne sont éparses, mais
toujours serrées dans les rangées, toujours aplaties par compres-
sion réciproque. Chaque paroi radiale n’en porte qu’une seule file
longitudinale simple. Plus rarement, les aréoles sont distribuées
en deux rangées contiguës et alternantes, leurs contours devenant
absolument hexagonaux dans leurs régions de contact. Le diamètre
moyen de ces aréoles est assez large, puisqu’il varie de 12 à 14 g,.
Quant aux pores centraux, il est assez difficile de distinguer leur
forme avec certitude. Ils paraissent être circulaires ou ovales,
jamais en croix.
Les sections longitudinales tangentielles montrent souvent des
parois trachéidiennes également couvertes de ponctuations aréo-
lées. Celles-ci sont alors toujours ordonnées en une file unique.
Elles ont les mêmes caractères que les précédentes, mais elles
sont toujours plus petites. Leur diamètre, en effet, ne dépasse
jamais 10 [x. Beaucoup de vaisseaux-fibres sont très finement
striés.
Il n’y a pas de canaux résinifères ; mais il existe des éléments
résinifères. Sur la section transversale, ces derniers se distinguent
facilement par la minceur relative de leurs parois et surtout par la
présence d’une substance noire. En section longitudinale, ce sont
des sortes de tubes plus ou moins remplis par le contenu noir. Ce
dernier présente assez souvent des cassures transversales, mais il
ne semble pas que les tubes eux-mêmes soient recloisonnés, de
telle sorte qu’on se trouverait ici en présence non d’un parenchyme
résinifère, mais seulement de vaisseaux- fibres résinifères analogues
à ceux signalés chez les Araucaria par Penhalow, Seward et
Ford. Il arrive assez souvent que ces trachéides résinifères côtoient
une série de rayons.
Les rayons médullaires parenchymateux sont toujours unisé-
riés. On en compte 30 à 40 au millimètre carré tangentiel. Ils pré-
sentent en hauteur 1 à 20 étages ; mais d’ordinaire le nombre 6
étant le plus fréquent. On constate quelquefois que plusieurs rayons
sont placés les uns au-dessus des autres et à peine séparés, comme
s’ils représentaient ensemble un rayon unique plus long, mais
divisés par des étranglements plus ou moins allongés. La hauteur
des étages est en moyenne de 25 ^ ; leur largeur varie entre 20 et
30 [X. Leurs extrémités sont plutôt arrondies qu’effilées. Cependant,
ceux qui sont très courts ont d’habitude des extrémités plus poin-
tues. Dans les rayons à trois étages ou plus, chaque cellule, vue en
section tangentielle, est comme renflée latéralement.
Les parois des rayons médullaires paraissent d’ordinaire épaisses.
Si la plupart d’entre elles sont lisses, certaines parmi les tangen-
tielles sont traversées par des perforations en trou. Sur la section
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
42
— 654 —
radiale, les planchers des étages se montrent bien rectilignes, et
les cloisons des étages plus ou moins verticales.
En raison soit de la transparence, soit de l’altération de la paroi
des trachéides de la coupe radiale, il est assez difficile de recon-
naître sur la membrane des cellules rectangulaires des rayons
l’existence des ponctuations, et plus encore de discerner les détails
de leur structure. La longueur radiale des cellules des rayons médul-
laires semble varier de 140 à 180 [x, ce qui correspond approxima-
tivement à l’épaisseur de trois à cinq trachéides. Il arrive parfois
qu’elle soit beaucoup moindre et descende à 45 [x.
En résumé, par la faible caractérisation de ses zones annuelles
d’accroissement et l’uniformité relative de ses tissus ligneux, par
la distribution spiralée et la compression réciproque de ses aréoles
sur les parois radiales des vaisseaux-fibres, par le petit nombre
habituel des étages de ses rayons médullaires parenchymateux,
par son système résinifère représenté par des trachéides modifiées
et enfin par l’absence de canaux résinifères, le bois, dont nous
venons de donner la description, se laisse facilement rattacher au
type générique Araucarioxylon.
Parmi les quelques bois di Araucarioxylon provenant des dépôts
triasiques, je ne vois aucune espèce à laquelle il soit possible de
rattacher l’échantillon de Morafenobe. Il est différent notamment
de V Araucarioxylon Keuperianum, très répandu dans la vallée du
Main. En particulier, la formule des rayons médullaires de ce der-
nier (2 à 50 étages) e§t très éloignée de la sienne. Il se distingue
également de V Araucarioxylon australe, décrit par Crié dans le
terrain triasique de la Nouvelle-Calédonie. Chez celui-ci non seu-
lement les rayons comptent 1-15 étages, mais encore les ponctua-
tions aréolées radiales sont unisériées, les couches annuelles d’ac-
croissement sont bien marquées. Dans ces conditions, le bois fos-
sile de Morafenobe mérite donc d’être distingué spécifiquement,
€t je lui ai donné le nom d’ Auracaryoxylon Decaryi, afin de témoi-
gner ma reconnaissance au donateur auquel nous devons sa décou-
verte. Sa diagnose peut être établie comme il suit :
Lignum stratis concentricis obsoletis, oasis amplis, suhleptotichis ;
poris uni-hiserialihus, spiraliter dispositis stricte contiguis, radiis
medullarihus uniserialihus e cellulis parenchymatosis 1-20 super-
positis formatis.
Localité. — Morafenobe (Madagascar).
Indication géologique : Terrain triasique.
Don de M. Decary.
■ — • 6-55 — *
AUTEURS CITÉS :
■Crié (L.). Beitrage zur Kenntniss der fossilen Flora eniger Inseln des
Südpacifischen und Indischen Océans. Pal. Ahhand. (Dames and
Kayser) (N. F. ), Bd. I. Heft II.
Essner. Ueber den diagnost. Werth der Ânzalil und Hohe der Marks-
traiilen bel den ConîîeTOn, Ahh. Mai., Ges. zu Halle, Bd. X¥I, l’882.
Kraus (G.). Beitrage zur Kenntniss fossller Hôlzer. Abh. d. Naturf.
Gessellsch. zu Halle, 1882, 1884, 1887.
Knowlton (F. FL). Fossil wood and Lignite of the Potomac formation.
Bull. U. S. Geol. Suru. N° 56.
Cœppert (H. R.). Révision meiner Arbeiten über die Stamme der fossi-
len Coniferen. Bot. Centralbl. Cassel, 1881.
Pknhallow (D. P.). Notes on the North American species of Dadoxylon.
Trans. B. Sac. of Canada, vol. VI, 1900.
Seward (A. C.) et Ford (S. O.). The Araucariæ recent and ex tinct. P/iif.
Trans. of the R. Soc. of London, série B., voL 198, 1906.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des itégéiaux
vivants et fossiles du Muséum.
Note sur une Collection de Plantes si lici fiées
PROVENANT DE LA FORMATION PERMIENNE DE L’AUTUNOIS
Par A. Loubière.
M. Pautet a offert au Muséum une superbe série de plantes
minéralisées, susceptibles d’être étudiées anatomiquement. Un
fait digne de remarque est la présence, dans ces débris de la flore
permienne du bassin d’Autun, du type générique Cupressinoxylon
qui, jusqu’à ces derniers temps, n’était connu avec assurance qu’à
partir de l’ Infra-lias. Dans l’échelle stratigraphique, la structure
cupressiforme a donc vers le bas une extension beaucoup plus
grande qu’on ne l’avait cru jusqu’ici
Voici la liste des espèces qui font partie de cette collection.
SPERMAPHYTES
I. — PTÉRIDOSPERMES. — Medullosa gigas Ren. ; Myeloxylon
Landrioti Ren. ; Myeloxylon radiatum Ren.
n. — CORDAÏSPERMES. — Cordaicarpus ellipticus Ren.
III. — GYMNOSPERMES. • — Cupressinoxylon permiense Loub.
PTERIDOPHYTES
I. — LYCOPODIALES. — Sigillaria spinulosa Germ.
II. — EQUISÉTALES. — Astromyelon Will. ; Arthropitys com-
munis Bin., Arthropitys medullata Ren., Arthropitys histriata
Gœp., Arthropithys lineata Ren. ; Calamodendron striatum Bgt.
III. — SPHÉNOPHYLLALES. ■ — Sphenophyllum ohlongifolium
Germ. et Kaulf.
IV. — FILICALES
Marattiales. • — • Psaronius asterolithus Cot., Ps. infarctus Ung.,
Ps. giganteus Gord., Ps. hihractensis Ren., Ps. Brongniarti Zeil.,
Ps. scolecolithus Ung.
Botryoptéridées. — Anachoropteris pulchra Gord.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux
vivants et fossiles du Muséum.
1. A. Loubière. Sur la présence dans les dépôts permiens d’Autun de la structure
cupressiforme. Ann. Sc. Nat. Botanique, 1937. — 10° série, t. XIX, p. 351.
Bulletin du Muséum, 2° s., t. X, n° 6, 1938.
— 657 —
Plantes oligocènes de Menât, d’ après les Matériaux
CONSERVÉS DANS LES COLLECTIONS DU MUSÉUM
Par A. Loubière.
Les collections ^ de végétaux sannoisiens des schistes ligniti-
ïères de Menât, conservées au Muséum, se sont accrues il y a quel-
que temps de celles de MM. Mascraux et Pitton.
Ces différentes collections, qui se complètent les unes les autres,
contiennent les espèces suivantes, ordonnées, par familles, dans
l’ordre botanique.
Cryptogames cellulaires.
CHARACÉES.
Fucoides crispiformis Bgt.
Cryptogames vasculaires.
FILICmÉES.
Pteris Parschlugiana Ung., Pteris urophylla Ung., Pteris œnin-
gensis Ung., Pteris longipennis Heer ; Asplénium Foesrteri Deb.
et Ett.
Phanérogames
GYMNOSPERMES.
Glyptostrobus europæus Heer ; Séquoia sp.
ANGIOSPERMES.
MONO CO TYLÉD ONE S.
Graminées, — Poacites sp.
Typhacées. — ■ Typha latissima A. Br.
DICOTYLÉDONES. APÉTALES
CuPULiFÈREs. — Corylus Mac-Quarrii (Forb.) Heer ; Quercus
Lonchitis Heer ; Quercus prooectifolia Sap. ; Dryophyllum curti-
cellense Sap. et Mar. ; Dryophyllum Dewalquei Sap. et Màr.
1. fonds Croizet, Ad. Brongniart, de Saporta
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
658 —
Myriacées. — Myrica hakeæfolia (Ung.) Sap. ; Myrica acuminata
Ung.
Salicinées. — Salix Lamottei Sap.
Artocarpées. — Ficus tiliæfolia Heer ; Ficus ulmacea Sap.
Platanees. — Platanus Schimperi (Heer) Sap. et Mar.
DICOTYLÉDONES-DIALYPÉTALES
Malvacées. — Buttneria tiliæfolia (Heer) Sap. ; Laurus præcel-
lens Sap. ; Actinodaphne Germari (Heer) Fried. ; Lindera ste-
noloba (Sap.) Laur. ; Cinnamomum Martyi Frit.
Sterculiacées. — Stereulia exiguiloha Sap.
TrLiACÉEs. — Lukeopsis Vernieri Marty.
Sapindacées. — Cupanîa Neptuni Ung.
Rosacées. — Prunus deperdita Heer ; Sorbus menatensis Laur.
Myrtacées. — Myriophyllum sp.
Rhamnacées. — Zizyphus sp.
DJCO TYLÉDONES-GAMOPÉ TALES
Ebénacées. — Diospyros brachysepala AL Br.
Oléacées. — ■ Fraxinus Agassisiana Heer ; Fraxinus articulata
Laur. ; Viburnum tiUoides Ward.
Bignoniacées. — Bignonia eocenica Ett.
Laboratoire d' Anatomie comparée des végétaux:
vivants et fossiles du Muséum.
- 659
Sur une nouvelle espèce de Valenciennesia (Pulmoné
THALASSOPHILE) DU CÉNOMANIEN MALGACHE ;
V. MaDAGASCARIENSIS N. SP.
Par Éliane Basse.
Pendant la Mission géologique et paléontologique que le Muséum
a bien voulu me confier dans le Sud-Ouest malgache (1930 et 1931),
j’ai recueilli, sur les rives de la Sakondry, dans le Cénomanien à
Acanihoceras des environs de Beraketa, un Pulmoné thalassophile
présentant une association nouvelle de caractères spécifiques.
Rappelons que les principaux genres fossiles de Thalassophiles
connus dans le Crétacé et les terrains plus récents sont : Pseudo-
hercynella Kaunhoven (Crétacé), Anisomyon Meek et Hayden
(Jur.-Crét.), Valenciennesia Rousseau (Miocène : couches à Con-
géries d’Europe).
Bien qu’on ne connaisse jusqu’alors que des espèces miocènes
de ce dernier genre, notamment : V. annulata Rousseau, qui en
est le type, V. theobaldi Benson, V. pelta Brusina et une dizaine
d’autres espèces mentionnées ou même décrites du Pontien par
K. Gorjanovic-Kramberger (4), c’est à ce genre Valenciennesia
que semble se rattacher, quoique beaucoup plus ancienne ( créta-
cée), l’espèce nouvelle malgache. Cette opinion est partagée par
M. Hamy, malacologiste, qui a bien voulu, à l’occasion de cette
petite étude, me faire bénéficier de sa haute compétence.
= Diagnose du V. madagacariensis n. sp. — Coquille cupuli-
forme, assez élevée (fig. 1, b), à crochet postérieur fortement
incurvé. Epaisse au sommet (3 à 4 mm.), elle s’amincit considéra-
blement vers le bord où elle se réduit à une mince pellicule ; sa
consistance devait y être analogue à celle des coquilles d’Helcion
ou Ancylus actuels, c’est-à-dire très molle, puisque le bord droit
a pu s’infléchir vers l’intérieur sans présenter trace de cassure
(fig. 1, a).
Le test est orné de bourrelets concentriques irréguliers sur les-
quels apparaissent, quand l’état de conservation s’y prête, des
stries d’accroissement très fines.
Au sommet, une troncature accidentelle permet d’apercevoir
le moulage du tortillon (fig. 1, a) et son insertion sur le sommet
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
— 660 —
de la coquille où se dessinent des empreintes en creux (fig 1, c).
Le siphon, ou pli longitudinal qui, chez les V alenciennesia, s’étend
du sommet au bord droit, et le pli symétrique gauche, plus faible,
entre lesquels se creuse une dépression postérieure, ne sont mal-
heureusement pas visibles sur mon échantillon où cette région est
couverte d’une gangue gréseuse très adhérente.
= Rapports et différences. — Les Thalassophiles fossiles
se réduisent à quelques genres. Les formes crétacées, surtout amé-
ricaines — et peut-être en raison de leur mauvais état de conser-
vation joint à une figuration défectueuse, n’offrent pas avec le
PiG. 1. — V alenciennesia madagascariensis n. sp. (De gauche à droite, les figures sont
désignées dans le texte par les lettres a, b et c) G. N.
spécimen cénomanien malgache des traits de comparaison bien
nets.
Par contre, cette espèce présente les caractères essentiels du
genre V alenciennesia Rousseau, dont l’espèce-type : V. annulata
R. du Miocène de Crimée, comporte des représentants dans les
collections parisiennes (Muséum, École des Mines). L’ornemen-
tation est sensiblement la même dans les diverses espèces de V alen-
ciennesia. C’est surtout par son contour subcirculaire que l’espèce
de Madagascar se distingue des espèces plus récentes, où le contour
est elliptique à grand axe antéro-postérieur. Entre autres, l’espèce
indienne V. theobaldi Benson, géographiquement la plus proche,
souvent attribuée au genre Camptonyx (3), et qui au Tertiaire a
succédé à la forme malgache en question ici, ne semble pas en
dériver immédiatement.
Rappelons enfin que K. Gorjanovic-Kramberger, dont l’étude
(4) comporte, p. 127, l’indication d’une bibliographie à peu près
— 661 —
-complète des V alenciennesia, discute la position systématique du
genre et insiste sur ses affinités avec le genre Limnaea. Il place
l’origine des V alenciennesia dans l’espèce L. undulata du Pontien
inférieur, époque à laquelle se serait, d’après lui, effectuée la diffé-
renciation.
L’existence d’un V alenciennesia à Madagascar, dès le Crétacé
moyen, fait reculer très loin dans le passé l’apparition de ce genre
et par conséquent infirme les vues de K. Gorjanovic-Kramber-
GER, du point de vue phylogénétique.
= Habitat. — Les représentants actuels des genres voisins
de V alenciennesia : Siphonaria, Ancylus, etc... ainsi que les espèces
fossiles ; Limnaea peregrina Deshayes, Paludina casaretto Rous-
seau, Planorbis rotella Rousseau, associées dans les couches à Con-
géries de Crimée (2, 4) caractérisent les milieux saumâtres litto-
raux (lagunes, estuaires). A Madagascar, V. madasgacariensis est
inclus dans les couches cénomaniennes à Ammonites (Acantho-
ceras, Turrilites, Schloenbachia) affleurant entre Beraketa et l’An-
drambo (1, p. 81) dont le faciès marin est incontestable. La pré-
sence de ce Pulmoné thalassophile parmi les restes d’une faune
marine, mais de caractère littoral, atteste la proximité de milieux
saumâtres, par conséquent du rivage, et confirme le tracé de la
limite probable de la transgression cénomanienne dans le S. W.
de Madagascar, telle que je l’ai indiquée précédemment (1, p» 81
et esquisse paléog. PI. E).
OUVRAGES CITÉS ;
1. E. Basse. Etude géologique du Sud-Ouest de Madagascar. Mém. Soc.
géol. France, N° 24, 1934, 160 p., 15 pl., 3 cartes géol. couleurs
hors-texte (in-4o) .
2. S. Brusina. Die Fauna der Congerienschichten von Agram in Kroa-
tien. Beitr. Pal. Ost. - Ung., Bd. III, Heft IV, 1884, p. 125-188,
pl. XXVII-XXX.
3. M. P. Fischer. Des genres Camptonyx et V alenciennesia. Journ.
Conchyl. Tome VII, 2® série, tome III, 1858, p. 316-319.
4. K. Gorjanovic-Kramberger. Ueber die Gattung Valenciennesia und
einige unterpontische Limnaeen. — Ein Beitrag zur Entwicklungs-
geschichte der Gattung V alencieni\esia und ihr Verhâltnis zur
Gattung Limnaea. Beitr. Pal. Ost.-Ung., Bd. XIII, Heft III, 1901,
p. 121-140, 2 pl., 12 fig.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
662 —
Sur quelques Roches de la Cote d’ Ivoire
Par U. Dropsy.
Les roches faisant l’objet de cette note proviennent du Nord-
Ouest de la Côte d’ivoire. Une première partie en a été récoltée
en 1929 au cours de l’une de mes missions ; la seconde a été offerte
au Muséum d’ Histoire naturelle un peu plus tard par M. Portères.
Ces deux collections sont déposées au Laboratoire de Minéralogie
de cet Établissement où M. A. Lacroix a bien voulu m’en confier
l’étude.
Description géographique.
La région d’où proviennent ces roches appartient au Cercle de
Man, non loin des frontières de la Côte d’ivoire avec la Guinée
française et le Libéria. Elle est comprise entre les méridiens 7 degrés
et 8 degrés 30' Ouest, d’une part, et les parallèles 6 degrés 30' et
8 degrés Nord, d’autre part.
Au point de vue topographique, ce quadrilatère peut se diviser
en deux parties d’étendue à peu près équivalente par une ligne
Est-Ouest, matérialisée sur le terrain avec assez d’exactitude par
la route carrossable passant par Danané, Man, Sémien, et se diri-
geant vers Séguéla.
Toutes deux ont comme caractère commun d’être couvertes
par l’épaisse forêt tropicale, particulièrement dense et souvent
grandiose dans cette région. Leur sol est principalement latéri-
tique, ne laissant apercevoir le sous-sol que dans le lit ou aux
approches immédiats des cours-d’eau, ainsi que sur les crêtes
dénudées.
Si la partie sud est doucement ondulée, avec une élévation
moyenne d’environ 300 m. au-dessus du niveau de la mer, l’autre
partie présente plusieurs massifs montagneux qui sont sans doute
les plus importants de la Colonie. M. A. Chevalier, qui les a visi-
tés en détail et en a donné une excellente description, estime qu’ils
occupent une superficie d’au moins 6.000 kil. carrés. Là se trouvent
les monts Dropoulé formant des dômes plus ou moins abrupts,..
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, n° 6, 1938.
663 —
isolés ou soudés les uns aux autres. Les sommets les plus élevés
atteignent 1.400 m. A Touest de ce premier massif est celui des
monts Nimba, situé partie en Côte d’ivoire, et le reste en terri-
to>ire de Guinée. Plus sauvage encore que le précédent, son sommet
dominant, le N’Zo, s’élève à 1.650 m., à une dizaine de kilomètres
de la frontière, mais en Guinée. Ces deux massifs sont séparés par
— 664 —
\ine profonde vallée où coule le fleuve Cavally, lequel reçoit des
affluents nombreux descendant de ces montagnes et produisant
une foule de cascades ou de rapides.
La deuxième région, celle du sud, quoique moins bien arrosée
que la première, possède encore d’assez nombreux cours d’eau,
dont le N’Zo et le Koué, auxquels se joignent leurs multiples
affluents avant de se réunir au fleuve Sassandra.
Les villages sont assez rares, surtout dans la contrée monta-
gneuse, et sont habités par des tribus fort primitives, les Dans,
■dont la plupart n’ont pas totalement renoncé au cannibalisme.
Travaux antérieurs.
Plusieurs travaux pétrographiques relatifs à cette contrée ont
déjà été publiés.
Dès 1910, M. A. Lacroix a donné une étude des roches que lui
en avait rapporté M. A. Chevalier. Bien que ces échantillons
avaient été recueillis en des endroits souvent séparés par d’assez
longues distances, il a démontré le premier le lien de parenté exis-
tant entre ces roches et les a comparées à la série de la charno-
ckite de l’Inde.
11 est probable que ce sont les mêmes types de roches mention-
nées par le lieutenant de Cernon en 1911, récoltées par lui dans
le triangle formé par les rivières Ko (ou Coué) et le N’Zo, au sud
de Man, et qu’il a désignées sous le terme générique de diabases.
M. H. Hubert a Complété ces travaux par ses recherches per-
sonnelles pour établir sa carte géologique de l’Afrique occidentale.
Enfin, plus récemment, M. A. Aubert de la Rüe a fait con-
naître, dans osn étude sur la Côte d’ivoire, la composition des
roches qu’il a échantillonnées sur ses itinéraires traversant la même
région, mais différente de celle dont je me suis occupé.
L’étude de mes roches n’apporte pas de connaissances nouvelles
«essentielles sur la constitution pétrographique de cette contrée ;
cependant, comme elles proviennent de localités nouvelles, elle
confirme et précise les observations antérieures.
Constitution géologique.
Le soubassement de cette région est formé, comme d’ailleurs
la plus grande partie de la Côte d’ivoire, de roches cristallines
anciennes, très probablement d’âge archéen.
Ce sont, par ordre d’importance, des gneiss à biotite avec ou
sans hypersthène, des orthopyroxénites, des orthoamphibolites,
des leptynites, des quartzites à magnétite, à amphibole accom-
pagnées ou non de grenat, à sillimanite.
PL I
665 —
D’importantes venues éruptives traversent ces roches méta*
morphiques : granités à biotite et hypersthène, pegmatites, grano-
diorites, gabbros, norites, dolérites. Elles constituent dans la partie
septentrionale de la région étudiée les principaux massifs mon-
tagneux de cette Colonie.
Parmi les roches métamorphiques, il est à remarquer que les
calcaires font absolument défaut, caractère d’ailleurs commun à
bien d’autres territoires de l’Afrique occidentale.
Granités.
Généralités. •
Les granités sont communs, particulièrement dans la partie
Nord, où ils occupent plus de la moitié de la superficie et forment
les deux grands massifs dont il a déjà été question précédemment.
Quelques affleurements ont été observés dans la partie méridionale,,
mais ils y sont beaucoup plus réduits.
Ils appartiennent tous à la série calco-alcaline et se distinguent
par une prédominance marquée de leurs plagioclases sur l’orthose.
Ils sont du type à hypersthène par suite de la constance de ce
pyroxène dans leur composition minéralogique, de même que la
biotite.
Leur couleur dépend, en général, de la proportion de ces deux
derniers minéraux par rapport au quartz et aux feldspaths.
Elle varie depuis le gris clair dans les tyges leucocrates, jusqu’au
gris foncé presque noir, en passant par les teintes plus ou moins-
rougeâtres.
Le grain est, le plus souvent, moyen. Certains échantillons mon-
trent, cependant, en abondance, de grands cristaux de plagio-
clases.
Le quartz présente parfois une couleur grise ou gris bleuâtre
dans les échantillons examinés à l’œil nu. Sous le microscope ses
éléments paraissent souvent de dimensions très différentes, quel-
quefois en grains allongés, disposés parallèlement les uns aux
autres. Dans certains cas, il contient de nombreuses et très fines
aiguilles de rutile. En association avec les plagioclases et, sur leur
bordure, il forme souvent de jolis bourgeons de myrmékite.
Parmi les feldspaths, V orthose ne figure guère que dans les types
les plus acides de ces roches ; elle est en petite quantité dans les
autres.
Plus rarement encore que l’ orthose se rencontre le microcline,
et toujours comme élément secondaire de recristallisation.
— 666
Plagioclases. — Les plagioclases sont, de beaucoup, les plus
abondants des feldspaths. Ils varient depuis Talbite jusqu’à l’an-
désine basique à 40 % d’anorthite. Ils sont, la plupart du temps,
très finement maclés suivant la loi de l’albite souvent associée à
celle de la péricline, toutes deux polysynthétiques.
Leurs inclusions fusiformes décrites plus haut, présentent aussi,
dans les sections perpendiculaires à leur allongement, des séries
de petites surfaces, plus ou moins carrées, espacées régulièrement
les unes des autres. Parfois elles sont tordues, montrant les actions
mécaniques subies par la roche, ou bien elles ont un aspect flou
de leurs limites, comme ayant essuyé un commencement de disso-
lution. ^
Pyroxène orthorhombique. .■ — Sauf quelques exceptions, l’hyper-
sthène est présent dans tous les échantillons examinés. Il ne s’y
rencontre qu’en cristaux de petite taille, mais présentant des
caractères particuliers. Ces cristaux ont, en effet, presque toujours
un aspect déchiqueté ou squelettique, en majeure partie trans-
formés soit en biotite, soit en oxyde de fer. Le polychroïsme y
est très faible, vert pâle suivant ng, rose saumoné clair suivant
Up.
Biotite. - — Se trouve dans tous ces granités ; elle y forme des
lambeaux déchiquetés ou des traînées, parfois des lamelles radiées.
Elle est souvent enchevêtrée avec l’hypersthène dont elle paraît
être, au moins en partie, un produit de transformation. Elle appar-
tient à la variété brune et contient quelquefois de petits grains
de zircon donnant des auréoles polychroïques.
Minéraux accessoires. — Les minéraux accessoires les plus habi-
tuels sont ; l’apatite, le zircon, les oxydes de fer ou la pyrite.
Mouvements orogéniques.
Tous ces granités ont été affectés par des mouvements orogé-
niques d’intensités différentes, provoquant soit de simples ten-
sions dans une iflême plage de quartz ou de feldspath, soit un
broyage à peu près complet, suivi de recristallisation.
Dans ce dernier cas, les éléments primitifs en débris, à arêtes
vives, sont souvent orientés suivant une direction générale qui est
aussi la direction perpendiculaire à la pression appliquée à la roche.
Ils sont cimentés par un mortier de petits grains des mêmes miné-
raux provenant de leur friction mutuelle.
Bien des cristaux anciens montrent des inclusions de minéraux
néogènes : quartz ou feldspaths.
667 —
Description de quelques types.
Près du village de Ban Hounié, à 45 kilom. N. -O. de Danané,
sur le sentier allant à Bapleu, on rencontre une roche d’un gris
Tosé montrant des clivages de 5 à 6 mm. d’un feldspath rose chair,
du quartz en grains d’un blanc jaunâtre, quelques lamelles de
biotite et des grains de pyroxène noir verdâtre.
Au microscope on voit qu’elle est essentiellement formée d’une
oligoclase à 15 % d’anorthite dominant sur le quartz, avec de
rares cristaux d’hypersthène déchiquetés et des lamelles allongées
assez abondantes de biotite brune, dont certaines sont parfois
accompagnées de sphène et de magnétite. Il y a un peu de micro-
<;line secondaire et en petits éléments.
Plus au Nord, sur la piste allant de Danané vers Touba, à 49 kil.
de la première localité, affleure un autre granité de couleur grise,
à grain plus fin que le premier, renfermant les mêmes minéraux.
Ses feldspaths sont gris et constitués par un peu d’orthose et d’une
oligoclase-albite à 10 % d’an. Les quantités de feldspath et de
quartz sont à peu près équivalentes ; ils forment les de la roche.
Le reste est principalement de l’hypersthène très fissuré, dont les
fentes sont remplies par un hydrate de fer. Les autres barylites
sont représentés par quelques lamelles de biotite, de la magnétite
en petits grains ou en traînées associée au pyroxène.
Sur la même piste, à une dizaine de kilomètres plus au Nord,
au village de Diampleu, affleure un granité porphyroïde dont les
cristaux de feldspath, tantôt rose chair, tantôt gris bleuâtre, attei-
gnent un centimètre de plus grande dimension.
En lame mince, on voit que le quartz constitue la partie prin-
cipale de la roche, et que le plagioclase est une oligoclase à 12 %
d’an, très saussuritisé. L’hypersthène, très déchiqueté, a ses fis-
sures remplies de biotite et d’hydrate de fer provenant de son
altération. Aux minéraux accessoires habituels ; zircon, apatite,
s’ajoutent des minéraux secondaires tels que la calcite et la chlo-
rite. Un pyroxène monoclinique accompagne aussi le pyroxène
orthorhombique.
Sur la même piste, au kilom. 80, près du village de Sipilou, on
trouve un affleurement de granité grenu gris clair, où se distinguent
des grains de quartz incolore, de feldspath blanchâtre et des
lamelles d’une biotite de teinte mordorée atteignant de 3 â 4 mm.
de diamètre. Un peu de pyrite est disséminée en fines particules.
Le quartz est le minéral prépondérant de la roche. Le feldspath
est une andésine finement maclée, à 32 % d’an..
Comme dans les échantillons précédents, l’hypersthène présente
le même aspect déchiqueté, craquelé, dont les fissures sont com-
— 668 —
blées par de la biotite ou de l’hydrate de fer. La biotite primaire
est assez rare, ainsi que les minéraux accessoires : zircon, apatite^
oxydes de fer.
En suivant le même sentier partant de la piste de Danané à
Touba, dont l’embranchement est situé à 50 kil. au Nord de Danané,,
au village de Zoupleu, se rencontre un affleurement de granité de
couleur brun rosé, qui renferme une andésine à 35 % d’an, fine-
ment maclée suivant la loi de l’albite, du quartz à fines inclusions
de rutile, associé à de l’hypersthène abondant.
Les minéraux accessoires habituels sont l’apatite, le zircon et un
peu de spinelle vert bouteille en granules.
On remarque une certaine orientation des minéraux du premier
stade.
Tous ces caractères macroscopiques et microscopiques se retrou-
vent dans les échantillons prélevés aux points désignés ci-dessous :
Kilom. 10,700 ; K. 12,300 ; K. 16,500 ; 20 Kilom. et 300 m. du
village de Bongoualeu, toujours sur la piste partant de Zoupleu
vers TEst.
Les granités sont bien plus rares dans la région étudiée au Sud.
On peut citer celui qui se trouve sur la piste de Man à Kouibly,
près d’un campement de culture. C’est une roche légèrement rosée,
à grain moyen. A l’œil nu on distingue du quartz incolore, un
feldspath rose chair, quelques lamelles de biotite. Ce granité est
riche en quartz à extinctions roulantes ; son feldspath est une oli-
goclase à 24 % d’an., qui englobe poècilitiquement de nombreux
grains de quartz secondaire. Ici encore, les éléments principaux :
quartz et feldspath, forment les plus grands cristaux et ont leurs
bords brisés. Ils sont noyés dans une pâte de petits cristaux des
mêmes minéraux. La biotite à structure palmée est abondante •,
elle se présente aussi en amas ou paquets de lamelles allongées et
enchevêtrées, souvent accollées à des grains de magnétite ou de
titanomagnétite qu’elles entourent parfois complètement.
A une vingtaine de kilomètres plus à l’est, sur la même piste,
existe un affleurement de granité de couleur claire, à grain moyen,
dont certains feldspaths ont jusqu’à 2 cent, de plus grande taille.
Ils sont constitués par de l’orthose et par un oligoclase à 15 %,
celui-ci en proportion dominante.
De même que le quartz qui les accompagne, ils forment de grands
cristaux brisés, réunis par une pâte de petits cristaux des mêmes
éléments auxquels s’ajoutent de la biotite, du microcline et de la
séricite. On a donc encore l’allure cataclastique des éléments prin-
eipaux avec ensuite recristallisation et cimentation des débris de
friction.
^ 669 —
Granodiorites. . rc '
Ges. roches peuvent se placer à la suite des granités et' sont càrac^
térisées par la prédominance des plagioclases sur l’orthose et le
piicrocline. 'Coinme elles renferment du pyroxèhe et de l’amphibole,
elles servent de passage aux diorites quartzifères.
On doit comprendre dans cette famille la roche trouvée, sur le
sentier de Danané à Touba (Icilom. 16 à 18). De couleur gris foncé
dans l’ensemble, il s’en détache cependant des amandes d’orthose
rose chair de 30 millimètres de longueur, sur 5 de largeur, comme
plus grandes dimensions. Ces amandes sont alignées parallèlement
les unes aux autres dans une pâte cristalline presque noire que
l’on ne peut résoudre qu’au microscope.
_ Les minéraux essentiels sont surtout de l’andésine à 50 % d’an,
accompagné d’orthose en quantité moindre, puis de l’hypersthène,
de l’amphibole, un peu de biotite en lamelles déchiquetées. Comme
minéraux accessoires, en plus du zircon, de l’apatite, de la séricite,
de ,1a titanomagnétite, on voit quelques lamelles d’épidote. La
titanpmagnétite remplit les nombreuses fissures produites dans les
grands cristaux par suite des puissants mouvements orogéniques
supportés par la roche et prouvés par les extinctions roulantes des
feldspaths. . T
A un kilomètre plus à l’est, succède à cette roche, mélanocratq
un type leucocrate et granoblastique, sans amandes comme dans
le cas précédent, et dont le plagioclase est alors de d’oligoclase
andésine à 30 % d’an, contenant de nombreuses inclusions fusi-
formes. En plus de l’orthose et du quartz en quantité inférieure à
celle , de l’andésine, on y trouve de l’hypersthène, en partie oura-
litisé, de nombreuses lames et fibres de biotite souvent tordues,
avec les mêmes minéraux accessoires : zircon, apatite^ séyicite .et
titanomagnétite. “ . ^ : »
Sur la même piste, au kilom. 32, affleure encore une roche gris
foncé, granoblastique, au grain moyen. On reconnaît à l’ceil nu
un feldspath un peu jaunâtre, du pyroxène et le tout est parsemé
de nombreuses mouches de pyrite.
En lame mince, elle montre qu’elle est formée surtout d’une
oligocïase-andésine à 32 % d’an., de pyroxènes orthorhombique et
monoclinique, d’orthose, d’un peu de quartz ^ aux extinctions
roulantes, et de biotite. Les grands éléments sont brisés oq
fissurés, et renferment des produits secondaires tel que séricite,
calcite et oxydes. de fer. La structure de la roche est subophitique.
En continuant vers le nord, sur le même sentier, on a trouvé
des affleurements du même-type. Ce sont ceux du kiloin. 38,' dont
le pyroxène est profondément ouralitisé, et du kilôm. SÔ.r i
Bulletin du Muséum, 2® s., t. X, 1938.
43
— 670 —
Sur le sentier de Danané vers N’Zo, au kilom. 47, du village de
Napleu.
A une trentaine de kilomètres à l’est de Man, sur la piste allant
<ie Kiriao à Zouata, près du village de Kontrou, affleure un type
de cette roche ayant une texture rubanée, due à des lits de
pyroxène et d’amphibole alternant avec ceux d’andésine à 45 % d’an.
Dans toutes ces roches, comme dans beaucoup d’autres types
de la région, on constate l’extinction roulante des grands cristaux
de quartz et des feldspaths, montrant l’importance des mouve-
ments orogéniques qu’elles ont supportés, et on remarque la
présence de la magnétite ayant parfois des formes géométriques,
ainsi que celle de jolis bourgeons de myrmékite.
Pegmatites.
• Les filons de pegmatite sont nombreux dans la région que tra-
verse la piste de Danané allant vers Touba, en particulier entre
Danané et Sipilou, soit sur une distance de 80 kilomètres.
Leur direction générale est Est-Ouest, avec pendage légèrement
incliné vers le Nord. Ils forment en plusieurs endroits, notamment
vers les kilom. 11 et 31, ainsi qu’au voisinage de Bloumba (kilom. 75),
des faisceaux parallèles de dix à quinze à la fois sur une cinquantaine
de mètres de parcours.
Leur épaisseur varie de 0,10 à 1,50 m. En masse, la roche présente
une couleur rouge brique, due à la prédominance d’orthose chargée
d’inclusions d’oligiste. Du quartz d’un blanc opalescent est accom-
pagné d’un mica noir verdâtre, ce dernier en veinules d’un à deux
millimètres d’épaisseur. Les éléments quartzeux n’ont pas plus
de 15 mm. de plus grande dimension.
‘ Tous les constituants sauf le quartz sont partout altérés, friables,
se désagrègent facilement, au point qu’il est difficile de se procurer
des échantillons ayant quelque cohésion. Le microscope montre,
en effet, que les feldspaths : orthose, microcline, albite, oligoclase-
andésine, sont fortement séricitisés. La biotite a donné comme
produits secondaires de la chlorite, de l’épidote, du sphène, de la
zoïsite. La pyrita a subi une profonde oxydation.
Les mouvements orogéniques ont également marquç leur empreinte
sur ce genre de roche. Le faisceau de filonnets situé au kilom. 31,500
de la piste de Danané a Teuba est particulièrement typique à cet
égard. Les roches qui lès constituent présentent la structure cata-
clastique. “ .
DioaiTEs, Gabbros et Norites.
Ces trois groupes de roches érqptives appartiennent à la famille
des plagioclasites.
P]. II
671 —
Suivant la composition chimique des barylites qu’elles renferment
en proportion élevée, on les divise en plagioclasites calco-magné-
siennes et magnésiennes. Le terme de diorite est réservé à celles
dont la teneur en barylites est inférieure à 35 % des constituants
{types leucocrates) ; celui de gabbro quand cette teneur est située
entre 35 et 65 % (types mésocrates) ; enfin quand cette proportion
de 65 % est dépassée, on a des pyroxénites et des amphibolites felds-
pathiques, ces termes étant réservés aux types mélanocrates.
Dans la série magnésienne, dont les barylites sont exclusivement
magnésiens, on n’a observé dans la région qui nous occupe, que des
norites. L’olivine, en effet, si fréquente ailleurs dans cette famille
de roches, y est totalement absente. Par contre, les norites sont
extrêmement répandues dans la région que nous avons étudiée.
Elles en constituent au moins la moitié de la surface, en même temps
que les parties les plus accidentées de la Colonie et probablement
aussi les sommets les plus élevés.
Dès le début de l’occupation française, ces diverses roches ont
attiré l’attention des voyageurs, offieiers ou explorateurs, qui les
ont presque toujours signalées sous le nom de diabases.
Leur couleur sombre, tranchant sur celle de la majorité des autres
roches du pays, c’est-à-dire de gneiss ou de micaschistes plus ou
moins argileux, les avaient particulièrement frappés.
Si, parfois, on les trouve sous forme de collines aux parois abruptes,
de bosses dénudées comme celles des environs immédiats de Danané,
elles constituent surtout de grands massifs de plusieurs milliers
de kilomètres carrés de superficie, dont les massifs des monts Nimba
et Dropoulé, déjà cités.
Gabbros.
Dans la contrée étudiée, ces roches sont à grain fin ou moyen.
Leur couleur, liée à la proportion des éléments ferro-magnésiens
qu’elles renferment, va du gris clair dans les types mésocrates,
jusqu’au noir foncé dans les types les plus mélanocrates. Ainsi qu’on
l’observe dans bien d’autres pays tropicaux, sauf une croûte jaune
brunâtre d’à peine quelques millimètres d’épaisseur, la roche a
conservé une remarquable, fraîcheur.
Les variétés quartzifères ne sont pas rares. C’est le cas des gabbros
que l’on rencontre près des villages de Kouégopleu et Guéguépo,
sur la frontière de la Guinée française, versant est du Mont Nimba,
de Zoupleu, celui-ci à une cinquantaine de kilomètres au nord de
Danané, puis de Kontrou, sur la piste de Man à Sémien.
De fines aiguilles de rutile de 0,02 à 0,03 de longueur et de moins
de 0,001 d’épaisseur, abondent dans le quartz de la roche de Gué-
guépo.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. X. 1938.
43.
— 672 —
Cette présence de quartz est liée à celle d’un plagioclase assez;
riche en soude, qui est de l’andésine de 30 à 35 % d’an, et d’un peu
de microcline, alors que dans les gabbros dépourvus de quartz, le
plagioclase va jusqu’au labrador à 60 % d’an.
Un exemple de ce dernier type est représenté par l’échantillon
récolté au village de Dorogoué, sur la piste de Man à Sémien, en
passant par Taobly.
Sauf dans les types les plus basiques, contenant du labrador,,
tout le feldspath est finement maclé suivant la loi de l’albite, sou-
vent associée à celle de la péricline. La structure zonée est manifeste
dans plusieurs échantillons comme dans ceux de Kouégopleu (Mont
Nimba), Dorogoué sur la piste de Man à Sémien, puis à Kinklo,.
cette dernière localité située sur le sentier de Man à Kouibly.
Les barylites sont représentées surtout par un pyroxène mono-
clinique et de l’hypersthène. Le premier montre souvent des plans
de séparation suivant h^ ; en lames minces il est peu coloré, poly-
chroïque dans des teintes claires : vert bleuâtre suivant ng et rose
suivant np. Ce polychroïsme rappelle celui de l’hypersthène qui
l’accompagne fort souvent. Son extinction par rapport à l’allon-
gement de ses cristaux est d’une quarantaine de degrés. Dans les
échantillons de plusieurs gisements, le pyroxène monoclinique fait
absolument défaut. La hornblende a été observée dans tous, sauf
un seul. Elle est tantôt brune, tantôt verte ; dans ce dernier cas,
elle provient de l’ouralitisation des pyroxènes et est parfois bordée
d’un liseré d’oxyde de fer.
Norites.
Ces roches sont essentiellement formées de feldspaths calco-
sodiques et de pyroxène rhombique.
Les affleurements que nous avons rencontrés sont peu nombreux
et tous situés dans la région traversée par la piste de Danané vers
Touba : aux kilom. 53, 55 et 65, ce dernier près de Zoupleu. Ils ne
présentent pas de particularité méritant d’être signalée, sinon que
la basicité des plagioclases augmente en allant vers le nord où elle
passe de 27 à 39 % d’anorthite. Dans l’échantillon recueilli au
kilom. 55, un peu de spinelle vert en grains arrondis s’ajoute aux
minéraux accessoires habituels. Il s’y trouve en bordure de la magné-
tite ou même en inclusions dans ce minéral. La même roche accuse
les mouvements orogéniques intenses qu’elle a supportés par une
fissuration accentuée de tous ses éléments.
Gabbros a faciès doléritique.
Ces gabbros possèdent les éléments ordinaires des types nor-
maux : plagioclases et pyroxènes calcomagnésiens, ceux-ci pouvant
673 —
être plus ou moins ouralitisés. Mais ce qui caractérise les faciès
diabasique ou doléritique est la structure ophitique, avec ses cris-
taux automorphes de plagioclases formant un treillis, au milieu
duquel apparaissent les pyroxènes.
Nos échantillons sont de couleur gris foncé et d’autres entièrement
noirs. Leur grain est, en général, assez fin.
Ils proviennent tous du massif des monts Nimba ; dans le voisi-
nage de la frontière de la Guinée française.
Les plagioclases sont du labrador renfermant de 45 à 64 % d’an. ;
toujours maclés suivant la loi de l’albite. Ils forment des sortes de
lattes montrant que leur cristallisation a précédé celle des pyroxènes
qui se moulent autour d’elles. L’augite est partout plus ou moins
ouralitisée ; la transformation est complète dans un échantillon
recueilli sur la piste de Danané vers N’Zo, au village de Guéguépo,
Un peu d’hypersthène s’ajoute parfois à l’augite, comme dans
ceux provenant d’affleurements sur la piste de Danané vers le
nord, en direction de Touba, aux kilom. 33 et 42.
Une variété d’augite très magnésienne, du groupe de la pigeonite,
caractérisée par son faible angle des axes optiques, se rencontre dans
deux échantillons originaires du massif du mont Nimha, l’un du
village de N’Zo, montrant une structure fluidale des éléments,
l’autre des bords de la rivière Goué, entre N’Zo et Bapleu. Ce der-
nier contient, en outre, une ehlorite ferrugineuse et des grains de
magnétite en abondance.
Schistes cristallins.
Le soubassement de la Colonie a été reconnu depuis fort longtemps
comme formé de schistes cristallins. Les orthogneiss et les schistes
micacés sont les formations de beaucoup les plus répandues. Elles
occupent une bonne moitié de la région étudiée, celle située au sud
de la route carrossable de Danané vers Séguéla.
Bien différente de la première, au relief si accusé, on ne rencontre
plus dans la seconde que des chaînes de collines aux ondulations
ne dépassant pas de deux à trois cents mètres au maximum au-dessus
des vallées environnantes.
Elles ont pour trait commun un recouvrement de forêts épaisses
dont la continuité n’est interrompue que par les clairières occupées
par les villages et leurs cultures.
' Gneiss.
De tous les schistes cristallins de cette région sud, les gneiss sont,
de beaucoup, la famille la plus importante.
Ils contiennent tous des plagioclases, en plus des feldspaths
potassiques qui sont l’orthose et plus rarement le microcline.
— 674 —
Le feldspath calcosodique varie depuis l’oligoclase acide à 10 %
d’an, jusqu’à l’andésine moyenne à 38, % d’an. ; mais les types
les plus répandus contiennent aux environs de 20 % d’anorthite.
Comme dans les feldspaths des granités, la plupart sont criblés
de ces inclusions, en forme de fuseaux, de gouttelettes ou de
bandelettes à contours plus ou moins rectilignes. Disposées parallè-
lement les unes aux autres, elles s’éteignent simultanément en lames
minces entre niçois croisés. Leurs dimensions ne dépassent guère
0,3 mm. pour la longueur, et 0,02 mm. pour la largeur. Dans les
sections taillées perpendiculairement à leur allongement, ces petites
surfaces apparaissent comme des carrés irréguliers répartis en ran-
gées équidistantes. Parfois, elles sont tordues ou bien leurs limites
ont un aspect flou, comme si le minéral avait subi un commence-
ment de dissolution. Leurs dimensions réduites ne permettent pas
d’identifier le minerai qui les constitue. Toutefois, on constate
que, dans la grande majorité des cas, leur indice de réfraction est
inférieur à celui du feldspath qui les englobe.
Les feldspaths, de même que le quartz et la biotite, qui forment
la partie essentielle de ces roches, présentent presque toujours avec
netteté les caractères des roches recristallisées. Il s’y rencontre
tous les passages, depuis la structure cataclastique typique, où
tous les éléments sont brisés, et la structure granoblastique,
jusqu’aux gneiss granitiques ayant perdu toute orientation de leurs
constituants. Dans les cas intermédiaires, le microscope montre
deux catégories de minéraux : les primaires, de dimensions relati-
vement grandes, surtout quartz, feldspaths, ont leurs arêtes brisées ;
ils sont disposées en bandes plus ou moins parallèles dans un même
sens. Leurs extinctions irrégulières prouvent les mouvements de
torsion qu’ils ont supportés, puis des zones de minéraux néogènes, -
formant une sorte de feutrage entre les premiers et réalisant une
mosaïque de petits éléments orientés en tous sens, mais de même
nature que les premiers. Une partie des minéraux néogènes se
trouvent également englobés dans ceux de première formation.
Des bourgeons de myrmékite ne sont pas rares et la biotite existe
dans tous les types.
Parmi les autres minéraux lourds venant s’ajouter aux précédents,
le plus commun est le grenat almandin, rosé ou rouge un peu bru-
nâtre. C’est le cas des affleurements de Taobly, à phénocristaux
d’oligoclase, dans la région de Sémien ; village de Damplé, au
kilom. 7 du sentier de Man à Kouibly, où le plagioclase est une andé-
sine à 38 % d’an. ; village de Trioupadiou, au kilom. 16 de cette
même piste, où il est particulièrement abondant.
Toujours sur le même sentier, on a recueilli des échantillons à
Nilou (kilom. 19), dont le quartz offre une teinte gris bleuté ; au
village Totrou (kilom. 27) ; près la rivière Sahé (kilom. 29) ; ruisseau
PI. III
— 675 —
Blodi (kilom. 50), où abonde de la magnétite à formes géométriques :
octaèdres et cubo-octaèdres ; rivière Zo, affluent du Souhé, dont la
roche montre des éléments secondaires de recristallisation, tels que
de l’albite, du microcline, du sphène, de la séricite et des lamelles
de chlorite. Le dernier gisement étudié de ce genre est celui de l’ancien
village de Kinklo (kilom. 35) avec du grenat abondant, dans certains
grains duquel on remarque, au microscope, du quartz en inclusions
et des auréoles polychroïques autour du zircon dans la biotite.
Gneiss a grenat, sillimanite et cordiérite.
Dans ce groupe, ainsi que le suivant, nous sommes en présence
de roches de la zone profonde. Leur enfoncement s’est produit
sous l’influence d’actions orogéniques quand elles étaient à l’état
solide et nous devons leur mise à jour partielle aux sommets des
plissements les plus élevés grâce à de puissantes érosions.
Cette manière de voir est vérifiée par la présence dans ces gneiss
de certains minéraux caractéristiques des formations profondes tels
que microcline, hypersthène, sillimanite, cordiérite, spinelle, grenat.
On constate aussi la disparition à peu près complète de toute orien-
tation des constituants ce qui les différencie encore davantage des
gneiss provenant des zones supérieures.
Des exemples typiques ont été récoltés sur le sentier de Man à
Kouibly, près du ruisseau Iroubé (kilom. 16), qui contient, en outre
des minéraux indiqués, de la zoïsite.
Au village de Trioupadiou, on a recueilli une roche porphyro-
blastique, dont les phénocristaux d’orthose rose chair ayant jus-
qu’à 30 mm. se détachent sur une pâte d’un rouge plus foncé. Des
grains d’un spinelle vert foncé se voient au microscope. Les mêmes
éléments ont été reconnus dans l’échantillon prélevé près du ruis-
seau Blien, au passage de la piste, à 19 kilomètres de Man.
Gneiss a pyroxène orthorhombique et grenat.
Au bas de la colline du poste de Beibly, sentier de Man à Kouibly,
affleure une roche grise, où l’on reconnaît au microscope, en plus
du grenat abondant, de la sillimanite, de l’hypersthène en cristaux
squelettiques aux nombreuses fissures avec lamelles de biotite, et
de la hornblende d’ouralitisation.
Il en est ainsi encore dans la roche provenant des bords du ruis-
seau Iroubé, kilom. 16 du même sentier, dont le pyroxène s’accom-
pagne de biotite abondante, de microcline peu développé, de zoïsite,
de cordiérite, sillimanite et surtout de grenat. Le quartz, un plagio-
clase (oligoclase à 20 % d’an.), l’hypersthène, une partie de la
biotite, forment les grands éléments primitifs, tandis que le restant
— 676 —
des minéraux sont le résultat de la recristallisation de la roche.
Dans la même région, au village de Douékin, près Kinklo
(kilom. 40) du sentier Man-Kouibly, on a recueilli un échantillon
jaune brunâtre, avec andésine à 38 % d’an, contenant, en plus des
éléments précédents, de nombreux grains de sphène. L’hypersthène
existe en petits grains le plus souvent séparés les uns des autres,
pour donner des sortes de chapelets entremêlés de fines lamelles de
biotite ou de grains de sphène.
Gneiss a pyroxène monoclinique et amphibole.
Un type leucocrate se rencontre à Damplé, localité située à
7 kilomètres sur la piste allant à Kouibly. Ses plus gros éléments
sont des phénocristaux de quartz et de feldspath, tous orientés
parallèlement entre eux et donnant ainsi une texture nettement
rubanée à la roche. Des veinules constituées d’augite, d’amphibole
et de biotite en proportion à peu près égales, en cristaux juxtaposés
et comme étirés, sont intercalés entre les lits des minéraux précé-
dents. Le rubanement en est accentué par les colorations diffé-
rentes de ces constituants, auxquels s’ajoute une certaine quantité
de grenat.
Leptynites.
Cette roche est constituée principalement de quartz et de felds-
path ; elle contient aussi, le plus souvent, du grenat et, plus rare-
ment, un peu de mica blanc ou noir. Comme son nom l’indique, son
grain est fin. Elle est assez commune, en particulier dans la partie
sud de la route de Danané à Man.
Elle est de couleur claire, souvent un peu rosée, car, en bien des
cas, en plus du grenat, elle renferme un feldspath un peu ferrugi-
neux.
Un type de cette roche provient d’un endroit à 20 kilomètres à
l’Est de Zoupleu, sur la piste allant de ce village vers fiEst, dans la
région de Danané. Son grain est assez grossier, par exception ; on
y remarque des veinules de quartz et de feldspath rosé, disposées
en lits parallèles. L’examen en lame mince fait voir que l’orthose
est bourrée d’inclusions fusiformes d’oiigoclase. Les minéraux essen-
tiels : quartz et orthose forment les phénocristaux et ont l’allure
cataclastique avec leurs arêtes aiguës. Disposés parallèlement les
uns aux autres, ils donnent ainsi une texture rubanée à la roche,
mais sont séparés par un feutrage ou une mosaïque d’éléments plus
petits possédant toutes les orientations et de même nature que les
premiers. Il s’y ajoute un peu de biotite en lamelles allongées, du
rutile en minces baguettes dans le quartz, quelques grains de sphène
et de titanomagnétite.
— 677 —
Près de Biolé-Haut, sentier de Man à Kouibly, existe un gisement
où le feldspath domine sur le quartz, avec quelques lamelles de
hiotite. D’autres affleurements sont à signaler : village de Kontrou,
région de Zouata, à l’Est de Man, qui contient, en plus des minéraux
essentiels, du grenat abondant, du sphène, un peu de sillimanite et
de spinelle vert ; sur une crête voisine de la rivière Soué (indiquée
aussi Choué sur les cartes), où passe ce sentier, on y a trouvé un
type ayant tous les caractères d’une roche écrasée, aux éléments
fissurés et brisés montrant des extinctions irrégulières au micros-
cope, auxquels se joignent du microcline, de la séricite, ceux-ci
comme minéraux de recristallisation.
A quelques kilomètres plus à l’ouest, immédiatement après la
traversée de la rivière Bohou, on a une roche à grain fin, de couleur
blanc rosé, à structure gneissique. Le microscope permet de
reconnaître qu’elle est composée essentiellement du quartz et de
microcline, d’un peu de muscovite et de biotite ainsi que de grenat
en grains très fissurés.
Tous ces types ont pour caractère commun l’écrasement de leurs
constituants donnant la structure cataclastique et suivie de recris-
tallisation. Les minéraux accessoires les plus fréquents sont : zircon,
apatite, biotite, séricite, oxydes de fer et, plus rarement, quelques
.grains de spinelle vert.
Ortho-amphibolite feldspathique.
Ce terme est appliqué aux roches d’allure schisteuse dans les-
<juelles la hornblende est le minerai prédominant, avec du feldspath
en quantité secondaire. Elles sont considérées comme le résultat
d’actions dynamiques sur des gabbros et ouralitisation du pyroxène,
cette dernière transformation pouvant être plus ou moins complète.
Dans ce type de nos roches, le plagioclase renferme de 42 à 75 %
d’anorthite, c’est-à-dire qu’il va de l’andésine basique au labrador-
bytownite ; il est parfois zoné.
Leur teneur élevée en minéraux colorés leur donne, en général,
une teinte foncée presque noire.
L’amphibole verte est la variété commune. Elle englobe parfois
des pareelles de quartz craquelé et de nombreux grains de magnétite.
Le pyroxène monoclinique, presque incolore en lame mince, montre
des teintes pâles de polyehroïsme, bleu clair suivant ng et rouge
Orangé suivant np, rappelant celles de l’hypersthène. L’angle
d’extinction est d’environ 40°.
Parmi les minéraux colorés, la biotite est assez rare ; dans la
plupart des cas, elle fait totalement défaut. Le grenat almandin,
présentant la structure kélyphitique, est fort abondant dans quelques
types, avec ses fibres rayonnantes de feldspath et de hornblende
formant une sorte de couronne à chacun de ses grains.
La magnétite, avec des formes géométriques, est présente dans
presque tous les échantillons.
Voici d’indication des gisements étudiés :
Village de Kouégopleu, sur le sentier de Danané à N’Zo, massif
du mont Nimba, à, la limite de la frontière avec la Guinée française.
Bords de la rivière Oua, au passage de la piste de Man à Doro-
goué.
Village de Kontrou, au sud-est de Man, sur la même piste, mais
à 57 kilomètres de Man.
A Batiébly, kilom. 41, de la piste de Man à Kouibly, après la
traversée d’un ruisseau affluent de Koho.
Village de Kouibly, à 46 kilomètres, sud-est de Man.
QuartZites a magnétite.
Ils sont connus depuis longtemps dans la région et ont été décrits
par M. H. Hubert en ce qui concerne le gisement de Lagoualé.
Mes échantillons, bien que d’origine différente, montrent la fré-
quence de ce type de roche en Côte d’ivoire.
Ils sont, en général, d’un noir foncé, à grain fin ou moyen, plus
ou moins friables, en lits alternés de magnétite et de quartz. L’épais-
seur de ces lits dépasse rarement quelques centimètres. Au micros-
cope, on y reconnaît, en outre, de l’épidote en gerbes ou en éventail,
une amphibole maclée et un peu d’hypersthène.
Comme gisements on peut citer :
A proximité du village de N’Zo, localité située à une vingtaine
de kilomètres de la frontière de la côte d’ivoire et la Guinée fran-
çaise, mais dans cette dernière colonie.
A 1.400 mètres à l’Est du village de Kontrou, sur la piste allant
de Kiriaou à Zouata, région de Man-Séguéla.
Quartzite a amphibole et grenat.
Non loin du village de Kinklo, sur la piste de Man à Kouibly,
affleure une roche à grain fin, de couleur rosée.
Elle est essentiellement formée de quartz, de grenat et d’amphi-
bole hornblende, d’un peu de biotite et d’hypersthène.
Des grains de quartz nombreux sont englobés par le grenat,
ainsi que par la hornblende, laquelle est ici la variété brune
L’ensemble de la roche montre la structure diablastique typique.
— 679 —
Quartzite a sillimanite.
Au pied d’une falaise constituée par du gabbro, sur la piste par-
tant de Zoupleu (région de Danané) vers l’Est, à 14 kilomètres
de ce village et à une cinquantaine de kilomètres au N.-N.-E. de
Danané, on trouve des blocs atteignant plusieurs mètres cubes.
Ils proviennent vraisemblablement de couches à stratification
horizontale couronnant cette falaise, aperçue à 60 ou 80 mètres
au-dessus de la piste.
C’est une roche jaune clair, un peu brunâtre, de grain assez fin.
Le microscope fait voir qu’elle est formée d’une alternance de lits
de grains de quartz et d’aiguilles de sillimanite, celles-ci couchées-
parallèlement à la schistosité de la roche, n’ont, au plus, que 0,3 mm.
de longueur. On aperçoit aussi de fines aiguilles de rutile, quelques
grains de sphène et de zircon.
CONCLUSION
Les roches qui viennent d’être étudiées sont caractérisées par la
présence d’hypersthène en quantité souvent élevée pour des
types relativement riches en quartz. On a constaté également la
constance de leur structure cataclastique, associée à des phéno-
mènes de recristallisation. Il y a lieu de les considérer comme
roches d’origine profonde, ramenées vers la surface de la terre par
de puissants mouvements orogéniques et qu’une érosion intense
a mises partiellement à jour.
Au point de vue de la composition minéralogique, par la présence.
d’hypersthène comme élément coloré le plus fréquent, de magnétite
souvent abondante, ces roches forment une famille de types riches
en magnésie et en fer. Ainsi que l’a déjà fait remarquer M. A. Lacroix
dans son étude sur des échantillons provenant d’une contrée contiguë
à celle des nôtres, elles se rattachent aux charnockites de l’Inde.
On peut encore admettre qu’elles font partie d’une vaste province
pétrographique que F. Dixley a proposé d’appeler, dans son travail
sur la Colonie de Sierra Leone, « Province magnésienne de l’Afrique
occidentale ». Avec ces roches de la Côte d’ivoire, elle comprendrait
les gabbro-péridotites de la Guinée française et du Libéria, enfin,
les norites de Sierra Leone.
OUVRAGES CONSULTÉS :
Aubert de La Rüe (A.). Contribution à l’étude minéralogique de la Côte
d’ivoire. Bull. Comité d’études hist. et scient. A. O. F., 1927.
— Contribution à l’étude géologique de la Côte d’ivoire. Bull. Soc^
géol. Fr., C. B. som. Séances, n® 10, p. 160-161, 21 mai 1928.
— 680 —
— Reconnaissances géologiques à travers la Côte d’ivoire. i?eo. géog.
phys. et géol. dyn., 1930, fasc. 1, 75 p., 11 gr., 10 pl., 1 carte.
Cernon (Lient* P. de). Observations géologiques sur le cercle de Man,
in Terrier : La pacification de la Côte d’ivoire. Les colonnes du
Haut Sassandra et du Haut Bandama). Bull. Comité Afr. Benseigne-
menis coloniaux, déc. 1911.
Chevalier (Aug). Les massifs montagneux du Nord-Ouest de la Côte
d’ivoire. La géographie, t. XX, n° 4, p. 207, 15 oct. 1909.
Chautard (J.). Contribution à l’étude des roches éruptives et métamor-
phiques de la Côte d’ivoire. Bull. soc. géol. Fr., t. VII, p. 459 à 461,
1907.
Combes (P.). Géologie delà Côte d’ivoire. Bull. soc. géol. de Fr., 4® série,
t. IX, p. 346, 1909.
Dixey (Franck). The norite of Sierra Leone. Quaterly J. Geol. Soc.,
vol. LXXVIII, n® 309, 1922, p. 299-347.
Hubert (H.). Esquisse préliminaire de la géologie de la Côte d’ivoire.
C. R. Ac. SC., t. 160, p. 245, 1915.
— Carte géologique au 1 /l. 000. 000® de l’Afrique occidentale Française.
Feuille 10 (Bingerville). Larose, édit., 1918.
Lacroix (A.). Sur l’existence à la Côte d’ivoire d’une série pétrogra-
phique comparable à la charnockite. C. R. Ac. sc., t. 150, p, 18, 1918.
Lemoine (P.). Les principaux travaux sur la géologie des colonies fran-
çaises. Paris, 1908, Hermann, édit.
Lenoble (A.). Etude géologique des cercles de Bamako et de Bougouni
(Soudan) ; du cercle d’Odienné (Côte d’ivoire), des cercles de Kankan,
Siguiri, Dabola (Guinée française). Bull. Comité Etudes hist. et scientif.
A. O. F., 1927.
Legoux (P.). Sur la série magnésienne et les roches supracrustales de
l’Ouest de la Côte d’ivoire. C. R. Ac. Sc., t. 205, p. 158, 1937.
EXPLICATIONS DES PLANCHES
Planche I
Fig. I : Granité a hypersthène, à 20 kil. à l’Est de Zoupleu. Niçois
croisés, Gross^ X 82. — Hypersthène déchiqueté, quartz ancien brisé,
orthose avec microperthite fusiforme.
Fig. 2 : Granité calcoalcalin leucocrate, au kil. 1 du sentier de Man
à Kouibly. Niçois croisés, Gross^ X 30. — Quartz en grandes plages
claires, oligoclase avec antipertbite.
Planche II
Fig. 3 : Granité a hypersthène. Sentier de Danané à Touba, kil. 49.
Niçois croisés, Gross^ X 30. — Hypersthène en débris allongés (som-
bres), vers le centre de la figure. Inclusions fusiformes d’orthose dans
l’oligoclase.
JP'ig. 4 : Quartzite a sillimanite. Sur le sentier, à 14 kil. à l’Est de
Zoupleu. Lumière naturelle, Gross^ X 30. • — La sillimanite se trouve en
cristaux allongés et en sections transversales.
Planche III
-Fig. 5 : Orthoamphibolite feldspathique, à hornblende et pyroxène ;
près le village de Batiébly. Lumière naturelle. Gross*' X 30. — Struc-
ture diablastique (Interpénétration des éléments). Hornblende (plages
sombres), diopside (plages grises), andésine (plages claires).
F'ig. 6 : Orthoamphibolite feldspathique, à hornblende, pyroxène et
grenat. Village de Kouibly. Niçois croisés, Gross^ X 30. — Grenat en
grandes plages sombres, entouré d’une zone à structure kélyphitique,
avec hornblende associée au pyroxène et à l’andésine.
OUVRAGES A SUITE NOUVELLEMENT INSCRITS
A LA BIBLIOTHÈQUE CENTRALE DU MUSÉUM EN 1937-
Bellocq (P.). — ■ Anatomie médico-chirurgicale. — Paris, 1935,
Fasc. V
Bourdeli.e (E.) et Bressou (C.). — Anatomie régionale des
animaux domestiques. 2® édition. — Paris, 1937, Tome I :
Equidés. Fasc. I : Généralités. Fasc. II : Tête et encolure.
Fasc. III ; Région thoracique
Comité spécial du Katanga. Publications relatives à la carte du
Katanga. Notices. — Bruxelles, 1936. Feuille Sakabinda. . . .
Conspectus florae Angolensis... pelo Instituto botanico de Coim-
bra. — Coimbra, 1937. Vol. I, fasc. I
Festchrift zum 60 geburstage von Professer Dr Embrik Strand.
— Riga, 1936-1937. Vol. 1 à 3
IsHiDOYA (T.). — Chinesische Drogen. — Keijo, 1933-1934.
Teil I und II
Moszynski (K.). — - Atlas kultury Ludowej w Polsce. — Kra-
kow, 1934-1936. Zeszyt I, II, III. (Polska Akademia Umiet-
jetnosc. Komisja Etnograficzna.)
New-York Academy of sciences. Scientific survey of Porto Rico
and the Virgin Islands. — ■ New-York, 1919-1933. Vol. I à
XVI
Normand (Dr H.). ■ — Contribution au catalogue des coléop-
tères de Tunisie. — Alger, 1934-1936. Fasc. 4 à 10
OsBORN (H. -F.). — Proboscidae, a monograph... ^ — New-York,
1936. Vol. I ; Moeritherioidea
Publications du Bureau d’études géologiques et minières colo-
niales. — Paris, 1932-1937. N®» 3 à 7
Riencourt de Longpré (P. de). — Notes coordonnées d’histoire
naturelle. — Paris, 1932-1935. Tome VIII, partie II, livre I,
chapitre 1. Tome XVII, partie II, livre I, chapitre III, sec-
tion I
Hume (W.-F.). — Geology of Egypt. — Cairo, 1925-1937. Vol. I
à II, part III. (Survey of Egypt)
Yamaguti (S.). — Parasitic copepods from fishes of Japan. — •
Kyoto, 1936. Part I : Cyclopoida, 1. Part II : Caligoida, 1.
Part III, Caligoida, II
Yamaguti (S.). — Studies on the Helminth fauna of Japan. —
Kyoto, 1936-1937. Part 15 à 19
S. 1750-
S. 5838
S. 5827
S. 5834
S. 584^
S. 5833
S. 582&
S. 585J
S. 5826-
S. 1785
S. 5801
S. 5851
S. 1800
S. 5830
S. 5820
— 683 —
PRINCIPAUX OUVRAGES ENTRÉS A LA BIRLIOTHÈQUE
CENTRALE DU MUSÉUM EN 1837 (Suite)
Mélanges dédiés au Professeur Lucien Daniel. — Rennes, 1936.
In-4°
Monnier (E.), — La graine de soja. Thèse. — Marseille, 1936.
In-8°
Monod (Th.). — Méharées. Explorations au vrai Sahara. —
Paris, 1937. In-12
Nouvel (L.). — Contribution à l’étude de la mue, de la crois-
sance et de la régénération chez les Crustacés Natantia.
Thèse. — Bruxelles, 1936. In-8°
Pionnier (H.). — La culture du blé sur les Hauts-Plateaux
algériens. — Paris, 1937. In-8.
PiTOT (.4,.). — Isolement et chute de la graine à maturité chez
les légumineuses. — Montpellier, 1936. In-8°
PiTTiER (H.). — Manual de las plantas usuales de Venezuela.
— • Caracas, 1926. In-8°
PuYo (J.). — Contribution de la faune ichtyologique de la
Guyane française. Thèse. — • Toulouse, 1936. In-8°
Rallet (L.). — Etude phytogéographique de la Brenne. Thèse.
— Nantes, s. d. In-8°
Ringard (H.). — Etude microscopique des principales veines
de houille de la concession de Courrières. Thèse. — Lille,
1936. In-80
Roux (P.). — Contribution à l’étude de la glande pinéale ou
épiphyse. Thèse. ■ — Rennes, 1937. In-8° ..
Sahabi (Y.). — Recherches sur les spores des houilles fran-
çaises. Thèse. — Lille, 1936. In-4°
Salaion (M.). — Artères de la peau. — Paris, 1936. In-8°. . . .
Salmon (M.). — Artères des muscles de la tête et du cou. - —
Paris, 1936. In-8°
SiNNOTT (E. W.). — Principles of genetics, a textbook with
problems. — New-York, London, 1932. In-8°
Suvatti (C.). — Index to fishes of Siam. - — Bangkok, 1936.
In-80
Termier (H.). — Etude des roches éruptives et métamorphi-
ques du Maroc central. 2® thèse. - — Paris, 1936. In-4o. . . .
Termier (H.). — Etudes géologiques sur le Maroc central.
Thèse. — Paris, 1936. 4 vol. in-4°
Tiieobald (N.). — Les Insectes fossiles des terrains oligocènes
de France. Thèse. — Nancy, 1937. In-8°
105.972
190.750
190.656
190.625
190.751
190.770
190.925
190.601
190.553
190.948
190.949
105.973
190.779
190.603
190.706
190.509
105.952
105.951
190.687
— 684 —
Tissot (J.). — Constitution des organismes animaux et végé-
taux et causes des maladies qui les atteignent. 2® vol. — Paris,
1936. In-40
Torlais (J.). — Réaumur, un esprit encyclopédique en dehors
de l’Encyclopédie. — Paris, 1936. In-8®. .
Travaux de la Commission des grands voyages et des grandes
découvertes. Bibliographie (1912-1931). Paris, s. d. In-8°..
Toumanoff (C.). — L’anophélisme en Extrême-Orient (contri-
bution faunistique et biologique). — -Laval, 1936. In-8°. . .
WiNSLOW (J. -B.). — L’autobiographie de J. -B. Winslow. —
Paris, 1912. In-8o
105.885
190.486
8° a 786
190.598
190.726
TABLE DES MATIÈRES
DU Tome X. — 2® Série.
Pages
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 137, 201, 313, 445, 541
Liste des Associés et Correspondants du Muséum national d'Histoire naturelle
nommés en 1937 et 1938 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1937 11
Principaux périodiques nouvellement inscrits à la Bibliothèque en 1937 199
COMMUNICATIONS
Abrard (R.). Sur l’extension de la zone à Nummulites lœvigatus Brug 134
— Les Grès sparnaciens de la région de Dammartin-en-Goële {S.-et-M.) . . . 298
Ari-ègre (R.). Quelques Poissons de THelvétien de Lespignan (Hérault).... 527
André (M.). Description de six Halacariens de la Mer Rouge (l’’® partie) 57
— Description de six Halacariens de la Mer Rouge (2® partie) 166
— Description de six Halacariens de la Terre de Feu (l*'® partie) 271
— Description de six Halacariens de la Terre de Feu (2® partie) 385
— - Sur les Sarcoptides plumicoles des Ratiiæ 590
Angei, (F.). Description d’un Amphibien nouveau, de Madagascar, appartenant
au genre Plethodontohyla 260
— Liste des Reptiles de Mauritanie recueillis par la Mission d’ Etudes de la
Biologie des Acridiens en 1936 et 1937. Description d’une sous-espèce
nouvelle d’Eryx muelleri 485
— Sur quelques Amphibiens de Madagascar ; description d’un Manlidactylus
nouveau 488
— Lézards Scincidé et Chamæleontidé nouveau de Madagascar des collec-
tions R. Decary.. 574
Basse (M™® E.). Sur une nouvelle espèce de Valenciennesia du Cénomanien mal-
gache ; V. madagascariensis n. sp 659
Benoist (E.). La mitose somatique chez quelques espèces de Sauges 126
Berlioz (J.). Etude d’une collection d’Oiseaux du Tchad 252
• — et Rousselot (R.). Note sur les Aigrettes dimorphiques de l’Afrique
occidentale 570
Billard (A.). Note sur une espèce de Gampanularidés (Clytia Gravieri Billard) . 429
Bouet (G.). Baguages de Cigognes blanches dans l’Afrique du Nord 159
Cadenat (J.). Sur un Poisson Trachinoïde nouveau de la Côte Occidentale
d’Afrique 262
— Note sur deux Poissons nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique . . 361
Camus (M^^® A.). Quelques notes sur la Flore de France 121
Chabanaud (P.). Sur une condition méconnue du génotype systématique. . . . 184
— Notules ichthyologiques 581
Chavan (A.) et Dupuis (R.). Le Lutétien supérieur à Montchauvet et Dam-
martin (S.-et-O.) 531
686 —
Danis (V.). Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux de l’île Bougainville, ... 43
Delphy (J.). Physiologie et technique de préparation des Actinies 615
— Les Actinies Athénaires (Actiniaria Athenaria) de la faune française. 619
Dollfus (R. Ph.) et Leroux (L.). Méthode de dosage rapide du formol dans
les solutions employées pour la conservation des collections 536
— et G. Petit. Les Syngnatidæ de la mer Rouge. Liste des espèces avec
la description d’une sous-espèce nouvelle 496
!Dropsy (U). Sur quelques roches de la Côte d’ivoire 662
Durivault a.). Cavités gastriques des polypes et canaux de la mésoglée
chez Alcyonium palmatum Pallas 512
Face (L.). Leçon d’ouverture du cours de Zoologie faite au Muséum national
d’Histoire naturelle le 25 février 1938 139
— Quelques Arachnides provenant de fourmilières ou de termitières du
Costa Rica 369
F ANC (P. W,). Description d’un Cyprinidé nouveau de Chine appartenant au
genre liemibarhus 269
— Description d’un Cyprinidé nouveau de Chine appartenant au genre
Barilius 587
Fischer (P. H.) et Fischer-Piette (E.). Sur quelques espèces de Tivela (Vene-
ridæ) et sur l’extension géographique de ce genre 86
— — Mollusques Lamellibranches recueillis aux Nouvelles-Hébrides par
M. Aubert de La Rüe 406
•Gagnepain (F.) et Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques
des serres du Muséum 435
Gan (J. K.). Considérations sur l’évolution des molaires supérieures chez
l’Homme : présence d’un tubercule intermédiaire postérieur à M^. . . 554
— Sur la présence d’une incisive surnuméraire chez un Lemur catla L 9 • 558
Grandjean (F.). Observations sur les Acariens (4® série) 64
— Retetydeus et les stigmates mandibulaires des Acariens prostigmatiques. 279
— Observations sur les Tydeidæ (1^® série) 377
— Observations sur les Tydeidæ (2® série) , 593
Guillaumin (A.). Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie LXVII.
Plantes récoltées par M. et M™® Le Rat de 1900 à 1910 (10® supplé-
ment) 433
— Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie LXVIII. Plantes de
collecteurs divers 518
— Contribution à la flore de la Nouvelle Calédonie LXIX. Plantes recueillies
par L. Franc de 1905 à 1930 (12® supplément) 623
— et Gagnepain. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. 628
— et Manguin (E). Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1937 109
Guinét (C.). Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum, pendant
l’année 1937 115
Hamel (J.). Les relations systématiques entre Loasacées et Bégoniacées se véri-
fient-elles au point de vue caryologique ? 643
Jacques-Félix (H.). Polygala nouveaux de la Guinée Française 440
— Sur quelques Mélastomacées africaines 630
Lacroix (A.). Une famille de bons serviteurs de l’Académie des Sciences et du
Jardin des Plantes : Les Lucas 44t)
Lamy (Ed.). Huîtres de l’Indochine (2® note) 287
— Pinna de l’Indochine 396
— et Fischer-Piette (E.). Notes sur les espèces Lamarckiennes de Crista
(Moll. Lamellibr.) 82
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes d' Anomalocardia (Moll.
Lamellibr.) 173
— 687
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes dMn/igona (Moll. Lamellibr.). 292
. — , Notes sur les espèces Lamarckiennes de Fewws s. str. et de Chione
(Moll. Lamellibr.) 401
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Timoclea 509
' — — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Clausinella,' de Salacia,
de Proiothaca et de Samarangia (Moll. Lamellibr.) 611
Laurent (P.). A propos de la présence en France du Vesperien de Leisler
{Nyctalus leisleri Kuhl) 482
Lebeuf (J. -P.). Sur la naissance en général et sur celle des jumeaux en parti-
culier chez les Kotoko 545
Lemoine (P.) . Observations sur la note de M. P. Abrard (p. 298) 301
— (M™® P.). Les Nullipores (Algues calcaires) de la collection Michelin.
I, espèces actuelles 305
Loubière (A.). Sur un bois triasique de Madagascar 651
— Note sur une collection de plantes silicifiées provenant de la formation
permienne de l’Autunois 656
— Plantes oligocènes de Menât, d’après les matériaux conservés dans les
collections du Muséum 657
Monod (Th.). Sur la température de quelques eaux du Sahara occidental 187
Morellet (M.). Les Algues Siphonées calcaires de la collection Michelin.. 178
- — (L. et J.). Deux gisements éocènes de la commune de Dravegny (Aisne). 302
— — Sur deux roches lutétiennes à sporanges de Bornetellées 530
Neuville (H.). Quelques remarques sur le Crabe dit « à face humaine » ou « des
Samouraïs » (Dorippe japonica von Siebold) et son rôle dans le folklore
de l’Extrême-Orient 48
Nouvel (H. et L.). Sur deux hôtes nouveaux de Nectonema 507
Orcel (J.). Historique de la Chaire de Minéralogie du Muséum [Lepon inaugurale
faite au Muséum le 17 mai 1938] 328
Paulian de Felice (M“® L.). Isopodes terrestres des îles du Cap-Vert rapportés
par M. le Prof. Chevalier 391
Pellegrin (J.). La Chaire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum national
d’Histoire naturelle [Lepore inaugurale faite au Muséum le 29 awril 1938]. 314
— Capture d’une Lamie long-nez dans la baie de Saint-Jean-de-Luz 578
— Sur un bec de Poisson-Scie donné au Muséum 580
Peres (J. M.). Sur une nouvelle espèce marocaine du genre Anodonta 425
— Compte rendu sommaire d’une mission au Maroc 543
Petit (G.). Sur Typhleotris madagascariensis G. Petit 491
Ranson (G.). Contribution à l’étude du développement de l’Huître portugaise
(Gryphæa angulala Lmk.) 410
Riese (W.). Sur l’évolution du cerveau de la chèvre naine 355
— L’histogénèse de l’operculisation du cerveau de l’Ours nouveau-né. . . . 567
Rode (P.). Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle (Simiens) 202
Russel (W.). Note sur la structure des feuilles de Kniphofia aloîdes Mœnch. . . . 176
— Recherches sur la structure de Cyanaslrum cordifolium 438
Sosa-Bourdouil (M“® C.). Composition comparée des fleurs doubles et nor-
males 308
Stiasny (G.). Catalogue raisonné des Alcyonidés, Gorgonidés, Zoanthidés et
Pennatulidés de la collection H. Michelin (B. — Gorgonidés) 93
Taher Sayed (M.). Sur une nouvelle sous-famille et deux nouveaux genres de
Tétranyques (Acariens) 601
Tetry (M^*® A.), Revisipn des Lombriciens de la collection de Savigny 72
688 —
Urbain, (Ach.), DECHAMBRE ^(E.) et Pasqüîer M.-A.). Les Oiseaux des —
collections vivantes du Muséum national d’ Histoire naturelle ^ 472
— Riese (W.) .et Nouvel (J.). Deux cas .de tuberculose cérébrale des Singes
du Parc Zoologique ■ • ■ r : -, 560
Wang (Y. G.) Les Puccinia des Smilax de Chine. ........... . > . . . .^ . __522
Le Gèranty R. Taveneau.
»
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. — - 23-1-39»
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 541
Présentations d’ouvrages 541
Communications :
J.-M. Pères. Compte rendu sommaire d’une mission au Maroc 543
J. -P. Lebeui. Sur la naissance en général et sur celle des jumeaux en particulier
chez les Kotoko 545
J.-K. Gan. Considérations sur l’évolution des molaires supérieures chez
l’Homme : présence d’un tubercule intermédiaire postérieur à M2 554
— Sur la présence d’une incisive surnuméraire chez un Lemur catta L. $ . . 558
Ach. Urbain, W. Riese et J. Nouvel. Deux cas de tuberculose cérébrale
des Singes du Parc Zoologique 560
W. Riese. L’histogénèse de l’Operculisation du cerveau de l’Ours nouveau-né. 567
J. Berlioz et R. Rousselot. Note sur les Aigrettes dimorphiques de l’Afrique
occidentale 570
F. Angel. Lézards Scincidé et Chamæleontidé nouveaux de Madagascar, des
collections R. Decary 574
J. Pellegrin. Capture d’une Lamie long-nez dans la baie de Saint- Jean-de-
Luz I 578
— Sur un bec de Poisson-Scie donné au Muséum 580
P. Chabanaud. Notules ichthyologiques 581
P. W. Fang. Description d’un Cyprinidé nouveau de Chine appartenant au
genre Barilius 587
M. André. Sur les Sarcoptides plumicoles des Ratitæ 590
F. Grandjean. Observations sur les Tydeidae (2® série) 593
M. Taher Sayed. Sur une nouvelle sous-famille et deux nouveaux genres de
Tétranyques (Acariens) . . ; 601
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Clausinella, de Salacia, de Protothaca et de Samarangia (Moll. Lamellibr.). 611
J. Delphy. Physiologie et technique de préparation des Actinies 615
— Les Actinies Athénaires (Actiniaria Athenaria) de la faune française. . 619
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle Calédonie LXIX. —
Plantes recueillies par 1. Franc de 1905 à 1930 (12® supplément).. 623
— et F. Gagnepain. Plantes nouvelles rares ou critiques des Serres du
Müséum 628
E(. Jacques-Félix. Sur quelques Mélastomacées africaines 630
J. Hamel. Les relations systématiques entre Loasacées et Bégoniacées se
vérifient-elles au point de vue caryologique ? 643
A. Loubière. Sur un bois triasique de Madagascar 651
— Note sur une collection de plantes silicifiées provenant de la formation
permienne de l’Autunois 656
— Plantes oligocènes de Menât, d’après les matériaux conservés dans les
collections du Muséum 657
E. Basse. Sur une nouvelle espèce de V alenciennesia (Pulmoné thalassophile)
du Cénomanien Malgache : V. madagascariensis n. sp 659
U. Dropsy. Sur quelques roches de la Côte d’ivoire 662
Table des Matières du tome X 685
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 200 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 60 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 150 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 40 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 100 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 50 fr..
Étranger, 100 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 80 fr.. Étranger,
100 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée d’ Ethnographie du Trocadéro. (Directeur M. le D^ P.
Rivet, Musée de l’Homme ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro :
5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la Société des Amis du
Musée d’etbnographie : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936).