BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— PARis-v” —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide dés Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’wne seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
25 ex. 50 ex. 100 ex.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1939
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A RIS-V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — No 1.
310e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
26 JANVIER 1939
PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Cherbonnier est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de
Malacologie, à dater du l®"" décembre 1938.
M. Eichhorn, Assistant au Laboratoire de Culture, est nommé Maître
de Conférences à la Faculté des Sciences de Nancy, à dater du l®*" jan-
vier 1939.
M. J. Hamel est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de Culture,
à dater du 1®^ février 1939.
M. Doucet est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de Minéra-
logie, à dater du 1®’’ février 1939.
M. Dekeyser est nommé Commis d 'Administration dans le cadre du
personnel stabilisé à dater du 1®^ décembre 1938 (Secrétaire du Directeur
du Muséum).
M. Berger est nommé Aide-technique au Laboratoire d’ Entomologie
(Vivarium) .
M. Gardelle est nommé Jardinier permanent à dater du 1®’^ dé-
cembre 1938.
M. Devigne est nommé Jardinier permanent stagiaire.
M. Firmin est nommé Jardinier auxiliaire permanent stagiaire à dater du
1®’’ décembre 1938.
Nominations à' Attachés de Laboratoire. — Sont renouvelés ou élus à
l’unanimité :
Laboratoire de Chimie appliquée : MM. Arthur Brunel, Paul de Graeve,
Lucien Leroux.
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Laboratoire de Cryptogamie : Paul Lemoine, Le Gal, MM. Jac-
ques Duché, Raymond Gaume.
Laboratoire d’ Entomologie : MM. Edmond Fleutiaux, André Thery.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) : M^^^® Marie Phisalix.
Laboratoire d’ Ethologie des Animaux Sauvages : M^^® Tatjana Kowarski,
MM. Jean Seguy, Guillot.
Laboratoire de Mammalogie : M. Cantuel.
Laboratoire de Minéralogie : M. Valérien Agafonoff.
Laboratoire de Phanérogamie : M^^® Aimée Camus.
Musée de l’Homme : M. Michel Leiris, M^^® Claudie Marcel-Dubois,
MM. Charles Van den Rroek, d’Obrenan, Rlanche,
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
Pellegrin (François). La Flore du Mayombe, d’après les récoltes de
M. G. Le Testu, 3 (Caen), 1938, 124 p. 8 pl.
Cette 3® partie termine un long travail tirant son importance du fait qu’il est le
inventaire de récoltes effectuées par M. G. Le Testu, non pas au cours d’une rapide
exploration, mais pendant un séjour de plus de 12 années consécutives dans une région
très peu connue du Gabon. Aussi s’y trouve-t-il beaucoup de nouveautés (genres,
espèces, localités, etc., près d’une centaine dans la totalité de l’ouvrage). Un chapitre
dû à M. Le Testu donne la description de la région étudiée, les principaux types de
végétation, des différences entre les Mayombes bavili et bayaka et des considérations
sur le mode de reformation de la foret.
Sur l’initiative de l’un de ses Présidents de section, M. Lucien Pohl, la Société
d 'Acclimatation a réussi à importer d’Allemagne, un certain nombre de Crabes chinois
vivants, Eriocheir sinensis, et a pu ainsi offrir aux laboratoires scientifiques du maté
riel d’étude et d’expérimentation. Ces Crabes sont dûs à l’obligeance de M. le D'' Rohler,
Reichsverband der Deutschen Fischerei, Berlin, et ont été expédiés par M. Scheibel,
Wasserbauinspektor, Rathenow/Havel.
Jusqu’à présent, les laboratoires du Muséum n’avaient pas encore eu l’occasion de
se procurer en aussi grand nombre des spécimens vivants de ce crustacé nuisible, et
n’avaient donc pas été à même d’exécuter les recherches relatives à sa biologie et à sa
physiologie non plus que celles concernant les moyens de le combattre.
Grâce à la Société d’Acclimatation, le laboratoire des Vers et Crustacés, celui des
Reptiles, l’Institut Océanographique, et la Station Hydrobiologique du Paraclet
ont été pourvus de Crabes Chinois viv'ants, trois autres laboratoires du Muséum (Mala-
cologie, Entomologie, et Pêches Coloniales) ont reçu des exemplaires conserv'és dans
l’alcool.
La Société Nationale d’Acclimatation espère avoir rendu ainsi un modeste service
à la Science et il est à souhaiter que les trav^aux entrepris permettent un jour d’écarter
des eaux françaises, le danger d’introduction d’un hôte éminemment indésirable.
Le Président de la Société Nationale d’Acclimatation
de France : Grangeh.
ERRATA
P. Chabanaud, in Bull. Mus., 2® s., t. X, 1938, p. 582, 5® ligne ; au
lieu de : elles eurent, lire : elles courent.
M. Taher Sayed, in Bull. Mus., 2® s., t. X, 1938, p. 602 ; au lieu de
Ægyptium n. sp., lire : Ægyptiacus n. sp.
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1938
ASSOCIÉS DU MUSÉUM
Le Danois (Edouard), présenté par M. le Professeur J. Pellegrin.
M. Le Danois, Directeur de l’Office Scientifique et Technique des
Pêches Maritimes, à Paris. Depuis sa thèse de Doctorat ès-Sciences sur les
Poissons de la Manche (1913), a publié un nombre considérable de notes et
d’ouvrages remarqués concernant l’ichthyologie, l’océanographie et la
pêche. A rassemblé, lors de nombreuses croisières, des matériaux zoolo-
giques des plus importants et a enrichi à maintes reprises les collections
du Muséum par des envois directs ou de ses collaborateurs immédiats.
(J. Pellegrin).
Petit (Georges), présenté par M. le Professeur A. Gruvel.
M. Georges Petit, docteur ès-sciences, ancien sous-Directeur de
Laboratoire au Muséum national d’Histoire naturelle, Maître de confé-
rences à la Faculté des Sciences de Marseille, a été mon collaborateur
pendant environ 16 ans ; il a débuté comme Préparateur à l’Ecole pratique
des Hautes Etudes, puis a été, ensuite, Assistant et, enfin, sous-Directeur
au Muséum.
Il s’est attaché, presque immédiatement après son arrivée au Labora-
toire, à l’étude des Mammifères marins et, en particulier, des Siréniens qu’il
a pu étudier sur place au cours de ses différents séjours à Madagascar.
Pendant ses voyages dans la grande île, il s’est intéressé, d’une façon
générale, à la faune marine des côtes, à son exploitation par les Indi-
gènes, et à la possibilité d’y utiliser les méthodes métropolitaines. Il a été
envoyé, à un moment donné, jusqu’à la Réunion, pour y poursuivre les
mêmes études. Il a consigné toutes ses observations dans un important
volume sur l’industrie des pêches à Madagascar.
M. Petit ne s’est pas borné à l’étude des grands Mammifères marins ;
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il a abordé divers sujets fort intéressants et, en particulier, tout ce qui
touche à la protection de la faune sauvage. Il était secrétaire du Comité
national, créé par le Ministère des Colonies, pour la Protection de la Faune
et de la Flore coloniales.
Enfin, M. G. Petit est connu de tous les Professeurs du Muséum qui ont
voté, à l’unanimité, sa nomination au titre d’Associé du Muséum.
fA. Gruvel).
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
Houdemer (Fernand-Edouard), présenté par M. le Professeur
J. Pellegrin.
M. Hou DEMER, Colonel Vétérinaire Docteur, Directeur du Service vété-
rinaire de la XV® Région, à Marseille. Lors d’un long séjour au Tonkin s’est
beaucoup occupé de l’étude de la faune indochinoise. A envoyé au Muséum
d’intéressantes collections, particulièrement de Reptiles et de Poissons.
A rapporté en France un lot d’une jolie espèce d’aquarium, le Barbeau
d’Haïnan, dont les représentants vivent depuis plus de trois ans déjà
à la Ménagerie des Reptiles. Auteur d’un ouvrage apprécié « Recherches
de parasitologie comparée indochinoise » (Paris, 1938).
(J. Pellegrin).
Morellet (Jean), présenté par M. le Professeur Paul Lemoine.
M. Jean Morellet, licencié ès-sciences, fréquente depuis de longues
années le Laboratoire de Géologie, dont il est, avec son frère Lucien, un
collaborateur assidu, utilisant pour nous aider, tous les instants de
liberté que lui laissent ses occupations.
Les études de MM. Lucien et Jean Morellet ont porté :
1° Sur les algues calcaires (Dasycladacées) que l’on trouve dans les divers
terrains du Tertiaire du Bassin de Paris. Ils sont, parmi les meilleurs spé-
cialistes dans ce groupe, comme en témoigne notre Collègue P. Allorge.
2° Leur grande œuvre commencée, il y a 30 ans, est l’étude et la des-
cription des sables de Beauchamp (étage Bartonien inférieur) dans le
Bassin de Paris. Ils ont visité tous les gisements fossilifères, établi la liste
de la faune de chacun d’eux, d’après leurs propres récoltes et les collec-
tions anciennes, et établi la Stratigraphie très compliquée de cet étage.
Les sédiments de cet étage ont évidemment mis un certain temps à se
déposer ; il en résulte qu’on peut y distinguer plusieurs niveaux ; mais
comme on est sur le bord extrême de la mer bartonienne, chacun de ces
niveaux est représenté, suivant les régions, par des sables, des grès ou des
calcaires.
On peut en déduire des renseignements très précis pour la chronologie
de cet étage.
MM. Morellet ont étudié à cet effet, les collections du Laboratoire de
Géologie qu’ils ont rangées et complétées, de telle façon qu’elles constituent
actuellement la documentation la plus importante que l’on possède sur le
Bartonien du Bassin de Paris.
- 9
L’Académie des Sciences vient de récompenser, par un de ses prix,
l’œuvre de Lucien et Jean Morellet. Je crois que le moment est venu
que le Muséum témoigne sa reconnaissance, à Jean Morellet, comme il
l’a déjà fait à son frère, en l’inscrivant au nombre de ses correspondants.
(P. Lemoine).
Prunier, présenté par MM. les Professeurs E. Bourdelle,
R. Anthony et Ach. Urbain.
Le Prunier, Vétérinaire des Colonies, Conseiller technique du
Ministère des Colonies, a déjà consacré près de vingt ans de sa carrière à
l’Afrique Occidentale Française. Débordant le cadre professionnel de
l’élevage et de l’hygiène des animaux domestiques, il a étudié de façon
approfondie les Mammifères sauvages de l’A. O. F. au sujet desquels il a
publié un ouvrage très documenté et plein d’intérêt.
En relations constantes depuis de nombreuses années avec le Muséum
National d’ Histoire Naturelle, en particulier avec le Laboratoire de Zoo-
logie des Mammifères et des Oiseaux, le D'" Prunier a fait don de pièces de
collections intéressantes, parmi lesquelles il faut signaler une très belle
tête osseuse de Rhinocéros et deux têtes osseuses de Lamantin.
Par sa grande connaissance de l’A. O. F., par le rôle qu’il a joué et qu’il
jouera encore à propos de la Protection de la Faune africaine, par la
position qu’il occupe dans l’administration des Colonies, le Prunier
sera un très précieux correspondant du Muséum.
(E. Bourdelle).
Reed (H. S.), présenté par MM. P. Allorge, A. Guillaumin
et H. Humbert.
Le H. S. Reed, Professeur de Physiologie Végétale à l’Université
de Berkeley, Californie, Etats-Unis. A fait d’importants envois de plantes
aux Laboratoires de Phanérogamie, d’Agronomie Coloniale et de Culture.
Editeur du périodique Growth et auteur de nombreux travaux sur les
phénomènes de croissance. Ardent défenseur de la Science et de la Culture
françaises aux Etats-Unis.
(P. Allorge).
Colonel Vésignié, présenté par M. le Professeur J. Orcel.
Les amateurs de Minéralogie, si nombreux encore au siècle dernier, ne
forment plus aujourd’hui en France qu’une petite phalange.
Parmi eux, le Colonel Vésignié est certainement le plus actif. Avec une
inlassable persévérance, depuis de nombreuses années, il constitue une
collection de minéraux exceptionnellement riche. Minéralogiste très
averti, le colonel Vésignié ne cherche pas seulement les échantillons
spectaculaires ou rares, mais il s’attache à réunir toutes les espèces nouvelles,
et les multiples spécimens indispensables aux recherches minéralogiques
actuelles.
Il représente à notre époque l’amateur éclairé du xviii® siècle chez qui
- 10
nos prédécesseurs ont trouvé tant de matériaux d’études importants avant
la création de nos collections nationales.
Les minéralogistes professionnels profitent bien souvent de l’inépui-
sable bienveillance de M. le Colonel Vésignié, et la collection de Minéra-
ralogie s’enrichit chaque année de ses nombreux dons.
J’ajouterai qu’il ne limite pas son activité à la Minéralogie, et qu’il est
un anthropologiste fort estimé. Il a été président de la Société Française
préhistorique et de la Société Française de Minéralogie en 1932. Il est
actuellement président de la Société d’Anthropologie.
(J. Orcel).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l’année 1938
Anatomie comparée.
R. Anthony, Professeur. — Existe-t-il des dogmes en Science ? La Revue
Universelle, 1®’’ déc. 1937.
— Essai de recherche d’une expression anatomique approximative du
degré d’organisation cérébrale autre que le poids de l’encéphale
comparé au poids du corps. Bull, et Mém. Soc. Anthropologie de
Paris, 1938.
— Préface au livre de M. M. P. Coulouma et F. van Varseveld. L’in-
nervation vago-sympathique de l’œsophage. Lille, 1938.
— Diverses notes au cours de 1938 dans la Rev. gén. des Sc. pures et
appliquées.
— et M. Friant. — Recherches sur la télencéphale des Ruminants primi-
tifs : L Le Caenotherium. Arch. du Muséum, 1938.
M. Friant, sous-Directeur du I^ahoratoire. — • Interprétation du cer-
veau de l’Hippopotame par l’étude d’un stade embryonnaire.
C. R. Acad. Sciences, 13 déc. 1937.
— Un stade embryonnaire du cerveau du Lithocranius ( Antilopinae ) .
Anatom. Anz., 1938.
— Observations sur le splénial chez les Ongulés artiodactyles. Bull.
Soc. zoool. France, 1938.
— - Sur quelques caractères anatomiques d’une Discinisca (Brachiopodes)
du Lias supérieur du Midi de la France. Bull. Soc. Natural. et
Archéol. de l’Ain, 1937.
— et V. Ferrant, Directeur honoraire du Musée d’ Histoire naturelle de
Luxembourg. — La faune pleistocène d’Oetrange (Grand duché de
Luxembourg) VIII. Les Ongulés artiodactyles. Bull. Soc. Natural.
Luxembourgeois, 1938.
G. L. Sera, Professeur à l’Université de Naples. — Alcuni caratteri
scheletrici di importanza ecologica e filogenetica nei Lemuri
fossili ed attuali. — Studi sulla Paleobiologia e sulla Filogenesi
dei Primati. Paleographia italica, vol. XXXVIII (N. S., vol. VIII),
1938.
J. K. Gan. Assistant à l’Université de Calcutta. — Considérations sur
l’évolution des molaires supérieures chez l’Homme : présence d’un
— 12 —
tubercule intermédiaire postérieur à ]VP. — Bull. Mus. Nat. Hist.
nat., 1938.
— Sur la présence d’une incisive surnuméraire chez un Lemur catta L.
Ibid., 1938.
M. Dor, Assistant à TUniversité de Jérusalem. — La morphologie de la
queue des Mammifères dans ses rapports avec la locomotion (Thèse
de Doctorat ès sciences). Paris, 1937.
P. CouLouMA, Professeur à l’Université de Fribourg (Suisse) et F. van
Varseveld. — • L’innervation vago-sympathique de l’œsophage.
Lille, 1938.
— et L. Devos. — Les scissures pulmonaires et leurs variations chez
l’Homme et les Mammifères. C. R. Assoc. Anatomistes. Marseille,
1937.
R. PiERRET, P. CouLouMA, A. Breton et L. Devos. — Etude anatomique
de la zone dorsale moyenne du Poumon. Ann. Anat. patholog.
et d’ Anat. normale médico-chirurgicale, 1938.
L. Devos, Prosecteur d’Anatomie à la Faculté de Médecine de Lille. —
Les zones pulmonaires. Etude anatomique et radiologique. La
lobation et la zonation des Poumons chez l’Homme et les Mammi-
fères. Thèse Doctorat Médecine, Lille, 1938.
F. VAN Varseveld, ancien prosecteur d’Anatomie à la Faculté de Médecine
de Lille. — Les nerfs de l’œsophage. Etude anatomique chez
l’Homme et quelques Mammifères. Thèse Doctorat Médecine. Lille,
1938.
D*' L. Girard. — Atlas d’Anatomie et de Médecine opératoire du labyrinthe
osseux, 3® édition. Paris, 1938.
Ethnologie des hommes actuels et des hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
D^ P. Rivet, Professeur. — Le Musée de l’Homme. Le Risque, Paris,
n® 15, 10 janvier 1938, p. 31-32.
— et C. Tastevin. — Les Langues arawak du Purùs et du Juruâ
(groupe arauâ). Journal de la Société des Américanistes. Paris,
n. s., t. XXX, 1938, p. 71-114.
P. Lester, Sous-Directeur au Laboratoire. — Le peuplement primitif de
l’Afrique. Bull. Mém. Soc. Anthropol. Paris. Paris, 8® série, t. VIII,
1937, p. 1-14.
J. SousTELLE, Sous-Directeur au Laboratoire. — Les problèmes actuels
de l’ethnologie. Histoire et sociologie dans l’étude des civilisations
« primitives ». Noua. Reoue Française, Paris, 26® année, 1938,
p. 998-1004.
— Un vocabulaire cora. Journ. Soc. Américanistes, Paris, n. s., t. XXX,
1938, p. 141-146.
— 13 --
— Hymnes religieux des Aztèques. Y ggdrasill. Paris, 3® année, 1938,
p. 13-14.
— Les Confréries chez les paysans indigènes du Mexique. Trav. Congr.
Intern. de Folklore. Paris, 1938, p. 238-241.
— Mexique. 170 photogr. de P. Verger. Introduction et notes de. —
Paris, 1938.
M“i® G. SousTELLE et J. SousTELLE. — Follclore chilien. Textes choisis
et traduits par — . Paris, Institut Intern. de Coopération Intel-
lectuelle, 1938, 230 p.
P. Champion, Assistant. — Contribution à l’étude de la tache pigmen-
taire congénitale en Afrique occidentale française et au Togo.
Journ. Soc. Africanistes. Paris, t. VIII, 1938, p. 145-162.
— Un nouveau craniophore. L’Anthropologie, Paris, t. XLVIII, 1938,
p. 72-76.
P. Barret, Assistant. — Bibliographie américaniste. Journ. Soc. Amé-
ricanistes. Paris, n. s., t. XXIX, 1937, p. 435-581.
— Contribution à l’étude anthropologique des Berbères : les Chaouïa
de l’Aurès. L’Anthropologie. Paris, t. XLVIII, 1938, p. 213-214.
Mlle Th. Rivière, Assistant. — L’habitation chez les Ouled Abderrah-
man, Chaouïa de l’Aurès. Africa. Londres, vol. XI, 1938, p. 294-
311.
L. Blanche, Attaché au Muséum. - — Histoire de la Guadeloupe. Paris,
1938, 187 p.
F. Falkenburger. — Recherches anthropologiques sur la déforma-
tion artificielle du crâne. Journ. Soc. Américanistes. Paris, n. s.,
t. XXX, 1938, p. 1-69
M. Griaule. — Notes snr la divination par le chacal. (Population Dogon
de Sanga). Bull. Comité études historiques et scient, de VA. O. F.
Paris, t. XX, 1937, p. 113-141.
Mil® JouiN. — • Les principes de cuisine marocaine. L’Anthropologie.
Paris, t. XLVIII, 1938, p. 211-212.
P. H. DE Lauwe. — Les imprévus de l’enquête ethnographique. Le
Bisque. Paris, n® 11, 10 novembre 1937, p. 6-10.
— Une mission ethnographique au Cameroun Nord. Le Monde colonial
illustré. Paris, t. XV, n® 174, décembre 1937, p. 292-293.
J. P. Lebeuf. — Fouilles dans la région du Chari et du Tchad. L’An-
thropologie. Paris, t. XLVIII, 1938, p. 215-216.
— La mission Sahara-Cameroun (Quatrième mission Marcel Griaule)
Cameroun. Paris, décembre 1937, p. 4-15.
— Rapports sur les travaux de la 4® mission Griaule Sahara-Came-
roun (10 juillet 1936-16 octobre 1937). Journ. Soc. des Africa-
nistes. Paris, t. VII, 1937, p. 213-219.
— Les risques de l’enquête ethnographique. Le Bisque. Paris, n® 18,
25 février 1938, p. 2-6.
— La mission Sahara-Cameroun. La Géographie. Paris, t. LXIX, 1938,
p. 225-230.
— 14
H. Lehmann. — La coleccion Wassermann-San Blas. Buenos-Aires,
1938.
Michel Leiris. — La langue de la Société des hommes chez les Dogon
de Sanga (Soudan français) (compte-rendu d’une communication
faite à l’Institut Français d’Anthropologie). L’Anthropologie.
Paris, t. XLVIII, 1938, p. 444-447).
H. Lhote. — Le Sahara, désert mystérieux. Paris, Edit. Bourrelier et
Gle, 1937, 128 p. '
Mlle J) Lifchitz. — Projet d’une enquête sur la littérature orale en
Afrique noire. Outre-Mer. Paris, t. IX, 1937, p. 206-212.
Mme ]) Paulme. — La parenté classificatoire et la parenté descriptive
en Afrique. L’ Anthropologie. Paris, t. XLVII, 1937, p. 682-683.
— La Communauté Taisihle chez les Dogon. Etudes de sociologie et
d’ethnologie juridique. Paris, t. XXV, 1937, 36 p.
Mil® Q jju PuiGAUDEAu. — En Mauritanie. Le Monde colonial illustré.
Paris, 16® année, n° 179, mai 1938, p. 96-97.
A. SciiAEFFXER. — Musique, danse et danse des masques dans uns So-
ciété nègre. 2® Congrès internat, d’esthétique et de science de
l’Art. Paris, 1937, Alcan, t. I. p. 308-312.
Mlle Q. Tillion. — Les Sociétés berbères dans l’Aurès méridional. Africa.
Londres, t. XI, 1938, p. 42-54.
— La période des pèlerinages dans l’Aurès. L’Anthropologie. Paris,
t. XLVIII, 1938, p. 212.
E. Trezenem. — Les populations de la subdivision de Zanaga. Bull.
Soc. recherches congolaises. Brazzaville, n® 25, juin 1938, p. 75-78.
Ch. Van den Broek d’Obrenan, Attaché au Muséum. — Le Sépik. La
Géographie. Paris, t. LXVIII, 1937, p. 65-75, 160-173, 208-223.
P. E. Victor. — Les jeux de ficelle chez les Eskimo d’Angmagssalik.
Journ. Soc. Américanistes. Paris, n. s., t. XXIX, 1937, p. 387-395.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
E. Bourdelle, Professeur. — Essai d’une étude morphologique des
Equidés préhistoriques de France d’après les gravures rupestres.
Mammalia, t. II, n® 1, mars 1938, p. 1.
— L’acclimatation et l’implantation en France du Myopotame ou Ragon-
din. La Terre et la Vie, n® 31, mai-juin 1938, p. 67.
— Les recherches sur la Migration des Oiseaux et leur organisation en
France. L’Oiseau et Reo. franç. d’ornothol., n® 2, 1938, p. 350.
— Activité du service central de recherches sur la Migration des Oiseaux
du Muséum National d’ Histoire Naturelle et principaux résultats
obtenus. /X® Congrès internat, d’ornithol. Rouen, 1938, publié
dans le Bull. Soc. Nation. d’Acclimat. France, n®® 9 et 10, décemb.
19o8.
15 -
— Le Professeur Joleaud : Notice nécrologique et publications ayant
trait aux Mammifères. Mammalia, t. II, n° 2, p. 103, et n° 3',
p. 140.
— L’introduction et l’implantation en France des mammifères améri-
cains ; Myopotamus coypus, Molina, et Fiber Zibethicus L., dans
la période contemporaine. Congr. Mammalogistes américains,
1938, Berkeley.
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— Le cytoplasme, les vacuoles et l’ornementation des spores dans les
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— Les caractères morphologiques d’Englena mutabilis Schmitz, d’après
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C. R. Ac. Sc., t. 202, p.527 (17 fév. 1935).
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— Sur quelques hétérosides d’amines faiblement basiques. C. R. Ac. Sc.,
207, 638, 1938.
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les Mollusques Lamellibranches. C. R. Ac. Sc., 206, 858, 1938.
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nigra et du Sterigmatocystis phoenicis. Bull. Soc. Chim. Biol., 30,
1938.
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— Sur la présence de quercitroside (quercitrin) dans les feuilles de Bau-
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— Etude biochimique des Salicacées : Salix arbuscula L. Journ. Pharm.
Chim., 1938, 28, 443.
— Etude biochimique des Salicacées : Salix caesia Vill. Journ. Pharm.
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495, 2 fig.
— Au sujet du Coecobarbus geertsi Blgr. Bull. Soc. zool. France, t. LXIII,
1938, p. 135-141, 2 fig.
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15 mai 1938, pp. 289-296, 12 fig.
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Biogéogr., VI, 1938, pp. 145-178, 84 fig.
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2 fig., 1 carte.
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XX, no 4, 1937 (1938), pp. 507-521 ; 6 fig.
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P. Rudker, Assistant. — Les cryptes sensorielles et les denticules cutanés
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t. XVIII, fasc. 3, pp. 208-288, fig. et pl.
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— Sur une condition méconnue du génotype systématique. Bulletin
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— Sur un très rare Achiridé du bassin de l’Amazone. Bull. Soc. zool.
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— Contribution à la morphologie et à la systématique des Téléostéens
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1938, pp. 59-140, 75 fig., 9 pl.
— Le muscle protracteur des hypopharyngiens chez les Téléostéens dyssy-
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— Rectification sur un point de la musculature hypopharyngienne des
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— Chorologie des Soléidés de l’Atlantique nord. Bull. Station biologique
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— Nouvelle définition du genre Microchirus Bonaparte. Bull. Soc. zool.
France.
— Un curieux exemple de convergence morphologique : les Poissons-
pélicans. La Nature.
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R. Ph. Dollfus, Préparateur à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. —
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t. XVI, n® 1, 10, 2, 1938, p. 28-32, fig. A-B.
— Rapports écologiques et pseudo-commensalisme entre les huîtres des
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ture et des Cultures marines. Paris, 7® année, n° 12 (déc. 1937),
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— Sur un Cysticercus fasciolaris Rud. tératologique (polycéphale).
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p. 133-141, fig. 1-5 (paru le 25-4-1938).
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pus Gerstaecker 1854) (en collaboration avec Th. Monod). Ann.
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— Cycle évolutif d’un Trématode du genre Coitocaecum W. Nicoll. Progé-
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— Une espèce à ajouter à la liste des Helminthes du chat. Annales
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— Un helminthe de primate inexactement attribué au chat. Annales
Parasit. hum. et comparée, t. XVI, nO 6, déc. 1938.
■ — Stomatopoda (II). Catalogue synonymique des espèces jusqu’à pré-
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de Suez et le golde d’Aden (Mission Robert Ph. Dollfus en
Egypte). Mém. Institut d’Egypte, t. XXXVII, 1938, p. 185-236,
21 fig.
— Mission Robert Ph. Dollfus en Egypte (Société M.I.S.R. pour les
pêcheries S. S. « Al. Sayad ». Résumé analytique des contributions
VII-XXII formant le tome XXXVII des Mémoires présentés à
l’Institut d’Egypte dans la séance du 3-1-1938. Bull. Inst. d’Egypte,
t. XX, 1938, p. 87-109.
— M. Mosinger et J. Timon-David. — A propos des tumeurs mélani-
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t. XXVII, n° 1, janv. 1938, p. 37-50, fig. 1-9.
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2e s., t. X, nO 5, 6-9-1938, p. 536-540.
— Etude morphologique et systématique de deux espèces d’Acan-
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et comparée, t. XVI, n^ 5, 28.10.1938, p. 585-422, fig. 1-25.
— Sur un Octocoralliaire du genre Cavernularia, commun sur les fonds
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Paulian (Renaud). — Les larves des espèces françaises du genre Bledius
(Mann.) (Contribution à l’étude des larves de Staphylinoidea) .
4® note. Ibid., fasc. XIX, 1938, pp. 25-32, 18 fig.
~ 45 —
A. Quintanilha. — 3® contribution à l’étude génétique des phénomènes
tabulaires. Comm. Soc. Biologie, 1938.
J. Risbec. — Observations sur la circulation d’eau palléale chez les Gas-
téropodes prosobranches. Bull. Lahor. maril. Dinard, fasc. XVIII,
pp. 38-53 ; 23 fig. ; XIX, pp. 36-52, 39 fig.
Agronomie Coloniale.
Publication de la Revue de Botanique appliquée et d’ agriculture tropicale,
t. XVIII, 930 P-, 15 pl., 32 fig.
Aug, Chevalier, Professeur, — Flore vivante de l’Afrique Occidentale
Française, Premier vol., xxxn-362 pages, 51 pl. ou fig.
— Sur les Caféiers nouveaux d’Afrique comme source principale de cafés
pour la consommation française. C. R. Acad. Sc., t. CCVII, 1938,
p. 653-656.
— Amélioration de la production et de la qualité des Cafés des Colonies
française, Ibid., p. 884-887.
— La végétation de l’Ile de San-Tbomé, Boletim da Sociedade Broteriana,
Coimbre, 1938, vol. XIII, II® série, t. à p. 20 p.
— Répartition de deux espèces semi-cospomolites de Calystegia. Leurs
variations, les causes probables de leur différenciation et de leur
distribution. C. R. Séances Soc. Bio géographie, vol. XV, n® 125,
1938, p. 9-13.
— Le Calystegia sepium à fleurs roses de la Flore française. Le Monde des
Plantes, n® 230, mars-avril 1938, p. 13-14.
— Sur la présence d’une Broméliacée spontanée en Guinée française.
Bull. Soc. Bot. Fr., t. LXXXV, 1938.
— Discours prononcé à l’inauguration du buste de René-Louiche Des-
FONTAiNES à Tremblay (Ille-et-Vilaine), le 3 octobre 1937. Publi-
cations de l’Académie des Sciences, 1938, 1 broch. in-4°, 36 p.
— La Géographie botanique de la Guadeloupe d’après H. Stehlé. Annales
de Géogr., XLVIII® année, n® 267, p. 297-306.
Travaux de M. Chevalier parus dans la Revue de Botanique
appliquée et d’ A griculture tropicale en 1938.
— L’« Archéologie de l’Alimentation » de F. Gidon, t. XVIII, p. 30-33.
— Notes sur deux Ignames [Dioscorea cayenensis Lamk. et D. minuti-
flora Engler), t. XVIII, p. 33-37, 2 pl.
— Le Cotonnier sauvage de Marie-Galante, t. XVIII, p. 115-118, 1 pl.
— Note sur quelques Sarcocephalus africains, t. XVIII, p. 176-190, 2 pl.,
1 fig-
— Utilisation du Plumbago zeylanica pour le traitement de la lèpre,
t. XVIII, p. 269-272.
- — Sur quelques faux Caféiers d’Afrique tropicale, t. XVIII, p. 413-419,
1 pl.
— Les Labiées cultivées ou utilisées dans les pays tropicaux, t. XVIII,
p. 470-488.
— La Marjolaine vraie {Majorana hortensis) et sa culture, t. XVIII, p. 593-
604.
— L’Umckaloabo. Drogue réputée pour le traitement de la tuberculose
pulmonaire, t. XVIII, p. 619-622.
— 46 --
— Un arbre nouveau du Gabon de la famille des Caesalpiniées, t. XVIII,
p. 784-788, 1 pL, 1 fig.
— L’exploitation du caoutchouc au Brésil et le développement des plan*
tâtions Ford en Amazonie, t. XVIII, p. 792-794,
— Essai d’un groupement systématique des Caféiers sauvages de Mada-
gascar et des Iles Mascareignes, t. XVIII, p. 825-843, 3 pl,
— Liaisons floristiques entre l’Afrique tropicale et l’Amérique équi-
noxiale, t, XVIII, p. 855-857.
— et R. Dubois. — Les Palmiers Hyphaene et Borassus de l’Afrique Occi-
dentale, t. XVIII, p. 93-103, 3 fig.
Notes et nombreuses analyses bibliographiques signées dans la R. B. A.
Jean Trociiain, Assistant. — L’emploi de l’aviation dans les études de
Biogéographie. Rapport présenté au Premier Congrès de Géo-
graphie aérienne. Paris, 28 nov.-3 déc. 1938.
— et G. Carle. — A propos de la Classification pédologique des sols de
H. DEL ViLLAR, Rei>. bot. Appl. et Agr. Trop., t. XVIII, p. 206-207.
— Analyses bibliographiques in R. B. A., Bull. Soc. Bot. Fr., C. B.
Soc. Bio géographie.
W. Russell. — Recherches sur la structure du Cyanastrum cordifolium,
Bull. Mus. Hist. nat., 2® série, t. X, p. 438-439.
— Note sur la structure des feuilles de Kniphofla aloïdes, Ibid., p, 176-
177.
— Notes et nombreuses analyses bibliographiques in R. B. A.
P. Tissot. ■ — Situation mondiale actuelle et à venir du Coton .Reo. Bot.
Appl. et Agr. Trop., t. XVIII, p. 1-16.
— L’Ethiopie et sa mise en valeur agricole. Ibid., p. 401-413, 1 carte.
— Production et commerce du Riz dans le Monde. Ibid., p. 669-682.
— Notes et nombreuses analyses bibliographiques in R. B. A.
J. Choppin de Janvry. — Le Grape-fruit; sa culture aux Etats-Unis et à la
Trinité. Reo. Bot. Appl. et Agr. Trop., t. XVIII, p. 259-269, 329-
350.
— La culture du Pistachier. Ibid., p. 427-434, 501-504.
— L’Industrie de la gomme-laque aux Indes, Ibid., p. 796-801.
— Notes, traductions et nombreuses analyses bibliographiques in R. B. A.
H. Jacques-Félix. — Polygala nouveaux de la Guinée française. Bull,
Mus. Hist. nat., 2® série, t. X, p. 440-444.
— Sur quelques Mélastomacées africaines. Ibid., p. 630-642, 6 pl. ou fig.
Bibliothèque Centrale.
M“® G. Duprat, Bibliothécaire en chef. • — La documentation par les
périodiques, problèmes actuels, dans International fédération for
documentation... Ihth conférence... Transactions. Vol. II, 1938,
p. 218-219.
L. Bultingaire, Bibliothécaire en chef honoraire. — ■ Notice nécrologique.
M. Paul Dorveaux, dans Association des bibliothécaires français.
Chronique, 1937, p. 82-83.
COMMUNICATIONS
Sur la Position systématique
DU PhLOEOTOMUS SCEIULZI CABANIS [PiCIDÉS)
Par V. Danis.
En 1883 (Journ. f. Ornithol., vol. 31, p. 102), Cabanis décrivait
sous le nom de Phloeotomus Schulzi une forme nouvelle de Picidé
provenant de la région de Tucuman (Argentine centrale) qu’il
donnait comme une réduction exacte du Phloeotomus pileatus
d’Amérique du Nord. Ces deux espèces étant les deux seules du
genre, eelui-ci présenterait donc, étant absent de l’Amérique tro-
picale, le cas intéressant d’une aire de dispersion morcelée. Depuis
1883, les auteurs qui ont mentionné dans leurs travaux le Pic
de Schulz n’ont fait que reprendre la deseription originale de Caba-
nis, cette espèce étant effectivement très rare dans les musées.
Au Muséum de Paris, il en existe pourtant un spécimen mâle
adulte provenant d’Irano (Argentine), où il a été colleeté en juil-
let 1903. Ce spéeimen, que nous avons examiné de très près et qui
est en plumage frais, présente la « pattern » générale des Phloeotomus.
Mais à notre avis, ee genre Nord- Américain qui n’est plus qu’un sous-
genre de Ceophloeus Cabanis, doit rester unispécifique, le Pic
de Schulz présentant bien plus d’affinités avec les Ceophloeus vrais
du groupe lineatus-erythrops d’Amérique tropicale.
Les earactères invoqués par Cabanis (loc. cit.), Hargitt (Cata-
logue of Birds, vol. XVIII) et Ridgway (Birds of North and Middle
America, Part VI) sont soit peu perceptibles et insuffisants pour
valider la séparation des deux genres, soit plus nets et eonfirmant
la position du Pie de Sehulz à côté des Ceophloeus typiques. Parmi
les caractères invoqués par les auteurs ci-dessus, nous relevons
comme insuffisants celui relatif à Templumage de la partie supé-
rieure du tarse en avant, très semblable sinon identique chez les
diverses formes de Phloeotomus et de Ceophloeus, et ceux relatifs
à la présence de plumules rigides sous le menton et à la texture
du plumage du cou : de telles variations dans le plumage, souvent
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 48 —
exagérées par les descriptions, restent en réalité toujours très
faibles et en rapport avec des conditions climatiques locales, avec
l’usure ou la fraîcheur du plumage, etc... Un meilleur caractère
réside dans les proportions du bec, plus déprimé chez les Phloeoto-
mus que chez les Ceophloeus ; or, il est intéressant de noter que le
bec du Schulzi est, en cela, semblable aux becs des Ceophloeus
les plus comprimés.
En outre, par sa taille générale (aile ; 162 mill. ; culmen : 34 mill.),
la couleur ivoire de son bec, la teinte gris cendré de ses parotiques,
la réduction extrême de la tache blanche post-oculaire, le noir
profond de son plumage et quelques autres détails, le spécimen
examiné se rapproche beaucoup plus des Ceophloeus tropicaux dont
il est à notre avis le représentant méridional, le plus mélanique.
Le pigment noir envahit en effet chez cette espèce la presque totalité
des vexilles internes des rémiges qui ne restent blanches qu’à leur
extrême base, la pointe des rémiges primaires et jusqu’aux grandes
couvertures inférieures de l’aile, parties qui, chez les Ceophloeus,
comme chez le Phloeotomus pileatus, restent blanches, ou blanchâtres
(apex des rémiges primaires).
En définitive, nous considérons les Phloeotomus néarctiques et
les Ceophloeus néotropicaux comme deux sous-genres peu diffé-
renciés d’un même type générique, qui, lui, s’oppose nettement à
celui des Campephilus et dont les diverses formes se remplacent
toutes géographiquement du Nord au Sud ; les Phloeotomus uni-
formément mélaniques qui occupent toute l’Amérique du Nord
étant remplacés en Amérique Centrale et du Sud par les Ceophloeus
typiques à pigmentation noire plus intense mais moins uniforme,
et en Argentine centrale (hautes forêts tempérées des montagnes
de Tucuman ?) par le Ceophloeus Schulzi, la forme la plus méla-
nique du groupe. On peut même considérer le Ceophloeus erythrops
du Brésil oriental et des Misiones, au dos uniformément noir, comme
intermédiaire entre le Ceophloeus lineatus et le Ceophloeus Schulzi.
Laboratoire de Zoolcfgie (Mammifères et Oiseaux)
du Muséum.
1. Dans les genres Ceophlœus et Phloeotomus, le troisième doigt est plus long que
le quatrième, les proportions étant inverses chez les Campephilus.
49
Deuxième liste des Reptiles du Rio de Oro et de
Mauritanie recueillis par la Mission d’Études de la
biologie des Acridiens (1937-1938).
Par F. Angel.
Le premier envoi de Reptiles fait au Muséum par la Mission
d’ Etudes de la Biologie des Acridiens, comportait des échantillons
provenant de Mauritanie occidentale (régions de l’Adrar, de
l’Akchar, du Tasiast et des territoires qui séparent Akjoujt de
r Océan). Les animaux, mentionnés dans la liste ci-dessous, furent
capturés par M. Marc Murat dans le Rio de Oro (sauf les deux
espèces de serpents qui proviennent de l’extrême-Ouest et du Nord-
Ouest de la Mauritanie). Ces matériaux apportent une nouvelle
contribution à la connaissance de la faune, encore insuffisamment
connue du Rio de Oro. Ils confirment, pour ce pays, la présence
d’espèces déjà signalées antérieurement et s’ajoutent à Geckonia
chazaliae, Stenodactylus stenodactylus, Eremias guttulata oliçieri et
V aranus griseus.
Agamidés.
Agama mutabilis Merrem. - — O. Togba ; lat. 22^9 N. ; long. 0
à environ 80 kilomètres au Sud de Villa Cisneros (Sahara espa-
gnol). — 19 juin 1938.
Déjà signalé dans la note précédente, comme étant assez commun
dans le Tasiast (N. -O. mauritanique).
Lacertidés.
Eremias rubropunctata Licht. — Aridal ; lat. 26° N. ; long. 14® O ;
entre le Zemmour et le cap Bajador. ■ — 1®^ août 1938.
Ne nous paraît pas avoir jamais été signalé antérieurement du
Rio de Oro.
Acanthodactylus scutellatus dumerili M. Edwards. — Togba ; lat.
22®9 N. ; long. 15®9 O., au S. de Villa Cisneros. ■ — 19 juin 1938.
Cette variété n’était connue, jusqu’à présent, que de la Mauri-
tanie et du Sénégal.
Bulletin du Muséum, 2^ s., t. XI, n° 1. 1939.
4
— 50 --
Acanthodactylus scutellatus çar. aureus Günther. — El Argoub ;
lat. 23°30 N. ; longit. O. ; au S.-E. de Villa Cisneros. —
1®^ septembre 1938.
Signalée auparavant de l’Aguerguer, à la limite du Rio de Oro
et de la Mauritanie, cette variété est trouvée, cette fois, près de la
côte, à environ 200 kilomètres plus au Nord.
Acanthodactylus pardalis çar. latastei Boulgr. — Asrifa ; lat. 26® N. ;
long. 1305 O. ; à l’Est du Cap Bajador. — 30 juillet 1938.
Ne nous paraît pas avoir jamais été signalée du Rio de Oro.
Acanthodactylus boskianus car. asper Aud. — Tachektent ; lat,
2303O N. ; longit. 15®6 O. ; à l’Est de Villa Cisneros. —
29 août 1938.
Variété à vaste répartition géographique au travers du Sahara,
du Nord africain au Soudan ; à l’Est jusqu’en Mésopotamie.
Colubridés opîsthoglyphes.
Malpolon moilensis (Reuss.). — - El Aioudj (N. -O. mauritanique,
à 60 kilomètres au N.-E. de Port-Etienne), dans le Soubel el
Abiod. — 1®^ mai 1938. — Exemplaire de 1.110 mm. de longueur
totale.
Cette espèce avait déjà été rencontrée, en Mauritanie, dans les
régions situées entre Akjoujt et l’Océan.
Vipéridés.
Cérastes cerastes (L.). — - 1 ex. de Tanoudert ; lat. 20o20 N. ; longit.
16®2 O. ; 24 octobre 1937. — 1 ex. de Mounane (au S. de Tanou-
dert) ; lat. 20® N. > longit. 16® O. ; 2 octobre 1937.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons)
du Muséum,
51 -
Catalogue des types de Poissons
DU Muséum National d’Histoire Naturelle
Partie
Cyclostomes et Sélaciens
Par Léon Bertin
Sous-Direcleur du Service d’Ichthyologie et d’Herpétologie.
L’importance d’une collection d’Histoire naturelle est en pro-
portion du nombre et de la valeur des types génériques et spéci-
fiques qu’elle renferme. C’est pourquoi les collections ichthyolo-
giques du Muséum, fondées au milieu du xviii® siècle par Buffon
et sans cesse accrues jusqu’à nos jours, ont une renommée si consi-
dérable. L’historique suivant a pour but d’en faire connaître les
acquisitions successives et d’éviter aussi toute redite au sujet des
auteurs d’espèces nouvelles dont les noms seront cités au catalogue.
I
Historique des Collections ichthyologiques du Muséum.
Gardiennage de Daubenton (1745-1793).
Lorsque Buffon devint intendant du Jardin des plantes en 1739,
un de ses premiers soins fut de réorganiser et d’accroître l’ancien
Cabinet d’Histoire naturelle qui comprenait alors, comme la plupart
de ses semblables, un certain nombre de drogues, de minéraux, de
fossiles, d’herbiers, de squelettes, d’animaux empaillés, etc. Déjà
quelques Poissons, vénérables objets d’antiquité du Musée actuel,
figuraient dans cet ensemble hétéroclite.
L’accroissement du Cabinet nécessita bientôt (1745) la nomination
d’un garde et démonstrateur qui ne fut autre que Louts-Jean-Marie
Daubenton, compatriote de Buffon et son collaborateur pour la
grande Histoire naturelle. Sous son gardiennage, doublé à partir
de 1785 par le sous-gardiennage de Lacépède, les collections ich-
thyologiques connurent leur premier grand essor par l’arrivée au
Jardin du Boi des collections d’AnANSON et de Commerson.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n” I, 1939.
— 52 —
Michel Ad AN SON est ce naturaliste français qui elfectua, vers le
milieu du xviii® siècle, un long voyage d’exploration au Sénégal.
Parmi ses collections sur les trois règnes se trouvaient des Poissons
préparés « en herbier » à la manière de GaoNowh L’auteur n’ayant
pu les décrire dans son Histoire naturelle du Sénégal (premier et
unique volume paru en 1757), négocia leur cession au Cabinet du
Roi où ils firent leur entrée, avec plus de 5.000 autres objets, en
mai 1765. Un Catalogue manuscrit de ces pièces est conservé au
château de Baleine, à Villeneuve-sur- Allier, par les descendants
d’AoANSoN On y lit, à la page 43 ; « Poissons (149 espèces) consis-
tant selon le relevé de M. Buffon en une centaine de poissons colés
(sic) sur du papier, environ 40 autres bourés (sic), la plupart du
Sénégal, et tous assez bien conservés, rangés suivant une nouvele
métode (sic) ». Ce sont les nO® 1901 à 2049 du Catalogue. Une tren-
taine de pièces en assez bon état, principalement des Acanthoptéry-
giens, constituent leur reliquat actuel.
Vers la même époque eut lieu l’expédition autour du monde de
la frégate la Boudeuse et de la flûte V Etoile, sous le commandement
du célèbre navigateur Louis-Antoine de Bougainville (1766-1769).
Un naturaliste éminent, Philibert Commerson, prit part à la pre-
mière partie de ce voyage, avant d’être débarqué en 1768, à
l’île de France et d’y faire la connaissance de Pierre Sonnerat
qui devint son ami et son collaborateur. Tandis que Sonnerat,
plus jeune et mieux portant, visitait l’ensemble des possessions
françaises de l’Océan Indien, Commerson se spécialisa dans l’étude
de la grande île malgache. A sa mort, survenue en 1773, ses Poissons
« en herbier » parvinrent à Buffon ainsi que ses manuscrits et
ses dessins. Mais ni Buffon, ni Daubenton ne s’intéressaient
particulièrement à l’Ichthyologie. Les caisses de collection furent
égarées puis oubliées dans les greniers du Cabinet d’ Histoire natu-
relle. Lacépède les ignora à son arrivée au Jardin des plantes et ne
put les utiliser pour son Histoire naturelle des Poissons. On ne les
retrouva qu’un demi-siècle plus tard, à l’époque même où arri-
vaient au Muséum les collections de Sonnerat. Il était dit que les
héritages scientifiques de ces deux explorateurs de l’Océan Indien
feraient ainsi leur entrée simultanément dans les collections de
1, Jean-Frédéric Gronow, ichthyologiste allemand du xviii® siècle est l’inven-
teur de ce procédé de conservation des Poissons à sec. L’animal est sectionné suivant
son plan de symétrie, vidé de ses organes, puis collé par moitié, après dessication, sur
une feuille de papier. Ce procédé à été employé jusque vers la fin du xix® siècle.
?. Ce Catalogue est actuellement en dépôt au laboratoire de M. le professeur Auguste
Chevat-ieo qui a consacré à Michel Adanson un ouvrage de biographie justement
estimé.
3. Sur la demande de l’Intendant Pierre Poivre et avec l’autorisation, accom-
pagnée d’un certificat, de Bougainville. Voir à ce sujet et pour tout ce qui concerne
les grands voyages jusqu’en 1830 : A. Lacroix, Figures de Savants, t. III et IV, 1937-
1938.
— 53 —
notre grand musée national. Les quelques cent cinquante pièces
qui en subsistent sont encore actuellement sur leur papier d’origine
ou ont été collées, à une date ultérieure, sur des planchettes qui
assurent leur meilleure conservation.
Direction effective de Lacépède (1795-1803).
Nommé titulaire de la chaire nouvellement créée des Reptiles et
des Poissons, Lacépède ^ n’en assuma vraiment la direction que de
1795 à 1803. Cette période coïncide avec la publication des cinq
volumes de son Histoire naturelle des Poissons. Mais il y avait en
réalité une dizaine d’années qu’il en accumulait les matériaux et
en rédigeait les descriptions, soit au Cabinet du Roi dont il était
sous-garde, soit pendant son séjour forcé à la campagne durant la
Terreur.
De telles remarques ne sont pas inutiles pour excuser les impré-
cisions et les confusions trop fréquentes de son œuvre ichthyolo-
gique.
1^ Lacépède a utilisé des matériaux hétéroclites : pièces montées
ou conservées dans l’alcool de l’ancien Cabinet d’ Histoire naturelle,
collection du Stathouder acqmse au Muséum par les armées de la
Convention, manuscrits et dessins de Commerson et du Père
Plumier, descriptions d’auteurs de second ordre ou de correspon-
dants, etc ;
2° 11 a rédigé son Histoire naturelle des Poissons à une époque où
la France était complètement isolée du reste de l’Europe. Ainsi
n’eut-il connaissance que trop tard des travaux de son illustre
contemporain, le berlinois Marc-Eliézer Bloch.
3® Obligé de fuir, en 1793, il n’emporta dans sa retraite campa-
gnarde que ses notes les plus indispensables. Il fut ainsi, pendant
deux ans, privé des collections pouvant lui servir de référence ;
4^ Lacépède a accepté sans critique les documents écrits ou peints
les plus divers. Il arrive qu’un dessin de Commerson ait été gravé
dans son œuvre sous un premier nom spécifique, que la légende de
ce dessin ait donné lieu à une seconde espèce, la description manus-
crite à une troisième, etc.
Malgré les rectifications tentées plus tard par Cuvier et Valen-
ciennes en ce qui concerne les Poissons osseux, par Auguste Dumé-
ril pour les cartilagineux, il reste très difficile, voire impossible la
plupart du temps, d’identifier les types de Lacépède. Seules quel-
1. De son vrai nom Sernard-Germain-Etienne de la Ville-sur-Illon, comte de Lacé*
PÈDE. lu’Histoire naturelle des Poissons porte Citoyen La Cépède. Ceci explique que
plusieurs espèces lui aient été dédiées sous les désignations de cepedii, cepedei, cepe-
dianus, etc.
— 54 —
ques indications de provenance et de donateur permettent d’arriver
à une quasi certitude pour quelques-uns d’entre eux. Ceux-là seule-
ment figureront comme il se doit au présent catalogue.
Suppléance de Constant Dumékil (1803-1825).
A partir de 1803, Lacépède, nommé grand chancelier de la
Légion d’honneur, fut tellement absorbé par ses nouvelles fonctions
qu’il cessa pratiquement de fréquenter son laboratoire. André-Marie-
Constant Duméril le suppléa de 1803 à 1825 et publia durant cette
période un certain nombre d’ouvrages généraux sur la classification
des Poissons. Peu d’espèces nouvelles y sont décrites, sauf dans la
Dissertation sur les Poissons qui se rapprochent le plus des animaux
sans oertèbres (1812) ou sont employés pour la première fois les
termes devenus classiques de Cyclostomes et à' Ammocètes.
En fait. Constant Duméril fut surtout herpétologiste et abandonna
à d’autres savants du Muséum le soin de publier d’importants tra-
vaux sur la Systématique des Poissons.
Etienne Geoffroy-Saint-Hilaire avait été sous-garde du
Cabinet d’ Histoire naturelle en 1793, avant d’être professeur de
Zoologie des Vertébrés (1793-1794), puis professeur de Zoologie
des Mammifères et des Oiseaux (1795-1841). Adjoint à l’armée
d’Egypte, cet illustre savant avait rapporté du Nil et de la Mer
Rouge d’importantes collections ichthyologiques. Une partie fut
décrite par lui-même (1809) ou par son fils (1827) dans la fameuse
Description d’ Egypte. On lui doit, en particulier, la connaissance du
curieux genre Polypterus dont le type appartient par conséquent
à nos collections.
Vers la même époque, Georges Cuvier, professeur d’ Anatomie
comparée au Muséum depuis 1802, travaillait à son Règne animal
et fréquentait en conséquence les laboratoires de ses collègues.
Constant Duméril mit à sa disposition les collections placées sous
sa garde et lui confia notamment la mise en ordre de celles que
Péron venait de rapporter de son grand voyage autour du monde.
C’est ainsi qu’un grand nombre de pièces reçurent de Cuvier un
nom provisoire — véritable nomen nudurn — qui est simplement
cité dans les deux éditions (1817, 1829) du Règne animal, puis
dans l’édition illustrée (1849). Il va de soi qu’on ne pourrait identifier
les types de ces espèces s’ils n’avaient été réemployés et désignés
plus explicitement, comme nous le verrons, dans V Histoire naturelle
des Poissons de Cuvier et Valenciennes.
Henri de Blainville, collaborateur de Cuvier et son futur suc-
cesseur au Muséum, fut chargé par lui d’un certain nombre d’études
sur les Plagiostomes. C’est lui qui décrivit les deux énormes Squales
55 —
pèlerins capturés sur les côtes de la Manche et amenés à Paris (1809,
1810). L’un de ces géants de la mer est monté actuellement dans le
hall des galeries de Zoologie ; les viscères du second appartiennent
au service d’ Anatomie comparée. En 1816, de Blainville publia
son Prodrome d^une nouvelle distribution systématique du Règne
animal, sorte de préliminaire au Règne animal de Cuvier paru l’an-
née suivante. Il y énumère, sans les décrire, plusieurs espèces et
genres nouveaux qui sont heureusement définis, quelques années
plus tard, dans la partie ichthyologique de la Faune française
Un dernier nom doit être cité pour la période 1803-1825 : celui
du beau-frère de Constant Duméril, François-Etienne Delaroche
qui fut adjoint comme naturaliste à la commission chargée de pour-
suivre en Espagne la mesure du méridien. Il en profita pour séjour-
ner aux Baléares et pour envoyer au Muséum une centaine d’espèces,
dont une trentaine nouvelles, de Poissons de la Méditerrané e.
Grands voyages de découverte entre 1800 et 1830.
La période de l’Empire et de la Restauration fut extrêmement
fertile en grands voyages :
1° Voyage aux Terres australes par Nicolas Baudin, capitaine de
vaisseau, commandant les corvettes le Géographe et le Naturaliste
et la goelette le Casuarina (1800-1804). Une commission scientifique,
comprenant en particulier Bory de Saint-Vincent et François
Péron comme zoologistes, était adjointe aux équipages et chargée
des observations. Un autre personnage de talent, Charles- Alexandre
Lesueur, peintre de vocation, s’était embarqué sur le Géographe
à titre de simple apprenti timonier et devint par la suite le colla-
borateur de Péron. Restés seuls savants à bord par suite de la défec-
tion ou de la mort des autres, Péron et Lesueur rapportèrent au
Muséum plus de 200 espèces de Poissons qu’ils ne purent, hélas !
pour diverses raisons, décrire ni figurer dans la relation du voyage.
2° Expédition autour du monde par Louis-Claude de Freycinet,
capitaine de vaisseau, commandant les corvettes T Uranie et la Phy-
sicienne (1817-1820). Ayant été témoin, comme lieutenant dans
l’expédition précédente, d’un désaccord survenu entre savants et
officiers, il décida de ne prendre à son bord aucun individu étranger
au corps de la marine. Ce sont les deux médecins et chirurgiens des
corvettes, Jeau-René-Constant Quoy et Joseph-Puui Gaimard,
qui furent chargés des observations zoologiques et qui s’en tirèrent,
remarque Et. Geoffroy Saint-Hilaire dans son rapport à l’Ins-
1. Partie ichthyologique parue en 1825 et non en 1830 comme on l’indique à tort
et arrêtée à la page 96.
2. Ecrit aussi De I/Atîoche et de La Roche.
— 56
titut, avec le plus grand honneur. Plus de 150 espèces de Poissons
furent rapportés par eux, 137 décrites dans les résultats du voyage
et 62 figurées dans l’atlas.
3® Voyage autour du inonde par Louis-Isidore Duperrey, capi-
taine de frégate, commandant la corvette la Coquille (1822-1825).
Les pharmacien et chirurgien, René-Primevère Lesson et Prosper
Garnot, furent chargés, selon la coutume établie précédemment,
des observations zoologiques. Garnot tomba malade en cours de
route et revint directement en Europe, avec une partie des collec-
tions, sur un navire anglais qui fit naufrage au Cap de Bonne-
Espérance. On ne put sauver les collections. Celles de Lesson par-
vinrent au contraire au Muséum en 1825. Plus de 100 espèces de
Poissons sont décrites dans les résultats du voyage ou figurées dans
l’atlas.
4° Voyage autour du monde par Hyacinthe de Bougainville,
capitaine de vaisseau, commandant la frégate la Thétis et la corvette
V Espérance (1824-1826). Ici, point de naturaliste de profession ni de
médecin s’intéressant à l’ Histoire naturelle. « 11 est fort regrettable,
écrit de Bougainville, que l’on n’ait pas cherché à nous donner
pour compagnons de voyage quelques-uns de ces hommes spéciaux,
si avides d’ordinaire d’expéditions de la nature de la nôtre, qui,
par l’étendue de leurs connaissances, l’habitude d’observer, l’art
de peindre les objets qui se présentent à eux, et les sensations qu’ils
leur font éprouver, savent répandre tant de charme sur les moindres
objets qu’ils traitent. Que de choses intéressantes un homme
comme Péron, par exemple, n’aurait -il pas eues à raconter de notre
campagne ! que de circonstances, inaperçues par nous, n’eût-il pas
su mettre à profit ! et quelle énorme différence entre le récit animé
de ses observations et de ses travaux, et la relation toute nue que je
suis dans l’obligation de présenter aujourd’hui. »
En fait, les Poissons ne sont même pas traités ni figurés dans la
relation du voyage.
5*5 Expédition autour du monde par Jules-Sébastien-César
Dumont d’Urville, capitaine de vaisseau, commandant la cor-
vette V Astrolabe (1826-1829). Non seulement, cette fois, on ne
retomba pas dans l’erreur qui précède, mais il y eut à bord trois
médecins et chirurgiens-naturalistes ; Jean Quoy et Paul Gaimard
déjà cités ; en outre Honoré Jacquinot qui devait très vite devenir
leur émule. Le résultat d’une aussi parfaite organisation scientifique
fut l’arrivée au Muséum de multiples spécimens dont beaucoup sont
des types de valeur.
Direction de Constant Duméril (1825-1857).
Devenu professeur, Constant Duméril orienta définitivement ses
travaux du côté des Reptiles et publia avec Bibron sa très célèbre
Erpétologie générale.
Malgré cela, la période de son directorat est de toute évidence
celle du plus fort enrichissement et de la célébrité la plus grande des
collections ichthyologiques. C’est en effet de 1828 à 1849 que furent
publiés les 2i volumes de V Histoire naturelle des Poissons par Georges
Cuvier et Achille Valenciennes, œuvre si considérable qu’elle est
encore aujourd’hui à la base de toute recherche sur la systématique
des Tcléostéens.
Pour la mener à bien, Cuvier usa de son extrême influence et
draina vers le Muséum des poissons du monde entier.
Multiples étaient ses correspondants.
Anastase Risso venait de faire paraître son Jchthyologie de Nice
(1810) et préparait son Histoire naturelle de V Europe méridionale
(1826). Cuvier sollicita et obtint de cet auteur l’envoi au Muséum
de ses spécimens les plus caractéristiques.
Charles-Alexandre Lesueur, déjà cité comme collaborateur de
Péron, s’était établi aux Etats-Unis et publiait une série de notes
sur les Poissons de l’Amérique du Nord. Cuvier lui demanda et
obtint des types et des cotypes de ses diverses espèces.
Delalande lui envoya à plusieurs reprises des poissons du Brésil
et du Cap ; Plée, Poey, Ricord furent scs pourvoyeurs pour les
Antilles, Leschenault et Dussumier pour l’Océan Indien, Duvau-
CEL ^ pour l’Inde continentale, Savigny pour l’Italie, Bâillon,
Garnot, Roux pour les côtes de France, etc.
L’impulsion étant donnée, le courant ne se ralentit même pas après
la mort de Cuvier. Les registres conservés au laboratoire men-
tionnent en effet, à partir de 1832, bien d’autres noms et bien d’au-
tres envois.
Achille Valenciennes ^ fut ainsi conduit à écrire une Jchthyologie
des îles Canaries ou Histoire naturelle des Poissons rapportés par
MM. Webb et Berïhelot (1843). L’aide-naturaliste Gabriel
Bibron décrivit les Poissons recueillis par lui-même au cours de
l’Expédition de Morée (1833). Un de ses futurs successeurs, Alphonse
Guichenot, décrivit à son tour les Poissons provenant de l’Explo-
ration scientifique de l’Algérie (1842), les Poissons du Chili envoyés
par Gay (1848), les Poissons de Cuba envoyés par Ramon de la
Sagra ('1853). On lui doit aussi une révision des Scaridés du Muséum
(1864). '
1. Gendre de Cuvier.
2. Professeur de Malacologie au Muséum depuis 1832.
-- 58 —
Vers la même époque, les ichthyologistes étrangers prirent l’habi-
tude de venir travailler dans nos collections.
Johannes-Peter Müller et Gustave-Jacob Henle, professeurs à
Berlin, visitaient les principaux musées d’Europe en vue d’écrire une
Histoire naturelle des Requins et des Raies. Leur séjour à Paris
(1838, 1839) les mit en rapport avec Valenciennes qui, pris par
d’autres occupations, leur abandonna ses notes manuscrites sur les
Plagiostomes. Ainsi furent associés désormais, dans les désignations
spécifiques, les noms de Valenciennes, de Müller et de Henle.
Bien entendu, les types du Muséum sont décrits et parfois figurés
dans la Systematische Beschreibung der Plagiostomen (1841) des
auteurs allemands.
Un peu plus tard, ce fut Johannes-Jacob Kaup, autre savant
germanique, qui vint à Paris pour étudier les Lophobranches et les
Apodes. Ses deux ouvrages fondamentaux, rédigés en anglais sous
les titres de Catalogue of Lophohranchiate Fish et de Catalogue of
Apodal Fish (185G), renferment à chaque page des espèces nouvelles
dont les types appartiennent aux collections du Muséum.
Grands voyages de découverte entre 1830 et 1840.
La série des grands voyages par mer se poursuivit sans interrup-
tion durant cette décade :
1° Voyage autour du monde par Cyrille- Pierre-Théodore Vail-
lant, capitaine de frégate, commandant la corvette la Favorite
(1830-1832). Les Poissons de ce voyage furent recueillis par Fortuné-
Théodore Eydoux. chirurgien de la marine, et étudiés en collabora-
tion avec Paul Gervais, aide-naturaliste et futur professeur d’ Ana-
tomie comparée au Muséum.
2® Voyage en Islande et au Groenland par Sébastien Tréhouart,
lieutenant de vaisseau, commandant la corvette la Recherche (1835-
1836). Déjà connu par ses travaux antérieurs, Paul Gaimard eut
la charge des publications historiques et scientifiques de cette expé-
dition. Malhenreusement la partie ichthyologique fut négligée et
parut seulement à l’état d’atlas en 1851.
3° Voyage autour du monde par Auguste-Nicolas Vaillant,
capitaine de vaisseau, commandant la corvette la Bonite (1836-1837).
Les Poissons de ce voyage eurent un meilleur destin grâce aux méde-
cins et chirurgiens Eydoux, déjà cité, et Louis-Auguste Souleyet.
Le nombre des espèces décrites s’élève à 32.
4° Voyage autour du monde par Abel du Petit Thouars,
capitaine de vaisseau, commandant la frégate la Vénus (1836-1839).
Ici les Poissons furent seulement recueillis mais non décrits par les
chirurgiens du bord. I^a charge de leur publication revint pro parte
— 59 —
à Christophe-Paulin de Fréminville ^ (1840) et à Vai.enciennes
(1846, 1855).
5° Voyage au pôle Sud et dans l’Océanie par Jides-Sébastien-César
Dumont d’Urville, capitaine de vaisseau, commandant les cor-
vettes V Astrolabe et la Zélée (1837-1840). Avec Honoré Jacquinot
qui l’avait déjà accompagné sur V Astrolabe, en 1826, le chef de cette
expédition choisit comme collaborateur un nouveau venu, Jacques-
Bernard Hombron. Les Poissons rapportés furent décrits par eux
en collaboration avec Alphonse Guichenot (1853).
Direction d’Auguste Duméril (1857-1870).
D’abord aide-naturaliste de son père à partir de 1845, Auguste
Duméril lui succéda comme jirofesseur en 1857 et entreprit aussitôt
de continuer l’œuvre de Cuvier et de Valenciennes en ce qui con-
cerne les Poissons cartilagineux. Après une Alono graphie des Torpé-
diniens (1852) et une Monographie des Scylliens (1853), il publia
son Histoire naturelle des Poissons ou I chthyolo gie générale en deux
volumes (1865-1870) où sont décrits en détail les Plagiostoraes, les
Holocépbalcs, les Ganoïdes, les Dipneustes et les Lopbobranches.
Cet ouvrage est fondamental au double sens de catalogue des Pois-
sons cartilagineux du Muséum en 1865 et de recueil de très nom-
breuses espèces nouvelles dont nous possédons les types.
A la date même où Auguste Duméril prenait possession de la
chaire, un médecin à Mantes, Emile Moreau, renonçant à l’exercice
de sa profession, entrait au laboratoire comme travailleur libre.
Orienté vers l’étude des poissons de notre pays, il mit à profit son
indépendance et sa situation de fortune pour parcourir les côtes
françaises et recueillir pour le Muséum d’innombrables spécimens.
Plusieurs de ceux-ci sont devenus des types génériques et spécifiques
dans V Histoire naturelle des Poissons de la F'rance (1881, 1891) publiée
par Moreau.
Les registres d’entrées mentionnent comme principaux envoyeurs
pour la période de 1857 à 1870 ; Agassiz pour l’Amérique du Sud et
Holbrook pour l’Amérique du Nord, Bélanger pour la Martinique,
Ballieu pour les îles Hawaï (à cette époque îles Sandwich), Alfred
Grandidier pour Madagascar, Dabry de Thiersant, Simon et le
Père David pour la Chine, Janssen et surtout Bleeker pour les
Indes orientales.
Pieter Bleeker compte parmi les plus éminents ichthyologistes
du XIX® siècle. Son œuvre immense comporte une multitude de
notes, écrites d’abord en hollandais, puis en français et en latin à
partir de 1860, sur les Poissons de l’archipel indo-australien. Leur
1. De son vrai nom Christophe-Paulin de la Poix, chevalier de Fréminville.
— 60 —
ensemble est exposé dans V Atlas ichthijologique des Indes Orientales
Néerlandaises, dont les 9 volumes in-folios ont été publiés à Ams-
terdam de 1862 à 1877. Grâce aux envois faits par Bleeker • — ■ près
de 700 spécimens, — des cotypes de la plupart de ses espèces vinrent
enrichir les collections du Muséum.
Il faut encore mentionner des envois faits par le Musie de la
Réunion, le Musée de Vienne (cotypes de Steindachner) et le
Musée de Gôteborg.
Intérim d’Emile Blanchard (1870-1874),
A la mort d’Auguste Duméril, la chaire de Zoologie des Reptiles
et des Poissons resta vacante pendant plusieurs années. Charles-
Emile Blanchard, professeur de Zoologie des Animaux articulés,
fut chargé de l’intérim. On ne peut s’étonner d’un tel choix, étant
donné qu’il était l’auteur d’un ouvrage sur les Poissons des eaux
douces de France (1866). Son passage au service d’Ichthyologie
se traduisit par le don de ses collections particulières où figurent
plusieurs types intéressants.
Direction de Léon Vaillant (1875-1909).
Appelé au rangement des collections à partir de 1872, chargé de
cours en 1874, professeur titulaire en 1875, Léon-Louis Vaillant
fut davantage ichthyologiste qu’herpétologiste.
Comme savant, il a étudié les Poissons du Travailleur et du Talis-
man (1888), les Poissons de la Mission scientifique du Cap Horn
(1891), les Poissons des eaux douces de Bornéo (1893), les Poissons
de l’Amérique centrale, de l’Afrique équatoriale, de l’Indochine, etc.
Tous les types de ses espèces et genres nouveaux sont au Muséum.
Parmi eux se trouve le fameux Eurypharynx pelecanoides, Poisson
abyssal aux mâchoires excessivement longues et soutenant une sorte
de poche analogue à celle des Pélicans. De Vaillant date l’ébauche
d’une collection de Poissons abyssaux que le professeur Roule, nous
le verrons, s’est plu à augmenter dans de grandes proportions.
Comme organisateur et conservateur des collections ichthyolo-
giques. Vaillant a eu l’occasion de revoir deux fois l’ensemble des
Poissons montés ou conservés dans l’alcool : d’abord en 1872, quand
il s’agit de remettre en place les collections abritées dans les caves
pendant le siège de Paris ; ensuite en 1889, au moment du transfert
de ces collections dans les nouvelles galeries.
D’ailleurs Vaillant avait une haute idée de son rôle d’adminis-
trateur des collections. « La conservation attentive de leurs exem-
plaires types est, dit-il, un devoir sacré pour tout chercheur qui fait
une découverte, et non moins pour ceux qui ont charge de garder de
— 61 —
si inestimables témoignages du progrès des sciences naturelles, »
Parmi les collaborateurs immédiats de Vaillant, deux surtout,
hormis Jacques Pellegrin dont il sera question plus tard, se sont
occupés des Poissons.
D’abord Henri-£'mi7e Sauvage qui fut aide-naturaliste de la chaire
entre 1875 et 1883. Parmi d’autres travaux de grande valeur, son
ardeur scientifique s’est traduite par de multiples révisions de familles
(Triglidés, Scorpaenidés, Platycéphalidés, Gastérostéidés, etc.) et
par des publications sur les Poissons des colonies françaises. Son
ouvrage sur V Histoire naturelle des Poissons de Madagascar (1891)
est devenu classique et repose, il va sans dire, sur de‘; pièces acquises
aux collections du Muséum.
Avec moins d’envergure, Alexandre Thominot. préparateur de
la chaire, publia quelques espèces nouvelles dans le Bullletin de la
Société philomathique (1878-1886).
Un aide-naturaliste du service de Malacologie, Alphonse Trémeau
DE Rochebrune, avait été médecin colonial avant de faire partie du
personnel du Muséum, Comme tel il s’était intéressé aux Poissons du
Sénégal et en fit la description dans sa Faune de la Sénégamhie (1882).
« Nos types, dit -il, sont pour la plupart dans les galeries du Muséum ;
quelques-uns font partie de la collection du Musée des colonies. »
Du temps qu’il était membre de la Mission scientifique du Mexique
(1864-1867), Firmin-Marie Bocourt avait envoyé à Auguste
Duméril une assez grande quantité de Poissons de l’Amérique cen-
trale. Devenu conservateur des galeries de Zoologie du Muséum, il
continua à fréquenter le service d’Ichthyologie et d’Herpétologie
dont il était préparateur depuis 1834. Avec Vaillant, il publia les
résultats ichthyologiques de son voyage (1874-1915). Son grand
talent de dessinateur et de peintre lui permit d’illustrer magnifique-
ment cette œuvre où sont décrits plusieurs des types de nos collec-
tions.
Consultons pour finir les registres d’entrée correspondant à la
période 1875-1910. Aux envoyeurs précédents s’ajoutent Geay et
JoBERT pour l’Amérique du Sud, Diguet pour le Mexique et le
golfe de Californie. Pobéguin, Toutée, Chaper pour l’Afrique,
Alfred Grandidier pour Madagascar, Harmand pour l’Indochine,
Marche pour les îles Philippines et Mariannes, enfin de Castelnau
auquel sa carrière diplomatique permit de séjourner successivement
en Amérique du Sud, en Afrique australe et en Australie.
François de Castelnau ^ ne se contentait pas de recueillir des
Poissons. Il les étudiait. On lui doit surtout un travail sur les Animaux
nouveaux ou rares de V Amérique du Sud (1855), un Mémoire sur les
1. De son vrai nom François L. de Laporte, comte de Castelnau, qu’il anglicisa
plus lard en Francis L. de Castelnau.
— 62 —
Poissons de l'Afrique australe (1861) et une Contribution to the
Ichthyology of Australia (1872). Les types de ses espèces et genres
nouveaux ne sont parvenus au Muséum que quelques années avant
sa mort et ont beaucoup souffert dans leur transport et leur conser-
vation. Les peaux desséchées ont été mises dans l’alcool ou prépa-
rées en herbier quand leur état le permettait.
Direction de Louis Roule (1910-1936).
Cinquième titulaire de la chaire d’ Ichthyologie et d’Herpétologie,
Louis Roule n’a pas été, à proprement parler, un systématicien,
mais un biologiste océanographe qui s’est intéressé surtout à la mor-
phologie et au comportement des espèces en rapport avec leur milieu.
C’est pourquoi il a été attiré très tôt vers les Poissons étranges des
mers polaires et des abysses. Il a étudié leur développement larvaire
et s’est tourné également vers la connaissance des Poissons migra-
teurs et vers la pisciculture.
Du fait de cette orientation, les espèces nouvelles décrites par
Roule sont peu nombreuses mais qualitativement d’un très grand
intérêt : ainsi Grimaldichthys profundissimus qui est le Poisson
pêché jusqu’ici à la plus grande profondeur ; ainsi Dolloidraco longe-
dorsalis qui est à la fois espèce et genre nouveaux des mers antarc-
tiques ; ainsi Ijimaia loppei, Poisson du Japon, retrouvé sur les côtes
du Maroc, etc.
La plupart de ces espèces ont été décrites dans les Résultats des
Expéditions antarctiques du Pourquoi-Pas ? (1913), dans les Résultats
des Campagnes scientifiques du Prince de Monaco (1919, 1929, 1933),
et dans les Rapports des Expéditions océanographiques danoises {1929).
Le malheur est que les types de ces espèces — sauf celles du Pour-
quoi-Pas ? ou provenant des pêches fortuites de chalutiers français —
ont dû être renvoyés à leurs musées d’origine : Musée océanogra-
phique de Monaco, Marinbiologisk Laboratorium de Copenhague,
et ne sont point venus enrichir nos collections.
Sous-direction puis direction de Jacques Pellegrin
(1908-1938).
Le sixième et actuel titulaire de la chaire de Zoologie des Reptiles
et des Poissons est attaché au Service, en réalité, depuis plus de
quarante ans et s’est toujours intéressé à l’étude systématique des
Poissons marins et d’eau douce des diverses parties du monde. Les
grandes familles des Cichlidés, des Cyprinidés, des Siluridés, des Cha-
racinidés, des Mormyridés ont retenu plus particulièrement son
attention. La première a fait l’objet de sa thèse de doctorat (1904).
En outre plus de 400 espèces nouvelles ont été décrites par cet auteur
dans une multitude de notes et d’ouvrages fondamentaux : Poissons
— 63 —
du lac Tchad (1907), Poissons T Afrique orientale (1910, 1913),Pomons
de r Equateur (1912), Poissons de la côte occidentale T Afrique (1914),
Poissons du bassin du Tchad (1914), Poissons des eaux douces de
r Afrique du Nord (1921) et de V Afrique occidentale ("1923), Poissons
de Syrie et d’Asie Mineure (1923, 1928), Poissons du Congo (1928),
Poissons des eaux douces de Madagascar (1933), Poissons de V Indo-
chine (1936).
Une telle œuvre n’a pu être menée à bien que grâce à un afflux
considérable d’envois qu’attiraient au Muséum la spécialisation
et la renommée de Jacques Pellegrin. Dans les titres de ses ouvrages
comme dans les registres d’entrées du laboratoire, on relève le plus
fréquemment, depuis 1910, les noms suivants de voyageurs et de
collectionneurs : Alluaud et Jeannel pour l’Afrique orientale,
Gruvel pour la côte occidentale d’Afrique, J. Thomas et Pobéguin
pour la Guinée, Th. Monod pour le Cameroun, Ernest Haug et
Baudon pour le Congo français, Babault et Schouteden pour le
Congo belge. Millet et Pallary pour le Maroc où Jacques Pelle-
grin fit lui-même un voyage d’étude en 1925, Decary, Waterlot,
G. Petit et Catala pour Madagascar, Gadeau de Kerville pour
l’Asie Mineure, Krempf, Houdemer et Chevey pour l’ Indochine, etc.
L’étude de ces matériaux nouveaux n’a pas été sans une révision
des collections anciennes où ils devaient prendre place. Jacques
Pellegrin a réalisé de la sorte le reclassement de plusieurs grandes
familles de Téléostéens et réidentifié quantité de types de Lacépède,
de Geoffroy Saint-Hilaire, de Cuvier, de Valenciennes, etc.
Enfin ses recherches l’ont mis en rapport avec plusieurs savants
étrangers qui se sont fait un plaisir de lui envoyer des cotypes de
leurs propres espèces. Un des plus récents de ces envois consiste
en une centaine de Poissons du lac Nyassa. C’est un don de C. Tate
Regan, alors directeur du British Muséum (Natural Ilistory), au
Muséum de Paris à l’occasion de son tricentenaire.
II
Catalogue des types de Poissons.
L’historique qui précède montre par quels efforts ininterrompus
s’est poursuivi, depuis le xviii® siècle, l’enrichissement des col-
lections ichthyologiques du Muséum. On peut évaluer actuellement
à près de 60.000 le nombre des bocaux de poissons et des poissons
montés qui sont entreposés dans les galeries de Zoologie. Leur
nombre est tel qu’ils débordent dans des salles annexes et jusque
dans les sous-sols du musée.
Une telle richesse entraîne des inconvénients dont les plus sen-
sibles sont la difficulté d’ entretien et la difficulté de classement. Des
— 64 —
milliers de types génériques et spécifiques sont soumis au sort
commun et se détériorent faute de pouvoir être facilement repérés
par l’agent technique chargé de leur conservation. Il est impossible
de retrouver certains d’entre eux sans de longues recherches. Il
serait impossible, à plus forte raison, de les mettre tous et rapidement
à l’abri en temps de guerre.
De tous ces desiderata résulte la nécessité d’un catalogue qui ne
pourra malheureusement être publié, vu la longueur des recherches
qu’il nécessite, qu’en trois ou quatre ans. Ses diverses parties paraî-
tront au Bulletin du Muséum dans l’ordre de la classification ichthye-
logique.
N’y seront considérés comme types que les spécimens décrits, figu-
rés ou cités par les auteurs mêmes des espèces nouvelles.
Rappelons qu’un holotype est un type unique ou spécialement choisi
par l’auteur. Les autres sont des paratypes s’ils proviennent de la
même localité que l’holotype, ou des paratopotypes s’ils ont été pris
dans d’autres régions. Un génotype est un type spécifique qui est
en même temps type de genre.
Au fur et à mesure de leur identification, les types sont pourvus
d’une étiquette rouge qui les distingue à première vue de tous les
autres spécimens. Ceux en bocaux sont laissés provisoirement à
leur place systématique dans les vitrines. Les types « montés en
peau » ont au contraire avantage, vu leur vulnérabilité, à être ras-
semblés dans une salle particulière — véritable Typothèque — où
il est facile d’en assurer le bon entretien.
Dans le Catalogue sont indiqués :
1° En caractères gras, le (ou les) nom spécifique imposé par
l’auteur de l’espèce ;
2® La (ou les) référence bibliographique qui s’y rapporte ;
3® Le nom qui est attribué à l’espèce dans les ouvrages de systé-
matique les plus récents. Cette indication n’est fournie que dans
le cas où l’espèce est tombée en synonymie ;
4° Le numéro matricule (en caractères gras), la nature, la prove-
nance, le sexe, la longueur, l’état de conservation, etc., de chacun
des types de l’espèce considérée ;
5° Des renseignements, si possible, sur l’histoire de ces types.
Une table des noms génériques et spécifiques des types accom-
pagne cette première partie du Catalogue.
Un index bibliographique complet sera publié à la fin de la der-
nière partie.
Qu’il me soit permis de remercier M. le professeur Pellegriis
qui a bien voulu me permettre d’entreprendre la publication de
ce Catalogue, et aussi notre agent technique, Albert Prêtre, dont
la connaissance des collections et le dévouement me rendent à tout
instant les plus grands services.
- 65 - -
CLASSE DES AGNATHES
SOUS-CLASSE DES CYCLOSTOMES
ORDRE DES PÉTROMYZONTES
FAMILLE DES PÉTROMY ZON IDÉS
Genre PETROMYZON Linné (1758).
1. — Petromyzon nigricans Lesueur, 1818, Trans. Am. Phil. Soc.
Philadelphie, n. s., I, p. 385.
= Petromyzon marinas Linné (1758).
A. 8039. — Paratype.
Amérique du Nord. — C. A. Lesueur.
Spécimen de 13 cm., dans l’alcool, en bon état.
2. — Petromyzon omalli Van Beneden, 1857, Rail. Acad. Relgique,
p. 551, f. 1-3.
= Petromyzon fluoiatilis Linné (1758).
4161. — Paratypes.
Côte de Belgique. — P. J. Van Beneden (1866).
3 spécimens de 20-21 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
FAMILLE DES GÉOTRIIDÉS
Genre GEOTRIA Gray (1851).
3. — Yarra singularls Castelnau, 1872, Contr. Ichth. Australia,
p. 231.
= Geotria singularis (Castelnau) (1872).
A. 7542. — Holotype et génotype.
Yarra River (Australie). ■ — F. L. de Castelnau (1877).
Spécimen de 12 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
4. — Neomordacia howittii Castelnau, 1872, Contr. Ichth. Australia,
p. 232.
= Geotria howittii (Castelnau) (1872).
A. 7543. — Holotype et génotype.
Cap Schanck (Australie). — F. L. de Castelnau (1877).
Spécimen de 10 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
Eullelin du Muséum, 2® s., t. XI, 19.39.
5
CLASSE DES POISSOA^S
SOUS-CLASSE DES SÉLACIENS
ORDRES DES EUSÉLACIENS i
SOUS-ORDRE DES NOTIDANIEORMES
FAMILLE DES NOTIDANIDÉS
Genre NOTORHYNCHUS Ayres (1855).
5. — Heptanchus indicus Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 82,
pl. 32.
= Notorhynchus platycephalus (Tenore) (1809).
1184. — Holotype figuré.
Mer des Indes. — Quoy et Gaimard.
Ç de 80 cm., dans l’alcool, en bon état,
SOUS-ORDRE DES HÉTÉRODONTIFORMES
FAMILLE DES HÉTÉRODONTIDÉS
Genre HETERODONTUS Blainville (1816).
6, — Cestracion quoyi Fréminville, 1840, Mag. Zool. Guérin-
Ménéville, s. 2, II, pl. 3 et texte descriptif.
Cestracion pantherinus Valenciennes, 1846, Voy. Vénus,
Atlas Zool., pl. 10, f. 2 ; 1855 ; ibid., Texte, p. 350. |
= Heterodontus quoyi (Fréminville) (1840).
3445. — Holotype figuré
Iles Galapagos. — Leclancher, chirurgien de la Vénus.
^ de 46 cm., monté, en bon état.
1. La classification et les synonymies adoptées pour ce groupe sont tirées en majeure
partie de S. Garman, The Pla^iostoma (1913). Pour les raies d’Europe, je me suis
servi également de R. S. Clark, Rays and Skates (1926). Pour la distribution en familles
et en sous-ordres, voir L. Bertin, Essai de classification et de nomenclature des Poissons
de la sous-classe des Sélaciens (Bull. Musée Océanogr. Monaco, 1939).
2. La figure de Fréminville est moins bonne que celle de Valenciennes.
~ 67 —
SOUS-ORDRE DES SCYLLIFORMES
FAMILLE DES RHINCODONIDÉS
Genre RHINCODON Smith (1829).
7. — Rhincodon typus Smith, 1829, Zool. Journ. London, IV.
p. 443.
Rhinodon typicus Smith, 1849, III. Zool. South Africa,
London, IV, pl. 26 et texte l’accompagnant.
= Rhincodon typus Smith (1829).
9855. — Holotype et génotype figuré.
Baie de la Tahle (Cap). — J. Verreaux.
de 460 cm., monté, en bon état.
« Was caught by fishermen in Table Bay during the
monlh of April 1828, and the skin was purchased for £ 6. ster-
ling, and forwarded to the Paris Muséum » {Smith, 1829). —
« The prepared specimen is deposited in the Muséum of the
Jardin des plantes of Paris » [Smith, 1849). — « Le seul
exemplaire connu de cette espèce, et dont il est le type, a
été pris au Cap de Bonne-Espérance, d’où le Muséum l’a reçu
par les soins de M. J. Verreaux » (Duméril, 1865).
FAMILLE DES SCYLIORHINIDÉS
Genre HEMISCYLLIUM Smith (1837).
8. — Scyllium freycineti Quoy et Gaimard, 1824, Voy. Uranie,
Zoologie, p. 192.
A. 7792. — Types sans distinction d’holotype.
Ile Vaigiou (Océanie). — Quoy et Gaimard.
Jeunes de 25 et 30 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
9. — Scyllium malaisianum Lesson, 1826, Voy. Coquille, Atlas,
pl. 6 ; 1830, Texte, p. 94.
= Hemiscyllium freycineti (Quoy et Gaimard) (1824).
A. 7767. — Holotype figuré.
Ile Vaigiou (Océanie). — Lesson et Garnot.
Ç de 70 cm., dans l’alcool, en bon état.
10. ■ — Chiloscyllium malaianum Millier et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 20.
= Hemiscyllium freycineti (Quoy et Gaimard) (1824).
A. 7767 et A. 7792. — Mêmes types que pour Scyllium frey-
cineti Quoy et Gaimard et Scyllium malaisianum Lesson.
- 68 —
Genre CHILOSCYLLIUM Müller et Henle (1837).
11. — Chiloscyllium caeruleo-punctatum Pellegrin, 1914, Bull.
Soc. Zool. France, XXXIX, p. 230.
14-9. — Holotype.
Fort-Dauphin (Madagascar). — Gouvernement général
de Madagascar.
Ç de 66 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre PARASCYLLIUM Gill (1861).
12. — Hemiscyllium variolatum A. Duméril, 1853, Reo. Mag. Zool.,
p. 121, pl. 3, f. 1 ; 1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 327.
= Parascyllium variolatum (Duméril) (1853).
1004. — Holotype.
Australie. — Bertille (1844).
Ç de 38 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre CEPHALOSCYLLIUM Gill (1861).
13. — Scyllium laticeps A. Duméril, 1853, Rev. Mag. Zool., p. 84,
pl. 3, f. 2 ; 1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 323.
= Cephaloscyllium isabellum (Bonnaterre) (1788).
A. 9378. — Holotype figuré.
Australie. — J. Verreaux (1844).
de 79 cm., monté, en bon état.
Genre PRISTIURUS Bonaparte (1831).
14. — ■ Pristiurus atlanticus Vaillant 1888, Trav. T al. Poissons,
p. 59, pl. 1, f. 1.
= Pristiurus melastomus (Bafinesque) (1810),
84-387. — • Holotype figuré.
Cap Spartel (Maroc). — Dragage VIH du Talisman.
Ç de 44 cm., dans l’alcool, en bon état.
1. Deux autres espèces de Vaillant ont une position générique incertaine étant donné
leur très mauvais état de conservation (tête écrasée). Ce sont :
a) Scyllium ? spinacipellitum Vaillant, 1888, Trav. Toi. Poissons, p. 60, pl. 1,
f. 3.
84-384
Canaries. — Dragage L du Talisman.
Jeune de 1 il cm., dans l’alcool.
b] Scyllium? acutidens Vaillant, 1888, ibid., p. 60, pl. 1, 4.
84-385
Canaries. — Dragage LU du Talisman.
Jeune de 1“' cm., dans l’alcool.
- 69 —
SOUS-ORDRE DES MUSTÊLIEORMES
FAMILLE DES CARCHARHINIDÉS
Genre PHYSODON Müller et Henle (1841).
15. — Garcharias (Physodon) mülleri Valenciennes {Ms.), Müller
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 30, pl. 19, f. 1.
= Physodon mülleri (Val. M. H.) (1841).
1041. — Holotype figuré.
Bengale. — Bélanger.
de 45 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre SCOLIODON Müller et Henle (1837).
16. — Garcharias (Scoliodon) laticaudus Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 28, pl. 8.
= Scoliodon sorrakowah (Cuvier) (1829).
a) 1066. — Paratypes.
Côte de Malabar. ■ — • Dussumier.
de 15-25 cm., dans l’alcool, en bon état.
h) 1122. — Paratype.
Côte de Malabar. — Dussumier.
^ de 45 cm., dans l’alcool, en assez bon état,
c) 1123. — Paratype.
Bombay. — Dussumier.
Ç de 55 cm., dans l’alcool, en bon état.
17. — Garcharias (Scoliodon) laiandii Valenciennes {Ms.), Müller et
Henle, 1841, Plagiostomes, p. 30.
= Scoliodon lalandei (Val. M. H.) (1841).
a) 3466. — Paratype.
Brésil. — Delalande (1816).
^ de 63 cm., monté, en bon état.
h) 945. — Paratype.
Brésil. — Delalande.
1^ de 30 cm., dans l’alcool depuis 1899, en assez bon état.
c) 3467. — Paratype.
Brésil. — Delalande.
Ç de 104 cm., montée, en bon état.
d) 1143. - — Paratype.
Martinique. — Plée.
Ç de 55 cm., dans l’alcool, en bon état.
— 70 —
Genre APRIONODON Gill (1861).
18. — Carcharias (Aprion) isodon Valenciennes (Ms.), Müller et
Henle, 1841, Plagiostomes, p. 32.
= Aprionodon isodon (Val. M. H.) (1841).
1037. — Holotype.
Côte de l’Etat de New-York. — Milbert.
de 65 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre HYPOPRION Müller et Henle (1841).
19. — Carcharias (Hypoprion) hemiodon Valenciennes (Ms.), Müller
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 35, pl. 19, f. 2.
= Hypoprion hemiodon (Val. M. H.) (1841).
a) 1040. Holotype mesuré et figuré.
Pondichéry. — Bélanger.
de 47 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1042. — Paratype.
Pondichéry. — Bélanger.
$ de 55 cm., dans l’alcool, en bon état.
c) A. 7774. — Paratopotype.
Côte de Malabar. — Bélanger.
(J de 38-40 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre CARCHARHINUS Blainville (1816).
20. — - Carcharias melanopterus Quoy et Gaimard, 1824, Voy.
Uranie, Zoologie, p. 194, pl. 43, f. 1-2.
= Carcharhinus melanopterus (Q. G.) (1824).
a) 1129. — Holotype figuré.
Ile Vaigiou (Océanie). — Quoy et Gaimard. {Uranie).
de 60 cm., dans l’alcool, en bon état.
h) 771. — Paratopotype.
Nouvelle-Guinée. — Quoy et Gaimard {ibid,).
de 46 cm., dans l’alcool, en bon état.
6') 1128. — Paratopotype.
Nouvelle-Guinée. — ■ Quoy et Gaimard {ibid.).
de 55 cm., dans l’alcool, en bon état.
d) 3463. — Paratopotype.
Ile Vanicoro (Océanie). ■ — Quoy et Gaimard {Astrolabe).
de 54 cm., monté, en bon état.
— 71
21. — Carcharias (Prionodon) milberti Valenciennes {Ms.) Müller
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 38, pl. 19, f. 3.
= Carcharhinus milberti (Val. M. H.) (1841).
1142. — Paratopotype.
Côte de l’Etat de New-York. — Milbert.
de 61 cm., dans l’alcool, en bon état.
C’est l’exemplaire dont les dimensions sont indiquées par
E. Moreau, Hist. nat. Poissons, Suppl., 1891, p. 6.
22. — Carcharias (Prionodon) gangeticus Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 39, pl. 13.
= Carcharhinus gangeticus (M. H.) (1841).
1141. — Paratype.
Cours inférieur du Gange. — • Bélanger.
^ de 63 cm., dans l’alcool, en bon état.
23. — ■ Carcharias (Prionodon) oxyrhynchus Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 41, pl. 15.
= Carcharhinus oxyrhynchus (M. H.) (1841).
A. 9664. — Paratopotype.
Cayenne. — Frère (1830).
$ de 150 cm., montée, en bon état.
24. — Carcharias (Prionodon) ieucas Valenciennes {Ms.), Müller et
Henle, 1841, Plagiostomes, p. 42.
= Carcharhinus commersoni (Blainville) (1816).
a) A. 9650. — Paratype.
Porto-Rico. — Plée.
de 162 cm., monté, en bon état.
b) A. 9652. — Paratype.
Antilles. — • Plée.
Ç de 189 cm., montée, en bon état.
Müller et Henle annoncent : oier Exemplare trocken in
Paris, von den Antillen, durch Plée. Deux seulement ont été
retrouvés. Parmi les disparus se trouve l’holotype de 200 cm.,
dont les dimensions sont indiquées dans les Plagiostomes,
p. 42.
25. — Carcharias (Prionodon) sorrah Valenciennes {Ms.), Müller
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 45, pl. 16.
= Carcharhinus sorrah (Val. M. H.) (1841).
a) 1131. — ■ Paratopotype.
Pondichéry. — Bélanger.
Ç de 43 cm., dans l’alcool, en bon état.
— 72
b) 1132. — Paratopotype.
, Madagascar. - — Quoy et Gaimard.
de 100 cm., dans l’alcool, en bon état.
26. — Carcharias (Prionodon) menisorrah Valenciennes {Ms.),
Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 46, pl. 17, pl. 19, f. 7
(dents).
= Carcharhinus menisorrah (Val. M. H.) (1841).
A. 9662. — ■ Paratopotype.
Mer des Indes. — Kuhl et Van Hasselt.
^ de 113 cm., monté, mauvais état.
27. — Carcharias (Prionodon) henlei Valenciennes {Ms.), Midler
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 46, pl. 19, f. 6 (dents).
= Carcharhinus melanopterus (Q. G.) (1824).
A. 9657. ■ — Paratype.
Cayenne. — Frère.
Ç de 120 cm., montée, en très mauvais état.
Müller et Henle annoncent : zwei Exemplare in Weingeist,
eins trocken in Paris durch Poiteau. Ce dernier nom est
inexact pour l’exemplaire sec, seul letrouvc, dont les dimen-
sions sont très supérieures à celles de l’holotype.
28. — Carcharias (Prionodon) dussumieri Valenciennes {Ms.),
Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 47, pl. 19, f. 8.
= Carcharhinus dussumieri (Val. M. H.) (1841).
a) 1135. — Paratopotype.
Pondichéry. — Bélanger.
de 37 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1136. — Paratopotype.
Rade de Bombay. — Dussumier.
de 45 cm., dans l’alcool, en bon état.
29. - — Carcharias (Prionodon) falciformis Bibron {Ms.), Müller et
Henle, 1841, Plagiostomes, p. 47.
— Carcharhinus falciformis (Bibron, M. H.) (1841).
1134. — Holotype.
Cuba. — Ramon de la Sagra.
$ de 53 cm., dans l’alcool, en bon état.
30. — Carcharias (Prionodon) iimbatus Valenciennes {Ms.), Müller
et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 49, pl. 19, f. 9 (dents).
= Carcharhinus Iimbatus (Val. M. H.) (1841).
— va-
stes. — Paratype.
Martinique. — Plée.
de 76 cm., monté, en assez bon état.
Müller et Henle annoncent : zwei Exemplare in Paris durcit.
Plée. L’holotype de 86 cm. n’existe plus.
31. — Prionodon obvelatus Valenciennes, Ichth. Canaries, p. 103,
pl. 26.
= Carcharhinus ohscurus (Lesueur) (1818).
3464. — Holotype figuré.
Canaries. — Webb et Berthelot.
$ de 80 cm., montée, en bon état.
32. — Carcharias (Prionodon) bleekeri A. Duméril, 1865, Hist.
nat. Poissons, I, p.. 367.
= Carcharhinus spallanzanii (Lesueur) (1822).
a) A. 9660. — Holotype.
Pondiehéry. ■ — Leschenault.
de 131 em., monté, en bon état.
b) A. 9584. — Paratype.
Pondichéry. — Leschenault.
de 78 em., monté, en assez bon état.
33. — Carcharias (Prionodon) remotus Valenciennes {Ms.), A. Du-
méril, 1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 374.
= Carcharhinus remotus (Val. Dum.) (1865).
A. 9661. — Holotype.
Antilles. — Plée.
Ç de 120 cm., montée, en bon état.
34. — Carcharias (Prionodon) hirundinaceus Valenciennes {Ms.),
Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 37.
= Carcharhinus glaucus (Linné) (1758).
A. 9656. — Holotype.
Côte du Brésil. — Delalande.
Ç de 242 cm., montée, en bon état.
Genre PARAGALEUS Budker (1935).
35. — Paragaieus gruveli Budker, 1935, Bull. Mus. Nat. Hist. nat.,
s. 2, VH, p. 107, f. A, B, C.
a) 38-28. — Holotype et génotype figuré (dents, écailles).
Pris le 7 juin 1934, à Hann, près de Dakar (Sénégal). —
P. Budker.
Mâchoire d’une $ gravide de 138 cm.
b) 36-32 et 36-33. — Jeunes de 47 cm. et Ç de 46 cm. pro-
venant de l’individu précédent.
— 74 —
Genre GALEOCERDO Müller et Henle (1837).
36. — Galeocerdo tigrinus Müller et Henle, 1841, Plagiostomes
p. 59, pl. 23.
= Galeocerdo arcticus (Faber) (1829).
3465. — Paratype.
Pondichéry. — Dussumier.
$ de 102 cm., montée, en assez bon état.
FAMILLE DES SPHYRyiDÉS
Genre SPHYRNA Rafinesque (1810).
37. — Zygaena tudes Valenciennes, 1822, Mém. Mus. Nat. Hist.
nat., IX, p. 225, pl. 12, f. 1.
= Sphyrna tudes (Val.) (1822).
a) 1019. — Type-
Cayenne. — ■ Leblond.
de 23 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1049. — Type.
Nice. — Risso.
Ç de 38 cm., dans l’alcool, en bon état.
Le spécimen 1019 est presque certainement le type du
Squale Pantouflier de Lacépède, 1798 Hist. nat. Poissons,
I, p. 260, pl. 7, f. 3. Lacépède le désigne à tort sous le nom
de Squalus tiburo Linné et le confond avec le Pantouflier
de Broussonet.
SOUS-ORDRE DES LAM NI FORMES
FAMILLE DES CÉTORHINIDÉS
Genre CETORHINUS Blainville (1816).
38. — Squalus pelegrinus Blainville, 1810, Journ. Physique, Paris,
p. 18, pl. 2, f. 2 ; Bull. Soc. Philom. Paris, II, p. 169.
Cetorhinus peregrinus Blainville, 1816, Bull. Soc. Philom.
Paris, p. 121.
= Cetorhinus maximus (Gunner) (1765).
9853. — Holotype figuré.
Dieppe. — Acheté par le Muséum,
de 780 cm., monté, en bon état.
« Cette même année 1809, on montra à Paris, sous le nom
de Pèlerin du Nord, la dépouille d’un grand squale qui avait
été pris à 7 lieues en mer pai le travers de Dieppe, le 5 mars
1808... Je le vis et le décrivis dans le temps ; mais depuis.
— 75 —
MM. les professeurs administrateurs du Muséum d’histoire
naturelle en ont fait l’acquisition pour l’ornement des gale-
ries, et l’ont fait monter avec beaucoup de soin par M. La-
lande, sous les yeux de M. le Professeur Duméril. » [Blain-
ville, 1810).
SOUS-ORDRE DES SQUALIFORMES
FAMILLE DES SQUALIDÉS
Genre SQUALUS Linné (1758).
39. — Acanthias lebruni Vaillant, 1891, Cap Horn, Poissons, p.
G. 13, pl. 1, f. 2.
= Squalus acanthias Linné (1758).
83- 201 et 83-202. — Paratopotypes.
Santa-Cruz (Patagonie). — E. Lebrun.
de 28 cm., $ de 27 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
Vaillant ne cite pas cette localité mais a entré lui-même,
en 1883, et signalé comme types ces deux jeunes spécimens.
Genre SCYMNODON Bocage et Capello (1864).
40. — Centroscymnus obscurus Vaillant, 1888, Trao. Tal. Poissons,
p. 67, pl. 2, f. 2.
= Scymnodon ringens Bocage et Capello (1864).
84- 388. — Holotype.
Côte du Soudan. — Dragage LXXVIII du Talisman
(1883).
Ç de 59 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre LEPIPORHINUS Bonaparte (1838).
41. — Squalus squamosus Broussonet, 1780, Mém. Acad. Roy. Sci.
p. 675 (Sous le nom d’ Ecailleux) ; Bonnaterre, 1788, Ichthy,
p. 12.
= Lepidorhinus squamosus (Bonnaterre) (1788).
A. 7829. — Portion d’holotype.
Provenance inconnue. — - Cabinet du roi.
Tête sècbe ; longueur des mâchoires 12 cm., en assez bon
état.
« L’échantillon unique du Musée de Berlin est sans indica-
tion d’origine, de même que le type de Broussonet, qui était
au Cabinet du roi et ne se trouve plus dans les collections du
Muséum, mais dont provient peut-être la tête qu’on y con-
serve ; par ses dimensions, elle conviendrait bien au spé-
cimen de 1 mètre signalé dans son mémoire » [A. Duméril).
hsL comparaison- avec d’autres spécimens de même espèce et
— 76 —
de même taille ; la comparaison, d’aulre part, avec diverses
pièces desséchées provenant du Cabinet du roi, ne laissent
aucun doute, à mon avis, sur l’identité en question.
FAMILLE DES SCYMNORHINIDÉS
Genre EUPROTOMICRUS Gill (1864).
42. - — Scymnus bispînatus Quoy et Gaimard, 1824, Voy. Uranie*
Zoologie, p. 197, pl. 44, f. 1-2.
Scymnus mauritianus Quoy et Gaimard, 1830, Dict. class.
Hist. nat., Atlas, pl. 114.
Scymnus labordii ^ Quoy et Gaimard, Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 94.
= Euprotornicrus bispinatus (Q. G.) (1824).
1216. ■ — Holotype figuré.
Ile Maurice. — Quoy et Gaimard. {Uranie).
Jeune de 19 cm., dans l’alcool, en bon état. |
Genre ISISTIUS Gill (1864).
43. — Scymnus brasiliensis Quoy et Gaimard, 1824, Voy. Uranie,
Poissons, p. 198.
Scymnus torquatus Valenciennes {Ms.), A. Duméril, 1865,
Hist. nat. Poissons, I, p. 453.
= Isistius brasiliensis (Q. G.) (1824).
a) A. 7787. — Holotype.
Brésil. — Quoy et Gaimard (Uranie).
Ç de 14 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1179. — Paratopotype.
Santiago (Cap Vert). — Quoy et Gaimard.
Ç de 21 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
44. — Scymnus unicolor Valenciennes {Ms.), A. Duméril, 1865,
Hist. nat. Poissons, I, p. 453.
= Isistius brasiliensis (Q. G.) (1824).
1178. — Holotype.
Ile Maurice. — Liénard.
Ç de 50 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre SOMNIOSUS Lesueur (1818).
45. — Scymnus micropterus Valenciennes, 1832, Nouv. Ann. Mus.
Nat. Hist. nat., I, p. 458, pl. 20.
= Somniosus breoipinna Lesueur (1818).
1. L’espèce ayant été appelée Leiche Laborde, Scumniis hispinalus, dans la descrip-
tion originale, Müller et lienle ont crû devoir latiniser la première désignation-
77 —
a) 9857. — Holotype.
Estuaire de la Seine. — Acquis par le Muséum,
$ de 370 cm., montée, en bon état.
« Ce squal .. vint échouer à Eure, dans la grande baie de l’em-
touchure de la Seine, dans la nuit du 30 mars au 1®'' avril
(1832). L’animal, long de 13 pieds, du poids de trois à quatre
cents livres, fut trouvé encore vivant sur le sable et acheté au
Havre, afin de le montrer en public. L’acquéreur s’entendit
avec M. Langlois demeurant au Havre et qui fait commeree
de eonserver les viandes... Le poisson fut mis dans une boite
de bois et arrosé par une liqueur noirâtre ayant une odeur
très forte d’acide pyroligneux. H y resta avec tous ses intes-
tins dans un état df conservation loin d’être parfaite, car
l’animal était déjà bien ramolli, mais remarquable eu égard
à la longueur du temps, à la chaleur de la saison (juin) et
au volume des masses charnues » (Valenciennes).
b) A. 9876. — Paratopotype.
Cap Nord (Norvège). — Le François.
Mâchoire inférieure de 40 cm. de long, à sec, en bon état.
SOUS-ORDRE DES SQUAT IN IFORMES
FAMILLE DES SQUATINIDÉS
Genre SQUATINA Duméril (1806).
46. — Squatina Duméril Lesueur, 1818, Journ. Acad. Nat. Sci.
Philadelphie, 1, p. 225, pl. 10.
= Squatina dumerili (Lesueur) (1818).
A. 9692. — Paratype.
Côte de l’Etat de New-York. — C. A. Lesueur.
^ de 122 cm., monté, en bon état.
47. ■ — Squatina aculeata C. Duméril {Ms.), A. Duméril, 1865,
Ilist. nat. Poissons, I, p. 465, pl. 5, f. 7.
= Squatina squatina (Linné) (1758).
1218. — Holotype.
Marseille. — D’Arquier.
Ç de 41 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
«
SOUS-ORDRE DES SQU AT INORAJ IFORMES
FAMILLE DES PRISTIDÈS
Genre PRISTIS Linck (1790).
48. — Pristis perotteti Valenciennes {Ms.), Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 103 et 192,
= Pristis microdon Latham (1794).
— 78 -
A. 9699. — Paratype.
Fleuve Sénégal. — Perrottet.
Ç de 285 cm. (bec de 75 cm.), montée, en bon état.
Ce n’est pas l’holotype — cf de 107 cm. — mais un paratype
du même envoi, vu certainement par Millier et Henle, et
signalé par A. Duméril (1865).
49. — Pristis dubius Bleeker, 1851, Verh. Batavia Gen., XXIV,
p. 56 ; 1853, Nat. T ijds. Nederl. Indie, V, p. 459.
= Pristis zysron Bleeker (1852).
1226. — Paratopotype.
Amboine (Moluques). — P. Bleeker (1856).
de 93 cm. (bec de 23 cm.), dans l’alcool, en bon état.
50. — Pristis megalodon A. Duméril, 1865, Hist. nat. Poissons, I,
p. 476, pl. 9, f. 4 (bec).
= Pristis pectinatus Latham (1794).
3484. — Portion d’bolotype.
Cayenne.
Bec de 64 cm., à 26 paires de dents très irrégulières, à
sec, en bon état.
51. - — Pristis acutirostris A. Duméril, 1865, Hist. nat. Poissons.
I, p. 479.
= Pristis pectinatus Latham (1794).
A. 9476. — Holotype.
Antilles. — Plée.
^ de 76 cm. (bec de 17 cm.), monté, en bon état.
52. — Pristis leptodon A. Duméril, 1865, Hist. nat. Poissons, I,
p. 480.
= Pristis pectinatus Latham (1794).
a) 3486. — Holotype.
Mer Rouge. — Botta.
9 de 94 cm. (bec de 23 cm.) en peau, en assez bon état.
b) 3485. — Paratype.
Mer Rouge. — Rüppell (1830).
9 de 82 cm. (bec de 22 cm.), montée, en assez bon état.
— 79
FAMILLE DES EHINOBATIDÉS i
Genre RHINOBATUS Linck (1790).
53. — Rhinobatus cemiculus I. Geoffroy Saint- Hilaire, 1827, Des-
cription Egypte, I, p. 338, Atlas, pl. 27, f. 3.
1966. — Holotype et paratype.
Mer Rouge. — Et. Geoffroy (1799).
de 38-42 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
54. — Rhinobatus (Syrrhina) blochii Müller et Henle, 1841, Pla-
giostomes, p. 115, pl. 37, f, 2.
= Rhinobatus blochi (M. H.) (1841).
a) 3460. — Paratype.
Cap de Bonne-Espérance. — Delalande.
de 70 cm., monté, en bon état.
b) 3471. — Paratype.
Cap de Bonne-Espérance. — Delalande (1820).
$ de 102 cm., montée, en bon état.
c) A. 7854. — Para types.
Cap de Bonne-Espérance. ■ — • Delalande.
3 jeunes de 18-20 cm., dans l’alcool, en bon état.
(]) A. 7853. — Paratype.
Cap de Bonne-Espérance. — Catoire.
Ç de 20 cm., dans l’alcool, en bon état.
e) 1256. — Paratype.
Cap de Bonne-Espérance. • — J. Verreaux.
de 50 cm., dans l’alcool, en bon état.
55. — Rhinobatus (Rhinobatus) granulatus Cuvier, 1829, Règne
animal, éd. 2, p. 396 ; Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 117, pl. 38.
a) 1253. — Type de Cuvier.
Pondichéry. — Leschenault.
Ç de 45 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1254. — Type de Ciivier.
Pondichéry. — Leschenault.
$ de 30 cm., dans l’alcool, en bon état.
56. — 'Rhinobatus (Rhinobatus) thouini Lacépède, Hist. nat. Pois-
sons, 1798, I, p. 134, pl. 1, f. 3 (Sous le nom de Raie Thouin) ;
Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 120.
= Rhinobatus thouiniana Shaw (1804).
1. Pour cette famille, voir J. R. Norman, Proc. Zool. Soc. London, 1926, p. 941-
982.
— 80 —
A. 7950. — Paratype de Millier et Henle, exactement con-
forme à la figuration de la Raie Thouin.
Mer Rouge. — Et. Geoffroy Saint-Hilaire (1799).
^ de 40 cm., dans l’alcool, en bon état.
57. — Rhinobatus (Rhinobatus) obtusus Müller et Henle, 1841,
Plagiostomes, p. 122, pl. 37, f. 1.
= Rhinobatus obtusus M. H. (1841).
a) A. 7855. — Paratypes.
Côte de Malabar. — Dussumier.
de 70 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) A. 7912. — • Paratype.
Côte de Malabar. — Dussumier.
(^2 de 25-30 cm., dans l’alcool, en bon état.
c) 3470. — Paratype.
Côte de Malabar. — Dussumier (1827).
2 de 90 cm., montée, en bon état.
d) A. 7857. — Paratypes.
Pondichéry. — Bélanger.
de 25-40 cm., dans l’alcool, en bon état.
e) A. 8585. — Paratype.
Pondichéry. — Leschenault.
9 de 90 cm., montée, en assez bon état.
58. — Rhinobatus (Rhinobatus) petiti Chabanaud, 1929, Bull. Mus.
Nat. Hist. nat., s. 2, I, p. 365, f. 1.
29-222. — Holotype figuré.
Madagascar, côte ouest, banc de Nosy Marirana, entre
Ankilibé et Tuléar. ■ — G. Petit,
de, 66 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre APTYCHOTREMA Norman (1926).
59. - — Rhinobatus (Syrrhina) bougainvillii Valenciennes {Ms.),
Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 117.
= Aptychotrenia bougainoillei (Val. M. H.) (1841).
1227. — Holotype.
Provenance inconnue. — Expédition de Bougainville
(1769).
de 84 cm., dans l’alcool, en bon état.
— 81 —
Genre RHYNCHOBATÜS Müller et Henle (1837).
60. — Rhynchobatus laevis Müller et Henle, Plagiostomes, p. 111.
= Rhynchobatus djiddensis (Forskâl) (1775).
a) A. 7851. — Paratype.
Côte de Malabar. — Dussumier.
de 58 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) A. 7850. — Paratype.
Bombay. — Dussumier.
Ç de 50 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre TRYGONORRHINA Müller et Henle (1838).
61. — Trygonorhina fasciata Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 124, pl. 43.
1266. — Holotype figuré.
Port Western (Australie). — Quoy et Gaimard.
de 98 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre PLATYRHINA Müller et Henle (1838).
62. — Platyrhina sinensis Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 125.
1307. — Paratopotype.
Tourane (Indochine). — Eydoux et Souleyet (Bonite).
de 45 cm., dans l’alcool, en bon état.
SOUS-ORDRE DES TORPÉDIFORMES
FAMILLE DES TORPÉDIDÉS
Genre NARCINE Henle (1834).
63. — Torpédo ocellata Quoy et Gaimard, 1824, Voy. Uranie,
Zoologie, p. 199.
= Narcine brasiliensis (Olfers) (1831).
a) A. 7516. — Type.
Baie de la Table (Cap). — Quoy et Gaimard. (Uranie).
(J de 13 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
b) A. 7891. — Type.
Baie de la Table (Cap). — Quoy et Gaimard. (Uranie).
2 jeunes de 11 et 15 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
6
— 82 —
64. — Narcine maculata A. Duméril, 1852, Rev. Mag. Zool., p. 274 ;
1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 518, pl. 11, f. 2.
= Narcine indica Henle (1834).
1336, — Holotype.
Java. — Kuhl et Van Hasselt (Echange du Musée de
Leyde).
de 33 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
65. — Narcine microphthalma Valenciennes {Ms.), A. Duméril,
1852, Reo. Mag. Zool., p. 275.
= Narcine indica Henle (1834).
1342. ■ — Holotype.
Côte de Malabar. — Dussumier.
de 18 cm., dans l’alcool, en bon état.
66. — Narcine nigra A. Duméril, 1852, Reo. Mag. Zool., p. 276 ;
1865, Hist. nat. Poissons, p. 515, pl. 11, f. 4.
= Narcine brasiliensis (Olfers) (1831).
1337. — Holotype.
Brésil. — C. Gay.
de 30 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
67. — Narcine macrura Valenciennes {Ms.), A. Duméril, 1852,
Rev, Mag. Zool., p. 277.
= Narcine timlei (Schneider) (1801),
2095. ■ — Holotype.
Mer des Indes. — 12 juillet 1823.
de 14 cm., dans l’alcool, en très mauvais état.
Genre HYPNOS Duméril (1852).
68. — Hypnos subnigrum A. Duméril, 1852, Rev. Mag. Zool.,
p. 279, pl. 12 ; 1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 520.
1230. — Holotype figuré et paratype.
Sydney (Australie). — J, Verreaux.
Ç Ç de 12-18 cm., dans l’alcool, en très mauvais état.
Genre TORPEDO Houttuyn (1764).
69. — Torpédo trepidans Valenciennes, 1843, Ichth. Canaries^
p. 101, pl. 23, f. 2.
= Torpédo marmorata Risso (1810).
A. 8686. — Holotype figuré par erreur sous le nom de Tor-
pédo hehetans Lowe.
Canaries. — Webb et Berthelot.
de 23 cm., en peau, en assez bon état.
- 83 -
70. — Torpédo nigra Guichenot, 1850, Explor. scient. Algérie,
Poissons, p. 131, pl. 8.
= Torpédo nobiliana Bonaparte (1832).
1399. — Holotype figuré.
Alger. — A. Guichenot, membre de l’Exploration scien-
tifique de l’Algérie,
de 21 cm., dans l’alcool, en bon état.
SOUS-ORDRE DES RAJl FORMES
FAMILLE DES RAJIDÉS
Genre RAJA Linné (1758).
71. — Raia radula Delaroche, 1809, Ann. Mus. Nat. Hist. nat.,
XIII, p. 314 et 321.
A. 7512. — Holotype.
Iviça (Baléares). — F. Delaroche,
^ de 23 cm., dans l’alcool, en bon état.
72. — Raia asterias Delaroche, 1809, Ann. Mus. Nat. Hist. nat.,
XIII, p. 322, pl. 20, f. 1.
1610. — Holotype figuré.
Barcelone. — F. Delaroche.
de 40 cm., dans l’alcool, en bon état.
73. — Raia desmarestia Lesueur, 1824, Journ. Acad. Nat. Sci.
Philadelphie, IV, p. 100, pl. 4.
= Raja eglanteria Lacépède (1800).
A. 8697. — Paratype.
Amérique du Nord. - — G. A. Lesueur (1819).
Ç de 55 cm., montée, en bon état.
74. — Raja atra Millier et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 134,
pl. 46.
= Raja radula Delaroche (1809).
1588. — Paratype.
Sicile. — • Bosc.
Ç de 23 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
75. — Raja naevus Millier et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 138
et 194.
a) 1306. — Paratopotype.
Abbeville. — - Bâillon.
(J de 63 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 1332. — Paratopotype.
Toulon. — Kiener.
Ç de 70 cm., dans l’alcool, en bon état.
84 —
76. — Raja salviani Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 143
et 195.
= Raja oxyrhyncha Linné (1758).
a) 1570. — Paratopotype.
Nice. ■ — Laurillard.
(J de 108 cm., peau séchée mise dans l’alcool, en très
mauvais état.
b) 1791. — Paratopotype.
Nice. — ■ Laurillard.
de 53 cm., dans l’alcool, en bon état.
c) 3479. — Paratopotype.
Nice. — Laurillard.
Ç de 102 cm., montée, en bon état (queue détachée du
corps).
77. — Raja smithii Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 150,
pl. 49, f. 1.
1594. ■ — Paratopotype.
Bosphore. — Virlet,
de 45 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
78. — Raja capensis Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 151.
1333. - — Paratype.
I Cap de Bonne-Espérance.
Ç de 85 cm., dans l’alcool, en bon état.
79. — Raia gaimardi Valenciennes, 1851, Voy. Islande et Groen-
land, Atlas, pl. 2-3.
= Raja bâtis Linné (1758).
1794. — Holotype figuré.
Côte d’Islande. — P. Gaimard.
^ de 95 cm., peau séchée mise dans l’alcool, en très
mauvais état.
80. — Raia stellulata Jordan et Gilbert, 1880, Proc. U. S. Nat.
Mus., HI, p. 133.
A. 3295. — Paratype.
Baie de Monterey (Californie). — Smithsonian Insti-
tution (1881).
Ç de 36 cm., dans l’alcool, en bon état.
85 —
81. — Raia inornata Jordan et Gilbert, 1880, Proc. U. S. Nat.
Mus., III, p. 134 (sous le nom de Raia binoculata Girard) ; id.,
p. 457 (nom nouveau simplement cité) ; id., 1881, IV, p. 73.
A. 3218. — ■ Para type.
San Francisco. — Smithsonian Institution (1881).
Ç de 66 cm., dans l’alcool, en bon état.
82. — Raia rhina Jordan et Gilbert, 1880. Proc. U. S. Nat. Mus.,
III, p. 251.
A. 3364. — Paratype.
Puget Sound (Californie). — Smithsonian Institution
(1881).
de 75 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre URAPTERA ^ Müller et Henle (1837).
83. — Uraptera agassizii Müller et Henle 1841, Plagiostomes,
p. 155, pl. 50, f. 2,
2430. — - Paratype.
Brésil. ■ — ■ Delalande.
de 45 cm., dans l’alcool, en bon état.
SOUS-ORDRE DES TRYGONIFORMES
FAMILLE DES DASYATIDÉS ^
Genre UROGYMNUS Müller et Henle (1837).
84. — Anacanthus asperrimus Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 157, pl. 60, f. 5-7.
Urogymnus asperrimus (M. H.) (1841).
3483. — Paratopotype.
Seychelles. — Dussumier.
5 de 64 -j- 57 cm., montée, en bon état.
Genre HIMANTURA Müller et Henle (1837).
85. — • Trygon walga Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 159,
pl. 51, f. 1.
= Himantura imhricata (Schneider) (1801).
a) 2337. — - Paratype.
Mer Rouge. — P. Roux (1836).
(J de 19 +39 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
1. Dans ce genre prend place une espèce simplement dénommée Raja (Uraptera)
joberti Vaillant, mais ni décrite, ni figurée par cet auteur. Ses spécimens types ont été
envoyés de Rio de Janeiro par Jobert. Ce sont une Ç de 65 cm. (A. 8007) et un O* de
35 cm. (A. 8008), conservés tous deux dans l’alcool et en bon état.
2. A partir de cette famille d’Hypotrèmes, dont les queues sont plus ou moins
flagelliformes, les longueurs précloacale et postcloacale seront indiquées séparément.
— 86 —
h) 2431. ■ — Paratype.
Delta du Gange. — Dussurnier.
Ç de 16 +26 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
86. — Trygon (Himantura) oxyrhynchus Sauvage, 1878, Bull,
Soc. Philom. Paris, s. 7, II, p. 91.
= Himantura uarnak (Forskâl) (1775).
9639. — Holotype.
Saïgon (Cochinchine). — J. Jullien.
Ç de 25 +82 cm., dans l’alcool, en bon état.
87. — Dasybatus (Himanturus) krempfi Chabanaud, 1923, Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., XXIX, p. 47, f. 2.
= Himantura krempfi (Chabanaud) (1923).
22-77, 22-78 et 22-79. — Types.
Pnom-Penh (Cambodge). — A. Krempf.
de 11 + 26 cm., ^ de 16 + 49 cm., Ç de 14 + 41 cm.,
dans l’alcool, en bon état.
Genre PASTINACHUS Rüppell (1828).
88. — Dasybatus (Pastinachus) gruveli Chabanaud, 1923, Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., XXIX, p. 45, f. 1.
= Pastinachus gruoeli (Chabanaud) (1923).
22-76. — Holotype.
Golfe de Siam. ■ — A. Krempf.
$ de 31 +69 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre AMPHOTISTIUS Garman (1913).
89. — • Trygon sabina Lesueur, 1824, Journ. Acad. Nat. Sci. Phi-
ladelphie, IV, p. 109.
= Amphotistius sabinus (Lesueur) (1824).
2437. — Paratype.
Nouvelle-Orléans. — C. A. Lesueur.
Ç de 15 +40 cm., dans l’alcool, en bon état.
90. — Trygon osteosticta Müller, 1835, Verz. Beise Erman, p. 25,
pl. 14, f. 1-2.
= Amphotistius sabinus (Lesueur) (1824).
2620. — Paratype.
Brésil. — Delalande.
^ de 18 +48 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
« Ce spécimen porte, écrite de la main de J. Muller,
l’étiquette de B. osteosticta » (A. Duméril, 1865). L’étiquette
n’existe plus à l’heure actuelle.
87
91. — Trygon kuhlii Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 164,
pi. 51, f. 2.
= Amphotistius kuhli (M. H.) (1841).
a) 2440. — ■ Paratopotypes.
Ile Vanicoro (Océanie). — - Quoy et Gaimard.
ÇÇ de 13 21 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
b) A. 7931. — Paratopotype.
Nouvelle-Guinée. • — Quoy et Gaimard.
de 9 + 16 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre TAENIURA Müller et Henle (1837).
92. — Trygon halgani Lesson, 1826, Voy. Coquille, Zoologie,
Atlas, pl. 3 ; 1830, ibid.,. Texte, II, p. 100.
= Taeniura lymma (Forskâl) (1775),
A. 7944. — Types.
Port Praslin (Nouvelle- Irlande). - — Lesson et Garnot.
(J de 15 + 25 cm., Ç de 14 -|- 24 cm., dans l’alcool, en
bon état.
93. — Taeniura meyeni Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 172, pl. 55.
2428. — Paratype.
Ile Maurice. — Dussumier.
Ç de 22 + 26 cm., dans l’alcool, en bon état.
94. — Taeniura constellata Vaillant, 1880, Bull. Soc. Philom.
Paris, s. 7, IV, p. 251.
A. 1010. — Holotype.
Caldéron, Haute Amazone (Brésil). — Jobert (1880).
Ç de 24 -|- 28 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre UROBATIS Garman (1913).
95. — Trygonobatus torpedinus Desmarest, 1823, Mém. Soc.
Linn. Paris, H, p. 166 et 210, pl. 16, f. 1.
= Urobatis sloani (Blainville) (1816).
A. 7946. — Holotype.
Cuba. — Desmarest.
Ç de 7 + 8 cm., dans l’alcool, en très mauvais état.
Genre UROLOPHUS Müller et Henle (1837).
96. — Raja cruciata Lacépède, 1804, Ann. Mus. Nat. Hist. nat.,
IV, p. 201 et 210, pl. 55, f. 2.
= Urolophus cruciatus (Lacépède) (1804).
88 —
2352. — Holotype figuré.
Australie. — F. Pérou {Géographe et Naturaliste).
(J de 13 + 11 cm., dans l’alcool, en bon état.
97. — Urolophus armatus Valenciennes {Ms.), Müller et Henle,
1841, Plagiostomes, p. 174.
2331. — ■ Holotype.
Nouvelle- Irlande. — Lesson et Garnot {Coquille).
cJ de 9 + 8 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre AETOPLATEA Müller et Henle (1841).
98. — Aetoplatea tentaculata Valenciennes {Ms.), Müller] et Henle,
1841, Plagiostomes, p. 175.
a) 2330. — Holotype mesuré.
Mer des Indes. — P. Roux.
de 15 -j- 6 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 2329. — Paratypes.
Mer des Indes. — P. Roux.
ÇÇ de 14+5 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre PTEROPLATEA Müller et Henle (1837).
99. — Pteroplatea canariensis Valenciennes, 1843, Ichth. Canaries,
p. 100, pl. 23, f. 1.
= Pteroplatea altaçela (Linné) (1758).
A. 8707. ■ — ■ Holotype figuré.
Canaries. — Webb et Berthelot.
^ de 18 + 10 cm., monté, en mauvais état.
100. — - Pteroplatea valenciennii A. Duméril, 1865, Hist. nat. Pois-
sons, I, p. 612.
= Pteroplatea altaoela (Linné) (1758).
2324. — Holotype.
Rio de Janeiro. — Delalande.
de 20 +8 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre POTAMOTRYGON Garman (1877).
101. — Trygon hystrix Müller et Henle, 1841, Plagiostomes, p. 167
et 197.
= Potamotrygon hystrix (M. H.) (1841).
— 89 --
à) 2433. — Paratype.
Lac de Maracaïbo (Brésil). ■ — Plée.
(J de 18 -|- 22 cm., dans l’alcool, en assez bon état (queue
mutilée).
b) 2449. — Paratype figuré par Alcide d’Orbigny, 1847,
Voy. Amér. Mérid., Poissons, pl. 15.
Buenos- Ay res. — A. d’Orbigny.
Ç de 32 -|- 33 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
102. — Trygon (Taeniura) dumerilii Castelnau, 1855, Anim. nouo.,
Poissons, p. 101, pl. 48, f. 1.
= Potamotrygon motoro (M. H.) (1841).
2367. — Holotype figuré.
Rio Araguay (Brésil). — F, L. de Castelnau.
$ de 32 -|- 29 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
103. — Trygon (Taeniura) mulleri Castelnau, 1855, Anim. nouo.,
Poissons, p. 102, pl. 48, f. 2.
= Potamotrygon motoro (M. H.) (1841).
2354. — Holotype figuré.
Rio Araguay (Brésil). — F. L. de Castelnau.
Ç de 22 20 cm., peau desséchée avant d’être mise
dans l’alcool, en très mauvais état.
104. — Trygon (Taeniura) henlei Castelnau, 1855, Anim. nouv.,
Poissons, p. 102, pl. 48, f. 3.
= Potamotrygon motoro (M. H.) (1841).
2353. — Holotype figuré.
Rio Tocantins (Brésil). — F. L. de Castelnau.
Peau desséchée, mise dans l’alcool et en très mauvais
état de conservation.
105. — Trygon (Taeniura) d’orbignyi Castelnau, 1855, Anim.
nouo.. Poissons, p. 102, pl. 49, f. 1.
— Potamotrygon hystrix (M. H.) (1841).
2333. — Holotype figuré.
Rio Tocantins (Brésil). — ■ F. L. de Castelnau.
Ç de 26 + 21 cm., dans l’alcool, en mauvais état.
106. — Taeniura magdalenae Valenciennes {Ms.), A. Duméril,
1865, Hist. nat. Poissons, I, p. 625.
= Potamotrygon magdalenae (Val. Dum.) (1865).
2368. — Holotype.
Rio Magdalena (Brésil). — Roulin (1849).
de 16 17 cm., dans l’alcool, en bon état.
— 90 —
FAMILLE DES MYLIOBATIDÉS
Genre AETOMYLAEUS Garman (1908).
107. — Myliobatis milvus Valenciennes {Ms.), Müller et Henle,
1841, Plagiostomes, p. 178.
= Aetomylaeus milvus (Val. M. H. ) (1841).
a) 2338. — Type.
Mer des Indes. — P. Roux (1836).
de 16 + 89 cm., peau desséchée, pms mise dans l’al-
cool, en très mauvais état.
b) 2339. — Types.
Mer des Indes. — P. Roux (1836).
de 30 + 135 cm., ^ de 30 + 138 cm., peaux séchées
avant d’être mises dans l’alcool, en très mauvais état
c) 3480. — Type.
Mer des Indes. — P. Roux.
Ç de 36 + 105 cm., montée, en bon état.
Genre PTEROMYLAEUS Garman (1913).
108. — Myliobatis episcopus Valenciennes, 1843, Ichth. Canaries,
p. 98, pl. 24.
Myliobatis bonaparti A. Duméril, 1865, Ilist. nat. Poissons,
I. p. 635.
= Pteromylaeus hovina (I. Geoffroy) (1827).
a) A. 8715. — Holotype figuré.
Canaries. — Webb et Berthelot.
Tête et mâchoires sur planchette, en mauvais état.
h) 2356. — Paratopotype.
Côte d’Algérie. — A. Guichenot.
Ç de 22 93 cm., dans l’alcool, en bon état.
Genre AETOBATUS Rlainville (1816).
109. — Raja quinqueaculeata ^ Quoy et Gaimard, 1824, Voy.
Uranie, Zoologie, p. 200, pl. 43, f. 3.
= Aetobatus narinari (Euphrasen) (1790).
A. 8905. — - Portion d’holotype.
Ile Guam (Mariannes). — Quoy et Gaimard {Uranie).
Tronçon (26 cm.) de queue avec nageoire dorsale et
aiguillons, à sec, en bon état.
1. Orthographié à tort qidnquernaculata par Garman et autres auteurs.
- 91
110. — Aetobatus latirostris A. Duméril, 1861, Archw. Mus. Nat.
Hist. nat., X, p. 242, pl. 20, f. 1 ; 1865, Hist. nat. Poissons, p.
643.
= Aetobatus narinari (Euphrasen) (1790).
2349. — Holotype figuré.
Côte du Gabon. — Aubry-Lecomte.
(J de 26 -|- 105 cm., dans l’alcool, en bon état.
FAMILLE DES MOBULIDÊS
Genre RHINOPTERA Cuvier (1829)'.
111. — Myliobatis marginata I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1827,
Descript. Egypte, I, p. 334, pl. 25, f. 3-4.
= Rhinoptera marginata (I. Geoffroy) (1827).
a) 2605. — Holotype mesuré.
Alexandrie. — Et. Geoffroy.
de 17 + 28 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
h) A. 8714. — Paratype.
Alexandrie. — Et. Geoffroy.
Jeune de 14 -b 6 cm., dans l’alcool, en bon état,
c) A. 7954. — Paratopotype.
Méditerranée. — Et, Geoffroy.
ÇÇ de 15 45 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
112. — Rhinoptera lalandü Valenciennes {Ms.), Müller et Henle,
1841, Plagiostomes, p. 182,
= Rhinoptera lalandei (Val. M. H.) (1841).
a) 2606. — Type.
Brésil. - — Delalande.
de 27 + 80 cm,, dans l’alcool, en assez bon état.
b) 3475. — Type.
Brésil. — Delalande.
2 de 44 + 94 cm., montée, en bon état.
113. — Rhinoptera brasiliensis Müller et Henle, 1841, Plagios-
tomes, p. 182.
3476. — Holotype.
Brésil. — ■ Delalande.
Ç de 42 cm. (disque) à queue mutilée, montée, en bon
état.
Les dimensions indiquées par Muller et Henle pour le
spécimen stc de Rh. lalandü (n° 3475) s’appliquent en réalité
(sauf la distance de la bouche à l’anus) au type de Rh.
brasiliensis (n® 3476).
- 92
114. — Rhinoptera javanica Müller et Henle, 1841, Plagiostomes,
p. 182, pl. 58.
a) 2450, — Type.
Côte de Malabar. — ■ Dussumier.
Ç de 15 + 83 cm., dans l’alcool, en assez bon état.
b) 3478. — Type.
Côte de Malabar. — Dussumier.
Ç de 70 + 85 cm., montée, en bon état.
Müller et Henle annoncent seulement : ein Exernplar in
Paris. Ce doit être le n° 3478 qui a été monté avec tant de
soin, vers 1830, par le sculpteur Merlieux, alors employé
comme mouleur au service d’Anatomie comparée du Muséum.
115. — Rhinoptera adspersa Valenciennes (Ms.), Müller et Henle,
1841, Plagiostomes, p, 183.
3482. — Holotype.
Mer des Indes. — Dussumier.
Ç de 50 + 140 cm., montée, en bon état.
Genre MOBULA Rafinesque (1810).
116. — Cephaloptera kuhlii Valenciennes (Ms.), Müller et Henle,
1841, Plagiostomes, p. 185, pl. 59, f. 1.
Mobula kuhli (Val. M. H.) (1841).
1596. — Paratype.
Mer des Indes. — Dussumier.
de 35 + 65 cm., dans l’alcool, en bon état.
117. — Cephaloptera rochebrunei Vaillant, 1879, Bull. Soc. Philom.
Paris, p. 187.
= Mobula rochebrunei (Vaillant) (1879).
A. 9967. — Holotype figuré par Rochebrune, 1882, Actes
Soc. Linn. Bordeaux, XXXVI, pl. 1, f. 1-2.
Sénégal. — A. T. de Rochebrune.
1^ de 67 + 38 cm., monté, en bon état.
93 -
ORDRE DES HOLOCÉPHALES
FAMILLE DES CALLORIIYNCHIDÉS
Genre CALLORHYNCHUS Gronow (1763).
118. — Callorhynchus peronii A. Duméril, 1865, Hist. nat. Pois-
sons, I, p. 694, pl. 14, f. 4.
= Callorhynchus callorhynchus (Linné) (1758).
a) 2562. — Holotype mesuré.
Valparaiso. — Busseuil [Thétis et Espérance) (1826).
Ç de 27 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 2563. — Pàratype.
Mers australes. — F. Pérou (Expédition de Baudin).
Ç de 28 cm., dans l’alcool, en bon état.
c) 2564. — Paratype.
Mers australes (?). — Arnoux, chirurgien de la corvette
le Rhin (1844).
Ç de 18 cm., dans l’alcool, en bon état.
d) 2583. — ■ Paratypes.
Côte de Patagonie. — • Dupuis (1857).
Jeunes de 13 et 22 cm., dans l’alcool, en bon état.
119. — Callorhynchus capensis A. Duméril, 1865, Hist. nat. Pois-
sons, I, p. 695, pl. 13, f. 5.
a) A. 7981. — Holotype mesuré.
Cap de Bonne-Espérance. — Lamarre-Picquot.
Ç de 86 cm., dans l’alcool, en bon état.
b) 4294. — Paratype.
Cap de Bonne-Espérance. ■ — Lamarre-Picquot.
Ç de 90 cm., dans l’alcool, en bon état.
{A suivre).
TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS POUR LES
TYPES DE CYCLOSTOMES ET DE SÉLACIENS.
A
Acanthias lebruni 75
aculeata (Squatina) 77
acutidens ( Scyllium) 68
acutirostris (Pristis) 78
adspersa ( Rhinoptera ) 92
Aetobatus latirostris 91
Aetoplatea tentaculata 88
agassizii (Uraptera) 85
Anacanthus asperrimus 85
Aprion isodon 70
armatus (Urolophus) 88
asperrimus (Anacanthus) 85
aster ias (Raia) 83
atlanticus (Pristiurus) 68
atra (Raja) 83
B
bispinatus (Scymnus) 76
bleekeri (Carcharias) 73
bleekeri ( Prionodon) 73
blochii (Rhinobatus) 79
blochii (Syrrhina) 79
bonaparti ( Myliobatis ) 90
bongainoillii (Rhinobatus) .... 80
bongainoillii (Syrrhina) 80
brasiliensis (Rhinoptera) 91
brasiliensis (Scymmus) 76
G
caeruleo-punctatum ( Chiloscyl-
liurn) 68
Callorhynchus capensis 93
Callorhynchus peronii 93
canariensis (Pteroplatea) 88
capensis ( Callorhynchus ) 93
capensis (Raja) 84
Carcharias bleekeri 73
Carcharias dussumieri 72
Carcharias falci for mis 72
Carcharias gangeticus 71
Carcharias hemiodon 70
Carcharias henlei 72
Carcharias hirundinaceus 73
Carcharias isodon 70
Carcharias lalandii 69
Carcharias laticaudus 69
Carcharias leucas 71
Carcharias limbatus 72
Carcharias melanopterus 70
Carcharias menisorrah 72
Carcharias mil berti 71
Carcharias mülleri 69
Carcharias oxyrhynchus, 71
Carcharias remotus 73
Carcharias sorrah 71
cemiculus ( Rhinobatus) 79
Centroscymnus obscurus 75
Cephaloptera kuhlii 92
Cephaloptera rochebrunei 92
Cestracion pantherinus 66
Cestracion quoyi 66
Cetorhinus peregrinus 74
Chiloscyllium caeruleo-puncta-
tum 68
Chiloscyllium malaianum 67
constellata (Taeniura) 87
cruciata (Raja) 87
U
Dasybatus gruveli 86
Dasybalus krempfi 86
95 —
— 96 -
magdalenae (Taeniura) 89
malaianum ( Chiloscyllium) . . . 67
malaisianum ( Scyllium) 67
marginata (Myliobatis) 91
mauritianus (Scymnus) 76
megalodon (Pristis) 78
melanopterus (Carcharias) .... 70
menisorrah (Carcharias) 72
menisorrah (Prionodon) 72
meyeni (Taeniura) 87
microphthalma (Narcine) 82
micropterus (Scymnus) 76
milberti (Carcharias) 71
milberti (Prionodon) 71
mïlvus (Myliobatis) 90
mulleri ( Carcharias ) 69
mulleri (Physodon) 69
mulleri (Taeniura) 89
mulleri (Trygon) 89
Myliobatis bonaparti 90
Myliobatis episcopus 90
Myliobatis marginata 91
Myliobatis milous 90
N
naevus (Raja) 83
Narcine maculata 82
Narcine macrura 82
Narcine microphthalma 82
Narcine nigra 82
N eomardacia howittii 65
nigra (Narcine) 82
nigra (Torpédo) 83
nigricans (Petromyzon) 65
O
obscurus ( Centroscymnus ) .... 75
obtusus (Rhinobatus) 80
obvelatus (Prionodon) 73
ocellata (Torpédo) 81
omalii (Petromyzon) 65
orbignyi (Taeniura) 89
osteosticta (Trygon) 86
oxyrhynchus (Carcharias).... 71
oxyrhynchus (Himantura) . . . . 86
oxyrhynchus (Prionodon) 71
oxyrhynchus (Trygon) 86
P
pantherinus (Cestracion) 66
Paragaleus gruveli 73
Pastinachus gruveli 86
pelegrinus (Squalus) 74
peregrinus (Cetorhinus) 74
peronii (Callorhynchus) 93
perottefi (Pristis) 77
petiti (Rhinobatus) 80
Petromyzon nigricans 65
Petromyzon omalii 65
Physodon mulleri 69
Platyrhina sinensis 81
Prionodon bleekeri 73
Prionodon dussumieri 72
Prionodon falciformis 71
Prionodon gangeticus 71
Prionodon henlei 72
Prionodon hirundinaceus 73
Prionodon leucas 71
Prionodon limbatus 72
Prionodon menisorrah 72
Prionodon milberti 71
Prionodon obvelatus 73
Prionodon oxyrhynchus 71
Prionodon remotus 73
Prionodon sorrah 71
Pristis acutirostris 78
Pristis dubius 78
Pristis leptodon 78
Pristis megalodon 78
Pristis perotteti 77
Pristiurus atlanticus 68
Pteroplatea canariensis 88
Pteroplatea valenciennii 88
Q
quinqueaculeata (Raja) 98
quoyi (Cestracion) 66
R
radula (Raia) 83
Raia asterias 83
Raia desmarestia 83
— 97 —
Raia gaimardi 84
Raia inornata 85
Raia radula 83
Raia rhina 85
Raia stellulata 84
Raja atra 83
Raja capensis 84
Raja cruciata 87
Raja joberti 85
Raja naevus 83
Raja quinqueaculeata 90
Raja salviani 84
Raja smithii 84
remotus (Carcharias) 73
remotus (Prionodon) 73
rhina (Raia) 85
Rhincodon typus 67
Rhinobatus blochii 79
Rhinobatus bougainvillii 80
Rhinobatus cemiculus 79
Rhinobatus granulatus 79
Rhinobatus obtusus 80
Rhinobatus petiti 80
Rhinobatus thouini 79
Rhinodon typicus 67
Rhinoptera adspersa 92
Rhinoptera brasiliensis 91
Rhinoptera javanica 92
Rhinoptera lalandii 91
Rhynchobatus laevis 81
rochebrunei (Cephaloptera) ... 92
S
sabina (Trygon) 86
salviani (Raja) 84
Scoliodon lalandii 69
Scoliodon laticaudus 69
Scyllium acutidens 68
Scyllium freycineti 67
Scyllium laticeps 68
Scyllium malaisianum 67
Scyllium spinacipellitum 68
Scymnus bispinatus 76
Scymnus brasiliensis 76
Scymnus labordii 76
Scymnus mauritianus 76
Scymnus micropterus 76
Scymnus torquatus 76
Scymnus unicolor 76
sinensis (Platyrhina) 81
singularis (Yarra) 65
smithii (Raja) 84
sorrah (Carcharias) 71
sorr ah (Prionodon) 71
spinacipellitum ( Scyllium). ... 68
Squalus pelegrinus 74
Squalus squamosus 75
squamosus (Squalus) 75
Squatina aculeata 77
Squatina Duméril 77
stellulata (Raia) 84
subnigrum (Hypnos) 82
Syrrhina blochii 79
Syrrhina bougainvillii 80
T
Taeniura constellata 87
Taeniura dumerilii 89
Taeniura henlei 89
Taeniura magdalenae 89
Taeniura meyeni 87
Taeniura mulleri 89
Taeniura orbignyi 89
tentataculata (Aetoplatea) 88
thouini (Rhinobatus) 79
tigrinus ( Galeocerdo) 74
torpedinus (Trygonobatus). . . . 87
Torpédo nigra 83
Torpédo ocellata 81
Torpédo trepidans 82
torquatus (Scymnus) 76
trepidans (Torpédo) 82
Trygon d’ orbignyi 89
Trygon dumerilii 89
Trygon halgani 87
Trygon henlei 89
Trygon hystrix 88
Trygon kuhlii 87
Try gon mulleri 89
Trygon osteosticta 86
Trygon oxyrhynchus 86
Trygon sabina 86
Trygon walga 85
Trygonobatus torpedinus 87
Trygonorhina fasciata 81
tildes (Zygaena) 74
Bullelin du Muséum, 2® s., l. XI, 1939.
7
— 99
Contribution a u étude de u action de la Thyroxine sur
LA MÉTAMORPHOSE DES TÉTARDS DE GRENOUILLE EN FONCTION
DE LEUR STADE DE DÉVELOPPEMENT.
Par Paul Roth.
En 1937, j’ai montré que la Thyroxine synthétique Hoffmann-
Laroche, délivrée de manière à donner des doses de 100 à 50 mil-
lionièmes, accélérait notablement la métamorphose des jeunes
têtards de Rana temporaria, mais sans trop modifier la proportionna-
lité des divers segments du corps. J’ai pensé qu’il serait intéressant
d’étudier systématiquement l’action de la thyroxine sur ces mêmes
animaux pris aux divers stades de leur développement jusqu’à la
pré-métamorphose.
Plusieurs auteurs ont envisagé l’accélération de la métamorphose
des têtards par la Thyroxine, la thyroïde fraîche ou l’extrait thyroï-
dien, en fonction de la croissance de ces animaux, mais la plupart
d’entre eux ont été plus ou moins imprécis quant au stade exact
du développement auquel étaient arrivés les têtards au moment
de la mise en expérience.
Fontes et Aron n’ont donné aucune indication précise sur l’âge
et l’état des têtards thyroxinés.
Alphonse et Banmann ont donné les mensurations des bour-
geons des membres postérieurs, mais leurs expériences n’ont porté
que sur 2 stades au plus. Ils ont néanmoins insisté sur l’importance
de l’âge.
Dragoiü et Fauré-Frémiet ont indiqué nettement l’âge de
leurs animaux, mais s’en sont tenus à un seul stade sans faire
d’expériences comparatives.
Seul Kollmann a fait porter ses investigations sur tous les stades
du développement des têtards de grenouille et il a donné sur ces
stades d’indiscutables précisions en établissant une échelle de
croissance comprenant 8 échelons allant de la résorption des bran-
chies à la sortie des membres antérieurs.
Bredt s’est contenté de conclure que les têtards, au stade de
la pré-métamorphose, ne sont pas sensibles à l’action de la thy-
roxine.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 1, 1939.
— 100 —
Technique. — Ces expériences ont été faites avec des têtards
de Rana temporaria et de Rana agilis, espèces voisines, qui donnent
des résultats comparables.
Les animaux, provenant d’une même ponte et choisis aussi sem-
blables que possible, étaient répartis en lots de 10, immergés cha-
cun dans 250 cc. d’eau de source, riche en calcium (ce qui est impor-
tant, ainsi que je l’ai montré) et étaient nourris avec de la poudre
de viande.
Sauf les animaux des lots de contrôle, les autres étaient traités
par la thyroxine mélangée au milieu d’élevage de manière à donner
3 doses différentes :
1 dose faible ; 100.000.000® (10-®) ;
1 dose moyenne : 25.000.000® (2,5 X 10-'^) ;
1 dose forte : 5.000.000® (5 X 10-®).
Les vases renfermant les animaux étaient à l’abri des rayons
solaires et maintenus à la température du Laboratoire.
Les têtards ont été pris aux stades 2-3-4-5 et 6 de Kollmann,
dont voici la nomenclature ;
Stade 1 (ou A) : Aucune trace de pattes postérieures.
Stade 2 (ou B) ; Présence de bourgeons blanchâtres précédant l’apparition
des pattes.
Stade 3 (ou C) : Présence de pattes postérieures, visibles, mais très petites.
Stade 4 (ou D) : Présence de pattes plus grandes, mais presque droites
et allongées sur la queue.
Stade 5 (ou E) ; Présence de pattes encore plus grandes, mais encore
allongées sur la queue.
Stade 6 (ou F) : Pattes en flexion, comme chez l’adulte.
Stade 7 (ou G) : Corps commençant à prendre la forme de l’adulte.
Stade 8 (ou H) ; Présence des membres antérieurs.
L’expérimentation au stade 7 était inutile, la métamorphose
naturelle étant toute proche.
Les mensurations des animaux ont été prises de la manière
suivante :
Longueur du tronc : de l’extrémité du museau jusqu’au cloaque.
Longueur des membres postérieurs : depuis l’articulation coxo-
fémoral jusqu’à l’extrémité du plus long orteil.
Longueur des membres antérieurs : depuis l’articulation scapulo-
humérale jusqu’à l’extrémité du doigt le plus long.
Largeur de la tête : mesurée au niveau des mâchoires.
Le coefficient d' allométrie ou d' isométrie a été obtenu de la même
manière que lors de mes dernières expériences, en divisant la lon-
gueur du tronc par celle des membres postérieurs.
— 101 —
Résultats. — Pour l’action de la thyroxine sur les têtards pris
au stade 2, je n’ai pas renouvelé mes expériences de 1937 et les
chiffres sont ceux que j’ai publiés à cette époque.
L’accélération de la métamorphose avait été très considérable
et le coefficient d’allométrie très élevé avec la plus forte dose
(5 X 10-®) et néanmoins encore très appréciable pour les deux
autres.
Ces chiffres s’abaissent quand on prend les animaux au stade
suivant 3, mais on remarquera que l’accélération de la métamor-
phose ne varie pas pour la dose faible, non plus que le coefficient
d’allométrie ; les chiffres ne s’abaissent, en réalité, que pour les
doses moyenne et forte, et cela d’une manière sensible.
La métamorphose paraît s’accélérer davantage quand on prend
les animaux au 4® stade, car les temps sont plus courts que pour
les animaux pris au stade précédent. En réalité, cette accélération
n’est qu’apparente, elle est fonction du développement plus avancé
des animaux qui sont, par conséquent, plus près de la métamorphose
normale ; les temps des animaux thyroxinés se rapprochent ainsi
de ceux des témoins et, plus les têtards seront pris à un stade de
développement avancé plus les temps de métamorphose tendront
à s’équilibrer, ainsi qu’on le verra plus loin. — A ce stade le membre
antérieur gauche apparaît encore le premier, contrairement à ce
qui se passe dans la métamorphose normale. D’autre part, le coeffi-
cient d’allométrie baissera de plus en plus et tendra vers l’isométrie,
c’est-à-dire vers un rapport normal entre les divers segments du
corps.
Avec les animaux pris au stade 5, les temps de métamorphose
commencent à être comparables à ceux des témoins. Le coefficient
tend vers l’isométrie pour la plus faible dose, car, pour les deux
autres, le coefficient est encore nettement allométrique, mais main-
tenant, c’est le nombre antérieur droit qui apparaît le premier
comme dans la métamorphose naturelle.
11 n’y a plus d’accélération de la métamorphose quand les têtards
sont pris au stade 6.
Seuls, les individus les plus thyroxinés ont encore un coefficient
légèrement allométrique, les animaux les moins thyroxinés ne pou-
vant être distingués des témoins.
- - 102 —
TABLEAU NO 1
Têtards de Rana Temporaria pris au stade 2 {B).
Stade de
développement.
103
TABLEAU NO 2
Têtards de Rana Temporaria pris au stade 3 (C).
Stade de
développement.
Métamorphose
normale.
Animaux Thyroxinés.
— 104 —
TABLEAU NO 3
Têtards de Rana Agios pris au stade 4 {D).
Stade de
développement.
Métamorphose
normale.
TÉMOIM
Animaux Tyroxinés.
105
TABLEAU NO 4
Têtards de Rana Temporaria pris au stade 5 {E).
Stade de
développement.
Métamorpliose
normale.
Animaux Thyroxinés.
106
TABLEAU NO 5
Têtards de Rana Temporaria pris au stade 6 (F).
Stade de Métamorphose
développement. normale.
Animaux Thyroxinés.
— 107
Discussion. — Dans ses expériences de 1919, faites, non avec la
thyroxine (qui venait à peine d’être isolée par Kendall), mais
avec de l’extrait thyroïdien mélangé au milieu d’élevage, Kollmann
n’obtint aucun résultat aux trois premiers stades, quelques réac-
tions au stade 4, métamorphose rapide aux stades 5 et 6 chez les
animaux thyroïdisés, métamorphose exceptionnelle chez les témoins
du stade 5, plus fréquente chez les témoins du stade 6 et aucune
réaction au stade 7, le temps de métamorphose des animaux thyroï-
disés étant égal à celui des témoins.
Comment expliquer ce manque de réactions des animaux pris
aux trois premiers stades alors que, depuis ces expériences, Dra-
Goiü et Fauré-Frémiet, avec la thyroïde fraîche et en poudre,
Romeïs, Alphonse et Baumann avec la thyroxine et moi-même,
avec la thyroxine et la thyroïde humaine normale et pathologique ^
avons obtenu des réactions très vives avec les têtards pris à ces
mêmes stades ?
Pour éliminer toute cause d’erreur, Kollmann faisait jeûner
ses animaux et ne commençait les expériences que lorsqu’il avait
constaté l’absence persistante d’excréments dans les récipients
contenant les animaux, de plus, pendant les expériences, il ne les
nourrissait pas. Il utilisait donc des têtards en état d’inanition.
C’est cette inanition qui est à la base des résultats négatifs enre-
gistrés par cet auteur pour les trois premiers stades du développe-
ment. La preuve en est administrée par les résultats généraux de
ses expériences.
En effet, les têtards pris au l®*" stade venaient de résorber leur
vitellus depuis peu de temps et n’avaient donc pas encore été nourris
ou tout au moins très peu ; ceux pris aux 2® et 3® stades ne l’étaient
pas depuis longtemps et on peut penser que leurs réserves pour
tant qu’ils en eussent, avaient été consommées pendant le jeûne
préalable auquel ils avaient été soumis et la métamorphose expéri-
mentale ne se déclenchât pas.
Au contraire, les animaux pris aux 4®, 5® et 6® stades, nourris
depuis plus de temps, qui possédaient certainement des réserves
et chez qui les processus métamorphotiques étaient près de se
déclencher, se métamorphosèrent rapidement.
Il eût cependant été facile à l’auteur de s’assurer que la poudre
de viande, l’ovalbumine et le jaune d’œuf, généralement employés
par les expérimentateurs pour la nourriture des têtards, ne provo-
quaient pas le déclanchement rapide de la métamorphose.
Kollmann estimait (et c’est là une seconde erreur) trop brutale
la métamorphose provoquée par V ingestion de l’extrait thyroïdien
et, pour éviter cela, il a mélangé l’extrait au milieu d’élevage. De ce
1. Expériences qui seront publiées proehainemenl.
— 108 —
fait, l’absorption de l’extrait s’est opérée par la peau, mais ce mode
d’absorption à' extraits d’organes à grosses molécules doit avoir
des effets lents à se produire, beaucoup plus lents que ceux de l’in-
gestion. Seul un produit chimique défini comme la thyroxine
permet un bon mélange avec le milieu et une absorption rapide.
Quand j’ai eu à opérer avec de la thyroïde humaine, goitreuse ou
non, j’ai simplement donné aux animaux de très petits fragments
de ces glandes en quantité fixe pour un nombre d’animaux donné
et non en mélangeant au milieu, un broyât ou un filtrat. Cette
méthode, qui m’a donné de bons résultats, n’est pas sans inconvé-
nients ; il est évident que certains animaux, plus voraces ou plus
vigoureux arrivent à absorber plus de tissu thyroïdien que les
autres, mais on peut obvier, partiellement, à cet inconvénient en
isolant les animaux et en leur fournissant une ration individuelle,
identique pour tous. Mais il n’est pas prouvé que les rations four-
nies seraient toutes entièrement consommées, et, le seraient-elles,
que le processuss d’assimilation ne se dérouleraient certainement
pas d’une manière identique chez tous les sujets en expérience, et
les différences de métabolisme se traduiraient par des différences
dans les temps de métamorphose et dans les mensurations des
animaux.
Ce sont là des variables qu’il n’est pas encore possible d’éliminer
en biologie expérimentale.
Bref, Kollmann n’obtint des résultats positifs qu’aux stades
5 et 6, précisément ceux qui sont voisins de la métamorphose
naturelle et qui ne permettent que d’accélérer quelque peu et non
de déclencher les processus de la métamorphose.
D’autre part, Alphonse et Baumann ont provoqué la métamor-
phose expérimentale des têtards de Bufo vulgaris en les soumettant
à des doses de thyroxine atteignant 1 /50.000®.
Il est évident que, du fait de cette dose élevée, les auteurs ont
créé des conditions expérimentales telles, qu’une forte mortalité
a sévi parmi les animaux, ce qui les a amenés à réduire le temps
d’immersion dans le milieu thyroxiné. Cependant, malgré ces doses
massives, les auteurs n’ont pas obtenu des résultats supérieurs à
ceux que Fontes et Aron et moi-même avons obtenu avec des
têtards de grenouille pris à un stade de croissance équivalent (1 et 2)
et en les soumettant à des doses de 25 à 5 millionièmes, doses très
fortes quant à l’effet produit, mais très faibles comparées à celles
employées par les auteurs. Mais on sait depuis longtemps que les
doses oligodynamiques produisent proportionnellement infiniment
plus d’effet que les doses massives.
Conclusions. — En employant la thyroxine synthétique, produit
chimique défini à des doses oligodynamiques, on provoque la
— 109
métamorphose accélérée des têtards de grenouille à presque tous
les stades de leur développement. Mais c’est aux trois premiers
stades que l’on déclenche véritablement les processus métamor-
photiques, alors qu’aux stades suivants on ne fait que les précipiter,
avec les plus fortes doses seulement et encore de moins en moins
à mesure que le stade où sont parvenus les animaux se rapproche
de la métamorphose naturelle.
Les insuccès de Kollmann, dus à l’inanition, prouvent qu’il est
nécessaire, pour que la croissance se fasse normalement et pour que
se déclenchent les processus de la métamorphose, que les têtards
soient nourris, et avec un régime non carencé (Roméïs). J’ajoute-
rai qu’il en est de même pour la métamorphose expérimentale.
Le déclenchement des processus métamorphotiques chez les larves
de Batraciens au moyen de la thyroxine, est donc fonction de l’état
de leur développement au moment de l’expérience.
BIBLIOGRAPHIE
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— C. R. Soc. Linnéenne Lyon, 1937, n“ 4.
Laboraloire de la Ménagerie du Muséum.
Observations sur les Oribates (ii« série
Par M. F. Grandjean.
[. — Les glandes a débouché externe du podosoma.
L’existence habituelle d’un canal podocéphalique et d’une série
de glandes qui s’y déversent, chez les Prostigmata, celle d’une
fossette supracoxale au fond de laquelle arrivent deux glandes, de
chaque côté, chez les Acaridiae, posent la question de savoir si les
Oribates possèdent aussi des glandes analogues et comment elles
sont disposées. Malgré les travaux de Michael nous ne sommes pas
bien renseignés à cet égard. Michael nous apprend seulement que
les Oribates ont une paire de glandes « supercoxales » qui sont
fixées au voisinage des acetabula des pattes IL II les décrit et
les figure chez son Leiosoma palmicinctum. Il les compare aux
néphridies des vers, à la glande verte à' Astacus et aux glandes
coxales de Scorpio et de Limulus [British Oribatidae, I, 1883,
p. 177 à 179 et pl. F, fig. 12 et 13).
On étudie généralement les glandes par la méthode des coupes.
Cela va bien pour l’histologie mais il est curieux de voir combien
cette méthode, chez des animaux aussi petits que les Acariens,
a de peine à donner des renseignements sur les ducti chitineux
et surtout à fixer les points du corps où débouchent les glandes.
Michael, par exemple, qui s’aidait cependant de la dissection
directe, n’a pas vu ces points pour les glandes supercoxales et il
ne peut affirmer qu’ils correspondent à des ouvertures. Sig Thor,
dans son grand travail sur l’anatomie comparée des Acariens prostig-
matiques, bien qu’il abonde en détails sur les cellules, est bien peu
explicite sur les canaux efférents et il n’en donne aucune figure
précise.
Il est cependant capital de connaître ces canaux et leur rapport
avec l’ectosquelette. On y parvient dans les conditions les plus
simples en dissolvant tout ce qui n’est pas en chitine. J’emploie
l’acide lactique à chaud ou le mélange d’AiwANN. Les observations
du présent travail, comme celles de mes notes précédentes sur les
Acaridiae et les Prostigmata, sont faites sur des Acariens traités
de cette manière.
Le procédé réussit parce que les glandes qui partent d’un point
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 193‘J.
— 111 —
quelconque de l’ectosquelette ont souvent un ductus chitineux
ou du moins chitinisé dans sa partie la plus proximale, non seule-
ment chez les Orihates, mais chez la plupart des Acariens. La prin-
cipale difficulté est de voir les ducti car ils sont presque toujours
extrêmement fins et à parois très minces. Je n’ai pas trouvé jus-
qu’ici un colorant sélectif de leur chitine. Certains d’entre eux ont
peut-être échappé à mes observations.
Il va de soi, d’autre part, que certains autres ont pu disparaître
complètement, dans le traitement à l’acide lactique, parce qu’ils
n’étaient pas chitinisés. Le procédé par dissolution n’est pas une
méthode générale d’étude.
Pseudotritîa ardua (Koch). — La figure 1 résume les obser-
vations. Les deux ducti dg. s et dg. e sont presque identiques.
D’un exemplaire à l’autre leur forme varie un peu mais leurs carac-
tères généraux sont bien constants. Ils sont fermés à l’extrémité
distale qui est tantôt arrondie et tantôt assez acuminée. On voit
nettement l’épaisseur de la chitine. La surface a des étranglements
et des dilatations irrégulières. La région proximale est très grêle.
Le ductus dg. s passe au-dessous de la grande apophyse interne
D. pa qui part du bord postérieur de l’aspis, derrière la bothridie.
Il débouche au fond d’un pli, en bordure de l’aspis. Ce pli se pro-
longe un peu en arrière.
Le ductus dg. c débouche au-dessus du coxa III mais derrière
ce coxa de sorte qu’il est à peu près à la jonction des coxae III
et IV.
Le ductus dg. s est constant dès la larve. J’ai reconnu le ductus
dg. c, identique à celui de l’adulte, chez les trito et deutonymphes,
mais non chez la protonymphe et la larve. Je n’ai cependant pu
examiner qu’une seule protonymphe, en mauvais état, de sorte
qu’il faudra refaire cette observation.
Eulohmannia Ribagaî (Berlese). — La glande supracoxale
dont l’ouverture se trouve en dg. c, au-dessus du coxa II, est très
remarquable à la fois par sa forme et par son emplacement. Dans
l’orientation latérale (fig. 2), on ne voit bien que l’ouverture, sous
l’apparence d’un pore arrondi, le ductus étant plus ou moins caché
par des caractères de surface. On voit beaucoup mieux celui-ci
dans l’orientation de la figure 3 B. Le ductus est bifurqué. La
branche antérieure, ou transversale, est courte et s’élargit rapi-
dement. Elle semble ouverte à l’extrémité distale. La branche
postérieure, ouverte aussi, est longue, d’un diamètre légèrement
croissant vers l’arrière. En même temps qu’elle s’élargit sa chitine
devient plus mince. Je n’ai pu la suivre sur une plus grande lon-
gueur que celle indiquée sur la figure 3 B.
— 112
Un peu derrière cette glande en existe une autre, très différente,
en gl. m, sur la figure 2. Sa partie chitineuse est une membrane
très mince. Latéralement elle est large mais elle se rétrécit rapide-
ment vers son point d’attache à l’ectosquelette. Je pense que c’est
un sac fermé très plat, à surface presque lisse, un peu ondulée.
on a ponctué les trachéoles de la tricliobolhrio ; les tendons ne sont pas représentés
sauf le gros tendon t. pa qui est fixé à la peau molle dorsale derrière l’aspis : c. r.,
bord postérieur de la cloison rostrale ; R, trochanter ; F, fémur.
Il part obliquement de la paroi du corps et s’en écarte en montant
dans la direction de la ligne dorsosagittale. Examiné de l’intérieur,
dans l’axe de l’acarien, on le voit sur sa tranche et il est beaucoup
plus apparent. L’orifice très étroit de ce sac est au bord de la bande
latérale, creusée en gouttière, qui longe tout le propodosoma.
- 113 —
c’est-à-dire qu’il est placé comme celui de la glande dg. c
La bande latérale dont je viens de parler est peut-être homologue
d’un canal podocéphalique. Elle en diflere cependant parce qu’elle
se prolonge en arrière jusqu’au sillon séjugal. En avant on la suit
lamellaire ; p R, poil du trochanter.
jusqu’au bord du propodosoma. Je n’ai pu voir ce qu’elle devient
à la surface du capitulum.
Le metapodosoma possède aussi, de chaque côté, une glande
semblable à gl. m, mais plus petite. Je la désigne par gl. p. Elle
1. On voit encore, aboutissant à cette même bande latérale, en x (fig. 2) un fd très
mince dont je n’ai pas pu déterminer la nature. Il existe dès la larve. Ce pourrait être
un tendon.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
114 —
s’ouvre à la partie supérieure du coxa IV, tout près de la cavité
d’insertion du trochanter. Je la figurerai dans un prochain travail.
Le développement à' Eulohmannia nous apprend que dg. c existe
à tous les états. Il a toujours les deux mêmes branches inégales
mais la branche postérieure paraît moins longue chez la larve que
chez l’adulte. On trouve également gl. m à tous les états. Quant
à la glande gl. p elle n’existe qu’à partir de la protonymphe,
Trhypochthonius tectorum (Berlese). — Chez cet acarien je
n’ai vu, de chaque côté, qu’une seule glande, celle dont le ductus
est dg sur la figure 3 C. Ce ductus est très petit, assez court, simple,
et il s’élargit en arrière où sa terminaison est arrondie. Il est peut-
être en caecum, mais cela n’est pas évident.
On le trouve à tous les états, sans modification (fig. 3 D).
Autres Oribates. — J’ai vu chez Oribotritia Berlesei (Michael)
une glande homologue de la glande dg. c de Pseudotritia. Son ductus
est long et contourné.
Il n’existe aucune trace de dg. ç, ni de dg. s, chez Phthiracarus
et Steganacarus.
Chez N anhermannia nanus (Nicolet) on retrouve le dg de Trhy-
pochthonius, très petit, avec des caractères semblables.
Comparaison aux glandes coxales des autres Arachnides. —
Si l’on compare les glandes supercoxales de L. palmicinctum (d’après
Michael, l. c., p. 177 et pl. F, fig. 12), les parties chitineuses des
glandes supracoxales chez Retetydeus oioiparus {(Bull. Mus., 2® série,
X, 1938, p. 280, fig. 1 B et p. 379), Carpoglyphus lactis {Bull. Soc,
Zool. France, LXIII, 1938, p. 215, fig. 1 et p. 217), Eul. Ribagai
{dg. c) et les glandes coxales de certains autres Arachnides on est
conduit à trouver des formes analogues à tous ces organes et à
supposer, comme l’ont déjà fait Michael et plusieurs savants,
qu’ils ont la même origine.
C’est avec Kœnenia que la ressemblance me paraît la plus forte.
La branche large et courte, ou piriforme, correspondrait au sacculus
et l’autre au long tube en crochet {Hand. Zool. Kükenthal, III, 2 (2),
p. 90, fig. 115). Il n’y aurait pas de labyrinthe. La glande serait
donc régressive.
Si cette hypothèse est juste il est naturel de l’adopter également
pour des glandes à forme simple, pour le dg de Trhypochthonius
par exemple. Celles-ci seraient des glandes coxales encore plus
régressives. Je rappelle à ce sujet que certains Aranéides ont aussi
des glandes coxales très simplifiées, où plusieurs parties fondamen-
tales des anciennes néphridies ont complètement disparu.
En ce qui concerne les emplacements des orifices des glandes
115 —
coxales, .les Acariens paraissent en avoir conservé de très divers
et se comporter à cet égard (et à beaucoup d’autres), comme un
ordre bien plus largement compréhensif que les autres ordres
Fig. 3. — A, Eulohmannia Ribagai Bew,. ( X 920), coupe transversale du propodosoma
passant par la trichobothrie gauche ; le plan sagittal est orienté verticalement ;
les deux sacs trachéens sont projetés sur le plan de la figure. ■ — B. id. (X 1300),
ductus chitineux de la glande supracoxale droite {dg. c) ; l’animal a l’orientation
dorsale habituelle ; il a été coupé en deux par un plan horizontal et on a enlevé la
moitié supérieure ;la traversée de la paroi par le ductus (à droite) n’est pas figurée. —
C, Trhypochîhonius tectorurn (Berl.) ( X 370), vu latéralement dans la région moyenne
et postérieure du propodosoma. — D, id., larve ( X 490), même région dans la même
orientation. — in, poil interlamellaire ; ex., poil exobothridique ou marque rem-
plaçant ce poil ; o. Ir, verrue larvaire à demi recouverte par son écaille protectrice ;
F, fémur.
d’ Arachnides. Sans faire encore, faute d’avoir des résultats assez
nombreux, une comparaison générale, il est intéressant de remar-
quer les glandes dg. t’ de Pseudotritia et d’ Oribotritia. Elles nous
fournissent les premiers exemples, chez les Acariens, de glandes
— 116 —
coxales débouchant entre les coxae III et IV. C’est l’emplacement
de l’unique paire d’orifices chez les Scorpions, les Pseudoscorpions
et les Opilions.
Eulohmannia se distingue par ses glandes plates dg. m et dg. p
qui lui sont, pour le moment, particulières. Je crois qu’il est pru-
dent de n’attribuer au système des glandes coxales, dans ce genre,
que la glande dg. c et de ne pas affirmer, d’autre part, parce que
dg. c débouche au-dessus du coxa II, tandis que le dg de Trhypochtho-
nius est au-dessus du coxa I, que ces ducti correspondent à des
glandes primitivement différentes ; car la glande associée au coxa I
a généralement son orifice, pour l’ensemble des Acariens, dans la
région postérieure de ce coxa, derrière le milieu de l’insertion du
trochanter. L’orifice peut même être placé assez loin derrière le
coxa I de telle sorte qu’il touche le coxa II et même le surmonte
chez certains Prostigmata. Malgré cette remarque il reste que
l’orifice de dg. c, chez Eulohmannia, est placé exactement au-dessus
du coxa II et que ce cas est unique. Il est d’autant plus frappant
que les coxae I et II sont très éloignés l’un de l’autre dans ce genre.
Acceptons donc aussi, à titre d’hypothèse, pour Eulohmannia,
que la glande coxale dg. c puisse être celle qui appartenait, à l’ori-
gine, au segment de la 2® paire de pattes.
Quant à la glande dg. s de Pseudotritia je crois que son éloigne-
ment des coxae tient surtout à la forme exceptionnelle du corps.
Elle me paraît correspondre à la marque m de Trhypochthonius
(fig. 3 CD). Si l’hypothèse est exacte la marque m de Trhypochthonius
est l’orifice d’une glande ou bien le vestige d’un ancien orifice de
glande. On aurait ainsi, chez Trhypochthonius, au-dessus du coxa I,
de chaque côté, deux glandes voisines m et dg, à peu près comme
chez les Acaridiae où les deux glandes Gp et Gt aboutissent au
fond delà fossette supracoxale {Bull. Soc. Zool. France, LXIl, 1937,
p. 389, fig. 1 AB et LXIII, 1938, p. 215, fig. 1).
En général il n’y a qu’une glande. La glande d^ de Cyta {Ann.
Soc. Entom. France, CVII, 1938, p. 8, fig. 1 A), la glande dg de
Trhypochthonius, l’une des glandes de la fossette supracoxale des
Acaridiae, et toutes celles qui débouchent au même endroit chez
les Acariens, sont probablement homologues. Leur orifice, associé
au coxa I (plutôt à l’arrière de ce coxa), paraît comparable à celui
des glandes coxales de la plupart des Aranéides.
L’identification des glandes supracoxales des Acariens avec les
glandes coxales des autres Arachnides ne doit cependant pas être
acceptée sans réserves ; car on n’a pas reconnu jusqu’ici, dans les
glandes des Acariens, les structures particulières aux glandes
coxales ; d’autre part la comparaison des orifices ne se fait pas bien
dans le détail. Chez les Acariens les orifices ne sont jamais ventraux.
— 117 —
Ils le sont chez les autres Arachnides d’après les figures peu nom-
breuses et peu précises que j’ai vues.
II. ■ — L’organe « médioventral » de Pseudotritia.
La figure 1 montre cet organe en o. mç’. Je crois utile de le signa-
ler bien que je n’aie aucune idée sur sa fonction et que sa structure
soit loin d’être claire. On ne le remarque pas d’habitude parce qu’il
est caché par le bord du notogaster, mais au maximum d’extension
il est au contraire très apparent. De chaque côté, devant l’ouver-
ture génitale, c’est une forte protubérance à parois molles, très
variable d’aspect selon les exemplaires et selon le degré de leur
gonflement. Cette protubérance peut être plus longue ou beaucoup
plus courte que sur l’exemplaire dessiné. Elle est attaehée à la
peau ventrale, très extensible elle-même, qui se trouve entre les
pattes et le notogaster. Je n’en ai trouvé aucune trace aux états
immatures.
Il est probable que l’organe médioventral est creux et que le
fond arrondi de sa cavité est la ligne c c. Cette cavité s’ouvrirait
largement (d’après la figure principale) ou par une fente à bords
contigus (d’après la petite figure au-dessous de la précédente).
III. - — Organes trachéens.
J’ai déjà signalé autrefois les trachéoles qui naissent en grand
nombre au fond de la bothridie de Pseudotritia. Ce sont des tubes
courts, souvent contournés, très fins, leur diamètre intérieur moyen
étant de 0,8 p.. On les voit difficilement, sauf s’ils sont pleins d’air.
La figure 1 n’en représente que quelques-uns.
Ces trachéoles, comme la bothridie, n’existent pas chez les
nymphes et la larve.
La bothridie à’ Eulohmannia, déjà remarquable par ses belles
cloisons, l’est encore par les deux sacs respiratoires qu’elle porte à
sa base. L’un est plat, en forme de feuille allongée, et l’autre glo-
buleux (fig. 3 A). Tous deux sont fortement ponctués et en chitine
asséz épaisse. Dans l’orientation latérale le sac globuleux est plus
ou moins caché par la bothridie. Je ne l’ai pas dessiné sur la figure 2.
On reconnaît ces deux sacs trachéens dès la larve mais ils sont
alors moins différenciés et à peu près de la même taille. Aux trois
nymphes rien ne change. C’est seulement à l’adulte que l’un d’eux,
celui qui était arqué, en forme de croissant, est remplacé par l’organe
plus grand, à contour ovale allongé, des figures 2 et 3 A.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 118 —
Halacariens récoltés dans le bassin D’ArCACHON
EN SEPTEMBRE 1938
Par Marc André.
Sur toutes les côtes de France baignées par la Manche et l’Atlan-
tique, depuis le Pas-de-Calais jusqu’à Saint-Jean-de-Luz, la faune
Halacarienne du système littoral (district littoral et district côtier)
offre une assez grande uniformité et se montre riche autant que
variée.
Dans le district littoral proprement dit, qui descend jusqu’à une
trentaine de mètres en profondeur, la zone intercotidale est le niveau
où les Halacariens sont les plus nombreux en espèces et en individus ;
ils abondent notamment dans l’horizon moyen, ou zone des Fucus,
où se trouvent exclusivement cantonnés les représentants du genre
phytophage Rhomhognathus Trt.
Néanmoins, dans le district côtier, ou du plateau continental,
on constate qu’à la profondeur de 60 mètres, quand les circonstances
sont favorables (fonds de roches avec Lithothamnions, Bryozoaires
et Hydraires), la faune Halacarienne est encore très riche et presque
aussi variée que dans la zone intercotidale.
Dans le golfe de Gascogne, les côtes de l’Océan se prolongent en
pente très douce à une grande distance du littoral, jusqu’à des
profondeurs de 180 à 200 mètres ; puis, au delà de cette limite, le
fond tombe brusquement et (orme une sorte de falaise à pic qui
descend à 2000 et 3000 mètres.
Sur le flanc de cette falaise, entre 1200 et 1400 mètres, on trouve
des fonds coralligènes (zone des Coraux) formés par de véritables
buissons de Madréporaires : au cours des dragages effectués à la
fin d’août 1895 par R. Koehler à bord du « Caudan » (Trouessart
1896, Résuit, scientif. camp. Caudan, Halacariens, p. 329), ces
fonds ont donné des récoltes plus ou moins abondantes d’ Hala-
cariens. Là, en effet, s’il n’y a plus ni Algues, ni Bryozoaires, ces
Acariens, qui sont des animaux essentiellement grimpeurs, trouvent
sur les tiges ramifiées et entrelacées des Coraux [Amphihelia ocu-
lata L. : Corail blanc) le support solide qu’ils recherchent.
Dans ces fonds de Coraux on a rencontré, à des profondeurs
allant de 400 à 1400 mètres, un petit nombre d’individus (9 sur 59)
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 119 —
qui appartenaient à quatre espèces du système littoral et que l’on
peut regarder comme s’étant accidentellement égarés dans la zone
abyssale : Halacarus actenos Trt. (1 exemplaire), Copidognathus
gracilipes Trt. var, quadricostata Trt. (5 ex.), C. oculatus Hodge
(1 ex.), Lohmannella falcata Hodge (2 ex.).
Les 50 autres spécimens constituaient des formes spéciales :
Halacarus abyssorum Trt. (46 exemplaires), Agauopsis aculeata Trt.
(2 ex.), Coloboceras Kœhleri Trt. (1 ex.), Atelopsalis tricuspis Trt.
(1 ex.), qui représentent une faune abyssale caractéristique des
grandes profondeurs.
Mais, par contre, il semblait résulter des recherches de Koehler
que, sur la pente douce qui, dans le golfe de Gascogne, prolonge
les côtes de T Océan jusqu’à 180 et 200 mètres, la faune Halacarienne
était extrêmement pauvre : sur ce plateau continental, les fonds
formés de vase, de graviers et de sables avec des coquilles vides,
parmi lesquelles dominent les Ostrea cochlear Poli, n’avaient fourni
qu’une seule espèce, Copidognathus Caudani Trt., qui s’accroche
vraisemblablement à des tiges de Bryozoaires (Trouessart, 1896,
loc. cit., pp. 330 et 140) et qui était représentée par 3 individus.
Or, au cours d’un séjour en septembre 1938 à Arcachon, j’ai
constaté que cette pénurie n’est pas absolument réelle.
Les chalutiers qui, au large d’ Arcachon, traînent leurs engins,
à une distance de 30 milles (55 km.) de la côte par 130 à 160 mètres
de profondeur le long de la terrasse sous-marine, en pente régulière,
qui longe les abîmes du golfe de Gascogne, rapportent des frag-
ments d’ Algues (Fucus et Laminaires), auxquels sont mélangés
des débris de Bryozoaires, et, au milieu de ces détritus, j’ai trouvé
7 Halacariens qui, vivant probablement sur ces animaux ramifiés,
représentent la faune du district côtier et appartiennent à trois
espèces : Halacarus actenos Trt. (1 ex.), Copidognathus gracilipes
Trt. (5 ex.), Lohmannella falcata Hodge (1 ex.).
Quant au bassin d’ Arcachon lui-même aux eaux peu profondes
et chaudes, j’y ai recueilli à des profondeurs de 0 à 12 mètres,
89 individus appartenant à six espèces du district littoral : Rhombo-
gnathus (Rhombognathides) pascens Lohm. (1 ex.), Halacarus acte-
nos Trt. (18 ex.), Halacarus (Halacarellus) Basteri Johnst. (6 ex.),
Copidognathus glyptoderma Trt. (13 ex.), Copidognathus humerosus
Trt. (2 ex.), Copidognathus (Copidognathopsis) gracilipes Trt.
(49 ex.).
Bien qu’en certains points on observe le faciès rocheux (rochers
d’Arams), on trouve presque partout le faciès sableux (par exemple,
à l’entrée du Bassin, sables des bancs de Bernet, du Grand Banc,
1. Cf. c. Sauvageau (1908, Bull. Stat. biol. Arcachon, XI, p. 131), R. Legendre
(1909, id., XII, p. 98) ; C, Mader (1909, id., p. 164) ; A. Hautreux (1909, id., p. 283).
— 120 —
de la plage du Pyla, du Moulleau) ou le faciès vaseux (sédiments
vaso-sableux [crassats], tels que ceux de la pointe d’Eyrac, sur
lesquels poussent des Zostères).
Par suite, le fond et les bords du Bassin étant à peu près unique-
ment sableux, vaseux ou argileux, présentent des conditions peu
favorables à la fixation des Fucus habitat préféré de nombreux
Halacariens.
Cependant on rencontre ces Algues dès qu’une surface de maçon-
nerie subit l’action régulière de la marée : c’est ainsi, qu’en parti-
culier, le long de la côte Sud, sur les murs (« perrets ») protégeant
les villas de la Ville d’Eté, on voit se développer des Fucus qui
1. Quand des touffes de Fucus semblent sortir du sable ou de la vase, elles sont, en
réalité, toujours fixées sur un corps solide plus ou moins profondément enfoui, tel
qu’une vieille coquille d’Huître ou une branche de Pin.
— 121 —
forment une bordure continue sur une étendue d’un kilomètre
entre la jetée de la Chapelle et celle de la place Thiers.
Dans le bassin d’Arcachon une ligne de démarcation, dirigée du
Nord-Est au Sud-Ouest, qui part du port d’Arès pour aboutir aux
prés salés de la Teste-de-Buch, sépare, d’une manière d’ailleurs
imprécise, deux zones.
Dans la région Ouest, qui entoure l’ile aux Oiseaux et qui com-
prend le Piquey, la presqu’île du Cap Ferret, le Moulleau, les plages
où l’on se baigne et la pointe d’Eyrac, la salure de l’eau est très
voisine de celle de l’Océan.
Dans la région Est cette salinité subit un abaissement sensible,
par suite des nombreux cours d’eau qui se déversent sur la côte
Nord-Est (où sont situées les localités d’Andernos et d’Audenge)
et sur la cote Sud, et dont la plus importante est la rivière de la
Leyre.
La partie d’Arcachon appelée Ville d’Eté est divisée en deux ;
la moitié Ouest qui s’étend depuis la propriété Péreire jusqu’à la
jetée-embarcadère d’Eyrac (entre le Casino Deganne et la Station
biologique) et sur laquelle s’avancent perpendiculairement à la
plage les deux jetées-promenades de la Chapelle et de la place
Thiers, est baignée chaque jour par la mer, tandis que sur la moitié
Est, vers la plage d’Eyrac, certains perrets ne sont atteints que par
les fortes marées.
Au delà du territoire d’Arcachon, limité par la pointe de l’Ai-
guillon, en face de laquelle les rochers d’Arams forment digue, la
mer constitue un petit golfe au fond duquel est ereusé le port de
La Teste-de-Buch. De ce port jusqu’au canal de La Hume, qui relie
le Bassin d’Arcachon à l’étang de Cazaux, court une digue élevée,
présentant deux saillies en demi-lunes, qui protège de vastes réser-
voirs à poissons, connus sous le nom d’étangs Johnston.
Puis, de ces réservoirs jusqu’à l’embouchure de la Leyre, s’étend
à l’Est une vaste région formée de terrains plats, argileux, sableux
ou vaseux, qui constituent les prés salés de La Hume, de Gujan-
Mestras et du Teich ; ils sont envahis par les hautes marées, mais
sont cependant baignés par de l’eau moins salée qu’au milieu du
Bassin, en raison des apports faits, à marée basse, par la Leyre,
si bien que, par le travers du Teich, l’eau est absolument douce.
Voici la liste des localités où j’ai fait des récoltes :
Ile des Oiseaux {Zostera nana Roth et marina L., Fucus platy-
carpus Thuret et byssus de Moules) : Rhombognathus pascens Lohm.
(1 exemplaire), Halacarus actenos Trt. (4 ex.), Copidognathus gra-
cilipes Trt. (17 ex.).
Débarcadère du Cap Ferret [Fucus vesiculosus L. et platycarpus
Thur., byssus de Moules et lavages d’ Huîtres) : Flalacarus actenos Trt.
122 —
(6 ex.), Copidognathus glyptoderma Trt. (8 ex.), Copidognathus
humerosus Trt. (2 ex.), Copidognathus gracilipes Trt. (3 ex.).
Plage du Pyla {Zostera nana Roth et marina L., Fucus çesiculo-
sus L. et platycarpus Thur.) : Copidognathus gracilipes Trt. (3 ex.).
Le Moulleau {Fucus oesiculasus L.) : Halacarus actenos Trt.
(4 ex.), Halacarus Basteri Johnst. (2 ex.).
Jetées d’Arcachon {Fucus vesiculosus L. et platycarpus Thur.
et byssus de Moules) : Halacarus actenos Trt. (3 ex.), Halacarus
Basteri Johnst. (4 ex.), Copidognathus gracilipes Trt. (17 ex.).
Pointe de l’Aiguillon {Zostera nana Roth et marina L. et Fucus
platycarpus Thur.) : Copidognathus gracilipes Trt. (5 ex.).
Pointe du Teich {Fucus platycarpus Thur.) : Halacarus actenos Trt.
(1 ex.).
Andernos {Fucus platycarpus Thur., byssus de Moules et lavages
d’Huîtres) ; Copidognathus glyptoderma Trt. (5 ex.), Copidognathus
gracilipes Trt. (4 ex.).
Un fait remarquable est la prédominance du Copidognathus
gracilipes, aussi bien parmi les débris de Rryozoaires dragués par
les chalutiers au large (5 ex. sur 7) que dans le Bassin d’Arca-
chon lui-même (49 ex. sur 89).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 123 —
Remarques sur la sous-famille des Goniochernetinae
BEIER A PROPOS DE LA DESCRIPTION D’UN NOUVEAU GENRE ET
D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PSEUDOSCORPIONS [ARACHNIDES] ;
Metagoniochernes picarde
Par Max Vachon.
L’exemplaire ^ qui fait l’objet de cette note porte comme ori-
gine ; Congo français, Boda, coll. H. nu Buysson. Les trois prépa-
rations qui le concernent sont déposées au Laboratoire de Zoologie
du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris. Cette nouvelle
espèce est, en témoignage de reconnaissance, dédiée à M. le Pro-
fesseur F. Picard. Les quelques remarques suivantes en résument
tout l’intérêt.
Remarques systématiques. — ■ L’exemplaire congolais se classe
facilement dans la famille des Chernetidae Beier et dans la sous-
famille des Goniochernetinae Beier grâce à la forme en chevron
du bord postérieur du céphalothorax (fig. 1). Cependant, par d’autres
earactères, il s’oppose à ceux des espèces connues de cette sous-
famille. C’est pourquoi nous proposons, d’une part, l’élargissement
de la diagnose de la sous-famille des Goniochernetinae Beier et,
d’autre part, la création d’un nouveau genre dont voici les carac-
tères ;
Metagoniochernes n. g. : Céphalothorax aussi long que large,
régulièrement granulé, sans strie, à bord postérieur en forme de
chevron très ouvert, à pointe postérieure (fig. 1) ; deux yeux ; •
tergites divisés ; poils du corps et des pattes, courts, non spatulés,
légèrement dentelés (fig. 3) ; pattes-mâchoires, chez le très
allongées, beaucoup plus longues que le corps (fig. 7) ; nombreuses
dents accessoires aux doigts des pinces (fig. 8) ; 12 trichobothries
dont 3 de la série interne [ih, isb, ist, fig. 8) réunies à la base du
doigt fixe des pinces ; tarse des pattes marcheuses sans poil tac-
tile ; griffes simples.
Afin que le genre Metagoniochernes puisse rentrer dans la sous-
famille des Goniochernetinae Beier, la diagnose de cette dernière
est modifiée comme suit :
Sous-famille des Goniochernetinae Beier : Céphalothorax aussi
long ou plus long que large, granulé ; sillons absents ou atténués
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 1, 1939.
— 124 -
ou seulement le médian bien distinct ; bord postérieur du céphalo-
thorax en forme de chevron à pointe postérieure ; tergites divisés ;
poils du corps et des pattes simples ou finement dentelés ; flagelle
des chélicères à 2 ou 3 poils ; doigt fixe de la ehélicère avec 5 ou
6 soies dont la basale {B), la subasale {SB) toujours plus courte
que les autres soies non spatulées ; doigt fixe des pinces, seul, avec
glande venimeuse et dent terminale bien développée ; 12 tricho-
bothries dont 3, au moins, de la série interne, à la base du doigt
fixe ; tarse des pattes 4 avec ou sans poil tactile ; griffes simples.
Cette sous-famille, ainsi définie, comprend donc désormais 3 genres,
tous africains et qui se distinguent aux caractères suivants ;
1. Flagelle des chélicères à 3 poils ; pas d’yeux ou seulement 2 taches
oculaires ; doigt fixe des chélicères à 5 soies ; poil tactile au tarse des
pattes 4 2
Flagelle à 2 poils ; deux yeux ; doigt fixe de la ehélicère à 6 soies ;
pas de poil tactile au tarse des pattes 4 Metagoniochernes
n. g. Congo français.
2. Les 4 trichobothries de la série interne groupées à la base du doigt
fixe des pinces Paragoniochernes
Beier, Uganda.
Trois trichobothries seulement, sur la face interne, à la base du
doigt fixe, la 4® nettement distale Goniochernes
Beier, Natal.
Pour terminer ces remarques systématiques, il est utile d’insis-
ter sur la longueur des pattes-mâchoires de cette espèce nouvelle :
elles atteignent 6 mm., alors que le corps mesure à peine 4 mm.
Dans les autres familles, chez les Neobisiidae par exemple, les
Blothrus et Ç, hôtes des cavernes, ont des membres ainsi allongés.
Dans la famille des Chernetidae, c’est le premier exemple cité à
ce point de vue. Or, ehez les Cheliferidae, il est un Chelifer dont
l’aspect rappelle assez celui de M. Picardi, c’est Stygiochelifer
caçernae Tüll, que l’on trouve dans les grottes à Java. Seul, le est
nanti de tels appendices allongés, la Ç est normale. Un détail est
à retenir ; cette espèce javanaise, cavernicole, possède deux yeux.
Nous ne pouvons préciser l’habitat du Chernetide congolais mais
l’exemple de S. cavernae permet de penser que nous avons là une
espèce cavernicole oculée et que l’allongement des pattes-mâchoires
du ^ (seul connu) est, vraisemblablement, un caractère sexuel.
Quoi qu’il en soit, un pareil allongement des membres est unique
dans la famille des Chernetidae.
Bemarques anatomiques. ■ — Ces remarques portent sur les organes
génitaux du et spécialement sur les organes appelés depuis fort
longtemps sacs génitaux latéraux {sgi, fig. 5). Il existe, à l’embou-
- 125
chure de ces organes (qui ne sont que des diverticules en doigt de
gant de la chambre génitale) des plaques criblées {pc, fig. 6), ana-
logues à celles que possèdent toutes les Ç. Ces plaques sont des
régions de chitine renforcée où viennent aboutir les conduits de
glandes (vraisemblablement unicellulaires). Ainsi, chez Metagonio-
chernes Picardi, l’épithélium des sacs génitaux latéraux est, tout
au moins en partie, glandulaire. Cet exemple et celui de Parachei-
ridium Decaryi, nouvellement décrit conduisent à penser, ainsi
que nous l’avons déjà suggéré, que les sacs génitaux latéraux des
Pseudoscorpions sont d’origine glandulaire. On les trouve parfois
à l’état de glandes fonctionnelles mais aussi sous forme de glandes
plus ou moins atrophiées, à intima épaissie et plissée. Ce sont des
glandes génitales accessoires dérivant probablement de glandes
métamériques. On ne saurait donner crédit à l’hypothèse de
ScHSTSCHELKANOWZEFF ^ suivant laquelle ces organes auraient un
rôle respiratoire (d’où leur nom de trachées génitales) et dérive-
raient des poumons du second segment abdominal, poumons encore
existants chez les Pédipalpes.
Metagonîochernes Picardi n. g., n. sp.
Céphalothorax. — Céphalothorax aussi long que large, finement
granulé, sans strie, avec, postérieurement, un léger sillon sagittal
qui divise le céphalothorax, dans cette région tout au moins, à la
manière des tergites (fig. 1). Bord postérieur en forme de chevron
à pointe postérieure. Deux yeux, tout à fait antérieurs. Poils rares
et légèrement dentelés, ceux des flancs du céphalothorax portés
par un petit tubercule de chitine (fig. 3).
Tergites et sternites. — Les 11 tergites sont divisés, régulièrement
granulés et bordés de quelques poils. Pleurum non plissé mais
hérissé de petites écailles (fig. 4). Sternites de teinte plus claire
que les tergites, tous divisés jusqu’à la plaque génitale postérieure,
granulés, pourvus de soies courtes et simples, de longueurs diverses.
Plaques et chambre génitales. ■ — ■ Plaque génitale postérieure
ressemblant à un sternite impair avec une rangée de 19 poils paral-
lèle au bord postérieur, bord antérieur très légèrement incurvé
en son milieu. Plaque génitale antérieure impaire, à marge posté-
rieure incurvée, poils nombreux et simples, groupés dans la région
centrale. Epaississements génitaux (fig. 5) du type chernetide :
anneau chitineux (ac) bien accusé, largement ouvert antérieure-
1. Remarques sur la famille des Cheiridiidae Chamiîerlin... Bull. Soc. Eut. Fr.
T. 63, 1938 (en impression).
2. ScHTSCHEi.KANowzEFF. Die Bau der mannlichen Geschlechtorgane von Chelifer
und Chernes... Festschrijt zum 60° Geburstag R. Hebtwig, T. II, 1910.
— 126 —
Metagoniochernes Picardi cf n. g., n. sp.
Fig. 1. — céphalothorax, X 39. — ■ Fig. 2. — chélicèrc droite, face ventrale, abré-
viations, voir texte, X 85. — • Fig. 3. — poil des flancs d’un tergite, X 210. —
Fig. 4. — pleurum abdominal, X 65. — Fig. 5. — épaississements de la chambre
génitale, X 85 : le volumineux canal éjaculateur (ce) en forme de champignon dont
le chapeau serait l’atrium (ace) s’élève au centre d’un anneau chitineux (ac) ;
l’apodème dorsal, quelque peu rabattu vers l’arrière, a des branches dorsales courtes
(bdagd) et ses branches ventrales (bçagd) rejoignent l’apodème latéral (agi);
les sacs génitaux latéraux (sgi), dont un seul est représenté, ont, à leur entrée, des
plaques criblées (pc) représentées plus grossies dans la figure 6 X 270.
— 127 —
ment, postérieurement dilaté en deux régions symétriques faites
de chitine plissée et écaillée ; apodème dorsal important, massif,
à branches dorsales très courtes [bdagd] à branches ventrales lon-
gues (bçagd), dépassant latéralement l’anneau et s’étendant jus-
qu’aux apodèmes latéraux {agi), situés à l’embouchure d’impor-
tants sacs génitaux [sgi). La chitine de ces sacs est peu plissée et
porte à l’entrée de ces organes dans la chambre génitale (prépa-
ration traitée à la potasse caustique) des plages criblées (fig. 5 et 6 :
pc) dont nous avons parlé au début de cette note. Ces plaques sont
analogues à celles que l’on connaît chez les Ç de tous les Pseudo-
scorpions. Le canal éjaculateur (ce) est très volumineux (près de
550 jj. de long), son atrium (ace) ovale, est important, le canal pro-
prement dit (ce), épais est droit et porte, en son milieu, un renfle-
ment, ce qui donne à l’ensemble l’aspect d’un champignon à volve.
Ce renflement impair, diverticule du dit canal, est comparable
aux divercules latéraux pairs existant chez les autres chernétides.
Chélicères. — Le doigt fixe (fig. 2) possède 6 soies ; LS et IS sont
longues et simples, SB et B courtes et dentelées distalement, ES
très longue, simple et courbe ; il y a une soie supplémentaire (notée
M, fig. 2) ; la lame externe est bien développée ; la serrula interne
forme, distalement, de petits volants denticulés mais, basalement,
s’étale en un large vélum ; le flagelle est à deux poils denticulés.
Le doigt mobile possède une soie distale GLS, s’insérant sous la
galéa, renflée à sa base, amincie dans sa région terminale où pren-
nent naissance de nombreuses petites branches de longueurs diverses,
le lobe subapical est bien prononcé ; la serrula externe est composée
de 27 lames.
Pattes-mâchoires. — Elles sont particulièrement caractérisées par
leur longueur, 6,5 mm. environ alors que le corps ne dépasse pas
4 mm. C’est d’ailleurs ce que traduisent les rapports des dimensions
des différents articles : le trochanter est 2,9 fois plus long que large,
le fémur 7,5 fois, le tibia 6,6 fois, la pince (sans pédicule) 8 fois, la
main (avec pédicule) 6,1 fois, cette dernière très mince à bords
presque parallèles est 2,3 fois plus longue que les doigts. Il y a 12
trichobothries ; 4 doigt au mobile et 8 au doigt fixe (fig. 8) le doigt
mobile, seul, possède une dent terminale bien développée et tra-
versée par le conduit de la glande venimeuse {cG) lequel s’étend au
moins jusqu’à l’aréole de la trichobothrie f. Il y a près de 60 dents
normales au doigt fixe, 12 dents accessoires internes et 13 externes,
au doigt mobile, 70 dents normales environ, 12 dents accessoires
internes et externes. Quelques « sense spots » ornent la base des
doigts.
— 128 —
Pattes marcheuses. ■ — Patte antérieure : fémur 3,4 fois, tibia
4 fois, tarse 3,7 fois, plus longs que larges. Patte postérieure :
fémur 5,3 fois, tibia 4,4 fois, tarse 4 fois, plus longs que larges ; le
tibia et le tarse ne portent aucun poil tactile. Le poil subterminal
est simple, les griffes aussi et l’arolium (fig. 9) est soutenue par deux
Meiagoniochernes Picardi o* n. g., n. sp.
Fig. 7. — patte-mâchoire gauche, X 21. — Fig. 8. — doigt, X 27, les trichohothries
sont nommées suivant une nomenclature consacrée, cG : canal évacuateur de la
glande venimeuse logée dans le doigt mobile ; les « sense-spots » ne sont pas repré-
sentés. — Fig. 9. — griffes et arolium d’une patte marcheuse.
épaississements de chitine foncée. Coxa des pattes 4 à bord posté-
rieur droit.
Dimensions, Corps : 3,9 mm. ; céphalothorax ; 1,05 sur
1,06 mm. ; patte-mâchoire : fémur 2,01 sur 0,25 mm. ; tibia 1,76
sur 0,26 mm. ; main 1,87 sur 0,30 mm. ; doigts : 0,80 mm.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
- 129
Les premiers états des Eubria latr.
Par Henri Bertrand.
Faute de recherches méthodiques et surtout d’élevages, beaucoup
de larves d’insectes ne peuvent être exactement déterminées. Aussi,
même pour un groupe, relativement bien étudié comme celui des
coléoptères, les erreurs d’identification sont loin d’être rares dans
la littérature entomologique. J’ai eu l’occasion d’en relever plu-
sieurs concernant notamment les Dryopides et Hélodides, familles
pour lesquelles ■ — au moins dans le cadre de notre faune — récolte
et élevage m’ont précisément permis de bien reconnaître les types
génériques, parfois même les espèces, dès les premiers états, mais
un cas particulièrement remarquable est celui d’un type larvaire
très spécial, tant par sa morphologie que sa biologie, et dont la
nature restait inconnue jusqu’à ce jour.
Il s’agit de larves à faciès de « Trilobite » ^ dont j’ai eu à examiner
plusieurs spécimens provenant de divers points du globe (cf. ;
Larves de coléoptères de l’Expédition Limnologique Allemande
en Insulinde. Tropische Binnengewasser, Archw. f. Hydro. Suppl.
Bd. XIV pp. 258-264, fig. 17-23 (pl. Vil), fig. 22 (pl. VIII), fig. 24.
311 pl. IX) et ; Note sur une larve inédite de Dryopinis de la col-
lection Grouvelle, Livre Jubilaire de M. E.-L. Bouvier, pp. 127-132,
fig. 4-8). Jusqu’ici, tous les auteurs considéraient ces larves comme
appartenant à des coléoptères Dryopides. — C’est à Kellicott,
[Psephenus Lecontei, the external anatomy of the larva. Canad. Ent.
pp. 191-198, XV, 1883) qu’est due la première représentation de
ces formes larvaires véritablement singulières. Cet auteur, dans une
étude consacrée à la larve, si curieuse elle-même, du Psephenus,
figure, - — à titre comparatif — une larve qu’il suppose être une
larve d' Helichus lithophilus Germ. (the figure 2 of the plate repre-
sents a larva supposed tobbe that of Helichus lithophilus Gfim.)
ajoutant d’ailleurs « bt not full description of the larva of Iltlickus
isatand for comparison ». — Sur le dessin sont indiquées des
touffes de branchies anales très caractéristiques et l’auteur ne
manque pas de faire le rapprochement avec les larves des Helmides
{Helmis Latr.). — Or si l’on se raporte au texte d’EnicnsoN origine
>
1. On a comparé aussi aux Tribolites, indépendamment des larves des Psephenus
des larves de Lvcides (Cî. Eine ratselhafte Kâferlarve, P. Nagel. Ent. Anz. Vil
n° 22-23, 1927). ''
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 1, 1939.
9
— 130
de cette attribution (Naturgeschichte der Insectcn Deutschlands,
Erste Abteilung, Coleoptera 3 pp. 524-525, 1841) on constate que
l’entomologiste allemand attribue bien, en efîet, à « Elmis li ho-
philus Germ. » une larve trouvée en Amérique par Zimmermann,
mais dans la description, faisant suite à celle de la larve de V Elmis
[H elmis Latr.) Maugei Bed., il mentionne non des branchies anales
mais des branchies ventrales, latérales, en forme de peigne (5 Paar
Kammfôrmiger Kiemen) et dès lors, on peut supposer qu’il s’agit
d’une larve de Psephenus. — Et, inversement, c’est à côté de la
première description de la larve du Psephenus, que se trouve peut-
être celle aussi de la larve examinée par Kellicott. On sait, en
Fig. 1. — Fuhria paluslris 4, imago.
effet, que le D’’ Kay, en 1844, a pris pour un Crustacé : Flu^icola
//erric/ii la larve du Psephenus Leconlei (Zoology of New-York or the
New York fauna, part IV, Crustacea, p. 53, pl. 10, fig. 37-39) ; or,
précisément, cet auteur décrit une seconde espèce de « Fluvicola » :
F. tuherculata, malheureusement non figurée, mais on peut se
demander, d’après les termes de la description faisant état notam-
ment de cavités et saillies dorsales — d’où le nom de « tuherculata »
— si F. tuherculata n’était pas une larve analogue à celle étudiée
par Kellicott.
Quoiqu’il en soit, remarquons qu’un peu avant la publication
de l’article de Kellicott, Th. Beling (Beitrag zur Biologie einiger
Kaferaus den Familien Dascyllidae und Parnidae. Verh. Zool.
hot. Gesell. Wien XXXII., pp. 437-442) avait identifiée avec cer-
titude la larve d’un Helichus d’Europe ; Fl. subtriatus Müll, et que
cette larve, cylindrique, « elateriforme », dépourvue de branchies,
apparaissait comme toute différente de la larve précédente, et à
première vue bien plus encore que celle-ci de la larve des Helmis Latr.
131
En 1896, encore en Amérique, durant son séjour au Chili, F. La-
TASTE recueillit une larve « crustacéiforme ». Présentation d’une
larve de Pseudoneuroptère d’aspect crustacéen et : la larve crusta-
céiforme de Penaflor est de coléoptère, non de pseudo-neuroptère.
Act. Soc. Chile, VII, pp. 103-106, fig. 1-2 et pp. 107-108) qui, à en
juger par la figure donnée, offre encore quelque analogie avec la
larve de Kellicott Lataste, sans d’ailleurs faire mention des
travaux précédents, n’hésite pas à voir là une larve d’Helmide.
Puis en 1929, ce sont des larves incontestablement comparables
à celle de Kellicott qui sont représentées par Ad. Bôving. (On the
classification of beetles according to larval characters. Bull. BrooM.
Ent. Soc. Ent. Am. XXV, p. 67, fig. F-0 (pi. II).) et S. Luther
West {A preliminary study of larval structure in the Dryopidae.
Ann. Soc. Ent. Am. XX, 4, pp. 694-695 et p. 718, fig. 1-8 (pl. II),
fig. 7 (pl. I). — Et en cette même année, 1929, non plus en Amé-
rique, mais sur l’Ancien Continent, dans l’Inde centrale, étudiant la
faune aquatique du bassin de la Nerbudda, H. Sing Pruthi (On
the immature stages of an Indian species cf Helichus {Dryopidae.
Col.) Bec. Ind. Mus. XXXI, 3, pp. 152-257, fig. 1-7) trouve encore
une larve de ce type. Il fait à son sujet, diverses observations biolo-
giques intéressantes ; transportant quelques exemplaires à Calcutta,
il obtient la nymphe, mais malheureusement pas l’imago. — Par
contre divers traits de la morphologie paraissent avoir été négligés
par cet auteur ; c’est ainsi qu’il ne dit rien des stigmates de la
larve, rien non plus de ceux de la nymphe, mentionnant pourtant
des « club shaped appendages » (six paires) qui ne sont autres que
des tubes stigmatifères. — Enfin, en 1931, dans leur Traité Ad.
Bôving et F. C. Craighead (An illustrated synopsis of the prin-
cipal larval forms of the order coleoptera. Entomol. americ. XI,
p. 45, fig. S-K (pl. 72), fig. F-0 (pl. 73), figurent à nouveau les
larves des « Helichus » et aussi une larve voisine de Panama,
attribuée à un autre « Dryopini », Pelonomus palpalis Schu.
Ce sont ces deux auteurs qui reconnaissent également les parti-
cularités les plus importantes : indépendamment de l’existence d’une
seule paire de gros stigmates sur le huitième segment abdominal,
et de la présence d’une « prostheca » à la mandibule, structure de la
région anale avec « cloaque » recouvert d’une lame protégeant
trois houppes branchiales et deux appendices eylindroconiques.
Et, à vrai dire, disposition spéciale du pronotum en bouclier et
des stigmates, mises à part, tous ces caractères ne peuvent qu’inciter
es deux entomologistes à ranger ces larves parmi les Dryopides.
Enfin, encore en 1929, le A. Thienemann découvrait dans
rinsulinde des larves plus ou moins voisines (Cf. Larves aquatiques
de l’Expédition Limnologique Allemande en Insulinde, loc. cit.),
et un peu plus tard, on constatait la présence d’une larve « Helichus »
— 132
d’origine américaine dans la collection Grouvelle, au Muséum.
(Note sur une larve inédite de Dryopini, loc. cit.).
En l’absence d’ailleurs d’élevage et d’identification contrôlée
on supposait (cf. S. L. West, loc. cit.) que les larves de Dryopides
étaient très polymorphes, même au sein d’un même genre. ; en
Europe même, d’ailleurs, quelques genres restaient inconnus à
l’état larvaire et on ne savait rien des caractères d’ordre spécifique.
Toutefois, l’étude que j’entrepris alors des formes larvaires des
Dryopides indigènes me montra bien au contraire une homogénéité
parfaite ; parallèlement, la révision des Dryopides américains à
Fif. 2. — Eubria palustris 4., larves (grandeur naturelle).
l’état imaginai, poursuivie par Hinton démontrait dans un cas
précis : celui du genre Helmis Latr., que l’hétérogénéité apparente
à l’état larvaire provenait d’une erreur d’ordre systématique ; con-
fusion des genres Helmis Latr. et Microcyllaepus Hnt.
En ce qui concernait, plus particulièrement les larves des Heli-
chus, le D^ An. Bôving, ^ lui-même n’était pas loin d’admettre
une erreur ; d’autre part, Hinton, dans une note infrapaginale de
son étude sur la larve du Dryops luridus Er. (Notes on the biology
of Dryops luridus Erichson (Coleoptera, Dryopidae) Trans. Soc. f.
Brit. Eut. III, 1936, p. 75) se demande s’il ne s’agit pas de larves
appartenant au groupe des Potamophilini (Potamophilus, Lara...).
La question restait en suspens, lorsqu’assez récemment (1936)
1. Lettre du 31 décembre 1934.
— 133
le hasard me mit en présence d’une larve bien voisine des larves
« Helichus » d’Amérique, d’Asie et de l’Insulinde, mais provenant
cette fois-ci de l’Europe même. Elle me fut communiquée par le
Karl Hofeneder d’Innsbruck ; elle avait été recueillie aux
environs de la Station Biologique de Lunz par le D’’ Elly Schmi-
DEGG. Le Ruttner, Directeur de la Station, consulté, m’indiqua
que cette larve n’avait pu être retrouvée ; de la localité d’origine
il me procura seulement quelques larves à'Helmis Maugei Bed.
Ultérieurement, la larve « Helichus « n’était pas non plus repré-
sentée dans l’important matériel du bassin de l’ Ybbs dont M. Heinz -
V. Mitis me confia l’examen.
Mais un second hasard heureux ne devait pas tarder à me per-
mettre de résoudre complètement le problème. En octobre 1937,
au cours d’un voyage dans les Basses Pyrénées entrepris pour la
recherche de la larve encore inédite de YHelmis Perezi Heyd., j’eus
la grande surprise de découvrir avec celle-ci des larves semblables
à la larve de Lunz, d’abord non loin de Saint-Jean-de-Luz, sur la
route d’Ascain à Sare dans un petit ruisselet proche du col de Saint-
Ignace, et peu après, non plus dans le bassin de la Nive mais dans
celui de la Nivelle, au-delà de Saint-Jean-Pied-de-Port entre Este-
rencuby et Béhérobie. Particulièrement dans la première de ces
stations furent recueillies des larves à divers âges, certaines venant
de muer ; aucune nymphe ni imago ne les accompagnait ; une partie
de ces larves furent mises en élevage.
Après un déchet, en partie accidentel, et surtout dû, semble-t-il,
à des morts aux approches de la nymphose, il ne restait que quel-
ques individus en mai 1938. — Un d’eux se métamorphosa le 24 mai
à Paris. — Le 25 juin, la nymphe transportée au Laboratoire de
Dinard, n’avait pas encore donné d’imago ; par contre, une seconde
larve se transforma le 11 juin et l’imago parvint à éclore dans la
nuit du 24 au 25 ; c’était un Eubria palustris L.
Enfin, en octobre 1938, j’explorais à nouveau les principales
vallées des Pyrénées basques ; rien ne fut trouvé dans la haute
vallée du Saison, mais de nouvelles stations de V Eubria palustriz L.
farent reconnues entre Esterencuby et Béhérobie et au-delà de
Béhérobie, également sur le versant Est du col de Saint- Ignace,
toujours le long de la route Ascain-Sare, également encore dans
toute l’étendue de la forêt de Sare, jusqu’au col frontière de Liza-
rietta.
Biologie.
Bien que les larves « Helichus » aient été en définitive observées
par divers naturalistes, on ne possède que fort peu de renseignements
sur leur biologie. — Ces larves, d’une façon générale, ont été trou-
134
vées dans des eaux courantes, voire des torrents. Dans l’Insulinde,
le matériel du A. Thiexemann provient de torrents, cascades,
mais aussi de ruisseaux d’irrigation et de sources, encore de parois
rocheuses humides (Sumatra), de murs de barrage de lacs (barrage
du Lac Lamongan à Java). — A Lunz, l’unique exemplaire a été
pris sur une paroi dolomitique mouillée. ^ — D’autre part, H. Singh-
Pruthi, dans le bassin de la Nerbudda, signale dans les stations de
récolte un fond sableux avec nombreuses pierres, une eau parfois
un peu vaseuse, un courant lent (certaines larves vivant même dans
des flaques stagnantes), un pH pouvant s’élever à 8,45. Cet auteur
remarque encore que les larves ne peuvent résister à un courant
violent, également la lenteur de leur progression ; il indique aussi
la fréquence des mouvements de sortie et de rétraction des bran-
chies anales, mais ne dit rien du rôle des stigmates. Il constate
encore que les larves sont visiblement lucifuges — et aussi que
leur survie hors de l’eau est très courte (une demie-heure).
J’ai pu moi-même faire sur la larve de Y Eubria palustris L. les
observations qui suivent, tant dans la nature que dans les élevages.
Toutes les larves ont été trouvées dans des eaux courantes,
habitat normal, semble-t-il, pour toutes les larves de ce type. Dans
le pays basque la larve de V Eubria paraît strictement cantonnée
dans les petits ruisselets issus des sources des régions boisées, à
l’exclusion de tout ruisseau ou rivière ; cet habitat coïncide à peu
de choses près, avec celui de la larve de Y Ilelmis Perezi Heyd. ^ —
Ces ruisselets se trouvent situés sur des terrains variés ; grés et
schistes du Crétacé inférieur, argiles avec bancs gréseux du Trias,
schistes houillers, dans la région d’Ascain-Sare, grés et schistes
carbonifères, calcaires du Crétacé supérieur vers Esterencuby et
Béhérobie ; en ce dernier point l’eau dépose du tuf ; quant à la
température de l’eau, elle variait de 12° à 15*^ (en octobre). Par
ailleurs les altitudes maxima des stations (Lizarietta, Béhérobie)
étaient d’environ 400 et 600 mètres. — Toutes les stations enfin
étaient plus ou moins ombragées ; taillis sur la route d’Ascain à
Sare, châtaigneraie vers Esterencuby, hêtraie à Béhérobie. 11 est
enfin intéressant de noter que constamment les larves de Y Helodes
marginata F. et de YHelmis Perezi Heyd. accompagnaient les larves
de Y Eubria (à côté vivait aussi un petit mollusque : Bythinella
saxatïlis de Reyniés).
On peut remarquer, en passant, que malgré certaines analogies
de faciès et d’organisation, la larve de Y Eubria n’ofFre pas absolu-
ment les mêmes mœurs que les larves côte à côte desquelles elle vit.
1. Renseignement donné par le D"" Ruttnfr (23-1-37).
2. Quelques H. Perezi Heyd. (imagos) ont été trouvés avec H. Maugei dans un ruis-
seau à Sare, d’autre part en montant à la Rhune, j’ai rencontré H. Perezi Heyd. mais
aucune larve d’Eubria (octobre 1937).
— 135 —
Les larves des Helmis, comme celles des Helodes, sont franche-
ment aquatiques ; on peut les rencontrer ensemble dans les petites
cascades. Les larves des Helmis se tiennent toujours dans l’eau,
quoique fort capables de résister à l’émersion au moins lorsqu’elles
sont âgées ; elles sont d’ailleurs pourvues à ce moment de petits
stigmates saillants du type « biforia » ; les branchies sont rétractiles,
protégées par un « opercule » ; quant aux larves des Helodes, infini-
ment plus actives, se déplaçant rapidement, elles sortent volon-
tiers de l’eau, mais de façon pour ainsi dire passagère, les gros orifices
stigmatiques subterminaux sont protégés par le rebord du huitième
tergite abdominal, les branchies sont rétractiles. Ajoutons que
larves des Helmis comme larves des Helodes ont un réseau trachéen
avec élargissements permettant l’accumulation de l’air, et parti-
culièrement les dernières peuvent flotter à la surface de l’eau.
Quant aux larves des Euhria, dès la première récolte faite auprès
du col de Saint-Ignace en 1937, j’avais pu constater qu’un certain
nombre se trouvaient hors de l’eau. En 1938, près d’Esterencuby
c’est bien la très grande majorité des larves qui ont été recueillies,
simplement en retournant les pierres sur les bords des ruisselets ;
dans la hêtraie de Béhérobie même constatation, plusieurs larves
également hors de l’eau, par ailleurs quelques autres reposaient
sur des rochers mouillés mais plutôt dans les parties où il y avait
suintement que ceux où l’eau ruisselait, ceci exactement à l’inverse
des larves des Helodes. — D’ailleurs, véritablement « amphibies »
ces larves contrairement à l’observation de IL Singh-Pruthi peii-
vent demeurer en vie des heures et des jours hors du liquide, pourvu
évidemment que l’état hygrométrique reste convenable, surtout
que la surface les supportant reste humide. La larve, d’ailleurs, ne
s’écarte jamais du milieu favorable ; j’ai pu faire à ce sujet une
observation très significative au Vivarium ; une larve placée à
« fleur d’eau » sur un bloc de grès de Fontainebleau, s’est élevée
rapidement, mais parvenue à une faible distance a fait demi-tour,
restant ainsi volontairement dans la zone humectée.
L’appareil branchial des larves des Euhria est tout a fait du même
type que celui des larves des Helmis ; le réseau trachéen (sauf la
grosse trachée précédant le stigmate) ne comprend que des tubes
grêles, et la larve ne vient jamais flotter à la surface. Les stigmates
gros, du type biforia s’ouvrent au bout du prolongement stigma-
tifère à l’extrémité d’une énorme trachée occupant toute la lon-
gueur et une bonne partie de la largeur du prolongement ; enfin
on constate l’existence de poils élargis vis-à-vis de ce dernier, sur le
bord opposé du 9® segment. Lorsque la larve est dans l’eau une bulle
d’air en partie adhérente aux poils se maintient constamment entre
le prolongement et le 9® segment — avec des variantes diverses ■ —
parfois il y a une saillie spéciale pilifère — ce curieux dispositif
136 —
existe chez presque toutes les larves exotiques de même type.
Les larves des Helmis et des Helodes ne paraissent pas spéciale-
ment lucifuges ; quant à celles des Eubria, j’ai pu constater comme
H. Singh-Pruthi que lorsqu’on retournait une pierre les larves
regagnaient la face non éclairée. Toutefois la réaction varie certaine-
ment avec le degré d’intensité lumineuse, on le voit dans les élevages
et dans la nature : dans la hêtraie de Béhérobie, j’ai capturé des
larves qui étaient complètement à découvert, à la face supérieure
des pierres. Une d’elles, même, recevait un faible rayon de soleil ;
en ce point la température de l’eau atteignait 14° et celle de l’air 17°.
Les larves des Eubria, se déplacent lentement (à une tempé-
rature normale), s’aidant à la fois des pattes robustes et de contrac-
tions abdominales ; leur allure affecte ainsi celle d’une limace ; leur
nourriture comme celle des larves de Dryopides est constitué par
les algues revêtant les pierres. On peut d’ailleurs les rencontrer
aussi bien sur des bois décomposés (Béhérobie) que sur des pierres,
et même des objets divers. Les cailloux gréseux leur conviennent
particulièrement, on remarque encore qu’elles paraissent éviter les
fdets d’eau vaseux.
H. Singh-Pruthi ne donne pas de détails sur les conditions de
la nymphose. On sait que les larves des Helmis se transforment
dans le sol, de même que celles des Helodes (au moins H. minuta L)
mais dans certains cas {Scirtes, Hydrocyphon) on a constaté chez
les Hélodides une nymphose à découvert, dans la nature ou en
captivité. J’ai observé moi-même des nymphes de Scirtes, collés
à la paroi même du cristallisoir, à fleur d’eau environnées d’une
pellicule liquide. Ce dernier cas — à en juger par l’observation faite
sur la larve nymphosée le 11 juin — est à rapprocher de ce qui a lieu
chez Eubria. En effet la larve ayant quitté l’eau est entrée en pré-
nymphose dans la zone mouillée d’une petite pierre, et la nymphe
est restée elle-même plus ou moins entourée d’une pellicule liquide,
d’où émergeait les grosses saillies stigmatifères — j’ai pu constater
encore que la nymphe était susceptible de se déplacer légèrement à
la surface de son support, il lui arriva même de pénétrer sous l’eau,
et même de tomber au fond du cristallisoir. Très peu après eût
lieu l’éclosion ; celle-ci paraît s’effectuer à l’abri même de l’exuvie ;
et c’est ainsi que le 25 juin au matin, j’ai eu à dégager de l’exuvie
toujours mouillée mais remplie d’air, un imago déjà bien coloré,
sinon complètement mature.
Laboratoire maritime du Muséum (Dinard).
Sur le genre Megalomphalus Brusina (Moll. Gastrop.)
Par Ed. Lamy.
Brusina a décrit en 1864 {Conch. Dalmate ined., p. 29), sous le
nom de Stomatia azonea, une espèce de la côte de Dalmatie (Sebenico
et Ragusa) ; c’est une petite coquille (3 mm., 5) ovalo-conique,
ombiliquée, à sculpture consistant en stries transverses : la spire,
élevée et aiguë, est formée de 4 à 5 tours arrondis, dont le dernier,
très grand et constituant les 3/4 de la coquille, présente environ
50 sillons assez profonds.
En 1866 (Elenco sistem. Moll. Dalmati, p. 73) il plaçait cette
forme dans le genre Fossarus et en 1871 {Bull. Malac. Ital., IV, p. 9)
il faisait de ce F. azonus le type d’un genre Megalomphalus
Ce genre est caractérisé p r sa coquille mince, auriforme ou nati-
ciforme, avec ombilic très grand et opercule corné spiral.
Rapproché d’abord des Fossarus, il en diffère par le sommet
plus saillant, la sculpture transversale formée de nombreuses stries
et surtout par l’opercule spiral.
Monterosato (1877, Journ. de Conchyl., XXV, p. 33) pensait
que les espèces de ce genre « doivent être placées dans le voisinage
du genre Narica, dont elles se distinguent par l’absence de sculpture
du test et par la conformation de l’opercule ».
P. Fischer (1885, Manuel Conchyl., p. 772) a rangé ce genre dans
la famille des Adeorbidæ.
Tryon (1887, Manual Conchol., IX, p. 234) en fait une section
du genre Facuna.
J. Thiele (1931, Handbuch d. System. Weichtierk., p. 239) classe
Megalomphalus dans les Fossaridæ et il en rapproche deux genres
exotiques ;
1® Farinopsis Gatliff et Gabriel (1916, Proc. R. Soc. Victoria,
n. s., XXIX, p. 104), créé pour une forme marine de la côte de
Victoria (Australie), F. turbinata Gat. et Gab., rapportée d’abord
au genre dulcaquicole Farina A. Adams, 1854.
2° Korovina Iredale (1918, Proc. Malac. Soc. Fondon, XIII,
i. Ulrich (1897, Geol. Sim'. Minnesota, 111, pt. 2, p. 850) a créé postérieurement
un genre Megalomphala ayant pour type le Bellerophon coniortus Eichwalo.
Bulletin du Aluséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 138 —
p. 31), établi sur une espèce des îles Kermadec, K. Wallacei Ired.,
primitivement rangée dans le genre Vanikoro Quoy et Gaimard,
1832 [= Narica Récluz, 1841], mais s’en distinguant par l’opercule.
Le type du genre, Megalomphalus azonus Brus., a pour syno-
nymes, d’après Monterosato (1875, Nuova Riv. Conch. Médit.,
p. 25), Natica Crosseana Kleciack mss., Lacuna parçula Martin
mss., Fossarus Petitianus Tiberi (1868, Journ. de Conchyl., XVI,
p. 79), et ce dernier est probablement V Heliciella mutabilis O. G.
Costa (1861, Microdoride Mediterr., p. 64, pl. X, fig. 4 A-B-C et
5 A-B-C-) L
Une 2® espèce, le Meg. depressus, du pliocène de Messine, a été
indiquée par Seguenza (1874, Bull. R. Comit. Geol. Red., V, p. 332)
comme voisine, mais plus déprimée.
Elle a été figurée par Jeffreys (1885, P. Z. S. L., p. 41, pl. IV,
fig. 8-8a), qui la dit vivante dans l’Italie méridionale, ainsi qu’en
Algérie, et qui en fait un Adeorbis constituant un terme de passage
aux Fossarus : d’après lui, il existe une sculpture microscopique
de plis longitudinaux serrés et de stries filiformes spirales ; quel-
ques spécimens ont les tours plus ou moins disjoints en corne d’abon-
dance.
Monterosato (1890, Conch. profond. Mare Palermo, Natur. Sicil.,
IX, p. 16) pense que cette forme correspond simplement à des
exemplaires déprimés, avec un ombilic plus large, et qu’elle ne peut
être séparée spécifiquement du M. azonus : c’est la variété dis-
juncta Granata = Fossarus disciformis Tiberi.
Une 3® espèce est le Fossarus excaoatus Monterosato (1875,
Nuoça Rio. Conch. Médit., p. 25 ; 1878, Enum. e sinon. Conch.
Médit., p. 97), qui, en raison de l’existence antérieure d’un Fossarus
excaoatus C. B. Adams a reçu de Granata (1897, Descript. Napoli,
p. 73) le nom de Megalomphalus Monterosatoi.
Enfin un grand nombre de petites coquilles recueillies par le
F. JoussEAUME, les uncs à Suez, les autres à Djibouti, ont été
rapportées par lui, dans sa collection, au genre Megalomphalus :
elles constituent une 4® espèce, pour laquelle je propose le nom de
Al. Jousseaumei.
1. Monterosato (1873, Ann. Ma^. Nal. Hisl., 4® s., XII, p. 251) avait identifié
ces figures 4 et 5 de Costa au CycLoslrema CuÜerianum Clark et au C. nilen,s Phil.,
ce qui n’a pas été admis par .Ieffreys (1873, Ion. cil., p. 251 [note]).
Dans son genre Heliciella Costa plaçait comme 1’'® espèce un H. coslellala (1861,
loc. cil., p. 63, pl. X, fig. 3 A-B-C), que Montfjrosato (1873, loc. cil., p. 251 ; 1913,
Journ. de Conchyl., LXI, p. 383) regarde comme le jeune du Danilia horrida Costa,
forme voisine du D. Tinei Calcara.
2. Ce F. e.ccaoatus C. B. Adams [Liitorind\ (1852, Cal. Shells Panama, Ann. Lyc.
Nat. Hisl. Nei>i<-York, V, p. 172), de Panama, est un véritable Fos.^iams.
139
Megalomphalus Jousseaumeî n. sp.
Testa minuta, perforata, oçato-conica spira acuminata, parurn
prominula ; anfractus sutura profunda discreti, rapide crescentes,
plicis incrementi longitudinalibus conjertis ac sulcis spiralibus çix
conspicuis ornati ; ultimus anfractus permagnus, plus minusue
solutus, ad basim late umbilicatus. Apertura oblique oçata, perampla,
patula ; labrum simplex, arcuatum superne angulum efformans.
+
Megalomphalus Jousseaumei Ed. Lamy.
Petite coquille ovalo-conique, à tours allant en s’élargissant
rapidement, avec plis longitudinaux microscopiques serrés et stries
spirales intermédiaires ; dernier tour très grand, plus ou moins
détaché, renflé obliquement et profondément ombiliqué. Ouverture
obliquement ovale, très large, évasée ; labre simple, arqué, formant
supérieurement un angle.
Largeur : 3 mm. ; hauteur ; 2 mm.
Cette espèce doit surtout être considérée comme une forme
géographique représentant le genre dans la Mer Rouge.
Laboratoire de Alalacologie du Aiuséurn.
140
Notes sur diverses espèces Lamarckiennes de Venus
(Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Parmi les espèces rangées par Lamarck (1818, Anim. s. çert., V)
dans les Venus, une (E. undulosa Lk.) est un Gomphina, une (E.
grisea Lk.) est un Venerupis, deux (E. pumila Lk. et E. inquinata
Lk.) sont des Gouldia, deux (E. sulcata et E. scotica Maton) sont
des Astarte.
Venus undulosa Lamarck
Le type du E. undulosa Lamarck (p. 616) est conservé au Muséum
de Paris avec l’étiquette originale ; orné de lignes rousses ondulées
en zig-zag, il mesure 29 X 25 mm.
Cette espèce Australienne (Baie des Chiens marins et Port du
Roi George) appartient au genre Gomphina Môrch, 1853.
Venus grisea Lamarck.
Le Venus grisea Lamarck (p. 600), que Sowerby (1853, Thés.
Conch., II, p. 752) regardait comme une espèce indéterminée de
Tapes, est représenté dans la collection du Muséum de Paris par
deux individus (ayant respectivement pour dimensions 20,5 X 17
et 18,5 X 15 mm.) et deux valves gauches (mesurant l’une
24,5 X 17,5 et l’autre 22 X 16,5 mm.), qui, recueillis en Nouvelle-
Hollande par Péron et Lesueur (1803), sont indiqués (bien que
dépourvus d’étiquette originale) comme ayant été déterminés par
Lamarck.
Leur examen permet de leur assimiler trois coquilles qui ont été
rapportées de Van Diemen par Quoy et Gaimard et qui sont les
types de leur Venerupis diemenensis (1834, Voy. « Astrolabe »,
ZooL, III, p. 535, pl. 84, fig. 24-26).
Ce E. grisea Lk. = diemenensis Q. et G. est une de ces formes
qui peuvent être retirées des Tapes pour être placées plutôt dans
les Venerupis.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 1, 1939.
141
Venus pumila Lamarck.
Petit de la Saussaye, en 1851 {Journ. de Conchyl., II, p. 300),
a identifié au V. pumila Lamarck (p. 617) le Cytherea Cyrilli Scac-
CHi (1836, Cat. Conch. Regn. Neapol., p. 7) et, en 1869 [Cat. Moll,
test, mers Europe, p. 57), il a fait ces deux noms synonymes de Venus
minima Montagu (1803, Test. Brit., p. 121, pl. III, fig. 3) = V.
triangularis Montagu (1807, Test. Brit. Suppl., p. 577, pl. XVII,
fig. 3).
Cette espèce de l’Océan Atlantique (de la Norvège aux Açores)
et de la Méditerranée appartient au genre Gouldia C. B. Adams, 1847.
I
Venus inquinata Lamarck.
Le V. inquinata de la Manche, pour lequel Lamarck (p. 617)
indiquait avec doute comme référence le Venus triangularis Mon-
tagu (1807, Test. Brit. Suppl., p. 577, pl. XVIL fig. 3), a été effective-
ment établi, d’après Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893,
Moll. mar. Roussillon, II, p. 338), sur un exemplaire de cette espèce,
qui est d’ailleurs synonyme de Gouldia minima Montagu.
Venus sulcata Maton.
Le Venus sulcata Maton et Rackett (1807, Trans. Linn. Soc.,
VIII, p. 81, pl. II, fig. 2) est le Pectunculus sulcatus Da Costa (1778,
Brit. Conch., p. 192), qui est le type du genre Astarte J. Sowerby,
1816 : c’est la même espèce Européenne que Lamarck avait déjà
appelée (p. 554 et p. 602) Crassina danmoniensis Montagu.
Venus scotica Maton.
Lamarck (p. 610), en mentionnant le Venus scotica Maton et
Rackett (1807, Trans. Linn. Soc., VIII, p. 81, pl. II, fig. 3), n’a
pas reconnu que c’est encore le même Astarte que le Pectunculus
sulcatus Da Costa.
Lahoraloire de Malacologie du Muséum.
142 —
Sur quelques espèces de Sunetta (Veneridae) et sur
LES Divisioys DE CE GEMRE
Par E. Fischer-Piette
Le dernier travail concernant l’ensemble des Meroe = Sunetta
date de plus de 60 ans (Crosse, Journ. de Conchyliologie, vol. 22,
1874, p. 93). Une révision de ce groupe est actuellement nécessaire.
On trouvera ci-dessous quelques remarques préliminaires sur ce sujet.
Sunetta aurora Jousseaume.
Le Muséum possède le type de cette espèce de teinte saumon,
décrite en 1872 [Rev. et Mag. Zool., 2® série, t. 23, p. 9, pl. 2, fig. 7-9).
A notre avis elle n’est qu’une variété de couleur de S. donacina
Gmel. La principale différence indiquée par Jousseaume consiste
en ce que les sillons concentriques n’occupent que la moitié supé-
rieure de la coquille ; cette différence s’explique par ce que le spé-
cimen a atteint une grande taille, et a donc eu le temps de déve-
lopper la zone périphérique lisse qui se voit déjà sur beaucoup
d’exemplaires normaux de S. donacina.
Nous connaissons 2 autres échantillons de S. donacina var.
aurora : l’un au British Muséum (figuré par Reeve, Conch. Icon.,
XIV, Mero'S pl. I, fig. 1 d), l’autre dans la collection de M. Winck-
WORTII.
Sunetta birmanica Phil.
Décrite par Philippi en 1848 (Abbild., Cytherea, p. 42-74, pl. 9,
fig. 8), cette forme a été considérée par Sowerby (1851, Thés.
Conch., II, p. 610) comme une variété de Meroe seminuda Phil.
(= S. donacina Gmel.), mais Rômer (1870, Monogr. Venus, II,
p. 7) en faisait une bonne espèce ; il ne la comparait qu’à S. meroe L.
Or la figure de Rômer représente à notre avis un S. donacina
typique, mais âgé (Rômer faisait ressortir que cette coquille se
distinguait de toutes les autres espèces par l’épaisseur remarquable
de ses valves). Quant à la forme décrite par Philippi, elle se dis-
tingue des S. donacina typiques par le fait que les sillons, très courts,
sont localisés aux environs de la fosse ligamentaire.
Bullelin du Muséum, 2® s., l. XJ, n° 1, 1931).
— 143 —
Ayant eu en mains un grand nombre d’exemplaires de S. dona-
cina, nous nous sommes rendu compte que cette espèce est très
variable, particulièrement dans la proportion de surface sillonnée
par rapport aux surfaces nues, et qu’on ne peut tracer aucune
séparation spécifique entre S. donacina et S. birmanica, qui en
est seulement une variété.
SuNETTA Rcetersiana Crosse,
Cette forme d’habitat inconnu, décrite dans le Journ. de Conchyl.
(1873, vol. 21, p. 284 ; 1874, vol. 22, p. 93, pl. 3, fig. 7) s’identifie
au S. donacina var. birmanica.
SuNETTA DONACINA Gmcl.
Il résulte des remarques ci-dessus, que S. donacina est une espèce
des plus variables. Quant les sillons existent sur presque toute la
surface, cette espèce se rapproche beaucoup de S. effossa Hanley
(qui se distingue cependant par la profondeur de ses sillons, et
surtout par le fait que le côté postérieur est plus long que le côté
antérieur). Une série de gradations mène de ce stade, à celui où
la coquille est semi-nue {donacina typique), ou encore nue dans les
parties les plus nouvellement formées (type de S. aurora), puis
au stade birmanica (sillons confinés aux abords de la fosse liga-
mentaire) ; enfin les sillons peuvent être pratiquement indiscer-
nables. Nous jugeons utile de concrétiser ce cas extrême par un nom.
Var. nuda. nov. var.
Nous connaissons deux spécimens de cette variété, a) Collection
de M. J. R. LE R. Tomlin ; un exemplaire blanc, de Dabai (Golfe
persique), mesurant 36 X 23 X 13 mm., pratiquement nu sans que
l’usure puisse en être jugée responsable (épiderme en bon état) ;
h) un échantillon récolté par P. -H. Fischer à Ceylan, Lavinia,
portant de très légères traces de sillons au bord postérieur (Coll,
du Muséum).
Dans ce cas extrême, il y a une grande similitude avec S. scripta L ;
mais la distinction se fait cependant par la forme générale, et par
la fosse ligamentaire, moins profonde chez cette dernière espèce.
Il y a surtout une grande ressemblance avec S. ovalis Sowerby,
mais l’habitat est différent (Indes pour S. donacina ; Afrique du
Sud pour S. ovalis).
SuNETTA AdELINAE AllgaS.
Il semble que cette espèce décrite d’iVustralie (Port-Jackson)
par Angas en 1867 {Proc. Zool. Soc. Lond., p. 909, pl. 44, fig. 5)
144 —
ne soit connue que par un seul spécimen, conservé au British Muséum
où nous l’avons examiné. Sur le même carton sont collées deux
autres coquilles, sous le même nom, avec la mention qu’elles pro-
viennent du Musée Cuming, où elles étaient nommées Meroë truncata,
et que l’une d’elles a été figurée par Reeve (fig. 3 a). (Provenance :
Philippines).
Hedley (1919, Journ. Proc. R. S. N. S. W., 51, supp., p. M 22),
considérait S. adelinae comme synonyme de S. truncata ; Iredale
(1924, Proc. Linn. Soc. N. S. W., vol. 49, p. 208), l’a distinguée
de nouveau, et même, en 1930 {Rec. austr. Mus., vol. 17, p. 395)
il en a fait le type d’un genre Sunemeroe (voir plus loin).
Angas n’indique pas les différences entre son espèce et Meroe
truncata Desh. ; il ne la compare qu’à Meroe hians Reeve.
En fait, la coquille d’AxGAS nous a paru ne se distinguer en rien
de Sunetta scripta L. = Sunetta truncata Desh. Il faut attendre
d’autres trouvailles pour bien s’assurer de son habitat australien ;
on pourrait alors maintenir le nom distinct des coquilles austra-
liennes, uniquement en raison de la provenance.
Sunetta sunettina Jousseaume.
La description de Jousseaume date de septembre 1891 (Le Natu-
raliste, p. 208). En juin de la même année, Smith {Proc. Zool. Soc.,
p. 422) avait proposé de considérer comme une espèce nouvelle,
sous le nom de S. contempta, la coquille figurée par Reeve Conch.
Icon., XIV, Meroë, pl. III, fig. 9, sous le nom de Meroë menstrualis
Menke. Fulton (1922, Proc. Malac. Soc. Lond., XV, p. 31) s’est
demandé si ces deux descriptions presque simultanées ne concer-
naient pas une même espèce.
Cela ne fait aucun doute (nous avons examiné côte à côte les
individus de la collection Jousseaume avec ceux de Smith). Donc
S. sunettina Jouss. tombe en synonymie avec S. contempta Smith.
Sunetta neglecta Smith.
Jukes-Browne {Proc. Malac. Soc. Lond., XI, 1914, p. 66) cite
S. neglecta Smith (sans référence bibliographique) comme une
espèce faisant le passage entre la section Solanderina Dali et la
section Sunettina Jousseaume. Après avoir recherché en vain la
description et le type de cette espèce, nous avons acquis la convic-
tion qu’il n’y a jamais eu de S. neglecta Smith, et que Jukes-Browne
a voulu citer 5. contempta. Smith, le lapsus étant dû à l’analogie
de sens des deux adjectifs latins. M. J. R. le B. Tomlin nous a
fait savoir que Jukes-Browne, lorsqu’il rédigea ce travail, était
alité et ne pouvait guère consulter les documents originaux.
~ 145 —
SuNETTA Clessini Ancey.
Ancey [Le Naturaliste, vol. I, 1880, p. 206) n’a pas figuré cette
forme d’habitat inconnu. Ses caractères la rapprochent beaucoup
de S. Solanderi Gray. Elle s’en distingue par son grand allongement :
le rapport de la longueur à la largeur est de 1,70 ; chez les nombreux
S. Solanderi que nous avons mesurés (collections du Muséum de
Paris, du British Muséum, et de M. Tomlin), ce rapport va de
1,25 à 1,53. L’espèce d’ANCEV doit donc être conservée tant qu’on
ne trouvera pas de valeurs intermédiaires.
SuNETTA TUMIDISSIMA Tomlin.
J. R. LE B. Tomlin [Journ: of Conch., XVI, 1922, p. 312) a consi-
déré que la coquille figurée par Reeve (1864, Conch. Icon., XIV,
pl. III, fig. 12 a, b, c) sous le nom de Meroë hians, doit recevoir
un nom nouveau, S. tumidissima, en raison de la pré-exist.:nce
d’un Venus hians de Wood qui est aussi un Sunetta = Meroë,
Ceci implique que l’espèce de Reeve soit effectivement diffé-
rente de celle de Wood. Ce n’était pas l’avis de Rômer (1870,
Monogr. Venus, t. II, p. 11) ni de Crosse [Journ. de Conchyl.,
1874, p. 95). Ce n’est pas le nôtre non plus. Reeve décrit son espèce
d’après des eoquilles de la eollection Cuming « with the name
M. hians in manuscript ». Il est bien probable que cette dénomi-
nation, et eelle de Wood (qui concerne un exemplaire du British
Muséum) n’étaient pas sans rapport.
(]uoi qu’il en soit, la forme « peculiarly tumid narrowly ovate »
du type de Reeve, traduit surtout, à notre avis, un stade déter-
miné de la croissance de Sunetta hians Wood 1828 = S. Solanderii
Gray 1825.
D’abord très allongée et basse, avec sommet médian (pour les
tailles de 16 à 21 mm. par ex.), la coquille devient ensuite plus haute
avec côtés inégaux. Pour la taille de 22 à 28 mm. le bombement
des valves est très accentué [S. tumidissima Tomlin) ; dans la suite
de la croissance le bombement des régions néoformées s’atténue
en même temps que continue l’évolution vers une forme plus haute
et plus courte relativement : c’est alors le S. Solanderi de Gray.
D’ailleurs, sur les coquilles de cette dernière forme, on retrouve,
en regardant les traces successives des arrêts de croissance, les
formes précédentes (voir les fig. 10 a et 10 6 de Reeve) ; et l’examen
des modifications successives du rayon de courbure des valves
confirme nos vues.
Il n’y a donc pas lieu de conserver le nom S. tumidissima.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
10
— 146 —
Sous-genres de Sunetta.
Le type du genre Sunetta Link (1807, p. 148) est S. scripta L.
Cette espèce est donc le type du sous-genre Sunetta s. s.
En 1869, Pfeiffer {V eneracea, p. 78 et p. 86) a créé un sous-genre
Sunettina pour la seule espèce S. Solandri Gray. Ancey y a rangé
son S. Clessini (1880). (La section Solanderina Dali 1902 est syno-
nyme de Sunettina Pfeiffer).
En 1891, JoussEAUME {Le Naturaliste, p. 208), qui ignorait
certainement le nom créé par Pfeiffer, a établi à son tour un autre
sous-genre Sunettina, s’appliquant à d’autres espèces, celles dont la
longueur dépasse peu la hauteur et dont les deux extrémités sont
« semblablement arrondies » : S. sunettina Jousseaume (type),
S. menstrualis Menke, S. çaginalis Merike. Ce terme de Jousseaume
fut longtemps employé (Dall 1903 ; Jukes-Browne 1914; Lamy
1930), et ce n’est qu’en 1930 que Iredale {Rec. Austral. Mus.,
vol. XYII, p. 395) fit remarquer qu’il était préoccupé.
Iredale proposa de le remplacer par Sunemeroe.
Mais en fait le genre Sunemeroe Iredale ne peut nullement rem-
placer le sous-genre Sunettina Jousseaume.
En effet, il lui donne pour type, non pas l’espèce de Jousseaume,
mais une toute autre espèce, S. adelinae Angas. Or S. adelinae,
nous l’avons dit plus haut, ne se distingue pas de S. truncata =
S. scripta ; et S. scripta appartient évidemment au sous-genre
Sunetta s. s., puisque c’est le type même du genre Sunetta. Même
si S. adelinae devait être maintenu comme une espèce distincte
de S. scripta, cette espèce devrait en tous cas faire partie des Sunetta
s. s.
Iredale, se basant sur les définitions de Dall, inclut dans son
genre Sunemeroe toutes les Sunetta australiennes ; mais cela groupe
des espèces suborbiculaires (5. aliciae Ad. et Ang. ; S. çaginalis
Menke) et une espèce allongée {S. adelinae Ang.) De sorte que
sous le nom Sunemeroe se trouvent à la fois des Sunettina dans le
sens de Jousseaume et des Sunetta s. s.
Le nom Sunemeroe ne peut donc pas être conservé en rempla-
cement de Sunettina Jousseaume. Nous proposons pour ce sous-
genre le nom Cyclosunetta nom. noç. Type ; Sunetta ( Cyclosu-
netta) contempta Smith. = Sunetta sunettina Jousseaume.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Ces espèces ont en commun le l'ait d’être lisses ; dans Dali, ce caractère semble
s’opposer à celui des Sunetta s. s. qu’il donne comme « concentrically sulcate or striate » ;
mais en fait S. scripta, type des Sunetta s. s., est généralement lisse, et ne présente
qu’occasionnellement de légères indications de sillons dans la région antérieure ven-
trale.
— 147 —
Floraisons observées dans les Serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1938
(autres que celles signalées dans les listes précédentes 1).
Par A. Guillaumin et E. Manguin.
Æchmea glomerata Hook.
— tinctoria Mez.
Aerides Lawrenciæ Reichb. f. var. Sanderianum Veitch.
Agave pauciflora Tod.
Alocasia argyrea Sander.
Aloe longistyla Bak.
— per cr as sa Tod.
Angræcum modestum Hook. f.
Anthurium Veitchii Mast.
Apicra aspera Willd.
— spiralis Bak.
Aregelia chlorosticta Mez.
— Marechalii, Mez = Nidularium Marechalii Hort. Makoy.
Bifrenaria tetragona Reichb. f.
Bilbergia X leodensis Witte [vittata X nutans).
Brassavola nodosa Lindl.
X Brassacattleya amabilis Sander (Brassavola Digbyana X CatÜeya
Adula).
X Brassaocattleya Thorntonii Thornton ( CatÜeya Gaskelliana X Bras-
savola Digbyana).
Bulbophyllum inflatum Rolîe.
Calathea Bachemiana F. Morr. = C. Kegeliana Hort.
CatÜeya X amabilis Sander (labiata X Warscewizii).
— X candida (Alcimeda alba X intertexta var. Juliettæ).
— X Cornet Bradshaw (Dowiana X Warneri) ~ CatÜeya X Maroc
Marcoz.
X CatÜeya Edward Cooper X CatÜeya Enid Veitch.
CatÜeya X Enid Veitch (Mossiæ X Warscewiczii).
— X Fram Sander (Bemy Chollet X Fumes).
— X Harold Cookson (Gaskelliana X Warscewiczii).
— Lueddemanniana Reichb. f.
Centotheca lappacea Desv.
Cochlioda rosea Benth.
Colocasia esculenta Schott var. violacea Guillaum
1. Voir pour les listes précédentes le BuUelin du Muséum à partir de 1920.
2. Voir Bull. Mus., 2® sér. X, p. 628.
Bulletin du Muséum, 2*^ s., t. XI, n“ 1, 1939.
148 —
— indica Hassk. — Annam : Cua Tung (R. P. Cadière, f. 138, 1935).
Cirrhopetalum Rothschildianum O’Brien.
Crinum podophyllum Bak. — Côte d’ivoire : route d’Abidjan à Dabou,
marais de l’Aguébi (Chouard, f. 245, 1936) [det. Pellegrin et Guil-
LAUM.]
Curculigo latifolia Dryand. (C. sumatranum Rowb.) var. variegata.
Cymbidium giganteum Wall.
Cymbidium X Président Wilson Sander (Alexanderi X Lowianum).
Cypripedium Actæus X Maudiæ.
— X A. de Lairesse Sander (Curtisii X Rothschildianum).
— X Alain Gerbault Vacherot-Lecoufle ( Lawrenceanum x l’Yser).
— X Alma Gewært Pauwels (Lawrenceanum var. Hyeanum X Maudiæ).
— X Crossianum Reichb. f. (insigne X venustum).
— - X King Arthur Crombleholme (bingleyense X Ai’’ de Curte).
Cypripedium X Leeanum Veictli var. superbum Veitch (insigne var.
Maulei X Spicerianum).
Cypripedium Leeanum var. Leoustoniense X C. Neumann.
— X Martinet Vacherot-Lecoufle (Delenatii X callosum var.
Sander æ).
Cypripedium X Transvaal Appleton (Chamberlainianum X Rothschil-
dianum).
— X W. R. Lee Lee var. Lord Derby Statter (Rothschildianum X super-
biens).
Dendrobium clavatum Wall. — Indo-Chine (Delacour, f. 200, 1930) [Ga-
GNEPAIN det.].
— Dearei Reichb. f.
— X xanthocentron Lawrence (Findleyanum X ?).
Dieffenbachia Parlatorei Linden et André var. marrnorata L. et A.
Kpidendrum Beyrodtianum Schltr.
Freesia réfracta Klatt var. alba.
Gasteria subnigricans var. glabrior Haw.
Gloriosa liomblei De Wildm.
Haworthia Cooperi Bak. — Port-Elizabeth (Long, f. 158, 1935).
— turgida Haw,
Hedychium Greenii W. W. Sm. — - Cultivé depuis longtemps au Muséum,
provenance inconnue [Gagnepain det.].
Laelia X Eugène Boullet Maron (harpophylla X glauca).
X Laeliocattleya bella Veitch (Cattleya labiata X Lælia purpurata).
— X Britannia Sander var. alba Vacherot-Lecoufle (Cattleya Wars-
cewiczii var. alba X Læliocattleya Canhamiana).
X Læliocattleya Flandria Flandria ( X Læliocattleya Robertiana X Catt-
leya Dupreana).
X Læliocattleya Halycon Sander ( X Læliocattleya Flenriette II X Cat-
tleya Fabia).
1. lIuTCHTNSON et Dalzieli. {Fl. w. trop. Afr. Il, p. 372) réunissent cette espèce
au C. giganteum Andr., néanmoins le « eou » du bulbe est lisse chez le premier, écail-
leux à cause des restes de feuilles dans le second ; C. giganteum a les feuilles plus lon-
gues, plus larges, plus ondulées, les pièces du périanthe plus larges sans bande verte
longitudinale au milieu et des anthères moitié plus longues, caractères bien mis en
valeur par le Botanical Magazine (t. 5205 et t. 6483). A. G.
X Læliocattleya Majestic Pitt (Invincible var. Orana Neila).
X Læliocattleya Montréal Sander (exoniensis X luminosa).
— X Peter Pan Bruce-Wrigley = Cattleya Gotto-gigas = Lælio-
cattleya Gottoiana X Cattleya Gigas soit [(Cattleya Warneri X Lælia
tenehrosa) X Cattleya gigas)].
X Læliocattleya Senator X Ettrich.
X Læliocattleya Welsiana Sander (Cattleya labiata var. Trianæ X
Lælia purpurata).
Listrostachys Althoffi Dur . et Schinz. Côte d’ivoire : montagnes de région de
Man, au-dessus de 1.000 m. (Chouard, f. 245, 1936) [Guillaum. det.]
Maranta leuconeura Ed. Morr. var. Massangeana Ed. Morr.
Maxillaria variabilis Batem. var. angustifolia.
— xanthorhoda Schltr.
Miltonia X Etendard Vacherot -Lecoufle (rubens X Reine Elisabeth).
— X Isabel Sander (Hyeana X Rœzlii).
— X Rubens Vacherot-Lecoulle (vexillaria var. D. G. Owen X ?)
— vexillaria Nichols. var. Lambeauiana Hort.
Musa paradisiaca L.
Mystachidium Leonis Bolfe.
X Odontioda Corail Vacherot-Lecoufle.
Odontoglossum X Watteau Vacherot-Lecoufle ( Gloriana X Eximillus).
— Rossii Lindl. var. majus Warn.
Oncidium luridum Lindl. — Guatémala (donné par le D*' Chesneau-Mar-
çais, f. 14, 1937).
Ornithidium Sophronitis Beichb. f.
Paphiopedium X Marçais Guillaum. hybr. nov. (Delenatii X ton-
sum) 2. (D^ Chesneau-Marçais, f. 291, 1936).
Philodendron Andreanum Devans
Pitcairnia integrifolia Ker.
Renanthera Imschootiana Rolfe.
Sagittaria subulata Buch. var. pusilla Buch.
Schizocapsa plantaginea Hance.
Scuticaria Steelii Lindl.
Thunia alba Reichb. f. var. Dodgsonii Hort.
Tillandsia utriculata L.
Trichopilia coccinea Warsc.
Xanthosoma violacea Schott.
Urginea altissima Bak. — Soudan, région de Bandiagara f de Gan-
nay, f. 46, 1938, n° 2-155 « Vongo ») [Guillaum. et Pellegrin det.].
Vriesea incurvata Gaud.
— incurvata Gaud. var. inflata Mez.
— psittacina Lindl.
1. Souvent idenlifié avec L. pellucida Rcichb. ï. mais, ainsi <jue l’a montré Kranzlin
(Bot. Jahrb. XCVIII, p. 400), s’en distinguant en particulier par les pétales fimbriés
sur les bords. A. G.
2. Voir Bull. Mus., 1. c., p. 437.
3. La floraison de cette plante n’cst pas connue à l’état sauvage et on ne l’a jamais
observée en culture bien que la plante soit introduite depuis plus d’un demi-siècle.
Voir plus loin, p. 153 la description.
— 150 —
DICOTYLÉDONES
Acacia obliqua A. Cunn.
— penninerois Sieb.
Acanthocereus pentagonus Britt. et Rose.
Æonium gorgoneum J. A. Schmidt. — Iles du Cap Vert ; S. Antào ( Che-
valier, f. 332, 1934) 1.
Anacampseros filamentosa Sims. — • Afrique du Sud (Humbert f. 353,
1933) [Guillaum. det.].
Anacampseros filamentosa Sims var. depauperata Berger. — Afrique du
Sud : Port-Elizabeth (Humbert, f. 327, 1933) [Guillaum. det.].
Anacampseros Telephiastum DC.
Argyroderma testiculare N. E. Br.
Ariocarpus Kotschoubeyanus Schum.
Jialiospermum axillare Bl.
Bégonia dichotoma Jacq.
Beloperone guttata T. S. Brandeg. var. longispica purpurea Hort.
Bergeranthus multiceps Schwant.
Biophytum proliferum Wight.
Borzicactus sepium Britt. et Rose.
Bryophyllum tubiflorum Berger.
— - uniflorum Berger.
Callistemon acuminatus Cheel.
Caralluma hesperidum Maire (Chouard, f. 231, 1936) [Guillaum. det.].
Carica quercifolia Solms.
Celosia argentea L. — Soudan : palmeraie de Hambon (de Wailly, her-
bier n° 5318, f. 203, 1937) [Guillaum. et F. Pellegrin det.].
Chorizema cordatum Lindl.
Cinnamomum Camphora Nees.
Columnea crassifolia Hook.
Conophytum Purpusii N. E. Br. — - Afrique du Sud ; Port-Elizabeth
(Humbert, f. 115, 1934) [Guillaum. det.].
Cotylédon rhombifolia Haw.
Crassula Saxifraga Haw. — Afrique du Sud (Humbert, f. 353, 1933)
[Guillaum. det.].
Cytisus canariensis Steud.
Dissotis capitata Hook. f. — ■ Guinée française : Kindia, introduit en
graines avec des plaques de Microdracoides squamosus Hua (Jacques-
Félix, f. 188, 1937) [Guillaum. det.].
Echeveria X Kircheriana Hort. (Derenbergii X carnicolor).
Echinopsis Fiebrigii Gürke.
— X Lagemannii Dietr. (oxygona X ?)
Echinus echinatus L. Bolus.
Euphorbia fimbriata Scop.
1. Diiîère des plantes sauvages par sa taille plus élevée, par ses tiges florifères et
les pédicelles glabres ainsi que le calice. Les sépales sont verdâtres rayés de rouge et
les pétales, rayés de rouge dans le bouton, sont d’un jaune pur au moment de l’épa-
nouissement. A déjà fleuri en 1937. A. G.
2. C’est la plante signalée en 1931 sous le nom de A. arachnoides Sims.
— 151 —
— Morinii Berger.
— neglecta N. E. Br.
— polygona Haw.
— Royleana Boiss.
Faucaria supina Schwant.
Flemingia semi-alata Roxb.
Galphinia gracilis Bartl.
Glottyphyllum ( Mesembryanthemum) linearifolium « Haw» (Jardin bota-
nique de Vienne, f. 9, 1935).
Gymnocalycium lafaldense Vaupel.
— leptanthum Spegazz.
— platense Britt. et Rose.
Hereroa incurva L. Bolus.
Huernia keniensis R. E. Fries.
Hymenorebulobivia paucipetala Kreuzinger (Fuchs, f. 159, 1938).
Ipomaea Leari Paxt.
Islaya minor Backbg.
Ixora chinensis Lam. var. Prince of Orange Hort.
— coccinea L. var. superba Hort.
— splendens Hort.
Jasminum grandiflorum L.
— Rex Dunn.
■ — ■ lanceolata Pers.
— Peti iana A. Rich.
— pubescens Berger = K. Aliciæ Hamet = Bryophyllum Aliciæ Ber-
ger — ■ Madagascar {François, f. 326, 1935) [Guillaum. et Hum. det.]
Lampranthus lunatus N. E. Br. — Port-Elizabeth {Long, 1155, transmis
par Humbert, f. 115, 1934).
Lenophyllum pusillum Rose.
Leptospermum scoparium Forst.
Limnanthemum indicum Thw.
Lobivia afî. famatinensis Britt. et Rose.
— Graunlichii Fri".
— lateritia Britt. et Rose.
Mamillaria Carrettii Reb.
— cephalophora Quehl.
— crocidiata Lem.
— microhelia Werd.
— ■ multiceps Salm-Dyck.
— ■ phymatothele Berg. — Reçu sous le nom de M. coronata du Jardin
botanique de Palerme (f. 186, 1933).
Mamillaria polythele Mart.
Medinilla Curtisii Hook. f.
Monolena primulæfolia Hook. f.
1. Ce nom qui figure dans le Catalogus Seminum Horli botanici Universitaiis
vindobonensis anni 1934, p. 9, n’est relevé dans aucun index et l’on ne trouve nulle
part de Mesembryanthemum linearifolium Haw.
2. La plante sauvage a les fleurs rouges ; dans les serres, elles sont extérieurement
d’un jaune rougeâtre sale et, intérieurement, jaune rougeâtre avec nervures rouge vif.
A. G.
— 152 —
Mesembryanthemum aurantiacum DC. [Guillaum. det.].
Monanthes hrachycaulon Lowe.
Nepenthes X cylindrica Veitch ( distillatoria X Veitchii).
Notocactus Ottonis Berger.
Nymphaea capensis Thunb. var. zanzibarensis Casp.
— Lotus L. var. dentata Schum. et Thonn.
Opuntia Tuna Mill.
Ormocarpum glabrum Teijsm. et Binn.
Oxylobium Callistachys Benth.
Oxypetalum cœruleum Dcne.
X Pachyoeria pachyphytoides A. Guillaum. (Pachyphytum bracteosum
X Echeveria gibbiflora).
X Pachyoeria Scheideckeri Guillaum. (Echeoeria secunda X Pachyphy-
tum bracteosum ) .
Parodia aureispina Backbg.
Pélargonium acetosum Ait. — ■ Rapporté par Humbert (f. 2, 1937) de chez
M. Warre, à Roquebrune-Cap Martin [Hili. det.].
Pélargonium echinatum Curt.
— ternatum Jacq.
Peperomia oerticillata Dietr.
Phyllanthus mimosoides Sw.
Pilea Gadîerei Gagnep. et Guillaum. sp. nov. — Annam central ; Lao bao
dans les lambeaux de forêt primitive, 600 m. (R. P. Cadière, f. II, 1938).
Piper Chaba Hunter.
Pleiospilos Bolusii N. E. Br.
— Hilmari L. Bolus.
Rebutia Kupperiana Bôd.
— minuscula Schum.
— pseudo-deminuata Backbg.
— • pseudo-minuscula Britt. et Rose. — Argentine (Blossfeld, n° 47,
donné par Vilmorin- Andrieux et f. 308, 1935) [Guillaum. det.].
Rebutia senilis Backbg.
- — Spegazziniana Backbg.
Rhipsalis cribata Rümpl.
Rhynchosia phaseoloides DC.
Sedum griseum Præger.
— lineare Tbunb. form. variegatum Præger — S. carneum var. oariega-
tum Hort.
Senecio Petasites DC.
Stapelia flavirostris N. E. Br.
Stapelianthus Decaryi Choux. — Sud de Madagascar : district de Fort-
Dauphin : Ranopiso (Decary, n° 10.721, donné par Humbert, f. 4,
1933) [Guillaum. det.].
Strophantus dichotomus DC.
Sutherlandia frutescens R. Br.
Trichocaulon somaliense Guillaum. sp. nov. — Côte française des
Somalis (Aubert de la Büe, f. 183, 1938)
Trichodiadema densum Schwant.
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. Voir Bull. Mus. L c. p. 628.
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES Serres du Muséum
Par S. Buchet et A. Guillaumin.
97. Philodendron Andreanurn Devans. in H.eo. Hort., 1886, p. 36
et pl. col., par S. Buchet.
Cette Aracée, originaire des forêts de Colombie de la côte du
Pacifique, est une belle liane aux grandes feuilles sagittées d’un
vert foncé et pendantes, à tronc mince et débile à sa base, deve-
nant de plus en plus vigoureux à mesure qu’il s’étend et tirant alors
une bonne partie de sa nourriture par de longues racines aériennes
qui descendent jusqu’au sol et y pénètrent. Elle est bien connue
des amateurs de serres où on la cultive en Europe depuis plus de
50 ans, mais où, semble-t-il, on ne l’a jamais vu fleurir. Aucune
description, à notre connaissance du moins, n’a été publiée de son
inflorescence, depuis la diagnose latine donnée par Engler de
son appareil végétatif seulement, dans Pflanzenreich, 1913, IV,
23 D^, p. 104. Nous avons observé sa première floraison en
décembre 1938 dans les serres du Muséum et nous en profitons
pour compléter sa diagnose. La spathe de l’unique inflorescence
s’est franchement ouverte, mais malheureusement pour un temps
très court. Comme elle s’est ensuite brusquement et étroitement
refermée et ne donnait au bout de plusieurs jours aucun espoir
de développement plus complet, nous n’avons pas voulu risquer
la pourriture presque inévitable du spadice et nous avons décidé
d’en faire l’étude immédiate.
La description ci-dessous nous montre que l’espèce doit rentrer
dans la section Polyspermium Engler :
Inflorescentia solitaria, ut oidetur axillaris ab ultimo proximii
folii^, odore Spathiphylli cannæfolii quum aperiens, 20 cm. longa,
pedunculo breoi 2 cm. longo, 10-12 mm. crasso. Spathæ stricte convu-
lutæ, circa dimidium contractée, tubus oblongus, extra oiridans, intus
albescens, 8 cm. longus, 3,5 cm. amplus, basi usque 4 mm. crassus ;
1. Simple apparence, non confirmée par le développement tout récent d’une seconde
inflorescence qui s’est montrée franchement terminale du sympode, le sympode
suivant prenant naissance à l’aisselle de la cataphylle la plus basse qui préi ède
l’inflorescence. (Note ajoutée en cours d’impression).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 154 —
lamina ovata, acuminata (acumine 1,5 cm.), 12 cm. longa, 8 cm.
lata quum non diu autem aperta, extra albo-viridis, intus pallide
albo-flaoescens. Spadix subsessilis cylindroideus, infra dimidiam
partem leoiter contractas, ad apicem oersus sensim attenuatus, sub-
acutus, 15 cm. Ion gus ; pars feminea cylindrica, pallide flaoida, antice
4, postice 3 cm. longa, 1,5 cm. diam. ; pars mascula albida, 11 cm.
longa, margine lacerata basis suæ sterilis, 1,8 cm. crassæ, femineam
abrupte excedens. Pistilla conferta, prismatica, 3 mm. alta, basi
angustiora, superne subtruncata, ^-locularia, stigmate fuscescente
discoideo orbiculari, in centra depresso, oix prominente coronata.
Ovula numerosa, angulo centrali fere usque ad loculorum apicem
pluriseriata, funiculo nudo longiusculo affixa, elongata, arrecta, basi
gibbosa (hemianatropa-suborthotropa), micropyle superiori. Flores
MASCULI 4-6 andri' stamina prismatica, 2x1 mm., antheris imma-
turis incons picuis ; staminodia lactea, quartem masculæ inflores-
centiæ partem obtegentia, sensim fertilibus mutantia.
98. Notonia W elwitschii Hierii, par A. Guillaumin.
Cette plante avait été déeouverte par Welwiïsch en Angola
à Lapollo, en 1860 ; elle a été retrouvée par Humbert à Libongo,
en 1937 ; des souches ont été envoyées par lui (f. 2, 1938) et l’une
d’elles a fleuri en janvier 1939.
Voici une description faite sur le vif complétant celle d’HoFF-
MANN (in Bol. Soc. Brot., XIII, p. 33, VI) ^ et de Hiern {Cat. Welw.
Afr. Plant., I, p. 596).
Grosse souche tubéreuse, irrégulière, atteignant la taille du poing,
plante fleurie atteignant 1 m. 10, tige épaisse de 8 mm. à la base,
cylindrique, verte, couverte d’une pruine blanche, feuilles épaisses,
charnues, vertes, couvertes d’une pruine blanche, les basilaires
spatulées (5-10 cm. X 2-4 cm.), entières, ondulées ou ondulées-
dentées sur les bords, arrondies et mucronées au sommet, atténuées
à la base en pétiole peu distinct, en dessus en V, en dessous caréné,
sur les bords plat ailé, semi-amplexicaule à la base, les intermé-
diaires lancéolées (10-11 cm. X 3-4 cm.), à 2-4 dents aiguës de
chaque côté, aiguës au sommet, pétiole comme celui des feuilles
basilaires, les supérieures diminuant progressivement de taille
(jusqu’à 5 cm. X 2,5 cm.), dentées comme les intermédiaires mais
à pétiole de plus en plus court, bractées sessiles, les inférieures
analogues aux feuilles supérieures mais plus petites, les intermé-
diaires triangulaires-lancéolées (2 cm. environ), entières, les supé-
rieures linéaires (1 cm. environ). Inflorescence portant 1 capitule
terminal et 1 axillaire, longs de 3 cm., épais de 1 cm., cylindriques,
bractées de l’involucre unisériées, 8-10, lancéolées, aiguës, longues
1. sub. Senecio Welwitschii.
155 —
de 2 cm., larges de 2-4 mm., pruineuses blanches en dehors, cilio-
lulées au sommet, fleurons environ 60, rouge saturne (n® 181 du
Code de Séguy), ovaire long de 1 cm., glabre, peu côtelé, pappus
de soies longues de 12 mm., blanc nacré, finement barbelées, corolle
longue de 2 cm., à lobes aigus, récurvés, longs de 4 mm., anthères
longues de 4 mm., prolongées par un appendice aigu, long de
1,5 mm., tronquées à la base, stigmates étroits, aigus, velus
papilleux.
L’espèce est voisine de N. glauca S. Moore, également de
l’Angola et de N. fulgens [= Kleinia fulgens Hook f.) du Natal.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 156 —
Floraisons observées a u Ecole de Botanique du
Muséum pendant vannée 1938
(autres que celles signalées dans les i.istes précédentes.)
Par Camille Guinet.
Pl.ANTES HYBRIDES. MuTATIONS ET ESPECES INCERTAINES.
Chelidonium majus, L. var. laciniatum, Mill. *
Cratægus X Carrierei, Vauvel (C. stipulata X C. Crus-galli) Hort.
Dryas X Sundermannii, Kell. (D. Drummondii X D. octopetala) Hort.
Geum X Billietii, Gillot (G. Montanum X G. rivale).
Lamium hybridum, Vill. (= L. dissectum, With. = L. incisum, Willd.)
hybride incertain * i.
X Mahoberberis Neubertii, C. K. Schnied. (Hybride bigénérique : Maho-
nia Aquifolium X Berberis vulgaris).
Polygonatum X intermedium, Bor. (P. odoratum X P. multiflorum) *
Pirus X cerasifera, Tausch. (P. baccata X P. prunifolia) Hort.
Banunculus X aconitoides, D. G. (R. aconiiifolius X R. glacialis) *
Bibes X Gordonianum, Lem. (R. sanguineum X B. aureum) Hort.
Salvia X silvestris, L. (S. nemorosa X S. pratensis).
Saxifraga X pungens, Sunderm. ( S. marginata var. Bocheliana X S.
j uni péri folia var. pseudo-sancta).
Saxifraga X Zimmeterii, Kern. (S. Aizoon X 5. cuneifolia).
Sempervivum X Schottii, Lehm. et Schn. (S. montanum X S. tectorum).
Tritonia X crocosmiæfolia, Nichols. fT". aurea X T. Pottsii) Hort.
Espèces endémiques françaises et espèces jordaniennes.
Androsace Chaixii, G. G. (endémique des Mts méridionales) *
Arabis Cebennensis, D. C. (endémique du Plateau central) *
+ Les espèces marquées d’un astérique proviennent de localités naturelles préci-
sées aux renvois.
1. Plante observée dans différentes parties du jardin botanique, est probablement
un hybride fixé de (L. amplexicaule x L. purpureum).
2. Hybride récolté avec les parents à Sainte Geneviève-sur-Epte près Vernon.
3. Rare hybride n’ayant pas encore été signalé en France. L’exemplaire signalé ici
provient de Flaute-Savoie : région de Samoëns où nous avons récemment découvert
une première localité française de cette plante antérieurement observée en Suisse.
4. Plateau de Caussol (Var.) coll. : Prof. H. Humbert.
5. Massif central. — Coll. : D’Alleizette.
Bullelin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
157 —
Asphodelus subalpinus, G. G. (A. Delphinensis, G. G. • — A. albus, L.
part. *
Aster hirsutus, Host. (A. alpinus, L. var. hirsutus, Ry.) *
Cymhalaria Toutoni, A. Chev. (Cymbalaria muralis Günth. part.) *
Daphné Verlotii, G. G. (D. Cneorum, L. var. Verlotii, Meissn.).
Delphinium Requieni, D. C. (endémique provençal, très rare).
Dianthus vaginatus, Chaix (D. Carthusianorum, L. part.).
Draba affinis, Host. (D. Aizoides, L. var. major, Burnat) *
Euphorbia tenuifolia, Lamk. (rare endémique provençal).
Erodium Rodiei, Br. Bl. (E. petræum, Willd. sp. Rodiei, P. F.) *
Hyacinthus prooincialis, Jord.
Iberis Violletii, Soy-V. (I. intermedia, Guers, part.) *
Iris Perrieri, Simonet (I. aphylla, P. de la Bath. non L.) * ®.
Knautia arvernense, Briq. (microendémique du Plateau central) * ®.
Leucanthenum Delabrei, Timb. (L. vulgare, Lamk. var. laciniosum, Ry)
Muscari Lelievrei, Bor. (race du M. botryoides ?) * 1^.
Muscari Motelayi, Fouc. (race du M. botryoides ?)
Ophrys litigiosa, Cam. (O. aranifera, Huds. var. flavescens. Car. et
St. Lag) * 13.
Pulmonaria affinis, Jord. (B. saccharata, G. G. non Mill.) * n.
Ranunculus polyanthemoides, Bor. (R. Breyninus, Crantz. part.) * i®.
Ranunculus Delacourii, Mab. et Gaudf. (R. Breyninus, part.) * i®.
Ranunculus Canuti, Coss. (R. Garganicus, Ten. part.) endémique pro-
vençal.
Semperoioum Arvernense, Lee. et Lam. (endémique du Plateau central) * i’.
Sempervivum calcareum, Jord. (endémique des Alpes méridionales).
Tulipa Billetiana, Jord. * i®.
Tulipa Didieri, Jord. * 1®.
Thalictrum expansum, Jord. (T. minus, L. part.) * 1®.
1. Savoie-Coll. ; D’’ Desi’rançois.
2. Cévennes-Coll. ; P. .Jovet.
3. Mayenne : Laval — sp. nov. découverte par Toulon en 1936 (A. Chevalier in
Bull. Soc. Bol. Fr. ; Les espèces élémentaires françaises du genre Cymbalaria-1^3&,
T. LXXXIIl).
4. Falaises calcaires de Bourgogne-Coll. : C. Guinet.
5. Saint-Valier (Var.) Coll. : Prof. H. Humbert.
6. Race provenant de cultures de H. orientalis, retour au type ancestral ? natura
lisée en Provence.
7. Vosgcs-Coll. : E. Walter.
8. Arclusaz (Savoie) loe. class. — coll. ; P. de la Bathie et Dr. Desfrançois.
9. Massif central — Col. : D’Alleizette.
10. id. id.
11 et 12. Gironde-Coll. : M. Lebrun.
13. Région parisienne-Coll. : M. Weill.
14. Valois — Coll. : P. Jovet.
15 et 16. Région parisienne — Coll. ; C. Guinet.
17 .Massif central. ■ — Coll. ; M. Fargeas.
18. Savoie, environs de Macot. — Coll. ; Dr. Desfrançois.
19. Massif central. — Coll. : D’Alleizette.
-- 158 ^
Espèces endémiques des Pyrénées.
Achillea chamæmelifolia, Pourr. (end. des Pyrénées espagnoles, rare en
Cerdagne française).
Antirrhinum molle, L. (Andorre et Catalogne) *
Aquilegia pyrenaica, D. C. (endémique des Pyr. françaises et espagnoles).
Aronicum viscosum, Fren. et Gauth. (A. scorpioides, D. C. var. pyrenaica,
^ J. Gay).
Chænorrhinum origanifolium Lange (Antirrhinum origanifolium L. —
Linaria origanifolia, D. C.) *
Circium turhinatum, Gillot (C. Richterianum, Gill. — C. Corbariense,
Senn.).
Daphné Philippi, G. G. (D. Laureola, L. var. Philippi, Meissn.).
Eryngium Bourgati, Gouan (E. amethystinum, Lamk. non L.).
Galeopsis pyrenaica, Bartl, (endémique des Pyr. françaises et espagnoles).
Heracleum Pyrenaicum, Lamk. (H. alpinum, L. var. pyrenaicum, Pers.) *
Ilyssopus aristatus, Godr. (H. officinalis, L. var. aristatus, Briq.).
Leucanthemum maximum, D. C. ( Chrysanthemum maximum, Ram.
= G. grandiflorum, Lap.).
Linaria pyrenaica, D. C. (L. supina, Desf. var. pyrenaica, Duby) *
Rhaponticum cinaroides, Less. (Serratula cynarifolia, Pourr.).
Soldanella montana, Willd. ssp. oillosa, Darracq. *
Statice cantabrica, Kuntz. ssp. pubinerois (Boiss.) P. F. * ®.
Veronica Gouani, Moretti (V. Ponæ, Gouan).
Veronica nummulariæfolia, Gouan (V. nummularia, Pourr.).
Xatartia scabra (Lap.) Meissn. (Selinum scabrum, Lap.) *
Plantes de l’Europe occidentale : espèces atlantiques et subatlantiques.
Alisma natans, L. (Elisma natans, Buch. ■ — Echinodorus natans, Englm) **’.
Allium ericetorum, Thore (ochroleucum, G. G. non Waldst. et Kit.) *
Anarrhinum bellidi folium, Desf. (Antirrhinum bellidifolium L.).
Apium graoeolens, L. var. siWestre, Presl. *
Apium nodiflorum, Lag. ssp. eu-nodiflorum, Thlg. (Sium nodiflorum, L.)
Artemisia crithmifolia, D. C. (A. campestris, L. var. maritima, Pesn.).
Brunella hastifolia, Brot. (B. vulgaris, Mœnch. var. pyrenaica G. G.)*^^
Brassica oleracea, D. C. var. silvestris, L. (B. O. var. maritima, Coss.)*^^.
Circium filipendulum, Lange (C. tuberosum. Ail. part.)*^^.
Cochlearia danica, L.
Galeopsis dubia, Leers. ( G. ochroleuca, Lamk.).
1. Catalogne. — Coll. : M. Lebrun.
2. Basses-Pyrénées. — Coll. : M. Hayet.
3. Pyrénées-orientales. ■ — Coll. : M. Vial.
4. Pyrénées espagnoles occidentales. — Coll. : C. Guinet.
5. Basses-Pyrénées. — Coll. : Madame Daigremont.
6. Pyrénées occidentales. — Coll. : 41. C. Guinet.
7. Pyrénées orientales. — Coll. : M. Chouard.
Les N“ 8-17-18-19-20-21-22-23-24 proviennent de la région parisienne, collec-
teur : C. Guincl.
— 159
Limonium occidentale O. Kuntz. (Statice occidentalis, Lloyd) *
Limonium ooalifolium O. Kuntz. ( Statice ooalifolia, Poir.) *
Linaria arenaria, D. G. (Antirrhinum arenarium, Poir.)^^®.
Linaria supina, Desf. ssp. eu-supina, P. F.
Linum anglicum, Mill. (L. Leonii, Schtz.) *
Peucedanum gallicum, Latour. (P. parisiense, D. G.) *
Pilularia globulifera, L. (P. sessilis, St. Lager) *
Polygala calcarea, Schultz. (P. amarella Goss.) *
Polygala serpyllifolia, Hose (P. serpyllaceum, Weihe) *
Potentilla montana, Brot. (P. splendens, Ram.).
Scirpus fluitans, L. (Isolepis fluitans, R. Br.) *
Scirpus multicaulis, Smith. (Heleocharis multicaulis, Smith.) * 2®.
Scutellaria minor, L. *
Statice maritima, Mill. (Armeria maritima Willd.) * 2®.
Plantes de l’Asie Boréale ; Russie septentrionale-Sihérie-Mandchourie
Achillea impatiens L.
Aconitum volubile Koelle.
Allium albidum Fisch.
— caeruleum Pall.
Anemone albana Stev.
- — baicalensis Turcz.
Aquilegia glandulosa Fisch.
— oxysepala Trautv.
— oiridiflora Pall.
Arisaema amurensis Max.
Aster sibiricus L.
Bergenia crassifolia Fritsch.
— cordifolia A. Br.
Bupleurum aureum Fisch.
Campanula glomerata L var. da-
hurica Lindl.
— punctata Lamk.
Cimicifuga foetida L.
Claytonia sibirica L.
Codonopsis viridiflora Max.
Delphinium grandiflorum L.
— palmatum Radd.
■ — triste Fisch.
Draba sibirica Thellg.
Dracocephalum peregrinum L.
— tanguticum Max.
Echinops dahuricus Fisch.
Fritillaria pallidiflora Schrenk.
Gerbera Anandria Sch. Bip.
Gypsophila Gmelini Bunge.
Hedysarum sibiricum Poir.
Hypericum Kamischaticum Ledeh.
Iris dichotoma Pall.
Leontopodium leontopodioides Bvrd.
Lilium dahuricum Ker-Gawl.
— tenuifolium Fisch.
Lychnis cognata Fisch.
Mertensia sibirica D. Don.
Monolepis trifida Schrad.
Nepeta macrantha Fisch.
Paeonia albiflora Pall.
Parrya microcarpa Ledeh.
Patrinia intermedia Roem etSchult.
— scabiosaefolia Link.
Potentilla oillosa Pall.
Primula sibirica Jacq.
Bheum undulatum L.
Scutellaria baicalensis Georgi.
Sedum Aïzoon L.
— Kamtschaticum Fisch.
— Middendorffianum Max.
— populifolium Pall.
— Selskianum Regel.
Serratula coronata L.
Trollius asiaticus L.
Tulipa altaica Pall.
— patens Agardh.
Viola Patrinii Ging.
Les N'’ 9-11-13-16 des Landes et Basses Pyrénées. Coll. : MM. Guinet et .Tovet.
Les N“ 10 et 12 des Côtes de la Manche. — Coll. : MM. Franquet et Hibon.
Les N° 14-15 et 25 de Bretagne. • — Coll. : M. Bazin de Jessey.
Plantes de l’Asie centrale ; Himalaya-Tibet
Allium Karataviense Regel .
— Ostrowskianum Regel.
Androsace foliosa Duby
— geraniijolia Watt.
— lanuginosa Wall.
— primuloides Duby.
— semperi’ipoides Jacquem.
Anemone polyanthes D. Don.
— Regeliana Max.
— rivularis Buch-Ham.
— rupicola Camb.
Arenaria foliosa Royle.
Aster diplostephioides Benth.
— subcaeruleus Moore.
— Tibeticus Hook. f.
Bergenia ciliata A. Br.
— ligulata Engl.
— Stracheyi Engl.
Circaea cordata Royle.
Codonopsis ovata Benth.
Corydalis ophiocarpa Hook. f.
— vaginans Royle.
Datisca cannabina L.
Delphinium altissimum Wall.
Echinops niveus Wall.
Gentiana decumhens L.
— ■ Tihetica King.
Hallenia eUiptica D. Don.
Impatiens paroiflora DG.
Lindefolia longifolia Gurke.
Mazus reptans, N. E, BR.
— rugosus Lour.
Mertensia echoides Benth.
— primuloides G. B. Glarke.
Morina longifolia Wall.
Myriactis nepalensis Less.
Paracaryum heliocaipum Kern.
Podophyllum Emodi Wall.
Polygonum amplexicaule D. Don.
— capitatum Buch-Ham.
— molle D. Don.
— vaccinii folium Wall.
Potentilla argyrophylla Wall.
— atrosanguinea Lodd.
— dealbata Bunge.
— fui gens Wall.
— nepalensis Hook.
Primula Cashmiriana Hook. f.
— denticulata Sm.
— inoolucrata Wall.
— Morreana J. B, Bail.
— rosea Royle.
— Sikkimensis Hook.
Pratia begoniifolia Lindl.
Saloia hians Royle.
Saxifraga dioersifolia Wall.
Scopolia lurida Dun.
Sedum crassipes Wall.
— Ewersii Ledeb.
— elongatum Wall.
— trifidum Wall.
Semperoioella alba Stapf.
Thalictrum cultratum Wall.
Trollius acaulis Lindl.
— pumilus D. Don.
Tulipa Kolpakouskyana Regel.
— linifolia Regel.
— stellata Kook.
Plantes ligneuses : Arbres et arbustes.
Acer Hersii Rehd. (Ghine, sept. • — Aceraceæ).
** Actinidia chinensis Planch. (Ghine. — Dilleniaceæ] .
** Anthyllis Barba- Joois L. (Régior. médit. — Leguminoseæ).
Arbutus Unedo L. (Europe austr. — Ericaceæ).
Artemisia camphorata Vill. (Région médit. — Compositeæ).
— arborescens L. [id., — - id.).
** Astragalus Tragacantha L. (Région médit. ■ — Leguminoseæ).
** Atraphaxis spinosa L. (Eur. orient. — Polygonaceæ).
Baccharis halimifolia L. (Ameriq. sept. — Compositeæ).
— ■ 161 ■ — •
** Berberis Gagnepainii G. B. Clarke (Chine. — Berberidaceæ).
** — Lycium Royle (Himalaya. ■ — Berberidaceæ).
** — Wilsonæ Hemsl. (Chine. — Berberidaceæ).
** Betula nana L. (Régions boréales. — Betulaceæ).
Bignonia capreolata L. (Californie. — Bignoniaceæ).
** Buddleja alternifolia Maxim. (Chine. — Loganiaceæ).
** ■ — Daaidii Franeh. ■ — Chine. — Loganiaceæ).
** Buphurum fruticosum L. (Région médit. — Umbellifereæ) .
Caryopteris Mastacanthus Schauer (Sino-japonais. • — Verbenaceæ).
— mongolica Range (Chine sept. - — Verbenaceæ).
** Celtis australis L. (Région médit. — Ulmaceæ).
Cercidiphyllum japonicum Sieb. et Zucc. (Japon. — • Cercidiphyllaceæ),
** Cestrum Parqui L’Herit. (Amérique du sud. — Solanaceæ).
Choisya ternata H. B. K. (Mexique. — Rutaceæ).
** Cistus albidus L. (Région médit. — Cistaceæ).
** — crispus L. {Id. — Id.).
** — ladaniferus L. (Id. — Id.).
** — laurifolius L. (Id. — Id.).
** — monspeliensis L. (Id. — Id.).
** — salçifolius L. (Id. — Id.).
Clematis cirrhosa L. (Europe austr. — Banunculaceæ) .
— montana Buch-Ham (Himalaya. — Id.).
** Cneorum tricoccum L. (Europe austr. ■ — Simarubaceæ).
Colquhounia coccinea Wall. (Himalaya. — Labiateæ).
Corokia Cotoneaster Raoul (Nouvelle-Zélande. — Cornaceæ).
** Cratægus Crus-galli L. (Amériq. sept. ■ — Bosaceæ).
** — nigra Waldst. et Kit. (Europe orient. — Id.).
** — ■ tanacelifolia Pers. (Id. — Id.).
** Danaë racemosus Moench (Région médit, orient. ■ — Liliaceæ),
Daphné Cneorum L. (Europe austr. — Thymeleaceæ).
— Blagayana Frey. (Europ. orient. — Id.).
** — Mezereum L. (Eurosibérien. — ■ Id.).
— odora Thunb. (Sino-japonais. ■ — - Id.).
Decaisnea Fargesii Franeh. (Chine occid. — Lardizabalaceæ) .
** Diospyros Kaki L. f. (Japon. — Ebenaceæ).
** — virginiana L. (Amériq. sept. — Id.).
Elsholtzia Stauntonii Benth. (Chine. ■ — Labiateæ).
Erica carnea L. (Europ. austr. — Ericaceæ).
— ciliaris L. (Europ. occid. — ■ Id.).
— multiflora L. (Europe austr. • — Id.).
— Scoparia L. (Euriope austr. occid. — Id.).
— terminons Salisb. (Europ. austr. — Id.).
Eucomia ulmoides Oliver (Chine centr. — Eucomiaceæ).
Genista hispanisca L. (Europ. austr. occid. — Leguminoseæ).
Hoheria Lyallii Hook. f. (Nouvelle-Zélande. — Maloaceæ).
Jamesia americana Torr. et Gray (Amériq. sept. - — Saxifragaceæ).
** Kælreuteria paniculata Laxm. (Sino-japonais. — ■ Sapindaceæ).
** Laburnum anagyroides Med. var. Alschingeri C. K. Schneid. — (Legu-
minoseæ).
** Laaatera arborea L. (Europ. austr. — Maloaceæ).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
11
— 162
** Leycesteria formosa Wall. (Himalaya. — Caprifoliaceæ) .
Medicago arhorea L. (Europ. austr. — Leguminoseæ).
** Olea europæa L. (Région médit. — ■ Oleaceæ).
Olearia Haastii Hook. f. (Nouvelle-Zélande. — Compositeæ) .
Orixa japonica Thumb. (Japon. — Rutaceæ).
Osteomeles Schwerinæ G. K. Schneid. (Chine. — Rosaceæ).
** Ostrya virginiana G. Koch. (Amériq. sept. — Betülaceæ).
Paliurus Spina-Christi Mill. (Région médit. — Rhamnaceæ) .
** Parrotia J acquemontiana Dcne. (Himalaya. — H amamelidaceæ) .
** — - persica G. A. Mey. (Perse — Id.).
** Phlomis fruticosa L. (Europ. austr. — ■ Lahiateæ).
** Ptelea trifoliata L. (Etats-Unis. — Rutaceæ).
Punica Granatum L. (Région médit. — - Lythraceæ).
** Quercus Libani Oliv. (Asie-min. — ■ Fagaceæ).
** — Ægilops L. (Région médit, orient. — Id.).
Romneya Coulteri Harvey (Californie. — Papaveraceæ).
** Salaia officinalis L. (Région médit. — ■ Labiateæ).
Sarcococca saligna Muell. (Himalaya. — ■ Buxaceæ).
Schizandra propingua Hook. f. (Himalaya. — Magnoliaceæ).
** Sophora {>iciifolia Hance (Chine. — Leguminoseæ) .
Sycopsis sinensis Oliver (Chine. — H amamelidaceæ).
Viburnum Carlesii Hemsl. (Corée. — Caprifoliaceæ).
— fragrans Bunge (Chine sept. — Id.).
— Henryi Hemsl. (Chine centr. — - Id.).
— rhytidophyllum Hemsl. [Id. — Id.).
— theiferum Rehd. {Id. — Id.).
** — Tinus L. (Région médit. — ■ Id.).
— utile Hemsl. (Chine centr. — Id.).
** Xanthoceras sorbifolia Bunge (Chine sept. — Sapindaceæ).
-1- + Les espèces marquées d’un double astérique ont fructifié en 1938.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 163 —
Quelques Membraniporidés du Crétacé de uAurès
(Algérie)
Par R. Allègre.
M. R. Laffitte a bien voulu me charger de la détermination
de quelques Bryozoaires fossiles qu’il a recueillis dans diverses
localités de l’Aurès au cours de ses recherches géologiques.
J’ai pu reconnaître les espèces ci-dessous :
Membranipora vestitens — Thomas et Peron 1893.
1893. — Membranipora vesliiens — Thomas et Peron ■ — Descr. des Bryoz, crét. des
Hauts Plateaux de Tunisie. — Mission Thomas ■ — A. Peron, p. 362, pl. XXX,
fig. 40-11.
Colonie en lame rampante, formée de zoécies en lignées rayon-
nantes, très irrégulières, polygonales, avec un cadre commun.
Les dimensions ^ sont :
Zoécies,
^ long. : 0,45 à 0,225,
( larg. 0,225.
( long. : 0,255 à 0,12,
( ; larg. 0,135 à 0,12.
Cette espèce a été recueillie entre El Khenag et TOulèche (Conia-
cien), à Teniet ed Deb (Tizi bou Iriel) fixée sur une Tissotia (Conia-
cien), aux Tamarins fixée sur une Tissotia (Coniacien), à el Kantara
(Campanien), à Béni Ferah fixée sur une Ostrea (Campanien), à
Djellal (Maestrichtien).
Membranipora involvens — Thomas et Peron 1893.
1893. — Reptofluslrina involoens. — Thomas et Peron, loc. cit, p. 365, pl. XXX,
fig. 45 à 49.
1903. — Membranipora J anieriensis. — Canu — Turonien des Janièrcs. B. S. G. F.
(3) XXV, p. 150 pl. V, fig. 1 et 3.
1917. — Membranipora J anieriensis. — Canu — Contrib. à l’étude des Brvoz. fossiles
B. S. G. F. (4) III p. 661.
Colonie en rameaux irréguliers, formés de couches concentriques
de zoécies. En certains points les couches ont proliféré abondam-
1. Ces dimensions sont données en millimètres.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 164 —
ment, c€ qui a produit des gibbosités sur la colonie. En surface,
les zoécies forment des lignées obliques, ou bien sont dispersées sans
ordre. L’aréa est ovale. Le cadre est commun, et porte l’empreinte
d’une série de grosses épines marginales. (En général il en existe
un seul rang entre deux zoécies, sans que ce soit une règle absolue).
Autour d’un aréa, on compte en moyenne dix épines. Celles qui
sont placées en avant de la zoécie, sont plus grosses que celles qui
sont latérales.
Contrairement à ce qu’indiquent Thomas et Peron [loc. cit.),
je n’ai trouvé aucune colonie enveloppant un organisme (Gasté-
ropode, Serpule, etc.), ni dans les exemplaires de M. R. Laffitte,
ni dans les types qu’ils ont figurés et décrits, déposés au Muséum.
Leur erreur provient sans aucun doute de l’aspect gibbeux des
colonies dû à la prolifération des zoécies en certains points. Une
simple coupe transversale les aurait renseignés.
Dimensions :
„ , . ( long. : 0,255 à 0,360 ; ( long. : 0,195 à 0,110 ;
/oecies, ^ Q 242 à 0,300. Areas, ■ ^ ^
Diamètre des empreintes des épines : 0,06 à 0,045.
Nombreuses colonies de Djellal (Maestrichtien).
Membranipora elliptica — Reuss 1872.
1872. — Membranipora elliptica. — Reuss — Unter planen... p. 101, pl. 24, fig. 4 et 5.
1903. — Membranipora elliptica. — Canu — Contr. à l’étude des Bryoz. foss. 15. S.
G. F. (4), III, p. 661, pl. XXI, fig. 6.
1936. — Membranipora elliptica. — B. Allègre — Bryoz. du Coniacien des Charentes,
B. S. G. F. (5) VI, p. 97.
Colonie en lames, formées de cellules polygonales à angles arrondis,
possédant un cadre mince. Les zoécies sont séparées par un sillon.
Cette espèce est très commune dans tout le crétacé d’Europe.
Dimensions :
Zoécies,
( long. : 0,495 ;
( larg. 0,345.
Aréas,
( long. : 345 à 0,330 ;
( larg. ; 0,240.
Un seul échantillon de El Kantara (Campanien).
Membranipora ambigua nom. nov.
1838. — - Cellepora elliptica. — Von Hagenow. — Jalirb. p. 268, pl. 4, fig. 6.
1846. — Marginaria elliptica. — Reuss — Die veisteine. Bôhm. kreide, p. 68', pl. 15,
fig. 17 et 18.
(Non Membranipora elliptica. — Reuss 1872 — espèce précédente.)
Remarque. — En réalité, si l’on applique rigoureusement la règle
de priorité, c’est cette espèce et non la précédente qui devrait
— 165 —
s’appeler M. elliptica ; mais comme l’espèce précitée est très com-
mune et quelle a été signalée dans de nombreuses localités sous
le nom de M. elliptica par divers auteurs, je crois qu’il est préférable,
pour éviter des confusions, de lui conserver ce dernier nom.
Cette espèce correspond très exactement à la figure 18 de Reuss
{loc. cit.). Les zoécies sont elliptiques, très allongées, entourées par
un cadre mince, et séparées par un large sillon. L’ensemble forme
un zoarium rampant sur Tissotia Ficheuri.
Dimensions ;
, . i long. : 0,450 à 0,330 ; ^ long. : 0,390 à 0,250 ;
Zoecies, < . ^^270 à 0,210. Areas, ^ ^ ^20. ‘
Distance aréale : 0,09 à 0,03.
Une colonie de Teniet ed deb (Tizi bou Iriel) (Coniacien).
Membranipora RETICULUM ■ — Esper.
1851. — Frustellaria cyclopora. — d’ORn. — Paleont. franç. Terr. crét. Bryoz., p. 165,
pl. 723, fig. 10 à 13.
(Non Membranipora cyclopora. — R. Allègre — 1936 [loc. cit.) p. 98).
Colonie en lame rampante constituées par une assise de zoécies,
régulièrement hexagonales. L’aréa est subcirculaire. Les zoécies
forment des lignées rayonnantes et sont de plus en plus grandes
à mesure que l’on s’éloigne de l’ancestrule. Dans les zoécies cen-
trales, le cadre est commun ; vers la périphérie du zoarium, elles
sont séparées par un sillon.
Dimensions :
_ , . i long. : 0,330 à 0,270 ; ( long. : 0,255 à 0,210 ;
/.oecies, ^ g ggg ^ g^ 240. Areas, ^ . g 24g 4 o,210.
Distance aréale : 0,09 à 0,075.
Deux colonies rampant sur des Ostrea et provenant d’El Kantara
(Campanien).
Membranipora simplex - — Reuss 1846.
1846. — Discopora simplex. — Reuss. Die versteine. Bohm. kreide. pl. 15, fig. 8.
1847. — Membranipora simplex. - — d’ORB. Prod. Paléont. strat. II, p. 261.
1850. — • Membranipora subsimplex. • — d’ORB. Paléont. franç. terr. crét. Bryoz.
p. 556, pl. 729, fig. 17-18.
1850. — Membranipora marlicencis. — d’Onn., loc. cil., pl. 729, fig. 23-24.
1893. — Membranipora subsimplex. — Thomas et Peron, loc. cit., p. 362.
Colonie en lame rampante formées par des zoécies juxtaposées,
régulièrement hexagonales, constituant des lignées divergentes. Le
— 166 —
cadre est commun. Cette espèce a tout à fait l’aspect d’un rayon
de cire d’abeille.
Dimensions :
Zoécies, | jarg! 0,420 à 0,’375. ’ Distance aréale : 0,045.
Deux colonies sur des Ostrea de Djellal (Maestrichtien).
Laboratoire de Géologie du Muséum.
167 —
Note préliminaire sur les Roches éruptives et métamor-
phiques 1 RECUEILLIES PAR F. JACQUET DANS LE S AH ARA OCCI-
DENTAL.
Par E. Jérémine et M. Nicklès.
De 1935 à 1937, notre regretté collègue F. Jacquet avait réuni
au cours de ses tournées en Mauritanie de nombreux matériaux ^
parmi lesquels se trouvaient un certain nombre d’écbantillons de
roches éruptives et métamorphiques ; à la suite de sa mort préma-
turée, le Service géologique de l’A. O. F. en a confié l’étude à l’un
de nous (E. J.), chargeant l’autre (M. N.) de préparer tout ce qui,
matériellement, pouvait faciliter ce travail.
Des carnets de notes et des croquis de Jacquet ont été dégagés ses
itinéraires ainsi que toutes précisions concernant les échantillons
et leur gisement.
Par conséquent cette note sera consacrée uniquement aux roches
éruptives et métamorphiques.
Les itinéraires de Jacquet s’étendent depuis la région de Tindouf
(Sud marocain) jusque Kayes (Soudan français) ; ils ont recoupé
en quelques points ceux de Th. Monod, notamment dans le Dhar
Tichitt, dans le Tagant à l’Ouest de Tidjikja, dans l’Adrar entre
Atar et Ouadane, enfin à Kédiat Ijil. Néanmoins, F. Jacquet,
dans le but de rechercher des choses nouvelles, s’est efforcé d’exé-
cuter des parcours aussi différents que possible de ceux de son
ami ; c’est ainsi que pour la question qui nous intéresse ses obser-
vations ont porté sur la partie S.-W., encore mal connue, du syn-
clinal de Tindouf, sur le Zemmour, l’Aouissat, le Tiris et le sud de
la chaîne mauritanienne, tandis que Th. Monod a recoupé le bord
Nord du cynclinal d’Araouane-Taoudeni, jusqu’au cristallin de la
zone anticlinale Karet-Eglab.
Une comparaison entre le croquis (p. 168) des itinéraires exécutés
par Jacquet de 1935 à 1937 et la carte schématique publiée par
1. L’étude détaillée est destinée au Rull. du Service des Mines de l'A. O. F.
2. Ces matériaux sont déposés aux laboratoires de Géologie et de Minéralogie du
Muséum.
Ruüetin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 1, 1939.
168 —
lui au début de 1937 {Bull. Soc. géol. de Fr., 5® sér., t. Vil, 1937,
p. 5), permet de voir les résultats des observations faites au cours
de ses deux premières tournées.
/hneraires /3S7.^
La chaîne métamorphique s’étend du Zemmour au Sénégal ;
elle est traversée par places par des intrusions de roches éruptives
(à Kédiat Ijil, dans l’Inchiri, au S.-W. de Kiffa et dans la région
— 169
de Sélibaby). Jacquet donne un figuré spécial aux cipolins qui
avant lui ont été trouvés dans un gisement du Sahara Central
(un peu au nord d’In Ouzel).
D’après l’étude des échantillons, nous distinguons parmi les roches
métamorphiques deux ensembles :
1° zone supérieure de métamorphisme.
2° zone de métamorphisme profond.
La première zone comprend des schistes et quartzites ne conte-
nant que des minéraux micacés et des chlorites, ainsi que des para-
gneiss à grain fin à muscovite. Dans la seconde zone on distingue
des gneiss à cordiérite (près de Kédiat Ijil, 20 kilomètres au nord
de Char), des gneiss à pyroxène et grenat (Guelb Ajouerat) qui
accompagnent les cipolins à phlogopite, des gneiss à sillimanite,
des amphibolites feldspathiques (Aghzoumalet, près de Bou Deïra)
et des quartzites cristallins à oligiste.
D’une façon générale, le métamorphisme profond est caractéris-
tique de la région située entre le Zemmour et le Brakna, tandis
que la partie sud, entre le Brakna et le Sénégal, montre la série
schisteuse supérieure.
Il faut signaler l’intéressante découverte faite au cours de ces
deux années de deux gisements nouveaux de roches alcalines :
granité à aegyrine et riebeckite à Bouir el Halou, sur l’Oued Askaf
(E. de Rghéoua) ; granité et syénite alcalins dans l’Inchiri^. Cette
découverte étend nos connaissances sur l’extension des roches alca-
lines au Sahara, dont la limite occidentale s’arrêtait aux Iforas
Au début de sa tournée 1937, Jacquet a gagné la Mauritanie
du Sud à partir de Kayes ; dans le parcours jusqu’à Kifîa ses obser-
vations ont confirmé ce qu’il a déjà trouvé dans ce pays auparavant :
beaucoup de granité, de gabbro, de diorite sur une distance de
100 kilomètres de Kayes et plus au Nord des quartzites et des
schistes ; des filons de laves anciennes rhyolitiques et andésitiques
altérées recoupent le cristallin. Il a parcouru ensuite l’Affollé et
a suivi sensiblement le même itinéraire que Monod dans le Tagant
et le Dhar Tichitt.
A el Glatt (Dhar Oualata) il trouve presque au sommet de la
falaise un conglomérat post-gothlandien comprenant des galets
composés de grès et des quartzites micacés qui proviennent du
cristallin. Les dolérites de Dhar Tichitt, qui ont été récoltées minu-
tieusement en de nombreux points par Monod, attirent peu son
1. Les notes qui correspondaient aux échantillons de L’Inchiri (carnet XV!) se
trouvaient sur F. Jacquet au moment de sa fin tragique et ont été perdues, de sorte
qu’il nous est impossible de donner plus de précisions sur le gisement de ces roches.
2. Voir M. Denaeyer. C. R. Congrès des Soc. Sav., 1925 ; petite carte schématique
de la dispersion des roches alcalines en Afrique.
170 —
attention. Pourtant, il en rapporte des variétés intéressantes au
point de vue pétrographique.
Dans ses notes préliminaires ^ F. Jacquet attribue une grande
importance aux roches métamorphiques précambriennes de l’Ouest
de la chaîne mauritanienne et oppose cet ensemble à l’anticlinal
cristallin de Karet-Yetti qui, d’après lui, serait principalement
constitué par des roches éruptives, granités, rhyolites, etc., et
partiellement par des schistes cristallins pénéplainisés.
L’étude des collections de Monod et de Jacquet conduit plutôt
à considérer le cristallin métamorphique comme formant la base
du socle. Les granités sont naturellement d’âge différent, certains
sont d’origine profonde, peut-être recristallisés, par conséquent
aussi métamorphiques que les gneiss.
Il est incontestable que les roches métamorphiques d’origine
sédimentaire prédominent dans la Mauritanie du Sud, mais il existe
aussi dans le socle de Karet-Eglab des para-gneiss et des quartzites.
Seulement les intrusions granitiques ont pris un grand développe-
ment dans ces régions et ont été mélangées par endomorphisme
aux schistes et aux gneiss qu’ils imprégnaient, tandis que dans le
Sud mauritanien, les observations de Jacquet nous montrent les
granités disséminés sous forme de petits dômes, d’îlots, d’injections
en filons-couches et en filons.
1. Loc. cit.
Laboratoire de Minéralogie du Muséum.
171 —
Un nouveau Phénomène màgnétique le Métamagnétisme
Par Jean Becquerel.
Muséum National d’Histoire naturelle
I. — Les pouvoirs rotatoires magnétiques des sidéroses et de la mésitite
de Traversella, aux très basses températures.
Il y a quelques années, l’auteur du présent mémoire et ses colla-
borateurs, MM. W. J. DE Haas et J. van den Handel, ont étudié,
en lumière monochromatique, les pouvoirs rotatoires magnétiques
de deux sidéroses, dans la direction de l’axe optique Les expé-
riences ont été faites au Kamerlingh Onnes Laboratorium de Leyde,
depuis la température ordinaire jusqu’aux très basses températures
réalisables avec l’hélium liquide (1,5° K).
Je rappelle que les sidéroses sont des carbonates de fer, contenant
une petite quantité de manganèse ; leur pouvoir rotatoire para-
magnétique doit être attribué aux ions ferreux ; les ions manganeux,
bien que magnétiques, ne peuvent contribuer à la rotation que pour
une part négligeable, parce que le pouvoir rotatoire paramagnétique
du carbonate de manganèse (dialogite) est excessivement faible,
et qu’il n’y a que peu de manganèse dans les sidéroses.
Les deux cristaux étudiés, provenant, l’un de Saint-Pierre
d’Allevard, l’autre de Lostwithiel, n’ont manifesté aux tempéra
tures de l’hélium (4,2° à 1,5° K) qu’une très petite rotation para-
magnétique, proportionnelle au champ magnétique et indépendante
de la température.
Mais, aux températures de l’hydrogène liquide un très notable
pouvoir rotatoire magnétique apparaît : à température constante,
la rotation croît plus vite que V intensité du champ, et elle augmente
beaucoup quand la température s'élève de 14 à 20° K. Nous donnerons
au paragraphe suivant l’explication de ces résultats.
Un fait singulier est qu’aux températures de l’hydrogène, les
pouvoirs rotatoires magnétiques de ces deux sidéroses sont de
grandeurs très différentes et que leurs variations thermiques, tout
en gardant l’allure générale qui vient d’être indiquée, ne sont pas
les mêmes. Ces différences m’ont engagé à étudier un autre cristal
1. G. R. de l’Ac. des Sc. 198, 1987 (1934). — Comm. Lab. Leiden suppl. n® Sla
(1936).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 1, 1939.
— 172
du même type, la mésitite de Traversella qui est un carbonate
de fer et de magnésium. L’ion Mg++, n’étant pas magnétique, n’a
aucune part directe dans l’aimantation, mais il peut avoir une
influence indirecte, par sa présence dans le réseau cristallin.
Aux températures de l’hydrogène liquide, la rotation magnétique
est beaucoup plus grande dans la mésitite que dans les sidéroses,
malgré la moindre proportion de fer, et elle diminue légèrement
quand la température s’élève de 14 à 20° K. Aux températures
de l’hélium, il subsiste un pouvoir rotatoire magnétique, plus faible
qu’aux températures de l’hydrogène mais cependant très notable,
qui décroît à mesure qu’on abaisse la température ; il y a donc un
maximum entre 4,2° et 14° K. Dans l’intervalle 4,2° à 1,5° K, à
température constante, la rotation croît plus vite que l’intensité
du champ magnétique, de sorte que l’allure générale des variations
observées aux températures de l’hélium ressemble à celle que pré-
sentent les sidéroses aux températures de l’hydrogène.
Un fait remarquable est V apparition, aux températures de Vhélium,
de deux caractères du ferromagnétisme : V hystérèse et V aimantation
rémanente. Aux températures de l’hydrogène, il n’a pu être observé
d’hystérèse ; toutefois quand le cristal a été porté dans un champ
intense, il garde une légère aimantation rémanente. Une trace
d’aimantation résiduelle a même encore été observée à 64° K.
(azote en ébullition sous pression réduite).
Cependant, il existe entre les effets observés et ceux que présentent
les corps ferromagnétiques des différences capitales :
1° Même dans un champ de 30.000 gauss, et même à la tempé-
rature de 1,5° K, on ne constate aucun indice d’une approche à une
valeur de saturation : nous avons dit plus haut qu’au contraire,
la rotation croît plus vite que le champ. Or, avec les ferromagné-
tiques, la saturation est pratiquement acquise dans des champs
faibles.
2° La rotation magnétique reste de l’ordre de grandeur de celle
qu’on peut attendre du paramagnétisme, comme le prouve la
comparaison avec les rotations obtenues à des températures plus
élevées, jusqu’à la température ordinaire.
3° L’hystérèse n’est apparente que si le cristal a été porté dans
un champ magnétique de quelques milliers de gauss.
4° Le champ coercitif est de grandeur anormale ; il atteint 2.100 g.
dans une des séries d’expériences.
J’ai adopté le mot « métamagnétisme » pour désigner ces effets.
1. Tous les minéraux étudiés sont des échantillons de la Collection du Muséum.
M. le Professeur J. Orcei. a choisi de beaux cristaux, très transparents, sans mâcles,
et bien homogènes, et m’a recommandé l’étude de la Mésitite. Je prie mon Collègue
de trouver ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
— 173 —
Quelques semaines avant nos expériences sur la mésitite, des
phénomènes qui sont probablement métamagnétiques avaient été
observés avec le chlorure de cobalt, aux températures de l’hydrogène
liquide, par W. J. de Haas et B. H. Schultz ^ ; nous y reviendrons
à la fin du § X.
Les résultats expérimentaux concernant la mésitite ont fait l’objet
d’une note récemment publiée Le résumé qui vient d’être donné
suffira pour la compréhension du présent mémoire, dont l’objet
est de chercher s’il s’agit d’un aspect particulier du ferromagné-
tisme, ou d’un nouveau phénomène magnétique, et de préciser la
cause du métamagnétisme.
IL — Décomposition, par le champ cristallin, de l’état fondamental
de l’ion ferreux dans les sidéroses et dans la mésitite.
L’étude que nous abordons nécessite la connaissance des états
énergétiques de l’ion ferreux dans le cristal. L’interprétation des
résultats obtenus avec les sidéroses est évidente : l’existence, aux
températures de l’hélium, d’un pouvoir rotatoire paramagnétique
très faible, indépendant de la température et proportionnel au
champ, prouve que le niveau fondamental (de plus basse énergie)
de l’ion ferreux soumis au champ électrique cristallin, est non dégé-
néré (non magnétique) ; d’autre part les observations faites aux
températures de l’hydrogène révèlent l’intervention, de plus en
plus grande à mesure que la température s’élève, d’un second niveau
d’énergie qui est dégénéré et magnétique. Les différences observées
entre les deux sidéroses sont dues, au moins en majeure partie,
à une variation, d’un cristal à l’autre, dans l’écart des deux niveaux.
De même, dans la mésitite, le niveau fondamental est non dégé-
néré, et le niveau suivant est magnétique. Il doit en être ainsi,
car la structure cristalline est, suivant toute vraisemblance, la
même que celle des sidéroses ^ ; d’ailleurs une confirmation est
donnée par le fait qu’aux températures de l’hélium, la rotation est
une fonction croissante de la température, et est beaucoup plus
petite qu’aux températures de l’hydrogène. La différence avec
les sidéroses provient visiblement d’un écart beaucoup plus petit
entre les deux plus bas niveaux d’énergie.
Une étude (inédite) de H. A. Kramers explique et précise ces
conclusions. L’état fondamental de l’ion libre Fe++ est ® D (3 d®) ;
l’aimantation d’un état ® D est détruite quant aux orbites ; il reste
une aimantation de 4 spins qui, dans le champ trigonal régnant
1. W. J. DE Haas et B. H. Schultz ; Journal de Physique, janvier 1939.
2. Jean Becquerel et J. Van den Handel ; Journal de Physique, janvier 1939.
3. J’ai consnlté à ce sujet MM. les Professeurs Mauguin et Orcel.
~ 174 —
autour de chaque ion Fe++ dans les sidéroses donne lieu à trois
états ; un non magnétique, et deux doublement dégénérés, compor-
tant respectivement des moments magnétiques de 2 et de 4 magné-
tons de Bohr.
Nous admettrons que dans la mésilite, le plus élevé de ces deux
niveaux dégénérés n’entre pas en jeu aux températures aussi
basses que celles de l’hélium.
III. — ■ La loi de V aimantation paramagnétique dans le cas d’une
substance possédant un niveau fondamental non dégénéré suivi
d’un niveau doublement dégénéré.
Dans un champ magnétique, nous avons trois niveaux : un non
dégénéré, et deux provenant de la décomposition du niveau dou-
blement dégénéré.
Il sufFit d’écrire les expressions des énergies et de leurs dérivées
par rapport au champ, et d’appliquer la loi statistique de Boltzmann
pour obtenir la loi d’aimantation.
Soient : a- l’aimantation spécifique, N le nombre des atomes (ou
ions) de la substance dans l’unité de masse (ions ferreux dans le
cas des sidéroses et de la mésitite), S l’écart du niveau fondamental
au niveau magnétique en l’absence de champ, T la température
absolue, k la constante de Boltzmann, H le champ extérieur, p. le
moment magnétique correspondant à l’état dégénéré, Vi et Va deux
constantes provenant des termes en IP dans les expressions des
énergies ; enfin posons ;
UL
(1) a — (H + H»i) (Hm champ moléculaire).
Kl
la loi d’aimantation est la suivante ;
Vj H + (p- + ■'^2 H ch a) c^^/kT
1/2 + ch a ^“^/kT
ou encore ;
(2)
(2’) . = + n
c/l a + - c^/kT
Niveau non magnétique
\x sh a
+ N
v, H c/i a
c/l a + -
c/l a + - cS/kT
Niveau magnétique
Corrélativement, la rotation paramagnétique a pour expression,
A, Bj, Bg, étant des constantes ;
(3) P = ; F
A sh a
+
Bo H c/l a
1 1 1
c/l a + - c^IkT: c/l a + - c^/kT ch a 2 ^^/kT
— 175 —
IV. — Définition du ferromagnétisme. Etude des conditions
d’ aimantation spontanée.
Le ferromagnétisme est caractérisé par tout un ensemble de
propriétés ; il convient cependant d’en préciser la définition. Cette
définition me paraît imposée par la cause première, bien connue,
du phénomène : l’existence d’une aimantation spontanée.
Nous devons donc commencer par chercher dans quelles condi-
tions l’aimantation spontanée peut se produire, dans le cas d’un
niveau non dégénéré suivi d’un niveau doublement dégénéré.
Le premier et le troisième terme de la formule (2') ne jouent
aucun rôle dans la question de l’aimantation spontanée, puisqu’ils
disparaissent en l’absence de champ extérieur H. La formule se
réduit au second terme ; l’aimantation à saturation est Nn, et la
fraction de saturation ^ a pour expression :
(4)
g-i
N;jl
sh a
: ou a
1 ,
ch a + - c'^/kT
kT ■
(7i
La courbe représentant en fonction de a est concave vers
l’axe des a, tant que 8 /kT est inférieur à 1,3863 (c^/kT = 1)
Pour les valeurs de S/kT plus grandes, elle est d’abord convexe,
puis présente un point d’inflexion au delà duquel apparaît l’approche
à la saturation ; on peut mener par l’origine une tangente dont le
coefficient angulaire est supérieur à celui de la tangente à l’origine.
La figure (1) représente les courbes obtenues pour les valeurs sui-
vantes de S/kT : 0 ; 1,3863 ; 4 ; 8.
Pour déterminer les conditions d’aimantation spontanée, nous
suivrons une méthode graphique calquée sur celle par laquelle
Pierre Weiss a rendu compte du ferromagnétisme. La différence
essentielle est qu’au lieu d’une loi d’aimantation fonction de la
seule variable a, nous avons ici une aimantation qui dépend de a
et de 8/kT : il faut donc considérer le réseau des courbes fig. (1)
au lieu d’une courbe unique.
Comme dans la théorie de Weiss, nous supposerons que le champ
moléculaire est proportionnel à o' ; on sait combien cette hypo-
thèse a été féconde dans l’étude du ferromagnétisme et du para-
magnétisme à champ moléculaire ; elle a été justifiée par la théorie
de Heisenberg, non comme loi rigoureuse, mais comme première
approximation.
— 176 —
Soit n la constante du champ moléculaire : en l’absence de champ
extérieur, la variable a est définie par la formule :
kT
H.
qui peut s’écrire ;
(5)
11
Nu
_ [J-
kT
H.F/k
où Hs = n N[u représente le champ moléculaire qui correspond
à la saturation absolue.
Saturation
Fig. 1. — Fraction de saturation, pour un corps ayant un niveau fondamental non
dégénéré, suivi d’un niveau doublement dégénéré, à la distance o.
Si l’on se donne ô, les systèmes de valeurs de (7i et de T qui déter-
minent les aimantations possibles sous l’action du champ molé-
culaire seul sont donnés par les intersections de la courbe (4) et
de la droite (5).
Tant que S/kT est inférieur à 1,3863, il n’y a d’aimantation
spontanée que si Hs est assez grand pour que le coefficient angulaire
de la droite (5) soit inférieur à celui de la tangente à l’origine à
la courbe (4). L’état représenté par le point d’intersection est
— 177 —
stable alors que l’état non aimanté est instable. Lorsque S/kT
est supérieur à 1,3863, si le coefficient angulaire de la droite est
compris entre ceux des deux tangentes qui passent par l’origine,
il y a deux points d’intersection A et B (figure 1). L’état A est
instable ; l’état B et l’état non aimanté sont stables.
Enfin, si le coefficient angulaire de la droite est inférieur à celui
de la tangente à l’origine, l’état non aimanté est instable et il n’y a
plus qu’un point d’intersection, qui donne un état stable.
Supposons que pour une valeur donnée de d, il y ait une tem-
pérature 0 telle que la droite
(6)
Cl B
soit tangente à la courbe :
(7)
<^1
Nr]
sha
cha-\- -
le calcul montre que pour toutes les températures inférieures à 0
la courbe (4) et la droite (5) se coupent en un point tel que B, et
que l’aimantation correspondant à ce point croît à mesure que la
température s’abaisse. La figure (2) représente, en fonction de —
et pour quelques valeurs de o^/kq, la fraction de saturation
correspondant à ce point d’intersection. C’est une représentation
analogue à celle qui est généralement donnée pour la variation
thermique de l’aimantation spontanée dans les ferromagnétiques,
mais ici on a un réseau de courbes au lieu d’une courbe unique.
On remarque que si est supérieur à 1,3863, l’aimantation
prend brusquement une valeur finie, pour une température T
infiniment peu inférieure à 0.
Nous devons maintenant examiner sous quelle condition l’état
représenté par le point B (fig. 1) est thermodynamiquement stable.
Cette question a été étudiée par M. H. A. Kramers, qui a bien
voulu me communiquer les résultats qu’il a obtenus :
Il y a deux états stables : l’état non aimanté représenté par
l’origine, et l’état B. Le plus stable est nécessairement celui auquel
correspond l’énergie libre la plus petite.
La droite et la courbe, qui se coupent en deux points A et B,
déterminent deux aires dj et dg respectivement comprises entre
1. Nous ne reproduisons pas le raisonnement bien 'connu. P®’’ exemple :
P, Weiss et G. Foex, le Magnétisme, chap. VI (Armand Colin, édit.).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
12
-- 178 —
l’origine et le point A, et entre A et B : l’état aimanté B est le plus
stable si Sa ) Si, et l’inverse a lieu si Sa ( Si.
Fig. 2. — Variation thermique de la fraction de saturation.
L’égalité des deux aires détermine le point B au-delà duquel
l’état aimanté est thermodynamiquement stable : cette condition
conduit à la formule :
(8)
Cognât
c/ias+ - cS/kT
- V
= 2
sh as
ch as ■
\ «'VkT
OÙ as est l’abscisse du point où commence la stabilité thermo-
dynamique ; l’aimantation spontanée ne pourra se produire que si
l’abscisse du point B est supérieure à
On déduit de la formule (8) que la valeur minima du coefficient n
179 —
du champ moléculaire, pour qu’il puisse y avoir aimantation spon-
tanée, est :
(9)
ou, ce qui revient au même, que la [plus petite valeur de Hs
doit être ;
(10)
Pour les valeurs de n, ou de H«, plus petites l’aimantation spon-
tanée ne se produit à aucune température, si basse soit-elle.
A partir de la formule de Kramers, le calcul montre que, pour
une valeur donnée de d, si l’aimantation spontanée est réalisée
à une certaine température, elle se produit a fortiori à toutes les
températures plus basses, et que la fraction de saturation augmente
à mesure que la température s’abaisse. Ce résultat est capital
pour la question qui nous occupe, comme nous le verrons au para-
graphe suivant.
V. — Magnétisme et ferromagnétisme.
Revenons aux effets observés avec la mésitite, et supposons que
ce cristal soit ferromagnétique aux températures de l’hélium.
Il convient de préciser la question : nous ferons d’abord l’hypo-
thèse suivante :
Nous admettons que, comme dans les ferromagnétiques jusqu’à
présent étudiés, en l’absence de tout champ extérieur la substance
est entièrement divisée en domaines, dont chacun présente une
aimantation spontanée homogène, mais dont les aimantations ont
des orientations différentes.
Examinons s’il est possible de rendre compte du fait que, à 1,52®
et dans un champ atteignant 30.000 g., la rotation croît plus vite
que H, et qu’il n’apparaît aucun indice d’une approche à une
valeur de saturation.
Ce résultat n’est pas, a priori, incompatible avec l’hypothèse
qui précède, si toutefois les domaines sont assez loin de l’état de
saturation ; car si les domaines sont peu aimantés, le champ exté-
rieur augmentera leur aimantation, d’autant plus que le champ
moléculaire croîtra en même temps. Sous l’action du champ exté-
rieur, il y aurait alors à la fois orientation et accroissement d’aiman-
tation des domaines et l’on conçoit que l’aimantation observée
puisse croître plus vite que H, même dans des champs intenses.
Mais si les domaines sont presque saturés, des difficultés sur-
- 180 —
glssent ; le fait qu’il n’apparaît aucune trace de saturation dans
un champ de 30.000 g. révèle une dureté magnétique d’un ordre
de grandeur tout autre que pour les autres ferromagnétiques, et
qui paraît inacceptable. Sans doute la grandeur du champ coercitif
serait l’indice d’une forte dureté magnétique, cependant ce champ
coercitif est trop faible pour être en accord avec l’absence de satu-
ration dans les champs intenses ; car si un champ de l’ordre de
2.000 g. est capable de provoquer le retournement des domaines,
il est clair qu’un champ 15 fois supérieur devra donner une orien-
tation quasi totale
Dans l’hypothèse du ferromagnétisme de la mésitite, la question
est donc de se rendre compte du degré d’aimantation des domaines.
Cette question est facilement résolue par l’examen des courbes
de la ligure 2. Si, pour une valeur donnée de S, nous considérons
la température B pour laquelle la droite (5) est tangente à la courbe
(4), ce n’est que pour les valeurs de T inférieures à B qu’il y a
intersection. Par conséquent, le point de Curie ferromagnétique,
auquel apparaît l’aimantation spontanée, et qui correspond comme
nous l’avons dit à l’égalité des aires Si, S2 comprises entre la droite
et la courbe, est plus bas que B.
Si l’aimantation rémanente de la mésitite, à 4,2° K, est liée à
l’existence d’une aimantation spontanée, la température B est
notablement au-dessus de 4,2® K. La figure 2 montre avec évidence
qu’à 1,52® K, quelle que soit la valeur de S, la saturation est prati-
quement totale.
Pour les sidéroses, la question se présente avec plus de simplicité :
aux températures de l’hydrogène il a été constaté de l’hystérèse
et une aimantation rémanente ; le point de Curie ferromagnétique,
et a fortiori la température B, devraient être au-dessus de 20® K.
Les courbes figure 2 montrent encore que la saturation pourrait
être considérée comme totale à toutes les températures de l’hélium.
Or nous savons (§ I) qu’à ces températures l’influence du niveau
magnétique ne se révèle plus, car on ne constate qu’une très légère
rotation paramagnétique proportionnelle à H et indépendante de T,
caractéristique de l’effet du niveau non dégénéré. La contradiction
entre les faits et l’hypothèse ferromagnétique ne saurait être plus
complète.
Une deuxième hypothèse est que les domaines aimantés n’occu-
1. Le champ coercitif véritable peut cependant être supérieur à sa valeur apparente
si, en présence du champ II, le terme de la formule (2’) a quelque importance.
Mais l’examen des résultats montre qu’il ne dépasse pas 9.000 g ; même en admettant
cette valeur, la tendance à la saturation devrait se manifester dans les champs intenses.
2. Pour la mésitite, je n’ai pas fait appel aux expériences, aux températures de
l’hydrogène, car les niveaux d’énergie sont plus rapprochés que dans les sidéroses,
et un troisième niveau pourrait intervenir, ce qui compliquerait beaucoup la dis-
cussion.
— 181
peraient pas tout le volume du cristal : il y aurait deux sortes de
domaines ; ceux de 1^® espèce contenant des ions ferreux non magné-
tiques, ceux de 2® espèce renfermant des ions magnétiques et
spontanément aimantés. La théorie resterait la même, mais serait
restreinte aux domaines de 2® espèce. Mais cette hypothèse est
aussi inadmissible que la précédente, car s’il y a aimantation spon-
tanée dans un domaine à une certaine température, cette même
région du cristal doit rester aimantée à toute température plus
basse, et même acquérir une aimantation spécifique plus grande.
L’aimantation des sidéroses ne devrait pas s’évanouir aux tempé-
ratures de l’hélium.
Il est donc certain que, au sens de la définition donnée au début
du § 4, et sous la réserve de la validité de Vhypothèse que le champ
moléculaire est proportionnel à V aimantation spécifique, les sidéroses
et la mésitite ne sont pas ferromagnétiques aux températures des
expériences.
Cette réserve concernant le champ moléculaire interdit évidem-
ment de rejeter d’une façon absolument certaine l’hypothèse ferro-
magnétique. Si, dans le cas actuel, l’hypothèse que Hm = no- est
grossièrement fausse, on ne peut plus rien dire ; mais c’est une
éventualité peu probable, et il est beaucoup plus vraisemblable
de penser que nos conclusions sont exactes, au moins au point de
vue qualitatif : le niveau fondamental oblige trop d’ions à rester
dans l’état non magnétique, et les conditions sont telles que le
champ moléculaire est insuffisant pour provoquer une aimantation
spontanée.
Je pense donc qu’iZ y a aimantation rémanente sans aimantation
spontanée : le métamagnétisme se présente comme un effet nouveau,
apparenté si l’on veut au ferromagnétisme, mais cependant bien
différent.
Une remarque est nécessaire : l’absence d’aimantation spontanée
peut paraître paradoxale, puisque dans un champ nul le cristal
reste aimanté, ce qui semble signifier que cet état aimanté est
thermodynamiquement stable. La réponse est que rien n’autorise
à croire que l’état d’aimantation rémanente est stable : au contraire,
les observations sont d’accord avec l’idée d’une instabilité, car
nous avons vu l’aimantation rémanente disparaître une fois, à 4,2® K,
et une autre fois une diminution lente a été constatée. J’ai la convic-
tion que si les expériences aux basses températures pouvaient être
prolongées pendant un temps suffisamment long, on observerait
toujours la disparition de l’aimantation rémanente.
En définitive, il convient de tenter une théorie toute différente
de celle du ferromagnétisme. Ce sera l’objet des paragraphes sui-
vants.
— 182
VI. — Le paramagnétisme initial de la mésitite.
Nous venons de montrer que l’hypothèse d’une aimantation
spontanée n’est pas en accord avec les résultats expérimentaux.
D’autre part, si le champ ne dépasse pas quelques milliers de gauss,
il n’y a pas d’hystérèse appréciable. Nous sommes donc naturelle-
ment conduits à considérer la mésitite comme un corps simplement
paramagnétique, du moins tant que ce cristal n’est pas soumis
à un champ assez intense.
Aux températures suffisamment basses pour que les deux plus
bas niveaux d’énergie puissent être considérés seuls, les lois de
l’aimantation et de la rotation sont celles qui ont été données § III
(formules 1 à 3). Pour interpréter les résultats des mesures, il s’agit
d’abord de déterminer les constantes qui figurent dans la formule (3).
Nous ferons deux simplifications :
1° La diminution du pouvoir rotatoire magnétique entre les
températures de l’hydrogène et celles de l’hélium, très grande dans
les champs faibles, nous autorise à admettre qu’aux températures
de Vhélium, et dans les champs très peu intenses, les ions Fe++
qui sont dans l’état magnétique (2® niveau) sont tellement dilués
qu’on peut faire abstraction du champ moléculaire, du moins s'il
ny a pas d' aimantation initiale.
La constante de Verdet^ (coefficient angulaire de la tangente
à l’origine à la courbe p — / (H)) a alors pour valeur ;
(11) V = + _^
1 + 2 «VkT
1 + 2 «^/kT
1+2
2° Nous supposons que le troisième terme de cette formule est
négligeable aux températures de l’hélium : cette hypothèse paraît
légitime, car il a toujours été constaté qu’à des températures aussi
basses, le terme de paramagnétisme fonction de la température
prédomine de beaucoup ; autrement dit : Bi, B2 doivent être petits
vis-à-vis de A E^/kT ; cependant le premier terme doit être conservé,
à cause du facteur c®/kT-
Nous écrirons donc ;
(12)
Bi H c^/kT a sh a
P = 1 1
c/l a + 2 c/ia+ -
1. Dans ce qui suivra, les constantes de Verdet et les rotations seront rapportées
à l’épaisseur 0,765 mm. de la lame utilisée dans les expériences.
183 —
(13) y =
La détermination des constantes S, A î^/k, Bi, présente de sérieuses
difTicultés.:
1° Nous ne savons pas à partir de quelle température le troisième
niveau d’énergie commence à donner des effets appréciables. Nous
admettrons qu’il ne se manifeste pas encore à 4,25° K, mais nous
ne ferons pas intervenir les résultats obtenus aux températures
de l’hydrogène liquide.
2° Dans les expériences, le cristal s’est toujours trouvé initiale-
ment aimanté, ayant conservé une aimantation rémanente parce
qu’avant chaque série de mesures dans des champs croissants,
il avait été soumis au champ maximum de sens opposé Or la
formule (13) suppose un état initial non aimanté.
L’examen des séries de mesures les plus sûres montre que, à
température donnée, quels que soient la valeur et le sens de l’aiman-
tation initiale, les tangentes des courbes c = / (H), au point H = O,
sont parallèles entre elles. Il semble donc (au moins en première
approximation) que dans les champs faibles, et dans ceux-là seule-
ment, une aimantation proportionnelle à H (d’ailleurs réversible)
s’ajoute à l’aimantation résiduelle. Nous devons remarquer que
ce même résultat a été obtenu par W. J. de Haas et B. H. Schultz
pour le chlorure de cohalt Il est alors légitime d’admettre que
les tangentes à l’origine auraient encore le même coefficient angu-
laire si l’aimantation initiale était nulle
3° Il faut tenir compte de la rotation diamagnétique. J’ai admis
qu’elle est la même que pour la calcite (2,82.10-^ H, pour l’épais-
seur 0,765 mm. de la lame) ; ce n’est qu’une très grossière approxi-
mation, mais la correction est faible et l’écart avec la valeur réelle
est sans importance.
Les valeurs des constantes de Verdet auxquelles m’a conduit
l’examen des meilleures séries de mesures sont les suivantes :
To K. l,60o 2,50i 3,322 +25o
(14) V. 10, —17,805 —19,09 —20,9 —23,035.
1. On a procédé ainsi, sans en soupçonner l’inconvénient, parce que l’étalonnage
de H en fonction du courant dans les bobines de l’électro-aimant avait été fait dans
ces conditions.
2. Journal de Physique S.VII TIX, janvier 1939.
3. Nous montrerons qu’une imprécision, même très grande, sur les valeurs des
constantes ne compromet pas les conclusions générales auxquelles nous allons être
conduits.
184 —
Adoptant les valeurs ci-dessus pour les températures de 1,60°, 2,50°
et 4,25°, la formule (13) donne les constantes :
(15) - = 12,55 Bi = — 8,832.10-4 A ^ — 0,03166.
K K
Avec ces constantes, on trouve pour V à 3,322° K la valeur
— 21,09.10-4 diffère de 1 % de la valeur mesurée (moins précise
que les autres).
On voit, d’après la grandeur de B^, que le niveau non dégénéré
donne une rotation assez forte, contrairement à ce qui se produit
dans les sidéroses précédemment étudiées ; ce résultat n’a rien
de surprenant, l’écart 3 étant beaucoup plus petit dans la mésitite.
Dans les champs faibles, la part de la rotation due au niveau
non dégénéré prédomine de beaucoup ; mais à mesure que le champ
croît, la part due au niveau magnétique augmente très rapidement.
Enfin, la valeur de S montre qu’aux températures de l’hélium,
en l’absence d’aimantation, les ions Fe++ qui se trouvent dans l’état
magnétique sont très raréfiés : 8,6 % à 4,25° K et 0,078 % à 1,6° K.
VII. — Le champ moléculaire.
Il existe certainement un champ moléculaire : les effets d’hystérèse
et d’aimantation rémanente en sont la preuve. Nous avons négligé
ce champ quand il s’est agi des tangentes à l’origine aux courbes
d’aimantation, parce que les ions magnétiques sont très raréfiés
quand le champ extérieur est faible ; mais dès que l’aimantation
atteint une valeur notable, nous devons tenir compte du champ
moléculaire.
La question est fort complexe ; car nous ne sommes plus dans
le cas, seul envisagé dans les travaux antérieurs, où le nombre des
ions magnétiques par unité de masse est indépendant de la tempé-
rature et du champ extérieur.
Le champ moléculaire qui agit sur un ion dépend du nombre et
de la disposition des ions magnétiques qui entourent l’ion considéré,
et comme ici les ions magnétiques sont éparpillés au milieu d’ions
ferreux non magnétiques, il y a un grand nombre de configurations
à chacune desquelles correspond un champ moléculaire particulier.
Pour une température T et un champ extérieur H donnés, on peut
grouper par la pensée tous les ions qui ont des entourages identiques ;
si P est le nombre de dispositions différentes, il y a 2 p valeurs
possibles de la décomposition du niveau doublement dégénéré :
la loi de l’aimantation doit être de la forme :
185 —
(16) CT = N
1 ^
V/ H -i- ~ y. sh ai
P 1
1 1
- V c/l ai + - b^Ikt;
2
•; ai
kT
(H + Hi
N étant le nombre des ions ferreux par unité de masse, et les H»
les P champs moléculaires particuliers (i = 1, 2 ... p).
La loi de la rotation a pour expression :
(17)
Bi H c^/kT h — A ^ s/l ai
P 1
1 ^ 1
- V c/i ai + - c^/kT
2
Par définition, nous appellerons « champ moléculiare moyen » un
champ Hm répondant à la condition :
Ce champ moléculaire moyen est fonction de T et de H.
C/l a n’est pas égal à - ^ cA ai, mais n’en diffère que peu^, ou
P 1
du moins la différence est négligeable devant 1 /2 c^/kT; on peut donc
écrire avec une excellente approximation :
(19)
Bi H cS/kT + ksha /U , U ^
P ; a — — (H + Hwî)
c/l a + - c^/kT
1. Si les ai sont très petits, on peut confondre le Sh avec son argument, et le champ
1
Hm est la moyenne des Hi ; dans ce cas - h ch ai et ch a sont très voisins de 1.
^ P
Si les ai sont assez grands, par exemple au moins égaux à 2,5, les sh. et ch. sont
. 1 .
très voisins, de sorte qu’on a pratiquement - S ch ai = ch a.
9
1
Enfin, dans les cas intermédiaires, S-KT la différence entre - Y, ch ai et ch a est
1 P
absolument négligeable devant ^ c5/kT aux températures telles que 1,6° K. L’appro-
ximation reste suffisante à 4,2° K.
— 186
et le champ moléculaire moyen se présente comme la correction
à apporter au champ extérieur pour que la loi simple du para-
magnétisme soit satisfaite.
Il ne sera fait, pour le moment, aucune hypothèse concernant le
champ Hw ; nous le calculerons, car la formule (24) donne, pour
toutes les rotations mesurées, la valeur de a et par suite celle de Hm,
sous la condition de connaître A et jx, dont le produit a été déterminé
par les constantes de Verdet.
Nous avons vu (§ II) que les deux états magnétiques comportent
des moments de 2 et de 4 magnétons de Bohr. Nous supposerons
que l’état le plus rapproché de l’état fondamental est celui auquel
correspond un moment de 2 magnétons, et que les ions ont leur
moment orienté dans la direction de l’axe optique. Nous posons
donc [x = 2 p.B et par suite A = — 236,1 : c’est une hypothèse
TABLEAU I
Tmop- — 1j5705® K.
1. Les valeurs les plus probables de la vitesse de la lumière, de la charge électros-
tatique de l’électron, du rapport e/m (e électromagnétique), et de la constante de
Planck sont respectivement : 2,9978 10-^® ; 4,800 lO-^® ; 1,7585 10-’ ; 6,610 10-*^. Il
en résulte les constantes suivantes, que nous adoptons ici :
pB = 0,92598 10-2® . n = 6,0265 lO-^® ; K = 1,3795 10-i«.
187
arbitraire ; nous l’admettrons pour le moment et nous la discuterons
plus loin.
TABLEAU II
= 1,6000 K.
Nous ne passerons pas en revue toutes les séries d’expériences.
Nous nous bornerons à donner les résultats obtenus à la tempéra-
ture de 1,57° K, jusque dans un cbamp de 30.200 g., ainsi que
ceux de deux autres séries de mesures à l,60o K et à 4, 25® K
ces derniers sont les plus complets au point de vue de l’étude de
l’bystérèse.
188
Dans les tableaux Op désigne, en degrés, la rotation paramagné-
tique totale (valeur mesurée, corrigée de la rotation diamagnétique).
pi, p2 représentent respectivement la part de la rotation due au
TABLEAU III
A. Tmoy- = 4,248® K. Champs croissants.
H
— 90
1413
2934
5926
8922
12542
17758
21633
24310
25707
26187
26894
~ ?p
— 2,24
+ 1,41
4,86
11,95
20,11
30,665
50,77
71,04
85,595
92,335
95,21
98,68
— Pi
— 0,14
+ 2,26
4,695
9,47
14,23
19.855
27,14
30,97
32,735
33,58
33,71
34,02
— 2,10
— 0,85
+ 0,165
2,48
5,88
10,81
23,63
40,07
52,86
58,755
61,50
64,66
a
— 0,0941
— 0,0381
+ 0,0075
0,111
0,262
0,4725
0,957
1,448
1,759
1,888
1,946
2,011
— 2890
— 2620
— 2695
— 2412
— 626
4. 2424
12552
24231
31412
34112
35460
36815
Champ coercitif environ 2600 g.
B. T •moy = 4,248® K. Champs décroissants.
niveau non dégénéré et la part due au niveau magnétique. Le champ
coercitif est la valeur de H qui annule, non pas la rotation totale,
mais la rotation pg.
C. T = 4,2460 K. Montée à 20060.
D. T = 4,246° K. Redescente à 90.
E. T = 4,246° K. Remontée à 10400.
- 190 -
Les figures 3 et 4 représentent, en fonction du champ extérieur H,
la rotation P2 due à l’état dégénéré, et le champ moléculaire moyen,
pour les températures de 1,57° K (Tahl. I), 1,60° (Tahl. II) 4,25°
(Tahl. III).
F. T = 4,246. Redescente à 90.
G. H. T = 4,2460 k.
Hystérèse dans les limites 7750 ■ — ■ 20060 g.
Les résultats essentiels concernant le champ moléculaire moyen Hjw
sont les suivants ;
lo Le cristal étant initialement aimanté et soumis à des champs
faibles croissants, le champ moléculaire moyen reste à peu près
constant.
Ce résultat est particulièrement net sur les courbes qui repré-
sentent à la température de 4,25® K.
2o Aux plus basses températures (l,o57 ; l,o60), si l’aimantation
initiale est de sens opposé à celle que provoque le champ extérieur,
dans un champ H progressivement croissant, il arrive un moment
où Yirn passe très rapidement d’une grande valeur négative (sens
de l’aimantation initiale) à une grande valeur positive (sens du
champ extérieur).
— 191 —
3° Dans les champs H intenses, les courbes représentant Hm
deviennent concaves du côté de l’axe des H. Le champ moléculaire
moyen semble tendre asymptotiquement vers une limite qu on peut
grossièrement estimer être de l’ordre de 60.000 g.
4° Toujours aux plus basses températures, si Von fait décroître
le champ extérieur H, le champ moléculaire moyen reste sensiblement
constant jusqu à V annulation du champ H. Ainsi, pour l’aimantation
Fig. 3. ■ — Rotation due à l’état magnétique, en fonction du cliamp extérieur (l’ori-
gine des abscisses a été déplacée de 10.000 pour la courbe qui correspondàT =1,60° K.,
et de 15.000 pour celle qui correspond à T = 1,57° K. Pour la courbe 3, l’origine des
ordonnées est relevée de 20°. )
rémanente, le champ est resté à peu près le même que pour
l’état d’aimantation maximum.
Ce résultat, qui à première vue semble paradoxal, est le fait capital
qui est la clef de l’explication du métamagnétisme, comme nous le
montrerons dans le paragraphe suivant.
Dans les expériences à 1,60® K., il semble y avoir eu une légère
décroissance de Hm pour les champs H inférieurs à 6.300 g. Cette
diminution, si elle est réelle, pourrait être due à l’instabilité des
états obtenus.
La constance, au moins approximative, du champ moléculaire,
ne se produit qu’aux températures très basses. A 4,2® K, elle n’a
plus du tout lieu, comme on le voit dans le tableau III et sur la
figure 4.
— 192
Nous avons admis jusqu’ici l’exactitude des valeurs trouvées
pour les constantes (§ VI (15)), et supposé que p. = 2 pu. Si l’on
fait varier les valeurs de p., S, A dans de larges limites, dépassant
les écarts admissibles, on trouve que les résultats généraux ne sont
Fig. 4. — Champ moléculaire moyen, en fonction du champ extérieur (l’origine des
abscisses a été déplacée de 10.000 pour la courbe qui comprend à T = 1,60“ K et de
15.000 pour celle qui comprend à T = 1,57“ K. Pour la courbe (3) l’origine des
ordonnées est relevée de 20.000.)
pas changés : une discussion donnée en appendice à la fin du présent
mémoire permet d’affirmer que, dans l’aimantation rémanente
à 1,57® K, le champ moléculaire moyen reste de l’ordre de grandeur
de celui qui règne dans l’état de plus grande aimantation, bien que
l’aimantation rémanente ne soit qu’une faible fraction de celle
— 193 —
acquise dans le champ maximum. Par contre, à 4^2, la décroissance
de est considérable.
Ainsi, même en supposant de fortes erreurs dans la détermination
des constantes, il est certain que, dans les champs extérieurs décrois-
sants, le champ moléculaire diminue de moins en moins à mesure
que la température s’abaisse. Bien qu’une extrapolation soit tou-
jours risquée, il est permis de penser que la constance de H»* a
bien lieu à des températures suffisamment basses.
VIII. — Les domaines aimantés : leur formation progressive sous
l’influence des champs croissants.
Nous devons d’abord chercher la signification de la constance
du champ moléculaire moyen, dans l’eflFet d’hystérèse.
Nous avons défini Hm par la condition (§ VII (18)) :
(20)
sh
[J.H _ 1
kT kT
kT ^ kT
Développant les sh., cette formule s’écrit :
(21)
kT
ch
kT
ch^r-
kT
[:?
sh
pH*
kT
sh
kT
i?r
Gardons les valeurs précédemment adoptées pour les constantes :
dans l’effet d’hystérèse aux températures de l’ordre de 1,6° K,
ixfT
Hm dépasse 40.000, et l’argument ■ - est assez grand pour
kT.
qu’on puisse confondre son sh et son ch. (à 2 % près si T = 1,6°
= 2p.B H m = 42.000) ; ^ nous pouvons alors écrire (21) sous la
forme suivante :
uH
(22)
sh
P-
H.
kT
1 ^
sh
kT
kT
U H
H
sh ‘-TT7 + ch V—
kT
kT
1. Si l’on suppose un moment p. plus petit, Hm déduit des mesures a une valeur
plus grande, et la température à laquelle la constance de Hm serait réalisée serait plus
pttm
basse. La valeur de est suffisamment grande dans tous les cas.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
13
194 —
en posant
Or la plus grande valeur de £ (obtenu si tous les étaient nuis)
est 1, mais s sera généralement beaucoup moindre ; d’autre part,
à 1®6, quand H décroît de 30.000 à zéro, sh / sh + ch
K 1 / K 1 kT.
varie de 0,497 à 0. Le 2® terme de (22) est donc très petit vis-à-vis
de sh (= 16,9 à 1,6® K pour = 42.000). Par conséquent,
K i JJ .
la constance de signifie que ^ sh reste constante.
Sans doute, il ne s’en suit pas forcément que les restent indi-
viduellement constants, mais il est cependant tout à fait invrai-
semblable qu’ils varient précisément de manière que \ sh
soit invariable. Logiquement, la constance de Hm signifie que les
divers champs moléculaires ne varient pas malgré la décroissance
du champ extérieur et jusque dans un champ nul.
Il est évident que cela signifie que la concentration des ions
magnétiques, leurs dispositions et leurs orientations relatives,
acquises dans le champ H maximum, ne changent pas. (en moyenne).
Cependant l’aimantation spécifique du cristal diminue beaucoup
quand H décroît : Cela ne peut se concilier avec la constance des Ht
que par l’existence de domaines aimantés, dont l’aimantation
spécifique reste constante, mais dont le volume diminue. — Ces
domaines ne sont donc pas contigüs ; ce sont des groupements
d’ions magnétiques séparés par des régions où l’aimantation est
probablement très faible.
Dès lors, le mécanisme de l’aimantation métamagnétique est le
suivant : le cristal étant supposé initialement non aimanté, aux
températures de l’hélium la plupart des ions ferreux sont dans l’état
fondamental non dégénéré. Quand on produit le champ H, le
niveau suivant se divise en deux niveaux dont l’un se rapproche du
niveau fondamental, de sorte que le nombre des ions magnétiques
augmente, en même temps que croît la proportion de ceux dont le
moment est orienté dans le sens de H. H y a immédiatement ten-
dance à la formation de groupements d’ions magnétiques orientés ;
en effet, pour les ions restés dans l’état fondamental et voisins d’ions
magnétiques, la probabilité de passage à l’état magnétique est
plus grande que pour ceux qui n’ont pas de voisins magnétiques,
parce qu’une paire d’ions magnétiques voisins a une énergie moindre
195 —
qu’une paire d’ions magnétiques éloignés. C’est là l’origine du méta-
magnétisme, qui apparaît comme essentiellement lié à la dissé-
mination des ions magnétiques au milieu de ceux qui sont dans
l’état non dégénéré.
A mesure que H augmente, la concentration des ions magné-
tiques devient plus grande dans les domaines, comme le prouve
l’accroissement du champ moléculaire Ce champ doit tendre vers
un maximum, correspondant à la saturation des domaines, qu’il ne
faut pas confondre avec la saturation du cristal (hien que les inten-
sités d’aimantation à saturation soient les mêmes) ; effectivement,
on constate pour cette approche à une valeur limite, alors que
pour l’aimantation macroscopique du cristal, il n’y a encore aucun
indice de saturation.
IX. — Les variations du volume occupé par les domaines aimantés
et la condition de réversibilité de l’aimantation du cristal.
Il ne paraît pas possible de donner une définition géométrique
du volume occupé par les domaines, car ceux-ci ne sont probable-
ment ni uniformément aimantés, ni nettement délimités. On peut
cependant donner une définition conventionnelle, en considérant
un volume tel qu’il y ait proportionnalité entre son intensité moyenne
d’aimantation et le champ moléculaire moyen.
Soient N le nombre des ions ferreux par unité de volume, n la
constante du champ moléculaire, 11^ le champ moléculaire à satu-
ration, I l’intensité moyenne d’aimantation des domaines, i l’inten-
sité d’aimantation macroscopique du cristal. Nous écrivons :
. ! i P 2
Pour le cristal i car ces rapports représentent tous
(24) < deux la fraction de saturation du cristal.
Pour les domaines, / = ni ; Hs = n N[J.(car l’intensité à satu-
[ ration est Npi).
Nous en déduisons :
P 2 Hs
I A Hî}?,
Ce rapport est encore égal au rapport <j /S des intensités spéci-
fiques (par unité de masse), la densité pouvant être considéré comme
constante.
1. Dans les champs intenses, les ions magnétiques sont pour ainsi dire tous orientés
dans le sens de H ; l’accroissement de Hm ne peut provenir que d’un accroissement
de leur concentration.
(25)
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
13.
— 196
Par définition, nous appellerons i /I = c/S la fraction du volume
du cristal occupée par les domaines. Il est évident que les variations
de ce rapport nous renseigneront sur le plus ou moins d’étendue
oecupée par les régions où se concentrent les ions, magnétiques.
Les courbes (fig. 4) donnent pour Hs un ordre de grandeur de
Fig. 5. — Représentation, en fonction du champ extérieur, du volume occupé par les
domaines aimantés. (Pour la courbe qui correspond à T = 1,57” K l’origine des
abscisses a été déplacée de 10.000).
60.000 ; nous adopterons cette valeur : elle n’est pas du tout pré-
cise, mais pour les variations il importe peu que <j /S ne soit connu
qu’à un facteur constant près.
La figure (5) représente u /S en fonction de H aux températures
de 1,60° et 1,57° K. Dans ’es champs faibles croissants, le calcul de
<T /S par (25) n’a pas de signification, parce que l’aimantation initiale
(H = o) s’est trouvée de sens opposé au sens de H ; quand H croît
à partir de zéro, on ne voit pas comment décrire la destruetion des
domaines résiduels, ni leur remplacement par des domaines aimantés
197
dans le sens de H : il y a là une transition dont ^e mécanisme ne
saurait être précisé ; la formule (25) na donc de signification que
si les domaines sont nettement formés. Aussi, pour les champs
croissants, n’avons-nous tracé le courbes qu’au delà de 17.000 g.
On voit que l’étendue des domaines varie beaucoup ; par exemple,
à 1,57® K, de 0,26 en A pour le maximum, jusqu’à 0,018 en B pour
l’aimantation rémanente. Dans un champ donné H, le volume
total des domaines est toujours plus grand au retour qu’à l’aller.
A 4,250 K, 1 es effets sont beaucoup plus compliqués. Sur la figure
(5), la courbe 1 correspond aux champs croissants de 17.800 à
27.000, et le retour jusqu’au champ nul est représenté en \ ' . De
17.800 à 22.000, alors que le champ moléculaire (fig. 4) et l’aiman-
tation spécifique des domaines croissent rapidement, le volume
des domaines diminue, d’abord très vite, puis de plus en plus lente-
ment ; l’accroissement d’aimantation du cristal est dû à la forte
augmentation de l’aimantation spécifique des doruaines ; mais
au-delà de 22.000 g, l’aimantation des domaines manifeste une
approche à la saturation ; en même temps leur étendue, qui est
passée par un minimum, croît légèrement ; l’aimantation du cristal
augmente maintenant à la fois par accroissement de l’aimantation
et du volume des domaines.
Au retour (!') l’étendue des domaines décroît constamment, et
très vite dans les champs faibles. Ici, contrairement à ce qui a lieu
à 1,6° K le volume occupé par les domaines est plus petit au retour
qii’à l’aller.
Les courbes 2,2' (même figure), obtenues en faisant remonter H
jusqu’à 20.000 g. sont instructives, parce que, les domaines rési-
duels étant aimantés dans le même sens que H, la représentation
de T /S peut être donnée dans les champs faibles croissants. De
zéro à 7.200 g. environ, tant que V aimantation spécifique des domaines
reste sensiblement constante {Yim constant, figure (4) courbe (2)),
les domaines s'étendent d’une façon considérable, de 0,18 à 0,76,
c’est-à-dire qu’ils occupent pour H = 7.200 environ les 3 /4 du
volume du cristal. Au-delà de 7.200, commence à croître rapi-
dement'; en même temps l’étendue des domaines diminue, et l’on
voit, pour H = 20.000, l’approche au minimum trouvé sur la
courbe
Le plus intéressant est la variation de forme de la courbe de
retour, quand on part de valeurs différentes du champ maximum.
1. Dans cetle région, les erreurs expérimentales se traduisent par une grande incer-
titude sur la valeur de ff/2 ; aussi les points marqués, qui représentent les valeurs
calculées d’après les mesures, se placent-ils irrégulièrement. L’existence du maxi-
mum ne fait cependant aucun doute. La courbe tracée a été obtenue en substituant
aux points expérimentaux les points déterminé sur la courbe des rotations, qu’on
peut tracer assez correctement.
-- 198
La courbe (!'), partant de H = 27.000, a des ordonnées constam-
ment décroissantes, mais par son inflexion elle manifeste une
velléité de passer par un maximum pour un champ H de l’ordre
de 7.000 à 8.000. Si maintenant on revient de 20.000 g (courbe 2'),
le maximum est réalisé, et il est même très prononcé ; il est bien
dans la région H = 7.000. Ainsi, quand le champ maximum n’est
pas trop intense, la courbe de retour prend une allure semblable
à celle de la courbe d’aller, ces deux courbes ayant un maximum
pour des champs égaux ou peu différents. ^ On se rend compte, par
continuité, que plus la i’oleur du champ maximum sera faible, plus
la courbe de retour se rapprochera de la courbe d’aller; enfin, que si
le champ H ne dépasse pas la valeur à laquelle correspond le maxi-
mum d’extension des domaines, les deux courbes seront probable-
ment confondues.
Effectivement, dans la série de mesures faites entre zéro et
10.400 g. (tableau III, séries E et F) Courbes (3) des figures (3)
et (4)) l’hystérèse a été trop peu prononcée pour pouvoir être cons-
tatée.
D’après cette analyse la condition de réversibilité para:t être que
r aimantation spécifique moyenne des domaines reste invariable, et
par conséquent que les variations de V aimantation du cristal soient
dues seulement à la plus ou moins grande extension des domaines.
Ce résultat est tout à fait naturel, car si les domaines ne changent
que par leur plus ou moins grande extension, on conçoit que la
réversibilité (ou du moins une quasi réversibilité) puisse se produire.
Le fait que notre théorie rend compte très simplement de la réver-
sibilité constatée dans les champs faibles est un sérieux appui en
sa faveur.
Aux températures de l’ordre de 1*^,6 il devrait y avoir aussi réver-
sibilité approximative quand on passe d’un champ très intense
au champ nul et qu’on remonte ensuite au champ intense. Malheu-
reusement l’expérience, qui serait encore plus probante pour la
théorie, n’a pas été faite.
X. — U hystérèse et V aimantation rémanente.
Les résultats qui précèdent rendent compte immédiatement du
mécanisme de l’hystérèse. Pour une valeur donné de H, le cristal
est dans des conditions bien différentes à l’aller et au retour. Lors-
que le champ est croissant, les domaines sont en formation ; ils
possèdent une aimantation spécifique et une étendue déterminées
par la valeur de H (mais non d’une façon univoque puisqu’il y a,
d’une série d’expériences à une autre, des différences qui dépassent
les erreurs d’expérience). Au retour, les domaines sont en destruction,
199
à partir des états qui ont été créés par le champ maximum. Aux
températures suffisamment basses, cette destruction se fait à aiman-
tation spécifique sensiblement constante, par évanouissement pro-
gressif jusqu’à un résidu qui donne l’aimantation rémanente du
cristal, à 4,2° K les effets sont plus compliqués, les domaines pou-
vant, selon les circonstances, augmenter ou diminuer de volume
pendant que leur aimantation spécifique décroît d’une façon con-
tinue. Ce n’est là d’ailleurs qu’une description, et non une expli-
cation de l’hystérèse.
L’aimantation rémanente est nécessairement instable, car s’il en
était autrement le cristal serait ferromagnétique et cela entraîne-
rait les contradictions indiquées § V. On peut vérifier facilement
que la condition d’aimantation spontanée n’est pas satisfaite
Un effet bien remarquable, qui reste inexpliqué, est l’énormité
du temps de relaxation observé dans l’aimantation. Voici une
hypothèse qui mérite peut-être d’être envisagée : la relaxation ne
s’observe que dans des champs assez intenses ; n’y aurait-il pas,
dans ces champs, des substitutions entre ions Fe et ions Mg, soit
dans la même maille élémentaire, soit dans des mailles voisines ?
Car les ions magnétiques doivent avoir tendance à se rapprocher
parce qu’il en résulte une diminution de l’énergie. L’aimantation
se produirait alors en deux temps : la phase principale très rapide,
et une phase lente, due au temps nécessaire pour ces substitutions,
d’autant plus long que la température est plus basse, comme le
prouve l’expérience.
XL — Le métamagnétisme, comparé au ferromagnétisme.
Le seul point commun est l’existence de domaines aimantés ;
mais tandis que dans les ferromagnétiques ces domaines préexistent,
dans le métamagnétisme ils sont créés par le champ. Ces groupe-
ments d’ions magnétiques n’occupent qu’une partie du volume du
cristal, et leurs résidus quand on annule H sont instables.
Sans doute, dans le fer, on constate aussi que l’aimantation
rémanente peut disparaître, mais l’effet a une tout autre cause :
dans le fer, des domaines spontanément aimantés reprennent des
orientations quelconques ; ici les domaines se détruisent.
Nous n’avons aucune donnée qui permette d’évaluer les dimen-
sions des domaines. Toutefois, la pureté du phénomène optique
exige que le cristal soit magnétiquement homogène, à l’échelle de
1. Avec les constantes adoptées, le champ moléculaires à saturation Hs nécessaire
pour que le point de Curie ferromagnétique soit au zéro absolu est 187.000. Or ici
Hs est de l’ordre de 60.000. La mésilite ne doit être ferromagnétique à aucune tempé-
rature, si basse qu’elle soit.
200
la longueur d’onde, et par conséquent que ces domaines soient très
petits, et à peu près uniformément répartis.
Si l’on pouvait porter et maintenir tous les ions ferreux dans
l’état dégénéré, le champ moléculaire serait plus que suffisant pour
provoquer le ferromagnétisme aux températures de l’hélium, mais
la réalité est autre : la mésitite ne demanderait qu’à être ferro-
magnétique, mais elle ne peut y parvenir, parce que l’existence
d’un niveau d’énergie inférieur non dégénéré oblige trop d’ions à
rester dans un état non magnétique, précisément aux températures
oii le ferromagnétisme pourrait apparaître ; de sorte que le caractère
essentiel du ferromagnétisme, l’aimantation spontanée, fait défaut.
MM. W. J. UE Haas et B. H. Schultz pensent que les effets qu’ils
ont observés, aux températures de l’hydrogène liquide, avec le
chlorure de cobalt, sont métamagnétiques. Je le pense également,
mais il est nécessaire de souligner une différence essentielle entre
l’ion Co++ et l’ion Fe++ : le Co++, ayant un nombre impair d’élec-
trons ne peut pas avoir d’états non dégénérés (théorème de
Krameiîs) ; ce n’est d’ailleurs pas une objection, car si l’état fon-
damental est bien moins magnétique que l’état suivant, on conçoit
que le métamagnétisme puisse se produire.
APPENDICE.
Il est nécessaire d’examiner quelle peut être l’influence, sur la
validité des conclusions, de l’incertitude qui subsiste sur les valeurs
des constantes 8, p. Ai Bi.
Il a été admis, arbitrairement, que l’état dégénéré qui suit l’état
fondamental est celui auquel correspond un moment de 2 magné-
tons, et que les ions ont leurs moments orientés parallèlement à
l’axe optique du cristal. La seule raison qu’on puisse invoquer en
faveur de cette hypothèse est que, ce n’est probablement pas par
hasard que cette orientation privilégiée conduit à un résultat parti-
culièrement simple (la constance de Hm dans Phystérèse aux très
basses températures) ; mais ce n’est pas là une justification sérieuse.
Nous devons donc chercher ce que donneraient des valeurs variées
de [J.. Admettons pour le moment l’exactitude des constantes 8,
Bi, déterminées au § VI. Soient IItoi, Hma? les champs molé-
culaires calculés pour H = 30.196 et H = 104, à 1,57005 K ; on
obtient, pour diverses valeurs de p., les résultats portés dans le
tableau IV.
Une valeur de u. supérieiir à 2p.B paraît impossible, car il n’est pas
vraisemblable que Hw puisse augmenter quand H passe de 30.000
à zéro ; la valeur 0,5 ps est exagérément basse, et cependant on
— 201
voit que Hot2 reste très grand. On peut dire que, quelque soit u,
le champ Yirm reste de l’ordre de grandeur de llmi-
TABLEAU IV.
Voyons maintenant quelle est l’importance de l’erreur sur l’écart S.
Conservons les valeurs trouvées (§ Yl) pour les constantes de Verdet
à 1,60° K et à 4,25° K, qui paraissent plus précises que la valeur
obtenue pour 2,5° K, et prenons pour ^ la valeur 10, puis la
valeur 14, qui paraissent être les limites en dehors desquelles il
y aurait trop de désaccord entre V cale, et V mesurée à 2,5° K
®/k étant donné, les constantes à 1,6 et 4,25° K. déterminant Aî^/k
et Bi. On trouve les résultats inscrits dans le tableau V.
TABLEAU V.
Nous pouvons donc dire que, quelles que soient les valeurs admises
pour S et pour ix, le champ moléculaire reste très grand dans l’ai-
mantation rémanente, bien que celle-ci ne soit qu’une très petite
fraction de l’aimantation acquise dans le champ maximum.
Il reste enfin à examiner, pour <3 donné, l’influence que peut
avoir une erreur commise dans la détermination de A'^Jk- Les
constantes de Verdet à 1,6° et 4,25° k sont mesurées avec une
202 —
bonne précision, mais la valeur de A u fu à laquelle elles conduisent
par application de la formule (13) donne, à 14,2° K, une constante
de Verdet calculée bien inférieure à la valeur expérimentale. L’écart
peut tenir en partie aux simplifications que nous avons faites
(§ VI), qui peuvent n’être plus légitimes aux températures de l’hy-
drogène liquide (la formule (13) ne tient pas compte du 3® terme
de (11) et elle suppose que le champ moléculaire est négligeable
si le champ extérieur est très faible, ce qu’on ne peut plus admettre
quand les ions magnifiques sont plus concentrés) ; mais la majeure
partie de cet écart provient probablement d’une intervention, à
140,2 K, du troisième niveau d’énergie, qui est sans doute très
magnétique ; alors, si ce 3® niveau agit notablement à 14®, il est
possible qu’il ait encore une influence non négligeable à 4,25° K ;
s’il en est ainsi, la formule (13) où il n’est tenu compte que des deux
plus bas niveaux, doit conduire à des valeurs de A^*- /k trop grandes.
Quant à la valeur de Bj, elle reste toujours bien déterminée.
Si l’on refait les calculs en abaissant, par exemple de 50 %, les
valeurs trouvées par (13) pour Ah-/k (S variant de 10 à 14), on
obtient des tableaux analogues à IV et V, et l’on trouve des résul-
tats du même ordre. Le peu d’influence d’une erreur sur A se com-
prend facilement d’après la formule (12) ; a étant suffisamment
1
grand, on peut confondre sh a et ch a avec - et écrire :
0
“b Logeai (p — H) Logeât (A p)
kI ‘ ‘
IljM
[x/kT
— H,
Aux températures très basses le terme 8 /kT prédomine de beau-
coup, et une erreur sur A qui figure dans un Log. est de peu d’im-
portance.
En définitive, nous sommes conduits aux conclusions données
à la fin du 5 VIL
Le Gérant. R. Taveneau.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 20-3-39.
r
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5
Présentations d’ouorages : 6
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1938 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1938 11
Communications :
V. Danis. Sur la position systématique du Phlaeotomus Schulzi Cabanis (Picidés). 47
F. Angel. Deuxième liste des Reptiles du Rio de Oro et de Mauritanie, recueillis
parla Mission d’Etudes de la Biologie des Acridiens (1937-1938) 49
L. Bertin. Catalogue des types de Poissons du Muséum National d’Histoire
Naturelle (1''® Partie) 51
P. Roth. Contribution à l’étude de l’action de la Thyroxine sur la métamorphose
des têtards de Grenouille en fonction de leur stade de développement. ... 99
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (11® série) 110
M. André. Halacariens récoltés dans le Bassin d’Arcachon en septembre 1938. . 118
M. Vachon. Remarques sur la sous-famille des Goniochernetinœ Beier à propos
de la description d’un nouveau genre et d’une nouvelle espèce de Pseudo-
scorpions (Arachnides) ; Metagoniochernes Picardi 123
H. Bertrand. Les premiers états des Eubria Latr 129
Ed. Lamy. Sur le genre Megalomphalus Brusina (Moll. Gastrop.) 137
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur diverses espèces Lamarckiennes de
Venus (Moll. Lamellibr.) 140
E. Fischer-Piette. Sur quelques espèces de Sunetta (Veneridæ) et sur les
divisions de ce genre 142
A. Guillaumin et E. Manguin. Floraisons observées dans les Serres duMuséum
pendant l’année 1938 147
S. Buchet et A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres du
Muséum 153
C. Guinet. Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum pendant
l’année 1938 156
R. Allègre. Quelques Membraniporides du Crétacé de l’Aurès (Algérie) 163
E. Jérémine et M. Nickles. Note préliminaire sur les roches éruptives et méta-
morphiques recueillies par F. Jacquet dans le Sahara Occidental 167
Jean Becquerel. Un nouveau phénomène magnétique : le Métamagnétisme . . . 171
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D’’ R. Jeannel, Laboratoire
d’ Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux' du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique, (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr., Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d 'Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉÜM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N“ 2, — Février 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
~ PARIS-V*
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par rétat des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — N^ 2.
3116 réunion des naturalistes du muséum
23 FÉVRIER 1939
PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Germain, Directeur du Muséum, est délégué auprès
des Musées Départementaux d’Histoire Naturelle, en remplacement de
M. le Professeur L. Roule (Lettré de M. le Ministre de l’Education Natio-
nale en date du 28 janvier 1939).
Sont élus Membres de la Commission de Réforme de l’Enseignement
Supérieur, pour les années 1939-1940 :
2® catégorie : M. le Professeur Becquerel (délégué).
M. le Professeur Orcel (suppléant).
7® catégorie : M. Le Cerf, Assistant (délégué).
M. Semiciion, Assistant (suppléant).
9® catégorie : M. Bourgeois, Commis d’administration (suppléant).
13® catégorie : M. Poli, Gardien de Ménagerie, et M. Ruelle, jardi-
nier (délégués), M. Kratz, jardinier (suppléant).
MM. Marcel Frerejacque et Paul Clavelin, Assistants au Muséum,
sont nommés Officiers de l’Instruction Publique (à la date du 10 juillet
1938).
M. Eichhorn, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de
Nancy, est nommé Officier d’Académie à la date du 10 juillet 1938.
M. Alexandre Dupuy, est nommé jardinier auxiliaire permanent
stagiaire, a dater du 1®^ février 1939, en remplacement de M. Haussaire,
appelé à d’autres fonctions.
M. Louis Deullin, Jardinier permanent stagiaire, est titularisé dans
son emploi à dater du 1®’’ janvier 1939.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 19.39.
14
M. Pierre' Pagam, Gardien de galerie stagiaire, est titularisé dans son
emploi à dater du l'-'" février 1939.
Décès : M. le Directeur du Muséum a le regret d’annoncer le décès du
R. P. Longinos Navas, Correspondant du Muséum, survenu le 31 décem-
bre 1938, en Espagne.
Universellement connu pour la grande connaissance qu’il avait de tous les
Névroptères du monde entier, le P. Navas laisse une œuvre considérable, tant par
ses écrits, que par sa collaboration aux travaux de divers voyages entomologiques ;
pendant près de 40 ans il a été un collaborateur fidèle du Muséum de Paris, et
grâce aux études qu’il a faites de notre matériel, nos collections de Névroptères ont
acquis une très grande valeur.
CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE DE LA CHAIRE
DE PII YSIQ UE APPLIQ UÉE A UN SCIENCES NATURELLES
AU GRAND Amphithéâtre du Muséum
le Mercredi 25 Jaru’ier 1939
En présence de M. Albert Lebrun,
Président de la République.
Le mercredi 25 janvier 1939 a été célébré au Muséum National
d’ Histoire Naturelle, le centenaire de la fondation de la Chaire
de Physique appliquée aux sciences naturelles; Gette cérémonie
s’est déroulée en présence de M. Albert Lebrun, Président de la
République, de M. Jean Zay, Ministre de l’Education nationale,
de M. Léon Bérard, Membre de l’Aeadémie française, Sénateur,
ancien ministre, de Monseigneur Baudrillart, Membre de l’Aca-
démie française. Recteur de T Université catholique de Paris, de
M. Rosset, Directeur de l’Enseignement supérieur, de M. Roussy,
Recteur de l’Université de Paris, de M. Jean Perrin, Membre de
l’Institut, ancien ministre, du Représentant de Monseigneur Ver-
dier, Archevêque de Paris, du Général Dumontier, Commandant
l’Ecole Polytechnique, de M. et M“® Joliot-Curie, Professeurs à
la Faculté des Sciences de Paris-, des Professeurs du Muséum^
des Membres de la famille Becquerel et d’un grand nombre de
Personnalités scientifiques.
Une plaque, portant l’inscription ci-dessous, a été apposée sur
la Maison de Cuvier :
Dans le laboratoire
DE Physique appliquée du Muséum
Henri Becquerel
A DÉCOUVERT LA RADIOACTIVITÉ
LE MARS 1896.
La cérémonie s’est déroulée dans le grand amphithéâtre du
Muséum, et les discours suivants ont été prononcés :
1® Discours du Directeur.
2® Discours de M. le Ministre de l’Education nationale.
3® Conférence de M. Léauté.
4® Discours de M. Becquerel.
5® Télégramme de M. Sander de HaaS;
ALLOCUTION DE M. L. GERMAIN
Directeur du Muséum national d’Histoire naturelle.
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Le 24 juillet 1838, le Gouvernement de Louis-Philippe créait,
au Muséum d’ Histoire Naturelle, une nouvelle Chaire magistrale,
celle de Physique appliquée aux Sciences Naturelles. Création
nécessaire que cette chaire orientée vers la Météorologie, la Géolo-
gie, la Biologie ; remarquable effort de coordination qui met en
lumière la nécessité, dans un établissement comme le nôtre, de
chaires non exclusivement systématiques.
Le premier Professeur titulaire de Physique fut Antoine-César
Becquerel, né le 7 mars 1788 à Châtillon-sur-Loing, dans le dépar-
tement du Loiret. Elève de l’Ecole Polytechnique et Officier du
Génie, il abandonna la carrière militaire pour se consacrer aux
recherches de physique. Et dans ce domaine, son activité fut telle
qu’il nous a laissé plus de 500 ouvrages ou mémoires. Retenons de
cette œuvre que, du point de vue théorique, il a mis en lumière
l’idée que toute production d’électricité suppose un travail molé-
culaire mécanique, physique ou chimique. Membre de l’Institut,
Antoine Becquerel s’éteignit en 1878, et une statue, élevée en
1882 dans son village natal, perpétue le souvenir de ce grand savant.
Son successeur fut son fils, Alexandre-Edmond Becquerel.
Reçu à l’Ecole Normale Supérieure en 1837, à l’Ecole Polytechnique
en 1838, il renonça à ces admissions pour devenir le préparateur de
son père. De son œuvre, également considérable, je ne retiendrai
que ses belles recherches sur la phosphorescence, exposées dans les
deux volumes publiés en 1869 sous le titre : La Lumière, ses causes
et ses effets. Membre de l’Institut, il mourut en 1891.
Son fils, Henri Becquerel, dans le cadre si charmant, si prenant
du Jardin des Plantes, fut élevé dans le culte de la Science. Reçu
en 1872 à l’Ecole Polytechnique, aide-naturaliste au Muséum en
1878, Membre de l’Institut dès 1889, à peine âgé de 36 ans, il devint
à son tour titulaire de la Chaire de Physique appliquée en 1892.
Et notre Collègue et Ami, l’éminent physicien Jean Becquerel,
continue brillamment la tradition. Ancien élève de l’Ecole Poly-
technique, Professeur titulaire de cette même Chaire de Physique
appliquée depuis le 1®^ avril 1909, il s’est principalement occupé
de l’optique des basses températures et de l’application de la
magnéto-optique à l’étude des lois du magnétisme. Il s’est acquis
dans ce domaine, une juste et haute notoriété.
Messieurs, laissez-moi souligner un fait, sans doute unique, dans
les annales de nos grandes Institutions Scientifiques. Depuis sa
fondation, cette Chaire de Physique appliquée du Muséum a eu
quatre titulaires, et ces quatre titulaires sont des Becquerel : une
grande lignée, une grande dynastie de Physiciens dont l’œuvre fait
honneur à la Science, au Muséum, à la France.
Toutes les recherches des Becquerel ont été réalisées dans cette
célèbre Maison illustrée par Cuvier, Cuvier génial et puissant
naturaliste qui créa des Sciences nouvelles que la prescience du grand
Buffon n’avait fait qu’esquisser. Que de souvenirs elle évoque en
nous cette chère demeure dont les vieilles pierres patinées gardent
comme l’empreinte des découvertes dont elles furent témoin ; comme
nous serions heureux de lui restituer son éclat d’antan, d’en faire le
Musée de nos souvenirs. Hélas ! le temps l’a meurtrie, meurtrie
cruellement, et le Laboratoire qu’elle abrite inspire grande pitié.
Preuve évidente, il est vrai, que les plus belles réalisations peuvent
être faites avec de faibles moyens ; mais la Science moderne
a d’autres exigences et s’accommode mal d’installations aussi
précaires.
Heureusement s’édifient, en ce moment même, de magnifiques
laboratoires qui seront des modèles. Nous les devons à la sollicitude
du Gouvernement, à la sollicitude éclairée de Monsieur le Ministre
de l’Education Nationale. Permettez-moi, Monsieur le Ministre, de
vous exprimer toute ma reconnaissance, toute la reconnaissance du
Muséum, pour la si haute, la si active bienveillance que vous ne
cessez de manifester à notre grand Etablissement national.
L’œuvre des Becquerel ? Un physicien éminent, le professeur
Leauté, vous en contera la grandeur, la sereine beauté, j’oserai
dire la poésie. Laissez-moi seulement vous dire ceci : Le 1®^ mars
1896, Henri Becquerel découvre la radioactivité et nous avons
voulu qu’une inscription, apposée sur la Maison de Cuvier, rappelle
cette date mémorable. Découverte prodigieuse, trait de génie dont il
est inutile de souligner l’incalculable portée ; découverte qui, ouvrant
la voie à l’œuvre immortelle des Curie, des Rutherford, révolu-
tionne notre conception de la matière, établit les fondements de la
Physique moderne. Et je n’aurai garde d’oublier ses applications
thérapeutiques qui classent Henri Becquerel parmi les bienfaiteurs
de l’humanité. Œuvre de paix par excellence, de cette paix créatrice
du travail fécond, de cette paix génératrice de l’Art et de la Beauté.
— 208 —
Monsieujr le Président de la. iRÉpuBLiQUE,
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Depuis quelques semaines,, le Laboratoire de Physique appliquée
du Muséum est entré dans sa centième année. Un siècle, pendant
lequel d’admirables découvertes se sont succédé sans relâche. Un
siècle de gloire.
Et c’est notre fierté de pouvoir dire, en ce jour faste, la Chaire
(àe Physique appliquée du Muséum a bien servi la Science, la Chaire
de Physique appliquée du Muséum a bien mérité de la Patrie.
CONFÉRENCE DE M. LÉAUTÉ
Proi'csscur de Physique à PFcole Polytechnique.
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
En 1838, les professeurs du Muséum proposèrent au gouvernement
du roi Louis-Philippe de créer dans leur établissement une Chaire
de physique expérimentale. Ces naturalistes, penchés chaque jour
sur des réalités concrètes et sachant que le succès d’un plan est lié
au choix de l’homme chargé de l’exécuter, avaient par avance
distribué le premier rôle de l’œuvre à naître. Ils ne voulaient insti-
tuer la nouvelle Chaire que pour y installer le physicien dont l’œuvre
déjà renommée était l’illustration vivante de leur programme de
coopération entre la Physique et les autres branches de l’histoire
naturelle. Antoine-César Becquerel fut intimement lié à la fonda-
tion de la Chaire, dont le Centenaire est célébré en ce jour, et, depuis
un siècle, son nom ou celui de ses descendants directs y a été à ce
point accroché, que l’histoire de la Chaire de Physique appliquée du
Muséum et celle des quatre Becquerel forme un seul et même tout.
De grands artistes de la Renaissance, les Palma, les Breugiiel,
s’étaient bien, eux aussi, légué leur talent comme un avoir familial ;
mais, d’une génération à l’autre, leur gloire se ternissait vite, comme
un rayonnement s’affaiblit en traversant l’air entre des lentilles qui
se touchent. Où trouver une concurrence à cette dynastie des Bec-
querel, qui, dans le laboratoire de la Maison de Cuvier, trans-
portent le flambeau à travers quatre niveaux successifs d’énergie
et, à chaque transmission, lui insufflent une flamme nouvelle ?
I
L’aïeul, Antoine-César, était entré en 1806 à l’Ecole Polytech-
nique. Henri devait y entrer en 1872 et Jean en 1897 ; Edmond y avait
été reçu en 1838, et, s’il ne compta pas parmi les élèves, ce fut seule-
ment pour servir plus vite de préparateur dans le laboratoire de son
père. La lignée est polytechnicienne ; sans doute, est-ce la raison qui
— 210 —
a fait choisir aujourd’hui, pour commémorer l’œuvre des quatre
Becquerel, un des actuels professeurs de la physique à l’Ecole
Polytechnique. Celle-ci s’enorgueillit à bon droit de la famille des
Becquerel, qui est beaucoup sienne et par laquelle s’est établie
entre le Muséum et elle, depuis cent années, une communion spiri-
tuelle dont on ne perçoit aucun affaiblissement.
Sorti dans l’arme du Génie, parmi une promotion qui allait laisser
beaucoup des siens sur les champs de bataille d’Espagne et dans les
neiges de Russie, Antoine-César fournit en sept ans une carrière
militaire, courte mais valeureuse. Il n’est pas rare que des savants
aient pris pour chrysalide l’uniforme du sapeur et, six ans plus tard,
le génial Carnot, lui aussi, à sa sortie de Polytechnique, devint
officier du Génie et donna, parmi les boulets, les premières preuves
de sa valeur. Mais, s’il est constant que des savants aient quitté avec
simplicité et noblesse leur labeur quotidien pour accomplir leur
devoir de soldat, il n’est pas commun qu’ils aient gagné à vingt-
quatre ans, comme Antoine-César Becquerel, la Légion d’honneur
sur le champ de bataille, à cette époque impériale où l’on ne se con-
tentait pas de faciles exploits. Le laboratoire paisible où, soixante
ans durant, allait travailler Becquerel s’éclaire d’un jour nouveau
quand, sous le physicien, on découvre l’officier qui force le premier
l’un des forts de Tarragone, sabrant du bras gauche, faute du droit,
qui était cassé.
Vint la chute de l’Empire. Antoine-César Becquerel ressentit
cruellement nos défaites. Il quitta l’armée. Il allait, pour la grande
joie de la science, suivre un chemin qu’avait parcouru avant lui
Charles-François du Fay. Celui-ci, au xviii® siècle, avait commandé
au front les troupes du Roy, avant de découvrir la dualité des élec-
tricités et le pouvoir qu’ont les flammes de rendre l’air conducteur.
L’année où nous sommes est la deux-centième depuis la mort
(1739) de ce très aimable physicien. Que son anniversaire bénéficie
de cette célébration incidente, le Muséum ne le saurait trouver
mauvais, puisqu’au surplus du Fay a fait partie du Jardin des
Plantes et traça ainsi jusqu’au bout, par avance, la voie d’ Antoine-
César Becquerel.
Combien le devancier allait -il toutefois être dépassé ! La fécondité
d’ Antoine-César Becquerel tient du prodige. Plus de cinq cents
mémoires laissés par lui l’attestent. Il touche aux domaines les plus
divers, et, sur tous ceux où il s’engage, il marque son empreinte.
D’autres savants s’épuiseraient à cette production titanique ; mais
chez lui, le nombre des publications n’affaiblit pas la qualité. Son
rayonnement se réalimente sur sa substance, comme si, par là, il
entendait donner par lui-même, à son petit-fils, un exemple anticipé
de radioactivité, — celle-ci, spirituelle. L’âge même ne ralentit pas
cette émission précieuse : Antoine-César Becquerel poursuivit son
- 211 -
labeur jusqu’à sa quatre-vingt dizième année. Et c’est un trait
familial qui se retrouve aux trois étages de sa descendance, que la
dévotion totale à la Science dont il a fait preuve jusqu’à son dernier
jour, la fusion en elle de toutes les aspirations, l’unité d’orientation
jusqu’au terme de la vie.
Faute d’une analyse complète, dont la seule évocation décourage-
rait l’auditoire le plus réceptif, le commentateur ne peut se donner
<ju’ une ambition, celle de chercher, dans deux ou trois des travaux
d’ Antoine-César Becquerel, quelques traits qui caractérisent son
génie, de préférence ceux qui, se retrouvant plus ou moins évolués
■chez le fils, le petit-fils et l’arrière-petit-fils, contribuent à assurer
la continuité de cette tétralogie glorieuse.
L’une de ces caractéristiques se manifeste dès qu’ Antoine-César
Becquerel se met à l’œuvre. Le xix® siècle scientifique s’était
ouvert sur un frémissement : des découvertes d’une immense portée
se serraient dans un court intervalle de temps. Il y a cent cinquante
ans aujourd’hui que la femme de Galvani, unie à lui par une tendre
affection, constata la contraction des muscles d’une grenouille sous
l’influence d’une décharge électrique voisine. Cette expérience
qui anticipait trop sur l’avenir et dans laquelle on pourrait voir un
premier exemple de transmission sans fil, fut simplifiée par Galvani ;
il la reprqduisit en touchant simplement le muscle par deux métaux
différents, eux-mêmes mis en contact. Ainsi naquit le grand problème
du contact des métaux, que tant de physiciens allaient s’attacher
à élucider. Quand Antoine-César Becquerel l’aborda, la question
avait déjà franchi deux stades. Volt a, en 1800, avait indiqué que le
contact de deux métaux différents produit une électrisation, cause
principale de la contraction musculaire de la grenouille ; mais il
avait reconnu que, dans une chaîne formée de métaux successifs,
les effets de contact s’annulent en s’additionnant. Puis Seebeck,
en 1823, avait prouvé que cette loi de Volta cesse d’être vraie, si
les points de contact des métaux le long de la chaîne ne sont pas
tous à la même température. Antoine-César Becquerel introduit
dans cette question l’alliance, qui, chez lui, était naturelle, de la
méthode scientifique la plus rigoureuse et du sens inné des applica-
tions. D’abord, il procède à une analyse approfondie des lois de ce
phénomène thermo-électriqQe. Dans un circuit comprenant deux
métaux différents et, par conséquent, deux soudures, Antoine-César
Becquerel mesure avec précision les températures des points de
contact, et il rapporte à elles la force électromotrice que leur diffé-
rence fait naître : il précise la dépendance de ces grandeurs en deux
lois qui portent justement son nom. Mais, en même temps, il devine
les services que pourra rendre, pour la mesure des températures, ce
■circuit, qu’on dénomme couple thermo-électrique, et, — trait carac-
téristique de son génie, — il s’attache à exploiter cette possibilité
212
pratique. Le système qu’il imagine devient une sorte de transmetteiw'
de température à distance. Il ira porter l’une des deux sondures^
affûtée en forme d’aiguille, aux lieux peu accessibles dont on veut
connaître l’état thermique ; l’autre sera immergée dans un bain,,
devant l’observateur qui, à son aise, en fera varier réchauffement et
y fera des lectures thermométriques. Le réglage consiste à annuler le
courant électrique dans le circuit, en rendant égales les températures
des deux soudures : ainsi, celle de la région qu’on voulait explorer
se trouve ingénieusement reportée devant l’expérimentateur.
Ce dispositif permit au nouveau professeur du Muséum de prêter
à ses collègues le concours qu’ils n’avaient pas eu tort d’attendre
de lui. Antoine-César s’en servit pour mesurer la variation de
température de l’air dans le voisinage des arbres, celle du sol à des
profondeurs croissantes sous des revêtements divers, et aussi la
température interne des plantes et des animaux. De telles applica-
tions remplissaient le programme de la chaire créée en 1838 et même
le dépassaient, car la subtilité spontanée d’ Antoine-César Becquerel
venait d’ouvrir un champ, que la précision de la méthode, l’exiguité
de la sonde et la possibilité de la rendre résistante aux plus hauts
échauffements, devaient rendre très vaste. Précision, disons-nous r
en faisant la lecture du courant résiduel d’électricité qui persiste
en fin de réglage, le centième de degré est aisément atteint. De nos
jours, la même méthode — modifiée seulement en ceci que l’annula-
tion du courant se réalise par l’opposition à la force thermoélec-
trique d’une autre force électromotricc réglable, au lieu d’être obte-
nue par le nivellement des températures des deux contacts, — s’est
diffusée dans l’industrie, notamment dans la métallurgie, où elle est
devenue d’un emploi fréquent. Puisqu’il m’est impossible de suivre
l’œuvre trop vaste du grand homme qui ouvre la dynastie des
Bec-querel et que force m’est d’en faire le dessin en deux ou trois
coups de crayon, du moins je veux appuyer sur le trait qui a paru
ici : le don merveilleux qu’a possédé Antoine-César Becquerel
d’orienter ses travaux scientifiques vers des résultats, d’où surgi-
raient des applications pratiques. On a paîfo's voulu, bien à tort!
séparer le travail des utilisateurs de celui du savant qui se retranche-
rait dans l’étude désintéressée des phénomènes. Mais ce désintéresse-
ment serait une claustration ! Un pays, jeté comme le nôtre dans la
compétition internationale, se doit de combattre ce malthusianisme
supérieur ; son besoin vital, c’est que ses clercs tendent leurs acti-
vités vers le perfectionnement de son économie nationale.
L’histoire montre que les grands progrès des industries sont sortis
souvent de travaux qui, à leur origine, auraient pu paraître de
science pure. Certains cerveaux ont le pouvoir de faire sourdre de
leurs spéculations scientifiques, des applications précieuses ; cette
aptitude couronne leur talent. Antoine-César Becquerel était de
213 —
ceux-ià. Ses travaux s'ur la tbermeéleGtricite s’accumpaguèrent
â’autres suruia terraan connexe, celui delà pile électrique. ïlneooomut
Forigine ohimique du courant que la pile fait circuler dans un con-
ducteur fermé ce fut pour lui l’origine de réflexions profondes,
qui se prolongèrent toute sa vie, sur la 'genèse des courants éJlec-
triques et, par corrélation, sur les transformations réciproques de
la chaleur, de la lumière et de l’énergie électrique. Progressivement,
il s’élevait à des hauteurs toujours plus grandes. Il avait l’un
des fondateurs de l’ Electricité et, maintenant, il s’ouvrait des vues
sur les phénomènes biologiques, dans lesquels il retrouvait les actions
êlectroehimiques dont il avait contrihué à ao:alys<er le processus ■; il
en montrait ainsi l’impo-rtance 'dans la formation natHrelle des
minéraux, dont il parvint à se faire parfois l’adroit reproducteur.
Quand on refait la route qu’il a jalonnée de tant de mënaoires
originaux, on est confondu par l’altitude à laquelle plane son esprit,
qui élabore des vues synthétiques sur les divers règnes de la
création. Mais, chez ce physicien formé à l’école des ingénieurs
militaires, la joie pure de contempler de plus près l’œuvre de la
Nature, n’<@bnubile jamais le souci de l’ asservir aux besoins humains.
On retrouve sous les pas d’ Antoine-César Becquerel une multitude
de germes, auxqurfs sont peut-être attachés, par de souterraines
racines, divers rameaux d<e •nos techniques modernes. N’a-t-îl pas
'Ouvert les voies en Electromëtallurgie, et n’a-t-dl pas attiré l’atten-
tion sur les variations d’épaisseur, de plasticité, de brillant des
dépôts de mckel ? question devenue si vaste, par la suite. N’a-t4il
pas fait pressentir la connexion fondamentale entre les corrosions
et les actions êlectroehimiques ? Il ressort assez qu’ Antoine-César
Becquer'el, dans sa longue carrière, a ouvert bien des portes sur
des immensités dont l’exploration après lui allait être fructueusie.
Il a été un grand précurseur.
L’âge n’affiaihlit pas sa force inventive. A quatre-vingts ans, une
circonstance fortuite le mit au seuil de l’ Electrochimie capillaire.
C’est un sujet capital, dont le vieillard saisit, avec une vue de pres-
byte, les contours lointains ; iis s’étendent, on le sait, jusqu’à
l’osmose à travers les membranes des tissus vivants. Ainsi, Antoine-
César créait pour les Becquerel une tradition, qui lui survécut cheE
■ses 'descendants : c’est, — dans la progression de la Scienoe, —
de marcher en tête de colonne et de compter toujours dans le petit
groupe des avant->coureuTS.
On sait bien qu’un tel poste n’est pas sans danger. Antoine-César
en subit la preuve. Il avait inventé en l’829 la pile à courant constant.
Les idées qu’il s’était acquises sur l’électrisation par contact, lui
rendaient facile de comprendre que, dans un élément de pile, les
actions chimiques, qui sont la Rnuroe du courant, ont presque touj ours
pour contre-partie de modifier l’état de surface des métaux qui
214
plongent dans le liquide électrolytique. De la sorte, le fonctionnement
de la pile s’accompagne d’un dépôt, qui le ralentit de plus en plus et
parfois l’arrête. Antoine-César Becquerel imagine, pour obvier à
cet inconvénient, de cloisonner la pile, de façon que chaque métal
plonge dans une case où se trouve un liquide capable de dissoudre,
au fur et à mesure qu’ils se forment, les dépôts perturbateurs.
L’appareil est construit par Becquerel, il remplit tout son office
et jouera son rôle dans le développement ultérieur de la télégraphie.
L’honneur en revient à Antoine-César. N’importe ! sept ans plus
tard, le physicien Daniell y substitue une paroi de porcelaine
poreuse à une baudruche perméable, et la postérité frustre Becque-
rel, en appelant pile de Daniell l’élément qu’Antoine-César avait
inventé.
Ainsi va-t-il des précurseurs !
II
Combien reste émouvant, à cent ans de distance, le spectacle du
jeune Edmond Becquerel se formant à l’ombre du grand Antoine-
César ! Si vive était sa piété filiale que son succès aux examens de
l’Ecole Polytechnique ne put le détacher des travaux paternels
auxquels il s’associait déjà. En fondant sa chaire de Physique
appliquée aux Sciences Naturelles, le Muséum sut faire coup double ;
il s’attacha à la fois le professeur et l’ aide-préparateur, le père et
l’enfant.
Entre eux, une collaboration s’établit, si intime que, sur nombre
de sujets, leurs activités s’entrelacent, sans toutefois que leurs
originalités se fondent. Il en ira de même dans les deux générations
qui vont suivre. Les sujets d’étude s’enchaînent, passent de père à
fils, les talents d’expérimentation se transmettent, mais les personna-
lités restent tranchées.
En Electrochimie, Edmond se mit tout de suite à l’aise, car il y
avait le soutien de l’activité paternelle. Bientôt, sa contribution se
concrétisa en un travail fondamental. Les décompositions électro-
lytiques sur lesquelles se fondent la plupart des traitements de
l’électrométallurgie, sont régies par les lois de Faraday et de Bec-
querel, qui établissent des proportionnalités entre les quantités de
matières décomposées dans les réactions et les quantités d’électri-
cité qui les ont produites. « Depuis ce travail, écrivait Edmond
« Becquerel, les conclusions de l’auteur ont été généralement
« adoptées ». Formule d’une modestie délicate et précieuse, pour
qualifier un travail qui, sur un terrain où le grand Faraday lui-même
était un peu sorti du chemin, avait abouti à formuler une loi définitive
qui gouvernerait une industrie toute entière !
— 215 —
Le problème où Edmond Becquerel allait donner toute sa mesure^
n’est pourtant pas, à mon avis, celui de l’électrochimie. Ce ne fût pas
Lon plus celui du magnétisme, en dépit de la grandeur de l’impulsion
qu’il donna à l’étüde du paramagnétisme et de la polarisatior rota-
toire magnétique ; c’est plutôt chez son petit-fils que je veux marquer
le développement complet de cette catégorie de recherches. La contri-
bution capitale d’Edmond Becquerel, ce fut, ce me semble, l’étude
qu il a faite des actions qu’un impact de lumière exerce sur la subs-
tance qui la reçoit. Un disciple d’ Antoine-César ne pouvait mécon-
naître que la lumière fût un flux d’énergie ; quand une portion de
cette énergie vient à être absorbée dans une substance, quelle trans-
formation subit-elle ? Quel est le mécanisme de cette absorption
d’énergie et de sa libération ultérieure ? A cette question, dont l’étude
allait être, pendant de nombreuses décades, l’un des buts de la
physique, Edmond Becquerel donna des réponses, qui ne pouvaient
être que partielles, mais dont certaines devaient amorcer une pro-
gression essentielle. N’avait-il pas hérité de ce caractère familial,
qui fut de déclencher de grands mouvements ?
Sa réponse est triple : l’énergie lumineuse peut prendre, dans la
substance qui l’absorbe, la forme d’une énergie électrique ou chi-
mique ou, de nouveau, lumineuse.
Voici donc, tout d’abord (1839), Edmond Becquerel cherchant
à déceler l’électricité qui se dégage quand les rayons du Soleil
frappent des lames métalliques, plongées dans un liquide conducteur.
Il crée un instrument ingénieux pour mesurer cet effet électrique
de la lumière : il n’avait pas vingt ans.
L’action chimique maintenant. Daguerre venait de faire naître
la photographie. Becquerel s’en saisit et compare la transformation
chimique des sels d’argent, impressionnés par des rayons rouges,
jaunes, bleus ou violets. Il reconnaît que le changement d’état de ses
préparations d’argent s’effectue d’autant plus fortement que l’on va
du rouge vers le violet, et il franchit la limite visible. Il découvre
de la sorte les raies ultra-violettes du spectre solaire. Il avait encore
vingt ans !
Au même moment, Edmond Becquerel aborde le troisième
point : après absorption d’une énergie lumineuse, sa restitution par
l’émission ultérieure d’une autre lumière. Ce sujet de la phospho-
rescence, c’est le grand sujet des Becquerel, puisque, déjà amorcé par
Antoine-César, il aboutira, après Edmond, sous les mains d’Henri,
au point culminant de leur œuvre. Jusqu’à sa mort, Edmond con-
tinua cette étude qui constitua son œuvre maîtresse. Son attention
se porta avec logique, sur la préparation de ses matières premières ;
sulfures de baryum, de- strontium et de calcium, et sur la fonction
excitatrice qui est dévolue aux impuretés qu’ils contiennent :
une trace de sodium fait émettre par le sulfure de calcium, après
ifts<3]iatk«i, urne liimière vertej qjmieût été remge si' le sodium eût été du
manganèse, > bleue s’il eût été, noyé daus du bismuthi Cette varia-
bilité de la phosphorescence se trouve aussi ctans la durée de la lumière
(fu’ elle: produit. Bre wster et S^okes,. aux alentours dé 185ü, étudiè-
rent des substances, dont l’émission semblait cesser en même temps
que leur exposition à la lumière excitatrice. Mais était-ü véridique
qu’il existât une division tranchée entre ces corps et ceux, qui
poursuivaient leur émission après l’arrêt du rayonnement excita-
teur ? Des mesures quantitatives^ s’imposaient ; il fallait mesurer
avec précision dies durées, fussent-ellies très courtes, de phosphores-
cenee. Edmond Becquerel conçut le phosphoroscope, dont vous
voyez un exemplaire devant vous. Dans cet appareil, la substance
phosphorescente est vue par l’observateur un court instant après
le moment de l’insolation ; la rotation synchrone' de deux disques
opaques, percés de fenêtres assez étroites, l’une pour l’insolation du
corps phosphorescent, l’autre pour l’observation, permet de rendre
aussi court que l’on veut et mesurable L’intervalle de temps qui
s’écoule entre l’excitation et la perception de l’émission secondaire.
L’appréciation quantitative de la durée de la phosphorescence s’en
déduit.
Le phosphoroscope conduisit Edmond Becquerel à relier con-
tinuellementy les phosphorescences longues à( celles qui paraissaient
instantanées. Bien plus, en rendant permanente l’impression sur la:
rétine, le phosphoroscope permit de déceler que la généralité du
phénomène était de beaucoup supérieure à ce que l’on supposait :
« Il est probable, écrivit Edmond Becquerel, qu’on se trouve en
face d’une propriété commune à toutes les substances, indépendante
de leur état cristallin et liée à quelque processus physique, non
encore spécifié. »
If ne devait être dévolu que bien plus tard, à d’autres physiciens,,
d’élucider le mécanisme atomique de la phosphorescenoe. Les
Becquerel, a Uî surplus, dans le laboratoire de Physique expérimen-
tale du Muséum, n’auraient pas pu se détourner vers des spécula-
tions théoriques sans fausser la définition initiale de la chaire
qui leur avait été confiée. Mais, la poursuite des expériences amena
Edmond Becquerel à étudier un grand nombre de substances
phosphorescentes. Parmi celles-ci, il est une classe sur laquelle ili
s’arrêta longuement : celle des sels d’uranyle dont l’émission était
intense. A, présent, il s’inclinait vers la vieillesse ; mais, déjà, un jeune
homme était auprès de lui, attentif à reeueillir ses indications comme
il l’avait été lui-même auprès d’Antoine-Gésar. Henri Becquerel
ne devait pa«, à la minute suprême, oublier la phosphorescence des
sels d’uranyle.
-- 217 —
III
C’est une tradition des BneQUEREn que la précocité. Henri la
maintint. A peine sortait-il de l’Ecole Polytechnique et devenait-il
élève ingénieur à l’Ecole des Ponts et Chaussées qu’il insérait au
Journal de Physique une première publication. Elle visait l’action du
champ magnétique sur l’étincelle qui accompagne la rupture d’un
courant électrique. Celui qui, en 1875, était le Benjamin des Bec-
querel, signalait que l’action d’un champ magnétique permet de
souffler l’étinceUe, comme le fait un courant d’air. Dix-sept ans
plus tard, les premières réalisations de télégraphie sans fd posèrent
aux techniciens de la radioélectricité naissante le problème de
l’étouffement rapide de l’étincelle, dans laquelle les oscillations
hertziennes prenaient alors leur source, mais trouvaient aussi leur
principale cause d’amortissement. Plusieurs solutions furent pro-
posées. Elihu Thomson utilisa celle du soufflage magnétique, sans
mentionner le travail de Becquerel. La vacation du précurseur qui
pressent les problèmes et les résoud à l’avance, se retrouvait chez
Henri Becquerel, comme elle s’était affirmée chez son grand-père,
Antoine-César. Un proche avenir devait en voir l’épanouissement.
Fm préambule de la circonstance qui allait faire la gloire de sa vie,
Henri Becquerel s’engagea dans la magnéto -optique. Faraday en
avait observé le phénomène fondamental. La lumière, on le sait,
s’assimile à un phénomène vibratoire ; ni sa fréquence, ni son
amplitude ne suffisent à caractériser cette vibration, il en faut encore
préciser la direction. Cette direction, si on la conjugue avec celle du
rayon lumineux, permet de caractériser un plan, qui est dénommé
plan de polarisation. Faraday avait constaté que ce plan de pola-
risation tourne, si la lumière traverse une substance transparente
placée dans un champ magnétique, de direction convenable. Edmond
et Henri Becquerel pressentirent les conséquences de cette décou-
verte. Edmond se chargea d’établir que l’angle de rotation dépend
de la couleur de la lumière et est, à peu près, proportionnel au carré
de la fréquence vibratoire, par laquelle la couleur est déterminée.
Henri rechercha si les propriétés magnétiques de la substance que la
lumière traverse régissent la grandeur de la rotation qu’éprouve
le plan de polarisation. Ils préparèrent là le tremplin de départ de
Jean, qui, dernier venu, fera de la magnéto-optique son champ
d’envol.
Pour Henri, les lueurs des substances phosphorescentes qu’avait
rassemblées son père dans la Maison de Cuvier, ne pouvaient manquer
de captiver ses yeux de jeune physicien. Il entra, lui aussi, dans
Tétude de la phosphorescence et voulut préciser le mécanisme de
particularités qu’avait signalées Edmond Becquerel. Pourquoi
— 218 —
suffit-il d’une courte exposition à des radiations infra-rouges pour
éteindre l’émission qui suit une insolation ? Henri Becquerel sut
reconnaître que le rayonnement infra-rouge n’éteint la lueur de phos-
phorescence qu’après l’avoir subitement avivée : c’est comme si
éclatait l’outre où s’était emmagasinée l’énergie absorbée pendant
l’insolation initiale ; en un instant fugace se consomme la réserve
qui devait servir à alimenter à faible débit le rayonnement ultérieur.
De là, il ne faut plus qu’un pas pour comprendre que l’énergie
absorbée par un corps phosphorescent pendant son exposition
préliminaire à la lumière, met les atomes de ce corps en des états
dont la stabilité est incomplète ; ceux-ci, l’un après l’autre, en un
temps plus ou moins long, reviennent à un état plus stable, à moins
qu’une action calorifique, capable de secouer tout l’édifice molé-
culaire, ne précipite ce retour.
Ces travaux sur la phosphorescence, qui, d’ailleurs, s’étaient com-
plétés d’importantes observations sur les spectres dans l’infra-rouge,
mirent dans les mains d’Henri Becquerel les composés d’uranium,
dont, déjà, son père avait étudié les groupes de bandes. Henri
Becquerel approfondit l’étude de ces composés d’uranium, qui,
sous le double point de vue de la phosphorescence et de l’absorp-
tion, lui parurent, dès 1883, avoir une constitution exceptionnelle.
Le maniement de ces substances était devenu si familier à Henri
Becquerel qu’il voulut, au début de l’année 1896, contrôler si leur
phosphorescence visible ne s’accompagnait pas de l’émission d’un
rayonnement analogue à celui dont Bœntgen venait de signaler
l’existence dans les tubes de Crookes et qui avait reçu le nom de
« rayons X ». A ce moment mémorable, il s’aperçut que les composés
d’uranium, qui avaient été tant de fois utilisés par son père et lui
dans le laboratoire du Muséum, étaient effectivement la source
d’une émission continue, qui différait profondément de la phospho-
rescence en ce sens qu’aucune excitation préliminaire, aucun éclaire-
ment préalable ne lui étaient nécessaires, et que la substance tirait
de son propre sein l’énergie de ce rayonnement spontané. Cette
propriété était la radioactivité, dont la découverte rendait désormais
impérissable le nom d’Henri Becquerel.
Le premier soin d’Henri Becquerel fut de préciser le corps, d’où
émanait ce rayonnement. Ses travaux l’avaient accoutumé à trouver
des différences entre les sels des divers oxydes d’uranium, les uns
doués de la phosphorescence, les autres exempts de cette propriété.
Il apparut bientôt que la radioactivité est une propriété intrinsèque
du métal Uranium et qu’elle n’est pas affectée par les combinaisons
chimiques dans lesquelles il est engagé. De là découle le pouvoir qu’a
eu la découverte d’Henri Becquerel de faire faire un bond à notre
connaissance de l’organisation intime de la matière. Si le rayonnf'-
ment radioactif est insensible aux réactions de la chimie, c’est qu’il
219 —
émane des plus inaccessibles arcanes de l’atome, d’une région si
bien enfouie qu’elle est soustraite aux influences extérieures. Ce
noyau, dont nous commençons à peine aujourd’hui à deviner la
constitution, mais qu’en tout cas nous savons de dimensions infimes
par rapport à celles de l’atome lui-même, c’est lui qui est le siège
des propriétés les plus distinctives des atomes, et c’est lui, qui,
jusque-là inaccessible à l’homme, s’est, pour la première fois, le
mars 1896, manifesté à Henri Becquerel par l’émission dont
l’uranium est la source.
Henri Becquerel compléta son observation première par plusieurs
informations capitales. L’une consista à signaler qu’au voisinage
de l’uranium les gaz deviennent conducteurs ; cette particularité
a été mise à profit pour doser l’intensité énergétique des rayonnements
radioactifs, c’est une méthode qui continue d’être utilisée de nos
jours.
Le procédé qui consiste à évaluer l’activité radioactive d’un
composé en mesurant la conductibilité de l’air à son voisinage, c’est
celui que, peu près, allait mettre en œuvre Marie Curie pour mesurer
l’intensité de la radioactivité dans les différents composés de l’ura-
nium et dans divers minéraux. Il se révéla que, pour certains d’entre
eux, notamment pour la pechblende, minerai d’où l’uranium est
principalement extrait, l’activité dépassait celle que la teneur en
uranium pouvait expliquer. Henri Becquerel avait énoncé, nous
l’avons vu, que la radioactivité était due à l’atome d’uranium et ne
dépendait pas de ses combinaisons chimiques. Ce fut l’idée direc-
trice, qui guida la recherche de Pierre et Marie Curie. Si la radio-
activité est une propriété atomique et si celle de l’atome d’uranium
est dépassée dans la perchblende, c’est qu’il existe d’autres atomes
radioactifs. C’est ainsi que Pierre et Marie Curie ont été conduits à
îa découverte d’atomes plus radioactifs que 1 uranium : deux ans
s’étaient à peine écoulés depuis la découverte de la radioactivité par
Henri Becquerel, que Marie Curie reconnaissait la radioactivité
du polonium, et la trouvait un million de fois supérieure à celle de
l’uranium ; quelques mois après, Pierre et Marie Curie extrayaient
de la pechblende un troisième élément, le radium. Le plus actif,
l’Actinium, fut découvert par Debierne. Sa constante vaut des
millions de fois celle de l’uranium. Il n’est que de citer ce chiffre pour
mieux apprécier le talent expérimental d’un Henri Becquerel, qui
a su découvrir la radioactivité sur un exemple aussi faible que
l’uranium.
Après une nouvelle contribution à l’étude de la radioactivité, qui
lui fit distinguer les rayons a et p, et par incurvation de leurs tra-
jectoires dans un champ magnétique ou électrique, ouvrit les pre-
mières vues sur les propriétés de ces corpuscules, Henri Becquerel
ne poursuivit pas plus loin ses expériences sur les matières radio-
Bulletin du Muséuniy 2® s., t. XI, 1939*
15
— 220 —
actives. Parvenu au faite, il tint à s’adonner, avec une conscience
qui est une grande leçon de modestie, à son double enseignement :
celui du Muséum et celui de l’Ecole Polytechnique. Quand il reçut
le prix Nobel, j’étais au premier rang de ses élèves polytechniciens,
dans l’amphithéâtre Arago, à la place exacte que vous m’aviez fait,
quelques années auparavant. Monsieur le Président de la Républi-
que, l’honneur anticipé d’occuper avant moi. Henri Becquerel
aurait eu bien de la peine ce jour-là à cacher, s’il l’avait voulu, com-
bien il était ému par les ovations délirantes d’une jeunesse qu’il
aimait entre toutes et qui, d’instinct, avait compris la grandeur de
son œuvre. Celle-ci allait désormais, sous l’admirable impulsion
des Curie et de Rutherford, prendre un prodigieux essor et
accroître, non seulement les connaissances de l’Homme sur la
Matière, mais aussi ses moyens de lutte, — hélas ! encore bien
incomplets, — contre la maladie du cancer.
IV
Tant de gloire, et si pure, eut découragé par avance tout autre que
l’arrière-petit-fils d’ Antoine-César. Mais la passion de la Science
expérimentale, qui était infusée dans son sang, avait assez de viru-
lence pour l’empêcher de se laisser accabler sous son triple héritage.
Il voulut servir à son tour, et il tient aujourd’hui le flambeau, d’une
main ferme.
Jean Becquerel, selon la pure tradition de ses ancêtres, a concilié
le maintien des disciplines familiales avec le développement de
l’originalité personnelle. La sienne, qui est profonde, s’est épanouie
dans l’étude de l’absorption lumineuse et dans celle de la magnéto-
optique, dont il a su extraire des connaissances nouvelles sur la
constitution de la matière. Profitant avec adresse des progrès de
son temps, il a, dans son laboratoire du Muséum, porté son étude
vers les très basses températures, jusqu’à deux cents degrés environ
au-dessous du zéro centigrade. Cette optique des basses tempéra-
tures s’est aussitôt révélée si riche d’enseignements que Jean
Becquerel fut invité par Kamerlingh Onnes à poursuivre ses
expériences à Leyde, dans le magnifique laboratoire où l’on s’ap-
proche aujourd’hui du zéro absolu, à une très faible fraction de
degré près. Partageant chaque année son labeur entre le labora-
toire du Muséum et celui de Leyde, où son activité a trouvé l’appui
constant du professeur De Haas et la collaboration expérimentale
de VAN DEN Handel, Jean Becquerel s’est institué le fondateur
d’une nouvelle branche de l’Optique ; celle des basses températures.
Il en a gardé depuis lors la spécialité presque exclusive.
Et voici qui rend cette adjonction précieuse ! Sous les grands froids,
les spectres d’absorption prennent une netteté inattendue : des
bandes difîuses s’y résolvent parfois en raies d’une grande finesse ;
en même temps nombre d’autres disparaissent.
La simplification que révèlent les spectres lumineux au voisinage
du zéro absolu, est le symptôme d’une simplification corrélative dans
l’organisation atomique de la matière. Les myriades d’atomes, dont
se compose une masse d’un corps simple, alors même qu’elle nous
paraît petite, répartissent entre eux leur énergie totale, sans qu’au-
cune obligation leur soit faite de s’en distribuer des parts égales. Les
lois du hasard sont ici maîtresses, et divers atomes d’un même corps,
quoique identiques de nature, peuvent avoir les uns une grande
énergie, les autres une plus petite, selon une dispersion innombrable
de valeurs différentes. Cette complexité provoque, dans les spectres
lumineux, un tel fourmillement, que la classification des raies, si
elle ne dépasse pas notre entendement, est toutefois au-delà de nos
moyens de perception expérimentale. Mais, que l’on abaisse la
température jusqu’au voisinage du zéro absolu, le tableau change.
Les atomes perdent, pour la plupart, leur aptitude à aller chercher
de lointains niveaux d’énergie, et ils se serrent, autant qu’ils le
peuvent, sur un seul et même niveau, qui est le plus stable. Si tous
à peu près reçoivent une part identique de l’énergie totale, l’organi-
sation de la matière devient beaucoup moins complexe, et sous cet
état, la Nature est mieux à la portée de nos cerveaux et de nos
instruments humains.
On perçoit, sous cet angle, quel vaste horizon peut nous ouvrir
l’Optique des basses températures, dont Jean Becquerel est passé
maître.
Cette optique, c’eût été l’enserrer trop que de la limiter à l’examen
des spectres d’absorption. Les initiatives de Jean Becquerel
ont dépassé cette borne. Pour englober l’émission de la lumière
dans son étude, l’actuel titulaire de la Chaire du Muséum a recouru
à ce phénomène de la phosphorescence, qui avait conduit son père
au summum de la renommée. L’approche du zéro absolu n’éteint pas
la phosphorescence ; tout au contraire, elle l’avive : le rubis, l’éme-
raude étincellent. Dans ces spectres comme dans ceux d’absorption,
le froid substitue des raies fines aux bandes difîuses, et c’est lui qui
a permis à Jean Becquerel de formuler, sur la répartition de ces
raies, des règles quantitatives, d’où se laissent tirer des conclusions
sur l’organisation atomique de la matière.
Mais il est temps d’en venir à la magnéto-optique, où Jean
Becquerel est monté plus haut encore. Certains atomes, — ceux qui
sont par nature des aimants élémentaires, — - gardent la faculté, si
assagis qu’ils soient par le froid, de reprendre une diversité seco i-
daire, dès que l’espace où ils sont amassés devient un champ
magnétique. Sous cette influence nouvelle, leurs énergies indivi-
— 222
duelles s’écartent légèrement de la commune valeur qu’au voisinage
de zéro absolu elles avaient tendance à adopter ; leurs écarts restent
faibles, mais, d’après les conceptions actuelles, ils se dispersent en
une suite de valeurs, qui, discrètes les unes des autres, mettent en
jeu, dans leur numérotation, la suite des nombres entiers. Cette
dispersion se révèle à nos yeux par le paramagnétisme. 11 s’attache
une importance décisive à confronter avec l’expérience les prévisions
qui découlent de ces vues théoriques, liées à la notion de quanta, l’un
des acquêts les plus précieux de la Physique moderne. La concor-
dance sera-t-elle dans l’aimantation aussi bonne que dans d’autres
domaines ? En étroite communion avec l’éminent théoricien Kra-
MERS, qui honore la Hollande, et grâce à la cordiale hospitalité du
laboratoire de Leyde, Jean Becquerel s’est fait un des ouvriers
de cette grande tâche.
D’abord, poussant jusqu’au voisinage du zéro absolu l’étude des
décompositions qu’un champ magnétique impose aux raies spectrales,
Jean Becquerel a réussi, sur des cristaux de terres rares, à rendre
le paramagnétisme visible au spectroscope. De ce coup, il a fait
apparaître qu’à l’intérieur de ces cristaux, il régnait un champ
électrique, dont on n’avait pas, avant lui, reconnu le rôle fonda-
mental. Tous les développements théoriques du paramagnétisme
sont aujourd’hui basés sur l’influence de ce champ.
Puis, toujours aux températures de l’hélium liquide, Jean Bec-
querel a entrepris l’étude de la rotation du plan de polarisation
dans un champ magnétique. Une nouvelle découverte a marqué cette
phase de son activité ; celle de la polarisation rotatoire paramagné-
tique. La liaison étroite de ce phénomène optique avec les propriétés
magnétiques des corps a mis entre les mains de Jean Becquerel,
une méthode, précise et aisée, pour déterminer l’orientation des
porteurs de moments paramagnétiques dans les cristaux. C’est une
question d’importance capitale, car elle fixe certaines de nos vues
sur la constitution des atomes. Selon quelle loi l’aimantation varie-
t-elle avec l’intensité du champ magnétique, dans lequel est plongée
la substance ? la variation se fait-elle selon une droite ? Ou faut-il
considérer que cette loi trop simple ne représente que le début tan-
gentiel d’une incurvation ? Les diverses théories, dont la plus
ancienne est due à Langevin, prévoyaient toutes l’approche vers
une valeur limite. Il eût fallu, aux températures ambiantes, pour
élucider ce point, pousser le champ magnétique au-delà des limites
que nous sommes capables d’atteindre. Mais la grandeur qui inter-
vient n’est pas le seul champ magnétique, c’est le quotient de ce
champ par la température absolue ; en abaissant celle-ci, on avait
un moyen d’explorer un domaine que nous interdit, aux tempéra-
tures ordinaires, la faiblesse de nos électro-aimants. Une expérience
célèbre de Kammerlingh Onnes et Woljers avait fourni une pre-
— 223 —
mière indication. Jean Becquerel, à Leyde, a fait voir la généralité
de l’incurvation et a obtenu les lois d’aimantation nouvelles. L’un
de ses clichés, relatif à l’étbylsulfate de disprosium, va nous rendre
juges de la netteté de sa réponse : l’incurvation de la courbe qu’on
y voit tracée, décèle la saturation paramagnétique, qu’il a le premier
tout à fait atteinte.
Ce sont là de précieux apports à notre connaissance de la matière.
Mais, pour le quatrième des Becquerel, si rapide qu’ait été la courbe
selon laquelle il s’est élevé, il n’y a pas lieu. Dieu merci ! de marquer
encore une apogée. Les matériaux que Jean Becquerel amoncelle
depuis peu de temps, sont la promesse d’une nouvelle et riche
moisson pour demain. Sur un carbonate cristallisé de magnésium et
de fer, la mésitite, il vient d’observer, aux basses températures, des
effets qui ont une analogie curieuse, sur certains points seulement,
avec ceux que présentent les métaux de la famille du fer. Jean
Becquerel a compris que ces expériences, qui se rattachent peut-
être à des constatations du professeur De Haas, révèlent une nou-
velle forme de magnétisme. Elle vient d’être baptisée métamagné-
tisme par Jean Becquerel, qui s’attache, en ce moment même,
à en bâtir la théorie.
Ainsi, l’arrière-petit-füs d’Antoine-César foule les chemins
de la Science du même pied que ses pères. Il résume en lui les tradi-
tions familiales. Chez les Becquerel, l’une de ces traditions a été
celle du labeur dans la joie : c’est ici la joie que donne la passion
de la Science. Quelle que soit la besogne de chacun, humhle ou haute,
l’amour du travail, la tension de tout l’être vers la perfection de
l’œuvre à soi confiée, sans autre mobile que l’amour de cette per-
fection, sont aujourd’hui, je crois, les vertus les plus nécessaires au
rayonnement de notre pays. Antoine-César Becquerel, Edmond
Becquerel, Henri Becquerel les ont portées à un épanouissement
exemplaire, et Jean, dans sa fidélité aux inspirations de ses ascen-
dants, témoigne chaque jour du souci jaloux avec lequel il entre-
tient le feu sur les autels de ses dieux Lares.
ALLOCUTION DE M. LE PROFESSEUR JEAN BECQUEREL
Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs.
En prenant aujourd’hui la parole dans cet amphithéâtre, où
mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père ont professé
pendant soixante-dix années, je ne puis me défendre d’une grande
émotion. C’est sur cette tahle que, tout enfant, j’apportais pour le
cours les appareils destinés aux expériences, et qui étaient mes
jouets préférés. J’ai eu l’inestimahle bonheur de passer ma vie
entière dans un laboratoire où tous les vieux objets évoquent des
recherches, des découvertes auxquelles le nom d’un de mes ancêtres
est resté attaché. C’est encore dans ce laboratoire que, il y a un demi-
siècle, j’ai été initié à la Physique par les leçons que me donnait
mon grand-père. Voici enfin une vue de la vieille maison grise, qui
était proche de cet amphithéâtre et du laboratoire, où les Becque-
rel ont vécu jusqu’en 1891, et à laquelle se rattachent mes plus
anciens souvenirs.
Je prie Monsieur le Président de la République, qui nous fait
le grand honneur de rehausser par sa présence l’éclat de cette céré-
monie, d’agréer l’hommage de ma profonde et respectueuse recon-
naissance.
Je prie Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, dont nous
connaissons tous la sollicitude attentive à l’égard de notre établisse-
ment, de bien vouloir accepter l’expression de toute ma gratitude.
J’exprime à leurs Eminences le Cardinal Baudrillart, de
l’Académie française, et le Cardinal Verdier, représenté ici par
Monsieur le Chanoine Lenert, mes sentiments de vénération. Je
suis profondément touché de la haute bienveillance que leurs
Eminences témoignent aujourd’hui au Muséum et de l’intérêt
qu’elles portent à la Science.
M. le Professeur Jean Perrin, M. le Recteur de l’Académie de
Paris, M. le Directeur de l’Enseignement Supérieur sont aux côtés
de M. le Ministre. Leur présence à cette grande manifestation scienti-
fique m’est particulièrement précieuse.
Je remercie du fond du cœur Monsieur le Directeur du Muséum
— 225
et mes chers collègues d’avoir pris l’initiative de la célébration de
ce Centenaire.
Ma pensée se tourne maintenant vers les hautes personnalités pré-
sentes et vers tous ceux qui sont venus apporter au souvenir des
grands savants disparus un témoignage de leur admiration. Je suis
charmé de voir ici beaucoup de camarades polytechniciens, parmi
lesquels d’anciens élèves de mon père, qui n’ont pas oublié les liens
qui unissent l’Ecole Polytechnique à la Chaire de Physique du
Muséum, ces liens dont mon ami Léauté a parlé avec tant d’élo-
quence.
Mon cher Léauté, j’ai été l’élève de ton père et j’ai gardé le sou-
venir de ses admirables leçons ; tout à l’heure, je croyais l’entendre
encore, car tu as hérité du talent avec lequel il savait exposer des
questions ardues. Tu m’as laissé le soin de dire quelques mots sur
la découverte de la radioactivité. L’histoire de cette découverte
mérite d’être connue.
Le 20 janvier 1896, Henri Poixcaré montra à l’Académie des
Sciences les premières radiographies de Rôntgen. Au cours de la
séance, Henri Becquerel vint trouver son confrère et lui demanda
de préciser quelle était, dans l’ampoule, la région d’où émanaient
les rayons. Poincaré lui répondit que le nouveau rayonnement venait
de la partie du verre frappée par les rayons cathodiques. Henri
Becquerel fit remarquer à Poincaré que le verre était rendu
fluorescent par les rayons cathodiques, et les deux savants furent
immédiatement d’avis qu’il fallait chercher si certains corps, rendus
fluorescents par une exposition à la lumièrë, émettaient un rayonne-
ment analogue aux rayons X. Henri Becquerel entreprit aussitôt
les recherches : les sels d’uranyle, qui avaient fait l’objet de tant de
recherches au laboratoire du Muséum, et qui attiraient l’attention
par leurs propriétés exceptionnelles furent tout naturellement choisis
pour tenter l’expérience.
Pensant que l’excitation par la lumière devait être nécessaire
pour provoquer un rayonnement, Henri Becquerel plaça ces
lamelles de sulfate double d’uranyle et de potassium sur une enve-
loppe de papier noir, soigneusement fermée, couverte d’une plaque
d’aluminium de 2 mm. d’épaisseur, contenant une plaque photo-
graphique ; puis il exposa le tout au soleil pendant une journée ; le
développement du cliché montra des taches sombres, assez faibles,
reproduisant la forme des lamelles.
Un jour, un dispositif semblable au précédent ayant été préparé,
le ciel se couvrit. Henri Becquerel, attendant une lumière plus
favorable, enferma dans un tiroir le châssis - — - celui-ci — contenant
la plaque et toujours recouvert des lamelles du sel d’uranyle.
Le soleil ne parut que trois jours plus tard. Henri Becquerel
retira le châssis du tiroir et, au moment où il allait l’exposer au
— 226 —
soleil, il hésita, se ravisa et changea la plaque, mais ■ — et c’est ici
qu’on reconnaît la sagacité de l’expérimentateur - — il s’empressa de
développer la plaque qu’il venait d’enlever, qui était restée pendant
trois jours sous les lamelle du sel d’uranyle, et cette fois dans l’obs-
curité du tiroir. Fait extraordinaire, une impression intense s’était
manifestée : il était clair qu’un rayonnement traversant l’aluminium
avait été émis à l’abri de toute lumière excitatrice : la radioactivité
était découverte.
Voici l’épreuve obtenue. On y voit la silhouette des deux lamelles
employées : sur l’une des images, on remarque la radiographie d’une
croix de cuivre qui avait été placée entre la lamelle et la plaque
d’aluminium. Voici encore la radiographie d’une médaille, obtenue
quelques jours plus tard.
C’est pour moi un agréable devoir de rappeler que, à partir de 1897,
mon père a eu pour collaborateur son Assistant M. Louis
Matout, physicien doué d’une intuition remarquable et d’une rare
habileté expérimentale. Mon père disait qu’il était son bras droit.
Promu sous-directeur, il a été aussi pour moi le collaborateur le
plus précieux et l’ami dont le grand dévouement ne s’est jamais
démenti pendant les 37 années qu’il a passées au Laboratoire. Il est
parmi nous aujourd’hui et je le prie de trouver ici l’expression de ma
profonde affection.
Je terminerai par une remarque : M. Léauté a appelé l’attention
sur la continuité des recherches accomplies dans notre laboratoire.
Cette continuité a été, en effet, une des causes de la fécondité des
travaux. Je ne citerai que l’exemple le plus frappant : l’étude des
décharges électriques a conduit A. C. Becquerel à examiner leur
action sur les substances phosphorescentes ; Edmond Becquerel,
qui avait collaboré à ce travail, continua seul l’étude de la phospho-
rescence et reconnut les remarquables propriétés des sels d’uranyle.
Henri Becquerel approfondit encore l’étude de ces sels. Dès la
découverte des rayons X, c’est à eux qu’il eut recours dans l’espoir de
trouver un nouveau rayonnement ; ce fut la découverte de la radio-
aetivité, qui est venue à son heure. Voici un mot qu’ Henri Bec-
querel, dans son extrême modestie, aimait à répéter : « La décou-
verte de la radioactivité devait être faite dans le Laboratoire du
Muséum, et si mon père avait vécu en 1896, c’est lui qui en aurait été
l’auteur ».
TÉLÉGRAMME ADRESSÉ À M. LE MINISTRE
DE L’ÉDUCATION NATIONALE
Par Monsieur SANDER de HAAS,
Directeur du Laboratoire Kamerling Onnes à Leyde (Hollande).
de Leiden, 25 janvier, 15 h. 25.
Rentré trop tard de l’étranger pour prendre des mesures appro-
priées, je suis obligé de faire connaître mes vœux par la voie télé-
graphique. Je félicite le Muséum National d’ Histoire Naturelle
de tout mon cœur dans cette heure solennelle. Je pense à Henri
Becquerel, savant de grande allure qui par la découverte de la
radioactivité a fait briller le nom des Becquerel et de la France.
Je pense au Professeur Jean Becquerel, dernier descendant d’une
génération célèbre, qui, par ses splendides œuvres magnéto-optiques
à basses températures, a ajouté encore plus de gloire au nom des
Becquerel. Je suis heureux que l’amitié et la collaboration de
Monsieur Jean Becquerel et moi aient noué un lien de plus entre
nos patries.
Vous pouvez être convaincu, Monsieur le Ministre, que non seule-
ment le Laboratoire Kamerlingh Onnes, mais tout le monde scienti-
fique des Pays-Bas suivra avec beaucoup d’intérêt la fête d’honneur
du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
COMMUNICATIONS
Les Mammifères de la Collection Mottaz
i. — les insectivores
Par P. Rode et P. Cantuel.
En 1932, le laboratoire de Zoologie des Mammifères du Muséum
a fait l’acquisition des collections d’histoire naturelle du regretté
mammalogiste Charles Mottaz ^ .
Ces collections, inscrites au registre d’entrée du laboratoire
sous les n®® 1932-21, 1933-11 et 1933-17 comprennent 1.898 Mammi-
fères et 78 Oiseaux.
Les Mammifères, qui sont des spécimens en peau, munis pour la
plupart de leurs têtes osseuses ont été récoltés par Ch. Mottaz
et ses correspondants en Suisse, en France et en Italie de 1901 à 1908.
Quelques spécimens obtenus au cours de voyages et par des échanges
proviennent d’Espagne de Grèce, d’Angleterre et de Suède.
C’est surtout aux environs de Genève et dans la région d’Etupes
(Doubs) que Ch. Mottaz a piégé une grande quantité de petits
insectivores, chiroptères et rongeurs qui constituent la partie la
plus importante de sa collection. L’éminent mammalogiste Gerrit
S. Miller était en étroit rapport avec Ch. Mottaz et il fait très sou-
vent état de ses spécimens dans le Catalogue des Mammifères de
l’Ouest de l’Europe
Les principaux collaborateurs de Ch. Mottaz étaient : M. Hugues,
mammalogiste français bien connu, qui réside à Saint-Geniès de
Malgoires (Gard), MM. Cardonnet à Massilau près de Nîmes (Gard),
Giraudeau à Lignières-Sonneville (Charente), Coulet à Digne
(Basses-Alpes), Signoret à Barcelonnette (Basses-Alpes), Pons à
Saint-Paul-sur-Barcelonnette, Arnaud à Villars-sur-Condamine,
près de Barcelonnette, Cogordan à Pont-de l’Estrech près de Saint-
1. A. Hugues. — Charles Mottaz, mammalogiste (1878-19301, Mammalia, vol.
1937, p. 259-261.
2. G. S. Mili.er. — Catalogue of the Mammais of Western Europe, Brit. Mus.
Nat. Hist. London, 1912.
Bulletin du Muséum, 2® s., l. XI, n° 2, 1939.
— 229 —
Paul-sur-Barcelonnette, Rel à Vars (Hautes-Alpes) et Tartagli à
Florence (Italie).
Il est infiniment regrettable que Ch. Mottaz n’ait pas eu le temps
de publier lui-même le résultat de ses captures et de ses observa-
tions. Il a fort heureusement laissé, avec sa collection, cinq catalogues
qui renferment toutes les notes et les mesures concernant chaque
animal collecté.
Son œuvre ne sera pas vaine. Ses pièces sont aujourd’hui classées
■au Muséum de Paris et nous nous proposons de donner, en quelques
notes qui paraîtront dans le Bulletin du Muséum, un état assez
détaillé de cette remarquable collection.
ORDRE DES INSECTIVORES i
Famille des Erinaeéidés.
Genre Erinaceus L.
Erinaceus europaeus L. 4 spécimens, 1 et 3 de sexe indéterminé.
Provenance : Genève et Burgos.
Famille des Talpidés.
Genre Talpa L.
Talpa europaea L. 56 sp. 28 (^, 19 Ç, et 9. s. ind.
Provenance : France : Etupes (Doubs), St Geniès de Malgoires (Gard).
Lignieres-Sonneville (Charente), Col de la Faucille (Jura). — Suisse :
Environs de Genève. — Espagne : Burgos. — Italie : Brozzi.
Talpa caeca Savi. 1 sp. de Genève.
La coloration de ces taupes est peu variable. La plupart des spéci-
mens sont brun noirâtre et se rapprochent de la teinte 536 du Code
Universel des Couleurs de Seguy. Quelques-uns sont noir bleuté
n® 537 du C. U. C. S. Un seul individu provenant de Suisse est
marron clair ; teinte n^ 176.
Le pelage d’hiver est plus épais et plus long que le pelage d’été.
Genre Galemys Kaup.
■Galemys pyrenaicus E. Geoff. 2 sp. 1 et 1 s. ind.
Provenance : l’un de Burgos, l’autre sans origine.
t. Les noms d’espèces et de sons-espèces sont indiqués ici, sans tenir compte des
•synonymies, tels que Mottaz les a inscrits sur ses catalogues.
230 —
Famille des Soricidés.
Genre Sorex L.
Sorex araneus araneus L. 97 sp., 48 26 2 et 23 s. ind.
Provenance. ■ — France : Etapes, Lignières-Sonneville, Scientrier. —
Suisse : St Cergues, Chalet, Zuberwangen, Dole, Chesieres, Soyhières,
Bioux, Vaud, Zuberwangen, Rebeuveleir, Le doux. — Suède : Upsala.
La coloration des spécimens présente de grandes variations indi-
viduelles. Il est difficile de reconnaître les individus capturés en été
et en hiver, mais il y a des Sorex de teinte claire qui se rapprochent
du n® 176 du C. U. G. S. et des Sorex nettement plus foncés (116 du
C. U. C. S.). L’âge, le sexe et l’altitude ne paraissent pas avoir d’in-
fluence sur la coloration.
Il faut noter que le pelage est nettement plus fourni l’hiver que
l’été. Les poils de la région dorsale ont une longueur moyenne de
9 mm. pour l’hiver et de 5 à 6 mm. pour l’été.
Sorex araneus nudus Fatio. 20 sp. 10 7 $, 3 s. ind.
Provenance : France : Etupes, Scientrier. — Suisse : Chesieres, Zuber-
wangen, Bois du Joue, Rebeuveleir.
Sorex araneus santonus Mottaz. 8 sp., 2 1 Ç, 5 s. ind.
Provenance : France : Lignières-Sonneville.
Parmi les exemplaires ci-dessus, il y a deux paratypes : N® 1908-
315 — Gi 147 et N° 1908-316 — Gi 171 avec têtes osseuses.
Pas de différence de coloration entre ces spécimens. La teinte
est voisine du n® 112 du C. U. C. S. La région ventrale est presque
aussi foncée que la région dorsale.
Sorex araneus alticola Miller. 4 sp., 2 2Ç.
Provenance ; Meiringen (Suisse).
La coloration ne donne lieu à aucune remarque particulière.
Sorex araneus tetragonurus Hermann. 10 sp., 3 3^) 5 Ç 2 s. ind.
Provenance : Suisse : Chesieres, Meiringen, Grand Saconnex, Vers
chez .Grosjean (Vaud), Feuillasse, Soyhières.
On constate de grandes variations individuelles de coloration, tant
à la partie supérieure qu’à la partie inférieure sans qu’il soit possible
d’en tirer une indication précise sur les rapports avec le sexe, la
saison et l’altitude.
Sorex alpinus Schinz, 8 sp., 2 2 Ç et 4 s. ind.
Provenance : France : Strasbourg. — Suisse ; St Cergues, Santis, Vers-
chez Grosjean.
Les exemplaires recueillis en été sont de teinte aussi foncée que
— 231
ceux d’hiver (entre les n®® 596 et 597 du C. U. C. S.) Chez les S. alpinus
capturés l’hiver le pelage est plus long que sur ceux d’été et la hase
des poils est bleu ardoisé très foncé.
Sorex minutus L., 1 sp., s. ind.
Provenance : Dombresson (Suisse).
Genre Neomys Kaup.
Neomys fodiens Pallas. 22 sp., 13 q, 5 4 s. ind.
Provenance : France : Etupes, St Paul-sur-Ubaye, Naz, Scientrier. ■ —
Suisse ; Bois de Joux, Mezzano, Vers chez Grosjean, Feuillasse, St Gall,
Chesieres, Sonceboz, Soyhieres.
Il n’y a pas de différences sensibles entre les exemplaires capturés
en été et en hiver : l’altitude ne semble pas avoir d’influence sur
la coloration qui se rapproche de la teinte n® 116 du C. U. C. S. Tou-
tefois le pelage d’hiver est plus long et plus fourni que le pelage d’été.
Neomys miïleri Mottaz. 17 sp., 1,^, 9 $, 1 s. ind.
Provenance ; Suisse, Alpes Vaudoises, vers 1200 m., Chesières.
Les exemplaires représentant cette espèce comprennent : ^
1*^ Trois métatypes ; 1908 -336 Vaud 1200m ; 1908 -338 Vaud
1200 m ; 1908 -339 Vaud 1200m.
2® Un topotype ; 1908 -337 Vaud 1230 m.
Les remarques faites au sujet de l’espèce précédente restent
valables.
Neomys anomalus Cabrera, 1 sp., $ sans tête osseuse.
Provenance : San Domingo de Silos (Burgos) Espagne.
Genre Crocidura Wagler.
Crocidura russula Hormann, 25 sp. 11 (^, 13 Ç 1 s. ind.
Deux exemplaires de Degersheim (Suisse) sont des jeunes ; tous
les autres sont adultes. Un exemplaire de sexe ind. est albinos.
Provenance : France : Etupes, Lignières-Sonneville, Digne, St Geniès
de Malgoires, La Bouvière (Gard). ■ — Suisse : Dombresson, Força di San
Martino, Vers chez Grosjeau, Chesieres, St Cergues, Le Joux, Feuillasse,
Grand-Pré, Degersheim, San Salvatore. ■ — Italie : Santa Margharita
(Ligure).
Exception faite, naturellement, du spécimen albinos, l’ensemble
des exemplaires présente une remarquable homogénéité de teinte.
1. Nous avons fait état dans le compte rendu des collections de quelques pièces qui
avaient été données en 1908, au laboratoire par Ch. Mott.s.?.
— 232 -
On peut cependant noter deux types sous rinfluence de la saison :
les spécimens d’hiver (de septembre à février) sont de coloration
plus foncée (n® 176 du C. U. C. S.) et les poils sont plus fournis et
plus longs : 7 à 9 mm. dans la région dorsale.
Les exemplaires d’été (mai à juillet) sont plus clairs (n® 162 du
C. U. C. S.) avec 5 mm. de longueur moyenne pour les poils de la
région dorsale.
Dans la région ventrale la teinte grise est plus foncée en hiver
qu’en été.
Crocidura russula leucodon Hermann. 9 sp., 5 3 $, 1 s. ind.
Provenance : France : Etupes. — Suisse : Le Joux, Feuillasse, Neu-
hausen, Dombresson. — Italie : Porlezza.
On ne note pas de différence sensible entre le pelage d’été et celui
d’hiver au point de vue de la teinte. Celle-ci est voisine du n® 108
du C, U. C. S. Par contre le pelage d’été est moins long et moins
fourni que le pelage d’hiver.
Crocidura russula pulchra Cabrera. 1 sp. Ç.
Provenance : Espagne : Silos.
Crocidura mimula Miller. 9 sp., 4 3Ç, 2 s. ind.
Provenance : France : Lignières-Sonne ville, St Gilles . — Suisse: Zuber-
wangen. — Italie ; Porlezza, Santa Margbarita (Ligure).
Crocidura mimula iculisma Mottaz. 10 sp., 2 5 Ç, 3 s. ind.
Provenance : France : Lignières-Sonneville. — Suisse : Sonceboz.
Mêmes observations que pour le pelage de Crocidura russula. Le
pelage d’été se rapproche de la teinte n® 133 et celui d’hiver de la
teinte n® 131 du C. U. C. S.
Genre Suncus Ehrenberg.
Suncus etruscus Savi. 2 sp. 1 i^, 1 Ç.
Provenance : France : Lignières-Sonneville. — Italie : Brozzi (Flo-
rence).
La coloration, est la même chez les deux exemplaires : elle est
voisine du n^ 132 du C. U. C, S. Mais le pelage est plus fourni chez la
Pachyure de Florence, capturée en hiver (janvier) que chez la
Pachyure de Lignières-Sonneville capturée en août.
Pour compléter les observations faites au cours de l’cnumération de
cette collection, il nous reste un mot à ajouter sur les dates de cap-
ture des spécimens. Ainsi qu’en témoignent les catalogues, les pié-
geages des petits mammifères ont été effectués pendant tous les
— 233 —
mois de l’année. Il était donc intéressant de relever les périodes
pendant lesquelles la capture des insectivores avait été la plus
fructueuse. Voici les résultats obtenus ;
Sur 287 insectivores récoltés en toutes saisons, c’est le mois d’oc-
tobre qui a été le plus productif : 73 spécimens. Puis viennent par
ordre décroissant : Août, 39 sp. Septembre, 39 sp., Février, 28 sp.
Janvier, 24 sp. Novembre, 23 sp.. Juillet, 18 sp. Mars, 16 sp. Mai,
12 sp. Avril, 7 sp. Décembre, 6 sp. et en dernier lieu. Juin avec
2 spécimens seulement.
Quand nous aurons passé en revue tous les micrommamifères de
la Collection Mottaz, nous verrons quelles déductions on peut tirer
de cette répartition du piégeage.
Laboratoire de Zoologie des Mammifères au Muséum.
— 234
Répartition des Halacariens sur les côtes de France
Par Marc André.
La sous-classe des Acariens comprend, parmi les Thrombidii-
f ormes, une famille, celle des Halacaridæ, dont presque toutes les
espèees sont marines. Sur les six sous-familles entre lesquelles
K. ViETs (1927 a, p. 5) répartit ces Halacariens, trois, Rhombo-
gnathinæ, Halixodinæ Simognathinæ, ne renferment que des
espèces marines, une, Limnohalacarinæ, ne contient que des formes
d’eau douce, deux, Halacarinæ et Lohmannellinæ, comprennent un
mélange des unes et des autres.
L’habitat préféré des Halacariens est la région littorale.
Le sol du continent se prolonge sous la mer en une sorte de sou-
bassemert, dit plateau continental : cette bande de terrain immergé
descend graduellement en pente qui, d’abord douce jusque vers 250 m.,
devient alors plus rapide pour se raccorder brusquement par une
sorte de talus à la région abyssale.
A partir de cette profondeur de 250 m., qui correspond à la limite
où les rayons solaires peuvent pénétrer dans l’eau, on voit disparaître
les plantes et, avec elles, les animaux phytophages. C’est une frontière
biologique entre deux régions, le système littoral et le système abyssal.
Le système littoral comporte lui-même deux subdivisions ; l’une,
le district littoral proprement dit, qui est la région agitée par les
vagues ; l’autre, le district côtier, qui correspond à une région plus
profonde où s’atténuent l’action des vagues et celle des marées.
Halacariens littoraux.
District littoral. — Dans le district littoral, qui descend jusqu’à une
trentaine de mètres en profondeur, le dépôt de fins sédiments vaseux
est empêché par l’agitation des vagues, tandis que s’y développe une
abondante végétation d’ Algues et de Monocotylédons marines ; il
montre d’ailleurs, selon la nature du sol, de grandes modifications
horizontales, qui sont les fades (rocheux, sableux, etc.).
Il est, d’autre part, suivant la composition de la flore et de la
faune, divisible en zones dans le sens vertical.
1. Celle sous-famille, restreinte au seul genre Halixodes Brucker et Trouessart. ne
renferme que deux espèces Néo-Zélandaises parasites sur des Mollusques (Cliitons),
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XT, n° 2, 1939.
— 235 —
Chacune de ces différentes zones est caractérisée par la prédomi-
nance de certains animaux (Balanes) ou plantes (Fucus). Mais ces
divers niveaux ne sont pas séparés par des limites infranchissables
et empiètent les uns sur les autres.
Dans les régions littorales à forts courants de marées, le domaine
soumis aux alternatives d immersion et d’émersion constitue la
zone intercotidale ou littorale proprement dite.
Mais on trouve, tout en haut, une zone supérieure, dite zone sub~
terrestre, qui correspond à des cantonnements franchement ter-
restres, jamais submergés, mais cependant mouillés par les embruns.
■Cet horizon est occupé par des Acariens terrestres (notamment des
Gamasiformes) qui ne souffrent pas d’être arrosés de temps à autre
par l’eau de mer (M. André, 1934, p. 135).
Puis vient la zone intercotidale : c’est l’horizon dans lequel les
Halacariens se présentent les plus nombreux en espèces et en indivi-
dus ; par exemple les Halacarus Basteri Johnst. (= spinifer Lohm.),
Agaue Cheoreuxi Trt., Agauopsis breoipalpus Trt., etc., y sont plus
communs que partout ailleurs.
Les représentants du genre Rhombognathus Trt. sont des phyto-
phages qui se nourrissent à peu près exclusivement du suc des Algues
vertes ; par suite, ils ne se trouvent que là où vivent ces plantes ; ils
se montrent en très grand nombre dans la zone intercotidale, mais,
au-delà d’une profondeur de 10 à 15 mèt., on ne les rencontre plus
qu’accidenteilement et ils sont totalement absents dans les endroits
où la végétation n’est plus constituée que par des Algues incrustées
■de calcaire, comme les Corallines et les Lithothamnions.
Tous les autres Halacariens sont des carnivores, dont l’alimenta-
tion consiste en matières animales (débris en décomposition, œufs
d’invertébrés) ou même en petites proies vivantes. Ils habitent
indifféremment les divers niveaux de la zone intercotidale, mais ils
descendent également à des profondeurs plus grandes, ce qui montre
que ce sont des êtres assez éclectiques
La zone intercotidale peut être partagée en trois divisions : supé-
rieure, moyenne, inférieure.
La zone intercotidale supérieure ou zone des Balanes, est un horizon
nettement marin, mais qui n’est baigné que dans les grandes marées
de quinzaine ; en moyenne les rochers de ce niveau restent à sec
une semaine sur deux et, lorsqu’ils sont insolés, la dessiccation peut
-être extrême.
Sur ces rochers on trouve des Algues qui appartiennent aux genres
1. Lors des dragages effectués en noû! 1895 par R. Koehler dans le golfe de Gas-
cogne, on a rencontré un petit nombre d’individus qui appaitenaieot à des espèces
■du système littoral et qui s’étaienl égarés à des profondeurs de 400 m. et même
1400 m. (Trouessart, 1896 a, p. 340).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
16
— 236 —
Pelvetia {P. canaliculata L.) et Lichina (L. con finis Agh. et L. pygmæa
Agh.).
Les espèces littorales, communes à tous les niveaux, sont surtout
abondantes dans cet horizon et, en particulier, dans les plaques
noires formées parles touffes de ces Lichina : A. Labbé (1925, p. 338)
a trouvé, au Croisic, parmi le feutrage des fdaments de ces plantes,
une quantité d’Halacariens de plusieurs espèces se rapportant aux
genres Rhomhognathus Trt., Agauopsis Viets, Copidognathus Trt.,
Agaue Lohmann (= Polymela Lohm.). La localisation fréquente de
ces animaux dans cet habitat spécial s’explique par leur comporte-
ment : sur les rochers, partout ailleurs dénudés et périodiquement
desséchés par le soleil, les branches courtes et très serrées de ces-
Lichina fournissent à ces Acariens grimpeurs ^ un abri sûr contre la
violence du flot et leur offrent des conditions d’humidité favorables
(A. Prenant, 1925, p. 251).
On arrive ensuite à la zone intercotidale moyenne, ou zone des Fucus,
qui est celle des hauteurs moyennes des marées et dans laquelle on
peut distinguer deux horizons ; un supérieur à Fucus platycarpus^
Thuret, un inférieur à F. oesiculosus L. et F. serratus L.
A tous les niveaux il y existe des faciès spéciaux se rencontrant en
divers lieux suivant les variations des conditions physiques.
Il faut, en particulier, citer les Algues calcaires ; les unes, les
Corallina, à thalle dressé et à frondes plus ou moins développées,,
les autres, les Lithothamnium, incrustantes, formant des concrétions
qui revêtent les roches et entre lesquelles subsistent des anfractuo-
sités habitées par toute une faunule.
Les Corallines offrent, même dans les localités qui découvrent
à chaque marée, une faune Halacarienne très riche en espèces et
en individus, ainsi que l’ont montré notamment les dragages effec-
tués par H. Cadeau de Kerville dans la région de Granville,
par 1 à 9 mètres au-dessous du niveau des plus basses marées
(Trouessart, 1894 b, p. 139).
Sur les rochers fortement battus, dans les end-oits trop expo-
sés, où les Fucus sont arrachés par les vagues, on les voit remplacés
par les Moules qui constituent des amas très serrés : les Halaca-
riens, qui ont été souvent rencontrés sur les bancs de ces Bivalves,
n’y sont pas en parasitisme, mais se réunissent là simplement
parce que le feutrage formé par les byssus enchevêtrés de ces Mol-
lusques retient à marée basse une quantité d’eau suffisante pour
que ces Acariens ne soient jamais à sec et leur procure ainsi une
retraite sûre et tranquille (Trouessart, 1901 b, p. 150).
Pour Tétude de la distribution des êtres sur le système littoral^
1. Les Halacariens marchent sur le ïond ou grimpent sur les Algues et les animaux
fixés (Spongiaires, Coralliaires, Bryozoaires, etc.), mais, en général, ils ne nagent p.as.
— 237 —
un facteur œcologique, encore plus important que la profondeur^
intervient dans leur répartition ; c’est la nature du sol : spéciale-
ment cîiez les Halacariens, la composition du fond paraît avoir
une influence prépondérante sur le genre de nourriture, et ce serait
là, d’après le Trouesaart (1897, p. 95), très probablement la
cause efficiente des variétés bien distinctes que certaines espèces
(Copidognathus gihbus Trt. et Agaue Chei^reuxi Trt. par exemple)
présentent non seulement selon le niveau bathymétrique, mais
suivant les localités.
C’est sur les fonds formés de roches granitiques et de schistes
primitifs, comme en Bretagne, que la faune Halacarienne est par-
ticulièrement abondante, sauf aux points où l’impétuosité des cou-
rants marins empêche la fixation des Algues qui servent d’abri
à ces Acariens. Sur ces roches cristallines de la péninsule Armori-
caine, par 6 mètres environ au-dessous des plus basses marées,
ont été draguées notamment des formes très spécialisées : Acaro-
mantis squilla Trt. et Neum., Colohoceras longiusculus Trt., Scap-
tognathus tridens Trt.
Au contraire, sur les récifs calcaires Jurassiques et les côtes basses
sablonneuses, par exemple dans le Calvados, la faune Halaca-
rienne est relativement pauvre : les espèces sont moins variées et,
pour chacune d’elles, le nombre des individus est également moins
grand (Trouessart, 1894 b, p. 151 ; 1898, p. 424).
La zone intercotidale inférieure reste immergée presque constam-
ment et n’est découverte que dans les grandes marées de quin-
zaine.
Ce niveau est le début de la vaste zone des Laminaires, dont
c’est seulement le sommet que l’on voit ainsi à sec lors de ces fortes
marées et qui s’étend jusqu’à une trentaine de mètres de profon-
deur, en constituant, dans le faciès rocheux de l’Océan, la zone
littorale sous-marine, qui correspond aux graviers à Bryozoaires du
faciès sableux et aux fonds coralligènes de la Méditerranée.
Les Halacariens sont rares ou manquent sur ces longues Algues
lisses, ainsi que sur les fonds de vase, de sable ou de cailloux (Troues-
sart, 1902, p. 24).
District côtier. — A partir de 80 à 40 mètres de profondeur, com-
mence le district côtier ou du plateau continental, s’étendant jusqu’à
250 mètres, dans lequel disparaît la végétation et cesse Faction des
vagues superficielles.
La faune Halacarienne de ce district est connue surtout par les
résultats des dragages faits par P. Hallez en août 1893 dans le
détroit du Pas-de-Calais, sur des fonds riches en Bryozoaires, à
des profondeurs variant de 25 à 60 mètres, où les Algues ne sont
238 —
représentées que par des Lithothamnium qui tapissent les roches
Portlandiennes (Trouessart, 1894 a, p. 157).
Il y a ici absence totale des Rhombognathus, qui, phytophages,
ne sauraient plus se rencontrer à ces niveaux, où la végétation ne
consiste qu’en Algues incrustantes.
Par contre, les autres Halacariens, qui sont carnassiers, s’y
montrent en quantité et se cramponnent aux Bryozoaires, aux
Hydraires et aux Spongiaires.
Au milieu des anfractuosités formées par les Lithothamnions
on trouve d’abord de petites espèces, comme Copidognathus gra-
cilipes Trt., C. gibbus Trt,. Agaue Cheoreuxi, Trt., Lohmannella
falcata Hodge : celles-ci, qui vivent dans le district littoral sur les
Corallines à Granville et au Croisic par 6 à 9 mètres au-dessous du
niveau des plus basses mers, se retrouvent donc ici dans des fonds
de 25 à 60 mètres.
Mais, en outre, l’espèce de beaucoup la plus commune dans le
Pas-de-Calais est V Halacarus longipes Trt. (= Murrayi Lohm.) :
rare partout ailleurs, elle est répandue sur les Flustres et autres
Bryozoaires qui forment, vers 50 à 60 mètres, de véritables prairies
tapissant les fonds rocheux ou sableux, et semble tenir la place que
1’.^. Basteri Johnst. (= spinifer Lohm.) occupe dans le district
littoral (Trouessart, 1897, p. 94).
En tout cas, on constate qu’à la profondeur de 60 mètres, quand
les circonstances sont favorables (fonds de roches avec Lithotham-
nions, Bryozoaires et Hydraires), la faune Halacarienne est encore
très abondante et presque aussi variée que dans la zone intercoti-
dale.
Dans le golfe de Gascogne, les côtes de l’Océan se prolongent en
pente très douce, à une grande distance du littoral, jusqu’à des
profondeurs de 180 à 200 mètres.
Il semblait résulter des recherches faites par R. Koehler, en
août 1895, à bord du « Caudan » (Trouessart, 1896 a, p. 329),
que dans cette région, qui appartient encore au système littoral,
la faune Halacarienne était extrêmement pauvre : sur ce plateau
continental, les fonds formés de vase, de graviers et de sables
n’avaient fourni qu’une seule expèce, Copidognathus Caudani Trt.,
qui s’accroche vraisemblablement à des tiges de Bryozoaires
(Trouessart, 1896 a, pp. 330 et 340).
Or, au cours d’un séjour à Arcachon en septembre 1938 j’ai
constaté (1939, André, p. 119) que cette pénurie n’est pas abso-
lument réelle : les chalutiers qui, au large, traînent leurs engins, à
une distance de 30 milles (55 km.) de la côte, par 130 à 160 mètres
de profondeur, le long de la terrasse sous-marine, en pente régu-
lière, qui longe les abîmes du golfe de Gascogne, rapportent des
fragments d’ Algues (Fucus et Laminaires) auxquels sont mélangés
- 239
des débris de Bryozoaires, et, au milieu de ces détritus, j’ai trouvé
des Halacariens qui, vivant probablement sur ces animaux rami-
fiés, représentent la faune du district côtier et appartiennent à
trois espèces : Halacarus actenos Trt., Copidognathus gracilipes Trt,,
Lohmannella falcata Hodge.
Sur toutes les côtes de la France baignées par la Manche et l’Atlan-
tique, depuis le Pas-de-Calais jusqu’à Saint-Jean de Luz, la faune
Halacarienne du système littoral (district littoral et district côtier)
présente une assez grande uniformité et se montre beaucoup plus
riche et plus variée que celle de la Mer du Nord et de la Baltique,
dans laquelle font défaut, par exemple, les genres Agaue Lohm.
et Agauopsis Viets, qui sont des types méridionaux.
Dans la Méditerranée la famille des Halacariens ne compte pas
d’espèces qui soient propres à cette mer ; les formes qui y ont été
draguées, soit dans la baie de La Ciotat (à 45 mètres) par R. Koehler
(Trouessart, 1894 b, pp. 167 et 168 ; 1896 b, p. 250), soit aux
environs de Monaco (de 12 à 40 mètres) par moi-même (André,
1928, p. 1), se retrouvent dans l’Océan.
Dans la Mer du Nord et la Baltique on ne connaît que 5 genres
d’ Halacariens ; Rhombognathus Trt., Halacarus Gosse, Copido-
guathus Trt., Lohmannella Trt., Simognathus Trt., et les recherches
de K. Viets (1927 b, p. 167) ont fourni les résultats suivants :
I. — Dans le district littoral trois niveaux sont à distinguer :
1° Dans la zone intercotidale pouvant être mise à sec : d’abord
à la limite de la marée montante, parmi les Balanes, les Moules,
les Enteromorpha, les Pelvetia, il ne se rencontre que six espèces ^
et en individus peu nombreux : les Rhombognathus sont en prédo-
minance sur les Halacarus, tandis que les Copidognathus et les
Lohmannella font défaut : Rh. setosus est typique de la zone des
Balanes ; plus bas, à la limite de la marée descendante, dans les
masses des Fucus et des Corallines, le pourcentage des Halacarus
est remarquablement élevé et ils se montrent plus nombreux en
individus que les Rhombognathus.
2® Au-dessous de la limite des basses marées, dans les Zostera,
les Chorda et les Laminaria, le nombre des espèces et des individus
subit un nouvel accroissement, avec développement des genres
Copidognathus, Lohmannella et Simognathus : dans les Laminaires
Rh. pascens Lohm. prédomine sur Rh. Seahami Hodge.
3® Au-dessous de la zone des Laminaires, dans les eaux de la
zone littorale sous-marine fortement agitées par les courants (jus-
1. Rhombognathus pascens Lohm., Seahami Hodge, armaius Lohm., mollis Viets,
mucronatus Viets, Halacarus Rasleri Johnst.
240 —
qu’à environ 40 mètres), le nombre des espèces et surtout des indi-
vidus s’abaisse rapidement pour tous les genres.
II. — Dans le district côtier (jusqu’à 150 mètres) et plus pro-
fondément on ne trouve plus que des animaux morts tombés des
zones supérieures et ce biotope ne paraît pas être habité par les
Halacariens.
Halacariens abyssaux.
Nos connaissances sur la faune Halacarienne abyssale au large
des côtes de France sont dues aux recherches effectuées dans le
golfe de Gascogne en 1895 par R. Koehler (Trouessart, 1896 a,
p. 329).
Au-delà de la limite du plateau continental (180 à 200 mètres),
le fonds tombe ici brusquement et forme une sorte de falaise à
pic qui descend à 2000 et 3000 mètres.
Sur le flanc de cette falaise, entre 1200 et 1400 mètres on trouve
des fonds coralligènes qui sont formés de véritables buissons de
Madréporaires : au cours des dragages du « Caudan » ces fonds ont
donné des récoltes plus ou moins abondantes d’ Halacariens.
Là, en effet, s’il n’y a plus ni Algues, ni Bryozoaires, ces Aca-
riens, qui sont des animaux essentiellement grimpeurs, trouvent
sur les tiges ramifiées et entrelacées des Coraux ( Amphihelia ocu-
lata L. : Corail blanc) le support solide qu’ils recherchent.
Dans ces fonds de la zone des Coraux on a rencontré, à des pro-
fondeurs allant de 400 à 1400 mètres, un petit nombre d’individus
(9 sur 59) qui appartenaient à quatre espèces du système littoral
(Halacarus actenos Trt., Copidognathus gracilipes Trt. var. quadri-
costata Trt., C. oculatus Hodge, Lohmannella jalcata Hodge), et
que l’on peut regarder comme accidentellement égarés dans la
zone abyssale.
Mais les 50 autres spécimens constituaient des formes nouvelles
(Halacarus abyssorum Trt., Agauopsis aculeata Trt., Colohoceras
Kœhleri Trt., Atelopsalis tricuspis Trt.) représentant une faune
spéciale qui caractérise les grandes profondeurs : elle est formée
d’ailleurs par des émigrants venus de la faune littorale, qui ont
peu à peu pris l’habitude de vivre dans ces fonds où la végétation
fait défaut.
Dans eette faune abyssale, qui, considérée en bloc, présente un
faciès bien particulier, le genre Rhombognathus, qui manque déjà
aux niveaux à Algues incrustées de calcaire, est, de toute évidence,
complètement absent.
Mais, de plus, on n’y trouve que rarement les formes dont l’ali-
mentation consiste en proies vivantes et qui sont armées de forts
— 241 —
piquants sur les palpes ou les pattes antérieures ; au contraire sont
fréquents les types à rostre faible, avec des palpes styliformes cons-
tituant des baguettes pour remuer les matières animales pulvéru-
lentes en décomposition qui forment la vase des grands fonds :
en outre, chez ces animaux abyssaux les plaques chitineuses de la
cuirasse sont peu épaisses et se montrent dépourvues de sculptures
saillantes, la lumière et la chaleur étant nécessaires au développe-
ment de la chitine.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1928. André (M.). Contribution à l’étude des Halacariens des environs
de Monaco. Bull. Inst. Océanogr., n" 521.
1934. — Acariens terrestres adaptés à la vie marine. C. R. 67® Congrès
Soc. Suçantes.
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1938. Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2® s., XL
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Soc. Zool. France, L.
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Bull. Soc. Zool. France, L.
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Ann. Uniç. Lyon, XXVI.
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1898. — Acariens marins, in Gadeau de Kerville (H.) : 2® Voyage.
Bull. Soc. Amis Sc. nat. Rouen, 2® sem. 1897. '
1901 a. — Idem : 3® Voyage. Ibid., 2® sem. 1900.
1901 b. — Description d’espèces nouvelles d’ Halacaridæ (3® note :
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1927 a. ViETs (K.). Halacaridæ, in Grimpe (G.) et Wagler (E.) : Tier-
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1927 b. — Die Halacaridæ der Nordsee. Zeitschr. wiss. Zool., Bd. 130.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Les premiers états des Eubria latr. (suite) i
Par Henri Bertrand.
Morphologie.
Larves. —■ La larve de V Eubria palustris appartient, comme je
l’ai dit, à une série naturelle de formes larvaires correspondant à
des insectes du même groupe (Eubrini) ; on peut caractériser ces
larves comme suit.
Leur faciès les a fait rapprocher de diverses autres larves de
coléoptères aquatiques, occupant une place plus ou moins voisine
dans la systématique : W. Psephenus Lee., Euhrianax Kies.,
Psephenoïdes Gahan., mais il y a là en général plutôt une conver-
gence que des affinités étroites, ce que montre bien l’étude des
caractères « analytiques ».
Le curieux bouclier thoraco abdominal de ces larves, à l’inverse
de celui des larves des genres cités ci-dessus, offre des expansions
latérales toujours largement séparées les unes des autres, et qui
paraissent homologues des « lames latérales » déjà si développées
chez diverses larves de Dryopides, du groupe des Helminæ : Helmis
Latr., Dupophilus Muls. Rey. (Fig. 3).
Le tégument (exception faite de celui des appendices, au moins
en partie) est plus épais à la face dorsale et la souplesse des parois
ventrales contribue à faciliter la reptation. Il montre des creux
ou fossettes, surtout accusés sur la face dorsale, également des
côtes ou saillies tergales de part et d’autre de la ligne sagittale
et que l’on pourra dénommer d’après leur position internes, inter-
médiaires, latérales, les internes étant les plus constantes.
La coloration est d’origine cuticulaire sur la paroi plus épaisse
des tergites et une partie des appendices ; par contre elle est « sub-
hypodermique » au niveau de la face ventrale, notamment à l’ab-
domen qui laisse entrevoir par transparence les organes digestifs,
le corps adipeux, le réseau trachéen.
Quelques parties particulièrement épaissies des appendices :
mandibules, griffes... offrent une teinte brun rouge plus ou moins
foncée.
La répartition du pigment sur le bouclier thoraco abdominal ou
1, Cf. Bull. Mus. Hist. Nat. 2 s., t. XI, n° I, pp. 129-136.
Bulletin du Muséum, 2® s., 1. XI, n” 2, 1939.
— 243
des alternances de parties sombres (brunes) "ou "claires (jaune ou
jaune brun) tant dans le sens transversal (dans l’étendue d’un même
tergite) que longitudinal (d’un tergite à l’autre). (Fig. 4). Malgré
l’étendue des variations individuelles, certains traits de cette
répartition peuvent avoir une valeur systématique (voir plus loin)
d’autres se rencontrent presque toujours ; ainsi les « ocelles » résul-
tant de l’assombrissement de la fossette dans une zone claire laté-
Fig. 3. — Euhria paliistris L. : faces dorsale et ventrale de la larve.
raie, au niveau des cinquième, sixième et parfois septième segments
de l’abdomen.
En quelques points, parfois sur le neuvième tergite abdomina
[Eubria), en tous cas au creux des fossettes, le tégument a un
aspect aréolaire assez caractéristique. (Fig. d) ; il est garni de
toute une série de phanères d’aspect varié (fig. 5). — Ce sont des
poils cylindriques effilés vers l’extrémité, parfois assez grêles (&)
parfois plus robustes raides, (a) garnis dans quelques cas d’une
pubescence (larves de l’Insulinde), parfois encore aciculaires et
courts, puis des poils "plats diversement divisés, plus ou « pen-
— 244 —
ïiis » ou/( palmés » (a, e) ressemblant beaucoup à ceux des larves'
àes7 Helmiinæ, rarement en « ruban » avec barbes latérales, enfin
des poils clairs, allongés obtus, ou au contraire très courts et glo-
buleux, presque ovoïdes ou avec un court prolongement en tube
ou capuchon (c, e). Ces phanères, comme chez les Dryopides,
s’insèrent sur des tubercules épaissis, cornés, persistant après la
chute^du poil, souvent fragile, éléments encore de l’ornementation
générale. La distribution de ces diverses formations est enfin plus
ou moins définie, les saillies tergales sont particulièrement garnies
de poils divers, des poils « palmés », encore cylindriques et obtus,
ou raides et effilés se rencontrent sous les lames latérales...
La tête, jamais normalement visible en dessus, est rétractile,
dans une poche entre le bouclier pronotal et les sclérites proster-
naux. La capsule céphalique (fig. 6) est fortement globuleuse en
dessus, les sutures à peu près indistinctes, la face ventrale forte-
ment échancrée par le foramen qui s’étend jusque sous la lèvre
inférieure avec région gulaire réduite, — En arrière du sclérite
antennaire l’aire ocellaire, en bande transverse, oblique, non sail-
lante peu individualisée est surtout définie par l’amas pigmen-
taire assez étendu, sur les bords duquel on distingue mal cinq
petites lentilles ocellaires ; l’épistome a son bord libre fortement
épaissi. Les phanères sont peu nombreux et toujours clairsemés.
— A l’épistome s’attache un clypéus membraneux, également pourvu
de quelques poils, s’avançant sur la base du labre.
Le labre est quadrangulaire à bords arrondis ; toute sa région
-distale est couverte d’un revêtement dense de phanères plats,
Fig. 5. — Eubria palustris L., tégument larvaire, phanères.
palmés. Au dessous l’épipharynx avec des phanères marginaux
ramifiés, inclinés vers le bas.
L’antenne (fig. 7 a) est trisegmentée. Le premier segment est
toujours le plus court, souvent transverse, le deuxième allongé
dominant; à l’extrémité, l’article terminal est flanqué d’un article
latéral accessoire, plus court.
La mandibule (fig. 8) est du même type que chez les larves des
Helminæ (Dryopides), en pyramide plus ou moins élevée, avec
face interne excavée, région distale divisé par des scissures en
«■ dents » plus ou moins nettes ; elle est pourvue d’une touffe de
phanères au creux et vers le bas de la face interne où s’attache
aussi une prostheca.
Le complexe maxillo labial fait fortement saillie hors du cadre
'de l’hypostome.
- 246 —
La maxille est complète ; le cardo est divisé obliquement en
dedans, le stipes allongé, la galea et la lacinia en lamelles, le palpe
à trois, parfois quatre articles distincts ; il existe quelques poila
sur le stipes, un sur le cardo, encore sur le palpe, ceux de la base
pennés, pouvant cacher l’article supérieur. La guléa offre des phanèses
Fig. 7. — Eubria paluslris L., larve, antenne, palpes, extrémité de la maxille.
fortement divisés, rameux, ceux de la lacinia presque entiers.
(Fig. 7, h, c, d, e).
La lèvre inférieure est grande, molle, rétrécie vers l’avant, surtout
au-delà de la suture labiale bien nette ; le menton porte deux forts
poils ventraux, presque simples, également des poils latéraux. Le
247 —
labium a toute sa partie antérieure garnie d’un feutrage de poils
palmés ; les palpes sont courts bi articulés, également avec poils
palmés.
L’hypopharynx ne paraît pas offrir de maxillules différenciées.
Fig. 8. — Eubria palustris_h. ; larve, mandibule.
Ad. Boving a figuré la région antérieure du tube digestif, en arrière
de la capsule céphalique. Ce stomodaeum en avant des valves posté-
rieures montre toute une série de formations qui ressemblent à celles
que l’on peut observer chez des larves de Dryopides ; d’avant en
arrière on remarque des sortes d’épines, des cônes aigus, des saillies
obtuses et rugueuses et des phanères divisés ; les plus grosses de ces-
formations constituent un anneau rigide soutenant la paroi.
Le thorax est surtout caractérisé par le bouclier pronotal semi-
circulaire qui cache la tête en avant et offre des angles postérieurs
plus ou moins aigus : à sa surface les saillies tergules sont sinueuses
et divergentes, internes exceptées. — A la face ventrale du prothorax
les sclérites sont relativement peu individualisés, la région moyenne
et postérieure avec zone centrale triangulaire (eusternum, ster-
nellum, préhypopleure) et pleures (préépipleure et postépipleure)
réduites ; par contre en avant existe une région présternale en poche
avec pièce médiane paire et latérales, recevant la tête dans un repli
membraneux garni de poils à son attache.
Mésothorax et métathorax sont transverses, à structure compa-
Fig. 10. — Larve A’ F.uhriini , extrémité abdominale.
rable mais sans præsternum développé, les saillies tergales droites
ou faiblement incurvées. Les cavités coxales, sur les trois seg-
ments sont assez largement écartées, atteignant presque le bord
postérieur.
Les pattes, formées de cinq segments sont robustes, les hanches
pas très enfoncées ; elles sont un peu inégales, leur face antérieure
en position ventrale au repos. La hanche est assez courte, élargie
à arêtes supérieures pas très accusées, à tégument assez souple,,
les segments suivants plus rigides. Le trochanter est grand, la cuisse
aplatie, élargie distalement, un peu plus longue que le tarse sen-
siblement plus étroit pourvu au bord inférieur d’une saillie pilifère,
la griffe renflée à la base est fortement chitinisée, médiocrement
incurvée, à pointe pas très aiguë. On remarque un nombre variable
de phanères, des poils constants, plus longs ; il existe des phanères
divisés, palmés, surtout abondants dans la région inféro-antérieure
de la cuisse, rien ne permet de supposer qu’ils aient un rôle sen-
soriel bien que L. S. West leur applique la désignation de a taste-
buds » (fig. 9).
L’abdomen comprend neuf segments visibles en dessus ; ces
sept premiers segments de largeur, plus que de longueur décrois-
sante d’avant en arrière, ont une structure identique : face dorsale
avec saillies analogues à celles des segments mésothoracique et
métathoracique, et fossettes latérales, également lames latérales,
face ventrale à sterna bien nets, marqués sur les côtés par un poil
sternal unique, long, bien distinct des phanères du revêtement
général ; sur les côtés les pleures légèrement saillantes sont pourvues
d’un couple de poils longs, relativement grêles. Il existe encore un
long poil grêle dorsal voisin de l’extrémité de chaque lame faisant
suite à ceux des lames thoraciques.
Le huitième segment présente toujours un aspect particulier ;
les modifications qu’il offre ne concernant d’ailleurs guère que les
parties latérales très généralement en rapport avec l’organisa-
tion de l’appareil respiratoire.
Chez certaines larves de l’Insulinde les lames latérales de ce
segment se distinguent surtout de celles des segments précédents
par un plus grand développement et les stigmates ne paraissent
se former qu’au niveau des lames latérales des segments précé-
dents. Dans la généralité des cas il n’existe qu’une paire de gros
stigmates de type biforia portés sur des expansions latérales du
huitième segment abdominal ceci avec quelques variantes. Chez
la larve attribuée à Pelonomus le huitième segment est pourvu
de lames latérales identiques à celles des segments antérieurs, et
un prolongement spécial un peu renflé correspond au stigmate ;
ailleurs il n’y a qu’une seule paire de prolongements soit que ceux-
ci, convexes, offrent plus ou moins l’aspect du prolongement stig-
matifère de la larve précédente (larves de l’Insulinde partim,
larve de la collection Grouvelle, larve des Eubria Latr.) soit qu’ils
se montrent à peu près identiques, aux lames latérales ordinaires
(larves rapportées aux Helichus).
Laboratoire maritime du Muséum (Dinard).
250 —
Présence du Serpulide d’eau saumatre Mercierella
ENIGMATICA F AUVEL SUR LA COTE FRANÇAISE DE LA
Méditerranée.
Par Pierre Bordet.
Chez quelques familles d’Annélides Polychètes (Néréides, Euni-
•cides, Histriobdellides, Capitellides, Sabellides, Serpulides), cer-
taines formes ont quitté la mer pour coloniser l’eau saumâtre et,
parfois même, l’eau douce ou la terre humide.
On connaît trois Serpulides qui ont ainsi gagné l’eau dessalée :
En eau tout à fait douce, Marifugia caçatica Absolon et
Hrabe, des souterrains du karst dinarique (voir sa distribution et
son genre de vie dans Remy, 1937 ;
2*^ En eau saumâtre, Ficopomatus macrodon Southern, dont
on a découvert quelques rares stations dans le sud de l’Inde, près
de Cochin et Madras ;
3*^ Enfin, Mercierella enigmatica Fauvel, découverte par Mer-
cier en Normandie, dans le canal de Caen à la mer, en 1921.
Cette troisième espèce (dont le parent le plus proche est l’espèce
hindoue Ficopomatus macrodon) a été rencontrée depuis dans de
nombreuses stations disséminées sur toute la Terre (voir Fauvel,
1933 et 1935) :
côtes de l’Atlantique : docks de Londres, Granville, la Rance
Inférieure (y compris les ports de Saint-Malo et de Saint-Servan),
oued Akrench (Maroc) ;
bassin de la Méditerranée ; Gandia (Espagne), Cabras (Sar-
daigne), Lido de Venise, plusieurs rivières de la mer Noire, lac
Mareotis (Egypte), oued Bezirk (Tunisie) ;
océan Indien : Madras, en compagnie de Ficopomatus macrodon ;
océan Pacifique ; baie de San Francisco.
A ces stations, il faut ajouter les découvertes suivantes qui
m’ont été obligeamment signalées par M. le Prof. P. Fauvel, à
qui j’exprime ma respectueuse et bien vive gratitude :
1 . M. P. Remy me dit qu’à la liste des stations qu’il a donnée, il faut ajouter Andrijina
Voda, abîme situé dans la cuvette Zavala-Slano, à côté du village d’Orahov Do (près
du bord sud du Popovo Polie, Herzégovine), où Kratochvil a rencontré récem-
:ment des individus de cette espèce (renseignement inédit, in liii.).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n" 2, 1939.
•— 251
« 1° Près du Havre, dans le canal de Tancarville, sur des Phrag-
mites, par A. Maury (Bull. Soc. Linn. de Normandie, 8® s., t. X,
1937, pp. 74-76) ;
2® A la Rochelle, dans l’estuaire traversant la ville, par Hilary
B. Moore (observation inédite, nov. 1937) ;;
3® En eau saumâtre, à l’ouest de Montevideo (lettre du Ergasto
H. CoRDERO, 31-VII-1937) ;
4® Sur la coque de V Antello, navire espagnol naufragé au
Croisic, par Germain (été 1936). »
M. P. Fauvel ajoute :
(c Enfin, dans le matériel du « Siboga » (Indes Néerlandaises),
j’ai trouvé un tube oide semblant appartenir à cette espèce (?). »
L’espèce n’avait pas encore été signalée sur la côte française de
la Méditerranée.
Au début d’août 1938, je l’ai rencontrée dans le marais sau-
mâtre de Villepey, situé près de Saint-Aygulf (Var), à 6 kilomètres
à l’ouest de Saint-Raphaël, le long de la route nationale 98 (Toulon-
Saint -Raphaël). Ce marais recouvre une partie des alluvions dont
l’Argens a encombré le golfe de Fréjus ", il est actuellement isolé
de cette rivière, mais il reçoit de l’eau douce de petits ruisseaux
venant des Maures, ainsi que, très vraisemblablement, des eaux
d’infiltration ; il est séparé de la mer par le remblai de la route
nationale et celui d’un chemin de fer local ; ces deux remblais
sont parallèles au rivage, respectivement à cinquante et cent mètres
de celui-ci ; chacun d’eux est coupé par un pont à piles de maçon-
nerie, situé à l’extrémité sud du marais.
Les renseignements recueillis sur place m’ont appris que, lors
des tempêtes d’hiver, il s’établit parfois sous les ponts une com-
munication directe entre la mer et le marais. Il y a quelques années,
le niveau de l’étang s’étant élevé, sans doute à la suite d’apports
d’eau douce (pluies exceptionnellement abondantes ?), l’excès
d’eau s’est échappé dans la mer en creusant dans le sable du litto-
ral un chenal profond de trois mètres, mais qui par la suite a été
obstrué par le sable.
Lors de ma visite, l’extrémité sud du marais mouillait la base
de certaines piles du pont de chemin de fer, mais ne s’étendait
que quelques mètres plus loin sans atteindre la mer ; il n’y avait
alors, en aucun point, communication de surface entre le marais
et la mer.
Je n’ai pas mesuré la salure de l’eau saumâtre ; elle était voisine
de celle de la mer ; elle est d’ailleurs variable suivant l’apport d’eau
douce, donc suivant la saison.
C’est sur la base immergée d’une pile du pont de chemin de fer
que j’ai rencontré une belle colonie de Mercierella enigmatica ; j’ai
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
17
— 252 —
déterminé l’espèce en utilisant les descriptions si précises de Fauvel
(1923 et 1927), et en comparant mes échantillons à ceux qui pro-
viennent du canal de Caen à la mer et de l’estuaire de la Rance,
et qui sont déposés dans les collections du Laboratoire de Zoologie
générale de la Faculté des Sciences de Nancy.
Les tubes calcaires contenant des individus vivants formaient
un revêtement étendu, très dense, d’un à deux centimètres d’épais-
seur, sur les pierres immergées ; dans la région de la pile à laquelle
j’ai pu accéder, le revêtement avait une surface de deux mètres
carrés environ : il se prolongeait sur une hauteur de quelques cen-
timètres au-dessus de la surface, mais là, les tubes émergés étaient
courts et dispersés.
La colonie semblait en pleine prospérité, car presque tous ses
tubes immergés étaient habités : son apparition devait être récente
à en juger par l’épaisseur relativement faible de la couche de tubes.
Parmi les tubes immergés ou à leur voisinage immédiat j’ai
recueilli quelques spécimens de Nereis diversicolor O. F. Müller,
forme euryhaline typique, et de nombreux Sphéromes ; sous les
pierres du bord du marais étaient cachées des Ligia italica Fabr.
Comment l’espèce a-t-elle pénétré dans cette station ?
Jusqu’à présent, on ne l’a jamais signalée en mer dans les envi-
rons ; son introduction dans la région est due sans doute aux navires
fréquentant le port de Saint-Raphaël ; de là, elle aurait été appor-
tée par les barques de pêcheurs, qui, il y a quelques années, ont
pu passer directement de la mer dans l’étang par le chenal tempo-
raire signalé plus haut.
Cet ensemble de faits incite à penser que, contrairement à l’opi-
nion d’ÂNNENKOVA et RiojA (in Fauvel, 1933), Mercierella enig-
matica n’est pas une forme d’origine méditerranéenne : la diminu-
tion de salure dans les marais de l’estuaire de l’Argens doit exister
depuis fort longtemps : si la Serpule avait vécu autrefois quelque
part dans le bassin de la Méditerranée, il est très probable que les
navires qui fréquentaient le port romain de Fréjus l’y auraient
apportée sur leur coque, et qu’elle s’y serait maintenue, les condi-
tions biologiques n’ayant pas dû varier sensiblement depuis ; il
serait intéressant de vérifier s’il n’existe pas de tubes calcaires
attribuables à cette espèce dans les alluvions qui remplissent le
port de Fréjus.
La patrie de Mercierella enigmatica doit donc être recherchée
hors de la Méditerranée, dans les Indes, par exemple, comme le
pense Fauvel
1. Cette note était déjà à l’impression, lorsque M. Fauvel m’a très obligeamment
signalé :
« ... deux notes de G. C. A. Monro, dans Ann. Mag. Nat. Hist. Ser. 11, Vol. II :
1® « On a small collection of Polychaeta from Uruguay » ; p. 312, il confirme la
253 —
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n. g. enigmatica n. sp. Bull. Soc. zool. France, XLVII, 1922, pp. 424-
430 (paru en 1923).
1927. — Polychètes sédentaires. Faune de France, XVI, pp. 360-361.
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mâtre. Arch. Zool. exp. et gén., LXXV, pp. 185-193.
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Laboratoire de Zoologie générale. Faculté des Sciences de Nancy.
trouvaile du D’' Ergaslo H. Cordero de Mercierella enigmatica, à propos de Poly-
dora uncatiformis sp. n. ; « Occurrence. — Arroyo de l:'s Brujas, Canelones, Uruguay.
The animais live in brackish water among tubes of Mercierella enigmatica Fauvel ».
2“ Ibid. p. 264. — ■ Mercierella enigmatica Fauvel. « Occurrence. — Pélican, Swan
River, W. Australia (a small cluster) », Cette deuxième note porte le titre : « On a
small Collection of Polychaeta from Swan River, Western Australia ».
Ceci étend encore singulièrement Faire de dispersion de Mercierella. »
— 254 —
Description d’un Lumbricien nouveau de la faune
FRANÇAISE (EOPHILA DOLLFUSl N. SP.).
Par Andrée Tétry.
Docteui' ès-Sciences.
Cette espèce est jusqu’à présent connue par un seul échantillon^
récolté le 3 juin 1936, lors d’une excursion de la Soc. entomologique
de France, par R. Ph. Dollfus, à la Bonde (Vaucluse) dans un
petit bois humide près de la route. Il est conservé dans les collec-
tions du Muséum National d’ Histoire Naturelle (Laboratoire de
Zoologie) et inscrit sous le n® 3, 1939.
Description de l’espèce.
Longueur ^ : 27 cm. ; diamètre du corps au niveau du clitellum,.
9 mm. ; nombre de segments 362. La teinte générale est gris jau-
nâtre ; la face dorsale surtout dans la région antérieure présente
une coloration grise beaucoup plus intense que celle de la face
ventrale qui est à peu près uniformément jaunâtre. La région anté-
clitellienne et l’extrémité postérieure sont légèrement irisées ; le
clitellum tranche nettement par sa couleur gris foncé presque noi-
râtre. Le vaisseau dorsal se traduit par une ligne violacée visible
sur tout le corps. Celui-ci est cylindrique (fig. 1), la surface ventrale
est aplatie dans les régions clitellienne et postclitellienne. Tous les
anneaux possèdent un sillon intersegmentaire médian très mar-
qué ; il divise l’anneau en deux parties égales ; les treize premiers
segments, qui sont beaucoup plus larges, ont, en plus, deux autres
sillons transversaux moins profonds ; les treize premiers anneaux
sont donc quadriannelés, tous les autres, y compris ceux du clitellum,
sont biannelés. La tête est épilobe ; le prostomium entame le
1®^ segment d’environ 1 /2 ; il est limité à l’arrière par une ligne
transversale (épilobe fermé). Les soies sont géminées (sauf les soies
ventrales des anneaux clitelliens qui sont légèrement distantes)
leurs positions respectives peuvent s’exprimer ainsi : ah = cd,
(ah > cd au niveau du clitellum), hc — 2,5 ah, dd = 1/2 u. Les
1. Toute la description est basée naturellement sur l'individu fixé, conservé cri
alcool.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 2, 1939.
255
quatre paires de soies ah et cd des segments 12 et 13 sont entourées
d’une papille blanchâtre à peu près circulaire, très apparente. Les
t. — Eophila Dollfusi n. sp. X 2. — A. vue de profil ; B, face ventrale au niveau
du clitellum ; C, face dorsale de l’extrémité antérieure montrant le prostomium ;
15, pore mâle ; 26-43, clitellum ; Cr, crêtes de puberté ; S, soies dorsales cd ; S’, soies
ventrales ab ; M, mamelons blanchâtres ; P, prostomium.
pores dorsaux sont plus ou moins visibles ; le premier occupe l’in-
tersegment 13 /14. Les pores mâles sur le 15® segment entre les
soies b et c, ont la forme d’une fente longitudinale ; les champs
glandulaires qui les entourent sont peu saillants et ne débordent
pas sur les segments adjacents. Le clitellum ne fait pas saillie et
n’est apparent que par sa teinte plus foncée ; sur toute sa surface
l’annélation est bien nette ; il s’étend sur les anneaux 26 — 43
(= 18). Les crêtes de puberté sont bien distinctes, elles sont situées
sur les segments 27 - — 43 (= 17) ; elles constituent au niveau des
soies ab une zone blanchâtre et glandulaire.
Les cloisons 4 /5 à 9 /lO sont fortement épaissies ; les autres sont
minces. Les organes génitaux (testicules, entonnoirs vibratiles,
canaux déférents, ovaires, oviductes) occupent leur position habi-
tuelle. Les vésicules séminales, au nombre de deux paires, sont
fixées aux cloisons 10 /Il et 11 /12 et font saillie dans les anneaux 11
et 12 ; elles sont de même taille ; leur surface est parcourue par de
nombreux sillons ce qui leur donne un aspect mamelonné. Les
spermathèques paraissent absentes.
Par l’ensemble des caractères de cet exemplaire et surtout en
raison du nombre de vésicules séminales et de l’extension du cli-
tellum au-delà de l’intersegment 32 /33, l’espèce doit être rangée
dans le genre Eophila. L’absence de spermathèques, sans être un
caractère constant du genre, a été observée chez 5 espèces d' Eophila
(E. tyrtæus Ribaucourt, E. taschkentensis Michælsen, E. Cognettii
Michælsen, E. occidentalis Michælsen, E. Hrabei Cernosvitov). Je
nomme cette espèce Eophila Dollfusi, la dédiant à R. Ph. Dollfus
qui l’a récoltée et qui me l’a aimablement confiée pour la déter-
miner.
Décrire une nouvelle espèce avec un seul échantillon n’est pas
recommandable, mais l’individu était en bon état et ses caractères
distinctifs ne prêtent pas à ambiguité. En effet E. Dollfusi n’est
proche d’aucune autre espèce de ce genre ; cependant il offre quel-
ques affinités avec E. occidentalis Michælsen 1922 et E. Hrabei
Cernosvitov 1935. Ce sont trois formes e grandes dimensions
possédant un nombre important de segments et dont les clitellums
s’étendent sur 17 anneaux au minimum. Leurs traits essentiels
sont résumés dans le tableau ci-dessous :
Tout en étant nettement différentes, ces trois espèces montrent
un type de structure (morphologique et anatomique) analogue.
Quant à leur biologie elle présente également quelques ressem-
blances ; ce sont des espèces rares que l’on peut qualifier d’endé-
miques de pays ; occidentalis est connu par un seul exemplaire
trouvé à Ahusky (Basses-Pyrénées) en 1896, par J. de Guerne ;
Hrabei a été récolté en 1929, 1931, 1934 dans des stations diffé-
rentes du Sud de la Moravie ; Dolljusi provient du département
de Vaucluse. Il est à peu près certain que les deux espèces fran-
çaises seront retrouvées dans le S. ou le S. -O. de la France ; ces
régions n’ont pas été, pour ainsi dire, explorées (au point de vue
des Lumbriciens) et j’ai déjà eu l’occasion de signaler qu’elles
devaient héberger une riche faune de Vers de terre constituée par
des espèces cosmopolites et surtout par des espèces endémiques,
soit de pays, soit de zone. La découverte de E. Dolljusi est une
nouvelle confirmation de cette hypothèse.
Le genre Eophila comprend un grand nombre d’espèces endé-
miques de pays et de zone répandues en Espagne, France, région
tyrrhénienne, Italie, Europe centrale, pays balkaniques. Sud de
la Russie, Sud de l’Asie de la Trancaucasie à l’Inde, Nord de
l’Afrique. En France continentale, 8 espèces étaient connues jus-
qu’à présent ; icterica Savigny, la plus largement répandue sans
être jamais fréquente, ohsmiricola Cernosvitov (deux individus
dans une mine de fer lorraine), oculata Hoffmeister (quelques échan-
tillons signalés aux environs de Paris par Ribaucourt sous le
nom de Allolobophora Hermanni Michælsen), Dugesi Rosa, Cognet-
tii Michælsen, sardonicus Cognetti, pyrenaicus Cognetti, occiden-
talis Michælsen ; les cinq dernières espèces sont du Midi de la France ;
les deux premières sont notées en Provence et les trois autres dans
la région pyrénéenne ; les limites de leurs aires de répartition restent
à définir. A ces espèces, il faut ajouter E. Dolljusi de Vaucluse. Le
genre Eophila est donc fort bien représenté dans la France méri-
dionale.
TRAVAUX CITÉS
Cernosvitov (L.). — Monographie der tschechosfovakischen Lumbri-
ciden. Arch. Prirod. Vyzkum Cech, Dil XIX, (116), 1935, p. 59.
Michaelsen (W.). — Oligochâten aus dem Rijks Muséum van Natuur-
lijke Historié zu Leiden. Capita Zoologica, Deel I, 1922, p. 12.
Tétry (Mil® — Contribution à l’étude de la faune de l’Est de la
France (Lorraine). lmp. Thomas, Nancy 1938, p. 315.
— Les Lumbricidés actuellement connus en France et leur distribution.
Bull. Soc. Zool. France, LXIV, 1939 (sous presse).
Faculté des Sciences de l’Université de Nancy.
— 258 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Marcia
ET £»’Hemitapes (Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Parmi les espèces rangées par Lamarck (1818, Anim. s. vert.,
V) dans les Venus, deux appartiennent au genre Marcia H. et
A. Adams et onze au sous-genre Hemitapes Rômeb.
Venus opima Gmelin.
Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3279) a donné le nom de
V. opima au V. pinguis Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 355,
pl. 34, fig. 355-357), qui est le type du genre Marcia H. et A. Adams,
1857.
Dans la collection du Muséum d^ Paris, Lamarck (p. 611) a
étiqueté un spécimen (36 X 29 mm.) de cette espèce caractérisée
par sa coquille lisse.
Il admettait une variété [2] à région umbonale ornée de taches
blanches : cette forme a été assimilée par Deshayes (1835, Anim.
s. vert., 2® éd., VI, p. 362) au V. triradiata Chemnitz (1782, loc. cit.,
p. 356, pl. 34, fig. 358), qu’il rattache effectivement au V. pinguis
comme variété ex colore.
Venus nebulosa Chemnitz.
Le V. nebulosa Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 356, pl. 34,
fig. 359-361) est également, pour Deshayes (1835, Anim. s. vert.,
2® éd., VI, p. 362), une variété ex colore du V. pinguis.
Lamarck (p. 612) admettait une variété [2] dont le type appar-
tenait au Cabinet de Valenciennes.
Venus rimularis Lamarck.
Linné (1767, Syst. Nat., éd. XII, p. 1136) a confondu, sous l’ap-
pellation de Venus virginea, une forme des mers d’Europe, qui
est le Tapes rhomboides Pennant, et une espèce exotique, qui doit
conserver le nom de Tapes virgineus L., dont sont d’ailleurs syno-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XT, n° 2, 1939.
— 259 —
nymes, d’après Rômer (1872, Monogr. « Venus », II, p. 98), V. rimu-
laris Lamarck (p. 614) et V. callipyga Lk. {non Born)
Cette espèce est le type du sous-genre Hemitapes Romer, 1864.
Dans la collection du Muséum de Paris Lamarck a étiqueté
V. rimularis deux individus (49 X 41 et 41 X 33 mm.) rapportés
de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803).
Venus flammiculata Lamarck.
On trouve, au Muséum de Paris, indiquée comme type de cette
espèce (bien que sans étiquette originale), une coquille rapportée
de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803) : elle a un
diamètre antéro-postérieur de 35 mm. (dimension donnée par
Lamarck) et un diamètre umbono-ventral de 28 mm. : intérieure-
ment elle est blanche, maculée de violet à la charnière et aux impres-
sions musculaires.
Deshayes (1835, Anim. s. çert., 2® éd., VI, p. 367) a cru pou' oir
faire de cette forme une variété du Venus callipyga Lk. {non Born).
Mais elle n’est nullement, comme ce dernier, un Hemitapes : ainsi
que l’a classée Lamarck (p. 615), elle se rapproche, au contraire,
des V. conularis Lk., strigosa Lk., etc., c’est-à-dire qu’elle doit être
rangée dans les Katelysia et, en raison de ses côtes aplaties, elle
paraît surtout voisine du V. Peroni Lk., si même il n’y a pas iden-
tité (1937, Lamy, Bull. Mus., 2® s., IX, p. 76).
Venus hiantina Lamarck.
Le V. hiantina Lamarck (p. 603) a été représenté par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 8 a-c).
SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 686) a rattaché cette forme
comme variété au V. flammiculata Lamarck : mais nous venons
•de voir que celui-ci est un Katelysia.
Rômer (1872, Monogr. « Venus », II, p. 99) regardait le V. hian-
tina comme une coquille très voisine du T. virgineus L. et Lynge
(1909, Danish. Exp. Siam, Mar. Lamellibr., p. 238) a réuni les deux
espèces, avec raison semble-t-il.
Dans la collection du Muséum de Paris, Lamarck a étiqueté
V. hiantina un individu (62 X 50 mm.) rapporté de Nouvelle-
Hollande par Péron et Lesueur (1803).
Venus callipyga Lamarck.
Ainsi que l’a reconnu Deshayes (1835, Anim. s. oert., 2® éd., VI,
p. 361), le véritable Venus callipyga Born (1780, Test. Mus. Cæs.
1. Rômer ajoutait à cette synonymie le V. flammiculata Lk., mais nous allons voir
<jue celui-ci est un Katelysia.
-- 260 --
Vind., p. 68, pl. V, fig. 1) est un Meretrix voisin du M. arabica
Chemnitz, et Lamarck (p. 611) a confondu avec cette espèce une
coquille qui n’est qu’une variété ex colore du V. rimularis Lk. et
qui est donc à rattacher également au Tapes çirgineus L.
Le type, étiqueté par Lamarck dans la collection du Muséum de
Paris, mesure 42 X 30 mm.
Venus tristis Lamarck.
Le V. tristis Lamarck (p. 614) a été représenté par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 10 a-c).
Dans la collection du Muséum de Paris plusieurs individus sont
indiqués comme ayant été nommés par Lamarck : un 1®^ carton,
porte deux individus (24 X 18 et 19 X 15 mm.) et une valve droite
(22 X 18 mm.), tandis que sur un 2® on trouve deux spécimens
(36 X 26 et 35 X 28 mm.) correspondant à la variété [2].
Leur examen montre qu’il ne s’agit nullement d’une forme à
rapprocher du T. çirgineus L. = hiantinus Lk., comme l’a fait
Rômer (1872, Monogr. « Venus », II, p. 100) ou même à identifier
à celui-ci, ainsi que l’a admis Lynge (1909, Danish. Exp. Siam,
Mar. Lamellibr., p. 239).
C’est, au contraire, à bon droit que Philippi (1843, Ahhild.
Conch., I, p. 39, pl. I, fig. 4) a figuré sous ce nom de V. tristis Lk.
une coquille qui est un Venus striata Chemnitz (1782, Conch. Cab.,.
VI, p. 358, pl. 34, fig. 365-366).
Cette espèce de Chemnitz a, d’autre part, pour synonymes,
d’après Rômer (1872, loc. cit., p. 101), V. elegantina Lamarck,
V. aurisiaca Gray, V. labuana Adams et Reeve, V. caledonica
Rernardi, V. Philippii Deshayes, V. regularis Deshayes
Venus elegantina Lamarck.
Deshayes (1835, Anim. s. oert., 2® éd. VI, p. 369) a reconnu que
le V. elegantina Lamarck (p. 616) doit être rattaché à titre de variété
au V. tristis Lk., c’est-à-dire au V. striata Chemnitz.
Dans la collection du Muséum de Paris quatre individus sont
indiqués comme ayant été nommés par Lamarck : ils mesurent
respectivement 30 X 22, 26 X 20, 28 X 19, 23 X 17 mm.
Venus vulvina Lamarck.
Le V. i^uLina Lamarck (p. 614) a été réuni par Lynge (1909,.
Danish. Exp. Siam, Mar. Lamellibr., p. 239) au V. hiantina Lk.
= i’irginea L.
1. Rômer indique comme autre synonyme V. i^ermicidosa ÏJi., mais nous veironsi.
plus loin que eelui-ci se rapproche plutôt du V, hiantina Lk.
— 261
Mais le type (40 X 34 mm.), étiqueté par Lamarck dans la col-
lection du Muséum de Paris, paraît être plutôt un V. striata Chem-
NITZ.
Venus flamme a Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve comme type
du V. flammea Lamarck (p. 616), avec son étiquette originale,
une coquille (28 X 24 mm.) qui correspond à la figure 211 de
SowERBY (1853, Thés. Conch., II, p. 735, pl, CLXIl) représentant
un individu de V. striata Chemnitz orné de lignes anguleuses brunes.
Quant au Venus flammea Gmelin [non Lk.] (1791, Syst. Nat.,
éd. XIII, p. 3278) de la Mer Rouge, qui a été établi sur une figure
de ScHRŒTER (1786, Einleit. Conch., III, p. 200, pl. 8, fig. 12) et
qui comporte comme variété ^ le Gallus radiatus Schrceter (ibid.,
p. 200), c’est, d’après Romer (1872, Monogr. « Venus », II, p. 111,
pl. XXXVII, fig. 4), le Venus radiata Chemnitz (1795, Conch. Cab.,
XI, p. 225, pl. 201, fig. 1971-1973) 2.
Venus vermiculosa Lamarck
Le V. vermiculosa Lamarck (p. 614) possède une coquille inté-
rieurement blanche avec une teinte bleue dans la région umbonale,
mais il offre extérieurement l’aspect du Tapes aureus Gmelin.
Aussi SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 689) a-t-il cru pouvoir
lui rapporter comme variété du T. aureus une forme de Sardaigne.
Cependant, d’après Lamarck, c’est une espèce exotique et Phi-
Lippi (1849, Abbild. Conch., III, p. 29), ainsi que Romer (1872,
Monogr. (c Venus», II, p. 102), l’ont réunie au Tapes striatus Chem-
nitz.
Mais l’examen du type (49 X 31 mm.), étiqueté par Lamarck
dans la collection du Muséum de Paris et rapporté de Nouvelle-
Hollande par Péron et Lesueur (1803), montre que cette espèce
se rapproche bien plutôt du V. hiantina Lk. et surtout du V. calli-
pyga Lk.
Venus carneola Lamarck.
SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 686) a réuni avec doute
cette forme (Lamarck, p. 612) à son Tapes flammiculatus {non Lk.),
c’est-à-dire au Tapes hiantinus Lk.
1. Dans les collections du Muséum de Paris un individu de ce V. flammea Gm. =
radiata Ch., qui est bien conforme aux figures de Chemnitz, a été étiqueté par Morch
Venws cordata Forskæi. (1775, Dcscr. Anini. Itin.. Orient., p. 123).
2. Chemnitz avait déjà (1782, Conch. Cab., VI. p. 371, pl. 36, fig. 386) employé
l’appellation de Venus radiata pour une coquille que Sowerby (1853, Thcs. Conch., Il,
p. 715) a assimilée, avec doute, à son V. crenifera, qui est le Chione subrostrata Lk. des
côtes Atlantique et Pacifique de l’Amérique Centrale.
— 262 —
Venus marmorata Lamarck.
Le V. marmorata Lamarck (p. 610) a été figuré par Delessert
(1841, Rec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 13 a-c) : Rômer (1872, Monogr.
« Venus », II, p. 104) lui donne pour synonyme Tapes ferrugineus
Reeve (1864, Conch. Icon., pl. X, fig. 51) et pour variété Chione
ustulata Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 153).
Au contraire, il pense que les coquilles représentées par Reeve
(1864, loc. cit., pl. VI, fig. 26 a et 26 b) comme marmorata sont
deux variétés du Venus recens Chemnitz (1795, Conch. Cab., XI,
pl. 229, pl. 202, fig. 1979), auquel est également identique le T. orien-
talis Reeve (1864, loc. cit., pl. VIII, fig. 34)
Venus laterisulca Lamarck.
Le V. laterisulca Lamarck (p. 611) était considéré par Deshayes
(1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 186) comme une espèce
douteuse.
SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 686, pl. CXLVIII, fig. 67-
76) a figuré sous ce nom une espèce des Philippines, que Rômer
(1872, Monogr. « Venus », II, p. 107) pense concorder avec la des-
cription de Lamarck et à laquelle il réunit (pl. XXXVI) ^ le
T. oitulata (Deshayes mss.) Reeve (1864, Conch. Icon., pl. IV,
fig. 15). Il la tient pour évidemment alliée au T. çariabilis Philippi,
auquel il identifie le T. recens Sowerby [non Chemnitz).
1. Le T. recens Sowerby (1852, Thés. Conch., II, p. 685, pl. CXLVIII, fi^. 62-66)
serait, pour Rômer (1872, loc. cit., p. 106), différent de l’espèce de Chemnitz et iden-
tique au Venus oariabilis Philippi (1844, Abbild. Comh., I, p. 178, pl. III, fig. 8-9).
2. Tandis que, dans la légende de sa planche XXXVI, Rômer identifie le T. vitula
Rve. au V. laterisulca Lk., il l’indique (p. 59) comme étant synonyme du T. edulis
Chemnitz = rhomboïdes Pennant des mers d’Europe.
— 263 —
Gastéropodes marins recueillis aux Nouvelles-Hébrides
PAR M. E. Aubert de la Rue.
Par P. -H. Fischer et E. Fischer-Piette.
Nous avons donné précédemment (Bull. Mus., 1938, p. 406)
une première liste de 82 Lamellibranches marins des Nouvelles-
Hébrides, d’après les récoltes effectuées par M. E. Aubert de la
Rüe en 1934. Nous donnons ci-après une première liste similaire
pour les Gastéropodes. L’ordre adopté pour les familles est celui
du traité de Thiele. Cette liste comprend 152 espèces, ce qui,
avec les Lamellibranches, fait 234 espèces ; ce n’est là qu’une pre-
mière contribution à notre connaissance de cette faune.
Haliotis (Haliotis) stomatiaeformis Reeve. Un exemplaire, Tana.
— — pustulata Reeve. Un ex., Efate.
Emarginula ( Emarginula) scahricostata A. Ad. Un très bel ex. i
7 mm. de long. Nguna.
Hemitoma (= Subemarginula) Lamberti Souverbie. 5 ex., Tana.
Patella ( Scutellastra) stellæformis Reeve. 5 ex.
Cellana (= Helcioniscus) testudinaria L. 1 ex., Vanua-Lava
1 ex. Tana.
— amussitata Reeve. 1 ex.
Euchelus (Euchelus) atratus Gmel. 1 ex., Efate.
Stomatella ( Stomatella) sulcifera Lk. 1 ex., Malecula.
Trochus (Tectus) fenestratus Gmel. 1 ex., Santo.
— ( Infundibulum) maculatus L. 1 ex., Efate.
■ — ■ — • incrassatus Lk. 2 ex.
— tubifer Kien. 3 ex.
Stomatia ( Stomatia) phymotis Helbling. 1 ex.
— — angu'.ata A. Adams. 1 ex.
Gêna (Plocamotis) lutea (Linné ?) A. Adams. 1 ex.
Angaria (— Delphinula) laciniata Lk. 2 ex., Efate ; var. atrala
Rve. 1 ex., Santo.
Liotia Peroni Kiener. 8 ex.
Turbo (Senectus) crassus Wood. 1 ex., Efate.
— — setosus Gmel. 1 ex., Santo.
Astræa (Astralium) stellaris Gmel. 6 ex., Efate.
Phasianella (Orthomesus) çariegata Lk. 1 ex., Tana.
N évita (Pila) plicata L. 3 ex.
— — grossa L. 1 ex., Efate.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 2, 1939.
— 264 —
(Odontostoma) polita L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— — Rumphii Red. 1 ex., Spiritu Santo (b® Surenda).
Theodoxus (Clithon) Souleyetana Red. 1 ex.
— — diadema Red. 1 ex., Efate (Port Havannah).
Neritina (N.) Roissyana Red. 3 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— communis Q. et G. 1 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— — ualanensis Less. 7 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— — Nouletiana Gassies. 7 ex.
— (Clypeolum) adumbrata Reeve. 4 ex.
— (Neripteron) dilatata Rrod. 2 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— (Dostia) crepidularia Lk. 5 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— ( Smaragdia) Rangiana Red. 4 ex.
(Neritilia) rubida Pease. 4 ex.
Septaria (Navicella) lineata Lk. 1 ex., Spiritu Santo (Scgoud).
Phenacolepas ( = Scutellina) cinnamomea Gld. 2 ex.
Littorina ( Melaraphe) scabra L. Nbx. ex., sur les feuilles des Palé-
tuviers, à Spiritu Santo (Surenda), et Efate (lagune d’Erakor).
Tectarius (Nina) Cumingi Phil. 1 ex., Efate.
Rissoina ( Rissoina) ambigua Gld. 5 ex., Efate, Tana.
— (Rissolina) plicata Ad. 1 ex., Tana.
— (Phosinella) exasperata Souverbie. 3 ex., Efate.
Solarium (Philippia) hybridum L. 1 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
Vermetus (Thylacodes = Serpulorbis) dentifer Lk. 1 ex.
•Ceriihium (Cerithium) columna Sow. 1 ex., Efate.
— — rostratum Sow. 1 ex., Efate.
— concisum Hombr. et Jacq. (= C. morum Lk.) 14 ex. ;
var. çariegatum, Q. et G., 9 ex. ; var. oittatum Sow., 12 ex.
— ( Liocerithium) piperitum Sow., 19 ex.
(Rhinoclaois = Vertagus) obeliscus Rrug. 1 ex.
— — fasciatum Brug. 1 ex., Spiritu Santo.
— — çertagus L. 1 ex., Spiritu Santo ; 28 ex., Efate.
Scala (Limiscala) lyra Sow. 10 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
— (Opalia) perplexa Pease. 2 ex., Spiritu Santo (Sarakata).
Vanikoro cancellata Lmk. 1 ex., Spiritu Santo (B® de Surenda).
Strombus (Strombus) canarium L. 1 ex., Spiritu Santo.
• — (Euprotomus) lentiginosus L. 1 ex., Spiritu Santo.
— — ■ latissimus L. 1 ex., Spiritu Santo.
— ( Monodactylus) guttatus (Martini) Kien. 2 ex., Spiritu Santo.
— (Canarium) floridus Lk. 1 ex., Spiritu Santo ; 2 ex., Efate.
■ — — gibberulus L. 3 ex., Efate.
Natica (Natica) Traillii Reeve. 2 ex.
— mamilla L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— (Mamilla) melanostomoides Q. et G. 1 ex., Efate.
Amphiperas (= Ooula) oçum L. 1 ex., Spiritu Santo.
•Cypræa arabica L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— argus L. 1 ex., Spiritu Santo.
— caput-serpentis L. 2 ex., Efate.
— carneola L. 2 ex., Spiritu Santo.
— Childreni Gray. 1 ex., Spiritu Santo.
— erosa L. 1 ex., Spiritu Santo.
— glohulus L. 1 ex., Tana.
— Isabella L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate ; 1 ex., Tana.
— lynx L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— mauritiana L. 2 ex., Spiritu Santo ; 2 ex., Efate.
microdon Gray. 1 ex.
nucléus L. 1 ex., Tana.
- — ■ tigris L. (juv.) 1 ex., Spiritu Santo.
— vitellus L. 1 ex., Efate.
Semicassis (Casmaria) oibex L. 3 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
Argobuccinum bituberculatum Lk. 1 ex., Efate.
Cymatium ( Monoplex = Simpuliim) rubecula L. 1 ex., Spiritu
Santo ; 2 ex., Efate.
— chlorostoma Lk. 1 ex., Efate.
— ( Gutturnium) tuberosum Lk. 1 ex., Efate.
Distortrix anus L. 1 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
•Charonia ( = Eutritonium) tritonis L. 1 ex., Spiritu Santo.
Bursa (Ranella) lampas L. 1 ex., Spiritu Santo.
- — — affinis Brod. 1 ex., Efate.
Dolium (Dolium) costatum Menke. 1 ex.
— perdrix L. 1 ex., Spiritu Santo.
Murex ternispira Lk. 3 ex., Malecula.
Ricinula (— Drupa) digitata Lk. 3 ex., Efate.
— ■ horrida Lk. 1 ex., Efate.
— ■ ricinus L. 1 ex., Efate.
— • tuberculata Blainv. 1 ex.
Purpura (Thalessa) hippocastanea Lk. 7 ex., Efate.
Jopas (dopas) sertum Brug. 3 ex., Efate.
Columbella (Columbella) pardalina Lk. 1 ex., Nguna.
- — • — Souoerbiei Crosse. 3 ex., Efate ; 3 ex., Tana.
Engina (Engina) mendicaria L. 3 ex., Efate.
■ — lauta Reeve. 1 ex., Efate.
Nassa arcularia L. 2 ex., Spiritu Santo ou Efate.
(Alectryon) monilis Kien. 6 ex., Efate.
(Zeuxis) tænia Gmel. 1 ex., Efate.
— (Hebrea) subspinosa Lk. 3 ex., Efate.
— (Hima) concinna Powis. 3 ex., Efate.
(Niotha) albescens Dkr. var. bicolor Homb. et Jac. 2 ex., Efate.
- — ■ — pauperata Lk. 1 ex., Efate.
■ — sp. (nov. ?) Echantillon usé, Efate.
266 —
Lathyrus polygonus Gmel. 2 ex., Efate.
— • (Mazzalina — Lagena) smaragdulus L. 1 ex., Efate.
Fasciolaria coronata Lk. 1 ex., Spiritu Santo.
Oliça maura Lk, 1 ex., Spiritu Santo.
— sanguinolenta Lk. 2 ex., Spiritu Santo.
— irisans Lk. 2 ex., Spiritu Santo.
— erythrostoma Lk. 2 ex., Spiritu Santo.
Vexillum (Vexillum = Turricula) plicarium L. 2 ex., Spiritu Santo.
ou Efate.
— Gruneri Reeve. 1 ex., Spiritu Santo ou Efate.
Mitra (Mitra) episcopalis L. 1 ex., Spiritu Santo.
— — papalis L. 1 ex., Spiritu Santo.
— (Chrysame) peregra Reeve. 1 ex., Spiritu Santo (Surenda).
■ — ■ — tiarella Ad. 2 ex., Efate.
— ( Strigillata) retusa Lk. 2 ex., Efate.
Vasum (Vasum) ceramicum L. 1 ex., Efate.
— • turhinellum L. 1 ex., Efate.
Harpa minor Lk. 1 ex., Spiritu Santo.
— ■ ventricosa Lam. 2 ex., Malecula.
Drillia auriculifera Lk. 1 ex., Efate.
Conus arenatus (Hwass) Brug. \ ex., Spiritu Santo.
— • catus (Hwass) Brug. 2 ex., Efate.
— ceylanensis (Hwass) Brug. Var. nanus Brod. 3 ex., Efate.
— • ebræus L. 2 ex., Efate.
— • figulinus L. 2 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— ■ flaoidus Lk. 2 ex., Efate.
— generalis L. 2 ex., Spiritu Santo.
■ — • litteratus L. 1 ex., Spiritu Santo.
— lioidus (Hwass) Brug. 1 ex., Spiritu Santo ; 2 ex., Efate.
— ■ marmoreus L. 2 ex., Spiritu Santo ; 1 ex., Efate.
— ■ miles L. 2 ex., Efate.
— omaria (Hwass) Brug. 1 ex., Spiritu Santo.
— • pulicarius (Hwass) Brug. 1 ex.
— senator L. 1 ex., Efate.
— Vautieri Kien. 1 ex., Spiritu Santo.
Terehra maculata L. 1 ex., Nguna.
■ dimidiata L. (pars) Gmel. 1 ex., Nguna ; 1 ex., Efate.
— suhulata L. 1 ex., Vanua Lava.
— cingulifera Lk. 1 ex., Nguna.
Atys (Atys) naucum L. 2 ex., Spiritu Santo ou Efate.
Haminea crocata Pease. 4 ex.
Smaragdinella ( Smaragdinella) oiridis Rang. 1 ex.
Melampus luteus Q et G. 1 ex., Spiritu Santo ou Efate.
— ■ lioidus Desh. 2 ex., Spiritu Santo (Surenda) ; 1 ex., Efate.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 267 —
A
Présence sur la cote française de la Manche de l’ Actinie
Bolocera Tuediæ (Johnston) ? — et quelques remarques
SUR D’AUTRES AnTHOZOAIRES.
Par Jean Delphy.
ï. Bolocera.
La famille des Actiniidæ telle qu’elle est actuellement conçue
(au sens de Stephenson, 1935, par exemple) comprend une ving-
taine de genres ; des espèces appartenant aux suivants ont été
signalées sur les côtes de France : Actinia Browne, Anemonia Risso,
Paranemonia Carlgr., 1900 (? Gyrostoma Kvietn,, comme l’admet
Stephenson, 1922, p. 268), Condylactis Duch. et Mich. (Cereactis
Andres), Bunodactis Verrill (Bunodes Gosse), Anthopleura Duch.
et Mich., Rhodactinia Agassiz (= Tealia Gosse), Bagactis Andres.
Aussi ne fut-ce pas sans surprise que je trouvai, parmi les échan-
tillons restés indéterminés des Collections du Muséum, un exem-
plaire qui ne peut être rapporté à aucun des genres de la liste pré-
cédente, mais qui semble devoir l’être au genre Bolocera Gosse. Il
est étiqueté seulement : « Saint-Vaast, 1900 ». Cette information
sommaire permet cependant de reconnaître avec une quasi- certi-
tude que cette Actinie a été récoltée par A.-E. Malard. Malheu-
reusement, toute indication précise d’origine manque ; on peut
garder un vague espoir d’en retrouver une dans les papiers inédits
de Malard. Celui-ci ayant d’ailleurs toujours pris grand soin d’in-
diquer la provenance très exacte des échantillons qu’il récoltait
à la côte, il n’est pas invraisemblable qu’il s’agisse ici du pro-
duit d’un dragage.
La détermination a été faite, sur cet unique échantillon, sans
dissection ni coupes et devra être confirmée par l’examen histo-
logique au moins de la base des tentacules. On doit admettre en
effet qu’on pourra récolter, dans la Baie de la Hougue, par exemple,
de nouveaux échantillons identiques à celui-ci ; peut-être même
en existe-t-il dans l’ancienne collection du Laboratoire de Tatihou,
actuellement conservée à Cherbourg.
L’attribution à la famille est facile ; il n’y a pas lieu de s’y arrê-
ter. Les genres avaient été anciennement groupés en familles, que
Bulletin du Muséum, 2° s., t. XI, n'’ 2, 1939.
18
268 —
Pax (1936) a reprises comme soiis-familles ; il ne semble pas avan-
tageux de les retenir, si ce n’est pour remarquer que le Bolocera
représente seul la sous-famille des Bolocerinæ, caractérisée par « la
présence d’un sphincter tentaculaire ». Ceci suppose une vérifica-
tion histologique, qui n’est pas encore faite et qui n’est pas néces-
saire.
Il est assez facile de dire ce que n’est pas notre échantillon : ni
Bagactis (ses tentacules sont parfaitement lisses), ni Actinia, ni
Anemonia, ni Anthopleura (il n’y a pas d’acrorhagi), ni Condylactis
(pas de bourrelet marginal), ni Paranernonia (il y a 6 cycles de
tentacules et non pas seulement 3), ni Bunodactis, ni Anthopleura
(pas de verrues). Restent Tealia (Gosse) et Bolocera.
Les Tealia présentent ordinairement des verrues plus ou moins
développées et irrégulièrement distribuées à la surface du corps,
alors que les Bolocera en sont toujours complètement dépourvus
(voir Stephenson, 1935, p. 133). Mais on peut trouver des Tealia
à colonne parfaitement lisse ou presque (var. lofotensis Dan.).
A l’état d’extension parfaite, le disque des Tealia est entouré d’un
« parapet » bien marqué ; celui des Bolocera est seulement entouré
d’un pli quand l’extension est incomplète (au moins pour le B.
Tuediæ) et, quand l’extension est complète, sa marge porte des
tentacules. Enfin, les tentacules des Tealia, à disposition déca-
cyclique, sont fortement rétractiles, ceux des Bolocera, à disposition
hexacyclique, le sont très peu.
Revenons à notre échantillon ; la colonne ne présente aucune
trace de verrues ; le disque est très bien étalé et son bord porte des
tentacules, sans même l’apparence du moindre pli ; les tentacules
sont en 6 cycles de 6 -j- 6 + 12 + 24 -(- ..., bien étendus. A l’époque
lointaine où fut fixé cet individu, on ne connaissait pas encore de
bon anesthésique qui permit une fixation en extension de tenta-
cules contractiles ; donc ceux-ci ne l’étaient pas ou guère.
La détermination comme Bolocera paraît s’imposer.
Mais l’échantillon en question ne ressemble guère à la figure de
Bolocera Tuediæ telle qu’elle est donnée par Gosse (1860, pl. V,
fig. 1) et reproduite par Andres (1883, p. 421, où elle est indiquée
par erreur comme provenant de la pl. IX). Il suffit de lire l’his-
toire de cette figure (Stephenson, 1935, p. 133) pour n’attacher
aucune importance à cela. Par contre, notre échantillon ressemble
considérablement, même peur la teinte, si l’on tient compte d’une
longue conservation en formol, à la pl. VII de Stephenson (1928),
sauf pour les dimensions. Stephenson donne dans son texte (1935,
p. 131) comme dimensions pour cette espèce « un pied en diamètre » ;
la figure de sa pl. VII, qui est « un dessin réduit d’un grand spéci-
men », mesure environ 8 cm. de haut (pour la colonne seule) et
19 cm. de diamètre, de l’extrémité d’un tentacule à l’extrémité du
269 -
tentacule opposé ; le diamètre de la couronne tentaculaire avait,
dit-on, dans l’échantillon lui-même, environ 12 pouces. Or l’échan-
tilllon du Muséum a environ 45 mm. de haut et 43 mm. de diamèire.
Mais n’ai-je pas vu tout récemment (voir Bulletin du Muséum
1938, N° 6, p. 622) un exemplaire dé Andresia parthenopea, qui
vivant avait 12 à 15 cm. de diamètre, réduit par l’action du formol
à 4-5 cm. ? La faible taille n’est donc pas une objection à la con-
clusion ci-desssus. Il peut d’ailleurs s’agir d’un état jeune.
Le Bolocera Tuediæ est une espèce septentrionale. La Baie de la
Hougue est peut-être la limite S. de sa répartition géographique,
mais sa présence dans cette région-là rend très vraisemblable
sa présence sur la Côte S. de Cornouailles, que Stephenson (1935)
mettait en doute.
N. B. — Bien entendu, dans l’étude ci-dessus la possibilité a été envi-
sagée que réchantillon examiné appartienne à un genre d’Actiniidæ non
encore signalé sur nos côtes ou sur celles d’un pays voisin ; elle a dû
rapidement être exclue.
IL Quelques remarques.
lo Addition rectificative à ma 2® Note (Bulletin du Muséum,
1938, NO 6) :
Le mot Andresia (p. 621) doit être précédé de : 6® Fam. Andre-
siidæ Stephenson.
2° Addition à la même Note (p. 620, genre Edwardsia) : J’ai reçu
de P. Fauvel deux échantillons A Edwarsia « Beautempsi », récoltés
en 1899, exactement au même endroit que ceux de Quatrefages.
Leur étude contribuera certainement dans une large mesure à la
résolution de ce difficile problème : l’indépendance relative des
espèces Beautempsi et callirnorpha.
30 En 1899, Verrill a proposé un genre Phelliopsis très différent
des Phellia Gosse et qu’il place dans la famille des Paractidæ (Hert-
wig 1882) [devenue Actinostolidæ (Carlgren)]. En 1920, Stephenson
rapprochait ce genre Phelliopsis Verr. de ses Marsupiferidæ, qu’il a
fusionnés depuis (1935, p. 379) avec les Halcarnpidæ.
Quoi qu’il en soit, ce genre de Verrill n’a rien à voir avec le genre
Phelliopsis Eischer 1887 [pour Phellia nummus Andres] et il est
nécessaire de changer son nom, qu’on pourra remplacer par Plas-
taphellia nom. nov.
4° En 1883, Andres a proposé (pour V Epizoanthus crassus
Verrill 1868) le genre Verrillia. Stearns avait déjà établi en 1873
un sous-genre V errilia (in Paçonaria) auquel C. F. Lütken (dans le
Zoological Becord, t. X, p. 508) a proposé de donner la valeur d’un
genre.
~ 270
Le nom proposé par Andres doit être remplacé ; on peut se con-
tenter de retourner le nom de Verrill et employer Lirrevia nom.
nov.
50 Sur le genre Rhodactinia Agassiz 1847 :
Il faut exprimer pour le terme Tealia de Gosse 1858 les mêmes
regrets que T. A. Stephenson a manifestés pour le Bunodes du
même auteur (1922, p. 271 : « Against one’s wislies it seems
necessary to let tlie familiar Bunodes lapse... »)
On ne peut non plus, avec le même Stephenson, invoquer le
doute (1922, p. 273 : ... I venture to support Tealia as the best
name to use, even if the legality is doubtful — ■ in any case some-
thing would be doubtful.). Car il est un point indubitable : l’an-
tériorité très considérable de Thealia Lucas, Crustacé, (pour la
possibilité d’une confusion, voir Arch. Zool. exp., t. 77. p. 313).
Carlgren, Fax, ... ont employé autrefois Urticina Ehrenberg ;
mais celui-ci est si ambigu que Fax lui-même y a plus récem-
ment renoncé.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 271 —
Note sur la Mitose somatique d’une Urticacée nouvelle
CULTIVÉE DANS LES SeRRES DU MuSÉUM.
Par Jean Hamel.
Pilea Cadierei Gagnepain et Guillaumin est une Urticacée nouvelle,
récoltée à Lao Bao (Annam central) par le R. P. Cadière et cultivée,
depuis un an, dans les serres du Muséum (1).
Il était intéressant de déterminer les caractéristiqnes de son
noyau et de sa mitose, surtout que du matériel d’étude (méristèmes
radiculaires pouvait être prélevé sur la plante même qui a servi
de type à cette espèce.
A notre connaissance, le seul travail sur la earyologie du genre
Pilea est celui de KnAusEparuen 1931 (3). Cet auteur ne décrit pas
la mitose, mais a trouvé 52 chromosomes somatiques chez Pilea
serpyllacea Hook. et Arn. = P. serpyllifolia Hort. et 24 chromo-
somes chez P. grandis V^edà., Dans ces deux espèces, les chromosomes
ont la forme de bâtonnets de petite taille, semblables entre eux ; chez
P. grandis, toutefois, deux d’entre eux semblent être différents par
leur taille et leur aspect coudé (sehr oft sind sie winkelig).
Krause estime que pour la première espèce le nombre haploïde
de base est 13 : Pilea serpyllacea serait alors tétraploïde ; P. grandis
serait diploïde, le nombre de base étant 12.
Pilea Cadierei est caractérisé par 48 chromosomes en forme de
courts bâtonnets. La plupart d’entre eux sont légèrement arqués
dessinant un U à branches très ouvertes. Ils semblent avoir tous
sensiblement même longueur et même épaisseur. On peut penser
que cette espèce est tétraploïde, si l’on admet que 12 est le nombre
de base ; il y aurait alors quelques affinités probables entre P. Ca-
dierei et P. grandis.
Le noyau interphasique de Pilea Cadierei présente un caryoplasme
clair, d’aspect grumeleux toutefois, assez analogue à celui que l’on
rencontre dans le noyau des genres Loasa et Blumenbachia (2) bien
qu’il ne se teinte pas en rose pâle après la réaction de Feulgen. Le
nucléole, généralement unique, est homogène et ne porte pas de
1. Les racines ont été fixées aux liquides de Helly, de Nawashin, 2 B E de La f our.
Les colorations utilisées sont riiématoxyline ïerriquc, le violet de méthyle, la double
coloration de Yu, la réaction de Feulgen suivie du traitement au vert-lumière.
Bullelin du Muséum, 2® s., 1. XI, n“ 2, 1939.
272 —
protubérance. Des grains chromatiques sont disposés le long de la
membrane nucléaire ; ils ont sensiblement même taille et ont une
forme d’olive aux contours plus ou moins réguliers. Le plus souvent
on en compte une quarantaine, en tout cas jamais plus de 48 ; cela
permet de croire que chacun d’eux correspond à un chromosome.
Leur évolution au cours de la prophase montre que ce sont des
euchromocentres. En effet pour acquérir le supplément de chroma-
tine nécessaire à la formation du chromosome, chacun de ces euchro-
mocentres est bientôt prolongé par de courtes bandes peu colorables
d’abord et qui se chromatinisent progressivement. Finalement, le
chromosome ainsi formé aux dépens du caryoplasme est également
chromatique sur toute sa longueur. La membrane nucléaire et la
nucléole disparaissent alors, pendant que les chromosomes vont se
disposer en plaque équatoriale.
Le clivage paraît s’effectuer à la métaphase.
Durant l’anaphase, les chromosomes fils gagnent peu à peu les
pôles ; leurs extrémités s’estompent progressivement jusqu’à ce
qu’ils aient repris la taille des euchromocentres.
A la télophase, trois petits nucléoles, qui bientôt se fusionneront,
et la membrane nucléaire réapparaissent ; les chromosomes redevenus
euchromocentres reprennent leur place à la périphérie du noyau.
A la différenciation, les noyaux quiescents, qui ne se diviseront
plus, paraissent très vite privés d’ euchromocentres, comme si ceux-
ci perdaient presque toute leur affinité pour le colorant. Ce phéno-
mène s’observe également sur les préparations traitées par la
méthode de Feulgen.
En résumé, Pilea Cadierei Gagnepain et Guillaumin possède un
noyau à euchromocentres ; il est caractérisé par 48 chromosomes
en forme de courts bâtonnets. Le nucléole, unique et volumineux,
ne porte pas de protubérance.
BIBLIOGRAPHIE
1. Guillaumin (A.) et Gagnepain (F.). — Plantes nouvelles, rares ou
critiques des Serres du Muséum, Bull, du Muséum, 2® s., t. X, 628-
269, 1938.
2. Hamel (J.). — Les relations systématiques entre Loasacées et Bégonia-
cées se vérifient-elles du point de vne caryologique ? Bull, du Muséum,
2® s., t. X, 643-650, 1938.
3. Kral^se (O.). — Zytologische Studien bei den Urticales unter besonderer
Berücksichtigung der Gattung Dorstenia. Planta, XIII, 29-84, 1931.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Le Gérant, R. Taveneau.
SOMMAIRE
Pases
Actes administralijs 203
Célébration du Centenaire de la Chaire de Physique appliquée aux sciences natu-
relles 205
Communications :
P. Rode et P. Cantuel. Les Mammifères de la collection Mottaz. I. Les Insec-
tivores 228
M. Andbé. Répartition des Halacariens sur les côtes de France 234
H. Rektband. Les premiers états des Euhria Latr. (suite) 242
P. Bordet. Présence du Serpulide d’eau saumâtre Mercierella enigmatica Fauvel
sur la côte française de la Méditerranée 250
A. Tétry. Description d’un Lumbricien nouveau de la faune française [Eophila
DoUfusi n. sp.) 254
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Marcia et d’Hemitapes (Moll. Lamellibr.) 258
P. H. Fischer et E. Fischer-Piette. Gastéropodes marins recueillis aux Nou-
velles-Hébrides par M. E. Aubert de .La Rüe 263
J. Delphy. Présence sur la côte française de la Manche de l’Actinie Bolocera
Tuediæ (Johnston) et quelques remarques sur d’autres Anthozoaires. . 267
J. Hamel. Note sur la mitose somatique d’une Urlicacée nouvelle cultivée
dans les serres du Muséum 271
ABBEVILLE IMPRIMERIE F. PAILLART. 25-5-39.
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NA.TIONÂL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 îr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D*' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N- 3. — Mars 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CDVIEB
— PARIS-V° ' —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima. /
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avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
me'ntaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — No 3.
3120 réunion des naturalistes DU MUSÉUM
23 MARS 1939
PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
AVIS RELATIF AU XIIR CONGRÈS INTERNATIONAL
DE ZOOLOGIE
L’invitation faite par le Brésil, lors du XII® Congrès International de
Zoologie, à Lisbonne en 1935, n’ayant pas pu avoir de suite, le Comité
permanent des Congrès de Zoologie a repris la proposition faite par M. Paul
Pei.seneer de tenir le XIIl^ Congrès o Paris et de commémorer ainsi le
Cinquantenaire du 1®^ Congrès, réuni à Paris en 1889, sur l’initiative delà
Société Zoologique de France. Mais il n’a pas été possible de réaliser le
XIII® Congrès en 1939, date primitivement fixée à Lisbonne et force a été
de le renvoyer à 1940.
En conséquence le XIII® Congrès International de Zoologie se réunira à
Paris en juillet 1940. La date précise en sera ultérieurement annoncée.
Pour tous renseignements, s’adresser provisoirement au Secrétariat
général de la Société Zoologique de France, Institut Océanographique, 195,
rue Saint-Jacques, Paris U®.
M. Caullery,
Président du Comité Permanent
des Congrès Internationaux de Zoologie.
(Prière d’insérer — ou de faire insérer dans toute publication appropriée).
PRÉSENTATION D’OUVRAGE
M. J. Berlioz présente le Compte rendu du IX® Congrès Ornithologique
international qui s’est tenu à Rouen du 9 au 13 mai 1938. 1 vol., 543 pp.
(Rouen, 1938). -
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
19
274
COMMUNICATIONS
Les Mammifères de la Collection Mottaz (svue)
II. — LES chiroptères
Par P. Rode et P. Cantuel.
Famille des Rhiiiolophidés.
Genre Rhinolophus Lacépède.
Rhinolophm ferrum-equinum Schreber : 28 spécimens, 10 7
11 de sexe indéterminé.
Provenaiice, France ; Digne, environs de Saint-Geniès et grottes du
Gardon (Gard). — Suisse : Environs de Genève, grottes de Cotenchère,
bois des Frères, trou de la Balme. — Espagne : St-Domingo de Silos
(Burgos).
La coloration est assez homogène ; elle se rapproche du n® 162
du Code des couleurs de Séguy ; le pelage est nettement plus dense
en hiver qu’en été, remarque valable pour toutes les espèces et
que nous aurons souvent l’occasion de faire.
Rhinolophus hipposideros Bechstein, 109 spécimens. 53 27 2,
29 s. ind.
Provenance. France : Grottes du Gardon, Ste-Anastasie et Dious
(Gard), Luchon, Château de la Roche (Doubs), grotte d’Archamp (Hte-
Savoie), Dourbes. — Suisse : Environs de Genève, grotte de St-Georges,
environs de Boudry (Neuchâtel), Baar, Zuberwangen. — Italie ; Final-
borgo (Ligurie).
La coloration générale se rapproche du n° 702 du C. U. C. S. ;
elle est remarquablement homogène, indépendamment des diffé-
rences d’âge, de sexe, de provenance ou de saison de capture ; elle
est sensiblement plus foncée que dans l’espèce précédente, ou chez
R. euryale.
1. Voir P. Rode et P. Cantuel. — Bull. Mus., 1939, p. 228.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 275
Ehinolophus hipposiderus minimus Heuglin : 30 spécimens, 19
11 $.
Provenance. France : grotte d’Archamp (Hte-Savoie). — Suisse :
Environs de Genève, Boudry et grotte du Vert (Neuchâtel).
On ne peut constater de différence de coloration perceptible
entre les spécimens de cette forme et ceux de R. hipposideros
A trois exceptions près ils proviennent tous d’un;; région très
précise ; environs de Genève.
Rhinolophus euryale Blasius, 16 spécimens, 3 2 Ç 11 s. ind.
Provenance. France : Grottes du Gardon et St-Geniès (Gard). — Italie :
Finalgorgo (Ligurie).
Même coloration générale que les exemplaires de R. ferrum-
equinum.
Rhinolophus mehelyi Matschie, 1 sp. s. ind. provenant des environs
de Saint-Geniès (Gard).
Famille des Vespertilionidés.
Genre Myotis Kaup.
Myotis myotis Bechstein : 7 spécimens, 5 2 2.
Provenance. France : Digne, grotte d’Archamp (Hte-Savoie). — -Suisse :
Genève, grande grotte de Vallorbe, grotte du Four et grotte du Vert
(Neuchâtel).
Grèce : Patras.
Coloration assez uniforme, voisine du n® 131 du C. U. C. S .
Pelage d’hiver plus long et plus fourni que celui d’été.
Myotis bechsteini Leisler, 1 spécimen Ç, provenant d’Etupes (Doubs)
et de coloration identique à celle de M. capaccini , dont il sera
question plus loin.
Myotis mystacinus Leisler, 3 spécimens, 2 1 Ç.
Provenance. Suisse : Grotte de Vallorbe.
Coloration très particulière, d’un roux jaunâtre brillant, se
rapprochant du n^ 691 du C U. C. S. ; le duvet est très foncé cou-
leur ardoisée d’un brun presque noir.
Myotis daubentoni Leisler, 1 spécimen Ç de Florence.
Teinte brun foncé, trè^ voisine du n^ 112 du C. U. C. S.
276 —
Myotis cappacinii Bonaparte, 9 spécimens, 5 3 1 s ind.
Provenance. France : St-Geniès de Malgoirès et grotte du Sambre à
Dious (Gard), Lunel-Viel (Hérault). — Suisse : Lugano (San-Martino).
Coloration homogène, se rapprochant du n® 176 du C. U. C. S.
Pelagj plus épais chez les exemplaires d’hiver.
Genre Eptesicus Rafinesque.
Eptesicus serotinus Schreber, 4 spécimens, 3 Ç, 1 s. ind.
Provenance. Grèce : Patras.
Coloration se rapprochant beaucoup du n® 176 du C. U. C. S.,
ventre notahlèment plus clair que le dos.
Genre Pipistrellxjs Kaup.
Pipistrellus pipistrellus Schreber, 32 spécimens, 17 (^, 15 Ç.
Provenance. France : Lignières-Sonne ville (Charente), St-Gilles et St-
Geniès (Gard), Digne. — Suisse : Genève, Buchillon (Vaud), Montreux,
Gerso. — Grèce : Tatoï et Kephissia, près d’Athènes.
Coloration homogène, voisine du n® 131, du C. U. C. S.
Pipistrellus kuhli Natterer, 29 spécimens, 13 (^, 14 $, 2 s. ind.
Provenance. France : St-Geniès de Malgoirès (Gard), Digne. — Suisse :
Genève (Grand Pré). — Italie : Florence, Lucca, Ginnearico (Toscana). —
Espagne : Castrillo de la Reina (Burgos).
Coloration sensiblement plus claire c|ue pour Pipistrellus pipis-
trellus et pouvant se rapporter assez bien au n° 162 du C. U. C. S.
Pipistrellus savii Bonaparte, 4 spécimens, 1 (^, 3 Ç.
Provenance. Italie : Tessin (sans autre indication).
Coloration assez variable, mais généralement d’un beau brun
clair brillant.
Pipistrellus albolimbatus Kuster, 2 spécimens, Ç.
Provenance. Italie : La Palma (Cagliari), Sardaigne.
Pelage très clair sur la région dorsale, se rapportant assez exac-
tement au n® 133 du C. U. C. S.
Pipistrellus nathusii Keys et Blas, 13 spécimens, 10 3 $.
Provenance. France : St-Gilles (Gard). — Suisse ; Genève (Grand Pré),
Buchillon (Vaud).
Coloration générale très proche de celle de P. pipistrellus, mais
moins homogène, avec variations individuelles assez marquées.
— 277 —
Genre Nyctalus Bowdich.
Nyctalus noctula Schreber. 8 spécimens, 4 (^, 1 Ç, 3 s. ind.
Provenance. Suisse : Feuillasse. — Italie : Florence, Pistoia, Prato
(Toscane).
Coloration assez homogène ; le pelage du ventre a presque la
même couleur que celui du dos, un peu plus clair toutefois ; la
plupart des exemplaires ont une teinte qui se rapproche du n'^ 131
du C. U. C. S. Un spécimen cependant est voisin du n° 691.
Genre Barbastella Gray.
Barbastella harhastellus Schreber, 9 spécimens, 4 5 Ç.
Provenance. Suisse : grottes de Vallorbe.
Coloration générale très foncée, avec le ventre presque aussi
sombre que le dos, celui-ci très voisin du n® 116 du C. U. C. S.,
avec quelques reflets argentés.
Genre Plecotus Geoffroy.
Plecotus auritus L., 7 spécimens, 3 3 Ç, 1 s. ind.
Provenance. France : Malgais, prés de Digne, Grotte d’Archamp (Hte-
Savoie). — Suisse : Dombresson, Genève, Buchillon près d’Eaubonne,
Grotte de Cotenchère, près de Boudry (Neuchâtel). — ■ Espagne : sans
indication précise d’origine, probablement les environs de Burgos.
Le pelage chez tous les exemplaires est particulièrement doux
et fin, sa teinte se rapproche assez bien du 162 du C. U. C. S.
Genre Miniopterus Bonaparte.
Miniopterus schreibersi Natterer, 36 spécimens, 19 (^, 14 Ç, 3 s. ind.
Provenance. France : grotte de Sambre, près de Dious (Gard), grotte
de Bincourt, grotte de Lunel-Viel (Hérault). - — Suisse : environs de Genève,
grotte de Vallorbe, grotte du Four (Neuchâtel).
Teinte générale homogène, sans grandes variations indivi-
duelles, et voisine du n® 112 du C. U. C. S. Ventre gris légèrement
violacé.
Ainsi la collection des Chiroptères de Mottaz comprend environ
350 spécimens (exactement 349) capturés pendant tous les mois
de l’année, mais avec des fortunes diverses ; alors que le mois de
novembre nous montre 75 captures, le mois d’avril n’en comporte
que 3. Entre ces deux extrêmes s’étagent les mois de : septembre
(53) captures ; octobre (47), décembre (42), mars (17), février (11),
— 278 —
janvier et juillet (9), juin et août (7), mai (4). Malheureusement
ces chiffres ont quelque chose de relatif, attendu que pour un
nombre important de spécimens (65), il n’est pas possible par
suite de circonstances particulières, de déterminer la date de cap-
ture. Cependant cela ne saurait, en gros, changer sensiblement les
résultats, les quatre derniers mois de l’année totalisant déjà de
façon certaine 214 exemplaires, c’est-à-dire largement plus de la
moitié.
Les lieux de capture appellent aussi quelques remarques. Si nous
exceptons les 5 spécimens de l’espèce très banale qu’est Pipistrellus
pipistrellus, venant de Lignière-Sonneville (Charente), tout le reste
provient de l’Est et du Sud-Est de la France, de Suisse, d’Italie
et de Grèce ; à peine peut-on noter 4 Chiroptères d’Espagne. C’est
dire qu’il ne faudrait pas songer à dresser une carte de France
avec cette collection seule. Elle pourrait pourtant y apporter une
contribution importante.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
~ 279 —
Présence de uOreillard d’Europe (Plecotus auritus
AURITUS Linné) DANS LE SUD TUNISIEN
Par P, Laurent.
Dans un Essai d’une Clef dichotomique des Chéiroptères de la
Barbarie, publié il y a deux ans, nous émettions cette hypothèse
que la présence de diverses Chauves-Souris européennes pourrait
bien être révélée ou confirmée en Afrique du Nord, et c’est à ce
titre de « trouvaille probable » que nous faisions figurer dans
cette clef, en italique, la forme typique de l’Oreillard, Plecotus
auritus L., ou, pour mieux l’isoler sous-spécifiquement, Plecotus
auritus auritus L. L La présence de cet Oreillard en Afrique du
Nord n’était pas encore confirmée de façon indubitable ; en effet.
Loche avait bien aperçu un Oreillard à Blidab mais sans se
le procurer, et les critiques de Lataste avaient mis en doute
la réalité de cette découverte Le seul Oreillard connu de la
Barbarie demeurait donc Plecotus christiei Gray, forme à pelage
clair dont la détermination paraît reposer sur un seul exem-
plaire et dont la courte diagnose ne nous fait connaître
aucune dimension ce qui ne permet pas de faire une bonne
comparaison avec les Oreillards de Cyrénaïque, également à
pelage clair et de petite taille Or l’origine de cette Chauve-
Souris, provenant d’ « Afrique du Nord », nous paraît singu-
lièrement imprécise, du fait que les récoltes faites sur l’ensemble des
territoires nord-africains allant de la mer Rouge jusqu’au Sénégal,
1. Laurent, Essai d’une clef dichotomique des Chéiroptères de la Barbarie, Mam-
malia, 1, 4, p. 134 et 147-148.
2. Loche, Catalogue des Mammifères observés en Algérie, 1858, p. 16 sp. 37
et Histoire Naturelle des Mammifères de V Algérie, 1867, p. 78-79, sp. n° 43.
3. Lataste, Faune des Vertébrés de Barbarie, Mammifères apélagiques saut^ages,
1885, p. 27 et 66.
4. Dobson, Catalogue of the Chiroptera in the collection of the British Muséum, 1878,
1878, p. 179 :
« l’ad. sk. N. Africa Dr. Christie [P]
(Type of Plecotus christiei, Gray.) »
5. Gray, Magaz. ZooL, II, 1838, p. 493 :
« Christie’s long eared Bat, Plecotus Christii [sic], n. s. Fur pale, hairs whitish with
dusky tips ; beneath white ; spur very long ; interfemoral membrane with 11 or 12 cross
Unes of vessels on the back of the thigh and skin ; tragus half as long as ears.
Inhabits N. Africa. »
6. De Beaux ; Mamiferi delV Oasi di Giarabub, 1928, p. 4.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 280 —
au début du xix® siècle, portent généralement cette même indi-
cation d’origine, et que, depuis Gray, soit en un siècle, on n’a
jamais plus récolté un seul Oreillard en Algérie même,- malgré
l’Exploration Scientifique de l’Algérie et le nombre élevé des natu-
ralistes qui ont fouillé les grottes et les gîtes à Chauves-Souris
au fur à mesure de la pacification. Aussi, en 1936, Heim de Balsac,
qui, dans sa liste des Mammifères rencontrées dans les limites de
la Berbérie, ayant signalé une première fois « Plecotus auritus
christiei Gray » écrivait quelques pages plus loin, dans le même
ouvrage : « Les Oreillards sont représentés en Berbérie par PL auritus,
paléarctique, et sur les confins du Sahara par PL auritus christiei
qui paraît bien n’être qu’une sous-espèce du premier ». Mais cet
auteur n’apportait aucune station nouvelle confirmant l’existence
de l’Oreillard d’Europe, connu par la seule observation de Loche,
pas plus cju’il ne confirmait, par une station en zone saharienne,
la distribution géographique réelle de l’Oreillard de Christie.
C’est pourquoi nous avions émis cette seconde hypothèse, que
l’Oreillard paraissait éviter la Berbérie proprement dite, où son
existence n’avait pu être décelée de façon nette 2, au moins jus-
qu’ici.
La capture, au printemps 1938, par M. Beanc, à Tatahouine,
Tunisie Saharienne, de deux Oreillards actuellement en notre
possession® nous permet fort à propos de vérifier l’exactitude de
notre première hypothèse tout en n’infirmant nullement la seconde.
Il s’agit en effet de deux sujets, adultes, 2, dont le pelage ne diffère
en rien de celui des sujets Européens ; la base du poil est sur tout
le corps d’un brun tabac très foncé, la pointe bistre sur les parties
supérieures est d’un blanc grisâtre un peu jaune aux parties infé-
rieures ; côte à côte avec des sujets Européens, les Oreillards de
Tatahouine sont de teinte identique, et loin d’être plus clairs comme
PL ac. christiei, ils seraient plutôt encore plus sombres que leurs
congénères d’Europe, en particulier par l’aspect des parties nues,
oreilles et membranes alaires, dont la teinte brun tabac est des
plus soutenues. Les mensurations squelettiques de ces deux Chauves-
Souris entrent parfaitement dans le cadre des chiffres que peuvent
donner des individus d’Europe, comme le montre le tableau ci-
dessous ;
1. Heim de Balsac, Biogéographie des Mammifères et... de l’Afrique du Nord
1936, p. 43 et 91.
2. Laurent, Une forme nouvelle du genre Plecotus, in Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique
du Nord, 1936, p. 412.
281
De même que la forme générale du crâne et le dessein des diffé-
rentes pièces squelettiques qui le constituent ne diffèrent en rien
1. Ces individus, qui portent les numéros de notre Collection, sont destinés à celle
du laboratoire des Mammifères et Oiseaux du Muséum d’Histoire naturelle.
2. Toute réserve est faite sur la valeur exacte de cette dimension en raison des
rétractions dues à la conservation.
3. Les mensurations sont celles des segments de membre gauches.
4. Il n’est pas sans intérêt de noter que les bulles tympaniques des Oreillards de
Tatahouine sont exactement semblables, comme forme et comme dimensions (qu’il
nous semble tout à fait inutile de rapporter), aux bulles tympaniques des Oreillards
européens.
282
de ce que montre un crâne d’Oreillard d’Europe, les dentures de
ces divers individus sont très comparables les unes aux autres,
et somme toute, il n’existe entre eux aucune variation autre qu’indi-
viduelle ; aussi ne nous a-t-il pas semblé indispensable de confronter
les deux Chauves-Souris de Tatahouine avec le type Plecotus
Christiei \ Gray, qui se trouve au British Muséum, pas plus qu’aux
Oreillards recueillis en Cyrénaïque, étudiés par de Beaux et conser-
vés au Musée de Gênes ; ces derniers, d’ailleurs, nous semblent
pouvoir, eu égard à leur coloration, être précisément rapportés
à cette forme de Gray Les descriptions de ces formes du genre
Plecotus, aussi brèves qu’elles soient, ne permettent en effet aucune
hésitation et ne sauraient convenir aux Oreillards de Tatahouine.
11 nous semble donc intéressant, en signalant cette acquisition
nouvelle de la faune Nord- Africaine (qui comprend maintenant
12 genres, 19 espèces et 22 sous-espèces de Chéiroptères) de reprendre
cette hypothèse biogéographique que nous avions formulée il y a
trois ans en ces termes ; « Faire d’extension du genre Plecotus,
qui comprend toute l’Europe et les régions sahariennes, évite la
Berhérie proprement dite — c’est-à-dire les régions maritimes et
montagneuses de l’Afrique du Nord ». En effet, aucun individu
de ce genre n’a été recueilli de ces régions :
1° Le seul Oreillard vu dans les limites géographiques de la
Berbérie, celui de Loche, n’a pas été récolté et est contesté ;
2° Nous avons exposé phis haut les raisons pour lesquelles un
doute plane sur le lieu exact de la récolte de l’Oreillard de Christie ;
3° M. Heim de Balsac, qui avait mis en doute la valeur de cette
hypothèse n’apportait alors et n’a apporté depuis aucune preuve
de la présence d’un Oreillard quelqu’il soit à l’intérieur de ces
limites géographiques, tandis qu’il affirmait, tout aussi gratuite-
ment [cf. note 1, page 280] la présence de la forme pâle, Plecotus
auritus christiei Gray dans les régions sahariennes (c’est-à-dire
extra-barbaresques) de l’Afrique du Nord.
La note qu’on vient de lire n’infirme en rien cette hypothèse
biogéographique puisque les Oreillards qu’elle décrit proviennent
des régions Sahariennes de la Tunisie, mais elle confirme la présence
indiscutable, en ces mêmes régions d’un Plecotus qui, loin d’être
l’Oreillard pâle de Christie, comme le supposait M. Heim de Balsac,
est tout simplement l’Oreillard vulgaire d’Europe, Plecotus auritus
auritus L.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Voir rapportée, p. 279, note 5, la description originale de Gray.
2. En particulier, la coloration est « molto chiaro, tra — drab — e — light drab »:
la taille serait un peu plus petite que celle de l’Oreillard d’Europe (avant-bras :
38-39 mm.).
3. Heim ue Balsac, Plecotus Saharæ Laurent 1936 n’est autre (\xi Olonycteris
hemprichi, Peters 1859 (nous reviendrons ultérieurement sur cette question de systé-
matique) in Bul. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, 1937, p. 324.
— 283 —
Sur quelques variations paralléliques, observées dans
UOSTÉOLOGIE DE LA TÊTE, CHEZ LES SUIDÉS ET LES HiPPOPO-
TAMIDÉS.
Par M. E. G. Dehaut.
I. — Parmi les crânes de Dicotyles labiatus, Cuvier ^ conservés
au Laboratoire de Zoologie des Mammifères et des Oiseaux, il en
est un qui, dès l’abord, attire le regard de l’anatomiste par la forme
insolite de ses lacrymaux.
Leur plaque faciale (fig. 1), au lieu d’être réduite à une lamelle
Fig. 1. — Dicoiyle labiatus, grandeur naturelle. — /, frontal ; n, nasal ; m, maxillaire ;
t, tubercule lacrymal ; l, plaque faciale du lacrj^mal ; /, jugal.
dépassant à peine le bord antérieur de l’orbite, disposition normale
chez les Pécaris s’allonge dans le sens du museau d’une manière
sensible, rappelant de bien près, par sa forme et ses dimensions
relatives, la partie osseuse homologue de l’Hippopotame de Libéria
ou Choeropsis (fig. 3).
1. Synonymie : Dicotyles pécari. Fischer ; Tayassus albirostris, Tlliger.
2. Stehlin, Geschichte des Suiden-Gebisses, Zürich, 1900.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 3, 1939.
— 284
Morton a déjà signalé V extrême petitesse de cette partie sque-
lettique chez Y Hippopotamus liheriensis^. Dans notre variété de
Dicotyles labiatus, elle est encore un peu moindre à proportion.
U échancrure pré-orbitaire de la plaque faciale, que Morton
a décrite chez Y Hippopotamus liberiensis. n’est pas un trait parti-
culier à cette espèce ; elle se voit aussi bien chez Y Hippopotamus
amphibius Or, le même caractère se retrouve, je dirais presque,
exagéré, sur la tête de Pécari qui nous occupe (comparer les fig. 1
et 3).
Miss Pearson a fait connaître le lacrymal des Perchoerus, Dico-
tylinés du miocène inférieur des Etats-Unis Leur plaque faciale,
beaucoup plus développée que dans la variété de Dicotyles labiatus
Fig. 2. — Dicotijles torquaius, 1/2 grarideur.
ici décrite, ne formait pas d’échancrure pré-orbitaire ; il y avait
un tubercule lacrymal comme chez les Dicotyles, mais, au-dessous
de ce tubercule, s’ouvrait un trou lacrymal, lequel fait défaut
chez les Pécaris comme chez les Hippopotames
II. — Je cite, pour la singulière conformation de sa mâchoire
inférieure, l’une des têtes de Dicotyles torquatus, Cuvier ^ apparte-
nant au service de la mammalogie : comme chez Y Hippopotamus
amphibius ®, l’échancrure pré-massétérine est si accusée, que l’angle
forme un crochet (fig. 2). La variation est bilatérale, et d’une symé-
1. A new living species of Hippopotamus, Journ. of ihe Acad, of Nat. Sciences of
Philadelphia, t. I (2® sér.), 1849.
2. Cuvier, Ossemens fossiles, t. II, Paris, 1812.
3. Some skulls of Perchoerus, Bull, of the Amer. Mus. of Nat. Hist., l. XLVIII, 1923*
4. Alix in Gratiolet, Anatomie de l’Hippopotame, Paris, 1867.
5. Synonymie : Dicotyles tajacu, Linné.
6. Cuvier, Mém. cité.
— 285 —
trie, pour ainsi dire, parfaite. Dans V Hippopotamus liberiensis.
rincurvation de l’angle en avant est beaucoup moins marquée^.
III. — Sur l’un des crânes à’ Hippopotamus (Choeropsis) libe-
riensis conservés au Laboratoire de Mammalogie, de chaque côté
de la tête, à la partie antérieure de l’arcade orbitaire, s’ouvre un
trou sourcilier (fig. 3). Or, Turner jeune a montré que le trou sour-
cilier fait normalement défaut chez les Hippopotames ; ce caractère
négatif les oppose aux autres Artiodactyles, et les rapproche de
plusieurs genres de Périssodactyles
Dans ce dernier groupe, les Equus seuls ont pn trou sourcilier,
percé à la base de l’apophyse post-orbitaire du frontal. Dans les
Fig. 3. — Hippopotamus liberiensis, grandeur naturelle. — /, frontal ; n, nasal ;
m, maxillaire ; l, plaque faciale du lacrymal ; /', jugal o, fossette d’insertion du
muscle petit oblique. Un fil métallique a été introduit dans le trou sourcilier.
Artiodactyles où cet orifice est normal (les Ruminants et les Suidés),
un sillon vasculo-nerveux le prolonge antérieurement. Un tel sillon
n’existe pas chez les Equus. On n’en voit pas non plus sur notre
crâne de Choeropsis qui, pourtant, rappelle les Suidés par la position
antérieure de ses trous sourciliers. Seulement, chez les Suidés,
ces orifices ne sont pas aussi périphériques que dans la variété
individuelle d’Hippopotame de Libéria ici décrite ; ils s’ouvrent,
sensiblement à égale distance de l’arcade orbitaire et de la ligne
médiane du front.
1. Leidy, Osteology of the head of Hippopotamus, Journ. of the Acad, of Nat.
Sciences of Philadelphia, t. II (2® sér.), 1852.
2. Evidences of affmity in the Ungulate Mammalia, Annals and Mag. of Nat. Hist.,
t. VI (2® sér.), 1850.
Au total, la variété d' Hippopotamus liheriensis, objet de cette
observation, rappelle surtout les Suidae ; elle s’en écarte, à certains
égards, pour se rapprocher des Equus.
En terminant eette note, je tiens à remercier M. le Professeur
Bourdelle, dans le Laboratoire de C[ui je l’ai préparée, et M. Noël
Boudaree qui a bien voulu dessiner les figures.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 287
Note critique sur le Thalurania Tschudii Gould
(Trochilidés)
Par J. Berlioz.
Ayant re^u en communication, du Musée Franchetti à Turin,
une paire de Thalurania provenant de Chanchamayo (Pérou cen-
tral), j’ai été amené à reprendre cette question toujours embrouillée
des diverses formes de ce genre de Trochilidés dans le bassin supé-
rieur de l’Amazone. Déjà des conclusions sommaires avaient été
formulées à ce sujet dans un précédent travail {L’Oiseau et la
Rei>. franç. d’Orn., 1931, pp. 402 et suivantes) ; cette note a pour
but d’y apporter quelques précisions nouvelles.
La zone tropicale du versant oriental des Andes du Pérou paraît
donner asile à plusieurs formes de Thalurania, au sujet desquelles
les textes des auteurs ont entretenu un curieux imbroglio. Mor-
phologiquement, les caractères distinctifs de ces formes peuvent
se résumer à ceci (pour les mâles seulement) :
Au nord, jusqu’à la vallée du Maranon, on trouve des Thaï,
nigrofasciata Gould typiques, avec taches scapulaires bleues
réduites et large plastron vert gutturo-pectoral, arrondi au bas
de la poitrine et très nettement séparé du bleu de l’abdomen ; ■ —
dans la moitié méridionale du Pérou et en Bolivie, les Thalurania
ne possèdent, sur les parties inférieures, que la gorge verte, nette-
ment séparée du bleu de la poitrine et de l’abdomen, et les taches
scapulaires bleues sont également très réduites, avec la teinte
générale des parties supérieures en moyenne plus bronzée que
chez Th. nigrofasciata (mais ce dernier caractère est très variable
individuellement, ainsi que j’ai pu m’en rendre compte sur une
série de 15 mâles, dont 7 très adultes, provenant d’une même loca-
lité de Bolivie) ; • —
dans la région intermédiaire du Pérou, c’est-à-dire dans les
bassins de l’Ucayali et du Huallaga, depuis la rive droite du Mara-
non au moins jusqu’à la région de Chanchamayo au sud, les Thalu-
rania présentent en quelque sorte un type intermédiaire aux deux
précédents, avec une zone pectorale vert-bleu, où le vert de la
gorge se fond graduellement dans le bleu de l’abdomen, mais avec
des taches bleues scapulaires plus étendues que chez les autres.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 3, 1939.
— 288 —
Des textes des trois auteurs récents qui ont envisagé la question
d’un point de vue critiquera savoir : E. Simon {Hist. nat. Troch.,
1921, pp. 79 et 304), - — J. T. Zimmer [Field Mus. Nat. Hist.. publ.
282, 1930, p. 275), — • et A. Dunajewski {Acta orn. Mus. Zool.
poL, II, Nr 15, 1938, p. 321), il ressort qu’ils ne sont pas d’accord
sur les dénominations à employer pour ces Thalurania, en rapport
avec les régions géographiques envisagées.
Le plus récent en date, Dunajewski, a considéré la forme inter-
médiaire péruvienne comme une a espèce » nouvelle sous le nom
de Th. Taczanowskii, avec la vallée du Huambo comme localité
topotypique (affluent du Huallaga). Or il est évident que ce nom
correspond tout à fait, quant à la morphologie et à l’habitat géo-
graphique, au Th. Tschudii, selon Simon : mais celui-ci, qui attache
d’ailleurs plus d’importance aux caractères morphologiques qu’aux
considérations de remplacement géographique, affirme en avoir
vu aussi un exemplaire provenant de Chanchamayo [l. c., p. 305,
note 1). Cette dernière vue se trouve en quelque sorte confirmée
par le texte de Zimmer qui dit explicitement que les spécimens
de Bolivie diffèrent du Th. Tschudii (nom sous lequel il désigne
ses propres spécimens de Chanchamayo), « ... by having the chest
entirely violaceus without the greenish tinge présent in Tschudii... ».
Donc le Th. Taczanowskii de Dunajewski correspond au Th. Tschudii
Gould, selon Simon et selon Zimmer, tandis que le Th. Tschudii
Gould selon Dunajewski correspond exactement, par la morpho-
logie et la répartition géographique, au Th. Jelskii Tacz. de l’ouvrage
de Simon, et approximativement au Th. holioiana Boucard, selon
Zimmer, dont j’ai adopté les conclusions dans le travail précité
H. c.).
D’autre part, c’est Zimmer qui a rétabli ce nom de Th. boliaiana
Boucard (type au Muséum de Paris) pour la forme plus stabilisée
du Pérou méridional et de la Bolivie, en se basant sur le postulat
des sous-espèces géographiques, postulat d’après lequel les spéci-
mens-types de Th. Tschudii Gould (au Musée britannique) et de
Th. Jelskii Taczanowski (actuellement perdu), provenant approxi-
mativement de la même région, doivent représenter la même forme
géographique ; Zimmer considère donc ces deux noms comme syno-
nymes, alors que, pour des raisons strictement morphologiques,
Simon applique le nom de Th. Jelskii à la forme méridionale plus
stabilisée.
Il semble que cet imbroglio des auteurs vienne précisément de ce
que le nom le plus ancien, Th. Tschudii Gould 1860, doit être appli-
qué géographiquement aux spécimens d’une région (Chanchamayo,
Pérou central), où les Thalurania paraissent ne présenter aucune
stabilité morphologique, étant référables soit à la forme intermé-
— 289
diaire, soit à la forme méridionale. Or le nouveau spécimen que
nous avons eu en communication confirme une fois de plus cette
instabilité, puisqu’il est semblable par le dessous du corps à la
forme méridionale et par le dessus à la forme intermédiaire, qu’il
rappelle par ses taches scapulaires bleues très développées, formant
une ceinture presque continue. Parmi les auteurs, Simon, qui a
déjà noté la complexité de la question (1. c., p. 304, note 8), et
ZiMMER ont appliqué ce nom de Th. Tschudii aux spécimens inter-
médiaires du Pérou central, et Dunajewski l’applique à la forme
plus stabilisée du sud.
Si l’on se reporte aux textes plus anciens, on remarque que la
description originale de Gould relative à son Th. Tschudii {Proc.
Zool. Soc., 1860, p. 312) ne mentionne pas le caractère de zone
pectorale vert-bleu intermédiaire. Par contre Salvin {Cat. Birds
Brit. Mus., XVI, 1892, p. 83) paraît impliquer que les spécimens
types de Gould, provenant de l’Ucayali, présentent ce caractère,
puisqu’il ajoute que chez les spécimens de Bolivie seulement (qu’il
considère pourtant comme nominalement similaires) « ... the line
between the green and the blue of the throat is sharply defined ».
Quant au type décrit par Taczanowski sous le nom de Th. Jelskii,
il se pourrait donc fort bien qu’il ait représenté la forme méri-
dionale plus stabilisée, tout en provenant de la même région
(? approximativement) que les Tschudii de Gould. L’insuffisance de
précision dans ces textes explique en tout cas les divergences appa-
rentes des auteurs plus modernes qui se sont basés sur eux.
Le tort, à notre avis, serait d’attribuer à ces diverses formes de
Thalurania la valeur d’espèces ou de sous-espèces strictement
définies quant à l’aspect extérieur et nettement localisées géogra
phiquement, alors qu’au contraire il s’agit d’un seul et même type
d’Oiseau à habitat continu et à variations graduelles instables. Une
difficulté de nomenclature persiste : si le nom de Th. Tschudii Gould
doit être maintenu comme le plus ancien, quelle sera sa signification
morphologique vis-à-vis de Th. Jelskii Tacz., de Th. bolioianaBouc.,
et de Th. Taczanowskii Dun. ? C’est ce que seul pourrait peut-être
résoudre l’examen des types de Gould.
Des difficultés du même ordre surgissent si l’on considère les formes
de Thalurania du haut bassin amazonien, au nord du Maranon.
Nous avons dit que les Oiseaux de Pebas, Iquitos, etc., sur le
Maranon, sont référables à Th. nigrofasciata. Mais, bien plus loin
vers le nord-est, sur le Haut-Orénoque, Berlersch et Hartert ont
mentionné (Novitates Zoologicæ, t. 9, 1902, p. 86) la capture d’une
série de Thalurania qu’ils ont nommés Th. Tschudii Gould. Or
Simon {l. c., p. 305, note 1), pour des raisons sans doute purement
géographiques, a contesté cette dénomination et a priori il semble,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939. 20
— 290
pour la valeur de principe des sous-espèces, qu’il ait eu raison de
suspecter l’identité d’ Oiseaux vénézuéliens avec une forme décrite
du Pérou central ! Pourtant Berlepsch et IIartert étaient des
auteurs trop avertis pour avoir donné cette dénomination para-
doxale à la légère, et il semble bien qu’ils aient eu raison.
En consultant les collections de Trochilidés du Musée Royal
d’Histoire Naturelle, à Bruxelles, j’y ai en effet trouvé deux spéci-
mens de Thalurania rapportés par les mêmes collecteurs « Lako et
Salathé », d’un voyage en Amazonie supérieure, au nord de l’Ama-
zone. L’un de ces spécimens, provenant du a Rio bja supérieur »,
mai 1930, est un Th. nigrofasciata Gould bien caractérisé, ainsi que
l’on peut s’y attendre. L’autre, provenant du « Rio Latrymany supé-
rieur » janvier 1930, ressemble tout à fait aux spécimens du Pérou
méridional et de Bolivie, nommés par Simon Th. Jelskii, par Zimmer
Th. bolü’iana, et par Dunajewski Th. Tschudii, et ne diffère de
notre spécimen de Cbanchamayo que par ses taches scapulaires
bleues bien moins développées. On peut penser que ce spécimen est
donc identique à ceux mentionnés par Berlepsch et Hartert sous
le nom de Th. Tschudii et que, malgré l’énorme hiatus géographique,
ils ne diffèrent pas sensiblement de ceux du Pérou.
Ceci prouverait en tous cas le parallélisme convergent des carac-
tères intermédiaires beaucoup plus que la réalité de sous-espèces
définies géographiquement. Les Thalurania du nord de l’Amazone
semblent constituer un enchaînement intermédiaire au Th. nigro-
fasciata, de l’ouest, qu’ils rappellent par le dessus du corps, et au
Th. furcata fissilis qu’ils rappellent par le dessous. Ils sont en cela
assimilables à la description donnée par Gox;ld pour son Th. Tschudii.
ce nom désignant en somme des formes de passage, peut-être ins-
tables, entre Th. nigrofasciata et Th. furcata. Ces deux formes ex-
trêmes étant en fait beaucoup mieux connues, il est possible que par
la suite de nombreux autres intermédiaires puissent être encore
découverts, dont certains manifesteront sans doute quelque cons-
tance par rapport à des localisations géographiques.
En tout cas aussi, du point de vue taxonomique actuel, il me
paraît évident cjue tous ces Oiseaux ne sont que des formes locales
d’un même type, dont le nom le plus ancien est Thalurania furcata
(Gmelin), le Th. nigrofasciata Gould lui-même, pourtant mieux défini,
se manifestant comme un intermédiaire avec les formes transandines
de Thalurania [Th. columbica et alliés), qu’il rappelle par la colora-
tion des parties inférieures du corps.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 291 —
Les premiers états des Eubria Latr.
Par Henri Bertrand (fin)
Morphologie.
Le neuvième segment abdominal et ses annexes mérite plus
spécialement de retenir l’attention, tant par sa structure et l’aspect
de ses parties tergale et latérales que par sa région proprement
ventrale. Chez des larves indéterminées de l’Insulinde (fig. 10)
ce neuvième segment est relativement court, son bord postérieur
est semi circulaire, mais sur les côtés, le prolongeant longuement
en arrière, s’attachent deux sortes de « cornes » dans lesquelles on
Fig. 12. — Eubria palustris L., larve, extrémité abdominale.
ne peut voir que des cerques ou mieux pseudocerques ou urogomphes.
Cette structure parait primitive et il est à remarquer qu’elle corres-
pond entièrement à celle qui est générale chez les nymphes.
On remarque encore une petite éminence pilifère, située vis-
à-vis du stigmate du huitième segment ; chez les larves dénommées
Pelonomus, qui offrent un énorme développement du neuvième
tergite abdominal sans délimitation d’appendices existe un dis-
positif analogue à l’extrémité proximale d’une côte tergale laté-
rale.
Par contre chez les autres larves, les poils palmés faisant vis-à-
1. Voir Bull. Mus. Hist. Nat., 1939, fasc. 1, pp. 129-136, et fasc. 2, pp. 242-249.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 292 —
vis au stigmate sont simplement insérés sur le bord même du neu-
vième tergite. — Chez les larves « Helichus » le neuvième tergite
reste étroit, quadrangulaire, allongé, débordant toutefois encore
largement en arrière les sclérites ventraux. Au contraire chez la
larve de la collection Grouvelle le neuvième tergite est très élargi
et rappelant l’aspect offert par Euhria Latr. mais de plus il est
légèrement « bilobé » avec une courte scissure sagittale coupant
le bord postérieur ; à ce propos je dois signaler l’existence dans
mon matériel de deux larves anormales à' Eubria palustris L.
chez lesquelles il y a l’ébauche d’une lobation. Chez l’une d’elles,
il existe un léger « sinus » au bord postérieur, chez l’autre il y a une
petite scissure correspondant à un léger recouvrement du lobe
Fig. 13. — Eubria palustris L. Schéma de l’apparei! respiratoire
et région stigmatique de la larve.
gauche, on remarque même à droite une imperceptible pointe
chitinisée (fig. 11).
La structure des parties ventrales n’offre pas moins d’intérêt.
— La presque totalité de la région ventrale est constituée par
une lame quadrangulaire, à bord postérieur seul libre et plus ou
moins arrondi ; les côtés de cette lame sont plus souples, et c’est
par le jeu de cette région et des parties latérales annexes qu’elle
doit s’écarter du tergum pour laisser saillir les parties molles rétrac-
tiles ou invaginables qu’elle abrite, anus, branchies anales, appen-
dices anaux.
Frappés par les rapports de ce sclérite avec ces derniers organes,
rapports qui suggèrent à un rapprochement avec les larves des
Dryopides, tous les auteurs, comme chez ces dernières, homo-
— 293 —
loguent ce sclérite sternal au 10° segment abdominal ; toutefois
on remarquera que tandis que chez les Dryopides 1’ « opercule »
dont la position est identique est séparé de la région sternale du
neuvième segment par une suture — ici cette dernière fait défaut
ou est à peu près effacée. Cette interprétation conduit donc à
admettre une soudure des sterna des neuvième et dixième seg-
ments ; à signaler enfin la position assez antérieure d’une paire de
poils sternaux.
Quoiqu’il en soit, entre cette lame sternale et le tergite s’inter-
calent latéralement non une pièce (comme l’indiquent les auteurs)
mais deux pièces séparées par une suture oblique (chez les Dryo-
pides il n’existe qu’une seule pièee) (fig. 12).
Fig. 15. — Euhria paluslris L. Nymphe.
A la face dorsale de cette lame operculaire considérée comme le
sternite du 10® segment existe un mamelon charnu supportant
deux appendices cylindroconiques, recourbés en dehors, légère-
ment cornés, que l’on a homologué aux appendices ou stylets
anaux des larves des Dryopides. Enfin, dorsalement encore par
rapport à cet appareil, sur les côtés et en dessus de l’anus se déta-
chent trois colonnes charnues, une dorsale et deux latérales
elles-mêmes divisées en filaments assez grêles terminés eux-mêmes
par cinq ou six branches, divergeant en étoile, lors de l’extension ;
cet ensemble constitue le système branchial assez voisin d’aspect
de eelui des larves des Dryopides (Helminæ). — Je donne ici un
schéma de cet appareil et de ses rapports avec les stigmates et le
réseau trachéen établi d’après les observations faites sur les larves
vivantes en élevage (les bulles d’air sont figurées entre le neuvième
tergite et les prolongements stigmatifères), également l’aspect
des phanères du neuvième tergite vis-à-vis du stigmate (fig. 13).
294
Chez les larves des Dryopides j’ai pu mettre en évidence l’exis-
tence de six stades larvaires successifs, morphologiquement bien
distincts ; chez les larves des Euhria Latr. et des types voisins il
se pourrait qu’il y ait (d’après des mensurations) le même nombre
de stades. Les modifications n’intéressent ni la forme du corps,
ni la structure des phanères (seulement leur nombre) ni leur dis-
tribution ; pas de modification non plus de la mandibule, contrai-
rement à ce que dit L. S. West. ; enfin les stigmates sont présents
dès le début de la vie.
Fig. 16. — Eubria'palustris L. Phanères de la nymphe.
Nymphes. — Les nymphes du groupe des Eubria Latr. au moins
autant que les larves, offrent une physionomie qui leur est propre.
Courtes, élargies, déprimées, elles ont les segments de l’abdomen
pourvus d’expansions homologues des lames latérales et le neuvième
segment possède lui -même des prolongements : cerques. Comme chez
les larves on remarque à la face dorsale des saillies tergales
ayant même position, les « internes » plus constantes, également
des fossettes entre les saillies intermédiaires et latérales (fig. 15).
Sauf en quelques points où la chitine épaissie devient brunâtre
(quelques poils, extrémité des cerques...), les nymphes, molles et
membraneuses, n’ont qu’une coloration d’origine subhypodermic[ue
— 295 —
blanc jaunâtre dans l’ensemble. Les phanères (fig. 16) sont eux-mêmes
fort voisins de ceux des larves tant comme structure que distribu-
tion : les lames latérales sont garnies, sur leurs deux bords, de longs
poils rigides, que l’on retrouve encore sur les saillies tergales {b. c.)
mais il existe aussi des phanères divisés palmés ou pennés {d. e.)
et des poils globuleux tant sur les sclérites (e.) qu’au bord du pro-
notum, des ptérothèques [a. b.). A signaler toiitefois certains poils
longs du bord antérieur du pronotum légèrement renflés et recourbés
en crosse [a, al). Le fond des « fossettes » a meme aspect que chez
les larves (/).
Le pronotum, rétréci en avant, assez court, est légèrement
« réfléchi » à son bord antérieur, protégeant la tête comme d’un
capuchon ; le mésothorax et le métathorax, transverses, ont leurs
Fig. 17. — Euhria palustris L. Nymphe, extrémité de Fabdomen.
ptérothèques seules visibles en dessus, les ptérothèques entièrement
ventrales.
La constitution des segments abdominaux, du premier au hui-
tième, varie peu : tous avec saillies tergales dans le prolongement
des saillies thoraciques, les latérales (absentes au thorax) moins
nettes, les internes constantes. Toutefois, les parties latérales
diffèrent au niveau des premier et huitième segment. Le huitième
segment abdominal, presque entièrement invisible à la face ventrale,
est pourvu d’expansions latérales relativement réduites, plus
courtes, plus étroites, sans tube stigmatifère ; c’est à ce fait que l’on
doit attribuer l’erreur de H. S. Prutht, qui quoique ayant représenté
assez fidèlement la nymphe, attribuée à Helichus, ne fait mention
que de huit segments, alors qu’il y en a au total neuf, parfaitement
nets, si on considère la face dorsale. Les segments abdominaux, à
partir du deuxième (le premier pour H. S. Prutui) jusqu’au sep-
tième inclus, sont pourvus, sur leur lame latérale, d’un gros tube
stigmatifère dirigé obliquement vers le haut et en avant, et recouvert
de poils globuleux. Le huitième segment abdominal, a ses lames
latérales dépourvues de stigmate, un peu plus longues, à extrémité
plus ou moins épaissie et cornée.
A la face ventrale des segments deux à huit, sternites et pleures
sont bien définis.
— 296 —
Le neuvième segment abdominal montre un tergum uni à des
urogomphes rappelant les larves de Flnsulinde comme indiqué ci-
dessus ; les saillies tergales se prolongent encore à la base de ce
tergite — à la face ventrale, juste en arrière du bord postérieur du
huitième sternite on trouve un bourrelet plus ou moins lobé, sternal,
puis la région génitale avec les gonapophyses. Au-delà encore s’étend,
doublant le tergum, une lame quadrangulaire arrondie au bord
postérieur, ayant même aspect et même ornementation (longs pha-
nères divisés) que la lame operculaire de la larve. Sur les côtés, de
part et d’autre, et en saillie, les cerques (fig. 17).
Systématique.
En l’absence d’une documentation complète concernant notam-
ment l’identité même des larves et des nymphes dont les caractéris-
tiques générales viennent d’être données, on ne peut guère encore
traiter de la systématique de ces formes, et on se bornera ici à une
diagnose essentiellement d’ordre « généricjue ».
Genre Euhria Latr.
Larve. — Bouclier tboracoabdominal (en extension) ovalaire
allongé, avec lames latérales de largeur médiocre, un peu aiguës,
n’atteignant pas le bord postérieur du segment suivant. Face
dorsale à saillies tergales toutes bien définies, avec une série de
fossettes entre les saillies intermédiaires et latérales. Tégument
garni de phanéres variés : poils grêles, poils longs et raides, poils
palmés et pennés, poils globuleux ou cylindriques obtus, répartis
comme suit : les poils globuleux assez, abondants à la face dorsale
sont également présents à la face ventrale par places, vers les pleures,
bordant également le pronotum, le neuvième tergite, le bord anté-
rieur des lames latérales, le bord postérieur des mêmes lames garni
d’une « rame » de poils cylindriques obtus ; le prolongement stigma-
tifère est encore en partie couvert de poils globuleux. Les poils plats
divisés, sont assez courts et abondants à la surface des sternites,
plus rares vers les pleures, plus longs au bord postérieur, allongés
sur la lame operculaire, sous les prolongements stigmatifères. On
les rencontre encore au bord du pronotum, mais particulièrement
développés au bord antérieur des lames latérales, encore sur les côtés
du neuvième tergite, vis-à-vis du prolongement stigmatifère, en
partie rebroussés par l’attraction capillaire. On les retrouve aussi,
çà et là, sur le pronotum, rares ailleurs sur la face dorsale, sauf en
lignes obliques vers la base des lames latérales et sur les saillies
1. Le genre Euhria Latr. ne compte en Europe qu’une seule espèce [E. palusiris L.).
E. marchantiae Jacq. d. V'al. étant considéré comme une variété ; on a décrit (1924)
une deuxième espèce en Asie ; E. minima Chp.
297 —
tergales qu’ils soulignent de leurs tubercules basilaires gros et
obscurs.
Enfin les poils longs, raides, sont surtout caractéristiques de la
partie distale du bord antérieur des lames latérales ; ils font défaut
sur les prolongements stigmatifères du huitième segment abdo-
minal.
Tête avec capsule céphalique à poils rares ; labre quadrangulaire
couvert de phanères divisés, palmés, se recouvrant les uns les
autres ; antennes à premier article court et transverse, le deuxième
allongé au moins deux fois plus long, le troisième petit, l’article
latéral plus court. Mandibules plus longues que larges avec dents
distales assez nettes ; maxilles allongées, à phanères assez clairsemés,
médiocres sauf le long poil distal ventral et les quelques poils ramifiés
latéraux, galea et lacinia pileuses, phanères de la galea peu diAÛsés ;
les palpes sont triarticulés : le premier article court, transverse, le
second assez long, le troisième un peu plus court, le premier et le
deuxième à phanères divisés pennés. Lèvre inférieure grande à
phanères rares ; longs poils antérieurs au menton, ventraux, et poils
latéraux nombreux, sauf au niveau du labium ; de phanères courts
palmés, serrés, les palpes petits, biarticulés avec poils divisés pennés.
Tégument auréolé au niveau des fossettes, également à la surface
entière du neuvième tergite abdominal. Saillies tergales internes,
intermédiaires et latérales bien nettes, en partie sinueuses sur le
pronotum, presque droites ailleurs ou un peu incurvées, également
lignes de phanères vers la base des lames latérales et sur les prolon-
gements stigmatifères, saillies tergales prolongées à la base du
neuvième tergite.
Thorax avec bouclier pronotal à bord antérieur semicirculaire,
grand, ses angles postérieurs assez aigus, lames latérales mésotho-
raciques et métathoraciques également atténuées distalement ;
pattes robustes, les phanères divisés assez nombreux à la face anté-
rieure de la cuisse (chez les larves âgées), longs poils « primaires »
sur les crêtes de la hanche, le trochanter, la cuisse, le tarse et à la
base de la grilïe (fig. 10).
Abdomen déprimé, ses segments tranverses assez courts, saillies
tergales et phanères comme indiqué ci-dessus, les poils raides des
lames assez peu nombreux (de cinq à dix à chaque lame).
Huitième segment abdominal à prolongements latéraux stigma-
tifères convexes ; neuvième segment à tergite élargi, arrondi, aplati,
indivis, son ornementation analogue à celle des tergites précédents ;
bordé de poils raides, les phanères plats divisés non groupés sur une
saillie propre ; phanères longs, sur les pièces latérales, divisés, pennés,
allongés et nombreux à la surface de la lame operculaire.
Comme indiqué ci-dessus, les caractères pigmentaires n’ont peut-
être qu’une importance secondaire ; on ne peut dire quelle est leur
— 298 —
valeur spécifique ; en tenant compte des variations individuelles on
remarque les traits essentiels suivants.
Pronotum à disque sombre avec tache claire sagittale au bord
postérieur ; mésonotum et métanotum médiocrement assombris,
premier et deuxième tergites abdominaux plutôt plus clairs surtout
entre les saillies intermédiaires et latérales ; cette même région tout
au contraire de teinte foncée au niveau des deux segments suivants,
éclaircis au centre ; à l’inverse les deux segments postérieurs ont leur
zones sagittale et intermédiaires sombres, les aires latérale pâles,
jaunes sur lesquelles se détachent les fossettes brunâtres ; tergites
des autres segments de plus en plus envahis par le pigment sombre
qui recouvre aussi les prolongements stigmatifères ; des taches
claires latérales sur le neuvième tergite.
L’aspect général des larves varie relativement peu au cours de la
vie ; toutefois les phanères du revêtement général sont moins nom-
breux, la pigmentation peu accusée sur les plus jeunes.
Pas de modification essentielle dans la forme ou la structure du
corps, des appendices.
E. palustris L. (cf. diagnose générique).
Larve au dernier stade de 4 mm. à 5 mm. 50 ; tête : 0 mm. 40
(environ : 0 mm. 50, labre compris), neuvième tergite ; 0 mm. 60.
Larves plus jeunes de 1 mm. 90 à 4 mm. 30 (extension) ; leur neu-
vième tergite paraissant croître assez régulièrement : 0 mm. 25,
0 mm. 30, 0 mm. 35, 0 mm. 40, 0 mm. 50.
Nymphe. — Déprimée avec expansions (lames) latérales du
premier au huitième segment abdominal et cerques aplatis, pba-
nères dorsaux et ventraux assez denses.
Pronotiim large, subtriangulaire, à côtés convergents en avant,
ptérothèques seules visibles en dessus ; mésonotum et métanotum
transverses.
Abdomen rapidement atténué vers l’arrière, lames latérales du
premier segment courtes et étroites sans tube stigmatique ; celles
des sept segments suivants triangulaires ; lames latérales pourvues,
du deuxième au septième segment, d’un gros tube stigmatique,
antérieur, dirigé obliquement vers le haut ; lames du huitième
segment plus robustes, plus élargies, dépourvues de tube stigmatique,
cornées à l’extrême pointe. Neuvième tergite abdominal plus large
que long, prolongé sur les côtés par l’attache de deiix cerques aplatis,
larges, assez brusquement rétrécis jusqu’à une courte pointe cornée
dépassant un peu le bord postérieur à peine arrondi, étroit. Tête à
poils clairsemés (quelques poils entre les yeux). Pronotum nu sur sa
partie réfléchie, la face dorsale et les bords pileux. Saillies tergales
internes accusées, intermédiaires moins distinctes. Pilosité éparse
299 -
sauf sur les bords du pronotum et les saillies, surtout internes, formée
de poils longs et raides, poils divisés palmés, et poils globuleux : les
poils longs dominants sur les côtés et les saillies ; des poils en crosse
sur les bords antérieur et latéraux. Mésonotum et métanotum avec
saillies tergales internes et intermédiaires analogues ; ptérothèques
presque nues sauf quelques lignes élytrales, le bord libre également
garni de poils longs et de poils globuleux ; podothèques nues.
Huit premiers segments abdominaux avec saillies tergales internes
et intermédiaires nettes, et latérales moins nettes en dehors de
fossettes aréolées ; les lames latérales garnies d’une frange de poils
longs aux bords antérieur et postérieur ; pbanères comme ci-dessus,
poils globuleux sur les tubes stigmatiques. Face ventrale à sternites
densément garnis de pbanères divisés, clairsemés sur les pleures,
disparaissant au niveaxi des lames latérales.
Poils longs sur les côtés des cerques, et à leur face interne et
ventrale, également au bord postérieur du tergite. Longs pbanères
divisés, pennés, sur la lame ventrale en arrière de la région génitale ;
celle-ci nue.
Coloration blanc jaunâtre, parties cornées brun à brun rouge ;
fossettes formant des taches sombres.
E. palustris L.
Nymphe de 3 mm. Le pronotum mesure 0 mm. 60 (largeur :
1 mm. 60), les cerques 0 mm. 30 (dépassant le bord postérieur d’en-
viron 0 mm. 10).
Laboratoire Maritime du Muséum (Dinard).
— 300 - -
Observations sur les Oribates série)
Par F. Grandjean.
1. Eulohmankia Ribagai (Berlese).
Sans être vraiment rare eet Oribate singulier ne se troiive que de
loin en loin, toujours dans l’humus, les débris végétaux ou les mousses
des localités très humides, froides et tempérées. En France je l’ai
récolté dans les Alpes (Le Bourget-en- Huile, 1.600 m.), les Vosges
(Retournemer, 1.300 m.), le Massif Central (Mont-Dore, 1.200 m.) et
aussi à faible altitude dans la Nièvre (Alligny), la Somme (forêt de
Crécy) et plusieurs points de la Bretagne ; en Suisse à Airolo
(1.700 m.) et à Andcrmatt (1.500 m.). En général on ne recueille
chaque fois qu’un petit nombre d’adultes et de nynjphes, mais une
récolte exceptionnelle, au Menez Hom, près de Châteaulin (Finis-
tère), en juin 1932, m’a donné simultanément les 5 stases. J’ai donc
repris, sur ces exemplaires bretons, l’étude d’ Eulohrnannia Ribagai.
Voici d’abord, complétée, la formule anogénitale ;
G (1-4-7-9) ; A (3-3-4, 4-4,4-4,4).
La formule coxisternale, limitée au propodosoma (car il y a néo-
trichie sur le metapodosoma, entre les pattes) est (2-1) (3-1) (3-1)
(3-1) (3—1), en ne comptant pas l’écaille protectrice de l’organe
larvaire, ni l’épine fourchue elc I (fig. A).
Les formules solénidionales, de la larve à l’advdte, sont pour la
patte I ; (2—1—1) (3-1-2) (3-1—2) (3—1—3) (3-1—3) ; pour la première
fois je n’ai pas constaté la présence, dès la larve, de tous les soléni-
dions du génual. A la patte II le développement est (1-1—1) (1—1—1)
(1-1-2) (1-1-2) (1-1-2). A la patte III la formule est (1-1-0) à tous
les états. A la pâte IV on a la même formule (1-1-0) à partir de la
deutonymphe, la protonympbe n’ayant, suivant la règle habi-
tuelle, aucun solénidion à cette patte, mais seulement des poils de
formule (0-0-0-1-7).
Dans la série précédente de ces « Observations » j’ai signalé les sacs
respiratoires botbridiques la glande supracoxale et les glandes
1. Ces sacs, comme les autres organes pleins d’air qui débouchent au même endroit,
si l’on admet que les trichobothries servent à percevoir des sons, jouent peut-être
aussi le rôle de résonateurs.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 301 —
aplaties gl. m. et gl. p. (Bull. Mus., 2® série, t. XI, p. 111 à 117,
1939). Le dxictus chitineux de la glande coxale est le même à tous
les états. Je ne l’ai représenté, figure que par son orifice, en dg. c.
Eulohmannia Rihasai (Berlese). — (X 705). ■ — A, organe larvaire au maximum
de turgescence et région vmisine ; l’animal est orienté latéralement ; le poil coxis-
ternal 1 b, dont la base est cachée par la tête de l’organe larvaire, n’est pas repré-
senté. — B, écaille protectrice dessinée à part, avec la même orientation que sur
la figure précédente. — C, écaille protectrice dessinée à part dans l’orientation
qu’elle aurait figure A si l’organe larvaire turgescent ne l’avait pas poussée vers
la gauche. — D, deutonymphe dans l’orientation latérale, région du coxa IV avec
la glande gl. p ; la ponctuation coxale existe réellement. — E, verrue génitale
médiane de l’adulte, au maximum d’extension, v'ue selon sa plus grande longueur,
sortie de la fente prégénitalc ; l’acaricn est orienté ventralement et son extrémité
antérieure serait à droite. — F, base de la même verrue, faiblement invaginée.
— G, verrue génitale antérieure de l’adulte, rétractée, vue par transparence ;
l’animal est orienté ventralement dans une direction oblique pour montrer la verrue
selon sa plus grande longueur (elle est cependant encore un peu raccourcie) ; l’avant
est en haut de la figure ; aucun poil n’est figuré sauf 2 poils génitaux à gauche.
— F, fémur ; B, trochanter ; pour mieux faire voir les tendons on les a couverts
d’un pointillé fin.
— 302 —
J’ai dessiné la glande gl. ru. pour la larve (fig. A) et la glande gl. p.
pour la deutonymphe (fig. B). Dans ces dessins ces glandes sont vues
à plat. Le figuré qui les couvre rappelle seulement que leur surface
n’est pas vraiment lisse. 11 arrive souvent, surtout pour gl. p.,
que la glande se voie obliquement ou même sur la tranche.
La glande latéro-abdoniinale (ôldrüse) n’existe pas.
Organe larvaire. — Cet organe, ou verrue larvaire, ou papille
larvaire, est très développé chez E. Rihagai et il permet de voir, de
la manière la plus nette, un tendon fixé à sa base [t. v., fig. A). Il a
donc un muscle moteur. Ce n’est pas un organe passif, ou seulement
capable de turgescence.
L’extrémité distale de l’organe larvaire est une calotte sphérique
limitée par un cercle précis. Cette calotte a des parois chitineuses
différenciées et plus réfringentes et elle s’applique exactement,
dans l’état normal de repos, contre la concavité de l’écaille protec-
trice. Cette dernière est poussée fortement, figure A, par la tête
de l’organe larvaire, de sorte qu’elle n’a pas son orientation normale,
mais c’est une disposition qui est artificielle et due au gonflement.
L’écaille devrait pendre verticalement, comme sur la figure C.
L’organe larvaire, ou du moins sa partie visible, serait d’un tiers
plus court.
A son extrémité proximale l’organe larvaire est fixé très franche-
ment au coxa II, du côté antilatéral de ce coxa et il possède lui-même
une sorte de coxa ou de protubérance basale dans laquelle sa partie
cylindrique, sous Faction du muscle dont le tendon est t. p., s’invagine
plus ou moins profondément.
L’organe larvaire d'Ë. Ribagai est l’un des plus grands et peut-
être un des plus primitifs qui existent, mais il n’a pas une structure
particulière. J’ai vu la calotte différenciée terminale chez beaucoup
d’autres Acariens. Les bourrelets transversaux se retrouvent chez
Pseudotritia, moins forts, il est vrai, mais affectant une plus grande
longueur de la tige. C’est l’ensemble de la tête et de la tige qui
représente la verrue larvaire habituelle, généralement bien plus
courte, ou même sessile et plate. Le « coxa » est la saillie qui porte
rUrstigma ou Lhpore. Ce dernier n’est pas un stigmate, ni un pore,
mais la dépression dans laquelle est engagée la verrue. Comparant à
un organe larvaire beaucoup plus simple et rudimentaire, mais placé
au même endroit, celui de la prélarve d' Anystis {Rull. Mus., 2® série,
t. X, p. 66, fig. 2, 1938) on retrouve bien la même disposition géné-
rale.
Ecaille protectrice. — J’ai eu la surprise de constater que
l’écaille protectrice de l’organe larvaire, chez E. Ribagai, est forte-
ment actinochitineuse. C’est donc un poil et je me trouve ramené à
ma première opinion {Bull. Soc. ZooL, t. LVIII, p. 36 à 38, 1933), qui
— 303 —
est d’ailleurs la plus logique. Si j’ai renoncé plus tard à cette opinion
{Bull. Mus., 2® série, t. VIII, p. 251. 1936) c’est surtout parce que les
écailles protectrices que j’avais alors examinées entre niçois, à titre
d’exemples, n’avaient pas d’actinochitine. Il faut donc admettre
que ces écailles ont conservé ou bien ont perdu, selon les cas, leur
actinochitine, mais qu’elles sont toujours des poils spécialisés. Elles
se comportent à cet égard comme les disques de ventouses chez les
mâles d’ Acaridiæ (Bull. Soc. Zool., t. LXII, p. 392, 393, 1937).
Je rappelle aussi que les poils ordinaires des Elydracariens et des
Halacariens sont souvent isotropes.
L’écaille protectrice disparaît-elle complètement après la larve ?
Est-elle représentée, au contraire, par le poil coxisternal qui s’ajoute
à la protonymphe ? Je crois que la question peut être résolue et j’en
parlerai ultérieurement.
Verrues génitales. — On sait que les verrues génitales, ou papilles
génitales, ont beaucoup d’analogie avec les verrues larvaires. Ici une
verrue génitale d’adulte, plus grosse que l’organe larvaire, montre
très bien la calotte terminale de chitine plus épaisse et différenciée,
mais cette calotte est oblique (fig. E.) Au maximum d’extension,
quand elle est sortie de la cavité prcgénitale, elle est beaucoup plus
courte que l’organe larvaire tandis que son coxa est beaucoup plus
long (fig. E). Quand elle se rétracte sous les volets génitaux elle s’in-
vagine complètement dans ce coxa. Les parois de ce dernier, retour-
nées en doigt de gant, s’appliquent alors contre les parois de la
vertue, de sorte qu’on les distingue mal de ces dernières ou même pas
du tout.
Dans cette position contractée, la cavité prégénitale étant close,
on voit bien les tendons qui partent de la base de la verrue (fig. G).
Les mêmes tendons se voient plus difficilement quand la verrue est
sortie de la cavité prégénitale (fig. E, F), probablement parce qu’ils
sont alors appliqués contre les parois « coxales ». Ainsi une verrue
génitale, comme une verrue larvaire, a des m.uscles moteurs propres.
Ce n’est pas une particularité d’E. Ribagai, mais la structure normale
de ces organes quand ils ne sont pas trop régressifs. Je l’ai retrouvée
chez beaucoup d’autres Acariens.
Les 6 verrues génitales d’E. Bibagai ont la même structure et des
formes presque identiques. Elles ne sont pas de révolution de sorte
que leur profd est assez changeant suivant la manière dont elles se
projettent (fig, E, G).
J’ai représenté aussi, figure G, quelques tendons qui sont fixés aux
parois de la cavité prégénitale, dans sa région antérieure. Les deux
tendons symétriques t. a sont remarquablement forts et longs. Ils
sont soudés l’un à l’autre à leur extrémité. Le tendon mince t. g.
et son symétrique aboutissent à la paroi interne des volets génitaux.
304 —
II. — Sur la régression trichobothridique
DU TYPE CAMISIA
.J’ai déjà parlé incidemment de ce phénomène à propos du genre
Camisia (Ann. Soc. Entorn. France, t. CV, p. -50, 1936). Les figures
3C et 3D, de la 11® série de ces Observations (Bull. Mus., 2® série,
t. XI, p. 115, 1939) montrent comment il se présente chez Thry-
pochthonius tectorum. La larve a une trichobothrie rudimentaire
entre le poil exobothridique ex et le poil interlamellaire in. L’adulte
et les 3 nymphes ont une trichobothrie normale.
Je n’ai représenté T. tectorum qu’à titre d’exemple. Avec les autres
Orihates affectés par cette régression on aurait des figures analogues,
sauf des variantes : la bothridie minuscule peut avoir perdu son très
petit poil ^ ; elle peut s’effacer complètement; elle peut être aussi
moins rudimentaire ; le poil ex, c{ui est toujours voisin du grand poil
in avant l’apparition de la trichobothrie normale, persiste en général
pendant tout le développement ; chez T. tectorum il disparaît à
partir de la protonymphe, mais c’est un caractère exceptionnel de
cet acarien.
Il me semble évident, tout d’abord, que l’on ne peut qualifier de
primitive la trichobothrie rudimentaire. Celle-ci et la trichobothrie
normale ne sont pas des formes successives d’un organe à déve-
loppement progressif. Une trichobothrie primitive se compose d’un
poil ordinaire, implanté dans une dépression cylindrique très peu
profonde. On en connaît de nombreux exemples chez les Prostigmata
et l’on sait aussi que le même poil ordinaire, dans d’autres cas aussi
nombreux, peut n’avoir aucune dépression à sa base. Ici, la tricho-
bothrie tout entière, c’est-à-dire le poil aussi bien que la cavité, est
devenue minuscule. Il ne peut s’agir que d’une régression. Celle-ci
est purement phylogénique puisque la trichobothrie progresse pen-
dant le développement.
Chez T. tectorum la régression ne frappe que la laïve. Le phénomène
est limité à la phylogénie larvaire. Comparer les ancêtres de T. tec-
torum à leurs stases adultes ou nymphales ne nous apprendrait rien
à son sujet. Il faudrait comparer leurs larves. En remontant assez
loin on arriverait à des larves qui seraient encore pourvues, ainsi que
toutes les autes stases, d’une trichobothrie normalement développée.
Chez d’autres Oribates elle frappe à la fois la larve et une ou
plusieurs nymphes, ou toutes les nymphes en respectant l’adulte, ou
enfin tous les stases, y compris l’adulte. La règle, sans aucune
exception, est que, si une stase est touchée, toutes les stases qui la
1. Cette variation est commune. Il est fréquent qu’elle soit dissymétrique et qu’elle
dépende des individus.
— 305
précèdent le soient aussi. On peut donc affirmer que la régression
phylogénique s’est faite à partir de la larve, dans tous les cas, et
qu’elle s’est étendue aux stases suivantes, avec plus ou moins de
facilité suivant les phylums.
Voici d’abord une liste d’Oribates affectés par cette sorte de
régression. Je cite les genres par une seule espèce sauf si j’ai reconnu
l’apparition de la trichobothrie normale à des stases différentes pour
des espèces d’un même genre :
La trichobothrie normale apparaît brusquement ; 1° à la proto-
nymphe : Nothrus silvestris Nicolet, Camisia lapponicus TragÂrdh,
Trhypochthonius tectorum (Berlese), Archegozetes magna (Sell-
nick).
2° à la deutonymphe : Camisia segnis (Hermann), C. horridus
(Hermann).
3® à l’adulte : Camisia spinifer (Koch), C. exuçialis nov. nom.
(= segnis Koch), Heminothrus Targionii (Berlese), Platynothrus
peltifer (Koch), Nanhermannia nanus (Nicolet), Trhypochthoniellus
excaçatus (Willmann), Pseudotritia ardua (Koch), Phthiracarus
anonymum Grandjean, iSfeganacarits sp.
La trichobothrie normale n’apparaît plus : Trhypochthoniellus
setosus Willmann, Trimalaconothrus sp., M alaconothrus sp.
Je propose de dire de cette régression remarquable, pour la désigner,
qu’elle est du type Camisia, parce que le genre Camisia nous la
montre particulièrement bien, à plusieurs étapes.
D’après la liste précédente, elle existe constamment chez les Cami-
siidæ, les N anhermanniidæ, les Thrypochthoniidæ, les Malaconothri-
dæ et certaines familles de Ptyctima. Il ne faudrait pas croire, cepen-
dant, qu’elle soit spéciale à des genres « primitifs ». J’en ai constaté
l’existence, sans pouvoir encore l’étudier suffisamment, chez des
Oribatei supérieurs comme Carabodes et Nellacarus. Beaucoup de
genres non trachéens, au contraire comme Eulohmannia, Parhy-
pochthonius, Hypochthonius , Sphærochthonius, Eniochthonius, Meso^
plophora, Lohmannia, Hermannia ont une grande trichobothrie dès
la larve.
Le groupe des Ptyctima se montre à cette occasion, comme à tant
d’autres, hétérogène, et formé par convergence aux dépens de plu-
sieurs phylums. Les Phthiracaridæ, les Mesoplophoridæ, les Proto-
plophoridæ, sont des familles qui diffèrent beaucoup entre elles.
Il est probable que tous les Ptyctima qui n’appartiennent pas aux
deux dernières familles ont des larves ou des nymphes à trichobothrie
rudimentaire.
Quelle peut être la cause de la régression du type Camisia ? L’ac-
tion directe du milieu paraît impossible à retenir parce que les bio-
topes sont trop variés. Plusieurs^espèces sont aquatiques ou du moins
capables de vivre dans l’eau pendant quelque temps {Trhypochtho-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
21
— 306 —
niellus, Trimalaconothrus, Platynothrus peltifer). D’autreSj aux états
immatures, creusent des galeries dans le bois pourri et ils n’en sortent
jamais (Phthiracarus, Pseudotritia, Carahodes). Une espèce, Camisia
segnis (Hermann), est arboricole et par conséquent très xérophile.
La plupart sont des habitants des mousses et de l’bumus comme une
foule d’autres Oribates.
Il est possible que les trichobothries ne servent plus dans la vie
aquatique et qu’elles aient alors tendance à disparaître. On imagine
aussi qu’elles puissent être inutiles aux larves et aux nymphes de
Phthiracarus et de Carahodes. Mais les nymphes de Xenülus latus,
qui vivent comme celles de Carahodes, ont une trichobothrie normale.
Pourquoi, d’autre part, la trichobothrie servirait-elle à certaines
stases nymphales et pas aux stases précédentes, alors que tous les
états immatures vivent ensemble et dans les mêmes conditions,
comme on le voit dans le genre Camisia par exemple ?
Je crois qu’il vaut mieux admettre, dans l’état de nos connais-
sances, qu’il s’agit d’une orthogénèse. Elle aurait une origine interne
et elle se développerait simultanément dans plusieurs pbylums.
Les régressions trichobothridiques à’ Ameronothrus et A Hydrozetes
appartiennent-elles au type Camisia ? Pour le premier genre je ne
peux rien dire car la seule espèce A Ameronothrus dont je connaisse les
larves et les nymphes est totalement dépourvue de trichobothrie
à tous les états. Pour liydrozetes la réponse est négative puisque les
états immatures ont toujours dans ce genre un grand poi bothri-
dique ; la régression n’y est évidente que chez certains adultes.
III. A PROPOS DU GENRE TrHYPOCHTHONIELLUS.
L’acarien que Willmann a décrit sous le nom de Thrypochthonius
excaaatus dans le Tierwelt Deutschlands (XXII, 5, p. 104) doit
être placé dans le genre Trhypochthoniellus. La seule différence
notable entre excavatus et Trhypochthoniellus setosus, type du genre
Trhypochthoniellus Willmann, est en effet pour excaoatus d’avoir
conservé à l’adulte (et seulement à cette stase) la trichobothrie
normale que setosus a perdue. Pour le reste les deux Oribates sont très
voisins et Willmann l’a bien remarqué. Si l’on se reporte mainte-
nants aux caractères généraux de la régression du type Camisia,
on doit conclure qu’il n’est pas capital, dans un phylum où toutes
les espèces sont atteintes par la régression, que la trichobothrie nor-
male apparaisse à une stase plutôt qu’à la suivante, ou même qu’elle
n’apparaisse plus du tout.
Voici quelques caractères importants qui rapprochent excavatus
de setosus et l’éloignent de tectorum, type du genre Thrypochthonius ;
— 307 —
Le poil exobothridique existe à tous les états chez excavatus et
setosus. Il manque chez tectorum à partir de la protonymphe, comme
je l’ai dit plus haut
Le poil pm du dessous du capitulum existe chez excas^atus et setosus.
Il manque chez tectorum.
Le 2® solénidion du tibia I (cp..) existe chez tectorum où il apparaît
à la tritonymphe. Il manque chez excvatus et setosus. Pour ces deux
dernière espèces les formules solénidionale;, de I à IV, sont : génuaux
(l-l-l-O) ; tibias (1-1 -1-1) ; tarses (3-2-0-0) 2.
La chaetotaxie pédieuse est exactement la même, à l’adulte, chez
excaoatus et setosus et ce n’est pas du tout celle de tectorum. Voici les
formules des poils, de I à IV : fémurs (6-5-2-2) ; génuaux (3-3-2-2) ;
tibias (4-3-2-2) ; tarses (12-11—10-11). Pour tectorum on a des
chiffres très différents ; fémurs (6— 6— 4— 2) ; génuaux (5-5— 3-3) ;
tibias (5-5-4-4) ; tarses (17-13-12-12).
Comparés à tectorum, excavatus et setosus ont perdu un solénidion
et beaucoup de poils. Ils sont plus évolués tectorum. Ils sont même,
à l’égard de la chaetotaxie pédieuse, parmi les Oribates extrêmes, à la
fois par la pauvreté numérique de leurs poils et par la spécialisaton
de beaucoup d’entre eux.
Ces caractères les rapprochent des M alaconothridæ. On retrouve
en effet dans les poils, aux tarses surtout, beaucoup de détails de
formes et d’emplacements qui ne laissent aucun doute sur la parenté
de Trhypochthoniellus avec les M alaconothridæ, les Oribates de cette
dernière famille étant allés plus loin encore dans la voie régressive
et spécialisatrice.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. J’ai retrouvé ce caractère exceptionnel, ainsi que plusieurs autres de tectorum,
chez Archegozeies magna (Sellnick). Archegozetes est peut-être le genre le moins
éloigné de Trhypochthoniu.s, parmi les Oribates que nous connaissons actuellement.
2. .Te rectifie, à cette occasion, la formule que j’ai donnée pour tectorum dans mon
travail de 1935 (Bull. Soc. ZooL, t. LX, p. 14). Elle devient (1-2-3) (1-1-2) (1-1-0)
(0-1-0). Le solénidion oublié est celui qui est contigu au poil antiaxial de la paire
prorale du l®'’ tarse. Il apparaît à la protonymphe.
-- 308 —
Sur trois espèces de Rhombognathus (Halacariens)
DES côtes françaises
Par Marc André.
Rhombognathus (s. str.) cryptorhynchus Trouessart.
Le Rhombognathus cryptorhynchus, dont la diagnose a été publiée
par le D‘ E. L. Trouessart en 1901 {Bull. Soc. Zool. France, XXVI,
p. 151)^, est représenté dans sa collection par un seul spécimen
recueilli à Saint-Guénolé, dans la zone de balancement des marées,
sur le byssus des Moules fixées sur un rocher.
Le corps, qui mesure 290 ir de long sur 210 u. de large, a la forme
d’un ovale court et l’abdomen est arrondi en arrière.
L’ouverture du camérostome est infère et le rostre ou capitulum,
très faible, est tout à fait rejeté sur la face ventrale.
Les palpes, très courts, séparés à leur base, s’appliquent contre le
capitulum.
La cuirasse est très faiblement développée, les plaques étant peu
étendues et lisses.
La plaque dorsale antérieure, triangulaire et plus large que haute,
a un bord postérieur légèrement concave. Son bord frontal ou
épistome, paraissant parfaitement arrondi en avant, se prolonge
si loin en forme de capuchon qu’il recouvre complètement le
capitulum.
La plaque notogastrique est presque aussi haute que large ; son
bord antérieur dépasse à peine l’insertion des pattes IV et ses bords
latéraux débordent en arrière sur la face ventrale.
Les plaques oculaires sont petites, triangulaires, à angles arrondis,
et portent une seule cornée.
Sur la face ventrale la cuirasse est très faible.
De chaque patte part une plaque épimérale ou coxale qui s’avance
obliquement vers la ligne médiane ; mais toutes ces plaques restent
éloignées les unes des autres. Les antérieures sont dirigées en arrière
et celles de la R® sont isolées de celles de la 2® par un intervalle. Les
postérieures sont dirigées en avant et les deux d’un même côté ne
sont séparées que par une simple suture. .
1. Il ne faut pas confondre cette espèce avec l’Agauopsis cryptorhyncha Trouessart
(1889) de la Terre de Feu (1938, M. André, Bull. Mus. nat. Hisi. nat., 2® s., t. X, p. 388).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 3, 1939.
309 —
I y a absence d’autres plaques cuirassées ventrales.
Notamment une plaque génito-anale fait défaut. L’orifice génita
est placé très en avant, au niveau des insertions des pattes IV et,
chez cet animal, qui est un mâle, il est entouré d’une couronne de
nombreuses soies.
Le soi-disant anus (uropore) est infère et a la forme d’une fente
longitudinale.
Fig. 1. • — Rhombognathus (s. str.) cryptorhynchus Trt. ■ — D, face dorsale, X 190;
V, face ventrale ; P, patte 1.
Les pattes, bien développées et subégales, sont fusiformes : elles
sont revêtues de poils assez grands et chez toutes l’article terminal
(tarse), qui est dépourvu de fossette unguéale, est muni d’une longue
soie sur la face d’extension.
Les deux griffes, fortement recourbées, s’articulent avec le tarse
au moyen de deux segments ; une pièce additionnelle assez allongée,
puis une pièce médiane qui n’est pas développée en 3® griffe. Cette
absence de griffe médiane caractérise cette espèce comme un Rhomho-
gnathus s. str.
Chacune des griffes comprend deux parties : l’une s’épaissit du côté
— 310 —
interne (tourné vers l’autre griffe) en une lamelle portant inférieure-
ment un peigne de 4 à 5 denticules ; l’autre constitue une pointe
munie d’iine dent accessoire.
Par la possession d’un épistome formant capuchon au-dessus du
capitulum cette forme se rapproche du Rh. setosus Lohmann [Aletes]
(1889, Unterfam. Halacarinæ, p. 326, pl. VI, fig. 80), de la Mer du
Nord et de la Baltique ; mais, tandis que, dans l’espèce de
Lohmann on observe un peigne sur les griffes de toutes les pattes,
le Trotjessart avait indiqué que dans son Rh. cryptorhynchus
c’est seulement aux pattes antérieures qu’il existait un très petit
peigne, qui serait presque obsolète aux postérieures, dont les
griffes lui avaient semblé entièrement lisses.
En fait, j’ai constaté la présence de cet organe sur toutes les pattes
et, ce caractère distinctif faisant défaut, je crois pouvoir identifier
complètement le Rh. cryptorhynchus Trt. au Rh. setosus Lohni.
Rhombognathus (Rhombognathides) trionyx Trouessart.
Cette espèce, qui a été décrite parle Trouessart d’après une
unique deutonymphe recueillie sur un Lithothamnium des côtes de la
Terre de Feu^, a été retrouvée dans le Finistère (à Saint-Guénolé)
où elle est assez commune sur le byssus des Moules fixées aux rochers
de la zone de balancement des marées (Trouessart, Rull. Soc. zool.
France., XXVI, 1901, p. 152). Elle est représentée, dans la collection
Trouessart, par quatre de ces exemplaires récoltés en Bretagne.
L’animal mesure 320 p. de large et 200 y de long.
Cette espèce est voisine de R. pascens Lohm. par la forme du capi-
tulum, qui est court, presque globuleux et dont la partie basale s’étire
dorsalement en une pointe (soi-disant épistome), tandis qu’elle se
prolonge ventralement par un bypostome triangulaire.
Les palpes maxillaires quadri-articulés sont très courts et étroite-
ment appliqués sur les cotés du capitulum.
Les plaques chitineuses constituant la cuirasse du tronc ne sont
séparées que par des intervalles extrêmement étroits de tégu-
ment mou.
A la face dorsale, la placjue antérieure, irrégulièrement ponctuée,
en forme d’ovale court, se prolonge en une très faible saillie frontale
(véritable épistome).
La plaque notogastrique piriforme, rétrécie en avant, large en
arrière, est également ponctuée : elle montre, de plus, dans sa partie
médiane, sur toute sa longueur, une bande de tégument rugueux,
plus fortement chitinisé.
1. E.-L. Trouessart, Bull. Soc. Eludes scient. Angers, n. s., XXIX, 1889, p. 210 ;
Bull. Soc. Zool. France, XX\', 1900, p. 38. — M. André, Bull. Mus. nat. llist. nat.,
2e s., X, 1938, p. 273.
— 311 —
Les plaques oculaires, trapézoïdales, pointues en arrière, portent
chacune deux cornées placées l’une derrière l’autre.
A la face ventrale la plaque épimérale antérieure, ou sternale, est
vaguement hexagonale, à bord postérieur convexe ; les deux plaques
épimérales postérieures débordent sur la face dorsale ; sur la plaque
génito-anale pentagonale l’orifice génital (femelle) est, comme chez
V, face ventrale ; P, patte I ; Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
le Bh, pascens Lohm., tout à fait terminal, au bord postérieur du
corps (ventralement à l’anus)
Les pattes sont garnies de longues soies et portent, en outre, sur
le tibia, deux fortes épines lisses situées sur la face ventrale de l’ar-
ticle.
1. Chez la deutonymphe primitivement décrite par Trouessart (1899) les plaques
de la cuirasse sont séparées par des intervalles de tégument mou beaucoup plus larges
et l’orifice génital (accompagné seulement de 2 paires de ventouses) est situé ven-
tralement assez loin en avant de l’anus.
— 312 —
A toutes les pattes les griffes sont falciformes (au lieu d’être cour-
bées à angle droit) et elles ne possèdent ni peigne, ni dent accessoire :
elles s’articulent avec le tarse au moyen d’une pièce additionnelle
assez allongée et d’une pièce médiane : celle-ci s’étire, aux pattes I
et II, en une forte griffe qui dépasse la moitié des griffes latérales
principales (tandis qu’elle est très petite chez pascens) et qui manqué
aux pattes III et IV (caractère du sous-genre Rhombognathides
Viets, 1927).
Rhombognathus (Rhombognathopsts) exoplus Trouessart.
Le type unique de cette espèce, trouvé sur les Corallines de la
Manche (à l’anse de Saint-Martin, près d’Omonville-la-Rogue)
(1901, in Gadeau de Kerville (H.), Recherches sur les faunes
Fig. 3. — Rhombognathus ( Rhombognaihopsis) exoplus Trt. — D, {ace dorsale, X 160 ;
V, face ventrale ; P, patte I ; Pm, palpe maxillaire ; Ch, chélicère.
marine et maritime de la Normandie [3® voyage]. Bull. Soc. Amis
Sc. nat. Rouen, 2® sem. 1900, p. 265 ; 1901, Bull. Soc. Zool. France,
XXVI, p. 151) a une longueur totale de 350 p..
Le capitulum est renflé sur les côtés comme chez le R. magnirostris
Trt., mais est masqué en grande partie par l’épistome.
Les palpes maxillaires, quadri articulé s, sont très courts.
— 313 —
A la face dorsale, la cuirasse est peu développée, les plaques chiti-
neuses étant séparées par de larges espaces de tégument finement
strié.
La plaque antérieure, courte, subquadrangulaire, est ornée de deux
groupes d’alvéoles polygonaux ; son bord frontal arrondi (épistome)
recouvre les deux tiers du capitulum.
La plaque notogastrique, piriforme, montre deux aréas formées
d’alvéoles.
Les plaques oculaires, triangulaires, offrent chacune, sur le bord
interne, une impression sculptée et portent, sur le bord externe, deux
cornées, une antérieure et une postérieure.
A la face ventrale les plaques ne laissent entre elles que de faibles
intervalles de tégument mou et elles sont finement granuleuses,
La plaque sternale a une forme trapézoïdale. Les deux plaques
épimérales postérieuses transgressent à la face dorsale. La plaque
génito-anale ovale porte l’orifice génital allongé.
L’uropore se présente sous la forme d’une fente longitudinale, qui
est située immédiatement en arrière du cadre génital et en avant du
bord postérieur de l’abdomen, arrondie, tandis que chez R, Seahami
Hodge cet orifice constitue une saillie conique à l’extrémité du corps.
Les griffes des pattes ont un peigne transversal, moins large, surtout
en dehors, que chez Rh. pascens Lohm., n’étant pas dilaté du côté
externe en une longue expansion aliforme et n’ayant que 10 à
11 dents.
D’après Trouessart, dans cette espèce, les griffes de toutes les
pattes auraient été dépourvues du petit ongle médian en forme de
crochet, qui existe dans les pattes I et II du Rh. pascens Lohm.
Malgré cette affirmation, l’examen du type montre qu’il existe
chez ce R. exoplus, sur toutes les pattes, une griffe médiane impaire
dentiforme, ainsi que le dit K. Viets (1927, Halac. Nordsee), par
suite, il range cette espèce dans son sous-genre Rhombognathopsis.
Cette griffe médiane est d’ailleurs ici beaucoup) plus petite que les
latérales, tandis qu’elle est presque aussi grande que celles-ci chez
R. armatus Lohm.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
314 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Paratapes
ET DE Tapes s. si’r. (Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette,
Parmi les espèces rangées par Lamarck (1818, Anim. s. vert., V),
dans les Venus, cinq (textile Gm., papilionacea Lk., crassisulca
Lk., malabarica Ch., sinuosa Lk.) appartiennent au genre Paratapes
Stoliczka, 1871, dont le type est V. textile Gm., et sept (litterata L.,
punctifera Lk., adspersa Ch., sulcaria Lk., turgida Lk., dorsata Lk.,
ovulæa Lk.) au genre Tapes Megerle von Mühlfeld, 1811, s. str.
= Parembola Rômer, 1864, qui a pour type V. litterata L.
Venus textile Gmelin.
Le V. textile Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3280) — V.
textrix Ciiemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 48, pl. 42, fig. 442)
est le type du genre Paratapes Stoliczka, 1871 = Textrix Rômer,
1857 (non SuNDEVAL, 1833).
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve deux individus
sensiblement de même taille (62x35 mm.) étiquetés V. textile par
Lamarck (p. 606) et un 3® exemplaire (58 X 33) porte à son intérieur
l’inscription « V. textrix » de sa main.
Dillwyn (1817, Cat. Rec. Biv. Sh., I, p. 204) a adopté pour cette
espèce l’appellation de V. undulata Born (1780, Test. Mus. Cæs.
Vind., p. 67) ; mais la coquille ainsi nommée, qui est le V. rimosa
PniLippi (1848, Abbild. Conch., III, p. 77, pl. VII. fig. 7), diffère,
du V. textile par la présence de stries obliques s’effaçant vers le bord
postérieur.
Venus papilionacea Lamarck.
Lamarck (p. 604) a donné le nom de V. papilionacea à Y Ala
papilionis de Chemnitz (1784, Conch. Cab., VU, p. 46, pl. 42,
fig. 441).
Deshayes (1835), .Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 352) admettait que
c’était le Venus rotundata Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 690) ;
mais Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 80) a indiqué que, dans la
collection Linnéenne, un exemplaire de V. papilionacea est étiqueté
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 3, 1939.
— 315 —
V. meleagris, tandis qu’un spécimen déterminé V, rotundata est, en
réalité, un Tapes lætus Poli = floridus Lamarck = aureus Gmelin.
Dans la collection du Muséum de Paris, le type du V. papilionacea,
-étiqueté par Lamarck, est une coquille (60 X 36 mm.) présentant des
côtes aplaties, ornée de linéoles sur le bord et de taches rouge-brun
disposées en rayons.
Venus crassisulca Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris le type de ce V. crassi-
sulca, étiqueté par Lamarck (p. 604), consiste en une seule valve
gauche (61 X 42 mm.) rapportée de la baie des Chiens marins (Nou-
velle-Hollande) par Péron (1804), qui avait inscrit à son intérieur le
nom de Venus luteola : ornée de larges côtes transverses, elle est d’un
blanc sale, un peu jaunâtre.
Son examen rend très probable qu’on pourrait lui identifier le
Tapes sulcosus Philippi [Venus] (1848i, Abbild. Conch., III, p. 75,
pl. VII, fig. 1).
Comme l’a fait remarquer Rômer (1870, Monogr. « Venus », II,
p. 45), la figure donnée par Hanley (1856, Cat. Rec. Bw. [Sh.,
pl. XVI; fig. 48) pour ce V. crassisulca ne lui convient pas.
Venus malabarica Chemnitz.
Le V. malabarica Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 323, pl. 31,
fig. 324-325), appelé V. gallus par Gmelin (1791, Syst. Nat.,éd. XIII,
p. 3277), est une coquille d’un blanc cendré, un peu fauve, ornée de
côtes transverses serrées, qui présente quatre rayons brunâtres mal
visibles et des linéoles anguleuses peu apparentes.
Dans la collection du Muséum de Paris, Lamarck (p. 604) a éti-
-queté V. malabarica un individu mesurant 62 X 44 mm.
Venus sinuosa Lamarck.
Lamarck (p. 614) indique cette forme comme étant voisine de son
V. tristis, qui est un Hemitapes.
Cependant Rômer (1870, Monogr. « Venus », II, p. 35), suivant
l’exemple de Sowerby (1852, Thés. Conch., II, p. 684, pl. CXLV,
fig. 10) et de Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ p. 161),
a rapproché cette espèce du T. malabaricus Ch. et lui a assimilé le
T. lentiginosus VuEYE (186^, Conch. Icon.,p\.Yl, üg. 25), qui appar-
tient au genre Textrix = Paratapes
1. Une forme voisine, représentée par Reeve (1864, loc. cit., pl. VII, fig. 32) sous
l’appellation de T. turgidulus, n’est pas l’espèce ainsi nommée par Deshayes (1853,
loc. du, p. 166), mais a été rattachée par Rômer (1870, loc. cit., p. 34) au Tapes mala-
haricus Ch.
— 316
Venus litterata Linné.
Dans la collection du Muséum de Paris cinq cartons ont été étique-
tés par Lamarck Venus litterata Linné (1758, Syst. Nat., ed. X,
p. 689).
Sur le 1®^ et le 2® sont fixés deux individus (99 X 63 et 82 x
57 mm.) provenant de l’Expédition Baudin (1803) ; ils appar-
tiennent à la forme typique avec linéoles anguleuses et correspondent
aux figures 432-433 de Chemnitz (1784, Conch. Cah., VII, pl. 41),
48 de SowERBY (1852, Thés. Conch., II, pl. CXLVII) et 2a de
Reeve (1864, Conch. Icon., pl. I).
Le 3® carton porte un exemplaire (59 X 41 mm.) représentant la
variété [2], qui correspond à la figure 434 de Chemnitz et chez laquelle
aux lignes anguleuses viennent se joindre des taches d’un brun-
rougeâtre.
Sur les 4® et 5® cartons on trouve deux spécimens de la variété [3],
qui correspond au Venus nocturna Chemnitz (1784, loc. cit., p.41,
pl. 41, fig. 435) : le plus petit (54 x 36 mm.) est presque semblable à
l’exemplaire de la variété [2] ; le plus grand (86 X 57 mm.), chez
lequel il n’y a plus vestige de linéoles, mais seulement de grandes
taches brun-noirâtre, ressemble à la figure id de Romer (1870,
Monogr. « Venus », Hj-pb XII).
Venus punctifera Lamarck.
Au Muséum de Paris on trouve indiquée comme étant le type
du V. punctifera Lamarck (p. 605) = V. punctata Chemnitz
(1784, Conch. Cab., VII, p. 42, pl. 41, fig. 436-437) une coquille
(68x47 mm.) rapportée d’Australie par Péron et Lesueur (1803).
Venus adspersa Chemnitz.
Dans la collection du Muséum de Paris, un 1®^ individu
(65 X 42 mm.), orné de quatre rayons bruns interrompus, a été
étiqueté par Lamarck (p. 605) V. adspersa Chemnitz (1784,
Conch. Cah., VII, p. 44, pl. 42, fig. 438).
Un 2® individu, rapporté de Nouvelle-Hollande, par Péron
et Lesueur (1803), est indiqué comme correspondant à la variété [3],
dépourvue de rayons et ornée seulement de ponctuations.
On ne trouve aucun représentant de la variété [2], qui offre des
taches plus rares et qui correspond aux figures 4 a-h de la planche
281 de V Encyclopédie Méthodique.
Tandis que la région postérieure est atténuée et arrondie chez le
V. papilionacea Lk., elle est haute et tronquée presque à angle droit
chez ce V. adspersa.
— 317 —
Venus sulcaria Lamarck.
On trouve au Muséum de Paris le type du V. sulcaria de Lamarck
(p. 606) étiqueté par lui et mesurant 65 X 37 mm. L
Cette espèce est remarquable par ses côtes étroites sur la région
antérieure, larges et aplaties sur la postérieure.
Hanley (1843, Cat. Rec. Bw. Sh., p. 121) pensait que c’était une
variété du Tapes textile Gm. : mais Rômer (1870, Monogr. « Venus »,
II, p. 44) s’est élevé contre ce rattachement et a montré que ce
V. sulcaria possède, au contraire, une très grande ressemblance avec
le Tapes Deshayesi Hanley (1856, Cat. Rec. Bw. Sh., p. 363, pl. 16,
fig. 35), chez qui également les côtes antérieures sont filiformes et
les postérieures aplaties
Venus turgida Lamarck.
Le type du V. turgida Lamarck (p. 605) n’existe plus actuelle-
ment dans la collection du Muséum de Paris.
Mais, d’après Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd. VI, pp. 350
et 361), c’est à cette espèce qu’il faut identifier les V. dorsata Lk.
et ovulæa Lk.
Venus dorsata Lamarck.
D’après Deshayes (1835, loc. cit., p. 350), la coquille (62 X 47 mm.)
indiquée dans la collection du Muséum de Paris comme étant le
type du V. dorsata Lamarck (p. 603) ne diffère en rien d’essentiel du
Tapes turgidus Lk. : elle est seulement un peu plus courte et corres-
pond à une variété individuelle ou peut-être locale.
Venus ovulæa Lamarck.
Au Muséum de Paris le type du V. ovulæa de Lamarck (p. 611),
étiqueté par lui, est, comme l’a reconnu Deshayes (1835, loc. cit.,
p. 361), une coquille roulée et en partie décolorée qui n’est qu’un
jeune individu de Tapes turgidus Lk..
(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
1. Il ne faut pas confondre cette espèce, d’une part, avec le Cytherea sulcatina Lk.,
qui est un Lioconcha, et, d’autre part, avec le Cytherea sulcataria Deshayes (1824,
Descr. Coq. joss. envir. Paris, I, p. 133, pl. XX, fig. 14-15), que Jukes-Browne a
pris, en 1908 {Proc. Malac. Soc. London, VIII, p. 155), pour type de sa section Cal-
pitaria dans le genre Pitaria, mais qu’il a attribué par lapsus, en 1914 [ibid., XI, p. 61),
à Lamarck [erreur reproduite par Thiele (1935, Handh. System. Weichtierk., II,
p. 8861] .
2. Ce T. Deshayesi se montre, par l’aspect extérieur et la charnière, très semblable
au T. quadriradiatus Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 171) : mais
dans la 1''® espèce le sinus palléal est trigono-linguiforme à bord supérieur ascendant,
tandis que chez la 2® il est horizontal et semi-elliptique.
- 318 —
Le Provinculum de la Prodissoconque
DE QUELQUES OSTRÉIDES
Par Gilbert Ranson.
I. — ■ Coquille primitive impaire et première coquille bivalve
ou PRODISSOCONQUE.
En 1917, J. L. Dantan a longuement décrit la larve pélagique
d’Ostrea edulis L. Il l’a comparée à la larve trochophore des Vers et
est arrivé à la conclusion suivante : « par l’ensemble de ses caractères
extérieurs, aussi bien que par son anatomie, la larve de VOstrea
edulis, permet de raffermir les liens qui unissent les Vers et les
Mollusques. »
Cependant la larve des Mollusques se distingue très nettement de
celle des Vers par la présence d’une coquille. Celle-ci, on le sait depuis
longtemps, a pour origine la glande préconchylienne, découverte
en 1875 par Ray Lankester chez d’autres Mollusques.
L’ébauche de cette glande apparaît très tôt chez l’huître, dès la
fin du stade gastrula. Il y a donc ici accélération des processus
embryonnaires puisqu’il n’existerait pas ainsi de vraie trochophore
avec vélum sans caractère Mollusque. Ce stade est sauté. C’est le
stade « typembryon » qui fait immédiatement suite à la gastrula :
glande coquillière produisant la première coquille cuticulaire impaire,
caractéristique de tous les Mollusques ; mais la cavité gastrulaire
primitive ayant donné la bouche et l’estomac n’est pas encore en
relation avec l’extérieur par l’autre extrémité, l’intestin et l’anus ne
sont pas encore formés.
Le stade « phylembryon » lui succède, avec les caractères de la
classe des Pélécypodes : coquille à deux valves égales et un muscle
adducteur antérieur.
Je parlerai rapidement de la formation de la coquille bivalve, me
réservant d’y revenir plus longuement dans un travail spécial, car
le problème posé mérite d’être examiné d’une manière approfondie.
C’est plus particulièrement sur la charnière, ou provinculum, de la
seule coquille prodissoconque que j’ai l’intention d’insister.
Chez Ostrea edulis, en particulier, la glande préconchylienne est
tout d’abord une invagination ectodermique ; puis elle se dévagine
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 319 —
et ne forme plus qu’un faible épaississement de l’ectoderme constitué
de longues cellules coniques. Ces cellules sécrètent une mince mem-
brane cuticulaire qui s’étale sur les parois latérales de la larve, pre-
nant une forme tout à fait spéciale de selle posée sur la portion
dorsale de la larve, comme une selle sur le dos d’un cheval. Cette
formation cuticulaire a été observée chez tous les Mollusques. Elle
est considérée comme leur première coquille. Les Lamellibranches
posséderaient donc à l’origine une coquille impaire unique. Je peux
confirmer la présence de cette première formation, chez la larve de
Gryphæa anguldta Lmk, comme Horst l’a vue chez Ostrea edulis L.
Cependant Lacaze-Duthiers, en 1854, s’exprime ainsi au sujet
du développement de la coquille de cette dernière espèce : « Elle naît
par deux boursouflements de l’enveloppe, semblables à deux verres
de montre, d’une transparence extrême, appliqués de chaque côté
de la dépression dorsale. Ces deux moitiés, en grandissant, s’étendant
l’une vers l’autre, se rejoignent et forment la charnière. Ce n’est donc
pas la charnière qui paraît la première comme on l’a dit. » D’autre
part, Brooks, en 1880, signale également que la coquille de l’huître
américaine se compose, dès l’origine, de deux valves.
Horst, en 1883, s’est élevé contre cette conception. Cependant
cet auteur n’explique pas comment se fait la calcification de la
première coquille impaire et comment apparaissent les deux valves
et la eharnière. Si l’on s’en rapporte aux observations faites par de
nombreux auteurs, sur le développement d’autres Lamellibranches,
on peut se demander si la réalité n’est pas faite de la synthèse des
observations ci-dessus, apparemment opposées. Je ne citerai que
celles de Leydig et Ziegler sur Cyclas cornea. La coquille primitive
se montre ici aussi sur le dos, comme une selle sur le dos d’un cheval ;
puis latéralement apparaissent deux centres de calcification absolu-
ment séparés qui en s’étalant, donnent les deux valves de la nouvelle
coquille. Ceci fait dire au second auteur que la coquille du Lamelli-
branche est, au début, une formation unique comme celle des Gastéro-
podes et que la coquille bivalve se forme par dépôt de calcaire sous
les parties latérales de la coquille primitive. C’est également la con-
clusion à laquelle arrive Fol qui a observé Ostrea edulis, entre autres.
C’est tout à fait ce qui a lieu chez Gryphæa angulata d’après mes
observations, quoique ici les 2 valves calcaires doublent très rapide-
ment d’une manière parfaite la coquille cuticulaire qui ne déborde
pas. Il me semble donc possible de conclure que si Horst a raison
en ce qui concerne la eoquille primitive, cuticulaire, impaire de
l’huître, Lacaze-Duthiers et Brooks ont également raison en ce
qui concerne la première coquille bivalve calcifiée.
Les deux valves calcifiées se développent donc latéralement ;
elles ont la forme de deux petites surfaces sub-circulaires qui viennent
s’accoler dorsalement au point où se font suite les deux parois
— 320 —
latérales du manteau qui les ont secrétées. Le manteau forme en
cet endroit un bourrelet ou crête dorsale qui établit, suivant une
ligne droite, la jonction entre les deux valves. Ces dernières pro-
gressent par leurs bords libres et recouvrent totalement le corps de
la larve le huitième jour. La prodissoconque primitive ou coquille
embryonnaire est constituée ; les valves sont, pour ainsi dire, plates.
A partir du huitième jour sa croissance va différer totalement ; la
larve va croître en épaisseur et en largeur, les valves sont donc
s’écarter l’une de l’autre, leur charnière dorsale servant de pivot ;
sur leurs bordures vont se déposer de nouvelles couches calcaires
suivant des lignes de croissance très marquées ; c’est la prodisso-
conque définitive qui prend naissance et va se développer pendant
15-20 jours, au terme desquels la larve devra se fixer. Sur la prodisso-
conque primitive les lignes de croissance ne sont pour ainsi dire pas
apparentes. Sa surface paraît plus claire, plus homogène que la
nouvelle formation qui s’est constituée en parfaite continuité avec
elle, sur tout le pourtour des valves. De ce fait, sur la prodissoconque
définitive, au sommet des umbos, on distingue nettement, faisant
contraste avec le pourtour, la prodissoconque primitive que F. Ber-
nard, en 1898, a appelée « protostracum » (Planche, fig. 4-5-6-7-9).
Cet auteur pensait d’ailleurs que cette portion de la coquille repré-
sentait un stade plus vieux que la prodissoconque primitive, inter-
médiaire entre celle-ci et la prodisoconque définitive, parce qu’il y
voyait des stries d’accroissement. Effectivement il y a bien trois
stades de croissance de la coquille : a) apparition de la coquille à
partir de deux centres latéraux symétriques formant deux petites
valves juxtaposées ; b) élargissement, suivant le même processus
sécrétoire, de cette première coquille, jusqu’à enveloppement com-
plet de la larve, vieille de huit jours ; c) accroissement marginal de la
coquille ainsi formée suivant un processus sécrétoire apparemment
différent du précédent. Mais les deux premiers stades sont parfaite-
ment indistincts et aboutissent à la constitution de la prodissoconque
primitive qui est, comme nous le verrons plus loin, une formation
bien définie.
Si nous traitons, par l’eau de javel diluée, une larve de six jours
(Planche, fig. 1) ou de huit jours, la matière organique est détruite ;
il reste la coquille formée de deux valves plates s’affrontant suivant
une ligne droite. On peut voir très nettement qu’elles sont séparées
l’une de l’autre, leurs contours rectilignes en cet endroit laissent
entre eux un espace clair. Et cependant les deux valves ne s’isolent
pas ; elles restent rattachées comme soudées l’une à l’autre malgré
l’espace clair qui les sépare. En les examinant bien attentivement on
s’aperçoit qu’elles sont recouvertes sans solution de continuité entre
elles par une sorte de pellicule mince très transparente unique, qui
n’est autre que la coquille primitive, impaire. On peut très bien se
321 —
rendre compte que dans sa zone médiane cette cuticule ne présente
aucune différenciation susceptible d’être interprétée comme une
charnière ou un ligament ; elle est parfaitement homogène. Je
pense donc que les auteurs qui, chez d’autres Lamellibranches,
ont vu cette première formation se scinder en deux et former une
charnière ont Vu en réalité par transparence, ce qui se passait dessous
à la jonction des valves calcaires. C’est en effet ici et sur ces dernières
que va prendre naissance la charnière de la prodissoconque et c’est
son développement que nous allons examiner.
II. Charnière de la prodissoconque
chez Ostrea edulis L., O. futamiensis Seki, O. puelchana d’Orb.
C’est un type de charnière propre aux prodissoconques des Taxo-
dontes, Anisomyaires et de quelques Hétérodontes. Dall et F, Ber-
nard (1898) l’ont appelé le provinculum. C’est un épaississement de
n
Fig. 1. — A gauche : Schéma montrant les relations entre le manteau et les 2 valves
de la coquille prodissoconque. [M., manteau ; C, coquille ; C.d.M., crête dorsale
du manteau ou crête palléalc dorsale). — A droite : prodissoconque à’OsLrea, valve
droite. A, protostracum ; L, ligament (d’après F. Behnard, 1898, pl. II, fig. 1),
montrant d’après cet auteur, les crénelures sur toute la longueur de la charnière.
la région cardinale, formant un véritable plateau cardinal primitif,
sécrété par les deux faces latérales de la crête palléale dorsale. La
fig. 1 gauche, du texte, montre, d’une manière très schématique, les
relations entre le manteau, avec sa crête dorsale, et les 2 valves de
la coquille.
A l’âge de 6-8 jours les prodisoconques primitives des larves
Ostrea edulis et de Gryphæa angulata sont absolument semblables :
équivalves à charnière simple, rectiligne (planche, fig. 1) ; seules leur
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
22
— 322
dimensions diffèrent. A 8 jours elles ont respectivement 0 mm. 16
et 0 mm. 08. Les œufs diffèrent en effet de grosseur dans le même
rapport. Mais dès le début du stade de la prodissoconque définitive
elles diffèrent totalement et nous devrons les examiner séparément.
Etudions tout d’abord la prodissoconque d’Ostrea edulis. Nous
voyons, d’après la microphotographie 1 de la planche, représentant
la coquille d’une larve de 6 jours, que la charnière est d’abord simple
et aussi mince que le reste du test. Dès le sixième jour, elle est légère
ment épaissie. La crête palléale dorsale s’est individualisée et consti-
tue déjà un véritable plateau cardinal calcaire qui n’est qu’un
épaississement plus prononcé des valves, en cet endroit (fig. 2 du
texte). Mais la surface de ce plateau cardinal primitif ne présente
encore ni crénelures, ni dents, ni fossette ligamentaire. Le septième
jour (fig. 2 du texte), le provinculum s’épaissit et s’élargit surtout
aux deux extrémités, où l’on voit se dessiner deux mamelons à
chaque valve. Au centre, il reste aminci. Il est l’image négative de la
crête palléale dorsale, dont il est le produit. Le huitième jour, les
deux charnières, jusqu’ici indépendantes, sont assez fortement réu-
nies. A chaque extrémité élargie des deux plateaux cardinaux, ont
pris naissance deux crénelures de plus en plus saillantes et qui s’em-
boîtent dans deux trous correspondants de la charnière opposée,
alternant avec les deux crénelures de la même charnière. On ne peut
pas dire que les crénelures d’une charnière sont en continuité par-
faite avec celles de la charnière opposée, car l’eau de javel dissolvant
la matière organique entre elles, les sépare et chaque valve s’isole.
La formation de ces crénelures ne peut pas s’expliquer autrement
que par le plissement de la crête palléale dorsale à cet endroit : 4 plis
de cette crête forment deux crénelures d’un côté et deux de l’autre,
parfaitement emboîtées. C’est exactement le processus de la forma-
tion des dents définitives des Lamellibranches. Or ces crénelures,
comme toute la charnière, sont parfaitement calcifiées et repré-
sentent des épaississements de la coquille. On pourrait donc les
considérer comme de véritables dents homologues des dents défini-
tives des Arches par exemple. Mais je ne le crois pas et je suis, à ce
sujet, de l’avis de F. Bernard. Ce sont des crénelures particulière-
ment saillantes, mais homologues tout de même des crénelures des
prodissoconques crénelées des Taxodontes, Anisomyaires et de
quelques Hétérodontes. Il est bien évident qu’elles n’ont rien de
commun avec les crénelures de la charnière de certains Entomos-
tracés comme le pensait Munier-Chalmas. Ce dernier auteur sup-
posait également que les « cannelures parallèles » des charnières de
certains Taxodontes n’étaient pas homologues de ces crénelures
Ostrea. C’est F. Bernard qui, là encore, a raison en admettant
l’homologie de ces formations.
Cependant il est impossible de suivre ce dernier auteur (bien
— 323
Fig. 2. — En haut, à gauche : prodissoconque primitive à’Ostrea edulis de 6 jours
montrant l’apparition de la charnière. — En haut, à droite ; la même à 7 jours,
montrant l’élargissement de la charnière aux seules extrémités. — En bas, à gauche,
prodissoconque définitive d’Ostrea edulis de 20-25 jours, montrant le protostracum P
(correspondant à la coquille de la fig. précédente), la charnière avec ses crénelures
terminales et son plateau central étroit et lisse. La charnière ne déborde pas le
protostracum et on voit comment les stries de croissance y aboutissent. — En bas,
à droite ; la même dont la charnière est vue par l’extérieur pour montrer comment
s’engrènent les crénelures.
Nota. — (Toutes ces figures sont des reproductions de dessins à la chambre claire)-
324 —
que ses conclusions restent parfaitement justes) lorsqu’il dit que la
charnière des Ostréidés possède de telles crénelures sur toute la lon-
gueur de leur charnière. Il est vrai qu’il a surtout observé des prodis-
soconques d’huîtres fossiles. Mais il dit avoir observé aussi celle
à'Ostrea edulis actuelle. Munier-Chalmas a également observé des
prodissoconques diOstrea, fossiles, et il dit cependant que « la région
cardinale rectiligne portait des crénelures profondes et nettement
délimitées. »
Lacaze-Duthiers est le premier à avoir signalé et figuré ces
formations chez la coquille de la larve de Mytilus (fig. 3 du texte) ;
il spécifie bien que ces « dents » sont à chaque extrémité de la char-
nière. Dans un autre travail il dit que la larve d’Ostrea edulis possède
des dents disposées de la même façon que chez les jeunes Moules.
Puis Horst (fîg. 2 du texte) Huxley, Jackson ont vu également ces
« dents )>, aux deux extrémités de la charnière seulement. Or toutes
les charnières de prodissoconques d’Ostrea, reproduites par F. Ber-
nard en 1895 et 1898 sont, à quelques variantes près, du type
reproduit ici dans la fig. 1 du texte, (reproduction de la fig. 1, pl. II,
1898, prodissoconque d’Ostrea). On ne connaît absolument rien de
semblable chez les huîtres actuelles examinées de ce point de vue.
En effet les microphotographies de la charnière d’Ostrea edulis
à25j ours (fig. 2, 3 et 5 de la planche) montrent très nettement que
les « dents » sont aux extrémités de la charnière dont la partie
centrale présente un plateau cardinal plus étroit absolument lisse
sans aucune crénelure. La figure 2 du texte reproduit la charnière
de la prodissoconque d’une larve d’Ostrea edulis de 25 jours (vue inté-
rieure dessinée à la chambre claire) et la charnière d’une autre larve
du même âge (vue extérieure, dessinée à la chambre claire). Dans
la fig. de gauche, les parties en traits croisés indiquent les crénelures
proéminentes et celles en pointillé, les trous correspondants du
plateau cardinal opposé. Comme le montrent les microphotogra-
phies 3 et 5 de la planche, les crénelures antérieures (à droite) sont
presque toujours plus faibles que les postérieures ; quelquefois même
les premières sont presque invisibles.
En 1929, Seki a décrit et figuré une espèce nouvelle d’huître du
Japon, Ostrea futarniensis. Elle est larvipare, donc du groupe Ostrea
edulis. L’auteur figure une coquille prodissoconque de cette espèce ;
elle a la même forme générale que celle d’Ostrea edulis et la charnière
est exactement la même avec les dents aux deux extrémités seule-
ment. En 1933, Hori a étudié le développement d’Ostrea lurida
Carpenter, du Pacifique. Cette espèce, on le sait, est aussi larvipare ;
sa coquille prodissoconque, dessinée par l’auteur, est exactement
semblable à celle de YOstrea edulis et les dents sont bien encore
figurées aux deux extrémités seulement de la charnière (fig. 3 du
texte). Enfin j’ai trouvé dans un lot d’huîtres expédiées au Labora-
— 325 —
toire de Malacologie par le service des Pêches d’Argentine, un exem-
plaire à'Ostrea puelchana d’Orbigny, contenant entre ses branchies,
ses jeunes larves ardoisées, en quantités considérables. Cette espèce
est donc, elle aussi, larvipare et appartient au même groupe que
les précédentes. La figure 4 de la planche est une microphotographie
de la coquille ouverte d’une de ces larves de 10 jours. On peut voir
qu’elle ne diffère en rien d’une larve d'Ostrea edulis du même âge.
Fig. 3. — En haut, à gauche ; Prodissoconque définitive à’Ostrea edulis L., montrant
les crénelures aux deux extrémités seulement de la charnière (d’après Horst,
1883-84, pl. VI, fig. 18). — En haut, à droite : Prodissoconque de Mytilus edulis L.
montrant les crénelures aux deux extrémités seulement de la charnière (d’après
Lacaze-Duthiers, 1856, pl. Il, .fig. 2). — En has, à gauche ; Prodissoconque défi-
nitive d’Osirea lurida Carp. montrant les crénelures de la charnière (Pi.y., valve
droite ; L.V., valve gauche ; T, « dents »). — En has, à droite : la même au stade
prodissoconque primitive (T, dents) (d’après Hori, 1933, p. 274, fig. 9 et 14).
On distingue nettement le plateau cardinal avec les crénelures à ses
seules extrémités, légèrement élargies.
Ainsi, je crois que l’on peut conclure de l’ensemble de ces faits,
que la charnière telle que je viens de la décrire, est la charnière
typique de la prodissoconque des larves d’huîtres du groupe de
VOstrea edulis L.
Je dois attirer l’attention sur un fait qui me paraît important. J’ai
dit plus haut qu’à l’âge de 8 jours la prodissoconque primitive
(protostracum) est terminée ; elle a alors 0 mm. 16 de diamètre et sa
326 —
charnière 0 mm. 10 environ. La prodissoconque définitive se forme
par adjonction à celle-ci d’une bordure calcaire dont le développe-
ment se fait suivant des lignes de croissance partant toutes des
deux extrémités de la charnière ci-dessus et s’éloignant fortement
l’une de l’autre sur le bord ventral ; lorsque la coquille atteint ainsi
0 mm. 3 environ de diamètre sa croissance est terminée, elle doit se
fixer. Mais l’on voit ainsi que la charnière de la prodissoconque pri-
mitive est la charnière définitive de la larve pélagique ; elle ne
s’allonge plus après ce stade. C’est ce que montrent bien les micro-
photographies 5, 6, 7 de la planche et les figures 2 du texte. Cela
correspond au fait que la croissance de la crête dorsale palléale du
manteau, produisant la charnière, se termine en même temps que
la prodissoconque primitive. On peut voir, sur la fig. 6 de la planche,
que les 4 extrémités de la charnière se terminent sur les bords de la
prodissoconque primitive ; on doit dire même que l’épaississement
du plateau cardinal se poursuit sur les bords antérieur et postérieur
de la prodissoconque primitive quoique à une faible distance du bord
cardinal.
Et maintenant nous devons chercher à comprendre ce que repré-
sente cette charnière du groupe Ostrea edulis par rapport aux char-
nières crénelées des autres Lamellibranches. On sait que chez celles-
ci, il y a une fossette ligamentaire primitive médiane, divisant en
deux parties, antérieure et postérieure, la charnière crénelée. Chez
Ostrea, d’après F. Bernard, la fossette ligamentaire primitive se
trouverait en avant de la série des crénelures et par suite, sa char-
nière représenterait une demi-charnière, un demi-provinculum. Or
malgré tous les moyens techniques mis en œuvre, je n’ai jamais pu
mettre en évidence une telle formation. Les microphotographies 2,
3 et 5 n’en montrent aucune trace ; les bordures des valves s’étendent
bien sans aucune diflférenciation jusqu’aux crénelures. Nous verrons
plus loin qu’il n’en est pas du tout de même chez Gryphæa angulata.
S’il n’y a pas de fossette ligamentaire antérieure, la charnière n’est
donc pas un demi-provinculum. En effet, on trouve quelques rares
prodissoconques (2 ou 3 pour 100, dont je me suis bien assuré
qu’elles étaient d^Ostrea edulis) présentant une nette fossette liga-
mentaire au centre même de la charnière. Celle-ci est donc bien homo-
LÉGENDE DE LA PLANCHE
(Reproduction de microphotographies)
1. Prodissoconque primitive d’Ostrea edulis L. de 6 jours (gross. X 160). — 2. Pro-
dissoconque d’Ostrea edulis L. de 10 jours (gross. X 160). — 3. Prodissoconque
d’Ostrea edulis L. de 20-25 jours (gross. X 160). — 4. Prodissoconque d’Ostrea
puelchana d’Orb. de 10 jours (gross. X 160). — 5-6-7. Prodissoconque d’Ostrea
edulis L. de 20-25 jours (pour 5 et 6 gross. X 160, et pour 7 ; X 70). • — 8. Prodisso-
conque de Gryphæa angulata Lmk. (gross. X 70). Valve gauche. — 9. Prodisso-
conque de Gryphæa angulata Lmk. (gross. X 160).
— 327
logue du provinculum des prodissoconques crénelées. Et de ce fait
il ne serait pas extraordinaire de trouver chez un autre genre d’Os-
tréidés un provinculum normalement typique. C’est bien ce qui
semble exister, d’après F. Bernard, chez Pycnodonta cochlear Poli.
Je dois attirer tout de suite l’attention sur l’importance de ce fait.
Comme je le montrerai plus loin, la charnière du genre Gryphæa
diffère totalement des précédentes. 11 semblerait donc bien que les
genres, dans cette fameuse famille des Ostréidés, si complexe, soient
nettement distincts par leurs prodissoconques et en particulier par
les charnières de celles-ci. Si cela n’a qu’une valeur pratique relative,
11 est inutile d’en souligner la très grande importance théorique :
malgré toutes les ressemblances des adultes, il n’en est pas moins
vrai qu’il y a plusieurs genres nettement distincts dans cette famille.
Ainsi la prodissoconque à’Ostrea edulis n’est pas du tout aussi
exceptionnelle qu’on le pensait, dans la série des Anisomyaires. Nor-
malement son provinculum n’a pas de fossette ligamentaire médiane.
Mais ce n’est qu’une disparition tout à fait secondaire puisque,
accidentellement, cette fossette se forme. Je vais essayer d’en analy-
ser la raison. La microphotographie 7 de la planche et la fig. 2 du
texte (face intérieure) nous montrent que la prodissoconque à' Ostrea
edulis n’est que très légèrement dyssymétrique, contrairement à celle
de Gryphæa angulata (fig. 8 de la planche). Nous voyons en exami-
nant également la reproduction de la figure de Horst (fig. 3 du texte),
que les umbos volumineux sont peu proéminents et qu’ils restent
symétriques ; ils ne sont pas opisthogyres, comme dans le genre
Gryphæa.
Autrefois, on ne distinguait pas ces deux genres ; les considérations
sur la prodissoconque des huîtres se rapportent plus souvent au
genre Gryphæa qu’à Ostrea (type Ostrea edulis). D’autre part, nous
avons vu que la crête palléale dorsale, qui sécrète le plateau cardi-
nal, est mince au centre et s’élargit aux extrémités où elle sécrète les
fortes crénelures signalées. C’est la constitution morphologique de
cette crête palléale dorsale qui détermine la conformation de la
charnière. Je montrerai dans un travail prochain, comment les char-
nières des Lamellibranches adultes dépendent de la morphologie de
cette crête palléale dorsale. Lorsque cette dernière est trop étroite,
les dents se réduisent ou disparaissent totalement. Pour chaque
genre elle a des caractères propres et la charnière qu’elle constitue
est l’expression de la résultante des forces mécaniques qui agissent
sur son protoplasma par suite de la sécrétion de la coquille, spéciale à
chaque genre. Dans le cas de la larve d'Ostrea edulis (donc des larves
de tout le vrai genre Ostrea), cette résultante s’exprime par la forma-
tion, aux extrémités seulement de la charnière, de très fortes créne-
lures très solidement emboîtées les unes dans les autres ; l’équilibre
mécanique est ainsi réalisé sans ligament médian. J’ai signalé ci-
328
dessus que ce dernier apparaissait ici accidentellement ; c’est très
probablement lorsque la crête palléale dorsale subit une modification
morphologique la ramenant au type Anisomyaire normal. Chez les
autres Anisomyaires et les Taxodontes, la crête palléale dorsale est
morphologiquement quelque peu différente et la résultante des
forces mécaniques intervenant, par suite de la présence de la coquille,
s’exprime typiquement par de simples et faibles crénelures et un
ligament médian.
III. — Charnière de la prodissoconque
CHEZ Gryphæa angulata Lmk. Conclusions.
Examinons maintenant la prodissoconque de la larve de Gryphæa
angulata, Lmk., à partir du huitième jour, c’est-à-dire au moment
où est terminée la prodissoconque primitive (voir protostracum au
sommet de la valve gauche, microphotographie 9 de la planche, et de
la fig. 4 du texte). Elle a alors 0 mm. 08 de diamètre et sa charnière
0 mm. 06 environ de longueur. Cette charnière (microphotographie 9
de la planche) diffère déjà un peu de celle de VOstrea edulis. Comme
cette dernière, elle n’a des crénelures qu’aux deux extrémités, le
plateau cardinal central est lisse ; elle n’a pas non plus de fossette
ligamentaire centrale. Mais, par contre, le plateau cardinal est un
peu plus large ; il y a 3 crénelures au lieu de deux, à chaque extré-
mité ; ces crénelures sont plus hautes et moins larges. A partir de ce
moment la larve s’accroissant en largeur et en épaisseur, les valves
vont s’accroître par apport marginal de calcaire suivant le processus
décrit pour Ostrea edulis, les lignes de croissance partant toutes des
deux extrémités de la charnière. Or la prodissoconque définitive va
atteindre un diamètre de 0 mm. 330, c’est-à-dire à peu près égal à
celui du même stade de VOstrea edulis alors que primitivement la
seconde a un diamètre double de celui de la première. On peut voir
les différences qui en résultent en comparant les microphotographies
7 et 8 de la planche et les diverses figures di’ Ostrea edulis, du texte,
avec la fig. 4 du texte (dessin à la chambre claire). Les deux valves
qui étaient symétriques deviennent exagérément dyssymétriques,
carénées, allongées du côté antéro ventral suivant une ligne faisant
avec l’horizontale un angle de 45® environ.
Les umbos fortement redressés se trouvent ainsi au sommet de
deux véritables crochets débordant fortement la charnière (le gauche
beaucoup plus que le droit) et venant s’affronter du côté postérieur ;
ils sont opisthogyres, dirigés suivant le sens de la carène des valves,
c’est-à-dire dans celui de la croissance.
Examinons ce que devient la charnière. La charnière primitive
reste sans changement : rectiligne, de même longueur, avec ses trois
329
crénelures à chaque extrémité. Mais elle est complétée par une
nouvelle formation, en continuité parfaite avec elle, qui la prolonge
sur la bordure antérieure. Tout se passe comme si le plateau cardinal
primitif se prolongeait antérieurement sur une longueur qui égale
presque le tiers de la hauteur totale de la prodissoconque. Mais en
réalité, c’est quelque chose de différent ; ce n’est pas la crête palléale
dorsale qui s’allonge ; c’est une crête palléale antérieure de structure
anatomique différente de la précédente qui s’est formée, dès la fin
du stade « prodissoconque primitive ». Ce nouvel épaississement
Fig. 4. — Prodissoconque définitive de Gryphæa angulata Lmk. (dessin à la chambre
claire) ; P, protostracum ; L, ligament interne.
antérieur spécial des valves qui est calcifié, est creusé sur toute sa
longueur d’une fossette remplie par un ligament cartilagineux. Ce
dernier essentiellement organique est interne ; mais sur une grande
partie de sa longueur les parois calcaires des valves ne le recouvrent
pas. Si l’on tente avec deux pointes fines de verre d’écarter, sous le
binoculaire, les 2 valves, celles-ci se séparent très facilement au niveau
de la charnière primitive, beaucoup plus facilement que celles de la
larve A'Ostrea edulis. Par contre, les deux valves n’en restent pas
moins très solidement rattachées l’une à l’autre par le ligament dont
je viens de parler. La microphotographie 9 de la planche montre
comment se séparent les 2 valves de la prodissoconque de Gryphæa
angulata lorsqu’on les écarte ; elles y sont encore soudées par l’ex-
trémité ventrale du ligament. On peut voir, au contraire, que ce
processus est différent pour celles d’Ostrea edulis, du même âge, dans
les figures 3, 5, 7 de la planche. Je n’insisterai pas sur l’influence
— 330 —
de la présence de ce ligament sur la croissance de la coquille. On peut
voir sur la fig. 8 de la planche et la fig. 4 du texte, la difïérence entre
les bordures antérieure et postérieure de la valve au niveau de la
charnière primitive. A l’examen de la fig. 4 du texte, il est de toute
évidence que ce sont les forces mécaniques, agissant sur l’organisme,
qui déterminent la formation de ce ligament, comme elles le font
pour les charnières avec les moyens morphologiques dont dispose
chaque animal. Ce fait est encore aussi évident lorsqu’on examine la
formation du ou des ligaments des charnières des coquilles défini-
tives chez les Lamellibranches. Cette charnière de la prodissoconque
de Gryphæa angulata exprime bien la résultante des forces méca-
niques en jeu.
On voit maintenant que les prodissoconques à'Ostrea edulis et de
Gryphæa angulata sont assez différentes dans leur ensemble pour
caractériser nettement deux genres. Mais comment pouvons-nous
interpréter la charnière de Gryphæa qui paraît si aberrante ? On
pourrait beaucoup discuter à son sujet, mais j’exposerai rapidement
mon point de vue. Il serait possible de supposer que cette charnière
est totalement différente de celle d'Ostrea et qu’il faut lui chercher
une autre origine. En effet ce ligament interne dans une fossette
longitudinale semble bien spécial. Mais il n’en est rien. Ou bien ce
ligament antérieur correspond-il au ligament primaire médian de la
charnière des autres Anisomyaires et par conséquent la charnière
de Gryphæa est-elle bien un demi-provinculum, comme le disait
F. Bernard ? Nous avons vu qu’il n’en est rien dans le genre Ostrea.
La charnière primitive est bien, chez Gryphæa également, un vrai et
entier provinculum. Ainsi il nous reste seulement l’hypothèse d’un
déplacement du ligament, normalement médian, devenant antérieur
par suite de la dyssymétrie extraordinaire acquise par la prodisso-
conque. Ce déplacement n’est pas quelque chose de nouveau ; il
est bien connu en particulier chez les Mytilidés.
Si nous connaissions les prodissoconques de tous les genres d’Os-
tréidés, il ne fait aucun doute que nous aurions d’abord des provin-
culums avec ligament central, comme ce doit être le cas pour Pyc-
nodonta, puis des charnières dont le ligament primaire central fait
défaut parce que les crénelures latérales se sont renforcées considé-
rablement (Ostrea) et enfin des charnières où le ligament s’est
déplacé pour venir s’étaler antérieurement ( Gryphæa). Toutes les
charnières de prodissoconques d’Ostréidés se trouvent donc ramenée
ainsi au type Anisomyaire, ce qui me paraît la conclusion la plus
vraisemblable.
Il est assez curieux de noter que Jackson, après avoir reconnu
que la charnière de la larve d’ Ostrea edulis possédait bien les créne-
lures signalées par Lacaze-Duthiers et Horst (ce dernier auteur
lui ayant fait adresser des larves), a confirmé ses observations et
— 331 —
celles de Ryder suivant lesquelles la prodissoconque d'Ostrea virgi-
niana List n’aurait pas de crénelures à la charnière ; Jackson
ne parle que d’une « ligne ligamentaire )). Par ses caractères extérieurs
cette prodissoconque semble cependant bien proche de celle de
Gryphæa angulata. Mes tentatives pour m’en procurer sont demeu-
rées infructueuses, à mon grand regret. La question mériterait d’être
examinée attentivement.
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Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 333 —
VVE D’ENSEMBLE SUR LA CLASSIFICATION DES ACTINIES
ET REMARQUES SUR LES CRITÈRES DE LA CLASSIFICATION
Par Jean Delphy.
Il serait extrêmement intéressant de faire l’histoire de la science
actinologique pour ces 56 dernières années ; mais cela exigerait sans
doute plus de place encore qu’il n’en a fallu à Andres dans sa
superbe Monographie, pour exposer l’histoire de la même science
depuis les origines jusqu’en 1883.
Déclarer qu’on se placera au point de vue systématique ne serait
pas une restriction : il est de plus en plus clair qu’on ne peut isoler
de ce point de vue aucun autre, ni morphologique, ni même encore
physiologique au sens le plus large.
Dans une telle histoire, ce qui frapperait le plus, beaucoup plus
que les divergences entre divers auteurs, ce seraient les variations
plus ou moins considérables d’un même savant dans ses publica-
tions successives, variations d’autant plus grandes (en apparence)
que le zoologiste considéré acquiert une connaissance plus parfaite
du groupe et cherche à exprimer les multiples affinités qu’il y
découvre. Cela n’est certes pas commode d’un point de vue didac-
tique Mais c’est la seule attitude scientifique. Ceci est d’autant plus
remarquable que la difficulté du sujet conduit souvent à faire appel
à r « argument d’autorité » ^, mais il s’agit d’une autorité basée
sur une multitude d’observations et de comparaisons animées d’un
esprit critique toujours en éveil.
On adoptera ici d’une manière générale les conclusions de
T. A. Stephenson ; on pourrait même dire que la présente note est
une « adaptation » très libre et à très larges traits des idées exposées
dans les publications de ce savant ^ ; il faut noter que cette manière
de faire est adoptée en considérant Stephenson comme ayant
1. 70 pages gr. in-4'’.
2. « Hier ist also leider noch keine klassifikatorische Stabilitat erreicht ». (Pax,
1936, p. 85).
3. Par exemple ; « The identification of anémones in critical cases is undoubtedly
a matter for an expert ». (T. A. Stephenson, 1928, p. 107).
4. Les plus indispensables à connaître sont ses articles du Quart. Journ. of Micr. Soi.,
64 (1920), 65 (1921), 66 (1922) et sa Monographie des Actinies britanniques (1928
et 1935).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 334 —
le mieux exprimé les résultats des travaux de ses prédécesseurs
et de ses contemporains.
I. Les limites du groupe. — ■ Les Actinies sont les membres de
rOrdre des ACTINIARIA, qui subsiste à peu près tel qu’il est com-
pris dans le Traité d’Edmond Perrier (1893, p. 757-760) ; il suffit
d’en séparer les Zoanthaires, pour les mettre à part, et les Protosti-
chodactylinæ (Corynactinæ, sauf Capnea, et Discosominæ), pour
les ranger parmi les Madréporaires. [Cette dernière exclusion peut
prêter à controverse ; cela nous entraînerait trop loin de nous y
arrêter].
IL Les Sous-ordres. — Tout considéré, il semble bien préférable
d’admettre prmi les Actinies quatre sous-ordres :
1° Protantheæ Carlgren 1891.
J’ai déjà remarqué l’intérêt qu’il y a à mettre ainsi à part les
Gonactiniidæ [Bull, du Muséum, 1938, n^ 6, p. 619) Une étude
même rapide et relativement superficielle des genres Gonactinia
et Protanthea le justifie.
2® Ptychodacteæ Stephenson 1921, p. 249 ; 1935, p. 23.
Carlgren (1927) et Pax (1936) unissent ce groupe au précédent.
3° Endocælactaria Stephenson 1922, p. 257 ; 1935, p. 23.
En 1921 et 1922, Stephenson unissait ce groupe au suivant. En
1925 (Kuthenthal und Krumbach’s Handbuch) et en 1936 (impli-
citement) Pax le met tout à fait à part, réunissant sous le nom A Exo-
cælaria toutes les autres Actinies. En 1925 et en 1928 Carlgren, en
1935 Stephenson lui donnent l’importance et l’indépendance qui lui
sont reconnues ici.
4° Nynantheæ Carlgren. — De beaucoup le plus nombreux ;
il comprend plus des 6/7 des Familles d’ Actinies. Alors que des
trois autres sous-ordres le premier n’a qu’une Famille (avec 2 ou
3 genres), le second une seule aussi (avec 2 genres) et le troisième
2 Familles (avec respectivement 2 et 4 genres), celui-ci en réunit
une trentaine, qui sont en général des familles nombreuses.
II 1. Les Familles A Actiniaria Nynantheæ. — Leur nombre même
impose de les regrouper et on est conduit à désigner les groupes
ainsi formés par un terme faisant allusion à une disposition remar-
quable présente dans tous les genres rassemblés (ou caractère domi-
nant). Mais il faut ne pas perdre de vue que, si « dominant » que soit
un « caractère », aucun autre ne doit être négligé.
1. Dans ma note citée, le fait que je parle des Gonacliniidæ avec les Nynanthese
athenaria pourrait laisser croire que j’adopte la classification de Pax ; celle-ci, au
contraire, me parait artificielle. Il aurait mieux valu indiquer dans cette Note que le
terme « atliénaires » y est pris dans son sens descriptif et non systématique.
On mettra d’abord de côté sous le nom Athenomyaria, que je
propose ici les Boloceroididæ : il n’est pas possible d’exprimer
brièvement pourquoi ils ne sont pas tout simplement des Athenaria
(au sens systématique), tout en étant des athénaires (au sens des-
criptif). Voir : Carlgren 1925 {Ark. ZooL, Stockholm, 17).
Les Athenaria groupent autour des anciens Edwardsiaria
toutes les autres Actinies Nynantheæ dépourvues de base ou tout
au moins de muscles basilaires.
Les Basilaires, dont le nom seul évoque l’opposition avec le groupe
précédent, formeraient un groupe trop vaste ; on les répartit, d’après
surtout la nature de leur sphincter et la présence ou l’absence d’acon-
ties, ainsi ; 1*^ Sphincter endodermique ou absent, pas d’aconties,
Basilaria Endomyaria ; 2° Sphincter mésogléen, au moins en partie,
pas d’aconties, B. Mesomyaria inermia ; 3° Des aconties, sphincter
très généralement mésogléen, B. Acontizaria
Le tableau suivant permet de voir d’un coup d’œil le résultat
obtenu ;
O. Actiniaria.
s. -O. Protantheæ
— Ptychodacteæ
— Endocœlactaria
— Nynantheæ
Tri b. Athenomyaria
Athenaria.
Inermia . . .
Acontizaria
Basilaria Endomyaria.
Gonactiniidæ F ®
Ptychodactidæ
( Halcuriidæ
/ Actinernidæ
Boloceroididæ
Edwardsiidæ., F
Halcampoididæ .... F
Mesacmæidæ F
Andresiidæ F
Halcampidæ F
Halcampactidæ.
Andwakiidæ.
Condylanthidæ.
( Actiniidæ F
/ Phyllactidæ
Aliciidæ F
1. Afin d’éviter l’emploi d’un nom dérivé d’un nom de genre, ce qui a des incon-
vénients sérieux. Cf. Fax, 1936, note 7, p. 96.
2. Le mot est de Fax (1925), qui réclame (1936, p. 103) ses droits de priorité r la
réclamation n’est pas tout à fait justifiée, car les Acontizaires de Fax ne correspondent
pas tout à fait aux Acontiaires de Stephenson. Toutefois la priorité semble devoir
être respectée.
3. La présence de la lettre F signifie que des représentants ont été signalés sur nos
côtes.
~ 336 —
^ Capneidæ ^ F
( etc ^
Trib. Basil. Acontizaria Solenactiniidæ ® . . . . F
Hormathiidæ F
Metridiidæ F
Aiptasiidæ F
Sagartiidæ F
+ 3 Fam. exotiques.
— Basil. Mesomyaria inermia.
Actinostolidæ F
Exocœlactidæ
Ce tableau n’est guère qu’une schématisation des principales
conslusions tirées des travaux relativement récents sur les Actinies
et au premier rang desquels il faut mettre ceux de Carlgren et de
T. A. Stephenson.
Il faut insister encore avec ce dernier sur la nécessité de faire
converger tous les modes d’observation vers un même but : la classi-
fication n’est plus une fin en soi, mais un reflet de ce que peut être la
compréhension d’un groupe d’êtres vivants.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. = Aurelianidæ.
2. + 7 Familles = Stichodactylina vet. aut. [la nécessité de renoncer aux
anciens groupes Acliniina et Stichodactylina a été démontrée par Stephenson
en 1921J.
3. Je démontrerai prochainement que la Diadumene cincta Stephenson 1925 n’est
pas autre chose que la Solenactinia (e Sagartia) erythrochila P. Fischer 1874-1890
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES Serres du Muséum
Par A. Guillaumin.
Muséum national d’Histoire naturelle.
99. Kalanchoe Humbertii Guillaum. sp. nov.
Glaberrima, caudex tuberosa, oçi gallinacei magnitudine, caule
erecto, basi foliolum delapsorum cicatricibus notato, usque ad apicem
foliolato, cylindrico, glauco, ad basin rubro suffuso, foliis sessilibus,
spathulatis (6-7 cm. X 2,5*3 cm.), integerrimis, apice obtuse rotundatis,
crassis, glaucis. Inflorescentiæ umbellatim cymosæ, 5 cm. longæ,
3,5 cm. Jatæ, pedicello 1 cm. longo, floribus luteis, ^-meris, sepalis
lineari-lanceolatis, liberis, 1,5 cm. longis, 0,4 latis, acutis, leoiter
recurois, glaucis, corolla 2 cm. longa, tubo basi dilatato, 1,2 cm. longo,
lobis ooato-lanceolatis (7 mm. X 3 mm.), acuminatis, staminibus ad
tubi apicem insertis, breoiorum antheris corollæ tubi apicem attingen-
tibus, longiorum longitudinæ superantibus, squamis linearibus, 5 mm.
longis, 1 mm. latis, integris, ovario oooideo, 1,1 cm. longo, stigmatibus
sessilibus.
Angola : sols rocailleux siliceux aux environs de Serra de Bandeira
(Lubango) dans la Serra de Chella (1.800-2.000. m. d’altitude)
[Humbert, f. 2, 1938), a fleuri en février 1939.
Plante sauvage haute de 45 cm., inflorescence de 10 cm. X 10 cm.,
mutiflore, capsules à peine plus longues que les sépales persistants
[Humbert, herbier n^ 16.175 août 1937) ; environs de Humpata
(Serra de Chella) 2.000-2.400 m. d’altitude, sols rocailleux (grès
siliceux) [Humbert, Herbier n° 16.561, août 1937).
Rentre dans le § 2 Crenatæ, de Berger (groupe 13 de Hamet) à
côté de K. grandiflora W. et Arn., mais feuilles entières, lobes du
calice proportionnellement plus courts et ovaire totalement diffé-
rent. Remarquable par sa souche tubéreuse.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n“ 3, 1939
2 3
— 338 —
Invertébrés quaternaires de la Côte française
DES SOMALIS, RECUEILLIS PAR E. AUBERT DE La RÜE
I. — ÉcHIiMDES. — II. — ClRRlPÊDES
Par René Abrard.
1. ÉCHINIDES
Les formations quaternaires, plages soulevées et couches meubles
subordonnées aux récifs coralliens soulevés, de la Côte française
des Somalis ont fourni à E. Aubert de la Rue quelques Echinides
appartenant aux espèces suivantes :
Temnopleurus Reynaudi Agassiz.
1846. Temnopleurus Reynaudi Agass. CR. Ann. Sc. Nat., VL
1873. Temnopleurus Reynaudi Agass. — A. Agass, Rev. of Echini, Part. III, p. 461,
pl. VIII, fig. 23-24 ; pl. VIII a, fig. 6-7.
1883. Temnopleurus Reynaudi Agass. — ■ Dôderlein, Seeigel. von Japan und den
Liu-Kiu Inseln. Arch. für Naiurgesch., LI, p. 18.
Un échantillon de 21 mm. de diamètre, très fossilisé semble bien
devoir être rapporté à cette espèce. L’appareil apical est détruit.
Le profil, et le galbe à tendance subpentagonale ne permettent pas de
conclure à un jeune individu de T. teuromaticus Klein que l’on s’at-
tendrait plutôt à rencontrer dans cette région.
Gisement : Plaine entre Godoria et le Mont Hassaguineita..
Distribution actuelle : Mer de Chine, Ceylan.
Heterocentrotus mamillatus (Klein) Brandt.
1734. Cidaris mamillata Klein, Nat. Disp. Ech.
1835. Heterocentrotus mamillatus Brandt, Prod.
1873. Heterocentrotus mamillatus Brandt. — A. Agass., Rev. of Echini, Part. III,
p. 428, pl. III c ; XXVI, fig. 1-2 ; XXXVI, fig. 8.
Gisement ; Obock, immédiatement à l’Ouest du terrain d’aviation.
Un individu de 50 mm. de longueur.
Distribution actuelle : Mer Rouge, Philippines, Océan Indien, [les
Fidji, Iles Sandwich.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
-- 339 —
Clypeaster scutiformis (Gmelin) Lamarck.
1788. Echinus scutiformis Gmel. Linn. Syst. Nat.
1816. Clypeaster scutiformis. Lamk. Anim. sans Vert., p. 16.
1873. Clypeaster scutiformis Lamk. ■ — A. Agass., Rev. of Echini, Part. III, p. 512,
pl. XIII /, fig. 1-4.
Gisement : Berge ouest de l’Oued (Wadi) Baghenda, à 1.500 m.
à l’ouest d’Obock. Un individu de 38 mm.
Distribution actuelle : Mer Bouge, Philippines, Kingsmill.
Laganum depressum Lesson.
1841. Laganum depressum Less., in Agass., Mon. Sent., p. 110.
1873. Laganum depressum Less. — A. Agass., Rev. of Echini, Part. III, p. 518
pl. XXX /, fig. 5-8 et XXXIII, fig. 3-4.
Gisements : Plaine entre Godoria et le Mont Hassaguineita.
Très abondant en individus de 17 à 46 mm. de longueur, très fossi-
lisés.
Plateau, cote 40, au Nord de Bas Bir. Deux individus.
Berge ouest de l’Oued Baghenda à 1.500 m. à l’ouest d’Obock :
un individu.
Distribution actuelle : Mer Bouge, Philippines, Zanzibar, Australie,
Iles Fidji.
Platybrissus Rœmeri Grube.
1865. Platybrissus Rœmeri Grube, Jahresb. d. Schl. Ges. f. Vat. Cuit., p. 61.
1873. Platybrissus Rœmeri Grube. — A. Agass., Rev. of Echini, Part. III, p. 563
pl. XXI b, fig. 3-4.
L’échantillon de la Côte des Somalis correspond exactement à la
description donnée par A. Agassis de cette espèce ; il est seulement
un peu plus acuminé à la partie postérieure. M. J. Cottrëau à qui
je l’ai montré pense également qu’il n’y a aucun doute sur l’identi-
fication avec l’espèce de Grube.
Sa découverte dans le. Quaternaire d’Obock est extrêmement
intéressante car elle apporte le second renseignement sur la distri-
bution géographique de l’espèce, la localité du type était d’après
Grube et Agassiz demeurée non connue, information reproduite
ultérieurement par J. Lambert et P. Thiéry et un second individu
provenant de la mer de Banda (Archipel malais)
1. J. Lambert et P. Thiéry, Essai de Nomenclature raisonnée des Échinides.
Chaumont, G. Ferrière, édit., 1909-1925.
2. Renseignement de M. Mortensen transmis par J. Gottreau.
-- 340 —
Gisement : Berge ouest de l’Oued Baghenda, à 1.500 m. à l’ouest
d’Obock. Un individu de 49 mm. de longueur sur 33 mm. de largeur
et 16 mm, de hauteur.
Distribution actuelle : Localité du type non connue ; mer de
Banda : un individu.
Dans son travail sur la Côte Française des Somalis, M. Dreyfus ^
a cite Laganum depressum Less. Dans la plaine de Loyada et à
Galmahen.
Fig. 1. — Platyhrissus Bœmeri Grube. Quaternaire, Oued Baghenda, près Obock.
Gr. Nat.
Du Quaternaire d’Obock, le même auteur cite, d’après les récoltes
du P. Teilhard de Chardin :
Echinometra subangularis Lesk.,
Clypeaster Audouini Fourteau,
Clypeaster scutiformis Lmk.,
Laganum depressum Lesson,
Brissus carinatus Lmk.,
Schizaster Saaignyi Fourteau.
Parmi les espèces recueillies par E. Aubert de la Bue, Temnopleu-
rus Reynaudi Agass., Hetcrocentrotus mamillatus (Klein) Brandt
et Platyhrissus Rœmeri Grube sont donc signalées pour la première
fois dans le Quaternaire de la Côte française des Somalis.
1. Maurice Dreyfuss. Études de Géologie et de Géographie physique sur la Côte
Française des Somalis. Jîec. de Géogr. Phys, et de Géol. dyn., 1932. (Voir p. 28 et 30).
— 341 —
IL CIRRIPÈDES
Balanus tintinnabulum Linné.
1747. Lepas tintinnabulum Linné, Syst. Nature, 1767.
1854. Balanus tintinnabulum L. Darwin, Mon. Cirr., p. 194, pl. 1, fig. a-l, pl. 2,
fig. la-le-
1905. Balanus tintinnabulum L., A. Gruvel, Mon. Cirr., p. 211, fig. 230-233.
Gisement : Berge ouest de l’oued Baghenda, à 1.500 m. à l’ouest
d’Obock. Plusieurs individus fixés sur une valve de Spondyle.
Distribution actuelle : La plupart des mers chaudes et tempérées.
Balanus amphitrite Darwin, var. pallidus Darwin.
1854. Balanus amphitrite Darw., var. pallidus Darw., Mon. Cirr., p. 240, pl. V,
fig. 2 c.
1905. Balanus amphitrite Darw., var. pallidus Darw. — A. Gruvel, Mon. Cirr.,
p. 233.
Gisement : Berge ouest de l’oued Baghenda, à 1.500 m. à l’ouest
d’Obock. Quelques individus groupés.
Distribution actuelle : Ouest de l’Afrique, Mer Rouge, Madagascar.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 342 -
Les Minéraux des Nouvelles Hébrides
Par E. Aubert de La Rüe.
Un très petit nombre d’espèces minérales ont été signalées jusqu’à
présent dans l’archipel des Nouvelles Hébrides. En effet, les publica-
tions relatives à la géologie du groupe ne mentionnent guère que la
présence de la magnétite, de la pyrite et du soufre. Ce dernier,
d’origine solfatarienne, forme des gisements connus depuis long-
temps déjà à Vanua Lava et à Tanna, gisements qui ont été décrits
à diverses reprises, en particulier par D. Levât (6), L. Pélatan (8),
Krusch (5), A. Amstutz (1), D. Askew (2) et par moi-même (3).
Sir D. Mawson, auquel on doit le premier aperçu d’ensemble de la
géologie des Nouvelles Hébrides (7) rapporte l’existence de sables à
magnétite sur certaines plages de l’archipel, notamment au fond de la
baie de Mele (Efate). Plus récemment, J. B. Baker a découvert des
bloes de ce minerai dans l’intérieur de Santo (4).
Sir D. Mawson dit également avoir examiné de petits échantillons
de minerais de cuivre et de manganèse, passant pour avoir été trouvés
dans le groupe mais dont il n’a pu obtenir aucune indication précises
quant à leur provenance. Antérieurement déjà, D. Levât avait fait
mention d’un gisement de cuivre qui lui avait été indiqué comme
existant dans l’Est d’Epi. J’ai tenté de le retrouver, mais sans
aucun succès.
Les recherches que j’ai entreprises aux Nouvelles- Hébrides de
1934 à 1936 m’ont pourtant permis de rencontrer dans ces îles une
série de minéraux relativement importante, dont il est intéressant,
je crois, de donner la liste et quelques indications sommaires sur le
mode de gisement.
Pour plus de clarté, je passerai successivement en revue les diffé-
rentes îles de l’archipel qui présentent un intérêt minéralogique,
suivant un ordre géographique, en commençant par celles du Nord
pour terminer par les plus méridionales.
Vanua-Lava.
Il existe dans la partie septentrionale de l’île, sur les pentes orien-
tales du Mont Seretmat (Suretamati) deux groupes principaux de
solfatares. La plus importante, connue des indigènes sous le nom de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 343 —
Nereuantop et des Européens sous celui de « Grande Solfatare », est
à 6 km. à vol d’oiseau du village de Langatak, au bord de la mer et
comprise entre les cotes 350 et 420. La seconde, appelée « Solfatare
supérieure », est un peu plus haut, à l’altitude de 560 m. Le soufre
se dépose autour des orifices par où s’échappent les vapeurs sulfu-
reuses et forme des petits monticules plus ou moins coniques, hauts
d’un mètre ou deux et dont le diamètre à la base est double. Du
soufre, parfaitement pur également, se dépose à la surface des
rochers éboulés qui encombrent le sol de ces solfatares.
Ces phénomènes fumerolliens s’observent à la surface de labra-
dorites profondément décomposées, dans lesquelles j’ai rencontré,
surtout à la Grande Solfatare et dans ses alentours, différents miné-
raux d’altération, notamment de la melnicovite (pyrite colloïdale),
de l’ocre rouge, de petites concrétions d’hyalite et une varité d’opale
blanche, très tendre, devenant friable et pulvérulente une fois
sèche.
Des sables à magnétite, contenant sans doute un peu de titanoma-
gnétite comme cela semble être le cas de tous les dépôts détritiques
de ce genre observés aux Nouvelles- Hébrides, s’étendent immédiate-
ment au sud du village de Langatak.
J’ai observé de légers enduits de malachite à la surface d’un bloc
de labradorite, parmi des éboulis bordant la plage de la baie Vurias,
sur la côte ouest de Vanua-Lava.
Santo.
La plus grande île du groupe ne m’a fourni qu’un très petit nombre
de minéraux. Il faut mentionner quelques dépôts de magnétite détri-
tique le long des côtes, en particulier à l’embouchure de la Sarakata
et la présence, en différents points du littoral, où elles ont été amenées
de l’intérieur par les cours d’eau, de concrétions de calcédoine grise.
Elles proviennent des basaltes, comme vraisemblablement aussi les
galets de jaspe rouge qui les accompagnent en assez grand nombre le
long de la côte orientale. J’ai trouvé d’autre part, dans les sables de
la Sarakata, de petits grains roulés de résine fossile, translucide et
d’un jaune orangé.
Un échantillon de pyrolusite m’a été remis par un indigène de
Tampatal qui F aurait trouvé dans les montagnes situées plus à
l’Ouest.
Aoba.
Les tufs basaltiques de Bakaramea, un peu au sud de Lombaha,
sur la côte septentrionale de l’île, sont pénétrés par endroits de petits
cristaux d’hématite (var. fer spéculaire) d’origine fumerolienne.
— 344
Maewo,
Il existe en différents points de Maewo des oxydes de manganèse.
Je n’ai pas eu l’occasion de visiter ces affleurements, connus des
indigènes. Ils paraissent situés dans les montagnes de la partie sud
de l’île, en particulier en un endroit nommé Malangloangi, près
de Baringdam.
Pentecôte.
Le socle cristallin de l’île, bien visible dans sa partie méridionale,
le long de la côte ouest, m’a fourni plusieurs minéraux intéressants.
Les serpentines des environs de Lonororo et de la Pointe Truchy
contiennent des petits nids de chromite et des veinules de chrysotile.
Les granités, diorites et gabbros de la région comprise entre la Pointe
Truchy et la Baie Homo renferment, en inclusions, de la pyrite et de
la pyrrhotine. On trouve dans cette région, le long de la côte, de très
nombreux galets de calcédoine grise, de jaspe rouge et de quartz.
Ces derniers, provenant sans doute du socle cristallin, sont souvent
très riches en pyrite et montrent, accidentellement, un peu de blende.
Des galets d’andésite, rencontrés sur ces mêmes plages, contiennent
parfois un peu de maachite et de chalcopyrite. Cette dernière
apparaît également en veines dans une brèche à éléments de serpen-
tine et de limburgite, trouvée à l’état de bloc roulé à la Pointe
Truchy.
En remontant la rivière Olamb, aboutissant à la Pointe Casuarina,
j’ai observé quelques cristaux de stilbite dans des dolérites et plus
en amont des veines de pectolite dans un gabbro.
La limonite se présente en gros blocs à la surface des calcaires,
dans la zone axiale de l’île, sur le sentier allant de la Baie Homo à la
Baie Barrier.
Les tufs volcaniques formant les falaises de Laruk, sur la rive
orientale de Pentecôte, contiennent de petits amas de wad et de psilo-
mélane. Ces mêmes oxydes de manganèse, liés à une andésite altérée
et rubéfiée, se retrouvent au-dessus de l’ancien village de Wunusal,
en un point appelé Wamit, près duquel prend naissance la rivière
Nalgut, affluent de gauche de celle d’Olamb.
D’autres affleurements de manganèse m’ont été signalés par les
Canaques, à la Baie Martelli, à l’extrémité sud de Pentecôte.
Ambrym.
On pouvait voir, en janvier 1936, lorsque j’ai fait l’étude du Mont
Bembow, le grand volcan actif de l’île, des dépôts de soufre, d’origine
345 —
fumerollienne, à- la surface de la lave scoriacée occupant le fond du
cratère.
Malekula.
La pyrolusite existe dans les andésites de la région de Tling, dans
le territoire montagneux du Nord de File occupé par les Dirak.
D’autres indices de manganèse (pyrolusite) existent près de la
côte occidentale, à Uetmelianke, à une heure de marche de la Baie
des Bambous et dans le hassin de la rivière Pangkumu.
Des galets d’améthyste, récoltés dans la vallée de la Pangkumu,
le principal cours d’eau de Malekula, renferment un peu d’hématite
et des mouches de blende. On trouve également dans cette rivière
des calcédoines grises roulées et des opales communes verdâtres.
Les dépôts de sables à magnétite sont assez communs le long des
côtes de l’île. J’en ai relevé à Blacksand, à l’embouchure de la
rivière Olap, à celle de la Pankgumu et dans la Baie d’Uramak.
Les indigènes du centre de Malekula connaissent depuis longtemps
l’existence de quelques affleurements de charbon dans les montagnes
qu’ils occupent. Je suis allé les examiner et les ai trouvé situés à la
cote 225, dans le ravin où coule la rivière Nowindembe, tributaire
de la Pangkumu, sous l’ancien village de Nowisese. Ce ravin est
exactement placé sur une ligne allant du Mont Penot (890 m.) au
Mont Goodenough (571 m.). Le charbon est du lignite, très pyriteux,
formant des veines irrégulières dans des conglomérats fluviatiles,
d’âge tertiaire, à éléments volcaniques.
Epi.
Les sables à magnétite ont une large extension en divers points du
littoral, notamment à la Grande Baie, à Bingdove, à la Baie Revoliu
et à l’Est de Votlo.
Epate.
J’ai reconnu plusieurs indices de minéralisation parmi les hauteurs
dominant Undine Bay, dans la partie nord de l’île.
Différents minerais de cuivre se rencontrent dans un ravin, un
peu à l’est de la Tête Pelée (Oralo), au sud du village d’Emua et à
l’altitude de 400 m. Il s’agit, semble-t-il, d’une petite venue filo-
nienne, en rapport avec des andésites et une brèche siliceuse conte-
nant des éléments andésitiques. La minéralisation est représentée
par de la covellite, de la chalcopyrite, de la chalcocite, de la malachite
fibreuse et du ehrysocolle. La gangue quartzeuse contient quelques
cristaux lamellaires de barytine incolore.
346 —
Non loin de ces indices de cuivre, mais un peu plus près du pied
du versant oriental de la Tête Pelée, entre les cotes 400 et 450,
apparaissent divers oxydes de manganèse qui sont liés, eux aussi,
à des andésites, en général très altérées. Les affleurement sont peu
nets mais il est probable que l’on est, ici aussi, en présence d’un gîte
fflonien. Le minerai est un mélange de wad, de psilomélane et de
pyrolusite en jolis cristaux. Une gangue siliceuse l’accompagne,
formée de quartz calcédonieux gris et de cristaux de quartz limpide.
On trouve dans les cavités du minerai des cristaux incolores de
barytine. Par suite de remises en mouvement secondaires, ces
oxydes de magnanèse s’observent également dans les calcaires
voisins.
J’ai rencontré d’autres indices de maganèse plus à l’ouest, dans le
flanc du plateau dominant Port-Hawannah, notamment dans le
ravin débouchant en face de la passe qui sépare les îles Moso et
Leleppa. La région est faite d’alternances de tufs ponceux et de
calcaires récifaux. La minéralisation, qui paraît ici correspondre à
des concentrations secondaires, existe dans les deux types de forma-
tion et est représentée par un mélange de psilomélane et de braunite.
Indépendamment des dépôts de sables à magnétite, signalés par
Sir D. Mawson dans la baie de Mele, il y en a d’autres plus à l’Est,
à l’embouchure de la rivière Téouma.
Les laves altérées affleurent dans le district montagneux qui
domine Undine Bay sont fréquemment traversées par de grosses
veines de jaspe dont la teinte est généralement rose. Les calcaires
voisins ont été souvent aussi silicifiés et il n’est pas rare d’observer
des Polypiers entièrement transformés en quartz ou en calcédoine.
Eromanga.
La région sud-ouest de l’île, entre la rivière Bunkel et la Pointe
Pilbarra, est limitée par une côte élevée et escarpée, constituée par
des calcaires récifaux du Quaternaire. Ceux-ci montrent d’assez
nombreux indices de manganèse, en particulier aux endroits sui-
vants :
Neunpin (cote 80) dans la région d’Unpuniretni, sous le village de
Raorpong.
Untok, le long du littoral entre la rivière Bunkel et la rivière du
Sud.
Rampunemet, un peu au Sud de l’embouchure de la rivière du Sud.
Imis, près de Nakrah et du village de Nebsen.
Le minerai de ces différents affleurements est un mélange de wad
et de psilomélane, souvent très pur et exempt de gangue, remplissant
des poches dans le calcaire. A Neunpin, le minerai est un peu caver-
neux et montre une structure concrétionnée. Parfois la limite entre
— 347 —
la minéralisation et le calcaire encaissant est très nette ; ailleurs ce
dernier est plus ou moins fortement imprégné d’oxyde de manganèse.
Les gisements de manganèse d’Eromanga, comme une partie de
ceux d’Efate, sont des gîtes de substitution. Les oxydes de manganèse
qui se sont concentrés dans les calcaires proviennent des massifs
volcaniques voisins. Dans les montagnes d’Undine Bay (Efate), le
minerai paraît se présenter dans les laves sous une forme filonienne.
A Eromanga, je n’ai pas observé ce type de minéralisation mais j’ai
noté la présence en divers points, à la surface d’andésites ou de
basaltes décomposés, en voie de latéritisation, de veinules et de
petites concentrations d’oxyde de manganèse, métal libéré lors de
l’altération de ces roches, dans lesquelles il préexiste sous une forme
ou une autre, en très faible quantité.
La limonite, d’origine latéritique, affleure en divers points de l’île,
notamment entre les rivières Itorivi et Tantuvubo, à la cote 250,
sur le sentier de la Baie Dillon à Potnarevin.
Tanna.
Le soufre se rencontre sur les pentes et aux alentours immédiats
du lahue, le volcan actif de Tanna. La solfatare la plus importante
se trouve entre 150 et 200 m. d’altitude, sur le flanc méridional du
volcan. Un second espace solfifère, compris entre les cotes 100 et 260,
existe sur le versant nord-est. Dans les deux cas, le soufre est rare-
ment apparent, étant recouvert par une mince couche argileuse. Près
du sommet du lahue, dans sa partie nord-est, les scories andésitiques
dont il est constitué contiennent également un peu de soufre et de
petits cristaux de gypse. On trouve aussi un peu de soufre, à 500 m.
à l’Est d’Ipukal, dans les falaises bordant la baie du Soufre, en rela-
tion avec des fumerolles et des espaces chauds.
J’ai pu recueillir sur les pentes ouest du lahue de très nombreux
cristaux d’andésine, libres et parfaitement formés. Ils ont de 10 à
15 mm. de long et son souvent maclés, parfois aussi associés à des
cristaux d’augite. Ces cristaux d’andésine, d’un blanc jaunâtre, pro-
viennent de la désagrégation des scories andésitiques, très friables,
projetées par le lahue.
Le tufs andésitiques anciens de la vallée d’Uekal (Ifekal) m’ont
fourni de beaux cristaux d’augite verte et translucide, pouvant
atteindre 15 mm. de diamètre.
Il y a lieu de mentionner également à Tanna la présence de grands
dépôts de sables à magné tite sur les plages de Luaru et de Waisisi.
Aneitium.
La limonite est assez commune sur cette île où les phénomènes
d’altération latéritique jouent un rôle relativement important. Les
— 348 —
échantillons les plus purs proviennent de la colline de Negsumaa,
qui limite à l’est la baie d’Inyeug. Des sables à magné tite existent
dans le fond de cette baie, à Analgahat.
Il n’est pas rare de reneontrer sur les affleurements de basalte
décomposé de petites veines de psilomélane, dues à des concentra-
tions seeondaires. Ce minéral se reneontre surtout sur la eolline de
Natatau, derrière le village de Tabatea dans le Nord de l’île et dans
le Sud, sur les contreforts du Mont de la Selle, au-dessus d’ Analgahat.
OUVRAGES CITÉS
1- Amstutz (A.). — Les Solfatares de Vanua Lava, en Mélanésie. Bull.
Suisse de Min. et Pétr., Tome XIII, 1933, p. 305-317.
2. Askew (D. s.). — Vanua Lava and its Suphur. Walkabout (Melbourne),
April, 1 St. 1935, p. 26-27.
3. Aubert de La Rüe (E.). — Le volcanisme aux Nouvelles-Hébrides
(Mélanésie). Bull. Volcanolo gigue. Série II, t. II, p. 79-142. Naples,
1937.
4. Raker (J. S.). — Espiritu Santo, New Hébrides. The Geograph. Journ.,
vol. LXXXV, n° 3, March 1935, p. 209-225.
5. Krusch. — Schwef el. Zeiïsc/ir./. praktische GeoZogie, p. 110. mars 1897.
6. Levât (D.). — • Note sur la géologie des Nouvelles-Hébrides. Le Colon,
Nouméa, 12 juillet 1889.
7. Mawson (Sir Douglas). — The Geology of the New Hébrides. Proc.
Linn. Soc. N. S. Wales, 1905, p. 400-485.
8. Pélatan (L.). — Les Solfatares de Tanna, Le Génie Civil, t. 26, 1895.
Laboratoire de Minéralogie du Muséum.
— 349 —
Composition des spores de quelques Fougères
Par C. Sosa-Bourdouil.
Au cours de l’étude que j’ai entreprise sur la composition de la
spore, j’ai signalé précédemment, pour les Cryptogames vasculaires,
la richesse particulière de leurs spores en Carbone et Hydrogène,
richesse qui surpasse largement en général celle des pollens des Phané-
rogames.
Nous avons étendu nos analyses à des Fougères non encore étu-
diées que nous avons pu nous procurer pour la plupart dans les
serres du Muséum.
Ces analyses ont été effectuées suivant la méthode de Wahl et
Sisley pour la détermination du taux de Carbone et d’ Hydrogène
(semi-micro-combustion) et par celle de Kjeldahl pour le taux de
l’azote. Les résultats suivants ont été rapportés à 100 gr. de subs-
tance sèche.
Ces analyses confirment l’idée de la richesse particulière des spores
de Fougère en Carbone et Hydrogène, relativement aux autres
organes de la plante. Par exemple les frondes stériles donnent des
1. C. R. Ac. Sc., 1938, t. 205, p. 1407.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 3, 1939.
— 350 —
teneurs en Carbone de 45 à 48 p. 100 et en Hydrogène de 5 à 6,5.
p. 100. Cette richesse, existant aussi chez les pollens bien qu’à un
moindre degré, suggère une certaine homologie chimique, en plus, de
l’homologie fonctionnelle, entre les deux sortes d’organes.
Si l’on examine la teneur en azote, on constate qu’elle est très
variable mais qu’elle reste faible pour les Polypodiacées étudiées.
Par contre, l’Osmonde royale présente une richesse en azote tout à
fait exceptionnelle (6,5 p. 100), taux que nous avons l’habitude de
rencontrer chez des pollens. Néanmoins la proportion d’azote soluble,
non protéique, se trouve, pour ces spores, plus élevé que chez ces
derniers (1/3 environ de N. total).
On doit remarquer que le groupe des Osmondes tient, tant au
point de vue morphologique que phylogénétique, une place à part
parmi les Fougères.
Les particularités observées pour les autres groupes étudiés sont
moins importantes. Néanmoins le Dicksonia antarctica et V Hymeno-
phyllum demissurn sont plus riches en azote que les Polypodiacées
analysées.
Nous ne pouvons pas, dès à présent, par ces recherches prélimi-
naires et forcément très limitées, faute d’un matériel abondant,
préciser la portée de ce genre d’étude pour définir les affinités et les
divergences des différents groupes de Fougères, dont la classification
repose essentiellement jusqu’à présent sur des faits d’ordre morpho-
logique ou des arguments paléobotaniques. Mais nous croyons utile
d’introduire dans ces recherches l’examen des caractères biochi-
miques portant sur des organes homologues et de les comparer entre
eux, soit pour préciser leur signification biologique, soit pour mettre
en évidence les particularités chimiques qu’ils tiennent de l’Héré-
dité.
Laboratoire de Chimie organique et Physique Végétale du Muséum.
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE,
IMPRIMERIE F. PAILLART. 2-6-39.
SOMMAIRE
Pages
Af’is relatif au XIll^ Congrès International de Zoologie 273
Présentation d’ouvrage 273
Communications :
P. Rode et P. Cantuel. Les Mammifères de la collection Mottaz (suite)... 274
L. Laurent. Présence de l’Oreillard d’Europe (Plecotus auritus auritus Linné)
dans le Sud-Tunisien 279
E. G. Dehaut. Sur quelques variations paralléliques, observées dans l’ostéo-
logie de la tête, chez les Suidés et les Hippopotamidés 283
J. Berlioz. Note critique sur le Thalurania Tschudii Gould (Trochilidés) . . . 287
H. Bertrand. Les premiers états des Euhria Latr. (fin) 291
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (12® série) 300
M. André. Sur trois espèces de Rhomhognathus (Halacariens) des côtes fran^
çaises 308
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Paratapes et de Tapes s. str. (Moll. Lamellibr.) 314
G. Ranson. Le Provinculum de la prodissoconque de quelques Ostreides... 318
J. Delpuy. Vue d’ensemble sur la classification des Actinies et remarques
sur les critères de la classification ; 333
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . . 337
R. Abrard. Invertébrés quaternaires de la Côte Française des Somalis, recueillis
par E. Aubert db la Rüe. I, Echinides ; II, Cirripèdes 338
E. Aubert de La Rüe. Les minéraux des Nouvelles Hébrides 342
C. Sosa-Bourdouil (M“®). Composition des spores de quelques Fougères.... 349
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
/
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
BuUetin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D>^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr..
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même BuUetin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Etranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d 'Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.
^ BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N” 4. — Mai 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V
RÉGLEMENT
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
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séance.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — N^ 4.
312e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
25 MAI 1939
PRÉSIDENCE DE M. L. GERMAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
Par arrêtés en date du 23 mars 1939, sont admis, par ancienneté d’âge
et de services, à faire vtffoir leurs droits à une pension de retraite :
M. Hasenfratz (Victor), sous-Directeur de Laboratoire au Muséum,
à dater du 26 mars 1939.
M. PoNTANEL (Charles), Jardinier Permanent au Muséum, à dater du
18 juin 1939.
Par arrêté du Directeur du Muséum, en date du 13 avril 1939, M. Kraut
est délégué dans les fonctions de Préparateur naturaliste au Centre de
Préparation à l’Exploration Géologique et Minière Coloniale, en rempla-
cement de M. Doucet, à dater du 1®*' avril 1939.
M. Reboussin (Roger), Maître de Dessin au Muséum, a été nommé
Chevalier de la Légion d’honneur.
PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES
L. Bertin. — Formes nouvelles et formes larvaires de Poissons Apodes
appartenant au sous-ordre des Lyomères ; 26 pp., 17 textfig. et 2 pl.
(Extrait de Dana-Report, n° 15, 1938).
L. Bertin. — Catalogue des types de Poissons du Muséum National
d’Histoire Naturelle, l’^® partie ; 48 pp. (Extrait du Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2® s., XI, 1939).
ERRATUM
In Bull. Mus., 2® s., t. XI, 1939, p. 6 ; lire. Le Secrétaire Général de
la Société Nationale d’ Acclimatation de France : Granger et non Le
Président.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
24
— 352 —
Compte-rendu sommaire d’une Mission en Mer Rouge
ET A LA Cote française des Somalis
Par P. Budker.
Dans le courant de l’année 1938, M. Louis Dangeard, Professeur
de Géologie à la Faculté des Sciences de Caen, projetant de faire
un voyage d’étude en Mer Rouge, demanda à M. le Professeur
Gruvel de lui indiquer un zoologiste susceptible de l’accompagner.
M. le Professeur Gruvel voulut bien me désigner et me faire accor-
der, par l’Assemblée des Professeurs du Muséum, une mission et
une subvention qui vint s’ajouter à celle que nous avions obtenue
de la Caisse Nationale de la Recberche Scientifique. Le 4 décembre
1938, nous nous embarquions, M. L. Dangeard et moi-même, à
bord du s/s Ville de Metz, à destination de Port-Saïd.
Notre intention était, en effet, de nous rendre d’abord en Egypte,
afin de séjourner à Suez et, surtout, à la Station Biologique de
Ghardaqa (Hurghada), sur la Mer Rouge. Puis de poursuivre ensuite
notre route jusqu’à Djibouti, où M. Dangeard ne comptait rester
que le temps strictement nécessaire à la réalisation de son pro-
gramme d’études, les cours qu’il professe à la Faculté de Caen ne
lui laissant pas le loisir de prolonger son absence au-delà d’une
certaine date. De mon côté, moins limité par le temps, je comptais
séjourner à Djibouti le plus longtemps possible.
Ce programme fut rempli point par point, et lorsque M. Dan-
geard s’embarqua le 30 janvier à bord du dd Arjag,nan pour revenir
en France, je restai à la Côte Française des Somalis encore un mois
environ.
Notre mission nous a donc permis de travailler dans deux régions
bien distinctes : 1° Suez et Ghardaqa ; 2^' Djibouti et le Golfe de
Tadjoura.
1° Suez et Ghardaqa. — Dans une conférence à la Société Zoolc-
gique de France, M. le Professeur Caullery a donné une descrip-
tion détaillée de la Station Biologique de l’Université Egyptienne
du Caire, à Ghardaqa, et rendu compte du séjour qu’il y a effectué
en septembre 1937 Je n’insisterai donc pas sur l’organisation
de la Station, et me bornerai à rappeler qu’elle se trouve située
1. Bull. Soc. Zool. Fr., t. LXIII, n° 3, 1938. Séance du 22 mars 1938, pp. 182-183.
Bulletin du .Muséum, 2® s., t. XI, n“ 4, 1939.
— 353
à coté des champs pétrolifères de Hurghada, sur la rive Afrique de
la mer Rouge, en face de l’île Shadwan, c’est-à-dire dans la région
du Détroit de Jubal, qui fait communiquer le golfe de Suez avec la
mer Rouge proprement dite. Les coordonnées de la Station Biolo-
gique sont : L = 27°16’ N et G = 33o47’ E.
On peut se rendre à Ghardaqa par la route, suivant l’itinéraire
indiqué et utilisé par M. le Professeur Caullery. Mais on peut aussi
(et c’est le moyen le plus couramment utilisé) se servir des navires
de la Compagnie Shell, qui font le service Suez-Hurghada et retour
environ une fois par semaine. Ce sont des tankers de petit ou moyen
tonnage, possédant quelques cabines que la Compagnie consent
à mettre à la disposition de passagers éventuels, dans la limite
des places disponibles, toutefois, ces cabines étant en principe des-
tinées au personnel de la Shell se rendant à Hurghada ou en revenant.
En ce qui nous concerne, d’ailleurs, il n’y eut aucune difficulté,
et grâce à l’obligeance des dirigeants de la Shell à Suez, nous avons
pu prendre passage sur YOryner et sur le Felania pour notre voyage
aller et retour Suez-Hurghada. C’est une traversée de 24 heures,
et on est assuré de trouver, à bord de ces navires, l’accueil le plus
cordial de la part du Capitaine et de l’État-Major.
Quoique située, à la lettre, entre deux déserts (celui de sable et
celui d’eau), la station biologique de Ghardaqa offre toutes les
facilités et tous les moyens de travail nécessaires : laboratoires bien
outillés, embarcations à voiles et à moteur, personnel nombreux :
pêcheurs, marins, plongeurs, etc... J’ai pu ainsi récolter un matériel
zoologique varié obtenu par dragages, chalutages, ou récoltes
effectuées à pied, à basse mer. Ce matériel comprend principalement
des Poissons, mais aussi des Crustacés, Echinodermes, Coelentérés
divers qui ont été ou seront répartis entre les spécialistes de ces
divers groupes. Il m’a été possible, également, de procéder sur place
à la fixation de pièces histologiques diverses, en particulier de cryptes
sensorielles et d’écailles placoïdes de Requins.
En attendant le s/s Ville du Havre qui devait nous conduire
à Djibouti, nous avons mis à profit les quelques jours passés à Suez
en faisant plusieurs sorties dans la Baie, grâce aux embarcations
que la Compagnie du Canal a bien voulu mettre à notre disposition.
J’ai pu ainsi poursuivre (tandis que M. L. Daxgeard procédait
à de nombreux dragages et prélèvements de fond), dans la mesure
où le permettait mon très bref séjour dans cette région, les recherches
sur les Pêches précédemment effectuées par M. le Professeur Gruvel,
1. Dans l’opuscule qu’il a consacré à la Station dont il est le créateur, le D’’ Cyril
Crossland indique : L = 27°13’. C’est la latitude de Hurghada (en face des îles
Jifïatin) ; mais le Laboratoire se trouve à quelques kilomètres dans le N.-W. de cette
localité. Le point que j’indique ici est celui que l’on peut relever sur la carte française
u'* 34(i4, « Détroit de Jubal ».
et recueillir des documents et observations supplémentaires sur
l’exploitation de la faune marine du Golfe et de la Baie de Suez.
2° Djibouti et Golfe de Tadjoura. — ■ Nous sommes arrives à Dji-
bouti le 18 janvier 1939, et le séjour de près de six semaines que
j’ai effectué à la Côte Française des Somalis m’a permis d’aborder
les sujets suivants :
A. — L’étude de la Pêche indigène et du rôle joué par le Poisson
et les produits de la Mer dans l’alimentation de la population indi-
gène et européenne de la Colonie. A la Côte Française des Somalis,
l’industrie de la pêche n’existe qu’à l’état embryonnaire ; et cepen-
dant, en raison de sa richesse, l’ichthyofaune devrait constituer
une des principales ressources du pays. Le développement de cette
industrie rencontre cependant des obstacles multiples, que l’Admi-
nistration locale connaît d’ailleurs parfaitement ; mais il est permis
de croire que les richesses ichthyologiques du golfe de Tadjoura
pourront, dans un avenir assez proche, être exploitées de façon
rationnelle. J’ai pu constituer et rapporter au Laboratoire, en vue
de leur étude systématique, une importante collection de Poissons
de la Côte Française des Somalis, ainsi qu’une documentation
complète sur l’état actuel de l’industrie des Pêches dans cette
Colonie, et ses possibilités d’avenir.
B. — En même temps, et bien que m’étant plus spécialement
attaché à la constitution de cette collection de Poissons, j’ai aussi
rapporté des spécimens d’animaux marins divers, répartis, comme
ceux provenant de Suez et de Ghardaqa, entre les Laboratoires
du Muséum National d’ Histoire naturelle.
C. — • J’ai eu la bonne fortune de rencontrer, à Djibouti, M. le
Docteur-Vétérinaire Prunifc, Conseiller technique pour l’Elevage
au Ministère des Colonies, et qui effectuait alors une mission d’étude
à la Côte Française des Somalis. Il procédait, en même temps, à
l’installation du Service zootechnique, nouvellement créé, et dont
la Direction a été ensuite confiée à M. le Docteur- Vétérinaire
Charles Roth. Nous avons pu ainsi examiner ensemble les questions
intéressant la Colonie et l’exploitation de sa Faune, ainsi que quel-
ques questions annexes, telles que, par exemple, la création éven-
tuelle d'un Aquarium, la réorganisation du Marché, etc...
D. — M. le Gouverneur Deschamps, qui porte le plus grand
intérêt à la Protection de la Nature, a pris récemment des arrêtés
créant à la Côte Française des Somalis deux Réserves naturelles ;
l’une aux îles Musha-Maskali, et l’autre au Mont Goudah. J’ai pu,
à mon retour, transmettre à M. le Directeur du Muséum d’ Histoire
naturelle, une documentation précise sur ces Réserves.
Les collections rapportées de cette rapide mission comportent
— 355 —
plusieurs centaines de spécimens conservés soit en alcool, soit en
eau formolée.
Au cours de ce voyage, j’ai partout reçu l’accueil le plus empressé
et ce m’est un très agréable devoir que de remercier ici tous ceux
envers qui j’ai contracté une dette de reconnaissance pour l’aide
qui m’a été donnée, et sans laquelle je n’aurais pu mener à bien
le programme de travail que je m’étais tracé. Grâce au visa diplo-
matique que le Ministère des Affaires Etrangères nous avait accordé,
les Autorités égyptiennes nous ont largement facilité toutes nos
opérations de débarquement, d’embarquement et de transit — opé-
rations plusieurs fois répétées du fait de notre voyage à Hurghada.
La Compagnie Universelle du Canal de Suez nous a en outre apporté
le plus précieux concours, et je suis heureux d’exprimer toute ma
gratitude à son Président, M. le Marquis de Vogué, et à M. Homolle,
Secrétaire Général ; je dois aussi remercier M. Bourdon, Chef du
Transit à Port-Saïd, M. Laffaille, Chef du Transit à Port-Tewfik,
et M. Froger, Capitaine d’ Armement à Port-Tewfik. Tout le travail
que nous avons effectué dans la Baie de Suez n’a pu être réalisé
que grâce aux embarcations et au personnel que M. Laffaille
a bien voulu, à plusieurs reprises, mettre à notre disposition. Que
M. le Docteur Gauthier, Médecin de la Compagnie du Canal, et
Médecin-chef de l’Hôpital Français de Suez, veuille bien trouver
ici mes plus vifs remerciements pour l’accueil qu’il nous a réservés.
Je ne saurais oublier non plus l’appui très efficace que nous devons
à M. Zarzecki, Consul de France à Suez.
A Ghardaqa, le Directeur de la Station, M. H. A. Gohar, M. Sc.,
nous a reçus avec la plus grande affabilité ; nous avons pu disposer
sans réserve de toutes les ressources du Laboratoire, et je ne saurais
trop le remercier des attentions qu’il n’a cessé de nous témoigner.
Enfin, je dois exprimer à M. le Gouverneur Hubert Desciiamrs,
Gouverneur de la Côte Française des Somalis, ma respectueuse
reconnaissance pour l’aide matérielle et morale c[u’il m’a accordée
pendant mon séjour dans la Colonie. L’intérêt bienveillant que
M. le Gouverneur Deschamfs a bien voulu porter à mes recherches,
en dépit des circonstances et des préoccupations du moment, a été
pour moi un très précieux encouragement ; M. Landrau, chef de
Cabinet, m’a procuré les moyens d’entreprendre et de poursuivre
mes travaux, et je l’en remercie bien vivement. J’ai d’ailleurs
trouvé, auprès de toutes les Personnalités de l’Administration,
l’appui le plus effectif et le plus amical ; qu’il me soit permis de
citer ici M. Poisson, Chef du Bureau des Affaires Economiques,
M. le Capitaine Crédeville, et M. le Docteur-Vétérinaire Charles
Roth, Chef du Service Zootechnique.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’ Origine animale du Muséum.
— 356
A PROPOS DE LA PRÉSENCE DE L’ OREILLARD D’ EUROPE,
PlECOTUS AURITUS AURITU3 L., AU JAPON
Pai’ le Laurent.
Au cours d’une révision des Oreillards figurant dans les collec-
tions du Laboratoire des Mammifères et Oiseaux du Muséum
national d’ Histoire Naturelle, nous avons eu entre les mains un
sujet, n® 1903-121, collecté par M. lÏARMANn, et portant l’indication
d’origine « environs de Tokyo, montagnes de Nikko » ; cette localité
est précisément celle où Hilgendorf recueillit pour la première
fois au Japon l’espèce Plecotus auritus L., voici une soixantaine
d’années D’autre part, cette région est assez voisine du fameux
Mont Fuji d’où provient un second Oreillard, Plecotus sacrimontis
Allen, 1908, connu jusqu’ici par un seul exemplaire ^ ; cet auteur
ayant donné la capture précédente, signalée par Peters, comme
synonyme de celui qu’il décrivait, il nous a semblé d’un certain
intérêt de comparer le topotype du Muséum à la description et aux
mensurations de Plecotus sacrimontis Allen afin de voir s’il est
correct de le rapporter à cette espèce, dont il constituerait un second
exemplaire.
11 n’en est rien, et la détermination primitive de l’Oreillard
japonais du Muséum reste exacte : cette Chauve-Souris ne diffère
pas du type d’Europe, Plecotus auritus L., subsp. auritus L., et ne
peut être rapporté à F Oreillard de la Montagne sacrée pas plus
qu’à ceux de Mongolie dont Bobrinskoy a donné une excellente
revue il y a quelques années
Le Cheiroptère recueilli par Harmand et conservé en alcool
depuis 35 ans — ce qui fait qu’on ne peut guère accorder de valeur
à la coloration actuelle de l’animal ■ — est cependant d’un poil
1. Peteks. Die voa Hria. Dr. Hiegendorf in Japan gosammtcn Chirepteren,
M. Bericht der phys. math. Klasse Akad. Berlin, 5. i. 1880, p. 24 ; « Auch dieae Art,
deren Vorkommen auf Japan bisher noeh nicht bekannl war, ist in dem gebirgen
district von Nikko gefunden werden ».
2. La vilk de Nikko se trouve située à 120 km. au N'.-E. du fameux Mont Fuji et
à une soixantaine de kilomètres au N. de l’agglomération de Tokyo, elle-même située
à une cinquantaine de kilomètres au N.-E. du Mont Fuji.
3. G. M. Allen. Notes on the Cbiroptera, Bulletin of the Muséum of Comparative
Zoology al Hasuard, Cambridge Mass., 1908, pp. 50-51, et pl.
4. Bobrinskoy. Bats oî Central Asia, Annuaire du Musée Zoologique de V Académie
des Sciences de l’U.R.S.S., 21-ix-1929, pp. 240-249.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
— 357 —
foncé et bicolore, à pointe d’un bistre bien plus claire que la base,
brun noirâtre ; côte à côte avec différents Oreillards d’origine euro-
péenne, il n’en diffère en rien et ses caractères anatomiques leur
sont rigoureusement comparables.
On ne retrouve pas en effet ce pouce relativement gigantesque
— sur lequel Allen a en somme basé la valeur spécifique de son
Oreillard — figuré d’ailleurs comparativement au pouce de l’Oreillard
d’Europe et l’ensemble des mensurations se rapporte non à un
second P. sacrimontis mais à un P. auritus typique comme le montre
le tableau suivant où nous faisons figurer côte à côte, les chiffres
fournis par quelques Oreillards Est- Asiatiques mesurés par Bobrins-
KOT, par ceux de P. sacrimontis Allen, et enfin par la mensuration
de l’Oreillard des Montagnes de Nikko.
On constate à l’examen de ce tableau que les mensurations crâ-
niennes rentrent tout à fait dans celles des Oreillards de Mongolie
ou du sujet des montagnes de Nikko c’est-à-dire que le second
caractère diagnostique, sur lequel avait insisté Allen pour son
espèce nouvelle — à savoir que celle-ci avait « a larger and broader
skull » n’a pas plus de valeur que le premier, celui tiré de la taille
du pouce ; et la concordance de tous ces chiffres, sauf un, permet
de supposer que si G. M. Allen avait comparé son unique P. sacri-
montis, non à un unique P. auritus, européen et de petite taille,,
mais à un certain nombre de P. auritus de provenances diverses,
il serait arrivé à des conclusions différentes de celles qui l’ont amené
à faire de l’Oreillard du mont Fuji une espèce distincte par les
chiffres de quelques unes de ses dimensions squelettiques.
Quant à la denture de la Chauve-Souris des montagnes de Nikko,
elle n’offre rien de particulier ; ses incisives ne sont ni plus grandes
ni plus petites que celles des Oreillards européens que nous avons
examinés à titre de comparaison, et tout aussi comparables sont
les prémolaires et les molaires, dont j’ai eu la curiosité de mesurer,
comme Thomas l’avait fait pour Plecotus mordax^ la largeur combi-
née des deux premières molaires vraies ml -j- m 2. Ces dents ne
1. La distribution des poils sur les parties nues semble avoir pour Allen une par-
ticulière importance « the very large ears are provided with a fring® of short hairs
in the basal 2 /3 of their inner margin a few stifï appressed hairs cover the back
of the foot tragus bears a few minute scattered hairs ..... » En réalité cette réparti-
tion n’a pas plus de valeur systématique que le nombre des rides du pavillon de l’oreille
ou la longueur relative du calcanéum, en raison de l’extrême variabilité de ces carac-
tères minimes dans la même espèce et chez les différents individus d’une même colonie
ou famille de n’importe quel Cheiroptère.
2. Loc. du, pl., fig. 5 et 6.
3. Ils sont également compris dans ceux que donne G. S. Miller pour les Oreillards
d’Europe, comme on s’en assurera par la référence citée à la note précédente.
4. Thomas. A new long eared Bat from Central Asia, in Ann. Mag. Nat. HisU, 1926,
105, p. 306.
sont pas « larger throughout than in the European species » : elles
sont simplement identiques.
La capture d’HARMAND, confirme donc la présence déjà signalée,
après Peters, par Namiye par Trouessart par Thomas
par Aoki de l’Oreillard d’Eiirope au Japon et constitue également
une confirmation des doutes que Bobrinskoy a exprimé sur l’exis-
tence même de l’espèce d’AnLEN, dont il ignorait d’ailleurs à l’époque
la présence dans les îles du Soleil Levant ^ ; non seulement « this
form described from one specimen is most doubtful, the whole
différence consisting in the length of the thumb and foot mais
encore il est bien étrange, eu égard à l’immense distribution du
genre sur presque tout l’ancien monde et à l’extrême constance
des caractères anatomiques de sa forme typique, que celle-ci coexiste
localement avec une espèce voisine si mal individualisée qu’elle
mérite tout au plus la valeur d’une sous-espèce géographique, si
réellement elle est autre chose qu’une simple variation individuelle
un sujet pouvant bien avoir, par hasard, un pouce plus grand que
ses "parents immédiats sans que cette malformation ait une quel-
conque importance systématique.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1 . Urga est située en Mongolie Occidentale, par Lat. N. 48°, Long. E. 107°, à 1100 km.
de Péking et plus de 2200 km. en ligne droite de Tokyo.
2. Se trouve à l’Est du lac Dolon nor, extrémité sud du Grand Khingan, par Lat.
N. 42°10’, Long. N. 116°30’, à 250 km. de Péking, plus de 2200 km. en ligne droite
de Tokyo.
3. Nous avons adopté cette méthode de mensuration d’AcLEN (second phalangee
-p tip, loc. cit.) pour pouvoir comparer nos chiffres aux siens.
4. A noter que le tibia de P. sacrimontis ne dépasse que de 1 mm., soit du vingtième
de sa longueur totale le plus fort des chiffres donnés par G. S. Miller (art Plecotus
in Catalogue of Mammals of Western Europe, 1912, pp. 260-262).
5. Namiye. Stories of Japanese Bats. Zool. Mag. Tokyo, I, p. 510 (1889) [d’après
Aki, ref.].
6. Trouessart, Calai. Mamm., 1897, « Plecotus auritus », p. 104.
7. Thomas. The Duke of Bedford’s Zoological Exploration in Eastern Asia. IV. List
of small mammals from the Islands of Sakhalin and Hokkaido, in P. Z. S., 1907, I,
p. 406 : Un couple, provenant d’Ochiai, Central Hokkaido : « They show remarkably
little différences from European examplies ».
8. Aoki. A Hand List of Japanese and Formosan Mammals, 42, p. 280 : Hondo,
Hokkaïdo and Kuril Islands, in Annotationes zoologicæ jap.
9. « ... the typical from is distributed .... down to the Pacific including Saghalin
and most probably Japan », loc. cit., p. 241.
10. Ce caractère, à l’exclusion des dimensions du pouce, avait cependant été retenu
par Ognev comme la seule différence constante [cf. Ognev, Ann. Mus. Zool. Acad,
lmp. Sciences Saint-Petersbourg, 1913-14, XVIII, p. 410], mais Bobrinskoy l’a égale-
ment indiqué (loc. cit., p. 241).
360 —
Étude. D’UNE collection d Oiseaux du Chiapas (Mexique)
Par J. Berlioz.
Une nouvelle et importante collection d’ Oiseaux du Mexique,
réunie par Mr. Mario del Toro Avilès, est venue s’ajouter au
matériel d’étude déjà important que le Muséum de Paris doit à
cet excellent ornithologiste mexicain, apportant un certain nombre
d’espèces rares, encore inédites pour nos collections, et des dépouilles
toutes d’une qualité de préparation remarquable, qui fait honneur
à leur auteur. Cette collection a été réunie dans plusieurs états
du Mexique méridional : Veracruz, Morelos, Michoacan, Guerrero,
et surtout Chiapas, où M. del Toro a concentré tout spécialement
ses recherches, d’avril à octobre 1937. L’avifaune de l’état de Chiapas,
limitrophe du Guatémala, ressemble plus à celle de ce dernier pays
qu’à celle des autres états mexicains précités : aussi, pour plus
d’homogénéité, la présente étude sera-t-elle exclusivement consacrée
aux Oiseaux du Chiapas, ne nous référant aux autres que comme
termes de comparaison.
L’avifaune du Chiapas, région montagneuse tropicale difficile
d’accès, a pourtant fait l’objet récemment de recherches et d’études
de la part de naturalistes américains, qui, selon une formule trop
fâcheusement répandue actuellement, ont eru devoir y distinguer
une quantité de soi-disant sous-espèces géographiques nominales.
En fait, elle est à peu de chose près assimilable, aussi bien par son
peuplement sédentaire que par son abondant peuplement automnal
de migrateurs nord-américains, à la faune guatémaltèque, qui a
fait l’objet d’une complète et sérieuse mise au point de la part
de L. Griscom (« The distribution of bird-life in Guatemala »,
Bull. Am. Mus. nat. hist., vol. LXIV, 1932). Les principales loca-
lités de récolte de Mr. del Toro ont été les différentes zones d’éta-
gement montagneux dans le district de Comitan, sur le versant
atlantique de la cordillère de Chiapas.
Tinamiformes.
Tinamus major robustus Sel. et Salv. ; (J ad. — Santa Rosa, Comi-
tan, 22 mai.
Crypturellus Bouc. Boucardi (Sel.) ; Ç ad. — Santa Rosa, Comitan,
6 juin.
Bullelin du Muséum, 2® s., l. XI, n“ 4, 1939.
361 —
Chararriiformes.
Tringa sol. solitaria Wils. ; ad. — Juncana, Comitan, 22 et
25 septembre.
Grx;iformes.
Eurypyga helias major Hartl. ; $ ad. — Santa Rosa, Comitan,
19 mai.
Oiseau typique de la forêt tropicale humide ; signalé comme rare
en Amérique centrale et très rare dans le Chiapas, où paraît être
sa limite septentrionale de dispersion jusqu’à maintenant connue.
Galliformes.
Odontophorus guttatus (Gould) ; ad. — Santa Rosa, Comitan,
2 mai et 20 juillet.
Colinus oirginianus insignis Nels. ; 3$ ad. — Juncana, Comitan,
16 septembre et 4 octobre.
Cette race du Colin de Virginie serait, selon les auteurs américains,
caractéristique de la région de Comitan. Elle paraît assez mal
connue, et le spécimen Ç cité ici, en plumage usé, il est vrai, ne cor-
respond qu’assez imparfaitement à la description originale de Nel-
son. Le 3 rappelle par sa coloration le C. v. Ridgwayi Brewster,
de l’Arizona, mais est plus petit, avec tous les côtés de la tête et
du cou, à l’exception des lignes supraciliaires blanches, uniformé-
ment noirs comme la gorge ; le jabot et la poitrine sont roux avec
quelques traces de bordures noires. Les différentes races méri-
dionales de Colinus Virginianus me paraissent toutefois insuffi-
samment définies pour juger exactement de leurs rapports avec
celle-ci.
Penelopina nigra (Fras.) ; 6 33? ^ ?? ' — Santa Rosa, Comitan
de mai à août.
Cette excellente série d’une espèce, toujours considérée comme
rare en collections, illustre le dimorphisme sexuel accentué de cet
Oiseau.
COLLMBIFGRMES.
Columha fasc. fasciata Say ; $ imm. • — Santa Rosa, Comitan,
22 juillet.
Melopelia as. asiatica (L.) ; $ ad. — Comitan, à 1.600 m. d’altitude,
25 septembre.
Scardafella inca (Lesson) ; 4 I Ç. — Santa Rosa et Juncana,
Comitan, d’avril à septembre.
Columbigallina passerina pallescens (Baird) ; - 2 33? ^ ??
1 Ç juv. ■ — Juncana, Comitan, en septembre.
— 362 —
Claravis mondetoura Salvini Grise, ; 2 (^(^,1 $ ad. — Santa Rosa,
Comitan, 9, 13 et 14 août.
Espèce toujours rare apparemment, malgré sa vaste dispersion
géographique, du Mexique méridional au Pérou.
Leptotila Verreauxi angelica Rangs /et Pen. ; ad. — Juncana,
Comitan, 7 septembre.
Ce spécimen est absolument identique à un autre du Morelos,
et tous deux doivent être évidemment rapportés à la même sous-
espèce. Le bas-ventre et les sous-caudales blancs les rapprochent
plus de angelica B. et P. que de ful'i’entris Lawr., mais ces sous-
espèces et leurs voisines sont en réalité fort mal définies.
Leptotila Cassini cerviniventris Sel. et Salv. ; Ç ad. — Santa Rosa,
Comitan, 19 jxiillet.
Oreopeleia montana (L.) ; ad. ■ — Santa Rosa, Comitan, 13 août.
Oreopeleia alh. albifacies Sel. ; ad., 30 et 27 juillet ; imm.,
20 juillet et 14 mai. Santa Rosa, Comitan.
Falconiformes.
Micrastur ruficollis guérilla Cass. ; 3 ÇÇ ad. et juv. — Santa Rosa,
Comitan, en mai et juin.
Falco albigularis Daud. ; $ ad. — Juncana, Comitan, 29 août.
Strigiformes.
Ciccaba oFgata centralis Grise. ; ^ ad. — Santa Rosa, Comitan
20 mai.
PsiTTACIFORMES.
Pionus senilis senilis (Spix) ; ad. — Santa Rosa, Comitan, 14 mai.
CuCULIFORMES.
Coccyzus erythrophthalmus (Wils.) ; Ç ad. — Comitan, 15 septembre.
Piaya cayana thermophila Sel. ; 3 1 Ç ad. — Juncana et Santa
Rosa, Comitan, en août et septembre.
Geococcyx oelox (Wagn.) ; ad. — Comitan, à 1.600 m. d’altitude,
15 avril et 20 septembre.
Dromococcyx phasianellus (Spix) ; $ ? imm. — Santa Rosa, Comitan,
23 juin.
PiCIFORMES.
Aulacorhynchus pras. prasinus (Licht.) ; 2 1 Ç ad. — Santa
Rosa, Comitan, 3 et 13 mai, 7 juillet.
Ces spécimens ne diffèrent pas de ceux de Veracruz.
— 363 —
Colaptes mex. mexicanoides Lafr. ; 3 ad. et imm. — Juncana^
Comitan, en août et septembre.
Piculus rubiginosus yucatanensis (Cab.) ; 5 ad. — Santa Rosa
et Juncana, Comitan, de mai à septembre.
Balanosphyra formiciçora lineata Dick. et V. Ross. ; ^ ad. — Santa
Rosa, Comitan, 21 juillet.
Par comparaison avec des spécimens de Veracruz, Michoacan,
Guerrero, ce spécimen possède des stries blanches certainement
plus nombreuses sur la poitrine, comme les spécimens du Guatémala
(caractère distinctif de la forme lineata). Mais cela ne marque qu’un
intermédiaire de plus entre les formes septentrionales de l’espèce,,
les plus noires, et les formes méridionales, à poitrine largement
striée de blanc (B. f. striatipectus Ridgw.) et je doute fort de la
validité réelle d’une telle distinction subspécifique.
Centurus aurifrons frontalis (Nelson) ; 1 (;^, 2 ad. ■ — ■ Juncana,
Comitan, 11 septembre.
Ces spécimens corroborent de tout point la description de la
forme frontalis, qui précisément semble étroitement localisée dans
le Chiapas. Mais je considère entièrement justifiées les conclusions
adoptées par Griscom {l. c., pp. 227-229) quant à l’identité spéci-
fique et l’instabilité pigmentaire fréquente des formes ou soi-disant
espèces voisines de frontalis : polygrammus Cab., aurifrons (Wagl.),
dubius (Cabot), Santacruzi Bp., etc., qui toutes doivent sans doute
être réunies sous le seul nom spécifique, — le plus ancien : C. aurifrons
(Wagler).
Dryobates çillosus sanctorum (Nels.) ; ? ad. ■ — Santa Rosa,.
Comitan, 16 juin et 4 août.
Ces deux spécimens sont originalement étiquetés ÇÇ ; mais l’un
d’eux possédant la bande cervicale rouge caractéristique du
je présume qu’il y a eu là un lapsus. Bien que capturés à des époques
différentes, tous deux sont en mue, et le bariolage de leur plumage,
où les plumes neuves, de teinte foncée, sont mélangées aux plumes
usées, décolorées, laisse planer quelque doute sur la valeur du
caractère distinctif de l’intensité pigmentaire parmi les très nom-
breuses races qui ont été décrites de cette espèce boréale largement
répandue.
Campephilus guat. guatemalensis (Hartl.) ; ad. — ■ Santa Rosa,
Comitan, 22 juillet.
Ces Oiseaux, comparés à 1 de la même espèce provenant du
Guerrero et à 2 et 1 Ç provenant du Morelos, montrent tous
une telle similitude de coloration et des différences de taille si
insignifiantes qu’il me paraît absolument illusoire de séparer,
comme l’ont fait Ridgway et les auteurs américains, les Oiseaux
du Sud du Mexique en plusieurs races nominales.
364 —
Trogoniformes.
Pharomacrus moc. mocinno (De la Slave) ; plusieurs et ad.,
Santa Rosa, Comitan, de mai à juillet.
Trogon collaris puella Gould ; 2 2 ÇÇ ad., 1 (3 pull. — Santa
Rosa, Comitan, en mai et juin.
Le poussin, étiqueté a été collecté le 23 juin. Il est en plumage
et duvet brun orangé, avec de grandes taches apicales jaune fauve
bordées de noir aux couvertures des ailes ; les ailes sont déjà bien
constituées, avec les primaires et leurs couvertures noires, les secon-
daires brunes, vermiculées comme chez l’adulte ; les rectrices sont
encore réduites à leurs extrémités, blanches ou noires, qui com-
mencent à apparaître.
Trochiliformes.
Phaetornis long, longirostris (Del.) ; 3 ad. — Santa Rosa, Comi-
tan, 3, 8 et 13 mai.
C ampylopterus hemïleucurus (Licht.) ; 9 6 ÇÇ ad. et imm.
— - Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Peiasophora thalassina (Sw.) ; 3 8 ÇÇ ad. et imm. — Santa
Rosa, Comitan, de mai à juillet.
Ces spécimens sont de taille moyenne un peu plus faible que ceux
du Mexique plus septentrional et semblables à ceux du Guatémala.
Baucis Abeillei (Less. et Del.) ; 3 (^(^, 10 ÇÇ ad. - — Santa Rosa.
Comitan, de mai à août.
Lophornis Helenae (Del.) ; 2 4 ÇÇ ad. et juv. — Santa Rosa,
Comitan, de mai à juillet.
Chlorostilbon Can. Canioeti (Less.) ; 2 ad., 1 (J juv. — Comitan,
26 et 29 septembre.
Basïlinna mel. melanotis (Sw.) ; 8 ad. et juv. — Santa Rosa,
Comitan, de mai à octobre.
llypochionis cyanocephala (Less.) cyan. 5 guatemalensis (Gould) ;
nombreux et ÇÇ, ad. et imm. — Santa Rosa et Juncana,
Comitan, d’avril à septembre.
Ces oiseaux sont plutôt plus proches de la race nominale du sud
du Mexique que de la race guatémaltèque ; mais ces deux races
sont en réalité peu différentes l’une de l’autre.
Eupherusa ex. eximia (Del.) ; 9 8 ÇÇ ad. et juv. ■ — Santa Rosa,
Comitan, de mai à juillet.
Oreopyra oir. çiridipallens (Bourc. et Muls.) ; nombreux et ÇÇ,
ad. et imm. — Santa Rosa, Comitan, de mai à juillet.
— 365
Eugenes fulgens ? çiridiceps Bouc. ; 1 ^ ad., 3 imm., 1 Ç ad. - — ■
Santa Rosa, Comitan, mai et septembre.
Par la longueur du bec, ces spécimens sont plus voisins de la race
guatémaltèque [i>iridiceps Boucard) que des fulgens typiques du
Mexique.
Anthoscœnus longirostris pallidiceps (Gould) ; ? imm., ? Ç ad. —
Comitan, Santa Rosa, 15 avril, 24 juillet.
Anthoscœnus Constanti Leocadiae (Bourc. et Muls.) ; 4 (^(^, 1 Ç imm.
— Comitan, 9 au 16 avril.
Tous ces spécimens présentent encore de fines bordures pâles
aux plumes du dessus du corps, signe d’immaturité.
Doricha enicura (Vieill.) ; nombreux et ÇÇ ad. — Juncana et
Santa Rosa, Comitan, de mai à octobre.
Paraît être, avec V Oreopyra oir. oiridipallens, le Trochilidé le
plus caractéristique des montagnes du Chiapas. Tous deux sont
d’ affinités proprement guatémaltèques et n’existent pas dans les
régions plus septentrionales du Mexique.
T ümatura Duponti {hess.) ; juv., 3 ad. — Santa Rosa, Comitan,
1, 3 mai, 4 juin.
Atthis Ellioti Ridgw. ; 3 ad., 4 juv., 1 Ç ad. — Santa Rosa,
Comitan, de mai à août.
Autre forme guatémaltèque, remplacée dans le reste du Mexique
par A. Heloisa (Less. et Del.). Les ad. du Chiapas ont l’aile
conformée exactement comme ceux du Guatémala, sans rémige
externe différenciée à la façon d’A. Heloisa.
Archilochus coluhris (L.) ; nombreux ad. et juv., 1 seule Ç ad.
(du 28 septembre), Comitan, du 14 septembre au 12 octobre.
Espèce migratrice bien connue, nichant dans les régions plus
septentrionales de l’Amérique. Les dates ci-dessus sembleraient
indiquer que les ÇÇ n’effectuent leurs migrations qu’après les ;
tous ceux-ci sont en plumage terni, caractéristique de l’époque.
Cette espèce a été signalée, durant fbiver, jusqu’à Panama.
MiCROPODIFORMES CoRACIIFORMES.
Chœtura Vauxi Richmondi Ridgw. ; ^ ad. — Santa Rosa, Comitan,
4 juin.
Nyctidromus albicollis yucatanensis Nels. ; ad. — Comitan et
Juncana, Comitan, 30 septembre et 29 août,
Chordeiles acutipennis texensis Lawr. ; Ç ad. — Comitan, 16 avril.
Chloroceryle americana septentrionalis (Sharpe) ; imm. — Santa
Rosa, Comitan, 8 août.
Ce spécimen est absolument semblable à un autre du Morelos
— 366 —
et n’a aucune raison d’être séparé sous le nom de C. a. isthmica
(Goldm.), adopté par les auteurs américains pour les spécimens de
l’Amérique centrale.
Momotus Lessoni Lessoni Lesson ; 2 ad. — Santa Rosa, Comitan,
13 et 19 juin.
Hylomanes mom. momotula Licht. ; 2 ad., 1 juv. — Santa Rosa,
Comitan, 5 mai et 7 août ; 19 mai.
Passeriformes — Formicariidés.
Thamnophilus doliatus intermedius Ridgw. ; 3 ad. et imm.,
3 ad. — Santa Rosa et Juncana, Comitan, de mai à septembre.
Myrmotherula sch. schisticolor (Lawr.) ; 3 et 3 ad., 1 ^ imm.
• — Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette espèce, bien caractérisée, est considérée comme très rare
au Güatémala, selon Griscom. Elle n’avait pas encore été signalée
au Mexique.
Rhamphocœnus ruf. rufiventris (Rp.) ; ^ ad. — Santa Rosa, Comitan,
15 mai.
Formicarius analis moniliger Sel. ; 3 ÇÇ ad. — • Santa Rosa, Comitans
2, 16 et 26 juillet.
Grallaria guat. guatemalensis Prév. et Des Murs ; ad., ^ juv. —
Santa Rosa, Comitan, 4 juin et 3 août.
Furnariidés.
Automolus rub. rubiginosus (Sel.) ; 7 ad. et imm., 3 ÇÇ ad. —
Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette série de spécimens d’une espèce réputée rare montre tous
les degrés d’intensité de coloration roux ebâtain selon les individus
considérés ; cela tenderait à prouver l’inutile distinction des deux
soi-disant races ; rubiginosus et V eraepacis Salv. et Godm.
Automolus ochrolœmus ceroinigularis (Sel.) ; 2 ÇÇ ad. — Santa Rosa,
Comitan, 16 juillet et 6 août.
Xenicopsoides montanus çariegaticeps (Sel.) ; 4 4 ÇÇ ad. —
Santa Rosa, Comitan, de mai à juillet.
Sclerurus guat. guatemalensis (Hartl.) ; ad., Santa Rosa, Comitan,
12 juillet.
Sclerurus mex. mexicanus Sel. ; 5 (^(^, 7 ad. — Santa Rosa,
Comitan, de mai à août.
Ces deux espèces de Sclerurus sont données comme rares par
Griscom et les proportions relatives du nombre des individus de
l’une et de l’autre collectés ici semblent confirmer l’opinion de cet
— 367 —
auteur sur la prédominance de S. mexicanus dans le Guatemala
comme dans le Chiapas. D’après cette série, cette espèce semble
marquée d’un dimorphisme sexuel assez net, les sept ÇÇ étant
beaucoup plus rousses en dessous que les cinq
Dendrocolaptidés.
Sittasomus griseicapülus sylvioides Lafr. ; ,^9 ad. — Santa Rosa,
Comitan, 14 juin, 5 juillet.
Lepidocolaptes aff. afpnis (Lafr.) ; 2 ad. — Santa Rosa, Comi-
tan, 30 juin, 5 juillet, 2 août.
Xiphorhynchus triangularis erythropygius (Sel.) ; 7 (^(^, 3 ÇÇ ad.
— Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette série présente une constance de caractères morphologiques
remarquable.
Xiphocolaptes promeropirhynchus emigrans Sel. et Salv. ; 2
1 9 ad. — Santa Rosa, Comitan, 30 juin et 2 juillet.
La 9 se fait remarquer par son bec beaucoup plus court que
celui des
Tyraxnidés.
Cette famille, toujours abondamment représentée dans toutes
les collections d’Oiseaux de l’Amérique centrale, comporte, à côté
de formes tropicales sédentaires au Chiapas, un grand nombre de
formes migratrices plus boréales, qui sans doute n’apparaissent
guère dans ce pays avant le mois de septembre au cours de leur
migration d’automne.
Pyrocephalus rubinus mexicanus Sel. ; 2 ad. — Juncana, Comi-
tan, 8 septembre, 2 octobre.
Ces spécimens ne se distinguent d’autres du Mexique méridional
que par leurs teintes plus ternes ; mais comme ils sont en mue
ou en plumage usé, cette différence est sans signification possible.
Tyrannus tyrannus (L.) ; (^9 — Comitan, 14 et 15 septembre.
Myiodynastes lutewentris Sel. ; 2 9? et imm. — Santa Rosa,
Comitan, 18 juin et 17 juillet.
Myiarchus crinitus (L.) ; 2 ad. — Comitan, 4 et 10 octobre.
Myiarchus Nuttingi Ridgw. ; 2 ad. — .luncana, Comitan
21 septembre, 2 octobre.
Myiarchus tuberculifer Lawrencei (Gir.) ; ^ ad. ■ — Santa Rosa,
Comitan, 14 mai.
Nuttallornis mesoleuca ? mesoleuca (Licht.) ; ad. — Juncana.
Comitan, 15 septembre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
25
— 368 —
Nuttallornis mesoleuca ? majorina B. et P. ; 2 1 Ç ad. — Jun-
cana, Comitan, 6 septembre et 9 octobre, 28 septembre.
Ces trois spécimens sont de taille vin peu plus forte que le précé-
dent, ce qui permet peut-être de les considérer comme appartenant
à la race occidentale (un peu douteuse) majorina. Il est à noter
que tous trois sont en plumage très usé, tandis que le précédent est
en plumage bien moins usé.
Myiochanes Rickardsoni (? subsp.) ; $ ad. — Santa Rosa, Comitan,
18 mai. 1 7 ÇÇ ad., Juncana, Comitan, du au 29 septembre.
La plupart des spécimens de septembre sont en plumage use.
Ils ne paraissent pas différer subspécifiquement du spécimen de mai.
Myiochanes pert. pertinax (Cab. et Heine) ; ad. - — Juncana,
Comitan, 10 septembre.
Empidonax minimus (Baird) ; ad. — Juncana, Comitan, 30 et
12 septembre.
Empidonax flaowentris (Baird) ; 3 1 $ ad. — Juncana, Comitan,
20 au 29 septembre.
Espèce migratrice, comme la précédente.
Empidonax flapescens Dwighti v. Ross. ; 6 4 ÇÇ ad. et imm. —
Santa Rosa, Comitan, du 3 juin au 19 juillet.
Espèce sédentaire, propre à l’Amérique centrale. Offre une grande
ressemblance extérieure avec la précédente, mais est toujours plus
intensément pigmentée et possède une formule alaire différente.
Empidonax fuloifrons fusciceps Nels. ; 2 1 $ ad. — Juncana,
Comitan, 10 et 17 septembre, 8 uctobre.
Platyrhynchus cancrominus Sel. et Salv. ; 2 (^(^, 2 ad. et imm. — ■
Santa Rosa, Comitan, 2 juin au 27 juillet.
Rkynchocyelus hreo. breçirostris (Cab.) ; 7 3 ÇÇ ad. — Santa
Rosa, Comitan, de mai à août.
Oncostoma cinereigulare Sel. ; 6 3 ÇÇ ad. — Santa Rosa, Comi-
tan, en juillet et août.
Pipromorpha oleaginea assimilis (Sel.) ; Ç ad. — Santa Rosa,
Comitan, 23 mai, 5 août.
Ces quatre dernières espèces représentent des types tropicaux
sédentaires.
PiPRIDÉS.
Pipra mentalis mentalis Sel. ; 2 ad. — Santa Rosa, Comitan,
23 mai.
Schiffornis turdinus V erae-pacis (Sel. et Salv.) ; ad. — Santa
Rosa, Comitan, 3 et 4 juin.
— 369 —
COTINGIDÉS.
Attila spadiceus flammulatus Lafr. ; Ç ad. — Santa Rosa, Comitan^
30 juin.
Pachyrhamphus major (Cab.) (? subsp.) ; 1 ad., 2 imm. —
Santa Rosa, Comitan, 22 mai, 18 août.
Par comparaison avec deux adultes de Vera-Cruz, le spéeimen
(J adulte du Chiapas ne se distingue en rien, si ce n’est par ses pro-
portions légèrement plus faibles.
Tityra semifasciata personata dard, et Selby ; 3 ad. et juv.,
1 Ç ad. — Santa Rosa, Comitan, 15 août et 27 juillet.
Sylviidés.
Polioptila cœrulea (L.) (? subsp.) ; 4 ÇÇ ad., 1 juv. — Juncana,
Comitan, 1®^ au 26 septembre.
La taille relativement considérable de tous ces spécimens per-
mettrait sans doute de les attribuer à la forme P. c. Nelsoni Ridgw. ;
mais celle-ci est trop mal connue et insuffisamment définie pour
qu’en l’absence de adulte on puisse en affirmer les caractères
différentiels.
Thoglodytidés.
Heleodytes zonatus zonatus (Less.) ; 3 ad. et juv. — Juncana,
Comitan, 9 et 26 septembre.
Thryoihorus mod. modestus Cab. ; 5 ad. et imm., 1 Ç ad. —
Juncana, Comitan, 8 et 9 septembre.
La variabilité individuelle observée parmi cette série me fait
considérer comme tout à fait illusoire la race T. m. pullus (Ridgw.).
Thryoihorus rutilas umbrinus Ridgw. ; 4 4 ÇÇ ad. et juv. —
Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Plus encore que la précédente, cette espèce offre une grande
variabilité individuelle ; parmi cette série de spécimens, à diffé-
rents stades de développement, les jeunes sont les moins tachetés
en dessous, une Ç adulte présente au contraire le maximum de
mouchetures noires.
Troglodytes musculus intermedius Cab. ; 5 ^ ad. et imm. —
Santa Rosa et Juncana, Comitan, d’avril à août.
Cistothorus platensis elegans Sel. et Salv. ; 8 ad. et juv., 2 ÇÇ ad.
et juv., 2 ÇÇ ad. Juncana, Comitan, 29 août au 9 septembre.
Parmi cette série, un juv, pésente, en même temps qu’une
indication seulement des dessins du plumage de l’adulte, une teinte
rousse beaucoup plus prononcée et généralisée.
370 —
Henicorhina leucophrys castanea Ridgw. » capitalis Nels. ; 3
6 ÇÇ ad. et imm. — Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette série confirme l’opinion émise par Ridgway au sujet des
spécimens de cette espèce provenant du versant atlantique du Chia-
pas (Rirds of N. and M. Amer., t. 111, 1904, p. 615, note d), à savoir
qu’ils sont intermédiaires aux deux sous-espèces castanea et capitalis,
étant aussi intensément colorés que la première, mais avec une
teinte plus grise et moins châtain, comme la seconde.
Salpinctes obsoletus ? [neglectus Nels.) ; 3 ÇÇ ad. — Juncana, Comi-
tan, 4, 17 et 19 septembre.
Ces spécimens, par les petites taches blanches du dessus du corps
et les stries légères de la poitrine, semblent intermédiaires à la
forme mexicaine typique et à celle du Guatémala, toutes deux
étant d’ailleurs faiblement définies.
Microcerculus phil. philomela (Salv.) ; 2 imm., 1 Ç ad. — Santa
Rosa, Comitan, 3 et 19 août, 2 juillet.
Chez cette espèce, le plumage juvénile paraît être plus sombre
et plus uniforme que celui de l’adulte.
Mimidés.
Mimas gilvus gracilis Cab. ; ad. — Comitan, 14 avril ; 3
1 Ç ad. — Comitan et Juncana, Comitan, du 20 septembre au
4 octobre.
Le spécimen d’avril, en plumage très usé, offre une teinte sensi-
blement plus foncée et plus brune que les autres ; l’un de ceux-ci
pourtant montre la même tendance, avec un plumage en début
d’usure.
Dumetella carolinensis (L.) ; ^ ad. — Comitan, 12 avril.
Hivernant seulement au Chiapas et au Guatémala. Trouvé ici
évidemment avant sa migration de retour vers le nord.
Melanotis cœrulescens hypoleucus Hartl. ; 4 5 ad., 1 ^ imm.
— Comitan et Juncana, Comitan, en août et septembre.
La plupart des spécimens sont en mue. Le immature (du
20 septembre) présente un curieux plumage de transition, où,
parmi la livrée apparemment noirâtre uniforme du jeune, appa-
raissent en dessus les plumes gris-bleu, en dessous les plumes blanches
de l’adulte, les rémiges et les rectrices étant déjà celles de celui-ci.
Turdidés.
Myadestes unicolor Sel. (? V eraepacis Grise.) ; 4 (^(^, 3 ÇÇ ad. —
Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
La sous-espèce V eraepacis est trop faiblement caractérisée pour
— 371 —
que ces spécimens, un peu variables individuellement quant à la
teinte du dessous du corps, puissent lui être référés avec certitude.
Turdus Grayi Grayi Bp. \ ^ ÇÇ ad. - — Santa Rosa et Juncana,
Comitan, 2 et 24 mai, 4, 8 et 30 septembre.
Turdus assimilis leucauchen Sel. ; 3 ÇÇ ad., 1 ^ juv. — Santa Rosa,
Comitan, 3 et 9 mai, 2 août ; 30 juin.
Turdus rufitorques Hartl. ; 2 ad. — Comitan, 13 et 16 avril.
Catharus dryas dryas (Gould) ; (J ad. — Santa Rosa, Comitan,
7 juillet.
Catharus aurantiirostris Melpomene (Cab.) ; 2 ad., 3 juv.
— Juncana, Comitan, 9 septembre au 9 octobre.
Les adultes sont de teinte un peu plus foncée en dessous qu’un
spécimen de Veracruz, indiquant une tendance vers la forme Bangsi
D. et V. Ross. Les jeunes sont encore en plumage tacheté.
Catharus mexicanus (Bp.) (? cantator Grise.) ; 4 5 ÇÇ ad. —
Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Dans cette série, toutes les femelles se font remarquer par la
coloration de la tête, d’une teinte noirâtre moins pure que chez
les mâles, et passant même au brun sur le front. En l’absence de
matériel de comparaison, il n’est guère possible de les référer à
la race mexicanus plutôt qu’à la race cantator, celle-ci semblant
d’ailleurs faiblement différenciée.
Sialia sialis Guatemalae Ridgw. ; ad. — Juncana, Comitan,
12 septembre.
ViREONIDÉS.
Vireo oirescens oirescens Vieill. ; ^ ad. — Juncana, Comitan,
14 septembre.
Vireo flaçifrons Vieillot ; 2 ÇÇ ad. — Santa Rosa et Juncana,
Comitan, 3 juin et 19 septembre.
La capture en juin de cette espèce essentiellement migratice,
comme la précédente et la suivante, peut paraître surprenante.
Vireo solitarius solitarius (Wils.) ; 2 4 ÇÇ ad. et imm. — Jun-
cana, Comitan, 4 au 26 septembre.
Vireo leucophrys strenuus Nels. ; 2 ad. — Santa Rosa, Comitan,
5 mai et 6 août.
Bien qu’étant tous deux en plumage plus ou moins usé, ces spéci-
mens paraissent eorrespondre fort bien à la description donnée
par les auteurs américains pour cette race sédentaire au Chiapas,
fort rare, semble-t-il, puisque seul l’ exemplaire-type en est connu
jusqu’à maintenant.
Cyelarhis gujanensis flaçwentris La£r.,; 2 3 ÇÇ ad. — Juncana,
Coinitarv, 6 au 29 septembre.
Paridés.
Psaltriparus minimus melanatis (Hartl.) ; 7 3 ÇÇ ad. — Jun-
cana, Comitan, 7 au 25 septembre.
Mniotiltidés
La plupart des Oiseaux de cette famille sont des migrateurs,
hivernant ou de passage seulement au Chiapas.
Mniotilta varia (L.) * 2 $$ ad. et imm. — Juncana, Comitan, 3 et
26 septembre.
Vermivora peregrina (Wils.) ; 5 1 $ ad. — Juncana, Comitan,
du 2 septembre au 12 octobre.
Ces spécimens manifestent une grande variabilité individuelle,
quant à l’intensité et à l’étendue du pigment jaune.
Dendroica æstiva (Gm.) (? subsp.) ; $ ad. — Juncana, Comitan,
17 septembre.
Dendroica magnolia (Wils.) ; Ç ad. — Juncana, Comitan, 11 sep-
tembre.
Dendroica fusca (Müll.) ; 2 ad. — Santa Rosa, Comitan, 2 et
4 mai.
En migration de retour sans aucun doute, ces deux Oiseaux sont
en parfait plumage de noce.
Dendroica Graciæ décora Ridgw. ; ad. — Juncana, Comitan,
10 septembre.
Oiseau apparemment rare. Comparé à deux spécimens du Nica-
ragua, celui-ci se montre beaucoup moins marqué de noir en dessus.
Dendroica virens (Gm.) ; ad. (plumage d’hiver). - — Juncana,
Comitan, 19 septembre.
Dendroica Townsendi (Towns.) ; ad., 2 $$ imm. — Juncana,
Comitan, 11 au 25 septembre.
Seiurus aurocapillus (L.) ; $ ad. — Juncana, Comitan, 13 septembre.
Seiurus motacilla (Vieill.) ; 2 ÇÇ ad. ■ — Santa Rosa, Comitan,
28 juillet ; Juncana, Comitan, 25 septembre.
L’occurrence de cette espèce en juillet dans cette région peut
paraître assez anormale et digne d’être notée.
1. Certains auteurs modernes ont changé ce nom de famille en celui de Compsothly-
pidés, mais le nom générique Mniotilta étant plus ancien (1816) que celui de Compso-
thlypis (1851), je ne vois pas la raison d’un tel changement.
373 —
Seiurus novehoracensis (Vieill.) (? subsp.) 2 33 — Juncana,
Comitan, 9 et 16 septembre.
Les races de cette espèce semblent vraiment mal définies. De ces
deux spécimens, l’un est sensiblement plus grand que l’autre et
encore plus teinté de jaune sur le dessous du corps.
Icteria virens virens (L.) ; $ ad. — Comitan, 5 octobre.
Wilsonia canadensis (L.) ; 3? 1 3 imm. — Juncana, Comitan,
16 et 9 septembre.
Wilsonia pusilla (Wils.) (? subsp.) ; 2 33? 9 3 ' — Juncana,
Comitan, 12 au 26 septembre.
Myiohoriis ndniatus intermedius (Hartl.) ; 3 33 3 ad. et
juv. — Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette sous-espèce, particulière au Chiapas et au . Guatémala, est
bien caractérisée : la brièveté relative de la queue et la faible étendue
de ses plages blanches la différencient à première vue de la race
mexicaine typique.
Basileuterus culic. culicivorus (Licht.) ; 5 33> 9 — Santa Rosa,
Comitan, de mai à août.
Basileuterus Belii (Gir.) ; 3 33? ^ 9 — Santa Rosa, Comitan,
13 et 14 juillet, 13 août.
Ces spécimens sont semblables à d’autres, plus septentrionaux,
du Mexique et ne justifient pas le maintien de la race scitulus
Nelson.
Basileuterus ruf. rufifrons (Swains.) ; 3 33? 99 ' —
Santa Rosa, Comitan, en juin et août ; Juncana, Comitan, en
septembre.
Les spécimens de septembre sont en plumage usé.
Fringillidés.
Ilesperiphona Abeillei cobanensis Nels, ; 3 33? ^ 9 — Santa
Rosa, Comitan, 3, 9 et 30 juin, 19 juillet.
Espèce toujours considérée comme rare dans tout son habitat.
Ces spécimens ne diffèrent de la race typique du Mexique que par
la pigmentation plus intense du dessous du corps.
Caryothraustes pol. poliogaster (Du Bus) ; 3 — Santa Rosa,
Comitan, 4 mai.
Saltator atriceps atriceps (Lesson) ; 39 — Santa Rosa, Comitan,
17 juillet, 3 juin.
Saltator maximus magnoides Lafr. 3, 2 99 3 ~ Santa
Rosa, Comitan, 16 et 26 mai, 16 juin, 3 juillet.
Sporophila torqueola Morelleti (Bp.) j 2 33? 9 — Juncana,
Comitan, 1, 4 et 6 septembre.
374 -
Volatinia jacarina splendens (Vieill.) ; 3 Ç ad. — Santa Rosa
et Juncana, Comitan, 7 juin, 14 juillet, 9 septembre.
Spinus notatus notatus (Du Bus) ; ^ ad. — Juncana, Comitan,
10 septembre.
Spinus psaltria psaltria (Say), 2 ad. — Juncana, Comitan,
27 septembre.
Sycalis luteola chrysops Sel. ; 2 (? juv.). — Juncana, Comitan,
1®^ septembre.
Je rapporte à cette forme encore fort rare et mal connue — unique
représentant tout à fait isolé en Amérique du Nord d’un genre
essentiellement sud-américain — deux petits oiseaux, très voisins
effectivement des Sycalis luteola, mais sans doute en plumage de
transition, teinté de jaune seulement sur l’uropygium et le dessous
du corps, avec le dessus et le jabot fortement striés de noirâtre.
Loxia curoirostra Stricklandi Ridgw. ; 3 ad. et juv. — Juncana,
Comitan, 10 et 29 septembre.
Aimophila ruf. rufescens (Swains.) ; 4 4 ÇÇ ad. — Juncana,
Comitan, 3 au 12 septembre ; juv. — Santa Rosa, Comitan,
14 et 7 juillet ; juv. — Juncana, Comitan, 2 octobre et l®^’ sep-
tembre.
Dans cette série de spécimens, presque tous les adultes capturés
en septembre sont en plumage très usé. Les jeunes ont un aspect
notablement différent : le dessous du corps est plus ou moins teinté
de jaune, et le jabot et les flancs sont striés de noir.
Aimophila ? Botterii petenica (Salv.) ; 2 (^(^, $ ad. — Juncana,
Comitan, 1®^’ et 4 septembre.
Le statut de cette espèce et des soi-disant formes alliées est
encore enveloppé de trop d’incertitude pour pouvoir être discuté
ici d’après ces trois spécimens. Ceux-ci sont d’ailleurs en plumage
extrêmement usé et confirment de ce fait les suggestions de Griscom
au sujet de l’insuffisance des matériaux d’étude.
Spizella socialis mexicana Nelson ; 2 ad. — Comitan, 14 et
16 avril ; imm. — Juncana, Comitan, 30 et 3 septembre.
Zonotrichia capensis septentrionalis Grise. ; ad., ^ juv, — Santa
Rosa, Comitan, 3 juin ; Comitan, 12 avril ; Juncana, Comitan,
30 septembre.
Le adulte de juin est en plumage très usé. Le jeune a le plu-
mage fortement strié en dessous.
Pipilo maculatus chiapensis v. Ross. ; $ ad. — Comitan, 15 avril ;
5 9 ad., 3^9 iuim. — Juncana, Comitan, 25 août au 2 octobre.
Ces oiseaux sont topotypiques de cette race récemment décrite
par van Rossem (Bull. B. O. C., vol. LVIII, p. 130, 1938). Malgré
la ténuité des caractères différentiels invoqués pour définir cette
— 375 —
nouvelle race d’une espèce si variable, ces caractères sont néanmoins
nettement confirmés par la coloration des cinq adultes cités
ici, ainsi que par leur longueur d’aile (80 à 86 mill.).
Atlapetes albinucha (D’Orb. et Lafr.) ; 4 3 ÇÇ ad. et juv. ■ — ■
Santa Rosa, Comitan, de juin à août.
Les jeunes se font remarquer, comme pour les Embérizidés de
ce groupe en général, par les striations noirâtres de la poitrine.
Il est intéressant de noter dans cette région du Chiapas cette forme
caractéristique du Mexique méridional, et non Y Atl. gutturalis,
qui la remplace au Guatémala et dans l’Amérique centrale. La
curieuse distribution géographique de ces deux soi-disant espèces
(en Colombie) laisse persister quelque doute sur leur statut respectif.
Des trois adultes cités ici, l’un est semblable aux spécimens homo-
logues de Vera-Cruz, les deux autres montrent une bande nuchale
blanche beaucoup plus étroite.
Atlapetes hrunneinucha (Lafr.) ; 4 2 ad. et juv. - — • Santa
Rosa, Comitan, de juin à août.
Cœrebidés.
Cœreha jlai>eola mexicana (Sel.) ; 2 ÇÇ ad. — Santa Rosa, Comitan,
4 et 7 juin.
Diglossa baritula ? montana Dearb. ; ad. — Santa Rosa, Comi-
tan, 1®^ et 26 mai.
Sauf par la teinte un peu plus foncée des parties inférieures, le
spécimen ne diffère pas d’autres, plus septentrionaux, du Mexique,
et je doute qu’il existe une distinction bien nette entre la forme
mexicaine baritula Wagl. et la forme guatémaltèque montana Dearb.
Cyanerpes cyaneus cyaneus (L.) ; 3 ad., Ç juv. — Santa Rosa,
Comitan, 25 juillet au 11 août.
La soi-disant sous-espèce carneipes (Sel.) ne me paraît pas trouver
confirmation dans ces spécimens, semblables à ceux de l’Amérique
du Sud.
Cyanerpes cœruleus lucidus (Sel. et Salv.) ; 8 2 ÇÇ ad. — Santa
Rosa, Comitan, 30 juin au 22 août.
Cette bonne série de spécimens recule encore un peu la limite
septentrionale de dispersion et de l’espèce et de la sous-espèce,
non signalées jusqu’ici au nord du Guatémala. Sept sur dix des
spécimens ont été capturés en août : peut-être cette époque mar-
que-t-elle une période attractive particulière pour cette espèce,
probablement sujette comme tant de nectarivores à des dépla-
cements selon la floraison de certains végétaux.
Chlorophanes spiza guatemalensis cl. ; presque ad. — Santa Rosa,
Comitan, 12 mai.
— 376 —
Tanagridés,
Chlorophonia occ. occipitalis (Du Bu-s) ; 7 4 ÇÇ ad. — Santa
Rosa, Comitan, 2 mai au 20 août.
Ce fort bel oiseau offre, parmi cette série, une grande constance
de caractères morphologiques.
Thraupis abbas (Licht.) ; 2 ad. — Santa Rosa, Comitan, 25 juin,
7 juillet.
Phlogothraupis sang, sanguinolenta (Lesson) ; ^ ad. — Santa Rosa,
Comitan, 27 mai.
Pyranga flaça dextra Rangs ; ad., juv. — Juncana, Comitan,
9 et 13 septembre.
Pyranga leuc. leucoptera Trud. ; 5 i^(^, 3 ÇÇ ad. ■ — Santa Rosa,
Comitan, 4 juin au 28 juillet.
Pyranga bidentata sanguinolenta Lafr. ; 2 ad. ■ — Santa Rosa,
Comitan, 3 mai, 9 juin.
Habia rubica (Vieill.) ? subsp. ; Ç ad. — Santa Rosa, Comitan,
6 mai.
Cette espèce, de vaste répartition géographique, a donné lieu
à la distinction plus ou moins fondée de tant de sous-espèces (Hell-
MAYR, dans son Cat. of Birds of Amer., tome IX, n’en maintient
pas moins de six, rien que pom les états méridionaux du Mexique
et le Guatémala !) qu’il est impossible de se prononcer à ce sujet
pour cet unique spécimen $.
Chlorospingus ophthalmicus Dwighti Und. ; 5 3 ad. et imm.
— Santa Rosa, Comitan, 10 mai au 5 août.
ICTÉRIDÉS.
Amblycercus Jiol. holosericeus (Licht.) ; 2 ad. — .Juncana, Comi-
tan, 6 et 12 septembre.
Agelaius phœniceus (L.) ? subsp. ; imm. — Comitan, 13 avril.
Spécimen en plumage presque entièrement noir, mais avec la
couleur vive des épaulettes de teinte orangée, et non rouge, et fort
peu développée. Les auteurs américains n’ayant décrit pas moins
de vingt soi-disant sous-espèces nord-américaines de cet Oiseau
bien connu, il est impossible d’en reconnaître les caractères d’après
ce seul spécimen.
Sturnella magna alticola Nels. ; 3 (J 3^, Ç ad. — Juncana, Comitan,
3 au 30 septembre.
Spécimens en plumage très usé.
— 377 —
Icterus galbula (L.) ; Ç ad. ■ — Comitan, 9 avril ; $ ad. ■ — Juncana,
Comitan, 12 septembre ; juv. — Comitan, 4 octobre.
Ces spécimens marquent sans aucun doute les deux passages
annuels dans le Chiapas de cette espèce migratrice.
Icterus spurius (L.) ; ad., 2 juv., Ç ad. ■ — Juncana, Comitan,
12 au 23 septembre ; Ç ad. - — Santa Rosa, Comitan, 3 août.
Les jeunes ressemblent aux adultes, mais celles-ci sont
un peu plus petites.
Icterus prosth. prosthemelas (Strickl.) ; Ç ad. ■ — Santa Rosa, Comitan,
10 juin.
Icterus Wagl. Wagleri Sel. ; ad. - — Comitan, 4 octobre ; Ç juv.
— Santa Rosa, Comitan, 14 juillet.
Icterus chrys. chrysater (Lesson) ; (JÇ ad. — Santa Rosa, Comitan,
21 juillet et 6 juin ; Ç ad. — Comitan, 21 septembre.
Dices dives dwes (Licht.) ; ad., ^ imm. — Santa Rosa, Comitan,
17 et 24 mai, 12 juin.
Corvidés.
Aphelocoma unicolor cœlestis Ridgw. ; ad. — Santa Rosa, Comitan,
30 juin.
Les différentes races de cette belle espèce sont toutes considérées
comme rares et assez mal connues. Ce spécimen diffère notablement
par sa teinte des deux spécimens du Guerrero {Aph. unicolor guerre-
rensis Nels.) envoyés au Muséum par Mr. M. del Toro.
Cyanolyca pulchra mitrata Ridgw. ; 4 8 ÇÇ ad., imm. et juv.
— Santa Rosa, Comitan, de mai à août.
Cette série de spécimens paraît prouver que cette espèce est
abondante dans cette région du Chiapas.
Cyanolyca pumilo pumilo (Strickl.) ; ad. — Santa Rosa, Comitan,
20 juillet.
Espèce apparemment rare encore et peu connue, caractéristique
de la faune d’altitude du Chiapas au Salvador.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 378 —
Révision des Stomiatiformes (Téléostéens Isospondyles)
DU Muséum
Par Léon Bertin.
On réunit, à juste raison, sous le nom de Stomiatiformes ou de
Stomiatoïdes toutes les familles de Téléostéens Isospondyles qui
possèdent des organes lumineux. Leur habitat s’étend des régions
préabyssales aux régions abyssales proprement dites des divers
océans. La Méditerranée en possède plusieurs espèces.
En tant que poissons abyssaux, leur collection au Muséum a été
formée surtout par le professeur Léon Vaillant et organisée par le
professeur Louis Roule. La plupart des matériaux qui la constituent
proviennent des expéditions du Travailleur et du Talisman dans
l’Atlantique Nord (1880-1883). D’autres remontent à Cuvier, à
Bibron, à Risso, à Charles Bonaparte, etc. J’ai eu la bonne for-
tune de pouvoir y adjoindre récemment une trentaine de spécimens,
dont plusieurs cotypes, qui m’ont été envoyés par le docteur
A. Vedel Tâning, directeur du Marinbiologisk Laboratorium de
Charlottenlund (Danemark). Ces poissons ont été identifiés, au
British Muséum, par C. Tate Regan et Miss Trewavas, à qui
avait été confiée l’étude des Stomiatidae, des Malacosteidae, des
Astronesthidae et des Chauliodidae du Dana (1921-1922).
Ainsi accrue et nouvellement cataloguée, la collection des Stomia-
tiformes du Muséum comprend 163 exemplaires appartenant à
35 espèces, 20 genres et 7 familles. Les types ou cotypes de 17 espèces
et de 2 genres y sont conservés.
FAMILLE DES GONOSTOMIDAE
1. — Gonostoma Rafmesque (1810).
a) Gonostoma denudatum Rafmesque (1810). — - 16 spécimens
de Messine, de Nice et de la côte occidentale du Maroc.
b) Gonostoma bathyphilum (Vaillant) (1884). — 3 spécimens
de 50, 120 et 140 mm., provenant du golfe de Gascogne
et des Açores (Travailleur, Talisman). Types et génotype
de Neostoma bathyphilum Vaillant.
2. Cycloihone Goode et Bean (1883).
Cycloihone microdon (Günther) (1878). — 5 spécimens de
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
— 379 —
25-30 mm., provenant du Sud de l’île Sombrero ( Challenger) .
Cotypes de Gonostoma microdon Günther. — ^16 spécimens
de 20-52 mm., provenant du golfe de Gascogne, des côtes
du Portugal et du Maroc, des Açores et des Canaries (Tra-
vailleur, Talisman). Types de Neostoma quadrioculatum
Vaillant.
3. — Yarrella Goode et Bean (1895).
Yarrella corythaeola (Alcoek) (1898). — 2 spécimens des îles
du cap Vert (Talisman).
4. — Vinciguerria (Jordan et Evermann), Goode et Bean (1895).
Vinciguerria attenuata (Cocco) (1838). — 4 spécimens de
Messine et de Nice.
5. • — Ichihyococcus Bonaparte (1841).
Ichthyococcus ovatus (Cocco) (1838). — 6 spécimens de la
Méditerranée, des côtes du Portugal et du Maroc (Tra-
vailleur) et des Açores.
FAMILLE DES MAUROLICIDAE
6. — Maurolicus Cocco (1838).
M aurolicus muelleri (Gmelin) (1789). — 4 spécimens de Messine
et de Nice. — 2 spécimens de 45 et 50 mm., provenant de
la baie Orange (Mission du cap Horn). Types de Mauro-
licus parvipinnis Vaillant.
FAMILLE DES STERNOPTYCHIDAE
7. — Sternoptyx Hermann (1781).
Sternoptyx diaphana Hermann (1781), — 3 spécimens de
Sainte-Hélène et des Açores.
8. — Argyropelecus Cocco (1829).
a) Argyropelecus hemigymnus Cocco (1829). — 33 spécimens
de la Méditerranée, du golfe de Gascogne, du Portugal et
des Canaries (Travailleur).
h) Argyropelecus olfersi (Cuvier) (1829). — 1 spécimen de
65 mm., pris au Sud-Ouest du cap de Bonne-Espérance
et envoyé par Dussumier. Type de Sternoptyx olfersi
Cuvier. — 2 spécimens des côtes du Portugal
c) Argyropelecus aculeatus Cuvier et Valenciennes (1849).
— 1 spécimen de 65 mm., pris au Sud-Est des Açores (La
Chevrette). Type de l’espèce. — 2 spécimens de l’île Maurice.
d) Argyropelecus urvillei (Cuvier et Valenciennes) (1849).
— 1 spécimen de l’Atlantique, envoyé par Quov et Gai-
MARD. Ce spécimen est en très mauvais état, de telle sorte
~ m —
qu’il est impossible de le déterminer avec certitude. Ce n’est
pas Argyropelecus hemigymnus comme le croit Norman
(1930). En effet les photophores postabdominaux sont en
groupes presque contigus ; le groupe supra-anal n’est séparé
des groupes préanal et caudal que par la largeur d’un photo-
phore. Ce n’est pas A. aculeatus à cause des épines abdo-
minales dont la postérieure n’est pas dirigée vers l’arrière.
L’indécision est entre A. olfersi et A. sladeni.
FAMILLE DES STOMIATIDAE
9. — • Stomias Cuvier (1817).
a) Stomias boa (Risso) (1810). — 2 spécimens de 160 et
174 mm., originaires de Nice. Holotype et paratype de
Esox boa Risso. Le premier est aussi génotype de Stomias
Cuvier. — 1 spécimen de 203 mm., provenant de Nice.
Holotype de Stomias barbatus (Risso) Cuvier. — - 8 spéci-
mens de Nice, la Garoupe et Messine. — 3 spécimens du
golfe de Gascogne (Travailleur). — 1 spécimen du Portugal
(Talisman). — 2 spécimens des côtes du Maroc (Talisman,
Dana). — 1 spécimen d’origine inconnue. Trois de ces
Stomias ont l’estomac extrêmement dilaté par l’ingestion
d’un Clupéidé.
b) Stomias colubrinus Garman (1899). — 1 spécimen du golfe
de Panama (Dana).
10. — Echiostoma Lowe (1843).
Echiostoma tanneri Gill (1883). — 1 spécimen du détroit de
Floride (Dana).
11. — Idiacantkus Peters (1876).
a) Idiacanthus fasciola Peters (1876). — 1 spécimen du Sud-
Ouest des îles Canaries (Dana).
b) Idiacanthus panamensis Regan et Trewavas (1930). —
1 spécimen du golfe de Panama Paratype spécifique.
12. — Bathophilus Giglioli (1884).
a) Bathophilus metallicus Welsh (1923). — ■ 1 spécimen de
Madère (Dana).
b) Bathophilus pa'.vnei Parr (1927). - — 1 spécimen des Antilles
(Dana).
13. — Photonectes Günther (1887).
Photonectes (Melanocetes) ovibarba Regan et Trewavas
(jl930). - — 1 spécimen des îles Bahamas (Dana). Paratype
spécifique.
— 381 —
14. — Eustomia3 Vaillant (1888).
a) Eustomias obscurus Vaillant (1888). — 1 spécimen de
165 mm., originaire des Açores (Talisman)'. Holotype et
génotype. — 1 spécimen des îles du Cap Vert (Dana).
h) Eustomias brevibarhatus Parr (1927). — 1 spécimen du
détroit de Floride (Dana).
15. — Melanostomias Brauer (1902).
Melanostomias spilorhynchus Regan et Trewavas (1930).
— 1 spécimen de Madère (Dana). Paratype spécifique.
FAMILLE DES MALACOSTEIDAE
16. — Malacosteus Ayres (1857).
Malacosteus niger Ayres (1857). — 2. spécimens de 120 et
170 mm., originaires des Açores et de la côte occidentale
du Maroc (Talisman). Holotype et paratopotype de Mala-
Gosteus choristodactylus Vaillant (1888).
17. — Photostomias Collett (1889).
Photostomias guernei Collett (1889). — 1 spécimen des Açores
(Dana).
18. — Aristostomias Zugmayer (1913).
Aristostomias xenostoma Regan et Trewavas (1930). —
1 spécimen de provenance inconnue (Dana). Paratopotype
spécifique.
FAMILLE DES ASTRONESTHIDAE
19. — Astronesthes Richardson (1845).
a) Astronesthes niger Richardson (1845). — 4 spécimens de
21 à 34 mm., envoyés des Açores par Dussumier. Types
de Chauliodus fieldi (Cuvier et Valenciennes) (1849). Le
nouvel examen que je viens de faire de ces types ne permet
pas de décider, à vrai dire, s’ils appartiennent à l’espèce
de Richardson ou à l’espèce Astronesthes boulengeri de
Gilchrist (1904). Les nageoires dorsale et anale ont res-
pectivement 15-16 et 13-15 rayons ; les photophores ven-
traux sont au nombre de 13 entre les pectorales et les pel-
viennes et de 16-18 entre les pelviennes et l’anale. Malheu-
reusement l’état juvénile des exemplaires en ciuestion rend
indistinctes les taches lumineuses qui se trouvent sur les
épaules chez A. niger et sur le ventre chez A. boulengeri.
On peut remarquer que Cuvier et Valenciennes ont
d’abord donné le nom de Stomias fieldi (1846), changé
ensuite en Chauliodus fieldi (1849), à un poisson pris dans
— 382 -
r Atlantique et dont Mitchill leur avait envoyé un dessin.
L’exemplaire de Mitchill, conservé actuellement au Musée
de New- York, est donc le premier type ou holotype de
l’espèce de Cuvier et Valenciennes, Ceux du Muséum
de Paris conservent l’avantage d’être les seuls qu’aient
examiné en nature les auteurs de l’espèce. — Outre les
4 spécimens précédents, 7 autres proviennent de l’Atlan-
tique Nord.
b) Astronesthes rnartensii Klunzinger (1871). — 1 spécimen
d’origine inconnue.
c) Astronesthes indicus Brauer (1902). — 1 spécimen de l’Atlan-
tique Nord (Dana).
d) Astronesthes cyaneus Brauer (1902). — 1 spécimen de l’Atlan-
tique Nord (Dana).
é) Astronosthes similis Parr (1927). — 1 spécimen de la mer
des Caraïbes (Dana).
f) Astronesthes filifer Regan etTrewavas (1929). — 1 spécimen
d’Haïti (Dana). — Paratype spécifique.
FAMILLE DES CHAULIODIüAE
0. — Chauliodus Bloch et Schneider (1801 ).
a) Chauliodus Bloch et Schneider (1801). — 10 spécimens
de la Méditerranée (Nice, Messine). - — ■ 1 spécimen de la
côte occidentale du Maroc (Talisman) . — 1 spécimen des
Açores (Dana).
b) Chauliodus danae Regan et Trewavas (1929). — 1 spécimen
de 130 mm., originaire des Bermudes (Dana). Paratype
spécifique.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 383 —
L’Alimentation naturelle de la Truite au Maroc
Par J.-M. Pérès.
Au cours de ma mission au Maroc en 1937-38 j’ai étudié les conte-
nus stomacaux des Truites [Salmo trutta, L var. macrostigma) du
Moyen Atlas. J’ai pu examiner 88 tubes digestifs dont 46 du Haut
oued Tizguit. Ces chiffres sont sans doute faibles mais on comprendra
que le souci de ne pas diminuer le cheptel de Salmonidés constitué
par l’Administration des Eaux et Forêts du Protectorat d’après
les conseils du Professeur Gruvel, m’ait contraint à limiter mes
pêches. Je tiens à remercier ici M. l’Inspecteur Général Boudy
et les Officiers et Gardes forestiers pour l’aide qu’ils m’ont apportée
dans l’accomplissement de ce petit travail.
L’Oued Tizguit est par excellence le type du ruisseau marocain
à Truites. La portion où vivent ces Salmonidés s’étend depuis les
Sources jusqu’à la Zaouïa d’Ifrane, soit sur une longueur d’environ
18 kilomètres. On peut le diviser, du point de vue biologique en
trois tronçons. Le premier, des Sources au pont de la Station de
Biologie (5,5 km.), est caractérisé par ses berges dépourvues d’arbres
et par l’abondance des petites sources qui augmentent le débit
de l’oued. Ces petites sources sont parfois situées à une certaine
distance du cours principal de l’Oued. Le deuxième tronçon (2,5 km.),
tantôt ombragé tantôt dépourvu d’arbres, s’étend depuis le ponceau
de la Station Biologique jusqu’à la sortie du Centre d’Ifrane. Le
troisième, enfin, va de la sortie du Centre d’Ifrane jusqu’à la Zaouïa
d’Ifrane (10 km. environ) ; il est garni d’arbres sur tout son par-
cours. II faut remarquer que dans l’ensemble l’Oued Tziguit a
un courant assez faible ; il est riche en zônes d’eau peu courante
où une abondante végétation aquatique, surtout dans le cours
supérieur donne asile à une faune très riche de Gammares, de Dytis-
cides, de larves (d’Hydrocanthares, d’Ephéméropteres, de Plécoptères
d’Odonates). Dans le cours supérieur, le fond généralement formé
de cailloux, de sable ou de gravier offre un repaire de choix à certains
des animaux précités ainsi qu’aux larves de Trichoptères et de
Diptères. Au contraire dans les cours moyen et inférieur la nature
du fond est plutôt vaseuse et le courant encore plus lent que dans
Bullplin dit Muséum, 2® s., t. XI, n® 4, 1939.
26
— 384 —
la partie supérieure de l’oued ; la faune y est beaucoup plus pauvre
que dans la partie supérieure. De nombreuses petites cascades
assurent, sur tout le cours de l’oued, une oxygénation favorable
aux Salmonidés.
Je n’ai pas eu d’échantillons du segment moyen de l’oued et
je n’ai pu en avoir que 3 du segment inférieur, pêchés le 1®^ avril 1938.
Ils étaient remarquables par la quantité de Diptères (larves et
imagos) dont ils s’étaient nourris, d’autant plus que des exemplaires
pêchés 3 jours plus tôt dans le segment supérieur de l’oued renfer-
maient fort peu de proies de ce groupe (cf. infra).
C’est sur le segment supérieur de l’Oued que je possède les ren-
seignements les plus complets, basés sur 46 individus de 15 à 40 cen-
timètres de long, qui se décomposent ainsi : 12 truites pêchées le
28 mars 1938, 12 pêchées le 19 mai 1938 et 22 pêchées le 9 juin 1938.
Sans entrer dans le détail des statistiques alimentaires que j’ai
effectuées, je voudrais noter ici, à titre documentaire, quelques-un
des ehangements que j’ai constatés entre les trois périodes de pêche.
Le pourcentage d’aliments exogènes dans l’alimentation totale
passe de 1,5 en mars à 4,6 en mai et à 36,4 en juin. Cette augmenta-
tion est assez normale vu le regain d’activité de la faune terrestre
au printemps, mais le chiffre de 36,4 % pour un ruisseau bordé
non d’arbres mais de pâturages est assez remarquable. Ce sont
les Coléoptères coprophages, les Ephémères et les Fourmis qui
dominent dans cette alimentation exogène. En ce qui concerne
l’alimentation endogène les Dytiscides divers (Rhantus, Agabus,
Colymbetes, Hydropores divers, etc...) qui entrent à peine pour
1,8 % dans l’alimentation totale en mars et en mai passent à 9,2 %
en juin, ce qui est en accord avec la période de métamorphose de
ces animaux. Il est intéressant de voir l’importance relative des
Dytiscides dans l’alimentation naturelle des Truites du Tizguit
alors que E. Axdré dans ses études sur les truites françaises et
suisses n’en trouve que rarement. Cette abondance de Dytiscides
est due je crois au courant faihle du ruisseau et surtout à ces zones
d’eau à peine courante mais plutôt simplement « alimentée » qu’il
présente en de nombreux points de son cours ; ces zônes d’eau
alimentée, très favorables au développement d’abondantes popu-
lations de Dytiscides et d’autres animaux, constituent pour les
truites de véritables « gardes-manger » où elles viennent se ravitailler
sans y demeurer à cause de la température qui y est plus élevée
que dans l’eau courante et de l’oxygénation qui doit y être moins
forte que dans les eaux bouillonnantes des petites cascades qu’elles
affectionnent. On trouve même dans l’Oued Tizguit des Dytiscus
pisanus. On s’est demandé si les larves de Dytique étaient dange-
1. E. André : Sur l’alimentation naturelle de la Truite. Bull. Soc. Cenir. Aquic. et
de Pêche. Tome XLII, 1935, 10-12 ; XLIIl, 1936, 7-9 ; XLV, 1938, 1-3.
385
geuses pour les alevins de truite. Je n’ai sur la question aucun
renseignement mais en tout cas elles constituent une proie très
appréciée des adtiltes. Dans sa troisième note, E. André ^ s’étonne
d’avoir trouvé dans l’intestin d’une truite une Nèpe dont la piqûre,
dit-il, « est considérée par certains auteurs comme douloureuse.
J’ai trouvé très fréquemment dans mes sujets des Gerris, des Velies,
des Corises et surtout des Notonectes ; les truites doivent être peu
sensibles à la piqûre de ces animaux car d’après mon expérience
personnelle la piqûre des Corises et surtout des Notonectes est
beaucoup plus douloureuse que celle des Nèpes. Notons en passant
que si les Nèpes peuvent vivre abritées sous les cailloux au bord
d’un torrent, et si les Vélies peuvent vivre sous la berge ou dans
de petits renfoncements de la berge d’un cours d’eau rapide, les
Corises, les Notonectes, les Gerris ne peuvent vivre que dans des
eaux à courant faible. Leur abondance dans les contenus stomacaux
affirme encore l’importance de ces zones d’eau calme, précédemment
évoquées, en tant que réservoirs de nourriture pour les truites.
Ces Hémiptères aquatiques qui entrent pour 4,8 % dans l’alimen-
tation totale en juin sont totalement absents en mars et en mai,
époques auxquelles ils existaient pourtant déjà en abondance dans
l’Oued. Les larves d’Ephéméroptères entrent pour 5 % dans l’ali-
mentation totale en mars, pour 9 % en mai et pour 1,5 % seulement
en juin. Pour les larves de Trichoptères nous avons un maximum
en mai avec 3,3 %, 2,7 % en mars, et 1,3 % en juin. Pour les larves
de Diptères le pourcentage passe de 1,5 en mars à 7,5 en mai et
à 15,5 en juin. Le fait le plus saillant que j’aie constaté est la varia-
tion du pombre des Gammares dans les contenus stomacaux. Alors
qu’en mars les Gammares entrent pour 75 % dans l’alimentation
totale, en mai ils n’entrent plus que pour 70 % et en juin pour 18,6 %
seulement. En juin sur 22 individus 11 étaient absolument dépourvus
de Gammares. L’abondance des Gammares, qui sont de loin l’élément
dorninant de la faune de l’oued Tizguit ne m’a pas paru subir de
variations ; il y a autant de ces animaux en été qu’en hiver, mais
en été il apparaît nettement que les Truites les dédaignent pour les
Insectes terrestres et aquatiques et les larves de Diptères (surtout
Simulides et Stratiomyides).
Je n’entrerai pas plus avant dans le détail de l’alimentation des
Truites du Tizguit, mais avant de les quitter je veux encore consi-
gner un fait amusant : les Truites mangent des Melanopsis. C’est
pourtant un animal indigeste s’il en fût que ce gros Gastéropode
Prosobranche (1 à 1,5 cm.) à coquille épaisse. Je me suis d’ailleurs
demandé si les Truites les absorbaient bien dans un but nutritif
car, au lieu de s’adresser à des animaux vivants qui sont très nom-
breux, elles absorbent la plupart du temps des coquilles frustes
et vides.
— 386
J’ai eu 5 Truites de l’Oued Zerouka, petit oued érigé en réserve,
qui se jette dans le Tizguit un peu en aval du centre d’Ifrane.
Ces animaux pêchés le 12 juin 1938 m’ont donné 84 % de nourriture
endogène et 16 % de nourriture exogène, représentée surtout par
des Coléoptères (12 % de l’alimentation totale). Le fond, surtout
dans la région de l’oued proche de la source, est sableux et riche
en végétation. Ce type de fond est très favorable aux Gammares
qui représentent 59 % de l’alimentation générale.
Le troisième Oued important de la région d’Ifrane est l’Oued
qui descend du Ras-el-Ma d’Azrou, qui est en réserve sur toute la
partie rapide de son cours (environ 2,5 km.). J’y ai pêché le
11 j uin 1938 17 Truites de 15 à 40 centimètres qui m’ont donné
85 % d’alimentation endogène et 15 % d’alimentation exogène
représentée surtout par des Coléoptères (12 %). Parmi les aliments
endogènes figurent surtout, comme dans le Tizguit des Dytiscides
(19,1 %), des larves d’Ephéméroptères (19 %), des larves de Dytis-
cides (9,5 %), des Hémiptères (Notonectes) (7 %), des larves de
Diptères (5,2 %). Ces Truites paraissent comme celle du Tizguit
négliger les Gammares qui bien que très nombreux dans l’Oued
n’entrent que pour 9,4 % dans l’alimentation totale.
Les renseignements que j’ai recueillis sur d’autres oueds sont trop
fragmentaires pour que je puisse en faire état. J’ai eu en particulier
des Truites de l’Oued Aguercif (région d’itzer) : 3 du segment
supérieur qui m’ont donné surtout des larves d’Ephémeroptères
et de Trichoptères et 3 du segment inférieur qui s’étaient nourries
principalement de larves de Diptères.
En terminant cet aperçu succinct sur les contenus stomacaux
des Truites du Maroc, je tiens à faire remarquer que jamais, chez
aucun des individus étudiés, je n’ai trouvé de restes de Truitelles
ou d’alevins de Truite. La question du cannibalisme des Truites
est extrêmement controversée. Chacune des deux parties apporte
à l’appui de son opinion d’excellents arguments, en particulier
E. André (cf. supra) qui a étudié les contenus stomacaux de
421 truites a prouvé que si le cannibalisme existait il était excep-
tionnel, puisque sur ce lot considérable aucun animal n’a fourni
de restes certains de Salmonidés. Stankovitch ^ est arrivé aux
mêmes résultats que E. André. Et cependant si le cannibalisme
était une pratique courante on en trouverait la preuve dans les
contenus stomacaux des Truites du Tizguit ou du Ras-el-Ma, puisque
hcaque année on déverse dans ces oueds des dizaines de milliers
da’levins. Peut-être dans le Tizguit les alevins se réfugient-ils dans
les ruisselets provenants des sources latérales. J’en ai en effet observé
1. S. Stankovitch. Alimentation naturelle de la Truite dans les cours d’eau alpins.
Trav. du Lab. de Pisciculi. de VUniv. de Grenoble, 19'24, p. 115.
— 387
dans ces sources, mais vu les quantités énormes d’alevins qui sont
déversés chaque année, un bon nombre d’entre eux reste certaine-
ment dans le cours principal de l’oued. Dans l’Oued Ras-el-Ma, où
l’on a déversé des alevins en aussi grande quantité que dans le
Tizguit et où la nourriture est très raréfiée par la pullulation des
Truites, je n’ai pas constaté non plus de cannibalisme bien que dans
cet oued les alevins n’aient pas la ressource de se réfugier dans de
petites sources. Sans doute dans des élevages où l’espace mis à la
disposition des animaux est restreint et où, de ce fait, la nourriture
naturelle est raréfiée à l’extrême, le cannibalisme existe-t-il ; mais
dans la nature les observations d’ André et de Stankovitch
montrent qu’il est tout à fait exceptionnel. En France et en Suisse
les Truites s’attaquent parfois à d’autres poissons, (Chabots, Loches
Vairons) ; Stankovitch en a trouvé dans 2 % des individus exa-
minés et André dans 9 %. Au Maroc je n’ai jamais trouvé de restes
d’autres poissons dans les tubes digestifs de Truites. Cependant
la plupart du temps les Truites coexistent avec divers Barbeaux.
Dans l’oued Tizguit, en particulier, ces Barbeaux sont particulière-
ment nombreux. Au cours d’une journée de pêche on prend fré-
quemment 2 Barbeaux pour une Truite. Peut-être la richesse en
proies invertébrées est-elle la raison du dédain des Truites pour
les Barbeaux.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
388 -
ISOPODES TERRESTRES RÉCOLTÉS AUX ILES M AD ÈRE
PAR M. Ch. Alluaud
Par Liane Paulian de Félice.
Les Isopodes terrestres récoltés aux îles Madère par M. Ch. Al-
luaud de mars à juin 1938 comportent treize espèces dont trois
nouvelles. Avant ces récoltes on connaissait de Madère (Norman,
Ann. Mag. Nat. Hist. (3), 1899 et Arcangeli, Rassegn. faunist.
Roma, 3 (1), 1935, p. 44. - — Bull. Mus. Zool. Anat. Comp. Torino,
XLV, 1937, p. 219-254) quatorze espèces. M. Alluaud n’a malheu-
reusement pas retrouvé les Atlantidium récemment décrits par
Arcangeli et il est très remarquable que ses captures, qui ne com-
portent pas les trois espèces de Porcellio endémiques déjà connues,
renferment par contre deux espèces nouvelles de ce genre. Il semble
donc que l’on doive considérer la faune de Madère comme encore
très imparfaitement connue. Considérée dans son ensemble, cette
faune comporte actuellement vingt-deux espèces d’Isopodes ter-
restres ; l’endémisme y est très prononcé puisqu’on compte un
genre et huit espèces propres à l’archipel ; par contre les fermes noii
endémiques sont très banales et largement réparties dans l’Europe
moyenne. Il nous faut cependant signaler la grande fréquence
à' Eluma caelatum Miers, espèce largement répandue dans les îles
atlantiques et signalée des Charentes par Dollfus qui la considé-
rait comme importée. J’ai eu l’occasion de capturer récemment
cette espèce à Bergerac (Dordogne) sous la mousse, au pied d’un
arbre, en forêt et dans des conditions telles qu’il ne me. paraît pas
possible de la considérer comme importée, contrairement à l’opinion
ancienne de Dollfus et à celle, plus récente, d’ Arcangeli.
Dans la liste qui suit, les espèces nouvelles pour la faune de Madère
sont précédées d’un astérisque.
Ligia italica F. — Gorgulho, près Funchal, bord de la mer.
* Trichoniscus sp. — Rabaçal ; Santo da Serra, 750 m., sous les
pierres et tamisage. Espèce représentée par deux exemplaires
mutilés et indéterminables. Aucun Trichoniscus n’avait été cité
de Madère.
Bulletin du Muséum, 2*= s., t. XI, n° 4, 1939.
- 389
* Haplophtalmus danicus B. L. ■ — Gorgulho près Funchal, tamisage
de vieilles feuilles de canne à sucre ; Funchal.
*Oniscus asellus L. — Santo da Serra, sous les pierres, 750 m.
*Porcellionides Wollastoni n. sp. (fig. 7-8).
Long. : 6 mm.
Six exemplaires (cinq $ et un (^), Camacha, 700-800 m., tamisage
de feuilles mortes.
Corps allongé, parallèle, très convexe, à peine ponctué, finement
et densément pubescent. Abdomen nettement rétréci.
Fig. 1-2. — Porcellio ferrai n. sp. : 1, tête et premiers segments thoraciques ; — •
2, pléon et pléotelson.
Fig. 3-4. — Porcellio atlantidum n. sp. : 3, tête et premiers segments thoraciques ; —
4, pléon et pléotelson.
Gris très sombre, taché de blanc. Péréion à taches blanches formant
une ligne longitudinale médiane et une ligne longitudinale à la base
des épimères, entre ces lignes des taches irrégulières correspon-
dant aux insertions musculaires. Pléon et pléotelson avec une ligne
longitudinale médiane claire et de chaque coté une tache claire
ronde. Uropodes et antennes noirs. Péréiopodes et pléopodes sombres
à taches claires.
Tête très nettement transverse. Lobes frontaux latéraux nuis.
Front rebordé en avant. Yeux d’une quinzaine d’ocelles. Antennes
du à base très épaissie, articles épais, non sillonnés ; fouet de
deux articles subégaux. Antennes Ç à articles du scape sillonnés,
bien moins épais. Dans les deux sexes l’apex des antennes atteint
presque la base du péréionite III.
— 390 —
Péréionites sans sillons transverses. Epimères péréionales I-IV
progressivement mais très faiblement, saillantes en arrière en lobe
arrondi, l’angle postérieur aigu sur V-VII où la courbe raccordant
l’angle à la base est bisinuée. Angle postérieur de l’épimère VII
atteignant la base du pléonite III.
Pléon à épimères III longues et aiguës, épimères IV plus courtes,
V presque nulles. Pléotelson en triangle curviligne, obtus à l’apex,
une fois et demie plus large que long, égal aux basipodites. Endo-
podites très longs et grêles, deux fois plus longs que les basipodites..
Exopodites plus longs que le pléon, droits, grêles, progressivement
rétrécis vers l’apex.
Exopodite du premier pléopode allongé, saillant en arrière en
lame régulièrement rétrécie, convexe vers le dehors, avec une série
de fortes épines sur l’arête externe.
Méropodite du septième péréiopode (J saillant en lobe arrondi
sur sa face dorsale à l’apex. Ischiopodite régulièrement renflé.
* Porcellionides meleagris B. L. — Porto Santo ; Santo da Serra,
750 m. ; Chao dos Louros au-dessus de S. Vicente, versant Nord,.
800 m., près du col d’Encuniada ; ravin de Sta Luzia au-dessus
de Funchal ; Cova da Roda au-dessus de Sta Ana, 850 m. ;
Rabaçal.
Porcellionides sexfasciatus B. L. ■ — Porto Santo ; Funchal ; Cancela
près de Caniço.
Porcellio laeçis Latr. — Porto Santo ; Funchal ; Monte au-dessus
de Funchal, 600-800 m.
*Porcellio ferroi n. sp. (fig. 1-2, 5-6).
Long. ; 7 mm.
Six exemplaires et Ç) tous privés de leurs antennes. Ilot de
Ferro, archipel de Porto Santo.
Espèce voisine de Porcellio lamellatus Ulj. et de Porcellio scitus
B. L. ^ par la forme de la tête mais en différant très nettement
par la forme du pléotelson.
Corps allongé, parallèle, assez convexe, de couleur très variable ;
en général brun avec une ligne longitudinale médiane plus claire,
une bande longitudinale claire à la base des épimères et des taches
irrégulières claires correspondant aux insertions musculaires. Angles
antérieurs des épimères péréionaux clairs. Pléotelson et abdomen
de couleur encore plus variable, brun plus ou moins foncé, la ligne
1. Grâce à l’obligeance de Miss I. Gordom du British Muséum j’ai pu avoir commu-
nication de trois exemplaires de cette dernière espèce provenant de la collection
Budde-Lund et ayant été récoltés aux Canaries. Le type avait été décrit de Madère..
— 391 —
longitudinale médiane toujours bien marquée. Uropodes sombres
à tâches claires plus ou moins distinctes.
Tête très transverse, yeux assez petits, d’une quinzaine d’ocelles.
Lobe frontal médian très long, saillant, obtus ou un peu aigu à
l’apex, toujours très étroit, formant un angle droit avec les lobes
frontaux latéraux qui sont très saillants vers l’avant et ne débordent
presque pas les yeux sur les côtés. Bord externe des lobes latéraux
droit, angle apical arrondi mais très marqué, bord interne presque
rectiligne.
Fig. 5-6. — Porcellio ferrai n. sp. : 5, septième péréiopode ; — 6, premier pléopode.
Fig. 7-8. — Porcellionides Wollasloni n. sp. : 7, septième péréiopode ; — 8, premier
pléopode.
Tête et tout le reste du corps couverts de gros tubercules arrondis
et peu saillants, avec de fines et très courtes soies entre ces tuber-
cules. Chaque segment avec une ligne marginale postérieure de
plus gros tubercules. Angles antérieurs des épimères du premier
segment péréional atteignant en avant le milieu des yeux. Angles
postérieurs des épimères I très saillants en arrière, base fortement
échancrée de chaque côté en dedans de ees angles. Angles postérieurs
des épimères suivantes très saillants en arrière ; la base échancrée
— 392
sur les épimères II-VI avant les angles postérieurs. Base du péréio-
nite VII en eourbe continue. Angles postérieurs des épimères
péréionaux VII atteignant presque en arrière la base du troisième
pléonite. Epimères pléonales longues et saillantes en arrière, les
épimères V dépassant en arrière l’apex des basipodites des uropodes.
Pléotelson tronqué droit à l’apex, côtés en courbe régulière de la
base à l’apex. Pléotelson plus long que large.
Uropodes très courts, basipodites à peine égaux à la moitié du
pléotelson, tronqués un peu obliquement à l’apex, angles apicaux
aigus. Endopodites très courts. Exopodites de la longueur des
basipodites, très courts et larges, arrondis sur les côtés, obtus à
l’apex.
Septième péréiopode avec l’angle apical dorsal du méropodite
fortement saillant ; ischiopodite renflé au milieu.
Exopodite du premier pléopode très court et large. Stylet
droit, progressivement rétréci de la base à l’apex.
*Porcellio atlantidum n. sp.
Long. : 10 mm.
Un exemplaire Ç ovigère. Achadas da Cruz, tamisage de tiges
sèches d’ Euphorbia mellifera.
Espèce remarquable par le développement des épines de la face
tergale qui rappellent un peu les épines des Atlantidium. La forme
du pléotelson rapproche P. atlantidum n. sp. de P. ferroi n. sp. et
de quelques-unes des espèces canariennes. En l’absence de mâle,
il est impossible de préciser davantage les affinités de cette nouvelle
espèce.
Corps noir luisant, avec une ligne longitudinale médiane claire
très étroite, effacée par places, une ligne longitudinale claire à la
base des épimères, des taches claires irrégulières sur le dos, les épi-
mères tachées de clair aux angles postérieurs et antérieurs. Uropodes
clairs. Ventre entièrement blanc jaunâtre.
Tout le corps couvert de fortes épines irrégulières sur la tête et
le péréion mais avec une ligne marginale postérieure d’épines sur
chaque segment ; disposées sur un ou deux rangs sur chacun des
segments plénaux ; pléotelson avec deux fortes épines au milieu,
près de la base.
Corps ovalaire, presque parallèle, très large, peu convexe. Tête
très large, yeux gros, d’une vingtaine d’ocelles. Lobe frontal médian
relativement large et court, tronqué droit au sommet. Lobes fron-
taux latéraux moyens, ne dépassant pas les yeux sur les côtés,
droits sur leur bord externe, arrondis sur leur bord interne, angles
arrondis. L’angle formé par les lobes latéraux et le lobe médian
393
est presque droit. Prosépistome avec un très faible bourrelet longi-
tudinal médian.
Antennes dépassant de peu en arrière la marge postérieure du
péréionite IL Articles I-V du scape sillonnés, article IV avec la
marge apicale interne en lame à angles arrondis, assez saillante ;
article V bien plus long que le IV ; article II du flagelle près de deux
fois plus long que le I.
Péréionites I-VII avec un profond et étroit sillon transversal
situé au voisinage de la base. Angles antérieurs des épimères I
atteignant presque en avant la marge antérieure des yeux. Angles
postérieurs des épimères I-VII saillants en arrière, la base échancrée
en dedans de cet angle sur les épimères I-VI, non échancrée sur le
segment VII où la courbure de la base se prolonge jusqu’aux angles
postérieurs de l’épimère en une courbe bisinuée. Angles postérieurs
des épimères VII atteignant en arrière la base du pléonite III.
Epimères pléonales larges, arquées. Epimères V atteignant presque
l’apex du pléotelson. Pléotelson à bords droits, terminés par une
épine puis rétrécis en courbe concave avec une épine au milieu des
côtés ; apex tronqué très largement, faiblement échancré dans la
troncature. Basipodites des uropodes courts, échancrés à l’apex,
l’angle externe saillant et aigu. Endopodites très courts, exopodites
courts, arrondis, dépassant à peine l’apex du pléotelson.
* Leptotrichus Panzeri B. L. — Funchal ; Monte.
Armadillidium çulgare M. E. ■ — Funchal ; Sta Luzia ; Cancella près
de Caniço.
Eluma caelatum Miers. ■ — Camacha, 700-800 m. ; Porto Santo ;
Santo da Serra ; Chao dos Louros au-dessus de S. Vicente ;
Sta Luzia ; Caniço ; Babaçal ; Monte ; Bibeiro Frio, 900 m. ver-
sant Nord.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 394 -
Observations sur les Acariens série)
Par F. Grandjean.
I. Quelques caractères des Ereynetidae.
J’ai étudié surtout, avec quelque détail, une espèce à’ Ereynetes
assez grande (410 à 500 q) qui se trouvait en abondance sur des
betteraves pourries, dans une étable, aux environs de Périgueux.
La figure 1 s’y rapporte. Je la désigne dans ce travail sous le nom
d’espèce a. Deux autres espèces d’’ Ereynetes et une d'Opsereynetes
ont été en outre examinées.
Le développement est complet, avec 3 nymphes successives
entre la larve et l’adulte. Il n’y a pas de verrues larvaires ni, aux
3 nymphes, de verrues génitales. Corrélativement la cavité prégé-
nitale n’existe pas chez les nymphes. Elle n’apparaît qu’à l’adulte
avec 2 paires de verrues génitales dans les deux sexes.
Les mâles sont aussi nombreux que les femelles. Ils se distinguent
immédiatement par la forte armature chitineuse de leurs organes
gériitaux et par leurs 3 paires de poils eugénitaux. Les femelles
n’ont aucun poil eugénital. Les différences sexuelles secondaires
sont fortes dans l’espèce a.
J’ai toujours vu sur l’hysterosoma, de la larve à l’adulte, sans
changement, 11 paires de poils dorso-anaux disposés comme chez
Coccotydeus ( Bull. Mus., 2® série, t. X, p. 597 et 598, fig. 3 et 4, 1938).
J’ai donc adopté pour ces poils, sur la figure 2 C la notation de
Coccotydeus et je l’ai étendue au propodosoma auquel il semble
bien qu’elle convienne aussi.
La paire abdominale de trichobothries a pour notation ck. Sa
différenciation date de la protonymphe où elle est déjà comme chez
l’adulte. La larve, au contraire, n’en a aucune trace. La poil ck de
la larve est identique aux poils voisins et il n’a pas de bothridie.
J’ai constaté cela sur 3 espèces d' Ereynetes.
Les lèvres anales portent, de chaque côté, une excroissance remar-
quable qui peut avoir exactement la forme d’une ventouse avec
disque terminal arrondi et concave. Les deux disques symétriques
1. Les deux genres Ereynetes et Opsereynetes diffèrent à peine. Ils ont la même
chaetotaxie.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
sont tantôt écartés, tantôt voisins et se regardant l’un l’autre.
Leur aspect varie suivant les individus et le degré de leur gonfle-
ment. L’excroissance anale peut aussi n’avoir pas nettement la
forme d’une ventouse, mais elle existe toujours dans les deux scacs,
et même aux états immatures, au moins chez les espèces d’’ Ereynetes
que j’ai vues. Willmann, à ma connaissance, est le seul auteur
qui ait remarqué ces organes [Beitràge zur Biologie des Glatzer
Schneeberges, heft 2, fig. 72 et p. 198 ; Breslau, 1936). 11 est
probable qu’ils servent aux Ereynetidae pour se fixer sur des
insectes et se faire transporter par eux. Cela cadrerait bien avec
ce que l’on sait des mœurs de ces Acariens.
Le tibia I est remarquable par son solénidion « interne ». A la
larve ce solénidion, qui est ovoïde, est déjà enfoncé dans un puits
qui le contient presque exactement (fig. 1 CF, cp). A la protonymphe
le solénidion ne peut plus se voir que par transparence. Le puits
est devenu un canal très étroit qui ne s’élargit qu’à l’orifice, oïi
il s’évase, et surtout au fond, où il épouse la forme du solénidion
(fig. 1 E). On retrouve les mêmes caractères jusqu’à l’adulte, sauf
l’allongement plus notable du canal et l’enfouissement plus pro-
noncé de l’organe à l’intérieur du tibia (fig. 1 D et 1 A).
Cette structure surprenante est générale chez les Ereynetidae.
Je l’ai retrouvée chez toutes les espèces, y compris Biccardoella,
et dans les deux sexes. Ce n’est d’ailleurs pas le premier exemple
de l’enfouissement complet d’un solénidion. Chez les Ixodes il
produit l’organe de Haller au tarse I. Chez Opilioacarus je l’ai
signalé aussi au tarse I (Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord,
t. 27, p. 434, fig. 5 C, 1936). Récemment je l’ai observé chez plu-
sieurs espèces de Bhagidia, au tibia II seulement, tandis qu’il
est spécial au tibia I chez les Ereynetidae. Il existe donc chez les
Actinochitinosi et l’argument que l’on peut tirer de son existence
chez Opilioacarus, pour rapprocher les Notostigmata des Anacti-
nochitinosi {l. c., p. 438), perd beaucoup de son importance.
Au tarse I de l’espèce a le solénidion co de la larve est ovoïde et
plus ou moins dressé comme l’indique la figure 1 C. On retrouve
ces caractères chez les 3 nymphes, mais à l’adulte un profond
changement a lieu. Chez le mâle m devient très grand et s’accole
au poil at en prenant juste la même longueur. Le solénidion touche
l’axe du poil et les épines de ce dernier le protègent (fig. 1 B).
Chez la femelle il ne change pas de place mais il se couche à la
surface du tarse et une dépression se forme sous lui (fig. 1 A).
Cette dépression à bords nets, la frange de villosité plus haute
qui la borde, la forme de co, tout rappelle des familles voisines, les
Bhagidiidae, les Eupodidae, les Penthaleidae, les Penthalodidae.
On sait que, dans ces familles, les tarses I et II, presque toujours
aussi les tibias, ont leur surface dorsale creusée de dépressions
396 —
larges et peu profondes, contenant des solénidions couchés à parois
très minces, difficiles à voir. Cette structure témoigne d’une ten-
dance protectrice à l’enfouissement, pour certains solénidions, et
c’est la même tendance qui a produit les effets extrêmes dont je
viens de parler à propos du tibia I des Ereynetidae.
Fig. 1. — Ereyneles sp. — A ( X 650), tibia et tarse I droits ; Ç. — B ( X 650), tarse I
droit ; — C ( X 050), tibia et tarse I droits ; larve. — D ( X 1550), solénidion
« interne » du tibia I, vu dans l’orientation dorsale du tibia ; on suppose la euticule
enlevée autour du poil ae-x ; adulte. — E ( X 1650) id. ; protonymphe. — F ( X 2270),
tibia I droit vu dorsalement ; larve. — Les figures donnent le développement des
poils au tibia et au tarse ; les paires [it] et [p] ne sont notées que pour le mâle ;
les mêmes notations conviennent à la femelle.
Il est intéressant et assez normal de la retrouver au tarse I,
chez une femelle d' Ereynetes, mais étrange de voir le mâle de la
même espèce adopter un mode de protection tout différent.
Le dimorphisme sexuel du tarse I est particulier, pour le moment.
— 397
à l’espèce a à’ Ereynetes. Les mâles et les femelles des autres espèces
ont au l®’’ tarse un solénidion dressé et de forme ovoïde plus ou
moins allongée, comme les nymphes et les larves.
L’espèce a est certainement une des plus fortement évoluées
de cette famille. Il est sûr que son dimorphisme sexuel est récemment
acquis. Je l’ai recherché, naturellement, aux états immatures, mais
sans le retrouver, à un degré quelconque. Comme toujours aucun
caractère externe précis ne distingue les nymphes qui deviendront
des mâles et celles qui deviendront des femelles.
IL La trichobothrie abdominale.
J’ai récemment observé une espèce A' Eupodes, ou du moins d’Eu-
podidé, ayant une paire de trichobothries abdominales. On la voit
figure 2 A à côté d’un Opsereynetes choisi comme exemple d’Erey-
nétidé (fig. 2 C). Les caractères trichobothridiques, dans les deux
cas, sont les mêmes, la seule différence étant que le poil bothridique
est ci chez Y Eupodes et non ck. On peut l’affirmer parce que la
chaetotaxie de Coccotydeus s’applique très bien aussi, dans la région
dorso-anale de l’hysterosoma, au genre Eupodes, peut-être même
à tous les Eupodidae.
La bothridie de cet Eupodes existe dès la larve, petite et simple,
comme elle l’est d’ailleurs chez l’adulte, mais parfaitement nette.
Le poil bothridique, au contraire, acquiert sa spécialisation pendant
le développement. A la larve c’est un poil identique aux poils
voisins ck et cl.
De ces faits on peut conclure d’abord que la présence d’une paire
de trichobothries abdominales ne suffit pas à caractériser les Ereyne-
tidae. Il faut ajouter que le poil bothridique est ck.
En outre, et c’est le point le plus important, ils nous apprennent
que des poils voisins qui deviennent bothridiques, dans deux groupes
d’ Acariens parents, peuvent ne pas être homologues, même s’ils
sont de la même rangée transversale, comme c’est probable pour
les poils ci et ck. Rien n’oblige donc le ou les poils bothridiques pro-
dorsaux (ceux du dessus du propodosoma) à être homologues les uns
des autres dans les divers groupes d’ Acariens. On admet générale-
ment, que ce soit ou non d’une manière explicite, cette homologie.
Peut-être rendra-t-on moins difficiles à résoudre, en y renonçant,
les questions d’homologie que pose la chaetotaxie prodorsale.
Comparant les figures 2 A et 2 C on remarque une analogie
d’emplacement trichobothridique entre le propodo et l’opisthosoma.
La paire bothridique antérieure, aussi bien que la postérieure,
est la plus paraxiale chez l’Eupodidé, non chez l’Ereynétidé. Cela
suggère que cb et eb ne sont pas homologues. On ne peut l’affirmer
— 398 —
cependant parce que les deux chaetotaxies prodorsales ne sont pas
directement comparables. La notation Coccotydeus du ])rodorsum,
dans l’état de nos connaissances, ne convient pas aux Eupodidaa.
J’ai choisi une notation différente pour ces poils sur la figure 2 A.
Je ne crois pas que l’espce d’Eupodidé dont je parle ici soit rare.
abdominale ci de la même espèce ; la bothridie, pour être mieux vue, a été amenée
svir le contour apparent. — C (X 420), Opsereyneles sp., vu dorsalement.
On la trouve souvent dans la mousse et l’humus aux environs de
Périgueux. Elle a l’aspect d’un Eupodes banal avec pattes I assez
longues et fémurs IV un peu enflés.
III. Remarques sur une larve d’Hydracarien.
La larve dont quelques détails sont dessinés figure 3 provient
de l’étang de Saint- Quentin, près de Trappes (Seine-et-Oise), où
- 399 —
je l’ai récoltée en juillet 1938. Elle est remarquable par le double-
ment de la verrue coxale
Les 2 verrues, de chaque côté, sont identiques. La moitié distale
Fig. 3. — Larve d’Hydraearien. — A ( X 960), tarse et moitié distale du tibia I droits ;
tous les poils sont représentés sauf 2 poils paraxiaux pseudosymétriques des poils
antiaxiaux rq et uq. — B (X 950), région coxale I-II avec les 2 verrues larvaires
et leur écaille protectrice ; l’animal est vu de dessous ; R, trochanter. — G ( X 950),
mêmes verrues et même écaille (ec. p.) vues de profil en projection longitudinale.
— Des hachures ont été mises localement sur des coupes optiques donnant l’épaisseur
de la cuticule et sur les bandes apodémales qui séparent les coxae.
de leur surface est fortement ponctuée, la ponctuation paraissant
due à des aspérités très fines. L’écaille protectrice est longue,
mucronée au bout libre, qui est l’antérieur ou antiaxial, et fixée
1. G. Walter a signalé en 1920 l’existence de plusieurs paires de ces verrues, dési-
gnées par Urporen, Drüsenporen, Drüsenmündungen, Poren, chez certains schadono-
clermes et certaines larves d’Hydracariens (Feslschrift zur Feier des 60. Geburtstages
i>on F. Zschokke, n“ 24, p. 4 ; Basel).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
27
~ 400 —
à l’autre bout à la paroi du corps. Dans l’orientation ventrale de
l’acarien on ne voit les verrues que par transparence à travers
l’écaille, comme 2 pois dans leur cosse (fig. 3 B). En coupant l’animal
suivant un plan perpendiculaire à la surface ventrale du propo-
dosoma et parallèle au sillon qui sépare les coxae I et II, puis en
projetant sur ce plan, on obtient la figure 3 C qui montre bien la
forme en lycoperdon des verrues et la manière dont l’écaille les
surmonte.
Ce doublement a un grand intérêt si on le rapproche de la multi-
plication des verrues génitales car il nous donne un nouvel argument
à l’appui de cette opinion que les verrues coxales des prélarves
et des larves et les verrues génitales des nymphes et des adultes
sont des organes analogues qui appartiennent à une même série
homéotype et qui évoluent parallèlement.
L’évolution numérique d’une série homéotype d’organes est
régressive ou progressive. La régression numérique des verrues
génitales, à partir du chiffre primitif de 3 paires, ou des verrues
larvaires à partir du chiffre primitif d’une paire, est le phénomène
habituel. J’ai déjà signalé la corrélation évolutive qu’il établit
entre les deux sortes d’organes.
La progression numérique des verrues génitales, au contraire,
est exceptionnelle et particulière, dans l’état de nos connaissances,
à certains Hydracariens. Il est très remarquable alors que ce soit
dans ce seul groupe que l’on connaisse aussi des exemples de pro-
gression numérique des verrues larvaires.
On remarque aussi que la nouvelle verrue larvaire (c’est proba-
blement l’antérieure) n’est pas accompagnée d’une nouvelle écaille
protectrice. L’ancienne écaille s’est agrandie pour protéger aussi
la nouvelle verrue, mais elle est restée seule. Cela veut dire qu’une
verrue et son écaille ne font pas partie fondamentalement d’un
même organe, mais sont deux choses d’abord indépendantes qui
se sont adaptées secondairement l’une à l’autre. L’hypothèse la
plus probable est que l’écaille soit un poil modifié. La multiplication
des poils, ou néotrichie, est un phénomène évolutif indépendant
de la multiplication des verrues larvaires et génitales.
J’ai étudié la même larve, occasionnellement, pour ce qui con-
cerne l’actinochitine et la distinction entre les poils et les soléni-
dions. On sait que Factinochitine, chez les Hydracariens, les Hala-
cariens et quelques Actinochitinosi terrestres, est régressive (Bull.
Mus., 2® série, t. VII, p. 123, 1935). Cette régression empêche-t-elle
de reconnaître les solénidions dans l’examen entre niçois ?
Pour la larve de la figure 3 il faut répondre par la négative. Cer-
tains poils sont franchement actinochitineux ; d’autres ne le sont
qu’à leur base ou même seulement dans leur racine, mais aucun
— 401 —
n’est isotrope en totalité à la manière d’un solénidion. Sur la figure 3A
j’ai marqué en to le solénidion unique du tarse et en 9 9’ les 2 solé-
nidions du tibia. Les autres organes pileux sont des vrais poils.
Je signale un fainulus en e sur le tarse I. Malgré sa petite taille
on reconnaît bien son caractère actinoehitineux. Sur le dos du tibia,
à l’extrémité distale, les deux marques xi et x2 sont très incommodes
à étudier ; xi est biréfringent comme s et pourrait être aussi un
famulus.
Le cas de cette larve est probablement parmi les plus faciles des
Hydracariens. Les solénidions y ont bien les caractères essentiels
qu’on leur voit en général cbez les Acariens terrestres, c’est-à-dire
qu’ils sont creux, avec même, surtout visibles dans to, les inégalités
de la paroi intérieure que j’ai signalées autrefois (Bull. Soc. Zool.
France, t. LX, p. 13, 1935). Ces inégalités, qui existent généralement
dans les solénidions assez larges, à défaut des stries transversales,
produisent une apparence très spéciale, irrégulièrement granuleuse.
Les solénidions se reconnaissent en outre à leur extrémité épaisse
et arrondie, très différente de celle, effilée ou pointue, des vrais
poils.
Il n’en est pas toujours ainsi. Les problèmes posés par beaucoup
d’autres Hydracariens sont très difficiles. J’ai constaté la régression
totale et fréquente, dans certains poils, de l’actinocbitine, tandis
que d’autres poils, qui ne sont pas toujours les plus épais, en ont
encore. En outre il y a des vrais poils qui sont creux, comme on
en trouve d’ailleurs aussi chez de nombreux Acariens terrestres,
et certains poils creux ne sont pas effilés, ni même pointus, mais
arrondis au bout comme des solénidions. Quand il n’y a, dans ces
organes à forme de solénidions, aucune trace d’actinochitine, il
ne faut pas les qualifier de solénidions sans avoir des raisons spéciales
de le faire. J’ai eu tort de citer Lebertia comme exemple d’Acarien
ayant des solénidions à implantation sous-tarsale.
Tout cela ne veut pas dire qu’il soit impossible de distinguer tou-
jours et dans tous les cas, chez les Hydracariens et les Halacariens,
les solénidions et les poils, mais que l’examen direct, avec ou sans
niçois, ne suffit pas. Il faut faire intervenir des caractères^ généraux
tirés du développement, de la comparaison entre espèces et de ce
que l’on peut présumer pour la phylogénie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 402
Description du Coloboceras longiusculus Trouessart
(Halacarien)
Par Marc André.
En 1889, le E.-L. Trouessart (Revue Synoptique des Hala-
caridœ, Bull. Scient. France et Belgique, XX, p. 233) a attribué
le nom de Coloboceras longiusculus à un Halacarien dont deux indi-
vidus avaient été recueillis par Ed. Chevreux dans la zone littorale
de rOcéan Atlantique, en draguant à l’aide de fauberts sur des
fonds rocheux sans végétation (roches de Castouillet, près du
Croisic).
Il en faisait le type d’un genre dont le caractère essentiel est
d’avoir les palpes maxillaires formés seulement de 3 articles (au
lieu de 4) par soudure des 2® et 3®.
En 1896 (Bull. Soc. Zoool. France, XXI, p. 105 ; Halacariens,
in Res. scient, camp. « Caudan », Ann. Univ. Lyon, XXVI, p. 348,
pl. XI, fig. 1 a-d) il a décrit, d’une façon détaillée, une 2® espèce,
le Coloboceras Koehleri, dont un seul individu femelle avait été
dragué par R. Koehler dans le golfe de Gascogne, parmi les Coraux,
sur les fonds de vase de la zone abyssale à 1410 mètres.
Quant au C. longiusculus il n’en a donné qu’une diagnose très
insuffisante, sans figures : notamment aucun renseignement n’est
fourni sur la cuirasse du corps.
L’examen des deux spécimens-types, conservés dans sa collection,
me permet de compléter ces indications trop sommaires.
Le plus grand de ces individus a une longueur de 500 p et une
largeur de 245 q
D’après les observations du Trouessart, le corps est d’un
rouge grenat presque noir et les pattes sont d’un rouge plus clair..
Le rostre ou capitulum est petit et peu robuste : sa portion basale,
qui porte latéralement les palpes, se termine dorsalement, à la
base de ceux-ci, par un bord arrondi, sans s’étirer en une pointe
médiane (soi-disant épistome) et elle se prolonge ventralement par
un hypostome constituant une gouttière spatuliforme bivalve dans
laquelle glissent les chélicères.
Celles-ci, styliformes, sont composées de deux articles, dont le
terminal constitue un long acicule (doigt mobile) dépassant le rostre.
Les palpes maxillaires sont largement séparés l’un de l’autre
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
— 403 -
à leur base ; grêles et cylindriques, ils sont formés seulement de
trois articles : le basal (1®0 6st court ; le suivant doit, par compa-
raison avec le C. Koehleri, être regardé comme constitué par la
soudure des 2® et 3® ^ ; le dernier article montre une portion proximale
épaissie cylindrique, portant deux soies, et une partie distale en
forme de stylet mince et flexible.
Le tronc, convexe et allongé, est subcylindrique. Sa cuirasse
se compose de plaques cbitineuses bien développées à la face dorsale
comme à la ventrale et ne laissant entre elles que de faibles espaces
de tégument finement strié.
Contrairement à ce que l’on observe chez le C. Koehleri, il n’existe
pas de plaques surnuméraires, ni dorsalement (post-oculaires), ni
ventralement (post-sternales).
Toutes les plaques, aussi bien ventrales que dorsales, offrent une
sculpture réticulée, constituée de fovéoles simples en forme d’alvéoles
polygonaux, et une mise au point en profondeur permet de s’aper-
cevoir qu’ au-dessous de cette aréolation superficielle il existe une
fine ponctuation sous-cuticulaire.
A la face dorsale il y a quatre plaques :
fo une antérieure, hexagonale, dont le bord frontal est coupé
carrément sans pointe mousse (véritable épistome) se prolongeant
sur le capitulum ;
2° latéralement deux plaques oculaires, ovales, qui paraissent
porter chacune sur le bord externe une cornée peu distincte (tandis
que chez le C. Koehleri on ne voit aucune trace ni de cornée, ni
de pigment oculaire) ;
3° une plaque postérieure ou notogastrique, elliptique, qui s’avance
largement entre les plaques oculaires.
A la face ventrale il existe d’ahord une unique plaque épimérale
antérieure, ou sternale, vaguement hexagonale, échancrée en avant
qui est formée par la fusion des plaques épimérales ou coxales des
pattes des 1^® et 2® paires.
Ensuite viennent deux plaques épimérales postérieures, l’une
droite, l’autre gauche, communes chacune aux 3® et 4® pattes d’un
même côté : elles transgressent fortement sur la face dorsale.
Enfin on observe une plaque génito-anale, presque circulaire,
qui présente vers son tiers postérieur l’orifice génital (femelle)
elliptique
Le soi-disant anus (uropore) constitue une saillie terminale.
Les pattes, beaucoup plus courtes que le corps, sont un peu
noueuses (tandis qu’elles sont grêles et cylindriques chez le C. Koeh-
1. Chez le C. Koehleri cet article présente dans sa partie distale un léger étranglement,
indice de la fusion des 2® et 3®.
2. Dans cet individu on aperçoit par transparence, à l’intérieur du corps, un ovi-
positor très compliqué.
404 —
leri) et n’ofîrent qu’une pilosité rare, composée de poils, les uns
longs et grêles, les autres spiniformes, mais assez faibles.
Les articles de toutes les pattes sont, à leur extrémité distale,
munis ventralement de rudiments de formations lamelleuses.
Le 6® article (tarse) porte, au-dessous de son extrémité, une
touffe de cirres et présente dorsalement une fossette unguéale
dans laquelle peuvent se rétracter deux griffes, qui lui sont reliées
au moyen d’une unique pièce médiane : celle-ci se prolonge seule-
ment en un court et faible ongle, en forme de crochet simple (alors
cjue chez le C. Koehleri elle est développée en une 3® griffe impaire
bidentée).
Les griffes, très longues et grêles, sont munies d’une dent acces-
soire (qui n’existe pas chez le C. Koehleri) et aux pattes I elles sont
dépourvues de peigne, tandis qu’aux autres elles sont finement
pectinees. Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Polititapes
(Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Parmi les Venus de Lamahck (1818, Anim. s. çert., V), douze
formes appartiennent au sous-genre Polititapes Chiamenti, 1900,
qui a pour type le Venus aurea Gmelin.
Venus aurea Gmelin.
Le V. aurea Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3288), établi
sur la figure 249 de la planche 404 de Lister (1685, Hist. Conch.),
possède une coquille pourvue de nombreux sillons concentriques,
colorée extérieurement en blanc-jaunâtre, avec linéoles et rayons
bruns, teintée intérieurement en jaune-orangé.
Ainsi que Font admis Lamarck (p. 610), puis Rômer (1870,
Monogr. (c Venus », II, p. 61), qui a attribué à cette espèce le nom
de Tapes amygdala Meuschen [Chamæjormis^ (1787, Mus. Gevers.,
p. 450), c’est à elle que se rapportent les figures 458 a-h-c de Chem-
NiTz (1784, Conch. Cab., VII, p. 60, pl. 43) b
Venus catenifera Lamarck.
Deshayes (1835, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 366) a reconnu que
le V. catenifera Lamarck (p. 613) ^ est une variété du V. florida Lk.
= Tapes aureus Gmelin ; elle se distingue par sa forme bien ovale,
moins convexe, plus transverse que le type et par sa coloration
blanche, ornée de quatre rayons bruns articulés (1893, Bucquoy,
Dautzenberg, Dollfus, Moll. mar. Roussillon, II, p. 426).
Venus florida Lamarck.
Le Venus florida Lamarck (p. 612) qui est le V. læta Poli
{non L.) (1795, Test. utr. Sicil., t. II, p. 94, pl. XXI, fig. 1-4), repré-
sente une mutation de la variété catenifera Lk. du Tapes aureus Gm.
1. Au contraire, la figure 457 représente le F. edulis Chemnitz = Tapes rfiomboides
Pennant.
2. Le type n’appartenait pas à la collection du Muséum, mais au Cabinet de Dufresa e.
3. Le Venus florida Poli [non Lk.) est le Tapes decussatus L.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
— 406 —
Venus retifera Lamarck.
Cette forme, à laquelle Lamarck (p. 609) attribuait, avec doute,
pour habitat les mers d’Europe, a été indiquée par Sowerby (1853,
Thés. Conch., II, p. 758) comme n’ayant pas été reconnue.
Petit de la Saussaye (1869, Cat. Moll. test, mers Europe, p. 54)
en a fait une variété du T. lætus Poli = floridus Lk.
Venus bicolor Lamarck.
Le V. bicolor Lamarck (p. 613) est également à rapprocher de
la variété catenifera Lk. du T. aureus Gm. comme mutation de
forme transverse et de coloration blanche avec un large rayon brun
couvrant l’extrémité postérieure de la coquille (1893, Bucquoy,
Dautzenberg, Dollfus, loc. cit., p. 427)
Venus petalina Lamarck.
Le V. petalina Lamarck (p. 613) doit également être rattaché
à la variété catenifera Lk. du Tapes aureus Gm. comme mutation
ex colore offrant une teinte violacée plus ou moins foncée avec deux
rayons blancs divergents (1893, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus,
loc. cit., p. 427) : c’est le Venus Beudanti Payraudeau (1826, Cat.
Moll. Corse, p. 53, pl. I, fig. 32).
Venus texturata Lamarck.
Le V. texturata Lamarck (p. 607), établi sur la figure 443 de
Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 48, pl. 42), est une variété
du T. aureus Gm. (1893, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, loc.
cit., p. 427).
Dans la collection du Muséum de Paris, le type étiqueté par
Lamarck est une coquille de taille relativement grande
(38 X 25 mm.), à contour ovale, entièrement couverte d’un réseau
de linéoles brunes.
Venus floridella Lamarck.
Le V. floridella Lamarck (p. 613) a été représenté par Delessert
(1841, Bec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 2 a-c) : il possède une forme
subrhomboïdale et une coloration d’un rose carminé avec deux
rayons blancs divergents et des petites flammules blanches et rouges.
1. Le T. aureus Gm. typique offre une mutation qui présente la même coloration
et pour laquelle Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus ont proposé le nom de partifa.
- 407 —
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfüs (1893, loc. cit., p. 428) pensent
que c’est une mutation de la variété texturata Lk. du Tapes aureus
Gm.
Cependant ils se sont demandés (pp. 400 et 428) si la coquille
figurée par Delessert ne serait pas tout aussi bien une forme un
peu tronquée postérieurement du Tapes rhomboides Pennant.
Venus pulchella Lamarck.
Le V. pulchella Lamarck (p. 613), dont le type appartenait au
Cabinet de Dufresne, est encore une variété du Tapes aureus
Gm. (1803, Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus, loc. cit., p. 429) :
c’est une petite forme à contour rhomboïdal et de coloration fauve
avec des rayons articulés peu apparents. Le T. castrensis Deskayes
[non L.J (1848, Explor. scient. Algérie, pl. £6) est synonyme.
Venus virginea Lamarck.
Nous avons vu (1939, Bull. Mus., 2® s., XI, p. 258) que Linné
(1767, Syst. Nat., éd. XII, p. 1136) confondait sous l’appellation
de Venus oirginea deux espèces : l’une, exotique, qui doit conserver
ce nom, est le type des Hemitapes ; l’autre, des mers d’Europe,
est le V. virginea de Lamarck (p. 610) et correspond au Venus
rhomboides Pennant (1777, Brit. Zool., IV, p. 97, pl. LV), auquel
est identique le Venus edulis Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII,
p. 60, pl. 43, fig. 457 [tantum]) et qui a également pour synonymes
V. sarniensis Turton (1822, Dithyra Brit., p. 153, pl. X, fig. 6)
et V. virago Lovén (1846, Index Moll. Scandin., p. 194) : c’est un
Polititapes.
Venus phaseolina Lamarck.
Le V. phaseolina Lamarck (p. 612), figuré par Delessert
(1841, Bec. Coq. Lamarck, pl. 10, fig. 4 a-c), était, pour Sowerby
(1853, Thés. Conch., II, p. 757), une espèce non reconnue de Tapes.
Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 173) admettait
que cette espèce avait les plus grandes affinités avec le T. virgineus
auct. = rhomboides Pennant et en était peut-être une variété.
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893, loc. cit., p. 400) pensent
que les figures de Delessert paraissent représenter une coquille
exotique.
1. D’après Rômer (1870, Monogr. « Ve/ius », II, p. 59), la figure 457 de Chemnitz
est seule à rapporter au T. edulis, tandis que les figures 458 a-b-c conviennent au
T. aureus Gm.
— 408 —
Venus rariflamma Lamarck.
Lamarck (p. 607) indiquait que cette espèce semblait avoir des
rapports avec le Chama pegon d’ÂDANsoN (1757, Hist. nat. Sénégal,
Coq., p. 228, pl. 17, fig. 12).
Après avoir examiné le type au Muséum de Paris Deshayes
(1835, Anim. s. çert., 2® éd., VI, p. 356) a reconnu que tous les
caractères de ce spécimen concordent avec ceux de cette coquille
Sénégalaise, qui a été nommée V. dura par Gmelin (1791, Syst.
Nat., ed. XIII, p. 3292).
1. Ce type n’existe plus actuellement dans les collections du Muséum.
— 409
Justification d’un projet de révision des Act in i aires
DES Collections du Muséum
Par Jean Delphy.
Le titre donné à cette communication montre que nous aurons à
examiner successivement :
1° pourquoi un tel projet a besoin d’être justifié,
2° comment il peut l’être.
Il n’est pas utile de revenir en détail sur les difficultés spéciales
qu’on rencontre dans l’étude des Actinies
On sait bien maintenant que, contrairement à ce qu’on a cru
pendant longtemps (voir notamment : Cuénot, 1927, Bulletin de
la Station Biologique d' Arcachon, p. 243), « la couleur est relative-
ment de peu d’importance » (Stephenson, 1928, p. 107, dans un
ouvrage illustré de superbes planches en couleurs !)
Remarquons cependant qu’entreprendre la révision d’une Col-
lection, c’est se mettre en présence d’échantillons conservés, dont
non seulement les teintes naturelles ont été plus ou moins considé-
rablement modifiées mais dont encore les caractères morphologiques
et anatomiques ne peuvent pas toujours être retrouvés sans beau-
coup de recherches. Ceux du Muséum ont été préparés, fixés et
conservés le mieux possible pour l’époque et les conditions dans
lesquelles ils l’ont été. Il en est de superbes, tant parmi les plus
anciens (en dehors de leur intérêt historique) que parmi les plus
récents. Ce qu’on peut regretter, c’est que très généralement le
mode de préparation n’est pas indiqué ; il est souhaitable qu’à
l’avenir cette indication soit donnée, ce qui faciliterait parfois gran-
dement l’étude ultérieure des échantillons et permettrait, quand
les résultats sont bons, d’espérer en obtenir à nouveau de semblables
par les mêmes procédés.
Quoi qu’il en soit, la détermination des échantillons conservés
d’ Actinies passe à juste titre pour une entreprise au moins très
difficile et très laborieuse sinon tout à fait aléatoire. Rappelons,
après Fax (1936, p. 84-85), ces paroles remarquables de Stephenson,
1. Voir : Rulletin du Muséum (2), X, n° 6 ; XI, n” 2 et n“ 3 ; — Bulletin du Lahor.
Maritime du Muséum, XX (décembre 1938). — Voir aussi les ouvrages cités de
■Pax et de Stephenson.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
— 410 —
qui pourtant a acquis, comme on sait, une grande maîtrise dans
cette spécialité : « Personnellement, je doute qu’une identification
spécifique convenable de matériel conservé soit toujours un résultat
possible à obtenir»^. Cependant Pax croit que la plupart des espèces
d’Actinies ont été établies jusqu’ici d’après l’étude de matériel
conservé Il ne serait pas aisé de faire une statistique pour vérifier
l’exactitude de cette assertion ; ici comme dans bien d’autres groupes
la notion d’espèce est trop mal définie. On l’a vu plus haut (note 1),
Stephenson admet qu’on peut aller facilement dans la détermi-
nation jusqu’au genre. C’est manifestement insuffisant dans la
plupart des cas.
11 y a donc là une difficulté qui tient à la nature même du sujet.
Rappelons encore avec P.ax {l. c.) une autre phrase de Stephen-
sox ; « Dans chaque cas, on devrait se procurer du matériel vivant
pour une identification spécifique ® ». Mais ceci ne ferait que changer
l’ordre de difficulté, car si, sur le vivant, il y a des espèces aisément
reconnaissables, il en est d’autres pour lesquelles il est extrêmement
difficile de parvenir à une opinion ferme. « L’identification d’ Ané-
mones vivantes dans des cas critiques est toujours une affaire très
difficile et embarrassante, dit Portielje (1933 '^), comportant l’étude
répétée, soigneuse et détaillée de son faciès et de son comporte-
ment... ». Pax ajoute, en citant le début de cette phrase, que dans
certains cas l’étude de l’animal vivant doit être complétée par celle
de coupes microtomiques et de préparations par macérations [on
doit même commencer, dirons-nous aussi, par des coupes macro-
tomiques ou dissections].
En résumé ; En ce qui concerne les Actinies, l’étude des échan-
tillons conservés doit être complétée par celle d’individus vivants
présumés appartenir à la même espèce. L’étude des individus
vivants doit être corroborée par celle d’individus fixés aussi iden-
tiques que possible aux précédents^.
1 T. A. Stephenson, 1928, p. 107 : « From preservod specimens it is easily possible
10 identify as far as the genus, but even this l'requently invclves a preliminary dissection
and the préparation of sections, unless the form is one previously familiar to the
observer. The general external form of many anémones is sc similar that a sélection
of anatomical facts is needed before one can proceed with confidence. I am doubtful
personally whether accurate spécifie identification from preserved material is always
a possible achievement ».
2. Pax, 1936, p. 84 : « Die meisten .Iktinienarten sind bisher aufgestellt worden
auf Grund der Untersuchung konservierten Materials. »
3. Stephenson, 1928, p. 107 : « In any case living material should be available for
a spécifie identification. »
4. Tijdschr. Nederl. Dierk. Vereen., (3), III, p. 141 : « Now identification of living
anémones in critical cases is always a very difficult and troublesome matter, involving
repeated careful and detailed study of faciès and ways of behaving... »
5. C’est précisément l’une et l’autre chose que j’ai dites dans ma Note du Bulletin
du Muséum, 1939, n° 2. — A maintes reprises, .Stephenson a insisté fort justement
sur la nécessité de faire application aux animaux de ce groupe d’un principe général
fondamental : la spécification doit s’établir sur le plus grand nombre possible de
— 411 —
Mais il serait grandement désirable que la détermination spéci-
fique des individus vivants soit toujours possible et par conséquent
que les efforts des zoologistes se multiplient et s’accentuent dans
ce sens.
♦ *
Revenons aux échantillons en Collections.
Il en est qui ne présentent pas ou guère de difficultés. L’étude
que j’ai faite récemment (dans ce Bulletin, N° 2) d’un exemplaire
attribuable peut-être (et même probablement) au genre Bolocera
peut servir d’exemple. On peut faire avec autant de facilité et
généralement plus de probabilité d’exactitude l’examen des exem-
plaires indigènes, d’autant mieux que, le plus souvent, d’une même
origine proviennent plusieurs échantillons semblables. Parmi les
exotiques, ceux qui sont bien caractérisés par une disposition mor-
phologique plus ou moins remarquable n’offrent pas non plus de
grandes difficultés.
Quant aux autres, leur étude n’est plus qu’une question de patience
et de bonne volonté. Il ne faut pas espérer des résultats rapides
en raison même de la multiplicité des procédés à mettre en œuvre ;
mais, pour la même raison, ces résultats sont d’une très grande
importance, fl est un facteur dont il a été question plus haut et
sans aucun doute appelé à jouer un très grand rôle, de plus en plus
grand ; l’étude de l’animal vivant. On peut penser que l’intensi-
fication des relations entre la Métropole et les Colonies facilitera,
dans les parties du monde les plus variées, cette étude nécessaire j
revus comparativement avec des exemplaires étudiés sur place,
les échantillons de collection prendront un intérêt tout nouveau.
En même temps le perfectionnement des aquariums permettra
certainement de recevoir des pays les plus lointains et de garder
en captivité des Actinies intéressantes.
On doit donc admettre qu’une étude d’ensemble du groupe
est possible et que les abondantes et riches Collections réunies au
Muséum seront ainsi mises en valeur.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
caractères. Pax aboutit en 1936 à la même conclusion et, tout en consacrant aux néma-
tocystes une grande partie de son Introduction, déclare : « La signification systéma-
tique des nématocystes des Actiniaires n’est pas encore tirée au clair de manière défi-
nitive ». (Die Frage nach der difîerential-diagnostischen Bedeutung der Nesselkapseln
der Aktiniarien ist noch keineswegs endgültig geklârt).
1. Pax (1936, p. 85) dit que la détermination des Actinies exige beaucoup de temps
elle est « ausserordentlich zeitraubend ».
P. -S. CoRRIGEXDA.
Bulletin du Muséum (2) XI N° 2, p. 269 : ligne 11, au lieu de rend, lire rendrait.
Ligne 6 (à partir du bas), au lieu de Plastaphe 111a lire Plastophellia.
N° 3, p. 335 : le nom de la fam. Boloceroididœ devrait être suivi d’un F (Buno~
deopsis strumosa Andr. à Villefranche s/M).
412
Contributions .1 la flore de la Nouvelle-Calédonie'
Lxx. — Prémisses des récoltes de M. R. Virot
Par A. Guillaumin.
Muséum national d’Histoire Naturelle.
M. V iROT a bien voulu utiliser les loisirs de son service militaire
pour recueillir des plantes pour le Muséum de Paris et l’Arnold
Arboretum (Harward üniversity). La présente liste comprend en
majeure partie des plantes récoltées dans la région de la Montagne
des Sources, du Pic du Rocher et du Pic Buse ; ces derniers n’avaient
pas encore été explorées.
Hibbertîa Virotii Guillaum. sp. nov.
Frutex nanus, 30-50 cm. altus, ramis tortuosis, primum scaberrimis ;
jolia ovata (3-3,5 cm. X i,5-2 cm.), apice leciter emarginata, basi rotundata,
sessila, utraque pagina scaberrima, apice primum setosa, costa subtus
prominente, nervis fere inconspicuis. Flores in racemis paucifloris ad apicem
axillaribus, ebracteati, sessiles, circa 1 cm. longi, albi, sepalis 5,3 exterioribus
late ovatis (1,2 cm. X 0,7 cm.), apicem versus carinatis, extra scaberrimis,
margine ciliolatis, apice ciliatis, intus basi glabris, dimidio superiorc
breviter rigideque appresse pilosis, 2 interioribus oiatis (1,1 cm. X 0,6 cm.},
ecarinntis, extra rigide appresse sericeis, intus ad apicem appresse pilosis,
petalis 5, obeordatis (0,8 cm. X 0,6 cm.), valde emarginatis, staminibus
numerosis, circa 10 valde longioribus, antheris acutis, rimis dehiscentibus ,
filamentis antheras aequantibus, ovario glabro, 2 carpellato, stylis fere
laternlibus, ovulis numerosis.
Plateau de la' Montagne des Sources, 700 m., exposition ouest,
maquis supérieur des sommets.
Appartient à la § Trimorphandra qui se trouve ainsi représentée
en Nouvelle-Calédonie par 5 espèces
c) Sépales extérieurement, les extérieurs à poils courts,
scabres, les intérieurs à poils soyeux, feuilles très
scabres sur les 2 faces.
a) Pas de bractées H. Virotii
1. II n’y en avait que 2 lorsque j’ai fait la révision du g'enre en 1920 (Bull. Soc.
Bel. de France), LXVIl, p. 49j.
Bidlelin du Muséum, 2® s., t. XI, n” 4, 19.39.
413
P) Des bractées lancéolées, longues de plus
de 1 cm H. heterotricha
b] Sépales extérieurement tous non scabres, à poils
soyeux.
a) Feuilles scabres seulement en dessus :
°) en dessous hérissées tomenteuses H. nana
°°) en dessous à poils soyeux couchés H. pulchella
P Feuilles non scabres et glabres en dessus ;
°) Feuilles i linéaires, atténuées à la base
en un pétiole très court, peu distinct .... H. dissitiflora
°°) Feuilles ^ oblongues atténuées en pétiole
court mais distinct H. insulana
Solmsia calophylla Baill., var. chrysophylla Guillaum. ■ — collines
serpentineuses au-dessus de l’Hôtel des Bruyères à la Coulée.
Boronia crassifolia Guillaum. — Plateau de la Montagne des Sources.
Comptonella drupacea Guillaum. — Plateau de la Montagne des
Sources.
Soulamea Pancheri Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne des
Sources.
Dysoxylum coriaceum Guillaum. sp. nov.
Frutex 2-3 m. altus, foliis 45 cm. longis, petiolo robusto, 8 cm. longo,
paripinnatis, ad 10 jugis, foliolis oppcsitis, ellipticis (10 cm. X 5 cm.),
coriaceis, aplce acutis, basi uno latere breviore, superioribus acutis, mediis
inferioribusque subrotundatis, petiolulo robusto, 1-1,5 cm. longo, nervis
venisque immersis, glaberrimis. Inflorescentiae e trunco orientes, 2-3 cm.
longue, paniculatae, densiflorae, puberulae, floribus roseis, pedicello vix
1 mm. longo, calyce obtuse b-lobato, marginibus puberulis, petalis lanceolalis,
6 mm. longis, extra basin versus puberulis, tubo stamineo cylindrico,
apice breviter iO-crenulato, basi petalis adhérente, intus basi pubescente,
antheris tubi marginen haud attingentibus, tubulo disci ovarium superante,
apice crenulato, glabro, ovario angustissim,e conico, in stylum stamina
vix superans attenuato, oppresse piloso, stigmate discoideo.
Forêt au Nord de la Montagne des Sources, 800 m., exposition
ouest, forêt humide.
Aspect de D. Vieillardii mais folioles coriaces et fleur du type 5.
A intercaler dans la clef que j’ai donnée [Bull. Soc. bot. France,
LXXXI, p. 245, 1934) de la façon suivante :
B) Fleurs du type 5.
I) Folioles à la base de même forme des deux
côtés du pétiolule.
— 414
1) Folioles coriaces, (au moir.s les moyennes)
inéquilatérales et subarrondies à la base,
environ 20, longuement pétiolulées, glabres . .
2) Folioles non coriaces, (au moins les moyennes)
inéquilatérales et aigues à la base.
+ ) Folioles 12-22, nettement pétiolu-
lées, velues en dessous (sauf la
var. glabrum]
-1-4-) Folioles 19-26, sessiles ou presque,
un peu velues en dessous vers les
nervures
D. corinceuni
D. roseum
D. Panchcri
II) Folioles à la base (au moins les moyennes)
inéquilatérales : un côté aigu, l’autre arrondi,
très courtement pétiolulées ou sessiles
Baeckea ericoides Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne des
Sources ; Pentes ouest du Mont Mou.
B. çirgata Andr. — Hôtel des Bruyères, Basse Boulari.
Callîstemon buseanum Guillaum. sp. nov.
Arbor 5 m. alla, umbellata, ^alde ramosa, ramis gracilis, cortice griseo
non suberoso, foliis alternis, ad ramulorum apicem congestis, ellipticis
spathulatisve (1,5-2 cm. X 0,4-0, 5 cm.), coriaceis, apice rotundatis, basi
in petiolum 1 mm. longum attenuatis, costa immersa. Inflorescentiae ter-
minales, breoiter (1 cm.) spicatae, juoentute bracteis coriaceis, neroosis,
imbricatis strobili formes, deinde bracteis delapsis axi dense albo barbatae,
floribus oiridescentibus, turbinatis, basi pilis albis circumdatis, sepalis 5,
breoiter ooatis, 1 mm. longis, incurvis, petalis 5, transoerse ellipticis (1,5 mm.
X 2 mm.), staminibus 4 mm. longis, ovario dense sericeo, stylo staminibus
aequilongo. Fructus urceolati, 6 mm. longi, brunnei.
Pentes sud du Pic Buse, 600-550 m., exposition sud, forêt sèche
et base du maquis des sommets.
Voisin de C. gnidioides Guillaum. mais feuilles plus longues,
tubes du calice non abondamment velu blanc.
Le C. gnidioides a les fleurs blanches, le C. suberosum les a jan-
nâtres (tabac), le C. Pancheri jaunes et le C. buseanum vertes.
Cette espèce peut prendre place dans la clef que j’ai donnée
{Bull. Soc. bot. France, LXXI, p. 12, 1934) de la façon suivante :
b) Feuilles petites (au plus 2 cm. X 0,5 cm.), A: spatulées.
a) Tube du calice longuement hirsute à poils
blancs C. gnidioides
P) Tube du calice glabre C. buseanum
— 415 —
C. suberosum Panch. ex Brongn. et Gris. — Sommet du pic Buse ;
plateau de la Montagne des sources. J
Melaleuca gnidioides Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne
des Sources.
Tristania glauca Panch. ex Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne
des Sources.
Moorea buxifolia Guillaum. — Plateau de la Montagne des Sources.
M. Deplanchei Guillaum. • — Pentes ouest du Mont Mou.
Xanihostemon aurantiacum Heck. — Plateau de la Montagne des
Sources.
Myrtus rufo-punctatus Panch. ex Brong. et Gris. — Pentes sud
du Pic Buse ; plateau de la Montagne des Sources ; Crête sommitale
de la Montagne des Sources.
Drosera neo-caledonica Hamet. — Plateau de la Montagne des
Sources.
Myodocarpus crassifolius Dub. et Vig. — Plateau de la Montagne
des Sources.
M. involucratus Dub. et Vig. — Pentes sud du Pic Buse.
Psychotria rubefacta Guillaum. — Haute Boulari : Camp n° 3.
Normandia neo-caledonica Hook.f. — Collines serpentineuses
au-dessus de FHôtel des Bruyères, Basse Boulari.
Ilelichrysum neo-caledonicurn Schtr. — Base de la pente ouest du
Mont Mou.
Leucopogon albicans Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne des
Sources.
L. concaoum Schltr. ? — Près du sommet du Pic Buse.
Marsdenia ericoides Schltr. - — Sommet du Pic Buse.
Pseuderanthemum tuberculatum Radlk. — Val Fleuri-Nondoué.
Nepenthes Vieillardii Hook.f. — Plateau de la Montagne des
Sources.
Beauprea dwersifolia Brong. et Gris ?. ■ — Collines serpentineuses
au-dessus de l’Hôtel des Bruyères, Basse Boulari.
Stenocarpus Milnei Meissn. — • Collines serpentineuses au-dessus
de r Hôtel des Bruyères, Basse Boulari.
Phyllanthus chrysanthus Baill. — Pentes ouest du Mont Mou.
Casuarina Deplancheana Miq. — Bords de la Coulée, au lieu dit
Camp N° 1 ; Hôtel des Bruyères ; Base du plateau de la Montagne
des Sources.
Microstylis taurina Reichb.f. ■ — Haute Boulari : Camp n® 3.
Oberonia neo-caledonica Schltr. — Haute Boulari : Camp n° 3.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
28
— 416 —
Dendrobium Finetianum Schltr. — Pentes sud-ouest du Pie du
Roeher.
D. efr. ngoyense Sehltr. — Haute Boulari : Camp n® 3.
Eria karicouyensis Sehltr. — Haute Boulari ; Camp n° 3.
Calanthe Balansae Finet. ■ — Sommet de la Montagne des Sourees.
T aeniophyllum F asciola Reichb.f. — Pentes et forêts sud du Pic
du Rocher.
Pterostylis Bureaoiana Schltr. — Val Fleuri-Nondouc ; Haute Bou-
lari : Camp n° 3.
Acianthus atepalus Reichb.f. — Forêt au nord de la Montagne des
Sources.
Campynemanthe oiridiflora Baill. — Pentes sud du Pic du Rocher.
Astelia neo- calédonien Schltr. — Montagne des Sources, forêts du
sommet.
Xeronema Moorei Schltr. — Plateau de la Montagne des Sources.
Xyris neo- calédonien Rendle. — Plateau de la Montagne des Sources.
Cladium Deplanchei C. B. Clarke. — Collines serpentineuses au-dessus
de l’Hôtel des Bruyères, Basse Boulari.
Agathis ooata Warb. — Sommet du Pic Buse.
Podocarpus rninor Parlât. — Crête sornmitale du Mont Mou.
Callitropsis araucarioides Compton. — Pic Buse et base du plateau
de la Montagne des Sources.
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris. — Pic Buse et Plateau
de la Montagne des Sources.
D. taxoides Brong. et Gris. — Haute Boulari : Camp n° 3 ; Crête
sornmitale du Mont Mou.
Araucaria Balansae Brong. et Gris. — Forêts près du Pic du Rocher.
A. Muelleri Brong. et Gris ? forme jeune. — Cols avoisinant la
Montagne des Sources.
A. Bulei F. Muell. non adulte. — Crête sornmitale du Mont Mou.
A. sp. forme jeune. — Haute Boulari ; Camp n® 3.
— 417 —
Une nouvelle espèce d’x\locasia, originaire du Tonkin
Par S. Buchet.
Le R. P. Cad 1ÈRE, connu et apprécié de longue date des services
botaniques du Muséum pour ses nombreux envois de plantes indo-
chinoises, spécialement de Fougères, et dont le grand âge n’a pas
supprimé l’activité, a bien voulu, sur notre demande, nous expédier
de sa résidence d’Annam, au retour de ses tournées, toute une série
d’Aracées vivantes pour les serres du Muséum. Ses envois fréquents,
le plus souvent par avion, remontent à l’an dernier et font prévoir
déjà un sérieux enrichissement de notre collection ainsi que la
■connaissance de quelques nouveautés. Mais leur détermination ne
pourra être faite qu’au fur et à mesure de leur floraison. C’est ainsi
que j’ai l’occasion de présenter aujourd’hui son Alocasia 1,
récoltée en mai 1938, reçu le 13 juin (cf 177, 1938), sous forme de
simple rondelle de tige et qui a donné sa première spathe en
mars 1939.
Alocasia decumbens nov. sp.
Caudex epigaeus, hrevis, crassissimus (6 cm. diam.), internodiis approxi-
matis. FoUorum primum assurgentium, ad anthesin omnino decumbentium
pe tiolus tandem arcuatus, circa 40 cm. longus et ultra, teres, usque ad dirni-
diam cel tertiam suprernam partem et ultra late uaginatus, aagina aalde
cxplanata, basin versus 5,5 cm. ampla, sursum sensim attenuata, ima basi
caudicem omnino arnplectante. Lamina, ovato- vel oblongo-cordata, a sinu
rectangulari usque ad apicem sensim acuto-acuminatum 30 cm. longa et
ultra, 22-25 cm. ampla, supra surde viridis vix albido-çelata, nervis et
margine modice decoloratis ; lobi postici quintam partem antici aequantes,
valde rotundati, breviter connati (ut maxime 1 cm.), sinu late triangulari
marginibus ultra medium repente correctis subparallelis, ceterum valde
distantibus (usque 10 cm.) sejuncti; nervi latérales I utrinque 5-6 a Costa
media angulo cire. 60°, 1-3 a posticis usque 17 cm. longis abeuntes ; nervi
II a nervis I angulo subrecto, dein arcuatim marginem versus eisdem
paralleli progredientes. Pedunculus erectus, sursum 1 cm. diam., circa
40 cm. altus. Spathae primum utrinque laete viridis, tubus ovoideus, sursum
valde strangulatus, antice 4 cm., postice 3,5 cm. longus, 2,5 diam. ; lamina
demum flavescens, navicularis, valde falcatim procurva, marginibus fere ad
apicem usque exacte parallelis, subrepente breviterque acuto-acuminata,
circa 12 cm. longa, in medio 4-4,5 cm. ampla. Spadicis sessilis quam spatham
paulo brevioris, cire. 13,5 cm. longi, pars feminea 1,1 à 1,2 cm. altax 1,4 cm.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 4, 1939.
28.
— 418
crassa ; sterilis 3 X 0,7 cm. ; mascula fere 4 X 1,2 cm. ; appendix conoidea
acutata, eburnea, basi 1,4 cm. diam,., masculam excedens, 5,5 cm. longa,
synandrodiis valde conspicuis, irregulariter sinuosis elongatis, altioribus
obtecta. Pistilla subtetragona, conferia, viridia ; ovarium oblongum,
sursum latius, repente attenuatum subtruncatum, 3-4 placentis parietalibus
sursum abbrei’iatis, prominentibus,sterilibus, basi circa 12 oi.’ulaluniculo brevi
affixa, deorsum valde gibbosa, micropyle. parietis ierticem oblique spectantia,
ferente ; stilus breoissimus stigmate discoideo in centra abrupte depresso,.
vix conspicue ti--flsso coronatus. Intermediae partis synandrodia albida,
elongata, inferiora in centra leviter excavata, subannulata. Synan’dria
hexagona, plerumque 5-andra, valde crenulata, centrum versus sensim
depressa, primum albo-viridantia, dein butyracea, thecis verticalibus pro-
minentibus, in suprema parte para amygdaliformi aperientibus. — Ad
anthesin adore cydonii nimium maturi ingrata.
Décrit sur l’échantillon cultivé dans les serres du Muséum d’ His-
toire Naturelle de Paris qui a donné successivement 2 spathes
en mars-avril 1939 et qui provenait d’une bouture récoltée par
le P. Cadière :
Sur terre calcaire à Taish-Moi, rég. de Lang-Son (Haut-Tonkin) ;
altitude 100-300 mètres.
Par son port très particulier la plante vivante se distingue facile-
ment de ses congénères indochinoises qui ont aussi les feuilles cor-
dées, plus ou moins peltées et à côtes postérieures droites se ter-
minant vers le sommet des lobes [A. adora C. Koch, A. tonkinensis
Engl, et A. hainanensis Engl.). A l’anthèse en effet, les pétioles
s’arquent fortement vers la terre, du fait que leur large gaine s’appla-
nit, et les limbes s’appliquent au sol, formant une large rosette
radicale. La tige très épaisse qui ne peut être comparée qu’à celle
d’A. adora, mais dont les entrenœuds restent très courts et très^
rapprochés, la couleur de la spathe qui reste longtemps d’un beau
vert et dont le limbe ne jaunit que tardivement, la silhouette très
spéciale de ce dernier, fortement courbé en faux de profd, en rec-
tangle allongé de face et à bords longuement et strictement paral-
lèles, achèveront de distinguer notre espèce.
A. tonkinensis Engl., dont l’unique et pauvre échantillon possédé
par le Muséum a servi de type à la description, présente il est vrai
un pétiole largement engainant à sa base, mais cette plante est de
proportions beaucoup moindres dans toutes ses parties, sa spathe
présente une teinte violacée et sa forme droite de profd s’éloigne
beaucoup de celle de notre espèce. Enfin le sinus en forme de pignon
qui sépare les lobes postérieurs de la feuille d’A. decumbens est très
caractéristique.
A. macrorrhiza Schott et A. indica Schott, qui sont en outre des
plantes gigantesques, ont les lobes postérieurs des feuilles adultes
libres jusqu’au pétiole, sans trace de peltation. A. cucullata Schott
-- 419
et A. Lecomtei Engl, ont les nervures des lobes postérieurs non ou
à peine réunies en côte plus marquée et celles-ci remontent en arc
vers le haut du limbe au lieu de se terminer en droite ligne vers
le sommet des lobes. Enfin le groupe constitué par A. acuminata
Schott, A. fornicata Schott et A. longiloba Miq, possède des feuilles
non cordées mais nettement sagittées à lobes postérieurs plus ou
moins triangulaires.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 420 —
Sur la Microfaune du Maestrichtien de Meschers
(Charente Inférieure)
Par Pierre Marie.
Des calcaires crayeux du Maestrichtien moyen de la région de
Meschers (Plage des Nonnes), communiqués par mon confrère
R. Nassans, m’ont fourni une faune de Foraminifères relativement
pauvre en espèces, mais très riche en individus, puisqu’ils consti-
tuent parfois à eux seuls toute la roche. Celle-ci comprend ;
1° Espèces spéciales au Maestrichtien des Charentes :
Orbitella media d’ARcniAc (fréquence moyenne 15%) ; — - Pseudor-
bitolina Marthae Douvillé (7,5 %) ; ■ — ■ Siderolites Vidali Douv. var.
minor Douv. (30 %) ; — Siderolites denticulatus Douv. (5 %),
qui n’étaient connues que dans la région de Royan, Meschers
(IL Douvillé 1910 et R. Abrard 1924).
2° Espèces nouvelles pour le Crétacé des Charentes :
Fallotia Jacquoti Douvillé (5 %). Cette espèce, assez rare à
Meschers, y est mal conservée ; elle n’a été signalée que dans le
Maestrichtien des Landes et de l’Aquitaine (IL Douvillé 1902).
Rotalia alî. trochidiformis Lamarck (30 %), assez abondante
à Meschers, cette espèce n’avait jamais encore été observée dans
le Crétacé. Elle n’était connue qu’à partir du Paléocène dans la
Mésogée (J. Pfender 1934) et du Montien dans le Bassin de Paris
(P. Marie 1937).
Dictyoconus sp. (7 %). Ce genre nouveau en France, pour le Cré-
tacé supérieur, a été cité dans le Maestrichtien de l’Afrique du Nord,
au Maroc (F. Daguin, 1927) et en Algérie (R. Laffitte, 1937),
mais à Meschers, son mauvais état de conservation ne permet pas
d’en étudier la structure interne.
Des formations comparables semblent se retrouver dans le
Crétacé supérieur de l’Ile de Cuba, où Thiadens (J. of Pal., 1937,
p. 94 et 98) a figuré une Fallotia très voisine de F. Jacquoti et
des Siderolites qu’il rapporte à Camerina Vermunti Th., malheu-
reusement ses figures trop réduites et insuffisamment détaillées,
rendent incertaine leur identification avec l’une de nos espèces.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 4, 1939.
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 4-7-39.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 351
Présentations d’ouvrages 351
Communications : , , - -
P. Budker. Compte rendu sommaire d’une Mission en mer Rouge et'à la'Côte
Française des Somalis 352
Laurent. A propos de la présence de l’Oreillard d’Europe, Plecotus auritus
auritus L., au Japon 356
J. Berlioz. Etude d’une collection d’Oiseaux du Chiapas (Mexique) 360
L. Bertin. Révision des Stomiatiformes (Téléostéens Isospondyles)du Muséum . 378
J.-M. Peres. L’alimentation naturelle de la Truite au Maroc 383
L. Paulian de Félice (M™®). Isopodes terrestres récoltés aux îles Madère
par Ch. Alluaud 388
F. Grandjean. Observations sur les Acariens (5® série) 394
M. André. Description du Coloboceras longiusculus Trouessart (Halacariens) . . . 402
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur les espèces Lamarckiennes de
Polititapes (Moll. Lamellibr.) 405
J. Delphy. Justification d’un projet de révision des Actiniaires des Collec-
tions du Muséum 409
A. Guillaumin. Contribution à la flore de la Nouvelle Calédonie. LXX. —
Prémisses des récoltes de M. R. Virot 412
S. Buchet. Une nouvelle espèce d’Alocasia, originaire du Tonkin 417
P. Marie. Sur la microfaune du Maestrichtien de Mesehers (Charente-Infé^®). 420
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture; paraît depuis 1822; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D>^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.
BULLETIN
DU
MÜSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
5. — Juin 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V
RÉGLEMENT
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — N^ 5.
313e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
22 juin 1939
PRÉSIDENCE DE M. ED. FISCHER
Sous-Diuecteur de Laboratoire au Muséum.
COMMUNICATIONS
Compte rendu sommaire ü’une Mission au Maroc
AOUT-OCTOBRE 1938
PAR Renaud Paulian et André Villiers.
A la demande de l’Institut scientifique Chérifien nous avons
effectué cet été, du 15 août au 15 octobre 1938, une mission zoolo-
gique dans le Grand Atlas Marocain. Les buts essentiels de cette
mission étaient d’une part de poursuivre des recherches sur la bio-
logie des Coléoptères de haute montagne et, d’autre part, d’effec-
tuer des recherches zoogéographiques sur les faunes d’altitude.
En raison de la saison tardive à laquelle nous avons dû travailler
nous avons limité nos recherches à la chaîne principale du Grand
Atlas et plus spécialement aux massifs les plus élevés : Dj. Toubkal
(4.165 m.), Dj. Ghat (3.800 m.), Dj. M’Goun (4.070 m.) et Dj.
Ayachi (3.800 m.). De ces massifs seul le Dj. Toubkal était à peu
près connu et aisément accessible. Les récoltes zoologiques que nous
avons pu effectuer, remises pour étude aux spécialistes ou étudiées
par nous, ont été l’objet d’une série de publications (cf. Bull. Soc.
Sc. Nat. Maroc, 1938 et 1939 et Reo. franç. Ent., 1939). Dans ces
travaux sont décrites comme nouvelles pour la science plus de
cinquante espèces réparties comme suit . Thysanoures, 1 espèce ;
Pseudocorpions, 2 espèces ; Isopodes terrestres, 10 espèces ; Laboul-
Bnllelin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
29
— 422 —
béniacées, 1 espèce ; Orthoptères, 4 espèces ; Hémiptères, 3 espèces ;
Coléoptères Carabidæ, 8 espèces ; Staphylinidæ, 10 espèces ; Scara-
bæeidæ, 1 espèce, Chrysomelidæ, 2 espèces ; Curculionidæ, 5 espèces,
etc.
D’autre part nous avons récolté deux espèces de Reptiles nou-
velles pour la faune marocaine.
Enfin l’étude de la biologie des Coléoptères nous a permis de
décrire deux séries de formes larvaires inconnues et d’apporter une
contribution au problème posé par la faune des Euphorbes cacti-
formes.
L’étude zoogéographique de nos résultats nous a permis de tirer
un certain nombre de conclusions générales que nous allons résumer
ici.
D’une part, la faune de haute montagne est relativement homogène
du Toubkal (à l’extrême ouest), à l’Ayachi (à l’est). Les faunes des
différents massifs présentent cependant de légères différences. La
présence ou l’absence de certaines formes est éAÛdemment condi-
tionnée par les facteurs biologiques et plus spécialement par la
très inégale répartition de l’humidité qui décroît fortement d’ouest
en est.
Mais en outre, les espèces présentes initialement sur les divers
massifs se sont différenciées secondairement de sorte que la faune
comporte un nombre assez considérable de formes vicariantes.
D’autre part cette faune alpine et subalpine présente plus d’affi-
nités euro-asiatiques que d’affinités africaines et elle comporte un
nombre assez élevé d’éléments boréo-alpins dont certains au moins
peuvent être considérés comme des relictes.
En outre il est possible de mettre en évidence l’existence d’un
noyau bético-mauritanien dont les espèces ont une répartition
généralement très discontinue. Il faut donc considérer ces formes,
elles aussi, comme des relictes.
Enfin les affinités des faunes algériennes et marocaines sont moins
marquées que l’on ne pourrait s’y attendre et elles semblent porter
plus sur les espèces d’origine orientale que sur les espèces du bassin
occidental de la Méditerranée.
Nous n’avons pas retrouvé d’éléments canariens en proportion
notable.
En terminant, nous sommes heureux d’exprimer notre profonde
reconnaissance à M. J. de Lepiney, Doyen de l’Institut Scientifique
Chérifien, à l’intervention de qui nous avons dû de pouvoir effectuer
notre voyage et aux Capitaines Gauthier, de Domnat et Schu-
MACKER, de Midelt, pour l’aide efficace qu’ils nous ont obligeamment
prodiguée sur leurs territoires respectifs.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
— 423
Compte rendu sommaire d’une Mission au Sahara
PAR Charles Devillers.
Lors de la réunion du Congrès International pour l’Etude du
quaternaire du Sahara (juin 1938), M. le Professeur E. F. Gautier
présentait une note sur le gisement quaternaire de l’Erg de Tiho-
daïne (Tassili des Ajjers), où, contrairement au reste du Sahara
Central, les dépôts quaternaires ont été conservés et contiennent de
l’industrie et de la faune. M. Gautier me proposait pour accomplir
cette mission.
Grâce à l’appui de MM. les Professeurs Gautier, Gruvel, Rivet
et Bourcart, j’obtins, de la Caisse Nationale de la Recherche Scienti-
fique, une bourse qui me permit de partir.
La première partie du voyage s’effectua en compagnie de MM. Men-
CHiKOFF et Lelubre. Le Gouvernement Général de l’Algérie avait
aimablement mis à notre disposition un camion.
Partis d’Alger le 27 novembre 1938, nous passons par Ouargla,
Fort Flatters, Fort de Polignac (au cours de cette étape Menchi-
KOFF étudie la série primaire de l’erg Issaouane), Djanet, Amguid.
Entre ces deux postes nous nous arrêtons à Tihodaine pour recon-
naître le gisement et y déposer la plus grande partie de mes bagages.
Descendant vers le Sud, nous atteignons Tamanrasset pour
remonter ensuite jusqu’au village de Mertoutek, où Lelubre et
moi prenons possession de nos caravanes.
Notre première marche fut pour aller visiter la haute vallée de
l’oued Mertoutek où se trouvent les gravures et peintures rupestres
découvertes par la mission Coche-Frison-Roche en 1933.
Nous remontons ensuite vers le N. par la vallée de l’Igharghar
en longeant le massif du Tefedest où, indépendamment des recherches
pétrographiques de Lelubre, nous étudions quelques gisements de
coquilles subfossiles et un emplacement préhistorique avec pièces
taillées dans des quartz écrasés.
Au puits de Tin-Tirès, nos deux caravanes se séparent. Lelubre
se dirigeant vers le massif de la Garet-el-Djenoun et moi me rendant
à l’erg de Tihodaïne.
A une trentaine de kilomètres de l’erg, les gisements de coquilles
et les pièces taillées commencent à apparaître et deviennent de plus
en plus abondantes à mesure qu’on approche de la bordure de l’erg.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n” 5, 1939.
— 424 —
J’ai séjourné deux mois sur la face W. de l’erg.
Tihodaïne forme un massif de dunes d’environ 50 kilomètres
dans ses plus grandes dimensions. Il est appliqué contre la bordure
du Tassili des Ajjers dont les garats isolées ont servi de soubasse-
ment aux dunes principales dont la hauteur dépasse 200 mètres.
Alors qu’ actuellement cette région (plaine de l’Amadror) est com-
plètement désertique, elle a dû être autrefois un centre de vie très
important pourvu de nombreuses collections d’eau qui ont déposé
des argiles où se rencontrent la faune et l’industrie.
Dans toutes les cuvettes de dunes sur la face W. j’ai rencontré
des dépôts paléolithiques, généralement réduits à leur soubassement
et recouverts par des couches récentes d’âge « néolithique ».
Une reconnaissance d’une douzaine de jours autour de l’erg m’a
permis de retrouver les mêmes formations sur toutes les faces.
Mon travail a spécialement porté sur l’ossuaire principal (sur
la face W.) où les dépôts paléolithiques sont complets et se ter-
minent par des couches d’argiles gypsifères et de plâtre (timchent)
à industrie. Il y a là un premier indice de dessèchement de cette
région, suivi d’une deuxième période humide au néolithique, laquelle
se termine par un nouveau dessèchement, qui dure encore.
Vu les faibles moyens de transport dont je disposais, j’ai dû me
limiter, quant au poids du matériel à rapporter. Je pense néanmoins
avoir recueilli assez d’échantillons pour me permettre d’avoir une
bonne idée de la faune et de la composition des sédiments. Les
séries lithiques sont très fragmentaires, mais j’espère pouvoir les
compléter au cours d’une prochaine mission (novembre 1939).
En plus de ces recherches géologiques, j’ai recueilli quelques
documents zoologiques particulièrement des coquilles dans les lits
des oueds. J’ai aussi effectué quelques pêches dans les puits, princi-
palement à Aheledjem près de Tihodaine (faune d’eau saumâtre),
à Ain Kerma, près d’Amguid (Mollusques vivants) et à Amguid. La
région d’Amguid semble particulièrement intéressante par suite de
la présence de nombreuses mares permanentes à faune de crustacés
(Apus et Streptocephalus), de Coléoptères aquatiques et de Pois-
sons. De plus, les militaires du poste m’y ont signalé l’existence,
dans le Tassili, d’une grande grotte où se trouverait un ruisseau
souterrain. Il serait certainement très intéressant d’y effectuer des
recherches.
J’ai recueilli tant par observations personnelles que par ren-
seignements indigènes, un certain nombre de données sur les Mammi-
fères des régions traversées. Là encore la région d’Amguid apparaît
comme très intéressante du point de vue mammalogique.
Qu’il me soit permis, pour terminer, d’exprimer toute ma recon-
naissance aux personnes qui m’ont aidé tant en France qu’en
Algérie.A N. Menchikoff, au Colonel Carbilliet, Commandant les
— 425
Territoires du sud à Ouargla, au Commandant Duprez, inventeur
du gisement de Tiodaïne qui m’a communiqué nombre de renseigne-
ments intéressants et au Capitaine Florimond, Commandant
l’Annexe du Hoggar, à Tamanrasset, qui a bien voulu se charger de
l’organisation de nos caravanes.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum.
— 426 —
Sur L’ARTICULATION OCCIPITO-VERTÉRRALE DES UrOPELTIDÆ
(Ophidiens fo uisse urs )
PAR Robert Hoffstetter.
Les Uropeltidæ constituent une famille de petits Serpents fouis-
seurs, très localisés géographiquement puisqu’ils n’habitent que
Ceylan et la pointe de la péninsule indienne, au Sud du 19® parallèle.
Leurs caractères sont suffisamment tranchés pour que, dès 1831,
J. Müller les ait séparés des Typhlopidea de Fitzinger pour en
faire une famille spéciale, les Uropeltacea, dont l’individualité a
toujours été admise depuis. L’étude de cette famille a été reprise
par W. Peters en 1861 ^ et surtout par L. Bagmeister en 1908
Parmi leurs particularités squelettiques, l’.une de celles qui me
paraissent devoir retenir spécialement l’attention concerne la
structure de l’articulation occipito-vertébrale.
On sait que, chez les Ophidiens, le condyle occipital est habi-
tuellement réniforme ; il est constitué axialement par la basiocci-
pital et latéralement par les exoccipitaux. Ces deux derniers éléments
ceinturent le foramen occipital, formant au-dessus du condyle un
toit comparable à un arc vertébral, et repoussant vers l’avant le
supraoccipital qui ne participe plus à la bordure du foramen. La
première vertèbre libre, ou atlas, est incomplète ; elle comprend son
arc neural refermé en bas par l’hypocentrum 1 ; un ligamentum
transversum relie deux apophyses latérales internes de l’arc neural.
L’axis est une vertèbre complexe qui a reçu le pleurocentrum de
l’atlas, constituant une apophyse odontoïde en avant de son propre
centrum ; ce dernier porte deux hypapophyses successives, dues aux
hypocentra 2 et 3
Les descriptions de L. Baumeister ^ concernant Rhinophis plani-
ceps Peters et Rh. trei’elyanus (Kelaart), et les observations que
j’ai pu faire sur Rh. Rlythii Kelaart montrent, chez ces trois Uro-
1. W. Peters.. De Serpentum familia Uropeltaceorum, Berlin, 1861.
2. L. Baumeister. Beitrâge zur Anatomie und Physiologie der Rhinophiden, Zool.
Jahrb. Anat., 26, pp. 423-526, Jena, 1908.
3. Voir R. Hoffstetter, Cont. à l’ét. des Elapidæ actuels et fossiles et de l’Ostéo-
logie des Ophidiens, pp. 25-29, Arch. Mus. Hist. Nat. Lyon, 15, Mém. 3, Lyon, 1939.
4. Loc. cit., pp. 464-467 et 499-502.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 427 —
peltidés cinghalais, une structure notablement différente de la précé-
dente.
Ici encore, les exoccipitaux forment le plafond du foramen occi-
pital, mais sont très en retrait par rapport au condyle. Vers le bas et
vers l’arrière, ils se soudent intimement au basioccipital et il n’est
Fig. 1. — Articulation occipito-vertébrale chez Typhlops Steinhausi Werner (A) et
chez Rhinophis Blythii Kelaart (B).
P : pariétal ; so : supraoccipital ; eo : exoccipital ;
pot : prootique ; bo : hasioccipital ; q : quadratum ; ar : articulaire ;
Uq, a^, «2 • neuraux des proatlas, atlas et axis ;
Pot Pli Pa •' pleurocentra ;
hÿ, h^, /îg : hypocentra.
plus possible de reconnaître dans le col du condyle la participation
des trois éléments. Celle-ci est cependant observée, d’après L. Bau-
MEiSTER, dans les stades très jeunes b Le condyle lui-même, indivis,
1. 11 est regrettable que L. Baumeister ne précise pas davantage ce point impor-
tant en figurant la coupe et en indiquant l’endroit exact où elle a été faite. Le contexte
permet cependant de supposer qu’elle concerne le « col du condyle » et non le con-
dyle lui-même que l’auteur distingue partout ailleurs sous le nom de « tête articulaire »
( Gelenkkopf ) .
~ 428
presque sphérique, fortement saillant vers l’arrière, est porté par le
seul basioccipital.
Au-dessus du condyle, prolongeant le toit formé par les exocci-
pitaux, deux petites pièces lamelleuses latérales plafonnent le canal
neural ; elles représentent l’arc neural de l’atlas et montrent les plus
grandes analogies avec le proatlas, tel qu’on le rencontre chez
Sphenodon et chez divers Reptiles fossiles. Elles sont réunies dor-
salement entre elles et antérieurement avec la hoîte crânienne par
du tissu fibreux. Inférieurement, elles s’élargissent pour se terminer
chacune par une pièce triangulaire, longtemps cartilagineuse : il en
résulte la formation de deux apophyses internes réunies par le liga-
mentum transversum, et de deux pointes inférieures reliées par
une boucle fibreuse qui ceinture inférieurement le col du condyle.
Après avoir traversé l’anneau fibreux de l’atlas, le condyle s’ar-
ticule directement avec l’axis. Celui-ci n’est pas prolongé antérieure-
ment par une apophyse odontoïde. Il présente sensiblement la
structure classique des vertèbres d’Ophidiens. Son centrum porte
en avant une cavité glénoïde subhémisphérique et en arrière ûn
condyle de même forme ; les deux faces articulaires sont recouvertes
d’un cartilage épais. L’arc neural, très relevé en arrière où il montre
un zygantrum, forme en avant une lèvre mince, arrondie, qui repré-
sente le zygosphène sans facettes articulaires. A la face inférieure de
la vertèbre, une hypapophyse postérieure est précédée d’un simple
renflement, saillant au-dessous et en avant de la cavité glénoïde,
et correspondant à l’hypapophyse antérieure habituelle.
L. Baumeister ne voit rien dans cette structure qui diffère essen-
tiellement de ce qu’on rencontre habituellement chez les Serpents.
Le condyle indivis ne serait qu’un condyle tripartite à éléments
intimement soudés. L’atlas, outre son arc neural, aurait conservé
une partie de son centrum (hypocentrum ?) sous la forme des deux
pièces cartilagineuses {kw 1 : Fig. 20, Taf. 25 et Fig. 22, Taf. 26)
réunies par le ligamentum transversum L’axis aurait acquis sa
morphologie particulière par suite de l’écrasement du pleurocentrum
de l’atlas qui, au lieu de former une apophyse odontoïde saillante,
serait réduit à un simple ménisque cartilagineux recouvrant la sur-
face de la cavité glénoïde de l’axis. Par ailleurs, il convient de noter
que le même auteur ne rencontre, même dans les stades les plus
jeunes, aucune formation cartilagineuse intervertébrale ^ homologue
de celles qui recouvrent toutes les cavités glénoïdes suivantes.
Je crois pouvoir proposer ici une interprétation toute différente.
L’examen de la Fig. 22, Taf. 26, de L. Baumeister (coupe horizon-
1. Loc. cil., p. 500 ; « ... zwei kurzen halbmondfôrmigen Knorpelstücken, welche
sich vom Atlaskôrper abgespalten haben und dessen latérale Spangen darstellen. »
2. Loc. cit., p. 502 : « Gegen den Atlas hin kann eine solche (Intervertebralscheibe)
auch auf ganz jungen Stadien nicht mehr aufget'unden werden. »
— 429 —
taie à travers Fatlas et l’axis d’un Rhinophis planiceps de 6 cm. de
long) montre qu’il y a homologie complète entre les cartilages qui
recouvrent toutes les cavités glénoïdes, y compris celle de V axis.
Dans cette dernière vertèbre, il ne peut donc représenter le pleuro-
A
B
Fig. 2. — Comparaison des éléments de l’atlas de Rhinophis Blythii Kelaart (A) et du
proatlas de Typhlops Steinhausi Werner (B).
Voir lig. 1 pour la légende.
centrum de l’atlas. Il faut alors admettre que ce dernier, au lieu de se
fixer à la partie antérieure de l’axis pour y former l’apophyse odon-
toïde, est venu se souder au basioccipital pour se substituer fonction-
nellement au condyle habituel, et constituer une articulation absolu-
ment homologue aux condyles vertébraux. De ce fait, l’axis, privé
de tout élément atlantien, présente le type procœle de toutes les
— 430 —
autres vertèbres, dont il ne diffère plus guère que par la présence
d’un rudiment d’hypapophyse antérieure. On peut remarquer que le
pleurocentrum 2 (corps de l’axis) et l’hypocentrum 2 (hypapophyse
antérieure) restent en contact avec le nouveau condyle, c’est-à-dire
avec le pleurocenrum 1 qui leur est soudé chez les autres Ophidiens.
Quant à l’atlas, il comprend comme de coutume son arc neural libre,
qui protège le canal neural au-dessus du col du condyle, et qui
occupe donc une position normale, antéro-supérieure par rapport
à son pleurocentrum. Les deux pièces cartilagineuses qui le pro-
longent vers le bas restent encore de signification énigmatique et
deux interprétations peuvent être données à leur égard. Leurs rela-
tions sembleraient prouver qu’elles ne sont qu’une dépendance de
l’arc neural, car c’est habituellement ce dernier qui porte les apo-
physes internes entre lesquelles est tendu leligamentum transversum ;
il faudrait alors admettre que l’atlas a perdu son hypocentrum, ce
qui s’accorderait d’ailleurs avec la tendance générale observée chez
les vertèbres d’Amniotes et notamment chez les vertèbres dorsales
postérieures des Ophidiens. Mais l’observation de L. Baumeister,
selon laquelle ces cartilages seraient des éléments indépendants de
l’arc neural et « séparés du corps de l’atlas », conduit à admettre
qu’ils représentent l’hypocentrum 1, c’est-à-dire les deux basiven-
tralia de l’atlas, restées ici disjointes et reliées seulement par les
deux ligaments fibreux qui embrassent le condyle. Ceci impliquerait
la substitution de l’hypocentrum à l’arc neural dans ses relations
avec le ligamentum transversum. J’adopterai cependant ici, pro-
visoirement, la dernière interprétation, en souhaitant qu’une étude
embryologique précise vienne définitivement élucider ce point.
Ces observations conduisent à considérer le genre Rhinophis
comme un nouvel exemple de la variabilité de position du joint occi-
pito-vertébral et démontrent une fois de plus la non-homologie des
condyles occipitaux chez les Vertébrés. Nous assistons en somme ici
à la participation partielle d’un nouvel arc vertébral à la constitution
de la région occipitale du crâne. Cette fusion partielle est parti-
culièrement intéressante par l’analogie qu’elle montre entre le reste
atlantien de Rhinophis et le proatlas de divers Reptiles dont l’inter-
prétation a été si longuement discutée. Une telle analogie permet de
confirmer la conception actuellement classique, selon laquelle le
dernier élément représente l’arc neural de la vertèbre proatlantienne,
dont le centrum (pleuro- ou hypo-) a formé le condyle occipital.
Il est naturel de penser que, chez les Ophidiens, la suture du
proatlas au crâne s’est opérée en suivant un processus analogue à
celui qui joue ici aux dépens de l’atlas. Cette hypothèse est d’ailleurs
confirmée par l’analogie frappante qui apparaît entre les divers
éléments de l’atlas de Rhinophis et les différentes parties qui
— 431 —
entourent le foramen occipital des autres Ophidiens (fig. 2). On est
ainsi amené à considérer la partie axiale du condyle de ces derniers,
soudée au basioccipital, comme représentant le pleurocentrum du
proatlas. L’arc neural de la même vertèbre, se soudant intime-
ment aux exoccipitaux, aurait formé le toit et les côtés du foramen
et provoqué ainsi le refoulement vers l’avant du supraoccipital.
Quant aux parties latérales du condyle, elles correspondent certaine-
ment aux pièces cartilagineuses inféro-latérales supportées par l’arc
neural de l’atlas de Rhinophis. On peut donc les interpréter comme
I9S basiventralia (hypocentrum) disjointes du proatlas... ou peut-
être comme des dépendances de l’arc neural de la même vertèbre ?
L’étude embryologique précise du condyle occipital des Ophidiens
n’a jamais été faite. Classiquement, par analogie avec celui des
Sauriens et des Rhynchocéphales, on le considère comme d’origine
hypocentrale D’après les présentes observations, il semblerait
plus logique de voir en lui une formation complexe : il faut d’ailleurs
remarquer qu’il ne s’agit pas ici d’un condyle unique, comme on le
dit couramment, mais bien triple. La partie axiale serait d’origine
pleurocentrale et par conséquent homologue du condyle unique des
Crocodiliens, Chéloniens et Oiseaux. Les parties latérales seraient
d’origine indépendante, vraisemblablement hypocentrale, et pour-
raient se comparer au double condyle des Mammifères ; chez ceux-ci,
la partie axiale, pleurocentrale, s’est soudée au pleurocentrum de
l’atlas pour former l’apophyse odontoïde, d’où la disjonction du
double condyle hypocentral, seul élément articulaire du crâne.
Par ailleurs, je ne serais pas surpris qu’une révision de la question
entraînât la même interprétation pour le condyle des Sauriens.
Ici encore, on retrouve souvent la même subdivision en trois éléments,
notamment chez Gekko et A ganta. Plus fréquemment, par exemple
chez Lacerta, Chalcides, Varanus et Ophisaurus, le condyle apparaît
indivis, mais conserve le même contour réniforme ; il est alors pro-
bable qu’il résulte d’une fusion intime des trois mêmes éléments.
Enfin, chez Amphisbæna, le condyle est plus étroit et présente un
sillon médian ; il rappelle de très près, malgré la fusion des éléments,
la forme de celui de certains Ophidiens fouisseurs, comme Cylindro-
phis, où les éléments latéraux ont pris une plus grande importance
et sont venus en contact, tandis que se réduisait la partie pleuro-
centrale.
La conformation si particulière du joint cranio-vertébral, géné-
rale semble-t-il chez Rhinophis, se rencontre également dans le
genre voisin Silybura, si l’on en croit la figure donnée par G.-A. Bou-
1. Voir G. R. DE Beer. The Development of the Vertebrate Skull, p. 386, Oxford, 1937.
432 —
LENGER concernant le crâne de S. grandis (Beddome). Faute de
matériel, je ne suis pas en mesure d’indiquer si ce caractère existe
également, comme il est probable, chez les autres membres de la
famille des Uropeltidæ.
Quelle peut être la signification physiologique d’une telle parti-
cularité ? Pour L. Baumeister, la disparition de l’apophyse odon-
toïde, déjà observée chez les Gymnophiones par K. Peter, assurerait
à la tête une plus grande mobilité, nécessitée par la vie fouisseuse.
Cette interprétation ne me semble pas satisfaisante. En effet, la
mobilité de la tête des Serpents, très marquée chez les formes banales,
paraît au contraire réduite chez tous les types fouisseurs. Cette
réduction apparaît d’ailleurs au simple examen du squelette cépha-
lique : ce dernier montre des os lisses dans leur ensemble, sans apo-
physes saillantes pour l’insertion des muscles protracteurs de la tête,
et ce caractère se retrouve aussi bien chez les Typhlopidæ, Lepto-
typhlopidæ, Anilidæ, Uropeltidæ et Xenopeltidæ que chez les formes
fouisseuses appartenant aux Boïdæ ou aux Cænophidiens.
Il semble au contraire que, pour un animal qui creuse la terre
sans intervention de pattes spécialisées, la consolidation de la tête
représente une nécessité première. Elle est d’abord obtenue par un
solide encastrement de tous les os du crâne. Mais il est évident que
la structure dissociée de l’atlas normal constitue, en arrière de la
tête, un point particulièrement faible. Au contraire, la réalisation
d’une articulation condyle-cavité glénoïde, analogue à celle qui unit
les autres vertèbres entre elles, est pour l’animal une adaptation
des plus utiles.
On peut, avec quelque vraisemblance, considérer qu’il existe une
corrélation entre cette adaptation et la longueur inusitée de la région
dorsale antérieure de Rhinophis. Chez R. Rlythii, en effet, sur
153 vertèbres, 40, c’est-à-dire plus de un quart, possèdent des bypa-
pophyses développées. Ce rapport est considérable si on le compare
aux chiffres trouvés chez les autres Serpents fouisseurs. Si, comme
le pense F. Nopcsa les vertèbres dorsales antérieures correspon-
dent au cou des Vertébrés tétrapodes, il faut admettre que la plu-
part des Ophidiens fouisseurs, qui ont conservé l’articulation occi-
pito-vertébrale normale, ont obtenu une consolidation de la tête
par un raccourcissement de la région cervicale, particulièrement
faible et flexible. Les Uropeltidæ représentent une autre voie évolu-
tive, aboutissant au même résultat par un processus différent : le
« cou » restant normal, le raidissement de la tête se serait réalisé par
la modihcation articulaire étudiée.
1. G. A. Boulenger. Catalogue of the Snakes in ihe Brit. Mus. N. H., 1, fig. 9, p. 138,
London, 1893.
2. F. Nopcsa, Eidolosaurus und Pachyophis, zwei neue Neocoin-Reptilien, p. 148
Palaeontographica, 65, Stuttgart, 1924.
433
L’étude anatomique de ces curieuses formes d’Ophidiens ne résout
que partiellement les problèmes qu’elle soulève. On ne saurait trop
souhaiter que de nouvelles recherches embryologiques et peut-être
des trouvailles paléontologiques vinssent s’ajouter à ces observations
en vue d’une solution plus complète des questions posées ici.
Ces quelques observations ont été effectuées au Muséum d’ His-
toire Naturelle de Lyon, sur un matériel mis obligeamment à ma
disposition par le Directeur, M. Cl. Gaillard, à qui j’adresse ici
mes plus vifs remerciements.
Muséum d’Hisloire nalurelle de Lyon et Laboratoire d’ Anatomie
comparée du Muséum de Paris.
434 —
Catalogue des Types de Mammifères
DU Muséum National d'Histoire Naturelle
ORDRE DES PRIMATES
R. — SOUS-ORDRE DES LÉMURIENS
PAR P. Rode.
[Assistant au Muséum, Laboratoire de Zoologie
des Mammifères.]
Introduction.
Dans un travail précédent nous avons établi le catalogue des
types de Simiens du Muséum National d’Histoire Naturelle. Le
présent répertoire qui concerne les Lémuriens est en quelque sorte
la suite de ce premier catalogue, et nous continuons la numérota-
tion commencée avec les Simiens.
Le travail a été effectué d’après le plan déjà suivi. Nous nous
bornerons donc à répéter les indications que nous avions données
pour les Simiens.
Chaque spécimen, précédé d’un numéro qui est son numéro défini-
tif et qui doit être indiqué pour toute demande de renseignemeats,
est inscrit sous le nom qui lui a été donné par son auteur. Il est
naturellement accompagné ; du nom de cet auteur, de la désignation
du sexe, du terme propre qui lui convient dans la série des types et
enfin du nom français.
Au-dessous et à droite nous avons donné le nom sous lequel le
1. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série, t. X, n° 3, 1938, pp. 202-251.
2. Nous avons utilisé les termes adoptés dans les Congrès zoologiques. Voici le sens
de ces termes, pour éviter toute confusion :
Holotype : Exemplaire unique décrit et choisi par l’auteur comme type.
Allotype : Un paratype de sexe opposé à l’holotype.
Paratype : Correspond au terme ancien de cotype. Désigne les individus pris en
même temps et dans la même localité que l’holotype.
Paratopotype : Exemplaire capturé dans une région voisine de l’holotype.
Néotype ; Un exemplaire choisi pour remplacer un holotype perdu.
Génotype : Type du genre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939..
— 435 —
spécimen est connu actuellement, le même si le nom a été maintenu,
ou le nom avec lequel il entre en synonymie
Tous les renseignements : origine de la pièce, provenance géogra-
phique, numérotage des catalogues de galeries et de collection, indi-
cations manuscrites relevées sur les plateaux ou sur les catalogues
sont ensuite donnés.
Nous avons décrit brièvement l’état actuel de la pièce et de la
tête osseuse.
En note, et nous référant à chaque numéro, nous avons donné
l’indication bibliographique correspondant à la description du
type. Enfin le catalogue est complété par une table des types par
noms d’auteurs et par un index alphabétique des noms latins de
types contenus dans l’ouvrage.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Quand le type ne correspond qu’à un seul spécimen, un numéro simple, sans
adjonction de lettres, lui a été donné. Quand plusieurs spécimens portent le même
nom d’espèce et correspondent effectivement à des « types » le premier (qui est I hclo-
type) est numéroté avec la lettre o, et les suivants (qui sont les paratypes et allotypes)
sont désignés b, c, d, etc.
— 436 —
FAMILLE DES LÉMURIDÉS
SOUS-FAMILLE DES LÉMURINÉS
«
Genre : LEMUR L.
123 a. — Lemur rubriventer Is. Geoff. (3 juv. (Holotype) Le Maki
à ventre rouge.
Lemur rubriventer Is. Geoff.
Provenance : Madagascar, par Mr. Bernier en 1834.. — N° 64.
Individu jeune, en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
123 b. — ■ L. rubriventer Is. Geoff. (Paratype).
Provenance : Madagascar par M. Vernier en 1834 — N° 65
Individu très jeune en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
124. — Lemur flaviventer Is. Geoff. $ (Holotype) Le Maki à ventre
jaune.
Lemur rubriventer Is. Geofl'.
Provenance ; Madagascar par M Bernier en 1834 — 66
Individu en bon état. Tête osseuse dans la peau.
125 a et 125 h. — Lemur albimanus E. Geoff. ^ (Tête osseuse de
r Holotype et Paratype) Le Maki à mains blanehes.
Lemur mongoz mongoz L.
Provenance : Anjouan, par Peron et Lesueur. Expédition de la cor-
vette Le Géographe, 1803. Sous le plateau on peut lire : « L’individu
« type du Lemur albimanus a dû être réformé à cause de son état de
« dégradation. 11 offrait tous les mêmes caractères de coloration que
« celui-ci à deux différences près. Sa (illisible) un tant soit peu plus
« claire, ses mains d’un blanchâtre un peu plus rapproché du blanc.
« Il était mâle. »
Son crâne est aux galeries d’anatomie. C’est tout ce qui reste de
l’ Holotype (125 a). Il est inscrit sous le n° A. 3009. Quant au paratype,
il porte le n® 113.
C’est un individu jeune, en médiocre état. Tête osseuse dans
la peau.
123. — Is. Geoff. — ■ C. R. Ac. Sc., XXXI, 1850, p. 876.
124. — Is. Geoff. — C. R. Ac. Sc., XXXI, 1850, p. 876.
125. — Is. Geoff. — .4nn. Mus., XIX, 1812, p. 161.
437 —
126. — Lemur anjouanensis E. Geoff. Ç (Holotype). — Le Maki
d’Anjouan.
Lemur mongoz mongoz L.
Provenance : Anjouan. — N® 100.
Individu en assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
127. — Lemur nîgerrimus Sclater (Holotype ?). - — Le maki noir.
Lemur fulvus albifrons E. Geofî.
Provenance : Madagascar.
Acquis au jardin zoologique de Londres. — N®® 1882-2753 (104 A).
Individu en bon état. Pas de tête osseuse.
128. ■ — ■ Lemur collarîs E. Geofî. ^ (Holotype). ■ — Le maki à collier.
Lemur fulvus collarîs E. Geofî.
Provenance : Madagascar.
Mort à la Ménagerie en mars 1819. — N° 73 (6 A).
Individu en bon état. Pas de tête osseuse.
129. — Lemur rufus Audebert Ç (Holotype). — ■ Le maki noir.
Lemur fulvus rufus Audebert.
Provenance : Madagascar.
Animal complet figuré dans VHistoire de Madagascar. — N° 74
(7 A).
Individu adulte en médiocre état. Tête osseuse dans la peau.
130. — Lemur johannæ A. M. Edwards (?) (Holotype). — Le maki
de l’île Johanna.
Lemur mongoz mongoz L.
Provenance : Ile Johanna (Comores).
M. Gerrard de Londres. — N° 113 A (1879-2126).
Individu adulte en très bon état. Tête osseuse dans la peau.
Genre : HAPALEMUR Is. Geofî. 1851.
131. — Hapalemur griseus E. Geofî. (Génotype). — Le petit maki
gris de Bufîon ou Hapalemur gris.
Hapalemur griseus griseus Link, 1789.
Provenance : Madagascar.
126. — E. Geoffroy. — Ann. Mus., XIX, 1812, p .161.
127. — Sclater. — Pr. Zool. Soc., 1880, p. 451. ■ — A. Milne Edwards et Grand.
Hist. Madagascar, Mamm. Atl., II, 1890, p. 154-155.
128. — E. Geoff. ■ — Ann.. Mus., XIX, 1812, p. 161.
129. — Audebert, Hist. des Singes : famille des Makis, 1800. — A. M. Edwards
et Grandidier, Hist. Nat. Madagascar, 1890, pl. 146.
130. — Trouessart, Catal. Mammal. Suppl., p. 33 (sans indication précise).
131. — E. Geoffroy, Mag. Encycl., I, 1796, p. 46.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
30
— 438 —
Par M. Sonnerai. « Le petit maki gris de Bufîon ». « Seul individu
« connu jusqu’aux voyages de MM. Goudot et Bernier et par consé-
« quent sujet de toutes les descriptions et figures publiées jusqu’à
« ces dernières années. » (I. Geofî.).
Type du genre Hapalemur. D’après Schwarz ce serait également
le type de l’espèce : Hapalemur cinereus de Desmarest {Mammalogie,
1820, p. 101). — NO 115.
Etat très médiocre ; pas de tête osseuse.
132. — Hapalemur olîvaceus Is. Geoff. jeune (Holotype). —
L’ Hapalemur olivâtre.
Hapalemur grîseus olivaceus Is. Geofî.
Provenance : Madagascar.
Acquis à M. Guérin en 1841. — N® 117.
Le mâle est adulte. Sa coloration est bien conservée. La tête
osseuse a été enlevée ; elle est inscrite aux Galeries d’Anatomie
comparée sous le numéro A. 3003.
Le jeune a la tête osseuse dans la peau.
Genre : LEPILEMUR Is. Geofî. 1851.
133. — Lepilemur mustelinus Is. Geofî. (Génotype et Holotype). —
Le Lépilemur mustelin.
Lepilemur mustelinus L Geofî.
Provenance : Madagascar.
Acquis à M. Goudot en 1842.
Type du genre Lepilemur et de l’espèce, par Is. Geoffroy Saint-
Hilaire. — NO 120.
La tête osseuse a été enlevée. Elle est conservée aux galeries
d’Anatomie comparée sous le n° A. 3007.
134 a. — Lepilemur ruficaudatus A. Grandidier. (Holotype). — Le
Lépilemur à queue rousse.
Lepilemur ruficaudatus A. Grand.
Provenance : Côte sud-ouest de Madagascar.
(Mourondava) n° 122 (1867-583).
Individu adulte. Tête osseuse dans la peau.
134 b. — L. ruficaudatus (Paratype).
Provenance : Mourondava.
NO 1867-584 (128).
Individu adulte en bon état. Tête osseuse dans la peau.
132. — Is. Geoff. — Catal. Primates, 1851, p. 75.
133. — Is. Geoff. — Catal. Primates, 1851, p. 76.
134. — A. Grandidier. — Rev. et Mag. Zool., 1867, p. 256.
439 —
134 c. - — L. rufîcaudatus (Paratype).
Provenance ; Mourondava.
NO 1867-585 (129).
Individu adulte en bon état. Tête osseuse dans la peau.
SOUS-FAMILLE DES CHEIROGALINÉS
Genre : CHEIROGALEUS E. Geofî. 1812.
135. — Cheirogaleus milii E. Geoff. (Holotype). — Le Maki nain
de Cuvier ou Cheirogale de Milius.
Cheirogaleus major major E. Geofî. (1821).
Provenance : Madagascar.
Cet individu a vécu à la Ménagerie, à laquelle il avait été dortné
par M. Milius, gouverneur de ITle de la Réunion, en 1821. C’est celui
que M. F. Cuvier a figuré sous le nom de Maki nain.
« Le museau est couleur de chair. Voyez la figure que M. F. Cuvier
« a donné de l’espèce. Le squelette entier à l’Anatomie sous le
nO A 3954. » Très semblable au dessin que Commerson a donné de
Cheirogaleus major, mais les ongles sont différentes et la queue, un
peu plus courte. — N® 148.
Individu en bon état.
136 a. ■ — Cheirogaleus samati Grandidier et $ (Holotype et Allo-
type).
Cheirogaleus médius samati Grand.
Provenance : Fleuve Tsidsibon, Ménabé, partie occidentale de
Madagascar. Envoi de M. Grandidier. — N° 162 (1868-229 et 230).
Bon état. L’un des individus a sa tête osseuse dans la peau.
136 h. — C. Samati Grand. (Paratype).
Provenance ; Côte ouest de Madagascar.
N» 1868, 1440-1441 (159).
Bon état. Pas de tête osseuse.
Genre : MICROCEBUS E. Geoffroy 1828.
137. — Cheirogaleus gliroides Grandidier (Holotype). — Le Miero-
eèbe noir.
Microcebus murinus murinus J. F. Miller (1777).
Provenance : Madagascar (M. Grandidier).
N° 172 (1868-1441).
Individu adulte en assez bon état. Pas de tête osseuse.
135. — - E. Geoffroy. — Cours Hist. Nat. Mamm., 1329, p. 24.
136. — A. Grandidier. — Reo. Mag.^ ZooL, XX, 1868, p. 49.
137. — A. Grandidier. — Ann. Sc. Nat., 1868, X, p. 378.
— 440 —
138. ■ — Mîcrocebus rufus Et. Geoffroy (Holotype). ■ — Le Micro-
cèbe roux.
Mîcrocebus murinus rufus Et. Geoffroy.
Provenance : Madagascar (n° 78 de l’ancien catalogue).
C’est cet individu que M. Geoffroy Saint-Hilaire a décrit sous le
nom de Maki nain, puis de Galago de Madagascar et enfin de Micro-
cèbe roux. D’après Schwarz, le nom de Microcèbe roux ayant été
latinisé par Wagner (Schreber, Sauget, 1840, p. 291) on doit écrire :
Microcebus murinus rufus Wagner.
Individu adulte, en mauvais état. Pas de tête osseuse.
139 a. — Cheirogaleus Coquereli Grandidier (Holotype). — Le Mi-
crocèbe de Coquerel.
Microcebus coquereli Grand.
Provenance : Côte sud-ouest de Madagascar (Mourondava).
(M. Grandidier). — 147 (1867-586).
Individu adulte. Bon état. Tête osseuse dans la peau.
139 b. — C. Coquereli (Allotype).
Provenance ; Madagascar. N° 146 (1867-603).
Individu adulte. Tête osseuse dans la peau.
Genre : PHANER Gray 1870.
140. — Lemur furcifer Blainville $ (Holotype). — Le Phaner
fourchu.
Phaner furcifer (Blainville).
Provenance : Madagascar.
Par M. Goudot en 1834. — No 136 (1834).
Individu adulte, en bon état. Coloration bien conservée.
Pas de tête osseuse.
FAMILLE DES LORISIDÉS
Genre : NYCTICEBUS E. Geoff. 1812.
141. — Nycticebus javanicus E. Geoff. (Holotype). — Le Nycti-
cèbe de Java.
Nycticebus coucang javanicus (E. Geoff.).
138. — E. Geoffroy. — Cours Hist. Nat. Mamm., 1828.
139. — ■ A. Grandidier. — Reo. Mag. ZooL, 1867, XIX, p. 85.
140. — Blainville, Ostéogr. Mammif. Primates, 1841, p. 35.
141. — E. Geoff., Ann. Mus., XIX, 1812, p. 164.
— 441 —
Provenance : Java.
Par M. Leschenault en 1807.
« Individu de couleur pâle, peut-être pour avoir été conservé
« autrefois dans l’alcool.) — N® 202.
Individu adulte. Etat médiocre. Tête osseuse dans la peau.
142. — Nycticebus cinereus M. Edwards $ (Holotype). • — Le Nyc-
ticèbe cendré.
Nycticebus coucang bengalensis (Fischer).
Provenance : Siam.
Par M. Bocourt, le 16 novembre 1862. - — N° 200 (1862-1601).
Individu adulte en bon état. Pas de tête osseuse.
I
Genre': GALAGO E. Geoffroy 1796.
143. — Galago senegalensis E. Geoff. (Holotype). — Le Galago
du Sénégal.
Galago senegalensis E. Geoff.
Provenance : Sénégal.
Donné par M. Nivernais en 1795. — N® 192.
Etat médiocre ; très décoloré. Tête osseuse dans la peau.
144. — Galago conspicillatus I. Geoff. ^ (Holotype). — Le galago
à lunettes.
Galago senegalensis E. Geoff.
Provenance : Afrique méridionale (vraisemblablement de Port-
Natal). Acquis en 1845. « Cet individu faisait partie de la riche collec-
tion de M. Delgorgue. — N° 186 (1845-758).
Individu adulte. Etat médiocre. Tête osseuse dans la peau.
145 a. — Galago anomurus Pousargues ^ (Holotype). ■ — Le Galago
de Pousargues.
Galago demîdovii anomurus Pousargues.
Provenance : Partie supérieure de la rivière Kemo, affluent de l’Ou-
bangui (Mission Dybowski). • — ■ N° 194 G (1892-2038).
Individu adulte en bon état. Tête osseuse au laboratoire
de zoologie des Mammifères.
142. — M. Edwards. — Now. Arch. Mus., III, 1867, p. 9.
143. ■ — E. Geoff., — Mag. EncycL, 1796, p. 1.
144. — Is. Geoff. — Cat. Primates, 1851, p. 81.
145. — Pousargues. — Bull. Soc. Zool., 1893.
— 442 —
145 b. ■ — Galago anomurus Pousargues et Ç (Paratypes).
Provenance ; Partie supérieure de la rivière Kemo, affluent de l’Ou-
bangui (Mission Dybowski).
NOS 194 B (1892 — 2039 et 2040). Nos i007 et 1009 du catalogue
du voyage de F. Dybowski.
Individus adultes en très bon état. Têtes osseuses au Labo-
ratoire de Zoologie des Mammifères.
146. — Galago crassicaudatus E. Geofî. (Holotype). — Le grand
Galago à queue touffue.
Galago crassicaudatus E. Geofî.
Provenance : Afrique.
Rapporté par E. Geoffroy du Cabinet de Lisbonne en 1808. —
NO 174.
Individu adulte en mauvais état ; très décoloré. La tête
osseuse est conservée au laboratoire d’anatomie comparée
sous le n® A. 2835.
147. — Otolemur agisymbanus Coquerel (Holotype). — Le grand
Galago de Zanzibar.
Galago crassicaudatus agisymbanus Coquerel.
Provenance : Pris à Zanzibar et donné par le D*’ Coquerel. —
NO 181 (1859-223).
Individu adulte en très bon état. Coloration bien conservée.
Pas de tête osseuse.
FAMILLE DES INDRIIDÉS
Genre : PROPITHECUS Bennet 1832.
148. — Propithecus Verreauxi Grandidier (Holotype). — Le Pro-
pithèque de Verreaux ou Sifak
Propithecus verreauxi verreauxi Grandidier.
Provenance : Cap Sainte-Marie — Sud de Madagascar.
M. A. Grandidier en 1866. — No 22 (1867-580).
Assez bon état. Tête osseuse dans la peau.
146. — E. Geoff. — Ann. Mus., XIX, 1912, p. 166.
147. — Coquerel, — Reu. Mag. Zool., 1859, p. 457.
148. — A. Grandidier. — Album Ile de la Réunion, 1867, p. 152 ; Reu. et Mag.
Zool., 1867, p. 84.
A. Milne Edwards et A. Grandidier. — Hist. Nat. Madagascar, 1875, p. 305.
Note. — Quatre autres spécimens portent l’indication ; type ; 2 Ç, 1 q^, et 1 jeune.
Ils proviennent de Mourondo va (côte ouest de Madagascar). Mais seul, le Propithèque
du Cap Sainte-Marie, doit être considéré comme le véritable type de l’espèce.
-- 443
149. — Propithecus Coquereli Grandidier juv. (Holotype). — Le
Propithèque de Coquerel.
Propithecus verreauxi coquereli Grandidier.
Provenance : (N. -O. de Madagascar ?)
Apporté par le D*" Coquerel, chirugien de la Marine. — N® 29
(1854-1263).
Etat médiocre. Pas de tête osseuse.
150 a. — Propithecus coronatus A. Milne Edwards Ç (Holotype).
— Le Propithèque couronné.
Propithecus verreauxi coronatus Milne Edwards.
Provenance : Voyage de Van Dam, Province de Boueny (côte occi-
dentale de Madagascar).
Acheté à M. Gerrard de Londres. — N° 32 (1871-88).
Individu adulte, assez bon état. Tête osseuse au laboratoire
de zoologie des Mammifères.
150 h. ■ — P. coronatus A. Milne Edwards Ç (Paratype).
Provenance : Voyage de Van Dam.
Acquis à M. Franck. — N® 33 (1871-112).
Individu adulte en assez bon état. Tête osseuse au labora-
toire de zoologie des mammifères.
151 a. — Propithecus sericeus A. Milne Edwards et A. Gran-
didier Ç (Holotype). — Le Propithèque soyeux.
Propithecus diadema sericeus M. Edw. et A. Grand.
Provenance ; Sambava, Côte N.-E. de Madagascar ; rapporté par
M. Guinet en 1872. — N» 16 (1887-755).
Individu adulte en assez bon état. Pas de tête osseuse.
151 è. — P. sericeus A. Milne Edw. et A. Grand.
Provenance ; côte N.-E. de Madagascar. — N® 17 (1887-756).
Individu adulte, état médiocre. Pas de tête osseuse.
149. — A. Grandidier. — iîec. et Mag. ZooL, 1867, p. 314.
Note. — Deux autres spécimens portent l’indication : type : mais ils ont été collectés
par la suite et proviennent de Madsanga.
150. — A. M.Edwards. — Rei>. Scient., 1871, p. 224.
151. — A. M. Edwards et A. Grand. — Rev. et Mag. de ZooL, 1872, p. 273.
Note : le terme de candidus a été mis en synonymie de P. deckenii par les deux
auteurs. Il ne nous paraît pas exact de rapporter sericeus à candidus comme l’a fait
Schwarz (Proc. ZooL Soc., 1931, p. 421).
— 444 —
Genre : INDRI E. Geofî. et Cuvier 1795.
152. — Indri brevicaudatus E. Geoff. (Néotype). — L’Indri à
queue courte.
Indri indri Gmelin.
Provenance : Madagascar, par M. Goudot en 1834.
Le véritable type ou type de Sonnerat apporté par Sonnerat en
1782, a été réformé à la suite d’une décision de l’Assemblée des
Professeurs le 19 novembre 1889, et très probablement détruit.
Nous choisissons le spécimen de Goudot qui a été le second exem-
plaire connu (I. Geofî Saint-Hilaire ; Catalogue des collections de
Mammifères 1851), pour le remplacer.
N® 5. Bon état. Pas de tête osseuse.
FAMILLE DES DAUBENTONIIDÉS
Genre : DAUBENTONIA E. Geofî. 1795.
153. — Sciurus madagascariensis Gmelin (Génotype et Holo-
type). ■ — Le Aye-aye de Madagascar.
Daubentonia madagascariensis (Gmelin).
Provenance : Partie occidentale de Madagascar, par M. Sonnerat,
qui en a fait don en 1782 au Jardin des Plantes. Unique en Europe
jusqu’en 1844.
Type du genre Daubentonia de Geoffroy (1795) et du genre Chei-
romys de Cuvier (1800).
Individu adulte en très bon état. Tête osseuse dans la peau.
152. — E. Geoff. — Mag. Encyclop., 1796, p, 46.
153. — Sonnerat. — Voyage Indes Orientales, II, 1782, p, 1.
445 —
TABLE DES TYPES PAR NOMS D’AUTEURS
Audebert (J. -B.).
Lemur rufus {129) 437
Blainville (H. M. Ducrotoy de).
Cheirogaleus furcifer (140) 440
COQUEREL (Ch.).
Otolemur agisymbanus [111] 442
Geoffroy Saint-Hilaire (Etienne).
Lemur alhimanus (125) 436
Lemur anjouanensis (126) 437
Lemur collaris (128) 437
Hapalemur griseus (131) 437
Cheirogaleus milii (135) - 439
Microcehus rufus (138) 440
Nycticehus jaaanicus (141) 440
Galago crassicaudatus (146) 442
Indri brevicaudatus (152) 444
Geoffroy Saint-Hilaire (Isidore).
Lemur rubriventer (123) 436
Lemur flaaiaenter (124) 436
Hapalemur olioaceus (132) 438
Lepilemur mustelinus (133) 438
Galago conspicillatus (144) 441
Gmelin (J.-F.).
Sciurus madagascariensis (153) 444
Grandidier (A.).
Lepilemur ruficaudatus (134) 438
Cheirogaleus samati (136) 439
Cheirogaleus gliroides {131) 439
Cheirogaleus Coquereli (139) 440
Propithecus Verreauxi (148) 442
Propithecus Coquereli (149) 443
Milne Edwards (A.).
Lemur johannae (130) 437
Propithecus coronatus (150) 443
Nycticebus cinereus (142) 441
— 446 —
Milne Edwards (A.) et Grandidier (A.).
Propithecus sericeus (151) 443
POUSARGUES (E. de).
Galago anomurus (145) 441
ScLATER (P. L.).
Lemur nigerrimus (121) 437
- 447 —
INDEX ALPHABETIQUE DES NOMS LATINS DE TYPES
ET DES NOMS DE GENRES
A
agysymhanus ( Otolemur) .... 442
anjouanensis (Lemur) 437
anomurus ( Galago) 441
B
brevicaudatus (Indri) 444
G
Cheirogaleus 439
Cheirogaleus coquereli 440
Cheirogaleus gliroides 439
Cheirogaleus samati 439
cinereus (Nycticehus) 441
collaris (Lemur) 437
conspicillatus ( Galago) 441
coquereli ( Cheirogaleus ) 440
coquereli (Propithecus) 443
coronatus (Propithecus) 443
crassicaudatus ( Galago ) 442
D
Daubentonia 444
F
flaviventer ( Lemur ) 436
furcifer (Lemur) 440
G
Galago 441
Galago anomurus 441
Galago conspicillatus 441
Galago crassicaudatus 442
Galago senegalensis 441
gliroides (Chirogaleus) 439
griseus (Hapalemur) 437
H
Hapalemur 437
Hapalemur griseus 437
Hapalemur olivaceus 438
I
Indri 444
Indri brevicaudatus 444
J
jaoanicus ( Nycticebus) 44C
johannse (Lemur) 437
L
Lemur 436
Lemur anjouanensis 437
Lemur collaris 437
Lemur flaoioenter 436
Lemur furcifer 440
Lemur Johannæ 437
Lemur nigerrimus 437
Lemur rubrioenter 436
Lemur rufus 437
Lepilemur 438
Lepilemur mustelinus 438
Lepilemur ruficaudatus 438
448 —
TABLE DES MATIÈRES
Page
Introduction . 432
Famille des Lémuridés 436
Sous-famille des Lemurinés 436
Sous-famille des Cheirogalinés 439
Famille des Lorisidés 440
Famille des Indriidés 442
Famille des Daubentoniidés 443
Table des types par noms d’auteurs 445
Index alphabétique des noms latins de types et des noms de
genres 447
~ 450 —
Sur la prétendue existence des Phoques
DANS LA RÉGION DE L’ILE ShADWAN (MeR ROUGE)
PAR Paul Budker.
Dans le volume 355 des Instructions Nautiques (« Mer Rouge
et Golfe d’Aden », édition de 1931), on trouve, page 115, lignes 4
et 5, la phrase suivante, extraite de la description de l’île Shad-
wan ^ :
« Shadwan signifie « phoque » et on sait qu’on rencontre des
phoques en Mer Rouge. »
Or, bien au contraire, on sait parfaitement qu’il n’existe pas de
phoques en Mer Rouge. Le Monachus albioenter (Bodd.), ou Phoque-
Moine, se trouve en Méditerranée, et descend dans l’Atlantique
jusqu’aux Canaries et même jusqu’au cap Blanc (Th. Monod). Mais
il n’a jamais été signalé dans la Mer Rouge, pas plus d’ailleurs qu’au-
cin autre Pinnipède (cf. Trouessart, 1898, et Allen, 1939). C’est
là une notion classique, et l’affirmation des Instructions Nautiques
a de quoi surprendre, car ces excellents ouvrages, qui contiennent les
plus précieux renseignements, sont rédigés avec un soin et une
précision extrêmes. Il m’a donc semblé intéressant, dans ce cas
particulier, de compulser toute la série de cette publication relative
à la Mer Rouge, pour tenter de retrouver la source de cette informa-
tion
Voici les indications données par les éditions successives du volume
Mer Rouge et Golfe dl Aden.
Edition de 1870. — Page 181 : dans la rubrique « Détroit de
Jubal » et sous le titre « Ile Shadwan, (ou Shidwân) » sont donnés
quelques renseignements sur l’île elle-même, mais il n’y est pas
question de Phoques.
1. L’île Shadwan se trouve dans le Nord de la Mer Rouge, à l’entrée du détroit de
Jubal. Sensiblement orientée NW-SE, elle mesure environ 8 milles de long et 2 milles
de large. Son extrémité SE porte un feu dont la position est : L = 27°27’ N. —
G = 34o’02’30” E.
2. Je suis heureux d’exprimer ici mes plus vifs remerciements à M. le Commandant
d’Autheville, pour l’obligeance et la courtoisie avec lesquelles il a bien voulu me
faciliter la consultation de la collection des Instructions Nautiques relatives à la Mer
Rouge. Je remercie également M. le Commandant Jeanson de l’accueil qu’il m’a
réservé et des renseignements qu’il m’a communiqués.
Bulletin du Muséum, 2^ s., t. XI, n“ 5, 1939.
— 451 —
Edition de 1885. — Page 50, rubrique Golfe de Suez : « Ile Shadwan,
ou des Phoques ».
Edition de 1895 (n° 762). — Page 79 ; « Shadwan, ou île des Pho-
ques » (ligne 1) et, au bas de cette même page, la note suivante : « Il
a été reconnu qu’il existait des Phoques dans la Mer Rouge, ce qui
explique ce nom donné à Fîle Shadwan. Les pêcheurs affirment en
avoir vu quelquefois dans la partie Nord et ils ont montré des défenses
et des peaux de cet animal. En 1831, des baleines ont été aperçues
près de Koseïr, et l’une d’elles vint s’échouer sur l’île de Senalir
(Lieutenant Wellsted, Journal of Royal Geographical Society) ».
Edition de 1913 (n® 960). — Page 99, ligne 33 : « Shadwan, ou île des
Phoques ». Et, en note infra-paginale, le même texte que celui de
l’Edition de 1895 ci-dessus.
Enfin, comme nous l’avons vu au début de la présente note ;
Edition de 1931 (n® 355). — Page 115, lignes 4 et 5 : « Shadwan
signifie « phoque » et on sait qu’on rencontre des Phoques en Mer
Rouge. »
D’autre part, le Red Sea and Gulf of Aden Pilot (8th Ed., 1932)
publié par le Service Hydrographique de l’Amirauté anglaise, donne,
dans le paragraphe consacré à l’île Shawdan, les renseignements
suivants :
« Shadwân Island means Seal Island, and it is known that Seals
existed in the Red Sea. » Cette phrase figure également dans l’édi-
tion précédente du même ouvrage, publiée en 1921, et on pourra
remarquer que la mention portée dans les Instructions Nautiques
françaises en est, à peu de chose près, la traduction.
Le Service Hydrographique de l’Amirauté Britannique a bien
voulu me confirmer l’origine de cette remarque sur les Phoques
de la Mer Rouge. Elle remonte à une communication faite le 14 mars
1836 à la Royal Geographical Society de Londres par le lieutenant
R. Wellsted, I. N., et relative à un voyage effectué par l’auteur en
Mer Rouge, entre Jiddah et le Ras Mohammed ^ ; on y trouve la
remarque suivante :
« It was known to the ancients that seals visited this sea. Shadwân
was called by them the Island of Seals. They are still seen in the
northern part of the sea by the fishermen, who, on several occasions,
showed us their skins and tusks. Whales hâve been seen near Kosaïr ;
and about five years ago, one was thrown ashore on the island of
Senâfir. »
Les notes infra-paginales figurant dans les Instructions Nautiques
1. Le Ras Mohammed est le cap terminant, au sud, la presqu’île du Sinaï ; Shadwan
en est située à un peu moins de 20 milles dans le S-W.
— 452 —
de 1895 et de 1913 sont la traduction de ce paragraphe, réduit à
deux lignes dans la dernière édition, comme nous venons de le
constater.
Par ailleurs, j’ai fait récemment un séjour à la Station de Biologie
de Ghardaqa (située en face, précisément, de l’île Shadwan) ; et le
Directeur de ce Laboratoire, M. H. A. Gohar, M. Sc., m’a affirmé
que « Shadwan » ne signifie nullement « phoque », en arabe ; ce mot
n’a même aucune signification particulière, zoologique ou autre, et
son étymologie est très imprécise. Et tous les Egyptiens que j’ai
interrogés à ce sujet m’ont fait la même réponse. Quant aux « pho-
ques », les pêcheurs n’en ont jamais entendu parler... On peut
d’ailleurs se rendre facilement compte, en suivant les citations
relatives aux phoques de Shadwan, comment on a pu passer insen-
siblement de la formule « île Shadwan, ou île des Phoques », à
« Shadwan veut dire phoque ».
Quant à ces prétendus phoques, que le Lieutenant Wellsted
n’a pas vus, mais dont on lui a montré des peaux et des défenses,
ce dernier mot (que j’ai souligné dans les citations précédentes)
peut probablement projeter quelque lumière sur leur origine. Car
si les Phoques n’ont pas de défenses, il existe dans la Mer Rouge
un mammifère marin qui en possède : c’est le Dugong : Dugong
dugon (P. L. S. Müller, 1776) dont les incisives se développent,
chez le mâle, jusqu’à former des tusks, des défenses, pouvant
atteindre de 15 à 20 centimètres de long. Et l’on peut légitimement
être porté à croire que ce sont sans doute des peaux et des inci-
sives de Dugong qui ont été présentées au Lieutenant Wellsted,
et qu’il aura prises pour des dépouilles de Phoques.
On ne saurait naturellement faire grief aux rédacteurs successifs
des ouvrages nautiques français et anglais consacrés à la Mer Rouge,
d’avoir ainsi reproduit l’observation du Lieutenant Wellsted et
son interprétation erronée des renseignements que lui avaient
donnés les pêcheurs du détroit de Jubal. Les Services Hydrogra-
phiques anglais et français, à qui j’ai communiqué les présentes
observations, m’ont d’ailleurs informé que les rectifications utiles
seront apportées dans les prochaines éditions des Instructions Nau-
tiques de la Mer Rouge et du Red Sea and Gulf of Aden Pilot.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum
1. Dugong dugon (P. L. S. Müller, 1776) = Halicore hemprichi, Ehrenberg ; H. lot-
tum, Hemprich et Ehrenberg ; H, tabernaculi, Ruppell ; II. cetacea, Heuglin (Allen,
1939).
— 453 —
BIBLIOGRAPHIE
Allen (Glover M.). — A check-list of African Mammals. Bull. Mus.
Comp. Zool. Harç. Coll, vol. LXXXIII, 1939.
Instructions nautiques. — Mer Rouge et Golfe d’Aden. — Editions de
1870, 1885, 1895, 1913, 1931.
Monod (Théodore). ■ — Phoques sahariens. La Terre et la Vie, t. II, n° 5,
mai 1932, pp. 257-261, figs.
Red Sea and Gulf of Aden Pilot, 7th Ed., 1921 — 8th Ed., 1932.
Trouessart (E.). — Catalogus mammalium, 1898.
Wellsted (Lieut^ R.). ■ — Observations on the Coast of Arabia between
Ras Mohammed and Jiddah. — Journ. Roy. Geogr. Soc. London, 6,
1836, pp. 51-96, fig. et 1 pl.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
31
— 454 —
Cas de morsure par un seul crochet d’une tête de vipère
Aspic, séparée du corps depuis 30 minutes
PAR Marie Phisalix.
Le cas de morsure de vipère dans les conditions sus-indiquées
n’a encore donné lieu à aucune auto-observation précise sur les
suites qu’elle peut comporter et la dose suffisante à produire tous les
symptômes de l’envenimation. C’est à ce titre que nous rapportons
la suivante faite au Laboratoire d’Herpétologie du Muséum le
4 mai 1939 vers 5 heures du soir.
L’incident s’est produit de manière assez banale, non comme on
pourrait le croire en maniant des vipères, car du printemps à l’au-
tomne de chaque année, nous pourrions être mordus à peu près
tous les jours ; mais en frôlant par mégarde une tête restée fixée à des
corps décapités : le crochet resté libre s’est planté dans la portion
terminale de notre pouce gauche.
Cette vipère avait — pensait-on — été privée la veille de sa réserve
de venin par compression des glandes venimeuses. Dans l’impossibi-
lité où se trouvait la tête, déjà exsangue, de diriger sa détente, elle
n’a pu user que de son appareil venimeux, d’ailleurs intact, et
l’instillation, aussi rapide que d’ordinaire, s’est faite sous pression,
par le mécanisme ordinaire de la morsure inoculante. La quantité
de venin introduite s’est révélée suffisante pour produire, au complet,
les symptômes et les lésions carctéristiques de l’envenimation.
Symptômes locaux. — • La sensation qui accompagne la morsure
est d’abord comparable à celle que produirait une piqûre d’aiguille ;
mais elle ne tarde pas à être suivie d’une douleur tenace, hors de
proportion avec le faible traumatisme produit.
Après compression et lavage du pouce mordu sous le filet d’un
robinet d’eau de source, puis séjour pendant 15 minutes dans l’eau
javellisée à 2 o/q, une période d’accalmie nous permet de terminer,
avec notre aide, les opérations en cours. Mais, au bout d’une demi-
heure déjà, la douleur locale s’accentue ; le pouce mordu enfle, et
prend une teinte rouge sombre ; l’œdème gagne la face dorsale de
la main et la première phalange des doigts ; d’autres taches appa-
raissent sur le poignet, sur la face interne de l’avant bras et du bras
jusqu’à l’épaule, avec un œdème douloureux, mais plus modéré que
Rulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 5, 1939.
— 455 —
sur la main ; en sorte que, en l’espace de 40 minutes, tout le bras
gauche, parsemé d’ecchymoses, donnait l’aspect d’un phlegmon en
voie de développement ; ce n’était que la signature des composants
à action locale phlogogène du venin.
Symptômes généraux. — Une heure seulement après la morsure,
les symptômes généraux commencent à apparaître, d’abord d’une
façon discrète, par une sensation de défaillance generale, un peu
d’ obnubilation de la oue et une légère poussée sudorale. Ces symptômes
non équivoques, que nous reconnaissions pour les avoir déjà éprouvés
à propos de la morsure d’un lézard venimeux d’Arizona et qui
avaient été suivis de syncopes, nous incitent à regagner notre domi-
cile. Par précaution, nous empruntons pour le trajet, la compagnie
d’un travailleur du laboratoire, M. le Spilmann, et déjà en cours
de route, surviennent des crampes d’estomac et celle des muscles
de la région lombaire.
A domicile, les symptômes précédents s’accentuent et se com-
plètent : des nausées suivies de vomissements ; la sudation devient
profuse ; elle est bientôt suivie d’une soif vive, puis d’un refroidis-
sement périphérique généralisé, autre signature de l’envenimation
vipérique et maximum au niveau des membres inférieurs. Thé
chaud et bien sucré, bu fréquemment et à notre soif, enveloppements
chauds contribuent à relever la température dans le cours de la
soirée. Jusque-là, ce sont des symptômes d’intensité moyenne, qui
auraient peut-être pu guérir tout seuls ; mais la dépression continue
du pouls, ses intermittences, toutes les 10 à 12 pulsations, et aussi
notre dévotion motivée au sérum antivipère nous ont engagée à
n’en pas davantage différer l’emploi : 10 cc. sont inoculés sous la
peau par M. Pierre Desgrez, et dans la soirée, 2 ampoules d’huile
camphrée ont été ajoutées pour parer à la dépression cardiaque qui
persistait.
La nuit se passe sans incidents autres que de fréquents réveils
provoqués par des exacerbations de la douleur locale et des crampes
d’estomac ; de l’opium, sous forme d’élixir parégorique, pris par
petites doses à chaque réveil, fait cesser les crampes et calme momen-
tanément la douleur locale.
Le lendemain matin, les symptômes généraux les plus gênants
avaient disparu ; restaient, d’abord l’action locale, aussi marquée
que la veille, mais pas plus, et l’état précaire du cœur et du pouls
qui, aujourd’hui seulement, commencent à se régulariser.
Sur le conseil du Taguet, venu obligeamment prendre de nos
nouvelles, un ouataplasme, appliqué sur la main, en a fait disparaître,
en l’espace d’une nuit, l’œdème rouge sombre, en réduisant beau-
coup la douleur.
Bien que la température soit remontée' à la normale, sans V avoir
- 456 —
dépassée, le lieu de pénétration du crochet, marqué par un petit
cercle blanc de nécrose cutanée, pouvait laisser subsister un léger
doute d’infection : mais la ponction n’a ramené qu’une sérosité
limpide et rougie par l’hémoglobine des hématies extravasées et
lysées. Donc, aucune complication septique, ce qui est d’ailleurs le
cas général, car les Vipères ont la bouche ordinairement propre, la
langue aussi et aussi les crochets ; elles n’ouvrent effectivement
la bouche que pour mordre ou pour saisir et dégluter leurs proies
vivantes ou pour bâiller ; elles ne tirent la langue de son fourreau
protecteur que pour manifester leur émotion ou palper les objets ;
les crochets au repos, avec les maxillaires qui les portent, sont
reployés contre le palais, et protégés par leur gaine, qui retient
toujours dans sa cavité un peu de venin qui s’y déverse au moment
de la morsure ; et ce venin a un certain pouvoir bactériolytique,
comme le Professeur Urbain et moi l’avons montré : donc lorsque
l’infection vient compliquer l’envenimation, c’est d’ordinaire le fait
du sujet mordu, qui n’avait pas aseptisé l’endroit de pénétration
des crochets, ou qui était déjà en puissance d’infection ; ce n’est pas
le fait de la vipère, car celles dont la bouche est le siège d’une inflam-
mation quelconque ne mordent pas.
Ainsi Faction locale manifeste, sans infection surajoutée, les
symptômes généraux caractéristiques, au complet, mais dont la
phase aiguë n’a duré qu’un dizaine d’heures, correspondent à une
envenimation simple et de moyenne intensité, telle qu’elle se produit
dans 80 à 85 o/o des cas de morsure.
Elle pose toutefois la question de la dose de venin nécessaire à la
produire.
La Vipère possédait cette dose dans la glande correspondant au
crochet qui Fa inoculée, et cependant ses glandes avaient été, pensait-
on, vidées la veille. Le venin se serait-il régénéré en 24 heures ?
c’est improbable d’après ce que nous savons de sa lenteur de régéné-
ration. Mais il pouvait y avoir eu un défaut de technique opératoire
dans le prélèvement du venin, et nous avons pu nous en convaincre
en examinant l’état des glandes des Vipères du même lot, que
le service des sérums de l’Institut Pasteur, nous avait obligeamment
passées : chez 13 sujets sur 15, les glandes étaient plates et vides ;
on n’en pouvait faire sourdre aucune trace de liquide ; par contre,
chez les deux autres, nous avons pu recueillir des quantités de venin
qui (pesé sec) correspondent à 4 et 4 mg. 5 par glande, soit 8 et 9 mg.
par sujet : Ces doses correspondent précisément à la moyenne dont
dispose, à un moment donné, une vipère pendant la saison d’été.
Il y avait donc eu défaut de technique ; la compression faite trop
en avant, trop près du canal excréteur avait fermé celui-ci et fait
refluer le venin dans Facimus.
Nous pouvons donc considérer que la dose de venin, suffisante à
— 457 ^
produire tous les symptômes locaux et généraux de l’envenimation,
est voisine de 4 milligrammes. Les doses supérieures déterminent des
envenimations graves, et la mort dans 10 °/o environ des cas de
morsures normales non traitées.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 458 —
Sur L’ORGANISATION, AU MuSÈUM, D’UNE COLLECTION PUBLIQUE
CONSACRÉE AUX RePTILES, BATRACIENS ET POISSONS D’EAU
DOUCE DE LA FRANCE.
PAR Léon Bertin.
Lorsque M, le Professeur Pellegrin prit possession, en 1937, de
la chaire de Zoologie (Reptiles, Batraciens et Poissons) du Muséum,
la collection publique des Vertébrés inférieurs de la France n’était à
peu près organisée que dans une de ses parties : celle des Poissons
d’eau douce, où figurait toutefois un trop grand nombre de dessins
et pas assez de pièces authentiques provenant de localités françaises.
L’admirable collection erpétologique de Rollinat était en vrac sur
un des côtés de la vitrine et n’offrait pour le visiteur aucune espèce
d’intérêt. Enfin les étiquettes explicatives ne répondaient que très
imparfaitement aux multiples questions d’ordre éthologique et
biologique qu’est amené à se poser un visiteur de culture moyenne.
Ayant reconnu la nécessité pressante d’une réorganisation com-
plète de cette collection, M. le professeur Pellegrin voulut bien me
faire confiance dans cette tâche à laquelle me préparaient de nom-
breuses années d’enseignement à la Faculté des Sciences (P. C. B.).
Actuellement, la nouvelle collection occupe une vaste vitrine de
dix mètres sur deux, située au rez-de-chaussée des galeries de Zoo-
logie. La lumière naturelle lui est assez généreusement prodiguée
dans toute son étendue. A son voisinage immédiat se trouve la col-
lection des Mammifères de France qui dépend du Service de M. le
professeur Bourdelle.
La visite de la vitrine doit être commencée par son petit côté
qui fait face à la porte d’entrée du musée. A cet endroit, un écriteau
en indique la destination et une première flèche, complétée ulté-
rieurement par quelques autres, marque au visiteur l’ordre dans
lequel il doit examiner successivement les Reptiles ( Sauriens,
Ophidiens, Chêloniens), les Batraciens (Urodèles, Anoures) et,
finalement, les Poissons d’eau douce (Cartilagineux, Osseux).
Chacune des grandes vitres de la vitrine délimite en quelque sorte
une « page » consacrée à une famille zoologique et doit être « lue »,
par conséquent, de haut en bas. Sur la planche supérieure se trouve
l’étiquette de famille indiquant le nom et les principaux caractères
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 459
de celle-ci. Immédiatement au-dessous figure généralement une
« pièce montée » prise pour type. Enfin les diverses espèces sont
montrées à tour de rôle dans leur morphologie, leur éthologie et leur
embryologie. La collection Rollinat a fourni ici les développements
complets de plusieurs espèces ovipares ou ovovivipares de Reptiles
et de Batraciens. On admirera principalement ceux du Lézard vert,
du Lézard des murailles, de l’Orvet, de la Couleuvre à collier et de la
Couleuvre lisse, de la Cistude d’Europe, du Crapaud accoucheur,
de la Grenouille verte, de la Salamandre tachetée, etc. Pour les
Poissons, la variété est moindre et il a suffi d’établir la comparaison
entre une espèce à développement direct (Saumon) et une espèce à
croissance larvaire suivie de métamorphoses (Anguille).
Sur les 100 mètres de rayons^ que comporte la vitrine sont dis-
posés au total 115 bocaux de Reptiles, 90 de Batraciens et 65 de
Poissons d’eau douce. Les pièces montées en peau sont au nombre
de 27. Parmi elles se trouvent un grand Silure ( Silurus glanis)
de 1 m. 20 pris dans le Doubs et un Esturgeon pêché dans la Seine,
en 1823, à une époque où les eaux de ce fleuve n’étaient pas encore
suffisamment polluées pour en interdire l’accès aux espèces migra-
trices.
Les étiquettes, au nombre de 160, ont été rédigées de la manière
suivante : 1° le nom vulgaire (en caractères rouges) de l’animal
considéré ; 2° son nom latin ; 3*^ les renseignements essentiels sur
ses mœurs et son habitat. Les développements sont expliqués par
des étiquettes distinctes que complètent au besoin des index fixés
aux bocaux. Quelques cartes de distribution géographique ont été
placées en certains endroits. L’une d’elles fait suivre d’année en
année l’invasion du bassin du Rhône par le Sandre ( Sander lucio-
perca) d’origine rhénane. Une autre explique la dispersion des larves
d’ Anguille sous l’influence des transgressions océaniques.
L’aspect agréable des diverses parties de la vitrine est dû à l’emploi
de couleurs harmonisées : le blanc des planches et des étiquettes,
le rouge et le noir des lignes écrites, l’argenture des bocaux et des
sous-verres. Ces derniers, au nombre d’une vingtaine, sont des
aquarelles extraites des ouvrages suivants : la Vie des Reptiles de
la France centrale de Raymond Rollinat (1934), les Poissons et le
Monde vivant des eaux de Louis Roule (1926-1936). J’adresse mes
remerciements à la maison d’édition Delagrave qui m’a fait don
de ces aquarelles. Leur intérêt est de montrer les animaux dans
leurs habitats respectifs et avec les couleurs si belles qu’ils ont à
1. La disposition de ces rayons a fait l’objet d’une étude préalable au cours de
laquelle il nous est apparu que le plus inférieur d’entre eux doit être au moins à 75 cen-
timètres du plancher. Tout objet placé au ras du sol, et à moins qu’il ne puisse être
vu en norma wrticalis, est systématiquement dédaigné par la plupart des visiteurs.
460 —
l’état de nature. Les parures de noces s’y expriment dans tout leur
éclat.
A côté d’une énorme tête de Vipère en carton peint figure une
très fine dissection due à Phisalix. Elle-même a rédigé égale-
ment la notice sur le traitement sérothérapique des morsures et
rassemblé les éléments d’une trousse antivenimeuse.
J’ajoute que la collection est complétée, au premier étage de la
galerie de Zoologie, par une vitrine où sont exposés une trentaine
de moulages galvanoplastiques de Reptiles et de Batraciens du sud-
ouest de la France. Ces merveilleux objets ont été réalisés, vers la
fin du siècle dernier, par le célèbre erpétologiste girondin Fernand
Lataste (1847-1934). Lui et Raymond Rollinat (1859-1931) sont
ainsi à l’honneur dans notre grand musée national.
Je rends hommage, pour finir, à l’activité dont ont fait preuve
notre agent technique, Albert Prêtre, et notre calligraphe, Marcel
Fortier. Grâce à ces multiples concours, la nouvelle collection
des Reptiles, Batraciens et Poissons d’eau douce de France sera sus-
ceptible d’intéresser le grand public et contribuera, je l’espère, à
faire disparaître bien des idées inexactes et des préjugés relatifs à
certains des Vertébrés inférieurs de notre pays.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 461 ~
Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Amygdala
ET DE PULLASTRA
(Moll. Lamellibr.)
PAR Ed. Lamy et E. Fischer-Piette.
Parmi les espèces rangées par Lamarck (1818, Anim. s. vert., V)
dans les Venus, deux {decussata L. et truncata Lk.) appartiennent
au genre Amygdala Rômer, 1857, qui a pour type V. decussata h.,
et sept {pullastra Mtg. [auquel il faut réunir les Venerupis perforans
Mtg. et nucléus Lk.], geographica Ch., glandina Lk., corrugata Lk.,
galactites Lk., anomala Lk., exilis Lk.) au genre Pullastra Sowerby,
1827, dont le type est V. pullastra Mtg.
Venus decussata Linné.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 81) a indiqué que, dans la
collection Linnéenne, les types du V. decussata Linné (1758, Syst.
Nat., ed. X, p. 690) sont des spécimens Méditerranéens concordant
bien avec les figures 455 et 456 de Chemnitz (1784, Conch. Cah.,
VII, p. 58, pl. 43).
Cette espèce de FOcéan Atlantique (depuis l’Angleterre jusqu’au
Portugal) et de la Méditerranée, qui est le V. florida Poli [non Lk.]
(1795, Test. utr. Sicil., t. II, p. 97, pl. XXI, fig. 16-17), constitue
le type du sous-genre Amygdala Rômer, 1857.
Elle est représentée par deux formes distinctes ;
L’une, Océanique, a un contour rhomboidal avec région posté-
rieure large, anguleuse, tronquée, et possède une sculpture grossière
fortement treillissée.
L’autre, Méditerranéenne, montre une forme ovale, allongée,
avec région postérieure arrondie, et est ornée d’une sculpture plus
fine.
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893, Moll. mar. Roussillon,
II, p. 434) ont établi que cette 2® forme, pour laquelle Locard
(1886, Bull. Soc. Malac. France, III, p. 249, pl. VII, fig. 2) a proposé
le nom de T. extensus, est, en réalité, l’espèce Méditerranéenne
typique de Linné, tandis que la 1^® eorrespond à une variété qui est
le V. fusca Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3281).
Avec cette espèce Européenne Lamarck (p. 607) a confondu des
formes exotiques.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 462 —
On trouve, en effet, dans la collection du Muséum de Paris sept
cartons qu’il a déterminés V. decussata.
Un premier porte un individu (39 X 28 mm.) et une valve gauche
(37 X 26 mm.) qui sont bien des T, decussatus L. ayant la forme
ordinaire rhomboïdale.
Sur un deuxième, étiqueté var. [3], il y a un spécimen analogue
(47 X 34 mm.).
Deux exemplaires (49 X 33 et 48 X 31 mm.), indiqués comme
ayant été déterminés par Lamarck, correspondent à la forme Médi-
terranéenne transverse appelée T. extensus par Locard et tenue
pour typique parBucQuov, Dautzenberg, Dollfus.
Trois autres cartons, étiquetés var. [4], portent respectivement
un (29 X 22 mm.), deux (20 X 15 et 19 X 14 mm.), et cinq indi-
vidus (dont la taille varie de 25 X 18 à 20 X 15 mm.), tous
rapportés de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803) :
ces divers échantillons paraissent être des Tapes çariegatus
SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 696, pl. CLI, fig. 133-138),
espèce du Japon, des Philippines et d’Australie.
Sur un 7® carton on trouve un spécimen (38 X 22 mm.), de Nou-
velle-Hollande, qui aurait été également déterminé par Lamarck :
c’est une coquille oblongue, très inéquilatérale, d’un fauve-grisâtre
avec sommets violacés et rayons interrompus de taches brunes et
blanches ; elle est ornée de côtes radiales qui, crénelées et décussées
sur la région antérieure, deviennent plus espacées et subgranuleuses
sur la postérieure ; elle nous semble correspondre au Tapes Bruguierei
Hanley [Uenus] (1856, Cat. Rec. Bw. Sh., p. 362, pl. XV, fig. 59),
établi sur les figures 4 a-ô de la planche 283 de Y Encyclopédie Métho-
dique.
Venus truncata Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris, Lamarck (p. 608) a
étiqueté V. truncata deux individus (33 X 24 et 31 X 23 mm.)
rapportés de Nouvelle-Hollande par Péron et Lesueur (1803).
Ils offrent la plus grande ressemblance avec le Tapes decussatus L.
et Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 358) pensait qu’ils
en représentaient une variété. Ils doivent appartenir à l’espèce de
l’Océan Indo-Pacifique nommée d’abord Venus decussata par
Dunker (1861, Moll. Japon, p. 26), puis identifiée au Venus Philip-
pinarum A. Adams et Reeve (1850, Zool. Voy. a Samarangy>, Moll.,
p. 79, pl. XXII, fig. 10) par Lischke (1870, Japan. Meer. -Conch., I,
p. 115), qui lui a réuni comme variétés les Tapes indiens (Hanley,
mss.) SowERBY (1852, Thés. Conch., II, p. 694, pl. CLI, fig. 146-147),
japonicus Deshayes [non Gmelin] (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneri-
— 463 —
dæ », p, 181) et semidecussatus (Deshayes mss.) Reeve (1864,
Conch. Icon., pl. XIII, fig. 67).
Venus pullastra Montagu.
Le Venus pullastra Montagu (1803, Test. Brit., p. 125) est le type
du sous-genre Pullastra Sowerby, 1827, que Jukes-Browne
(1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 93) a cru pouvoir rattacher
aux V enerupis plutôt qu’aux Tapes
Locard (1886, Bull. Soc. Malac. France, III, p. 253, pl. VII,
fig. 3) a admis que le V. pullastra typique de Montagu possède un
contour rhomboïdal court avec région postérieure tronquée et il a
donné le nom de T. pullicenus (1886, loc. cit., p. 259, pl. VII, fig. 4)
à la coquille « oblongo-os’ata » décrite par Lamarck (p. 608) : d’après
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893), Moll. mar. Boussillon,
II, p. 408), cette deuxième forme, plus transverse et arrondie à ses
extrémités, correspond à la variété ooata Jeffreys (1863, Brit.
Conch., II, p. 357).
Venerupis perforans Montagu.
Cette forme, prise par Lamarck (p. 506) comme type de Venerupis,
est une anomalie du T. pullastra Mtg. due à un habitat spécial : en
effet celui-ci se rencontre parfois logé à l’intérieur de trous creusés
dans la pierre par des Mollusques perforants : la coquille, gênée dans
son développement, est alors fréquemment déformée et constitue
une variété qui est le Venus perforans Montagu (1803, Test. Brit.,
p. 127, pl. III, fig. 6) = V. saxatïlis Fleuriau de Bellevue (1802,
Journ. de Physique, LIV, pp. 349 et 354).
Venerupis nucléus Lamarck.
Le Venerupis nucléus Lamarck (p. 507), figuré par Delessert
(1841, Bec. Coq. Lamarck, pl. 5, fig. 1 a-e), n’est, d’après Bucquoy,
Dautzenberg, Dollfuss (1893, Moll. Boussillon, II, p. 407), qu’une
forme rabougrie de la var. saxatilis du T. pullastra Mtg.
Venus geographica Chemnitz.
Le Venus geographica Chemnitz (1784, Conch. Cah., VII, p. 45,
pl. 42, fig. 440) est une variété du T. pullastra Mtg. : de taille toujours
plus faible, elle possède une forme ordinairement plus transverse et
1. La réunion des Venerupis et des Pullastra avait déjà été proposée par Récluz
en 1857 [Journ. de Conchyl., VI, p. 18).
é
— 464 —
une sculpture plus délicate, à stries rayonnantes moins accentuées et
même parfois obsolètes sur la partie médiane des valves,
La coloration originale, telle qu’elle a été figurée par Chemnitz,
se compose de linéoles brunes formant en s’entrecroisant un réseau à
larges mailles.
Lamarck (p. 607) indique comme références pour le V. geogra-
phica les figures 2 a-b de la planche 283 de V Encyclopédie Méthodiq xe :
mais, d’après Deshayes (1835, Anim, s. vert., 2® éd., VI, p. 356),
elles représentent une espèce différente originaire de l’Inde.
Venus glandina Lamarck.
Cette espèce, représentée par Delessert (1841, Rec. Coq. Lamarck,
pl. 10, fig. 7 a-c), a été indiquée par Lamarck (p, 608) comme
habitant les mers de la Nouvelle- Hollande et n’étant peut-être qu’une
variété du T. decussatus L.
Deshayes (1835, Anim. s. vert., 2® éd., VI, p. 358), qui avait
examiné les types dans la collection du Muséum de Paris, pensait
qu’il y avait erreur dans l’indication d’habitat et qu’il s’agissait
d’une variété Méditerranéenne du Tapes geographicus Ch. ; c’est en
effet ce que confirme pleinement l’étude ce ces types qui consistent
en quatre coquilles (longues de 24 à 22 mm.) étiquetées par Lamarck
V. glandina sur un carton portant la mention « H*!® «,
Locard (1886, Bull. Soc. Malac. France, III, p. 323), qui avait
vu ces spécimens, les trouvait également conformes à certaines
coquilles des côtes de France et croyait aussi à quelque confusion
d’étiquette.
Cependant Rômer (1864, Malak. Blatt., XI, p. 77) a regardé le
V. glandina comme une espèce des Philippines, dont il possédait des
spécimens concordant avec les figures de Delessert.
Venus corrugata Lamarck.
Lamarck (p, 604) a réuni, sous le nom de V. corrugata, deux
formes ;
L’une, dont le type (60 X 45 mm.) existe au Muséum de Paris,
est originaire des mers de la Nouvelle- Hollande : cette coquille, qui
est intérieurement jaune, avec régions antérieure et postérieure
maculées de violet, et dont les valves sont ornées de rides transver-
sales décussées par de petites stries longitudinales, appartient, dans
le genre Marcia, au sous-genre Katelysia et doit prendre le nom de
K. rhytiphora Lamy (1935, Bull. Mus. Paris, 2® s., VH, p. 358).
L’ autres espèce, que Lamarck n’avait pas eu l’occasion de voir,
est le Venus obsoleta Chemnitz (1784, Conch. Cab., VH, p. 50,
pl. 42, fig. 444) = V. corrugata Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XlII,
— 465 —
p. 3280) : elle possède une coquille qui est ornée de rides concen-
triques ondulées dans la région médiane et qui est intérieurement
blanche avec région postérieure violette. C’est une forme Ouest-
Africaine qui est le Chama lunot d’AoANSON (1757, Hist. nat. Sénégal,
Coq., p. 227, pl. 11, fig. 11) = Venus senegalensis Gmelin (1791,
loc. cit., p. 3282) ; elle se montre tellement voisine du Tapes pullastra
Mtg. qu’elle peut lui être rattachée à titre de variété (1910, Daut-
ZENBERG, Faune malac. Afrique occid.. Actes Soc. Linn. Bordeaux.
LXIV, p. 136) 1.
Cette espèce descend jusqu’au Cap de Bonne-Espérance et, d’après
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1893, Moll. Roussillon, II,
p. 407), ce sont des exemplaires de cette dernière provenance qui
ont été nommés Tapes dactyloides par Sowerby (1852, Thés. Conch.,
II, p. 691, pl. CEI, fig. 129).
Venus galactites Lamarck.
Le V. galactites Lamarck (p. 599), d’Australie, possède une
coquille offrant l’aspect d’un Cypricardia et pourvue d’une sculpture
décussée où les stries radiales sont les plus développées. Cette forme
a été rangée par Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London,
XI, p. 93) dans le sous-genre Pullastra, tandis que B.-C. Cotton
et F.-K. Godfrey (1938, Moll. South Australia, p. 245) la classent
parmi les V enerupis.
Dans la collection du Muséum de Paris les types de cette espèce
étiquetés par Lamarck consistent en une valve droite (60 X 35 mm.)
et un individu (42 X 25 mm.) rapportés du Port du Roi George par
Péron et Lesueur (1803).
Venus anomala Lamarck.
Pfeiffer (1869, Conch. Cab., 2® éd., Veneracea, p. 249) a identifié,
avec doute, le Venus anomala Lamarck (p. 609) au V. monstrosa
Chemnitz (1784, Conch. Cab., VII, p. 50, pl. 42, fig. 445-446 a-b).
Mais ce dernier est, dans les Petricola, le type de la section Clau-
diconcha P. Fischer, 1887, qui comprend des espèces très inéqui-
valves, chez lesquelles le bord de la valve droite forme une expansion
irrégulière enveloppant celui de la gauche resté normal.
Dans la collection du Muséum de Paris, un premier carton porte
un individu (25 X 17 mm.) qui, indiqué comme ayant été déterminé
V. anomala par Lamarck, provient de la baie des Chiens marins
1. Les collections du Muséum de Paris renferment un grand échantillon de Port-
Etienne (Mission A. Gruvel, 1908-09) qui correspond très exactement à la figure de
Chemnitz.
— 466 —
et a été étiqueté primitivement, peut-être par Péron (1803),
« Tellina virgulata ».
Sur un deuxième carton, étiqueté var. [2] par Lamarck, on trouve
deux exemplaires de Nouvelle-Hollande plus allongés transver-
salement (31 X 13 et 28 X 12 mm.) et moins tronqués en arrière
que le spécimen-type.
L’examen de ces types montre qu’il s’agit d’un Tapes allongé
n’ayant rien de commun avec les Claudiconcha et paraissant pouvoir
être identifié au Tapes fabagella Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus.
« Veneridæ », p. 182), qui est rangé par Jukes-Browne (1914, Proc.
Malac. Soc. London, XI, p. 93) dans les Pullastra
Cette espèce, ornée de fines stries concentriques, devenant lamel-
leuses sur la région postérieure, se rencontre en Nouvelle-Zélande, en
Tasmanie et en Australie (Nouvelle-Galles du Sud).
Venus exilis Lamarck.
Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus., « Veneridæ », p. 156) a men-
tionné le V. exilis Lamarck (p. 609) comme une espèce restée dou-
teuse.
Le type, conservé au Muséum de Paris, est un petit individu
(16 X 14 mm., 5), en partie brisé, de provenance inconnue : il se
pourrait que ce fût un jeune du V. anomala Lk.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. D’après Marwick (1927, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., LVIl, p. 633), il
semble bien que ce T. fabagella Desh. est une forme jeune du Vsnus Largillierti Phil.
[= iniermedia Q. et G. (non de Serres)], qui a été pris par Finlay (1927, ibid., LVIl,
p. 471) pour type d’un nouveau ^enre Paphirus.
— 467 —
Les Huîtres et le Calcaire
I. Formation et structure des « chambres crayeuses ». Introduction
A LA RÉVISION DU GENRE PYCNODONTA F. de W.
PAR Gilbert Ranson.
1° Les diverses couches de la coquille des huîtres. Le problème du
calcaire chez les huîtres.
La structure de la coquille des huîtres est connue depuis fort
longtemps ; de nombreux auteurs Font étudiée aussi bien sur les
huîtres vivantes que sur les fossiles. On sait qu’elle est assez parti-
culière. En effet, le test des Lamellibranches en général, est formé
d’une couche externe, prismatique et d’une couche interne lamel-
leuse, feuilletée. La première est recouverte d’une cuticule épider-
mique non calcifiée, très sclérifiée, brune, appelée périostracum.
Une coquille comprend donc généralement trois couches distinctes :
nacrée ou perlière, prismatique et épidermique.
Le périostracum prend naissance dans un sillon du bord du man-
teau, se recourbe au bord de la coquille et enveloppe celle-ci. De
cette façon, la face externe du manteau, appliquée sur la face interne
de la coquille, est toujours complètement à l’abri du milieu extérieur.
Les couches prismatiques et nacrées prennent donc leur aspect
définitif dans des conditions tout à fait spéciales, en dehors du milieu
intérieur et en dehors de toute action directe du milieu extérieur.
La plupart des auteurs ont toujours déclaré qu’il n’y avait pas de
périostracum chez l’huître. Cependant Kœnigsborn en 1877,
affirme qu’il en existe un et Leenhardt, en 1926, le retrouve.
Ce dernier affirme qu’il existe un périostracum chez l’huître comme
chez les autres Lamellibranches. En réalité, on trouve bien effec-
tivement une membrane prenant naissance dans le sillon du bourrelet
marginal du manteau, exactement comme le périostracum, mais
elle ne subit pas la même transformation ; elle ne devient pas une
formation sclérifiée, i indépendante, enveloppant la coquille. Il y a
donc chez tous les Lamellibranches, y compris les huîtres, une mem-
brane « pré-périostracale », si je puis dire. Mais chez les huîtres elle
ne se transforme pas en périostracum. Nous allons voir ce qu’elle y
devient.
Les mouvements d’oscillation des bords du manteau présentent,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 468 —
chez les huîtres, une grande amplitude car le manteau est très
contractile contrairement à celui des autres Lamellibranches,
Lorsqu’il se rétracte à l’intérieur des valves, il entraîne avec lui la
membrane dont il est question ci-dessus ; celle-ci ne se rompt pas,
car elle est relativement élastique, si la rétraction n’est pas trop
forte. Dans le cas contraire, elle est rompue. Mais immédiatement,
le bord du manteau, continuant à sécréter de la nouvelle membrane,
la soude sur la face interne de la coquille à l’endroit où il s’est
immobilisé. Ainsi, la cavité virtuelle entre le manteau et la coquille
se trouve immédiatement fermée. Puis, dès que les conditions sont
propices, le bord du manteau active sa sécrétion, s’étale extérieure-
ment, enveloppé par la membrane. A l’instant où cette dernière se
recourbe au bord du manteau pour venir le recouvrir extérieurement,
la zone marginale externe du bourrelet palléal qu’elle recouvre
tout de suite, sécrète sur sa face interne les éléments qui vont
former la couche prismatique, suivant un processus sur lequel je ne
peux m’étendre ici. Mais, alors que chez les autres Lamellibranches
la lame périostracale sclérifiée durcit et s’individualise, chez l’huître
elle reste molle et se soude complètement avec la couche prisma-
tique dont elle est indistincte par la suite. Cette croissance s’effec-
tuant assez rapidement va être de courte durée ; bientôt le manteau
se rétracte, brisant la membrane pour, d’un nonveau point de départ
interne, en étaler une autre suivant un angle plus ou moins grand
avec la précédente selon les conditions du milieu. Le tissu prisma-
tique sécrété pendant ce court espace de temps sera donc peu abon-
dant, car sa formation cesse dès que le manteau est rétracté ; la
couche prismatique a environ 1 à 2 dixièmes de mm, d’épaisseur ;
elle constitue les écailles brunes recouvrant la valve supérieure de
l’huître. C’est elle qui supporte le pigment violacé disposé en bandes
s’élargissant vers le bord de la coquille chez Gryphæa angulata. Ces
écailles sont souvent absentes car elles sont facilement détruites
par divers agents du milieu extérieur. Minces et peu calcifiées
elles sont assez élastiques ; elles se poursuivent intérieurement
dans la coquille, par les lamelles de la couche interne. La valve infé-
rieure n’a pas de tissu prismatique ; c’est immédiatement du tissu
lamelleux subnacré qui se soude à la membrane marginale. La valve
inférieure de l’huître est donc entièrement et uniquement constituée
par du tissu lamelleux subnacré.
J’ai pu suivre sous le microscope binoculaire, avec un fort grossis-
sement, l’objectif plongeant dans l’eau, la sécrétion par le bord du
manteau, de la membrane marginale en question et l’apparition des
premiers éléments de la couche prismatique avec le début de la
formation de cette dernière. J’y reviendrai dans la seconde partie
de cette étude.
Dans les deux valves de l’huître ce sont donc les couches lamel-
469 —
leuses internes qui prédominent formant la couche subnacrée. On
ne peut pas parler, pour les huîtres, de couche nacrée car la nacre,
on le sait, est constituée par de l’aragonite ; le test des huîtres
contient uniquement de la calcite.
Il existe dans la coquille de l’huître une autre formation très
importante, quelquefois absente, mais souvent très développée ;
c’est la couche blanche, d’aspect crayeux. Chaque couche plus ou
moins épaisse se trouve interposée entre deux lamelles de substance
subnacrée. L’espace compris entre deux lamelles de cette dernière
est parfois vide ; c’est pourquoi on lui a donné le nom de « chambre )).
C’est la raison pour laquelle, par généralisation on parle de « cham-
bres crayeuses » pour désigner ces couches blanches. Cette dénomina-
tion laisse supposer qu’il s’agit d’espaces remplis secondairement
par la substance crayeuse, ce qui n’est pas exact. On a seulement
cette impression parce que la couche blanche est plus épaisse que
la lamelle subnacrée sur laquelle elle repose ou qui la recouvre.
Mais lorsqu’on assiste à la naissance de la couche crayeuse, comme
nous le verrons plus loin, on s’aperçoit nettement qu’il n’y a pas de
« chambre », mais sécrétion progressive d’une masse calcaire blanche
qui s’épaissit et qui, à un moment donné, est recouverte par une
lamelle de conchyoline.
On connaît depuis longtemps la région exacte du manteau sécré-
tant chaque partie du test de l’huître. Mais on connaît bien moins
les conditions de l’absorption et de la sécrétion du calcaire par ce
Mollusque. Le problème du rapport de la matière organique au
calcaire lors de la formation des divers éléments de la coquille est,
lui-même, bien loin d’être résolu. C’est sur ces deux questions que
mes recherches ont porté depuis quelques années. C’est le résultat
de mes observations et expériences que je vais exposer successive-
ment sous le titre général de la présente note.
2° Les conditions de la formation des couches blanches, crayeuses.
Dès 1838, Gray signalait très nettement la matière crayeuse
blanche, opaque, souvent interposée entre les lamelles de l’huître
commune. En 1839, Laurent parle de « chambres remplies d’eau
putride » et de « chambres remplies de substance crétacée fibreuse ».
En 1847, Carpenter signale bien des couches de particules cal-
caires, d’aspect crayeux, mais il ne les considère pas comme faisant
partie de la propre structure de la coquille ; d’après lui, les particules
de carbonate de chaux, dont elles sont formées, ne sont pas reliées
par un substratum organique. En 1857, Schlossberger étudiant
la composition chimique des coquilles de Mollusques, donne le
résultat de l’analyse de coquilles d’huîtres, pour chaque couche. Il
signale la substance crayeuse et lui trouve 88,59 % de Co*Ca,4,70 %
de substance organique et 6,71 % d’autres sels. Elle contient donc
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
32
— 470 —
bien de la matière organique comme les autres couches, contraire-
ment à ce que pensait Carpenter, mais on ne sait pas sous quelle
forme. G. Rose, en 1858, a observé les « chambres crayeuses » et les
décrit comme masses, blanches comme neige et terreuses ; sous le
microscope il y voit des grains et des petits bâtonnets de forme
toujours irrégulière ; il pense que le terme de couche crayeuse n’est
pas justifiable car cette couche n’a de commun avec la craie que
l’aspect terreux, mais pas du tout la structure, ce qui est tout à fait
exact. Cependant cette expression comprise dans le sens de couche
d’aspect crayeux peut continuer à être employée.
Plus récemment H. Douvillé (1907 et 1936), puis Bôggild
(1930) ont traité de la structure minéralogique de ces couches. Pour
le dernier, elles apparaissent formées de feuilles verticales très fines
qui, en section parallèle à la surface de la coquille, sont orientées
dans toutes les directions possibles. D’après Douvillé (1936) la
couche blanche serait formée, comme les autres couches, de fines
lamelles, mais dressées et à structure entrecroisée.
SouTHEKN, en 1916, a étudié les conditions de la formation des
« chambres » chez les Huîtres : des « chambres à eau » et des « cham-
bres crayeuses ». Il relie leur formation au fonctionnement de la
glande génitale. Après la ponte, la cavité gonadiale intervalvaire
est trop grande pour la masse viscérale amaigrie de l’animal. La
formation de « chambres à eau » aurait pour fonction de réduire
rapidement, en dimensions, cette cavité. Cependant je dois noter
que la plupart des huîtres n’ont pas de « chambres à eau » ; leurs
gonades fonctionnent pourtant exactement de la même façon.
Quant aux chambres crayeuses, elles seraient formées en hiver et au
printemps quand la cavité gonadiale doit rapidement s’accroître
par suite de l’épaississement de la glande génitale. On ne voit pas
bien comment l’épaisissement seul des valves peut accroître la
cavité intervalvaire. Les vieilles huîtres qui ne croissent plus en
longueur mais seulement en épaisseur ont leur cavité intervalvaire
réduite à la plus simple expression et l’animal est en général très
maigre ; leur glande génitale ne fonctionne plus depuis bien long-
temps ou tout au plus d’une manière très faible. Lorsque l’on veut
expliquer un phénomène par ses conséquences, on arrive bien rare-
ment à la solution exacte ear on ne peut pas expliquer l’antécédent
par le conséquent. En effet, dans la nature, les faits s’enchaînent de
telle façon que l’un (l’antécédent) détermine le suivant (le consé-
quent) et si l’on veut comprendre un phénomène, la pensée doit
suivre le déroulement logique des faits et non pas raisonner à l’envers.
En 1926, Leenhardt parle de régions blanches où la matière
organique est peu abondante. Il pense qu’il s’agit de zones ereuses
de la coquille où l’animal dépose plus de calcaire que de matière
organique. D’après lui, le processus de leur remplissage est le sui-
— 471 —
vant : le manteau étant en mauvais contact avec ces parties de la
coquille y dépose difficilement des lamelles organiques qui dès lors
ne se forment plus. Au contraire, le mucus calcigène s’amasse dans
ces excavations et y dépose le calcaire qu’il contient. Cette hypothèse
est très intéressante et à retenir. En effet, nous aurions ici la dissocia-
tion accidentelle des deux temps de la sécrétion de la coquille :
sécrétion d’une membrane de conchyoline par les plateaux des
cellules et sécrétion de mucus chargé de calcaire rejeté par les
cellules muqueuses caliciformes de l’épithélium palléal, ce mucus
calcaire se combinant secondairement avec la membrane de con-
chyoline où le calcaire cristallise.
C’est surtout J. H. Orton et C. Amirthalingan qui, par leur
travail de 1926, ont apporté la contribution la plus importante et la
plus intéressante à la connaissance du mode de répartition et de
formation des dépôts crayeux de la coquille d’huître et de leur
structure. Il s’est adressé à Ostrea edulis L. et Gryphæa angulata
Lmk. Toutes les observations antérieures de J. II. Orton, faites
dans la nature, sur le métabolisme du calcaire chez les huîtres et
autres animaux marins, en relation avec les variations des conditions
naturelles du milieu où ils vivent, sont extrêmement précieuses.
D’après les auteurs, le dépôt crayeux chez O. edulis est fréquent
et abondant au niveau de la chambre exhalente surtout. Il s’y trouve
sur les deux valves ; il est plus faible à la valve droite, supérieure,
plate, qu’à la valve inférieure gauche, concave. Des centres crayeux
moins importants se trouvent en divers endroits du bord de la
coquille, mais surtout de la valve inférieure. Chez G. angulata,
disent les auteurs, le dépôt de matière crayeuse à la face interne de
la coquille est beaucoup plus fréquent et abondant que chez la
précédente ; sa disposition est beaucoup plus irrégulière ; les dépôts
crayeux comme chez la jeune O. edulis semblent toujours remplir
des creux, des crevasses ou autres espaces. La cavité de l’umbo
quelquefois profonde est cependant souvent remplie d’une épaisse
couche de matière crayeuse. Des coquilles percées et replacées en
mer présentent un fort dépôt de matière crayeuse dans quelques cas
autour de la région percée ; ceci n’a jamais lieu chez O. edulis.
Pour les auteurs, la fonction de ces dépôts est de remplir rapide-
ment les dépressions sous le manteau, de réduire très rapidement
l’espace palléal. La vitesse de sécrétion de la substance nacrée est
beaucoup plus lente que celle de cette substance crayeuse. C’est
l’absence de contact entre le manteau et la coquille qui serait le
stimulus provoquant de tels dépôts. La localisation d’un dépôt
crayeux au niveau de la chambre exhalente, chez O. edulis, s’explique
par le déeollement fréquent du manteau à ce niveau par suite du
courant d’eau s’y produisant. Il y aurait ainsi stimulus constant
à la sécrétion de matière crayeuse.
— 472 —
Enfin, les auteurs, dans un chapitre sur la nature du dépôt
crayeux, signalent qu’il est très mou, se réduisant facilement en
poudre et, quoique apparemment amorphe à l’œil nu, il a une
structure microcristalline si on l’examine au microscope polarisant.
Ils attirent l’attention sur le fait que la structure de cette matière
crayeuse leur paraît particulière. Ils émettent l’hypothèse d’une
excrétion leucocytaire ; ce serait le leucocyte large de type granu-
laire qui donnerait la matière crayeuse.
Dans la note suivante je donnerai le résultat de mes observations
et expériences personnelles sur ce sujet.
(A suivre.)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 473 -
Notes sur quelques Gisements de Coquilles fluviatiles
DU Sahara Central
PAR Ch. Devillers et J.-M. Pérès.
Au cours d’une mission au Sahara central pour effectuer des
fouilles dans le gisement quaternaire de l’Erg de Tihodaïne (Tassili
des Ajjers), l’un de nous (Ch. D.) a eu l’occasion, au cours de ses
itinéraires (de Mertoutel à Tihodaïne par l’oued Igharghar et de
Tihodaïne à Amguid) de recueillir, dans des dépôts d’oued, des
coquilles subfossiles, et des mollusques vivants en un seul point, près
d’ Amguid.
Les stations étudiées sont les suivantes :
1° Puits de Tin-Tirès (st. 961 a g), fig. 1.
Le lit de l’oued est à environ 2 mètres au-dessous du reg actuel.
Les gisements se rencontrent sur la rive droite. La coupe se présente
ainsi : à la base, couche grossière formée de blocs de basalte fortement
cimentés d’environ 1 mètre d’épaisseur, supportant des travertins
dont la base contient beaucoup de sable meuble. C’est dans cette
couche que se trouvent en abondance les coquilles. Sur la rive
gauche, on ne trouve que le conglomérat. L’oued Tin Tirés est un
affluent de l’oued Igharghar.
2° Oued entre le puits de Tidnès et la Garat Mazrof (st. 9121 az).
Oued orienté à peu près E.-W. • — Nombreuses coquilles de Cor-
bicula en surface, particulièrement abondantes au confluent de cet
oued avec un de ses affluents.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 474 -
3° Erg de Tihodaïne.
Les dépôts à coquilles ont pu être datés grâce à la découverte dans
les mêmes couches de silex taillés, de débris de poteries, etc. Ils sont
d’âge néolithique. Les dépôts paléolithiques, pourtant bien déve-
loppés, n’ont pas livré de faunes d’eau douce.
Ces formations sont l’œuvre de mares permanentes dont on voit
un dernier reste au puits d’Aheledjem, tout à fait en bordure du
Tassili des Ajjers, où les dépôts présentent les aspects suivant :
lo des calcaires feuilletés blancs, des sables meubles ou agglomérés,
blancs ou noirs recouverts de couches de vases bien litées à innom-
Fif. 2. — Coupe du gisement C (face W de l’erg de Tihodaïne).
P : couches paléolithiques. — N : couches néolithiques. — D : dunes. — E : gise-
ment de Liinnea stagnalis.
Fig. 3. — -A : Limnaea (Limnaea) stagnalis; B : Limnaea (Radix) africana, forme
Raffrayi ; C : Limnaea (Radix) natalensis, var. exseria.
(A X 0,75 ; B et C x 1,5).
brables empreintes de végétaux fortement gypsifères ; 2° des dépôts
noirs, rouges ou jaunes, pulvérulents. On se trouve là très nettement
devant un fond de mare autrefois très étendue, et réduite mainte-
nant à une nappe d’eau d’environ 2 mètres de diamètre où n’existent
que des larves de Moustiques, des Ostracodes, des Coléoptères aqua-
tiques mais pas de Mollusques ; c’est dans les dépôts de la première
catégorie que se rencontrent les coquilles. Les mêmes formations se
retrouvent tout le long de l’erg, dans les cuvettes entre les dunes, où
elles viennent généralement recouvrir les dépôts paléolithiques
réduits à leur partie tout à fait inférieure. Les dépôts de la deuxième
T 475
catégorie n’ont été rencontrés qu’en un point (gisement E — face W
de l’erg). La faune est à peu près partout la même. Il y a pourtant
lieu de signaler la présence, dans une aire limitée du gisement G
(face W) dans des couches de vase noire riche en calcaire, de grandes
coquilles de Limnea stagnalis (fig. 2).
Sa présence au milieu du Sahara à environ 1.400 kilomètres du
gisement marocain le plus méridional où elle a été rencontrée,
sans aucune station intermédiaire, ne peut guère être expliquée
que par son transport, à l’état d’œuf par, des oiseaux migrateurs.
Au point de vue hydrographique. Faire occupée actuellement par
l’Erg de Tihodaïne devait être, aux époques paléolithique et néo-
lithique, une région intermédiaire, mal drainée et marécageuse,
entre deux des grands systèmes collecteurs du Sahara, à savoir :
l’oued Igharghar qui mettait en communication les massifs du
Hoggar avec la région des chotts nord-africains (région de Biskra) et
l’oued Tafassasset qui prenait sa source dans les Monts Ounane sur
la face E de l’erg et se dirigeait vers la région du Tchad.
4® Puits d’ Aïn Kerma (st. 9203 az). ,,
A 12 kilomètres à l’E. d’Amguid au pied du Tassili. Petite mare
permanente et ruisseau où les Planorbes sont abondants. C’est la
seule station à Mollusques vivants rencontrée. A Amguid existent les
sources de Tin Eselmaken qui donnent naissance à de grandes mares
permanentes que je n’ai pu malheureusement visiter que très
succinctement, et où une faune de Mollusques vivants doit pro-
bablement exister.
LISTE DES MOLLUSQUES SUBFOSSILES D’EAU DOUCE
Limnæidæ.
Limnæa (Limnæa) stagnalis Linné.
Dans une précédente note [15] l’un de nous (J. M. P.) a déjà signalé
la L. stagnalis dans le Moyen Atlas marocain près de Sefrou, et a
fait ressortir ce que ce fait avait de curieux puisque cette espèce
septentrionale très rare en Espagne n’était connue que de Tanger
et de Larache et n’existe ni en Algérie, ni en Tunisie.
Ch. Devillers a recueilli dans le Néolithique de l’erg de Tiho-
daïne 5 individus de L. stagnalis dont 4 ont malheureusement la
spire assez endommagée. Le plus petit, dont la spire est presque
complète, devait mesurer environ 45 mm. Les plus grands dépas-
saient certainement 60 mm. L’ouverture surtout chez les grands
individus est nettement rectangulaire (A., fig. 3) et le bord externe
à peu près rectiligne. La trouvaille de Ch. Devillers à 1.400 kilo-
— 476 —
mètres au Sud-Est de la Station la plus méridionale connue de
L. stagnalis étend l’aire de dispersion géographique de cette espèce
jusqu’au vingt-cinquième degré de latitude Nord.
Limnæa (Radix) africana (Rüppell) Bourguignat.
Station 961 ag : Puits de Tin-Tirés au Sud du Tassili des Ajjers,
au Nord du Tefedest. Ces deux échantillons se rapportent très
exactement à l’espèce L. saharica P, Fischer. Cette espèce ne figure
pas dans la synonymie de L. africana établie par Germain. Je pense
qu’on peut sans inconvénient ajouter la L. saharica P. Fischer à la
synonymie de L. africana d’autant plus que Pallary la fait tomber
en synonymie de L. Cailliaudi Bgt qui n’est qu’une forme de L.
africana.
Erg de Tihodaïne : 1 individu que son dernier tour conique dans sa
partie supérieure, apparente à la forme Raffrayi (L. Raffrayi Bgt)
de L. africana.
Limnæa (Radix) natalensis Kraus.
var exserta Martens.
Stations : 9182 cg et Erg de Tihodaïne.
Ces deux échantillons dont la spire est malheureusement endom-
magée ont un galbe régulièrement ovalaire fusiforme allongé, surtout
chez l’échantillon de Tihodaïne. Ils rappellent la forme tibestiensis
Germain [12]. Leur taille est assez élevée ; l’échantillon de Tihodaïne
entier devait mesurer environ 18 mm.
Planorbidæ.
Planorhis (Planorhis) Aucapitaineianus Bourguignat.
Stations : Erg de Tihodaïne et Néolithique de Tihodaïne (B. 11),
961 ag. Puit de Tin-Tirès au Nord du Tefedest et au Sud du Tassili
des Ajjers. Dans cette dernière station, où les échantillons sont assez
nombreux, on remarque que chez les jeunes l’ouverture est parfois
anguleuse à sa partie inférieure comme chez le P. Duveyrieri Des-
hayes. En effet, chez les grands exemplaires de P. Aucapitaineianus,
on remarque que l’aspect anguleux de la partie inférieure du dernier
tour s’efface vers la fin de ce tour, ce qui correspond bien à l’aspect
régulièrement ovalaire de l’ouverture. Chez les jeunes de P. Aucapi-
taineianus la callosité aperturale est faible comme chez P. Duvey-
rieri. Suivant en cela l’opinion de P. Fischer et de Germain je pense
que P. Aucapitaineianus doit tomber en synonymie de P. Duveyrieri
Deshayes, mais pour l’affirmer il faudrait disposer de séries nom-
breuses.
— 477 —
Planorhis (Planorhis) Duveyrieri Deshayes.
Station 9182 cg. : Puits d’Aheledjem dans F erg de Tihodaïne :
Echantillons suhfossiles.
Station 9203 az : Mare d’Aïn Kerma, près d’Amguid. Echantillons
vivants.
Bullinidæ.
Bullinus ( Isidora) contortus Michaud.
Stations : Erg de Tihodaïne, Puits de Tin Tirés (961 ag), Puits
d’Aheledjem (9182 cg).
Au Puits de Tin Tirés, cette espèce existe en compagnie de la
forme Brocchii (B. Brocchii Ehrenberg). Au puits d’Aheledjem, on
trouve la forme Dyhowskii (B. Dyhowskii P. Fischer). A Tihodaïne,
on trouve la forme truncatus (B. truncatus de Ferussac). Suivant
l’exemple de Germain j’ai considéré toutes ces coquilles non comme
des espèces, mais comme des mutations du B. contortus Michaud dont
le polymorphisme très considérable porte aussi bien sur la longueur
de la spire que sur le profil des tours. Cette manière de voir est
exposée par Germain dans deux publications qui ne laissent guère
de doute.
Melaniidæ.
Melania ( Melanoïdes) tuherculata Müller.
Puits de Tin Tirés (961 ag). — Echantillons de petite taille, le
plus grand devait mesurer, complet, environ 16 mm.
Oued entre Tidnés et la Garat Mazrof. Un seul échantillon (envi-
ron 26 mm.).
Cyrenidæ.
Corbicula fluminalis Müller.
Oued entre Tidnès et la Garat Mazrof (9121 az). Longueur des
grands échantillons 22 à 24 mm.
L’ensemble des gisements étudiés se rattache au bassin d’un grand
oued fossile : l’oued Igharghar. On est frappé, en examinant la liste
des espèces recueillies, par l’analogie de la faune de F Igharghar avec
la faune actuelle du bassin du Nil. Ceci n’est pas très étonnant car,
grossièrement, on peut considérer F Igharghgar comme un Nil fossile.
L’ Igharghar était comme le Nil un grand oued dirigé Sud-Nord
prenant ses sources au centre du Continent Africain et se dirigeant
vers le rebord Nord du Continent en cheminant au travers de la
zone suhdésertique. A ce parallélisme géographique apparent vient,
ainsi qu’on Fa vu, s’ajouter un parallélisme zoologique assez étroit.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’origine Animale du Muséum.
— 478 —
BIBLIOGRAPHIE
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M. H. Duveyrier dans le Sahara. Suppl, aux Touareg du Nord. 1865.
[2] Bourguignat (J. -R.). Mollusques d’Abyssinie et des régions
voisines. 1883.
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fossile dans le Sahara près d’El-Goléah. Journ. de Conch., vol. 38,
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[4] Fischer (P.). — Moll. Mission Dybowski. Nouvelles Archives
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[5] Germain (L.)' Moll. Terr. et Fluv. de l’Afrique Centrale Française.
Mission Chari Tchad d’A. Chevalier, 1902-1904.
[6] Germain (L.). — Contribution à la faune raalacologique de l’Afrique
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1906-1909.
[8] Germain (L.). — Recherches sur la faune malacologique de l’Afrique
Equatoriale (Thèse). Paris, 1909.
[9] Germain (L.). Contribution à la faune malacologique de l’Afrique
Equatoriale (Sur quelques Mollusques du Sahara et du Soudan).
Bull. Mus. Hist. Nat., 1917, n® 7.
[10] Germain (L.). — Id., ibid., 1919, n® 3.
[11] Germain (L.). — Mollusques Terr. et Fluv. in Voyage de Guy Babault
en Afr. Orient. Anglaise. 1920.
[12] Germain (L.). — Mollusques fluviatiles du Tibesti. Mémoires Acad.
Sc., tome 62, 1932.
[13] Pallary (P.). Catalogue de la faune malac. d’Egypte. Mem. présent.
Inst. Egypte, t. VI, 1, 1909.
[14] Pallary (P.). — Supplément à la faune Malac. d’Egypte. Ibid.,
1924-1925.
[15] Pérès (J.-M.). Mollusques Fluviatiles du Maroc (à paraître).
479
Sur quelques Problèmes d’Actinologie
PAR Jean Delphy.
I. Anesthésie (physiologie et technique).
On sait l’importance de cette question (ee Bulletin{2), X, N® 2,
p. 615 et Bulletin du Labor. Mark, du Muséum, XX, p. 102). J’en
ai poursuivi l’étude, mais j’ai le regret de n’avoir pu l’aborder encore
avec toute l’ampleur et toute la rigueur nécessaires. Je puis toute-
fois ajouter les renseignements suivants à eeux que j’ai déjà donnés :
A Arcachon, en avril 1939, sur des Actinia equina (L.) appartenant
à diverses variétés de coloration, l’emploi de SO4 Mg en solution
aqueuse à 30 %, ajouté très graduellement à l’eau de mer où
vivaient les animaux, à la lumière, m’a donné des résultats médiocres.
L’animal n’est pas seulement anesthésié, il est tué ; il est vrai qu’une
fois sur quatre ou cinq en moyenne il meurt ainsi en extension et
qu’on peut alors le fixer dans cet état. Mais ce qu’on obtient est très
différent du beau résultat que donne l’emploi du menthol (à l’obs-
eurité) sur les Calliactis et Cereus. L’animal est complètement
flasque et ressemble moins au vivant que s’il était tout à fait
contraeté. Fax donne une figure (1936, p. 118, fig. 71 /4, d’ap.
P. ScHULZE. — photo ?) qui doit représenter une Aetinie obtenue
ainsi.
Sur la même espèce, le Clg Mg ne m’a rien donné. Le menthol ne
m’a donné que de mauvais résultats, employé soit en pleine lumière
soit à l’obscurité, moins mauvais dans un clair-obscur.
L’action du menthol sur la Sagartia elegans (Dal.) var. miniata
(Gosse) est très inconstante et donne rarement des exemplaires
fixables en extension, même à l’obscurité, qui semble préférable
pour cette espèce.
La Solenactinia erythrochila Fischer par contre y est très sensible
et s’épanouit très bien sous son action, de préférence à la lumière,
pourvu qu’elle ne soit pas trop vive.
Il faut noter à cette occasion que l’usage du menthol est bien plus
aneien qu’il ne semblerait d’après les citations précédemment faites.
Annandale l’employait déjà en 1915 {Mem. Ind. Mus., Calcutta,
5, p. 86, n. I) ; il a remarqué de grandes différences de comportement
d’une espèce à l’autre.
Il a conseillé d’opérer de la manière suivante pour les éehantillons
destinés aux recherches histologiques : faire suivre une première
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
— 480
fixation au formol par une fixation au sublimé. Je ne Fai pas encore
essayé. Mais je dois confirmer les effets néfastes d’une fixation
directe au sublimé, pour toutes les espèces étudiées.
La conclusion actuellement le mieux établie sur ce sujet d’après les
essais faits jusqu’ici peut s’exprimer en ces termes, que Piéron
employait, plus généralement, en 1906 : « 11 y a entre les différentes
espèces des différences considérables qui rendent les résultats très
hétérogènes » et, dans une même espèce, « il y a entre les différents
individus des divergences ; il n’est pas rare de voir dans un même
milieu des actinies ouvertes et d’autres closes sans qu’on puisse
encore déterminer sous l’influence de quel facteur. »
II. Action de la lumière.
Les renseignements que nous possédons actuellement sur ce sujet
sont disparates et dispersés et plus ou moins contradictoires. Les
plus intéressants de beaucoup, malgré leur manque de précision
rigoureuse, sont donnés par Gosse (1860, passim). Les auteurs
modernes ont très généralement omis de se placer dans des conditions
comparables, en tenant un compte suffisant des autres facteurs.
En outre, on trouve bien des allusions à l’intensité lumineuse, mais
non des précisions sur ce point fondamental, précisions qu’on
attendrait en raison des progrès faits depuis 80 ans par l’étude
physique de la lumière.
Ce qui rend ce problème particulièrement difficile, c’est que, si
certains Actiniaires supportent parfaitement la vie en captivité,
même pour ceux-ci leur comportement devient alors très différent
de ce qu’il est dans la nature.
Je donne ci-après, grosso-modo, quelques indications sur les
conditions de l’épanouissement de certaines espèces communes de
nos côtes, pour lesquelles ces indications ne me semblent pas avoir
été données (J, jour ; N, nuit ; D, lumière diffuse).
Actinia equina (L.)
Anemonia sulcata (Renn)
Rhodactinia felina (L.)
Anthopleura balli (Cocks)
Aiptasia Couchi (Cocks)
Calliactis efjœta [h.]
Hormathia Richardi (Mar.) . .
Sagartia elegans miniata (G.)
Solenactinia erythrochila Fischer
Cereus pedunculatus (Penn.)
N. -B. : Les Anthopleura Balli,
sensibles également à la marée.
Solenactinia,
— 481 —
III. Remarques sur des Edwardsiidæ.
« La question [de la présence sur nos côtes de l’esp. Fagesia
[Milne-Edwardsia Carlgr.) carnea (G.)] vaut la peine d’être posée »
(ce Bulletin, X, n° 6, p. 620). Cela est d’autant plus juste que P. Fis-
cher (1887) l’indique de Concarneau.
Quoique Annandale (1915) soit beaucoup moins affirmatif,
Carlgren (1900, p. 47) assure que V Edwardsia adenensis Faurot
est « tout à fait certainement identique avec VE. pudica Klunz.
1877. » Cependant le texte de la page 124 de Faurot s’oppose for-
mellement à cette manière de voir ; les formations portées par le
scapus seraient à interpréter comme des tenaculi et non comme des
némathybomes ^ ; l’échantillon de Faurot ne serait même pas une
Edwardsia (au sens même de Carlgren) mais devrait être reporté
dans le genre Paraedwardsia Carlgr. La question ne paraît pas pouvoir
être résolue sans un nouvel examen des coupes de Faurot.
IV. Les genres d’Actiniidæ.
L’échantillon dont j’ai donné la description dans une note précé-
dente (ce Bulletin, n® 2, p. 267 et sq.) est certainement un jeune.
Si ce n’est pas un Bolocera, il ne semble pas que ce puisse être une
Rhodactinia, en raison de l’absence complète de « verrues ».
Il ne resterait alors que la ressource de se demander si on pourrait
le rapporter au g. Paractinia Andres, sens. lat. Deux espèces de ce
genre ont été signalées sur les côtes de France, mais l’une et l’autre
sur la Côte d’Azur : P. cinerea (Contar.) et P. striata (Risso). D’autre
part, d’après Stephenson (1922, p. 267) : Gyrostoma Kwietn. >
Paranemonia Carlgr. 1900 (P. cinerea) (ce que d’ailleurs Carlgren
n’admet pas) et, d’autre part encore, d’après Carlgren (1921,
p. 186) : Paractinia Andres >> Gyrostoma Kwietn. Tout cela est assez
confus. Il semble bien qu’il soit préférable de réunir ces trois genres
sous le nom le plus ancien (Paractinia) .
V. La famille des Diadumenidse
et Zur Frage der sogen. « Fangtentakel ».
Dans mon tableau d’ensemble des Actiniaires (ce Bulletin, XI,
no 3, p. 336), j’ai changé le nom de la famille en Solenactiniidæ, en
raison de l’identité présumée (et que je crois pouvoir démontrer
1. Pour la signification de ces termes, voir Stephenson, 1928, p. 15 et 16.
— 482 —
prochainement) de la Diadumene cincta Steph. avec la Solenactinia
erythrochila Fischer.
C’était peut-être aller un peu trop vite. Car le type du genre est
la Diadumene schilleriana (Stoliczka). Je ne suis pas absolument
convaincu qu’il ne soit pas bon de garder pour cette espèce (et peut-
être pour d’autres, car toutes celles qu’on a appelées Diadumene,
sauf les D. cincta et luciæ, seraient à revoir) un genre distinct. Mais
celui-ci ne saurait être basé sur ce seul caractère de la présence ou
de l’absence de tentacules préhensiles (que Stephenson appelle
« Fangtentakeln » au lieu de : prehensile tentacles). Il n’en est même
pas question dans la diagnose et il semble bien que cela vaille mieux
ainsi.
Du texte même de Stephenson il ressort avec la plus grande
netteté que c’est là un caractère individuel, peut-être même non
permanent dans un même individu (bien entendu, il n’est pas
question ici de la structure de ces « Tentakeln », décrite par Carl-
GREN, 1929). D’autre part, ces tentacules « préhensiles » sont connus
depuis fort longtemps chez la Solenactinia erythrochila ; ils ont été
observés par P. Fischer dès 1874 (Noua. Arch. du Muséum, X,
p. 221) ; cependant, quoique je ne puisse avoir le moindre doute sur
l’identité de l’actinie que j’ai étudiée à Arcachon (et que Krempf
a vue à La Tremblade et ailleurs) avec celle de P. Fischer, je dois
avouer que je n’ai encore jamais observé l’élongation des tentacules
chez cette espèce. D’autre part encore une élongation semblable
a été décrite par maints auteurs chez diverses espèces et Stephen-
son lui-même figure une observation de ce phénomène chez la
Sagartia elegans (fig. 102, p. 322). En 1936, Pax adopte le genre
F arsonia que Stephenson (1935) avait proposé très dubitativement
et basé sur ce seul caractère d’avoir des tentacules spéciaux. Aussi
Pax l’adopte-t-il tout en se demandant très sérieusement s’il ne
vaudrait pas mieux faire autrement et, à l’exemple même de Ste-
phenson, s’en tenir au g. Diadumene. (Il donne une figure, empruntée
à PoRTiELJE (1933), où il a seulement oublié de prendre la fig. H,
caractéristique, avec les tentatules spéciaux en extension).
En résumé, il est extrêmement probable que nous sommes en
présence d’un seul genre :
Solenactinia P. Fischer 1890.
incl. Metridium sp. Annaiidale 1907, 1915.
Diadumene Stephenson 1920, p. 521.
Aiptasiomorpha Steph. 1920, p. 530.
F arsonia Steph. 1925.
danois Steph. 1935.
— 483 ■ — -
VI. Hormathia Gosse.
De même que les tentacules spéciaux des Solenactinia peuvent
être ou ne pas être décelables, de même chez le « Chitonactis »
Richardi Marion les tubercules aboraux à la base des tentacules
peuvent être développés ou non : je puis confirmer les observations
de Durègne (1890, Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux) et conclure :
Factinie désignée successivement sous les noms de Chitonactis
(Fischer), Bathyactis (Durègne), Actinauge (Verrill) Bichardi ■ —
doit s’appeler Hormathia (Gosse) Richardi (Marion).
On sait que les Paranthus erythrosoma et Parantheoides rhodo-
dactyla Fax 1922 sont des Hormathia, peut-être la même espèce
(Carlgren, 1927). Entre autres choses, les aconties se voient aisé-
ment.
VII. Paranthus Andres 1883.
Voir le paragraphe précédent.
Le Paranthus chromatoderus (Schm.) var. unicolor Andr. est encore
abondant à Arcachon. P. Fischer Fy a signalé (1890, p. 266) et Fa
fort bien décrit sous le nom de P. rugosus (Andres), mettant en doute
son identité spécifique avec le type de Schmarda (1852) ; celui-ci
(qui est la var. ^ hicolor d’AxDREs) est en effet très différent, mais
seulement par sa coloration (notamment ; double collier rouge et
vert, base avec liséré rougeâtre). Les exemplaires d’ Arcachon se
rapportent plutôt à la sous-variété « bianco-verdognola-oliva »
d’ Andres.
En 1907 (Vorarbeiten..., p. 75) Pax a rapporté au genre Paranthus
la Ceratactis claoata (Valenciennes, ms. in Coll. Mus., Milne-Edwards,
1857, p. 238), qu’il désigne sous le nom A Anemonia Milne-Edwardsi
Andres 1884 (la date exacte est 1883). Il annonce une « Contribution
à la connaisance du g. Paranthus » ^, qui n’a jamais paru, que je
sache.
Il ne s’agit certainement pas de l’espèce de Hackel (1876), dont
Klunzinger (1877) se demande si ce ne serait pas un Ilyanthide.
Les données du premier de ces auteurs (Arab. KoralL, p. 44, p. 1,
IFig. 2) ne permettent guère de douter qu’il s’agisse d’un Cérianthe.
Or les échantillons du Muséum sont certainement des Actiniaires,
comme Fa reconnu Milne-Edwards (1857), et, comme Fa vu Pax,
ce sont des Basilaires. Sont-ce des Paranthus ? La question, semble-
t-il, reste posée.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. « Wie ich inich durch Untersuchung des Original exemplars überzengt habe, geliort
diere Art der Gattung Paranthus an. Eine eingehendere Beschreibung will ich in einem
demnâchst erseheinenden « Bcitrag zur Kenntniss der Gattung Parantlius » geben. »
484 -
Anatomie comparée d’VN bois de Dicotylédone
CRÉTACIQUE DE MADAGASCAR
PAR A. Loubière.
Cet échantillon, recueilli par M. Perrier de la BÂthie à Anjo-
bajoha, près de Marovoay, sur la côte ouest de l’île, provient d’une
formation mésocrétacée argilo-gréseuse renfermant aussi des osse-
ments de Dinosauriens.
C’est une plaquette silicifiée de 15 millimètres d’épaisseur sur
3 cm. de long et 2 cm. de large. De couleur généralement grisâtre,
elle est cependant partiellement ocrée.
Un premier examen microscopique, fait sur une sections trans-
versale, montre tout de suite l’intérêt qui s’attache au bois de Mida-
gascar : la présence de véritables vaisseaux dont le cylindre ligneux
est perforé prouve, en effet, qu’il appartient sans doute possible
à une Dicotylédone.
Les restes de Dicotylédones à l’état de structure conservée sont
peu nombreux, comparativement aux autres débris ou empreintes
de cette classe. Peut-être faut-il attribuer cette grande disproportion
à la teneur moindre ou presque nulle du cylindre ligneux en matières
susceptibles de se conserver pendant la fossilisation.
Les zones d’accroissement ne devaient être que faiblement indi-
quées sur la plante vivante ; car, en l’état actuel du bois en question,
elles sont devenues invisibles. Le degré de l’intensité qu’offre le
développement de ces couches annuelles dans un même individu
n’est pas seulement fonction du climat, de l’âge et des membres
végétatifs correspondants, mais aussi de l’altitude et de la topo-
graphie. Il ne peut pas être considéré comme un caractère absolu
dans la détermination des bois fossiles. L’épaisseur de chacune
de ces zones d’accroissement est bien plus grande si l’année est
humide que si elle est sèche, elle est plus faible sur les branches que
sur les tiges, elle croît d’abord avec les années, atteint son maximum
à un certain âge, puis diminue de nouveau ; d’autre part, dans les
pays tropicaux ou même subtropicaux, les couches annuelles des
troncs manquent souvent ou sont peu caractérisées dans les régions
basses et encaissées, tandis qu’elles sont au contraire nettement
différenciées chez ceux des plateaux supérieurs qui subissent de
fortes variations saisonnières.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 5, 1939.
485 —
L’étude des tissus de l’échantillon est en beaucoup d’endroits
rendue difficile soit par la transparence que leur a communiqué
le silice dont ils sont imprégnés, soit par la contraction qu’ils ont
subi peut-être sous l’influence d’une dessiccation antérieure à la
fossilisation.
Cependant, en quelques points de la préparation, mieux conservés,
la section transversale permet de reconnaître à un fort grossissement
que le cylindre ligneux secondaire comprend des fibres, des vaisseaux,
des cellules parenchymateuses et des rayons médullaires.
Les fibres ligneuses, qui forment la principale masse du bois, sont
régulièrement distribuées en files radiales, là au moins où il n’y a
pas intervention de gros vaisseaux. Elles sont toutes à peu près
de la même taille dans une même rangée. Les plus grandes d’entre
elles n’avaient guère plus de 25 p. de diamètre tangentiel ; les plus
étroites, c’est-à-dire celles qui représentaient probablement des
extrémités en biseau pouvaient descendre à 15 u et même moins.
Leurs membranes secondaires, assez épaisses, sont parfois décollées
des membranes primaires et fripées à l’intérieur de l’utricule ou
même détruites.
Sur les sections longitudinales, ces fibres sont fermées à leurs
extrémités qui sont pointues ou bifurquées. Les unes portent des
ponctuations peu nombreuses, simples et espacées ; les autres sont
divisées par des cloisons.
Les vaisseaux, vus sur une section transversale, sont uniformé-
ment disséminés dans tout le bois. D’ordinaire, ils sont isolés ;
cependant, il arrive parfois qu’ils sont réunis par deux, trois ou même
rarement quatre.
Les tubes vasculaires sont toujours radialement oblongs. Ils sont
nombreux, puisqu’on en compte 50 à 100 par millimètre carré.
Le diamètre tangentiel le plus habituel de ces éléments varie entre 75
et 85 .a. Les articles dont ils sont formés ne semblent pas être très
allongés. Leurs cloisons séparatrices sont toujours fortement obliques.
Presque partout elles subsistent, et présentent des perforations
scalariformes.
Sur les parois longitudinales des vaisseaux, les ponctuations sont
devenues illisibles, par places, en raison de leur trop grande transpa-
rence. Mais ailleurs, elles les recouvrent complètement et sont
aréolées, petites, serrées les unes contre les autres.
Vue en coupe radiale ou tangentielle, la cavité des vaisseaux se
montre souvent obstruée par une sorte de faux tissu, constitué par
des cellules comblantes aux membranes circulaires plus minces que
celles des cloisons transversales. Ces productions intravasculaires
correspondent vraisemblablement à des thylles.
Les cellules parenchymateuses forment des files verticales, locali-
sées presque toujours au voisinage immédiat du tissu vasculaire.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
33
486 —
Elles sont ordinairement plus hautes que larges, c’est-à-dire étirées,
prismatiques ou en tonneau. Leurs membranes sont minces ou
faiblement épaissies. C’est probablement aux dépens de ces éléments
parenchymateux que se seraient produits les thylles, décrits précé-
demment dans les tubes vasculaires. Il est à noter, au passage, que
ces formations se rencontrent également dans les bois vivants, sans
avoir cependant une valeur quelconque pour la détermination.
Les rayons médullaires, très distincts les uns des autres, sont
très abondants. Ils comprennent d’habitude trois à cinq files de
cellules. Quelques-uns sont assez fréquemment bisériés et rarement
trisériés. Toujours leur membrane est épaisse et hyaline ; elle n’est
ni contractée, ni décollée de la membrane primaire. Ces rayons du
bois, vus sur les coupes tangentielles, sont homogènes et fusiformes.
Leur hauteur est irrégulière, mais on peut dire qu’en moyenne elle
est de 200 à 400 p ; leur largeur maximum étant de 50 à 60 a.. De
même la hauteur de leurs étages oscille entre 20 et 25 p. ; mais celle
des cellules terminales est d’une manière générale bien plus grande
et peut atteindre jusqu’à 50 p. La forme des éléments, presque
toujours anguleux, d’un même rayon est aussi variable suivant
l’étage considéré.
En section radiale, les planchers des étages sont parallèles et
rectilignes. La trop grande transparence de leiirs cellules rend difficile
la lecture de leurs ornementations pariétales.
A quelle famille de Dicotylédone actuelle est-il possible de ratta-
cher le spécimen trouvé à Anjobajoha ? A la suite de recherches pro-
longées, il m’a paru que c’est avec le bois du type Acériné et plus
particulièrement avec celui de V Acer campestre qu’il offre les ressem-
blances les plus accusées.
Chez ce type, en effet, l’aspect général du cylindre ligneux, en
section transversale, est le même à cela près que les vaisseaux sont
un peu plus grêles. En outre, chez l’Erable, de même que sur le
fossile, les tubes vasculaires sont nombreux, radialement oblongs,
uniformément répartis dans tout le bois, isolés ou groupés par deux,
trois ou même quatre. Leurs parois latérales sont couvertes de
ponctuations aréolées ; leurs membranes transversales sont inclinées
et pourvues de perforations scalariformes. Chez le bois minéralisé,
il existe, comme chez l’Erable, des cellules parenchymateuses, des
fibres lignetises abondantes, des rayons médullaires qui ordinaire-
ment sont bi ou trisériés. Toutefois, il semble s’en distinguer par
l’absence de zones annuelles d’accroissement. Mais ce n’est là qu’une
dissemblance qui est plutôt d’ordre biologique que d’ordre anato-
mique.
Il ressort de tout ce qui précède que, chez le bois de Madagascar,
nous retrouvons à peu près tous les caractères anatomiques impor-
tants du type Acer.
Aceroxylon madagascariense Loub
Ce genre, plus riche en espèces fossiles qu’en espèces vivantes, a
laissé de nombreuses empreintes de feuilles, de fruits et même de
fleurs dans la plupart des terrains tertiaires.
C’est pendant la dernière moitié de la période Miocène, au moins
en Europe, qu’il paraît avoir atteint l’apogée de son évolution.
Il s’est ensuite montré assez largement représenté dans la série
Pliocène jusque dans le Quaternaire. D’autre part, ce que l’on sait
de sa première apparition, loin de s’opposer au rapprochement fait
plus haut, vient au contraire le confirmer et le préciser. On a en effet
des témoins du type Acériné jusque dans le Mésocrétacé des Etats-
Unis où sa présence est attestée avec une certitude complète par
des samarres bien reconnaissables. Aussi n’est-il pas surprenant
de rencontrer la structure aceriforme dans la même formation
secondaire de Madagascar.
En conséquence, j’ai pensé devoir décrire mon échantillon sous
un nom spécial et je lui ai donné celui de Aceroxylon madagascariense.
La constatation de l’existence de ce bois silicifié dans le Crétacé
moyen auprès de Marovoay apporte un nouveau document pour
l’établissement de l’aire de dispersion de la famille des Acérinées à
cette époque reculée.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
1. Newberry (J.-S.). The Flora of the Amboy Clays [Monosravhs U. S. Geol.
Siirv., XXVI), 1895.
EXPLICATION DE LA PLANCHE
Aceroxylon madagascariense Loub.
Fig. 1. — Coupe transversale. — FIg. 2. — Coupe tangentielle.
DON D’OUVRAGE
D’^ R. Didier et P. Rode. — Mammifères. — Etude systématique par
Espèces : fasc. IV, 1938, Meriones Shawi (11 pp., 2 pl., 8 fig. texte).
Leghevalier, Paris.
NOTULÆ SYSTEMATICÆ
Sommaire des Tomes VI, VII, VIII.
1937
Fascicule 3, Tome VI.
Harold St.-JouN. — Position systématique de Pelea madagascarica
(Rutacées) et révision du genre Humhlotidendron, p. 125.
Tardieu-Blot et Ciiristensen (Cari). — Les Fougères d’Indochine
Nephrolapideæ, Oleandreæ, Plagia gyrieæ, p. 129.
Christensen (Cari) et Tardieu-Blot (M*“®). — Les Fougères d’Indochine.
Pterideæ, p. 135.
Gagnepain (F.). — Palmiers d’Indochine nouveau ou litigeux, p. 149.
1938
Fascicule 4, Tome VI.
Tardieu-Blot (M®^®) et Christensen (Cari). — Les Fougères d’Indochine.
Gymnogrammeæ, p. 161.
Gagnepain (F.). — Pandanus nouveaux d’Indochine, p. 176.
Gagnepain (F.). — Un Centrolepis nouveau d’Indochine, p. 177.
Camus (Aimée). — Fagacées nouvelles de l’Asie Orientale, p. 178.
Leandri (J.). — Contribution à l’étude des Euphorbiacées de Madagascar,
I. Phyllanthées [suite), p. 185.
Fascicule I. Tome VII.
Homolle (M^i® A. M.). — Mussaenda nouveaux de Madagascar, p. 3.
Rothmaler (W.). — Alchemillinæ nonnullæ criticæ, p. 7.
Tardieu-Blot (M“®) et Christensen (Cari). — Fougères d’Indochine,
XI, Vittarieæ, Woodsieæ, p. 10.
Sacleux (R. P. Ch.). — Deux espèces nouvelles de Sphæranthus (Compo-
sées) de l’Afrique orientale tropicale, p. 15.
— 489
CoNRARD, (L.). — ■ Les Calamus de l’Indochine et la clef des espèces, p. 17.
Perrier de La Bathie (H.). — Sarcanthæ nouvelles ou peu connues de
Madagascar, p. 29.
Fascicule 2, Tome VII.
Perrier de La Bathie (H.). — Sarcanthæ nouvelles ou peu connues de
Madagascar [suite], p. 49.
Tardieu-Blot (M“®) et Christensen (Cari). — Les Fougères d’Indochine,
XIV, Dryopterideæ, p. 65.
Fascicule 3, Tome VII.
Perrier de La Bathie (H.). — Sarcanthæ nouvelles ou peu connues de
Madagascar (fin), p. 105.
— Bulbophyllum nouveaux de Madagascar, p. 139.
Benoist (R.). — Les Ecbolium malgaches, p. 143.
— Les Brachystephanus malgaches, p. 147.
Tardieu-Blot (M“®). — Sur un Diplazium des Açores, p. 149.
1939
Fascicule 4, Tome VII.
Chermezon (H.). — Enumération des Cypéracées gabonaises, p. 151.
Leandri (J.). Contribution à l’étude des Euphorbiacées de Madagascar,
I. Phyllanthées (suite), p. 168.
Fascicule 1, Tome VIII
Humbert (H.). — Contributions à l’étude de la Flore de Madagascar et
des Comores (fasc. I), p. 3.
Maire (D’^ R.). - — Sertulum orientale, p. 24.
Homolle (A. M.). — Rubiacées nouvelles de Madagascar, p. 26.
Perrier de La Bathie (H.). — Orchidées et Palmiers nouveaux de
Madagascar (4® et 5® missions H. Humbert 1933-34 et 1937-38, p. 32.
Holttum (R. E.). — The genus Lomariopsis in Madagascar and the Mas-
carene Islands, p. 48.
Gagnepain (F.). — Magnoliacées nouvelles ou litigeuses, p. 63.
Fascicule 2, Tome VIII.
Kostermans (A. J. G. H.). — Enumeratio Lauracearum madagascarien-
sium et ex insulis Mascarenis (Bevisio Lauracearum, VI), p. 67.
Perrier de La Bathie (H.). — Trois Monocotylédones nouvelles de Mada-
gascar, p. 128.
Gagnepain (F.). — Deux Bixacées nouvelles ou peu connues, p. 131.
Le Gérant, R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 8-9-39.
SOMMAIRE
Pages
Présentation d’ouvrage 488
Sommaire des Notulæ systemaiicœ. X 488
Communications 'ÿ*
R. Paulian et A. Villiebs. Compte rendu sommaire d’une mission au Maroc,
août-octobre 1938. 421
Ch. Devillers. Compte rendu sommaire d’une mission au Sahara 423
R. Hoffstetter. Sur l’articulation occipito-vertébrale des Uropeltidæ (Ophi-
diens fouisseurs) 426
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
Naturelle. — I. Ordre des Primates ; B, Sous-ordre des Lémuriens 434
P. Budker. Sur la prétendue existence de Phoques dans la région de l’île Shad-
wan (Mer Rouge) 450
M. Phisalix (M™®). Cas de morsure par un seul crochet d’une tête de Vipère
aspic, séparée du corps depuis 30 minutes 454
L. Bertin. Sur l’organisation, au Muséum, d’une collection publique consacrée
aux Reptiles, Batraciens et Poissons d’eau douce de la France 458
Ed. Lamy et E. Fischer-Piette. Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Amyg-
dala et de Pullastra (Moll. Lamellibr.) 461
G. Ranson. Les Huîtres et le calcaire. I. Formation et structure des « chambres
crayeuses ». Introduction à la révision du genre Pycnodonta F. de W 467
Ch. Devillers et J.-M. Pérès. Notes sur quelques gisements de coquilles fluvia-
tiles du Sahara central 473
J. Delphy. Sur quelques problèmes d’Actinologie 479
A. Loubière. Anatomie comparée, d’un bois de Dicotylédone crétacique de
Madagascar 484
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D"" R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XI
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Décembre 1939.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PAHIS-V® —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
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suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1939. — N^ 6.
314e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
21 Décembre 1939
PRÉSIDENCE DE M. R. ANTHONY,
Professeur au Muséum.
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Desport, Pierre, est nommé Secrétaire général du Muséum en
remplacement de M. Bonneville, Secrétaire général titulaire, mobilisé.
M. Bonnefoy est nommé commis d’ordre et de comptabilité par arrêté
du 1er juillet 1939.
M. Billard, Garçon du laboratoire de Malacologie, est titularisé dans
son emploi à dater du l®r mai 1939.
M. Bertheleme, gardien de galerie au Musée de l’Homme, est titu-
larisé dans son emploi à dater du 16 juillet 1939.
M. CoucAUD, garçon du laboratoire de Mammalogie et Ornithologie,
est titularisé dans son emploi à dater du 1®^ rnai 1939.
Monseigneur Foucher, Associé du Muséum, Directeur du Parc Zoolo-
gique de Bourges, est promu Officier de la Légion d’honneur (promotion
de juillet 1939).
M. Dufayet, surveillant militaire en activité de service, est décédé
le 8 juillet 1939.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
34
PRÉSENTATION D’OUVRAGES
M. le Professeur J. Pellegrin présente divers ouvrages de MM. Che-
VEY et Poulain, Erik Monten, Rolf Santesson, Borje Carlin, Sven
Tiiunmark.
— 493 —
COMMUNICATIONS
Compte rendu sommaire d’une Mission dans les Massifs
Volcaniques du Cameroun Occidental
Par B. Gèze, P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers.
Au cours de la mission scientifique qui nous a été confiée par le
Muséum National d’ Histoire Naturelle de Paris et par le British
Muséum et grâce à l’appui financier du Muséum de Paris, de l’Asso-
ciation Internationale de Volcanologie et de la Caisse Nationale
de la Recherche Scientifique (Comité de la France d’Outre-Mer),
il nous a été possible d’étudier, de juin à août 1939, la région des
grands massifs volcaniques situés en Cameroun et Nigeria entre
les troisième et sixième degrés de latitude Nord et les huitième et
douzième degrés de longitude Est.
Le programme que nous nous étions fixés a exigé le parcours
d’environ 500 kilomètres à pied et 2.000 kilomètres en voiture ou
chemin de fer. Le matériel récolté s’élève approximativement à
500 kilogs d’échantillons de roches, 600 plantes d’herbier, 20.000
Vertébrés, Insectes, Crustacés, Myriapodes et Arachnides divers.
En dehors de l’inventaire géologique, botanique et zoologique
des massifs du Mont Cameroun (Fako et Etinde), des Monts Roumpi,
Koupé, Nlonako, Manengouba et Bambouto (Monts de Bamenda),
qui groupent tous les plus hauts sommets de l’Ouest Africain (entre
2.000 et 4.070 mètres), la mission avait prévu l’examen détaillé
des questions suivantes :
Au point de vue géologique, les explorations et levés d’itiné-
raires de Passarge, Esch, Hassert et Guillemain ont fait connaître
avant 1914 l’importance de la grande ligne de fractures S. W.-
N. E., dite « ligne du Cameroun », qui, depuis les îles atlantiques
de Annobon, Sao-Thomé, Principe et Fernando-Poo, se prolonge
sur le continent par les volcans du Fako, des Manengouba, des Bam-
bouto et, plus atténuée, aboutit peut-être, près du Tchad, au Hadjer-
el-Khamis.
Néanmoins, il restait à préciser l’âge relatif de ces divers mas-
sifs, la succession des éruptions dans chaque groupe volcanique,
Rulleiin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 494 —
ainsi que les relations stratigraphiques ou tectoniques des terrains
éruptifs, des couches sédimentaires voisines et du socle granito-
gneissique sous-jacent. La tentative d’un raccord satisfaisant entre
les cartes géologiques de Nigéria et du Cameroun français dans cette
contrée peu étudiée, paraissait de même fort désirable.
Avant étude du matériel rapporté, il semble déjà possible de
reconnaître l’exactitude des observations de Guillemain d’après
lesquelles les premières éruptions remonteraient au Crétacé supé-
rieur.
Dans le massif du Mont Cameroun proprement dit, les néphéli-
nites de l’Etinde (Etindite) constituent certainement l’élément le
plus ancien, suivi par une masse considérable de limburgite, peut-
être de trachyte non reconnu en place, et de basalte à plagioclases
bien visibles épanché récemment. Les éruptions de 1909 et 1922
se sont traduites par de longues coulées de basalte scoriacé et de
laves cordées d’un effet saisissant ; fumerolles chaudes, solfatares
et crevasses actuelles manifestant d’ailleurs l’activité seulement
ralentie de leurs cratères originels.
Les éruptions des Manengouba et des Bambouto, où l’on observe
de vieux basaltes mais surtout des trachytes et quelques andésites,
semblent plus anciennes, les pustules basaltiques aux petits lacs
de cratères, alignés dans les deux calderas emboîtées de l’Elengoum
et de l’Eboga (Manengouba), prouvent néanmoins un remaniement
subactuel en liaison probable avec les réveils du mont Cameroun.
La morphologie permet de retracer approximativement la même
histoire géologique : les massifs granito-gneissique et éruptifs
anciens montrent des vallées mûres ou récemment rajeunies par
des failles mais toujours largement entaillées ; elles paraissent
aboutir à la surface pénéplanisée des terrains secondaires et ter-
tiaires qu’accidente seulement les reliefs en creux de vallées très
récentes et les cônes volcaniques d’âge subactuel.
En outre, il est intéressant de remarquer que les formations
latéritiques (argiles rouges, parfois à grenaille, mais jamais cui-
rasse véritable) recouvrent seulement le socle ancien et les roches
éruptives ou sédimentaires jusqu’au tertiaire inclus. Les appareils
volcaniques et les terrains quaternaires ne sont pas latéritisés ;
aussi, les sols basaltiques noirs que l’on y rencontre sont-ils d’une
richesse beaucoup plus grande que ceux des formations antérieures.
Enfin, l’ensemble des volcans étudiés, ainsi que les altitudes
du sol ancien observées en plusieurs coupes transversales, parais-
sent s’expliquer par l’existence non d’une ligne de fracture mais
d’un fossé dont les bords et la partie médiane seraient jalonnés par
les massifs éruptifs, comme on l’observe en bien des cas dans le
système complexe de la Rift Valley d’Afrique Orientale.
Au point de vue Biologique, la mission devait aussi préciser
— 495
les rapports existant entre cette région et la ligne de volcans
d’Afrique Orientale. La faune ornithologique des massifs Camé-
rouniens, connue grâce aux recherches de Sjôstedt, de Boyd Alexan-
der et surtout de Bâtes, montrait d’étroits rapports avec le Rou-
wenzori, le Kilimanjaro et l’Elgon. La flore récente de Hutchinson
et Dalziel arrivait à des conclusions parallèles et faisait ressortir
les caractères européens de la végétation orophile africaine. On pou-
vait se demander jusqu’à quel point de telles analogies se letron-
veraient pour le reste de la flore et de la faune.
Nous croyons, avant toute étude systématique détaillée, pou-
voir indiquer qu’on ne retrouve pas, pour la majorité des Crus-
tacés et des Insectes, les caractéristiques si marquées de la faune
orophile d’Afrique Orientale. La faune des Monts Cameroun,
Manengouba et Bambouto semble au contraire dériver surtout de
la région basse avoisinante.
Des différences aussi sensibles pourraient sans doute expliquer
par l’extension récente, de proche en proche, du Rouwenzori jus-
qu’au Fako, après l’édification de ce massif volcanique, des élé-
ments faunistiques doués, comme les oiseaux, d’un pouvoir de
dispersion considérable. Par contre, les éléments à faible pouvoir
de dispersion, tels la plupart des Insectes ou des Crustacés, n’au-
raient pu revenir (ou venir) de l’Afrique Orientale jusqu’au Fako
depuis les éruptions qui ont constitué la zone culminale.
De plus, il est intéressant de préciser que la faune des régions
voisines des sommets s’appauvrit du N. E. au S. W. Tandis que
sur les Bambouto, où les éruptions semblent anciennes, la faune
comprend une proportion élevée de terricoles, le Mont Cameroun
n’abrite actuellement au-dessus de 2.000 mètres qu’un très petit
nombre d’espèces appartenant surtout aux Hémiptères Homop-
tères et aux Diptères et pouvant par conséquent se disperser lar-
gement ; de même, parmi les Coléoptères rencontrés, plusieurs sont
des espèces à vaste répartition.
Il semble donc bien que la faune, plus ou moins complètement
détruite au cours des récentes éruptions et sans doute gênée par
les mises à feu fréquentes de toute la prairie alpine, ne parvienne
pas à se reconstituer.
L’étude des conditions biologiques dans ces massifs a montré
que certains étages de végétation, comme par exemple la forêt
de Bambous, font presque partout défaut et qu’il existe un déca-
lage considérable entre l’altitude des zones correspondantes au
Cameroun êt en Afrique Orientale.
La prairie alpine laisse ainsi la place, dès 3.700 mètres, aux
lichens, et le faciès « park » à Philippia remplace la forêt à partir
de 2.600 mètres.
Sur le Mont Cameroun, le passage de la forêt-taillis humide à la
— 496 —
prairie alpine se réalise brusquement. L’existence d’une zone rela-
tivement sèche et à très forte pente, séparant la forêt de la région
des grandes condensations voisine du sommet, interdit certaine-
ment beaucoup d’échanges faunistiques et ralentit le peuplement
de Faire supérieure.
En terminant ce bref compte-rendu préliminaire, nous tenons à
remercier dès aujourd’hui le personnel administratif et les plan-
teurs du Cameroun français et du Cameroun sous mandat britan-
nique pour l’aide généreuse et les mille facilités qu’ils nous ont
sans cesse accordées.
— 497 —
Les Poisons de Pêche de l’Amérique du^Sud
Par J. Vellard.
L’usage des poisons de pêche est très répandu parmi les popu-
lations indiennes et métisses de l’Amérique du Sud. Je l’ai observé
personnellement chez les Indiens Karajas du rio Araguaya, chez
les Cayapos, du Nord du Brésil, chez les Parecis et les Nambikwaras
du Matto Grosso, les Mbwihas du Paraguay. Presque toutes les
tribus habitant au voisinage des fleuves ou des grandes lagunes
des régions tropicales sud-américaines connaissent ces poisons et
beaucoup de civilisés même, chasseurs, chercheurs d’or, de caout-
chouc, d’ipéca, s’en servent à l’occasion.
Les chroniqueurs espagnols en parlent sous le nom général de
harhascos, encore donné à ces poisons dans beaucoup de contrées
américaines de langue espagnole. Les noms indigènes varient avec
les tribus et les contrées ; j’ai recueilli les suivants : achindé chez les
Cayapos chimpo (liane) chez les Ubwihas. Au Brésil et dans
tout le Nord de l’Argentine, le Paraguay, le territoire bolivien
de Santa Cruz, c’est-à-dire partout où s’est fait sentir l’influence
des Tupis-Guaranis, les poisons de pêche portent le nom de
timbo (au Sud) ou de tingui (au Nord). Dans les Guyanes ils
sont plutôt connus sous le nom de nicou, couna, counabi ou
conabi ; la racine kou se retrouve au Pérou dans le mot koubé et
dans le vocable jaque des llanos vénézuéliens qui désignent ces
poisons. En dehors de leurs noms indigènes les plantes utilisées
pour la pêche sont encore appelées dans la Guyane française et les
Antilles tue-poisson, bois enivrant, bois nicou et lianes à enivrer.
Généralités.
Un poison de pêche doit remplir un certain nombre de conditions
que ne réalisent pas la plupart des poisons végétaux : grande solu-
bilité, diffusion très rapide et activité élevée leur permettant d’agir
vite dans de grandes masses d’eau tout en ne rendant pas toxique
pour l’homme la chair des poissons.
Environ 70 espèces de plantes, dont quelques-unes douteuses,
sont employées pour la pêche en Amérique du Sud, mais beaucoup
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
498 —
de ces espèces sont très voisines les unes des autres. Elles appar-
tiennent aux familles suivantes, classées d’après leur importance :
Sapindacées, Papilionacées, Composées, Euphorbiacées, Théo-
phrastacées, Polygonacées, Annonacées, Caryocaracées, Lécithy-
dées, Lagoniacées et Apocynées ; les six dernières ne jouent qu’un
rôle insignifiant.
En Polynésie les poisons de pêche, très largement utilisés, pro-
viennent surtout de Papilionacées (genre Derris principalement),
de Myrtacées (g. Barringtonia) et de Ménisperniacées (g. Ana-
mirta).
Liste des plantes employées comme poisons de pêche
EN Amérique du Sud.
Polygonacées : Polygonum acre H. B. K. ; noms vulg. caa tay, yerba
picante, yerba del diablo (Argentine, Paraguay) ; herba del bicho,
cataya (Brésil) ; chibillo (Guatemala). P. glahrum Wild ; barbasco,
chiguirera (Venezuela). P. acuminatum H. B. K. (toute l’Amérique
tropicale).
Annonacées : Annona spinescens Mart., araticum do brejo (Centre et
Nord du Brésil) ; A. reticulata, cultivée au Brésil.
Papilionacées ; Derris guianensis Bentb, timbo assu, timbo cipo, timbo
rana (Nord du Brésil). D. negrensis Bentb, timborana (Nord du Brésil.
Les espèces asiatiques D. elliptica, malacensis et rubiginosa sont par-
fois cultivées dans l’Amazonie comme plantes à roténone. Loncho-
carpus nicou Aubl., timbo (Amazonie), barbasco, koubé, conabis
(Pérou), haiari, nicou, bois enivrant (Guyane), neka (Surinam). L.
urucu Killip et Sch., timbo rouge (Brésil), L. floribundus Berth, timbo
vénéneux (.Amazonie, Guyane). Piscidia erythrina L., timbo boticario
(Brésil), borracho, jebe, barbasco jaune (Venezuela). Tephrosia toxi-
caria Pers. timbo do campo (Brésil), onabouboue yario coralli
(Guyane), barbasco de raiz, kouma (Venezuela) ; c’est une des espèces
les plus employées dans ces régions ; la racine seule sert pour la pêche.
T. cinerea L., barbasco blanc (Venezuela), T. nitens, T. vogelii, T.
brevipes Bentb (Nord du Brésil), T. adunca Bentb et T. stachyra
D. G., ces deux dernières (employées au Matto Grosso par les Indiens
Parecis et les métis) sont moins actives. Les indigotiers sauvages,
Indigofera lespedezoides H. B. K., timbo mirim (Centre et Nord du
Brésil), /. sabulicola Bentb, et l’indigotier cultivé 1. anil sont parfois
employés au Brésil.
Euphorbiacées. Euphorbia cotinoides Miq, assacu-i, leiteira (Ama-
zonie). Hura crepitans L. ; assacu, aroeira (Brésil), sablier, sai d box,
opossum wood (Guyanes), jabillo, ceibo blanc (Venezuela), catanà
(Pérou). Piranhea trifoliata Bailly, piranheira (Brésil). Phyllantus
conami Aubl., timbo, conabi (Amazonie), bois à enivrer, tue poissons
(Guyane). P. piscatorum H. B. K., tL gui du Pérou (Amazonie), bar-
bascajo (Venezuela).
— 499
Sapindacées. La plupart des Serjania et des Paullinia sort utilisées
pour la pêche au Brésil. J’ai relevé avec ccrtitiide les espèces suivantes,
mais la liste doit être incomplète : Serjania acuminata Radlk., commu-
nis, cuspidata Camb.. dentata Vell., leihalis St H., paucidentata D. G.,
piscatoria Radlk., purpurascens Radlk., serrata Radlk., fuscifolia
Radlk., hebecarpa, fulta, joveata, meridionalis, Paullinia alata Dum.,
P. australis St H., cururu L., meliafolia Jun., pinnata L., rubiginosa
Camb., trigonia, imberbis Radlk., grandiflora St H., elegans Camb..
Deux lianes appartenant à des genres différents sont employées égale-
ment au Paraguay par les Indiens forestiers : Cardiospermum grandi-
florum et Thinouia paraguayensis. Le savonnier, Sapindus saponaria
L. , existant dans toute l’Amérique tropicale, deux espèces de Mago-
nia caractéristiques des campos secs du Brésil, M. glabrata St H. et
M. pubescens St H., une autre espèce arborescente Talisia esculenta
Radlk. sont également utilisés comme poison de pêche au Brésil.
Caryocaracées. Une seule espèce, Caryocar microcarpum Duke, du
Nord du Brésil sert parfois de succédané aux Sapindacées pour la pêche.
Lécythidées. Gustavia brasilena D. C., japarundi, japaranduba, du
Nord du Brésil, et peut-être aussi G. augusta.
Théophrastacées. Jacquinia aristata, J. revoluta Jacq., J. mucronulata
Blake, barbasco, olivo, chilca, chirca, sont les barbascos typiques du
Venezuela ; ils ne semblent pas employés au Brésil.
Loganiacées : Buddleia brasiliensis Jacq. (Amazonie).
Apocynées : Echites venenosa Stad. (Brésil Central). Ondontadenia cururu
K. Sch., cipo cururu (Amazonie). Thevetia ahonai D. C. (Amazonie),
Th. neriifolia Jun. (introduite au Brésil), c aruaihe, cascabel, lechero,
cruceta real (Venezuela).
Composées : Clibadium barbasco M. B. K., ur des piincipaux barbascos
du Pérou, de la Colombie, du Venezuela (déjà cultivé à l’époque pré-
colombienne), Cl. surinamense L., conabi, connambi (Amazonie et
Guyanes). Cl. biocarpum Mart. (Amazonie), Bailliera aspera Aubl.
(Amazonie, Guyanes). Ichtifothere cunabi Mart. (Centre et Nord du
Brésil), Icht. terminalis Spreng, galicosa, jarilla, dictamo real (Vene-
zuela).
Toutes ces espèces sont loin d’avoir la même importance pra-
tique. Les représentants de quelques genres seulement, Serjania
et Paullinia (Sapindacées), Thephrosia et Lonchocarpus (Papilio-
nacées), Phyllantus (Euphorbiacées) et Clibadium (Composées) sont
utilisés de façon générale pour la pêche. Les autres espèces ne sont
employées que dans des zones limitées (Théophrastacées au Vene-
zuela) et souvent en l’absence de plantes plus actives. A défaut de
Sapindacées j’ai vu, par exemple, recourir au Caryocar ; les Indi-
gotiers servent de succédanés aux autres Papilionacées. Dans toute
l’Amérique du Sud, les Polygonum sont parfois employés pour la
pêche malgré leur faible activité. En Amazonie Gustavia brasilena
— 500 —
et Buddleia hrasiliensis servent accidentellement à défaut d’autres
plantes. Les Apocynées remplacent les Euphorbiacées.
En dehors de la distribution des familles et des espèces bota-
niques, les facteurs ethnographiques doivent être pris en considé-
ration dans l’étude géographique des poisons de pêche. La zone
d’utilisation de ces plantes est loin de coïncider avec leur distri-
bution botanique ; l’aire d’emploi d’une famille déterminée de
plantes comme poison de pêche coïncide généralement avec la
zone d’influence d’un groupement ethnique.
Le Nord de l’Argentine, le Paraguay, tout le Brésil méridional
et central, c’est-à-dire les zones spéciales d’influence tupi-guarani,
utilisent presque exclusivement les Sapindacées.
La région de l’Amazone, où les Tupi-Guarani existent au milieu
d’une foule d’autres tribus d’origines diverses, représente la limite
nord de l’emploi des Sapindacées ; dans cette région elles sont uti-
lisées en même temps que des Papilionacées, des Euphorbiacées,
des Composées, et d’autres familles moins importantes.
Les Guyanes et les régions limitrophes du Pérou et du Venezuela,
où s’est fait surtout sentir l’influence caraïbe, n’utilisent pas les
Sapindacées pourtant abondantes. Les poisons de pêche proviennent
surtout de Papilionacées, d’Euphorbiacées et de Composées dont
l’Amazonie marque la limite méridionale d’utilisation. L’usage des
Théophrastacées ( Jacquinia diverses) paraît jusqu’ici limité au
Venezuela.
Je n’ai pu déterminer encore les poisons de pêche propres aux
groupes arawak ; dans leur zone d’influence je n’ai vu utiliser que
des Papilionacées et surtout des Composées.
Il serait intéressant de poursuivre ce premier essai de réparti-
tion des poisons de pêche parmi les tribus indiennes de l’Amérique
du Sud et de fixer avec exactitude leur distribution.
Un très petit nombre de ces poisons de pêche ont été étudiés
expérimentalement ou chimiquement. Les seuls actuellement bien
connus appartiennent aux Papilionacées : ce sont les plantes à
roténone des genres Derris, Thephrosia et Lonchocarpus, étroite-
ment apparentées à des espèces indo-malaises également produc-
trices de troénone et de substances voisines, théphrosine, toxi-
carol, derrine, nicouline (travaux de Newbold, 1886 et 1890, Gres-
HOFF, 1890, Wray, 1892, Hertwich et Geiger, 1901, Nagai, 1902,
van Husselt, 1911, Campbell, 1916, Ishikawa, 1917, Mac Indoo,
1919, Takei, 1928, Butenandt, 1928-1932, Tattersfield, 1927-
1936, Danneel, 1933, Gehlsen, 1936).
Les autres plantes utilisées pour la pêche en Amérique du Sud
— 501
forment un groupe confus. Des principes actifs, presque toujours
des glucosides, d’activité diverse et souvent mal déterminés ont
été isolés de quelques-unes d’entre elles : burine ou crépitine de
Richet (de Hura crepitans), eururine de Martins (Odontadenia
cururu), timboine de Martins (Paullinia pinnata et Serjania fus-
cifolia), tbévétine de Blas et de Vry (Thevetia neriifolia), cliba-
dine (Clibadium biocarpum). L’étude de ces plantes est presque
toute entière à faire.
Pour apporter un peu d’ordre dans l’étude des poisons de pêcbe
sud-américains, j’ai tenté de les grouper d’après leurs principales
propriétés.
Un premier groupe comprend les plantes à roténone et principes
voisins de la famille des Papilionacées.
Dans un second groupe, je place toutes les plantes riches en sapo-
nine appartenant aux Sapindacées ainsi que Caryocar microcarpum,
plante à saponine servant en divers points de l’Amazone, notam-
ment sur le Madeira et le Gy Parana, de succédané aux Sapinda-
cées.
Un troisième groupe réunit les plantes à latex toxique, Eupbor-
biacées et Apocynées.
Un quatrième groupe provisoire et très hétérogène comprend des
plantes dépourvues de saponine, de roténone, de propriétés insec-
ticides et non lactifères. Ce sont des Composées ( Clibadium, Bail-
liera et Ichtyothere) produisant des gommes, des Théophrastacées
( Jacquinia) et une Loganiacée (Buddleia). Quelques-unes parais-
sent posséder des alcaloïdes.
Un dernier groupe également provisoire est composé de plantes
diverses, Polygonum, Annona et Gustavia contenant des principes
âcres ou émétiques non déterminés, souvent riches en tanin, et
possédant généralement des propriétés insecticides. Leur valeur
comme poison de pêche est faible.
Les plantes à roténone ont déjà fait l’objet de nombreuses études.
Dans ce travail je ne m’occuperai que des plantes à saponine, les
plus importantes pour la pêche dans une grande partie de l’Amé-
rique du Sud.
Les poisons de pêche a saponine.
Le nom guarani de timbo étendu au Brésil à toutes les plantes
utilisées comme poisons de pêche s’appliquait primitivement aux
seuls poisons de la famille des Sapindacées. Ce mot est formé du
radical tî, blanc, et du suffixe mbo marquant l’action ; il caracté-
rise bien la propriété de ces plantes, toutes très riches en saponine,
de rendre l’eau opalescente et mousseuse. En Amazonie, où pré-
— 502 —
dominent les dialectes tupi septentrionaux, ces poisons sont plutôt
appelés tinguy, terme de signification presque identique.
Les principaux timbos appartiennent aux genres Serjania et
Paullinia. Les Indiens emploient indifféremment la plupart des
espèces d’une région. Ce sont des lianes ou des arbustes sarmenteux
à l’aspect caractéristique (lianes carrées de la Guyane) dont on
utilise surtout la tige fraîche.
Les tiges coupées et réunies en petits fagots sont battues dans
l’eau avec un lourd morceau de bois dur pour en écraser l’écorce.
L’eau devient blanchâtre et spumeuse ; la présence de fer ou le
simple contact d’instrument de fer lui communique une couleur
brunâtre à reflets moirés (action du tanin abondant dans presque
toutes ces plantes). Vingt ou trente minutes après le début de
l’opération les premiers poissons commencent à sauter hors de
l’eau puis viennent flotter inertes. Les Indiens les capturent alors
à la main ou avec des flèches. Certains poissons sont très sensibles
au timbo ; d’autres résistent longtemps, comme les raies d’eau
douce (Taeniura diverses) et certains bagres du groupe des Lori-
caria. Le Gymnote lutte au début, mais perd peu à peu son acti-
vité. Les batraciens, les reptiles amphibies (Alligators et Tortues
fluviales) sont réfractaires.
Ce genre de pêche ne peut être pratiqué que dans les mares ou
les lagunes ou dans des points morts des cours d’eau. Souvent les
Indiens avant d’utiliser le timbo barrent les petites rivières avec
des abattis de bois ou des petites levées de terre.
L’usage d’autres lianes de la famille des Sapindacées est peu
répandu.
Les espèces arborescentes se trouvent surtout dans les campos
secs du Brésil moyen. Les Magonia, par exemple, servent pour la
pêche dans diverses parties du Matto Grosso (région de Cuyaba)
et des Etats de Minas et de Bahia (région du rio S. Francisco). On
utilise leurs jeunes rameaux et leurs fruits, plus rarement leurs
racines.
Les recherches expérimentales sur les timbos se réduisent à peu
de chose.
Claude Bernard n’a pu trouver de substance curarisante dans
le barbasco, mais il attribuait à la teneur en tanin de cette plante
son action sur les poissons dont les branchies seraient durcies et
brûlées ; des poissons placés dans des solutions de tanin à 3 %
présentaient des lésions analogues.
En 1877 Martin isola de Paullinia pinnata un glucoside qu’il
appela timboine. Les vieilles pharmacopées brésiliennes indiquent
— 503 —
que toutes les parties de cette dernière plante contiennent « un
principe narcotique, âcre et vénéneux ».
Etudiant cette même Paullinia A. Ozoeio de Almeida (Brazil
Medico, XXII, 277, 1908) ne put isoler aucun principe actif défini
(absence d’alcaloïdes cristallisables), ni substance curarisante. La
teneur en tanin lui parut insuffisante pour expliquer l’action de
cette plante sur les poissons, contrairement aux résultats de Claude
Bernard.
A. Barcellos Fagundes a publié (Boletim do Ministerio da
Agricultura, Rio de Janeiro, XXIV, 69-75, 1935) une liste des
principales plantes employées au Brésil comme poisons de pêche
et comme insecticides ; Tattersfield a fait récemment (Emp.
J. exp. Agric., IV, 136-144, 1936) une courte mise au point de cette
question.
Étude expérimentale.
La plupart de mes recherches ont été faites avec Serjania lethalis
St. H. provenant de la région de l’Araguaya (Mission Vellard au
Goyaz et à l’Araguaya) ; les résultats obtenus ont été vérifiés par-
tiellement avec S. fuscifolia Radlk., Paullinia pinnata L. et
P. elegans Camb. L’action de ces diverses espèces est à peu près
identique et S. lethalis peut être prise comme exemple.
L’écorce seule a été utilisée. Les premières expériences, très
incomplètes, ont été réalisées sur place avec des écorces préparées
par les Indiens Cayapos des Campos de Conception de l’Araguaya ;
elles avaient pour but unique de servir de comparaison avec les
recherches faites postérieurement au laboratoire avec des écorces
séchées. Ces dernières se sont révélées par la suite presque aussi
aetives que le matériel frais.
Action sur les poissons. — ■ Pour se rapproeher des conditions
naturelles de l’emploi des poisons de pêche, les premières expé-
riences ont été réalisées sur des poissons { Gyrardinus sp.) et
autres animaux aquatiques plongés dans des solutions à titre va-
riable de timbo. Ces solutions étaient préparées en partant d’une
macération d’écorces dans l’eau de robinet (20 grammes d’écorce
par 100 cc. d’eau). Dans les premières expériences on ajoutait
10 cc. de macération de timbo à 20 % (20 grammes d’écorce par
100 cc. d’eau de robinet) dans un vase contenant 200 cc. d’eau où
vivaient des Gyrardinus (titre définitif 1 %). Presque aussitôt les
poissons manifestent une vive agitation, montant et descendant
sans arrêt dans l’aquarium ; les mouvements des ouïes sont désor-
donnés. Au cours de cette période d’agitation ils sautent souvent
hors de l’eau. Progressivement leur activité se ralentit ; une cer-
— 504 —
taine incoordination des mouvements se manifeste (dix minutes
environ après le début de l’expérience) ; par moments ils viennent
flotter à la surface, puis coulent verticalement faisant de vains
efforts pour garder une position horizontale ; en touchant le fond
du vase ils essayent de remonter d’un brusque mouvement de
queue ; leur respiration devient très lente. Vingt-cinq minutes
après le début de l’expérience, ils flottent à la surface, le ventre
en l’air, exécutent de temps à autre un faible mouvement avec
leurs nageoires pectorales. En 30 ou 35 minutes ils ne donnent plus
signe de vie et ne peuvent être ranimés dans l’eau fraîche. Tant
que les poissons manifestent un reste d’activité, ils peuvent être
sauvés en les transportant dans de l’eau ordinaire.
La concentration des solutions peut varier dans de larges limites
sans beaucoup modifier l’évolution des symptômes. Des concen-
trations finales de 0,5 à 5 % se comportent de façon presque iden-
tique aux concentrations à 1 % : cinq Gyrardinus placés dans une
solution à 4 % ont succombé le premier en 15 minutes, trois autres
entre 20 et 25 minutes, et le dernier en 35 minutes.
L’ébullition n’altère pas l’activité du timbo. Le liquide obtenu
par macération et porté ensuite 15 minutes à l’ébullition ou des
infusions obtenues en faisant bouillir pendant 15 minutes les écorces
dans de l’eau distillée se montrent presque aussi actives que les
solutions préparées à froid. Les Gyrardinus présentent des symp-
tômes identiques et meurent entre 25 et 40 minutes.
Les préparations de timbo conservent leur activité pendant
plusieurs jours à la température ambiante malgré leur brunisse-
ment marqué. Des Gyrardinus placés dans une eau additionnée
de timbo (titre 2 %) conservée quatre jours dans un aquarium
ouvert ont succombé entre 30 et 38 minutes.
Pour éliminer le tanin une préparation de timbo à 20 %, obte-
nue par macération à froid, a été traitée pendant 72 heures par la
poudre de peau, jusqu’à disparition presque totale de réaction avec
les sels ferriques. Cette préparation, privée de tanin, s’est montrée
aussi active pour les poissons qu’une fraction conservée comme
témoin dans les conditions extérieutes identiques mais non traitée
par la poudre de peau. Les Gyrardinus ont succombé entre 30 et
40 minutes dans des solutions à 2 % préparées avec ces deux
fractions.
Après la mort tous les poissons présentent un aspect asphyxique :
branchies violacées, bouche ouverte, lèvres gonflées et fortement
congestionnées.
Action par immersion sur les batraciens. — Les batraciens
(Bufo crucifer et B. marinus, Leptodactylus occellatus et L. fragilis,
Hyla albomarginata) se sont montrés insensibles à des bains pro-
— 505 —
longés dans des préparations de timbo même très eoncentrées
(25 à 50 grammes d’écorce par 100 ce. d’eau). Quelques Leptodac-
tylus ont seulement manifesté une accélération notable des mou-
vements respiratoires et une légère parésie très fugace.
Action sur d’autres animaux aquatiques. — Des crabes
d’eau douce ( Trichodactylus orbicularis) et une espèce marine
indéterminée ont supporté sans accident une immersion d’une
heure dans une solution à 5 %.
Une seule expérience a été réalisée avec des insectes aquatiques.
Des népidés non déterminés placés dans une solution à 5 % ont
succombé entre 15 et 23 minutes après avoir manifesté une vive
agitation initiale suivie de parésie progressive.
4 ^
La grande sensibilité des poissons à Faction de préparations
même très diluées de timbo, les phénomènes asphyxiques qu’ils
présentent et leur rétablissement rapide quand ils sont transportés
dans une eau fraîche m’ont conduit pour expliquer Faction de ce
poison à envisager l’hypothèse d’une modification physique du
milieu aquatique produisant des troubles profonds des échanges
respiratoires et la mort par asphyxie.
D’autres faits viennent à l’appui de cette hypothèse. Les batra-
ciens à respiration cutanée très active se sont montrés à peu près
réfractaires à Faction du timbo, ainsi que les crabes à chambre
branchiale bien protégée ; les insectes aquatiques sont au contraire
très sensibles. Dans les pêches les poissons les plus résistants',
toutes les formes d’asphyxie, tels que les raies fluviales du genre
Taeniura, sont les derniers à ressentir les effets du poison. Par voie
gastrique ou par injection, des doses relativement élevées de timbo
sont nécessaires pour produire des accidents graves et la mort est
en général lente.
Deux corps très abondants chez la plupart des Sapindacées, le
tanin et la saponine, sont susceptibles de modifier profondément
le milieu aquatique.
Le tanin a été incriminé par Claude Bernard pour expliquer
Faction du barbasco. La teneur en tanin de Paullinia pinnata s’est
montrée insuffisante entre les mains de A. Ozorio pour provoquer
des troubles sérieux chez les poissons. Dans mes propres expériences,
rapportées plus haut, les poissons ont été également sensibles aux
préparations de timbo de Serjania lethalis naturelles et aux prépa-
rations privées de tanin par un traitement de 72 heures à la poudre
de peau. Le tanin ne constitue par le principe actif de ces timbos.
L’action de diverses saponines, surtout de Quillaja saponaria,
— 506 —
sur les poissons a déjà été étudiée, principalement par Kobert
(Beitràge zur Kenntnis der Saponinensuhstanzen, Stuttgart, 75,
1904 ; et Traité de Pharmacologie de Hefter, II, 2, 1493). Elle
était connue des Grecs qui l’utilisaient pour la pêche.
Dans une première série d’expériences j’ai comparé l’action d’une
saponine commerciale purifiée ( Saponine purissima Merck) à celle
des macérations de timbo de Serjania lethalis.
Dans une eau additionnée de 10 % de saponine Merck les Gyrar-
dinus présentent une période d’excitation initiale moins accentuée
qu’avec les préparations de timbo (à 10 %). Dix minutes après le
début de l’expérience leur activité diminue ; ils se maintiennent
difficilement horizontaux, tombent au fond de l’aquarium, puis
tentent de remonter à la surface et de sauter hors de l’eau ; bientôt
ils flottent inertes. La mort se produit en moyenne entre 25 et
35 minutes.
Les symptômes sont peu différents de ceux observés avec le
timbo ; seule la période d’excitation initiale a toujours été plus
discrète. Le temps nécessaire pour tuer les poissons est sensible-
ment le même. La concentration de saponine peut aussi varier
dans de larges limites, 1 ®/oo à 5 %, sans modifier de façon appré-
ciable l’évolution des symptômes.
Des résultats identiques ont été obtenus avec une saponine
très impure préparée en traitant les écorces de timbo par l’alcool
bouillant. La période d’excitation initiale est aussi marquée qu’avec
les macérations totales de timbo.
Même à très petite dose la saponine modifie la tension super-
ficielle de l’eau, rendant impossible les échanges respiratoires nor-
maux, d’où l’asphyxie rapide des poissons ; les batraciens et de
nombreux crustacés sont extrêmement résistants.
Il a été impossible d’isoler d’autres principes actifs des prépa-
rations de Serjania lethalis ni des espèces voisines. Tous ces poi-
sons de pêche de la famille des Sapindacées doivent leurs proprié-
tés à leur teneur élevée en saponine. Leur action est physique,
raison pour laquelle la chair des poissons est comestible,
Parmi les poisons de pêche malais, les semences de Barringtonia
vrisei contiennent également une proportion de saponine pouvant
atteindre 8 % (Robert).
Ainsi s’explique que les Indiens puissent utiliser sans distinction
la plupart des Sapindacées d’une région ou à leur défaut des plantes
de familles différentes, comme les Caryocar, toutes riches en sapo-
nine.
Il est intéressant de souligner que l’Amérique du Sud et la région
indo-malaise sont les deux grands centres d’utilisation des poisons
de pêche.
Dans l’un et l’autre se retrouvent les mêmes types principaux :
— 507 —
poisons à roténone fournis dans la région indo-malaise par des
Papilionacées, principalement du genre Derris, voisines des formes
américaines de Tephrosia et de Lonchocarpus appartenant à la
même famille ; et poisons à saponine dont les représentants les
plus typiques, les Barringtonia, de la famille des Myrtacées, sont
apparentés aux Lécythidées américaines.
C’est un nouveau point de contact à signaler entre les popula-
tions du Pacifique et celles de l’Amérique du Sud.
(Missions Vellard en Amérique du Sud).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
35
- 5C8
Quelques caractères de Tigre chez le
Felis Spelaea Goldf.
Par V. Ferrant et M. Friant.
Le grand Chat des cavernes (Felis spelaea Goldf.) est-il un Lion
ou est-il un Tigre ? On a longtemps discuté à ce sujet et la question
n’est pas encore résolue. Certains auteurs ,(Boyd Dawkins
M. Boule l’ont rapproché du Lion, d’autres, du Tigre (Blainville®
Fig. 1. — Felis leo L. (Lion), n“ 1925-282. Coll. Anat. comp. Musueum. Les 4 derniers
2
métacarpiens. G. N X -.
1. Dawkins W. Boyd et Sanford W.-A. ; British pleistocene Felidae. A mono-
graph of the British pleistocene Mammalia, I, 1866-1872.
2. Boule M. : Les grands chats des cavernes. Ann. Pal., I, 1906.
3. Blainville (H.-M. de) : Ostéographie des Mammifères, t. II, Paris, 1839-64.
Rulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6. 1939.
— 509 —
en se basant sur la forme du crâne et sur celle des os des membres,
Abel ^ par l’étude du dessin de Combarelles où le F élis spelaea est
représenté avec des stries) ; quelques-uns (E. et H. Filhol Bour-
GUiGNAT ont pensé qu’il tenait des deux à la fois. Pour Hilz-
HEiMER il existerait trois types coordonnés : Lion, Grand Chat
des cavernes, Tigre. H. -G. Stehlin ® déclare ne pas avoir eu entre
les mains les documents nécessaires pour se faire une opinion.
Fig. 2. — Felis ligris L. (Tigre) n° A. 7.922. Coll. Anat. comp. Muséum. Les 4 derniers
2
métacarpiens. G. N X
En 1936, les fouilles pratiquées dans le Pléistocène d’Oetrange
(Grand-Duché de Luxembourg) nous avaient fourni quelques méta-
carpiens de Felis spelaea montrant que l’extrémité antérieure de
1. Abel (O.) : Lebensbilder aus der Tierwelt der Vorzeit (Zweite Aufl.), 1927.
2. Filhol (E. et H.) : Deseription des ossements de L’élis spelaea découvert? dans
la caverne de Lberm (Ariège). Paris, Masson, 1871.
3. Bourguignat (J. R.) : Histoire des Felidae fossiles constatés en France. J. Trem-
blay, imp., 1879.
4. Hilzheimer (M.) : Die systematische Stellung von Felis spelaea, Sitzungshe-
richte d. Ges. Naturf. Freunde zu Berlin, 1922.
5. Dubois (A.) et Stehlin (H. -G.) ; La grotte de Cotencber, Station moustérienne.
Mém. Soc. Pal. Suisse, 1933.
ce grand Félin est adaptée à la prédation, comme celle du Tigre,
mais en plus accentué encore, alors que, chez le Lion actuel, cette
extrémité est plus nettement adaptée à la marche En effet, chez
le Lion (fig. 1), les rayons 3 et 4 de l’extrémité antérieure, repré-
sentés par leurs métacarpiens, sont à peu près de même longueur
(le rayon 3 ne dépassant que légèrement le rayon 4), les rayons
Fig. 3. — Felis spelaea Goldf. (Lion des Cavernes). Pléistocène d’Oetrange (Grand-
2
Duché do Luxembourg). 2®, 3® et 5® métacarpiens. G. N. X -.
I
2 et 5, sensiblement égaux, ma.is notablement plus courts que 3
et 4 et le rayon 1 très raccourci. Il s’agit là d’une adaptation à la
marche (prédominance des rayons médians sur les rayons latéraux
réduits). — Chez le Tigre (fig. 2), la disposition présente cette diffé-
rence que le métacarpien 2 est nettement plus allongé par rapport
au métacarpien 3 ; il y a, de ce fait, une tendance non négligeable à
1. Ferrant (V.) et Friant (M.) : La faune pléistocène d’Oetrange (Grand-Duché
de Luxembourg), fasc. 1. Bulletin de la Société des Naturalistes Luxembourgeois, 1936.
— 511 —
l’égalisation des rayons, ce qui indique des fonctions prédatrices
plus développées que chez le Lion. — Chez le grand Félin d’Oetrange
(fig. 3), cet allongement du 2® métacarpien est encore plus marqué
que chez le Tigre, il s’agit donc d’un Carnassier se rapprochant, à
ce point de vue, plus du Tigre que du Lion, plus prédateur encore
que le Tigre.
La continuation des fouilles d’Oetrange a récemment mis à
jour quelques os du tarse de F élis spelaea ; ce sont : un calcanéum,
auquel manque l’extrémité postérieure, un cuhoïde entier et un
scaphoïde, auquel manque seulement la tubérosité (apophyse
Fig. 4. — Scaphoïde droit de Felis spelaea (Goldf. (F. s.) (Pléistocène d’Oetrange,
Grand-Duché de Luxembourg) vu par sa face astragalienne. Bien qu’il soit, en
partie, brisé, on peut facilement le comparer au scaphoïde du Lion actuel [FeZis
leo L. (F. 1.) 1939-539. Coll. Anat. comp. Muséum] et à celui du Tigre actuel [Felis
tigris L. (F. t.), n® 1934-136. Coll. Anat. comp. Muséum],
Le galbe de cet os et les détails de la surface d’articulation se ressemblent beau-
coup chez le Felis spelaea et le Felis tigris.
G. N.
postéro-interne), qui viennent compléter, en partie, l’extrémité
postérieure droite dont nous possédions déjà le 2® et le 5® méta-
tarsiens. Tous ces os, aussi bien ceux de l’extrémité antérieure que
de l’extrémité postérieure, proviennent, probablement, d’un même
animal. Notons, par parenthèse, qu’il est curieux de remarquer
que le Felis spelaea n’est représenté, dans nos gisements, que par
des extrémités.
Les os de l’extrémité postérieure, et, surtout, le scaphoïde, vien-
nent corroborer et accentuer la ressemblance du grand Félin qua-
ternaire d’Oetrange avec le Tigre. La face articulaire concave du
scaphoïde (pour la tête astragalienne) est particulièrement inté-
~ 512 —
ressante (fig. 4). La crête transversale qui la divise est plus mar-
quée chez le Lion que chez le Tigre ; chez le grand Félin d’Oetrange,
cette crête est complètement efîacée, ce qui indique, certainement,
une plus grande souplesse des mouvements du scaphoïde sur Fas-
tragale. En outre, le contour de Fos est arrondi en avant, chez le
U
f. fc F,s. f.l.
Fig. 5. — Scaphoïdes droits de Felidæ (les mêmes que figure 4). Contour de la partie
antérieure (dorsale) de la facette articulaire pour la tête astragalienne chez le Felis
tigris (F. t.), le Felis spelaea Goldf. d’Oetrange (F. s.) et le Felis leo L. (F, 1.). G. N
Lion, alors qu’il est beaucoup plus carré, surtout du côté externe,
chez le Tigre. Sur le Félin d’Oetrange cette disposition est encore
exagérée (fig. 5).
De ceci, on ne peut certes pas conclure que tous les grands Chats
des cavernes aient été des Tigres : on en connaît de très différents
les uns des autres, au moins par la taille. Mais il est certain que
celui d’Oetrange, par ce que nous en possédons (extrémités), s’af-
firme comme ayant nettement des caractères qui reproduisent ou
même dépassent ceux du Tigre.
Les Muscles pectoraux de l’Okapi
Par E. Bourijelle,
Professeur au Muséum.
Parmi les précieuses publications auxquelles l’Okapi (Okapia
Johnstoni Selater) a donné lieu depuis sa découverte en 1900, il
n’en est pas, à notre connaissance au moins, qui se rapporte à la
myologie de cet animal. Nous avons pensé qu’il fallait essayer de
combler cette lacune et nous avons profité de l’occasion qui nous
était offerte de disposer d’un sujet aussi exceptionnel * pour étu-
dier l’un des groupes musculaires les plus importants de l’organi-
sation animale, celui des pectoraux.
Les muscles pectoraux forment la base de la région axillaire.
Les dispositions particulières, les modalités d’organisation, le pro-
blème si délicat de leur homologation, ont donné lieu à de nom-
breuses recherches dans la série des vertébrés. Chez les mammi-
fères, en particulier, il faut citer les travaux fondamentaux de Ber-
tram C.-A. WiNDLE professeur d’ Anatomie au Queen’s College
de Birmingham, et de notre collègue du Muséum d’Histoire Natu-
relle, le Professeur R. Anthony en ce qui concerne la plupart des
Mammifères sauvages et ceux de F.-X. Lesbre Professeur d’Ana-
tomie à l’Ecole vétérinaire de Lyon, en ce qui a plus spécialement
trait aux mammifères domestiques, chacun de ces auteurs après
un exposé précis des faits ayant abordé et essayé de résoudre la
question des homologations.
C’est en m’inspirant de ces études qu’après avoir à mon tour
* Le sujet qui a fait l’objet de cette observation était une jeune femelle, don de
Sa Majesté le Roi Léopold II de Belgique à Monsieur le Président de la République
Albert Lebrun, offert par ce dernier au Parc zoologique du Bois de Vinccnnes et mort
en août 1939 dans cet établissement. Appelé à pratiquer l’autopsie de cet animal
à la demande de mon coollèguc, le Professeur Urbain, directeur du Parc zoologique,
je profitais de ce que la région axillaire se présentait en bon état pour procéder à sa
dissection.
1. Bertram g. -A. WiNDLE : The pectoral group of muscles, (Transactions of Royal
Irish Academy, Volume XXIV. Part XII, Novembre 1889, pp. 345 à 378).
2. R. Anthony : Du sternum et de ses connexions avec le membre thoracique,
dans la série des Mammifères. (Th: de Doct. en Mêd., Paris, O. Doin, 1898).
3. F.-X. Lesbre : Des muscles pectoraux dans la série des mammifères domes-
tiques. Détermination de leurs homologies avec ceux de l’Homme. Réforme de leur
nomenclature. (Bulletin de la Société d’ Anthropologie de Lyon, tome X, 1891, pp. 139
à 163).
F.-X. Lesbre : Essai de myologie comparée de l’Homme et des Mammifères
domestiques en vue d’établir une nomenclature unique et rationnelle. (Bulletin de
la Société d’ Anthropologie de Lyon, tome XVI, 1897, pp. 70 à 83.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 6, 1939.
— 514
décrit les faits relatifs aux muscles de la région axillaire chez
r Okapi, j’essayerai de les interpréter et de les comparer aux faits
déjà reconnus chez certains ongulés et en particulier chez les Girafes.
Trois formations musculaires pectorales sont faciles à recon-
naître chez l’Okapi, deux en plan superficiel, l’une antérieure,
l’autre postérieure, une en plan profond. A ces trois formations
principales on peut en ajouter une quatrième, beaucoup moins déve-
loppée que les trois autres, située en plan profond.
I. — La formation superficielle, antérieure, (PD) s’étend sous la
forme d’une masse charnue conique, assez épaisse, de couleur
rouge vif, de l’extrémité antérieure du sternum à la partie antéro
externe du hras. Elle s’attache d’une part au niveau de sa base
sur toute l’étendue latérale de la première sternèhre, d’autre part,
en bas et en dehors, par une extrémité aponévrotique étroitement
associée à la terminaison du mastoïdo huméral (MHD) et aux
fibres les plus antérieures de la formation superficielle postérieure,
sur la crête deltoïdienne de l’humérus. Cette formation répond,
sans contestation possible, au s ter no-huméral des anatomistes vété-
rinaires ; elle représente la portion claoiculaire du grand pectoral de
l’homme, dont les attaches ont été refoulées sur l’extrémité anté-
rieure du sternum du fait de la disparition de la clavicule ; elle doit
être homologuée au manubrial superficiel de Windle, au muscle
que Lesbre proposa tout d’abord de désigner sous le nom à’ epis-
ternal, appellation qui fut adoptée par Anthony et pour lequel
Lesbre fit adopter ensuite le nom de pectoral descendant, générale-
ment conservé à ce jour.
IL ^ — La formation pectorale superficielle, postérieure (PT), plus
large, plus mince et plus pâle que la précédente, s’étend de la ligne
médiane inférieure du sternum, à la face interne de la partie supé-
rieure de l’avant-bras. Elle s’attache en dedans et en haut, sur les
2®, 3®, 4® et 5® sternèbres, étroitement associée à la formation du
côté opposé sur un raphé fibreux médian. En dehors et en bas,
ses faisceaux, plus ou moins dissociés, prennent insertion sur l’apo-
névrose antibrachiale. Les fibres les plus antérieures s’insinuent
sous la formation superficielle antérieure (PD), se confondent et
s’attachent même inférieurement en commun avec elle sur la
crête deltoïdienne.
Cette formation pectorale, propre aux quadrupèdes, n’est pas,
normalement au moins, représentée chez l’Homme. Elle répond
incontestablement au muscle sterno-aponéorotique des anatomistes
— 515 —
vétérinaires et (I’Anthony, au muscle gladiolaire de Windle, au
pectoral transverse de Lesbre et c’est ce dernier nom qui paraît
actuellement prévaloir dans la langue anatomique française.
III. — La formation pectorale profonde principale (PA) de l’Okapi
s’étend sous les précédentes en les débordant assez largement en
PD, Pectoral descendant ; — PT, Pectoral transverse ; — PA, Pectoral ascendant :
— SC, Sous clavier ; — MHD, partie deltoïdienne du mastoïdo huméral ; — MHC,
partie claviculaire du mastoïdo huméral ; — • S* C, Sterno céphalique ; — IC, inter-
section claviculaire du mastoïdo huméral ; — CG, Cartilage de la 1"^® côte ; — S^,
S^, S®, S^, S®, S®-’ Sternèbres.
arrière sur la face inférieure de l’abdomen. C’est une vaste expan-
sion musculaire flabelliforme, de couleur rouge vif, épaisse et pris-
matique en avant, amincie en arrière. Elle s’attache en dedans
sur les parties latérales du sternum à partir de la deuxième ster-
nèbre, en arrière sur la tunique adbominale, en avant sur le tro-
— 516 —
chin de l’humérus et sur l’aponévrose d’enveloppe du tendon du
biceps dans la coulisse bicipitale. Le bord antérieur de ce muscle
est nettement distinct du pectoral descendant (PD) dont il est
d’ailleurs séparé par le pectoral transverse (PT). Incontestablement
encore ce muscle répond au sterno-trochinien décrit par les ana-
tomistes vétérinaires chez les Mammifères domestiques. Il repré-
sente sans aucun doute les parties sternale et abdominale du grand
pectoral de V Homme et du pectoral profond d’ANXHONY ; la portion
qui correspond à ses attaches sternales paraît répondre au costal,
de WiNDLE, la portion représentée par ses attaches abdominales
équivalant à V abdominal du même auteur. C’est ce muscle auquel
Lesbre avait tout d’abord attribué l’appellation de pecto-abdo-
minal et auquel il a attribué ensuite le nom plus général et plus
juste de pectoral ascendant, dénomination qui est d’ailleurs con-
servée.
IV. — La quatrième formation musculaire de la région axillaire
observée chez l’Okapi est située en plan profond, tout à fait à la
partie antérieure, à la limite de la base de l’encolure (SC). — C’est
une bandelette charnue bien définie, de la grosseur du doigt, de
couleur rouge vif. Elle se porte de l’extrémité antérieure du ster-
num et du cartilage de la première côte (CC) à la face interne du
muscle mastoïdo huméral (MLfC-MHD) qu’elle atteint au devant
de l’articulation scapulo-humérale. Les fibres se fixent plus spé-
cialement sur une intersection fibreuse (CC) située à la limite des
parties cleïdo-mastoïdienne et cleido-deltoïdienne du mastoïdo
huméral, dans laquelle, à l’exemple de ce qui existe chez d’autres
ongulés, les équidés par exemple, on doit voir la trace de la clavi-
cule chez les espèces qui sont normalement dépourvues de cet os.
Cette bandelette charnue de la partie antérieure de la région axil-
laire, existe dans nombre d’espèces de mammifères, en particulier
chez les bovins. Les anatomistes vétérinaires Font considérée
pendant longtemps comme une attache sternale du mastoïdo-
huméral propre à ces animaux. En réalité il s’agit là, ainsi que
l’ont prétendu déjà Gratiolet, Galton, Rolleston, du muscle
sous clavier ou costo-claoiculaire de Meckel. Cette opinion a été
adoptée par Lesbre qui a fait ainsi du sous-clavier un quatrième
muscle pectoral, le pectoral-scapulaire, susceptible de disparaître
dans certaines espèces telles que le chien et le chat, susceptible de
prendre au contraire un développement considérable en débordant
alors jusque sur le bord antérieur de l’épaule comme cela arrive
chez les équidés, chez les porcins et chez certains rongeurs tels
que le lapin, Anthony a adopté la même manière de voir. —
WiNDLE ne semble pas avoir entrevu la véritable signification
du sous-clavier. Il ne l’assimile pas, en tout cas, au muscle de la
— 517 —
région axillaire qu’il a décrit sous le nom de manubrial profond,
muscle qui est assez rare chez les mammifères et qui répond plutôt
au petit pectoral de l’Homme et à certaines formations pectorales
accessoires.
En résumé les muscles pectoraux représentés dans la région
axillaire de l’Okapi sont au nombre de quatre disposés en deux
plans :
A, En plan superficiel :
1° Le pectoral descendant ou épisternal de Lesbre et d’An-
thony, le manubrial superficiel de Windle, le sterno-huméral
des anatomistes vétérinaires ;
2*5 Le pectoral transverse, ou pecto-transoersal de Lesbre,
gladiolaire de Windle, sterno aponéçrotique des anatomistes
vétérinaires et d’ANTnoNV ;
B. En plan profond :
3° Le PECTORAL ASCENDANT OU pecto- abdominal de Lesbre,
faisceau principal et abdomino -huméral associés d’ Anthony,
costal et abdominal associés de Windle, sterno-trochinien des
anatomistes vétérinaires ;
4° Le PECTORAL SCAPULAIRE de Lcsbrc, sous-claoier ou costo-
claoiculaire de Meckel.
Dans cette manière de distinguer et d’homologuer les muscles
pectoraux de l’Okapi, le muscle manubrial profond, c’est-à-dire le
muscle petit pectoral de l’Homme et les formations accessoires
telles que le pectoralis minimus de Gruber ne seraient pas repré-
sentés dans cette espèce.
4 4
Ainsi déterminés les muscles pectoraux de l’Okapi se présentent
exactement disposés comme ceux des Bovins proprement dits qui,
tous, possèdent, outre les trois formations principales : pectoral
descendant, pectoral transverse et pectoral ascendant, un pectoral
scapulaire rudimentaire mais constant, trace du sous-clavier. Cette
disposition se retrouve d’ailleurs chez la plupart des Ongulés,
.artiodactyles ruminants. Cervidés, Camélidés et, seuls, les Ovins
chez les Bovidés, sont parfois, mais non toujours, dépourvus de
pectoral scapulaire, c’est-à-dire de sous-clavier, alors que ce muscle,
quoique rudimentaire, est constant chez les Caprins.
Sans doute la disposition des muscles pectoraux que nous signa-
lons chez l’Okapi se retrouve-t-elle généralement chez la Girafe.
— 518 —
Bien que nous n’ayons pas personnellement disséqué et étudié cet
animal, nous sommes portés à considérer, d’après les descriptions
de N. Joly et A. Lavocat ^ qu’à côté d’un pectoral ascendant
bien défini, décrit sous le nom de grand pectoral et de pectoraux
descendant et transverse assez étroitement associés, décrits sous
les noms de portion antérieure et de portion postérieure du com-
mun au bras et à l’avant-bras (sterno-huméral et sterno aponé-
vrotique) existe également un pectoral scapulaire rudimentaire.
Si ce dernier muscle n’est pas signalé par Joly et Lavocat dans
leur description des muscles de la région axillaire, ils le décrivent,
à l’exemple des anciens anatomistes vétérinaires à propos de la
région cervicale et en font un faisceau sternal d’attache du muscle
mastoïdo huméral qui rappelle en tout point celui que nous avons
signalé chez l’Okapi comme pectoral scapulaire. Ainsi la dispo-
sition des muscles pectoraux chez les Girafidés actuels serait homo-
gène et conforme à celle que l’on observe chez les Bovidés, les Cer-
vidés et la plupart des Ongulés artiodactyles ruminants.
1. N. Joly et A. Lavocat : Recherches historiques, zoologiques, anatomiques et
paléontologiques sur la Girafe (Extrait des Mémoires de la Société du Muséum d’His-
toire Naturelle de Strasbourg, 1845).
— 519 —
Note complémentaire sur le Bœuf sauvage du Cambodge
(Bos (Bibos) sauveli Urbain).
Par Ach. Urbain.
Au cours de trois notes parues depuis 1937 nous avons présenté
une nouvelle forme de bovidé asiatique : le Kou-Prey ou Bœuf
gris cambodgien. Cet animal que nous avions rapporté jeune du
Cambodge est maintenant adulte et nous tenons à préciser ses
caractères en le désignant comme type (Holotype) de l’espèce
Le Kou-Prey du Parc Zoologique du Bois de Vincennes.
(Cliché G. Broihanne).
nouvelle à laquelle nous avions déjà proposé de donner le nom de
Bos (Bibos) sauoeli^.
Holotype — Capturé jeune aux environs de Tchep, Nord Cam-
bodge, en juillet 1936, adulte (4 ans en décembre 1939). Vivant
au Parc Zoologique du Bois de Vincennes (Paris).
1. Ach. Urbain : Le Kou-Prey ou bœuf gris cambodgien. Bull. Soc. Zool. de France,
1937, pp. 305-307.
Ach. Urbain : Le Kou-Prey ou bœuf sauvage cambodgien. Mammalia, 1937,
pp. 256-258.
Ach. Urbain, P. Rode et M.-A. Pasquier : La collection des Bovinés asiatiques
du Parc Zoologique du Bois de Vincennes. Mammalia, 1939, pp. 122-125.
2. Dédié à M. le Dr. Vétérinaire Sauvel.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 6, 1939.
— 520 —
Caractères. — Dimensions ; Hauteur au garrot : 1 m. 57 (Cer-
tains sujets peuvent atteindre 1 m. 90).
Ce bovidé diffère du Bariting et du Gaur. Il est plus élancé que
le Gaur et possède un fanon très développé qui n’existe pas chez
le Banting. D’une façon générale, d’ailleurs, ses formes sont moins
lourdes et plus gracieuses que celles des autres bovidés asiatiques.
Le pelage est gri très foncé, presque noir. Il devient noir mat
chez les vieux taureaux avec des neigures aux épaules et sur la
croupe. Le poil est court et fin, donnant un aspect velouté à la
robe.
Les cornes cylindriques sont claires à la base, noires à l’extré-
mité. Elles sent largement écartées et se recourbent vers l’avant.
Des stries délimitant des parties superficielles de corne sont visibles
près de la pointe. Ces écaillures, ainsi que nous avons pu le cons-
tater chez de vieux mâles, peuvent former des rosaces de filaments
cornés. Le front est dépourvu de dépression, le chignon est étroit,
couvert d’un poil ras, velouté. Le garrot est puissant, sans défor-
mation musculaire, prolongé en arrière sur la région dorsale.
Les oreilles sont fines et fuselées. Les yeux sont marrons. Les
extrémités des membres sont blanches, mais le devant des membres
antérieurs est noir par place, ainsi que la partie située au-dessus
des sabots, aux membres postérieurs. Ces extrémités sont très
fines. Le fanon est très développé. La queue est longue, tombant
presque jusqu’aux talons.
Répartition géographique : Cambodge. Le Kou-Prey est très
rare et vit dans les forêts clairières.
521 -
Sur les faciès géographiques des Suidés
Par M. E.-G. Dehaut.
I — Dans la vaste région comprenant l’Asie Orientale et l’Inde,
vivaient, à la fin des temps miocènes, de très nombreux Suidés.
Parmi ces animaux, trois espèces, — au total très différentes entre
elles, — présentaient cependant un caractère commun qui donnait
Fig. I. — ■ Sus salvanius, grandeur naturelle.
* à leur tête osseuse une physionomie bien spéciale ; le développe-
ment insolite de Vépine sus-maxillaire, s’étendant jusque sur la
partie antérieure du jugal.
C’étaient le Chleuastochoerus Stehlini chinois, que Miss Pearson
a fait connaître ^ ; V Hippohyus swalensis, Falconer et Cautley,
dont M. PiLGRiM a récemment étudié, en détail, la morphologie
crânienne^; le Sus (Porcula) salwanius, Hogdson (fig. 1), iden-
1. Chinese fossil Suidae, Palæontol. sinica, G, t. V, 1928, p. 11, fig. 6.
2. Fossil Suidae of India, Palæonto, indica, nouv. sér., t. VIII, 1926, p. 49, pl. XVI,
fig. 3 (forme décrite par le D"' Pilgrim sous le nom à’ Hippohyus grandis).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 6, 1939.
— 522 —
tique avec le Sus punjabiensis fossile décrit par Lydekker, et qui
a seul survécu jusqu’à nos jours.
II. — Les conques auditives des Suidés qui animent aujourd’hui
les différentes régions de l’ancien monde, offrent, dans leurs traits
si variés, des caractères de faciès géographique bien accusés.
Les Suidés des Indes Orientales ont les oreilles petites et presque
nues. Ce double caractère a été mis en lumière par les premiers
descripteurs de ces animaux, par Lesson et Garnot par Wagner
surtout par Salomon Müller et Schlegel dans leur magnifique
monographie des Sangliers de l’archipel des Indes Mais la forme
même des conques auditives ne présente, dans les différentes espèces,
aucun caractère de faciès qui leur soit commun. Dans les multiples
races de Sus scrofa qui habitent cette région, et qui ont d’abord
été décrites sous des noms spécifiques particuliers ( Sus cristatus
de l’Inde continentale, Sus vittatus, papuensis, celebensis, verru-
cosus et barbatus des îles), les conques, qui ne sont pas beaucoup
plus longues que larges, se terminent en pointe mousse comme
celles du Sanglier d’Europe, dont elles diffèrent cependant par
leurs dimensions bien moindres et par l’état rudimentaire de leur
revêtement pileux Les oreilles sont franchement pointues chez
le Babyrussa babyrussa, comme l’ont bien vu Quoy et Gaimard ^ ;
au lieu que chez le Sus (Porcula) salvanius elles sont presque arron-
dies
Les Sangliers paléarctiques ont les oreilles couvertes d’un épais
revêtement de soies, et bien plus développées à proportion que
dans les Sangliers des Indes Orientales. Chez le Sus scrofa férus
1. Zoologie, t. I, Paris, 1826, p. 171, pl. VIII (Sus papuensis), in Duperrey
Voyage autour du monde, exécuté sur la corvette La Coquille.
2. In von Schreber : Die Sàugethiere, Leipzig, 1855 : Sus cristatus.
3. Wilde Zwijnen van den Indischen Archipel, in Temminck, Natuurlijke geschie-
denis der Nederlandsche overzeesche beziltingen. Zoologie. Zoogdieren, Leiden, 1839-
1844.
4. Alphonse Milne Edwards enseignait que ces différentes formes ne sont en réa-
lité que des « races locales ou espèces secondaires » inséparables du Sus scrofa : les par-
ticularités qui les caractérisent, n’ayant pas, du point de vue anatomo-physiologique,
une importance suffisante pour justifier leur attribution à plusieurs espèces propre-
ment dites. — Faune mammalogique du Tibet, in Henry et Alphonse Milne Edwards,
Recherches pour servir à l’histoire naturelle des Mammifères, Paris, 1868-1874.
La fécondité des métis de Sus scrofa férus et de Sus harhatus, constatée au Jardin
Zoologique de Halle par M. von Spillner dont les observations sont rapportées
dans le mémoire de M. Stehlin, Geschichte des Suiden-Gebisses, Zürich, 1900, parle
dans le même sens.
Déjà en 1852, Gray, qui voulait à tout prix considérer le Sanglier d’Europe et
celui de l’Inde comme deux espèces distinctes, écrivait cependant : « I cannot discover
any constant easily-described character by which I can distinguish the European and
the Irulian kinds from each other. » (On the Painted Pig of the Camaroons, Proc, of
the Zool. Soc. of London, 1852).
5. Zoologie, t. I, Paris, 1830, p. 120, pl. XXII et XXIII, in Dumont d’Urville,
Voyage de découvertes de l’Astrolabe.
6. Anderson, Proc, of the Zool. Soc. of London, 1869, p. 470.
— 523 —
du continent européen et dans la race naine qui le représente en
, Corse, les conques atteignent leurs dimensions relatives les plus
grandes. Elles sont moins volumineuses chez le Sus scrofa meri-
dionalis de Sardaigne, le Sus scrofa leucomystax du Japon le Sus
scrofa moupinensis du Tibet Elles sont encore un peu moindres
chez le Sus scrofa taioanus de Formose qui est ainsi, — à la fois
géographiquement et par sa morphologie, — le plus voisin des
Sangliers de l’archipel des Indes. Dans le Sus scrofa barbarus de
l’Afrique du Nord, les oreilles, semblables par leurs dimensions à
celles du Sus scrofa férus, en diffèrent par un revêtement pileux
moins dense.
Comme je l’ai déjà rappelé, c’est surtout le développement très
faible de leurs conques qui caractérise les Suidés des Indes Orien-
tales considérés dans leur ensemble. Dans les Suidés éthiopiens,
au contraire, les conques auditives sont bien développées, — elles
le sont même à l’excès dans les Potamochoerus ; elles montrent,
en outre, sauf chez le Sanglier du Sennaar, une exagération de la
forme pointue réalisée à des degrés divers dans presque toutes les
espèces de la famille qui nous occupe. Dans les Phacochoerus Æaliani
et Pallasii les oreilles rappellent, en plus grand, celles du Baby-
russa babyrussa. Celles de YHylochoerus Meinertzhageni, dont on
pourrait comparer la forme à celle du limbe d’une feuille de tilleul,
ont, à leur pointe, un très petit pinceau de soies Ce pinceau ter-
minal se retrouve, beaucoup plus développé, dans les Sus du sous-
genre Potamochoerus ®, où le segment distal des conques est sin-
gulièrement long et grêle Les oreilles de Sus scrofa sennaariensis
ne présentent aucun trait caractéristique du faciès éthiopien : à en
1. De SiEBOLD, Temminck et Sciilegel, Fauna japonica. Mammalia, Lugduni
Batavorum, 1833, pl. XX.
2. Milne Edwards : Faune mammalogique du Tibet, p. 378, pl. LXXX.
3. Lydekker : Catalogue of the Ungulate Mammals, t. IV, London, 1915.
4. A l’exemple de Sir Richard Owen, Anatomy oî the Wart-Hog, Armais and Mag.
oj Nat. Hist., t. XI (2® sér.), 1853, je crois devoir admettre l’existence de deux espèces
de Phacochères, parce que, dès le jeune âge, l’état de régression des incisives est beau-
coup plus accusé dans le Phacochoerus Pallasii que dans le Phacochoerus Æliani.
5. Bouet et Neuville : Le genre Hylochoerus, Archives du Muséum, 6® sér., t. V,
1930.
6. Les zoologistes ont cru pouvoir distinguer plusieurs espèces de Potamochoerus,
mais, comme il existe, entre certaines de ces formes, un passage insensible, ce ne sont
sans doute que des races. Voir, à ce sujet, Lydekker : Catalogue of the Ungulate Mam-
mals, t. IV, p. 361.
7. Flower and Lydekker : Mammals living and extinct, London, 1891, fig. 107.
Gray, On the Painted Pig of the Camaroons, 1852, décrit ainsi les conques audi-
tives des Potamochoerus ; « the ears elongate, suddenly tapering and epding in a pencil
of hairs. » Chez les individus très jeunes (fig. 2), ce pinceau terminal n’existe pas ; le
même dessin montre la forme incurvée que prennent les conques de Potamochoerus
sous l’influence de la dessiccation.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
36
-- 524 —
juger par la description originale de Fitzinger elles sont à peu
près semblables à celles du Sanglier de l’Afrique du Nord
III. — • Je considère comme une analogie de faciès géographique,
la réalisation du même type de dessin tégumentaire cbez une Anti-
lope d’Afrique Occidentale, le Tragelaphus scriptus^, et chez le
jeune Sus (Potamochoerus) penicillatus, Schinz ^ en livrée (fig. 2).
C’est un dessin clair composé de rubans longitudinaux, de bandes
transversales ou obliques, et de taches. De l’association de ces élé-
Fig. 2. — Sus penicillatus du Gabon, jeune, 1 /3 de grandeur.
Donné au Muséum par M. Aubry-Lecomte.
ments, résulte, sur les côtés du thorax, une ébauche de réseau à
mailles entr’ouvertes et très peu nombreuses.
IV. ■ — Comment les faciès géographiques ont-ils été produits ?
Wallace, qui dans ses belles études sur la morphologie alaire
des Papillons diurnes a appelé sur ces sortes de faits l’attention
1. Die Racen des zahmen oder Hausschweines, Sitzungsb. der k. Akad. der Wis-
sensch., Math.-Naturwiss. Classe, Wien, t. XXX, 1858.
2. Selon Rutimeyer, les Sangliers du Sennaar descendraient de Cochons domes-
tiques originaires d’Asie, ayant fait retour à la vie sauvage.
Einige weitere Reitrâge uber das zahme Schwein und das Hausrind, Verhandl.
der Naturforsch. Gesellsch. in Basel, t. VI, 1877.
3. C’est l’Antilope scripta, représentée dans l’édition posthume du Règne animal
de Cuvier, Mammifères, pl. XC, fig. 1.
4. Synonymie : Sus (Potamochoerus) porcus, Linné.
5. Blanc sur fond ocre chez le Tragelaphus ; jaune de chrome clair, sur un fond d’un
brun très foncé, chez le Potamochoerus.
525 —
des zoologistes, les interprétait par la théorie de la sélection natu-
relle
Je ne crois pas que la sélection ait joué de rôle dans la genèse de
ces ressemblances locales, et je me borne à les rapprocher d’un autre
phénomène biologique : la réalisation, sur certains points du globe,
dans plusieurs espèces d’un même groupe, d’états physiologiques
convergents
Laboratoire de Zooolgie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. The Malay Archipelago, London, 1877 ; Papilio et Piérides de Célèbes, à ailes
antérieures f al cif ormes.
2. Plusieurs Batraciens de la faune corso-sarde sécrètent des venins inodores et qui
n’irritent pas les muqueuses. Ce sont des Batraciens vivant parmi les pierres qui forment
le lit des torrents (Triton montanus) ; dans les torrents, ou dans les ruisseaux de
plaine (Discoglossus pictus) ; des êtres hygrophiles et lucifuges (Spelerpes fuscus des
grottes d’Aritzo, en Sardaigne). Des Spelerpes fuscus, identiques pour l’espèce avec
ceux d’Aritzo, mais appartenant à une race physiologique différente, vivent sur les
collines de Florence. Leur venin, étudié par MM. Benedicenti et Polledko, exhale
une odeur piquante et irrite fortement les muqueuses. Venin du Spelerpes fuscus.
Archives ital. de hiol., t. XXXII, 1899. Voir aussi ma Vie vertébrée insulaire, Paris,
1920 : Sur quelques cas de convergence physiologique observés dans la classe des
Batraciens.
526 —
Étude d’Une nouvelle collection d'Oiseaux
DE l’Oubangui-Chari (A. E. F.).
Par M. J. Berlioz.
Fidèle au programme de recherches scientifiques qu’il s’est
tracé, M. L. Blancou, Inspecteur des Chasses en A. E. F,, rési-
dant à Ndélé, a réuni en ces dernières années, au cours de ses dépla-
cements en Oubangui-Chari, un certain nombre de spécimens
d’oiseaux appartenant à des espèces rares, caractéristiques ou peu
connues dans la région, et en a fait don aimablement au Muséum
de Paris. En le remerciant du zèle de ses recherches, je donne ci-
après la liste de ses captures, destinée surtout à servir de complé-
ment d’information à l’excellent ouvrage de notre Collègue D. Ban-
NERMAN : « The Birds of tropical West Africa », qui est la plus
récente mise au point systématique de l’avifaune éthiopienne
occidentale.
Cette collection d’Oiseaux a été réunie en différentes localités
de l’Oubangui-Chari central et oriental : Fort-Crampel, Ndélé,
Zémio, jusqu’au voisinage de la frontière du Congo belge.
I. Non-Passeres.
Gallinula angulata Sund, ; Ç ad.. Rivière Avukalé (environs de
Ndélé), 24 juin 1939.
Francolinus icterorhynchus Heugl. ? subsp. ; 2 ad., Ndélé,
8 juin et 14 août 1937 ; imm., environs de Fort-Crampel,
13 mai 1937 ; ^ imm., Zémio, 13 janvier 1937.
Ce Francolin est une espèce largement distribuée dans la zone
des savanes boisées de l’Afrique centrale, mais dont les variations
morphologiques locales sont encore mal définies. Nous devons à
l’obligeance de notre collègue Mr Kinnear, du British Muséum,
d’avoir pu comparer ces spécimens de l’Oubangui-Chari à un spé-
cimen topotypique de la région du Haut-Nil, et il apparaît que les
dessins noirs du dessous du corps sont moins accentués chez celui-
ci que chez ceux-là, où ils le sont d’ailleurs aussi à des degrés diffé-
rents, Vu la variabilité sensible qui existe également selon l’âge
et le sexe des spécimens, il faudrait des séries beaucoup plus nom-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 527 —
breuses pour juger de la constance locale de ces caractères de « pat-
tern », et de la distinction possible de plusieurs sous-espèces géo-
graphiques, Malheureusement, du point de vue taxonomique, la
forme décrite par Oustalet de FOubangui-Chari sous le nom de
F. i. Dyhowskii reste elle-même un peu douteuse morphologique-
ment, car basée sur des spécimens immatures. Il est probable que,
selon la normale, les dessins noirs du plumage soient d’autant plus
accentués que l’on a affaire à une population habitant une région
plus humide et plus riche.
Accipiter ommpensis Gurn. ; ^ ad., Zémio, 24 janvier 1937.
Espèce rare et mal connue, malgré son vaste habitat dans la
région éthiopienne.
Aquila W ahlhergi Sund., Ç ad., sud-ouest de Birao, 28 juin 1937.
Cet Aigle, mieux connu en Afrique australe, appartient à une
espèce qui, comme la précédente, paraît rare ou accidentelle en
Afrique occidentale, où pourtant elle a été signalée jusqu’au Sierra-
Leone.
Turacus leucolophus Heugl. ; ^ ad., Ndélé, 15 août 1939.
Selon les observations de M. Blancou, ce Touraco vert est l’es-
pèce représentative du genre Turacus en Oubangui-Chari central.
Dendropicos obs. ohsoletus (Wagl.) ; Ç ad., Zémio, 22 novembre
1936.
Pogonornis duhia (Gm.) ; ^ ad., Ndélé, 14 avril 1937.
Cette capture à Ndélé recule encore vers l’est Faire d’extension
de cette espèce, considérée généralement comme particulière à la
zone demi-aride de l’Afrique occidentale.
Coracias næçia næçia Daud. ; Ç ad., Zémio, 31 janvier 1937.
Localité très méridionale pour ce Rollier sans doute migrateur
comme tant de ses congénères. Ce spécimen est typique de la race
næi’ia, mais avec un bec particulièrement développé (eulmen ;
38 mill.).
Bombylonax Breweri (Cass.l ; Ç imm., environs de Ndélé, (8o30
lat. N., 21O30 long. E.), 15 mai 1939.
Cette localité marque sans doute le point le plus septentrional
où ait jamais été observée eette espèce. Bien qu’apparemment
nulle part commune, elle est probablement bien plus largement
répandue dans le bassin forestier du Congo et sur ses confins qu’on
le croyait autrefois.
Halcyon leuc. leucocephala (Müll.) ; Ç ad., Zémio, 3 janvier 1937.
Micropus caffer Streubeli (Hartl.) ; Ç ad., Fort-Crampel, 19 dé-
cembre 1935 ; ad., Fort-Crampel, 1®’’ juillet 1936.
Par leur tête plus claire et plus brunâtre que le dos et par la
-- 528 —
brièveté relative de leurs ailes (126-127 mill.), ces spécimens repré-
sentent certainement tous deux la race nord-orientale de l’espèce,
M. c. Streuheli, plutôt que la race sud-occidentale M. c. Ansorgei
Sel. Cette espèce n’avait pas encore été signalée en Oubangui-
Chari, où pourtant les dates de capture très éloignées l’une de
l’autre (décembre et juillet) de ces deux spécimens peuvent laisser
supposer qu’elle est sédentaire ou tout au moins longuement rési-
dente.
II. Passeres.
Delichon urh. urbica (L.) ; Ç ad., Zémio, 11 mars 1937.
Les records précis de capture de notre Hirondelle de fenêtre en
Afrique équatoriale, où elle serait, selon les auteurs, de passage au
printemps et à l’automne, sont rares ; celui-ci mérite donc d’être
noté. Le spécimen, malheureusement en assez mauvais état, est
aussi en pleine mue.
Ptyonoprogne ruf. rufigula (Fisch. et Rchw.) ; ^ ad., Ndélé, 25 avril
1937.
Alseonax Cassini (Heine) ; $ ad., Zémio, 3 janvier 1937.
Tchitrea vir. çiridis (Millier) ; ^ ad., Fort-Crampel, 5 janvier 1936.
Spécimen en livrée châtain et gris-noir, typique de l’espèce.
Cossypha niç. niçeicapilla (Lafr.) ^ melanonota (Cab.) ; imm.,
bords du Gribingui, 27 janvier 1936 ; Ç ad., Ndélé, 26 avril 1937.
Le spécimen imm. a le dos gris lavé de brun et des marques
roussâtres aux ailes ; la Ç ad. a le dos gris très foncé et les ailes de
couleur uniforme.
Par comparaison de ces deux spécimens et de treize autres dans
la collection du Muséum (cinq d’A. O. F. : Guinée, Côte-d’Ivoire,
Niger, et huit d’A. E. F. : Gabon, Oubangui-Chari, Tchad), il m’est
difficile d’accepter la distinction respective géographique et mor-
phologique que les auteurs anglais attribuent aux deux soi-disant
sous-espèces : niveicapilla, de Haute-Guinée, et melanonota, de
Basse-Guinée et d’Afrique centrale. Deux de nos spécimens, de
Guinée Française et de Côte-d’Ivoire, sont tout aussi foncés, gris
ardoisé très sombre, sur le dos que certains spécimens du Gabon
et certainement plus que la plupart de ceux de l’ Oubangui-Chari ;
à ce titre, ils pourraient, mieux que ceux-ci, être référés à la race
melanonota, bien qu’aucun d’entre tous ces spécimens, sauf un
du Gabon, ne présente en réalité cette couleur « noir de jais » du
dos, qui est attribuée comme caractère distinctif à cette race. En
fait, il semble bien que, tout naturellement, ce soit les spécimens
des régions les plus humides et boisées (Côte-d’Ivoire, Gabon) qui
soient les plus intensément pigmentés, alors que ceux du Niger et
— 529
surtout du Tchad (1 spéc., de Fort-Lamy, coll. Malbrant) sont
évidemment les plus pâles,
Cercomela familiaris Falkensteini (Cab.) ; ad., environs de Ndélé,
16 novembre 1938.
Prinia sup. superciliosa (Swains). ; Ç ad., Zémio, 17 janvier 1937.
Spécimen en plumage d’hiver, à longue queue. Selon D. Ban-
nerman, le nom longtemps adopté pour cette espèce commune
Prinia mystacea doit faire place à Pr. superciliosa.
Cisticola brach. brachyptera (Sharpe) ; ad., Zémio, 10 janvier 1937.
Turdoides Reinwardti stictilœma (Alex.) ; ^ ad., Ndélé, 18 avril
1937.
Spécimen typique de cette race. La localité Ndélé semble être le
record le plus oriental signalé jusqu’à maintenant pour cette espèce,
essentiellement caractéristique de la faune occidentale-africaine.
Lanius sen. senator L. ; Ç ad., Zémio, 11 janvier 1937.
Cette Pie-grièche est connue comme hivernant dans cette
région.
Chlorophoneus suif, sulfureopectus (Less.) ; Ç ad., Fort-Crampel,
5 janvier 1936.
Salpornis spilonota Emini Hartl. ; ad., Fort-Crampel, 7 juin 1936.
Espèce toujours peu abondante, malgré sa vaste dispersion
géographique.
Nectarinia pulchella (L.) ; ^ ad., Fort-Crampél, 25 décembre 1935.
Cette localité marque sans doute à peu près la limite méridionale
de dispersion de l’espèce en cette région.
Mirafra Buckleyi tigrina Oust. ; ad,, Zémio, 15 novembre 1936.
Ce spécimen est absolument semblable au type de cette race,
que possède le Muséum de Paris.
Gymnoris dent, dentata (Sund.) ; (J ad., Fort-Crampel, 1®^ décembre
1935.
Ploceus ocularius crocatus (Hartl.) ; (J ad., Ndélé, 21 avril 1937.
Ploceus melanocephalus (L.) [? Duboisi Hartl.] ; ^ Ç ad., ^ (en
mauvais état), Fort-Crampel, 11 juin 1936,
Par leur poitrine entièrement jaune comme l’abdomen sans trace
de teinte brun-orangé, les deux mâles cités ici doivent être rappor-
tés, selon les descriptions, au PI. melanocephalus (L.) et non au
PI. capitalis (Lath.) voisin. Mais cela remet en question le statut
respectif de ces deux espèces, le PI. melanocephalus étant cantonné,
selon les auteurs classiques, en Sénégambie, et l’existence en Afrique
centrale ainsi que la validité du mystérieux PI. Duboisi Hartl.,
qui d’après la description originale lui ressemblerait beaucoup,
530
ayant été mises en doute par certains. Je n’ai pas pu, faute de
matériel, comparer nos spécimens à des melanocephalus topoty-
piques ; mais six mâles capitalis en diffèrent effectivement par
leurs proportions en moyenne un peu dissemblables et par la cons-
tance de la plage brun-orangé sur le jabot. Peut-être après tout
la forme Duboisi, décrite primitivement du Congo belge à l’ouest
du lac Tanganyika, est-elle parfaitement valable et s’étend-elle à
travers le bassin supérieur du Congo jusqu’à une partie au moins
de rOubangui-Chari.
Lamprocolius purpureus (Müll.) ; Ç ad., Zémio, 20 décembre 1936.
Bien que capturé dans une localité beaucoup plus orientale que
l’habitat typique de la sous-espèce nominale, ce spécimen ne dif-
fère en rien des nombreux spécimens d’Afrique occidentale aux-
quels je l’ai comparé. Il me paraît donc que la sous-espèce orientale
L. p. amethystinus Hartl., traditionnellement acceptée par les
auteurs, est à tout point de vue des plus douteuses.
Grafisia torquata (Rchw.) ; Ç ad., Ndélé, 25 avril 1937.
Espèce toujours fort rare et mal connue. La Ç diffère du ^ par
son plumage plus terne, surtout sur le dessous du corps, qui est
gris foncé à peine métallisé, et par l’absence de collier blanc sur le
jabot.
— 531 —
Batraciens et Poissons du Maroc rapportés
PAR M. J.-M. Pérès
Par M, le Jacques Pellegrin.
Au cours d’une mission accomplie en 1937-38 au Maroc occi-
dental, M. Jean-Marie Pérès a rassemblé une collection de Batra-
ciens et Poissons qui renferme une variété nouvelle de Barbeau
et plusieurs formes intéressantes. On trouvera ci-dessous la liste
des espèces récoltées, avec les provenances exactes et la descrip-
tion du Poisson nouveau.
Batraciens.
Ranîdae.
1. Rana esculenta Linné var. ridihunda Pallas. — Oued Talmest.
Salamandrîdae.
2. Molge Waltli Michahelles. — Aïn et Allouf ; Les Chênes (Ma-
rnera) ; Daïet el Bagra ; Env. de Foucauld.
Cette série de six spécimens recueillis en quatre lieux différents
montre la fréquence relative du Pleurodèle de Waltl au Maroc.
Poissons.
Cyprinidae.
3. Barbus setwimensis Cuvier et Valenciennes. — Daïa Ouiouane ;
Oued Talmest ; Oued Smento (Mamora).
4. Barbus setwimensis C. V. var. labiosa Pellegrin. — Oued
Chbouka ?
Dans le genre Barbus le développement des lèvres est soumis
à de grandes variations. J’ai décrit ^ cette variété aux lèvres très
fortes d’après des spécimens du Sébou dûs à Alluaud.
1. Bull. Mus. Hist. nat. 1920, p. 612.
Bulletin du Muséum. 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 532 —
5. Barbus moulouyensis Pellegrin var. Bouramensis var. nov.
La hauteur du corps est contenue 3 fois 2 /3 dans la longueur, sans
la caudale, la longueur de la tête 4 fois. Le museau est arrondi.
L’œil est compris 1 fois 1 /3 dans la longueur du museau, 2 fois
dans l’espace interorbitaire, 4 fois 1 /2 dans la longueur de la tête,
La bouche est inférieure, arquée, sa largeur faisant le 1 /3 de la
longueur de la tête ; les lèvres sont moyennes, l’inférieure est lar-
gement interrompue sous le menton. Le barbillon antérieur égale
le diamètre de l’œil, le postérieur fait 1 fois 3 /4 celui-ci. Les écailles,
à stries nombreuses divergentes, sont au nombre de 33 en ligne
longitudinale, 3 1/2 entre la ligne latérale et la ventrale, 16 autour
du pédicule caudal. La dorsale située à égale distance de l’occiput
et de la racine de la caudale a son 3® rayon simple ossifié, denti-
culé en arrière ; son bord supérieur est convexe. L’anale, arrondie,
n’atteint pas la caudale. La pactorale, peu pointue, fait les 2 /3 de
la longueur de la tête et est séparée de la ventrale par un espace
presqu’égal à sa propre longueur. La ventrale débute sous l’origine
de la dorsale et est arrondie. Le pédicale caudal est 1 fois 1 /2 aussi
long que haut. La caudale est fourchue (?).
Le dos est olivâtre, le ventre blanc jaunâtre.
D. III 8 ; A. III 5 ; P. 17 ; V. 9 ; Sq 5 1/2 / 33 / 5 1/2-
N® 39-121. Coll. Mius. ■ — Aïn Bouram (source à 300 mètres de la
piste de Ksiba à Taghzirt) : J. M. Pérès. — 1 ex. : Longueur 95
+ 20 = 115 millimètres.
Ce Poisson du groupe des Barbus setwimensis C. V. à grandes
écailles se rapproche surtout du B. moulouyensis Pellegrin ^ et de
la variété grandisquamata Pellegrin ^ décrite d’après un spécimen
du Tensift, aux environs de Marrakech, communiqué par le
P^ Werner, de Vienne. Il s’en distingue par ses barbillons inégaux,
ses nageoires arrondies, sa pectorale plus courte, largement séparée
de la ventrale,
6. Barbus Ksibi Boulenger. — Oued Tigrigra ; oued Messaoud ;
oued Tizquit ; oued Ouislame ; oued el Mabbalat ; oued Sous
(Freija).
7. Barbus (Labeobarbus) Paytoni Boulenger. — Oued Serou ;
oued Akreuch ; oued el Gharb ; Oued él Mabbalat ; Oued Sébou.
8. Cobitis tænia Linné var, maroccana Pellegrin. — Oued Beth
(Sidi Slimane) ; Aïn Aouaoulrif ; route de Fez à Port-Lyautey.
(km. 123).
J’ai été le premier à signaler ® la présence de la Loche de rivière
1. Bull. Soc. Zool. Fr., XLIX, 1924, p. 459, fig. 2.
2. Bull. Mus. 2 sér., II, 1930, p. 623.
3. C. R. Ac. Sc., t. 176, 12 mars 1923, p. 737.
— 533 —
au Maroc et j’ai créé ^ une variété marocaine qui a été trouvée en
plusieurs points du Maroc occidental dans le bassin du Sébou.
M. J.-M. Pérès a récemment publié ^ une liste des lieux où il a
capturé cette intéressante forme qui contribue à donner à la faune
ichtyologique maroeaine un caraetère praléarctique. Il y a lieu
dé mentionner que chez certains des exemplaires récoltés par lui,
les 8 à 12 taches noires des côtés sont plus ou moins confondues
en une ligne foncée longitudinale.
Anguîllidæ.
9. Anguilla çulgaris Turton. — Oued Sous (Freija).
Cypr înodontidæ .
10. Gamhusia Holhrooki Girard. — Oued Sous (Ait Melloul) ;
Aïn Djemaa ; oued Fès ; oued N’ja ; Séguia à Marrakech ; oued
Mijet ; oued Ykem ; route de Rabat à Casablanca (km. 44,5).
La Gambusie, petit Poisson vivipare des Etats-Unis, introduit il y
a une quinzaine d’années au Maroc pour y détruire les larves de Mous-
tiques y paraît, comme le prouvent les récoltes de M. J.-M. Pérès,
maintenant bien acclimatée
1. Bull. Soc. Zool. Fr., LIV, 1929, p. 524, fig. 1.
2, C. R. Séanc. mens. Soc. Sc. nat. Maroc, 18 avril 1939, p. 4.
— 534 —
Poissons du Cameroun rapportés
PAR M. H. Jacques-Feux.
Par M. le Jacques Pellegrin.
M. H. Jacques-Félix a adressé au Muséum par l’intermédiaire
de M. le A. Chevalier une petite collection de Poissons des eaux
douces du Cameroun qui comprend plusieurs formes rares et un
Mormyre nouveau dont on trouvera ci-dessous la description.
Mormyridae.
1. Petrocephalus simus. Sauvage.
2. Mormyrus Felixi, sp. nov.
La hauteur du corps est contenue 5 fois 1 /2 dans la longueur
sans la caudale, la longueur de la tête 4 fois 1 /4. La tête est 1 fois 3 /4
aussi longue que haute. Le profil supérieur est arrondi. Le museau
non prolongé, arrondi à l’extrémité, à peine incliné vers le bas
fait la 1 /2 de la région postoculaire de la tête. Le menton n’est
pas globuleux. Les dents, bicuspides, sont au nombre de 8 en haut,
de 11 en bas. L’ouverture antérieure de la narine est située aux
3 /5 de la distance du bout du museau à l’œil. Celui-ci est ovalaire,
compris 2 fois dans la longueur du museau, 1 fois 3 /4 dans l’espace
interorbitaire. On compte 95 écailles en ligne longitudinale, 20 /24
en ligne transversale, 16 /16 entre la dorsale et l’anale, 26 autour
du pédicule caudal. La dorsale commence bien en avant de la ven-
trale, comprend 65 rayons et est 4 fois 1 /3 plus longue que l’anale.
Celle-ci formée de 17 rayons commence à égale distance de l’in-
sertion de la pectorale et de la fin du pédicule caudal. La pectorale,
arrondie, fait les 3 /5 de la longueur de la tête et finit loin de la
ventrale. Celle-ci fait largement le 1 /3 de la tête et s’insère à égale
distance du début de la pectorale et de celui de l’anale. Le pédicule
caudal est 1 fois 2 /3 aussi long que haut. La caudale, recouverte
d’écailles à sa base, est fourchue, à lobes plutôt arrondis.
La coloration est gris noirâtre sur le dos, blanc argenté sur le
ventre. Les nageoires sont grisâtres.
D. 65 ; A. 17 ; P. 12 ; V. 6 ; Sq. 20 /95 /24.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 535 —
No 39-150. Coll. Mus. — Cameroun : M. H. Jacques-FELix. Lon-
gueur : 143 + 17 — 160 millimètres.
Cette espèce que je dédie volontiers à M. H. Jacques-Félix vient
se placer auprès du M. Anchietæ Guimaraes de l’Angola à museau
plus allongé et du M. Ellenbergeri Pellegrin ^ de Léalui (H* Zambèze)
à écailles moins nombreuses en ligne transversale et autour du
pédicule caudal (Sq. 15 /90-92 /20-22 ; Péd. caudal. 18).
Cyprinidae.
3. Laheo Lukulæ Boulenger.
4. Discognathus Baudoni Pellegrin. — Cette espèce a été décrite
par moi ^ d’après des exemplaires du Gabon (Rivière Loukoula et
Niari (Kouilou).
5. Barbus occidentalis Boulenger.
6. Barbus comptacanthus Bleeker,
7. Barbus comptacanthus var. Cottesi Pellegrin. — Cette variété
caraetérisée par une ligne médiane noire longitudinale a été décrite ^
d’après des spécimens de l’Ivindo (mission Cottes).
8. Barilius Loati Boulenger. — La longueur du spécimen est
tout à fait remarquable 195 + 50 = 245 millimètres. C’est la plus
grande signalée pour cette espèce.
9. Barilius ubangiensis Pellegrin.
CiCHLIDÆ.
10. Tilapia Kottæ Lonnberg. — Cette espèce du Cameroun
paraît bien voisine du T. Zilli Gervais, à vaste distribution géo-
graphique.
1. Bull. Soc. Zool. Fr., XXIX, 1914, p. 25.
2. Bull. Soc. Zool. Fr., LXVIII, 1923, p. 338 et XLIX, 1924, p. 286, fîg. 1.
3. A. Cottes, La Mission Cottes au Sud- Cameroun, Paris, 1911, p. 231, pl. XXXIV ;
fig. 2.
— 536 —
Reptiles et Batraciens de Madagascar et de la Réunion
Description d'un Serpent nouveau du genre Alluaudina
Par F. Angel.
Un petit envoi récent de M. R. Decary contient les Reptiles et
Ratraciens suivants. Parmi eux, outre la forme nouvelle devant
être classée dans le genre Alluaudina, se trouvent deux Batraciens :
Mantidactylus ærumnalis Peracca qui, jusqu’à présent, n’était pas
représenté dans nos Collections, et Bufo melanostictus dont la pré-
sence à nie de la Réunion ne nous paraît pas avoir jamais été
signalée
Lézards.
• — Lygodactylus madagascariensis (Boettger).
1 ex. provenant de Mandritsara (N. -O. de Madagascar).
■ — Chamaeleon verrucosus Cuvier.
Ex. d’âge moyen, ne montrant pas de crête ventrale. — Tuléar.
■ — Chamaeleon oustaleti Mocquard.
Ex. Ç, de Vohémar (N.-N.-E.).
— Chamaeleon fallax Mocquard.
Ex. $, provenant de Sakaleona (forêt orientale).
— Chamaeleon hreoicornis Günth.
Manjakatompo.
Serpents.
Alluaudina Mocquardi, nov. sp.
Tête beaucoup plus large que le corps. Museau court, fortement
arrondi, débordant la fente buccale. Rostrale non visible d’au-
1. M. Decary a adressé également au Muséum deux espèces de Poissons déter-
minées par le J. Pellegrin et provenant des rivières du nord de Madagascar entre
Ambilobé et Vohemar un Anguillidé : Anguilla mauritiana Bennett (1 ex.) : et un
Cyprinodontidé : Haplochilus Playfairi Günther var. Sakaramyi Holly (17 ex.).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 537 —
dessus, 11/2 fois plus large que haute. Internasales subtriangu-
laires, moitié moins longues que les préfrontales ; celles-ci, aussi
larges que longues, formant latéralement un crochet vers l’arrière
qui sépare de la loréale la grande préoculaire supérieure. Frontale
aussi longue que large, un peu plus courte que sa distance de
l’extrémité du museau, notablement moins longue que les parié-
tales. Une petite fissure au bord antérieur de la frontale. Supra-
oculaires courtes. Narine, grande, antérieure, s’ouvrant entre
2 nasales. Loréale plus longue que haute, rétrécie en arrière. Œil
à pupille ronde, son diamètre beaucoup plus court que sa distance
de la narine. 3 préoculaires, la médiane très petite. 4 postoculaires.
Temporales 3 + 3, lisses, la médiane antérieure très petite par
rapport aux deux autres. 8 labiales supérieures, les 4® et 5® bor-
dant l’œil, les 6® et 7® de beaucoup les plus grandes. 10 labiales
inférieures, les 5 premières en contact avec les plaques gulaires
antérieures qui sont plus longues et plus larges que les postérieures.
Les premiers rangs d’écailles en arrière des pariétales sont for-
més de scutelles arrondies représentant de gros granules lisses.
Plus en arrière, les écailles deviennent ovalaires et sont surmon-
tées d’une carène. Sur ces régions, les écailles sont juxtaposées
et même légèrement isolées les unes des autres par la peau qui les
supporte. Ventrales : 202. Anale entière. Sous-caudales : 91, toutes
simples. Ecailles carénées sur 25 rangs (même celles du rang externe).
Les écailles caudales portent aussi une carène. Pas de fossettes
apicales. Plaques céphaliques parfaitement lisses.
Coloration. — Brun uniforme, au-dessus ; ventre blanc uni-
forme dans son tiers antérieur, ensuite avec des taches rectan-
gulaires, peu nombreuses, largement disséminées sur les gastros-
tèges. Dessous de la queue, brun presque uniforme. Les rangs
externes des écailles, blanc et brun, en mélange.
Un exemplaire $. — provenant d’une grotte totalement obs-
cure de la Mananjeba (district d’Ambilobe), Nord de Madagascar,
où il fut récolté par M. R. Decary.
Holotype, N® Coll. Mus. : 1939-53.
Longueur totale : 500 millimètres ; queue : 127.
Cette espèce diffère de AU. hellyi par : le nombre des préocu-
laires et postoculaires, l’œil plus petit, les écailles céphaliques et
temporales lisses, le nombre beaucoup plus élevé des ventrales et
des sous-caudales, la coloration, etc...
A notre connaissance, une seule espèce ; Alluaudina hellyi était
connue jusqu’à présent ; elle représentait le type du genre décrit
par Mocquard ^ et provenait de la Montagne d’ Ambre (Vallée
1. Compt. R. Soc. Phil., Paris, juin 1894, n° 17, p. 9.
- 538 -
du Saccaranii). L’exemplaire présent, que nous dédions à la mé-
moire du regretté. Mocquard, fut recueilli dans une région
située à moins de 100 kilomètres, vers le Sud. Il s’ensuit que jus-
qu’à plus ample informé, le genre Alluaudina est localisé dans le
Nord de Madagascar.
Remarque. — C’est par suite d’une erreur que Mocquard a
signalé dans sa description : les 3® et 4® labiales bordant l’œil. Son
exemplaire -type que nous avons entre les mains montre que ce
sont les 4® et 5® labiales qui bordent l’œil.
Batraciens.
M antidactylus ærumnalis Peracca.
1 ex. capturé dans un ruisseau de la forêt d’Ambohitantely
(ait. 1.700 mètres) ; 10 août 1939.
Le dos montre de petites verrues irrégulièrement longitudinales.
Une grosse glande montrant un pore central, de chaque côté de la
face postérieure des cuisses. D’après M. Decary, la coloration,
de l’animal en vie, est la suivante : Dos brun, très finement ponc-
tué de petits points jaunes. Bouche avec des taches blanc jaunâtre.
Ventre jaunâtre dans sa partie postérieure. Membres postérieurs
barrés de brun et de grisâtre avec la même ponctuation fine que
sur le dos.
Bufo melanostictus Schn. ■ — S^- Denis (Ile de la Réunion).
Il est curieux de rencontrer cette espèce à la Réunion. On sait,
en effet, qu’elle habite l’Inde, l’ Himalaya, Ceylan et la Birmanie
et que sa répartition s’étend du Sud de la Chine à la Péninsule
malaise et à l’Archipel. Elle est signalée de l’Ile Maurice par Mer-
tens ^ qui considère sa présence en ce lieu comme le résultat pro-
bable d’une importation. Il n’y a pas de doute qu’il en soit de
même pour les échantillons recueillis à la Réunion par M. Decary.
1. Zoologica, Die Insel-Reptilien ; ihre Ausbreitung, Variation und Artbildung
Stuttgart, 1934.
— 539 —
L’Évolution des Ongles chez les Oribates (Acariens)
Par F. Grandjean.
La griffe des Actinochitlnosi est fondamentalement à 3 ongles,
un central et 2 latéraux symétriques à toutes les stases ; mais
il est très rare, chez les Oribates, que ces caractères primitifs se
soient conservés. Un seul genre, parmi ceux dont la larve et les
nymphes sont connues, le genre Aphelacarus, est constamment
tridactyle.
Le genre Aphelacarus a néanmoins deux sortes de griffes. A celles
de la larve l’ongle central est plus long et moins courbé que les
latéraux. A celles de l’adulte c’est l’inverse. On passe brusquement
d’une griffe à l’autre à la protonymphe. Les pattes I, II et III de
la protonymphe et toutes les pattes des deuto et tritonymphes
ont la griffe de l’adulte. A la 4® patte la protonymphe conserve
la griffe larvaire.
Dans les autres genres il y a régression et celle-ci se fait de plu-
sieurs manières que nous étudierons successivement.
Tendance a la monodactylie par suppression des ongles
LATÉRAUX. C’est la tendance qui domine de beaucoup chez les
Oribates. Elle fait partie d’un phénomène général, la régression
numérique par retardement. Dans une groupe de poils qui évolue,
certains disparaissent. J’ai décrit déjà, à plusieurs reprises, le pro-
cessus normal de disparition. C’est un retard à la formation onto-
génique, ce retard augmentant toujours jusqu’à ce que la forma-
tion soit rejetée (si l’on peut se permettre de parler ainsi) dans le
futur ontogénique, au-delà de l’adulte. La griffe est un groupe de
3 poils dont les deux latéraux subissent, à des degrés divers, le
retardement.
Celui-ci est allé très loin, comme on le sait, chez la presque tota-
lité des Oribates. Sauf quelques genres de Palaeacariformes, toutes
les larves, toutes les nymphes, et beaucoup d’adultes, sont mono-
dactyles parce que l’ongle central est seul conservé.
1. A l’origine existait peut-être une vraie symétrie, mais les griffes actuelles ne
sont, au mieux, que pseudosymétriques. On voit souvent, au premier coup d’œil,
que leur symétrie n’est qu’approchée. Dans d’autres cas, cependant, elle est très
bonne et même presque rigoureuse.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n® 6, 1939.
37
— 540 —
Il est certain, en effet, que l’ongle unique des états immatures
est homologue de l’ongle central d’une griffe tridactyle. Cela résulte
avec évidence de la structure comme je le montrerai dans un pro-
chain travail. Des caractères de détail le confirment, par exemple
les petites barbules qui ornent le dos des ongles h Chez la plupart
des adultes les barbules sont bien développées aux ongles laté-
raux tandis qu’elles manquent ou sont exceptionnelles à l’ongle
central. L’ongle unique des nymphes et de la larve est alors comme
ce dernier. Son dos est lisse ou pauvre en barbules.
Si l’adulte est encore tridactyle il peut montrer des tendances
plus ou moins fortes à la monodactylie. Les ongles latéraux peuvent
être grêles et devenir aléatoires. Tous les passages existent à des
griffes monodactyles. On sait depuis longtemps que les Oribates
dont les adultes sont tridactyles et ceux qui sont toujours mono-
dactyles ne font pas deux phylums distincts. Certains genres très
homogènes contiennent des espèces tridactyles et d’autres mono-
dactyles. Dans certaines espèces la présence ou l’absence des ongles
latéraux est un caractère de race, ou même un caractère individuel
La griffe tridactyle la plus répandue comporte un ongle central
un peu plus courbé, un peu moins long et notablement plus épais
que les latéraux. Dans certaines familles, cependant, la griffe peut
être dite homotridactyle, car il n’y a presque aucune différence
d’épaisseur entre les 3 ongles. L’évolution régressive est-elle arrê-
tée à la stase adulte dans ces familles ? Nous ne pouvons pas l’affir-
mer parce que le caractère fondamental de la régression dont je
parle ici est de se faire par tout ou rien. Son phénomène avant-
coureur n’est pas nécessairement la diminution de taille de l’or-
gane qui va disparaître mais l’absence complète, d’abord très
rare, ensuite plus fréquente, de cet organe. Il faut entendre cela
non seulement dans l’espèce, pour de brusques écarts individuels,
mais aussi dans le genre, pour des espèces qui se distinguent par
déficience, et même dans les familles, pour des genres.
Tendance a la bidactylie par suppression de l’ongle cen-
tral. — L’ongle central diffère profondément, par ses caractères
évolutifs, des ongles latéraux. Sa régression n’est pas un phéno-
mène général et ce n’est pas un retardement.
1. Ces barbules, écailles, aspérités, etc... sont identiques à celles que les poils ordi-
naires ont si fréquemment. Comme aux poils fortement courbés elles manquent du
côté concave.
2. Quelques acarologues en ont conclu qu’un genre ne pouvait être fondé sur le
caractère mono ou tridactyle de l’ambulacre. Je crois qu’il ne faut pas aller si loin.
Ce caractère, comme presque tous les autres, est bon ou mauvais selon les phylums.
3. La diminution de taille peut accompagner la disparition par tout ou rien ou
ne pas le faire. C’est un autre phénomène. Certains grands poils sont très aléatoires
alors que d’autres, bien qu’ils soient réduits à des vestiges, sont constants.
Elle n’ affecte, à des degrés divers, chez les adultes, que 4 genres
de la faune européenne. Gehypochthonius ^ est le genre le plus par-
faitement bidactyle. Eulohmannia laisse voir encore très nette-
ment, entre les deux grands ongles, un vestige bidenté de l’ongle
central. Pour Acaronychus et Parhypochthonius on ne peut pas
dire qu’il y ait bidactylie mais seulement que la tendance bidac-
tyle est forte ; l’ongle central est beaucoup plus court et plus cro-
chu que les deux autres, mais il est aussi épais ou à peine moins
épais.
Le développement, pour les 4 genres cités, se fait de la manière
suivante :
Chez Acaronychus la larve et la protonymphe sont monodac-
tyles à toutes les pattes. La deutonymphe est monodactyle à IV.
Aux pattes I, II et III de la deutonymphe, ainsi qu’à toutes les
pattes de la tritonymphe, la griffe est celle de l’adulte, sauf de
faibles différences dans le développement relatif des deux ongles
latéraux.
Chez Parhypochthonius, Gehypochthonius et Eulohmannia, la
griffe est monodactyle aux états immatures, comme chez les Ori-
bates ordinaires.
On peut affirmer, pour Acaronychus, que l’ongle unique de la
larve, de la protonymphe et de la 4® patte de la deutonymphe est
homologue du central d’une griffe tridactyle. Il est accompagné
en effet, près de sa base, de chaque côté, pseudosymétriquement,
par une très petite pointe qui est le vestige d’un ongle latéral. La
griffe tridactyle, de la deutonymphe à l’adulte, est également
pseudosymétrique. L’ongle central, qui était grand lorsqu’il était
unique, diminue donc brusquement de taille lorsqu’il ne l’est plus.
L’ontogénie de cet ongle est régressive. Celle des latéraux est pro-
gressive, comme toujours.
La même affirmation convient, chez Parhypochthonius et Euloh-
mannia, pour l’ongle unique des états immatures. Cet ongle est
homologue, à l’adulte, du petit ongle crochu ou du vestige bidenté.
Gehypochthonius s’accorde aussi avec Parhypochthonius, car sa griffe
s’en déduit par la suppression complète de l’ongle central. Du
moins eette opinion est-elle conforme aux apparences et rendue
probable par la parenté entre les deux genres. Dans les 3 cas la
différence principale avec Acaronychus est l’apparition tardive,
seulement à l’adulte, des deux ongles latéraux. Acaronychus est
moins avancé dans l’évolution retardatrice de ces ongles. Il n’a
franchi qu’à moitié l’intervalle entre Aphelacarus et un Oribate
ordinaire.
1. La seule espèce, G. rhadamanthus Jacot, 1936, de la Caroline du Nord, existe
aussi en Europe. Mes exemplaires proviennent des environs de Périgueux.
— 542 —
A ce point de vue le genre Acaronychus est un des plus précieux
que nous ayons. C’est même le seul, dans l’état de nos connais-
sances, qui témoigne franchement d’un passage entre la condition
primitive, où la griffe était toujours tri dactyle, et celle d’aujour-
d’hui chez la quasi-totalité des Oribates, où la griffe n’est jamais
tridactyle avant l’adulte.
Ainsi, dans le petit groupe de genres où l’ongle central régresse,
la tendance générale au retardement des deux ongles latéraux
existe néanmoins. La monodactylie, par conservation du seul ongle
central, se réalise à partir de la larve et monte plus ou moins haut
dans l’ontogénie. Les deux tendances mono et bidactyle s’accordent,
ce qui peut sembler surprenant. Mais on voit bien pourquoi l’accord
est possible : les deux tendances ne sont pas simultanées. Leurs
effets ne s’additionnent pas. C’est la tendance monodactyle géné-
rale qui domine d’abord et qui inhibe entièrement l’autre tendance.
A partir d’une certaine stase, c’est l’inverse. A cette stase un double
changement a lieu, à la fois progressif (ontogénétiquement, mais
non phylogénétiquement) par l’apparition des ongles latéraux et
régressif par la brusque diminution de taille de l’ongle central.
On verrait sans doute, en suivant l’évolution de chaque lignée,
que le changement a été et sera de plus en plus brutal, et qu’il
s’est fait et se fera à une stase de plus en plus tardive. Les vestiges
des ongles latéraux, avant cette stase, comme celui de l’ongle cen-
tral, après elle, tendent à disparaître. Le résultat final est un aca-
rien comme Gehypochthonius où les états immatures sont tous par-
faitement monodactyles tandis que l’adulte est parfaitement bidac-
tyle. La discontinuité du développement, à cet égard, est portée à
son maximum.
Tendance bidactyle dissymétrique par suppression d’un
SEUL ONGLE LATERAL. — Les deux tendances dont je viens de par-
ler ont un caractère commun. Elles conduisent à des ambulacres
où les éléments primitifs sont représentés symétriquement.
On peut imaginer une monodactylie dissymétrique, où le seul
ongle serait d’origine latérale, mais je n’en connais pas d’exemple.
La bidactylie d’origine dissymétrique, au contraire, où l’un des
ongles latéraux est seul supprimé, existe chez des Oribates appar-
tenant à des phylums divers.
Un type, anciennement connu, est celui de Nothrus Ulçestris
Nie. La griffe hétérobidactyle, spéciale à l’adulte, est alors formée
d’un ongle épais qui est le central et d’un ongle grêle, qui est un
des latéraux. Celui-ci est paraxial à I-II et antiaxial à III-IV. C’est
donc le même ongle à toutes les pattes. L’autre ongle latéral a dis-
paru.
Est-ce un exemple de vraie tendance bidactyle ? Je ne le crois
— 543 —
pas, parce qu’il y a aussi des Nothrus tridactyles et d’autres qui
sont devenus monodactyles. Il est donc probable que le dernier
ongle latéral de N. silvestris est en voie de disparition. La bidac-
tylie de ce type n’est qu’une étape de la tendance monodactyle
quand le retardement des deux ongles latéraux ne se fait pas simul-
tanément.
Un 2® type, beaucoup plus compliqué, est celui de Palæacarus
appalachicus Jacot Le développement de la griffe se fait de la
manière suivante dans cette espèce.
La larve et la protonymphe sont monodactyles à la patte 1. Aux
autres pattes de la larve et de la protonymphe ainsi qu’à la 4® patte
de la deutonymphe la griffe est bidactyle avec deux ongles très
inégaux, le plus petit étant le paraxial à II et l’antiaxial à III et
IV. Aux pattes I, II et III de la deutonymphe et à toutes celles de
la tritonymphe on a sensiblement les griffes de l’adulte. Celles-ci
sont bidactyîes avec deux formes différentes. La griffe I est très
symétrique, les deux ongles étant semblables et d’une forme par-
ticulière. Ils sont presque rectilignes dans leur région basale et
moyenne. Les griffes II, III et IV ont une légère dissymétrie et
leurs ongles sont fortement courbés.
L’hétérodactylie larvaire et protonymphale, très apparente à
toutes les pattes, sauf à I, conduit à supposer que le grand ongle est
le central et que le petit ongle est l’un des ongles latéraux, l’autre
ongle latéral ayant disparu. Je crois que cette hypothèse est juste
et qu’elle s’applique aussi bien à la patte 1. On voit en effet, à cette
patte, près du grand ongle unique, du côté paraxial, une pointe
extrêmement petite, mais très nette, identique aux vestiges d’ongles
latéraux que je viens de signaler chez Acaronychus, aux mêmes
stases. C’est un vestige d’ongle latéral qui deviendra, à la deuto-
nymphe, le 2® ongle de la griffe I
Ainsi, chez Palæacarus, la bidactylie est d’origine dissymétrique,
bien qu’elle conduise à une griffe adulte sensiblement symétrique
et même, à la patte I, aussi exactement symétrique que celle de
Gehypochhtonius. Des deux ongles, à toutes les stases, l’un est le
central et l’autre un latéral. S’il n’y a qu’un ongle, c’est le central.
Ce type diffère du celui de N. silvestris en ce que la tendance
paraît vraiment bidactyle. Il ne faut cependant pas exclure la
possibilité, pour Palæacarus, d’aboutir dans un avenir très lointain
1. Dans le présent travail tous les caractères que j’attribue au genre Palaeacarus
sont fondés sur cette espèce de la Caroline du Nord (Journ. Elisha Alitchell Scient.
Soc., t. 54, p. 127, 1938), la seule que j’ai trouvée en France et dont je connaisse le
développement. Mes exemplaires proviennent des environs de Périgueux. Je l’ai dési-
gnée précédemment, sans la décrire, sous le nom de P. gallicus n. sp. (Bull. Soc. Zool.
France, t. 64, p. 277, 1939). Il n’est pas certain que P. hyslricinus Trag. 1932, le type
du genre, ait les mêmes caractères. L’espèce que j’ai décrite en 1932 sous le nom de
P. araneola n’est pas un Palaeacarus, c’est le type du genre Ctenacarus n. g.
— 544
à des formes monodactyles. Le dernier ongle latéral pourrait être
retardé jusqu’à disparaître puisque l’ongle central n’est pas régres-
sif.
L’exception de la 4® griffe. — Le retard ontogénique de la
4® patte est manifesté, chez les protonymphes, par l’absence de
certains organes comme des poils, des solénidions et la fissure
lyriforme. La griffe aussi est en retard, non parce qu’elle manque,
mais parce qu’elle est semblable à celle des larves.
Deux cas sont donc possibles. Ou la griffe protonymphale, aux
pattes I, II et III, est semblable à la griffe larvaire ; alors celle de
la 4® patte, qui l’est aussi, ne diffère pas des autres et le retard
n’est qu’une hypothèse invérifiable. Ce cas est de beaucoup le plus
commun. Ou un changement de caractères, petit ou grand, mais
bien net, a lieu aux griffes I, Il et III quand on passe de la larve
à la protonymphe ; alors la 4® griffe ne le subit pas à la protonymphe,
mais à la mue suivante, et le retard est évident. Ce 2® cas, qui est
celui Aphelacarus est très exceptionnel chez les Oribates. Il est
fréquent, au contraire, chez les Endeostigmata et certains groupes
de Prostigmata (Pachygnathus, Terpnacarus, SphæroUchus, Anys-
tis).
J’ai supposé que les griffes I, II et III étaient semblables. S’il
n’en est pas ainsi c’est que la griffe I se distingue des deux autres,
mais les griffes II et III restent semblables, en tenant compte de
la correspondance parallèle, bien entendu. Ce que je viens de dire
subsiste, mais il faut mettre à part la griffe I et comparer seulement
la griffe IV aux griffes III et IL
Appelons hétéronychie le fait, pour une stase quelconque d’un
acarien, de n’avoir pas la même griffe à toutes les pattes. Il y a
deux sortes principales d’hétéronychie, celles de la 4® patte et de
la l^”® .Rien ne les empêche de coexister.
La 4® patte de la protonymphe, quand elle est hétéronyche,
obéit à la règle de retard, comme je viens de le dire, mais on est
habitué à lui voir des caractères spéciaux. Les Palæacarif ormes
nous apprennent donc quelque chose de tout à fait nouveau quand
ils nous montrent, avec Acaronychus et Palæacarus, une 4® patte
hétéronyche à la deutonymphe. Chez Acaronychus elle est mono-
dactyle, comme toutes les pattes de la protonymphe et de la larve.
Chez Palæacarus elle est fortement hétérobidactyle, comme les
pattes II et III de la protonymphe et de la larve. Dans les deux
cas c’est à la tritonymphe seulement que se forme, à la patte IV,
la griffe de l’adulte.
Il faut donc étendre la règle que j’ai énoncée récemment pour
la seule protonymphe (Ann. Sc. Nat. ZooL, 11® Série, t. II, p. 50,
1939). Sous une forme plus simple et plus générale on peut dire,
— 545 -
rassemblant ainsi tous les faits connus : une 4® griffe nymphale
reproduit la 3® ( et la 2*) de la stase précédente. L’hétéronychie de
la 4® patte, chez une nymphe, est alors la conséquence nécessaire
d’un changement ontogénique, à cette nymphe, de la griffe III
ou II
Dans l’énoncé de la loi j’ai extrapolé jusqu’à la 3® nymphe des
observations qui ont été faites seulement jusqu’à la 2®. On ne peut
aller jusqu’à l’adulte, mais la question se pose de savoir s’il n’existe
pas des adultes, en très petit nombre, qui suivent la loi.
L’hétéronychie nymphale de la 4® patte, puisqu’elle obéit à
cette loi, ne peut être due qu’à une cause très générale, orthogéné-
tique, d’origine interne. Elle n’a rien à voir avec les mœurs et le
milieu.
L’exception de la D® ghiffe. — • Palæacarus possède à la fois
l’hétéronychie de la 4® patte, à la deutonymphe, et celle de la
1^® patte, à toutes les stases. C’est pour cela que j’ai dû mention-
ner cette dernière hétéronychie, mais je ne l’étudie pas dans ce
travail. On en connaît d’autres cas chez des adultes d’Oribates
(Heterozetes). Dans certains sous-ordres c’est un phénomène fré-
quent et.même constant.
L’hétéronychie de la 1^® patte paraît avoir presque toujours
une origine secondaire en relation avec des habitudes spécialisa-
trices.
Résumé. — En résumé, d’après les Oribates actuellement con-
nus, l’ongle central de la griffe tridactyle primitive ne subit jamais
le retardement et les ongles latéraux le subissent toujours, peu ou
beaucoup, à la seule exception d’ Aphelacarus.
Si l’ongle central n’est pas régressif (c’est le cas habituel) le
retardement des ongles latéraux ne semble arrêté par rien et il
aboutit fréquemment à la suppression totale de ces ongles.
Si l’ongle central est régressif (c’est exceptionnel) il l’est par
diminution de taille au cours de l’ontogénie. La diminution a lieu
brusquement à une stase déterminée qui est la deutonymphe pour
Acaronychus et l’adulte dans les autres cas. Le retardement des
ongles latéraux va toujours alors jusqu’à cette stase, mais il ne la
dépasse jamais.
Une griffe homobidactyle peut être d’origine dissymétrique.
Chez Acaronychus le passage de la griffe larvaire monodactyle
1. S’il y a des calyptostases, on en tient compte, mais il ne faut pas s’attendre,
naturellement, à leur trouver les caractères des stases actives qu’elles remplacent.
En général une calyptostase n’a pas d’ambulacre.
— 546 —
à la griffe adulte tridactyle se fait à la deutonymphe, avec l’ex-
ception de la 4® patte.
Tous les cas d’hétéronychie nymphale, à la 4® patte, entrent
dans une loi simple qui exprime un retard d’une mue dans le déve-
loppement de. la griffe, à cette patte.
(Laboratoire de Zoologie du Muséum).
Les Oniscojdes de uIle d’Yeu, Vendée. (Crustacés).
Par Liane Paulian de Félice,
Au cours de plusieurs séjours à l’Ile d’Yeu (Vendée) tant au
printemps (mars-mai) qu’en été (juillet-septembre) il m’a été pos-
sible de récolter un assez grand nombre d’Isopodes terrestres.
Comme la faune isopodologique de la Vendée est demeurée jusqu’ici
totalement inconnue, il m’a semblé intéressant de publier la liste
des espèces récoltées.
1. Ligia oceanica (L.). ■ — Sur le sable au bord de la mer et au bord
des mares salées au sommet des falaises.
2. Trichoniscus roseus (Kocb). • — Dans une petite grotte grani-
tique dite grotte de Saint-Amand, près de la Citadelle. Plusieurs
femelles étaient ovigères en avril.
3. Haplophtalmus mengei (Zadd.). ■ — Femelles ovigères en avril.
4. H. danicus B. L. — Rencontré, avec l’espèce précédente, dans
les débris végétaux et sous les haies.
5. Philoscia muscorum Scop. — Très commune partout, aussi
bien sur les dunes que dans les bois et les débris végétaux. Se
rencontre sous deux formes qui paraissent se rapporter aux
variétés (?) décrites par Verhoeff comme Ph. muscorum mus-
corum et Ph. muscorum syloestris. L’une de ces formes est large,
convexe, brun rouge taché de fauve, l’autre est plus étroite,
moins convexe et tire sur le gris foncé. En dehors des différences
dans les pléopodes du mâle, différences signalées par Verhoeff
et depuis par Wachtler, on peut relever des différences dans
la forme des ischiopodites de la septième paire de péréiopodes
du mâle (fig. 1 et 4).
6. Ph. elongata (Dollf.). — Même habitat que les précédentes, se
trouve aussi en face de l’île d’Yeu à Fromentine (Vendée) au
bord des mares dans les dunes.
7. Oniscus asellus (L.). — Très commun partout.
8. Platyarthrus hoffmanseggi Brdt. ■ — Se rencontre en dehors,
des fourmilières dans les débris végétaux.
9. Porcellionides sexfasciatus B. L. ■ — Cette espèce, comme les
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6. 1939.
548 —
deux suivantes, se rencontre surtout sous les pierres, dans les
dunes.
10. P. meleagris B. L.
11. P. melanurus B. L.
12. Porcellio læçis Latr. — Dans un jardin à Port- Joinville.
13. P. scaber Latr. — Très abondant partout, est représenté par
de nombreuses formes de couleur et en particulier par une forme
testacée tacbée de brun et semblant correspondre à la variété
arenacea Dollf. Femelles ovigères en avril.
Fig. 1 à 3. — Philoscia muscorum muscorum, 1 péréiopode VII mâle ; 2 pléopode
I mâle ; 3 stylet du pléopode mâle.
Fifg. 4 à 6. — Philoscia muscorum syloestris, 4 péréiopode VII mâle : 5 pléopode
I mâle ; 6 stylet du pléopode mâle.
14. P. dilatatus Brdt. — Sous les pierres dans les dunes de la côte
N.-E. Espèce généralement considérée comme anthropophile
dans le nord de son habitat.
15. P. lamellatus Ulj.
16. Armadillidium i’ulgare Latr. — Très abondant partout dans
l’île.
17. A. nasutum B. L. — Trouvé en assez grand nombre au bord
d’une mare, et non dans les endroits secs et calcaires, comme
l’indique Dollfus.
— 549 —
18. A. depressum Brdt. ■ — Très abondant surtout au voisinage des
habitations .
19. Tylos latreillei Aud. — Assez profondément enfoncée dans le
sable sur les hauts de plage au niveau des laisses de haute mer.
Ils sont généralement au contact de la couche de gravier fin
sous-jacente au sable et plus humide que lui.
Cette liste appelle quelques remarques. Tout d’abord elle com-
porte dix-neuf espèces, nombre assez considérable compte tenu
des faibles dimensions de l’île. En outre, à côté d’espèces banales
à vaste répartition on y trouve quelques formes plus intéressantes.
La répartition en France des Haplophtalmus est très disconti-
nue, sans doute parce que, de très petite taille, ils échappent aux
recherches ; quoiqu’il en soit on ne les avait signalés dans l’Ouest
que de Normandie (Maury). Les trois espèces de Porcellionides,
Porcellio dilatatus et lamellatus, Armadillidium nasutum et depres-
sum sont des formes nettement méridionales. Les quatre dernières
ont une assez grande extension, souvent discontinue, sur le littoral
occidental de l’Europe et leur répartition rappelle celle de nom-
breux Insectes et Plantes à dispersion atlantique
Notons en passant que Dollfus a invoqué pour une de ces
espèces au moins ( Armadillidium depressum), un transport acci-
dentel de la région méditerranéenne à Brest. Etant donné que
cette espèce n’est pas strictement anthropophile à l’île d’Yeu il
nous paraît plus normal de considérer qu’elle y vit naturellement.
La capture de ces formes à répartition atlantique est normale
à l’île d’Yeu mais il n’en va plus de même pour les Porcellionides
qui étaient considérés jusqu’ici comme exclusivement méditerra-
néens. Si des découvertes ultérieures ne complètent pas les aires
de répartition de ces espèces dans l’Ouest de la France, il faudra
admettre qu’il s’agit de reliques méridionales comparables à celles
que l’on trouve dans la faune coléoptérologique de l’île.
Indiquons enfin que Porcellio læois est exclusivement anthro-
pophile sur File et n’a jamais été rencontré ailleurs qu’à Port- Join-
ville, ce qui paraît indiquer que l’espèce y est importée.
(Laboratoire de Zoologie du Muséum).
1. ViAUD Grand Marais et Ménier, Cat. des plantes vascul. de l’île d’Yeu. {Bull.
Soc. Sc. Nat. Ouest France, IV, 1894, pp. 117 sqq.
R. Paulian, Catal. des Coléopt. de l’île d’Yeu. (Bull. Soc. Sc. Nat. Ouest France,
VI, 1934, pp. 99 sqq.). — Id., premier supplément [l. C. VII, 1937, pp. 107 sqq.l.
— 550 —
Oligochètes balkaniques
Par Paul Remy et Albert Schweitzer.
Au cours de trois voyages faits par l’un de nous (R.) ^ en
diverses régions des Balkans pendant les étés de 1930, 1933 et
1936 dans le but principal d’étudier la faune obscuricole, quelques
Oligochètes ont été recueillis.
Ceux qui ont été rencontrés en 1930 ont déjà été signalés par
Cernosvitov (1935 a et 1938 a). Nous mentionnons ici les autres
récoltes ; celles-ci sont peu abondantes parce que les Vers de terre
n’ont pas été cherchés spécialement, du moins dans le domaine
épigé, et parce que les recherches ont été faites pendant la saison
sèche, alors que ces animaux deviennent plus rares près de la sur-
face, surtout dans les régions arides (karst dinarique, steppes de
Macédoine) ; néanmoins, ce matériel n’est pas sans quelque inté-
rêt, car la faune des Oligochètes du Sud-Est de l’Europe, bien
qu’elle ait fait déjà l’objet de nombreux travaux (cf. notamment
ceux de Rosa, Cognetti de Martiis, von Szüts, Michaelsen,
Ude, Hrabè, Cernosvitov), est encore fort mal connue.
Fam. Phreoryctidæ.
Phreoryctes gordioides (G. L. Hartmann) 1821. Sources rhéo-
crènes des huttes de Besbunar, sur le versant nord du mont Kara-
tas, région de Kato Grammatikon, nomos de Kozani (Macédoine
grecque), ait. 1.500 mètres environ, température 6*^25, plusieurs
individus sous les pierres d’un griffon, 18-VI 11-1933.
Cette forme sténotherme, obscuricole, répandue dans le nord
de l’Eurasie et de l’Amérique, vit normalement dans les fissures
humides du sol, d’où elle peut gagner les eaux froides du domaine
épigé (bassins des sources, fond des lacs, etc.) ou du domaine sou-
terrain (mares et ruisseaux de galeries naturelles ou artificielles,
puits, etc.) ; d’après Wolf (1934-1938), elle n’aurait été signalée
que d’une seule grotte naturelle, celle de Mânfa (comitat de
Baranya, Hongrie).
1. En 1933, il était accompagné par M. Roger Husson, de Nancy, et en 1936 par
l'autre auteur du présent travail.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 551 —
Fam. Megascolecidæ.
Plutellus (Pontodrilus) litoralis (Grube) 1855. Golfe de Salo-
nique au cap Kara Burun, dans la zone subterrestre, sous des
Posidonies en décomposition, 4 ind., 30-VIII-1933.
Cette espèce est connue depuis longtemps des côtes nord-occi-
dentales de la Méditerranée ; Michaelsen (1926) l’a signalée de
l’île Djerba (Sud-Tunisien) ; à notre connaissance, elle n’avait
pas encore été mentionnée de Grèce
Fam. Lumbricidæ.
Eiseniella tetraedra (Sav.) 1826 f. typica. Prosjecenica pecina,
près de Busak, opstina de Blagaj, srez ^ de Mostar (Herzégovine),
ait. 680 mètres, nombreux ind. dans de l’humus frais et des excré-
ments décomposés de Pigeons, Chauves-Souris, Moutons, Chèvres,
Vaches, à 30 mètres de l’entrée, 2-VIII-1936. — Podosoina pecina,
sur le bord du Dabarsko polje, à 3 kilomètres à l’ouest de la gen-
darmerie de Divin, opstina de ce nom, srez de Bileca, (Herzégo-
vine), ait. 500 mètres, 1 ind. dans de l’humus humide résultant
de la décomposition d’excréments de Pigeons, de Moutons et de
Chèvres, à 10 mètres de l’entrée, 21-VHI-1936. — Plevlje (ancien
sandjak de Novi-Pazar), ait. 460 mètres, quelques ind. sous des
pierres près de la rivière Ceotina, fin VI 1-1933. ■ — Besbunar,
sous des pierres mouillées, près des sources à Phreoryctes gordioides
(v. plus haut), plusieurs ind., 18-VIH-1933. — Grotte de l’Apano
Skala, près de l’abattoir de Naoussa, nomos de Salonique (Macé-
doine grecque), ait. 335 mètres, nombreux ind. sous pierres repo-
sant sur le sol humide (humus, crottes de Chauves-Souris), plusieurs
rampant librement sur les parois calcaires mouillées ; de l’entrée
jusqu’à la profondeur de 45 mètres, température 12^5, 26-VIH-
1933.
Cette espèce amphibie, caractéristique des biotopes limniques,
est cosmopolite et a été maintes fois rencontrée dans les cavernes
naturelles ou artificielles en France, Belgique, Allemagne, Suisse,
Italie, Yougoslavie, Hongrie ; Cernosvitov (1938 b) l’a signalée
déjà d’une caverne non nommée, située au nord-ouest de Naoussa ;
c’est peut-être celle de l’Apano Skala ou celle de Paparados.
1. Nous n’avons pu voir si ces spécimens de Salonique appartiennent à la f. typica
ou à la f. marionis Ed. Perrier, 1874.
2. PeCina, jama, pestera, Spela = grotte ; opStina = commune ; srez = district.
L’emplacement de la caverne citée est figuré sur la carte au 100.000® de l’Armée
yougoslave ; cette grotte est appelée ProseCenica, nom que n’acceptent pas les
indigènes.
— 552 —
Eisenia fœtida (Sav.) 1826. Plevlje (ancien sandjak de Novi-
Pazar), quelques ind. avec Eiseniella tetraedra, fin VIÏ-1933.
Cette forme cosmopolite, qui vit de préférence dans le fumier
et les terres riches en matières organiques, fréquente très rarement
les cavernes, même celles qui sont riches en humus et en excré-
ments d’ Oiseaux ou de Mammifères. L’un de nous ne l’a rencon-
trée dans aucune des 120 grottes qu’il a visitées dans les Balkans ;
Wolf (1934-1938) ne la signale que de 4 souterrains ; Segeberger
Hôhle (Schleswig-Holstein), Rentropshôhle et Klutert (West-
phalie), Mammoth Cave (E.-U. d’Amérique) ; von Szüts (1919)
la mentionne de la Kaverne Repvjak (Croatie). L’animal existe
dans certaines mines de Lorraine.
Eisenia rosea (Sav.) 1826. f. typica. Bisina, opstina de Blagaj,
srez de Mostar (Herzégovine), ait. 1.000 mètres, 1 ind. sous une
pierre de la forêt, 6-VIII-1936. — Grnkovacka pecina, à 2 kilo-
mètres à l’ouest de l’église de Plana, opstina de ce nom, srez de
Bileca (Herzégovine), ait. 550 mètres, quelques ind. sous des pierres
posées sur l’humus à 10-25 mètres de l’entrée, 15-VIH-1936. —
Plevlje (ancien sandjak de Novi-Pazar), quelques ind. avec Eise-
niella tetraedra et Eisenia fœtida, fin VI 1-1933.
Cette forme à très vaste distribution (Eurasie, Afrique du Nord
et du Sud, Açores, Canaries, les deux Amériques, îles Chatam,
N^^®-Zélande) habite des cavernes naturelles ou des mines de France,
Belgique, Allemagne, Italie, Yougoslavie, Hongrie.
Dendrohæna subruhicunda (Eisen) 1874. Grotte de l’Apano
Skala à Naoussa (Macédoine greccrue), avec Eiseniella tetraedra,
26-VIII-1933.
L’espèce, qui affectionne particulièrement les milieux riches
en matières organiques, est répandue en Eurasie, aux Açores,
dans les deux Amériques (y compris Terre-de-Feu et îles Falkland) ;
elle est connue de quelques grottes de France, de Belgique, d’Alle-
magne (Province rhénane, Westphalie) ; Cernosvitov (1938 h) l’a
mentionnée d’une grotte non nommée, située au nord-ouest de
Naoussa.
Allolohophora caliginosa (Sav.) 1826, f. typica. Lepirnica pecina,
sur le bord occidental du Fatnicko polje, à 3 km. 500 au sud-est
de la gendarmerie de Divin, opstina de ce nom, srez de Bileca
(Herzégovine). (C’est la grotte figurée sur la carte au 100.000® de
l’Armée yougoslave sous le nom de V. [elika] pecina), ait. 475 m.,
dans des alluvions limoneuses, gluantes, de l’entrée jusqu’à une
profondeur de 100 mètres, température 10®, 19-VIII-1936.
Espèce cosmopolite, peu exigeante, trouvée dans des cavernes
~ 553 —
naturelles ou artificielles en France, Belgique, Allemagne (West-
phalie, Bavière, Siebengebirge).
Allolohophora chlorotica (Sav.) 1826. Vrnjacka pecina, à 30 mi-
nutes à r ouest-nord-ouest du hameau de Biograd, opstina de Zovi
Do, srez de Nevesinje (Herzégovine), ait. 850 mètres, plusieurs
ind. dans des alluvions limoneuses, gluantes, amenées par le ruis-
seau temporaire Lelenak, qui s’engouffre dans le souterrain ; les
Vers sont jusqu’à plus de 100 mètres de l’entrée, température
8®5, 31-Vn-1936. — Podosoina pecina, opstina de Divin, srez
de Bileca (Herzégovine), avec Eiseniella tetraedra, 21-VIII-1936.
— Baba pecina, à la lisière sud du village de Cvaljina, à 3 kilomètres
au sud de Ravno, Popovo polje (Herzégovine), ait. 250 mètres,
dans des alluvions humides près de l’entrée, ll-VIII-1936.
Cette forme hygrophile, connue de la plus grande partie de
l’Europe, de Syrie, du Groenland, des deux Amériques, d’îles
atlantiques (Madère, Açores, Canaries, Bermudes), a pénétré dans
quelques souterrains d’Europe (France, Belgique, Allemagne
[Schleswig-Holstein, Westphalie], Hongrie.
Bimastus tennis (Eisen) 1874. Kraljevac pecina, près du kilo-
mètre 74 de la route de Mostar à Nevesinje, opstina de Blagaj,
srez de Mostar (Herzégovine), ait. 550 mètres, quelques ind. dans
de l’humus légèrement humide provenant de la décomposition de
crottes de Moutons et de Chèvres, zone semi-obscure, 2-VIII-1936.
— Bubanj pecina, à 3 /4 d’heure au nord-est de la gendarmerie de
Bisina, opstina et srez comme ci-dessus ; ait. 940 mètres, quelques
ind. dans du limon très humide, zone semi-obscure, 3-VIII-1936. —
Lepirnica pecina, opstina de Divin, srez de Bileca (Herzégovine),
2 individus avec Allolohophora caliginosa, 19-VIII-1936. ■ — Podo-
soina pecina, opstina et srez comme ci-dessus, 1 ind. avec Eise-
niella tetraedra et Allolohophora chlorotica, 21-VIII-1936. ■ — Pri-
pecak kod Vranjace, grotte de la région de Kobilja Glava, ops-
tina d’Avtovac, srez de Gacko (Herzégovine), 1 ind. dans du ter-
reau noir et humide provenant de la décomposition de crottes
de Moutons et de Chèvres, zone semi-obscure, 25-VIII-1936. —
Planjska pecina, à 20 minutes du hameau de Lukovice, opstina
de Plana, srez de Bileca (Herzégovine), ait. 750 mètres, quelques
individus dans de l’humus provenant de la décomposition d’excré-
ments de Vaches, Moutons et Chèvres, zone semi-obscure, 16-VIII-
1936. ■ — Pecina na Golubinje kod Plevalja, grotte à 2 kilomètres
au nord-est de Plevlje (ancien sandjak de Novi-Pazar), ait.
1.040 mètres, 3 ind. dans des alluvions noires, riches en matières
organiques, à l’obscurité totale, 20-V 11-1933. — Puits naturel, à sec,
près de Spela Bors, à 2 kilomètres au nord-ouest de la mosquée
- 554 —
d’Uglo, opstina de Budjevo, srez de Sjenica (ancien sandjak de
Novi-Pazar), ait, 1.220 mètres, nombreux ind. sous des pierres et
la mousse recouvrant celles-ci, 5-VIII-1933. — Spela Maja Hajne,
grotte au sud-ouest d’Uglo, dans un contrefort du mont Topola,
opstina et srez comme ci-dessus, ait. 1.250 env., nombreux ind.
dans du limon, zone semi-obscure, 3-VIII-1933.
Cette espèce, répandue en Eurasie tempérée, dans toute l’Amé-
rique, aux Hawaï, en Nouvelle-Zélande, est celle que l’on ren-
contre le plus fréquemment dans le domaine hypogé (grottes ou
mines de France, Belgique, Allemagne, Italie, Hongrie, Balkans,
Amérique du Nord) ; c’est elle que nous avons trouvée le plus
souvent dans les grottes balkaniques.
Octolasium lacteum (Oerley) 1885. Bascina jama, près du hameau
de Sehovina, opstina et srez de Nevesinje (Herzégovine), ait.
920 mètres, 1 ind. sous une pierre de la région éclairée, 28-VH-
1936. — Lepirnica pecina, opstina de Divin, srez de Bileca (Her-
zégovine), 1 ind. avec Allolohophora caliginosa et Bimastus tennis,
19-VHI-1936. — Djatlo pecina, à 800 mètres environ au nord-
ouest du sommet de Kobilja Glava, opstina d’Avtovac, srez de
Gacko (Herzégovine), 1 ind. dans de l’humus peu humide du vestibule
éclairé, 25-VIH-1936. — Pestera na Buzor, près de la Buzdukova
niva, à 3 kilomètres d’Agra (= Vladovo), nomos de Pella (Macé-
doine grecque), ait. 750 mètres, 1 ind. dans de l’humus humide,
zone semi-obscure, 16-VHI-1933. — Grotte de l’Apano Skala, à
Naoussa (Macédoine grecque), 1 ind. avec Eiseniella tetraedra et
Dendrobæna subruhicunda, 26-VHI-1933.
Cette espèce, répandue en Eurasie tempérée, en Afrique du
Nord, en Amérique et en Australie, n’a été rencontrée que rare-
ment dans le milieu hypogé : on l’a observée dans quelques sou-
terrains artificiels en France septentrionale dans une grotte de
Croatie ; la Médina pecina (Szüts 1919) et dans une caverne
hongroise.
Octolasium complanatum (A. Dugès) 1828. Dabarsko polje, dans
de la terre très humide au bord de la Velika Rjeka, un peu avant
l’entrée de ce ruisseau dans la Ponikva pecina, à 4 km. 500 au
nord-ouest de la gendarmerie de Divin, opstina de ce nom, srez
de Bileca (Herzégovine), ait. 475 mètres, 3 ind., 20-VHI-1936. ■ —
Pikermi (Attique), 1 ind. enroulé dans une loge sphérique de 2 cm.
de diamètre, creusée dans la brèche fossilifère du gisement pon-
tien, 8-IX-1933.
O. complanatum est une espèce périmé diterranéenne à laquelle
Gavrilov (1937) réunit O. transpadanum (Rosa), du centre et du
sud de l’Europe. Cernosvitov (1935 A) fait de même et lui rattache
— 555 —
en outre 0. lissaense (Michaelsen) et 0. croaticum (Rosa), de l’Eu-
rope moyenne et méridionale. Les spécimens du Dabarsko polje
correspondent à la diagnose d’O. transpadanum donnée par
Michaelsen (1900), et celui de Pikermi à la diagnose d’O. com-
planatum donnée dans le même ouvrage. Von Szüts (1919) a signalé
O. c. d’une grotte de Croatie (Kaverne von Ledenice) et O. t.
de la Kaverne Veliki Goranec qui est en Croatie également.
Lumbricus ruhellus Hofîmeister 1843. Sous des pierres au bord
de la source de la Bosna, près d’Ilidza Banja, 10 kilomètres à l’ouest
de Sarajevo (Bosnie), quelques ind., 23-VII-1936. ■ — - Nevesinje
(Herzégovine), ait. 880 m., quelques ind. sous des pierres près du
réservoir d’eau de la ville, 30-VII-1936. — Vrnjacka pecina, ops-
tina de Zovi Do, srez de Nevesinje, quelques ind. avec Allolobo-
phora chlorotica, 31-VII-1936. — .Jasovica pecina à 1 kilomètre
au sud-est de Klujce, opstina d’Avtovo, srez de Gacko (Herzé-
govine), 1 ind. sous une pierre posée sur du limon apporté par la
Rjecina, dans la zone semi-obscure, 24-VHI-1936. — Plevlje
(ancien sandjak de Novi-Pazar), 2 ind. avec Eiseniella tetraedra,
Eisenia fœtida et E. rosea, fin VI 1-1933.
L’espèce, qui est cosmopolite, a été rencontrée dans quelques
grottes naturelles ou dans des galeries de mines en France, Bel-
gique, Allemagne (Westphalie), Yougoslavie (Kaverne von Lede-
nice, Croatie ; Szüts, 1919 ; Crnulja jama, Popovo polje, Herzé-
govine ; Cernosvitov, 1935 a) Macédoine grecque (grotte non
nommée, située au nord-ouest de Naoussa ; Cernosvitov, 1938 b).
BIBLIOGRAPHIE
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briciden. Arch. pro prirod. vyzkum Cech., XIX, 1.
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Balkans. V. Oligochaeten aus .lugoslawien und Albanien. Zool. Anz.,
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Révision der Arten Eophila dugèsi (Rosa), E. hexatheca Michaelsen,
1. Crnulja [Cernosvitov écrit Crulja] jama est un ponor situé près de Turkovici
[et non pas Turkosici comme l’écrit C], au fond du Popovo polje [et non aux envi-
rons de ce polje, comme le dit cet auteur].
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
38
556 —
E. sturanii (Rosa) und E. cyrnea Michaelsen. Ibid., CXVIII, pp. 145-
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cher Oligochàten. Zool. Jahih., Syst., LI, pp. 255-328.
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1934-1938. Wolf (B). Animalium cavernarum Catalogus. Belin, Junk édit.
Les événements internationaux nous empêchent de lire le travail
suivant ;
1939. Cernosvitov (L.). Etudes biospéologiques X. Catalogue des
Oligochètes hypagés. Bull. Mus. roy. Hist nat. Belgique, XV, n^ 22,
92 p., dans lequel sont signalés tous les Oligochètes trouvés dans le
domaine hypagé jusqu’en 1938, avec indication de leurs stations.
— 557
Sur quelques Crustacés de la Guadeloupe
(Mission P. Allorge, 1936j.
Par Théodore Monod,
Au cours de la mission antillaise des cryptogamistes du Muséum,
M. Robert Lami a pu, au cours d’un certain nombre de dragages
sur les côtes de la Guadeloupe, rassembler une petite collection
de Crustacés, qui comprend aussi quelques espèces terrestres ou
sargassophiles.
On verra, par la liste suivante, que la faune carcinologique des
Antilles, au moins en ce qui concerne les petites espèces, est loin
d’être aussi bien connue qu’on ne pourrait le supposer. La pré-
sence, dans le matériel récolté par M. Lami d’une espèce décrite
en 1939 et d’un nouveau crabe du genre Tyche suffirait à le prou-
ver.
1. ■ — Discias atlanticus Gurney, 1939. ■ — 1 spéc., Basse-Terre,
drague, 15-20 m., 27-11-36.
Cette espèce, déterminée par le Dr. Waldo L. Schmitt, a été
décrite récemment (A new Species of the Decapod Genus Discias
Rathbun from Bermuda, Ann. Mag. Nat. Hist., (11), III, 1939,
pp. 388-393, 13 figs.) sur 1 et 1 Ç pris dans le plancton de nuit
littoral (24-25 juillet 1938),
2. ■ — Processa canaliculata Leach, 1815, sensu M. Lebour, 1936).
— 1 Ç ovig. (12 mm.), Rivière des Pères, 11-11-36.
Dès 1902, M. J. Rathbun (Bull. U. S. Fish Comm., XX, for
1900, 2ii‘i part, p. 104) remarquait : « American specimens bave
the legs more slender than in the European specimens with which
I hase compared them. They ressemble in that respect the variety
of N [ika]. edulis which Bell named N. couchii ». La taille de notre
exemplaire est tout à fait surprenante, puisque M. Lebour spé-
cifie (Proc. Zool. Soc. London, 1936, p. 613) : « very swall herried
females are seen of about 35 mm. ».
3. — Synalpheus Bathhunæ, Coutière, 1909. — 12 spéc., Basse-
Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
La détermination ne fait pas de doutes. Voir : Waldo L. Schmitt,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 558 —
N. Y. Acad, of Sciences, Scient. Suri’ey of Porto Rico and the Vir-
gin Islands, XV, part 2, 1935, p. 151.
Fig. 1. — • Synalpheus Rathbunae Coutièrk. Telson, petite pince, bord externe de
l’expodite de l’uropode et front.
4. — Palinurus inermis (Pocock, 1890). — Syn. : 1890 Panulirus
inermis Pocock, Journ. Lin. Soc., Zool., XX, pp. 516-517
[1 spéc., 27 mm., carapace 11 mm., Fernando Noronha, 10 fa-
thoms]. — 1920 Panulirus inermis Rathbun, in J. Boeke, Rap-
port... Vischerij en de Industrie van Zeeproducten in de Kolonie
Curaçao, II, p. 10 [Curaçao, Bahamas]. — 1 spéc., 17 mm., cara-
pace 7 mm., drague, 8-10 m.. Anse à la Barque, 1936.
On pourrait, en présence de ce spécimen, songer au puerulus
de Palinurus longimanus, mais il n’y a ici ni épine sternale, ni fouet
articulé à l’exopodite du 3® maxillipède, ni denticulations aux
cornes. On ne s’explique pas que plusieurs auteurs aient placé
l’espèce de Pocock dans le genre Panulirus.
— 559 —
5. — Panulirus argus (Latreille, 1804). — 1 spéc. juv., Basse-
Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
6. — Petrolisthes politus (Gray, 1831). ■ — 1 spéc. entre l’Anse
Dupuis et Vieux Fort, 25-11-36.
Waldo L. Schmitt (loc. cit., 1935, p. 187) place Porcellana
polita (Gray) A. Milne-Edwards et Bouvier (Mém. Mus. Comp.
Fig. 2. — Synalpheus Rathbunae CovTiknE. Grande pince, péréiopode II et extrémité
d’un périopode postérieur.
Zool. Harvard, XLVII, n® 4, 1923, pp. 293-294, pl. 1, fig. 7) dans
la synonymie de l’espèce. Mais de l’aveu même de ces auteurs, la
détermination était douteuse, puisque leur unique exemplaire
avait une épine épibranchiale, alors que la figure de Griffith,
Animal Kingdom, 1833, XIII, pl. 26, fig. 2 n’en porte pas ; l’exem-
plaire de la Guadeloupe n’en possède pas non plus. On peut se
demander si celui de A. Milne-Edwards et Bouvier ne serait
pas Petrolisthes armatus (Gibbes, 1850).
7. — Pachycheles pilosus (H. Milne-Edwards, 1837). — 1 spéc.,
entre l’Anse Dupuis et Vieux Fort, 25-11-36.
8. ■ — Pisosoma angustifrons, Benedict, 1902. — 1 spéc., entre
l’Anse Dupuis et Vieux Fort, 25-11-36.
Par les soins du Dr. Waldo L, Schmitt, cet exemplaire a été
soumis à Mr Steve Glassel qui écrit : « lam sure it must be a
specimen of Pisosoma angustifrons, Benedict, 1902, and while
the row of spines on the inner margin of the carpus is different
— 560 —
from other specimens of that species that I hâve détermine d,
still, I would say that this feature was one of individual digression
only ».
E
£
Fig. 3. — Palinurus inermis (Pocock(, front, face dorsale.
Fig. 4. — ■ Palinurus inermis (Pocock), front, face ventrale.
9. — Munida carihæa, Stimpson, 1860. — 1 (10 mm.), 1 Ç opig.
(9 mm.), Basse-Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
La détermination ne semble pas douteuse. Il est toutefois très
surprenant de trouver cette espèce dans des eaux aussi littorales.
C’est, à ma connaissance, la capture la moins profonde pour tout
le genre Munida.
10. — Cœnobita clypeatus (Herbst, 1791 [1796]). — 2 (^, dans des
coquilles de Gastéropodes terrestres, Vieux Fort, route terrestre,
6-11-36.
11. — Spiropagurus carihhensis (A. Milne-Edwards et Bouvier,
1893). — 1 (Jj Basse-Terre, vers Vieux Fort, drague, 15-20 m.,
20-11-36.
12. — Albunea oxyophihalma, Leach in Miers, 1877. — 1 spéc.,
entre Basse-Terre et la Bivière des Pères, drague, 15-20 m.,
11-11-36 ; 1 spéc., Basse-Terre, vers Vieux Fort, 20-11-36.
Le premier exemplaire a, de chaque côté du bord frontal
10 épines (9 + 1, cette dernière étant l’angle antéro-interne), le
— 561 —
second a, d’un côté 11 épines (10 + 1), de l’autre 12 épines (1 + 11).
Miers ( Journ. Lin. Soc., ZooL, XIV, 1877, pp. 329-330) distin-
guait A. Gibhesi Stimpson d’yl. oxyophthalma par le nombre des
épines frontales, avec « six or eight » dans le premier cas, « ten to
twelve » dans le second. Benedict (Proc. U. S. Nat. Mus., XXVII,
1904, p. 625) figure un bord frontal de Gibhesi à 9 (7 -f- 2) + 9
''2 -f- 7) épines (fig. 4) et un bord frontal d’ oxyophthalma. à 11 + 9
''2 -f- 7) épines. Les deux (f espèces » semblent extraordinairement
voisines.
Fig. 5. — Albunea oxyophthalma Leach in Miers : Front de l’exemplaire du 11-11-36
(en haut). Front de l’exemplaire du 20-11-36 (en bas).
13. — Calappa flammea (Herbst, 1794). ■ — • 1 petit (^, La Désirade,
lagon, III-36.
14. — Stenorhynchus seticornis (Herbst, 1788). — Syn. : Lepto-
podia sagittaria, Leach, 1815. — ^ Si Basse-Terre, drague,
15-20 m., 27-11-36.
15. — Macrocœloma suhparallelum (Stimpson, 1860). — 1
entre l’Anse Dupuis et Vieux Fort, III-36.
16. — Podochela grossipes, Stimpson, 1860. ■ — 1 (J, 20 mm., entre
Basse-Terre et Vieux Fort, drague, 15-20 m., 20-11-36.
17. — Tyche margaritifera nov. sp.
Loc. — 1 Basse-Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36 ; type au
Muséum National d’ Histoire Naturelle.
— 562 —
Description. — Carapace à surface extrêmement irrégulière
fortement sculptée. Région frontale déprimée ; cornes rostrales
courtes, obtuses, légèrement divergentes et laissant entre elles
une très petite échancrure en V aigu ; cornes préorbitaires légère-
ment recourbées vers l’intérieur, fortement en relief et se prolon-
geant en arrière par un bourrelet sinueux rejoignant la région
gastrique. Celle-ci avec trois très petits tubercules en triangle et.
au sommet, un tubercule médian double. Régions hépatiques
fortement concaves, avec une avancée lamelleuse à bord convexe,
qui vient se souder à une avancée correspondante de l’orbite.
Fissure orbito-hépatique virtuelle, entièrement oblitérée. Régions
branchiales avec plusieurs tubercules coniques marginaux (les
uns plus dorsaux, les autres plus ventraux) et 2 paires de gros
processus cylindroïdes obtus, l’antérieure réunie à la région gas-
trique par une crête saillante, la postérieure très développée, elle-
même un peu tuberculée, et dépassant largement, en vue dorsale.
563 —
le contour du corps. Un petit tubercule au fond de la dépression
urogastrique. Région cardiaque avec un assez fort tubercule mé-
médian. Région intestinale avec un tubercule bas. Région posté-
rieure à bord lamelleux et émarginé, à surface dorsale concave.
Gouttière abdominale étroite et profonde, terminée en avant
par une sorte de pointe à dessin ogival et à bords saillants ; seg-
ments thoraciques marqués chacun d’un bourrelet transverse et
Fig. 7. — ■ Tyche margaritifera, carapace, face ventrale.
d’un tubercule interne (bordant la gouttière abdominale), ceux du
segment des chélipèdes très saillants et évidés en avant. Abdomen
7-articulé, à articles tuberculés (0, 1, 3, 1, 1, 1, 0 tubercules).
Maxillipèdes externes : base de l’exognathe avec un processus
conique, très légèrement incliné en dedans, à peine oblique par
rapport à la partie distale et nullement recourbé en crochet, che-
vauchant librement la base de l’appendice. Ischium avec 2 bour-
relets longitudinaux extraordinairement saillants, interne denté)
et externe, séparés, par une très profonde gouttière : avec l’exo-
gnathe, très en relief, lui aussi, la partie moyenne du maxillipède
— 564 —
montre 3 bourrelets parallèles séparés par deux gouttières ; la
gouttière ischiale s’étale en avant en une lame à bord antérieur
convexe, Mérus prolongé en arrière par un « talon » inséré sur l’ex-
trémité du bourrelet ischial externe, donc notablement en arrière
du bord antérieur de la lame ischiale, et presque en totalité occupé
par un gros bouton saillant hémisphérique, luisant, ressemblant
à une perle de porcelaine.
Pattes à tégument microscopiquement ponctuées. Chelipèdes
plus courts que le péréiopode I, avec quelques petits tubercules
Fig. 8. — Tyche margariiifera, maxillipide externe, face interne.
sur le mérus ; pince lisse, à paume légèrement comprimée, plus
longue que les doigts, qui ne se touchent pas à l’extrémité. Péréio-
podes de taille décroissantes de 1 à 4, à dactyles grêles, très légère-
ment falciformes avec quelques denticules microscopiques au bord
inférieur juste avant l’ungulus. Quelques tubercules sur le mérus,
plus ou moins dilaté à son extrémité distale qui, au péréiopode 1,
paraît même ainsi bicornue ; une épine distale interne au carpe
du péréiopode 1.
Appendices mâles avec des soies plumeuses à la base, mais à
extrémité inerme et entière.
De fortes soies crochues sur le rostre, les parties saillantes de la
carapace, les pattes.
Couleur (en alcool), gris-jaunâtre pâle, plus ou moins uniforme.
— 565
Remarques. — Le genre Tyche, Bell, 1836, comprend deux
espèces, T. lamellifrons, Bell, 1836 (Californie-Panama) ^ et T.
emarginata (Withe, 1847) (Floride au Brésil, Antilles) Il n’est
pas difficile d’en distinguer la nouvelle espèce qui s’oppose aux
deux autres, non seulement par l’extrême brièveté des cornes
rostrales, l’orientation des cornes préorbitaires, légèrement con-
Fig. 9. — • Tyche margaritifera, maxillipède externe, face interne.
vergentes et la sculpture de la carapace, ornée de 2 paires de pro-
tubérances principales dont la postérieure est très développée
et dépasse largement le contour latéral du corps, mais encore par
un caractère important du maxillipède où le prolongement basal
de l’exognathe, au lieu de se rencontrer en avant pour venir se
loger dans une gouttière de l’ischium, demeure rectiligne.
Ce dernier caractère figurant dans la diagnose du genre
(M. J. Rathbun, loc. cit., p. 507), cette dernière doit y être légère-
ment modifiée. Il est possible qu’il puisse servir un jour à définir
des sections à l’intérieur du genre.
Par la forme du bord postérieur de la carapace, T. margaritifera
se rapproche davantage de T. emarginata (atlantique) que de T.
lamellifrons (pacifique).
1. M. J. Rathbun, Bull. U. S. Nal. Mus. ,129, 1925, p. 508, pl. 273, fig. 1-6.
2. Ibidem, pp. 508-510, pl. 272 et 273.
— 566
18. ■ — Mithrax (Mithraculus) forceps (A. Milne-Edwards, 1875).
1 (8 X 9 mm.), Basse-Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
19. — Mesorhœa sexspinosa, Stimpson, 1871. ■ — ^ 1 Ç ooig., entre
Basse-Terre et la Rivière des Pères, drague, 15-20 m., 11-11-36.
20. — Inachiné indéterminable ■ — 1 sacculinée, Basse-Terre,
Bivière des Pères, drague, 15-20 m., 11-11-36.
Fig. 10. — Apseudes sp., parties antérieure et postérieure du corps.
21. — Pitho Lherminieri (Schramm, 1867). ■ — 1 spéc., entre Basse-
Terre et la Bivière des Pères, drague, 15-20 m., 11-11-36.
22. ■ — Acanihonyx Petioeri, H. Milne-Edwards, 1834. — ^ 1 Ç,
2 fuç., entre Anse Dupuis et Vieux Fort, 25-11-36.
23. — Batrachonotus fragosus, Stimpson, 1871. ■ — 1 (^, entre Basse-
Terre et Vieux Fort, drague, 15-20 m., 20-11-36 ; un juo.,
Basse-Terre, Rivière des Pères, drague, 15-20 m., 11-11-36,
appartient peut-être à la même espèce.
— 567
24. — Portunus (Achelous) sp. — i prob. jui>. (6x8 mm.),
entre Basse-Terre et Vieux Fort, drague, 15-20 m., 20-11-36.
25. — ■ Portunus (Portunus) Sayi (Gibbes, 1850). — Dans un
« nid » de Sargasses, ll-IV-36.
26. — ■ Paraliomera dispar (Stimpson, 1871). — 1 cj, entre l’Anse
Dupuis et Vieux Fort, 25-11-36.
27. — Lophopanopeus lobipes (A. Milne-Edwabds, 1880). — 1
Basse-Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
Fig. 11. — • Apseudes sp., chélipéde et patte fouisseuse.
28. - — Planes minutus (Linné, 1758). • — 1 Ç ooig., Mer des Sar-
gasses, dans une touffe, 30® 10’ N-47o W ; 1 (^, dans un « nid »
de Sargasses, ll-IV-36.
29. — Pseudosquilla ciliata (Fabricius, 1793). ■ — ■ 1 spéc., Basse-
Terre, drague, 15-20 m., 27-11-36.
30. — Apseudes sp. — 1 spéc., entre Basse-Terre et Vieux Fort,
drague, 15-20 m., 20-11-36.
31. — Paracerceis caudata (Say, 1818). — 1 Ç ooig., entre Basse-
Terre et Vieux Fort, drague, 15-20 m., 20-11-36.
32. — Philoscia incerta Arcangeli, 1932 — Dans la forêt.
1. Del. WiLLARD G. Van Name.
— 568 —
33. — Ischioscia Mineri Van Name, 1912 — Dans la forêt.
34. — Cerapus tubularis Say, 1817. — 1 spéc., Anse à la Barque,
drague, fond de sable, 3-III-36.
Le collecteur note : « L’animal sort par l’une ou l’autre extré-
mité du tube, où il se retourne », ce qui dénoterait de sa part une
bien surprenante agilité.
35. — Mæra inæquipes (A. Costa, 1847). ■ — 1 (J, 1 Ç, Basse-Terre,
drague, 15-20 m., 27-11-36.
36. — Grubia filosa (Savigny, 1816). — 2 1 Ç, entre Basse-
Terre et la Rivière des Pères, drague 15,-20 m., 11-11-36 ; 1 Ç,
Basse-Terre, vers Vieux Fort, drague, 15-20 m., 20-11-36.
37. — Sunamphitœ pelagica (H. Milne-Edwards, 1830). — 1 $)
dans une touffe de Sargasses, 30® 10’ Lat. N., 47® Long. W Gr.
38. — Amphitoidé indéterminé — 2 ex. indéterminés, Basse-Terre,
drague, 15-20 m., 11-11-36 et 27-11-36.
39. ■ — Rhizocéphale indéterminé — Sur l’Oxyrhynque, n® 20.
1. Dei. WiLLARD G. Van Name.
2. L’échantillon a été transmis au D’' H. Boschma.
— 569
Sur la prétendue concurrence vitale entre
Gryphaea angulata lmk. et Ostrea edulis l.
Par Gilbert Ranson.
Je n’ai pas l’intention, dans cette courte Note, d’examiner les
conditions du développement et de la vie de chacune de ces deux
espèces. J’ai eu antérieurement ^ l’occasion de démontrer qu’elles
sont différentes pour chaque espèce et que, par conséquent, cha-
cune d’elles évolue indépendamment de l’autre. Depuis, j’ai réuni
un certain nombre d’ observations nouvelles et réalisé des expé-
riences appuyant encore ce point de vue. J’en rendrai compte
dans un travail d’ensemble.
Je voudrais seulement rapporter ici quelques faits de l’histoire
de ces deux espèces sur notre côte de l’Atlantique (en particulier
dans lé Bassin d’Arcachon, la Gironde et la région de Marennes),
démontrant, sans doute possible, qu’il n’y a pas concurrence vitale
entre ces deux espèces d’huîtres qui évoluent en fonction des fac-
teurs physico-chimiques du milieu extérieur, agissant différem-
ment sur chacune d’elles. Le problème de leur répartition géogra-
phique sera définitivement résolu lorsqu’on aura complètement
précisé ces conditions pour chaque espèce.
La pratique ostréicole a réalisé une vaste et belle expérience
dont les résultats doivent être préeieusement enregistrés,, parce
qu’elle s’est produite dans les conditions naturelles. L’expérience
de laboratoire, réalisée dans des conditions toujours artificielles,
est certes précieuse pour interpréter les faits naturels, mais les
conclusions logiques qu’on en peut tirer ne sont valables que pour
le cas particulier qu’elle reproduit.
Jusqu’en 1866, les bancs naturels à’Ostrea edulis du Bassin d’Ar-
cachon et de la Région de Marennes, avaient subi du fait de leur
exploitation d’abord désordonnée, puis réglementée, des alter-
natives de prospérité et de misère. Ils furent presque totalement
anéantis par les grands froids qui sévirent aux environs de 1870.
A partir de 1866, les bancs étant épuisés, les Ostréiculteurs
Arcachonnais introduisirent annuellement, jusque vers 1900, de
1. L’huître portugaise tend-elle à remplacer l’huître française ?
Notes et mémoires de l’office des Pêches, n° 47, 1926.
L’huître, Sciences, 1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, n° 6, 1939.
— 570 —
25 à 30 millions d’huîtres portugaises, importées de Lisbonne,
dans le Bassin d’Arcachon. Ici commence l’expérience. En 1909,
alors que VOstrea edulis n’arrivait pas à repeupler le Bassin comme
par le passé, des voix s’élevèrent signalant le danger que pouvait
présenter la présence de la portugaise pour la reproduction de
l’huître plate. Divers auteurs avaient cependant montré l’inexis-
tence de ce danger. Et Guérin-Ganivet, en 1909, en conclusion de
son étude sur les gisements de Mollusques comestibles du Bassin
d’Arcachon, s’exprimait ainsi : « La présence des huîtres portu-
gaises dans le Bassin d’Arcachon ne saurait également, en aucune
façon, être une cause de disparition de l’huître indigène, en raison
de leur inaptitude à la reproduction dans les mêmes eaux. L’ex-
périence acquise à la suite de plus de trente-cinq années d’impor-
tation du Mollusque portugais dans la baie suffît à lever tous les
doutes à cet égard. » Déjà en 1883, Brocchi déclarait que rien ne
pouvait faire croire à l’envahissement du Bassin d’Arcachon par
l’huître portugaise.
J’insiste sur le fait que cette dernière espèce a été introduite
dans le Bassin au moment où les bancs naturels de VOstrea edulis
étaient épuisés et où cette dernière ne s’y reproduisait presque
plus.
En 1868, l’huître portugaise était introduite accidentellement
à l’embouchure de la Gironde par un bateau qui n’avait pu entrer
dans le Bassin d’Arcachon. Là, elle trouva des conditions très
favorables et y constitua assez rapidement des bancs naturels
d’une richesse extraordinaire. Vers 1873, elle apparaissait à l’em-
bouchure de la Charente et y prenait de même une extension con-
sidérable.
Dans la région de Marennes, comme à Arcachon, elle y arrivait
au moment où les bancs d'Ostrea edulis étalent décimés par l’ex-
ploitation exagérée et enfin par le froid. Ici non plus la portugaise
ne l’en avait donc pas fait disparaître.
De plus, cela est bien connu, les bancs naturels d'Ostrea edulis
sont plus au large que ceux de Gryphæa angulata et, d’une manière
générale, jusqu’à l’époque actuelle, les bancs de plates n’ont pas
été occupés par ceux de la portugaise. Il faut faire une exception
pour quelques petits bancs comme ceux de Mouillelande dans la
Seudre et quelques autres qui, il faut le reconnaître, étaient à
l’extrême limite supérieure de Faire de répartition de l’huître
plate
Progressivement cette dernière réapparaissait dans le Bassin
d’Arcachon, où les conditions lui sont très favorables lorsqu’il y a
une quantité suffisante d’huîtres mères. Mais en 1920-21 une mala-
die, dont la cause est demeurée inconnue, a décimé VOstrea edulis
sur les côtes occidentales d’Europe : Arcachon, Marennes, Bre-
— 571 —
tagne, Angleterre, Hollande. Dans ces trois derniers pays il n’y
avait pas de portugaises, on ne pouvait donc incriminer cette
espèce.
Mais à partir de 1914, dans le Bassin d’Arcachon, les larves de
portugaises se fixèrent en assez grand nombre certaines années.
C’est surtout de 1920 à 1929, puis en 1932 et 1933 que la reproduc-
tion de Gryphæa angulata y fut très abondante. Le Bassin d’Arca-
chon pouvait donc être envahi par la portugaise contrairement à
ce qu’on avait pensé ? Que s’était-il donc passé ? Il suffit de
remarquer, pour le comprendre, que cette période est caractérisée
par des années à printemps et étés extraordinairement pluvieux
au cours desquels la densité de l’eau du Bassin d’Arcachon est
tombée à 1018 à l’époque de la reproduction de la portugaise ;
normalement elle est de 1022-1023. On a sur cette densité des
documents assez nombreux sur lesquels je ne peux insister ici
Borde en 1934 a attiré l’attention sur le fait que la portugaise sem-
blait se reproduire dans le Bassin d’Arcachon uniquement pendant
les années très pluvieuses. Mais cette période ne fut qu’un acci-
dent ; il n’en est pas moins précieux pour l’analyse des conditions
de la reproduction de cette espèce. Bientôt les saisons redevinrent
normales et la pluviosité, moyenne. A partir de 1929 (à part 1932
et 1933) la reproduction de la portugaise devint de plus en plus
faible ; elle est insignifiante depuis trois ans. Par contre, dès que
le nombre d’huîtres mères d'Ostrea edulis augmenta, par suite
surtout d’une importation, on vit sa reproduction reprendre une
courbe ascendante. A l’heure actuelle, on peut dire que l’huître
plate a envahi à nouveau le Bassin d’Arcachon. Les collecteurs
sont, cette année, garnis de quantités considérables (plus d’un
milliard) de jeunes huîtres plates. C’est là un événement impor-
tant sur lequel je tenais à attirer l’attention. Mais on n’en apprécie
vraiment toute l’importance que s’il est mis à sa place dans la
chaîne des faits caractérisant l’évolution biologique de l’espèce.
Ainsi, l’expérience réalisée par la pratique ostréicole nous démontre
qu’à aucun moment de l’histoire du Bassin d’Arcachon ou du Bas-
sin de Marennes, l’huître portugaise n’a chassé l’huître indigène
et s’est substituée à elle. Ces deux espèces évoluent bien indépen-
damment l’une de l’autre. D’une manière générale, le Bassin d’Ar-
cachon est très propice à la reproduction d’Ostrea edulis et peu à
celle de Gryphæa angulata-, c’est toujours la première espèce qui,
1. Rodier E. : Observations et expériences comparatives sur l’eau de mer, le sang
et les liquides internes des animaux marins. Trav. Labor. Stat. zool. d’Arcachon, 1899,
pp. 103-123.
Legendre R. : Reeherclies sur les variations de température, de densité et de teneur
en oxygène de l’eau de la Côte à Arcachon. Id., 1909, pp. 95-123.
Borde F. : Observations sur la production du naissain dans le Bassin d’Arcachon,
Revue des travaux de l’Office des Pêches, 1929 à 1937.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XI, 1939.
39
572 —
dans l’ensemble, y dominera. Dans la région de Marennes, les
anciens bancs d'Ostrea edulis sont toujours inoccupés ; c’est unique-
ment l’exploitation exagérée, le froid et la maladie qui les ont
décimés. Peut-être pourraient-ils retrouver leur ancienne prospé-
rité si leur repeuplement était amorcé. Mais l’intérêt pratique ne
s’en fait pas sentir.
Voilà les faits, voilà la réalité. Examinons maintenant pour
quelles raisons on a parlé de concurrence vitale entre ces deux
espèces d’huîtres, de substitution progressive de l’une à l’autre,
et pourquoi malgré l’évidence, on persiste à reproduire cette légende,
même dans des travaux sérieux de biogéographie.
Le fait brutal du très rapide développement de la portugaise
en Gironde et Charente- Inférieure, au moment où l’huître plate
disparaissait presque totalement, a inévitablement frappé Lesprit.
Si l’on ne cherche pas à analyser minutieusement les conditions
naturelles dans lesquelles se sont produits ces deux phénomènes
presque simultanés, on est tenté de les relier l’un à l’autre.
Mais c’est surtout l’expérience réalisée au Laboratoire, par
ViALLANES en 1892 \ qui a le plus fortement contribué à donner
l’illusion que ce jugement trop simple exprimait bien la réalité.
On a souvent signalé cette expérience et ses résultats. On n’a cepen-
dant pas assez insisté sur le fait que l’auteur avait entrepris de
démontrer le danger du développement exagéré des moules, pour
celui de l’huître plate ; à cette époque en effet la reproduction de
la portugaise était nulle dans le Bassin d’Arcachon. Il signalait
néanmoins que la portugaise pourrait nuire à la plate si on les
cultivait dans les mêmes parcs.
Voici textuellement rapportée l’expérience de Viallanes :
Sur le fond d’un bac dans lequel circule un courant d’eau sont placés
un certain nombre de cristallisoirs ; les uns reçoivent les animaux en
expérience, les autres servent de témoins et permettent de faire la part
des précipitations produites sous la seule action de la pesanteur. Au bout
d’un certain nombre de jours, les matières précipitées dans chaque cristal-
lisoir sont recueillies, desséchées, puis pesées. Les chiffres obtenus corri-
gés par soustraction du poids des matières mécaniquement précipitées, sont
proportionnels au volume d’eau filtrée par chaque animal. Cette expé-
rience que j’ai répétée dans des conditions variées, tantôt avec l’eau rela-
tivement limpide des chenaux du Bassin d’Arcachon, tantôt avec celle
plus troublée qu’on recueille sur le bord, m’a donné des résultats tou-
jours comparables et qui peuvent se formuler ainsi : tandis qu’une huître
française de 18 mois filtre 1 litre, une portugaise de même âge filtre
5 1. 5 et une moule de taille moyenne 3 litres. Ajoutons que cette diffé-
rence d’activité entre françaises et portugaises s’accentue au profit de
1. Recherches sur la filtration de l’eau par les Mollusques et application à l’ostréi-
culture et à l’océanographie. C. R. A. S., t. CXIV, 1892.
— 573 —
ces dernières dans des proportions considérables quand on s’adresse à des
animaux plus âgés.
Evidemment, si ces animaux sont dans un même réservoir les
portugaises absorberont rapidement la plus grande partie de la
nourriture à la disposition de toutes. Mais dans la nature, les deux
espèces vivent dans des zones différentes, comme on le sait, et la
nourriture qui se renouvelle sans cesse avee le va-et-vient de l’eau
soumise aux marées, est suffisante pour l’entretien non seulement
de ces deux sortes d’animaux, mais des innombrables autres vivant
aux dépens du même plancton.
Les conditions artificielles réalisées au laboratoire sont bien
différentes de celles réunies dans la nature, mais peuvent cepen-
dant être reproduites par la pratique ostréicole pour laquelle cette
expérience est précieuse. Viallanes, il faut y insister, n’avait pas
tiré de son expérience, des conclusions dépassant la pratique ostréi-
cole.
Par ailleurs le danger, signalé par Dantan en 1914 \ de l’enva-
hissement des collecteurs par les portugaises étouffant les huîtres
indigènes, dans le Bassin d’Arcachon, ne s’est nullement manifesté
au cours de la période où l’huître portugaise s’y est abondamment
reproduite.
Ainsi, il apparaît nettement qu’on a, par la suite, tiré des expé-
riences de Viallanes, des conclusions absolument contraires aux
faits réels. Il n’y a pas, dans les conditions naturelles, concurrence
vitale entre les deux espèces Ostrea edulis et Gryphæa angulata.
Il n’y a nulle part substitution de l’une à l’autre. Ces deux espèces
évoluent biologiquement, indépendamment l’une de l’autre, en
relation avec les facteurs physico-chimiques du milieu extérieur
vis-à-vis desquels chacune d’elle réagit différemment.
1. Dantan : L’huître portugaise tend-elle à remplacer VOstrea edulis? C. R. A. S.,
t. 158, 1914.
TABLE DES MATIÈRES
DU Tome X[. — 2® Série.
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 203, 351, 491
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1938 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1938 11
Célébration du Centenaire de la Chaire de Physique appliquée aux Sciences
Naturelles 205
COMMUNICATIONS :
Abrard (R.). Invertébrés quaternaires de la Côte Française des Somalis, recueil-
lis par E. Aubert de la Rüe. I, Echinides ; II, Cirripèdes 338
Allègre (R.). Quelques Membraniporides du Crétacé de l’Aurès (Algérie) 163
Angel (F.). Deuxième liste des Reptiles du Rio de Oro et de Mauritanie, recueil-
lis par la Mission d’Etudes de la Biologie des Acridiens (1937-1938) 49
— Reptiles et Batraciens de Madagascar et de la Réunion. Description d’un
serpent nouveau du genre Alluaudina 536
André (M.). Halacariens récoltés dans le Bassin d’Arcachon en septembre
1938 118
— • Répartition des Halacariens sur les côtes de France 234
• — Sur trois espèces de Rhombognathus (Halacariens) des côtes françaises . . . 308
— Description du Coloboceras longiusculus Trouessart (Halacariens) 402
Aubert de la Rüe (E.). Les minéraux des Nouvelles-Hébrides 342
Becquerel (J.). Un nouveau phénomène magnétique : le Métamagnétisme. . . . 171
— Allocution prononcée à la Célébration du centenaire de la Chaire de
Physique Appliquée aux Sciences Naturelles 224
Berlioz (J.). Note critique sur le Thalurania Tschudii Gould (Trochilidés) .... 287
— Etude d’une collection d’Oiseaux du Chiapas (Mexique) 360
— ■ Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux de l’Ouhangui-Chari (A. E. F.). 526
Bertin (L.). Catalogue des types de Poissons du Muséum National d’Histoire
Naturelle (1''® partie) 51
— Sur l’organisation, au Muséum, d’une collection publique consacrée aux
Reptiles, Batraciens et Poissons d’eau douce de la France 458
— Révision des Stomiatiformes (Teléostéens Isospondylcs) du Muséum.. . . 378
Bertrand (H.). Les premiers états des Eubria Latr 129, 242, 291
Bordet (P.). Présence du Serpulide d’eau saumâtre Mercierella enigmaiica Fau-
vel sur la côte française de la Méditerranée 250
Bourdelle (E.). Les muscles pectoraux de l’Okapi 513
Buchet (S.). Une nouvelle espèce d’Alocasia, originaire du Tonkin 417
— et Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres du
Muséum 153
— 575 —
Budker (P.). Compte-rendu sommaire d’une Mission en mer Rouge et à la Côte
Française des Somalis 352
— Sur la prétendue existence de Phoques dans la région de Plie Shadwan
(mer Rouge) 450
Danis (V.). Sur la position systématique du Phlætomus Schulzi Cabanis (Pici-
dés) 47
Dehaut (E.-G.). Sur quelques variations paralléliques, observées dans l’ostéo-
logie de la tête, chez les Suidés et les Hippopotamidés 283
— Sur les faciès géographiques des Suidés 521
Delphy (J.). Présence sur la côte française de la Manche de l’Actinie, Bolocera
Tuediæ (Johnston) et quelques remarques sur d’autres Anthozoaires . . . . 267
— Vue d’ensemble sur la classification des Actinies et remarques sur les
critères de la classification 333
— Justification d’un projet de révision des Actiniaires des Collections du
Muséum 409
— Sur quelques problèmes d’ Actinologie 479
Devillers (Ch.). Compte rendu sommaire d’une mission au Sahara. 423
Devillers et Peres (J.-M.). Note sur quelques gisements de coquilles fluvia-
tiles du Sahara central 473
Ferrant (V.) et Friant (M.). Quelques caractères de Tigre chez le Felis spelæa
Goldf 508
Fischer-Piette (E.). Sur quelques espèces de Sunetta (Veneridæ) et sur les
divisions de ce genre 142
Fischer (P.-H.) et Fischer-Piette (E.). Gastéropodes marins recueillis aux
Nouvelles-Hébrides, par M. E. Aubert de la Rüe 263
Germain (L.). Allocution prononcée à la Célébration du centenaire de la
Chaire de Physique Appliquée aux Sciences Naturelles s . . 206
Gèze (B.), Lèpesme(P.), Paulian (R.) et Villiers (A.). Compte rendu sommaire
d’une Mission dans les massifs volcaniques du Cameroum occidental 493
Grand jean (F.). Observations sur les Oribates (11® et 12® sér.) 110, 300
— Observations sur les Acariens (5® sér.) 394
— L’évolution des ongles chez les Oribates (Acariens) 539
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . 337
Contribution à la flore de la Nouvelle-Calédonie. LXX. ■ — Prémisses des
récoltes de M. R. Virot 412
Guillaumin (A.) et Manguin. Floraisons observées dans les Serres du Muséum
pendant l’année 1938 147
Guinet (C.). Floraisons observées à l’Ecole de Botanique du Muséum pendant
l’année 1938 156
Hamel (J.). Note sur la mitose somatique d’une Urticacée nouvelle cultivée dans
les serres du Muséum 271
Hoffstetter (R.). Sur l’articulation occipito-vertébrale des Uropeltidæ (Ophi-
diens fouisseurs) 426
Jérémine (E.) et Nickles (M.). Note préliminaire sur les roches éruptives et
métamorphiques recueillies par F. Jacquet dans le Sahara Occidental. . 167
Lamy (Ed.). Sur le genre Megcdomphalus Brusina (Moll. Gastrop.) 137
— et Fischer-Piette (E.). Notes sur diverses espèces Lamarckiennes de
Venus (Moll. Lamellibr.) 140
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Marcia et d’Hemitapes
(Moll. Lamellibr.) 258
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Paratapes et de Tapes s. str.
(Moll. Lamellibr.) 314
— — Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Amygdala et de Pullastra
(Moll. Lamell.) ' 461
— • — Notes sur les espèces Lamarckiennes de Polititapes (Moll. Lamellibr.) 405
- 576 —
Laurent (L.). Présenca de l’Oreillard d’Europe (Plecotus auritus auritus
Linné) dans le Sud Tunisien 279
— A propos de la présence de l’Oreillard d’Europe, Plecotus auritus auritus
L., au Japon 356
Léauté (M.). Conférence faite à la Célébration du centenaire de la Chaire de
Physique Appliquée aux Sciences Naturelles 209
Loubière (A.). Anatomie comparée d’un bois de Dicotylédone crétacique de
Madagascar 484
Marie (P.). Sur la microfaune du Maestrichtien de Meschers (Charente-InP®) . 420
Monod (Th.). Sur quelques Crustacés de la Guadeloupe (Mission P. Allorge,
1936) 999
Paulian de Felice (M™® L.). Isopodes terrestres récoltés aux îles Madère par
Ch. Alluaud 388
— Les Oniscoïdes de l’Ile d’Yeu. Vendée (Crustacés) 547
Paulian (R.) et Villiers (A.). Compte rendu sommaire d’une mission au
Maroc, août-octobre 1938 421
Pellegrin (J.). Batraciens et Poissons du Maroc rapportés par M. J.-M. Pérès. 531
— Poissons du Cameroun rapportés par M. H. Jacques-Félix 534
Pérès (J.-M.). L’alimentation naturelle de la Truite au Maroc 383
Phisalix (M™® M.). Cas de morsure par un seul crochet d’une tête de Vipère
aspic, séparée du corps depuis 30 minutes 454
Ranson (G.). Le Provinculum de la prodissoconque de quelques Ostreides.. . 318
— Les Huîtres et le calcaire. — I. Formation et structure des « Chambres
crayeuses ». Iptroduction à la révision du genre Pycnodonta F. de W. . 467
— Sur la prétendue concurrence vitale entre Gryphæa angulata Lmk et
Ostrea edulis L 569
Remy (P.) et Schweitzer (A.). Oligochètes balkaniques 550
Rode (P.). Catalogue des Types de Mammifères du Muséum National d’His-
toire Naturelle. Ordre des Primates. B, sous-ordre des Lémuriens 434
— et Cantuel (P.). Les Mammifères de la collection Mottaz. L Les Insec-
tivores 228
— ■ — • Les Mammifères de la collection Mottaz. Chiroptères 874
Roth (P.). Contribution à l’étude de l’action de la Thyroxine sur la métamor-
phose des têtards de Grenouille en fonction de leur stade de développe-
ment 99
Sosa-Bourdouil (M“®). Composition des spores de quelques Fougères 349
Tétry (M*'® A.). Description d’un Lumbricien nouveau de la faune française
[Eophila Dollfusi n. sp.) 254
Urbain (A.). Note complémentaire sur le Bœuf sauvage du Cambodge [Bos
( Bihos) Sauoeli \]Th3.\n\ 519
Vachon (M.). Remarques sur la sous-famille des Goniochernetinæ Beier à
propos de la description d’un nouveau genre et d’une nouvelle espèce
de Pseudoscorpions (Arachn.) : Meiagoniochernes Picardi 123
Vellard (J.). Les poisons de pêche de l’Amérique du Sud 497
Le Gérant. R. Taveneau.
ABBEVILLE.
IMPRIMEKIE F. PAILLART. — 15-2-40.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 491
Présentation d’ouvrages 492
Communications :
B. Gèze, P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers. Compte rendu sommaire
d’une mission dans les massifs volcaniques du Cameroun occidental 493
J. Vei-lard. Les poisons de pêche de l’Amérique du Sud 497
V. Ferrant et M. Friant. Quelques caractères de Tigre chez le Felis spelaea
Goldf 508
E. Bourdelle. Les muscles pectoraux de l’Okapi 513
A. Urbain. Note complémentaire sur le Boeuf sauvage du Cambodge (Bos
(Bibos) Sauveli Urbain) 519
E. -G. Dehaut. Sur les faciès géographiques des Suidés 521
J. Berlioz. Etude d’une nouvelle collection d’Oiseaux de l’Oubangui Chari
(A. E. F.) 526
J. Pellegrin. Batraciens et Poissons du Maroc rapportés par M. J.-M. Pérès. . 531
— Poissons du Caméroun rapportés par M. H. Jacques-Félix 534
F. Angel. Reptiles et Batraciens de Madagascar et de la Réunion. Description
d’un Serpent nouveau du genre Alluaudina 536
F. Grandjean. L’évolution des ongles chez les Oribates (Acariens) 539
Liane Paijlian de Félice. Les Oniscoïdes de l’île d’Yeu, Vendée (Crustacés) . . 547
P. Remy et A. Schweitzer. Oligochètcs balkaniques 550
Th. Monod. Sur quelques Crustacés de la Guadeloupe. (Mission P. Allorge) 557
G. Ranson. Sur la prétendue concurrence vitale entre Gryphaea angulata et
Ostrea edulis 569
Table des matières 574
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 260 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
Un vol. par an, 65 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 195 fr.)
Index Seminum in Hortis Musaei parisiensis collectorum. (Laboratoire de
culture ; paraît depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 60 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 50 fr.,
Etranger, 60 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. A. Gruvel, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Directeur M. le D^ P. Rivet, Place du
Trocadéro ; paraît depuis 1931 ; prix du numéro : 5 fr. ; adressé
gratuitement aux Membres de la Société des Amis du Musée de
l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 50 fr.. Étranger,
100 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.) O
La Terre et la Vie, publiée en collaboration par la Société des Amis du
Muséum et la Société nationale d’Acclimatation. (Rédacteur en chef :
M. Dodinet, 57, rue Cuvier, Paris 5®, abonnement : 30 fr. ; Étranger,
40 et 45 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères.
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.