BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIV
No 1. — Janvier 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V' ZZZZIZZ^I
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PARI
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n® 4 de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger : 80 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1942
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P ARIS-V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N^ 1.
328® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 JANVIER 1942
PRÉSIDENCE DE M. E. BOURDELLE
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jean Anthony, Assistant stagiaire au Muséum (Laboratoire d’Ana-
tomie comparée), est titularisé dans son emploi (Arrêté ministériel du
décembre 1941).
M. Leroy est à nouveau délégué, à titre provisoire, dans les fonctions
d'Assistant au Laboratoire d’Agronomie coloniale en remplacement de
M. J. Prochain appelé à d’autres fonctions (Arrêté ministériel du 16 dé-
cembre 1941).
M^^® Gabrielle Madier est nommée, à dater du 15 octobre 1941, Sous-
Bibliothécaire au Muséum (Arrêté ministériel du 5 janvier 1942),
Mlle Marie Le Masne est nommée, à titre temporaire. Commis à la
Bibliothèque du Muséum à dater du 15 octobre 1941 (Arrêté ministériel
du 23 décembre 1941).
M. Jacques Godeau, Jardinier auxiliaire permanent stagiaire, est
titularisé dans son emploi à dater du 1®^ décembre 1941 (Arrêté minis-
tériel du 18 décembre 1941).
MM. Jean Brouardel (2® année) et Lavocat (1^® année) ; M^^®® Bar-
GETON (2® année) et Mollon (1*'® année) sont nommés, pour un an. Bour-
siers de doctorat, à dater du l®i^ novembre 1941.
— 6 —
M. Peltier (1^® année) est nommé, pour un an, Boursier de voyage à
dater du 1®^ novembre 1941.
Par arrêté du 5 janvier 1942, la démission de M. Deullin, Jardinier
permanent au Muséum, est acceptée à compter du 1®^ décembre 1941.
M. le Président a le regret d'annoncer trois décès :
M. A. Vayssière, Associé du Muséum, Professeur honoraire à l’Uni-
versité d’Aix-Marseille (décédé le 13 janvier 1942) ;
M. P. Pallary, Correspondant du Muséum (décédé le 9 janvier
1942).
M. J. De Lépiney, Correspondant du Muséum (décédé le 4 jan-
vier 1942).
M. J. Lacoste, Correspondant du Muséum (décédé le 25 janvier
1942).
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1941
ASSOCIÉS DU MUSÉUM
Grandjean (François), présenté par M. le Professeur L. Face.
M. Grandjean, Inspecteur Général des Mines, Membre de l’Institut,
à acquis une réputation mondiale comme spécialiste d’un groupe d 'Arach-
nides d’étude difficile, les Acariens, dont il a constitué une très belle
collection au cours de ses voyages, non seulement en Europe, mais en
Asie-Mineure, en Afrique du Nord, à Madagascar, en Bolivie, au Véné-
zuéla et en Chine.
Les travaux de M. F. Grandjean, publiés en partie dans le Bulletin
du Muséum, ont profondément modifié les connaissances acquises sur ces
animaux. Par l’examen en lumière polarisée, suivant que l’axe do leur
poil est constitué ou non par une chitine remarquable, Yactinochitine,
optiquement négative et biréfringente, il a reconnu que les Acariens se
divisent en deux groupes que d’autres caractéristiques anatomiques
séparent. Il a, d’autre part, appelé l’attention sur le « phénomène des
écarts » qui consiste en une asymétrie de la pilosité des appendices. Il a
étudié révolution de différents appareils (chætotaxie^ trachées, verrues
génitales, etc...) et proposé une interprétation nouvelle de la morphologie
des pièces buccales. Dans le développement ontogénique, précisant la
succession des différentes formes larvaires, il a signalé l’existence d’un
premier stade embryonnaire (prélarve) qui possède à l’état d’ébauche
huit pattes, comme la nymphe et l’imago, alors que la larve en a seule-
ment six..., etc... Par toutes ses recherches minutieuses, M. F. Grand-
jean apporte une précieuse contribution à l’étude des lois de l’évolu-
tion.
En liaison étroite avec mon laboratoire depuis plus de 15 ans, il a
enrichi nos collections par des dons répétés d’espèces rares ou nouvelles,
étudiées par lui ou récoltées au cours de ses voyages.
(L. Page).
— 8 —
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
Dorier (A.), présenté par M. le Professeur L. Page.
M. Dorier, Professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, est en
France l’unique spécialiste du groupe des Gordiacés auquel il a con-
sacré plusieurs publications importantes, relatives tant à leur biologie
qu’à leur systématique. C’est à lui que l’on doit, notamment, la démons-
tration expérimentale du fait que, contrairement à l’opinion classique,
l’évolution de ces Vers peut s’effectuer dans un seul hôte. La décou-
verte de l’enkystement des larves et la résistance des kystes à la séche-
resse ont permis d’expliquer l’infection directe des hôtes terrestres des
Gordiacés.
C’est aussi à M. Dorier, qui n’a cessé de se maintenir en relations
étroites avec mon laboratoire, que nous devons la détermination de nos
collections. Il achève en ce moment un mémoire d’ensemble qui cons-
tituera la révision complète de nos Gordiacés.
J’ajoute que je n’ai fait allusion ici qu’à une partie de l’activité scien-
tifique de M. Dorier, qui s’est fait également connaître par ses recher-
ches biologiques et faunistiques sur les eaux douces.
(L. Fage).
De Lépiney, présenté par M. le Professeur A. Urbain.
M. De Lépiney est Doyen de l’Institut Scientifique chérifien. Zoolo-
giste réputé, il connaît admirablement la faune marocaine. En diverses
circonstances, il a toujours favorisé l’action du Muséum au Maroc. C’est
ainsi qu’il a créé dans son Institut une station du service central de
Recherches sur la migration des Oiseaux, rattachée à celle que dirige
M. le Professeur Bourdelie, à Paris. Récemment, en novembre 1941,
il a mis tout en œuvre pour aider le Professeur Urbain à accomplir une
mission rendue difficile par les conditions de vie actuelles. Il lui a offert
de se substituer à lui, après son départ, pour collecter, réunir et assurer
l’expédition de nombreux animaux destinés aux collections vivantes du
Muséum.
(Ach. Urbain).
Desfour (Fernand), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
Amateur éclairé, M. Desfour avait réuni à Villefranche-sur-Mer
(Alp.-Mar.) d’importantes collections de végétaux exotiques. Il a pu y
obtenir la floraison de plantes existant depuis fort longtemps dans nos
collections sans y avoir jamais fleuri, ce qui a permis leur détermina-
tion.
M. Desfour n’a cessé, depuis 1958, d’augmenter nos collections de
plantes de serres par le don d’espèces rares.
(A. Guillaumin).
9 —
Gadenat (Jean), présenté par M. le Professeur J. Pellegrin.
M. Gadenat Jean, licencié ès-sciences, Assistant au Laboratoire de
rOfîice des Pêches maritimes à La Rochelle (Charente-Inf.), depuis 1932,
vient d’être nommé chef du Laboratoire de l’Office des Pêches Maritimes
à Dakar (Sénégal). Il a accompli de nombreuses missions, particulière-
ment en mer du Nord, en mer d’Irlande, dans la Région des Açores et
O es Canaries et de la Côte occidentale d’Afrique jusqu’en Sierra-Leone,
à bord de garde-pêches, de chalutiers, et du « Président Théodore Lis-
sier ». A enrichi à diverses reprises les services du Muséum de collections
ichtyologiques, de Crustacés ou d’Echinodermes, ainsi que le Vivarium
de quelques petits Reptiles vivants. Il a publié plusieurs travaux, prin-
cipalement sur les Poissons de la Côte occidentale d’Afrique.
(J. Pellegrin).
Favier (Henri), présenté par M. le Professeur Aug. Chevalier.
M. Henri Favier, avocat à Cherbourg, Président de la Société d’Hor-
ticulture de Cherbourg, possède aux environs de cette ville, à « La Fau-
connière », un très beau parc d’acclimatation de végétaux exotiques.
Certaines espèces comme les Cistes s’y sont naturalisées et vivent avec
l’aspect de plantes sauvages.
M. Favier a toujours mis ses collections à la disposition des cher-
cheurs et tous nos collègues du Muséum qui se rendent à Cherbourg
trouvent auprès de lui le meilleur accueil.
Tout récemment encore, M. Favier a demandé l’intervention du
Muséum pour la sauvegarde des plantes de ses collections ainsi que pour
celles de la Ville de Cherbourg.
Il est tout naturel qu’il soit admis au nombre de nos correspondants,
(Aug. Chevalier).
Viennot-Bourgin (Georges), présenté par M. le Professeur
P. Allorge.
M. Georges Viennot-Bourgin, Chef de travaux de botanique à l’Ecole
Nationale d’Agriculture de Grignon, est actuellement un des meilleurs
spécialistes des Urédinées et des Ustilaginées. Les mémoires qu’il a
publiés sur la flore des Microm.ycètes de Madère, sur la Rouille jaune
des Graminées, sur les Urédinées du Bassin de Paris montrent de hautes
qualités de mycologue et de phytopathologiste. En contact fréquent
avec le Laboratoire de Cryptogamie, il a contribué à l’étude et à l’enri-
chissement des collections.
(P. Allorge).
Lemoine (M°i® Paul), présentée par M. le Professeur P. Allorge.
M™® Paul Lemoine, Docteur ès-Sciences, a travaillé au Laboratoire
de Cryptogamie pendant plus de 30 années, contribuant très assidûment
à l’activité scientifique du service. Spécialiste éminente dans le groupe
des Algues calcaires, actuelles et fossiles, elle a étudié de nombreuses
— IG
collections provenant de diverses régions du globe et publié d’impor-
tants mémoires. Avec le plus grand dévouement, elle a assuré le classe-
ment de tous ces matériaux, constituant ainsi pour le Muséum National
un fonds très précieux.
(P. Allorge).
NOMINATION D’ATTACHÉ AU MUSÉUM
SosA (Antonio), présenté par M. le Professeur P. Allorge.
M. Antonio Sosa, Docteur ès-Sciences, poursuit des recherches de bio-
chimie et de physiologie végétales au Muséum (Laboratoire de Physique
végétale et de Chimie organique) depuis 1932. On lui doit de nombreuses
découvertes dans le groupe des glucosides et des glucides, ainsi que des
recherches importantes sur les biocatalyseurs et les différences de com-
position chimique des Sélaginelles et des Fucus suivant le sexe. Il a
contribué ainsi particulièrement à l’activité scientifique du Muséum
National.
(P. Allorge).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l'année 1941
Anatomie comparée.
R. Anthony, Professeur, et M.Friant,. Sous-Directeur du Laboratoire.
— Remarques sur le Mastodon Borsoni Hays et les autres Masto-
dontes zygolophodontes de l’Europe. Bulletin Muséum, 2® s.,
t. XII, nO 7, 1940.
- — ■ Introduction à la connaissance de la dentition des Proboscidiens,
Mémoires de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne,
t. VI, 1941.
M. Friant, Sous-Directeur du Laboratoire. — Le cerveau des Indri-
sidés. Bevue anthropologique, octobre-décembre 1940.
■ — Sur la question des afifinités du Grand Chat des Cavernes. Mammalia,
n° 3 et 4, 1940.
— Nouvelle interprétation de la morphologie de l’insula humaine. Con-
clusion d’un ensemble de recherches sur le territoire néopalléal
operculisé des Mammifères, et, en particulier, des Primates. Bulle-
tin du Muséum, 2® sér., t. XII, n° 6, 1940.
— Régression du troisième lobe de la dernière molaire inférieure chez
l’Okapi. Bulletin Muséum, 2® sér., t. XIII, n° 3, 1941.
■ — - Notes anatomiques sur les Megalomys des Antilles. Bulletin de la
Société Zoologique de France, t. LXVI, 1941.
■ — ■ Raoul Anthony et la Chaire d’Anatomie comparée du Muséum.
Beoue scientifique, n®® 7 et 8, juillet-août 1941.
— Essai d’interprétation des caractères morphologiques des molaires
de VHeliscomys et du Perognathus (Heteromyidæ). Bulletin Soc.
Zool. France, t. LXVI, 1941.
■ — La régression des éléments de la deuxième denture, au cours de l’évo-
lution, chez les Proboscidiens. C. B. Acad. Sciences, 20 octobre
1941.
A. Urbain, Professeur et M. Friant. — Recherches anatomiques sur
l’Antilope royale, Neotragus (Neotragus) pygameus L. Archives
Muséum, 1941.
J. Anthony, Assistant. — Anomalie de développement d’une deuxième
molaire supérieure de Bos primigenius Boj. Bulletin Muséum,
2® s., t. XIII, n® 3, 1941.
— 12 —
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
P. Lester, Sous-Directeur du Laboratoire. — Atlas de France. Paris.
Comité national de géographie, 1941, pl. n° 79. Ethnographie.
M. Griaule, Sous-Directeur de laboratoire. — Le Domfé des Kouroumba.
Jour. Soc. Afric., t. XI, 1941, p. 7-20.
— Quelques pièges indigènes africains pour petits mammifères. Mam-
malia, t. IV, 1940, p. 94-112.
■ — Les variolisations en Abyssinie. Presse médicale, n°® 57-58, juillet 1941,
p. 731.
— Les Mammifères dans la religion des Dogons (Soudan français).
Mammalia, t. V, 1941, p. 85-93.
■ — Notes biogéographiques sur les falaises de Bandiagara. C. R. Somm.
Soc. Rio géographie, t. XVIII, 1941, p. 68-71.
— et Ibrahim Mamadou Ouane. — Notes sur les Dogons du Soudan
français. Journ. Soc. afric. t. XI, 1941, p. 85-93.
— Editions de films. Au pays des Dogons et Masques noirs. Société
des Films Siruis, acquis par la Présidence du Conseil en 1940.
Denise Schaeffner, Aide-technique. — Sur quelques rites de purifica-
tion des Dogons. (Soudan français). Journ. Soc. afric., t. X,
1940, p. 65-78.
— Bibliographie africaniste. Journ. Soc. afric., t. X, 1940, p. 201-258.
Marie-Louise Joubier. — La Yougoslavie. La Nature, n® 3964, 15 déc.
1940, p. 409-415.
J.-P. Lebeuf. — Les collections du Tchad (guide pour leur exposition).
Paris, Musée de l’Homme, 1941, 24 p.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
E. Bourdelle, Professeur. — La morphologie extérieure du pied chez
les équidés domestiques et sauvages (2® partie). Mammalia, t. V,
1941, p. 1, 6 fig.
— Zèbres et Couaggas. Bull. Soc. Nat. d’Acclimat. 1941, p. 169, 7 fig.,
1 pl.
— Notice nécrologique du Prof. R. Anthony. Mammalia, t. V, 1941,
p. 77.
— Bibliographie : La pathologie des Oiseaux par G. Lesbouyries.
L’Oiseau et Rev. franç. Ornithol., Vol. XI, 1941, p. 254.
J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire. — ■ Recherches ostéologiques
sur le crâne des Perroquets (illustré). L’Oiseau et Rev. franç. Orni-
thol., 1941, n° 1, p. 17.
— Note sur une espèce rare de Trochilidés : Helianthea Traviesi NI. et
Verr. (illustré). Ibid., 1941, n° 3, p. 129.
— Etude d’une collection d’Oiseaux du Congo français. Bull. Mus.
Hist. Nat., 2® série, t. XIII, novembre 1941, p. 398.
— 13 —
— Les Montagnes-Rocheuses canadiennes : Aspects physiques et carac-
tères biologiques généraux. C. R. somm. Soc. Biogéogr., 1941,
p. 8.
— Biogéographie des Montagnes de l’Amérique du Nord : la Chaîne
des Cascades. Ibid., novembre 1941, p. 61.
— Considérations sur la flore et la faune des Montagnes de l’Amérique
du Nord. Bull. Soc. Nat. Acclim., 1941, p. 65.
— Bibliographie et notes de L’Oiseau et Reoue franç. Ornithol., 1941,
P. Rode, Assistant. — Etude d’un Chimpanzé pygmée adolescent (Pan
satyrus paniscus Schwarz). Mammalia, t. V, n° 2, juin 1941,
p. 50-68, 2 fig., 3 pl.
— Catalogue des types de Mammifères du Muséum National d’Histoire
Naturelle. Ordre des Chéiroptères. Bull. Mus., 2® sér., t. XIII,
no 4, 1941, p. 227-252.
— et R. Didier. — Les bois de Chevreuil de la Collection du Musée du
Duc d’Orléans. Bull. Soc. Nat. Acclimat. France, n° 4, oct.-déc.
1941, 16 p., 12 fig., 1 pl.
— Ach. Urbain et P. Dechambre. — Observations faites sur un jeune
Orang-outan né à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Mamma-
lia, t, V, n°® 3-4, sept.-déc. 1941, p. 82-115, 1 pl.
D’^ R. Didier, Associé du Muséum et P. Rode. — Mammifères de France.
I. Les Campagnols. Lechevalier, Paris, 1941, 48 p., 3 pl., 25 fig.
D’^ G. Bouet, Correspondant du Muséum. — Les Oiseaux de la Forêt
du Sud Cameroun (illustré). L’Oiseau et la Revue française d’Orn.,
1941, p. 65, 137 et 193.
D' Laurent, Boursier de recherches. — Les Rhinolophes de la Corse.
Bull. Mus., 2® sér., t. XIII, 1941, p. 28.
— L’Indice antebrachial chez les Chéiroptères et ses rapports avec
l’adaptation au vol. Ibid., p. 69.
— Rectification et addition à une note signalant la présence de l’Oreil-
lard d’Europe au Japon. Ibid., p. 148.
— Rapport d’une mission sur la Biologie des Chéiroptères dans le
Midi de la France. Ibid., p. 513.
— Recherches sur les Chauves-Souris du genre Rhinolophus Lacépède
(note préliminaire). Bull. Soc. Zool. de France, LXVI, 1914, p. 65
et p. 207.
— Une addition à la faune mammalogique nord africaine Rhinopoma
cystops arabium Thomas. Mammalia, t. V, 1941, p. 11.
— A propos de la Rhinopome Tunisienne. Ibid., p. 99.
L. Delapchier. — Petit Atlas des Oiseaux (illustré). Fasc. II et III.
Edit. N. Boubée, 1941.
P.-L. Dekeyser. — Notes sur les caractères sexuels externes des Muri-
dés. I. Murinés, 1^® note. Mammalia, t. V, n® 2, p. 69-73, 1 fig.
• — Etude des têtes osseuses de Macacus arctoïdes Is. Geoffroy. (Type)
et de Macaca speciosa melanotus (Ogilby). Bull. Mus. Hist. Nat.,
2® série, t. XIII, n® 5, 1941, p. 39^
— 14
Ethologie des Animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur. — L’habitat et les mœurs des gorilles. Sciences,
no 35, 1940, p. 53.
— ■ La parathyphose des Carpes (Cyprinus carpio L.). Bull. Acad. Vétér.
t. XIV, 1941, p. 45.
— L’infection tuberculeuse chez les singes en captivité. Bull. Acad.
Médec., t. 124, 1941, p. 281.
— et J. Nouvel. — Péritonite mortelle causée par des corps étrangers
des cæcums observée sur une autruche ( Struthio camelus L.).
Bea. Path. Comp. et Hyg. géné., n® 520, 1941, p. 276.
• — ■ Septicémie à Pasteurella chez un crocodile fCrocodilus niloticus)
vivant en captivité. Bull. Mus., t. XIII, 1941, p. 225.
■ — ■ et M.-A. Pasquier. — Teneur en sucres réducteurs du sang total de
quelques mammifères sauvages. C. R. Ac. Sc., t. 212, 1941, p. 510.
— ■ Teneur en potassium du sang total, des globules et du sérum de quel-
ques mammifères sauvages. C. R. Ac. Sc., t. 213, 1941, p. 83.
— et J. Servier. — Point cryoscopique du sérum, du sang total et du
plasma de quelques mammifères sauvages. Bull. Mus., t. XIII,
1941, p. 218.
' — W. Riese et J. Nouvel. — Atrophie cérébelleuse observée chez un
gélada (Theropithecus gelada Rüppel). Rev. Path. Comp. et Hyg.
gén., no 519, 1941, p. 176.
C. Desportes et P. Lepesme. — Remarques sur la morphologie de
Suhulura distans (Rud. 1809) (Nematoda suhuluridae) décou-
vert sur un mandrill (Papio sphinx L.). Bull. Soc. Zool. France,
t. LXVI, 1941, p. 197.
Ed. Dechambre. — ■ De la domestication considérée comme un milieu
biologique. Bull. Soc. Nat. d’ Acclimatation, 1941, n°® 2 et 3, p. 77
et 124. ‘
Zoologie : Reptiles et Poissons.
D’^ Jacques Pellegrin, Professeur. — Sur l’acclimatation de l’Ecrevisse
américaine [Camharus affinis Say) dans la région parisienne.
C. R. Séances Ac. Agriculture, 1941, n° 6, p. 360.
— La pisciculture en étangs. Reo. bot. appl. et Agr. tr., mars-avril 1941,
nos 235-236, p. 81.
— La Lamie long-nez. La Terre et la Vie, mai 1940, p. 18.
— La présence des Cobitinés dans l’Afrique du Nord. Bull. Soc. Géogr.
Oran, mars-juin 1940, p. 44.
■ — - Description d’une variété nouvelle de Cichlidé de la Guinée portu-
gaise. Bull. Soc. Zool. Fr., LXVI, 1941, p. 129.
— • La Lysimaque, plante ornementale d’aquarium. Bull. Soc. Aquic.,
XLVII, juillet-décembre 1940, p. 36.
— • La pêche du lac des Minimes au bois de Vincennes. Ibid., XLVII,
juillet-décembre, p. 38.
■ — ■ Nécrologie. Louis Kretmann. Bull. Soc. Aquic., XLVI, juillet-
décembre 1939, p. 65.
15
— - Nécrologie. Henri Gadeau de Kerville. Bull. Soc. Zool. Fr., LXV,
1940, p. 132 et Bull. Soc. Aquic., XLVII, janvier-juin 1940, p. 1.
— Nécrologie. Paul Fabre-Domergue. Bull. Soc. Acclim., avril-juin
1940, p. 112.
— Nécrologie. Edouard Glaize. Bull. Soc. Aquic., XLVII, juillet-
décembre 1940, p. 33.
— - et P. Chevey. — Poissons nouveaux ou rares de Cochinchine. Des-
cription de deux espèces et de deux variétés. Bull. Soc. Zool.
Fr. LXV, 1940, p. 153.
L. Bertin, Sous-Directeur du Laboratoire. — ■ Mise au point sur quel-
ques espèces de Glupéidés. Bull. Soc. Zool. France, 1941, LXVI,
p. 18-25.
■ — Méthodes de coloration à Falizarine et d’éclaircissement de petits
animaux pour l’étude anatomique. Bull. Soc. Zool. France, 1941,
LXVI, p. 132-133.
— • Essai sur la biogéographie des Poissons abyssaux. C. B. Soc. Bio-
géographie, 1941, XVIII p. 29-32.
— • Les Anguilles : Variation, croissance, euryhalinité, toxicité, her-
maphrodisme juvénile et sexualité, migrations, métamorphoses
(Leçons faites au Muséum en février-mars 1941). Payot, éd.,
1 vol. de 218 pages, avec 54 fig. dans le texte et 8 hors-texte.
— Description anatomique du genre Stemonidium, type peu connu de
Serrivoméridés, et définition de cette famille de Poissons Apodes.
Bull. Mus. Hist. Nat., 1941, (2) XIII, p. 524-531.
— Le milieu abyssal et la distribution géographique des Poissons abys-
saux. Bev. Gén. Sc., 1941, LL
F., Angel, Assistant. — Sur la présence à Madagascar, de Tortues du
genre Kinixys. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série, t. XIII, n® 3, 1941,
p. 151.
— Sur quelques Reptiles de Java. Bull. Mus. Hist. Nat. Ibid., 1941,
p. 411.
— - et A. Rochon-Duvigneaud. — Les divers types de paupières des
Sauriens et des Ophidiens. Bull. Mus. Hist. Nat. Ibid., 1941, p. 517.
D'^ Marie Phisalix, Attaché. — Les venins dans la thérapeutique mo-
derne. Bull. Soc. Méd. de Paris, 1941, n® 6, p. 223-233.
— ■ De l’opportunité de l’emploi des sérums antitoxiques dans le cas de
piqûres multiples d’Abeilles et autres Hyménoptères. Bull. Soc.
Path. Exot., t. XXXIX, 1941, p. 139.
— ■ Sur la valeur économique et sanitaire des Serpents. Bull. Ac. Méd.,
28 oct. 1941.
Fang (P.-W.). — Deux nouveaux Nemacheilus (Cobitidei) de Chine.
Bull. Mus. Hist. Nat., 2® sér., XIII, n® 4, 1941, p. 253-258.
J. Spillmann. — Les Entomostracés d’un étang à Carpes de Sologne.
Bull. Soc. Aquic., t. XLVII, 1940, pp. 18-30.
— Observations complémentaires sur les Entomostracés d’un étang
à Carpes de Sologne. Ibid., t. XLVII, 1940, p. 47-49.
— 16
Entomologie.
R. Jeannel, Professeur. — • Les Bembidiides alpins du groupe Teste-
diolum Ganglbauer (Col. Trechidæ). Rev. fr. d’Ent., 1940, VII,
p. 97-105, 1 fig.
— Sur le genre Pser^domasoreus Desbrochers. Bull. Soc. ent. Fr., 1941,
XLVI, p. 63-67, 3 fig.
— Faune de France, n° 39, Coléoptères Carabiques, 1^® partie, 571 p.j
1029 fig.
— Qu’est-ce que l’espèce ? Rev. fr. d’Ent., VIII, 2, p. 49-54.
— L’isolement, facteur de l’évolution. Id., p. 101-110, 6 fig.
- — ■ Révision des Spenesiotes Jeannel. Id., p. 111-125, 6 fig.
— Trois nouveaux Perigona Castelnau. Id., p. 149-151.
— Au seuil de l’Antarctique . Edition du Muséum, n° 5, 236 p., 27 fig.,
16 pl.
— et P. -P. Grasse. — Un Carabique termitophile nouveau de l’Afrique
tropicale. Rev. fr. d’Ent., VIII, III, p. 135-149, 7 fig.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Faut-il continuer l’in-
ventaire de la Nature ? Revue scientifique, 1940, p. 355-358.
— Les Araignées marines, dans : Contribution à l’étude de la répar-
tition actuelle et passée des organismes dans la zone néritique.
Soc. Biogéogr., vol. VII.
— Remarques sur la répartition géographique d’une Araignée : Ostea-
rius melanopygius Cb. Bull. Soc. Ent. France, 1940, p. 90-92.
— Présence en France de Boreus hyemalis. Id., p. 105-107.
— A propos du Boreus hyemalis. Id., 1941, p. 98.
— Note sur les Spbégiens chasseurs de Cigales (Hym. Sphegidæ). Revue
fr. d’Ent., VIII, 1941, p. 1-2.
— et J. Millot. — Les Araignées de l’Afrique occidentale. Cribellates.
Ann. Soc. Ent. France, VIII, p. 149-160.
- — Les Araignées de l’Afrique occidentale. Salticides. Mém. Mus. Hist.
Nat., 1941, XII, p. 297-424, 101 fig.
L. Chopard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contribution à l’étude
des Orthoptéroïdes du Nord de l’Afrique. Ann. Soc. Ent. Fr.,
CIX, p. 155-167.
— Orthoptères cavernicoles recueillis par M. P. Remy en Yougoslavie
et en Macédoine. Comparaison entre la distribution des Ortho-
ptères et des Coléoptères cavernicoles d’Europe. VB Congr. Int.
de Entomol., Madrid, 1935, II (1941), p. 509-514.
— La vie mystérieuse des Termites. Construire, IV, p. 188-204.
— ■ Contribution à l’étude des Orthoptéroïdes du Nord de l’Afrique.
2® note. Ann. Soc. Ent. Fr., CX, p. 25-50.
E. Séguy, Assistant. — Etude sur les Diptères Hippelatoïdes patho-
gènes. Mém. du Mus. Nat. d’Hist. Nat., XIII, fasc. 5, p. 331-357,
14 fig.
— Quelques Cératopogonides vulnérants parasites des Insectes. Rev.
fr. d’Ent., VIII, p. 82-88, 5 fig.
— 17 --
— Diptères recueillis par M. L. Berland dans le sud-marocain, Ann.
Soc. Ent. Fr., CX, p, 1-23, 21 fig.
J. Bourgogne, Assistant. — Ortholitha diniensis Neub, bona sp. Note
sur quelques espèces du genre Ortholitha Hb. (Lepidop. Geome-
tridæ). Bull. Soc. Ent. Fr., XLVI, p. 86.
Ed. Fleutiaux, Associé du Muséum. — Sur la sous-famille des Tetra-
lohitæ et description d'une espèce nouvelle. Rev. Fr. d’Ent., VII,
p. 105.
— Révision des Physodactylus Fischer. Id., p. 164.
■ — ■ Elatérides nouveaux de l'Indochine française. Bull. Soc. Zool. Fr.,
LXVI, p. 184.
— Descriptions d'Elatérides nouveaux. Bull. Soc. Ent. Fr., XLVI,
p. 18.
— Tableau des genres et sous-genres des Octocryplitæ et des Asrypnitæ.
Rev. Fr. d’Ent., Vlll, p.^42.
— Mission Lepesme, Paulian et Villiers au Cameroun, Coléoptères
Elateridæ. Bull. Mus., Paris, XIV, p. 38.
— Inventaire de deux anciennes collections d'Eucnémides. Rev. Fr.
d’Ent., VIII, p. 126.
A. Théry, Correspondant du Muséum. — Description de deux espèces
du genre BelgaUmie Kerr. Bull. Soc. Ent. Fr., XLVI, p. 91-93.
Renaud Paulian, Boursier C. N. R. S. — Faune de France, 38. Coléop-
tères Scarabéides, 240 p., 445 fig.
— Les premiers états des Staphylinoidea. Etude de morphologie com-
parée. Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., XV, 361 p., 1.360 fig.
• — Coprophaga Af ricana : 2® note. Révision des Bolhoceras africains.
Rev. Zool. bot. Afr., XXXV, p. 1-71, 8 pi.
— La position systématique du genre Pleocoma Le Conte. (Col. Scara-
baeidae), Rev. fr. E'nt., VIII, p. 151-155, 2 fig.
— Description d'une espèce nouvelle de Scarabéide. Ann. Soc. Ent-
France, CX, p. 78.
— Coléoptères Curculionides du Cameroun, I. Trigonocolini. Bull. Mus.
Hist. Nat.
— et Pierre Lepesme. — Sur la présence du Metamasius sericeus 01.
dans l'Ouest africain (Col. Curculionidæ). Bull. Soc. Ent. France,
p. 31-37, 13 fig.
— et André Villiers. — Les larves des Cerambycidæ français ( Coleop-
tera). Rev. fr. Ent., VIII, p. 202-217, 31 fig.
— Observations écologiques et biogéographiques sur la Haute Montagne
marocaine. Ann. Soc. ent. France, CVIII, 1939, p. 89-108, 4 pl.
— Contribution à l'étude de la faune des Euphorbes du Maroc. Bull.
Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, XXXI, 1940, p. 92-95.
A. Villiers, Boursier C. N. R. S. ■ — Sur quelques Leptura de France
(Col. Cerambycidæ). Bull. Soc. Ent. Fr., 1941, p. 68-70, 8 fig.
— Coléoptères Cerambycidæ du Cameroun. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
2, XIII, 1941, p. 266-271, 5 fig.
— Un nouveau Trechodes du Cameroun (Coleopt. Carabidæ). Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat., XII, 1940, p. 420-421, 3 fig.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
2
18
— et P. Lepesme. — Cerambycides récoltés par P. LepesmEj sur Cafeier,
en A. E. F. et au Cameroun, Bull. Soc. Eut. Fr., 1941, p. 74-79,
4 fig.
Ch. Boursin. — Über zwei für die franzôsische Fauna neue Bryophila-
Arten, nebst Beschreibung einer neuen Art. (Beitrage zur Kennt-
nis der « Agrotidæ-Trifinæ » XXIX). Mitt. d. Münchn. Eut. Ges.,
1941, p. 315, pi. XIV.
— Beschreibung einer neuen Bryophila-Art aus dem franzosiscben
Marokko. Mitt. d. Münchn. Ent. Ges., I, 1941, p. 318.
— Die Cueullia-Arten aus Dr. Hcnes China-Ausbeuten wâhrend der
Jahre 1931 bis 1938. (Beitrage zur Kenntnis der « Agrotidæ-
Trifinæ », XXX, in Deutsche Ent. Zeitschr., Iris, 1941, 70 pp.,
7 pl. hors-texte.
Section d’Entomologie appliquée
ET Laboratoire central de Biologie Acridienne.
P. Vayssière. — La lutte biologique contre les ennemis des cultures.
La Science et la Vie, déc. 1940.
— La Nicotine. Revue des Tabacs, n° 173, mai-juiu 1941.
— Sur les parasites animaux observés dans les stocks de denrées emma-
gasinées. C. R. Acad. Agr. t. XXVII, n° 16, oct. 1941, p. 932-936.
— Un Charançon nouveau (Col.), nuisible au Filao en Indochine.
Bull. Soc. Ent. Fr., XLVI, 10, 1941.
— et P. Lepesme. — Note sur quelques Bruchides nuisibles. Rev. Fr.
Ent., VIII, 4).
P. Lepesme, — Etude de la faune entomologique des denrées emma-
gasinées IL Ulomini (Col. Tenebrionidæ). Rev. Fr. Ent., VIII,
1, 1941.
— Une mission biogéographique dans les massifs volcaniques d’Afrique
occidentale. Bull. Soc. Acclim., I, 1941.
— Problèmes phytopathologiques d’Afrique Equatoriale. Bull. Agr.,
mai -juin 1941.
- — ■ Ennemis et maladies du Caféier en Afrique inter-tropicale : diagnose
pratique et moyens de lutte. 1 vol. 62 pp., 39 fig. Larose, éd.,
1941.
— A propos des Bruches et de la désinsectisation des légumes secs.
Bull. Sc. Pharm., XLVIII, 9-10, 1941.
— Un nouveau Megatoma d’Australie (Col. Dermestidæ. Bull. Soc. Ent.
Fr., XLVI, 9, p. 142.
— Deux nouveaux Rhachomyces de Roumanie (Laboulbeniaceæ). Bull.
Muséum, XIII, 6, 1941.
— Catalogue des Laboulbeniales de la collection François Picard.
Bull. Muséum, XIII, 5, 1941.
— et B. Geze. — Notes de géographie physique et agronomique sur le
Cameroun et l’Afrique Equatoriale française. Ann. Inst. Nat.
Agro., t. XXXII 48e vol., 1941, 170 p., 20 pl.
R. Chauvin. — Sur le grégarisme du Criquet pèlerin. C. R. Acad. Sc.,
t. 212, p. 175-177, janv. 1941.
— Répartition de l’acridioxanthine chez les Orthoptères. C. R. Soc.
Biol., t. CXXXV, p. 334, 1941.
— 19 —
— Variations du phototropisme du Criquet pèlerin ( Schistocerca gre-
garia Forsk.j suivant les différentes longueurs d’onde. Bull. Soc.
Zool. Fr., t. LXVI, I, 1941.
— Contribution à l’étude physiologique du Criquet pèlerin et du déter-
minisme des phénomènes grégaires. Thèse de Doctorat ès-Sciences
Naturelles. Ann. Soc. Ent. Fr., CX, 1941, p. 133-272, 23 fig.
Zoologie ; Vers et Crustacés.
L. Page, Professeur. — Le peuplement en Arachnides des hauts massifs
montagneux de l’Afrique Orientale. VF Congr. internat. Entom.,
1935, (1941), vol. II, p. 487-491.
— Le plateau continental et la métamorphose des Poissons. Mém. Soc.
de Bio géographie, VII, p. 23 à 29.
— Diagnoses préliminaires de quelques espèces nouvelles du genre
Lophogaster (Crust. Mysidacés). Bull. Muséum, 2® sér.. XII, 1940,
p. 323-328.
■ — Mysidacea. Lophogastrida L Dana Report, n° 19, 52 p., 51 fig.
— ■ Variations du climat et des faunes. Sciences, n° 38, p. 161 à 177.
M. André, Sous-Directeur du Laboratoire. — Acariens bibliophiles.
Bull. Muséum, 2® sér., t. XIII, p. 32.
— La Faune Acarologique du système littoral. Vol. hors série VII,
Soc. de Biogéogr. Contribution à l’étude de la répartition actuelle
et passée des organismes dans la zone néritique, p. 331-345.
— Sur le Rhizoglyphus echinopus Fumouze et Robin. Ann. Soc. Entomol.
France, CX, p. 83-103.
• — • Sur le Bryobia prætiosa Koch (Acarien). Bull. Muséum, 2® sér., XIII,
p. 259-265 et p. 430-434.
— ■ Invasions de Glyciphages (Acariens). Bull. Soc. Zool. France, LXVI,
p. 148-148.
— Sur une nouvelle forme larvaire d’Acarien (Erythræidæ) parasite d’un
Hémiptère de Madagascar. Reo. Franç. d’ Entomol., VIII, p. 188-195.
— Sur les Agauopsis hirsuta Trt. et microrhyncha Trt. (Hal acariens).
Bull. Soc. Zool. France, LXVI, p. 257-271.
— et Ed. Lamy. — Les Carcinologistcs français du xviii® siècle. Bull.
Muséum, 2® sér., XIII, p. 73-79 et 153-157.
— • Sur l’alimentation des Araignées et des Opilions, notamment aux
dépens des Mollusques. Bull. Muséum, 2® sér., XIII, p. 435-440.
■ — • Notes sur les espèces Lamarckiennes de Brachiopodes vivants. Journ.
Conchyliologie, LXXXIV, p. 183-193 et 279-299.
M. Vachon, Assistant. - — ■ Voyage en A. O. F. de L. Berland et J. Millot.
Scorpions, V. Bull. Soc. Zool. de France, t. 65, 1940, p. 170-184,
25 fig.
— Sur un Scorpion présaharien type d’un nouveau genre Trichobuthus
Grubleri n. sp. Id., t. 66, 1941, séance de décembre 1941.
— Remarques sur le genre sud-africain Beierus Chamberlin (Pseudo-
scorpions). Bull. Muséum, 2® série, t. XIII, n® 2, 1941.
■ — Chthonius tetrachelatus Pryessler (Pseudoscorpions) et ses formes
immatures, l’^® et 2® notes, 16 p., 29 fig. Id., n® 5. Id., n° 6.
— 20
— Sur la présence au Congo belge d’un Pseudoscorpion appartenant au
genre Horus J.-C. Ghamberlin. Rev. Zool. Bot. Africaines, t, XXXIII,
n» 3, 1940, p. 225-226.
— Remarques biogéographiques sur quelques Scorpions et Pseudo-
scorpions prédésertiques. C. R. Soc. B io géographie, t. XVIII,
no 155, SC. du 17-10-1941.
— Oniscoïdes delà Côte occidentale d’Afrique III. Bull. Soc. Zool. France,
LXVI, p. 50-56, 13 fig., 1941.
L. Paulian de Félice, Boursière de stage.
— Récoltes de R. Paulian et A. Villiers dans le Plaut-Atlas Marocain
1938. Bull. Soc. Nat. Maroc, XIX, 1939 p. 191-213, 74 fig.
— Quelques observations sur les Oniscoïdes de Banyuls-sur-Mer (Pyré-
nées-Orientales). Bull. Mus. Ilist. Nat. (2), XIII, 1941, p. 158-
165, 20 fig.
F. Grandjean. • — - L’ambulacre des Acariens (l^'® série). Bull. Muséum,
2® série, XIII, p. 422.
— Observations sur les Acariens (6® série). Ibid., p. 532.
J. Brouardel, Boursier. — Variation saisonnière de la densité de popu-
lation et du nombre de divisions de VUrceolaria patellæ (Cuénot).
Note préliminaire. Bull. Muséum, 2® série, XIII, p. 314.
P. Fauvel. ■ — • Annélides Polychètes de la Mission du Cap Horn (1882-
1883). Bull. Muséum, 2® série, XIII, p. 272.
P. Remy. — Remarques sur quelques Pauropodes américains. Bull.
Muséum, 2® série, XIII, p. 166.
— Contribution à l’étude des Symphyles de Grèce. Bull. Muséum,
2® série, XIII p. 450.
Malacologie.
L. Germain, Professeur. • — ■ Allocution prononcée aux obsèques de M. le
Professeur A. Gruvel. Bull. Muséum, 2® série, XIII, p. 365.
— Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur R. Anthony.
Ibid., p. 368.
— • et E. Fischer-Piette. — La faune benthique du plateau continental,
et les méthodes statistiques. Vol. h. s., n® VII, Soc. de Biogéogr.,
p. 363-377.
E. Fischer-Piette, Sous-Directeur du Laboratoire. ■ — • Sur quelques
progrès récents, et sur les méthodes et tendances actuelles, en
bionomie intercotidale. Vol. h. s., n® VII, Soc. de Biogéogr.,
p. 393-434.
— ■ Croissance, taille maxima et longévité possible de quelques animaux
intercotidaux, en fonction du milieu. Ann. Inst. Oeéanogr., Nouv.
s., XXI, p. 1-28, 12 fig.
— Les Lucinidæ de la collection d’Adanson ; Codok, Jagon, Félan.
Bull, du Muséum, 2® série, XIII, p. 299-303.
— - Observations biométriques sur les Patelles de la Manche. Journal de
Conchyliologie, vol. 84, p. 300-306, 3 fig.
— Sur Marginella ambigua Bavay. Bull, du Muséum, XIII, 1941, n® 5.
— 21
— Description de nouvelles espèces de Donax et Heterodonax (Moll.
Lamellibr.). Ibid., n® 6.
— et P.-H. Fischer. — Identification du « Cérite » d’Adanson. Bull.
du Muséum, XII, p. 116-118, 1940 (1941).
— Liste de coquilles d’Arguin, in Th. Monod, Nouvelles remarques
sur la faune marine de Tombouctou, Journal de Conchyliologie,
vol. 84, p. 146.
■ — • Révision des espèces vivantes de Meretrix s. s. du Muséum national
d’Histoire Naturelle. Journal de Conchyliologie, vol. 84, p. 313-
344, 3 fig.
G. Ranson, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les Huîtres et le cal-
caire. 1. Formation et structure des « chambres crayeuses ». Intro-
duction à la révision du genre Pycnodonta F. de W. (suite et fin).
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® série, t. XIII, 1941, p. 49-66, 1 fig.,
1 planche hors-texte.
— Les espèces actuelles et fossiles du genre Pycnodonta F. de W. I.
Pycnodonta hyotis (L.), id., p. 82-92, 6 fig.
— Les conditions de la distribution de Gryphæa angulata Lmk sur les
côtes de ITle d'Oléron. Id., p. 179-186, 1 carte.
— Note préliminaire sur Ostrea Virleti Deshayes, Ostrea excavata Des-
hayes et Ostrea pseudo-edulis Deshayes. C. B. des séances de la Soc.
géol. de France, 1941, p. 123-124.
— ■ et Max Desjardin. — Note sur la prodissoconque A’Anomia. Bull.
Mus. Nat. Hist. Nat. 2® série, t. XIIl, 1941, 3 fig.
Ed. Lamy, Sous-Directeur honoraire. - — Coloration tégumentaire, res-
semblance protectrice et mimétisme chez les Acariens. [En col-
lab. avec Marc André]. VF Congr. internat. Entomol., Madrid,
1935 [1940], t. II, p. 413-439.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes d’Anomia (Moll. Lamellibr.).
Bull. Muséum, 2® série, t. XII [1940], p. 344-347.
— Sur le Cardium lineatum Lamarck (Moll. Lamellibr.). Ibid.^ t. XII
[1940], p. 422-425.
■ — Quelques anomalies de Coquilles du Tonkin. [En collab. avec
E. Fisciier-Piette]. Bull. Muséum, 2® série, t. XIII, p. 45-48.
— Les Carcinologistes français du xviii® siècle, [En collab. avec Marc
André]. Ibid., p. 73-79 et 153-157.
- — Sur le Chauvetia candidissima Philippi (Moll. Gastrop.). Ibid., p. 175-
178.
— Note sur la distribution géographique du Columbella cribraria Lamarck
(Moll. Gastrop.). Ibid., p. 306-308.
- — Révision des Corbulidæ vivants du Muséum national d’histoiie natu-
relle de Paris. Journ. de Conchyl., LXXXIV, p. 5-33, 121-144 et
211-254.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Brachiopodes vivants. [En
collab. avec Marc André]. Ibid., p.' 183-196 et 279-299.
• — Louis Vignal (1849-1941) [Nécrologie]. Ibid., p. 200-210.
- — ■ Sur l’alimentation des Araignées et des Opilions, notamment aux
dépens des Mollusques. [En collab. avec Marc André]. Bull.
Muséum, 2® série, t. XIII, p. 435-440.
— 22
G. Cherbonnier, Assistant. — Etude anatomique et biogéographique
sur deux Cucumaria abyssaux : C. ahyssorum Théel et C. alha-
trossi nov. sp. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® série, t. XIII, n® 2,
1941, p. 93-103, fig. 1. 2, 3.
— • Note sur Cucumaria antarctica Vaney. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
2® série, t. XIII, n° 5, 1941.
— Note sur une nouvelle espèce d’Holothurie antarctique : Cucumaria
cornuta nov, sp. Bull. Soc. Zool. France, t. LXVI, 1941.
— Note sur Cucumaria spatha (— C. grandis Vaney) et Cucumaria
Turqueti Vaney. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XIII, n® 6, 1941.
J. Alloiteau, Chargé de Recherches C. N. R. S. — Les Anthozoaires
de la Collection H. Michelin. I. Crétacé. Mém. Mus. Nat. Hist.
Nat., 1941.
Mm® A. Tixier-Durivault, Boursière de Recherches C. N. R. S. • — ■
Note sur VAlcyonium Krempfi Hickson. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., 2® série, t. XIII, 1941, p. 104-111, 4 fig.
— Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lobularia echinata n. sp.
Id., t. XIII, 1941.
M^i® Marie Bargeton, Boursière du Muséum. — ■ Note sur les « cellules
vésiculeuses à glycogène ». ■ — Etude de la distribution du glyco-
gène chez les Lomhriciens et chez les Ostreidés. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., t. XIII, 1941, p. 119-125, 1 planche hors-texte.
— - Note sur les remaniements du tissu conjonctif vésiculeux de l’Huître,
au cours de la formation des produits génitaux. Id., t. XIII,
1941.
P. -H. Fischer. ■ — • Sur l’habitat de Lasaea rubra Mtg. Bull, du Muséum,
2® série, XII, p. 433-435, 1940 (1941).
Max Desjardin. — Sur la présence de Rissoina augusta Hedley dans
les sables littoraux de l’île Stewart (Nouvelle-Zélande). Bull, du
Muséum, 2® série, XII, p. 436-437, 1940 (1941).
A. Magne. — Les genres Codakia Scopoli et Lucina Brug. (Moll.). Bull,
du Muséum, XIII, p. 304-305.
Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles.
P. Bertrand, Professeur. — Solution du problème posé par l’ontogénie
comparée des plantules des Phanérogames. C. R. Acad., 212,
p. 712.
— ■ Observations au sujet d’une note de M. E. Boureau sur les dispo-
sitions vasculaires excentriques et pseudo-excentriques. C. R.
Acad., 212, p. 926.
• — • Anatomie comparée des Ptéridospermes et des Filicales primitives.
C. R. Acad., 213, p. 143.
— Remarques sur l’organisation générale des Clepsydropsis. C. R. Acad.r
213, p. 500.
— • La loi de récapitulation ontogénique et phylogénique appliquée aux
plantes fossiles. C. R. Acad., 213, p. 880, 15 décembre 1941.
— - Nouvelle classification des Filicales primitives. Bull. Soc. Bot. Fr.,
88, octobre 1941.
23
— Leçon inaugurale du 12 juin 1941. Bull, du Muséum, 2® s., XIII, p. 369.
A. Loubière, Sous-Directeur du Laboratoire. — De la valeur diagnos-
tique des caractères structuraux dans l’étude comparative des
bois vivants et fossiles des Dicotylédones. Bull. Mus. 2® sér.,
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— Plantes rudérales, adventices et naturalisées de Paris et de sa ban-
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— 26 —
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3 pL, 1 fig.
— Notules d'AIgologie marine. — VI. Une Cryptomonadinée spongi-
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— et J. Feldmann. — Flore et végétation marine de la côte basque
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1941.
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1940) 1941.
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n° 122, €0 p., 2 pl., 8 microphoto., 1941.
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— • Les pyrénoïdes des Algues, et l’existence chez ces végétaux d’un
appareil cinétique intrapl asti dial. Annal, des Sc. Nat., Rotanique,
11® série, t. II, p. 1-44, 16 fig., 1941.
— Chroniques de Rotanique pour la Revue Scientifique (rubrique : Mou-
vement scientifique) : Données nouvelles sur le mécanisme de
l’ascension de la sève brute (n® de janvier 1941) ; sur les gamé-
tanges des Gymnospermes comparés à ceux des Angiospermes
27 —
(nO de février) ; la morphologie des grains de pollen, selon
R.-P, Wodehouse (n° de mars) ; la structure cytologique des
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H. Romagnesi. — • Les Rhodophylles de Madagascar (Entoloma, Nola-
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1941.
— Mycenella et Xerula. Bull. Soc. MycoL de France, t. LVI, fasc. 1-2,
p. 61-65, fig., 1940 (1941).
— Une nouvelle Russule du groupe integra : Russula lutensis Romagn.
et Le Gai. Bull. Soc. MycoL de France, t. LVI, fasc. 1-2, p. 66-70,
fig., 1940 (1941).
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28 —
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pour nos cultures et pour l’hygiène alimentaire. Rev. hort., n. sér.,
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1941.
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Profil en long géologique, longueur profilée, Ok. 985.
— Feuille de Soissons n® 33 au 80.000®. (3® édition). Carte géologique
de la France au 1/80.000®.
— Un nouveau gisement de Lutétien lagunaire à Breny (Aisne). Rull.
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de Charenton. Profil en long géologique, longueur profilée, 1 k. 410.
— 30
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S. G. F., n*^ 7, p 29-31, séance du 17 mars 1941.
— Les Foraminifères de la Craie à Belemnitella mucronata du Bassin
de Paris. Mém. Mus. Hist. Nat. nouv. sér., t. XII, fasc. 1, p. 1-
296, pl. i-xxxvii, 1941.
— A propos des Foraminifères d’un sable de plage de l’Ile Maurice.
Bull. Mus. Hist. Nat., sér. 2, t. XII, n° 4, p, 309-313, avril 1941.
— Zones à Foraminifères du Gault dans le département de l’Aube.
C. R. som. S. G. F., n° 8 p. 38-40, avril 1941.
— Zones à Foraminifères des Marnes du Gault de Wissant (Pas-de-
Calais). C. R. som. S. G. F., n° 10, p. 53-55, mai 1941.
— Sur la faune de Foraminifères des dépôts littoraux actuels de la Mer
Rouge et le Djibouti. Mém. Soc. Linn. Normandie, nouv. sér.,
vol. I, fasc. 1 1941, p. 53-71, 1 carte.
— A propos des Foraminifères pléistocènes de la Côte des Somalis.
C. R. som. S. G. F., n» 11, p. 70-71, juin 1941.
— Sur la Microfaune des Argiles albiennes du Pays de Bray. C. R. som.
S. G. F., n» 12, p. 82-83, juin 1941.
— Sur la répartition actuelle de Cyclammina cancellata Brady. C. R.
som. Soc. Bio géographie, t. XVIII, n° 155, p. 46-49, 1 carte,
octobre 1941.
— A propos de Technitella Thompsoni Heron-Allen et Earland. Bull.
Mus. Hist. Nat., 2® série, t. XII, p. 469, novembre 1941.
— Zones à Foraminifères du Gault atteintes par Forage dans la région
parisienne. C. R. som. S. G. F., décembre 1941.
L. et J. Morellet, Correspondants du Muséum. — Les diverses inter-
prétations du terme de « Bartonien ». B. S. G. F., (5), t. X, p. 105-
119, 1940.
— Etude sur les Algues calcaires de l’Eocène du Cotentin. B. S. G. F.,
(5), p. 201-206, 1940.
— 31 —
— Les Dasycladacées et les Codiacées (Algues vertes) du « Calcaire
pisolithique ». C. R. som. S. G. F., n° 11, p. 116-118, 1940.
— Découverte d’une perle fossile. C. R. som. S. G. F., n® 3, p. 9, 1941.
— Réponse à la communication de P. Jodot sur les perles fossiles. C. R.
som. S. G. F., n® 5, p. 22, 1941.
— Présence du genre Aturia dans l’Auversien du bassin de Paris. C. R.
som. S. G. F., nO 8, p. 37-38, 1941.
— Remarques préliminaires sur les faunes malacologiques de l’Eocène
de la Bretagne et du Cotentin. C. R. som. S. G. F., n° 12, p. 84,
1941.
— Observations à propos de la note de G. Denizot : « Le Stampien de
la région parisienne et le classement de l’Oligocène ». C. R. som.
S. G. F., no 13, p. 95-96, 1941.
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — Etude du dégagement d’hydrogène associé au
départ de l’eau de constitution des chlorites ferromagnésiennes.
C. R. Ac. Sc., t. 212, 1941, p. 919.
A. Lacroix, Professeur honoraire. — Notice historique sur les mem-
bres et correspondants de l’Académie des Sciences ayant tra-
vaillé dans l’Afrique du Nord française depuis le xviii® siècle.
Les botanistes. Discours à la séance annuelle de l’Académie
des Sciences du 23 décembre 1940.
— Croisière du Rougainoille aux îles australes françaises ; les laves des
volcans inactifs des îles Marion et Crozet. Mém. Muséum, t. 14,
p. 47-62.
■ — • Essai d’interprétation de la genèse des gisements malgaches de phlo-
gopite. C. R. Ac. Sc., t. 212, 1941, p. 941.
— Péridotite et sagvandite du sud de Madagascar. C. R. Ac. Sc., t. 213,
1941, p. 261.
— Composition minéralogique et chimique des laves des volcans des
îles de l’Océan Pacifique situées entre l’Equateur et le tropique
du Capricorne, 175® de longitude ouest et le 165® de longitude
est. Mém. Ac. Sc., t. 63, 1936-1939, p. 1-97.
— La lamboanite schiste cristallin à faciès gneissique dépourvu de
quartz et la pegmatite à cordiérite qui l’accompagne à Anka-
ditany (sud de Madagascar). Rull. Soc. Fr. Minér., 1939, t. 62,
p. 289.
— Observations sur quelques minéraux de Madagascar. Rull. Soc. Fr.
Minér., t. 62, 1939, p. 300.
M^^® S. Caillère, Sous-Directeur du Laboratoire. — Sur une argile
absorbante recueillie dans les cinérites rhyolitiques de la Bour-
boule (Puy-de-Dôme). C. R. Ac. Sc., t. 213, 1941, p. 495.
■ — - Sur quelques sédiments argileux du bassin d’Antsirabe (Mada-
gascar). Bull. Muséum, 2® série, t. 13, n® 4, 1941, p. 348-352.
M“® E. JÉRÉMiNE. — Sur les laves des massifs volcaniques du Came-
roun occidental. C. R. Ac. Sc., t. 212, 1941, p. 495.
M. H. Erhart. — Sur l’analyse thermique différentielle des carbonates
de calcium èt de magnésium. Bull. Soc. Fr. Minér., t. 63, 1940,
p. 88.
— 32 —
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Sous-Directeur du Laboratoire. • — Appareils pour Pétude
de la sensibilité différentielle successive en vision fovéale. Cahiers
de Physique, n° 5, novembre 1941, p. 44.
Chimie appliquée aux corps organiques.
R. Fosse, Professeur honoraire; R. de Larambergue et J. Gaiddon.
— Synthèse d’une substance cyanogénétique par oxydation de
l’aldéhyde formique et de l’ammoniaque. C. R. Acad. Se., 1941,
213, 329.
V, Hasenfratz, Sous-Directeur honoraire. — Sur la pseudotanghinine,
nouvelle substance cristallisée extraite des noix de Tanghinia
venenifera. C. R. Acad. Sc., 1941, 213, 403.
M. Frère JACQUE, Assistant. — Tréhalose et tréhalase. C. R. Acad. Sc.,
1941, 213, 88.
Section de Physique végétale.
J. Rabaté, Sous-Directeur du Laboratoire et J. Courtois. — Action
du phloridzoside et de quelques hétérosides voisins sur la phos-
phatase rénale. Rull. Soc. Chim. Riol., t. XXIII, p. 184, 1941.
— Est-il possible d’utiliser le phloridzoside et les hétérosides voisins
pour différencier la phosphatase ? Id., p. 190, 1941.
C. Sosa-Rourdouil, Assistante. — Répartition de l’acide ascor-
bique dans les organes floraux au cours du développement. C. R.
Ac. Sc., 1941, 212, p. 1001.
— Remarques sur la teneur en vitamine C de quelques plantes. Rull.
Muséum, novembre 1941.
— Sur les fleurs de « Typha » et de « Nymphéa » et leur activité oxyda-
sique vis-à-vis delà vitamine C. Rull. Soc. Rot. France, nov. 1941.
— Chronique scientifique : Hérédité des caractères biochimiques chez
les végétaux. Farmacia Nueva (Madrid), 5, n® 43, 9.
— • A. Brunel et A. Sosa. — Sur la composition des gousses et des
graines de Soja au cours du développement. C. R. Ac. Sc., 1941,
212, p. 1049.
A. SosA. — • Chimie végétale. Synthèses organiques : Recherches sur le
« Retula alba L. ». Farmacia Nueva (Madrid), n®® 53-54, 9-16 et
21-25.
— Sur la cinétique de l’oxydation de la vitamine C dans des solutions
d’acide métaphosphorique. Application au dosage. C. R. Ac. Sc.,
1941, 213, p. 706.
— • et M™® C. Sosa-Bourdouil. — Sur les « Fucus » et la composition
de leurs fructifications. Rull. Lab. Marit. Dinard, 1941, 23, p. 43.
V. Plouvier. — Contribution à l’étude biochimique de quelques Rosa-
cées. Thèse Doctorat ès-Sciences. Paris, 1941 (Jouve, éd., 234 p.).
— 33 — -
Pêches et Productions coloniales d’origine Animale.
Paul Chabanaud, ès-sciences, ancien Directeur-adjoint à l’Ecole pra-
tique des Hautes-Etudes, Chargé de Recherches C. N. R. S. —
Le sel marin, conservateur de fortune des récoltes zoologiques.
La Nature, 1941, p. 123.
— Notules ichthyologiques. Troisième série. - — XII. A propos de l’or-
gane pleurogrammique des Achiridæ. ■ — ■ XIII. Sur les différentes
espèces dont se compose le genre Pegusa. ■ — XIV. Addition à la
synonymie d’un Téléostéen de la famille des Soleidæ. — XV.
Présence possible de Solea ovata dans les eaux australiennes.
Bull. Muséum, (2), 13, 1941, p. 414-421.
Robert-Ph. Dollfus, ès-sciences. Directeur à l’Ecole pratique des
Hautes-Etudes, Chargé de Recherches C. N. R. S. • — Allocution
présidentielle (séance du 14 janvier 1941). Bull. Soc. Zoologique
de France, t. LXVI (1941), n® 1, p. 7-9.
— Remarques sur la note de M. L. GallIen : « Sur une race différenciée
de Bana temporaria L. de la région pyrénéenne ». Bull. Soc. Zoolo-
gique de France, t. LXVI, n° 2 (séance du 13-4-1941), p. 83.
— Démonstration de la nouvelle chambre à dessiner de M. Armand
DE Gramont. Bull. Soc. Zoologique de France, t. LXVI, n® 2
(séance du 13-4-1941), p. 139,
— Etudes critiques sur la morphologie et l’anatomie des Tétrarhynques
du Muséum de Paris. Archioes du Muséum National d’Histoire
Naturelle, h® série, t. XIX, fîg. 1-327.
— Achille Vaullegeard (1869-1938) [notice nécrologique]. Annales
de Parasitologie, tome XVIII, n® 4-6, décembre 1941, p. 279.
— Titres et Travaux scientifiques de Robert-Ph. Dollfus, 76 pages, 4°,
octobre 1941.
— Sur la présence du genre Astarte sur la côte Atlantique du Maroc.
Compte rendu sommaire séances Soc. B io géographie. Paris, XVIII,
n' ® 156-157, séance du 21-11-1941, p. 57-58.
Laboratoire Maritime de Dinard.
H. Rertrand, Chef des Travaux à l’Ecole Pratique des Hautes-Etudes.
— La nymphose et l’éclosion chez Euhria palustris L. Bull. Mus.
Hist. Nat., t. XII, 2® série, 3, 1940, p. 129-131 (paru en 1941).
— ^ Les larves aquatiques des Coléoptères. La Terre et la Vie, 1940, p. 8-
17, fig. 1-13 (paru en 1941).
— Tableaux de détermination des larves de Coléoptères aquatiques.
Bull. Soc. Aquic., t. XLVII, 1-6, 1940, p. 3-17, fig. 1-67 (paru
en 1941).
— Les Crustacés Malacostrqcés de la région dinardaise (2® note). Bull.
Labor. marit. Binard, fasc. XXIII, p. 3-23, fig. 1, 1941.
— Les Pyenogonides de la région dinardaise. Bull. Labor. Marit. Binard,
fasc. XXIII p. 48-52, 1941.
— Deux larves inédites du genre Flydaticus Leach (Col. Dytiscides) du
Cameroun Occidental (Mission P. Lepesme, R. Paulian, A. Villiers,
1939). Bull. Soc. Entom. France, XLVI, n® 10, 1941, p. 135-137.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
3
— 34
— ■ et R. Lami. — Observations diverses (faune et flore). Bull. Lahor.
Marit. Binard, fasc. XXIII, p. 60-76, 1941.
R. Lami. ■ — • Notules d’Algologie marine (suite). ■ — - III. Sur Técologie
de Bifurcaria tuberculata dans la région malouine. • — IV. Sur
l’association Bangia-Urospora-Ulothrix. — V. A propos de la
présence dans la Rance d’une Cyanophycée spongicole : Phor-
midium Spongeliæ (Schulze).
A. SosA et G. Sosa-Rourdouil. ■ — • Sur les Fucus et la composition de
leurs fructifications. Bull. Labor. Marit. Binard, fasc. XXIII,
p. 43-47,’ 1941.
Agronomie coloniale.
Publication de la Berne de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale,
t. XXI, 812 p.
Aug. Chevalier, Professeur. — ■ La collaboration nécessaire au point
de vue agricole entre la France et son empire colonial. C. B. Acad.
Agric. de France, 1941, p. 167-176, et Reo. Bot. Appl. et d’Agr.
trop., t. XXI, p. 465-468.
— Sur le Noyer d’Amérique et sur sa culture et son utilisation en France.
Ibid., p. 207-209.
— Mise en valeur de notre empire colonial (Observations sur une note
de M. Piettre). Ibid., p. 443-444.
— La colonisation algérienne. Son rôle depuis un siècle dans l’économie
rurale européenne et indigène (Observations sur une note de
M. Bretignière). Ibid., p. 639-641.
— L’élevage colonial sur le mode extensif : La Laine en A. O. F., et la
Viande à Madagascar (Observations sur une note de M. Piettre).
Ibid p. 663.
— Les Myosotis du groupe sylvatica et aroensis. Bull. Mus. Hist. Nat.,
1941, no 3, p. 187-194.
— et A. Bigot. — Louis Corbière (1850-1941). Bull. Soc. Linn. Norm.,
9® série, t. II, p. 93-97, avec un portrait.
— Contribution à l’étude de la Flore de Normandie. — • Première liste
d’espèces et de variétés nouvelles ou peu connues observées depuis
quelques années. Ibid., p. 161-167.
Travaux de M. Chevalier parus dans la Reoue de Botanique appliquée
et d’agriculture tropicale en 1941.
— La culture des plantes oléagineuses en France. Prospérité de cette
culture de 1750 à 1870. La Régression depuis 1880. Essais et
amélioration à entreprendre, t. XXI, p. 3-39.
— Notices nécrologiques de P. Mille L. Corbière, E. Leplae, Murat,
t. XXI, p. 75-80.
— ■ Moutardes et Vignes à verjus, t. XXI, p. 93-110.
— ■ Deux légumineuses cultivées dans quelques jardins paysans de Basse-
Normandie pour la préparation d’un faux café, t. XXI, p. 123-
127.
— Notice nécrologique de L. Daniel, t. XXI, p. 149-156.
— Trois arbrés précieux de France à améliorer : Olivier, Noyer Châ-
taignier. — Utilité d’en étendre la culture et de la moderniser,
t. XXI, p. 206-221.
35 —
— Un Actinidia à fruits comestibles intéressant pour la France (A. Chi-
nensis Planch. var. deliciosa Chev.) t. XXI p. 240-244.
— Notice nécrologique de Hélios Scaetta, t. XXI p. 269-284.
— Les Ulex comme engrais verts et plantes fourragères, t. XXI, p. 407-
425.
— Variabilité et hybridité chez les Noyers. Notes sur des Juglans peu
connus, sur V Annamocarya et un Carua d'Indochine, t. XXI,
p. 477-509.
— et Chesnais F. — Sur les domaties des feuilles de Juglandacées.
C. R. Acad. Sc., t. 213, p. 389-392.
— Nouvelles observations sur les domaties des feuilles de Juglandacées.
Ibid., p. 497-501.
S. Bouthiaux. ■ — • Note sur l’Amphicarpa hracteata (L.) Fernald.
(d’après J. -N. Martin). Rei>. Bot. Appl. et d’Agr. trop., t. XXI,
p. 66-69.
— • Le die-back du Cacaoyer en Gold-Coast et en Nigeria (d'après
O.-J. VoELCKER et J. West). Ibid., p. 134-139.
— Résultats obtenus au Congo belge dans les cultures obligatoires ali-
mentaires et industrielles (d’après Ed. Leplae). Ibid., p. 249-
255.
— La situation forestière dans la Province d’Anhui, Chine centrale.
Culture et utilisation des arbres de grande importance écono-
mique (d’après Chi Yun Chen). Ibid., p. 255-258.
A. Haudricourt, Boursier. — Les Colocasiées alimentaires (Taros et
Yautias). Ibid., p. 40-66.
— L’Histoire du Tef. Ibid., p. 128-130.
— ■ Histoire des noms du Soja. Ibid., p. 457-461.
F. Chesnais, Boursier. ■ — De l’ancienneté du genre Actinidia et de sa
parenté avec les Magnoliaceæ. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série,
t. XIII, p. 204-206.
— Contribution à l’étude des domaties de quelques espèces indigènes
ou acclimatées d’arbres et d’arbustes. Bull. Soc. Bot. France,
1941.
Bibliothèque centrale.
Inscription en 1941 de 2.487 ouvrages et brochures, de 9 nouveaux
périodiques et de 6 ouvrages à suite.
1.753 imprimés, non compris les ouvrages de référence ont été
communiqués au public en dehors des prêts aux laboratoires
qui ont fonctionné normalement.
La Bibliothèque a été ouverte toute l’année ; la fermeture habi-
tuelle pendant les vacances a été supprimée.
Tous les abonnements de périodiques interrompus de septembre 1939
à juin 1940 ont été repris et toutes les lacunes sont mainte-
nant comblées.
Les échanges fonctionnent à nouveau avec l’Europe centrale.
36
PRINCIPAUX PÉRIODIQUES NOUVELLEMENT INSCRITS
EN 1941
Skrifter udg. af Unwersitets zoologiske Muséum K0henhavn.
K0benhavn, I (1941) Pr 259 B
Jahrbuch der preussischen Akademie der Wissenschaften. —
Berlin, 1939 et 1940 Pr 323 E
Boletin bihliografico de antropologia americana. — Mexico,
vol. I (1937) ; vol. II (1938) Pr 1162
Blàtter fur Aquarien und Terrarien-Freunde. — Magdeburg,
1 (1890) à 41 (1930) Pr 1252
Jahrbuch für Aquarien und Terrarien-Freunde. — Dresden.
III (1906) à VIII (1912) . Pr 1252 A
Der praktische Zierfischzüchter. — Leip2ig, 1^® année (1910) à
4® année (1913) Pr 1253
Wochenschrift für Aquarien und Terrarien-Kunde. — Ham-
burg, 10. Jg (1913) à 31. Jg (1934) Pr 1254
Das Aquarium. — Berlin, 1927 à 1929 Pr 1255
Aquarium. Reçue française pour le déoeloppement de l’aqua-
riophilie. — Paris, n®® 1 (1934) à 35 (1936). Pr 1256
Icônes filicum sinicarum, by IIsen-Hsu Hu and Ren-Chang-
Ching. — Peiping, fasc. 1 (1930) à fasc. 4 (1937) S 1721
Icônes plantarum sinicarum, ed. by Hsen-Heu Hu and Woon-
Young Chun. • — ■ Peiping, fasc. 3 (1933) à fasc. 5 (1937). S 1722
Painvin (G. -J.). Cahiers de paléontologie. • — Paris, Cahier I
(1938) à Cahier IV (1939) S 5730
Delaunay (P.). ■ — - Le sol sarthois, ses historiens, son his-
toire géologique sa géographie botanique. — Le Mans,
fasc. 1-2 (1930) à fasc. 9 (1941) S 5811
WiNGE (H.). • — ■ The Interre] ationships of the Mamnnfalian
généra. — Kpbenhavn, vol. I (1941) S 5813
Danish scientific investigations in Iran, ed. by Knud Jessen
and Ragnar Spâck. — Copenhagen, part I (1939) S 5814
37 —
COMMUNICATIONS
Variation et transformation des espèces dans plusieurs
GROUPES DE Vertébrés
Par E.-G. Dehaut.
Depuis 1908, j’ai consacré plusieurs séries d’années à des
recherches sur la physiologie, l’organisation et l’histoire naturelle
générale des Vertébrés, me proposant surtout de mettre en lumière
les analogies et les différences qui existent entre la variation des
espèces et leur transformation. C’était suivre un plan d’observa-
tions et d’expériences préconisé par Léon Vaillant, qui a été en
zoologie mon premier maître.
1. — ■ Les collections ostéologiques du laboratoire d’ethnologie,
où MM. Vebneau et Rivet m’ont réservé un accueil si cordial,
m’ont fourni tous les matériaux nécessaires à l’étude des variations
squelettiques humaines.
Je me suis appliqué surtout à mettre en évidence ce fait : que
les caractères des anciennes races de Néanderthal, d’Heidelberg,
de Piltdown, de Chine, décrites par MM. Gorjanovic-Kramber-
GER, ScHŒTENSACK, Smith Woodward, Davidson-Black comme
des espèces distinctes de l’humanité actuelle, se retrouvent, iden-
tiques jusque dans le détail, dans des races qui vivent aujourd’hui.
Un squelette de nègre de la collection Serres est particulière-
ment démonstratif à cet égard Associant une mandibule archaïque
avec un crâne au front élevé, régulièrement convexe, et dont les
arcades sourcilières ne sont pas plus renflées que chez les Euro-
péens, ce nègre actuel, qui selon toute vraisemblance est un Méla-
nésien, fait penser à l’homme de Piltdown, décrit dans les admi-
rables travaux de Sir Arthur Smith Woodward sous le nom
d’ Eoanthropus Dawsoni (Homo sapiens Dawsoni, nobis).
Chez la Boschimane célèbre sous le nom, ethnologiquement
inexact, de Vénus Hottentote, l’échancrure sous-mentale (incisura
submentalis des anatomistes allemands) est aussi large, et presque
aussi profonde à proportion, que sur la mâchoire de Mauer (Homo
sapiens heidelbergensis) si bien décrite par Schœtensack.
1. Cf. mes Etudes d’anlhropolomie et de zoologie générale, Paris, 1927.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 1, 1942.
38 —
Fait plus imprévu, car il s’agit ici d’une race mongolique : par
de multiples détails de sa région mentionnère, la mandibule d’une
femme Eskimo du Labrador rappelle, d’une manière frappante, la
mâchoire H de Krapiha (race de Néanderthal, Homo sapiens pri-
migenius) décrite et figurée dans le beau mémoire de M. Gorja-
novic-Kramberger.
Cette réalisation parfaite des mêmes traits, cet entrecroisement
de caractères dans des races appartenant aux groupes ethniques les
plus divers, apporte évidemment la preuve de V identité spécifique
de tous les hommes. Jadis, de Quatrefages a beaucoup, et à
très juste titre, insisté sur ces faits.
L’entrecroisement des caractères est dû, dans certains cas, à
l’atavisme. Un crâne d’Italienne moderne de Bologne, étudié par
M. Verneau, est tout à fait semblable à ceux des négroïdes pleis-
tocènes de Grimaldi.
II. - — • Quant aux variations paralléliques, réalisant, dans cer-
taines races ou certains individus humains , des caractères excep-
tionnels, normaux dans d'autres Vertébrés, leur signification est
toute différente. Contrairement à ce qu’enseignait Darwin, elles
ne sont jamais réversives.
Dans ses Observations faites sur le cadavre d'une femme connue
sous le nom de Vénus Hottentote, Cuvier prouve l’existence, chez
les Boschimans (race à laquelle la Vénus Hottentote appartenait),
de caractères ethniques rappelant les Singes : l’aplatissement des
os du nez par exemple.
Comme l’enseignera plus tard Quatrefages, de telles variations
(individuelles ou raciales) résultent d'oscillations de caractères,
modifiant, pour ainsi dire à chaque instant, les rapports habituels
des espèces
A côté des similitudes de la race boschimane et des Singes, j’ai
découvert un caractère qui leur fait, en quelque sorte, contre-
poids : il consiste en V exagération d'un trait spécifiquement humain.
Je veux parler de l’étendue et de la différenciation si remarquables
des fossettes digastriques, lesquelles sont à peine distinctes ou font
défaut dans les Catarrhiniens.
Dans le laboratoire de zoologie des Mammifères et des Oiseaux
et sous la direction du Professeur Bourdelle, je me suis occupé
avec prédilection des Pachydermes artiodactyles. L’étude des
variations paralléliques chez les Pécaris, m’a montré, que comme
les variations paralléliques humaines, elles ne sont jamais réver-
sives ; il n’existe même pas de rapport très étroit entre la genèse
1. Sur la signification zoologique des variations qui, chez les Boschimans, rap-
pellent les Singes, voir aussi : Apert et Dehaut, Etude sur le sacrum de la Vénus
Hottentote, Bull, du Muséum, 1928.
— so-
dé ces variétés individuelles et les affinités zoologiques des espèces
où elles sont produites.
Ainsi, à la mâchoire inférieure d’un de nos Pécaris à collier
(Dicotyles torquatus), les angles sont en crochets^ comme dans
VHippopotamus amphibius. Or, Alphonse Milne Edwards a
montré que des deux Hippopotames aujourd’hui existants, c’est
le liheriensis, type du sous-genre Chœropsis, où les angles n’ont
pas la forme de crochets, qui se rapproche le plus des Pécaris.
III. — ■ Dans la constance universelle du métissage, Quatrefages
voyait avec raison une preuve de Vunité de l’espèce humaine. Or,
dans quelques groupes du règne animal, ce critérium physiologique
cesse d’être absolu.
A l’intérieur de plusieurs espèces mammaliennes, Darwin et
Wallace ont mis en lumière l’existence d’un isolement psychique
racial ; et les observations de MM. de Filippi et de Betta, celles
de M. Lorenz Müller et les miennes ont établi qu’en Corse et en
Sardaigne, ainsi que dans la moitié septentrionale de la péninsule
Italique, les races de Lézards des murailles ne se croisent jamais
J’ai vu, à Livourne, un aqueduc animé d’une manière exclusive,
jusqu’à une certaine arche, par des Lacerta muralis campestris, et,
immédiatement au delà, par des Lucerta muralis nigriveniris : entre
les domaines de ces races, aux systèmes de coloration si différents,
existait une frontière.
Dans les montagnes de Corse, la petite race quadrilineata vit
dans l’intimité de la grande race Bedriagae. Les deux formes pul-
lulent sur les mêmes rochers, les parapets des ponts, les talus qui
bordent les routes, sans qu’il soit possible au zoologiste d’y décou-
vrir un métis : la très grande inégalité de leur taille s’oppose à tout
croisement.
Le métissage est inconnu dans les plaines de Sardaigne, où le
Lucerta muralis quadrilineata se retrouve, associé à la forme tili-
guerta qui est un géant parmi les Lézards des murailles. Au reste,
cet isolement physiologique est le plus souvent superflu, un isole-
ment topogrdphique entrant aussi en jeu. A Cagliari, dans les jar-
dins comme sur les terrains couverts d’herbes sauvages, il n’y a
que des Lacerta muralis tiliguerta, tandis qu’à la pointe Sant’Elia
qui en est très voisine, ne se voient que des Lacerta muralis quadri-
lineata.
Dans la péninsule, le métissage reprend ses droits au sud de
Rome, et M. Boulenger a su démontrer que le Lacerta muralis
1. Fig. 2 de ma note intitulée : Sur quelques variations paralléliques, observées
dans l’ostéologie de la tête, chez les Suidés et les Hippopotamidés, Bull, du Muséum,
1939.
2. Cf. ma Vie vertébrée insulaire, Paris, 1920.
— 40
serpa (Italie méridionale et Sicile) est une race métisse, issue de
multiples croisements : les races Brueggemanni, nigrwentris, cam-
pestris, tiliguerta (celle-ci n’existant en Sardaigne qu’à l’état de
race pure) ont pris part à sa formation.
Si ces faits apportent la preuve que le métissage n’est pas un
phénomène toujours réalisé à l’intérieur d’une espèce, ils attestent
aussi que des races, isolées psychiquement ou par des différences de
taille considérables, sont demeurées des races, nont acquis aucun
caractère permettant de les distinguer spécifiquement.
Conclusions. — Dans cet exposé doctrinal, j’ai considéré les res-
semblances et les dissemblances qui existent entre l’état d'espèce
et l’état de race du point de vue morphologique comme de celui
de la physiologie. Si, en ce qui concerne les phénomènes de la géné-
ration, la dissemblance est moins constante que de Quatrefages
l’enseignait, ce n’est pas un argument valable en faveur de l’idée
que la variation d’une espèce puisse aboutir à sa transmutation, à
sa transformation en une espèce nouvelle : l’histoire physiologique
des races de Lacerta muralis nous l’a montré
C’est que, dans les recherches sur l’évolution des êtres, la notion
d'amplitude des changements est capitale. Les mutations, si bien
étudiées dans le règne végétal par Hugo de Vries, sont des varia-
tions brusques, non des transmutations, car leur amplitude est très
faible. Elles n’ont donné naissance qu’à des races, ou mênle à de
simples variétés ne produisant pas de graines (Linaria vulgaris
peloria par exemple).
Déjà au début du xix® siècle. Cuvier enseignait que les variétés
héréditaires, c’est-à-dire les races, ne sont pas des espèces nais-
santes. Mais il admettait que dans les temps géologiques, des espèces
sont nées par transmutation, par modifications brusques et de
grande amplitude d’espèces préexistantes. Dans les considérations
générales, faisant suite aux descriptions d’Oiseaux fossiles décou-
verts dans les plâtrières parisiennes, le fondateur de la paléonto-
logie s’exprime ainsi : « Ce qui a chàngé a changé subitement, et n'a
laissé que ses débris pour traces de son ancien état. »
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux), du Muséum.
1. En 1930, dans le Bulletin du Muséum (Sur l’espèce en ichthyologie), M. le
D^' Vladykov a publié cette importante remarque, qu’entre les espèces de Poissons,
il n’existe jamais de variétés intermédiaires, comme il devrait y en avoir, au moins
dans certains cas, si la théorie Darwinienne de la genèse des espèces par variations
successives accumulées, fixées sous l’action de la sélection naturelle, était exacte.
— 41
Additions a la faune des Mammifères du Cantal
Par P. Canïuel.
Depuis la publication dans la Revue Mammalia d’une note
relative à la faune des Mammifères du Cantal quelques trou-
vailles intéressantes sont venues enrichir cette faune d’espèces,
quelques-unes entièrement nouvelles, d’autres déjà signalées,
mais d’une façon accidentelle et très rares. Voici la liste de ces
espèces :
1. Sorex minutus L. — 2. Neomys milleri Mottaz. — 3. Crocidura leu-
codon (Hermann). — 4. Muscardinus aoellanarius (L.). ■ — ■ 5. Mus musculus
hortulanus Nordmann. — ■ 6. Clethrionomys glareolus (Schreber). —
7, Arvicola terrestris monticola de Selys-Longchamps.
Sorex minutus L. Rencontrée aux environs d’Aurillac par
M. Marty il y a une quarantaine d’années, cette petite Musa-
raigne n’avait pas été revue depuis ; j’en ai capturé tout dernière-
ment un exemplaire femelle adulte au Claux, à 1.080 m. d’alti-
tude ; l’aire de dispersion paraît donc assez étendue, même en
montagne.
Muscardinus avellanarius (L.) Signalé en Auvergne d’une façon
générale par Delarbre ; puis dans l’Ailier par E. Olivier, enfin
dans le Puy-de-Dôme par R. Villate des Prugnes ; j’avais donc
cru pouvoir le revendiquer pour le Cantal ; le fait s’est vérifié, et
cette espèce a été capturée au Claux (Rois-Mary) le 23 avril 1940
vers 1.200 m. d’altitude ; elle s’élève donc en montagne plus haut
que ne le pensait Trouessart, et son sommeil hivernal n’a pas
l’air aussi long qu’il le prétend.
Les espèces ou variétés suivantes sont entièrement nouvelles.
Neomys milleri Mottaz. A signaler : trois captures presque
simultanées au Claux, assez loin de tout cours d’eau, une dans
une prairie et deux dans un jardin ; la dernière est du 17 novembre
1941. Cette espèce décrite par Mottaz en 1907, diffère essentielle-
ment de Neomys fodiens par sa taille, généralement un peu plus
faible, par ses pattes moins velues, par l’absence complète de la
rangée de poils le long de la queue.
1. V. « Mammalia », Tome II, n° 3, septembre 1938.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 1, 1942.
— 42 —
Deux exemplaires (Ç) capturés ont été inscrits dans les collec-
tions du laboratoire de Mammalogie du Muséum sous les N®® 1941-
313 et 314.
Crocidura leucodon, (Hermann). Espèce signalée dans TAllier par
E. Olivier, et le Puy-de-Dôme par R. Villate des Prugnes, et
qui n’était en réalité, bien connue que de l’Est de la France ; deux
captures, l’une à Cheylade en janvier 1939, l’autre au Claux en
août 1940 établissent définitivement sa présence dans le Massif
Central.
Mus musculus hortulanus Nordmann. Quelques captures au
Claux.
Clethrionomys glareolus (Schxeber). Un exemplaire m’a été envoyé
d’Ally en mai 1939.
Arvicola terrestris monticola de Selys-Longchamps. Espèce des
Pyrénées, dont la présence dans le Cantal, surtout au Claux entre
1.000 et 1.500 m. d’altitude, n’a rien de surprenant. Toutefois la
constatation de son existence, ainsi que celle de la Crossope de
Miller et de la Crocidure leucode paraît présenter un grand intérêt :
d’une part elle accentue le caractère alpin de la Faune des hautes
régions du Cantal, et de l’autre elle étend considérablement l’aire
de dispersion connue de ces espèces. Un exemplaire (Ç) capturé
au Claux (Cantal) à 1.080 m. d’altitude en septembre 1941 a été
inscrit dans les collections du Laboratoire de Mammalogie sous le
NO 1941-308.
Ouvrages consultés.
Delarbre. Essai zoologique ou Hist. Nat. des animaux sauvages, qua-
drupèdes, etc., d’Auvergne. — Clermont-Ferrand, 1797.
Olivier. Faune de l’Ailier. Durond, éd. Moulins, 1898.
ViLLAiE DES Prugnes. Mammifères du Puy-de-Dôme. Feuille Jeunes
Naturalistes, Nos 333 et 384, Paris, 1902.
Trouessart. Histoire Naturelle de France, 2® partie : Mammifères,
Deyrolle, Paris, 1904.
Miller. Catalogue of the Mammals of Western Europe, London, 1912.
R. Didier et P. Rode. Les Mammifères de France. Arch. d’Hist. Nat.
Société d’AccL, 1 vol., Paris, 1935 et Mammifères de France, Les Cam-
pagnols, Mammalia, T. III, Nos 2, 3, 4, 1940.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
43 —
La Chauve-Souris Trident, d’Étienne Geoffroy-
SaINT-HiLAIRE (AsELLIA TRIDENS E. Geoffroy 1813) \
Description complémentaire
Par P. Laurent.
L’étude de nombreuses Chauves-Souris Tridents du Sud- Algé-
rien, connues généralement sous le nom à' Aseïlia tridens diluta
Andersen, nous a conduit à cette conclusion que le type original
de l’espèce, conservé dans la collection du Muséum d’ Histoire
Naturelle de Paris, devait être ignoré des auteurs.
En effet Andersen donne ^ comme diagnose de la forme Sud-
Algérienne « like Asdlia tridens tridens, but averaging larger and
colour conspicuously paler » ; or les nombreuses Chauves-Souris
Tridents du Sud- Algérien, provenant de diverses localités, que
nous avons examinées, présentent de notables variations de colo-
ration, et finalement si elles sont toutes, uniformément, beaucoup
plus foncées que l’individu du Sud-Marocain presque blanc que
nous avons appelé Asellia tridens pallida les deux tiers sont
également plus foncés que les exemplaires d’Egypte dans la même
collection. La couleur ne nous semble donc susceptible de diffé-
rencier d’A. tridens typ. une race locale très pâle, A. t. pallida
Laurent, mais pas A. t. diluta Andersen, qui, vue sur un grand
nombre de spécimens serait plutôt plus foncée !
La taille nous fournit la même constatation ^ : les exemplaires
Sud-Algériens ont des avant-bras mesurant de 46 mm. à 52 mm.,
et les exemplaires Egyptiens, moins nombreux, de 47 mm. à 51 mm. ;
les deux éléments de diagnose choisis par Andersen nous semblent
1. Certains auteurs prétendent que V Histoire Naturelle de la Description de l’Egypte
(où figure le Trident, volume des Mammifères, page 133, et Atlas, planche 2, fig. 1
et 1’, et planche 4, fig. 2, 2’, 2”) dont l’Atlas est daté 1809 et le texte 1813 ne fût
publié qu’en 1818 : en dehors de toute controverse ; le tome XX des Annales du Muséum
dans lequel est également décrite cette Chauve-Souris (page 260-1 et planche V, le
Trident de face, figure en haut et à gauche, son crâne juste en dessous) fut publié
en 1813.
2. Diagnoses of new Bats of the Families Rhinolophidæ et Megadermatidæ, Ann.
Mag. Nat. Hist., 9, XXII, page 379, 1918.
3. Mammalia, t. I, n° 3, mars 1937, pp. 111-116.
4. Qu’Andersen eût pu faire à la simple lecture de ses prédécesseurs J. Anderson
and DF. WiNTON, qui donnait les mensurations de 6 fïipposiderus (= AseJfia) fridens
de diverses localités égyptiennes, en ont 3 ayant moins de 52 mm., taille d’A. t. diluta,
mais 3 aussi dépassent cette dimension.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 1, 1942.
— 44 —
sujets à caution, c’est pourquoi nous nous sommes reportés au
type de Geoffroy, représenté par 3 exemplaires en alcool, por-
tant à l’ancien catalogue de la collection les numéros A. 235 et
A. 237 a et 6 et respectivement 187, 187 a et 187 h de l’actuel cata-
logue de la collection de types du Muséum d’Histoire Naturelle
Selon toutes probabilités, le sujet A. 235 est celui qui fût étudié
par E. Geoffroy, et son crâne, qui a disparu, a vraisemblable-
ment servi à l’execution des figures 2, 2’, 2” de la planche 4 de
l’Atlas (tome de V Histoire Naturelle de la Description de V Egypte,
alors que les deux autres exemplaires, intacts, n’ont subi aucune
préparation ; ainsi nous avons tout lieu de supposer que les men-
surations de l’auteur, page 133 du tome second du texte « Histoire
naturelle » se rapportent à cet exemplaire typique ; en effet, quoique
les mensurations données soient sujettes à variation au cours
d’une longue conservation (elles n’intéressent pas uniquement des
éléments squelettiques fixes), leur comparaison avec des mensu-
rations actuelles, prises après cent quarante ans de séjour en alcool,
nous a donné des chiffres de l’ordre de ceux d’E. Geoffroy
chiflres chaque fois en retrait comme on pouvait s’y attendre et
d’ailleurs extrêmement voisins de ceux des deux autres exem-
plaires.
Par contre il serait vain de chercher sur la figure du Trident
représenté les ailes étendues (fig. 1 de la planche 2 de la Description
de l’Egypte) des mensurations exactement comparables à celles
des exemplaires originaux : l’imprécision de la figure 1 de cette
planche est telle ® que nous n’y saurions les relever, même appro-
ximativement ; il en est de même des chiffres que pourrait nous
donner le crâne figuré planche 4, sous les numéros 2, 2’, 2”, ce ne
sont que de fort agréables compositions artistiques, délicatement
ombrées, mais sans aucune exactitude ^ ; aussi avons-nous dû
préparer le crâne du sujet 257, jusqu’alors intact, comme le reste
encore 237 b.
1. Le numéro A. 236 de l’ancien catalogue était aflecté à une Chauve-Souris Trident
provenant de Zanzibar (coll. M. Rousseau), et qui fut cité par Peters {Monatsber.
K. P. Akad. Wissenschaft. zu Berlin, 1871, p. 314).
2. A l’exception de l’envergure, que nous n’avons pu évaluer en raison de la rétrac-
tation des ailes des spécimens conservés dans des bocaux trop petits pour qu ’ils aient
pu y être confortablement étalés.
3. Le troisième métacarpien droit mesure en effet 37 inm. et le gauche seulement
32 mm. sur la figure 1 de cette planche, tandis que le cinquième métacarpien mesure,
lui, 31 mm. à droite et 27 mm. seulement à gauche.
4. C’est ainsi que la partie postérieure du crâne est beaucoup trop largement repré-
sentée sur la fig. 2 de la planche 4, montrant erronément ainsi un déplacement en avant
du condyle occipital par rapport à la longueur totale du crâne, trop grande relativement
à toutes les autres dimensions ; quant au crâne figuré pl. V des Annales, il est si mal
représenté qu’il pourrait tout aussi bien être celui d’un Rhinolophe euryale.
— 45 —
Numéros des spécimens de Trident dans
1. E. Geoffroy ayant attaché une certaine importance à l’insertion de la membrane
alaire sur la queue, nous devons faire remarquer sur les 3 exemplaires typiques l’in-
constance de ce caractère : c’est ainsi que la queue mesure en extension forcée :
21 mm. dont 5 mm. libres en dehors du patagium sur le n“ 235 ;
23 mm. dont 7 mm. libres en dehors du patagium sur le n° 237 a ;
25 mm. dont 10 mm. libres en dehors du patagium sur le n° 237 b.
Cependant l’insertion de la membrane se fait sur la base proximale de l’avant-
dernière vertèbre, tout près de son articulation chez 235 et 237 b, et au contraire à
l’union des deux tiers proximaux et du tiers distal, donc beaucoup plus bas sur l’avant-
dernière vertèbre, sur 237 a.
2. Les deux avant-bras brisés sur le sujet 235, de toute évidence postérieurement à la
description et à la figuration originales.
3. Cette mensuration a été utilisée par De Beaux pour la description d’.i4. patrizii
(Ann. Mus. Civ. Stor. Nat. Genova, LV, 1931, p. 186).
4. A propos de l’adaptation au vol chez les Microcheiroptères, Verh. Naturg. Gesell
Basai, XXVII, 1916, fig. 156-183, tableau I, p. 164.
— 46 —
largeur antérieure du palais osseux (de l’une à l’autre des faces
externes des canines) i 5,7
largeur postérieure du palais osseux (de l’un à 1 autre des tuber-
cules externes de la 3® molaire) 7,4
Ces chiffres nous ont permis le calcul de quelques rapports numé-
riques :
longueur totale du crâne X 100
indice mésopatagial = ; — r; 7~r — ^22
^ ” longueur de 1 avant-bras
Cm® X 100
indice de la rangée dentaire supérieure = = 142
avant-bras
Cmg X 100
• — — ■ ■ — • ■ — ■ inférieure = — — 156
avant-bras
longueur des rangées dentaires rapportées au crâne :
Cm® X 100 Cm- x 100
^ : î = 398, ‘ -^-5 ^ 446
crâne total crâne total
La formule dentaire
.1 — 11 — 1 —
1 c J m = 8, dont une prémolaire
A ' — A 1 • — ■ 1 O — O
à la mâchoire supérieure, et 2 à l’inférieure, de chaque côté, est
conforme à celle que donne Etienne Geoffroy pour le genre Rhi-
nolophus Nous n’insisterons pas sur les détails de la denture,
que nous trouvons bien décrite par Miller et terminerons cette
étude par celle du palais muqueux, ignorée jusqu’ici.
La voûte palatine porte seulement six rides transversales qui
affectent une disposition originale consistant en : une première
ride indivise, à peu près rectiligne sur toute sa longueur, portant
en son milieu un petit épaississement triangulaire à pointe posté-
rieure, allant d’une base à l’autre de chaque canine, mais séparée
de la canine par un espace notable ; cette ride est nettement épaissie
à chacune de ses extrémités ; une seconde ride indivise, fortement
marquée (c’est la plus volumineuse de toutes), d’abord convexe
en avant, puis dessinant en son milieu une convexité en arrière
étroite mais nettement indiquée ; cette ride allant d’une base à
l’autre de chaque prémolaire ;
Une troisième ride indivise, moins bien marquée que la précé-
dente, d’abord convexe en avant, puis dessinant sur la ligne médiane
une assez large courbure convexe en arrière ; cette ride allant
1. Desc. Egypte, p. 115 et 132 ; cette formule par contre est fausse pour les 5 autres
espèces citées par E. Geoffroy qui ont toutes deux prémolaires supérieures, soit au
total 30 dents et non 28 comme A. tridens.
2. Familles and Généra of Bats, 1907, p. 113.
47 —
d’une base à l’autre de la partie antérieure de chaque première
molaire ;
Une quatrième ride, subdivisée en deux rides secondaires par
une étroite incisure médiane, chaque ride secondaire prenant
naissance au niveau de la partie postérieure de la première molaire,
se dirigeant en dedans transversalement, avec une légère double
courbure regardant d’abord en avant, puis en arrière ;
Une cinquième ride, subdivisée en deux rides secondaires par
une incisure médiane plus large qu’à la quatrième, de direction
Fig. 1. — Voûte palatine ’A. tridens.
presque transversale, beaucoup moins nettement indiquée que les
quatre rides précédentes, et prenant naissance au niveau de l’in-
tervalle entre la première et la seconde molaire, à une notable dis-
tance de ces deux dents ;
Une sixième ride, à peu près rectiligne et transversale, divisée
en deux par un large espace médian, au niveau du talon antérieur
de la seconde molaire ;
Et en arrière de la précédente, une dernière ride très faiblement
indiquée et largement subdivisée en deux sur la ligne médiane,
et dont on pourrait à la rigueur négliger l’existence.
En arrière de ces rides palatines, la partie non ornée du palais
ne s’étend même pas sur le quart de la surface totale de l’organe,
plus réduite par conséquent que sur toutes les figures des espèces
du genre Phyllorrhina (= Hipposiderus) et Anthops publiées par
Seabra
1. Sobre um caracter importante para a determinaçâo dos generos e especies dos
microchiropteros, Jornal de Sciencias mathematicas, physicaes e naturaes de Lisboa
2® ser., V, 1898, p. 2.
— 48 —
L’examen comparatif de ces figures et des descriptions qui les
accompagnent nous montrent que les caractères du palais muqueux
éloignent nettement le Trident de toutes ces espèces du genre
Hipposiderus, et le rapprochent de façon incontestable de l’espèce
Anthops ornatus Thomas, des îles Salomon ; le dessin de ses rides
palatines, sans être superposable à celui du Trident de Geoffroy,
en est extrêmement comparable ; égales en nombre (7 rides aussi
chez A. ornatus si l’on compte comme telle le repli muqueux joi-
gnant les eanines, et que Seabra ne fait pas figurer au nombre des
plis palatins), et ne différant que par la courbure eonvexe en avant
des trois premières rides (sans courbure secondaire médiane en
arrière des 2® et 3®), et l’intégrité de la 4® ride ; quand à l’emplace-
ment par rapport aux dents, il est par contre nettement différent,
les rides palatines étant plus serrées chez A. ornatus à la partie
antérieure du palais, dont la surface est entièrement plissée avant
la seconde molaire.
Il n’est pas dans notre intention d’établir ici la systématique
et la phylogénie du genre, ni de réviser la valeur des formes décrites
depuis 1813, mais nous espérons avoir rendu serviee aux mamma-
logistes qui posséderaient des Tridents, quelque soit leur origine,
en leur faisant connaître plus à fond le type original.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 49 —
La morphologie hépatique d’un Canidé hibernant,
LE NyCTEREUTES
Par M. Friant.
Le Nyctereutes, cantonne à la Sibérie orientale, au Japon et à la
Chine septentrionale et centrale, est un petit Canidé d’aspect par-
ticulier, qui change de couleur avec les saisons, comme beaucoup
de Mammifères des climats rigoureux. Il ressemble, jusqu’à un
certain point, au Procyon et à la Civette, d’où les noms de Nycte-
reutes procyonoïdes Gray (1834) et de Nyctereutes viverrinus Temm.
(1847) donnés, successivement, à la seule espèce actuelle.
Radde 1 dit que ce Canidé hiberne comme le Blaireau, s’il a eu
l’occasion de se bien nourrir à l’automne ; si, au contraire, il n’a
rien eu à manger et qu’il soit maigre, il se trouve obligé de vaquer
à sa nourriture durant toute la saison froide. Les individus
qui sont gras vont dormir dans le terrier abandonné de quelque
Renard ou dans tout autre excavation profonde où les grands
froids ne les atteignent pas. On en rencontre aussi, en hiver,
dans les montagnes, mais très rarement.
Au point de vue anatomique, rien ne justifie, d’après Beddard
son exclusion du genre Canis. Cependant Garrod ® a noté le déve-
loppement inhabituel du lobe de Spiegel du foie. En réalité, cette
morphologie hépatique très particulière est fonction de l’hiberna-
tion, comme nous allons le voir. Rappelons, tout d’abord, les prin-
cipaux caractères du foie des Canidés.
Le foie des Canidés en général, du Renard (Vulpes), par exemple,
est fortement découpé. Si on le regarde par sa face viscérale, on
lui reconnaît : un lobe droit (D), un lobe gauche (G), un lobe inter-
médiaire, et, en outre, le lobe de Spiegel, qui est, lui-même, divisé
en une partie droite (lobe caudé, Spl) et une partie gauche, sur-
montant la scissure porte (lobe papillaire, Sp2), entre lesquelles
1. Radde G., Reisen im süden von ost Sibérien in den Jahren 1855-1859. Rand I,
Saint-Pétersbourg, 1863, p. 75.
2. Beddard F.-E., Mammalia. London, 1923, p. 414 et 415.
3. Garrod A. -H., Notes on the viscéral anatomy of Lycaon picius and of Nycte-
reutes procyonides. Proc. Zool. Soc. London, 1878, p. 375 et 376.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
4
Fig. 1. — • Foie vu par sa face viscérale chez deux Carnassiers (Canidés) sensiblement
de même taille somatique.
En haut ; Vulpes i’elox Say, n® 1938-707, de la Ménagerie, où il avait été donné
par M. Mansy.
En bas : Nycicreutcs procyonoldes Gray, n® 1941-35 (Hibernant) qui, né au Zoo
Parle de Moscou, avait été importé de Russie, en 1939, et a vécu au Parc Zoolo-
gique de Vincennes, du 19 septembre 1940 au 20 janvier 1941.
D., lobe droit. — G., lobe gauche. — L. D., lobe intermédiaire droit. — L. G.,
lobe intermédiaire gauche. — 1. c., lobe carré. • — • Sph, lobe de Spiegel (lobe caudé).
— Sp 2, lobe de Spiegel (lobe papillaire) (en grisé). — V., vésicule biliaire. — ■ V. c..
Veine cave.
Les numéros indiqués, ici, et les numéros semblables renvoient au registre
d’entrée des Collections du Laboratoire d’Anatomio comparée du Muséum.
.G N. X 3 /4.
— Bi-
passent la veine cave et l’œsophage. ■ — Le lobe droit est plus petit
que le gauche ; le lobe intermédiaire, le plus volumineux des trois,
présente une échancrure profonde qui le divise en deux lobes : le
lobe intermédiaire gauche (L. G.) et le lobe intermédiaire droit
(L. D.) : celui-ci porte la vésicule biliaire dans une profonde exca-
vation qui le subdivise en deux parties dont la gauche correspond
au lobe carré du foie humain. Il existe donc, en tout, sept lobes
hépatiques chez les Carnassiers : le lobe droit, le lobe gauche, les
trois divisions du lobe intermédiaire et les deux parties du lobe de
Spiegel.
Le foie du Nyctereutes, le seul Hibernant du groupe, diffère de
celui des autres Canidés, du Vulpes (animal sensiblement de même
taille) notamment, par les deux caractères suivants :
Le très grand développement de l’organe dans son ensemble :
Vulpes 9elox Say 1938-707 Nyctereutes procyonoïdes Gray n® 1941-35 .
Poids somatique P. S, . 5.600 grs. Poids somatique P. S.... 6.900 grs.
Poids du foie P. F. . . . 115 grs. Poids du foie P. F. . 225 grs.
P. S. P. S.
P. F.
48
P. F-
= 30
Fig. 2. — Lobe papillaire de Spiegel, vu de face, chez les deux Carnassiers (Canidés
précédents.
En haut (V) ; Vulpes i>elox Say n“ 1938-707, de la Ménagerie.
En bas (N) : Nyctereutes procyonoïdes Gray n“ 1941-35 (Hibernant), du Parc
Zoologique de Vincennes, pour montrer le lobule accessoire ou hibernal (b) déve-
loppé, chez l’Hibernant, presque perpendiculairement au reste du lobe papillaire.
G. N.
— -52 —
Les poids indiqués ici, ne sont qu’approximatifs, car il s’agit
d’animaux conservés dans le formol. Ils permettent, toutefois, de
se rendre compte de ce que le foie, qui représente, environ, la
50® partie du poids du corps chez le Vutpes, est beaucoup plus
pesant, constituant la 30® partie de ce poids chez notre Hibernant,
le Nyctereutes.
Fig. 3. — Foie vu par sa face viscérale clicz deux Rongeurs (Sciuridés) sensiblement
de même taille somatique.
En haut : Sciurus ( Helerosciwiis) Finlaysonii Horsf. n® 1937-151, du Parc Zoolo-
gique de Vincennes.
En bas : Citellus cilellus L. n° 1940-178 (Hibernant) envoyé de Hongrie, en mai
1940, par M. le Professeur Kiss, de Budapest.
D., lobe droit. ■ — G., lobe gauche. — M., lobe médian (ou intermédiaire). • — ■
Sp. 1, lobe de Spiegel (lobe caudé). — Sp. 2, lobe de Spiegel (lobe papillaire) (en
grisé). — V., vésicule biliaire (qui n’existe pas chez beaucoup de Rongeurs, le Sciu-
rus notamment). — V. c., veine cave.
G. N.
2® Le développement très particulier du lobe papillaire de Spie-
gel, comme l’avait bien noté Garrod autrefois, sans avoir sup-
posé que la forme spéciale de ce lobe puisse avoir quelque rapport
avec le genre de vie de l’animal. Ce lobe est simple chez les Car-
nassiers en général, or, chez le seul Nyctereutes, il présente un
1. Garrod A. -H., Loco citato, 1878.
53 —
lobule accessoire élargi au point de former une grande partie du
lobe papillaire lui-même dont l’apex devient, ainsi, bifide (fig. 1
et 2).
Le grand développement du foie dans son ensemble et la forme
très spéciale du lobe papillaire de Spiegel se retrouvent chez les
Hibernants des autres groupes mammaliens, notamment chez le
Citellus (Spermophile), parmi les Rongeurs
Voici le poids somatique et le poids du foie d’un Citellus com-
parés aux poids correspondants d’un Sciurus (Ecureuil) (il s’agit
d’animaux sensiblement de même taille et du même groupe zoolo-
gique étroit : celui des Sciuridés).
Sciurus (Heterosciurus) F inlaysonii Citellus citellus L. n® 1940-178
riorf. n° 1937-151
Poids somatique P. S. . . 235 grs.
Poids du foie P. F 5 grs.
P. S.
P. F.
= 47
Poids somatique P. S. . .
Poids du foie P. F
P. S.
P. F.
27
220 grs.
8 grs.
Comme chez les Carnassiers en général, le poids du foie est,
sensiblement, la 50® partie du poids du corps chez le Sciurus, alors
qu’il en constitue la 30® partie, environ, chez le Rongeur hibernant,
le Citellus (de même que chez le Nyctereutes).
s.
Fig. 4. — Schéma de la coupe transversale du lobe papillaire de Spiegel vers sa par-
tie médiane. — S., chez le Sciurus. — C., chez le Citellus (h., lobule hibernal).
G. N. X, 1, 5.
Le lobe papillaire de Spiegel, simple chez le Sciurus, présente,
chez le Citellus, comme chez le Canidé hibernant, un lobule acces-
soire très marqué qu’on peut nommer lobule hibernal (h), l’apex
du lobe papillaire de Spiegel, dans son ensemble, étant, ici encore,
bifide (fig. 3 et 4).
Au niveau du lobule hibernal, le développement considérable
du système veineux, d’une part, la réduction des canaux hilaires,
d’autre part, indiquent nettement l’importance du rôle de glande
1. Voir : Friant M., Les caractéristiques anatomiques du foie des Mammifères
hibernants. C. R. Acad. Sciences, 26 janv. 1942.
— 54 —
Fig. 5. — Coupe de foie (lobe droit) de Cilellus ciiellus L. n° 1941-178 (Hibernant),
des steppes de Hongrie, cap\uré à la fin de l’hibernation (le même animal que
figures 3 et 4) G. N. X 40 environ. En haut : espace porte vu à un fort grossisse-
ment G. N. X 100 environ.
1, Veine lobulaire centrale. — 2, Périphérie du lobule. — 3, Travées de cellules
hépatiques (travées de Remak). — - 4, Espace porte (ou de Kiernan). ■ — a., veine
porte. — b., artère hépatique. — c., canal biliaire.
— 55 —
Fig. 6. — Coupe de foie (lobule hibernal) de Ciiellus ciiellus L. (le même animal que
figures 3, 4 et 5) G. N. x 40 environ. En haut, espace porte vu à un fort gros*
! sisscment C. N. X 100 environ. • — Mêmes annotations que figure 5.
V Dans les différentes parties du foie, on trouve toutes les transitions entre la
structure normale de glande exocrine et endocrine du lobe droit et celle de glande
[ surtout endocrine, avec canaux biliaires très réduits, du lobule hibernal.
— 56 —
endocrine que joue ce lobule, son rôle de glande exocrine étant, au
contraire, réduit. Il est évidemment nécessaire, pour ces consta-
tations histologiques, de considérer des Hibernants sauvages,
dans leur pays d’origine, comme j’ai pu le faire en ce qui concerne
un Citellus des steppes de Hongrie, car dans nos régions et en cap-
tivité, beaucoup d’entre eux n’hibernent pas.
Les matériaux que j’ai eus à ma disposition m’ont permis d’ob-
server le lobule hibernal, non seulement chez le Nyctereutes et le
Citellus, mais aussi chez V Erinaceus (Hérisson), parmi les Insec-
tivores, et V Arctomys (Marmotte), parmi les Rongeurs : les termes
de comparaison font, ici, défaut, V Erinaceus ne pouvant être rap-
proché, parmi les Erinaccidés, que du Gymnura, Mammifère de
Malaisie dont je n’ai pu me procurer d’exemplaire, et V Arctomys
étant seule de sa taille dans le groupe des Sciuridés.
Les changements somatiques profonds qui précèdent et accom-
pagnent le sommeil hibernal, comme l’engraissement, par exemple,
impliquent des modifications dans l’activité des glandes endo-
crines ^ dont le foie est, certainement, l’une des plus importantes :
c’est dans les cellules hépatiques que, notamment, les matériaux
énergétiques provenant de la digestion sont mis en réserve jusqu’au
moment où ils sont rejetés dans le milieu intérieur ; or, il est cer-
tain que les Mammifères hibernants sont, plus que d’autres, obligés
d’emmagasiner d’abondantes réserves pour la durée de leur longue
période d’inaction. Ceci permet d’expliquer, chez eux, le grand
développement du foie, d’une part, la présence du lobule hibernal,
d’autre part.
La morphologie hépatique si spéciale du Nyctereutes restée,
jusqu’ici, inexpliquée tient donc au fait que ce Canidé est un
Hibernant.
Laboratoire d’Anatomie comparée du Muséum.
1. Voir notamment Kavser Ch., Echanges respiratoires des Hibernants réveillés.
Ann. Physiol. et Phys. Chim. Biog., t. XV, n° 5, 1939.
57
L’HIVERNAT ION CHEZ LES T ÉTRANYQUES ET SES RAPPORTS
AVEC LA LUTTE CONTRE CES Ac ARIEN S PHYTOPHAGES
Par Marc André.
Parmi les Acariens phytophages désignés sous le nom de Tétra-
nyques tisserands (« red spiders »), deux groupes sont à distinguer.
Chez les formes dont la plante nourricière est à feuilles caduques,
l’hivernation est une nécessité : il faut, pour la survivance de l’es-
pèce, qu’un arrêt de l’activité vitale, coïncide avec le début de la
morte-saison : les individus doivent, au commencement de l’hiver,
se trouver dans un état léthargique où ils puissent supporter l’ab-
sence de nourriture : ce sera, selon les espèces, sous la forme de
femelle adulte ou au stade d’œuf.
Quant aux espèces qui vivent aux dépens de végétaux à feuil-
lage persistant, elles pourront continuer à s’alimenter chaque fois
que la température, pendant l’hiver, montera à un certain degré :
il ne sera pas necessaire qu’elles traversent une phase de sommeil
hivernal [Cf. A. Pictet, 1914, p. 787].
Chez le Tetranychus (Eotetranychus) telarius L., qui, en été,
envahit la face inférieure des feuilles de Tilleuls, l’hivernation est
le fait de femelles adultes qui, seules, passent la saison froide. A la
fin de l’automne, tandis que les mâles meurent tous, ces femelles,
qui se sont auparavant prêtées à un accouplement, abandonnent,
après la chute des feuilles, la cime des arbres et descendent sur les
parties inférieures du tronc, dans les fentes de l’écorce, sous la
mousse ou dans la terre, où elles prennent leurs quartiers d’hiver.
Puis, au printemps, il se produit une migration de retour, pendant
laquelle ces femelles remontent sur les feuilles [Zacher, 1921, p. 92].
Sur les Platanes le D'" Stephen Artault [1900, p. 120] a observé
un Tétranyque que le Di" Trouessart avait cru pouvoir déter-
miner comme T. telarius L. var. russeolus Koch, mais qui doit
être le telarius typique ^ : il hiverne en colonies nombreuses sous
1. En effet, d’après A.-C. Oudemans [1931, p. 235] le Tetranychus russeolus
C.-L. Koch, qui a été rencontré sur VUriica dioica L., n’est autre que le T. urticæ
C.-L. Koch (= allhææ Hanst.), qui appartient au genre Tetranychus Dufour, 1832
(= Epitelranychus Zacher, 1916).
Quant à l’espèce qui s’observe sur les Platanes, ainsi que sur les Marronniers d’Inde,
les Erables et principalement les Tilleuls, c’est le véritable T. telarius L. (= tiliarium
Herm.), qui est le type du genre Eotetranychus Oudemans, 1931.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 1, 1942.
— 58
les écailles du tronc et des branches. Or le Platane ne développe
ses bourgeons que fort tard, à la fin de mai ou au commencement
de juin, et, d’un autre côté, ses feuilles deviennent dures et coriaces
de très bonne heure. Par suite, c’est seulement en été que, sur cet
arbre, l’Acarien quitte sa retraite pour émigrer à la face inférieure
des feuilles et, d’autre part, il regagne ses quartiers d’hiver dès
août et septembre. Dans ces conditions, il ne jouit donc que de
trois à quatre mois de vie estivale active et il a une période d’hi-
vernage très prolongée.
Chez le T. (Eotetranychus) salicicola Zacher, qui vit sur les
Saules et les Peupliers, les agents de l’hivernation sont de même
des femelles adultes ; mais elles semblent ne pas descendre des
arbres et se réfugier entre les bourgeons et les branches ou der-
rière les lamelles écailleuses de l’écorce [Zacher, 1920, p. 129].
Chez le T. (Eotetranychus) himaculatus Harvey, qui, aux Etats-
Unis, est l’un des plus sérieux ennemis des plantations de Coton-
nier, ce sont également des femelles qui hivernent, mais elles ne se
mettent pas à l’abri sous des détritus ou dans le sol : au contraire,
elles continuent à mener une vie plus ou moins active ; quand leur
plante nourricière est morte, elles émigrent pour trouver d’autres
végétaux sauvages ou cultivés pouvant leur offrir des ressources
alimentaires : elles passent ainsi l’hiver sur diverses autres plantes
(Violette par exemple), C[ui leur servent alors d’hôtes intermédiaires
et sur lesquelles, même à une température très peu supérieure à
celle de la gelée, l’Acarien continue à se nourrir aux dépens de
leurs feuilles, qui, pendant cette mauvaise période, restent quelque
peu vertes [Mc Gregor et Mc Donough, 1917, p. 26].
Chez le T. (Tetranychus) althææ v. Hanstein, de la Rose tré-
mière, il est probable que non seulement les femelles, mais aussi
cjuelques mâles isolés, traversent également l’hiver sur diverses
plantes qui les hébergent durant cette saison [Zacher, 1921, p. 93 ;
1922, p. 8].
Contrairement aux cas précédents, l’hivernation, dans d’autres
espèces, n’est pas due à des femelles adultes.
Chez le T. (Paratetranychus) ununguis Jacobi, qui attaque les
forêts de Conifères en Allemagne, elle est assurée par des œufs
d’hiver, que l’on trouve à la fin d’octobre dans des crevasses sur
les branches [Zacher, 1921, p. 94].
Il en est de même pour le T. (Paratetranychus) pilosus Can. et
Fanz., qui constitue un fléau pour les arbres fruitiers de la famille
des Rosacées (Pommiers, Poiriers, Pruniers, Pêchers). Cette espèce,
vivant sur des plantes nourricières dont le feuillage caduc dispa-
raît à la fin de l’été, doit nécessairement hiverner et elle passe cette
saison de léthargie sous la forme d’œufs d’hiver déposés à l’automne
sur les petites branches. Puis, quand elles ont pondu, les femelles
— 59
tombent avec les feuilles et périssent [Zacher, 1920, p. 130].
Au contraire, le T. (Paratetranychus) citri Mc Gregor, qui,
aux Etats-Unis, vit sur les feuilles et les fruits du Citronnier, n’a
pas à hiverner, car sa plante nourricière conserve son feuillage
toute l’année et pousse dans des régions dont le climat reste assez
doux pour permettre le développement des Acariens au cours des
différentes saisons. Aussi cette espèce ne paraît-elle pas pondre
d’œufs d’hiver [Mc Gregor et Newcomer, 1928, p. 171].
Dans le cas du Tétranyque, connu sous le nom de « Bou-Faroua »,
c{ui est un parasite redoutable des palmeraies Sahariennes et que
j’ai assimilé au T. (Paratetranychus) simplex Banks [M. André,
1933, p. 325], on a admis que cet Acarien passerait l’hiver à l’état
de femelles adultes, soit sur les Dattiers eux-mêmes, à l’abri du
tissu feutré des feuilles encore jeunes, dans la fjbre (« lif » des indi-
gènes) qui garnit toujours la partie supérieure des stipes, soit sur
certaines plantes basses comme la Violette ou le Chiendent (Cyno-
don dactylon L.) qui pousse au pied des Palmiers, ou encore parmi
les débris végétaux du voisinage, ou peut-être même dans le sable.
Puis, au printemps, quand cessent les grands froids, ces femelles
reprendraient leur vie active, monteraient sur les Palmiers et pro-
duiraient de nouvelles colonies.
Mais c’est une question, encore ouverte, de savoir si pour le Bou-
Faroua l’hivernation est le fait de femelles adultes ou si plutôt
elle n’est pas assurée, comme chez les autres Paratetranychus , par
des œufs d’hiver colorés en rouge vif.
Dans le cas de ces Tétranyques chez lesquels des œufs d’hiver
représentent seuls l’espèce pendant toute la mauvaise saison, ce
sont des œufs fécondés, les femelles qui les pondent s’étant, à la
fin de l’automne, prêtées à une copulation. Ils donnent, au prin-
temps, une première génération de femelles, qui, en l’absence de
mâles, émettent des œufs parthénogénétiques : de ceux-ci sortent
de nouyeaux mâles et alors, les accouplements étant redevenus
possibles, on a, pendant tout l’été, des œufs fécondés produisant
des générations sexuées.
Ainsi qu’on l’a constaté à diverses reprises, les œufs d’été ne
sont détruits par aueun des remèdes curatifs indiques jusqu’ici,
et cependant ils ne sont revêtus que d’une pellicule assez mince.
Or les œufs d’hiver, d’un rouge brillant et légèrement plus grands
que ceux d’été, ont une coque épaisse. Ils passent l’hiver protégés
ainsi contre les intempéries et souffrent peu de l’humidité ou des
rigueurs des basses températures. Doués d’une vitalité plus puis-
sante, au lieu de se développer comme les œufs d’été en quelques
jours (une dizaine en moyenne), ils traversent une longue période
de vie latente (œufs dormants ou latents) durant plusieurs mois
et éclosent seulement au printemps suivant. Ils doivent donc
— 60 —
opposer une résistance encore plus grande à toute cause de destruc-
tion, et, en particulier, à Faction des divers insecticides.
En outre, pendant l’hiver, ils se trouvent libérés des attaques
des animaux (notamment Insectes) prédateurs qui se nourriraient
à leurs dépens. Ceci permet d’expliquer comment après un hiver
rigoureux, alors qu’on devrait présumer une mortalité particu-
lièrement lourde des Tétranyques, on constate, au contraire, une
intensité plus grande du fléau : cela est dii à ce que ces Insectes
ennemis n’ont pas pu résister au froid supporté par les œufs des
Acariens. Inversement, un hiver exceptionnellement doux, pen-
dant lequel ces espèces antagonistes, qui sont pour nous de pré-
cieux auxiliaires dans la répression du mal, trouvent des condi-
tions de survie favorables, permettra d’espérer, pour le printemps
suivant, une diminution de l’infestation causée par les Tétra-
nyques.
Il est d’ailleurs à noter que, dans le cas où l’hivernation est le
fait de femelles adultes,, elles semblent également être peu sen-
sibles aux froids extrêmes, tandis que leurs ennemis naturels suc-
combent beaucoup plus facilement qu’elles aux basses tempéra-
tures
Dans le cas où les agents de l’hivernation sont des femelles adultes,
nous avons vu qu’elles peuvent passer la mauvaise saison sur cer-
taines plantes jouant le rôle d’hôtes intermédiaires. Or, pour tous
les Tétranyques en général, on a constaté que, quand la plante
nourricière habituelle est morte ou épuisée, il se produit un exode
pour aller chercher d’autres végétaux offrant des ressources alimen-
taires abondantes.
C’est ce qui arrive quand, les circonstances se trouvant favo-
rables (absence de pluies et chaleur excessive), les parasites se
sont reproduits avec une grande rapidité et dans une proportion
inaccoutumée. Par suite de cette pullulation, ou multiplication
intensive, ils ne rencontrent plus sur place une nourriture suffi-
sante, et se déplacent en masse vers un autre point
Les Tétranyques sont capables d’effectuer leurs migrations en
utilisant leurs propres moyens de locomotion : des expériences ont
prouvé qu’ils peuvent, sur le sol nu, parcourir une distance assez
grande pour aller infester des plantes plus ou moins éloignées de
celles sur lesquelles ils ont passé l’hiver.
1. Le froid de l’hiver ne nuit pas aux Insectes, tant qu’il reste dans des limites
normales : ce qui leur est funeste, c’est un grand abaissement de température succé-
dant brusquement à une période de temps doux [Dewitz, 1912, p. 138].
2. R. Regnier [1925, p. 116] a proposé d’employer le terme d’ « invasion » pour
désigner cette migration d’une espèce se transportant, en masse, d’une région à une
autre, tandis que le mot d’ « envahissement » s’appliquerait au cas où les parasites
subissent simplement l’attirance exercée sur eux par leur plante nourricière habi-
tuelle.
61
D’autre part, des observations ont montré que les Tétranyques
peuvent être convoyés à des distances considérables par les grands
vents.
En Algérie on a remarqué que les invasions du Bou-Faroua
dans les palmeraies commence toujours par le Sud, c’est-à-dire
du côté des contrées brûlantes d’où vient le sirocco, et que la date
d’apparition des parasites coïncide souvent avec l’arrivée de ce
vent qui aurait peut-être pour effet de favoriser leur dispersion.
Mais, dans le cas d’un vent cyclonique comme le sirocco,
A. -P. Jacot [1934, p. 87] a fait remarquer qu’il n’y a pas simple-
ment à envisager le pouvoir du transport aérien en lui-même ; il
faut prendre en considération divers facteurs péjoratifs : les par-
ticules de poussière entraînées doivent exercer sur les petits ani-
maux mous une action abrasive, nuisible ou même mortelle i, et
produire un effet de suffocation sur leur appareil respiratoire ;
d’autres conditions interviennent également : suivant l’altitude à
laquelle les organismes se trouvent emportés, ou bien l’air sur-
chauffé se dessèche, ou bien dans les hautes régions de l’atmosphère
il se raréfie et se refroidit.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1933. André (M.). — Contribution à l’étude du « Bou-Faroua », Tétra-
nyque nuisible au dattier en Algérie. Bull. Soc. Hist. Nat. Afrique du
Nord, XXIII.
1900. Artault (St.). — Un nouvel Acarien parasite accidentel de
l’Homme. Archiv. Parasitol., III.
1912. Dewitz (J.). — L’importance de la physiologie pour l’entomo-
logie appliquée. Feuille des Jeunes Naturalistes, V® s., 42® année.
1934. Jacot (A.-P.). — - Some Hawaïan Oribatoidea. Bernice P. Bishop
Muséum, Bull. 121.
1917. Mac Gregor (E.-A.) et Mac Donough (F.-L.). — The red spider
on cotton. U. S. JDept. Agric., Bull. 416.
1928. Mac Gregor (E.-A.), et Newcomer (E.-J.). — ■ Taxonomie status
of the deciduous-fruit Paratetranychus with reference to the Citrus
Mite (P. citri). Journ. Agric. Bes. Washington, XXXVI.
1931. OuDEMANs (A.-C.). — Acarologischc Aantekeningen, CVII. Entom.
Bericht., VIII, n® 178.
1914. PiCTET (A.). ■ — ■ Le rôle joué par la sélection naturelle dans l’hi-
bernation des Lépidoptères. /A® Congrès intern. de Zoologie [Monaco,
1913].
1. Il est à rappeler qu’aux Etats-Unis Mc Gregor a constaté qu’un grand nombre
de Tétranyques du Cotonnier sont détruits sur les feuilles inférieures par le bombar-
dement des grains de sable soulevés par les orages.
— 62 —
1925. Regnier (R.). - — Du rôle des Insectes dans la désorganisation
d’un arbre. Actes Mus. Ilist. Nat. Rouen, s. 2, t. II.
1920. Zacher (F.). — • Untersuchungen über Spinnmilben. Mitteil.
K. Biol. Anst. f. Land-u. Fortstw., n° 18.
1921. Zaciier (F.). — • Idem., ihid., n° 21.
1922. Zacher (F.). — Biologie, wirtschaftiiche Bedeutung und Bekâmp-
fung der Spinnmilben, Verhandl. Deutsch. Gesellsch. f. angew. Entom.
3 ter, Mitgliederversamml. Eisenach, 1921.
— 63 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium
(Moll. Lamellibr.)
(suite)
Par Ed. Lamy.
C. VENTRicosuM Bruguîère.
Bruguière (1789, Encycl. Méth., Vers, I, p. 228), qui a décrit
cette espèce d’après un exemplaire du Cabinet personnel de
Lamarck, a donné ce nom de C. çentricosum au C. Magnum Born
[non L.] (1780), Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 46, pl. III, fig. 5), qui
est le C. macutoum Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3255)
et le C. obliquum Spengler (1796, Skriot. Naturhist. Selsk., V,
p. 23, pl. I, fig. 3 a-b), établis tous deux sur la même figure de
Lister (1685, Hist. Conch., pl. 328, fig. 165).
Born pensait que cette coquille de la Mer des Antilles (baie de
Gampêche) était le C. magnum Linné (1758, Syst. Nat., éd. X,
p. 680) : mais ce ■ dernier est indubitablement une autre espèce
(pourvue de 19 sillons, au lieu de 33 à 35)^, que, d’après Hanley,
(1855, Ipsa Linn. Conch., p. 50), Linné n’a jamais possédée dans
son Cabinet et qui reste une espèce indéterminable
Wm. Dall (1900, Tert. Fauna Florida, p. 1099) a attribué à ce
C. oentricosum Brug. le nom de C. robustum Solander (1786,
Portland Catalogue, p. 58), qui a été proposé pour la même figure
de Lister (1685, Hist. Conch., pX. 328, fig. 165)^, et il considère
comme synonyme le C. carolinense Conrad (1863, Proc. Acad.
Nat. Sc. Philad. [1862], p. 576) [non Conrad, 1875, in Kerr, Rep.
Geol. N. Carol., App., p. 15].
Dall a pris ce C. magnum Born = robustum Sol. pour type
d’une section Dinocardium dans le sous-genre Cerastoderma.
1. Cf. Ed. Lamy, Bull. Muséum, 2® s., XIII, pp. 458-463 et pp. 561-566.
2. Hanley croit que ce chiffre 19 est une erreur typographique au lieu de 29 ou
39.
3. Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 386) tend à penser que ce
C. magnum Linné est le C. leucostoma Born.
4. Borchert (1901, Moll. Pavana Slufe, Neues Jahrb. f. Min. Geol. u Pal. XIV,
p. 34) a identifié à cette espèce vivante des Antilles le C. platense d’Orbigny (1842,
Voy. Amér. mérid., Paléont., p. 120, pl. 14, fig. 12-14), forme fossile.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 1, 1942.
— 64 —
C. RUGOSUM Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve deux spéci-
mens (de même taille : 36 X 32 mm.) de cette espèce, qui, rapportés
de Timor par Péron et Lesueur (1803) ont été étiquetés par
Lamarck « individus jeunes ».
Il a donné ce nom de C. rugosum au C. magnum Chemnitz \non
L.] (1782), Conch. Cab., VI, p. 196, pl. 19, fig. 191) et il regardait
comme problématique la synonymie de ce rugosum avec le C. fla-
vum Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 680)
Elle est admise aujourd’hui par tous les auteurs (1869, Rômer,
Conch. Cab., 2® éd., p. 56 ; 1909, Lynge, Danish Exped. Siam,
Mém. Acad. R. Sc. Lettr. Danemark, 7® s., V, p. 256 ; 1932, Pras-
HAD, Pelecyp. « Siboga » Exped., p. 266), qui réunissent également
à cette espèce les :
C. pectiniforme Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 49,
pl. III, fig. 10 [non 9]),
C. magnum Chemnitz [non Born] (1782, Conch. Cab., VI, p. 196,
pl. 19, fig. 191),
C. regulare Bruguière (1789, Encycl. Méth., Vers, I, p. 227),
C. dupuchense Meeve (1845, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 67)
C. peregrinum Jousseaume (1888, Mém. Soc. Zool. France, I,
p. 212).
Cette espèce a une très large distribution dans l’Océan Indo-
Pacifique (depuis la Mer Bouge et Madagascar jusqu’aux Molu-
ques).
Ch. Hedley la signale également du Queensland (1909, Austral.
Assoc. Adi>. Sc., p. 348) et de l’Australie Occidentale (1916, Journ.
R. Soc. West. Austral., I, p. 13), en lui donnant pour synonymes
C. angulatum Menke (1843, Moll. Noo. Holland., p. 40) et C. oer-
tebratum Jonas (1844, Zeitschr. f. Malak., I, p. 33).
C. suLCATUM Lamarck.
Au Muséum de Paris un individa (86 X 67 mm.) de cette espèce
est indiqué comme ayant été déterminé par Lamarck, bien qu’il
soit dépourvu de toute étiquette originale.
Lamarck a attribué le nom de C. sulcatum au C. ohlongum
Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 195, pl. 19, fig. 190) = C. fla-
çum Born [non L.] (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 47, pl. III,
1. Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 50) nous informe que Linné ne possédait
pas le type du C. flaoum.
2. Le C. rugosum Reeve [non Lk.] (1845, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 68) est une
espèce Australienne différente, nommée C. Reeocanum par Dunker [non Deshayes].
— 65 —
fig. 8 [non 7] = C. ohsoletum Spengler (1796, Skriot, Naturh.
Selsh., V, p. 28), espèce Méditerranéenne se distinguant du C. nor-
çegicum Spengler par sa forme plus haute et moins transverse,
ainsi que par ses côtes rayonnantes, beaucoup plus accusées sur la
région médiane des valves.
C. SERRATUM Lamarck (non Linné).
Le C. serratum Lamarck, correspondant à la fig. 2 de la pl. 299
de V Encyclopédie, est le C. noroegicum Spengler (1796, Skrivt.
Naturh. Selsk., I, p. 42) ^ et le C. læoigatum des auteurs anglais
(1777, Pennant, ZooL Brit., IV, p. 91, pl. 51, fig. 40), espèce de
l’Océan Atlantique, depuis le Finmark et les îles Feroe jusqu’au
Sénégal, tandis que le véritable C. serratum Linné (1758, Syst.
Nat., éd. X, p. 680) est une forme des Antilles nommée C. læoiga-
tum par Lamarck.
C. LÆviGATUM Wood [nou Linné).
Hanley (1855, l'psa Linn. Conch., p. 51) nous apprend que
l’exemplaire qui représente le C. læoigatum Linné (1758, Syst.
Nat., éd. X, p. 680) dans le Cabinet Linnéen et qu’il figure (pl. 1,
fig. 8), est un C. pdpyraceum Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI,
p. 190, pl. 18, fig. 184), espèce des Philippines ; mais il pense que
le nom lævigatum n’est pas à adopter, en raison de l’insuffisance
de la description (1764, Mus. Ludov. Ulr., p. 490), dont d’ailleurs,
selon Hidalgo (1903, Estud. prelim. fauna malac. Filipinas, p. 345,
les caractères ne conviennent pas au C. papyraceum.
Quant à Lamarck, il a suivi une opinion de Wood (1815, Gener.
Conchol., p. 222, pl. 54, fig. 1-2) et il a attribué l’appellation de
C. lævigatum à une forme des Antilles, le C. serratum Linné (1758,
Syst. Nat., éd. X, p. 680), dont le type existe dans la collection
Linnéenne (1855, Hanley, loc. cit., p. 52).
Dans la collection du Muséum de Paris se trouvent six cartons
portant des coquilles indiquées comme ayant été déterminées
C. læoigatum par Lamarck ; mais, sauf un seul, ils sont pourvus
chacun d’une ancienne étiquette dont l’écriture est différente de
celle de Lamarck :
1® Un individu mesurant 41 X 34 mm., qui, par son contour
obliquement allongé et sa coloration vive, correspond à la figure
donnée par Reeve (1844, Conch. Icon., pl. I, fig. 1) pour le C. ser-
ratum, alors que tous les autres spécimens sont plus orbiculaires
et décolorés ;
1. Môrch (1870, Malak. Blâil., XVII, p. 121) pense que le C. politum Spengler
(1796, loc. cit., p. 46) a été établi sur un petit exemplaire poli de C. noroegicum.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
5
— 66 —
2^^ Deux exemplaires ayant respectivement pour dimensions
48 X 44 et 46 X 43 mm. ;
3° Un échantillon de 42 X 37 mm. ;
4° Un de 33 X 31 mm. ;
5° Un de 30 X 30 mm. ;
6° Cinq petits spécimens, qui ont une taille d’environ 10 mm.
et qui, eux, sont fixés sur un carton étiqueté de la main de La-
MARCK.
Dall et Simpson (1902, Moll. Porto-Rico, Bull. U. S. Fish Comm.,
XX [1900], p. 489) admettent que ce C. læoigatum Lk. pourrait
être conservé à titre de variété.
Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 387) rattache
également au C. serratum L. le C. brasilianum Lk. comme variété.
Outre le C. læoigatum Lk. Dall (1901, loc. cit., p. 387) considère
comme étant aussi synonymes du C. serratum L. les ;
C. læoigatum Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 47),
C. citrinum Wood (1815, Gener. Conch., p. 223, pl. 44, fig. 3),
U. prisais Valenciennes (1824, Bory DE Saint-Vincent, Encycl.
Méthod., Vers, 10® livr., p. 155, pl. 299, fig. 3)
C. pictum Ravenel [non Dkr.] ^ (1861, Proc. Acad. Nat. Sc.
Philad., XIII, p. 44.
C. lineatum Krebs [non Gmel.] (1864, West. Indies Cat. Sh.,
p. 115),
C. glabratum Rômer (1869, Conch. Cab., 2® éd,, p. 91, pl. 13,
fig. 8-9),
C. oenustum Gabb [non Dkr.] ^ (1873, Geol. St. Domingo, p. 251),
C. læoigatum Reeve (1845, Conch. Icon., pl. XIV, fig. 69),
et probablement C. oviputamen Reeve (1844, ibid., pl. VIII,
fig. 36).
Von Ihering (1907, Moll. foss. Argentine, Anal. Mus. nac.
Buenos Aires, XIV, p. 532) indique ce C. serratum L. des Antilles
comme se trouvant également en Afrique occidentale (Guinée).
Krebs (1864, West. Ind. Cat. Sh., p. 115) regardait comme étant
également identique au C. serratum le C. hiatus Meuschen (1787,
Mus. Gevers., p. 442), que Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus.,
XXIII, p. 387) assimile au C. spinosum Meusch. = bullatufn
auet. [non L.] : mais Meuschen a établi son espèce sur la fig. H
de la pl. 85 de Gualtieri (1742, Index Test. Conch.) qui représente
ce C. bullatum auct. et il lui a rattaché une variété basée sur la
fig. N de la pl. 44 de- Rumphius (1711, Thés. Cochl.), qui, d’après
1. Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. vert., 2® éd., VI, p. 402 [note]) admettait
que cette figure de V Encyclopédie représentait une coquille rare, provenant des côtes
du Portugal : il avait probablement en vue le C. norvegicum Spglr.
2. Le C. pictum Dunker (1861, Malak. Blâtt., VIII, p. 37) serait, d’après Dall
(1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 388) une variété du C. papillosurn Poli.
3. Le C. venustum Dunker (1861, Mal. Bl., VIII, p. 37) est le C. medium L.
— 67
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 31), paraît correspondre à
un Area.
C. BiRADiATUM Bruguièrc.
Bruguière (1789, Encycl. Méth., Vers, I, p. 321) a donné le
nom de C. biradiatum, adopté par Lamarck, au C. lævigatum
Chemnitz [non L.] (1782, Conch. Cab., VI, p. 191, pl. 18, fig. 185-
186).
C’est une coquille de l’Océan Indien (Seychelles, Ceylan, Nico-
bar, Philippines), qui a été également signalée du Queensland par
Hedley (1909, Austral. .Ass. Ado. Sc., p. 348).
VoN Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius,
p. 323) a assimilé à cette forme le C. columbinum Martyn (1787,
Unio. Conch., IV, pl. 146).
Dillwyn (1817, Descr. Cat. Rec. Sh., I, p. 123) a fait cette espèce
synonyme du C. lineatum Gmelin (voir plus loin).
C. ÆOLicuM Born.
On trouve dans la collection du Muséum de Paris un individu
(49 X 47 mm.) de cette espèce indiqué comme ayant été déter-
miné par Lamarck, bien que l’ancienne étiquette ne soit pas de
son écriture.
Bruguière (1789, Encycl. Méth., Vers, I, p. 223) avait bien
reconnu que le C. æolicum Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob.,
p. 48) est identique au C. pectinatum Linné (1758, Syst. Nat.,
éd. X, p. 681) et Lamarck a donc eu tort d’adopter pour cette espèce
le nom proposé par Born, tandis qu’il attribuait l’appellation de
C. pectinatum à une coquille Méditerranéenne.
Ce C. pectinatum L. (= æolicum Born) ^ est caractérisé par ses
côtes dont les antérieures sont transverses ou légèrement obliques,
tandis que les postérieures sont longitudinales et laissent en arrière
un grand espace lisse : il offre une couleur blanchâtre maculée de
taches onduleuses roses.
Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. oert., 2® éd., VI, p. 404)
est d’avis que la description donnée par Linné (1764, Mus. Ludoo.
Ulr., p. 492) concorde avec le C. æolicum ; mais le type n’existant
pas dans le Cabinet de Linné, Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch.,
p. 52) reconnaît qu’on ne peut arriver à une détermination positive
de l’espèce Linnéenne.
1. Tryon (1872, Amer. Journ. oj Conchol., VII, p. 269) indique comme synonymes
de cette espèce les C. aurantiacum et kalamantanum Adams et Reeve (1848, Zool.
Voy. « Samarang », Moll., p. 77, pl. XXII, fig. 4 et fig. 7), le l®'^ de Chine, le 2® de
Bornéo.
68 —
Cette coquille trouve aux Canaries (1892, Bucquoy, Daut-
ZENBEBG, EVollfus, Moll. luar. Roussillon, II, p. 290), aux îles du
Cap Vert [Saint- Vincent] (1853, Menke, Zeitschr. f. Malak., X,
p. 80 ; 1865, Reibisch, Malak. Blàtt., XII, p. 126 ; dans les mers
du Sénégal (1857, Deshayes, Traité élém. Conchyl., II, p. 73) et à
San Thomé (1915, J. -R. Le B. Tomlik et L.-J. Shackleford,
Journ. of ConchoL, XIV, p. 273).
Le C. liratum Sowerby (1840, P. Z. S. L., p. 109 ; 1841, Conch.
lllustr., sp. 77, fig. 40) est une espèce qui, par sa sculpture, se
montre très voisine du C. pectinatum L., dont elle se distingue
par son épiderme d’un rouge cramoisi brillant et par le fait que
les côtes longitudinales postérieures s’étendent jusqu’au ligament
sans laisser d’aréa lisse en arrière.
Ce C. liratum a été signalé de Zanzibar, des Seychelles, des Phi-
lippines et du Japon.
Il a été indiqué par Issel (1869, Malac. Mar Rosso, p. 252) de
la Mer Rouge, tandis que Mac Andrew (1870, Ann. Mag. Nat.
Hist., 4® s., VI, p. 447) y mentionnait la présence du C. pectinatum
L. : le JoussEAUME (1927, in Lamy, Bull. Mus. hist. nat., XXXIII,
p. 522) s’est demandé s’il ne s’agissait pas de la même espèce ;
mais R.-Ph. Dollfus a rapporté de sa mission en Egypte [1928]
(1938, Lamy, Mém. Inst. d’Egypte, XXXVII, p. 22) des débris de
C. liratum recueillis dans l’estomac d’un Poisson ( Chilinus undu-
latus Rüpp.) à Shab Mahmoud (golfe de Suez).
Pour les C. æolicum et liratum il a été proposé par von Martens
(1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p. 324) un genre
Amphicardium et par Dunker (1882, Index Moll. Mar. Japon.,
p. 212) une section Dioergicardium. D’après Dall (1900, Tert.
Fauna Florida, p. 1076), ces noms, ainsi que ceux de Lyrocardium
Meek (1876, Paleont. Upper Missouri, p. 173) et de Dioaricar-
dium (1886, Dollfus et Dautzenberg, Feuilles jeunes Natur.,
16® ann., p. 95), tombent en synonymie de Discors Deshayes
(1858, Anim. s. oert. bassin de Paris, I, pp. 553 et 569).
C. PECTINATUM Lamarck {non Linné).
D’après Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. çert., 2® éd., VI,
p. 405), cette espèce Méditerranéenne n’est nullement le C. pecti-
natum L. (= æolicum Born), comme Lamarck l’indique avec
doute, mais ce pourrait être une variété du C. edule L., ce qui a
été confirmé par BucquoY, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll,
mar. Roussillon, II, pp. 284 et 290).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
(à suivre).
Note sur trois espèces de Veneridæ rangées par
Lamarck dans le genre Donax Linné
Par E. Fischer-Piette et Ed. Lamy.
Parmi les espèces que Lamarck (1818, Anim. s. f^ert., V, pp. 544-
552) rangeait dans le genre Donax Linné, 1758, il y en a trois qui
appartiennent à la famille des Veneridæ : le D. triquetra Lk. (p. 549)
est un Tivela, le D. meroe L. et le D. scripta L. (p. 551) sont des
Sunetta.
Donax triquetra Lamarck.
Lamarck a décrit, comme faisant partie de la collection du
Muséum national de Paris, un Donax triquetra, qui aurait habité
les mers de la Nouvelle-Hollande et pour lequel il ne cite aucune
référence.
Le type de cette espèce existe encore avec son étiquette originale
et mesure 14 X 11 mm. 5.
Deshayes (1835, in Lamarck, Anim. s. çert., 2® éd., VI, p. 243)
a reconnu que cette coquille est bien plus voisine des Cytherea
que des Donax et qu’elle a beaucoup de rapports avec le Cytherea
corbicula Gmelin [Venus], dont elle ne serait peut-être qu’une
variété jeune.
D’autre part, Lamarck (1818, An. s. vert., V, p. 563) a rangé
dans ce genre Cytherea le Venus tripla Linné (1767, Mantissa ait.,
éd. II, p. 545), qu’il disait tenir de très près à ce C. corbicula Gm. i.
Or, Deshayes (1835, loc. cit., p. 302) déclarait que ce C. tripla
est également trop peu différent du C. corbicula pour en être séparé
et il pensait que c’est simplement une question d’âge : tandis que
les jeunes individus seraient des C. tripla, les vieux correspon-
draient au C. corbicula, dont il considérait déjà le Donax triquetra
Lk. comme une forme non adulte.
Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3278) a attribué cette
appellation de Venus corbicula à une coquille des Antilles nommée
par Born (1780, Test. Mus. Cæs. Vindob., p. 65) Venus mactroides
1. Les spécimens Lamarckiens du Cytherea tripla, qui devraient exister dans la
collection du Muséum, n’ont pu être retrouvés.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
et figurée par Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 324, pl. XXXI,
fig. 326).
Or ce V. corbicula — mactroides appartient au genre Twela
Link, 1807, car, comme le dit Lamarck, elle a pour proche allié
le Venus tripla, auquel Chemnitz (1782, loc. cit., VI, p. 328,
pl. XXXI, fig. 330-332) a assimilé le Tellina tivel d’AnANSoN (1757,
Hist. nat. Sénégal, CoquilL, p. 239, pl. XVIII, fig. 4), de la côte
Occidentale d’Afrique.
Ce Tivel est représenté dans la collection d’AnANSON (conservée
actuellement au Muséum national de Paris) par quatre échan-
tillons et leur comparaison avec le type Lamarckien du Donax
triquetra montre qu’il y a identité des deux espèces : on est donc
amené à cette synonymie : Tellina tivel Adanson = Venus tripla
Linné = Donax triquetra Lamarck.
On ne s’explique pas comment Lamarck a pu attribuer la Nou-
velle-Hollande pour habitat à son D. triquetra : cette provenance
est évidemment erronée : P. -H. et E. Fischer (1938, Bull. Mus.
nat. hist. nat., 2® s., X, p. 90) ont montré que le genre Tivela, bien
représenté sur les côtes Américaines et sur le littoral (occidental
et oriental) de l’Afrique, s’étend sur les côtes Asiatiques seulement
jusqu’à l’Inde, mais fait défaut dans tout le reste de l’Asie et en
Océanie.
Donax scripta Linné.
Il y a au Muséum national de Paris trois cartons étiquetés par
Lamarck, l’un, « donax scripta », avec cinq échantillons (deux
individus complets et trois valves, dont les dimensions varient
entre 33,5 X 25 et 25 X 18 mm.), les autres, « donax scripta var. »,
portant, à eux deux, trois individus complets (28 X 19,5 ; 25,5
X 19 ; 21 X 15 mm.).
Cette espèce, qui est le Donax scripta Linné, se range dans le
genre Sunetta Link, 1807 (= Meroc Schumacher, 1817), dont elle
est le type.
Les huit spécimens Lamarckiens appartiennent tous à l’espèce
S. scripta L. Cependant six seulement (trois individus complets,
mesurant respectivement 33,5 X 25 ; 28 X 19,5 ; 27,5 X 18,5 ;
deux valves gauches : l’une de 26,5 X 18,5 et l’autre de 26 X 18 ;
une valve droite de 25 X 18) représentent la forme typique. Les
deux autres individus (tous deux complets, l’un de 25,5 X 19,
et l’autre [indiqué comme provenant de Nouvelle- Hollande] de
21 X 15) se rapportent à la forme que Deshayes (1853, P. Z. S. L.,
p. 1) a décrite comme espèce nouvelle sous le nom de Cuneus trun-
catus Desh. [non Costa) et qui a été également appelée Sunetta
concinna par Dunker (1858, Novit. Conch., p. 74, pl. 25, fig. 4-6) ;
— 71 —
maintenue avec une valeur spécifique par Reeve, Rômer et Crosse,
elle a été ramenée par E. et P. -H. Fischer (1938, Journ. de Con-
chyl., LXXXIII, p. 191) au rang de variété : elle est caractérisée
par son ornementation constituée de chevrons bien ordonnés en
lignes étroitement parallèles brisées par des angles obtus, tandis
que, chez les S. scripta typiques, les chevrons, quand ils existent,
sont disposés de façon peu ordonnée en lignes non parallèles for-
mant des angles aigus.
Sous le nom de Donax scripta, Linné (1758, Syst. Nat., éd. X,
p. 683) a groupé un certain nombre de références qui se rapportent
à plusieurs espèces différentes.
Une 1^®, représentée par Bonanni (1684, Récréât, mentis, Testac.
hwah., fig. 43), est probablement, selon Hanley, (1855 Ipsa
Linn. Conch., p. 62), un Tapes geographicus Gmel.
Une 2®, figurée par Gualtieri (1742, Index Test., pl. 88, fig. Q),
est réellement un Donax : d’après Hanley (1855, loc. cit., p. 62),
ce pourrait .être le D. trunculus L. ou quelque autre forme
voisine.
C’est vraisemblablement la considération de cette espèce qui a
conduit Linné à admettre que son D. scripta appartenait au genre
Donax et était une espèce Méditerranéenne.
Mais une 3® forme est bien différente : c’est celle qui a été des-
sinée dans la fig. 222 de Lister (1685, Hist. Conch., pl. 379) et
dans la fig. 59 de Klein (1753, Tentam. Meth. Ostrac., p. 157,
pl. XI) et qui correspond aux coquilles figurées par Rumphius
(1711, Test. Cochl., p. 9, pl. XLII, fig. L et M) sous le nom de
« Xulaneesche Letterschulpje » : il s’agit évidemment d’un Véné-
ridé se rapportant au genre Meroe, auquel Schumacher (1817,
Essai nouv. syst. habit. Vers testacés, p. 149) a donné pour type
le Venus meroe Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 687), en l’appe-
lant Meroe picta ou « Méroë zigzag ».
Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3264) a donc eu laison
de remplacer l’indication d’habitat « in M. Mediterraneo » par
celle de « ad littora Malabariæ et insularum Xylanearum ».
Ce dernier mot désigne probablement les quatre îles « Xulla »
ou « Solea » dans le détroit des Moluques à l’Est de Célèbes.
D’ailleurs Hanley (1855, loc. cit., p. 62) nous apprend que dans
la collection Linnéenne il existe des exemplaires qui concordent
bien avec une figure de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 267,
pl. 26, fig. 261) représentant ce D. scripta L.
Cette coquille de la côte de Malabar et des îles Xulla est donc
un Meroe et non un Donax.
Ce D. scripta, figuré par Chemnitz, a, d’un autre côté, été pris
— 72 —
par Link (1807, Beschreih. Natur. Samml.-Uniç. Rostock, p. 148)
pour type d’un genre Sunetta qui est identique à Meroe et dont le
nom a la priorité sur ce dernier
Donax meroe Linné.
Ainsi que l’avait reconnu Deshayes (1835, in Lamarck, Anim.
s. i’ert., 2® éd., VI, pp. 239 et 247), cette espèce, dont deux spéci-
mens (mesurant 52 X 37 et 44 X 30 mm.), ont été déterminés
par Lamarck dans la collection du Muséum national de Paris,
n’est pas un Donax : ce Venus meroe Linné (1758, Syst. Nat., éd. X,
p. 687) appartient, dans la famille des Veneridæ, au genre Sunetta
Link, 1807.
En créant ce nom, Link a adopté une assimilation mise en avant
par Chemnitz.
Celui-ci, en effet (1791, loc. cit., p. 3264), a identifié à l’espèce
de l’Océan Indien représentée par Rumphius (1711, Test. Cochl.,
p. 9, pl. LXII, fig. L et M) une forme Sénégalaise décrite par Adan-
SON (1757, Hist. nat. Sénégal, Coquill., p. 229, pl. 17, fig. 13) sous
l’appellation de Chama sunet.
Malheureusement, depuis Adanson, dans aucune liste de Mol-
lusques de la côte Occidentale d’Afrique ne se trouve mentionné
un Sunetta, ce qui permettait de douter de cette identification.
Adanson indique quatre références iconographiques.
La fig. 248 (pl. 404) de Lister convient à un Tapes du sous-
genre Textrix.
La fig. 222 (pl. 379) de Lister, reproduite dans la fig. 59 (pl. XI)
de Klein, représente, comme nous l’avons vu, une coquille qui
est bien un Sunetta, et elle a été assimilée, avec raison, par Hud-
DESFORD (1770, Lister, 2® éd., Index, p. 12) au Donax scripta L.
La fig. 221 (pl. 378) de Lister a été, à bon droit, rapportée par
Huddesford (1770, loc. cit., p. 14) au Venus meroe L., c’est-à-dire
également à un Sunetta.
On était, par suite, conduit à supposer que ce Sunet, qui est
certainement un Vénéridé (en raison des trois dents de sa char-
nière) était bien un Sunetta et, parmi les espèces de ce genre, celle
dont il paraissait se rapprocher le plus, par sa forme générale, est
le S. meroe L. *.
1. Rômer (1857, Krit. Unlersuch. Arien « Venus », p. 50) a proposé pour ce Sunetta
scripta L. le nom de Venus abducta, parce qu’il existe un Venus scripta Linné (1758,
Syst. Nat., éd. X, p. 689), qui, lui, appartient bien à la famille des Veneridæ : c’est,
en eflet, l’espèce que Schumacher (1817, loc. cit., p. 152) a prise pour type de son
genre Circe, en l’appelant Circe violacea ou « Circe violette ».
2. Deshayes (1832, Encycl. Méthod., III, p. 1001) avait déjà admis que cette
espèce d’Adanson semblait être une simple variété du S. meroe.
73 —
Cette hypothèse s’est trouvée pleinement confirmée par l’examen
du type du Sunet qui existe dans la collection d’AoANSoN, entrée
en 1939 au Muséum national de Paris, grâce à la libéralité de
M. H. DE Rocquigny-Adanson : ce spécimen, qui consiste en une
valve gauche (mesurant 30 X 21 mm.) appartient sans hésitation
possible à un S. meroe L.
Mais il paraît probable que cet échantillon provient non pas du
Sénégal, mais de l’Océan Indien, car il est démontré que dans les
collections d’Adanson il y a eu fréquemment des mélanges.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Cf. E. Fischer-Piette et Ed. Lamy, Sur le « Sunet » d’Adanson, Bull. Soc.
Zool. France, LXIV, 1939, p. 42 ; E. Fischer-Piette et P. -H. Fischer, Révision
des espèces de Sunetta, \Journ. de Conchyl., LXXXIII, 1939, p. 189, pl. VI, fig. 39-
41.
La Prodissoconque de Pycnodonta cochlear (Poli).
Par Gilbert Ranson.
En 1898 F. Bernard a signalé que la prodissoconque de
P. Cochlear (Poli) possède une charnière double. Mes observations
m’ont permis de vérifier que cette charnière est bien différente
de celles des prodissoconques d’Ostrea edulis et de Gryphæa angu-
lata dont j’ai donné la description en 1939 J’en ai observé une
semblable chez P. numisma Lmk [= P. inæquioalvis (Sow.)] et
P. hyotis (L.) dont j’ai figuré les prodissoconques dans deux Notes
antérieures Elle est très spéciale et constitue un des caractères
fondamentaux du genre Pycnodonta.
Les observations de F. Bernard, exactes dans l’essentiel, com-
portent dans le détail et dans l’interprétation, des erreurs impor-
tantes. Il est nécessaire de les rectifier. Elles proviennent du fait
que nous n’avons pas à notre disposition de prodissoconques libres,
« planctoniques ». Or la plupart des prodissoconques, au sommet
des jeunes dissoconques de P. cochlear, sont accidentées. Ce phé-
nomène est particulier à cette espèce. Voici ce que l’on observe
dans ce cas: la valve inférieure, gauche, fixée, de la prodissoconque
est bombée, avec un umbo proéminent, au sommet duquel on
reconnaît le protostracum. Au sommet de la valve supérieure,
droite, de la jeune dissoconque se trouve une formation spéciale
dont la structure diffère du reste de la valve. A première vue, elle
peut être considérée comme la valve supérieure, droite, de la pro-
dissoconque. Elle est plane, subcirculaire, dépourvue d’umbo ; sa
région cardinale est échancrée en son milieu et présente des inden-
tations, de chaque côté de l’échancrure, les postérieures étant
plus fortes que celles du bord antérieur. C’est ainsi que F. Ber-
nard l’a décrite et dessinée. Je la figure ici d’une manière plus
précise, isolément (fig. 1) et en place sur la valve gauche (fig. 2).
Mais en réalité ce n’est pas la valve droite de la prodissoconque.
Celle-là est, dans ce cas, décapitée de toute sa portion bombée y
compris de son umbo. Seule la bordure extrême subsiste. Je m’en
1. Ann. Sc. Nat. Zool., t. VIII, 1898.
2. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® sér., t. XI, 1939.
3. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® sér., t. XIII, 1941.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
— 75
suis aperçu en dessinant cette bordure qui conserve parfois de
petits lambeaux de la valve absente. J’ai poursuivi alors attentive-
ment mes investigations et j’ai pu trouver, sous de petits obstacles
les préservant, de jeunes dissoconques portant des prodissoconques
intactes, complètes. J’ai recueilli également des prodissoconques
fixées depuis un jour ou deux seulement. J’ai pu observer alors
que la valve supérieure, droite, de la prodissoconque est absolu-
ment semblable à la valve gauche. La formation considérée comme
telle par F. Beknard, est autre chose.
Fig. 1. — Membrane calcaire formant le plafond du sommet accidenté de la valve
supérieure (D) d’une jeune dissoconque de P. cochlear (Poli), avec les restes (P)
(bordure et crénelures) de la prodissoconque décapitée. (X 340, réd. 1/2).
Comment se fait-il que cette valve soit si fréquemment et si
régulièrement brisée et que représente ce qu’il en reste ? Chez cette
espèce, la jeune huître, dans les premiers jours suivant sa fixation
sur un support, obture l’intérieur de la valve droite de la prodis-
soconque par une membrane calcaire dont le contour est très voi-
sin de celui de la valve. Il existe alors un espace vide important
entre la membrane et le protostracum. C’est toujours suivant le
pourtour de celle-là que la valve est brisée, parce qu’il y a là une
ligne de faible résistance. De cette valve, il subsiste néanmoins une
légère portion de toute ta bordure, y compris la charnière. Ainsi
les indentations de chaque côté de l’échancrure, sont bien les cré-
nelures de la charnière de la valve droite de la prodissoconque,
mais la membrane cqlcaire est en réalité le plafond du sommet de
la dissoconque ; c’est une production de la jeune huître et non de
la larve. Cependant elle a une structure distincte du reste de la
— 76 —
valve correspondante de la dissoconque ; elle présente d’ailleurs
deux zones, dont l’une a la forme d’un croissant, qui ne semblent
pas posséder la même structure cristalline. Cela tient à ce que
l’épithélium externe du manteau, à cet endroit, n’épousait pas la
paroi de la valve de la prodissoconque et se trouvait, par suite,
dans des conditions différentes de celles du reste du manteau. En
effet, le manteau de la valve droite de la jeune huître est plat,
sécrétant une valve plane. Ce phénomène n’a pas lieu à la valve
gauche ; celle-ci est obturée progressivement par sécrétion de
Fig. 2. — Sommet accidenté d’une jeune dissoconque de P. cochlear (Poli). ( X 340
réd. 1/2). La valve inférieure de la prodissoconque (P. Vg.) est conservée, la valve
supérieure (P. Vd.) est décapitée. Pr., protrostacum ; M. G., membrane calcaire ;
D. Vg., dissoconque, valve gauche ; D. Vd., dissoconque, valve droite.
lames conchyliennes subnacrées normales. Ici, le manteau épouse
la concavité de la valve ; il reste convexe, tout au moins à l’umbo,
produisant la valve inférieure, creuse, de la dissoconque.
Chez P. numisma et P. hyotis, j’ai observé également l’existence
de cette membrane ou plateau calcaire. Mais la prodissoconque
possède ici des valves beaucoup plus petites, et la membrane cal-
caire est située plus profondément à l’intérieur, approximative-
ment au milieu. Cette position donne une plus grande résistance
à la portion bombée de la valve droite qui n’est jamais décapitée
chez ces deux espèces. Chez O. edulis et G. angulata, la jeune huître
remplit, presque complètement de substance crayeuse, l’intérieur
de la valve droite de la prodissoconque.
— 11 —
Il est une autre formation sur laquelle F. Bernard a commis
une erreur d’interprétation, parce qu’il examinait uniquement de
jeunes dissoconques. Il s’agit du ligament. Il dit, par exemple
(p. 46, 1898) : « La fossette ligamentaire est située un peu en avant
et ne touche pas le protostracum. On peut voir par transparence,
qu’elle a son origine à la surface interne du test, et qu’au stade
prodissoconquc, le bord dorsal passait par dessus, sans disconti-
nuité. » La formation dont parla l’auteur n’est pas la fossette liga-
mentaire du provinculum de la prodissoconque, mais le sommet
de l’aire ligamentaire de la dissoconque. La valve droite de cette
dernière a, en effet, son point de départ sous le provinculum de la
valve gauche de la prodissoconque. La première ligne cardinale
ligamentaire était fixée à la paroi interne, légèrement en avant, à
droite, du provinculum. Il en est de même chez les autres espèces
du genre Pycnodonta. Chez Gryphæa j’ai observé la même par-
ticularité. Le sommet aigu de l’aire ligamentaire de la dissoconque
passe donc sous le ligament de la prodissoconque, sans le toucher.
Chez P. cochlear il est un peu plus postérieur, plus près du provin-
culum que chez G. angulata parce que sa prodissoconque est légè-
rement moins dyssymétrique.
La positio'n du point de départ de la charnière de la dissoconque,
par rapport au provinculum, doit retenir notre attention, mais
nous ne devons pas chercher une relation plus intime entre ces
deux formations indépendantes. Les crénelures du provinculum
de la prodissoconque cessent d’être fonctionnelles dès l’apparition
de la dissoconque qui les recouvre plus ou moins par sa bor-
dure. Il reste à examiner les rapports des différents éléments du
provinculum de la prodissoconque ; c’est ce que je fais ci-dessous.
Je vais décrire maintenant la prodissoconque de P. cochlear
(Poli). Je l’ai obtenue fixée depuis un jour ou deux seulement. Le
début de la dissoconque ne masque alors pour ainsi dire pas du
tout les éléments larvaires. Cependant il faut être prudent dans
l’interprétation des détails, tant que l’on n’aura pas observé la
prodissoconque « planctonique ».
Elle est parfaitement équivalve, légèrement dyssymétrique, la
bordure antérieure étant peu étalée. Elle mesure 0 mm. 397 de
large sur 0 mm. 412 de haut. Les valves sont bombées et ont un
fort crochet non recourbé, au sommet duquel on reconnaît le pro-
tostracum. Le plateau cardinal, relativement court, correspond
exactement à la ligne cardinale de ce dernier. Il porte cinq, quel-
quefois six grosses crénelures séparées par autant de trous. Celles-ci
occupent toute la surface du plateau ; c’est un caractère très impor-
tant qui différencie déjà le genre Pycnodonta des genres Ostrea
et Gryphæa. J’ai montré en effet que chez ces deux derniers il
existe deux crénelures aux extrémités seulement du plateau car-
78
Fig. 3. — Vue intérieure d’une valve supérieure, droite, de prodissoconque de
P. cochlear [Vo\\). (x 340, réd. 1/2).
Fig. 4. — Vue extérieure d’une valve inférieure, gauche, de prodissoconque de
P. cochlear (Poli). (X 340, réd. 1/2).
79 —
dînai, le centre étant une surface ligamentaire sans accident. Chez
Gryphæa angulata, en avant, à droite, le plateau se poursuit sur
la bordure de la valve, par un long ligament. Chez P. cochlear et les
autres espèces du genre, on trouve à cet endroit, une bande étroite
portant huit ou neuf crénelures beaucoup plus petites que celles
du centre. Il est difficile d’admettre qu’un ligament soit crénelé ;
une vraie bande crénelée ne peut être que le produit d’une véri-
table crête palléale et par conséquent doit être considérée comme
une charnière proprement dite et non pas comme un ligament.
Entre les deux bandes crénelées est une petite surface que l’on
peut considérer comme fossette ligamentaire. Ainsi la charnière
de la prodissoconque dans le genre Pycnodonta serait bien une
double charnière comme le pensait F. Bernard, malgré la confu-
sion qu’il a faite entre le ligament de la prodissoconque et l’aire
ligamentaire de la jeune dissoconque. Cet auteur a reproduit dans
la figure 2 de la Planche II de son travail de 1898, la charnière
d’un Ostrea sp. du lutétien ; c’est la charnière typique d’un Pyc-
nodonta sp.
Si nous comparons les prodissoconques de P. Jiyotis (L.),
P, numisma (Lmk) et P. cochlear (Poli), nous remarquons que, dans
leur forme générale extérieure, elles sont à peu près semblables.
Cependant un examen attentif permet de les distinguer. Tout
d’abord, celle de la dernière espèce est beaucoup plus grande ; elle
se reconnaît très facilement. Celle de P. hyotis mesure 0 mm. 323
sur 0 mm. 323 et celle de P. numisma 0 mm. 300 sur 0 mm. 323.
Ces deux dernières sont plus difficiles à séparer. Cependant la
seconde est légèrement plus haute que large ; elle paraît moins
globuleuse et légèrement plus dyssymétrique que la première. On
peut donc arriver à distinguer les espèces du genre Pycnodonta à
l’examen des prodissoconques.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 80 —
Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ Lobularia
PAPILLOSA N. SP.
Par Andrée Tixier-Durivault.
Diagnose : Colonie encroûtante à capitule deux fois plus élevé
que le pied. Surface lobulaire peu épanouie à petits lobes dressés,
arrondis, rapprochés ou espacés.
Spiculés de taille moyenne (0,09 mm. à 0,11 mm. de long) à très
nombreuses verrues arrondies.
Polypes assez gros, rapprochés, à nombreux spiculés anthoco-
diaux ; tentacules plurilobés à rares sclérites. Spiculés tentacu-
laires des pinnules à zone centrale claire.
Couleur des colonies dans l’alcool : blanc grisâtre.
Description : Trois exemplaires dans l’alcool.
a) colonie : Les trois colonies offrent des différences dans leur
aspect extérieur, bien que possédant chacune des portions basi-
laire et lobulaire parfaitement délimitées. Cependant les polypes
sont uniquement localisés sur la totalité des lobes et ne se ren-
contrent jamais sur le pied.
L’un des exemplaires (Fig. 1, A, B) mesurant 45 mm. de long,
32 mm. de large dans sa plus grande largeur et 23 mm. de hauteur,
présente un pied assez bas, variant de 4 à 8 mm. de haut, et un
capitule formé de petits lobes dressés, arrondis, fortement serrés
les uns contre les autres, atteignant de 10 à 18 mm. de hauteur.
Le second spécimen (Fig. 2, C, D) mesure 32 mm. de long, 30 mm.
de large et 11 mm. de haut. Sa portion basilaire varie de 1 à 6 mm.
de hauteur, tandis que sa portion lobulaire, constituée de lobes
espacés, assez volumineux et parfois subdivisés superficiellement,
atteint de 5 à 10 mm. de haut.
La troisième colonie, plus importante et moins bien conservée
que la précédente, lui ressemble entièrement en tous points. Elle
a 45 mm. de long, 37 mm. de large et 23 mm. de haut.
b) spiculés du cœnenchyme : Les éléments squelettiques des
trois colonies sont exactement semblables malgré les différences
d’habitus signalées précédemment. Ils possèdent, en général, un
Bulletin du Muséiim, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
— 81 —
Fig. 1. — A : Colonie de Lohularia papillosa n. sp. vue de dessus, type à petits lobes.
B ; même colonie vue de profil.
C ; Colonie de Lobularia papillosa n. sp. vue de dessus, type à lobes espacés.
D : Même colonie vue de profil.
E ; Tentacule de la colonie A.
F ; Tentacule de la colonie C.
très grand nombre de petites aspérités arrondies qui communiquent
à leur surface un aspect verruqueux.
A la base de la colonie les sclérites sont allongés (F. 2, c, d, e, f -,
Fig. 3, d, e) ; ils ont la forme d’une double sphère à col étiré et
des masses terminales peu marquées. Ils présentent un assez grand
nombre de petites verrues, arrondies ou aplaties, disposées en
grande partie sur les têtes et parfois même sur le col de l’haltère.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 1, 1942.
6
84
87
De tels éléments squelettiques ont 0,112 mm. de long, 0,058 mm.
de largeur de sphère terminale et 0,035 mm. de large au niveau
du col. D’autres sclérites ont un plus grand nombre d’aspérités
(Fig. 2, & ; Fig. 3, h, c) et quelques-uns possèdent deux têtes plus
nettement marquées et un col beaucoup plus large (Fig. 2, a ;
Fig. 3, a, /), atteignant 0,096 mm. de long, 0,062 mm. de largeur
de masse terminale et 0,038 mm. de largeur de col. Enfin, dans la
base du cœnenchyme, quelques formes spiculaires jeunes pré-
sentent des contours plus arrondis, un col bien net et des verrues
hémisphériques (Fig. 2, g, /i ; Fig. 3, g, h). Ces derniers sclérites
n’ont que 0,08 mm. de longueur, 0,052 mm. de largeur de tête et
0,03 mm. de largeur de col.
La zone mésogléenne sous-ectodermique présente un grand
nombre de spiculés, assez rapprochés les uns des autres, ayant,
dans leur ensemble, un aspect voisin de ceux décrits précédem-
ment. Les mêmes sclérites à nombreuses verrues, col allongé et
têtes peu définies (Fig. 4, a, h, c, d, e, f) existent aussi dans la por-
tion supérieure de la colonie. A ce niveau se trouvent cependant
des éléments squelettiques très particuliers par leurs multiples
aspérités petites et arrondies. Ces spiculés allongés ou élargis, de
taille diverses, sont très caractéristiques de l’espèce (Fig. 5, a, b,
c, d, f, h, i).
c) 'polypes : Les polypes, assez espacés et petits, présentent de
la base de leur anthocodia jusqu’au niveau d’insertion de leurs
tentacules, des spiculés allongés, peu verruqueux (Fig. 5, e, g). Lès
tentacules, incolores, ont des formes diverses ; dans la colonie à
lobes rapprochés (Fig. 1, A, B) ils sont terminés par un bouquet
de six pinnules turgescentes (Fig. 1, E) tandis que dans les colo-
nies à lobes espacés (Fig. 1, C, D) ils ont des pinnules plus nombreuses
et moins volumineuses (Fig. 1, F). Mais, malgré ces différences,
les tentacules présentent tous à l’extrémité libre de leurs pinnules,
et parfois même sur leurs parois, des spiculés transparents et allon-
gés. Les uns, atteignant jusqu’à 0,08 mm. de long, ont de petites
verrues arrondies (Fig. 6, a, d), les autres des contours irréguliers
et deux têtes bien marquées (Fig. 6, c, e, f, g, i, /). D’autres sclé-
rites, enfin, plus petits, sont en forme de biscuit et ont générale-
ment une zone centrale claire (Fig. 6, b, h, k, l, m).
Couleur : Les trois exemplaires ont, dans l’alcool, une couleur
blanc grisâtre.
Localité : Collection du Muséum : 3 colonies provenant des Iles
Gambier et Touamotou rapportées par M. Seurat en 1906 (n^ 7).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Sur quelques Chênes du Mexique
Par Aimée Camus.
Quercus neoplatyphylla A. Camus.
M. Warburg, dans sa note sur les Chênes du Mexique récoltés
par Hinton a décrit un Chêne, présumé d’origine hybride, qu’il
a nommé Q. platyphylla. Or ce nom a déjà été attribué, par
Morogues, en 1877, à la var. platyphylla Lamk du Q. Rohur (cf.
A. Camus, Monogr. genre Quercus, II, p. 210). Le nom donné
par M. Warburg ne peut donc être conservé. Je le remplace par
celui de Q. neoplatyphylla.
Q. neoplatyphylla A. Camus. — ■ Q. platyphylla Warburg in Bull.
Mise. Inf. (1939), p. 85 ; non Morogues (1877).
Ce Chêne se rapproche du Q. macrophylla Née par beaucoup de
caractères, mais s’en distingue par ses feuilles à pétiole et base
de la nervure médiane plus glabres et aussi à tomentum plus court.
Sa grande variabilité a pu faire penser à M. Warburg que ce Chêne
est hybride. Le Q. magnoliæfolia Née, avec lequel il a des affinités
serait l’un des parents présumés.
Le type du Q. neoplatyphylla a été recueilli à Nanchititla, distr.
de Temascaltepec, Etat de Mexico. D’autres échantillons ont été
récoltés par Hinton à Las Mesas, La Labor, Cucha.
Quercus affinîs Sch. var. typica A. Camus.
Q. affinis Sch. var. typica A. Camus, Monogr. genre Quercus,
Atl. III, pl. 286, fig. 1-7. ■ — Q. nitens Marx, et Gal. • — Rameaux
et pétioles rapidement glabres ; feuilles ohlancéolées, étroites,
plus larges dans la partie supérieure, à dents fines et grêles. - — ■
Mexique : Moran (Galeotti, n° 115 ; type du Q. nitens Marx, et
Galesio).
Cette variété diffère de la var. subintegra Treeease par son pétiole
plus long (il a de 2 à 4 mm. dans la var. subintegra), ses feuilles
plus larges au-dessus du milieu et non au-dessous, à bords plus
dentés.
Elle se distingue de la var. commutata Trelease par ses pétioles
et ses jeunes rameaux tomenteux, à tomentum rapidement caduc.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 1, 1942.
— 89 —
Quercus ocoteæfolîa Liebm. var. typica A. Camus.
Q. ocoteæfolîa Liebm. var. typica A. Camus, Monogr. genre Quer-
cus, Atl. III, pl. 287, fig. 1-3. — Feuilles souvent oblancéolées,
entières ; pétiole long de 1 cm. ; axe des chatons Ç long de 5-7 mm.,
2-flore ; pédoncule fructifère court. — • Mexic|ue : Talea, Laguna,
pr. Oaxaca (Liebmann).
La var. podocarpa Trelease, de la même espèce, a ses chatons
$ plus longs, leur axe atteint 1 cm. de longueur, le pédoncule fruc-
tifère est aussi plus allongé (cf. A. Camus, l. c., pl. 287, fig. 7-13.
Quant à la var. confusa Trelease, de la même espèce, ses feuilles
sont souvent plus courtes, lancéolées, plus rarement oblancéolées,
son pétiole est plus court (de 5 mm. env.), ses chatons Ç plus longs,
leur axe atteint 1,5-1, 8 cm et porte 3 à 4 fleurs.
Quercus Bourgæi Œrsted.
M. Trelease, dans son grand travail The American Oaks, décrit,
p. 165, le Q. Bourgæi Œrsted, espèce mexicaine, comme ayant des
fruits à maturation probablement annuelle et, dans sa clef des
espèces, le classe parmi les espèces à fruits mûrissant la première
année. Or, d’après le type de Bourgeau (n® 1013), conservé dans
Therbièr du Muséum national d’ Histoire naturelle de Paris, récolté
au Mexique, à San Nicolas, dans la vallée de Mexico, sur le même
rameau se trouvent, au sommet des chatons Ç, de l’année, et,
au-dessous, des épis fructifères mûrs ; les fruits sont donc bien à
maturation bisannuelle (cf. A. Camus, l. c., Atl. III, pl. 288,
fig. 1-11).
Dans la variété ilicifolia Trelease (A. Camus, l. c., pl. 288, fig. 12-
20), sur le même rameau, se trouvent à la fois au sommet des cha-
tons Ç et, au-dessous, des épis fructifères portant des fruits mûrs de
l’année précédente. La maturation est sans aucun doute bisan-
nuelle.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 1942.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5
Liste des Associés et Correspondants nommés en 1941 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1941 11
Communications :
E.-G. Dehaut. Variation et transformation des espèces dans plusieurs groupes
de Vertébrés 37
P. Cantuel. Additions à la Faune des Mammifères du Cantal. 41
P» Laurent. — La Chauve-Souris Trident, d’Étienne Geoffroy-Saint- Hilaire
( Asellia tridens E. Geoffroy 1813). Description complémentaire 43
M. Friant. La morphologie hépatique d’un Canidé hibernant, le Nyctereutes. . 49
M. André. L’hivernation chez les Tétranyques et ses rapports avec la lutte
contre ces Acariens phytophages 57
Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellihr.)
[suite] î 63
E. Fischer-Piette et Ed. Lamy. Note sur trois espèces de Veneridæ rangées
par Lamarck dans le genre Donax Linné : 69
G. Ranson. La prodissoconque de Pycnodonta cochlear Poli 74
A. Tixier-Durivault. Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lobularia
papillosa n. sp 80
A. Camus. Sur quelques chênes du Mexique 88
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; parait
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D'' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; parait depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Oermain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J; Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
SO^et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936) ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
RÉUNION
MENSUELLE DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 2. — Février 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
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auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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suivant.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N® 2
329e Réunion des naturalistes du muséum
26 FÉVRIER 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. René Abrard est nommé Professeur titulaire de la Chaire de Géolo-
gie du Muséum, à dater du 20 décembre 1941. (Arrêté ministériel du
14 janvier 1942).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
7
COMMUNICATIONS
Compte-rendu D’UNe Mission en Afrique Occidentale
Française
(1940-1941)
Par Paul Budker.
Au cours des cinq mois et demi (décembre 1940-mai 1941) pen-
dant lesquels je suis resté en Afrique, j’ai travaillé sur la côte du
Sénégal (Saint-Louis, Dakar, Joal), pour les questions se rappor-
tant à la Pêche maritime, et au ^oudan (Bamako, Koulikoro, Ségou,
Markala, Sansanding) où la pêche dans le Niger constitue une
importante industrie. Dès mon arrivée à la Colonie, l’Institut
Français d’Afrique Noire a mis à ma disposition un laboratoire,
des instruments, ainsi que tout le matériel et les ouvrages scienti-
fiques nécessaires.
M. le Gouverneur Deschamps, Gouverneur de la Côte d’ivoire,
m’avait denaandé, lors de son passage à Dakar, de me rendre dans
sa Colonie pour y étudier les questions relatives aux Pêches, et ce
voyage avait été en principe décidé. Malheureusement, l’étendue
du travail que j’avais résolu d’accomplir au Sénégal et au Soudan,
et aussi les difficultés de communication, ne m’auraient pas permis
de consacrer à la Côte d’ivoire un temps suffisant pour être sûr
d’y faire du travail sérieux. Il y a très longtemps, en effet, qu’au-
cune mission scientifique pour les Pêches n’a été effectuée dans
cette région, où il y aurait beaucoup à faire. Il est certain qu’un
déplacement de quelques jours aurait malgré tout présenté un
grand intérêt ; mais ç’eût été là une sorte de tourisme qui n’aurait
pu aboutir à rien de concret. Aussi ai-je dû renoncer, raisonnable-
ment je crois, à cette extension de ma mission.
D’ailleurs, les Colonies du Sud, Côte d’ivoire et Dahomey, for-
ment, au point de vue Pêches, un ensemble homogène fort diffé-
rent de l’ensemhle Sénégal-Soudan-Mauritanie-Niger, et qui, par
cela même, mériterait d’être étudié complètement et à loisir, en y
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
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adjoignant aussi la Guinée. Une telle étude serait certainement
fructueuse, et viendrait heureusement compléter le travail entrepris
dans les autres Colonies de la Fédération.
Côte du Sénégal.
Etude des fonds de la région de Dakar. — M. le Contre- Amiral
Landriau, Commandant la Marine en Afrique Française, a bien
voulu consentir à mettre à ma disposition, pendant mon séjour à
Dakar, des chalutiers de la section de dragage. En collaboration
avec M. Monod, Directeur de l’Institut Français d’Afrique Noire,
j’ai pu ainsi, au cours de sorties qui ont été aussi nombreuses que
possible, entreprendre une étude des fonds de la région de Dakar.
Nous avons effectué à bord des dragueurs « Cabellou », « Jean-
François » et « Vers l’Horizon », vingt-sept stations. Vingt-trois
d’entre elles se situent au Nord de la ligne Cap Manuel-Cap Rouge,
et quatre au Sud de cette même ligne, par des fonds de 20 à 47 m.
Pour chaque station les procédés de récolte ont été soit un petit
chalut de 8 m. environ (obligeamment prêté par les P. O. A.),
soit une drague triangulaire de 0 m. 50 de côté, construite sur nos
indications par le mécanicien du « Cabellou ». Dans la plupart des
cas, ces deux moyens ont été employés simultanément. Nous avons
pu ainsi recueillir pour des localités situées de façon précise, de
nombreux échantillons et spécimens de la flore (Algues diverses)
et de la faune (Poissons, Mollusques, Crustacés, etc...) de la région
étudiée. Ces documents sont naturellement complétés par les
mesures habituelles : température de l’air et de l’eau, salinité, pH,
etc... En outre, des prélèvements d’eau de mer ont été effectués
par le Médecin-Colonel Durrieu, et M. Curasson, Inspecteur
Général de l’Elevage, qui nous ont accompagnés lors d’une de nos
sorties.
L’étude et la mise au point des observations faites et des maté-
riaux recueillis permettront d)apporter une intéressante contri-
bution à la connaissance de la faune et de la flore marines de la
région. Ce travail n’est, en somme, qu’un début, mais il est cepen-
dant possible dès maintenant, de dégager certains faits concernant
surtout l’ichthyofaune. Les principales formes capturées au chalut
ont été des Poissons Hétérosomes divers (Psettodes, Solea, Synap-
tura, Cynoglossus, Hemirhombus) confondus généralement, à
Dakar, sous les noms de « Soles », « Turbots » et « Limandes » —
des Trigles (Trigla, Dactylopterus), des Rougets (Pseudiipeneus),
des Raies (surtout Dasyatis), etc... C’est là un travaibde très longue
haleine, que nos quelques sorties n’ont fait qu’amorcer et que le
service des Pêches nouvellement créé poursuivra régulièrement en
— 94
vue de rétablissement d’une carte de Pêche de la Côte Occidentale
d’Afrique.
Parallèlement à ces recherches d’ordre purement scientifique,
l’étude des conditions de la pêche indigène et à forme métropo-
litaine se poursuivait, tant à Dakar qu’à Saint-Louis, où je me
suis rendu deux fois. Je me suis occupé aussi de différentes ques-
tions qui ont été développées par ailleurs : organisation des pêche-
ries militaires, étude du Port de Pêche de Dakar, ramassage et
utilisation des foies de Poissons en vue de l’extraction des Vita-
mines, création d’un Service des Pêches à la Colonie, etc... Tous
ces travaux ont été poursuivis en liaison étroite et constante avec
l’Institut Français d’Afrique Noire et l’Inspection Générale de
l’Elevage.
Station Ostréicole de ' J oal. — Sur la Petite Côte, on trouve en
abondance une huître indigène (Ostrea gazar = O. parasitica)
dont la culture, l’amélioration et le conditionnement ont été entre-
pris par le Service Zootechnique de la Colonie, en collaboration
avec la Société de Prévoyance de Thiès. A cet effet, une Station
ostréicole a été installée à Joal, Son but primitif était : le par-
cage et la culture de l’huître indigène ; 2° d’introduction éventuelle
et l’acclimatement des huîtres de France ( Ostrea edulis et Gryphea
angulata). Mais les résultats obtenus avec l’huître indigène ont
donné toute satisfaction, et l’introduction de l’huître européenne
à été jugé inutile.
En compagnie de M. Curasson, Inspecteur Général de l’Ele-
vage, j’ai visité la Station de Joal, et il nous est apparu que son
activité ne devrait pas se borner aux huîtres seules, mais s’étendre
aussi à tous les produits de la mer. Lors de mon départ, M. Curas-
son avait pris les mesures utiles dans ce sens, afin que la Station
de Joal puisse s’outiller en vue d’essais divers sur le fumage du
poisson, notamment, ainsi que les procédés de conservation par
salage, séchage, l’extraction des sous-produits, etc... Le Service
des Pêches de la Colonie n’aura qu’à entretenir et développer l’élan
qui vient ainsi d’être donné ; en outre, cette Station Expérimen-
tale constituera un précieux instrument de travail pour tout ce
qui concerne l’étude de la Pêche sur la Petite Côte.
Soudan.
Les circonstances aetuelles ont réduit considérablement le volume
des exportations de poissons séchés et fumés qui se faisait autre-
fois au départede Mopti. Mais la pêche reste l’une des principales
ressources des populations riveraines du Niger, et il se fait tou-
jours, sur place même, une grande consommation de poisson séché
(le contrôle des Travaux du Barrage de Sansanding à Markala,
par exemple, a passé des marchés pour 22 tonnes par mois). La
méthode mixte « salage-séchage », préconisée par le Professeur
Gruvel, donne des produits très supérieurs, comme présentation
et conservation, à l’ancien procédé de séchage pur et simple. Lors
de mon passage à Diré, en 1934, j’avais enseigné la technique de
cette méthode à un indigène (Mamadou Diallo) qui l’avait employée
avec succès et m’avait d’ailleurs tenu au courant de ses résultats,
en me faisant parvenir au laboratoire ses observations et même
des spécimens de poissons traités par lui. Depuis, l’Office du Niger,
sur nos indications, a envoyé un .pêcheur de Ségou à Diré, afin
qu’il se familiarise avec ce nouveau procédé.- Les canaux d’irriga-
tion se sont révélés extrêmement poissonneux, et l’Office du Niger
a installé à Niono une pêcherie qui, à la saison favorable, fonc-
tionne dans les meilleures conditions.
D’autre part, le Commandant du Cercle de Ségou, M. l’Admi-
nistrateur Léon, a compris tout de suite l’intérêt que représente
la diffusion de cette méthode. A sa demande, j’ai procédé, le
mars, à une démonstration de salage-séchage, à la suite de
laquelle j’ai désigné, comme pouvant être utilisé en qualité de
moniteur, un pêcheur Somono qui a préparé sous mes yeux quel-
ques Hydrocyon (« Oulou-diégué ») et Citharinus (« Tala »).
M. l’Administrateur Léon a alors décidé : 1® d’appointer ce moni-
teur régulièrement, sur les fonds de la Société de Prévoyance ;
2® de lui acheter toute sa production de poisson séché-salé, à un
prix très légèrement supérieur à celui du poisson sec.
Il y a donc maintenant au Soudan, sur le Niger, trois moniteurs
indigènes : à Diré (Mamadou Diallo, qui ne pratique pas régulière-
ment la pêche, mais connaît les techniques de conservation et peut
les enseigner) ; à l’Office du Niger (Djibril, qui travaille soit à
Ségou, soit à Niono) ; à Ségou (Bacari Traoré, désigné par M. l’Ad-
ministrateur Léon en mars 1941). C’est la réalisation de ce que
M. le Professeur Gruvel demandait depuis tant d’années ; on
peut espérer que ce premier résultat marquera le début de la dif-
fusion de nos méthodes, et que ces quelques îlots feront, par la
suite, tache d’huile. C’est ici que le rôle d’un Inspecteur des Pêches
serait des plus utiles, pour rechercher, instruire et nommer les
moniteurs ; mais il serait surtout important de suivre le travail
de ces moniteurs, de les encourager et de les guider de façon con-
tinue. L’Afrique Noire n’est pas le pays des changements brusques,
et il faudra beaucoup de persévérance pour répandre et faire adop-
ter définitivement les nouveaux procédés.
Echelle à Poissons du Barrage de Markala- Sansanding. — Je dois
à l’amabilité de M. Pougnaud d’avoir pu visiter ce Barrage, et
particulièrement son échelle à poissons ; celle-ci, construite dans
le thalweg du fleuve, comporte deux plans inclinés munis de chi-
canes, un bassin de repos, des conduits d’arrivée d’eau, et des aque-
ducs disposés de façon à provoquer un bouillonnement créant dans
le bief d’aval, une zone d’eau blanche propre à attirer le poisson
en migration et à l’amener à l’entrée de l’échelle à poissons. L’en-
semble est bien conçu et parfaitement réalisé. Malheureusement,
tout cela ne pourra guère entrer en fonctionnement avant deux
ans, car, faute de matériel, on ne peut achever les vannes mobiles
des dernières travées du barrage, de sorte que le plan d’eau du
bief amont reste très' inférieur au niveau supérieur de l’échelle.
Cette coupure peut avoir, sur la migration des poissons remontant
le Niger, des conséquences fâcheuses, surtout en ce qui concerne
les espèces de petite taille. Déjà les Somonos de Koulikoro et de
Bamako se plaignent de ce que les « Ténénis » (Micralestes acuti-
dens (Peters)^ ne remontent plus jusqu’à eux « depuis la construc-
tion du barrage de Markala ». Les « T énénis » sont de petits pois-
sons qui, émigrant en bancs où les individus sont innombrables,
constituent à la fois la nourriture de poissons plus gros (Lates
niloticus {L.)j, et une ressource alimentaire non négligeable pour
les riverains.
Il est juste de remarquer que, lorsque j’ai séjourné au Soudan
en 1934, les Somonos de la région de Bamako et de Ségou se plai-
gnaient déjà du manque de « Ténénis» ; or, à cette époque, le Bar-
rage de Markala n’était pas encore construit et ne pouvait pas
être accusé d’entraver leur migration. Sans doute d’autres causes
sont-elles à découvrir. La systématique de l’iehthyofaune d’eau
douce d’Afrique Oecidentale Française est maintenant très avan-
cée, grâce aux travaux du Professeur Pellegrin, de Boulenger,
ete... mais tout reste à faire en ce qui concerne la migration, la
reproduction et l’alimentation des poissons. Et l’une des tâches
les plus utiles du Service des Pêches de la Colonie sera une étude
persévérante et approfondie de la biologie des Poissons du Niger
d’abord, des grands fleuves africains ensuite.
Pisciculture. ■ — Et cela amènera tout naturellement aux pos-
sibilités que l’A. O. F. peut offrir à la piseiculture, à la piseifacture,
et éventuellement à la rizipisciculture. M’étant, au cours de ma
mission, limité au Sénégal et au Soudan, je n’ai pu visiter la Sta-
tion de Pita, en Guinée, pas plus que les régions de Côte d’ivoire
ou du Dahomey qui pourraient se prêter soit à l’introduction
d’espèces nouvelles acclimatables, soit au développement et à
l’extension d’espèces indigènes utiles. La station de Pita est un
premier jalon ; mais avant d’en planter d’autres, il me semble
indispensable de procéder à une étude biologique aussi complète
97 —
que possible des cours d’eau où la pisciculture serait envisagée ;
car il ne faut pas perdre de vue que l’introduction d’une espèce
étrangère dans un milieu en équilibre biologique naturel risque
de détruire irrémédiablement celui-ci.
Certaines expériences tentées en Afrique ont abouti à un succès
réel, et l’on peut citer en exemple ce qui a été réalisé dans beau-
coup de rivières du Tanganyka, en Ouganda, au Nyassaland, et
dans l’Union Sud-Africaine. En ce qui concerne nos Colonies
d’A. O. F. et plus spécialement, sans doute, la Guinée et la Côte
d’ivoire, il y a là un domaine à peu près vierge où l’activité du
service des Pêches s’exercerait certainement pour le plus grand
bien de l’intérêt général.
Fil à pêche. ■ — C’est une question fort grave ; la raréfaction du
fd destiné à la fabrication d’engins de pêche, (fdets, lignes), peut
avoir les conséquences les plus désastreuses ; et il importe de pou-
voir assurer aux pêcheurs, tant indigènes qu’européens, le fil néces-
saire à la réparation et à la confection de leur matériel de travail.
Deux moyens peuvent être envisagés simultanément : 1*^ attri-
bution aux Colonies d’un contingent substantiel de fil à pêche ;
2° utilisation des ressources de la Colonie en plantes textiles. Depuis
des siècles, les pêcheurs indigènes fabriquent leurs filets avec des
fibres provenant de plantes qu’ils cultivent à cet effet, comme le
« da » des Somonos (Hibiscus asper, Hibiscus cannabinus) , le
« guama » (Hibiscus sterculifolius), etc... En outre, le coton
d’A. O. F. peut être employé de façon très satisfaisante pour cer-
tains filets légers : j’ai eu l’occasion d’examiner, à Koulikoro, d’ex-
cellents éperviers confectionnés par les Somonos avec du fil de
coton indigène.
Il existe d’ailleurs des projets en cours de réalisation concer-
nant le développement de la culture des plantes textiles d’A. O. F. :
Hibiscus asper, H. cannabinus (et leurs variétés), H. sterculifolius,
Urena lobata, etc..., sans omettre le sisal. Si les prévisions qui
m’ont été indiquées pour les années à venir se réalisent, on peut
espérer que l’emploi de la fibre indigène se généralisera de plus en
plus. Normalement, l’Afrique devrait pouvoir fournir la plus grande
partie du fil employé par les Pêcheurs africains.
Collections ichthyologiques. — A Dakar et à Bamako, le Service
Zootechnique a constitué des collections de poissons locaux con-
servés en eau formolée. Ces collections sont extrêmement pré-
cieuses, et l’intention de M. Curasson est de les développer au
maximum, afin que chacune d’elles présente un aspect aussi com-
plet que possible de l’ichthyofaune locale. Il serait même souhai-
table qu’elles ne restent pas limitées à ces deux villes, et que dans
— 98 —
chaque centre de Pêche, le service des Pêches possédât une telle
collection.
Pendant mon séjour à Dakar, j’ai procédé, en collaboration avec
M. Th. Monod, à la révision des déterminations des spécimens
conservés au laboratoire de l’Inspection Générale de l’Elevage.
A Bamako, j’ai également étudié et étiqueté les Poissons du Niger
figurant dans les collections du Service Zootechnique.
D’autre part, et toujours en accord avec M. Th. Monod, nous
avons commencé une nomenclature des Poissons les plus communs
de la Côte Occidentale d’Afrique, donnant à la fois le nom scien-
tifique et le nom vernaculaire français et indigène. Ce travail sera
poursuivi et complété par le Laboratoire des Pêches de Dakar.
En raison des circonstances, il ne m’a pas été possible de rap-
porter les collections recueillies au cours de nos recherches, parti-
culièrement l’abondant et intéressant matériel provenant de nos
dragages et chalutages. L’ensemble a été déposé à l’Institut
Français d’Afrique Noire, en attendant de pouvoir être dirigé sur
le Muséum, à Paris, pour étude complète.
★
* *
Dans le domaine des réalisations immédiates, la première mesure
à prendre était la création, à la Colonie même, d’un Service des
Pêches, dont le plan de travail pouvait être, à grands traits, tracé
de la façon suivante :
— ■ Règlementation de la pêche indigène, en accord avec l'Amirauté ;
— Recherche, formation et nomination des moniteurs indigènes de
Pêche, dont l'activité devra être régulièrement vérifiée et encouragée ;
— Organisation de centres de ramassage de foies ;
— ■ Etude des fonds de pêche de la Cote Occidentale d'Afrique ; une
carte de pêche de cette région devrait être entreprise le plus tôt pos-
sible ;
— Recherches sur la biologie de l’ichthyofaune d'A. O. F., tant marine
que d'eau douce ;
— • Toutes études et recherches propres à venir en aide et à développer
la pêche à forme métropolitaine ; collaboration étroite avec le Gou-
vernement Général en ce qui concerne l'organisation des entreprises
de pêche, le futur port de pêche de Dakar, etc...
— Surveillance des entreprises fabriquant du poisson salé et séché pour
l'exportation. Mesures à prendre pour améliorer le « standing » du
poisson exporté. Etude et mise au point des procédés techniques et
des normes de fabrication.
— Pisciculture. Recherches biologiques préalables dans toutes les régions
où peuvent être envisagées soit l'introduction d'espèces nouvelles,
soit l'extension d'espèces indigènes.
99 —
— Toutes recherches de faunistique générale, en mer et en eau douce,
en «apport avec l’industrie de la pêche, etc..., etc...
Au cours de ma mission, presque toutes ces études ont été amor-
cées. Depuis mon retour en France, un Service des Pêches a été
créé à Dakar ; la Direction en a été confiée à M. Cadenat, de
l’Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes qui, dans
la réalisation de son programme de travail (programme en étroite
harmonie avec celui dont je viens d’indiquer les grandes lignes)
est sûr de trouver auprès de l’Institut Français d’Afrique Noire,
et du Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’Origine
animale du Muséum, toute l’aide que ces organismes scientifiques
pourront lui apporter.
(Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’Origine animale
du Muséum). *
— 100 —
Les Collections Archéologiques du Tchad,
AU Musée de v Homme
Par Jean-Paul Lebeuf,
Boursier de Recherches au Musée de l’Homme.
Le matériel archéologique compose un des ensembles les plus
importants de la récolte de documents faite par la 4® Mission
Griaule (1936-1937). Il provient de fouilles que nous avons entre-
prises soit avec M. Marcel Griaule, soit seul, dans la partie sud-
est de la plaine du Tchad, dans un espace compris entré Makari
et Goulfeil au nord, Logone-Birni au sud, et les environs de
Fort-Lamy à l’est.
Dans cette région qui constitue une partie de ce qui fut le pays
des Sao, 43 gisements furent exploités. C’est à Midigué, proche
de Fort-Lamy que, pour la première fois, nous nous sommes
trouvé devant les restes caractéristiques d’une ancienne cité sao :
une butte, semi-artificielle, ainsi que le montre le plan coté qui
en a été relevé, et sur laquelle une éminence marque l’emplace-
ment de la demeure du chef ; le mur d’enceinte n’est plus indiqué
que par un léger relief ; deux cimetières, fait particulier à cette
ville, sont l’un, intérieur, l’autre, extérieur à la muraille. La hutte
étant inhabitée, les fouilles purent y être poursuivies avec toute
l’étendue désirable. Elles permirent de mettre à jour près de
1.500 objets. Les recherches furent ensuite effectuées dans
42 autres gisements et villes ; parmi eux, Goulfeil, Makari, le vil-
lage de Sao et Woulki furent les plus productifs.
Le matériel ainsi recueilli à différents niveaux des terrains
exploités, comprend près de 9.000 pièces de toutes sortes dont la
majorité sont en terre cuite.
Indépendamment du classement originel adopté pour l’ensemble
des publications en cours, les objets choisis, un millier environ,
pour être montrés à F « Exposition des Collections du Tchad »
furent classés, suivant leur nature ou leur utilisation, en onze
catégories principales.
Urnes funéraires : dans les nécropoles explorées, les tombes
étaient constituées soit par deux urnes opposées col à col (Midi-
gué, village de Sao), soit par une urne recouverte d’un couvercle
de dimensions relativement réduites (Logone-Birni), soit encore
par une seule jarre recouvrant le mort placé à même la terre (vil-
lage de Sao). Leur aspect varie avec chaque cimetière, la forme la
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
— 101
plus courante étant un ovale très allongé, le fond est parfois
percé et le col largement évasé ; seule, une des jarres provenant
de Logone-Birni, montre au-dessous du col un étranglement
nettement marqué. Leur surface extérieure est, en général, large-
ment décorée de lignes de chevrons dont les détails diffèrent
suivant les gisements ; certaines d’entre elles comportent des sym-
bolisations humaines constituées soit par la représentation des
yeux et de la chevelure (Midigué), soit par la simple indication de
cette dernière (Logone-Birni).
Vases : recueillis en grande quantité et d’aspects extrêmement
variés, ils ont été, vraisemblablement, employés à des usages nom-
breux. Ceux à large ouverture auraient servi à la cuisson des ali-
ments ou à la conservation de la boisson dans les habitations tan-
dis que les vases à col étroit, déterrés dans les cimetières, auraient
contenu de la boisson pour les morts. De très nombreux couver-
cles, ornés pour la plupart, trouvés à différents endroits des
buttes, tant en surface que 'dans le sol, servaient à couvrir ces
vases ou d’autres, de forme semblable, qui ont pu avoir un usage
rituel différent (ou un usage domestique).
Lfne certaine catégorie de pots à large ouverture trouvés comme
à Mahaya par groupes de plusieurs dizaines et le fond en l’air,
contenaient des offrandes sous forme de monnaies de terre cuite
et d’objets de métal ; d’autres, de même aspect, découverts dans
la même position à proximité de Goulfeil, auraient contenu des
versets du Coran destinés à éloigner les ennemis.
Des poteries à deux orifices (Mahaya, village de Sao) et une
coupelle double (Makari) auraient servi au culte des jumeaux, ainsi
qu’il ressort des informations fournies par les actuels habitants
de la région
Des fragments, recueillis en très grand nombre, la plupart pro-
viennent de vases. Leur examen a permis de constater que le décor
« en chevrons » se retrouve dans de nombreux gisements exploités
et les variantes en sont nombreuses, certaines villes en offrant
même plusieurs à elles seules, comme c’est le cas pour Makari et
Midigué, entre autres. La décoration avec une impression de ficelle
ou de paille tressées est également très répandue ; on la remarque
plus particulièrement à Goulfeil et à Derotte.
Par contre, des motifs comme ceux dits « à quadrillage à champ
en creux » et en « point de riz », et certaines combinaisons de lignes
sinueuses ou parallèles faites au peigne, ne se trouvent que dans
quelques-uns des sites archéologiques.
Les jouets ont été, pour la plupart, trouvés sur des buttes proches
1. Cf. J.-P. Lebeuf, Sur la naissance en général et sur celle des jumeaux en
particulier, chez les Kotoko, Bull. Muséum Nat. Hist. Nat, 2® s., t. X, n“ 6, 1938,
pp. 545-553.
— 102 —
des cités, et qui seraient les restes d’anciens lieux d’initiation. Ce
matériel se répartit en diverses catégories qui sont :
des statuettes humaines, personnages debout ou cavaliers ; les
premiers, de formes très variées, étant, de beaucoup, les plus nom-
breux ; seules quelques statuettes de cavaliers sont ornées ;
des statuettes animales, chevaux et surtout bovidés, ces der-
nières étant fréquemment décorées, comme c’est le cas pour celles
qui proviennent de Ndimi ;
une statuette de cavalier sur sa monture, unique de son espèce ;
des instruments de musique, grelots et sifflet ;
un très grand nombre de vases rappelant, en petit, les ustensiles
ménagers des femmes sao ;
des pions de toutes dimensions et de toutes formes, certains
ornés avec une grande délicatesse, et qui servirent, vraisemblable-
ment, pour des jeux qui ressembleraient à notre jeu de dames, si
l’on tient compte des actuels divertissements enfantins de la
région.
Les pipes ont un aspect général commun ; les motifs décoratifs
en sont cependant très différents les uns des autres, celui qui est
employé le plus souvent étant composé de zones triangulaires
d’incisions parallèles tracées à l’aide d’une lame de couteau. Les
tuyaux, faits vraisemblablement d’une tige végétale, ont disparu,
à l’exception d’un seul qui est en terre.
Autant qu’on en puisse juger, les poids récoltés sont de deux
sortes, poids de fdets et fusaïoles. Un grand nombre d’entre eux
sont ornés d’une infinité de motifs, sillons, incisions, cavités cir-
culaires, ou de combinaisons de ces différents éléments ; les formes
varient, pour les poids de fdets, du disque plat et parfaitement
régulier à la boule grossière ornée de pointes, pour les fusaïoles,
de la simple sphère aplatie aux deux pôles jusqu’à des formes
compliquées rappelant celles de vases en miniature.
Les monnaies de terre cuite proviennent, presqu’exclusivement,
de Mahaya et du village de Sao. La plupart d’entre elles sont des
disques munis de pointes, le nombre de ces dernières en fixant,
semble-t-il, la valeur. Celles qui sont percées représentent les
sommes les moins importantes et, enfilées dans un bâtonnet ou
une ficelle, elles étaient utilisées au marché alors que les pièces
sans perforation, représentant des valeurs plus importantes, étaient
conservées dans les habitations. Fait particulièrement intéressant,
une d’elles comporte une figuration de bovidé.
Les représentations animales, relativement peu nombreuses, sont
plus spécialement des statuettes de porcs-épics, de lézards (Mahaya)
et d’hippopotames (environs d’Hadjer-el-Hamis) ; d’autres, si l’on
en juge par l’attachement qu’avaient les Sao pour leurs fleuves,
seraient des représentations de Mammifères marins tels que le
103 ~
Dugon dont de nombreux spécimens vivaient autrefois dans la
région. Plusieurs autres statuettes n’ont pu être identifiées, mais
il est vraisemblable qu’il s’agit là également de cette dernière caté-
gorie d’animaux.
D’après les Kotoko, descendants des Sao, les représentations
Fig. 1. — Représentation humaine de terre cuite provenant des berges
du Chari (Fort-Lamy). — ( Grandeur naturelle.)
humaines seraient celles de nouveau-nés et plus spécialement de
jumeaux 5 elles auraient reçu des sacrifices qui avaient pour but
d’éloigner les maladies mortelles des humains qu’elles personni-
fiaient et de leur famille.
L’examen de ces pièces a permis de déterminer des styles nette-
ment différenciés les uns des autres ; le plus remarquable est celui
de Ndimi représenté par une seule tête humaine, mais aussi par de
nombreuses statuettes de bovidés et par des pions de jeux.
Midigué, Kadaba et le confluent Chari-Logone ont livré des
bouchons de jarres ornés de visages humains. A ce même con-
fluent, ont été découverts également un ensemble de têtes remar-
quables par le mode de stylisation de la chevelure.
104 —
Dans des villes comme Mara et Maltam ont été recueillies des
têtes qui montrent une importante évolution des styles, et ce
sont les seuls endroits où une semblable découverte ait été faite.
Indépendamment du matériel de terre cuite dont une énuméra-
tion sommaire vient d’être faite, les fouilles ont révélé des objets
Fig. 2. — Monnaie de terre cuite provenant de la butte de Mahaya
(Région du Tchad). — ( Grandeur naturelle.)
de bronze, des bijoux, pour la plupart. Plusieurs centaines de bra-
celets ont été sortis des tombes où ils ornaient encore les sque-
lettes ; une représentation de crocodile vient de la butte de Mahaya,
d’une place qui fut, semble-t-il, un lieu d’offrandes. Un pendentif
à neuf branches provenant de Makari et une tête de gazelle trou-
vée à l’extérieur du mur d’enceinte de Midigué, sont les pièces les
plus remarquables de cet ensemble, leur aspect qui ne rappelle
aucun art nègre connu, ouvrant des horizons inconnus sur les rela-
— 105 —
lions qui ont pu exister autrefois entre la plaine du Tchad et la
vallée du Nil.
Divers objets de terre cuite n’ont pu être intégrés dans le
classement qui a dû être adopté pour l’exposition des collections ;
ce sont, plus particulièrement, un appui-tête funéraire orné (Midi-
gué), une pointe de flèche (village de Sao), des briques (Midigué)
et des cales de marmites, des bolas, des lissoirs de toutes dimen-
sions et de toutes formes, etc...
Ces collections sont complétées par des objets de pierre : des
broyeurs, un polissoir et des haches polies. De l’aveu de nos infor-
mateurs, le polissoir aurait eu une utilisation rituelle chez les Sao
pour qui il représentait un ancêtre mort ^ et il est probable qu’il
en fut de même pour les haches de pierre, si nous en jugeons d’après
les mêmes souvenirs et aussi d’après les croyances actuelles de
certaines des populations installées de nos jours dans les massifs
montagneux qui s’élèvent au sud du pays sao-kotoko
Laboratoire d’Ethnologie (Musée de l’Homme) du Muséum.
1. Cf. J.-P. Lebeuf, Quelques pierres sacrées du pays kotoko. La Terre et la
Vie, 9® année, n“ 1, Janv.-Fév. 1939, pp. 10-18.
2. Cf. J.-P. Lebeuf, Les Collections du Tchad, guide pour leur exposition, Paris,
1941, Musée de l’Homme, 24 p. in 8.
Cf. M. Griaule et J.-P. Lebeuf, Les fouilles sao, à paraître.
106 —
Persistance d’un caractère archaïque fondamental
DES MOLAIRES SUPÉRIEURES CHEZ UN SiNGE PLATYRHINIEN,
LE MyCETES
Par M. Friant.
Chez les Cebidae, parmi les Singes platyrhiniens, les molaires
supérieures ont, en règle générale, quatre cuspides, mais Tomes ^
signale que, chez les Mycetes, elles présentent une crête oblique
réunissant le tubercule postéro-externe au tubercule antéro-interne.
En fait, les quatre tubercules constants aux molaires supé-
rieures des Cebidae sont les deux tubercules externes et les deux
tubercules internes du type primordial. Chez le Mycetes, il existe
un cinquième tubercule, vestige du tubercule intermédiaire posté-
rieur (metaconule des trituberculistes), tout à fait comparable, quant
à sa position et à sa forme, à celui que j’ai décrit, en 1935 ^ et en
Fig. 1. — Première molaire supérieure droite, de Primates.
A gaucho: Indris brevicaudatus Et. Geoffroy Saint- Hilaire (Lemuroîdea-Indrisidae)
jeune, n° 1934-583. Coll. Anat. comp. Muséum, offert par M. le Professeur L. Cuénot,
en 1934.
A droite : Mycetes niger (Alouata nigra) Et. Geoffr. (Simioîdea-Platyrhini-Cebidae)
jeune, n° 1878-283. Coll. Anat. comp. Muséum, rapporté par M. A. d’Orbigny, en
1834. G. N. X 3 environ.
1939 au niveau de et de chez les Indrisidae actuels, parmi
les Lémuriens. Comme chez ces derniers, il est situé entre les deux
tubercules postérieurs (externe et interne), légèrement décalé vetg
1. Tomes Ch. S. A manual of dental Anatomy human and comparative, révisé par
Mabett Tims h. W. et Bowdleh H. Ed.-CHURCHiLL, Londres, 1923, p. 504.
2. Friant M. Description et interprétation de la dentition d’un jeune Indris. C. R.
Assoc. Anatomistes, 30® réunion, Montpellier, 15-17 avril 1935.
3. Friant M. Les formules dentaires temporaire et permanente des Indrisidés actuels.
Reo. anthropol., juillet-sept. 1939.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
— 107 —
l’avant, et tend à constituer une crête oblique d’arrière en avant et
de dehors en dedans. Mais, alors que les Indrisidés possèdent deux
tubercules intermédiaires (l’antérieur et le postérieur), et, par suite,
la formule cuspidienne primordiale, III (2), c’est-à-dire trois rangées
longitudinales de deux tubercules aux molaires supérieures, ici, le
tubercule intermédiaire antérieur a disparu. Cette morphologie ne
peut s’observer, bien entendu, que sur des molaires jeunes ou très
peu abrasées.
Il faut signaler que le galbe de la molaire supérieure du Mycetes
est différent de celui de la molaire supérieure de VIndris, le tubercule
postéro-interne (hypocone), notamment, est plus étroit dans le sens
antéro-postérieur et plus allongé vers le palais, ce qui tient, évidem-
ment, au raccourcissement de la face caractéristique du groupe tout
entier des Primates, mais beaucoup plus marqué chez les Singes que
chez les Lémuriens.
Au point de vue de la formule cuspidienne de ses molaires supé-
Fig. 2. — Galeris exilis Blv. (Insectivores Erinaceidae) , Miocène de la Grive Saint-
Alban. Fragment de mâchoire supérieure ; de gauche à droite : P®, P®, P*, M*-, M®. —
G. N. X 3, environ. D’après Depéret.
rieures, le Mycetes est, en quelque sorte, dans l’ordre des Primates,
par rapport aux Indrisidae actuels, ce que sont, dans l’ordre des
Insectivores, le Gymnura et le Neotetracus d’Asie (cinq cuspides: deux
externes, une intermédiaire, la postérieure, deux internes), notam-
ment, par rapport au Galerix du Miocène d’Europe (six cuspides :
deux externes, deux intermédiaires, deux internes)
Notons que, chez les Primates en général et le Mycetes en parti-
culier, comme chez les Insectivores, la dernière molaire supérieure
est de taille réduite, ceci explique qu’elle soit, ici, quadricuspidée
seulement.
La présence, aux molaires supérieures 1 et 2, du tubercule inter-
1. Friant M. Le type primitif des molaires chez les Insectivores (Erinacéidés).
Archwes Muséum, 1934. - — L’évolution du type primitif des molaires mammaliennes
chez les Erinacéidés. C. R. Assoc. Anatomistes. Bruxelles, mars 1934. — L’évolution
comparée des molaires supérieures chez les Primates et les Insectivores primitifs. C. R.
Acad. Sciences, 30 avril 1934. — Répartition géographique et classification, d’après
les caractères dentaires, des Erinacéidés fossiles et actuels. Bull. Soc. Zool. France,
1934. — Persistance d’un caractère archaïque fondamental des molaires supérieures
chez le Hérisson actuel. Sciences naturelles, 1939. — La molaire supérieure de l’Erina-
ceux (PalerinaceusJ intermedius Gaillard. Ann. Soc. géol. Nord, 1939.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 2, 1942.
8
108 —
médiaire postérieur est un caractère archaïque qu’il est intéressant
de signaler chez le Mycetes, car la famille des Cehidae, à laquelle il
' appartient, est considérée, notamment par sâ formule dentaire,
comme un groupe primitif de Simoîdea.
Fig. 3. — Neoietracus sinensis Trouessart (Insectivores, Erinaceidae), n® 1927-246
Coll. Anat. comp. Muséum, de Ta-tsien-lou, province de Setchouen (Chine occiden-
tale'). Actuel. Don de la Mission catholique. Crâne vu par sa face inférieure. —
G. N. X 3 environ.
, Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
— 109 —
Sur la synonymie d’une espèce de Lézard du genre
Typhlacontias.
Par F. Angel.
Dans une intéressante étude ^ parue en 1935, V. Fitz-Simons
a décrit et figuré, d’après 4 exemplaires, une forme nouvelle du genre
Typhlacontias sous le nom de ngamiensis. Dans ce travail, l’auteur
donne un petit tableau de toutes les espèces du genre, connues à
cette époque, en mentionnant les caractères essentiels de chacune
d’elles.
De-onotre côté, nous avions donné, en 1923 la description et les
figures d’un type spécifique nouveau de Typhlacontias sous le nom de
rohani, qui portait à trois le nombre des espèces du genre. Nous en
donnions aussi les particularités distinctives.
Or, l’étude de M. Fitz-Simons ne fait aucune mention du T. rohani,
décrit 12 ans plus tôt, l’auteur n’ayant probablement pas eu connais-
sance de notre travail, bien que le Zoological Record (vol. LXI)
l’ait mentionné. Cet oubli, en lui-même, ne porterait pas à consé-
quence, si nous n’avions pas acquis la conviction que T. ngamiensis
n’est rien autre que T. romani. Nous avons comparé les descriptions
et les dessins de chacun d’eux ; en outre, ayant le type de T. rohani
en mains, nous avons recherché dans la description de l’espèce de
V. Fitz-Simons quelques différences pouvant motiver leur sépara-
tion. Nous n’avons rien trouvé qui nous paraisse digne de les séparer
spécifiquement.
Aussi, nous considérons que T. ngamensis est synonyme de
T. rohani ; celui-ci ayant l’antériorité doit être le seul nom utilisé.
Les deux autres espèces connues, mentionnées par notre collègue
et par nous-même, sont T. punctatissimus Bocage et T. gracilis
Roux.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
$
1. Scientific results of the Vernay-Lang Kalahari Expédition, March to September,
1930, Rept. and Batr. — Ann. Transvaal Mus., vol. XVI, part. II, 1935, p. 374.
2. Mission Rohan-Chabot, 1912-1914, en Angola et Rhodesia. Rept. Paris, 1923.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2 1942.
— 110 —
Un Cyprinidê nouveau, Hemiculter Tchangi, de Chine
Par P.-W. Fang.
(National Research Institute of Biology, Academia Sinica).
Dans un article, « Contribution à l’étude morphologique, biologique
et toxinomique des Cyprinidés du Bassin du Yangtze», M. Tchang
a cité des spécimens de Se-tchuan sous le nom de Barilius alhurnops
Regan. L’un d’eux est conservé au Muséum de Paris; Un nouvel
examen de ce spécimen nous montre qu’il n’appartient pas au genre
Barilius, pas plus d’ailleurs que le Barilius alhurnops Regan du
Yunnan qui, actuellement, est considéré comme une espèce du genre
Anabarilius de Cockerell (1923). Cet échantillon représente une
espèee nouvelle appartenant au genre Hemiculter de Bleeker (1859) :
Hemiculter est caractérisé par une carène située entre les nageoires
ventrales et l’anus. De nombreuses formes à' Hemiculter décrites par
les auteurs, ont l’abdomen tranchant sur toute sa longueur, c’est-à-
dire depuis les pectorales jusqu’à l’anus. Elles doivent être mises
dans le genre Cultriculus de Oshima (1919). Je considère Pseudo-
hemiculter Nichols et Pope (1927), sous-genre de Hemiculter, comme
exactement semblable au genre typique.
Hemiculter Tchangi sp. nov.
Barilius alhurnops, Tchang (non Regan, 1914), 1930, Contr. Etud.
Morph., Biol et Toxin. Cypr. Bass. Yangtze, p. 119.
Un seul échantillon, type, Paris Mus. 34-101 ; provenance :
Se-tchuan, Chine. La caudale est incomplète.
Longueur du corps à la base de la caudale : 148 mm. Hauteur du
corps comprise 5.2 fois dans sa longueur ; longueur de la tête 1.5 fois
et longueur du pédicule caudal 6.5 fois. La hauteur de celui-ci est
comprise 2.1 fois dans sa longueur propre.
Hauteur de la tête comprise environ 1.8 fois dans sa longueur ;
sa largeur 2.2 fois ; longueur du museau 3.3 fois. Le museau est
presque aussi large que long, mais légèrement plus court que haut.
La largeur de l’espace interorbitaire égale la longueur du museau. Le
diamètre de l’œil, contenu 4 fois dans la longueur de la tête, est plus
court que la longueur du museau ; la partie postorbitaire 2.1 fois.
La forme du corps et de la tête de cette espèce est intermédiaire
entre celle de H. leucisculus (Basil) et de H. dispar Peters et H. huma-
nensis Tchang. Son museau est plus court que chez ces deux dernières
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
— 111
espèces et plus long que chez la première. Sa bouche oblique, se
termine au-dessous de la narine postérieure et le maxillaire n’arrive
pas tout à fait à l’aplomb du bord antérieur de l’œil.
1
D. III /7, la 3® épine sans denticulation : A. 3 /Il ; écailles 8 - /50
1 ^
Péritoine brun foncé. Vessie natatoire en deux parties, la deuxième
renforcée par une bande étroite de tissu conjonctif formant plu-
sieurs tours en spirales. Son extrémité pointue, arrive presque à
l’anus. Branchiospines allongées, 6-1-19 sur le 1®^ arc ; leur
longueur comprise environ 1.5 fois dans la longueur des filaments
branchiaux.
Couleur du corps en alcool : Brunâtre un peu argenté, plus ou moins
sombre dans le dos. Il n’y a pas de bande longitudinale. Toutes les
\ nageoires sont immaculées.
Par le caractère de ses branchiospines, cette nouvelle espèce est
apparentée à H. leucisculus (Basil.) plus qu’à H. dispar Peters et
H. hunnanensis Tchang. Ces deux dernières ont leurs branchios-
pines beaucoup moins nombreuses (3 à 4 -b 8 à 9) et rudimentaires.
H. Tchangi est distinct de H. leucisculus par son museau plus
prolongé.
Cette espèce est dédiée à mon collègue M. T. L. Tchang de « Fan
Memorial Institute of Biology » à Pékin, le premier descripteur de
cet échantillon.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
112
Sur un nouvel exemplaire
DE PaRAKUHLIA BoULENGERI Pellegrin 1913.
Par Théodore Monod et Paul Budker.
Le spécimen étudié a été découvert dans la collection de Poissons
du Service Zootechnique à Dakar.
M. CuRAssoN, Inspecteur Général de l’Elevage, a bien voulu
nous autoriser à déposer cet exemplaire intéressant dans la collec-
tion du Muséum
Matériel : 1 spécimen, long, totale 158 mm. (128 -f- 30), hau-
teur 56, tête 40, œil 15, museau 11.
Provenance : Côte Occidentale d’Afrique (localité non définie).
Description : tête 3 1/5 ; hauteur 2 1/5 ; D. XI, 1, 16 ; A. III, 16 ;
P. 16 ; V. 1, 5 ; écailles à spinulation marginale courte, 56 sur la
ligne latérale, 6-7 au-dessus, 13-14 au-dessous ; museau 3 3/5 dans
la tête, œil 2 3/5, maxillaire 2 3/5, interorbitaire 3 3/10, corps ova-
laire comprimé, hauteur maxima au niveau des 6-7 épines de la
première dorsale. Pédoncule caudal sensiblement aussi haut que
' long, sa hauteur minima 2 3/5 dans la tête. Tête à profil supérieur
rectiligne prolongeant le contour dorsal antérieur, écailleuse (sauf
le museau en avant des narines) museau court, 12/5 dans l’œil,
préorhitaire et opercule entièrement inermes. Préopercule finement
denticulé. Œil grand, bord postérieur de la pupille sensiblement
à la 1/2 de la longueur de la tête. Bouche oblique, protractile, une
fossette punctiforme au menton, de chaque côté de la symphyse.
Maxillaire atteignant à très peu de chose près le bord antérjeur
de l’œil. Dents en cardes sur plusieurs rangs aux deux mâchoires ;
vomer tout au plus légèrement rugueux, mais paraissant inerme.
Branchiospines à la partie inférieure du premier arc : 18. Narines
rapprochées, l’antérieure limitée en arrière par une collerette sail-
lante, la postérieure abritant une sorte de caroncule acineuse qui
fait saillie dans la cavité nasale. Interorbitaire 1 1/5 dans l’œil.
Dorsale épineuse commençant juste en arrière de l’origine de la
pectorale ; 5® épine (la 4® incomplète) et 1®^ rayon mou 1 7/10
dans la tête ; épine de la dorsale molle plus longue que l’épine XI ;
2® épine de l’anale égale à la 3® mais un peu plus épaisse, 2 1/5
1. Il se trouve provisoirement à l’Institut Français d’Afrique Noire.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
\
N>
913 ; l’exemplaire étudié,
[G. 3. — Parakuhlia Boulengeri Pellegrin 1913. A, écaille du flanc, au-^ssous de
la ligne latérale. — B, les narines gauches, la postérieure ouverte pour montrer la
caroncule ramifiée interne.
117
dans la tête ; 1®^ et 2® épines médianes, la 3® rejetée légèrement
en dehors du plan sagittal et sur la droite, ce qui fait que, quand
la nageoire est repliée : 1® la 2® épine vient au contact du 1®^ rayon
mou, et 2® la 3® épine reste invisible en vue latérale gauche ; cau-
dale nettement émarginée, 1 3/10 dans la tête ; dorsale molle, anale
et caudale assez fortement écailleuses ; pectorale 1 1/10 dans la
tête atteignant juste la hase de la caudale ; ventrales 13/5 dans la
tête, dépassant à peine l’anus, avec un processus axillaire bien
développé.
Coloration (en eau formolée) ; uniforme, probablement argentée
sur le vivant ; nageoires et parties inférieures plus claires (cau-
dale et dorsale épineuse grisâtres, dorsale molle, anale, pectorales,
ventrales gris-jaunâtres).
Remarques. — ■ Ce Duléidé à pseudobranchie bien développée
est évidemment le Parakuhlia Boulengeri Pellegrin 1913, décrit
sur deux spécimens du Gabon (Baie de Libreville) de 115 et 143 mm.
Pellegrin avait noté dans la diagnose du genre (1914, p. 35) :
« Epines operculaires peu distinctes ». Nous n’en avons pas trouvé
trace sur le présent spécimen, un peu plus grand, il est vrai, que
ceux de Pellegrin. On ne saurait en tous les cas conserver dans
la diagnose du genre le caractère « Opercular spines somewhat
denticulate » (Fowler, 1936, p. 738).
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’Origine animale du
Muséum et Institut Français d’Afrique Noire, Dakar.
BIBLIOGRAPHIE
1913. Pellegrin, J. — Sur un nouveau genre de Centrarchidés du
Gabon. C. R. Ac. Sc., t. 156, pp. 1488-89 [Parakuhlia nov. gen., p. 1488,
P. Boulengeri nov. sp. p. 1489].
1913 a. Pellegrin, J. — Poissons marins de Guinée, de la Côte d’ivoire,
du Dahomey, du Gabon et du Congo. Mission de M. Gruvel (6® note).
Bull. Soc. Zool. Fr., 1913, t. XXXVIII, n® 5, pp. 151-158, [Parakuhlia
nov. gen., p. 156, P. Boulengeri nov. sp., p. 157].
1914. Pellegrin, J. — Missions Gruvel sur la Côte Occidentale d’Afrique
(1905-1912). Poissons. Ann. Inst. Océanogr., Monaco, VI, 4, 1914,
pp. 1-99, 15 ûg., pis [Parakuhlia, pp. 35-36, P. Boulengeri, pp. 36,
pl. II, fig. 5]. •
1936. Fowler, Henry-W. — The Marine Fishes of West Africa. Bull.
Amer. Mus. Nat. Hist., LXX, 1936, 1493 p., 567 figs [Parakuhlia,
p. 738, P. Boulengeri, pp. 738-739, fig. 328, d’ap. Pellegrin].
— 118 —
Observations sur les Labidostommidæ
(1*® série).
Par F. Grandjean.
Les matériaux étudiés proviennent de nombreuses localités fran-
çaises et aussi, pour une très faible part, du littoral algérien (Alger,
Bône) et d’Italie (Toscane, Ombrie). Ils contenaient 4 espèces qui
sont les 3 communes {cornuta Can. et Fanz., luteum Kr., integrum
Berl.) et une nouvelle que je décris plus loin sous le nom de glymma.
J’ai déjà publié quelques-unes des observations aux(Juelles cette
étude a donné lieu {Bull. Mus., 2® série, t. XIII, [1941] p. 537 à 539).
Nomenclature. — L’espèce commune septentrionale a été désignée
le plus souvent, avec raison je crois, par Labidostomma luteum Kr.
Un- doute existe à ce sujet parce que Kramer n’a pas figuré nette-
ment la forte saillie anguleuse que l’espèce commune possède, de
chaque côté, à l’extrémité latéro-antérieure du propodosoma
{Archw Naturg., 45 I, pl. II, fig. 1 a) et que nous connaissons des
espèces qui sont en effet dépourvues de cette saillie.
Rien n’empêche, naturellement, qu’une espèce de Labidostomma
se trouve dans la région explorée par Kramer, c’est-à-dire aux envi-
rons de Schleusingen, et s’accorde mieux que l’espèce commune aux
dessins de cet auteur. Le seul moyen que nous ayons de le savoir,
c’est-à-dire de supprimer le doute radicalement, est de recommencer
l’exploration.
Il me paraît cependant peu probable qu’une telle espèce existe,
car il faudrait qu’elle différât de toutes celles qui ont été vues ou
décrites ultérieurement. Les seules espèces dépourvues de la saillie
latéro-antérieure sont L. integrum Berl., d’Europe, et L. ho'égi
SiG Thor, de l’Afrique australe. Cette dernière n’est pas en cause.
Quant à integrum il est éliminé par le dessin précis que donne Kra-
mer pour la mandibule [l. c., fig. 1 /). Nous y voyons que la dent
terminale du mors fixe qui est du côté para est plus grosse que celle
qui est du côté anti. C’est un caractère de l’espèce commune. Chez
integrum la dent antiaxiale est au contraire beaucoup plus forte que
l’autre.
D’autre part tous les Labidostomma septentrionaux, d’après les
auteurs qui en ont parlé après Kramer (Michael 1880, George
1883, Tragardh 1904, Oudemans 1906, Willmann 1934), c’est-à-
dire tous les Labidostomma provenant des pays au nord des Alpes,
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
119
possèdent la saillie latéro-antérieure et ils paraissent appartenir à
une seule espèce, à l’exception de L. lyra Willm. Cette seule espèce,
que j’appelle ici 1’ « espèce commune », est la même qui domine dans
la France non-méditerranéenne et c’est aussi la seule que j’aie
trouvée au nord du Massif Central.
Dans ces conditions je crois qu’il vaut mieux attribuer l’absence
des saillies latéro-antérieures, sur la figure 1 a de Kramer, à une
erreur, ou plutôt à ce que l’exemplaire dessiné s’écartait du type
moyen, et, admettre que l’espèce commune est L. luteum.
Cette espèce est identifiée souvent avec V Acarus denticulatus de
ScHRANK et désignée par L, denticulatum ou Nicoletiella denticulata.
Pour d’autres auteurs c’est cornuta qui est remplacé par denticulata.
Dans cet exemple, comme dans bien d’autres, il est mauvais d’exhu-
mer les anciens noms qui correspondent à des descriptions insuffi-
santes et sür lesquelles on peut indéfiniment discuter. Je ne ferai pas
intervenir V Acarus denticulatus dans la nomenclature. Pour le même
motif je ne tiendrai pas compte du Raphignathus ruber de Koch,
bien qu’il y ait des raisons plus sérieuses d’identifier cet acarien à un
Labidostomma (Tragardh 1904).
La distinction faite par Sig Thor entre les genres Labidostomma
Kr. 1879 et Nicoletiella R. Can. 1882 est fondée principalement sur
la saillie latéro-antérieure dont je viens de parler. Cette saillie man-
querait chez les vrais Labidostomma. La distinction suppose donc
que le luteum de Kramer n’a pas la saillie et par conséquent n’est
pas l’espèce commune, ou encore que la saillie de l’espèce commune
n’est pas assimilable à la « corne » de cornuta. De toute manière il
me semble que le critérium est incertain ou contestable. La séparation
des deux genres ne paraît avoir eu jusqu’ici d’autre résultat que
d’introduire une nouvelle confusion. Willmann par exemple met
son L. lyra [Mitt. Hôhlen-und Karstforsch., 1934, p. 49 à 53, fig. 9),
dont la saillie latéro-antérieure est identique à celle de l’espèce com-
mune, dans le genre Nicoletiella, tandis que l’espèce commune
décrite par Michael {Journ. Quekett Micr. Club, t. VI, p. 107,
pl. VI, fig. 2), bien qu’elle soit pourvue dè la même saillie très accusée
(et même plus pointue d’après la figure), est classée par Sig Thor
{Tierreich, 56, p. 72) parmi les vrais Labidostomma.
Pour le moment il est difficile de dire s’il y a ou non, entre luteum
et cornuta, des caractères assez franchement distinctifs pour justifier
le genre Nicoletiella. Entre luteum et integrum les différences sont
plus fortes à certains égards mais je crois que le moment de diviser le
genre Labidostomma n’est pas encore venu.
Labidostomma glymma n. sp. - — • Je décris cette nouvelle espèce
d’après un exemplaire unique, ■ femelle, trouvé aux environs de
— 120 —
Menton (Alpes-Maritimes) au mois de mai. Sa longueur est de 540 p.
4# sans les mandibules.
La figure 1, compte tenu des caractères généraux des La6i(fosiomma,
me dispensera d’une longue description. C’est de cornuta que glymma
Fig. 1. — Labidostomma glymma n. sp. — A ( X 175), dorsal. — B et G ( X 1180),
alvéoles des 2 types. — D ( X 1850), famulus du tarse I gauche, vu latéralement. —
E ( X 320), bordure de la grande plaque dorsale dans la région de la pustule ; l’acarien
est orienté latéralement et dirigé à droite ; c. p., carène périphérique ; b. i., bord
inférieur de la grande plaque dorsale. — F ( X 480), mandibule droite, face anti-
axiale. — Sur les figures A et E les pores sont représentés par des points noirs.
se rapproche le plus. Il a les mêmes cornes au propodosoma naais plus
petites.
L’ornementation consiste en bandes alvéolées précises. Sur le dos
la distribution de ces bandes est donnée par la figure 1 A. La bordure
verticale de la grande plaque dorsale porte en outre une bande
étroite, ne comprenant presque toujours que 2 rangs d’alvéoles, qui
121 —
fait le tour complet du corps en arrière. Cette bande marginale
périphérique est représentée figure 1 E, où elle passe sous la pustule.
Elle reste au-dessous de tous les poils latéraux et postérieurs de la
grande plaque, mais uii peu au-dessus du bord inférieur de celle-ci,
c’est-à-dire séparée de ce bord par un intervalle.
D’autres bandes alvéolées semblables aux précédentes se trouvent
dans les régions ventrale et pleurale de l’hysterosoma. Je ne les
décris pas en détail. L’une d’elles longe le bord postérieur du 4® coxi-
sternum. Elle traverse le plan de symétrie. Une autre, qui traverse
également, passe derrière l’ouverture anale. Une 3® contourne en
avant l’ouverture prégénitale mais elle est interrompue dans le
plan de symétrie.
Au menton la région antérieure, devant l’insertion des palpes, est
alvéolée. Il en part de chaque côté une bande en arc, dirigeant sa
concavité en avant et contournant l’insertion.
Tout le reste de la surface est finement strié et costulé, sans
alvéoles. En bordure des coxisternums, sur les volets génitaux et
sur les paraproctaux, on trouve cependant quelques alvéoles, toujours
du type B dont je parle plus loin, et surtout des alvéoles mal formés,
indiqués principalement par l’allure radiée des stries.
Chez L. glymma il y a deux types bien différents d’alvéoles, repré-
sentés par les figures 1 B (type B) et 1 C (type C). Le type B est le
type normal des Labidostommidae. C’est aussi celui d’autres Aca-
riens ( Bimichaelia) . Le type C, que je n’avais pas encore vu jusqu’ici,
est plus spécialisé, car certaines cristules très aiguës pénètrent pro-
fondément dans les alvéoles. Entre elles on voit des cristules plus
petites. L’image d’un réseau polygonal à nervures étroites (en poin-
tillé sur la figure 1 C) se superpose au réseau principal. Cette image se
comporte comme celle d’un réseau négatif. Elle correspond à une
structure dont je remets l’étude à plus tard pour ne pas faire des
coupes dans mon unique exemplaire.
Presque toute la surface alvéolée est du type C. Le type B est celui
des mandibules et de la bande qui borde en avant le propodosoma,
entre les deux cornes. On le retrouve aussi sur l’extrémité latérale,
très saillante dans cette espèce, du pli transversal interbothridique
{p. t. i., fig. 1 A) et sous le capitulum, dans la région du menton qui
se trouve devant l’insertion des palpes.
Le passage d’un type à l’autre se fait rapidement. La bande
arquée du menton est du type C. Les alvéoles de la bosse p. t. i.,
dès que l’on a dépassé le contour apparent latéral, passent au
type C de la bande marginale périphérique.
Dans toute la région dorsale striée, derrière les poils gm de la figure
1 A, le changement de mise au point révèle un réseau polygonal
négatif identique à celui des bandes alvéolées du type C. Les stries
et costules, à la surface, sont affectées faiblement par ce réseau. Elles
— 122 —
sont souvent interrompues ou prennent localement une allure
anguleuse, mais elles n’ont aucune tendance à se disposer perpendi-
culairement aux côtés des polygones, à la différence des cristules des
2 types alvéolés.
La carène périphérique de la grande plaque dorsale (c. p., fig. 1 A,
1 E) est très accusée, surtout latéralement. En arrière elle est moins
étroite et plus arrondie. Le fond du sillon périphérique qui la borde
est jalonné, depuis son origine, derrière la bosse c. t. i., par la limite
antiaxiale ou postérieure des alvéoles dorsaux. Les bandes alvéolées
du type C, sur la grande plaque dorsale (et peut-être partout)
occupent de légères dépressions de la surface.
Il n’y a aucune trace de l’œil antérieur impair (fig. 1 A). En même
temps les yeux latéraux ont totalement disparu (fig. 1 E). La man-
dibule a un mors supérieur fortement denticulé. Les 3 dents distales
sont disposées comme chez luteum mais ont des formes légèrement
différentes. Le mors inférieur est pourvu d’une grosse dent proxi-
male (fig. 1 F). Les lèvres latérales de la bouche sont très étroites
et petites comme chez cornuta. A la base elles n’occupent pas beau-
coup plus du tiers de la largeur du menton.
Aux pattes le caractère le plus remarquable est l’absence d’acan-
thoïdes au tarse III. Au tarse II on trouve au contraire les 3 acan-
thoïdes habituels avec leur disposition dissymétrique. Le famulus
est intéressant par son fruit qui n’est pas prolongé par une pointe.
Toutes les bractées ou barbules sont dirigées dans le même sens,
à l’opposé de l’ambulacre (fig. 1 D).
Labidostomma luteum repetifor n. subsp. — Cette sous-espèce
est surtout reconnaissable à ses pustules multiples. Je l’ai trouvée à
Menton (Alpes-Maritimes) et en Italie (Ombrie). Mes récoltes con-
tiennent beaucoup plus de mâles que de femelles (19 mâles au total
pour 5 femelles). Je choisis Menton pour localité type.
La grande pustule habituelle (fig. 2 C) est remplacée par un groupe
de pustules plus petites disposées comme l’indique la figure 2 F.
Les pustules y sont généralement contiguës. Sur quelques exem-
plaires elles chevauchent un peu, ou elles sont au contraire net-
tement séparées, mais par un très faible intervalle. La plus déve-
loppée est souvent l’antérieuré. Le nombre habituel des pustules est
3 de chaque côté, quelquefois 2, ou 3 d’un côté et 2 de l’autre.
Ce groupe est sur la bordure verticale de la grande plaque dorsale.
En suivant la bordure vers l’arrière on trouve sur elle une autre
pustule, de chaque côté, au niveau de l’intervalle entre le 3® et le
4® poil qui viennent après le poil la de la figure 2 F. Elle serait visible,
dans l’orientation dorsale de la figure 1 A, entre les poils Id et le.
La pustule postérieure est semblable à celles de la figure 2 F.
J’ai noté, comme autres différences avec l’espèce commune, la
— 123
saillie beaucoup moindre de l’angle antérolatéral du propodosoma,
l’échancrure moins marquée du contour apparent, en face de la
bothridie postérieure, la taille plus petite (la longueur, sans les man-
dibules, est 530 à 590 [i. au lieu de 530 â 660 [jl), l’ornementation plus
forte (sur le dos la zone franchement alvéolée se prolonge davantage
en arrière et les zones sans alvéoles sont à stries et costules, non à
points) et le pied très court du famulus.
Fig. 2 — A ( X 930), Labidostomma luteum Kramer ; œil antérieur vu latéralement ;
l’acarien n’est pas horizontal mais assez fortement dressé. — B { X 930), id., œil
antérieur vu de face. — C ( X 400), id., bordure de la grande plaque dorsale dans la
région de l’œil latéral et de la pustule ; l’acarien est orienté à droite, latéralement ;
c. p. et b. i. comme figure 1 E. — D ( X 870), id., coupe optique (horizontale) de la
pustule. — E ( X- 1600), id., coupe optique d’une pore. — F ( X 450), L. l. repetitor
n. subsp. ; comme C ci-dessus. — G ( X 1130), id., coupe optique à travers 2 pustules.
— Sur les figures C et F les pores sont représentés par leur contour superficiel (sous-
épiostracal) en trait plein et par leur contour interne, au fond de l’ectostracum, en
trait ponctué. Sur les figures E, D et G l’epiostracum est hachuré perpendiculaire-
ment à la surface et les 2 couches de l’ectostracum obliquement.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 2, 1942.
9
Les yeux et les pustules. — L’organe qui occupe l’emplacement
d’un œil antérieur, ou d’un naso, atteint sa plus grande taille chez
luteum. Il est assez variable, à la fois quant à sa dimension et quant
à sa forme. Les figures 2 A et 2 B montrent qu’il est entièrement
couvert par les stries et costules de l’épiostracum. Il en est ainsi
chez les autres espèces. Malgré cela et bien que cet organe soit
dépourvu de pigment je crois qu’il faut l’appeler un œil. Des yeux
de ce genre, à divers états de régression, sont très communs chez
les Prostigmata.
Les yeux latéraux donnent plus facilement matière à controverse,
d’abord parce qu’ils sont placés très loin en arrière, dans une région
que l’on est tenté de croire humérale et d’attribuer à l’hysterosoma,
et qu’en outre ils paraissent associés aux pustules. Pour ce dernier
point cependant il est clair que la relation aux pustules n’est que de
voisinage, car les yeux latéraux peuvent manquer totalement sans
que les pustules soient affectées {glymma, fig 1 E).
L’exemple de glymma est intéressant à un autre point de vue
puisque l’œil antérieur manque aussi. Les 3 organes ont été sup-
primés en même temps. C’est un argument pour dire que les deux
organes latéraux sont de la même nature que l’antérieur, et par
conséquent sont des yeux.
Un autre argument est que les 3 organes ont des structures sern-
blables, au moins en ce qui concerne la chitine. J’ai représenté sur
les figures 2 C et 2 F, pour l’œil latéral, les stries et costules de la
surface. En abaissant la mise au point on voit le contour apparent
du grand trou qui est sous l’œil et qui perce largement l’ectostracum.
Je n’ai dessiné ce contour que sur la figure 2 B, pour l’œil antérieur.
Le nombre primitif des yeux latéraux est 4. Ici’une paire manque.
Si l’on admet une analogie avec Sphaerolichus, il faut dire que c’est
la paire antérieure. Je renvoie pour cela à mon travail sur Sphaero-
lichus. L’œil latéral postérieur, dans ce dernier genre d’acarien [Ann.
Sc. nat. Zool., 11® série, t. II, p. 87, fig. 16 B), a le même aspect que
l’œil latéral des Labidostommidae. Je rappelle aussi l’écart par
défaut constaté sur les yeux de Sphaerolichus. Il portait sur l’œil
latéral antérieur [l. c., p, 90) et non sur le postérieur, bien que ce soit
le premier qui ait conservé sa cornée lisse et son pigment coloré. Les
écarts par défaut sont les indices avant-coureurs de la suppression des
organes. Dans l’état de nos connaissances il faut conclure que les
yeux latéraux de Labidostomma représentent les yeux latéraux pos-
térieurs des Acariens à 5 yeux.
La structure chitineuse des pustules est très simple. C’est la même
chez tous les Labidostommidae. Une pustule est une saillie de l’ecto-
stracum percée à son sommet d’un ou plusieurs canalicules et recou-
verte d’un epiostracum continu et décollé. Quand la pustule est
unique, de chaque côté, elle est toujours multiporeuse, c’est-à-dire
~ 125
à nombreux canalicules (fig. 2 C, 2 D). Chez luteum repetitor les pus-
tules sont ordinairement uniporeuses (fig. 2 F, 2 G). On peut les dire
simples. Quelquefois le nombre des canalicules est 2 ou 3. Les orifices
de ces derniers, surtout quand les pustules sont simples, ont des
formes très variées. Ils sont arrondis, ou anguleux, allongés en fente,
coudés, à plusieurs branches, etc. Les pentes de la protubérance
ectostracale peuvent être creusées par des sillons irréguliers et
rayonnants (fig. 2 C). Je qualifie l’epiostracum de continu parce
que je n’ai pu lui voir aucune perforation. Il forme toujours un dôme
en champignon autour de la protubérance ectostracale, mais il ne
la touche pas.
Les pustules sont homologues d’autres organes plus simples, tou-
jours présents chez les Labidostommidae, que l’on peut appeler des
pores. La figure 2 E représente l’un d’eux, qui débouche dans un
alvéole. En comparant cette figure à celle de la pustule uniporeuse
(fig. 2 G) on voit que la différence consiste dans l’absence de saillie
ectostracale et dans ce fait que l’epiostracum n’est pas décollé.
Comme pour les pustules je n’ai réussi à voir aucune perforation dans
l’epiostracum, mais je dois signaler que l’observation m’a paru très
difficile. Elle gagnerait à être vérifiée.
L’homologie des pustules et des pores serait contestable si elle
n’était fondée que sur la similitude des structures chitineuses, mais
nous disposons d’autres arguments. Chez Eunicolina tuherculata les
« tubercules glandulaires » de Berlese sont des pustules. Or ces
tubercxdes sont disposés, d’après la description de l’auteur, mal-
heureusement trop courte, en 2 paires de séries longitudinales, Celles-
si correspondent aux séries de pores que l’on peut voir chez plusieurs
espèces de Labidostomma, chez luteum en particulier; A cet égard
la sous-espèce repetitor réalise un début d’évolution dans le sens
Eunicolina. Plusieurs pores de la série marginale y sont remplacés
par des pustules.
Les pustules sont donc des pores perfectionnés. Nous ne savons
pas à quoi ils servent. Pour aller plus loin il faudrait étudier d’abord
la cytologie des organes qui leur correspondent. Les relations de
ces organes avec l’extérieur ne peuvent s’exercer qu’à travers la
paroi épiostracale, laquelle est d’ailleurs très mince. Les organes
lyriformes sont aussi dans ce cas. Je ne crois pas qu’il y ait homologie
entre les deux sortes d’organes, car la fissure lyriforme ly des figures
1 E, 2 C, et 2 F a des caractères très normaux et elle n’est pas
affectée par les pores et les pustules de son voisinage. Chez integrum,
où les pores marginaux sont portés par une arête spéciale, la fissure
ly reste en dehors de l’arête, à sa place habituelle.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
126
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium
{Moll. Lamellibr)
Par Ed. Lamy.
(suite)
C. RUSTicuM Chemnitz,
Tandis que le véritable C. rusticum de Linné (1758, Syst. Nat.,
éd. X, p. 681)2, aussi de Poli (1791, Test. utr. Sicil., I, p, 116,
pl. XVI, fig. 5), est, sans aucun doute, d’après Bucquoy, Dautzen-
BERG, Dollfus (1892, Moll. mar. Roussillon, II, p. 260), la même
espèce que le C. tuberculatum L., le C. rusticum de Lamarck, qui est
celui de Chemnitz [non L.] (1782, Conch. Cab., VI, p. 201, pl. 19,
fig. 197), constitue une variété du C. edule L. nommée C. Lamarcki
par Reeve (1845, Conch. Icon., pl. VIII, fig. 93)
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve deux cartons
étiquetés C. rusticum d’une écriture ancienne qui n’est pas celle de
Lamarck.
Le 1®^ porte deux individus, dont l’un (34 X 41 mm.) est un
C. rusticum Lk. = Lamarcki Rve., tandis que l’autre (32 X 35 mm.)
est un C. edule L. typique.
Quant au 2® carton, le spécimen qui était fixé sur lui a disparu.
C. EDULE Linné.
Au Muséum de Paris un carton étiqueté C. edule d’une écriture
différente de celle de Lamarck porte deux spécimens (22 X 23 et
20 X 22 mm.) qui appartiennent à la var. Lamarcki Rve. {C. rusti-
cum Lk. [non L.).
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 52) nous informe que le type
du C. edule Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 681) existe toujours
dans le Cabinet Linnéen et qu’il est conforme à la figure donnée pour
cette espèce par Wood (1815, Gener. Conchol, p. 226, pl. 55, fig. 4).
Lamarck admettait comme variété [2] le C. glaucum Bruguière
(1789, Enc. Méth., Vers, I, p. 221), forme très abondante sur les côtes
1. Cf. Ed. Lamy. Bull. Muséum, 2® s., XIII [1941], p. 458 et 561 ; Id., XIV
[1942], p. 63.
2. D’après Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 52), le spécimen étiqueté C. rusticum
dans la collection Linnéenne correspond bien à la figure donnée pour cette espèce par
Reeve (1844, Conch. Icon., pl. III, fig. 16).
3. Le nom de C. Lamarcki a été attribué postérieurement par d’Obbigny (1847,
Voy. Amér. mérid., Moll., p. 591) au C. hrasilianum Lk.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 2, 1942.
— 127
du Languedoc, que Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892 ,
Moll, mar, Roussillon, II, p. 296) pensent être probablement iden-
tique à leur variété quadrata.
G. GROENLANDicUM Chemnitz.
Le C. groenlandicum Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 202,
pl. 19, fig. 198), des mers Arctiques, a pour synonymes le C. eden-
tulum Montagu (1808, Suppl. Test. Brit., p. 29 et le C. horeale
Reeve [non Brod. et Sow.] ^ (1845, Conch. Icon., pl. XXII, fig. 131).
Deshayes (1854, P. Z. S. L., p. 333) a donné le nom de C. Fabricii
à une mutation courte et lourde.
Le C. edentulum Mtg., qui est le jeune du C. groenlandicum, a été
pris parSwAiNsoN (1840, Treatise Malac.,'p.37A) pour type d’un sous-
genre Acardo.
Il y avait déjà un autre C. edentulum Pallas [Mya] (1771, Reise
verschied. Pvoo. Russ. Reichs, pp. 435 et 478), qui appartient à la
famille des Adacnidæ, et c’est par suite d’une confusion des deux
espèces que Hermannsen (1847, Indic. gener. Malacoz., I, p. 3)
a indiqué comme possible la synonymie Acardo Swainson = Adacna
Eichwald.
Enfin il existe un 3® C. edentulum Deshayes (1838, Mém. Soc.
Géolog. France, III, p. 57, pl. 3, fig. 3-6), forme tertiaire de Crimée,
pour lequel A. d’Orbigny (1852, Prodr. Paléont., III, p. 120) a pro-
posé le nom de C. subedentulum.
C. LATUM Chemnitz.
E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr., p. 158) a admis
que le véritable C. latum Born (1780. Test. Mus. Cæs. Vindob.,
p. 48, pl. III, fig. 9 [non 8], d’habitat inconnu, est très probablement,
d’après la description, le C. bullatum Chemnitz (1782, Conch., Cab.,
VI, p. 65) des Indes Occidentales, bien que la figure offre une étroite
ressemblance avec un spécimen usé du C. latum Reeve.
Cette opinion est partagée par J. -G. Hidalgo (1903, Estud. prelim.
fauna malac. Filipinas, II, p. 329) : en outre, celui-ci fait remarquer
qu’il s’est produit une confusion dans le numérotage des figures de
la planche III de Born ; c’est la figure 9 (et non 8) qui doit corres-
pondre au C. latum.
Quant au C. latum de Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 197,
pl. 19, fig. 192-193) et de Reeve (1844, Conch. Icon., pl. IV, fig. 21),
c’est, pour Smith et Hidalgo, le C. setosum Redfield (1846, Ann.
1. Le C. horeale Bhoderip et Sowerby (1829, Zool. Journ., IV, p. 368 est le
C. ciliatum O. Fabr. = C. islandicum Chemn.
128
Lyc. JNat. Hist. New-York, IV, p, 168, pl. XI, fig. 1 a-c), des Philip-
pines et de la Nouvelle-Galles du Sud (1918, Hedley, Journ. a.
Proc. R. Soc. N. S. Wales, LI, p. 22)
Sur un carton de la collection du Muséum de Paris, dépourvu de
toute étiquette ancienne, deux individus (31 X 46 et 27 X 26 mm.)
de cette espèce de Chemnitz sont indiqués comme ayant été déter-
minés C. latum par Lamarck.
C. CRENULATUM Lamarck.
Deshayes (1835, in Lamarck, An. s. vert., 2® éd., VI, p. 407) a
reconnu que le C. crenulatum Lamarck, figuré par Delessert (1841,
Rec. Coq. Lamarck, pl. 11, fig. 5 a-b-c), est une variété du C. edule L.
D’après Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll. mar.
Roussillon, II, p. 293), cette forme n’est ni le C. crenulatum Reeve
(1845, Conch. Icon., pl. XX, fig. 112), ni la var. crenulata Jeffreys,
qui est la var. helgica de Malzine = ohtrita Locard.
C. ExiGuuM Gmelin.
Le C. exiguum a été basé par Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII,
p. 3255) sur une figure de Lister (1685, Hist. Conch., pl. 317, fig. 154).
Cette espèce habite l’Océan Atlantique (depuis le Finmark jus-
qu’au détroit de Gibraltar) et la Méditerranée.
Elle avait été communiquée par Leach à Lamarck, qui la possé-
dait dans son Cabinet personnel.
C. MiNUTUM Lamarck.
Le type de cette espèce, qui est mentionnée de l’Australie occi-
dentale par Hedley (1916, Prelim. Index Moll. West. Austral.
Journ. R. Soc. West. Austral., I, p. 14), devrait, d’après Lamarck,
exister dans la collection du Muséum de Paris, où il avait été rap-
porté du Port du Roi George, probablement par Péron (1803) : mais
ce spécimen n’a pu être retrouvé.
C. ROSEUM Lamarck.
Le type du C. roseum Lamarck appartenait au Cabinet de De-
FRANCE
1. D’après Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 389), le C. setosum Tryon
[mn Redfield] (1872, Amer. Journ. of Conchol., VII, p. 260) du golfe de Californie
est le C. quadragenarium Conrad (1837, Journ. Acad. Nat. Sc. Philad., VII, p. 230,
pl. 17, fig. 5).
- 2. Le nom C. roseum avait été déjà employé par Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI,
p. 154, pl. 14, fig. 147-148) pour une forme rattachée par Lamarck comme variété à
son C. Junoniæ.
129 —
Rômer (1869, Conch. Cab., 2® éd., p. 34) était d’avis que cette
espèce de la Manche reste énigmatique.
D’après Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1898, Moll. mar.
Roussillon, II, p. 803), c’est le C. nodosum Turton (1822, Conch.
Insul. Brit., p. 186, pl. 13, fig. 8).
G. scoBiNATUM Lamarck.
Le type de cette espèce devrait, d’après Lamarck, exister au
Muséum de Paris, mais il n’a pu être retrouvé.
Bucquoy, Dautzenberg, Dollfus (1892, Moll. mar. Roussillon,
II, p. 273) identifie ce C. scobinatum Lk. au C. papillosum Poli
(1791, Test. utr. Sicil., I, p. 56, pl. XVI, fig. 2-4), espèce de l’Atlan-
tique (depuis la Manche jusqu’au Sénégal) et de la Méditerranée, bien
caractérisée par sa forme arrondie, aussi haute que large, et son
ornementation consistant en côtes lisses, garnies de tubercules obtus
régulièrement disposés.
Laboratoire de Macologie du Muséum.
(à suiore).
1. D’après Daix (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 388), le C. pictum Dunker
(1861, Maïak, Blatt., VIII, p. 37), espèce soi-disant des Antilles, établie sur une coquille
achetée chez un marchand avec une étiquette de provenance fausse, est probablement
une variété du C. papillosum Poli d’Europe.
I
130
Notes sur les Veneridæ {Moll. Lamellibr.)
DE Quoy et Gaimard
Par E. Fischer-Piette et Ed. Lamy.
Quoy et Gaimard (1835, Voy. « Astrolabe », Zool., vol. III, pp. 521-
535, Atlas, pl. 84) ont décrit un certain nombre de Veneridæ : les
types de ces espèces sont conservés au Muséum national de Paris et
leur examen a permis les identifications suivantes.
Venus costata Q. et G. = Protothaca (Tuangia) crassicosta
Desh. (p. 521, pl. 84, fig. 1-2).
Dix individus de cette espèce ont été rapportés de Nouvelle-
Zélande par Quoy et Gaimard : leur taille varie de 48 X 39 à 19 X
44 mm.
T. Iredale (1915, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., XLVII,
p. 496) a établi que le nom français « Vénus à grosses côtes », donné
à cette espèce (1833, Voy. « Astrolabe », Atlas, p. 84, fig. 1-2) a été
latinisé en V, crassicosta par Dèshayes (1835, in Lamarck, Anim.
s. çert., 2® éd., VI, p. 373) antérieurement à la traduction V. costata
proposée par Quoy et Gaimard (1835, t. III, p. 521)
Cette espèce, classée par Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc.
London, XI, p. 83) dans le genre Protothaca Dall, 1902 (dont le type
est V. thaca Mol. == Dombeyi Lk.), a été prise par Marwick (1927,
Trans. a. Proc. New Zealand Inst., LVII, p. 623) pour type d’un
nouveau sous-genre Tuangia.
Venus zelandica Q. et G. = Chione (Austrovenus) Stutchburyi
Gray (p. 522, pl. 84, fig. 5-6).
Cinq individus de cette espèce ont été rapportés de Nouvelle-
Zélande par Quoy et Gaimard : leur taille varie de 51 X 45 à 34 X
30 mm.
Cette forme est une coquille Néo-Zélandaise et, d’après Hedley
(1916, Journ. R. Soc. West. Austral., I, p. 17), c’est par erreur que
Quoy et Gaimard l’ont signalée également du Port du Roi George
( Nouvelle- Hollande) .
1. L’appellation V. costata avait d’ailleurs été déjà employée pour deux espèces
difïérentes par Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3291) et par Chemnitz (1795,
Conch. Cab., XI, p. 226, pl. 202, fig. 1975).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
131 —
Ainsi que l’indique Suter (1913, Man. New Zealand Moll., p. 987),
le nom de V. zelandica Q. et G. ^ (tombe d’ailleurs en synonymie de
V. Stutchhuryi Gray (1828, in Wood, Ind. Test. Suppl., p. 5, pl. 2,
fig. 4) 2,
Cette espèce était rangée par Suter parmi les Chione dans le sous-
genre Timoclea Brown, 1827.
Elle a été prise par Finlay (1927, Trans. a. Proc. New Zealand
Inst., LVII, p. 470) pour type d’un genre Austrovenus, que Mar-
wicK (1927, ihid., LVII, p. 620) rattache comme sous-genre à Chione
Megerle von Mühlfeldt, 1811.
Venus aspera Q. et G. = Tapes (Amygdala) puniceus Desh.
(p. 524, pl. 84, fig. 3-4).
Le type unique mesure 33 X 23 mm.
Cette espèce de Nouvelle-Guinée (Port Dorey) est voisine du
T. oariegatus HANLEY,mais elle possède une coquille moins transverse
avec sommets plus antérieurs ; par ses macules brunâtres disposées en
fascies rayonnantes sur la région antéro-médiane et en chevrons sur
la partie postérieure, elle paraît pouvoir se rapporter àla forme figurée
par Rômer (1871, Monogr. g. « Venus », II, p. 76, pl. XXVI, fig. 2 c)
comme étant l’espèce des Philippines distinguée sous l’appellation
de T. puniceus par Deshayes (1853, P. Z. S. L., p. 10), qui a attribué
ce nom aux figures 134-135 de Sowerby (1853, Thés. Conch., II,
p. 696, pl. CLI).
Venus crassa Q. et G. = Tawera spissa Desh.
(p. 525, pl. 84, fig. 7-8).
Les types de cette espèce de Nouvelle-Zélande consistent en deux
individus (mesurant respectivement 28 X 23 et 27 X 23 mm.)
accompagnés de cétte étiquette : « Vénus épaisse ».
T. Iredale (1915, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., XLVII,
p. 495) a établi que l’épithète « épaisse » a été latinisée en spissa
par Deshayes (1835, in Lamarck, Anim. s. oert., 2® éd., VI, p. 373)
antérieurement à la traduction crassa admise par Quoy et Gaimard ;
il existait d’ailleurs déjà un Venus crassa Gmelin (1791, Syst. Nat.,
ed. XIII, p. 3288).
Tandis que Suter (1913, Man. New Zealand Moll., p. 991),
Jukes-Browne (1914, Proc, Malac. Soc. London, XI, p. 81) et
1. Il ne faut pas confondre ce V. zelandica Q. et G avec le Dosina zelandica Gray
(1835) = oblonga Gray (1843), qui est un Antigona et qui a été pris par Finlay
(1927) pour type d’un nouveau genre Dosinula.
2. Venus Dieffenbachi Gray (1843) et Chione Macleayana T. Woods (1879) sont
également des synonymes.
~ 132 —
Iredale ont classé cette espèce dans le sous-genre Chamelea Môrch
(qui a pour type V. gallina L.), Marwick (1927, Trans. a. Proc.
New Zealand Inst., LVII, p. 613) l’a prise pour type d’un nouveau
genre Tawera.
A ce F. spissa Desh., E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger »
Lameïlihr., p. 131) et IredAle ont réuni le V. mesodesma Q. et G.,
que SutEr regarde eomme une espèce distincte, à laquelle ü rattache
le V. oiolacea Q. et G. à titre de sous-espèce.
Venus intermedia Q. et G. — Paphirus Largillierti Phil.
(p. 526, pl. 84, fig. 9-10).
Cette espèee de Nouvelle-Zélande est représentée par deux échan-
tillons, mesurant respectivement 55 X 40 et 33 X 27 mm.
Le plus grand porte à son intérieur cette inscription : « Nouvelle-
Zélande, Vénus oi’ulée Lk., qui a des rapports par la forme et les
stries seulement avec la virginale d’Europe ; toujours blanche ; les
sillons longitudinaux sont fortement marqués et traversés par
des stries fines ; la tache bleue peut être encore un caractère ; à
figurer ou non »
Le plus petit spécimen (qui est l’individu figuré) est accompagné de
cette étiquette : « Venus intermédiaire, intermedia (entre Vanomale
et la galactite) »
Suter (1913, Man. New Zealand Moll., p. 995), qui range cette
espèce dans la section Ruditapes Chiamenti (= Amygdala Rômer)
du genre Paphia Bolten (= Tapes Megerle von Mühlfeldt),
lui donne, avec raison, pour synonyme Venus Largillierti Philippi
(1849, Abbild. Conch., « Venus », p. 60, pl. IX, fig. 3), dont le nom
doit être adopté (en raison de l’existence antérieure d’un Venus
intermedia Marcel de Serres, 1829) et qui a été pris par Finlay
(1927, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., LVII, p. 471) pour type
d’un nouveau genre Paphirus.
D’après Marwick, (1927, ibid., LVII, p. 633), il semble bien que
le Tapes fagabella Deshayes (1853, Cat. Brit. Mus. « Veneridæ »,
p. 182) est une forme jeune de ce Paphirus Largillierti.
1. Le Venus ovulæa Lk. a pour type au Muséum de Paris, comme l’a reconnu Des-
hayes (1835, in Lamahck, Anim. s. vert., 2® éd, VI, p. 361), une coquille roulée et en
partie décolorée, qui n’est qu’un jeune individu de Tapes (s. str.) turgidus Lk.
Le V. virginea Lk., des mers d’Europe, est le Tapes ( Polititapes ) rhomboides Pen-
NANT.
2. Le V. anomala Lk. paraît, d’après l’examen des types, pouvoir être identifié au
Tapes fahageïla Desh., de Nouvelle-Zélande, Tasmanie et Nouvelle-Galles du Sud.
Le Ÿ. galactites Lk. est un Püllastra d’Australie.
— 133 —
Venus australis Q. et G. = Dosinia (Austrodosinia) histrio
Gmel. (p. 528, pl. 84, fig. 11-12).
Le type (ayant un diamètre de 24, mm.) est accompagné d’une
étiquette manuscrite de Quoy ainsi libellée : « Vénus australe qui
n’est pas la rugosa »
Cette espèce a été rapportée, avec raison, par Philippi (1844,
Abhild. Conch., « Cyiherea », p. 172) au genre Artémis Poli [= Dosinia
ScoPOLi] ; Reeve (1850, Conch. Icon., « Artémis », pl. VI, fig/ 33 a-c)
l’a identifiée au VeutUs exoleta oariegata Chemnitz (1784, Conch.
Cab,, VII, p. 23, pl. 38, fig. 407), nommé V. histrio par Gmelin
(1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3287), et cette synonymie a été con-
firmée par Rômer (1862, Monogr. G. « Dosinia », p. 33).
D’après Quoy et Gaimard, cette espèce aurait habité probable-
ment la Nouvelle-Zélande ou la Nouvelle- Hollande : ce Dosinia
(Austrodosinia) histrio Gmel. est largement répandu dans l’Océan
Indo-Pacifique et se trouve notamment en Australie [Queensland]
(1909, Hedley, Mar. Fauna Queensland, Austral. Assoc. Ado. Sc.,
p. 348).
Venus nitida Q. et G. = Eumarcia fumigata ,Sow.
(p. 529, pl. 84, fig. 13-14).
Les types de cette espèce de Van Diemen (Hobart-Town), qui
consistent en un individu complet (25 X 19 mm.) et une valve droite
(19 14 mm,), sont accompagnes d une étiquette ainsi libellée .
« Vénus de Van Diemen, V. polie nob. » : ceci explique comment,
postérieurement à Quoy et Gaimard, le carton qui porte ces échan-
tillons a été étiqueté V. polita Q. et G., cette épithète étant celle que
l’on trouve dans la diagnose, alors qu’en fait les auteurs ont employé
le terme nitida. *
A cette espèce [figurée également par Sowervy (1853, Thés.
Conch., II, p. 738, pl. CLVIII, fig. 139-140) sous le nom de V. polita
Quoy], dont l’intérieur est d’un orangé très clair, a été identifié avec
raison par Hedley (1918, Journ. a. Proc. R. Soc. N. S. Wales, LI,
p. 24) le Venus fumigata Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 737,
1. Le Venus rugosa orienialis Chemnitz (1782, Conch. Cab., VI, p. 308, pl. 29,
fig. 303), nommé V. rugosa par Gmelin (1791, Syst. Nat., ed. XIII, p. 3276) et V.rigida
SoLANDER mss. par Dillwyn (1817, Descr. Cat. Rec. Sh., I, p. 164), n’appartient pas
aux Dosinia, mais constitué, dans le genre Antigona Schumacher, le type du sous-
genre Ventricola Rôrner. C’est une espèce Américaine, trouvée dans l’Atlantique
(depuis la Floride jusqu’à Rio-Janeiro) et également dans le golfe de Californie. Mais,
dans la collection du Muséum de Paris, un spécimen déterminé par Lamarck porte une
mention erronée, d’après laquelle il aurait été rapporté de Nouvelle-Hollande par
Péron (1803).
— 134 —
pl. CLIX, fig. 152-155) = V. lævigata Sowerby {ibid., p. 378,
pl. CLIX, fig. 156-158) 1.
Cette coquille, rangée par Jukes-Browne (1914, Proc. Malac.
Soc. London, XI, p. 88) dans le genre Marcia H. et A. Adams, 1857
{non Warlow, 1833,) a été prise pour type d’un nouveau genre
JSumarcia par T, Iredale (1924, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XLIX,
p. 211), qui a adopté pour elle le nom de V. fumigata, en raison de
l’existence antérieure d’un V. nitida Derance, 1828.
Venus denticulata Q. et G. = Tawera spissa Desh.
(p. 530, pl. 84, fig. 15-16).
Les types de cette forme supposée par Quoy et Gaimard être
de Nouvelle-Hollande ou de -Van Diemen, consistent en trois indi-
vidus mesurant respectivement 22 X 17, 21 X 17 et 19 X 15 mm. :
ils sont accompagnés' d’une étiquette ainsi libellée : « Vénus denti-
culée : avoisine V aphrodina, sans l’être »
Hedley (1904, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXIX, p. 195)
a suggéré que cette espèce, en raison de la large zone marginale d’un
brun violacé existant à l’intérieur, paraissait être le Chione (Timo-
clea) gallinula Lamarck.
Mais chez ce gallinula la coquille est subtronquée postérieurement
et les côtes saillantes forment des lamelles plus ou moins crénelées
en dessous, tandis que chez le denticulata la coquille est ovale en
arrière et les côtes sont obtuses sans crénelures.
Par suite, on doit considérer comme bien plus exacte l’opinion de
Sowerby (1853, Thés. Conch., II, p. 719, pl. CLVI, fig. 92-98), qui,
sous le nom de V. spurca ®, réunit le V. denticulata aux Venus crassa,
mesodesma et violacea de Quoy et Gaimard, qui sont des Chamelea.
Venus mesodesma Q. et G. = Tawera spissa Desh.
(pl. 532, p. 84, fig. 17-18).
Le type de cette espèce, qui, d’après Quoy et Gaimard, aurait
habité la Nouvelle-Hollande ou la Nouvelle-Zélande, consiste en un
individu, mesurant 20 X 16 mm., accompagné de cette étiquette :
« Vénus mesodesme : a des rapports avec la florida, sans l’être » *.
1. J. -R. Le b. Tomlin (1923, Proc. Malac. Soc. London, XV, p. 312) a identifié
également au F. nitida Q. et G. les Tapes faba et arctica de Reeve.
2. Le Venus aphrodina Lk. appartient, dans le genre Marcia H. et A. Adams, au
sous-genre Katelysia Rômer : cette espèce, voisine du F. scalarina Lk., s’en distingue
par le fait que ses nombreuses côtes concentriques sont serrées au lieu d’être espacées.
3. Cette espèce composite a été signalée de Tristan da Cunha (Atlantique méridional)
par E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr., p. 131), tandis que dans les P. Z.
S. L. de 1835 (p. 23) Sowerby indiquait Valparaiso comme habitat pour ce F. spurca :
ce nom a été conservé par Wm. Dall (1909, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 268)
à une coquille Chilienne correspondant à la figure 97 du Thésaurus.
4. Le Venus florida Lk., qui est le F. læla Poli (non L.), représente une mutation de
a var. catenifera Lk. du Tapes (Polititapes) aureus Gmelin, d’Europe.
— 135 —
Un 2® exemplaire rapporté par Quoy et Gaimard a pour dimen-
sions 18 X 14 mm.
Cette forme Néo-Zélandaise, à intérieur violacé et à bords internes
denticulés, a été classée dans le sous-genre Chamelea Môrch par
SuTER (1913, Man. New Zealand Moll., p. 991), qui lui identifie le
Murcia scansites Rômer (1860, Maïak, Blàtt., VII, p. 161).
Il pensait que le V. spissa Desh. = crassa Q. et G. ne correspond
pas à de vieilles coquilles épaissies de ce V. mesodesma : car le rapport
entre l’épaisseur et la longueur est de 0,66 chez spissa, aussi bien dans
les jeunes individus que chez les adultes, c’est-à-dire que la coquille
serait globuleuse ; par contre, chez mesodesma elle serait assez com-
primée, ce rapport variant entre 0,45 et 0,36 ; de plus, la lunule
.aurait également une forme différente : grande, ovale et striée chez
spissa, elle serait étroite et lancéolée chez mesodesma.
Au contraire, E.-A. Smith (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr.,
p. 131) Iredale (1915, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., XLVII,
p. 495) et Marwick (1927, ibid., LVII, p. 617) ont réuni les deux
formes et, ce semble, avec raison.
Venus violacea Q. et G. = Tawera spissa Desh.
(p. 533, pl. 84, fig. 19-20).
Le type, conservé au Muséum national de Paris avec son étiquette
originale, mesure 20 X 16 mm. et présente intérieurement une large
zone marginale violacée.
SuTER (1913, Man. New Zealand Moll., p. 992) considère cette
coquille de Nouvelle-Zélande comme étant une sous-espèce du
V. mesodesma : c’est donc encore une forme à réunir au V. spissa
Desh = crassa Q. et G.
Venus oblonga Gray = Dosinula oblonga Gray.
Bien qu’ils n’en aient fait aucune mention, Quoy et Gaimard ont
rapporté de Nouvelle-Zélande cinq individus de Yenus oblonga Gray,
qui ont des dimensions variant de 44 X 38 à 35 X 28 mm.
Cette espèce a été nommée par Gray en 1835 (m Yate, Account
New Zealand, App., p. 309) Dosina zelandica et en 1843 {in Dief-
FENBACH, Traoels N. Zealand, II, p. 249) Dosina oblonga.
Oliver (1923, Proc. Malac. Soc. London, XV, p. 185) considérait
le V. oblonga comme une espèce distincte du zelandica, auquel il
identifiait le V. crebra Hutton.
Au contraire, pour Finlay (1927, Trans. a. Proc. New Zealand
Inst., LVII, p. 470) et Marwick (1927, ibid., p. 608, pl. 44, fig. 118,
119, 121), l’appellation V. oblonga Gr. est synonyme de V. zelandica
Gr. et s’applique aux coquilles oblongues, tandis que le nom crebra
— 136
Hutt. peut être conservé pour les coquilles subtrigones chez les-
quelles les sommets 'sont plus larges et plus proéminents, la lunule est
plus large, les lamelles concentriques ne sont pas si saillantes et si
régulières, et le bord dorsal descend en avant plus rapidement.
Iredale (1915, Trans. a. Proc. New Zealand Inst., XLVII [1914],
p. 495) a adopté le nom spécifique zelandica Gray, malgré l’existence
du Venus zelandica Q. et G., parce que les deux espèces appartien-
nent à des genres différents.
Mais il doutait de l’exactitude de la position générique admise par
Jukes-Browne (1914, Proc. Malac. Soc. London, XI, p. 73), qui
classait cette espèce parmi les Antigona Schumacher et plus parti-
culièrement dans les Ventricola Rômer.
Et, en effet, Finlay (1927, loc. cit., p. 470) a pris V. zelandica =
ohlonga pour type d’un nouveau genre Dosinula.
Tapes elongatus Q. et G. = Tapes (Polititapes) exsertus
Rômer.
Les collections du Muséum national de Paris renferment une seule
valve [gauche] (mesurant 21 X 14 mm.) d’une coquille accompagnée
de cette étiquette de Quoy : « Cythérée alongée nob., qui ressemble un
peu à la Venus florida Lk. de la Méditerranée ».
Le carton sur lequel est fixé cet échantillon porte une inscription
plus récente : « Tapes elongatus Q. et G., Nouvelle- Hollande ».
Cette espèce n’est pas mentionnée dans le travail de Quoy et
Gaimard : elle nous paraît pouvoir être assimilée à la forme Néo-
Calédonienne que Rômer (1872, Monogr. g. « Venus », II, p. 112,
pl. XXXVIII, fig. 1-1 c) a décrite sous le nom de Tapes exserta et
dont il signale la ressemblance avec plusieurs variétés du T. florida
Lk.
Venerupis brevis q. et G.
■ (p. 534, pl. 84, fig. 21-23).
Quoy et Gaimard ont signalé de Van Diemen (Hobart Town)
un Venerupis brevis qui, par son contour quadrangulaire et sa sculp-
ture consistant surtout en lamelles transversales, rappelle le V.
crenata Lk.
Le type de cette espèce, pour lequel ils Indiquent une taille attei-
gnant 22 X 18 mm., n’existe plus dans les collections du Muséum
de Paris.
Par contre, on y trouve un spécimen de Venus crenata Lk. (mesu-
rant 31 X 27 mm.) que ces mêmes voyageurs ont rapporté du Port
Western).
137
Venerupjs diemenensis Q. et G. — ^ Venerupis grisea Lk.
(p. 535, pl. 84, fig. 24-26).
Les collections du Muséum de Paris renferment trois coquilles
rapportées par Quoy et Gaimard qui les ont étiquetées : « Vénérupe
crénelée de Van Diemen » : elles correspondent d’ailleurs à la descrip-
tion de leur Venerupis diemenensis et il nous paraît probable que le
plus petit de ces spécimens (qui mesure 19 X 15 X 10 mm.) [1922,
Journ. de Conchyl., LXVII, p. 302, pl. III, fig. 11] ^ est le type de
cette espèce subtrigone, renflée, épaisse, violette intérieurement,
jaunâtre extérieurement, ornée de côtes rayonnantes, croisées par
des stries transversales peu marquées.
Ultérieurement une main inconnue a attribué à ces échantillons le
nom de « Venerupis grisea Lamarck » ^.
L’examen des spécimens qui, dans les collections du Muséum, sont
indiqués comme étant les types du Venus grisea Lk permet d’ac-
cepter l’opinion que les coquilles de Quoy et Gaimard ci-dessus
mentionnées puissent être assimilées à cette espèce de Lamarck.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Les deux autres échantillons nnt sensiblement la même taille : 24 X 16 mm.
2. Un autre carton, étiqueté également Venus grisea Lk. = Venerupis diemenensis
Q. et G., porte deux spécimens mesurant respectivement 25 X 19 et 23 X 17 mm.
Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ :
Lobülaria KÜKENTHALI N. SP.
Par Andrée Tixier-Durivault.
1937. Alcyonium digitulatum, G. Stiasny (pars). Révision des Collec-
tions H. Michelin. II. Catalogue raisonné des Alcyonides, Gorgonides,
Zoanthides et Pennatulides. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., s. 2, t. IX, n° 6,
p. 392. •'
Diagnose : Colonie encroûtante à capitule à peine plus élevé que
le pied. Surface lobulaire restreinte à petits lobes rapprochés, irré-
guliers et partiellement subdivisés.
Fig. 1. — Colonie de Lobülaria Kükenthali n. sp.
A : vue de dessus.
B : vue de profil.
Spiculés de taille moyenne (0,08 mm. à 0,10 mm. de long). Dans
la base du cœnenchyme, sclérites en forme d’haltères à nombreuses
protubérances irrégulières accolées les unes aux autres. Dans la por-
tion lobulaire éléments squelettiques différents, à verrues peu nom-
breuses et peu proéminentes.
Couleur de la colonie à sec : brun jaunâtre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 2, 1942.
139
Description : un exemplaire incomplet conservé à sec.
a) colonie : La colonie, de forme irrégulière, est encroûtante et
recouvre une partie de son support (Hexacoralliaire) ; en effet, sa
surface lobulaire est répartie en deux masses, séparées l’une de l’autre
par une courte portion basilaire dénudée. Ce spécimen (fig. 1, A, B),
de petites dimensions, mesure 35 mm. de long, 30 mm. de large et
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
10
140
20 mm. de haut : son pied, atteignant de 7 à 12 mm. de hauteur, ne
porte pas de polypes tandis que son capitule, allant de 6 à 10 mm. de
haut, présente des lobes irréguliers, dressés, plus ou moins aplatis à
leur sommet, partiellement subdivisés, serrés les uns contre le&
autres.
— 143 —
b) spiculés du cœnenchyme : Les éléments squelettiques de la base
de la colonie affectent la forme générale d’une haltère à col plus
ou moins haut parfaitement délimité. Les plus gros de ces spiculés
(fig. 2, a) ont 0,102 mm, de longueur, 0,071 mm. de largeur de sphère
terminale et 0,048 mm. de largeur de col. De tels sclérites possèdent
des masses terminales arrondies couvertes de protubérances. Ces
tubercules, de tailles variées et de contours irréguliers, accolés les
uns aux. autres, donnent aux sphères de l’haltère un aspect bosselé.
Dans d’autres spiculés le col est plus bas et plus étroit, les protubé-
rances plus considérables mais moins nombreuses (fig. 2, b, c ;
fig. 3, a). Enfin quelques éléments squelettiques à col nettement
allongé présentent des verrues plus ou moins volumineuses (fig. 2, d ;
fig. 3, 5, c, d).
La zone mésogléenne sous-ectodermique possède un grand nombre
de spiculés d’aspect très différent de ceux de la base de la colonie.
Les uns, de taille assez considérable : 0,086 mm. de long, 0,044 mm.
de largeur de tête et 0,026 mm. de largeur de col, ont des protubé-
rances arrondies à leurs deux extrémités (fig. 4, a, b). Les autres, plus
petits, ont des surfaces terminales plus ou moins bosselées (fig. 5, a,
b, d, e, /, g, i, /) et mesurent 0,063 mm. de long et 0,023 mm. de large.
Certains de ces sclérites, enfin, de taille moindre, possèdent des con-
tours sinueux (fig. 5, h, l, m, n, o, p), tandis que quelques-uns d’entre
eux présentent une zone centrale claire (fig. 5, c, k).
c) polypes : La conservation des colonies à l’état sec est tout à fait
défavorable pour l’examen des polypes, aussi ne pouvons-nous
apporter aucune précision à leur sujet. D’après l’étude d’un grand
nombre d’espèces, nous supposons que les sclérites de la figure 5
appartiennent à ces polypes, sans toutefois définir leur exacte répar-
tition.
Couleur : L’exemplaire à l’état sec a une couleur brun jaunâtre.
Localité : Collection Michelin conservée au Muséum : 1 colonie
provenant de la Mer Rouge.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 144 —
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie
Lxxvii. — Plantes de collecteurs divers
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
La présente liste comprend presqu’exclusivement des plantes de
l’Herbier Vieillard conservées à l’Institut botanique de Caen ^ qui
n’ont pas encore été citées.
Comme je l’ai déjà signalé à plusieurs reprises, Vieillard mettait
souvent le même numéro à des échantillons provenant de localités
différentes, parfois récoltées à plus de dix ans d’intervalle, et qu’il
pensait appartenir à la même espèce ; de plus, ses plantes n’ont été
collées qu’assez récemment, si bien que nombre d’étiquettes ont été
interchangées sans qu’il soit souvent possible de retrouver à quelles
plantes elles se rapportent. Il ne faut donc pas s’étonner si des
numéros et des localités déjà citées pour une espèce se trouvent l’être
à nouveau pour une espèce et même un genre tout différents.
Clematis glycinoides DC. — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 48 in
Deplanche), Balade Canala [Vieillard 48).
Tetracera scandens Danik. — Canala [Vieillard 56 pro parte).
Hibbertia Baudouinii Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie [Pan-
cher 241), Mt Mou [Vieillard 2213).
H. Deplancheana Bur. ex Guillaum. — Dore [Vieillard 67), Wagap
(Vieillard 66 bis pro parte), Poume [Deplanche).
H. dissitiflora Bak. f. — En mélange avec Koé [Vieillard 69) et Yaté
[Vieillard 69).
H. lucens Brong. et Gris. — Canala [Vieillard 61, 67), Wagap [Vieil-
lard 66 ter pro parte), Vohprès Gatope [Vieillard 65 bis pro parte),
Gatope [Vieillard 65 ter pro parte).
H. lucida Schltr. ex Guillaum. — M* Dore (Lecard) M* Humboldt
( Lecard ) Canala ( Lecard) .
H. Pancheri Briq. — Canala [Vieillard 60), Wagap [Vieillard 1 bis),
[Vieillard 56, 57 in Deplanche).
H. pulchella Schltr. — Koé [Vieillard 69 pro parte), Lifou [Deplanche
42).
H. rubescens Vieill. ex Guillaum. — Nouvelle-Calédonie [Pancher
194 B).
1. Tous mes remerciements à M. le professeur Moreau et à M. Le Testu, conserva-
teur de l’herbier pour la communication de l’Herbier Vieillard.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
145 —
H. trachyphylla Schltr, — Nouvelle-Calédonie {Pancher 3), M* Dore
{Vieillard 69) ,Mt Dore, Canala {Vieillard Ql), Yaté {Vieillard 69
pro parte).
H. Vanierei Beauvis. — Nouvelle-Calédonie (Baudouin), Wagap
{Vieillard 1 ter, 57).
Polyalthia nitidissima Benth. — Nouvelle-Calédonie {Labillardière) .
Oxymitra obtusata Baill. = Richella obtusata Baill. mss. • — • Uvaria
Balansæ Baill. mss. = U. crassifolia Vieill. mss. = Anona anisata
Jeanneney (nomen) — vallée de la Tiouaka à Wagap {Vieillard
2158).
Flores foliis delapsis axillares, pedicello 1,5 cm. longo, sepalis 3, 3 mm. .
longis, usque ad medium coalitis, petalis exterioribus 3, maximis (kcm. X
I, 5 cm.), ovato-elongatis , apice acutis, hasi unguiculatis, coriaceis, in
utraque pagina pilis appressis, brunneis, sparsis, interioribus 3, pyramidali
connatis, triangulari-acutis, 1 cm. longis, in utraque pagina, appresse
dense argenteo pilosis, staminibus connectwo ultra loculos incrassaio trun-
cato, carpellis oo abunde rufo pilosis, stigmate glabro, erecto.
U varia ? Baillonii Guillaum. — Gatope {Vieillard 2287).
*ü. dumetosa Vieil!, mss.
Frutex dumetosus, 50-60 cm.-l m. altus, valde ramosus, densus, patulus-
ramis brunneo velutinis, foliis ovato-lanceolatis (4-7 cm. X 1,5 cm.), sessi,
libus, basi cordatis, apice acutis, supra sat sparse puberulis, Costa densius-
subtus dense brunneo velutinis, Costa subtus prominente, nervis inconspi,
cuis. Flores singuli, axillares, pedicello 1 cm. longo, brunneo velutino, sepa-
lis 3, triangularibus , 1 cm. longis, brunneo sericeis, petalis exterioribus 3,
divergentibus, ovato triangularibus, 4 mm. longis, planis, in utraque pagina
brunneo velutinis, interioribus 3, similibus, divergentibus, intus basi exca-
vatis, in utraque pagina, fossula excepta, brunneo velutinis, staminibus ohpy-
ramidalibus, connectivo ultra loculos incrassate truncato, carpellis semi-
ovoideis, villosis, stigmate asymmetrice incrassato. Fructus valde juvéniles
ovoidei, sessiles, brunneo velutinis.
M* Februng, à Gomonen près Gotope {Vieillard 2288).
Xylopia Pancheri Baill. — Canala {Vieillard 22S^).
X. Vieillardii Baill. ■ — Wagap {Vieillard 95).
L’échantillon : Balade {Vieillard 94) ne paraît pas être un Xylopia
mais plutôt un U varia ou un Melodorum, mais est dépourvu de fleurs.
Stephania Forsteri A. Gray. — Touho {Vieillard 2289).
Hypserpa macropoda Diels. • — Ounia {Vieillard 1384 pro parte)
Canala {Vieillard 1384).
H. neo-caledonica Diels. • — • Lifou {Deplanche 62). « Emezi ».
H. Vieillardii Diels. — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 1384 in Pan-
cher), Ounia {Vieillard 1284 pro parte).
Pachygone loyaltiensis Diels. — île des Pins {Le Rat 127).
Je ne vois guère de différence avec P. Vieillardii Diels.
— 146 —
P. tomentella Diels. — Wagap, Touho {Vieillard 101).
Oceanopapaver neo-caledonicum Guillaum. — Cap Deverd {Deplanche
226, 253).
Nasturtium sarmentosum Schinz et Guillaum. — Wagap, Gatope
(Vieillard 102).
Coronopus integrifolius Spreng. — ■ Lifou {Vieillard).
Capparis artensis Montr, var. angusta Guillaum. — Gomonen près
Gatope {Vieillard 2293).
C. neo-cuZedomca Vieill. ex Schltr. — Nouméa {Vieillard 24 et sans
numéro).
Xylosma Pancheri Guillaum. — Canala (Deplanche) , Cap Deverd
(Deplanche 107 a, 164).
Pittosporum Baudouinii Brong. et Gris. — Gatope {Vieillard 2327).
* P. collinum Guillaum. sp. nov.
Frutex, ramis cylindricis, rufo-lanuginosis, foliis 3-tim sub verticillatis
vel alternis, lanceolato-spathulatis (9-17 cm. X 3,5 cm.), basi longe attenuatis,
apice obtusis rotundatisve, margine tenuiter undulatis, supra cito glabres-
centibus, subtus rufo lanuginosis 'ôel tarde glabrescentibus, nervis immersis,
petiolo robusto, A-2, 5 cm. longo, rufo lanuginoso. Flores apice ramulorum
densissime fasciculati, sessiles, sepalis liberis, circa 5 mm. longis, auguste
lanceolatis, intus glabris, extra rufo lanuginosis, corollæ glaberrimæ parte
tubulosa sepalis vix longiore, segmentis 5, petalis auguste ellipticis, 4 mm.
longis, marginibus recurvis, apice obtusis, staminibus glabris, brevibus
(3 mm.), filamentis complanatis, basi dilatatis antheris sagittatis, apice
apiculatis, basi excisis, filarnentis æquilongis, ovario ovoideo, dense rufo
lanuginoso, stylo...
Gatope"'= collines boisées {Vieillard 2319).
* P. croceum Guillaum. sp. nov.
Frutex, 2 m. altus, ramis cylindricis, glaberrimis, foliis dense subverticil-
latim confertis, spathulatis (5-8 cm. X 1,5-2, 5 cm.), apice rotundatis, basi
in petiolum vix distinctum cuneatis, valde coriaceis, nervis venisque in
utraque pagina distinctis. Flores crocei, apice ramulorum fasciculati, brac-
teis auguste lanceolatis, margine ciliolulatis, pedicello circa 5 mm. longo,
sepalis ovatis, 2 mm. longis, ad medium fissis, glabris, petalis liberis, spathu-
latis, 1 cm. longis, staminibus petalis vix brevioribus, stigma superantibus,
filamentis basi complanatis, antheris basi sagittatis, filamentis 3-4-pZo
brevioribus, ovario ovoideo, rufo hirsuto, in stylum breviorem, glabrum,
subito contracto, stigmate capitato.
Montagnes de Gomonen près Gatope {Vieillard 2310).
P. dzumacense Guillaum. — Wagap {Vieillard 2329).
P. gracile Panch. ex Brong. et Gris {Vieillard 10, Deplanche in Vieil-
lard 2307), Canala {Vieillard 2306 his). Balade {Vieillard 864), baie
de Tupiti {Deplanche 509), île de Tupiti {Vieillard 2306), Gatope
(Vieillard 23()8),
— 147 —
P. lifiiense Guillaum, ■ — {Vieillard 2325), Canada (Vieillard).
P. Pancheri Brong. et Gris. — (Vieillard 2312), Païta, île des Pins
(Vieillard 88).
P. paniculatum Brong et Gris. — Wagap (Vieillard 72).
P. pouehoense Guillaum. ■ — (Deplanche 45).
L’échantillon : colline de Poindalou près Gatope [Vieillard 2317)
a les feuilles bien plus grandes, atteignant 30 X 5,5 cm. avec un
pétiole long de 7 cm.
P. scythophyllum Schltr. — [Deplanche 275), Canala [Vieillard 92),
Balade [Vieillard 91).
P. suberosum Panch. - — (Vieillard 2328), Nouméa [Vieillard 77),
Canala [Vieillard 2326) : Canala : sur la route de Nakéty [Vieillard
2324), île des Pins [Vieillard 86, 87).
P. sylvaticum Guillaum. — [Pancher), Montagnes de Moraré sur la
routé d’Ounia [Vieillard 2316).
P. Vieillardii Brong. et Gris. ■ — Wagap : vallée de la Tiouaka
[Vieillard 70, 71), Balade [Vieillard 72).
*Silene gallica L. — Nouméa (Pancher).
* Stellaria media Cyrill. ■ — Nouméa, île Nou (Pancher).
* Portulaca lutea Soland. ex Forst. (nomem) Seem. (descript.). — La
présence de cette espèce est indiquée par Vieillard [Ann. Sc. nat.
Bot., 4® sér., XVI, p. 70) et par Jeanneney [Noua. Caléd. agr.,
p. 98) ; il semble que ce soit à cette espèce que se rapporte l’échan-
tillon Lifou : Chépénéhé [Balansa 1754) qui a de grosses tiges
charnues atteignant 1 cm. de diamètre. Les nœuds ne présentent
pas de poils ainsi que le dit Seemann [Fl. Viti, p. 9) contrairement à
ce qu’affirme F. B, H. Brown [Fl. south. Polyn. III, p. 78) ; les
feuilles charnues atteignent 2,2 cm. X 2 cm. La plante serait
vivace suivant Balansa.
P. oleracea L. — Lifou : Chépénéhé [Balansa 1755).
P. quadrifida L. — Ile Nou [Pancher in Deplanche 405).
Jeanneney (l. c.) a encore indiqué un P. flaaa qui serait distinct de
P. lutea : il est impossible, faute d’échantillon, de savoir ce que
c’est. Le même auteur a encore signalé en Nouvelle-Calédonie les
Talinum crassifolium, flaaum et patens : le dernier y existe réelle-
ment, retrouvé par Dàniker ; T. crassifolium est synonyme de
T. triangulare qui n’a jamais été récolté en Nouvelle-Calédonie
et qu’a-t-il pu appeler T. flaaens ? Ce binôme n’existe pas.
Hypericum gramineum Willd. — Wagap [Vieillard 172).
Montrouzieria caulifloria PI. et Tr. • — Sans localité [Pancher 182).
M. Gabriellæ Bail!. ■ — Koé, Moraré [Vieillard 2368), base du M*
Humblodt [Balansa 2364), versant S. du M* Mou [Balansa 2760).
M. rhodoneura Schltr. • — Baie de Prony [Le Dentu in Brousmiche),
Canala [Vieillard 180), Couaoua [Vieillard 180), entre Louis et
Ounia [Balansa 553, 553 a).
148
C’est aussi à cette espèce et non au M. sphæroidea qu’appartient
l’échantillon : Mou {Vieillard ISO).
M. sphæroidea Panch. ex PI. et Tr. — M, spheræeflora Panch. in
Panch. et Seb. — Ganala {Vieillard 188-181), Poume {Vieillard
2367), bords de la Couvelée, près de Koé {Balansa 1376), Ganala
{Balansa 365 a).
M. verticillata PI. et Tr. ■ — ■ Sans localité (Mueller), Yaté {Pancher
158), M* Humblodt {Balansa 2368, 3611).
Garcinia australe Montr.
La description {Mém. Acad. Sc., Bell. Lett. Arts Lyon, X, p. 188,
1860) est très incomplète et, dans les herbiers de Montrouzier, en
dehors de G. Puât, seul le G. pedicellata y est représenté (cfr.
Guillaumin et Beauvisage Sp. Montrouz. p. 5), serait-ce cette
espèce ? Dans l’affirmative, le nom de Montrouzier aurait la prio-
rité. Cependant Montrouzier distinguait cette espèce de Clusia
pedice/Zafa puisqu’il citait aussi cette dernière {l. c., p. 175).
G. Hennecartii Pierre ex Schitr. (^nomem).
Les échantillons : Montagne de Thio {Lecard, VIII et sans n®),
Domhéa au-dessus de Koé {Balansa 596 b) [et non 576 h, comme
le dit Vesque (Monogr. Phan., VIII, p. 361)] que Pierre (in herb.)
a appelé de ce nom, ne me paraissent pas distincts de Garcinia
vitiensis Vieill. in herb. = Discostigma oitiensis Panch. et Seb.
(1874) non Discostigma vitiensis A. Gray (1854) = Garcinia vitien-
sis Seem. ni peut-être de ce que Vieillard (in herb.) a appelé
G. elegans Vieill. : Wagap (Vieillard 2360).
L’échantillon : Nouvelle-Calédonie et île des Pins {Pancher 160)
rapporté aussi par Pierre à son G. Hennecartii est identique à
Ganala {Vieillard) pentes du M^ Koghi {Pancher) que Vieillard
. (in herb.) appelle G. affinis Vieill. et qui est peut-être distinct de
Wagap {Vieillard 2364) qu’il appelle G. laurina Vieill.
G. neglecta Vieill. = G. corallina Vieill. ex Schltr. • — Sans localité
{Deplanche 110 et sans n°), e-Whommii)), Ganala {Balansa 2390),
baie de Prony {Balansa 598), Messioncoué {Balansa 1938), M* Mi
{Balansa 1275).
Seemann {Fl. Viti., p. 10, 1865) a signalé en Nouvelle-Calédonie
la présence des G. sessilis Seem., des îles Fidji, qui y serait repré-
senté par l’échantillon : (Anderson). Je n’ai pas vu l’échantillon,
mais il est vraisemblable qu’il se rapporte à G. neglecta.
G. pedicellata Seem. — G. Mungotia Deplanche ex Pierre = Clu-
sianthemum coriaceum Vieillard.
Le n® 2366 attribué par Vesque {l. c., p. 418) à Pancher est, en
réalité : {Deplanche in Vieillard 2‘àQG).
G. Puât Guillaum. nom. nov. = G. Pancheri Pierre (1883) =
Clusia Puât Montr. (1860) = Discostigma corymbosa Pancher
— 149 —
et Seb. (1874) non Discostigma corymhosa Wall (1828). Balade
[Vieillard 176) « Mou ».
C’est ce que Vieillard (in herb.) a nommé C. Vieillardii : Wagap,
Pouébo [Vieillard 176), Pouébo [Deplanche 272) mais qui est
différent de G. Vieillardii Pierre qui a les feuilles très épaisses.
Ce que Vieillard a appelé (in herb.) G. Lenormandii : Wagap
[Vieillard 177-178), Pouébo [Vieillard 177), Balade [Vieillard 178)
ne paraît être qu’une variété ou une forme à feuilles lancéolées et
semblablement atténuées au sommet et à la hase. C’est aussi au
G. Puât Guillaum., var. Lenormandii Guillaum. qu’appartient
l’échantillon : sans localité [Vieillard 703), Balade [Vieillard
à l’ouest de Messioncoué [Balansa 1839), embouchure du Dothio
[Balansa 3487), au-dessus de Téné près Bourail [Balansa 1286).
Il semble que ce que Vieillard (in herb.) a appelé G. Deplan-
chei : Lifou (Deplanche 260 in Vieillard 2365) se rattache à cette
espèce.
*C. virgaia Vieill. mss.
Frutex, ramulis nigris, suhteretihus, foliis rigidis, tenuiter coriaceis, lan-
ceolatis (2,5-4 cm. X 1,3 cm.), apice basique acutis, venis immersis, in petio-
lum 2-3 cm. longum attenuàtis ; floribus minimis, sessilibus, 3-nis, bracteis
oi’ato-triangularibus, sepalis hemisphæricis, interioribus minoribus, petalis
crassiusculis, ovatis, sepalis interioribus æquilongis, staminibus thecis
discretis, parallelis, pistilli rudimento 0.
Wagap : bois des montagnes (Vieillard 2362, 2).
Jeanneney [Nouv. Caléd. agric., p. 114) a signalé en Nouvelle-
Calédonie un Clusia macrocarpa « Panch. » ; en l’absence de tout
échantillon et description, il est impossible de savoir ce que c’est,
mais il est certain que ce n’est pas le C. macrocarpa Spreng.
Calophyllum caledonicum Vieill. ex PI. et Tr. = C. montanum Vieill.
ex PI. et Tr. • — Pouébo : chemin de Bondé [Deplanche 162), Balade
[Vieillard 174).
C. Inophyllum L. — Bégions sud (Raoul).
Strasburgeria robusta Guillaum. nom. nov. = Montrouzieria rohusta
Vieillard ex Panch. et Seb. (1874) = Straburgeria calliantha Baill.
(1876). — Sans localité [Pancher 613).
Microsemma ci/iaris (Baill.) Guillaum. — [Vieillard 905).
M. salicifolia Labill. form, — Tiaré (Deplanche 266), Wagap
[Vieillard 2342, 2343 ?)
* Malvastrum spicatum A Gray. — Sans localité [Deplanche 421),
Balade [Vieillard 153-154) ; île aux Lapins près de Nouméa, sub-
spontané [Balansa 434).
Anoda parviflora Cav. — Bondé [Vieillard 134).
Sida rhomhifolia L. • — • Nouméa [Deplanche in Vieillard 140, Vieillard
140 a, Balansa 3601).
* Ahutilon auritum G. Don. — Sans localité [Pancher, Germain),
— 150 ~
Nouméa {Balansa 3604), Tchiaor (Balansa 3134), îles de Toni et
Nui {Deplanche 415, 429), île des Pins Le Rat 90).
A. grai’eolens W. et Arn, — (Plancher), Witoé {Vieillard 138),
Gatope {Vieillard).
A. indicum Sweet. ■ — Gatope {Vieillard 137), Lifou {Deplanche in
Vieillard 137).
Hibiscus Abelmoschus L. — {Deplanche 201), Partout {Vieillard 123).
H. diversifolius Jacq. — Saint-Vincent {Vieillard 128).
H. Rosa-sinensis L. — Partout {Vieillard 122), « Balenda » à Lifou.
H. tiliaceus L. — {Vieillard 124 bis), Gatope {Vieillard 124 bis).
La Malvacée signalée par Vieillard sous le nom indigène de
« Maniti » {Ann. Sc. nat. Bot., 4® sér., XVI, p. 75) et qui serait le
« Chou canaque n des Européens, est certainement un Hibiscus,
peut-être VH. Manihot. Partout et quelquefois cultivé, Balade
{Vieillard 126), Canala, Wagap {Vieillard 129).
Thespesia populnea Cav.' — Balade {Vieillard 125), Gatope {Vieillard
2337), Voh {Vieillard 2338).
Gossypium taitense Parlât. — Nouméa {Vieillard 130 bis), Gatope
{Vieillard 130, Deplanche 219).
Le SUrculia acerifolia Jeanneney {Nouv. Caléd. agric. p. 110)
n’est certainement pas le S. acerifolia Hemsl., plante du Mexique,
et très probablement ni le S. acerifolia A. Cunn. ni le S. incana
Benth. ; son S. longifolia (l. c.) n’est pas davantage le S. longifolia
Vent., de l’Afrique tropicale, qui est le Cola acuminata Schott
et Endl. ; en l’absence de descriptions et d’échantillons, il est
impossible de savoir ce que c’est.
S. austro-caledonia Hook. f. — M* Koghi {Pancher 282, Vieillard
2346), Canala {Vieillard 2346), Wagap {Vieillard 2347).
*S. scheffleræfolia Guillaum. sp. nov.
Arhor 15 m. alla, folis glaberrimis, palmatim compositis, petiolo valido,
usque ad 25 cm. longo, foliolis 9, lineari-lanceolatis (16-20 cm. X 4,5-5 cm.),
subpergamentaceis, apice rotundatis leoiterque emarginatis, hasi cuneatis,
nerois numerosis a venis reticulatis parum distinctis, petiolulo 2-2,5 cm.
longo. Inflorescentiæ ad apicem confertæ, 10-14 cm. longæ, racemosæ vel
angustissime paniculatæ, dense stellato rufo pilosæ“ funiorse, bracteis
ooatis, 5 mm. longis, intus extraque dense fulvo pilosis, deinde glabrescentibus,
perianthii lobis 5, ooatis, iubo 1 mm. longo vix longioribus, extra dense, intus
sparse stellato pilosis, ad apicem intus marginibus elevato erosis, : andro-
photo periantho vix breviore, antheris 5, columna vertice pilosula, 2-plo
brevioribus, thecis parallelis.
Port boisé {Pancher 235), Mont Koghi {Pancher 235).
Waltheria americana L. — Sans localité {Lahaie 1403, 1459, Pancher
690 ; Deplanche 422), île aux Lapins près de Nouméa {Balansa 435),
Balade {Vieillard 153) ?, Lifou {Deplanche in Vieillard 152).
151
L’éboulement de la Colline de Clermont {Oise)
Par René Abrard,
PROFBSSBUR AU MuSÉUM.
L’éboulement de Clermont, survenu en avril 1939, et qui a eu son
écho dans la presse, est un fait rare dans le Tertiaire du bassin de
Paris, où la sub-horizontalité des couches n’est guère génératrice
d’accidents de ce genre ; il s’est produit au point où la route natio-
nale n® 31, de Paris à Reims, coupe le pied du flanc oriental de la
colline à la cote 62,30, quelques mètres avant le pont sur lequel elle
franchit la voir ferrée pour atteindre le hameau de Pont-de-Paris,
à 400 m. environ au S.-E. de la station.
En juillet 1939, lors d’une visite de Paul Lemoine, dont le rapport
est resté inédit, l’éboulement s’étendait de la route à la partie basse
du cimetière situé à la cote 80 environ, soit sur une longueur de 78 m.,
et sur une largeur atteignant 40 m. ; il avait détruit un grand garage
et menaçait une maison contre laquelle arrivaient les terres en
mouvement ; il était nécessaire de retirer ces dernières qui recou-
vraient en partie la route nationale.
J’ai eu l’occasion de l’étudier en avril 1941, où malgré l’exécution
d’un drain de ceinture sur une moitié du pourtour de l’accident, la
situation s’était beaucoup aggravée ; la maison menacée était
emportée et il devenait difficile de maintenir la route dégagée, les
terres mobiles l’envahissant de plus en plus ; par ailleurs, la propa-
gation vers l’amont avait entraîné l’éboulement du cimetière sur une
süperficie de 300 mètres carrés.
Les terrains éboulés comprennent des paquets d’argiles à lignites,
des sables et des blocs de grès.
Constitution géologique. — La constitution géologique de la colline
de Clermont est, de bas en haut, la suivante :
— Campanien supérieur ; craie blanche à Belemnitella mucronaia, visible
dans la tranchée du chemin de fer en contre-bas de la route ;
— Thanétien : sables de Bracheux blancs, épais de 7 m., (cotes 62 à 69)
— Sparnacien : à la base, argiles plastiques panachées ; au sommet
argiles ligniteuses avec lentilles sableuses et gréseuses, surtout à la
partie supérieure. Épaisseur ; 9 m. (cotes 69 à 78) ;
1. Ces sables ne se voyaient que sur 2 m. d’épaisseur, mais des forages asséchants
exécutés à l’amont immédiat de la limite de l’éboulement, les ont traversés sur 7 m.,
ce qui démontre que, antérieurement au glissement de 1939, les argiles sparnacieimes
avaient coulé sur eux.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
— 152 —
Guisien : sables de Cuise plus ou moins argileux avec rares « têtes de
chats » à la base ;
- — Lutétien : Calcaire grossier inférieur, formant le couronnement de la
colline.
La constitution du Sparnacien mérite de retenir l’attention ;
en 1939, Ri Soyer a pu relever les deux coupes suivantes :
1° Près du mur éboulé du cimetière :
CuiSIEN
a) Sables jaunes fins, rubéfiés, com-
pacts (eau à 2 m. 50).
Sparnacien
b)
c)
d)
e)
/)
g)
Marne argileuse noire à lignites ....
Argile verdâtre un peu sableuse,
avec à la base un lit de nodules
gréseux à végétaux et un füet de
sable rouge
Deux bancs ligniteux séparés par
un filet sableux '. . .
Argile grise
Grès à végétaux
Argile noirâtre, visible sur
3 m. 00 environ
0 m. 30
0 m. 80
0 m. 20
0 m. 40
0 m. 15
0 m. 50
2° Sous le mur du cimetière dont on retrouvait un pan au sommet
de Péboulement :
h) Marne blanchâtre compacte 0 m. 30
i) Marne argileuse panachée verte et
noire 0 m. 20
/) Sable gris et rouge, lignites 0 m. 02 à 0 m. 10
h) Sable rouge et gris, visible sur 0 m. 30
Les terrassements effectués pour l’établissement du drain de
ceinture, qui pénètre dans la partie supérieure du Sparnacien,
m’ont permis d’observer la présence d’argiles ligniteuses et de sables
à Cyrena cuneiformis Fèr., Melanopsis huccinoidea Fér, Melania
inquinata Defr., Tympanotonus funatus Mantell, T. turris Desh.
et de lentilles gréseuses, renfermant, tantôt des empreintes végétales
et tantôt à l’état de moules, Cyrena cuneiformis, Tympanotonus
funatus, T. turris.
Niveaux aquifères. — Le Sparnacien est donc, comme il est très
général dans la région, constitué pour la plus grande partie, par des
alternances de couches imperméables et de couches perméables, le
sommet présentant un niveau marneux, et la basé une assise d’argile
panachée assez épaisse On doit donc s’attendre à trouver des
niveaux aquifères à la base des Sables de Guise et dans chaque inter-
calation sableuse du Sparnacien.
1. Cette alternance de couches sableuses et argilo-mameuses ressort également de la
coupe donnée par Graves d’un puits de Clermont (Essai sur la Topographie géognos-
tique du département de l’Oise, Beauvais, 1847. Voir p. 248).
— 153 —
La nappe de la base des Sables de Cuise est décelée par le fait que
les puits du cimetière rencontrent tous l’eau à 2 m, 50 de profondeur,
au-dessus de la marne noire qui marque le début du Sparnacien. Son
débit est assez difficile à apprécier ; le drain de ceinture fournissait
en février 1941, 4 à 5 litres à la minute, soit 5 m® 7 à 7 m® 2 en
24 heures. Il faut tenir compte du fait que ce drain pénètre dans les
assises sparnaciennes supérieures également aquifères, de sorte que
le débit de la nappe de la base du Cuisien est très inférieur à ces
chiffres.
Les lentilles sableuses du Sparnacien provoquent des suintements
en différents points, et leur débit paraît assez voisin de celui du
drain. Il est cependant à noter, qu’après évacuation des eaux de ce
dernier, le débit observable au pied de l’éboulement n’était que de
1 litre par minute, environ.
Tous ces débits apparaissent comme très faibles ; ils sont en rapport
avec le peu d’étendue du périmètre d’alimentation qui, les couches
plongeant vers le S.-S.-E., n’est constitué que par la partie N de la
colline.
Quant aux Sables de Bracheux, ils sont en ce point tout à fait
secs, l’assise d’argile de la base du Sparnacien ne permettant pas
l’arrivée de l’eau per descensum, leur surface d’affleurement sur la
partie N. de la colline étant par ailleurs beaucoup trop réduite pour
permettre une infiltration appréciable des eaux.
Causes de V éboulement. — La tranchée du chemin de fer entame
l’extrême base de la colline jusqu’à 0 m. 50 en moyenne au-dessus
du contact Craie-Sables de Bracheux. L’établissement de la route
nationale n® 31 dans son tracé actuel a coupé les Sables de Bracheux
et la base du Sparnacien ; il y a un certain nombre d’années, un
éboulement peu important s’est produit, immédiatement au S.-E
du point atteint en 1939 ; il est maintenu par un mur de soutène-
ment percé de barbacanes qui n’ont d’ailleurs jamais fonctionné,
vraisemblablement par suite de colmatage.
La situation déjà dangereuse par suite de la rupture de la pente
naturelle de la colline, assez abupte, a été très aggravée du fait de la
construction d’une maison et d’un garage, qui, pour s’encastrer dans
le coteau, ont nécessité d’importants abattements de terrain, mettant
à nu le Sparnacien sur une hauteur de plusieurs mètres, et rendant
indispensable l’établissement de murs de soutènement.
Ces faits, et les considérations exposées plus haut, relatives à la
constitution du Sparnacien et à l’allure des niveaux aquifères dans
sa masse, permettent de dégager les causes de l’accident qui paraît
bien dû à la mise en charge des eaux dans la partie inférieûre du
Sparnacien, mise en charge résultant de l’arrêt de l’écoulement nor-
mal des eaux, provoqué par les murs de soutènement ; l’ensemble du
154 —
complexe argilo-sableux a ainsi acquis une grande plasticité qui a
permis sa mise en mouvement. Peu de temps avant l’accident, le
propriétaire du garage avait remarqué des suintements continus
au pied du mur adossé au Sparnacien, et ne pouvait plus fermer la
porte de son poulailler déjà déformé par la pression du talus.
Le niveau aquifère du contact Sables de Cuise-Sparnacien n’est
pas intervenu, comme cause de l’accident, puisqu’il se trouvait au-
dessus de la crête du talus, mais il a ensuite contribué à imprégner la
masse éboulée, dont les pluies ont ensuite augmenté la mobilité.
Les mesures envisagées par les services compétents consistent en
une fixation à l’amont du front de l’éboulement par l’établissement
d’un voile filtrant ou d’un drain circulaire, et en l’assèchement par
forages drainants de la masse éboulée après reprise par elle d’une
pente naturelle, l’eau devant être absorbée par la Craie. Au début de
1942, après l’exécution d’un certain nombre de ces forages, dont
quelques-uns profonds de 31 à 33 m., ont été situés près du drain de
ceinture, sur le sol en place, aucun nouveau mouvement de terrain
ne s’était produit.
— 155 —
Épidémie due a un Bacille Paratyphique B observée
DANS UN ÉLEVAGE DE COBAYES
Par Ach. Urbain, J. Nouvel et M.-A. Pasquier.
A la fin du mois de juillet 1941, on observe une mortalité anormale
dans un élevage contenant 150 cobayes (135 femelles et 15 mâles).
Un matin on trouve trois cadavres, cinq le lendemain, dix le sur-
lendemain. Un local contigu est contaminé et cinq jours plus tard
la mortalité sévit dans une troisième loge située dans un autre bâti-
ment, mais dans laquelle les animaux sont soignés par la même per-
sonne qui s’occupe des malades.
Il est important de signaler qu’un élevage de souris blanches de
150 femelles environ, partageait le local où l’épidémie est apparue la
première, chez les cobayes, et que cet élevage avait été lui-même
auparavant, atteint d’une épidémie assez importante
Les animaux se trouvaient sur une litière de paille de blé renouve-
lée chaque semaine. A cette occasion le sol de la cage était lavé et
désinfecté à l’eau javelisée. L’alimentation se composait de luzerne
sèche et d’un mélange de grains (avoine et millet) et de son mélassé
à 20 % environ. Les cobayes avaient continuellement à leur dispo-
sition de l’eau potable.
*
¥ ^
Les signes cliniques sont peu accusés : les animaux de l’effectif
contaminé mangent peu, maigrissent et ont le poil terne et générale-
ment souülé autour de l’anus. Les excréments sont mous, diarhéti-
ques, ou au contraire durs et réunis en chapelets par un mucus bril-
lant. La soif est intense mais la fonction respiratoire n’est pas modi-
fiée. On observe encore sur certains sujets une démarche anormale
caractérisée par une paralysie de l’arrière-main ; les malades semblent
sauter pour se déplacer au lieu de prendre alternativement appui sur
chacun de leurs membres postérieurs.
A l’autopsie, on note une congestion généralisée de tous les organes
abdominaux : foie, reins, rate. L’intestin grêle et parfois le gros
intestin sont aussi fortement hyperhémiés.jChez certains sujets, ces
organes sont recouverts d’un exsudent fibrineux, blanc grisâtre.
Le poumon est normal, les plèvres présentent cependant de nom-
breuses ecchymoses. Le tissu conjonctif sous-cutané est parsemé de
plaques hémorrhagiques. Le sang est noir, incoagulé.
1. Un germe Gram négatif avait été isolé du sang du cœur des animaux ayant suc-
combé à l’infection ; son étude n’avait pas pu être entreprise.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 2, 1942.
— 156 —
L’ensemencement de divers produits pathologiques : sang du coeur,
liquide péritonéal, cerveau, moelle osseuse, prélevés à l’autopsie des
animaux, a toujours fourni, en culture pure, un germe Gram négatif,
dont nous avons fait l’étude bactériologique complète.
Caractères du microbe. — A l’état frais, ce microbe est peu mobile.
Il mesure 2 à 3 p. de long sur 1 /2 p. de large. Il ne pren(J pas le Gram.
Coloré au bleu de méthylène ou à la fuchsine diluée, il montre un
espace clair au centre. On rencontre fréquemment dans les cultures
des éléments réunis par deux, bout à bout. Il ne présente pas de
spores.
Il pousse à la température du laboratoire et résiste à 0° et à 52*^.
Sa température optima de culture est de 37°. Le chauffage à 70° le
tue en une demi-heure.
Il donne une réaction franchement alcaline en quelques jours. Le
P H du milieu de culture passe de 7,4 à 8,5.
Cultures. — En bouillon Martin, ce germe se développe abondam-
ment, donnant en 10-12 h. un trouble uniforme du milieu avec des
ondes moirées. Après 48 h., une légère collerette apparaît à la sur-
face du milieu.
Sur gélose, les colonies sont transparentes, bleuâtres et luisantes.
Il pousse avec abondance sur bouillon-sang et gélose-sang, sans
hémolyse. Il ne se développe pas en sérum liquide de cheval ou sur
sérum coagulé.
En piqûre, sur gélatine, il donne une culture maigre, sans liqué-
faction.
Sur pomme de terre, il fournit une culture épaisse et jaunâtre.
Sur gélose au sous-acétate de plomb, le noircissement est rapide, par
suite d’un abondant dégagement d’H2S.
Sur gélose glucosée au rouge neutre, le virage se manifeste au bout de
36 h. ; la fluorescence est complète en 48 h. ; il produit peu de gaz.
Le lait n’est pas coagulé.
Le lait tournesolé vire au rose en 48 h. La teinte bleue réapparaît
' en 3 ou 4 jours.
En eau peptonée, glucosée, lactosée et maltosée,'û. pousse en dégageant
des gaz. Il ne produit pas de gaz en eau peptonée saccharosée.
Il attaque les sucres suivants : glucose, glycérine, lévulose,
xylose, galactose, arabinose.'
Les géloses tournesoZée^additionnées de lactose, maltose et mannite
virent au rouge en 24 h., mais la teinte bleue réapparaît le 2° jour.
La saccharose, l’amidon et la dextrine ne sont pas attaqués.
En gélose Veillon, il cultive dans toute la profondeur du milieu
avec un dégagement abondant de gaz.
Ce germe est agglutiné à 1. p. 5.000 par un sérum anti-paratÿ-
phique B, préparé expérimentalement.
Action pathogène. — Des souris blanches inoculées avec une culture
en bouillon Martin de 24 h., sous la peau à la dose de 1 /lO® de cent,
cubes, meurent en 3 jours ; le germe inoculé est retrouvé dans les
organes ; le sang du cœur donne une culture positive.
Le cobaye qui reçoit 1 /4 de cent, cube d’une culture en bouillon
de 24 h., dans le péritoine, succombe en 48 h. ; 1 /2 cent, cube de la
même culture, injecté sous la peau, provoque la mort du cobaye en
3-4 jours. A l’autopsie, on retrouve dans le sang et les organes, le
germe à l’état pur.
Les lapins, qui reçoivent par la voie veineuse 1 /4 cent, cube d’une
culture en bouillon, meurent de septicémie en 36 h.
Toxine. — La toxine (fdtrat d’une culture de 7 jours) s’est montrée
inactive chez les animaux qui l’ont reçue à haute dose (souris,
cobayes, lapins).
En résumé, le germe isolé au cours de cette épidémie rentre, par
ses caractères morphologiques, culturaux, biochimiques et sérolo-
giques dans le groupe des bacilles paratyphiques B.
★
Dès que la détermination bactériologique de l’agent causal de
l’épidémie fut effectué, la vaccination des animaux fut tentée. Nous
avons employé pour cela la voie buccale. Les cobayes de tout
l’élevage, au nombre de 1.800, ont reçu pendant 8 jours du vaccin
préparé à partir d’ensemencement du germe sur gélose en boite de
Roux. La culture âgée de 24 h. était mise en suspension dans de l’eau
physiologique (100 cc. par boite) et chauffée pendant 45 minutes
à 56°. On ajoutait ensuite à l’émulsion 2 pour 1.000 de formol. Après
avoir vérifié sa stérilité, le vaccin était distribué à la dose d’un litre
pour 900 cobayes.
On le mélangeait pour cela avec les grains et le son donnés aux
animaux. Dès le 3° jour de la vaccination, la mortalité s’est arrêtée.
★
4- 4
Cette relation montre donc une fois de plus l’importance que joue
le bacille paratyphique B dans les infections constatées chez certains
petits animaux de laboratoire et la valeur que présente la vaccina-
tion par voie digestive pour juguler ces épidémies.
Enfin, il est plausible d’admettre que l’épidémie constatée chez
ces cobayes a été transmise par les souris blanches, voisines de
l’élevage, et dont la plupart avaient succombé à une maladie com-
parable.
Lahoraioire d’Etkologie des Animaux Sawages du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 1942
SOMMAIRE
Pages
Actes administratils 91
Communications :
P. Budker. Compte-rendu d’une Mission en Afrique Occidentale Fran-
çaise (1940-1941) 92
J.-P. Lebeuf. Les collections archéologiques du Tchad, au Musée de l’Homme. . 100
M. Friant. Persistance d’un caractère archaïque fondamental des molaires
supérieures chez un Singe platyrhinien, le Mycetes 106
F. Angel. Sur la synonymie d’une espèce de Lézard du genre Typhlacontias. 109
P.-W. Fang. Un Cyprinidé nouveau, Hemiculter Tchangi, de Chine 110
T. Monod et P. Budker. Sur un nouvel exemplaire de Parakuhlia Boulen-
geri Pellegrin 1913 112
F. Grandjean. Observations sur les Labidostommidæ (1’’® série) 118
Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellibr.).
[Suite] 126
E. Fischer-Piette et Ed. Lamy. Notes sur les Veneridæ (Moll. Lamellibr.) de
Quoy et Gaimard 130
A. Tixier-Durivault. Note sur une nouvelle espèce d’ Alcyoniidæ : Lobularia
Kükenthali n. sp 138
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXVII.
Plantes de collecteurs divers 144
R. Abrard. L’éboulement de la colline de Clermont (Oise) 151
Ach. Urbain, J. Nouvel et M''® M.-A. Pasquier. Epidémie due à un Bacille
Paratyphique B, observée dans un élevage de cobayes 155
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur ; M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr,,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
NO 3. — Mars 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V'
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Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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TIRAGES A PART
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8 pages 65 fr, 75 89 fr. 75 133 fr. 50
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Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N^ 3
330e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
26 MARS 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Edouard Lamy,
Sous-directeur honoraire de Laboratoire au Muséum, décédé le 11 mars
1942.
DONS D’OUVRAGES
Louis Roule. Biologie des Poissons. Bibliothèque de Philosophie scien-
tifique. 204 p., Flammarion, éd., 1941.
M. Friant. Les grandes lignes de l’Evolution morphologique du Pallium
télencéphalique chez les Mammifères. (Extrait de la Rev. Pathol, comp. et
Hyg. génér., n° 522, 1941, p. 479).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942
11
— 160
COMMUNICATIONS
Vest.ige du remplacement de la première molaire
CHEZ LE Cervule (Cervulus muntjag Zim.)
Par Ach. Urbain, M. Friant, P. Bullier.
On tend à admettre ^ et bien qu’il soit, à la vérité, très difficile
de se prononcer de manière catégorique, que, chez les Mammi-
Fig. 1. — Coupe transversale de l’hémi-mandibule gauche de Cervulus mimtfac Zim.
n” 1942-21 Coll. Anat. comp. Mus., au niveau de J’adamantome.
fl., section de la racine antérieure de M^.
Mj p., section oblique du lobe postérieur de M^.
Pb) vestige (adamantin) de la dent de la 2® dentition destinée à remplacer M^.
/., fongosités.
Md., tissu osseux de la mandibule, hypertrophiée au niveau de l’adamantome.
I., côté interne (lingual).
L’émail est en blanc, l’ivoire en grisé.
G. N. X 2.
fères, les vraies molaires de l’adulte appartiennent à la même série
dentaire que la dentition de lait (1^® dentition), la dentition perma-
nente (2® dentition) ayant subi une régression de ses éléments dans
1. Par exemple : Weber M. Die Sâugetiere, léna, 1928, et aussi Anthony R. et
Friant M. Introduction à la connaissance de la dentition des Proboscidiens, Mém. Soc.
Géol. Min. Bretagne, 1941.
Buüetin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
161
la région de ces molaires. L’anomalie dentaire que nous avons obser*
vée semble venir à l’appui de cette opinion.
Chez un Cervule [Cervulus muntjac Zim.) adulte, ayant vécu au
Parc Zoologique de Vincennes, il existe une tumeur bilatérale et
symétrique de la mandibule au niveau de la première molaire, Mj.
Une section transversale de cette tumeur montre qu’il s’agit d’un
adamantome, la prolifération du tissu osseux étant causée par la
présence d’une ébauche dentaire, constituée d’émail, que l’on voit
nettement au centre de la tumeur Cette ébauche tendait à se faire
jour du côté vestibulaire, les dents jugales définitives étant toutes
en place chez notre sujet (bien que, sous l’influence de la tumeur.
Ml ait pris une position anormale, la couronne inclinée vers l’avant).
La situation de ce vestige, au-dessous de Mj, et sa bilatéralité font
penser à un élément de la 2® dentition, d’autant plus que c’est le
second Cervulus muntjac chez lequel nous observons une tumeur
d’origine dentaire bilatérale et semblablement placée.
Les Eléphants actuels n’ont que des dents jugales de 1^® dentition,
molaires temporaires et molaires définitives, les prémolaires (dents
K
O O O
O O O O O
\m m m •
Fig. 2. — Schéma des dents jugales supérieures des Eléphants actuels (E) et inférieures
du Cervule (C).
Cercles blancs : dents jugales de 1’^® dentition (molaires temporaires et molaires
définitives).
Cercles gris : dents jugales de 2® dentition (prémolaires), constantes chez le
Cervule.
Cercles noirs : vestiges de dents jugales de 2® dentition dont R. Anthony a
observé l’existence chez un Eléphant (PJ et nous-mêmes chez un Cervule (P b).
L’avant est à gauche.
de 2® dentition) ayant toutes régressé au cours de l’évolution phylo-
génique. Or, le Professeur R. Anthony ^ a eonstaté, chez un Elé-
phant d’Asie {Elephas indiens Cuv.), au niveau de la dernière molaire
1. On sait que, chez l’Homme, les tumeurs d’origine dentaire sont aussi, presque
toujours, localisées au niveau des molaires définitives inférieures : elles sont, générale-
ment, unilatérales.
2. Anthony R. Vestiges de deux remplacements successifs de la troisième molaire
de lait chez l’Eléphant d’Asie {Elephas indiens Cuv.). Proc. Zool. Soc, London, Part. 3,
1931. — Dans le cas signalé par R. Anthony, il s’agissait de deux remplacements
successifs de Mt, (3® molaire de lait) par P4 (dent de la série permanente) et aussi par
un élément de la série post-permanente, dont nous n’avons pas trace chez le Cervule.
temporaire, des traces de la prémolaire, P*, qui devait la rem-
placer, La présence d’un vestige de prémolaire (dent de 2® dentition)
au niveau de Mt^, chez l’Eléphant, a la même valeur que l’éhauche
de dent de 2® dentition que nous venons de signaler, chez le Cervule,
au niveau de Mj.
L’observation de R. Anthony et la nôtre tendraient donc à prou-
ver que la 2® dentition jugale des Mammifères comportait, primi-
tivement, 7 prémolaires et non 4 par hémi-mâchoire, comme on le
voit chez les formes archaïques actuellement connues ; elle aurait
complètement disparu chez les Proboscidiens actuels, et partielle-
ment disparu seulement (au niveau des molaires définitives), dans
les autres groupes de Placentaires \
Laboratoire d’Ethologie des Animaux sauvages et Laboratoire d' Anatomie
comparée du Muséum.
1. Nous n’insistons pas, ici, sur la disparition, partielle ou totale, des prémolaires
qui se produit, le plus souvent, en même temps que celle des molaires temporaires
correspondantes dans quelques groupes très spécialisés, les Rongeurs, par exemple.
— 163 —
Contribution a u étude des yeux chez les Sauriens
ET LES Ophidiens fouisseurs
(ire Note.)
Par F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud.
G’est à juste titre que les deux anciens Ordres Ophidia et Lacer-
tilia n’ont conservé qu’un rang secondaire dans les travaux des
auteurs récents. Ils sont devenus dans l’ordre des Squamata, les deux
sous-Ordres Sauria et Serpentes. En effet, les caractères essentiels
des représentants de chacun de ces groupes ne diffèrent qu’en peu de
points, de telle sorte que dans certaines familles appartenant à l’un
ou à l’autre, l’identification des animaux reste difficile aux zoolo-
gistes non spécialisés.
S’il est très facile de différencier, dans la série zoologique un Ser-
pent, de ce que nous appellerons un Lézard typique, il n’en est plus
de même lorsqu’il s’agit de certaines formes dégradées et fouisseuses
que l’on connaît dans les deux sous-Ordres, si nous comparons, par
exemple, les Serpents des familles Typhlopidés et Leptotyphlopidés
à certains Lézards Anguidés, Amphisbénidés, Scincidés, Anélytro-
pidés, Dibamidés. Chez ces derniers, les membres ont disparu, le
corps est devenu serpentiforme et l’écaillure, souvent, ne diffère que
peu ou point de celle des Typhlops et Leptotyphlops.
L’étude ostéologique seule permet une différenciation qui porte
sur les points suivants :
Chez les Sauriens, les branches de la mandibule sont- fermement
unies en avant par une suture alors que leur union chez les Ophidiens
^est réalisée par un ligament élastique. La capsule cervicale qui n’est
pas complètement close, en avant, chez les premiers, est entièrement
fermée chez les seconds. Enfin, ceux-ci n’ont pas d’arc pectoral,
tandis que les Lézards (exception faite des Chamaeleon) ont les
clavicules présentes quand les membres sont développés.
A ces caractères, ajoutons que la conformation des yeux, considérée
au point de vue de la mor;phologie externe, apportait déjà, dans la
plus grande majorité des cas, un caractère différentiel important :
l’absence de paupières mobiles chez les Serpents, particularité qui
ne se retrouve que chez quelques Lézards. Mais l’étude anatomique
des yeux de Lézards ou de Serpents de type dégradé apporte des
caractères importants et constants de différenciation dont l’exposé
fait l’objet de eette note ; elle montre que chez ces animaux, l’œil
(qui est parfois petit et caché sous les-écailles) conserve, selon le cas,-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 164 -
son type Saurien ou Ophidien, alors que les caractères externes chez
les deux groupes se ressemblent au point de rendre la différenciation
difficile.
L’œil normal des Sauriens diurnes est caractérisé par une cornée
peu étendue, plus bombée que la sclérotique (œil en brioche), un cône
papillaire, vasculaire, une sclérotique fibro-cartilagineuse avec anneau-
osseux péri-cornéen, un cristallin pourvu d’un bourrelet annulaire.
Il n’y a pas de réseau vasculaire hyalo-rétinien (fig. A).
Fig. A' et B. — c, cornée. — cha, chambre antérieure ; i, iris ; sco, plaques osseuses de
la sclérotique ; scc, couche cartilagineuse de la sclérotique ; epr, épithélium rétinien ;
r, rétine ; cp, cône papillaire ; n. o., nerf optique ; h. c., bourrelet cristallinien ;
V, i>h, vaisseaux hyaloïdiens ; sf, sclérotique fibreuse ; cr, cristallin.
Chez les Serpents, la cornée, plus étendue que chez les Lézards se
continue avec la courbure de la sclérotique, l’œil est sphéroïdal,
il n’y a pas de cône papillaire, la sclérotique est uniquement fibreuse,
le cristallin n’a pas de bourrelet annulaire, il existe un réseau vascu-
laire hyalo-rétinien (fig. B).
La question des Yeux microphtalmes et des yeux dégradés.
Si l’on considère que les dimensions linéaires de l’œil dégradé de
la Taupe sont avec celles du corps dans le rapport de 1 à 180, que
l’œil entièrement développé et parfaitement normal d’une Baleine
est, dans ce même rapport comme 1 à 250, 300 et même moins, sui-
vant les espèces, on admettra que les dimensions proportionnelles
d’un œil ne permettent pas de juger de son degré de perfection ou
de déchéance organique ou fonctionnelle.
Il vaudrait mieux comparer les poids que les dimensions linéaires.
A poids égal un corps allongé diminue de façon exagérée la propor-
tion relative du diamètre oculaire. C’est le cas des Serpents. Mais la
facilité des mesures linéaires l’a emporté.
165
La perfection ou la déchéance organiques d’un œil microphtalme
ou supposé tel doivent donc être recherchées histologiquement et
dans toutes les parties qui concourent à la vision, paupières, cornée,
globe oculaire.
Et tout d’aborjd, en ce qui concerne les paupières, nous trouvons
chez les Saurophidiens trois modes de protection de l’œil. 1° les
paupières libres, c’est-à-dire ayant une fente palpébrale, mobiles
ou non. 2° la lunette que l’on retrouve avec des différences secon-
daires chez tous les Serpents, et certains Sauriens, Ophisops, Able-
pharus, les Geckonidés, etc. Dans les deux premiers cas la vision
se fait soit par la fente palpébrale, soit à travers une lunette parfaite-
ment transparente, et il n’est pas question de micropthtalmie ni
d’yeux dégradés. ^
Le troisième cas est représenté par « l’œil sous les plaques » des
Herpétologistes, chez les Sauriens et Ophidiens vermiformes.
Il n’y a plus de disposition circulaire, de bourrelet écailleux autour
de l’œil. La tête est lisse et le nom de léiocéphale pourrait répondre
à cette condition. L’œil est cependant derrière une écaille ou plaque
déterminée, la plaque oculaire, mais qui paraît être ordonnée par
rapport aux autres écailles et non plus par rapport à l’œil. Celui-ci
est souvent au bord de l’écaille, ses parties marginales peuvent être
barrées par un sillon entre l’écaille oculaire et ses voisines.
Les choses se passent comme si la peau s’était formée au devant de
l’œil sans égard à la vision, et sous une épaisseur qui, proportionnelle-
ment, dépasse de beaucoup celle de la lunette des Serpents et des
Sauriens. C’est l’œü pachy dermique.
Il faut se rappeler ici que vers les débuts de la vie embryonnaire
les lèvres de la vésicule rétinienne entrent en contact avec un ecto-
derme forrné d’une seule couche de cellules, aux dépens desquelles se
forme le cristallin. La présence constante de cet organe implique que
tout œil a eu une phase sous-épidermique. L’œil le plus profondé-
ment caché sous les plaques a été tout d’abord un œil superficiel.
Au surplus l’œil, c’est-à-dire sa cornée, ne touche pas immédiate-
ment la couche dermique portant les écailles. Il en est séparé par
un sac conjonctival que limite une couche épithéliale et qui possède,
un canal excréteur. Au devant du sac conjonctival il y a nécessaire-
ment la paupière, qui forme sa limite antérieure naturelle. Le derme
écailleux qui recouvre l’œil chez les Saurophidiens fouisseurs, repré-
sente donc une paupière, c’est-à-dire un pli cutané au devant de
l’œü, au même titre que la lunette des Serpents. Le développement
de celle-ci est connu (Schwartz Karsten) : Il débute chez l’em-
bryon par un pli cutané, entourant la cornée et semblable à celui qui
donne naissance aux paupières libres. Mais chez les Serpents ce pli
est circulaire et ne forme pas de commissures. Il progresse au devant
de la cornée en circonscrivant un ombilic de plus en plus petit dont
— 166 —
l’oblitération finale achève la formation d’une lunette continue au
devant de Tceil.
Nous n’avons pas encore, il est vrai, de renseignements sur le
développement du derme préoculaire de ces Sauriens fouisseurs, dont
l’œil est « sous les plaques ». Mais selon toute vraisemblance sa
formation embryonnaire est essentiellement la même que celle de
la lunette des Serpents.
Il reste maintenant à étudier chez les Saurophidiens vermiformes :
1° les dimensions relatives de l’œil et du corps ; 2® l’histologie de
leurs yeux, qui nous montrera s’ils sont ou non dégradés et dans
quelle mesure.
1® Dimensions relatives de Vœil et du corps.
Si nous mesurons sur des coupes axiales la longueur d’axe des
yeux de Coelopeltis, Zamenis et Rhinechis, nous trouvons respective-
ment 6, 5, 4 millimètres. Rapportés à une longueur du corps de
1 m. 50, peut-être un peu forte pour la 3® espèce, nous trouvons un
rapport de l’œil au corps de 1 /250, 1 /300, 1 /375. Chez Python molure
le même rapport est de 1 /360. Chez les Saurophidiens vermiformes
de petite taille ces rapports sont les suivants :
A) Blanus cinereus et Trogonophis Wiegmanni 1/250.
B) Feylinia currori, Typhlops vermicularis. Leptotyphlops albifrons*
1 /500. ■
Typhlops braminus 1 /500.
Seuls les animaux de cette dernière catégorie B, sont microph-
talmes par rapport aux Serpents à yeux normaux.
C) Typhlacontias gracilis a, au contraire, un rapport plus élevé
que ces mêmes serpents avec 1 /125.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
(A suivre).
167 —
Remarques sur la vie cyclique de vAnguille D’Europe
(Anguilla ANGUILLA L.)
Par Louis Roule,
Professeur honoraire au Muséum,
J’ai exposé, dans un ouvrage que je viens de publier [Biologie des
Poissons, E. Flammarion, Paris, 1942), une hypothèse coneernant la
migration de l’Anguille d’Europe. Une part de ce déplacement étant
encore ignorée, celle du retour des reproducteurs à l’aire de ponte,
je présume que ce retour pourrait s’effectuer par l’entremise du
courant équatorial du nord, qui, dirigé de l’ancien continent vers le
nouveau, traverse l’Océan Atlantique en longeant la bordure méri-
dionale de la mer des Sargasses. L’espèce aurait donc, dans toute
l’acception du terme, temps et espace, une « vie cyclique ». Eclose
dans les eaux américaines, comme l’a démontré la mémorable décou-
verte faite par l’océanographe Danois J. Schmidt, elle traverse
l’Atlantique, sous sa forme larvaire de Leptocéphale, en passant au
nord de la mer des Sargasses, parvient dans les eaux européennes,
y accomplit sa croissance, puis, devenue génétique, retournerait
aux eaux américaines. C’est sur ce retour, non constaté objective-
ment car il s’effectue dans les nappes profondes de l’Océan, que
porte l’ignoré du problème. S’il existe vraiment, comme tout le laisse
pressentir, l’existence de cette espèce d’ Anguille se déroulerait,
autour de la mer des Sargasses, en un immense circuit fermé ayant
deux pôles, l’un génétique centro-américain, l’autre trophique
européen (Europe Occidentale et Afrique du Nord).
Cet étonnant exode est rendu possible grâce au jeu des courants
et des transgressions qui brassent les eaux de l’Atlantique. Les
Anguilles n’ont qu’à se laisser entraîner. Le fait est aisé à se repré-
senter pour la larve Leptocéphalienne, étant donnée sa conforma-
tion. Il l’est moins pour l’Anguille adulte génétique, dont la consti-
tution semble s’y refuser. Or, mes études récentes m’ont permis de
voir que l’apparition de l’état sexué déclenche un changement des
attitudes. Désormais l’Anguille, au lieu de ramper sur le fond et de
s’enfouir dans la vase ou dans des creux, se dresse en pleine eau, et
s’ÿ maintient en nageant par ondulations. C’est « l’Anguille ondu-
ante », ainsi que je l’ai qualifiée, qui peut se laisser prendre et
Emporter par un courant, telles les Anguilles d’avalaison.
Cette vie cyclique de l’Anguille d’Europe, pour extraordinaire
qu’elle soit, se rattache pourtant aux phénomènes habituels des
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 168
migrations. Les poissons migrateurs potamotoques et thalassotoques
ont aussi deux centres distincts d’existence, l’un consacré à la crois-
sance, l’autre à la reproduction, dissemblables comme conditions de
milieu, et mutuellement éloignés. Le Saumon, par exemple, répartit
son habitat total entre deux biotopes, celui de la mer pour la crois-
sance, celui des eaux douces pour la reproduction. Il a donc une vie
cyclique. Sa migration le transporte du premier au second, et inver-
sement, parfois avec récidive, le trajet suivi étant le même à l’aller
qu’au retour. L’Anguille n’agit pas d’autre sorte, sauf que les
trajets des deux sens diffèrent, et qu’aucune récidive ne semble se
manifester.
La présente notion des « vies cycliques » mérite de prendre rang
en biologie, pour les vies réparties entre biotopes différents et obliga-
toires. Elle est applicable à d’autres migrations, et à des cas com-
plexes de parasitisme.
169 —
Sur certains types peu connus de Cyprinidés
DES COLLECTIONS DU MuSÉUM DE PARIS
Par P.-W. Fang.
Nat. Res. Instituts of Biology, Academia Sinica.
Au cours de la préparation de son très utile Catalogue des types de
Poissons du Muséum, M. L. Bertin, Sous- directeur du Laboratoire,
m’a très aimablement offert d’examiner certains de ces précieux
types qui étaient imparfaitement ou peu connus jusqu’ici.
La présente note expose les résultats de leur étude.
1. Leuciscus Maxillaris g. V., 1844, Hist. Nat. Poissons, XVII,
p. 296-297, pl. 499 (2 spécimens types, n® 13954 ; Perse ; Ig. avec
caudale 165-166 mm.) — Günther, 1868, Cat-Fish, VII, p. 317,
suggère que cette espèce est identique à Alhurnus iblis Heckel, de
l’Araxes, Perse. Le présent examen des types révèle que L. maxillaris
C. V. est réellement un Alhurnus, mais distinct de A. Mis et des deux
autres espèces décrites par Heckel de la même rivière de Perse.
Leurs différences sont indiquées ci-dessous :
2. Leuciscus Affinis C. V,, 1844, loc. cit., p. 150-151 (Spécimen
type, nO 3354 ; Gand ; Ig. avec caudale 218 mm.). — Günther,
1868, loc. cit., p. 214, mentionne cette forme comme hybride de
Rutilus rutilus et de Scardinius erythrophthalmus. La présente étude
montre que l’opinion de Günther est correcte.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
170 —
3. Leuciscus Peloponensis C. V., 1844, loc. cit., p. 197 (Spécimen
type, nO 3905 ; Morée Ig. avec caudale environ 288 mm.). —
Günther, 1868, loc. cit., p. 209, place cette espèce parmi les incertae
sedis. De mon étude, il résulte qu’elle doit tomber en synonymie
avec Leuciscus cephalus (L.).
4. Leuciscus Scarpetta C. V., 1844, loc. cit, p. 126-127 (2 spéci-
mens types, no 3890 ; lac de Trasimène ; Ig. avec caudale 93-96 mm.).
— Günther, 1868, loc. cit., p. 232-233, mentionne ses relations
avec Leuciscus erythrophthalmus {= Scardinius erythrophthalmus).
En fait, ü n’est pas tout à fait distinct de cette espèce, bien qu’il ait
la tête plus longue (3,6-3, 7), le corps moins allongé (Hauteur 3,5),
les yeux plus grands (3 dans la tête), l’anale un peu plus courte
(A. 11-12). On peut le regarder comme synonyme de S. erythrophthal-
mus (L.).
5. Leuciscus Scalpellus C. V., 1844, loc. cit., p. 347 (Spécimen
type, n® 2740 ; Ceylan ; Ig. sans caudale 68 mm.). — Günther, 1868,
loc. cit., p. 331, suggère qu’il s’agit d’un Chela. En fait, il constitue
une espèce valide de ce genre, Chela Scalpellus, appartenant au groupe
« Securicula ». Il possède les caractères suivants : D. 3 /7 ; A. 3 /14 ;
écailles 15 /83-84 /3-4 ; baut. 5,5 ; tête 4,5 ; œil égal à la Ig. du mu-
seau ; dents pharyngiennes 5.4.1 ; argenté, un peu plus foncé sur le
dos. Il avoisine Chela affinis (Jerdon).
6. Leuciscus Acinaces C. V., 1844, loc. cit., p. 347, pl. 509.
(Spécimen type, n*^ 3952 ; Mysore ; Ig. avec caudale 81 mm. ; D. 1 /8 ;
A, 2 /14 ; écailles environ 45 ; origine de la dorsale opposée à celle de
l’anale ; dents pharyngiennes 5.3.2). ■ — • Günther, 1858, loc. cit.,
p. 335, regarde cette espèce comme Chela acinaces. Day, 1878-88,
Fish India, p. 602, rapporte de son côté, mais avec doute, L. acinaces
à Chela hoopis. Cette dernière est distinguée par son origine dorsale
en avant de celle de l’anale et par ses écailles moins nombreuses en
ligne latérale. Day, loc. cit., p. 601, regarde en outre la figure de
Cuvier et Valenciennes comme identique à son Chela argentatea.
La présente étude prouve que L. acinaces est en réalité Chela acinaces
(C. V.) et que Chela argentatea de Day, décrite en 1867, entre dans la
synonymie.
7. Leuciscus Novacula Valenciennes, in Jacquemont, voy.
Ind., pl. 15, fig. 2 ; C. V., 1844, loc. cit., p. 345 (9 spécimens types,
no 1498 et 3895 ; Madras ; Ig. sans caudale 80-104 mm. ; hauteur 4-4,
3 ; tête = hauteur ; D. 2 /7 ; A. 3 /15-16 ; écailles (77) 81-86 ; origine
de la dorsale apposée à celle de l’anale ; dents pharyngiennes 5.3.2 ;
argenté). — Cette espèce est regardée comme Chela novacula par
Günther, 1868, loc. cit., p. 334. Day, 1878-88, loc. cit, p. 603 la
rapporte à Chela clupeoides (Bloch).
— 171 —
D’après Günther, 1868, loc. cit., p. 333, Chela clupeoides appar-
tient au groupe « Oxygaster » et possède les caractères suivants :
A, 14 ; dents pharyngiennes 5.4.3 ; anale commençant sous le milieu
de la dorsale (type examiné par Peters). La figure originale de
Bloch, de Cyprinus clupeoides (pl. 408, fig. 2), montre que l’anale
commence sous la partie postérieure de la dorsale. Pourtant Chela
nooacula (Val.) n’est pas identique à Chela clupeoides puisqu’il appar-
tient au groupe a Securicula », par l’origine de sa dorsale opposée à
celle de l’anale ou très peu en avant. Le Chela clupeoides décrit par
Day [loc. cit., p. 602), bien qu’appartenant au groupe « Securicula » en
est distinct par son origine dorsale avancée, le moindre nombre de
ses rayons anaux, (A. 13-15) et le plus grand nombre de ses écailles
(80-93). Chela novacula (Val.) est donc une espèce valide. Quant à
Chela clupeoides Day, 1878-88 (non Bloch), cette espèce sera mieux
dénommée Chela affinis (Jerdon), (1847).
8. Leuciscus Parvulus C. V., 1844, loc. cit., p. 64, pl. 487.
(Specimen type), n® 3954 ; Crimée ; Ig. avec caudale lOO mm.). —
Günther, 1868, loc. cit., p. 219, indique qu’il s’agit d’une espèce
dd Ahramis. Comte tenu de la position relative des nageoires dorsale
et anale, on est conduit à le placer parmi les Ahramis du groupe
« Vrniba ». Comparé aux trois formes de Vimba vimba de Russie
(Voir Berg, 1916, Poiss. Eaux douces Russie, p. 313), Leuciscus
parvulus C. V. tombe en synonymie avec Vimba vimba persa (Gme-
lin) (1774).
9. Leuciscus Lascha Costa, 1861, Faune de Naples, Poiss., p. 19,
pl. 16 (Spécimen type ; Naples ; n° 194 ; Ig. avec caudale 87 mm.). —
Günther, 1868, loc. cit., p. 215 fait L. lascha synonyme de L. aula
Bonaparte, puis mentionne (p. 232) ses affinités avec L. erythrophthal-
mus. Actuellement, ce spécimen type représente un individu allongé
de Rutilas rutilas, espèce dont le corps est soumis à de grandes
variations. Rutilas aula de Bonaparte est un représentant méri-
dional de Rutilas ruitjus. Il est généralement considéré comme
synonyme de Ce dernier. Il en sera donc de même pour Leuciscus
lascha Costa.
10. Leuciscus Brutius Costa, 1861, loc. cit., p. 22, pl. 18 (2 spé-
cimens types, n° 198 ; Fiume, Crati (Italie) ; Ig. sans caudale
54-79 mm.). • — Günther, 1868, loc. cit., p. 209, le regarde comme
une espèce douteuse. Il est en réalité identique à Leuciscus cephalus
orientalis (Nordmann) (1840).
11. Leuciscus Vulturius Costa, 1861, loc. cit., p. 15, pl. 15.
(Spécimen type, n^ 195 ; Fl. Vulture (Italie) ; Ig. sans caudale
55 mm.). — Günther, 1868, loc. cit., p. 312, le regarde comme un
. — 172 —
Alburnus. En fait, c’est un synonyme de Alhurnus scoranzoides
Heckel et Koner.
12. Squalius Japonicus Sauvage, 1883, Bull. Soc. Philom., (7)
VII, p. 147. (4 spécimens types, n® A. 6496 ; lac Biwa, Japon ; Ig. sans
caudale 40-74 mm.). — D’après Jordan, Tanaka et Snyder, 1913,
J. Coll. Sc. lmp. Unio. Tokyo, XXXIII, Art. 1, p. 72., la présente
espèce est nommée Richardsonius japonicus (Sauvage). Richardsonius
semble ne pas être tout à fait distinct de Leuciscus. A considérer le
type de Squalius japonicus, on voit qu’il ne s’agit ni d’un Leuciscus,
ni d’un Richardsonius, mais d’un Leucogohio. Il a en effet deux courts
barbillons maxillaires qui ne sont pas mentionnés par Sauvage.
Leucogohio biwae (Jordan et Snyder) (= Gobio biwae Jordan et
Synder, 1900), du lac Biwa, devient synonyme de Leucogohio japo-
nicus (Sauvage).
13. Alburnus Orontis Sauvage, 1881, Bull. Soc. Philom., (7)
VI, p. 168 (2 spécimens types, n® A. 3907 ; Oronte ; Ig. sans
caudale 111-120 mm.). — Cette espèce a les caractères suivants :
hauteur 3,6 ; A. 3/13-15 ; écailles 11 /56-58/3-4. Elle est proche de
A. Chalcoides (Güldenstâdt) (Syn. A. clupeoides Bail.) des rivières de
la Russie méridionale et du nord de la Perse. Mais cette dernière
espèce a parfois seulement 50 écailles. Berg, 1916, loc. cit., p.»294,
signale 60-72 écailles pour A. chalcoides du sud de la Russie. Les
variations des rayons anaux, d’après Berg, vont de A. 3 /13 à 3 /16.
Deux formes de A. chalcoides sont distinguées : forme « latissimus »
et forme » longissimus », d’après le degré d’allongement du corps.
Alburnus orontis Sauvage est identique à A. chalcoides latissimus
Kamenski (1901) et a priorité sur lui. Il faut donc dire A. chalcoides
orontis (Sauvage) (1881).
14. Botia tientaiensis Wu, 1930, Bull. Mus. (2) II, p. 258-259,
fig. 3. (Spécimen type, n'^ 37-176 ; Tientai, Tchékiang, Chine ; Ig.
sans caudale 86 mm.). — J’ai nommé cette espèce Botia (Hymeno-
physa) tientaiensis (Fang, 1936, Sinensia, VII, 1, p. 16-17) d’après
les descriptions de Wu et de Tchang. L’examen nouveau du type
montre que Botia tientaiensis doit être, en fait, dénommé Leptobotia
tientaiensis (Wu). Sa caudale est émarginée et non tronquée.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
173 —
Sur l’Hemisarcoptes maRus Shimer
[= COCCISUGUS Lignières] (Ac arien)
Par Marc André.
M. L. Mesnil, Chef de travaux à la Station Centrale de Zoologie
agricole de Versailles, m’a récemment communiqué, pour leur déter-
mination, plusieurs exemplaires d’un Acarien qui, dans les vergers
de Mandelieu (Alpes-Maritimes), s’attaque aux larves et aux femelles
d’une Cochenille, V Aonidiella perniciosa Comstock (1880) [Aspi-
diotus] ou « Pou de San José et joue un rôle utile et assez impor-
tant dans la destruction de cet Hémiptère.
Leur examen m’a montré qu’il s’agissait H emisar coptes malus
Shimer (1868) = coccisugus Lignières (1893).
Dans les Coccides ou Cochenilles (« Schildlâuse » en allemand,
« Scale-Insects » en anglais), à l’état adulte, la femelle scutiforme
reste immobile sur la plante où elle s’est fixée et, lors de la ponte,
elle fait passer ses œufs sous son corps : celui-ci, après la mort de la
mère, devient, en se vidant et en se desséchant, une coque ou
bouclier, qui protège les œufs et où l’animal subira toutes ses mues,
à l’abri des influences atmosphériques et de ses ennemis.
En 1893 (a, p. 74 ; h, p. 5), J. Lignières publia un premier
mémoire dans lequel il décrivit un Acarien qu’il avait trouvé en
Europe sur des branches de Pommiers couvertes des coques d’une
Cochenille assimilée à tort par lui au Kermes conchiformis Gmelin
{— Mytilaspis pomicorticis Riley) : l’identifiant par errem* avec une
forme Américaine, V Acarus malus Shimer, il le nomme Tyroglyphus
malus ; mais A.-D. Michael (1901, p. 24 ; 1903, p. 55) a reconnu que
c’était, en réalité, V Histiogaster entomophagus Laboulrène.
Dans un 2® mémoire (1893 c, p. 16), Lignières fit connaître
un autre Acarien qu’il avait découvert également dans les coques
du même Mytilaspis, souvent simultanément avec V Histiogaster, et
qu’il crut être une espèce nouvelle, à laquelle il donna l’appellation
de Hemisarcoptes coccisugus : or, c’est, au contraire, cette forme qui
est le véritable Acarus malus Shimer et elle doit donc prendre le nom
de Hemisarcoptes malus Shimer.
1. Cette Cochenille, originaire du Nord de la Chine, mais s’adaptant à tous les
climats, est un parasite polyphage, qui cause de très grands ravages sur les arbres
fruitiers et forestiers aux Etats-Unis (notamment en Californie) ; des mesures avaient
été prises dès 1898 pour empêcher son introduction en France, où en mars 1935 il
n’existait pas encore (1935, A. Balachowsky et L. Mksnil, p. 369),
Bulletin du Muséum, 2® s., t, XIV, n° 3, 1942.
174
Lignières a fourni d’intéressants renseignements sur la biologie
des deux espèces qui ont des mœurs différentes.
Monieziella entomophaga Laboulbène
= Tyroglyphus malus Lignières [non Shimer).
C’est dans des collections d’insectes infestées par cet animalcule ^
qu’il fut découvert en 1852 (p. 54) par A. Laboulbène, qui l’appela
Acarus entomophagus et qui en donna, avec Ch. Robin, en 1862
(p. 317), une description sous le nom de Tyroglyphus entomophagus.
Cette espèce est rapportée par Michael (1903, p. 55) au genre
Histiogaster Berlese (1883, p. 45).
En 1897 (a, p. 106) Berlese a divisé ce genre en deux : Histio-
gaster s. str., qui ne comprend qu’une espèce, VH. carpio Kramer,
et Monieziella dans lequel il plaee, avec son M. mali [non Shimer)
VHist. entomophagus Lab., dont le nom devient Monieziella entomo-
phaga
Cette subdivision n’avait pas été reconnue nécessaire par Michael
(1903, p. 32), pour qui les différences indiquées n’auraient eu qu’une
valeur spécifique.
Au contraire H, E. Ewing et R. L. Webster (1912, p. 125) ont
aeeepté ce classement de VHist. entomophagus dans le genre Monie-
ziella.
Graf H. Witzthum (1926, p. 469) range dans celui-ci cinq espèces :
M. entomophaga Laboulbène (1852), M. corticalis Michael (1885),
[= M. mali Berlese, 1897 (non Shimer, 1868]), M. aleurophaga
SiCHER (1894), M. magna Berlese (1910), M. jaoensis Oudemans
(1911) tandis qu’il admet que le genre Histiogaster n’est encore
actuellement représenté que par l’unique H. carpio Kramer.
Dans les maisons de droguerie en gros et dans les pharmacies,
où les provisions consistant en matières animales ou végétales
sèches sont susceptibles d’être l’objet des ravages des Tyroglyphides,
le Monieziella entomophaga fourmille notamment dans les Cantharides
en bocaux : il attaque également le safran et l’ergot de seigle, ainsi
1. Il est le premier auteur qui ait décrit la nymphe hypopiale de V Histiogaster ento-
mophagus.
2. La chaleur et l’humidité étant des conditions très favorables au développement
de VH. entomophagus, les collections entomologiques sont, en particulier dans' le midi
delà France, fort rapidement envahies par cet Acarien (Laboulbène et Robin, 1862,
pp. 322 et 328),
3. Ce Monieziella mali Berl. {non Shim.) est identifié par Michael (1903, p. 66) à son
Histiogaster corticalis.
4. Une 3® espèce de Monieziella, VHistiogaster aleurophagus Sicher (1894, p. 814)
était mentionnée par Berlese, qui se demandait toutefois si elle était suffisamment
différente du M. entomophaga Lab. : elle en a été faite synonyme par Michael (1903,
p. 56), tandis qu’elle est maintenue distincte par Vitzthum (1926, p. 469).
5. Ce M. jaaensis Oud. paraît à Vitzthum (1926, p. 472) pouvoir être synonyme de
M. corticalis Mich.
175 —
que les gousses de vanille et, quand celles-ci sont « mitées », il semble
qu’il puisse provoquer, chez les personnes qui les manipulent, une
éruption prurigineuse (vanillisme cutané).
Il a même été rencontré par le E.-L. Trouessart (1905, p. 8)
dans un liquide alcoolique, le Képhir
En Amérique Ch.-V. Riley (1873, p. 87), qui, l’ayant pris pour
V Acarus malus Shimer, lui attribuait le nom de Dermaleichus malus,
l’a trouvé sur l’écorce de Pommiers, où cette Mite dévorait un Coc-
cide qu’il assimilait par erreur à son Mytilaspis pomicorticis (= Ker-
mès conchiformis Gmel.) et qui est, en réalité, le Lepidosaphes ulmi
L. 2.
C’est dans les mêmes conditions que cet Acarien a été découvert
par Lignières : celui-ci l’a observé toujours sur les arbres (surtout
sur les Pommiers) envahis par les Coccides et spécialement par ce
L. ulmi L. (= Mytilaspis pomorum Bouché) [qu’il appelle lui aussi
à tort Mytilaspis conchiformis Gmelin (= pomicorticis Riley)].
D’après cet auteur, cet Acarien ne se voit jamais dans les coques
qui renferment l’Insecte ou ses œufs et il se rencontre uniquement
dans celles qui, désertées par l’Hémiptère, sont vides, c’est-à-dire là
où l’on ne trouve plus ni Coccides vivants, ni leurs œufs : en effet, il
ne mange ni les uns, ni les autres qu’il laisse intacts : il s’attaque seule-
ment aux animaux morts, car il se nourrit exclusivement des débris
des peaux de mues desséchés et autres sécrétions de ces dernières ;
il est d’ailleurs nécessaire que les coques soient un peu humides,
parce que, si elles sont trop durcies par la dessiccation, elles ne peu-
veftt être entamées par ses mandibules.
Dans une seule dépouille de mue d’un Lepidosaphes on observe
souvent des familles entières d’ Acariens : mâles, femelles, nymphes,
larves et œufs.
Hemisarcoptes malus Shimer
= Hemisarcoptes coccisugus Lignières
Cette espèce, découverte en Amérique dans l’Ohio par Shimer
1. A l’Hist. entomophagus Lab. se rattache une sous-espèce de l’Inde anglaise, l’His-
tiogaster spermaticus Trouessart (1900 a, p. 742 et b, p. 893 ; 1902, p. 449), qui a été
observé en endoparasitisme accidente] chez un Homme : introduit par une sonde dans
le canal de l’urèthre, cet Acarien avait, par sa pullulation, amené la formation d’un
kyste, où il vivait en colonie dans le liquide spermatique.
2. Le nom le plus usité pour cette espèce, qui habite le Pommier, est Mytilaspis
pomorum Bouché : quant au Lepidosaphes conchiformis Gmelin, avec lequel elle a été
confondue par Riley et Lignières, il est, d’après A. Balachowsky et L. Mesnil
(1935, p. 593), limité à la région Méditerranéenne et ne vit que sur le Figuier : d’ailleurs,
sur cet arbre, on lui trouve parfois associé le Lepidosaphes ulmi. Récemment L. Lin-
niNGBR (1935, p. 148) a fait tomber le nom générique Lepidosaphes Shimer, 1868.
(= Mytilaspis Targioni-Tozzetti, 1868) en synonymie de Mytilococcus Amerling,
1860.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
12
176 —
(1868, p. 368), se distingue du Monieziella entomophaga Lab. par
plusieurs caractères (Michael, 1903, p. 57).
Tandis que, à peu près constamment, chez les Tyroglyphidæ, et
en particulier dans les diverses espèces du genre Histiogaster s. lato,
Tambulacre de toutes les pattes consiste en une forte griffe qui
traverse et dépasse une petite caroncule ou ventouse^ cette griffe
fait défaut chez V H emisar coptes, dont le tarse, présentant à son som-
met deux ongles très courts, se termine par un long pédoncule, qui
porte une ventouse cupuliforme.
Fig. 1. — Tarse (patte II) de Monieziella entomophaga Lab. (d’après Laboulbène).
Fig. 2. — Tarse de Hemisarcoptes malus Shim. (d’après Behlese).
D’autre part, dans cet Hem. malus, à l’extrémité de l’abdomen,
il existe deux très grands poils, dont la longueur est égale à celle du
corps, tandis que chez le Mon. entomophaga il y en a plusieurs, dont
la longueur n’atteint pas la moitié de celle du corps.
Enfin, chez VHem. malus, aux deux paires postérieures de pattes,
les poils sont beaucoup plus longs qu’aux deux paires antérieures
ce qui n’est pas le cas pour le Mon. entomophaga.
YJ Hemisarcoptes malus vit dans les coques du Lepidosaphes ulmi
L. comme le Monieziella entomophaga, mais sa biologie est différente.
1. Cette caroncule, transparente et membraneuse, offre l’aspect d’un fer de lance
mousse quand elle est étendue, mais elle est ordinairement à demi rétractée et prend
alors une lorme de cupule ou de godet (Laboulbène et Robin, 1862, p. 327).
2. Ce sont ces longues soies, attachées aux tarses des pattes postérieurès (et non pas
à l’abdomen), que VHem. malus traîne derrière lui quand il est en marche (Ewing et
Webster, 1912, p. 125).
— 177
A l’encontre de ce dernier, il n’a jamais été rencontré par
Lignières dans les coques vides : on le trouve exclusivement dans
celles qui contiennent des Goccides vivants ou leurs œufs.
Il s’attache aux jeunes Lepidosaphes dès leur sortie de l’œuf et
se laisse enfermer avec eux sous leur bouclier constituant une coque
où ces Hémiptères pondent une masse énorme d’œufs, dont il
détruit une quantité considérable.
Dans cette coque, avec ces œufs de l’Insecte, soit sucés, soit encore
intacts, on voit un plus ou moins grand nombre d’Acariens sexués
de leurs jeunes ^ et de leurs œufs.
La ponte des H emisar coptes, très abondante, a lieu durant toute
l’année : mais elle atteint son maximum à deux époques : dans la
mi-mai, quand se fait l’éclosion des œufs des Goccides, et à la fin de
juillet, lorsque ces Insectes effectuent eux-mêmes leur ponte.
Aux Etats-Unis, H.-E. Ewing et R.-L. Webster (1912, p. 121),
ont de même constaté que V H emisar coptes malus fournit le moyen
le plus efficace pour combattre les Lepidosaphes ulmi, dont les œufs
constituent la plus grande partie de sa nourriture, bien qu’il dévore
aussi les Insectes eux-mêmes.
Il ne se rencontre jamais dans les vieilles coques ne contenant
que des matières animales en décomposition. Au contraire, le Monie-
ziella entomophaga, qui est presque aussi commun sous les boucliers
de ces Hémiptères, n’en mange pas les œufs frais et sains, pas plus
qu’il n’attaque les Insectes vivants : ne se comportant ni en parasite,
ni en prédateur, il agit seulement comme un « nettoyeur » au milieu
des Lepidosaphes morts et de leurs œufs mis en débris par son com-
pagnon, dont il poursuit l’œuvre destructrice
\JH. malus est le plus terrible ennemi des Goccides et, avec Witz-
THUM (1931, p. 129), on doit le considérer comme un véritable endo-
parasite se nourrissant exclusivement des œufs qui sont entassés
sous leurs boucliers.
Il est donc pour nous un auxiliaire extrêmement précieux : mais
malheureusement il n’est pas assez commun pour réduire pratique-
ment le nombre de ces Insectes nuisibles (Banks, 1915, p. 118).
S’il vit presque toujours dans les coques du Lepidosaphes ulmi
L. (= Mytilaspis pomorum Bouché), que l’on rencontre principale-
ment sur le Pommier et l’Aubépine, il se montre également, selon
Lignières, l’ennemi du Kermès du Poirier qui se trouve sur la
1. Dans ce genre Hemisarcoptes les différences sexuell.es sont fort effacées (Vitz-
THUM, 1923, p. 65).
2. Chez cette espèce les larves hexapodes sont très semhlahles aux adultes oeto-
podes (Ewing et Webster, 1912, p. 127).
3. Banks (1906, p. 23), a décrit sous le nom de Monieziella angusta, une autre forme
des Etats-Unis, qui présente d’étroites affinités avec le M. entomophaga, auquel Ewing
et Webster (1912, pp. 125 et 130), pense qu’elle pourrait même être identique.
4. D’après V. Signoret (1868, p. 516 ; 1869, p. 439), tandis que le Mytilaspis porno-
178
plupart des arbres fruitiers : Abricotiers, Cerisiers, Pruniers, etc.
Les représentants de cette espèce, qui m’ont été communiqués par
M. L. Mesnil, témoignent du fait qu’actuellement en France, dans
les vergers des Alpes-Maritimes, cet Acarien attaque aussi V Aoni-
diella perniciosa Comst.
, En Allemagne, d’après Witzthum (1931, p. 129 ; 1940, p. 201), il
est parasite seulement des œufs de Lepidosaphes ulmi L. et de Chio-
naspis salicis L. Sa couleur propre est blanc ivoire et, en général,
il la conserve, particulièrement lorsqu’il trouve à sa disposition sa
nourriture favorite qui consiste en œufs du Lepidosaphes (habitant
une Rosacée de la tribu des Pirées, le Cotoneaster oulgaris L.), Mais,
quand il se rencontre dans la ponte du Chionaspis (vivant sur la
Myrtille [Vaccinium myrtillus L.], dont il suce les œufs qui sont violet
foncé, cette substance colorante ne remplit pas seulement le tube
digestif de l’Acarien, mais diffuse, à travers la paroi intestinale,
dans tout l’organisme, jusqu’à l’extrémité des tarses, et l’animal
prend, sur le tronc et les membres, une teinte violette.
Aux Etats-Unis, V H emisar coptes peut vivre parmi les œufs d’au-
tres Coccides que le Lepidosaphes ulmi (Banks, 1915, p. 118).
A. Berlese (1898, fasc. XCII, n® 2) a signalé que, dans les coques
des Coccides, aux Hemisarcoptes se trouvent fréquemment mêlés des
représentants de son Monieziella mali [= corticalis Michael], qui
appartient à la famille des Tyroglyphidæ (ou Detriticolæ)
Il a classé également dans cette famille le genre Hemisarcoptes,
malgré l’absence de griffe à l’extrémité du tarse des pattes.
Lignières admettait que ce genre pouvait à la rigueur rentrer
dans la famille des Canestriniidæ (ou Insecticolæ).
G. Canestrini (1894, p. 812), l’a effectivement placé dans cette
famille, qui renferme des Acariens vivant en mutualistes ou semi-
parasites sur la peau de certains Insectes, en s’alimentant probable-
ment des humeurs exsudées par ceux-ci et sans leur causer de dom-
mages sensibles.
Mais, comme l’a fait remarquer l’auteur italien, Hemisarcoptes
se distingue des autres genres de Canestriniidæ en ce que le tarse de
toutes les pattes sé termine par une ventouse à long pédoncule uni-
articulé, tandis que par ce caractère cet Acarien se rapproche du
genre Sarcoptes = Acarus.
rum Bouché [qu’il considère (1870, pp. 93 et 98), comme différent du M. conchiformis
Gmelin] est propre au Pommier, la Cochenille qui vit sur le Poirier est le Diaspis
oatrœformiê Curtis (= piri Boisduval) : cependant l’une et l’autre espèces se rencon-
trent souvent en meme temps sur ces deux arbres, mais seulement quand ceux-ci sont
mêlés sur des espaliers.
1. Selon SiGNORET (1869, p. 445), le Chionaspis salicis L. habite, en général, le Saule,
où on le trouve sur les rameaux de la pousse de l’année précédente, et non sur le tronc.
2. Certaines espèces de Tyroglyphidæ qui se rencontrent sur l’écorce des arbres
comme Monieziella) qui sont devenus prédateurs sur ces Insectes ou sur leurs œufs
(Banks, 1915, p. 13).
— 179 —
Le A.-C. OuDEMANs (1904, p. 193 ; 1908, p. 54) a établi pour
cette forme une famille spéciale, celle des Hemisarcoptidæ, qui ne
comprend que le seul genre H emisar coptes Lignières, 1893, ayant
comme unique représentant VH. malus Shimer, 1868.
Cette famille se range dans la cohorte des Anacotricha d’OuDEMANS
(1906), qui n’ont pas de soies au vertex, tandis qu’ü en existe deux
chez les Canestriniidæ qui, se rattachant aux Tyroglyphidæ (ou
Sarcoptoidæ [=Acaroidea] à vie libre), appartiennent à celle des
Diacotricha).
BIBLIOGRAPHIE
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V. Bd., 4. Abt., 5. Buch, 2. Lief., p. 201.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
181 —
A PROPOS DU CORDYLOCHERNES OCTENTOCTUS BaLZAN
( Pseudoscorpions )
Par Max Vachon.
Cordylochernes octentoctus Balzac fut décrit en 1891 au cours d’un
important travail intitulé : Voyage de M. E. Simon au Vénézuela.
Ann. Soc. Entom. France, p. 514. — -^En plus de celles recueillies au
Vénézuela par M. Simon, certaines espèces, provenant d’autres
stations et d’autres continents que l’Amérique, furent étudiées
dans ce mémoire. Tous ces Pseudoscorpions furent envoyés de Paris^
à M. Balzan qui signa son travail d’Asuncion del Paraguay le
30 novembre 1890. Il ne fait aucun doute que le mémoire fut corrigé
à Paris sans avoir été revu par son auteur et dans une note infra-
paginale, p. 497, M. Simon s’excuse d’ailleurs d’avoir modifié lui-
même le titre du travail. L’ensemble du matériel revint alors à Paris,
M. Simon le conserva dans ses collections personnelles. Celles-ci
plus tard furent confiées au laboratoire de Zoologie du Muséum
National de Paris.
Or, actuellement, aucun Pseudoscorpion de nos collections ne
porte le nom de Lamprochernes (Cordylochernes) octentoctus Balzan.
Par contre, il existe un exemplaire, en fort mauvais état, catalogué
n® 3883 et accompagné d’une étiquette écrite de la main même de
Balzan et portant : L. ottentotus n. Afr. australe ; Tipo. Aucune
littérature ne parle de ce Pseudoscorpion et il ne me fait aucun
doute que ce spécimen fut celui décrit sous le nom spécifique d’oc-
tentoctus. En effet, la description de Balzan (mensurations mises
à part) s’applique parfaitement à ce spécimen. De plus, p. 515,
Balzan note textuellement « Exemplum unicum,.quod igné vasta-
tum mihi videtur, setis omnino caret ». L’exemplaire que nous pos-
sédons est entièrement privé de soies et de trichobothries et manquent
encore : les chélicères, les sternites abdominaux postérieurs. Un petit
détail permet de confirmer l’identité de l’exemplaire : Balzan,
tab. 9, fig. 5, a représenté la patte-mâchoire gauche de ce Pseudo-
scorpion et à la base du doigt fixe une bosse triangulaire est nette-
ment visible. Or, l’exemplaire que j’ai examiné possédait, à sa patte-
mâchoire gauche, une semblable petite bosse (en pointillé sur notre
figure 1). Mais il me fut facile de constater que celle-ci était due à un
corps étranger, collé à la paroi du doigt fixe. Ainsi donc. Balzan
décrivit sur un seul spécimen et en mauvais état une espèce nouvelle
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 182 —
qu’il appela Lamprochernes ottentotus Mais une erreur d’écriture
dans son manuscrit ou peut-être une coquille typographique changea
cette dénomination en une autre incompréhensible à mon sens —
L. octentoctus — mais cependant seule valable.
Les complications ne s’arrêtent pas ici. Le registre de M. Simon
indique que le Pseudoscorpion n® 3883, celui que Balzan eut donc
entre ses mains en 1890, provenait d’Afrique (sans autre précision)
et fut trouvé en 1881 par Ar. Furtado sous les ailes d’un gros
Coléoptère. Mais ce qui trouble encore plus nos recherches est que ce
même exemplaire est appelé : Chelifer ostentatus Tômôsvary et eut
pour déterminateur Balzan lui-même. Je n’ai obtenu aucun ren-
seignement bibliographique sur une espèce portant ce nom et
cependant, dans les collections, de notre Musée, deux tubes contien-
nent plusieurs spécimens africains portant mention (et cela de la
main même de E. Simon) : Ch. ostentatus Tômôsvary. L’étude rapide
de ces exemplaires me montra que tous appartiennent à la famille
des Atemnidæ et au genre africain T itanatemnus Beier. On ne saurait
les confondre, si ce n’est au point de vue de leur taille, avec les
Lamprochernes qui sont des Chernetidæ.
Il y eut do^c, en définitive, de multiples avatars dans l’histoire
du L. octentoctus Balzan — ■ et vraisemblablement les multiples
voyages qu’il fit en sont la cause. En tous les cas :
1° Le type décrit par Balzan est certainement celui qui existe
encore dans notre collection et est catalogué n® 3883. Mais alors que
le nom donné par Balzan était L. ottentotus, le nom publié fut
L. octentoctus.
20 Le type décrit par Balzan avait déjà été examiné par lui et
nommé Chelifer ostentatus Tômôsvary (?)
30 Bien que la diagnose de Balzan indique comme patrie de ce
Pseudoscorpion, l’Afrique australe, le registre de E. Simon note qu’il
est originaire d’Afrique, ce qui somme toute est loin d’être précis.
Voyons maintenant à quelles conclusions conduit l’étude des restes /
du type. Ce Pseudoscorpion appartient sans aucune hésitation pos-
sible au genre Cordylochernes Beier. Les espèces de ce genre sont fort
voisines et les caractères qui les séparent, utilisant les indices mor-
phométriques, sont à mon avis douteux. Aussi, toutes forment un
groupe compact et homogène et C. octentoctus s’y rattache par
de très nombreux caractères. Si l’on utilise le tableau de détermina-
tion de Max Beier (Dos Tierreich, Lief 58, 1932, p. 100), on ne sait
où placer cette espèce ^ si ce n’est au voisinage de C. nodulimanus
Tômôsvary. Or, toutes les espèces du genre Cordylochernes sont
originaires de l’Amérique centrale ou de l’Amérique du Sud ;
seule, C. octentoctus est africaine !
1. Peut-être voulait-il en signifier l’origine africaine : hottentotus?
2. Tenant conapte des conapléments que j’apporte à la diagnose.
— 183
Cordylochernea octenloctus Balzani type
Fig. 1. — Main de la patte-mâchoire gauche ; les dents accessoires et les trichobothries
n’ont pu être représentées ; en pointillé, à la base du doigt fixe, emplacement du corps
étranger collé au doigt.
Fig. 2 et 3. — Tibia et fémur de la même patte-mâchoire, vus latéralement
et dorsalement.
Fig. 4. — Patte marcheuse ; en pointillé les soies tactiles dont, seules, les aréoles sont
visibles. Toutes les figures sont au même grossissement.
— 184 —
En définitive, quand on connaît les imprécisions qui présidèrent
à la création de cette espèce, les doutes possibles quant à son origine
même et qu’ enfin ce seul spécimen « africain » faisait partie d’un
matériel essentiellement sud-américain — bien des hésitations sont
possibles. Il est prudent, à mon avis et jusqu’à nouvel ordre, de
considérer C. octentoctus Balzan comme une espèce incertaine et
surtout d’éviter de tirer des conclusions d’ordre biogéographique
sur sa présence en Afrique en tant que représentant d’un genre
essentiellement américain.
Complément à la diagnose de Cordylochernes octentoctus Balzan.
En plus des caractères donnés par Balzan [loc. cit., p. 514 et 515
et tab. 9, fig. 5), il importe d’ajouter :
Une demi-douzaine de soies par demi-tergite. Profil des articles
des pattes-mâchoires variant beaucoup avec l’orientation de la patte
(fig. 2 et 3) ; fémur vu dorsalement 2,6 fois, vu latéralement 2,1 fois
aussi long que large ; tibia vu dorsalement 2, 3-2, 4 fois, vu latérale-
ment 1,7 aussi long que large ; pince 2 fois aussi longue que large ;
doigts à peine plus longs que la largeur de la main ; doigts munis
extérieurement d’au moins 15 dents accessoires, intérieurement de
7 à 12 dents accessoires ; doigt mobile courbe, doigt fixe droit. L’état
de conservation de l’exemplaire type n’a pas permis de fixer avec
précision la position des trichobothries et la longueur du canal
évacuateur de la glande du doigt mobile. Patte marcheuse 4 (fig. 4),
fémur 3,5-3, 7 fois, tibia 6-6,7 fois, tarse 5, 7-5,9 fois aussi longs que
larges ; soies tactiles (en pointillé fig. 4) au tarse, au tibia, au fémur
des pattes postérieures^ grilles simples.
Il ne subsiste rien des organes internes et notamment des organes
génitaux accessoires : canal éjaculateur, anneau chitineux, etc.
Les dimensions relevées diffèrent parfois de celles données par
Balzan, aoUs avons porté ces dernières entre parenthèses : Dimen-
sions (en millimètres) : céphalothorax : 1,5 sur 1,4 (1,7 sur 1,55).
Pattes-mâchoires : fémur, longueur 1,68 (1,7), largeur, vue dorsale :
0,63 (0,7) ; largeur, vue latérale : 0,78 ; tibia, longueur : 1,65 (1,7),
largeur, vue dorsale : 0,70 (0, 87) ; largeur vue latérale : 0,95 ; main :
1,7 sur 1,35 (2 sur 1,3) ; doigts : 1,38 (1,4). Patte marcheuse 4 ;
fémur : 1,38 sur 0,4 ; tibia : 1,35 sur 0,20 ; tarse : 0,88 sur 0,15.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 185
Observations sur les Labidostommidæ (2» série)
Par F. Grandjean.
Les matériaux qui ont servi pour cette ‘deuxième série sont les
mêmes que pour la première (Bull. Mus., 2® série, t. XIV, p. 118).
Je parle surtout ici de la forme du corps et de T ornementation
dorsale. Les 3 espèces luteum, integrum et cornuta sont figurées et
brièvement décrites. Une nouvelle sous-espèce, luteum elongatum, est
définie. Les exemplaires dessinés sont des environs de Périgueux
(Dordogne) sauf ceux à' integrum qui proviennent de Collioure (Pyr.-
Orientales). Les pores sont représentés comme sur les figures 1 et 2
de la l’^® série. Les poils dorsaux et marginaux sont désignés comme
l’indique la figure 3 A. Je n’ai pas répété ces désignations sur les
autres figures, les homologies étant évidentes.
Les cornes ou saillies latéro-antérieures du prodorsum sont pointues
et à peu près coniques chez cornuta et glymma, de sorte qu’elles ont
la même apparence dans les orientations dorsale et latérale. Chez
luteum il n’en est pas ainsi. Latéralement la saillie est très large dans
cette espèce et le nom de corne ne lui convient pas du tout. Chez
integrum il n’y a aucune saillie.
Les dénivellations habituelles de la surface dorsale, plus ou moins
marquées selon les espèces, sont les suivantes :
1® Dans la région antérieure et moyenné du prodorsum 2 plis
transversaux passent, l’un à la bothridie antérieure (pli transversal
antérieur) et l’autre au poil ge (pli transversal interbothridique).
Le premier est généralement plus fort dans le plan de symétrie. Le
deuxième au contraire est surtout latéral, mais il n’affecte guère le
contour apparent, sauf chez glymma.
2® Derrière la bothridie postérieure s’étale une large dépression.
3® Un silloïi périphérique (s. p.) part en arrière de la dépression
précédente, de chaque côté, parallèlement au bord apparent latéral
et postérieur. Entre ce bord et le sillon se trouve un bourrelet ou
carène périphérique { c. p.) qui est d’ordinaire arrondi très largement
et qui s’efface chez certaines espèces, en même temps que le sillon.
Entre son bord inférieur et la carène périphérique la grande
plaque dorsale est verticale. Je désignerai par marginale cette zone
de bordure.
La cuticule colorée, très épaisse et dure, est alvéolée ou lisse. Sauf
chez glymma les alvéoles sont d’un seul type, qui est le type B de
glymma [l. c., fig. 1 B). Ils occupent une grande partie de la surface
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 186
du corps, sinon même la totalité, mais il n’y en a pas sur les pattes
et le palpe. La surface lisse, c’est-à-dire non alvéolée, a toujours une
fine ornementation qui consiste en points saillants ou en costules,
celles-ci étant séparées les unes des autres par des stries. Les costules
peuvent être continues ou fragmentées. J’appelle cristules les petits
fragments de costules. Les points allongés sont des cristules très
courtes.
Quand une partie de la surface est lisse ou voit souvent, à condition
de choisir une région favorable, son passage graduel à la surface alvéo-
lée. Observons par exemple, chez luteum et cornuta, la surface dor-
sale. A l’avant les alvéoles sont beaux et jointifs. Au milieu et à
l’arrière ils sont imparfaits et à tous les stades, tantôt contigus et
tantôt séparés par des espaces ponctués. Pour chaque espèce ran-
geons les alvéoles imparfaits en série progressive : nous avons les
schémas des figures 1 G et 3 G qui correspondent vraisemblablement
à deux procédés phylogénétiques de formation.
Ghez luteum la 1^® ébauche est un groupe de points allongés
qui s’orientent en étoile autour d’un centre. Ensuite les points
allongés deviennent des cristules et l’allure rayonnée se précise. En
soulevant et abaissant l’objectif on constate alors qu’un très petit
alvéole a commencé de se faire à l’endroit où convergent les cris-
tules. Aux étapes suivantes l’alvéole grandit en conservant sa forme
à peu près ronde, A la fin il est polygonal et les côtés qui le bordent
ne sont plus traversés que par une série de cristules bien parallèles,
qui sont devenues plus saillantes et plus longues. Le fond des alvéoles
ne reste pas tout à fait uni. Il contient d’ordinaire quelques cristules
et quelques points, mais j’ai supprimé ces restes sur le schéma.
On remarque immédiatement que les bords des petits alvéoles
sont séparés par de grands intervalles et les bords des grands alvéoles
par de petits. En fait les centres de deux alvéoles voisins sont tou-
jours sensiblement à la même distance l’un de l’autre, quelle que soit
la grandeur des alvéoles. Un centre de convergence des cristules,
même sans alvéole, se comporte comme un centre d’alvéole à ce
point de vue. Geci nous apprend que les centres de convergence ne
sont pas quelconques, mais régulièrement espacés. Ghacun d’eux, et
chaque centre d’alvéole, correspond vraisemblablement au centre
d’une cellule de l’epithelium cuticulaire, les cellules ayant toutes à
peu près la même taille et la même forme.
Ghez cornuta la 1^® ébauche est un contour polygonal ayant
la forme et la dimension du futur alvéole. Le contour est différencié
par des points un peu plus gros que les autres ou de même taille,
mais alignés. Ensuite les points s’allongent normalement aux côtés
sur lesquels ils se trouvent. Ils deviennent des cristules qui n’ont
plus qu’à grandir pour que l’alvéole soit achevé. Au début la surface
entourée par un polygone est semblable à la surface primitive. Plus
— 187 —
tard le polygone se nettoie, c’est-à-dire qu’il ne garde plus que quel-
ques costules ou quelques points.
Les contours polygonaux, même s’ils sont isolés et à l’état de
1^® ébauche, ne sont pas placés d’une manière quelconque. Par
exemple lorsque deux polygones isolés sont aussi près l’un de l’autre
que possible (figure 3 C) ils restent néanmoins séparés par un inter-
valle ayant leur propre largeur, où pourrait se loger un polygone
semblable à eux. Ils font donc partie d’un réseau virtuel et homogène
couvrant toute la surface, aussi bien celle qui est simplement
ponctuée, sans trace extérieure de réticulation, que celle qui est
occupée par des alvéoles. Ce réseau est probablement celui des
limites des cellules épithéliales cuticulaires. Certaines cellules cons-
truisent des alvéoles, ou des ébauches d’alvéoles, et d’autres ne font
rien. Les cellules qui travaillent sont distribuées au hasard.
D’après ce qui précède, pour passer des points aux alvéoles, il y
aurait deux procédés aboutissant au même résultat, selon que les
alvéoles commenceraient à se faire par le centre ou par les bords.
A cet égard luteum et cornuta s’opposent complètement dans la
région dorsale, ce qui est singulier. En est-il de même partout ? Je
ne peux le dire, mais j’ai observé les deux types simultanément chez
integrum. Bien que cette espèce ne donne pas d’aussi beaux exemples
que les deux premières, on voit nettement que ses alvéoles imparfaits
sont du type luteum dans la région dorsale c tandis que ceux de la
région marginale sont du type cornuta.
La répartition de la surface dorsale en zones lisses et alvéolées
dépend des espèces. J’en parle un peu plus loin. Chez integrum,
luteum et cornuta le prodorsum est entièrement alvéolé au moins
jusqu’au voisinage des poils gm, sauf une très petite zone circulaire
entourant la bothridie postérieure et une autre entre la bothridie
et gm. Cette dernière manque presque toujours chez integrum.
Labidostomma luteum Kr. — Cette espèce est très commune,
particulièrement dans les bois. J’en ai récolté de nombreux exem-
plaires dans les localités les plus diverses, en France. Je ne l’ai
cependant pas trouvée jusqu’ici dans la région méditerranéenne
(Menton, S*®-Maxime, Olli ouïes, La Nouvelle, Collioure, Banyuls)
où les trois autres espèces existent, ni en Italie. L’espèce désignée
sous le nom de Nicoletiella lutea par Berlese (A.M.S., XXXVI-7)
est certainement L. integrum.
La longueur, sans les mandibules, est comprise entre 530 et 660 [J..
La forme est constante et surtout remarquable par l’échancrure du
contour apparent latéral, en face de la bothridie postérieure {ech,
fig. 1 A). Cette échancrure est plus ou moins anguleuse, mais toujours
forte. Dans l’état de repos elle est occupée par le télofémur I quand
les pattes sont repliées contre le corps.
— 188
Pour l’ornementation dorsale il faut distinguer plusieurs zones,
comme l’indique la figure 1 A. Les zones t, u et p, ainsi que la petite
zone péribothridique, sont lisses et le reste alvéolé. L’ornementation
lisse consiste surtout en cristules alignées et en costules interrompues.
(E X 100), L. l. elongatum n. subsp., dorsal.
Les points véritables sont rares. La zone t est à costules continues et
longitudinales. A l’avant de la zone u les lignes de cristules sont
méandriformes. Dans le reste de cette zone et dans la zone p elles sont
perpendiculaires au sillon périphérique. La zone centrale c est à
alvéoles imparfaits (Fig. 1 C). Ceux-ci se comportent comme je l’ai
expliqué plus haut. En avant ils sont toujours meilleurs et passent
insensiblement aux alvéoles parfaits de la région interbothridique.
— 189 —
Les limites de la figure 1 A sont celles d’un exemplaire moyen de
la région de Périgueux. D’une localité à l’autre et même, dans une
moindre mesure, d’un exemplaire à l’autre, elles changent un peu.
Celle qui sépare les zones c et w change même beaucoup. La zone u
peut être moins large que sur la figure 1 A ou envahir au contraire
presque complètement la zone c. La limite anti-axiale de la zone u
est au contraire assez fixe. Elle suit le sillon périphérique.
Les exemplaires à ornementation forte sont ceux qui ont une
large zone c dans laquelle les alvéoles sont grands en avant et restent
nombreux jusqu’au voisinage de la limite postérieure. Chez ceux qui
ont une ornementation faible on ne voit déjà plus, en face des poils da,
que des alvéoles très petits et clairsemés.
Le sillon périphérique est net chez luteum. Il délimite une région
centrale bombée, celle des zones c et u. Les deux plis transversaux du
prodorsum sont très accusés et bien visibles dorsalement.
Ce qui précède s’applique à la race parthénogénétique septentrio-
nale comme à la race sexuée d’autres régions, car je ne vois aucun
moyen de distinguer ces races par les caractères extérieurs, mais il
ne s’agit pas de luteum au sens large. Lah. luteum paraît être une
grande espèce ayant de nombreuses sous-espèces. Ainsi s’explique-
raient en partie les divergences considérables entre les figures des
auteurs. J’ai déjà signalé la sous-espèce repetitor. En voici une autre
que j’ai trouvée aux environs de Périgueux, dans les mêmes récoltes
que la forme dominante, mais rarement.
Lab. luteum elongatum n. subsp. — La différence de forme est
très grande entre elongatum et l’espèce dominante, comme le mon-
trent les figures 1 A et 1 E qui représentent deux mâles. Le contour
apparent latéral elongatum n’a pas l’échancrure ech de la figure 1 A.
Il est à peu près comme chez integrum ou cornuta. Sur plusieurs cen-
taines d’emplaires examinés, je n’ai trouvé aucune forme de passage.
L’ornementation est plus forte que sur les exemplaires périgourdins
du type. La zone u est réduite, sauf au niveau des poils gm, à une
bande très étroite le long de s. p. Cette bande est même presque nulle
sur certains exemplaires. Dans la zone c les alvéoles sont plus larges
et mieux formés, surtout en avant. Dans les zones lisses il n’y a pas
de points ni de cristules mais seulement des costules qui ne sont
guère interrompues.
J’ai cherché vainement d’autres différences. La mandibule, le
palpe, etc., sont exactement comme chez le type. Toutefois je n’ai
pas examiné la cbætotaxie des pattes en grand détail. La longueur
moyenne est la même (570 à 630 p. sans les mandibules).
Il est probable que cette sous-espèce n’est pas particulière aux
environs de Périgueux. Elle ressemble beaucoup au Lab. luteum de
George {Tierreich, 56, p. 72, fig. 82).
H
Lab. integrum Berl. — D’après Berlese la surface dorsale est
entièreraent couverte d’alvéoles dans cette espèce. Ce n’est pas vrai
pour les exemplaires français, mais c’est exact pour ceux de Bône.
Sur les exemplaires français, par exemple ceux de Collioure (fig. 2 A),
Fig. 2. — Labidostomma integrum Berl. — A (X 110), dorsal. — B (X 250), dessous
du capitulum. — C (X 425), extrémité de la mandibule gauche, vue de dessus ; le
cercle entre les 2 dents représente l’extrémité du mors inférieur. — D ( X 525),
extrémité de la mandibule droite, vue latéralement. — E ( X 325), bordure de la
grande plaque dorsale dans la région de l’œil latéral et de la pustule ; l’acarien est
orienté à droite, latéralement.
on distingue une zone centrale c à alvéoles imparfaits ressemblant à
ceux de la zone c de luteum mais plus effacés, plus irréguliers, moins
creux, et une zone latéropostérieure Ip ponctuée ou à cristules. Cette
zone Ip va jusqu’au bord b. i. de la grande plaque dorsale. Le reste
de la surface est à beaux alvéoles.
191 —
Tous les passages existent entre ce type à ornementation faible
et le type de Bône, Les limites des zones changent donc beaucoup.
Sur quelques exemplaires on voit une trace, près de la bothridie pos-
térieure, de la petite zone t de luteum. Elle consiste en une bande
irrégulière étroite et ponctuée ayant la largeur d’un alvéole.
Les pores marginaux, très nombreux, sont réunis par une arête
que montre la figure 2 E. Cette remarquable arête, spéèiale à inte-
grum, est continue, très saillante et mince. Elle va d’une pustule à
l’autre parallèlement aux .bords latéraux et postérieur de la grande
plaque dorsale. Devant la pustule une arête semblable existe, beau-
coup plus courte et un peu relevée en direction du poil ge. En somme
il n’y a qu’une arête périphérique, interrompue au voisinage de la
pustule et faiblement décalée par cette dernière. Tous les pores
marginaux, sans exception, sont sur elle. »
La forme générale du corps est plus aplatie que chez luteum et les
deux plis transversaux du prodorsum sont faibles. Le sillon périphé-
rique est nul, sauf en avant où il est large et plat mais encore visible
au niveau des poils gm et da. La taille d’ integrum est légèrement
supérieure à celle de luteum. J’ai mesuré des longueurs comprises
entre 550 et 690 [a, sans les mandibules. Ce sont les exemplaires
algériens qui sont les plus grands.
Lah. integrum est l’espèce commune méditerranéenne. Je l’ai
trouvée à Gruissan (Aude), à Collioure, Banyuls et Amélie-les-Bains
(Pyrénées-Orientales), aux environs d’Alger et de Bône et en Italie
(Toscane et Ombrie). Tous mes exemplaires algériens de Labidos-
tomma sont des integrum.
Lab. comuta (Can. et Fanz.). — Cette espèce se reconnaît à sa
taille beaucoup plus grande (950 à 1200 [x sans les mandibules)
Pour l’ornementation dorsale on distingue une zone centrale c
(fig. 3 A) à alvéoles imparfaits ayant les caractères indiqués plus
haut (fig. 3 C). Sa limite latérale a de larges ondulations qui rap-
pellent glymma et qui sont d’origine métamérique. La zone p est
ponctuée sans polygones ou à polygones extrêmement clairsemés. La
zone t, petite, très variable d’un exemplaire à l’autre, et même nulle
sur certains, est un prolongement de la zone c. Elle est ponctuée ou à
polygones ponctués. Elle correspond à la zone t de luteum mais elle
n’est pas triangulaire. Le reste de la surface dorsale a des. alvéoles
normaux et jointifs.
Les dénivellations dorsales habituelles existent, un peu moins
fortes que chez luteum. Le sillon périphérique s’efface presque entière-
ment en arrière. Les sensilli sont très pauvres en cils. Le postérieur
n’en a que deux qui sont aussi longs que la branche principale
(fig. 3 A). La pustule est allongée (fig. 3 D).
Mes exemplaires proviennent de Menton (Alpes-Maritimes),
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n“ 3, 1942.
13
192 —
Sainte-Maxime et Ollioules (Var), Amélie-les-Bains et Périgueux.
D’après ces récoltes, comuia aime les bois secs et les lieux découverts.
C’est une espèce méridionale, mais elle paraît monter plus haut
(\VL integrum vers le Nord.
Fig. 3. — Lahidosiomma cornuta (Can. et Fanz.). — A ( X 80), dorsal. — B ( X 205),
subcapitulum, vu de dessus. — G ( X 425), passage de la surface lisse à la surface
alvéolée dans la zone dorsale c. — D ( X 250), comme E, figure précédente.
Certains exemplaires ont une dépression latérale assez profonde
en face des bothridies postérieures (fig. 3 A, à droite). Cette dépres-
sion ne change pas le contour apparent dorsal, mais elle est intéres-
sante car elle correspond à l’échancrure de luteum. Les rugosités du
bord frontal, entre les deux cornes, peuvent être plus faibles que sur
la figure 3 A et même manquer. Dans certaines localités (Ollioules)
elles sont au contraire plus fortes. Quand l’ornementation s’accentue
les polygones de la zone c deviennent plus nombreux et il en apparaît
dans la zone p. Dans leur trame persistent cependant toujours des
espaces ponctués sans polygones, chacun d’eux ayant un nombre
entier de fois la surface moyenne d’un polygone.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Description d’un Sympiiyle nouveau de Madagascar
' Par Paul Remy.
M. Raymond Decary a eu l’obligeance de me faire parvenir, en
été 1936, une quantité considérable de petits animaux, presque tous
des Arthropodes, qu’il a récoltés à Tananarive dans des mousses et
des détritus végétaux, en février et mars de la même année. Il a
capturé ces organismes en utilisant un piège qu’il a décrit à cette
époque (Decary, 1936) : un entonnoir rappelant ceux qui ont été
employés par Berlese (1905), et divers autres zoologistes pour
étudier la faune endogée et saproxylophile.
Dans ce matériel se trouvent des représentants de presque tous
les groupes qu’on rencontre dans nos régions, en semblables bio-
topes : Oligochètes, Isopodes, Amphipodes, Symphyles, Pauropodes,
Diplopodes, Ghilopodes, Gollemboles, Dermoptères, Blattes,
Fig. 1. — Hanseniélla (H.) bova n. sp. ad. — A gauche, tête, face tergale (les poils
tergaux ne sont pas représentés) ; à droite, extrémité distale de l’antenne droite,
face tergale ; à part, tout à fait à droite, le sensille b, face sternale.
Hémiptères, Fourmis, Coléoptères, Diptères, Ghernètes, Araignées,
Acariens. Les Isopodes, Gollemboles et Acariens sont les groupes qui
comptent le plus grand nombre d’individus. Les Oligochètes et
Fourmis sont rares. Les Ghernètes appartiennent à une nouvelle
espèce qui sera prochainement décrite par M. Max Vachon. Les
I^auropodes ne sont représentés que par un seul individu : une Ç
adulte qui est le type d’ Allopauropus Decaryi Remy 1937, espèce
dont j’ai retrouvé 2 spécimens (une Ç adulte et une larve à 6 paires
de pattes locomotrices [= 6 pp.] dans les serres chaudes du Muséum
de Paris (Remy, 1940), le 26 août 1938.
Les Symphyles, groupe qui, à ma connaissance, n’avait pas encore
été signalé de Madagascar, sont représentés par une nouvelle espèce
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
de Scutigerellidae : Hanseniella (Hanseniella) hova n. sp. ; 104 indi-
vidus ont été recueillis (47 adxiltes, 22 larves à 11 pp., 20 à 10 pp.,
9 à 9 pp. et 6 à 8 pp. Voici la description de cette forme :
Adultes. Longueur = 2,5 à 3,4 millimètres.
Tete (fig. 1) à peu près aussi longue que large. Ecusson trapézoïde,
à bord postérieur légèrement concave, à bords latéraux faiblement
convexes ; l’apodème médiotergal présente un bouton ovoïde, en
avant duquel il est assez long, mais peu marqué, et en arrière duquel
il est très court, à peine visible ; il n’y a pas d’aire postérieure bien
délimitée.
Antennes (fig. 1) de 20 à 25 articles, leur longueur comprise entre
le triple et le quadruple de celle de la tète ; leurs soies penchées vers
Fig. 2. — Hanseniella (H.) hOva n. sp. ad., face tergale. A gauche : 1° en haut, région
postérieure de la tête, 1’'®, 2® et 3® tergites ; 2® en bas, 13® tergite. A droite : 1° en
haut, 14® tergite (appartient à un individu plus petit que celui qui a les 4 autres) ;
en bas, Grégarines de l’intestin moyen d’un adulte.
l’extrémité distale ; l’article terminal porte tout près de l’extrémité
distale 2 sensilles a, a inégaux pédonculés, à côtes longitudinales, et
une sensille b, lisse, sessile.
Tergites (fig. 2). Le l^J’est rudimentaire, pourvu de 2 soies sub-
médianes, insérées sur une rangée transversale de très petites
épines ; le bord postérieur des 2®, 3® et 15® est convexe, celui de
chacun des 11 autres est faiblement concave (encoche médiane très
large et peu profonde), les régions latéro-postérieures étant large-
ment arrondies. Une paire de macrochètes sur chacun des tergites
II, III, IV, VI, VII, IX et X, près de l’endroit où le bouclier atteint
sa largeur maximum ; la longueur de ces soies dépasse très légèrement
le 1 /4 de la largeur maximum de la tête ; chaque macrochète est
précédé et suivi de soies submarginales beaucoup plus courtes ; une
de celles qui sont en arrière de chaque macrochète, dans la région
latéro-postérieure du tergite, est plus forte que les autres ; une des
soies submarginales situées sur la région latéro-postérieure de chacun
— 195 —
des tergites V, VIII et XI à XIV est un peu plus forte que les autres.
Sur la région moyenne et la région postérieure de ehacun des tergites
II à XV sont disséminées de nombreuses soies et une grande quantité
de petites épines, généralement groupées en courtes rangées trans-
versales ; ces épines sont présentes aussi sur la région antérieure, où
elles sont localisées sur de très minces épaississements chitineux
linéaires, formant un réseau à mailles allongées dans le sens trans-
versal.
Pattes (fig. 3). A la qui n’a que 4 articles (le cotibia = méta-
Fig. 3, — Hanseniella (H.) hova n. sp. ad. A gauche, cotibia et tarse"de la patte XII
gauche face roatrale. A droite, tarse de la patte I gauche, face rostrale.
t arse manque), le tarse, dont l'a longueur est égale à 3 fois 1 /2 la
largetir maximum, porte 3-4 longues soies au bord sternal ; les
2 griffes distales sont inégales, la postérieure beaucoup plus courte
que l’antérieure. A la 12®, le cotibia est environ 2 fois plus long que
large, et le tarse 5 fois plus long que large ; la griffe antérieure est
bien développée, fortement arquée, pointue, plus grande (3 /2) que
la postérieure ; style de la 12® patte de 3 à 4 fois plus long que large,
portant un revêtement dense de soies très courtes et, sur la région
distale, 2 longues soies inégales ; cet appendice est presque aussi
long que la largeur maximum du tarse d.e la 12® patte.
Filières (fig. 4) en forme de bouteille champenoise, à col rela-
— 196 —
tivement large ; leur longueur, qui est comprise entre 2 fois 1 /2 et
3 fois 1 /2 leur largeur maximum, est égale aux 3 /4 environ de la
longueur du 15® tergite ; le col est nu ; le corps de la bouteille porte
des soies relativement fortes, peu denses, plus abondantes sur la
face tergale que sur la face sternale, qui en est dépourvue sur une
grande partie de sa région basilaire ; la longueur des plus grandes de
ces soies (qui sont sur la région distale) est égale aux 2 /3 environ de
la largeur maximum de l’organe ; une soie apicale (conservée sur
3 fdières seulement) un peu plus courte que la largeur maximum de
l’organe ; près d’elle est insérée une courte soie.
Parasites. Un adulte et une larve à 11 pp. hébergent plusieurs
Fig. 4. — Hansenieïla (H.) hova n. sp. ad. A gauche, filière droite de la f. typ., face
tergale. Au milieu, la même, face latérale gauche. A droite, filière droite de la var.
face tergale. La soie terminale n’est figurée qu’à la f® filière, de laquelle elle venait
de se détacher.
Grégarines dans la région moyenne de leur tube digestif (au moins 4
chez l’adulte, davantage chez l’autre). J’ai examiné ces parasites en
place, sans disséquer ; leur protomérite est suhhémisphérique, beau-
coup moins large que le deutomérite ; celui-ci est environ 2 fois plus
long que large, ovoïde, parfois aminci progressivement vers l’arrière
à partir de son 1 /3 antérieur (fig. 2) ; l’extrémité postérieure est
convexe.
Les seules Grégarines que l’on ait rencontrées dans des Symphyles
ont été observées par Verhoeff (1933) ; cet auteur a décrit très
sommairement, sans les nommer ni les figurer, une forme qu’il a vue
en abondance dans l’intestin moyen de Scutigerella immaculata
Newport de Triberg (Forêt Noire) et une autre qu’il a signalée chez
le même hôte, à Lecco (lac de Corne). Les Grégarines du Symphyle
197 —
de Tananarive sont très différentes de celles de Triberg ; elles sem-
blent être plus proches de celles de Lecco.
Affinités. Hanseniella (H.) hova me semble devoir être placé au
voisinage de H. (H.) plebeia Hansen, connu par un seul spécimen
récolté sur l’île Maurice par Ch. Alluaud ; elle s’en distingue facile-
ment par le nombre des macrochètes portés par les tergites du tronc :
H. plebeia n’en a que 6 paires au lieu de 7 (il y en a 1 paire sur chacun
des tergites II, III, IV, VI, VII et IX, le tergite X, contrairement à
ce qui a lieu chez H. hova, en étant dépourvu). De plus, les 2 espèces
diff erent par les caractères des filières : chez l’animal de l’île Maurice,
les soies portées par ces organes sont plus nombreuses que chez celui
de Madagascar.
*
Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy et
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1905. Berlese (A.). A apparecchio per raccogliere presto ed in gran -
numéro piccoli Artropodi. Redia, II, p. 85-89 et Bull. Soc. ent.
italian., XXXVI, p. 227-232.
1936. Decary (R.). Un nouveau procédé de chasse aux petits insectes
Bull. mens. Soc. linn. Lyon, V, p. 40-41.
1937. Remy (P.). Description de deux nouveaux Pauropodidés. Bull.
Mus. nation. Hist. nat., (2), IX, p. 309-312.
1940. Remy (P.). Contribution à la faune des serres du Muséum d’Histoire
naturelle de Paris. Ibid., (2), XII, p. 111-115.
1933. Verhoeff (K. W.). Symphyla. Bronns Kl. u. Ordn. d. Tier-Reichs,
V, 2. Abt., 3. Buch, p. 1-120.
198 —
Coléoptères Curculionides du Cameroun
IL Genre Peritmetus
Par Renaud Paulian.
Le genre de Curculionide Oosomine Peritmetus comprend actuelle-
ment une dizaine d’espèces propres aux régions montagneuses d’Afri-
que Orientale. En outre on doit lui rattacher une série d’espèces
d’Afrique Oofcidentale, pour partie inédites et pour partie rangées
dans le genre Trepitmetus Hustache. D’après les espèces du Came-
roun il n’est pas possible de conserver le genre Trepitmetus qui, en
dernière analyse, ne se caractérise que par le tubercule du méso-
sternum. Ce tubercule peut être absent dans des espèces par ailleurs
très dissemblables et n’a aucune valeur générique.
En y comprenant YesTrepitmetus le genre Peritmetus est donc carac-
téristique de la faune orophile d’Afrique Intertropicale ; comme la
plupart des éléments orophiles, et quoique il doive son origine à des
formes de la plaine avoisinante, ce genre a donné naissance à une
longue série de formes vicariantes. Cette fragmentation était évidente
en Afrique Orientale ; au Cameroun le genre n’était connu jusqu’ici
que par deux espèces: l’une du Mont Cameroun, l’autre des monts de
Bakossi. Les récoltes de la mission LfepESME, Paulian et Villiers,
renferment, outre ces deux espèces, trois espèces nouvelles, localisées
l’une aux Monts Bambouto, les deux autres au Mont N’Lonako.
Quoique non récoltés au Manengouba, les Peritmetus y existent
certainement dans les ravins boisés de la caldera extérieure. L’exis-
tence d’espèces spéciales au N’Lonako et aux Bambouto montre
bien l’ampleur des phénomènes de segrégation dans le genre. Mais
il y a plus, le P. scintillans Hustache, décrit des monts de Bakossi
(pourtour du Mont Koupé) a été retrouvé par nous sur le Mont
Cameroun, dans la zone inférieure . des forêts de montagne, vers
1.300-1.500 m.
Au-dessus de ee niveau, vers 1.800-2.000 m., dans une zone dont
nous avons fait déjà ressortir le caractère particulier, cette espèce
est remplacée par le P. Zumpti Hustache. De même, des deux espèces
du Mont N’Lonako, l’une vit sur la crête, dans les taillis de la prairie
à Lycopodium, l’autre à la lisière de la forêt. Il y a là deux exemples
de cette segrégation verticale dont P. de Peyerimhoff a trouvé des
cas parmi les Ténébrionides du Hoggar, et le D’^ R. Jeannel parmi
les Calosomes des montagnes d’Afrique Orientale.
Au point de vue éthologie nous ignorons tout de la ponte et de la
Rulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 199 —
vie larvaire des Peritmetus. Les adultes se rencontrent sur les arbustes
feuillus, généralement en exemplaires isolés ; ils ont la démarche
lente et compassée des Otiorrhynchini. Au Cameroun ils vivent entre
1.300 et 2.000 m., sur les lisières de clairières et à la limite supérieure
de la forêt ombrophile ; ce ne sont donc pas des éléments alpins. En
Afrique Orientale ils atteignent des altitudes sensiblement plus
élevées mais en restant toujours dans la forêt ; la répartition altitu-
dinale du genre paraît commandée par le facteur humidité et non par
l’altitude proprement dite.
Tableau des espèces du Cameroun.
1 . Denticules des tibias postérieurs longs et forts,
aussi longs que les tibias sont larges (fig. A) . . . . culminarius, n. sp.
— Denticules des tibias postérieurs petits ou très
grêles 2
2. Base des élytres avec une tache de très denses
poils squamuleux Zumptl Hust.
— Base des élytres- sans pubescence ou squamula-
tion particulières 3
■ 3. Sculpture élytrale grossière, les stries de points
indistinctes Hustachel, n. sp.
— Sculpture élytrale plus fine, les stries de points
bien nettes 4
4. Carène médiane du rostre lisse et bien distincte, scintlllans Husx.
— Carène médiane du rostre chagrinée et obsolète . . Ruteri, n. sp.
Peritmetus culminarius, n. sp. (fig. A-C).
Long. 7,5 à 9 mm., larg. 3,5 à 4 mm. — ■ Corps noir, à pattes rouges,
dessus à fines écailles rondes, vert métallique, éparses, et à pubes-
cence rare, formée de poils jaunes, redressés, courts, un peu plus
visibles sur la déclivité apicale des élytres ; pattes à assez forte
pubescence dressée, mêlée de fines squamules très éparses. Rostre de
très peu plus long que large, séparé de l’aire apicale par un bourrelet
transverse peu distinct ; ptérygies arquées et très saillantes ; marges
latérales du rostre carénées, ces carènes très faiblement convergentes
en avant jusqu’à l’insertion des antennes, puis faiblement diver-
gentes en arrière ; le rostre présente en arrière, en dedans des carènes
latérales, un bourrelet longitudinal peu distinct, parallèle à celles-ci ;
milieu du rostre avec un relief longitudinal obsolète, chagriné ; espace
entre les carènes à ponctuation très peu distincte ; aire apicale
échancrée en avant, presque lisse. Rostre séparé du front par un
sillon anguleux en V très ouvert, assez profond. Front avec un sillon
longitudinal médian profond ; tête avec une dépression transverse
derrière le front. Yeux très saillants, très convexes. Tête à ponctua-
tion assez fine et éparse. Antennes à scape très long, à‘ longue pubes-
— 200 —
cence verticillée, à peine renflé vers l’apex, dépassant distinctement
en arrière la marge antérieure du prothorax. Article I du funicule plus
court que le II, égal au III ; III à VII progressivement plus courts,
tous plus longs que larges. Thorax transverse, à côtés presque paral-
lèles sur les 2 /3 basilaires, puis rétrécis assez brusquement vers
l’avant en courbe concave vers l’extérieur ; base avec une trace de
dépression médiane ; tout le disque couvert de grandes granules
aplatis, arrondis, séparés par des points peu distincts ; granules des
côtés du disque petits, aigus, irréguliers. Pas d’écusson. Elytres en
ovale très distinct, la base un peu étranglée en col; les quatorze
Fig. A-C. — Peritmeius cuîminarius, n. sp. — A. tibia postérieur. — B. tête de profil.
— C. organe copulateur
stries sont formées de points profonds, vaguement rectangulaires,
séparés par des espaces relevés ; interstices très étroits, à peine per-
ceptibles, portant, par places, de très petits granules très écartés.
Fémurs un peu clavif ormes, les quatre postérieurs avec de petits
denticules. Tibias presque droits, ceux des paires antérieures avec
de très petits denticules aigus sur la marge interne ; tibias intermé-
diaires avec un petit éperon subapical perpendiculaire à la marge
interne ; tibias postérieurs avec quatre fortes dents dressées sur la
marge interne. Deux premiers sternites abdominaux avec de fins
granules ; sternites III et IV ponctués; sternite V chagriné et ponctué,
simple chez le ; les deux premiers sternites avec une dépression
assez profonde mais un peu irrégulière. Mésosternum tuberculé.
— 201 —
un peu plus petit et plus étroit que la $.
Type et cotypes au Muséum de Paris. Cameroun : région de
N’Kongsamba, mont N’Lonako, prairies de la crête, 1.800 m.
Peritmetus Ruteri, n. sp.
Long. 9 mm. ■ — • Corps noir, assez large et convexe, à revêtement
peu dense d’écailles rondes, vert métallique ; arrière des élytres et
pattes à pubescence dressée ou semi-couchée, brune et courte.
Rostre aussi long que large, les ptérygies bien saillantes ; aire apicale
finement ponctuée et un peu déprimée au milieu, séparée du reste du
rostre par un bourrelet transverse bien saillant et lisse ; rostre peu
distinctement caréné sur les côtés, à peine un peu relevé au milieu,
à ponctuation assez forte, un peu confluente et irrégulière ; les côtés
du rostre un peu convergents en dedans de la base à l’insertion des
antennes, puis divergents ; front séparé du rostre par un bourrelet
en V très ouvert, un peu déprimé au milieu et avec la trace d’un
sillon longitudinal médian ; toute la tête à ponctuatioi^ peu dense et
assez fine. Yeux très gros, bien saillants. Antennes comme chez P.
culminarius mais à articles du funicule un peu plus renflés. Thorax
nettement plus large que long, distinctement déprimé au milieu de
la base, les côtés en courbe régulière sur les 3 /4 postérieurs, un peu
rétrécis en le premier quart ; à ponctuation forte, la marge posté-
rieure des points relevée en bourrelet. Elytres assez renflés, à qua-
torze stries de points distincts, séparés par de légers renflements un
peu tuberculiformes ; interstries étroits, portant chacun une rangée
de fins granules un peu écartés. Fémurs pçu épaissis. Tibias un peu
arqués, avec de fines épines grêles sur la marge interne.
Type au Muséum de Paris. Cameroun : région de Dschang, Quin-
quina Station, 1.500 m. (contrefort des Monts Bambouto), Ç.
(Gérin > col. Ruter > coll. Muséum de Paris).
Peritmetus Hustachei, n. sp.
Long. 8,5 à 9 mm., larg. 3 à 3,5 mm. • — Corps allongé, assez étroit,
brun noir à pattes plus claires ; dessus densément recouvert d’écailles
verdâtres uniformément réparties ; apex du rostre, antennes, genoux,
apex des tibias et tarses à écailles bleutées ; élytres à courte pubes-
cence brune dressée, plus visible sur la déclivité apicale ; pattes à
pubescence couchée sur les fémurs, longue et dressée sur les tibias ;
sternites abdominaux à écailles verdâtres éparses. Rostre aussi long
que large, ses côtés sinués au-dessus de l’insertion des antennes, sans
séparation nette d’avec l’aire apicale ; carènes rostrales latérales
très absolètes ; carène médiane presque nulle, terminée en avant,
entre les antennes, par une fossette ronde ; ptérygies arrondies, bien
saillantes. Rostre séparé du front par un sillon en V se prolongeant en
— 202
arrière sur le front. Yeux très peu saillants, ovalaires. Devant du
front avec des rides obliques peu distinctes ; arrière-tête avec de
très fins granules épars, sans dépression transverse. Antennes comme
chez P. culminarius. Thorax à peu près aussi long que large ; côtés
en courbe régulière mais faible ; aussi étroit en avant qu’en arrière ;
tout le disque un peu aplani, avec une fine trace de sillon longitudinal
médian entier ; sculpture peu distincte sous les squamules ; finement
et densément rugueux. Ecusson nul. Elytres ovalaires, à peine
rétrécis à la base, un peu aplanis sur le disque, très déclives en arrière,
lignes de points indistinctes, recoupées par de hautes rides transverses,
irrégulières, lisses et luisantes. Tibias à peine arqués, grêles, avec
quelques épines grêles sur leur marge interne. Tibias intermédiaires
avec un éperon préapical interne aigu. Fémurs clavif ormes. Abdo-
men densément vidé longitudinalement, peu distinctement ponctué,
sauf le premier sternite qui est finement et rugueusement ponctué.
Premier sternite avec une large dépression médiane. Sternite V avec
une étroite et profonde fossette longitudinale au milieu de sa base.
Type et cotypes au Muséum de Paris. Cameroun : région de
N’Kongsamba, mont N’Lonako, lisière supérieure de la forêt,
1.700 m.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
203
SCOLYTIDES DES HAUTES MONTAGNES AFRICAINES (COLÉOPT.)
' 1. Le genre Kissophagus
Par P. Lepesme.
Le genre Kissophagus Chapuis groupe un petit nonibre de Scoly-
tides ovalaires et convexes à funicule antennaire de six articles,
massue fusiforme articulée non comprimée et pubescence générale-
ment squamuleuse dont on connaissait jusqu’ici huit espèces répar-
ties dans la région paléarctique et en Afrique orientale.
Des quatre espèces européennes, deux me sont inconnues : K. eri-
nacellus Wichm. et K. Nusslini Rtt., et je n’ai vu de la troisième,
K. Novaki Rtt. qu’un exemplaire des collections du Muséum de Paris
déterminé par Eggers ; si l’on s’en rapporte aux Bestimmungs
Tabellen (Ed. de 1913), il m’apparaît toutefois bien difficile de tenir
ces deux dernières pour autre chose que pour des formes géogra-
phiques, difficilés même à séparer, de la quatrième espèce, K. hederae
Schmitt, espèce dont l’aire de répartition englobe toute l’Europe
méridionale et s’étend jusqu’à la Transcaspienne. K. tiliae Niis., du
Japon, m’est également inconnue et je n’ai même pas pu me procurer
sa diagnose originale. J’ai donc dû abandonner mon projet initial
de révision du genre et m’en tenir dans ce travail aux formes afri-
caines dont je porte le nombre de trois à six et que l’on pourra séparer
de la manière suivante :
1 . Bord antérieur du pronotum denticulé en son
milieu. Pubescence élytrale non squamuleuse,
très régulière, les poils longs des interstries rap-
prochés. Brun rouge — 2,5 mm fasciatus Hag.
— Bord antérieur du pronotum lisse en son milieu ... 2
2. Une ou plusieurs rangées de petites dents près des
angles antérieurs du pronotum 3
— Angles antérieurs du pronotum sans dents 5
3. Une seule rangée de dents, oblique, courte et peu
prononcée. Corps allongé, thorax aussi long que
large. Brun rouge foncé — 2,3 mm punctatus Eggers
- — Rangée de dents doublée de quelques dents plus
petites et plus aiguës en arrière. Corps globuleux,
thorax transverse 4
4. Thorax fortement rétréci en avant, très convexe,
déprimé en face de Técusson. Poils courts et
poils longs des élytres squamuleux. Brun rouge
foncé — 1,6 mm Alluaudi n. sp.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 204 —
— Thorax peu rétréci en avant, peu convexe, non
déprimé en face de Técusson. Poils courts et
poils longs des élytres non squamuleux. Brun
rouge clair — 2,3 mm. Pauliani n. sp.
5. Thorax aussi long que large, imponctué. Elytres
très finement ponctués. Pubescence élytrale très
fine, non squamuleuse. Brun — • 2,5 mm confusus Eggers
— Thorax transverse, grossièrement granulé comme
les élytres. Pubescence élytrale squamuleuse,
très petite, clairsemée. Brun sombre, rougeâtre
par places — 2,6 mm granulatus n. sp.
1. K. fasciatus Hag. 1909, Deutsche Eut. Zeitschr., p. 737.
Je rapporte avec certitude, après comparaison au type, à cette
espèce décrite d’Afrique Orientale, des exemplaires d’un Kissophagus
récolté en grand nombre en juin 1939 sur le versant Sud-Ouest du
Mont Cameroun, vers 1.800-2.000 m., par mes amis Paulian et
ViLLiERS et moi-même. Cette espèce, remarquable par son aspect
allongé, par le bord antérieur de son pronotum denticulé et prolongé
par une rangée unique de dents plus fortes aux angles antérieurs et
par sa pubescence élytrale très régulière, les rangées de poils longs des
interstries alternant avec les rangées de poils fins et courts insérés
isolément sur les gros points enfoncés des stries, se rapproche beau-
coup par ces caractères et malgré l’absence de squamules, du Kisso-
phagus hederae Schmitt d’Europe. Pan ailleurs, il s’apparente aussi,
mais de plus loin, à deux espèces nouvelles trouvées en sa compagnie
au Mont Cameroun et que je décris ci-dessous.
2. K. Pauliani n. sp.
2,3 mm. Ovalaire, large, brun rouge clair, densément revêtu de
fines et courtes soies blondes couchées en arrière, presque indistinctes
sur le thorax, avec en outre quelques longs poils dressés de même
couleur sur les interstries des élytres, plus courts ou manquant sur
les interstries pairs de la partie non déclive.
Tête brun sombre, très finement granuleuse, indistinctement
pubescente, pourvue d’une carène longitudinale médiane très faible
sur le vertex. Massue antennaire trapue, uniformément püigère,
sans rangées transverses particulières de poils comme chez fasciatus.
Pronotum nettement transverse, faiblement rétrici, mais un peu
déprimé transversalement dans sa partie antérieure, peu convexe
sur le disque, parcouru sur les deux tiers de sa longueur par une
carène médiane très faible ; angles antérieurs pourvus d’une crête de
petites dents triangulaires doublée en arrière de quelques autres
dents plus petites, plus aiguës et irrégulièrement disposées ; angles
postérieurs droits ; surface lisse, luisante, finement et peu densément
205 —
ponctuée, un peu granuleuse en avant, la pubescence à peine visible
et couchée sur le disque, plus forte et dressée sur les côtés.
Elytres une fois et quart aussi longs que larges, fortement con-
Fig. 1-5, Kissophagus fasciatus Hag. — 1. antenne — 2, mandibule — 3, maxille —
4, labium — 5, extrémité distale du tibia médian.
vexes, rebordés antérieurement, déprimés dans la région scutellaire,
indistinctement granulés sous le dense revêtement de fines soies non
squamuleuses.
Abdomen brun, pattes roux clair.
206 —
Type au Muséum de Paris : Mont Cameroun, versant Sud-Ouest :
1.800-2.000 m. ■ — ■ Mission Lepesme-Paiilian-Villiers ■ — • Juin 1939.
3. K. granulatus n. sp.
2,6 mm. Forme générale de K. Pauliani, mais un peu plus allongé,
brun sombre, rougeâtre par places, grossièrement granuleux, couvert
sur les élytres d’un revêtement clairsemé de très petites squamules
plus abondants sur les côtés et sur la partie déclive, avec en outre
quelques longs poils jaunes dressés sur les interstries impairs.
Tête rougeâtre, ridée transversalement, déprimée sur le clypeus.
Fig. 6. — Kissophagus granulatus n. sp.
Pronotum transverse, peu convexe, faiblement caréné médiane-
ment sur toute sa longueur, grossièrement ponctué-granulé, les
angles antérieurs effacés et sans crête denticulée, les postérieurs
obtus ; quelques rares poils longs sur les côtés.
Elytres plus de une fois et demie aussi longs que larges, fortement
déclives sur les côtés et dans le tiers apical,, grossièrement granulés.
— 207 —
les interstries fortement et régulièrement saillants sur toute leur
longueur.
Abdomen brun ; pattes rougeâtres.
Type et cotypes au Muséum de Paris ; cotypes dans ma collec-
tion : Mont Cameroun, versant Sud-Ouest : 1.800-2.000 m. • — Mis-
sion Lepesme-Paulian-Villiers — Juin 1939.
4. K. Alluaudi n. sp.
1,6 mm. Court, ramassé, fortement convexe, brun rouge foncé,
densément revêtu de squamules jaune pâle courts et larges, avec en
outre quelques longs poils squamuleux sur les interstries pairs et
impairs des élytres.
Thorax fortement rétréci en avant, marqué d’une faible dépression
antescutellaire à limites confuses, assez densément et irrégulière-
ment ponctué ; bord antérieur lisse dans sa partie médiane, quadri-
denticulé de chaque côté avec, plus en arrière, deux autres petites
dents aiguës incurvées vers l’arrière.
Elytres une fois trois quarts aussi longs que larges, rapidement et
fortement déclives sur les côtés et dans leur tiers apical, l’apex nor-
malement caché en vue dorsale, le bord antérieur fortement relevé
et rebordé ; interstriès larges, la ponctuation peu distincte sous le
dense revêtement de squamules, ceux-ci à peine inclinés vers l’arrière,
vaguement disposés en rangées longitudinales, la rangée suturale
parfaitement régulière.
Abdomen noir ; pattes brun clair.
Le type unique ne possède malheureusement plus de tête.
Type au Muséum de Paris : Molo, Nau Escarpment, Afrique orien-
tale anglaise : Station 19 ; 2.420 m. — Mission AHuaud et Jeannel —
Décembre 1911.
5. K. confusus Eggers 1937, Rev. Zoo. Bot. afr., XXVII, p. 300.
Uganda : Gura R., 2.500 m.
6. K. punctatus Eggers 1932, Rev. Zoo Bot afr., XXII, p. 23.
Congo belge, sans autre précision.
Etant donné la découverte de trois espèces de Kissophagus au
Mont-Cameroun, on peut espérer que d’autres espèces africaines
viendront s’ajouter à cette liste. Il faut toutefois remarquer que les
récoltes d’ArLUAUD et Jeannel en Afrique orientale ne compor-
taient qu’un seul Kissophagus, celles de la mission de l’Omo, de
Scott en Abyssinie et des principales autres expéditions dans les
massifs d’Afrique orientale, aucun sur un matériel pourtant riche en
représentants de la famille. Il est aussi curieux de noter l’absence de
ces xylophages aux Monts Bambouto, bien que la disparition de la
forêt sur ce massif puisse expliquer cette absence.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
14
208 —
De toute façon le genre semble bien localisé, en Afrique, aux
régions montagneuses et c’est un exemple de plus d’éléments à
affinité européenne réfugiés en altitude dans la région éthiopienne.
Sa distribution confirme en outre l’étroite parenté entre la faune des
massifs d’Afrique orientale et celle des massifs de l’Ouest africain ;
le décalage en altitude déjà noté pour la plupart des groupes entre les
deux massifs ^ y est également respecté.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
1. Bull. Mus., 2® sér., XI, 6, 1939, pp. 493-496 et C. R. Soc. Biogéog., XVII, n° 148,
1940, pp. 57-60.
— 209
Sur Chrysiridia Madagascariensis Less. (Lépidopt.)
(Compte rendu sommaire d’une Mission a Madagascar)
Par R. Catala.
Correspondant du Muséum.
Dans sa séance du 8 août 1940, l’Assemblée des professeurs du
Muséum a bien voulu me charger d’une mission 3 Madagascar où je
me rendais. La présente note n’est qu’un rapport d’ensemble sur
mes activités au cours de l’année 1940 en attendant que soient
publiés les résultats d’expériences commencées par moi et conti-
nuées par mon collaborateur Jean Primot à Fianarantsoa.
Dans un récent travail de morphologie j’ai montré combien
Chrysiridia madagascariensis Less. (Lépidoptère Uraniidae) s’était
avérée un matériel d’élite tant du point de vue de sa plasticité expéri-
mentale que pour la singularité de son comportement, aux stades
larvaire et nymphal.
J’ai consacré d’autre part un chapitre spécial à la morphologie des
écailles et, en particulier, aux cas si complexes où de multiples proli-
férations affectent les unes, tandis que d’autres présentent des trou*-
blés de destruction de la chitine ou des bourgeonnements donnant
l’apparence de véritables cancérisations.
Toutes ces considérations d’ordre morphologique ou biologique
justifiaient suffisamment la poursuite de mes travaux et l’étude de
nouvelles méthodes d’expérimentation sur ce matériel. C’est ce qui
m’a incité à repartir pour Madagascar en octobre 1940.
La condition sine qua non de la reprise de mes travaux résidant
dans l’approvisionnement de mon laboratoire en matériaux d’étude
(œufs, chenilles et chrysalides de Chrysiridia), je me suis aussitôt
préoccupé de savoir dans quelle situation biologique se trouvait la
forêt située aux environs de Fianarantsoa et dont le peuplement
d’ Omphalea higlandulosa Bak. — seule plante nourricière de Chrysi-
ridia — m’a fourni, pendant 3 années (1933-1936) mes sujets d’expé-
riences.
Rappelons l’état de ce peuplement au moment de mon départ de
la colonie (avril 1936) : la forêt primaire, ayant été défrichée dès 1930,
sur une assez grande superficie, pour les besoins du chemin de fer
en construction, faisait place à une végétation secondaire au milieu
de laquelle certaines espèces primitives repoussaient de rejets.
1. René Catala. Variations expérimentales de Chrysiridia madagascariensis Less.
Arch. Muséum Nat. Hist. Nat. Paris, 1940.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
— 210 —
U Omphalea higlandulosa était heureusement de celles-là. La taille
de la majorité des plants de cette Emphorbiacée permit, pendant
deux ans, de faire la récolte des chenilles à hauteur d’homme.
On pouvait craindre, quand on connaît la fureur destructrice de
l’indigène que, par la suite, des feux de brousse ne vinssent compro-
mettre la constitution d’une végétation de remplacement, aussi
appréhendais- je beaucoup plus de ne me trouver, à mon retour à la
colonie, en présence de dévastations irréparables, qu’en face d’un
excès de végétation.
Par bonheur, les services forestiers avaient opéré une active sur-
veillance pour éviter que, dans une région si accidentée, des éboule-
ments ne se produisent avec leurs conséquences redoutables pour
la sécurité de la voie ferrée. L’absence des feux de forêt avait donc
évité le fatal glissement de la couche d’humus habituellement
entraînée par les premières grandes pluies quand elles succèdent à
des incendies qui ont anéanti peu à peu toute végétation. Il s’en est
suivi que, dans cette région où le sol humifère était resté intact et
qui se trouve dans une situation d’hygrométrie exceptionnellement
favorable, la végétation avait atteint en quatre années un développe-
ment étonnant.
Des endroits qui m’étaient autrefois familiers pour y avoir séjourné
des semaines étaient devenus absolument méconnaissables. Les
essences secondaires et plus particulièrement les Harongana ^
Sevabé Vakoka®, Landemy ^ ainsi que de multiples lianes, y
avaient pris un essor considérable. Mais les quelques essences primi-
tives qui étaient reparties de rejets, et dont la croissance est beau-
coup plus lente, se sont trouvées littéralement étouffées. Dans cette
lutte de vitesse vers la lumière les Omphalea furent distancées du
double ou triple de leur croissance. La grande majorité d’entre elles
n’étaient plus que de longues tiges à feuilles très espacées, sujets
tellement dissimulés sous la voûte des frondaisons secondaires que
les Chrysiridia ne pouvaient même plus les découvrir pour y déposer
leur ponte. On peut dire que si, dans cette région, la perpétuation de
l’espèce a pu s’effectuer c’est grâce aux quelques Omphalea ayant
échappé jadis aux défrichements. Ces quelques plants magnifiques
— doublement porte-graines — étaient assez hauts et assez dégagés
pour jouer leur rôle de support aux chenilles d’une espèce qui,
naturellement farouche, a montré qu’elle ne se risque jamais à péné-
trer sous le couvert sombre de la nouvelle forêt pour tâcher de
gagner sa plante nourricière. Ces quelques plants étaient très isolés.
J’en ai vu de 'bien beaux, d’une quinzaine de mètres environ, dont
1. Harongana fastigiata Choisy.
2. Solanum auriculatum Aith.
3. Tréma orientalis Baker.
4. Anthurium tetragonum Hook.
— 211 —
toutes les feuilles avaient été absorbées. Il n’était pas jusqu’aux tiges,
voir jusqu’aux écorces des grandes branches, qui n’aient été
eiltièrement rongées par les chenilles.
A cette excessive croissance du « Savoka », s’ajoutait celle, plus
envahissante encore de cette liane-bambou ^ qui recouvre la nouvelle
forêt et les cépées de l’ancienne comme d’un immense filet et, pèu
à peu, l’étoulîe et la détruit.
Des milliers de plani s d’Omphalea s’y trouvaient emprisonnés, les
plus favorisés n’apportant leur support aux pontes que par l’extré-
mité des quelques tiges ayant pu s’insinuer à travers ce réseau ténu.
Ces tiges rapidement dévorées par un nombre de chenilles trop élevé,
la plupart de celles-ci n’atteignaient pas leur complet développe-
ment et mouraient. J’en ai vu par centaines aussi qui, sur des sen-
tiers découverts ou le long de la voie ferrée, erraient à la recherche
de nouveaux plants nourriciers, hélas introuvables.
Pour corriger un tel déséquilibre, une seule solution s’offrait, c’était
l^égagement prudent des Omphalea et une tentative de destruction
de la liane-bambou.
Grâce à l’intérêt que M. l’Inspecteur général Bigorgne, directeur
du Service des Eaux et Forêts à Madagascar, a bien voulu prendre à
la question, grâce aussi au concours infiniment précieux de l’actif
M. Perraudin, chef de la circonscription forestière de Fianarantsoa,
de rapides décisions furent prises. Une équipe de vingt-cinq anta-
nala, petits hommes de la forêt, habiles à manier la hachette, (et
qui, parce qu’on les avait désignés d’office pour trente jours, travail-
lèrent parfaitement), commença au début de février le travail de
dégagement. Il s’est poursuivi pendant un mois. Chaque jour, cent
à deux cents Omphalea étaient dégagées par l’abattage, autour de
chacune d’elles, de deux ou trois essences sans valeur qui les serraient
de trop près ou les privaient de lumière.
Quant à la destruction de ces véritables murailles de liane-bambou,
elle s’est avérée si épuisante pour des résultats et des gains si piètres
qu’il fallut y renoncer après une semaine d’efforts. Le total des
Omphalea libérées a été cependant de 3.500 à 3.700
J’ai eu la grande satisfaction de voir les Chrysiridia venir pondre
derrière nos dégagements et au fur et à mesure que leurs supports
leur étaient rendus.
Moins d’une quinzaine de jours après le début de nos travaux, un
nombre considérable de jeunes chenilles y avaient éclos. Mais à ce
moment, une nouvelle difficulté surgissait : les oiseaux et particu-
1. Nastus sp.
2. Un programme supplémentaire prévoyait la mise en place, dans des clairières
inutilisées, de plusieurs milliers de boutures. Je ne sais si les difficultés actuelles de main-
d’œuvre ont permis la réalisation du projet dont l’exécution devait commencer au
début de l’année au plus tard.
— 212
lièrement les « Taitso » (Coua Coerula) faisaient, à longueur de jour-
nées, un terrible carnage dans les colonies trop en vue. Il ne fut
possible de limiter les dégâts qu’en plaçant dans les endroits les plus
fournis en chenilles, un grand nombre de pièges, en chargeant une
équipe spéciale de transporter sur des Omphalea moins exposées, des
pontes prêtes à éclore ou des chenilles récemment sorties.
C’est ainsi qu’au bout de deux mois environ un équilibre relatif
était rétabli qui permettait enfin un approvisionnement à peu près
suffisant du laboratoire.
Pendant que s’effectuaient ces travaux, M. Perraudin découvrait
d’autre part un nouveau peuplement à' Omphalea en forêt primitive
intacte, situé dans la forêt d’Ivalo en direction Nord-Est et à quel-
ques heures de mon laboratoire de la Sahambavy.
Malgré tout le désir que j’en avais, il m’a été impossible de m’y
rendre moi-même, mais d après les renseignements rapportés par
mes chasseurs indigènes, la récolte des chenilles de Chrysiridia n’y
sera possible qu’aux époques de grande abondance — fin janvier à
fin mars — et ne s’y effectuera qu’avec beaucoup de difficulté par
suite de la très grande taille des arbres, du fouillis des lianes et de
l’enchevêtrement d’espèces très différentes. L’apport de matériel
d’expériences susceptible d’être fourni par ce nouveau poste ne sera
cependant pas à dédaigner pour compenser la production de l’autre
en cas de déficiences périodiques ou de « consommation » exagérée.
Réaménagement de mon ancien laboratoire.
Pendant les nombreuses années qu’a duré mon absence, mes trois
meilleurs chasseurs indigènes et mon si dévoué préparateur étaient
morts, d’autres spécialistes avaient quitté la région ; mon ancien
matériel avait subi deux cambriolages et', à mon retour, les difficultés
de réapprovisionnement des objets, les plus courants jadis, étaient
telles que j’eus beaucoup de niai à remettre en route l’organisation
d’autrefois.
Cependant, du mois de mai au mois de septembre, j’ai pu effectuer
un assez grand nombre d’expériences dont j’ai ramené en France
les résultats.
Ces travaux ont porté pendant les premiers mois sur des traite-
ments thermiques. Ce furent pour la plupart des contrôles d’expé-
riences qui, dans l’étude que j’en avais faite jadis, laissaient un doute.
Les mois suivants ont été occupés par les premières expériences de
radiation, en collaboration avec Jean Primot.
C’est en effet à ce moment que se place l’arrivée à Fianarantsoa,
où il était affecté comme pharmacien capitaine à l’hôpital mixte, de
ce jeune chimiste. L’intérêt qu’il portait déjà ‘à l’entomologie devait
s’étendre fort heureusement à mes travaux de morphologie èxpéri-
213 —
mentale et aux projets que je lui soumettais, en particulier l’étude
des influences des rayons X sur les Chrysiridia^. Aussi quand il
s’est agi de mon retour à la métropole, nous décidâmes le transfert
à Fianarantsoa même, de mon laboratoire de la Sahambavy.
Grâce à l’extrême obligeance de M. le médecin général Toullec,
directeur des Services de santé de Madagascar, le nouveau labo-
ratoire put être installé dans le voisinage immédiat du laboratoire
de bactériologie et de la salle de radiologie de l’hôpital. La contiguïté
de ces trois locaux a présenté de gros avantages. Mon matériel per-
sonnel s’est ainsi accru de celui dont nous pouvions disposer à l’hô-
pital et de celui, très ingénieux, construit sur place par Primot.
Pendant les quelques semaines qui précédèrent mon départ, nous
avons pu faire toute une série d’expériences préliminaires de radia-
tion (scopie et graphie seulement) tant sur les œufs et sur des che-
nilles en sommeil prenymphal que sur des chrysalides d’âge différent.
Dans les expériences de radiation seule, nous ne pouvions procéder
que par tâtonnements ; mais dans beaucoup de celles où rayons X
et traitements thermiques furent combinés, nous avons tenu compte
des phénomènes de sensibilisation révélés jadis par mes expériences
thermiques.
D’ores et déjà, des aperçus intéressants sont apportés :
1° par les traitements où les rayons X agissent avec un traite-
ment de chaleur.
Phénomènes de sensibilisation.
Dans pies expériences antérieures, un traitement où seul le facteur
thermique intervenait pendant 24 heures'consécutives, à une tem-
pérature constante de 39® (expérience 4170) ne déterminait que des
variations à rythme longitudinal et les mélanisàtions n’intéressaient
que certains systèmes de dessins ou seulement la fusion de quelques
éléments.
Or, l’application préalable des rayons X crée une sensibilisation
telle que le même temps et le même degré d’incubation provoquent
des mélanisations généralisées qui, chez certains imagos, envahissent
la presque totalité de la face ventrale.
2® par les traitements où les rayons X agissent seuls.
Variation des écailles.
Macroscopiquemènt, on constate le bleuissement de groupes
d’écailles optiques dans les plages vert métallique de la face dorsale.
1. Un radiotélégramme — seul moyen actuel de liaison entre la grande île et la
métropole — m’a apporté tout récemment la confirmation des résultats remarquables
obtenus par Primot.
Ces changements de couleur dus certainement à une variation de
l’épaisseur des lames de chitine ne semblent pas dépendre plutôt de
l’intensité ou de la pénétration que du temps de rayonnement mais
de l’ensemble de ces facteurs puisque des traitements très différents
(scopie ou graphie) les déterminent au même degré et dans les mêmes
régions.
L’examen microscopique révélera certainement des anomalies
multiples de certains types d’écailles.
Mouvements physiologiques des dessins d’ailes.
Un premier examen rapide des imagos dont les chenilles en som-
meil prénymphal ou les chrysalides de tous âges ^ ont subi des
radiations d’intensité et de pénétration très différente (en une ou
plusieurs séances), montre, dans la grande majorité des cas, des
mouvements de dessins qui se localisent au système discocellulaire.
Ces troubles se manifestent surtout par des phénomènes de diffusion
d’écailles noires couvrantes. Ils n’affectent que la face dorsale. Cette
sensibilité, particulière à un seul système, est d’autant plus intéres-
sante qu’on ne la retrouve pas à la suite des traitements thermiques
appliqués seuls. Ceux-ci agissent beaucoup plus nettement sur d’au-
tres sytèmes comme par exemple ceux des régions post-médiane et
marginale. Une sensibilité particulière aux rayons X et intéressant
un système isolé permet d’entrevoir un comportement spécial de tel
ou tel champ selon la nature des agents physiques employés.
Laboratoire d’ Entomologie du Mméum.
1. Comme pour les traitements thermiques, il ne semble pas que les rayons X per-
mettent de déflnir les cldsses d’âge, même si elles s’étendent sur des laps de temps très
larges.
215
Récoltes entomologiques faites par L. Berland
A ViLLA-CiSNEROS (R 10 DE Oro) ^ COLÉOPTÈRES
Par P. DE Peyerimhoff.
M. L. Berland a rapporté de Villa Cisneros une vingtaine d’es-
pèces de Coléoptères. Cette petite collection est pleine d’intérêt. Il y
a là, outre trois espèces nouvelles très caractérisées, une série d’autres
qui n’avaient pas encore été observées dans le Sahara océanique,
particulièrement le Cossonide subaveugle Pentatemnus arenarius
Woll., insecte canarien qyi représente sur le continent africain un
nouvel élément de 1’ « enclave macaronésienne »
1. Masoreus Wetterhalli aegyptiacus Dej. : entièrement clair et à
gros yeux ; les épisternes métathoraciques sont moins allongés que
chez Wetterhalli s. str., très différents néanmoins des épisternes courts
qui caractérisent si nettement V orhipennis Bed. de la dune de Moga-
dor, et probablement aussi, — car la description est muette à cet
égardj — le desertorum Escal. des sables du Cap Juby. — M. Wetter-
halli est euroméditerranéen y compris les Canaries. La race (ou espèce
distincte) aegyptiacus est disséminée sur le Nord de l’Afrique sans
atteindre le Sahara central.
2. Cymindis laevistriata pseudosuturalis Bed. (Cf. Antoine in
Bull. Soc. Sc. nat. du Maroc, XVIII, 1939, p. 188). • — Tous les archi-
pels atlantiques, et confins sahariens du Nord de l’Afrique jusqu’à
l’Egypte. Manque au Sahara central.
3. Saprinus [Baeckmanniolus Reichh.) dimidiatus Illig. — Chez
l’unique spécimen récolté, la couleur bronzée est normale, mais la '
ponctuation des élytres, peu dense, est limitée à un large triangle
postéro-interne et n’atteint aucun des intervalles striaux, sauf le
suturai. Comme la ponctuation des élytres varie considérablement
chez cette espèce, il s’agit probablement d’une légère aberration
individuelle. — - S. dimidiatus est un insecte des plages maritimes,
méditerranéen depuis les Canaries jusqu’au Delta égyptien, et
atlantique jusqu’à la Loire- Inférieure.
1. Cf. L. Berland, Aspects de la flore et de la faune à Villa-Cisneros (Rio de Oro).
et A. Chevalier, A propos de la végétation à Villa-Cisneros (C. , R. somm. Soc
Rio géographie, 1939, n° 138-139, p. 83-87).
Isopodes terrestres recueillis au Rio de»Oro, par L. Paulian de Félice [Bull.
Mus., 1940, p. 58-61).
Insectes Diptères, par E. Séguy (Bull. Mus., 1940, p. 340-343).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
216 —
4. Necrohia rufipes de G. — Saprophage cosmopolite qui abonde
dans toute la Berbérie méditerranéenne et saharienne.
5. Lîthophilus Berlandî, n. sp. (Coccinellidae). — Long. 2, 8-3, 5
mm. ; lat. max. Coléopt. 1,5-2 mm.
Elongato ovatus, convexinsculus, lucidus, toto pallide rufus, pube flava
lanuginosa semi-erecta vestitus. Caput minute confertim punctillatum,
Antennae tenues, clava rnodice dilatata. Pronotum duplo latius quam longius,
angulis anticis acutis deflexis, lateribus deplanatis, margine angustissimo non
reflexo, rotundatis, latitudine maxima post medium expleta, versus ad basin
valde sinuatis, basi ipsa arcuata, angulis posticis rectis divaricatis, superficie
minute confertim punctillata. Coleoptera ovata, sesquiduplo ferme longiora
quam latiora, basi recte truncata, angulo humerali evanido vel obtusissimo,
lateribus rotundatis versus apicem plus ((;J) minusve (Ç) attenuatis, margine
angustissimo, perspicue laxe punctillata cum punctis majusculis in lineas
longitudinales ordinatis, insculpta, flavo hirsuta et ad latera fimbriata.
Femina major, minus convexa, coleopteris longioribus ad apicem minus
attenuatis.
Hab. Saharam occidentalem.
Rio de Oro : Villa Cisneros, en juin 1939, une série (L. Berland).
Chez ce Lithophilus, les côtés du pronotum sont simplement aplatis
au lieu d’être excavés avec la marge latérale retroussée comme chez
toutes les espèces méditerranéennes. Ce même caractère se présente
chez une espèce du Tidikelt qui va être décrite (L. Volkonskyi
Peyerh. in litt.) dans Bull, de la Soc. d’Hist. nat. de V Afrique du Nord.
L’espèce du Rio de Oro diffère de celle du Sahara central par sa taille
plus petite, sa forme moins allongée et plus convexe, sa couleur
claire, ne fonçant pas aux élytres, sa pubescence très hirsute, jaune
et non blanche, formant, vue de haut, une frange latérale, la ponc-
tuation du pronotum moins fine et beaucoup plus dense, le maximum
de largeur du segment se trouvant après le milieu et non vers le
milieu, les épaules à peu près complètement arrondies, surtout chez
lecJ.
6. Brumus tetradyma Fairm. — Espèce spéciale à la côte océanique
depuis Mogador jusqu’au Cap-Blanc. — • Le Brumus quadriphagiatus
Woll. (sub. « Epilachna »), de Fuerteventura, est coloré de même, mais
les élytres sont pubescents. — Le dessin de B. tetrastigma est très
constant.
7. Anthicus tristis Schm. — ■ Euroméditerranée jusqu’à la Trans-
caspie à l’Est et jusqu’au Sahara central au Sud.
8. Zophosis Ghilianii susica Escal., et ab. tricarinata Escal. —
Le Z. Ghilianii Deyr, est une espèce relativement homogène. Chez la
race typique, propre aux Hauts Plateaux sud-oranais et aux mon-
tagnes arides du Maroc oriental et méridional, la sculpture latérale
des élytres est étirée en acicules ou petits traits allongés. Dans la
217
race susica, de la côte atlantique méridionale, cette sculpture est en
granules plus ou moins arrondis. Chez l’une et l’autre, une côte
supplémentaire se développe souvent entre la suture et la côte dor-
sale. — Les spécimens du Rio de Oro ne différent pas de ceux du
Sous, et la supplémentaire interne est faiblement indiquée.
9. Eulipus Quirogai Escal. — Décrit du Rio de Oro. La largeur
des élytres varie suivant le sexe, faible chez les mâles, prononcée
chez les femelles.
On a décrit, de la côte océanique, quatre Eulipus voisins de
Y elongatus Rrullé 1838 [Brullei Woll. 1865) des Canaries. Seul, à
mon avis, E. suhelagans Fairm,, de la dune de Mogador mérite d’être
distingué spécifiquement, sans justifier toutefois le nom générique de
Mogadoria imposé par Escalera. Voici le groupement hiérarchique
de ces cinq formes :
1. Forme ramassée. Pronotum pas plus
long que large, parfois même transver-
sal, dilaté en avant, fortement rétréci
en arrière. Elytres vaguement canne-
lés, à ponctuation fine et éparse. Mem-
bres raccourcis. Articles des antennes
noueux au sommet. — Mogador subelegans Fairm.
— Forme allongée. Pronotum toujours plus
long que large, à peine dilaté en avant,
faiblement rétréci en arrière. Elytres
plans, à grosse ponctuation serrée.
Pattes et antennes très allongées .... 2
2 . Côtés du pronotum dessinant une légère
sinuosité avant la base 3
— Côtés du pronotum sans sinuosité. Ponc-
tuation des élytres fortes ’4
3. Yeux grands. Ponctuation des élytres
moyennement forte et mélangée de
points beaucoup plus petits. — Cana-
ries orientales elongatus Br. s. str.
— Yeux relativement petits. Ponctuation
des élytres très forte et sans mélange
de petits points. — Cap Juby elongatus punctidorsis Reitt.
4. Yeux plus petits, mais plus saillants,
ainsi que les joues. Front bifovéolé. —
Ifni elongatus fooeifrons Escal.
— Yeux un peu plus gros et moins bombés.
Front sans fovéoles. — Rio de Oro . . . elongatus Quirogai Escal.
10. Oxycara Muratî, n. sp. [Tenebrionidae], — Long 3,5 mm. ; lat.
coleopt., 2 mm. — Inter minima.
Ooatum, parum conoexum, nitidulum, piceum, pedibus et antennis rufes-
— 218 —
centibus. Caput confeHim (medio vix laxius) punctatum, punctis utrinque ad
oculos oblongis, epistomate apice attenuato, summo arcnato et valide uni-
dentato, oculis carina genali usque ad quartam anticam divisi, extus parum
prominuli, Carina orbitali parum elevata, usque ad epistoma producta.
Antennae brèves, tenues, extermitate vix dilatatae, art. 3° quam secundo
parum breviore, 4°-7o aeque longis av latis, 9°-10° transversis, ultimo minore.
Pronotum plus sesquiduplo latius quam longius, ad latera arcuatum, versus
basin trinsinuatam attenuatum, angulis anticis deflexis parum acutis,
posticis rectis, undique punctis grossis elongatis confertissime fere corruga-
tum, medio ante basin linea longitudinali levigata, subtilissima notatum.
Scutellum evanidum. Coleotera ad humeros carinulatos rotundatos pronoto
latiora, sesqui ferme longiora quam latiora, opacula, modice et parce puncta-
lata, carina basali parum producta. Pedes brèves, tibiis anticis perparum
dilatatis, fere rectis. Subtus sulcus galaris angustus, profundus, pleurae
pronoti rugis subtilihus confertis in longitudinem insculptae, prosternum
dense punctulatum, processu lato, antice piano, postice deflexo, ultra coxas
vixe producto, apice subtruncato, mesosternum transversum, excavatum et
utrinque tumidum, disperse punctulatum, metasternum 1° ventrali segmenta
brevius, antice emarginatum, taxe punctulatum. Abdomen antice ut metas-
ternum, versus apicem sensim minutius et laxius punctulatum, 1° ventrali
segmenta inter coxas trapezoideum. Epipleurae subtus ductae, desuper jam
post humeros invisae, versus apicem valde attenuatae, margine postice im-
prinris subtilissima. — Signa scxualia latent.
Hab. Saharam occidentalem.
A la mémoire de Marc Murat, tué à l’ennemi en juin 1939, lors
des batailles du Loiret. Il avait découvert l’espèce, en un seul
spécimen, le 24 juillet 1938, dans la région du Tadkhest, près d’El
Aïoun, c’est-à-dire immédiatement au sud de la Seguiet-el-Hamra et
à une vingtaine de kilomètres de la côte. Cet exemplaire, très frais, a
les élytres bruns, et la denticulation des tibias est entière. Celui que
M. Berland, a rapporté de Villa Cisneros est plus vieux, foncé aux
élytres, et les tibias sont usés, mais tous les détails de la sculpture
concordent.
L’espèce, appartient à la série des Oxycara à épipleures étroites en
arrière, extrêmement défléchies sous le bord latéral des élytres qui
les cache entièrement dès après l’épaule. La forme arrondie du pro-
notum, sa sculpture très dense formée de points allongés, et la fai-
blesse du rebord épipleural sont caractéristiques.
11. Akis rotundicollis Escal. — Décrit de Villa Cisneros. La struc-
ture singulière du pronotum, dont les bords sont à la fois extrême-
ment larges et extrêmement relevés, donne à cet Akis un aspect très
particulier.
12. Scaurus Quirogai Eseal. — Décrit du Rio de Oro, sur des
femelles (« tibias anteriores sin dilatacion aparente »). — Je doute
fort qu’il diffère de S. microcephalus Escal. du Cap Juby, décrit sur
des mâles (« tibias anteriores dilatadas ligeramente antes del me-
I
— 219 —
dio... »), dont la diagnose {Col. de Marruecos, p. 297) précède immé-
diatement celle de S. Quirogai.
13. Pimelia grandis Latastei Sén. — La forme typique grandis
Kl. est d’Egypte, du Soudan, d’Abyssinie et du Sénégal. La race
Latastei est saharienne. C’est l’un des Coléoptères les plus communs
du Sahara central. Il se raréfie peu à peu dans le Sahara septentrio-
nal.
14. « Clitohius » fossulatus Escal. — Décrit du Cap Juby où il
abonde, paraît-il, dans la dune maritime « enterrado al pie de las
matas ». — Insecte aptère, subhémisphérique, cilié latéralement, qui
fait disparate dans le genre Clitobius, composé d’espèces propres aux
bords des eaux salées et saumâtres. L’échancrure de l’épistome forme
un arc très faible, et les tibias de la première paire, au lieu d’être
rectilignes, sont élargis peu après la base sur leur tranche externe.
Ces caractères rapprochent l’insecte du littoral océanique bien davan-
tage du genre Ammidium Er. (d’après A. ciliatum Er. subsp.
Huttoni Woll. des îles du Cap-Vert, dont le Muséum possède un
spécimen recueilli à Branco, en 1895, par E. Bugnion), — que du
genre Clitobius.
15. Crypticus ( Seriscius) Fonti Escal. — Décrit du Rio de Oro. ■ —
C’est l’un des plus petits du genre (3 mm.).
16. Cneorhinus oceanicus, n. sp. ^ [Curculionidae]. — Long, cum
rostro 8,5 mm. ; lat. max. coleopt. 3,5 mm.
Elongatus, postice ventriosus, squamulis rotundatis alhidis (irnprimis ad
latera) et birris (dorso praesertim) maculatim mixtis, integumentum nigrum
occultantibus ex toto onustus. Cn. barcelonico statura, forma, squamatione
persimilis, signis sequentibus autem plane recedens ; rostrum longius et
angustius, sulcus longitudinalis inter ocuîos subtilissimus, sub squamis
deletus, antennarum scapus gracilior claoaque longius fusiformis, — pronoti
punctura grossa dispersa toto deleta, — coleoptera dilatata, eorum striae lineis
punctatis subtilibus tantum indicatae, setulae interstitiorum graciles, semie-
rectae, bene oisabundae, — pedesque paullo longiores.
Hab. Saharam occidentalem.
Rio de Oro : Villa Cisneros, un seul mâle récolté en juin 1939
(L. Berland). Ce type unique fait partie des collections du Muséum
d’Histoire naturelle.
Cet insecte est si semblable à Cn. barcelonicus Herbst qu’on peut
considérer les deux espèces comme vicariantes. Le caractère appa-
remment le plus important qui les sépare est le sillon longitudinal
interoculaire, abrupt chez barcelonicus, très fin et comblé par les
écailles chez océaniens. Peut-être, chez ce dernier, est-il réellement
imprimé dans le tégument, mais pour s’en assurer il faudrait dégrader
la squamulation du type unique. Ch. barcelonicus n’est connu avec
— 220 —
certitude que de la région de Mogador (d’où est décrit son synonyme
Ch. innocuus F.) et descend au Sud jusqu’à l’enclave d’Ifn^. Existe-
il réellement en Espagne ? Cn. argentatus Perris, en tous cas, qui en
est très voisin, est bien espagnol (Escurial).
Telle qu’elle est énumérée (Col. Catal. Brachyderinae, 1936, p. 230-
253), la tribu Cneorhinini s’étend surtout sur l’Afrique et Madagascar
où elle compte une vingtaine de genres. Elle est représentée parci-
moniéusement en Asie orientale (3 Ç), en Malaisie (1 Ç), au Mexique
et en Amérique centrale (2 Ç), enfin en Europe où la presque tota-
lité de ses éléments est confinée dans la région hispano-marocaine,
avec extension, au Nord le long de l’Océan [Philopedon plagiatus) ,
et au Sud le long de la Méditerranée. Seuls des Attactogenus de l’Eu-
rope orientale et un de Formose (si l’attribution générique de ce
dernier est exacte) font exception. Cette localisation « atlantique »,
si marquée chez les Cneorhinini européens, se réalise dans bien d’au-
tres groupes : Geocharis, Pseudotr échus, Singilis s. str., Trymosternus,
Chitosa, Allotarsus (et la grande majorité des Henicopus), Amhlyp-
tera des Pimelia, Misolampus, Cyrtonus, Galerotoma, Chasmatopterus,
Hymenoplia, etc. C’est l’élément hispano-marocain, ou, si l’on veut,
l’élément lusitanien strict, par opposition à l’élément atlantique, au
sens large, qui comprend les Archipels. Il est à noter en effet que la
tribu entière des Cneorhinini manque aux Açores, aux Madères et
aux Canaries, où à priori sa présence pouvait être attendue.
17. Rhytirrhinus elongatus Desbr. — En nombre. La présence de
ce Curculionide sur le rivage océanique complète sa répartition
saharienne, qui s’étend ainsi depuis le Delta égyptien jusqu’à l’Atlan-
tique. L’insecte parasite les Zygophyllacées du genre Fagonia.
18. Pachytychius Berlandi, n. sp. [Curculionidael. — Long.
3,4-5 mm. ; lat. ad humeros 1-1,5 mm.
Angustissimus, dorsofere planus, hrunneus, veste modice opaca, albido-
flava et birra maculatim, tegumentum totum non occultante obsitus. Rostrum
gracile, pronoto jnulto longius, parum curvatum et ad basin inter oculos
aequilatum, deinde nudum, dorso quinque-carinatum, carina mediana prope
antennas dilatata, humiliata, sulcis alternatis punctato-crenatis. Antennae
circa tertium anticum rostri isertatae, proc'erae, scapo parum clavqto, art.
funiculi 2° elongato, quaml^'sesqui breviore, ceteris sensim latioribus, ultimis
duobus transversis, clava fusiformi fere triplo longiora quam latiora. Pro-
notum minutum, transversum, coleopteris angustius, antice strangulatum ad
latera rotundatum, angulis posticis demissis, perdense punctulatum, pilis
crassis birris applicatis, saepius cum longioribus albidis lineam medianam
et vittas latérales efformantibus ornatum. Scutellum manifestum, albopilosum.
Coleoptera integumento dilutiore, pronoto plus triplo longiora quam latiora,
anguste striatopunctata, interstitiis plinis, pilis crassis flavis et fuscis
longtitudinaliter variegata, vittas ad humeros et ad basin tertii inter-
valli et maculas hic et illuc efformantibus, sutura autem non effuscata, cum
— 221 —
pilis suberectis pallidis in sériés longitudinales redactis subtilissime hirsuta.
Subtus laxius vestitus, abdomine rufo-brunneo. Pedes oalidi, femoribus
cunctis inermibus, pilis applicatis oestitis, tibiis sinuatis, hirsutis, uncatis,
tarsis gracilibus, art. penultimo bilobato. — Maris rostrum paullo brevius,
metasternum impressum.
Fig. 1. — Oxycara Murati, n. sp. Fig. 2. — Pachytychius Bertandi, n. sp.
Hab. Saharam occidentalem.
Rio de Oro : Villa Cesneros, en juin 1939, une petite série (L. Ber-
land).
Prend place parmi les Pachytychius à écusson visible et à fémurs
postérieurs inermes, tels que robustus Woll., deplanatus Tourn.,
Letourneuxi Desbr., et ne peut guère être comparé qu’à ce dernier,
espèce d’Egypte et de Libye dont la vestiture est analogue ; mais
chez Berlandi le pronotum est bien plus court et moins densément
sculpté, les élytres sont bien plus longs, et à stries beaucoup plus
fines. La forme très étroite reproduit celle d’un Pachytychius des
hautes régions du Hoggar, qui sera décrit sous peu {P. summorum
Peyerih.) mais les fémurs postérieurs de Berlandi ne sont pas dentés,
le pronotum est transversal et arrondi au lieu d’être subcarré, sa
vestiture est bien moins épaisse et moins appliquée, claire sur le pro-
notum au lieu d’être noire, et il n’y a pas de bande suturale foncée.
19. Pentatemnus arenarius Woll. — Un seul individu, sans doute
recueilli à l’état de cadavre, sans pattes, mais ayant gardé sa pilosité
et ses .antennes caractéristiques. J’ai pu l’identifier par comparaison
avec un spécimen typique, provenant de Wollaston lui-même, et que
je tiens du British Muséum.
— 222 —
C’est l’une des plus intéressantes trouvailles de M. Berland.
L’espèce n’était connue que des Canaries orientales (Lanzarote,
Fuerteventura, Gr. Canarias,) où elle vit « sub terrâ in aridis are-
nosis juxta radiées plantarum fodiens » (Wollaston), Sa présence
sur le continent en fait un élément nouveau de l’enclave « macaro-
nésienne » surtout connue par les grandes Euphorbes et leur faune
satellite, mais où entrent d’autres types, et jusqu’à des insectes
aveugles et sabulicoles. Tels sont les Curculionides Onycholips :
O. Wollastoni Escal. de la dune de Mogador, vicariant d’O. bifurcatus
Woll. de Lanzarote, Fuerteventura et Gr. Canaria. Ces Onycholips
sont extrêmement modifiés par la vie souterraine, le corps est très
bombé, décoloré, les yeux n’existent plus, les pattes des deux der-
nières paires sont élargies, leurs tarses sont comprimés et munis de
longues lamelles, de très^ longues soies parsèment le dessus et les
dessous de l’insecte. — Le Pentatemnus est à un stade bien moins
avancé, il a gardé la forme allongée des Cossonides et les pattes ne
présentent aucune modification particulière, les yeux sont très
réduits, mais ehcore apparents ; seules les longues soies qui garnissent
le dessous et les côtés du corps indiquent la vie érémique. — Ces
degrés dans l’adaptation s’observent dans d’autres groupes. On les
retrouve tout aussi ménagés chez les Saprinus sabulicoles, par exejn-
ple, et mieux encore chez les Tenebrionidae.
Laboratoire d’Entomologie du Muséum.
— 223 —
Notes critiques et descriptives sur des Columbellidæ
N° 1. Sous- GENRE MiTRELLA
Par E. Fischer-Piette.
1° Sur Columbella triangulifera, C. denticulata et C. moleculina.
— Von Maltzan a décrit en 1884 (Diagn. neuer Seneg. Gastr.,
Nachrichtsbl. deutsch. Malakoz. Ges., XVI, p. 71), de Gorée, une
Columbella (Mitrella) triangulifera qu’il n’a pas figurée et qui ne
semble pas avoir été identifiée depuis. Je l’assimile à C. denticulata
Duclos. Le principal caractère commun, que traduisent les deux noms
spécifiques donnés, est la présence de taches blanches triangulaires
subsuturales, qui souvent confluent en une bande festonnée ; la
couleur (généralement brune) du reste de la coquille est ainsi limitée
par une ligne dentelée (denticulata). Les autres caractères, forme
générale, proportions, épaisseur du labre, stries de la base, concor-
dent également.
Columbella denticulata est elle-même une espèce mal connue.
Duclos l’a figurée et nommée, sans description ni indication d’habi-
tat, en 1840 (1835, Hist. coq. univ., g. Columbelle, pl. 9, fig. 3, 4) et,
de nouveau, dans les « Illustrations conchyliologiques » de Chenu
(1846, Colombella, pl. 9, fig. 3, 4) avec addition d’une échelle de lon-
gueur (7 mm.). Tryon (1883, Manual, V, p. 117), sans autre rensei-
gnement, la déclarait synonyme de C. moleculina Duclos, espèce
donnée elle-même comme étant d’habitat inconnu. En 1900, Daut-
ZENBERG (J. de Conch., 48, p. 169) fait connaître que C. moleculina
habite l’Océan Pacifique, et que C. denticulata est « une espèce diffé-
rente, habitant le Sénégal (Collection Petit de la Saussaye) ». Mais
en 1929 [Faune Colon, fr., III, p. 417), il remet, avec doute, C. denti-
culata dans la synonymie de C. moleculina, trouvée à Madagascar.
A la faveur de notre identification avec C. triangulifera Maltz. de
Gorée, nous considérons C. denticulata comme une espèce Ouest-
africaine, distincte de C. moleculina. Des échantillons existant au
Muséum ^ montrent qu’elle est moins élancée, et de coloration bien
différente, brune dans l’ensemble, alors que C. moleculina est blan-
châtre avec de faibles traits rouges sous la suture et ne présente pas
les taches blanches triangulaires dont nous avons parlé ci-dessus
1. Il y en a 26 exemplaires, dont 3 (collection Jousseaume) sans provenance, et les
23 autres marqués « Océanie ». Des indications aussi vagues n’ont en général pas de
valeur, surtout en l'absence de tout nom de collecteur ou de donateur.
2. La seule figure qui ait été donnée dé C. moleculina, celle de Duclos, très exacte
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
15
224
Taille des échantillons adultes : 6 à 7 mm. (le type de Duclos-Chenu et
celui de von Maltzan ont 7 mm.). Largeur : 3 à 3,5 mm. (von Maltzan :
3,25). Hauteur de l’ouverture : 3 à 3,75 mm. (von Maltzan : 3,75). Largeur
de l’ouverture : 1 à 1,2 mm. (Duclos-Chenu : 1 mm. ; von Maltzan :
1,5).
Nombre de taches blanches triangulaires sub-suturales, au dernier tour :
5 à 7 (vLN Maltzan : 7-8 ; la coquille figurée par Duclos semble en com-
Fig. i. — Pyrene (Mitrella) denticulata Duclos. Un échantillon des collections du
Muséum. X 3.
Fig. 2. — Pyrene (Mitrella) Broderipi Sow. Un échantillon de Tanger, collection du
Muséum (Don de Pallaby) X 3.
porter 6). Ces taches sont parfois absentes, et la coquille est alors unifor-
mément fauve ou brun-clair ; souvent un pointillé blanc, (visible sur la fig.
de Duclos), orne la région du labre et de la base, et peut se continuer en
une bande spirale étroite sur le milieu du dernier tour (fig. 1). Intérieur de
l’ouverture souvent teinté de lilas pâle.
Nombre de sillons basilaires : 7 à 11 (10 sur la'figure de Duclos) ; dents
labiales : 4 à 8 (9 sur la figure de Duclos ; 6 d’après von Maltzan) ; dents
columellaires : 2 à 6.
2° Comparaison avec d’autres espèces ; compléments à l’étude de
C. Broderipi Sow. — C. denticulata présente des affinités avec les
Mitrella de la Méditerranée. Von Maltzan note que l’ornementation
colorée est comparable à celle de C. Gervillei Payr. (souvent consi-
dérée comme une variété de C. scripta L.), mais avec les taches blan-
ches subsuturales plus grandes et moins nombreuses. Les affinités
sont plus fortes avec C. decollata Brus, (souvent considérée comme une
autre var. de S. scripta, ou comme var. de C. Gervillei), beaucoup plus
trapue que C. Gervellei et ayant ainsi les mêmes proportions que
C. decollata. Elles sont encore plus fortes chez C. Broderipi Sow. du
Maroc. Nous expliquerons plus loin que ce sont les coquilles que nous
pour la coloration, est inexacte pour les contours. L’ouverture est trop étroite, la
dépression située sous le renflement du dernier tour est trop accentuée, les sutures
sont trop obliques par rapport à l’axe columellaire, les dents columellaires sont rem-
placées par une bosse informe. Ces défauts sont communs à bien des figures de Duclos,
et se retrouvent en particulier pour C. denticulata.
— 225 —
mentionnons sous ce dernier nom ; mais dressons d’abord un tableau
C. denticulata apparaît ainsi comme une sorte de forme naine par
rapport aux C. Gervillei et C. decollata de la Méditerranée en passant
par C. Brqderipi du Maroc. Toutefois, il faut, jusqu’à plus ample
informé, la considérer comme distincte de C. Broderipi (voir fig. 1
et 2).
Il reste à discuter cette dernière^spèce, les renseignements fournis
sur elle par les divers auteurs étant assez divergents.
ScwERBYTa décrite d'Alboran (Thés. Conch., I, p. 143 ; pl. 40, fig. 178>
179). Il mentionne 2 à 3 dents labiales obsolètes. Reeve (Conch. Icon.»
XI, Columbella, pl. 23, fig. 13) lui donne le même habitat ; la figure montre
3 fortes dents labiales, et peut-être deux autres obsolètes. Mais elle habite-
rait les Philippines d’après Tryon (Man., V, p. 114) et Kobelt (1897,
Conch. Cab., 2® éd., p. 191), qui la placent dans le sous-genre Nitidella.
C’est aussi dans ce sous-genre que l’a mise Dautzenberg, qui la cite de
l’estuaire du Congo (1912, Miss. Gruvel, Moll, mar., p. 34) et des dragages
du Prince de Monaco (1927, p. 87). Mais von Maltzan (1884, loc. cit.,
p. 71), qui la mentionnait du Sénégal, la plaçait dans le sous-genre
Mitrella, qui est classé actuellement (Thiele, 1931, Handbuch, I, p. 302)
dans le genre Pyrene Rôding alors que Nitidella appartient au genre
Columbella. C’est également dans les Mitrella que l’ont mise Montero-
SATO (J. de Conch., 1889, p. 115, Casablanca et Mogador) et Pallary,
qui l’a citée d’abord de Tanger (1902, J. de Conch., 50, p. 11) puis de
toute la côte atlantique du Maroc (1920-1912), Explor. sc. Maroc, p. 37)
Je ne suis pas en mesure de juger si c’est bien une seule et même
espèce qui a été placée par" ces divers auteurs sous le vocable Brode-
ripi^. Mais je puis faire mieux connaître la Colombelle étudiée sous
ce nom par Pallary au Maroc, où elle est abondante. Je figure un
des échantillons remis par Pallary au Muséum (provenance :
Tanger).
Cette espèce a 6 à 9 dents labiales, donc beaucoup plus que selon
SowERBY et Reeve. Elle appartient certainement aux Mitrella et
1. Les chiBres sont relatifs aux échantillons des collections du Muséum.
2. Elle y a aussi été récoltée par Lecointre (J, de Conch., 63, 1917, p. 66 ; Mazagan).
3. L’aspect général des figures de Sowerby et de Reeve fait bien plutôt penser aux
Miiella qu’aux Nitidella ; et la figure de Reeve laissant soupçonner, en plus de 3 fortes
dents labiales, la présence de plusieurs dents rlus faibles, atténuerait les diBérences
avec notre fig. 2.
non aux Nitidella. En effet, la columelle présente un revêtement
calleux d’une belle épaisseur, avec une rangée de 2 à 5 dents, ou plis
très brefs, alignés sur une crête longitudinale, au lieu des deux longs
plis s’enfonçant dans l’ouverture, que présentent les Nitidella.
L’ornementation colorée est très variable : Pallary a défini des
variétés rufa, purpurea, marmorata, lineolata, zebrina, çiolacea,
punctata, fusca, undata, en plus d’une var. ex forma intermedia
établissant le passage à C. Hidalgoi Monterosato.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
227 —
Réédition des figures de Marginella ambigua bav.
(Note de E. Fischer-Piette, Bulletin de novembre 1941).
Sur la plupart des exemplaires de ce « Bulletin », les figures
publiées àJa page 456 ont été dénaturées par un encrage défec-
tueux ; en particulier les plis columellaires se voient si mal que J es
dessins perdent leur signification. Espérons que la rééditj on effectuée
ci-dessous sera plus satisfaisante.
Fio. 1, — Marginella exilis Gmelin. L’un des échantillons de la collection d’Adanson,
probablement celui figuré dans l’Histoire naturelle du Sénégal, pl. 5, fig. 3 Peribolut,
fig. de droite. X 2. (Peribolus simeri).
Fig. 2. — Marginella ambigua Bavay, type (Collection du Muséum). X .2.
Fig. 3 et 4. — Marginella ambigua Bavay, récoltes de J. de Lepiney. Un échantillon bien
adulte (Collection du Muséum). X 2.
Fig. 5 à 8. — Marginella sp, cf. ambigua Bavay, du pliocène de Sidi Sahnoun (collec-
tion G. Lecointre). X 2.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
228 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium
( Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy.
(suite) 1
C. UNEDO Linné.
Dans la collection du Muséum de Paris se trouve un carton sur
lequel le nom spécifique C. unedo est de l’écriture de Lamaeck et qui
porte deux individus sensiblement de même taille (52 X 45 mm.)
provenant du Voyage du Capitaine Baudin dans les mers Australes.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 49) nous apprend que le type
du C. unedo Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 680) existe toujours
dans le Cabinet Linnéen et qu’il est conforme à la figure donnée par
WooD (1815, Gener, ConchoL, p. 242, pl. 58, fig. 3) pour cette espèce
de l’Océan Indo-Pacifique [île Maurice, Indochine, Philippines,
Moluques, Australie occidentale (1916, Hedley, Journ. R. Soc.
West. Austr., I, p. 14), Queensland (1909, Austral. Assoc. Adv. Sc.,
p. 348)], qui est si facilement reconnaissable aux petits écussons
rouges ornant ses côtes.
Prashad (1932, Pelecyp. « Siboga » Exped., p. 272) donne comme
synonyme C. cruentum Perry (1811, Conchology, pl. LVII, fig. 1).
C. medium Linné.
Au Muséum de Paris il y a un individu (44 X 38 mm.) de cette
espèce qui a été étiqueté C. medium de la main de Lamarck.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 47) nous informe que le type
du C. medium Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 678) existe toujours
dans le Cabinet Linnéen et qu’il est conforme à la figure donnée pour
cette coquille par Mawe (1823, Linn. Syst. Conch., p. 31, pl. 7, fig. 1).
Cette espèce est abondante aux Indes Occidentales, depuis la
Caroline du Nord jusqu’au Brésil.
Dall (1900, Tert. Fauna Florida, p. 1101) en fait synonymes le
C. venustum Dunker [non Gabb] (1861, Malak. Blàtt., VIII, p. 37)
et V Hemicardium columha Heilprin (1886, Trans. Wagner Inst., I,
p. 93, pl. XI, fig. 26). '
D’après Dall (1901, Proc. U. S. Nat. Mus., XXIII, p. 390), le
1. Cf. Ed. Lamy, BuU. Mus., 2® s., XIII [1941], p. 458 et p. 561 ; XIV [1942], p. 63
et 126.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
— 229
C. medium est représenté sur la côte Pacifique (de la Basse-Californie
à Payta) par le C. magnificum Deshayes mss. (1857, Carpenter,
Report Moll. West. Coast North Amer., p. 187) = planicostatum
SowERBY [non Sedgwick et Murchison, 1829], (1883, P. Z. S. L.,
p. 83 ; 1841, Conch. Illustr., sp. 83, fig. 25).
E.-A. S>iiTH (1885, Rep. « Challenger » Lamellibr., p. 163) cite
comme autre espèce représentative sur le littoral Pacifique le C. bian-
gulatum Broderie et Sowerby (1829, Zool. Journ., IV., p. 367 ;
1841, Conch. Rlustr., sp. 82, fig. 2).
C. FRAGUM Linné.
Bruguière (1789, Encycl. Méth., Vers, I, p. 213) a décrit cette
espèce d’après un spécimen du Cabinet personnel de Lamarck.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 49) nous apprend que le
type de C. fragum Linné (1758, ‘Syst. Nat., ed. X, p. 679) existe
toujours dans la collection Linnéenne et qu’il est conforme à la figure
donnée par Wood (1845, Gener. Conchol., p. 241, pl. 58, fig. 1-2) pour
cette espèce de l’Océan Indo-Pacifique [depuis la Mer Rouge et l’île
Maurice jusqu’au Queensland (1909, Hedley, Austral. Assoc. Ado.
Sc., p. 248)], à coquille cordiforme, dont les côtes sont ornées de petits
tubercules écailleux semilunaires très serrés.
C’est le C. imbricatum Born [non Sowerby] (1780, Test. Mus.
Cæs. Vindob., p. 42, pl. III, fig. 3-4) et Prashad (1932, Pelecyp.
« Siboga » Exp., p. 274) indique comme autre synonyme le C. nexum
[Hwass] Humphrey (1797, Mus. Calonn., p. 49).
C. RETUSUM Linné.
Au Muséum de Paris un individu (39 X 28 mm.) rapporté du canal
d’Entrecasteaux (Tasmanie) par Péron (1803) est étiqueté C. retu-
sum d’une écriture ancienne qui n’est pas celle de Lamarck.
Dans le C. retusum Linné (1767, Syst. Nat., ed. XII, p. 1121) =
C. excaoatum [Hwass] Humphrey (1797, Mus. Calonn., p. 49), de
l’Océan Indien, depuis le golfe de Suez jusqu’au détroit de Torrès,
on distingue d’abord une région lunulaire antérieure ornée de 4 ou
5 côtes très larges ridées transversalement, parfois obsolètes : sous
les sommets la lunule proprement dite est représentée par une pro-
fonde cavité cordiforme dans laquelle fait saillie une callosité plus
ou moins épaisse. Ensuite vient une région médiane montrant 6 à
7 côtes dont les premières portent des verrucosités granuleuses. Enfin
une carène assez aiguë limite une région postérieure qui présente 10
à 11 côtes, d’abord étroites et arrondies, puis larges et aplaties.
Rômer (1869, Conch. Cab., 2® éd., p. 119) considère que le C. subre-
tusum Sowerby (1840, P. Z. S. L., p. 110 ; 1841, Conch. Rlustr.,
— 230
sp, 91, fig. 24) est à peine une variété chez laquelle la lunule est plus
petite et moins enfoncée : on trouve tous les passages et dans les deux
coquilles les côtes de la région médiane sont ornées de verrucosités.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 46) nous informe d’ailleurs
qu’on trouve un mélange des deux formes, que Lynge (1909, Danish
Exp. Siam, Mém. Acad, R. Sc. Lettr, Danemark, 7® s., V, p. 260) et
Prashad (1932, Pelecyp. « Sihoga » Exp., p. 287) ont également réu-
nies en une seule espèce.
Dans le C. auricula ForskÂl (1775, Descr. Anim. Itin. Orient,
p. 122), de la Mer Rouge et de l’île de la Réunion, à coquille jaunâtre
avec taches rouges, la lunule est bien plus large, plus profondément
excavée et contient une callosité beaucoup plus forte.
Von Martens (1880, in Môbius, Beitr. Meeresf. Mauritius, p.324),
au contraire, réunit le C. auricula Forsk. au C. retusum L. et tient
pour une espèce distincte le C. subretusum Sow., auquel il identifie
lè C' retusum Reeve [non L.] (1845, Conch. Icon., pl. XIX, fig. 103)^
C. TUMORiFERUM Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris, on trouve deux cartons
portant des coquilles qui sont indiquées comme ayant été détermi-
nées C. tumoriferum par Lamarck.
L’un, dépourvu de toute étiquette ancienne, porte deux spécimens
(50 X 34 et 48 X 36 mm.) rapportés de Nouvelle- Hollande par
Péron et Lesueur (1803) ; sur l’autre sont fixés deux individus
(45 X 31 et 40 X 32 mm.) qui, eux, sont accompagnés de leur
étiquette originale de la main de Lamarck.
Ce C. tumoriferum est à rattacher au C. hemicardium L. tout au
plus comme une variété à sculpture un peu moins accusée que dans la
forme typique, les côtes étant beaucoup moins développées et presque
lisses : il différerait aussi en ayant la lunule antérieure parfaitement
lisse.
Quant à la présence de boursouflures à l’intérieur indiquée par
Lamarck, elle ne constitue nullement un caractère essentiel.
Rômer (1869, Conch. Cah., 2® éd., p. 108) pensait qu’il y avait
contradiction entre la description de Lamarck et la figure donnée
pour cette coquille par Reeve (1844, Conch. Icon., pl. XII, fig. 64) :
en réalité, comme le montrent les figures de Delessert (1841, Rec.
Coq. Lamarck, pl. 11, fig. 7 a, b, c), il y a bien de petits tubercules sur
les côtes de la* région médiane et des rides peu développées sur celles
de la lunule.
G. HEMICARDIUM Linné.
Bruguière (1789, Encyl. Méth. ,Vers, I, p. 212) a décrit cette
espèce d’après un bel échantillon du Cabinet personnel de Lamarck.
— 231
Chez ce C, hemicardium Linné (1758, Syst. Nat., éd. X, p. 678), de
r Océan Indien (Sychelles, Philippines, Moluques, en avant une
1^® carène mousse limite une grande aréa lunulaire cordiforme sur
laquelle se trouvent 5 à 6 larges côtes épaisses pourvues de rides
transversales. Puis vient une aréa médiane ornée de 8 côtes convexes
dont les antérieures sont presque lisses. En arrière une 2® carène
très aiguë sépare une aréa postérieure cordiforme très grande qui
présente 11 à 12 côtes aplaties et lisses.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 46) nous apprend que cette
espèce n’est pas représentée dans le Cabinet Linnéen, mais que les
références et la description prouvent nettement qu’il s’agit bien de
la coquille figurée par Reeve (1844, Conch. Icon., pl. VII, fig. 38 a).
Le C. hemicardium offre parfois de petites macules roses ; un
développement plus accusé de la coloration caractérise le C. Guichardi
Bernardi (1857, Journ. de Conchyl.,Nl, p. 53, pl. II, fig. 4), de Nou-
velle-Calédonie : chez celui-ci l’aréa lunulaire antérieure montre 3 à
4 larges côtes, l’aréa médiane possède 7 à 8 côtes qui sont pourvues
seulement de verrucosités punctiformes espacées et qui présentent
des taches rouges ou jaunes, l’aréa postérieure porte 12 à 13 côtes
plus étroites et aplaties.
C. cARDissA Linné.
Au Muséum de Paris un individu (58 X 26) est indiqué comme
ayant été déterminé ;^ar Lamarck, bien que l’ancienne étiquette dont
il est accompagné soit d’une écriture différente de la sienne.
Hanley (1855, Ipsa Linn. Conch., p. 46) nous informe que le type
du C. cardissa Linné (1758, Syst. Nat., ed. X, p. 678) existe toujours
dans le Cabinet Linnéen et qu’il est conforme à la figure donnée pour
cette espèce de l’île Maurice par Mawe (1822, Linn. Syst. ConchoL,
p. 29, pl. 7, fig. 3).
Chez le C. cardissa typique (1782, Chemnitz, Conch. Cab., yi,
p. 150, pl. 14, fig. 143-144 ; 1789, Bruguière, Enc. Méth., Vers., I,
p. 208, forme A) la coquille a ses côtés antérieur et postérieur tous
deux convexes et séparés sur chaque valve pàr une carène médiane
tranchante, pourvue d’épines aiguës : le côté antérieur est d’ailleurs
beaucoup plus bombé, tandis que le postérieur est plutôt aplati, sauf
vers les sommets où existe une région cordiforme convexe.
C. iNVERSUM^^Lamarck.
Le C. monstruosum Chemnitz (1782, Conch. Cah., VI, p. 155,
pl. 14, fig. 149-150), nommé C. replicatum par Spengler (1796,
Skrivt. Naturh. Selsk, V, p. 52) et C. inoersum par Lamarck, a été
réuni par Bruguière (1789, Enc. Méth., Vers. I, p. 209, var. D) et
— 232
par Reeve (1844, Conch. Icon., pl. III, sp. 15) au C. cardissa L.,
tandis que Romer (1869, Conch. Cah., 2® éd., p, 117) le considérait
comme une espèce distincte.
Prashad (1932, Pelecyp. « Siboga » Exp., p. 285) admet que c’est
une simple variété de l’espèce Linnéenne : il existe, en effet, des
termes de passage.
Dans ce C. monstruosum le côté antérieur est concave, mais devient
cependant convexe vers les sommets, et il est séparé du côté posté-
rieur nettement bombé par une carène finement denticulée, qui se
replie en avant.
C. JuNONiÆ Lamarck.
Dans la collection du Muséum de Paris on trouve indiqués comme
types de cette espèce deux spécimens (38 X 15 et 35 X 15 mm.) bien
que l’ancienne étiquette du carton qui les porte ne soit pas de l’écri-
ture de Lamarck.
Le C. humanum Chemnitz [non L.) ^ (1782, Conch. Cah., VI,
p. 153, pl. 14, lig. 145-146 ; 1789, Bruguière, Enc. Méth., Vers, I,
p. 208, var. B), nommé C. Junoniæ par Lamarck, était aussi réuni
par Bruguière et Reeve au C. cardissa L.
Dans cette espèce bien distincte, la carène médiane est lisse, ou
presque, et le côté antérieur est bombé ; mais le postérieur est excavé
et n’est convexe que dans une petite région cordiforme près des
sommets. Cette coquille est maculée de rose, notamment sur le côté
antérieur.
Lamarck admettait deux variétés pour cette espèce : une var. [2]
correspondant à la coquille appelée C. roseum par Chemnitz (1782,
loc .cit., p. 154, pl. 14, fig. 147-148 ; 1789, Bruguière, loc. cit., p. 208,
var. C), à côté antérieur entièrement teinté de rose, et une var. [3]
représentée dans les figures 2 a, ô de la planche 294 de V Encyclo-
pédie.
Laboratoire de Mcdacologie du Muséum.
(à suivre)
1. Le Cardium humanum Linné est V Isocardia cor L.
— 233
Sur les restes de Sauria du Nummulitique européen
RAPPORTÉS A LA FAMILLE DES IgUANIDÆ
Par Robert Hoffstetter.
A la suite des publications de F. -J. Pictet, de H. Filhol et de
R. Lydekker, divers restes de Sauriens, provenant de l’Eocène
supérieur et peut-être de l’Oligocène européens, ont été rapportés
à la famille des Iguanidés. La présence de ce groupe dans les gise-
ments anglais, français et suisses n’a jamais été contestée depuis ;
elle est nientionnée dans tous les traités classiques.
Une étude attentive m’a convaincu qu’il y a là une erreur d’inter-
prétation qu’il convient de rectifier.
Les restes fossiles européens rapportés à cette famille sont les
suivants, dans l’ordre chronologique :
1855-57. Saurien d’espèce perdue, appartenant probablement au groupe des
Iguaniens F.-J. Pictet, in F.-J. Pictet, C. Gaudin et Ph. de la
Harpe. Mémoire sur les animaux vertébrés trouvés dans le terrain
sidérolitique du canton de Vaud et appartenant à la faune éocène,
p. 94-98 et p. 118, pl, VIII, fig. 3-7. Genève.
1876. Proiguana europeana H. Filhol. Sur les Reptiles fossiles des phos-
phorites du Quercy, ‘p. 28. Bull. Soc. Philom. (6) 11 (1876). Paris.
1877. Iguana europæana (texte) = Proiguana europœana (explication des
planches) H. Filhol. Recherches sur les Phosphorites du Quercy. Etude
des fossiles qu’on y rencontre et spécialement des Mammifères, 2® partie,
p. 267-268, pl. 26, fig. 430-433. Ann. Sci. Géol., 8. Paris.
[Edition séparée, p. 487-488, pl. (51), fig. 430-433. Paris, 1877].
1888. Iguana europeana R. Lydekker. Notes on Tertiary Lacertilia and
Ophidia, p. 110. Geol. Mag. (n. s., 3 dec.), 5. London.
1888 a. Iguana europæa R, Lydekker. Catalogue of the fossil Reptilia
and Amphibia in the British Muséum (Nat, Ilist,), part I, p. 277, fig. 61,
London.
1889. ? Proiguana Europæana K.-A. von Zittel. Handbuch der Palæon-
tologie, 1. Abt , III Bd., 3. Lief., S. 607, Fig. 537. München u. Leipzig.
[Trad. Ch. Barrois, III, p. 597-598, fig. 537. Paris, 1893].
[Transi. Ch.-R. Eastman, II, p. 163, fig. 255. London, 1902. — Ibid.,
2. ed. (A.-S. Woodward), II, p. 332, fig. 430, London, 1932].
1895. ? Proiguana K.-A. von Zittel. Grundzügeder Palæontologie (Palæo-
zoologie), S. 642, Fig. 1620. München u. Leipzig.
1903. Iguana Europæa G. de Stefano. I Sauri del Quercy appartenenti
alla collezione Rossignol, p. 393-396, fig. a, b, p. 394, Tav. IX, fig. 3, 14,
Tav. X, fig. 1, 4, 5, 17. Atti Soc. ital. Sc. Nat. Mus. cio., 42. Milano.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
1905, Iguana Europæa G de Stefano. Appunti sui Batraci e sui Rettili
del Quercy appartenenti alla collezione Rossignol, p. 64. Boll. Soc.
Geol. liai., 24, Roma.
1908. Iguana europæa F. Nopcsa, Zur Kenntniss der fossilen Eidechsen,
S. 41. Beitr. Geol. Palaeont. Oest.-Ung , 21. Wien.
1911. Iguana europæa K.-A. von Zittel. Grundzüge der Palâontologie
(Palâozoologie), 2. Aufl. (f'. Broili, E. Koken, u. M. Schlosser), II,
S. 210, Fig. 343. München u. Berlin.
[3. Aufl. (H. Broili u. M. Schlosser) II, S. 245, Fig. 355. 1918].
[4. Aufl. (H. Broili u. M. Schlosser) II, S. 257, Fig 359. 1923].
1935. Proiguana europæa M.. Boule et J. Piveteau. Les Fossiles, p. 553>
fîg. 906. Paris.
1939. Iguana europaea O. Kuhn. Squamata, I. Lacertilia, p. 21, Fossilium
Catalogus (1) 86. ’s Gravenhage.
1940. I guana europaea (Text) = Proiguana europaeana (Erlâuterungen z.
d. Tafeln) O, Kuhn. Die Placosauriden und Anguiden aus dem mittleren
Eozân des Geiseltales, S. 465, Taf. X, Fig. 3. Nova Acta Leopoldina (N.
F.) 8, Nr. 53. Halle (Saale).
1940 a. Iguanidæ, div. gen. nov. (Geiseltal) O. Kuhn, ihid., S. 465.
A l’exception de la forme étudiée par F.- J. Pictet, qui n’est pas
mentionnée, et des genres nouveaux annoncés par O. Kuhn, toutes
les pièces précédentes sont encore groupées par F. Nopcsa 1908 et
par O. Kuhn 1939-1940, sous un seul nom, Iguana europaea Filhol.
Afin de dominer plus aisément une question assez confuse, je crois
utile de répartir ces restes en quatre groupes, dont il va être question.
1. En premier lieu, F.- J. Pictet 1855-57 décrit et figure « quelques
os de la tête paraissant se rapporter à un type perdu voisin des Igua-
niens ». Ces restes ont été trouvés en association dans la Sidéroli-
tique, probablement ludien, de Mormont (= le Mauremont) près la
Sarraz (Suisse), et semblent appartenir à un même individu. Ils
sont fragmentaires et déformés, de l’avis même de F.-J. Pictet.
Les figures qu’en donne l’auteur me paraissent cependant suffisantes
pour écarter le rapprochement avec les Iguanidés et proposer le
classement du fossile parmi les Anguidés.
La mandibule' surtout est significative. La partie proximale de
cette pièce, qui correspond à la branche droite, a été mal interprétée
par F.-J. Pictet, qui l’a figurée à l’envers (fig. 6 a et b, pl. VIII),
le bord supérieur en bas. Si on lui donne son orientation véritable,
elle montre les plus grandes analogies avec les pièces homologues des
Anguidés, De même que chez ces derniers, elle présente une forte
courbure, convexe vers le haut, et se dirige en arrière vers l’intérieur
et vers le bas. La fossa Meckeli, plafonnée par le supraangulaire, est
très réduite • — moins cependant que celle d’Ophisaurus — alors
qu’elle est largement ouverte chez les Iguanidés. Comme dans la
— 235 —
famille des Anguidés, la pièce est lisse sur la face externe et ne pré-
sente pas une crista supraangularis, ce qui constitue une différence
avec les Scincidés. Le processus retroarticularis et le bord inférieur
de la pièce (préarticulaire) sont malheureusement brisés et ne per-
mettent pas une comparaison plus complète.
Le dentaire gauche est conservé. La position inférieure du sulcus
Meckeli le rapproche également des Anguidés. La disposition des
dents, subpleurodontes et espacées, ainsi que leur forme, aiguë et
recourbée vers l’arrière, rappellent assez bien ce qu’on observe chez
Anguis ; au contraire, les dents des Iguanidés sont généralement
hyperpleurodontes, contiguës et verticales. La joue interne de l’os,
comme dans les Anguidés, s’abaisse doucement pour masquer le
sulcus Meckeli, sans former un bourrelet marqué à la base des dents.
La face externe ne montre pas trace de la crête d’insertion muscu-
laire qui, chez les Scincidés, s’abaisse vers l’avant à partir du coro-
noïde.
Le prémaxillaire et le maxillaire sont trop frustes pour qu’il soit
possible d’en tirer d'es conclusions précises. On observe cependant
une dentition très analogue à celle qui a été signalée sur le dentaire.
Le ptérygoïde gauche est connu ; il est très particulier. Son bord
interne est rectiligne, épaissi, et porte une rangée unique d’une quin-
zaine de dents. Le processus quadratus est grêle et allongé ; le pro-
cessus basisphenoideus très marqué. Mais surtout le processus ecto-
pterygoideus, qui forme une large expansion foliacée, est tout à fait
spécial. Il serait utile de revoir la pièce originale. Il n’est pas impos-
sible que la figure de F. -J. Pictet (fig. 3, pl. VIII) englobe en partie
l’ectoptérygoïde, la limite des deux os ayant pu échapper au
dessinateur.
En résumé, le fossile en question s’éloigne catégoriquement des
Iguanidés. On doit le rapporter aux Anguidés. Ses caractères le
séparent cependant des grandes formes tétrapodes, répandues en
Europe et en Amérique du Nord pendant le Nummulitique, et qui
ont été parfois groupées en une famille séparée, les Placosauridæ
P. Gervais, O. Kuhn = Glyptosauridæ O. -G. Marsh, Ch.-L. Camp.
Il s’agit plutôt ici d’une forme qui doit être rapprochée des Anguidés
apodes, représentés actuellement par les genres Ophisaurus et
Anguis.
La forme de Mormont peut être rapportée au genre Parapseudopus
O. Kuhn 1940, créé récemment pour deux espèces de l’Eocène moyen
du Geiseltal.
Une comparaison entre le génotype, P. hallensis O. Kuhn 1940
{op. cit., Fig. 4, Taf. III), et les figures de F. -J. Pictet fait apparaître
des analogies frappantes entre les deux fossiles. Tous deux ont des
os grêles, semblablement conformés, et des dents espacées très
longues, aiguës et recourbées. Cependant la forme suisse se distingue
236
dès l’abord de celle de l’Eocène allemand par une taille deux à trois
fois plus forte. Il s’agit sans doute d’une autre espèce, un peu plus
récente, probablement ludienne, que je désignerai sous le nom de
Parapseudopus Picteti nov. sp. [Type : Fossile sus-mentionné, figuré
par F. -J, PiCTET 1855-57 ; Musée de Lausanne]. Je lui rapporte
diverses pièces fossiles provenant du Ludien d’Fntreroches (près
Mormont) et des Phosphorites du Quercy. Une étude ultérieure
viendra en compléter la diagnose.
2. H. Filhol, en 1876, a créé Proiguana europeana, provenant des
Phosphorites du Quercy. L’année suivante, le même auteur décrit
sommairement le type de cette forme comme Iguana europœana et
le figure sous son premier nom, Proiguana europœana. Il s’agit d’une
portion antérieure de dentaire (lectotype) et d’un fragment de
maxillaire (paralectotype) ; j’ai retrouvé les deux pièces dans les
collections du Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Fn 1903, G. de Stefano (p. 394, fig. a et h) décrit une mandibule
presque complète de la même espèce, privée seulement de son pro-
cessus retroarticularis, qu’il nomme Iguana Europæa Filhol. Il
rapporte malencontreusement à cette forme : un humérus d’oiseau
{Filholornis paradoxa A. Milne Fdwards), fig. 3, tav. IX ; une
phalange, probablement mammalienne, qu’ü considère comme un
« tibia gauche », fig. 14, tav. IX ; un fémur de Necrosaurus ^ Cayluxi
(H. Filhol), fig. 1, tav. X ; et enfin 3 vertèbres caudales du même
Necrosaurus, fig. 4, 5 et 17, tav. X, privées de zygosphène, quoi
qu’en dise l’auteur.
Plus récemment, dans leur Traité, M. Boule et J. Piveteau 1935
donnent une bonne figure d’une mandibule de Proiguana europæa ;
c’est sans doute la pièce dessinée par G. de Stefano, que j’ai pu
étudier au Laboratoire de Paléontologie du Muséum, et qui cons-
titue un bon hypotype de l’espèce.
Fnfin O. Kuhn 1940 {op. cit., Fig. 11, Taf. IX) donne, sous le nom
évidemment erroné de Lacerta lamandini Filhol, une photographie
d’un dentaire de la même espèce, provenant également des Phos-
phorites du Quercy.
L’examen de la mandibule complète montre qu’il s’agit d’un animal
bien différent des Iguanidés, et en particulier des grands Iguanina
avec lesquels la comparaison a été faite par les auteurs précédents.
Chez ces derniers Sauriens, en effet, la fossa Meckeli est typique et
largement ouverte ; les deux bords du dentaire se rejoignent, dans leur
partie distale au-dessus du sulcus Meckeli et se soudent complète-
ment ; corrélativement le spénial est très peu développé vers l’avant ;
1. Je reprends, pour désigner le Varanidé du Quercy, le nom de Necrosaurus H. Fil-
HOL 1876 {= Pcâœosaurus H, Filhol 1873 non D. Williams 1838 ; — Palæovaranus
H. Filhol 1877).
237 —
les dents enfin possèdent une couronne denticulée. Sur tous ces
points, la mandibule fossile s’oppose aux caractères des Iguanidés.
Par contre, dans tous ses détails morphologiques, elle offre une ana-
logie frappante avec la mandibule de Glyptosaurus O.-C. Marsh,
genre du Nummulitique américain dont Ch.-W. Gilmore ^ a donné
récemment d’excellentes figures (p. 110, fig. 65 et pl. XVII, fig. 1
et 1 a). On doit donc admettre que la pièce du Quercy, comme Glyp-
tosaurus, appartient à la famille des Anguidés, et plus précisément au
groupe des Placosauridés = Glyptosauridés, dont l’individualité a
été contestée par Ch.-W. Gilmore. On peut d’ailleurs comparei^ le
dentaire de Proiguana avec celui de Diploglossus cadurcense G. de
Stefano 1903 de Diploglossus sp. K.-A. von Zittel 1889 ^ et de
Placosaurus Leenhardti H. Leenhardt 1926 Ces trois dernières
pièces appartiennent à une même espèce du Quercy, et doivent être
nommées Placosaurus margariticeps (P. Gervais 1876 ®.) Le dentaire
de cette forme ne diffère guère de celui de Proiguana europeana
H. Filhol que par ses dents postérieures de type amblyodonte
L’analogie apparaît bien, notamment, si l’on compare les figures de
« Diploglossus cadurcense » G. de Stefano 1903 [= Placosaurus
margariticeps (P. Gervais 1876)] à la représentation de « Lacerta
lamandini » O. Kuhn 1940 [= Proiguana europeana H. Filhol
1876]. La différence entre les deux formes, portant sur les dents, est
indiscutable ; mais, si l’on en juge d’après les Sauriens actuels, comme
Ophisaurus, elle ne paraît avoir que la valeur d’un caractère spéci-
fique. Je propose donc de rattacher l’espèce de H. Filhol, sous le
nom de Placosaurus europæus (H. Filhol 1876), au genre Placo-
saurus P. Gervais 1848-52, très semblable d’ailleurs, sinon identique,
au genre Glyptosaurus O.-C. Marsh 1871.
3. R. Lydekker 1888 rapporte à l’espèce de H. Filhol des ver-
tèbres pourvues d’un zygosphène, qui proviennent du Ludien de
Hordwell (Hampshire) et correspondent au n^ 32.840 A des collec-
tions du British Muséum N. H. La même année (1888 a) il figure une
de ces vertèbres et l’attribue encore à Iguana europæa Filhol. Ce
n’est nullement la forme que H. Filhol avait en vue ; cette dernière
est beaucoup plus vigoureuse et possède des vertèbres massives, de
1. Ch.-W. Gilmore. Fossil Lizards o{ North America, p. 91-120, Mem. Acad, of
Sciences, 22, n® 3, Washington, 1928.
2. G. DK Stefa.no 1903, op. cit., Tav. IX, fig. 1, 4, 6.
3. K.-A. VON Zittel 1889, op. cit., Fig. 539, S. 607.
[Trad. Ch. Barhois, 1893, III, fig. 539, p. 597].
4. H. Leenhardt. Sur quelques Sauriens de l’Eocène supérieur de la France, fig. 3,
p. 373, Buü, Soc. Géol. Fr. (4) 26, Paris 1926.
5. P. Gervais. Zoologie et Paléontologie générales (2® série), p. 60 [Varanus ?
metrgariliceps], Paris 1876.
6. A la suite de G,-J. de Fejérvâry, j’utilise ce terme pour désigner des dents arron-
dies, telles qu’on les observe chez Ophisaurus apodus Pallas, Varanus nihticus Linn.,
etc...
type anguioïde. J’ai retrouvé, dans le matériel du Quercy, des pièces
très semblables à celles de R. Lydekker. Ces vertèbres présentent
une morphologie très comparable à celle des pièces homologues du
genre Lacerta ; elles n’en diffèrent que par la présence d’un zygo-
sphène et d’un zygantrum bien caractérisés, persistant jusque dans
les vertèbres caudales. On comprend que ce détail ait fortement
influencé R, Lydekker et l’ait conduit à rapporter le fossile à la
famille des Iguanidés. Mais il n’est nullement démonstratif. En effet,
une observation un peu attentive montre que le genre Lacerta, et
notamment Lacerta lepida Daudin (= L. ocellata Daudin), possède,
sinon un zygosphène bien individualisé, du moins des facettes d’ar-
ticulation zygosphéniales et zygantrales très nettes et parfaitement
constantes. F. Siebenrock 1894 avait d’ailleurs bien observé cette
disposition anatomique chez Lacerta Simonyi Steind.
On peut donc, malgré ce caractère, rapporter la forme du Quercy
et de Hordwell à la famille des Lacertidés.
K. -A. VON ZiTTEL, dans son Handbuch 1889, et dans les éditions
successives de son Grundzüge 1895-1923, a figuré un dentaire des
Phosphorites du Quercy qu’il a rapporté à Iguana Europæana
Filhol. Ce dentaire, fort comparable à celui de Lacerta lepida
Daudin, appartient incontestablement à un Lacertidé et se rapporte
à peu près certainement aux vertèbres figurées par R. Lydekker.
C’est encore à la même forme qu’appartiennent le dentaire et le
maxillaire figurés par O, Kuhn 1940 {op. cit., Fig. 8-9, Taf. IX, Fig. 6,
Taf. X) sous le nom de Lacerta mucronata Filhol. Il ne peut s’agir
de eette dernière espèce, dont j’ai étudié, sinon le type perdu, du
moins des échantillons de la collection H. Filhol.
Ces diverses pièces, vertèbre dorsale de R. Lydekker, dentaire de
K.-A. VON ZiTTEL et maxillaire de O. Kuhn, appartiennent à une
forme intéressante dont je connais en outre le pariétal, diverses
vertèbres et quelques os des membres. Il s’agit d’un Lézard très
proche de Lacerta lepida Daudin ; le dentaire, le maxillaire et le
pariétal, notamment, sont pratiquement identiques à ceux de la
forme actuelle. Mais la présence d’un zygosphène dans les vertèbres
dorsales, sacrées et caudales, me paraît avoir une valèur suffisante
pour justifier la création d’un genre nouveau. Je désignerai donc
l’espèce en question sous le nom de Plesiolacerta Lydekkeri gen. et
sp. nov. [Type : n® 32.840 A, Coll. Paléont. Brit. Mus. N. H.]
L. Nôth 1940 ^ a fait connaître récemment une nouvelle forme de
Lacertidé, provenant de l’Eocène moyen du Geiseltal, et qu’il
nomme Eolacerta rohusta. J’ai d’abord cru pouvoir rapporter au même
genre la forme précédente. Cependant, L. Nôth, dans sa scrupuleuse
1. L. Nôth. Eolacerta robusta n. g. n. sp., ein Lacertîlier aus dem mittleren Eozân
des Geiseltales. Nom Acta Leopoldina (N. F.) 8, ,Nr. 53, S. 440-460, Taf. I-VIII, Halle
(Saale). 1940.
— 239
description, souligne l’improbabilité de la présence d’un véritable
zygosphène chez Eolacerta ; ce dernier ne posséderait, en avant de
son arc neural, qu’une simple saillie non élargie, pourvue de facettes
articulaires, telle qu’on l’observe chez Lacerta. D’autre part, Eolacerta
présente des dents simplement aiguës et non tricuspides comme
celles de Plesiolacerta et de Lacerta. Ces divergences me conduisent
à maintenir une différence générique entre les formes du Quercy et
du Geiseltal. Il se peut, cependant, que la mauvaise conservation
ait seule empêché de découvrir un vrai zygosphène chez Eolacerta.
S’il était prouvé, par l’étude d’un matériel meilleur, que ce caractère
se retrouve dans le genre allemand, Plesiolacerta R. Hoffstetter
1942 devrait sans doute tomber en synonymie avec EolacertaL.^'àm
1940.
4. O. Kuhn 1940 a figuré, sous le nom de Proiguana europaeana
Filhol, un dentaire provenant des Phosphorites du Quercy. La
■pièce, visible seulement sur sa face externe, et partiellement engagée
dans la gangue, ne permet pas une étude définitive. Cependant la
forme générale de l’os et surtout son hétérodontie me paraissent
indiquer qu’il s’agit de Lacerta mucronata H. Filhol 1877 espèce
qui est devenue le génotype de Pseudolacerta G. de Stefano 1903
L’étude de cette forme est assez malaisée. En effet, le type de
H. Filhol n’a pu être retrouvé et la figure originale n’est pas très
bonne. Il existe cependant, dans les collections du Laboratoire de
Paléontologie du Muséum, des pièces du Quercy, classées sous le
nom de L. mucronata^ qui correspondent bien à la description de
H. Filhol, sauf en ce qui concerne l’existence de « barres » dentaires ;
il me paraît inutile de s’arrêter à ce dernier caractère : les intervalles
observés par H. Filhol correspondent évidemment aux vides laissés
par des dents en cours de remplacement, et n’ont aucune importance.
Le dentaire de L. mucronata H. Filhol, comme celui de Lacerta
Lamandini H. Filhol 1877®, possède un bord inférieur presque
rectiligne, et non largement arqué comme celui de Lacerta. Le sulcus
Meckeli, visible sur la face interne est très étroit et ses bords sont
presque contigus. Le spénial est peu développé vers l’avant. Tous ces
caractères séparent nettement la forme fossile du genre, Lacerta. Ils
justifient, mieux que l’hétérodontie sur laquelle s’appuyait G. de
Stefano, le maintien du genre Pseudolacerta. Je considère comme
appartenant au même genre Pseudolacerta Lamandini (H. Filhol
1877), qui ne diffère du génotype que par sa dentition.
1. H. Filhol 1877, op. cît., p. 269, PL 26, fig. 423.
[Ed. sép., p. 489, PI. (51), fig. 423].
2. G. DH Stefano 1903, op. cil., p. 413.
3. H. Filhol 1877, op. cit., p. 269, PI. 26, fig. 421.
[Ed. sép., p. 489, PI. (51), fig. 421].
BuUetin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 3, 1942.
16
240
La position systématique du genre Pseudolacerta demande à être
discutée. Les caractères de la mandibule ne me semblent pas auto-
riser son maintien parmi les Lacertidés. Ils rappellent beaucoup plus
la disposition qui est réalisée chez les Zonuridés. Je serais d’autant
plus tenté d’effectuer ce rapprochement que j’ai rencontré, dans le
matériel de Quercy, deux vertèbres présentant la même physionomie
d’ensemble que celles de Zonurus giganteus (Smith) ; ces pièces appar-
tiennent probablement à Pseudolacerta. On peut espérer que la
découverte d’autres pièces osseuses viendra confirmer l’hypothèse
formulée ici sur la position systématique de ce dernier genre.
En résumé, aucun Iguanidé n’est encore connu dans la faune fossile
de l’Ancien Monde, et, mis à part trois genres actuels spéciaux à
Madagascar et aux Iles Fidji, la famille demeure exclusivement
américaine.
Si l’on fait abstraction des rapprochements fantaisistes opérés
par G, DE Stefano, on doit répartir les formes fossiles européennes
qui ont été rapportées à cette famille entre quatre espèces :
Parapseudopus Picteti nov. sp, [Anguidæ, Anguinæ].
Placosaurus europæus (H. Filhol, 1876) [Anguidæ, Placosaurinæl.
Plesiolacerta Lydekkeri nov. gen., nov. sp, [Lacertidæ],
Pseudolacerta mucronata (H. Filhol, 1877) [Zonuridæ ?].
Je ne puis évidemment discuter les genres nouveaux annoncés
par O. Kuhn en 1940. Il me paraît cependant improbable qu’on
puisse attendre la découverte d’Iguanidés bien caractérisés dans
l’Eocène européen. J’ai étudié attentivement, en effet, les diverses
collections de Paris, de Lyon et de Bâle. Ce matériel, pourtant très
riche, ne m’a fourni aucun reste susceptible d’être rapporté à la
famille étudiée.
On peut, en conclusion, rapprocher ces observations de celles qu’a
faites H. Leenhardt en 1926 au sujet des prétendus Hélodermatidés
que l’on avait cru retrouver dans les Phosphorites du Quercy. Il en
résulte, en ce qui concerne les Sauriens, qu’il ne reste plus rien des
rapprochements, encore admis par G. -A. Boulenger en 1918 entre
la faune actuelle de l’Amérique du Nord et celle de l’Eocène euro-
péen. Par contre, la comparaison entre Placosaurus et Glyptosaurus
conduit à admettre une parenté entre les faunes éocènes des deux
continents.
Laboratoire d’ Anatomie comparée et Laboratoire de
Paléontologie du Muséum.
1. G.-A. Boulengeh. Considérations sur les affinités et la dispersion géographique
des Lacertides, p. 595, C. R. Ac. Sc. 166, Paris, 1918.
— 241 —
Étüde Géologique et hydrologique de la source d’Arces
(Yonne)
Par René Abrard.
Professeur au Muséum.
La source d’Arces est située à l’extrémité S., c’est-à-dire à l’amont
de la localité ; d’après la Carte Géologique (feuille de Sens, n® 81,
angle S.-E.), cette émergence se produirait dans la Craie turonienne.
Mais en réalité, un puits de 5 m. 50 de profondeur, poussé jusqu’au
dessous du griffon est demeuré dans l’argile à silex. Il est cependant
certain que la source représente la venue au jour d’eaux ayant
circulé dans les diaclases de la Craie.
Le Turonien qui affleure dans le vallon entre Arces et Pont-Evrat,
est constitué par une craie blanche sans silex, caractérisée par
Micraster icaunensis Lambert ; elle présente quelques lits argileux
et se trouve affectée d’un pendage marqué vers le N. Sur les plateaux,
cette craie est recouverte par des sédiments tantôt argileux, tantôt
sableux ou caillouteux, pouvant même passer au poudingue ; il est
souvent fort difficile de déterminer si ces formations représentent le
Sparnacien, ou si elles doivent être attribuées, tout au moins en partie,
à l’argile à silex. On rencontre également de l’argile dans les vallons
et elle a été autrefois exploitée pour tuilerie entre Arces et les Ron-
deaux.
Le débit de la source qui, en 1936, alimentait sept pompes dans la
localité, est très important, et dépasse 2.400 mètres cubes par jour
à la suite des mois pluvieux. Cette émergence peut être considérée
comme alimentée par des circulations diaclasiennes se faisant sous
les vallons secs ; la principale a lieu vraisemblablement en direction
S.-E.-N.-W., sous le vallon qui a sa tête au Bois d’Avrolles ; il s’y
adjoint très probablement des courants moins importants drainés
par le vallon qui vient de la direction des Rondeaux. Le périmètre
d’alimentation est constitué par le Bois d’Avrolles, le Bois d’Arces
et probablement une partie des Bois de Champlost et de Brienon. Les
formations hétérogènes souvent rapportées au Sparnacien, présen-
tent de nombreuses variations latérales de faciès, et laissent facile-
ment pénétrer les eaux dans la Craie, aux points où elles sont sableu-
ses et graveleuses, ou caillouteuses.
Plusieurs analyses de l’eau, effectuées en période sèche et en
période humide ont révélé la présence de 100 à 500 colibacilles par
litre, indiquant une pollution permanente de l’eau. A la suite des
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
— 242
orages ou des grosses pluies, l’eau de la source se trouble brusque-
ment et blanchit, ces altérations physiques n’étant pas de longue
durée, aux dires des habitants. Ces caractères sont, en partie, ceux des
sources polluées par adjonction d’eaux de ruissellement. La possibi-
lité d’une résurgence étant, dans le cas présent, exclue, il paraissait
logique d’envisager la probabilité d’une contamination par des
bétoires ; ceux-ci sont, en effet, nombreux en forêt d’Othe et il en
existe un assez récent entre Arces et Pont-Evrat. Or, à 400 m. envi-
ron de la source, dans le vallon provenant du Bois d’Avrolles, se
trouve une large dépression circulaire dans laquelle après les pluies,
les eaux séjournent un certain temps ; on a considéré qu’on se trou-
vait en présence d’un bétoire comblé par des matériaux meubles non
filtrants, et que là se trouvait la cause de la pollution de la source
d’Arces.
La question du captage rationnel de cette source, en vue de l’ali-
mentation en eau potable de la commune, s’étant posée en 1937, des
recherches ont été effectuées .pour vérifier l’hypothèse ci-dessus. Un
puits a été creusé dans le bétoire supposé, jusqu’à une profondeur
voisine de 8 m. ; il est demeuré dans l’argile à silex, et retenait l’eau,
ce qui fait penser que l’on se trouve en présence, soit d’un bétoire
comblé par l’argile à silex, soit plus simplement d’une poche de celle-
ci dans la Craie ; de toute manière, il né semble pas que cette dépres-
sion, d’abord incriminée, puisse permettre une intrusion facile
d’eaux de ruissellement dans la circulation diaclasienne qui se fait
sous le vallon.
Deux puits de 5 m. 50 de profondeur exécutés, l’un à l’amont
immédiat de la source, l’autre à 300 m. d’elle, dans le vallon, n’ont
également rencontré que l’argile à silex.
En mars 1937, il a été procédé au nettoyage de l’émergence et
l’on en a retiré 14 à 15 mètres cubes de dépôts et de boues, que l’eau
traversait avant sa sortie à l’air libre. Après dégagement, on a pu
constater l’existence de trois arrivées d’eau, dont l’une, la principale,
se présentait comme une venue ascendante, provenant de la Craie
sous-jacente, et dont la plus faible n’était qu’une venue tout-à-fait
superficielle provenant de la partie supérieure de l’argile à silex.
Un essai de débit officiel, en date du 26 mars 1937, a permis de
constater un débit de 108 mètres cubes à l’heure, dont 85 au mini-
mum pour la venue principale.
L’analyse de l’eau, effectuée le 20 avril 1937 par M. Guillerd, a
donné les résultats suivants :
Examen physique.
Eléments dosés 1
Turbidité (en gouttes de mastic) 10
Résistivité électrique (en ohms cm.) 2 . 530
PH 7,1
— 243 —
Analyse chimique
Recherches générales.
Eléments dosés 1
Matières organiques (en oxygène) 0,20
Degré hydrotimétrique total calculé 24°2
Recherches spéciales.
Anions
Gathions
Eléments dosés 1
Alcalinité (en CaO) 121
Nitrites, en azote nitreux. . 0
Nitrates, en azote nitrique . . 3
Chlore des Chlorures (en Cl). 8
Acide sulfurique (en SO®). . . 4,5
Silice en SiO®) 12
Eléments dosés . . .
Azote ammoniacal
Chaux (en CaO) . .
Magnésie (en MgO)
1
132
121
4,3
Analyse bactériologique.
Nombre de germes renfermés ( Colonies non liquéfiantes 1.100
par cm® ( Colonies liquéfiantes 200
Bacterium coli communie, par litre 60
Réaction du rouge neutre négative
Bactéries putrides, par litre 0
Micrococcus enteris (entérocoque), par litre 0
Bacillus perfringens, par litre 0
Germes producteurs d’hydrogène sulfuré, par litre 0
Conclusion.
Eau de composition chimique satisfaisante, présentant une conta-
mination légère.
Il semble donc que l’on puisse penser que la source d’Arces com-
prend une venue principale ascendante d’origine diaclasienne, pro-
venant de la Craie turonienne, et de bonne qualité, mais contaminée
par deux arrivées beaucoup moins importantes, surtout par la plus
faible, très superficielle et dans laquelle une analyse officieuse a révélé
la présence de 200 colibacilles par litre.
244
Influence de la Diiodotyrosine sur les têtards
DE BATRACIENS ANOURES
AYANT INGÉRÉ DES FRAGMENTS DE ThYROIDES
PATHOLOGIQUES
Par Paul Roth.
J’ai déjà montré que, contrairement aux conclusions d’AsDER-
HALDEN et ScHiFFMANN, RoGOFF et Marine, Ics thyroïdcs patholo-
giques avaient une action métamorphotique sur les larves de batra-
ciens et, dans un important travail comportant une soixantaine
d’expériences, poursuivi en collaboration avec le Docteur H, Welti
et dont les circonstances actuelles retardent la publication, j’ai défi-
nitivement démontré cette action, non seulement sur les anoures,
mais sur les Urodèles (Axolotls).
Dans une précédente communication, j’ai également démontré
l’antagonisme existant entre la Thyroxine et la Diiodotyrosine quand
cette dernière substance est administrée à des doses convenables. Je
présente aujourd’hui les résultats que j’ai obtenus en traitant par le
même produit ^ des Batraciens anoures qui avaient été nourris avec
des fragments de thyroïdes malades provenant d’opérées du Docteur
Welti.
Les glandes données comme nourriture aux têtards furent des
thyroïdes Basedowiennes et un adénome toxique. Seules les glandes
atteintes d’hyperthyréoses ont une action puissante sur la méta-
morphose des batraciens, les adénomes sans hyperthyroïdie donnent
des résultats beaucoup plus faibles et quelquefois nuis.
Le matériel se composait de têtards de Rana temporaria et à'Alytes
ohstetricans. Les premiers provenaient d’une même ponte et rece-
vaient pour 10 animaux 3 décigrammes de thyroïde en une ou deux
fois. Les seconds avaient été pris dans le commerce et, pour l’expé-
rimentation, choisis aussi semblables que possible. Etant donné leur
taille, ils ont été traités individuellement.
Résultats. — Dans la première expérience, la Diiodotyrosine avait
été délivrée en même temps que commençait le traitement thyroï-
dien. Le freinage a été net, plus net avec la première dose dont la
teneur en Iode se rapprochait probablement de la teneur en Iode de
la glande ingérée.
1. Diiodotyrosine des Etablissements Hoffmann La Roche.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
1. Stades de Kollmann.
2. La Diiodotyrosine en Bain.
3. Stade auquel sont parvenus les témoins à la fin de l’expérience.
4. Mort de l’animal avant la sortie du second membre antérieur.
5. Survie de l’animal et diminution sensible du coefficient allométrique.
Coefficient
— 246
Dans les trois autres expériences, la Diiodotyrosine ne fut délivrée
qu’au moment où apparaissait le premier signe de la métamorphose
provoquée par les glandes ingérées. Ici, également, l’action de la
Diiodotyrosine s’est révélée sensible, malgré la violence des effets
causés par les thyroïdes. Dans la dernière expérience, l’intervention de
l’antagoniste, après deux jours seulement de traitement, a empêché
non seulement la mort de l’animal avant la métamorphose complète,
mais a diminué le coefficient allométrique ^ de 0,94. Dans les deux
autres cas, l’allométrie fut respectivement diminuée de 0,47 et
0,45. De plus, dans les deux premières expériences, la métamorphose
fut notablement retardée.
Conclusions. — Je ne peux, évidemment, tirer de ces expériences
des conclusions aussi rigoureuses que si j’avais employé comme
précédemment un produit chimique défini comme la Thyroxine. Il
aurait fallu, pour que je puisse expérimenter avec autant de sûreté,
que j’aie eu connaissance de la teneur en Iode du sang des malades
prélevé avant l’opération, après une période de repos. Faute de
cette connaissance, j’ai dû donner l’antagoniste à des doses arbi-
traires. Malgré cela, j’ai obtenu des résultats intéressants qui eussent
été bien meilleurs encore si j’avais pu ajuster convenablement les
doses de Diiodotyrosine.
Il est difficile, toutes choses égales, de comparer ces résultats avec
ceux que j’ai obtenus en employant la Thyroxine, celle-ci n’ayant,
ainsi que l’a montré Simonnet, qu’une action 25 fois plus faible que
la Thyroïde fraîche ou desséchée, à teneur égale en Iode à celle-ci.
Laboratoire d’Eihohgie des Animaux sauvages du Muséum. .
BIBLIOGRAPHIE
Abderhalden (E.) und Schiffmann (O.). Pfluger’s Archiv., 1922, t. 198,
p. 128.
Kollmann (M.). C. R. Soc, Biol., 1919, t. 82, p. 1009.
Rogoff (J. M.) und Marine (D.) J. of Pharm. exp. Therap., 1917, t. 9,
p. 57.
Roth (P.). C. R. Soc. Biol., 1934, t. 115, p. 101.
— • Bull. Soc. Linnéenne Lyon, 1937, n° 4, p. 53.
— Bull. Muséum, 1939, 2® s., t. XI, n° 1, p. 99.'
— Id., 1941, t. XIII, n» 5, p. 500.
— Id., 1942, t. XIV, n° 0, p. 000.
Simonnet (H.). Bull. Soc. Chim. Biol., 1930, t. 12, p. 579.
1. Pour la méthode de mesure, voir ma dernière communication.
— 247 —
Réorganisation de la Bibliothèque du Laboratoire
D’ICHTHYOLOGIE ET D’H ERPÉTOLOGIE DU MuSÉUM
Par Léon’BERTiN.
Au départ de M, le Professeur L. Roule, en 1936, la bibliothèque
du Laboratoire d’Ichthyologie et d’Herpétologie du Muséum com-
prenait un nombre assez considérable de volumes et de tirés à part
accumulés par lui-même et par ses prédécesseurs. Malheureusement
quelque négligence s’était manifestée dans leur conservation. Le
manque de place les avait disséminés aux quatre coins du laboratoire
et de ses dépendances. Aucun classement ni, à plus forte raison,
aucun catalogue ne permettait l’utilisation de la plupart d’entre eux.
Parmi les multiples tâches offertes à l’activité du Sous-directeur
du Laboratoire, figurait donc celles de regrouper, de réorganiser et
de moderniser la bibliothèque en question. Un premier classement fut
réalisé en 1938. Il ne pouvait être que provisoire faute d’une dactylo-
graphe susceptible d’exécuter en multiples exemplaires' les fiches
indispensables à un double fichier par auteurs et par matières. M.ie
Professeur J. Pellegrin voulut bien faire, cependant, les achats
préliminaires de meubles, de classeurs et de fiches. Ainsi tout était
prêt, dès avant guerre, en vue d’une réorganisation définitive.
P Celle-ci est aujourd’hui un fait accompli. Une dactylographe,
chômeuse intellectuelle du chantier du Muséum, a réalisé déjà, sous
ma direction, plus de 40.000 fiches, dont 15.000 environ pour le
fichier-auteurs et les autres pour le fichier-matières.
Le classement des ouvrages n’a pu être réalisé selon la méthode
décimale qui manquait de souplesse dans les subdivisions nécessaires
à une bibliothèque très spécialisée. J’ai divisé l’ensemble en sections
et affecté à chacune un certain nombre de lettres : Ichthyologie
(A-H) ; Océanographie, Pêche et Pisciculture (I-M) ; — Herpétologie
et Batrachologie (N-R) ; — Anatomie et Physiologie des Reptiles
et des Batraciens (S) ; — Paléontologie (T) ; — Anatomie et Physio-
logie des Poissons (U-V); • — 'Pathologie, Parasitologie et Tétratologie
(W-X) ; — Divers (Y-Z).
Dans chaque section existent des sous-seetions et des subdivi-
sions secondaires affectées de lettres et de doubles lettres. Exemple :
Ichthyologie Systématique (D), comprenant Cyclostomes (DA),
Elasmobranches (DR), etc. Il est possible, de la sorte, sans altérer
le plan d’ensemble de la bibliothèque, d’ajouter autant d’ouvrages
que l’on veut à chacune de ses subdivisions.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
248
Peu de temps avant la guerre, M. Phisalix avait fait don
au laboratoire de tous les travaux sur les venins publiés par elle-
même et par son mari. Elle vient d’y ajouter un autre don aussi
précieux ; celui d’environ 200 volumes et tirés à part provenant du
professeur Laveran et ayant trait aux maladies à Protozoaires.
Un grand nombre de notes manuscrites et de dessins originaux de
l’illustre savant y sont joints. Ainsi a pu être ouverte la section de
Pathologie et de Parasitologie où se trouvent nombre de mémoires
relatifs aux Vertébrés inférieurs.
Une des richesses du Laboratoire réside dans ses périodiques, au
nombre desquels doivent être mentionnés :
Bulletin de V Institut Pasteur ; Bulletin de la Société de Pathologie
exotique ; Bulletin de la Société zoologique de France ; Bulletin du
Muséum ; Cornptes rendus de V Académie des Sciences (depuis 1872) ;
Comptes rendus de la Société de Biologie ; Proceedings of ihe
Zoological Society of London ; Publications du Conseil permanent
international pour V exploration de la mer ; Beoue générale des Sciences
(depuis 1901) ; Beoue Scientifique (depuis 1868) ; The Annals and
Magazine of Natural History ; Zoological Becord.
Le dépouillement sur fiches de tous les articles de ces périodiques
eoncernant les Poissons, les Batraciens et les Reptile» est en voie de
réalisation.
Fiches bulles renvoyant aux périodiques et fiches blanches cor-
respondant-aux volumes et tirés à part constitueront bientôt une
source de documentation unique en France sur l’Ichthyologie et
l’Herpétologie.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum,
Le Gérant, Marc André.
ABBEVILLE IMPRIMERIE F. PAILLART. 1942.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 159
Communications :
Ach. Urbain, M. Friant, et P. Bullier. Vestige du remplacement de la première
molaire chez le Cervule (Cervulus muntjac Zim.) 160
F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud. Contribution à l’étude des yeux chez
les Sauriens et les Ophidiens fouisseurs 163
L. Roule. Remarques sur la vie cyclique de l’Anguille d’Europe (Anguilla
anguilla L.) 167
P.-W. Fang. Sur certains types peu connus de Cyprinidés des collections du
Muséum de Paris 169
M. André. Sur YHemisarcoptes malus Shimer [= coccisugus Lignières] (Aca-
rien) 173
M. Vachon. a propos du Cordylochernes octentoctus Balzan (Pseudoscorpions). 181
F. Grandjean. Observations sur les Labidostommidæ (2® série) 185
P. Remy. Description d’un Symphyle nouveau de Madagascar 193
R. Paulian. Coléoptères Curculionides du Cameroun. Il, Genre Peritmetus. . . 198
P. Lepesme. Scolytides des hautes montagnes africaines (Coléopt.). I. Le genre
Kissophagus 20S
R. Catala. Sur Chrysiridia madagascariensishess. (Lépidopt.). (Compte rendu
sommaire d’une mission à Madagascar 209
P. de Peyerimhoff. Récoltes entomologiques faites par L. Berland à Villa
Cisneros (Rio de Oro). Coléoptères 215
E. Fischer-Piette. Notes critiques et descriptives sur des Columbellidæ. N® 1.
Sous-genre Mitrella 223
E. Fischer-Piette. Réédition des figures de Marginella ambigua Bav 227
Ed. Lamy. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellibr.)
[suîie] 228
R. Hoffstetter. Sur les restes de Sauria du Nummulitique européen rapportés
à la famille des Iguanidæ 233
R. Abrard. Etude géologique et hydrologique de la source d’Arces (Yonne) .... 241
P. Roth. Influence de la Diiodotyrosine sur les têtards de batraciens anoures
ayant ingéré des fragments de Thyroïdes pathologiques 244
L. Bertin. Réorganisation de la Bibliothèque du Laboratoire d’Ichthyologie et
d’Herpétologie du Muséum 247
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comnae Annales du Muséum national d’Hisioire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’ Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Hisioire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Hisioire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr., ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire do
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A .
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique),
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL DHISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N® 4. — Avril-Mai- Juin 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V'
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
â occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur. ^
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n° 4 de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr, 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Etranger : 80 fr.
(Mandat au nom de l’Ageiit-complable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
t
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N*» 4.
3316 RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
, 28 MAI 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ach. URBAIN
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Paul Vayssière est nommé Professeur titulaire de la Chaire d'En-
tomologie coloniale agricole du Muséum, à dater du janvier 1942
(Arrêté ministériel du 15 mars 1942).
M. Théodore Monod est nommé Professeur titulaire de la Chaire des
Pêches et Productions coloniales d'origine animale du Muséum à dater
du 16 février 1942 (Arrêté ministériel du 23 avril 1942).
M. Roger est chargé des fonctions de Sous-Direeteur à la Chaire de
Paléontologie à dater du l®'^ février 1942 (Arrêté ministériel du 28 avril
1942)
DONS D'OUVRAGES
Léon Bertin. Les Anguilles, 218 pp., 54 fig., 8 pl. (in Bibliothèque
scientifique). Payot, éd., Paris, 1942.
Léon Bertin. Petit atlas des Poissons (I, Poissons marins), 51 pp.,
12 pl. Boubée et C*® éd., Paris, 1942.
F. Angel. Petit atlas des Amphibiens et Reptiles (I, Apodes, Urodèles,
Anoures, Rhynchocéphales, Chéloniens, Crocodiliens), 47 pp., 12 pl.
Boubée et C^® éd., Paris, 1942.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
17
— 250
COMMUNICATIONS
Infection tuberculeuse spontanée chez deux rongeurs
SAUVAGES EN CAPTIVITÉ ; PORC-EpIC (HYSTRIC CRISTATA L.)
ET Agouti (Dasyprocta agüti L.).
Par Ach. Urbain.
Professeur au Muséum.
La tuberculose est très rarement constatée chez les rongeurs
sauvages en captivité dans les Jardins zoologiques.
H. Fox dans son Traité des Maladies des animaux saunages,
n’en cite que trois cas, sur un agouti (Dasyprocta aguti L.), un
capybjara (Hydrochœrus Erxleberg) èt un castor d’Amérique
(Castor canadensis Kiehl).
Au cours de l’année 1939, nous en avons trouvé un cas sur un
agouti (Dasyprocta aguti L.) et en 1940, un autre sur un porc-
épic (Hystric cristata L.).
U Agouti était un jeune animal de deux ans environ, importé
du Brésil en 1938. Il meurt brusquement à la Ménagerie du Jardin
des Plantes. A l’autopsie, on décèle une légère congestion des deux
poumons. Les organes abdominaux sont sains, à l’exception de la
rate qui est légèrement hypertrophiée et présente cinq nodules
blanchâtres de la grosseur d’un gros grain de mil. Un frottis de ces
nodules après coloration par la méthode de Ziehl, a montré de
nombreux bacilles acido-résistants.
Le Porc-épic, en captivité depuis 1934 au Parc zoologique du
Bois de Vincennes, meurt après avoir présenté pendant deux jours
de l’inappétence et une difficulté manifeste à se déplacer parais-
sant due à une légère parésie des membres postérieurs. A l’au-
topsie, on trouve des lésions massives de tuberculose des deux
poumons. Les plèvres sont irrégulièrement parsemées de tubercules
réunis en îlots. La rate présente quelques gros tubercules de la
grosseur d’un pois. Tous les frottis de ces lésions pulmonaires
montrent de nombreux bacilles acido-résistants. Une émulsion de
I. H. Fox. Diseases in captive wild mammals and birds, description, comparison.
Philadelphie, Londres et Chicago, 1923, Lippincot, Cy, édit., p. 499.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 4, 1942.
251 —
tubercules finement dilacérée sur du sable et inoculée à 2 cobayes
a provoqué en 45 jours une septicémie tuberculeuse (adénite ingui-
nale, granulations nombreuses sur le foie, la rate et le poumon).
Une partie de ces lésions a fait l’objet d’un examen plus parti-
culier. Les recheiches bactériologiques (isolement du bacille tuber-
culeux sur le milieu de Lœwenstein, identification par inoculation
aux animaux de Laboratoire)* ont montré qu’il s’agissait d’un
bacille tuberculeux du type humain.
*
« ¥
Etant donnq sa rareté, la contamination de ces deux animaux
méritait d’être signalée ; c’est même, à notre connaissance, la
première fo:^ que la tuberculose est constatée chez un porc-épic.
A quoi est-elle due ? Il semble qu’elle soit uniquement sous la
dépendance du public qui donne, en plus ou moins grande abon-
dance, des aliments, pouvant être somllés, aux pensionnaires des
Parcs zoologiques.
!
252
Lacrymaux d’un Pécari a lèvres blanches (Dicotyles
LABiATus Cuvier) rappelant, par certains traits, les
LACRYMAUX DE L’HiPPOPOTAMUS (ChŒROPSIS) LiBERIENSIS,
Morton.
Par E.-G. Dehaut.
I, — J’ai déjà signalé, mais sans rechercher sa signification pour
la biologie générale, cette singulière variété de Dicotyles lahiatus
que seuls ses lacrymaux caractérisent
Leur plaque faciale (fig. 1 l), au lieu d’être réduite à une lamelle
Fig. 1. (grossie d’1/3). — Dicotyles lahiatus variété. F frontal; N nasal; M maxil-
laire ; J jugal ; l plaque faciale du lacrymal ; il portion isthmique de cette plaque ;
t tubercule lacrymal ; i portion intra-orbitaire du lacrymal.
presque imperceptible (fig. 2), s’allonge de bas en haut et d’arrière
en avant, rappelant, par ses dimensions très petites et sa forme,
1. Variations paralléliques chez les Suidés et les Hippopotamidés, Buü. Mus. Nat.
Hist. Nat., 2® sér., t. XI, 1939.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
— 253 —
la partie osseuse homologue de THippopotame de Libéria ou Chœ-
ropsis (fîg. 3) : Véchancrure pré-orhitaire de son bord inférieur, carac-
tère commun aux Hippopotamus liheriensis et amphibius, se retrouve
sur le crâne dicotylien qui nous occupe, réduisant à l’état d’isthme
très étroit (il)' la. portion moyenne de la plaque.
Mais ces similitudes, aussi frappantes soient-elles, sont parcel-
laires. La recherche des dissemblances le montre bien.
Le bord antérieur de la plaque faciale est simplement sinueux
dans la variété de Dicotyles labiatus. Dans le Chœropsis, ses denti-
culations sont très saillantes, et plusieurs sont arborisées.
Le tubercule (t), sur lequel s’insère le tendon de l’orbiculaire des
paupières, est très distinct sur la tête représentée fig. 1, et c’est
un caractère générique des Pécaris. Il est rudimentaire (fig. 3, t),
ou ne s’ossifie pas ^ dans le Chœropsis.
La bulle, si caractéristique des Hippopotames fait aussi com-
plètement défaut chez notre Dicotyles labiatus que dans tout autre
Pécari.
Ainsi, le lacrymal de cette variété de Pécari à lèvres blanches
reste bien un lacrymal de Pécari à lèvres blanches, il ne devient
pas celui d’un Hippopotame de Libéria en miniature.
H. — Il n’existe pas de corrélation très étroite entre la genèse
d’une telle variété et les affinités de l’espèce où elle a été produite :
car si les Pécaris, déjà dans leur morphologie typique, offrent des
ressemblances avec les Hippopotames®, ils se rapprochent bien
plus des Perchoerus. Nous devons à Miss Pearson une étude de
ces Dicotylinæ miocènes des Etats-Unis. Leurs affinités primor-
diales avec les Pécaris sont certaines. Pourtant, leur plaque faciale
ne rappelle pas du tout la variété ici décrite : une échancrure pré-
orbitaire ne s’y voit pas. ^
A la mandibule d’un de nos Pécaris à collier (Dicotyles torquatus.
Cuvier), les angles sont unciformes comme dans V Hippopotamus
amphibius ®. Cependant ce n’est pas cette espèce commune, mais
V Hippopotamus liberiensis, qui présente avec les Dicotyles les
affinités les plus étroites. Or, dans l’Hippopotame de \ Liberia,
Leidy a montré que les angles n’ont pas la forme des crochets.
III. — C’est une eurieuse constatation que celle de ces varia-
tions individuelles, reproduisant, chez les Dicotyles du Nouveau
1. Fig. 3 de ma note de 1939.
2. Flower. On the Pigmy Hippopotamus of Liberia, Proc. Zool. Soc. London,
1887, p. 613.
3. Turner jeune et, de nos jours, M. Dietrich ont publié d’importantes remarques
sur les rapports qui existent entre les Pécaris et les Hippopotames.
Dietrich, Pleistocâne Hippopotamus Reste, in Reck, Wissensch. Ergebnisse der
Oldoway Expédition, Leipzig, 1928.
4. Skulls of Perchœrus, Bull. Amer. Mus. of Nat. Hist., 1923, fig. 9, 10 et 11.
5. Fig. 2 de ma note de 1939.
— 254 —
Monde, certains traits qui, dans les Hippopotamus africains, carac-
térisent ces espèces.
Ces sortes de similitudes n’ont rien à voir avec l’atavisme, ce
sont des manifestations de parallélisme qui, dans l’état actuel de
nos connaissances, ne constituent pas des faits isolés. Parlant du
Fig. 2 (grossie d’1/3). — Dicotyles Fig. 3 (grossie d’1/3). ' — Hippopotamus (Chœropsis) libe-
labiatus jeune, montrant la riensis. W os wormien formé aux dépens de la plaque
disposition typique du laciy- faciale l du lacrymal (Dessins de N. Noël Boudarel).
mal dans cette espèce : la
plaque faciale l dépasse à
peine le bord antérieur de
l'orbite.
développement parallèle des Cichlidæ dans les régions néotropicale
et éthiopienne. M. Pellegrin s’exprime ainsi : « Que de fois nous
avons eu à signaler de remarquables coïncidences, d' extraordinaires
rappels de formes, produisant des deux côtés de V Atlantique des types
représentatifs, si suggestifs au point de vue de la genèse de V évolution
des espèces. ^ » Mais les variations dicotylienne's, individuelles et
parcellaires, ne donnent qu’une idée bien imparfaite de ce que ces
transmutations paralléliques ont dû être.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Poissons de la famille des Cichlidés, Mém. Soc. Zool. France, 1903, p. 143.
255 —
Contribution a uétude des yeux chez les Sauriens
ET LES Ophidiens fouisseurs
(2® note) ^ ,
Par F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud.
Examinons maintenant les caractères histologiques de l’œil
dans chacune de ces catégories.
1) L’œil des Microsauhiens.
Blanus cinereus.
Amphisbæna sp.
T rogonophis W iegmanni.
TypMacontias gracilis.
Feylinia currori.
Avec sa cornée petite et saillante et la largeur relative de son
segment postérieur, l’œil des microsauriens montré sur les coupes
le même fades que celui des Sauriens normaux. Il est toujours
recouvert par un derme écailleux qui est séparé de la cornée par
un sac conjonctival. Il est encastré dans une volumineuse glande
de Harder qui le recouvre jusqu’au niveau de l’équateur. Sa mus-
culature extrinsèque a complètement disparu.
Blanus dnereus (fig. A). — Longueur d’axe 0 mm. 7. Rétine sem-
blable à celle d’un Lézard diurne, épaisse de 180 p., avec des cônes
à boule huileuse. Nerf optique épais de 90 p. Cône papillaire à l’état
de vestige n’atteignant pas la surface de la rétine. Cristallin de
forme sphéroïdcde régulière, paraissant formé de fibres. Corps
vitré d’aspect et de volume normaux. Zone ciliaire normale. Iris
étroit, revêtu d’un mésoderme mince, le bord pupillaire s’inflé-
chissant sur l’équateur ou cristallin. Chambre antérieure profonde.
Cornée mince. Sclérotique cartilagineuse avec anneau osseux péri-
cornéen.
Amphishène sp. — Son œil ne diffère de celui de Blanus que par
l’absence de plaques osseuses péricornéennes. Il garde la couche
cartilagineuse de la sclérotique. Le cristallin, de forme parfaitement
régulière, un peu aplati en lentille, est constitué par des couches
extérieures de fibres normales avec un noyau central en Conglo-
1. Voir Bull. Mus., XIV, n° 3, p. 163.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
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Fig. a, b, C, D, E, F.
(Pour le globe oculaire, mêmes lettres que dans la note du Bull., N° 3, 1942,
\^ p. 164) ec. couche cornée de l’épiderme ; ep. couche profonde de l’épiderme ; sc. sac
conjonctival ; G. H. glande de Harder ; css. cul de sac conjonctival supérieur ; sci,
cul de sac conjonctival inférieur ; h. bourrelet périoculaire.
Les culs de sac conjonctivaux de A B G et F sont limités par de hautes cellules épi-
théliales qui s’aplatissent pour revêtir le reste de la conjonctive.
Trogonophis de Wiegmann (fig. B), — Longueur d’axe 0 mm. 63.
Rétine de structure normale, épaisse de 180 [l. Nerf optique de
257
54 [X. Il existe un cône papillaire dépassant un peu le niveau de la
rétine. Le cristallin est de forme lenticulaire, fait de fibres d’aspect
normal, sans bourrelet. Le corps vitré est limité en avant par une
lamelle qui se détache de l’origine de la rétine ciliaire et va s’atta-
cher à l’équateur du cristallin en formant par conséquent une
zonule. Iris étroit, la zone pupillaire s’applique à l’équateur du
cristallin et délimite une large pupille. Cornée mince. Sclérotique
cartilagineuse. Lames osseuses péricornéennes.
Feylinia currori (fig. G). — Longueur d’axe 0 mm. 6. Rétine
bien développée, épaisse de 140 jx. Pas de cône papillaire. Cristallin
formé de fibres bien développées avec une ébauche de bourrelet
annulaire. Il existe un vitré réticulaire avec une membrane pré-
vitréenne analogue à celle de Trogonophis. L’iris est encore plus
étroit que chez les espèces précédentes et ne dépasse pas l’équa-
teur du cristallin. Cornée très mince. Sclérotique fibreuse avec
nodules cartilagineux et plaques osseuses péricornéennes.
Typhlacontias gracilis (fig. D). — Longueur d’axe 0 mm. 63.
Une mince lunette, sans écaillure, mais avec un bourrelet circu-
laire analogue à celui des Serpents, est séparée de la cornée par
un sac conjonctival. Il y a donc ici une protection dermique orga-
nisée pour la vision, et très mince, (20 jx, la cornée ayant 40 (x) et
non plus une cuirasse épaisse et de transparence imparfaite. La
rétine a 170 [x d’épaisseur, sa couche ganglionnaire est formée de
deux rangées de cellules superposées, la couche des fibres optiques
est, ici encore, très mince. Pas de coupe utilisable du nerf optique.
Cristallin lenticulaire à structure normale. Le vitré montre un
double système de fibres en éventail dont les unes émanent de la
papille du nerf optique, les autres de l’origine de la zone ciliaire.
Il y a un cône papillaire dont l’extrémité libre atteint la moitié
de la distance entre la rétine et le cristallin. Zone ciliaire normale.
Iris bien développé, couvrant une partie de la surface antérieure
de l’iris. Sclérotique cartilagineuse, à anneau osseux scléral.
La glande de Harder ne coiffe que la partie postérieure de l’œil.
A part la minceur de la couche des fibres optiques, cet œil ne
diffère pas de celui d’un Saurien ordinaire.
\
2) Les microphidiens.
(Typhlops çermicularisy Leptotyphlops albifrons, Typhlops bra-
minus). Œil allongé, ovoïde, à grande cornée, rappelant par sa
forme celui des Ophidiens communs. Il est recouvert, comme
celui des Microsauriens, par un derme écailleux, et séparé de la
cornée par un sac conjonctival. Il est encastré dans une volumi-
neuse glande de Harder, à peu près comme celui des Microsauriens.
258
Plusieurs faisceaux de fibres musculaires striées s’insèrent à son
pôle postérieur, ou même au segment antérieur de sa sclérotique.
Typhlops çermicularis (fig. E). — Longueur d’axe 0 mm. 49.
Rétine d’apparence normale, épaisse de 90 ji, nerf optique très
mince, paraissant formé de fibres. Cristallin volumineux et de
structure normale, largement coiffé par l’iris qui le recouvre en
avant et ne laisse qu’une pupille peu étendue. Le corps vitré, peu
volumineux par suite de l’épaisseur de la rétine, eu égard aux dimen-
sions de l’œil, renferme de petits vaisseaux qui représentent la
membrane vasculeûre hyalo-rétinienne des Serpents normaux.
Cornée et sclérotique extrêmement minces. Cette dernière est
purement fibreuse et ne renferme ni os, ni cartilage.
Leptotyphlops alhifrons (fig. F). — Longueur d’axe 0 mm. 45.
Rétine normale à cônes très nets, épaisse de 90 ji.. Cristallin assez
volumineux, de structure normale. Iris d’étendue normale. Vais-
seaux capillaires dans le vitré au contact de la rétine. Cornée et
sclérotique très minces, cette dernière sans plaque osseuse ni car-
tilagineuse.
Chez Typhlops braminus. La longueur d’axe est de 0 mm. 34, la
rétine paraît conserver sa structure normale.
Quelles différences observons-nous entre ces yeux de micro-
sauriens et ceux des Lézards de taille normale ?
La rétine des premiers est conservée telle quelle avec son épais-
seur et sa structure générale. Dans la plupart des cas le cristallin
reste normal avec son épithélium antérieur et ses couches de fibres
concentriques. Le vitré ne diffère pas de sa constitution habituelle.
Mais la réduction de taille est par elle-même un facteur de simpli-
fication, d’amincissement des parties mésodermiques et acces-
soires, telles que l’iris qui ne descend pas au devant du cristallin,
la choroïde très mince et faiblement vascularisée, le cône papil-
laire réduit chez certaines espèces, absent chez d’autres. Le nerf
optique des petits Saurophidiens est extrêmement mince. Ce que
nous savons du comportement de ces animaux ne nous renseigne
pas assez sur leur vision et la valeur fonctionnelle de leur appareil
visuel. Les expériences de Menacho lui ont fait considérer Blanus
cinereus comme un être anopsique, indifférent à la lumière sans
chaleur. Elles donnent à penser que sa rétine si bien développée
n’est pas en rappwt par des fibres optiques avec les centres de la
vision, ou bien que ceux-ci font défaut.
Le nerf optique des petits Saurophidiens.
Plus il y a de cellules ganglionnaires dans une rétine plus son
— 259 —
nerf optique est gros, sous la condition, que chaque cellule envoie
une fibre vers les centres. Dans la rétine de nos petits Saurophi-
diens, ces cellules forment une couche de même densité mais de
superficie beaucoup moindre que dans les yeux de dimensions
normales. Il ne faut donc pas s’attendre à trouver chez eux un
nerf optique dont'le diamètre soit plusieurs fois supérieur à l’épais-
seur de la rétine, ce qui est le cas chez le Lézard gris, le Lézard
vert, etc. C’est le contraire qui a lieu. Blanus cinereus par exemple,
a une rétine épaisse de 180 et un nerf optique de 90 {jt, dont la
structure est embryonnaire et dont la teneur en fibres nerveuses
paraît faible. Dans la rétine même la couche des fibres nerveuses
est extrêmement mince, là même où elle est visible. A son niveau,
le pied des fibres de Müller s’épaissit au point d’oblitérer les inter-
valles où normalement passent les faisceaux de fibres. Il semble
que ces éléments de soutien prennent la place des éléments con-
ducteurs ce qui fait supposer que chaque cellule n’envoie pas un
cylindre axe vers les centres.
Chez la Taupe, dont l’œil mesure en moyenne 0 mm. 8, le nerf
optique ne dépasse pas 0 mm. 2 de diamètre. Il paraît composé
presque uniquement de cellules névrogliques à noyaux volumineux,
entre lesquels règne un épais feutrage de fibrilles. Les fibres ner-
veuses peu nombreuses, paraissent dépourvues de gaînes de myé-
line et nous pensons, avec Kohl, que chacune des cellules ganglion-
naires de la rétine de la Taupe n’envoie pas une fibre vers les centres.
Cependant il est indéniable que la Taupe voit, sa rétine n’est donc
pas privée de toute communication avec le cerveau, comme paraît
l’être celle de Blanus cinereus, dont l’œil est « anopsique » d’après
Menacho.
Nos petits Saurophidiens ont des rétines de diurnes, des rétines
à cônes, semblables à celles des Serpents et Lézards diurnes, de
taille normale. Ce sont donc des diurnes devenus fouisseurs, obs-
curicoles, hypogés et cela sans avoir passé par un stade de vision
crépusculaire et de rétine à bâtonnets, comme les Geckos parmi
les Sauriens, et Hypsiglena, d’après Walls, parmi les Ophidiens.
Leur rétine primum nascens et ultimum moriens de l’œil, se main-
tient normale chez beaucoup d’espèces, qui cependant voient peu
à travers leurs plaques oculaires plus ou moins transparentes, avec
leur nerf optique incomplet. Chez d’autres espèces, elle finit par se
dégrader à son tour. Rhineura floridana, Amphisbaenidé de Floride,
n’a plus qu’un vestige oculaire, étudié par Eigenmann, et représenté
seulement par une rétine disloquée et à peine reconnaissable.
La valeur du rapport entre les dimensions linéaires de l’œil et
celles du corps est très limitée et la microphtalmie est difficile à
définir. Cela est évident chez nos Sauriens et Ophidiens. Il faut
plutôt parler d’yeux normaux et d’yeux dégradés.
Dans la petite série d’espèces que nous avons étudiés les carac-
tères oculaires des deux sous-ordres Sauria et Serpentes sont con-
servés dans tous les cas : on distingue facilement entre les yeux
des Microsauriens et ceux des Microphidiens.
Des yeux aussi dégradés que ceux de Rhineura floridana ne sont
peut-être pas susceptibles d’une attribution aux tins ou aux autres.
Il faudrait cependant les étudier à la lumière des faits que nous
venons de décrire.
BIBLIOGRAPHIE
Eigenmann. — The eyes of Rhineura floridana. Proc. ind. akad. of Sciences,
1902.
Paume. — The eyes of Amphisbaena punctata a blind Lézard of Cuba,
Brol. Bull., vol. II, 1906.
Menacho. — El ojo anopsico del Blanus cinereus. Trabajo dtl mus. nac.
d. Scienc. Natur., Madrid, 1915. .
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
261
Sur une nouvelle variété d’Ixodes canisuga Johnston
(Ac ARIEN)
Par Marc André et J. Colas-Belcour.
Parmi les Acariens recueillis par M. le Professeur R. Jeannel
au cours de son voyage aux îles australes Françaises en 1939 (Croi-
Fig. 1. — Ixodes canisuga Johnst. var. kerguelenensis M. André et CoIas*BeIcour.
Face dorsale, X 26.
sière du Bougainville), se trouve un exemplaire mâle d’Ixode, qui,
par ses caractères, se rattache incontestablement à V Ixodes cani-
suga Johnston, 1849.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XFV, n® 4, 1942.
— 262
Cependant cet individu présente quelques légères différences
avec l’espèce typique et ces divergences nous autorisent à le con-
sidérer comme constituant une variété nouvelle pour laquelle nous
proposons le nom de var. kerguelenensis.
Une description détaillée de l’espèce canisuga type a été donnée
par G.-H.-F. Nuttall et C. Warburton nous résumerons donc
Fig. 2. — Ixodes canisuga Johnst. var. kerguelenensis M. André et Colas-Belcour.
Face ventrale, X 26.
seulement, ci-dessous, l’ensemble des caractères qui nous semblent
justifier la création de cette nouvelle variété.
Corps oval, plus étroit en avant qu’en arrière, long de 3 mm. 6,
large de 3 mm.
1. G.-H.-F. Nuttall et C. Warburton, Ticks, II, Cambridge, 1911, p. 209, ûg. 202-
209.
Scutum d’aspect lisse, mesurant 3,4 X 2,5 mm,, laissant à décou-
vert une portion marginale du dos assez importante. Il présente
trois paires de fossettes longitudinales légèrement divergentes (cor-
respondant aux sillons cervicaux, latéraux et postlatéraux) et
une ébauche de sillon médian postérieur : 2 paires de fossettes existent
seules dans l’espèce type.
Du côté ventral, l’orifice génital se trouve au niveau de l’inter-
valle séparant les coxæ II et III, Il existe 2 jugularia très dévelop-
pées dont le grand axe est sensiblement égal à la largeur des coxæ,
vis-à-vis desquelles elles sont situées et, par conséquent, plus impor-
tantes que celles figurées pour 1’/. canisuga ; une plaque prégé-
nitale de forme pentagonale, une plaque médiane très large dont les
bords externes sont dirigés en arrière et en dehors sont légèrement
convexes et les bords postérieurs forment un angle très largement
ouvert en avant ; une plaque anale à bords divergents en arrière et
deux plaques adanales dont les bords latéraux ne sont plus paral-
lèles, comme chez 1’/. canisuga, mais convergent sensiblement vers
le bord postérieur du corps ; il y a, en outre, deux plaques épimé-
rales comparables à celles figurées pour le type.
Capitulum petit à base rectangulaire sans cornua ni auricules.
Les palpes sont courts ; les articles II et III sensiblement de même
longueur sont ornés de soies fortes ou piquants, ainsi que le tuber-
cule représentant le quatrième article.
L’hypostome, bifide, est recouvert de 12 rangées d'écailles. Les
chélicères ont leur doigt mobile armé de deux dents recourbées ;
leur doigt fixe, incurvé à l’apex, est garni à sa base de 2 denticu-
lations accessoires.
Les Coxæ sont inermes, sauf la première dont l’angle postero-
interne présente une saillie mousse peu marquée. Les pattes sont
relativement longues, les tarses I à IV ont leur extrémité distale
plutôt effilée.
L’exemplaire décrit ci-dessous a été trouvé à Port-Hopeful (Iles
Kerguelen) le 10 février 1939.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et Laboratoire d’ Entomologie
de l’Institut Pasteur.
Observations sjjr les Acariens (t® série)
Par F. Grandjean.
I. — Sur le genre Nanorchestes.
Les Nanorchestes sont de très petits acariens sauteurs qui
abondent à la surface du sol, des pierres ou des troncs d’arbres,
dans les biotopes ordinaires comme l’humus, les feuilles mortes,
la mousse, l’herbe, les lichens. Les trois espècesmommées jusqu’ici
sont N. amphibius Tops, et Trouess., 1890, N. arhoriger (Berl.,
1904) et N. collinus Hirst., 1918. Elles sont mal décrites.
Dans cette note préliminaire je parle surtout de la trichohothrie
prodorsale antérieure, qui est d’un type spécial chez Nanorchestes,
et je dis quelques mots du développement. L’espècç choisie comme
exemple, N. puhinar n. sp., une des plus communes aux environs
de Périgueux, est définie par la figure A. Sa longueur moyenne est
200 [Jt, mandibules comprises.
Les figures B et G montrent la curieuse association du petit sen-
sillus antérieur nf et du grand poil na. Lorsque l’on n’est pas averti,
il faut beaucoup d’attention pour la voir dans l’orientation dor-
sale de l’acarien, parce que le poil na, qui est coudé à angle droit
près de sa base, est prolongé en arrière, au-delà du coude, par un
talon contre lequel vient s’appliquer (sans soudure) l’extrémité
distale épaissie du sensillus. Cette extrémité est d’autant plus
aisément confondue avec le poil na qu’elle est dirigée dans le même
sens et que l’observation est gênée par le poil nm qui recouvre la
bothridie. Si l’on omet de considérer la vraie racine de na, car elle
ne semble pas être, à cause du coude et du talon, à l’extrémité
proximale de ce poil, on est porté à prendre le groupe (na, nf)
pour un seul grand poil bothridique ou « pseudostigmatique ». Les
deux auteurs qui ont parlé des poils prodorsaux de Nanorchestes
(Hirst 1917, Sic Thor 1931) s’y sont également trompés.
La structure que je viens de décrire est intéressante, car il est
clair qu’elle a une signification physique. L’hypothèse 'la plus
simple est d’imaginer que les vibrations et déformations du grand
poil na sont transmises par le sensillus à la bothridie. Le sensillus
joue un rôle transmetteur, mais cela n’exclut pas qu’il ne joue
aussi d’autres rôles. Excité par le talon de na, il est placé dans des
conditions très différentes de celles qu’il subirait s’il était seul. Il
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 4, 1942.
— 265 —
reçoit des impulsions longitudinales quand na en reçoit de trans-
versales, et inversement.
Appelons trichohothrie composée l’ensemble formé par la bothri-
die, le sensillus nf et le grand poil na que je qualifierai de « capta-
teur ». Ce groupement paraît être une des solutions progressives de
l’évolution trichobothridique. Sans que la bothridie elle-même soit
améliorée l’organe a pu devenir plus sensible à cause de sa struc-
ture et aussi parce que le poil captateur, n’étant pas astreint à
Nanorchestes puhinar, n. sp. — A ( X 960), proterosoma, dorsal ; le sensillus posté-
rieur nb et le poil nm sont omis à gauche. — B ( X 2340), association du grand poil
na avec le petit sensillus antérieur nf (trichohothrie composée) ; le plan de pro-
jection est à peu près vertical et à 45° du plan sagittal. — G ( X 2340) id., vue dans
l’orientation dorsale de la figure A.
pénétrer dans la bothridie, a été plus libre de prendre une forme
et une épaisseur appropriées à ses fonctions. Le coude et le talon
sont certainement des acquisitions secondaires favorables.
Dans une trichohothrie ordinaire le sensillus est le poil capta-
teur. Sa région proximale traverse la bothridie suivant son axe,
de sorte qu’elle a toujours à peu près la même forme générale que
cette dernière. Or beaucoup d’Acariens, spécialement les Oribates,
nous apprennent que les trichobothries ordinaires se perfectionnent
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
18
— 266 —
en devenant coudées, courbées ou spiralées. Cette voie progressive
habituelle, bien que très différente de celle de Nanorchestes, con-
duit donc aussi à l’abandon de la forme droite par la région proxi-
male du poil captateur.
Chez toutes les espèces de Nanorchestes que j’ai vues, qu’il s’agisse
de larves, de nymphes ou d’adultes, on retrouve exactement, pour
la trichobothrie antérieure, la structure figurée en B et C. Chez
Speleorchestes au contraire cette structure n’existe à aucun degré
et les 4 grands poils prodorsaux sont les sensilli.
Dans les 2 genres les poils prodorsaux sont au nombre de 12.
Ce sont donc les poils primitifs et l’homologie est claire d’un genre
à l’autre. Sur les figures A, B et C j’ai donné à ces poils les nota-
tions nf, na, ne, nm, nh, nr, avec l’idée qu’ils correspondent, res-
pectivement, aux poils, è/, ha, be, hm, hh, hr, de Terpnacarus (Ann.
Sc. Nat. Zool., 11® série, t. II, p. 52 à 54, fig. 1 A et 2).
Voici quelques indications sur le développement de Nanor-
chestes :
La larve n’est pas néotriche. Son organe de Claparède est petit,
mais bien net, et il est coiffé de la calotte habituelle, qui est un
poil du coxa I. Son sensillus prodorsal postérieur nb est en massue
très accusée, au moins chez certaines espèces, de sorte qu’il diffère
à cet égard du sensillus nymphal ou adulte. Le labre est déjà diffé-
rencié comme chez l’adulte.
D’après N. puhinar il y a 3 nymphes, ce qui est normal, mais
intéressant de la part de si petits acariens. Les verrues génitales,
à partir de la protonymphe, ont la formule (1-2-2-2). Elles sont
aplaties et ornées de sillons rayonnants qui les divisent en sec-
teurs comme chez Alicorhagia. En passant j’indique que Speleor-
chestes a aussi 3 sortes de nymphes, mais avec développement
complet des verrues selon la formule (1-2-3-3).
Les mâles se distinguent facilement des femelles par le nombre
plus grand et la disposition des poils eugénitaux. Dans 2 espèces
j’ai constaté que ce nombre est 7, de chaque côté, chez les mâles,
et 3 seulement chez les femelles. Celles-ci n’ont pas d’ovipositeur.
Elles ne contiennent presque toujours qu’un seul œuf développé.
Les pattes sont remarquables, comme celles de Speleorchestes,
par la formation précoce de certains poils. Au génual I, par exemple,
p’ et p” existent 'dès la larve. Le tibia I larvaire a déjà 6 poils,
parmi lesquels un poil d” que l’on retrouve chez les Pachygnathi-
dæ. Ce poil est plus petit que les autres et n’acquiert toute sa taille
qu’à la protonymphe.
IL — Un Acaridié paethénogénétique.
J’observe depuis plusieurs années, sur un érable qui est contigu
— 267 —
à la maison que j’habite, aux environs de Périgueux, un « Tyro-
glyphe » de petite taille (280 (x) et de couleur rose ou rouge saumon.
Il se tient en grande abondance, du printemps à l’automne, à la
face inférieure des feuilles, parmi les poils qui poussent contre les
nervures. Avant la chute des feuilles quelques individus gagnent
les rameaux et ils y passent l’hiver, engourdis et immobiles, mais
vivants, plus ou moins cachés dans les anfractuosités de l’écorce.
De décembre à mars on les trouve sans dilTiculté sur les rameaux
qui ont porté directement des feuilles à la saison précédente. Ils
sont très rares, au contraire, sur les branches et le tronc du même
arbre.
Pendant la belle saison l’animal se multiplie activement sur
chaque feuille, sans la quitter. On trouve ensemble des adultes,
des nymphes, des larves et des œufs et plusieurs générations se
succèdent ; mais on a la surprise de constater que tous les adultes
sont femelles. Parmi les individus qui hivernent je n’ai pas ren-
contré non plus un seul mâle. L’animal est donc parthénogéné-
tique.
L’examen du réceptacle séminal conduit à la même conclusion,
car il est nettement régressif. J’ai étudié ses restes chitineux, sur
un grand nombre d’adultes, après l’action à chaud de l’acide lac-
tique. Tantôt ils sont au complet, avec la bourse petite et frippée,
et tantôt ils manquent entièrement. On trouve aussi des cas inter-
médiaires où ils sont réduits, par exemple au mamelon dorsal, sans ,
canal ni bourse.
La régression du réceptacle séminal comporte donc des varia-
tions individuelles très fortes et d’apparence discontinue. Il faut
noter aussi qu’elle s’oppose à l’observation courante. Chez des
animaux très divers (Crustacés, Myriapodes, Insectes, Mollusques),
la règle est que cet organe soit conservé chez les femelles parthé-
nogénétiques, bien qu’il reste vide et ne serve plus à rien (A. Van-
DEL. La parthénogenèse, p. 323 et 324, 1931).
Je reviendrai ultérieurement sur les caractères morphologiques
de ce Tyroglyphe des feuilles. La seule description qui lui con-
vienne, à ma connaissance, est celle de Donndorffia transoersos-
triata Oun., 1931 (Entom. Ber., VIII, p. 203), mais elle est courte
et sans figures.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 268
SCOLYTIDES DES HAUTES MONTAGNES AFRICAINES
II. Le genre Thamnurgus
Par Pierre Lepesme.
Le genre Thamnurgus a été créé par Eichhoff pour un certain
nombre de petits Scolytides allongés, brun-noir, à funicule anten-
naire de cinq articles, massue petite, eh ovale court, sans sutures
nettes, thorax plus long que large, non rebordé, écusson à peine
visible et élytres à déclivité apicale, ponctuation irrégulière et
pubescence claire, longue, fine et peu dense. Des 18 -espèces con-
nues à ce jour, 13 sont réparties dans la région paléarctique où
elles vivent dans les tiges de diverses Euphorbes ou Labiées et 5,
'décrites pour la plupart récemment, habitent les inflorescences et
fruits desséchés des Lobélies géantes et Séneçons arborescents des
grands massifs d’Afrique orientale. Par l’étude des matériaux des
missions Alluaud et Jeannel et de l’Omo et des récoltes de
P. Lepesme, R. Paulian et A. Villiers au Cameroun, j’ajoute à
cette liste 5 espèces inédites dont voici la diagnose.
1. — Th. latus n. sp.
Long. : 2,6 mm. — Cylindrique, large, robuste, d’un brun-noir assez
brillant, le bord antérieur du pronotum et les pattes rougeâtres, la pubes-
cence blonde, fine, éparse.
Tête assez large, faiblement carénée médianement sur le front, sans
dépression nette sous cette carène, la surface assez fortement granuleuse,
plus finement sur le vertex ; mandibules fortes, marquées de rouge vif.
Pronotum un peu plus long que large, faiblement rétréci en avant,
sa plus grande largeur juste avant la base, les angles postérieurs large-
ment arrondis, les antérieurs encore plus ; disque faiblement convexe,
à peine déprimé au niveau du quart antérieur ; assez finement et peu
densément ponctué, la pubescence couchée obliquement, en arrière
transversalement. Ecusson à peine visible.
Elytres à peine deux fois aussi longs que larges, un peu plus larges
que le thorax, la plus grande largeur au cinquième postérieur; plans-
convexes sur le disque, la déclivité rapidement verticale sur les côtés, la
déclivité apicale forte, plane, amorcée dès le tiers postérieur, la base
un peu concave, les épaules saillantes ; surface grossièrement granulée-
ridée, sans rangées nettes de points enioncés, sauf sur la déclivité api-
cale où ils sont très fins, mais bien visibles et en rangées très régulières.
Mont Kenya, versant ouest, zone alpine, région inférieure des
Senecio arborescents, 3.500-3.700 m. : Alluaud et Jeannel, jan-
vier 1912, Station 44, n^ 177 ; dans les Senecio. Type unique au
Muséum de Paris.
2. Th. Jeanneli n. sp.
Long. : 2,2-2,4 mm. — Cylindrique, assez court, brun-noir, le bord
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 4, 1942.
I
— 269 —
antérieur du pronotum et les pattes brun-clair, la pubescence très longue,
très fine et assez dense.
Clypeus et front plans, sans carène frontale nette ; surface très fine-
ment et densément granulée ; mandibules en partie rouges, bidentées à
l'apex, pourvues en outre d'une, forte dent dressée à peu près perpen-
diculaire à sa surface, incurvée et inclinée jusqu'à rejoindre et croiser
celle de l’autre mandibule.
Pronotum un peu plus long que large, bombé, fortement, mais régu-
lièrement rétréci en avant et en arrière, sa plus grande largeur au milieu ;
finement et éparsement ponctué.
Elytres de peu plus larges que le thorax, une fois trois-quarts aussi
longs que larges, subparallèles ; calus huméral faible ; déclivité apicale
Fig. 7-8, Thamnurgus Villiersi n. sp. ; 7, mandibule ; 8, antenne.
parfaitement plane, d'aspect imponctué, mais en réalité parcourue par
quelques rangées de points excessivement fins, le reste de la surface
élytrale très grossièrement granulé-ridé.
Mont Kenya, versant ouest, zone des forêts. Bambous super.,
2.800-3.200 m. : Alluaud et Jeannel, janvier 1912, Station 41,
n® 135 ; dans les Lobelia. Type et cotypes au Muséum de Paris.
Cbtypes dans ma collection.
3. Th. kenyae n. sp.
Long. : 1,9-2, 2 mm. — Voisin de Jeanneli, mais la tête et le prono-
tum bruns, les élytres brun-clair, les pattes testacées, la pubescence
plus courte ; tête très régulièrement et faiblement convexe dans le sens
— 270 —
transversal, concave dans le sens longitudinal ; mandibules sans dent
dressée ; thorax plus rétréci en avant, plus densément ponctué ; granu-
lations grossières de la base des élytres remplacées par des lignes de
points enfoncées régulières et nettes, correspondant aux stries et aux
interstries, ces points assez gros, distants de leur propre diamètre sur
les stries, plus espacés dans les interstries ; déclivité apicale très visible-
ment ponctuée en lignes prolongeant celles du disque.
Mont Kenya, versant ouest, zone des forêts. Bambous super.,
2,800-3.000 m. : Alluaud et Jeannel, janvier 1912, Station 41,
nO 135 ; dans les "Lohelia. Type et cotypes au Muséum de Paris.
Cotypes dans ma collection.
4. Th. kînangopensis n. sp.
Long. : 2,3 mm. — Assez trapu, brun-noir, le bord antérieur du pro-
notum, les élytres en partie et les pattes plus ou moins rougeâtres, la
pubescence assez longue.
Tête faiblement déprimée en triangle sur Tépistome avec l'indice
d'un carène médiane peu distincte sur le front, ces surfaces lisses, le
reste grossièrement ponctué ; mandibules marquées, de rouge vif, avec
une forte dent, comme chez Jeanneli, cette dent également marquée
d'une petite bande longitudinale rouge vif.
Pronotum non plus long que sa largeur maxima, celles-ci en son milieu ;
fortement et régulièrement rétréci en avant et en arrière, finement et
assez éparsement ponctué.
Elytres de peu plus larges que le pronotum, une fois trois-quarts envi-
ron aussi longs que larges, les épaules peu saillantes, la déclivité apicale
très progressive au début ; rangées de points enfoncés régulières, l'ex-
trême base seule irrégulièrement granulée.
Diffère de senecionis Schedl. par la présence de la dent mandibulaire,
le pronotum ponctué et non granulé, sans ligne médiane lisse.
Monts Aberdare : Mont Kinangop, versant Est, prairies alpines,
3.000-3.100 m. : Alluaud et Jeannel, février 1912, Station 55,
n® 289. Sur Senecio. Type unique au Muséum de Paris.
5, Th. Villiersi n. sp.
Long. ; 1,4-1, 6 mm. — Allongé, très étroit, brun-brillant, les élytres
un peu plus sombres, sauf dans leur partie basale, les pattes testacé-
clair, la pubescence très courte et très claire.
Tête plan-convexe, assez grossièrement granulée, les mandibules sans
dent dressée. Pronotum notablement plus long que large, assez convexe
sur le disque, très largement arrondi dans sa région antérieure, forte-
ment granulé-ridé en rangées eoncentriques. Ecusson assez grand.
Elytres plus de deux fois aussi longs que larges, parallèles, la décli-
vité apicale très progressive au début ; rangées de points enfoncés peu
visibles.
Mont Cameroun, versant Sud-Est, 1.800-2.000 m. : Lepesme,
Paulian, Villiers, juin 1939. Dans une Liane morte. Type et
cotypes au Muséum de Paris. Cotypes dans ma collection.
La biogéographie et l’écologie des Thamnurgus appelle quel-
271 —
ques remarques. Scott a déjà souligné le fait que ces Scolytides
sont, en dehors des Cryptophagides du genre mnionomus, les seuls
éléments de la faune des Sénecio et Lobelia d’Afrique orientale à
vaste distribution paléarçtique et que, alors que les espèces paléarc-
tiques vivent dans les tiges de diverses plantes herbacées, les
espèces africaines vivent dans les inflorescences desséchées et les
fruits. Il ne fait aucun doute que les secondes sont seulement des
hôtes secondaires des Lobélies et Séneçons et que si chaque forme
semble propre à une espèce ou à un groupe d’espèces déterminé
d’un de ces genres, cela tient simplement à ce qu’elles sont loca-
lisées à un massif et à une altitude déterminée. Il en est de même
pour beaucoup d’éléments de la biocénose en question, éléments
liés à un biotope de conditions physiques déterminées, avec peut-
être toutefois en plus certaines attirances (forte odeur des inflo-
rescences fanées), et non à un milieu alimentaire de composition
biochimique définie, responsable d’une véritable inféodation de
l’hôte à un groupe végétal plus ou moins vaste, mais toujours limité.
Le parallélisme entre la biocénose des Lobelia et Senecio géants
d’Afrique orientale et celle des Euphorbes cactiformes des Atlan-
tides, n’existe que jusqu’à un certain point, ou plus exactement
pour certains groupes. Les Thamnurgus nous en donnent la preuve,
qui, dans l’ensemble, ne sont nullement inféodés à une famille
ou un genre végétal, à la manière des Aphanarthrum.
Il est remarquable par ailleurs que l’on n’observe chez les Tham-
nurgus africains aucune des modifications morphologiques carac-
téristiques de la plupart des représentants de la faune des Lobe-
lies et Séneçons géants, telles que l’accroissement de taille ou
l’évolution vers l’aptérisme : les formes africaines sont en tous
points semblables aux paléarctiques ; seul le Th. Villiersi du Came-
roun, apparaît un peu aberrant de par sa taille minuscule que
pourrait peut-être expliquer la connaissance de sa plante nourricière.
Une telle parenté des formes africaines d’altitude et des formes
paléarctiques jointe à l’absence de lien véritable entre ipsecte et
végétal, semble indiquer que les Thamnurgus sont, comme les
Kissophagus, des relictes d’une faune à répartition passée beau-
coup. plus vaste que les exigences climatiques ont repoussé vers
les sommets et qui se sont adaptés aux milieux se rapprochant le
plus de leur milieu primitif.
Le Thamnurgus Villiersi a été pris à une altitude assez faible
(1.800-2.000 m.) confirmant une fois de plus le décalage entre zones
correspondantes des massifs d’Afrique occidentale et orientale. Il
est vraiment curieux que ce Scolytide vive en forêt, à l’encontre
de toutes les autres formes du genre et alors que la prairie alpine
du Mont Cameroun lui fournissait des plantes herbacées très voi-
sines de celles fréquentées par ses congénères paléarctiques.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum. ^
272
Coléoptères Curculionides du Cameroun
III. Le genre Pachyonyx
Par Renaud Paulian
Le genre Pachyonyx réunit un certain nombre d’espèces asia-
tiques, une espèce malgache et quatorze espèces africaines. Tous
ces Cryptorrhynchines sont caractérisés par leur corps compact,
généralement à dense revêtement de squamules pâles. Au cours
de la mission Lepesme, Paulian, Villiers, nous avons récolté
à Makak, ait. 500 m., le Pachyonyx mucoreus Ghevr. (fig. A, B).
On peut distinguer cette espèce de ses congénères africains grâce
au tableau suivant :
1. Élytres plus larges que le thorax, dénudés obesus Hust.
— Ëlytres pubescents ou squamuleux 2
2. Élytres à dense revêtement de squamules couchés, sans poils
dressés 3
— Élytres avec, au milieu des squamules, des poils dressés isolés
ou des fascicules de poils dressés 6
3. Tubercules thoraciques à squamules de la même couleur que
ceux des côtés du thorax 4
— Squamules de la face interne des tubercules thoraciques plus
sombres que ceux de la face externe . 5
4. Massue des antennes noire (d’après Faust) kraatzi Faust.
— Massue des antennes grise mucoreus Ghevr.
5. Élytres sans tubercules triangularis Marsh.
— Élytres tuberculés nioeus Marsh.
6. Élytres avec des poils dressés isolés 7
— Élytres avec des fascicules de poils dressés et serrés 8
7. Pubescence des élytres mêlée de jaune et de cendré . . hirtulus Hust.
— Pubescence des élytres uniformément grise obscurus, n. sp.
8. Pubescence couchée des élytres grise 9
— Pubescence couchée des élytres blanche teintée de jaune 11
9. Disque du thorax avec deux tubercules Laliganti Fairm.
— Disque du thorax avec quatre tubercules 10
10. Aires planes du thorax à ponctuation dense perelegans Fairm.
— Aires planes du thorax à ponctuation éparse affaher Boh.
11. Élytres avec deux faisceaux de poils situés, sur le 2® interstrie, en
avant et en arrière du milieu tshelaense Hust.
Élytres avec de nombreux faisceaux de poils 12
12. Élytres avec deux tubercules obtus, fasciculés, dans la région
apicale, en sus des faisceaux de poils fasciatus Hust.
— Élytres sans tubercules fasciculés en sus des faisceaux de poils . . 13
. Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
— 273 —
13. Tous les fascicules des élytres jaunes octofasciculatus Hust.
— Certains des fascicules élytraux blancs Jeannell, n. sp.
Pachyonyx Jeannelî, n. sp.
Type : 1 exemplaire, Kénya : Turkana, partie Sud, sables j 800
à 1.000 m. (Mission de TOmo > coll. Muséum de Paris).
Long. 6 mm. — ■ Corps en ovale assez étroit, très convexe, densé-
ment revêtu d’une pubescence couchée blanche variée de jaune,
mélangée de loiigs poils pâles, isolés, dressés, et de fascicules dressés
de poils pâles, blancs ou jaunes ; côtés des élytres avec, près du
Fig. a. — Face stemale du prothorax de Pachyonyx mucoreus. — B. Profil du rostre,
id. — C. genitalia(^ de Pachyonyx iubericollis Fairm., de Madagascar. — D. Aile,
id,
milieu et près de Tapex, chacun deux aires ovalaires à pubescence
peu dense, presque nulle.
Toute la tête couverte d’une dense et courte pubescence jaunâtre
dirigée obliquement de dehors en dedans ; vertex avec deux petites
aires rectangulaires dénudées ; lobes oculaires du prothorax très
développés, couvrant complètement les yeux au repos.
Thorax à peu près aussi long que large, elliptique en avant ; à
base presque droite, à peine un peu saillante en angle obtus au
274
milieu ; côtés en courbe régulière, marge antérieure en courbe
simple ; disque avec quatre grands faisceaux de poils dressés et
denses, disposés en carré ; milieu du disque avec une légère carène
longitudinale médiane à peu près lisse ; pubescence des côtés blanc
laiteux, celle du disque jaunâtre. Écusson étroit et allongé, squa-
muleux.
Élytres plus de deux fois plus longs que larges, de la largeur du
prothorax à l’angle interne du calus huméral qui est en lobe arrondi ;
élytres parallèles sur la première moitié, puis élargis légèrement
en courbe régulière et rétrécis ensuite jusqu’à l’apex ; les apex
séparément saillants, un peu arrondis, simples ; déclivité apicale
distinctement limitée en arrière par un bourrelet transverse bien
saillant ; stries fortes à gros points ; interstries un peu relevés,
très étroits, formant à la base des fossettes bien marquées ; pubes-
cence élytrale couchée, jaunâtre sur l’interstrie juxtasutural et
sur les côtés, blanche sur le disque, mais sans transition brusque ;
chaque élytre avec un fort fascicule dressé, jaune, derrière l’écusson,
sur le 2® interstrie ; un fascicule jaune au premier tiers sur le second
interstrie ; un fascicule jaune aux trois quart postérieurs sur les
second et troisième interstries ; un fascicule blanc, au niveau du
premier fascicule du second interstrie, sur le cinquième interstrie ;
deux fascicules blancs en ligne transverse, au milieu des quatrième
et cinquième interstries ; les fascicules blancs sont plus faibles que
les jaunes.
Pattes à assez fine pubescence gris-jaunâtre, couchée, dense et
uniforme.
Très proche de P. octofasciculatus Hust. de Diré Daoua, mais
en différant par le nombre, la disposition et la coloration des fas-
cicules élytraux.
Pachyonyx obscurus, n. sp.
Type : 1 exemplaire, Mozambique : Vila Pery (P. Lesne, 1929
> coll. Muséum de Paris).
Long. 6,5 mm. — Corps noir luisant, à pubescence griçe, couchée,
dense et fine, avec quelques plus longs poils dressés et isolés, lais-
sant le thorax presque entièrement, la base des élytres, une tache
élytrale post-médiane, transverse, et une tache élytrale subapicale,
transverse, glabres ; les tubercules thoraciques à soies jaunâtres ;
pubescence de la base des élytres un peu relevée et forte. Tête
pratiquement glabre, à fine pubescence limitée aux côtés et éparse ;
rostre de la longueur du thorax, relevé mais non caréné au milieu,
à ponctuation assez forte et assez dense ; tête plane, à ponctuation
assez forte mais éparse ; yeux non entièrement cachés au repos
par les lobes oculaires.
— 275 —
Thorax nettement plus large que long ; côtés de la base étirés
vers l’arrière en ligne droite, l’angle médian un peu arrondi ; côtés
en courbe régulière du premier tiers à la base, puis en ligne presque
droite vers l’avant, la margè antérieure en courbe régulière ; disque
avec un sillon longitudinal médian en avant ; ponctuation thora-
cique très forte et éparse, formant des lignes plus ou moins régu-
lières dont une le long de la base ; pubescence grise réduite à des
lignes un peu irrégulières ; tubercules du thorax forts, les deux
antérieurs petits, les deux postérieurs très gros. Écusson saillant,
triangulaire, glabre.
Élyt res plus de deux fois plus longs que larges, un peu gibbeux
derrière la base ; côtés en courbe régulière, élargis à l’épaule puis
rétrécis vers l’arrière où ils sont tronqués ; élytres un peu gibbeux
avant l’apex ; points des stries très forts, interstries un peu relevés,
étroits ; stries forinant des fossettes à la base.
Dessous et pattes à pubescence grise peu dense, nulle par places ;
les fémurs des paires postérieures avec des anneaux, peu distincts,
de pubescence pâle plus dense. Flancs du métasternum à ponctua-
tion très grossière.
Laboratoire d'Entomologie du Muséum.
2f76 —
Sur un Coléoptère nouveau du Rio de Oro
Par P. DE Peyerimhoff.
Oxycara Chudeaui, a. sp. [Tenebrionidae]. — Long. 6 mm. ; lat.
coleop. 2,5 mm.
Elongatum, ellipticum, antice angustatum, parum convexum, nitidulum,
pallidae rufum, antennis infuscatis. Caput minute, medio fortius laxiua
Fig. 3. — Oxycara Chudeaui, n. sp.
punctatum, epistomate parum attenuato, utrinque longitudinaliter impresso,
summo leniter hiarcuato et valide unidentato, oculis magnis, a carina genali
usque ad quartam anticam divisis, genis ipsis sat extractis, carina orbitali
alta, usque ad epistoma producta. Antennae longiusculae, extremitate vix
dilatatae, art. 2-3 suhaequalibus, 4-5 longioribus quam latioribus 6-7 qua-
dratis, 8-10 dilatatis, 11° minuta. Pronotum ad basin duplo latius quam
longius, subtrapezoideum, lateribus rectis, antice convergentibus, angulis
anticis late protractis, acutissimis, posticis divaricatus acutissimis, basi
bisinuata, integumento opaculo, ad latera confertissime punctato-rugatum,
disco subtilissime taxe punctillatum. Scutellum punctiforme. Coleoptera ad
humeris rotundatos pronoto vix latiora, duplo longiora quam latiora, integu-
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
— 277
mento opacula, subtilissime laxe punctillata. Pedes sut validi, modice elon-
gati, tibiis anticis redis, versus apicem perparum dilatatis. Subtus sulcus
gularis arcuatus, abruptus, profundus, pleurae pronoti corugatae, processus
prosternalis latus, planus, apice medio denticulo ornatus, mesosternum paullo
longius quam latius, longitudinaliter sulcatum, metasternum primumque
ventrale segmentum laxe punctalata, abdomine deinde fere levigato. — Signa
sexualia latent.
Hab. Saharam occidentalem.
Rapporté en 1911, par R. Chudeau, de FErch Amar, à 150 kilom.
à l’Est de la Baie du Lévrier. • — - Le type unique fait partie des col-
lections du Muséum de Paris.
Cet Oxycara doit être voisin de VO. Llorensi Escal., de Villa Cis-
neros, qlie je ne connais pas en nature ; mais dont la diagnose et la
figure font ressortir quelques différences nettes : Llorensi n’a que
4-5 mm. de taille, sa couleur est d’un châtain obscur, la tête est cou-
verte de points profonds, légèrement étirés, le pronotum est bien plus
transversal, ses côtés sont un peu curvilignes, les angles antérieurs
sont moins aigus, les postérieurs rentrants au lieu d’être divariqués.
Enfin les élytres seraient ornés de sétules sur la déclivité postérieure.
O. Chudeaui en tous cas, nonobstant sa taille, sa forme allongée
et atténuée en avant, sa sculpture fine et sa couleur clair, appartient
à la même série d’espèces que VO. Murati décrit précédemment.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
La charnière de la dissoconque d’Anomia ephippium l.
Par Gilbert Ranson.
Dans de précédentes Notes, j’ai décrit les charnières larvaires et adultes
de quelques Ostréidés. J’ai montré les rapports de celles-ci avec le man-
teau. En collaboration avec Max Desjardin, nous étudions les char-
nières des coquilles larvaires des Lamellibranches de nos côtes. Mon
intention est de poursuivre ces recherches par l’examen des charnières
adultes en rapport avec le manteau. Ces Notes font donc partie d’une
étude d’ensemble sur les charnières larvaires et adultes des Lamelli-
branches.
Dans une note récente ^ nous avons décrit celle de la prodissoconque,
d’Anomia. Nous avons été en mesure d’apporter quelques précisions à
la description de F. Bernard parce que nous disposions de larves planc-
toniques. Cet auteur ^ a bien montré comment apparaît la nouvelle
coquille ou dissoconque, mais il a très incomplètement décrit la forma-
tion de la charnière adulte.
L’anatomie d'Anomia ephippium L. est bien connue. De nombreux
travaux lui ont été consacrés. La région cardinale du manteau n’a cepen-
dant pas fait l’objet d’une attention particulière. Lacaze-Duthiers ®
en donne une description exacte mais succincte : « La réunion sur le dos
des deux moitiés du manteau ne se fait que dans une très courte éten-
due ; elle n’a guère que un centimètre dans les plus grands individus.
On y remarque un orifice dont on ne peut avoir la connaissance que par
les soins les plus minutieux. Il donne passage au ligament élastique, et
à la dent cardinale de la valve plate, droite ; et pour peu que Fon ouvre
l’animal sans précautions, on déchire la mince languette qui le limite en
haut. Il paraît avoir pour cause la soudure de deux prolongements qui
entourent ce ligament, et passant derrière lui » (p. 10). En 1903, Sassi *
ne dit rien de cette zone.
Examinons la charnière de la coquille adulte. Elle est interne,
réduite au seul ligament ; il n’y a pas de plateau cardinal, pas de
dents. Séparons les deux valves suivant le ligament et examinons-
les séparément. Sur la face interne de la valve supérieure, gauche,
le ligament s’insère à quelques millimètres de la bordure de la
valve, au fond de la concavité. La valve ne présenté aucune solu-
tion de continuité à ce niveau. Le lobe gauche du manteau doit
donc nécessairement présenter un orifice et déborder néanmoins
1. Bull Mus., 2e sér., t. XIII, 1941, p. 567.
2. Bull. Soc. Géol. de France, t. 24, 1896, p. 412.
3. Ann Sc. Nat., Zool., t. II, 1854, p. 5.
4. Arb. zool. Inst. Wien, t. XV, 1903-1905, p. 81.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
279 —
de toutes parts, la charnière. Le ligament ne s’insère pas directe-
ment sur la couche subnacrée de la valve, mais sur un coussinet
calcaire à bordure postérieure laciniée. Ce dernier, constitué par
une substance calcaire spéciale, adhère à la couche subnacrée. Nous
devons donc nous attendre à trouver sur le bord cardinal du man-
teau une zone spéciale sécrétant ce coussinet ; la zone cellulaire
sécrétant le ligament doit donc être interne et non pas marginale.
Le coussinet calcaire a une forme plus ou moins ovale et présente
un bourrelet marginal proéminent avec une petite solution de
continuité antérieure ou légèrement latérale selon les individus.
Le ligament s’insère sur le bord interne de ce bourrelet et présente
antérieurement la même solution de continuité. Il est formé de
trois parties : une postérieure transversale, épaisse, brune, et deux
autres dorsale et ventrale, verdâtres, plus minces, chacune partant
d’une extrémité de la première et se recourbant antérieurement
en arc de cercle, sans se l’ej oindre. Nous avons en somme les trois
portions du ligament de l’Huître, correspondant à la fossette cen-
trale et aux bourrelets marginaux de la charnière de celle-ci.
La cavité délimitée par le bourrelet marginal proéminent du
coussinet calcaire et par le ligament est tapissée par une sécrétion
calcaire, preuve de l’existence d’un processus palléal y pénétrant
par la solution de continuité antérieure.
Ainsi puisque le ligament est en arc de cercle, il faut s’attendre
à ce que la zone du manteau correspondante forme un collier autour
de la charnière, le processus palléal faisant la jonction entre les
deux épithéliums ligamentaires.
Considérons maintenant la valve inférieure ou droite ; exami-
nons-la par sa face interne. Sa portion antérieure est pourvue d’une
large et longue échancrure donnant passage au byssus. La face
interne de la bordure dorsale de l’échancrure est fortement épaissie
et prend la forme d’un cuilleron allongé dont l’extrémité antérieure
élargie dans tous les sens, est la réplique de l’impression cardinale
de la valve supérieure, décrite ci-dessus. Le lobe droit du manteau
doit donc nécessairement, lui aussi, présenter un orifice pour le
passage du cuilleron et de la charnière.
Les bordures des lobes droit et gauche du manteau, se poursui-
vant au-delà de la charnière par le collier palléal, sécrètent les bor-
dures antérieures des deux valves qui, en s’accolant, obturent
complètement la coquille, même à ce niveau. La charnière est donc
complètement ibterne.
Examinons maintenant la zone palléale cardinale de l’animal.
Lorsque nous voulons enlever la valve plate, inférieure ou droite,
en arrachant le ligament, nous constatons que l’extrémité du cuil-
leron est complètement enveloppée par une bandelette palléale
en forme de demi-collier reliant les bords ventral et dorsal de la
— 280 —
masse viscérale. Il est difficile d’effectuer cette opération sans
arracher la languette, parce que la partie évasée du cuilleron est
plus large que l’orifice du lobe palléal droit au niveau du pédicule
du cuilleron. Pour y parvenir il est nécessaire de fixer histologique-
ment l’animal avec la coquille. Les tissus sont alors plus résistants.
Il faut opérer avec de grandes précautions si on veut obtenir le
collier intact sans arracher le processus palléal extrêmement délicat
qui, pourvu d’un court et étroit pédicule, s’élargit fortement dans
la cavité interne de la charnière.
Supposons arrachée la languette formant demWcollier. La bor-
dure antérieure de la masse viscérale est très amincie, en arc de
cercle de faible courbure. Elle est laciniée, présentant de nom-
breux petits bourgeons. Au premier examen, elle pourrait être
prise pour la bordure du lobe gauche du manteau, les bourgeons
étant considérés comme des tentacules marginaux. Mais il n’en
est rien. C’est en réalité la bordure de l’orifice palléal et les laci-
niations sont des productions tout à fait spéciales. Les impressions
de ces dernières s’observent au bord du coussinet calcaire de la
charnière. Faisant suite aux bourgeons, postérieurement, nous
trouvons une zone très étroite, mince, transparente ; elle sécrète
le coussinet calcaire de la valve gauche. Une zone différenciée, un
peu plus large, lui fait suite ; c’est la couche des cellules ligamen-
taires. Nous voyons qu’elle n’est pas marginale. En dedans de
celle-ci se trouve encore une* autre zone étroite, claire, sécrétant le
coussinet calcaire de la valve droite. Ces trois zones appartiennent
à l’ectoderme de la face droite de la masse viscérale.
Etudions maintenant l’organisation complexe du demi-collier
palléal ou pont reliant les bords dorsal et ventral de la masse vis-
cérale. Examinons par sa face droite, l’animal dépourvu de sa
coquille. La face externe du collier comprend :
a) une bande marginale antérieure, à bordure laciniée. C’est
l’expansion, complétant l’orifice cardinal, de la bordure de la
masse viscérale dont j’ai parlé plus haut.
h) la bordure du lobe palléal gauche qui, débordant la char-
nière, sécrète la bordure antérieure de la valve gauche de la
coquille.
c) une membrane palléale reliant le bord antérieur des lobes
palléaux gauche et droit ; elle sécrète la zone du cuilleron com-
prise entre la charnière et le bord de la coquille.
d) la bordure du lobe palléal droit qui, débordant la charnière
sécrète la bordure antérieure de la valve droite de la coquille.
e) une membrane palléale, dorsale seulement, expansion du lobe
palléal droit.
Nous constatons donc tout de suite que chez l’Anomie, le bord
de chaque lobe palléal est complet ; il entoure complètement l’ani-
ê
— 281 —
mal même dans la région antérieure, cardinale. Il ne présente pas
de solution de continuité au niveau de la ligne ligamentaire. Mais,
alors que les bords du manteau sont libres postérieurement, dor-
salement et ventralement, ils sont reliés antérieurement par une
étroite membrane palléale.
Examinons à présent le demi-collier par sa face interne. Cette
dernière comprend une zone médiane séparant deux régions laté-
rales. Dans le plan médian se trouve le processus palléal dont la
base s’étale sur toute la hauteur du collier. A un court pédicule
fait suite une très large expansion à bords laciniés, tapissant toute
la cavité interne de la charnière où elle sécrète, par-dessus le liga-
ment, une légère couche calcaire de structure spéciale. Les régions
latérales, dorsales et ventrales, comprennent :
a) une zone marginale claire à bordure laciniée, sécrétant dor-
salement et ventralement le coussinet calcaire de la valve gauche.
h) une zone différenciée faisant suite à la précédente, postérieu-
rement ; c’est la couche des cellules ligamentaires. Elle se poursuit
avec celle de la bordure viscérale, mais elle est plus large. Elle
s’étend sur presque toute la hauteur de la face interne du collier.
c) une zone étroite marginale, postérieure, sécrétant dorsale- ®
ment et ventralement le coussinet calcaire de la valve droite.
à) la face interne de la membrane palléale (dorsale seulement),
expansion du lobe palléal droit.
Si nous comparons maintenant la charnière adulte avec celle
de la prodissoconque, nous comprenons les modifications qui ont
lieu dans la zone cardinale au moment de la fixation de la larve
pélagique. La nouvelle coquille déborde de toutes parts l’ancienne,
même antérieurement où elle est concrescente avec la portion
réfléchie du crochet de la prodissoconque. Les bords du manteau
se rejoignent donc très tôt en formant le demi-collier décrit ci-
dessus, comme le pensait Lacaze-Duthiers. Le coussinet calcaire
est tout de suite visible. Il a une forme tronc-conique, à sommet
aigu antérieur. A l’intérieur de ce coussinet est sécrété le ligament.
La zone médiane du ligament prend appui au niveau de la char-
nière de la prodissoconque qu’il recouvre progressivement ; les
zones latérales, dorsales et ventrales prennent appui au niveau de
la face interne du bord antérieur de la valve gauche nouvellement
formée. L’extrémité de la valve droite s’épaissit progessivement
pour former le cuilleron qui est manifeste au bout de quelques
jours seulement.
En 1907^, Bourne a décrit l’anatomie d’Ænigma (Anomia)
ænigmatica Chemnitz. J’ai examiné des coquilles de cette dernière,
malheureusement je n’ai pas l’animal. Sa charnière est beaucoup
1. Quart, journ. microsc. Sc., vol. 51, 1907, p. 253.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942. 19
282 —
plus petite que celle à'Anomia ephippium ; elle est aussi plus
interne, la valve gauche la déborde plus largement, antérieurement.
Mais elle me paraît avoir la même structure. D’après Bourne il y a
bien un demi-collier enveloppant le cuilleron, mais le lobe gauche
du manteau serait entier et couvrirait toute la face gauche de
l’animal. Ainsi la bordure du lobe gauche du manteau ne passerait
pas par le collier. Ceci me paraît étonnant et serait à vérifier.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
I
— 283 —
Relation entre la division d'un Infusoire commensal
DES Patelles ■. Scyphidia patellæ (Cuénot) et la marée
Par Jean Brouardel.
Nous avons montré dans une note précédente ^ l’existence d’une
relation entre la division d’un Infusoire commensal de la branchie
de Patella vulgata : VUrecolaria patellæ (Cuénot) et la marée.
Les frottis de branchies qui nous permirent cette mise en évi-
dence nous montraient, en même temps, un autre Péritriche, la
Scyphidia patellæ, et nous avons cherché si la division de celle-ci
semblait aussi être en relation avec la marée.
La présence de cet Infusoire est également constante sur la
branchie de Patella vulgata. Cependant, sur la même branchie, la
densité de population est toujours, pour les Scyphidia, beaucoup
plus faible que pour les Urceolaria. Ainsi, dans les trois expériences
que nous envisagerons ici, nous avons observé :
5.050, 14.300, 6.610 Scyphidia
Réparties respectivement sur 49, 49, 53 frottis, alors que, sur
ceux-ci, nous observions :
50.600, 127.000, 70.290 Urceolaria
soit dans les trois cas, une densité environ dix fois plus faible pour
les Scyphidia. Le nombre de divisions observées était aussi beau-
coup plus faible pour celles-ci (de l’ordre du vingtième).
Nos frottis, faits dans les conditions que nous avons indiquées
dans de précédentes notes, provenaient de branchies de Patella
oulgata de taille sensiblement égale et récoltées au même endroit.
Leur observation nous montrait toujours des Scyphidia dont quel-
ques-unes en division. Pour savoir si, là encore, il existe un rapport
entre la marée et la division, nous avons étudié la variation du
nombre d’individus en division, rapporté à mille individus, en
fonction du décalage de l’heure de fixation par rapport à l’heure
de la marée haute.
Dans le tableau suivant figurent, pour trois séries de frottis
effectués les 13, 26 et 29 mai 1939 : l’heure de la marée haute,
l’heure de fixation H, le décalage © par rapport à l’heure de la
marée haute prise comme instant O, le nombre N d’individus
1. Ruïleiin Institut Océanographique, n° 798, 10 juin 1941.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 4, 1942.
284 —
observés, le nombre n de divisions, le nombre de divisions pour
1.000 individus.
285 —
Construisons la courbe en portant en abscisses les valeurs des
décalages des heures de fixation par rapport à l’heure de la marée
haute et en ordonnées les valeurs correspondant au nombre de
divisions pour 1.000 individus. Au-dessus de la courbe, schéma-
tisons la marée moyenne, haute à l’instant O.
ÿk.
Légende de la Figure.
En haut courbe de la marée. En bas variation du nombre de divisions
pour 1.000 individus.
Malgré le petit nombre d’individus observés en division, les
points figuratifs obtenus montrent nettement l’existence d’une
courbe. De même que pour V Urceolaria patellæ, les divisions de la
Scyphidia se produisent au moment de la marée haute.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 286
Contributions a la flore de la Nouvelle-Calédonie ,
Lxxviii. Plantes de collecteurs divers
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
Senehiera integrifolia DC. — Magenta (Cribs, 776).
Heritiera littoralis Ait. — Canala, Wagap {Vieillard, 162).
Commersonia Bartramia Merr. — Ounia {Deplanche in Vieillard,
311), Wagap, Canala {Vieillard, 311), Poume {Deplanche, 50).
Maxwellia lepidota Baill. — Nouvelle-Calédonie (Pancher), Dom-
béa. Mont Dore {Vieillard, 235), Poume, Gatope {Deplanche,
249), Gomonen (Deplanche).
Grewia crenata Schinz et Guillaum. — Nouméa {Vieillard, 36),
Gatope (yieiZ/ard, 158-159).
Triumfetta procumbens Forst. — Wagap {Vieillard, 157), Wagap,
Touho {Vieillard, 157).
T. rhomboidea Jacq. — Nouvelle-Calédonie {Deplanche in Vieil-
lard, 156).
Elæocarpus alaternoides Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie
{Pancher, 164, 188), Montagne du Lac, baie d’Amata, Canala
{Deplanche, 158).
E. Lecardii Guillaum. — Wagap {Vieillard, 2156, 2356).
E. ovigerus Brong. et Gris. — Pouébo {Deplanche, 179, 218 in Vieil-
lard} 265^.
E. prunifolius Schltr. — Wagap {Vieillard, 2212).
E. retusus Brong. et Gris. — Baie de Tupiti {Deplanche in Vieillard,
169), Gatope {Deplanche, 279).
E, rotundifolius Brong. et Gris. — Wagap {Vieillard, 2357).
E. yateensis Guillaum. — Mont Koghi (Pancher), Wagap {Vieil-
lard, 2145), Balade {Vieillard, 171 pro parte),
Antholoma montana Labill. — Pouébo (Deplanche, 18).
Hugonia Lenormandii Vieill. ex Guillaum. — Wagap {Vieillard,
2242).
H. neo-caledonica Vieill. ex Guillaum. — Wagap {Vieillard, 934).
Acridocarpus austro-caledonicus Baill. — Poume {Deplanche, 112,
201).
Ryssopteris angustifolius Ndzu. — • Nouvelle-Calédonie {Deplanche,
144), Cap Tonnerre (Deplanche, 144), Gatope {Vieillard, 2371,
Deplanche, 271), Tanlé {Deplanche, 136), Cap Deverd {Deplanche,
270 in Pancher, 16), île landé {Vieillard, 2372, Deplanche, 270).
*R. grandîfolîa Guillaum. sp. nov.
Sarmentosus, ramis novellis appresse cinereo pilosis, deinde glabres.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
— 287 —
centibus. Folia- late ovata vel suborbicularia (4-14 cm. X 4-13 cm.), basi
cordata, apice obtusa, rotundata retusaoe, rigide membranacea, supra
glabra, subtus costa excepta glabra, deinde glaberrima, petiolo 1-5 cm.
longo, primum appresse cinereo piloso, deinde glabrescente, apice 2-glaT\-
duloso, nervis 5-jugis, subtus prominentibus, stipulis ovatis, pilosis. Um-
bellæ ramulorum apice terminales aliquandoque axillares, multifloræ,
pedunculo 2-2,5 cm. longo, appresse cinereo piloso, pedicellis 1,5 cm. lon-
gis, medio articulatis et bracteolis 2, glabris, minimis munitis, supra et
infra articulationem similiter dense cinereo pilosis, floribus 2 cm. latis,
sepalis subor bicularibus, 3 mm. longis, basin marginesque versus cinereo
pilosis, petalis e basi unguiculata subor bicularibus, margine erosis, 8 mm.
longis, staminibus filamentis 2 mm. longis, quam antheræ glaberrimæ vix
longioribus. Samaræ 4 cm. longæ, oblique obovatæ, margine curvata, exte-
riore undulata, basi pilosæ.
Canala [Vieillard, 251 = 2370), Touho [Vieillard, 2370), Pouandou
près Wagap [Vieillard, 2370).
Oxalis Elsæ Knuth. ■ — ■ Nouvelle-Calédonie [Pancher, 21), Cap Ton-
neire [Deplanche, 143), Port hoisé Deplanche, 296), Cap Tonneire,
Port boisé (Vieillard 2440).
O. Novæ-Caledoniæ Knuth. — Canala, Gatope [Vieillard, 268).
O. repens Thunb. — Lifou (Deplanche).
Zieridium gracile Baill. — Gomonen [Vieillard, 2464).
E. pseudf obtusifolium Guillaum. — Nouvelle-Calédonie [Deplanche,
303, 309, Vieillard, 2459), Gatope [Vieillard, 294 bis) Wagap
[Vieillard, 2459 bis). Balade [Vieillard, 294 bis, 2456), Canala
[Vieillard, 2460 ?), baie de Tupiti [Deplanche, 302 in Vieillard,
2460), Pouébo [Deplanche, 309 in Mus. néocal., 24, Vieillard, 2462).
Eriostemon pallidum Schltr. — Nouvelle-Calédonie [Deplanche in
Vieillard, 68).
’ Myrtopsis myrtoidea Guillaum. — Ç,a.nsila.[Vieillard, 2247), Pouébo,
Tanlé [Deplanche, 298, Vieillard, 272 ? pro parte).
M. Novæ -Caledoniæ Engl. — Païta [Vieillard^ 276), Yaté [Vieillard,
237), Canala [Vieillard, 2242), Grande Paaba, Tanlé [Deplanche,
70, 91), Paulotche près Gatope [Vieillard, 2244).
’^Melicope dîversifolia Guillaum. sp. nov.
Frutex, ramis gracilibus, primum fulvo puberulis, deinde glabrescen-
tibus, foliis oppositis, omnibus simplicibus, ovatis (5-11 cm. X 3-6 cm.),
basi apiceque obtusis, 1-2 cm. petiolatis, omnibus 3-foliolatis, foliolis ova-
tis (8-10 cm. X circa 5 cm.), apice obtusis, basi centrali æqualiter, latera-
libus asymmetrice anguste cuneatis, 3-5 cm. petiolatis, vel in eodem ramo
simplicibus et 3-foliolatis, lamina rigide membranacea, supra sparse,
subtus densius præsertim costa nervisque fulvo puberulis, nervis 8-10 fugis,
tenuibus, subtus tantum prominulis, procul a margine confunctis. Inflo-
rescentiæ axillares, cymosæ, cymis elementaribus 3-floris, 1-3 cm. longæ,
dense breviterque fulvo puberulæ, pedicellis floribus 2-plo longioribus,
dense breviterque fulvo puberulis, sepalis 4, valvatis, extra breviter pube-
288 —
rulis, petalis 4, leviter imhricatis, ovatis, 2 mm. longis, dorso ad medium
breviter puherulis, staminibus 8, in flore Ç sterilibus, minimis, glabris,
ovario k-carpellato, breviter puberulo, ovulis in quoque loculo 2. Fructus
vulgo 1-carpellati, 5 mm. longi, breviter puberuli.
Balade {Vieillard, 295).
M. lasioneura Baill. ex Guillaum. — Canala {Vieillard, 2467).
M. triphylla Merr. • — Yaté {Vieillard, 297), « Tineng » à Lifou.
Comptonella alhiflora Bak. f. — Baie de Tupiti, rivière de Tonn’du
{Deplanche), Néhoué {Deplanche, 25 in Mus. néocal.). Balade,
Tupiti, Wagap {Vieillard, 300 = 2272) Cap Tonnerre {Deplanche,
193) Gatope {Deplanche, 309).
Evodia ignambiensis Guillaum. — Balade {Vieillard, 308), Pouébo
(Deplanche, 23 in Mus. noecal.).
*E. wagapensis Guillaum. sp. nov.
Ramis primum fulvo puberulis deinde glabrescentibus, foliis oppositis,
simplicibus, ovatis (10-17 cm. X 5-7, 5 cm.), basi cuneatis, apice acumi-
natis, rigidis, Costa subtus excepta glaberrimis, nervis 8-11 jugis, tenuibus,
procul a margine arcuatis. Inflorescentiæ axillares, 4-7 cm. longæ, pyra-
midali paniculatæ, fulvo puberulæ, alabastris tantum valde juvenilibus
extra fulvo puberulis, sepalis 4, ovatis, 1 mm. longis, imbricatis, extra fulvo
puberulis, petalis 4, ovatis, extra pilosis, staminibus 4, filamentis antheris
æquilongis. Fructus 2 mm. longi.
Wagap {Vieillard, 2241-2463).
Fagara Le Ratii Guillaum. — Sans localité (Vieillard), Mont
Dore {Vieillard, 284).
F. pinnata Engl. — Poume {Deplanche, 297), Gomonen {Vieillard,
2452), îles landé, Bélep {Vieillard, 2451).
F. Schlechteri Guillaum. — Wagap {Vieillard, 2430, 2440, 2450),
Tiaré {Deplanche, 289).
Geijera Balansæ Guillaum. et Schinz. — • Canala {Vieillard, 2465).
Bauerella Baueri Engl. — Nouméa {Vieillard, 200, 2380, 2703),
Houaïlou {Vieillard, 200, 2704).
Acronychia lævis Forst. — Canala {Vieillard, 285), Pouébo {De-
planche, 7, 307).
Halfordia Kendack Guillaum. — Poume {Vieillard, 58).
Micromelum minutum W. et Arn. ■ — Thio {Deplanche, 5), Lifou
{Vieillard, 290).
Murraya crenulata Oliv. — Nouvelle-Calédonie {Deplanche, 9),
Balade {Vieillard, 286), Lifou {Deplanche, 8), « Pinfela » à Lifou.
M. exotica DC. — Nouméa {Vieillard, 312), Gatope {Deplanche, 6).
Citrus macroptera Montr. — Nouméa {Vieillard, 201), Hienghène,
Wagap, Nouméa {Vieillard, 201), Canala, Hienghène, Balade
{Vieillard, 201).
— 289 —
C. Oxanihera Beauvis. — Cap Tonnerre {Deplanche, 140), Gatope
{Deplanche, 12 in Mus. neocal.).
Suriana maritima L. — ■ Sans localité {Vieillard, 8, Deplanche),
Balade {Vieillard, 428), île Nou ? {Vieillard, 98),
var. Deplanchei Guillaum. var. nov. — S. Deplanchei Vieill.
mss. = S. elegans Vieill. mss.
Soulamea cardioptera Baill. ■ — Paulotche près Gatope {Vieillard,
2418),
Petiolis glabrescentibus, foliolbrum lamina fere glaberrima.
Poume {Deplanche, 278 his. Vieillard, 2415), Gatope {Vieillard,
2420).
S. fraxinifolia Brong. et Gris. — Canala {Vieillard, 2419).
S. Muelleri Brong. et Gris, — Gomonen {Vieillard, 2416), Gatope
{Vieillard, 2421), île Tanlé {Vieillard, 2417, Deplanche, 129).
S. Pancheri Brong. et Gris. • — Wagap {Vieillard, 243), Balade
{Vieillard, 243).
Salacia Bailloniana Loes. — Wagap {Vieillard, 2300), Pouébo
{Vieillard, 2299, Deplanche, 314).
S. Pancheri Baill. — Païta {Vieillard, 869), Canala {Vieillard, 2299),
Balade {Vieillard, 320).
Emmenospermum Pancherianum Baill. — Nouméa {Vieillard,
2295, Deplanche, 250).
Phelline Billardieri Panch. — Sans localité {Vieillard A D), Wagap
{Vieillard, 350-351), Balade {Vieillard, 350), Gatope {Vieillard,
2471 ?, 2472).
P. hrachyphylla Baill, — Wagap {Viéillard, 350 his).
P. comosa Labül. — Pouébo {Deplanche, 172 in Mus. neocal., 26),
route Houaïlou-Koua {Le Rat, 2436).
P. eruhescens Baill. — Pouébo {Deplanche, 160).
Anisomallon clusiæfolium Baill. — Sans localité {Pancher, 28).
Sarcanthidion sarmentosum Baill. — Poume, Pic de Pouébo {Vieil-
lard, 2375).
Cossignia trifoliata Radlk. — Poume {Vieillard, 2447, 2382, De-
planche, 7, 119, 185).
Loxodiscus coriaceus Hook. f. — Paulotche près Gatope {Vieillard,
281).
Euroschinus elegans Engl. • — • Sans localité {Petit, 21 pro parte,
Pancher, 197), Canala {Vieillard, 2676), col de Tonghoué {Brous-
miche, 700), Gatope {Vieillard, 2675).
E. obtusifolius Engl. — Sans localité {Petit, 21 pro parte), île des
Pins (Pancher).
E. verrucosus Engl. — • Mont' Koghi, baie de Prony {Pancher, 28).
S. Vieillardii Engl. — Sans localité (Brousmiche) .
L’échantillon Balade {Vieillard, 40) étiqueté E. Vieillardii par
Engler dans l’herbier du Muséum de Paris est constitué par une
290
inflorescence sans fleurs qui paraît bien appartenir à cette espèce
et une feuille qui est certainement une feuille de Dysoxylum.
Schinus terehinthifolius Raddi. — Anse Vata ( Brousmiche) .
Semecarpus atra Vieillard. — M’bée {Vieillard, 355).
*Combretum coccineum Lam, • — ■ Nouméa ; Jardin du Gouverne-
ment, introduit à Yahoué {Broumische) .
Terminalia novo-caledonica Dânik. — Sans localité {Balansa, 3555),
Poume {Deplanche, 351), Ouen [Vieillard, 2568 in Pancher, 49).
T. litoralis Seem. Les échantillons : Nouméa [Balansa, 1313), île
Sainte-Marie [Franc, 2281) se rapportent à cette espèce et non
au T. Catappa. C’est vraisemblablement à elle qu’appartient la
plante étiquetée « T. elliptica n. sp. », dans la collection Pan-
cher.
Xanthostemon myrtifolium Pampan. ? — Canala [Vieillard, 2449).
Eugenia Mendute Guillaum. — Lifou [Vieillard, 2361).
Maba fasciculosa F. Muell. — Ile des Pins (Pancher).
Symplocos lucida Vieill. ex Guillaum. — Nouvelle-Calédonie (Pan-
cher).
Mollugo nudicaulis Lam. — Poume [Deplanche, 95, 153).
Amarantus interruptus R. Br. — Plaine de la Tamoa [Balansa,
2777), Bourail [Balansa, 1028).
A gracilis Desf. — Nouvelle-Calédonie ( Germain).
* Alternanthera ficoidea Rœm. et Schult. — La Conception (de
Pompéry).
* Rhagodia linifolia R. Br. — Ile Nou (Pancher), île Nui [Deplanche,
204).
*R. nutans R. Br. — Ile Nou (Pancher), île Nui [Deplanche, 205).
*Kochia hirsuta Nolli. • — • Nouvelle-Calédonie [Deplanche, 207,
Germain). Ile Isie [Balansa, 1051).
Ce dernier échantillon est dépourvu de fruits, mais on peut se
demander si l’étiquette n’a pas été transposée, car Balansa a noté
« Périgone charnu blanc ».
* Chenopodium murale L. — Nouméa [Pancher, 439), Nouvelle-
Calédonie [Pancher, Germain).
Salicornia australis Soland. in Forst. — Nouvelle-Calédonie et île
des Pins (Pancher, 443 et sans n®), île des Pins Le Rat,
100).
Amborella trichopoda Baill. — Wagap [Vieillard, 2296).
Wikstrœmia viridiflora Meissn. — -Wagap [Vieillard, 1081 =1079),
Pouébo [Deplanche, 423).
Var. — Nouvelle-Cedédonie [Deplanche, 446 bis in Pancher, 89),
Poila, Gatope [Vieillard, 1080), Tanlé, Gatope [Vieillard, 3152).
Hemicyclia Deplanchei Baill. ex Guillaum. ■ — ■ Nouméa [Vieillard,
3229), Gatope [Vieillard, 2285) ?
Balanops Pancheri Baill. — Sans localité [Vieillard x).
291
Florule du Lutétien supérieur de Champigny (Seine)
Par R. Soyer.
Les travaux de Watelet, Bureau et P. -H. Fritel ont fait
connaître dans le Lutétien du Bassin de Paris une flore compre-
nant une trentaine d’espèces provenant pour la plupart de gise-
ments situés dans la région parisienne immédiate.
Jusqu’à ce jour, ces empreintes végétales ont été recueillies à
deux niveaux difîérènts Le niveau inférieur se tient dans le
groupe de couches formant le « Banc Royal », couche marine à
Orhitolites complanatus et faune de mollusques abondante qui
correspond, dans la région parisienne, à la base du Lutétien supé-
rieur ou Zone IV de R. Abrard. Ces bancs ont fourni exclusive-
ment des plantes marines : Fucus et Corallinites, dsLiis les gisements
aujourd’hui inaccessibles d’Arcueil et de Gentilly. Le niveau supé-
rieur est situé dans le « Banc Vert », épisode continental de la partie
inférieure du Lutétien saumâtre ; il a livré un certain nombre de
Phanérogames dans les gisements disparus de Passy, Ivry, Vanves,
Bagneux, Arcueil, Montrouge, le Trocadéro, etc...
J’ai eu dernièrement l’occasion d’examiner de nouveau le Luté-
tien supérieur à Champigny, dans une petite carrière (Carrière
Dusio) dont j’ai publié antérieurement la coupe sommaire^ et
dont l’exploitation vient d’être reprise. L’extraction est limitée
aux bancs du sommet du Calcaire grossier, c’est-à-dire aux couches
formant le « Banc de Roche » et les « Bancs Francs », niveaux
saumâtres à faune lagunaire, qui renferment ici d’assez nombreuses
empreintes végétales.
On y voit en ce moment la coupe suivante :
15 Conglomérat de base de la terrasse quaternaire
Marnes et Caillasses Alt. : J- 36.00
14 Caillasse calcaire grise discontinue (ravinée par les alluvions) . 0.15
13 Marne jaune argileuse 0.10
12 Marne blanche calcaire en plaquettes 0.10
l. P.-H. Fritel. — Histoire Naturelle de la France. Paléobotanique. — 1 vol. in-8°.
Deyrolle Ed., Paris, 1903.
2. R. Soyer. — Le Quaternaire de Champigny. BuU. Nat. Parisiens N° 15-1930-31 ;
p. 43-56.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIY, n° 4, 1942.
292 —
Calcaire grossier supérieur
11 Calcaire gris dur compact fossilifère (Banc de Roche), em-
preintes végétales indéterminables 0.35
10 Marne grise et jaune tendre argileuse 0.48
9 Caillasse siliceuse grise noduleuse très dure, empreintes végé-
tales 0.08
8 Calcaire gris-jaunâtre tendre feuilleté 0.23
7 Calcaire grisâtre très dur, Lucines et Milioles très nombreuses ;
empreintes végétales 0.24
6 Calcaire argileux jaune sableux tendre feuilleté 0.17
5 Calcaire gris dur compact à Cer. denticulatum 0.33
4 Calcaire jaunâtre tendre sableux, empreintes végétales char-
bonneuses 0.11
3 Calcaire marneux jaunâtre tendre lité, à Corbules 0.08
2 Calcaire gris dur, peu fossilifère 0.22
1 Calcaire gris dur compact à Milioles, Cer, denticulatum abon-
dant, empreintes végétales 0.30 à 0.40
Les couches situées sous le calcaire N° 1 appartiennent au groupe
du « Banc Vert » ; elles sont inondées.
Gomme l’indique cette coupe, on relève des empreintes de plantes
dans la plupart des bancs, mais en plus grand nombre toutefois
dans les couches N®® 1, 4 et 7, qui m’ont fourni respectivement :
Calcaire à Milioles, N® 1 : Nerium parisiensis-Echitonium Micheloti.
Calcaire tendre, N° 4 : Nipadites Heberti-Nerium parisiensis-Echitonium
Micheloti.
Calcaire très dur, N® 7 : Nitophyllum Beaumontanum-Sabalites.
Des empreintes indéterminables, pour la plupart des tiges de
Monocotylédones, ont été recueillies dans ces bancs, ainsi que dans
les couches 9 et 11. En raison du grain grossier des calcaires du
groupe du Banc de Roche, elles sont moins bien conservées que
celles du Banc Vert et du Banc Royal des autres gisements pari-
siens. J’ai pu toutefois déterminer avec certitude les espèces citées :
Algues.
Chordopbycées : Nitophyllum Beaumontanum Bur. — Espèce signalée à
Arcueil, Bagneux, La Glacière, partie inférieure d'une fronde.
Monocotylédones.
Nipacées : Nipadites Heberti Wat. Une empreinte non déformée.
Palmiers : Sabalitcs sp. Un fragment de tige
Dicotylédones.
Nerium parisiensis de Sap. Plusieurs feuilles entières ; on voit sur quel-
ques exemplaires l’insertion des nervures latérales sur la nervure cen-
trale.
1. P.-H. Fritel. — Contribution à l’étude des flores éocènes du Bassin de Paris.
C. R. Cong. Soc. Sav. 1909, p. 315-327.
293 —
Echitonium Micheloti Wat. Nombreuses empreintes ; quelques-unes
laissant voir l'alternance des nervures latérales ramifiées.
Le gisement de Champigny est le seul actuellement accessible
dans la région parisienne ; si les plantes terrestres qu’il a fournies
jusqu’ici sont des espèces communes dans le Banc Vert, l’existence
de Nitophyllum Beaumontanum Bur., algue marine signalée seule-
ment dans les 3 gisements indiqués ci-dessus mérite d’être souli-
gnée. Cette florule montre la persistance d’un mélange d’espèces
terrestres et marines jusqu’au contact du Calcaire grossier et des
caillasses lagunaires. Elle prouve l’existence d’ilôts ou de côtes
très proches du centre de la région parisienne, où la flore du Banc
Vert a pu persister, ce que le faciès littoral des couches à Milioles,
postérieures au Banc Vert, faisait déjà présumer.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 294
Les pigments chlorophylliens des Muscinées
(NOTE PRÉLIMINAIRE)
Par S. Nouel de Kerangué.
Il est d’observation courante de noter, dans les flores des Mus-
cinées, la nuance de vert des feuilles ; mais les termes manquent
pour les caractériser tous — ce sont des numéros d’ordre qu’il
faudrait employer systématiquement, tels que les donne, par
exemple, le grand Atfas des couleurs d’OsrwALD — et cela reste-
rait encore bien insuffisant. On imagine l’adjonction aux splen-
dides herbiers des Cardot, Montagne et Cosson d’un fichier où
les données chimiques et physiques seraient notées avec soin et
joueraient leur rôle dans une nouvelle systématique. Entre les
collections il y aurait les « spectrothèques ».
Les recherches que j’ai entreprises sur les Muscinées ont d’abord
pour but d’étudier les pigments dont dépendent leurs nuances
propres. J’ai commeircé par la chlorophylle. Comment les deux
pigments, chlorophylle a et chlorophylle h, corps déjà connus et
isolés ^ par les méthodes des solvants non miscibles et par la chro-
matographie, sont-ils répartis, dans quelles proportions varient-
ils lorsque les conditions de vie dés organismes sont modifiées,
soit que le développement de la plante elle-même se présente dif-
féremment au point de vue pigmentaire soit que certains des
dérivés chlorophylliens, comme le phytol, par exemple, qui résulte
de l’action de la chlorophyllase, se trouvent formés en plus ou
moins grande quantité ?
J’ai étudié d’abord un certain nombre de Mousses, celles que
j’ai pu récolter moi-même à Montigny-le-Chartif et aux environs
de Paris, du genre Polytrichum, Hypnum, Mnium et Bryum^,
puis quelques Hépatiques Je me suis efforcée de mettre au point
1. WiLLSTATTER et SCS collaborateurs, A. Stoll en particulier, ont surtout tra-
vaillé ces questions. On trouve d’importantes références dans les Helvetica Chimica
Acta depuis 1930 et dans la Zeitschrift fûr physiologiscke Chemie des dix dernières
années.
2. A. Davy de ViRViLLE a fait d’intéressantes recherches expérimentales mon-
trant la grande plasticité des Mousses sous l’influence des divers agents physiques.
(C. R. Acad. Sc., 8 nov. 1926, p. 910 ; C.-R. Soc. Biol., 25 juill. 1925, t. 93, p. 589 ;
C.-R. Acad. Sc., 22 févr. 1926, p. 539 ; C. R. Acad. Sc., 22 juin 1925, p. 1959).
3. Les déterminations des échantillons furent les suivantes : Polytrichum formosum,
Hypnum trichetum et H. splendens, Leucobryum glaucum, Homalothecium, Dicranella
heteromalla, Mnium hornum, Fontinalis.
4. Les Hépatiques étudiées furent : Dumorteira hirsuta et Lophocolea bicuspidata.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 4, 1942.
295
une méthode, basée sur celle de Willstatter et A, Stoll, per-
mettant d’employer de faibles quantités de solvants et d’éluants
Après avoir fait un premier essai sur 40 grammes de Polytrichum
formosum, je n’ai plus expérimenté que sur 2 grammes de matière
sèche et j’ai réduit au maximum les doses de solvants nécessaires
aux diverses opérations
On sait que les solutions de chlorophylle possèdent une belle
fluorescence rouge L’excitation de la fluorescence peut être au
mieux réalisée par les rayons ultra-violets. Je me suis servi de
l’appareil de Reichert. — • Les solutions de chlorophylles sont
conservées sous une cloche à vide à une température déterminée
(au voisinage de 0°) et à l’abri de la lumière. La méthode de com-
paraison consiste à noter le nombre de gouttes d’extrait qu’il faut
ajouter à une solution diluée au 1/10 pour obtenir la même inten-
sité de fluorescence que celle donnée par l’étalon. ■ — Les déter-
minations ont porté sur trois séries d’échantillons : La première
série comprend les feuilles manipulées directement, après dessic-
cation sous la cloche à vide ; la deuxième série subit d’abord une
immersion de 1 heure dans l’acétone, afin d’empêcher l’action de
la chlorophyllase, puis est mise dans l’étuve à 25° à l’abri de la
lumière ; enfin, la troisième série (par force, car l’acétone manque
au laboratoire) est mise directement à l’étuve à 25°. — Chacune
d’elles est ensuite broyée avec du sable de Fontainebleau selon la
technique indiquée par la plupart des auteurs. — C’est justement
dans cette dernière série que des constatations intéressantes ont
été faites. J’ai trouvé, entre les divers échantillons, des différences
bien plus constantes que celles que je notais dans les deux pre-
mières. Cela m’incite à continuer mes recherches dans cette direc-
tion, c’est-à-dire à déterminer les variations de fluorescence au
cours de cette dessiccation ménagée.
Sur quatre des extraits que ce test a permis de considérer comme
différents par leur teneur en pigment, j’ai entrepris une vérifica-
tion de ce fait, en même temps qu’une étude plus approfondie du
phénomène par des recherches de spectro-photométrie. L’absorp-
tion des radiations lumineuses au spectrophotomètre de A. Jobin
et G. Yvon est une méthode sûre que de nombreux savants emploient
pour l’étude des pigments. Les solutions de pigments a ne m’ont
1. Ces corps, acétone, éther de pétrole, alcool méthylique, benzol et benzine,
deviennent de plus en plus difficiles à se procurer. L’adsorbant, qui est le sucre, se
fait rare également.
2. Les feuilles de Mousse, choisies intactes, sont coupées aux ciseaux, séjournent
une heure dans l’acétone, puis sont desséchées sous la cloche à vide à l’abri de la
lumière.
3. Ch. Dhere est un des maîtres de l’époque actuelle dans l’étude de la « fluores-
cence en biologie ». Son ouvrage de 1937 donne la bibliographie de la question. Presses
Universitaires, Paris.
— 296 —
pas permis en première approximation de faire aucun classement,
les différences obtenues restant de l’ordre de grandeur des erreurs
d’expérience. Il ne semble pas en être de même pour les pigments h.
Les lectures, qui portent sur une assez grande échelle de longueur
d’onde (y variant de 700 à 460 m(ji,) montrent dans les environs de
600 m^Jt des différences assez constantes. — ■ Les lectures directes
(le calcul en colog. n’a pas été fait) ont varié pour une même lon-
gueur d’onde de 27o56’ à 22o30’ d’une part et de 27^30’ à 23°50’
d’autre part. Il sera intéressant d’établir des courbes d’absop-
tion.
★
» ¥
Ces différences doivent pouvoir se retrouver par des micromé-
thodes. Quelques observations directes sur les feuilles de chacun
des échantillons récoltés soumis à des dessiccations successives,
ont été effectuées au microscope binoculaire, en lumière ordinaire
et en lumière de Wood. Ces observations des chloroplastes dans la
cellule, sans qu’il y ait eu de lésions mécaniques, montrent dès
l’abord que les proportions des pigments sont extrêmement variables
au cours de ces modifications.
On connaît déjà certaines interactions des pigments : les caro-
tinoïdes, eux-mêmes variables sous l’influence des agents physiques,
jouent un rôle dans la répartition des chlorophylles, peut-être —
évidemment cette hypothèse est encore bien hasardeuse — la pré-
sence ou l’ahsence de corpuscules oléagineux a-t-elle une action
sur l’équilibre général du système.
Il se peut donc que les microméthodes spectrales ^ permettent
d’aller plus avant, avec une certaine sécurité, dans ce domaine
encore peu exploré des caractéristiques physico-chimiques des
Muscinées. Des pigments qui paraissent au premier abord avoir
des propriétés chimiques identiques, ne peuvent-ils pas se révéler
aussi, comme cela a lieu pour les hémoglobines, spécifiques de
l’espèce ? J’espère que je pourrai, continuer mes recherches dans
ce sens.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
1. Je remercie M. le Professeur P. Allorge, qui a bien voulu me guider dans le
choix à faire parmi les nombreuses espèces de Mousses récoltées. .le remercie aussi
M. Gaume, qui m’a donné de précieux renseignements et M. Bimont dont la science
de conservateur des collections ne cesse de me venir en aide quand U me manque
un échantillon. — M. Robert Lami a bien voulu mettre à ma disposition son propre
microscope, je lui adresse aussi mes remerciements.
2. Il serait désirable, pour faire ces recherches, d’employer le microphotomètre
photo-électrique du Professeur Sannié. Celui-ci a bien voulu m’accueillir^ dans son
Laboratoire, m’a déjà aidée de ses conseils, je lui en suis profondément reconnais-
sante.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 1942
Autorisation S. S
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs ^ 249
Communications :
Ach. Urbain. Infection tuberculeuse spontanée’chez deux Rongeurs sauvages __
en captivité : Porc-Epic (Hystric cristata L.) et|Agouti (Dasiprocta aguti
L.) 250
G. Dehaut. Lacrymaux d’un Pécari à lèvres blanches (Dicotyles labiatus
Cuvier) rappelant par certains traits, les lacrymaux de VHippopotamus
(Chœropsis) liberiensis Morton 252
F. Angel et A. Rochon-Duvigneaud. Contribution à l’étude des yeux chez
les Sauriens et les Ophidiens fouisseurs (2® note) 255
M. André et J. Colas-Belcour. Sur une nouvelle variété d’ixodes canisuga
Johnst 261
F. Grandjean. Observations sur les Acariens (7® série) 264
P. Lepe|me. Scolytides des hautes montagnes africaines (IL Le genre Tham-
nurgus) 268
R. Paulian. Coléoptères Curculionides du Cameroun (III. Le genre Pachyo-
nyx) 272
P. DE Peyerimhoff. Sur un Coléoptère nouveau du Rio-de-Oro 276
G. Ranson. La charnière de la dissoconque à’Anomia ephippium L 278
J. Brôuahdel. Relation entre la division d’un Infusoire commensal des
Patelles : Scyphidia patellæ (Cuénot) et la marée 283
A. Guillaumin. Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXVIII.
Plantes de collecteur divers 286
R. Soyer. Florule du Lutétien supérieur de Champigny (SeindT 291
S. Nouel de Kerangué. Les pigments chlorophylliens des Muscinées 294
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Arinales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr, ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique, (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr,,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 5. — Juillet-Août-Septembre 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V*
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national-
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des autems.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir, du Fascicule n® à de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
)
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
\
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL l
France et Étranger : 80 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux ; 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N» 5
, 332e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
24 SEPTEMBRE 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ach. URBAIN
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jean Roger est nommé Sous-Directeur titulaire du Laboratoire de
Paléontologie du Muséum, par arrêté ministériel du 7 juillet 1942, en
remplacement de M. Cottreau, admis à la retraite.
M. Marcel Frèrejacque est chargé des fonctions de Sous-Directeur du
Laboratoire de Chimie appliquée aux Corps organisés du Muséum, par
arrêté ministériel du 21 août 1942 en remplacement de M. V. Hasen-
FRATZ, admis à la retraite.
M. Raymond Furon est chargé des fonctions de Sous-Directeur du Labo-
ratoire de Géologie du Muséum à dater du 1®^ août 1942, par arrêté
rainistéiiel du 17 septembre 1942, en remplacement de M. R. Abrard,
nommé Professeur.
M. WiLLMANN est chargé des fonctions d’Aide-technique à la Chaire de
Phanérogamie du Muséum à dater du 1®^ juillet 1942, par arrêté ministé-
riel du 1®’’ août 1942, en remplacement de M. R. Metman, admis à la
retraite.
M^^® Georgette Mollon est déléguée dans les fonctions d’Aide-technique
au Musée de THomme, par arrêté ministériel du 19 août 1942, pour la
période du 1®’^ septembre 1942 au 29 février 1943, en suppléance de M. le
D’^ Gessain, en congé pour convenances personnelles.
M. le D*^ R. Gessain, Aide-technique au Musée de FHomme, obtient
un congé de six mois pour convenances peisonnelles du 1®’^ septembre 1942
au 29 février 1943, par arrêté ministériel en date du 7 août 1942.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
17
M. le Président a le regret d’annoncer quatre décès :
M. Marcellin Boule, Professeur honoraire au Muséum (décédé en juillet
1942). '
M. Louis Roule, Professeur honoraire au Muséum (décédé le 30 juil-
let 1942).
M. A. Tournade, Professeur titulaire au Muséum (décédé le 21 sep-
tembre 1942),
M. Pierre Chevey, Correspondant du Muséum, Directeur de l'Institut
Océanographique de Nha-Trang (Indo-Chine) (décédé le 17 juillet 1942.)
DON D'OUVRAGE
V. Ferrant, M. Friant et N. Thill. Les gisements pléistocènes d’Œtrange
(Luxembourg), 1 vol. composite comprenant :
Tirés à part du Bull. mens. soc. Natural. Luxembourgeois, n°® 1 et 2,
1936 ; 4, 1937 ; 1, 2 et 3, 1938 ; 1, 2 et 3, 1939 ; 4, 5 et 6, 1938.
Id. Livre jubilaire cinquantenaire Soc. Natural. Luxemb., 1940,
Id. Rev. Anthropol., n*^® 1, 2 et 3, 1942.
— 299 —
Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur
L. Roule, Professeur honoraire au Muséum.
PARIS, 3 AOUT 1942.
Par M. le D’’ Jacques Pellegrin,
Professeur au Muséum,
Madame,
Mesdames, Messieurs,
Je ne veux pas laisser se refermer fa tombe de mon éminent prédé-
cesseur, le Prof, Roule, sans lui adresser un suprême adieu au nom
du Muséum National d’ Histoire Naturelle et du Jaboratoire de
Zoologie (Reptiles et Poissons) qu’il dirigea de 1910 à 1937, c’est-
à-dire pendant plus d’un quart de siècle, et sans évoquer devant
vous les principales étapes de sa longue et féconde carrière,
Louis Roule était né à Marseille le 20 décembre 1861, j
Attiré par l’étude des sciences biologiques et vers l’enseignement,
il prit ses grades de docteur ès-sciences et de docteur en médecine,
fut pour commencer, en 1881, chef de travaux pratiques à l’Ecole de
Médecine de Marseille, puis Maître d.e conférences à la Faculté des
Sciences de Toulouse, et, dès 1892, eut le rare privilège de devenir,
ayant à peine dépassé la trentaine, un de ses plus jeunes professeurs.
Ses premières recherches portent d’abord sur l’embryologie et
l’anatomie comparée et il publie sur ces matières d’importants
traités, étudiant surtout les Vers et les Tuniciers,
C’est en 1910 qu’il fut nommé Professeur au Muséum d’ Histoire
Naturelle et dès lors ses travaux furent plus spécialement consacrés
à l’ichtyologie et à la pisciculture. L’étude des Poissons des grands
fonds l’attira tout particulièrement et, pour n’en citer qu’un exemple,
parmi les riches matériaux récoltés par le Prince Albert I®*' de
Monaco, c’est à lui qu’on doit la description du Grimaldichthys
profundissimus, qui bat le^record des Poissons abyssaux, ayant été
remonté d’une profondeur^de 6,045 mètres.
Il s’intéressa aux formes larvaires de divers groupes de Poissons,
Un autre de ses sujets favoris fut l’étude des espèces migratrices
comme le Saumon, l’Esturgeon, l’Alose.
Une importante partie de son enseignement et de ses travaux est
orientée vers des buts pratiques ; il s’occupe tout particulièrement
de la multiplication et de l’élevage de nos Poissons comestibles et
publie, en 1914, un remarquable Traité de pisciculture et de pêche.
Bulletin du Muséum, 2® s,, t, XIV, n° 5, 1942,
\
\
— 300 —
Il fait des conférences sur ces matières à l’Institut Agronomique et
au laboratoire d’ichtyologie générale et appliquée du Muséum.
Historien et critique, il consacre une série de petits volumes à la
vie et à l’œuvre des grands naturalistes, qui de Bufïon à Cuvier, ont
fait la gloire de notre établissement.
Enfin, il achève la publication d’un vaste ouvrage en 10 Volumes,
véritable encyclopédie piscicole, mettant l’ichtyologie à la portée
de tous, vulgarisant les méthodes les plus pratiques de la pisciculture.
Une si longue carrière et si bien remplie devait avoir sa récom-
pense.
Louis Roule était Commandeur de la Légion d’ Honneur, membre
de l’Académie d’ Agriculture, plusieurs fois lauréat de l’Institut
(Grand prix des Sciences Physiques en 1899 et 1919).
Il présida de nombreuses sociétés scientifiques, prit part à divers
congrès, tant en France qu’à l’étranger, fut chargé, à plusieurs •
reprises, d’importantes missions.
Je me fais l’interprète de tous ceux qui l’ont connu ou approché
en apportant à sa veuve et à sa plus jeune fille Lucie, qui l’ont soigné
avec tant de sollicitude durant ces dernières années, le témoignage
de notre profonde sympathie.
Je n’oublie pas non plus le reste de sa famille dispersée dans les
diverses parties du monde, sa fille aînée Christiane et son gendre,
M. Mason, actuellement au Brésil et qu’un deuil récent, la perte
d’un fils chéri, vient de si durement éprouver, son fils Frédéric et
sa belle-fille, toujours en Indochine et dont il était sans nouvelles
depuis si longtemps, ce qui, comme il me l’écrivait dans sa dernière
lettre, adressée il y a quelques semaines, le navrait profondément,
sa fille Suzanne, docteur en médecine à Fez au Maroc, auprès de
aquelle il s’était rendu à plusieurs reprises.
A tous les siens, j’adresse mes condoléances les plus émues et je
leur exprime une dernière fois la part que nous prenons à leur
immense chagrin.
Paris, 3 août 1942.
— 301
Allocution prononcée aux. obsèques de M. le Professeur
A. Tournade.
PARIS, 25 SEPTEMBRE 1942.
Par M. le Professeur Ach. Urbain.
Assesseur du Directeur.
/ Madame,
Mesdames, Messieurs,
J’ai un bien triste devoir à remplir en tant qu’ Assesseur au Diree-
teur du Muséum : e’est qelui de conduire à, sa dernière demeure un
collègue, qui disparaît brutalement, enlevé en pleine activité scienti-
fique, à l’affection des siens, de ses amis et de ses élèves.
M. le Professeur Tournade est né le 12 janvier 1881 à La Rochelle.
Elève de l’Ecole du Service de Santé militaire en 1900, c’est à la
Faculté de Médecine de Lyon qu’il se forme auprès des Professeurs
Renaut, Regaud et Morat. Il soutint en 1903 sa thèse de Doctorat
en Médecine sur « Les modifications du testicule consécutives à
l’interruption du canal déférent », étude autant expérimentale
qu’histologique. •
Malgré les tribulations que lui impose la vie militaire, malgré
son affectation en 1908-1909 au Maroc (où il signale, le premier,
l’existence endémique de la fièvre récurrente et de lapeste), M. Tour-
nade s’orienta résolument, dès cette époque, vers l’enseignement et
la recherche scientifique. En 1909, ü fut nommé Professeur suppléant
d’Anatomie et de Physiologie à l’Ecole de Médecine de Reims ;
en 1911, il devint Préparateur et, deux ans plus tard. Chef de
Travaux de Physiologie à la Faculté de Médecine de Lyon. Entre
temps, il fut nommé au concours. Répétiteur de Physiologie et
d’Histologie à l’Ecole du Service de Santé militaire. Enfin, en 1913,
après de brillantes leçons — dont certains auditeurs conservent
encore le souvenir — • il devint Agrégé de Physiologie à la Faculté de
Médecine de Toulouse. A peine y-a-t-il donné un semestre d’en-
seignement, que la mobilisation de 1914 le surprend. Pendant cette
guerre, il remplit entre autres fonctions, sur sa demande, celles de
Médecin-Chef du 19® bataillon de Chasseurs ; là, sa conduite au feu
lui valut deux citations et la Légion d’honneur. A l’armistice, il fut
nommé Professeur de Physiologie, d’abord à l’Ecole de Médecine
de Marseille (1919), puis à la Faculté de Médecine d’Alger (1920).
Pour la première fois, il disposait d’un Laboratoire. Il y fit bientôt
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
— 302 —
figure de Chef d’école. De fait, deux professeurs et un agrégé, tous
trois en exercice, ont été ses élèves, sans compter les travailleurs
belges qui, malgré la distance, sont venus à lui en simples stagiaires,
se familiariser avec ses techniques.
En 1941, il fut appelé à la succession du Professeur Tissot et
devint titulaire de la Chaire de Physiologie générale du Muséum.
L’œuvre accomplie par M. Tournade se trouve exposée dans plus
de trois cents articles, monographies ou communications à la Société
de Biologie et à l’Académie des Sciences. Il convient d’y ajouter les
nombreuses thèses de ses élèves où il avait pris l’habitude de publier
ses tracés et protocoles d’expériences.
Je ne saurais donc analyser ici tous les travaux que M. Tournade
a consacrés aux problèmes physiologiques les plus divers : régulation
de la pression artérielle, secrétion surrénale de l’adrénaline, centres
bulbaires et médullaires des diverses fonctions végétatives, réanima-
tion cardiaque, etc.
Il est une œuvre qui lui tenait particulièrement à cœur, celle qui
concerne la fonction adrénalinogène, puisque, devenue très rapide-
ment classique, elle a valu à son auteur une notoriété mondiale.
L’élégance et l’ingéniosité de l’enquête expérimentale, la sûreté
de la technique, l’esprit de synthèse, le goût des idées générales non
moins que des applications pratiques, aussi bien que, dans l’exposé
des résultats obtenus, la clarté et la concision du style, caractérisent
l’œuvre entière de notre regretté Collègue.
Chez M. Tournade, le cherche'ur se doublait d’un Professeur
brillant. Il en a donné la preuve en maintes circonstances, notamment
en Belgique où les quatre Universités de Bruxelles, de Liège, de
Gand et de Louvain l’ont tour à tout invité à donner, sur ses travaux,
des cours et des conférences qui obtinrent le succès le plus vif.
Il était correspondant de l’Académie de Médecine et de l’Académie
royale de Belgique, associé de la Société de Biologie, Président
d’honneur deJa Société française dt’ Hématologie. Il a présidé l’Asso-
ciation des Physiologistes de langue française et la Société de Bio-
logie d’Alger, dont il était le fondateur.
Conférencier remarquable, M. Tournade savait intéresser, ses
auditeurs à ses recherches et le nombre de ceux-ci croissait chaque
année. Ses élèves continueront, j’en suis persuadé, à suivre la voie
si bien tracée par leur Maître.
Madame, permettez-moi de vous exprimer, ainsi qu’à toute votre
famille, la part si grande que nous prenons à votre immense douleur.
Mon cher Tournade, au nom des Professeurs du Muséum, au nom
du Muséum tout entier, au nom de vos amis, je vous adresse un
suprême adieu.
Paris, 25 septembre 1942.
V
COMMUNICATIONS
Interprétation de la ceinture scapulaire,
ENDOSQUELETTIQUE, DES ChÉLONIENS.
Par M. Friant.
La ceinture scapulaire des Cbéloniens est très spécialisée.
Ses éléments exosquelettiques, clavicule et inter claviculaire,
entrent dans la constitution du bouclier ventral ou plastron.
Fig. 1. — Chelone mydas L. (Cryptodyra), actuelle, n° 1894 — 471 Coll. Anat. comp.
Muséum. Ceinture scapulaire, endosquelettique, du côté gauche, Vue par sa face
ventrale. • — S. scaplum. — A. acromion. — C. coracoïde. — En grisé : cartilage
articulaire de la cavité glénoïde, seul cartilage ayant été conservé, ici. — 1 /3 de
grandeur naturelle.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
304
Ses éléments endosquelettiques forment, de chaque côté du corps,
pour le membre antérieur, un support à trois branches en connexion
mobile avec la carapace, au-dessus, et le plastron, au-dessous, dispo-
sition permettant les mouvements respiratoires. De ces trois branches,
l’une est dorsale, et prend généralement appui sur la première côte,
près de son articulation avec la colonne vertébrale, c’est le scapulum :
il n’y a jamais eu de discussion à son sujet. Les deux autres, ven-
trales, se dirigent vers le plastron. La branche ventrale posétrieure
est, aujourd’hui, considérée comme un coracoïde. La question
Fig. 2. — Triassochelys dux Jaeckel (Triassochelydia) , du Keuper d’Halberstadt
(Allemagne). Ceinture scapulaire, endosquelettique, du côté gauche, vue par sà face
ventrale. Ss. suprascapülum. — S. scapulum. — C. coracoïde. — Fc. Foramen supra-
coracoîdeum. — a. acromion. — G. cavité glénoïde. — 1 /2 de grandeur naturelle.
— D’après O. Jaeckel.
encore en litige est la signification de la branche ventrale anté-
rieure ; s’agit-il de la partie antérieure d’un large coracoïde fenestré,
ou bien, au contraire, d’une apophyse du scapulum, d’un véritable
acromion ? Pour Meckel (1871), M. Fürbringer (1874), G. Gegen-
/ BAUR (1898) et, tout récemment, P. Korringa (1938), cette branche
est une partie du coracoïde. G. Baur (1891) et H. G. Seeley (1876,
1894), par contre, en font un acromion.
Afin d’établir la signification de cette branche ventrale antérieure \
de la ceinture scapulaire des Ghéloniens, j’ai poursuivi des recherches
embryologiques, paléontologiques et anatomiques qui paraîtront
305 —
ultérieurement en détail et dont voici les principaux résultats ;
Chez Pembryon, au stade cartilagineux, les deux branches
ventrales sont séparées par une surface articulaire qui croise la cavité
glénoïde ; chez l’adulte, cette surface articulaire deviendra une
Fig. 3. Eretmochelys imbricata L. (Cryptodira), actuelle, n° 1938 — 671 Coll. Anat.
comp. Muséum. Muscles prenant insertion sur la face ventrale de la ceinture sca-
pulaire et muscles plus superficiels, recouvrant ceux-ci. Je conserve, ici, les noms
donnés par Fürbringer et adoptés par les auteurs. Partout, il faudrait mettre
« acromion « au lieu de procoracoïde, la branche ventrale antérieure, nommée pro-
coracoïde par Fürbringer étant, ainsi que je le montre, un acromion. — En grisé :
insertion des muscles sur la face ventrale de l’acromion, du coracoïde et du liga-
ment épicoracoïdien.
A., acromion. — C., coracoïde. — L. ec., ligament épicoracoidien.
Muscles : p., pectoralis. — p.h. 1, procoraco-plasiro-humeralis, faiseeau allant
au plastron. — p.h. 2, procoraco-plastro-humeralis, faisceau allant au procoracoïde.
— S. pr., supraprocoracoîdeus. — S. s., supracoracoîdeus superficialis. S. p.,
supracora-coîdeus profondus. — c. b. i., coracobrachialis breois internus. — t. c., testa-
coraeoldeus. — 1 /3 de grandeur naturelle.
suture osseuse qui ne s’effacera pas ou dans un âge très avancé ;
ceci indique, évidemment, que la branche ventrale antérieure ne
dépend, en aucune manière, de la branche ventrale postérieure
(
— 306 —
ou coracoïde, ne peut être considérée, par suite, , comme un proco-
lacoïde.
2® Le Triassochelys (du Keuper d’Halberstadt, Allemagne), le
plus ancien des Chéloniens connus, possède une ceinture scapulaire
moins spécialisée que celle des Tortues vivantes. Le scapulum est,
relativement, épais et allongé et la branche qui nous intéresse en
fait nettement partie ; elle est courte et triangulaire, séparée comme
chez les Tortues actuelles, par une suture très nette, du coracoïde.
Cette apophyse ventrale antérieure est donc, non seulement chez le
Triassochelys, mais aussi chez tous les Chéloniens, une partie du
scapulum, e’est-à-dire un acromion.
30 Les muscles de la région scapulaire, malgré leur très grand
développement, en corrélation avec le rôle essentiel qu’ils jouent
dans la respiration chez ces Reptiles, montrent, par leurs insertions,
que la branche scapulaire ventrale antérieure des Chéloniens est bien
l’homologue de la région nommée acromion par R. Anthony et
H. Vallois, chez les Batraciens.
Non seulement les dispositions anatomiques, mais aussi l’évolution i
ontogénique et l’évolution phylogénique prouvent donc que la
branche ventrale antérieure de la ceinture scapulaire, endosque-
lettique, des Chéloniens est une partie du scapulum, un véritable
acromion.
L’interprétation des éléments scapulaires des Vertébrés inférieurs,
Batraciens et Reptiles, permettra de comprendre la ceinture pecto-
rale, plus évoluée, des Oiseaux, et, surtout, des Mammifères.
•
Laboratoire d' Anatomie comparée du Muséum.
Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National d’Histoire Naturelle.
ORDRE DES INSECTIVORES
Par P. Rode.
(Assistant au Muséum. Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
Introduction.
Ce catalogue fait suite aux trois articles précédemment publiés
sur les types de Mammifères du Muséum National d’Histoire Natu-
relle de Paris ; •
Primates. — - A. Simiens. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2® sér.,
t. X, n® 3, 1938, p. 201-251.
B. Lémuriens, Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 2® sér., t. XI, n® 5,
1939, p. 434-449.
Chiroptères. — Bull. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, 2® sér., t. XIII,
n® 4, 1941, p. 227-252.
La collection de types d’insectivores comprend 41 pièces. Leur
numérotation suit l’ordre établi dans les trois premiers fascicules.
Nota. 1. Nous avons utilisé les termes adoptés dans les Congrès de Zoologie. Voici
le sens de ces termes, pour éviter toute confusion :
Holotype. — Exemplaire unique décrit et choisi par l’auteur comme type.
Allotype.^ — Un paratype de sexe opposé à l’holotype.
Paratype. — Correspond au terme ancien de cotypé. Désigne les individus pris en
même temps et dans la même localité que l’holotype.
Paratopotype. — Exemplaire capturé dans une région voisine de l’holotype.
Néotype. — Un exemplaire choisi pour remplacer un holotype perdu.
Génotype. — Type du genre.
2. Quand le type ne correspond qu’à un seul spécimen, un numéro simple, sans
adjonction de lettres, lui a été donné. Quand plusieurs spécimens portent le même nom
d’espèce et correspondent effectivement à des « types », le premier (qui est l’holotype)
est numéroté avec le chiffre, et les suivants (qui sont des paratypes et allotypes)
sont désignés a, b, c., etc.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
308 —
SOUS-ORDRE DES INSECTIVORES TERRESTRES.
GROUPE DES LIPOTYPHLA
FAMILLE DES SORICIDÉS
Genre : SOREX L. (1735).
232. — Sorex cylindricauda A. M. Edwards. Holotype. — La
Musaraigne à queue cylindrique.
Sorex cylindricauda A, M, Edwards,
Provenance : Thibet oriental, par M, l’abbé David, — N° 1870-574
(147).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue,
Notls possédons également de cette espèce deux têtes
Osseuses sous le n® 1870-577, Elles peuvent être considérées comme
les têtes de deux paratypes détruits (232 a et b).
233. -- Sorex quadraticauda A. Milne- Edwards. Holotype. — La
Musaraigne à queue carrée.
Sorex quadraticauda A. Milne Edwards.
Provenance : Moupin, Thibet oriental, par M, l’abbé David. —
No 1870-579 (146).
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue. Une tête osseuse n® 1870-578 (A. 4548) peut être considérée
comme la tête d’un paratype disparu (233 a). Deux autres spéci-
mens disséqués ont été conservés en alcool (1870-578 et 579)
(Paratypes) :
233 b et c. L’un d’eux a conservé sa tête osseuse.
234. — Sorex myosorus E. Geoffroy. Holotype. — La Musaraigne
à queue de souris.
! Sorex myosurus Pallas (1785).
Provenance : Pondichéry, Variété albine.
Type de la description de Geoffroy.
232. — A. Milne-Edwards. — Nouvelles Archives Muséum, Paris, VII, 1871, p. 92 .
Recherches Mammif. Thibet, 1871, p. 260. PI. 38 B. fig. 3 et 38 A, fig. 3.
233. — A. Milne Edwards. — Nouvelles Archives du Muséum, Paris, VII, 1871,
p. 92. — Recherches Mammif. Thibet 1871, p. 261. PI. 38 B, fig. 2 et
38 A, fig. 2.
234. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Hist. Nat. Paris, 1811, XVII, p. 185.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et^dis-
' parue.
Genre : MYOSOREX Gray (1837).
«
235. — Sorex herpestes Duvernoy Ç Holotype. — La Musaraigne
mangouste;
Myosorex varius (Smuts) (1832).
Provenance : ,Win-Berg (Afrique du Sud), octobre 1831. Don de
M. Duvernoy. — N° 93.
Spécimen monté en assez bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
Genre : NEOMYS Kaup. (1829).
236. t — Sorex remifer E. Geoffroy. Holotype. — La Musaraigne
porte-rames ou Crossope aquatique.
Neomys fodiens (Pallas) (1756).
Provenance : environs d’un marais près d’Abbeville, par M. Bâillon
en 1806. — N® 106.
Spécimen adulte, monté, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
237 (a, b, c, d). — 'Neomys Millerî Mottaz. Para types. — La Crossope
de Miller.
Neomys Milleri Mottaz.
Provenance : Vaud, Alpes vaudoises, 1905 et 1907.
Quatre spécimens en peau, provenant de la collection de
l’auteur.
Deux mâles n® 1908-337 et 338. Têtes osseuses retirées et
conservées.
Deux femelles n° 1908-336 et 339. La première seule a sa tête
osseuse.
Genre ; ANUROSOREX A. M. Edwards (1870).
238. — Anurosorex squamîpes A. Milne-Edwards. — Génotype et
Holotype. — La Musaraigne aux pattes squameuses.
Anurosorex squamipes A. Milne-Edwards.
235. — Duvernoy. — Mem. Soc. Hist. Nat. Strasbourg, tome II, 1835-38, 3® livrai-
son Supp., p. 2.
236. — E. Geoffroy. — Ann. Muséum Paris, 1811, t. XVII, p. 192, pl. 2, fig. 1.
237. — Mottaz. — Mêm. Soc. Zool. France, XX, 1907, p. 22.
238. — A. M. Edwards. — C. R. Ac. Sc., LXX, 1870, p. 341. — Mammifères du
Thihet, 1871, p. 264, planche 38, fig. 1 et 38 A, fig. 1.
— 310 —
Provenance : Setchuan, par M. l’abbé David. — N°® 1870-16 (57).
Spécimen monté, en très bon état. Tête osseuse retirée et
conservée (Exemplaire figuré sur la planche 38).
238 {a, b, c, d). — A. squamipes A. Milne-Edwards. Paratypes.
Cinq spécimens montés^ en bon état. — N”® 1870-11 (60) — 1870-12 ,
(61) — 1870-13 (58) — 1870-14 (54) — 1870-15 (62).
Les têtes osseuses des n^® 54 et 58 sont dans les peaux. Celle
des n°^ 60 et 62 retirées et conservées. Celle du n° 61 est disparue.
Genre : CROCIDURA Wagler (1832).
239. — Sorex giganteus Is. Geoffroy. Holotype. — La Crocidure
géante.
Crocîdura caerulea Kerr. (1792).
Provenance : Bengale, par M. Duvaucel.
Type de la description de M. Is. Geoff. dans la partie mamma-
logique du voyage de M. Belanger.
Individu retiré de l’alcool. — ■ N® 65.
Spécimen monté, en assez bon état.
Le squelette entier a été monté et conservé sous le n® A 1255.
240. — - Sorex Sonneratii Is. Geoffroy. Holotype. — La Crocidure de
Sonnerat.
Crocidura caerulea Kerr. (1792).
Provenance : Pondichéry, par M. Sonnerat. — N° 66.
Individu original de la description et de la planche de
Bufîon. '
Spécimen adulte, monté en mauvais état. Tête osseuse dans
la peau.
241. — Sorex serpentarius Is. Geoffroy. Holotype. — La Crocidure
serpentaire.
Crocidura murina L. 1766.
Provenance : Pondichéry, par M. Leschenault en 1818. — N° 361,
71.
Spécimen monté en bon état. — Tête osseuse dans la peau.
241 a. — S. serpentarius Is. Geoff. Paratype.
Même provenance. — N° 361, 72.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
239. — Is. Geoffroy. — Mém. Mus. Hist. Nat. Paris, XV, 1827, p. 137. — Voy.
Indes de M. Belanger, Zoologie, 1834, p. 117.
240. — Is. Geoffroy. — Mém. Mus. Hist. Nat. Paris, XV, 1827, p. 132. — Voy.
Indes de Belanger, Zool., 1834, p. 109.
241. — Is. Geoffroy. — Voyage aux Indes orientales de M. Belanger, Zoologie,
^ 1834, p. 119.
311 —
242. — Crocîdura attenuaia A. Milne-Edwards. Holotype. — La
Grocidure à museau allongé.
Crocîdura attenuaia A. Milne-Edwards.
Provenance : Moupin, par M. l’abbé David. — N® 1870-475 (97).
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et
conservée (A. 7067).
243. — ■ Crocîdura Edwarsîana Trouessart. Holotype. — La Croci-
dure de Milne-Edwards.
Crocîdura edwardsîana Trouessart.
Provenance : Iles Soulou, N.-E. de Bornéo, par MM. Montano et
Rey. — N® 1881-3895 (98).
Spécimen monté, en très bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
244. — ■ Pachyura occîdentalîs Pucheran. Holotype. — La Grocidure
de l’Afrique occidentale.
Crocîdura occîdentalîs (Pucheran).
Provenance : Gabon, par M. Aubry-Lecomte en 1853 — N® 1854-
1285 (88).
Spécimen monté en bon état. La tête osseuse a été retirée et
conservée (A. 7091).
Individu figuré dans les vélins.
244 a, — ■ P. occîdentalîs Pucheran. Paratype.
Même provenance. — N® 312 (87).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
245. — Pachyura aequatorîalîs Pucheran. Holotype. — La Groci-
dure de l’Afrique équatoriale.
Crocîdura occîdentalîs (Pucheran).
Provenance : Gabon, par M. Aubry-Lecomte. — N® 1854-1285 (89).
Individu figuré dans les vélins.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
245 a et è. — P. aequatorîalîs Pucheran. Paratypes.
Même provenance. — N®® 1854-1284 (90) et 1854-1285 (92).
Deux spécimens montés en assez bon état. Têtes osseuses
retirées et disparues.
242. — A. Milme-Edwards. — Nouv. Arch. Muséum Paris, 1871, p. 92. — Rech.
Mammif. Thibet, 1871, p. 263, pl. 38 B, fig. 1 et 39 A, fig. 2.
243. — Trouessart. — Le Naturaliste, 1880, n® 42, p. 330.
244. — Pucheran. — ^ Reu. et Mag. de ZooL, 1855, p. 154.
245. — Pucheran. — Rei>. et Mag. de ZooL, 1855, p. 154.
246. — Crocîdura dorîana Dobson. Paratype. — La Croc dure de
Doria,
Crocidura occîdenialis doriana Dobson.
Provenance : Scioa-Lat. Mare fia, oct. 1881.
Coll. O. Antinori. — Don du Musée de Gênes.
NO 1906-93.
Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée.
247. — Sorex flavescens Is. Geoffroy. Holotype. — La Musaraigne
blonde.
Crocîdura flavescens (Is. Geoff.).
Provenance : Cap de Bonne Espérance, par M. Delalande en 1820.
— NO 94.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
247 a. — S. flavescens Is. Geoff. Paratype.
Même provenance. — No 95.
Spécimen monté, en assez bon état.
248. — Sorex Bloyetii A, Milne-Edwards. Holotype. — La Musa-
raigne de Bloyet.
Concîdura bloyetii (Milne-Edwards).
Provenance : Kondoa, par M, le capitaine Bloyet. — N® 1887-278
(83).
Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse dans la peau.
248 a. — S. Bloyetii A. Milne-Edwards. Allotype.
Même provenance. — No 1887-877 (82).
Spécimen monté, en mauvais état. Tête osseuse dans la peau.
Note. — Ces deux spécimens sont les seuls représentants
d’une espèce qui, à notre connaissance, n’a jamais été décrite,
en attendant une note plus complète, voici les dimensions de
l’ Holotype :
Tête et corps : 72 mm. • — ■ Queue : 32 mm. Cette queue est
complètement dépourvue de poils (accident de préparation ?).
Genre : SUNCÜS Ehrenberg. (1822)
249. — Sorex madagascariensis Coquerel. Holotype. — La Musa-
raigne de Madagascar.
Suncus madagascariensis (Coquerel),
246. — Dobson. — Ann. Mus. Civ. Stor. Nat. Genova, 1887.
247. — Is. Geoffroy. — Mém. Muséum Hist. Nat. Paris, t. XV, 1827, p. 126.
248. — Pas de description. Voir note ci-dessus.
249. — Coquerel. — Ann. Sc. Nat., 1847, n" 9, p. 194.
Provenance : Nossi-Bé, Côte N.-O. de Madagascar. Rapporté par
M. Coquerel en 1847. — N® 96.
Spécimen monté en très bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
Genre : NECTOGALE A. M.-Edwards (1870).
«
250. — Nectogale elegans A. Milne- Edwards. Holotype. • — Le Nec-
togale élégant.
Nectogale elegans A. M.-Edwards.
Provenance : Moupin, par M. l’abbé David. — N° 1870-6. — 176. —
cat. voy. 113.
Spécimen monté en assez bon état. Tête osseuse retirée et
conservée. (A. 7077).
250 a et h, ~ N. elegans. Paratypes.
Même provenance. — N®® 1870-9, — 177. — cat. voy. 113 et
1870-10, — 174, id.
Spécimens montés en bon état. Têtes osseuses retirées et
disparues.
FAMILLE DES TALPIDÉS
Genre : TALPA L. (1766).
251. — Talpa longirostris A. Milne-Edwards. Holotype. — La Taupe
à long museau.
Talpa longirostris A. M.-Edwards.
Provenance : Setchuan occid., 23 janv. 1869, par M. A. David. —
N® 1870-17. — 210. N® 4 du catalogue du voyageur.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée (A. 7078).
251 a, b, c. — T. longirostris A. M.-Ewdards. — (Paratopotype).
Provenance : Moupin, mars et avril 1869, par M. A. David. —
N® 1870-18, 19, 19 bis. — 213, 214, 215. — N® 4 du catalogue du
voyageur.
Spécimens montés, en bon état. Têtes osseuses retirées. Seule
celle du n® 18 a été conservée.
250. — Milne-Edwards. — C. R. Ac. Sc., LXX, 1870, p. 341. — Recherches
Mammif. du Thibet, 1871, p. 266, pl. 39 et 39 A.
251. — A. M.-Edwards. — C. R. Ac. Sc., 1870, LXX, p. 341. — Mammifères du
Thibet, 1871, p. 281, pl. 38.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
18
/
— 314 —
Genre : SCAPTOCHIRÜS A M.-Edwards (1867).
252. — Scaptochîrus Davîdianus A. Milne-Edwards (J Holotype. —
La Taupe de l’abbé David.
' Scaptochîrus davîdianus A.- M. Edw.
Provenance : Akbes*(Asie mineure), par M. A. David), 31 mars 1883.
— N» 1883-469. — 219.
Spécimen monté, en excellent état. Tête osseuse retirée et
conservée.
253. — Scaptochîrus moschatus A. Milne Edwards. Génotype et
Holotype. — La Taupe de Mongolie.
Scaptochîrus moschatus A. M.-Edw.
Spécimen monté en assez bon état.
Le plateau porte la rnention : « Le crâne a été retiré et rem-
placé par celui de la Talpa europaea ». Signé : A. M.-Edwards.
Ce crâne retiré a été conservé, mais la partie postérieure est
détruite (comme on peut le voir pl. XVII A).
Genre : GALEMYS Kaup. (1829).
254. — Mygale pyrenaica E. Geoffroy. Holotype. — Le Desman des
^ Pyrénées.
Galemys pyrenaîcus (E. Geoff.).
Provenance : « Trouvé vivant dans les montagnes près de Tarbes
(Hautes-Pyrénées), par M. Desrouais ». — 180.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
(à suivre)
252. — A. M.-Edwahds. — C. R. Ac. Sc., 1884, 99 p., 1141.
253. — A. Milne-Edwahds. — Ann. Sc. Nat., 1867, 7 p. 375 et Mamm. de Chine,
1868-1874, p. 173, pl. XVII et XVII A.
254. — E. Geoffroy. — Ann. AIus. Paris, XVII, 1811, p. 193, pl. 4 et Além. Mus,
Hist. Nat., I, pl. 15, fig. 10-12.
I
Spinocalanus heterocaudatus Rose, 1937 (copépode).
Description du male.
Dans les Annales de V Institut Océanographique, .t. XVII, page 151,
du 18 juin 1937, j’ai décrit et baptisé un Copépode pélagique femelle
de la famille des Pseudocalanidæ. Cette forme recueillie dans la baie
d’ Alger entre 400 mètres de profondeur et la surface, a reçu le nom
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
— 316 —
de Spinocalanus heterocaudatus. Depuis, j’ai eu la chance de capturer
dans les mêmes conditions, deux exemplaires du sexe mâle, que je
rapporte à la même espèce et dont je donne ici la description et les
figures.
Corps vu de dos, allongé, étroit, tronqué en avant, 4® et 5® segments
thoraciques séparés. Al dépassant la fin de la furca. 'Abdomen à 4 articles,
allongé, égal environ aux 2/5 du corps antérieur. Front, vu de profil,
rétréci. P5 grosse et dissymétrique, égale à peu près à Furosome. Rostre à
2 fils minces (Fig. R).
Description détaillée des appendices.
1® Antenne (Fig. Al). — A 20 articles à droite, 19 à gauche ; garnie d’or-
ganes sensoriels assez gros.
2® Antenne. (Fig. A2). • — Exopodite égal à l’endopodite.
Mandibule. (Fig. Md). — Lame masticatrice mince et courte ; palpe
bien développé.
Maxille. (Fig. Mx). — Normale, sauf l’endopodite un peu diminué.
Maxillipède antérieur. (Fig. Mxpl). — Très petit, mais ses lobes normaux
avec soies plumeuses raccourcies. Endopodite garni de soies plumeuses,
sans aucune trace d’organes sensoriels.
Maxillipède postérieur. (Fig. Mxp2). — Rien développé ; El grand,
élargi. B2 plus court et plus étroit. Endopodite garni de soies très plu-
meuses dont 2 plus longues ; l’une au 1®*^ article, l’autre terminale parti-
culièrement développée.
1*^® paire de pattes. (Fig. PI). — B1 et B2 ciliés en dedans, Re avec soie
externe ciliée aux 3 articles, assez grandes, égales en longueur à l’article
suivant. Soie terminale de Re3 longue, coudée, membraneuse en dehors
ciliée en dedans. Endopodite à 1 art., bombé et spinuleux en dehors ; avec
5 soies plumeuses.
2® paire de pattes. (Fig. P2). — B1 avec cils et soie plumeuse interne.
Be nu. Exopodite à 3 art. : le 1®’’ court, sa soie externe aussi longue que
Re2, qui est couvert de gros aiguillons courts et dont la soie externe très
longue atteint les 2 /3 de Re3. Elle présente une épine plus courte à sa base.
Re3 couvert d’épinules ; ses épines externes longues, surtout la 2® qui
dépasse le bord distal de l’art. Endopodite à 2 art. : le 1®’^ très court avec
dent distale externe ; le 2® allongé, couvert d’aiguillons et portant 5 soies.
3® paire de pattes. (Fig. P3). — Basipodite comme dans P2 ; les épines
externes de l’exopodite raccourcies et épaissies ; des aiguillons plus nom-
breux et plus longs sur Re2 ; des spinules serrées sur Re3. Endopodite à
3 art. : le 1®^ court avec dent distale externe ; le 2® plus long, avec la
même dent et couvert de longs aiguillons. Re3 hérissé de la même manière.
4® paire de pattes. (Fig. P4). — B1 non cilié ; sa soie interne non plu-
meuse, B2 nu. Les épines de Re encore réduites ; les aiguillons disparus.
Endopodite à 3 art. ; allongé, les aiguillons de Ri2 et Ri3 réduits à de fines
épines.
5® paire de pattes. (Fig. P5). — Dissymétrique, à 2 branches de chaque
côté.
A droite, B2 renflé. Endopodite styliforme, à 1 art., avec une épine laté-
317
raie vers la pointe. Exopodite à 3 art. : le 1®*^ très long, avec trace de subdi-
vision ; le 2® plus court avec une dent distale externe et une lamelle sail-
lante au bord opposé ; le 3® aplati, brusquement tronqué, avec une pointe
terminée par un fil et une épine externe.
A gauche, les 2 art. du basipodite sont allongés, non renflés. Exopodite
et endopodite à 3 art. ; article final de l’exopodite très court, en bouton
couvert de cils, dont 2 plus longs ; 3® art. de Tendopodite très petit, glo-
buleux, avec pointe déjetée sur le côté ; l’exopodite un peu plus court que
Tendopodite.
Urosome. (Fig. Ur). — A4 art. ; les 3 premiers presque carrés ; l’anal très
petit. Rames furcales ciliées sur les deux bords. Soie dorsale coudée, nue,
nettement plus longue que l’externe qui est à peine égale à l’urosome. Soies
318 —
apicales très longues, symétriques, au moins doubles de l’abdomen.
Longueur = 2 mm. — 2 mm. 2.
Discussion.
Cette forme, par l’ensemble de ses caractères, appartient au genre
Spinocalanus, Giesbrecht, 1888. Mais sa P5 diffère sensiblement
de celle qui a été décrite chez S. abyssalis, Giesbrecht et chez
S. Schaudini, Mrazek ; seules espèces dont les mâles adultes soient
connus. La P5 de notre animal est très voisine de celle que l’on connaît
chez certains mâles de Scolecithricidæ (Lophothrix, Scaphocalanus ) .
En particulier, l’endopodite de gauche est tri-articulé et non pas styli-
forme,. L’absence d’organes sensoriels au maxillipède antérieure ; les
rapports relatifs des tailles des 2 branches de la 2® antenne ; la pré-
sence d’une soie externe au 1®^ article de l’exopodite de la 1^® patte ;
l’absence d’organes sensoriels au 1®^ article du basipodite du maxilli-
pède postérieur, tous ces caractères éloignent notre spécimen des
Scolecithricidæ.
Mais il faut alors admettre que dans le genre Spinocalanus, cer-
taines espèces ont une P5 chez le mâle, différente de celle que l’on
admet pour le genre. ,
Gomme à Alger, la seule espèce de Spinocalanus connue jusqu’à
présent est S. heterocaudatus, dont j’ai décrit la femelle seulement ;
il est très vraisemblable que ce mâle lui appartient.
Du reste, il lui correspond très nettement, compte tenu des
différences sexuelles ordinaires.
Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences d'Alger
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
I
— 319 —
Observations sur les Labidostommidæ
(3® Série).
Par F. Grandjean.
Dans un travail antérieur (2, p. 537) j’ai supposé que la stase
larvaire n’était pas active ou manquait chez Labidostomma, car on
ne la capture pas de la manière habituelle, par le procédé de dessica-
tion sur tamis, alors que le même procédé donne facilement la proto-
nymphe et les autres stases, qui sont remuantes et agiles. Je me suis
trompé, car la larve existe et se déplace mais ce n’est pas une larve
ordinaire et son absence dans mes récoltes s’explique très bien.
La larve en effet n’est mobile que pendant quelques heures, seule-
ment pour chercher un endroit convenable à sa transformation en
protonymphe. Avant que les matières que l’on a mises sur le tamis
soient sèches la larve est déjà entrée dans l’état de torpeur qui
précède la mue. Elle a même eu le temps de devenir une protonymphe
car la transformation est rapide. C’est donc la protonymphe qui
traverse le tamis et qui tombe dans le piège
Toutes les observations du présent travail se rapportent à L. lu-
teum, dont j’ai obtenu la larve par élevage à partir d’exemplaires des
environs de Périgueux. Les adultes pondent facilement en cellule
pourvu qu’on les nourrisse avec de petits Gollemboles ou de petits
Oribates immatures. Chaque œuf est pondu à part et sans protection.
L’adulte est capable de le transporter d’un point à l’autre. Pour cela
il le saisit entre ses deux pattes antérieures et l’appuie sur l’extrémité
de ses mandibules.
L’œuf est assez gros, jaunâtre, moyennement allongé (225 X 160 [I
d’après un exemplaire). La surface est souvent ternie ou salie par
un enduit rugueux et irrégulier. Une douzaine de jours après la
ponte la paroi de l’œuf se fend en long suivant un méridien et dans
la fente apparaît la peau lisse de la prélarve.
Celle-ci est glabre, ovale, à pattes franchement séparées du corps
mais ramenées vers le plan de symétrie qu’elles touchent à peu près
à leur extrémité distale. Moins régressive qu’un deutovum elle l’est
davantage que dans le type Anystis, à pattes écartées. Cette prélarve
ne sort pas de l’œuf. Elle n’a pas de véritable éclosion. Le gonfle-
ment de la larve déchire sa peau et la larve émerge en même temps
de la prélarve et de l’œuf.
1. Je parle ici de récoltes par dessication lente, sans chaufiage.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
— 320 —
La larve est remarquable par ses caractères partiellement calypto-
statiques. C’est un animal blanc, d’allure assez lourde, du moins
si l’on compare ses mouvements à ceux, beaucoup plus vifs, qu’il
aura plus tard, quand il sera devenu une protonymphe. Il ne peut
rien manger car ses mandibules et sa bouche sont très régressives,
non fonctionnelles. Il est aveugle et ses 4 sensilli sont réduits à des
vestiges. Sans les pustules, bien apparentes de chaque côté du corps,
derrière la 3® paire de pattes, on ne songerait guère, en le voyant, à
un Labidostomma.
Les figures 1 A et 1 B ne représentent pas la larve active mais ce
qu’elle devient très vite ^ dès qu’elle s’immobilise pour muer. Dans
cet état Je la désigne par pupe. La larve active est plus large, moins
bombée sur le dos de l’opisthosoma, moins allongée entre les mandi-
bules et la paire antérieure de trichobotries. Ses pattes sont un peu
plus courtes. Au stade pupal les articles des pattes ont subi de
notables changements dans leurs dimensions relatives à cause de
l’extension des membranes synarthrodiales. Les fémurs, en parti-
culier, paraissent plus longs. Les limites des articles s’effacent et
toute la patte tend à devenir cylindrique. Il ne faut donc pas se fier
aux figures 1 A et 1 B pour les pattes. Les figures 2 A et 2 B, au
contraire, sont faites d’après une larve active.
Dans la peau de l’animal représenté figure 1 on voyait très bien
la protonymphe en formation. Les pattes I-II-III de celle-ci étaient
étendues et engagées dans les pattes correspondantes de la peau
larvaire, avec un fort retrait et sans moulage, de sorte que les
articles ne se correspondaient pas du tout. Les mandibules et le
palpe étaient engagés de la même façon. La patte IV de la proto-
nymphe, de chaque côté, était repliée complètement sur elle-même
et appliquée contre le ventre, son ambulacre atteignant Juste le
plan sagittal en un point situé un peu derrière la ligne Joignant les
poils 3a de la figure 1 B. C’est le coude de la 4® patte, au génual, qui
correspond à la bosse très accentuée du contour apparent larvaire,
derrière les pustules (fig. 1 A et 1 B), comme si la peau larvaire était
distendue. Avant le stade pupal cette bosse n’existe pas.
La larve n’a aucune trace d’ornementation alvéolée. Sa peau est
striée, mais très finement et confusément.
Régions dorsale et anale. — Les yeux manquent et les sensilli
sont des vestiges minuscules. Ces organes apparaissent à la proto-
nymphe avec leurs caractères normaux.
1. J’ai obtenu 14 œufs mais seulement 4 éclosions et je n’ai assisté à aucune d’elles
de sorte que je ne peux pas préciser la durée de la vie active larvaire. Elle est sûrement
très courte car une larve, non éclose à 18 heures était devenue déjà le lendemain, à
10 heures, une pupe immobile, avec la bosse latérale de l’opisthosoma aussi marquée
que sur la figure 1. Cette pupe était réfugiée dans une fente. La protonymphe en est
sortie 3 jours après.
\ '
— 321 —
La ligne de déhiscence S est représentée du côté droit sur la figure
1 A, dans sa région antérieure. Elle se confond ensuite avec le contour
apparent et se termine sous la pustule, entre celle-ci et le 3® coxa.
C’est le tracé habituel, mais prolongé un peu davantage en arrière.
La pustule, de chaque côté, est très grosse, relativement.
Les poils ordinaires dorsaux sont remarquables par leur longueur.
Ils sont très effilés. Leur nombre (28) et leur disposition sont en
accord avec la chaetotaxie des nymphes et de l’adulte. Je les ai
donc désignés par les lettres employées précédemment pour l’adulte
(3, p. 192, fig. 3 A), mais c’est avec beaucoup d’hésitation et à titre
— 322 —
d’hypothèse, car il faut alors admettre que la pustule n’est pas
placée de la même manière sur la larve et les autres stases. Sur la
larve elle est derrière le poil la tandis qu’elle est derrière le poil gr
à partir de la protonymphe. On peut s’étonner à bon droit de ce
changement de place, mais en supposant la pustule placée de la
même façon à toutes les stases, c’est-à-dire en notant gr et gm,
respectivement, les poils désignés par la et da sur la figure 1 A, on
accepte une singularité encore plus grande : la larve aurait 2 paires
de poils dorsaux qui manqueraient aux autres stases. Je n’ai jamais
vu cela et il serait surprenant d’en trouver un premier exemple chez
Lahidostomma, c’est-à-dire quand la larve, comparée aux autres
stases, a des caractères exceptionnellement régressifs. Une autre
conséquence de la 2® hypothèse, moins difficile à admettre, mais
anormale, serait que les poils de et le de l’adulte se formeraient à
la protonymphe.
La larve active a une segmentation postérieure dorsale effacée
que j’ai reportée sur la figure 1 A. D’après cette segmentation les
poils de et le, ddet Id, de et le, appartiendraient à 3 anneaux successifs.
Le dernier anneau, le paraproctal, est glabre.
La fente anale est remplacée par une petite ligne déprimée d’où
part à l’intérieur du corps, dans le plan sagittal, un apodème court.
Je n’ai vu aucune ouverture selon cette ligne.
Région coxisternale. — L’organe de Claparède est très appa-
rent. La formule des poils est (2^ — € — 1).
Capîtulum. — Le capitulum est fortement régressif.
La mandibule (fig. 2 C) n’est pas un organe fonctionnel. Son mors
inférieur est un cône mou qui ne doit être qu’à peine mobile mais
auquel s’attachent, aux places correctes, les deux tendons habituels
ts et ti. Ses deux poils p et a sont des vêstiges. Le poil antérieur a,
plus effacé que l’autre, est très difficile à voir. Pour être sûr de son
existence il faut examiner la mandibule de l’avant. Cette mandibule
très simplifiée, calyptostatique, n’a rien de commun avec la grosse
mandibule protonymphale qui est identique à celle de l’adulte.
Le subcapitulum (fig. 1 C et 2 C), également très singulier, com-
porte un labre arrondi et épais, très court (LS), qui surmonte
l’ouverture buccale. Celle-ci est prolongée par un pharynx phx. Au
bord postérieur de la bouche on remarque un petit sillon sagittal
séparant les deux convexités symétriques CV (fig. 1 C) qui sont
peut-être homologues des lèvres latérales. Rien ne fait prévoir les
lèvres longues et pointues de la protonymphe, semblables à celles
de l’adulte. On reconnaît cependant les poils ma et mb (3, p. 190,
(fig. 2B).
Le palpe a 4 articles, comme chez l’adulte et les nymphes, et
sa chaetotaxie est la même, sauf au trochanter et au tarse où
manquent respectivement le poil et le solénidion. La formule est
(0—1 — 3 — 4). Tous les poils sont courts. Dès la protonymphe le
palpe a les mêmes grands poils qu’à l’adulte et sa formule devient
{i — 1 — 3—4 + «). -
B ( X 665), patte II gauche, vue de dessus ; les grands poils dorsaux sont rabattus
par le couvre-objet. — G ( X 950), capitulum vu latéralement.
Pattes. — Les pattes, toutes à 5 articles, à fémurs non divisés,
ont des caractères intéressants. 1
Les trochanters sont glabres.
324 —
Les fémurs ont la formule (6 — 6 — ^5). Ils ont un verticille anté-
rieur de 5 poils comme le montre la figure 2A pour I et en outre un
poil proximo-vent;’al hv" ; mais hv' manque à III selon une règle
qui paraît très générale.
Les génuaux ont la formule (7 — 6 — 5). Partons du génual I
(fig. 2 A). Son verticille est du type 7 impair et je désigne ses poils
par d, e\ é\ l\ V\ p”. Le poil d est court, un peu spiniforme. Il
manque à II et III de sorte que le verticille devient pair et du type
6 (fig. 2 B). En outre le poil V’ manque à III.
Les tibias ont la formule (7 — 6 — 6). A chacun d’eux la chaeto-
taxie du génual I est reproduite, sauf l’absence de p” et la réduction
du poil d à un vestige. Le petit poil fourchu k” est spécial à I.
Les tarses, à la différence des autres articles, n’ont pas une chaeto-
taxie simple et l’homologie de plusieurs poils, d’une patte à l’autre,
est douteuse. Il y a des vestiges de poils et aussi des poils qui sont
petits par régression larvaire, sans être vestigiaux. Le famulus
n’existe pas. Le tarse I est déjà spécialisé, plus régressif que les
autres, mais il porte en avant, du côté antiaxial, un poil tactile
très effilé (c”, fig. 2A). La formule est (13 — 17 — 16).
Les griffes II et III sont identiques à celle de la 4® patte de la
protonymphe, comme je l’avais signalé avant de connaître la larve
(2, p. 539). C’est une belle confirmation de la règle. La griffe I, déjà
différenciée, est bidactylé comme aux autres stases, mais moins
développée et pas plus grosse que celle des pattes larvaires II et III.
Dans toutes les formules numériques j’ai compté les vestiges de
poils pourvu qu’ils soient biréfringents. La biréfringence d’un poil
comme d T (d du tibia, à I, II ou III), qui est réduit à un très petit
cône entouré d’un cercle, est encore nette. Les vestiges isotropes ne
sont pas comptés. Ce sont également de petits cônes, plus pâles,
sans cercle à leur base. Ùn de ces conicules est représenté sur le
tarse de la figure 2 B et deux sur celui de la figure 2 A. Il y en a
d’autres, plus petits, à peine discernables et paraissant avoir de
fréquents écarts. Je ne suis pas fixé sur leur nombre. J’en ai remarqué
non seulement sur les tarses I et II mais aussi sur le tibia I. On en
trouverait probablement sur d’autres articles. Sont-ce des vestiges
de solénidions ?
Au point de vue chaetotaxique le principal intérêt des pattes est
de nous montrer simultanément des verticilles des types 7, 6 et 5 et
de ne laisser aucun doute sur le passage de 7 à. 6. Il se fait par sup-
pression de d. On voit cela par exemple en comparant le génual II
au tibia II (fig. 2 B) ou encore le génual II au génual I (fig. 2 B et 2 A).
Quant au type 5 impair télofémoral, sa relation au type 7 n’est
pas définie par la larve mais la suite du développement conduit à
faire de e’ et e” les deux poils qui s’ajoutent dans le passage onto-
génique de 5 à 7 (comparaison des télofémurs I-II entre la proto et la
— 325
deutonymphe). J’ai donc mis, pour le verticille fémoral antérieur,
sur les figures 2 A et 2 B, la notation d (l) (v).
La larve que je viens de décrire est la première, à ma connais-
sance (chez les Acariens, mais non dans l’ensemble des Arachnides),
qui soit partiellement inhibée dans le sens calyptostatique. Capable
de se mouvoir, mais non de se nourrir, elle fait penser aux deuto-
nymphes des Acaridiae. Le comparaison ne peut guère aller plus loin
entre des animaux si dissemblables, mais il faut retenir ce rapproche-
ment et en conclure que les calyptostases complètes se sont pro-
bablement formées par étapes aux dépens d’une stase active, l’inhi-
bition commençant par le capitulum et plus généralement par la
région antérieure du corps. Je rappelle que d’autres inhibitions ou
régressions, plus générales, comme celle des segments abdominaux
ou celle des pattes, agissent d’abord sur l’organe le plus postérieur.
L’inhibition qui conduit aux calyptostases doit être classée parmi
les orthogenèses. Elle ne dépend pas du milieu, mais avant tout des
conditions internes. Sauf son résultat final, qui est de supprimer une
stase et de rendre possible ou plus facile une accélération de l’onto-
génie, on ne voit pas son utilité. Elle désavantage au contraire
l’Acarien pendant une partie de son développement.
La régression calyptostatique larvaire, chez L. luteum, a des effets
très variés. Les plus frappants sont ceux qui concernent la mandibule,
la bouche et les yeux, mais la régression de certains poils est égale-
ment remarquable. On retrouve des types régressifs déjà connus chez
d’autres Acariens, indépendamment de tout phénomène calypto-
statique, et ces types ont un caractère commun qui est d’affecter des
organes forts.
1° Je rappelle d’abord la régression des sensilli. Nous avons un
exemple, le premier pour les Prostigmata, de ce que j’ai appelé la
régression trichobothridique du type Camisia (1, p. 304). Ce nouvel
exemple lève tous les doutes sur la nature de cette régression, qui
est donc une orthogenèse. Le très petit sensillus larvaire n’est pas du
tout primitif. Il a été précédé, phylogénétiquement, par un sensillus
larvaire normal, semblable à celui des autres stases.
2o Plusieurs poils dorsaux des pattes, en particulier les poils d
des tibias, sont des vestiges, mais à leur place, dès la protonymphe,
on trouve de grands poils dressés. La régression larvaire de ces poils
est comparable à celle des sensilli. On l’observe, chez plusieurs Aca-
riens à larves non calyptostatiqi|es, pour des poils qui ne sont peut-
être pas homologues des poils dT de Labidostomma, mais qui sont
dorsaux. Le poil d des génuaux, chez certains Oribates, en donne
de bons exemples.
3° La figure 2, pour les pattes et le palpe montre que de nombreux
poils sont très petits et d’autres très longs et effilés. La réduction
larvaire d’aussi nombreux poils est un effet plus accentué de l’inhi-
326 -
bition calyptostatique. Aux tarses (à I davantage qu’à II et III)
celle-ci est allée plus loin qu’aux autres articles. Elle est même cer-
tainement allée, au tarse I, jusqu’à la suppression de certains
poils, sans en laisser aucun vestige, car lu formule numérique
(13 — 17 — 16) est anormale. Pour les poils comme pour le reste
l’inhibition cesse brusquement à la protonymphe. Tous les petits
poils s’allongent et prennent d’un seul coup leur taille normale.
4P D’autres effets importants de l’inhibition, nouveaux pour moi,
sont la suppression larvaire complète des solénidions, au palpe et
aux pattes (ou leur réduction à des conicules presque invisibles), et
du famulus.
La suite du développement montre bien que cette suppression est
d’origine purement calyptostatique, car Labidostomma est riche en
Solénidions dès la protonymphe. A la patte I il y a même néotrichie
solénidionale, comme chez Sphærolichus. Aux pattes II, III et IV
les formules de l’adulte, qui sont (2—2- — 3), (1 — 3 — 1) et (1 — 2 — 0),
sont protonymphales (II et III) ou deutonymphale (IV).
Le famulus apparaît à la protonymphe avec sa forme curieuse
(2, p. 533, fig. 1 J) qui ne changera plus jusqu’à l’adulte. Je ne crois
pas qu’il soit représenté à la larve par le conicule qui se trouve au
voisinage de 6’ (fig. 2 A) car ce conicule est isotrope. Il représente
plutôt un solénidion.
Lahoraioire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). Observations sur les Oribates (12® série) (Bull. Mus.
Hist. Nat. Paris), 2® série, t. XI, p. 300 à 307, 1939).
2. Id. Observations sur les Acariens (6® série) {id., t. XIII, p. 532 à 539,
1941).
3. Id. Observations sur les Labidostommidæ (2® série) {id., t. XIV, p. 185
à 192, 1942).
— 327 —
Sur une variété nouvelle de Pachybolus laminatus Cook
(Myriapodes, Diplopodes, Spirobolides).
' Par Max Vaçhon.
\
Parmi les Myriapodes que M. le Professeur J. Millot me confia
à son retour d’A. O. F,, il en est un fort intéressant recueilli à Tom-
bouctou : c’est un Spirobolide ^ adulte appartenant au genre
Pachybolus. J’en donne ici la diagnose complète car je le considère
comme représentant une variété nouvelle de l’espèce laminatus
Cook 1890.
Pachybolus laminatus Cook var. Millotî nov.
^ : longueur : 140 mm. ; diamètre : 14 mm. 55 segments, I apode,
101 pp.
Noir, annelé de brun ou de brun rouge ; antennes et pattes rouge
brique. Corps trapu, à peine renflé au segment des gonopodes.
Face presque plate, brillante, sans fossettes pilifères. Yeux écartés
de moins de deux fois leur grand diamètre ; ocelles disposées en
6 rangs (10-10-9-6-5-2 = 42). Antennes courtes, les segments distaux
dilatés et plus fournis de courtes soies que les segments de la base ;
article terminal portant 42 quilles sensorielles issues de 32 alvéoles
Col à lobes triangulaires, sans sillons, légèrement plissé sur ses
flancs, à dos lisse ainsi que les métazonites, ceux-si sans sillons
distincts; sur des prozonites, ventralement, quelques petites stries
obliques font place dorsalement à de légères ponctuations. Dernier
segment mat, à peine caréné dorsalement et ne dépassant pas l’angle
dorsal des valves, celles-ci peu bordées, déprimées un peu avant les
bords libres. Sternite préanal en angle droit. Pores excréteurs à mi-
hauteur des flancs, sur les prozonites et débutant sur le 6® segment.
Bord ventral du 7® segment avec un bourrelet antérieur épais
sillonné transversalement et possédant une légère dépression sagit-
tale. Pas de prolongements aux hanches des 1^®® paires de pattes ;
1*^® et 2® paires de pattes (fig. 2) relativement courbées (à la 2® paire,
distance entre l’ongle et la hanche légèrement plus longue que la
hauteur des hanches, cette distance étant 2 fois celle de la hauteur
des hanches chez la variété Cheoalieri Brôlemann, fig. 4), longueur
totale de la hanche et du sternite soudé, au moins 2 fois la longueur
de la patte (à peine plus longue chez var. Chevalieri) . Dès la 3® paire
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
— 328
de pattes, face ventrale des tarses munie d’une sole charnue, blan-
châtre, arrondie distalement et flanquée de 2 soies ventrales à la
base de l’ongle ; pattes 1, 2 et 3 avec 1 seule soie dorsale à la base
de l’ongle mais flanquée d’une autre latérale plus petite ; à partir de
la 4® paire une seule soie dorsale sans soie latérale (cette disposition
se retrouve d’ailleurs chez la var. Chevalieri et chez P. ligulatus
Voges,
Pattes copulatrices, fig. 5 et 6 ; gonopodes antérieurs, fig. 5, à
sternite s en chevron et à sommet triangulaire ; poche trachéenne p
très courte et faisant corps avec les branches descendantes du ster-
nite ; coxite c en forme de bonnet lobé à sa base et du côté interne
(ce lobe est partiellement caché par le sternite) ; télopodite t ovoïde
terminé par un bec recourbé à peine dilaté distalement ayant à son
insertion un lobe bien défini ; bride trachéenne b individualisée et
articulée d’une part au sternite (en A, fig. 5, à la naissance de la
poche trachéenne) et d’autre part est réunie au télopodite et au
coxite.
Gonopodes postérieurs (fig. 6) reliés l’un à l’autre, à double courbure
et gauches. Pièce trachéenne p longue et sillonnée, articulée en A
avec la partie basale du gonopode. Celui-ci peut être divisé en
3 sections (visibles surtout après passage à la koh) : la partie basilaire
(coxite), à laquelle est articulée la pièce trachéenne, est complexe.
Grossièrement triangulaire, elle comprend (fig. 6) une masse princi-
pale de chitine, m, à épais rebord ventral ; cette masse à son sommet
possède du côté postérieur, c’est-à-dire médial, une saillie conique
de chitine, sorte de condyle. La masse chitinisée m est reliée par de la
chitine molle et mince aux épaississements d’où part la rainure
séminale. On distingue sous le conduit de la glande prostatique cp
une ampoule am dans laquelle se déverse la glande en question ;
cette ampoule s’atténue pour se dilater ensuite en une vésicule p,
laquelle en se rétrécissant donne la rainure séminale r. Cette rainure
Pachybolus laminaius Cook (^.
Fig. 1 : Article distal de l’antenne de la variété Milloti nov., vu de dessus ; le
quilles sensorielles et leurs alvéoles ont seules été représentées ; les soies ordinaires,
nombreuses dans la région teintée de noir, n’ont pas été figurées : X 25. — Fig. 2 :
patte 2 de la var. Milloti : X 7 (poche trachéenne non représentée). — Fig. 3 :
article distal de cette même patte. — Fig. 4 : même patte chez la var. Cheoalieri
Brol : X 7. Les soies n’ont pas été figurées. — Fig. 5 : gonopode antérieur de la var.
Milloti : moitié gauche vue de la face antérieure, moitié droite vue de la face posté-
rieure ; l’axe du corps est indiqué par une suite de traits longs : X 7 ; gp : gonopode
postérieur en position. Pour les autres abréviations voir le texte. — Fig. 6 : région
basilaire du gonopode postérieur de la variété Milloti, après traitement à la koh :
X 7. La ligne en pointillé situe l’axe du corps et l’endroit où le gonopode a été sec-
tionné de son symétrique. Abréviations, voir le texte. — Fig. 7 : extrémité libre du
gonopode postérieur de la var. Milloti : X 7. — Fig. 8 : de la var. Cheoalieri
Brôl. : X 7. — Fig. 9 : chez P. laminatus d’après Verhoeff (9), fig. 4, p. 305 ;
abréviations, voir le texte.
330 —
remonte le flanc du gonopode, en épouse la torsion et se termine à
l’extrémité du gonopode (r, fig. 7). Vésicule et ampoule sont protégées ^
par deux replis chitineux (face antérieure) ep fig. 6 dont le dorsal est
le plus important. La seconde seetion du gonopode est rabattue sur
la partie coxale, sa charpente chitineuse ch est constituée d’un épais-
sissement épais à sa base et qui se rattache en B, fig, 6, avec le coxite
et est relié à la rainure séminale r, elle-même renforcée de chitine,
par une mince paroi chitinisée ; cette charpente s’articule en G
avec la partie distale du gonopode, avec le télopodite proprement
dit ; la seconde section peut être considérée comme fémorale ; cette
articulation(fémoro-tibiale) a déjà été signalée .par Brôlemann (2),
p. 14, fig. 2 : /. L’extrémité distale du gonopode est représentée
fig. 17. Il importe de remarquer la forme des dents terminales et de
les comparer à celles de la variété Chemlieri, fig. 8.
Remarques systématiques. — Les gonopodes de P. laminatus
ont été décrits et' figurés par Cook d’une part (6), fig. 3 a-f et K. W.
Vebhoeff (9), fig. 2-4 et il ne fait aucun doute que l’exemplaire de
Tombouctou appartienne à cette espèce. En 1931, H. Brôlemann (1),
grâce à des spécimens récoltés en Côte d’ivoire et notamment un
adulte, fut obligé de créer la variété Chevalieri. La forme du télo-
podite du gonopode antérieur avec son bec de cane et son encoche
distale, la forme en chevron du sternite, la présence d’une lame
basale saillant dans la concavité du télopodite du gonopode posté-
rieur, sont des caractères spécifiques, communs aux exemplaires du
Liberia, de la Côte d’ivoire et de Tombouctou. La forme de l’extré-
mité du gonopode postérieur, fig. 7-8, permet de distinguer les
variétés Chevalieri et M illoti. Ayant eu entre les mains l’exemplaire
décrit par H. Brôlemann, je peux préciser pour ces deux variétés
quelques autres caractères différentiels : forme et proportions des
articles des pattes marcheuses antérieures (les deuxièmes en parti-
culier, fig. 3 et 5) ; soies de l’article distal des pattes 2 ; 3 grosses
soies et au plus une mi crochète chez M illoti, fig. 4, 3 grosses soies et
au moins 3 microchètes chez Chevalieri ; 55 segments chez le ^ adulte
de Milloti et 56 chez celui de Chevalieri (chez cette variété, c’est le
immature qui a 55 segments) ; nombre des alvéoles et des quilles
sensorielles de l’article distal des antennes : 32 alvéoles par exemple
chez Milloti contre 21 seulement chez Chevalieri. ^
\
Remarques biogéographiques. — Le genre Pachyholus a pour axe
de répartition l’équateur. Les travaux ci-dessous mentionnés
indiquent qu’on le trouve régulièrement depuis le Sierra Leone jus-
qu’aux régions méridionales du Congo belge ainsi qu’en Afrique
orientale (Taveta) et à Zanzibar, Ce genre, tout au moins en ce qui
concerne l’Afrique occidentale, est donc localisé entre les 10® de
latitude nord et sud et dans des régions où les pluies annuelles ne
— 331
sont pas inférieures à 1,500 mm. La trouvaille d’un Pachybole à
Tombouctou offre donc de l’intérêt en ce sens qu’elle reporte, près
du 20° de latitude, la limite septentrionale du genre et particulière-
ment celle de l’espèce laminatus Cook jusqu’alors signalée en Côte
d’ivoire et au Liberia. A Tombouctou, les chutes annuelles de pluies
sont inférieures à 250 mm. Pachybolus laminatus var. Milloti est
acclimaté au milieu prédésertique. On peut l’interpréter comme le
témoin, persistant et adapté, d’une faune plus ancienne et actuelle-
ment groupée au voisinage de Téqüateur ou bien comme le résultat
de l’extension septentrionale vers des régions plus arides d’une espèce
tropicale, laquelle s’est progressivement acclimatée aux conditions
de la vie désertique.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Attems (C.). Diplopoden des belgischen Congo. Rev. Zool. Bot. Afr.,
XXVI, 3. 1934-1935.
2. Brôlemann (H.-W.). Myriapodes recueillis par M. Chevalier à Bin-
gerville. Côte d’ivoire (octobre 1930). Bul. Mus. Nat. Hist. Nat.
2e s., t. 3, nO 1, 1931.'
3. — Myriapodes recueillis en A. O. F. par M. l'Administrateur en chef
L. Duboscq, Arch. zool. eocp. et gén., t. 65, f. 1, 1926.
4. — Diplopoda in Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique
orientale (1911-1912). Paris^ L. Lhomme, 1920.
5. Chamberlin (R.-V.). The Chilopoda and Diplopoda collected by the
American Muséum of Natural History Congo Expédition... Bul.
Am. Nat. Mus. Hist., Vol. LVII, 1927-1928.
6. Cook (O.-F.). African Diplopoda of the Genus Pachybolus. Proc. U. S.
Nat. Mus. Vol. XXI, n® 1168, 1899.
7. PoRAT (C.-O.). Myriapodes de l’Afrique méridionale conservés au
Musée de Stockholm. Œfers. Sk. Vet. Adak. Fôrh., II, n° 5, 1872.
8. — Zur Myriapodenfauna Kameruns. Bih. Sv. Vet. Akad. Handl.,
XX, n» 5, 1894.
9. Verhoeff (K.-W.). Uber Chorizognathen aus dem zoologischen Mu-
séum in München. Zool. Anz. Bd. 124, 1938.
10. VoGES. Beitr. zur Kennt. der Iuliden. Zeits. wissens. Zool, XXXI,
1878.
Sur la présence en France de Chordodes Tellinii
(Camerano) [Gordiacés\.
Par A. Dorier.
La famille des Chordodinæ largement répandue dans les régions
tropicales ne compte jusqu’à présent, à ma connaissance, que
2 espèces européennes : Euchordodes Uhellulovivens Heinze décou-
verte récemment en Allemagne (1) et Chordodes Tellinii (Camerano)
signalée par cet auteur en Italie du Nord (Vallée de Tagliamento),
en Sardaigne (2) et par moi-même en Macédoine (3).
Aucun représentant, de cette famille de Gordiacés ne faisait partie
jusqu’ici de la Faune française. _
En procédant à la révision de la collection de Gordiacés du Muséum
d’Histoire naturelle de Paris que M. le Professeur Face a eu l’obli-
gence de me confier, j’ai eu la surprise de constater la présence de
Chordodes Tellinii dans plusieurs localités de l’Ouest de la France ;
la limite occidentale de cette espèce se trouve donc reculée jusqu’aux
approches de l’Océan Atlantique.
Les sujets que j’ai examinés proviennent en effet des localités
suivantes :
• — Saint-Gaultier (Indre). Don de M. Alexis Dçlaunay, 190^.
1 mâle long. 27,5 cm., largeur moyenne 725 p,.
— Availles-Limouzine (Vienne). Don de M. Constancin,
1 femelle long. 49,5 cm., larg. moyenne 1.100 p.
— Bassac (Charente). Don de M. le D' Boiteau 1905.,
1 mâle long. 36 cm., lar. moyenne 690 p.
— Cénac-Domme (Dordogne). Don de M. de Boysson.
1 mâle long. 34,5 cm., larg. moyenne 725 p.
L’étude des échantillons français de Chordodes Tellinii me permet
d’apporter quelques compléments à la diagnose de Camerano.
L’extrémité antérieure amincie se termine par une région sub-
conique d’un blanc jaunâtre dont le sommet porte parfois un point
noir. Cette région n’est pas limitée en arrière par un collier net ;
cependant sur deux sujets mâles j’ai observé une bande annulaire
légèrement plus sombre que la coloration foncière du corps.
Dans les deux sexes la ligne médioventrale ainsi que la ligne médio-
dorsale de la femelle sont plus foncées que le reste du corps sans
former toutefois de larges bandes sombres comme chez beaucoup de
Cordiacés.
I
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
— 333 —
L’extrémité postérieure du mâle qui n’avait pas été décrite jusqu’ici
est entière, légèrement élargie et aplatie (fig. 3). Elle porte sur la
face ventrale l’orifice cloacal situé à 400 {x environ en avant de l’ex-
trémité du corps. De forme ovale et bordé de papilles spiniformes
arquées (fig. 4), il est entouré d’un espace péricloacal privé d’aréoles,
plus étendu en arrière qu’en avant de l’orifice. Un sillon peu accusé
part de l’orifice cloacal et va en s’évasant vers l’arrière ; il sépare
deux faibles éminences couvertes de petits tubercules spiniformes ou
d’épines, ces dernières atteignant une longueur de 7 (x 5.
L’extrémité postérieure de la femelle est un peu dilatée, subtron-
quée obliquement et séparée du reste du corps par une constriction
nette. L’orifice cloacal, terminal et bordé de brun, occupe le centre
d’une zone circulaire plus claire.
La coloration varie suivant les individus du jaune clair au marron
foncé. En outre tous les sujets mâles possèdent des taches sombres de
dimensions variables, isolées ou confluentes, dessinant parfois une
marbrure.
Camerano a fait une observation analogue sur des individus
récoltés en Sardaigne.
Cuticule. — La cuticule de Chordodes Tellinii (Gamer.) est carac-
térisée par la présence de deux sortes d’aréoles. Les plus nombreuses
sont des aréoles basses, à contour polygonal (dimensions moyennes
12 X 14 [x), disposées en rangées transversales. Leur surface peut
présenter de courtes spinules (fig. 1) ce caractère n’est toutefois pas
constant
Sur certains sujets les aréoles basses sont difficilement reconnais-
sables, leurs limites étant partiellement effacées. Parfois, seules per-
sistent certaines parties des sillons séparant les rangées transversales
d’aéroles, sous forme de lignes légèrement ondulées et de longueur
variable.
Un deuxième type d’aéroles est représenté par des aréoles plus
hautes que les précédentes dont la surface porte tantôt des tuber-
cules terminés par un prolongement hyalin entier ou lobé tantôt
d’une colerette annulaire dont le bord libre est irrégulièrement
découpé (fig. 1 et 2). Vues de face elles mesurent en moyenne 6 X 12 [X
leur hauteur est de 7 à 8 (x.
Ces aréoles, en général plus foncées que les aréoles basses, sont
rarement isolées ; elles sont groupées en amas d’importance variable,
irrégulièrement distribués sur tout le corps. Certains de ces amas sont
formés de 2 à 12 aréoles à tubercules ; d’autres comprenant de
12 à 18 éléments montrent ces aréoles à colerettes dans la région
centrale de l’amas et des aréoles à tubercules à la périphérie. Enfin
1. Il manque aux sujets provenant de Saint-Gaultier et de Bassac.
Chordodea Teïlinii Camer. — Fig. 1. — Fragment de cuticule vu de face a. h. aréole
basse ; a. h. t, aréole haute à tubercule ; a. h. c. aréole haute à colerette ; p. s. pro-
cessus spiniforme ; i. h. inclusion hyaline. Gross. 750.
Fig, 2. — Coupe optique passant par un amas d’aréoles hautes. Gr. 750.
Fig. 3. — Extrémité postérieure du Mâle. Gross. 45.
Fig. 4. — Orifice cloacal du mâle. Gross. 500.
I
chez certains sujets, plusieurs âmas peuvent -se fusionner pour
former de larges plages irrégulières comprenant jusqu’à 80 aréoles.
Les aréoles à tubercules et les aréoles à colerettes ne doivent pas,
malgré leur différence d’aspect-, être considérées comme deux types
distincts d’aréoles hautes. On trouve fréquemment en effet, dans la
même préparation de cuticule, des termes de passage entre aéroles
à tubercules et aréoles à colerettes et l’on peut constater que la
colerette résulte de la fusion des tubercules et des prolongements
hyalins qui les surmontent.
Cà et là parmi les aréoles basses on remarque des prolongements
spinif ormes arqués qui peuvent atteindre un diamètre de 3 (x 5, à la
-base et une hauteur de 6 à 8 [x (fig. 1) .
En général au centre de chaque amas d’aréoles hautes se trouve
également un processus spiniforme plus grêle, dont j’avais précédem-
ment mis en doute l’existence à la suite de l’étude d’un échantillon
macédonien de Ch. Tellinii. Je puis donc maintenant confirmer
l’exactitude de l’observation de Camekano et c’est la présence de ce
prolongement qui permet d’identifier les différents amas qui entrent
dans la constitution de certaines plages d’aréoles mentionnées plus
haut.
Enfin exclusivement parmi les aréoles basses, on peut noter la
présence de corpuscules réfringents d’environ 3 de diamètre, réunis
par 2 et exceptionnellement par 3. Ce sont des inclusions d’une
substance hyaline, situées aü voisinage de la surface de la cuticule.
Très fréquentes chez les représentants du genre Chordodes on ne
semble pas s’être inquiété jusqu’ici de leur signification.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et Institut de Zoologie
de la Faculté des Sciences de Grenoble.
BIBLIOGRAPHIE
1. K. Heinze. Die Saitenwûrmer Deutschlands. Zeitschr. f. Parasiten-
kunde Bd. 9 Heft 3. 1937, p. 272.
2. L. Camerano. Monografia dei Gordii. Memorie R. Acad. Sc. Torino,
t. 47. 1897, p. 375.
3. A. Dorier Sur la présence de Chordodes Tellinii (Camerano) en Macé-
doine. Bull. Soc. Zool. Fr., t. 56. 1931, p. 533.
A PROPOS DU GENRE PeRITMETUS KOLBE (CuRC.)
Par A. Hustache,
Dans le Bulletin du Muséum de Paris, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942,
p. 198, M. R. Paulian a publié une note relative aux espèces de
Peritmetus du Cameroun. On peut y lire ceci dans le premier alinéa :
D'après les espèces du Cameroun il n’est pas possible de conserver le
genre Trepitmetus Hust qui en dernière analyse, ne se caractérise que
par le tubercule dü mésosternum Ce tubercule peut être absent dans
des espèces par ailleurs très dissemblables et n’a aucune i>aleur générique.
Voilà une exécution sommaire. Et M. Pauli an rattache au genre
Peritmêtus non seulement ses propres espèces nouvelles mais aussi
celles que j’ai antérieurement décrites du Cameroun, sous le nom
générique de Trepimetus.
En réalité le caractère générique du tubercule mésosternal a été
utilisé par nos plus illustres devanciers depuis Schoenherr y com-
pris, Lacordaire, J, Faust, Kolbe, etc., qui l’ont indiqué comme
tel pour d’assez nombreux genres, en particulier dans les Oosomind, et
ce caractère contribue pour sa part à séparer « des espèces par ailleurs
très dissemblables » et à rassembler dans un même genre des espèces
semblables. C’est le cas de Trepimetus, à en juger par les 4 espèces
présentes sous mes yeux.
Et que dirait M. Paulian si on prétendait que les « denticules »
du clypeus chez les Aphodius n’ont aucune valeur générique ?
Serait-ce que placés sur le clypeus les denticules ont un rôle fonc-
tionel plus important qu’un gros tubercule inséré entre les banches
intermédiaires ? Il semblerait plutôt que les denticules du clypeus
ne sont qu’un simple ornement et ne modifient guère les organes
adjacents, tandis que le tubercule mésosternal par sa situation même
provoque une modification des pièces latérales du mésosternum,
1. Lire Trepimetus (anagramme de Peritmetus] et non Trepitmetus, erreur répétée
trois fois dans cette note.
2. Lire « l’absence du tubercule mésostermal », et qui est le contraire, ou tout
au moins plus clair.
3. Exploration du Parc National Albert, 35, Aphodiinae par R Paulian, 1942.
L’auteur utilise des caractères génériques 'tels que ceux-ci : p. 15, n° 16. Clypeus
avec 4 petits denticules, p. 18 « Tête sans tubercule », p. 17 (Elytres jaune clair,
élytres noirs à taches claires...), etc., etc., caractères utilisés jusqu’ici pour diviser
en groupes le genre Aphodius, lesquels groupes ont été ensuite élevés au rang de
sous-genres, et que M. Paulian élève enfin au rang de genres, p. 4, genres basés, il est
juste de l’ajouter, sur l’examen de l’épipharynx et des genitalia dont il ne fait pas
usage dans son tableau.
Bulletin- du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
Quoiqu’il en soit la systématique utilise les caractères qu’elle juge
utiles à son œuvre : tubercules gros ou petits, ou même denticules.
Voyons donc les caractères fixés par ÏColbe pour son genre Perit-
metus, dans son tableau des Oosomines. En se bornant à la subdivi-
sion qui renferme ce genre, on peut lire :
Elytren mit 12 Streifen ; Fühlerfurchen abwârts gerichtet ; Schaft der
einfachen Antennen den Prothorax ungelfâhr erreichend, dessen Vor-
derrand nicht oder kaum überragend. Mesosternum mit hoheren Hôcker-
chen. Prothorax oben einfach, convex ; Fühlerschaît den Prothorax kaum
erreichend. — Peritmetus.
Or, M. Paulian indique 14 stries pour chacune de ses trois espèces
nouvelles, donc elles n’appartiennent pas au genre Peritmetus. Ce
caractère, 14 stries aux élytres, est l’un des caractères génériques de
Trepimetus Hust
Ensuite M, Paulian indique « mésosternum tuberculé » pour sa
première espèce, culminarius, et ne le répète pas pour les deux autres,
Ruteri, Hustachei, ce qui autorise à supposer que ces deux: dernières
n’ont pas ce caractère.
Ainsi Ruteri, Hustachei ayant le mésosternum non tuberculé et
14 stries aux élytres sont des Trepimetus et non des Peritmetus.
Quant à culminarius si son tubercule moSosternal correspond à
l’expression de Kolbe (et non à un tubercule minime), j’ignore son
genre, mais il n’appartient pas au genre Peritmetus.
Enfin j’ai en collection une espèce inédite de Trepimetus, prove-
nant de Makonje-Farm près Mundame, Camroun (O. Krüber) ; elle
a les tibias exactement conformés comme ceux de culminarius,
p. 200, fig. A., mais son mésosternum n’est sûrement pas tuberculé.
Ainsi le genre Trepimetus comprend actuellement 6 espèces,
dont, une inédite, ayant les mêmes caractères génériques, et ne
peut être supprimé d’un trait de plume.
1. Il est vrai que j’ai omis ce caractère dans la brève indication de mon genre,
omission que je ne m’explique pas, car ce caractère figure dans mon tableau per-
sonnel des Oosomiha; il est d’autant plus intéressant qu’il n’est partagé que par
un autre genre d’ailleurs très différent sous tous les autres rapports.
Les Mollusques de France 'de la Collection Locard.
Mollusques terrestres. Familles Limacidæ, Parmacel-
LiDÆ, Testacellidæ. Vitrinidæ, Zonitidæ.
Par Gustave Cherbonnier.
0
En 1905, M. le Professeur Louis Joubin, dans une note présentée
à la réunion des Naturalistes du 28 février, annonçait « que M. le
Dt Edmond Locard , de Lyon, venait de faire don au Muséum, de
la magnifique collection malacologique, rassemblée pendant près
d’un demi-siècle, avec une science aussi éclairée que féconde, par
son regretté père, M. Arnould Locard, décédé le 28 octobre 1904 ».
Collection non seulement magnifique, mais infiniment précieuse,
puisque le laboratoire de Malacologie ne possédait alors aucune
collection malacologique de France. En effet, celles des premiers
malacologistes français sont ou dispersées, ou passées à l’étranger.
La première collection, celle de Draparnaud, se trouve en Autriche,
ainsi que les types créés par Lamarck. Les belles séries malaeolo-
giques de Bourguignat, la si riche collection du baron Dëlessert,
sont dans les galerie du'Musée de Genève. Les collections de Moquin-
Tandon et de l’abbé Dupuy ont été dispersées.
On se fera une idée de l’importance de la collection Locard quand
on saura que presque toutes les espèces terrestres et fluviatiles
de France y sont représentées par des séries de plusieurs centaines
d’individus. Au total, la collection comprend près de 80.000 échan-
tillons.
M. le Professeur Louis Germain voulut bien, en 1939, me confier
le reclassement et la mise en ordre de cette collection. Les échan-
tillons étaient dispersés dans cent tiroirs, le plus souvent sans ordre
défini. De nombreuses manipulations, beaucoup d’échantillons ayant
aussi été sortis des tiroirs pour étude, rendaient la collection incon-
sultable. Je me suis efforcé de mettre les coquilles à 1 abri des chocs
et des atteintes du temps. Les petites espèces fragiles, comme les
Pupüla, les Bythinella, les Ancylus, ainsi que les expèces peu volu-
mineuses, ont été mises en tubes, avec l’étiquette manuscrite de
l’auteur. Les grosses espèces, comme certains Hélix, les Anodontes,
les Unio ont été placées dans des boîtes, malheureusement non
vitrées, par suite du peu de hauteur des tiroirs. Chaque boîte conte-
nant les échantillons d’une même espèce porte une étiquette très
apparente, permettant un repérage facile. Chaque tiroir porte un
numéro de série et un numéro d’ordre et, extérieurement, une
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
— 339 —
étiquette indique les genres qui y sont représentés. Le catalogue que
je publie aujourd’hui comporte tous les renseignements nécessaires
à une consultation facile et rapide. On remarquera que j’y ai fait
figurer tous les noms de lieux de récolte. C’est peut-être par ses
séries si importantes de coquilles, recueillies partout en France, et
qui permettent de se rendre compte qu’autour d’un type nettement
défini, peuvent évoluer de nombreuses formes affines qui ne sont,
en réalité, que des variations individuelles, que la collection Locard
prend toute sa valeur et reste un bel instrument d’étude.
La classification adoptée par Locard laissait nettement à désirer,
car elle ne tenait nul compte des recherches anatomiques. Je l’ai
remaniée suivant un ordre rationnel en me servant des travaux les
plus récents, notamment de ceux de P. Hesse et du Prof. Louis
Germain, qui, en faisant en 1930 une révision critique de la faune
malacologique française, a mené à bien un travail extrêmement
ardu et que l’on apprécie chaque jour davantage.
GASTÉROPODES PULMONÉS
STYLOMMATOPHORES
FAMILLE LIMACIDÆ
Sous-Famidle Limacinæ P. Hesse, 1927.
Genre Lîmax Linné, 1758.
[Limacella Brard, 1815 ; Eulimax Moquin-Tandon 1855 (pars)].
Limax maximus Linné, 1758.
Limax maximus Linné, 1758. Rhône : Lyon, Le Mont-d’Or Lyonnais
[V-1].
Genre Agrîolimax Morch, .1865.
[Krynickillus (pars) Kaleniczenko, 1851 (Krynickillus = Limax Agrio-
limax + Milax — - Krynickia (pars) P. Fischer, 1856].
Agrîolimax agrestis (Linné, 1758).
Limax agrestis (Linné, 1758). Rhône : Saint-Fons [V-1].
FAMILLE PARMACELLWÆ
Genre Parmacella Cuvier, 1804.
Parmacella Moqulni Bourguignat, 1860.
Parmacella Moquini Bourguignat, 1860. Bouches-du-Rhône : La Crau
[V-1].
340 —
Parmacella Gervaisi Moquin-Tandon, 1855.
Parmacella Gervaisi Moquin-Tandon, 1855. Bouches-du-Rhône : Arles
[V-1].
FAMILLE TESTACELLWÆ
Genre Testacella (Cuvier) de Lamarck, 1801.
[Testacella Cuvier, 1800 (nom. nud.) ; Helicolimax de Férussac, 1801 (pars) ;
Testacellus Denys de Montfort, 1810].
Testacella haliotoldes de Lamarck, 1801.
Testacella Maugei à» Férussac, 1819. Gironde : Bordeaux [V-1].
Testacella Pascal! (Bourguignat) Massot, 1870.
Testacella Pascali Massot, 1870. Haute-Loire : La Chaise-Dieu [V-1].
Testacella bisulcata Risso, 1826.
>■
Testacella bisulcata Risso, 1826. Drôme ; Romans. Pyrénées-Orientales :
Prades. Var : Carcès, Gonfaron, Le Luc. Italie : Florence [V-1].
Testacella europaea de Roissy, 1805.
Testacella haliotidea Draparnaud, 1801. Alpes-Maritimes : Nice. Avey-
ron : Hauterives. Calvados : Valcongrain. Drôme : Romans. Gers :
Auch. Haute-Garonne : Cierp. Haute-Loire : Brioude. Loire-inf. :
Nantes. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Pyrénées-Orientales :
Perpignan. Rhône : Mont-d'Or, Saint-Fons, Sainte-Genis-Laval [V-1].
Testacella scutula (Sowerby, 1821).
Testacella scutula Bourguignat, 1862. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-
Mari es [V-1]. ^
Genre Daudebardia Hartmann. 1821.
Daudebardia rufa (Draparnaud, 1805).
Daudebardia rufa (Draparnaud, 1805). Allemagne : Hanovre [V-1].
Daudebardia brevipes (Draparnaud, 1805).
Daudebardia brevipes (Draparnaud, 1805). Allemagne : Heildelberg,
Bavière [V-1]. '
FAMILLE VITRINIDÆ
Genre Phenacolimax Stabile, 1859.
Sous-Genre Phenacolimax, sensu stricto*
[Helicolimax Moquin-Tandon, 1855 (pars)].
Phenacolimax pellucidus (Draparnaud, 1801).
Vitrina maceana Bourguignat, 1894. Ardèche : Saint-Agrève. Côte-d’Or ;
Auxonne [V-1].
Sous-Genre Semilimax Stabile, 1859.
[Hyalina Moquin-Tandonj 1855].
Phenacolimax (Semilimax) diaphanus (Draparnaud, 1805).
V Urina diaphana Darparnaud, 1805. Ain : Bellegarde, Miribel. Allier :
Breyssolles, Moulins. Charente : Angoulême, Puymoyen. Drôme :
Mont-Dragon. Garonne. Maine-et-Loire : Briollay, Mûrs. Meurthe-
et-Moselle : Boucq. Moselle : Bionville, Courcelles, Metz. Nièvre :
Nevers. Rhône : Lyon, Le Mont-d’Or [V-1].
Phenacolimax (Semilimax) Bourguignati (A. Macé, 1885).
V Urina Bourguignati A. Macé, 1885. Rhône : Le Mont-d'Or [V-1].
Sous-Genre Oligolimax P. Fischer, 1878.
Phenacolimax (Oligolimax) annularis (Venetz, 1820).
Vilrina annularis Moquin-Tandon, 1855. Haute-Vienne : Les Bouches
[V-1].
Phenacolimax (Oligolimax) Servaini (de St-Simon, 1870).
V Urina Servainiana de Saint-Simon, 1870. Gers : Sainte-Croix près Lec-
toure [V-1].
Genre Vitrina Draparnaud, 1801.
{Helicolimax de Férussac, 1802 ; Cobresia Hübner, 1810 ; Limacina Hart-
mann, 1821 ; Pagana Gistel, 1848 ; Vitrina Hesse, 1923)].
Vitrina major (de Férussac père, 1807).
1. — Vitrina major (de Férussac père, 1807). Ain : Billieu. Allier :
Moulins. Aveyron ; Verrières. Bouches-du-Rhône ; Marseille. Cha-
rente : Angoulême. Gard ; Alais, Bagnols, Remoulins. Isère : Sasse-
naye, Saint-Martin-le-Vinoux. Lozère : Marvejol. Nièvre : Saint-
Saulge. Seine-et-Oise : Meudon. Tarn : Castres [V-1].
2. — Vitrina pellucida Draparnaud, 1801. Allier : Moulins. Aude :
Montagne-noire, Mont-Alaric. Territoire de Belfort. Calvados :
Caen, Vire. Côte-d’Or : Auxonne, Plombières près Dijon. Hautes-
Alpes : Gap. Hautes-Pyrénées : Cauterets. Isère : Grenoble. Meur-
the-et-Moselle : Boucq. Moselle : Bionville. Rhône : Lyon. Saône-
et-Loire : Solustre. Savoie : Aix-les-Bains. Vaucluse : Avignon.
Vienne [V-1].
3. — Vitrina spreta Fagot, 1892. Charente : Puymoyen. Puy-de-Dôme :
Ariane. Vaucluse ; Avignon [V-1].
Genre Vitrinopugio von Ihering, 1892.
Vitrinopugio elongatus (Draparnaud, 1805).
Vitrina elongata Draparnaud, 1805. Ardèche : Privas. Aude : Montagne-
Noire. Aveyron : Estaing. Calvados : Vire. Gers. Hautes-Pyrénées :
Cauterets [V.l],
-- 342 . —
Virtinopugio nivalis (de Charpentier, 1852).
Vitrina nivalis de Charpentier, 1852. La Mèje à 2.200 mètres. Italie [V-1].
Vitrlnopuglo pyrenaicus (de Férussac, 1821).
1. — Vitrina penchinati Bourguignat, 1876. Aude : Alet. Maine-et-
Loire : La Roche de Mûrs [V-1].
2. — Vitrina pyrenaica Moquin-Tandon, 1855. Hautes-Pyrénées :
Grotte de Lourdes, Luchon [V-1],
(
FAMILLE ZONITIDÆ
Sous-Famille Euconulinæ.
Genre Euconulus Reinhart, 1837.
[Conulus Fitzinger, 1833 (non Conulus Leske, 1778) ; Petasia Beck (pars),
1837 (non Stephen, 1828), Petasina Kennard et Woodward, 1921
(non Beck, 1847) ; Trochulus Westerlund, 1886 (non Humphrey, 1797) ;
Arnouldia Bourguignat, 1890].
' Euconulus fulvus (Müller, 1774).
1. — Arnouldia fulva Bourguignat, 1890. Ain : Chevry, Miribel. Aude ;
Carcassonne. Isère : Crémieu. Hérault : Alluvions du Lez. Rhône :
Alluvions du Rhône à Lyon. Seine-et-Oise ; Argenteuil. Var ; Gon-
faron, Sanary. Vaucluse : Mondragon. Allemagne [V-1].
2. — Arnouldia Mortoni (Jeffreys, 1830). Aude ; Carcassonne. Haute-
Garonne ; Toulouse. Nièvre : Saint-Saulge [V-1].
' Euconulus callopistlcus (Bourguignat, 1880).
1. — Arnouldia callopistica Locard, 1894. Bouches-du-Rhône : Arles.
Drôme : Valence. Isère : Crémieu, Grenoble. Rhône : Alluvions du
Rhône à Lyon. Var : Roquebrune. Vaucluse : Avignon, Carpentras.
Danemark : Sjoelland [V-1].
2. Arnouldia vesperalis (Bourguignat, 1880). Haute-Garonne : Toulouse
[V-1].
Sous-Famille Zonitinæ,
Genre Zonîtes Denys de Montfort, 1810.
[Aegopis Fitzinger, 1833; Tragomma Held, 1837; Verticillus Moquin-
Tandon, 1848].
Zonites algirus (Linné, 1758).,
Zonites algirus (Linné, 1758). Alpes-Maritimes : Villefranche, Basses-
Alpes ; Castellane. Bouches-du-Rhône : Arles. Gard : La Foux,
Nîmes, Remoulins. Gers : Lectoure. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Cette, Montpellier. Var i. Sanary, La Seyne, Toulon. Vau-
cluse : Bollène, Avignon. [V-1].
Genre Oxychilus Fitzinger 1833.
[Ilyalinia Agassiz, 1837 (pars) ; Polita Held (pars), 1837 ; Lucilla Lowe,
343 —
1855 ; Aplostoma Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Helicella Kennard et
Woodward, 1921 (non de Férussac, 1821).
Oxychilus alliarius (Miller, 1822).
1. — Hyalinia nlliaria Miller, 1822. Ain ; Artemmare ; Savoie : Aix-les-
Bains [V-1].
2. Hyalinia amblyopa Bourguignat, 1894. Seine-Inferieure : Rouen
[V-1].
3. — Hyalinia apotheciù, Bourguignat, 1894. Ardèche ; Privas. Finis-
tère : Brest [V-1].
4. — Hyalinia maceana (Bourguignat, 1870). Basses-Pyrénées ; Eaux-
Bonnes. Hautes-Pyrénées : Lourdes. Manche : Mont-Saint-Michel.
Moselle : Metz. Var : Carcès, Saint-Raphaël [V-1].
Oxychilus glabrus (Studer, 1821).
Hyalinia glabra Studer, 1821. Ain : Blanay, Le Colombier, Parves.
Ardèche : La Mas.tre, Privas. Aveyron : Estaing. Hautes-Alpes :
Mont-Viso. Savoie ; Aix-les-Bains [V-1].
Oxychilus cellarius (Mûller, 1774).
1. — Hyalinia cellaria (Müller, 1774). Ain : Artemmare, Belley. Allier ;
Moulins. Aude : Lancats, Quillan. Aveyron : Estaing. Charente-Mari-
time : La Rochelle, Haute-Garonne : Toulouse. Loire : Rive de Gier,
Saint-Chamond. Lozère : Florac. Maine-et-Loire : Angers. Meurthe-
et-Moselle : Lunéville. Nièvre : Giverdy, Saint-Saulge. Rhône :
Collonges, Lyon-Fourvière, Lyon-Saint-Clair, Le Moulin à Vent près
Lyon, Sainte-Foy près Lyon. Savoie : Aix-les-Bains. Seine ; Environs
de Paris. Seine-Inférieure : Elbeuf. Var ; Le Luc, Rians. Vaucluse :
Avignon, Bollène, Valréas. Danemark [V-1].
2. Hyalinia chersa (Bourguignat, 1878). Ain : Hauteville. Alpes-Mari-
times : Ile Sainte-Marguerite. Aveyron : Estaing. Bouches-du-Rhône :
Aix-en-Provence, Château dTf. Charente : Angoulême. Côte-d’Or :
Buncey. Moselle : Bionville. Meurthe-et-Moselle ; Lunéville.
Rhône : Lyon-Fourvière, Pierre-Bénite près Lyon. Seine-et-Marne :
Lagny. Vaucluse [V-1].
Oxychilus Villae (de Mortillet, 1853).
Hyalinia eugyra Locard, 1894^ Alpes-Maritimes : Cannes. Vaucluse :
Avignon [V-1].
Oxychilus lucldus (Draparnaud, 1801).
1. — Hyalinia lucida (Draparnaud, 1801). Ain : Belley, Nantua. Alpes-
MARiTiMES : Ile Sainte-Marguerite, Calvados : Vire, Charente : Angou-
lême, Saint-Cybard. Charente-Maritime : La Rochelle. Côte-d’Or :
Châtillon-sur-Seine. Haute-Garonne : Cierp. Isère : Crémieu. Jura :
Mont-Ferit. Loire-Inférieure : Nantes. Lot-et-Garonne : Port-
Sainte-Marie. Manche : Mont-Saint-Michel. Maine-et-Loire : Angers.
Moselle : Courcelles. Rhône : Le Moulin à Vent près Lyon. Seine :
Paris-La Bastille, Paris, 43, rue de Lille. Seine-Inférieure : Rouên.
Seine-et-Oise : Bois de Meudon, Versailles [V-1].
— 344 —
2. — Hyalinia barbozana Castro 1894. Hérault : Montpellier. Isère :
Crémieu. Loire-Inférieure ; Nantes. Rhône : Le Moulin à Vent près
Lyon, Saint-Genis-Laval. Seine : Paris-Passy. Seine-Inférieure :
Rouen [V-1].
3. — Hyalinia blondiana (Bourguignat, 1870). Alpes-Maritimes : Men-
ton, Ile Sainte-Honoral. Hérault: Béziers. Vàr : Draguignan [V-1),
4. — Hyalinia farinesiana (Bourguignat, 1870). Basses-Alpes : Digne,
Finistère ; Brest. Loire : Saint- Pierre-de-Bœuf. Pyrénées-Orien-
tales : Collioures. Seine-et-Marne : Lagny. Var : Le Luc [V-1].
5. — Hyalinia fodereana Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes.
Loiré-Inférieure : Chateaubriant. Savoie : Aix-les-Bains. Var :
Fréjus [V-1].
6. — Hyalinia gyrocurta (Bourguignat, 1880). Charente : Angoulême-
Loire-Inférieure : Chateaubriant. Nantes. Seine-Inférieure :
Elbeûf, Rouen [V-1].
7. — Hyalinia intermedia Locard, nov. sp. in coll. Côte-d’Or : Buncey
[V-1].
8. — Hyalinia intermissa Locard, 1890. Aude : Carcassonne, Ile Sainte-
Lucie. Charente-Maritime : La Rochelle. Côte-d’Or : Recey-sur-
Ource. Finistère : Brest. Isère : Crémieu. Loire-Inférieure : Nantes,
Maine-et-Loire : Angers. Meurthe-et-Moselle : Boucq. Moselle :
Bionville. Nièvre : Saint-Saulge. Rhône : Collonges, Couzon, Lyon-
Fourvière, Rochetaillée, Saint-Fons, Villeurbanne. Seine-Inférieure :
Rouen. Seine-et-Oise : Meudon. Seine-et-Marne : Lagny. Var :
Draguignan. Vaucluse: Avignon [V-2].
9. — Hyalinia magonensis Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Men-
ton. Charente : Angoulême. Rhône : Lyon-Fourvière. Var : Gonfaron,
Hyères. Sanary. Vaucluse : Avignon. Vendée : Saint-Jean-de-Monts
[V-1].
10. Hyalinia staechadicha (Bourguignat, 1877). Alpes-Maritimes : Can-
nes. Ariège : Saint-Girons. Loire-Inférieure : Nantes : Pyrénées-
Orientales : Thuir. Rhône : Le Moulin à Vent près Lyon. Vaucluse :
Avignon [V-2].
11. Hyalinia subfarinesiana Bourguigant, 1894. Ain : Belley. Aude :
Narbonne. Charente : Puymoyen. Finistère : Brest. Gard : Alais.
Moselle : Bionville. Rhône : Le Moulin à Vent, Saint-Genis-Laval.
Var : Saint- Raphaël. Vaucluse : Bollène [V-2].
12. Hyalinia subglabra (Bourguignat, 1860). Aude : Carcassonne. Côte-
d’Or : Châtillon-sur-Seine. Rhône : Sainte-Foy près Lyon. Var : Fré-
jus [V-2].
Oxychilus lucidus Draparnaud
var. septentrionalls Bourguignat, 1870,
1. — Hyalinia septentrionalis Locard, 1894, Ain : Belley. Loire-Infé-
rieure : Châteaubriant, Nantes. Manche : Mont - Saint - Michel.
Moselle : Bionville, Metz, Rhône : Lyon-Fourvière, Oullins, Saint-
Genis-Laval. Seine : Paris-La Bastille. Seine-et-Oise : Versailles [V-2].
2. * — Hyalinia disculina Locard, 1893. Ain : Belley. Aube : Troyes.
Aude : Quillan. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine. Finistère : Brest.
— 345 —
Rhône ; Saint-Fons. Seine : Arcueil. Var : Carcês. Vaucluse : Avignon.
Vosges : Plombières [V-2].
3. — Hyalinia piclonica (Bourguignat, 1870). Charente : Angoulême.
Seine-Inférieure : Elbeuf [V-2].
4. — Hyalinia raterana (Servain, 1880). Loire-Inférieure ; Château-
briant. Vaucluse : Avignon, Bollène. Vienne : Le Clain près Poitiers
[V-2].
5. — Hyalinia recta Locard, 1894. Basses-Alpes : Digne. Isère : Alle-
vard. Loire-Inférieure : Nantes. Maine-et-Loire : Angers. Saône-
et-Loire : Mâcon. Vaucluse : Avignon [V-2].
6. — Hyalinia Terveri Locard, 1893. Rhône : Le Moulin à Vent.
Moselle : Bionville. Seine : Vanves [V-2].
Oxychllus Lucidus Draparnaud
var. navarricus Bourguignat, 1870.
1. — Hyalinia navarrica (Bourguignat, 1870). Basses-Pyrénées ;
Bayonne. Hautes-Pyrénées ; Lourdes. Isère ; Pont-en-Royans.
Maine-et-Loire : Angers. Moselle : Courcelles, Metz. Puy-de-Dôme :
Ariane. Rhône : Rochetaillée. Seine-Infériere : Rouen. Seine-et-
Oise : Bois de Meudon. Vaucluse ; Avignon [V-2].
2. — Hyalinia colliourensis Bourguignat, 1894. Drôme : ^Hauterives.
Hautes-Pyrénées : Cauterets. Jura. Manche : Mont-Saint-Michel.
Moselle : Bionville. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains. Vau-
cluse : Avignon [V-2].
3. — - Hyalinia neglecta Fagot, 1886. Haute-Garonne : Villefranche-
Lauraguais. Moselle ; Bionville. Seine-Inférieure : Elbeuf [V-2],
4. — Hyalinia ollioulensis Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Saint-
Honoral. Bouches-du-Rhône : Les Aygalades. Rhône : Lyon. Var :
Draguignan, Ollioules. Vaucluse : Avignon [V.-2).
5. — Hyalinia sabaudina Bourguignat, 1894. Ain. Meurthe-et-Mo-
selle : Lunéville. Moselle : Courcelles. Nièvre : Saint-Saulge. Suisse :
Fribourg [V.2].
Oxychllus Blaunerl (Shuttleworth, 1843).
1. Hyalinia Blauneri Locard, 1882. Ain : Blanay. Côte-d’Or ; Châtillon-
sur-Seine [V-2].
2. — Hyalinia Kraliki Locard, 1882. Bouches-du-Rhône : Notre-Dame
de la Garde. Charente-Maritime : La Rochelle. Côte-d’Or : Châtillon-
sur-Seine. Jura. Marne : Châlons-sur-Marne. Rhône : Le Moulin à
Vent [V-2].
Oxychllus tropldophorus (Mabille, 1869).
1. — Hyalinia tropidophora Paulucci, 1882. Corse : Toga près Bastia
[V-2].
2. — Hyalinia Lathyri (Mabille, 1869). Alpes-Maritimes : Saint-Vallier
près Nice. Hérault : Montpellier. Var : Carcès [V-2].
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
20
346 —
Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium
(Moll. Lamellibr.)
Par Ed. Lamy.
(suite et fin
C. LiNEATUM Gmelin.
Lamarck a attribué le nom de C. lineatum Gmelin à une forme soi-
disant Américaine, faisant partie du Cabinet de Defrance, à qui
elle avait été donnée pas L.-G.-M. Richard lors de son retour de la
Guyane.
D’après la description faite par Lamarck, son C. lineatum est une
coquille cordiforme, carénée et tronquée obliquement en arrière,
ornée de stries concentriques ondulées, et radiée de blanc et de
fauve, ces rayons correspondant à des côtes nettement apparentes
vers le bord interne des valves.
Sous ce nom de C. lineatum Lk. Sowérby (1841, Conch. Illustr.,
sp. 78, fig. 43) ^ a représenté, comme originaire d’Amérique, une
coquille que Reeve (1844, Conch. Icon., pl. V, fig. 26 a-b) a reconnu
identique au C. trigonoides Parlas (1771, Reise verschied. Prov,
Russ. Reich’s, vol. I, App., p. 26).
Cette dernière espèce, qui vit sur tout le pourtour de la Cas-
pienne, s’écarte des Cardium par sa coquille triangulaire, avec
côté antérieur plus long que le postérieur qui est tronqué et caréné,
ainsi que par la réduction des dents latérales devenues rudimen-
taires dans la valve droite et totalement disparues dans la gauche.
Elle a été prise par Eichwald (1838, Bull. Soc. Natur. Moscou^
XI, p. 166) pour type d’un genre Didacna bien distinct, dont la
charnière présente, dans chaque valve, deux dents cardinales rap-
prochées qui comprennent entre elles une profonde fossette.
Reeve nous apprend que le spécimen correspondant à la figure
26 h ,et appartenant à Miss Saul, provenait lui aussi des collec-
tions conchyliologiques de Richard et qu’il avait été, avec la
majeure partie de celles-ci, possédé d’abord par le Goodall,
puis par le Rev. Stainforth.
Il semble donc bien que l’interprétation donnée par Sowerby
et par Reeve au C. lineatum Lk. est justifiée.
1. Cf. Ed. Lamy, Bull. Mus., 2® s., XIII [1941], p. 458 et 561 ; XIV [1942], p. 63,
126 et 228.
2. Cette figure a été reproduite par Hanley (1843-56, Cat. Rec. Biv. Sh., pp. 143 et
364, pl. 16, fi^g. 53).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
— 347 —
Quant à l’identification faite par Lamarck avec le C. lineatum
Gmel., elle reste sujette à caution, Gmelin (1791, Syst. Nat., éd.
XIII, p. 3246) a, en effet, établi son espèce sur une figure de Kæm-
MERER (1786, Conch. Cah. Rudolstadt, p. 210, pl. XII, fig. 4) : or
« die glatte, liniirte Herzmuschel » de cet auteur est une coquille
(d’habitat inconnu) lisse en dehors comme en dedans, caractérisée
•par l’existence, sur la face externe, de lignes concentriques couleur
d’or, un peu distantes les unes des autres et manquant de fermeté
comme si elles avaient été tracées à main levée. Il paraît difficile
d’admettre que cette forme, chez laquelle il n’est fait aucune
mention d’une ornementation radiale, soit assimilable à un
Didacna,
Effectivement Dillwyn (1817, Descr. Cat. Rec. Sh., I, p, 123)
a interprété tout autrement le C. lineatum Gmel. et d’une façon
qui semble plus plausible : il en a fait synonyme le C. lævigatum
Chemnîtz [non L.] (1782, Conch. Cah., VI, p. 191, pl. 18, fig. 185-
186), nommé C. hiradiatum par Bruguière (1789, Enc. Méth.,
Vers, I, p. 231), espèce de l’Océan Indo-Pacifique (Mer Rouge,
Ceylan, Nicobar, Philippines, Moluques)
Dillwyn a, de plus, assimilé à ce C. hiradiatum Brug. le
C. maculosum Wood
Or il ne faut pas confondre quatre espèces :
1® Le^ véritable C. maculosum Wood (1815, Gener. Conchol.,
p. 218, pl. 52, fig. 3) est une espèce de la côte Pacifique Américaine,
depuis le golfe de Panama jusqu’à Guayaquil (1909, Dall, Shells
Peru, Proc. U. S. Nat. Mus., XXXVII, p. 264), à laquelle est iden-
tique le C. multistriatum Sowerby (1833, P. Z. S. L., p. 85 ; 1841,
Conch. Ulustr., sp. 47, fig. 59), de Santa Elena (Colombie occiden-
tale).
2° Le C. maculosum Sowerby [non Wood] (1841, Conch. Ulustr.,
sp. 48, fig. 63) est une espèce de la Mer Rouge, de Ceylan, des Phi-
lippines et du Japon (1909, Lynge, Danish Exp. Siam, Mém.
Acad. R. Sc. et Lettr. Danemark, 7® s., V, p. 257), qui a été nommée
C. arenicola par Reeve (1845, Conch. Icon., pl. XVI,.. fig. 78)®.
3° Le C. maculosum Sowerby (1833, P. Z. S. L., p. 85) est une
espèce de la côte Pacifique Américaine (îles Très Marias, à l’entrée
1. Cette même espèce a été figurée également sous le nom de C. lineatum dans
WoDARCH (1831, Introd. Study Conchol., 4® éd., p. 20, pl. VI, fig. 8).
Il existe un autre C. lineatum Kbebs [non Gmel.] (1864, West Indies Cat. Sh.,
p. 115), qui est une forme des Antilles identique au C. serratum L. (1900, Dall, Tert.
Fauna Florida, p. 1110).
2. Dillwyn cite encore pour autre synonyme le C. illitum Solander mss.
3. Môrch (1870, Malak. Blâtt., XVII, p. 120) indique avec doute comme syno-
nyme de ce C. maculosum Sow. [non Wn.] le C. simplex Spengler (1796, Skrâ't.
Naturh. Selsk., V, p. 31).
— 348 —
du golfe de Californie), dont le nom a été changé en maculatum
par SowERBY lui-même (1841, Conch. lllustr., sp. 56, fig. 18), et
qui a été appelée C. pristipleura par Dall (1901, Proc. U. S. Nat.
Mus., XXIII, p. 389) 1. ,
4° Le C. maculatum Gmelin (1791, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3255)
est le C. magnum Born [non L.] (1780, Test. Mus. Cæs. Vindoh.,
p. 46, pl. III, fig. 5), de la mer des Antilles (baie de Campêche).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
i. J.-R. Le b. Tomlin (1928, Journ. of Conch., XVIII, p. 194) a proposé pour
cette espèce le nom de C. Hornelli, qu’il a reconnu lui-même ultérieurement (1931,
ibid., XIX, p. 130) tomber en synonymie de pristipleura.
\
Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres
DU Muséum.
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
109. — Aîoe Boiteaui Guillaum. sp. nov.
Fere acaulis, foliis 9i erecto patulis, apice recurvis, usque ad 15 cm.
longis, 1 cm. latis, vix 2 mm. crassis, marginibus fere parallelis, apicem
i>ersus fere haud attenuatis, olwaceis, ad apicem et margines roseo tinciis,
aculeis minimis, deltoideis, pallide rubescentibus. Scapo folia vix superante,
9 cm. longo, basi compressa, bracteis sterilibus 3, inferiore 1,5 cm., media
vix 1 cm., superiore 0,5 cm. longa, membranaceis, e basi anguste trian-
gulari longe cuspidatis, 2-4 brunneo nervatis, floribus 5, apice congestis,
bracteis pedicello 2-3-plo brevioribus, membranaceis, triangularibus, apice
acuminatis, 1 brunneo nervatis, pedicello circaS mm. longo, erecto, floribus
nutantibus, 2,5 cm. longis, perianthii lobis intense- rubris apice pallidiore
et late viridi nervatis, recto, cylindrico, segmentis basi tantum connatis,
staminibus perianthio aequilongis, filamentis basin versus leviter dilatatis
sed basi angustatis, antheris castaneis, ovario cylindrico, luteo, vertice
truncato.
Madagascar : Fort-Daupliin [Boiteau, f. 227, 1939). Floraison en
juin.
L’aspect général rappelle celui de VA. Bakeri Scott-Elliott, mais
la fleur n’est pas arquée, les divisions du périanthe ne sont soudées
qu’à la base et les étamines ne sont pas exsertes.
Pour ces raisons, appartient au 2® groupe de Perrier de la Bâthie
[Fl. Madagascar, Liliacées) ; voisin de A. parallelifolia mais inflo-
rescence bien plus courte, presque corymbiforme, bractées ni charnues
ni foliacées, les stériles moins nombreuses, pédicelles bien plus courts
et de VA. isaloensis mais feuilles non manifestement atténuées du
1 /3 inférieur au sommet et grappe moins allongée.
L’échantillon récolté aussi dans la région de Fort-Dauphin, entre
Ampahiso et Mahamavo, sur les pentes des montagnes entre l’Ando-
haleha et l’Elakelaka, vers 800 m. d’altitude [Humbert, 13-7-1938),
n’en diffère que par la tige atteignant 35 cm. de longueur sur une
épaisseur de 1 cm. au plus, les fleurs moins rapprochées vers l’extré-
mité de la hampe et les bractées stériles semblables aux fertiles
au lieu d’être longuement cuspidées. Humbert a noté que les fleurs,
observées en janvier-février, étaient rouges à l’extrémité verdâtre.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
— 350 --
110. — Aloe percrassa Tod. [de Noter f. 295, 1923).
Cette plante paraît intermédiaire entre la var. typica Berger et la
var. saganeitensis Berger mais plus voisine de la première ; en effet
les bractées fertiles sont longues de 1,5 cm. et dépassent à peine la
moitié du pédicelle et le périgone atteint 3,5 cm. de longueur.
Cela rapproche cet exemplaire de l’échantillon d’herbier récolté
en Abyssinie, à Debr-Eski, par Schweinfurth (n® 1528), qui a cepen-
dant les bractées plus courtes et égalant sensiblement la moitié du
pédicelle qui ne dépasse 2 cm. de longueur.
Les fleirs sont orangées et non roses ainsi qu’il est figuré dans le
Botanical Magazine, t. 7824, en outre le style, plus court que les
étamines, est inclus.
111. — Achimenes hybride.
Cette plante appartient certainement au même groupe que les
A. coccinea Pers. (= A. pulçhella Hitch.) et rosea Lindl. La tige est
rouge, courtement pubescente, les feuilles généralement verticellées
par 3, parfois seulement opposées, lancéolées (jusqu’à 6 cm. X 2 cm.),
atténuées à la base en pétiole, très aigües âu sommet, dentées en
scie sur les bords, vertes en dessus, rouges en dessous, à 4 paires de
nervures, parsemées en dessus de quelques poils scabres, en dessous
de poils couchés plus abondants sur les nervures, les fleurs isolées,
portées par des pédoncules longs de 2 cm., velus comme la tige de
même couleur sauf la partie supérieure qui passe au vert, les sépales
linéaires-lancéolés (1 cm. X 0, 2-0,3 cm.), ciliés sur les bords, verts en
dedans, un peu teintés de rose en dehors, le tube de la corolle droit,
long de 3 cm., cylindrique, à peine dilaté à la base, totalement glabre,
les lobes presque égaux, longs de 1, 3-1,5 cm., rose vif à gorge marquée
de jaune au niveau du lobe antérieur avec quelques petits points
rouge foncé.
Donné par la Ville de Paris en 1941.
Un des parents est à peu près s[jt.rement VA. rosea, l’autre peut-
être une plante appelée « A. ilicifolia Lehm. » dans l’Herbier du
Muséum de Paris et représentée uniquement par des échantillons
provenant des serres du Muséum en 1848 et 1850, sans indication
d’origine, caractérisés par des feuilles étroites, fortement serretées
et des fleurs glabres.
A 12. L*AIocasia Cadîerî Hort. Chantrier, a été signalé par la
Revue horticole (1938, p. 59,; 1939, p. 326 ; 1940, p. 30) avec la courte
description suivante : « plante de grande vigueur, port dressé et
étalé, limbe vert olive, nervures jaunâtre mat ».
La plante est originaire des hauts plateaux de l’Annam où elle
a été découverte par le R. P. Cadière. Néanmoins Gagnepain n’en
fait pas mention dans la Flore d’ Indochine, VI, fasc. 9 récemment
paru (avril 1942).
La fleur est inconnue de sorte qu’il n’est pas possible de savoir si
c’est réellement un Alocasia puisque ce genre ne diffère de Colocasia
que par son placenta basilaire au lieu d’être pariétal, les ovules
hémianatropes à funicule court au lieu d’être hémiorthotropes et à
funicule long.
Sur une plante vivante donnée par M. J. Chantrier (f. 216, 1937)
on peut préciser la description des organes végétatifs :
Tige épigée, atteignant 15 cm. de longueur et 4 cm. de diamètre,
entre-nœuds rapprochés. Feuilles ovales lancéolées (33 cm. X 18 cm.,
cordées à la base, cuspidées au sommet, en dessus brillantes, vert
olive avec d’étroites bandes argentées le long des nervures jaunâtres
mat, en dessous vert clair, lobes basilaires longs de 9 cm., arrondis,
soudés sur 1 cm. environ, divergents, distants de 8 cm. à la base,
sinus en triangle aigu, nervures secondaires costales 5 de chaque côté
presque perpendiculaires à la côte, les basilaires (c’est-à-dire celles
de lobes) divergeant à angle aigu, pétiole oblique, droit, long de
16 cm., vert pâle jaunâtre, cylindrique, vaginé jusqu’au 1/3.
— 352
Contributions a la Flore de la Nouvelle-Calédonie
Lxxix. Plantes de collecteurs divers.
{suite)
Par A. Guillaumin.
Strashurgeria robusta Guillaum. — Mou [Vieillard 2369).
Trihulus cistoides L. — S*-Vincent, Gatope [Vieillard 271), îlot
O. de Tanlé [Deplanche 156).
Boronella Pancheri Baill. — Balade [Vieillard 274).
Dutaillyea Poissonii Guillaum. — ■ Nouméa [Vieillard 2454).
Olax hypoleuca Baill. — Wagap [Vieillard 3129).
Ilex Sebertii Panch. et Seb. — Sans localité [Vieillard 39), Nouméa
[Vieillard 2494), Yaté [Vieillard 870), Ounia [Vieillard 1705), «
M* Mou [Deplanche ? 12), Canala [Vieillard 860, 2493), Wagap
[Vieillard 2492),NBalade [Vieillard 1334, 1861).
Phelline Billardieri Panch. — Balade [Vieillard 351 = 350 = 348 =
289, 348, 39 = 349).
Phelline comosa Labill. — Wagap [Vieillard 346), Wagap, Balade
[Vieillard 2240).
P. confertifolia Baill. — Gatope [Vieillard 2472).
Dysosylum albicans Vieillard ex DG. — • Sans localité [Deplanche
292 in Vieillard 2426), 19 in Mus. neocal.), Balade [Vieillard^ 261).
P. Balansaeanum G. DG. var. pedunculata G. DG. — Sans localité
[Pancher 227, 228), Wagap [Vieillard 2423, 2428, pro parte).
Balade [Vieillard 1707).
D. bijugum Seem. — • Nouméa [Vieillard 45), M* Dore [Vieillard
263), Wagap [Vieillard 2435), Gatope [Vieillard 263, 2436),
« Matchipoa » à Lifou.
D. chrysophyllinum Vieill. ex DG. — Gatope [Vieillard 2427).
D. gatopense G. DG. = D. macranthum G. DG. — Gatope [Vieillard
2439).
D’après les descriptions, il y aurait une différence de longueur
des pétiolules entre les 2 espèces, mais les types sont absolument
comparables.
D. glomeratum G. DG. — Sans localité [Pancher 226), Nouméa
[Vieillard 2424), Wagap [Vieillard 2428 pro parte).
D. minutiflorum G. DG. — Sans localité [Pancher 612),
D. nitidum G. DG. var. angustifoliolum G. DG. • — Sans localité
(Deplanche 291 pro parte), Gatope [Vieillard 2425 pro parle).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
— 353 —
— var. lanceolatum G. DG. — Sans localité [Deplanche 291 pro
parte).
— var, ohtusifolium G. DG. • — Sans localité {Deplanche 291 pro
parte) ; Poume Deplanche 69), Gatope {Vieillard 2425 pro parte),
Pouébo {Deplanche 290 bis), Gap Tonnerre {Vieillard 197).
D. Pancheri G. DG. — ■ Témala près Gatope {Vieillard 2434), Gatope
{Vieillard).
D. roseum G. DG. — Ganala, La Conception {Pancher).
D. unijugum G. DG. — Yaté {Vieillard 266).
D. Vieillardii G. DG. — Wagap {Vieillard 863).
Aglaia elæeagnoides Benth. — • Ganala {Vieillard 3).
Carapa moluccencis Bl. — Sans localité {Deplanche 294), Nouméa
{Vieillard 264), Port boisé {Deplanche 45), Gatope, Wagap, Ganala
{Vieillard 2437), île Pam {Deplanche A).
Amoora Balansæana G. DG. • — Sans localité {Vieillard 336), Wagap
{Vieillard 2429).
Pleurostylia Wightii W. et Arn, var. neo-caledonica Loes. — M* Mou
{Deplanche 21 in Vieillard 337).
Maytenus Fournieri Loes. — Sans localité {Vieillard 7, 57, Pancher
124), Païta {Vieillard 274 = 316), Wagap {Vieillard 316, 2477),
Balade {Vieillard 316 = 274, 338), Gomonen {Vieillard 2475),
Tanlé, Poume {Deplanche 73).
M. Pancheriana Guillaum. nom. nov. = Gymnosporia Pancheriana
Loes, ■ — Sans localité {Deplanche 305).
M, Sebertiana Loes. — • Poume {Deplanche 305), Gomonen {Vieillard
2475 pro parte).
Peripterygia marginata Loes. ■ — M* Dore {Vieillard 223) M8“es
d’Ounoua, Ganala, M* Dore {Vieillard 233), Tupiti {Deplanche).
Elæodendron curtipendulum Endl. — Sans localité {Vieillard 2479).
Ventilago buxoides Baill. • — • Tanlé, baie du Sud {Vieillard 2487), île
Tanlé {Deplanche 272 in Mus. neoacal. 30).
V. pseudo-calyculata Guillaum. — Lifou {Vieillard 2392).
Berchemia Fournieri Panch. et Seb. — Nouméa {Vieillard 28),
Ganala {Vieillard 292), Balade {Vieillard 322).
Colubrina asiatica L. — Balade {Vieillard 274 = 316, 342 = 321).
Emmenospermum Pancherianum Baill. — Sans localité {Pancher
121, 213), Nouméa {Pancher).
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Nouméa (Deplanche 12),
Ganala {Vieillard 291 = 312); Ganala, Wagap {Vieillard M'î),
Balade {Vieillard 312), Poume {Vieillard 2489, Deplanche 54),
A. xerocarpa Baill. — Wagap {Vieillard 2477).
Gouania Le Batii Schltr. ■ — Wagap (Vieillard 283), Témala près
Gatope {Vieillard 2485). Ge dernier échantillon est intermédiairè
entre le type à feuilles et rameaux glabres ou presque et l’échan-
tillon à feuilles et rameaux très veloutés : Gatope {Vieillard 2484).
— 354 —
Cayratia carnosa Gagnep. — Canala Vieillard 270), Vincent,
Balade, Lifou (Vieillard 210).
C. japonica Gagnep. — Lifou (Deplanche 46), « Wahana ».
Allophyllus tahitensis Radlk. — • En donnant ce nom dans l’herbier
de Paris à l’échantillon : Balade (Vieillard 302), Radlkofer se
demandait s’il n’y avait pas erreur ou transposition d’étiquette.
Il existe à Paris et à Caen 3 échantillons de la même provenance
de sorte qu’un interchangement d’étiquettes serait peu probable ;
toutefois dans l’herbier de Caen, dans la même chemise, non
fixés, se trouvent un rameau florifère à pubescence pulvérulente
et inflorescence simple qui paraît bien se rapporter à A. ternatus
et un rameau fructifère à inflorescence glabre en panicule qui se
. rapporte à A. tahitensis de sorte que le doute subsiste quant à
la présence de cette dernière espèce en Nouvelle-Calédonie.
A. ternatus Radlk. — Sans localité (Vieillard 0),
A. timorensis Bl. — Nouvelle-Calédonie (Vieillard 2469).
Alectryon carinatus Radlk. — Pouangué (Deplanche 17 in Mus.
neocal.), S*-Vincent (Vieillard 222).
Guioa fusca Radlk. ? — Sans localité (Pancher 142 pro parte).
G. glauca Radlk. — Pic de Pouébo (Vieillard 2467).
G. microsepala Radlk. — Wagap (Vieillard 213, 2396).
G. villosa Radlk. form. dmyclados Radlk. — • Prony (Le Rat 176).
Cupaniopsis apiocarpa Radlk. ? — Gatope (Vieillard 2383).
C. azantha Radlk. — Balade (Vieillard 356).
C. fruticosa, Radlk. — ■ Pouanlotch près Gatope (Vieillard 2403).
C. ganophloea Radlk. • — • Nouméa (Vieillard 39), Gatope (Vieillard
2401).
C. glomeriflora Radlk. — « Scit » à Lifou.
C. macrocarpa Radlk. ? — Gatope (Vieillard 2389).
■C. petiolulata Radlk. — Gatope (Vieillard 2091).
Storthocalyx chryseus Radlk. — Baie de Tupiti (Deplanche in Vieillard
244 ?).
S. leioneurus Radlk. — Sans localité (Vieillard 2386).
Elattostachys apetala Radlk. — Sans localité (Deplanche 282, Vieil-
lard 2404). Lifou (Deplanche b, c).
Arytera collina Radlk. — Sans localité (Deplanche ? 18 in Mus,
neocal.).
A. lepidota Radlk. — Rivière du Pont cassé (Le Rat 110).
Gongrodiscus sufferrugineus Radlk. - — Balade (Vieillard 357).
Cossignia trifoliata Radlk. — Sans localité (Pancher), Gatope (Vieil-
lard 2382).
Loxodiscus coriaceus Hook. f. — Ile des Pins (Vieillard 281).
Dodonæa viscosa Labill. — Balade (Labillardière), Gatope (Vieil-
lard 2413), île des Pins (Vieillard 50).
L’échantillon n® 25 récolté en août 1858 ne l’a pas été par
— 355 —
Cuining ainsi que le dit Radlkofer {Pflanzenreich IV /165, p. 1369)
mais par Mac Gillivray ; Cuming n’a jamais d’ailleurs herborisé
en N^i®-Calédonie, que je sache.
Herpullia austro-caledonica Baill. — Wagap {Vieillard 2400), Lifou
{Vieillard 2406, Deplanche a).
Euroschinus Vieillardii Engl. — N^^®-Calédonie {Vieillard 2399).
Santalôides Vieillardii Schellenb. — M* Dore {Vieillard 387).
Crotalaria quinquefolia L. — Balade {Vieillard 359).
Lotus australis Andr. — Ile des Pins {Vieillard 47).
Tephrosia Le Ratiana Harms — de Tiouaka {Vieillard 362).
Sesbania ægyptiaca Pers. — • Nouméa {Vieillard 363).
Ormocarpum cochinchinense Meer. — Wagap {Vieillard 398).
Desmodium^ycnostachyum Benth. — Balade {Vieillard 376).
D. umhellatum DG. — Nouméa {Vieillard 36).
D. varians Endl. ■ — Balade {Vieillard 366).
Arihroclianthus caudatus Schindl. ? — N^^®-Calédonie {Deplanche
208).
A. Le-Ratii, Schindl. — Balade {Vieillard 369).
Glycine tabacina Benth. — Balade {Vieillard 375).
Erythrine indica Lam. — Balade {Vieillard 380).
Strongylodon lucidus Seem. — Port boisié ou baie de Noua
{Deplanche 29).
Mucuna gigantea DC. — Poila {Vieillard 383).
Pueraria Thunbergiana Benth. — Balade {Vieillard 378) « Yaté ».
Phaseolus obooatus Grah. — N^i®-Calédonie {Deplanche 28) « Kobu ».
Leucæna insularum Dânik. — Lifou {Deplanche).
Albizzia Guillainii Guillaum. • — Nouméa {Vieillard 80).
A. lentiscifolia Benth. — N^^®-Calédonie {Deplanche 31).
Licania gerontogæa Schltr. — Gatope {Vieillard x).
Alstonia Balansæ Guillaum. — Wagap, Tiouaka {Vieillard 2244).
Graptophyllum pictum Grifî. — (M“® Leenhardt sans n® et 62)
« Khamo ».
Antigonum leptopus Endl. — Nouméa {Le Rat 481).
Celtis hypoleuca Planch. — Wagap {Vieillard 3130).
Hedycaria tapeinospermæfolia Guillaum. — Wagap {Vieillard 3134).
Amyema scandens Danser. — M* Dzumac {Le Rat, 2544).
Amyloiheca pyramidata Danser. — M* Dzumac {Le Rat 2661) sur
Cupanopsis ! distyophora ? ou fruticosa
Smilax ligustrifolia A. DC. — Nii®-Calédonie {Pancher 90).
S. plurifurcata A. DC. ? — Prony {Le Rat, 134).
Diffère du type par ses feuilles glauques en dessous.
* Styphandra glauca R. Br. — Ni^®-Calédonie {Montrouzier).
L’indigénat de cette plante qui n’a été trouvée qu’une seule
fois me paraît des plus douteux.
Dianella rei>oluta R. Br. — Route d’Houaïlouà Koua {Le Rat 2224).
Potamogeton fluitans Roth ? — Col d’Amieu (Le Rat 78), La Foa
{Crihs) 270)1.
* Aponogeton sp. — Anse Vata (Le Rat 766) 1.
Aucun représentant de la famille des Aponogétonacées n’avait
encore été signalé en N^^®-Galédonie, il semble toutefois que c’est
au genre Aponogeton que doit être rapporté cet échantillon mal-
heureusement sans fleur ni fruit.
1. Déterminé par M“® A. Camus.
Fagacées asiatiques nouvelles.
Par Aimée Camus.
1. — Lithocarpus (ç'eZ Pasania) Chevalîerî A. Camus, n. sp. — Q.
fenestrata var. honbaensis A. Chevalier in herb. Muséum nat. Hist.
nat. Paris.
Arbor. Ramuli juniores crassi, glabri. Gemmæ ohtusæ, glabræ. Folia
lanceolata, apice acuminata, cuspidata, hasi atienuata, 6-10 cm. longa, 2-3 cm,
lata, coriacea, supra nitida, glabra, subtus pallidiora, albida, lepidota, mar-
gine integra, nervis secundariis utrinque 10-11, ante marginen desinentibus ;
petiolus 10-12 mm. longus. Styli rigidi, erecti, elongati. Spica fructifera 4-6
cm. longa, laxa, oligocarpa. Cupulæ sessiles, connatæ, subglobosæ, 2-2,5 cm.
diam., apice clausæ, totam glandem involventes. Glandes inclusse, turbinatæ,
depressæ, mucronatæ, glabræ, nitidæ, 1,7 cm. altæ, 2 cm. diam.; cicatrix
concava mm. diam.
Annam ; prov. de Nha-trang, massif de Hon-ba, ait. 1.500 m.
sommet (A. Chevalier, n® 38686 ; herbier Muséum nat. d’Histoire
nat. de Paris).
Cette espèce se rapproche un peu du L. trachycarpa A. Camus, mais
ses épis fructifères sont très courts, ne portant que peu de fruits, ses
cupules sont plus grosses, à écailles plus grandes, les inférieures assez
espacées, les supérieures plus étroites, dressées, longues de 2-3 mm. ;
le fruit est complètement enveloppé par la cupule, il est assez atténué
à la partie supérieure, puis contracté et surmonté par le périanthe et
les 3 longs styles dressés.
2. — Lithocarpus {vel Pasania) campylolepis A. Camus, n. sp.
Arbor 20 m. alta, ramis junioribus dense fulvo-tomentosis cito glabratis.
Gemmæ rotundatæ, 7-8 mm. longæ, extus pilosæ, sericeæ ; squamæ ovatæ,
rotundatæ. Folia elliptica, basi attenuata, apice rotundata, coriacea, 11-15 cm.
longa, 4-5 cm. lata, glabra; nervii secundarii utrinque 10-12, subtus valde
prominentes, marginem versus sursum curvantes. Styli 3, elongati. Spica
fructifera 5-8 cm. longa, oligocarpa. Cupula solitaria, sessilis, turbinata,
4-4,5 cm. diam., rotundata, crassa, veluiina, glandem undique tegens ; squa-
mæ recurvatæ, 4-5(-7) mm. longæ. Glans inclusa, depressa, rotundata, apice
umbonata, 2,5-3 cm. diam., 1,5 cm. alta, sericea; cicatrix depressa,
2,2-2, 5 cm. diam., rugosa ; cotyledones divisæ.
Annam : col de Mangiang, près de Qui-nhon (Poilane, n® 18023 ;
herb. Muséum nat. Histoire naturelle de Paris).
Cette espèce a des feuilles adultes qui rappellent singulièrement
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 5, 1942.
celles du L. touranensis A. Camus, mais sa cupule et son fruit sont
très différents, les écailles sont moins petites, non dressées-courbée»
en dedans, mais assez fortes et récurvées, sauf les supérieures qui sont
plus rapprochées et dressées. Gland et cupule sont nettement dépri-
més dans le L. campylolepis et arrondis dans le L. touranensis. La
cupule est bien plus épaisse dans le L .campylolepis ; l’épi fructifère
ne porte souvent qu’un seul gros fruit, alors que dans le L. touranensis
les fruits sont nombreux et serrés dans le même épi. L’amande est
lobée par les cloisons dans les deux espèces.
3. — Lîthocarpus (peZPasania) Gougerotæ A Camus, n. sp.
Ar6or 15-18 m. alla. Rami crassi, torulosi, glabri, juniores velutini. Folia
subelliptica, apice rotundata, basi attenuata, 8-10 cm. longa, 3,5-5 cm. lata,
crassa, coriacea, glabra^ supra nitida ; nervii secundarii utrinque 10-11,
subtus prominentes, marginem versus sursum curvantes ; petiolus crassus,
8-12 mm. longus, glaber. Spica fructifera 6-9 cm. longa. Cupula sessilis,
solitaria, crassa, ovoidea, 3-4,5 cm. alla, 2, 5-3,5 cm. diam., crassa, extus
velutina, echinata, glandem præter apiculum totam includens; squamæ
elongatæ, 3-4 mm. longæ, erectæ vel recurvatæ, remotæ, superiores confertæ.
Clans inclusa, depressa, 20 mm. diam., tomentosa, superne in umbonem
brevem cylindricum mucronata; styli 3, elongati; cicatrix concava, 13-14 mm.
diam.
Annam : prov. de Darlac, massif du Chu-yang-sinh, ait. 2.000 m.
(Poilane, n° 32505) ; massif du Bi-doup, pr. Haut-Donnaï (Poilane,
n° 30892) ; herb. Muséum nat. Histoire naturelle de Paris.
J’ai le plaisir de dédier cette belle pièce à mon amie Gougerot
qui a fait d’intéressantes recherches de Géographie botanique.
Le L. Gougerotæ diffère du L. campylolepis A. Camus par ses
cupules souvent nettement plus hautes que larges, son fruit non
déprimé, à cicatrice imprimée profondément, ses écailles bien plus
grêles.
La cupule des deux espèces enveloppe complètement le fruit. Dans
le L. Gougerotæ la cupule est à paroi, épaisse, surtout à la base, elle
est munie en dehors d’un tomentum velouté brun et porte des
écailles grêles, souvent dressées ou un peu courbées en dehors, les
supérieures plus rapprochées. La maturation des fruits paraît
annuelle.
4. — Lîthocarpus {yel Pasania) leiocarpa A. Camus, n. sp.
Arbor 40-12 m. alla. Ramuli hornotini pilosi, 2-3 mm. diam., annotini
glabri, brunnei, lenticellis albidis prominentibus instructi. Folia asymmetrica,
oblongo-lanceolata, apice acuminata, basi attenuata. 12-15 cm. longa, 4-4,5 cm.
lata, glabra, subtus glaucescentia, nervis lateralibus utrinque 11-12,- petiolus
1,5-2 cm. longus. Spica fructifera 12-15 cm. longa, crassa. Fructus anno
secundo maturescentes. Styli 3, elongati, Cupulæ ternæ, connatæ, totam glanr-
359 —
dem involventes, sessiles, hemisphæricæ, 3-3,5 cm. diam,, 2,5 cm. altæ,
echinatæ, ; squamæ erectæ, elohgatæ, 3-4 mm. longæ. Glans inclusa, subhemi-
sphærica, glabra, nitida, apice mucronata ; cicatrix convexa.
Annam : Dak doa, pr. Kontum (Poilane, 18120) ; herb. Muséum
nat. d’ Histoire naturelle de Paris.
Cette espèce diffère des deux précédentes par ses feuilles non subel-
liptiques, mais oblongues-lancéolées, assez obliques, à nervure
médiane non en zigzag au sommet, ses fruits glabres et brillants,
couleur terre de Sienne naturelle et à cicatrice un peu convexe, non
imprimée. Les écailles de la cupule sont aussi étroites, dressées, par-
fois un peu en bameçon vers l’extrémité. L’épi fructifère est bien
plus robuste et la maturation semble bisannuelle.
5. — Lîihocarpus [çel Pasania) lâcentii A. Camus, n. sp.
Arbor 12-15 m. alla. Ramuli hornotini glabri, leviter sulcati, lenticellis
conspicuis. Gemmæ ovoideæ, obtusæ ; squamæ lanceolatæ, pilosæ. Folia
oblanceolata ael ovato-lanceolata in petiolum breoem attenuata, apice acumi-
natq, cuspidata, 8-16 cm. longa, 3,5-5 cm. lata, glaberrima, supra nitida ;
neroi secundarii utrinque 1 2-1 5 subtus prominentes ; petiolus 5-8 mm,, longus.
Styli 3, erecti, brèves, connati, cylindrici, glabri. Spica fructifera'Tùbusta,
densa, 15-20 cm. longa, 4-4,5 cm. diam. Cupula sessilis vel subsessilis, soli-
taria, profunde acetabuliformis, 2, 2-2,3 cm. diam., 1,2-1, 4 cm. alta., basi
attenuata, squamis adpressis acuminatis tecta. Glans depressa, cupulâ plus
dimidio inclusa, glabra, 2-2,3 cm. diam., 1,2-1, 3 cm. alta ; cicatrix convexa,
magna, 1,7-1, 8 cm. diam. Cotyledones 2, integræ.
Annam ; prov. Kontum, village de Tou-morang, ait. 1.000 m.
(Poilane, n® 32253).
Je suis heureuse de dédier cette espèce au R. P. Licent qui a tant
contribué à l’étude de la flore de Chine et en particulier à la connais-
sance du genre Quercus.'
Ce Lithocar pus a des affinités avec le L. elata A. Camus, mais ses
épis fructifères sont bien plus longs, leur axe est à peine nu à la base,
les cupules acétabuliformes sont ordinairement isolées, rarement
ternées et soudées, les styles sont rapprochés, courts, soudés. Les
écailles sont presque disposées en cercles.
6, — Lithocarpus [vel Pasania) houanglîpinensis A. Camus, n. sp.
— Quercus spicata Franchet in Journ. de Bot., XIII, p. 155 (1899).
Arbor. Rami juniores glabri, 2,5-3 mm. diam. Folia ovata vel ovato-lanceo-
lata, apice oblique acuminata, basi attenuata vel cuneata, 10-13 cm. longa,
4-5 cm. lata, supra glabra, subtus glaucescentia, pallidiora, marginibus
integra, nervis lateralibus utrinque 9-11 | petiolus 1,5-2 cm. longus, superne
alatus. Ameuta Ç 4-6 cm. longa ; rachis glabrescentia ; styli 3, elongati.
Spica fructifera 7-9 cm. longa, densa, fructibus congestis plus minus aggre-
gatis, Maturatio biennis. Cupulæ parvæ 12-14 mm. diam., sessiles, ternæ,
connatæ, patellif ormes, squamis ovatis oerticillatis vix distinctis imbricatis.
Clans pro maxima parte exserta, depressa vel globoso-ovoidea, 15-20 mm.
diam., apice rotundata vel umbilicata, fissa, lævis, glabra, pallida; cicatrix
concava, 7-8 mm. diam.
Yun-nan : Houang-li-pin, près Ta-pin-tze, ait. 1.800 m. (Delavay,
nos 4781 et 3587) ; herb. Muséum nat. Histoire naturelle de Paris.
Cette espèce est extrêmement distincte du L. spicata Rehder dont
elle ne se rapproche guère que par ses épis denses; sa cupule est petite,
patelliforme, l’axe des chatons femelles est glabrescent dès juillet-
août et non densément laineux-blanchâtre, la face inférieure des
feuilles est munie de poils en doigts de gant courts, visibles seule-
ment au microscope, mais rendant la feuille à faces un peu discolores
à l’œil nu, le gland est tantôt déprimé, tantôt un peu plus haut, pro-
fondément fissuré, de couleur ocre jaune. Les écailles de la cupule
sont disposées en cercles et très peu marquées.
7. — Lîthocarpus pseudo-Magneinii (sous-genre Cyclobalanus)
A. Camus, n. sp.
Arbor 12-15 m. alti.. Rami hornotini ceriferi, sublepidoti, sulcati, annotini
brunnei, leniicellis conspicuis. Folia lanceolata vel ovato-lanceolata, basi atte-
nuata, apice acuminata, cuspidata, 9-12 cm. longa, 3-5 cm. lata, supra
nitida, glaucescèntia, glabra, subtus glauca, integra, nervis lateralibus
utrinque 10-11; petiolus crassus, glaber, 10-12 mm. longus. Spica fructifera
8-11 cm. longa, 5-6 cm. diam. ; rachis crassa 1 cm. diam. Cupulæ ternæ,
connatæ, pedicellatæ, crassæ, basi rotundatæ, 2 cm. diam., 1,6-1, 8 cm, altæ,
albidæ, zonatæ, zonis 8-9 integerrimis. Glandes depressæ, 1,8 cm. altæ, 2,3 cm.
diam., paulum exsertæ, pallide sericeo-tomentellæ ; cicatrix convexa, magna,
1,5 cm. diam.
Annam : prov. Kontum, village de Tou-morang, ait. 1.000 m.
(Poilane, n^ 32229, type) ; Nord de la prov. 'de Kontum, entre le
village de Tu inh et La Ngoc Pang, ait. 1.200-1.500 m. (Poilane,
n^* 32157) ; herb. du Muséum nat. d’Histoire naturelle de Paris.
Cette espèce ressemble au L. Magneinii A. Camus, mais la cicatrice
du fruit est nettement convexe et non concave, elle est bien plus
grande, les cupules plus brièvement pédicellées sont plus complète-
ment soudées, à zones inférieures plus espacées, le fruit est moins
déprimé, à péricarpe plus épais, à cloisons plus marquées, les styles
au nombre de 3, non de 4 ou 5, sont assez longs, mais le sont moins
que dans le L. Magneinii, les feuilles sont plus rigides, cireuses en
dessous, moins grandes.
Les pédicelles, de longueur médiocre, sont entièrement fusionnés.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
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Récoltes bryologiques de M. H. Humbert
EN Afrique Équatoriale.
Par R. Potier de La Varde.
J’ai déjà fait connaître (12-13) les espèces nouvelles reconnues dans
l’importante collection de bryopliytes rapportée par M. le professeur
Humbert de sa mission en 1929.
La présente notice est consacrée au relevé de toutes les muscinées
recueillies, à l’exception d’une dizaine d’Hépatiques dont je n’ai pu
entreprendre l’étude.
Les Sphaignes ont été déterminées en suivant le nomenclature de
Warnstorf, dans Sphagnologia universalis. Une révision des espèces
exotiques, s’inspirant des travaux de la méthode de Aberg réduirait
vraisemblablement le nombre de celles qui appartiennent à la section
Cuspidata.
En plus des espèces nouvelles, décrites ailleurs et rappelées ici à
leur place, l’examen des récoltes de M. Humbert m’a donné l’occa-
sion de reconnaître :
1° qu’entre Leptodontiopsis fragilifolia Broth. et Zygodon fragili-
folius Broth. les affinités sont si étroites que ces deux plantes appar-
tiennent au même type spécifique ;
2^ l’existence d’un genre nouveau de Polytrichacées ;
3° l’extension de l’aire géographique de certains éléments de la
flore bryologique malgache [Heterophyllium flexile (R. et C.) par
exemple), et l’étroite parenté d’espèces nouvelles avec des types de
Madagascar.
Sphagna. '
Sphçignum Mildbrædii Warnst. Tourbières du volcan Karisimbi de
3.400 à 3.900 m. Souvent associé à Campylopus dicranoides Thér.
et Nav.
Sphagnum Pappeanum C. M. Montagnes à l’Ouest du lac Kivu ;
marais Kanzibi à la base S. E. du Kahuzi, ait. 2.200 m. (c. spg.) ;
monts Biéga, ait. 2.400-2.790 m.
S. Pappeanum Warnst. var. sparsifotium Warnst. Marais Kanzibi ;
massif de Ruwenzori, sous -les Ericacées arborescentes, ait. 3.000-
3.600 m. ; Id. versant Ouest, marais à Carex ruwenzorensis Schum.,
ait. 4.000 m.
Sphagnum planifolium C. M. Lac cratère Tchikeré, au pied du
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 5, 1942.
21
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U
Mikéno, ait. 2.200 m. ; entre les volcans Sabinyo et Ngahinga, fron-
tière Uganda- Ruanda, ait. 2.200-2.400 m.
Sphagnum madegassum G. M. Marais Kanzîbi.
Sphagnum Bernieri Besch. Lac cratère Tchikérc, 2.200 m. ; tour-
bières du Karisimbi, 3.300 m. ; marais Kanzibi, 2.200 m. (G. spg.).
Sphagnum rugegensense Warnsi. Lac cratère Tchikéré.
Sphagnum Damdii Warnst. Massif du Ruwenzori, 3.600 m.
Id., var. fla^ofuscescens Warnst. Massif du Ruwenzori, versant
Ouest, 3.500-3.700 m. ' .
Id., forma. Monts Biéga et crêtes de 2.400 à 2.790 m, Gette forme
dacyclade qui paraît voisine de la s. f. hrachydasycladum Warnst.
(Sphag. univers., p. 383) semble en dilîérer (e descriptione) par
la longueur des rameaux divergents, plus longs que ceux de la
forme typique.
Musci.
Andreæa Mildbrædii Broth. (1). Volcan du Karisimbi, en coussins
épais sous Senecio arborescents, 4.000 m. et sommet 4.500 m. ;
massif de Ruwenzori, versant Ouest, 1.500 m.
Andreæa kilimandscharica Par. Gône terminal du Karisimbi.
^ •Fissidens huhokensis Broth. (1). Massif du Ruwenzori, versant
Ouest, Ituri, 1.500 m.
Fissidens amhlyophyllus G. M. Volcan Mikeno, 2.000 et 3.200 m.
source entre les volcans Sabinyo et Ngahinga (frontière Uganda-
Ruanda), 2.200 m.
Ceratodon stenocarpus B. E. Monts Biéga au S. du Kahuzi, forme
remarquable par la ténuité des capsules.
Ceratodon purpureus Brid. Volcan Muhavura.
Campylopus angustelimbatus Thér. et de la V. (10). Monts Biéga
au S. du Kahuzi ; volcan Mikéno, ait. 3.500 m. (c. spg.).
Gette mousse n’était connue qu’à l’état stérile ; la récolte du
Mikéno permet .de donner du sporogone la description suivante qui
demeure incomplète, certaines capsules étant trop vieilles et les
autres trop jeunes, de sorte que ni le péristome, ni les spores n’ont
pu être observés : ^
Seta flexuosa, hadia, circà 5 mm. alla. Theca obovoidea, pyt'iformis,
sicca sensim in collo extenuata et ad orificium angustata, profunde sulcata,
inclinata, 2 mm. longa, 0,5 mm. lata. Operculum allé conicum acutum.
Calyplra pallida, interne subintegra.
Campylopus leucochlorus (G. M.) Par. Monts Biéga ; Karisimbi.
Campylopus perichætialis P. de la V. et Thér. (13). Massif du
Kahuzi ; sous les Philippia, vers 3.200 m.
Campylopus stramineus (Mitt.) Jaeg. Formes typiques : Volcan
Muhavura vers 3.500 et jusqu’à 4.147 m. ; Mikéno ; versant ouest
du massif du Ruwenzori.
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Forme substramineus (Broth.) : Volcan du Karisimbi, cône terminal
vers 4.200 m. ; volcaji Mikéno.
Forme sericeus (Negri) : volcan Muhavura.
Forme virescens : Volcan Mikéno.
Toutes ces formes, parfois considérées comme espèces, semblent
passer de l’une à l’autre.
Campylopus leptodrepanium (G. M.) Broth. Volcan Muhavura,
4.000 m.
Campylopus denticuspes Broth. (1). Massif du Kahuzi, sous
Arundinaria alpina ; massif du Ruwenzori, versant ouest, 4.000
et 4.200 m.
Campylopus bartramiaceus (G. M.) var. læç>is P. de la V. et Thér.
(13). Volcan Muhavura, 3.500-4.000 m.
Campylopus dicranoides Thér. et Nav. (7). Volcan Karisimbi, tour-
bières vers 3.800 m.
Campylopus kwuensis P. de la V. et Thér. (13). Volcan Ninagongo,
2.500- 2.800 m.
Campylopus introflexus Hedw. Dorsale orientale à l’Est de Kissi-
gnies, N.-E. du lac Kivu, 2.000-2.500 m.
Campylopus introflexus Hedw. var. pæcilophyllus (G. M.) Thér. (7).
Volcan Nyamlagira, 2.500-2.800 m.
Campylopus subpulç’inatus P. de la V. et Thér. (13). Massif du
Ruwenzori, versant Ouest, 1.500-1.800 m.
Pilopogon africanus Broth. (1) var. Kivuensis P. de la V. et Thér.
(13). Massif du Kahuzi, sommet et abords, sous les Philippia, vers
3.000 m. ; marais Kanzibi vers 2.200 m.
Metzlerella alticaulis Broth. (1). Massif du Ruwenzori, versant
Ouest, vers 1.500-1.800 m.
Bryohumbertia metzlerelloides P. de la V. (12). Monts Biéga ;
2.500- 2.750 m. Massif du Kahuzi, sous Arundinaria alpina,
Oreoweisia erosa (Hamp.) Par. Monts Biéga, S. du Kahuzi. (Vid.
X Dixon).
Dicranum Jonhstoni Mitt. Monts Biéga, sous les Philippia et
abords du sommet
Dicranoloma Billardieri (Schwgr.) Par. var. drepanocladium
(G. M.). Versant O. du massif de Ruwenzori, 1.500-1.800 m. Quelques
récoltes avec sporogones.
Leucoloma bifidum Brid. var. Tanganikæ P. de la V. et Thér. (13).
Tanganika Territory : Ulurugebirge, ait. 2.100 m., leg. Schlieben.
Leucobryum afroglaucum C. M. Dorsale orientale nu N.-E. du Lac
Kivu ; 2.500 m.
Leptodontium squarrosum (Brid.) Par. Monts Biéga ; massif du
Kahuzi : marais Kanzibi, où à côté de formes bien typiques on note
de nombreuses variations dans la longueur des feuilles et dans la
profondeur de leur denticulation ; volcan Mikcno ; plaines de laves
entre les lacs Kivu et Edouard ; volcan Ninagongo.
Leptodontium suhlævifolium Broth. (1). Volcan Karisimbi, cône
terminal, 4.200 m. Versant Ouest du massif du Ruwenzori, entre
1.500 et 1.800 m. et à la crête vers 4.300 m.
Leptodontium tenerascens Broth. (1). Volcan Muhavura ; massif du
Ruwenzori.
Id. var. planifolium P. de la V. et Thér. (13). Cône terminal du
Karisimbi.
Id. f. rufescens P. de la V. (13). Volcan Muhavura, 3.500-4.147 m.
Massif du Ruwenzori.
Gomme je l’ai indiqué (13), M. Thériot ayant reconnu les très
étroites affinités qui existent entre L. subfilescens Thér. et Nav. (7)
et L. tenerascens Broth., les relations entre ces deux plantes pourraient
être ainsi envisagées :
1*^ L. tenerascens Broth. forma typica.
2° var. planifolium P. de la V. et Thér, Se distinguant du type par
le port grêle, les feuilles à bords plans.
Forme rufescens P. de la V. Probablement forme stationnelle,
remarquable par sa teinte imiformément rousse.
3° var. subfilescens (Thér. et Nav.) Thér. (comb, nov.). Tissu
pellucide, papilles moins nombreuses, plus petites, moins appa-
rentes.
Leptodontium Johannis Meyeri G. M. Volcan Muhavura ; massif
de Ruwenzori (sous une forme nigricans).
Leptodontium Johannis Meyeri G. M. var. Cameruniæ Broth. (1).
Massif du Ruwenzori, versant O., 1.500-1.800 m.
Hyophila subacutiuscula P. de la V. et Thér. (13). Volcan Muhavura,
, Didymodon rubellus (Hofîm.) B. E. var. angustifolius P. de la V.
(13). Massif du Ruwenzori, 1.500-1.800 m.
Barbula Rehmanni G. M. Volcan Muhavura, Détermination un peu
douteuse en raison de la stérilité de l’échantillon.
Streptopogon stenophyllus P. de la V. et Thér. (13). Volcan Mikéno ;
plaines de laves entre les lacs Kivu et Edouard.
Tortula Camlii Negri (8, 9). Cône terminal du Karisimbi, en cous-
sins épais sur Senecio arborescents ; volcan Muhavura (en cette
localité quelques touffes présentent des poils colorés parfois dentés
à la base, cette variation se relie au type par des intermédiaires ;
volcan Mikéno, plusieurs récoltes entre 3.500 et 4.200 m. ; plaines
de laves entre les lacs Kivu et Edouard ; massif du Ruwenzori.
Grimmia afro-incurça Broth. (1). Volcan de Karisimbi, cône ter-
minal (c. spg.).
Grimmia ovata W. et M. Massif du Ruwenzori,
Rhacomitrium durum (C. M.) Par. (2 bis). Volcan Karisimbi : sous
les Philippia (3.200 m.) et cône terminal (4.200-4.500 m.) ; volcan
— 365 —
Muhavura ; volcan Mikéno ; Massif du Ruwenzori. Le poil terminal
est non seulement flexueux, comme l’indique la description, mais
encore très souvent tortillé, enroulé.
Rhacomitrium alare (Broth.) Par. (2 bis). Volcan Ninagongo,
2.500-2.800 m.
Funaria hygrometrica (L.) Sibth. var. cahescens (Schwgr.) B, E.
Volcan Muhavura.
Tayloria Boryana Mitt. (Syn. : Orthodçn horhonicus ^ov. Besch.).
Volcan Nyamlagira, 2.400-2.600 m. ] plaines de laves entre les lacs
Kivu et Edouard. (G. spg.).
Tayloria kilimandscharica Broth. (2 6w). Massif du Ruwenzori,
versant O.
Tetraplodon hryoides (Zoeg.) Ldb. Massif du .Ruwenzori, 1.500-
1.800 m. Certaines touffes ont tendance à passer au T. urceolatus.
Orthodontium haplohymenium Dix. et Nav. (7). Versant Ouest du
massif du Ruwenzori.
Mieliehoferia Mildbrædii Broth. (1). Volcan Muhavura ; volcan
Mikéno à 4.250 m.
Webera elongata (Hedw.) Schwgr. Monts Biéga (copieusement
fructifié) ; volcan Ninagongo. '
Webera mielichoferiacea (G. M.) Par. Volcan Karisimbi, en très
petite quantité ; déteimination douteuse, aucune comparaison
n’ayant été possible avec un échantillon authentique.
Webera sp. ? Volcan Nyamlagira, fissures dans vapeurs d’eau à
3.000 m. La stérilité complète de cette mousse en rend la détermina-
tion impossible.
Brachymenium capitulatum (Mitt.) Par. Marais Kanzibi, à la base
S.-E. du Kanzibi.
Brachymenium pachyloma {R. et G.) Thér. Plaines de laves entre les
lacs.
Brachymenium ruwenzorense Thér. et Nav. (7). Dorsale orientale à
l’Est de Kissignies, N.-E. du lac Kivu ; volcan Ninagongo.
Anomobryum filiforme (Dicks.) Husn. Volcan Mikéno, abondam-
ment fructifié entre 3.000 et 4.000 m.
Bryum ruwenzorense Thér. et Nav. (7) .Monts Biéga (fréquemment
sous une forme laxiretis) ; dorsale à l’Est de Kissignies.
Bryum Preussii Broth. Volcan Mikéno entre 2.800 et 3.000 m.
Id., var. oblongifolium Thér. et Nav. (7). Monts Biéga ; volcan
Muhavura ; volcan Ninagongo ; massif du Ruwenzori.
Bryum argenteum L. Monts Biéga ; volcan Mikéno ; dorsale à l’Est
de Kissignies.
Id., var. lanatum (P. B.) B. E. Cône terminal du Karisimhi.
Bryum madagasso-ramosum Broth. Massif du Kanuzi, sous Arun-
dinaria alpina (Det. Thériot).
Bryum pterocaulorLP. de la V. (13). Volcan Muhavura.
— 366
Bryum torquescens (B. E.), var. rosulatum (G. M.) P, de la V. et
Thér, {comb. nov.) Rift Valley près Naivasha (Kenya Colony).
Rhizogonium spiniforme (L.) Bruch. Monts Biéga ; Marais Kanzibi,
abords de la forêt. Ile Idjwi dans le lac Kivu.
Leiomela stricta P, de la V. et Thér, (13). Dorsale orientale à l’Est
de Kissignies, 2.000-2.500 m,
Bartramia ruwenzorensis Broth. (2 bis). Volcan Muhavura.
Bartramia ithÿphylla (Hall.) Brid. Volcan Mikéno à 2.800 et
3.000 m.
Bartramia afro-ithyphylla Broth. (2 bis). Massif du Ruwenzori.
Philonotis imbricatula Mitt. Volcan Karisimbi, tourbières vers •
3.800 m. ; volcan Ninagongo j plaines de laves entre les lacs Kivu et
Edouard,
Philonotis ruwenzorensis Thér. et Nav. (7). Massif du Ruwenzori
(Det. Thériot). Cette mousse offre des affinités eertaines avec P.
marangensis Broth.
Breutelia Sthuhlmanni Broth, (2), (Syn. : B. auronitens Negri fide
Dixon (4), Monts Biéga ; volcan Karisimbi, sommet et tourbières ;
massif du Kahuzi (très bien fructifié au sommet) ; volcan Muhavura
' volcan Mikéno ; Massif du Ruwenzori.
Breutelia madagassa Thér. (nom. mut.). (Syn. B. brevifolia Thér.
non Herzog), var. Kiouensis P, de la V. et Thér, (13). Marais Kanzibi
à la base S.-E. de Kahuzi, 2.200^ m. et abords du sommet vers
3.000-3.300 m. '
Breutelia subgnaphalea (G. M.) Par. Karisimbi, sommet et tour-
bières ; volcan Muhavura (nombreuses récoltes) ; volcan Mikéno de
3.200 à 4.200 m. ; plaines de laves ; massif du Ruwenzori.
Breutelia Therioti Nav. (ined.). Sommet du Karisimbi. Cette
mousse est certainement voisine de B. subgnaphalea, elle s’en dis-
tingue par les caractères suivants : Feuille à gaine large rapidement
contractée en une lame plus courte, bordée par de très petites dents ;
tissu pellucide composé de cellules deux fois plus courtes ; papilles
petites peu saillantes.
Breutelia Humberti P. de la V. et Thér. (13). Volcan Muhavura.
Breutelia muhaourensis P. de la V. et Thér. (13), Volcan Muhavura.
Zygodon trichomitrius Hook et Wils. var, Mildbrædii (Broth.) (1).
Malta. Volcan Karisimbi, sous les Philip pia.
Zygogon Reinwardtii (Hornsch.) A. Br. (Syn. : Z. argutidens
Broth. (1)7 Massif du Ruwenzori, versant Ouest, plusieurs récoltes.
Leptodontiopsis fragilifolia Broth, (1) Hilpert ( Studien zur Syste-
matik der Trichostomaceén) a déplacé le genre Leptodontiopsis de la
famille des Trichostomacées pour le ranger dans celle des Orthotrica-
cées, près du genre Zygodon. Dixon l’a suivi lorsqu’il a décrit L.
orientalis Dix. (A contribution to the moss flora of Bornéo ■ — The
Linn. Journ. Bot. 333-1935) puis plus tard L. macrocarpa Dix, (4).
— 367
Ce changement paraît justifié quand on étudié la structure de la
nervure de L. fragilifolia. L’examen des nombreux matériaux -rap-
portés par M. Humbert m’a amené en outre à faire d’autres rap-
prochements inattendus ; il me paraît en effet bien diffieile de séparer
L. fragilifolia Broth. et Zygodon fragilifolius Broth,
Les échantillons que j’ai attribués à L. fragilifolia sont absolument
conformes à la description originale et identiques à un échantil-
lon authentique récolté au Karisimbi par Mildbraed. D’autre part
les plantes que j’ai étiquetées Z. fragilifolius ont été reconnues par
Thériot comme ne différant pas des échantillons récoltés au Congo
belge par le D^ Bequaert et rapportés par Malta, qui élaborait alors
sa monographie du genre Zygodon, au Z. fragilifolius encore inédit.
Il semble qu’on peut aisément distinguer ces plantes à première
vue : Z. fragilifolius se caractériserait par un port plus raide, les
feuilles étalées, dressées à l’humidité, jamai; squarreuses, moins
longuement décurrentes. Tout cela pourrait se résumer à des diffé-
rences de port. Au microscope le tissu semble moins dictinclement
papilleux ; tandis que les cellules marginales de L. fragilifolia pré-
sentent de hautes papilles saillantes, les mêmes cellules chez Z.
fragilifolius ont des papilles plus basses ne formant pas saillie denti-
forme.
Ces différences, quoique «-légères, paraissent plus sérieuses, mais
sont-elles constantes ? Il est permis d’en douter car si on trouve des
spécimens sur lesquels elles apparaissent bien nettes, cela pourrait ne
constituer que des cas extrêmes d’une va iation. Il est en effet pos-
sible d’observer chez Z. fragilifolius (échantillons bien typiques) des
papilles marginales sur les jeunes feuilles comatiales moins brisées
que les plus anciennes. La papillosité serait donc susceptible de varier
entre certaines Ijmites, et cette variabilité, ainsi que le port, pourrait
être liée à des conditions biologiques. Seules des observations faites sur
le terrain permettraient de répondre avec certitude à cette question.
J’ajouterai : 1® que les diagnoses de Z. fragilifolius et de L. fragili-
folia n’offrent aucune divergence pour les caractères du gaméto-
phyte ; 2^ que j’ai trouvé sur certains échantillons rapportés au Z.
fragilifolius, après comparaison avec les récoltes de Bequaert, un
certain nombre de capsules et que celles-ci (non encore observées
jusqu’à présent) ne se distinguent pas de celles de L. fragilifolia.
J’ai fait part de ces constatations à MM. Dixon et Thériot. Après
examen, ces bryologues ont corivenu que nous étions probablement
en présence d’un type spécifique unique, se présentant sous deux
variétés ou deux formes (il serait peut-être plus exact de dire : sous
deux états).
Le g. Leptodontiopsis d’abord monotypique a été fondé sur L. fra-
gilifolia et Brotherus la qualifiait de genus insigne. Il compte
actuellement plusieurs espèces qui se distinguent du g. Zygodon
I
— 368 —
par les caractères suivants: Port généralement plus robuste, pédi-
celle beaucoup plus long, capsules (chez les espèces trouvées c. spg.)
plus larges, non sillonnées, le péristome nul. Si, comme il semble, le
g. Leptodontiopsis a une valeur réelle, je pense pour conclure qu’il
conviendra de subordonner Z. fragilifolius à L. fragilifolia à titre de
variété. Malheureusement en raison de Pidentité des deux vocables
spécifiques il deviendra nécessaire de changer le nom de Z, fragili-
folius. Je propose en conséquence, pour lui, celui de L. fragilifolia
Broth. var. Brotheri, P. de la V.
L, fragilifolia Broth. f. typica. Massif du Ruwenzori, versant Ouest
(C. spg.). , _
Id. var. Brotheri P. de la V. (Syn. Z, fragilifolius Broth.). Volcan
Karisimbi, en coussins sur Senecio arborescents et cône terminal.
Volcan Muhavura ; volcan Mikéno (c. spg.).
Orthotricum Bequaerti Thér. et Nav. (7), Massif du Ruwenzori,
(Vid. Thériot).
Macromitrium levatum Mitt, Forêt aux abords du marais Kanzibi ;
massif du Kahuzi sous les Arundinaria ; plaines de laves ; volcan
Ninagongo.
Macromitrium Dregei Hornsch. Dorsale orientale N,-E. de^Rivu.
Schlottheimia rigescens Broth. (2). Plaines de lave. S’écarte légère-
ment du type par la coiffe moins scabre.
Schlottheimia Bequærti Thér, et Nav. (7). Massif du Kahuzi vers
2.800 m.
Schlottheimia pœcilodictyon P. de la V. et Thér. (13). Tanganika
Territory sub. Morogoro, Ulurugebirge, 2.100 m., leg. Schlieben.
Bhacopilum madagassum Ren. Monts Biéga, en très petite quantité.
Rhacopilum Ugandæ Dix, (5). Dorsale orientale à l’Est de Kissi-
gnies, N.-E. du lac Kivu.
Hedwigia alhicans (Web.) Limpr, Volcan Muhavura.
Hedwigidium imberbe (Sm.) B. E. Volcan Mikéno ; volcan Muha-
vura ; dorsale orientale à l’Est de Kissignies.
I Braunia camptoclada P. de la V. et Thér. (13). Dorsale orientale à
l’Est de Kissignies.
Rhacocarpus Humboldtii (Hook). Lindb. Massif du Kahuzi, lieux
découverts sous les Philippia, vers 3.000 m,
Acrocryphæa emarginata Thér. (inéd.). Plaines de Javes, 1.460 et
2.000 m. Cette espèce, dont la publication a été retardée par suite des
événements semble très proche de A. Weloitschii.
Cryphæa longicuspes V . de la V. et Thér, (13). Volcan Ninagongo,
quelques brins parmi Brachymenium ruwenzorense.
(A suivre).
Le Gérant : Marc André.
ABBHVILLH. IMPRIMHHIB F. PAILLART. 1942 AutOriSatiOIl S. 5
{
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs : 297
Allocutions prononcées aux obsèques de MM. les Professeurs :
L. Roule, par M. le Professeur J. Pellegrin 299
et A. Tournade, par M. le Professeur Ach. Urbain, Assesseur du Directeur. . 301
Communications ;
M. Friant. Interprétation de la ceinture scapulaire, endosquelettique, des
Chéloniens 303
P. Rode. Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
Naturelle. Ordre des Insectivores 307
M. Rose. Spinocalanus heterpcaudatus, Rose, 1937 (Copépode) 315
F. Grandjean. Observations sur les Labidostommidæ (3® série) 319
M. Vachon. Sur une variété nouvelle de Pachybolus laminatus Cook (Myria-
podes, Diplopodes, Spirobolides) . . 327
A. Dorier. Sur la présence en France de Chordodes Tellinii (Camerano)
[Gordiacés] 332
A Hustache. A propos du genre Peritmetus Kolbe (Cure.) 336
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France de la Collection Locard. Mollusques
terrestres. Familles Limacidæ, Parmacellidæ, Testacellidæ, Vitrinidæ,
Zonitidæ 338
Ed. Lamv. Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellibr.)
{suite et fin) 346
A. Guillaumin. Plantes nouvelles rares ou critiques des serres du Muséum .... 439
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle Calédonie. LXXIX. —
Plantes de collections diverses (suite) 352
A. Camus. Fagacées asiatiques nouvelles 357
R, Potier de la Varde. Récoltes bryologiques de M. H. Humbert en Afrique
• Equatoriale..... 361
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIBE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en
comme Annales du Muséum national d'Hisioire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d'Hisioire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Hisioire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis, (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D’' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr..
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Hisioire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIV
RÉUNION DES NATURALISTES QjU MUSÉUM
No 6. — Octobre-Novembre-Décembre 1942.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— PARIS-V*
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’ Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; f^ute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie- .
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n° 4 de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale ; 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1942. — N» 6
333e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
17 DÉCEMBRE 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES administratifs
M. le Président a le regret d'annoncer le décès de M. le Professeur Louis
Germain, Directeur du Muséum (décédé à Angers, le 18 octobre 1942).
M. le Professeur Achille Urbain est nommé Directeur du Muséum natio-
nal d'Histoire naturelle en remplacement de M. Louis Germain, décédé
(Arrêté ministériel du 29 octobre 1942).
M. le Professeur Louis Face est élu Membre de l'Académie des Sciences'
le 27 octobre 1942 (Arrêté ministériel du 11 novembre 1942).
M. Jacques Léandri et M”® Marie-Laure Tardieu-Blot sont nommés
Sous-Directeurs du Laboratoire de Phanérogamie du Muséum à dater du
1®^ novembre 1942 (Arrêté ministériel du 30 nov. 1942) en remplacement
de MM. Raymond Benoist et François Pellegrin, admis à la retraite.
M. Tixier est chargé des fonctions d'Assistant au Laboratoire de Chimie
du Muséum à dater du 1®' novembre 1942 (Arrêté ministériel du 30 novem-
bre 1942) en remplacement de M. Marcel Frère jacque, nommé Sous-
Directeur du Laboratoire.
Sont nommés Attachés au Muséum national d'Histoire Naturelle :
Le R. P. Paul-Emile Licent (Laboratoire d'Entomologie) par arrêté
du Directeur du Muséum, en date du 12 novembre 1942.
M. Jean-Marie Démangé (Laboratoire de Zoologie ; Vers et Crustacés),
par arrêté du Directeur du Muséum en date du 12 novembre 1942.
Mme Bernard Laroche (Musée de l'Homme), par arrêté du Directeur du
Muséum en date du 28 novembre 1942.
M. Jean-Paul Lebeuf (Musée de l'Homme), par arrêté du Directeur du
Muséum en date du 28 novembre 1942.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 6, 1942.
22
— 370
Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur
Louis Germain.
Directeur du Muséum
Angers, 21 octobre 1942.
Par M. le Professeur Ach. Urbain,
Assesseur du Directeur,
Mesdames, Messieurs,
M. le Ministre, Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale m’a
prié de le représenter et de prendre la parole en son nom dans une
bien triste circonstance, car une fois encore le Muséum vient d’être
cruellement éprouvé. Il y a quelques semaines nous conduisions,
en effet, à sa dernière demeure le Professeur Tournade et aujour-
d’hui c’est son Directeur, le Professeur Germain qui disparait après
une longue et douloureuse maladie.
M. le Professeur Germain est né le 8 janvier 1878, à Niort (Deux-
Sèvres). Licencié ès-sciences naturelles en 1904, Docteur ès-sciences
en 1909, il a fait toute sa carrière au Muséum où il fut successivement
Préparateur, Assistant, Sous-Directeur de Laboratoire, puis Pro-
fesseur en 1935. Il fut appelé à la Direction de notre établissement
en 1936. Chevalier de la Légion d’honneur en 1923, il fut fait officier
en 1937.
Depuis 1903, il appartenait au Laboratoire de Malacologie du
Muséum où dirigé par son Maître, le Professeur Joubin, il s’était mis
à l’étude des Mollusques. Les collections du Muséum offraient d’ail-
leurs au jeune chercheur des matériaux pratiquement inépuisables.
Il a été aussi amené à publier une longue suite de Mémoires, non
seulement en utilisant ces collections, mais aussi celles provenant de
nombreuses missions. Il a fait aussi des recherches sur la faune
paléarctique et a étudié, au laboratoire et dans la nature, la systéma-
tique, l’anatomie et la biologie des Mollusques terrestres et fluviatiles.
Il a publié ainsi des Monographies importantes comme celle des
Helicidae de la faune française, dans laquelle il propose une classifica-
tion nouvelle des Helicidæ paléarctiques. De plus, il continuait
l’étude des Mollusques fossiles du Pliocène et du Quaternaire et
celle des espèces de divers dépôts préhistoriques et archéologiques.
Plus tard, sans abandonner d’ailleurs ses travaux de systématique,
le Professeur Germain s’est orienté vers des recherches d’ordre plus
BuUetin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 6, 1942.
-- 371
général : influence de l’Homme sur les déplacements des Animaux,
phénomènes de migrations et d’acclimatements, composition et
origine des faunes insulaires, questions de Biogéographie. Ses études
sur les espèces fossiles lui ont également permis d’aborder les pro-
blèmes de paléographie et de tenter d’esquisser l’histoire faunistique
de l’Afrique Equatoriale, de la mer Méditerranée, des terres insulaires
des océans Atlantique, Indien et Pacifique. Il a, de plus, longuement
étudié les faunes lacustres, plus particulièrement celles des lacs à
espèces relictes et thalassoïdes.
Les résultats auxquels il est parvenu sont souvent disséminés dans
un grand nombre de Mémoires, soit sous forme d’introduction, soit
sous forme de conclusions. Ils ont aussi fait l’objet de travaux
spécialement écrits dans un esprit de synthèse. Tels sont, par
exemple, ses études sur l’origine et la distribution de diverses
familles 5 ses Mémoires sur les migrations et les acclimatements, son
livre sur la vie des animaux à la surface des continents dans lequel
il propose une nouvelle classification des grandes provinces zoolo-
giques.
Ses recherches ne se sont pas bornées à l’étude des Mollusques et
aux questions de biologie et de biogéographie. Il a également publié
des Mémoires sur l’anatomie, la systématique et la distribution
(géographique et bathymétrique) des Chétognathes et une série de
travaux qui, à première vue étrangers à la zoologie, s’y rattachent
cependant- à plus d’un titre. Tels sont, notamment, des Essais sur
les climats des temps quaternaires, sur la Mer des Sargasses, sur les
animaux d’après les textes et les monuments anciens, sur la civilisa-
tion précolombienne dans ses rapports avec l’Ancien Monde et
diverses études touchant l’Ethnographie et la Préhistoire.
Telles sont les principales directions dans lesquelles s’est mani-
festée l’activité scientifique du Professeur Germain. Son œuvre est
une de celles qui resteront et qui sera, j’en suis sûr, suivie par ses
élèves.
Mais ce n’est pas seulement dans sa Chaire que ce travailleur si
éclairé a rendu des services. Il fut, en effet, un Directeur très actif
et très averti. Dès sept heures du matin il était à l’ouvrage, suivant,
lui-même, tous les détails d’une administration très complexe dont il
connut bientôt les rouages. Rien ne lui échappait. Je le voyais
presque chaque jour à la même heure, et il me faisait part de ses
projets, de ses désirs, qui tous tendaient à embellir ou à agrandir
l’établissement qu’il dirigeait.
Il avait aussi un autre amour : celui de cette ville d’Angers où il
voulait se retirer dans cette maison qu’il aménageait avec un soin
particulier et où il vient de s’éteindre. Il s’intéressait à tout ce qui
touchait Angers, à ses jardins, à son Ecole de Médecine, et surtout
à son Musée. Car, en dehors de l’homme de science, Germain était
— 372 —
un érudit qui s’intéressait passionnément aux Arts et surtout à la
Musique.
En juin 1940, au moment de l’exode, il resta à son poste de Direc-
teur et il sut, grâce à des initiatives comageuses et une activité
incessante, maintenir intactes toute la vie scientifique et toutes les
organisations du Muséum pendant cette période difficile.
Voilà, sous une forme simple, un exposé très incomplet de la vie
scientifique et administrative du Professeur Germain qui fit honneur
au Muséum, à ce Muséum qu’il aimait tant.
Mais ce n’est pas seulement le savant, le professeur, le Directeur
que nous regrettons aujourd’hui, c’est aussi le collègue, le camarade
et l’ami. Germain avait des qualités morales qui m’ont toujours
personnellement attiré vers lui. Sa bonté naturelle l’éloignait de
tout sentiment de haine. C’était un homme bon, affable et très sûr ;
il avait surtout le sentiment très noble de la reconnaissance.
J’adresse à sa famille éplorée, qui, pendant de longs mois a soigné
avec tant de dévouement le Professeur Germain, l’expression de
mes condoléances les plus émues.
Mon cher Germain, au nom du Ministre de l’Education nationale,
du Muséum, de vos amis, de tous ceux qui vous ont connu et apprécié,
je vous adresse un dernier adieu.
Angers, 21 octobre 1942.
373 —
COMMUNICATIONS
Le pli félin (gyrus felinus) des Canidés.
Par E. Bourdelle et C. Bressou.
Le « pli félin » n’a-t-il jamais été observé chez les Canidés ?
Si l’on s’en rapporte aux travaux de Leuret et Gratiolet (1839),
auteurs qui, les premiers, ont décrit avec méthode les circonvolu-
tions des Carnivores, ce pli de passage est propre aux Félidés et
aux Hyénidés et constitue l’un des trois caractères distinctifs de ces
espèces. Après eux, Broca (1878) décrit ce pli chez le Chat, mais
n’en fait pas mention chez le Chien. Il en est de même de Pansch
(1879), de Giacomini (1862), de Famihant !1885) et de divers
autres zoologistes français et étrangers. Toutefois il est juste de dire
que dès 1884, Georges Mivart, dans une publication spéciale sur les
« Circonvolutions cérébrales des Carnivores » et, en 1890, dans sa
Monographie des Canidés signale, en particulier chez Icticyon oena-
iiciw la possibilité de l’existence, au moins sur l’un des Hémisphères
cérébraux, d’un pli caractérisé entre les circonvolutions sylviennes.
D’autre part tout récemment, en 1941, et ici même dans ce Bulletin,
MRe Friant a signalé l’existence d’un pli félin chez le Chien Viverrin
[Nyctereutes procyonoides Gray) et a considéré ce fait comme excep-
tionnel chez un Canidé.
Cependant, les anatomistes vétérinaires qui depuis 1889 se sont
attachés à l’étude comparative des circonvolutions cérébrales des
Mammifères domestiques, ont admis pour la plupart l’apparition
possible du pli félin chez le Chien. Cette particularité est formelle-
ment affirmée par F. X. Lesbre et Forgeot dans leurt ravail d’en-
semble sur les circonvolutions, dès 1904. Ces auteurs signalent que
le pli félin caractérise le cerveau du Chat, mais que « cette caracté-
ristique est incertaine, car on le trouve sur des cerveaux de Chien,
moins développé, il est vrai, que chez le Chat et ordinairement sur
un seul hémisphère ».
Toutefois, si après Lesbre et Forgeot, les auteurs français, et notam-
ment Montané et Bourdelle, ainsi que certains auteurs étrangers
comme Franck et Martin de Giessen, Zimmerl de Turin, font état
de la présence inconstante du pli félin chez le Chien, bon nombre
d’anatomistes vétérinaires étrangers comme Ellemberger et
et Baum, Bradley, Sisson, etc., n’en font aucunement mention.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 6, 1942.
La vérification de ce fait est cependant facile. Mettant à profit
les collections du Muséum d’ Histoire Naturelle et de l’Ecole d’Al-
fort, nous avons examiné un certain nombre de cerveaux de Canidés
domestiques et sauvages. •
Fig. 1. — Chien domestique : Hémisphère cérébral gauche, sans pli félin. SS, scissure
de Sylvius ; — ESy, sillon ectosylvien : — Si, sillon interpariétal ; — SESa, sillon
ectosagittal ; — Sy, circonvolution sylviehne ; — ESy, cire, ectosylvienne ; —
ESa, cire, ectosagittale ; — Sa, cire, sagittale. (Ces lettres ont la même significa-
tion dans toutes les figures).
Sur un total de 74 cerveaux de Chiens domestiques {Canis familia-
ris L.) nous avons trouvé le pli félin sur 28 pièces, soit dans 37 % des
cas examinés et, presque toujours peut-on dire, à une exception près,
sur un seul hémisphère.
Fig. 2. — Chien domesh'çue ^Hémisphère cérébral gauche avec pli félin +).
La forme de ce pli est d’ailleurs variable. Il peut être épais et
superficiel, exactement comme celui des Félidés, interrompant à son
— 375 —
sommet le sillon ecto-sylvien (eetosylvia) pour établir une large com-
munication entre les circonvolutions sylvienne {gyrus arcuatus 1) et
ecto-sylvienne {gyrus arcuatus 2). Il est parfois plus discret et
sinueux, réunissant les deux circonvolutions sylviennes à travers le
sillon ectosylvien. .Parfois, enfin, il est caché au fond de ce sillon
et il faut écarter les deux circonvolutions pour le mettre en évidence.
Fie. 3. — Différentes formes du pli félin {+) chez le chien domestique.
I. Absence du pli félin. — II. Pli félin supérieur. — III. Pli félin antérieur. —
IV. Pli félin postérieur.
Sa situation elle-même, est sujette à quelques variations. Le plus
souvent, et surtout lorsqu’il est large, il est placé au sommet de la
courbe formée par le système des circonvolutions sylviennes. On
peut aussi le rencontrer soit sur la branche antérieure, soit sur la
branche postérieure du sillon ecto-sylvien, mais dans ce cas, il ne
descend pas plus bas que le tiers supérieur du sillon. Le pli félin reste
donc toujours localisé au sommet de la courbe des circonvolutions
sylviennes, au centre du néopallium.
Les cerveaux de Canidés sauvages que nous avons examinés se
rapportaient à 15 sujets comprenant : 4 Renards {Vulpes pulpes L.) ;
• — 4 Chacals {Thos anthus F. Cuvier) ; — 3 Coyotes {Canis latrans
Say) ; — 2 Loups {Canis lupus L.) ; — 1 Dingo {Canis dingo, Blum.);
1 Fennec {Fennecus zerda Zimm.). Ce matériel nous a été fourni en
376 —
entier par les collections du laboratoire d’ Anatomie comparée du
Muséum national d’ Histoire Naturelle. ■ — Sur les quinze cerveaux
examinés quatre présentaient un pli félin unilatéral ; deux' observa-
tions se rapportent au Chacal {Thos anthus) ; — une au Coyote
[Canis latrans) ; une au Loup {Canis lupus).
Fig, 4. — Pli félin (+) chez le chacal {Thos anthus, F. Cuvier).
Fig. 5. — Pli félin (+) chez le coyote [Canis latrans^ Say).
Fig. 6. — Pli félin chez le loup [Canis lupus, L.).
Chaque fois le gyrus felinus a été observé sur l’hémisphère cérébral
gauche sous la forme d’un pli très net barrant obliquement le bras
— 377
postérieur du sillon ecto-sylvien, un peu au dessous de sa partie
moyenne. Ce pli se rapproche par sa forme du pli félin postérieur du
Chien domestique. Il eu diffère légèrement par sa situation qui est
un peu plus basse. D’après nos observations la fréquence du pli
félin chez les Canidés sauvages semble être à peu près la même que
chez les Canidés domestiques soit de 35 à 40 % des sujets examinés.
Ainsi, comme l’a écrit sans doute le premier Mivart, comme l’ont
considéré les Anatomistes vétérinaires français depuis F. X. Lesbre
tout au moins, le pli félin n’est pas l’apanage exclusif des félidés et
des hyenidés et cette particularité du néopallium se retrouve aussi
chez divers Canidés appartenant à des espèces et à des genres diffé-
rents.
Explicitement signalé par Mivart dans le genre Icticyon (Icticyon
venaticus, Lund), par Friant dans le genre Nyctereutes
(Nyctereutes procyonoïdes Gray), nous l’avons retrouvé nous-mêmes
dans le genre Thos chez Thos anthus (Chacal), dans le genre Canis
Canis latrans (Coyote) et chez Canis lupus (Loup). • — Sans doute
des examens multipliés sur des cerveaux de Canidés appartenant à
des genres chez lesquels nous n’avons pas encore rencontré le pli
félin, tels que le Renard (Vulpes vulpes), le Fennec (Fennecus
zerda), ainsi qu’aux genres que nous n’avons pas eu encore
l’occasion d’examiner, permettraient de trouver trace de ce pli.
Les observations faites par nous et par d’autres auteurs permettent
de conclure qu’un pli félin (gyrus felinus) unilatéral se rencontre
assez souvent chez les Canidés domestiques et dans diverses espèces
de Canidés sauvages. Chez ces animaux la présence de ce pli n’a vrai-
semblablement que la valeur d’une variation individuelle et il ne
semble pas que cette particularité ait tout l’intérêt de spécification
zoologique qu’on a pu jusqu’à présent lui accorder.
PRINCIPAUX TRAVAUX CONSULTÉS
Broca. — Sur l'anatomie comparée des circonvolutions cérébrales. Rev.
anthropol., 2® s., t. 1, 1878, p. 385.
Familiant. Beitrâge zur Vergleichung der Hirnfurchen bei den Carnivoren
und den Primaten. Inauguraldissertation Bern, 1885.
Giacomini. Guido allô studio délia circoncoluzioni cerebraJi, 1884.
Lesbre (F.-X.) et Forgeot. Etude des circonvolutions cérébrales dans la
série des Mammifères domestiques. Bull. Soc. Sc. vétérinaires Lyon, 1904.
Leuret et Gratiolet. Anatomie comparée du système nerveux considéré
dans ses rapports avec l'intelligence. T. I, 1839, p. 373.
Mivart (St. G.). Notes on the circonvolutions of the Carnivora. Journ.
Linn. Soc. Vol. 19, 1886, p. 1.
— A monograph of the Canidæ. Londres, 1890,
Pansch, Ueber gleichwerthige Regionen am Grosshirn des Carnivoren
und der Primaten. Centralbl. f. d. med. Wisschensch., 1875, p. 641.
— 378
Un stade de UÉVOLUTION ONTOGÉNIQUE des molaires ''
CHEZ L’ArVICOLA.
Par M. Friant.
UArvicola est un Rongeur actuel de l’Hémisphère nord On l’a
rencontré aussi en Europe, au Pliocène (Toscane) ; en Europe et en
Amérique du Nord, au Pléistocène. ,
1 3
Sa formule dentaire est : 7 I, r M.
1 O
Il constitue, dans la famille des Muridæ, le type de la sous-famille
des Arvicolinæ, sous-famille que caractérisent essentiellement ses
molaires, décrites par Zittel ^ comme « constituées de deux rangées
/
Fig. 1. — Arvicola scherman monticola de Selys Longchamp (Campagnol montagnard)
(Muridæ-Arvicolinæ), n° 1880 — 956 Coll. Ânat. comp. Muséum; d’Auvergne.
Série des dents jugales inférieures droites : Mj, Mj. L’émail est en hachures ;
le cément en pointillé ; l’ivoire en blanc. — A, côté antérieur. — I, côté interne.
— G. N. X 10 environ.
longitudinales de trois à six prismes plus ou moins distincts ». Il
s’agit, en réalité, de molaires à croissance continue'^qu’on ne connaît
qu’à l’état abrasé (voir fig. 1) ; elles n’ont aucune trace de racines.
L’étude d’un fœtus à' Arvicola m’a permis d’établir la véritable
morphologie des molaires de ce Rongeur. Au stade observé, iPexiste,
au niveau de l’une et de l’autre mâchoires, une seule molaire intra-
alvéolaire, la première, déjà partiellement calcifiée ; on distingue, en
outre, le sac dentaire de la 2® molaire ; celui de la 3® n’est pas encore,
indiqué.
Au maxillaire inférieur (voir fig. 2, en haut), est constituée de
trois lames ou crêtes dentaires nettement transversales, dont la plus
1. Quelques auteurs en font, avec Trouessart, un sous-genre du Microtus (Troues-
SART E. L. Catalogus mammalium. Quinquennale supplementum, Anna 1904).
2. Zittel K. A. Text-book of Paleontology, vol. III, Mamfnalia, traduit et révisé
par A. Smith Woodward, London, 1925.
Bulletin du Muséum, 2^ s., t. XIV, n® 6, 1942.
379
antérieure est échancrée, indiquant la fusion de deux tubercules
primitifs ; les deux autres lames, situées en arrière, sont arrondies.
Au maxiliaire supérieur, les crêtes dentaires présentent, au niveau
Fig. 2. — En haut : Arvicola amphibius L. (Rat d’eau) (Muridæ-Arvicolinæ), fœtus,
n° 1926 — 32 Coll. Anat. Comp. Muséum (longueur du fœtus sans compter la queue :
30 mm.) ; de la Charente ; don de M. le Henri Martin. Dentition jugale, intra-
alvéolaire, du côté droit. — A droite, première molaire légèrement calcifiée (l’émail
est en noir). — A gauche, deuxième molaire à l’état de sac dentaire. — A, côté anté-
rieur. — I, côté interne. — 1, 2, 3, 1*®, 2® et 3® lames dentaires. * — G. N. X 10 environ.
En bas : Arvicola amphibius L. (Rat d’eau) (Muridæ-Arvicolinæ) n° 1935 — 582
Coll. anat. comp. Muséum ; de Pecquancourt (Nord) ; don de M. Wacquet. Première
molaire inférieure droite (M^) amenée aux mêmes dimensions que la première molaire
inférieure (multipliée par 10) du fœtus représentée ci-dessus. 1, 2, 3, l*’®, 2® et 3® lames
dentaires ; l’émail est en hachures ; le cément, en pointillé ; l’ivoire, en blanc. —
G. N. X 8 environ.
de M^, la même disposition qu’à Mj au maxillaire inférieur, mais la
première de ces crêtes n’est pas échancrée.
Il s’agit de molaires toechondontes, ainsi qu’il est de règle chez les
Rongeurs [Hystrix, Carterodon, Nesokia, etc.). Les lames dentaires,
comme chez les Eléphants, par exemple, sont originellement consti-
tuées de tubercules qui s’unissent dans le sens transversal. Les
vallées, également transversàles, séparant ces lames, d’une manière
plus ou moins complète, sont si profondes, parfois, qu’elles ne se
ferment jamais, c’est le cas de VArt^icola.
Les Arvicolinse, tous relativement récents, proviennent, sans
aucun doute, de formes brachyodontes du groupe des Murinæ
sensu lato ^ dont, au point de vue zoologique, ils sont très proches.
La morphologie des molaires des Murinæ, au stade adulte, rappelle
celle des molaires de VAroicola au stade fœtal (voir fig. 3) : Mj
possède, généralement, 3 crêtes transversales, mais ces crêtes sont
1. Tel que le comprend Teouessabt E. L. dans sa « Note sur le rat musqué (Mus
pilorides) des Antilles, type du sous-genre Megalomys Trt. Ann. Sc. nat., Zool. 6® série
1885. — Cette famille comprend les Murinæ sensu stricto, les Hesperomyinæ et les Rats
sigmodontes du groupe éteint du Cricetodon.
— 380 —
toutes cuspidées à l’état vierge et la dent, à racines nettes, ces deux
derniers caractères étant en rapport avec la brachyodontie.
La morphologie dentaire de VArvicola vient confirmer une loi de
Fig. 3. — Nesokia bandicota Bechst (Rat Perchai) (Muridæ-Murinæ) , n° A. 7559 Coll.
Anat. comp. Muséum ; de Pondichéry, rapporté par M. Leichenault. Première
molaire inférieure droite (M,). Il existe 3 crêtes (originellement cuspidées comme
chez tous les Murinæ) largement ahrasées. — L’émail est en hachures ; l’ivoire, en,-
blanc. — G. N. X 6 environ.
l’évolution de portée très générale, à savoir que les Mammifères dont
les molaires sont à croissance prolongée représentent les rameaux
terminaux de groupes chez lesquels ces dents étaient, originelle-
ment, à croissance limitée.
c,
Fig. 4. — Coupes antéro-postérieures schématisées de la première molaire inférieure
(M,) de deux Muridæ adultes.
C. Cricetodon rhodanicus Depéret ( Muridæ, Murinæ sensu lato ) n° 1933 — 427 Coll.
Anat. comp. Muséum. Miocène de la Grive Saint-Alban. Molaire à croissance rela-
tivement limitée. Les tubercules de la couronne sont peu abrasés ; les racines sont
nettes : la coupe n’intéresse pas leur apex et, par suite, les orifices de passage pour
les nerfs et les vaisseaux ne sont pas visibles.
A. Ari>icola sp. (Muridæ, Arvicolinæ) n® A. 2.385 Coll. Anat. comp.^Muséum ;
actuel, des Etats-Unis, Molaire à croissance continue. Il existe une large surface
d’abrasion. De la vaso-dentine (ou ivoire de néoformation) se constitue au niveau de
la face triturante des cavités pulpaires qui sont largement ouvertes du côté radicu-
laire.
L’émail est en noir, l’ivoire en grisé, le cément en pointillé, la cavité pulpaire, en
blanc. — Le côté antérieur est à droite. — G. N. X 7 environ.
Un exemple classique est celui des Proboscidiens ^ : alors que les
plus archaïques d’entre eux, le Moeritherium, de l’Eocène supérieur,
1. Voir, notamment. Anthony R. et Friant M. Introduction à la connaissance de la
dentition des Proboscidiens. Mém. Soc. Géol. et Minéral. Bretagne, 1941, p. 75 et 76.
et les Mastodontes, du Miocène et du Pliocène, ont des molaires
à croissance limitée (type brachyodonte), les plus évolués à tous les
points de vue, les Eléphants, du Pliocène supérieur et du Quater-
naire, possèdent des molaires à croissance prolongée (type hypsé-
lodonte), cette morphologie s’accentuant de VElephas planifrons
Falc. et Cault., le plus primitif des Eléphants, jusqu’aux formes les
plus caractérisées telles que VElephas primigenius Blum.
Un autre exemple est celui des Theridomyidæ, rongeurs européens
de l’Eocène et de l’Oligocène, chez lesquels on observe, comme je
l’ai montré une accentuation de l’hypsélodontie, depuis le plus
ancien et le plus archaïque du groupe, le Trechomys (Eocène supé-
rieur) jusqu’au plus récent et aussi le plus évolué, V Isstodoromys
(Oligocène moyen) ^
En résumé, le stade non abrasé, inconnu jusqu’ici, de la première
molaire de VArvicola nous permet d’affirmer qu’il n’y a pas de diffé-
rence fondamentale entre la dentition jugale des Arvicolinæ et celle
des Murinæ sensu lato. Les Kwicolinse sont, en quelque sorte, par
rapport aux Murinæ, ce que sont les Eléphants par rapport aux
Mastodontes. Il faut seulement noter que la croissance des molaires
est continue chez les Arvicolinæ, alors qu’elle n’est que prolongée
chez les Eléphants dont les dents jugales présentent encore des
vestiges de racines.
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
1. Fhiant M. L’évolution de la morphologie dentaire chez les Rongeurs de la
famille des Théridomyiidés. Travaux Labor. Géol. Faculté Sciences Lyon, 1934.
2. L’ Issiodoromys, classé pendant longtemps dans le groupe sud-américain des
Caviidés, est bien un Théridomyidé, comme j’ai eu l’occasion de le montrer. Voir
Friant M. Sur les affinités de V Issiodoromys .Rongeur de l’Oligocène d’Europe. C. R.
Acad. Sc., 6 nov. 1933. Id. h’ Issiodoromys a-t-il des affinités avec les Rongeurs sud-
américains ? Pjablicatipns Mus. nat. Hist. nat., n° 3. Commémoration du voyage d’Alcide
d’Orbigny en Amérique du Sud, 1933.
Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National d'Histoire Naturelle.
ORDRE DES INSECTIVORES
(suite et pin) 1 '
Par P. Rode.
(Assistant au Muséum. Laboratoire de Zoologie des Mammifères.)
255. — Mygale moscovitica E. Geoffroy (J Génotype et Holotype.
— Le Desman de Moscovie.
Galemys moschatus (Pallas) (1781).
Provenance : Sibérie. — « Provient d'un échange avec M. Mori-
cand >) en 1828. — N® 182.
Spécimen monté, en bon état. Le squelette entier a été con-
servé sous le n° A. 1272. — - Type du genre Mygale et de l’espèce
moscovitica E. Geoffroy, précédemment désigné : Sorex mosco-
viticus par Charleton (1677).
255 a. — M. moscovitica E. Geoff. Ç (Allotype).^
Même provenance. — N° 181.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
Genre : ÜROPSILUS A. M.-Edwards (1871).
256. — Uropsilus soricipes A. Milne-Edwards. Holotype. — L’Urop-
silus à pattes de Musaraigne.
Uropsilus soricipes A. M.-Edw.
Provenance ; Tibet orienttJ, par M. l’abbé David. — N° 171. —
1870-581.
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue. V
256 a. ■ — ü. soricipes. Paratype.
. Même provenance ; N° 172. — 1870-583.
255. — E. Geoffroy. — Ann. Mus. Paris, XVII, 1811, p. 192.
256. — A. Milnk-Edwabds. — Nouvelles Arch. Mus. Paris, 1871, Bull., p. 92 et
Recherches sur les Mammif. du Thibet, 1871, p. 272, pl. 40, fig. 1 et 40 A,
fig. 1.
1. Cf. BuU. Mus. 2« s., t. XIV, n° 5, 1942, p. 307.
Bulletin du Muséum, 2^ s., t. XIV, n" 6, 1942.
— 383 —
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
pa rue.
Genre : SCAPTONYX A. M.-Edwards (1871).
«
257. — Scaptonyx fusicauda A. M.-Edwards. Holotype. — Le Scap-
tonyx à queue fusiforme.
Scaptonyx fusicauda A. M.-Edwards.
Provenance ; frontière du Kokonoor, par M. l’abbé David. —
NO 1871-87 A.— 184.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
FAMILLE DES ERINACÉIDÉS
Genre : BRINACEUS L. (1766).
258. — Erinaceus dealbatus Swinhoe ^ Paratype). — Le Hérisson
de Chine.
Erinaceus europaeus L.
Provenance ; Chefou ou Pékin.
Donné, en échange, par M. Swinhoe en 1874. — No 1874-92-317.
Spécimen en bon état. Tête osseuse retirée et conservée.
Genre : NEOTETRACÜS Trouessart (1910).
259. — Neotetracus sinensis Trouessart. Holotype et Paratype. —
Le Neotetracus de Chine.
Neotetracus sinensis Trouessart.
Provenance : Ta-Tsien-Lou, province de Setchouen (Chine occiden-
tale) par la Mission catholique. — N® 1911-1180 et 1181 (320),
Deux spécimenfe, montés sur le même socle. Les têtes osseuses
sont retirées et conservées.
FAMILLE DES CENTETIDÉS
Genre : CENTETES Illiger (1811).
,260. — Centetes armatus Is. Geoffroy. (Holotype). — Le Centetes
armé ou Tanrec armé.
Tanrec ecaudatus (Schreber) (1778).
257. — A. Milne-Edwards. — Nouvelles Arch. Mus., 1871, Buü., p. 92 et Recherches
Mamm. du Thibet, 1871, p. 278, pl. 38 B, fig. 4.
258. — R. Swinhoe. — Proc. Zool. Soc. London, 1870, p. 450.
259. — Trouessart. — C. R. Ac. Sc., 22 nov. 1909. — Ann. Mag. Nat. Hist., 1909,
Sér. 8, vol. IV, p. 389. — BüU. Mus. Hist. Nat. Paris, 1910, p. 5, 2 pl.
260. — Is. Geoffroy. — Rev. et Mag. de Zool., p. 17, pl. 2, 1839.
Provenance : Madagascar. Rapporté par M. le capitaine Sganzin en
1832. — NO 272.
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse dans la peau.
• Genre : ERICÜLUS Is. Geoffroy (1837).
261. — Ericulus nîgrescens Is. Geoffroy (Holotype). — L’Ericule
noirâtre
Seiifer setosus (Schreber) (1778).
Provenance : Madagascar, par M. Goudot en 1834. — N® 284.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
Genre ORYZORYCTES Grandidier (1870).
262. — Oryzoryctes hova A. Grandidier. Holotype. — L’Oryzo-
ryctes malgache.
Oryzoryctes hova A. Grandidier.
Provenance : Madagascar, M. Grandidier (Ankaye et Antsianak).
— N® 277. — 1887-874. En collection depuis 1870.
Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée. Le corps est conservé en alcool avec deux autres spéci-
mens très jeunes.
(Cet exemplaire, en collection depuis 1870, n’a été inscrit
qu’en 1887 sur les registres). J
263. — Oryzoryctes tetradactylus A. Milne-Edwards et Grandidier.
— Holotype ? L’ Oryzoryctes tetradactÿle.
Oryzoryctes tetradactylus ^ (A. M.-Ed. et Grand.)
Provenance : Madagascar. Plateau de l’Emirne. M. Grandidier. —
NO 276. — 1887-873.
Il s’agit vraisemblablement du type, car cet exemplaire corres-
pond à la description et aux mensurations (exemplaire jeune, mais,
comme le précédent, il n’a été inscrit qu’en 1887).
Spécimen jeune, naturalisé. Tête osseuse retirée et disparue*
264. — Oryzoryctes talpoîdes G. Grandidier et G. Petit. Holotype. —
L’ Oryzoryctes à allure de taupe.
261. — Is. Geoffroy. — Rev. et Mag. de Zoologie, 1839, p. 33, pl. 3. (L’animal
représenté pl. 1 sous le nom de Centetes setosus est en réalité un Hemi-
centetes semispinosus (G. Cuvier).
262. — A. Grandidier. — Rev. et Mag. de Zoologie, 1870, p. 50.
263. — A. Milne-Edwards et Grandidier. — Le Naturaliste, 1882, p. 55.
264. — G. Grandidier et G. Petit. — BuU. Mus. Hist. Nat. Paris, 1930, 36,
p. 498-505.
1. — O. Thomas {Ann. Mag. Nat. Hist., 1918) a créé pour cette espèce le genre,
Nesoryctes. — Le spécimen 263 serait donc, en même temps que l’holotype de l’es-
pèce, le génotype du Nesoryctes.
385 —
Oryzoryctes talpoides G. Grand et. Petit.
Provenance : Madagascar. Rizières de Marovoay, province de
Mdjunga. Perrier de la Bathie. — Sans numéro.
Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.
Genre : MICROGALE O. Thomas (1882).
265 et 265 a, 6, c. — Microgale brevicaudata G. Grandidier.
Holotype et Paratypes. — Le Microgale à queue courte.
Microgale brevicaudata G. Grandidier.
Provenance : Forêt d’Andampy, Côte N.-E. de Madagascar 1899.
Trois specimens en alQ,ool, deux avec leur tête osseuse non
retirée, un avec la tête osseuse retirée et disparue.
Note. — La description de Grandidier est accompagnée des
mensurations d’un spécimen dont il n’a pas été possible de retrou-
ver le corps. Il ne reste de cet exemplaire que la tête osseuse qui
peut être considérée comme l’ Holotype de l’espèce.
266. — Microgale crassipes Milne Edwards. Holotype. Le Microgale
aux pattes épaisses.
Microgale crassipes Milne-Edwards.
Provenance : Madagascar, par M. Sikora. — N® 1892-1560.
Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et conservée.
FAMILLE DES POTAMOGALIDÉS
• Genre : GEOGALE A. M.-Edw. et Grandidier (1872).
267. — Geogale aurita Milne-Edwards et Grandidier. Génotype et
Holotype. — Le Geogale aux grandes oreilles.
Geogale aurita Milne-Edw., et Grandidier.
Provenance : Morondova et Tullear.
Spécimen en alcool, disséqué avec tête osseuse dégagée pour
l’étude des dents.
267 a et 6. — G. aurita Milne-Edw. et Grand. Paratypes.
Même provenance.
Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée (267 a).
265. — G. Ghandidier. — Bull. Mus. Hisi. Nat. Paris, 1899, p. 349.
266. — A. Milne-Edwards. — Ann. Sc. Nat. Zool., 1893, p. 98.
267. — A. Milne-Edwards et G. Grandidier. — Ann. Sc. Nat. Zool., XV, 1872,
article 19, page 25.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
23
— 386 —
(Un troisième spécimen (267 h) dont il ne reste que le tronc
se trouve dans le même bocal. — La peau a été montée (N® 1887-
875).
FAMILLE DES CHRY SOCHLORIDÉS
Genre : CHRYSOCHLORIS G. Cuvier (1800).
268. — Chysochloris leucorhina Huet. Holotype. — Le Chryso-
chlore à nez blanc.
Chrysochloris leucorhina Huet.
Provenance : Côte du Golfe de Guinée, Congo.
Acquis de M. de Brenny. — N® 248. — 1883-679,
Spécimen monté en très bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
268 a. — C. leucorhina. Paratype.
Même provenance. — N® 1883-680.
Spécimen en alcool. Tête osseuse non retirée.
GROUPE DES MENOTYPHLA
FAMILLE DES MACROSCÉLIDÉS
Genre : ELEPHANTULUS Thos et Schwann (1906).
269. — Macrocelides Revoilii Huet ^ (Holotype). — Le Macros-
celide de Revoil.
Elephantulus revoili (Huet).
Provenance : Pays des Somalis, par M. Revoil. — N® 1881-11. 52.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
FAMILLE DES TUP AIDÉS
Genre : TUPAIA Raffles (1821).
270. — Cladobates javanica F. Cuvier. Génotype. ■ — Le Tupaia
de Java.
Tupaia javanica Horsfielf (1822).*
268. — Hubt. — Nouvelles Arch, Muséum Paris, VIII, 1885, p. 8, pl. 1.
269. — Huet. — Bull. Soc. Philom. Paris, 1881, p. 97.
270. — F. Cuvier. — Hist. Nat. Mamm., 1825.
387
Provenance : Java, par M. Diard en déc. 1826.
Type du genre Cladohates, mais non de l'espèce ; javanica, « Le
crâne au cabinet d’Anatomie ». — Ce crâne n’a pas été retrouvé. —
C. R. P. M. E. Cuvier. — 16, 1025,
Spécimen monté en bon état.
SOUS-ORDRE DES INSECTIVORES VOLANTS
OU DERMOPTÊRES
FAMILLE DES GALEOPITHECIDÉS
Genre : GALEOPITHBCUS Pallas (1780).
271. — Galeopithecus rufus E. Geoffroy. Holotype. — Le Galeopi-
thèque roux.
Galeopithecus temmincki Waterh (1838).
Provenance : Iles Pelew. — N° 224.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
272. — Galeopithecus philippinensis Waterbouse ; Paratype ? — Le
Galeopithèque des Philippines.
Galeopithecus philippinensis Waterh.
Provenance : Philippines. — « Type de Waterhouse. Acquis en
1842 ». — NO 231.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
271. — E. Geoffroy. — Cours d’ Histoire Naturelle, 1829, p. 37.
272. — Waterhouse. — Proc. Zool. Soc., 1838, p. 119.
/
388 —
Rapport d'vne Mission d’ étude sur la biologie
DU Rhinolophe de saint-paterne.
Par P. Laurent.
Aux fins d’utiliser le reliquat d’une subvention qui nous avait été
accordée par le Muséum National d’Histoire Naturelle pour notre
campagne de baguages de Chauves-Souris en Basse Provence
(été 1941), nous nous sommes rendus une première fois, en fin
octobre, à Saint-Paterne (Indre-et-Loire) : localité sur le territoire de
laquelle Lataste découvrit, il y a une soixantaine d’années, la seule
colonie ,de Rhinolophus euryale Blas. situee au nord de la Loire
et d’où provenaient les échantillons auxquels Andersen et Mats-
CHiE ont attribué le nom spécifique Euryale atlanticus
La biologie de cette intéressante Chauve-Souris étant restée
inconnue, d’autre part, les espèces décrites par Andersen et Mats-
CHiE n’ayant pas été maintenues dans le catalogue de G. S. Miller
et nous-'même ayant émis cette hypothèse que le Rhinolophe de
Saint-Paterne se réduisait à une simple race locale, n’ayant même
pas la valeur sous-spécifique il nous a semblé intéressant de
reprendre ce Chiroptère sur sa station originale, là même où il fut
observé pour la première fois : nous réservant d’étudier ultérieure-
ipent les points où il fut signalé en dehors de Saint-Paterne
Il nous fut très facile de retrouver la colonie qui, bien connue des
habitants de la localité, fréquente de temps immémorial une cave
troglodyte du domaine historique de la Clarté Dieu, à 2 kilomètres à
l’ouest du village, sur la route de Chenu. Cette cave, creusée comme
tant d’autres en Touraine dans la craie tuffeau du Turonien, utilisée
comme remise de matériel par les fermiers actuels du domaine, s’en-
fonce à peu près horizontalement jusqu’à la profondeur d’une
centaine de mètres ; de grossiers piliers de tuffeau soutiennent une
voûte dont la hauteur s’abaisse au fur et à mesure qu’on s’éloigne de
l’entrée jusqu’au dessous de 1 m. 70 à 1 m. 50. C’est en un point
1. Trouessaht. Note sur quatre espèces de Chauve-Souris nouvelles pour la faune
française, le Naturaliste, 1879, I, 16, p. 125.
2. Sitzungs-Berichte des Gesell. Naturf. Freude zu Berlin, M. 5, 10 üiai 1904, p. 77
et seq.
3. Mammals of Western Europe, 1912, p. 159.
4. Bull. Mus. Hist. Nat. Marseille, I, 4, octobre 1941, p; 297.
5. En particulier à RiUy-sur-Loire, Loir-et-Cher, par G. Etoc (Vertébrés du Loir-
et-Cher, p. 1).
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 6, 1942.
— 389
situé jusqu’au fond de cette cave, où l’obscurité n’est cependant pas
encore absolue, et où la voûte atteint encore une hauteur de 3 mètres
environ que nous avons trouvé un tas de guano frais d’un ou deux
mètres cubes, et juste au-dessus, la colonie de Rhinolophes; Nous
avons pu en baguer 105 individus, tous adultes \ qui furent examinés
et pesés un à un (la plupart conservés une nuit afin d’enregistrer les
variations négatives de leur poids pendant les douze premières
heures de leur captivité), tandis qu’une dizaine d’autres furent
sacrifiés pour étude ; l’effectif total de la colonie, d’après le nombre
des individus qui nous avaient échappé et voletaient autour de nous,
ainsi que les reprises successives effectuées pendant les trois jours
que durèrent les opérations, semblent être de 130 à 150 individus au
maximum.
L’hiver 1941-42 s’étant écoulé sans qu’aucune mention ne soit
parvenue de la reprise d’un animal bagué, nous sommes retournés
en juin dernier à Saint-Paterne et avons pu aisément récupérer
11 Chauve-Souris portant les bagues placées huit mois auparavant
Mais la colonie était si incomparablement plus nombreuse, qu’un seul
coup de filet nous en livra plus d’une centaine, tandis qu’un nuage
de plusieurs centaines d’individus s’échappait par toutes les salles
de la cave ; les reprises de sujets bagués effectués ensuite permettent
de donner pour l’ensemble de la colonie un chiffre' voisin de 1.000,
peut-être même supérieur. D’autre part, sa composition était diffé-
rente, car on y trouvait une dizaine de Myotis myotis Borkh., femelles,
avec leurs jeunes, qui gênées par nos investigations, disparurent
vite au cours de celles-ci, quoique nous ayons pu en baguer sept
adultes et d’autre part, les Rhinolophes mâles étaient, à l’inverse
de ce qui avait été constaté lors de notre première visite deux fois
plus nombreux que les femelles les uns et les autres étant d’ailleurs
tous adultes. Nous pûmes en baguer 134 individus, qui furent tous
soigneusement mesurés et pesés avant d’être relâchés parmi
lesquels sept femelles seulement étaient visiblement enceintes et
proches du terme, quoiqu’aucun jeune ne fût nulle part trouVé.
Les premières conclusions de ces observations sur la colonie de
Saint-Paterne sont donc :
1° que les naissances chez les Rhinolophes euryale se produisent
postérieurement au 15 juin, soit chronologiquement avec le début
1. Ces 105 individus portent les bagues numérotés H, 5851 à 5853, 5855 à 5879, 5881
à 5895, 5897 à 5949, 6042 à 6050 et se répartissent en 34 mâles et 71 femelles, la propor-
tion des sexes étant ainsi de l’ordre de un mâle pour 2 femelles.
2. Les numéros bagués retrouvés furent ; H, 5915, Ç ; 5924, Ç ; 5926, ^ ; 5934, Q ;
5864, Ç ; 5882, ^ ; 5886 5888, Ç ; 5893, Ç ; 5899, Q ; 6043, Q.
3. Bagués H, 5758, 5896, 5971, 5975, 5979, 5982, 5983.
4. Sur 134 bagues posées, 95 le furent à des mâles et 40 à des femelles.
5. Bagües numéros H, 5854, 5880, 5950 à 5957, 5959 à 5970, 5972 à 5974, 5976 à
5978, 5980 et 5981, 5984 à 5992, 5994 à 6025, 6051 à 6114.
390 —
même de l’été et, comme la colonie ne comprend que des adultes en
octobre, que la croissance dme quatre mois au plus ou bien que la
colonie n’est pas composée en octobre des mêmes individus qui s’y
trouvaient au printemps (ce qu’une prochaine visite nous permettra
d’élucider) ;
2° qu’ apparemment la colonie n’est pas composée des mêmes
individus, puisque la population de juin était peut-être dix fois
supérieure à celle d’octobre, comme si l’effectif en était formé par
des individus de différentes provenances réunis à la Clarté-Dieu
pour une raison quelconque — probablement la vie génitale à
moins au contraire que la population soit à son chiffre normal au
printemps, et réduite en automne pour une raison qui nous échappe
(peut-être l’accouplement hors de la cave, ce que suggère le renverse-
ment de la proportion des sexes entre juin et octobre,’ les mâles se
seraient en majeure partie éloignés à la recherche de compagnes et
n’auraient laissé que des femelles ^ ;
3° que la petite colonie de Myotis fonctionne comme « wochens-
tube », et les jeunes semblant âgés de plusieurs semaines en juin,
elle doit être formée à partir du début de mai, pour se disperser dans
le courant d’août.
D nous semble nécessaire de retrouver dans les gîtes du voisinage
les animaux bagués à Sainte-Paterne pour vérifier l’une ou l’autre
des hypothèses émises ci-dessus, tandis que l’examen du matériel
anatomique et le dépouillement des chiffres de mensurations nous
permettra, dans un travail ultérieur, d’établir définitivement la
valeur systématique du Rhinolophe de Saint-Paterne.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Ce qui infirmerait l’opinion de divers auteurs que l’accouplement a lieu en octobre,
les spermatozoïdes étant « storés » jusqu’au printemps dans ie tractus génital de la
femelle.
2. Il est étonnant pour cette hypothèse que nous ayons précisément surpris en
octobre les numéros 5921 h et 5922 n au cours d’un accouplement qu’ils interrompirent
sous nos yeux.
Note critique sur une espèce de Tanagridé :
RhAMPHOGŒLUS CARBO (PALLAS).
Par J. Berlioz. ^ ‘
Si la nomenclature ornithologique actuellement usitée pour la
distinction des sous-espèces géographiques apparaît rarement bien
satisfaisante, il est des cas où elle tombe fatalement dans l’arbitraire
et la confusion : c’est le fait en particulier des espèces plastiques
possédant un vaste habitat continu, dans les limites duquel aucune
frontière naturelle n’a pu décider la ségrégation de races morpholo-
giques définies. L’Oiseau dont il est question dans cette note en offre
un exemple frappant : il s’agit du Tangara velouté, Rhamphocœlu^
carho (Pall.), si abondamment répandu dans une grande partie de
l’Amérique du Sud tropicale, à l’est des Andes.
En ces dernières années, cet Oiseau a déjà fait l’objet d’une brève
étude critique de ma part, publiée dans V Oiseau et la Reçue française
d' Ornithologie, 1933, pp. 590-593. Plus récemment encore, G. E.
Hellmayr, notre collègue bien connu, spécialiste de l’avifaune néo-
tropicale, en a proposé une nouvelle mise au pojnt des sous-espèces
dans son vaste ouvrage sur les Oiseaux d’Amérique {Catalogue of
Birds of the American, part IX, Field Mus. Nat. Hist., Chicago, 1936).
Je ne saurais pourtant partager entièrement son avis sur sa nomen-
clature et il convient de rétablir quelques points de détail relatifs
à des spécimens du Muséum de Paris, dont il a pu faire état.
•k
« Ht
Pour plus de concision, je n’envisagerai guère ici que les races de
R. carho peuplant la partie méridionale de l’habitat de l’espèce, au
sud de l’Amazone. Dans cette immense étendue, comprise entre les
Andes du Pérou et les rebords orientaux des plateaux brésiliens,
Hellmayr mentionne trois sous-espèces, dont les aires d’extension
respectives seraient les suivantes, de l’ouest à l’est :
— R. c. connectens Berl. et Stolzin. (type de Chanchamayo, Pérou central,
au Musée de Francfort).
Hab. : Pérou oriental, de Huanuco à Carabaya.
— • R. c. atrosericeus Lafr. et d'Orb. (type de Yungas, Bolivie, — au
Muséum de Paris). ^
Hab. : Bolivie tropicale.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 6, 1942.
— R. c. centralis Hellm. (type de Minas Geraës, Brésil, — au Musée de
Munich).
Hab. : plateaux brésiliens jusqu’au Paraguay et ? en Bolivie.
La première et la troisième de ces races ne diffèrent, semble-t-il,
que très peu l’une de l’autre, et guère plus de la race nominale
R. c. carbo, par tous leurs caractères de pigmentation. La seconde est
mieux différenciée dé toutes les autres par le plumage du mâle en
partie d’un noir mat et profond, sans trace de suffusion rouge, sauf
autour de la tête, et surtout par le plumage de la femelle, entière-
ment d’un noir terne, alors que chez toutes les autres races il est brun
plus ou moins nuancé de rougeâtre. Néanmoins il est sans doute
rationnel de considérer avec Hellmayr cet oiseau des « Yungas »
de Bolivie comme une simple forme mieux différenciée de carbo
plutôt que comme espèce propre.
Pourtant il faut tout d’abord rappeler que les variations pigmen-
taires du R. carbo (les autres variations prétendues raciales de taille
et de force du bec étant insignifiantes chez les races méridionales)
ne montrent aucun rapport avec les frontières politiques complète-
ment conventionnelles des trois pays ; Pérou, Bolivie, Brésil.
outre c’est sans doute par confusion légère que Hellmayr a pu écrire
{1. c., p. 248, note 2) qu’aucun spécimen récolté par d’Orbigny
avec localité « Chiquitos » n’existe au Muséum de Paris. En effet,
outre le spécimen monté, provenant des Yungas, et considéré par
Hellmayr comme « type » de Vatrosericeus, la collection du Muséum
possède encore quatre autres spécimens rapportés par d’Orbigny
de son voyage en Bolivie et entrés au Muséum en 1834. Ce sont :
1° un spécimen monté, sans localité d’origine précise. Il est indiqué
« femelle » et « type » de R. atrosericeus ; mais ces mentions sont un
peu apocryphes. L’Oiseau est en plumage entièrement noirâtre,
avec quelques plumes rouge foncé sur les côtés de la gorge, qui laisse-
raient penser qu’il s’agit peut-être d’un jeune mâle ;
2° un spécimen ad., en peau, provenant de « Guarayos » et éti-
queté par Hellmayr lui-même « type de l’espèce » ; il s’agirait donc
en réalité d’un cotype, si le type est bien le spécimen de Yungas,
monté ;
3° un spécimen en peau, de Yungas, à plumage entièrement
noirâtre et dénommé « R. aterrimus » ; il correspond bien à la descrip-
tion de la femelle à' atrosericeus, donnée ci-dessus ;
4° enfin le spécimen femelle, de « Chiquitos », considéré et décrit
par d’Orbigny comme type d’ atrosericeus Ç, et que Hellmayr
rapporte avec logique, mais avec doute — puisqu’il paraît avoir
méconnu l’existence de ce spécimen — à la forme R. c. centralis.
Outre ces spécimens de d’Orbigny, le Muséum possède, du même
groupe, un couple (J et Ç de R. atrosericeus, provenant des chasses
— 393
de 0. Garlepp en Bolivie et originaire de San Mateo (Yungas) ; — un
couple et $ de R. c. connectens, de la vallée d’Urubamba (Pérou) ;
deux et une $ ad. des environs de Cuyaba (Matto Grosso, Brésil)',
récemment collectés par le Vellard, un couple et $ provenant
du Rio Sao Lourenço (Matto Grosso) et une $ de Goyaz, tous ces
spécimens brésiliens référables géographiquement, selon les direc-
tives de Hellmayr, au R. centralis.
Or, malgré la précarité numérique de cette petite série, il est clair
que, par comparaison entre eux, l’examen de ces spécimens ne cor-
robore que médiocrement ces données générales, — même en
négligeant le spécimen monté Ç « type » mentionné ci-dessus et de
valeur documentaire douteuse.
Tout d’abord les caractères stricts de R. atrosericeus ^ et $, tels
qu’ils sont admis par les auteurs et indiqués ci-dessus, ne s’appliquent
qu’aux seuls spécimens de la province de « Yungas » en Bolivie
(Lafresnaye, en 1853, a compliqué la question en décrivant comme
espèce nouvelle sous le nom de R. aterrimus la femelle de cet Oiseau).
En effet, le mâle rapporté par d’Orbigny de « Guarayos » est absolu-
ment identique jusque dans ses plus petits détails aux trois mâles
du Matto-Grosso, lesquels ne diffèrent de R. atrosericeus que par le
léger lustre très faiblement rougeâtre du plumage noir du corps.
Quant à la femelle de « Chiquitos », elle est moins intensément pig-
mentée de rouge que celles du Matto-Grosso et de Goyaz, mais plus
que celle d’Urubamba, intermédiaire par conséquent aux caractères
des prétendues formes connectens et centralis.
Du point de vue géographique, ces variations, dont il faudrait
néanmoins se garder d’affirmer la constance, peuvent aisément s’ex-
pliquer ainsi : la forme atrosericeus, serait cantonnée dans la région
des « Yungas » et caractérisée par un maximum de pigmentation
mélanique — au détriment du lipochrome rouge — chez les deux
sexes. Les autres régions basses de la Bolivie, rayonnant autour de la
précédente, seraient habitées par une population qui ne marque que
des caractères intermédiaires progressifs vers la race nominale
R. c. oarho, plus septentrionale, en passant par ces deux stades décrits
comme connectens et comme centralis, qui ne marquent eux-mêmes
aucune constance lorsqu’envisagés sur une aire de territoire un peu
considérable. La province de Guarayos étant, intermédiaire au nord-
ouest entre celle de Yungas et l’habitat typique du connectens, le
plumage du mâle qui en provient corrobore exactement cette
notion (les femelles de cette région me sont malheureusement incon-
nues). De même, vers l’est et le nord-est, des intermédiaires plus ou
moins identiques au précédent relieraient d’une chaîne continue à
travers le Brésil Y atrosericeus au carbo, en passant par les divers
aspects attribuables ■ — pour des raisons de pure convention géogra-
phique — au R. c. centralis.
En tout état de cause, connectens et centralis ne représentent que
des intermédiaires mal définis, pouvant s’exprimer tout aussi bien
carbo ^ atrosericens, si ces deux dernières formes sont réunies con-
spécifiquement, le nom d’atrosericeus ne s’appliquant réellement
qu’aux spécimens de Yungas. Et il n’y a aucun intérêt à multiplier,
actuellement du moins, les dénominations subspécifiques dans tout
cet immense domaine que peuple, avec des variations pigmentaires
aussi subtiles qu’imprécises et progressives, cette espèce ubiquiste
dans les régions basses et boisées.
*
¥ »
Une confusion du même ordre, et plus considérable encore, règne
parmi les prétendues sous-espèces septentrionales de la même espèce,
qui, à part peut-être la race insulaire de Trinidad {Rh. c. magnirostris
Lafr.), avec son bec très fort, ne justifient d’aucune constance.
Qu’il suffise de rappeler ici la petite série de spécimens provenant de
l’Ecuador, que possède le Muséum de Paris : quatre de ces Oiseaux
mâles, récemment collectés à Andoas (Ecuador amazonien) sont
particulièrement foncés, faiblement teintés de rouge, et ne diffèrent
en rien des spécimens méridionaux d’Urubamba (théoriquement
R. c. connectens) et du Matto-Grasso (théoriquement R. c. centralis).
Les autres, de localité précise incertaine, offrent une pigmentation
rouge un peu plus accentuée, marquant apparemment un stade inter-
médiaire vers la forme très rougeâtre, connue dans les collections
colombiennes de Bogota sous le nom de R. c. unicolor Sel. {= R. c.
veneznelensis Lafr., selon Hellmayr).
En réalité, il est possible que ces variations pigmentaires, dans
tous les cas fort légères, ne soient que des corollaires de certaines
influences climatiques locales et, d’une façon générale, je ne saurais
aucunement recommander l’usage, trop répandu actuellement dans
la systématique ornithologique, de limiter des dénominations scien-
tifiques à des données géographiques purement conventionnelles, au
lieu de les appliquer, comme il convient, à des* différenciations de
caractères zoologiques définies.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
Notules ichthyologiques
Quatrième série
Par Paul Chabanaud.
XVI. — ■ Bemarques critiques concernant l’iconographie de deux
Cynoglossidés d’ Indo-Chinè.
L’ouvrage de Chevey (P.) et Lemasson (J.), intitulé Contribution
à l’étude des Poissons des eaux douces tonkinoises contient, entre
autres remarques inédites, la mention intéressante de la présence
en eau douce de 3 Cynoglossidés qui n’étaient encore connus que du
milieu marin. Ce sont ; d’une part, Cynoglossus xiphoideus Günther
(p. 129) et Cynoglossus trigrammus Günther (p. 130), capturés à
Hanoï, dans le fleuve Rouge ; d’autre part, Cynoglossus pellegrini
Wu (p. 131), espèce chinoise, retrouvée dans le Sang Dam-Thuy,
province de Haï-Duong.
Les auteurs ont représenté Cynoglossus xiphoideus (fig. 89) et
Cynoglossus trigrammus (fig. 90). Or ces deux figures, dessinées avec
art, sont entachées, l’une et l’autre, d’une grave inexactitude :
l’uroptérygie y apparaît nettement séparée des deux autres périsso-
ptérygies (notoptérygie et proctoptérygie), alors que, chez ces espèces,
comme chez tous les Cynoglossidæ, les 3 nageoires impaires sont
réunies de façon si intime que l’uroptérygie devient parfois difficile-
ment discernable ^
XVII. — Addition à la synonymie de Pegusa lascaris. Présence
possible de cette espèce dans la mer Rouge.
Le musée de Berlin, Naturhistorisches Muséum der Universitât,
possède, sous des noms divers, 2 spécimens de Pegusa lascaris
[Risso], dont l’étiquette manuscrite est signée « Hemprich und
Ehrenberg ».
A la publication de cette nomenclature manuscrite, j’ajouterai
les caractéristiques individuelles de ces deux spécimens, telles que
celles-ci m’ont été révélées par mes propres observations.
« Solea alexandrina. Alexandrien ». Hemprich et Ehrenberg
M. S. Longueur total 92 mm. Longueur étalon 79 mm. En centièmes
1. Cf. Bull. Muséum,^ 13, 1941, p. 414.
2. Travaux de l’Institut Océanographique de l’Indo-Ghine, 33, 1937.
3. Sans doute l’habile dessinateur a-t-il été trompé par quelque déchirure de la
membrane interradiaire, accident d’exemple très fréquent.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 6, 1942.
— 396 —
de la longueur étalon : hauteur 31 ; tête 17. En centièmes de la
longueur de la tête : uroptérygie 92. S ? D 75. A 59. C ? Pz ? Pn ?
Vz 5. Vn 5.
« Solea synophthalmos. Rothes Meer ». Hemprich et Ehrenberg M.
S. Longueur totale 181 mm. Longueur étalon 154 mm. En centièmes
de la longueur étalon : hauteur 34 ; tête 22. En centièmes de la
longueur de la tête : oeil 14 ; thoracoptérygie zénithale 43 5 thoraco-
térygie nadirale 43 ; uroptérygie 75. S 64. D 74. A 60. C 20. Pz 8.
Pn 8. Vz 5. Vn 5.
Ce dernier document ne laisse aucun doute sur l’introduction de
Pegusa lascaris dans le canal de Suez, bien que l’espèce n’en ait encore
jamais été signalée. Il est fort regrettable que le lieu de capture de
l’individu n’ait pas été précisé, car le mutisme d’HEMPRicH et
d’EHRENBERG nous laisse dans l’ignorance des possibilités d’adapta-
tion de Pegusa lascaris à l’ambiance de la mer Rouge. Il se peut,
en effet que, grâce à sa large eurythermie, comme à sa non moins
large euryhalinie, Pegusa lascaris se montre susceptible de s’ac-
commoder de l’ambiance de la mer Rouge et cela, à la différence
de Solea solea [L.], le seul Pleuronectoidea méditerranéen qui soit
connu jusqu’ici pour avoir parcouru le canal de bout en bout, sans
toutefois qu’aucune capture ne permette de penser que cette espèce
s’aventime au sud de la rade de Suez.
XVII. — Additions à la faune de la mer Rouge.
Grâce aux prospections de M. Paul Budker, la faune de la mer
Rouge se trouve enrichie de 2 espèces intéressantes, appartenant
à l’ordre des Pleuronectoidea, famille des Boihidæ (s. str.). L’une
d’entre-elles est inédite ; je me fais un agréable devoir de la dédier
au savant explorateur dont le zèle me vaut l’avantage de la décrire.
Les 4 spécimens capturés sont pourvus d’une étiquette, portant
ceci, de la main de M. Budker : « 305. Chalutage au N. de Shaab Abu
Sadaf, à l’accore de Gohar Bank, par 5 /6 brasses d’eau (21.XIL38).
Ghardaga ».
Ces 4 spécimens sont décrits ici sous les numéros d’ordre qu’ils
portent dans la collection ichthyologique du laboratoire d’Erpé-
tologie et d’Ichthyologie du Muséum National d’Histoire Natu-
relle.
Engyprosopon maldîvensîs (Regan).
M. N. H. N. 1942-30. 1 $. Longueur totale 57 mm. Longueiir
étalon 46 mm. Tête 13 mm. En centièmes de la longueur étalon :
hauteur 50 ; tête 28 -, uroptérygie 19 ; thoracoptérygie zénithale 21 ;
thoracoptérygie nadirale 15. En centièmes de la longueur de la tête :
œil 30 ; espace interorbitaire 7 (25 % du diamètre de l’œil) ; complexe
397 —
prémaxillo-maxillaire 29. D 76. A 58. C 17 (3 + 11 + 3). Pz 10.
Pn 9. Vz 6. Vn 6. S 39. Rayons branchiostèges 6. Branchicténies du
1®^ arc nadiral 6. En eau formolée, la face zénithale est d’un jaune
verdâtre, très clair ; le corps est parsemé de macules brunâtres, mal
définies, mais mieux marquées sur la ligne latérale ; la tête porte une
tache brun foncé, immédiatement en arrière de l’œil migrateur, et
une bande verticale, du même brun foncé, placée sur l’opercule, à
la limite du préoperculum ; la pigmentation brune dessine, sur la
throracoptérygie, de fines lignes transversales et, sur les nageoires
impaires, des marques punctiformes, éparses, mais qui, plus abon-
dantes sur l’uroptérygie, forment 2 macules, dorso-ventralement
symétriques, placées sur la moitié proximale de cette nageoire et
qui barrent sa moitié distale d’une large bande verticale, imparfai-
tement délimitée ; l’uroptérygie porte, en outre, vers le milieu de sa
longueur, 2 taches noires, arrondies, dorso-ventralement symé-
triques, dont l’une sé trouve près du bord dorsal et l’autre, près du
bord ventral de la nageoire. La face nadirale est incolore.
Il se peut que, aux termes de la description et de l’icone de Nor-
man 1, le rayon le plus long de la thoracoptérygie zénithale soit le
marginal, tout au moins chez le mâle ; mais il n’en est certai-
nement pas ainsi chez la femelle que j’ai sous les yeux. Le rayon
marginal de la thoracoptérygie zénithale ne mesure que 2 mm. et
c’est de beaucoup le plus court ; le 2® rayon (submarginal) est
presque aussi long que le 3® ; ce dernier est subégal au 4®, mais
semble bien être le rayon majeur. Chez ce même individu, le rayon
marginsd de la thoracoptérygie nadirale est également beaucoup
plus court que le rayon submarginal ; c’est le 5® rayon de cette
nageoire qui est le plus long.
Il semble que le court rayon marginal de la thoracoptérygie zéni-
thale de cette espèce ait échappé à l’attention de mon éminent
confrère et que, par conséquent, les nombres de rayons attrjbués par
lui à cette nageoire (10 ou 11) doivent ère augmentés d’une unité.
Engypresopon maldivensis n’était encore connu que par 8 spéci-
mens (J et Ç, holotype et paratypes, de 35 à 63 mm. de longueur
totale, capturés aux Maldives.
Bothus budkeri, nova species.
D .82-83. A (59 ?) 62 (63 ?). C (16) 17. Pz 9-11. Pn 9-11. Vz 6.
Vn 6. S 78-80. Rayons branchiostèges 7. Branchicténies du 1®^ arc
nadiral 7.
En centièmes de la longueur étalon : hauteur 46 à 50 ; tête 28 à 32 ;
1. « Pectoral of ocular side..., upper ray produced... » Norman (J. R.), A systematic
Monograph of the Flatfishes, 1, 1934, p. 216, ic. 165.
398 —
uroptérygie 19 à 20 ; thoracoptérygie zénithale 20^ à 21 ; thoracopté-
rygie nadirale 13 à 15 ; hauteur de la notoptérygie ou de la procto-
ptérygie ^ 10 ou 11. En centièmes de la longueur de la tête : œil
(diamètre longitudinal) 19 à 26 ; museau 19 à 22 ; espace interorbi-
taire 17 à 22 ; complexe prémaxillo-maxillaire 32 à 36.
L’aplomb de la hauteur maximale se trouve un peu en avant du
milieu de la longueur étalon, soit aux 44 centièmes de cette longueur.
Le profil céphalique, largement et régulièrement arqué dans le
jeune âge, devient beaucoup plus fuyant, chez les grands individus.
Les yeux s’écartent d’autant plus l’un de l’autre et l’œil migrateur
recule d’autant plus que l’animal acquiert une dimension plus
grande ; en même temps, l’espace interorbitaire, qui est assez pro-
fondément concave dans le jeune âge, s’aplanit progressivement, le
bord énantique des deux orbites demeurant saillant. Aucune excrois-
sance osseuse n’orne les orbites. Chez les spécimens de petite
et de moyenne taille, le bord rostral de l’œil migrateur surplombe le
centre de l’œü fixe chez les grands individus, le bord rostral de l’œil
migrateur surplombe, ou à peu près, le bord caudal de l’œil fixe.
La longueur du museau égale ou peu s’en faut eelle du diamètre lon-
gitudinal de l’œil fixe. Les 2 narines zénithales, assez distantes
l’une de l’autre, sont percées toutes deux, un peu au-dessous du niveau
du bord énantique (dorsal) de l’orbite fixe, la narine exhalante,
contre le bord rostral de cette orbite. La narine inhalante est
constituée par un tube rigide, dont la longueur atteint à peine la
moitié de la distance qui sépare sa propre base de la narine exha-
lante ; ce tube narial inhalant se dilate distalement, de telle sorte
que, son orifice s’ouvrant en direction rostrale, l’organe figure assez
bien une manche à air de navire. Cet orifice est obstrué par une lan-
guette sub triangulaire, beaucoup plus longue que large à sa base et
qui procède du bord ventral de l’orifice, c’est-à-dire de la paroi
rostrale du tube. La narine exhalante est simplement rebordée, sa
fermeture s’opérant par le rapprochement réciproque de la lèvre
dorsale et de la lèvre ventrale. Les deux narines nadirales sont
minuscules ; elles sont percées très près l’une de l’autre et à uns
distance du sillon épistomien, approximativement égale à celle qui
les sépare du bord dorsal du museau.
Le lacrymal zénithal forme, en marge du sillon épistomien, une
protubérance arrondie, dont le développement, toujours très faible,
semble être égal, dans les deux sexes, mais augmente, l’âge aidant.
La protubérance mentonnière est obsolète. L’extrémité rostrale du
maxillaire zénithal est simple dans les deux sexes. L’extrémité cau-
dale du maxillaire zénithal se trouve sous l’aplomb du quart
antérieur de l’œil fixe ; elle est assez fortement dilatée et presque
1. Soit la longueur du rayon le plus long de l’une ou l’autre de ces deux nageoires.
— 399
perpendiculairement tronquée ; son angle dorsal est obtus et
arrondi ; son angle ventral, aigu et légèrement prolongé ; entre ces
deux angles, le bord postérieur de l’os est légèrement concave.
L’extrémité postérieure du maxillaire nadiral, simplement arrondie
chez les individus de petite et .de moyenne taille, devient tron-
quée-arrondie, chez les grands spécimens. Les dents prémaxillaires
et mandibulaires sont semblables entre elles, c’est-à-dire courtes,
coniques et peu serrées ; les zéi ithales sont unisériées ; les nadirales,
imparfaitement bisériées.
L’angle du préoperculum, nullement prolongé, s’arrondit assez
largement. La position de la limite dorsale de la fente operculaire
est à peu près identique, sur les deux faces du corps. Sur la face
zénithale, cette limite se trouve beaucoup plus rapprochée de la
base de la thoracoptérygie que de l’initium de la ligne latérale abdo-
mino-caudale. L’angle de l’operculum est libre ; cet os est attaché au
clithrum, par une membrane connective, inhérente à son bord
dorsal ; cette membrane interrompt la pholidose, sur une distance
presque égale à la moitié de l’intervalle qui sépare la ligne latérale
de la limite dorsale de la fente operculaire. Les branchicténies sont
courtes et obtuses.
Seul de tous les rayons antérieurs de la notoptérygie, l’initial est
nettement dévié sur la face nadirale, où il s’insère immédiatement
en avant de l’aplomb de la narine inhalante. Ce rayon mesure des
22 au 27 centièmes de la longueur de la tête ; il est plus court que
le 2®, dont la longueur atteint des 27 aux 35 centièmes de celle de la
tête. Ce même rayon initial est pourvu d’une membrane antérieiu'e,
dont la base s’étend jusqu’à très courte distance de ladite narine
cette membrane, dont le bord libre est concave, dans sa moitié pro-
ximale, se rétrécit progressivement proximo-distalement, tout en
demeurant distincte, jusqu’au sommet du rayon. Entre le 1®^ rayon
notoptérygien et le 2®, la membrane interradiaire est anguleusement
échancrée, jusqu’au niveau du 2® tiers du rayon initial. Entre les
rayons suivants, la profondeur de l’émargination diminue progres-
sivement. Quoique sensible, la déviation nadirale de l’extrémité
caudale des deux périssoptérygies préterminales n’est que des plus
légère. Le rayon marginal de la thoracoptérygie est beaucoup plus
court que le submarginal et de même longueur de chaque côté du
corps, la longueur de ce rayon marginal mesurant des 10 aux 13 cen-
tièmes de la longueur de la tête. Le 2® rayon (submarginal) . de la
thoracoptérygie zénithale est le plus long ; le 3® rayon est subégal
au 2®. Le rayon majeur de la thoracoptérygie nadirale est le 5®. Le
rayon marginal de l’ischioptérygie nadirale est inséré contre le
4® rayon de l’ischioptérygie zénithale. A la seule exception des 12
ou 13 rayons médians de l’uroptérygie, qui sont schizotèles, tous les
rayons de toutes les nageoires sont haplotèles.
— 400 —
L’anus est percé sur la face nadirale, immédiatement au-dessus de
la base du 1®^ rayon proctoptérygien. La papille urinaire s’érige sur
la face zénithale, symétriquement à l’anus.
A chaque œil, un cirre est inséré sur la fausse cornée, à l’aplomb
du bord postérieur de la pupille.
Un diverticule de l’organe pleurogrammique naît du bord posté-
rieur du crâne, au niveau de l’œil migrateur, c’est-à-diré à bonne
distance au-dessus de l’initium de la ligne latérale proprement dite.
Bifurqué dès sa base, ce diverticule forme 2 courtes lignes senso-
rielles ascendantes, qui vont s’écartant l’une de l’autre, de manière
à figurer un V.
Toutes les écailles zénithales sont cténoïdes. Toutes les écailles
nadirales sont inermes.
Coloration en eau formolée. — La face zénithale apparaît d’un
jaune verdâtre clair. Le corps est parsemé de nombreuses macules
punctiformes, brunes, généralement éparses, mais dessinant çà et là
des cercles, ornés d’un point central. On voit, en outre, des taches
brunes, circulaires, dont le diamètre mesure à peu près la moitié du
diamètre longitudinal de l’œil. Ces taches brunes sont disposées en
6 séries longitudinales, dont 3 sont placées entre la notoptérygie et
la ligne latérale, et les 3 autres, entre la ligne latérale et la'proctopté-
rygie. Les 2 séries dorsales, les plus rapprochées de la notoptérygie,
appartiennent à l’aire occupée par les axonostes ; il en est de
même pour les 2 séries ventrales, les plus rapprochées de la procto-
ptérygie. Les éléments des 4 séries longitudinales (2 dorsales et
2 ventrales) les plus voisines de la ligne latérale sont disposés de
façon à former 4 ou 5 séries transversales. La 1^®^ de ces séries
transversales traverse la ligne latérale, immédiatement en arrière de
la partie arquée de cet organe. Les 2 séries périphériques — celle
qui longe la base de la notoptérygie et celle qui longe la base de
la proctoptérygie — se "composent de taches circulaires, plus
petites et plus nombreuses. En plus des cercles de points et des
taches circulaires ordonnées en séries, on compte 3 groupes de taches
brunes, tous placés sur la ligne latérale ; le plus antérieur se trouve à
la terminaison de la courbure de l’organe ; le suivant, à peu près à
égale distance de celui-ci et de la base de l’uroptérygie, c’est-à-dire
au 2® tiers de la longueur du corps, nageoires non comprises ; le
groupe postérieur est un peu plus rapproché de l’uroptérygie que du
groupe de taches qui le précède immédiatement. Ce groupe médian
est beaucoup plus grand que les deux autres ; il affecte curieusement
la forme d’un cœur couché, dont la pointe est dirigée vers l’avant.
Les 3 nageoires impaires sont maculées de brun. Sur sa partie
antérieure, la notoptérygie est parsemée de points bruns ; plus en
arrière, ces points forment des taches mal délimitées, parmi les-
quelles on en distingue 2, beaucoup plus foncées, qui sont placées
sur la moitié postérieure du corps, la première, un peu en arrière de
l’aplomb de la hauteur maximale et la suivante, à égale distance de
cette tache et de la base de l’uroptérygie. Ces 2 taches foncées sont
dorso-ventralement symétriques à 2 taches semblables, également
placées sur la partie proximale des rayons de la protoptérygie. L’uro-
ptérygie porte de larges macules brunes, parmi lesquelles on en voit 2,
mieux définies et à contour à peu près circulaire, qui, de part et
d’autre de la ligne latérale, ornent la partie proximale de cette
nageoire. Tous les rayons des 3 périssoptérygies sont rembrunis à
leur extrémité distale. La thoracoptérygie zénithale est incolore, à
part de petites macules brunâtres, à peine discernables, qui, mieux
marquées, dessineraient des lignes transversales aux rayons. La
pigmentation de l’ischioptérygie zénithale est analogue à celle de la
thoracoptérygie, mais les macules sont beaucoup plus apparentes.
La face nadirale est totalement incolore.
Holotype (^. M. N. H. N. 1942-31. Longueur totale 100 mm.
Longueur étalon 84 mm. Tête 24 mm. D 83. A 62. C 16 (2 + 12 + 2).
Pzll. Pn 11. Vz6. Vn6. S 81. Branchicténies 7. En centièmes de la
longueur étalon : hauteur 50 ; tête 28 ; uroptérygie 19, thoracopté-
rygie zénithale 21 ; thoracoptérygie nadirale 14. En centièmes de
la longueur de la tête : œil 25 ; espace interorbitaire 20 (83 % du
diamètre dç l’œil) ; complexe prémaxillo-maxillaire 33.
Paratype I Ç. M. N. H. N. 1942-32. Longueur totale 147 mm.
Longueur étalon 122 mm. Tête 36 mm. D 82. A 32 + ? + 24 = 56
+ 3 (?) = 59 (?). C 17 (2 + 13 + 2). Pz 9. Pn 9. Vz 6. Vn 6. Bran-
chicténies 7. En centièmes de la longueur étalon : hauteur 49 ; tête 29 ;
uroptérygie 20 ; thoracoptérygie zénithale 20 ; thoracoptérygie
nadirale 15. En centièmes de la longueur de la tête : œil 19 ; espace
interorbitaire 22 (114 % du diamètre de l’œil) ; complexe prémaxillo-
maxillaire 36.
Paratype IL M. N. H, N. 1942-33. Longueur totale ? Longueur
étalon 52 mm. Tête 17 mm. D 82. A 62 (63 ?). C 17. Pz 10. Pn 10.
Vz 6. Vn 6. Branchicténies 7 -f- 1 rudiment. En centièmes de la lon-
gueur étalon : hauteur 46 ; tête 32 ; thoracoptérygie zénithale ? ;
thoracoptérygie nadirale 13. En centièmes de la longueur de la tête :
œil 26 ; espace interorbitaire 17 (66 % du diamètre de l’œil) ; com-
plexe prémaxillo-maxillaire 32. Le cirre de l’œil migrateur est court ;
celui de Tœil fixe est d’une longueur exceptionnelle, atteignant au
moins les 66 centièmes du diamètre longitudinal de l’œil.
Bothus hudkeri est extrêmement voisin de Bothus constellatus
(Jordan et Goss) ; il en diffère par sa forme plus allongée et par la
dimension plus forte de sa tête. En effet, dans la longueur étalon, la
hauteur du corps, chez Bothus hudkeri, est comprise 2 fois ou plus de
Butletin du Muséum, 2® série, t. XIV, ■ n® 6, 1942. 24
— •402 —
2 l(Ms, an iieu de 1,5 à 1»75 fois, el la longueur de la tête, de 3>1 à 3>5
fois, au lieu dè 4 fois. Chez Bothui huàkeri également, l’œil migrateur
des grands individus paraît plus reculé vers l’arflère et les rayons des
nageoires sont un peu moins nombreux : D 82 à 83, au lieu de 88 ;
A 82, au lieu de 65 ; Pz 9 à 11, au lieu de 12. En revanche, le nombre
des écailles est plus élevé : 78 à 80, au lieu de 75. Le système de «
pigmentation est identique dans les deux espèces^ toutefois, il n’est
pas question, dans les descriptions de Bothus constdlatus, des 3
larges taches brunes qui ornent la ligne latérale de Bothus budkeri.
Bothus constellatus n’est connu que' de la côte occidentale de
l’Amérique tropicale, des Galapagos et de l’archipel Low (Océanie).
Là découverte d’une espèce vicariante dans la mer Rouge aj oute aux
affinités fauniques qui ont été maintes fois signalées entre la partie
N.-W. de l’Océan Indien et le Pacifique oriental, affinités qui
semblent bien devoir leur existence à des reliques de la Téthys.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’ori^ne animale.
t
I
— 403 —
Un nouvel Isopode saharien
Par L. Paulian de Felice.
En 1907, Racovitza a décrit sur quatre exemplaires ^ un Onis-
coïde cavernicole : Spelaeoniscus Debrugei.- Les individus étudiés
avaient été récoltés dans deux grottes de la province de Constantine.
Dans son travail de 1907 et dans une .étude plus détaillée de 1908,
Racovitza insistait sur les caractères archaïques du Spelaeoniscus
qu’il considérait comme une relique ayant persisté dans le domaine
souterrain. Les caractères synthétiques du genre Spelaeoniscus sont
indiscutables : les coaptations imparfaites, les pièce*s buccales rele-
vant pour partie du type Porcellionien et pour partie du type Arma-
dillidien le montrent clairement. Certains de ces caractères du genre
Spelaeoniscus se retrouvent cependant chez des Armadillidiens caver-
nicoles et il semble bien qu’on puisse considérer le Spelaeoniscus
comme un Armadillidien extrêmement primitif chez lequel les coap-
tations d’enroulement ne sont pas encore complètement réalisées.
Au cours d’une récente mission dans le Sahara algérien, confiée
par le Muséum, nous avons eu l’occasion de récolter, entre autres,
une nouvelle espèce du genre Spelaeoniscus. L’intérêt de la capture,
dans le domaine épigé, d’un genre considéré jusqu’ici comme caverni-
cole nous paraît considérahlo.
Spelaeoniscus sahariensîs, n. sp. (fîg. 1-7). -
Type : un exémplaire $ réct^té en mai 1942, sous une pierre posée
sur le sable, à 30 km. au sud de Ghardaia sur la piste d’El Goléa
(Territoires du Sud). Dans cette région le hammada est interrompu
par de légères bandes sablonneuses à végétation relativement déve-
loppée, r Isopode a été capturé en compagnie de Cbernètes, d’un
Lépisme et d’un Termite. — Ctdiection du Laboratoire de Zoologie
(Vers et Crustacés).
Long, enroulé : 5 ,1 nun, — Corps relativement large, blanc rosé avec un
lacis de fines lignes plus foncées. Tête avec de fines écailles squameuses
dressées, assez denses ; gouttières antennaires atteignant le bord posté-
rieur de la tête, fortement arquées, divergentes en arrière ; dans la région,
antérieure l'espace entre ces gouttières forme une carène longitudinale
étroite et saillante. Antennes courtes, ne dépassant pas en arrière le
bord anterieur du premier péréiomte, épaisses, à premier article du flagelle
extrêmement court. Yeux présents, formés de quatre ocelles brun noirs.
Premier péréionitc très large, sillon coxopodo-épiméral presque entier ',
le tergite entièrement couvert de fines écailles equamuleuses ; angle
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 6, 1942.
(
— 404 —
postérieur des épimères péréionales V à VII vif, épimère péréionale II
très courte, Pléotelson analogue à celui du génotype ; épimères V attei-
gnant le bord postérieur du telson ; celui-ci largement arrondi en arrière,
dépassé par l’endopodite et l’exopodite des uropodes ; endopodite terminé ,
par un fort pinceau de soies.
Fig. 1-6. — Spelaeoniscus sahariensis, n. sp. ' — 1. Mandibule gauche. — 2. Première
maxille. — 3. Maxillipède. — 4. Antenne. — 5. Ecaille du telson. — 6. Uropode.
Cette nouvelle espèce ne diffère essentiellement de l’espèce
cavernicole que par des caractères qu’il est tentant de mettre en
parallèle avec son genre d’existence. La forme cavernicole est
dépigmentée, sans trace d’appareil optique externe et à antennes
plus longues que la moitié du corps de l’animal ; l’espèce épigée est
pigmentée, oculée, et à antennes relativement courtes. Pour le reste,
et en particulier pour les caractères morphologiques en rapport avec
les coaptations d’enroulement, les deux espèces sont au même
stade évolutif.
Cependant les « écailles sétiformes » de l’espèce cavernicole sont
remplacées dans l’espèce désertique par des écailles aplaties, en tous
points comparables à celles des Niambia. L’apex du palpe du maxil-
lipède porte deux soies inégales et non un pinceau de petites épines.
Les dents internes de la lame interne de la première maxille sont
simples et aiguës à l’apex et non échancrées. Mais, toutes ces diffé-
rences ne masquent pas les étroites affinités entre les deux espèces.
La,découverte dans le domaine épigé, en plein désert, d’un repré-
sentant d’un genre troglobie est remarquable, nous l’avons dit. On
connaissait déjà des formes troglobies à répartition largement dis-
continue. Un des plus^ beaux exemples nous en est donné par les
Araignées Telemidæ dont deux espèces seulement sont connues :
une des Pyrénées-Orientales, l’autre de la Grotte de Tanga en
Afrique Orientale. Divers Opilions Mecostethi ont d’après Face
des répartitions analogues. Mais il s’agit là de formes strictement
muscicoles ou troglobies. Ici, au contraire, des deux formes connues
l’une est troglobie et l’autre épigée. Des couples analogues sont très
connus parmi les Coléoptères : Trechinæ ou Bathysciinæ (Jeannel),
mais la forme épigée est alors muscicole hygrophile. Cependant les
observations de Vachon sur les Scorpions et Pseudoscorpions de la
zone prédésertique, montrent que la vie en bordure des déserts,
dans les lieux à micro-climat humide, est parfaitement possible pour
des organisriies normalement très hygrophiles. D’autre part beau-
coup de ces formes reléguées en bordure du Sahara appartiennent à
des types anciens, dont la mise en place, sur les deux bordures
désertiques, serait largement antérieure aux conditions climatiques
xérophiles.
Enfin il reste à noter que la grotte des Singes est située dans une
région froide. Peut-être le S. Debrugei s’est -il réfugié dans cette
grotte sous l’effet de l’abaissement de la température du domaine
épigé. Il est vraisemblable en ce cas que le genre se retrouvera dans
la région di^ Tchad. Notons cependant qu’il ne figure ni dans les
récoltes nombreuses faites en Afrique Orientale, ni dans les maté-
riaux, plus rares, de l’Ouest africain. ■
laboratoire de Zoologie du Muséum.
t
— 406 —
Les Isopodes terrestres des départements
DE LA Dordogne et du Lot-et-Garonne
' Par J,- J. Legrand.
{1'® Partie)
t
I. Description des formes nouvelles.
A. Trichoniscinse.
1. J’ai trouvé à La Bouquerie près Beaumont-du-Périgord (Dor-
dogne), dans une colonie de Trichoniscus provisorius (Bac.) une $
présentant une magnifique coloration irisée bleu- violacé, atteignant
même le pigment oculaire. Cette capture étend aux Trichoniscinse
ce phénomène de coloration physique que j’ai décrit (1941) chez les
Oniscidæ et auquel la variété croculeum de Ligidium hypnorum
(Cuv.) décrite par LEREBOuj.LET doit sans doute sa coloration. Il
n’est pas Inutile, pour rapprocher ces individus présentant un
phénomène identique, de les désigner par un même terme. Je con-
serve donc le terme créé par Lereboullet : Trichoniscus prof>i-
sorius (Rac.) var. croculeus (nova), et l’étend aux formes que j’ai
décrites sans les nbmmer Philoscia (Philoscia) muscorum (Scop.)
var. croculea et Setaphora Suarezi (Doll.) var. croculea.
Il s’agit probablement de mutations analogues à celles qui donnent
fréquemment les couleurs rouge-, rose ou saumon observées chez de
nombreux Oniscoïdes supérieurs et également dues à un état phy-
sique particulier de la mélanine. (Vandel 1939, Legrand 1941).
2. Trichoniscoïdes sarsi Pat. meridîonalis nov. subsp.
Cette forme diffère de l’espèce type par les caractères suivants :
Tr. sarsi. Tr. sarsi meridionaiia.
Coloration : chromatophores tou- Coloration ; pas de chromato-
jours présents donnant à l'animal phores ; couleur variable du rose vif
une teinte brunâtre. au blanc rosé.
pléopode mâle : appendice 1“ pléopode mâle : appendice
cilié interne de l’exopodite d'un cilié interne de longueur moitié de
tiers plus ^etit que l'appendice cilié l'appendice cilié externe (fig. 1 A),
externe. 2® pléopode mâle^ article distal
2® pléopode mâle : article distal del'endopodite sans bosse (fig. 1 A),
de l'endopodite présentant* une 2 premiers péréiopodes du (J : (
bosse saillante. brosses d 'écailles sur le carpopodite
2 premiers péréiopodes du : et le meropodite.
pas d 'écailles.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n® 6, 1942.
Fig. 1. — A. B. : Tr. sarsi meridionalis nov subsp. A, exop. pj. 1
— C. D. Tr. cardicetisi» furciUatus nov aubap. G, expp, pl. 1 ^
- B, eodop. pl. 2 ,
D, 7® péréiopode
Cette forme est très répandue dans les deux départements :
Dordogne : Brantôme, Chancelade, les Eyzies, Pombonne près
Bergerac, Saint- Cyprien, La Bouqu'erie près Beaumont'du Périgord.
Lot-et-Garonne : Le Rayet près Villeréal, Yilleneuve-sur-Lot.
3. Trichoniscoides cadurcensis Vandel furciUatus noç. subsp.
Cette forme est identique à la sous-espèce méridional^ précédem-
ment décrite par la taille, la coloration, le crochet présenté par le
meros du 7® péréiopode mâle et la forme de l’endopodite du 2® pléo-^
pode mâle ; elle présente de même des brosses d’écailles sur les
2 premiers péréiopodes du Ç. Elle eïi diffère par 3 caractères ;
a) l’exopodite du 1®^ pléopode mâle ne présente qu’un seul appen-
dice non cüié correspondant à l’appendice cilié externe de la forme
précitée ;
b) le propodite du 7® péréiopode mâle présente à sa base une forte
apophyse triangulaire coiffée d’une grosse soie ;
c) le carpopodite de ce même qjéréiopode présente dans la partie
distale d© sa face sternale une longue soie massive dirigée presque
^ '408 —
parallèlement à la face sternale. La soie correspondante de Tr. sarsi
meridionalis est beaucoup plus grêle et est dirigée perpendiculaire-
ment à la face sternale de l’article (fig. 1 G et D).
L’ensemble apophyse du propodite, soie massive du carpopodite
figure une sorte de pince.
J’ai trouvé 6 de cette sous-espèce au Rayet près Villeréal (Lot-
et-Garonne) dans une colonie de Trichoniscoïdes sarci meridionalis.
Il ne m’a pas été possible de discerner un seul caractère pouvant
différencier les Ç-des 2 espèces parmi les nombreux individus Ç
capturés. Yandel (1933) a décrit sous le nom de Trichoniscoïdes
cadurcencis deux ^ jeunes d’une forme certainement très voisine.
Deux différences sont cependant à noter :
a) Tr. cadurcencis présente un vestige de l’appendice cilié interne
de Tr. sarci ^ous la forme d’une soie placée au même endroit. Cette
soie n’existe pas chez la forme décrite ici.
b) l’appendice externe de l’exopodite de Tr. cadurcencis est cilié
à son extrémité, il ne l’est pas chez la forme décrite ici.
L’état immature des individus décrits par Vandel ne permet pas
de préciser d’autres différences.
4. Oritoniscus flaous B. L. var. rubra (nova).
J’ai trouvé à Bayac, les Eyzies, Saint-Julien-de-Lampon (Dor-
dogne), dans des colonies d’Oritoniscus flavus (B. L.), des individus
des deux sexes roses ou rouges mêlés aux individus violets. Je n’ai
pas trouvé d’intermédiaires entre les deux types de coloration, cette
différence étant le seul caractère distinctif entre cette variété et la
forme normale.
I
5. Oritoniscus Vandeli, nov. sp.
5 (J et 4 Ç au bord du Lot dans la terre argileuse très humide.
Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
Taille : ^ 2 mm. 6x1 mm. ; Ç 3 mm. 5x1 mm. 1.
Coloration : incolore ou blanc rosé ; pas de chromatophores.
Yeux à un seul ocelle incolore.
Téguments. Surface tergale couverte de tubercules sensitifs :
6 rangées sur la tête, 3 sur les 2 premiers péréionites, 2 sur les autres
péréionites, très atténués sur le 7®, 1 seule à peine visible sur les
3 premiers pléonites.
Pléopodes mâles, plj exopodite à bord distal découpé en 2 lobes
quadragulairés. Le lobe interne, orné d’une soie biarticulée est
1 fois 1 /2 plus large que le lobe externe. Endopodite à article basal
en forme de pyramide triangulaire, à article distal, en forme de
fouet brusquement rétréci au tiers de sa course marqué par une
rosette de soies, et à partie terminale effilée et plumeuse, plg endo-
podite biarticulé, à article distal 1 fois 1 /2 plus long que le basal
409
à ptinte légèrement effilée, tordue vers l’extérieur et découpée en
deux petits lobes (fig. 2 A et B).
Différences sexuelles : '
a) péréiopodes. Les deux premiers péréiopodes du ^ présentent
sur la face sternale du carpos une courte brosse d’écailles identique à
celle A' Oritohiscus Rihauti Vandel 7® péréiopode du ^ : l’ischion
présente dans la partie proximale de sa face sternale une bosse qui
Fig. 2. — Oritoniscus vandeli nov. sp. — A, pl. 2^. — B, pi. — C. ischiopodite
7® péréiopode
manque chez la $. Le basis du péréiopode mâle est plus large que
chez la $ (fig. 2 G).
h) pléopodes. Outre les différences présentées par les deux premiers
pléopodes, les exopodites des pléopodes 3 et 4 du présentent un
* lohe distal plus étiré que celui des exopodites femelles. L’exopo-
dite du pléopode 5 a une forme différente d’un sexe à l’autre :
Symétrique chez la Ç, il est dissymétrique chez le ^ car son bord
interne est droit.
Rapports et différences. Cette espèce est très voisine à'O. çirei
Cari et d’O. delmasi Vandel et appartient certainement à la même
souche. Elle en diffère cependant nettement par la forme de l’exo-
podite 1 du (^, de l’endopodite du pléopode 2 et par la présence de
eargctwes 2»**’*^ sur ka péaréiopodea du <^, caractères qui*font
défaut chez les deux espèces précitées.
Je dédie cette espèce à M. le professeur Yandel en hommage à
ses nombreux travaux sur les Isopodes terrestres.
6. Phymatoniscm Hdens& Yandel var. oceUatus (mv^}.
Une dizaine d*indîvîdus des deux sexes trouvés sur une berge
boisée du Brimont non loin de son confluent avec la Garonne, à
quelques kilomètres d’Agen (Lot-et-Garonne).
Coloration rose, yeux formés d’une grosse ommatidie carmin. Par
leurs caractères sexuels secondaires ces individus appartiennent à
Phymatoniscus Helenæ Yandel, forme ordinairement aveugle. Nous
sommes en présence d’un phénomène très répandu chez les Tricho-
niscinæ : l’évolution actuelle de l’appareil oculaire. Cette évolution
se produit d’une façon entièrement indépendante des conditions du
milieu puisqu’il s’agit d’individus épigés (Legrand 1942).
(A suivre.)
'' Laboratoire de Zoologie de la Faculté des 'Sciences de Paris.
I
— 411 —
Dbscriptiqn jyAoAüOPSis brevipalfus Twuessart
' (Halacaribn)
Par Marc Anbré,
K. ViETS (1927, Zeitschr. /» Zool., Bd. 130, p. 94) a identifié
le genre Polymela Lohmann, 1901, à Agaue Lohmann, 1889 (= Lep-
tospathis Trouessart, 1894), dont le type est VHalacarus parvus
Chilton(1883) de Nouvelle-Zélande, et„par suite il a créé un nouveau
genre Agauopsis pour les espèces du groupe qui a pour type V Agaue
breçipalpus Trt. d’Europe.
s En 1899 (C. R. Acad. Sc., CVIII, p. 1180) le E.-L. Trouessart
a signalé, sous le nom d’.4gaue hrevîpalpus une nouvelle forme d’Ha-
la^carien recueilli dans des Ostrea edulis L, à Arcachon. Il ne donne
aucune description de cette nouvelle espèce.
Plus tard (1901, Bull. Soc. Rouen, p. 253, pl. V, fig. 2-2®) il figure
cette espèce d’après des échantillons trouvés sur des Corallines pro-
venant de la région d’Omonville-la-Rogue.
Les collections d’ Acariens du Muséum renferment deux prépara-
tions microscopiques étiquetées Agaue breoipalpus n. sp. Type, de
la main même de Trouessart : l’une contient deux individus pro-
venant d’ Arcachon (dans Ostrea edulis) représentant vraisemblable-
ment les véritables « types », l’autre un exemplaire trouvé sur des
Algues rouges de la baie de Port-lin.
Le type de cette espèce n’ayant donc été ni figuré ni décrit par
l’auteur, nous croyons utile de combler cette lacune.
Cette espèce a une longueur totale de 530 jx et une largeur de 300 p..
Le rostre allongé, est à base conique large et à région antérieure
étroite et comprimée.
L’hypostome, spatuliforme, dépasse légèrement la pointe de
l’article terminal des palpes maxillaires. Dans ceux-ci, le 3® article
porte à sa face interne une épine courte et grêle, dirigée en avant ;
le 4® se termine par une très courte pointe effilée.
Le tronc est fortement cuirassé, les plaques, à la face dorsale
comme à la ventrale, ne laissant entre elles que de faibles espaces
de tégument finement strié.
Le bord frontal de la plaque dorsale antérieure est terminé en
avant par une courte pointe (épistome) plus ou moins obtuse.
- Cette plaque est recouverte d’un réseau d’alvéoles polygonaux
bien visibles dans sa partie postérieure et s’atténuant progressive-
Bullelin du Muséum, 2® série, t,>XIV, n° 6, 1942.
i
_ 412 —
ment pour faire place à de fins granules sur les bords latéro-anté
rieurs.
Les plaques oculaires, largement arrondies en avant et terminées
en arrière par un angle aigu, présentent la même ornementation que
.la plaque dorsale. Dans l’angle antéro-externe se trouve une tache
pigmentaire qui porte deux cornées.
La plaque notogastrique, elliptique, s’avance largement entre les
plaques oculaires : elle est complètement recouverte d’alvéoles
polygonaux plus ou moins développés et dont les plus nets consti-
tuent deux faciès longitudinales.
Agauopsis hrevipalpus Trt. — D, face dorsale, X 90 ; F, face ventrale ;
Pi, patte I ; Pm, palpe maxillaire.
A la face ventrale les plaques sont simplement chagrinées de
granules.
La plaque sternale, vaguement hexagonale, est échancrée en avant
par l’ouverture du camérostome.
Les plaques épimérales postérieures, sont pourvues chacime de
trois poils sur la face ventrale et d’un à la face dorsale.
La plaque génito-anale est vaguement pentagonale ; l’orifice
génital du mâle est entouré par une double couronne de poils serrée
tandis que celui, de la femelle présente seulement deux paires de
— 413 —
soies, l’une à son bord antérieur, l’autre au milieu de son bord latéral.
L’uropore constitue une saillie terminale.
Les pattes I, plus" robustes que les autres, sont garnies de gros
piquants qui possèdent une pointe émoussée, hérissée de très petites
épines. Ces piquants sont au nombre de quatre sur le 3® article*
deux sur le 4®, trois sur le 5® et un sur le 6®.
Les griffes des pattes I sont dépourvues de dent accessoire et de
peigne alors qu’aux pattes II ces deux formations existent mais sont
presque imperceptibles.
Aux pattes III et IV on observe seulement un vestige de dent
accessoire.
Cette espèce, la plus commune du genre, est essentiellement litto-
rale ; cependant un exemplaire a été trouvé dans la région abyssale
à 1220 mètres de profondeiu*.
En Europe elle se rencontre dans le Pas-de-Calais, Nia Manche,
l’Océan (Le Croisic, Arcachon), la Méditerranée. Elle est commùne
dans les parcs à Huîtres, notamment à Arcachon et dans la Médi-
terranée sur les Corallines.
Elle a été signalée aux Açores, aux Canaries, aux Bermudes, au
Bré^l et dans l’Océan Pacifique, à Sydney.
Laboratoire de Zoologie du Muséum,
Observations svr les Labidostommidæ {Acariens)
(4* âÊftiË)
Par F. Grandjean.
Dans cette 4® série je continne l’examen général des caractères
d’après les mêmes matériaux que dans les 2 premières. Les dessins
de cornuta sont faits sur des exemplaires des environs de Périgueux*
Mandibule. — Les mandibules diffèrent les unes des autres par leurs
dents, par la grosseur du tubercule qui porte le poil dorsal postérieur
et par la silhouette du contour dorsal quand on regarde la mandibule
latéralement. Ces différences sont fortes et constantes et donnent
des caractères excellents pour la distinction des espèces.
A l’extrémité du mors fixe la mandibule porte 2 dents entre les-
quelles s’engage l’extrémité du mOTs mobile. De ces 2 dents termi-
nales la paraxiale ^7^ est la plus grosse et la plus longue chez luteum
(4, fig. 1 D), glymma (3, fig. 1 F) et cornuta (fig. C), tandis que c’est
de beaucoup l’antiaxiale ta chez integrum (4, fig 2 C, 2 D). La dent
anti est quelquefois plus inclinée que l’autre vers le bas, ce qui la
raccourcit dans l’observation dorsale. Chez integrum il faut beau-
coup d’attention pour voir la petite dent para à travers la grosse dans
l’orientation latérale (4, fig. 2 D), tandis que la même dent se voit
très bien dans l’orientation dorsale (4, fig 2 C). Les deux dents ter-
minales sont lisses excepté chez integrum où leur surface est creusée
par des sillons assez profonds qui donnent à une partie du contour de
la grosse jient, dans l’orientation latérale, une apparence corrodée.
La dent subterminale ti du mors fixe est derrière tiz. Elle est sou-
vent aplatie en lame longitudinale (cornuta, integrum). Entre elle et
l’articulation le bord inférieur du mors fixe est denticulé (glymma)
ou lisse (integrum). A sa base il peut encore porter une dent mais
celle-ci est exceptionnelle car je la connais seulement chez luteum.
C’est une dent allongée longitudinalement et peu saillante. Elle est
voisine de l’appendice mandibulaire.
Le bord supérieur du mors mobile est plus ou moins denticulé
selon les espèces. Il est presque lisse chez cornuta. C’est chez integrum
qu’il porte les dents les plus fortes (4, fig. 2 D). Les dents sont des
crêtes transversales. La grosse dent proximale du mors mobile est
particulière, parmi les 4 espèces, à glymma (3, fig. 1 F).
Près de la base du mors fixe, au bord de l’acetabulum du mors
mobile, du côté anti, est attaché au corps mandibulaire un appen-
i
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
— 415 —
dicè qui est noté ap sur la figure 2 D (4). €et appendice mandibulaire
est creux et isotrope. Ce n’est pas une dent. Sa fonction est pro-
bablement sensitive. Il est constant chez les Labidostommidæ des
deux sexes.
La mandibule {fig. C) est à 3 articles, le mors mobile étant le tarse.
Le cwps mandibulaire est formé, comme d’habitude, par Punion
d’un fémur, d’un génual et d’un tibia. Son ouverture postérieure
{apt, fig. A) est fortement réduite par le prolongement opodémal des
parois. L’article proximal ou trochanter est grand mais incomplet,
développe surtout du côté paraxial et ventral. La ligne hcLs de la
figure C est le bord supérieur antiaxial de son selérite, celui-ci étant
Labidostomma cornuta {Can. et Fanz.). — A { X 145), coupe transversale du capituhnn;
la mandibule est vue de l’arrière et n’est coupée qu’optiquement ; R. trochanter ;
Phx, pharynx. — B (X 510), id., guidage de la mandibule gauche, plus grossi. —
G (X 180), mandibule droite vue latéralement ; Ir, trachée. — • D (X 210), région
génito-anale de la protonymphe. — E ( X 165), id., deutonymphe. — F ( X 145),
id., tritonymphe.
— -416 —
relié tangentiellement au corps mandibulaire par une cuticule souple
et mince.
Le trochanter est remarquable par sa carène ventrale rectiligne
æ, en forme de patin, analogue à celle que j’ai signalée chez S phæro~
lichus (1, p. 95, fig. 19 G, en c. v,). Je parle plus loin de la relation
coaptatrice de cette carène, que je désignerai par quille mandibulaire
ou trochantérale, avec la barre cd du subcapitulum. Elle est creusée
d’une gorge sur sa face antiaxiale.
Sur la face para du trochanter on remarque une autre carène à
peu près longitudinale, mais irrégulière et très différente de la pré-
cédente (cTc, fig. A). La carène paraxiale sépare 2 zones à ornementa-
tions différentes. Sous elle s’étend 1’ « espace triangulaire » entre les
inandibules et le postlabre PLS. En avant, quand on passe au corps
mandibulaire, la carène paraxiale se prolonge par une ligne qui
sépare également 2 zones à ornementations différentes, la supérieure
étant alvéolée.
La carène courbe ca du corps mandibulaire est très saillante et
accompagnée d’une gorge (cachée par ca dans l’orientation latérale)
qui fournit un 2® exemple de coaptation. Quand la mandibule est
rétractée, la gorge épouse la carène du subcapitulum qui se trouve
entre la naissance du palpe et la barre cd. J’ai omis de désigner par
des lettres cette dernière carène, mais on la reconnaît bien sur la
figure 3 B (4). Elle est d’abord parallèle à cd et peut être considérée
comme le côté antiaxial de cette barre en avant. Ensuite elle se courbe
en contournant le palp*e, puis s’efface rapidement.
Subcapitulum. — Pour le subcapitulum les différences entre les
4 espèces portent seulement sur la largeur et la longueur des lèvres,
sur le poil adorai, sur les poils latéraux de la face inférieure et sur
l’ornementation. A titre d’exemples j’ai représenté le dessus du sub-
capitulum chez cornuta (4, fig. 3 B) et le dessous chez integrum (4,
fig. 2 B).
Le labre LS est conique comme les lèvres latérales (LL). Il est
notablement plus court que ces dernières chez cornuta et très légère-
ment plus long chez luteum. Les lèvres latérales ont à leur base une
largeur presque égale à celle du menton [luteum et integrum, 4, fig. 2 B)
ou beaucoup moindre [glymma et cornuta, 4, fig. 3 B). Le poil adorai,
toujours unique, a de fréquentes variations individuelles. Chez
integrum il est réduit à un vestige.
Le postlabre PLS est la région convexe qui prolonge le labre en
arrière et forme la partie axiale du dessus du subcapitulum. Il est
encadré, ainsi que les lèvres, par les barres parallèles c. d. (4, fig. 3 B).
Ces barres chitineuses sont extrêmement remarquables, d’abord
parce qu’elles paraissent homologues de celles de Sphærolichus
(1, p. 92, fig. 18 B) et ensuite parce qu’elles servent de guides aux
417 —
mandibules dans leiir mouvement longitudinal de va et vient. Chez
les Labidostommidæ le dessus du subcapitulum est concave (fig. A)
sauf la bosse axiale que je viens de désigner par postlabre. De chaque
côté la barre cd est le bord paraxial surplombant de la région concave
de sorte que, sous ce bord, le long du postlabre, existe une gouttière
profonde. La quille de la mandibule est enfoncée dans cette gout-
tière, sur toute sa longueur, parallèlement à la barre. La gorge
antiaxiale de la quille, en moulant le bord convexe de la barre, rend
le guidage plus précis et s’oppose au déplacement vertical de la man-
dibule.
Ainsi, dans la mesure où les téguments ne sont pas déformables,
les mandibules ne peuvent se déplacer ni latéralement ni verticale-
ment. Elles ne peuvent que glisser en long contre les barres, celles-ci
agissant comme deux rails.
Lors de mon travail sur Sphærolichus, parlant de la gouttière cd
de ce genre et du sclérite qui la porte (1, p. 93), je n’ai pas songé au
guidage de la mandibule. Le guidage se fait sans doute chez Sphæ-
rolichus comme chez les Labidostommidæ.
Par contre j’ai mentionné un rôle conducteur hypothétique de la
gouttière à l’égard de la sécrétion du canal podocéphalique. Cette
hypothèse doit être modifiée puisque la gouttière est occupée par la
quille. Il est probable que la sécrétion, si elle s’écoule en quantité
importante, le fait plus généralement sous les mandibules, entre ces
dernières et la surface dorsale du subcapitulum, de chaque côté,
et aussi entre les deux mandibules, mais on ne comprend pas alors
par quoi les stigmates sont protégés. Un enduit de leur surface
empêche-t-il qu’ils ne soient mouillés ? La carène paraxiale ctz des
mandibules joue-t-elle un rôle en fermant l’espace triangulaire au-
dessous des stigmates, car elle s’ahaisse beaucoup en arrière ? Ces
protections paraissent a priori très insuffisantes.
La surface concave du subcapitulum, de chaque côté, entre la
barre cd et le bord latéral, est ponctuée. On y voit très bien, chez
les 4 espèces, une marque arrondie (4, fig. 3 B, en r) qui est proba-
blement un orifice de glande.
Le menton, fortement scléritisé et coloré, contraste avec les lèvres,
qui sont molles et blanches. Ses 2 paires primitives de poils, ma
et mb (4, fig. 2 B), sont les mêmes chez toutes les espèces. Integrum
en a deux autres, quelquefois 3, implantées latéralement et
d’origine secondaire (néotrichie).
Au premier abord la ligne précise qui horde le menton en avant, à
la base des lèvres, paraît continue. Elle est cependant coupée par
une scissure sagittale qui est fine et très courte, difficile t à voir,
spécialement chez luteum et integrum. On pourrait même contester
son existence si elle n’était pas certaine chez cornuta. Dans cette
dernière espèce on voit bien le sclérite du menton se courber et former
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XIV, n° 6, 1942. 25
la surface des lèvres latérales, de part et d’autre de la scissure. G’est
un peu plus loin du plan sagittal que s’est différenciée la forte arête,
faisant même un peu tectum, que j’ai appelée le bord antérieur du
menton.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Quelques genres d'acariens appartenant au groupe
des Endeostignoata [Ann. Sc. Nat., Zoologie, 11® série, t. II, p. 1 à 122,
1939).
2. Id. — Observations sur les Acariens {6® série). [Bull. Mus., 2® série,
t. XIII, p. 532 à 539, 1941).
3. Id. — Observations sur les Labidostommidæ (1'® série). (Bull. Mus.,
2® série, t. XIV, p. 118 à 125, 1942).
4. Id. — Observations sur les Labidostommidæ (2® série). [Buü. Mus.,
2® série) , t. XIV, p. 1 85 à 1 92, 1 942) .
— 419 —
Remarques sur un Scorpion prêdésertique peu connu
Buthiscus bicalcaratus birula
Par Max Vachon.
En procédant à la révision des Scorpions de l’Afrique du Nord j’ai
été amené à revoir les Scorpions déterminés sous le nom de Buthacus
leptochelys H. et E. et notamment ceux des régions désertiques tuni-
siennes. Parmi les exemplaires vus par E. Simon et conservés dans
les collections du Muséum National, il en est deux qui, indubitable-
ment, appartiennent à un autre genre et à une autre espèce : ce sont
deux Buthiscus hicalcaratus Birula. Cette espèce, d’ailleurs, est ori-
ginaire de ces régions. Tous les caractères de ces deux spécimens
correspondent à ceux de la diagnose.
P. Pallary, en 1928, examina la collection de Scorpions du
Muséum et nomma Buthacus leptochelys un exemplaire Ç originaire
de Nef ta près du chott Djerid dans le sud-tunisien. Cette fois encore
il s’agissait du Buthiscus hicalcaratus Bir. : les sculptures du corps,
la forme, la disposition des séries de dents des pinces, etc., ne per-
mettent aucun doute. Un fait cependant mérite d’être retenu car il
est important. Le caractère essentiel du genre Buthiscus consiste
en l’absence d’éperons au tarse médian des pattes 3 et en leur
présence aux pattes 4 (chez les Buthus, les Buthacus, par contre, ces
éperons existent à ces deux dernières paires de pattes). Or l’exemplaire
de Nefta ne possède un éperon qu’à la 4® patte de droite, la patte de
gauche en est dépourvue.
J’ai récemment ^ décrit de Béni- Abbés un fort intéressant Scor-
pion : Trichohuthus Grubleri dont la caractéristique principale est
de n’avoir aucun éperon à l’article médian du tarse des pattes 3 et 4
(ce qui le différenciait très facilement du genre Buthiscus^). Le fait
que je viens de signaler pour le spécimen de Nefta m’a incité à revoir
les 13 exemplaires de Trichohuthus. Et j’ai alors découvert chez un ^
jeune à Tune des pattes 4 un éperon tarsal, très réduit certes, mais
cependant suffisamment caractérisé. De plus une autre particu-
larité du genre Trichohuthus était, à mon sens, la présence de
1. Bull. Soc. Zool. France, t. LXVI, p. 339-350, 14 fig., 1941.
1. Une autre différence existait encore : Trichohuthus possède deux dents à la face
ventrale du doigt fixe de la chélicère alors que, selon Werner (Bronns Tierreichs, Bd.
V, 1935, p. 265) Buthiscus n’en a qu’une seule. C’est là une grave erreur que la traduction
de la diagnose du genre Buthiscus me fit apercevoir ; il y a chez Buthiscus comme chez
Trichohuthus et Buthus et Buthacus deux dents à ce doigt des chélicères.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
— 420
trois trichobothries sur la face externe du fémur des pattes-mâchoires.
Birula ne parle pas de trichobothries sur cette face du fémur, non,
à mon avis parce qu’elles n’existaient pas, mais uniquement parce-
qu’il négligeait ce caractère. Or, tous les spécimens de B. hicalcaratus
dont nous venons de parler, possèdent trois trichobothries à la face
latérale externe du fémur des pattes-mâchoires et disposées comme
chez Trichobuthus Grubleri. Et comme tous les autres caractères
morphologiques, et notamment la disposition des séries dentaires
des pinces, le nombre réduit des lames aux peignes, sont communs
aux genres Buthiscus et Trichobuthus, je suis donc amené à la syno-
nymie suivante :
Buthiscus hicalcaratus Birula 1905 = Trichobuthus Grubleri
Vachon 1941.
Buthiscus Birula 1905 = Trichobuthus Vachon 1941.-
Il me paraît aussi fort probable que Buthiscus hicalcaratus soit
synonyme de Buthacus Ducrosi Pallary 1937 Mais la diagnose de
cette dernière espèce est si confuse, les photographies si peu pré-
cises, que rien de certain ne peut en être tiré. Mais cependant, le
fait que B. Ducrosi fut, comme T. Grubleri, trouvé aux environs de
Béni- Abbés et que les quelques caractères fournis : teinte, forme des
mains, nombre réduit des dents des peignes, s’appliquent parfaite-
ment à Buthiscus hicalcaratus, on est en droit d’accepter cette syno-
nymie comme fort probable. Mais seul, l’examen du type de Pal-
LABY pourra nous la confirmer.
Ainsi, la diagnose détaillée et les nombreuses figures que j’ai four-
nies à l’occasion de la description de Trichobuthus Grubleri doivent
être reportées à l’espèce Buthiscus hicalcaratus Bir. jusqu’alors peu
connue et non figurée. Il s’en suit aussi que les caractères génériques
peuvent ainsi être complétés :
Diagnose complétée du genre Buthiscus Birula 1905
Céphalothorax dépourvu de carènes individualisées ; carènes abdomi-
nales peu distinctes, au nombre de 3 dans les tergites 4, 5 et 6 ; marge
inférieure du doigt fixe de la chélicère armée de 2 dents ; doigts des pinces
ornés de courtes séries dentaires en zig-zag ; trois trichobothries sur la
face latérale du fémur des pattes-mâchoires ; articles distal et médian
des tarses des pattes 1, 2 et 3 aplatis et munis de soies longues formant
peigne ; éperon distal de l’article médian des tarses absent aux pattes 3,
réduit ou absent aux pattes 4 ; article distal des tarses pourvu d'une
paire d’éperons : l’externe doublé d’une épine auxiliaire courte, porte des
soies longues et nombreuses ; article distal des tarses muni en dessous de
longues soies ; griffes longues et peu courbées, vésicule sans denticule à
la base de l’aiguillon ; peigne plus développé chez le que chez la Ç, à
1. Arch. Inst. Pasteur Algérie, t. XV, 1937, p. 98.
2. Zool. Anz. Bd. XXIX, 1905, p. 622-624.
421
fulcres distincts ; organe paraxial du ^ muni d'un long flagelle et possé-
dant, à la base de ce dernier, 3 lobes chitineux distaux et un petit lobe
basal en doigt de gant.
Un fait intéressant se dégage de ces quelques remarques systé-
matiques : un caractère important comme est celui de la présence ou
de l’absence d’éperons tarsaux, si stabilisé qu’il soit chez bon nombre
de Scorpions — au point qu’ü soit utilisé en premier lieu dans les
tableaux de détermination — n’en est pas moins variable dans le
cadre de l’espèce Buthiscus hicalcaratus Bir.
Enfin, en ce qui concerne la répartition géographique de cette
espèce, la synonymie établie entre Trichobuthus Gruhleri de Beni-
Abbès et Buthiscus hicalcaratus du sud tunisien, fait que nous
sommes en présence, non de deux espèces endémiques, mais d’une
seule espèce vivant en bordure du désert saharien et, à ce point de
vue, comparable à d’autres formes telles que Buthus (H,) aciUeca-
rinatus E. S. et Buthus (P.) Amoreuxi Sav. Nous l’avons d’ailleurs
retrouvé à Biskra et Bou-Saada.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 422 —
Remarques sur le système trachéen zj’Hydroschendyla
SUBMARINA (GRUBE) ET CELUI DES MYRIAPODES
GÊOPHILOMORPHES EN GÉNÉRAL
Par Jean-Marie Démangé.
t;
Au cours d’une étude sur le développement post-embryonnaire
d’ Hydroschendyla suhmarina (Grube) nous avons été amené à étudier
le système trachéen. Celui-ci n’apparaît pas dès les premiers stades
du développement. Il fait défaut, d’après K. W. Verhoeff, au stade
peripatoïde où la respiration est cutanée. Au stade fœtus, les stigmates
manquent encore, mais les trachées commencent à se former. Ce
n’est qu’au stade adolescens que le système se complète et possède
alors tous ses stigmates.
Nous avons étudié le système trachéen chez de jeunes Hydros-
chendyles. Sa forme est tout à fait caractérisée et, dans son ensemble,
est semblable à celle de l’adulte h De chaque stigmate (5, fig. 1)
partent deux trachées longitudinales, l, rejoignant respectivement
les stigmates précédents et suivants ; ces deux branches l (fig. 1)
sont réunies par une commissure transversale, c, se plaçant à la
limite du prétergite et du presternite (fig, 1) Cette disposition est
visible dès les jeunes stades et ne change pas durant tout le déve-
loppement. Il est intéressant de savoir si cette constance est d’ordre
spécifique ou non, La documentation à ce sujet est très pauvre, seuls
sont à mentionner les travaux de Chalande et de Haase où sont
décrits et figurés un certain nombre de systèmes trachéens de
Geophilomorpljes :
Geophilus electricus (L.), Schendyla nemorensis (C. K,), Scolioplanes
acuminatus (Leach), Himantarium gabrielis (L.). D’autre part nous avons
étudié les espèces suivantes : MECISTOCEPHALIDÆ ; Mecistocephalus
punctifrons Newp. ; SCHENDYLIDÆ : Hydroschendyla submarina (Grube) ;
Schendyla nemorensis (C. K.) ; GEOPHILIDÆ ; Geophilus fucorum Brôl,,
Geophilus longicornis (Leach), Clinopodes linearis (C. K.), Pachymerium
ferrugineum (C. K.), Chætechelyne vesuviana (Newp.), Henia bicarinata
HIMANTARIDÆ ; Stigmatogaster gracilis (Mnt.), Himantarium
gabrielis (L.) ; ORYIDÆ : Orya barbarica (Gervais).
1. Seules sont mentionnées les trachées importantes d’où partent d’ailleurs les tra-
chéoles dont nous ne parlerons pas.^
2. La paroi de la commissure est réticulée et chez le jeune cette commissure est
plus longue que chez l’adulte. (Comparer fig. 1 a et 1 6).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
/
/
— 423 —
La disposition des trachées de toutes ces espèces est donnée dans
les figures ci-jointes.
De l’examen de celles-ci, deux faits sont à retenir.
1° Chez tous les Géophilomorphes étudiés, une commissure trans-
versale c est présente alors qu’elle manque chez deux autres sous-
ordres de Chilopodes : Lithobiomorphes et Scutigeromoi^hes. Quant
aux Scolopendromorphes il existe bien une commissme transver-
sale, mais l’ensemble du système, beaucoup plus complexe, ne saurait
être comparé au système simple des Géophilomorphes.
2° On peut distinguer morphologiquement chez les Géophilo-
morphes 2 types de système trachéen : le premier qui est représenté
par Hydroschendyla (fig. 1) où le système trachéen est formé de
branches longitudinales l, réunies par une commissure c, qui relient
entre eux 2 stigmates consécutifs et, comme nous l’avons dit, dessine
une sorte de H. Ce schéma est caractéristique et, si l’on considère que
la commissure se place sous le prétergite de chaque segment et que
les branches longitudinales relient deux segments consécutifs, nous
pouvons dire que l’appareil respiratoire est segmentaire. A ce premier
type appartiennent : Mecistocephalus punctifrons Newp., Schendyla
nemorensis (C. K.), Geophilus fucorum Brôl., Geophilus electicus (L.),
Geophilus longicornis (Leach), Clinopodes linearis (C. K.), Pachyme-
rium ferrugineum (C. K.), Scolioplanes acuminatus (Leach), Chæte-
cheylne vesuviana (Newp.), Henia hicarinata (Mnt.).
Dans un deuxième type, les branches longitudinales au lieu de
réunir deux stigmates consécutifs, sautent 1, 2 ou 3 stigmates et, de
ce fait, l’appareil ne peut être considéré comme segmentaire.
Une branche longitudinale fig. 7 et 8), issue du stigmate 1 par
exemple, aboutit au stigmate 3 et est réunie à sa symétrique par
une commissure transversale c ; la branche longitudinale issue du
stigmate 2 aboutit au stigmate 4. Mais on peut constater que la
commissure transversale réunissant les branches P se prolonge pour
réunir également les branches P- entre elles et ainsi de suite. Ce
deuxième type est donc caractérisé par le fait qu’il y a, non plus une
seule commissure, mais deux reliant les 2 mêmes branches longitu-
dinales. A ce type se rattache : Orya barbarica (Gervaiÿ), Himantarium
gabrielis (L.), Stigmato gosier gracilis Mnt.
La séparation de ces deux types semble à première vue être très
nette. Il n’en est rien, car nous les retrouvons tous deux chez Hiinan-
tarium gabrielis (L.) (fig. 9) et celà chez im même exemplaire. Dans,
la partie antérieure près de la tête, les branches l, intersegmentaires,
sautent 3 stigmates, puis 2, puis 1 (à cet endroit le système est
analogue à celui de Stigrriato gosier et Orya) puis elles relient deux
stigmates consécutifs, comme chez Hydroschendyla,
A ce sujet J. Chalande a fait les mêmes remarques et dit que
« dans les derniers anneaux à' Himaniarium le système se trouve le
424 —
même que chez les autres Geophilides » mais ne donne au sujet de
cette transformation aucune explication et les dessins fournis sont
si confus qu’ils ne permettent même pas de suivre avec certitude
le trajet des troncs trachéens. Il importait donc de rechercher le
processus de raccourcissement permettant de passer d’un type à
l’autre.
Nous avons alors pu constater que ces raccourcissements ne
s’opèrent pas d’un seul coup. La branche longitudinale gauche
par exemple, saute 2 stigmates [Ig, fig. 9), mais la droite [Id, fig. 9)
qui lui est symétrique est réduite à une petite portion antérieme
qui part d’un stigmate et s’arrête à la commissure, elle est forte-
ment raccourcie et il y a asymétrie. La branche gauche suivante
pomsuit le même trajet que la précédente tandis que la portion
manquante de la droite, rétablie, ne saute plus qu’un stigmate. Les
deux branches restent dans cette position pendant un nombre
indéterminé de segments. Lafpartie postérieure de la branche gauche
disparaît à son tour et réapparaît ne sautant plus qu’un stigmate.
Le nouveau système est alors établi.
En définitive, chez Himantarium, il y a tous les passages entre un
système segmentaire et intersegmentaire groupant 2, 3, 4 ou
5 segments.
Si l’on compare les systèmes trachéens des différents Géophilo-
morphes on constate des ressemblances : celui de Geophilus fucorum
Brôl., ressemble à celui de Clinopodes linearis (G. K.) et celui de
Stigmatogaster gracilis (Mnt.) est semblable à celui d’Orya barbarica
(Gervais). Or Stigmatogaster n’appartient pas à la même famille
qpÜOrya tandis que Geophilus et Clinopodes sont tous deux de la
même famille.
La classification actuelle ^ basée sur les plages dentaires éloigne les
Himantariidæ des Oryidæ, Mecistocephalidæ, etc.
Il n’est pourtant pas question à notre avis de modifier la systéma-
tique parce que les rapprochements qu’elle suggère ne seraient point
ceux que met en relief l’étude du système trachéen. D’ailleurs, on ne
peut que constater la faible importance des variations de l’appareil
respiratoire, noi^ seulement dans le cadre spécifique, mais aussi dans
le cadre générique ou familial.
L’importance de ces variations de plus ne peuvent vraiment être
prouvées qu’une fois étudié un nombre suffisant d’exemplaires. On
peut déjà notçr que la morphologie du système trachéen offre une
grande homogénéité dans le sous-ordre des Géophilomorphes et
permet de le caractériser.
Un autre point dont nous voudrions dire quelques mots est
cpx' Hydroschendyla submarina (Grube) est halophile et se laisse sans
1. Attems g. in Tierreich : Geophilomorphes, 52 Lief., 1929.
425
Schémas du système trachéen de Géophilomorphes (adultes), 1®^ type ; disposi-
tion segmentaire : Fig. 1 : Hydroschendyla submarina (Grube). — Clinopodes linearis
(G. K.). — Pachymerium ferrugineum (G. K.). — Schendyla nemorensis (G. K.). —
Geophilus fucorum Brôl. — Fig. 2 : Mecistocephalus punctifrons Newp. — Fia. 3 :
Geophilus electricus (L.). — Fio. 4 : Geophilus longicornis Leach. — Fig. 5 : Chaeie-
chelyne vesuviana (Newp.). — Fig. 6 : Henia bicarinata (Mnt.). — 2® type : disposition
intersegmentaire : — Fig. 7 : Stigmato gosier gracilis (Mnt.). • — Fig. 8 : Orya barbarica
(Gervais). — Fig. 9 : Himantarium gabrielis (L.) passage d’un type à l’autre par
raccourcissement des branches longitudinales droite I. d. puis gauche î. g. — Abré-
viations : c. = commissure transversale reliant les trachées longitudinales l. ; =
trachée longitudinale issue du premier stigmate considéré, ; l.^ : du deuxième
stigmate considéré s.*.
— 426 —
danger apparent recouvrir par la marée. Les espèces de Chilopodes
halophiles sont assez nombreuses.
O. ScHUBART cite les espèces suivantes pour les différentes côtes
emopéennes : Hydroschendyla submarina (Grube), Çlinopodes posei-
donis (Verb.), Geophilus naxius Verh., Geophilus algarum Verh.,
Geophilus fucorum Brôl., Geophilus fucorum Seurati Brol., Henia
hicarinata Mnt., Pachymerium ferrugineum insulatum Verh., Scolio~
planes maritimus Leach.
Toutes ces espèces sont des Geophilomorphes.
L’animal étant recouvert par la marée il lui est impossible de
respirer. On aurait pu s’attendre chez les espèces halophiles à quel-
ques particularités dans le système trachéen. Il n’en est rien. Certes
le système trachéen de toutes les espèces halophiles que nous avons
étudiées se ressemble mais reste le même que celui des espèces non
halophiles, Geophilus electricus L. par exemple. Ainsi, rien dans
l’appareil respiratoire n’indique que les espèces halophiles sont mieux
capables que d’autres de résister à l’immersion. Tout au plus, peut-
on constater que toutes, au moins celles que nous avons examinées,
sont parmi les Géophilomorphes à système trachéen réduit et qu’au-
cune ne semble appartenir aux Géophilomorphes à système plus
développé du type Orya ou Himantarium.
Conclusions.
1° Le système trachéen n’existe pas chez les jeunes stades où la
respiration est cutanée. Comme il apparaît d’emblée avec sa forme
définitive il ne permet pas de différencier les stades du développe-
ment.
2° Le caractère essentiel et spécial à tous les Géophilomorphes
est la présence de commissures transversales reliant les trachées
longitudinales allant d’un stigmate à un autre.
En se basant sur le nombre des commissures, on distingue deux
types. Cette séparation n’est pas nettement tranchée car Himan-
tarium gahrielis (L.) possède les deux sortes de système avec tous
les intermédiaires.
Au point de vue segmentation, les systèmes du premier groupe
sont les plus primitifs puisqu’ils ont conservé leur disposition seg-
mentaire, tandis que ceux du deuxième groupe sont les plus récents,
les branches longitudinales traversant plusieurs segments. La partie
postérieure des grands Géophiles a conservé la disposition segmen-
taire la plus primitive.
3® Certaines espèces de Géophilomorphes halophiles possèdent
le même système trachéen simple que les espèces non halophiles.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
427
BIBLIOGRAPHIE
Chalande (J.). Recherches anatomiques sur l’appareil respiratoire chez
les Chilopodes de France. Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse 1885.
— Recherches sur les Myriapodes du S. O. de la France. Bull. Soc. Hist,
Nat. Toulouse 1905.
Dubuisson (M.). Recherches sur la ventilation trachéenne chez les Chilo-
podes et sur la circulation sanguine chez les Scutigères. Arch. Zool,
exp. gen., t. 67, Notes et Revue, n® 2, 1925.
Haase (E.). Das respirationssystem der Symphilen u. Chilopoden. Zool.
Beitràge, Bd. I, H. II, 1883.
Plateau (F.). Les myriapodes marins et la résistance des Arthropodes,
etc. Journ. anal. Phys., t. XXVI, 1890.
ScHUBART (O.). Thalassobionte u. thalassophile Myriapodd : in Tierw.
Nord u. Ostsee, t. XI, 1929.
Verhoeff (K.-W.). Myriapodes Chilopodes ; in Bronn’s Tierreich Bd. 5t
1925.
I
Cercopides du Muséum de Paris
Par le V. Lallemand.
Machaerota Coomani Lall. n. sp.
Tête ocre brun pâle, avec stries transversales, ainsi que la partie médiane
et supérieure de Tantéclypéus, brun noir brillant ; pronotum gris brun ;
écusson chocolat, épine un peu plus foncée, une bande oblique de chaque
côté (partant de chacun des angles postérieurs du pronotum), bord posté-
rieur blanc jaunâtre. Sur les élytres, la base, le tiers du bord externe et le
bord scrutéllaire sont brun noir, la moitié basale est hyaline et la posté-
rieure jaunâtre. Ailes hyalines. Prosternum brun clair ; méso et métas-
sternum, ainsi que les deux premiers segments abdominaux ocre brun
clair, les segments postérieurs et les organe^ génitaux sont brun clair.
Pattes antérieures ét médianes brun clair, cuisses postérieures brunes,
tibias postérieurs ocres. Sur le clavus une seule nervure longitudinale, pas
de nervure transversale. Forme de la proéminence de l’écusson voisine de
celle de M. philippensis Baker (Philip. Journ. Sc., XV, n® 1, pl. 1, fig. 2),
mais le bord supérieur qui descend obliquement vers le pronotum est droit
au lieu d'être incurvé. Le dessin des élytres est assez voisin de celui qui se
voit chez M. fusca Baker (Philip. Journ, Sc. XV, n® I, pl. II, fig. 7).
Longueur jusqu’à la fin des élytres : 7,25 mm. — longueur jusqu’à
la pointe de l’épine : 8,25 mm. — longueur jusqu’à la fin de l’abdo-
men ; 5 mm.
Habitat : Tonkin, région de Hoa-Binh. (R. P. A. de Cooman).
Poophîlus hebridensis Lall. nov. sp. ^
Antéclypéus et postclypéus ocres, le premier avec des stries transver-
sales noires ; face supérieure de la tête toute plate, ocre légèrement brun,
avec trois bandes brunes transversales, la première, qui peut s’efîacer, est
située sur le front et se compose de 2 taches transversales, la deuxième plus
étroite, qui s’étend du bord antérieur d'un œil à l’autre et est inter-
rompue en son milieu, la troisième la plus large, se trouve au niveau des
ocelles. Pronotum, écusson, 2 /3 antérieurs des élytres noirs, brillants,
recouverts d’une villosité rousse ; sur le tiers postérieur, transparent, une
tache jaune près du bord latéral, immédiatement en arrière de la partie
noire, derrière cette tache une petite place hyaline, le restant est jaune
plus ou moins brunâtre, les nervures y sont jaune clair. Rostre ocre, à
extrémité brune ; brides brun noir ; toutes les cuisses, les tibias antérieurs
et médians ocres ; tibias postérieurs, extrémité des tarses et des épines
noires. Sternum ocre, côtés du pro- et mésosternum brun noir. Segments
abdominaux noirs bordés d’ocre. Nervures des élytres à peine indiquée
sur les 2/3 antérieurs), sur le tiers postérieur elles sont saillantes et des-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
— 429 —
sinent 4 cellules, l'extrémité est arrondie Pronotum densément ponctué
avec légères rides, et trace de carène longitudinale. Face supérieure
de la tête plane au moins un tiers plus courte que large en arrière ;
front plus court que le milieu du vertex. Peux épines sur les tibias posté-
rieurs
Longueur : 6 mm. Ç, 7 mm.
Habitat : Nouvelles Hébrides : I. Tanna, env. de Lamuemura j
I. Pentecôte, Mt Lerip. (E. Aubert DE La Rüe).
Clovîa nova-britannîana Lall., n. sp.
Face supérieure de la tête brun noir, les tempes et la partie antérieure
du front sont brunes ; sur le pronotum brun, une large bande transversale
jaune, voisine du bord antérieur, plus large au milieu et s’étendant jusque
près des bords latéro-antérieurs. Ecusson brun. Elytres noirs, sauf à peu
près la moitié postérieure du clavus et la région voisine du corium, qui sont
brunes, sur leur moitié antérieure une grande tache ovoïde jaune, qui
s’étend en partie sur le clavum, en partie sur le corium, sans atteindre
aucun bord ; sur la moitié postérieure, une bande oblique jaune, dirigée
en arrière et en dedans, depuis le bord externe jusqu’à la nervure médiane.
Face inférieure de la tête et sternum noirs ; de chaque côté de l’antécly-
péus ainsi que des pro- et mésosternum, une bande jaune, qui sous le bord
antérieur de la tête, se réunit à celle du côté opposé. Abdomen et pattes :
bruns, avec places plus foncées. Partie supérieure de la tête plane un peu
moins longue que large entre les yeux ; front plus long que la région du
vertex sise derrière lui. Extrémité des élytres dessinant un angle dont le
bord interne est droit et l’extérne fort arrondi, 6 cellules apicales.
Longueur : 7 mm.
Habitat : Nouvelle-Bretagne.
Clovia pseudoscutellata Lall . n. sp.
Sur la face supérieure de la tête, 3 bandes transversales jaunes, l’espace
entre celles-ci est brun, la première se voit derrière le bord antérieur, qui
est noir, ses extrémités se réunissent à la deuxième qui s’étend au bord
antérieur d’un œil à l’autre, la troisième est située entre les yeux, le long
du bord postérieur en passant immédiatement derrière les ocelles. Sur le
pronotum brun clair, une bande transversale jaune qui s’étend d’un bord
latéro-antérieur à l’autre et est bordée de noir en avant et en arrière.
Ecusson brun clair avec trois taches jaunes, 2 petites derrière le bord
antérieur, de chaque côté de la ligne médiane, la troisième, la plus grande,
occupe la pointe. Elytre noir brun, sauf le long du bord scutellaire, le
tiers postérieur du clavus, la région du corium voisine de celle-ci et le bord
postérieur, qui sont brun clair ; ils montrent deux bandes jaunes, la pre-
mière longeant la suture clavo-coriale jusqu’au niveau de la pointe de
l’écusson, à cet endroit, elle se coude en angle obtus et se dirige en arrière
et en dehors sur le corium, jusqu ’un peu au-delà de la nervure radiale ;
la seconde part du bord costal, s’incurve en dedans et en arrière et s’étend
sur toute la partie noire brunâtre, qu’elle ne dépasse pas, son extrémité
— 430
est séparée du bord postérieur par la partie apicale brun clair. Antéclypéus
ainsi que les pro- et mésosternum noirs, sur ceux-ci de chaque côté, une
bande jaune, elles èe réunissent en formant demi-cercle sous le bord anté-
rieur de la tête ; le milieu de l'antéclypéus et du postclypéus est brun.
Métastemum, abdomen et pattes : bruns. Extrémité des élytres arrondie,
à nervures peu visibles. Très voisin de C. acutellata, s’en distingue par la
bande postérieure des élytres qui dessine une, ligne courbe au lieu d'être
droite, et par la longueur de la face supérieure de la tête, qui est plus
grande.
Longueur : 7 mm.
Habitai : Nouvelle-Bretagne.
Lallemandana mareana Lall., n. sp.
Face supérieure de la tête et pronotum ocre brunâtre clair, avec 2 assez
larges bandes brunes, qui se continuent sur l'écusson, de ce fait, seule la
ligne médiane de ce dernier est ocre. Face inférieure de la tête, pro- et
mésosternum, pattes antérieures :< ocre jaune ; le bord antérieur de la
première, et les deux stries voisines, de chaque côté, sont noires ; méta-
notum et abdomen ocre brun clair, foncé sur les côtés. Pattes médianes et
postérieures ocre brunâtre clair. Clavum brun très clair, sa partie externe
à la nervure anale, le corium sur les 2 /3 antérieurs, ainsi qu'une assez
grande tache à l’extrémité sont brun foncé ; au bord costal, 3 taches
blanches, une petite au milieu et deux autres sur le quart postérieur, la
deuxième est la plus grande ; le tiers apical est transparent, brun très clair
du côté interne, brun foncé et blanc du côté externe ; les nervures sont
brun foncé. Sur les élytres les nervures médiane et cubitale sont soudées
vers la base, à l’extrémité cinq cellules et le bord postérieur est arrondi.
Face supérieure de la tête assez longue, seulement un peu moins longue
que large entre les yeux ; front plus long que la partie du vertex qui lui
est postérieure. A première vue, ressemble quelque peu à Strandiana longi-
pennis Lall., mais la forme de la tête et le dessin des nervures des élytres
la fait vite reconnaître.
Longueur : 8 mm.
Habitat : Iles Loyauté, I. Maré (Ph. François).
Eurycercopîs Auberti Lall. n. sp.
Jaune brunâtre clair, parsemé de petites taches noires sur sa face
supérieure. A la partie antérieure du front, deux taches brun noir. Sur les
élytres, au niveau de l’extrémité de l’écusson, une bande brun noir, qui
traverse le clavus, puis s’étend sur le corium en arrière et en dehors jus-
qu'un peu au-delà de la nervure radiale ; sur la partie externe près du bord
costal, des taches brun noir mal limitées. Anté et postclypéus brun noir,
sur la première des stries latérales transversales jaune brunâtre clair, son
bord supérieur et une bande transversale à la partie inférieure, ainsi que le
tiers apical du second sont blanc jaunâtre, pouvant être très légèrement
teintés de brunâtre, Pro- et mésosternum brun noirâtre ; métastemum
ocre. Segments abdominaux brun noirâtre, bordés d’ocre. Toutes les
— 431
cuisses ainsi que les tibias antérieurs et médians avec bandes longitudi-
nales ocre brun clair et brun noirâtre ; tibias postérieurs brun très clair ;
tarses brun noirâtre. Face supérieure de la tête un peu plus longue que
large entre les yeux, plane ; front long, plus long que la partie du vertex,
qui lui est postérieure. Ocelles très petits. Ecusson plus long que large.
Bord postérieur du pronotum fort concave.
Longueur ; 6 à 6,5 mm.
Habitat : Nouvelles-Hébrides, île Pentecôte, Mt Lerip 5 île Epi ;
île Vanoa-Lava. (E. Aubert de La Rüe).
Literna vicina Lall., n. sp.
Face supérieure de la tête, pronotum et écusson : brun jaunâtre très
clair ; élytres brun bronze pâle, plus foncés par places, principalement sur
la moitié antérieure et sur les nervures en avant de la partie apicale ; la
partie basale de la cellule costale et une grande tache plus ou moins trian-
gulaire, au bord costal, en avant de la partie apicale, sont beaucoup plus
claires. Face inférieure de la tête, pro- et mésosternum ; noirs ; métaster-
num ocre. Segments abdominaux brun noir, bordés d’ocre en arrière ;
organes génitaux ocres ; pattes ocres, avec des bandes brunes longitudinales
sur les cuisses. Face supérieure de la tête plane, sans carène entre les
ocelles ; la séparation du front et du vertex est peu visible. La fossette de
l'antéclypéus assez large, à bords saillants, part de la base et occupe
toute sa longueur, vu de côté, l'antéclypéus dessine un angle. Nervures des
élytres assez saillantes et cellules concaves. Par sa coloration, elle rappelle
L. Signala Jkc., mais est plus petite, la configuration de la partie supé-
rieure de la tête est différente, plus plate, sans carène et la fossette du
clypéus occupe toute sa longueurC Très voisine aussi de L. minuscula Jac.,
s'en distingue par la taille plus grande, la coloration du vertex, du prono-
tum et de l'écusson beaucoup plus claire.
Longueur 6,5 mm.
Habitat : Madagascar : Ambatolaone (Lamberton). — Sainte-
Marie (coll. Noualhier).
Type : ma collection. — Paratype : Collection du Muséum de Paris.
Lîtorna fiisca Lall., n. sp.
Brun noir, plus clair sur la face supérieure de la tête et la partie médiane
de l'antéclypéus ; rostre, hanches et cuisses médianes, ainsi que les pattes
postérieures : ocre brun. Métasternum ocre pâle. Segments abdominaux
bruns, bordés d'ocre pâle. Yeux blanc grisâtre. L'antéclypéus, vu de côté,
dessine un angle obtus, il est transversalement aplati, son sillon longitu-
dinal médian est profond et relativement étroit, partagé en trois par deux
carènes obliques se trouvant à la partie supérieure, il y a ainsi deux petites
fossettes triangulaires supérieures et un long sillon. Pas de carène sur la
face supérieure de la tête ; ocelles très voisins. Nervures des élytres sail-
lantes, 4 à 5 cellules apicales et tout autant de petites entre la radiale et
la subcostale. Une épine sur les tibias postérieurs.
Longueur : 6,5 mm.
I
Habitai : Congo français : Ogooué, San Kita (R. Ellenberger),
3 ex.
Aufdus samoanus, var. hebrîdianus Lall., n. var.
Se différencie de Tespèce par une bande brune située le long des bords
latéro-antérieurs du pronotum, une autre sur le corium, le long de la
suture et une troisième réunissant l'extrémité de la tache apicale, qui est
plus grande, au bord costal et enclosant avec elle un espace triangulaire ;
le bord scutellaire est également brun.
Longueur ; 7 mm.
Habitat : Nouvelles- Hébrides, I. Tana, I, Pentecôte, Mt Lerip.
3 ex. (E. Aubert de La Rüe).
Aufidus samoanus var. Wallîsanus Lall. n. var.
Se distingue par sa taille plus petite, 6 mm. au lieu de 7 mm., par la.
bande médiane s’étendant seulement jusqu’au radius et par une assez
large bande brune à la partie apicale, qui est transversale, au lieu d’être
oblique 'en avant et en dedans.
Habitat : Iles Wallis Joly).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
— 433
Une variété nouvelle de Neosciara bicuspidata ldf.
{Dipt. LyCORIIDÆ)
Par Fr. Lengersdorf, Bonn.
Parmi les Lycoriidæ recueillis par M. Roger Husson à Nancy,
dans les galeries de la mine de fer de Boudonville, à 1.000 m. de
l’entrée, se trouve une forme qui surprend par la brièveté de ses ailes.
Le contour complet de celles-ci , montre qu’il ne s’agit pas d’upe
Bradyscia. L’animal est à rapprocher de Neosciara bicuspidata Ldf.
(Lengersdorf, Lycoriidæ, Stuttgart, 1930, p. 47). Il s’en distingue
de la façon suivante :
Neosciara bicuspidata Ldf. typ.
1. Aile Ç longueur. 2 mm
Abdomen Ç longueur : 2 mm. 3 /4
2. ' Epingle de l’hypopygium avec
2 épines
3. M = Fourchon relativement
court et long
4. Cu = Fourchon à peu près sans
tige
5. Haltères avec une série de pe-
tites soies
6. Palpes sans organe sensoriel ....
7. 4e article antennaire du 2 fois
1 /3 aussi long que large
8. ?
Forme de Boudonville.
Aile Ç longueur ; 1 ,87 mm.
Abdomen Ç longueur : 2,64 mm.
Aile longueur 1,7 mm.
Abdomen ^ longueur : 2,35 mm.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Aussi long que large
Tibia antérieur avec un éperon.
Il y a ici un cas analogue à celui qu’on trouve chez Neosciara vivida
Winn. et sa variété tenuicornis Ldf. {Mitt. f. Hohlen und Karstforsch.,
1932, p. 161). Je considère la forme de Boudonville comme une
variété de Neosciara bicuspidata Ldf. et lui donne le nom de cuni-
culata.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
26
434 —
La Charnière de la Dissoconque d’Anomia ephippiüm l.
(Seconde note)
Par Gilbert Ranson.
Pour des raisons indépendantes de ma volonté, la première note
sur ce sujet n’a pu être illustrée (voir p. 278 de ce Bulletin). Je
publie aujourd’hui les dessins s’y rapportant.
La figure 3 est la reproduction schématique d’une coupe histolo-
gique, transversale, de la région cardinale à! Anomia ephippiüm L.
Elle passe par l’épithélimn ligamentaire de la bordure de la masse
viscérale et du collier palléal ainsi que par le processus médian de ce
dernier. L’épithélium ligamentaire est formé de hautes cellules
typiques. Par ailleurs, l’ectoderme et le tissu conjonctif ne présen-
tent rien de particulier, susceptible de retenir l’attention.
La figure 4 est la reproduction schématique d’une coupe histolo-
gique longitudinale de la même région, mais en dehors du processus
médian du collier. Elle est faite au niveau de la bordme dorsale du
collier. La masse viscérale est reliée à ce dernier par l’expansion du
lobe droit du manteau. L’épithélium ligamentaire n’est pas marginal.
L’ectoderme marginal à l’intérieur de l’orifice, sécrété le coussinet
calcaire adhérent à la valve gauche.
Fig. 1. — Cuilleron et impression cardinale de la valve droite d’Anomia ephippiüm L. ;
Co, coussinet calcaire ; Cu, cuilleron ; Li, ligament ; Cav., cavité interne de la char-
nière.
1. Bull. Mus. Nai. Hist. Nat, t. XIV, 1942, p. 278.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
— 435 —
Li,
Fig. 2. Impression cardinale de la valve gauche à.’Anomîa ephippium L. -’Co, cous-
sinet calcaire ; Li, ligament ; Cav., cavité interne de la charnière.
Fig. 4. — Schéma d’une coupe histologique longitudinale dans la zone cardinale (dor-
salement) d Ammia ephippium L. E. l,, épithélium ligamentaire ; C, coUier ; M. g.,
bourrelet marginal du lobe paUéal gauche ; M. d., bourrelet marginal du lobe palléal
droit ; M. M. d., expansion du lobe palléal droit.
436 —
Fig. 3. — Schéma d’une coupe histologique transversale passant par le collier et la
bordure antérieure de la masse viscérale d’.i4nomia ephippium L. 0, orifice cardinal ;
E. l, épithélium ligamentaire ; C, collier ; P, processus palléal cardinal.
\
\
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
437 —
Les Mollusques de France de la Collection Locard.
Mollusques terrestres (suite). Familles Zonitidæ (suite),
Endodontidæ, Eulotidæ, Leucoghroidæ, Helicidæ
Par Gustave Cherbonnier.
Genre Retinella (Shuttleworth) Fischer, 1877.
[Hyalinia Agassiz, 1837 (pars) ; Aplostoma Moquin-Tandon, 1855 (pars) ;
Aepogina Kobelt, 1878 ; Helicella Hennard et Woodward, 1921 (non
de Férussac, 1821) ; Parpolita Pilsbry, 1928].
Retinella olivetorum (Gmelin, 1789).
Zonites olivetorum Locard. Italie : Province de Lucques [V-2].
Retinella incerta (Draparnaud, 1805).
1. — Hyalinia incerta (Draparnaud, 1805). Ariège : Axiat, Bastide de'
Sérou. Basses-PyrénAes : Urrugne, Hendaye, Montagne de Larhune.
Gers : Auch, Lectoure. Haute-Garonne : Cierp, Saint-Simon. Lot-
et-Garonne : Agen [V-2].
2. Hyalinia vasconica (Bourguignat, 1880). Basses-Pyrénées : Hendaye
Salies-de-Béarn. Haute-Garonne : Marignac, Toulouse [V-2].
Retinella nitens (Gmelin, 1789).
1. Hyalinia nitens (Gmelin, 1789). Ain ; Gex, Le Colombier. Allier ;
Moulins. Haute-Garonne : Saint-Michel près Toulouse. Isère : Vo-
reppe. Rhône : Le Mont d’Or Lyonnais [V-2].
2. — Hyalinia atonolena Bourguignat, 1894. Ain : Hauteriv( . Finistère
Brest. Hautes-Pyrénées ; Cauterets. Rhône : Mon., i ”at [V-2].
3. — Hyalinia cuzyensis Bourguignat, 1894. Ariège : Alzen [V-2].
4. — Hyalinia demiranda Bourguignat, 1894. Allier : Moulins. Isère :
Saint-Pierre de Chartreuse [V-2].
5. — Hyalinia Hutaiïlyana (Mabille, 1878). Ain ; Chevry. Doubs ; Source
du Doubs. Meurthe-et-Moselle : Boucq. Rhône ; Lyon-Saint-Clair,
Oullins. Suisse : Genève [V-2].
6. — Hyalinia epipedostoma (Bourguignat, 1879). Lot-et-Garonne :
Port-Sainte-Marie. Var ; Hyères [V-2].
7 — Hyalinia Jourdheuili Ray, 1880. Seine : Environs de Paris [V-2].
8. — Hyalinia lenaploa Bourguignat, 1894. Rhône : Alluv. du Rhône
à Lyon [V-2].
9. — Hyalinia Stilpna Bourguignat, 1894. Seine-Inférieure : Elbeuf
[V-2].
1. Gf. Bull Mus., 2« s., t. XIV, 1942, p. 338.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XIV, n° 6, 1942.
— 438 —
Retinella nitidula (Draparnaud, 1805).
1. — Hyalinia nitidula (Draparnaud, 1805). Ain : Dampierre. Rhône :
Mont-Pilat. Vaucluse : Avignon [V-2].
2. — Hyalinia oltisiana, Fagot, 1883. Aude ; Carcassonne [V-2].
3. — Hyalinia suhnitens (Bourguignat, 1871). Allier ; Moulins. Cha-
rente : Angoulême. Hautes-Pyrénées : Lourdes, Saint-Sauveur.
Moselle : Bionville, Metz. Nièvre : Saint-Saulge. Rhône : Bois de
l’Etoile à Lyon. Seine : La Bièvre, environs de Paris. Seine-Infé-
rieure : Rouen, Seine-et-Oise ; Versailles [V-2].
Retinella hammonls (Strôm, 1765).
1. — Hyalinia radiqtula (Aider, 1830). Ain : Chavornay, Oyonnax.
Allier : Moulins. Haute-Garonne ; Cierp. Hautes-Pyiïénées ;
Lourdes. Nièvre : Nevers. Puy-de-Dôme : Ariane. Rhône : Lyon-
Saint-Clair, Alluvions du Rhône à Lyon [V-2].
2. — Hyalinia subradiata [Fagot, 1879), Les Pyrénées [V-2].
3. — Hyalinia viridula (Menke, 1830). Charente : Angoulême. Cha-
rente-Maritime : La Rochelle. Hautes-Pyrénées : Cauterets. Mo-
selle : Metz. Nièvre ; Saint-Saulge. Rhône ; Le Mont d’Or Lyonnais.
Allemagne ; Bavière [V-2].
Retinella Dumonti (Bourguignat, 1864).
Hyalinia Humontiana (Bourguignat, 1864). Isère ; Grande-Chartreuse.
Moselle ; Courcelles. Allemagne ; Vegesach [V-2].
Retinella petronella (de Charpentier, 1853).
Hyalinia petronella (de Charpentier, 1853). Isère : Grande-Chartreuse.
Lot. Italie [V-2].
Retinella pura (Aider, 1830).
1. — Hyalinia macralsobia Bourguignat, 1894. Moselle : Bionville.
Rhône : Lyon Saint-Clair [V-2].
2. — Hyalinia nitidosa (de Férussac, 1821). Ain : Alluvions du Besançon
Finistère : Morlaix. Gers. Maine-et-Loire : Sorges. Rhône : La Saône
à Collonges, Le Mont d’Or Lyonnais, Alluvions du Rhône à Lyon [V-2].
Retinella udvarica (Servain, 1880).
Hyalinia udvarica (Servain, 1880). Moselle : Bionville [V-2].
Genre Vitrea Fitzinger, 1833.
[Hyalinia Agassiz in de Charpentier, 1837 (pars) ; Polita Heldt, 1837
- (pars) : Hyalina Albers, 1850, non Hyalina Schumacher, 1817 (Margi-
nellidae), non Hyalina Studer, 1820 (Vitrinidae) ; Crystallus Lowe,
1854 : Aplostoma Moquin-Tandon, 1855 (pars) : Discella Gray, 1857].
Vitrea crystallina (Müller, 1874).
Hyalinia subterranea (Bourguignat, 1856). Allemagne : Vegesach près
Brême [V-2].
439
Vitrea narbonnensis (dessin, 1877).
Hyalinia narbonnensis dessin, 1877. Hérault : Saint-Martin-de-Londres
[V-2].
Vitrea contracta (Westerlund, 1876)
1. — Hyalinia contracta (Westerlund, 1876). Allemagne. Suède :
Rônneby [V-2].
2. — Hyalinia DuhreuUi dessin, 1877. Suisse [V-2].
3. — Hyalinia oitreola (Bourguignat, 1880) Haute-Garonne : Toulouse
[V-2].
Vitrea pseudohydatlna (Bourguignat, 1856).
1. — Hyalinia pseudohydatina Locard, 1882. Ain : Environs de Bourg,
Gex, Nantua. Bouches-du-Rhône ; Fuveau. Gard ; Alais. Rhône :
Alluvions du Rhône à Lyon. Vaucluse : Avignon [V-2].
2. — Hyalinia hypogaea Bourguignat, 1884. Alpes-Maritimes ; Menton.
Haute-Garonne : Toulouse [V-2].
3. — Hyalinia noctuahunda Locard^ 1882. Gard : Bagnols. Rhône ;
Lyon [V-2].
4. — Hyalinia radina Bourguignat, 1894. Drôme : Valence. Loire-Infé-
rieure : Vertou. Finistère : Brest^i Rhône : Lyon-Saint-dair. Savoie ;
Aix-les-Bains [V-2].
5. — Hyalinia sedentaria (Bourguignat, 1880). Ain : Miribel. Hérault ;
Le Lez. Rhône : Lyon [V-2].
Vitrea zanclea (Bourguignat, 1880).
1. — Hyalinia zanclea Westerlund, 1886. Bouches-du-Rhône : Arles
[V-3].
2. — Hyalinia exaequata Locard, 1885. Drôme : Valence. Rhône : Lyon-
Saint-dair, Alluvions du Rhône à Lyon. Var : Alluvions du Gapeau
[V-3].
3. — Hyalinia Othonia Bourguignat, 1894. Bouches-du-Rhône : Fuveau.
Hautes-Pyrénées ; Luchon. Hérault : Alluvions du Lez. Var : Saint-
Raphaël. Vaucluse : Mondragon [V-3].
Sous-Famille Gastrodontinæ.
Genre Zonîtoïdes Lehmann.
[Oxychilus Fitzinger, 1833 (pars) (non Oxycheila Dejean, 1825, Coléopt.) •
Hyalinia Agassiz, 1837 (pars) ; Polita Held, 1837 (pars) ; Aplostoma
Moquin-Tandon, 1855 (pars).
Zonitoides nitidus (Müller, 1774).
Hyalinia nitida (Müller, 1774). Ain : Miribel, Oyonnax. Aisne : Laon.
Allier : Moulins. Ariêge : Alzen. Côte-d'Or : Châtillon-sur-Seine.
Finistère : Morlaix. Gard : Beaucaire. Haute-Garonne : Marignac,
Toulouse. Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre. Hérault. Loire-
Inférieure ; Nantes. Lot-et-Garonne ; Port-Sainte-Marie. Maine-
[
440 —
et-Loire : Angers. Meurthe-et-Moseli.e : Boucq. Moselle : Bion-
ville, Metz. Nièvre : Neveys, Saint-Saulge. Rhône : Collonges, Lyon-
Saint-Clair, Alluvions du Rhône à Lyon, Oullins. Savoie : Aiguebel-
lette. Seine : Ile Billancourt à Paris. Seine-et-Oise : Argenteuil,
Meudon. Var : Hyères; Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon. Dane-
mark : Sjoelland [V-3].
Zonitoides nitldus Millier var. parlsiacus Mabille, 1869.
1. — Hyalinia parisiaca (Mabille, 1869). Maine-et-Loire : Angers.
Rhône : Alluvions du Rhône à Lyon, Saint-Fons. Moselle : Bionville.
Seine : Bords de la Bièvre à Paris. Seine-et-Marne : Lagny. Seine-et-
^ Oise : Meudon [V-3].
2. — Hyalinia Chaui’eliana Bourguignat, 1894. Moselle : Courcelles
[V-3].
FAMILLE ENDODONTIDÆ
Genre Goniodiscus Fitzinger, 1833.
[Piscus Fitzinger, 1833 (pars) ; Delomphalus (Agassiz) de Charpentier,
1837 (pars) ; Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Patula Held, 1837 (pars) ;
Euromphala Lowe, 1855 ; Patularia dessin, 1876 ; Allerya Bougnuignat,
1878 (non Môrch, 1877) ; Spelaeodiscus Brusina, 1886.]
Goniodiscus rotundatus* (Müller, 1774).
Hélix rotunJata Müller, 1774. Ain : Chavornay, Thoy. Bouches-du-
Rhône : Arles. Calvados : Caen, Vire. Charente : Angoulème, Puy-
moyen. Drôme : Saint-Paul-Trois-Châteaux. Finistère : Brest, Mor-
laix. Gard : Saint-Ambroix. Gironde : Ile Cazeaux. Hautes-Pyrénées ;
Cauterets, Lourdes. Isère : Allevard, Crémieu, Grenoble. Loire :
Charlieu. Maine-et-Loire : Angers. Manche : Cherbourg, Saint-Lô.
Meurthe-et-Moselle ; Lunéville. Moselle : Bionville. Nièvre :
Saint-Saulge. Rhône : Beaujeu, Lyon, Le Mont-d’Or Lyonnais, Saint-
Fons. Saône-et-Loire : Solustre. Savoie : Aix-les-Bains. Seine-et-
Marne : Bellevue, Lagny. Seine-et-Oise : Meudon. Var : Rians.
Danemark [V-3].
Goniodiscus rotundatus (Müller)
variété omalisma Bourguignat, 1879.
Hélix omalisma Bourguignat, 1879. Ain : Belley. Alpes-Maritimes :
Grasse. Charente-Maritime ; La Rochelle. Drôme : Hauterives.,
Haute-Garonne : Luchon. Hautes-Pyrénées ; Lourdes, Tarbes.,
Rhône Lyon. Var.: Roquebrune [V-37].
Goniodiscus rotundatus (Müller)*
variété abietina Bourguignat', 1864.
Hélix abietina Bourguignat, 1864. Manche : Cherbourg [V-3].
Goniodiscus ruderatus (Studer, 1820).
Hélix ruderata Studer, 1820. Ain : Le Colombier, Oyonnax. Ardèche :
Moutiers. Haute-Savoie ; Le Reposoir, 1.200 mètres. Isère : La Grande-
Cbarteuse, Grenoble. Rhône ; Lyon. Allemagne ; Bavière [V-3).
— 441 —
Genre Punctum Morse, 1^64.
[Discus Fitzinger, 1833 (pars) ; Delomphalus (Agassiz) de Charpentier,
1837 (pars) ; Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Microphysa Pinney, 1885 ;
Pullastra Westerlund, 1889.]
Sous-Genre Punctum sensu stricto.
Punctum pygmæum (Draparnaud, 1801).
Hélix pygmaea Draparnaud, 1801. Ain : Alluvions du Besançon. Allier.
Cote-d’Or ; Auxonne. Rhône : Lyon. Seine-et-Oise ; Argenteuil,
Meudon, Versailles [V-3].
Sous-Genre Pleuropunctum Germain, 1929.
Punctum (Pleuropunctum) mlcropleurum (Paget, 1854).
Hélix micropleuros Paget, 1854. Hérault [V-3].
FAMILLE EULOTIDÆ
Genre Eulota Hartmann, 1842.
[Fruticicola Held, 1837 (pars) ; Lindholm, 1927, non auteurs ; Bradybaena
Beck, 1837 (pars) ; Hygromane Moquin-Tandon, 1855 (pars).]
Eulota fruticum (Müller, 1774).
1. ■ — Hélix fruticum Müller, 1774. Ain : Belley. Côte-d’Or : Auxonne,
Dijon, Heuilley-sur-Saône, Vonges. Doubs : Besançon. Drôme : Saint-
Nazaire-en-Royans. Haute-Savoie : Amphion, Evian, Gorges du Fier,
Thonon. Isère : Allevard, Decine, Feyzin, Grenoble, Moirans, Sasse-
nage, Solaise. Jura : Salins. Meurthe-et-Moselle : Manonville.
Moselle : Metzj. Nièvre : Nevers. Rhône : Lyon, Oullins, Saint-Fons,
Vernaison. Saône-et-Loire : La Bresse-Charolaise, Condal. Suède
[V-3].
2. — Hélix aubiniana Bourguignat, 1882. Rhône : Lyon [V-3]. ^
3. — Hélix dumorum Bourguignat, 1878. Isère : Allevard, Moirans, La
Verpillière. Rhône : Lyon. Suisse : Fribourg [V-3].
4. — Hélix gratianensis Bourguignat, 1894. Isère : Grenoble. Rhône :
Lyon [V^3].
5. — Hélix lemonia Bourguignat, 1882. Moselle ; Bionville. Rhône :
é Lyon. Var : Saint-Raphaël [V-3].
6. — Hélix mosellica Bourguignat, 1882. Doubs : Besançon. Gard :
Beaucaire. Haute-Savoie : Thonon. Isère ; Allevard, Grenoble, Moi-
rans, Saint-Fons, La Verpillière. Rhône : Oullins. Allemagne : Bavière
[V-3].
7. — Hélix subfructicum Locard, 1892. Ain. Isère. Sassenage. Alle-
magne : Bavière [V-3].
— 442 —
FAMILLE LEUCOCHROIDÆ
Genre Leucochroa Beck, 1837.
[Calcarnia Moquin-Tandon, 1848 {non d'Orbigny, 1826) ; Crenea Albers,
1850 (pars) ; Albea Pallary, 1910.]
Leucochroa candidlsslma (Draparnaud, 1801).
Leucochroa candidissima (Draparnaud, 1801). Algérie : Aïn-el-Bey près
Constantine, Mascara. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton, Villefrancbe.
Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Carry-le-Rouet, La Cou-
ronne, Etang de Berre, Saint-Chamas, Veiaux. Hérault : Cette. Var ;
Le Luc, Rians, Sanary, La Seyne. Vaucluse ; Bollène.jValréas, Venasque.
[V-3].
FAMILLE HELICWÆ
Sous-Famille Helicinæ.
Genre Euparypha Hartmann, 1842.
[Theba Risso, 1826 (pars) ; Lîndholm, 1927 (non auteurs).
Euparypha pisana (Müller, 1774).
1. — Hélix pisana Müller, 1774. Algérie : Alger. Alpes-Maritimes :
Menton, Nice. Ariège : Saint-Girons. Aude : Carcassonne, Narbonne.
Basses-Pyrénées : Biarritz* Bouches-du-Rhône : Marseille, Saint-
Chamas. Charente : Angoulème, Puymoyen. Charente-Maritime :
Ile de Ré, La Rochelle, Royat, Saint-Pardoult. Côtes-du-Nord : Saint-
Quay. Finistère : Brest. Gard : Domazan, Nîmes. Haute-Garonne ;
Toulouse. Hérault : Lamalou, Montpellier, Palavas. Ille-et-Vilaine :
Paramè. Loire-Inférieure : Le Croisic. Lot-et-Garonne : Port-
Sainte-Marie. Pyrénées-Orientales : Perpignan. Rhône ; Lyon.
Var ; Draguignan, Sanary. Vaucluse : Cucurron, Valréas. Vendée ;
Les Sables-d’Olonne. Portugal : Faro. [V-4].
2. — Hélix carpiensis Letourneux et Bourguignat, 1887. Basses-Pyré-
nées ; Saint-Jean-de-Luz. Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle.
Finistère : Brest. Var ; Sain-tRaphaël, Toulon. Vendée : Les Sables-
d’Olonne. Portugal ; Coïmbra [V-4].
3. — Hélix Cuttati Bourguignat, 1887. Algérie : Alger. Alpes-Mari-
times : Grasse. Aude ; Carcassonne. Basses-Pyrénées : Biarritz, Hen-
daye. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Marseille. Charente
Maritime ; Ile de Ré, La Rochelle. Gard : Nîmes. Haute-Garonne :
Toulouse. Hérault : Montpellier, Palavas. Loire-Inférieure : Batz,
Le Croisic. Lot-et-Garonne ; Port-Sainte-Marie. Var : Draguignan,
Sanary. Vaucluse : Avignon. Vendée : Les Sables d’Olonne. Portu-
gal : Lisbonne [V-4].
4. — Hélix Monroi Letourneux et Bourguignat, 1887. Aude : Carcassonne,
Limoux. Var : Sanary. Vaucluse : Valréas. Espagne [V-4].
5. — Hélix pisanella Servain, 1880. Aude : Carcassonne. Basses-Pyré-
nées : Hendaye, Saint- Jean-de-Luz. Bouches-du-Rhône : Arles,
443
Marseille, Les Martigues, Saint-Charaas. Charente : Angoulème.
Charente-Maritime : La Rochelle, Royan. Gard : Aigues-Mortes.
Haute-Garonne ; Toulouse. Hérault : Cette. Seine : Charenton. Var :
Draguignan, Sanary. Vaucluse : Cucurron. Portugal : Faro, Lis-
bonne [V-sj.
6, — Hélix pisanopsis Letourneux et Bpurguignat, 1887. Charente-
Maritime : La Rochelle. Portugal : Lisbonne [V-4].
Genre Hélix Linné, 1758.
[Cochlea Geoffroy, 1767 ; Pomatia Leach, 1831 ; Helicogena Pilsbry,
1894.]
Sous-Genre Hélix sensu stricto.
Hélix pomatia Linné, 1758.
1. — Hélix pomatia Linné, 1758, Ain : Artemmare, Bellegarde, Miribel.
Ariège : Foix. Aveyron : Estaing. Doubs ; Environs de Besançon.
Drôme : Montélimar, Valence. Haute-Savoie : Evian, Thonon. Hautes-
Alpes : Gap. Isère ; Allevard, Bourgoin, Crémieu, environs de Gre-
noble, La Grande-Chartreuse. Jura : Arbois, Brainans, Lons-le-Saul-
nier, Ougney, Poligny, Saint-Amour, Saint-Claude. Loire : Salvizinnet,
Pouilly-les-Nonains. Lozère : Mende. Meurthe-et-Moselle : Manon-
ville, environs de Boucq. Nièvre : Saint-Bénin-des-Bois, Saint-Saulge.
Nord : Valenciennes. Rhône : Les Ardillats, Collonges, Lyon, Le Mont-
d’Or Lyonnais, Saint-Fons. Saône-et-Loire : Chalon-sur-Saône, Châ-
teauneuf, environs de Mâcon, Russilly, Sennecey-le-Grand. Savoie :
Aix-les-Bains. Seine : Environs de Paris. Seine-et-Marne : Lagny.
Tarn : Albi. Suède [V-5 et V-6].
2. — Hélix Edmondi Locard, 1882. Jura : Saint-Claude. Seine-et-
Marne : Lagny. Seine-Inférieure : Rouen [V-6].
3. — - Hélix promæca Bourguignat, 1882. Jura ; Brainans. Rhône : Le
Mont-d’Or Lyonnais, Oullins. Saône-et-Loire ; Mâcon [V-6 et V-7].[
4. — Hélix pyrgia Bourguignat, 1882. Ain : Hauterive. Côte-d’Or :
Châtillon-sur-Seine. Drôme : Die. Haute-Garonne : Villemur. Haute-
Savoie : Evian, Thonon. Isère : La Motte-les-Bains. Nord : Valen-
ciennes. Rhône : Les Ardillats, Oullins, Pierre-Bénite, Saint-Genis-Laval
]V-6 et V-7].
5. — Hélix segalaunica Sayn, 1888. Drôme : Peyras. Haute-Garonne :
Villefranche-Lauraguais. Haute-Savoie ; Evian. Rhône : Les Ardil-
lats. Seine-et-Marne : Lagny [V-7].
Hélix lucorum Linné, 1758.
Hélix lucorum Linné, 1758. Rhône ; Le Moulin à Vent près Lyon ]V-7].
Sous-Genre Cryptomphalus (Agassiz, 1837) Moquin-Tandon,
- 1855.
[Cænatoria Held, 1837 (pars)].
HeUx (Cryptomphalus) aspersa Müller, 1774.
Hélix aspersa Müller, 1774. Algérie : Alger, Mascara. Alpes-Maritimes :
- Cannes, Menton, Ile Sainte-Margüerite. Aude : Carcassonne. Aveyron :
Estaing. Bouches-du-Rhône : Marseille. Calvados : Cabourg, Caen,
Villers-sur-Mer. Charente : Angoulème. Charente-Maritime : Ile de
Ré, La Rochelle. Corse : Ajaccio, Bastia, Calvi. Côtes-du-Nord :
Saint-Quay. Deux-Sèvres ; Limalonges, Niort. Drôme : Bourdonneau,
Die, Hauterive, Valence. Finistère : Douarnenez, Ouessant. Gard^;
Montfrin. Gironde : Ile Cazieaux. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Ganges, NefTies. Isère ; Crémieu, Vau gris. Loire : Rioges,
Saint-Chamond. Loire-Inférieure : Le Croisic. Lot : Cahors. Lot-et-
Garonne ; Port-Sainte-Marie. Nièvre ; Saint-Saulge. Nord : Valen-
ciennes. Oise : Mouy. Pas-de-Calais: Boulogne-sur-Mer. Rhône : Les
Ardillats, Beaujeu, Collonges, Couzon. Le Mont-d’Or Lyonnais, le
Moulin à vent près Lyon, Oullins, Saint-Fons, Saint-Genis-Laval,
Saint- Rambert-lTsle-Barbe. Saône-et-Loire : Chateauneuf. Seine ;
Paris, rue de l’Arsenal. Seine-Inférieure : Rouen, Le Tréport. Seine-
et-Marne : Lagny. Tarn : Albi .Var : Sanary. Vaucluse : Bollène,
Mondragon. Vendée : Mortagne. Italie [V-7 et V>8].
Sous-Genre Helicogena de Férussac, 1821.
[Cænatoria Held, 1837 (pars) ; Moquin-Tandon, 1855 (pars).
Hélix (Helicogena) melanostoma Draparnaud, 1801.
Hélix melanostoma Draparnaud, 1801. Alpes-Maritimes ; Cannes, Ile
Sainte-Marguerite. Aude : Narbonne. Bouches-du-Rhône : Arles,
Etang de Berre, Environs de Marseille, Les Martigues, Saint-Chamas.
Hérault : Cette. Var : Gonfaron, Sanary. Tunisie [V-8].
Sous-Genre Santereus Risso, 1826.
[Tapada (Gray) Turton, 1840].
Hélix (Cantareus) aperta Bom, 1778.
1. — Hélix aperta Born, 1778. Alpes-Maritimes : Antilles, Menton,
Nice, Ile Sainte-Marguerite. Var : Draguignan, Fréjus, Hyères, Cap
Nègre, Rians, Roquebrune, Sanary, Vidauban. Corse ]V-9].
2. — Hélix Korægælia Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Cannes,
Environs de Nice. Var : Hyères, Saint-Raphaël, Sanary. Corse : Calvi
[V-9].
Sous-Genre Tyrrhenaria P. Hesse, 1918.
Hélix (Tyrrhenaria) tristis Pfeiffer, 1845.
Hélix tristis Pfeiffer 1845. Corse [V-9].
Laboratoire de Malocologie du Muséum
— 445 —
PSEUDIONE HYNDMANI (SpENCE BaTE ET J.-O. WeSTWOOD)
CHEZ Anapagurus lævis V. Thompson. Discussion de la
SPÉCIFICITÉ PARASITAIRE DE CE PSEUDIONE [ISOP. EpICARIDEA].
Par Robert-Ph. Dollfus et Jacques Carayon.
Lors de la dissection d’un Caïlionymus lyra (L.), à bord du Pourquoi
Pas ? ^ l’un de nous (R. Ph. D.) trouva, dans le tube digestif, une
coqmlle de Natica nitida Donovan habitée par un Anapagurus. Ce
dernier (une Ç) avait sa cavité branchiale droite déformée par la
présence d’un Epicaride. Nous avons récemment examiné ce matériel
pour une identification précise ; nous avons été amenés à rapporter
l’hôte à Anapagurus lævis (W. Thompson) et le parasite à Pseudione
Hyndmani (Spence Rate et J. O. Westwood). La présence de ce
Pseudione chez un Anapagurus pouvant sembler insolite, nous
estimons utile d’indiquer les caractéristiques morphologiques sur
lesquelles nous nous appuyons poxrr justifier cette double détermi-
nation.
Hôte : Anapagurus lævis (W. Thompson). Figs 1-2-3-4. Couleur
blanchâtre dans l’alcool. Longueur du céphalothorax à gauche :
3,8 mm., à droite 4,6 mm. ; largeur du bord frontal : 2,1 mm. Saillie
rostrale à peu près au même niveau que les dents latérales ; celles-ci
aiguës et légèrement obliques en dehors. Pédoncules oculaires courts,
dilatés au niveau de la cornée, qui est largement échancrée. Ecailles
ophthalmiques larges, arrondies, avec une épine sub-terminale assez
forte.
Pince gauche (fig. 2) beaucoup plus longue que la droite (fig. 3).
Ce caractère serait nettement anormal pour l’espèce, s’il ne s’expli-
quait par la régénération récente qu’a manifestement subie cette
pince droite dont la chitine est beaucoup plus molle et transpa-
rente ; ses caractères, -d’ailleurs, sont bien ceux d’une pince droite
dd Anapagurus lævis (cf. fig. 3) : fort tubercule à la base de la face
dorsale de la main, denticulation du bord interne du carpe, épines au
bord antéro-externe du mérus.
1. Station CVI, 22 juin 1914. Latit. 45® 31’ N., longit. 4° 12’ W. — 80 mètres —
chalut — drague. Dans le tube digestif du Caïlionymus furent trouvées plusieurs
coquilles de gastropodes (dont Roxania utriculus Brocchi et Natica nitida Donovan)
habitées par Anaparagus ; il y avait en outre Mactra solida L. juv., Ditrupa arietinum
O. F. M., Eehinocyamus pusiUus O. F. M. et des débris divers.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942,
La pince gauche (cf. fig. 2) est également typique avec son tuber-
cule basal sur la face dorsale de la main, la grande longuem* relative
des doigts, la double rangée d’épines limitant une zone plane sur la
face dorsale du carpe.
Enfin, l’échancrure et la disposition des dents du bord postérieur
du telson (fig. 4) sont bien caractéristiques d’un Anapagurus lævis)
Parasite : Pseudione Hyndmani (Spence Bâte et J. O. Westwood.
figs5-6-7-8.
La femelle, longue de 2,9 mm., portait son mâle, long de 1,1 mm.
3. Id., pince droite, face dorsale.
Ces 3 figures à la même échelle (celle de gauche).
4. Id., bord postérieur du telson, vue dorsale.
à la place habituelle sur la face ventrale du pléon, et incubait de
nombreux embryons à un stade peu avancé (appendices non formés).
Les principaux caractères de cette femelle sont les suivants :
dissymétrie faible, région céphalique incurvée vers la gauche. Seg-
mentation du péréion comme du pléon nette (cf. fig. 5). Plaques
coxales seulement aux quatre premiers segments thoraciques libres,
peu marquées et non saillantes.
— 447
Lames latérales des somites du pléon bien développées, arrondies,
imbriquées les unes sm* les autres, les antérieures recouvrant les
postériemes.
Bord antérieur du céphalon en lame très mince (fig. 6). Les anten-
nules et les antennes à 3 articles pourvus de nombreuses écailles. Les
maxillipèdes (fig. 7) sont bien caractéristiques de l’espèce avec leur
palpe digitiforme pourvu de soies assez épaisses. Le bord postérieur
5. Pseudione Hyndmani (sur Anapagurus Isevis). Face dorsale de la femelle (échelle de
droite).
6. Id., céphalon, face ventrale (sans les maxillipèdes).
7. Id., maxillipède gauche, vue ventrale.
8. /d., 1®^ ostégite gauche.
6, 7, 8 à la même échelle (celle de gauche).
du céphalon légèrement tuberculé avec une paire de lamelles bien
développées, tronquées à leurs extrémités libres.
Oostégites de la première paire (fig. 8) typiques avec le processus
triangulaire du bord postérieur et le renflement externe de la partie
antérieure.
Enfin les pléopodes sont bien caractéristiques du Pseudione
Hyndmani : leur exopodite arrondi est beaucoup plus court que l’en-
dopodite allongé et pointu. Uropodes formés d’une paire de lamelles
ovales entre les lames latérales du cinquième somite pléal.
Le mâle est bien typique avec : ses somites pléaux distincts ; ses
448
antennules de 3 articles ; ses antennes de 6 articles ; il n’y a pas de
soies au dernier somite, mais cette absence s’observe aussi chez
d’autres exemplaires, bien typiques, de Hyndmani.
Deux caractères seulement sont différents de ceux donnés par Jules
Bonnier (1900, p. 295) pour Hyndmani ; ce sont : a) la présence chez
la femelle de 2 tâches oculiformes sur la face dorsale du céphalon ;
h) la forme tronquée de l’extrémité libre des lamelles céphaliques
postérieures.
Ces différences apparaissent comme peu importantes et portent
sur des caractères dont nous verrons la variabilité. Aucun doute ne
subsiste pour nous quant à l’identification à Hyndmani.
Lorsque l’on recherche la répartition géographique et les hôtes
sur lesquels Pseudione Hyndmani a été jusqu’à présent rencontré,
on se heurte à une difficulté : certains auteurs avec Sars et Hansen
ont considéré cette espèce comme polymorphe, tandis que d’autres
avec Jules Bonnier l’ont morcelée en éspèces voisines mais séparées.
Nous indiquons, ci-après, les principales stations ainsi que les
hôtes où Ps. Hyndmani a été jusqu’à présent signalé.
— 449 —
Mais J. Bonnier, ayant relevé des différences entre les exem-
plaires de Hyndmani, qu’il considérait comme typiques, et certaines
des figures données par Sars pour Hyndmani, estima qu’au moins
une partie de ces figures correspondait à une espèce distincte ; il lui
donna le nom de proxima (1900, p. 298).
J. Bonnier, de plus, s’appuyant uniquement sur ses idées inexactes
d’une spécificité parasitaire rigoureuse des Epicarides, sépara de ces
deux espèces parasites d’E. bernhardus tous les exemplaires trouvés
sur E. pubescens ; il les nomma Ps. dubia. (1900, p. 299).
Si la distinction de cette dernière espèce, fondée seulement sur la
différence d’hôte, ne peut être conservée, la valabilité de Pseudione
proxima nous paraît acceptable dans l’état actuel de nos connais-
sances ; en effet, la forme des oostégites de la première paire et sur-
tout la longueur et l’allure des exopodites des pléopodes semblent
bien être des caractères morphologiques assez particuliers pour être
spécifiques.
Nous ferons remarquer qu’il n’y a aucune raison, si l’on réunit avec
Sars et Hansen, procfima ^ et Hyndmani, de ne pas aussi considérer
comme identique Ps. Giardi Caïman, parasite d’Eupagurus ocho-
tensis Brandt de la côte pacifique des Etats-Unis : Giardi est même
encore plus voisin de Hyndmani que ne l’est proxima.
Si l’on distingue spécifiquement avec J. Bonnier ainsi qu’avec
Nierstrasz et Brender a Brandis, proxima de Hyndmani, il est
impossible de savoir, avec certitude, si cette dernière espèce est
parasite, comme la précédente, à la fois sur Eupagarus bernhardus
et sur Eupagarus pubescens, puisque les deux auteurs (Sars et
Hansen) qui ont examiné des exemplaires trouvés sur pubescens
n’ont pas distingué Hyndmani de proxima
L’Hôte nouveau que nous indiquons ici pour Pseudione Hyndmani
confirme qu’il n’y a pas pour cet Epicaride une étroite spécificité
parasitaire
En terminant, nous insistons sur la variabilité de certains carac-
1. Parmi les figures données par Sars (1899, H- LXXXV, fig. 2) pour Hyndmani,
quelques-unes seulement ont été choisies par Jules Bonnier pour créer proxima. Ainsi
J. Bonnier a admis que Sars n’avait pas exécuté ses dessins d’après une seule Ç et
un seul (^, mais d’après au moins un couple d’Hyndmani et un couple de proxima.
Cependant Sars n’a écrit nulle part qu’il avait eu recours à plusieurs Ç et à plusieurs
pour sa figuration d’ Hyndmani ; cela laisse donc subsister un doute sur la légitimité
du pro parte indiqué par J. Bonnier attribuant une partie des figures à Hyndmani et
une autre à proxima.
2. H. J. Hansen (1916, p. 206) a examiné trois spécimens récoltés sur pubescens
(N. et S. de l’Islande, N. W, des Feroë) ; il n’a pas dit s’ils présentaient les caractéris-
tiques morphologiques indiquées pour proxima par Jules Bonnier ; il les a rapportés
à Hyndmani, comme l’avait fait Sars pour les spécimens récoltés sur bernhardus et pour
celui récolté sur pubescens.
3. Ps. Hyndmani a été signalée par Thomas Scott sur Hippolyte vcarians Leach;nous
le rappelons pour mémoire, mais de l’avis général (cf. Hansen, 1916, p. 206) l’attribu-
tion spécifique faite par Scott est très douteuse.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
27
— 450 —
tères de Pseudione Hyndmani, cette espèce étant considérée sensu
stricto.^
L’un de nous (J. G.) ayant récolté d’assez nombreux exemplaires
de cette espèce dans le golfe de Gascogne, au large d’Arcachon, où
elle paraît plus commune que sm les côtes de la Manche, nous avons
constaté une grande variabilité de la taille des lamelles postérieures
du céphalon ; celles-ci en effet peuvent être moitié moins longues que
chez les spécimens figurés par J. Bonnier. De même les tubercules
de la région postérieure du céphalon sont variables en nombre et
en forme et prennent parfois l’allure de véritables digitations.
Nous avons admis, au moins provisoirement, proxima et Hyndmani
comme espèces distinctes ; cependant l’étude comparée de matériaux
plus abondants que ceux dont nous avons disposé et un nouvel
examen des matériaux de Saks et Hansen nous paraissent indispen-
sables pour préciser l’étendue probablement considérable des varia-
tions individuelles à’Hyndmani et arriver à une conclusion défini-
tive.
Laboratoire des Productions coloniales de l’Ecole Pratique des
Hautes Etudes au Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1868. Bâte (Spence) et Westwood (J. O.). A History of the British Sessile-
eyed Crustacea, vol. II, 536 p., fîg., London^ 1868.
1900. Bonnier (Jules) Contribution à l’étude des Epicarides : les Bopy-
ridæ.
Travaux Station Zoolog. Wimereux, t. VIII, 20-11-1900, p. 1-475,
fig.-texte 1-62, pl. I-XLI.
Jd. Thèse Fac. Sciences Paris. N® d’ordre 1042, 27-11-1900, 4°.
1 926. Nierstrasz (F.) et Brender A Brandis (G. A.). Epicaridea.
Pie Tierwelt der Nord-und Ostsee. Lieferung VI, Teil Xel ; p. 1-56,
fig. 1-171. Leipzig, 1926.
1 906. Norman (A. M.) and Scott (Thomas). The Crustacea of Devon and
Cornwall. XV -f 232, p., pl. I-XXIV. London, 1906.
1899. Sars (G. O.). An Account of the Crustacea of Norway, vol. II.
Isopoda, X -b 280 p., pl. I-C -f suppl. pl. I-IV, Bergen, 1899.
1 916. Hansen (H. J.). Crustacea Malacostraca. III.
The Panish Ingolf -Expédition. Vol. III, n° 5 ; V -b 262 p.,p 1. I-
XVI. Copenhagen, 5-7-1916.
— 451
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie
Lxxx. — Plantes de collecteurs divers
(Suite)
Par A. Guillaumin,
Professbur au Muséum
Erythroxylon novo-caledonicum Schultz. — Poume, Tardé, Cap
Tonnerre (Deplanche, 183), Pouébo {Deplanche 158), Gatope,
Pouébo (Fiei7/ar<i 2572).
Fagara Schlechteri Gillaum. ? — Wagap [Vieillard 2398).
Ventilago pseudo-calyculata Guillaum. — Lifou [Vieillard 2392).
Cardiospermum Halicacabum L., var. microcarpum Bl. — Gatope
[Vieillard).
Allophyllus timorensis Bl. — Ile des Pins [Vieillard 309 ?).
Alectryon carinatus Radlk. — Gatope (FieiHard 2381), Pongoué près
Gatope [Deplanche 13), Saint-Vincent [Vieillard 222).
Podonephelium concolor Radlk. — Balade [Vieillard 229).
jP. Homei Radlk. — Balade [Vieillard 2390), Lifou [Vieillard 219).
Guioa glauca Radlk. — Poume [Deplanche 63, 121, Vieillard 215).
pic de Pouébo [Vieillard 2407).
Cupaniopsis apiocarpa Radlk. — Nouvelle-Calédonie [Deplanche
217 ?), Gatope [Vieillard 2283).
C. fruticosa Radlk. — • Paulotche près Gatope [Vieillard 2403).
C. ganophloea Radlk. — Gatope [Vieillard 2401).
C. glomeriflora Radlk. — Wagap [Vie\illard 2402), vallée de Tchéta
près Gatope [Vieillard 2402 bis).
C. macrocarpa Radlk. — Gatope [Vieillard 2389).
C. trigonocarpa Radlk. — Lifou [Vieillard 2405).
Storthocalyx chryseus. — Pic des Morts à Canala [Vieillard 2387),
Canata, Tupiti [Vieillard 244).
S. leioneurus Radlk. • — ■ Nouvelle-Calédonie [Vieillard 2386).
S. Pancheri Radlk. — Nouvelle-Calédonie [Pancher 2388 bis),
Elattostachys apetala Radlk. — Sans localité [Vieillard A. 14), Lifou
[Deplanche 282, Vieillard 2404).
E. incisa Radlk. — Nouméa [Vieillard 2411, Pancher 219).
Arytera collina Radlk. — Sans localité [Pancher 143, Vieillard 4),
route du Pont des Français à Nouméa [Vieillard 2391).
Cossignia trifolioata Radlk. — Gatope [Vieillard 2362).
Harpullia austro-caledonica Baill. — Wagap [Vieillard 2i00), Lifou
[Deplanche in Vieillard 2400).
Dodonæa viscosa Jacq. — Sans localité [Vieillard D. IX, 2413),
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
— 452 —
Wagap [Vieillard 246), Balade [Vieillard 246), Wagap, Gatope
[Vieillard 246), Poume [Deplanche 194), Paaba [Deplanche 89).
Euroshinus Vieillardii Engl. — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 2399).
Semecarpus atra Vieill. — Sans localité [Deplanche 320), Balade
[Vieillard 354).
Santaloides Balansæanum Schcllenb. — Wagap [Vieillard 2511),
Balade [Vieillard 343), Tanlé [Vieillard 2511, Deplanche 335 in
Vieillard 2526).
S. Vieillardii Schellenb. — Sans localité [Vieillard 6, 14), Wagap
[Vieillard 343 pro parte et sans n®). Balade [Vieillard 34, 343 pro
parte, 2512).
Dalbergia rnonosperma Dalz. — • Wagap [Vieillard 2527).
( Argophyllum ellipticum Labill. — Sans localité [Vieillard 578),
Montagnes du Centre [Vieillard 885), Wagap [Vieillard 2640),
Pouébo [Deplanche in Vieillard 885).
— var. ovatum Labill. ex Pampan. — Sans localité [Pancher 189),
Pouébo [Pancher 66).
*A. Grunowii Zahlbr. var. Vieillardii Guillaum. var. nov. = A.
Vieillardii Lenormand mss.
A iypo differt foliis apice rontundatis, basi obtusis, subtus nervis
lamina concoloribus . — Paulotche [Vieillard 2641).
A. latifolium Vieill. ex. Zem. ■ — Wagap [Vieillard 2638), Canala
[Deplanche 61), Balade [Vieillard 887), Pouébo [Deplanche 173).
A. montanum Schltr. — Témàla [Vieillard), Gatope [Vieillard 2642).
A. nitidum Forst. — Ounoua [Vieillard), Hienghène [Vieillard 886).
sommet d’Arama [Deplanche 151), Pouébo et Arama (Deplanche),
Polyosma brachystachys Schltr. — Pouébo [Vieillard 254).
Codia albicans Vieill. ex Pampan. — Wagap [Vieillard 2661).
C. albiflorus Vieill. ex Guillaum. — Canala [Vieillard 580).
C. discolor Guillaum. — Sans localité [Pancher 188), Canala [Vieil-
lard 582).
— var. cmerascens Guillaum. — Ouatendé près Gatope [Vieillard
2660).
* — var. rufinervis Guillaum. nov. var. = C. propinqua Vieill.
mss. var. rufinervis VieilL mss.
A typo differt foliis subtus nervis venisque nigrescentibus. — Pic de
Pouébo [Vieillard 2661).
C. incrassata Pampan. • — • Sans localité [Pancher 65 in Mus. néocal.)
Canala [Vieillard 583), Pouébo [Deplanche in Vieillard 588).
*C. microphylla Vieill. mss. sp. nov.
Ramis prijnum cinereo puberulis, deinde glabrescentibus, foliis ellipticis
. (2-3 cm. X 0,8-1, 2 cm.), crassis, apice rotundatis, basi cuneatis, primum in
utraque pagina rufo lanuginosis, deinde sordide cinereo lanuginosis, denique
supra mox, subtus tradius glabrescentibus et supra paululo nitantibus sub-
/
— 453 —
tusque opacis, nervis a venis reticulatis haud distinctis et nüllo modo prominu-
lis. Capituli (J terminales, 0,5 cm. diam. pedunculo hrevissimo (0,2-0, 3 cm.
longo), rufo piloSo, sepalis 4, ovatis, apice acuminatis, 2 mm. longis, in
utraque pagina dense fulvo sericeis, petalis 0, staminibus 8, ovario extra
verticeque dense longeque rufo lanuginoso, stylis 2, puberulis.
Sommet d’Arama [Deplanche 152, 371, Vieillard 2662).
C. montana Forst. • — • Nouvelle-Calédonie {Deplanche 45), Balade
[Vieillard 596), Gatope [Vieillard).
C. nitida Schltr. — Mt Koghi [Vieillard 2658).
C. spathulata Brong. et Gris. ■ — Canala [Vieillard 587 = 589 = 597).
Ouatendé près Gatope [Vieillard 589), Gatope [Vieillard 589 =
587) ?
Pancheria alaternoides Brong. et Gris. — Nouvelle-Calédonie [Pancher
184 in Mus. néocal.), Canala [Vieillard 598).
P. Brunhesii Pampan. — Pic de Pouébo [Pancher in Mus. néo cal.).
P. communie Bak. f. — Canala [Vieillard 579).
P. elegans Brong. et Bris. — Baie de Tupiti, rivière de Toon’du
[Deplanche in Vieillard 600).
P. elliptica Pampan. — Sans localité [Pancher 197 A, Vieillard 2659),
Canala [Vieillard 581), Tiaré [Vieillard 590, Deplanche 268, 274.)
P. Engleriana Schltr. • — ‘ Canala [Vieillard 2653).
P. gatopensis Vieill. ex Guillaum. — Wagap [Vieillard 2064).
*P. heterophylla Vieill. mss. sp. nov.
Ramis fulvo puberulis, foliis sive simplicibus, obovatis (2,5-3 cm. X 1,5-
1,8 cm.), apice obtusissimis vel rotundatis, basi cuneatis, petiolo circa 5 mm.
longo, fulvo lanuginoso, sive 3-foliolatis, sive pinnatis 5-foliolatis petiolo
communi 5 mm. longo, foliolo terminali folio simplici simili, petiolulatio,
lateralibus sessilibus, minoribus, basi inæqualiter rotundatis, omnibus textura
coriacea, primum in utraque pagina rufo puberulis, deinde supra Costa
excepta fere glaberrimis, subtus sparse puberulis margine crenulatis, nervis
6-9 jugis, subtus prominentibus, stipulis ellipticis, 2-3 mm. longis, fulvo
puberulis. Capituli Ç terminales, 6 mm. diam., pedunculo gracile, 15-2,5 cm.
longo, fulvo puberulo, sepalis spathulatis, dorso sericeis, apice ciliolulatis,
1 mm. longis, petalis ellipticis, sepalis leviter angustioribus et paululo longio-
ribus, staminibus sterilibus sepalis æquilongis, filamentis basin versus sensim
dilatatis cum filamentis similibus sed antheris destitutis alternantibus, car-
pellis dimidio inferiore sericeis.
Mont Mou [Vieillard 2252).
P. obovata Brong. et Gris ? — Pouébo [Deplanche 63 in Mus. néocal.,
Vieillard 594).
— • forma?? — Canala [Vieillard 2656).
P. pulchella Pampan. ?, Pouébo [Deplanche 9).
P. rivularis Schltr. ? — Balade [Vieillard 590), Paulotche, Gatope,
etc. [Vieillard
Geissois Balansae Brong. et Gris. — Sans localité [Pancher 190).
454 —
G. hirsuta Brong. et Gris. — Wagap {Vieillard).
G. intermedia Vieill. ex Pampan. ■ — ■ Poimbail {Vieillard 2239).
G. montana Vieill. ex Brong. et Gris. — Sans localité {Deplanche in
Vieillard 608).
G. polyphylla Lecard ex Jeanneney (nomen) Guillaum. (descript.).
— Sans étiquette {Vieillard ?).
G. pruinosa Brong. et Gris. — - Canala {Vieillard 607, Deplanche in \
Vieillard 605).
* — var. lanceolata Guillaum. var. nov. = G. lanceolata Vieillard
mss.
Foliolis 3, lanceolatis (5-10 cm. X ,3-4 cm,), apice acutis acumina-
tisve hasi obtuse cuneatis, lateralibus valde inæqualiter. — Pau—
lotche {Vieillard 2649).
C. racemosa Labill. — Nouméa {Vieillard 86).
Spiræanthemum austro-caledonicum Brong. et Gris. — Diaoué
{Vieillard 577), Poume {Pancher 68), Pouébo {Deplanche 167),.
S. Brongniartianum Schltr. — Diaoué {Vieillard 576), Pouébo
{Deplanche 35, Pancher 69 in Mus. néocal.).
S. densijlorum' Brong. et Gris. — Canala {Vieillard 566, 575).
S. pubescens Pampan. — Wagap {Vieillard 2637), Pouébo {Pancher
67 in Mus. néocal.).
Cunonia atrorubens Schltr. — sans étiquette {Vieillard ?).
C. Balansae Brong. et Gris. — Paulotche {Vieillard 2^^^).
C. Deplanchei Brongn. et Gris. — Sans localité {Pancher bois 128®,
Vieillard 26^7).
C. Lenormandii Vieill. ex Pampan. — Sans localité {Vieillard 2601).
C. macrophylla Brong. et Gris. — Sans localité {Deplanche 41).
C. montana Brong. et Gris. — Canala {Vieillard 592), Wagap {Vieil-
lard 592), Balade {Vieillard 571).
C. purpurea Brong. et Gris. — Baie de Tupiti {Vieillard 2646).
C. Vieillardii Brong. et Gris. — Sans localité {Pancher 200), Canala
{Deplanche in Vieillard 602).
Drosera neo-caledonica Hamet. — Mont Mou {Vieillard 2304).
Callitrichte stagnalis Scop. — Balade {Vieillard 438).
Halorrhagis prostrata Forst. — Yaté {Vieillard 1072).
Bhizophora conjugata L. var. Lamarckii Guillaum. — Nouvelle-
Calédonie {Vieillard 431).
Ceriops timorensis Dânik. — Nouméa {Vieillard 2973).
Bruguiera eriopetala W. et Arn. — Gatope {Vieillard 430).
Crossostyles biflora Forst. — Balade {Vieillard 458 = 455).
C. grandiflora Brong. et Gris. — Balade {Vieillard 456).
C. multiflora Brong. et Gris. — Balade {Vieillard 43).
Terminalia Catappa h. ? — ■ Wagap {Vieillard 558).
— 455 —
*T. gatopensîs Gnillaum. sp. nov.
Arbor mediocris, ramis cortice griseo, rugoso, foliorum delapsorum cica-
tricibus notalis ; folia ad ramulorum apicem dense subverticillata, primum
sparse puberula, deinde glabrescentia, coriaceae, lliptica (4-6 cm. X 2,5-4 en».),
apice obtusissima vel rotundata, basi obtusa vel subrotunda, nervis Q-jugis,
marginem versus 2-furcatis, quam venu supra dense reticulata vix crassior-
ibus, pagina superiore nitente, inferiore pallidiore, petiolo circa 1 cm. longo^
appresse puberulo. Inflorescentiæ axillares, 2-3 cm. longæ, pedunculo
oppresse puberulo, floribus sessilibus, calycis tubo cylindrico extra basi
hirsutissimo,„lobis 5, triangularibus, 1,5 mm. longis, carnosis, extra glabris
vel sub glabris,, intu basi barbatis, petalis 0, staminibus 10, filamentis
calycis lobis 2-3 plo brevioribus, antheris late ovatis, apice apiculatis,
dorsifixis, versatilibus, filamentis vix brevioribus, stylo brevissimo, ovarii
vertice pilis longis densissimis barbato, ovario 1-loculari.
Gatope [Vieillard], Gomomen près Gatope [Vieillard 2568), sans
localité [Pancher).
L’aspect général rappelle tout à fait T. neo-caledonica Radlk.
mais le tube du calice est en dehors extrêmement hirsute au lieu
de n’avoir que des poils peu nombreux et presque couchés 5 on
pourrait penser que cette pubescence excessive est due à une piqûre
d’insecte mais, d’une part toutes les fleurs le présentent, de l’autre,
celles-ci ne sont pas déformées et les ovules sont intacts.
Sonneratia alba Sm. — Wagap, rivière de Tiouaka [Vieillard 432),
Canala [Vieillard 432).
Jussiæa caryophyllacea Lam. — Gatope [Vieillard 434 = 435).
Passiflora Aurantia Forst. — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 2635),
Wagap [Vieillard 565).
Luffa cylindrica L. var. insularum Ndn. — Gatope [Vieillard 2633,
2634).
Bryonopsis affinis Cogn. — Nouvelle-Calédonie [Deplanche !^3).
Cucumis Melo L. var. agrestis Ndn. — Gatope [Vieillard 559).
Melothria Baueriana F. Muell. — Wagap [Vieillard 562).
M. indica L. var. ? — Gatope [Vieillard 2631).
Sesuvium portulacastrum L. — Sans localité [Vieillard 2534), Wagap
[Vieillard], Gatope [Vieillard 120).
Mollugo nudicaulis Lam. — Canala [Vieillard 120).
*M. pentaphylla L. — Wagap [Vieillard 2333).
Apium Ammi Urb. — Nouméa, introduit [Vieillard],
A. australe Pet.-Thou. • — Lifoü, île des Pins [Vieillard 2663).
Didiscus Cussonii Guillaum. et Beauvis. — Tanlé [Deplanche 131),
Lifou [Vieillard 610 = 620).
Tapeinosperma rubidum Mez. — Sans localité [Vieillard).
Jasminum didymum Forst. = J. divarieatum Labill. — Paraît être une
plante très polymorphe à folioles allant de la forme orbiculaire :
Montagnes de Gomonen près Gatope [Vieillard 2935) à la forme
456 —
\
linéaire : Montravel {Le Rat 1610). Il me semble que le J. Fitz-
geraldii Knobl. [dont je n’ai vu qu’une photographie de l’échan-
tillon : Lâfou {Dàniker 2465)] n’en est qu’une forme intermédiaire.
Les échantilons : {Deplanche 332, 333) que Sleumer (in Herb.
Mus. Paris.) a rapportés avec doute au J. promunturianum Dânik.
ne me paraissent pas appartenir à cette espèce à cause des feuilles
étroitement lancéolées, aiguës au sommet et des dents du calice
aussi longues que le tube.
Notelea Francii Guillaum. — Balade {Vieillard 77).
Le Seresia asarifolia Montr. que l’auteur plaçait dans fes Violacées,
ce qui paraît impossible, est vraisemblablement identique à Poly-
meria pusilla R. Br.
Coronanthera deltoidifolia Vieill. ex. G. B. Clarke. — Sans localité
{ V ieillard 569 bis) .
C. sericea C. B. Clarke. — Chaîne centrale : vallée de Oa-toam {Brou-
mische).
Pseuderanthemum longifolium Guillaum. nom. nov. == Eranthemum
longifolium Seem.
P, majus Guillaum. nom. nov. = Eranthemum majus Baill.
\J Eranthemum repandum R. Br. n’a été signalé qu’à Maré où il
avait été trouvé par Campbell, suivant F. von Mueller {Phytogra-
phy of New-Hebrides and Loyalty Islands, p. 14 appendix to Camp-
bell (F. A.) : A year in New-Hebrides, Loyalty islands and New-
Caledonia). Cette espèce qui paraît s’étendre jusqu’aux Fidji
n’existe peut-être pas en Nouvelle-Calédonie ou est confondue
avec une autre espèce.
*Jacobinia magnifica Linden. — Nouméa {Bauduoin 311), Boutrail
{de Pompéry).
Justicia pinensis S. Moore. — Nouméa {Vieillard 1042), île Nou
{Balansa 535), île des Pins {Pancher).
1
457 —
Floraisons observées dans les Serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1942 (AUTRES QUE CELLES SIGNALÉES
DANS LES LISTES PRÉCÉDENTES) ^
Par A. Guillaumin et A. Manguin.
MONOCOTYLÉDONES
Aloe acutissima Perr. de la Bât. — Madagascar {Perrier de la Bâthie
n° 19003, transmis par François, f. 326, 1935 ^ [Perrier de la
Bâthie det.].
Aloe Boiteaui Guillaum. sp. nov.
A. hulhifera Perr. de la Bât. — Madagascar {François, f. 326, 1935)
[Perrier de la Bâthie det.*.
A. divaricata Berger. — Madagascar {François, f . 326, 1935) [Guillau-
min det.].
A. laxiflora N. E. Br.
Areca Baueri Hook. f.
Brassavola cucullata R. Br. — Guadeloupe {Stehlé, f. 91, 1938)
[Guillaum. det.].
1. Voir les années précédentes dans le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
A la liste des floraisons observées pendant l’année 1941 (Bull. Mus. 1941), p. 587) il
y a lieu d’ajouter les espèces suivantes qui ont été omises :
X Brassa Catüeya Mrs J. Leèman Maron (BrassavolaDigbyana X Cattleya Dowiana) .
Bulbophyllum Careyanum Spreng. var. roseum.
Cattleya X Achine St Quintin (labiata var. alba X Màggie Raphaël var. alba).
Cypripedium X calophyllum Williams (barbatum X venustum).
Cœlogyne flaccida Lindl. — (Jard. bot. de Saigon, f. 3, 1936, transmis par Gagne-
pain).
La couleur correspond exactement à la planche de King et Pantling. (Ann. Jard.-
bot. Calcutta, VIII, t. 183) mais les inflorescences sont dressées non pendantes, en
outre les 3 crêtes ondulées caractéristiques du labelle sont accompagnées, sur une
faible longueur, de 2 crêtes supplémentaires du même aspect. Cette espèce n’était '
encore signalée quç du Nepaul, du Thibet, du Sikkim, du Tennaserim et de la Birma-
nie mais dans la Flore de V Indochine, VI, p. 309, Gagnepain l’a indiquée en Chine,
sans doute d’après l’échantillon Kouy-Tchéou : Lofou (Cavalerie 3418) ; dans l’Her-
bier du Muséum, existent en outre les échantillons : Tonldn : Chapa (Pételot 5418),
Liaos : Xieng Kouang (Kerr 0969) déterminés aussi par Gagnepain. A. G. •
Dendrobium Nathanielis Reichb. f. — Annam : Darlac (Petit). [Guillaumin det.].
Sépales jaunes un peu lavé de rouge surtout sur les nervures, ce qui donne une teinte
générale orangée, pétales et labelle jaune pâle pur un peu plus intense sur le labelle
du sinus spécial.
X Lælio Cattleya François Coppée Vacherot (Cattleya labiata X Laelia tenebrosa X
Cattleya Warscewiczii) .
2. Non cespiteux, tige longue d’un peu plus de 30 cm., aiguillons vert clair, un
peu crochus, pédicelles atteignant 2 cm., bractées environ 3 fois plus courtes. A. G.
3. Voir plus haut, p. 349.
4. Tige haute de 12 cm., non cespiteuse ; feuilles ne dépassant pas 30 cm. X 4 cm.,
vert j aunâtre ; inflorescence non ramifiée, pédicelle atteignant 15 mm. A. G.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
— 458
X Bmsso Cattleya Diana Maron ( X Brassa Cattleya Orpheus X Cat-
tleya Dowiana,
X Brassa Cattleya M™® Marie Rufjier Guttin [B.-C. Charles
Maran X Cattleya Percivaliana.
X Brassa Cattleya {Chassaingiana X Cattleya Percivaliana) ^ (obten-
tion Ferrières, f. 94, 1942).
Bramelia fastuasa Lindl. [Guillaumin det.].
Cattleya Russky Sander (amahilis X Doviana).
C. Percivaliana Reichb. f.
C. X Raehersiana Sander (Hardyana X Mendeli).
C. X Sphinx Sander (armainvilliersensis X Fahia) yqx. tenehrosa.
Sphinx Sander var. tenehrasa X Fahia. — [Pasquet, i. 242, 1937)
Cocas australis Mart.
Costus cylindricus Jacq.
C. Malortieanus Wendl.
Cymbidium X Architect J. Harrison Hughes [Gérés X Doris).
C. grandiflorum Grifî.
C. X [eburneo-Lowianum X Cérès).
C. X Carnet Holford [Lowianum X Parishii var., Sanderæ).
C. X J. Davis = C. X Cooperi Fowler (insigne var. Sanderi
X Schrœderianum).
C. X Charles Maron X insigne ?) X Tracyanum).
Cypripedium X Wiertzianum Linden [Lawenceanum X Rothschil-
dianum). ,
Dendrobium subterrestre Gagnep. — • Annam : Darlac [Petit) [Gagne-
pain det. *
Dianella cœrulea Sims. — [Marnier, f. 57, 1942), [Guillaumin det.).
Gongora maculata Lindl.
Haworihia Dielsiana v. Poeln. — [Lang, f. 158, 1935).
Heliconia aurantiaca Ghiesb. [Guillaumin det.].
X Lælio Cattleya Majestic Pitt [Invincible var. Brama X N alla).
X L.-C. Sénateur X Etterick.
1. Ressemble beaucoup au B.-C. Marguerite Fournier mais la teinte générale est
uniformément rose lilacé et le labelle est écbancré en avant, en outre la collerette frisée
qui borde le labelle est de la même teinte que le fond, la zone pourprée de la base du
labelle est formée de lignes serrées et la large bande jaune orangé clair qui lui fait suite
n’est pas limitée par une zone jaunâtre blanchâtre. La planche de la Revue horticole,
1902, pj*360, est inexacte et ne correspond pas au texte de la description de la var.
Marguerite Fournier car elle n’indique pas une collerette rose, ce que met bien en relief
la planche de Cogniaux (Dict. icon. Orchid. Lælio-Catt., p. 21 )A. G.
2. C’est-à-dire [{Mendelii X Warscwiczii) [Dowiana X labiata)] (Dowiana X labiata].
Forme générale de la fleur rappelant surtout celle du C. labiata mais teinte de fond
mauve violacé pâle, labelle bordé de mauve violacé pâle, violet foncé dans le 1 /3 anté-
rieur, jaune brunâtre au milieu, mauve violacé à peine plus intense que les sépales
et les pétales dans le 1 /3 inférieur, veines divergentes très marquées, non anasta-
mosées, blanches dans les 2/3 inférieurs, violet très foncé dans le 1/2 antérieur
(obtention Sander) A. G.
3. N’avait encore été récolté qu’au Laos et en Cochinchine et la couleur de la fleur
était inconnue : blanc pur, nacré, transparent. A. G.
459 —
Livistonia chinensis R. Br.
Masdevallia triangularis Lindl.
X Odontioda Ferrières Chassaing ( X Odontioda Bradshawiæ X Odon-
toglossum hybride non homologué).
Oncidium Papilio Lindl. var. majus.
Philodendron Imbe Schott.
Resirepia antennifera H. B. et K.
Stanhopea tigrina Batem. var. superba.
Strelitzia augusta Thunb.
Tillandsia recurvîfolia Hook. [Guillaumin det.].
Zantedesehia Elliottiana Engl. = Richardia Elliottiana W. Wats.
Vanda X Souvenir de Gilbert Triboulet Gratiot var. (cœrulea X
tricolor )
DICOTYLEDONES
Achimenes X Rrichness Hort. angl. ^
A. X Rosanovia hybride Nagy [Jard. bot. Upsal, f. 158, 1939).
Angophora subvelutina F. Muell.
Bégonia guardiensis H. B, et K. — Colombie, régions de Cunday
et de Sataïma (Cundinamarca) (Claès, f. 43, 1925) [Guillaumin
det.[3.
B. rubro-setulosa A. DC.
B. vitifolia Schott.
Bougainvillea glabra Choisy.
Ceropegia fusca C. Bolle.
C. Sandersonii Dcne.
Columnea X vedrariensis Hort. Vilm. (Schiedeana X magnifica).
Diosma ericoides L.
Echinopsis Dregeana Berger,
Euphorbia grandicornis, Goebel.
Hymenorebulobivia albicentra Kreuzig.
Isoloma erianthum Dcne. [Guillaumin det.].
Justicia simplex D. Don = Rostellularia abyssinica Brong. ex Nees.
Leucæna glauca Benth.
Lobivia violacea Backbg. = Spinicalycium violaceum Fric = Echi-
* nopsis violacea Werd.
Manettia inflata Sprague = M. bicolor Hort.
Melaleuca nesophila F. Muell.
Naegelia X zebrino-multiflora Regel var. chromatella (vnn Houtte)
[Guillaumin det.].
1. Forme générale de la fleur du V. tricolor mais labelle de forme intermédiaire
entre celui des parents, sépales et pétales bleu violacé pâle piqueté de plus foncé, labelle
parallèle à la colonne et bleu violacé foncé comme chez V. cærulea. A. G.
2. Voir plus haut, p. 350.
3. Tiges atteignant 1-1 m. 50 de haut, charnue, vigoureuse, ramifiée. Inflorescence
terminale, en large panicule de fleurs rose carminé, très rarement blanches.
460 —
— var. Lindleyana (van Houtte) [Guillaumin det.].
— var. rosea punctatissima (van Houtte) [Guillaumin det.].
Oliveranthus elegans Rose.
X Pachyveria clavifolia Gossot {Pachyphytum bracteosum X Echeveria
rosea) (Deleuil, 1847).
Passifhra amethystina Mikan {Marnier, f. 57, 1941) [Guillaumin
det.]
jP. violacea Vell.
Piper tiliæfolium Schlecht. et Cham. =* P. zacuapanum C. DC.
Rhipsalis megalantha Lôfgr. (Jard. bot, de Zürich, f. 70, 1932)
[Guillaumin det.).
Rimaria Comptonii L. Bolus.
Stachytarpheta indica Wahl [Guillaumin det.].
Thunbergia grandifhra Roxb.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Soudure des Cotylédons dans le genre Lithocarpus blume
Par Aimée Camus.
Dans des travaux précédents j’ai signalé la soudure normale des
cotylédons chez certaines espèces du genre Quercus appartenant sur-
tout au sous-genre Cyclobalanopsis et à la section Erythrobalanus du
sous-genre Eu-Quercus. Plus rarement, dans ce dernier sous-gener
ce caractère se retrouve chez quelques espèces de la section Lepido‘
balanus et de la section Çerris.
Dans le genre Lithocarpus, asiatique et malais, proche du genre
Quercus, ce caractère existe dans des groupes bien différents, les
cotylédons entiers ayant parfois le dos à .peine sinué, ou, par déve-
loppement des cloisons du fruit, les cotylédons étant lobés ou presque
étoilés.
La soudure existe dans le L. subnucifera A. Camus du sous-genre
Eu- Lithocarpus. Le L. Balansæ A. Camus, constituant l’aberrant
sous-genre Œrstedia, a ses cotylédons coalescents et non lobés. Il
en est de même du L. laotica A. Camus, du L castanopsisifolia
Hayata et du L. pachycarpa A. Camus.
Le L. pallida Rehder et le L. pseudomolucca Rehder ont leurs
cotylédons connés par leur face interne, leur dos est assez sillonné.
Quant au L. gymrwcarpa A. Camus son amande est très profondément
lobée par les cloisons profondes et épaisses du fruit dont la paroi est
forte et dure.
Dans le sous-genre Corylopasania (Hickel et A. Camus), le L. pro-
boscidea A. Camus a ses cotylédons soudés, à dos à peine sillonné,
alors que le L. tubulosa A. Camus a ses cotylédons libres.
Les cotylédons présentent des caractères bien différents dans le
sous-genre Cyclobalanus. Ils sont soudés, non lobés, tout à fait comme
dans la plupart des espèces du sous-genre Pasania, chez L. Copelandii
Rehder, L. apoensis Rehder, L. leiostachya A. Camus, L, Bennettii
Rehder, ou divisés en étoile par les cloisons (L. Omalokos Rehder).
C’est surtout dans le sous-genre Pasania que la soudure des coty-
lédons est fréquente. Je l’ai constatée dans les espèces suivantes :
L. spicata Rehder et Wilson, L. annamensis A. Camus, L. tenuinervis
A. Camus, L. mucronata A. Camus, L. houanglipinensis A. Camus,
L. polystachya Rehder, L. silvicolarum Chun, L. pseudosundaica A.
Camus, L. Fineti A. Camus, L. sundaica Rehder, L. farinulenta
1. A. Camus in Rwiera scientifique, XXIII, p. 26 (1936) ; Les Chênes, Monogr. du
genre Quercus, I, p. 41 (1936-38).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
A. Camus, L. Hançei Rehder, L. edulis Nakaï, L. crassinerçia Rehder,
L. braîanensis A. Camus, L. fenestrata Rehder, L. dealbata Rehder,
L. leucostachya A. Camus, L. Bonnetii A. Camus, L. Paviei A. Camus,
il. nebularum A. Camus, L. echinophora Rehder.
La soudure des cotylédons, qui n’avait pas été signalée dans le
genre Lithocarpus, est donc fréquente, mais ce caractère est propre
à l’espèce et n’est général dans aucun des sous-genres.
LaborcUoire de Phanérogamie du Muséum.
— 463
Considérations sur une tête osseuse de Zèbre
DES COLLECTIONS DU LABORATOIRE DE PALÉONTOLOGIE
Par C. Arambourg et E. Bourdelle,
Professeurs au Muséum.
La pièce qui fait l’objet de cette observation est une tête osseuse
de Zèbre recueillie en 1903 par la Mission du Bourg de Bozas à
l’O. N. O. du lac Rodolphe, à la limite de l’Ouganda et du Bahr el
Ghazal. Cette tête, inscrite dans les collections du laboratoire de
Paléontologie du Muséum d’Histoii’e Naturelle sous le numéro 484
était déterminée comme tète de Zèbre de Burchell (Equus Bur-
chelli). Cette dénomination assez imprécise et en désaccord avec
l’origine géographique du matériel rapporté par la Mission du Bourg
DE Bozas, éveilla notre attention au sujet de cette tête et nous incita
à l’étudier en vue d’une détermination plus exacte et surtout, plus
en rapport avec la taxonomie actuelle des Zèbres.
Le tableau que nous donnons ci-dessous résume les caractéris-
tiques ostéométriques de la tête en cause comparativement aux
mêmes caractères des différentes formes de Zèbres susceptibles d’être
actuellement rencontrés en Afrique.
Les chiffres.de ce tableau montrent l’apparentement très étroit
de la tête N® 484 avec celle du Zèbre de Grant [Eq. quagga grand,
Pocock), anciennement Eq. burchelli grand, de Winton, ouEq. grand,
de Winton). — L’habitat ordinaire du Zèbre de Grant dans les régions
Sud-Est, Sud, Sud-Ouest et Ouest du lac Rodolphe milite aussi en
faveur de cette assimilation. Peut-être s’agit-il du Zèbre de Bohm
[Eq. quagga bohmi Matschie ou Eq. burchelli bohmi de Winton)
qui vit dans les mêmes régions du lac Rodolphe que le Zèbre de
Grant mais qui, à notre avis, n’a pas la valeur d’une espèce spéciale
de Zèbre, ni même d’une sous-espèce et qui est tout au plus une
simple variété de Zèbre de Grant.
En aucun cas la tête N® 484, ne peut se rapporter au Zèbre de
Grévy qui habite cependant au Nord du lac Rodolphe, car elle
s’éloigne nettement de la tête de celui-ci par ses caractéristiques ostéo-
logiques ainsi que le montre clairement notre tableau.
Malgré certaines analogies qui se traduisent sm-tout dans le rapport
longueur crâne, ^ ^ , r,,, ,
— — la tete N® 484 ne peut etre attribuée au Zebre de
longueur tete
Burchell [Eq, quagga burchelli, Pocock) tel qu’on comprend aujour-
BuUeiin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
464 —
d’hui cette espèce de Zèbre, l’habitat de cet animal, d’ailleurs en voie
d’extinction sinon totalement éteint, étant Sud-Africain et très
nettement limité. ^
^ . longueur crâne
La meme analogie du rapport existe aussi entre la
longueur tele
tête No 484 et celle du Zèbre de Foa [Eq. Foaï Trouessart et Prazak),
mais il s’agit encore là d’un type très spécial et sans doute tout à fait
exceptionnel de Zèbre dont l’habitat méridional est très éloigné du
lac Rodolphe.
L’appellation de Zèbre de Burchell, donné à la pièce N® 484 des
collections du Laboratoire de Paléontologie était justifiée à l’époque
où elle lui a été attribuée, puisque à ce moment, en 1903, presque
tous les Zèbres de l’Afrique orientale étaient considérés comme des
Zèbres de Burchell. Nous pensons qu’aujourd’hui, dans le cadre de
la taxonomie actuellement employée en ce qui concerne les Zèbres,
il y a lieu de la rapporter au Zèbre de Grant [Eq. quagga granti,
Pocock).
465 —
Note préliminaire sur le sahélien
LES INVERTÉBRÉS DE LA MACROFAUNE SAHÉLIENNE D’ORAN
Par Jean Roger,
Sous-Directeur du Laboratoire de Paléontologie.
La questioiî. du Sahélien présente l’intérêt passionnant qui s’at-
tache à tout ce qui est terme de passage. En effet Pomel en 1858^
a défini son étage Sahélien, dans la région d’Oran, comme surmon-
tant en discordance des formations vindoboniennes et comme étant
recouvert par du Pliocène ancien typique. C’est donc à la limite des
périodes Miocène et Pliocène que së situe cet étage.
Depuis on a cherché, et très probablement trouvé, le Sahélien sous
forme de dépôts marins en différents points de la Méditerranée. On a
admis comme équivalent d’eau douce le Pontien. Mais d’autres
auteurs ont nié en bloc la validité du Sahélien en tant qu’ étage
distinct.
La délimitation d’un étage est basée sur un ensemble de faits :
càractères lithologiques, caractères géométriques de la disposition
des couches et notamment existence de déformations tectoniques ou
déplacements des mers, caractères paléontologiques. On s’est
habitué à ne plus considérer un seul ordre de faits comme suffisant,
mais les prenant dans leur ensemble pour obtenir la définition d’un
étage, nous sommes amenés, de par la nature même des sciences, à
considérer les uns comme principaux, les autres comme corrélatifs.
En somme nous hiérarchisons les divers ordres de phénomènes
utilisés. Actuellement il semble que les déformations subies par les
couches soient considérées comme essentielles dans la délimitation
des niveaux stratigraphiques. Les caractères paléontologiques
viennent en premier lieu au titre corrélatif et les caractères pétro-
graphiques, qui au début avaient la première place, ne sont plus
considérés qu’avec méfiance. Cependant cet ordre de préséance ne
doit pas être d’une rigidité absolue et notamment ne doit pas
conduire à des contradictions flagrantes. En somme on doit en une
région limitée aboutir à une synthèse locale. Cependant l’étage étant
en somme (en dehors de toutes les subtilités introduites avec la notion
d’hèméra), une coupure dans le déroulement continu du temps, il
doit avoir une imité dans l’espace, c’est-à-dire que justifié en un lieu
1. Sur le système de montagnes du Mermoucha et sur le terrain sahélien. Lettre à
Elle DE Beaumont, C. R. Ac. Sc. Paris, XLVII, 1658, p. 852.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
28
— 466 —
il doit l’être en tout autre lieu où la trace du temps est marquée.
Les différents ensembles locaux de caractères harmonieusement
groupés, doivent s’intégrer dans une synthèse régionale, aussi uni-
verselle et aussi satisfaisante que possible.
De ce préambule résulte le plan de V étude que j’entreprends svir
l’étage Sahélien.
I. Dans la région d’Oran. — L’étude stratigraphique a été faite
par divers autems qu’il serait ttop long de rappeler dans cette nots
préliminaire {voir G. Arambourg) L’accord n’est sans doute pae
encore complètement réalisé surtout quand on s’éloigne vers l’Est
dans le golfe profond et étroit dit « fjord « sahélien. Pour ce qui est de
l’étude paléontologique aucun travail d’ensemble n’a été publié,
des listes seules figurent dans les études des stratigraphes. Par contre,.
des groupes particuliers ont donné lieu à des monographies"souvent
anciennes (citons l’étude des^Echinodermes par Pomel en 1885-87 j
puis Péron et Gauthier en 1891). Au contraire les Crustacés ont
été étudiés de façon récente par van Straelen ^ et surtout les
Poissons ont été l’objet d’un très beau travail de M. Arambourg
Ce dernier a bien voulu me confier les Invertébrés récoltés par lui-
même et dont l’ensemble constitue une faune abondante, en parfait
1. Les Poissons fossiles d’Oran, Mat. pour la carte géologique de l’Algérie, 1*® série,
Paléontologie n° 6, 1927.
2. Sur quelques Crabes du Sahélien moyen d’Oran (Algérie). Bull. S. G. F,, 5® série,
VI, 1936, p. 473-480, pl. XXXIII.
3. Je le prie de trouver ici l’expression de ma sincère gratitude.
— 467
état de conservation et d’une sécurité absolue quant au niveau.
M. Arambourg a récolté en même temps des fossiles dans le Carten-
nien (Burdigalien) et dans le Vindobonien sous-jacents de la même
région, ainsi que dans le Pliocène sus-jacent. C’est là un avantage
important pour apprécier l’individualité de la faune sahélienne.
II. Extension de V étude des faunes marines à des régions progressive-
ment de plus en plus éloignées : faune de Carnot dans le golfe du
Chélif, Sahélien du Maroc, de Tunisie, d’Italie du Sud, de Crête,
d’Espagne.
III. Contrôle des conclusions possibles par recours au critérium
stratigrapbique fondamental.
IV. Relations avec les formations continentales d’abord dans le
domaine circumméditerranéen puis dans les autres régions d’Europe.
V. Relations avec les formations marines des autres parties de
l’Europe qui seront possibles à établir par l’intermédiaire des forr
mations continentales. «
Ce sont les résultats essentiels d’une étude sur les Invertébrés de la
macrofaune sahélienne d’Oran que j’indiquerai ici. L’espace dont je
dispose me conduit à supprimer toute iconographie dont l’intérêt est
cependant primordial en paléontologie. Les figures pourront être
données dans un travail définitif plus étendu.
Les caractères pétrographiques des couches contenant les fossiles
étudiés diffèrent sensiblement d’un gisement à l’autre. Dans l’en-
semble ce sont des sédiments fins de couleur claire. A Raz el Ain ce
sont des marno-calcaires blancs, à la carrière Théus ce sont des
marnes jaunes dites marnes des Planteurs, à Saint-Denis du Sig il
s’agit de marno-calcaires tendres, au Chabet ben Derabine le faciès
est plus grossier avec souvent des paillettes de mica et des traces
d’activité volcanique (volcan de Tirafouine), de Sidi-Brahim et de
l’Oued Bechela je trouve des marnes très fines et grises. La carte
ci-jointe indique la place de ces diverses localités ainsi que les
limites paléogéographiques du golfe sahélien.
Les caractères généraux saillants de la faune Invertébrés sont les
suivants :
I. On trouve à peu près uniquement des Lamellibranches. En dehors
d’eux je signalerai dans l’ordre d’importance décroissante :
1. Les Echinides sont encore importants ainsi que le prouve la
liste : Clypeaster simus Pomel, Cl. megastoma Pomel, Cl. Jourdyi
Péron et Gauthier, Prospatangus excisus Pomel, Schizaster sahe-
liensis Pomel, Brissoma Rocardi Pomel, Echinolampas Hayesiana
Desor (Pomel), Hypsoclypus lotus Pomel, Histocidaris prionopleura
Pomel, Dorocidaris saheliensis Pomel.
— 468 —
2. Les Crustacés sont Représentés par quelques Balanus concavus
Bronn, mais ce sont surtout les Crabes qui présentent de l’intérêt
par leur nombre, leur variété et l’état de leur conservation. Ce sont
(d’après les travaux de van Straelen) : Calappa saheliensis v. Str.,
Maia Arambourgi v. Str., Hyas oranensis v. Str., Cancer Deshayesi
M.-Edw., Geryon latifrons v. Str.
3. Parmi les Brachiopodes signalons encore comme non rare :
Terebratula sinuosa Brocchi et à titre de curiosité une ou deux
valves de Crania abnormis Defrance.
4. Deux nacelles d’ Argonaute se rapportent à V Argonauta argo
Linné actuel.
5. La pénurie de Gastropodes est totale, je- n’ai trouvé qu’une
coquille brisée de Patella crassosimplex Sacco portant des traces de
tubes d’Annélide {Spirorbis probablement),
II. Parmi les Lamellibranches dominent les Pectinidés, puis tiennent
les Ostreidés et bien loin derrière quelques représentants d’autres
groupes avec seulement quelques indi-vidus chacun.
1. Pectinidés. Chacun des 4 genres figure à proportions à peu près
égales :
a) Pecten : P. benedictus Lamarck, P. paulensis Fontannes,
P. reghiensis Seguenza.
b) Flabellipecten : Fl. fraterculus Sowerby, FZ. Larteti Tournouër,
Fl. planomedius Sacco, Fl. plano-sulcatus Matheron, Fl. Ugolini
Depéret et Roman, Fl. Koheni Fvcns.
c) Amussium : A. cristatum Bronn, A. oblongum Philippi, A.
duodecimlameüatum Bronn. A. felsineum Foresti.
d) Chlamys : Ch. scabrella Lamarck, Ch. opercularis Linné, Ch.
Angelonii Meneghini (de Stéfani et Pantanelli), Ch. multistriata
Poli, Ch. ercolaniana Cocconi, Ch. fasciculata Millet. Ch. latissima
Brocchi, Ch. similis Laskey.
2. Ostreidés. ■ — Deux genres sont principalement représentés :
Ostrea : O. edulis Linné et surtout la var. lamellosa Brocchi, et
plus exceptionnellement : O. Forskali Chemnitz.
Pycnodonta : Pyc. cochlear Poli, Pyc. plicatula (Gmelin) auct.
En outre le genre Gryphæa est représenté par quelques Gr. gry-
phoides Schlotheim. A titre de curiosité signalons une ou deux
valves indéterminables d’Eax)gyra.
3. Les autres Lamellibranches sont : Spondylus crassicostus
Lamarck, Sp. concentricus Bronn, Lima inflata Chemnitz, Pinna
nobilis Linné, Lucina (Phacoides) persolida Sacco, L. (Phacoides)
tumida Michelotti, Modiola adriatica Lamarck.
III. Les principaux éléments de la faune atteignent une taille remar-
quable. Les géants sont représentés par les O. edulis var. lamellosa
— 469
qui ont jusqu’à 14 cm. de d. a. p. sur 16 cin. de d. u. p., un test épais
et de nombreux représentants. Parmi les Oursins les Qypéastres ont
une taille très honorable. Les Pectinidés restent dans des dimensions
plus normales quoique encore appréciables, par exem-plelesAmussium
cristatum.
IV. En considérant toujours dans son ensemble cette faune,
comme je l’ai fait jusqu’ici, je constate des caractères nettement inter-
médiaires entre Vindobonien et Pliocène ancien, compte tenu d’un
coefficient d’abondance dans les gisements sahéliens et dans les
autres gisements mioeènes ou pliocènes de la Méditerranée. En effet
en se bornant aux espèces les plus abondantes :
— quatre d’entre-elles nè prouvent rien étant sensiblement aussi
abondantes au Vindobonien qu’au Pliocène ancien, ee sont :
A. cristatum, Ch. multistriata,' Pyc. plicatula, Ch. scahrella. Cette
dernière est déjà plus Pliocène.
— 7 espèees ont des tendanees vindoboniennes exclusives ou domi-
nantes, ce sont : Fl. Larteti, Fl. Ugolini, Fl. Koheni, Fl. fraterculus,
Ch. fasciculata, Gryp. gryphoides, Terehratula sinuosa.
— 7 espèees (d’ailleurs en moyenne moins abondantes que les pré-
cédentes) sont exclusivement pliocènes ou dominantes à cette
période. Ce sont : Pecten benedictus, P. reghiensis, Pyc. cochlear, O.
Forskàli, Pinna nobilis, Modiola adriatica, Argonauta argo.
■ — Les Crustacés et les Echinides ont beaucoup de leurs espèces
particulières aux gisements d’Oran mais eela s’explique en partie
par la conception étroite de l’espèee dans ees deux groupes. Par
contre si on considère les genres on trouve eomme précédemment
une tendance mixte qui, comme pour les autres groupes, paraît
l’emporter très légèrement vers le Vindobonien. On remarque dans le
même ordre d’idées que le nombre des espèees abondantes au Sahélien
et qui se trouvent encore dans la Méditerranée est très faible, il n’y a
guère à indiquer que Ch. multistriata et Ch. opercularis.
Cette première impression d’ensemble de situation intermédiaire
de la faune doit être approfondie par une comparaison avec les
faunes sous et sus-jacentes de la région d’Oran même. L’impression
reste la même avec une tendanee allant plutôt vers le Pliocène mais
pas de façon impérative. La faune sahélienne d’Oran n’a d’ailleurs
à peu près pas d’espèces encore représentées dans cette région de
la Méditerranée aetuelle.
Donc individualité marquée de la faune qui est de caractères inter-
médiaires entre Vindobonien et Pliocène ancien.
V. La faune diffère à la fois par la densité du peuplement, la
diversité et la nature des espèces, d’un gisement à l’autre. Le plus
riche et le plus varié est eelui des marnes de la carrière Théus, puis
viennent dans l’ordre de richesse décroissante : Tifarouine, Raz el
470 —
Aïn, marnes grises de Sidi-Brahim. Cet appauvrissement dans cer-
tains gisements ne semble pas uniquement imputable aux conditions
de conservation des fossiles, une réelle sélection doit être opérée par
le faciès.
Cherchons donc quelles conclusions cette faune permet d’atteindre
quant aux conditions du milieu. Nous sommes dans un golfe étroit,
aux rivages capricieux et volcanisés (volcan de Tifarouine par
exemple). La faune d’ensemble, aussi bien par ses Invertébrés, que
par ses Crabes et que par ses Poissons donne une impression de climat
sub-tropical, avec cependant quelques notes discordantes, notam-
ment parmi les Crabes le genre Hyas est réputé fréquenter actuelle-
ment les eaux froides de l’Atlantique. Remarquons en outre l’absence
de formations franchement détritiques, le caractère calme des
dépôts, dont les faunes vivaient sur place (associations zoologiques
autochtones). Les eaux de ce golfe, étalées entre les bordures mon-
tagneuses d^ Dj. Mmdjadjo au Nord et la chaîne du Tessala au Sud,
devaient donc être tranquilles et ne recevaient que peu d’apports
terrigènes, cela laissant supposer un climat passablement aride. Con-
sidérant de plus que chaque gisement possède des caractères litholo-
giques propres avec une faune passablement différente de celle des
autres on peut conclure à une grande diversité des caractères étholo-
giques dans ce golfe. Les marnes jaunes des Planteurs sont déposées
dans des eaux très tranquilles (allure des sédiments, coquilles peu
ornées) par des profondeurs de 200 m. au moins, malgré la proximité
du rivage. L’étroitesse du plateau continental a déjà été soulignée
par M. Arambourg. Dans un milieu assez analogue, à la Maison
Forestière nous trouvons des Huîtres en abondance, ce qui peut être
attribuable au substratum sans doute plus rocheux et plus calcaire.
A Raz el Aïn nous devions par des fonds ün peu plus faibles être sur
des rochers calcaires, la faune d’invertébrés est d’ailleurs moins
riche. Dans les parages du volcan de Tifarouine les eaux sont plus
agitées, là dominent les Huîtres géantes et les épais Spondyles, aux-
quels se trouvent associés, mais ayant probablement vécu dans
quelques trous un peu plus calmes, de nombreux Flabellipecten fra-
terculus, les autres Pectinidés étant d’ailleurs très rares. A Sidi Brahim
c’est le milieu pélagique, plus profond (nettement au-dessous de
200 m.) comme le prouvent les Amussium du groupe de duodecim-
lamellatum et les Poissons. Malgré le nombre encore faible d’études
bionomiques il est possible de rechercher à quelles régions actuelles
ce golfe du Chélif peut être comparé. Peut-être pouvons-nous penser
à certaines parties de l’Italie du Sud. L’étude de la microfaune du
Sahélien d’Oran me permettra sans doute de compléter et de préciser
ces premières indications.
, Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
»
Considérations sur les Bois minéralisés
Par A. Loubière.
Parmi les débris de Végétaux ensevelis dans les couches de l’écorce
terrestre, les bois pétrifiés, par la quantité et la variété des individus,
par la désorganisation partielle et l’altération plus ou moins grande
de leurs tissus, sont du nombre de ceux dont l’étude offre le plus
de difficultés. Dans un état de choses aussi peu favorable, et qui fait
de cette étude la branche la plus délaissée de la Botanique, on doit
s’attacher, en s’aidant de certaines considérations, à déterminer
aussi exactement que possible les rapports des bois fossiles entre eux
d’une part, et avec les bois vivants d’autre part.
Les bois minéralisés, généralement dispersés par la sédimentation,
se montrent étalés à plat dans un plan dirigé suivant le sens des
strates. Ils ne sont jamais complets, mais invariablement isolés,
mais encore mutilés, et ce qui en reste est le plus souvent représenté
par des fragments d’étendue variable de tiges, de rameaux ou de
racines : membres toujours dissociés d’un même type végétal. Les
troncs pétrifiés peuvent aussi se rencontrer parfois encore debout à la
place même qui les avait vu naître, formant ce qu’on appelle des
forêts fossiles.
Les madrures, les tortions, les recouvrements, ainsi que les autres
particularités que l’on observe chez les bois actuels, se retrouvent
également chez les bois pétrifiés ; lés colorations des éléments ligneux,
qui dépendent de la minéralisation, sont produites par des sels
métalliques ou encore par des substances organiques. De telles ano-
malies ne méritent aucune attention. Il existe aussi chez les troncs
fossiles des échantillons présentant des galeries ; il s’agit là de
canaux creusés soit p^r des tarets, soit par des larves d’insectes,
lorsque la plante était encore vivante. On ne saurait rien établir de
très convaincant, d’après des indices aussi vagues ; les assimilations
superficielles, basées sur l’aspect général, sont forcément trom-
peuses. Tout lien de parenté ne peut être fondé que sur des rapports
de structure interne. ■
Si, dans certains cas, les tiges fermes, ligneuses nous ont transmis
avec beaucoup de précision les détails de leur organisation primitive,
c’est grâce à l’action d’eaux chargées de silice, de carbonate ou de
phosphate de chaux, etc. Ces eaiix, pénétrant par capillarité à l’in-
térieur des tissus, y ont déposé les éléments pétrifiants qu’elles con-
tenaient en dissolution. Ces derniers ont rempli les cavités cellulaires
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n° 6, 1942.
— 472 —
et imprégné aussi les membranes, qui, par suite de ^Koloration plus
ou moins foncée qu’elles ont communiquée à la sinÜTance minérale,
apparaissent aussi nettement limitées qu’à l’état vivant. On peut
alors sur des coupes minces, convenablement dirigées, d’une exécution
délicate, mais cependant réalisable au moyen de la scie et du tom* à
émeri, étudier au microscope la constitution anatomique de ces bois
silicifiés, carbonatés ou phosphatisés, aussi bien que si l’on avait
affaire à des échantillons de plantes modernes.
Dans l’étude des bois pétrifiés, qui suppose évidemment connues
les formes actuellement existantes, il importe tout d’abord de tenir
compte de l’état de conservation. Celle-ci est, en effet, souvent
insuffisante pour comparer les fossiles aux bois vivants ; elle ne se
prête à aucune détermination certaine, permettant de tirer des con-
clusions sérieuses. Mentionnons en particulier la putréfaction qui,
antérieure à la minéralisation, amincit les parois du corps ligneux ;
les épaisissements ont alors en partie ou complètement disparu, de
telle sorte que les aréoles chez les Conifères, les ponctuations chez les
Angiospermes ressemblent souvent à un réseau, ce qui peut faire
traduire d’une façon différente la structure de la membrane. Il en
est de même aussi des rayons médullaires qui se font voir fréquem-
ment avec des parois minces, transparentes, sans aucune trace de
sciilpture, La présence de régions détruites par la décomposition
locale est aussi une autre cause d’erreur, car ces vides peuvent être
interprétés comme des canaux. Pour cette raison, il convient de
pratiquer des coupes en des points différents, mais il faut encore les
obtenir d’une taille suffisante pour arriver à une détermination
correcte. Chaque bois doit être examiné dans ses divers tissus, en
commençant par celui qui est le plus en évidence, puis observé dans
son port et sa station, pour être enfin apprécié dans ses affinités. Au
surplus, afin d’accroître la valeur des données histologiques rassem-
blées notamment dans le bois des Conifères fossiles, il faut s’ef-
forcer, d’après les conclusions de Kraus et d’Essner, de les recueillir
le plus loin possible du centre du membre de la plante, c’est-à-dire
là où d’habitude elles ont atteint une constance particulière qui
permet de les utiliser plus aisément.
Ainsi la structure anatomique d’un axe végétal minéralisé, dont
l’importance ne saurait être méconnue, quel que soit le point de vue
auquel on s’intéresse, botanique ou géologique, nous instruira avec
certitude sur sa position systématique. Elle nous donnera un point
de départ assuré, du moins dans une certaine mesure, pour juger des
\ représentants que nous laissent les périodes végétales passées, et
c’est pourquoi les bois pétrifiés méritent d’être étudiés plus parti-
culièrement.
Laboratoire d’ Anatomie comparée de» végétaux vivant» et fossiles du Muséum.
473 —
Observations sur la Germination de la Pomme
DE terre
Par Robert Franquet.
Le contingent glucidique des tubercules de Pomme de terre est
constitué d’une masse imposante d’amidon pouvant s’élever jusqu’à
20 pour 100 du poids frais accompagnée de traces de glucides solubles,
saccharose et sucre réducteur, dont le poids total est généralement
inférieur de 0,01 de celui de la fécule.
Conservés en cave ou en grenier les tubercules mûrs ne tardent
pas à donner naissance à des germes. Cette reprise de la végétation
se manifeste ;par l’augmentation lente de la teneur en sucre de canné
des tubercules. Cette apparition de saccharose dans la Pomme de
terre est d’autant plus remarquable que les dextrines et le maltose,
stades obligatoires de l’hydrolyse de l’amidon au laboratoire y font
défaut. Cette particularité n’avait pas échappé à Marcacci Cet
auteur pense que chez la Pomme de terre l’amidon se transforme
directement en saccharose.
La formation de sucre de canne à la germination trouve son symé-
trique au cours des processus de la condensation de la réserve amy-
lacée dans les jeunes tubercules en voie de formation ; le début de
l’amylogénèse y est marqué en effet par l’apparition concomitante
de saccharose
Quant aux germes développés à l’obscurité, leur composition
glucidique est toute autre. Ici ce sont les hexoses qui prédominent
à côté d’un peu de saccharose et d’amidon dont les grains peuvent
être observés surtout au voisinage des vaisseaux. Toutefois si la
durée de la germination se prolonge dans un local obscur et sec, la
teneur en saccharose s’élève non seulement dans les tubercules mais
encore dans les germes. A la fin, il se produit très souvent, en des
points privilégiés des germes, une condensation massive d’amidon
qui se traduit par le développement fie petits tubercules. Les germes
étiolés âgés sont presque toujours porteurs de tels tubercules.
L’enrichissement en saccharose et amidon des germes étiolés
pendant leur vieillissement, ainsi que l’augmentation de la teneur en
saccharose des tubercules qui les portent doivent être rapportés,
semble-t-il, à la concentration progressive du milieu intérieur des
tissus sous l’effet d’une lente déshydratation.
1. Marcacci (A.). Atti d. Soc. tosc. di Sc. ncU. Pisa, t. VII, p. 28, 1891.
2. Franquet (R.). Rev. gén. de Bot., p. 386, 1932.
Bulletin du Muséum, 2® série, t; XIV, n9 6, 1942.
r\
474 —
Nous avons tenté d’accélérer ces phénomènes en faisant germer
des Pommes de terre au-dessus de l’acide sulfmique dans une enceinte
hermétiquement close et à l’obscurité. Ce traitement est sans doute
trop brutal car dans les sujets mis en expérience la migration de la
réserve glucidique des tubercules semble très ralentie ainsi qu’en
témoigne la pauvreté relative des germes en glucides. On notera de
plus que le pouvoir rotatoire moyen des glucides solubles est négatif
alors qu’il est positif dans les germes témoins.
Quant au rapport Réducteur/Saccharose, il est plus faible dans les
germes et sintout dans les tubercules des Pommes de terre laissées
en présence du déshydratant. ^
Tableau I
Pommes de terre germées à V obscurité.
Le pouvoir saccharigène de la Pomme de terre peut être exalté
par d’autres facteurs extérieurs. C’est un fait bien connu que les
tubercules gelés deviennent sucrés par suite de formation de saccba-
1. Dans les tableaux I et II, [a^] = pouvoir rotatoire direct du contingent glucidique,
observé à la lumière du sodium. Les lettres H, S, A, désignent les pourcentages par
rapport au poids frais, des hexoses, du saccharose et de l’amidon ; R /S est le quotient
des teneurs en hexoses et en saccharose.
1
— 475
rose. Il a été observé également « qu’ après un séjour prolongé dans
un local où la température demeure inférieure à 8-10®, les Pommes de
terre fabriquent du sucre de canne, prennent une saveur douceâtre et
désagréable. Il suffit de les placer pendant une quinzaine de jours
dans une pièce où la température dépasse ordinairement 15®, pour
qu’elles reprennent une saveur normale »
La lumière provoque une formation rapide de saccharose dans les
germes de Pomme de terre. En effet les tubercules placés dans un
local bien éclairé donnent des germes à développement très lent, ils
restent courts et trapus, sont très colorés par la chlorophylle et sur-
tout par les anthocyanes, leurs tissus sont bourrés d’amidon et de
sucre de canne. Ce dépôt abondant provient sans conteste, en majeure
partie, de la réserve amylacée des tubercules-mères et non de
l’activité chlorophyllienne qui doit être minime étant donné la faible
surface relative des germes. Faut-il rappeler que dans la pratique
horticole les Pommes de terre ayant germé à la lumière sur clayette
donnent une semence de rendement supérieur à celui des tubercxiles
laissés à l’obscurité.
Nous avons essayé de ralentir sinon d’entraver une telle formation
d’amidon et de saccharose dans les germes verdis en plaçant des
tubercules dans une cloche exposée à la lumière et dont l’atmosphère
était saturée de vapeur d’eau.
Pendant cette expérience il est indispensable de saupoudrer
fréquemment les tubercules d’acétate de cuivre pour entraver le
développement des moisissures, qui, autrement, envahiraient rapide-
ment la culture. La teneur en eau des tubercules ainsi traités est plus
élevée que celle des témoins placés à l’air libre ; mais elle reste
moindre que celle des tubercules mis en terre comme il ressort du
tableau suivant.
Eau pour 100.
Dans ces conditions les germes s’allongent un peu plus que ceux
des témoins ; néanmoins leur composition glucidique présente la
même allure.
Il en va tout autrement lorsque les tubercules verdis sont mis en
terre. L’allongement des germes est rapide, la teneur en saccharose
baisse très vite pour faire place à du réducteur aussi bien dans les
germes que dans les tubercules. Le pouvoir rotatoire est générale-
ment peu élevé, parfois même négatif, ce qui indique la présence
d’une quantité respectable de lévulose et concorde avec l’hypothèse
1. ScHRiBAux (E.). C. R. Acad. Agricuü., t. 27, p. 1107, 1Ô41.
du rôle intermédiaire du saccharose dans Tutilisation de l’amidon
chez la Pomme de terre.
Tableau II
Pommes de terre germées à la lumière.
On constaté donc que la Pomme de terre possède le pouvoir de
transformer une partie de son amidon en saccharose et que cette
faculté peut être exaltée par certains facteurs tels que le froid, la
lumière, la dessication.
Mais ce qui serait le plus intéressant de connaître et que nous
ignorons complètement, ce sont les agents physico-chimiques mis en
œuvre par cette plante pour effectuer cette mutation de l’amidon
en saccharose et vice- versa, opérations qu’il est impossible de réaliser
au laboratoire avec nos moyens actuels. De même l’analyse ne révèle
pas trace d’intermédiaires, sans doute très fugaces qui nous permet-
traient d’accorder pareüle transformation avec nos connaissances
chimiques sur les glucides
1. Les analyses consignées dans cette note ont été eflectuées sur des Pommes de
terre de la variété Bintje, mises aimablement à notre disposition par la maison Benoist-
Noël de Garancières. •'
477
\
Répartition de v acide ascorbique
DANS QUELQUES FOUGÈRES DU MuSÉUM
Par C. Sosa-Bourdouil.
La plupart des analyses ont été effectuées au mois de mars sur les
Fougères d’une des serres du Muséum. L’acide ascorbique est dosé
à l’aide du 2-6 dichlorophénol-indophénol selon Tillmans et la
technique de A. Sosa.
Nous retrouvons le fait général d’une teneiu* en eau notablement
plus élevée, chez les individus jeunes que chez les individus adultes.
La teneur en acide ascorbique est plus élevée par rapport au poids
frais, pour la fronde proche du maximum de développement. Rap-
portée à 100 gr. de substance sèche la teneur moyenne se montre
peu différente dans les deux cas. La nervure principale est notable-
ment plus pauvre que la partie lamellaire. Corrélativement les régions
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
— 478
sporulées plus vascularisées ont une teneur plus faible que les
régions voisines du bord. Enfin la zone proche de l’extrémité
présente un taux plus élevé par rapport à la base. La différence
entre ces deux régions est toutefois plus faible dans la fronde en
crosse (31 mg.) que dans la fronde adolescente (224 mg.).
D’après cette répartition, il apparaît logique de mettre les diffé-
rences de teneur en acide ascorbique en rapport avec l’éts^t de crois-
sance plus ou moins active des diverses parties de la frondé. En effet,
chez le type de Fougère envisagé, la croissance, plus diffuse dans les
jeunes stades, se localise ultérieurement dans une région proche de
l’extrémité.
D’autre part, on sait par des expériences d’un autre ordre, que
l’acide ascorbique active la croissance des végétaux. Il serait donc
possible d’expliquer ainsi la richesse plus grande des zones de
croissance.
Chez Nephrolepis cordifolia, nous avons trouvé en décembre, les
résultats suivants :
Jeune fronde (au 1 /6 environ de sa croissance ; folioles : p. 100 gr.
frais ; Base : 172 mg. ; Partie médiane : 162 mg. ; Crosse : 192 mg.
Fronde plus âgée (à la moitié de sa croissance environ). Base :
122 mg. ; à 1 cm. du sommet : 171 mg.
Fronde voisine du maximum de développement (présente encore
une extrémité incurvée). Base : 140 mg. ; Partie suivante non spo-
rulée : 150 mg. ; plus haut : 159 mg. ; plus haut (apparition des
sporanges) : 171 mg. ; Extrémité non sporulée : 172 mg.
D’après DU Buy et Nuernbergk, au cours du développement de
cette Fougère, la zone de croissance se déplace vers les parties
moyennes et l’extrémité ; elle est apicale dans les stades plus âgés,
la zone d’élongation maximale se trouvant à 1-2 cm. de l’extrémité.
Chez Adiantum peruvianum qûi appartient à un type de croissance
différent on a trouvé :
Jeune ftonde non sporulée (folioles). Base : 176 mg. ; sommet :
144 mg.
Fronde proche du maximum de développement : Folioles de base :
centre 154, bord 158, zone des sporanges 80; Foliole du sommet
(non sporulé) : 136 ; nervure principale : 36.
Pour Todea nous avons : Base des folioles (sporulée) : 18 mg. ; Ex-
trémité des folioles (non sporulée) : 43 mg. ; Sommet (non sporulé) :
60 mg.
Nous avons examiné d’autre part, la teneur moyenne en acide
ascorbique (p. 100 g. frais), de diverses espèces prélevées au mois de
mars, et se trouvant dans la même serre du Muséum, dans des con-
ditions assez semblables de milieu et de développement.
Diplasjium esculentum S. W. 4nigp
— Peterseni Christ 0,1
Polypodiura angustifolium
S. W, (var.).. 4
— argenteum Jacq 47
Coniogramme japonica Diels. 108
Pityrogramma calomela nos
Link 100
Didymochlaena truncatula
S. S. M 4
Fadyena Fadyienii Chr 3
Blechnum gibbum Mett 7
Aneimia phyllitidis S. W. ... 18
Angiopteris evecta Hofîm. . . 31
Marattia sp 1
Les chiffres trouvés pour des frondes prélevées dans des conditions
comparables indiquent que le taux d’acide ascorbique peut différer
suivant l’espèce envisagée, à l’intérieur d’un même genre comme le
confirment les résultats suivants :
Adiantum fulvum Raoul. ... 73
— cuneatum Langr 63
— excisum Kz. (var.) 5
— ■ trapezifolium L 131
— pçruvianum Kl 151
Asplénium nidus L... 172
adiantoïdes G. Chr. ... 1
— achilleifolium C. Chr 70
Nephrolopis cordifolia Pr . . . . 141
— Piersonii (hort) 60
Ces résultats peuvent être mis en parallèle avec ceux trouvés
dans divers groupes de Phanérogames où l’on constate des variations
de même ordre.
En résumé, chez les Fougères étudiées, la répartition de l’acide
ascorbique dans les diverses régions de la fronde dépend de son état
de développement et apparaît en rapport avec son mode de crois-
sance. D’autre part, la comparaison des teneurs des frondes prises
dans des conditions semblables de ' milieu et de développement ,
montre que cette teneur est en rapport avec l’espèce envisagée.
Laboratoire de Chimie appliquée aux corps organisés (Physique végétale)
du Muséum.
Les antagonistes de la thyroxine
DANS LA MÉTAMORPHOSE DES BATRACIENS ANOURES
LA DiIODOTYROSINE, LE PrOPIONATE DE TeSTOSTÉRONE
^ ET LE BeNZOATE D’ŒsTRADIOL
Action comparée de ces trois substances.
Par Paul Roth.
I
Dans un mémoire récemment publié dans ce Bulletin ainsi que
dans une note préliminaire j’ai montré que l’action de la Thyroxine
sur les larves de Batraciens anoures était en partie empêchée par
l’adjonction au milieu de Diiodotyrosine ® ou par des injections
de Propionate de Testostérone, le Benzoate d’Œstradiol ^ étant
inactif ou très peu actif. Je donne aujourd’hui, avec les résultats
de nouvelles expériences confirmant ceux publiés dans le mémoire
précité, les résultats d’expériences où furent confrontées les actions
de ces trois substances.
Ces nouvelles expériences furent faites avec le même matériel et
dans des conditions identiques aux précédentes et les méthodes
d’évaluation furent également les mêmes.
1. La Diiodotyrosine (voir tableau I). — Ainsi que dans mes expé-
riences antérieures, l’antagonisme s’est manifesté au maximum
quand la Thyroxine et la Diiodotyrosine se trouvèrent, dans le
milieu, équivalents en concentration et de teneur égale en Iode,
phénomènes pour lequel je n’ài pas encore trouvé d’explication plau-
sible. Ainsi que je l’avais déjà fait remarquer, la Diiodotyrosine
n’agit pas sur la durée de la métamorphose. Elle n’agit sur la lon-
gueur du tronc que lorsque la dose de Thyroxine atteint 10.000.000®
(10-7). Son action est surtout visible sur les membres postérieurs
qui sont toujours plus longs quand la Diiodotyrosine se trouve être
à titre égal en Iode à la Thyroxine. En d’autres termes, cette subs-
tance s’oppose alors à l’action localisée de Champy
Cependant, cette action empêchante est liée à la dose de Thyro-
xine. Précédemment, je n’avais pas employé de doses supérieures à
1. Bull, du Muséum, 2® s., t. XIII, n° 6, 1941, page 611.
2. Bull, du Muséum, 2® s., t. XIII, n° 5, 1941, page 500.
3. Thyroxine et Diiodotyrosine Hoffmann-La Roche.
4. Ces deux produits m’ont été fournis par la Direction des Laboratoires Roussel
dont la bienveillance m’est précieuse.
5. Champy et Radu, C. R. Ass. des Anatom., 1931-32, page 115.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XIV, n® 6, 1942.
Tableau J
1. Stades de Kallmann.
2. Tous ces chifires sont des moyennes.
3. C’est toujours quand la dose de Diiodotyrosine est de titre équivalent en Iode que se produit l’eflet antagoniste maximum.
Tableau II (Comparatif)
Thyroxine au 1.000.000® (10")®
1. La Thyroxine et la Diiodotyroxine administrées en Bain continue. Les hormones mâle et femelle en injections de 1 /lO® do c. c.
2. Animaux prix au stade C de Kollmann.
3. Tous ces chiflres sont des moyennes.
4. Seule métamorphose complète qui s’est produite dans cette série qui comprenait 70 animaux. Elle s’est produite chez un têtard ayant reçu de l’hommormone mâle.
10.000. 000® (10-7). Cette fois j’ai été jusqu’à la dose de 1.000.000®
(10-6) et tous les animaux moururent avant la métamorphose com-
plète. L^antagonisme de la Diiodotyrosine ne se manifeste donc que
dans des limites assez étroites ;
1® quand la concentration dans le milieu et le titre en Iode sont
équivalents à ceux de la Thyroxine.
2® quand la Thyroxine n’atteint pas une concentration trop élevée.
Le seuil critique devant se trouver entre 10 et 1.000.000® (en bain
continu).
II. Le Propionate de Testostérone et le Benzoate T Œstradiol (voir
tableau II). — La seule différence qui existe entre mes expériences
antérieures et celles que je présente ici, réside dans la quantité d’hor-
mone injectée. Je me suis convaincu qu’une dose de 1 /lO® de c.c.
effectivement injectée suffirait amplement. J’ai remarqué à ce sujet,
que les animaux toléraient beaucoup mieux le Gynœstryl que le
Stérandryl, la mortalité était moindre et les remissions plus rapides
avec l’hormone femelle.
L’examen du tableau montre que vis-à-vis des deux premières
doses de Thyroxine, la Testostérone s’est montrée aussi efficace que
la Diiodotyrosine, en ce qui concerne l’abaissement du coefficient
d’allométrie, mais l’hormone mâle a légèrement retardé la méta-
morphose, ce que n’a pas fait la Diiodotyrosine. Quant à la Folli-
culine, si elle a eu une légère action sur le temps de métamorphose
et le coefficient d’allométrie quand la dose de Thyroxine était de
100.000. 000® (10-8), cette action a complètement disparu quand la
dose fut devenue dix fois plus forte.
Quand la dose de Thyroxine fut de 1.000.000®, seule l’injection de
Testostérone permit d’obtenir une métamorphose complète en
10 jours. La Diiodotyrosine n’eut d’ailleurs pas plus d’action que
la Folliculine.
En résumé, l’action antagoniste de la Diiodotyrosine et du Pro-
pionate de Testostérone s’est inontrée, dans les conditions définies
ci-dessus, à peu près égale, mais il.-,çst probable que les mécanismes
de ces deux antagonismes sont très différents. En tous cas, j’estime
que ces deux substances, convenablement maniées, doivent avoir
leur place dans la thérapeutique des hyperthyroïdies, surtout
l’hormone mâle dont l’efficience paraît jouer dans des limites moins
étroites que celle de la Diiodotyrosine.
' Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauvages du Muséum.
TABLE DES MATIÈRES
DU Tome, XIV. — 2® Série.
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 91, 159, 249, 297, 369
Liste des Associés et Corrrespondants du Muséum nommés en 1941 7
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1941 11
COMMUNICATIONS :
Abrahd (R.). L’éboulement de la colline de Clermont (Oise) 151
— Etude géologique et hydrologique de la source d’Arces (Yonne) 241
André (M.). L’hivernation chez les Tétranyques et ses rapports avec la lutte
contre ces Acariens phytophages 57
— Sur l’iïemisarcoples maïus Schimer [= coccisugus Lignières] (Acarien).. 173
— Description d’Aganopsis èrcMpalpus Trouessart (Halacarien) 411
— et Colas-Belcour (J.). Sur une nouvelle variété d’ixodes canisuga
Johnst. ...' 261
Angel (F.). Sur la synonymie d’une espèce de Lézard du genre Typhlacontias . . 109
— et Rochon-Duvigneaud (A.). Contribution à l’étude des yeux chez les
Arambourg (C.) et Bourdelle (E.). Considérations sur une tête osseuse de
Zèbre des collections du laboratoire de Paléontologie 463
Berlioz (J.). Note critique sur une espèce de Tanagridé : Rhamphocœlus carbo
(Pallas) 391
Bertin (L.). Réorganisation de la Bibliothèque du Laboratoire d’Ichthyologie
et d’Herpétologie du Muséum 247
Bourdelle (E.) et Bressou (G.). Le pli félin ( Gyrus felinus) des Canidés. . . . 373
Brouardel (J.). Relation entre la division d’un Infusoire commensal des
Patelles : Scyphidia patellæ (Guénot) et la marée 283
Budker (P.).* Compte rendu d’une Mission en Afrique Occidentale Française
(1940-1941) 92
Camus (A.). Sur quelques chênes du Mexique 88
— - Fagacées asiatiques nouvelles 357
— Soudure des cotylédons dans le genre Lithocarpus Blume 461
Cantuel (P.). Additions à la Faune des Mammifères du Cantal 41
Catala (R.). Sut Chrysiridia madagascariensis Less. (Lépidopt.). (Compte-rendu
sommaire d’une mission à Madagascar) 209
Chabanaud (P.). Notules ichthyologiques (4® série) 395
Cherbonnier (G.). Les Mollusques de France de la collection Locard. Mol-
lusques terrestres : Famille Limacidæ, Parmacellidæ, Testacellidæ,
Vitrinidæ, Zonitidæ 338
— Id., Zonitidæ (suite), Endodontidæ, Eulotidæ, Leucochroidæ, Helicidæ. . . 437
Dehaüt (E.-G.). Variation et transformation des espèces dans plusieurs groupes
de Vertébrés 37
— Lacrymaux d’un Pécari à lèvres blanches (Dicotyles labiatus Cuvier) rap-
pelant par certains traits, les lacrymaux de V Hippopotamus (Chœropsis)
îiberiensis Morton .252
Démangé (J.-M.). Remarques sur le système trachéen d’Hydro chendyla sub~
marina (Grube) et celui des Myriapodes Geophilomorphes en général. . 422
486 —
Dollfus (R. Ph.) et Garayon (J.). Pseudione Hyndmani (Sp. Bâte et J.
O. Westwood) chez Anapagurus laevis W. Thompson. Discussion de la
spécificité parasitaire ce ce Pseudione [/s. Epicaridea.] 445
Dorier (A.). Sur la présenceAn France de Chordodes Tellïnii (Gamérano) [Gor-
diacés] 332
Fang (P.-W.). Sur certains types peu connus de Gyprinides des collections du
Musélun de Paris. 169
Fischer-Piettb (E.). Notes critiques et descriptives sur des Columbellidæ.
N® 1, sous-genre MitreUa 223
— Réédition des figures de Marginella ambigua Bav 227
— et Lamy (Ed.). Note sur trois espèces de Veneridæ rangés par Lamarck
dan» le genre Donax Linné • 69
— — Notes sur les Veneridæ (Moll. Lamellibr.) de Quoy et Gaimard. . 130
Franquet (R.). Observations sur la germination de la Pomme de terre 473
Friant (M.). La morphologie hépatique d’un Ganidé hibernant, le Nyctereutes. . 49
.J — Persistance d’un caractère archaïque fondamental des molaires supé-
rieures chez un Singe platyrhinien, le Mycetes 106
— Interprétation de la ceinture scapulaire, endosquelettique, des Ghélo-
niens 303
■ — ' Un stade de' l’évolution ontogénique des molaires chez YArvicola 378
Grandjean (F.). Observations sur les Labidostommidæ (1^® série) 118
— Id. (2® série) 185
— Id. (3® série) 319
— Id. (4® série) 414
— Observations sur les Acariens (7® série) 264
Guillaumin (A.). Gontribution à la Flore de la Nouvelle- Galédonie. LXXVII.
Plantes de collecteurs divers « 144
— Id., LXXVIII, Ibid 286
— Id., LXXIX, Ibid 352
— Id., LXXX 451
— Plantes nouvelles, rares ou critiques, des Serres du Muséum 439
— et Manguin (E.). Floraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1942 (autres que celles déjà signalées dans les listes précédentes. 457
Hoffstetter (R.). Sur les restes de Sauria du Nummulitique européen rapportés
à la famille des Iguanidæ 233
Hustache (A.). A propos du genre Peritmetus Kolbe (Cure.) 336
Lallemand (P.). Gercopides du Muséum de Paris 428
Lamy (Ed.). Notes sur les espèces Larmarkiennes de Gardium (Moll. Lamel-
libr.) 63, 126, 228, 346
Laurent (P.). La Ghauve-Souris Trident, d’Etienne GeoSroy-Saint-Hilaire
(Asellia Iridens E. Geoffroy 1813). Description complémentaire 43
— Rapport d’une mission d’étude sur la biologie du Rhinolophe de Saint-
Paterne 388
Lebeuf (J.-P.). Les collections archéologiques du Tchad, au Musée de l’Homme. 100
Legrand (J. -J.). Les Isopodes terrestres des départements de la Dordogne et
du Lot-et-Garonne 406
Lengersdorf (Fr.). Une variété nouvelle de Neosciara bicuspidala Ldf. (Dipt.
Lycoriidæ) 433
Lepesme (P.). Scolytides des hautes montagnes africaines (Goléopt.). I, le genre
Kissophagus 203
— Id., II, le genre Thamnurgus 268
Loubière (A.). Gonsidérations sur les bois minéralisés 471
Monod (Th.) et Budker (P.). Sur un nouvel exemplaire de Parakuhlia Bou~
lengeri Pellegrin 1913 112
Nouel de Kérangué (S.). Les pigments chlorophylliens des Muscinées 294
Paulian (R.). Goléoptères Gurculionides du Gameroun. II, Genre Peritmetus.. 198
— Id., III, Genre Pachyonyx 272
Paulian de Felice (L.). Un nouvel Isopode saharien 403
Pellegrin (J.). Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur L. Roule. 299
— 487 —
Peyerimhoff (P. de). Récoltes entomologiques faites par L. Berland à Villa-
Qsneros (Rio-de-Oro). Coléoptères 215
— Sur un Coléoptère nouveau du Rio-de-Oro 276
Potier de la Varde (R.). Récoltes bryologiques de M. H. Humbert en Afrique
Equatoriale 361
Ranson (G.). La prodissoconque de Pycnodonta cocMear Poli 74
— La charnière de la dissoconque d’Anomia ephippium L 278, 434
Remy (P.). Description d’un Symphile nouveau de Madagascar 193
Rode (P.). Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
Naturelle. Ordre des Insectivores 307, 382
Roger (J.). Note préliminaire sur le Sahélien: Les Invertébrés de la macro-
faune sahélienne d’Oran ." 465
Rose (M.). Spinocalanus heterocaudatus Rose, 1937 (Copépode) 315
Roth (P.). Influence de la Diiodotyrosine sur les têtards de batraciens anoures
ayant ingéré des fragments de Thyroïdes pathologiques 244
— Les antagonistes de la Thyroxine dans la métamorphose des Batraciens
Anoures. La Diiodotyrosine, le Propionate de Testostérone et le Ben-
zoate d’Œstradiol. Action comparée de ces trois substances 480
Roule (L.). Remarques sur la vie cyclique de l’Anguille d’Europe (Anguilla
anguilla h.) 167
Sosa-Bourdouil (C.). Répartition de l’acide ascorbique dans quelques Fougères
du Muséum 477
Soyer (R.). Florule du Lutécien supérieur de Champigny (Seine) 291
Tixier-Durivault (A.). Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Loiularia
papiïlosa n. sp 80
— Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lobularia Kûkenlhali n. sp. 138
Urbain (Ach.). Infection tuberculeuse spontanée chez deux Rongeurs sauvages
en captivité : Porc-Epic (Hystric cristata L.) et Agouti (Dasiprocia
aguti L.) 250
— Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur A. Tournade. . . . 301
— Friant (M.) et Bullier (P.). Vestige du remplacement de la première
molaire chez le SerVule (Cervulus muntjac Zim.) 160
— Nouvel (J.) et Pasquier (M.-A.). Epidémie due à un Bacille Para-
typhique B, observée dans un élevage de cobayes 155
Vachon (M.). A propos du Cordylochernes octentotus Balzan (Pseudoscorpions). 181
— Sur une variété nouvelle de Pachybolus laminatus Cook (Myriapodes) . . 327
— Remaïques sur un Scorpion prédésertique : Buthiscus bicalcaratus Birula. 419
Le Gérant : Marc André.
ABBHVILLE. — ■ IMPRIMBRIB F. PAILLART (c. O. L. 31,0832). 9-4-1943
Autorisation S- 5
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs ’ 369
Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur Louis Germain, Direc-
teur du Muséum, par M. le Professeur Ach. Urbain, Assesseur du Direc-
teur 370
Communications :
E. Bourdeele et G. Bressou. Le pli félin ( Gyrus felinus) des Canidés 373
M. Friant. Un stade de l’évolution ontogénique des molaires chez VArvicola. . 378
P. Rode. Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Insectivores (suite et fin) 382
P. Laurent. Rapport d’une mission d’étude sur la biologie du Rhinolophe de
Saint-Paterne 388
J. Berlioz. Note critique sur une espèce de Tanagridé : Rhamphocœlus carbo
(Pallas) 391
P. Chabanaud. Notules ichthyologiques. Quatrième série 395
L. Pauli AN de Felice. Un nouvel Isopode Saharien 403
J.-J. Legrand. Les Isopodes terrestres des départements de la Dordogne et du
Lot-et-Garonne... (U® partie) 406
M. André. Description d’Agauopsis brevipalpus Trouessart (Halacarien) 411
F. Grandjean. Observations sur les Labidostommidæ (Acariens) 414
M. Vachon. Remarques sur un Scorpion prédésertique peu connu : Buthiscus
bicalcaratus Birula 419
J.-M. Démangé. Remarques sur le système trachéen d’Hydroschendyla submarina
(Grube) et celui des Myriapodes Géophilomorphes en général 422
V. Lallemand. Cercopides du Muséum de Paris 428
Fr. Lengersdorf. Une variété nouvelle de Neosciara bicuspidaia Ldf. (Dipt.
Lycoriidæ) 433
G. Ranson. La charnière de la dissoconque d’Anomia ephippium (2® note) 434
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres (suite). Familles Zonitidæ ( suite) , Endodontidæ, Eulotidæ, Leu-
cochroidæ, Helicidæ 437
R.-Ph. Dollfus et J. Carayon. Pseudione Hyndmani (Sp. Bâte et J. D. West-
wood) chez Anapagurus laevis W. Thompson. Discussion de la spécificité
parasitaire de ce Pseudione (Isop. Epicaridea) 445
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle Calédonie (LXXX)... 451
— et E. Manguin. Foraisons observées dans les serres du Muséum pendant
l’année 1942 (autres que celles signalées dans les listes précédentes) 457
A. Camus. Soudure des cotylédons dans le genre Lithocarpus Blume 461
C. Arambourg et E. Bourdelle. Considérations sur une tête osseuse de Zèbre
des collections du laboratoire de Paléontologie 463
J. Roger. Note préliminaire sur le Sahélien. Les Invertébrés de la raacrofaune
sahélienne d’Oran 465
A. Loubière Considérations sur les bds minéralisés 471
R. Franquet. Observations sur la germination de la Pomme de terre 473
C. Sosa-Bourdouil. Répartition de Tacide ascorbique dans quelques Fougères
du Muséum 477
P. Roth. Les antagonistes de la Thyroxine dans la métamorphose des Batraciens
anoures. La Diiodotyrosine, le Propionate de Testostérone et le Benzoate
d’ÇEstradiol. (Action comparée de ces trois substances) 480
Table des matières 485
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NA.TION/VL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’ Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’ Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d' Entomologie. (Directeur M. le D*' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. L. Germain, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)