BULLETIN
DU
I
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
1. — Janvier 1943.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
b'j, RUE CUVIER
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus do 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n° 4 de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1943
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — No 1
334e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
28 JANVIER 1943
PRÉSIDENCE DE M. Ach. URBAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Directeur du Muséum est nommé Membre du Comité scientifique
chargé d’orienter les recherches de la Villa Thuret, à Antibes (Arrêté de
M. le Ministre Secrétaire d’Etat à l’Agriculture du 11 janvier 1943),
M. le Professeur Ed. BouIidelle est nommé Assesseur au Directeur du
Muséum, à dater du 1®^ novembre 1942 (Arrêté ministériel du 19 décem-
bre 1942).
M. Léon Bertin, Sous-Directeur de Laboratoire au Muséum est lauréat
du prix Bordin 1942 à l’Académie des Sciences, pour l’ensemble de ses
travaux sur lés Poissons apodes et les Poissons abyssaux.
M. Steffan est nommé Assistant stagiaire à la chaire d’Entomologie
coloniale agricole (Arrêté ministériel du 31 décembre 1942).
M. Federowsky, Aide-technique au Musée de l’Homme, obtient un
congé d’un an pour convenances personnelles du 1®^ janvier au 31 décem-
bre 1943 (Arrêté ministériel du 19 janvier 1943).
DON D’OUVRAGE
M. le Professeur J. Pellegrin dépose, pour la Bibliothèque centrale du
Muséum, l’ouvrage suivant : F. Angel, Petit Atlas des Amphibiens et
Reptiles (II, Lacertiliens et Ophidiens), 50 pp., 12 pl. Boubée et C*® éd.,
Paris, 1942.
LISTE DES ASSOCIÉS ET CORRESPONDANTS
DU
MÜSÉÜM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1942
ASSOCIÉS DU MUSÉUM
Thibout (Georges), présenté par M. le Professeur Bourdelle.
M. le D’^ Thibout, Président de la Société Nationale d 'Acclimatation
de France est parmi les plus avertis des choses de la Nature.
Ses nombreux voyages à travers l’Afrique, qu’il a parcourue en tous
sens, ainsi qu'en Indochine, lui ont permis de juger sur place même, de
toutes les questions qui se rapportent à la protection de la Faune, de la
Flore et du Sol, et de rassembler un important matériel de collection dont
l’intérêt scientifique est certain.
Depuis longtemps membre et Vice-Président de la Société Nationale
d’Acclimatation de France, il est, depuis 1939, le Président de cette
Société dont il reste un animateur des plus actifs et des plus distingués.
Chargé de mission à diverses reprises par le Muséum National d'Histoire
Naturelle, le D^ Thibout a encore mis au service de cet établissement son
remarquable talent de conférencier et a ainsi contribué à répandre son
prestige dans le monde.
(E. Bourdelle).
Maire (R.), présenté par MM. les Professeurs A. Chevalier et
H. Humbert.
M. le Professeur R. Maire, de l’Université d’Alger, Correspondant de
l’Institut, s’est acquis une notoriété mondiale dans plusieurs branches
de la Botanique : Mycologie systématique et Phytosociologie principale-
ment. Depuis la fin de la précédente guerre, il a, en particulier, entrepris
l’exploration méthodique du Maroc et effectué en outre celle du Hoggar
et de plusieurs autres parties mal connues de l’Afrique du Nord Française,
Espagnole et Italienne. Il a réuni à Alger un ensemble de collections
anciennes (herbiers Pomel, Battandier, Trabut, etc.) et modernes et une
bibliothèque qui constituent la documentation botanique la plus impor-
tante (Ju monde pour cette partie du continent africain, dont il élabore
la Flore générale, suite modernisée et considérablement accrue à la Flore
classique de Battandier et Trabut.
Il a envoyé au Muséum à maintes reprises les doubles de ses spécimens
les plus intéressants, notamment ceux des types d'un très grand nombre
d’espèces et variétés nouvelles.
Il a en outre enrichi le jardin de rocailles, de plantes qui n’avaient jamais
été cultivées jusqu’alors dans les jardins botaniques de l’Europe. Il a
effectué à chacun de ses voyages en France, un séjour prolongé au Labo-
ratoire de Phanérogamie.
En s’attachant ce savant à titre d’Associé, le Muséum ne fera que
rendre un hommage mérité à cet immense labeur et aux nombreuses
marques de sollicitude dont le Professeur Maire l’a déjà gratifié.
(H. Humbert.)
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
Bruet (Edmond), présenté par M. le Professeur P. Bertrand.
M. Edmond Bruet, Ingénieur et Géologue, est en même temps un
esprit curieux, avide de découvertes et d’observations nouvelles. Spécialisé
dans la prospection de gisements métalliques, en particulier des gisements
aurifères, mais s’intéressant aussi aux formations pétrolifères, il a, pour
ses travaux et son instruction personnelle, visité la plus grande partie du
Canada et des Etats-Unis, y compris les contrées septentrionales difficile-
ment accessibles. En Amérique du Sud, il s’est joint à M. Aubert de La
Rue pour explorer la région de Buena ventura (Colombie).
Au cours de ses voyages, M. Bruet a fait d’importantes observations
sur la formation des roches et sur leur évolution ; et aussi sur les mœurs
des animaux. Il a rapporté des échantillons et des documents de toute
nature, dont il a fait bénéficier divers laboratoires du Muséum.
(P. Bertrand.)
Spilemann (Jacques), présenté par M. le Professeur J. Pellegrin.
M. Spillmann, Docteur en Pharmacie, travaille au Laboratoire de
Zoologie (Reptiles et Poissons) depuis 1934, il s’occupe d’ichtyologie
appliquée et de Pisciculture, il a étudié tout spécialement les étangs à
Carpes de Sologne, tant au point de vue de la qualité des eaux que de la
composition du plancton animal, il a enrichi à maintes reprises l’Aquarium
du Muséum de sujets intéressants. ,
(J. Pellegrin).
Cantuel (Pierre), présenté par M. le Professeur E. Bourdelle.
M. Cantuel. Directeur honoraire d’Ecole primaire supérieure, s’est
consacré à l’étude des Vertébrés et en particulier à la faune du Cantal. Il
prépare actuellement un ouvrage important sur cette région.
8 —
Collaborateur bénévole du Laboratoire de Mammalogie, puis attaché
à ce même Laboratoire en 1938, M. Cantuel a fait don au service de plus
de 300 pièces, toutes récoltées et préparées par lui, qui constituent un
noyau de la collection de Mammifères du Massif central dont le laboratoire
était jusqu'à présent dépourvu,
M. Cantuel, installé au Claux (Cantal) depuis le début de la guerre,
continue d'ailleurs ses prospections en vue de faire don au Muséum d'une
série complète de vertébrés de sa région. Il a publié, seul ou en collabora-
tion, dans le Bulletin du Muséum et dans Majnmalia, des notes du plus
grand intérêt sur la Faune de France,
(E. Bourdelle).
Quintanilha (Aurelio), présenté par M, le Professeur P, Allorge.
M. le Professeur Aurelio Quintanilha, de l'Institut Agronomique
de Sacavem, a poursuivi pendant plusieurs années (1937-1941), au
Laboratoire de Cryptogamie, d'importantes recherches sur la génétique
et la sexualité des Champignons, contribuant d'une manière éminente à
l'activité scientifique du Muséum. A fait don avant son départ pour le
Portugal d'une série de souches qui a enrichi la mycothèque de matériaux
très précieux.
(P. Allorge.)
Malzy (Pierre), présenté par M. le Professeur P. Vayssière.
M. Malzy, Ingénieur agricole et d'Agronomie coloniale, est un colla-
borateur bénévole de plusieurs services du Muséum National d'Histoire
Naturelle depuis plus de 10 ans.
Tout d'abord, au cours de deux séjours en Guinée, il a collecté, réuni et
assuré l'expédition de nombreux animaux destinés aux collections vivantes
tant de la Ménagerie que du Vivarium. Il s'est particulièrement intéressé
aux mœurs des populations indigènes de l'Afrique Occidentale Française
et a réuni sur ces dernières une riche documentation ethnographique dont
ont bénéficié les collections du Musée de l'Homme et qui fait l'objet de
travaux en cours de publication dans les Annales de l’Institut Français de
l’Afrique Noire.
Enfin, M. Malzy est surtout entomologiste ; il a pris une part active à
la mission d'études des Acridiens migrateurs en Mauritanie et organisa
ensuite le Centre de Recherches sur ces Insectes dans la boucle du Niger.
Au cours de ses déplacements, il récolta une quantité considérable
d'insectes qui font actuellement partie des collections du Laboratoire
d'Entomologie et de celui d'Entomologie Agricole coloniale du Muséum
National d'Histoire Naturelle.
(P. Vayssière).
Stempffer (Henri), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
M. Henri Stempffer est un spécialiste de la famille Lycænidæ dans
l'ordre des Lépidoptères. Chacun connaît les petits papillons bleus qui
voltigent dans les champs et se rassemblent souvent en quantités innom-
— 9
trahies. Ils représentent une très vaste famille à distribution mondiale,
dont la systématique n'a été éclairée que par des recherches anatomiques.
M. Stempffer a déjà publié des monographies de divers groupes de
Lycænidæ. Il s’est ainsi consacré, au Muséum, à l’étude de nos immenses
matériaux et a déjà pratiqué plusieurs milliers de préparations de genitalia,
grâce auxquelles nos collections sont déterminées et classées.
Le titre de correspondant conféré à M. Stempffer sera le moyen de
reconnaître le dévouement avec lequel il enrichit ainsi nos collections.
(P^ R, Jeannel).
NOMINATIONS D’ATTACHÉS AU MUSÉUM
Le R. P. Licent (Emile), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
Le R. P. Paul-Emile Licent a fait de longs séjours en Mongolie où son
activité scientifique s’est manifestée dans des directions diverses. Fonda-
teur d’un Musée d’Histoire Naturelle où il a accumulé les matériaux
zoologiques et ethnographiques, il a aussi collaboré avec le R. P. Teil-
HARD DE Chardin, à la découverte du Sinanthrope et dans la mise en
œuvre, avec les missions américaines, des riches docum^ents paléontolo-
giques contemporains.
Mais le R. P. Licent est avant tout entomologiste. Sa thèse a eu pour
objet la biologie d’un Homoptère et il s'est consacré au Muséum à l’étude
et au classement des riches collections de cet ordre d’insectes.
(D^ R. Jeannel).
Démangé (Jean-Marie), présenté par M. le Professeur L. Page.
M. Jean-Marie Démangé, fils et petit-fils de naturalistes amateurs qui
ont à plusieurs reprises contribué à enrichir les collections du Muséum,
est lui-même passionné pour les Sciences naturelles et travaille avec
assiduité au Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés). Il s’est spécialisé
dans l’étude des Myriapodes dont il détermine et range les collections.
Il rend ainsi les plus grands services dans l’étude d’un groupe où nous
n’avons en France que fort peu de spécialistes.
(L. Page.)
Laroche (M“i® Bernard), présenté par M. le Professeur Vallois.
Mme Bernard Laroche, Licenciée ès-lettres, a travaillé en qualité de
bénévole au Musée du Trocadéro depuis 1934, et y a contribué à la
mise en place des collections. Depuis 1939, elle s’occupe exclusivement du
Département d’Océanie dont elle assure une grande partie de la charge
matérielle : installation de la salle d’exposition, classement des collections
dans les magasins, rédaction des fiches signalétiques, etc. Remplissant le
rôle qui devrait être normalement celui d’un Assistant, elle a rendu et
rend au Muséum d’incontestables services.
(Vallois.)
— 10 —
Lebeuf (Jean-Paul), présenté par M. le Professeur Vallois.
Licencié ès-lettres, Maître de Recherches à la Caisse Nationale de la
Recherche, on lui doit le classement et la noise en place dans les collections
de près de 10.000 objets recueillis en Afrique Occidentale au cours de deux
missions auxquelles il a participé en 1936-37 et 1938-39.
M. Lebeuf a en outre préparé et organisé l’exposition temporaire dite
« Exposition du Tchad », qui a été ouverte au Musée de l’Homme en
octobre 1941 et a obtenu un vif succès. Il a publié de nombreuses notes
sur les collections africaines du Musée et contribué au développement
scientifique de celui-ci.
(Vallois.)
Delapchier (Louis), présenté par M. le Professeur E. Bourdelle.
Dessinateur, travaille journellement depuis de nombreuses années, au
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux). Plus spécialement
orienté vers l’Ornithologie, il a assuré l’illustration des publications
ornithologiques du Laboratoire et a personnellement réalisé, en quatre
fascicules, un « Petit Atlas des Oiseaux » entièrement écrit et illustré par
ses soins. Par la connaissance approfondie que possède M. Delapchier
de nos collections ornithologiques, par sa présence constante au labora-
toire, M. Delapchier reste pour nous un collaborateur bénévole des plus
précieux.
(E. Bourdelle.)
Dekeyser (Pierre), présenté par M. le Professeur E. Bourdelle.
Fréquente régulièrement, depuis bientôt dix ans, le Laboratoire des
Mammifères et des Oiseaux où il a fait preuve d’un goût marqué pour
les choses de la zoologie. Il s’e'st particulièrement intéressé à l’étude des
Mammifères et, s’étant perfectionné dans la connaissance des Micromammi-
fères, en particulier des Rongeurs, il nous a déjà rendu et continue à nous
rendre, à titre bénévole, de précieux services dans l’étude et le rangement
des collections de ces animaux.
(E. Bourdelle).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT l’année 1942
Cette liste, où ne figurent que les Notes et Mémoires effeciioèment publiés
en 1942, ne donne qu’une vue incomplète de l’activité scientifique des labo-
ratoires. De nombreux travaux déjà terminés ont en effet été retardés dans
leur publication par les circonstances présentes et seront mentionnés dans
le fascicule I du Bulletin du Muséum de 1944.
Anatomie comparée.
R. Anthony, Professeur. — Etude nantomique d’une faune mammalienne
de l’interglaciaire Riss-Würm recueillie, en 1930, dans une sablière
de Billancourt (Seine). Rev. antropol. Oct.-déc. 1941.
M. Friant, Sous-Directeur du Laboratoire. — Les grandes lignes de
l’évolution morphologique du pallium télencéphalique chez les
Mammifères. Rev. Pathol, comparée, 40® an., n° 522, déc. 1941.
— La trituration des aliments par l’estomac chez les Crocodiles. Bulletin
Muséum, 2® s., t. XIII, n° 5, 1941.
• — Les Mammifères précolombiens de la Martinique. Bull. Soc. Zool.
France, t. LXVI, n® 5, 1941.
— • Les caractéristiques anatomiques du foie des Mammifères hibernants.
C. R. Acad. Sciences, 26 janY. 1942.
■ — Le télencéphale du Nyctereutes. Bull. Soc. Zool. France, t. LXVII,
n® 1,1942.
— Hans Georg Stehlin (1870-1941). — Rev. Anthropol., janv.-mars 1942.
■ — La morphologie hépatique d’un Canidé hibernant, le Nyctereutes. Bulle-
tin Muséum, 2® s., t. XIV, n® 1, 1942.
— Persistance d’un caractère archaïque fondamental des molaires supé-
rieures chez un Singe platyrhinien, le Mycetes. Ibid., 1942.
— Interprétation de la morphologie cérébrale du Potamotherium Valetoni
E. Geoffroy. C. R. Acad. Sciences, 9 mars 1942.
— La structure du foie, à la fin de l’hibernation, chez le Citellus. Bull. Soc.
Zool. France, t. LXVII, n® 2, 1942.
— Sur le caractère fondamental de la molaire supérieure des Mammifères
euthériens et son évolution dans quelques groupes. Rev. Scient.,
mai 1942.
• — Le Professeur Raoul Anthony (1874-1941). Notice nécrologique (avec
la liste de ses travaux scientifiques). Anat. Anz., 20 nov. 1942.
— La télencéphale du Tapir, son interprétation par l’étude d’un stade
emhryonnaier. C. R. Acad. Sciences, 15 juin 1942.
Ach. Urbain, Professeur, M. Friant et P. Bullier. — Vestige du rem-
placement de la première molaire chez le Cervule [Cervulus muntjac
L.). Bulletin Muséum, 2® s., t. XIV, n® 3, 1942.
— 12 —
P. Chabanaud, M. Friant et R. Hoffstetter. — Une faune précolom-
bienne de Vertébrés découverte à la Martinique. Bulletin Muséum^
2e s., t. XIII, no 5, 1941.
J. Anthony, Assistant. — Reproduction partielle, chez un Cheval, du
type dentaire jugal supérieur des Rhinoceridæ. Mammalia, n®^ 3-4,
sept.-déc. 1941.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles.
(Musée de l’Homme).
Henri Vallois, Professeur. — R. Anthony, nécrologie, Bull, et Méjn. Soc.
Anthrop. Paris, s. 9, t. II, 1941, p. 1-12, 1 fig.
— Recherches anthropologiques sur les Peuls et divers Noirs de l’Afrique
Occidentale. Id., p. 20-74, 3 fig.
— Nomenclature anthropologique. Reo. Scient., t. 79, 1941, p. 181-183.
Marcel Griaule, Sous-Directeur du Laboratoire. — Coutumes abyssines,
relatives au lait de vache. Le Lait. Reo. génér. des questions laitières,
no 209-210, nov.-déc., 1941, p. 338-346.
— Vocabulaires papé, woko, koutinn, namtchi et séwé (Cameroun sep-
tentrional). Journ. Soc. Afric., t. XI, p. 169-185.
— Notes sur les masques des Kouroumba (Soudan français). Id., p. 224-
225.
— De certains moyens prophylactiques africains. Id., p. 232.
— Tanières de crocodiles dans les falaises nigériennes. Id., p. 187-192.
— Moules et tours à travailler la corne (Abyssinie). Id., p. 201-207.
— Du déguerpissement comme moyen prophylactique et thérapeutique.
Presse médicale, 18-21 février 1942, n° 15-16, p. 187. .
— Note sur la castration des quadrupèdes en Abyssinie. Recueil de Méde-
cine vétérinaire, publié par le corps enseignant de l’Ecole d’Alfort,
t. CXVIII, n» 2, févr. 1942, p. 73-76.
■ — La personnalité chez les Dogons. Journ. psychol., oct.-déc. 1940,
1941, no 9-12, p.
— Notes biogéographiques sur le lac Iro. C. R. sommaire. Soc. Biogéogr.,
XIXe an., n® 158-159, p. 13-16.
Raymond Vaufrey,^ Directeur d’études à l'Ecole des Hautes Etudes. —
L’organisation des recheiches et des études préhistoriques en France.
Rev. scient., t. 79, 1941.(1942), p. 483-518.
Denise Schaeffner, Aide-technique. — Les Poids-Proverbes de la Côte
d’ivoire au Musée de l'Homme. Journ. Soc. Afric., t. XI, 1941
(1942), p. 228-229.
• — Bibliographie africaniste. Ibid., p. 209-221.
• — Systèmes pondéraux et monétaires en Afrique noire. Rev. scientif.,
80° an., fasc. 5, Paris, mai 1942, p. 219-226.
Jacques Faublée, Aide-technique. — Deux ans chez les Bara. Acad.
Sciences Colon. C. R. séances 7 et 21 nov. 1941, t. IX, Paris, p. 344-
354.
— • L’élevage chez les Bara du Sud de Madagascar. Journ. Soc. Afric.,
t. XI, 1941 (1942), p. 115-123.
— 13 —
J. P. Lebeuf, Chaïgé de recherches (R. S.). — Vocabulaires comparés des
parlers de 16 villages fali du Cameroun septentrional. Journ. Soc.
afrie., t. XI, 1941 (1942), p. 33-60.
— Notes sur la circoncision chez les Kouroumba du Soudan français.
Ibid., p. 61-84.
• — Poupées et bitons iali. Ibid., p. 226-227.
— Note sommaire sur l'habitation fali. Ibid., p. 225.
■ — Les collections archéologiques du Tchad au Musée de l'Homme. Bull.
Mus. Hist. Nat., 2* s., t. XIV, févr.'1942, p. 100-105.
— Technique d'une exposition. Now. Rev. franç., n® 338, avril 1942,
p. 506-512.
Michel Leiris, Aide technique (R. S.). — La notion d'Awa chez les Dogon.
Journ. Soc. afric., t. XI, 1941 (1942), p. 229-230.
Marie Laroche. ■ — Tapa d'Océanie. Sciences et Voyages, mars 1942.
Odette Peleoei. — Les boucles d'oreilles des îles Marquises. Sciences et
Voyages, octobre 1942.
Henri Lhote. — Le gisement néolithique de l'oued Chet lier (Tanezrouft
n-ahenet). Journ. Soc. afric., t. XI, 1941 (1942), p. 125-14'0.
■ — Quelques objets à faciès paléolithique trouvés dans le Sahara central.
Ibid., p. 141-146.
Claude Cabanis. — Notes de thérapeutique indigène au Cameroun. Journ.
Soc. afric., t. XI, 1941 (1942), p. 230-232.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
E. Bourde£le, Professeur. ■ — La morphologie générale et régionale des
Mammifères (1’’® partie : Morphologie générale). Mammalia, t. VI,
1942, p. 1 à 12, 7 figures, 11 dessins.
- — La Morphologie générale et régionale des Mammifères (2® partie :
Régions de la tète). — Mammalia, t. VI, p. 89 à 100, 12 fig.,
24 dessins. >
• — et Arambourg. — Considérations sur une tète osseuse de Zèbre des
collections du laboratoire de Paléontologie. Bull. Mus. Hist. Nat.,
2® série, t. XIV, décembre 1942, p. 463.
— et Bressou. — Le pli félin (Gyrus felinus) des Canidés. Bull. Mus.
Hist. Nat., 2® s., t. XIV, déc. 1942, p. 373.
— Sur le rôle de la génétique appliquée à la Médecine Vétérinaire (Rapport
pour le Prix Urbain Leblanc. Bull. Acad. Vét. de France, t. XV,
n® 9, p. 232.
— Allocution présidentielle. Bull. Soc. Zool. France, X. LXVII, n° 1, p. 8.
J. Berlioz, Sous-Directeur du laboratoire. — Les Migrations d’Oiseaux,
in Les Migrations Animales, édit. Gallimard, 1942.
— Biogéographie de l'Insulinde : les Grandes Iles de la Sonde, C. R. somm.
Soc. Biogéogr., 1942. I. Sumatra, p. 19 ; 2. Java et Bali, p. 25.
— Note critique sur une sous-espèce de Trochilidé : Schistes a. bolivianus
Simon. L’Oiseau et Rev. franç. Ornith., 1941, n® 4, p. 233.
- — Une addition à l’avifaune de l'Indochine française : Gerygone sulphurea
Wall. Ibid., p. 248.
— 14 —
— et Chr. JouANiN. — Révision critique des Trochilidés du genre Oreo-
trochilus (avec une planche en couleurs). L’Ois, et Rev. franç.
d’Ornith., 1942, p. 1.
P. Rode, Assistant. — A propos de la durée de gestation du Gibbon.
Mammalia, 1942, t. VI, n° 1, p. 46-47, 1 pl.
— Petit Atlas des Mamnaifères. Fasc. I (Monotrèmes, Marsupiaux, Eden-
tés, Rongeurs). Faso. II (Ongulés). Edit. Boubée, 1942, 47 pages (I),
56 pages (II), 12 pl. couleurs par fascicule.
— Catalogue des types d’insectivores. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® s.,
t. XIV, n® 5, 1942, p. 307-314.
R. Didier, Associé du Muséum. • — Etude de quelques ossements de Felis
spelæa Gold, de la grotte de Gondenans-les-Moulins (Doubs),
Mammalia, 1942, t. VI, n° 1, p. 13-17, 3 pl.
— et Rode. ^ — - Les Micromammifères de la Faune française. II. Rats,
Souris, Mulots. Mammalia, 1942, t. VI, n® 1, p. 36-45 et n® 4,
p. 120.
D^ G. Bouet, Correspondant du Muséum. — Les Oiseaux de la Forêt du
Sud Cameroun (suite). L’Ois, et Rev. franç. d’Ornith., 1941, p. 193
(1 pl. couleurs) et 1942, p. 27.
D’^ Laurent, Boursier de recherches. — A propos de la Rhinopome tuni-
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— Observations sur les Chéiroptères du Midi de la France appartenant à la
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— La Chauve-Souris Trident, d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire (Asellia
tridens E. Geoffroy, 1813). Description complémentaire. L. c., 1942,
2® sér., XIV, I, p. 43-48.
— Les Migrations des Mammifères. Les migrations des Animaux, éô.
N. R. F., Gallimard, p. 163 à 240, 4 pl. et 6 cartes.
— Rapport d’une mission d’étude sur la Biologie du Rhinolophe de Saint-
Paterne. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® sér., t. XIV, 1942, p. 388.
— Le poids du Minioptère de Schreibers. Bull. Mus. Hist. Nat., Marseille,
oct. 1942.
P. Cantuel, Attaché du laboratoire. — Le Mulot et la Souris (Comparai-
son des têtes osseuses). Mammalia, 1942, t. VI, n® 1, p. 18-26,
9fig.
D^ G. Dehaut, • — Variation et transformation des espèces dans plusieurs
groupes de vertébrés. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® série, t. XIV, n® 1,
1942, p. 37.
— Lacrymaux d’un Pécari à lèvres blanches (Dicotyles lahiatus Cuvier)
rappelant par certains traits les lacrymaux de V Hippopotamus
(Choeropsis) liberiensis. Ibid., n® 4, p. 252.
L. Delapchier. — Petit Atlas des Oiseaux (illustré). Fasc. IV, Edit.
Boubée, 1942,
A. Tixier-Durivault, Boursière de Recherches C. N. R. S. — Contribution
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franç. Ornithol., 2-3-4-1942, p. 80.
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Ach. Urbain, Professeur. — La Psychologie des Animaux sauvages.
Bull. Soc. Nat. d’ Acclimatation, t, LXXXVIII, 1941, p. 97.
15
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captivité : Porc-épic [Hystric cristata L.) et Agouti (Dasyprocta
aguti L.). Bull. Soc. Path., t. XXXV, 1942, p. 198.
— Au sujet de la pseudo-tuberculose chez le singe. C. R. Soc. Biol.,
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- — Ed. Dechambre et P. Rode. — Observations sur un jeune Orang-
outan né à la Ménagerie du Jardin des Plantes. Mammalia, t. V,
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— P. Bullier et M. A. Pasquier. — Nouvelles observations de tubercu-
lose sur les mammifères et les oiseaux exotiques vivant en captivité.
Bull. Acad. Vétér., t. XV, 1942, p. 138.
— et M. Friant. — Recherches anatomiques sur l'antilope royale :
Neotragus (neotragus) pigmæus L. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat.,
t. XVIII, 1942, p. 167.
— M. Friant et P. Bullier. — Vestige de remplacement de la première
molaire chez le cervule (Cerculus muntjac Zim.). Bull. Mus.,
t. XIV, 1942, p. 160.
— J. Nouvel et M.-A. Pasquier. — Epidémie due à un bacille para-
typhique B observée sur un élevage de cobayes. Bull. Mus., t. XIV,
1942, p. 155.
— J.-P. Thieîiy et R. CouRTADE. — Sur la conservation du bacille mor-
veux desséché sous le vide après congélation. Assoc. Micr. Langue
Franç., in Ann. Inst. Pasteur, t. LXVIII, 1942, p. 149.
Ed. Dechambre. — L'Acclimatation à l'époque d'Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire et de nos jours. Bull. Soc. Nat. d’ Acclimatation, t. LXXXIX,
1942, p. 23.
— Une énigme zoologique : Le chien. Mammalia, t. V, 1941, p. 86.
- — Le Renne. Domestication et variations. Mammalia, t. VI, 1942, p. 74.
— et P. Roth. — Observations d'un Cœnurus cerehràlis chez un Thar.
Bull. Acad. Vétérinaire, t. XV, 1942, p. 160.
P. Roth. — Contribution à l'étude de l'action antagoniste de la Diiodo-
tyrosine vis-à-vis de la Thyroxine. Bull. Mus., t. XIII, 1941, p. 611.
— Influence de la Diiodotyrosine sur les têtards de Batraciens anoures
ayant ingéré des fragments de Thyroïdes pathologiques. Ibid.,
p. 244.
— Le raccourcissement du fémur et ses conséquences dans la méta-
morphose expérimentale des batraciens anoures. Bull. Soc. Zool.
de France, t. LXVII, 1942, p. 128.
P. Lepesme. — Révision des Rachomyces paléarctiques (Laboulbeniaceæ).
Bull. Soc. Myc. Fr., t. LVIII, 1942.
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— Une nouvelle Laboulbenia de Madère (Laboulbeniaceæ). Bull. Soc.
Ent. Fr., 1942, p. 135. •
Zoologie : Reptiles et Poissons.
D^ Jacques Pellecbin, Professeur. — Les Poissons d'ornement de Mada-
gascar. Bull. Soc. Acclim., n° 1, janv.-mars 1942, p. 1.
— Nécrologie. Abel Gruvel. Bull. Soc. Aquic., XLVIII, n°® 1-12, janv.-
déc. 1941, p. 1.
— 16
— Allocution prononcée aux obsèques de M. le Professeur L. Roule,
Professeur honoraire au Muséum. Bull. Muséum, 2* s., XIV, p. 299.
L. Bertin, Sous-Directeur du Laboratoire. — Petit Atlas des Poissons :
Poissons marins (I et II). Boubée, édit., 2 vol. de 51 et 29 p.
24 planches.
— Les Migrations animales ; Migrations des Poissons. Gallimard, édit.,
1942, p. 55-90.
• — Ostéologie du genre Avocettinops (Apode abyssal) et révision du sous-
ordre des Némichthyiformes dont il fait partie. Bull. Soc. Zool.
France, 1942, LXVII, p. 101-111, 2 fig.
F. Angel, Assistant. — Sur la synonymie d’une espèce de Lézard du genre
Typhlacontias. Bull. Mus., 2« s., t. XIV, n° 1942, p. 109.
— Petit Atlas des Amphibiens et Reptiles : Fasc. I (Apodes, Urodèles,
Anoures, Rhynchocéphales, Chéloniens, Crocodiliens), p. 1-47, 12 pl.
couleur, 19 dess. texte, N. Boubée, éditeur, Paris. Fasc. II (Lacer-
tiliens, Ophidiens), p. 1-50, 12 pl. couleur, 25 dess. texte.
■ — et A. Rochon-Duvigneaud. — Contribution à l'étude des yeux chez
les Sauriens ef les Ophidiens fouisseurs (1^* note). Bull. Mus.
Paris, 2« s., t. XIV, n« 3, 1942, p. 163.
— Id., 2® note. Ibid., p. 255.
P. W. Fang. — Un Cyprinidé nouveau Hemiculter Tchangi de Chine.
Bull. Mus., 2® s., t. XIV, n® 2, 1942, p. 110-111.
— Sur certains types peu connus de Cyprinidés des collections du Muséum
de Paris. Ibid., p. 169-172.
— Poissons de Chine de M. Ho : Description de cinq espèces et deux sous-
espèces nouvelles. Bull. Soc. Zool. France, LVXÎI, p. 79-85.
Entomologie.
D* R. Jeannel, Professeur. — Faune de France. — 40. Coléoptères
Carabiques, 2® partie, 1173 pages, 368 fig.
— Premières explorations des grottes du Portugal par M. A. de B. Ma-
CHADO. Coléoptères. Porto, 1941, 15 p., 3 fig.
— Les Hénicocéphalides. Monographie d’un groupe d’Hémiptères
hématophages. Ann. Soc. ent. France, t. CX, 1941, p. 273-268,
43 fig.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — De la Guêpe solitaire à la
Guêpe sociale, dans : Biologie des Abeilles, Paris, 1942, Les Presses
universitaires, p. 71-88, figs.
— Les Tachytes africains des collections du Muséum. Reo. fr. d’Ent.,
t. IX, 1942, p. 1-10, 15 fig.
— Les Insectes et l’Homme. Paris, 1942. Les Presses universitaires,
128 pages, 12 fig.
— Les Polistes de France (Hyménoptères Eumenidæ). Ann. Soc. ent’
France, t. CXI, 1942, p. 135-148, 13 fig.
L. Chopard, Sous-Directeur du Laboratoire. — Trois Gryllides caverni-
coles nouveaux du Congo Belge (Orthoptera). Reo. fr. Ent., IX,
1941, p. 51-54.
— Les Migrations animales. Les Migrations d’insectes, N. R. F., p. ll-54_
- 17 --
— Contribution à l’étude des Ôrthoptéroïdes de l’Afrique du Nordj
3é note, Bull. Soc. ent. Fr., XLVII, 1942, p. 163-165.
E. Séguy, Assistant. — Etudes sur les Mouches parasites, t. II. Calli-
phorides, 436 p., 489 fig. (Paris, Lechevalier).
— Animaux pillards et destructeurs de l'économie domestique, 250 p.,
102 fig.
— Le Microscope. Emploi et applications, t. I, 426 p., 102 pl., 1200 fig.
G. Colas, Assistant. — Note sur un Calathus nouveau de Ténérifîe. Rev.
fr. d’Ent., 1941, t. VIII, fasc. IV, p. 196-198, 1 fig.
— Notes sur quelques Coléoptères Carabiques recueillis par M. Volkonsky
dans l’Adrar des Iforas. Bull. Soc. ent. Fr., 1942, p. 79-80, 1 fig.
— Note sur un Zabrus nouveau d’Espagne. Id., p. 113-115, 1 fig.
Ed. Fleutiaux, Associé du Muséum. • — Deux Phedomenus nouveaux (Col.
Elat.) de Madagascar. Bull. Soc. ent. Fr., 1941, p. 141.
— Description d’un Xylobius nouveau (Eucn.). Id., 1942, p. 28.
— Entomological results from Swedish Expédition to Burma and British
India, Col. Elat. Arki^ for Zoologi, 1942, p. 1.
— Moyens de défense de quelques Coléoptères Sternoxes. Rev. fr. Ent.,
t. IX, 1942, p. 79.
A. Théry, Correspondant du Muséum. — Buprestides de Mandchourie de
la Coll. G. Frey, 2® note, Mitt. münchener ent. Gesellschaft,
t. XXXII, 1941, p. 252-273 ; 10 fig.
— Espèces nouvelles ou intéressantes du Genre Sphenoptera Sol. Id.,
1941, p. 274-279, 2 fig.
- — Questions de Nomenclature. 2® note. Migration des Melanophila. Bull.
Soc. Linn. Lyon., 1941, p. 91-93.
— Faune de France.' Vol. 41, Buprestides, 208 p., 149 fig.
R. Paulian, Boursier C. N. R. S. — Coléoptères Staphylinides du Came-
roun. Rev. Zool. Bot. Afr., t. XXXV, 1942, p. 344-375, 5 fig.
— Coléoptères Curculionides du Cameroun. I. Trigonocolini. Bull.
Mus. (2), t. XIV, 1942, p. 48-55, 11 fig.
— IL Genre Peritnietus. Id., p. 198-202, fig.
— III. Genre Pachyonyx. Id., p. 272-275, fig.
— Observations sur Bledius spectabilis Kr. Bull. Labor. marit. Dinard,
XXIV, 1942, p. 62-72, 3 fig.
— ■ Coléoptères Scarabæidæ nouveaux. Bull. Soc. ent. Fr., t. XLVII, 1942,
p. 58-61, 2 fig.
— Coléoptères Acanthocérides nouveaux ou peu connus. Rev. fr. Ent.,
t. IX, p. 70-75, 2 fig.
— - Coléoptères Scarabéides de l’Adrar des Iforas. Bull. Soc. ent. Fr.,
t. XLVII, 1942, p. 74-77, 1 fig.
— Aphodiinæ (Coleoptera Lamellicornia) . Fam. Scarabeidæ. Exploration
Parc National Albert, mission G. F. de Witte (1933-1935), XXXV,
1942, 143 pp., 23 pl.
— La larve de Rhyssemodes orientalis Muls. et God. (Col. Scarab.).
Bull. Soc. ent. Fr., t. XLVII, 1942, p. 129-131, 9 fig.
* — et A. ViLLiERS, Folklore animalier chez les Bakwiris. Bull. Soc. Anthrop.
(9) II, 1941, p. 103-111.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 1, 1943.
2
18
A. ViLLiERS, Boursier C. N. R. S. — Observations sur quelques Ceram-
bycidæ de l'Afrique du Nord, Bull. Soc. ent. Fr., t. XLVIII, 1942,
p. 13-16.
— Nouveaux Cerambycidæ d'Afrique (IV® note). Reo. fr. ent., t. IX, 1942,
p. 21-25, 1 fig.
- — Note sur quelques Cladoxenitæ indo-malais [Coleoptera Erotylidæ).
Arb. Morph. tax. Ent., t. IX, 1942, p. 89-92, 2 fig.
— Nouveaux Tribelocephalidæ asiatiques {Hem. Reduviidæ). Bull. Soc.
ent. Fr., t. XLVIII, 1942, p. 31-32.
— Les Polytoxus d’Afrique [Hem. Reduviidæ) . Id , p. 106 ; 111, 6 fig.
Ch. Boursin, Boursier C. N. R. S. — Die Elaphria. Arten der 1937-38
Sammelreisen von Herrn Fred H. Brandt in Sud-und Nordost-
Iran (Laristan, Iranisch-Belutschistan und Khorassan), nebst
Beschreibung von 4 neuen Arten und mehreren Formen. (Beitrâge
zur Kenntnis der « Agrotidæ-Trifinæ à, XXXI). Zeitschr. des
Wiener Entomologen Fereines,, 1942, N® 4, pp. 89-101, pl. VI à IX.
G. PoRTEViN, Boursier de voyage. — Description de Liodides nouveaux,
Rev. fr. d’Ent., p. 75-78, 1942.
Zoologie ; Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur, Membre de l’Institut. — Pycnogonides de la côte
occidentale d’Afrique. Arch. Zool. exp. et gén., 82, N. et R., n® 2,
pp. 75 à 90, 7 fig.
— Mysidacea-Lophogastrida, IL Dana Report, n® 23, 65 pp., 42 fig.
M. André, Sous-Directeur du Laboratoire. — L’hivernation chez les
Tétranyques et ses rapports avec la lutte contre les Acariens phyto-
phages. Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 57.
— Sur VHemisarcoptes malus Schimer (= coccisugus Lignières). Bull.
Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 173.
— - Description à’Agauopsis brevipalpus Trouessart (Halacarien). Bull.
Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 411.
■ — . Acariens, in Croisière du Bougainville aux îles australes françaises.
Mémoires Muséum, n. s., t. XV.
— et J. Colas-Belcour. - — - Sur une nouvelle variété d’Ixodes canisuga
Johnst. Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 261.
M. Vachon, Assistant. — Quelques remarques sur un parasite de la pomme
de terre, le Blaniule tacheté : Blaniulus guttulatus Bosc (Myriapodes).
Bull. Soc. Entom. France, t. XLVII, p. 63-64, 1942.
■ — A propos du Cordylochernes octentoctus Balzan (Pseudoscorpions). Bull.
Muséum, 2® série, t. XIV, p. 181-184, 4 fig., 1942.
— Sur une variété nouvelle de PachybolUs laminatus Cook (Myriapodes
Diplopodes Spirobolides). Id., t. XIV, n® 5, 1942.
— Remarques sur un Scorpion prédésertique peu connu : Buthiscus bical-
caratus Birula. Id., t. XIV, n® 6, 1942.
E.-L. Bouvier, Professeur honoraire. Membre de l’Institut. — Les Crabes
de la tribu des « Corystoidea ». Mém. Ac. Sciences, 65, n® 4, 1941
(1942), 52 pp.
F. Grand JEAN, Associé du Muséum, Membre de l’Institut. — Observations
sur les Labidostommidæ (1^® série). Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV,
p. 118.
■ — Id. (2® série). Ibid., p. 185.
■— Id. (3® série). Ibid., p. 319.
■ — Id. (4® série), Ibid., p. 414.
— Observations sur les Acariens (7® série). Ibid., p .264.
— Les méthodes pour établir des listes de priorité et la concordance de
leurs résultats. C. R. Acad. Sc., 214, p. 729.
J.-M. Démangé, Attaché. — Remarques sur le système trachéen d’Hydros-
chendyla submarina{Grnhe) et celui des Myriapodes Géophilomor-
phes en général. Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 422.
L. Paulian de Félice, Boursière de stage. —
J. Brouardel, Boursier de stage. — Relation entre la division d’un
Infusoire commensal des Patelles : Scyphidia patellæ (Cuénot) et la
marée. Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 283.
A. Dorier. — Sur la présence en France de Chordodes Tellinii (Camerano)
[Gordiacés]. Bull. Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 332.
P. Remy. • — • Description d’un Symphile nouveau de Madagascar. Bull.
Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 193.
M. Rose. — Spinocalanus heterocaudatus Rose, 1937 (Copépode). Bull,
Muséum, 2® sér., t. XIV, p. 315.
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Sous-Directeur du Laboratoire. — Notés critiques et
desciiptives sur des Columbellidæ. N® 1. Sous-genre Mitrella.
Bull. Mus., t. XIV, n® 3, 1942, p. 223-226, 2 fig.
— Les Mollusques d’Adanson. Journ. de Conchyliol., LXXXV, 1942,
p. 103-374, 16 pl. ët 2 fig. dans le texte.
— Sur la faune malacologique terrestre et dulcaquicole des archipels
atlantiques. C. R. somm. séances Soc. Biogéogr., 1942, p. 62-65.
• — ^ et P -H Fischer. — Révision des espèces vivantes de Tivela et Euti-
vela du Muséum national d’Histoire naturelle. Journ. de Conchyliol.,
LXXXV, 1942, p. 5-50, 2 fig.
— et Ed. Lamy. — Note sur trois espèces de Veneridæ rangées par Lamarck
dans le genre Donax Linné. Bull. Mus., t. XIV, .n® 1, 1942, p. 69-73.
— Notes sur les Veneridæ (Moll. Lamellibr.) de Quoy et Gaimard. Bull.
Mus., t. XIV, n® 2, 1942, p. 130-137.
G. Ranson, Sous-Directeur du Laboratoire. — La prodissoconque de
Pycnodonta cochlear Poli, Bull. Mus., t. XIV, 1942, p. 74.
— La charnière de la dissoconque d’Anomia ephippium L. Id., p. 278.
— Note sur la classification des Ostréidés. Bull. Soc. Géol. de France,
t. XII, 1942.
— - La charnière de la dissoconque d’Anomia ephippium L. (Seconde note).
Bull. Mus., t. XIV, 1942, p. 278 et 434.
— 20 —
— et Max Desjardin. — Note sur la prodissoconque ou coquille larvaire
de Teredo navalis L. Bull. Soc. Zool. de France, t. LXVII, 1942,
p. 126.
Ed. Lamy, Sous-Directeur honoraire, — Quelques mots sur les idées
actuelles en systématique. Journ. de Conchyl., LXXXV, 1942,
p. 91-100.
— Notes sur les espèces Lamarckiennes de Cardium (Moll. Lamellibr.).
Bull. Mus., XIII, n® 5, 1941, p. 458-463.
— Idem (suite), Ibid., XIII, n» 6, 1941, p. 561-566.
— Idem (suite). Ibid., XIV, n° 1, 1942, p. 63-68.
— ■ Idem (suite). Ibid., XIV, n° 2, 1942, p. 126-129.
— Idem (duite). Ibid., XIV, n® 3, 1942, p. 228-232.
— Idem (suite et fin). Ibid., XIV, n® 5, 1942, p. 346-348.
G. Cherbonnier, Assistant. — Les Mollusques de France de la Collection
Locard. Mollusques terrestres. Familles Limacidæ, Parmacellidæ,
Testacellidæ, Vitrinidæ, Zonitidæ. Bull. Mus., t. XIV, n® 5, 1942.
— Id. fsuitej. Familles Zonitidæ (suite), Endodontidæ, Eulotidæ, Leuco-
chroidæ, Helicidæ. Ibid., n° 6, 1942.
Mme Tixier-Durivault, Boursière de Recherehes C. N. R. S. — Note sur
une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lobularia papillosa, n. sp. Bull.
Mus., t XIV, 19 2, p. 80.
— Id. Lobularia Kükenthali, n. sp. Ibid., p. 138.
"R. Tixier et A. Tixier-Durivault. — Le pigment du polypier d'un Octo-
coralliaire : Heliopora cœrulea (Pall.), L Pigment brut. C. R. Soc.
Chimie biol., 1942.
M^*® M. Bargeton. Boursière du Muséum. — Les variations saisonnières
du tissu conjonctif vésiculeux de l’Huître. Bull. Biol. France et
Belgique, t. LXXVI, 1942, p. 175.
Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
P. Bertrand, Professeur, — Quels sont les dispositifs ancestraux hérités
des végétaux devoniens, qui peuvent avoir subsisté chez les Angio-
speimes actuelles ? (en collabor. avec Ch. Dehay). Bull. Soc. bot.
Fr., oct. 1942.
— Sur l’existence d’une structOre primaire exarche dans les plantules des
Angiospermes. C. R. Acad. Sc., t. 215, oct. 1942.
A. Loubière, Sous-Directeur du Laboratoire, — Considérations sur les
bois minéralisés. Bull. Mus., 2® s., t. XIV, 1942, p. 471.
Phanérogamie.
H. Humbert, Professeur. — Contribution à l’étude de la Flore de Mada-
gascar et des Comores (fascicule 3) ; Notulæ systematicæ, t, X, 3,
mars 1942.
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Madagascar (vol. jubilaire Prof. Hochreutiner, Genève).
— 21 —
— Notice biographique sur Paul Danguy. Bull. Soc, Bot. de Fr. déc. 1942.
J. Leandri, Sous-Directeur du Laboratoire. — Contribution à l'étude des
Euphorbiacées de Madagascar (V) Macaranga [Notul. syst., X,
p. 138, 1942. )
Tardieu-Blot, Sous-Directeur du Laboratoire. — Flore générale
d’ Indochine. Dipterocarpées, fasc. 3, suppl., 1942.
— Sterculiacées, fasc. 3, suppl., p. 349, 1942.
— Répartition et affinités des Dipterocarpées d’Indochine, vol. jubilaire
Prof. Hochreutiner, Genève, 1942.
— Sur le genre Pterocymbium et les Pterocymbium d'Indochine, Not.
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François Pellegrin, Sous-Directeur honoraire. — Les récoltes phytoso-
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— Les Monopetalanthus, ibid., juin 1942.
— Un genre nouveau de Caesalpiniées du Gabon, vol. Jubilaire Prof.
Hochreutiner, Genève.
— Plantae Letestuanae novae, XXVIII, Caesalp. Bull. Soc. Bot. France,
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picale. Notul. syst., X, 1942.
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F. Gagnepain, Sous-Directeur honoraire. — Polygalacées, Caryophyl-
lacées, Hypéricacées, Guttifères, Ternstrœmiacées, Pentaphylacées,
Malvacées. Fl. gén. Indochine, suppl. fasc. 3, p. 237.
— Typhonium (Aracées) nouveaux d’Indochine. Bull. Soc. bot. Fr.,
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— Ternstrœmiacées nouvelles d’Indochine. Notul. syst., X, pp. 112-131
(1942).
P. JovET, Assistant. — A propos de quelques Collomia subspontanés. Bull.
Mus., 2® sér., t. XIII, pp. 590-597, 2 pl., 1941, n° 6 (1942).
— L’Anémone trifolia L. existe-t-il en France ? Bull. Soc. bot. Fr., 88,
1941 [1942], pp. 816-824, 2 pl.
— Notes sur quelques plantes adventices parisiennes. Soc. Fr. d’éch. de
pl. (Phanérogamie et Cryptogamie). Bull., n® 2, 1940-41 [1942],
pp. 15-18.
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96 p., 1941-1942.
— Travaux bryologiques dédiés à P. T. Husnot, fasc. I. Revue Bryologique
et Lichénologique, t. XIII, 144 p., 1942.
— et Robert Lami. — Travaux algologiques publiés par le Laboratoire de
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— et Louis Blaringhem. — Annales des Sciences naturelles. Botanique et
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matique générales. Rev. Scient., t. 80, fasc. 2, p. 69-86, 22 fig. et
phot., fév. 1942. -
— Les pigments des champignons dans leurs rapports avec la Systéma-
tique. Bull. Soc. Chimie Biol., t. 29, n° 1-3, p. 48-79, 1942.
— Préface à I. Pastac. — Les matières colorantes des champignons. Rev.
de Mycol., Mém. hors série, n® 2, 1942, p. i-iv.
— 23 —
— Les champignons destructeurs du bois dans les habitations.. Inst,
techn. du Bât. et des Trav. Publics, Centre d’études sup., Cire, série H.
n° 1, 27 p., 27,5 X 22 cm., 3 des., 20 phot., juin 1942.
— Louis Corbière (1852-1941). Bull. Soc. Mycol. de Fr., t. 58, p. 4-9,
1 portr., 1942 (1943).
■ — Notices nécrologiques (t)^ Guétrot, A. Bessin) in Reo. de Mycol., t. VIII,
1942.
• — Revue de Mycologie, n. s., t. VII, 198 p., nombr. fîg., 4 pl. h. t., 1942.
Gontran Hamel, Assistant. — Sur les Chlorophycées de la côte basque
française et leur répartition en ceintures. Blumea, p. 41-41, 1942.
Marcel Lefèvre, Assistant. — L'utilisation des Algues d’eau douce par les
Cladocères. Bull. Biol, t. LXXVI, fasc. 3, p. 250-276, 20 fig., 1942.
— Plancton vernal de quelques étangs de Sologne. Trav. algol. pub. pâr
le lab. de Crypt., série II, 1942-1943.
— Contribution à la connaissance du Phytoplancton du Bassin de la
Seine et remarques générales sur le Potamoplancton. Cahiers de la
Com. Sc. de la Seine et de son Bassin, Cah. n° 3, Gauth. Vill. édit.,
1942.
— Contribution à l’amélioration des méthodes d 'Aquiculture. Bull, de
la Soc. Cent, d’ Aquiculture, t. XLVII, 1942.
Raymond Gaume, Attaché. — Note de Bryologie parisienne. Bull. Soc.
bot. Fr., t. 88, p. 650-656, 1941 (1942).
■ — Une garenne primitive de la Champagne crayèuse. Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. 89, p. 36-43, 1942.
Marcelle Le Gal, Attachée. — Mode de formation des ornementations
sporales chez les Ascobolus. C. R. Ac. des Sc., t. 215, 2 p.
— Observation sur Sarcoscypha coccinea var. Jurana Boud. et sur Sacco-
bolus citrinus Boud. et Torr., Bull. Soc. Mycol. de Fr., t. LVII,
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J. Duché, Attaché. — A propos des champignons du sol. Rev. de Mycol,
n. s., t. VII, fasc. 5-6, 4 p., pl. col. II, III, IV, 1942.
M. Chadefaud. — Etudes d’Asques II. Structure et anatomie comparée de
l’appareil apical des asques chez divers Discomycétes et Pyréno-
mycètes. Rev. de Mycol., n. s., t. VII, p. 5-88, 85 fig., 1942.
— Etudes d’asques III. Le mécanisme de la pigmentation des ascospores
chez les Ascobolus. Bull. Soc. Bot. de Fr., t. 89, fasc. 1-3 ; p. 58-61,
1942.
— Existence de corps paranucléaires physoïdes chez les Diatomées-Penna-
tées. Trav. algol publ. par le lab. de Crypt., série I, p. 1-16, 28 fig.,
Paris, 1942.
— Essai sur la valeur morphologique de la capsule sporangiale des Bryo-
phytes. Trav. bryologiques dédiés à P. T. Husnot, fasc. I, p. 71-82,
14 schémas dans le texte, Paris, 1942.
H. Romagnesi. — Lactarius mitissimus, Fr. sensu Bres., Pat. ; Lactarius
subdulcis, Fr. sensu Quél. ; Russula Mairei Singer. Bull Soc.
Mycol de Fr., t. LVIII, Atlas, pl. h. t., 84, 85, 86, 5 p., 3 fig., 1941
(1942).
E. Chemin. — Les Batrachospermes dans la région de Paris. Bull Soc.
Bol Fr., t. 87, p. 231-241, 1940.
24
Em. Manguin. — Contribution à la connaissance des Diatomées d’eau
douce des Açores. Trav. algol. publ. par le labor. de Crypt., sér. I,
p. 115-160, pl. I-IV, 1942.
G. Viennot-Bourgin. — La pourriture des Agrumes sur le marché
français. Rev. de Mycol., n. s., t. VII, Suppl, n® 1, p 1-12, 1 pl. dans
le texte, 1942.
— La rouille jaune des graminées. Etude morphologique et biologique
de Puccinia glumarum (Schm.). Eriks. et Henn., de ses races physio-
logiques et de quelques espèces d'Urédinées appartenant au groupe
morphologique Puccinia ruhigo-vera (D. G.) Wint. Ann. Ecole nat.
d’ Agriculture Grignon, série III, t. Il, p. 129-217, 22 fîg., 1940-41.
Culture.
A. Guillaumin, Professeur. — Formulaire technique du botaniste, 1 vol.
in-8», 149 p., 82 fîg.
— Matériaux pour la Flore de la Nouvelle-Calédonie, LIX-LXX, Bull.
Soc. bot. France, 88, p. 359, 395, 428, 446, 464, 485, 642, 656, 786 ;
89, p. 1, 19.
— Les plantes introduites en Nouvelle-Calédonie. Rev. Bot. app., XXII,
p. 13-47.
— Contributions à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, LXXVII. Bull’
Mus., 2; sér., XIV, p. 144, 286.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des Serres du Muséum, 109-111,
Ibid., p. 439.
— Le Tabac et ses succédanés. Rev. scient., 1941, p. 524 (paru en 1942).
• — Le Café et ses succédanés. Ibid., p. 546.
— Sucre de canne, sucre de betteraves et sucre de remplacement. Ibid.,
p. 648.
— Pain trop blanc et pain trop noir. Ibid., 1942, p. 40.
— Poivre, moutarde, succédanés. Ibid., p. 284.
— Les races de Dahlia. Rev. hort., nouv. sér., XXVIII, p. 12, pl. col.
— Le premier Paulownia introduit en France encore vivant au Muséum,
Ibid., p. 21, fîg.
— Précisions complémentaires sur la Courge de Siam. Ibid., p. 128.
— Mandarine, Kingof Siam, Orange du Cambodge. Ibid., p. 153.
— Fructifications de nouvelles espèces d'Actinidia. Ibid., p. 204.
A. Guillaumin et E. Manguin. Floraisons observées dans les serres du
Muséum pendant l'année 1942. Bull. Mus., 2® sér., XIV p. 457.
D. Bois, Professeur honoraire. Le Lagoseris sancta L. (Pterotheca nesman-
sensis Coss., plante à la fois nuisible et utile. • — C. R. Acad. Agric.
France, XVII, p. 153.
— A propos du Zizania latifolia. Ibid., p. 513.
R. Franquet, Sous-Directeur du laboratoire. — La germination de la
Pomme de terre. Bull. Mus., 2® sér., XIV, p. 473.
C. Guinet, Jardinier chef et G. Hibon. Plantes d’ornement indigènes et
exotiques observées en Pays basque. Bull. Soc. bot. France, 88,
p. 270.
— 25 —
E. Manguin, Chef des Serres. Contribution à la Flore des Diatomées d’eau
douce de Madagascar. Rev. Algologique, 1941, p. 154-157, 1 pl.
— Contribution à la connaissance des Diatomées d’eau douce des Açores-
Ibid , 1942, p. 115-160, 4 pl.
P. Allorge et E. Manguin. Algues d’eau douce des Pyrénées basques.
Bull. Soc. bot. France, 88, 1941, p. 159-191, 5 pl.
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C. Arambourg, Professeur. — Sur les rapports et la distribution paléo-
géographique de quelques Eléphants fossiles. C. R. A. S., Paris,
1942, t. 214, p. 630-631.
— UElephas Recki Dietrich, sa position systématique et ses affinités.
Bull. Soc. Géol. France, Paris, 5* série, v. XII.
— La Genèse de l’Humanité. Collection « Que Sais-Je » (Presses Univer-
sitaires).
J. Roger, Sous-Directeur du Laboratoire. — Note prélilninaire sur le
Sahélien ; les Invertébrés de la Mftcrofaüne sahélienne d’Oran.
Bull. Muséum Paris, t. XIV, fasc. VI.
R. Lavocat, Préparateur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. — Sur le
Canis megamastoïdes Pomel et ses affinités. C. R. S. Géol., Paris,
1942, n» 10, p. 85-86.
R. Hoffstetter. — Sur les restes de Sauria du Nuiamulitique européen
rapportés à la Famille des Iguanidse. Bull. Muséum Paris, t. XIV,
p. 233-240.
Géologie.
R. Abrard, Professeur. ■ — Observations relatives à une note de MM. L. et
J. Morellet sur le Bartonien et à une Note de M. G. Denizot sur
l’Oligocène. C. R. som. S. G. F., p. 8-10, 1942.
— Remarques sur la faune malacologique de l’Eocène de la Loire-Infé-
rieure. C. R. som. S. G. F., p. 40-42, 1942.
— Mollusques subfossiles de l’île Walpole (Océanie). Ibid., p. 52-53, 1942.
— Sur la présence d’un Spongiaire de la Craie dans les Sables granitiques.
Ibid., p. 79, 1942.
• — A propos d’une note de M. G. Deicha sur le gypse parisien. Ibid.,
p. 129, 1942.
— L’éboulement de la colline de Clermont (Oise). Bull. Mus. Hist. Nat.
p. 151-154, 1942.
— Etude géologique et hydrologique de la source d’Arces (Yonne). Ibid.,
p. 241-243, 1942.
— Observations relatives à une nouvelle note de M. Deicha sur le
gypse parisien. C. R. som. S. G. F., p. 153-154, 1942.
— et R. Soyer. — Découverte des Nummulites planulatus Lmk. dans les
Sables de Sinceny (Aisne). C. R. Ac. Sc., t. 214, p. 677-678, 1942.
• — et H. Agalède. — Feuille de Saint-Afîrique au 80.000® (2® édition).
Carte géologique détaillée de la France. Terrains secondaires, ter-
tiaires et quaternaires. 1941.
— 26 —
R. Furon, Chargé des fonctions de Sous-Directeur du Laboratoire. - —
Préface à l’ouvrage posthume de E. Mérité. Les Pièges. Etude sur
les engins de capture utilisés dans le monde. (Paris, 1942, Payot
éditeur), pp, 7-10.
— Sur le Primaire de la Guinée française (Radiolarites de Souguéta et
Gothlandien fossilifère de Saint- Jean-Guémé). C. R. som. S. G. F.,
1942, p. 142-144.
— La découverte de Nununulites à Dakar (Sénégal). Ibid., p. 173-174.
— Le Crétacé moyen du Sahara oriental. Ibid., p. 184-185.
R. Soyer, Assistant (Fondation du Conseil Général de la Seine). — Les
eaux souterraines du Jardin des Plantes et de ses annexes. Mém.
Mus. Hist. Nat., nouv. sér., t. VI, fasc. 2, 1942, p. 101-124.
— Ligne n° 5 bis de la Gare du Nord à l’église de Pantin. 1° Profd géolo-
gique. — Longueur profilée : 5.345 m. ; 2° Coupes géologiques.
— Etude géologique des nouveaux prolongements des lignes n® 8 et 10
du Chemin de fer métropolitain. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® s.,
t. XIII, n® 6, 1941, p. 601-605.
— Le rôle des amateurs en Géologie. Bull. Soc. Amie. Géol. amateurs,
n° 1, 1940, p. 1 à 3 (paru 1942).
— Florule du Lutétien supérieur de Champigny (Seine). Bull. Mus. Hist.
Nat,. 2® série, t. XIII, n® 4, 1942, p. 291-293.
— A propos de la microstratification des cristaux de gypse et de la présence
des bancs gypseux dans les Glaises à Cyrènes, à Cormeilles-en-
Parisis. C. R. som. S. G. F., 2 nov. 1942, n® 13, p. 155-157.
P. Marie, Boursier du C. N. R. S. • — Sur la faune des Foraminif ères de la
Craie à Belemnitella mucronata du Nord de l’Allemagne. C. R. som.
5. G. F., 15 juin 1942, n® 12, p. 131-132.
— Sur l’Aturien et ses limites dans les petites Pyrénées. Ibid., n® 14,
16 nov. 1942.
— Sur la conservation des Pyriteux dans les collections. Bull. Mus.
Hist. Nat., sér. 2, t. XIII, 18 déc. 1941, p. 606-608.
L. Morellet. — A propos de la note récente de G. Deicha, « Zones bimen-
suelles, saisonnières et annuelles dans le gypse parisien ». C. R. som.
S. G. F., 1942, n® 12, p. 130.
Minéralogie.
J. Orcel, Professeur. — Détermination des propriétés optiques des cris-
taux opaques à l’aide du microscope métallographique polarisant
(en collaboration avec L. Capdecomme), in l’Optique en 1941.
— La coron adi te et le minerai qui la renferme dans les gîtes de manga-
nèse de l’Imini, sud marocain. Bull. Soc. franç. Minér., 1942.
— Recherche d’éléments rares dans quelques minéraux du calcium (en
collab. avec M. Servigne). C. R. Ac. Sc., t. 214, 1942, p. 833-835.
A. Lacroix, Professeur honoraire. — Les glaucophanites de la Nouvelle-
Calédonie et les roches qui les accompagnent. Mém. Ac. Sc., t. 213,
p. 854-856.
— Une éruption du Piton de la Fournaise (île de la Réunion) en 1942.
C. R. Ac. Sc., 1942, t. 215.
— 27
S. Gaillère, Sous-Directeur du Laboratoire. ■ — Sur un nouvel
exemple d’altération de l’anorthite en une variété calcique de
thomsonite. Bull. Soc. franç. Miner., 1942.
— Séparation chimique de radioéléments artificiels dans une lave (en
collab. avec J. Noetzlin) C. R. Ac. iSc , 1942, t. 215.
— Sur quelques roches éruptives carbonifères du Roannais, Bull. Soc.
franç. Miner., t. 64, 1941, p. 192-199. ,
— Sur un nouveau type de stichtite trouvé dans le massif de •serpentine
de Bou-Oufroh (Maroc). C. R. Ac. Sc., t, 215, 1942.
— Sur les caractères spécifiques d’un groupe d’hydrocarbonates magné-
siens comprenant la stichtite comme terme chromifère et la bru-
gnatellite comme terme ferrifère. Bull. Soc. franç. Minér., 1942.
M^^® E. Jérémine. — Sur quelques roches de
Sc., t. 215, 1942.
— A propos d’un schiste à sillimanite près
iSoc. franç. Minér., 1942.
— Contribution à l’étude pétrographique du Cameroun occidental.
Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., nouvelle série.
H. Erhart. — Mission pédologique au Soudan. — I. Observations sur les
terres de l’Office du Niger. C. R. Ac. Sc. Coloniales, séance 4 sept.
1942. I
G. Aubert. — Les sols de la France d’outre-mer. Paris, 1941, 90 p.
— Exemple de prospection d’un domaine par l’analyse rapide des terres
à la ferme (en collaboration avec G. Barbier). C. R. Ac. Agricul-
ture, t. 102, 1941, p. 888-894.
— Travaux récents sur les sols africains. Reoue Botaniq. appliquée et
agriculture tropicale, 1942, n®*^ 254-255-256.
— Observations sur l’évolution de la nappe phréatique en zone irriguée
dans la basse vallée de Chélif, Algérie. Ann. des Eaux et du Génie
rural, 1942, fasc. 67.
— Répartition des bocages et géographie des sols. Bull, de l’Association
des Géographes français, 1942.
Physique appliquée.
Y. Le Grand, Sous-Directeur du Laboratoire. — Couleur et brillance du
ciel nocturne. C. R. Acad. Sc., 1942, 214, 180.
— Sur la mise au point de l’œil en vision nocturne. Id., 1942, 214, 683.
— Colorimétrie des phénomènes d’interférence. Cahiers de Physique,
n° 7, avril 1942, p. 32.
Chimie appliquée aux Corps -organiques.
C. Sannié, Professeur. — Les Vitamines K. Exposés Annuels de Biochimie
Médicale. Masson, 1942.
— Sur une méthode simple ie synthèse des 2-5 dicétopipérazines (anhy-
drides des acides a-aminés). Bulletin Soc. Chim. (5), t. 8, p. 487-
494.
R. Tixier, Assistant et A. Tixier-Durivault. — Le pigment du polypier
d’un octocoralliaire : Heliopora Cærulea (Pall.). I. Pigment « brut ».
Bull. Soc. Chim. Biol. Séance du 15 déc. 1942.
jemavend (Perse). C. R. Ac.
jie Jerdeux (Hague). Bull.
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C. Sosa-Bourdouil, Assistante. — Notice sur les titres et travaux scienti-
fiques de C, Sosa-Bourdouil (Jouve et C^®, Paris, 1942).
— Différence de chimisme dans les fleurs de diverses Renonculacées. C. R.
Ac. Sc., juil. 1942.
— Répartition de l'acide ascorbique dans quelques Fougères du Muséum.
Bull. Muséum, déc. 1942.
A. SosA, Attaché — Dédoublement du dl-p-méthd^y-phényl-1 butanol-
3 en ses composants optiquement actifs. Identification du stéréo-
isomère légovyre avec le méthylbétuligénol (coll. M. Delépine).
Bull. Soc. Chim. Fr., 1942 (5), 9, 771).
V. Plouvier. — Sur l’étude biochimique des fleurs, fruits et graines des
« Cydonia japonica » Pers. et C. Maulei Mast. C. R. Acad. Sc., 214,
93).
• — Sur l’étude biochimique des fruits de quelques Amelanchier et du
« Nuttallia carasiformis » Torr. et Gray (Rosacées). Ih., 214, 322.
— Sur l’acide cyanhydrique dans Passiflore bleue (Passiflora cærulea
Lour.) Bull. Sc. Pharmacol., 49, 48).
— Sur l’acide cyanhydrique dans le « Nandina domestica » Thumb.,
Ibid., 49, 150).
P. Lecat. — Sur la teneur en acide ascorbique de trois plantes du genre
« Arum ». Soc. Bot. Fr., séance 13 nov. 1942. ^
Pêches et Productions coloniales d’origine animale.
Th. Monod, Professeur — « La Vie dans les Déserts », édition française,
par Th. Monod, d’un ouvrage de D. N. Kachkarov et E. P. Koro-
viNE. Payot, édit., Paris, 1942. 361 p., 63 fig. et 63 phot. hors texte.
— et P. Budker, Assistant. — Sur un nouvel exemplaire de Parakuhlia
Boulengeri Pellegrin 1913. Bull. Mus. Hist. Nat., 2® s., t. XIV,
n® 2, 1942, p. 112-117.
P. Budker, Assistant. — Compte-Rendu d’une Mission en Afrique Occi-
dentale Française (1940-1941). Bull. Mus. Hist. Nat., 2® s., t. XIV,
n® 2,. 1942, p. 92-99.
J. Carayon, Boursier de doctorat. — Sur un Epicaiide nouveau, Cabirops
Perezi n. sp., hyperparasite sur un Epicaride du Pagure Clibanarius
misanthropus, C. R. Acad. Sc., t. 214, p. 182-185, séance du 26 jan-
vier 1942.
— Sur le stade glaucothoé du Pagure Clibanarius misanthropus et sur
l’établissement de la dissymétrie chez les Pagures. Comparaison
avec Glaucothoé Grimaldii. Id., p. 387-389, séance du 16 fév. 1942.
P. Chabanaud, Directeur honoraire (Hautes Etudes). — Sur le comporte-
ment en aquarium d’un Téléostéen de la famille des Achiridés.
Remaijques sur quelques détails de la morphologie des Téléostéens
dyssimétriques, en relation avec certaines particularités biolo-
giques. Bull. Soc. centr. d’ Aquiculture, 48, 1941, p. 11-27.
1. Nous ne pouvons donner la liste complète des publications de M, Th. Monod,
Professeur, actuellement éloigne et que les circonstances ne nous permettent pas
d’atteindre.
— 29 —
— ContFibution à l’étude des reliques de la Téthys. C. R. sommaires Soc.
£iogéograp/iie, 19, 1942, p. 46-47.
— Contribution à la morphologie des Téléostéens de l’ordre des Blennoidea.
Description d’un genre et d'une espèce inédits. Bull. Soc. Zool.
France, 67, 1942, p. 111-120.
— Etat pair de la neuracanthe des métamères antérieurs et inégalité
métamérique et hénadsomatique de la potentialité d’ossification des
éléments arcuaux, chez Clupea harengus. C. R. Acad. Sc., t. 215,
1942, p. 203.
— Les côtes, les pleuroïdes et les métamysotes de Clupea harengus. C. R.
Acad. Sc., t. 215, 1942.
— Poissons, in Contribution à l’archéologie et à la faune précolombienne
de la Martinique. Le gisement du Prêcheur (Anse Belleville).
Journ. Soc. Américanistes.
— Notules ichthyologiques. XVI. Remarque critique concernant l’icono-
graphie de deux Cynoglossidæ. — XVII. Addition à la synonymie
de Pegusa lascaris. Présence possible de cette espèce dans la mer
Rouge. — XVIII. Morphologie macroscopique de l’organe nasal
d’Oxystomus serpens (Linnæus). — XIX. Additions à la faune de la
mer Rouge. Description de deux espèces, dont l’une est inédite.
Bull. Mus. Hist. Nat.
Entomologie Agricole coloniale.'
P. Vayssière, Professeur. — L'Entomologiste agricole en A. O. F. Mer et
Colonies, juin-juillet 1942.
— Essais biologiques des insecticides. Public. Centre Perfection, technique,
juin 1942.
— Préservation des Bois contre les moisissures et les Insectes. Id., déc.
1942.
— De l’utilité des Stations d'inspection et de désinfection des Végétaux.
Sciences et Vie, 1942.
Laboratoire Maritime de Dinard.
R. Bertrand, Chef des Travaux à l’École Pratique des Hautes Etudes. —
Les Crustacés Malacostracés de la région Dinardaise (3® note).
Bull. Labor. marit. Dinard, fasc. XXIV, p. 7-10, pl. 1, fig. 162, 1942.
4.
P. Chauchard. Les variations de salinité de la Rance canalisée. Bull.
Labor. marit. Dinard, fasc. XXIV, p. 46-61, fig. 1-4, 1942.
P. et J. Chauchard. Action des pyrethrines sur l’excitabilité nerveuse
chez les Crustacés. Ibid., p. 72-76, 1942.
A. Davy de ViRviLLE. Sur une hache néolithique trouvée à Cézembre et
sur quelques dépôts pléistocènes de cette île. Ibid., p. 103-107,
pl. VI, fig. 1-2, 1942.
M. Fortin. Sur la végétation de Codium amphibium Moore. Ibid., p. 89-
90, 1942.
R. Lami. La végétation algale du Trou-du-Chat à Saint-Lunaire. Ibid.^
p. 80-88, fig. 1 et pl. II-IV, 1942.
— 30 —
— Notules d'Algologie marine (suite). Yl. Une Cryptomonadinée spongicile
de la Rance : Rhodomonas Stelletae nov. sp. — VIL A propos des
pseudopodes endovacuolaires des Céramidacées. — VIII. Sur la
durée de vie de Phyllophora epiphylla Batt. Ibid., p. 90-101, 4 fig.
et pl. V, 1942.
— Présence de Clathrus cancellatus Tourn. à Saint-Enogat. Ibid., p. 102,
1942.
R. Paulian. Observations sur Bledius spectabilis Kraatz. Ibid., p. 62-72,
fig. 1-3, 1942.
E. Seguy. Un nouveau Diptère : Molophilus Pauliani nov. sp. sur le lit-
toral de la Manche. Ibid., p. 77-80, fig. 1, 1942.
Agronomie coloniale.
Publication de la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale,
t. XXII, 530 p.
Aug. Chevalier, Professeur. — Les Caféiers du Globe, Fasc. IL Icono-
graphie des Caféiers sauvages et cultivés e,t des Rubiacées prises
pour des Caféiers. Vol. in-4°, 36 p. et 158 pl. Paris, Paul Lechevalier,
édit., 1942.
— Paul Bert, précurseur de l’organisation des recherches scientifiques
dans les colonies. C. R. séances Acad. Sc. coloniales, 1942, Bull.,
n® 4, p. 233-255.
— Sur la comestibilité des bulbes de Muscari cojnosum (L.) Miller prove-
nant du Maroc. C. R. Acad. Sc., t. 214, p. 932-933.
- — Sur un arbre fruitier intéressant à cultiver en France, le Prunus tojnen-
tosa Thunb. Ibid., p. 969-971.
-— Culture des Heracleujn pour la nourriture des lapins. C. R. Acad.
Agric. de France, n° 2, 1942, p. 106-109.
— ' François Fresneau, précurseur de Parmentier comme vulgarisateur
de la pomme de terre. Ibid., n® 12, p. 461-464.
— Souvenirs de jeunesse sur T. Husnot. Rev. Bryologique et Lichénolo-
gique, t. XIII, 1942, t. à p., 9 p.
Travaux de M. Chevalier païus dans la Revue de Botanique appliquée et
d’ Agriculture tropicale en 1942.
Etudes botaniques sur le genre Hevea, t. XXII, p. 1-12, 4 pl.
L’Azolla engrais vert d’Indochine, t. XXII, p. 85-86.
Production mondiale de graines de Soya, t. XXII, p. 98-99.
Le statut actuel du genre Coffea L., t. XXII, p. 129-150, 3 pl.
L’Œuvre d’un grand botaniste colonial méconnu : Benjamin Balansa,
t. XXII, p. 241-251.
Pommiers et Poiriers. Extension et amélioration de leur culture en France,
t. XXII, p. 333-351.
Les possibilités de l’Indochine du Nord en cultures fruitières, t. XXII,
p. 363-391.
Les possibilités de notre empire colonial en production cotonnière, t. XXII,
p. 391-397.
31 —
Les Ormes de France, t. XXII, p. 429-459.
Les Moutardes d’Orient. Possibilité de leur culture en France et dans les
Colonies, t. XXII, p. 467-473.
— et Chesnais (F.). — Le système sécréteur de diverses Rubiacées et
spécialement des espèces du genre Cofïea. C. R. Acad. Sc., t. 214,
p. 593-596.
S. Bouthiaux. — Le parfum des fleurs de tabac (d’après S. Sabetay,
G. Igolen et L. Palfray). Rev. Rot. Appl. et d’Agr. Trop., t. XXII,
p. 99-101.
— Le Coton au Congo belge. Ibid., p. 311-315.
— ■ La Ramie, textile algérien possible (d’après Laumont). Ibid., p. 315-
318.
— Perspective d’avenir sur la culture du Cotonnier en Algérie (d’après
Laumont). Ibid., p. 401-402.
— ■ Pollinisation des arbres fruitiers (d’après L. H. Mac Daniels et A. J.
Heinicke). Ibid., p. 405-406.
A. Haudricourt, Boursier. - Les Tacca, plantes utiles. Ibid., p. 69-81 et
1 fig.
■ — Un jardin botanique d’enseignement pour la génétique. Ibid., p. 216-
218.
— La systématique de l’Orge (d’après A. A. Orlov). Ibid., p. 218.
J. Allard de Villermont. — Quelques aspects techniques de la culture
du Coton aux Etats-Unis (d’après Brix he). Rev. Rot. Appl. et
d'Agr. trop., t. XXII, p. 86-98.
Bibliothèque centrale.
Inscription en 1942 de 1874 ouvrages et brochures.
2077 imprimés, non compris les ouvrages de référence ont été communiqués
au public en plus des prêts aux laboratoires. -
La Bibliothèque est désormais ouverte toute l’année.
Les échanges de périodiques ont repris avec les pays suivants : Allemagne,
Belgique, Bulgarie, Danemark, Hollande, Norvège, Portugal,
Suède, Suisse.
— 32 —
L’Évolution de la chaire de Géologie » du Muséum
National d’Histoire Naturelle
(Leçon inaugurale faite au Muséum le 21 Janvier 1943).
Par René Abrard,
Professeur.
Messieurs les Professeurs,
Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi un grand honneur d’avoir été désigné comme
titulaire de la plus ancienne chaire de Géologie de notre pays ; je
l’apprécie pleinement, et mes premières paroles seront pour remer-
cier les Professeurs du Muséum de l’unanimité avec laquelle ils
m’ont accordé leurs suffrages, et l’Académie des Sciences qui, par
un vote analogue, a bien voulu ratifier leur choix.
Je veux aussi dès maintenant, adresser un hommage ému à la
mémoire de Paul Lemoine, le maître éminent auprès duquel j’ai
travaillé pendant vingt ans à la réorganisation du Laboratoire et des
Collections, années fécondes qui m’ont préparé à la tâche et aux
responsabilités nouvelles qui m’incombent, celle de maintenir le
renom d’une chaire universellement réputée, et celle de parfaire, et
si possible, de développer son activité. Je ne me dissimule pas les
difficultés que je rencontrerai, mais j’espère pouvoir, avec l’aide de
collaborateurs dévoués, en venir à bout.
Il n’y a personne dans ma famille qui se soit consacré à la Science,
et ce sont des dispositions toutes personnelles qui m’ont conduit
vers elle ; j’ai été favorisé par un goût inné pour les choses de la
Nature, et alors que tant d’autres, au seuil de la vie, hésitent sur le
chemin à suivre, sur la voie dans laquelle s’engager, j’ai eu la chance
de savoir exactement ce que je voulais faire.
Mon premier souvenir dans ce domaine, est la curiosité avec
laquelle, tout enfant, j’examinais les coquilles que mon père, officier
de l’Armée d’Afrique, mort peu après pour la France, avait rappor-
tées de Tunisie, et le soin dont j’entourais ces jouets, à mes yeux si
précieux. Restée seule, ma mère se consacra à l’éducation de ses
deux enfants ; c’est à elle que je dois d’avoir reçu l’instruction qui
.me permet de me présenter aujourd’hui devant vous, et je lui en
exprime toute ma reconnaissance.
Mes études secondaires ont été poursuivies au lycée Condorcet
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 1, 1943.
— 33
où les premiers cours de Sciences naturelles professés par M. Huox
dans la classe de sixième, ont été pour moi la révélation d’un monde
nouveau. Citadin ayant l’horreur de la ville, je n’ai plus rêvé que de
courses en plein air, d’échappées dans la campagne, à la recherche
des Insectes, des Mollusques et des Fossiles. Je crois bien que c’est
la lecture du livre de Camille Flammarion he Monde avant la créa-
tion de VHomme qui a décidé de ma vocation et qui m’a poussé à me
spécialiser dans la Géologie, tout en continuant d’apprécier et de ne
pas perdre de vue les autres Sciences Naturelles.
Lorsque, par un camarade de lycée, j’ai appris l’existence du
Muséum, je suis devenu un assidu de ses galeries, véritables palais
des merveilles, où, n’osant pas me présenter dans les Laboratoires,
je m’essayais de déterminer par comparaison les échantillons recueil-
lis, et l’influence de ces visites a été dominante sur mon orientation
future.
Pendant la fin de mes études secondaires, et pendant mes premières
années de Sorbonne, j’ai utilisé mes moments de liberté et les
vacances à la récolte des fossiles surtout dans le bassin de Paris, le
bassin d’Aquitaine, les Alpes-Maritimes ; je suis arrivé ainsi à la
licence ayant recueilli, préparé et déterminé plusieurs milliers
d’espèces. Cette collection se trouve actuellement au Laboratoire
de Géologie, et j’y ai largement puisé pour installer dans la Galerie,
l’exposition du Tertiaire parisien.
Une fois la licence terminée, mes Maîtres, Émile Haug et Louis
Gentil m’accueillirent au Laboratoire de Géologie de la Sorbonne où
j’obtins une bourse Commercy en 1920. Le premier m’a donné
l’exemple de son rigorisme scientifique, de sa véritable intransi-
geance sur la nécessité de bonnes déterminations pour arriver à une
stratigraphie cohérente ; c’est au second que je dois les connais-
sances pétrographiques qui m’ont, bien souvent, été utiles.
Au cours de la même année, il me fit charger de trois missions
au Maroc, dans la région prérifaine, alors géologiquement inexploréee
et qui s’est révélée, malgré les difficultés inhérentes à la proximité
immédiate de la zone dissidente, comme présentant une série liasique
tout à fait typique et extrêmement riche en fossiles.
Vers la fin de l’année 1921, Paul Lemoine me proposa de travailler
auprès de lui en qualité de préparateur au Laboratoire de Géologie,
et j’acceptai d’enthousiasme ; un an et demi plus tard, je devenais
sous-directeur du Laboratoire (alors assistant). J’avais caressé des
projets de voyages lointains, mais l’ampleur de la tâche à accomplir
et la préparation de ma thèse de doctorat m’ont retenu sur place, et
je n’ai jamais quitté notre établissement ; ma nomination est le
couronnement d’une carrière entièrement consacrée au Muséum.
Lorsque je fais un retour sur moi-même, lorsque je considère le
chemin parcouru, je pense que malgré les difficultés du début, la
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 1, 1943.
3
— 34 —
vie du chercheur réserve des joies et des émotions que nulle autre
ne saurait procurer, et j’estime toujours que les Sciences Naturelles
sont parmi les plus éducatives. La Géologie, par la multiplicité des
disciplines auxquelles elle touche, par la grande leçon de modestie
qu’elle nous donne en nous montrant notre néant, mériterait de
figurer au premier rang de la nourriture spirituelle inculquée à notre
jeunesse. Il n’en est malheureusernent pas ainsi, et elle est pratique-
ment évincée de l’enseignement primaire et secondaire, elle qui se
trouve pourtant à la base de l’exploitation rationnelle d’un territoire,
de la mise en valeur des pays neufs. Il est vrai que les autres sciences
de la Nature ne sont guère mieux partagées, et que, contrairement à
ce qui se passe dans d’autres pays, elles sont peu cultivées chez nous.
11 est stupéfiant de constater que, après ce qu’il est convenu d’appeler
de bonnes études, les quatre-vingt-dix-neuf centièmes de nos com-
patriotes circulent dans la Nature qui les entoure et d’où ils émanent,
ignorant tout de la constitution du sol qu’ils foulent, des plantes de
nos champs et de nos bois, des animaux qui les peuplent, et indiffé-
rents à son immense harmonie.
Il n’entre pas dans mes intentions de faire longuement devant
Vous l’historique de la chaire de Géologie du Muséum ; je dois cepen-
dant vous en donner un raccourci avant de m’étendre sur ce qu’a été
son évolution au cours des vingt dernières années.
La chaire de Géologie du Muséum a été fondée en 1795 ; elle est
donc la plus ancienne chaire de Géologie de France, celle de la Sor-
bonne n’ayant été créée qu’en 1831, et celle du Collège de France
qu’en 1838 ; enfin, ce n’est que deux ans plus tard que l’enseignement
de la Géologie à l’École des Mines fut érigé en un cours indépendant.
Barthélemy Faujas de Saint-Fonds, né à Montélimar le 17 mai
1741 et d’abord président du Tribunal de la Sénéchaussée de cette
ville, fut le premier titulaire de la chaire de Géologie du Muséum.
Il fut remarqué par Buffon à la suite de la publication de ses
recherches sur la province du Dauphiné (1781^ et surtout de son
étude relative aux « Volcans éteints du Vivarais et du Velay » (1798),
et nommé à 37 ans « Adjoint aux travaux du Jardin du Roi ».
Peu de temps après, il devint « Commissaire du Roi » pour les
Mines, mais il ne cumula pas longtemps les deux postes : en 1793,
la Révolution créa les chaires spécialisées du Muséum, notamment
celle de Géologie, lui demanda le renouvellement de ses titres, forma-
lité à laquelle il refusa de se plier, et il ne conserva que sa place de
professeur au Muséum. Il voyagea beaucoup pour l’époque, visitant
presque toute la France et une importante partie de l’Europe. Il
publia 48 notes et mémoires, le plus réputé étant son « Histoire
naturelle de la Montagne de Saint-Pierre de Maestricht », parue en
1798. Il mourut le 18 juillet 1812, à l’âge de 78 ans, dans son domaine
35 —
de Saint-Fonds ; il avait été attaché au Muséum pendant 40 ans et
il y avait occupé la place de professeur pendant 26 ans.
Son successeur fut Pierre-Louis-Antoine Cordier, nommé le
13 septembre 1819, à l’âge de 42 ans (il naquit à Abbeville, le 31 mars
1777) ; il était Inspecteur général des Mines et ancien membre de
l’Expédition d’Egypte. Esprit très éclairé, il avait débuté par des
travaux de Minéralogie, mais s’intéressa par la suite à la Géologie
générale. On lui doit d’importants travaux sur le mode de formation
des calcaires et des dolomies, ainsi que sur la constitution des
roches et leur classification ; un certain nombre ne furent publiées
qu’après sa mort par Charles d’Orbigny qui était son aide-natura-
liste ; parmi ceux-ci, on peut citer sa Description des roches composant
V écorce terrestre, et des terrains cristallins constituant le sol primitif,
paru en 1868.
Il voyageait beaucoup et fut particulièrement attaché à l’observa-
tion sur le terrain, à ce qu’il appelait la « Géologie positive » et la
poursuivit pendant toute sa carrière.
Cordier peut être considéré comme le véritable fondateur des
collections de Géologie du Muséum ; lorsqu’il prit possession de la
chaire, celles-ci ne comprenaient qu’environ 1.500 échantillons, dont
un grand nombre ne portaient pas d’indication de provenance et
qui, de ce fait, étaient absolument sans intérêt ; à sa mort, il laissa
200.000 échantillons catalogués, étiquetés et classés en trois grands
groupes : Monographies géographiques. Collection des roches.
Collection générale et systématique. Il se préoccupa aussi d’illustrer
les collections avec des tableaux variés.
Mais, pris par de multiples occupations, il ne put disposer du
temps nécessaire pour procéder au rangement méthodique des
échantilons qu’il avait réunis ; il fut, en effet. Membre de l’Institut
en 1822, vice-président du Conseil général des Mines, Conseiller
d’Etat au Service extraordinaire en 1837, Membre de la Chambre
des Pairs en 1839. De plus, alors que cette fonction était annuelle,
il fut trois fois Directeur du Muséum, en 1824-1825, 1832-1833,
1838-1839. Il mourut à l’âge de 84 ans.
Lorsque Gabriel-Auguste Daubrée, né à Metz, le 25 juin 1814,
Ingénieur au Corps des Mines, professeur de Géologie et Doyen de la
Faculté des Sciences de Strasbourg, lui succéda en 1861, à l’âge de
47 ans, il s’employa à atténuer le désordre qui régnait dans les
collections laissées par Cordier.
On luifloit un important mémoire sur les minerais d’étain (1841)
et des recherches de Géologie pure relatives au Bas- Rhin (1849-
1851). Puis il s’occupa de la transformation des minéraux et des
roches et rechercha les agents de ces transformations, dont le plus
important était pour lui la vapeur d’eau.
36
Il est surtout connu pour ses travaux concernant la Géologie
expérimentale, dont il peut être considéré comme le fondateur, et
se livra à ce sujet à de très nombreux essais de laboratoire. L’étude
de la déformation des roches retint une partie de son activité, ainsi
que celle des fractures, et il a publié en 1880 à la Société Géologique
de France, une note importante « Sur les réseaux de cassures ou
diaclases qui coupent la série des terrains stratifiés » en prenant des
exemples aux environs de Paris.
Daubrée s’intéressa beaucoup aux météorites ou « pierres tombées
du ciel », et son premier soin en arrivant au. Muséum fut de deman-
der qu’elles fussent transférées du Service de Minéralogie à celui de
Géologie, ce qu’il obtint sans difficulté ; il développa d’ailleurs
beaucoup la collection qui lui fut ainsi confiée et qui lui permit de
soutenir en 1868 une thèse intitulée « Recherches sur la composition
et la structures des Météorites », travail fort documenté et qui fait
encore autorité.
Comme Cordier et Faujas de Saint-Fonds, Daubrée fut absorbé
par diverses occupations qui ne lui permirent pas de se consacrer
entièrement à la chaire de Géologie du Muséum ; en 1861, l’année de
sa nomination, il fut élu Membre de l’Institut, puis en 1862, devint
professeur de Minéralogie à l’École des Mines, dont il fut ensuite
Directeur, et plus tard. Membre de la Commission supérieure des
Mines. Il fut mis à la retraite en 1892 à l’âge de 78 ans et mourut
le 28 mai 1896.
A la mise à la retraite de Daubrée, en 1892, ce fut Etienne-Stanis-
las Meunier, alors aide- naturaliste (on dirait aujourd’hui assis-
tant), qui fut nommé titulaire de la chaire de Géologie du Muséum.
Né à Paris, le 18 juillet 1843, il fut en 1865 attaché par le professeur
Frémy, en qualité de préparateur bénévole, à son laboratoire de
l’École Polytechnique ; un an après, il passa au laboratoire de Géo-
logie du Muséum, et en 1867, y devint aide-naturaliste. En 1873,
Daubrée, très pris par ses nombreuses fonctions, le chargea d’une
partie des cours, qu’il continua d’une façon ininterrompue ; il y
exposa ses observations sur les Météorites et les publia en 1874 sous
le titre de Cours de Géologie comparée ; il s’y attacha à procéder, non
seulement à l’examen physique et chimique de ces matériaux, mais
aussi à l’étude de leur constitution géologique. Ces travaux le firent
remarquer, mais on peut reprocher à leur auteur d’avoir créé presque
autant de types que d’échantillons.
Par ses recherches expérimentales, Daubrée a été le vfai précur-
seur de r « Actualisme », théorie qui, pour expliquer les phénomènes
géologiques anciens, a recours simplement à ce qui se passe de nos
jours, en le transposant dans les temps révolus. Stanislas Meunier
développa beaucoup cette théorie, et intitula « activisme » son inter-
37 —
prétation des modificatioas du globe terrestre, par une activité
continue se produisant en son sein, où tout serait en mouvement
ininterrompu et où, sous l’influence d’agents chimiques et physiques,
\ des transformations se produiraient sans trêve ni repos. Il généralisa
la méthode expérimentale et entreprit de l’appliquer à toutes les
branches de la Géologie ; il installa même dans la galerie une « collec-
tion de Géologie expérimentale ».
Aujourd’hui que tous les géologues et géophysiciens savent que
les modifications qu’a subies notre planète au cours de son histoire
sont dues aux phénomènes que nous observons à l’époque actuelle,
et qui, avec l’intervention d’un facteur qui n’est pas à notre échelle,
le temps, ont agi avec plus ou moins d’intensité suivant les périodes ;
maintenant que personne, n’attribue plus à des forces mystérieuses,
à des cataclysmes dantesques ou à des bouleversements apocalyp-
tiques, le volcanisme, les tremblements de terre, les transgressions
et régressions marines, la surrection des chaînes de montagnes, les
changements de climat, les expériences de Stanislas Meunier
semblent un peu puériles, et certaines mêmes pourraient porter à
sourire, mais, en leur temps, elles ont pu présenter quelque intérêt.
Conférencier agréable, il avait su gagner la faveur du grand public,
et ses cours eurent une réelle vogue. Dès qu’en 1873 il fut chargé
par Daubrée d’une partie des leçons de Géologie, il compléta cet
enseignement par des excursions géologiques publiques qu’il dirigea.
Celles-ci eurent d’emblée un grand succès qui ne s’est pas démenti
par la suite ; elles ont continué d’être très suivies, et à ce titre, Stanis-
las Meunier a beaucoup contribué à faire connaître le Muséum.
Durant ces courses, il se montrait d’une grande affabilité, d’une
bienveillance qui lui attirait toutes les sympathies ; je n’ai pas oublié
celle qu’il me fut donné de suivre étant encore adolescent, et je le
revois toujours, au sommet de la petite montée que gravit la route,
au sortir de la gare de Grignon, expliquer de la parole et du geste
l’arasement de la Craie précédant la transgression des mers éocènes.
Vous comprendrez certainement que ma position est délicate
pour analyser l’œuvre de Stanislas Meunier ; cependant, vingt ans
ont passé, les géologues l’ont jugée et je ne suis plus, me semble-t-il,
tenu à la même réserve que Paul Lemoine. Peut-être me sera-t-il
permis de dire que cette œuvre est plus celle d’un philosophe que
d’un savant ; certains de ses livres sont presque romancés, et quel-
ques-uns, tels que sa Géologie biologique, parue en 1918, témoignent
de beaucoup d’imagination et de fantaisie. Dans sa production consi-
dérable, qui atteint 572 publications, ce qui est probablement un
record, on ne trouve qu’un nombre restreint d’observations se rap-
portant à des faits positifs, et il est à craindre que la Science n’en
retienne que peu de chose.
L’accroissement des collections a été poursuivi sans relâche, sur-
— 38 —
tout après la création en 1893 d’un « Cours des Voyageurs-Natura-
listes » auquel Stanislas Meunier apporta tout son appui.
Comme autres fonctions, il fut professeur à l’École nationale
d’Agriculture de Grignon, et à l’École Normale supérieure d’Enseigne-
ment primaire des jeunes filles à Fontenay-aux- Roses. En 1913,
la Société Géologique de France l’avait élu comme Président.
Il fut mis à la retraite en 1920 à l’âge de 77 ans, et mourut le
25 avril 1925.
Un certain nombre de publications, à vrai dire assez médiocres de
son assistant G. Ramond, et quelques notes de travailleurs accrédités
au laboratoire, parmi lesquels on peut citer R. Charpiat, Paul
Combes fils et R. Morin, contribuèrent à ce que la Géologie propre-
ment dite n’y soit pas complètement perdue de vue.
En 1920, Paul Lemoine fut, après la mise à la retraite de Stanislas
Meunier, nommé titulaire de la chaire de Géologie du Muséum. Né
à Paris le 28 mars 1878, il était alors âgé de 42 ans. C’était un enthou-
siaste, venu comme il l’a dit lui-même, à la Géologie par la Géologie ;
il passa, en effet, une partie de son enfance et de son adolescence
dans le Tonnerrois dont la famille de son père, le distingué chimiste
Georges Lemoine, Professeur à l’École Polytechnique et membre de
l’Institut était originaire, et avant d’avoir suivi aucun cours de
Sciences Naturelles, s’intéressa vivemen t la Géologie de cette région ;
une de ses premières notes, en collaboration avec G. Rouyer, lui
est consacrée.
Licencié ès Sciences naturelles et ès Sciences physiques, élève de
Munier-Chalmas, il partit pour Madagascar, et en 1902 et 1903
consacra deux campagnes à l’étude géologique du Nwd de l’île, et
notamment de la région de Diégo-Suarez. Il y recueillit de riches
faunes dans le Jurassique, le Crétacé et le Néogène, et dès 1902
paraissait à Tamatave une brochure publiée par le Gouvernement
général de Madagascar, dans laquelle il exposait les premiers résul-
tats de ses recherches sur les formations géologiques des environs
de Diégo-Suarez ; ce fut là sa première publication ; elle fut suivie
d’une dizaine d’autres notes très documentées dans lesquelles l’auteur
exposait les résultats obtenus par lui dans un pays neuf au point de
vue géologique.
Toutes ces données nouvelles furent coordonnées dans un travail
d’ensemble présenté en 1906 à la Sorbonne comme thèse de Doctorat.
Ce mémoire très remarquable, par le travail qu’il représentait, les
connaissances neuves qu’il apportait, et les qualités qu’il révélait
chez son auteur, est intitulé Études géologiques dans le Nord de
Madagascar. Contribution à V histoire géologique de V Océan Indien \
il fut couronné par la Société Géologique de France par l’attribution
du prix Fontannes. Il apporte beaucoup de faits nouveaux et signale
— 39 —
notamment la présence dans cette partie de la grande Ile, d’après
des dépôts rigoureusement datés, des étages Néocomien et Aquita-
nien qui n’y avaient pas encore été rencontrés.
Les matériaux recueillis par son ami, le Capitaine Colcanap,
dans des régions voisines de celle où il avait travaillé, ont également
été étudiés par Paul Lemoine qui, pendant et après l’impression de
son mémoire, publia encore quelques notes relatives au Nord et à
l’Ouest de Madagascar. Les nombreuses séries de fossiles qu’il a
récoltées, et qui sont conservées au laboratoire de Géologie de la
Sorbonne, ont été étudiées par lui en ce qui concerne les espèces
néocomiennes et les Céphalopodes jurassiques, et en collaboration
avec divers auteurs pour d’autres groupes : Lépidocyclines avec
Robert Douvillé, Céphalopodes crétacés avec M. Boule et A. The-
vÉNiN ; une autre partie de ses récoltes a fait l’objet de mémoires
de spécialistes : Echinides, par J. Cottreau ; Nummulitique, par
R. Douvillé ; Poissons, par F. Priem.
On lui doit enfin une mise au point de toutes les données acquises
sur Madagascar jusqu’en 1911, dans un travail en français paru dans
le Handbuch der regionalen Géologie.
Entre temps, en 1904, interrompant la rédaction en cours, de ses
travaux sur Madagascar, il accepta une mission du Comité du Maroc
qui venait d’être créé dans le but de fournir au Gouvernement
français des indications sur ce pays encore inexploré, et où, hormis
la région côtière, aucun Européen n’avait encore pénétré. Il par-
courut ainsi la région de Marrakech et de l’Atlas, fut reçu par le
Caïd de Glaoui, put circuler dans sa Kasbah, jusqu’au col de Talouet,
et fut probablement le premier à voir s’étendre à ses pieds et à perte
de vue, tous les pays au sud de l’Atlas.
De nombreux et importants résultats géologiques furent acquis
au cours de cette mission : présence du Jurassique à Brachiopodes
et à Pélécypodes au Djebel Hadid, du Barrémien, de l’Aptien et du
Cénomanien, caractérisés par des faunes d’Ammonoïdés. Il recueillit
en outre des fossiles néogènes que Boistel et Depéret étudièrent.
Au point de vue tectonique, il mit en évidence l’existence dans le
Haut-Atlas, de deux groupes de plis superposés, les uns hercyniens
dirigés N. -NE., les autres, alpins, parallèles à la chaîne.
En 1905, Paul Lemoine fut délégué dans les fonctions de prépa-
rateur du cours de Géologie à la Faculté des Sciences de Paris, poste
qu’il occupa jusqu’en 1908 ; en 1907, sur la proposition du professeur
Emile Haug, il y fut chargé de conférences de Géologie préparatoires
à la licence, pendant la durée d’un congé de Louis Gentil, alors en
mission au Maroc.
De 1908 à 1919, il exerça la fonction de Chef de Travaux de Géolo-
gie au Laboratoire Colonial, près le Muséum d’ Histoire Naturelle,
et de 1909 à 1920, il se vit confier le cours de Géologie de l’Ecole
— 40 —
spéciale d’ Architecture ; ainsi qu’il l’a fait lui-même remarquer,
ces leçons qui étaient au nombre de 15 par an, ne s’adressaient pas
à des géologues professionnels, mais à des élèves architectes ; il y
réduisit donc autant que possible la Géologie théorique et développa
la Géologie appliquée et les données relatives aux sondages de
recherches et à la lecture des cartes géologiques.
Les applications de la Géologie l’avaient d’ailleurs toujours inté-
ressé et en 1910, il avait fait paraître son Traité pratique de Géologie,
inspiré de James Geikie, et qui eut une deuxième édition en 1922.
Sa compétence dans cet ordre d’idées l’avait fait nommer en 1911,
préparateur de Géologie appliquée à l’École nationale supérieure des
Mines, puis en 1912, Chef des Travaux.
Pendant toute la période qui s’étend de l’année 1907 à la Grande
Guerre, l’activité scientifique dé Paul Lemoine a été intense et a
porté sur les sujets les plus divers, exposés dans près de 130 notes
et mémoires.
Ayant été nommé, en 1904, collaborateur auxiliaire au Service
de la Carte Géologique de la France, puis collaborateur-adjoint
en 1906, il fut amené, après son importante série de travaux sur
Madagascar, à s’intéresser à la Géologie de notre pays, et à exposer,
principalement dans le Bulletin du Service de la Carte Géologique,
les résultats de ses campagnes sur les feuilles au 80.000® de Château-
Chinon et de Neufchâtel ; sur cette dernière, il porta particulière-
ment son attention sur le Portlandien inférieur et le Néocomien
inférieur du Pays de Bray. Il reprit également ses recherches sur un
certain nombre de points de la Géologie de la Bourgogne qui l’avaient
intrigué, notamment sur le Calcaire à Astartes.
Son goût pour la Géologie profonde, qui devait encore s’accentuer
par la suite, le conduisit à étudier les plissements souterrains du
Gault dans le bassin de Paris, puis à une étude d’ensemble des
forages de cette même région.
Il ne tarda pas à être tenté par le désir de synthétiser l’ensemble
de nos connaissances sur une partie de la France à laquelle il s’intéres-
sait de plus en plus, et il écrivit sa Géologie du Bassin de Paris,
parue en 1911, livre très clair, devenu rapidement classique et qui
renferme beaucoup de vues originales relatives à des questions
spécialement approfondies par l’auteur, notamment sur les lignes
tectoniques de la Champagne et le réseau de failles de la vallée de la
Loire.
Sa note sur Les tremblements de terre du Bassin de Paris. Leurs
relations avec les accidents tectoniques, parue en 1912, travail très
documenté, montre qu’aucun problème ne le laissait indifférent ;
il y avait d’ailleurs été préparé par des recherches antérieures sur les
tremblements de terre de Provence. C’est au cours de cette même
année que vit le jour une étude relative à la Géologie du fond des
Mers, où il mit au point ce que l’on savait à ce sujet, concernant la
Manche et l’Océan Atlantique ; on peut le considérer comme un
précurseur dans cette voie, qui devait par la suite se montrer féconde.
Ainsi, s’affirmait déjà l’intention de délaissèr en partie les chemins
battus pour s’aventurer dans une Géologie pratiquement neuve,
tendance qu’il définit plus tard d’une manière parfaitement nette
en disant que, depuis longtemps il avait « été frappé du fait que les
recherches habituelles sur le terrain auxquelles doivent d’adonner
tous les géologues, ne peuvent porter que sur des régions assez res-
treintes. Il s’ensuit que les généralisations qu’on en tire ne sont pas
assises sur un assez grand nombre de faits, et que l’extrapolation
joue un trop grand rôle dans les théories géologiques ». Les méthodes
qui lui paraissaient susceptibles d’y remédier étaient :
1° puisqu’une partie des affleurements est cachée par la mer, de
faire une géologie sous-marine ; 2® de faire une géologie profonde,
en utilisant tous les résultats restés souvent inédits, des forages, ce
•qui permettrait de connaître l’allure des couches qui ne viennent pas
à l’affleurement.
Ces recherches de géologie souterraine lui ont permis de donner
en 1916, d’après l’interprétation des résultats de sondages, l’exemple
d’une inversion de relief, de la superposition d’un anticlinal à un
synclinal dans le weald anglais.
Paul Lemoine s’est encore, au cours delà période que nous passons
en revue, intéressé à une foule de questions très variées, que je ne
puis malheureusement, faute de temps, évoquer devant vous. Il faut
cependant signaler un certain nombre d’études relatives aux Colo-
nies et à diverses régions soumises à l’influence française : plusieurs
notes concernant la Géologie de l’Afrique Occidentale française ;
d’après des documents rapportés par des voyageurs, lui permirent
de s’en faire une idée d’ensemble et de synthétiser dans le Handhuch
der regionalen Géologie, l’état de nos connaissances sur la géologie
de ce pays.
Il faut aussi mentionner des notes relatives à la Nouvelle-Calé-
donie, aux îles Canaries, et à la Chine du Sud, d’après les matériaux
très importants rapportés de cette dernière par le Legendre.
Le problème de la latéritisation a également été étudié en collabora-
tion avec J. Chautard.
Ces travaux, s’étendant à une importante partie de notre globe,
amenèrent M. E. de Margerie à lui demander de collaborer à la
traduction française de l’œuvre de Suess, La Face de la Terre, pour
les chapitres traitant des Altaïdes africaines, des Cassures africaines,
des Montagnes du Cap, des Gcéanides.
Je m’en voudrais enfin, de ne pas vous signaler que, ne dédai-
grant pas à priori les divagations les plus absurdes, il fut un des
premiers géologues à rechercher ce qu’il pouvait y avoir de réel
— 42 —
derrière la baguette divinatoire : il pensa qu’il y avait là une mani-
festation d’un phénomène mal connu, mais que l’utilisation de
l’homme comme réactif était trop sujette à caution pour pouvoir
être acceptée. Ceci se passait en 1913, en tant que membre d’une
sous-commission du Ministère de l’Agriculture chargée d’étudier ces
questions. L’année suivante, le professeur Schlumbehger de l’École
des Mines, que cette note avait intéressé, reprit le problème par des
méthodes de prospection électrique qui ont pris un développement
important.
Lorsque la Grande Guerre éclata, Paul Lemoine était affecté au
Service Géographique de l’Armée, comme lieutenant d’infanterie
territoriale du Service d’État-Major. Il eut certainement préféré
faire partie d’une unité combattante, mais malgré ses demandes
dans ce sens, il fut maintenu dans son affectation.
Après avoir participé à la reconstitution des stocks de Cartes
d’État-Major et organisé le Service du matériel topographique, il
fut envoyé à la Brigade Géodésique de la Vil® Armée en Alsace,
où, comme lieutenant, puis comme capitaine, adjoint à l’ingénieur
hydrographe Cathenod, il contribua à établir le « Canevas d’en-
semble » de cette partie du front, c’est-à-dire à fournir à l’artillerie
les coordonnées rigoureuses "de plusieurs milliers de points. En 1918,
au moment de l’offensive allemande sur la Somme et sur Paris, il
fut envoyé à la X® Armée et effectua des travaux du même genre,
en premier lieu sur le front de la Somme, puis sur celui de Villers-
Cotterets et de Soissons.
Lorsqu’un peu avant l’Armistice, il fut décidé d’affecter un officier
topographe au Çorps expéditionnaire de Palestine et de Syrie,
d’abord en vue d’opérations militaires, puis dans le but d’y organiser
un Service Géographique, Paul Lemoine fut choisi et il fut amené à
résider à Beyrouth jusqu’en avril 1919, en qualité de Chef du Bureau
Topographique ; il y a effectué lui-même une triangulation rapide
et commencé à instruire des opérateurs indigènes.
Pendant les hostilités, en 1916, Paul Lemoine, en collaboration
avec plusieurs géologues, Cottreau, Groth, Jodot, Lecointre,
créa la Société de Documentation Paléontologique, jqui devint plus
tard le Syndicat de Documentation Géologique et Paléontologique.
Son but était de dépouiller tous les ouvrages et tous les périodiques,
de mettre sur fiches avec les références bibliographiques, les figures
et dans la mesure du possible, les descriptions, de classer le tout
méthodiquement par grands groupes zoologiques dans chaque
période, de manière à faciliter la détermination souvent si ardue des
fossiles. Cette conception, tout à fait intéressante, devait nécessiter
un travail titanesque, puisque dans l’idée de ses promoteurs, il
s’agissait d’établir plusieurs millions de fiches. Par leurs propres
moyens, ils purent faire confectionner 150.000 fiches, et après
— 43 —
l’attribution par l’Académie des Sciences du legs Loutreuil, ce
chiffre fut porté à 200.000. Le grand intérêt de cette entreprise n’a
pas été aussi bien compris qü’il le méritait, et actuellement, elle est
en sommeil ; la confection des fiches demande en effet un personnel
possédant au moins une teinture de Géologie et de Paléontologie,
que le manque de crédits n’a pas permis de maintenir en place ou de
recruter. Mais, tel qu’il se présente, le S. D. G. P., dont le siège est
au Laboratoire de Géologie du Muséum, constitue un instrument de
travail extrêmement précieux, et il faut souhaiter que cet organisme,
auquel l’Union Paléontologique Internationale s’est à diverses
reprises intéressée, reçoive un jour des dotations suffisantes pour
qu’il puisse reprendre son activité.
En 1919 et en 1920, Paul Lemoine fut, pendant la durée d’un
congé du professeur Charles Jacob, en mission comme Directeur du
Service de la Carte Géologique de l’Indochine, chargé du Cours de
Géologie à la Faculté des Sciences de l’Université de Toulouse, où
il devait rester jusqu’à sa nomination au Muséum.
Lorsqu’il prit possession de la chaire de Géologie du Muséum
National d’Histoire Naturelle, Paul Lemoine se trouva en présence
d’une tâche difficile et de longue haleine ; il s’agissait, d’abord, au
point de vue de l’orientation de la chaire, de la ramener vers la Géo-
logie proprement dite, et en premier lieu vers la Géologie stratigra-
phique, dont elle s’était singulièrement écartée ; ensuite de mettrç
de l’ordre dans les collections dont l’ordonnance laissait beaucoup à
désirer.
La première partie de ce programme était celle qui pouvait être
le plus rapidement réalisée. L’œuvre de Paul Lemoine était une
garantie du retour du Laboratoire à une saine Géologie, où il ne
serait pas perdu trop de temps à des à-côtés, et lorsque nous les ana-
lyserons, nous verrons que ses travaux et ceux des collaborateurs
dont il s’entoura, font honneur à la Géologie proprement dite, et
notamment à la Stratigraphie.
Le rangement et le classement des collections s’avéraient comme
beaucoup plus ardus, et comme devant prendre beaucoup de temps.
Il est incontestable que le nombre des échantillons avait été très
fortement accru au cours des trente dernières années et Paul Lemoine
a donné le chiffre de 700.000 comme voisin de la réalité. Mais, il y a
loin, de séries étal^ies avec discernement, dûment étudiées et étique-
tées, ou bien inédites mais pouvant être utilisées pour des traoaux
ultérieurs, à un amoncellement hétéroclite de matériaux surtout
destinés à faire nombre et comprenant souvent des travées entières
de tiroirs et de portoirs, des roches les plus communes et dépourvues
du moindre intérêt. Par ailleurs, les fossiles permettant d’établir une
collection de paléontologie stratigraphique se trouvaient en nombre
réduit, et ainsi que Paul Lemoine l’a indiqué, beaucoup d’espèces
— 44
tout à fait classiques du bassin de Paris manquaient, de sorte que
pour réorganiser la galerie, il fallut les rechercher dans des collec-
tions particulières.
Le premier travail à entreprendre consistait donc à trier et à
sélectionner; Paul Lemoine s’y attela immédiatement; revêtu
d’une blouse grise, il passait presque toutes les matinées dans
les « couloirs » de la Galerie, où aidé par M. R. Furon et par moi-
même, il opéra une révision tiroir par tiroir, portoir par portoir ;
tâche ingrate s’il en fut, et qui fut conduite avec une extrême con-
science : aucun échantillon ne fut réformé et éliminé sans qu’il soit
absolument certain qu’il ne présentait aucun intérêt, soit scienti-
fique, soit muséoloigique, et que l’on ne pouvait absolument rien en
tirer. Il fallut plus de quatre années pour mener à bien ce travail ;
bien que l’épuration ait porté sur un nombre élevé d’échantillons,
il ne s’agissait là, dans l’esprit de Paul Lemoine, que d’une première
approximation, et il estimait, avec juste raison, que des coupes
sombres seraient encore nécessaires pour ne conserver qu’un matériel
digne de faire partie des collections du Muséum.
Les séries ainsi revues furent classées par ordre géographique,
pays par pays, et dans les couloirs, chaque partie du monde, Europe,
Asie, Afrique, Amérique et Océanie, occupa une place bien déter-
minée, de sorte qu’il est maintenant possible de retrouver sans de
trop longues recherches ce qui a trait à chacune d’elles.
Parallèlement fut entreprise la réorganisation de la Galerie d’ex-
position, qui, comme vous le savez, est commune à la Minéralogie
et à la Géologie ; alors qu’après la mise en état par le professeur
A. Lacroix de la partie revenant à la première, la collection en
dépendant était classée et mise en valeur d’une manière parfaite,
celle de Géologie ne répondait en rien, ni comme présentation, ni
comme choix des échantillons, ni comme classement, à ce que l’on
est en droit d’attendre du Muséum National d’ Histoire Naturelle.
Paul Lemoine, qui ne connaissait pas les demi-mesures, ne voulut
pas procéder par étapes, il fit vider entièrement les vitrines de la
Galerie et ramener au laboratoire ce qu’elles renfermaient, de
manière à y choisir ce qui pourrait figurer dans la collection rénovée.
Le programme qu’il s’était assigné comportait la constitution
d’une collection de Stratigraphie générale, destinée surtout, dans sa
pensée, au grand public qui ne fait que passer dans la galerie ; il doit
voir une série très parlante, avec échantillons tout à fait typiques,
de manière à ce qu’il puisse se faire une idée d’ensemble de l’évolu-
tion de notre globe.
Une deuxième collection serait constituée par des séries régionales
aussi complètes que possible, permettant aux personnes s’intéressant
à la Géologie de déterminer par comparaison une grande partie des
roches et fossiles récoltés par elles. Le rôle éducatif de telles collée-
— 45 —
tiens n’est plus à démontrer ; le goût pour les Sciences Naturelles
consiste non seulement à recueillir des matériaux, mais pousse à se
rendre compte de leur nature. Combien de débutants, ayant eu ainsi,
dans des Musées de province souvent très bien compris, la faculté de
poursuivre leur instruction, sont devenus par la suite des amateurss
éclairés et des spécialistes réputés.
Il apparut que la collection qu’il était le plus urgent d’exposer
dans la galerie était celle relative au Tertiaire du bassin de Paris,
et je fus chargé de la mettre sur pied et de procéder à son installation.
L’ancienne série ramenée au Laboratoire, et les échantillons tenus en
réserve, étaient bien loin de permettre de lui donner l’ampleur envi-
sagée, et il fut largement puisé dans la ^ollection A. Bonnet pour le
Thanétien, dans la mienne pour le Lutetien et le Bartonien. Un peu
avant la fin de Tannée 1922, cette première étape était réalisée, la
vitrine de tête de chaque étage comportant une courte légende expli-
cative et une carte montrant l’extension de la mer ou des lagunes.
La mise en place de la collection de Stratigraphie générale fut
commencée aussitôt après, et poursuivie méthodiquement, du Pré-
cambrien au Quaternaire ; en 1925, elle était achevée. Elle fut
remaniée partiellement à diverses reprises. Bien que demandant
encore quelques perfectionnements, elle ne présente actuellement
qu’un petit nombre de lacunes, qu’il sera facile de combler dans
l’avenir.
Il fut décidé d’entreprendre l’exposition d’une collection qui joue-
rait le rôle mixte d’une série stratigraphique et de séries régionales ;
c’est ainsi qu’en 1927, fut installé un très bel ensemble consacré
aux terrains néogènes de la France et comprenant notamment les
célèbres faluns de Touraine et du Bordelais ; pour ^ première de ces
régions, beaucoup de fossiles furent donnés, et toutes les détermina-
tions furent vérifiées par Téminent spécialiste qu’est M. G. Lecoin-
THE.
Enfin, une collection de Géologie des Colonies françaises et des
territoires soumis à notre influence a également été mise sous les
yeux du public ; la forme sous laquelle elle se présente actuellement
est toute provisoire : elle a été constituée avec les moyens du bord,
et comprend surtout des échantillons de roches provenant des
réserves et dont l’intérêt n’est pas toujours évident ; elle devra être
complètement remaniée et il lui sera adjoint de nombreuses séries
de fossiles provenant des récoltes effectuées en des points très variés
de notre Empire par les travailleurs du laboratoire, et de dons récents.
Primitivement, Paul Lemoine avait envisagé de réserver un
emplacement pour exposer par roulement et suivant l’intérêt du
moment, des séries qui ne sont pas destinées à figurer à demeure
dans la galerie ; dans la pratique, cette conception s’est révélée
irréalisable, car elle entraînerait de perpétuels changements, incom-
patibles avec une bonne présentation, et nécessiterait un personnel
dont le laboratoire ne peut disposer.
Je vous ai dit tout à l’heure que lors de la révision des collec-
tions accumulées avant l’arrivée de Paul Lemoine, de très nombreux
échantillons, tout à fait dépourvus d’intérêt, avaient été éliminés ;
cela n’a pas été sans contre-partie, et de 1921 à 1940, de très impor-
tantes séries, qui n’ont été mises en place qu’après examen minu-
tieux et étiquetage, sont venues enrichir le Service de Géologie ;
parmi elles, je citerai les fossiles jurassiques du gebel Moghara de
J. Barthoux, la collection Decary, de Madagascar, les roches et
fossiles recueillis au cours des croisières de J. -B. Charcot sur le,
Pourquoi-Pas, les séries de roches rapportées du Congo par V. Babet,
les roches et fossiles récoltées par E. Aubert de La Rüe aux Nou-
velles-Hébrides, en Côte française des Somalis, à Saint-Pierre-et-
Miquelon. I^ans l’ensemble, les collections ont été augmentées très
sensiblement à telle enseigne qu’il a fallu faire confectionner un
nombre imposant de portoirs et de tiroirs pour loger les nouvelles
acquisitions.
Le vigoureux coup de barre donné par Paul Lemoine pour ramener
la chaire de Géologie vers cette science proprement dite, et vers ce
qu’elle a de plus représentatif, la Stratigraphie, devait avoir pour
conséquence de restituer en 1926 au Service de Minéralogie, après
entente avec le professeur A. Lacroix, la collection de météorites,
qui rentrait ainsi au bercail après le chemin en sens inverse que lui
avait fait parcourir Daubrée.
De même, il est apparu que la Pétrographie en tant que science
traitant des magmas, de la constitution chimique et minéralogique
des roches cristallines et éruptives, était indiscutablement du ressort
de la chaire de Minéralogie, et elle fut transférée à celle-ci avec les
collections qui s’y rapportent. Il va sans dire que des échantillons
de ces mêmes roches, considérées à un autre point de vue, celui de
leurs, conditions de gisement et de leur répartition géographique,
ont été conse;rvés dans les eollections de Géologie régionale où elles
figurent très nombreuses.
Beaucoup d’entre vous ont été les auditeurs de Paul Lemoine
et ont pu apprécier les qualités de netteté, de clarté, de son enseigne-
ment. Tout de suite, il s’est placé sur le terrain vers lequel il voulait
voir évoluer la chaire de Géologie et ses premiers cours ont été
consacrés à la Stratigraphie classique et rigoureuse, celle qui forme
réellement des géologues susceptibles de travailler sur le terrain.
Il détestait les élucubrations fuligineuses sans auoune base sérieuse,
qui ont souvent permis de se tailler à bon compte des réputations
^ éphémères, mais qui n’enrichissent pas nos connaissances et dont
l’esprit ne conserve rien, et demeura dans la science positive.
Il pensa, et on ne peut qu’être de son avis, qu’il était tout indiqué
— 47 —
que la Stratigraphie traitée au Muséum, soit avant tout celle du
bassin de Paris, qui est peut-être un des points les mieux étudiés
du globe sous ce rapport, mais où il reste cependant tant de ques-
tions importantes à élucider, par exemple celle du calcaire pisoli-
thique, tant de détails à préciser, et dont il aimait à dire, par bou-
tade, que l’on ne connaissait absolument rien.
Plus tard, à propos des recherches de Géologie profonde qui l’in-
téressaient particulièrement, il fut amené à exposer des données
hydrogéologiques, et dans sa dernière série de leçons, il traita magis-
tralement la question de la nappe albienne, dite des « Sables verts ».
Le laboratoire de Géologie, lorsque Paul Lemoine s’y installa,
était à peu près dépourvu de tout ce qui est nécessaire au travail :
on peut dire que, pratiquement, il ne comportait ni bibliothèque, ni
collections d’étude, ni rhatériel.
La bibliothèque ne renfermait guère qu’une série incomplète du
Bulletin de la Société Géologique de France et quelques ouvrages
classiques, auxquels s’ajoutaient un petit nombre de brochures.
Paul Lemoine fit don de la sienne, et par la suite, il offrit au labora-
toire toutes les publications qui lui étaient adressées à titre per-
sonnel, et ses collaborateurs firent de même.
En même temps était poursuivie une politique d’établissement de
tirages à part : tous les périodiques en double ou dépareillés furent
dépouillés et les articles brochés séparément. D’importantes séries
de publications américaines furent données par le professeur
A. Lacroix. Aujourd’hui, la bibliothèque du laboratoire de Géologie
renferme plusieurs milliers de volumes et de brochures ; le fichier
n’a pu encore en être établi, mais le classement par ordre alphabé-
tique des noms d’auteurs permet de trouver sans perte de temps ce
que l’on cherche.
En 1920, au point de vue matériel, le laboratoire ne possédait
qu’un seul microscope polarisant de type ancien ; il est maintenant
pourvu de plusieurs modèles des instruments les plus modernes. Une
machine à polir les roches a été installée.
Les déterminations de fossiles, nécessaires pour identifier strati-
graphiquement les terrains, ne peuvent se faire sans matériaux de
comparaison et la constitution de collections d’étude, destinées en
principe à demeurer au laboratoire s’est révélée comme l’une des
tâches les plus urgentes à entreprendre.
En ce qui concerne le Tertiaire du bassin de Paris, la collection
A. Bonnet est un très bon instrument de travail. La collection
Chartron, relative surtout au Lias et à l’Oolithique de Vendée, et
renfermant la plupart des espèces de ces formations que l’on est nus-
ceptible de rencontrer en Europe occidentale, a été acquise en 1926.
L’année suivante, une partie de la collection Miquel, constituée
par des fossiles du Cambrien et du Silurien de la Montagne Noire
a été achetée par le Muséum ; elle a été dédoublée après entente
avec M. Boule, les formes les plus intéressantes au poiryt de vue
systématique, passant, ainsi qu’il était naturel, au Service de Paléon-
tologie, tandis que celles plus particulièrement utiles au stratigraphe
étaient remises à celui de Géologie. La très belle collection Maire,
comprenant plusieurs milliers de fossiles du Jurassique de Franehe-
Comté et de Bourgogne, est depuis 1933 la propriété de la chaire de
Géologie ; son transport a demandé du temps, et la dernière partie,
comprenant surtout des espèces du Jurassique supérieur, et qui,
suivant la convention d’achat, avait été laissée à V. Maire pour
étude, vient seulement d’être ramenée de Gray.
Les collections très riches, dont je viens de vous parler, renferment
des types, et la question de l’attribution de ceux-ci se trouve à nou-
veau posée. Une décision de l’assemblée des Professeurs du Muséum
stipule que tous les types concernant des fossiles doivent être con-
servés au service de Paléontologie, et ceci est parfaitement logique ;
il en a été fait ainsi pour ceux de la collection Chartron. Toutefois,
il est certain que le fait de retirer certains échantillons d’une collec-
tion lui enlève son homogénéité, et qu’il est gênant pour le chercheur
d’avoir à se rendre en deux services différents pour la consulter dans
soïi intégralité ; il semble qu’il serait facile d’assouplir la réglemen-
tation dont il vient d’être parlé, en admettant que, lorsque les types
font partie d’un ensemble, ils ne soient pas détachés de celui-ci.
Ainsi que Paul Lemoine en avait manifesté l’intention dès son
premier cours, il compléta son enseignement par des excursions
géologiques publiques, continuant en ceci la tradition très heureuse
établie par Stanislas Meunier. La Géologie ne s’apprend en effet
réellement que sur le terrain, et ces courses sont très démonstratives.
Le succès qu’elles avaient obtenu ne se démentit pas, au contraire,
et elles eurent très vite une fidèle ulientèle, constituée en partie par
des amateurs éclairés, et en partie par des étudiants.
Le bassin de Paris est une région très couverte de végétation, et les
gisements, de peu d’étendue, sont souvent éloignés les uns des
autres ; en ne disposant que du ehemin de fer, une importante partie
de la journée se passait en marches fatigantes. La généralisation de
l’autocar a permis des sorties beaueoup plus fructueuses, rendant
par exemple possible de remonter, au eours d’une même excursion,
une série stratigraphique. D’abord cantonnées dans le Tertiaire des
environs de Paris, ce sorties furent bientôt étendues : des tournées de
plusieurs jours furent effectuées dans le Massif armoricain, le Bou-
lonnais, les Ardennes. Puis, pendant quatre années, les excursions
furent organisées de la manière suivante : trois dans différents
étages tertiaires et une en Normandie ; ainsi, fut deseendue à pied,
le long de la cùte, toute la série stratigraphique qui s’étend du Céno-
manien du Cap de la Hève au Bathonien de la plaine de Caen. La
— 49
superposition en transgression de l’Aalenien sur les grès ordoviciens
très redtiïssés à May-sur-Orne, fut également observée.
Pendant les onze années qui vont de son arrivée au Muséum à celle
où ses collègues le portèrent à la Direction de cet établissement, les
travaux personnels de Paul Lemoine, outre un retour vers la
Géologie sous-marine, d’après des matériaux recueillis par Charcot,
furent persque entièrement consacrés au bassin de Paris ; il reprit
une question litigieuse qui l’avait toujours intéressé, celle du Calcaire
pisolithique, et soit seul, soit en collaboration, lui consacra plusieurs
notes ; mais, c’est surtout sur la Géologie profonde de cette région
que portèrent ses recherches, qui le conduisirent à interpréter les
résultats de tous les forages dont il put obtenir les coupes, et à en
tirer des conclusions d’ordre général concernant la tectonique et les
conditions de sédimentation.
Directeur du Muséum de 1932 à 1936, Paul Lemoine entreprit,
en accord avec la Ville de Paris, la création du « Zoo de Vincennes «,
qui est actuellement un des plus beaux parcs zoologiques d’Europe,
et s’attacha au développement d’une autre annexe du Muséum, le
Musée d’Ethnologie, devenu le Musée de l’Homme. Il fit ses efforts
pour rajeunir le vieux Jardin des Plantes où furent construits un
Jardin d’ Hiver et une Fauverie.
On lui doit également l’installation du laboratoire de Dinard.
Son idée de rattacher au Muséum les petits organismes analogues
qui existent en province, s’est avérée difficilement réalisable ; le
Muséum est cependant entré dans le Conseil d’ Administration du
Zoo de Bourges et du Musée de la Mer à Biarritz.
Ces années de direction ont été, comme il l’a dit lui-même, une
période de pause scientifique, mais il y a mûri certains projets, et
lorsqu’il reprit sa place au laboratoire, il commença la rédaction du
travail sur l’Ile de France, auquel il pensait depuis longtemps, et
qu’il ne devait pas lui être donné de terminer. Seuls l’Introduction,
consacrée à la Toponymie et les trois premiers chapitres de cette
vaste synthèse. Le Vexin, Pays au Nord-Ouest de l’Oise, Valois et
Multien, ont pu voir le jour. Parallèlement, én collaboration avec
R. Humery et R. Soyer, a été poursuivie la publication de nombreux
forages et achevée, avec les mêmes auteurs, la mise au point d’une
très importante étude sur les forages profonds du bassin de Paris,
traitant essentiellement de la nappe artésienne des Sables verts
albiens, parue, ainsi que l’ouvrage précédent, dans les Mémoires du
Muséum.
L’évolution du Globe a vivement préoccupé Paul Lemoine qui
a exposé la manière dont il la concevait. Dans ses dernières années,
il s’est penché sur le problème de l’apparition d’être organisés nou-
veaux et ses idées sur ce point ont suscité de nombreuses et intéres-
santes discussions. Je me suis souvent demandé si ce n’était pas le
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 1, 1943.
4
— 50 —
goût du paradoxe qui l’avait poussé à prendre une^position qui a paru
à beaucoup difficilement explicable en raison de la disciplire à laquelle
il appartenait.
En qualité de collaborateur au service de la Carte Géologique de la
France, Paul Lemoine était chargé des enquêtes hydrologiques
officielles dans plususieurs départements du bassin de Paris ; il m’a
fait profiter de son expérience, et les très nombreuses recherches
auxquelles nous avons procédé, ont permis de constituer au labora-
toire une documentation très importante, susceptible de rendre les
plus grands services en ce qui concerne une question d’intérêt natio-
nal, celle de l’alimentation en eau potable des communes rurales.
C’est sous l’impulsion de Paul Lemoine qu’a été créé, en 1932, par
le département de la Seine, un poste de géologue, rattaché au labo-
ratoire et confié à M. R. Soyer, qui a pour mission de suivre, au
point de vue géologique, tous les travaux effectués dans ce départe-
ment et à en consigner les résultats.
Membre d’un grand nombre de Soeiétés savantes, Paul Lemoine
s’intéressait très vivement à la vie et à l’activité de celles-ei ; il fut
à deux reprises, en 1923 et en 1936, Président de la Société Géolo-
gique de France, et l’un des fondateurs, en 1924, de la Société de Bio-
géographie.
Enfin, il faut signaler l’intérêt qu’il portait à tout ce qui a trait à la
Bibliographie, et rappeler que, pendant plusieurs années, il a assumé
la direction et la publication de la Bibliographie des Sciences géolo-
giques, très précieuse par la rapidité avec laquelle sont données les
références des travaux géologiques parus dans le monde entier au
cours de l’année précédente.
Je n’ai pu, faute de temps, que vous esquisser les traits prineipaux
de ce qu’ont été la vie et l’œuvre de Paul Lemoine ; cette dernière
est considérable ; nous devons lui être particulièrement reconnaissants
d’avoir su ramener la chaire de Géologie du Muséum vers son but
véritable, et de lui avoir fait prendre une place de premier plan dans
le mouvement scientifique de notre pays, ainsi que d’avoir créé au
laboratoire, un centre attractif d’où sont sortis de nombreux travaux
de haute qualité, tels que les thèses de doctorat de R. Furon sur
l’Afghanistan, du regretté J. Lacoste, sur le Rif méridional, de
R. Laffitte sur l’Aurès.
Beaucoup de géologues, dont plusieurs ont aequis la notoriété,
ont été, à un titre ou à un autre, attaehés temporairement au
laboratoire, eomme MM. H. Agalède, P. DeIeau, G. Lecointre,
G. Le Villain, Y. Milon ; d’autres l’ont fréquenté comme travail-
leurs libres ; MM. R. Charpiat, M. Dalloni, L. Glangeaud,
L. Picard, R.-B. Stewart. Les reeherches sur les petits Foramini-
fères qu’y poursuit M. M. Marie, tant au point de vue de leur
51 —
organisation qu’à celui de leur répartition stratigraphique sont
suivies avec intérêt aussi bien en France que hors de nos fron-
tières. Enfin, des travailleurs bénévoles ont continué avec dévoue-
ment à classer une partie des collections, tels MM. L. et J. Morellet,
spécialistes réputés du Bartonien.
La désignation du laboratoire de Géologie du Muésum comme siège
du Laboratoire de Géologie stratigraphique de l’École pratique des
Hautes-Études, prérogative qui vient d’être reifouvelée, lui a conféré
une activité supplémentaire.
Lorsqu’en septembre 1939 éclatèrent les hostilités, Paul Lemoine
ne voulut pas rester inactif, et, sous son impulsion, fut entrepris
l’établissement de cartes lithologiques de guerre ; un peu plus tard,
le laboratoire fut requis par le Centre National de la Recherche
Scientifique appliquée, en qualité de laboratoire de Géologie mili-
taire,'et chacun y fit de son mieux, en liaison avec le Service Géogra-
phique de l’Armée.
Dès le début de l’automne, la santé de Paul Lemoine était deve-
nue précaire, et il apparut très changé, physiquement et moralement ;
la vue des tristesses de 1940 devait lui être épargnée ; son état
s’aggravant rapidement, il dut renoncer à tout travail suivi, ce dont
il fut très affecté. Il lutta cependant avec beaucoup de courage et
s’éteignit au milieu de mars, étant venu au laboratoire jusqu’au
dernier j our.
Ceux qui ont vécu auprès de lui conserveront le souvenir d’un esprit
original, sans cesse en éveil, prêt à accueillir toutes les innovations ;
c’était un impulsif dont les brusques emportements ne duraient
jamais longtemps ; ce trait de son caractère, auquel ses proches
collaborateurs étaient habitués, lui a certainement porté préjudice en
diverses circonstances ; il avait comme contre-partie, l’absolue
franchise avec laquelle il n’a jamais manqué d’exprimer ses opinions.
La Science a perdu en Paul Lemoine un de ses bons serviteurs.
V ous allez maintenant me demander quelle orientation j e me
propose de donner à la chaire de Géologie, dont je viens de vous
retracer brièvement l’histoire. Mon ambition est de l’affermir
dans la voie où, depuis plus de vingt ans, Paul Lemoine et ses colla-
borateurs l’ont engagée, et qui, à en juger par les résultats obtenus,
paraît bien être la bonne. Tout en conservant son caractère de ehaire
générale, qui ne veut laisser de côté rien de ee qui concerne la Géo-
logie vraie, il me semble qu’elle doit être surtout une chaire de
Géologie stratigraphique, portant particulièrement son effort sur le
bassin de Paris. J’irai même plus loin, en disant que, dans cette
région, les sédiments tertiaires, qui sont probablement ceux qui, dans
le monde entier, ont fait l’objet des travaux les plus poussés de strati-
graphie de détail, doivent les premiers retenir notre attention. De
— 52 —
leur étude minutieuse se dégagent des méthodes d’investigation
susceptibles d’être appliquées avec fruit à d’autres régions et à
d’autres formations géologiques.
Mais c’est, je crois, une erreur que de se confiner dans une région
géographiquement limitée, et il est nécessaire d’assouplir les notions
que l’on y acquiert en les comparant à celles que met en évidence
l’étude d’autres bassins du même âge. /
C’est pourquoi l’étude du Tertiaire parisien, doit, à mon avis,
être complétée par celle des autres bassins nummulitiques de l’Eu-
rope occidentale, bassin anglo-belge, Basse-Loire, région aquita-
nienne, Alpes et aussi par celle de contrées plus lointaines, Afrique du
Nord, Inde, Amérique du Nord. Un tel enseignement peut s’adresser
non seulement à des amateurs éclairés et à des spécialistes, mais
aussi à des étudiants, soucieux de développer leurs connaissances
sur un point particulièrement intéressant de leur programme, et de
s’initier à des procédés d’analyse, susceptibles de leur rendre de
grands services.
Il va sans dire que l’étude des terrains secondaires ne devra pas
être négligée ; elle est d’ailleurs nécessaire pour arriver à une saine
compréhension des notions d’étage, de zone paléontologique, de
niveau, de faciès.
Si la spécialisation de l’enseignement dans la Stratigraphie, qui
est la base même de la Géologie, et sans laquelle les constructions
tectoniques les plus savantes ne sont que des édifices chancelants, se
montre comme tout à fait justifiée, si le bassin de Paris apparaît
comme la région d’élection et ses terrains tertiaires comme les forma-
tions de choix pour se livrer à cette étude, par contre, le laboratoire
doit être largement ouvert aux travailleurs s’intéressant à toutes les
branches de la Géologie, dans les contrées les plus diverses.
Les recherches relatives à nos Colonies et aux territoires soumis
à l’influence française y ont été très poussées au cours des vingt
dernières années ; je me propose de développer encore, si possible
cette tendance. A cet égard, le choix de M. R. Füron, que l’assem-
blée des Professeurs a bien voulu ratifier à l’unanimité, comme sous-
directeur du laboratoire, est significatif ; la plupart d’entre vous
ont entendu parler de ses missions variées dans nos territoires
d’outre-mer et de la documentation géologique qu’il a pu y
recueillir.
Les travaux de laboratoire réclament des collections d’étude ;
ainsi que j’ai eu l’occasion de vous le dire, celles-ci ont été mises
sur pied, et actuellement les matériaux relatifs aux périodes
secondaires et tertiaires peuvent être déterminés sans trop de
difficulté.
La collection Molot, riche en espèces provenant de gisements
tertiaires plus ou moins disparus, a été acquise tout récemment.
Mais, pour pouvoir étudier sur une vaste échelle les sédiments
crétacés et tertiaires, ce qu’il faut avant tout avoir à sa disposition,
c’est une série aussi complète que possible des grand Foraminifères
ayant une valeur stratigraphique, Orbitolines, Orbitoïdes, Alvéo-
lines, Operculines, Nummulites, Orthophragmines, Lépidocyclines.
Celle-ci faisait complètement défaut ; j’ai commencé à la constituer
il y a quelques années, et ce travail est activement poursuivi ; beau-
coup de lacunes demeurent, et pour les combler, je me propose de
faire appel aux géologues et aux paléontologistes qui voudront bien
me remettre leurs doubles, étant entendu que l’instrument de travail
ainsi réalisé pourra être consulté par tous les chercheurs.
Le rangement méthodique, et l’enrichissement des collections
conservées à la galerie, demandent, pour être menés à bien, une
main-d’œuvre scientifique, dont le laboratoire ne dispose pas; le
dévouement de l’assistant, M, R. Nassaxs a permis d’assurer le
catalogage des séries nouvellement acquises, mais une tâche
immense reste à accomplir. Étant donné que, par définition, le
Muséum National d’Histoire Naturelle doit posséder des collections
concernant tous les pays et toutes les périodes, un spécialiste pour
chacune de -celles-ci serait nécessaire ; le personnel scientifique du
laboratoire devrait à tout le moins comprendre, outre le professeur,
deux sous-difecteurs et deux assistants. Je sais bien que le moment ne
se prête pas à des créations d’emplois, mais notre pays ne restera
pas toujours dans le malheur, et j’espère qu’un jour il pourra être
donné satisfaction à une suggestion formulée dans le seul souci de
placer le Muséum sur un pied d’égalité avec les établissements ana-
logues d’autres pays.
En ce qui concerne les collections, les temps devront être révolus
où n’importe quoi provenant de n’importe où, était accepté, catalogué
et enfoui dans un tiroir ; un contrôle sévère sera effectué à l’entrée,
et seuls les échantillons présentant un intérêt véritable, scientifique
ou muséologique seront conservés.
Ce qui manque surtout, ce sont de bonnes séries de paléontologie
stratigraphique ; alo'rs que les roches, tant cristallines que sédimen-
taires sont fort bien représentées, souvent même au-delà des limites
raisonnables, les fossiles caractéristiques des formations font souvent
défaut ; il semble que pour chaque étage d’une région donnée, quel-
ques échantillons de roches les plus typiques puissent suffire et qu’il
faut les faire suivre de leur faune ; les attributions stratigraphiques
ne se font pas en fin de compte, en comparant des roches ou des
faciès, mais en déterminant les fossiles que l’on y rencontre.
Le seul moyen d’éviter un encombrement auquel il ne pourrait
être apporté de solution, paraît être la limitation proposée du
nombre des fragments de calcaire, de pains d’argile et de pla-
quettes de schistes.
— 54 —
Parmi les perfectionnements à apporter à la galerie d’exposition,
ü en est un que je voudrais voir réaliser sans retard : c’est le remanie-
ment et la modernisation de la collection relative à nos départements
d’Afrique du Nord, à nos colonies et protectorats, et aux territoires
sous mandat français ; il pourra y être procédé, grâce aux riches
faunes rapportées notamment par E. Aubert de La Rüe, J. La-
coste, R. Laffitte, et en utilisant diverses série remises au service
de Géologie au cours des dernières années, telles que la collection
De CARY provenant de Madagascar.
La formule suivant laquelle ont été organisées les excursions
géologiques publiques, dont Paul Lemoine m’avait confié la direc-
tion depuis 1926, paraît avoir été appréciée de leurs fidèles, et dès
que les circonstances le permettront, elles seront reprises. Mais, je
doiè signaler une difficulté qui va en s’aggravant : si les grandes
entreprises, telles que les plâtrières accordent sans la moindre réti-
cence, l’autorisation de visiter leurs exploitations, il n’en est pas de
même des propriétaires ou locataires de carrières ou de sablières de
moindre envergure, qui souvent, la refusent catégoriquement. La
plupart des gisements classiques du Vexin, en particulier, sont, de
ce fait, pratiquement inaccessibles ; je me rappelle une excursion
au Ruel, où chaque ayant-droit montait férocement la garde devant
son lot, interdisant même de ramasser les fossilles tombés à terre,
spectacle édifiant s’il en fut. L’accès aux gisements typiques est
absolument nécessaire à l’enseignement de la Géologie, et il est
inadmissible qu’il soit subordonné au plus ou moins d’intransigeance
d’individus ignares et bornés.
Le classement de ces gisements comme sites d’intérêt scientifique
demanderait des sommes importantes destinées à leur achat, et dont
l’Etat ne dispose pas. Il ne doit pas être impossible qu’un texte
législatif rende obligatoire, pour les propriétaires ou locataires de
gisements dont la liste serait dressée par un organisme compétent,
d’accorder le droit de visite aux personnes qualifiées, au besoin
moyennant une redevance destinée à couvrir les menues dépréda-
tions qui pourraient être commises. Atteinte à la propriété, dira-
t-on peut-être ; je répondrai qu’il y a là une question d’intérêt
général, et que le dépositaire passager d’une coupe classique
commet un abus [en prétendant en interdire l’accès à ceux
qu’elle doit instruire.
Ces excursions seront combinées de manière à ne pas être bornées
à la visite de points fossilifères, mais à comporter également un
enseignement stratigraphique et, si possible, tectonique ; en ce qui
concerne ce dernier ordre d’idées, l’anticlinal du Multien, la
double faille de la Marne, le Pays de Bray, sont particulièrement
instructifs.
— 55 —
En terminant, il me reste à formuler le vœu que, la France rede-
venue indépendante, les directives qui viennent d’être exposées,
puissent être suivies et développées, de façon à ce que la chaire de
Géologie du Muséum apporte dans la mesure qui lui revient, sa
contribution au rayonnement scientifique de notre pays, rayonne-
ment que les pires conjonctures n’ont pas réussi à affaiblir.
Le Gérant : Marc André.
\.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (c. O. L. 31.0832). 9-4-1943
Autorisation S. 5
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5-
Liste des Associés, Correspondants et Attachés nommés en 1942. 6
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1942 11
R. Abrard. Leçon inaugurale faite au Muséum National d’Histoire Naturelle,
le 21 janvier 1943 32
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr,)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N® 2. — Février 1943.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
O’-j, RUE CUVIER
P ARIS-V'
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date do la
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — N® 2.
335e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
25 FÉVRIER 1942
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Ach, Urbain, Directeur du Muséum, a été désigné pour
représenter M. le Ministre de l’Education Nationale au Conseil d’Adminis-
tration de l’Institut d’Ethnologie, en remplacement de M. le Professeur
L. Germain, décédé. (Lettre du 30 janvier 1943 de M. le Recteur de
l’Académie de Paris).
M. J.-M. Mimeur est nommé Sous-Directeur du Laboratoire d’Entomo-
logie Agricole coloniale du Muséum (Arrêté ministériel du 31 décembre
1942).
M. J.-R. Steffan est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire d’Ento-
mologie Agricole coloniale du Muséum à dater du 1®* octobre 1942 (Arrêté
ministériel du 31 décembre 1942).
M. M. Bru est nommé Aide-technique au Laboratoire d’Entomologie
Agricole coloniale du Muséum à dater du l®’^ octobre 1942 (Arrêté minis-
tériel du 31 décembre 1942.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943. 5
t
COMMUNICATIONS
Leçon inaugurale faite au Muséum N ation al d’Histoire
Naturelle, le 21 février 1943
(Chaire d’ Entomologie Agricole Coloniale)
Par P. Vayssière,
Professeur
/
C’est avec une profonde émotion que je prends la parole dans cet
amphithéâtre où, jeune étudiant, dès 1910, je venais écouter les
Maîtres qui ont contribué à faire la gloire de cette Grande Maison.
Je suis infiniment reconnaissant à toutes les personnalités aux-
quelles je suis redevable de cet honneur et plus particulièrement à
M. l’Amiral Platon, ancien Secrétaire d’Etat aux Colonies, qui a
bien voulu ratifier le projet de création de la chaire d’Entomologie
agricole coloniale à côté des deux chaires coloniales déjà existantes
au Muséum., Ce projet a été établi par le chef de son secrétariat
particulier, M. le capitaine de corvette Chaix, qui considère que les
recherches scientifiques doivent être à la base de l’exploitation
rationnelle des territoires de la France d’ Outre- Mer.
Mes affectueux remercîments vont également à vous tous, mes
chers Collègues qui, par des votes quasi unanimes, avez accepté la
création de cette nouvelle chaire et ma nomination comme premier
titulaire ; à ces remercîments je ne saurai manquer d’associer la
mémoire de notre regretté directeur, M. L. Germain, qui m’a toujours
donné le plus bienveillant appui.' J’espère que l’avenir ne vous fera
pas regretter votre choix et que nous travaillerons d’une façon
étroite et amicale au rayonnement du Muséum National d’Histoire
Naturelle.
Excusez-moi de vous entretenir un peu de ma modeste personne,
mais c’est pour rendre hommage à tous ceux qui, par leurs exemples
ou leurs conseils, m’ont conduit où je suis.
Les Sciences Naturelles m’ont toujours attiré et ce penchant vers
les choses de la Nature, — que l’enseignement secondaire ne sait pas,
en général, conserver ou faire naître chez les enfants, • — fut puissam-
ment accentué par le fait que je fus, dès ma plus tendre jeunesse, à la
meilleure école qui soit : celle de mon père, qui n’a jamais négligé une
occasion d’éveiller mon intérêt pour les êtres vivants ou fossiles
rencontrés au cours de nos promenades ou de nos excursions. Par lui
me fut également facilitée la fréquentation de naturalistes nés, tels
que Henri Fabre, Philippe Dautzenberg, Jules Richard, Henri
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
— 59 —
Caillol. Plus tard, dès mon arrivée à Paris, je fus paternellement
accueilli par un des hommes les plus vénérés ici-même, le professeur
E.-L. Bouvier, dont l’activité, l’enthousiasme communicatif déve-
loppèrent les tendances mises en moi par l’atmosphère familiale.
Enfin, élève de l’Institut National Agronomique, je fus fortement
impressionné par l’étendue des problèmes posés par l’étude des
Insectes utiles et nuisibles et par l’intérêt pratique qui en ressortait
et, dès lors, je n’aspirai plus qu’à poursuivre une carrière d’entomo-
logiste agricole. J’eus l’inestimable chance d’avoir poür Maître notre
grand et regretté biologiste Paul Marchai et c’est sous son étroite
tutelle que je poursuivis ma route, ayant été son premier élève et
celui qui ne l’a jamais quitté jusqu’à sa mort.
Permettez-moi donc, au début de ce cours, d’unir dans un même
témoignage d’affectueuse reconnaissance tous ces maîtres qui me
sont chers à des titres divers ; tous ont leur part dans le grand
honneur qui m’est fait de me présenter à vous en ce jour.
En qualité d’ingénieur Agronome ayant accompli plus de 25 ans
de sa carrière scientifique dans un laboratoire de l’Institut National
Agronomique, il m’est agréable de constater que je suis, en moins
de dix ans, le second élève et membre du personnel enseignant de
cette Ecole appelé à professer au Muséum. On peut en déduire qu’une
liaison étroite et certaine existe entre ces deux grands établissements
de Recherches et d’Enseignement des Sciences naturelles pures et
appliquées, et je suis particulièrement heureux de la mettre en
lumière car je considère que, dans la branche à laquelle je consacre
tous mes efforts, l’instruction acquise à l’Institut Agronomique est
indispensable comme base scientifique ; un entomologiste agricole
• doit, en effet, pouvoir envisager les problèmes qui sont posés par la
multiplication des Insectes, nuisibles ou utiles, sur le plan le plus
large de la Biologie et faire appel à d’autres disciplines telles que
Botanique et Agronomie, Génétique et Météorologie, Chimie et
Physiologie, etc.
Bien que créée -seulement en 1942, la chaire d’Entomologie agricole
coloniale a une histoire dont la relation me permettra de rappeler
les noms de ceux qui, dans la Métropole, m’ont précédé dans la voie
des recherches entomologiques appliquées à l’Agriculture coloniale.
En 1899, par décret du 18 janvier, un « Jardin d’essais colonial »
fut institué à Vincennes, sur un terrain appartenant au Muséum et
mis par lui, dans ce but, à la disposition du Ministre des Colonies. La
direction de cet établissement fut confiée à M. Jean Dyboavski,
Inspecteur général de l’Agriculture aux Colonies.
Parmi les questions qui furent au premier plan du programme du
nouvel organisme, l’étude des Insectes utiles et nuisibles aux cul-
tures coloniales eut une place importante. Voici d’ailleurs un extrait
— 60 —
du premier rapport qui fait allusion au service annexe de Zoologie
agricole auquel on n’a pas toujours rendu le juste hommage qu’il
méritait et cela par suite de la trop grande modestie de celui qui en
avait la charge : Journal Officiel du 11 juin 1903 ■ — Jardin colonial —
Rapport sur la marche -du Service pendant l’année 1902 — Service
entomologique.
Dès après l’Exposition universelle de 1900, c’est-à-dire au moment où
nos collections ont commencé à s’organiser, nous avons cru indispensable
de faire étudier les Insectes parasites qui causent souvent de si grands
préjudices aux récoltes.
Un entomologiste de talent, M. Fleutiaux, nous a, depuis cette époque,
• prêté un concours aussi dévoué que désintéressé. Depuis lors, grâce à lui, ,
nous avons pu répondre, toujours dans le plus bref délai possible, aux
nombreuses questions qui se posent et qui se rapportent à la détermination
des espèces nuisibles et aux moyens de les combattre.
Les nombreux envois qui sont faits au Jardin Colonial sont toujours
examinés à ce point de vue spécial et les Insectes qui y sont trouvés sont
de suite étudiés. C’est par ce moyen, et aussi par les envois qui sont faits
par les Services d’Agriculture des Colonies que ce service est arrivé à
constituer les bases d’une importante collection qui renferme de très
nombreuses nouvelles espèces.
Connaissant toute la valeur de ces échantillons, un double a toujours
été établi et remis au Service entomologique du Muséum d’Histoire
Naturelle afin que ces espèces puissent y figurer dans la collection générale
des Insectes que possède cet Etablissement.
En outre de la collection formée au Jardin Colonial il est en même temps
constitué d’autres séries qui sont envoyées dans les Colonies elles-mêmes
d’où proviennent les Insectes, et cela dans le but de faire mieux connaître
les espèces nuisibles et d’en prévenir les ravages.
D’autre part, des enquêtes ont été faites sur diverses questions spéciales
et en particulier sur la Sériciculture ei l’Apiculture.
Enfin, de très nombreuses notes ont paru au Bulletin qui publie régu-
lièrement, dans chaque numéro, la déternaination de toutes les espèces
reçues depuis la publication du Bulletin précédent h /
Je vous disais bien, il y a un instant, que ce Chef de Service
était d’une modestie excessive ! Quels sont ceux d’entre vous qui,
connaissant la compétence en Elatérides et l’amahilité presque pro-
verbiale de notre éminent collègue Fleutiaux, correspondant du
Muséum depuis 1923, ou encore sa splendide conduite au cours de la
précédente guerre, savaient qu’il iut le premier titulaire, en notre
Pays, de la fonction d’Entomologiste agricole colonial ? Il n’avait
cependant pas attendu d’occuper ce poste pour s’intéresser aux
Insectes ayant une importance économique dans nos Colonies.
Dès 1892, il publia une « Petite Faune élémentaire des Coléoptères
1. Toutes les notes d’Entomologie agricole coloniale de M. Fleutiaux ou de ses
correspondants ont été publiées, de 1901 à 1909, dans VAgriculture pratique des pays
chauds.
— ei-
de là Guadeloupe à l’usage des écoles de la Colonie o, éditée par
l’imprimerie du Gouvernement à Basse-Terre et, en 1897, il faisait
encore éditer par cette même colonie, un tableau scolaire sur les
Coléoptères nuisibles aux Antilles, dont un exemplaire figure dans
nos collections,
La collaboration officielle de M. Fleutiaux avec le Jardin Colonial,
auquel avait été annexé, en 1902, l’Ecole Nationale Supérieure d’ Agri-
culture Coloniale, cessa en 1909, mais il n’en continua pas moins à
apporter à ses successeurs, avec une inaltérable serviabilité dont
nous lui sommes tous reconnaissants, les fruits de sa précieuse expé-
rience. Pendant les années qu’il passa au Jardin Colonial, M. Fleu-
tiaux constitua une collection extrêmement importante d’insectes
des régions tropicales et subtropicales. Celles-ci furent soigneusement
entretenues jusqu’en 1915, époque à laquelle l’établissement fut
transformé en hôpital temporaire réservé aux indigènes de notre
Empire colonial. Les nombreux cartons furent alors empilés dans un
local peu qualifié pour les recevoir et quand, en 1920, il me fut permis
d’en reprendre possession avec mon élève et collaborateur Mimeur,
nous eûmes le regret de nous trouver devant un véritable champ de
bataille où les Anthrènes ■ — ce fléau trop connu des entomologistes
— avaient pu, sans grand mérite, remporter une totale victoire sur
leurs congénères soign^sement immobilisés ! Nous eûmes, toutefois,
la consolation de sauver un assez grand nombre d’étiquettes qui
donnaient non seulement la détermination des Insectes, mais aussi
des détails biologiques très précieux,
• Dut sa modestie en souffrir, je dois enfin remercier M. Fleutiaux
pour l’intérêt qu’il porta à la nouvelle chaire en lui offrant des livres
et des brochures sur l’Entomologie appliquée aux Colonies,
Tout en assurant la direction du Jardin Colonial et de l’Ecole
Nationale Supérieure d’ Agriculture Coloniale, M, Dybowski pro-
fessa, à l’Institut National Agronomique, de 1893 à 1927, un cours
sur les cultures des pays chauds. Il entra ainsi en relation avec son
jeune collègue de la chaire de Zoologie appliquée à l’Agriculture,
Paul Maechal, qui, en 1904, avait eu à étudier une curieuse Coche-
nille récoltée par M. Alluaud à Madagascar^sur une plante à caout-
chouc, Euphorhia Intisy, et une Cécidomyie nuisible aux Caroubes
à Chypre et en Tunisie,
A dater de ce moment, notre très regretté Maître, aux côtés de
M. Fleutiaux, prêta son concours à l’étude des Infectes nuisibles
appartenant à des groupes peu connus dans les collections : Coccides,
Thrips, Hyménoptères parasites, etc., en même |;emps qu’il collabora
étroitement à un nouveau périodique colonial, le « Journal Agri-
culture tropicale j).
En 1909, M. Prudhomme, Ingénieur Agricole et Ingénieur Agro-
nome, succéda à M. Dybowski à la direction du Jardin Coloni£d
62-
obtînt de M. Marchal une collaboration officielle avec son établisse-
sement. Et ainsi, le Directeur de la Station Entoïnologique de Paris
centralisa entre ses mains toute la documentation concernant les
parasites animaux des cultures métropolitaines et coloniales. Toute-
fois, absorbé par l’organisation du Service d’inspection Phytopatho-
logique de la Métropole et de la Mission d’étude de la Cochylis et de
l’Eudémis, M. Marchal invita, en 1912, le Directeur du Jardin
Colonial à faire appel à André Vuillet qui venait d’être chargé des
fonctions de préparateur à la Station Entomologique.
Né à Paris, le 17 février 1883, André Vuillet fit de brillantes
études au Collège Rollin et, en 1900, remporta un prix au Concours
général pour la Physique. En 1905, il obtint le diplôme d’ingénieur
agronome et, en 1910, le titre de Licencié ès-Sciences. Après avoir
rempli pendant un an les fonctions de professeur au Collège de
Moissac, il fut, en 1907, appelé par Guitel, alors professeur de Zoo-
logie à la Faculté des Sciences de Rennes, à la fonction de prépara-
teur à la Station Entomologique annexée à la chaire. Il y demeura
jusqu’en 1912 et pendant ces six années « il participa avec une remar-
quable activité au grand travail entrepris par le département d’Agri-
culture des Etats-Unis pour exporter en Amérique, en vue de leur
acclimatation, les parasites de deux Bombycides européens devenus
célèbres par leurs ravages au-delà de l’Atlaiftque, Lymantria dispar
et Euproctis chrysorrhoea. Ses services furent justement appréciés
par Howard, le directeur du Bureau entomologique de Washington,
et, en 1908, il fut officiellement nommé collaborateur du service
américain. A ce titre, il fut chargé de centraliser à Cherbourg tous
les envois de chenilles, de, nids ou de pontes venant des différentes
parties de l’Europe, et d’en faire la réexpédition sur les paquebots,
dans les conditions les plus favorables à la multiplication des para-
sites utiles qu’ils hébergeaient. »
Le zèle qu’il déploya dans ses différentes fonctions, la sûreté de son
jugement et ses méthodes de travail lui valurent, en 1912, d’être
appelé par M. Marchal à la Station Entomologique de Paris comme
préparateur, puis ensuite comme Chef de travaux.
En août 1912, il prit une part très importante à l’acclimatation, dans le
Midi de la France, du Novius cardinalis. Coccinelle australienne, qui permit
d’enrayer l’invasion d’un des plus redoutables fléaux dont nos cultures
méridionales aient été menacées, l’Icerya purchasi. (P. Marchal).
En août 1914, lorsque la guerre éclata, il préparait sa thèse de doc-
torat ès-Sciences et avait déjà réuni à cet effet de nombreux et
importants documents pour une monographie des Thysanoptères.
Sa remarquable collection de préparations microscopiques, qui est
actuellement pour la plus grande partie au Muséum, fournira de
précieux éléments de travail à ceux qui s’occuperont de ce groupe,
— 63 —
jusqu’ici si délaissé en France, et qui présente pourtant un grand
intérêt. Appelé dès les premières heures de la mobilisation, il fut
désigné pour rester au dépôt de son régiment ; il rendit alors ses
galons pour obtenir l’autorisation d’aller immédiatement sur le front.
Il partit comme sergent, et le 8 septepbre 1914, il fut surpris avec sa
compagnie dans le village d’Ippécourt (M.-et-M.j. « Grièvement
blessé, il fut abandonné sur le terrain qui resta occupé par l’ennemi
et, depuis, aucune nouvelle ne vint nous éclairer sur le sort qui lui
fut réservé. Ce que nous saVons pourtant, dit Paul Marchai, c’est
qu’André Vuillet qui, pendant sa trop courte carrière scientifique,
donna à ceux qui l’entouraient les preuves de la conscience la plus
noble et la plus haute, eut une mort aussi belle et glorieuse qu’il eut
pu lui-même la souhaiter. »
C’est à la Station d’Entomologique dé Paris, où j’étais stagiaire
depuis 1911, que j’appris à estimer celui qui, pendant plus de deux
ans, ne se lassa pas de me faire bénéficier des conseils de son expé-
rience en Entomologie agricole. S’il n’est jamais allé aux Colonies,
André Vuillet aspirait à s’y rendre et il ne se passait pas de jour où
nous ne faisions l’un et l’autre des projets de voyages lointains. Il eut
désiré, par-dessus tout, se rendre en Afrique occidentale où se trou-
vaient déjà plusieurs correspondants de la Station, et en particulier
Houard, Andrieu et, surtout, son frère aîné, Jean Vuillet.
Celui-ci, par ses envois multiples d’insectes nuisibles ou utiles aux
cultures africaines accompagnés de notes biologiques très com-
plètes, eut certainement une part prépondérante dans l’orientation
de notre esprit • — celui d’André Vuillet et le mien ■ — vers les
recherches d’Entomologie coloniale. Aussi n’est-il pas étonnant que,
dès sa création, le périodique Insecta, dont André Vuillet fut
l’animateur scientifique, consacrât de nombreuses pages à l’étude
des Insectes ayant une importance économique dans l’Empire fran-
çais. Je ne saurais manquer de rappeler en passant celles qui furent
consacrées aux parasites du Karité et, en particulier, au beau Satur-
nide connu sous le nom de Papillon du Karité [Cirina hutyrospermi
Vuill.), aux Buprestides de l’A. O. F., aux Pucerons du Sorgho au
Soudan français, dues à la collaboration des deux frères. Chacun
publia, en outre, diverses notes d’Entomologie économique coloniale.
A Jean Vuillet nous devons les observations faites en A. O. F. sur
Adoretus hirtellus, Rutélide nuisible au Cacaoyer, sur la protection
des plantations de Caféiers contre le Zonocerus variegatus, sur les
Pucerons agents de transmission de la rosette de l’Arachide. André
est l’auteur de nombreuses notes sur les Insectes s’attaquant aux
diverses cultures coloniales tant africaines qu’asiatiques Il était
1. La liste complète des travaux publiés par A. Vuillet a paru en annexe dans la
notice nécrologique qui lui a été consacrée par P. Marchal, dans le tome VI des
Annales des Epiphyties en 1919.
64 —
r
d’autant mieux placé pour s’adonner à ces études que, de 1912 à
1914, il remplaça MM. Fleutiaux et Marchal auprès du Ministre
des Colonies à titre de Conseiller technique ofTiciel. En effet, en 1912,
le Directeur du Jardin Colonial et de l’Ecole Nationale Supérieure
d’ Agriculture Coloniale qui, comme son prédécesseur, s’était rendu
compte du rôle important joué par les parasites, animaux et végétaux,
dans la production coloniale, avait fait créer, auprès de son établisse-
ment, deux postes d’ Attachés phytopathologiques, l’un destiné aux
recherches sur les parasites végétaux, fut confié à Berthaud, et
l’autre, se rapportant aux animaux utiles ou nuisibles, à André
VuiLLET. Il me fit collaborer amicalement et étroitement à ses tra-
vaux et je m’y intéressais d’autant plus qu’ils m’ouvraient des hori-
zons insoupçonnés. C’est alors que j’ai pu mesurer moi-même l’éten-
due des ravages que peuvent causer les ennemis des cultures dans la
France d’Outre-Mer et comprendre la justesse de l’affirmation énoncée
par M. Auguste Chevalier que la « production agricole de tous les
pays est sous la dépendance de la lutte contre les parasites et les
animaux nuisibles aux plantes »
En 1913, les dégâts causés au Sénégal par les divers ennemis des
arachides faillirent permettre à André Vuillet la réalisation de son
rêve le plus eher, mais ses titres furent jugés insuffisants et il dut
s’effacer devant un autre candidat déjà connu pour ses travaux
d’entomologie médicale coloniale. A la même époque, j’eus la décep-
tion de me voir préférer, à quelques semaines du départ et après
avoir été choisi par le professeur Heckel de Marseille, un naturaliste
qui n’était ni entomologiste ni colonial, pour aller étudier aux Nou-
velles-Hébrides un Chrysomélide, Promecotheca opacicollis, qui
ravageait les plantations de Cocotiers. Ce ne fut que plus tard qu’il
me fut permis d’effectuer diverses missions scientifiques, mais seule-
ment sur le continent africain.
Après la guerre, en 1919, M. Prudhomme réinstallant en sa desti-
nation première son établissement de Nogent-sur-Marne, demanda
à M. Marchal que je succède à André Vuillet comme Attaché
phytopathologique tandis que M. Maublanc prenait la place
antérieurement occupée par Berthaud. Par la suite il obtînt la
création de deux cours pour l’étude des parasites des cultures et je
devins ainsi le premier professeur du « Cours sur les Insectes et
animaux nuisibles aux plantes utiles des régions chaudes » à dater
• de 1920. Toutefois, retenu par mon service de la Station entomo-
logique de Paris, je ne pouvais consacrer tout mon temps, ainsi
que je l’aurais désiré, à l’étude des Insectes coloniaux et ce n’est
qu’en 1932 que M. Prudhomme réussit à faire transformer nos cours
1. A. Chevalier. L’Agronomie coloniale et le Muséum national d’Histoire natu-
relle, Paris, 1930.
s
— 65 —
à la vacation en chaires magistrales, avec création de laboratoires
spécialisés, hélas très modestes ! pour lesquels des collections et une
bibliothèque furent prévues. Cette organisation fonctionna avec des
moyens très précaires et un personnel composé uniquement des deux
chefs de Services jusqu’en 1939; mais l’Institut National d’Agro-
nomie de la France d’Outre-^Mer, par suite de la débordante activité
de ses directeurs successifs, avait acquis une puissance quelque peu
artificielle et surtout administrative et il n’est pas surprenant que,
quelque jour, on ait envisagé d’y apporter des réformes profondes.
La chaire de Zoologie agricole coloniale fut alors supprimée.
Dans le même temps (1938), l’attention du Gouverneur général de
l’Afrique Occidentale Française fut attirée par les énormes dépréda- \
tions causées par les Insectes dans les réserves alimentaires des
Colonies de son groupe et il écrivit au Ministre des Colonies et au
Directeur du Muséum pour demander la création, au sein de ce der-
nier établissement, d’un organisme destiné à étudier ces ravageurs et
rechercher les moyens de lutte à leur opposer Après avis favorable
de l’Assemblée des Professeurs du Muséum d’Histoire Naturelle, le
principe de cette création fut adopté, mais les événements en entra-
vèrent la réalisation. Le projet fut alors repris, ainsi que je l’ai dit,
par le Secrétariat d’Etat aux Colonies qui, chaque jour plus conscient
de l’importance économique des animaux nuisibles aux cultures et
aux stocks de notre Empire d’ Outre-Mer, décida, en 1942, l’institu-
tion, au Muséum National d’Histoire Naturelle, de la chaire d’Ento-
mologie agricole coloniale qui est, en somme, en filiation directe
avec la chaire de Zoologie agricole de l’Institut National d’ Agronomie
de la France d’Outre-Mer et la fonction d’ Attaché phytopatholo-
gique et de Conseiller entomologique au Jardin Colonial.
D’aucuns demanderont peut-être si cette chaire est bien à sa place
au Muséum ? On ne peut répondre que par l’affirmative à leur
question, en soulignant que, non seulement les recherches en Entomo-
logie appliquée coloniale peuvent parfaitement être entreprises dans
notre grand Etablissement national, mais encore que ce dernier est
le seul Centre scientifique où elles doivent l’être normalement.
En effet, le Muséum National d’Histoire Naturelle, successeur du
Jardin du Roy, n’a-t-il pas toujours placé au premier rang de ses
attributions les questions économiques intéressant nos Colonies ?
Et notre regretté collègue et ami, Paul Lemoine, n’a-t-il pas écrit
que le Muséum n’a jamais perdu de vue le triple rôle suivant : -
\
1. Pour compléter Thistorique de la chaire, il est nécessaire d’ajouter que d’une part,
en 1929 et 1930, le Général Messimy, président de « Colonies sciences » insistait par
lettre auprès du Ministre des Colonies pour sa création au sein du Muséum et que
d’autre part, en janvier 1930, M. G. Bazile exposait devant la Chambre des députés
au cours d’une importante intervention, les raisons qui militaient en faveur de cette
installation au Muséum.
— 66 —
Importation et acclimatation en France des espèces coloniales ;
Exportation d'espèces animales ou végétales pouvant présenter un intérêt
pour nos Colonies ;
Recherches scientifiques concernant toutes les disciplines des Sciences
naturelles avec le souci constant des applications pratiques.
Et le même auteur ajoute encore :
Il s’en est assigné un quatrième ; la protection de la Nature aux Colo-
nies, de façon à empêcher celles-ci de dilapider leurs richesses naturelles et
à les amener à assurer leur avenir
De tous les établissements scientifiques métropolitains, il n’en est
pas un seul qui soit aussi qualifié que le Muséum dont l’œuvre colo-
niale débute avec ses origines mêmes.
Toutes les richesses viennent de la Nature : animaux, végétaux, miné-
raux. Mais leur exploitation nécessite des recherches scientifiques préa-
lables. Le Muséum s’y est consacré depuis trois siècles au cours desquels
il n’a jamais oublié que notre domaine d’Outre-Mer est encore la France ! »
(Lemoine).
Ici même, il y a quelques années, mon éminent collègue, Auguste
Chevalier, en prenant possession de sa chaire, vous a montré en
détails le rôle important joué par le Muséum, depuis sa fondation,
dans l’Agriculture de nos Colonies. Je n’y insisterai donc pas. Toute-
fois, les Insectes, utiles ou nuisibles, ne paraissent pas avoir attiré
particulièrement l’attention des premiers voyageurs. Tout à l’admi-
ration de la flore qu’ils découvraient à chaque pas dans les régions
tropicales, ceux-ci n’attachèrent aucune importance, semble-t-il,
aux parasites des végétaux. Les professeurs qui leur donnaient des
directives sous formes d’ « Instructions », ne semblent pas davantage
s’y être attardés. Dans les multiples documents qui font la richesse
de notre Etablissement, je n’ai trouvé qu’un seul texte faisant
allusion à l’importance économique des Insectes aux Colonies. Il
s’agit de l’instruction qui fut rédigée en 1824 « pour les voyageurs
et pour les employés dans les Colonies sur la manière de recueillir,
conserver et envoyer les objets d’ Histoire naturelle ».
Elle s’exprime ainsi : ^
On demande à ceux qui voudront bien s’occuper de collections d’in-
sectes, d'envoyer :
1° les Araignées et les Insectes réputés venimeux. Ceux qui sont les
plus nuisibles, tels que les Termites et les Fourmis blanches, et d’y joindre
leurs nids lorsqu’ils sont assez solides pour pouvoir être transportés.
2“ les Insectes auxquels on attribue des propriétés médicales ; ceux que
l’on emploie pour la teinture, comme les différentes espèces de Coche-
nilles ; l’animal qui produit la gonune-laque ; celui dont les excréments
1. P. Lemoine. Le rôle colonial du Muséum. La Terre et la Vie, VI, 1, 1-16, 1936.
— 67 —
mêlés avec une huile forment une sorte de cire avec laquelle on fait d.es
bougies ; les différentes espèces de Vers à soie, leurs cocons, les papillons
auxquels ces chenilles donnent naissance et les échantillons de toile
fabriquées avec ces sortes de soie. Madagascar, le nord des Indes, la Chine
offrent plusieurs Vers à soie différents des nôtres. On se procurera les
diverses espèces d’Abeilles domestiques et l'on prendra des renseignements
sur la manière dont on les élève, leur histoire, etc.
3° on ne négligera point les productions des Insectes qui peuvent inté-
resser par leur singularité et qui sont propres à nous donner de nouvelles
idées sur l'instinct de ces animaux.
4® enfin, on aura soin, en ramassant ces Insectes, de cueillir en même
temps un rameau de la plante sur laquelle ils se nourrissent ; l'on enverra
ce rameau en herbier, avec un numéro correspondant à celui que porte
l'insecte.
Cependant, vers la même époque, aux Antilles, les parasites des
cultures firent l’objet d’observations intéressantes de la part de
voyageurs tels que Guébin-Menneville ou de correspondants du
Muséum tels que Lherminier, lequel portait le titre de « Naturaliste
du Roy à la Guadeloupe. ^ N’est-ce pas Guérin-Menneville qui,
à la demande de Napoléon III, chercha à développer la sériciculture
dans la région parisienne en introduisant, dans sa villa de Nogent-sur-
Marne, de nombreux Ailanthes ou Vernis du Japon en vue de la
multiplication du beau Saturnide dont les premiers exemplaires
obtenus furent remis au Muséum par M. Fleutiaux et qui est main-
tenant largement dispersé dans nos bois et jardins publics ? Quant
aux premiers Ailanthes, ils constituent toujours une belle allée sur
le plateau de Gravelle.
De divers points de l’Empire colonial, des éléments de collections
d’ Entomologie économique furent envoyés au Muséum d’ Histoire
Naturelle qui, progressivement, prit une part de plus en plus grande
dans les études et recherches appliquées à l’Agriculture. Est-il
besoin de rappeler également le rôle prépondérant joué par notre
Grand Etablissement National, en la personne de Kunckel d’Her-
cuLAis, dans les premières observations sur les Acridiens migrateurs
et les moyens de lutte à leur opposer, et, plus récemment, en celle de
Pierre Lesne, dans le^ recherches sur les Bostrychides africains
nuisibles aux bois ?
Ainsi donc apparaît très naturel le choix du Muséum National
d’Histoire Naturelle pour recevoir la nouvelle chaire créée par le
Secrétariat d’Etat aux Colonies.
Mais, dira-t-on, l’Entomologie agricole mérite-t-elle l’honneur de
se voir attribuer une chaire indépendante dans notre Etablisse-
ment ? Peut-on justifier cette création par l’importance de la matière
qui en est l’objet ? L’étude des Insectes nuisibles et utiles a-t-elle
une importance économique suffisante pour être placée sur le plan
— 68 —
national ? Quelques exemples vous montreront qu’il n’est pas
exagéré de considérer ces animaux comme des éléments avec lesquels
il faut constamment compter dans la vie économique, non seulement
d’un pays donné, mais encore du monde entier.
Tous, vous connaissez le rôle important joué par le Phylloxéra
dans la culture de la Vigne en Europe et particulièrement en France,
et celui du Doryphore de la Pomme de terre, d’abord en Amérique
puis en Europe. Les Insectes des cultures des régions tropicales et
subtropicales se sont également illustrés à leur façon et, souvent, leurs
déprédations ont eu des conséquences dont on oublie, actuellement,
le point de départ. Ainsi, en 1882, à Ceylan, un insecte du groupe des
Coccides, la Cochenille verte (Lecanium viride) attira l’attention en
causant des dommages considérables aux Caféiers du district de
Matale. En 1886, il avait conquis toute l’île en s’attaquant indifférem-
ment aux arbres robustes et aux arbres affaiblis parmi lesquel il
causa une mortalité d’autant plus grave que, à la même époque, la
vigueur des plantations était fortement réduite par une attaque
prolongée d’une maladie due à V Hemileyia. E. E. Green, qui fut
pendant de nombreuses années Entomologiste de Cylan, signale que
des milliers d’acres de plantations de Caféiers durent être abandon-
nés et remplacés par des* cultures de Théiers Et c’est ainsi que la
« Cochenille verte », véritable fléau pour Ceylan, fut pratiquement
responsable de l’écroulement de l’industrie du Café dans cette île
et de son remplacement par celle du Thé dont les variétés, d’origine
chinoise, se modifièrent profondément sur son sol au point de devenir
complètement différentes, ainsi que vous le savez tous. Un autre
Insecte du Caféier, un Coléoptère cette fois, mérite d’être cité. C’est
le « Scolyte du grain de Café « qui, en 1907 menaça de ruine les plan-
teurs de Java en détruisant aussi bien les fruits que les graines en
parche ou nues. Les intéressés purent triompher du ravageur grâce
à des études biologiques qui permirent d’entraver l’évolution de
l’insecte et d’augmenter la résistance de la plante-hôte. En 1924, ne
même parasite aurait provoqué une véritable catastrophe financière
au Brésil sans l’esprit de décision dont fit preuve le Gouvernement
de ce pays. En effet, les pertes dues au Scolyte furent évaluées à la
moitié de la récolte, au minimum, en particulier dans l’Etat de Sao
Paulo.
Dans toutes les régions du globe où elles ont pris une grande
extension les cultures cotonnières sont l’objet, de la part des Insectes,
d’attaques ayant une grande répercussion économique. Aux Etats-
Unis, en 1892, c’est l’Anthonome (Anthonomus grandis), petit Cha-
rançon, qui apparaissait dans les Etats du Sud, sur les rives du Rio
Grande et se répandait avec une telle rapidité, en causant de tels
1. E. E. Green, The Coccidae of Ceylon, Londres, 1908.
ravages, que la ruine des cultures de Coton en parut imminente. En
une dizaine d’années les pertes s’élevèrent à une somme de 250 mil-
lions de francs et, en 1903, le seul Etat du Texas subit un dommage de
75 millions. En 1921, malgré tous les moyens de lutte mis en œuvre,
TAnthonome a encore empêché la production de plus de six millions
de balles de coton et a fait subir aux récoltes américaines une perte
de huit milliards de francs. Le « Ver rose » de la capsule, chenille du
petit papillon Gelechia gossypiella, et celle de la Noctuelle Prodenia
litura sont également funestes pour les cultures cotonnières. La
présence de la première, dont on ignore encore l’origine, avait passé
inaperçue dans les plantations égyptiennes quand une huilerie
d’Angleterre alerta les intéressés. Cet établissement, recevant
d’Egypte des stocks de graines de coton, constata, en effet, une dimi-
nution sensible du rendement en huile. Une enquête faite sur place
récéla que cette diminution était en relation avec la présence d’une
chenille, encore peu connue, laquelle, ultérieurement, provoqua
l’abandon progressif de la culture du Coton en Afrique du Nord où
on avait essayé de la développer dès 1918. A la suite d’essais nombreux
et de l’application de mesures sévères de désinfection des semences,
rifnportance du « Ver rose » a diminué en Egypte ces dernières
années mais, avant cette guerre, on y demeurait préoccupé par l’ex-
tension inquiétante de la chenille polyphage de Prodenia litura qui
passe alternativement du Trèfle d’Alexandrie, le bien connu bersîm,
au Cotonnier qu’elle défeuille rapidement, empêchant ainsi le déve-
loppement des capsules. Il en résulte des pertes formidables dont
s’inquiètent les organismes financiers et, en particulier, le Crédit
foncier égyptien, très intéressé à la culture cotonnière.
Puisque je vous parle des relations des établissements financiers
avec les Insectes nuisibles, je me permettrai de vous citer encore un
exemple. 11 s’agit de la Mouche des fruits, Ceratitis capitata, qui, par
ses déprédations, s’est rendue tristement célèbre, d’abord sur divers
points du bassin méditerranéen, puis aux îles Hawaii et, enfin, en
Floride. Elle fut l’objet de missions scientifiques confiées à d’illus-
tres entomologistes tels que Silvestri, en vue de la recherche des
précieux auxiliaires qui limitent sa multiplication dans son pays
d’origine et qui purent être acclimatés en Hawaii. En 1929, introduite
par imprudence aux Etats-Unis, la Mouche des fruits fut signalée
sur une étendue d’environ 14.500 kilomètres carrés. L’annonce de sa
présence provoqua une réelle panique financière qui s’illustra par la
chute de vingt-cinq banques du fait que les agriculteurs furent privés
de leurs ressources n’ayant plus la faculté de vendre leurs récoltes
et même leurs terrains et de réaliser des gages hypothécaires.
Que dire enfin de l’importance du fléau acridien qui préoccupe
l’Humanité depuis les temps les plus reculés ? On n’a pas encore
vaincu le péril des hordes de Sauterelles, car la solution du problème
70 —
dépasse les frontières administratives que les hommes' ont cru devoir
établir, aussi bien que les possibilités d’une administration locale
ou d’un seul laboratoire. Toutefois, les résultats des recherches
entreprises par des expérimentateurs tels que Uvarov, Zolota-
REVSKY et son collaborateur mort au champ d’honneur, Marc
Murat, laissent espérer que nous approchons du but, c’est-à-dire
la suppression des vols calamiteux, non seulement pour l’Agricul-
ture, mais aussi pour toute l’activité des populations des territoires
envahis. Par une action constante, depuis 1919, j’ai la satisfaction
d’avoir contribué à la coordination des efforts des diverses parties
de l’Empire français et des diverses Nations intéressées à la lutte et
aux recherches. Les cironstances ont interrompu cette action mais
elle devra être reprise et poursuivie sans relâche dès que cela sera à
nouveau possible..
Je ne vous retiendrai pas davantage avec des exemples, si frappants
puissent-ils être. En ai-je assez dit pour vous avoir convaincus de
l’importance de la matière de la nouvelle chaire et de l’étendue du
champ de recherches qui s’ouvre à elle, aussi bien que de sa place au
Muséum National d’ Histoire Naturelle ? N’est-ce pas ce dernier
également qui détient les plus riches collections et la plus riche
bibliothèque de Sciences Naturelles coloniales ? Et c’est, à mon avis,
en son sein que le Ministère des Colonies devra continuer de créer
des Centres de Recherches, indépendants ou annexés aux chaires
existantes. Toute décision contraire me parait vouée, tôt ou tard, à
un échec et n’aura d’autres résultats, toujours onéreux, que celui de
retarder l’aboutissement de travaux utiles pour la mise en exploita-
tion de notre magnifique France d’Outre-Mer.
Nos Colonies ont besoin de vivre et de se développer et, pour cela, de
connaître et d’exploiter leurs richesses naturelles ; les hommes de Science
ont pour rôle de les guider et de les aider dans cette tâche. Par réciprocité,
elles constituent pour eux un champ d’études spéculatives illimité et très
prenant.
Ainsi s’exprimait, en 1938, en séance de l’Académie des Sciences,
son éminent Seerétaire peprétuel M. Lacroix, et c’est en m’appuyant
sur cette affirmation que je vous préciserai, maintenant, les buts de
la chaire d’Entomologie agricole coloniale.
N’ayant pas eu l’occasion, lors de la création de la chaire, d’exposer
aux professeurs du Muséum ma conception sur l’orientation à donner
au nouveau service, je dois à mes Collègues quelques précisions sur
cette question. Ceci ne me paraît pas négligeable, car il est bon que
tous sachent exactement la part de chacun dans l’édifice commun.
Mon programme, plusieurs d’entre vous le connaissent déjà car
voici près de vingt ans que j’en ai formulé les grandes lignes pour la
— 71 —
première fois et celles-ci ont servi à la rédaction du Rapport au
Président de la République lors de la création de la chaire de Zoologie
agricole à l’Institut National d’ Agronomie Coloniale, en 1932. En
voici, d’ailleurs, le texte essentiel :
Les ravages commis par les maladies et les parasites de toute nature
qui s’attaquent aux cultures tropicales sont, tous les ans, la cause pour
l’Agriculture des pays chauds d’énormes pertes se chiffrant par milliards
de francs.
L’organisation de la lutte contre ces fléaux nécessite la formation de
jeunes spécialistes des questions de phytopathologie et d’entomologie
tropicales, la recherche, le classement et l’étude méthodique d’une énorme
documentation technique ou simplement documentaire, actuellement
dispersée dans les établissements scientifiques du monde entier, la déter-
mination des nouveaux parasites, l’étude et la mise au point des mesures
adnoinistratives susceptibles d’enrayer les dégâts et de protéger les régions
qui ne sont pas encore atteintes, l’établissement d’une étroite collaboration
avec les spécialistes de tous les pays, la recherche des meilleures méthodes
de traitements curatifs ou simplement préventifs, l’envoi aux Services
locaux des instructions techniques dont ils peuvent avoir besoin, etc.
La destination principale de la chaire est donc l’étude des Insectes
ayant une importance économique pour les régions tropicales et
subtropicales. Selon M. Chevalier, il s’agit là de territoires qui
couvrent environ le tiers des terres du globe. Parlant de cette
immense zone, un grand agronome belge ajoute :
Rappelons qu’elle a le monopole de la production du Riz, du sucre de
Canne, du Café, du Cacao, du Thé, des Bananes, des Dattes, des Olives,
du Manioc ; qu’elle récolte la plus grande partie de la culture mondiale du
Maïs ; qu’elle seule produit le jute, le coton, le caoutchouc, les bois précieux,
certaines résines et les gommes ; qu’elle fournit une abondance de matières
grasses (Leplae).
Dans la période actuelle, l’absence de tous ces produits fait mieux
évaluer l’importance de la place qu’ils occupent dans l’économie
d’un pays, du nôtre en particulier, et l’immensité du champ d’inves-
tigations qui s’ouvre à nous. Aussi, il n’est pas surprenant que les
Nations, justement préoccupées de sauvegarder de telles richesses,
se soient attachées à créer et à perfectionner des laboratoires d’Ento-
mologie et à former des spécialistes chargés des recherches sur les
Insectes de ces cultures. Je ne m’étendrai pas sur les remarquables
Services qui ont été mis sur pied par l’Angleterre, les Etats-Unis ou
la Hollande qui possèdent, dans leurs colonies, cent fois plus d’ento-
mologistes que la France ; mais je me suis laissé dire, tout récemment
encore, que la Belgique, qui dispense dans ses Instituts agronomiques
et ses Universités des enseignements d’ Entomologie agricole colo-
niale, espère avoir, dans trois ans, au Congo belge, une trentaine
d’entomologistes spécialisés. Nous avons un retard considérable à
rattraper et la période présente semble particulièrement favorable
pour préparer l’avenir.
A côté de l’étude systématique des Insectes nuisibles et utiles,
j’envisage de donner une grande place à leur étude biologique. En
effet, la biologie domine toutes les mesures que l’on peut être amené
à prendre soit pour enrayer la multiplication des ennemis des Végé-
taux, soit pour favoriser le développement des Insectes auxiliaires
ou des Insectes auxquels nous devons « le plus doux des aliments et
le plus somptueux des Textiles » (P. Marchal).
Le rôle de la chaire sera d’orienter ces recherches en restant sur un
plan élevé qui fasse abstraction des buts spéculatifs, afin de ne pas
stériliser les efforts. Pour les mener à bien, il suffira de se rappeler les
magnifiques travaux de Paul Marchal et les conclusions pratiques
que l’on peut tirer de la plupart d’entre eux.
Mais l’activité de la chaire ne saurait se borner à l’étude propre-
ment dite des Insectes utiles et nuisibles aux cultures coloniales,
d’autres attributions lui sont réservées, qui complètent d’ailleurs la
première.
Nous avons, tout d’abord, l’enseignement de l’Entomologie appli-
quée aux Colonies par des cours publics et par la formation de sta-
giaires destinés à devenir des entomologistes locaux.
La constitution de collections d’ Entomologie appliquée aux
Colonies entre essentiellement dans le rôle d’une chaire du Muséum.
Il en existe déjà un noyau important grâce aux envois d’élèves que
j’ai formés depuis une vingtaine d’années et aux éléments qui ont
permis à notre vénéré maître, M. Bouvier, de créer la galerie d’Ento-
mologie appliquée installée au troisième étage de ce h|timent. Des
améliorations sont indispensables à prévoir, surtout au point de vue
de la lumière, afin que le public puisse tirer tout le profit souhaitable
des matériaux si intéressants qui y sont exposés.
Des liens étroits doivent exister entre la chaire d’Entomologie
agricole coloniale et les diverses chaires du Muséum et plus parti-
culièrement avec la chaire d’Entomologie générale pour le déve-
loppement et l’exploitation scientifique des collections d’insectes
appartenant aux groupes les plus riches en espèces nuisibles. Lors
de sa mise à la retraite, en 1934, M. Marchal avait obtenu du Direc-
teur de l’Agriculture, M. Lesage, et de son successeur, M. Brasart,
que la collection de Cochenilles créée par lui et ses collaborateurs,
ainsi que la documentation scientifique qui s’^ rapporte, soit offerte
au Muséum. Cette collection nationale qui, je l’espère, s’enrichira
encore des types de toutes les espèces décrites de France et de son
Empire, se trouve à mon laboratoire à la disposition de tous les
spécialistes. En souvenir du grand savant qui l’a conçue elle doit
devenir une des plus complètes du monde.
73 —
Nos efforts se porteront également sur la formation de collections
similaires de Pucerons, de Psyllides, d’Aleurodes, de Tysanoptères,
d’ Orthoptères, d’ Hyménoptères parasites, ayant une importance
économique.
Nous devons encore prévoir la constitution d’un Centre de docu-
mentation relative à l’Entomologie agricole des régions tropicales et
subtropicales. Pour ma part, je suis heureux d’y apporter celle que
j’ai accumulée depuis vingt ans et qui deviendra le point de départ
de l’organisme que j’envisage pour l’avenir et qui pourra prêter son
concours aux Services officiels locaux, aux Colons, aux Sociétés
foncières, pour lesquels se posent des problèmes d’Entomologie
économique souvent très importants.
J’ajouterai que, grâce à une subvention spéciale du Secrétariat
d’Etat aux Colonies, la nouvelle ehaire a pu acquérir la bibliothèque
personnelle de Paul Marchal, essentiellement riche en travaux sur
la Biologie et sur les Insectes nuisibles et utiles à l’Agriculture.
Notre laboratoire sera largement ouvert aux demandes de rensei-
gnements ; en bref, il devra être le conseiller technique de la France
d’Outre-Mer pour toutes les questions d’Entomologie agricole.
J’insiste enfin sur le rôle qu’il devra jouer pour coordonner les
travaux poursuivis dans les différentes Colonies, Il faut que tout
entomologiste, même perdu dans la brousse, sente qu’il a au Muséum
une Maison-mère scientifique à laquelle il peut faire appel en toutes
circonstanees, qui l’aide à suivre les progrès de la Métropole et des
pays étrangers, qui ne l’abandonne jamais et qui saura, le cas échéant,
défendre ses intérêts en son absence.
Je n’ignore pas qu’il s’agit là d’une œuvre de longue haleine, mais
si les hommes sont mortels, j’ose espérer que les institutions, quand
elles répondent à une nécessité, peuvent survivre et prospérer et que
d’autres poursuivront le travail que je m’efforce d’entreprendre.
Je demande à mes Collègues de bien vouloir m’apporter le concours
de leur expérience et de ne pas hésiter à me faire connaître toutes les
suggestions qui pourraient leur paraître utiles, tant pour le bon
fonctionnement de la chaire que pour l’organisation des recherches.
J’ose espérer que le Secrétariat d’Etat aux Colonies,œt en parti-
culier l’Office de la Recherche Scientifique Coloniale que dirige notre
collègue et ami R. Jeannel, continuera à me faire confiance pour
tout ce qui concerne les Insectes nuisibles et utiles, ainsi qu’ont bien
voulu le faire dès cette année l’Office du Niger et l’Union Cotonnière.
Je sais, d’autre part, que je peux compter sur mes collaborateurs
et sur mes anciens élèves dispersés dans les diverses parties de la
France d’Outre-Mer. Enfin, je ne voudrais pas passer sous silence le
soutien précieux que j’ai trouvé de tout temps auprès de l’Association
« Colonies-Sciences » et de son directeur M. Martelli, ainsi que le
concours que m’a apporté, depuis 1935, le Comité d’ Encouragement
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943,
6
— 74 —
aux Recherches d’Entomologie appliquée qui a permis une améliora-
tion constante de mon laboratoire. Je dois une grande reconnais-
sance à tous les adhérents et en particulier à son Président, M. Tau-
DiÈRE, à son Trésorier, M. Cormier et à son Secrétaire général,
M. Maingot-Thuilleaux.
Ainsi construite sur de telles bases, la chaire d’ Entomologie agri-
cole coloniale, j’en ai la conviction, ne faillira pas à la tâche qu’elle
doit assumer ; tâche au sujet de laquelle je rappellerai, pour termi-
ner, ce que Paul Marchal disait le 9 janvier 1918, en prenant pour
la seconde fois le fauteuil de la Présidence de la Société Entomo-
logique de France et qui, hélas ! n’a rien perdu de son actualité :
Il n'est pas douteux que, lemettant à l'avenir les préoccupations de
philosophie désintéressée, la Nation, pendant la période que nous traver-
sons, doit, avant tout, s'efforcer de vivre et de préparer l’essor économique
des entreprises qui surgiront des ruines après la tempête ; en ce qui nous
concerne, le but utilitaire de l’Entomologie doit donc, au plus haut point,
attirer notre attention... Souhaitons que les recherches tendant directe-
ment ou indirectement à la protection des cultures contre les ravageurs
deviennent de plus en plus nombreuses et faisons nous-mêmes tous nos
efforts pour apporter par notre travail une contribution à l’œuvre de
relèvement économique qui se prépare pour notre Pays !
— 75 —
Sur L’ÉVOLUTION des dessins tégumentaires
MAMMALIENS.
Par E.-G. Dehaut.
I. — Chez la plupart des Mammifères à robe ornée, l’orthogénèse
du dessin atteint ses stades les plus avancés à la queue, dans la région
sacrée et aux lombes, la tête et le cou restant souvent moins évolués
sous ce rapport : loi formulée par Eimer sous le nom de postero-
anteriore Entwicklung, à la suite de longues et ingénieuses recberches
sur une espèce reptilienne, le Lacerta muralis et sur les Oiseaux de
proie du genre Falco
Ainsi, chez la Genetta Victoriæ décrite et figurée par Oldfield
Thomas les dessins de type primitif, rubans plus ou moins allongés
disposés longitudinalement ou un peu obliquement par rapport à la
ligne mésiale, prédominent à la tête et au cou, la ligne noire verté-
brale s’étendant seule jusqu’à la base de la queue. Sur les côtés du
thorax et de l’abdomen se voient des taches foncées très nettes et
très nombreuses. Et la queue est annelée de noir et de blanc.
Salomon Muller et Schlegel décrivent le système de coloration
de la Viçerra Boiei en ces termes : «Le cou seulement montre, en dessus,
deux rubans longitudirmux, toutes les raies des autres parties du tronc
ayant la forme de bandes transversales »
Dans la curieuse leuco-mélanodermie normale de VAiluropus
melarioleucus étudiée par Alphonse Milne Edwards les taches
noires qui entourent les yeux, et celles des oreilles, dessins moins
évolués que la sangle de même couleur recouvrant la ceinture scapu-
laire, se trouvent en avant d’elle.
II. — Voici, cependant, un cas à^nversion de la loi d’EiMER®.'^
Dans la galerie de zoologie, M. Rode m’a montré la très belle
1. Variiren der Mauereidechse, Archiv für Naturg., 47® année (1), 1881, p. 462.
Voir aussi : Boulenger, Lizards allied to Lacerta muralis, Trans. Zool. Soc. London,
t. XXI, 1916, p. 14, pl. III, fig. 8.
2. Variiren der Mauereidechse, p. 443.
3. Mammals obtained by Sir Harry Johnston in the Uganda Protectorate, Proc.-
Zool. Soc. London, 1901 (2), p. 27, pl. V,
4. Eene nieuwe soort van Civetkat van Bornéo, in Temminck, Naiuurlijke geschie-
denis der Nederlandsche ooerzeesche bezittingen. Zoologie. Zoogdieren van den Indischen
Archipel, Leiden, 1839-1844, p. 125, Pl. XVIII, fig. 1 et 2.
5. Faune mammalogique du Tibet, in Henry et Alphonse Milne-Edwards, Recher-
ches pour servir à l’histoire naturelle des Mammifères, Paris, 1868-1874, p. 323, Pl. L.
6. Toutes les espèces reptiliennes non plus ne présentent pas une évolution postéro-
antérieure du système de coloration.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XV, n® 2, 1943.
— 76
Antilope africaine Cephalophus Doriæ, où le système de coloration
présente un développement antéro-postérieur (fig. 1).
Puisque les parties du corps les plus évoluées — celles qui ont
atteint le stade concolor — sont la tête et le cou (d’une jolie couleur
marron), le dessin le plus primitif doit se trouver dans la région caudale,
et, de fait, c’est une tache brun noir, médiane, très allongée, qui, à la
face dorsale de la partie antérieure de la queue, rappelle encore le
stade primordial rubané (fig. 2).
Entre ces deux états évolutifs extrêmes, daùs les régions sacrée,
lombaire et thoracique, vingt-et-une bandes transversales (impaires
et médianes) brun noir occupent toute la largeur du tégument dorsal
(où la couleur fondamentale, terre de Sienne, est assez claire). Or
les trois premières, situées juste'en arrière de la ceinture scapulaire,
sont presque effacées : passage insensible du stade zébré au stade
concolor.
A l’extrémité opposée, la 21® bande montre distinctement les
taches qui la composent, alignées dans le sens transversal (fig, 2).
Il en est de même de la 20® ; état intermédiaire aux stades maculé et
zébré.
Deux taches très petites, semblables à celles qui forment la
21® bande, se voient à la base de la queue : l’une sur la ligne mésiale
et l’autre à gauche. Ces dessins asymétriquement disposés sont, chez
notre Antilope, les seuls du stade maculé proprement dit.
Au total, ce qui donne à la robe du Cephalophus Doriæ son aspect
insolite, c’est essentiellement une succession ininterrompue d’états
évolutifs d’autant plus éloignés du stade primordial qu’ils sont
réalisés plus antérieurement. Tout à fait en arrière, état intermé-
diaire aux stades rubané et^ maculé ; puis stade maculé proprement
dit. Un peu plus en avant, état intermédiaire aux stades maculé et
zébré. Plus en avant encore, stade zébré proprement dit ; état
intermédaire aux stades zébré et concolor ; stade concolor typique.
A bien des égards, une telle sériation reproduit, mais en sens
précisément inverse, la succession Eimérienne des stades évolutifs
de VEquus quagga
Ce qui est très curieux, c’est qu’elle est presque la même que chez
le Marsupial carnivore de Tasmanie, Thylacinus cynocephalus, qui,
lui aussi, est concolor antérieurement et zébré en arrière M. le
Professeur Bourdelle a bien voulu fixer sur ce point mon attention.
Chez la Couleuvre verte et jaune (Zamenis gemonensis), Camerano a montré que les
dessins céphaliques sont à un stade plus avancé que ceux des parties dorsales du tronc
et surtout de la queue.
Monografia degli Ofidi italiani (Colubridi), Mem. Acc. Sc, Torino, sér. 2, t. XLI,
1891, p. 446-447, PI. II, fig. 5 et*6.
1. Floweh et Lydekker, Mammals living and extinct, London, 1891, p. 384, fig. 160.
2. Flower et Lindekker, ouvrage cité, p. 137, fig. 39.
Fig. 2. — Cephalophus Doriæ. Les 19®, 20® et 21® bande transversale ; les deux très petites
taches de la base de la queue et le dessin maculé-rubané situé en arrière d’elles. Gran-
deur naturelle.
Seulement, chez le Thylacine, il n’existe aucune trace de dessin du
type maculé.
Voilà donc deux Mammifères, appartenant à deux groupes naturels
aussi différents que les Marsupiaux et les Ruminants, et qui pré-
sentent pourtant un caractère commun : le développement antéro-
postérieur de leurs dessins. Il s’agit là de Vinversion d’une tendance
évolutive presque constante dans l’embranchement des Vertébrés, et,
relativement à son déterminisme, je ne trouve aucune hypothèse à
proposer.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
79 —
Notules ichthyologiques
(Cinquième série) .
Par Paul Chabanaud.
XIX. — Morphologie macroscopique de V organe nasal d'Ony&lomns
serpens (L.).
On ne saurait rien ajouter à la description qui a été donnée par
Moreau ^ de la morphologie externe de l’organe nasal à' Oxystomus
serpens (L.), description qu’illustre la figure 1 de la présente note.
Il ne s’agit donc ici que de la morphologie interne de l’organe.
La capsule nasale est très allongée ; sa hauteur est comprise près
de 3 fois dans sa longueur. La narine antérieure (inhalante) s’ouvre
à proximité immédiate de l’extrémité rostrale de la capsule ; la fente
longitudinale, qui représente la narine postérieure (exhalante),
confine à son extrémité caudale. La par.oi profonde de la capsule
nasale est occupée tout entière par l’organe olfactif proprement dit.
Celui-ci se compose de 2 séries de lamelles du type cunéiforme 2.
Ces 2 séries sont longitudinales et dorso-ventralement sym4triques.
Il n’existe pas de travée axiale distincte.' Dans chaque série, les
lamelles sont au nombre d’environ 50 ; elles augmentent graduelle-
ment de grandeur, à partir dé chacune des deux extrémités de la
série, les plus développées occupant le milieu de celles-ci. Le contour
de l’ensemble dessine approximativement une ellipse très allongée.
L’organe ne se prolonge pas dans la tubulure de la narine antérieure.
Dans une lamelle olfactive du type cunéiforme, Derscheid (p. 81)
définit un bord mésal (« central ») et un bord périphérique. Ces deux
bords sont séparés l’un de l’autre par Yapex de la lamelle. D’ordinaire,
le bord mésal — contigu à la travée axiale, lorsque celle-ci existe
— • est concave, tandis que le bord périphérique est convexe. Chez
Oxystomus serpens, le bord mésal est, au contraire, largement con-
vexe, dans son ensemble, tandis que le bord périphérique est pro-
fondément concave ; l’apex dessine un angle aigu. D’ordinaire égale-
ment, le bord mésal des lamelles dorsales se trouve dans le prolon-
gement du bord mésal des lamelles ventrales ; l’apex de toutes les
lamelles se dresse perpendiculairement au plan général passant par
leur bord mésal ; enfin, le bord périphérique des lamelles dorsales
1. Moreau (E.). Hist. Nat. Poiss. France, 3, 1881, p. 583.
2. Derscheid (J. M.). Ann. Soc. Roy. Zool. Belgique, 53, 1922, p. 79-112 J
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
a, aditus du sac annexe ; d, dents de la mâchoire supérieure ; n a, narine antérieure ;
n P, narine postérieure. Sur la figure 1, la narine postérieure est masquée par son
propre bord dorsal.
Fig. 1. — Oxystomus serpens. Aspect extérieur des narines du côté droit.'
Fig. 2. — Oxystemus serpens. Organe nasal du côté droit. La capsule nasale est ouverte
et l’organe olfactif est étalé, dans le but de montrer la forme des lamelles.
Fig. 3. — Oxystemus serpens. Coupe schématique de l’organe nasal du côté droit. Les
lamelles olfactives sont en noir plein.
regarde en direction opposée à celle du bord périphérique des lamelles
ventrales. Chez Oxystomus serpens, cette disposition ne se réalise que
si l’on étale l’organe olfactif, ainsi que le montre la figure 2. En effet,
l’organe olfactif étant en place, la série dorsale des lamelles sur-
plombe la série ventrale et le bord mésal des lamelles dorsales forme,
avec le bord mésal des lamelles ventrales, un angle tellement aigu
que les lamelles dorsales et les lamelles ventrales se trouvent en
contact réciproque, sur une certaine étendue de leur bord mésal ;
au surplus, l’apex et le bord périphérique des lamelles dorsales sur-
plombent l’apex et le bord périphérique des lamelles ventrales, la
partie périphérique de toutes les lamelles s’orientent dans une même
direction externe (fig. 3).
L’aditus du sac annexe s’ouvre à l’extrémité caudale de la capsule,
sous la partie périphérique des dernières lamelles de la série dorsale.
Laboratoire des Pêche» et Productions coloniales d’origine animale.
— 82
Les Isopodes terrestres des départements
DE LA Dordogne et du Lot-et-Garonne
(2® partie) ^
Par J.-J. Legrand.
I. Description des formes nouvelles.
(suite).
B. Haplophthalminæ.
Helenonîscus nov. gen.
Pièces buccales : md droite présentant 2 pénicils insérés l’un sur le
bord médian, l’autre sur le contour du processus molaire ; md gauche
présentant 3 pénicils insérés sur le bord médian ; mxj : exopôdite à
9 dents chitineuses et une soie sensitive, endopodite à 4 pénicils dont
un, occupant une place variable suivant l’individu considéré, est
nettement plus petit que les autres, fig. 3 G ; mxg divisé en deux
lobes l’interne plus haut que l’externe et deux fois plus large 5
mxp à palpe présentant 4 articles visibles.
Lobes céphaliques latéraux triangulaires ; lobe médian bien déve-
loppé. Yeux à un seul gros ocelle.
Ornementation tergale : simple sur la tête, composée de petits
tubercules coniques disposés en rangées transversales ; ornementa-
tion thoracide du type Haplophthalmus mais très émoussé, à peine
visible ; tergites abdominaux lisses.
La chitine vue à un grossissement moyen présente par place une
structure cellulaire (= Wabenstruktur Verhœfî) très visible par
exemple sur certaines parties des tergitj» et des exopodites des
pléopodes.
Endopodite pL mâle biarticulé, à article distal néttement plus
court que le basal (2/3). Endopodite plj mâle biarticulé, à article
basal beaucoup plus long que chez Haplophthalmus (2 /3 de l’article
distal) (fig. 3 A et B).
Ex4podites des pléopodes 3 et 4 différant peu d’un sexe à l’autre.
Exopodite du pléopode 5 mâle présentant un lobe proximal aigu
absent chez la Ç.
7. Helenonîscus (nov. gen.) prenant! nov. spec.
et 2 Ç au bord du Lot, dans la terre argileuse. Villeneuve-sur-
Lot.
1. Cf. Bull. Muséum, 1942, 2® s., XV, p. 406 à 410.
Bulletin du Muséum, 2® série^ t. XV, n° 2, 1943.
Taille : (J et Ç 3 mm. 6x1 mm. 2.
Couleur : blanc jaunâtre ; quelques chromatophores mélaniques
disséminés sous le tégument dorsal, dans la tête et au niveau des
pleures thoraciques et abdominaux.
Tégument : face tergale de la tête ornée de petits tubercules
coniques en 6 rangées transversales ; tergites thoraciques ornés de
5+5 côtes très peu saillantes, à peine visibles, correspondant aux
côtes a X b c d de la nomenclature de Verhoeff (1930 (fig. 4 A).
Les côtes x sont plus fortes sur les péréionites postérieurs ; les côtes d
(médianes) sont très courtes sur les tergites 1, 2, 3, 4 et manquent
Fig. 3. — Helenoniscus nov gen. prenanti nov. sp. A, pl. 1 — r
B, pl. 2 — C, endop. mx^.
sur les suivants, elles n’existent pas chez le ^ ; les côtes c sont
formées de 3 tubercules chez la $, de 2 tubercules chez le (J ; ter-
gites abdominaux lisses.
Pléopodes mâles, pli exopodite triangulaire à sommet postérieur
massif et arrondi, à bord externe fortement concave ; endopodite
biarticulé, à article basal 1 fois 1 /2 plus long que le distal, en forme
de tronc de cône effilé vers l’arrière, à bord externe orné de quelques
soies isolées, article distal en forme de fer de lance débutant par une
gorge et se continuant par une partie triangulaire effilée vers l’arrière,
à sommet arrondi, plg endopodite biarticulé ; article basal prismatique
présentant du côté interne une arête saillante ; article distal 1 fois 1 /2
plus long que le basal, en forme de stylet très effilé à son extrémité
transformée en tube par l’enroulement de ses bords (fig. 3 A et B).
Différences sexuelles. Le mauvais état du ^ ne m’a pa^ permis
d’étudier les péréiopodes.
1^ Je dédie cette espèce à M. le Professeur Prenant, en témoignage
de profonde sympathie.
Fig. 4.- — A, Helenoniscus noi>, gen. prenanti nov. sp. —
B, Haplophthalmus ieissieri nov. sp.
8. Haplophthalmus teîssîeri nov. sp.
3 $ et (J 3 au bord du Lot dans l’argile humide. Villeneuve-sur-
Lot (Lot-et-Garonne).
Taille : ^ 2 mm. 8x0 mm. 8 ; Ç 3 mm. X 1 mm.
Coloration : blanc jaunâtre ; pas de chromatophores.
Tégument : face tergale de la tête couverte de gros tubercules
arrondis en* 3 rangées transversales. Un tubercule isolé coiffe le
sommet du lobe céphalique médian. 1®^ tergite thoracique orné de
6 + 6 côtes saillantes crénelées, correspondant aux côtes a x b y c d
de la nomenclature de Verhoeff ; côtes xtrès petites, côtes c allant
du bord antérieur à la moitié du tergite, côte y allant du bord posté-
rieur à la moitié du tergite» Les autres tergites thoraciques présentent
5 + 5 côtes : a X b c d (fig. 4 B) ; les côtes x sont plus développées
que sur le 1®^ tergite. 3® tergite abdominal présentant 2 apophyses
moyennement saillantes, arrondies vers l’arrière sans surplomb de la
partie supérieure comme chez H. mengei (Zad,).
Lobes céphaliques latéraux divergents, à sommet légèrement
effilé et arrondi. Lobe médian bien développé.
Yeux formés d’un seul ocelle très petit et noir.
Pléopodes mâles, pli exopodite triangulaire, à sommet postérieur
85
arrondi légèrement recourbé vers Textérieur, à bord externe, régu-
lièrement concave (fig. 5 B) ; endopodite biarticulé, article distal
un peu plus long que le basal, fortement strié dans sa partie termi-
nale, les stries découpant de petites dents sur la surface externe.
Pointe légèrement tordue vers l’extérieur (fig. 5 G), pl.j endopodite
biarticulé, à article basal très court, à article distal en forme de
stylet, présentant une forte bosse dans la partie médiane de son bord
externe, pointe légèrement tordue vers l’intérieur (fig. 5 D).
Différences sexuelles. Je n’ai pas remarqué de différence entre
l’ornementation des ^ et des Ç comme chez H. mengei Zad. et H.
perezi Legrand (cf. Legrand 1942).
7® péréiopode du (;J : Le carpos présente dans la partie distale de
sa face sternale un rebord très saillant fortement incurvé latérale-
ment et orné de 4 grosses soies subégales (fig. 5 A).
Rapport et différences. Cette espèce est identique à H. ahhreviatus
Verh. par l’ornementation thoracique et abdominale. Elle en diffère
par contre très nettement par le caractère sexuel secondaire du
7® péréiopode du Le grope H. abbreviaius-H. teissieri apparaît donc
analogue au groupe H. mengei Zad.- J/, delmontensis Yerh.-H. perezi
Legrand. Dans l’un et l’autre groupe il s’agit d’espèces identiques par
l’ornementation tergale mais différentes au point de vue des carac-
tères sexuels secondaires mâles.
— 86 —
Je dédie cette espèce à M. le Professeur Teissier en témoignage
de ma haute considération.
C. Oniscidæ.
Philoscia muscorum Scopoli var. rufa Legrand.
Je signale la capture intéressante, faite à Saint-Julien de Lampon
(Dordogne), d’une Philoscia muscorum Scop. var. ruja Legrand rose
aux yeux roses. Cette extension du phénomène de rufisme au pigment
oculaire qui n’avait pas encore été signalée chez les Philoscia mais
qui est commune chez Oniscus asellus L. et de nombreux PorceZ/io,
est sans doute l’effet d’une mutation analogue aux mutations lutea
et luteola que j’ai décrites chez Philoscia muscorum (1941).
D. Porcellionidæ.
9. Porcellio (Euporcellio) monticola Lereb. var. rufomarmoratus
(nova).
Les Eyzies (Dordogne) 1 et 1 Ç à l’entrée d’une grotte.
Face tergale des 2 individus marbrée de rouge brique sur fond gris.
(J : pleures, telson, appendices rouges ; yeux noirs, face tergale de
la tête, partie médiane des tergites thoraciques et abdominaux grise
avec quelques taches rouges irrégulières.
$ : entièrement rouge sauf les yeux et quelques traînées de méla-
nophores bruns sur la partie antérieure médiane de la tête, la base
des pleures thoraciques abdominaux et la partie médiane des péréio-
nites postérieurs.
10. Porcellio (Euporcellio) monticola Lereb. var. rufus (nova).
Un individu $ trouvé à Chancelade (Dordogne). Entièrement
rouge, même quant au pigment oculaire. Cette forme, probablement
une mutation, peut être considérée comme le terme ultime d’une
série à rufisme croissant, analogue à celle d’autres Porcellio tel P.
scaber Latr. Il est à remarquer que chez ces formes le pigment oculaire
n’est atteint que lorsque tout le pigment corporel est lui même trans-
formé. Un phénomène analogue a été signalé par Vandel (1938) à
propos de la dépigmentation chez les Trichoniscidæ.
E. Armadillidiidæ.
t
11. Armadillidium ( Pseudosphaerium) nasatum B. L. var.
rufum (nova).
Un individu Ç trouvé à Pombonne près Bergerac (Dordogne).
Coloration rose, yeux roses.
D’autres auteurs : Maury (1931), Vandel (1939) ont signalé des
exemplaires rougeâtres de la même espèce mais aucun nom de
variété n’a été donné. Ces auteurs n’ont d’ailleurs pas spécifié la
couleur du pigment oculaire.
Laboratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences de Paris.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Lereboullet (A.). 1853, Mem. Soc. Mus. Hist. Nat. Strasbourg, IV,
p. 22.
Legrand (J.- J.). 1941, Bull. Biol. Fr. Belg., 76, p. 202-210.
Legrand (J.- J.). 1942. Les Isopodes terrestres des environs de Paris. I.
Description de quelques formes nouvelles. Bull. Soc. Zool. Fr., LXVII,
p. 153.
Maury (A.). Bull. Soc. Lin. Normandie, 8-III (1931).
Strouhal (H.). 1940, Zool. Anz., 129, f. 13-20.
Vandel (A.). 1934, Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 66, p. 193-196.
Vandel (A.). 1938, Bull. Biol. Fr. Belg., 72, p. 135.
Vandel (A.). 1939, Bull. Biol. Fr. Belg., 73.
Verhoeff (K. yV.). 1930, Zool. Jb. Syst., 59, p. 1-64.
Verhoeff (K, W.). 1936, Mitt. Zool. Mus. Berlin, 21, p. 79-163.
88
Révision des Ploearia paléarctiques
(Hem. Reduviidæ)
Par André Villiers.
Le genre Ploearia a été créé par Scopoli ^ en 1786 pour P. domestica
Scop. Il groupe des Emesitæ répondant aux caractères suivants :
tête assez courte et robuste, divisée en deux lobes par un profond
sillon interoculaire courbé en arrière, le lobe antérieur globuleux,
brusquement resserré en arrière en un cou distinct ; yeux assez gros
et saillants ; premier article du rostre à peu près aussi long que le
deuxième, n’atteignant pas en arrière le niveau du bord antérieur
de l’œil ; pronotum allongé, généralement un peu plus long que la
tête, plus ou moins distinctement divisé en deux lobes par un sillon
transverse, le lobe postérieur très court et de largeur variable ; tro-
chanters antérieurs épineux ; fémurs antérieurs denticulés sur toute
leur longueur, la denticulation formée d’épines inégales et de tuber-
cules cylindriques épineux à l’apex ; tarses antérieurs plus courts que
les tibias, formés de trois articles soudés entre eux mais bien dis-
tincts ; pygophore des volumineux, inerme ou armé d’une apophyse
ventrale plus ou moins longue, épineuse, arrondie ou bidentée. Comme
dans d’autres genres de la même sous-famille les $ sont toujours
aptères alors que les ^ sont ailés ou aptères ; dans la région paléa-
arctique seuls des ^ aptères sont connus.
Le genre Ploearia est presque cosmopolite ; on le rencontre en
Asie (2 espèces), en Australie (2 espèces), en Nouvelle-Zélande
(1 espèce), en Afrique (4 espèces), en Amérique du Nord (5 espèces),
en Amérique du Sud (3 espèces) et dans la région méditerranéenne où
il compte buit espèces, y compris les trois espèces nouvelles décrites
plus loin Il est évident qu’un grand iiombre de formes exotiques
reste encore à découvrir et que le nombre plus abondant des
espèces paléarctiques est vraisemblablement dû à une prospection
plus complète de la région.
1. Del. Flor. et Faun. insubr. 1, 1786, p. 60.
2. En 1895 Noualhier citait six espèces paléarctiques ; l’une d’entre-elles, P.
grassator Puton appartient en réalité au genre Tinna Dohrn, caractérisé par la pré-
sence d’épines à la face inférieure de la tête.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
— 89
Tableau des espèces Palearctiques,
1. Lobe postérieur de la tête globuleux, fortement saillant en arrière,
brusquement déprimé à la base et formant un angle avec le coti (fig. 10
à 16). Deuxième article des antennes des assez densément pubescent.
Valves génitales des ^ courtes et horizontales...... 2
— Lobe postérieur de la tête beaucoup moins saillant en arrière, peu dis-
tinct du cou qu'il prolonge insensiblement en avant (fig. 9). Deuxième
article des antennes des avec seulement quelques poils épars. Valves
génitales des ^ plus longues et obliquement dressées. 1. domestlca Scop.
2. Lobe postérieur de la tête légèrement bilobé à la base, sans tubercules
coniques ; . 3
— Lobe postérieur de la tête avec deux tubercules coniques horizîontaux
à la base (fig. 13) 54. abrupta Noualh.
3. Face inférieure de la tête légèrement sillonnée en long, sans protubé-
rances médiane ou latérales 5
Figs. 1-8; Gen. Pioearia Scopoli. — 1, P. Berlandi nov. sp,Ç d’Agadir. — 2,P. canarien-
sis Noualhier, des Açores. — 3, P. gutturalis Noualhier, de Gabès. — 4, P. Noual-
hieri nov. sp., dès Mouzaïa. ■ — 5, P. Putoni Noualhier, des Pyrénées-Orientales. —
6, P. domestica Scopoli, de Carcassonne. — 7, P. Mimeuri nov. sp., d’oudjda. —
8, P. abrupta Noualhier de Carthage. — (X 15 env.).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
7
— Face inférieure de la tête avec deux protubérances latérales ou une
protubérance médiane 4
4. Face inférieure de la tête avec une large protubérance médiane arrondie
en forme de goitre (fig. 14) 6. gutturalis Noualh.
— Face inférieure de la tête avec deux petites protubérances anguleuses
un peu en arrière de l’œil (fig. 12) 4. Noualhieri n. sp.
5. Pronotum allongé, modérément rétréci en arrière, la base bien plus
large que la moitié du bord antérieur (figs. 5 et 7). Apex des tergites
abdominaux avec une forte épine médiane G
— Pronotum court, très fortement rétréci en arrière, la base à peu près
aussi large que la moitié du bord antérieur (figs. 1 et 2). Apex des tergites
abdominaux avec une très petite protubérance arrondie . 7
6. Fémurs antérieurs modérément élargis, deux fois aussi gros que les
hanches, ses bords subparallèles (fig. 10) .......... 2. Putoni Noualh.
— Fémurs antérieurs fortement dilatés, trois fois plus larges que les
hanches, la plus grande largeur avant le milieu (fig. 11). 3 Mimeuri s. sp.
7. Lobe postérieur de la tête, vu de profil, régulièrement arrondi,
l’angle occipital à peu près droit ... 7. canariensis Noualh.
— Lobe postérieur de la tête, vu de profil brusquement arrondi, l’angle
occipital nettement aigu 8. Berlandi n. sp.
Figs. 9-12. Gen. Ploearia Scopoli, avant-corps vu de profil. — 9, P. domestica Scopolk!'
— 10, P. Putoni Noualhier. — 11, P. Mimeuri nov. sp. — 12, P. Noualhieri nov.
sp. — ( X 15 env.). ,
1. Ploearia domestica Scopoli 1786, Del. Flor. Faun. Insubr. I,,
p. 60, pl. XXIV, fig. A ( Ploiaria) . — Spinola, 1840, Essai Hem.,
p. 87 (Emesodema). — Rameur 1849, Faun. Andal. Il, p. 180
(Emesodema). — Amyot et Serville 1843, Hem., p. 396 (Emesode'
ma). — Herr, Schaeffer 1853, Wanz. Ins., IX, p. 116 (Emeso-
dema). — Costa, Cim. Regn. Nap. Cent., II, p. 11 (Emesodema).
■ — ■ Dohrn, 1860, Linn. Eut., XIV, p. 247, pl. I, fig. 16, 17, 18, 20
(Emesodema). — Fieber, 1861, Europ. Hem., p. 150 (Emesodema).
— Mulsant et Rey, 1783, Hist. nat. Pun. Fr., Emesides, p. 6
(Emesodema). — Stâl, 1874, Enum. Hem., IV, p. 93, 95 (Ceras-
copus).- — PuTON, 1880, Syn. Hem. Het. Fr., p. 166; 1886, Cat.
p. 37 (Cerascopus). — Noualhier, 1895, Rev. Ent. Fr., XIV,
p. 167, fig. 3 (Ploiaria). Bonnamour 1921, Ann. soc. lin. Lyon,
XVII, p. 79-81. — Cerascopus marginatus Heinek 1830, Zool. Journ.,
V, p. 36. — Figs. 6, 9, 17 et 18.
Long. 8-9 mm. — Jaune sale avec des bandes longitudinales sur l'ab-
domen, trois ou quatre anneaux sur les fémurs antérieurs, la base et l'apex
des tibias antérieurs, des macules sur le connexivum, les côtés de la tête
et du pronotum, bruns. Fémurs intermédiaires et postérieurs plus ou
moins nettement annelés de blanc à l’apex.
Tête large à lobe postérieur arrondi. Pronotum nettement rétréci à la
base. Abdomen pédonculé à la base, sans tubercules dorsaux. Fémurs
antérieurs allongés, portant deux rangs d’épines courtes et grêles, sans
tubercules distincts.
; Apophyse ventrale du pygophore très grande, robuste et sinuée
Pygophore court, très fortement échancré, largement ouvert. Valves
génitales presque verticales (figs. 17, 18).
Italie, Europe centrale et méridionale, Caucase et Turquie. ■ — ■
— France méri/diohale : Carcassonne, Nîmes, Landes,- Pyrénées-
Orientales, Hyères, Toulouse, etc., remonte jusqu’à Lyon (Rey,
Künckel) et même Paris (Bellier de la Chavignerie, Belle-
reaud). La synonymie de cette espèce avec le marginatus de Heinek
de Madère demande confirmation, d’autant plus que totis les Ploea-
ria semblent assez localisés. Le P. domestica se capture surtout dans
les maisons où il poursuit Içs petits Diptères.
•
2. Ploearia Putoni Noualhier, 1895, Rev. Ent. Fr., XIV, p. 168,
169, pl. I, fig. 6 (Ploiaria). — Figs, 5, 10, 19 et 20. ,
Long. 9,5-10,5 mm. — Testacé avec les côtés de la tête, la face ventrale
du thorax et de l’abdomen, des marbrures et bandes sur la face dorsale
de l’abdomen, un anneau préapical aux hanches antérieures, trois anneaux
aux fémurs antérieurs, la base et l’apex des tibias antérieurs, l’apex des
tarses antérieurs, le tubercule des trochanters antérieurs bruns. Fémurs
intermédiaires et postérieurs annelés de blanc à l’apex.
Lobe postérieur de la tête globuleux, bilobé à la base. Base du pronotum
fortement rebordée. Tubercules dorsaux de l’abdomen longs et aigus.
Fémurs antérieurs épineux et tuberculés.
(J : Apophyse ventrale du pygophore lamelleuse, trans verse, courte et
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 2, 1943.
7.
— 92 —
bidentée. Pygophore volumineux, arrondi en arrière. Valves génitales
assez courtes, brusquement courbées à l’apex (flgs. 19, 20).
France : Pyrénées Orienales : Ria. • — • Las Costes (exemplaire
capturé sous une pierre).
3. Ploearia Mimeuri nov. sp. . — Type : une $ du Maroc (Mus.
Paris). — ^ Figs. 7 et 11.
Long. 11 mm. — Avant-corps testacé ; côtés de la tête et du thorax, face
ventrale du thorax et de l’abdomen, de larges marbrures sur la face dorsale
de l’abdomen, la face ventrale des fémurs antérieurs, la bâse et l’apex des
tibias antérieurs bruns ; connexivum maculé de noir. Pattes intermédiaires
et 'postérieures blanc jaunâtre.
Lobe postérieur de la tête médiocrement saillant, portant en avant une
petite carène médiane, assez profondément déprimé en arrière. Sillon inter-
oculaire très profond, faiblement courbé en arrière. Pronotum une fois et
demie plus long que la tête, médiocrement rétréci en arrière, nettement
rebordé à la base, portant une très faible dépression trans verse au cin-
quième basal. Fémur antérieur fortement renflé, la rangée externe d’épines
mêlée de forts tubercules sétigères. Mésothorax un peu plus court que le
prothorax. Mésonotum trilobé en arrière, finement caréné au milieu.
Métanotum plus court que la moitié du mésonotum, fortement caréné au
au milieu. Protubérances dorsales de l’abdomen robustes, courbées en
arrière, mousses à l’apex.
Maroc : Oudjda (Coll. Sicard > Mus. Paris).
4. Ploearia Noualhîerî nov. sp. — Type : un (J d’Algérie (Mus.
Paris). — Figs. 4, 12, 21 et 22.
Long. 7,5 mm. — Testacé pâle ; tête avec les côtés, deux bandes indis-
tinctes sur chaque lobe brun. Thorax avec une bande latérale inférieure
brune et le reste plus ou moins distinctement marbré de brunâtre ; hanches
antérieures avec une macule préapicale, fémurs avec trois anneaux incom-
plets, la base du tubercule des trochanters, la base et l’apex des tibias
antérieurs bruns. Abdomen irrégulièrement marbré de brunâtre. Apex
des fémurs intermédiaires et postérieurs rembrunis jusqu’à un large
anneau apical blanc.
Base du lobe postérieur de la tête assez fortement échancrée. Pronotum
un peu plus long que la tête, fortement rétréci à la base, celle-ci finement
rebordée ; face dorsale avec un faible sillon transverse au quart basal.
Mésonotum un peu plus court que le pronotum, fortement élargi en
arrière. Abdomen sans tubercules dorsaux. Tubercule sétigère des hanches
antérieures très long et grêle. Fémurs antérieurs avec une rangée externe
det ubercules inégaux portant, de robustes épines à l’apex.
(J : Pygophore volumineux, fortement comprimé latéralement. Valves
génitales assez courtes, horizontales, régulièrement courbées. Apophyse
ventrale très petite, arrondie, presque entièrement cachée par les valves
génitales (figs. 21 et 22).
— 93 —
Algérie : Mouzaïa (de Peyerimhoff in coll. de Berge yin >
Mus. Paris).
5. Ploearia abrupta Noualhier, 1895, Ent. Fr., XIV, p. 167,
168, pl. I, fig. 5 ( Ploiaria) . — Figs. 8, 13, 23 et 24
Long. 8,5-10 mm. — Même coloration générale que l’espèce précédente
mais face dorsale du pronotum plus largement testacée, anneaux des
fémurs antérieurs indistincts. '
Lobe postérieur de la tête avec un petit tubercule médian tout contre le
sillon interoculaire et deux tubercules horizontaux à la base, la superficie
entre ces tubercules paraissant plane ou même légèrement concave. Pro-
notum moins d’une fois et demie plus long que la tête, très faiblement
rétréci en arrière, indistinctement rebordé à la base, sans sillon transverse.
Denticulations des fémurs antérieurs très robustes, mais les tubercules
sétigères très courts.
: Pygophore court et volumineux, comprimé latéralement, sans
apophyse ventrale distincte. Valves génitales horizontales, régulièrement
courbées (figs. 23 et 24).
Tunisie : Carthage, île Kneiss (Seurat); El Aroussa (de Bergevin).
■ — ' Algérie : Bône (D^ Puton, de Bergevin). — Maroc (Fairmaire).
Figs. 13-16, Gen. Ploearia Scopoli, avant-corps de profil. — 13, P. abi'upia Noualhier
— ( X 15 env.). — 14, P. guHuralis Noualhier. — 15, P. canariensis Noualhier. —
IG, P. Berlandi,no\.s'p. — (X 25 env.).
1. C’est probablement à cette espèce qu’il faut rapporter le Ploearia étudié par
E. Roubaud et A. Weiss sous le nom de domestica [Arch. Inst. Pasteur Tunis, XVI,
1927, p. 81-83).
— 94 —
6. Ploearîa gutturalis Noualhier, 1895, Rev. Eut. Fr., XIV,
p, 167, 168, pl. I, fig. 2 fPloiaria). — • Figs. 3 et 14.
Long. 5 mm. — ■ Entièrement testacé avec seulement d’étroites macules
brunâtres sur le connexivum.
Lobe postérieur de la tête transverse, très fortement renflé. Pronotum '
court, un peu plus long que la tête, large en avant, étroit à la base, très
fortement étranglé vers le quart basilaire ; base sans rebord distinct.
Mésothorax à peu près aussi long que le prothorax, très fortement rétréci
en avant. Métanotum transverse, plus court que la moitié du mésonotum.
Abdomen des'Ç très large, fortement pédonculé à la base. Fémur antérieur
robuste, la rangée externe d’épines dense, les épines longues et grêles.
: inconnu.
T unisie : Gabès. — Algérie : Biskra.
1 ■
7. Ploearîa canarîensîs Noualhier, iS95, Rev. Eut. Fr., XIV,
p. 167, 168, pl. I, fig. 3 (Ploiaria). — Cerascopus grassator Puton,
1889, Rev. Ent. Fr., VII, p. 293 ; Noualhier 1893, Ann. Soc.
Ent. Fr., p. 13. ■ — Figs 2, "15, 25 eP26.
Figs. 17-28, Gen. Ploearia Scopoli, segment génital des mâles. — 17, P. domestica
ScopoLi, apex de l’abdomen vu de profil. — 18, idem, vue apicale. — 19, P. Putoni
Noualhier, apex de l’abdomen vu de profil. — 20, idem, vue apicale. — 21, P. Nouaî-
hieri nov. sp., apex de l’abdomen vu de profil. • — 22, idem, vue apicale. —
23, P. abrupta Noualhier, apex de l’abdomen vu de profil. — 24, idem, vue apicale.
— 25, P. canariensis Noualhier, apex de l’abdomen vu de profil. — 26, idem, vue
apicale. — 27, P. Berlandi nov. sp., apex dé l’abdomen vu de profil. — 28, idem, vue
apicale.
Long. 5 mm. — Blanc grisâtre ; face dorsale du lobe antérieur de la tête
sauf les tubercules antennaires, côtés et face dorsale du lobe postérieur sauf
une étroite bande transverse contre le sillon interoculaire et une bande
paédiane bruns foncés. Pronotum avec la base et deux larges taches brunes.
Côtés du méso et du métathorax et deux bandes dorsales brunes. Face
ventrale de l’abdomen marbrée de brun ; chaque tergite avec deux bandes
arrondies concaves vers l’extérieur. Fémurs antérieurs largement maculés
de brun.
Lobe postérieur de la tête large et arrondi, sans protubérances, carène
ou sillon. Pronotum à peu près aussi long que la tête, large en avant, forte-
ment et régulièrement rétréci d’avant en arrière, sans sillon transverse
mais avec les angles postérieurs légèrement explanés et saillants. Méso-
thorax fortement pédonculé en avant. Rangée externe de denticulations du
fémur antérieur formée de très petites épines grêles et de cinq robustes
tubercules épineux à l’apex.
: Pygophore très petit, largement ouvert dorsalement, portant une
apophyse ventrale en épine aiguë fortement courbée dorsalement. Valves
génitales larges, dressées à 45°, courbées à l’apex (figs. 25 et 26).
Canaries : Ténérife : Santa Cruz ; Grande Canarie ; Arganiguin.
— Madère (Coll. Puton > Mus. Paris). — Açores : Ponta Delgada.
Exemplaires trouvés sous des pierres.
8. Ploearia Berlandi nov. sp. • — Type : un du Maroc (Mus.
Paris). — Figs. 1, 16, 27 et 28.
Long. 5 mm. — Coloration générale d’un jaune d’or ; tête brunâtre ;
connexivum largement maculé de noir. Tergites abdominaux avec une
petite bande rosâtre transverse le long du bord apical et deux taches noires
en avant et en arrière ; Apex des fémurs, des tibias et des tarses antérieurs
noirs. Apex des fémurs intermédiaires et postérieurs annelés de blanc.
Lobe postérieur de la tête globuleux, transverse, nettement bilobé en
arrière. Pronotum un peu plus long que la tête, large en avant, fortement
étranglé au quart apical. Mésothorax plus court que le prothorax, forte-
ment élargi en arrière et pédonculé en avant. Tergites abdominaux avec
une très petite protubérance médiane arrondie contre leur bord apical.
Rangée externe d’épines du fémur antérieur mêlée de six ou sept protu-
bérances épineuses inégales.
^ : Pygophore volumineux, portant une apophyse ventrale grêle,
bifurquée à l’apex en forme d’Y. Valves génitales robustes, horizontales
à la base, courbées et redressées à 45° à l’apex (figs. 27 et 28).
Maroc : région du Sous, nombreux exemplaires récoltés sous des
pierres à Agadir et dans la forêt d’Admine, en compagnie de Phyïlo-
morpha sp. (L. Berland, 1939).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
96 —
Sur les subdivisions et la répartition verticale
DU genre Sigillaria
Par A. Loubière, v
Les Sigillaires, disparues de la scène du monde depuis la fin de
Père Primaire, se rangent dans l’alliance des Lycopodiales, à côté des
Lépidodendrées, dont elles se rapprochent d’ailleurs par de nombreux
points de ressemblance. Bien que susceptible d’atteindre une hauteur
de plus de 30 mètres, avec un diamètre de plus d’un mètre à sa base,
leur tronc demeurait généralement colomnaire et simple jusqu’à son
sommet. Celui-ci se terminait parfois par une ou deux dichotomies
successives, mais toujours en gros rameaux peu divergents.
Ces Lycopodiales arborescentes éteintes, qui ont contribué pour
une large part à la formation de la houille, comprenaient un grand
nombre de représentants, connus sous le nom générique de Sigillaria
Brongniart (= Syringodendron Sternberg), genre qui semble avoir
été un des types les plus plastiques des temps paléozoïques.
Comme les menibres végétatifs et les organes fructifères gisent
toujours séparés, et ne peuvent par conséquent être rattachés à
* l’espèce dont ils dépendent, les Sigillaires à l’état d’empreintes ne se
différencient entre elles que par les caractères tirés principalement
de l’arrangement des cicatrices laissées par la chute des feuilles à la
surface des tiges, ordinairement réduites à leur enveloppe puissante
et houillifiée. L’écorce était tantôt lisse, tantôt marquée de côtes
longitudinales plus ou moins saillantes. L’aspect fort différent de ces
troncs a fait séparer les Sigillaires en deux groupes ; les Subsigillariées
ou Sigillaires sans côtes et les Eusigillariées ou Sigillaires cannelées.
Chez les Subsigillariées, on avait tenté d’établir à titre de sous-
genres les Clathraria Brongniart et les Leiodermaria Goldenberg,
suivant que les cicatrices foliaires étaient portées sur des coussinets
ou sur des surfaces unies. Mais plusieurs échantillons ont montré les
caractères mêmes de ces deux types : le Sigillaria (Leiodermaria)
spinulosa Germar et le Sigillaria (Clathraria) Brardii Brongniart,
passant graduellement l’un à l’autre sur les mêmes tiges.
Tout comme pour le groupe précédent, les Eusigillariées ont été
également divisées en deux sections, pour lesquelles Sternberg
avait proposé les noms de Rhytidolepis et de Favularîa, les formes de
la première série offrant des cicatrices espacées, et celles de la seconde
des cicatrices rapprochées, parfois contiguës. Cette distinction n’a
BuUelin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
97
aussi qu’une valeur relative, étant donné que ces deux modes de
distribution des cicatrices peuvent se rencontrer l’une et l’autre sur
les mêmes individus, suivant l’emplacement sur les troncs d’où vien-
nent les échantillons. La coexistence sur une même tige .des types de
ces deux sous-genres peut être due à des difïerénces de niveaux et
par conséquent d’âge : les régions inférieures possédant des cicatrices
plus éloignées les unes des autres que ne le sont celles des portions
supérieures. Mais on observe aussi quelquefois des variations
brusques, dues sans doute à l’apparition d’un cycle de fructification
ou bien encore à une accélération ou à un ralentissement momentané
de la plante. Il importe de faire encore remarquer que ces cicatrices
paraissent àssqz souvent de formes différentes, selon que la décorti-
cation du tronc est plus ou moins profonde. De là de sérieuses diffi-
cultés non seulement dans la délimitation des espèces, mais encore
même des groupes dans lesquels on a divisé le genre Sigillaria.
Cependant, il est bien reconnu qu’eiji général la largeur des côtes,
l’espacement et les dimensions des cicatrices dépendent principale-
ment du niveau considéré le long des tiges. Beaucoup de Sigillaires
offrent le type Rhytidolepis à la base, et celui des Favularia au som-
met. Le Sigillaria Cortei n’est qu’un état intermédiaire entre le
S. elongata et le S. Græseri. Du S. elegans on arrive progressivement
au S. tessellata ; du S. mamillaris au S. scutellata, dont le S. notata
ne peut être séparé, etc.
Les rares échantillons de Sigillaires cannelées à structure conservée
ont montré une organisation générale analogue à celle des Subsi-
gillarées, sauf quelques particularités dans la constitution du corps
ligneux, de l’écorce et surtout des cordons vasculaires. Dans le pre-
mier groupe, le faisceau foliaire, d’un bout à l’autre de sa course,
est dépourvu de bois centrifuge. C’est là le trait dominant de la
structure eusigillarienne, géologiquement plus ancienne que la
structure subsigillarienne qui, elle, est diploxylée C’est dans la
marche horizontale de la trace foliaire à travers la zone subéreuse
qu’il faut faire des recherches pour trouver des différences spécifi-
ques entre les divers types eusirgillariens. On peut ainsi parvenir à
affirmer leur autonomie.
La répartition stratigraphique des principales formes de Sigil-
laires, que nous donnons ici en résumé, est la suivante :
CuLM SUPÉRIEUR.
Sigillaria venosa, S. minima, S. Volzii, S. densifolia, S. undulata, S.
rugosa, S. costata, etc.
Westphalien.
Sigillaria oculata, S. alpeolata, S. trigona, S. minima, S. tessallata, S.
1. A. Loubière. Sur la structure anatomique d’un jeune stipe de Sigillaire cannelée.
Bull. Soc. Bot. de France, 1928.
— 98 —
nodulosa, S. JDeutschiana, S. elegans, S. scutellata, S. renifortnis, S. Saullii,
S. rugosa, S. Sillimani, S. canaliculata, S. Schlothéimiana, S. Utschneideri,
S. elongata, S. orbicularis, S. elliptica, S. Pwreuxii, S. subrotunda, S. alter-
nans, S. intermedia, S. organum, S. bidentata, S. ornata, S. cyclostigma,
S. Brongniarti, S. ocellata, S. Polleriana, S. levigata, S. angusta, S. trans-
versalis, S. reticulata, S. rimosa, etc.
Stéphanien.
Si gillaria rugosa, S. tessellata, S. elongata, S. scutellata, S, cyclostigma,
S. elegans, S. Sillimani, S. JDeutschiana, S. distans, S. Brongniarti, S. Can-
dollei, S. alternans, S. rimosa, S. lepidodendrifolia, S. JDefrancei, S. Gra-
siana, S. quadrangulata, S. Brardii, etc.
Permien.
Sigillaria Brardii (= S. Ottonis), S. denudata, etc.
En résumé, on peut distinguer sans équivoque les Sigillariées en
Eusigillariées et Subsigillariées, mais les autres sbbdivisions qu’on
avait parfois proposé d’élever au rang de sous-genres, n’ont aucune
valeur systématique. On a été amené à faire de sensibles réductions
dans le genre Sigillaria, ayant trouvé des passages évidents entre
certains types extrêmes considérés comme spécifiquement distincts
et qui, en réalité, ne correspondent qu’à des degrés de développement
différents.
Les Sigillaires cannelées ne sont connues avec certitude qu’à
partir du Culm supérieur ; elles abondent dans le Westphalien, et
s’arrêtent presque complètement à la base du Stéphanien. Les Sigil-
laires à écorce lisse sont moins récentes dans leur apparition ; on en
trouve deux espèces bien caractérisées dans le Westphalien, où leur
présence annonce déjà les formes stéphaniennes qui ne survivent pas
à la fin du Permien.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles du Muséum.
Action antagoniste du Propionate de Testostérone
DANS LA MÉTAMORPHOSE EXPÉRIMENTALE DES BATRACIENS
ANOURES PROVOQUÉE PAR LA ThYROXINE
(2® note)
Par Paul Roth.
Dans une première note j’ai montré refficacité du Propionate
de Testostérone, en tant qu’antagoniste de la Thyroxine, et l’inefFi-
cacitédu Benzoate d’ Estradiol, administrés à une dose équivalente
Une nouvelle série d’expériences faites dans les mêmes conditions
que les précédentes, et avec un matériel identique, a confirmé les
premiers résultats, ainsi qu’il ressort du tableau ci-après.
Ces nouveaux résultats ont été, comme on le voit, très positifs
pour la Testostérone et faibles ou n gatifs paur la Folliculine. Ils
confirment donc pleinement ceux précédemment obtenus.
Cependant, il faut remarquer que l’efficacité de la Testostérone
est liée à la dose de Thyroxine. Si cette efficacité est à son maximum
quand cette dose est de 100.000.000® (en bain continu), elle diminue
quand elle atteint 10.000.000® et se révèle très faible quand elle est
portée à 1.000.000®, mais elle se fait néanmoins sentir, puisque c’est
seulement dans le lot des animaux qui avaient reçu des injections de
Proponiate de Testostérone que Se produisit une métamorphose com-
plète, alors que les têtards soumis au traitement thyroxinien seul
ou accompagné d’injection de Benzoate d’Œstradiol, moururent
tous avant la métamorphose.
\
L’hormone mâle est donc bien un antagoniste efficace de la Thyro-
xine, mais cette efficacité diminue quand augmente la dose de Thy-
roxine. Pour les larves de Batraciens anoures, le seuil critique paraît
se trouver au-dessous de 10.000.000® (en bain continu).
L’hormone femelle s’est montrée très faiblement active et d’une
efficacité nulle.
Cette propriété de l’hormone mâle, de neutraliser en partie l’action
de la Thyroxine, que ne possède pas l’hormone femelle, paraît se
trouver à la base de la sensibilité différentielle des sexes aux hyper-
thyroidies, bien connue en clinique et il y aurait, je crois, intérêt à ce
que cette hormone soit introduite dans la thérapeutique de ces
affections.
Laboratoire d’ Ethologie des Animaux sauoages du Muséum.
1. Bull, du Muséum, 2® s., t. XIII, n° 5, 1941, page 500.
2. Ces deux produits m’ont été gracieusement fournis par la Direction des Labora-
toires Roussel, à qui j’exprime mes très vifs remerciements.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 2, 1943.
Tableau des Résultats
Stade de
croissance
au début
de
l’expérience
Thyroxine au 1/100.000.000®
+ 4"
Seule Testostérone Folliculine
1/10® c. c. I/IÔ® c. c.
Thyroxine au 1/10.000.000®
+ +
eule Testostérone Folliculine
1/10® c. c. 1/10® c. c.
Thyroxine au 1/1.000.000®
Testostérone Folliculine
1/10® c. c. 1/10® c. c.
Nota. — Les temps de métamorphoses sont calculés en jours. *
Le coefficient est toujours calculé en divisant la longueur moyenne du tronc des animaux métamorphosés d’un
même lot, par la longueur moyenne des membres postérieurs. Au-dessous de l’unité, le coefficient est isométrique. Au-
dessus de l'unité, il est allométrique.
1 et 2. Stades de Kollmann. '
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLAHT (c. O.L. 31.0832).
Le Gérant : Marc André.
Autorisation S. 5
SOMMAIRE
Pages
Acles administrcUifs . 57
Communications :
P. Vayssière. Leçon inaugurale faite au Muséum National d’Histoire Naturelle,
le 21 février 1943 58
E.-G. Dehaut. Sur l’évolution des dessins tégumentaires mammaliens 75
P. Chabanaud. Notules ichthyologiques. Cinquième série 79
J.-J. Legrand. Les Isopodes terrestres des départements de la Dordogne et du
Lot-et-Garonne (2® partie) 82
A. ViLLiEHS, Révision des Ptoearia paléarctiques (Hem. Reduviidæ) 88
A. Loubière. Sur les subdivisions et la répartition verticale du genre Sigillaria. . 96
P. Roth. Action antagoniste du Proprionate de Testostérone dans la métamor-
phose expérimentale des Batraciens anoures provoquée par la Thyroxine. 99
«
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle]. (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d' Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Hisioire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D’^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard, (Directeur M. Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
pai^ascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, ^0 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnemfent pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80“ et 100 fr,) ' '
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
r
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
20 Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 3. — Mars 1943.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V'
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n° 4 de 1941)
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
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Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Étranger : 80 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — No 3
336e réunion des NATURALISTES DU MUSÉUM
25 MARS 1943
PRÉSIDENCE DE M. Ach. URBAIN
Directeur du Muséum
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le D^ J. Millot est nommé Professeur titulaire de la Chaire d’Ana-
tomie Comparée du Muséum (Arrêté ministériel du 8 mars 1943).
M. Reichlen est nommé Attaché au Muséum (Arrêté de M. le Directeur
du Muséum en date du 18 mars 1943).
M“i® Lombaerde, Commis de Bibliothèque au Muséum, a obtenu un
congé de disponibilité de trois ans (Arrêté ministériel du 3 mars 1943).
M^*® Le Masne, Commis de Bibliothèque au Muséum, a obtenu un congé
d'un an pour convenances personnelles (Arrêté ministériel du 3 mars 1943) .
DONS D’OUVRAGES
Paul Rode. Petit Atlas des Mammifères : I. Monotrèmes, Marsupiaux,
Edentés, Rongeurs. 1942, 47 pp., 12 pl. col. — II. Ongulés. 1942, 61 pp.^
12 pl. col. — III. Cétacés, Siréniens, Pinnipèdes, Carnivores, Chiroptères,
1943, 65 pp., 12 pl. col. (Boubée et C^®, Paris, éd.).
R. Jeannel. La Genèse des faunes terrestres. Eléments de bio géographie^
(Paris, Presses Universitaires de France, 1942, 516 pages, 213 fig.^
8 pl.
Ce livre est en somme la mise en œuvre des faits biogéographiques réunis
au cours de trente-cinq années de recherches sytématiques sur divers
groupes d’insectes ; la plupart de ces recherches ont eu pour origines mes
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
8
— 102
explorations du domaine souterrain, celles des hautes montagnes de
l’Afrique orientale ou encore celles des îles subantarctiques. A la lumière
de ces travaux, j’ai tenté de reconstituer l’histoire géologique des faunes
terrestres.
Dans cet essai, je me suis placé dans l’hypothèse wégenerienne de la
mobilité des continents, infiniment préférable à la théorie des ponts conti-
nentaux, car elle s’accorde bien mieux avec les faits établis par la géonémie
des êtres vivants. Me basant sur les découvertes paléontologiques les plus
récentes, j’ai introduit dans le cadre wégenerien la notion de trois berceaux
(ou asiles) distincts et successifs de la faune terrestre, et plus spécialement
des Insectes : asile laurentien, asile gondwanien, puis asile angarien.
Nées dans ces asiles, les lignées d’êtres vivants ont subi à l’origine des
climats particuliers ; puis les déplacements des pôles, les morcellements
des continents, les liaisons temporaires entre terres gondwaniennes et
laurasiennes ont été les causes des migrations des faunes et de leurs isole-
ments.
C’est cet ensemble de changements géographiques en rapport avec
l’évolution générale des groupes d’êtres vivants et la persistance à l’époque
actuel de reliques, véritables fossiles vivants, que j’ai cherché à reconsti-
tuer. Pour ceux que les problèmes géologiques intéressent, cette histoire
éclaire singulièrement les périodes géocratiques sur lesquelles, faute de
fossiles marins, la géologie demeure muette.
R. Jeannel.
COMMUNICATIONS
CONTEIBUTJON A L’ÉTUDE DES LiGIDIUM
{ISOPODES TERRESTRES, LiGIIDÆ)
Par Fr. Bonnefoy et J. Marchai..
En 1937, Verhoeff^ décrit deux espèces européennes nouvelles
de Ligidium : L. silvænigræ qu’il a récolté pour la première fois
près du canal de l’Isonzo, puis plus tard en Forêt-Noire près de
Schônau et dans la gorge de l’Albruck, et L. carpathicum trouvé
uniquement dans le défilé de Strecsno dans la partie occidentale des
Monts Beskides. Ces deux formes ressemblent beaucoup extérieure-
ment à L, hypnorum Cuvier, largement répandu en Europe moyenne;
pour les en distinguer, Verhoi ff se base sur des caractères présentés
par les deux premières paires de pléopodes des
Au cours de l’année 1941, nous avons récolté un assez grand
nombre de Ligidium provenant de différentes stations de l’Est de la
France, et l’examen de ce matériel nous a permis d’étudier les carac-
tères utilisés par Verhoeff.
1® D’après cet auteur, le prolongement postéro-interne de l’endo-
podite du pléopode I est relativement long et très étroit chez L. hyp-
norum, plus court et plus trapu chez L. silf^ænigræ et L. carpathicum.
Nous avons trouvé dans une première station, à 3 kilomètres de
Gray (Haute-Saône), le long de la route de Beaujeu, sur un espace
de 2 m^ environ, 4 Ligidium A, B, C, D. Chez A, le prolongement
postéro-interne de l’endopodite I (fig. A, 1) est long et grêle, tout à
fait typique de L. hypnorum (fig. 1 de Verhoeff). Chez D, par contre,
ce prolongement est nettement plus large et plus court (fig, D, 1) assez
comparable à celui qu’on observe chez L. siloænigræ et carpathicum
(fig. 5 et 9 de Verhoeff). B et C (fig. B, C, 1) sont des types inter-
médiaires entre ceux que Verhoeff a représentés par ses figures 1,
Set 9.
Dans une deuxième station, près de Chalindrey (Haute-Marne),
sous les feuilles mortes d’un bois situé le long de la route de Bus-
sières, nous avons recueilli côte à côte un Ligidium (J E dont les pro-
1. Verhoeff (K. W.). Die Isopoden des alemanischeH Gaues und ihre geographisch-
ôkologische Beurteilung. Beitr. z. naturk. Forschung. S. W. Deutschl., II, Karlsruhe, 1937.
Bulletin du Muséum, 2® série, t, XV, n° 3, 1943.
104 —
longements en question sont longs et grêles comme ceux de la figure 1
de Verhoeff (L. hypnorum), et un autre F chez lequel ces mêmes
prolongements sont trapus, identiques à ceux de L. silvænigræ et
L. carpathicum (fig. 5 et 9 de Verhoeff).
Près de Nancy, au pied du cône de scories Nord de Jarville
(station III), nous avons récolté 44 ^ sur un espace de 4 m^ Leur
étude nous a permis de distinguer des individus tels que G, chez les-
quels les prolongements postéro-internes des endopodites sont très
longs et très grêles (fig. G, 1), comme ceux d’authentiques L. hypno-
ruTUf et d’autres, tels que H, chez lesquels ces prolongements, très
trapus (fig. H,i), sont tout à fait semblables à ceux de L. carpathicum
et de L. silvænigræ. Il existe en outre en cette station un grand
nombre de types intermédiaires ne se superposant pas exactement
aux figures 1 à 5 et 9 de Verhoeff.
Nous avons fait des observations analogues sur de nombreux autres
spécimens provenant de la région de Nancy (forêt de Haye le long de
la Moselle en face de Liverdun) et de 2 stations vosgiennes : village
de La Bresse et carrière de grès sur la route d’ Arches à Hadol.
2® Comme deuxième caractère spécifique, Verhoeff indique que
le prolongement postéro-interne de l’endopodite du pléopode I
du porte « 2 longues soies tactiles » qui, d’après la figure 1, sont
subégales chez L. hypnorum, tandis que ce prolongement possède
3 soies fortes et longues (« 3 starke Makrochâten ») chez L. carpa-
thicum (fig. 9) et 2 soies très inégales chez L. sihænigræ, la proximale
très courte et l’autre longue, le rapport des longueurs de ces soies
étant, d’après sa figure 5, de 1 à 3,5.
Reprenons nos individus précédemment étudiés : à Gray (station I),
l’endopodite droit du pléopode I de A possède 2 grandes soies sub-
égales, caractéristiques de 'L. hypnorum (fig. 1 de Verhoeff),
tandis que l’endopodite gauche en porte 2 dont les longueurs
sont dans le rapport de 1 à 2,5. Chez B, les 2 soies de l’endopodite
droit sont dans le rapport de 1 à 2,5, tandis que l’endopodite gauche
porte une grande soie située entre 2 petites, cas qui n’a pas été signalé
par Verhoeff. Les endopodites de C ont chacun 3 soies comme
chez L. carpathicum. Chez D, l’endopodite droit porte 2 soies et le
gauche en a 3. Un exemplaire capturé à La Bresse (Vosges) présente
2 soies à l’endopodite gauche et 4 à celui de droite.
Nous avons fait des observations analogues sur de nombreux
Ligidium récoltés à Jarville (station III). Chez H, les prolongements
des endopodites droit et gauche portent chacun 2 soies dont les
longueurs sont dans le rapport de 1 à 3,5, exactement comme chez
L. silvænigræ ; chez un individu J (fig. J, 1), l’endopodite droit
possède 2 soies dont les longueurs sont entre elles comme 1 à 5,
rapport qui est le plus petit de ceux que nous avons évalués ; chez
G enfin, le prolongement de l’endopodite gauche est pourvu de 3 soies
— 105 —
comme chez L. carpathicum, le prolongement de l’endopodite
droit n’en possède que 2 dont les longueurs sont dans le rapport
de 1 à 2,5.
Chez tous les spécimens que nous venons d’examiner, les soies
Courbes en bas à droite : h s” traduit la variation du rapport des longueurs des soies
portées par l’endopodite du pléopode chez les Ligidium de Jarville ne possédant
que 2 de ces soies ; h = correspond à L. hypnorum d’après la fig. 1 de Vehhoeff ;
s” = correspond à L. silvænigræ d’après la fig. 5 de Verhoeff ; c s’ traduit la varia-
tion du rapport des longueurs des soies portées par l’exopodite du pléopode chez
des Ligidium de Jarville ne possédant que 2 de ces soles ; c = correspond à L. carpa-
thicum d’après la fig. 10 de Verhoeff ; s’ = correspond à L. sïlvænigræ d’après la
fig. 7 de Verhoeff. En ordonnée sont portés les rapports des longueurs des soies et
en abscisse des points équidistants, correspondant chacun à un individu.
Courbe en haut à droite : cette courbe traduit la variation du nombre des Ligidium
récoltés à Jarville, en fonction du nombre de soies possédées par le prolongement
postéro-interne de l’endopodite I des (J. En abscisse est porté le nombre des soies et
en ordonnée le nombre d’individus correspondants.
portées par les endopodites sont d’autant plus courtes qu’elles sont
plus proximales. L’individu B cependant fait exception.
Le caractère de l’endopodite du pléopode I utilisé par Verhoeff
pour distinguer les 3 formes se révèle donc inconstant chez les
Ligidium d’une même station ; bien plus, chez un même individu, la
longueur relative des soies et parfois le nombre de ces phanères peu-
vent différer suivant qu’on considère l’endopodite droit ou le
gauche. Le même animal arrive ainsi à présenter à la fois des carac-
— 106
tères de L. hypnorum et de L. carpathicum (st. I, fig, D 1) ou des
caractères de L. hypnorum et de L. silvænigræ (st. I, fig. B 1)
ou encore de L. siloænigræ et L. carpathicum (st. III, fig. G 1).
3® Verhoeff se base ensuite sur la longueur relative des soies
portées par l’exopodite du pléopode I des (J : cette lame porte
2 fortes soies à son bord postérieur chez L. carpathicum, une grande
soie et une très courte chez L. sili^ænigræ. L’exopodite de L. hypno-
rum n’est pas figuré par cet auteur.
A Jarville (st. III) nous avons récolté de nombreux ^ dont les
2 exopodites I sont soit exactement du type sylvænigræ, soit exacte-
ment du type carpathicum ; en outre, certains exemplaires ont un
exopodite I du type carpathicum et l’autre du type siloænigræ ;
par exemple, l’individu J (fig. K 2) présente à l’exopodite droit
2 fortes soies subégales, analogues à celles qui caractérisent L. carpa-
thicum (fig. 10 de Verhoeff), et à l’exopodite gauche 2 soies très
inégales, la plus courte étant la plus proximale, ce qui correspond
tout à fait à la figure 7 de Verhoeff se rapportant à L. silvænigræ.
Dans la station I, l’exopodite droit de l’individu D (fig. D, 2)
ne possède qu’une longue soie, celui de l’individu G (fig. C, 2) par
contre en possède 3. Ces deux cas ne sont pas mentionnés par
Verhoeff.
Dans toutes les stations visitées, chez certains les longueurs
relatives des soies des exopodites I sont celles indiquées parles dessins
de Verhoeff, tandis que chez d’autres le rapport de ces longueurs
n’est caractéristique d’aucune des 3 espèces. Ces résultats sont indi-
qués par la courbe (fig. 2, en bas à droite).
Comme précédemment, les caractères de l’exopodite I utilisés par
l’auteur pour définir ces 2 formes ne sont donc pas constants non
seulement dans une même station, mais encore chez le même individu.
4° En dernier lieu, pour distinguer L. hypnorum de L. sihænigræ,
Verhoeff fait appel aux caractères présentés par le pléopode II
des (J. L’endopodite de cet appendice est à peine différent chez ces
2 formes : chez L. hypnorum, l’apophyse du propodite dépasse l’exo-
podite et recouvre son bord externe ; chez L. sihænigræ au contraire,
la région postéro-interne de l’exopodite est étirée vers l’extérieur
en un lobe arrondi, si bien que le prolongement externe du propodite
ne le dépasse plus (fig. 6 de Verhoeff) ; de plus ce prolongement ne
recouvre pas le bord externe de l’exopodite. Chez certains de nos
exemplaires, l’exopodite II présente bien un étirement postéro-
externe, mais il est moins marqué que celui indiqué par la
figure de Verhoeff. Parfois nous avons légèrement désarticulé cet
article au cours de la dissection ; conséquence : l’exopodite a été
chassé vers l’arrière, son bord postérieur venant à peu près au niveau
de l’extrémité postérieure de l’apophyse externe du propodite, son
bord externe étant à peine recouvert par cette apophyse. Grâce à cet
— 107 —
accident, l’appendice a pris un aspect comparable à celui qu’a repré-
senté Verhoeff fig. 6 chez L. silvænigræ (voir notre fig. M, 3 qui
se rapporte à un individu ^ de la carrière de la route Arches, Hadol).
Le plus souvent les caractères que présentent les pléopodes I
et II des et que Verhoeff a utilisés pour distinguer les 3 formes
sont réunis chez un même individu. Par exemple, chez un de Jar-
ville (fig. K 1, 2,) nous voyons que les prolongements postéro-
internes des endopodites des pléopodes I sont assez longs et grêles
comme ceux de L. hypnorum ; le prolongement droit porte 3 soies
comme L. carpathicum, le gauche une soie longue et une plus courte,
les rapports des longueurs étant de 1 à 2,5, intermédiaires entre les
mêmes rapports que l’on peut mesurer sur les figures du L. hypnorum
et du L. siloænigræ données par Verhoeff. Le bord postérieur de
l’exopodite I droit possède 2 fortes soies comme L. carpathicum,
celui de l’exopodite I gauche en possède une grande et une très
courte comme L. silvænigræ. Le pléopode II est typique de L. hyp-
norum. Où placerons-nous cet individu ?
Les caractères invoqués par Verhoeff pour distinguer les 3 espèces
ne sont, à notre avis, que des variations individuelles présentées par
Ligidium hypnorum.
Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
108 —
Helminthes récoltés au cours d’autopsies pratiquées
SUR DIFFÉRENTS MAMMIFÈRES MORTS A LA MÉNAGERIE
DU Muséum de Paris
Par C. Desportes et P. Roth.
Le 2 janvier 1941, E. Dechambre isolait chez un Mandrill un
grand nombre de nématodes : la détermination que Pun de nous
devait en faire lui permettait de les rapporter à Subulura distans
(Rud. 1809), Ainsi, avec P, Lepesme (1941), donnait-il Papio
Sphinx (L.) pour nouvel hôte du parasite ; toutefois l’idée d’une con-
tamination de l’animal au cours de sa captivité était déjà envisagée.
Cette contamination semble confirmée aujourd’hui par la fréquence
de Subulura distans chez les différents singes morts depuis cette
époque à la ménagerie : sur dix catarrhiniens, sept animaux, dont
nous donnons ici la liste en renferment :
Macaca sylmnus (L.) — Autopsie n® 303 du 8 novembre 1941 ;
colon : Subulura distans (Rud. 1809) ; 59 et 106 Ç.
2° Macaca mulatta (Zimm.) — Autopsie n° 207 du 14 novembre 1941 ;
colon : Subulura distans (Rud. 1809), 70 ^ et 64 Ç.
3® Cercopithecus cephus (L.) — Autopsie n® 347 du 6 avril 1942, cæcum ;
Subulura distans (Rud. 1809) , 10 et 16 $.
4® Macaca mulatta (Zimm.) (J. — Autopsie n® 349 du 15 avril 1942 ;
cæcum : Subulura distans (Rud. 1809), 3 Ç.
Il se peut qu’un certain nombre de parasites aient été perdus.
5® Hamadryas hamadryas (L.) — Autopsie n® 360 du 15 mai 1942 ;
intestin : Subulura distans (Rud. 1809), 3 et 7 Ç.
6® Hamadryas hamadryas (L.) — Autopsie n® 370 du 16 juin 1942 ;
intestin : Subulura distans (Rud. 1809), 2 Ç.
7® Hamadryas hamadryas (L.) Ç. — Autopsie n® 372 du 19 juin 1942 ;
intestin : Subulura distans (Rud, 1809), 1 et 5 Ç.
Jamais, à notre connaissance, Hamadryas hamadryas n’a été donné
pour l’hôte de ce Nématode. Ici, l’infestation des trois individus
s’est certainement produite à la ménagerie, cependant l’ Hamadryas
est une espèce africaine et peut parfaitement constituer un hôte
naturel de ce parasite.
Dans ses Notes sur la faune parasitaire du Congo belge, Gedoelst
(1916) mentionne Erythrocebus patas comme hôte naturel de Subulura
distans : les deux Patas morts au Jardin des Plantes pendant l’hiver
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
109 —
1942 en étaient exempts ; par contre, nous avons trouvé chez eux
des nématodes pour lesquels nous donnons respectivement les déter‘-
minations suivantes :
I. — Erythrocebus patas (Schreb) Ç. — Autopsie n“ 325 du 9 février
1942 ; partie moyenne de l’intestin grêle, Streptopharagus armatus
(Blanc 1912) = Streptopharagus intermedius Ortlepp 1925,
3 (J et 3 Ç dont une incomplète.
La synonymie donnée ici repose sur l’analogie des caractères
observés chez ces trois couples et ceux décrits, pour chacune des deux
espèces de Spiruridés, dans le travail d’ORTLEPP (1925). La longueur
du grand spiculé (4,3 — 4,5 mm.) et la position de la vulve (1 /3,3)
sont des caractères qui peuvent se rapporter aussi bien à S. armatus
qu’à S. intermedius ; quant à l’épaississement cuticulaire de la région
cervicale qui, d’après Ortlepp, ferait défaut chez S. intermedius, sur
les exemplaires à notre disposition, il représentait plus un caractère
individuel que spécifique ; bien plus, cet épaississement dépend de
l’orientation que l’on donne au corps du ver ; il est plus faible en vue
dorso-ventrale qu’en vue latérale.
ObTLEPP (1925) ne rejetait pas, du reste, la possibilité d’une syno-
nymie entre S. intermedius et S. armatus ou entre S. intermedius
et S. pigmentatus (v. Linstow 1897). La taille supérieure de cette
troisième espèce, ne permet pas, à l’heure actuelle, de la considérer
comme identique aux précédentes.
Remarquons enfin que l’espèce Streptopharagus intermedius avait
été créée pour des streptopharages isolés chez un Patas.
IL — Erythrocebus patas (Schreb). Ç. — Autopsie n® 318 du 14 jan-
vier 1942 ; intestin : a) Trichuris trichiura (L.), 3 2.
On considère actuellement les Trichocéphales des Primates et celui
de l’Homme comme appartenant à une même espèce ; c’est en adop-
tant cette manière de voir que nous donnons la présente détermina-
tion, nous spécifions toutefois que les caractères et les dimensions
des femelles et de leurs œufs correspondent parfaitement aux des-
criptions et aux chiffres qui en sont généralement donnés.
b) Œsophagostomum conoweberia bifurcum (Creplin 1849), Ç.
Cet unique exemplaire, incomplet, se trouve ici chez son hôte type.
Parmi les nématodes provenant de l’autopsie (n® 360) du premier
Hamadryas, se trouvaient également, mélangés à Subulura distans :
a) Trichuris trichiura (L.), 5 Ç.
b) Œsophagostomum conoweberia bifurcum (Creplin 1949),
Ce dernier exemplaire est long de 9 mm. ; ses spiculés mesurent
900 [JL ; le diamètre de sa bourse caudale est de 400 {x.
110
Déjà en 1932, L. Travassos et E. Vogelsang ont mentionné
Hamadryas hamadryas parmi les Simiens susceptibles d’héberger cet
Œsophagostome.
Un fait nouveau nous est encore apporté par la découverte chez
un Sajou brun {Cebus apella L.), mort le 24 décembre 1941 (autop-
sie n^ 316) de dix-neuf kystes hépatiques contena.nt Armilli fer armil-
latus (Wym. 1847).
En effet, jamais, à notre connaissance, de Pentastomidés
n’avaient été signalés chez ces primates ; en outre la littérature ne
fournit pas d’exemple de contamination d’animaux américains par
ce porocéphale essentiellement africain. Il est toutefois certain que
nous sommes ici en présence d’une infection contractée soit au cours
du voyage de l’Amérique du Sud en France, avec escale sur la côte
africaine et apport de reptiles parasités, soit au cours des cinq années
de captivité.
La détermination de ces jeunes formes a été grandement facilitée
par la bonne description à' Armillifer armillatus qu’ont donné
R. Heymons et H. Graf Vitzthum (1935) et par la comparaison de
ces spécimens à ceux conservés à l’Institut de Parasitologie : les
17-20 anneaux bien individualisés, séparés par des étranglements
accusés et les deux très légers mamelons papilliformes antérieurs (bien
en avant des quatre crochets), ne permettent pas de penser que nous
soyons en présence d’un autre porocéphale.
L’une des jeunes formes, conservée vivante, a pu être donnée en
infestation successivement à deux couleuvres. La larve détermina,
en effet, la mort du premier reptile (Coronella austriaca) au bout de
8 jours, par asphyxie provoquée par l’engagement de ce parasite
dans la tranchée, de faible calibre, où il fut retrouvé vivant à l’au-
topsie. Placée alors dans la gueule du second serpent (Tropidonotus
tesselatus) , cette même larve fut retrouvée, quatre mois et demi plus
tard (le 13 avril 1942), calcifiée dans le poumon de l’ophidien. L’échec
de cette expérience est difficile à expliquer car Armillifer armillatus
est un parasite assez ubiquiste : il se rencontre spontanément chez
de petits serpents, tels que Cerastes cornutus et sa métamorphose a
pu être réalisée chez la couleuvre d’Europe (E. Brumpt, 1922).'
Un Ondatra (Fiber zibeticus (L.) provenant d’un élevage situé en
Seine- Inférieure et arrivé mort à la Ménagerie, le 22 décembre 1941
(autopsie n^ 314), hébergeait dans le foie quatre kystes larvaires de
Tænia tæniæformis (Batsch 1786).
Les scolex de ces cysticerques, également mûres portent 26 cro-
chets dont les plus grands mesurent de 415 à 440 [i. La présence de ce
parasite cosmopolite, chez un rongeur américain élevé en France,
n’a rien qui puisse nous arrêter plus longuement ; du reste M. Hall
>- 111 —
(1919) mentionne Fiber zibeticus comme hôte intermédiaire de ce
parasite aux Etats-Unis.
La détermination des Tricocéphales est certainement, à l’heure
actuelle, l’un des problèmes les plus délicats de l’helminthologie et les
bonnes descriptions de quelques espèces, telles que celles données par
A.-C. Chandler (1930) ou H. -A. Baylis (1932), ne semblent pas
toujours suffisantes pour lever les difficultés devant lesquelles on se
trouve en cherchant à déterminer certains spécimens. C’est pourquoi,
en donnant la détermination des quelques Trichuris récoltés chez les
Ruminants morts, dans le courant de l’année 1942, à la Ménagerie,
nous pensons qu’il est important d’en préciser quelques caractères
morphologiques :
I. — Dans la cæcum d’un Bouc nain du Sénégal : (autopsie nP 385
du 26 septembre 1942) : Trichuris ovis (Abildg. 1795) 29 et 58 Ç.,
Ces parasites présentent dans l’ensemble les caractères et les
dimensions précisées par Chandler (1930) et Baylis (1935) ; mâles
longs de 45 à 68 mm. ; rapport de la partie antérieure à la longueur
totale : 2 /3 ; longueur (en millimètres) du spiculé ; 5,02 {(^ de 47 mm.),
5)33 ((^ de 45 mm.) 5,6 (ç^ de 50 mm.) ; 6,4 de 57), 6,6 de
68 mm.) 6,8 (^ de 53 mm.). Extrémité distale du spiculé en lame de
sabre. Gaine spiculaire à extrémité distale variable, parfois renflée
en bulbe, couverture d’épines plus courtes que celles de la partie
proximale ; dimensions des œufs : 70 X 32,5 fi. — 74 X 33 [i.
Quelques caractères cependant qui, pour ces auteurs, auraient
une valeur spécifique, présentent ici des variations et parfois même
des différences profondes.
1° La configuration du vagin, qui chez quelques femelles, rappelle
tout à fait celle de T. ovis, figurée par Baylis, se rapproche d’autres
fois du type globulosa ; en outre, il existe tous les intermédiaires entre
ces deux dispositions.
2° Le cloaque du mâle est plus court que ne l’indique Chandler
pour ses spécimens : il mesure seulement de 3 mm. 2 à 4 mm. 3.
3° Le canal éjaculateur (7,2 — 10,8 mm.) est plus long, en général,
que le canal déférent (5,1 — 7,5 mm.) et ce dernier canal est parfois
assez plissé.
4® Le testicule ne représente pas toujours les caractères donnés par
Chandler ; il peut être aussi bien entièrement plissé que plus ou
moins régulièrement cylindrique sur presque toute sa longueur.
Ainsi, il semblerait que les variations que présentent ces organes
chez les Trichocéphales traduisent plus un état de la vie génitale
qu’un caractère spécifique. Il est donc préférable de recourir, pour la
détermination, à des caractères plus constants : les premiers énu-
mérés répondent à ce choix et la pleine concordance qu’ils présentent
— 112 —
avec ceux définis par Baylis, en 1932, pour T. ovis, nous a conduit à
rattacher à cette espèce les spécimens du Bouc nain.
II. ' — Une Gazelle ( Gazella dorcas L.) (J hébergeait également, dans
le cæcum. Trichuris ovis (Abild. 1795) (5 Ç et 2 (^).
Ces parasites sont tout à fait comparables aux précédents. L’espèce
fut déjà signalée chez cet hôte par B. H. Ransom (1911).
III. — Chez un Mouflon de Corse $ {Ovis musimon (Pallas)
(autopsie n^ 390 du 29 octobre 1942), furent récoltés par 28 Tricho-
céphales appartenant incontestablement à deux espèces :
a) la première, Trichuris ovis (Abild. 1795) est représentée par 8
et 17 Ç.
Par la conformation des organes génitaux, ces exemplaires se
rapprochent plus que les précédents des types décrits par Chandler
en 1932 : de 60 à 70 mm. ; spiculés à pointe en lame de sabre, de
6 mm. à 6 mm. 92 ((Jde 70 mm.) ; cloaque de 4 à 5 mm. ; canal éjacula-
teur aussi long (8 mm. 44) ou plus long (11 mm. 25) que le canal défé-
rent (8 mm. 1 — 8 mm. 4 ); œufs longs de 69 à 75 (x (extrémités
comprises), larges de 32 à 35 (x.
b) la seconde, représentée par trois exemplaires (2 et 1 Ç)
concerne des Trichocéphales à spiculé court, que nous pouvons
actuellement définir de la manière suivante :
Mâle longs de 5 mm. environ ; spiculé à pointe distale obtuse,
long de 0 mm. 97 et de 1 mm. 04 ; gaine spiculaire (plus ou moins
invaginée chez les deux mâles) à épines plus fines vers la partie proxi-
male ; ouverture cloacale bordée de deux papilles latérales ; cloaque
long de 1 mm. 56 à 1 mm. 82 ; canal éjaculateur : 9 mm. 5 ; canal
déférent : 6 mm. 4. Longueur de la femelle : 5 mm. 45, dont 1 mm. 3
pour la partie postérieure ; œufs de 70 X 45 (x, caractérisés par un
épaississement de l’enveloppe au voisinage des pôles. Cet épaississe-
ment ne touche pas la surface externe de l’œuf, qui reste régulière-
ment ovalaire, contrairement à celui de Trichuris gazellæ Gebauer
1935.
Ainsi, les deux mâles seraient tout à fait semblables, d’une part,
à ceux qui furent trouvés en Afrique du Sud chez une chèvre et pour
lesquels Ortlepp (1937) créa l’espèce T. parvispiculum, d’autre part,
à ceux de T. discolor (v. Linst. 1906), sur la morphologie desquels
Linstow est assez bref Cependant les œufs mûrs contenus dans
le corps de l’unique femelle (que nous considérons comme apparte-
nant à la même espèce que les deux mâles) sont franchement plus
1. L’absence des deux papilles adanales chez T. discolor ne semble pas, à notre avis,
constituer un caractère dont il faille tenir spécialement compte, en confrontant cette
espèce à d’autres : il se peut, en effet, que ces formations aient échappé à l’observation.
Nous ajouterons, à ce sujet, que les papUles adanales, beaucoup plus surbaissées, de
T. ovis, ne figurent pas non plus, à notre connaissance, dans les travaux récents.
— 113
gros que ceux de T. parvispiculum et ne peuvent pas davantage être
assimilés à ceux de T. discolor, dépourvus de l’épaississement cuti-
culaire au voisinage des pôles (d’après la figure donnée par Linstovv).
Enfin, l’habitat particulier de ces espèces (T. discolor se rapporte à des
parasites d’un Zébu de Ceylan ; T. paroispiculum serait une espèce
sud-africaine) ne permet pas non plus dedeur rapprocher nos exem-
plaires, récoltés à Paris, chez des animaux du bassin méditerranéen.
IV. — Enfin, nous avons retrouvé cette même association parasi-
taire chez un Mouflon à manchettes {Tragelaphus lerhia (Pallas) $ ;
autopsie (n® 323) le 31 janvier 1942 :
a) Trichuris ovis (Abild. 1795), 8 et 15 $.
Les mâles ont une longueur totale de 51 et 52 mm. ; leur spiculé
mesure respectivement 5 mm. 55 et 5 mm. 64 ; le cloaque, 3 mm. 2 et
2 mm. 7 ; le canal éjaculateur, 6 mm. 4 et 5 mm. 55 ; le canal déférent,
7 mm. 77 chez les deux exemplaires. La forme du vagin des femelles
est variable. La dimension des œufs est de 75 à 80 (i, X 35 [x.
h) Trois Trichocéphales à spiculé court.
Ces trois mâles (dont deux sont complets) ont un spiculé long de
1, 1 à 1,2 mm., terminé distalement en une pointe obtuse ; le cloaque
ne dépasse pas 1 mm. 1 et le canal éjaculateur, de 9 mm. environ,
est plus long que le canal déférent (5 mm. 5).
♦ ¥
En résumé, les quelques parasites recueillis au cours d’autopsies
pratiquées sur les animaux morts de la Ménagerie du Muséum pendant
l’année 1942 ont apporté à l’Helminthologie, les nouvelles acquisitions
suivantes :
1° le nématode Subulura distans, sans doute apporté à la Ménagerie
par quelque Singe, s’y est parfaitement acclimaté et se retrouve,
souvent en grande quantié, chez presque tous les Catarrhiniens.
2° Hamadryas hàmadryas, chez qui Subulura distans n’avait
jamais été signalé, constitue pour cet Oxyuroïdea un hôte favorable.
3® L’étude des Streptopharages récoltés chez un Patas permet de
considérer Streptopharagus intermedius Ortlepp (1925) comme syno-
nyme de Streptopharagus armatus (Blanc 1912).
4® Cebus apella peut héberger les larves du porocéphale africain
Armillifer armillatus.
5® A la liste des hôtes de Trichuris oois s’ajoutent Tragelaphus
lerbia et Oois musimon.
6® Ces deux mouflons hébergent, en outre, une seconde espèce de
Trichocéphale, très voisine de T. paroispiculum et de T. discolor,
dont elle diffère par la morphologie des œufs et par l’habitat.
Institut de Parasitologie de la Faculté de Médecine de Paris et Laboratoire
d’Ethologie des animaux sauvages du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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em Hemburgo. Contribuçâo ao conhecimento das especies de Œsophago-
stomum dos primatos. Mem. do Inst. Oswaldo Cruz, XXVI, 1932, p. 278.
— 115
Les types de Madréporaires (hexacorallidae) actuels, du
Muséum dLIistoire Naturelle (chaire de malacologie).
I. — Types des espèces décrites pour la première
FOIS PAR LaMARCK
Par Gilbert Ranson.
La Collection des Coraux actuels et fossiles du Muséum National
d’ Histoire Naturelle (chaire de Malacologie) est particulièrement
importante et présente un intérêt historique et scientifique de
premier ordre par suite de ses origines et des nombreux « types »
qu’elle renferme. Son noyau est en effet constitué par les Collections
historiques de Lamarck, de Michelin et de Milne-Edwards. Des
matériaux importants, d’origines diverses, sont venus s’y ajouter
ensuite. Plusieurs milliers d’échantillons sont exposés dans une cen-
taine de vitrines du second étage des grandes galeries du Jardin des
Plantes. Les spécialistes du monde entier sont venus fréquemment les
consulter.
Cette collection est exposée selon la classification de Milne-
Edwards et Haime. Les nombreux fichiers et catalogues rédigés,
que l’on peut consulter au Laboratoire, sont la preuve des nombreuses
études et révisions qui ont été faites de cette collection, au fur et à
mesure qu’elle s’enrichissait en nouveaux éléments et que la con-
naissance de ce groupe d’invertébrés progressait. J’en ai fait dresser,
il y a quelques années, un nouveau catalogue correspondant à son
état actuel et toutes les étiquettes ont été refaites pour en rendre
la consultation plus aisée.
En dehors de cette collection, le service de Malacologie, pos-
sède de très abondants échantillons de Coraux de toutes prove-
nances. Une partie est exposée au public, aux premier et second
étages de la grande galerie. Les Coraux de la mission Ch. Gravier à
Djibouti sont exposés dans la salle dite des « Brachiopodes ». Enfin
tous les autres matériaux sont classés par origine dans les
réserves du service de Malacologie.
Vers 1936, M. Alloiteau, de la Sorbonne, vint me demander de
consulter la collection de Coraux fossiles de Michelin. Elle était
intégrée à la collection générale. M. Alloiteau insista sur l’intérêt
qu’il y aurait à isoler, sinon tous les échantillons, du moins les « types »
de chaque grande collection. Je m’y employais aussitôt. La collection
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
116 —
Michelin, puis la collection Lamarck furent rassemblées Celle de
Milne-Edwards fait actuellement l’objet du même travail.
L’intérêt que présente la conservation des types souvent pourvus
d’étiquettes écrites de la main même de grands spécialistes, n’est pas
à souligner. J’ai profité de l’occasion qui m’était offerte pour placer
tous ces types dans des boîtes vitrées, confectionnées spécialement à
cet effet, de manière à les mettre définitivement à l’abri des injures
du temps.
A compter de ce jour, une collaboration fut décidée entre M. Alloi-
TEAu et moi-même pour l’étude de ces types, en vue d’en donner une
description moderne, une reproduction photographique d’ensemble
ou de détail et la reproduction de coupes ou lames minces, lorsque la
nécessité s’en fait sentir. Alloiteau s’est chargé des fossiles et moi-
même des actuels. Cette étude des types actuels et fossiles est consi-
dérée par nous comme une base, un point de départ pour des recher-
ches plus étendues sur l’organisation générale, l’évolution et la classi-
fication des Hexacoralliaires. Une étude systématique en cours,
de la microstructure des Coraux nous paraît dès maintenant, devoir
nous permettre d’établir une définition rationnelle et naturelle des
familles.
M. Alloiteau a déjà publié un premier Mémoire sur la Collection
Michelin
Je crois utile de faire connaître, dès maintenant, aux spécialistes,
en un catalogue succinct, les « types » des espèces actuelles de la
collection Lamarck, en attendant la publication d’un Mémoire en
préparation.
Je n’ai pas retrouvé tous les types de Lamarck. L’un d’eux a été
signalé à Genève. Il est possible cependant que nous en retrouvions
quelques autres au cours de notre étude de la Collection Milne-
Edwards.
Je considère comme échantillons de la Collection Lamarck, ceux
qui portent nommément collection Lamarck. Parmi les types il en est
qui portent une étiquette sur laquelle le nom de l’espèce est écrit de
la main même de Lamarck. Les autres, s’ils ne sont pas les holotypes
sont tout au moins des paratypes.
Quant aux échantillons déterminés par Lamarck et se rapportant
à des espèces décrites pour la première fois, antérieurement à cet
auteur, j’ai cru bon de les signaler. Pour certains, Lamarck a con-
servé le nom d’espèce, mais il les a placé dans un nouveau genre.
D’autres ont été considérés par la suite comme des espèces nouvelles,
dont ils sont devenus les holotypes.
1. De nombreux échantillons de la collection Lamarck ont été groupés, en 1909,
par le Prof. L. Joubin, dans la « Salle Lamarck ». J’en ai trouvé beaucoup d’autres dans
la collection générale.
2. Mémoires du Muséum Nat. d’Hist. Nat., t. XVI, fase. 1, 1941.
— 117
A, — Echantillons, types des espèces actuelles
DÉCRITES POUR LA PREMIERE FOIS PAR LaMARCK.
Noms donnés par Lamarck.
Caryophyllia.
Caryophyllia fasciculata Lamarck.
Hist., t. II, p. 226, 1816.
Caryophillia astreata Lamarck.
Hist., t. II, p. 227, 1816.
Fungia.
Fungia compressa Lamarck.
Hist., t. II, p. 235, 1816.
Fungia cyclotites Lamarck.
Hist., t. II, p. 236, 1816.
Fungia patellaris Lamarck.
Syst., p. 370, 1801 ; Hist.,
t. II, p. 236, 1816.
Fungia agariciformis Lamarck.
Syst., p. 370, 1801 ; Hist., t. II,
p. 236, 1816.
Fungia limacina Lamarck.
Syst., p. 370, 1801 ; Hist., t. II,
p. 237, 1816.
Fungia talpina Lamarck.
Syst., p. 370, 1801.
[Fungia talpa Lmk. Hist., t. II,
p. 237, 1816).
Pavona (Pavonia).
Pavonia düaricata Lamarck.
Hist., t. II, p. 240, 1816.
Pavonia plicata Lamarck.
Hist. , t. II, p. 240, 1816.
Pavonia obtusangula Lamarck.
Hist., t. II, p. 240, 1816.
Agaricia.
Agaricia rugosa Lamarck.
Hist., t. II, p. 243, 1816.
Agaricia papillosa Lamnrck.
Hist., t. II, p. 243, 1816.
Agaricia lima Lamarck.
Hist., t. II, p. 243, 1816.
Meandrina.
Meandrina cerebriformis Lamarck.
Hist., t. II, p. 246, 1816.
Noms actuels.
Galaxea fascicularis (Linné).
Galaxea astreata (Lamarck).
Flabellum compressum (Lamarck).
Fungia cyclolites Lamarck.
Fungia patella (Ellis et Sol.).
Fungia fungites (Linné), var. agari-
ciformis (Lamarck).
Herpolitha Umax (Esper).
Polyphyllia talpina (Lamarck).
Pavona divaricata Lamarck.
Psammocora contigua (Esper).
Psammocora obtusangula (Lamarck)
Pachyseris rugosa (Lamarck).
Montipora papillosa (Lamarck).
Montipora foliosa (Pallas).
Mæandrina labyrinthiformis (Lin-
né).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
9
— 118 —
Meandrina crispa Lamarck.
Hist., t. II, p. 247, 1816 (2 ex.)
Meandrina strigilis Lamarck.
(Manuscrit).
Monticularia.
Monticularia folium Lamarck .
Hist., t. II, p. 250, 1816.
Monticularia lobata Lamarck.
Hist., t. II, p. 250, 1816.
Monticularia polygonata Lamarck.
Hist., t. II, p. 250, 1816.
Monticularia microconos Lamarck.
Hist., t. II, p. 251, 1816.
Echinopora.
Echinopora rosularia Lamarck.
Hist., t. II, p. 253, 1816.
Explanaria.
Explanaria infudibulum Lamarck.
Hist., t. II, p. 255, 1816.
Explanaria mesenterina Lamarck.
Hist., t. II, p. 255, 1816.
Explanaria cristata Lamarck.
Hist., t. II, p. 257, 1816.
Astrea.
Astrea argus Lamarck.
Hist., t. II, p. 259, 1816.
Astrea ananas (Linné), va», stellis
umplioribus, Lamarck.
Hist., t. II, p. 260, 1816.
Astrea punctifera Lamarck.
Hist., t. II, p. 260, 1816.
Astrea myriophthalma Lamarck.
Hist., t. II, p. 260, 1816.
Astrea microphthalrna Lamarck.
Hist., t. II, p. 261, 1816.
Astrea stellulata Lamarck.
Hist., t. II, p. 261, 1816.
Astrea obliqua Lamarck.
Hist., t. II, p. 262, 1816.
Astrea palifera Lamarck.
Hist., t. II, p. 262, 1816.
Astrea puloinaria Lamarck.
Hist., t. II, p. 262, 1816.
Astrea versipora Lamarck.
Hist., t. II, p. 264, 1816.
Mycetophyllia Lamarckiana M. Ed.
et H. ; Oulophyllia crispa (La-
marck) .
Manicina strigilis M. Ed. et H.
Hydnophora Demidoffi (Fischer).
Hydnophora lobata (Lamarck).
Hydnophora polygonata (Lamarck).
Hydnophora microconos (Lamarck).
Echinopora lamellosa (Esper).
Turbinaria crater (Pallas).
Turbinaria mesenterina (Lamarck).
(Ne figure pas dans la littérature.
C'est un Turbinaria).
Orbicella cavernosa (Linné).
Faoia doreyensis (M. Ed et H.).
Astrea radians (Pallas).
Astreopora myriophthalma (La
marck).
Cyphastrea microphthalrna (La-
marck).
Turbinaria stellulata (Lamarck).
(Ne figure pas dans la littérature ;
c’est un fragment d ’.4cropora) .
Acropora palifera (Lamarck),
Astreopora myriophthalma (La-
marck) .
Orbicella versipora (Lamarck).
119
Astrea deformis Lamarck.
Hist., t. II, p. 264, 1816.
Astrea reticularis Lamarck.
Hist., t. H, p. 264, 1816.
Astrea retiformis Lamarck.
Hist., t. II, p. 265, 1816.
Astrea héliopora Lamarck.
Hist., t. II, p. 265, 1816.
Astrea crispata Lamarck.
Hist., t. II, p. 265, 1816.
Astrea diffluens Lamarck.
Hist., t. II, p. 266, 1816.
Astrea calycularis Lamarck.
Hist., t. II, p. 266, 1816.
PORITES.
Parités conglomerata (Esper), var. 2,
nana (Lamarck).
Hist., t. II, p. 269, 1816.
Parités canglomerata (Esper), var. 3,
ramasa (Lamarck).
Hist., t. II, p. 269, 1816.
Parités astreaides Lamarck.
Hist., t. II, p. 269, 1816.
Parités arenacea Lamarck.
Hist., t. II, p. 270, 1816.
Parités claaaria Lamarck.
Hist., t. II, p. 270, 1816.
Parités furcata Lamarck.
Hist., t. Il, p. 271, 1816.
Parités furcata, var. 2, Lamarck.
Hist., t. II, p. 271, 1816.
Parités angulata Lamarck.
Hist., t. II, p. 271, 1816.
Parités cervina Lamarck.
Hist., t. II, p. 271, 1816.
Parités aerrucasa Lamarck.
Hist., t. II, p. 271, 1816.
Parités tuherculasa Lamarck.
Hist., t. II, p. 272, 1816.
Parités camplanata Lamarck.
Hist., t. II, p. 272, 1816.
Parités spumasa Lamarck.
Hist., t. II, p. 273, 1816.
Parités multicaulis Lamarck.
(Manucrit) .
POCILLOPORA.
Pacillapara acuta Lamarck.
Hist., t. II, p. 274, 1816.
Favites pentagana (Esper).
( Ind éterminable) .
Ganiastrea rétif armis (Lamarck).
Diplaastrea heliapara (Lamarck).
Ulastrea crispata (Lamarck).
Pavana diffluens (Lamarck).
Rhadaræa calycularis (Lamarck),
Parités canglamerata (Esper).
Parités canglarner ata {'E^s.pCiT). •
Parités astreaides Lamarck.
Parités arenasa (Linné).
Parités palymarpha Link.
Parités furcata Lamarck.
Parités canferta (Dana).
Mantipora angulata (Lamarck).
Seriatapara cervina (Lamarck).
Mantipara verrucasa (Lamarck).
M antipara tuherculasa (Lamarck).
Mantipara camplanata (Lamarck).
Mantipora spumasa (Lamarck).
(Ne figure pas dans la littérature ;
c'est un Pacillapara).
Pacillapara acuta Lamarck.
— 120 —
Pocillopora hrevicornis Lamarck.
Hist., t. II, p. 275, 1916.
Pocillopora fenestrata Lamarck.
Hist., t. II. p. 275, 1816.
Pocillopora stigmataria Lamarck.
Hist., t. II, p. 276, 1816.
Madrepora.
Madrepora palmata Lamart k.
Hist., t. II, p. 278, .1816.
Madrepora plnntaginea Lamarck.
Hist., t. II, p. 279, 1816.
Madrepora pocillifera Lamarck.
Hist., t. II, p. 280, 1816.
Madrepora laxa Lamarck.
Hist., t. II, p. 280, 1816.
Madrepora ceroicornis Lamarck.
Hist., t. II, p. 281, 1816
Madrepora proliféra Lamarck.
Hist., t. II, p. 281, 1816.
Seriatopora.
Seriatopora subulata Lamarck.
Hist., t. II, p. 282, 1816.
OCULINA.
Oculina diffusa Lamarck.
Hist., t. II, p. 285, 1816.
Pocillopora hrevicornis Lamarck.
Alveopora fenestrata (Lamarck).
(Ne figure pas dans la littérature ;
c’est un fragment d’Acropora).
Acropora muricata (Linné), forme
palmata (Lamarck).
Acropora plantaginea (Lamarck).
Acropora pocillifera (Lamarck).
Acropora laxa (Lamarck).
Acropora muricata (Linné), forme
cervicornis (Lamarck).
Acropora muricata (Linné), forme
proliféra (Lamarck).
Seriatopora subulata Lamarck.
Oculina diffusa Lamarck.
B. — Echantillons nommés par Lamarck, mais se rapportant
A des espèces actuelles décrites antérieurement.
Sarcinula.
Sarcinula organum (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 223,
1816.
Caryophyllia.
Caryophyllia cyathus (Ellis et Sol.).
Lamarck, Syst., p. 370, 1801 ;
Hist., t. II, p. 226, 1816.
Caryophyllia musicalis (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 227,
1816.
Caryophyllia flexuosa (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 227,
1816.
Caryophyllia cespitosa (Linné).
Lamarck. Hist., t. II, p. 228,
1816.
Galaxea Lamarcki (M. Ed. et H.),
(non Madrepora organum Linné).
Caryophyllia cyathus (Ellis et Sol.).
Galaxea musicalis (Linné).
Cœnopsammia flexuosa (Ellis et
Sol.) (non Madrepora flexuosa
(Linné).
Cladocora cespitosa (Linné).
121 —
Caryophyllia fastigiata (Pallas).
Lamarck, Hist,, t. II, p. 228,
1816.
Fungia.
Fungia pileus (Pallas).
Lamarck, Hist., t. II, p. 237,
1816.
Pavona (Pavonia).
Pavonia agaricites (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 239,
1816.
Pavonia lactuca (Pallas).
Lamarck, Syst., p. 372, 1801 ;
Hist., t. II, p. 239, 1816.
Pavonia boletiformis (Esper).
Lamarck, Hist., t. II, p. 240,
1816.
Agaricia.
Agaricia ampliata (Ellis et Sol.).
Lamarck, Syst., p. 373, 1801 ;
Hist., t. II, p. 243, 1816.
Meandrina.
Meandrina lahyrinthica (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 246,
1816.
Meandrina dædalea (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 246,
1816.
Meandrina areolata (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 247,
1816.
Meandrina gyrosa (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. Il, p. 247,
1816.
Meandrina phrygia (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 248,
1816.
Meandrina filograna (Esper).
Lamarck, Hist., t. II, p. 248,
1816.
Explanaria.
Explanaria aspera (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 256,
1816.
Eusmilia fastigiata (Pallas).
Halomitra pileus (Pallas).
Agaricia agaricites (Linné).
Tridacophyllia lactuca (Pallas).
Pavona cristata (Ellis et Sol.).
Merulina ampliata (Ellis et Sol.).
Mæandrina cerebrum (Ellis et Sol.)
Cœloria dædalea (Ellis et Sol.).
Manicina areolata (Linné).
Manicina gyrosa (Ellis et Sol.).
Platygyra phrygia (Ellis et Sol.).
Mæandrina clivosa (Ellis et Sol.).
Echinopora aspera (Ellis et Sol.).
— 122
Astrea.
Astrea. radiata {Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 258,
1816.
Astrea annularis (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 259,
1816.
Astrea ananas (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 260,
1816.
Astrea porcata (Esper).
Lamarck, Hist., t. II, p. 260,
1816.
Astrea pléiades (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 261,
1816.
Astrea denticulata (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 263,
1816.
Astrea abdita (Ellis et Sol ).
Lamarck, Hist., t. II, p. 265
1816.
Astrea intersepta (Esper).
Lamarck, Hist., t. II, p. 266,
1816.
Astrea siderea (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 267,
1816.
Astrea galaxea (Ellis et Sol.).
Lamarck, Syst., p. 371, 1801 ;
Hist., t. II, p. 267, 1816.
POCILLOPORA.
Pocillopora damicornis (Pallas).
Lamarck, Hist., t. II, p. 274,
1816.
Pocillopora oerrucosa (Ellis et Sol.).
Lamarck, Hist., t. II, p. 275,
1816.
OCULINA.
Oculina virginea (Linné).
Lamarck, Hist., t. II, p. 285.
1816.
Orbicella caoernosa (Linné).
Orbicella annularis (Ellis et Sol.).
Favia doreyensis (M. Ed et H.).
Dichocœnia Stokesii (M. Ed et H.),
(non Madrepora porcata Esper).
Faoia acropora (Linné)..
Favia faous (Forskal).
Favites abdita (Ellis et Sol.).
Stephanocœnia intersepta (Esper).
Siderastrea siderea (Ellis et Sol.).
Siderastrea radians (Pallas).
Pocillopora damicornis (Pallas).
Pocillopora oerrucosa (Ellis et Sol.),
Oculina virginea (Linné).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ
LoBULARIA GeRMAINI N. SP.
Par Andrée Tixieb-Durivault.
1937. Alcyonium digitulatum, G. Stiasny (pars). Révision des
Collections H. Michelin. II, Catalogue raisonné des Alcyonides,
Gorgonides, Zoanthides et Pennatulides. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.^
s. 2, t. IX, n® 6, p. 392.
Diagnose : Colonie encroûtante à capitule à peine plus élevé que le pied.
Surface lobulaire bien développée à petits lobes groupés, composés de
lobules dressés, aplatis et sinueux à leur sommet.
Spiculés de taille moyenne (0,08 mm. à 0,10 mm. de long). Dans la base
du cœnenchyme sclérites en forme d'haltères, à verrues irrégulières à
contours plus ou moins festonnés. Spiculés de la portion lobulaire plus
petits à protubérances arrondies peu nombreuses.
Couleur de la colonie à Sec : brun jaunâtre.
Description : Sept exemplaires conservés à sec.
a) colonie : Les différents spécimens, de tailles diverses, sont des formes
encroûtantes, dépourvues de support, à pied et capitule bien définis.
La portion basilaire du plus bel exemplaire mesure 115 mm. de long,
62 mm. dans sa plus grande largeur et de 6 mm. à 12 mm. de haut. Son
capitule atteignant 118 nom. de long, 72 mm. de large et de 6 mm. à 13 mm.
de haut (fig. 1, A, B) est formé de lobes irréguliers, recouverts de polypes,
et subdivisés en lobules dressés, à sommets arrondis, aplatis ou pour la
plupait sinueux.
b) spiculés du cœnenchyme : Les éléments squelettiques de la base de la
colonie ont la forme d’haltères à col nettement délimité. Les plus gros de
ces spiculés (fig. 2 a, b) ont 0,014 mm. de longueur, 0,065 mm. de largeur
de sphères terminales et 0,034 mm. de largeur de col. Leurs têtes, peu
volumineuses, ne possèdent que quelques verrues à contours irréguliers.
Quelques sclérites ont un col bas (fig. 2, c. d. ; fig. 3, a, c) tandis que d’autres
ont une allure presque cylindrique par suite de la diminution de la largeur
de leurs masses terminales, et de l’allongement de leur col (fig. 2, e ; fig. 3,
b, d, e).
Les spiculés de la portion lobulaire, nettement plus petits et plus longs,
ont un col allongé (fig. 4) et de rares verrues arrondies. De tels sclérites
mesurent 0,079 nom. de long, 0,044 mm. de largeur de tête et 0,025 mm. de
largeur du col.
D’autres éléments squelettiques, beaucoup plus petits, ayant de
0,054 mm. à 0,072 mm. de longueur, ont une forme ovalaire, des contours
lisses ou festonnés. Ces spiculés appartiennent vraisemblablement aux
polypes. Les uns ont une ou deux régions claires (fig. 5 h, n), tandis que
d’autres affectent la forme de petites baguettes (fig. 5, l) allant de 0,042 mm.
à 0,065 mm. de longueur.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
— 124
c) polypes : La conservation des colonies à l'état sec ne permet pas de
préciser la forme des polypes. Nous pouvons seulement noter qu’ils sont
généralement espacés de 0,08 mm. à 1 mm. les uns des autres.
Fig. 1. — Colonie de Lobularia Germaini n. sp.
A : vue de dessus.
B : vue de profil.
Couleur : Les exemplaires à l’état sec ont une couleur brun jau-
nâtre.
Localité : Collection Michelin conservée au Muséum : 3 exemplaires
(dont la colonie décrite) provenant de la Mer Rouge. Collection du
Muséum : 4 spécimens originaires de la Mer Rouge (Don de M. Clôt
Rey, 1850).
— 129 —
Récoltes bryologiques de M. H. Humbert
EN Afrique Équatoriale.
(suite) ^
Par R. Potier de La Varde.
Antitrichia kilimandscharica Broth. (2 bis). Volcan Mikéno, sous
les Philippia. Si certains individus paraissent bien typiques, d’autres
récoltes vers 2,800 m. présentent des vestiges de nervures collaté-
rales, il est donc très vraisemblable que A. kilimandscharica ne
représente qu’une race à subordonner à l’espèce suivante ; volcan
Muhavura.
Antitrichia curtipendula (Hedw.) Brid. Massif du Ruwenzori.
Pterogonium ornithopoides {Huds.) Ldb. Volcan Mikéno, jusqu’à
4.000 m.
Trachypodopsis serrulata (Pal.) Fleisch. Monts Biéga ; volcan
Ninagongo.
Renauldia Hœhnelli (G. M.) Broth. Monts Biéga ; marais Kanzibi.
Pilotrichella profusicaulis G. M. Maraiî de Kanzibi et massif du
Kahuzi ; Monts Biéga.
Neckera Hœhneliana G. M. Plaines de laves (Det. Bixon) ; volcan
Ninagongo.
Neckera platyantha (G. M.) Par. Massif du Ruwenzori.
Porothamnium leptopteris (G. M.) Fleisch. Monts Biéga ; massif du
Ruwenzori.
Daltonia Mildbrædii Broth. (1). Monts Biéga.
Cyclodictyon breçifolium Broth. (1). Monts Biéga ; massif du
Kahuzi vers 2.800 m.
Hypopterygium Mildbrædii Broth. (1). Versant Ouest du massif du
Ruwenzori ; massif de Kahuzi.
Fabronia abyssinica G. M. Dorsale orientale à l’Est de Kissignies
avec Hedwigidium imberbe.
Leptoischyrodon congoanus Dix. (3). Forêt aux abords du marais
Kanzibi. (Vid. Dixon). Gette récolte n’est pas absolument identique
à celles d’OvERLAET au Gongo belge et de Hoeg au Natal : la folia-
tion est plus lâche, quelques rameaux sont homomalles, le péristome
est très peu papilleux à la hase, les spores ne mesurent que 15-17 [x
au lieu de 20-25 (x. M. Dixon auquel j’avais signalé ces différences
1. Cf. Bull. Mus., 2® 8-, t. XIV, 1942, p. 361.
Bulletin du Muséum, 2® s., t. XV, n® 3, 1943.
— 130 —
n’a cependant pas hésité à reconnaître dans la mousse du marais
Kanzibi l’espèce qu’il a décrite.
Schwetsckea usambarica Broth. (2). Volcan Ninagongo. Se distingue
aisément des autres espèces africaines par ses feuilles papilleuses
sur la face dorsale.
Hylocomiopsis cylindricarpa Thér. (14). Volcan Ninagongo.
(Det, Thériot). Première localité découverte depuis la description de
cette espèce très remarquable.
Drepanocladus uncinatus (Hedw.) Warnst. Volcan Karisimbi,
tourbières à 3.800 m. ; volcan Mikéno à 4.250 m. Déjà découvert en
Afrique tropicale par Le Testu, au Gabon.
Drepanocladus exannulatus (Gümb.) Warnst. Tourbières du volcan
Karisimbi ; cratère du lac Tchikéré, au pied du Mikéno j frontière
Uganda-Ruanda : entre les volcans Sabinyo et Ngahinga.
Pleuropus sericeus (Hornsch.) Broth. Volcan Mikéno.
Brachythecium implicatum (Hornsch.) Jaeg. Monts Biéga (Det.
Dixon) ; marais Kanzibi.
Brachythecium spectabile Broth. (1). Massif du Kahuzi vers
2.800 m. 5 volcan Muhavura ; volcan Mikéno, à 4.000 m.
Brachythecium ramicola Broth. Volcan Karisimbi sur les Senecio ;
volcan Ninagongo.
Brachythecium vellereum (Mitt.) Jaeg. Volcan Muhavura (Det.
Thériot).
Brachythecium afro-glareosum (Broth.) Par. Volcan Mikéno ;
plaines de laves.
Brachythecium nigro-viride (G. M.) Par. Massif du Ruwenzori.
Bhynchostegium Volkensii (Broth.) Par. Massif du Kakuzi (Det.
Dixon).
Eurhynchiella decurrens P. de la V. (13). Massif du Ruwenzori.
Erythrodontium subjulaceum G. M. Dorsale orientale au N.-E. du
lac Kivu.
Trachyphyllum Dusenii (G. M.) Broth. Environs d’Uvira (775-
1.200 m.), lac Tanganyka.
Entodon Dregeanus (Hornsch.) G. M. Volcan Mikéno.
Plagiothecium Mildbrædii Broth. (1). Monts Biéga ; Karisimbi,
sous les Philippia.
Heterophyllium Humberti P. de la V. (13). Volcan Mikéno, 3.600-
4.200 m.).
Heterophyllium flexile (R. et G.) Thér. et P. de la V. (11). Syn. :
Acanthocladiella flexilis (R. et G.) Fleisch. Volcan Nyamlagira.
N’était connu que de Madagascar.
Warburgiella leptorhynchia (Brid.) Broth. Plaines de laves entre les
lacs Kivu et Edouard.
Sematophyllum elgonense (Dix.) (6) Broth. Monts Biéga (Vid.
Dixon) ; massif du Kahuzi.
131 —
Sematophyllum plagiothecioides Dix. (inéd.). Plaines de laves.
Cette mousse paraît très voisine de S. brachycarpum (Hampe) Broth.
dont elle se distingue par la couleur jaune d’or du péristome et de
l’endostome, la capsule étroite, les feuilles étalées-dressées.
Trichosteleum Humberti P. de la V. (13). Massif du Kahuzi, sous
Arundinaria.
Hypnum cupressiforme L. Sommet du Kahuzi, 3.000-3.300 m.
Volcan Muhavura ; volcan Mikéno (de 3.000 à 4.000 m.) 5 massif
du Ruwenzori 5 volcan Ninagongo (var. ericetorum).
Breidleria af ricana P. de la V. (13). Massif du Ruwenzori.
Isopterygium phlyctitheca P. de la V. (13). Plaines de laves.
Id. var. brachycladum P. de la V. (nov. var.). Diffère du type par
les rameaux très courts. Monts Biéga, 2.500 m.
Microthamnium glabrifolium fC. M.) Par. Monts Biéga ; volcan
Ninagongo.
Hylocomium proliferum (L.) Ldb. Massif du Ruwenzori.
Atrichum Cavallii (Negri) (8-9). Massif du Ruwenzori, versant
Ouest, 4.000-4.200 m.
Cette plante omise dans le Généra de Brotherus est très remar-
quable par l’absence d’une marge épaissie sur les bords des feuilles
et caractéristique du g. Atrichum (Syn. ; Catharinea), de sorte qu’à
l’état stérile, le seul sous lequel elle était connue, elle ressemble
plutôt à un Pogonatum. En étudiant les récoltes du D^ Linder au
mont Mikéno, mon ami Thériot a eu la chance de la rencontrer
avec quelques capsules et une coiffe parfaitement nue. Cette der-
nière constatation tranche définitivement la question, dans le sens
de la négative, sur son rattachement possible au genre Pogonatum.
Le fait de posséder des feuilles non différenciées sur les bords, étant
absolument unique jusqu’à présent dans le genre Atrichum, il parais-
sait nécessaire de modifier la notion du genre et de le subdiviser en
deux sections ou sous-genres, quand l’examen approfondi des cap-
sules a révélé des particularités très curieuses qui ne se voient chez
aucun Atrichum. ^
Si, dans leur ensemble, les cellules de l’exothecium sont lisses et à
peu près planes, celles du sommet de la capsule sont légèrement vési-
culeuses, et à la base celles du col sont nettement boursouflées,
formant une masse spongieuse. De plus les dents du péristome sont
basses et uniformément pâles, sans ligne médiane plus foncée. Ces
divergences nous ont paru assez sérieuses pour justifier la création
d’un nouveau genre, qui paraît d’autant plus naturel que la combi-
naison des caractères du gamétophyte et de ceux du sporopbyte
réalise la transition entre les genres Atrichum et Pogonatum. Nous le
désignerons donc sous le vocable de Spoggodera (De aTcôyyoç =
éponge, et Slpyj = col).
Thériot ayant omis (14) de donner la description de ce curieux
132 —
sporogone, je le fais ici sur sa demande, en donnant en même
temps une diagnose sommaire de ce genre.
Spoggodera P. de la V. et Thér. (Nov. gen.).
Intermédiaire entre les genres Atrichum et Pogonatum. Coiffe
nue comme dans le premier, feuilles immarginées comme chez le
second. Exothecium en majeure partie lisse et plan, comme chez
Atrichum, mais les cellules suhisodiamétriques, carrées ou brièvement
rectangulaires ; les supérieures vésiculeuses celles du col gonflées-
mamilleuses formant un ensemble spongieux, fortement plissé à sec.
Dents du péristome basses et uniformément pâles. Une seule espèce :
Spoggodera Caoallii (Negri) P. de la V. et Thér.
Pédicelle flexueux de 35 mm., jaune rougeâtre. Capsule obovoïde-
subcylindrique, un peu resserrée sous l’orifice, longue de 3,5 mm.,
large de 2 mm. Spores lisses, jaunes, larges de 15 (x.
Pogonatum aloides P. B. Monts Biéga.
Pogonatum urnigerum (L.) Pal. Volcan Mikéno. Ne paraît pas
avoir été encore récolté en Afrique tropicale.
Polytrichum piliferum Schreb. Massii’ du Kahuzi ; monts Biéga.
Dans ees deux localités, plantes remarquables par la brièveté de la
capsule. P. nano- globulus C. M. n’est probablement pas autre chose
que cette forme. Massif du Buwenzori ; volcan Karisimbi. Dans
ces localités formes typiques.
Polytrichum commune L. Monts Biéga ; massif du Kahuzi ; environs
du lac Kivu ; volcan Muhavura.
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Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 3, 1943.
10
— 134
Varanidæ et Necrosauridæ fossiles
Par Robert Hoffstetter.
La superfamille des Varanoidea Camp 1923 comprend, à côté de
formes marines ou littorales du Crétacé (Aigialosauridæ et Doli-
chosauridæ) , des représentants continentaux, habituellement groupés
en une seule famille, les Varanidæ. Ceux-ci ont été longuement
étudiés par Ch.-W. Gilmore (1928) pour les fossiles américains, et
par G.-J. DE Fejérvâry (1918 et 1935) pour les formes de l’Ancien
Monde. Le dernier auteur en sépare les Megalanidæ comme une
famille nouvelle. Mais les caractères sur lesquels il s’appuie ne per-
mettent pas d’accepter cette création. Tout au plus peut-on admettre
l’existence d’une sous-famille des Megalaninæ ; encore son individua-
lité est-elle loin d’être prouvée.
Par contre, l’étude du matériel fossile européen m’oblige ici à
séparer des Varanidæ une nouvelle famille, les Necrosauridæ, dont
il va être question. Cette création, comme on le verra, modifie pro-
fondément les idées admises, à la suite des travaux de G.-J. de
Fejérvâry, sur l’histoire des Varanoidea terrestres.
I. — NECROSAURIDÆ Fam. nov.
H. Filhol a signalé puis décrit et figuré une forme des Phospho-
rites du Quercy sous les noms successifs suivants : Palœosaurus (non
Palæosaurus Williams 1838) Cayluxi (1873 : p. 89), Necrosaurus
Cayluxi (1876 : p. 27), Palæoaaranus Cayluxi (1877 : p, 268 ; pl. 26,
fig. 434, 445, 446). Si l’abandon de la première dénomination géné-
rique, déjà utilisée pour un Dinosaurien, se justifie, il n’en va pas de
même pour la seconde qui doit être conservée. Palæoi>aranus tombe
donc en synonymie.
Dans sa première étude, faite sur un matériel trop pauvre, G.-J. de
Fejérvâry (1918) rattache l’espèce de H. Filhol au genre Varanus
Merrem 1820 et l’inclut dans une série de Varans qui auraient habité
l’Europe tout au long du Tertiaire. En 1935, un nouveau matériel-
l’oblige à rétablir le genre de H. Filhol, sous le nom de Palæoaaranus .
L’auteur s’appuie essentiellement sur les earactères du maxillaire,
qu’il décrit longuement. En bref, cet os, assez élevé dans sa partie
antérieure, montre une forte crête interne qui soutenait des os
nasaux normalement développés. On ne saurait trop insister sur
l’importance de cette disposition, unique chez les Platynota. En effet,
les nasaux sont réduits au point de ne plus toucher les maxillaires,
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 3, 1943.
— 135 —
non seulement chez les Varanidæ, mais également chez les Aigialo-
sauridæ et Dolichosauridæ, ainsi que chez les Mosasauridæ, autant
qU'On en puisse juger par les crânes figurés.
J’ai pu observer d’autres caractères crâniens de Necrosaurus qui le
séparent des Varanidæ. Le prémaxillaire possède un processus
nasalis arqué et assez court, indiquant un museau relativement
élevé et modérément allongé. Les frontaux, solidement unis entre
eux, présentent des partes descendentes qui ne se rejoignent pas en
bas sur la ligne médiane. Le pariétal, bien que de style varanien,
montre aussi quelques particularités.
En ce qui concerne la colonne vertébrale, il est curieux de cons-
tater que G.- J. DE Fejérvary n’ait rencontré, dans le matériel du
Quercy, aucune vertèbre susceptible d’être rapportée à cette forme
pourtant abondante. Du moins l’auteur ne reconnaît dans ce matériel
aucune vertèbre « varanienne », et cette remarque me paraît signifi-
cative. J’ai étudié au Laboratoire de Paléontologie du Muséum un
abondant matériel du Quercy. J’ai pu ainsi attribuer de nombreuses
vertèbres au genre Necrosaurus, et retrouver pratiquement les carac-
tères de tout le rachis. Il résulte de ces observations que l’on doit
considérer comme appartenant à Necrosaurus les vertèbres déjà
figurées par R. Lydekker 1888, p. 279, fig. 62 (vertèbre dorsale de
« Placosaurus margariticeps »), K.-A. von Zittel 1889, p. 603,
fig. 534 (axis et vertèbre caudale antérieure de Palæomranus Cay
luxï), G. DE Stefano 1903, Tav. X, fig. 3, 9, 10 (vertèbres sacrées et
dorsolombaires de Palæomranus Filholi) et Tav. X, fig. 4, 5, 17
(vertèbres caudales de « Iguana europæa »). Ces vertèbres, qui deman-
deraient une figuration meilleure, ne présentent pas en effet la phy-
sionomie si caractéristique de celles des Varans. Elles ont un cen-
trum plus allongé, dont la face inférieure est beaucoup moins régu-
lièrement convexe ; leur condyle est loin d’être aussi élargi transver-
salement et n’est pas précédé par une forte constriction du centrum.
Cependant, les vertèbres cervicales avec leurs hypapophyses épi-
physées, et les vertèbres caudales avec leurs os-chevrons articulés
restent bien dans le style varanien.
Enfin, un caractère d’importance est à souligner : la présence d’os-
téodermes très particuliers chez cet animal. J’avais déjà pensé rap-
porter au genre Necrosaurus des ostéodermes du Thanétien de
Cernay-les-Reims. Un travail récent de O. Kuhn (1940) vient con-
firmer cette hypothèse. L’auteur décrit et figure Melanosauroides
giganteus, espèce et genre nouveaux de l’Eocène moyen du Geisel-
tal, qu’il rapporte aux Anguidæ. L’examen de la photographie qu’il
en donne (Taf. IV) montre clairement qu’il s’agit d’un Varanoidea
très comparable à Necrosaurus, et que je propose de nommer Necro-
saurus giganteus (Kuhn 1940). Or, le spécimen montre, associés au
squelette, des ostéodermes ovalaires, guillochés, à carène médiane.
— 136
presque identiques à ceux que j’avais remarqués dans le matériel de
Cernay, en tous cas fort différents de ceux des Anguidæ. Il devait
s’agir d’une armure lâche, reproduisant fidèlement l’écaillure cornée,
et n’adhérant pas aux os de la tête. Il est à souligner que la présence
d’ostéodermes est très rare chez les Platynota. Seul Varanus komo-
doensis Ouwens ^ possède une armure complète, également séparée
du squelette ; en outre, quelques autres Varans montrent des ostéo-
dermes lisses dans la région de la nuque.
Ces divers caractères me paraissent imposer la création de la famille
des Necrosauridæ. En effet, la présence de nasaux « normaux »
appuyés sur les maxillaires, ne permet pas d’inclure la forme étudiée
dans une des familles connues de Platynota, dont tous les représen-
tants, depuis le Crétacé, possèdent des nasaux réduits. Necrosaurus
doit dériver directement d’une souche commune inconnue, probable-
ment jurassique, à caractères peu évolués. Par ailleurs, la forme des
vertèbres et la présence d’ostéodermes spéciaux confirment la posi-
tion particulière des Necrosauridæ.
Cette famille apparaît spécifiquement européenne. Elle a vécu
depuis le Thanétien jusqu’à l’Eocène supérieur et peut-être à l’Oli-
gocène ; des restes se rencontrent en effet à Cernay, à Cuis, à Eger-
kingen, au Geiseltal et au Quercy.
II. — VARANIDÆ CoPE 1864.
1° Sanîwînæ Camp 1923.
Alors que la famille des Varanidæ est actuellement cantonnée dans
l’Ancien Monde, il est curieux d’en rencontrer les premiers repré-
sentants en Amérique du Nord.
Il s’agit d’abord de Palæosaniwa Gilmore 1928, genre monoty-
pique du Crétacé supérieur (Belly River). L’espèce unique est fondée
sur une vertèbre dorso-lombaire. Mais une comparaison de la figure
avec les vertèbres de Placosaurus du Quercy me fait supposer qu’il
s’agit plutôt d’un Anguidé Placosauriné.
Deux espèces du Crétacé supérieur (Lance) constituent le genre
Parasaniwa Gilmore 1928. Elles sont fondées sur des fragments de
dentaires qui paraissent bien appartenir à des Varanidæ, mais ne
permettent évidemment pas une discussion précise.
Le genre Saniwa Leidy 1870 est beaucoup mieux connu. Cinq
espèces sont signalées en Amérique de l’Eocène inférieur (Wasatch)
à l’Oligocène [Oreodon beds). Parmi elles, le génotype Saniwa
1. Je ne puis accepter, pour cette espèce, le genre Placovaranus proposé par G.-J. de
Fejérvary. L’ostéologie de V. komodoensis, que j’ai étudié au Laboratoire d’Herpéto-
logie du Muséum, est absolument comparable à celle des autres représentants du genre
Varanus. Quant à l’existence d’ostéodermes, elle ne suffit pas à caractériser un genre
nouveau, puisqu’il existe des formes intermédiaires pourvues d’ostéodermes dans la
région de la nuque.
— 137 —
ensidens Leidy est excellemment décrit par Ch.-W. Gilmore (1922
et 1928). Il s’agit d’un Varanidé incontestable. Mais dans ses os
céphaliques, dans sa ceinture scapulaire et dans ses vertèbres pour-
vues d’un zygosphène rudimentaire, l’animal montre des caractères
particuliers qui justifient pleinement la création d’une sous-famille.
L. Dollo (1923) a signalé Saniwa orsmaelensis Dollo dans le
Landénien supérieur d’Orsmaël et d’Erquelines (Brabant). L’espèce
est fondée sur un maxillaire, quelques vertèbres dorsales et un fémur.
Malheureusement la diagnose sommaire n’est accompagnée d’aucune
figure et je n’ai pu encore examiner les pièces originales pour me faire
une opinion personnelle. D’après L. Dollo, les vertèbres possèdent
tous les caractères des Varanidæ, mais présentent un zygosphène
rudimentaire. On peut donc admettre la position systématique
assignée à l’espèce par le savant belge.
Je signalerai en outre l’existence, dans.rAgéen ( Yprésien supérieur)
de Cuis et de Monthelon (Marne), de vertèbres nettement varanoïdes,
mais roulées et ne permettant pas de distinguer la présence ou l’ab-
sence d’un zygosphène. Sans doute s’agit-il là de descendants de
l’espèce de L. Dollo.
Les Saniwinæ représentent donc une sous-famille des Varanidæ,
caractérisée notamment par la présence d’un zygosphène rudimen-
taire. Ils sont apparus en Amérique du Nord, peut-être dès le Cré-
tacé supérieur (Parasaniwa, Palæosaniwa ?), sûrement depuis l’Eo-
cène inférieur (Saniwa) et y ont survécu jusqu’à l’Oligocène. La
présence de formes parentes en Europe occidentale indique une
incursion de brève durée, puisqu’on n’en retrouve les traces que du
Sparnacien à l’Yprésien supérieur.
2^ Varaninæ Camp 1923 part.
L’apparition des vrais Varans est beaucoup plus tardive que ne l’a
cru G.-J. DE Fejérvâry.
Il y a lieu tout d’abord d’écarter Varanus? Lemoinei Nopcsa
1908 (c/. G.-J. DE Fejérvâry 1918 : p. 418-19, fig. 18), signalé d’abord
et figuré par P. Gervais (1877). Il s’agit d’une portion distale d’hu-
mérus de Reptile, que j’ai pu retrouver au Muséum de Paris, et qui
provient de l’Agéen d’Ay (Marne). La forme inhabituelle des faces
articulaires de l’os, principalement celle du condyle radial, la position
particulière du canal ectépicondylien, enfin la morphologie del’enté-
picondyle, qui est ici tronqué, sont autant de caractères qui per-
mettent d’affirmer qu’il ne peut s’agir d’un Varanidé, ni même d’un
Saurien. C’est sans doute parmi les Tortues qu’il faut chercher des
formes parentes.
Pendant l’Eocène, l’Oligocène et le Miocène inférieur, on ne ren-
contre aucun reste de Varaniné. La sous-famille n’est pas encore
représentée dans le gisement de Sansan (Gers). Il faut arriver au
138
Vindobonien moyen de la Grive- Saint- Alban (Isère) pour voir
apparaître le groupe. Des restes de Varanus ont déjà été signalés par
O. Jourdan (1865), Ch. Depéret (1887, p. 289) et ont été rappro-
chés à tort de Necrosaurus Cayluxi par G. -J. de FejérvÂry (1918
et 1935). En fait, je connais à présent de nombreuses vertèbres, un
quadratum, des fragments de dentaire et de fémur de l’animal de la
Grive. Il s’agit bien du genre Varanus, déjà nettement caractérisé,
et peut-être représenté par deux espèces de tailles différentes.
C’est sans doute au Vindobonien supérieur qu’il convient de rap-
porter Varanus Hofmanni Roger 1898, des « Dinotheriensande » de
Stâtzling. Là encore il s’agit bien d’un Varan, peut-être identique
à la grosse espèce de la Grive.
Apparaît ensuite, dans le Pontien de Pikermi, Varanus maratho-
nensis Weithofer 1888 (= Varanus sp. Gaudry 1862 = V. atticus
Nopcsa 1908).
Enfin, au Quaternaire, des restes encore mal connus, figurés par
St.-J. Bolkay (1913) et N. Morelli (1891), indiquent que le genre
a persisté en Europe jusqu’à une époque récente.
Les autres continents sont beaucoup plus pauvres en ce qui con-
cerne les restes de Varaninæ. L’Asie ne nous a encore livré que des
fossiles du Pliocène et du Quaternaire, proches des formes actuelles
(c/. G.- J. DE Fejérvary 1918). L’Australie et Java ont donné égale-
ment quelques restes récents. Quant à l’Afrique, plus décevante
encore, elle ne nous a rien fourni jusqu’à ce jour.
Si l’on cherche à reconstituer l’histoire des Varaninæ, on voit qu’il
est impossible de les faire dériver des N ecrosauridæ. D’ailleurs les
deux groupes sont séparés dans le temps par une lacune importante,
s’étendant de l’Oligocène au Vindobonien. Par contre, l’idée d’une
filiation à partir des Saniwinæ est très acceptable. Il faudrait alors
admettre une migration de ces formes qui, pendant que leurs repré-
sentants s’éteignent en Amérique, gagneraient l’Asie et atteindraient
l’Europe occidentale au Vondobonien moyen.
La sous-famille a prospéré dans l’Ancien Monde où elle s’est large-
ment répandue dans toutes les régions ehaudes. Elle n’a pu cependant
atteindre Madagascar, sans doute complètement séparée au moment
de l’arrivée tardive de Varanus en Afrique.
3° Megalaninæ Camp 1923 (= Megalanidæ FejérvAry 1918.)
Les gigantesques Varanidæ du Pliocène supérieur australien ont
d’abord été signalés et étudiés par R. Owen (1859 à 1886), puis ils
ont fait l’objet de travaux de A. -S. Woodward (1888), C.-W. de
Vis (1885 et 1889), et G.-J. de Fejérvary (1918 et 1935). La seule
espèce certaine, Megalania prisca Owen 1859 est actuellement
connue par ses vertèbres, une partie proximale de côte, l’humérus,
l’ulna, la partie occipitale du crâne, le maxillaire privé de ses dents et
quelques dents séparées.
139 —
Les vertèbres, d’après l’auteur du genre, se signalent notamment
par leur grande taille, la petitesse du canal neural, la présence
de rudiments de zygosphène et la constriction précondylaire du
centrum.
Le troisième caractère surtout a frappé l’attention et il a toujours
été admis par les auteurs qui se sont occupé du genre. G.-J. de
Fejérvary (1918) l’utilise pour caractériser une famille spéciale,
les Megalanidæ. Ch.-L. Camp (1923), s’appuyant sur ce même carac-
tère, considère le groupe comme une sous-famille, les Megalaninæ.
Ch.-W. Gilmore (1928), toujours d’après cette particularité, rap-
proche Megalania de Saniwa et groupe les deux genres dans la sous-
famille des Saniwinæ.
Cependant, H.-A. Longman, dans une lettre adressée à G.-J. de
Fejérvary {in G.-J. de Fejérvary 1935, p. 2 et 18), fait très
justement observer qu’on ne peut distinguer de zygosphène ni de
zygantrum bien caractérisés chez Megalania. Pour rester sur sa
première position, G.-J. de FejérvAry répond par de longs déve-
loppements peu convaincants. Il admet que le zygosphène de
Megalania représente une « formation orimentaire », arrêtée dans son
développement phylogénétique. Ce zygosphène, serait dans un état
d’ « épistasie paracmique », modifié par suite de l’hyperostose de la
vertèbre.
Il n’est pas besoin d’insister sur le caractère très hypothétique de
ces considérations. Ni les figures de R. Owen et G.-J. de Fejér-
vÂRY, ni les longues et minutieuses descriptions de G„-J. de Fejér-
vAry (1935), ne montrent l’existence, chez Megalania d’un véritable
zygosphène, c’est-à-dire d’un saillant antérieur de l’arc neural pourvu
de facettes articulaires. Il n’y a même pas, comme chez Lacerta par
exemple, de zygosphène rudimentaire, formé de facettes articu-
laires non supportées par un saillant cunéiforme. Les mêmes observa-
tions valent pour le zygantrum.
En fait, Megalania présente une pars tectiformis arcus vertebræ,
avec des tubercules probablement dus à la présence de ligaments
intervertébraux particulièrement vigoureux. Et ce caractère se
rencontre chez d’autres Sauriens, en dehors de toute hyperostose.
Il résulte de cette discussion que Megalania, privé de zygosphène,
ne peut être classé dans les Saniwinæ.
D’autre part, la « famille » des Megalanidæ demeure bien obscuré-
ment définie. Pour G.-J. de Fejérvary, Megalania représente un
rameau pléistocène éteint de la branche des Platynota, caractérisé
par un penchant « pathologique » dans son évolution squelettique,
d’où résulte un début de pachyostose. J’admets fort bien cette
opinion. Mais les caractères invoqués permettent tout au plus de
considérer ce rameau aberrant comme une sous-famille individualisée
en Australie. C’est là du moins, une conclusion provisoire, suscep-
— 140 —
tible d’être revisée quand on connaîtra plus complètement les
caractères du crâne de Megalania.
★
¥ 4
Comme on peut le voir, l’histoire des Varanoidea terrestres, moins
simple que ne l’a cru G.- J. de Fejérvary, montre bien des analogies
avec celle des Hippiens. Le rameau principal, Saniwinæ-Varaninæ,
est d’origine américaine, comme celui des Hyracotheridæ-Equidæ ;
mais il persiste moins longuement que celui-ci dans son berceau. Le
peuplement de l’Ancien Monde s’est fait également par des migra-
tions, empruntant successivement la route de l’Ouest (Saniwinæ),
et celle de l’Est (Varaninæ). Mais l’extinction précoce du groupe des
Saniwinæ en Amérique a empêché ces migrations de se répéter,
comme pour les chevaux, durant le Néogène. Finalement, c’est égale-
ment dans l’Ancien Continent, que le rameau atteint son maximum
de développement.
Parallèlement aux Palæotheridæ, les Necrosauridæ représentent
un autre rameau, cryptogène, qui ne se rencontre qu’en Europe et
durant l’Eocène seulement.
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Phil. Trans. Roy. Soc., 177, p. 327-330, pl. 13-15, London.
Roger (O.) 1898. Wirbelthierreste aus dem Dinotheriensande, II, Bericht
d. naturwiss. Verein f. Schwab, u. Neub., 33, p. 386-388. Augsburg.
— 1900. Id., III, ibid., 33, p. 53-70, Taf. III, Augsburg.
Stefano (G. de) 1903. I Sauri del Quercy appartenenti alla collezione
Rossignol. Atti Soc. ital. Sc. nat., 42, p. 380-418, Tav. 9-10, Milano.
Weithofer (K.) 1888. Beitrâge zur Kenntniss der Fauna von Pikermi.
Beitr. z. Pal. Oest.-Ung.,, 6, p. 225-292, Taf. X-XIX, Wien.
WooDWARD (A.-S.) 1888. Note on the extinct Reptilien généra Megalania
and Meiolania. Ann. Mag. Nat. Hist. (6), 1, p. 85-89, London.
ZiTTEL (K. -A. von) 1889. Handbuch der Palæontologie, 1. Abt., III. Bd.,
3. Lief., München u. Leipzig.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (c. O. L. 31.0832). 25-5-1943
Autorisation S. S
SOMMAIRE
Page
AcUs administratifs
Communications :
Fr. Bonnefoy et J. Marchal. Contribution à l’étude des Ligidium (Isopodes ter-
restes, Ligiidæ) 103
C. Desportes et P. Roth. Helminthes récoltés au cours d’autopsies pratiquées
sur diflérents Mammifères morts à la ménagerie du Muséum de Paris. 108
G. Ranson. Les types de Madréporaires (Hexcxorallidæ) actuels, du Muséum
d’Histoire naturelle (Chaire de Malacologie). — I. Types des espèces
décrites pour la première fois par Lamarck 115
A. Tixier-Durivault. Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidæ : Lohularia
Germaini n. sp 123
R. Potier de La Varde. Récoltes bryologiques de M. H. Humhert en Afrique
Equatoriale 129
R. Hoffstetter. Varanidæ et Necrosauridæ fossiles 134
V
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d'Hisioire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme: Cotisation aunuülle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paiaît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Crvptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2* Série. — Tçme XV
/
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 4. — Avril-Mai- Juin 1943.
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
PARIS-V*
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication • des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle. /
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
amnt la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inserire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
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(Nouveaux prix pour les tirages à part à partir du Fascicule n° à de 1941)
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4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
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Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — No 4.
337e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 MAI 1943
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
La Chaire d’Ethologie des Animaux sauvages a été rattachée au budget
de l’Enseignement Supérieur (Décret ministériel du 22 avril 1943).
La Chaire de Malacologie est déclarée vacante (Arrêté ministériel du
8 mai 1943 [J. O. du 20 mai]).
Un poste d’Assistant a été créé à la Chaire d’Entomologie (Décret minis-
tériel du 22 avril 1943).
M. M. Fontaine est nommé Professeur titulaire de la Chaire de Physio-
logie générale du Muséum, à dater du 15 mars 1943 (Arrêté ministériel
du 7 avril 1943).
M^i® Jeanne Signeux a été nommée Assistante stagiaire au Laboratoire
de Paléontologie, à dater du 1®^ avril 1943 (Arrêté ministériel du 8 mai
1943).
M. Marcel Pichon, Assistant au Laboratoire de Phanérogamie est titu-
larisé dans son emploi, à dater du l®*" juillet 1942 (arrêté ministériel du
1er avril 1943.
M. Jean Bourgogne, Assistant au Laboratoire d’Entomologie est titu-
larisé dans son emploi, à dater du 1®^ octobre 1942 (Arrêté ministériel du
1er avril 1943.
M**® Le Masne, Commis de Bibliothèque, est titularisée dans son emploi,
à dater du 15 octobre 1942 (arrêté ministériel du 1®^ avril 1943).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
11
— 144 —
M. Georges Pausart, Assistant au Laboratoire de Paléontmogie, est
admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Mlles Paul et Pierront sont déléguées dans les fonctions de Commis de
Bibliothèque en remplacement de Lombaerde et de Le Masne,
en congé de longue durée.
Par an été ministériel du 14 avril 1943, un congé de six mois, du 1®' mars
au 31 août 1943, a été accordé, pour convenances personnelles, à M le
D* Gessain, Aide-technique au Musée de l'Homme.
— 145 —
COMMUNICATIONS
L’Antagonisme parieto-occipital chez le Chrysothrix
SCIURES, L.
Par J. Anthony.
Le cerveau du Chrysothrix sciurea L., possède d’une manière cons-
tante, dans la région pariéto-occipitale, des particularités morpholo-
giques pouvant donner lieu à une interprétation intéressante.
Sur les exemplaires de nos collections (6 hémisphères) j’ai
observé que la face externe de l’hémisphère cérébral à ce niveau
présente d’avant en arrière :
Fig. 1. • — Cerveau de Chrysothrix sciurea (Coll. Anat. Comp. Mus., n° 1914-344).
I. Face externe de l’hémisphère droit.
II. Face interne de l’hémisphère droit.
III. Coupe vertico-transversale de l’hémisphère, pratiquée au niveau A.
c, collatéral — i, intrapariétal — i. p. o., incisure pariéto-occipitale — p, subpariétal
• — r, retrocalcarine — s, scissure de Sylvius — t, temporal supérieur.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 146
— une scissure de Sylvius très légèrement concave en avant, se con-
tinuant, superficiellement, par un sillon intrapariétal oblique en haut
et en arrière ; celui-ci atteint le bord supérieur de l’hémisphère en
venant se confondre en apparence avec l’incisure pariéto-occipitale.
— en arrière de la scissure de Sylvius et parallèlement à elle,
un sillon temporal supérieur dont l’extrémité postérieure se recourbe
légèrement en avant.
Fig. 2.
A. Région postérieure de la face interne de l’hémisphère droit d’un cerveau de fœtus,
matis de Macacus rhésus^ et de Macacus cynomolgus ^ (Coll. Anat. Comp. Mus.,
n° 1901-420).
B. Face interne de l’hémisphère droit d’un cerveau de Cehus sp. ? (Coll. Anat. Comp.
Mus., nO 1900-402) G. N X 3.
D’après R. Anthony, Rei’ue Anthropologique, 1917.
Pour montrer deux stades de l’évolution de la fosse striée FH, fissure del’hippocampe
— F, gyrus fornicatus — ' l. a. a. s. ( c.) calcarine (limitons anterior areae striatae
— i. m. (r. d.) retrocalcarine (intrastriatus mesialis) — p. o., incisure pariéto-occi-
pitale.
F. H., fissure de l’hippocampe — F. S., fosse striée.
Le lobe occipital, non encore délimité à ce stade, est à peu près
lisse.
Il s’agit donc là d’un aspect très primitif de la région pariéto-
occipitale externe, en rapport, d’ailleurs, avec la faible taille du'^
Chrysothrix.
On observe au contraire sur la face interne im degré d’évolution
assez avancé : l’incisure pariéto-occipitale, accompagnée d’un sillon
subpariétal bien net, se dirige obliquement en bas et en arrière vers
la scissure retrocalcarine ; cette dernière, bifurquée à son extrémité
postérieure, est fortement concave en haut et très profonde. Cet
— 147 —
aspect, du reste, coïncide avec l’existence d’une fonction visuelle
très développée chez le Chrysothrix, ainsi que l’attestent les dimen-
sions remarquables des globes oculaires et des orbites.
De cette observation peuvent être dégagées quelques données
intéressantes concernant les rapports des lobes cérébraux. La notion
d’antagonisme de développement des lobes pariétal et occipital, due
aux recherches de D. J. Cunningham et qui a permis à de nombreux
auteurs, notamment G. Elliot-Smith, C. U. Ariens Kappers,
R. Anthony et A. S. de Santa Maria, de préciser les rapports de
ces deux lobes, traduit, à chaque stade, l’équilibre résultant de la
poussée occipitale vers l’avant, s’opposant à l’expansion postérieure
du lobe pariétal.
Le cas du Chrysothrix, unique dans la série des Singes d’Amérique,
met en évidence la possibilité d’envisager dans ce phénomène deux
aspects distincts. En effet, sur la face externe de l’hémisphère, l’an-
tagonisme pariéto-occipital est nul, en l’absence de sulcus lunatus.
Il est au contraire bien marqué sur la face interne, ainsi que l’indique
en particulier la disposition de la scissure retrocalcarine et peut
donc, dans le cas présent, être étudié isolément. Une coupe vertico
transversale du lobe occipital pratiquée au niveau A (cf. fig. 1)
montre ainsi nettement le résultat de l’expansion pariétale interne
sur la forme de la scissure retrocalcarine ; sur une telle coupe, celle-
ci se présente très oblique en bas et en dedans ; alors que chez les
fœtus de Platyrrhiniens et de Catarrhiniens, après rapprochement
des lèvres de la fosse striée, elle serait horizontale (cf. fig. 2).
Les recherches que je poursuis actuellement semblent indiquer
qu’à la lumière des faits observés chez le Chrysothrix il devient pos-
sible de procéder de la même façon dans l’ensemble de la série des
Singes d’Amérique, d’étudier séparément un antagonisme interne
et un antagonisme externe et de préciser, par l’étude morphologique
de la scissure retrocalcarine, le niveau, dans l’intérieur de l’hémis-
phère, où viennent s’affronter ces deux processus.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum,
1. D. J. Cunningham, Contribution to the surface anatomy of the cérébral hemispheres,
Roy. Irish Acad. Sci, Cunningham Memoirs, n® 7, 1892.
— 148 —
La Signification de la Scissure retroc alcari ne
DANS L'ÉTUDE DE L’ANTAGONISME PARIÉTO-OCCIPITAL CHEZ LES
Singes Platyrhiniens.
Par J, Anthony.
L’antagonisme de développement pariéto-oecipital, signalé pour
la première fois sous ce nom par D. J, Cunningham en 1892 ^
(« growth antagonism »), mais connu en réalité depuis l’ouvrage
fondamental de P. Gratiolet sur le cerveau des Primates (1854)
est un phénomène extrêmement complexe. Les deux lobes pariétal
et occipital venant s’affronter puis s’intriquer dans leur développe-
ment, il en résulte, à la surface et à l’intérieur de l’hémisphère, une
disposition d’interprétation difficile, dont tous les aspects et toute
la signification ne semblent pas avoir été précisés jusqu’à présent.
Les faits que j’ai pu récemment observer chez les Singes Platy-
rhiniens paraissent apporter à la connaissance de la question un
certain nombre d’éléments nouveaux et, bien qu’ils doivent pro-
chainement faire l’objet d’un exposé détaillé, j’ai cru bon de résumer
dès maintenant le principe de la méthode employée et les principaux
résultats obtenus.
Si l’on ramène le problème à son schéma, on peut considérer qu’il
s’agit de déterminer les éléments de deux forces antagonistes,
l’une pariétale, antéro-postérieure,
l’autre occipitale, postéro-antérieure,
c’est-à-dire :
leur point d’application ;
leur direction exacte ;
leur intensité réciproque.
On se trouve en somme en présence d’un problème de physique à
résoudre, et c’est en m’appuyant sur les lois fondamentales de cette
science que j’ai tenté de lui apporter une solution satisfaisante.
Soient deux forces de sens contraire, F et F’ (cf. fig. I) ; une
façon très simple d’en préciser les éléments est d’interposer, trans-
versalement à ces deux forces, un système déformable. Par leur
1. Cunningham, D. J., Contribution to the surface anatomy of the cérébral hémi-
sphères. Roy. Irish Acad. Sc., n° 7, Dublin, 1892.
2. Gratiolet P., Mémoire sur les plis cérébraux de l’Homme et des Primates, Paris,
1854.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
— 149 —
importance et leur orientation, les modifications apportées dans ce
système par l’application de F et F’ fourniront, d’une manière
rigoureuse, les renseignements demandés.
Or la scissure retrocalcarine, qui entaille très profondément la
face interne de l’hémisphère dans sa partie postérieure, se trouve
I. Schéma montrant, dans un cas très simple, l’effet de deux forces antagonistes sur
un système déformable.
II. Partie postérieure de l’hémisphère gauche chez un Cebus capucinus (Coll. Anat.
Comp., n“ 1933-200), donnant une idée des forces en présence sur cette face ; r, retro-
calcarine.
III. Dissection du lobe occipital chez un Cebus capucinus (n° 1933-200), mettant à jour
le versant inférieur de la scissure retrocalcarine. G. N. X 1,5.
interposée aux deux forces mises en jeu dans l’antagonisme pariéto-
oceipital (cf. fig. IL) ; ses versants, supérieur et inférieur, se trouvent
donc dans les conditions requises pour enregistrer les poussées qui
s’exercent de part et d’autre et l’étude de leur morphologie doit se
montrer par conséquent très instructive à ce sujet.
Après avoir mis à jour par la dissection le versant inférieur de la
scissure retrocalcarine chez les principaux types de Singes Platy-
rhiniens, j’en ai noté et interprété les déformations principales. J’ai
étudié à ce point de vue :
1° le Mycetes, où l’antagonisme est nul ;
2*^ le Chrysothrix, qui, ainsi que je l’ai montré récemment,
présente, à l’état isolé, un antagonisme interne bien marqué ;
3® un type à opercule « complet » le Cebus apella ;
4® trois types à opercule « incomplet », pouvant donc présenter
des plis de passage pariéto-occipitaux superficiels :
— le Cebus capucinus, le Lagothrix lagotrica, V Ateles ater.
150
De cette manière, et en tenant compte d’une troisième force,
transversale, à point de départ endocrânien et dont l’efTet dominant
est de mouler le lobe occipital sur la face supérieure du cervelet,
j’ai pu mettre en évidence, dans l’antagonisme pariéto- occipital :
1° le caractère prépondérant de la poussée pariétale, se traduisant
par :
a) en dedans, le refoulement, en bas, de la partie interne du
versant inférieur de la scissure retrocalcarine.
b) en dehors, l’éversion plus ou moins prononcée du bord externe
de ce versant, le deuxième pli de passage pariéto-occipital paraissant
être le facteur essentiel de ce processus.
2° le caractère accessoire de la poussée occipitale, traduit par :
a) en dedans, le soulèvement plus ou moins prononcé du versant
inférieur de la scissure retrocalcarine, dans sa partie toute posté-
rieure ou dans sa partie moyenne.
b) en dehors, la faible contribution qu’elle apporte à la formation
de l’opercule occipital, phénomène paraissant résulter avant tout
de la poussée pariétale, en avant, et de la résistance endocrânienne,
en arrière et en dehors.
3® les deux processus suivants qui semblent, en groupant les faits
sus-énoncés, représenter l’essentiel du mécanisme de l’antagonisme
pariéto-occipital :
a) le premier, interne, consistant dans l’expansion, en arrière, de
la région interne du lobe pariétal ; la direction en est indiquée par
l’incisure pariéto-occipitale.
h) le second, externe, consistant dans le développement, superficiel
ou profond, des plis de passage pariéto-occipitaux, et, par suite, dans
la formation, incomplète ou complète, de l’opercule occipital.
On notera sur la figure ci-dessus, à l’endroit où viennent s’affronter
les deux poussées antagonistes à l’intérieur de l’hémisphère, une
déviation des radiations optiques, produite à la fois par le sulcus
lunatus et par la erête transversale du versant inférieur de la scissure
retrocalcarine à ce niveau ; ainsi viennent se rejoindre, sans aucune
solution de continuité, les phénomènes superficiels et profonds de
l’antagonisme pariéto-occipital. Ainsi également peuvent se complé-
ter les renseignements fournis par l’étude de l’opercule occipital,
classiquement connus , et ceux apportés par l’interprétation des
déformations subies par la retrocalcarine.
Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum.
— 151
Sur les caractères différentiels des têtes osseuses
DE CeRCOPITHECUS ET MaCACA.
Par P. Rode.
Nous avons indiqué, au cours d’une précédente étude, que les
caractères ostéologiques différentiels des différents genres de Simiens
n’ont pas été suffisamment précisés : les systématiciens qui classent
des têtes osseuses isolées ont à leur disposition trop peu d’éléments
pour établir une diagnose générique. L’examen des dents, souvent
très usées, ne suffit pas.
C’est dans le but de faciliter ces diagnoses que nous avons sou-
ligné quelques caractères différentiels des têtes osseuses de Cerco-
pithecus et de Cercocehus
Fig. 1. — Profil (Cl) et face antérieure (C2) de la tête osseuse chez Cercopithecus —
gl, glabelle — n, nasion — pa, point alvéolaire, fn, fosses nasales.
La présente note a pour but de montrer les différences qui séparent
les têtes osseuses de Cercopithecus et Macaca. (164 pièces examinées,
des collections de Mammalogie et d’ Anatomie comparée).
Les seules indications données jusqu’à présent par quelques
auteurs (Elliot Max Weber Hartman et Straus ^ peuvent se
1. P. Rode. Sur quelques caractères différentiels de la tête osseuse des Cercopithè-
■ ques et des Cercocèbes. — Mammalia, t. I, n° 2, 1936, p. 59-64, 1 fig., 1 pl.
2. G. Eldiot. a review of the Primates. Am. Mus. Nat. Hist., 3 vol., 1912.
3. Max Weber. Die Saugetiere. 2 vol., Jena, 1927-28.
4. G. Habtman et L. Straus. The Anatomie of the Rhésus monkey. — Baillière
Tindall et Cox. London, 1933.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 152 —
résumer comme suit : chez les Cercopithèques, le profil facial est
droit ; le crâne est plat, les arcades sourcilières sont beaucoup
moins proéminentes que chez les Macaques (Elliot, p. 276 du
vol. II).
Nous ajouterons à cette diagnose rapide qui est indiquée par tous
les auteurs que, d’une façon générale, les têtes osseuses de Macaques
sont plus volumineuses que celles de Cercopithèques, la portion
faciale plus développée et que chez les mâles des deux genres consi-
dérés la canine des Macaques est plus forte que celle des Cercopi-
thèques. Mais ces caractères sont insuffisants et nous estimons que
gP
Fig. 2. — Profll (Ml) et face antérieure (M2) de la tête osseuse chez Macaca. Mêmes
légendes que fig. 1.
pour l’identification d’un crâne douteux il y a lieu de considérer les
trois dispositions anatomiques suivantes :
1° Profil de la région faciale (fig. 1 et 2, C 1 et M 1).
Chez Cercopithecus le profil est à peu près rectiligne -depuis la
glabelle jusqu’au point alvéolaire. Les arcades sourcilières sont peu
développées. L’extrémité antérieure des nasaux ne forme qu’une
très légère saillie au-dessus de la ligne faciale. La face est relative-
ment courte.
Chez Macaca la face est plus longue, mais le profil facial est
concave. Les arcades sourcilières sont très développées, la visière
frontale souvent saillante (Ex. : Magot). A partir de la glabelle, la
ligne faciale s’infléchit fortement jusqu’au nasion puis se relève d’une
façon sensible au niveau de l’extrémité des nasaux qui sont en saillie
au-dessus du profil de la face.
2° Face antérieure de la tête osseuse (fig. 1 et 2, C 2 et M 2).
La région péri-orbitaire est plus ou moins nettement quadrangu-
laire chez les Macaques. Cet aspect quadrangulaire est donné par la
— 153
ligne horizontale _des arcades sourcilières et les branches montantes
(apophyses orbitaires) du jugal qui sont verticales.
Dans le genre Cercopithecus les apophyses orbitaires du jugal sont
incurvées et la région péri-orbitaire dessine un demi-cercle ou un
ovale assez régulier.
Les cavités orbitaires ont un contour plus arrondi chez les Macaques
que chez les Cercopithèques.
Fosses nasales. — Leur ouverture est allongée chez les Cercopi-
thèques, plus arrondie chez les Macaques. Mais la principale diffé-
rence réside dans la position de cette ouverture qui résulte de l’al-
longement plus ou moins marqué de la face. Chez les Cercopithèques
le bord supérieur de l’ouverture des fosses nasales se trouve soit sur
Fig. 3. — Forme du vomer (aspect du bord postérieur libre) chez Cercopithecus (C3) et
chez Macaca (M3), V, vomer — sph, sphenoide — p, palatin — ms, maxillaire
supérieur.
la ligne horizontale qui rejoint le bord inférieur des cavités orbitaires
soit au-dessus de cette ligne.
Chez les Macaques le bord supérieur des fosses nasales se trouve
au-dessous de cette même horizontale,
3° Forme du bord postérieur libre du vomer (fig. 3).
On sait que le bord postérieur libre du vomer qui sépare les deux
orifices des fosses nasales s’appuie, d’une part sur l’épine nasale
postérieure à sa base, à la jonction des palatins et d’autre part sur
le sphénoide à son sommet.
La forme de cette extrémité libre est différente dans les deux
genres.
Chez les Cercopithèques l’épine nasale est généralement assez
saillante et le bord postérieur du vomer dessine une concavité mar-
quée, vient en retrait au-dessus des palatins avant de rejoindre le
sphénoide. Sur les 54 têtes de Cercopithèques examinées et appar-
tenant à la plupart des espèces de ce genre nous n’avons trouvé que
4 exceptions : chez deux exemplaires de Cercopithecus leucampyx,
deux exemplaires de Cercopithecus neglectus et deux exemplaires de
— 154 —
Cercopithecus œihiops. On trouve chez ces individus la même dispo-
sition du vomer que chez les Macaques.
Chez les Macaques, le bord postérieur du vomer ne dessine pas
de concavité accusée : il s’étend de l’épine nasale au sphénoïde sur
lequel il se fixe en s’allongeant.
Quand on regarde une tête osseuse par sa face inférieure le vomer
est ainsi beaucoup plus visible chez Macaca que chez Cercopithecus.
Chez les Macaques examinés nous n’avons trouvé qu’une exception
qui paraît assez nettement spécifique : la tête osseuse du Magot
(Macaca sylmnus) a un vomer semblable à celui des Cercopithecus
(bord postérieur concave en retrait sous les palatins) (dans 11 cas
sur 12).
Signalons enfin que chez les exemplaires très jeunes de Macaca,
lorsque l’allongement de la face n’est pas encore achevé, le vomer
rappelle la disposition qu’il affecte chez Cercopithecus,
Ainsi, sans l’examen des dents (qui peuvent d’ailleurs être absentes
ou usées), la recherche de ces trois séries de caractères, dont deux
au moins dans 90 % des cas sont très nets, permettent de contrôler
ou de faire la diagnose générique des têtes osseuses de Cercopithecus
et de Macaca.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 155 —
Description d’Un type de Crocidure Africaine D' A. Milne-
Edwards : Crocidura Bloyeti,
Par Pierre-L. Dekeyser,
Attaché au muséum.
Dans son « Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National d’Histoire Naturelle », M, P. Rode cite, sous les numéros
248 et 248 a un holotype et un allotype de Crocidure des collections
de l’Etablissement portant l’étiquette : « Sorex Bloyetii, A. Milne-
Edwards, M. Bloyet, Kondoa, Type. » (n® 1887-278 (83) et 1887-
877 (82) du catalogue des collections). Ces spécimens semblent
n’avoir jamais été décrits. En effet, nous n’en trouvons mention ni
chez les auteurs ayant étudié particulièrement la question des
Crocidures africaines, tels que O. Thomas et G. Dollman, ni dans la
récente liste des Mammifères africains d’ Allen.
Nous remercions ici bien vivement M. P. Rode d’avoir bien voulu
nous permettre de décrire ces animaux.
Tout d’abord, il ne s’agit pas de Sorex, tel que le conçoit la systé-
matique actuelle, mais bien de Crocidura : ces spécimens, entre autres
caractères, ne présentent pas la pigmentation rouge-grenat de la
pointe des dents que l’on observe chez les représentants du premier
de ces deux genres. Nous apporterons, d’autre part, une correction
de détail au terme spécifique : hloyeti et non Bloyetii.
Crocidura hloyeti (A. Milne- Edwards), 1887.
La Crocidure de Bloyet.
Localité du type : Kondoa, Territoire du Tanganyika (B. E. A.).
Il s’agit d’une Croeidure de petite taille, proehe de celle d’une
souris ordinaire. La fourrure, composée de poils courts (3 mm. envi-
ron), sans zone foneée à la base, est assez douee et serrée. Sous la
réserve qu’il s’agit là de montages déjà très anciens et peut-être
légèrement décolorés, nous écrirons que la coloration générale semble
partieulièrement uniforme ; elle est, chez l’holotype, d’un gris isabelle
terne, légèrement assombrie et lavée d’un brun très clair chez l’allo-
type. Chez l’un comme chez l’autre spécimen, on ne remarque aucune
zone plus claire ou plus foncée bien définie qui soit de nature à
troubler l’unité de la tonalité générale des parties supérieures du
corps. Quant à la couleur de la surface inférieure, dans l’état actuel
des pièces, elle n’offre aucun contraste avee eelle des dessus.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 156
Les extrémités antérieures et postérieures, ainsi que la queue,
sont complètement dépourvues de poils, mais il est fort possible que
ce fait soit dû à un accident de préparation.
La queue, chez la Crocidure de Bloyet, est particulièrement courte,
puisqu’elle n’atteint pas tout à fait la moitié de la longueur tête et
corps (caractère important).
La tête osseuse de l’holotype a été extraite du montage. Mal-
heureusement, elle s’est révélée en fort mauvais état et il n’est guère
possible d’en étudier la structure : elle se réduit, à peu de chose près,
aux maxillaires supérieurs et à la mandibule.
La dentition ne présente pas de différences notables avec celle de
la Crocidure de nos régions (Crocidura russula), et individuellement
les dents présentent une morphologie à peu près identique. Nous
noterons seulement qu’à la mâchoire supérieure pm?- semble un peu
plus faible que P (chez russula ces deux dent sont de taille égale et
parfois même prrd- est un peu plus grande) et qu’à la mâchoire
inférieure ne représente que les 2 /3 environ de mj.
Si, par le rapport de proportions existant entre la longueur tête
et corps et la longueur de la queue et par l’allure générale de la denti-
tion, C. bloyeti rappelle les Crocidures communes de France, elle
s’écarte, au contraire, par certains caractères, des Crocidures de la
région du Tanganyika, c’est-à-dire : C. velutina, Thomas, C. mar-
tiensseni, Neumann, C. fischeri, Pagenstecher, C. electa, Dollman.
C. gracilipes Peters et C. monax, Thomas. Aucune de ces dernières
ne peut lui être comparée et ne présente ni la même tonalité claire
du pelage ni la brièveté caractéristique de la queue.
Sous ce dernier rapport, on ne peut rapprocher de la Crocidure de
Bloyet qu’une espèce de l’Ile de Zanzibar, C. sansiharica Neumann, de
couleur brune lavée de cannelle, et à surface inférieure brun-grisâtre.
Les dimensions comparées de ces animaux sont les suivantes :
C. bloyeti C. sansiharica
Hollotype Allotype d’après Neumann.
Long, tête et corps 72 73 86
Queue 32 33 40
Pied postérieur 12 12 —
Nous proposons donc d’inscrire dans la systématique des espèces
de Crocidures africaines la Crocidure de Bloyet, dont le type est
conservé dans la collection des Mammifères du Muséum de Paris.
TRAVAUX CONSULTÉS
G.-M. Allen. A Checklist of African Mammals. Bull. Mus. Compar. ZooL,
Harvard Collège, vol, LXXXIII, p. 29-47, 1939.
G. Dollman. On the African Shrews belonging to the genus Crocidura.
Ann. Mag. Nat. Hist., (8), XV, pp. 507-527 et 562-575, 1915. — (8),
XVI, pp. 66-80, 124-146, 357-380, 506-514, 1915. — (8), XVII, pp. 188-
209, 1916.
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muséum National
d’Histoire Naturelle, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2® s., t. XIV, n® 5,
p. 312, 1942.
O. Thomas. On Shrews from British East Africa, Ann. Mag. Nat. Hist.,
(7), XIV, pp. 236-241, 1904.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux du Muséum).
— 158 —
Etudes sur la Biologie des Chéiroptères dans le Midi
DE LA F RANCE (suite).
Rapport de Mission (été i942>.
Par P. Laurent.
La mission que nous avons effectuée en septembre 1942 ne nous a
pas donné les résultats escomptés, tant par l’époque trop tardive à
laquelle elle eut lieu que par l’insuffisance du temps dont nous dis-
posions (trois semaines au lieu de trois mois en 1941). Elle nous a
toutefois permis de préciser certains détails et d’ajouter à notre
fonds de recherches quelques résultats inattendus.
Nous avions bagué l’année précédente ^ 1.096 Chiroptères dans les
gîtes particulièrement bien peuplés des grottes des Fées (les Baux-de-
Provence), Saint-Pierre (Istres) et En Quissé (Sainte-Anastasie),
et notre but était de retrouver les espèces observées en grand nombre ^
pour une étude comparative par rapport à l’année précédente : ce à
quoi nous pouvions raisonnablement nous attendre en visitant les
gîtes au printemps ou au début de l’été, puisque nous avions déjà pu
observer la variation qualitative et quantitative des colonies dès le
mois de juillet
Effectivement, le peuplement de ces stations fut trouvé infiniment
moins dense ^ et totalement différent, tant par la proportion relative
des espèces que celle des âges et des sexes à l’intérieur d’une même
espèce. Il n’y avait plus aux Fées que moins de 200 Chauves-Souris ®
qui purent toutes être facilement capturées et .examinées :
une petite colonie compacte de Myotis myotis Borkh., logée à
quelques mètres plus en profondeur de l’emplacement qu’avait
occupé la wochenstube en 1941 ®, et composée de 63 Murins des deux
sexes, soit 59 adultes (22 ^ et 37 Ç) et 4 jeunes (1 et 3 Ç), ayant
déjà atteint la taille moyenne des adultes, mais reconnaissables à la
teinte de leur pelage et à la persistance d’un léger cartilage épiphy-
1. Rapport de mission, in Bull. Mus. Hist. Nat., 2® sér., t. XIII, 6, 1941, p. 513-6.
2. Myotis myotis, 988 individus bagués, Miniopterus schreibersi, 66, Rhinolophus
euryale, 58.
3. Nous avions déjà noté le départ subit et total des Rh. euryale des Fées entre le
28 juin et le 3 juillet, et l’amenuisement progressif du nombre des M. myotis de la
wochenstube, dû aux départs échelonnés des mères et aussi des jeunes au fur et à
mesure de leur oroissance (1. c.. Bull. Mus., p. 514-5).
4. Nul à En Quissé où aucune Chauve-Souris ne pût être décelée.
5. Au lieu de 4.000 environ en juin 1941.
6. L. c.. Bull. Mus., p. 514-5.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
— 159
saire métacarpien aucun des adultes ne portait de bague ; le nombre
important des la proportion anormale, très différente de celle
qu’on observe dans les quartiers d’hiver par contre curieusement la
même que cette proportion précédemment observée sur une colonie
d’automne à Saint-Paterne l’état des organes génitaux, tout ceci
suggérant qu’il s’agissait en quelque sorte d’une colonie nuptiale
à laquelle se serait mêlé le reliquat de la wochenstube dispersée des
mois précédents ; les quelques jeunes attardés après le départ de
leurs mères jusqu’au moment de l’arrivée des adultes en vol de
noces ;
2“ intimement mêlés aux Murins, 115 Miniopterus schrihersi
Natt., tous adultes, 49 ^ et 66 Ç, soit une proportion des sexes assez
peu différente de celle observée pour la précédente espèce, aucun
n’étant également bagué et 3 des Ç nettement en rut, d’où la même
hypothèse qu’il devait s’agir aussi d’un passage nuptial et non de la
persistance de la colonie d’été j
3° dispersés sur les parois delà grotte, au voisinage de l’entrée (où
pénétrait encore faiblement la lumière du jour), 22 Rhinolophus
euryale Blas., 8 et 14 $, soit toujours cette même proportion des
sexes ® ; aucun n’étant bagué et ne semblant pas appartenir à l’im-
portante colonie de juin 1941, de composition nettement différente ® ;
4° enfin un seul Myotis capaccinii Bon., perdu dans la masse des
Vespertilionidés.
A Saint-Pierre également le nombre des Chauves-Souris était
réduit à une centaine d’individus, où dominait au contraire pour les
trois-quarts l’espèce M. capaccinii, qui en raison de sa petitesse
(moins de 8 grammes en moyenne) ne peut supporter correctement le
port d’une bague, et dont le dénombrement exact ne pût être fait ;
par ailleurs nous y trouvâmes un couple de Rh. jerrum equinum
ScHK., 16 M. schreibersi, 9 et 7 $ tous adultes et qui furent tous
bagués, et seulement 7 M. myotis : une seule Ç et 6 (;J, dont l’un
portait toujours la bague H 3049 qui lui avait été posée quinze
mois plus tôt alors qu’ü était encore jeune.
Le faible effectif des différents groupes spécifiques ne permet pas
1. Les jeunes ainsi âgés, d’après nos observations précédentes, de quatre mois
environ au maximum.
2. Où le nombre des ^ et des Ç est à peu près équivalent, avec un léger dépasse-
ment en faveur du sexe ce qui concorde en outre avec l’observation de ce même
nombre sur les jeunes de la wochenstube (1. c. Buü. Mus., p. 514, aussi Eisenthaut,
Zur Fortpflanzungbiologie des Fledermâuse, Zeit. f. Morphol. und Okol. der Tiers
31, 1, 1936, p. 40-45).
3. Rapport de mission, in Bull. Mus., 2® sér., t. XIV, 6, 1942, p. 389.
4. La copulation d’automne chez M. myotis a été observée dès la mi-septembre en
Allemagne (Eisenthaut, 1. c., Z. Morph. Okol., p. 60.
5. Bien que l’exiguité du total ne doive nous inciter à aucune conclusion.
6. Elle comprenait alors quelques jeunes (0,5 % du total), et parmi les adultes 55,
8 % de ^ pour 44,2 de ÿ ; soit pratiquement, égalité numérique des sexes.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n“ 4, 1943.
12
— 160 —
d’en évaluer utilement la composition proportionnelle, sans aucun
rapport avec celle de juin 1941 ^ ; toutefois, on rencontre assez sou-
vent dans les gîtes, en automne, de petits groupes de Murins que
nous interprétons comme des voyageurs nuptiaux Cependant la
présence d’un Murin (J adulte, âgé d’un an, en passage de noces,
sur le lieu même de sa naissance en compagnie d’autres et d’une Ç,
probablement de la même origine, laisse supposer que la colonie
nuptiale peut occuper la même station que la wochenstube, qui est
la forme sous laquelle on connaît l’babitat d’estivation de cette
espèce, les passant l’été isolément et n’étant trouvés qu’exception-
nellement dans cette wochenstube ® ; à moins que certains sujets ne
prolongent en automne leur séjour au voisinage de la grotte natale
et vont s’y accoupler sans aucun voyage nuptial quelques semaines
après la dispersion de la wochenstube de l’année, avant leur
Mépart pour la migration d’hiver.
De quelque façon que ce problème pût être résolu à l’avenir, il
était évident que la composition des colonies baguées n’était plus à
l’époque ce qu’elle avait été quinze mois plus tôt, et il nous restait à
découvrir la retraite actuelle de ces Chauve-Souris : cette recherche,
pour laquelle le temps nous manquait d’ailleurs, devait à priori être
infructueuse, et seul un heureux hasard eût pu nous y amener ; néan-
moins nous ne voulûmes pas abandonner la partie sans la tenter par
une prospection soigneuse des gîtes possibles situés sur le territoire
des communes de Mallemort, Alleins, Vernégues, Lambesc, Salon,
Miramas, ïstres, situé entre la Durance et l’étang de Berre, sur un
quart de cercle distant des Baux de 25 à 35 kilomètres en ligne droite.
Cette prospection fut négative, et eût due être continuée dans le
département du Gard, dont la moitié sud nous paraît située sur le
trajet des migrations bisannuelles des Chéiroptères estivant en Basse-
Provence, et peut-être plus à l’ouest ; elle devra être reprise au cours
d’une prochaine mission d’hiver, avec, si possible, l’aide des natura-
listes locaux susceptibles d’établir par avance l’inventaire des sta-
tions favorables à l’hivernage des Chéiroptères dans ces régions.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. En juillet 1941 : M. myotis 70 %, parmi lesquels environ 2/3 d’adultes et 1 /3
de jeunes ;
M. capaccinii 10 %, tous adultes, 1 /2 de pour 1 /3 de ^ ;
M. schreihersi 10 %, tous adultes, 1 /3 de (J et 2 /3 de Ç ;
Bh. euryale 10 % tous Ç et tous adultes.
2. Nous n’avons pas trouvé de Murins réunis par couples isolés, ce qui est signalé
comme se produisant dès fin août en Italie (Regalia, Osservazioni psicologiche su
varie specie di Chirrotteri, Rendi conti délia Soc. It. Antrop. e d’Etnog., IX, 3, 1879).
3. L. c. Bull. Mus., p. 514. Note rectificative : la présence accidentelle de Murins
dans les wochenstube, n’avait pas « jamais » été signalée avant nos recherches ; elle est
au contraire notée par Eîsentraut, dans une phrase qui nous avait échappé (1. c. Z.
Morph. Okol, 31 I, 1936, p. 40).
— 161 —
La Migration en cul-de-sac ou en impasse.
Définition préliminaire.
Par P, Laurent.
Dans un ouvrage récent destiné au grand public nous avons
cherché à donner une explication inédite des déplacements qu’exécu-
tent en foule, dans les contrées arctiques et de façon plus ou moins
périodique, les Lemmings ou les Ecureuils, et nous avons utilisé
indifféremment pour les caractériser les deux termes synonymes de
migration en cul-de-sac ou de migration en impasse ; nous préférons
à tout prendre ces dénominations plus compliquées à celle plus
simple cependant, d’exode, qui semble historiquement s’appliquer à
un phénomène plus exclusivement humain, et nous laissons à l’usage
le soin de choisir entre les termes impasse plus récent et plus « distin-
gué » ^ et « cul-de-sac » plus ancien mais aussi plus démonstratif.
Nous appelons donc migration en cul-de-sac ou en impasse la mise
en route massive, non strictement périodique, de la totalité, ou, tout
au moins, d’une partie considérable des individus constituant une
espèce donnée sur un territoire déterminé, en dehors de ce territoire
et en direction d’un milieu biologique nouveau et anormal pour eux,
très souvent absolument défavorable ; déplacement tel que, combiné
à un grand nombre de participants, il en entraîne la destruction
catastrophique et immédiate, aboutissant à la possibilité de dispari-
tion de l’espèce en cours, en constituant, tout au moins, un inci-
dent qui réduit brutalement sa prospérité.
Le départ de la migration en cul-de-sac s’effectue sous l’action
d’influences extérieures variables, encore imparfaitement déter-
minées, mais aussi sous celle, inhérente à l’espèce, d’une surpopula-
tion inattendue sur une partie au moins de l’aire d’extension de
celle-ci : surpopulation qui amène les. individus, dont les mœurs ne
sont normalement pas grégaires, qui vivent d’habitude isolés les uns
des autres, à être rapprochés au contact, ou tout au moins en vue
les uns des autres ; quand à la cause immédiate de la mise en route,
1. Les Mammifères, dans les Migrations animales (l’avenir de la Science, 17, Coll,
de la Nouvelle Revue Française, 1942, pages 165-240).
2. Le terme « impasse » donné par le Dictionnaire de la Langue française, Littré,
1883, tome I, P, p. 25, comme synonyme au sens propre de « cul-de-sac » est dû à
Voltaire ainsi que son emploi au sens figuré, celui de « cul-de-sac » appartenant en
propre au langage vulgaire, ayant déjà été employé par Saint-Simon au sens figuré
(ce même dictionnaire, tome A-C, p. 928).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 162
nous croyons la trouver dans une observation de psychologie animale,
l’imitation active des mouvements et des déplaeements exécutés par
quelques individus ainsi réunis anormalement en foule plus ou moins
compacte, et en proie à un état émotionnel d’autant plus intense et
plus durable que cette foule est plus dense.
Tel qu’il vient d’être ainsi défini, et sous réserve de la possibilité
de termes de passage avec d’autres types de migration moins nette-
ment caractérisé, celui de la migration en cul-de-sac n’affecte plus
actuellement que les Lemmings, en particulier l’espèce commune
de Norwège (Lemmus lemmus L.) et les Ecureuils, surtout l’Ecureuil
vulgaire {Sciurus uulgaris L.) de l’Eurasie septentrionale, et à un
moindre degré l’Ecureuil gris nord-américain {Sciurus carolinensis
Gm.), dont le nombre a précisément été réduit par les migrations
catastrophiques du siècle dernier ; l’Antilope Springbok {Antidorcas
marsupialis Zimmermann), si raréfiée depuis une cinquantaine d’an-
nées, n’y est plus sujette ; mais le fait qu’on ait constaté le phéno-
mène chez un Rat {Rattus rattus jalorensis Bonhote) laisse supposer
qu’il a pu intervenir dans le processus des grandes invasions histo-
riques du Rat noir et du Surmulot, et que d’autres animaux pour-
raient le présenter dans l’avenir, ou, avec plus de probabilité, en
avoir été l’objet dans les temps géologiques : ce qui conduit à élargir
la portée philosophique de la migration en cul-de-sac jusqu’à uné
nouvelle hypothèse, encore insoupçonnée jusqu’ici, de l’extinction de
certaines espèces de Mammifères et peut-être d’autres vertébrés.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
— 163 —
Sur deux Lézards nouveaux, de la Haute-Guinée Fran-
çaise, APPARTENANT AUX FAMILLES DES AmPHISBÉNIDÉS ET
DES Gekkonidés. (Matériaux de la Mission Lamotte,
AU Mont Nimba, en 1942; note.
Par F. Angel.
(Note présentée par M, le Professeur J. Pellegrin).
Au cours de la Mission d’études, faite dans la région de Nzo, en
Haute-Guinée française par M. Lamotte, de nombi’eux et fort inté-
ressants matériaux herpétologiques furent rassemblés et donnés au
service des Reptiles du Muséum par ce zélé voyageur. De leur étude,
actuellement en cours, nous extrayons ici la description d’un Amphis-
baena et d’un Gekko du genre Cnemaspis qui nous paraissent non
décrits jusqu’alors.
Amphisbaena lamottei, nov. sp.
250 anneaux sur le corps, 8 sur la queue qui se termine par une portion
conique ayant la longueur des 3 derniers anneaux. Pas de pores fémoraux.
Longueur du museau à l'anus : 110 mm. ; queue : 5 mm. Plus grand dia-
mètre du corps compris 58 fois dans la longueur totale. Longueur de la
queue comprise 22 fois dans celle du corps. Longueur de la partie écailleuse
de la tête : 3,5 mm.
Rostrale petite, triangulaire. Frontales aussi longues que la distance
comprise entre leur bord antérieur et le bout du museau. Oculaire petite.
Œil très distinct sous la forme d’un point noir. Nasale, préfrontale et
labiale antérieure réunies en une large plaque qui recouvre tout le dessus
du museau, de chaque côté, en contact avec celle du côté opposé par une
longue suture. Deux grandes frontales ; deux petites pariétales. Une
grande labiale commençant en arrière de l’aplomb de l’œil et suivie par
une autre, rectangulaire et moitié plus petite. En arrière de celle-ci, deux
petites écailles carrées, superposées. Plaque mentonnière quadrangulaire,
plus large en avant qu’en arrière. Trois labiales inférieures, l’antérieure la
plus grande, les deux autres plus petites. 22 segments autour du corps, les
dorsaux, étroits et allongés, les ventraux fort élargis. Ligne latérale dis-
tincte. La coloration est blanc-jaunâtre, la région ventrale vers le milieu
du corps, plus sombre.
1. ex. — Holotype, capturé en savane, le 4 avril 1942, à Perré
Richaud, un des sommets du Mont Nimba (ait. 850 m.).
Par l’écaillure de la tête, cette espèce est semblable à Amph. lihe-
riensis Blgr. avec lequel nous l’avons comparée. Elle en diffère par
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 164
ses proportions plus graciles et sa queue beaucoup plus courte, ne
comportant que 8 segments au lieu de 24 à 27 ; elle est contenue
22 fois dans la longueur du corps et de la tête ensemble, au lieu de
7 à 10 fois chez A. liheriensis. Ce dernier montre huit pores préanaux
que nous ne trouvons pas ici et sa taille est aussi plus grande que
celle de notre exemplaire.
Nous dédions cette espèce, avec le plus grand plaisir à M. Lamotte,
chargé de la mission.
Cnemaspis occîdenialis nov. sp.
Museau allongé, un peu plus grand que le diamètre de l’œil, qui, reporté
en avant, atteint la narine ; le museau est égal à la distance comprise entre
l’oreille et le bord postérieur de l’œil. Ecailles recouvrant le museau un
peu plus grandes que celles qui se trouvent sur le sommet de la tête.
Rostrale, fissurée à sa partie supérieure, presque 2 fois plus large que
haute. Narine bordée par la rostrale, une internasale agrandie et 4 ou
5 granules.
Internasales séparées par 2 + 2 granules. 6 labiales supérieures et 6 infé-
rieures. Ouverture de l’oreille verticalement ovalaire, son plus grand dia-
mètre égalant la moitié de celui de l’œil. Plaque mentonnière grande, un
peu plus large que longue, suivie de chaque côté par 3 post-mentonnières
décroissant de taille de l’avant vers l’arrière. Corps couvert de granules
hétérogènes parmi lesquels des tubercules coniques et agrandis sont dis-
tribués irrégulièrement et non en rangs longitudinaux réguliers, ceux des
flancs un peu plus pointus que les autres ; une douzaine peut être comptée
sur le travers du corps. Ecailles ventrales plutôt petites, au nombre d’une
trentaine sur un rang transversal. Doigts bien développés, les 3® et 4® aussi
longs que la distance comprise entre le bout du museau et le centre de
l’œil, leur partie distale portant à la face inférieure, entre leur base et la
première articulation, d’abord 5 rangs transversaux formés de deux petites
écailles, puis entre la première et la deuxième articulation 3 écailles placées
bout à bout sur un rang longitudinal. Une disposition semblable existe
sur tous les orteils ; le 3® est de même longueur que le 3® doigt et sa portion
distale porte au-dessous à partir de la base, d’abord des rangées de petites
écailles, ensuite 3 écailles agrandies placées sur un rang longitudinal.
La queue (dont il manque une partie) ne montre, à son début, aucune
écaille ou tubercule agrandi ; au-dessous, les écailles sont plus grandes mais
ne forment pas de série médiane régulière.
Coloration. — Face supérieure brune, tachetée et maculée de gris clair.
Sur la région du dos, entre le niveau des membres antérieurs et la région
du sacrum, se voient quatre grandes taches claires, losangiques ou lancéo-
lées, séparées par la teinte sombre. Les angles aigus des losanges se tou-
chent les uns les autres sur la ligne médiane vertébrale. Face inférieure non
maculée, sauf la gorge sur laquelle les branches de trois V s’emboîtent
parallèlement les unes dans les autres sans toutefois dépasser en arrière le
niveau du cou. Pores fémoraux : 9.
Mensurations : Longueur du museau à l’anus : 45 mm. — ■ Longueur de la
— 165 —
tête : 13. — Longueur de la queue : 12 + ? — Membre antérieur : 23 mm. —
Membre postérieur : 28.
1. Ex. Holotype ^ provenant du Mont Nimba (ait. 650 m.) et
I ex. ^ Paratopotype venant de Nzo (2 mai), en moins bon état de
conservation. Ce dernier, capturé en forêt, à une vingtaine de kilo-
mètres du premier.
Cette espèce se rapproche du Cnemaspis africanus mais l’écaillure
de la partie inférieure de ses doigts et de ses orteils est fort différente :
leur partie distale est recouverte en partie de petites écailles et en
partie de plaques agrandies, au lieu d’être garnie de 4 ou 5 grandes
plaques qui recouvrent toute la phalange de base. En plus, les tuber-
cules disposés irrégulièrement et la coloration que nous avons com-
parés avec ceux de 3 échantillons de C. africanus conservés dans les
collections du Muséum, nous ont déterminé à décrire cette forme
nouvelle.
Remarque. ■ — L’examen des 3 exemplaires de Cnemaspis africanus
que nous avons comparés à C. occidentalis, ne confirme pas la façon
de voir de A. Loveridge relative à la création d’une forme raciale
nouvelle portant le nom d’ « elgonensis » Celle-ci, d’après cet auteur,
différerait principalement du C. africanus africanus par le nombre des
granules séparant les supranasales (2 ou 3 au lieu de 1), celui des
plaques sous-digitales à la base de l’orteil médian (6 au lieu de 4) et
des pores fémoraux chez le mâle (10 à 13 au lieu de 6 à 8). Nos trois
échantillons proviennent ; 1^ du Kilimandjaro-Kibonoto (ait.
1300 m.), 1 ex. ^ n^ 22-362 ; 2^ de Monbasa. 2 ex. n® 01-433 $, et
01-434, (J. Ils montrent respectivement 3, 2, 1 granules entre les
supranasales ; 4, 3, 4 plaques sous la partie basale du 3® orteil ;
II et 9 pores fémoraux chez les 2 mâles. Ces nombres chevauchent
tantôt sur ceux de l’une, tantôt sur ceux de l’autre des 2 formes
considérées par Loveridge. Ils montrent que les caractères de la
forme elgonensis n’ont pas la constance suffisante pour étayer une
différenciation motivée vis-à-vis de l’espèce typique.
Nous croyons utile de compléter le tableau des espèces africaines
de Cnemaspis donné par A. Loveridge, en y ajoutant l’espèce pré
sente et celle qui fut récemment décrite par Mertens
I. — Phalange distale de l’orteil médian, portant au-dessous plusieurs
rangs de petites écailles, plus une série de plaques agrandies.
■ — 8 rangs irréguliers de tubercules agrandis sur la région dorsale et
4 rangs sur la base de la queue ; supra-nasales séparées par une écaille. 22 à
25 écailles ventrales sur une ligne transversale. Cn. Kôhleri Mertens.
— 12 rangs irréguliers de tubercules agrandis sur la région dorsale.
1. Révision of the African Geckos of the Genus Cnemaspis, with the Description
of a new Race — Proc. Zool. Soc. Lond., 1935 (2), p. 817.
2. Senckenbergiana, Band 19, 1937, p. 382.
166
Base de la queue sans tubercules. Supranales séparées par 2-1-2 écailles.
30 écailles ventrales sur une ligne transversale. Cn. occidentalis nov. sp.
II. — Phalange distale de l’orteil médian couverte seulement de 4 à
6 plaques agrandies.
— 10 rangs réguliers ou plus de tubercules agrandis sur la région
dorso-latérale Cn, africanus (Werner).
— Seulement 1 rang latéral et 1 rang dorsal de tubercules agrandis.
Cn. quaüuorseriatus (Sternfeld).
— 1 rang latéral et pas de rang dorsal de tubercules agrandis.
Cn. dickersoni (Schnaidt).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 167 —
Description d’un nouvel Amphibien anoure, ovo-vivipare,
de la Haute-Guinée Française.
(Matériaux de la Mission Lamotte, au Mont-Nimba) (2® note).
Par F. Angel.
Dans une note précédente, nous avons fait connaître deux Lézards
nouveaux rapportés par M. Lamotte, de la région de Nzo, en Haute-
Guinée française. Le présent travail donne la description d’un Bufo-
nidé appartenant au genre Nectophrynoïdes signalé jusqu’à présent
des régions montagneuses du Territoire du Tanganyika. Deux
espèces seulement étaient connues, fort remarquables par le fait
qu’elles étaient les seules, parmi le groupe entier des Anoures, à se
reproduire par ovoviviparité. M. Lamotte a eu la bonne fortune de
recueillir un certain nombre d’exemplaires référables au même genre
mais représentant, selon nous, une forme nouvelle. Quelques femelles
gravides nous ont montré le même caractère d’ovoviviparité que
celui de leurs congénères de l’Est africain. Elles portent des embryons
à différents états de développement. Nous retrouvons ainsi, aux
mêmes altitudes, dans la Haute-Guinée française, des représentants
d’un genre d’Afrique orientale dont le mode de reproduction est
semblable.
Nous proposons pour cette intéressante espèce la désignation
d'occidentalis.
Nectophrynoïdes occidenialis nov. sp.
Corps modérément allongé. Tête aussi large que longue. Museau légère-
ment proéminent, obliquement tronqué, aussi long que le diamètre de
l’œil ou que l’espace interorbitaire. Narines situées tout à fait en avant.
Canthus rostralis marqué, mais légèrement arrondi ; région loréale presque
verticale, très peu concave. Espace interorbitaire plus large que la paupière
supérieure. Tympan caché.
Membre antérieur gracile, sa longueur représentant la distance com-
prise entre le museau et la région tympanique. Doigts déprimés, non palmés
à la base, sauf un rudiment de palmure entre le premier et le second, à
peine élargis à l’extrémité qui est largement arrondie, le premier plus court
que le second qui est lui-même plus court que le quatrième. Le troisième,
mesuré à partir de sa jontion avec le quatrième a la même longueur que
celle qui sépare les angles antérieurs des deux yeux. L’articulation tibio-
tarsienne atteint le centre de l’œil quand on rabat le membre postérieur
en avant, et l’articulation tarso-métatarsienne dépasse légèrement le
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 168
bout du museau. Orteils non palmés, leur extrémité pas plus dilatée que
celle des doigts. Tubercules sous-articulaires larges, peu saillants. Tuber-
cules métatarsiens grands mais aplatis, Texterne étant le plus marqué.
3® orteil plus court que le 5®. Parties supérieures du corps et des membres
(sauf le dessus de la tête) portant de nombreuses verrues, plus fortes sur
les flancs et sur les côtés du cou, plus rares sur le milieu du dos. La face
ventrale, la gorge, le dessous des cuisses portent également des verrues
semblables mais plus aplaties.
Coloration. — Au-dessus, brun jaunâtre, avec des taches diffuses plus
sombres dans la plus antérieure commence au milieu de l’espace inter-
orbitaire, le dessus du museau restant de teinte uniforme. Des traces de
bandes transversales sont visibles sur les membres. Les flancs montrent un
piqueté blanc sur fond sombre et toute la face inférieure est blanche sans
tache. Pas de marques sombres sur les lèvres qui ont une teinte claire.
Holotype — Dimensions (en mm.). — Distance du museau à l’anus : 27.
Longueur du membre antérieur : 18,5 ; du membre postérieur : 36. Lon-
gueur de la tête : 9 ; largeur : 9.
Remarques. — Dans le genre Nectophrynoïdes, les deux espèces
vinpara et Tornieri sont connues des Monts Uluguru où on les ren-
contre entre 600 et 2250 m. d’altitude. De la première, la forme
présente diffère par son tympan indistinct, les membres postérieurs
plus longs ainsi que le cinquième doigt et les orteils, les nombreuses
verrues glandulaires du dos et des tibias, la largeur de l’espace inter-
orbitaire. Sa taille est aussi beaucoup plus petite, car nos exemplaires
adultes, porteurs de jeunes, ne mesurent que 20 à 27 mm. de longueur
du museau à l’anus, tandis que les individus adultes du N. vivipara
atteignent 60 mm. Ces derniers peuvent rnettre au monde jusqu’à
135 jeunes tandis que le N, occidentalis nous paraît, à la suite de nos
dissections, ne donner naissance qu’à 5 à 17 jeunes.
On retrouve d’ailleurs cette dernière particularité, bien que moins
marquée, chez N. Tornieri, la seconde espèce de l’Est africain. Selon
Barbour et Loveridge elle ne produirait que 9 à 35 jeunes selon
les femelles.
Par sa taille et l’ensemble de ses caractères, Nect. occidentalis se
rapproche du N. Tornieri ; il s’en distingue par son tympan caché, le
manque de palmure aux orteils, la longueur relative des doigts et la
coloration.
1 ex. Ç. Holotype de Serengbara (forêt primaire) près du Mont
Nimba.
3 ex. — Paratypes de la même localité.
7 ex. — ■ Mont Nimba, altit. 1650 m., 28 avril 1942.
L’habitat du Nect. occidentalis est différent de celui de ses congé-
1. Mem. Mus. Comp. Zoolog. Vol. L, n“ 2, p. 190, 1928.
— 169
nères d’Afrique orientale. Ceux-ci, d’après Barbour et Loveridge
se rencontrent soit sur les gazons ou sentiers jonchés de feuilles ou
sous les troncs d’arbres ou les mousses dans la forêt, soit dans l’in-
térieur de tiges de bambous sectionnées par les Indigènes, tiges qui
retiennent dans leur entre-nœud une certaine quantité d’eau. Les
animaux se trouvent dans la paroi interne de ces tronçons juste au-
dessus de l’eau.
D’après les renseignements qui nous ont été fournis par M. La-
motte, l’espèce occidentalis est « commune au Massif du Nimba ; la
plupart des individus ont été récoltés en altitude, au-dessus de
800 m., dans la « prairie de montagne » formée d’herbes basses
(10-20 cm.).
La prairie est très sèche jusqu’en février, ne recevant d’eau que
la rosée. Le brouillard s’intensifie de février à avril et la prairie est
alors presque constamment humide. A partir d’avril, les pluies sont
presque quotidiennes et l’humidité est abondante ; quelques mares
se forment même, mais aucun individu n’a été pris dans l’eau. Les
Ncetophrynoïdes sont peu abondants en saison sèche (novembre à
février). A partir de mars, ils sont de plus en plus nombreux ».
Le Nectophrynoïdes occidentalis est donc un Crapaud de prairie,
disparaissant plus ou moins pendant la saison sèche. A en juger
d’après les femelles capturées le 28 avril chez lesquelles on trouve,
selon les individus, des embryons à tous états de développement
et jusqu’à des jeunes à l’état parfait et sur le point de naître, on peut
en inférer ; 1° que ces jeunes Crapauds naissent dans la saison des
pluies, c’est-à-dire d’avril à octobre ; 2° que les naissances s’éche-
lonnent sur toute la durée de cette saison.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
1. A comparative study of the herpetological faunae of the Uluguru and Usambara
mountains, Tanganyika territory with descriptions of new species. — Mem. Mus.
Comp. Zoôl. Harv. Coll., Vol. L, n° 2, p. 190.
— 170
A PROPOS D’UN POISSON NOUVEAU » NeOPERCIS Le DaNOISI
Cadenat, de la cote occidentale D’Afrique
Par C. Arambourg.
Professeur au Muséum.
Dans le Bulletin du Muséum National Histoire Naturelle, n° 4
de mai 1938, M. Cadenat a donné la description détaillée d’un Pois-
son du genre Neopercis recueilli dans les parages de l’Archipel du
Cap Vert, au cours de la croisière du Président Théodore-Tissier.
L’auteur considère ce Poisson comme une espèce nouvelle voisine de
Neopercis multifasciata Doderlein du Japon et, d’après lui, le genre
Neopercis serait nouveau pour la faune atlantique.
On sait, en effet, que les deux genres voisins Neopercis et Para-
percis sont essentiellement indo-pacifiques, le premier de ces genres
étant représenté par quelques espèces sur les côtes du Japon, de
l’Australie et des îles Hawaï,
Mais, en 1887, L. Vaillant a décrit de la région du Cap Vert,
un Neopercis auquel il a donné le nom de N. atlantica. Le type, que
j’ai eu l’occasion d’examiner autrefois, fait partie des collections
d’ichtyologie du Muséum ; il me paraît fort semblable, sinon iden-
tique, au Poisson décrit par M. Cadenat.
Je rappellerai, en outre, que j’ai moi-même signalé à l’état fossile,
dans les gisements miocènes de la Méditerranée, un Neopercis (N.
mesogea) qui s’apparente extraordinairement à N. atlantica et à N.
multifasciata lesquels sont, d’autre part, deux formes étroitement
affines. L’existence de cette forme fossile permet de comprendre la
singulière distribution géographique actuelle du genre Neopercis en
rétablissant, par le fossé mésogéen tertiaire, la continuité primitive
de son aire d’extension ; cette origine « mésogéenne », démontrée par
la paléontologie, s’applique d’ailleurs à de nombreux autres types
ichtyologiques à aires disj ointes tels que Parapristipoma, Etrumeus,
Bregmaceros, Spratelloides, Gempylus, Lophotes, Scomber colias, etc.
1. C. R. A. S., 1. 105, série 2, p. 1032.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
171 —
Description d’une Leptonète de Corse suivie de remar-
ques SUR LES Araignées cavernicoles du genre Stalita
Par Louis Face.
Professeur au Muséum.
On connaissait l’existence en Corse du genre Leptoneta par la
courte mention que fait E. Simon de la capture dans l’île d’un jeune
individu ; mais aucune détermination spécifique n’avait pu être
faite sur cet exemplaire trop éloigné de sa maturité. Et c’est aux
récentes récoltes du Prof. P. Remy que nous devons de pouvoir
donner aujourd’hui la description de cette espèce et d’en fixer les
affinités.
Leptoneta corsica, sp. nov.
Type de l’espèce. — Grotte de Brando, à 8 km. 300 au N. de
Bastia, Corse.
Description. • — Semblable à l’espèce type (L. convexa E. S.j,
sauf sur les points suivants :
Ç. — Longueur : 2,5 mm. • — Yeux faiblement bordés de noir ; les posté-
rieurs plus petits, séparés des antérieurs par un intervalle un peu plus grand
que leur diamètre. • — Hauteur du bandeau égale à deux fois la longueur de
l'aire oculaire antérieure. — Pattes ambulatoires : 1,9 mm. ; fémurs sans
épines ; tibias armés de deux épines dorsales, pas d'épines terminales ;
métatarses mutiques. — Patte-mâchoire : 1,6 mm. : fémur ^ tarse >
tibia patella.
— Fémurs antérieurs sans granulations sétigères. — Patte-mâchoire
(fig. 1} ; 1, 3 mm. ; tibia faisant une fois et demie la longueur de la patella
et aussi long que le tarse ; branche externe du tarse volumineuse, bien
détachée, graduellement atténuée et obliquement dirigée en avant, dépas-
sant de la moitié de sa longueur l'extrémité tarsale arrondie ; son épine,
très forte, ovoïde, spatulée et striée au bord interne.
Habitat. — Corse, connu seulement jusqu’à présent de la grotte
de Brando.
Rapport et différences. — Le genre Leptoneta, lucifuge ou
cavernicole, est abondamment représenté dans les Alpes, les Cévennes
les Pyrénées et se rencontre également en Algérie. L’espèce de
Corse, remarquable par sa faible spinulation et notamment par
l’absence d’épine au métatarse, rappelle par l’importance de la
branche externe du tarse les L. convexa E. S. et microphthalma E. S.
des Pyrénées. Elle représente, en réalité, un stade d’évolution inter-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
172 —
médiaire entre celui qu’ offrent ces derniers et le L. kernensis E. S.
d’Algérie dont l’épine du tarse plus allongée est penniforme et
frangée du côté interne.
Fig. 1. — Leptoneia corsica n. sp. (^> patte-mâchoire, face externe
et tarse de la patte- mâchoire vu en dessus.
♦
C’est aussi au cours d’un de ses voyages en Herzégovine que le
Prof. P. Remy, accompagné de M. A. Schweitzer, a capturé dans
une grotte située près de Bisina, srez de Mostar, un mâle adulte
appartenant au genre Stalita et qui suggère les remarques suivantes .
Stalita Haasi Reimoser, 1929, var. pauciaculeata nov. var.
Description. — ^ Longueur : 4,5 mm. — Céphalothorax, appendices et
pièces buccales fauve rougeâtre ; abdomen blanc testacé, yeux extrême-
ment petits, totalement dépigraentés et à contours très difficiles à préciser.
— Chélicères projetées en avant ; mais avec les marges armées de même
façon que D. Schiodtei ; leur tige pourvue, en dessus et du côté externe, de
très fortes granulations piligères. — Les pattes antérieures inermes sauf pour
les fémurs : le fémur I armé du côté interne de 5 épines subapicales sur 3 et
2 rangées, fémur II, également armé du côté interne de 5 épines en une
seule rangée longitudinale, l’avant dernière plus interne ; aux pattes posté-
rieures, la patella possède une seule épine, au bord interne ; les fémurs IV
et V ont respectivement 4 et 5 épines dorsales en deux rangées longitudi-
nales ; les tibias et les métatarses ont de nombreuses épines. — Patte-
mâchoire à tarse sub-cylindrique (fig. 2) poitant un bulbe allongé, piri-
forme, terminé par un long style capillaire avec conducteur de même forme
— 173 —
à peine plus court et qui lui est parallèle, et par une forte apophyse dentî-
forme.
Habitat. — Herzégovine, grotte près Bisina, srez de Mostar :
1 (?•
Le genre duquel Absolon et Kbatochvil (1931) ont avec
raison retiré le S. stygia Joseph pour en faire le type du genre Paras-
talita, compte actuellement dix espèces dont quatre ne sont connues
que par les femelles : cretica Roewer 1928, inermifemur Roewer 1931,
inermis Absolon et Kratochvil 1932 et Kratochvil 1934, Mrazeki
Nosek 1903. Les affinités qu’ont entre elles ces espèces et celles
qu’elles peuvent avoir avec les suivantes demeureront douteuses
tant que les mâles respectifs n’auront pas été décrits.
Les six autres espèces se classent au contraire facilement en deux
groupes par la forme de l’organe copulateur du mâle. Dans un pre-
Fig. 2. — Stcdita Haasi Reimoser var. pauciaculeata nov. : partie distale
de la patte-mâchoire.
mier groupe, qui a pour tête de fde le S. taenaria Schiôdte 1847, le
bulbe est comme chez le Parastalita stygia cylindrique, et se termine
par un style court, épais et sinueux. A côté du S. taenaria, prennent
place dans ce groupe les S. Harzii Kratochvil 1934 et nocturna
Roewer 1931. Dans le second groupe, le bulbe est piriforme, plus ou
moins globuleux et le style est capillaire, accompagné ou non d’un
conducteur de même forme, et flanqué à la base d’une apophyse
dentiforme ; c’est là qu’il faut ranger avec le S. Schiôdtei Thorel
1870, les S. monospina Absolon et Kratochvil 1931 et Haasi Reimoser
1929.
Or, il est intéressant de constater que les espèces du premier
groupe, de même que le Parastalita stygia qui s’y rattache, ont une
distribution géographique plus septentrionale que celle du second.
S. taenaria remonte jusqu’en Croatie et en Carniole où se trouve le
S. nocturna ; quant au S. Harzii, il est propre à la Slovénie où il
colonise des grottes des vallées de la Ljubljanica et de la Save
jusqu’à 46 ° 18’ de latitude N. (Kratochvil 1934). Au contraire, les
174 —
espèces du second groupe sont cantonnées en Dalmatie centrale, en
Herzégovine et au Monténégro.
Pour identifier les femelles, les caractères jusqu’ici invoqués se
montrent décevants. La spinulation des pattes, si souvent invoquée,
est extrêmement variable au sein d’une même espèce, de même
l’oblitération plus ou moins complète des yeux. Absolon et Kra-
TOCHviL ont trouvé le S. Schiodtei tantôt parfaitement oculé et à
épines peu nombreuses (f. typica), tantôt complètement aveugle et
abondamment pourvu d’épines (var. polyspina) ; il est même pro-
bable que le S. inermis de l’île voisine de Mljet (Meleda), pris avec
VHadites hidens Absolon et Kratochvil, n’en est qu’une autre
variété.
C’est pourquoi nous pensons pouvoir rattacher au S. Haasi, comme
une variété pauciaculeata, le mâle décrit ci-dessus en dépit de sa
taille plus faible de son anophthalmie moins complète, et de sa
spinulation moins développée que celles du type. L’organe copula-
teur, figuré par Reimoser est tout à fait comparable à celui que nous
représentons. Le type provient de l’île Korkula (Curzola). Mais il
n’est pas surprenant de retrouver l’espèce en Herzégovine : nous
savons bien que le S. Schiodtei, abondant en Herzégovine, a égale-
ment colonisé l’île de Hvar (Lésina) où l’on le trouve avec VHadites
tegenarioides Keyserling.
— 175
La probabilité de;^ organes en biologie
Par F. Grandjean.
A priori la notion de probabilité s’impose pour ce qui concerne
l’existence ou l’absence des organes. Un organe ne préexiste pas. Il
est construit dans chaque individu à partir des gamètes. Il ne peut
pas être certain au sens absolu. Son hérédité, par conséquent, ne
peut pas davantage être certaine. En la disant certaine nous intro-
duisons sans motif une difficulté. Ce qui se transmet d’une génération
à l’autre, ce n’est pas un organe particulier, si constant qu’il nous
paraisse, mais le milieu intérieur en bloc, et par lui une chance pour
un organe d’être construit. D’où l’idée très simple, non seulement de
la probabilité des organes, mais de probabilités héréditaires s’oppo-
sant à l’idée d’organes héréditaires.
Cette idée n’est pas admise. Je pense qu’on lui fait implicitement,
et à tort, deux critiques principales.
1° On ne la croit pas utile parce que l’on est habitué à voir les
organes constants. Les exceptions sont rares. Si elles deviennent
communes c’est presque toujours pour de petits organes qui ne
jouent dans la vie qu’un rôle effacé. Déjà discrédités par leur insi-
gnifiance ces petits organes le sont davantage par leur inconstance
et on les néglige. Le seul cas qui ait donné lieu à des études sérieuses,
à ma connaissance, est celui d’organes semblables dont le nombre
varie, les ommatidies d’un œil composé d’insecte par exemple.
Remarquons qu’alors les probabilités ne portent plus sur un organe
déterminé et définissable, différant des autres. Elles portent surfes
nombres d’organes.
Pour les grands organes il n’y a pas d’inconvénient à les supposer
constants et héréditaires. Leurs probabilités, en effet, sont très
voisines de 1 . Les mots constant et héréditaire peuvent être employés
dans le sens de quasi constant et de quasi héréditaire sans erreur
sensible. Mais il faut savoir qu’étendue à tous les organes cette cons-
tance n’est qu’une approximation grossière, ou est inacceptable, car
certains organes parfaitement définis, aussi bien faits que les autres,
dont les homologues sont reconnaissables sans ambiguité, sont cepen-
dant aléatoires et l’on trouve parmi eux, pour les probabilités, toute
la gamme des valeurs possibles, jusqu’à zéro.
L’objection demeure néanmoins que ces organes aléatoires, des
poils par exemple, sont presque toujours insignifiants. Pouvons-
nous dire insignifiantes les lois qui les régissent ? Je ne le crois pas.
Bulletin du Muséum, 2« série, t. XV, n° 4, 1943.
13
— 176 —
Nous n’avons même aucune raison de penser que ces lois ne sont pas
générales. A leur égard les organes diffèrent beaucoup dans la mesure
où les probabilités diffèrent beaucoup, et les organes insignifiants
sont les plus remarquables parce qu’ils nous offrent un meilleur
terrain de découverte et d’étude.
Si les lois sont les mêmes et que les probabilités seules diffèrent,
une distinction exacte et générale est impossible entre organes cons-
tants et aléatoires. Il me semble que ce point capital est démontré
par l’observation.
Lorsque l’on observe des animaux ayant vécu activement, hors de
l’œuf, il va de soi qu’on ne voit jamais manquer les organes indis-
pensables à la vie ; mais parmi les autres on ne peut dresser aucune
cloison qui sépare toujours, par leur nature, des organes constants
et des organes aléatoires, car il faudrait, en changeant de groupe
zoologique, changer de place la cloison. Les pattes, par exemple,
organes importants, sont très constantes, mais non dans certains
genres de Myriapodes tandis que les poils non spéeialisés, organes
insignifiants et souvent aléatoires, sont constants dans certaines
familles d’ Acariens.
Il en serait ainsi même si l’on ne sortait pas d’un groupe zoologique
beaucoup plus restreint. Les griffes des tarses, chez les Acariens, sont
des organes importants. A en juger par la presque totalité des obser-
vations on les classe parmi les organes constants, car on ne leur
trouve aucun écart ^ sur une centaine d’individus de chaque espèce.
La conclusion est cependant fausse, radicalement, pour certaines
espèces chez qui l’un des ongles de la griffe est très aléatoire. Ces
espèces ne forment pas un groupe séparé dans la taxinomie. Elles
sont dispersées dans plusieurs familles et voisines d’espèces à ongles
constants.
On pourrait multiplier les exemples. Le contraste entre le cas
général, où un caractère ne manque jamais et nous semble à bon
droit fondamental, et des cas particuliers où ce caractère manque
néanmoins sans que l’animal en soit affecté, comme il arrive pour la
parthénogenèse indéfinie opposée à la conjonction des sexes, est un
des traits les plus communs et les plus frappants de la biologie.
2o La transmission d’une probabilité paraît quelque chose de vague
et de plus difficile à concevoir que la transmission d’un organe.
Pour réfuter cette objection il suffit d’imaginer un mécanisme de
transmission qui fasse intervenir une prohahilité précise. Par
exemple on dira que, la construction de l’organe exigeant une condi-
tion locale à réaliser dans chaque individu par le milieu intérieur,
cette condition est double. Elle se décompose en une condition prin-
1. Un écart est la présence d’un organe qui manque le plus souvent, ou bien son
absence lorsqu’il existe le plus souvent.
177 —
cipale qui consiste dans la présence d’un nombre déterminé d’élé-
ments et une sous-condition qui impose à ces éléments de n’être pas
arrangés d’une manière quelconque Lorsque les éléments existent
et que la sous-condition n’est pas réalisée, l’organe ne se forme point
bien qu’il y ait, dans le milieu intérieur, tout ce qu’il faut pour le
faire. On suppose ensuite que la condition principale est héréditaire
mais non la sous-condition. L’existence des éléments n’est soumise en
première approximation qu’au milieu intérieur. Leur arrangement
dépend de petites causes, les unes internes, les autres externes, dont
l’ensemble est le hasard. Chaque arrangement, dans chaque organe,
a une probabilité. Si les arrangements possibles sont très nombreux
les probabilités possibles le seront également et auront des valeurs
très diverses, variant de 1 à 0 d’une manière quasi continue. Ainsi
nous avons imaginé à la fois, sans contredire à nos connaissances, la
non-hérédité d’un organe et la transmission d’une chance déterminée
en faveur de cet organe.
Précisons encore l’image. La condition est un jeu de cartes. La
sous-condition est une rencontre dans la suite de ces cartes, par
exemple la contiguïté de 5 d’entre-elles. D’une génération à l’autre,
d’un individu à l’autre, les cartes ne sont plus dans le même ordre.
L’organe est rare. Si la sous-condition, à l’inverse, était que les
5 cartes ne fussent pas contiguës, l’organe serait quasi constant.
Bien entendu il n’est pas question d’affirmer que la constance ou
l’inconstance d’un organe sont introduites dans sa genèse par un
procédé dont cette image, ou toute autre analogue, rendrait compte.
La réalité est sûrement plus complexe et plus changeante. L’image
n’est proposée ici que pour satisfaire à un besoin, ou à un désir, de
représentation concrète.
Je suppose maintenant que la notion de probabilité soit admise.
Quels services pouvons-nous en attendre ?
A. En génétique on peut avoir l’espérance qu’elle jetterait un pont
entre les faits naturels, c’est-à-dire l’évolution, et les élevages de
laboratoire qui concluent à la non-hérédité des caractères acquis.
Une fois éliminés les élevages qui ne sont pas relatifs à des caractères
« acquis ^ mais plutôt imposés par la fantaisie des expérimentateurs,
car l’évolution est sans doute incapable d’agir, pour un animal donné,
dans une direction quelconque, il resterait pour les autres qu’un
caractère peut sembler non-héréditaire tout en ayant une chance
précise, fidèlement conservée et peut-être même croissante dans la
suite des générations, de se transmettre. Dans l’image du jeu de cartes
1. Les éléments peuvent être supposés physico-chimiques et leurs arrangements
peuvent être assimilés à des structures de grosses molécules ou de micelles, mais des
hypothèses de ce genre n’ont aucune importance pour le moment et ne sont pas néces-
saires.
178
et de la contiguïté de 5 de ces cartes, exigée comme sous-condition,
il y aurait bien des chances pour que le caractère manquât dans toutes
les générations d’un élevage après avoir existé une fois. Son existence
génotypique se maintiendrait cependant et son existence phénoty-
pique serait seule aléatoire.
Les généticiens ont reconnu la stabilité du génotype, c’est-à-dire
la fixité en race pure, pour certains caractères fluctuants, d’un poly-
gone de fréquence qui résiste à la sélection. En d’autres termes ils
ont démontré que ces caractères se comportent bien comme je le
suppose pour les organes. L’ascendance d’un individu ne permet pas
de prévoir s’il aura ou non le caractère, mais qu’il l’ait ou non il
léguera à ses descendants la même probabilité de l’avoir, cette pro-
babilité étant proportionnelle à l’ordonnée du polygone de fréquence
qui correspond au caractère. Ce résultat est très important et très
précieux.
Malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, les caractères en
question, lorsque l’étude a porté sur des organes qui manquent ou
existent, ce que je suppose toujours, sont relatifs à des nombres
totaux d’organes. Ce sont les écarts numériques de ces totaux et les
probabilités sont celles qu’ont ces écarts d’atteindre une plus ou
moins grande valeur. Il ne s’agit pas d’organes définis, pourvus de
personnalités, ayant des places connues dans l’évolution, donnant
ehacun une statistique d’écarts. Les observations sur la stabilité
du polygone de fréquence n’entrent donc pas bien dans le cadre de
cette note, où je parle de la probabilité d’un organe quelconque,
mais d’un seul, et non des effets d’ensemble sur des groupes d’or-
ganes.
B. En ontogénétique la notion de probabilité est indispensable dès
que l’on dépasse l’embryologie proprement dite et que l’on étudie
sur de nombreux individus le développement postlarvaire. C’est même
par ce genre d’étude que l’on est conduit le plus directement à la
concevoir. Au commencement de l’embryogénie tous les organes sont
essentiels. A la fin, des organes peu importants se forment et quelques
écarts apparaissent. Plus tard et jusqu’à l’adulte ils deviennent
moins rares et même fréquents chez beaucoup d’espèces. En ne dédai-
gnant pas les détails on allonge la liste des organes aléatoires et l’on
ne peut échapper à cette conclusion que les écarts sont des manifesta-
tions normales de la vie.
Un autre point est que la notion de probabilité s’accorde avec le
fait important de l’asymétrie. Dans l’ontogenèse d’une paire d’or-
ganes ce sont deux organes distincts qui se construisent, l’un à droite
et l’autre à gauche et la probabilité, logiquement, joue à droite indé-
pendamment de la manière dont elle joue à gauche. C’est en effet ce
que l’on constate.
— 179 —
L’asymétrie habituelle des organes aléatoires nous démontre que
la « sous-condition » est locale. Elle ne peut être représentée par des
substances mélangées au sang ou répandues d’une manière homogène
dans tout le corps.
Il paraît absurde, au premier abord, de parler de l’asymétrie
comme d’une propriété générale des organes, mais il ne s’agit, bien
entendu, que de l’asymétrie présence-absence. Je renvoie pour ce
sujet à une note précédente où je définis l’asymétrie^. Un organe
constant sera toujours symétrique, même s’il est fondamentalement
asymétrique. Une mutation est symétrique parce que sa probabilité,
par définition, est égale à 1 Pour prouver qu’il est symétrique un
organe doit être aléatoire.
Remarquons encore qu’il faut distinguer pour un organe, au temps
t de l’ontogenèse, une probabilité de formation et une probabilité
d’existence. Eliminons le cas exceptionnel où un organe se forme,
puis disparaît totalement. La dernière probabilité est alors révélée
à tout instant par la fréquence de l’organe, tandis que la première
exige la connaissance des états qui ont précédé cet instant. Si l’organe
ne s’est pas formé au temps t normal il peut arriver qu’il puisse tou-
jours se former plus tard, à n’importe quel moment, quoique avec une
probabilité différente, plus grande ou plus petite qu’au temps t,
mais non nulle ; alors la probabilité d’existence augmentera constam-
ment. Ou bien, au contraire, l’organe ne peut plus se faire une fois
passée l’époque favorable ; sa probabilité de formation s’annule ;
alors la probabilité d’existence ne changera pas.
Ces deux comportements paraissent correspondre, en ce qui con-
cerne l’évolution numérique régressive, à deux cas généraux, le pre-
mier étant celui du retardement. J’en ai donné des exemples.
C. ■ — En phylogénétique la notion de probabilité nous fait com-
prendre, je le crois du moins, un des procédés normaux et importants
de l’évolution naturelle. Une même déficience, ou une même présence,
est tantôt certaine et tantôt probable, selon les espèces. L’évolution
a donc changé la valeur de sa probabilité. Celle-ci peut tendre vers 1
et l’organe devient constant, ou vers 0 et l’organe disparaît. Les
changements sont continus ou discontinus. Une mutation est un cas
particulier, celui du passage brutal de 0 à 1, ou de 1 à 0.
Un organe est aléatoire parce qu’il évolue et pendant qu’il évolue.
Il n’est pas aléatoire parce qu’il est de petite importance ou parce
qu’il est de telle nature plutôt que de telle autre. Si les grands organes
sont constants, c’est parce que leur période évolutive est passée. Lors-
qu’ils évoluaient ils n’avaient sans doute pas la même forme, ni peut-
1. Comptes rendus Ac. Sciences, t. 208, p. 861, 1939.
2. On ne confondra pas cette probabilité ontogénétique, ou héréditaire, avec la pro-
babilité d’apparition, qui n’a aucun rapport avec elle, et qui fait partie de la phylo-
genèse.
— 180 —
être la même fonction que maintenant et ils n’étaient pas indispen-
sables. Aujourd’hui leur probabilité est pratiquement égale à 1.
Elle ne peut pas descendre car l’organe est devenu si utile qu’une de
ses déficiences laisserait peu de chances, ou ne laisserait aucune
chance de survie. Si des organes insignifiants comme les poils sont
souvent aléatoires c’est parce qu’ils sont fréquemment, dans la
nature actuelle, tantôt chez un animal, tantôt chez un autre, en
période évolutive. Rien n’empêche qu’ils disparaissent ou qu’ils
deviennent constants ce qui implique, dans un cas comme dans
l’autre, que l’animal peut s’en passer. Devenus constants ils peuvent
garder leur insignifiance. Les cas abondent de détails qui paraissent
futiles, dont nous ne parvenons pas à comprendre l’utilité et qui n’en
ont probablement aucune, mais qui sont d’une fixité comparable à
celle des plus grands organes.
Donc l’importance ou l’insignifiance, pour prédire qu’il y aura ou
non des écarts, sont de faux guides. Ces qualités n’interviennent que
dans la mesure oû elles sont synonymes de fixité, pour la première,
et de variabilité, pour la deuxième, en phylogenèse. Le rôle fonda-
mental est joué par une évolution d’essence orthogénétique. On est
conduit à la conclusion suivante. Un organe n’est pas constant parce
qu’il est indispensable. S’il manque ou s’il est aléatoire, pour devenir
indispensable, il faut d’abord qu’il devienne constant. Une fois
constant, s’il devient indispensable, il reste constant. S’il ne devient
pas indispensable il peut rester constant, ou devenir aléatoire, ou
disparaître.
En terminant je rappelle de nouveau qu’il ne s’agit pas dans cette
note de toute l’évolution, mais de l’évolution limitée aux phénomènes
de présence-absence. Il s’agit d’organes qui existent ou manquent.
Au lieu d’organes on peut dire caractères si le caractère n’est suscep-
tible de se montrer que sous deux états exclusifs l’un de l’autre
(allélomorphiques), comme la présence l’est de l’absence.
La notion de probabilité s’étend, cela va de soi, à d’autres carac-
tères discontinus et même à des caractères continus. Je laisse de
côté, pour le moment, ces cas plus complexes, parce que mes obser-
vations sont toutes relatives au cas le plus simple, celui de l’allélo-
morphie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
181 —
Acariei^s rencontrés sur des Myriapodes.
Par Marc André.
Les Acariens susceptibles d’être rencontrés à la surface du corps
des Myriapodes peuvent être divisés en deux catégories écologiques
sans que les représentants de chacune d’elles présentent entre eux la
moindre alliance systématique.
Un premier groupe renferme des formes représentées à la fois par
des Mesostigmata et Acaridiæ. Fixés sur leur hôte, uniquement
pour se faire transporter (phorésie), ces Acariens ne sont ni commen-
saux ni parasites et n’absorbent aucune nourriture avant d’avoir
abandonné leur véhicule. Ce sont des transhumants qui, à un moment
donné de leur existence, se servent d’un autre Arthropode pour se
faire transporter d’un lieu à un autre quand le milieu qu’ils habitent
devient défavorable à leur existence. Ils se libèrent de leur hôte et
mènent ensuite une vie indépendante lorsque le Myriapode les a
conduit dans un biotope favorable.
Le deuxième groupe, dont les représentants appartiennent aux
Mesostigmata, comprend des Acariens que l’on peut considérer comme
des commensaux, parfois plus ou moins intermittents. Ils vivent
librement (non fixés) sur leur hôte, s’y nourrissent de détritus divers
ou de déchets provenant du Myriapode lui-même et atteignent alors
les limites d’un léger parasitisme. Les transformations morpholo-
giques en rapport avec leur mode d’existence sont dues surtout à
l’adaptation qu’ils doivent présenter pour se déplacer plus ou moins
rapidement à la surface de la chitine, lisse, des Myriapodes.
„ Mesostigmata.
Les Mesostigmata qui ont été signalés sur des Myriapodes appar-
tiennent aux familles des Lælaptidæ (Hypoaspidinæ et Iphiopsinæ),
Heterozerconidæ, Antennophoridæ, Parantennulidæ et Discozerconidæ.
La spécificité de leur hôte ne semble pas rigoureuse et parfois ils
ne paraissent pas même différencier les Iules des Scolopendres. Il
est encore difficile de faire, sous ce rapport, une discrimination très
exacte car la détermination de l’Acarien est particulièrement difficile
lorsqu’on ne possède que la femelle et, bien souvent, l’identification
certaine du Myriapode est impossible.
Parmi les Hypoaspidinæ, A. C. Oudemans (1914, Entom. Berich.,
IV, p. 69) a fait connaître Hypoaspis spirostrepti Oudms. trouvé en
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 182 —
Afrique Orientale sur un Spirostreptus non déterminé spécifiquement
et H. ViTZTHUM (1920, Arch. f. Naturg. 86, Abt. A., 10. Hf,, p. 14)
décrit et figure cette même espèce d’après des exemplaires recueillis
également sur un Spirostreptus sp. provenant aussi d’Afrique
Orientale.
Ce dernier auteur signale en outre (1920 loc. cit., p. 16) la capture
d’ Hypoaspis indiens Vitz. sur un Spirostreptus de l’Inde. Ces deux
espèces A Hypoaspis étaient représentées, sur leur hôte, par des
mâles et des femelles adultes : le stade jeune reste inconnu.
En 1920, A. Berlese {Redia, XII, p. 156) indique la présence de
Coleolaelaps amazon Berl. sur un Scolopendre non dét. de la Somalie
Italienne. Il crée, de plus (1916, loc. cit., p. 31) le genre lulolælaps
pour trois nouvelles formes d’ Acariens (/. dispar, I. rotundatus et
I. luctator) recueillis en Somalie Italienne sur des Iules indéter-
minés.
Les Iphiopsinæ sont représentés par les genres Iphiopsis et
J acohsonia.
Iphiopsis mirabilis Berlese (1882, Ac. Myriap. Pseudosc. Ital.,
facs. I, n® 4), a été capturé, en Italie, sur Pachyiulus varias Fabr.
Jacohsonia submollis Berl. et minor Berl. ont été signalés en 1910
(Berlese, Redia, VI, pp. 248 et 374) sur différents gros Scolopendres
et Iules à Sumatra et à Java. J. tertia Vitzthum (1931, Zool. Anz.,
t. 96, p. 154) a été recueilli en Afrique Orientale sur des Myriapodes
indéterminés.
Berlese (1910, Redia, VI, p. 247) a fait connaître une nouvelle forme
A! Heterozercon, H. audax pour des Acariens rencontrés à Java sur un
Scolopendra sp. et un Spirostreptide (Thyropygus sp.). Cette même
espèce a été trouvée, courant librement sur le sol, à Sumatra. Signa-
lons que H. audax est toujours observé en compagnie de Jacobsonia
minor Berl.
Sur un Myriapode non dét. capturé dans un nid A Anoplotermes
pacificus, Berlese a signalé Heterozercon latus Berl.
Certaines formes A Heterozerconidæ ( Allozercon fecondissimus Vitz-
thum 1924 à Zuid Wachter (petite île de la Mer de Java), Hetero-
zercon cautus Berlese 1923 en Afrique Orientale et H. degeneratus
Berlese 1888 au Brésil), n’ont été captiu'és qu’à l’état libre mais les
caractères morphologiques que présentent ces espèces démontrent
indubitablement qu’elles doivent vivre, ordinairement, sur des
Myriapodes. A. fecondissimus et H. degeneratus étaient représentés,
chacun, par une femelle gravide qui avait sans doute abandonné son
hôte pour effectuer la ponte.
I. Trâgârdh (1906, Zool. Anz., XXX, p. 872) a fait connaître
deux nouvelles espèces A Antennophoridæ capturées sur plusieurs
Iulides sud-africains.
Neomegistus iulidicola, trouvé sur des Spirostreptus sp. du Natal
183 —
(Stamford Hill, Amanzimtoti) de décembre à mars et au Zululand
(Mkosi) en octobre, était représenté par des mâles et des femelles
adultes. L’auteur a recueilli une deutonymphe, une tritonymphe
et deux tritonymphes $ de cette même forme dans des mousses, en
mars, à Enons’ Bush (Natal) et une deutonymphe, à Entendweni
Bush (Zululand), parmi des feuilles pourries.
Paramegistus confrater, sur plusieurs Iulidæ non dét. du Natal et
Zululand (Darban, Amanzimtoti et Mbonambi Missionary Station)
d’octobre à mai.
Selon Tragârdh les formes adultes, seules, vivent sur les Myria-
podes et se nourrissent alors du liquide secrété par les « foramina
repugnatoria » pour la défense de l’hôte.
Les Parantennulidæ sont représentés ici par deux espèces : l’une,
Parentennulus scolopendrarum Berl., a été signalée (1886. Ac. Myriap.
Pseudosc. Ital., fasc, XXXI, n® 9) par son auteur sur Scolopendra
morsitans L. en Italie ; l’autre, Diplopodophilus antennophoroïdes
Willmann 1940 sur Apfelheckia lendenfeldi Verh.
Parmi les Discozerconidæ Berlese (1910, Redia, VI, p. 374) a
noté le Discozercon mirabilis trouvé à Java sur un Myriapode très
répandu, Scolopendra subspinipes Leach et à Sumatra sur un Scolo-
pendra sp. Dans cette même famille, 1 femelle et 3 mâles de Disco-
megistus pectinatus Trâg. 1911 {Ark. /. ZooL, VII, n® 12), ont été
capturés à La Trinidad sur Rhombocephalus gigantea L.
Nous avons dit plus haut que certains Acariens ne se trouvaient
qu’en phorésie sur leur hôte. Ce phénomène se rencontre surtout chez
les Uropodes. Ceux-ci, à un moment donné de leur existence (stade
de deutonymphe ou nymphe homéomorphe), émettent par l’orifice
soi-disant anal (uropore) un unique gros fils de matière visqueuse
solidifiée (styloprocte), avec lequel ils se fixent fortement sur le corps
d’un hôte (en général un Insecte, souvent un Coléoptère coprophage)
et dont ils ne se libèrent qu’arrivés à destination.
C. L. Koch (1836, Deut. Crust. Myr. Arach., f. 4, t. 23) a signalé
ainsi le Pseuduropoda opaca fixé sur un Lithobiide non déterminé et,
plus tard, Oudemans (1936, Krit. Hist. Overz. Acarol. III A, p. 413)
dit avoir trouvé cette même forme sur Lithobius forficatus L.
Tout récemment, M. J.-M. Démangé m’a communiqué trois
exemplaires de Lithobius recueillis ensemble à Paris, sous une
pierre, le 6 avril 1942. Deux d’entre eux (L. forficatus L.) véhicu-
laient chacun une quinzaine de nymphes homéomorphes de Pseudu-
ropoda opaca K. et le troisième [L. melanops Newport) ne portait
que deux représentants de cette même forme d’Acariejx. Ces Uro-
podes semblaient dispersés au hasard sur le corps de leur hôte, tant
sur la face dorsale que sur la face ventrale, les pattes en portaient
également et l’un d’eux était placé au milieu des ocelles.
— 184 —
Dans ce même genre Gervais (1844 in Walckenaer, Hist. Nat.
Insectes Aptères, III, p. 221, pl. 34, fig. 5), décrit, sous le nom d’f/ro-
poda moneta, une espèce « trouvée parasite d’un Polydesmus du
Mexique, figuré par M. Lucas dans le Dictionnaire universel de
M. Ch. d’Orbigny, sous le nom de Polydesmus mexicanus H. Lucas.
Elle ne nous a pas présenté de support anal. »
OuDEMANs (1936, loc. cü., p. 383) rattache avec doute au genre
Antennurella une forme signalée en 1821 par Say {Journ. Acad,
nat. Sci., II, p. 72) sous le nom de Gamasus iuloïdes dont plusieurs
spécimens ont été trouvés sur le corps de Spirobolus marginatus Say
et Fontaria virginiensis (Drury) en Pensylvanie.
Sur un Iulide non dét. de Rio de .Janeiro, G. Canestrini (1888,
Atti. Soc. Veneto-Trent., XI, p. 4, pl. 10, fig. 5) a trouvé une forme
d’Acarien pour laquelle il crée le genre Diplogynium, voisin de
Cælenopsis et Antennophorus qu’il nomme D. acuminatum.
Acaeiuiæ.
Parmi les Acaridiæ, les Sarcoptides détriticoles ou Tyroglyphides
ne sont généralement pas parasites et mènent une existence tout à
fait indépendante ; leur nourriture consiste en détritus des matières
organiques les plus variées.
Cependant, on les rencontre parfois, à l’état d’ « hypopes », sur
certains hôtes (le plus souvent des Insectes) qu’ils occupent provi-
soirement pour se faire transporter d’un lieu à un autre.
Quand le milieu où vivent ces Tyroglyphes s’épuise et devient
déficitaire, on voit, dans leur colonie, apparaître des nymphes
octopodes, dites « hypopiales », offrant des caractères spéciaux (corps
cuirassé et muni d’appareils d’adhésion) : ce sont des formes migra-
trices qui peuvent grimper sur d’autres animaux (particulièrement
des Insectes) et se faire véhiculer par ceux-ci dans d’autres lieux
riches en matériaux alimentaires. L’hypope n’est pas une forme acci-
dentelle déterminée par la dessication ou la disette : c’est un véritable
agent naturel de dissémination. Quand les circonstances de milieu
deviennent défavorables, seuls les individus qui à ce moment se
trouvent au stade hypopial peuvent les subir et résister pendant
longtemps : alors que tous les autres sont détruits, eux assurent la
conservation de l’espèce.
Les exemples de nymphes hypopiales rencontrées sur des Myria-
podes sont relativement peu nombreux ; on en connaît que quelques
espèces mais, par contre, un très grand nombre d’hypopes peut être
fixé sur le même hôte.
M. le Professeur L. Face m’a communiqué un spécimen de Litho-
hius iulicornis Newp. var. Doriæ (Poe.) qu’il a recueilli en avril 1933
à Banyuls-sur-Mer (Pyr.-Orient.) ; ce Myriapode portait, particu-
— 185
lièrement à la face ventrale, des centaines de nymphes à! Histiostoma
feroniarum Duf. La même espèce avait déjà été signalée sur
Microiulus læticollis Porat.
A. -F. '’Waga (1839, Ret’. Zool., II, p. 77, pl. I, fig. 1) dit avoir
observé une multitude de petits Acariens couvrant toutes les parties
du corps des lulus malades Il affirme que, si le Myriapode tarde à
reprendre son activité, le nombre des Acariens augmente chaque
jour et l’hôte, épuisé, suecombe. La figure donnée par l’auteur permet
de supposer que ces Acariens sont des nymphes hypopiales que
OuDEMANS (1937, loc. cit., III E, p. 2145) assimile à VHypopus omlis
Gervais pour lequel il crée le nom nouveau de Histiostoma Gervaisi,
Cette forme avait été recueillie en grand nombre par Gervais (1844,
m Walckenaer, loc. cit., p. 266) sur les appendice buccaux de
quelques Lithobius forficatus L. capturés à Paris.
Trois autres formes de nymphes hypopiales ont été signalées sur
des Myriapodes : sur lulus unilineatus on a trouvé Histiostoma iulo-
rum C.-L. Koch ; sur un Spirostreptus non dét. H. Polaki Oudms. et
Koch signale le Caloglyphus spinitarsus sur un lulus sp.
Dujardin (1849, Ann. Sci. Nat., 3® sér., Zool., XII, p. 248) a
capturé à Rennes des Hypopus (dont il ne donne pas l’espèce) sur
le Cryptops hortensis Leach.
Pour terminer nous rappellerons une observation curieuse de
Gervais qui dit avoir observé (1844, in Walckenaer, loc. cit.,
p. 215) un Acarien prédateur de Myriapode. « Une espèce du genre
( Carpais) que nous avons fait présenter dans l’Atlas supplémentaire
du Dictionnaire des Sciences naturelles, sous le nom de Gamase
commun, est une des plus communes à Paris. Nous l’avons vue saisir
avec ses mâchoires didactyles un petit Myriapode du genre Scolo-
pendrelle, et l’emporter rapidement comme une Fourmi le ferait de
son butin. »
Il s’agit, en l’occurence, du Gamasus (= Parasitas) coleoptratorum
(L. 1758).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Il s’agit vraisemblablement d’une espèce de Pologne que l’auteur ne désigne pas
spécifiquement.
— 186
Myriapodes chilopodes des nids et des terriers récoltés
EN Meurthe-et-Moselle par M. R. Heim de Balsac
Par Max Vachon et Jean-Marie Démangé.
De 1932 à 1937, prospectant plus de 800 nids ou terriers divers,
M, R. Heim de Balsac a récolté un important matériel. Ce sont les
Myriapodes Chilopodes provenant de ces recherches, toutes effec-
tuées aux environs de Duré (Meurthe-et-Moselle) qui font l’objet de
cette note.
Voici tout d’abord et par ordre de valeur de récolte, les différents
terriers ou nids visités, l’espèce la mieux représentée étant en tête :
Taupe (Talpa europaea) {39 nids) : Lithobius (M.) crassipes L. Koch,
Cryptops Parisi Brôlemann, Pachymerium ferrugineum C. Koch,
Lithobius (L.) forficatus L., Scolioplanes acuminatus Leach, Lithobius
piceus L. Koch, Schendyla nemorensis C. Koch, Geophilus ( G.) longi-
cornis Leach, Geophilus (B.) proximus C. Koch, Lithobius tricuspis
Meinert.
Campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus (3 nids) ‘.Lithobius (M.)
crassipes L. Koch, Lithobius (L.) melanops Newport, Lithobius (L.)
tricuspis Meinert, Scolioplanes acuminatus Leach.
BlaLireau (Meles meles) (2 nids) : Cryptops Parisi BTôlemaLnn, Lithobius
(M.) crassipes L. Koch, Lithobius (L.) melanops Newport.
Renard (Vulpes vulpes) (2 terriers) : Lithobius (M.) crassipes L. Koch,
Lithobius (L.) tricuspis Meinert.
Surmulot (Battus noroegicus) (1 nid) : Scolioplanes acuminatus Leach.
Campagnol des champs (Microtus arvalis) (1 nid) ; Geophilus ( G.) longi-
cornis Leach.
Etourneau (Sturnus sturnus) (1 nid) ; Lithobius (L.) forficatus L.
Merle (Turdus merula) (1 nid) : Lithobius (L.) forficatus L.
Troglodyte (Troglodytes troglodytes) (1 nid) : Schendyla nemorensis G. Koch.
Pigeon domestique (1 nid) : Geophilus carpophagus Leach.
Ainsi plus de 800 nids furent prospectés, 52 contenaient des Chilo-
podes, soit environ 6,5 pour 100. M. Heim de Balsac a examiné au
total près de 70 catégories de nids, 10 seulement lui ont donné des
Chilopodes c’est-à-dire environ 14 pour 100. Continuant ce pour-
centage, pour les nids de Taupe en particulier, on relève que sur
394 nids examinés, 39 seulement (soit 10 pour 100) contenaient des
Chilopodes. Mais on ne saurait tenir compte de ces chiffres pour
affirmer que ces animaux ne sont que rares ou peu nombreux dans
les nids et terriers car M. Heim de Balsac n’a pas récolté tous les
Chilopodes qui vivaient dans les nids prospectés. Il n’en a, selon ses
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 187 —
documents, ramassé qu’une petite partie. C’est pourquoi nous dirons
que, si un nid ou surtout un terrier contient des Chilopodes, c’est en
général en grand nombre. Cela n’empêche pas cependant qu’une seule
espèce seulement existe par nid. Très rares sont les terriers renfer-
mant 2 ou 3 espèces.
Une autre conclusion est importante : 90 pour 100 au moins
des Chilopodes nidicoles sont des immatures. On y trouve aussi quel-
ques Ç et très rarement des (J adultes. C’est pourquoi nous considé-
rons les terriers et les nids comme des refuges probables où les $
viennent pondre et où les jeunes passent vraisemblablement une
certaine période de leur développement. Ce sont, en tous les cas, des
lieux plus favorables à la recherche des proies, mais ce n’est que parce
qu’ils y trouvent, momentanément ou pendant un certain temps,
des proies convenables que les Chilopodes persistent dans les nids
et les terriers. La présence de l’hôte du nid ne leur est nullement
obligatoire. Que celui-ci parte, les Chilopodes restent dans le nid
tant que les proies possibles existent et que les conditions micro-
climatiques ne sont pas défavorables. On ne sait malheureusement
que peu de choses sur l’écologie des Chilopodes et la microclimatologie
des terriers et des nids n’est pas connue dans ses détails. Tout ce
que nous pouvons dire est que le Chilopode, le Lithobius par exemple,
même jeune, est un animal agile, très actif dans la recherche de sa
nourriture. Une vie sédentaire, ou tout au moins localisée, paraît
peu probable pour des espèces qui circulent rapidement et peuvent
facilement par pénétration dans la terre ou l’humus trouver un micro-
climat et une nourriture appropriée. Si donc, en un terrier ou en un
nid, il y a présence de nombreux Chilopodes, c’est qu’en ces endroits
les conditions de subsistance et le microclimat sont particulièrement
favorables à ces animaux.
Dans son étude sur la faune des terriers et des nids, Falcoz cite
8 espèces de Chilopodes, toutes habitantes des terriers de Taupe ^ ;
4 d’entre-elles ont été retrouvées, toujours dans les terriers de Taupe
d’ailleurs, par M. Heim de Balsac. Les quatre autres, non revues,
sont : Lithobius calcaratus L, Koch, Lithobius Duboscqui Brôlemann,
Cryptops hortensis Leach, Clinopodes linearis C, Koch. La liste des
espèces de Meurthe-et-Moselle apporte donc 8 noms nouveaux de
Chilpodes pholéoxènes (l’espèce la plus courante est en tête de
liste) :
Lithobius crassipes, Cryptops Parisi, Scolioplanes acuminatus, Lithobius
proximus, Lithobius tricuspis, Lithobius forficatus, Pachymerium ferru-
gineum, Lithobius melanops, Geophilus longicornis, Schendyla nemorensis^
Lithobius piceus, Geophilus carpophagus.
1. Contribution à l’étude de la faune des microcavernes (Faune des terriers et des
nids). Ann. Soc. Lin. Lyon., t. XI, 1914.
188
Toutes ces espèces sont communes en Meurthe-et-Moselle et nor-
malement se trouvent ou pourraient se trouver aux environs des
nids. Rien ne permet de différencier le matériel nidieole de la faune
normale environnante. Aucun Chilopode cavernicole par exemple, ou
spécial aux terriers, ne peut être nommé. Lithobius crassipes, Litho-
bius tricuspis, sont les hôtes courants des bois morts et des écorces.
Il est normal qu’on les retrouve dans des nids de Campagnol recou-
verts de branchages et de vieilles écorces !
Dans les limites permises par le petit nombre de Chilopodes récoltés
(70 environ), nous pouvons dégager encore quelques conclusions tou-
chant la répartition des espèces.
lo Les terriers et les nids construits à même le sol sont beaucoup
plus fournis en Chilopodes que les nids surélevés. Ceux-ci, rarement
d’ailleurs, peuvent en contenir et ce sont des espèces agiles et rapides
comme les Lithobius que l’on y trouve. Cela ne saurait surprendre :
les Chilopodes sont essentiellement des hypogés et des lapidicoles ou
habitent les bases des troncs d’arbre.
2° Les espèces les plus fréquentes sont, parmi les Lithobiomorphes :
Lithobius (M.) crassipes L. Koch (déjà citée par Falcoz comme très
commune dans les terriers de Taupe du département de l’Isère), parmi
les Géophilomorphes : Scolioplanes acuminatus Leach et parmi les
Scolopendromorphes : Cryptops Parisi Brôlemann (très voisine
d’ailleurs du Cryptops hortensis Leach que Falcoz trouva rarement).
Rien ne permet de différencier la faune des terriers et des nids de la
faune courante environnante.
3® Les espèces se répartissent également dans les deux sous-ordres :
Lithobiomorphes (5 espèces) et Géophilomorphes (6 espèces). Ceci
est vrai pour l’ensemble des nids, et pour chaque catégories en parti-
culier. Prenons, par exemple, les terriers de Taupe : 39 nids ont été
prospectés et y contiennent 4 espèces de Lithobies et 5 de Géophiles,
c’est-à-dire à peu près autant de l’un que de l’autre. Falcoz est
arrivé aussi à la même conclusion pour les terriers du département de
l’Isère. Un examen plus approfondi modifie cependant cette conclu-
sion. En effet, en un même terrier, on ne trouve qu’une seule espèce,
rarement deux ou trois. S’il en existe 2 ou 3, ce sont toujours des
espèces voisines appartenant au même sous-ordre c’est-à-dire par
exemple 2 Lithobies ou 2 Géophiles. Une Lithobie et un Géophile
ne demande pas le même biotope, le premier est lapidicole, superficiel,
le second s’enfonce dans le sol et ne vit que dans les endroits humides.
C’est donc en premier lieu, le microclimat d’une station qui permet
à l’un ou l’autre de ces Chilopodes de se maintenir, et non le fait que
le terrier ou le nid appartient à tel ou tel animal. Le terrier est-il
construit près d’un étang, il est habité de Géophiles ; s’il est établi en
des lieux plus secs, il héberge des Lithobies. Le microclimat des
terriers n’est, certes, pas qualitativement constant et selon les sai-
sons, ses propriétés doivent varier. Les recherches de M. Heim de
Balsac sont, à ce point de vue, fort intéressantes. En hiver, les Géo-
philes s’enfoncent profondément : il n’est donc pas étonnant qu’aucun
terrier de Taupe n’en contienne. En mars, suivant les stations, les
Lithobies ou Géophiles habitent les terriers. A partir d’avril, quelque
soit la station, il semble que les Lithobies délaissent les terriers dans
lesquels alors on n’observe que des Géophiles. Nous expliquons ainsi
par des modifications progressives du microclimat des terriers, la
succession dans le temps des différents Chilopodes des terriers et des
nids.
En résumé, les nids et surtout les terriers constituent des lieux
d’élection pour les Myriapodes Chilopodes. Ils y vivent souvent en
grand nombre et y sont attirés par un microclimat convenable et la
présence d’abondantes proies. Mais rien ne particularise, ni ne spé-
cialise cette faune qui n’est que le reflet de celle habitant les envi-
rons des nids et des terriers. Selon l’emplacement, selon l’époque
(facteurs influant sur le microclimat), la composition de cette faune
varie et jusqu’à présent, une douzaine d’espèces la constitue.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
La Larve de Menesia bipunctata Zoubk. (Col. Ceramb.)
Par Renaud Paulian
M. A. Jablokov m’a communiqué une larve capturée par lui à
Fontainebleau dans des tiges de Rhamnus frangula, en compagnie
d’adultes du Cérambycide Menesia bipunctata Zoubk L’examen
morphologique de cette larve, et sa comparaison avec les larves de
Cérambycides français actuellement connues ^ rendent très plausible
son identification comme Menesia bipunctata. Les larves de
Menesia étant inconnues, je crois utile de la décrire ici.
Menesia bipunctata Zoubk. (fig. 1 et 2).
Long. 8 mm. — Corps relativement large, épais, assez convexe, blanc,
sauf la tête brune et le pronotum brun très pâle. Tête bien plus longue que
large, à foramen occipitalis simple ; une ligne de soies sur la ligne frontale ;
mandibules à région distale échancrée et tranchante ; labre assez grand,
transverse, arrondi sur sa marge antérieure ; palpes maxillaires un peu plus
courts que la lacinia, le dernier article subégal aux deux précédents
réunis ; palpifère maxillaire non saillant en dehors à la base ; les articles
I et II des palpes maxillaires trans verses et courts ; palpes labiaux écartés
à leur base, la ligule large ; front et tempes à ponctuation assez fine, un peu
inégale, irrégulière ; marge antérieure du front simple, un peu saillante
vers l’avant, au milieu, un ocelle par côté. Pattes nulles. Pronotum tra-
pézoïdal à sillons latéraux très effacés ; bourrelets latéraux et région anté-
rieure à pubescence jaune, dressée, assez longue et dense ; plaque chiti-
neuse à denses rugosités noires et pubescence couchée assez courte. Méso et
métanotum extrêmement courts, le métanotum avec un profond sillon
tranSverse. Méso et métasternum, et sternites abdominaux I et VI avec un
fort sillon médian transverse, limité à droite et à gauche par des sillons
longitudinaux un peu obliques. Sternites suivants simples. Tergites abdo-
minaux I-VII avec une plaque ambulacraire médiane, limitée vers l’avant
par un fort sillon transverse, sur les côtés par de forts sillons longitudi-
naux un peu obliques, en arrière par un sillon transverse arqué, à conca-
vité antérieure ; chaque ampoule divisée en deux par un fort sillon longi-
tudinal, et couverte de fines et assez denses aspérités chitineuses ; les
ampoules du VII moins régulières. Tergites VIII et IX simples.
Sternites thoraciques et pleurites abdominaux à assez forte pubescence
dressée ; le bord postérieur des tergites VIII et IX et les lobes anaux à
pubescence dressée, éparse.
1. A. Jablokov, Bull. Soc. eni. France, 1942, p. 118.
2. R. Paulian et A. Villiers, Reo. franç. Enl., 1941, VIII, p. 202.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
— 191 —
Segments abdominaux I-VI progressivement plus longs, puis rac-
courcis.
Dans notre tableau des larves de Cérambycides français, le Menesia
se place, parmi les Lamiitæ, au voisinage immédiat des Phytoecia,
dont il partage d’ailleurs le genre d’habitat. Il s’en distingue facile-
Fig. 1. — Menesia bipunctata Zoubk., larve.
ment par la forme du thorax, à côtés plus parallèles, et par l’absence
de strie longitudinale latérale sombre sur le pronotum Les larves
de Phytoecia s’observent, comme celles de Menesia, dans les tiges des
plantes herbacées, surtout des Ombellifères : Anthiscus et Daucus,
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
1. N. A, Kemneh, Ent. Tijdschr., XLIII, 1922, p. 81.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
14
— 192 —
Note sur les saicitæ du Muséum (Hem. Reduviidæ).
Par André Vïlliers.
La sous-famille des Saicitæ est caractérisée par l’absence des
ocelles, des antennes très longues et fines, des tibias antérieurs le
plus souvent fortement arqués, un pronotum dont le lobe antérieur
est surélevé et plus ou moins distinctement tuberculé à ses quatre
angles, et un lobe postérieur armé latéralement de deux fortes épines.
Dans tous les genres de cette sous-famille le deuxième article du
rostre est fortement renflé et garni, à son bord interne d’épines, ou de
soies roides. La face inférieure de la tête est également armée, en
dessous, d’épines ou de soies.
Le catalogue des Hémiptères de Lethierry et Séverin (1896)
énumérait cinq genres groupant dix-sept espèces. Un seul de ces
genres, Polytoxus, se rencontre dans l’Ancien Monde ; tous les autres
sont propres au continent américain. Aucun travail d’ensemble n’a
été publié sur la sous-famille, sans doute en raison de la difficulté que
l’on rencontre à rassembler les diverses espèces qui, dans la grande
majorité sont rares et connues seulement par des exemplaires uniques
ou peu nombreux. En dehors de quelques descriptions isolées, les
Saicitæ américains ont fait l’objet d’une très bonne révision de Mc
Atee et Malloch (1923). Quelques années plus tard les mêmes
auteurs ont proposé d’introduire parmi les Saicitæ les genres Orthun-
ga et Tinna, jusqu’ici rangés dans les Emesitæ ] une telle réunion
basée sur des caractères secondaires ne résiste pas à l’examen des
caractères importants, nervation alaire et armature génitale, et
l’opinion de Mc Atee et Malloch ne doit pas être retenue. Les
Saicitæ indo-malais ne sont connus que par des descriptions isolées,
sauf pour la faune de l’Inde étudiée par Distant (1903). Quant aux
formes africaines, j’en ai donné récemment ^ une révision détaillée.
L’examen de la collection du Muséum m’a permis de découvrir
quelques espèces nouvelles décrites ci-après. Il m’a semblé utile de
préciser, pour chaque genre qui m’est connu, les importants caractères
de la nervation alaire et la structure de l’organe copulateur qui n’ont
jamais été décrits de façon complète. Cela me permet de signaler,
pour la première fois chez les Hémiptères, la présence d’un sac interne,
contenu dans le pénis et armé de phanères chitineuses bien difîéren-
1. Proc. U. s. Nat. Mus., LXVII, 1926, p. 10.
2. Bull. Soc. Eut. Fr., 1942, p. 106-111, 6 figs.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 193 —
ciées, absolument identique au sac interne bien connu chez la plupart
des Coléoptères.
Genre Tagalis Stal 1860.
Les différentes espèees de ee genre montrent le type de nervation
alaire le plus primitif présenté par la sous-famille. Il est caractérisé
par la présence d’une nervure radiale dans la moitié apieale de
l’élytre qui est séparée nettement du corium. Par ailleurs la
cubitale n’est réunie au tronc commun radio-médian que par une
courte transversale (fig. 1).
1.
Fig. 1 à 6, élytres de Saicitæ. — 1, Tagalis inonata Stal (d’après Mc A. et Mali. —
2, Bagriella ornata Mc A. et Mail, (d’après Mc A. et Mali.). — 3, Saica apicalis Osb.
et Drake. — 4, S. Carayoni n. sp. — 5, Polytoxus fuscovittatus Stâl. — 6, Oncerotra-
chelus Geayi n. sp.
Le pygophore des ^ est armé à son bord ventral d’une apophyse
médiane aiguë, en forme d’épine, assez longue chez T. seminigra
et beaucoup plus courte chez T. inornata. Les valves génitales sont
assez courtes et coudées à angle droit, vers l’extérieur, à l’apex.
Genre Bagriella Mac Atee et Malloch 1923.
Le genre représenté par une seule espèce (connue elle-même par un
seul exemplaire $) présente un type de nervation alaire un peu plus
évolué que celui du genre précédent. Il est caractérisé par la dispari-
tion de la radiale isolée de l’extrémité de l’aile, une différenciation
— 194
plus marquée de la corie et la présence, unique dans la sous-famille,
de deux rameaux médians à l’extrémité de l’aile (fig. 2).
Genre Oncerotrachelus Stal 1868.
O. Geayî nov. sp.
Long. 5,5 mm. — Roussâtre clair avec les antennes, les bords latéraux
du lobe postérieur du pronotum, la corie des élytres, les pattes, la partie
médiane de la face ventrale du thorax, la face ventrale de l’abdomen,
(à l'exception de deux bandes latérales) jaunâtres. Tout le corps hérissé de
petits poils très fins, grisâtres au jaunâtres. Tête très petite à lobe posté-
rieur trans verse, deux fois et demie plus large que long. Pronotum assez
court, à peine plus long que large, portant un profond sillon longitudinal
médian n’atteignant pas tout à fait la base en arrière. Angles postérieurs du
pronotum arrondis, très légèrement tuberculés, sans épine. Face ventrale
de la tête avec, de chaque côté, une rangée de longues soies raides. Rostre
avec une frange de soies identiques, mais plus courtes, à son bord interne.
Hanches antérieures étroites, resserrées à la base et à l’apex, sans tuber-
cules. Fémurs antérieurs plus épais dans leur moitié basale, plus étroits
et légèrement courbés dans leur moitié apicale. Tibias antérieurs un peu
plus courts que les fémurs, fortement renflés et aplatis à l’apex, densément
couverts de soies inclinées, assez longues, mais plus courtes que la largeur
du tibia.
Type : une $ du Tumuc Humac, sur la rivière Lunier, en Guyane
française (F. Geay, au Muséum de Paris).
Ce genre présente un type de nervation alaire qui l’isole des autres
Saicitæ parles caractères suivants : pas de radiale isolée à l’extrémité
de l’élytre, médiane simple à l’apex, cubitale formant avec la radiale
et la médiane un tronc commun s’étendant depuis la base de l’aile,
radiale et médiane insérées très près l’une de l’autre sur le corium,
radiale très courte et limitée en avant par la jonction du tronc com-
mun radio-médian longitudinal avec un tronc commun radio-
médian transversal et perpendiculaire au premier (lig. 6).
Genre Polytoxus Sunola 1850.
P. Distanti nov. sp.
Long. 14,5 mm. — Tête, pronotum, connexivum et extrême base des
élytres rougeâtres. Hanches testacées. Antennes, pattes, une large bande
sur la face dorsale du pronotum, les côtés de celui-ci, le méso et le métano-
tum ainsi que l’abdomen noir de poix. Elytres enfumés avec le corium
jaunâtre. Lobe antérieur du pronotum très fortement surélevé parcouru
par un large mais peu profond sillon médian pubescent. Epines du lobe
postérieur du pronotum très courtes, trois fois plus courtes que le lobe
postérieur n’est long. Epine du scutellum deux fois plus longue que les
épines du pronotum. Métanotum profondément et étroitement échancré
en courbe. Epine du permier tergite très courte et robuste. Apophyse
— 195 —
ventrale du pygophore du assez longue, comprimée latéralement,
sinuée, terminée en un petit talon aigu à son angle supéiieur. Valves
génitales longues et robustes, horizontales dans leur région basale, puis
fortement courbées, à la fois vers l'intérieur et vers le haut et présentant,
en bas de la courbe et à l’intérieur, une grosse expansion noduleuse (fîg. 15
et 16).
Inde : Maria-Basti dans le Bouthan (Mgr Durel, Muséum de Paris)
et Koubir dans le Bengale (ex-coll. Noualhier )> Muséum de Paris).
Fig. 7 à 18, genre Polytoxus Spin., segments génitaux. — 7 et 8, P. Wahlbergi Stâl. —
9 et 10, P. fuscoviitatus Stâl. — 11 et 12, P, bicolor n. sp. — 13 et 14, P. pallescens
Dist. — 15 et 16, P. Distanti, n. sp. — 17 et 18, P. formidabilis Dist.
P. Hebridanus nov. sp.
Long. 7,5 mm. — Très proche de P. maculatus Distant, cette espèce qui
présente la même coloration s’en distingue à première vue par le lobe
antérieur du pronotum plus élevé, plus fortement et plus profondément
échancré en arrière entre les deux tubercules basilaires et par les épines
du lobe postérieur qui sont près de trois fois plus courtes que celui-ci alors
qu’elles sont aussi longues chez maculatus.
Nouvelles Hébrides : I. Mallicolo (Pb. François) y coll. Noua-
lhier )> Muséum de Paris).
P. bicolor nov. sp.
Long. 18,5 mm. — Rouge vif avec les antennes, les pattes, l’abdomen
(sauf l’apex et une étroite ligne médiane) et les élytres noir de poix. Corie
des élytres jaunâtre obscur. Tête assez longue à lobe postérieur seim-cir-
culaire. Lobe antérieur du pronotum nettement tuberculé à ses quatre
angles, très étroitement sillonné au milieu. Epines du lobe postérieur
s
£
droites, courtes, égalant les trois quarts de la longueur du lobe postérieur.
Fémurs antérieurs avec de longues épines espacées et de très nombreuses
soies raides. Apophyse ventrale du pygophore du droite, aiguë à l’apex,
comprimée latéralement et dressée verticalement. Valves génitales courtes
larges, ‘ arrondies à l'apex (fig.'^ll et 12).
Figs 19 à 23, genre Polytoxus Spin., détails du pénis. — 19, P. formidabüis Dist.,
face droite du pénis avec le sac interne évaginé. — 20, P. fuscovittatus Slâ.1,^ idem.
— 21, P. Wahlbergi Stal, pénis vu par la face droite. — 22, idem, face dorsale. —
23, idem, face gauche.
Tonkin : Hoa Binh (de Cooman )> Muséum de Paris).
Les espèces de ce genre présentent un type de nervation alaire
très constant; caractérisé par une radiale bien distincte, un tronc
commun radio-médian n’atteignant pas en avant la base de
l’élytre (fig. 5).
— 197 —
Le pygophore des ^ varie considérablement de forme dans les
diverses espèces ; il est toujours armé, à son bord ventral d’une apo-
physe de forme variable, comprimée latéralement et le plus souvent
terminée en crochet à l’apex. Les valves génitales présentent aussi
les types les plus divers ; plus ou moins aplaties et sinuées dans la
plupart des genres, elles sont chez P. formidahilis et P. pallescens
épaisses et munies, dans leur région médiane, d’une dilatation plus
ou moins prononcée (fig. 7 à 18).
Le pénis des Pylotoxus est volumineux, fendu à l’apex en forme de
bec. En grande partie membraneux il présente pourtant une lame
dorsale et une lame ventrale plus fortement chitinisées et s’étendant
plus ou moins sur les faces latérales. Le sac interne est bien distinct
et armé, dans les diverses espèces, de phanères fortement chitinisées
et de plaques d’épines ou de poils bien différenciés (fig. 19 à 23),
Genre Saica Amyot et Serville 1843.
S. Carayoni nov. sp.
Long. 13,5 mm. — Entièrement rouge vif avec les tarses flaves. Elytres
jaunâtres avec la corie et les nervures de la moitié basale rouge. Tête glo-
buleuse à lobe postérieur semi-circulaire. Lobe antérieur du pronotura avec
ses quatre angles tuberculés. Epines latérales du lobe postérieur aussi
longues que celui-ci, droites et aiguës. Epine du scutellum un peu plus
longue que celle du pronotum. Saillie du metanotura courte, renversée et
fortement échancrée comme chez rubripes. Epine du premier tergite
abdominal courte et fortement courbée. Tronc commun radio-médian des
élytres ne rejoignant ni la nervure cubitale, ni la base de l’élytre. Pygo-
phore du ^ très profondément échancré, les apophyses fortement courbées
latéralement et distantes l'une de l’autre. Très proche de cette espèce,
rubripes Champion s’en distingue par ses pattes et antennes rousses, les
épines du pronotum et du scutellum flavescentes et par les soies des
pattes antérieures groupées en faisceaux (régulièrement diffuses chez
Carayoni) .
Brésil : vallée du Rio Pardo dans l’Etat de Sao Paulo (E. Gou-
NELLE, type au Muséum de Paris).
S. lativentrîs nov. sp.
Long. 10 mm. — Rouge sombre, avec les antennes, les tibias, les tarses
et la membrane des élytres jaunâtres. Tête à lobe postérieur globuleux,
nettement resserré en avant. Lobe antérieur du pronotum quadrituberculé.
Epines du lobe postérieur plus longues que celui-ci. Epine du scutellum
légèrement inclinée, un peu plus longue que celles du pronotum. Apophyse
du métanotum lamelleuse, transverse, arrondie à l’apex. Epine du premier
tergite abdominal courte, aiguë et fortement inclinée en arrière. Abdomen
très étroit à la base, fortement dilaté en arrière. Apophyses du bord ventral
du pygophore très rapprochées à la base, fortement inclinées latéralement.
198
Valves génitales horizontales. Dans le tableau de Mc. Atee et Malloch
cette espèce viendrait se ranger avec S. recurvata dont elle se distingue,
Fig. 24 à 33, genre Saica Am. et Serv. — 24, S. Carayoni, n. sp., avant-corps. — 25, S.
lativentris n. sp., tête. — 26, S. tibialis Stal, apex de l’abdomen, vue postérieure. —
27, idem, vue latérale. — 28, S. recurvata Fabr., apex de l’abdomen, vue postérieure.
— 29, idem, vue latérale. — 30, idem, pénis vu par la face gauche. — 31, idem, vue par
la face convexe. — 32, idem, vu par la face droite. — 33, idem, vu par la face con-
cave.
outre la taille et l'élargissement de l’abdomen, par le rapprochement des
apophyses basales du pygophore des
Brésil : Sierra de Baturite (E. Gounelle )> coll. Noualhieb, )>
Muséum de Paris).
199 —
Dans ce genre la nervation alaire présente trois types différents.
Dans le plus grand nombre des espèces elle est identique à celle des
Polytoxus avec un tronc commun radio-médian ne rejoignant pas
la cubitale et n’atteignant pas la base de l’élytre (fig. 4), Chez S.
fusconttata la nervation est presque analogue, mais, toujours indé-
pendant de la cubitale, le tronc commun radio-médian atteint la
base de l’élytre. Enfin, chez deux espèces, S. apicalis et S. méridio-
nalis, le tronc commun radio-médian se joint à la cubitale et atteint,
avec celle-ci, la base de l’élytre (fig. 3).
Chez tous les Saica le pygophore diffère de celui des autres genres
par la présence de deux apophyses ventrales courbées latéralement et
plus ou moins fortement rapprochées à la base (fig. 26 à 29). Les valves
génitales sont assez courtes, comprimées latéralement et obliquement
dressées.
Chez Saica recurvata, seule espèce que j’ai pu disséquer, le pénis
est très court et globuleux, en majeure partie membraneux avec
seulement une large plaque dorsale chitinisée. Son bord dorsal est
prolongé en avant et à gauche par un large lobe arrondi (fig. 31),
alors que du côté droit le bord dorsal est divisé en plusieurs lames
étroites et imbnquées (fig. 32) qui se superposent à une série de
phanères lamelleuses du sac interne curieusement empilées les unes
sur les autres. La face concave du pénis est plane, dans le sens
transversal, et présente latéralement deux expansions membra-
neuses en forme de crochet (fig. 33).
Laboratoire d’Entomologie du Muséum,
— 200
Deux Polychètes nouvelles.
Par Pierre Fauvel.
{Note présentée par M. M. André).
Les deux Polychètes nouvelles dont la description suit font partie
des collections du Muséum dont M. le Professeur L. Face a eu l’ama-
bilité de me confier la détermination.
Polynoë (Nemidia) antillicola Augener
variété Chondrocladiae n. var.
Fig. 1, a-d.
Expédition du « Travailleur », 1882, Drg. VI, au large du Cap
Ortégal. Prof. 735 m., sable vasard. Parasite de l’Eponge Chondro-
cladia.
Plusieurs individus, dont 3 entiers, longs de 25,50 et 60 mm.,
larges de 4 à 5 mm. Le plus petit compte environ 70 segments dont
les 20 derniers sont régénérés. Les deux autres ont au moins 110 seg-
ments sétigères, dont les 15 premiers portent des élytres blanches,
molles, transparentes, facilement caduques, ne se croisant pas sur
le milieu du dos. Leur surface est entièrement couverte de nom-
breuses petites papilles cornées, en cône plus ou moins aigu, ou sur-
baissé. En outre, on y remarque d’assez longues papilles molles,
cylindriques, irrégulièrement disséminées. Ces élytres ne diffèrent
donc pas de celles de l’espèce t;y pe d’ Augener. Il en est de même de
la tête et des pieds qui portent de grosses soies dorsales et des soies
ventrales unidentées. Mais les soies dorsales sont moins nettement
épineuses, presque lisses, et elles sont mélangées d’un faisceau diver-
gent de très fines soies capillaires rigides, lisses, non mentionnées par
Augener, et que je n’ai pas davantage retrouvées sur un spécimen de
cette espèce provenant les Açores (fig. 1, a, b). En outre, les soies
ventrales, beaucoup plus nombreuses que dans la variété type, sont aussi
plus faiblement épineuses ou même lisses {fig. 1, c, d). A taille égale,
le nombre des segments sétigères est aussi beaucoup plus grand :
110 au lieu de 57-60.
Chez P. scolopendrina, on trouve aussi, parfois, à la rame dorsale,
quelques soies beaucoup plus fines mélangées aux autres. Ce caractère
n’a donc, au plus, qu’une simple valeur de variété.
Les spécimens d’AuGENER provenaient de 304 à 980 brasses de
profondeur, celui des Açores de 1919 mètres, sable vaseux (Prince
de Monaco).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
— 201 —
Perînereîs Maîndroni n. sp.
Fig. 1, e-i.
Localité : Pondichéry, M. Maindron, 5 exemplaires.
Diagnose. — Corps grêle, de petite taille, 15 à 18 mm., divisé en trois
régions. Coloration jaunâtre, avec, parfois, un collier brun derrière la tête et
quelques taches transversales au dos des premiers segments. 4 yeux assez
Fig. 1. — Polynoë aniillicola, var. Chondrocladiæ ; a, grosse soie dorsale X 150 ; b, fine
soie dorsale X 150 ; c, soie ventrale supérieure X 150 ; d, soie ventrale inférieure
X 150. — Perinereis Maindroni : e, /, soie en arête et soie en serpe X 380 ; g, para-
pode antérieur X 80 ; h, parapode de la région moyenne X 80 ; i, parapode
subépitoque X 80.
gros, disposés en trapèze. Antennes souvent plus courtes que les palpes
qui sont coniques et à long palpostyle. 3 paires de cirres tentaculaires
courts, subulés, subégaux et la 4®, plus longue, atteignant le bord antérieur
du 3® sétigère. — Mâchoires foncées, dentelées. Paragnathes coniques, très
petits, transparents, peu visibles. Groupe I = 1 ou 0 ; II et IV = arcs peu
fournis ; III = un petit groupe transversal ; V = 0 ; VI, de chaque côté,
une rangée transversale de 5-6 coniques ou légèrement aplatis ; VII-VIII =
3 rangées plus ou moins régulières, subégales. — Dans la région antérieure,
comprenant une vingtaine de segments, les parapodes (fig. 4 g) ont trois
languettes dorsales coniques subégales, et trois languettes ventrales dont
202
l’interraédiaire est beaucoup plus courte que les deux autres. Cirre dorsal
environ de même longueur que la languette supérieure ; cirre ventral court.
— Région moyenne. — 20-24 segments (fig. 1, h), la languette dorsale est
étroite et très allongée, 2-3 fois plus longue que les deux autres et que le
cirre dorsal, inséré à sa base. A la rame ventrale, 2 languettes coniques et
une courte, obtuse. — Région postérieure. • — 12-15 segments dont les der-
niers très petits ; la grande languette dorsale diminue rapidement. —
Soies très petites et très fines, serpes assez longues et minces (fig. 1, e-f)
Pas de serpes dorsales homogomphes. — Deux longs cirres anaux.
Un des spécimens est un mâle subépitoque avec des lamelles déjà
développées sur le cirre ventral, mais pas encore avec des soies en
palette. Le cirre et la languette dorsale sont à peu près de même
longueur ; les yeux sont gros à cristallin blanchâtre (fig. 1, i).
L’armature de la trompe de cette espèce correspond bien à celle
de la Perinereis nunlia Savigny, variété djihoutiensis Fauvel, mais
les parapodes sont très diflerents. La P. Maindroni est inimédiate-
ment caractérisée par la division du corps en trois régions presque
égales, dont la moyenne présente ces lamelles dorsales très allon-
gées, simulant de grands cirres dorsaux, et qui se réduisent ensuite
à la taille normale dans la région postérieure.
Il existe bien des Perinereis {P. macropus, P. Marioni) qui pos-
sèdent également de grandes languettes dorsales allongées mais ces
languettes sont de plus en plus développées dans la région posté-
rieure et, en outre, elles portent le cirre dorsal, très réduit, presque à
leur extrémité. Ici, au contraire, les languettes allongées appartien-
nent à la région moyenne et le cirre dorsal, qui en est bien distinct,
est inséré au-dessus de leur base.
A première vue, la Nereis Dnwydovi Fauvel semble présenter un
aspect analogue, mais alors c’est le cirre dorsal qui est très allongé,
aplati, et qui simule une grande languette.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
203
Catalogue des types de Gastéropodes marins
CONSERVÉS AU LABORATOIRE DE MALACOLOGIE.
I. — Genre MUREX.
Par E. Fischer-Piette et J. Beigbeder.
Introduction
Une longue et laborieuse remise en ordre des collections de Mol-
lusques, commencée en 1936, nous a donné l’occasion d’examiner les
types conservés dans notre laboratoire, et de tenter d’établir leur
catalogue.
Un certain nombre de types qui, théoriquement, auraient dû se
trouver dans notre service, manquent sur cette liste. Il est vraisem-
blable qu’ils existent encore pour la plupart, mais que leur identité
s’est trouvée masquée à la suite d’erreurs de manipulations ou de
pertes d’étiquettes. Pour éviter que ces faits se reproduisent, nous
avons généralisé l’emploi des boîtes vitrées pour les types (nos pré-
décesseurs avaient déjà placé un quart environ des types dans ces
boîtes qui attirent l’attention et commandent le soin) ; et nous avons
constitué un fichier, donnant tous les détails désirables sur les
échantillons considérés comme types et permettant de retrouver
immédiatement leur emplacement dans les collections. L’avenir
dira s41 est nécessaire, en plus, de réunir tous les types en une collec-
tion spéciale, ce qui serait très facile à la suite du rangement auquel
nous avons procédé.
On sait qu’on applique maintenant aux diverses sortes de types une
nomenclature distinctive (holotypes, paratypes, etc.). Il est excellent
que cette nomenclature existe, pour unifier désormais les méthodes
de description. Mais les tentatives qui sont faites pour lui donner un
effet rétroactif, ne peuvent aboutir que partiellement, car les auteurs
anciens (et même beaucoup d’auteurs récents) ont fait leurs descrip-
tions d’une façon qui ne se prête pas à une telle catégorisation.
Aussi, dans la liste ci-dessous, nous n’appliquerons ces vocables
distinctifs que dans des cas bien nets, et encore sommes-nous amenés
à donner au mot « paratype » un sens très large. Voici les mots
employés par nous et le sens que nous leur attribuons.
Holotype. — Exemplaire unique, ou qui est le principal objet de la
description.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
204 —
Syntypes. • — Exemplaires sur lesquels est fondée la description
sans que l’un d’eux puisse être considéré comme holotype.
Paratypes. — Individus pris en même temps et dans la même loca-
lité que l’holotype ; ou dans une autre localité mentionnée dans le
texte du descripteur ; nous considérons également comme para-
types, dans le cas d’une espèce d’habitat inconnu, les individus cités
dans le texte en plus de l’holotype.
On voit que le mot « paratype » reçoit ici une acception particu-
lièrement large, pour les raisons que nous venons d’exposer.
Nous attirons l’attention sur le fait qu’on trouvera dans notre
catalogue les résultats de l’étude de deux collections récemment
entrées au Laboratoire. La collection Risso a livré des types parti-
culièrement nombreux ; beaucoup sont relatifs à des espèces qui
n’étaient pas identifiées, et nous avons cru devoir dans ce cas donner
le résultat de notre identification, La collection Savigny a, on le sait,
été figurée sur les célèbres planches de cet auteur ; les planches des
Mollusques ont été étudiées à plusieurs reprises (Audouin, Issel,
Pallary), mais non les spécimens eux-mêmes. Nous avons procédé
à leur examen et inclurons nos résultats dans la présente liste.
Signalons aussi que nos collections offrent la particularité de
contenir des types d’espèces fondées antérieurement à la publication
de la X® édition du Systema Naturæ (1758, date de départ de la
nomenclature linnéenne) : ce sont les exemplaires de la collection
d’AnANSON. Ils ont été énumérés dans un travail récent (1942,
E. Fischer-Pieïte, Les Mollusques d’AnANSox) auquel on voudra
bien se reporter : nous jugeons inutile de les mentionner à nouveau,
sauf dans le cas où ils servent aussi de types à des désignations lin-
néennes fondées uniquement sur ces espèces d’AnANSON. C’est le
cas notamment pour un certain nombre d’espèces de Gmelin publiées
dans la XIII® édition du Systema Naturæ.
La collection générale des Gastéropodes marins étant rangée sui-
vant l’ordre adopté dans le traité de Tryon (qui est le seul manuel
pouvant servir en même temps de répertoire des espèces), nous sui-
vrons cet ordre ici aussi : c’est pourquoi notre catalogue commence
par le Muricidæ.
L’ordre d’énumération des genres est sensiblement celui du traité
de Tryon. L’ordre alphabétique a été adopté pour l’énumération des
espèces d’un même genre.
— 205 —
FAMILLE MÜRICIDÆ
Genre Acupurpura Jousseaume 1880. Voir Murex.
Genre Chicoreus Montfort 1810. Voir Murex.
Genre Homalacantha Morch 1852. Voir Murex.
Genre Muricîdea Morch 1853, Voir Murex.
Genre Murex, Linné 1758.
Murex aciculiger Valenciennes 1846, Voyage de la Vénus,
Moll. pl. 10, fig. 1, 1 a, 1 h.
La coquille figurée. Long. 39,5 mm. Mazatlan. Et 4 autres échan-
tillons, paraty|)es, de 38 ; 33 ; 30 ; 26 mm. (Mazatlan).
[Murex afer Gmelin 1790, Syst. Nat., Ed. XIII, p. 3558, voir
Vasidæ, genre Tudicla.'\
Murex australis Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe, Zoo-
logie, II, p. 536 (sans figure).
Deux coquilles syntypes, de 35 et 33 mm., Port-Western.
[Murex axicornis Lamarck. Un échantillon a été considéré par
Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 46) comme étant le type
de Lamarck. Etant donné que la collection des Gastéropodes du
cabinet de Lamarck est à Genève et non à Paris, et que notre échan-
tillon ne porte pas d’étiquette de la main de Lamarck, il y a lieu de
réserver cette question. Les circonstances actuelles interdisant la
correspondance avec la Suisse empêchent d’enquêter à ce sujet.]
Murex bicolor Valenciennes 1833, Coq. univalves (voy. de Hum-
boldt et Bonpland), p. 301 (sans figure).
Deux coquilles, de 109 et 102 mm., considérées comme types par
Poirier (Révis. Murex Muséum, p. 75), mais qui ne sont que des
paratypes (Provenance : Acapulco).
[Murex bicristatus Risso. Voir Tritonalia.]
Murex bo.iadorensis Locard 1897, Exp. Travailleur Talisman, I,
p. 304, pl. 15, fig. 14 à 16.
Holotype. Long. 37 mm. Cap Bojador.
Murex Bourguignati Poirier 1882, Révis. Murex Muséum
(Nouv. Arch. Mus.), p. 48, pl. 5, fig. 2.
Holotj'pe. Long. 81,5 mm. Provenance : Nossi-Bé d’après Poi-
rier.
— 206
Murex brandariformis Locard 1886, Prodr. malac. fr,, Catal.
gén. Moll. viv. de Fr., Moll, mar,, p. 159 (sans figure).
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur des
échantillons de la collection Locard. Un exemplaire de 81 mm., La
Seyne (près Toulon, Var).
Murex calcar Kiener 1843, Spec. Icon. coq. viv.. Murex, p. 107,
pl. 36, fig. 2.
Holotype. Long. 57 mm. Provenance : Van Diemen (?), voir
Poirier, p. 43.
Muricidea caledonica Jousseaume 1879, Bltude Purpuridæ,
Rev. de Zoologie, p. 35 (sans figure).
Six coquilles probablement syntypes, long. 14 à 30 mm., collec-
tion Jousseaume. Cette espèce a été figurée ultérieurement par
Poirier (1882, Révis. Murex Mus., pl. 5, fig. 3) sur un échantillon
de Bldji (coll. du Muséum).
Acupurfura Carbonnieri Jousseaume 1879, F.tude Purpuridae,
Rev. de Zoologie, p 27 (sans 'figure).
Quatre des coquilles de Jousseaume ; trois d’entre elles sont d’Aden
(long. 65 mm. ; 63 mm. ; 46 mm.) ; la quatrième, « Mer Rouge », est
l’échantillon figuré ultérieurement par Poirier (1882, Révis. Murex
Mus., pl. 4, fig. 1) : long. 65 mm.
[Mubex cervicornis Lamarck. Un échantillon a été considéré
par Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 46) comme étant le
type de Lamarck. Mêmes réserves que pour Murex axicornis].
[Murex Cleryi Petit de la Saussaye. Voir Typhis.]
Murex costatus Gmelin 1790, Syst. nat. éd. XIII, p. 3549.
Espèce fondée uniquement sur « Le Sirat » d’Adanson (1757, Hist.
nat. Sénég., p. 125 ; pl. 8, fig. 19). Le type d’AüANSoN est conservé
au Muséum. Il a été re- figuré par E. Fischer-Piette (1942, Les Moll.
d’Adanson, pl. 6, fig. 8). C’est en même temps le type du Murex
senegalensis Gmel.
Murex cuspidatus Sowerby 1879, Thésaurus Conch., IV, Murex,
p. 36, pl. 21, fig. 203.
Holotype. Long. 28 mm. Japon. Acheté à SoSverby en 1879.
[Murex Dollfusi Lamy. Voir Tritonalia.]
[Murex Duthiersi Velain. Voir Tritonalia.^
[Murex erinaceoides Valenciennes. Voir Tritonalia.^
Murex erythræus P. Fischer 1870, Journ. de Conchyl., XVIII,
p. 176 (sans figure).
Trois coquilles syntypes, de 112 mm. ; 93 mm. ; 35 mm. L’étiquette
de l’auteur porte : « Ce sont mes types. » Provenance : Suez.
[Murex exiguus Kiener. Voir Tritonalia.]
— 207 —
Murex fasciatus Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 193
(sans figure).
Deux exemplaires. L’un, de 26 mm. de long, peut être considéré
comme celui que le texte mentionne (24 mm.) et que Risso a repré-
senté sur sa planche 43 (inédite ; voir Th. Monod, inventaire
manuscrits Risso, Arch. Mus., 6® s., VII, 1931) ; l’autre a 22 mm.
Ce sont deux jeunes de Murex trunculus L.
Homalocantha Fauroti Jousseaume 1888, Mém. Soc. Zool. Fr.,
t. I, p. 180 (sans figure).
Holotype. Long. 64 mm. Obock.
[Murex fistulatus Risso. Voir Typhis.]
[Murex flavidus Jousseaume. Voir Tritonalia.]
[Murex fortis Risso. Voir Fusus.]
[Murex fusiformis Gmelin. Voir Tritonalia.^
[Murex gibbosus Lamarck. Un lot de 7 individus a été considéré
par Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 100) comme consti-
tuant les types de Lamarck. Mêmes réserves que pour Murex axi-
cornis.]
[Murex Haneti Petit de la Saussaye. Voir Cantharus.'\
[Murex hemitrifterus Lamarck. Un lot de deux échantillons a
été considéré par Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 100)
comme constituant les types de Lamarck. Mêmes réserves que pour
Murex axicornis.]
[Murex Hermani, Vélain. Voir Tritonalia.]
Murex hirsutus Poirier 1882, Révis. Murex Muséum, Nouo. Arch.
Mus., p. 83, pl. VI, fig. 2.
Holotype. Long. 43 mm., 5. Provenance : « Océan Pacifique ».
Et deux paratypes, long. 37 et 32 mm., même provenance.
Murex Joussaumei Poirier 1882, Révis. Murex Muséum, Nouv.
Arch. Mus., p. 58, pl. 6, fig. 1.
Holotype. Long. 59 mm. Sans provenance (Nouvelle Calédonie ?
d’après Poirier).
Murex Lamberti Poirier 1882, Révis. Murex Muséum, Nouv. Arch.
Mus., p. 86, pl. 6, fig. 3.
Holotype. Long. 39 mm. Nouvelle Calédonie.
Murex leucas (P. Fischer mss.) Locard 1897, Exp. sc. Travailleur
Talisman, I, p. 306, pl. 15, fig. 10 à 13.
Holotype. Long. 48 mm. Dragage 71 du Talisman. Et unparatype,
même provenance, long 42 mm.
Murex octogonus Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe, Zoo-
logie, II, p. 531, pl. 36, fig. 8 et 9.
Holotype. Long. 36 mm. Nouvelle Zélande.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
15
208
[Muhex orbignianus Risso. Voir Tritonalia.]
Chicoreus Poirieri Jousseaume 1879. Rev. Magas. Zool., p. 29
(sans figure).
Quatre coquilles syntypes, long. 62 ; 60 ; 39 ; 37 mm., sans prove-
nance, coll. Jousseaume 5 et l’exemplaire figuré ultérieurement par
Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, pl. IV, fig. 2), long 64 mm.
(coll. générale).
[Murex porrectus Locard. Voir Tritonalia.^
Murex ramosus Risso (non Linné) 1826, Hist. nat. Eur. mérid.,
IV, p. 190 (sans figure).
Une coquille, long. 41 mm. Ce n’est pas l’exemplaire figuré sur la
planche 43 (inédite ; voir Th. Monod, Inventaire manuscrits Risso,
Arch. Mus., 6® s,, VIII, 1931). Cette espèce s’identifie à Murex rufus
Lamk. de l’Océan Indo-Pacifique.
Murex ramulosus Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 192
(sans figure).
Une coquille, long . 22 mm. 5. C’est l’exemplaire figuré sur la
planche 43 (inédite ; voir Th. Monod, Inventaire manuscrits Risso,
Arch. Mus., 6® s., VII, 1931). C’est un jeune de Murex trunculus L.
[Murex rarispina Lamarck, Un lot de 4 échantillons a été consi-
déré par Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 37) comme
constituant les types de Lamarck. Mêmes réserves que pour Murex
axicornis.]
Murex Rochebruni Poirier 1882, Révis. Murex Muséum, Nouo.
Arch. Mus., p. 57, pl. 5, fig. 1.
Holotype. Long. 73 mm. Diego-Suarez.
[Murex rudis Risso. Voir Tritonalia.^
Murex saharicus Locard 1897, Exp. Sc. Travailleur Talisman,
p. 305, pl. 15, fig. 17-20.
Holotype. Long. 29 mm. Cap Blanc. Et deux para-types, long. 30
et 20 mm., dragage 92.
[Murex secundus Lamarck. Un individu a été considéré par
Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p, 88) comme étant le type
de Lamarck. Mêmes réserves que pour Murex axicornis.
[Murex semilunaris Gmelin 1790, Syst. Nat. éd. XIII, p. 3549.
Voir Cancellariidæ, genre Cancellaria.]
Murex senegalensis Gmelin 1790, Syst. Nat. éd. XIII, p. 3537.
Espèce fondée uniquement sur « Le Sirat » d’Adanson (1757, Hist.
nat. Sénég., p. 125 ; pl. 8, fig. 19). Le type d’AuANSON est conservé
au Muséum. Il a été re-figuré par E. Fischer-Piette (1942, Les Moll.
d’Adanson, pl. 6, fig. 8). C’est en même temps le type du Murex
costatus Gmel.
— 209 —
Murex senilis Jousseaume 1874, Rev. Mag. ZooL, p. 5, pl. 1,
fig. 5-6.
Holotype. Long. 67 mm. Philippines.
Murex soverbianus Poirier 1882, Révis. Murex Muséum, Nouv.
Arch. Mus., p. 78 (sans figure).
Espèce fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur des échan-
tillons du Muséum. Cinq des exemplaires étudiés par Poirier : l’un,
du Sénégal (M. Lorois 1847), a 35 mm. ; trois autres, du Sénégal,
ont 57 mm., 40 mm., 37 mm. ; un de Corée (M. Rang), 49 mm.
Murex spinicosta (Valenciennes mss.), Kiener, 1843, Spec.
Icon. Coq. viv., VII, p. 49, pl. 41, fig. 1.
La coquille figurée. Long. 85 mm. Caroline du Sud. Et trois autres
échantillons paratypes, de 133, 120, 119 mm., Caroline du Sud.
[Murex subaciculatus Locard. Voir Tritonalia.]
[Murex sulcatus Gmelin (non Born) 1790, Syst. Nat. éd. XIII,
p. 3549. Voir Buccinidæ, genre Cantharus].
[Murex tenuispinà Lamarck. Un lot de deux échantillons a été
considéré par Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 33) comme
constituant les types de Lamarck. Memes réserves que pour Murex
axicornis.]
Murx tricolor Valenciennes 1833, Coq. univalves (Voyage de
Humboldt et Bonpland), p. 300 (sans figure).
Holotype. Long. 108 mm. Acapulco.
[Murex trigonus Gmelin 1790, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3549.
Voir Cymatiidæ, genre Cymatium.]
[Murex triquetra Risso. Voir Tritonalia.]
Murex trispinosus Locard 1886, Prod. malac. franç., Catal.
gén. Moll. viv. de Fr., Moll, mar., p. 158 (sans figure).
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs et sur la
collection Locard (Marseille). Les quatre spécimens conservés au
Muséum proviennent d’autres localités (Tamaris, Bastia, Ajaccio,
Alger).
[Murex turbinatus Lamarck. Un échantillon a été considéré par
Poirier (1882, Révis. Murex Muséum, p. 46) comme étant le type
de Lamarck. Mêmes réserves que pour Murex axicornis.
[Murex varians d’Orhigny. Voir Trophon.]
Murex zelandicus Quoy et Gaimard 1832, Voyage Astrolabe,
Zool., II, p. 529, pl. 36, fig. 5-6.
La coquille figurée. Long. 53 mm. Nouvelle-Zélande. Et un para-
type, de 53,5 mm., même provenance.
M suivre.)
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 210
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres (3e note). Famille Helicidæ (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Genre Archelîx Albers, 1850.
[Atala Schumacher, 1817 (pars) ; Moquin-Tandon, 1855 (pars) (non Beck,
1837) ; Macularia Martens, 1860 (non Albers, 1850)].
Archelix apalolena (Bourguignat, 1867).
1. — Hélix apalolena Bourguignat, 1867. Aude : Fesquel, Fitou, Leucate.
Pyrénées-Orientales : Les Albères, Céret, Collioures, Perpignan,
Prades, Salcès [V-9].
2. — Hélix lactea Michaud, 1831. Algérie : Alger, Oran. Pyrénées-
Orientales : Perpignan. Iles Baléares [V-9].
Genre Eobania P. Hesse, 1915.
[Archelix, Otala, Macularia, Auteurs (pars).]
Eobanla vermiculata (Müller, 1774).
Hélix oermiculata Müller, 1774. Alpes-Maritimes : Grasse, Menton, Ile
Sainte-Marguerite. Aude : Carcassonne, Castelnaudary. Bouches-du-
Rhône : Marseille. Corse ; Bonifacio, Calvi, Corte, Porto-Vecchio, Saint-
Florent. Gard : Montfrin. Hérault ; Cabrières, Lieuran-Carrières,
Montpellier. Pyrénées-Orientales : Perpignan. Var : Saint-Nas^aire,
Sanary, Toulon. Vaucluse : Bollène, Valréas. Espagne : Minorque.
Italie : Florence, Rome [V-9 et V-10].
Genre Cepaea Held, 1837.
[Tachea Leach, 1831 (non Fleming, 1822) ; Moquin-Tandon, 1855.]
Cepaea nemoralis (Linné, 1758).
Hélix nemoralis Linné, 1758. Ain : Chevry, Le Colombier, Culoz, Ferney,
Hauteville, Miribel, Nantua, Tramoye, Volognat. Allier : Moulins.
Ariège : Foix. Aude : Carcassonne, Castelnaudary, Limoux. Aveyron :
Estaing, Hauterives. Calvados : Cabourg, Caen, Vire. Charente :
Angoulême. Cher : Bourges. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine Heuilley-
sur-Saône. Côtes-du-Nord : Saint-Quay. Eure : Les Andelys, Evreux,
Freneuse-sur-Rille. Finistère : Ouessant. Gard : Bagnols. Gironde ;
Ile Cazeaux. Hautes-Alpes : Gap. Haute-Garonne ; Toulouse.
Haute-Saône : La Rochère. Haute-Savoie : Amphion, Bonneville,
Evian, Thonon. Hautes-Pyrénées : Tarbes. Hérault : Montpellier.
Indre : Châteauroux. Isère : Crémieu, Saint-Fons, Saint-Geoire, Vau-
gris, La Verpillière. Loire : Balbigny, Feurs, l’Horme, Montbrison^
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
211 —
Rioges, Saint-Chamond, Saint-Pierre-de-Bœuf, Tapigneux. Loire-
Inférieure : Clisson, Cordemais, Nantes. Loiret : Bouilly. Lot-et-
Garonne ; Port-Sainte-Marie. Mayenne : Laval. Meurthe-et-Mo-
selle : Manonville. Morbihan : Quiberon. Moselle : Bionville. Nièvre :
Nevers, Saint-Saulge. Oise : Mouy, Sennevières. Pyrénées-Orien-
tales : Amélie-les-Bains, Céret, Collioures. Rhône : Irigny, Le Moulin
à Vent, Le Mont d'Or Lyonnais, Lyon, Oullins, Saint-Fons. Saône-et-
Loire : Condal. Savoie : Aix-les-Bains. Seine-et-Marne : Carnetin,
Lagny. Seine-Inférieure : Elbeuf, Le Havre, Orival, Rouen. Tarn :
Albi. Var : Fréjus. Vaucluse ; Bollène., Vendée : Saint-Jean-de-Mont.
Suisse : Fribourg. Suède. [V-10, 11, 12, 13, 14 et 15.]
Cepaea Nemoralis (Linné),
variété subaustriaca Bourguignat 1880.
Hélix subaustriaca Bourguignat, 1880. Ain : Bourg, Hauteville, Miribel,
Tramoye. Alpes-Maritimes : Saint-Martin-de-Lentosque. Ariège :
Foix. Aveyron : Estaing. Basses-Alpes : Castellane, Digne, Forcal-
quier, Sisteron. Calvados : Cabourg, Caen. Charente-Maritime :
Saintes. Cher : Bourges. CÔTE-n’Or : Châtillon-sur-Seine, Heuilley.
Drôme : Saint-Paul-Trois-Châteaux. Eure : Freneuse-sur-Rille.
Hautes-Alpes ; Gap. Haute-Saône : La Rochère. Haute-Savoie :
Bonneville. Hérault : Montpellier. Indre : Châteauroux. Isère ;
Crémieu, La Grande-Chartreuse, Grenoble, Saint-Geoire. Loire ;
Feurs, Orival, Rioges, Roanne, Saint-Chamond, Saint-Pierre-de-Bœuf.
Loire-Inférieure : Clisson, Cordenais, Nantes. Lot-et-Garonne :
Port-Sainte-Marie. Meurthe-et-Moselle : Manonville. Morbihan :
Quiberon. Moselle : Metz. Nièvre : Saint-Saulge. Nord : Valenciennes.
Oise : Sennevières. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains. Rhône ;
Saint-Fons, Lyon. Saône-et-Loire : Mâcon. Savoie : Aix-les-Bains.
Seine-Inférieure : Elbeuf, Le Havre, Rouen. Seine-et-Marne ;
Carnetin, Lagny. Seine-et-Oise : Versailles. Vaucluse : Bollène, Val-
réas. Vendée : Saint-Jean-de-Mont. Italie : Vérone. Suisse : Fribourg,
Givisier. [V-15 et 16].
Cepaea hortensis (Millier, 1774).
Hélix hortensis Müller, 1774. Ain : Bourg, Chevry, Le Colombier, Culoz,
Gex, Miribel, Nantua, Oyonax, Parvès, Tramoye, Volognat. Allier :
Moulins. Ardèche : Privas. Aude : Mont-Alaric. Aveyron ; Estaing,
Rodez. Basses-Pyrénées : Salies-de-Béarn, Calvados : Cabourg, Caen,
Villers-sur-Mer, Vire. Charente : Angoulême, Charente-Maritime :
Saintes. Cher ; Bourges. CÔTE-n’Or : Châtillon-sur-Seine, Heuilley-
sur-Saône, Vonges. Eure : Evreux, Freneuse. Eure-et-Loir : Char-
tres. Finistère : Ouessant. Hautes-Alpes : Ventavon. Haute-Ga-
ronne : Saint-Gaudens. Hautes-Pyrénées : Cauterets. Haute-
Savoie : Bonneville, Evian, Seyssel, Thonon. Indre : Châteauroux,
Châtillon-sur-Indre. Isère : Coublevic, Feyzin, Pinsot, Saint-Geoire.
Jura. Loire : Balbigny, Charlieu, Feurs, Roanne, Saint-Chamond.
Saint-Genest-Malifaux, Saint-Pierre-de-Bœuf, Salvizinnet, Tapigneux,
Loire-Inférieure ; Clisson, Cordemais, Le Croisic, Nantes, Saint-
Nazaire. Maine-et-Loire : Cholet. Meurthe-et-Moselle : Boucq,
— 212 —
Manonville. Morbihan : Quiberon. Moselle : Bionville. Nièvre :
Nevers, Saint-Saulge. Nord : Douai, Valenciennes. Oise : Cauvigny,
Villers-Cauterets. Puy-de-Dôme : Ariane. Rhône : L'Arbresle, Les
Ardillats, Collonges, Largentière, Lyon, Le Mont-d’Or Lyonnais,
Oullins, Saint-Fons, Sainte-Foy, Vernaison. Savoie ; Aix-les-Bains.
Saône-et-Loire : Condal. Seine : Saint-Denis. Seine-Inférieure :
Elbeuf, Rouen. Seine-et-Marne : Carnetin, Lagny. Seine-et-Oise ;
Meudon, Orsay. Somme : Abbeville. Var : Carcès. Vaucluse ; Bollène,
Mont-Ventoux. Vendée : Mortagne, Saint-Jean-de-Mont. Vosges :
Plombières. Suisse : Fribourg, Givisier. Danemark [V-16, 17, 18 et 19].
Cepaea sylvatica (Draparnaud, 1801).
1. — Hélix syli>atica Draparnaud, 1801. Ain : Le Colombier, Col de la
Faucille, Fernex, Gex, Hauteville, Montoisey, Oyonnax, Saint-Chris-
tophe, Villars-en-Dombes, Volognat. Basses-Alpes : La Condamine à
1.300 mètres, Mont-Glaise, Viraysse 2.200 mètres. Drôme : Beaume
d’Hostun, Forêt de Lente, Saint-Nazaire, Romans, Die. Isère : Corps,
Engins, Freynet, Feyzin, La Grande-Chartreuse, Le Grand-Son, Gre-
noble, Hurtières, La Motte-les-Bains, Pinsot, Sablonnière, La Salette,
Trept, Villard-de-Lans, Vizille. Hautes-Alpes : Briançon, Gap. Haute-
Savoie : Bonneville, Evian, Faucigny, Saint-Gervais, Thonon, Vallée
du Gifîre. Jura : Les Rousses. Pyrénées-Orientales : Ceret. Rhône :
Lyon, Oullins. Savoie ; Moustiers. Suisse : Château de Laufeu, Fribourg.
[V-19 et 20].
2. — Hélix austriaca Mühlfeld, 1838. Autriche. [V-20].
3. — Hélix condatina Bourguignat, 1894. Drôme ; Beaune d’Hostun.
Isère : La Grande-Chartreuse. [V-20].
Genre Fseudotachea C. Boettger, 1909.
[Tachea (pars), Otala (pars), de divers auteurs.]
Fseudotachea splendida (Draparnaud, 1801).
1. — Hélix splendida Draparnaud, 1801. Aude : Bize, Carcassonne, Mon-
tazels, Narbonne, Rennes-les-Bains, Sallèles, Villegly. Bouches-du-
Rhône : Marseille, Saint-Chamas. Gard : Bagnols, Remoulins, Saint-
Ambroix. Gers : Auch. Hérault : Montpellier, Perpignan, Port-Ven-
dres, Ria. Var : Draguignan, Saint-Zacharie, Sanary, Toulon. [V-20].
2. — Hélix calæca Bourguignat, 1887. Aude : Limoux. Hérault : Mont-
pellier [V-20].
3. — Hélix cantæ Bourguignat, 1880. Pyrénées-Orientales : Perpi-
gnan, Ria. Var : Callas, Draguignan. [V-20].
Fseudotachea Cossoni (Letourneux, 1877).
Hélix Cossoni Letourneux, 1877. Bouches-du-Rhône : Carry. Var :
Sanary. [V-20].
— 213
Genre Iberellus P. Hesse, 1908.
[Otala Moquin-Tandon, 1852 (pars].
Iberellus Companyol (Aleron, 1837).
Hélix Companyoi Aleron, 1837. Pyrénées-Orientales : Perpignan.
Espagne : Barcelone. [V-20].
Genre Macularîa Albers, 1650.
[Otala Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Murella Westerlund, 1880 (pars)].
Macularia niclensls (de Férussac, 1821).
1. — Hélix niciensis Locard, 1894. Alpes-Maritimes ; Antibes, Grasse,
environs de Nice, Menton, Saint-Auban, Vence. Var : Bords de l’Ar-
tubie, Camps, Le Martre, Seillans, Toulon. [V-20].
2. — Hélix Niepcei Locard, 1893. Var : Seillans. [V-20].
Sous-Famille Tacheocampylinæ.
Genre Tacheocampylaea Pfeiffer, 1877.
[Campylaea Beck 1837 (pars), auteurs divers : Otala
Moquin-Tandon, 1855 (pars)].
Tacheocampylaea Raspailll (Peyraudeau, 1826).
Hélix Raspaillii Payraudeau, 1826. Corse : Bastia. [V-20].
Tacheocampylaea Brocard! (Dutailly, 1867).
Hélix Brocardiana Dutailly, 1867. Corse : Bastia. [V-20].
Sous-Famille Murellinæ.
Genre Murella Pfeiffer, 1877.
[Otala (pars), Macularia (pars), Iberus, auteurs divers].
Miu-ella orgonensls (Philbert, 1855).
Hélix orgonensis Philbert, 1855. Aude ; Carcassonne, Bouches-du-
Rhône : Orgon, Saint-Chamas. Var : Environs de Toulon. [V-20].
Genre Marmorana Hartmann, 1844.
Marmorana serpentina (de Férussac, 1821).
1. — Hélix serpentina de Férussac, 1821. Corse : Bonifacio, Calvi, Saint-
Florent. Italie : Pise. [V-20].
2. — Hélix halmyris Mabille, 1867. Var : Saint-Cyr. Corse : Bonifacio,
Calvi, Corte. [V-20].
Marmorana serpentina (de Férussac).
variété jaspidea Moquin-Tandon, 1855.
Hélix jaspidea Mabille, 1867. Corse : Bonifacio, Calvi. [V-20].
— 214
Marmorana serpentina (de Férussac).
variété hospitans Bonelli, 1836.
Hélix hospitans Bonelli, 1836. Corse : Bonifacio. Sardaigne : [V-20].
Marmorana trica (Paulucci, 1822).
Hélix trica Paulucci, 1822. Var : Bandol, Draguignan, Saint-Cyr, Toulon.
[V-20].
Sous-Famille Helicigoninæ.
Genre Chilosioma Fitzinger, 1833.
[Campylaea Beck, 1837 (pars) ; Cingulifera Hela, 1837 (pars) ; Corneola
Held, 1837 (pars) ; Zonites Hartmann, 1842 (non Denys de Montfort)].
ChUostoma comea (Draparnaud, 1801).
1. — Hélix cornea Draparnaud, 1801. Aude : Narbonne. Aveyron ; Es-
taing. Charente : Angoulême, Puymoyen. Gard : Remoulins, Les
Tamaris, Saint-Etienne-des-Sorts. Haute-Garonne : Toulouse, Ville-
franche-Lauraguais. Hérault : Montpellier. Lot-et-Garonne ; Agen,
Port-Sainte-Marie. Pyrénées-Orientales : Perpignan, Pratz de Mollo,
La Preste. Var : Ollioules. [V-21].
2. • — Hélix oltisiana Locard, 1894. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie.
[V-21].
ChUostoma comea (Draparnaud).
variété squammatina Marcel de Serres, 1855.
Hélix squammatina Marcel de Serres, 1855. Aveyron, Estaing, Hauterives,
Rodez. Charente ; Angoulême, Fléac, Nersac. Gard : Bagnols. Hautes-
Pyrénées : Cadéac. Lot-et-Garonne : Agen. [V-21].
ChUostoma DesmouUnsi (Farines, 1834).
1. — Hélix DesmouUnsi Farines, 1834. Hautes-Pyrénées ; Cauterets.
[V-21].
2. — Hélix acroticha Fischer, 1877. Hautes-Pyrénées : Cauterets.
[V-21].
ChUostoma DesmouUnsi (Farines),
variété Crombezi Millière, 1880.
Hélix Crombezi Millière, 1880. Alpes-Maritimes : Saint-Martin-de-Len-
tosque. [V-21].
ChUostoma glacialls (Thomas, 1821).
1. — Hélix glacialis Thomas, 1821. Savoie : Lanslebourg, route du Mont-
Cenis, Lans-le-Villard, 1.600 mètres, Le Mont-Cenis. [V-21].
2. — Hélix chiophila Bourguignat, 1882. Savoie : Le Mont-Cenis. [V-21].
8. — Hélix crymophila Locard, 1892. Hautes-Alpes : Savoie : Chamo-
nix, Lans-le-Villard. [V-21].
— 215 —
4. — Hélix lautaretiana Bourguignat, 1882. Savoie : Le Mont-Cenis.
[V-21].
5. — Hélix peWouxiana Bourguignat, 1882. Savoie : Lans-le-Villard.
4V-21].
Chilostoma alplna (Faure-Biguet, 1821).
1. — Hélix alpina Faure-Biguet, 1821. Drôme : Die. Hautes-Alpes :
Le Galibier à 2.200 mètres. Isère : Bergerie de la Grande-Chartreuse,
Mont-Granier à 1.925 mètres, Hurtières à 1.924 mètres, La Salet^e,
Sapey. Savoie ; Brides-Les-Bains. [V-21].
2. — Hélix peraltata Locard, 1894. Isère : La Grande-Chartreuse. [V-21].
Chilostoma Fontenillei (Michaud, 1829).
Hélix Fontenillei Michaud, 1829. Les Alpes : Col du Fresne, Mont d'Am-
biel, Chalet de la Pra, Le Glandar, Mont-Ferrand. Drôme : Die, Forêt de
Leoncel, Montagne de Touland, Mont du Diois. Isère : La Grande-
Chartreuse, Pont-en-Royans, Le Sapey, La Salette. Savoie : Brides,
Chalet du Saut à 2.500 mètres, Lanslebourg. [V-21].
Chilostoma zonata (Studer, 1820).
Hélix gallica Bourguignat, 1882. Hautes-Alpes : Briançon. [V-21].
Chilostoma clngulata (Studer, 1820).
1. — Hélix cingulata Studer, 1820. Alpes-Maritimes : Antibes, Menton.
Italie : Vérone. [V-21].
2. — Hélix amathia Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes ; Menton, Saor-
gio, Sospel. [V-21].
Genre Helicigona de Férussac, 1821.
[Carocolla de Lamarck, 1822 ; Chilotrema (Leach) Turton, 1831 ; Latomus
Fitzinger, 1837 ; Lenticula Held, 1837 ; Vortex Moquin-Tandon, 1855
(non Humphrey, 1797 ; non Oken, 1815.]
Helicigona lapicida (Linné, 1758).
1. — Hélix lapicida Linné, 1758, Ain : Montagne de Parvès. Ariège *
Bastide de Sérou. Aude : Quillian. Aveyron : Estaing. Basses-Alpes :
Castellane. Charente : Angoulême, Puymoyen. Drôme : Hauterives.
Eure ; Vernon. Finistère : Brest. Haute-Garonne i Cierp. Hautes-
Pyrénées : Cauterets, Lourdes, Lac d’Oredon à 2.500 mètres, Tarbes.
Haut-Rhin : Enseshein. Haute-Savoie : Amphion, Evian, Gorges du
Fier, Saint- Ger vais. Isère : Allevard, Brameîarine, Charlieu, Crémieu,
La Grande-Chartreuse, Grenoble, Sassenage, Saint-Quentin, La Verpil-
lière. Vienne. Loire ; Rochetaillée, Tapigneux. Lot-et-Garonne :
Port-Sainte-Marie. Manche : Cherbourg. Meurthe-et-Moselle :
Manonville. Moselle : Bionville. Nièvre : Château-Chinon, Saint-
Saulge. Oise : Villers-Cotterets. Pyrénées-Orientales : Collioures,
La Preste, Vernet. Puy-de-Dôme : Clermont-Ferrand. Rhône : Le
Mont-d’Or Lyonnais. Savoie ; Hautecombe. Seine-et-Oise : Meudon,
Orsay. Var : Rians, Saint-Maxime. Vaucluse : Avignon, Bollène,
Valréas. Vosges : Plombières. Suède. [V-21].
— 216
2. — Hélix Lecoqi Locard, 1894. Ain ; Montagne de Parvès. Haute-
Savoie : Evian. [V-21].
3. — Hélix Lychnucha Locard, 1894. Pyrénées-Orientales : Amélie-
les-Bains. Rhône : Lyon, Le Mont-d’Or Lyonnais. [V-21].
Helicogna lapiclda (Linné),
variété andorrica Bourguignat, 1876.
Hélix andorrica Bourguignat, Î876. Haute-Garonne : Luchon. [V-21].
Genre Isognomostoma Fitzinger, 1833.
[Plicostoma Schlüter, 1838 ; Ulostoma Albers, 1850 (pars) ; Triodopsis
Martens, 1860 (pars) non Rafinesque ; Gonostoma Westerlund, 1889.]
Isognomostona isognomostoma (Gmelin, 1780).
Hélix isognomostoma Gmelin, 1780. Ain : Gex, Hauteville, Nantua. Isère :
Bief du Fourg. La Grande-Chartreuse. Rhône : Lyon. Vosges : Le Mont.
Suisse : Fribourg. [V-21].
Genre Arianta Leach, 1831.
Arlanta arbustorum (Linné, 1758).
1. — Hélix arbustorum Linné, 1758. Ain : Bourg, Col de la Faucille, Gex,
Nantua, Seyssel, Villars-en- Bombes, Volognat. Allier : Moulins. Côte-
d’Or ; Auxonne. Doubs : Besançon, Pontarlier. Drôme : Montagne de
Lente. Hautes-Alpes : Gap. Haute-Savoie : Evian, Saint-Gervais,
Tbonon. Isère : Crémieu, Grenoble, Moirans, Saint-Marcellin, Solaise,
Villars-de-Lans, Voiron. Loire-Inférieure : Cordemais ; Meurthe-
et-Moselle : Boucq. Nièvre : Guerigny, Nevers. Rhône : Lyon, Saint-
Fons. Saône-et-Loire : Charolles, Condal. Savoie : Col du Fresne
près Chambéry. Seine-et-Marne : Lagny. Seine-et-Oise ; Chaville,
Neuilly-sur-Marne. Vosges : Epinal, Plombières, Remiremont. Suisse :
Fribourg. Suède. [V-21 et 22].
2. — Hélix albulana Bourguignat, 1889. Aube : Troyes. Isère : La
Grande-Chartreuse. Moselle : Metz. Seine-et-Marne : Lagny. Suède.
[V-22].
3. — Hélix Feroeli Bourguignat, 1889. Ain : Nantua. Haute-Savoie ;
Evian. Isère : La Grande-Chartreuse, Gex. Savoie : Modane. [V-22].
4. — Hélix hypnicola Mabille, 1882. Ain : Col de la Faucille, Seyssel.
Haute-Savoie : Bonneville. Isère : La Grande-Chartreuse. Suisse :
Fribourg. [V-22].
5. — Hélix nazarina Bourguignat, 1889. Isère : Sainte-Geoire. [V-22]-
6. — Hélix picea Zeigler, 1835. Isère : La Grande-Chartreuse. [V-22].
7. — Hélix thamnioaga Mabille, 1889. Puy-de-Dôme : Clermont-Ferrand.
Vosges : Lac des Corbeaux, Remiremont. [V-22].
8. — Hélix trochoidalis RofFiaen, 1889. Doubs : Besançon. Haute-Savoie :
Evian, Thonon. Isère : La Grande-Chartreuse, Grenoble. Meurthe-et-
Moselle : Boucq. Seine-et-Marne : Chalifert. [V-22].
9. — Hélix oibrayana Bourguignat, 1889. Hautes-Alpes : Mont-Viso.
Haute-Savoie : Thonon. [V-22].
217 —
Arianta arbustorum (Linné),
vaïiété alpicola de Charpentier, 1837.
Hélix alpicola de Charpentier, 1837. Ain : Col de la Faucille, Hauteville,
Nantua. Côte-d’Or : Auxonne. Doubs : Pontarlier. Haute-Savoie :
Bonneville, Evian, Saint-Gervais, Saint- Jean-de-Maurienne, Thermignon
à 1.300 mètres, Thonon. Isère : Chartreuse de Portés, le Grandson,
Pinsot. Savoie : Bourg-Saint-Maurice, Le Reposoir, Lanslehourg,
[V-22].
Arianta arbustorum (Linné),
variété Repellini de Charpentier, 1852.
Hélix Repellini de Charpentier, 1852. Ain ; Villars-en-Dombes, Volognat,
Basses-Alpes ; La Condamine à 1.300 mètres. Haùtes-Alpes : Abriès
à 1.550 mètres. Col de la Traversette à 2.500 mètres. Haute-Savoie :
Thonon. Isère : La Grande Chartreuse, Grenoble, Saint-Fons. Rhône :
Lyon. [V-22].
Arianta arbustorum (Linné).
Variété Xatarti Farines, 1834.
1. — Hélix Xatarti Farines, 1834. Pyrénées-Orientales : La Preste à
2.200 mètres. [V-22].
2. — Hélix camprodunica Kobelt, 1883. Pyrénées-Orientales : La
Preste. [V-22].
Genre Elona H. et A. Adams, 1855
{Sterna Adam, 1850 (nom. préoc.) ; Corneola Moquin-Tandon, 1855.]
Elona quimperiana (de Férussac, 1821).
Hélix quimperiana de Férussac, 1821. Basses-Pyrénées : Hendaye,
Mont de Lahune. Côtes-du-Nord : Foret de Lorge. Finistère : Brest,
Morlaix, Quimper. [V-23].
Elona pyrenaica (Draparnaud, 1805).
1. — Hélix pyrenaica Draparnaud, 1805. Pyrénées-Orientales : Pratz
de Mollo, La Preste, Vernet-les-Bains. [V-23].
2. — Hélix xanthelæa Bourguignat, 1879. Pyrénées-Orientales :
Pratz de Mollo, La Preste. [V-25].
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
218
CONTRIBUTION A LA FlORE DE LA NoUVELLE-CaLÉDONIE,
LXXXI. PLANTES DE COLLECTEURS DIVERS (suite)
Par A. Guillaumin,
Olax hypoleuca Baill. — - Wagap {Vieillard 3126, 3129).
Un petit échantillon de l’herbier Moquin-Tandon, acquis par
Cosson et maintenant à l’Herbier du Muséum de Paris, provenant
de l’herbier Labillardière, correspond à Phehalium Billardieri
A. Juss. ; malgré la mention « Nova-caledonia » cette plante pro-
vient certainement d’Australie et non de Nouvelle-Calédonie.
Canarium Balansæ Engl. — Lifou {Vieillard 2695).
Dysoxylum minutiflorum C. DC. var. parçifolium C. DC. — ■ Baie du
Sud (Pancher),
*Cupaniopsis ('§ Elattopetalum) guioides Guillaum. sp. nov.
Ramis gracilibus, glabris, foliis usque ad 20 cm. longis, petiolo 4-5 cm.
longo, tereti, glabro, rachi tereti, petiolo simillimo, foliis 2 (raro 3) jugis,
aliquando disjunctis, rigidis, ooatis (5-10 cm.\x 2, 5-4, 5 cm.), apice acumina-
tis, basi in petiolum 1-1,5 cm. longum,marginatum, basi tumidum,attenuati8,
non vel vix asymmetricis, nervis circa 6-jugis, tenuibus, infra prominulis^
tantum in axilla unica foveolatis. Inflorescentiæ pseudo terminales vel
axillares, minimæ, 1 cm. longse, paucifloræ, racemosæ, sparse chryseo pube-
rulæ, pedicellis circa 1 mm. longis, sparse chryseo-puberulis, sepalis 4-5,
ovatis, pedicellum fere æquantibus, intus et extra sparse puberulis, petalis 4-5,
similibus sed leviter brevioribus, squamis roiundatis, 2-plo longioribus, disco
annulari, glabro, staminibus 8-10, filamentis filiformibus, sparse lanuginosis,
sepala superantibus, antheris ovatis, filamentis 2-3 plo brevioribus, pistil-
lodio conico, dense chryseo-puberulo.
Candala, Bogota (Vieillard).
Bien que les fruits manquent, l’espèce se reconnaît p^r ses
folioles longuement atténuées en pétiolule à la base.
Eurochinus elegans Engl. — Sans localité {Vieillard D), Wagap
{Vieillard 2677).
E. ohtusifolius Engl. var. robusta Engl. ■ — Balade {Vieillard 358),
Lifou {Deplanche 41 in Vieillard 358) et 51 in Vieillard 2684).
Santaloides Balansæna Schellenb. Tanlé {Deplanche 335 in Vieil-
lard 2526).
Crotalaria quinquefolia L. — Balade {Vieillard 359).
C. striata L. ■ — Nouméa (Vieillard).
Tephrosia Le Batiana Harms. — Nouvelle-Calédonie {Vieillard ?
104), Wagap (Vieillard 362).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
— 219 —
T. purpurea Pers. ? — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 2533), Wagap
{Vieillard 2534).
*Swainsonia Greyana Lindl. — Gatope, importé d’Australie (Vieil-
lard). C’est l’espèce signalée par Jeanneney sous le nom de
S. galegifolia errore galigiformis (Nouv. Caléd. agri. p. 80).
Ormocarpum cochinchinensis Merr. — Gatope {Vieillard, 398), Cap
Deverd {Vieillard 39S), Wagap {Vieillard 398 ?), Gatope, Nouméa,
Gomonen {Vieillard 398).
Desmodium Deplanchei Harms. — Cap Dever(^ {Pancher 47, Vieil-
lard ? 103).
D. pycnostachyum Benth. — Wagap {Vieillard 367, Gomonen {Vieil-
lard 2537).
D. rhytidophyllum F. Muell. — Montagnes deTchéta, Gatope {Vieil-
lard 2539).
D. varians Endl. — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 366).
Nephrodesmus Hochreutineri Schindl. — Gatope {Vieillard 403).
N. parvifolius Schindl. — Gomonen (Vieillard).
N. sericeus Schindl. — Panoui, Poume (Vieillard 2543), Gatope
{Vieillard 2541).
Arthroclianthus Andersonii Schindl. — Wagap {Vieillard 2554),
Gatope {Vieillard 2541).
A. angustifolius Hochr. — Gatope {Vieillard 2545).
A. Deplanchei Hochr. — Tanlé {Deplanche in Mus. néocal. 42).
A. macrophyllus Schindl. — Wagap {Vieillard 2552).
A. obovatus Hochr. — Canala {Vieillard 2566).
Uraria lagopodioides Desv. — Gatope {Vieillard 364).
Ahrus precatorius L. — Gatope {Vieillard 2531).
Glycine tabacina Benth. — Balade {Vieillard 375), Gatope {Vieillard
3375).
Erythrina fusca Lour. var. ochroleuca. — Gatope, Wagap {Vieillard
381).
Erythrina fusca var. leucantha. — Gatope {Vieillard 380 bis).
Mucuna gigantea DC. — Vallée de la Tiouka {Vieillard 2560 pro
parte), Poiéo à Wagap {Vieillard 412).
*M. urens DC. — Panaoui, Wagap {Vieillard 2561), cultivé à Nou-
méa, soit disant introduite de la Réunion d’après Pancher).
M. utilis Wall. — Vallée de la Tiouaka {Vieillard 2560 pro parte),
Wagap {Vieillard 2561).
Canamlia obtusifolia DC. — Nouvelle-Calédonie et île des Pins
(Pancher), cultivé venant de Saïgon.
Rynchosia minima DC. — Balade {Vieillard 374).
Phaseolus luteolus Gagnep. — N^^®-Calédonie {Deplanche 321, Vieil-
lard 2555), vallée de Tchéta à Gatope {Vieillard 2556 proparte).
P. Mungo L. — Nouvelle Calédonie (Labillardière).
P. neo-caledonicus S. Moore ? — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 2557),
— 220 —
Canala {Vieillard 407 pro parte), vallée de Tchéta à Gatope
{Vieillard 2556) pro parte.
Lahlah vulgaris Savi. ■ — Nouvelle-Calédonie {Deplanche 331, Vieil-
lard 2554), Wagap {Vieillard 2562), Gatope {Vieillard 379, 2558).
Dalbergia monospertna Dalz. — Nouvelle-Calédonie {Deplanche in
Mus. néocal. 44), Wagap {Vieillard 2527).
Derris trifolia Lour. — Tonga {Vieillard 4), Pouébo {Deplanche 334),
Balade {Vieillard 604).
Sophora tomentosa L. — Balade, Tanlé {Vieillard 390).
Castanospermum australe A. Cunn. ^ — Pouébo {Vieillard 3564),
introduite à Nouméa par MM. Testard et Paddon, trouvée indi-
gène aux Bélep et à Bondé par Vieillard (teste Pancher).
Mezoneuron Montrouzieri Guillaum. — Tanlé {Vieillard 2522).
Mezoneuron Montrouzieri Guillaum. var. glabrifoliolula Guillaum. —
Nouvelle-Calédonie {Vieillard 408).
Cæsalpinia Crista L. — Nouvelle-Calédonie (Labillardière).
C. rubiginosa Guillaum. • — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
C. Schlechteri Harms. • — Wagap {Vieillard 2524).
Storckiella Pancheri Baill. — Yaté {Vieillard 399), baie du sud {Vieil-
lard 399).
Cassia artensis Beauvis. — Ile Pam {Deplanche 271).
C. occidentalis L. — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 394), Gatope
{Vieillard 393).
tomentosa L. f. ■ — Introduit en 1861 par M. Héricy {Pancher 9).
Afzelia bijuga A. Gray. • — Pointe Paoui ou de Gatope {Deplanche
246).
Cynometra neo-caledonica Guillaum. — Nouvelle-Calédonie {Vieillard
2565, Pancher), Wagap {Vieillard 2566, 2567).
Leucæna insularum Dânik. — Touho, Balade {Vieillard 415), Tiaré
{Vieillard 415), Buabondo {Vieillard 415).
Acacia spirorbis Labill. — Balade, Canala {Vieillard 412), Balade,
Touho, Canala, Nouméa {Vieillard 412).
Albizzia callistemon Guillaum. et Beauvis. ■ — Balade {Vieillard 420),
Canala ( Fiei7Zard 251 7).
Albizzia callistemon Guillaum. var. tenuispica Guillaum. — Ounia
{Vieillard 410).
A. fulgens Benth. • — Yaté {Vieillard 414), Wagap {Vieillard 411),
Balade {Vieillard 411).
A. Guillainii Guillaum. • — Nouméa {Vieillard 2519).
A. lentiscifolia Benth. • — Nouvelle-Calédonie {Vieillard 2514).
A. streptocarpa Fourn. ■ — Touho {Vieillard 2516), pic de Pouébo
{Deplanche 347).
Pithecolobium Schlechteri Guillaum. — Nouméa {Vieillard 2518).
Serianthes Petitiana Guillaum. ■ — Mont-Dore (Pancher),
Myodocarpus crassofolius Dub. et Vig. — Nouméa {Vieillard 2694).
221 —
M. fraxinifolius Brong. et Gris. • — Nouméa [Vieillard 2664).
M, involucratus Dub. et Vig, — Mont Koghi [Pancher 618).
M. lanceolatus Dub. et Vig. ? — Canala [Vieillard 2668).
M. pinnatus Brong. et Gris. • — Canala [Vieillard 611 his).
Delarhrea collina Vieill. ? • — Sans localité [Vieillard F), Wagap
[Vieillard 2679).
D. montana Vieill. ex Brong. et Gris var. arhorea R. Vig. — Balade
[Vieillard 634 bis).
D. paradoxa Vieill. ■ — Sans localité {Vieillard C), Nouméa [Vieillard
627).
Meryta coriacea Baill. — Nouméa, Mont Kogbi [Vieillard 2693).
*M. gracilis Guillaum. nov. sp.
Frutex erectus, ramis 4 mm. diam., gracilibus, pallide rubris, foliis oblan-
ceolatis, circa 20 cm. X 6-7 cm., basin versus longe cuneatis, apice acuminatis,
marginibus undulatis, membranaceis, costa tenui, nervis 10 jugis, petiolo
2-4 cm. longo, gracili, apice articulato. Inflorescentiæ 5-8 cm. longæ , flores Ç
racemose capitulatæ, capitulatis circa 7 mm. diam., perianthi laciniis 4-5,
coriaceis, ovatis, apice acutis, 1,5 mm. longis, staminum filamentis 4-5,
periantho brevioribus, antheris destitutis, ovario globoso, periantho æqui-
longo.
Wagap [Vieillard 2690).
M. microcarpa Baill. — Nouméa [Vieillard 2689, 2692).
M. microcarpa Baill. ? — Wagap [Vieillard 2688) ?, Gatope
[Vieillard 2688).
Eremopanax angustata Baill. — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 40),
Wagap [Vieillard 2679), Balade, Wagap [Vieillard 633).
E. Vieillardii Baill. — Sans localité [Vieillard G) Mont Koghi [Vieil-
lard 2669).
Strohilopanax macrocarpa R. Vig. — Nouméa [Vieillard 2691).
Schefflera Andreana Baill. — - N^^®-Calédonie [Pancher 617), Wagap,
Lifou [Vieillard 2671), Lifou [Deplanche in Vieillard 2671).
S. Candelabrum Baill. — Nouméa [Vieillard 2673), Wagap [Vieillard
2672), Wagap, Amoua [Vieillard 2672).
S. Cussoniæ Baill. — Wagap [Vieillard 2678).
S. elongata Baill. — Yaté [Vieillard 622).
S. Golip Baill. — Lifou [Deplanche in Vieillard 624).
Tieghemopanax austro-caledonicum R. Vig. ? — Pic de Pouébo
[Deplanche 375, Vieillard 2685).
T. dioicus R. Vig. — Sans localité [Pancher 207, Vieillard E), Wagap
[Vieillard 630), Gatope, M’bée [Vieillard 616).
T. mierobotrys R. Vig. • — • Wagap [Vieillard 2687).
T. myriophyllus R. Vig. ? ■ — Balade [Vieillard 630 bis), Témala près
Gatope [Vieillard 630 bis).
T. nigrescens R. Vig. ? ■ — Balade [Vieillard 2682).
T. Pancheri R. Vig. ■ — Balade [Vieillard 615 = 614 pro parte).
222
T. pidchellus R. Vig. — Gatope [Vieillard 2681).
T. sessiliflorus R. Vig. — Wagap [Vieillard 2686), Balade [Vieillard
614 et série L. n® 4), Tanlé [Vieillard 261).
T. subincisus R. Vig. ? — Balade [Vieillard 613).
Dizygotheca cænosa R. Vig. — Sans localité [Vieillard A, Pancher
616), Wagap [Vieillard 2670), M’bée [Vieillard 624).
D. elegantissima R. Vig. et Guillaum. — Canala [Vieillard 2683).
Polyscias pinnata Forst. — Balade, Gatope [Vieillard 631).
Cyclophyllum Pancheri Guillaum. — Ile des Pins [Pancher 356).
Erigeron crispum Pourr. = E. linifolius Willd. A cette espèce se
rapportent les échantillons : [Kiener 3), Nouméa [Baudouin 183),
Montravel [Le Rat 1609 A , île Nou [Broumische 453), île des Pins
( Germain ^).
Les échantillons ; [Deplanche 220), Nouméa [Vieillard 791
Baudouin 203), Yahoué (Sai>ès), Saint-Louis [Le Rat 42), Mont
Koghi [Le Rat 686), Mont Mou [Balansa 2778, 2779), Ouébias
Leenhardt 435) sont bien E. honariensis L. c’est-à-dire
E. Naudinii (Bonnet) Bonnier
E. calédoniens S. Moore est Aster squamatus Hieron. ex Sod.,
mauvaise herbe introduite partout.
Tapeinosperma clethroides Mez. — Nouvelle-Calédonie [Deplanche 25).
Planchonella neo-caledonica Dub. — Gomonen (Deplanche). Trois
rameaux présentent des fascinations de 3-4 cm. de largeur, cou-
vertes de feuilles et d’où se détachent, sur certaines, des rameaux
normaux.
Bougainvïllea spectabilis Willd. — Sans localité [Baudouin 208),
cultivé dans le Jardin du Gouvernement à Nouméa (Balansa)
Hedycaria tapeinospermæfolia Guillaum. — Sans localité [Vieillard
3133,) Pouébo [Deplanche 30, 215, 255).
Cryptocarya lanceolata Guillaum. — Yaté [Vieillard 1084).
C. macrocarpa Guillaum. — Sans localité [Pancher 634).
C. macrodesme Schltr. — Wagap [Vieillard 3102).
Endiandra poueboensis Guillaum. — Pouého [Pancher 3103).
*Cinnamomum zeylanicum Nees. — Balade introduit (Vieillard),
Cette introduction a dû échouer car on n’en retrouve plus trace
et aucun Cinnamomum ne figure dans les plantes cultivées à Koé
en 1883 \
Litsea Lecardii Guillaum. — Wagap [Vieillard 3101, 3112).
L. neo-caledonica S. Moore. — Ile des Pins (Pancher).
L. Ripidion Guillaum. — Mont-Mou [Vieillard 3131).
L. triflora Guillaum. — Hienghène [Vieillard 3121).
1. Déterminations de P. Jovet.
— 223 —
L. uniflora Guillaum. — Mont-Dore {Vieillard 3119), Wagap [Vieil-
lard 3119. Deplanche 2151 ?)
Cassytha filiformis L, — Sans localité [Vieillard 1078), Canala [Vieil-
lard 1177), Wagap [Vieillard 3137), Gatope [Vieillard 3136, 3137,
3138).
Hernandia cor digéra Vieill. — Pouébo [Vieillard 46).
Beauprea Pancheri Brong. et Gris. ■ — Mont-Mou [Vieillard 3094).
Grevillea Gillivrayi Hook. f. — Mont-Dore [Vieillard 1112), Wagap
[Vieillard 113, 115, 117).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Mont Mou (Vieillard).
G. Meissneri Montr. ■ — Sans localité (Deplanche in Mus. néocal.
151, Vieillard 1116 his), Poume [Deplanche 66), Gatope [Vieillard
3093).
G. rhododesmia Schltr. ? — Canala [Officiers de la Prévoyante en 1856
in Vieillard).
G. rubiginosa Brong. et Gris. — Sans localité (Pancher).
Stenocarpus gracilis Brong. et Gris. — Gatope [Vieillard 3090).
S. Milnei Meissn. — Gatope [Deplanche in Mus. néocal. 152),
Gatope Néhoué [Vieillard 2212).
S. phyllodineus S. Moore. — Wagap [Vieillard 1091-1092-1094).
S. trinervis Guillaum. ■ — Mont Koghi [Franc 151), Canala [Deplanche
496), Poindalou [Vieillard 3089), Gatope [Vieillard 3089), île des
Pins (Pancher).
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri. — Paulotche (Vieillard).
S. umbellatus Schltr. var. Forsteri. — Wagap [Vieillard = 1093
= 1097), Balade, Wagap [Vieillard 1908).
Knightia strobilina R. Br. — Pouébo [Deplanche in Mus. néocal.
147).
Isopogon anethifolium Knight ou A. divergens R. Br. [Deplanche 497)
mais rien ne prouve que cet échantillon d’une plante australienne
qui n’a jamais été signalée en Nouvelle-Calédonie y ait été récolté.
Exocarpus phyllanthoides Ebdl. — Canala [Vieillard 3158).
Bureavia carunculata Baill. — Sans localité [Vieillard 179), Mont
Koghi [Pancher 613).
Celtis Balansæ Planch. — Montagne de Panoui près Gatope [Vieil-
■ lard 3161).
C. conferta Planch. var. cuneata Planch. • — Gatope [Vieillard 3151).
C. conferta Planch. var. elliptica Planch. — Gomonen (Vieillard X),
Gatope [Vieillard 3150).
C. hypoleuca Planch. — Wagap [Vieillard 3130).
C. paniculata Planch. — Wagap [Vieillard 28).
Tréma Vieillardii Schltr. — Wagap, Gatope [Vieillard 1256), Pouébo
[Deplanche 166), Pam (? 6).
1. Journ. Soc. Nat. Hort. France, 3® sér., V, p. 334.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
16
— 224
Pseudomorus Brunoniana Bur. — Canala {Vieillard 3259).
Ficus edulis Bur. var. — Ile des Pins (Pancher).
F. Storckii Seem. — Sans localité {Pancher 453).
Sparattosyce dioica Bur. Canala {Vieillard 3256).
Cudrania javanensis Tréc. — Nouméa {Vieillard 75).
Fleurya interrupta Gaud. — Wagap {Vieillard 1228).
Procris pedunculata Wedd. — Wagap {Vieillard 1212).
Cypholophus decipiens Winkl. ? — Sans localité {Vieillard 1225).
Pipturus argenteus Wedd. var. incanus Winkl. — Wagap {Vieillard
1223).
Casuarina angulata J. Poiss. — Canala {Vieillard 1271).
C. Chamæcyparis J. Poiss. — Canala (Vieillard ?), Poume {Deplan-
che 65, 122).
C. Cunninghamiana Miq. — Yahoué {Franc 146).
C. equisetifolia Forst. — Néhoué {Deplanche 168 in Mus. néocal.
528).
C. nodiflora Forst. — Canala {Vieillard 1266).
C. Poissoniana Schltr. — Sans localité (Deplanche 236).
Microsylis taurina Reichb. f. — Nouvelle-Calédonie {Deplanche 119,
126), Canala {Vieillard 3274), Wagap {Vieillard 3276).
Oberonia equitans Mutel. — Lifou {Vieillard 3297).
0. iridifolia Lindl. — Canala {Vieillard 1296), Wagap {Vieillard 3276,
3298, 3301), Lifou {Vieillard 3297).
Liparis Chalandei Finet. — M’bée {Vieillard 1236).
L. disepala Reicbb. f. • — Nouvelle-Calédonie {Pancher 1335).
L. laxa Scbltr. — Nouvelle-Calédonie (Montrouzier).
L. Layardii F. Muell. — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
Dendrobium austro-caledonicum Scbltr. — Wagap {Vieillard 3303),
Gatope {Vieillard).
D, Camaridiorum Reicbb. f. — Mont-Dore {Pancher 394), Balade
{Vieillard 1332).
D. Chalandei Krânzl. — Nouvelle-Calédonie (Pancher).
D. closterium Reicbb. f. — Wagap {Vieillard 1345, 3281).
D. Deplanchei Reicbb. f. — Nouvelle-Calédonie (Pancher), Balade
{Vieillard 1334).
D. Drake-Castilloi Krânzl. — Wagap {Vieillard 3285).
*D. macrophyllum A. Ricb. — Nouvelle-Calédonie (Vieillard).
Aucun représentant de la Section Latourea n’avait encore été
signalé en Nouvelle-Calédonie bien qu’elle s’étende de Java aux
Fidji.
D. fractiflexum Finet. — Moraré (Pancher).
D. gracilicaule F. Muell. — Canala {Vieillard 1304), Wagap {Vieillard
3281) , Gatope {Vieillard 3283), baie de Tupiti {Vieillard 3281,
3282) .
D. odontochilum Reicbb. f. ■ — Ounia {Vieillard 1344).
225 —
D. polycladum Reichb. f, ? ■ — Ounia [Vieillard 1337) ?
D. sarcochilus Finet. — Canala [Vieillard 3308), Pouébo [Vieillard
3304).
D. steatoglossum Reicb. f. — Balade [Vieillard 1292).
D. mndæfolium Finet. — Gatope [Vieillard 3307), Gatope, Canala
(Vieillard).
D. verruciferium Reicbb. f. — Mont-Dore (Pancher), Canala [Vieih
lard 1291).
Pachystoma gracile Scbltr. ? — Wagap [Vieillard 3278), Canala
[Deplanche, 117).
Je n’ai pas vu d’échantillon authentique de Pachystoma gracile
Scbltr. ; les sépales et les pétales sont nettement aigus, la base du
labelle forme un véritable sac globuleux courtement mais très
fortement velu en dedans et en dehors, le lobe médian ést tronqué
sans apicule et les appendices passent insensiblement de lignes de
verrues vers l’extrémité en côte courtement et densément velue
à la base.
Spathoglottis Vieillardii Reichb. f. — Canala [Vieillard 1302).
Phajus Incarvillei O. Ktze. — Pouébo [Vieillard 1303).
Earina Deplanchei Reichb. f. — N^i®-Calédonie (Deplanche 536).
Dipodium punctatum R. Br. var. squamatum Finet — Balade,
Nouméa [Vieillard 1299).
Luisia teretifolia Gaud. — Balade, Canala [Vieillard 1346).
Spiranthes australis Lindl. — Lifou [Vieillard 1308).
Anœctochilus montanus Scbltr. — Canala [Vieillard 1321), Montagne
d’Amoua [Vieillard 1321).
Gonatostylis Vieillardii Scbltr. — Nouvelle-Calédonie (Pancher) ,
Canala (Vieillard).
Goodyera discoidea Scbltr. — Canala [Vieillard 1311), Wagap [Vieil-
lard 1311).
G. subregularis Scbltr. — Wagap ( Vieillard 3275), Montagne d’Amoua
[Vieillard 3275).
Pterostylis Bureaviana Scbltr. — Wagap [Vieillard 3290).
P. Ophioglossa R. Br. — Mont-Dore [Vieillard 1315 = 1313), M’bée,
Koé [Vieillard 1314), Wagap [Vieillard 1313), Gatope (Vieillard
1313 ?)
Acianthus confusus Guillaum. — Koé, M’bée [Vieillard 1317).
Caladenia carnea R. Br. — Gatope, Wagap, [Vieillard 1325).
Musa Fehi Vieill. — Canala [Vieillard 1356, 1357).
Alpinia purpurata K. Schum. — Pouébo, Wagap [Vieillard 1360).
Curcuma longa L. — Balade [Vieillard 1363).
Canna indica L. — Pouangué (Deplanche).
Crinum penduculatum R. Br. • — Wagap [Vieillard 3210).
226 —
Recherches sur l anatomie du genre Hoplestigma pierre.
Par F. Chesnais.
Le genre Hoplestigma fut décrit par L. Pierke ; ce savant créa
pour cette plante la famille des Hoplestigmacées qu’il rangea près des
Bixacées et des Flacourtiacées. A sa suite on a discuté pour savoir
s’agissait bien d’une Bixinée et certains auteurs la rangèrent dans les
Ebénales.
Ayant entrepris des études d’anatomie comparée dans la famille
des Sapotacées, M. le Professeur Aug. Chevalier nous conseilla
d’étudier l’anatomie de V Hoplestigma, afin d’en tirer si possible des
indications sur sa place dans la classification ; ce sont les résultats
de cette étude que nous exposons ici.
1° Tige. — Une section de tige jeune présente macroscopiquement
une écorce relativement mince (0,5 mm. pour un rameau de 8 mm,
de diamètre) ; le bois affecte une disposition en petits massifs à
sommet arrondi vers le centre de la tige ; il en résulte que la moelle
n’a pas une forme circulaire mais étoilée avec un nombre de branches
égal à 8.
L’épiderme est constitué de cellules de taille régulière, ovales, à
parois régulièrement épaissies ; de place en place sont implantés des
poils unicellulaires et pointus. Le liège et l’assise génératrice subéro-
phellodermique sont sans caractère particulier. Le parenchyme cor-
tical est formé de cellules allongées tangentiellement, d’une longueur
moyenne de 100 |ji ; dans ce parenchyme, existent en abondance,
dans les écorces âgées d’arbres adultes, des cellules contenant de
l’oxalate de calcium en gros cristaux rhomboédriques obstruant
presque complètement la cavité cellulaire, ou en petits granules ; en
outre, de nombreuses cellules présentent un contenu granuleux et
doivent donc être des cellules sécrétrices ; elles n’existent pas dans
les parenchymes corticaux des jeunes rameaux ; des cordons de
fibres de 80 à 100 [i, de diamètre apparaissent dans les parenchymes
corticaux des troncs d’assez gros diamètre ; dans les assises les plus
internes du parenchyme cortical existent des cordons de fibres
(diam. moy. d’une fibre : 30 (x) formant une gaine discontinue autour
du liber dont certaines cellules contiennent de l’oxalate de calcium
rhomboédrique ou sous forme de granules sans forme cristalline
définie. L’assise génératrice libéro-ligneuse n’a pas de caractère
particulier. Le bois présente des zones d’accroissement bien marquées
.. Buüeün du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
227 —
sur une section macroscopique ; les bandes de parenchyme ligneux
et de fibres ont de 30 (x à 250 fx de large ; les rayons médullaires au
nombre de 4 par mm. environ possèdent 1, 2, 3 ou 4 séries de cellules
allongées dans le sens radial et une largeur variable de 20 [x à 80 (x ;
leurs parois portent des canalicules nombreux et arrondis ; certains
renferment des cristaux d’oxalate de calcium ; dans les coupes tan-
gentielles, les rayons médullaires sont homogènes, fusiformes,
allongés, d’une hauteur moyenne de 600 à 1000-1400 [x et d’une lar-
geur de 100 (X environ avec 2, 3 ou 4 rangées de cellules pentagonales
isodiamétriques ; le parenchyme ligneux est formé de cellules dissé-
minées polyédriques percées de canalicules arrondis ; les fibres non
disposées en files radiales mais réparties entre les cellules de paren-
chyme, ont des membranes peu épaissies avec quelques perforations ;
les fibres et le parenchyme se distinguent difficilement l’un de l’autre
en section transversale ; Les vaisseaux sont isolés ou groupés par 2
ou par 3 dans l’aubier ; vers la moelle, ils se rapprochent et forment
des files radiales à peu près continues ; dans le bois âgé ils sont au
nombre de 3-4-5 par mm^, assez uniformément répartis. Les petits
vaisseaux sont à lumière polygonale, les plus larges à lumière arron-
die (diam. moy. des petits vaisseaux : 60-80 (x ; diam. moy. des gros
vaisseaux : 140-160 (x); des cellules de parenchyme ligneux entourent
les vaisseaux, formant une auréole concentrique ; l’ornementation est
spiralée, a double spirale en sens inverse pour les petits vaisseaux et
aréolée pour les gros vaisseaux ; ces derniers sont, en outre, fermés
par des cloisons obliques. Les cellules de la moelle ont les parois
épaisses (7 (x), forées de canalicules nombreux et arrondis (diam. moy.
d’une cellule médullaire : 100 [x). Densité du bois : 0,627. Couleur :
jaune doré.
2® Feuille.
a) Pétiole. — Les coupes de la base du pétiole sont aplaties dans le
sens antéro-postérieur ; le contour, quoiqu’irrégulier présente une
symétrie bilatérale avec deux courtes ailes de part et d’autre de
l’axe de symétrie ; l’arc cribro-vasculaire principal est également
étiré dans le sens de l’aplatissement : presque rectiligne dans sa partie
centrale, il se relève à ses deux extrémités ; des faisceaux surnumé-
raires existent, en outre, dans chacune des ailes ; ils sont au nombre
de deux à l’endroit de la coupe : ce sont de petits ilôts de bois circu-
laire, avec une auréole concentrique de liber externe ; schématique-
ment, la structure du pétiole est la suivante : 1° épiderme où sont
implantés deux sortes de poils, assez abondants, les uns unicellu-
laires et pointus, de 30 (x de long, à parois épaisses et sclérifiées, les
autres rubanés, pluricellulaires, articulés, constitués d’une simple
file de cellules à parois minces, d’une longueur variable, atteignant
en moyenne 400 (x ; 2^ collenchyme, surtout développé à la face
Ml
IM
IflSanilra
Hoplestigma Kleineanum Pierre. — 1, coupe schématique de la tige (l’épaisseur de
l’écorce est un peu exagérée) ; 2, coupe schématique de la tige (portion limitée par le
rectangle dans 1, X 40) : a, épiderme ; b, liège et assise génératrice subéro-phello-
dermique ; c, parenchyme cortical ; d, gaine discontinue de fibres ; e, liber et assise
génératrice libéro-ligneuse ; /, bois secondaire ; g, parenchyme médullaire ; 3, coupe
transversale du bois ( X 60) ; 4, coupe longitudinale tangentielle du bois ( X 30) ;
5, oxalate de calcium du parenchyme cortical ( X 300) ; 6, coupe schématique de la
base du pétiole ( X 10) ; 7, coupe schématique du milieu du pétiole ( X 10) ; 8, coupe
schématique du sommet du pétiole ( X 10) ; 9, coupe transversale du limbe ( X 150) ;
10, épiderme supérieur vu de face ( X 150) ; 11, épiderme inférieur vu de face ( X 150) ;
12, coupe transversale de l’épicarpe ( X 150) ; 13, coupe transversale d’un faisceau
libéro-ligneux du fruit mûr ( X 150), 14, cellule scléreuse de l’endocarpe.
libéro-ligneux ; 5° parenchyme contenant de l’oxalate de calcium en
granules.
Au niveau des coupes médianes, pratiquées au milieu du pétiole,
— 229 —
les ailes latérales se relèvent et se rapprochent de l’axe de symétrie,
déterminant un sillon sur la face supérieure du pétiole ; l’arc cribro-
vasculaire central s’arrondit, tandis que les bords se recourbent
de plus en plus et progressent l’un vers l’autre ; le nombre des fais-
ceaux surnuméraires est, à ce niveau, égal à 3 ; il apparaît en outre,
à la périphérie du liber, une gaine discontinue de paquets de fibres
et, au-delà de cette gaine, vers la face inférieure du pétiole, dans le
parenchyme, apparaissent de nombreuses cellules scléreuses, ovales,
à parois épaisses, atteignant 100 [x dans leur plus grand diamètre.
Les coupes du sommet ont à peu près la même forme générale que
les coupes médianes ; cependant, l’arc cribro-vasculaire central
allonge de plus en plus ses bords extrêmes repliés, qui finissent par
se rejoindre et former une zone libéro-ligneuse continue, dessinant
un anneau en forme de U très ouvert ; le limbe commence à s’amorcer
par deux petites ailes horizontales dans la partie supérieure du
pétiole ; la gaine de fibres a tendance à devenir continue et à entourer
complètement la zone libéro-ligneuse ; on compte encore un faisceau
surnuméraire dans chaque aile, deux des faisceaux surnuméraires de
la coupe médiane se sont fusionnés à la zone libéro-ligneuse ; on
trouve encore à ce niveau de grandes cellules scléreuses dans le
parenchyme.
b) Limbe. — Le limbe est épais de 2 mm. environ. L’épiderme
supérieur est formé de cellules plates, non cutinisées, allongées dans
le sens transversal, rectangulaires (siu’ les coupes transversales ;
dim. moy. : 15 jx X 40 à 50 [x) ; examiné de face, les cellules ont un
contour un peu onduleux mais néanmoins une forme polygonale
nette ; les parois portent quelquefois de petits nodules internes de
cellulose {dim. moy. : 20 (x X 40 (x). Le tissu palissadique a une seule
assise de cellules rectangulaires (dim. moy. : 20 (x X 50 {x). Le tissu
lacuneux occupe la majeure partie de l’épaisseur de la feuille ; il est
formé de 8 à 9 assises de cellules irrégulières, de forme grossièrement
rectangulaire ou arrondie, de 20 [x à 70 (x de long et de 20 [x de large.
L’épiderme inférieur en coupe transversale a le même aspect que
l’épiderme supérieur ; il est formé de cellules plates, allongées, de
10 [X X 50 p, ; deux sortes de poils y sont implantés, les uns unicellu-
laires et pointus, les autres pluricellulaires et rubanés, analogues à
ceux des pétioles ; examiné de face, les cellules ont un contour très
irrégulier et très onduleux, présentant 7 à 9 lobes (dim. moy. : 15 p X
50 p) ; les stomates sont de forme oblongue et ont environ 20 p de
long et 17 p de large ; l’ostiole, de forme ovalaire a 10 p de long
environ ; autour d’un stomate, les cellules épidermiques sont dis-
posées radialement par 5.
3° Fruit. — Le fruit de V Hoplestigma est une drupe présentant à
son intérieur deux noyaux distincts. Dans l’ovaire, outre l’épiderme
— 230
cutinisé, tout est à l’état de parenchyme contenant de l’oxalate de
calcium avec seulement des faisceaux lihéro-ligneux disséminés dans
les parois, deux faisceaux plus importants marquant l’axe des feuilles
carpellaires ; à mesure que l’ovaire se développe en fruit, les cellules
devant constituer l’endocarpe, épaississent de plus en plus leurs parois
et se différencient en un tissu mort, de grain très dur et très compact,
formé de cellules scléreuses presque complètement obstruées par le
dépôt de légnine et communiquant entre elles par des canalicules
arborisés. Le fruit mûr comprend : 1° épicarpe, formé de cellules des
forme régulière, plates, à paroi externe très cutinisée, présentant à
leur connexion, vers la face externe, une tache foncée de forme
arrondie (dim. moy. : 10 fx X 30 pt) ; 2® mésocarpe constitué entière-
ment de grandes cellules de collenchyme de 100 [i de long environ ;
de place en place sont disposés des faisceaux libéro-ligneux de taille
variable, les plus petits ayant 70 [x de large ; les vaisseaux sont
étroits et spiralés ; ils ne sont pas parallèles et divergent dans toutes
les directions ; le collenchyme, dans le fruit mûr, peut resserrer ses
cellules, en certaines directions déterminées et former des travées de
condensation tissulaire qui apparaissent dans le fruit comme de
fausses cloisons ; 3° endocarpe.
D’après cette étude et après avoir comparé les caractères des bois
de quelques familles de Bixinées et d’Ehénales à ceux du bois de
VHoplestigma, nous remarquons que ce genre a un pourcentage d’affi-
nités plus grand pour la sous-classe des Gamopétales que pour celle
des Dialypétales ; l’opinion de L. Pierre mérite cependant la plus
grande attention et ce n’est que par une étude approfondie de l’ana-
tomie et de la morphologie des familles supposées affines que l’on
pourra donner à V Hoplestigma la place qu’il doit normalement tenir
dans la classification végétale.
Laboratoire d’Agronomie coloniale du Muséum.
231
Le genre Stenandriopsis (Acanthacées).
Par R. Benoist.
Le genre Stenandriopsis a été établi en 1906 par Spencer Le M.
Moore qui le place dans la tribu des Justiciées ; une seule espèce
lui est attribuée : le Stenandriopsis Thompsoni S. Moore.
M. Perrier de la Bathie a récolté sous le n^ 16987 dans la forêt
orientale de Madagascar près de liohavavana, sur le Mangoro, une
plante qui correspond exactement, sauf peut-être pour la disposition
des feuilles, avec la description et la figure du S. Thompsoni et que je
rapporte sans hésitation à cette espèce.
S. Moore ne dit rien de la disposition des feuilles sur la tige et
dans la planche qui accompagne sa note il les figure opposées et
décussées comme il est de règle chez les Acanthacées. Dans l’échan-
tillon de Perrier de la Bathie qui est constitué par des extrémités
de rameaux, presque toutes les feuilles sont en apparence verticillées
par 4 ; en réalité, si on les examine attentivement, on remarque
qu’elles ne sont pas toutes insérées au même niveau, mais que deux
d’entre elles, opposées, s’attachent sur la tige un peu au-dessous des
deux autres. Il y a donc là une disposition faussement verticillée et
simple raccourcissement d’un entrenœud qui porte presque à la
même hauteur les feuilles appartenant au nœud supérieur et au nœud
inférieur. Ce qui confirme cette manière de voir, c’est que, sur l’un
des rameaux récoltés, les feuilles les plus inférieures appartenant à
deux nœuds successifs sont beaucoup moins rapprochées et séparées
par un entrenœud long de 3 millimètres ; il est donc possible que dans
la partie de la plante qui n’a pas été récoltée, on ait une disposition
des feuilles tout à fait normale.
L’auteur du genre Stenandriopsis le compare au genre Crossandra,
dont il est en effet voisin, et note que le premier diffère du second
par ses fleurs disposées sur deux rangs longitudinaux, ses bractées
plus petites, ses bractéoles relativement grandes, le sépale postérieur
entier avec une nervure médiane, le lobe antérieur de la corolle égal
aux autres ou plus petit, le pollen en forme de biscuit et les graines
lisses.
Certains de ces caractères n’ont pas grande valeur ; les plus impor-
tants se trouvent dans la conformation du calice et de la corolle.
L’un et l’autre de ces genres possède un calice de 5 sépales inégaux,
mais tandis que, chez les Crossandra, le sépale postérieur est muni de
deux nervures principales, chez le Stenandriopsis Thompsoni il en
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
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existe une médiane plus forte et d’autres plus faibles placées symé-
triquement de part et d’autre de cette dernière.
Chez les Crossandra le tube de la corolle supporte un limbe fendu
profondément du côté postérieur et épanoui du côté antérieur en
une lèvre unique, large, à 5 lobes peu profonds, inégaux, n’atteignant
pas la gorge. Dans le Stenandriopsis Thompsoni le limbe est divisé en
5 lobes un peu inégaux mais tous bien individualisés par des fentes
qui atteignent la gorge de la corolle.
Ces deux caractères se retrouvent chez 3 espèces que j’ai décrites ^ :
Stenandriopsis carduaceus, S. humilis et S. leptostachys ; dans ce qui
va suivre j’ajouterai encore à ce genre les S. subdentata, S. Perrieri
et 5. amoena.
Il faut en outre inclure dans le genre Stenandriopsis le Crossandra
Bowini (Stenandrium Bowini H. Bâillon), le Crossandra guineensis
Nees et le Crossandra afromontana Mildbr.
Toutes ces plantes ont en commun les caractères suivants : ce sont
des plantes herbacées ou suffrutescentes, parfois des arbustes à
feuilles oppposées et décussées, souvent rapprochées par 4, surtout
celles des rameaux florifères. L’axe d’inflorescence porte des bractées
opposées disposées en 2-4 séries longitudinales, espacées ou rappro-
chées, tantôt toutes fertiles, tantôt de 2 opposées une fertile et l’autre
stérile. Les fleurs sessiles sont pourvues de 2 bractéoles. Le calice
comprend 5 sépales, le postérieur ordinairement plus grand avec une
nervure médiane accompagnée souvent de nervures plus fines dis-
posées symétriquement de part et d’autre. La corolle hypocratéri-
forme a son tube presque cylindrique parfois un peu courbé au
niveau de l’insertion de l’androcée et légèrement élargi à partir de
cette insertion ; le limbe est divisé en 5 lobes un peu inégaux, mais
tous séparés pr des fentes jusqu’à la gorge et à préfloraison quincon-
ciale. L’androcée se compose de 4 étamines didynames insérées sur
le tube de la corolle, à filet court, à anthères uniloculaires ; le pollen
est sphérique, ellipsoidal ou cylindrique-ellipsoidal, à 3 plis.
L’ovaire contient dans chaque loge 2 ovules superposés. Le fruit
est une capsule aiguë à 4 graines pourvues chacune d’un rétinacle,
lisses ou finement granuleuses ou papilleuses.
Le genre Stenandriopsis comprend les espèces suivantes :
S. Thompsoni S. Moore in Journ. Bot., XLIV, p. 154, 1908.
Madagascar ; forêt orientale à 600 mètres d’altitude près de Loha-
vavana sur le Mangoro (Perrier de la Bâthie 16987) ; Zahamena
(réserve naturelle n® 3) (Decary 16552).
1. R. Benoist. Nouvelles Acanthacées malgaches in Notul. SysL, VIII, p. 151-153,
1939.
— 233
S. subdentata nov. sp.
Frutex ramis junioribus obscure tetragonis adpresse pubescentibus deinde
teretibus glabris. Folia opposita, ea duorum nodorum valde approximata,
quaterna, fere oerticillata, breviter petiolata, lanceolata, basi cuneatim atte-
nuata, apice acuta, marginne intégra vel repando vel dentibus 1-2 utrinque
prædito, pagina superiore in costa pilosula, præterea glabra, inferiore sparse,
in nervis densius pilosula. Inflorescentiæ axillares et terminales ; flores in
spicis brevibus satis densis bifariam dispositi ; bracteæ in axi inflorescentiæ
oppositæ, omnes fertiles, squamiformes, sessiles, ovatæ, concavæ, acutæ,
mucronatæ, quinquenerviæ, in dorso pubescentes, margine tenuiter fimbriato ;
hracteolæ ovatæ, sessiles, concavæ, apice breviter acuminatæ, vix distincte
uninerviæ, sub apice modice fimbriatæ. Sepala 5 latitudine inæqualia,
imbricata, posiicum majus, ovato-lanceolatum, cætera lanceolata, sub apice
parum pubescentia. Corollæ pallide violaceæ tubus subcylindricus, lobi 5 ovati
parum inæquales. Stamina 4 didynama vix infra medium tubi inserta,
filament is glabris ; pollinis granula fere sphærica, superficie indistincte
granulata, triplicata. Ovarium et Stylus glabri ; stigma breviter infundibu-
liforme, uno latere in laminam breviter prolongatum. Capsula glabra.
Pétiole long de 5 mm. environ ; feuilles longues de 3-11 cm., larges de
14-35 mm. ; bractées longues de 6 mm., larges de 3 mm. ; bractéoles longues
de 3.5 mm., larges de 1,5 mm. ; sépale postérieur long de 4 mm., large de
1,75 mm. ; corolle longue de 15 mm. ; son tube long de 10 mm. ; capsule
longue de 12 mm.
Madagascar : mont Apiky au-dessus de Mahamavo, bassin de
réception de la Mananara affluent du Mandrare, transition du bush
xérophile à la forêt basse sclérophylle à l’altitude de 800-900 m.
(Humbert 13856).
S. carduaceus R. Benoist in Notul. syst., VIII, p. 151, 1939.
Madagascar : Lambovana dans le district de Fort Dauphin, forêt
sur le gneiss (Decary 10695) ; Elakelaka, au bord d’une route en forêt,
sur le gneiss (Decary 2825) ; vallée de la haute Menanara dans la
broussaille sur une pente gneissique (Decary 9410).
S. humilis R. Benoist in Notul. syst., VIII, p. 152, 1939.
Madagascar : bassin de la Linta, plateau calcaire à l’est du delta
(Humbert 5497) ; vallée du Fiherenana sur coteaux calcaires (Hum-
bert 5145) ; environs de lac Manampetsotsa, sur plateau calcaire
(Humbert 5286) ; Tranomaro au nord-est d’Ambovombe sur gneiss
(Decary 9012) ; entre Behara et Tranomaro sur calcaires cipolin
(Decary 9893) ; environs de Tuléar sur calcaire (Poisson 2® voyage
512) ; vallée de l’Onilahy vers l’embouchure, coteaux et plateaux
calcaires (Humbert 2615) ; dunes des environs de la Tsimampetsa
sur la côte Mahafaly (Perrier de la Bathie 9495) ; Manampetsa
sur calcaire (Perrier de la Bathie 19018, 19152).
S. amoena nov. sp.
Suffrutex humilis caulibus breviter pilosis. Folia quaterna subverticillata,
brei’iter petiolata, lanceolata, basi attenuata et in petiolo decurrentia, apice
obtusa, margine intégra ael plus minus distincte et remote dentato, pagina
utraque glabra. Inflorescentiæ terminales; flores in spicis brevibus pauci-
floris sessilibus dispositi i bracteæ quadrifariæ, oblongæ, apice rotundatæ,
aliquando emarginatæ ael sinuatæ in medium sinum denticulatæ, ad apicem
sparse, præseriim in margine, albopilosulæ. Sepala 5 subæqualia fere usque
ad basin libéra, lanceolato-linearia, ad basin latiora et hinc sensim attenuata,
apice acuta, nervis tenuibus longitudinalibus numerosis notata, æstivatione
imbricata. Corollæ tubus subcylindricus, in tertia parte superiore vix latior ;
lobi 5 parum inæquales, ovali-oblongi, ad basin parum attenuati, apice rotun-
data. Stamina 4 inclusa, ad tertiam partem superiorem tubi affixa, filamentis
glabris, dimidiam antheram unilocularem æquantibus ; connectivo piloso;
pollinis granula sphærica, tenuissime granulosa, triplicata. Ovarium et
Stylus glabri ; stigma bilaminatum.
Pétiole leong de 3-4 mm. ; feuilles longues de 2,5-5 cm., larges de
1-2 cm. ; bractées longues de 2-3,5 mm., larges de 2-2,5 mm. sépales longs
de 8 mm. ; larges à la base de 1,5 mm. ; corolle longue de 2 cm., son tube
long de 14 mm.
Madagascar : forêt d’Analamahitso, entre le Bemarivo et l’Anjo-
bona, sur le gneiss, 900 mètres d’altitude (Perrier de la Bathie
9224).
var. Catati nov. var,
A specimine typico differt foliis angustioribus, 3-8 cm. longis, 9-16 mm,
latis, inferioribus oppositis, superioribus quaternis approximatis, fere
verticillatis, subtus pallidioribus.
Madagascar : Route de Mandritsana, fleur blanc violet, 1®^ octobre
(Catat 3202).
L. Perrieri nov. sp.
Suffrutex ramis adpresse pilosulis. Folia quaterna subverticillata, breviter
petiolata, ovato-lanceolata, basi rotundata, sed in parte infima cuneatim in
petiolo decurrentia, apice acuto, minute spinescente, margine intégra vel
utrinque 1-2 dentibus minutis prædito, pagina superiore glabra, inferiore in
Costa pilosula, præterea glabra. Inflorescentiæ terminales vel axillares ; flores
in spicis gracilibus paucifloris dispositi, bracteæ in axi inflorescentiæ oppo-
sitæ, quarum una sterilis et altéra fertilis, lanceolato-oblongæ, apice acuto
vel obtuso, mucronato, extus recurvo, sparse piloso-glandulosæ, trinerviæ ;
bracteolæ lineares, acutæ, sicut bracteæ vestitæ, uninerviæ. Sepala 5 latitudine
inæqualia, ad basin libéra, lanceolato-linearia, superne sensim angustata,
apice acuta, nervo parum excurrente, sparse piloso- glandulosa, univervia.
Corollæ cœruleæ tubus subcylindricus ad tertiam partem superiorem curvatus
et parum dilatatus, lobi 5 parum inæquales, ovati. St:imina 4 didynama, in
tertia parte superiore tubi inserta, inclusa, filamentis staminum anteriorum
satis dense pilosis, lateralium fere glabris, antheris unilocularibus, connectivo
piloso; staminodium posterius filiforme; pollinis granula breviter ellip-
soïdea, minutissime granulata, triplicata. Ovarium et Stylus glabri; stigma
breviter infundibuliforme.
Pétiole long de 1-5 mm. ; feuilles longues de 12-40 mm., larges de
8-20 mm. ; bractées longues de 5 mm., larges de 1,75 mm. ; bractéoles
longues de 6 mm. ; sépales longs de 6,5 mm., larges de 1-1,5 mm. ; corolle
longue de 17-18 mm., son tube long de 11 mm.
Madagascar : Vilamandro près Andranomavo (Ambongo) dans les
bois pierreux (Perbier de la Bathie 1559).
S. Boivinî R. Benoist nomen novum ; Stenandrium Bowini H.
Bâillon mss. ex. Lindau in Pflanzenfam. IV 3b p. 321, 1895 ; Crossan-
dra Boiwini S. Moore in Journ. Bot., XLIV, p. 152, 1906.
Madagascar : Port Leven, mornes boisés de la côte (Boivin) ;
Port Leven (Vesco) ; Montagne des Français près de Diégo-Suarez
{Perrier de I.A Bathie 16204).
Cette plante a été d’abord nommée par Bâillon : Stenandrium
Bowini, nom qui est resté manuscrit. En 1906 S. Moore la décrit
comme Crossandra Bowini, tout en remarquant que le sépale posté-
rieur ne possède pas les deux nervures habituelles des Crossandra.
Elle n’appartient ni à l’un ni à l’autre de ces genres. Les Stenandrium
ont les feuilles réunies en rosette d’où partent les pédoncules scapi-
formes qui portent les inflorescences ; les graines sont fortement
poilues. Les Crossandra ont la sépale postérieur binervé et une corolle
unilabiée.
S. leptostackys R. Benoist in Notai. Si/st., VIII, p, 152, 1939.
Madagascar : Andrahomana, dans la province de Fort-Dauphin
sur rocher gneissique (Decary 4097) ; Ambovombe, dans une clai-
rière sur le sable (Decary 2777) ; sur les schistes et les grès de la
Sakoa dans le bassin de l’Onilahy (Perrier de la Bathie 17387) ;
du col de Vavara à la vallée de la Manambolo dans le bassin supé-
rieur du Mandrare (Humbert 6762) ; coi d’Ambato et pentes orien-
tales du Vohipaly dans le bassin de réception delà Mananara, affluent
du Mandrare (Humbert 14164) ; vallée de la Manambolo aux envi-
rons d’Isomono (Humbert 12899) ; rive droite du Fiherenana sur le
plateau Bara, bois calcaire (Perrier de la Bathie 19219).
Var. longifolia R. Benoist in Notai, syst., VIH, p. 152, 1939.
Madagascar : forêt de Behendo dans la province de Tuléar (Pois-
son, 2® voyage 500).
Amboasary dans le district d’Ambovombe sur terrain cristallin
(Decary 3226).
S. guîneensîs R. Benoist nomen novum ; Crossandra guineensis
Nees in DC Prodr. XI, p. 281, 1847.
Cameroun : Lolodorf (Staudt 360) ; Bipinde, Urwaldgebiet
(Zenker 1348, 3978) ; Haut Logone (Périquet) ; dans un torrent
1. S. Moore in Journ. Bot., XLIV. p. 151, 1906,
— 236 —
près du village d’Assoben Noro (Périquet, Mission de délimitation
Congo-Cameroun).
Gabon : environs de Libreville (Klaine 876, 2198, 2221, 2863) ;
entre Mayumba et Tchibanga (Le Testu 1017) ; entre Sette Cama et
le Benito (Dybowski 81) ; Kitabi, en forêt (Lecomte) ; Fernand Vaz,
sables ausbord de la lagune (Lecomte) ; au nord est de Mayumba
(Lecomte E 116) ; Brazzaville (Thollon 216, 222) ; N’Djolé (Thol-
LON 81) ; Ogoué (Mgr Leroy) ; Yalinga, fleur violet pâle (Le Testu
3060) ; entre Bayoucou et Itava, fleurs violet elair (Le Testu 5419) ;
Dondo (Icobé), fleurs blanches (Le Testu 5878,5879) ; Lastourville,
fleurs violettes (Le Testu 7271 bis).
Afrique orientale anglaise : Uganda, Mulange, forêt (Dummer
2617).
S. afromontana R. Benoist nomen novum ; Crossandra afromontana
Mildbread in Notizbl. Bot. Gart. und Mus. Berlin XI, p. 822, 1934.
Afrique orientale anglaise : Bezirk Mahenge : Nebelwald bei Sali
(Schlieben 1955) ; Bezik Morogoro : Uluguru-Gebirge (Schilieben
3613).
Les espèces de Stenandriopsis énumérées ci-dessus peuvent se
distinguer de la manière suivante :
I. Bractées entières.
A. Etamines insérées vers le tiers ou le quart supérieur du tube de la
corolle.
1. Bractées à nervation réticulée, largement ovales, plus longues que les
sépales, brièvement acuminées et cuspidées au sommet, poilues. Boioini.
2. Bractées à nervures parallèles ou à une seule nervure.
Bractées ovales ou oblongues, égalant au plus la moitié des sépales.
amœna.
+ Bractées lancéolées ou linéraires à sommet très aigu.
= Bractées portant de très petits poils glanduleux épars, leur extrémité
recourbée en dehors Perrieri.
= Bractées sans poils glanduleux, leur extrémité non recourbée en
dehors.
* Feuilles subverticillées par 4 leptostachys.
* Feuilles décussées, non rapprochées par 4 en faux verticilles.
** Bractées plus longues que les sépales guineensis.
** Bractées plus courtes que les sépales afromontana.
B. Etamines insérées un peu au dessous du milieu du tube de la corolle.
1. Bractées uninervées Thompsoni.
2. Bractées à 5 nervures suhdentata.
II. Bractées tridentées.
A. Arbuste à tiges dressées ; feuilles glabres en dessus ; sépales glabres,
libres carduaceus.
B, Plante sufîrutescente à tiges couchées, entièrement pubescente ;
sépales pubescents, les 2 antérieurs soudés jusqu’au milieu, humilis.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
237 —
La Glume des Épillets latéraux dans le genre Lolium
ET LES Glu MES DANS LES HYBRIDES X FeSTULOLIUM.
Par Aimée Camus.
(Note présentée par M. Léandri),
Dans le genre Lolium tous les épillets latéraux n’ont qu’une seule
glume, le terminal de chaque épi en a deux. Dans presque toutes les
flores françaises cette glume est mentionnée comme « glume unique »,
parfois même appelée, d’une manière erronée, « glume inférieure ».
Husnot, cependant, dans son travail sur les Graminées de France, a
bien considéré cette glume unique comme glume supérieure.
Après un examen superficiel, on peut croire que cette glume déve-
loppée est une glume inférieure, car elle est située à la base de
l’épillet, opposée au rachis, placée où se trouve habituellement la
glume inférieure. Ce qui peut être la cause de l’erreur c’est l’orien-
tation de l’épillet qui est inverse de ce qu’elle est dans la plupart des
genres de Graminées.
Dans toutes les Graminées, la première fleur est toujours située
au-dessus de la glume inférieure ou au-dessus de la glume inférieure
hypothétique. Or ici, dans toutes les espèces du genre Lolium, il n’y
a pas de glume sous la première fleur des épillets qui est contiguë au
rachis, par conséquent la première glume ou glume inférieure
manque.
Cette disposition des épillets est analogue à celle des Graminées
Paniceæ dont les épillets sessiles ou subsessiles sur un rachis sont
adaxiaux." Dans ces épillets, la glume inférieure est adossée à l’axe ou
nulle, la glume supérieure est externe, le dos de la fleur unique ou
seule développée est contigu à l’axe, le dos du fruit étant abaxial.
Cette disposition existe dans les genres : Brachiaria (Trinius) Griseb.
(dont quelques espèces sont subspontanées en France), Echinolæna
Desv., Pseudechinolæna Stapf., Axonopus P. de B., Entolasia Stapf,
Yvesia A. Camus, Eriochloa H. B. K.
L’orientation normale la plus fréquente existe dans les épillets
ahaxiaux ; la glume inférieure est externe, opposée à l’axe, comme le
dos de la fleur fertile unique ou seule développée dans les Paniceæ
la glume supérieure étant interne et adossée à l’axe, le dos du
fruit est adaxial {Paspalum L., Stenotaphrum Tr., etc.).
Quelle que soit l’orientation, lorsque dans un épillet il n’existe
qu’une seule glume, la position de la première fleur indique si c’est la
BuUetin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
238 —
glume supérieure ou la glume inférieure qui manque. Dans le genre
Lolium, c’est la glume supérieure qui existe, qui est externe, très
développée, jouant un rôle de protection pour l’épillet.
Il est intéressant de voir ce que sont les glumes et l’orientation des
épillets dans les produits hybrides issus du croisement des genres
Festuca et Lolium, très différents sous le rapport de ces caractères
J’ai pu étudier des échantillons assez nombreux de X Festulolium
adscendens Aschers. et Graebn. (1902) ( Festuca pratensis X Lolium
perenne), Festuca adscendens Retz. (1779), Festuca loliacea Curtis
(1791) non Huds.
Les épillets sont orientés comme dans le genre Lolium, mais les
latéraux ont deux glumes comme dans Festuca, la supérieure est
externe, l’inférieure plus petite, adossée à l’axe. J’ai observé, d’une
façon à peu près stable, cette disposition dans les échantillons récoltés
à, Fermaincourt et Montreuil, aux environs de Dreux [Eure-et-Loir]
(S. E. F., n® 97 et S. E. F. H., n° 685), à Saumur [Maine-et-Loire]
(Chadeau), à Angeville [Manche], à Villeneuve-la- Lionne [Marne]
(Jeanpert), dansles Vosges, à Vaxoncourtet Châtel (Magnier, no2325),
à Rambervillers (Rochel., n® 3182), de Rambervillers à la Rosière
(Claire), entre Ugney et Thaon (Magnier, n^ 2331), dans le Doubs,
à Besançon (Grenier), les Deux-Ponts (Schultz).
Quant aux échantillons provenant de Chantilly (Jeanpert), ils
présentent la même disposition ou parfois la glume supérieure adossée
au rachis, mais il y a toujours deux glumes aux épillets latéraux. Les
individus récoltés à Lardy (E. G. Camus) ont une orientation moins
nette, les épillets étant plus pédicellés ; les latéraux ont toujours
deux glumes.
Dans le X Festulolium Brinkmannii (Br.) Asch. et Gr. (Festuca
gigantea X Lolium perenne), X Festuca Brinkmannii Br. (1861),
provenant de Verrières [Seine-et-Oise] (S. F. F. H., n^ 926), bien
que les épillets soient pédicellés, l’orientation est assez nette et la
même que dans le genre Lolium, les deux glumes existent dans les
épillets latéraux, comme dans le genre Festuca, l’inférieure est
toujours bien plus courte que la supérieure, celle-ci est externe,
comme dans le genre Lolium.
En résumé, dans les produits de croisement de Festuca par Lolium
la dominance de Lolium se manifeste surtout par l’orientation des
épillets, la position des glumes par rapport à l’axe, et la dominance de
Festuca par la présence de deux glumes stériles dans les épillets
latéraux.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muésum.
239 —
Mousses nouvelles récoltées aux Iles du Cap Vert
PAR M. Au G. Chevalier en 1934.
Par R. Potier de la Varde.
Fissidens alatus P. de la V. (sp. nov. sect. Bryoidium).
Lutescens. Sparsus, Caulis simplex vel parce divisas, 5 mm. altus. Folia
7-10 /uga, sicca valde crispata, madore 4= inflexa et in superior^ parte
reflexa, marginihus undulatis ; infima minuta, media et superiore ohlongo-
lanceolata, acuminata, acutiuscula, in summo apice parce denticulata vel
sinuolata. Circa 1 mm. 40 longa, 0,35 mm. lata. Lamina vera semi-aperta ad
dimidium folii producta; lamina apicalis falcata; lamina dorsalis ad caulem
longe et anguste decurrens (inde alatus adspectus caulis). Costa valida,
inferne 25 [i lata, flexuosa lutescens, percurrens vel breviter excurrens. Lim-
bidia lutescentia, angusta sed rigida : in lamina vera inferne intralaminalia,
deinde biseriata et marginalia, in lamina apicali uniseriata, sæpe inter-
rupta et ante apicem evanescentia ; in lamina dorsali angustissima, uni-
seriata, sæpe in media parte parum conspicua, ante insertionem interrupta.
Cellulæ e bais ad apicem fere æquales et uno modo, infimæ in lamina vera
irregulariter hexagnæe vel quadrangulæ, subisodiametricæ, circa 9 (X latæ,
fuxtacostales paullo majores, 11 [x latæ, parietibus validis, aliæ tam in lamina
apicali quam in lamina dorsali, inflatæ vesiculosæ, omnes valde chlorophyl-
losæ, ita ut Costa lucide depugnat in obscuro texte.
Hab. : Fogo, Curral Chupadeiro, ait. 1.200 m., blocs de lave dans
les ravins, 25 juillet 1934.
Espèce comparable à F. leucocinctus Hampe, de Madagascar, dont
elle se distingue par les moindres dimensions, les feuilles plus étroite-
ment acuminées-aiguës, la nervure souvent excurrente.
Elle appartient comme F. leucocinctus à un petit groupe caracté-
risé par ses cellules gonflées-vésiculeuses qui font une saillie obtuse,
mais ne sont cependant ni mamilleuses, ni papilleuses.
Ces cellules paraissent à première vue être papilleuses et leur forme
contribue à obscurcir le tissu. Ce groupe d’espèces est plus voisin de
la section Pycnothallia que les espèces à tissu lucide qui comprennent
la majorité de la sect. Bryoidium.
Fissidens Allorgeî P. de la V. (spec. nov. sect. Pycnothallia).
Sparsus. Rhizoautoicus. Planta mascula minima gemmiformis, foliis peri-
gonialibus omnino elimbatis et laxe ateolatis. Planta feminea 3-4 mm. alla.
Folia 4-6 juga, remota, inferiora minima, media et superiore difficile emollita,
lanceolata, 1,8 mm. longa, 0,3 mm. lata, marginibus late undulatis. Lamina
vera ad dimidium folii producta, aperta vel semi-aperta. Lamina dorsalis e
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 1, 1943.
17
240
basi foin juxta insertionem coulis anguste enata. Lamina apicalis anguste
acuminata. Costa valida, viridis, 4= flexuosa, in acuto mucrone percurrens,
inferne 25-20 [x lata. Limbidium in lamina vera inferne latum, sæpe ramifi-
cationes intralaminales emittens, 4-5 seriatum, in lamina apicali tantum
excurrens et multo ante apicem evanidum, in lamina dorsali valde variabile :
in foliis inferioribus sive nullum sive rudimentarium et nunc aliquibus
elongatis celluüs sæpe interruptis compositum; magis ac magis conspicuum in
foliis superioribus sed semper uniseriatum, aliquando interruptum et ante
apicem evanidum. Cellulæ laminæ veræ plerumque rectangulæ, aliquæ hexa-
gonæ, 10-15-25 X 5-7 [x, incons picue papillatæ, aliæ (laminarum apicalium
et dorsalium) irregulariter hexagonæ, 12-14 X 5 [x, distinctius papillatæ,
apicales in partibus e limbidio destitutis irregulariter prominentes. Seta
rubescens, superne virescens, 4-5 mm. longa. Theca hreviter ovoidea, inclinata,
deoperculata 0,5 mm. longa, 0,25 mm. lata, brevissimo virescente collo prædita.
Operculum convexum, breve, obtuse et fere recte rostratum. Cellulæ exothecii
paulum vesiculosæ, colleuchymaticæ, 12-13 [x latæ. Peristomii dentes aurant-
tiaci, anguste lanceolati circa e dimidia parte (vel paulum alliore) longitu-
dinis, divisi, papillati.
Hab. : San Antao : Pombas, rochers au bord de la mer, 10 sept.
1934.
Bien distinct de toutes les espèces africaines de la même section,
appartient certainement au même groupe que F. Curvato-xiphioides
Dix. et P. de la V. de l’Inde méridionale. Entre autres particularités
présente celles-ci : le tissu basilaire de la lame vraie est clair, composé
de grandes cellules rectangulaires lisses ou presque lisses 5 la papillo-
sité des cellules augmente au fur et à mesure que celles-ci sont plus
rapprochées de la pointe. C’est une illustration remarquable d’une
règle qui s’observe chez toutes les espèces que j’ai rangées dans
le groupe des Pychophylli.
D’autre part le limbidium est réduit à très peu de chose dans les
deux lames accessoires ; c’est ainsi que dans la lame apicale il n’est
que longuement excurrent, c’est-à-dire qu’au sortir de la lame vraie il
entame la base de la lame apicale et disparaît vers la moitié de la
longueur de celle-ci sans toujours atteindre ce point ; sur la lame
dorsale il est très souvent rudimentaire et quand il existe il est
interrompu et divisé en deux ou trois tronçons et jamais il ne dépasse
le niveau atteint par le limbidium apical. L’étude de cette mousse
démontre une fois de plus les affinités réelles existant entre les sec-
tions Pycnothallia et Semilimbidium dont j’ai déjà eu l’occasion de
signaler la composition hétéroclite.
Weisia cucullata P. de la V. spec. nov.
Inflorescentia polyoîca (Sæpissime perichætia plura superposita et
perigonia terminalia, rarius flores synoici). Læte viridis. Caulis 5-8 mm. long-
gus, divisus. Folia sicca valde crispata, madida patentia, 4 mm. longa,
0,25 mm. lata, valde concava, e basi obovata, sensim angustata, marginibus
superne valde involutis, in apice subobtuso, cucullatim extenuata. Costa
242
valida, inferne 60-65 (x, superne 25 [x lata, in brevissimo, interdum recurvata
mucrone excurrens. Cellulæ basilares hyalinæ, rectangulæ, juxtacostales et
mediæ 35-38 X 12 pi, ad margines 25-28 X 10 [x. Cellulæ laminæ subisodia-
metricæ 7 X 6 (x, papillatæ.
Seta pallida 6-8 mm. alta. Theca, ovoidea, deoperculata vix 1 mm. longa,
0,5 mm. lata Peristomii dantes valde humiles et. obtusi, papillati, orificium
parum excedentes. Spori 12,5 [x crassi.
Hab : S. Antâo, Cova, rochers, 18-20-26 sept. 1934.
Proche de W. Wimmeriana (Sendtn.) B. E. par son inflorescence
polyoïque ainsi que par les feuilles cucullées au sommet, en diffère
par le port plus robuste, les feuilles plus longues et plus larges, l’acu-
men plus brusquement contracté et la pointe elle-même plus forte-
ment cucullée, le mucron terminal plus court, de sorte que les feuilles
donnent l’impression d’être subotuses et non aiguës. Les bords sont
enroulés plus fortement au sommet. Comparable également à W. Die-
terleni Thèr. qui en diffère par les feuilles progressivement plus
grandes de la base à la rosette terminale, avec un tissu basilaire
plus lâche, toutes non mucronées, avec une nervure plus mince
finissant en dessous du sommet.
Funaria Chevalîeri P. de la V. (sp. nov. Plagiodus.
Polyoïca. (Inflorescentia synoïca valde freques). Planta humillima,
sparsa, rosulata, circa 1 mm. alta. Folia e basi oblonga; e dimidio sensim
acuminata, in subtile pila extenuata., 1,50-1,60. mm. circa longa, 0,50-
0,65 mm. lata, integerrima vel tantum ad apicem 2-3 obsoletis dentibus
prædita. Cellulæ basilares hyalinæ, rectangulæ vel subrectangulæ, mediæ
70 X 25 jx, marginales breviores et sæpe latiores 45 X 35 pi. Cellulæ supe-
riores, mediæ hexagonæ, prosenchymaticæ, 60-62 X 17 pi, marginales qua-
dratæ 25 X 30 pi. Costa flavescens, inferne 65-68 pi lata, ante apicem
evanida. Theca erecta asymmetrica, deopoerculata vixl mm. longa, 0,75 mm.
lata, in Imdia seta, 5 mm. alta, collo valde spongioso subæquilongo prædita.
Annulum nullum. Peristomii dentes lanceolati, 5-7 articulis formati, pulchre
aurati, irregulariter striati, papillati, trabeculis haud vel parce prominen-
tibus. Endostomii processus deltoidei, subæquilongi, lutescentes, interdum
fere hyalini, valde papillati. Spori minute verrucosi, pallide lutei, 22-23 pi
crassi.
Hab. : Fogo, Curral Chupadeiro, sources, 26 juillet 1934.
Par l’inflorescence, la forme des feuilles, les caractères de la cap-
sule, cette plante est proche de F. pulchella Phil. Elle s’en distingue
d’une manière générale par ses moindres dimensions, les feuilles moins
ovales à la base, légèrement sinuolées au sommet et surtout par les
dents du péristome composées seulement de 5 à 7 articles tout au
plus, jaunes et non rouges, à trébécules très peu saillants, l’endostome
plus court, si pâle qu’il est parfois hyalin, enfin par les spores net-
tement verruqueuses.
— 243 —
Bryum alpînulum Besch. var, latînerve P. de la V. et Thèr. (var.
nov.).
A forma typica recedit latioribus costis, distinctius excurrentibus, in media
parte 50 (x latis ( pro 30 p.), ad apicel 27 (x latis ( pro 20
Hab. : S. Antâo Cova, 29 sept. 1934.
Tortula Solmsii (Schp.) Limpr. var. minor Feheeb. forma pauci-
limbata P. de la V.
Dans cette forme les cellules marginales sont encore moins diffé-
renciées que dans la plante de Madère récoltée par Fkitze. Elles se
présentent en séries interrompues et n’existent le plus souvent qu’à
l’état de vestiges.
Hab. : S. Antâo, Cova, ait. 1.200 m, avec Timmiella Barhula
(Schwgr.) Limpr. Sept. 1934 ; Fogo, Curral Cbupadeiro, ait.
1.200 m., au bas du volcan, blocs de lave dans les ravins.
Cryphaea Bollei Broth. et Geheeb.
M. Chevalier a fait une récolte assez copieuse de cette espèce à
S. Antâo, Cova. Elle est sommairement indiquée dans le Bryologia
atlantica, p. 47 où sont seulement notées les différences qui semblent
la distinguer de C. arborea (Huds) Lindb. et de C. glomerata Schimp.
Elle ne figure pas dans le généra de Brotherus qui estimait sans
doute que les fragments qu’il avait vus ne permettaient pas une des-
cription complète (Cf. Herzog, loc. cit.).
Les échantillons de M. Chevalier, complètement stériles, n’ap-
portent aucun élément nouveau, mais au cours des recherches entre-
prises pour leur identification, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir
deux périchèzes sur une part de la récolte originale de Bolle. Cette
récolte dont je dois la communication à M. P. Allorge, provenait de
l’herbier Geheeb et fait partie des collections du Muséum de Paris.
Ceci permet donc de préciser :
1° les périchèzes étant latéraux, qu’il ne peut être question d’une
espèce du g, Acrocryphæa.
2° les feuilles étant finement denticulées dans la partie supérieure
et les feuilles périchétiales étant dentées superficiellement, que
C. Bollei doit être rangé dans le voisinage de C. glomerata Schp.
Outre les différences indiquées pour cette espèce par le Bryol.
atlant. on doit noter la forme générale des périchèzes plus aigus avec
une denticulation plus profonde des feuilles.
244
Trois Laboulbenia nouvelles parasites
DE Chlænius malgaches.
Par P. Lepesme^
[Note présentée par M. R. Paulian).
Dans sa « Contribution à l’étude des Laboulbeniacées d’Europe et
du nord de l’Afrique « F. Picard dit à la page 552 : « Laboulbenia
Pasqueti semble au premier abord différer beaucoup de deux espèces
exotiques vivant sur des Chlaenius, L. exigua Thaxt. et L. humilis
Thaxt. Elle appartient cependant à leur groupe, car je possède une
espèce non encore décrite, parasite d’un Chlaenius de Madagascar,
qui, jusqu’à un certain point, pourrait être considéréeé comme fai-
sant la transition entre les unes et les autres, mais qui me paraît
cependant distincte de toutes les trois. » En recherchant cette Laboul-
benia dans la collection Picard, j’ai trouvé, non pas une, mais trois
espèces inédites sur Chlaenius malgaches. Ce sont elles que je décrirai
ci-dessous.
Laboulbenia incisa n. sp. (fig. 1).
Espèce de grande taille, d’un jaune très pâle, les cellules I et III et le
périthèce plus sombres.
Basale tronc-conique, à peine trois fois aussi longue que sa largeur
maxima ; subbasale cylindrique, plus de quatre fois aussi longue que large
à la base, séparée de III par un septum perpendiculaire à l’axe, de VI par
un septum très oblique. Cellule III pentagonale, allongée, aussi large à la
base qu’au sommet ; IV et V remplacées par trois cellules utriculiformes
allongées, subégales, convergeant veis le psallium, la médiane un peu
plus longue que les deux autres, la supérieure (qui paraît correspondre
à V) entamant le périthèce d’une manière caractéristique et constante
sur les trois exemplaires étudiés. Psallium mince, concave, ne portant ni
paraphysopode, ni andropode ; au-dessus de la cellule correspondant à V
s’étagent en revanche une série de petites cellules sacculiformes allongées
de plus en plus courtes d’où partent de nombreux appendices grêles,
flexibles, tortueux, rappelant, hormis leur teinte très claire et l’absence de
segmentation, ceux des Rhachomyces. Aucune anthéridie n’est visible.
Cellule VI trapédoïdale, plus longue que large ; VII invisible. Périthèce
en forme d’obus rétréci à la base, dissymétrique au sommet, les côtés sub-
parallèles, la plus grande largeur au quart distal, l’apex saillant, obtus au
sommet ; une marque noire préapicale dissymétrique ; une suture longitu-
1. Buü. Soc. Myc. Fr., XXIX, pp. 503-571.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
— 246 —
dinale médiane faible ; quelques septa transverses peu nets dans la région
basale.
Longueur totale, du pied au sommet du périthèce ; 910-950 p.. —
Périthèce ; 330-345 p X 110-420 p.
Sur Chlaenius sp., Madagascar. — Type in coll. Picard (3 exem-
plaires).
Laboulbenia Colasî n. sp. (fig. 2).
Forme générale de L. vulgaris Peyr., le pied court et trapu ; jaune pâle»
les cellules I et (VI VII) plus sombres.
Basale subcylindrique, épaisse, deux fois plus longue que large, mon-
trant près de la base un septum supplémentaire qui isole une petite cellule
globuleuse. Subbasale pentagonale, à peine plus haute que sa largeur
maxima. Cellules III et (IV -(- V) subégales, plus hautes que larges, V arron-
die. Du psallium partent directement deux appendices identiques, cloi-
sonnés, grêles, sans paraphysopode distinct. Pas d’andropode, ni d'anthé-
ridies visibles.
Cellules (VI -(- VII) triangulaire, foncée. Périthèce fusiforme, dissymé-
trique, incliné vers l’extérieure, l’apex pourvu de deux lèvres saillantes,
l’ostiole franchement extrorse ; région préapicale noircie de chaque côté.
Longueur totale, du pied au sommet du périthèce : 230-245 [jl. — Péri-
thèce : 90 p. X 40 (X.
Sur Chlaenius sp., Madagascar. — Type in coll. Picard (4 exem-
plaires).
Laboulbenia pachytheca n. sp. (fig. 3-4).
Allure générale élancée, l’ensemble basale-subbasale-androstique-gyn os-
tique affectant la forme d’un triangle régulier très allongé. Membrane des
cellules très épaisse, presque incolore, la coloration générale jaune-paille.
Pied petit. Cellule I deux fois et demie aussi longue que sa largeur
maxima, II à peine plus longue que I ; III rectangulaire, allongée ; IV en
forme de sabot ; V triangulaire, petite. Psallium large, peu épais. Deux
paraphysopodes subégaux portant chacun deux paraphyses pluri-
articulées.
Cellule VI fortement étranglée, VII subglobuleuse. Périthèce fusiforme,
atténué au sommet, les lèvres peu saillantes, l’interne complètement noire,
l’ostiole faiblement extrorse.
Longueur totale, du pied au sommet du périthèce ; 420-490 [x. — Péri-
thèce : 180-200 {X X 70-75 (x.
Sur Chlaenius sp., Madagascar. Type in coll. Picard (4 exem-
plaires, dont deux juvéniles).
La description de ces trois Laboulbenia porte à 10 le nombre
d’espèces de ce genre vivant sur Chlaenius, les sept autres étant :
L. Rougeti Mont, et Robin des Chlaenius, Aptinus et Brachynus
(Europe, Afrique), L. fasciculata Peyr. des Patrobus, Chlaenius et
Brachynus (Europe occidentale, Australie), L. proliferans Thaxt.
— 247
et ses variétés atrata Thaxt,. divaricata Thaxt., interposita Thaxt. et
liheriana Thaxt. des Brachyonychus, Craspedophorus Notonomus,
Taphoxenus, Dolichus, Chlaenius, Euchlaenius, Rembus et Pherop-
sophus (tout l’ancien monde), L. europaea Thaxt. des Callistus,
Chlaenius, Aptinus et Brachynus (Europe), enfin L. exigua Thaxt.
(fig. 5) sur Chlaenius micans F. au Japon, L. humilis Thaxt (fig. fit
sur C. monogrammus Laf.(?) et C. cyaniceps Bâtes à Hong-Kong, et
L. Pasqueti Picard (fig. 7) sur Chlaenius Olivieri Crotch {variegatus
Fourcr.) à Tournus (Saône-et-Loire).
Ces trois dernières sont nettement apparentées aux L. incisa et
L. Colasi n. sp. et l’ensemble du groupe paraît inféodé aux Chlaenius,
dans l’état actuel de nos connaissances. Il est certain qu’il reste encore
beaucoup à découvrir et qu’on ne peut se prononcer formellement à ce
sujet. Il n’est pas illusoire, toutefois, de croire à une spécificité
marquée de certaines Lahoulbenia des Chlaenius et je rappellerai
que sur les bords de la Saône ou cohabitent les Chlaenius Olivieri
Crotch et Chl. vestitus Payk., les premier seuls sont parasités par
L. Pasqueti Picard, alors que les seconds sont fréquemment couverts
de L. fasciculata Peyr.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
248
La microfavne du Sahélien d’Oran
Par J. Roger, J. -P. Nicolas et E. Buge.
Nous comprendrons sous le nom de microfaune toutes les formes
dont l’étude nécessite l’usage du microscope. Ce groupement se
trouve en outre justifié par le fait qu’il s’agit d’êtres donnant sur-
tout des indications d’ordre bionomique plutôt que stratigraphique.
Plus ou moins abondamment représentés dans les divers gisements
d’âge sahélien de la région d’Oran ^ nous trouvons les groupes sui-
vants : Spongiaires, Bryozoaires, Polypiers, Algues calcaires, Forami-
nifères, Ostracodes, Diatomées, Flagellés.
I. Spongiaires. — Ils n’étaient pas rares ainsi qu’en témoigne la
présence de spiculés dans les divers gisements et leur concentration
dans certains bancs. La détermination spécifique est quasi impos-
sible étant donné la rareté des individus conservés. Nous devons nous
borner aux remarques suivantes :
1° Jereiea clavæformis Pomel (Jerea) (synonymie dans Moret,
Mém. S. G. F., n, s., i, 1924, p. 12) n’est pas rare dans les gisements
du ravin de la Maison forestière mais reste de faible taille.
2° Pomel signale (1872 — Zoophytes, p. 247, pl. X, fig. 5) un Her-
pothis saheliensis Pomel. Cette petite forme encroûtante ne semble
pas avoir été reprise depuis par les auteurs. Sur une valve de Pycno-
donta plicatula du gisement des Planteurs se trouve une petite
Eponge encroûtante rappelant beaucoup l’espèce de Pomel. En l’ab-
sence de matériel plus abondant et permettant une étude de la
spiculation il n’est guère possible que de signaler ce rapprochement.
3° Les Eponges perforantes sont aussi assez fréquentes, elles ont
été vues et figurées par Pomel (loc. cit., pl. F.) : Cliona perpicillata,
Cl. sparta, Cl. petricola, Cl. varians. Pomel ayant uniquement, dit-il,
le désir de montrer la diversité des formes, n’a donné aucune expli-
cation supplémentaire.
En fait les grosses Huîtres des marnes jaunes des Planteurs sont
abondamment perforées par des Cliones. Les Pycnodonta plicatula
paraissent principalement, sinon exclusivement, atteintes. En l’ab-
sence de toute étude récente sur ce groupe par les spécialistes il ne
saurait être question d’avancer une détermination. Un travail de
1. Roger J., Les Invertébrés de la macrofaune sahélienne d’Oran. Bull, du Muséum,
2® série, t. XIV, n® 6, 1942, p, 465-470.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 4, 1943.
249 —
révision serait des plus utile et la voie dans laquelle il devrait s’en-
gager a été tracée par Fischer dès 1868 ^ : partant des espèces
actuelles il faudrait rechercher des corrélations entre les caractères
de l’Eponge et l’allure des perforations qu’elle produit, car elles
seules sont conservées chez les fossiles.
4° Des préparations par action des acides ou par simple lévigation
donnent en abondance des spiculés. Le dernier procédé donne
notamment des spiculés à 3 axes à 120° dans un même plan (triac-
tines) et des spiculés rectilignes (monaxones). Les premiers sont
caractéristiques des Eponges calcaires.
Ces quelques observations conduisent aux conclusions suivantes :
1® La présence de Jereica relativement abondantes donne un
« air ancien » au gisement car le genre a son maximum au Crétacé
supérieur, mais au Burdigalien il existe encore, en Algérie notam-
ment (Moret, loc. cit., p. 12). Ces Eponges indiquent également un
milieu passablement littoral.
2® Ce caractère littoral est encore accentué par la présence
d’Eponges encroûtantes (Herpothis) et de Cliones. D’après Fischer
ces dernières sont particulièrement abondantes dans les mers
chaudes.
3° Les Eponges calcaires confirment encore les caractères précé-
dents et indiquent un milieu où la sédimentation calcaire n’est pas
exclusive, les Calcispongiaires fréquentent en effet les milieux argilo-
marneux ou sableux.
4® L’abondance des monaxones permet de supposer l’existence de
Monactinellides, groupe vivant encore à profondeur relativement
faible.
En somme les Eponges concourent à prouver que nous sommes,
dans les gisements où elles se trouvent, assez près du rivage.
IL Bryozoaires, Polypiers, Algues calcaires. — Surtout du
Châbet ben Derabine et du cap Figalo on trouve un calcaire où sont
associés de nombreux Bryozoaires, des Mélobésiées et quelques Poly-
piers du genre Dendrophyllia. Ce sont les Bryozoaires qui vont nous
fournir les renseignements les plus complets sur ce milieu.
La partie essentielle de ce matériel provient de la collection Canu
et avait été déterminée autrefois par ce savant bryozoologiste. L’un
de nous (Buge) a revu ces échantillons et réuni les renseignements
desquels se dégagent les conclusions suivantes :
1° La faune passablement abondante et variée comporte au moins
40 espèces où dominent largement les Cheilostomata (seulement
9 espèces de Cyclostomata ).
1. Fischer P. Recherches sur les Eponges perforantes. Noui>. Arch. du Mutéum,.
IV, p. 117-170, pl. XXIV-XXV.
— 250
2° au point de vue bionomique nous voyons une première consé-
quence, déjà exprimée par Canu et Lecointbe sur un autre sujet
(1925 — Les Bryozoaires Cheilostomes des faluns de Touraine et
d’Anjou, Mém. S. G. F., n® 25, p. 7) « Les Bryozoaires Cheilostomes
sont surtout des animaux de haute mer : là où ils sont accumulés
en grand nombre, c’est toujours loin du rivage, k
3° Parmi les Cyclostomes deux genres sont abondants :
a) Hornera avec : H, frondiculata Lamx., H. reteporacea M.-En.,
H. striata Busk.
b) Lichenopora Sivec : L. hispida Flemg., et L. proliféra Reuss.
Ce sont des espèces à large répartition géographique et au point de
vue stratigraphique elles commencent presque toutes à l’Oligocène
et parviennent pour la plupart jusqu’à l’époque actuelle. Les condi-
tions de vie semblent encore bien mal précisées. Ce sont des formes
benthoniques indiquant une faible profondeur (20 à 30 m.).
4*^ Chez les Cheilostomes signalons comme éléments dominants :
Onychocella angulosa Reuss, Micropora impressa Nev., Crihrilina
radiata Moll, Schizoporella rugulosa Reuss, Sch. schizogaster Reuss,
Hippoporina hypsostoma B.evss, Muer onella serrata Reuss, M. vario-
losa JoHNST., Umbonula ramulosa L., Retepora beaniana King,
Mastigophora hyndmanni, Johnst., Schismopora coronopus Wood,
Sch. pumicosa L.
Au point de vue stratigraphique il n’y a guère d’indications à en
tirer, beaucoup de ces espèces débutent dans le Miocène ou même dans
l’Eocène et existent encore dans les mers actuelles. Par contre aux
points de vue bathym étriqué et zoogéographique elles sont intéres-
santes.
Le graphique ci-contre, obtenu en portant en abscisses les profon-
deurs moyennes auxquelles vivent les espèces correspondantes et en
ordonnées l’abondance de l’espèce (1 = rare, 2 = peu abondante,
3 = abondante, 4 = très abondante), indique nettement un fond ne
dépassant pas 100 m. Les Cyclostomes, les Mélobésiées ^ confirment
d’ailleurs cette relativement faible profondeur. Au point de vue zoo-
géographique nous notons ; 5 ou 6 espèces cosmopolites, quelques
espèces de mers chaudes (par exemple : Onychocella angulosa Reuss,
Tubucellaria cereoides Ell. et Sol.), de nombreuses espèces qui appar-
tiennent à la région méditerranéo-atlantique actuelle et quelques-
unes indiquant des eaux plus froides (1 à 10 degrés C.) : Peristomella
coccinea Abild, Microporeïla ciliata h., Retepora beaniana Kind.
Les Invertébrés de la macrofaune et notamment les Crabes, avaient
également quelques représentants des régions froides. Dans ces
1. M™® P. Lemoine. Les Algues calcaires de la zone néritique. Mém. Soc. Biogéo-
graphie, VII, 1940, p. 75 ss.
251 —
témoignages concordants il faut peut-être voir l’indication de venues
d’eaux froides, plutôt qu’un rafraîchissement du climat.
En conclusion nous pouvons évoquer au Châbet ben Derabine et
au Cap Figalo, pendant le Sahélien, un fond passablement favorable
à la vie et aux échanges de calcaire, sous une couche d’eau n’excédant
pas 100 m. Dans cette région d’Oran, aux milieux si variés à cette
époque, celui que nous venons d’étudier est sans doute le mieux
ravitaillé en oxygène. Toute la région semble en outre avoir été sou-
mise à des influences plus froides favorisant l’installation d’espèces
plus nordiques.
III. Foraminifères et Ostracodes.
Les fossiles microscopiques du Sahélien d’Oran n’ont été étudiés
que de date ancienne, de façon occasionnelle par Ehrenberg (1839 —
Ueber noch jetzt zahlreich lebende Thierarten der Kreidbildung.
Ann. k. Akad. TFiss. Berlin, 5° s., XXVI, p. 81-174, IV pl.) et surtout
par ScHRODT et Tenne (1892 — Zur Foraminiferen Fauna der Wei-
sen Globigerinen Mergel von Oran. Zeitschr. d. d. geol. Gesell., XLIV,
p. 329-331).
L’étude a été reprise par l’un de nous (Nicolas) en ayant soin de
séparer les produits de lavage de trois milieux différents : marnes
jaunes des planteurs, couches à Poissons, marnes grises de Sidi-
Brahim.
Il y a intérêt à envisager séparément ces trois milieux.
1° Marnes jaunes des Planteurs. Les Foraminifères y sont passable-
ment abondants et variés (environ 35 espèces). On y remarque immé-
diatement la très nette prédominance des Glohigerina bulloides
d’Orb. et Gl. pachyderma Ehr. Parmi les autres espèces signalons
dans l’ordre d’importance décroissante : les Truncatulina (Tr. pyg-
maea Hantk. et Tr. lobatula W. et J.), Nonionina boueana d’Orb. -
Textularia sagittula Defr., Bolivina punctata d’Orb., Cassidulina
— 252
crassa d’Orb., Elphidium crispum L., Anomalina ammonoides
Reuss.
Que conclure quant aux conditions du milieu ? Considérant l’abon-
dance extrême des Globigérines, qui sont pélagiques, nous pouvons
nous considérer comme assez éloignés du rivage. Conclusion confirmée
par la présence d’Ostracodes et par le fait que les autres Foramini-
fères du gisement appartiennent en grande majorité à des formes à
test libre. Donc, absence remarquable des benthoniques.
Cherchons à préciser les caractéristiques des 3 facteurs du milieu :
température, nature du fond, profondeur.
C’est à des températures comprises entre 9 et 12® que correspond
le plus grand nombre des espèces du gisement. Il faut cependant
remarquer l’abondance de Globigerina pachyderma Ehr., considérée
par CusHMANN comme forme d’eaux froides des régions arctiques et
antarctiques. Notons également la présence de quelques formes,
peu abondantes il est vrai, correspondant également à des tempéra-
tures plus basses. Il y a là une indication à rapprocher de celle fournie
par ailleurs, notamment par les Bryozoaires et les Crabes.
La presque totalité des espèces de ce gisement se trouve actuelle-
ment sur des fonds de marnes et sables. H y a donc concordance
remarquable avec la nature de la roche et on peut en conclure à une
accumulation en milieu relativement calme. Discuter de la profon-
deur à laquelle un sédiment s’est formé est toujours une délicate
question. Ici les Foraminif ères nous donnent deux indications.
L’une est prédominante, car due aux Globigérines, c’est une profon-
deur de 400 à 500 m. Dans le même ordre d’idées, signalons l’existence
de Elphidium crispum, Cassidulina crassa, etc., formes indiquant des
profondeurs relativement faibles. La seconde indication est due à
un lot d’espèces (genres Bolwina et Textularia surtout), beaucoup
moins abondantes, correspondant à des profondeurs de 1.500 à
2,000 m, (notons même Truncatulina pygmaea qui d’après Cush-
MANN, ne se trouve qu’à au moins 3.000 m.). Il y a donc contradic-
tion, en apparence, car en effet il faut noter que les espèces considé-
rées comme profondes sont pour la plupart eurybathiques (par
exemple Textularia sagittula est signalée de 25 à 2.000 m.). Il con-
vient en outre de ne pas oublier que dans un golfe ou une mer étroite
les zones bionomiques ont tendance à se rétrécir dans le sens vertical
et parfois dans des proportions considérables (voir Schmidt — Die
bionomische Einteilung der fossilen Meeresbôden, Fortsch. Geol. u.
Pal., XII, 1935, p. 6 et passim).
Cette règle constatée dans l’Adriatique par exemple, s’appliquerait
fort bien à notre golfe sahélien. La macrofaune nous permettait déjà
de parler de profondeurs de plus de 200 m. les Foraminifères
1. Voir Roger, loc, cit.
— 253
confirment que les marnes jaunes des Planteurs se sont déposées
sur un fond correspondant à la partie supérieure de la zone bathyale.
2° Couches à Poissons. — Du premier coup d’œil on remarque une
grosse différence par rapport aux marnes des Planteurs : ce sont main-
tenant les Textularia et les Bolivina qui dominent, ^les Globigérines
sont devenues rares. Précisons les trois facteurs du milieu ainsi que
nous l’avons fait pour les marnes jaunes.
a) La température. ■ — L’impression de mélange de formes chaudes
et de formes froides, déjà notée, est ici très nette. D’abondantes
Textularia sagittula indiquent une température d’au moins 18®,
tandis que les Bulimina inflata, qui se trouvent dans le même gise-
ment, ne donnent que 7® 5. Avançons une explication de ce fait déjà
plusieurs fois noté dans cette étude : le contact d’eaux chaudes, nor-
males pour la latitude, avec des transgressions d’eaux froides.
Faut-il attribuer à ce contact l’abondance des Poissons ?
h) Nature du fond, • — Là, comme dans les marnes jaunes, prédo-
minent les formes fréquentant les fonds de sables et marnes. Nous
devons cependant noter une plus grande diversité d’espèces qui
actuellement se trouvent sur d’autres fonds ou sont totalement
indifférentes.
c) Profondeur. ■ — Avec encore plus de netteté que dans le gisement
précédent nous avons une indication contradictoire : d’une part un
lot d’espèces correspondant à des profondeurs de l’ordre de 2.000 m.
(Textularia sagittula, Bolivina punctata, Truncatulina pygmaea, etc.),
d’autre part, une série un peu moins abondante d’espèces indiquant
des fonds de 500 à 600 m. (Bolivina robusta, Bulimina inflata,
Lingulina costata etc.).
Les considérations avancées au sujet des marnes jaune§^ restent
valables ici. On peut cependant admettre pour les couches à Poissons
une profondeur moyenne plus considérable car le premier lot d’es-
pèces est le plus important. Décidément nous sommes là dans la
zone bathyale franche.
3® Marnes de Sidi-Brahim. ■ — Premier fait frappant : la faune de
Foraminifères est beaucoup moins riche aussi bien en ce qui concerne
les espèces que les individus. On ne trouve plus que 10 espèces.
Nous remarquons également la prédominance marquée de Glohi-
gerina hulloides, forme pélagique. La macrofaune, entièrement
dépourvue de formes benthoniques, était très pauvre. Nous sommes
donc en présence d’un milieu très défavorable à la vie, non seulement
sur le fond mais aussi sur une épaisseur d’eau assez considérable.
Etant donné la pauvreté de la faune les indications que nous pouvons
recueillir au point de vue des conditions du milieu sont moins sûres.
Pour la température il y a encore un mélange moins flagrant et les
espèces correspondant à 10-12® dominent nettement.
— 254 —
Il y a également concordance avec les gisements précédents quant
à la nature du fond, ce qui indique probablement une grande res-
semblance dans l’essentiel des apports détritiques.
Au sujet de la profondeur il est intéressant de noter que toutes les
^ Légende. — Sur chacun des graphiques sont portés en coordonnées polaires les
nombres des individus correspondants à diverses classes ou qualités des trois fac-
teurs : température, nature du fond et profondeur, pour respectivement chacun des
trois milieux ; marnes jaunes des Planteurs, couches à Poissons, marnes de Sidi-
Brahim.
espèces indiquent des fonds de 500 à 600 m., seule Textularia sagittula
correspond à environ 2.000 m., mais ce n’est là qu’une moyenne de
valeurs très extrêmes. Donc ici témoignages, sans note discordante,
pour une profondeur en accord avec la partie supérieure de la zone
bathyale. Malgré la finesse du grain, malgré la présence de petits
Amussium, le gisement de Sidi-Brahim doit être considéré comme
appartenant à une zone de sédimentation moins profonde que les
couches à Poissons. Dans l’appréciation de la bathymétrie d’un gise-
— 255 —
ment il ne faut pas se laisser impressionner par la finesse du grain
ou la pauvreté en fossiles. Ici il convient d’imaginer un milieu très
calme, rendu très défavorable à la vie, avec phénomènes volcaniques
fournissant sans doute une partie des éléments minéraux.
Les dessins ci-dessus font saisir, graphiquement, les caractères
communs et les différences que présentent les trois milieux étudiés.
IV. Diatomées et Flagellés. — Outre le travail d’EnnENBERG
(loc. cit.), ces deux groupes de « très petits » ont été étudiés par
Deflandre [C. R. Ac, Sciences Paris, 1942, p. 329, 443, 804). Le
matériel utilisé par cet auteur est représenté essentiellement par les
silex ménilites d’el Medhi, qu’on trouve également au ravin de Raz
el Aïn.
Ces organismes planctoniques viennent confirmer la nature biono-
mique peu favorable à la vie des fonds étudiés. C’est à peu près vers
le niveau 5 de l’échelle de Schmidt (loc, cit., p. 21) qu’il convient de
les situer.
Une étude critique de la bionomie des fonds fossiles est fort inté-
ressante mais est aussi rendue très difficile par l’insuffisance des
données de comparaison, d’ordre statistique notamment, se rappor-
tant à la nature actuelle. Souhaitons que les biologistes qui s’occupent
de la mer travaillent dans ce sens, ils rendront un grand service aux
paléontologistes.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943,
18
256 —
Répartition stati graphique des bois a structure
CUPRESSIFORME
Par A. Loubière.
Le bois des Conifères désigné sous le nom de Cupressinoxylon
Gœppert est formé, comme celui des Podocarpées, des Cupressinées,
des Taxodinées, des genres Cunninghamia, Phyllocladus, Dacrydium,
Saxegotha, Ginkgo, de ponctuations aréolées radiales généralement
unisériées, pourvu de cellules résineuses abondantes, mais sans
canaux résinifères. Les couches annuelles sont distinctes ; le bois de
printemps est d’ordinaire moins spécialisé que chez les Cedroxylon et
surtout les Pityoxylon. Les parois des trachéides d’automne sont sou-
vent couvertes de stries fines et serrées. Les étages des rayons médul-
laires sont peu nombreux (1 à 6). Les cellules radiales sont munies,
sur leur plan de contact avec la face latérale des trachéides, de
ponctuations peu nombreuses, petites, à pore oblique ou presque
horizontal.
Ce type ligneux, signalé déjà dans le Permien est surtout fréquent
lans le Tertiaire. La distribution verticale des bois à structure cupres-
^iforme peut être résumée de la manière suivante :
Système Permien.
Cupressinoxylon permiense.
Système Jurassique.
Cupressinoxylon Falsani, C. liasinum, C. Delcamhrei, C. cryptome-
rioides, C. Hortii.
Système Crétacé.
Cupressinoxylon infracretaceum, C. vectense, C. ucranicum, C. pul-
chellum, C. Wardi, C. columbianum, C. Mc. Geei, C. Glasgowi.
Groupe Tertiaire.
Cupressinoxylon opacum, C. pachyderma, C. resiniferum, C. peu-
cinum, C. œquale, C. Klinckianum, C, leptotichum, C. multiradiatum,
C. fissum, C. subæquale, C. Hartigii, C. uniradiatum, C. nodosum,
1. A. Loubière, Sur la présence, dans les dépôts permiens d’Autun, de la structure
cupressiforme, Ann. Sc. Nat. Botanique, 1937.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
C. sanguinum, C. erraticum, C. sylvestre, C. Severzoyi, C. wolgicum,
C. distichum, C. australe, C. tirolense, C. Pritchardi, C, protolarix,
C. acerosum, C. Hœldlianum, C. Gœppertianum. C. polyommatum,
C. Holdenae, C. pulchrum, C. sequoianum, C. Breverni, C. Kipria-
novi, C. Fritschianum, C. pachytichum, C. elongatum, C. bosseense,
C. taxodioides, C. Lemoinei, C. cuisiense, C. Dawsoni, C. Cumie-
rense, C, macrocarpoides, etc.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux oioants et fossiles du Muséum.
258 —
Note sur deux Massues Polynésiennes
A DENTS BILATÉRALES.
Par Françoise Girard.
(Note présentée par M. Marc Andhé).
Les massues à pointes ou à dents bilatérales sont localisées aux
îles Samoa. Parmi celles-ci on peut distinguer deux types dont les
caractéristiques sont les suivantes :
Dans le type I : l’extrémité supérieure est terminée en pointe. Les
dents placées côte à côte sont en nombre supérieur à quatre par côté.
Au bas des dents se trouve une sorte d’épaulement. (Cf. fig. C).
Dans le type II : l’extrémité supérieure est large et concave, ses
côtés s’incurvent vers la lame. Il n’y a que quatre dents ou pointes
de chaque côté séparées par un certain intervalle, et jamais d’épaule-
ment (Cf. fig. E) L
Comme toutes les massues de Samoa, dans ces deux types, le
manche est terminé par un arceau percé d’un trou pour le lien
de suspension. Cf. fig. H.
Ces armes ont été décrites et étudiées par différents auteurs. Pour
Kramer ^ c’est un tjqie dérivé dont la massue palmier (Cf. fig. F
et G), serait la forme primitive. Du reste, il décrit sous le nom de
talavalu les massues à dents bilatérales et les massues palmier que
l’on a coutume d’appeler lapalapa. Il s’occupe surtout du type 1
et note seulement le type 2 comme forme remarquable.
Plus tard Churchill ^ classe toutes les massues à dents bilatérales
sous le nom de talamlu. Toutefois pour lui, les vraies talavalu ont
l’extrémité supérieure teaminée en pointe, c’est-à-dire sont du
type 1 (Cf. fig. C) et le type II (Cf. fig. E) qui fait exception à
cette particularité ne peut être classé comme vrai talavalu. Par son
extrémité concave, il se rattacherait aux massues palmier (Cf. fig.,
G). L’objection à cette hypothèse repose sur la présence de dents
qui n’apparaissent jamais dans les massues palmier. Churchill se
demande alors si l’on ne trouverait pas des types intermédiaires
entre le type 2 et la massue palmier (soit entre les fig. E et F).
La question a été reprise par Hiroa ^ qui distingue très nettement
1. C’est un type dont le Musée de l’Homme ne possède pas d’exemplaire.
2. Kramer (Augustin), « Samoa-Inslen » 2 vol. Stuttgart, 1903, t. 2, p. 313 à 316.
3. Churchill (William), « Clubs types of Nuclear Polynesia ». Washington, 1917,
p. 54.
4. Hte Rangi Hiroa, « Samoan material culture », p. 592-96, in Bernice, P. Bishop
Muséum but. 75 Honolulu-Hawaï.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, 1943.
259 —
Légende de la figure :
A, Massue n° X-41-58 du Musée de l’Homme. — B, « Feuille de bananier ». — C, Massue
du type 1, n» 30-44-48 du Musée de l’Homme. — D, Massue n“ 78-1-87 du Musée de
1 Homme, rapportée par Pinart. E, Massue du type 2. — F, Massue palmier avec
rangées de bourrelets, n® 11-2-5 du Musée de l’Homme. — G, Massue palmier,
n° 11-2-4 du Musée de l’Homme. — H, Détail de l’arceau avec trou pour le lien de
suspension.
— 260 —
le type 1 du type 2, et c’est à tort pour lui qu’on les a confondus. Le
nom talavalu se décompose comme suit : tala ou talu = pointe, valu : =
huit ne s’applique en réalité qu’au type 2. Le nom du type I est /a’-
alaufa'i qui se traduit ainsi : fa' a — comme, lou = feuille, fa'i —
bananier. Il relie du reste ce dernier type aux massues taillées dans
une feuille de bananier (Cf. fig. B).
Comme Churchill, Hiroa rapproche les massues du type 2 des
Massues palmier, dont les indigènes lui auraient décrit la projection
des bourrelets transversaux sur le côté par le même mot talu que les
pointes de la massue du type 2. Ce serait les dentelures latérales que
font les bourrelets transversaux de la massue palmier qui auraient
été l’origine des pointes de la massue du type 2 ; Cf. lig., F.
Pour résumer on peut dire que si les auteurs attribuent le nom de
talavalu tantôt à l’un, tantôt à l’autre de ces deux types du moins
sont-ils d’accord pour voir dans ces massues à dents deux formes tout
à fait différentes et sans aucun rapport entre elles, puisqu’ils font
découler le type 1 des massues « feuille de bananier », tandis qu’ils
rattachent le type 2 à la « massue palmier ».
Quand ils supposent comme Churchill des formes intermédiaires,
ce n’est pas entre le type 1 et le type 2 mais entre le type 2 et la
massue palmier.
En étudiant les massues polynésiennes de la collection du Musée
de l’Homme, notre attention a été attirée par la massue 78.1.87,
d’un type assez particulier dont nous n’avons trouvé aucun exemple
ni dans les auteurs cites plus haut ni dans Edge-Partington ^ ou
dans un autre catalogue. Cette massue a été rapportée de Futuna
vers 1878 ; elle est recouverte d’une épaisse patine de fumée, ce qui
fait supposer qu’elle a été longtemps suspendue dans une case. Elle
peut se décrire de la manière suivante : manche de section ronde
brusquement renflé à la poignée, qui se termine par une surface avec
un trou. Dans le haut la section du manche devient losangique et
s’évase ; de là part la tête de la massue. De section losangique un
peu moins grande, elle est de forme allongée et porte une arête
médiane très accusée. Ses bords latéraux sont taillés en losange placés
côte à côte et forment des dents dont la dimension va en augmentant
vers le haut. L’extrémité supérieure est terminée par deux surfaces
partant en biseaux des bords et se rejoignant à l’endroit de l’arête
médiane, formant une extrémité concave (Cf. fig. D).
En résumé, cette massue est du type 1 par son épaulement et ses
dents, mais son extrémité supérieure la rattache au type 2.
Notons aussi que cette massue a été recueillie à Futuna, alors que
le type à dents est spéeifique de Samoa et que son extrémité inférieure
1. Edge-Partington (James), « An album of the Weapons, tools, ornaments... of
the Pacific Islands. 3 vol., Manchester, 1890-98.
— 261
n’est pas terminée par un arceau comme dans toutes les autres mas-
sues semblables. Serait-ce parce qu’elle est originaire de Futuna,
dont les massues ne portent pas l’arceau ? Lorsqu’il y a un arceau il
est le plus souvent dans le sens du plus grand diamètre. Si nous
examinons la massue, nous voyons que la poignée n’est pas tout à
fait ronde, qu’à l’endroit du plus grand axe il y a sur la surface un
léger petit bourrelet qui fait supposer que l’arceau a été cassé et qu’on
a limé ce qu’il en restait.
Le type hybride de cette pièce pourrait-il s’expliquer par le fait
qu’on l’a ramassée à Futuna et non pas à Samoa ? Les documents
que nous avons sur Futuna ne mentionnent pas l’existence des
massues à dents. D’autre part, dans la collection du Musée de
l’Homme, et les diverses autres collections publiées aucune massue de
ce type n’a été signalée à Futuna. L’hypothèse la plus probable est
qu’elle a été apportée ou faite à Futuna par des émigrés de Samoa.
Le folklore nous apprend combien ces migrations d’île en île étaient
fréquentes.
L’intérêt de cette massue est de réunir en elle les traits caractéris-
tiques de deux types que les ethnographes avaient séparés en ratta-
chant le type 1 aux « massues palmier », tandis qu’ils faisaient dériver
l’autre de la « feuille de bananier ».
C’est entre les deux types de massues à dents bilatérales que l’on
trouve un intermédiaire et non comme le pensait Chukchill entre le
type 2 et la massue palmier. Plutôt que de faire dériver les dents
du type 2 des projections latérales des bourrelets transversaux des
massues palmier, n’est-il pas plus naturel de voir, comme semble
bien le démontrer la massue 78.1.87, une parenté entre les deux types
de massue à dents bilatérales.
Avant de terminer cette note, signalons encore la massue X.41.58
appartenant aussi à la collection du Musée de l’Homme (Cf. fig. A).
Le manche de cette pièce, rond à la poignée, possède un arceau avec
trou pour lien de suspension comme toutes les pièces classiques de
Samoa (Cf. fig. H). Son extrémité supérieure est terminée en pointe
comme les massues du type 1, mais au lieu de dents ou de pointes,
ses bords latéraux sont découpés en feston. Le nombre de festons est
de sept par côté, du centre de chaque feston part un bourrelet trans-
versal, qui traverse la lame, les arêtes des dents se rejoignent à l’en-
droit de l’arête centrale. Malheureusement on ne connaît ni celui qui
a recueilli cette pièce ni où elle a été trouvée, quoique la présencede
l’anneau à la poignée la localise à Samoa. Elle n’est pas très patinée
et rien ne prouve qu’elle ait été effectivement en usage. Cependant
cette forme curieuse, qui n’est signalée, à notre connaissance, dans
aucun auteur, est intéressante à noter.
Laboratoire d' Ethnographie du Musée de l’Homme.
I
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (c. O. L. 31.0832). 3-8-1943
Autorisation S. 5
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs * 143
Communications :
J. Anthony. L’antagonisme parieto-occipital chez le Chrysothrix Kaup 145
— La signification de la scissure retrocalcarine dans l’étude de l’antagonisme
parieto-occipital chez les Singes Platyrhiniens 148
P. Rode. Sur les caractères différentiels des tête osseuses do Cercopithecus et
Macaca 151
P.-L. Dekeyser. Description d’un type de Crocidure africaine d’A. Milne-
Edwards : Crocidura Bloyeti 155
P. Laurent. Etudes sur la Biologie des Chéiroptères dans le Midi de la France
(suite). Rapport de mission (été 1942) 158
— La migration en cul-de-sac ou en impasse. Définition préliminaire 161
F. Angel. Sur deux Lézards nouveaux, de la Haute-Guinée française, appar-
tenant aux familles des Amphisbénidés et des Gekkonidés. (Matériaux
de la Mission Lamotte, au Mont-Nimba, en 1942). 1'® Note 163
— Description d’un nouvel Amphibien anoure, ovo-vivipare, de la H‘®-Guinée
française. (Matériaux de la Mission Lamotte, au M* Nimba. — 2® note. 167
G. Arambourg. a propos d’un Poisson « nouveau » Neopercis Le Danoisi Cadenat,
de la côte occidentale d’Afrique 170
L. Page. Description d’une Leptonète de Corse suivie de remarques sur les Arai-
gnées cavernicoles du genre Stalita 171
F. Grandjean. La probabilité des organes en biologie 175
M. André. Acariens rencontrés sur des Myriapodes 181
M. Vachon et J.-M .Démangé. Myriapodes Chilopodes des nids et des terriers
récoltés en Meurthe-et-Moselle par M. R. Heim de Balsac 186
R. Paulian. La larve de Menesia bipunctata Zoubk (Col. Ceramb.) 190
A. ViLLiERS. Note sur les Saicitæ du Muséum (Hem. Reduoiidæ) 192
P. Fauvel. Deux Polycbètes nouvelles 200
E. Fischer-Piette et J. Beigbeder. Catalogue des types de Gastéropodes
marins conservés au Laboratoire de Malacologie. I. Murex, Tritonalia,
Typhis * 203
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres (3® note). Famille Helicidæ {suite).*. 210
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXXI.
Plantes de collecteurs divers {suite) 218
F. Chesnais. Recherches sur l’anatomie du genre Hoplestigma Pierre 226
R. Benoist. Le genre Stenandriopsis (Acanthacées) 231
A. Camus. La glume des épillets latéraux dans le genre Lolium et les glumes dans
les hybrides X Festulolium 237'
R. Potier de la Varde. Mousses nouvelles récoltées aux îles du Cap Vert par
M. Aug. Chevalier en 1934 239
P. Lepesme. Trois Laboulbenia nouvelles parasites de Chlænius malgaches., 244
J. Roger, J. -P. Nicolas et E. Buge. La microfaune du Sahélien d’Oran 248
A. Loubière. Répartition statigraphique des bois à structure cupressiforme . . 256
F. Girard. Note sur deux massues polynésiennes à dents bilatérales 258
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
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comme Annales du Muséum national d'Hisloire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
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Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1930. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
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fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D'' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 5. — Juillet- Août-Septembre 1943
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V'
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — N» 5
338e Réunion des naturalistes du muséum
30 SEPTEMBRE 1943
PRÉSIDENCE DE M. Ach. URBAIN
DIRECTEUR DU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Boursin est nommé Assistant au Laboratoire d’Entomologie du
Muséum, à dater du janvier 1943 (Arrêté ministériel du 31 mai 1943).
Mlle MoLLON est déléguée dans les fonctions d’Aide-technique au
Musée de l’Homme, en remplacement de M. le D^ Gessain, en congé de
longue durée pour convenances personnelles (Arrêté ministériel du
4 juin 1943).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
19
264 —
COMMUNICATIONS
Reproduction DE LA Grue antigonb {grus antigone scharpei
ELAN FORD) A LA MÉNAGERIE DU J AUDI N DES PLANTES
Par Ach. Urbain et Ed. Dechambre.
La reproduction, des Grues en captivité n’est pas un fait excep-
tionnel et la plupart des espèces en ont fourni des exemples. Cepen-
dant le cas que nous avons observé s’est produit dans des condi-
tions un peu particulières, assez différentes de celles qui sont indi-
quées par les divers auteurs.
Dans l’ouvrage de M. Delacour sur l’élevage et l’entretien des
Oiseaux, voici en effet ce que nous lisons à ce propos sous l’autorité
du marquis de Tavistock ;
« Pour induise un couple de Grues à se reproduise, il faut les placer
dans un enclos vaste et tranquille, contenant une mare entourée de
beaucoup de roseaux. Le nid est le plus souvent construit au bord de
l'eau, et la ponte normale est de deux œufs...
« Un très petit bassin est suffisant pour induise les Grues à niches,
pourvu qu'il y ait des herbes autour. Il est sans importance qu’il soit
vaseux, pourvu qu’il n'y ait pas juste à côté de l’eau des espaces de boue
très molle où les jeunes puissent s'enfoncer. L’enclos, toutefois, doit être
très vaste, car les jeunes ont peu de chances d’être élevées si le sol est
le moindrement souillé... *
Or les conditions où était placé le couple qui s’est reproduit à la
Ménagerie du Jardin des Plantes ne rappellent que d’assez loin
celles qui viennent d’être précisées.
Il s’agit d’un couple de Grues Antigone de l’Inde {Grus Anti-
gone Scharpei Blanford) qui vivait avec quelques autres oiseaux
sur la pelouse située sur l’emplacement de l’ancienne Orangerie,
dominant le Jardin alpin. Si ce parc est vaste en comparaison de
ceux dont disposent en général les Oiseaux de la Ménagerie, ses
dimensions sont cependant modestes (60 m. sur 25 environ). Il est
bien exposé au midi et convenablement abrité sur ses autres faces
par des rideaux d’arbustes, mais ce n’est pas à proprement parler
un endroit tranquille car le public est toujours nombreux à proxi-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
Bulletin du Muséum
2® Série, T. XV.fasc. 5
Grues antigone
{Grus antigone Scharpei Blanford) accompagnées
d’un jeune âgé de 10 jours (en haut), de 2 mois (en bas).
(Ménagerie du Jardin des Plantes).
— 265 —
mité. Enfin il ne contient pas de bassin et l’herbe en est régulière-
ment fauchée.
Cependant des pontes furent effectuées en 1940, 41 et 42, com-
posées chacune de deux œufs déposés toujours à peu près au centre
du terrain, au point le plus élevé. Quelques brins de paille et d’herbes
rassemblés alentour ne constituaient qu’un nid bien rudimen-
taire.
Les œufs étaient ovoïdes, allongés, blancs avec quelques taches
brun très clair au gros bout, mesurant en moyenne 103 X 63 mm.
Ils étaient clairs en 1940 et 1941. En 1942 il y eut une éclosion le
20 août ; la première ponte datant du 13 juillet, l’incubation a duré
au maximum 38 jours. Les deux oiseaux y ont participé, l’un d’eux
montant constamment la garde, sans se montrer cependant dan-
gereusement aggressif envers le gardien.
Dès sa naissance le poussin, couvert d’un duvet brun clair, plus
foncé sur les côtés, a suivi ses parents qui lui témoignaient tous les
deux la plus grande sollicitude. Il se nourrissait d’innombrables
petites proies que ses parents lui présentaient au bout de leur bec
après les avoir capturées au vol ou trouvées dans la terre, dont la
fraîcheur était entretenue grâce à quelques arrosages lorsque la
sécheresse la durcissait trop ; les bouses d’une vache qui partageait
le même enclos étaient longuement et minutieusement explorées.
Le jeune quémandait sans cesse de la nourriture auprès de ses
parents en poussant un petit cri aigu, mais il n’en cherchait pas
lui-même. Lorsque, avec la mauvaise saison, les Insectes se firent
plus rares, la faim et l’exemple de ses parents ne l’incitèrent pas à
consommer la pâtée qui était distribuée.
Ce refus de s’alimenter lui -même et de s’habituer à une nourri-
ture artificielle furent l’origine d’un affaiblissement qui ne permit
pas au jeune de résister aux rigueurs de la saison : sa mort survint
â la suite des bourrasques de pluie froide qui marquèrent la fin de
l’année 1942, le 31 décembre.
Les mensurations suivantes permettent de se rendre compte de
la rapidité de développement du jeune oiseau qui, à l’âge de quatre
mois, avait presque atteint la taille de ses parents :
Longueur totale 104 cm.
Envergure 182 »
Longueur du bec 11 »
Longueur de l’aile 50 »
Longueur de la queue 22 »
Longueur du tarse 23 »
Le plumage était passé presque entièrement du roux au gris
cendré qui caractérise les adultes. La tête et la partie supérieure
du cou étaient seules restées couvertes de duvet. Quelques lignes
— 266
roussâtres apparaissaient sur le dos et les ailes, constituées par un
duvet qui persistait à l’extrémité des plumes du dos et des cou-
vertures des ailes. Ceci permet de se rendre compte de la manière
particulière dont s’effectue le changement de plumage de ces
oiseaux : la plume succède au duvet en prenant naissance à sa
suite dans le même follicule qui, à un moment donné, modifie donc
les caractères de sa production.
Si cette observation montre que la reproduction des Grues Anti-
gone peut être obtenue assez facilement, sa fin malheureuse sou-
ligne une difficulté qui surgit au moment où les parents cessent
d’alimenter le jeune. Le gavage permettrait sans doute de sur-
monter cette période critique, déjà signalée par quelques auteurs
chez divers oiseaux, et qui est, dans une certaine mesure, com-
parable à celle du sevrage chez les Mammifères.
(Laboratoire de la Ménagerie du Jardin des Plantes).
— 267
L’Évolution des Plis de passage pariéto-occipitaux
DE GRATIOLET CHEZ LES SINGES PLATYRHINIENS.
Par J. Anthony.
Dans son « Mémoire sur les plis cérébraux de l’Homme et des
Primates » (1854), P. Gratiolet a décrit pour la première fois les
deux systèmes de plis unissant, de part et d’autre de l’incisure
pariéto-occipitale les lobes pariétal et occipital. Reprise depuis
par divers auteurs, notamment sur les Singes Catarhiniens, leur
étude minutieuse en a fait ressortir l’intérêt capital ; il semble
cependant que la connaissance du cerveau des Singes Platyrhi-
niens, en complétant les données acquises jusqu’à ce jour, per-
mette de mieux saisir les grandes lignes de l’évolution de ces plis
de passage.
Je décrirai successivement :
I. — Les plis de passage externes,
II. — Les plis de passage internes.
I. — Plis de passage pariéto-occipitaux externes.
S’échelonnant sur toute la hauteur de l’hémisphère au niveau où
viennent s’affronter, sur la face externe, les lohes pariétal et occi-
pital, ils sont les plus importants par leur nombre (quatre d’après
la nomenclature la plus simple, celle de Gratiolet) et, également,
par la complexité de leur évolution, où nous devrons considérer
trois points essentiels :
lo leur mode d’apparition,
2° leur operculisation progressive sous la lèvre postérieure du
sulcus lunatus,
3® leur émersion progressive à la surface de l’hémisphère.
1° Modes d’apparition.
Deux modes d’apparition sont observables, chez le Pithecia
1. L’incisure pariéto-occipitale correspond, sur la face externe, à la scissure per-
pendiculaire externe de Gratiolet et, sur la face interne, à sa scissure perpendiculaire
i nteme, termes qui sont demeurés en anatomie humaine.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 268
monachus H. et chez le Chrysothrix cassiquiarensis H. Ils présentent
certains caractères communs : les plis de passage se forment en effet
dans les deux cas en arrière du sommet du pli courbe, qu’ils repous-
sent en avant, et sont centrés sur l’incisure pariéto-occipitale ; le
mécanisme qui préside à leur formation semble cependant diffé-
rent, en ce que :
Chez le Pithecia monachus, (fig. 1, I), les trois premiers plis
se développent librement dans le sens longitudinal, séparés par
deux courts sillons concaves en haut ; on constate au contraire
l’abscence de sulcus hunatus, sillon transversal, sur les exemplaires
étudiés (4 hémisphères) ^ ;
Chez le Chrysothrix cassiquiarensis (fig. 1, II), apparaît seul
en surface le deuxième pli de passage ; il s’étend librement de
haut en bas, d’où l’absence de sillon longitudinal ; en arrière au
contraire, on note la présence d’un sillon transversal, qu’il est
possible d’interpréter comme un début de sulcus lunatus et qui \
est souvent surmonté par un petit élément compensateur : le sillon
» B » de Kukenthal et Ziehen (sillon « x » de G. Elliot Smith), décrit
par ces auteurs chez des types plus évolués.
2° Operculisation progressive.
Je prendrai successivement pour types de description :
• — le Cehus capucinus L.,
— le Cehus apella L.
Classiquement, ils ne présentent ni l’un ni l’autre le premier pli
de passage externe de Gratiolet ou arcus parieto-occipitalis.
Cehus capucinus. — Il réalise (fig. 1, III), une disposition
assez fréquente chez les Singes d’Amérique, puisqu’on la retrouve,
à quelques détails près, chez le Pithecia ahinasa % le Brachyurus
ruhicundus, le Cehus hypoleucus, et parfois même, le Cehus apella.
Les deuxième et troisième plis sont présents, séparés par un petit
sillon transversal qui mérite à ce stade le nom de praelunatus, que
G. Elliot Smith lui a donné. Le sulcus lunatus se trouve en effet
ici bien marqué ; il est bordé très souvent en arrière par un bour-
relet annonçant le développement considérable que prendra ulté-
rieurement sa lèvre postérieure.
Le sillon « B » de Kukenthal et Ziehen devient à peu près cons-
tant et plus net que précédemment.
Le sillon occipital inférieur fait son apparition à la face externe
1. L’exemplaire étudié par KOxbnthai, et Ziehhw semble beaucoup plus évolué ;
cf. Jen. Zeits. f. Naturw., 1895, p. 11, fig. 5 bis.
2. En ce qui concerne le Pithecia albinasa, n’ayant pas eu l’occasion de l’étudier
moi-même, je me suis reporté au schéma publié par Kükenthal et Ziehen, loc.
cit.
— 269
de l’hémisphère, contribuant à limiter les troisième et quatrième
plis de passage externes.
Cebus apella. — Il représente souvent (fig. 1, IV) le stade
d’operculisation complète du deuxième plis de passage sous la
lèvre postérieure du sulcus lunatus ; celle-ci prend désormais le
nom d’opercule occipital complet. Etant donné cette operculisa-
Fig. 1. — Face externe de l’hémisphère droit chez : I : le Pithecia monaehus (n° 1932-
338) ; II : le Chrysothrix casêiquiarensit (n° 1932-311) ; III : le Cehus capucinm
(n° 1933-200) ; III : le Cebus apella [n° 1932-313) ; IV : le Semnopithecus ; VI : le
Lagothrix lagotricus (1934-80) ; b, sillon « B * de Kûkenthal et Ziehen ; i, sillon
intrapariétal ; i, p, o, incisure pariéto-occipitale ; l, sulcus lunatus ; o, i, sillon
occipital inférieur ; o, «, sillon occipital supérieur ; p, prenulatus ; p, c, pli courbe ;
f, sillon parallèle ; 1, 2, 3, 4, plis de passade pariéto-occipitaux externes.
— 270 —
tion, le sillon « B » de Kukenthal et Zirhen n’a plus raison d’exis-
ter, et n’existe pas en fait.
Les troisième et quatrième plis ne présentent rien de particu-
lier.
3° Emersion progressive.
L’émersion des plis de passage s’observe chez le Lagothrix,
VEriodes, V Ateles. Pour mieux mettre en évidence les particularités
de ce processus, il est indispensable de rappeler brièvement les faits
observés aux mêmes stades chez les Catarhiniens.
On sait que le premier pli externe ou arcus parieto-occipitalis
apparait seul en surface chez plusieurs types, notamment le Sem-
nopithecus (fig. 1, V), le Colobus et VHylobates, le deuxième
gyrus, précédemment recouvert par l’opercule occipital, pouvant
apparaître à son tour au bord antérieur de celui-ci, chez l’ Orang-
Outang et le Gorille par exemple. Il est important de remarquer
dans ce processus que l’arcus parieto-occipitalis fait son appari-
tion en arrière du sommet du pli courbe, venant ainsi s’insinuer
entre les deux lèvres de l’opercule, qu’il écarte dans son développe-
ment, à la manière d’un coin. D’où :
• — le pli courbe est refoulé en avant ;
— l’opercule occipital est refoulé en arrière.
Ceci constitue une condition particulièrement favorable à l’émer-
sion du deuxième pli de passage. ■;
On notera de plus que, les deux plis émergeant sensiblement
suivant le même axe transversal, le sulcus lunatus, en se rappro-
chant du pôle occipital, conservera lui-même à peu près cette direc-
tion.
Telles sont les grandes lignes du mécanisme mis en jeu chez les
Singes de l’Ancien Monde ; nous allons observer un procédé diffé-
rent chez les Platyrhiniens, expliquant l’aspect si particulier de
leur région parieto-occipitale ; mes recherches ont porté sur :
9 cerveaux de Lagothrix G.,
1 cerveau d’Eriodes G.,
7 cerveaux d' Ateles G., soit 34 hémisphères au total, et m’ont
amené aux conclusions suivantes :
J’ai observé que le premier pli de passage, fait capital, n’apparaît
plus ici en arrière du sommet du pli courbe, mais en avant de celui-
ci, le refoulant donc désormais en arrière (cf. vi et vu) ; par suite,
le deuxième gyrus, subissant la même poussée, va se trouver de plus
en plus profondément engagé sous l’opercule, ce qui est évidem-
ment un sérieux obstacle à son émersion : à tel point que, chez le
Lagothrix où l’arcus parieto-occipitalis prend un développement
considérable, il arrive fréquemment qu’il n’émerge pas ; chez
V Ateles, où l’arcus parieto-occipitalis est sensiblement moins impor-
— 271 —
tant, il y parvient généralement, sans atteindre toutefois des dimen-
sions comparables à celles de ce premier pli.
Quant au bord antérieur de l’opercule, chez le Lagothrix et
VEriodes il sera repoussé obliquement en bas et en arrière vers le
pôle occipital ; chez V Ateles^ par suite de l’apparition en surface
Fig. 2. — VII : Faee externe de l’hémisphère droit chez l’Atdes ater (n° 1933-338) ;
VIII : Face interne de l’hémisphère gauche chez le Pithecia monachus (n° 1931-
742) ; IX : Le cuneus chez YAtéles ; IX : Le cuneus chez le Gorilla gorilla ; 1, 2, 3
plis de passage pariéto-occipitaux (négliger le chiffre 4) ; C, cuneus ; r, scissure
retrocalcarine ; h, verticale tangente au splénium du corps calleux ; a, distance
du cuneus à la verticale h, à hauteur du splénium du corps calleux ; b, distance
du bord supérieur du cuneus à la verticale h.
du deuxième pli il occupera même, souvent, une position horizon-
tale.
On peut donc dire que, chez les Catarhiniens et les Platyrhiniens
on rencontre deux modalités d’un même procédé d’émersion, abou-
tissant à des résultats opposés : l’apparition de l’arcus parieto-
occipitalis survient toujours en premier lieu, conditionnant celle
du deuxième pli operculisé et régissant, ainsi, l’essentiel de la
topographie de la région parieto-occipitale. Il a donc suffi qu’un
272
déplacement assez minime vers l’avant ait fait franchir au pre-
mier pli de passage le sommet du pli courbe, pour que la configu-
ration de toute cette région pariéto-occipitale s’en soit trouvée
modifiée chez les Platyrhiniens L’étude des plis de passage
internes va nous fournir les raisons de ce décalage.
IL — Plis de passage pariéto-occipitaux internes.
Ils sont au nombre de deux, superposés entre l’incisure pariéto-
occipitale, sur laquelle ils sont centrés, et la scissure retro-calca-
riue 5 ils unissent le precuneus, en avant, au cuneus, en arrière 5
ce sont (fig. 2, VIII :
— l’arcus intercuneatus, ou pli interne et supérieur,
“ le gyrus cunei, ou pli interne et inférieur.
Leur évolution, très simple, présente le caractère fondamental
d’être plus précoce que celle des plis externes. En effet, sur des
singes peu évolués comme le Chrysothrix cassiquiarensis ou le
Pithecia monachus, dont nous avons étudié l’aspect externe, tou-
jours primitif, les plis internes sont déjà fort bien marqués (cf. viii) ;
cela tient probablement à ce que, sur la face interne, l’expansion du
lobe pariétal en arrière ne rencontre aucun obstacle tant que les
deux lèvres de la profonde fosse striée {qui deviendra la scissure
retrocalcarine de l’adulte), ne sont pas venues au contact 5 les plis
de passage se forment donc librement, sous l’action de l’incisure
pariéto-occipitale.
Si nous remarquons d’autre part que l’arcus intercuneatus et
l’arcus parieto-occipitalis (ou premier pli interne et premier pli
externe) sont opposés par leur base au niveau du bord mésial de
l’hémisphère et réunis, suivant leur grand axe, par l’incisure pariéto-
occipitale, nous pourrons nous douter a priori que leur évolution
sera solidaire 5 mais comme le pli interne est le plus précoce des
deux, c’est lui qui orientera le développement du pli externe.
Voyons donc brièvement comment se manifeste cette influence
dans la série des Singes Platyrhiniens, étant entendu, et c’est là
une donnée classique depuis Gratiolet, que l’arcus intercuneatus
évolue de la surface vers la profondeur.
A. - — ■ Dans un premier temps, qui correspond aux stades obser-
vés jusqu’à l’operculisation complète des plis externes réalisée
chez le Cebus apella l’arcus intercuneatus repousse en dehors
1. Un cas limite est commun aux Gatharhiniens et aux Platyrhiniens : l’émersion
du premier pli externe à hauteur du sommet du pli courbe, celui-ci étant, dans ce
cas, directement refoulé en bas.
2. En mettant à part le Pithecia monachus dont le cas, très particulier, mériterait
une étude spéciale.
273
et en bas l’arcus parieto-occipitalis qui, relégué, à l’état rudimen-
taire, vers la base du deuxième pli externe, n’apparaît plus en sur-
face.
B. ■ — Au delà du stade Cebus apella nous avons assisté, sur la
face externe, à une émersion des plis de passage, celle du premier
pli se produisant en avant du pli courbe. Etant donné que le déve-
loppement de ce premier pli est conditionné par celui de l’arcus
intercuneatus, que s’est-il produit à la face interne ? L’observation
montre que l’arcus intercuneatus, continuant son évolution vers la
profondeur, est venu se loger entièrement au fond de l’incisure
pariéto-occipitale, extrêmement profonde à ce stade. Cette inci-
sure subit d’autre part, dans sa partie supérieure, un déplacement
en avant, entraînant avec elle dans ce mouvement les éléments
adjacents {par conséquent, les deux premiers plis, interne et externe).
Et si l’on veut rechercher, en dernier ressort, la cause de ce dépla-
cement, il est aisé de constater que c’est le développement de la
partie supérieure du cuneus ^ qui s’en trouve responsable 5 on
peut d’ailleurs s’en rendre compte par des mensurations très sim-
ples :
Chez les Singes de l’Ancien Monde présentant une émersion,
partielle ou totale, des plis externes, le cuneus offre un aspect
triangulaire, d’où son nom. Au contraire, chez le Lagothrix,
VEriodes et VAteles, il devient quadrangulaire. Menons une verti-
cale h tangentiellement au splénium du corps calleux (fig. IX et
X), et appelons a et 6 les distances séparant de h les bords respec-
tivement inférieur et supérieur du cuneus ; chez les Platyrhiniens
nous obtiendrons pour b une valeur à peu près égale à a, et, chez
les Catarhiniens, une valeur approchant du double de a :
1° Platyrhiniens.
Lagothrix n® 1931-623 ah
Hémisphère droit 0,8 1,2
» gauche 0,8 1
Ateles paniscus n® 1929-38.
Hémisphère droit 0,9 0,8
» gauche 1, ^ 0,8
Ateles ater n® 1933-338.
Hémisphère droit 0,8 1,
» gauche 0,9 0,8
1. Ce développement se fait aux dépens du precuneus ; celui-ci se trouve fréquem-
ment réduit à tel point que l’incisure pariéto-occipitale rejoint presque le sillon cal-
loso-marginal (cf. fig. 2, IX).
— 274 —
2° Catarhiniens,
Semnopithecus nemoeus n® 1924-265. a b
Hémisphère droit 0,8 1,4
» gauche 0,8 1,7
Simia satyrus n° 1937-344.
Hémisphère droit 1,5 2,6
» gauche 1,4 2,9
Gorilla gorilla n° 1931-601.
Hémisphère droit 1,3 2,4
» gauche 1,5 2,8
Conclusions.
L’étude des plis de passage pariéto-occipitaux de Gratiolet chez les
Singes d’Amérique montre :
1° que le mode d’apparition de ces plis peut se faire suivant deux
procédés :
l’un où prédomine le développement transversal,
l’autre où prédomine le développement longitudinal.
2° que le processus d’operculisation, dont on peut se faire une idée
très précise, grâce à une variété de types que ne fournissent pas les
Catarhiniens, ne s’écarte pas, toutefois, dans ses grandes lignes, de celui
utilisé chez ces derniers.
3° que le processus d’émersion est tout à fait particulier du fait du
déplacement en avant du premier pli externe, la cause de ce déplace-
ment devant être recherchée sur la face interne de l'hémisphère et attri-
buée, en dernier ressort, au développement considérable du cuneus. Il
en résulte que la région pariéto-occipitale, par sa face externe et par sa
face interne, présente, à ce stade, une topographie qui appartient en
propre aux Platyrhiniens.
(Laboratoire d’ Anatomie Comparée du Muséum).
275
Catalogue DES Types de Mammifères du Muséum National
D'Histoire Naturelle.
ORDRE DES RONGEURS i
I. — SCIUROMORPHES
Par P. Rode.
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
FAMILLE DES ANOMALE RIDÉS
Genre : ANOMALURUS Waterhouse (1843).
273. — Anomalurus erythronotus A. M. Edwards ^ — Holotype.
— L’Anomalure à dos rouge.
Anomalurus erythronotus A. M. Edw.
Provenance : Gabon. M. Laglaize. — N° 1879-2111 (10).
Spécimen monté en très bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
FAMILLE DES PTÉROMYIDÉS
Genre : PTEROMYS G. Cuvier (1800).
274. • — Pteromys inornatus Is. Geoffroy. Holotype. — Le Pte-
romys de Jacquemont.
Provenance : Inde. Hautes Vallées de l’Himalaya, par Jacque-
mont (1833). Type de l’espèce et de la figure de la partie mammalo-
gique du voyage de Jacquemont. ■ — N° 32.
Spécimen monté en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
1, Ont paru précédemment : Primates, Rull. Mus., 1938, pp. 201-251 et 1939,
pp. 434-439. — Chiroptères : Rull. Mus., 1941, pp. 227-252. — Insectivores ; Bull.
Mus., 1942, pp. 307-314 et 382-387.
273. — A.-M. Edwards. — C. R. Ac. Sc., 1879. 89, p. 771. — Huet, Nouudles
Arch. Muséum, 1883, p. 285, pl. 21.
274. — Is. Geoffroy. — Voyage de Jacquemont, Zool., 1844, p. 62, pl. iv.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 276
275. — Pteromys alborufus A. M. Edwards. Holotype. — Le Pte-
romys blanc et roux,
Pteromys alborufus A. M. Edwards.
Provenance ; Moupin^ par M. A. David. Juin 1869. — N“ 1870-42
(16). Cat. voy. N“ 99.
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée.
276. — Pteromys melanopterus A. M. Edwards, Holotype, — Le
Pteromys à ailes noires.
Pteromys melanopterus A. M. Edwards.
Provenance : Chine, par M. Fontanier. — N° 1867-554 (39).
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue,
277 et 277 o. — Pteromys xanthipes A. M. Edwards. Holotype et
Paratype. — ■ Le Pteromys aux pattes jaunes.
Pteromys xanthipes A. M. Edwards.
Provenance : Chine (M. Fontanier). — N° 1867-555 et 556 (42),
Deux spécimens montés, sur le même plateau, en bon état.
La tête osseuse du N® 555 est enlevée et disparue. Celle du
N® 556 est restée dans la peau.
Genre : SCIÜHOPTERUS F. Cuvier (1823).
278. — Sciuropterus Marchei A. M. Edwards (J. Holotype. — Le
Sciuroptêre de Marche.
Sciuropterus marchei A, M. Edwards.
Provenance : Philippines. M. Marche (Ile Paragua), — N® 1884-
1824 (72) « non publié ».
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée.
278 a. — S. Marchei $. Allotype.
Même provenance. — N° 1884-1825 (71) a non publié ».
Spécimen monté en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée.
275. — A.-M. Edwakds, — C. R. Ac. Sc., LXX, 1870, p. 342. — Rech. Mamm.
Thihet, 1872, p. 298, pl. XV, A, fig. 1 et XLV.
276. — A.-M. Edwards. — Ann. Sc. Nat. Zool., VIII, 1867, p. 375. — Rech. Mamm.
Thibet, 1872, p. 168, pl. XV A, fig. 2.
277. — A.-M. Edwards. — Ann. Sc. Nat. Zool., 1867. p. 375. — Rech. Mamm,
Thibet, 1782, p, 171, pl. XIV et XV A, fig, 3, 3 a, 3 b.
278. — A.-M. Edwards. — Non publié.
277 —
FAMILLE DES SCIURIDÉS
Genre : SCIÜRUS L. (1766).
Ecureuils d’Europe
279. — Sciurus vuîgaris var. alpînus Geoff. Saint-Hilaire et F. Cu-
vier. Holotype. — L’écureuil alpin.
Sciurus vuîgaris alpinus G. S. -Hilaire, F. Cuv.
Provenance : Suisse. Echangé à M. Perrot. 1835. • — N° 81,
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
Ecureuils asiatiques.
280. — Sciurus maximus Gmelin. Holotype. — Le grand écureuil
de la côte de Malabar.
Sciurus (Ratufa) indica (Erxleb.) (var.).
Provenance : de la côte de Malabar, pat Sonnerat. Type de Bufïon,
— NO 93.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
281. — Sciurus auriventer Is. Geoff. ^ Holotype. — L’écureuil à
ventre doré.
Sciurus (Ratufa) bicolor (Sparrm.) (var.).
Provenance : Java par M. Diard. Voyage de Belanger. — N® 109,
Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée.
281 a. — S. auriventer (Paratopotype ?).
Provenance t Sumatra. M. Diard. B.eçu le 27 déc. 1821. — No 110.
Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
282. — Sciurus albiceps Desmaret Ç. Holotype. — L'écureuil à
tête blanche.
Sciurus (Ratufa) bicolor Sparrm (1778).
Provenance : Java par M. Leschenault. No 1808-28 (113).
Spécimen monté, état médiocre. Tête osseuse retirée et
disparue.
279. — Geoff. Saint-Hilaire et F. Cuvier. — Hi*i. Nat. Mamm., fase. 24, pl. 237-
1821.
280. — Gmelin in L. — Syst. Nat., 1788, I, p. 149.
281. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool,. 1832, pl. V, Voy. Belanger. Zool., 1834, p. 150,
282. — Desmarets. — Noui>. Dict. HUt. Nat., X. 1817. p. 105.
278 —
283. — Scîurus germanîi A. M. Edwards. Holotype. — L’écureuil
de Germain.
Sciurus (Callosciurus) finlaysoni (Horsf.).
Provenance : Ile de Poulo Condore, par M. Germain en 1865. —
N» 1865-429 (126).
Spécimen monté, en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
283 a et 6. — Sc. germanii. Paratypes.
Provenance : Poulo Condore. M. Germain. — N° 1867-391 (125)
et 1868-1104 (127).
Spécimens montés, en très bon état. Têtes osseuses dans
les peaux.
284. — Sciurus Bocourtîi A. M. Edwards. Holotype. — L’écureuil
de Bocourt.
Scîurus (Callosciurus) finlaysoni (Horsf.) var. Bocourti.
Provenance ; Siam, par M. de Montigny, en 1860, — N® 1860-
123 (135).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
284 a et b. — S. Bocourtîi. Paratypes,
Provenance : Siam, par M. de Montigny en 1860. — N° 1860-124
et 125 (136 et 134).
Spécimens montés, en bon état. Têtes osseuses dans les
peaux.
284 c. — S. Bocourtîi. Paratopotype.
Un quatrième spécimen, inscrit dans les collections comme
type a été tué à Ajuthia au nord de Bangkok (Siam) par
M. Bocourt. Il porte le N® 1862-1233. On peut le considérer
comme un paratotype, d’autant plus que Milne- Edwards en
fait état dans la description de l’espèce.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
285. — Sciurus Harmandîi A. M. Edwards. Holotype. • — L’écu-
reuil d’Harmand.
Sciurus (Callosciurus) finlaysoni Horsf. (type D).
Provenance : Ile Phu-Coq (Cambodge) par M. Harmand. —
N» 1876-124 (138).
283. — A.-M. Edwards. — Rei>. et Mag. Zool., 1867, p. 193.
284. — A.-M. Edwards. — Rei>. et Mag. Zool., 1867. p. 193.
— 279
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et
conservée sans maxillaire inférieure.
285 O, h, c. — Sc. Harmandii. Paratypes.
Provenance ; Ile Phu-Coq (Cambodge) par M. Harmand. —
N» 1876-125, 126, 127 (140, 137, 139).
Spécimens montés, en assez bon état. Têtes osseuses reti-
rées et conservées sans maxillaires inférieurs,
286. — Sciurus leucogaster A. M. Edwards. Holotype. ■ — L’écu-
reuil à ventre blanc.
Sciurus (Calloscîurus) finlaysoni Horsf. 1824.
Provenance : Siam par M. Bocourt, — N® 1862-1241 (1303 A-224).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
287. — Sciurus flavimanus Is. Geoffroy. Holotype. — L’écureuil
aux pattes fauves.
Sciurus (Callosciurus) flavimanus (Is. Geoffroy).
Provenance : de ITnde « Je ne sais s’il vient de Ceylan par M. Les-
chenault ou de la Cochinchine par M. Diard ». — Dans la descrip-
tion, Is. Geoffroy ajoute « ... je ne puis dire si la découverte en est
« due à M. Leschenault de la Tour ou à M. Diard, une fâcheuse con-
« fusion ayant été faite entre les étiquettes de quelques objets dus
« aux recherches de ces deux voyageurs. »
N° 177. L’étiquette du plateau porte l’indication « Java » !
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
288. — Sciurus griseiventer Is. Geoffroy Holotype. — L’écu-
reuil à ventre gris.
Sciurus nigrovittatus Horsfield, 1824,
Provenance : Java, par M. Diard. Envoi du 27 décembre 1821.
— NO 246.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
Note. — Un spécimen inscrit comme type, mais portant
la date de 1826 diffère du précédent par une double bande au
niveau des flancs ; une bande blanche supérieure et une noire
inférieure. Cet exemplaire appartiendrait plutôt à l’espèce :
Sciurus hilimitatus Miller.
285. — Nous n’avons retrouvé aucune description de ce type, pourtant cité par
J.-L. Bonhote (Proc. Zool. Soc., 1901, p. 54). Cette référence est
d’ailleurs donnée par Tkouessart [Cat. Mamm., Vol. III, p. 313). Les
têtes osseuses des 4 specimens ont été retirées et conservées, mais sans
indications permettant d’attribuer chaque tête à tel ou tel specimen.
286. — A.-M. Edwahds. — Reo, Mag. Zool. 1867, p. 196.
287. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., cl. I, Ecureuils.
288. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., cl. I, Ecureuils.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
20
— 280 —
289. — Sciurus atrodorsalîs Gray Paratype (?) — L’Ecureuil à
dos noir.
Sciurus atridorsalîs Gray.
Provenance : Birmanie « Musée Britannique ». — N® 1879-53(1
(173).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
290. — ■ Sciurus Pernyi A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecureuil de
Perny.
Sciurus pernyi A. M. Edwards.
Provenance ; Setchuen (Chine) par Mgr. Perny. — N® 1868-1331
(200).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
291. — Sciurus griseimanus A. M. Edwards Holotype. — L’Ecu-
reuil aux pattes grises.
Sciurus (Callosciurus) griseimanus A. M. Edwards.
Provenance : Saïgon. Donné par M. Rodolphe Germain, vétéri-
naire militaire, le 24 octobre 1864. — N° 1864-679 (167).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
291 a. — So. griseimanus Ç. Allotype.
Même provenance. — N° 1864-680 (168).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
291 h. — Sc. griseimanus, jeune. (Paratype).
Même provenance. — N° 1864-681 (166).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
292. — Sciurus hippurus Is. Geoffroy <^. Holotype. — L’Ecureuil
à queue de cheval.
Sciurus hippurus (Is. Geoff.).
Provenance : Java, par M. Diard. 1826. — N° 159.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
292 a. — Sc. hippurus.
Provenance : Java par M. Diard (1832 ?) (Indication probable-
ment erronnée).
Spécimen monté en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
289. — Ghay. — Ann. Mag. Nat. Hisl., 1842. 10, p. 263.
290. — A.-M. Edwards. — Rev, Mag. Zool., 1867, p. 230.
291. — A.-M. Edwards. — Rev. Mag. Zool., 1867, p. 195.
292. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., 1832, I, pl. 6.
— 281 —
293. — Sciurus albîceps var. Leschenaulti Desmarest. Holotype.
— L’Ecureuil de Leschenault.
Sciurus macrourus Penn.
Provenance : Trinquemale (Ceylan) par M. Reynaud. Expédi-
tion : La Chevrette, 1829. — N° 115.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
294. — Sciurus pygerythrus Is. Geoffroy. Holotype. — L’Ecureuil
à croupion roux, ou Ecureuil de l’Irraouadi.
Sciurus pygerythrus Is. Geoff.
Provenance : Forêts de Syriani au Pegou (Birmanie), par M. Bel-
langer, déc. 1829. — • N° 286.
Spécimen monté, état médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
295. — Sciurus Davidianus A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecu-
reuil du Père David.
Sciurus davidianus A. M. Edwards.
Provenance : Montagnes de Pékin, par M. l’Abbé David. Août
1862 (607). — NO 1863-655 (273).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
295 a. — Sc. Davidianus. Paratopotype.
Provenance ; de Chine, par le Père David. — N® 1864-580.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
296. — Sciurus Dussumieri A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecureuil
de Dussumier.
Sciurus (Taemiops) tristriatus Waterh.
Provenance ; Inde (Côtes de Malabar) par M. Dussumier. —
N» 1838 (292).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
297. — Sciurus Rodolphii A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecureuil
de Rodolphe Germain.
Sciurus (Taemiops) macclellandi rodolphei A. M. Edwards.
293. — Desmarest. — Mam., 1820, p. 335.
294. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., pl. I, Ecureuils.
295. — A.-M. Edwards. — üep. Mag. Zool,, 1867, p. 196.
296. — A.-M. Edwards. — Rev. Mag, Zool., 1867, p. 226.
297. — A.-M. Edwards. — Rev. Mag, Zool., 1867, p. 227.
Provenance : de Saïgon. Donné par M. Rodolphe Germain, vété-
rinaire militaire. — N° 1864-683 (318).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
298. — Sciurus pyrrhocephalus A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecu-
reuil à tête rousse.
Sciurus (Taemîops) berdmorei Blyth.
Provenance ; Cochinchine. Donné par M. Rodolphe Germain,
vétérinaire militaire à Saïgon, le 12 octobre 1864. — N° 1864-682,
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
299. — Sciurus insignis Geoff. Saint- Hilaire et F. Cuvier. Holo-
type. — L’Ecureuil rayé de Sumatra ou Lary.
Sciurus insignis F. Cuvier.
Provenance : Sumatra, par M. Duvaucel (1821). « Toupaye-Lari »
des Malais. — N® 274.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
298. — A.-M. Edwards. — Rev. Mag. Zool., 1867, p. 225.
299. — G. Saint-Hilaire et F. Cuvier. — Hist. Nat. Mam., 1821, n“ 233.
283
Description d’un type d'Écureuil asiatique d'A. Milne-
EdWARDS: callosciurus finlaysoni harmandi.
Par Pierre-L. Dekeyser.
Attaché au Muséum.
Il existe dans la collection des types de Mammifères du Muséum
quatre spécimens naturalisés d’Ecureuils portant l’étiquette sui-
vante : « Sciurus Harmandii, A. Milne-Edwards, Ile Phu-Quoc^
M. Harmand ». Ainsi que l’écrit M. P. Rode dans son Catalogue
des Types (numéros 285, 285 a, 285 b, 285 c), il ne semble exister
aucune description de cette forme. On en trouve cependant men-
tion dans un article de Bonhote et Trouessart la cite dans le
supplément à son « Catalogus mammalium » en se référant par
erreur à Thomas (la référence citée correspond en effet à l’article
précité de Bonhote). A. Milne-Edwards n’a-t-il laissé', de ces
Ecureuils, qu’une description demeurée manuscrite et perdue
depuis ? Quoi qu’il en soit, puisque cette diagnose est restée incon-
nue, nous donnerons ici, avec la permission de M. Rode, que nous
remercions bien vivement, une description aussi complète que
possible de la forme dont il s’agit et que nous rapprochons du
Sciurus finlaysoni d’HoRSFiELD.
) Callosciurus finlaysoni harmandi, A. Milne-Edwards.
L’Ecureuil d’ Harmand.
Localité du type : Ile Phu-Quoc, Cambodge.
Chez le spécimen choisi pour type (n® 285 — le premier inscrit
au Catalogue général des collections), le dessus de la tête est châ-
tain roussâtre ; les oreilles, de forme triangulaire arrondie, sont
velues et noirâtres du côté externe ; la face interne ne présente
que quelques poils peu serrés ; le museau est ombré de noir et les
joues sont d’une teinte noire très finement grisonnée de jaunâtre •,
un cercle noir terne existe autour de l’œil. Les vibrisses, très longues,
sont noires.
Les épaules et la partie antérieure du dos présentent là même
tonalité châtain que le dessus de la tête. Les membres antérieurs
sont noir grisonné comme les joues sur leur face antérieure, châ-
tain sur leur face postérieure ; le dessus des mains est brunâtre.
Le pelage de la partie postérieure du dos est roux-châtain large-
BuUetin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 5, 1943.
— 284
ment mêlé de blanc et sa coloration fait songer à la robe aubère
de certains chevaux ; elle devient plus roussâtre sur les cuisses ;
les jambes sont châtain, la région métatarsienne et les doigts sont
brun-noirâtre.
La peau nue de la face palmaire et de la face plantaire des extré-
mités est noire comme chez tous les Ecureuils de l’espèce finlay-
soni ; les griffes sont fortes et acérées.
Les parties inférieures du corps, accidentellement dégarnies de
poils, ainsi que la face interne des membres, montrent encore des
traces de coloration roux-vif.
La queue est garnie de longs poils bruns terminés par une pointe
blanc grisâtre qui s’accroît au fur et à mesure que l’on se rapproche
de son extrémité. On distingue plus de brun sur la face supérieure
vers la base de cet appendice ainsi que sur la face inférieure.
Chez les trois autres spécimens, le plan de coloration est abso-
lument identique, avec une tonalité générale plus riche, La partie
postérieure du dos est beaucoup moins mêlée de blanc et il existe
une région châtain plus sombre, moyennement étendue, sur la
ligne médiane dorsale. La gorge, la poitrine, le ventre et la face
interne des membres sont roux-vif ; certains poils de la queue
sont teintés de roux à leur extrémité.
Tous les poils du corps, aussi bien ceux des parties supérieures
que ceux des parties inférieures, sont gris foncé à leur base.
Nous avons pu examiner les têtes osseuses de ces quatre spéci-
mens. Malheureusement, elles n’ont pas été numérotées et on ne
peut attribuer avec certitude aucune d’entre elles à un montage
déterminé ; les os nasaux manquent ainsi qu’une grande partie
des dents et les mandibules ont disparu.
La tête osseuse de l’Ecureuil d’Harmand n’est pas sans analogie
avec celle de Sciurus vulgaris } en particulier la forme de l’orifice
antéorbitaire et le développement des bulles auditives sont très
comparables. Nous noterons cependant l’arc zygomatique plus
robuste, et surtout l’élargissement de la région frontale interorbi-
taire qui est, d’autre part, assez fortement déprimée.
Nous n’avons pu trouver de dentition complète sur aucun des
spécimens. Toutefois, nous pouvons dire que chez cet Ecureuil la
2 3
formule molaire répond à Pm ■; M - et que Pm^ est, comme dans
1 O
la majorité des cas, minuscule et mal développée. Dans leurs carac-
tères morphologiques généraux, les molaires ne semblent pas être
notablement différentes de celles de Sc. vulgaris (nous n’avons pu
étudier partout disparue). Pm^ et toutes les molaires possèdent
trois racines.
285 —
Les Ecureuills de Fespêce finlaysoni ont été signalés en Indo-
ehine, au Siam, dans la presqu’île de Malacca et dans les Iles Sichang
et Poulo-Condor. Aucune forme n’avait été jusqu’ici mentionnée
dans l’île de Phu-Quoc, située auprès de la côte occidentale du
Cambodge, Le spécimen duquel Bonhote a rapproché Sc. har-
mandi est originaire de Kampang, sur la rivière siamoise Mu-
Ping.
Ces animaux sont connus par la variété de leurs colorations.
Le type de l’espèce, décrit par FIoksfield, correspond à un écu-
reuil blanc (« L’Ecureuil blanc de Siam », de Buffon), à soles pal-
maires et plantaires noires et possédant quelques poils noirs dans
la queue. D’autres ont une coloration châtain ou rougeâtre (Le
« SciuTus ferrugineus » de Cuvier). Après avoir comparé les données
fournies par Flower, auxquelles nous avons ajouté quelques autres
empruntées à Thomas et à Bonhote, nous pouvons établir avec
quasi- certitude qu’il ne s’agit pas là de variations saisonnières
puisque, dans une même époque de l’année on signale à la fois des
individus blancs et des individus colorés.
En 1896, Thomas a comparé sept spécimens collectés en février
à Ayutiah (Siam) par Flower. Il a pu ainsi constater six robes
très différentes et émettre l’hypothèse que ces variations seraient
dûes aux influences combinées de l’albinisme, du mélanisme, du
xanthisme et de l’érythrisme. En ce qui concerne plus spéciale-
ment l’albinisme, nous ne croyons pas qu’il puisse jouer un rôle
dans les cas de variation qui nous occupent ici. Tout d’abord, le
type même de l’espèce finlaysoni, celui de Horsfield, n’est pas
un albinos puisque ses yeux, quelques-uns de ses poils et la peau
nue de ses extrémités sont noirs. Par ailleurs, l’étude de poils de
la région dorsale postérieure du type de C. finlaysoni harmandi
nous permet de reconnaître : 1° des poils bruns ; 2° des poils dépig-
mentés à la pointe sur une longueur plus ou moins importante et
286 —
sur lesquels des taches de pigmentation marquent la transition
entre la base colorée et la portion blanche apicale ; 3® de très rares
poils complètement blancs. Il ne s’agit donc pas, nous semble-t-il,
de l’albinisme qui est congénital et qui correspond à une dépig-
mentation des téguments et annexes tégumentaires, mais d’une
décoloration pure et simple des poils d’une région donnée pouvant
entraîner, par extension, une modification totale de la robe.
Si l’on veut bien se reporter aux notes de Thomas et de Bon-
HOTE, qui ont respectivement étudié des séries de 7 et 5 spécimens
provenant, pour chacune d’elles, de localités identiques ou voi-
sines, on remarquera que nos quatre exemplaires de l’Ecureuil
d’Harmand présentent, les uns par rapport aux autres, des diffé-
rences de coloration infiniment moins sensibles que celles qui ont
été décrites par les auteurs précités et qui portent sur des animaux
dont les surfaces inférieures du corps varient du blanc au châtain.
C’est en égard à la très faible étendue de leurs variations de
coloration autant qu’à leur localité d’origine que nous avons con-
sidéré provisoirement les Ecureuils que nous venons de décrire
comme appartenant à une forme locale distincte de l’espèce C. fin~
laysoni et caractérisée par une plus grande fixité des caractères
extérieurs.
Nous proposons donc d’inscrire Callosciurus finlaysoni harmandi
A. Milne-Edwards, dans la systématique des Sciuridés asiatiques.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux du Muséum).
BIBLIOGRAPHIE
Bonhote (J.-L.), Proc. Zool. Soc., 1901, p. 53.
Flower (S.-S.), Proc. Zool. Soc., 1900, p. 355.
Horsfield, Zool. Research., Java, 1824.
Rode (P.), Catalogue des types de Rongeurs du Muséum; Ecureuils,
Bull. Mus., (en cours de publication).
Thomas (O,), Proc. Zool. Soc., 1898, p. 245.
Trouessart (E.-L ), Catalogus Mammalium, vol. III, suppl., 1904 ,
p. 313.
Mission Th. Monod. — Genre nouveau de rongeur
(GERBILLINAE) DE MAURITANIE.
Par Henri Heim de Balsac.
Les circonstances nous incitent à ne pas différer davantage la
diagnose d’un Genre nouveau de Rongeur, de la Sous- Famille des
Gerhillinae, provenant des récoltes de Th. Monod, effectuées en
Mauritanie.
MONODIA Nov. Gen.
Caractérisé par la complication des troisièmes (dernières) molaires,
ainsi que par la morphologie des soles plantaires.
M® présente un petit tubercule postérieur, fait unique parmi les Ger-
hillinae.
Mg présente une lame postérieure, alors qu’il r 'existe, chez les Ger-
hillinae à troisième molaire complexe, qu’un tubercule postérieur. Cette
lame provient, vraisemblablement, de la confluence de deux tubercules
initiaux.
La sole plantaire montre trois gros tubercules antérieurs, allongés,
indépendants et granuleux, couverts de poils courts et raides, ne mas-
quant pas le tégument. Le reste du tarse est nu. Chez Gerbillus, la sole
plantaire présente trois tubercules antérieurs, confluents, densément
recouverts d’un coussinet de longs poils et le reste du tarse est garni
de poils courts. Chez Dipodillus, la sole est nue ou à peu près, ainsi que
le tarse, et présente, en plus des trois grands tubercules, trois tubercules
postérieurs plus réduits.
MONODIA MAURITANIAE Nov. Sp.
Type : ^ adulte (testicules saillants), N® 2189, capturé au Sud d’Ar-
chane Titarek, région de l’Aouker, Mauritanie (milieu saharien, mais
encore à proximité de la limite du Sahel) ; conservé en liquide formolé
et en parfait état.
Espèce de très petite taille, de dimensions analogues à celles de Ger-
hillus nancillus Th., qui était le plus petit des Gerhillinae connus.
Longueur (tête -f- corps) environ 55 mm., queue 75 mm., pied 15 mm,
Système de coloration exactement semblable à celui des Gerbillus ou
Dipodillus désertiques ; face supérieure de teinte arénacée, face infé-
rieure blanche. Queue couverte de poils courts, d’un jaune-grisâtre,
quelque peu allongés à l’extrémité.
Crâne du type de ceux de Dipodillus à bulles moyennement déve-
loppées. Les premières et secondes molaires supérieure et inférieure
Bulletin du Muséum, 2^ série, t. XY, n° 5, 1943.
— 288 —
reproduisent le type général de Gerbillus et Dipodilhcs^ avec cependant
un élargissement particulier des éléments postérieurs.
L. occipito-nasale 20,5 mm. ; 1. condylo-incisive 17,3 ; larg. zygo-
mat. 10,5 ; nasal 7,3 ; rangée mol, sup. 3,2 ; rangée mol. inf. 2,7,
Monodia se place au voisinage de Gerbillus et Dipodillus, mais
n’est pas intermédiaire entre ces 2 genres. On doit, au contraire,
le considérer comme le représentant actuel du type ancestral,
d'où ont pu directement dériver ces 2 genres.
Des considérations phylogéniques, des détails complémentaires,
ainsi que des figures paraîtront ultérieurement.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
— 289
Notules Ichthyologiqües
(Sixième série).
Par Paul Chabanaud.
XX. — L’habitat du Soléidé Pegusa lascaris (Risso) ne serait-il
pas circumafricain ?
( ■ Dans ma Notule Ichthyologique XVII après avoir signalé la
présence, à Berlin, dans la collection du Naturhistorisches Muséum
der Universitât, d’un spécimen de Pegusa lascaris (Risso), étiqueté,
par Hemprich et Ehrenberg, « Solea synophthalmos. Rothes
Meeres », j’en ai conclu à l’introduction de ce Soléidé dans la
mer Rouge, par l’entremise du canal de Suez. Etourderie monu-
mentale, dont certainement mes lecteurs n’ont pas manqué de
s’apercevoir : l’exploration de la mer Rouge, par Hemprich et
Ehrenberg, a eu lieu de 1820 à 1825, soit plus de 30 ans avant la
mise en œuvre du projet de Ferdinand de Lesseps !
Bien que douée d’une euryhalinie qui lui permet de vivre aussi
bien dans l’eau saumâtre de la mer Noire que dans celle, haute-
ment chlorurée, de la Méditerranée sud-orientale, Pegusa lascaris
ne s’aventure pas en eau douce. Aussi, cette espèce n’ayant jamais
été capturée, que je sache, dans le cours, même inférieur, du Nil,
on ne peut songer à son passage par les antiques voies navigables,
que pharaons et empereurs romains tentèrent tour à tour d’éta-
blir entre ce fleuve et la mer érythréenne.
L’étiquette qui m’intrigue ne serait-elle pas entachée d’erreur ?
Que l’on me pardonne cette suspicion jetée sur l’œuvre éminem-
ment consciencieuse des auteurs des Symbolae Physicae, mais il me
faut épuiser la série des hypothèses et celle-ci s’impose, dans le cas
d’une localisation insolite, dont la proclamation reste sans écho ; les
erreurs de ce genre sont loin de se faire rares dans les collections,
surtout anciennes. En voici quelques exemples : l’atlanto-méditer-
ranéen Microchirus ocellatus a été décrit par Linné, de Suriname ;
sous le nom de Solea brasiliensis et sur la foi de H. d’Obbigny, Pegusa
lascaris a été décrit par Kaup, comme étant originaire de Monte-
video ^ 5 sous le nom de Pegusa variolosa, Synapturichthys kleini
1. Bull. Muséum, 14, 1942, p. 395.
2. D’après 2 spécimens, qui font partie de la collection du Muséum National d’His-
toire Naturelle (Paris) et que l’on peut supposer provenir de la côte occidentale d’A-
d’Afrique, sinon de celles de l’Europe. Typum speciminaque ipse vidi.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 290 —
(Bonaparte) s’est vu attribué par Kner, à la faune de Rio de
Janeiro ^ ; sous le nom de Apionichthys ottonis, Apionichthys dume-
rili Kaup, endémique américain, comme tous les autres Achiridés,
a été colloqué par Steindachner, dans la faune méditerranéenne
(a Sicilien »).
Ainsi que le montre la carte n® 3, qui illustre mon travail inti-
tulé Chorclogie des Soléidés de l’Atlantique nord et des mers adja-
centes Pegusa lascaris étend son habitat vers le S, jusqu’au cap
des Palmes ; sa présence a été constatée sur la côte de l’Angola,
ainsi que sur toutes les côtes de l’Afrique australe (False Bay,
Agulhas Bank, Algoa Bay, côte du Natal), mais non dans la baie
de Delagoa, située dans l’océan Indien, au nord du Natal A l’en-
contre de la faune ichthyologique des eaux sud-africaines, qui a
été sérieusement inventoriée, celle de la côte orientale d’Afrique
et celle de la mer Rouge ne sont encore que fort imparfaitement
connues ; aussi les découvertes s’y succèdent-elles sans relâche. Il
n’est donc pas impossible que, de la côte du Natal, Pegusa lascaris
ait, à notre insu, cheminé vers le nord, jusqu’à l’intérieur de la mer
Rouge, se répandant ainsi sur la périphérie entière du continent
Africain.
XXI. — Le genre Dexillus Chabanaud.
Si ce n’est par la forme insolite et, tout bien pesé, probablement
monstrueuse de la narine inhalante nadirale de son holotype,
Synaptura macrolepis Bleeker 1858, devenu le type du genre
Dexillus Chabanaud 1930, ne diffère, sous aucun rapport, de
Synaptura muelleri Steindachner 1879, type du genre Stran-
dichihys Withley 1937, ou plutôt de Brachirus megalepidura Fow-
LER 1934, qui n’est peut-être qu’une sous-espèce de Synaptura
muelleri
Attendu que les règles de la nomenclature zoologique, encore
qu’elles en déconseillent la pratique, ne taxent pas d’homonymie
1. La description est publiée dans Reise der ôsterreich. Fregatte Novara, Zool.
Theil, 1®^ B., Fische, 1869, p. 289, tab. 14, efï. 1. — Kner avait déjà signalé cette
prétendue espèce brésilienne, sous le nom nu de Solea variolaris, dans Sitzungsb.,
Akad. IFiss. Wien, 53, 1®^ Abth., 1866, p. 544.
Sans aucun doute, le holotype a été capturé dans les eaux de l’Afrique Australe.
Cfr Ann. Inst. Océan., 7, 1929, p. 228.
2. Bull. Sation Biol. Arcachon, 35, 1938. Sur cette carte n° 3, il convient d’effacer
les traits verticaux qui couvrent l’isthme de Suez, indiquant l’introduction, non
encore constatée, de Pegusa lascaris dans le canal. En revanche, ces mêmes traits
verticaux doivent être continués vers l’E, sur le pourtour de l’Afrique australe, à
tout le moins jusqu’au 30° E Paris.
3. Fide Barnard (K.-H.), A Monograph of the marine Fishes of South Africa
{Ann. South Afric. Mus., 21, 1925-1927, p. 402).
4. Cfr Arch. Mus. Nat. Hist. Nat., (6), 15, 1938, p. 110 et seq.
291
les noms de genres qui, ayant même radical, diffèrent entre eux
par leur désinence grammaticale latine (us, a, um), l’obligation
ne s’impose nullement de considérer Dexillus comme homonyme
de Dexilla Westwood 1840 et consécutivement d’abandonner
Dexillus au profit de Dexillichthys Whitley 1931.
En conséquence, la synonymie du genre en litige s’établit ainsi :
Dexillus Chabanaud 1930, Bull. Inst. Océan., 555, p. 16. Géno-
type : Synaptura macrolepis Bleeker 1858.
= Dexillichthys Whitley 1931.
= Strandichthys Whitley 1937. Génotype : Synaptura muelleri
Steindachner 1879.
= Mischommatus Chabanaud 1938.
Reste à savoir si Dexillus macrolepis (Bleeker), Dexillus muel-
leri (Steindachner) et Dexillus megaZepidum (Fowleb) sont autant
d’espèces distinctes ou de simples sous-espèces géographiques.
XXII. — Nouveaux genres de la famille des Soleidae.
Synclidopus genus novum. Diffère des genres Aseraggodes
Kaup 1858 ^ et Coryphillus Chabanaud 1931 ® par les caractères
suivants. Le basipterygium ischiatique ne s’écarte pas distal e-
ment du clithrum ; son processus actinophore se développe con-
sidérablement vers l’avant, jusqu’à proximité immédiate de la
branche ischiatique du clidoste. Les 2 ischioptérygies sont
parallèles ; leur base est longue et leurs 2 rayons antérieurs se
trouvent placés en avant de l’aplomb de l’apex clithral ; leur rayon
marginal est inséré beaucoup plus près de l’aplomb du bord pos-
térieur de l’œil fixe, que de l’aplomb de la commissure operculo-
scapulaire. Les spinules des écailles sont nombreuses et relativement
courtes. — Génotype : Solea macleayana Ramsay 1881. Espèce
congénérique : Aseraggodes normani Chabanaud 1926.
Beauforiella genus novum. Caractères du genre Synclidopus
Chabanaud 1943 ; en diffère par la présence d’une liaison mem-
braneuse, entre l’ischioptérygie nadirale et la proctoptérygie,
ainsi que d’une liaison membraneuse, entre l’uroptérygie et les
deux autres périssoptérygies. Les spinules des écailles sont peu
nombreuses et relativement longues. — Génotype : Aseraggodes
ahnormis Weber et de Beaufort 1929.
Zevaia genus novum. Diffère du genre Microchirus Bona-
1. avec ; y.)k£{ç , isthme (des poissons) ; Ttouç, pied (ischioptérygie).
2. Cfr Zool. Meded., 13, 1930, pp. 180-192.
3. Cfr Bull. Soc. Zool. France, 56, 1931, p. 302.
4. Genre nommé en l’honneur de M. L. F. de Beaufort.
5. Zeoaia, anagramme de Azeoia.
— 292
PARTE, sensu Chabanaud 1338 par les caractères suivants : Les
2 thoracoptérygies sont bien développées et composées chacune de
plus de 6 rayons. Le pédoncule caudal est long. Les écailles, nulle-
ment hérissées, sont nettement quadrangulaires ; leur pholido-
plaxe n’est nullement sinué bilatéralement et la zone d’adhérence
épidermique longe la base du bouquet de spinules. — Génotype :
Solea çulgaris var. azevia Steindachner 1868.
Trichobrachirus genus novum. Diffère du genre Euryglossa
Kaup 1858, sensu Chabanaud 1938 par les caractères suivants :
Forme allongée ; la hauteur du corps mesure des 27 aux 38 cen-
tièmes de la longueur étalon (au lieu des 36 aux 63 centièmes). Les
ischioptérygies sont placées tout entières en arrière de l’aplomb
de l’apex clithral et nullement soutenues par le clidoste. L’angle du
clidoste mesure 90° d’ouverture. Le basiptérygium ischiatique
s’écarte distalement, de façon considérable, du clithrum et son pro-
cessus actinophore ne se développe que médiocrement vers l’avant.
(Chez tous les Euryglossa, les 2 ischioptérygies étendent leur base
en avant de l’aplomb de l’apex clithral et les rayons antérieurs de
ces 2 nageoires, au moins le marginal, sont soutenus par la branche
ischiatique du clidoste, l’angle de ce clidoste étant toujours
aigu. Chez ces mêmes Euryglossa, le basiptérygium ischiatique
s’oriente parallèlement à l’axe du segment hypoptérygien du cli-
thrum et son processus actinophore est toujours plus ou moins
considérablement développé vers l’avant). — Génotype : Synap-
tura villosa Weber 1908.
Haplozebrîas genus novum. Alors que, chez toutes les espèces
typiques du genre Zebrias Jordan et Snyder 1900, sensu Cha-
banaud 1934 les rayons des périssoptérygies sont schizotèles,
au moins pour la plupart, tous les rayons de toutes les nageoires
sont haplotèles et seuls, quelques-uns des plus développés d’entre
eux accusent parfois un début de schizotélie. — Génotype : Synap-
tura fasciata Macleay 1883.
Nemaiozebrias ®, genus novum. Ne diffère du genre Zehrias^
Jordan et Snyder 1900, sensu Chabanaud 1934 que par ce
caractère : au lieu d’être séparés l’un de l’autre par un espace
squameux, plus ou moins large et plus ou moins concave, les yeux
1. Bull. Soc. Zool. France, 63, 1938, pp. 316-322.
2. 6pt?, poil ; Brachirus, synonyme de Euryglossa. Ce genre nouveau a déjà été
publié, mais sans diagnose, in Bull. Inst. Océan., 763, 1939, p. 23.
3. Arch. Mus. Nat. Hist. Nat. (6), 15, 1938, p. 109.
4. ATzkôoi;, simple ; Zebrias.
5. Bull. Soc. Zool. France, 59, 1934, pp. 420-436.
6. Nripa, fil ; Zebrias.
7. Bull, Soc. Zool. France, 59, 1934, pp. 420-436.
293
sont presque contigus et l’espace interoculaire n’apparaît pas con-
cave (les yeux n’étant pas exsertés). Au surplus, un cirre est inséré
sur la moitié énantique de chaque fausse cornée. — Génotype :
Aesopia quagga Kaup 1858.
Strabozebrîas genus novum. Diffère du genre Zehrias Jordan
et Snyder 1900, sensu Chabanaud 1934 par la parfaite con-
tiguïté des yeux, lesquels sont plus ou moins distinctement pédon-
culés ; lorsqu’ils ne sont pas exsertés la peau transparente qui les
recouvre leur est commune. Ce nouveau genre diffère du genre
Nematozebrias, décrit plus haut par l’absence de cirre oculaire 5
au surplus, les yeux de Nematozebrias quagga ne sont qu’impar-
faitement contigus et nullement pédonculés, au repos. — Géno-
type : Synaptura cancellata Mc Culloch 1916. Espèce congéné-
rique : Synaptura craticula Mc Culloch 1916.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale.
1. STpa^oî, qui louche ; Zehrias.
2. Bull. Soc. Zool. France, 59, 1934, pp. 420-436.
3. Vide supra, p. 292.
— 294
Une espèce nouvelle de leeuwenhoekia (acarien)
PARASITE DE SCORPIONS.
Par Marc André.
En examinant divers Arachnides, et particulièrement des Opi-
lions ou Phalangides, il n’est pas rare d’observer, adhérents à leurs
téguments, un plus ou moins grand nombre de petits corps, d’un
vif écarlate, qui sont des larves hexapodes d’ Acariens que Latreille
(1796, Précis car. gén. Insectes, p. 177) considérait comme consti-
tuant un genre Leptus.
Regardés d’abord comme étant des adultes, les Leptes hexa-
podes ont été reconnus ultérieurement par Dugès (1834, Ann. Sc.
Nat., Zool., I, p. 36) être des larves d’Acariens terrestres octopodes.
Or, aucune forme analogue n’a jamais été signalée jusqu’ici fixée
en parasitisme sur des Scorpionides,
Tout récemment M. M. Vachon m’a obligeamment communiqué
trois spécimens de Scorpions {Buthus gibbosus Brulé) qui étaient
parasités par des larves de Thrombidiidæ appartenant, sans aucun
doute, au genre Leeuwenhoekia Oudemans.
Par l’ensemble de leurs caractères ces larves sont voisines du
L. jaegerskioeldi Oudms., mais elles s’en distinguent cependant
par un certain nombre de différences qui m’autorisent à les con-
sidérer comme une espèce distincte dont je donne la description
ci-dessous.
Leeuwenhoekia paradoxa n. sp.
La taille du corps varie notablement selon l’état de réplétion
des individus considérés : ils ne dépassent pas, à jeun, une lon-
gueur de 150 [i. et une largeur de 120 (x alors que d’autres exem-
plaires, gorgés de nourriture atteignent le triple de la taille primi-
tive par une longueur de 450 [i. sur 340 jx de large. Le corps est
suborbiculaire, à contour plus ou moins régulier.
Face dorsale (Fig. 1). — La région dorsale antérieure du thorax
présente un bouclier unique à surface poreuse, de forme trapé-
zoïdale, à angles arrondis, plus large que haut, à bord postérieur
convexe ; il est prolongé en avant, sur sa partie médiane, par un
processus triangulaire. Il présente 3 paires de poils barbulés : 2 anté-
rieurs submédians et 4 situés dans les angles. De plus, il porte en
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
295 —
son milieu, une paire de soies pseudostigmatiques longues, grêles
et munies, vers leur extrémité distale, de fines et rares barbules.
De chaque côté du bouclier se trouve une paire d’yeux, coales-
cents, dont le postérieur est un peu moins développé que l’antérieur.
En arrière du bouclier il y a d’abord une rangée de 6 poils, puis
viennent trois rangées chacune de 8 poils, une de 6 et enfin deux
Fig. 1. — Leeuwenhoekia paradoxa M. André. Face dorsale et face ventrale, X 350.
rangées formées chacune de 4 poils : soit 44 poils assez régulière-
ment distribués.
Face centrale (Fig. 1). — ■ Sur la faèe ventrale se trouvent les
épimères ou plaques coxales ou coxæ. Les coxæ II, allongées, sont
contiguës aux coxæ I, presque triangulaires et séparées des coxæ III
par un intervalle. Entre les coxæ I et II on observe l’organe lar-
vaire ou urstigma. Les coxæ I portent deux poils barbulés, les
coxæ II et III n’en portent qu’un. Entre les coxæ I et entre les
coxæ II il n’y a pas de poil alors qu’on en observe une paire entre
les coxæ III. Dans l’espace compris entre les coxæ II et III on
remarque 2 poils barbulés.
Plus en arrière on observe six rangées de poils également bar-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
21
296 —
bulés : 4 au-dessus de l’uropore, eomposées de 6, 2, 8 et 2 et deux
au-delà, compreuant 6 et 4 poils.
Pattes (Fig. 2). — En laissant de côté les articles basilaires (hanches
ou coxæ), les pattes ont cinq articles libres : trochanter, fémur,
génual, tibia et tarse. Elles sont recouvertes^ de poils plumeux
Fig. 2. — Leeuwenhoekia paradoxa M. André. Pattes I, II, III.
plus OU moins développés dont le nombre varie suivant les articles.
Outre ces poils on trouve, sur la face dorsale des pattes, des soies
tout à fait lisses qui sont à considérer comme des organes senso-
riels, savoir : au génual 1, 3 ; au tibia I, 3 ; au tarse 1, 2, dont une
très courte située presque à la base d’un poil olfactif bacilliforme.
Le génual et le tibia II portent chacun 3 soies ; le tarse II, 1. Le
génual et le tibia III n’en possèdent qu’une. Les griffes termi-
297 —
nales sont du type ordinaire, c’est-à-dire comprenant 1 longue
griffe médiane et 2 latérales, plus courtes.
Pièces buccales (Fig. 3). — L’appareil buccal comprend deux
paires d’appendices :
1° Dorsalement les chélicères ou mandibules, dont les bases
forment, par leur réunion, un triangle presque équilatéral et qui
sont composées chacune de deux articles : le premier forme le corps
conique de cet appendice et porte du côté ventral, près du som-
met, le deuxième article qui constitue un ongle mobile, long, un
peu courbé et denticulé sur sa face dorsale et sa face ventrale.
2° Ventralement les maxillipèdes ou pédipalpes, dont les plaques
iFg. 3. — Leeuwenhoekia paradoxa M. André. Pièces buccales : A, face dorsale ;
C, face ventrale ; B, grifie chélicérale ; D, palpe maxillaire gauche (face interne).
coxales ou articles basilaires se soudent en une plaque unique, la
lèvre inférieure ou hypostome, portant sur ses côtés le reste des
articles qui constituent les palpes.
Dans sa partie antérieure, l’hypostome est partagé en deux lobes
maxillaires dont chacun se subdivise en un lobule interne et un
lobule externe. Les lobules internes (malæ interiores ) , membra-
neux et transparents, constituent une lame en forme d’U, dont les
bords latéraux se recourbent dorsalement autour des ongles des
chélicères. Les lobules externes ( malæ exteriores ) ou galæ, solide-
ment chitinisés, se renversent également vers la face dorsale pour
aller à la rencontre l’un de l’autre au-dessus des chélicères et ils
portent chacun une soie harbulée.
Sur la partie postérieure de l’hypostome, qui est trapézoïdal.
— 298 —
on voit, en arrière de l’insertion des palpes maxillaires, une paire
de poils (les strohiles) munis de longues barbules.
Les palpes maxillaires, recourbés en dedans, sont formés de
4 ou 5 articles.
L’inférieur (1®^ _|- 2® = trochantéro-fémur) porte, au milieu de
sa face dorsale, un long poil barbulé. L’article suivant (3® = génual)
est également orné, dorsalement, d’un poil barbulé. L’avant-der-
nier ou pénultième (4® = tibia) présente : 1® dorsalement, deux
soies dont l’une est lisse et l’autre barbulée ; 2® ventralement, du
côté externe, près de l’extrémité proximale, un poil barbulé. Il se
termine par une griffe presque droite, bifurquée en deux pointes.
Le dernier article (5® = tarse) constitue un petit appendice
papilliforme, ou tentacule, pourvu d’une soie olfactive et de poils
barbulés.
Appareil respiratoire.
11 est admis, jusqu’ici, que les larves de Thrombidiidæ ne pos-
sèdent aucun organe respiratoire et la respiration, chez elles, s’ef-
fectuerait par tout le tégument du corps.
Or, le L. paradoxa M. André se caractérise par la présence d’un
appareil respiratoire normalement constitué, c’est-à-dire composé
d’une paire de stigmates surmontés chacun d’un organe spécial,
Vappareil protecteur stigmatique ou péritrème, et situés de chaque
côté des bords latéraux du propodosoma, près du bord antérieur
des coxæ L
De chacun des stigmates part une fine trachée, munie d’une
sculpture chitineuse spiralée, qui s’étend jusqu’à la partie pos-
térieure du corps.
Cette espèce est représentée par 15 échantillons trouvés fixés
sur 3 exemplaires de Buthus gibbosus Brulé (2 immatures et
1 adulte) recueillis dans l’ile Gavdos (Sud de l’île de Crète) par
M. Otto Wettstein le 6 juin 1942. Trois autres Scorpions, recueillis
en même temps ne portaient aucun parasite.
Les Acariens ne présentaient aucun équilibre dans leur répar-
tition sur le corps de l’hôte et apparemment choisissent l’endroit
où ils se fixent, c’est-à-dire un point où le tégument de leur vic-
time n’offre qu’une faible résistance à la pénétration des man-
dibules, ou permet une meilleure fixation. Trois d’entre eux étaient
fixés sur les membranes articulaires dorsales des anneaux du pré-
adbomen ; 1 sur la membrane articulaire dorsale des griffes du
tarse de la 3® patte gauche ; 1 sur la face ventrale du peigne gauche
et 10 sur la face dorsale des peignes droit et gauche.
12 Leewenhoekia étaient fixés sur le adulte et les deux Scor-
pions jeunes portaient respectivement 2 et 1 Acariens.
299
L’allongement des doigts des pinces au cours
DU DÉVELOPPEMENT POST-EMBRYONNAIRE CHEZ CHELIFER
CANCROIDES L. (PSEUDOSCORPIONS).
Par Max Vachon.
Chez Chelifer cancroides L., au cours du développement post-
embryonnaire, les doigts des pinces triplent environ de longueur.
Ces doigts sont ornés de soies et de trichobothries dont les unes
existent dès la naissance et persistent durant toute la vie, alors
que d’autres apparaissent à la faveur des mues post-natales. Tous
ces éléments chaetotaxiques constituent d’excellents points de
repère : leurs déplacements successifs nous ont permis de saisir
dans quelles conditions s’effectue l’accroissement linéaire des doigts.
Dans un précédent travail nous avons établi la nomenclature
des trichobothries au cours du développement post-embryonnaire.
La terminologie que portent les figures est couramment utilisée.
Les observations que nous mentionnons ont été faites sur des
exuvies provenant d’exemplaires suivis en élevage.
Nous étudierons, tout d’abord, la croissance linéaire du doigt fixe,
le plus fourni en trichobothries : il en possède 3 chez la proto-
nymphe, 6 chez la deutonymphe, 7 chez la tritonymphe, et 8 chez
l’adulte. Le premier fait à retenir est que la trichobothrie termi-
nale et (fig. 1 à 4) est, par rapport à l’extrémité du doigt, située à la
même distance quel que soit le stade envisagé. De plus, si l’on
utilise la trichobothrie it, qui n’apparaît que chez la deutonymphe
(fig. 2), on constate encore qu’à peu de chose près, it reste à la
même distance de l’extrémité du doigt au cours de la croissance de
celui-ci. Il n’en est pas de même des autres trichobothries ; à chaque
mue, leur position varie et elles sont de plus en plus distantes de
l’extrémité du doigt fixe. Donc, au cours du développement post-
embryonnaire, toute la région distale du doigt reste linéairement
invariable : cette région chez la deutonymphe, la tritonymphe et
l’adulte va de la trichobothrie it à la pointe du doigt : chez la proto-
nymphe, où it n’existe pas encore, on peut penser que cette région
est aussi importante et donc s’étend en dessous la trichobothrie et
(fig. 1). Toute cette région est représentée en hachures sur nos
figures — et chez la protonymphe (fig. 1) constitue plus de la
moitié du doigt fixe.
1. Bull. Soc. Zool. France, t. LIX, 1934.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
300 —
Une seconde conclusion s’impose aussi : c’est, par sa base, que
croît le doigt. Les trichobothries étagées le long de cette région :
it, estf isb, eb (chez la deutonymphe, fîg. 2) nous permettent de
distinguer au moins deux territoires, le premier allant de it à est,
le second de est à eb, c’est-à-dire jusqu’à la racine du doigt. Le
premier de ces territoires est fort réduit chez la deutonymphe
(fig. 2 où nous l’avons représenté en pointillé) et il est à présumer
qu’il l’est encore plus chez la protonymphe (fig. 1). Rapidement,
ce territoire s’aceroît chez la tritonymphe (fig. 3), chez l’adulte,
il est environ 10 fois plus long que chez la deutonymphe. Cet allon-
gement, que traduit l’éloignement progressif des 2 trichobothries
it et est, laisse supposer l’existence, entre celles-ci, d’une zone de
croissance que nous qualifions de distale : zgd. C’est dans cette
zone génératrice que naissent, chez la deutonymphe (fig. 2), les
trichobothries est, it, et chez l’adulte, ist (fig. 4). Nous ne pouvons
apporter pour l’instant aucune preuve histologique de l’existence
de cette zone génératrice. C’est peut-être tout le territoire qui
s’allonge. Nous dirons donc simplement que tout se passe comme
si au voisinage de est, existait une zone génératrice, à différencia-
tion basifuge. Les éléments nouveaux sont refoulés distalement.
C’est elle aussi qui fournit les nouvelles trichobothries.
Le second territoire, en blanc sur nos figures, va de est à eb
(fig. 2). On constate, là encore, qu’au fur et à mesure des mues, la
distance de ces 2 trichobothries s’accroît — et donc qu’entre elles
existe encore une région de croissance dont le maximum d’activité
est situé vraisemblablement entre les trichobothries eb et isb. En
efiet, ces 2 trichobothries, au cours de la croissance du doigt,
s’éloignent l’une de l’autre et c’est entre-elles, que naissent les
nouvelles trichobothries d’abord ib (fig. 2) puis est (fig. 3). Cette
zone génératrice basale zgb est encore à différenciation basifuge et
repousse distalement les éléments nouveaux. Son intensité fonc-
tionnelle décroît en allant de la base vers l’extrémité distale du
territoire : la distance eb-isb est 7-8 fois plus grande chez l’adulte
que chez la protonymphe — ■ alors que la distance des trichobo-
thries distales dans ce territoire isb-est a, à peine, doublé de la
deutonymphe à l’adulte. Nous sommes portés même à croire que
la région distale de ce territoire est linéairement invariable et
représente, pour ce territoire, ce que l’extrémité distale du doigt
représente pour l’autre territoire.
En définitive, on peut admettre dans le doigt fixe deux zones
de croissance à différenciation basifuge décroissante — au niveau
desquelles naissent les trichobothries nouvelles.
Le doigt mobile de la pince ne possède que quelques trichobo-
thries : 1 chez la protonymphe (fig. 5), 2 chez la deutonymphe (fig. 6),
3 chez la tritonymphe (fig. 7) et 4 chez l’adulte (fig. 8). Ce petit
— 301 —
Chelifer cancroides L.
Doigt fixe de la patte-mâchoire gauche, vu dorsalement, chez la protonymphe : fig. t,
la deutonymphe : fig. 2, la tritonymphe : fig. 3, l’adulte : fig. 4. Doigt mobile de
la patte-mâchoire droite, vu latéralement, du côté externe, chez la protonymphe ;
fig. 5, la deutonymphe : fig. 6, la tritonymphe : fig. 7, l’adulte : fig. 8. Toutes les
figures sont au même grossissement ; abréviations usuelles pour les trichobothries ;
a, c : soies distales du doigt mobile ; zgd ; zône génératrice distale, zgb généra-
trice basale.
302 —
/
nombre de points de repère ne permet que peu de remarques. On peut
penser qu’à ce doigt existent aussi 2 zones génératrices et rien ne
s’y oppose. Mais aucun argument valable ne peut être fourni. Tout
au plus, la remarque suivante doit être considérée. Dès la naissance
il existe, encadrant la trichôbothrie t. 2 longues soies que nous
nommons a et c. Ces 2 soies persistent toute la vie et, à tous les
stades restent à la même distance de l’extrémité du doigt. ,11 y a
donc, au doigt mobile comme au doigt fixe, une région distale,
linéairement invariable au cours du développement.
Les remarques que nous venons de faire n’intéressent pas que le
biologiste : elles ont une importance systématique et c’est d’ailleurs
dans ce but que nous les avons poursuivies. Les trichobothries sont
d’un emploi courant dans la détermination des genres et des espèces :
on en utilise le nombre, et la disposition topographique. Le nombre
des trichobothries constitue un caractère excellent par suite de sa
constance prouvée et par la statistique et par l’élevage. La dispo-
sition des trichobothries est un de ces caractères accepté par les uns
et repoussé par les autres. Les observations que nous venons de
résumer montrent, qu’au cours du développement post-embryon-
naire, la position relative des trichobothries est toujours respectée et
que si, à un stade, telle trichobothrie est distale par rapport à telle
autre, elle le restera. Par contre, l’éloignement des trichobothries
n’est pas le même pour tous les groupes de trichobothries : eh, isb,
par exemple, voient leur distance augmenter 7 fois au cours de la
vie, alors que la distance it-est double à peine. Nous ne savons si
l’intensité fonctionnelle des zones de croissance subit ou non des
variations individuelles. Tout ce que nous pouvons affirmer c’est
que si la disposition réciproque des trichobothries est invariable
au cours du développement, il n’en est pas de même des distances
réelles ou comparées. C’est pourquoi l’emploi de caractères tels que
celui-ci ; distance entre isb et ib = la moitié de la distance entre
isb et ist est à rejeter.
En définitive, les trichobothries des pinces constituent un bon
caractère taxonomique à condition toutefois de n’en considérer
que le nombre ou la position réciproque. Car, au cours du déve-
loppement post-embryonnaire, alors que certaines trichobothries
ne bougent pas, d’autres, et en particulier celles du milieu et de la
base des doigts, se déplacent fortement par suite de l’existence de
deux zones génératrices à différenciation basifuge. En tous les cas,
les trichobothries ou les soies situées dans le tiers distal des doigts
de l’adulte, c’est-à-dire dans une région qui, linéairement, reste
invariable au cours du développement post-embryonnaire, peuvent
être utilisées sans crainte par le systématicien.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 303 —
U AMBVLACRE DES ACARIENS.
(2® série)
Par F. Grandjean.
I. — Caractères généraux de la structure chez les
Oribates (suite).
Les pièces condylophores. — Le type décrit chez Camisia se
retrouve chez de nombreux Oribates comme Galumna, Edward-
zetes, etc...
Chez Poroliodes il n’y a qu’une pièce allongée, fixée au tarse
par sou extrémité postérieure, et portant les deux condyles. Entre
ceux-ci, naturellement, elle est échancrée pour le passage de la
pièce basilaire.
Chez Belba j’ai remarqué que la paroi ventrale du tarse, du
point de la figure 2C (4, p. 426) jusqu’aux poils unguinaux, est
traversée de canalicules très apparents de sorte qu’il faut la con-
sidérer comme une aire poreuse d’aération. Celle-ci remonte laté-
ralement jusqu’à mi-chemin des condyles et davantage en arrière,
à peu près jusqu’à la falaise ectostracale. Elle est en chitine peu
épaisse, quoique non déformable, et ne se colore pas comme le
reste du tarse, tandis que la chitine qui porte les condyles se colore
comme la chitine ectostracale de la falaise.
Bidactylîe. — La bidactylie correspond à des cas divers mais
elle n’affecte que les ongles. Les tendons, en particulier, ont tou-
jours les mêmes points de fixation à la pièce basilaire.
Le cas de Nothrus siEestris s’obtient à partir de Camisia par la
suppression de l’ongle latéral qui est du côté seconde. Pour avoir
celui d’ Eulohmannia Rihagai il faut réduire l’ongle central à un
vestige bidenté. J’ai constaté que ce vestige a encore de l’actino-
chitine, laquelle est soudée à la pièce basilaire. Gehypochthonius
rhadamanthus, très difficile à étudier à cause de sa petite taille,
ne montre plus aucune trace de l’ongle central ni de son actino-
chitine.
IL — Prostigmata.
L’ambulacre des Prostigmata est constitué comme celui des
Oribates. On retrouve la pièce basilaire, les cavités cotyloïdes, les
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 304 —
condyles et les 2 tendons impairs. Comme chez les Oribates les
ongles sont fondamentalement au nombre de 3, implantés sur la
pièce basilaire.
L’ongle central manque; souvent, et souvent aussi il est remplacé
par un organe homologue, de forme très variée, l’empodium. L’em-
podium est actinochitineux, ce qui prouve son homologie avec
l’ongle central. Il a cependant perdu son actinochitine chez cer-
taines espèces (Anystis). Que l’ongle central existe ou non, qu’il
soit un vrai ongle ou un empodium, rien n’est modifié dans la
structure de l’ambulacre.
Comme chez les Oribates (3, p. 539 à 545) les 3 ongles n’évoluent
pas ensemble. L’ongle central se différencie fortement, à cet égard,
des ongles latéraux. Il s’en différencie même davantage à cause
de la fréquence des empodiums. Une griffe à 3 ongles unguif ormes
est plutôt exceptionnelle. Elle est plus fréquente à la stase lar-
vaire qu’à la fin du développement.
Quand il y a un prétarse une nouvelle articulation s’ajoute en
arrière de la griffe, ou plusieurs, mais la griffe conserve les mêmes
caractères et il n’y a toujours que 2 tendons, lesquels s’attachent
à la pièce basilaire comme s’il n’y avait pas de prétarse. En même
temps qu’ils relèvent ou abaissent la griffe ils font jouer l’arti-
culation du prétarse, celui-ci étant traversé par eux, naturellement,
dans toute sa longueur.
Le faux empodium d’AIlothrombium. — Le cas à' Allothrom-
bium est intéressant parce que les griffes sont accompagnées dans
ce genre par des poils très grands auxquels certains auteurs attri-
buent le caractère empodial tandis que d’autres le nient. Ce sont
les derniers qui ont raison.
Le faux empodium, très gros, comprend 2 poils pseudosymé-
triques semblables qui peuvent être qualifiés de poils en brosse,
ou encore de poils aliformes. Leur tige est creuse, presque sans
racine, aplatie dans un plan vertical et garnie d’un seul côté, dans
ce plan, par une rangée unique et serrée de tigelles qui s’épanouissent
en gerbes, transversalement au poil, et émettent de nombreuses
ramifications. La figure lA montre l’un des poils, latéralement.
La figure IB montre qu’il y a 2 poils bien séparés formant une
paire et non pas un seul poil qui se diviserait en 2 branches. Dans
l’orientation latérale on remarque aussi qu’une partie de la base
de l’ongle, de chaque côté, est vue par transparence à travers la
tige du poil aliforme. Ces faits sont déjà significatifs. Un empo-
dium est un organe impair. Il n’a pas 2 implantations et surtout
2 implantations plus écartées l’une de l’autre que celles des ongles
latéraux.
Un autre moyen, pour démontrer le caractère faussement empo-
LJ
dial dfes poils aliformes est d’arracher la grifFe. On cuit la patte
dans Facide lactique puis on tire sur les ongles avec une aiguille
en profitant de leur forme crochue. Si Fon opère convenablement
on extrait la pièce Basilaire avec tout ce qui lui est attaché. Or
cette pièce, représentée à part, reproduirait très Bien, à quelques
détails près, la figure que j’ai donnée précédemment pour Camisia
segnis (4, p. 424, fîg. lE), pourvu que Fon y supprime Fongle cen-
Fig. 1. — Allothrombium fuliginomm (Hehm.). Tarse II droit de l’adulte. — A ( X 360),
extrémité du tarse, vue latéralement ; sauf aa, bb et la racine presque nulle du
grand poil aliforme, toutes les lignes pointillées représentent ce qui vient avec les
ongles quand on les arrache. — B (X 460), extrémité du même tarse, vue de des-
sous, après arrachage de la grifie ; la surface hachurée, de chaque côté du plan de
pseudosymétrie, représente la racine du poil aliforme et en même temps la pro-
jection de la tige de ce poil, celle-ci étant verticale. ■ — G ( X 460), région dorsale
du même tarse, vue de dessus, pour montrer le famulus ; celui-ci est légèrement
antiaxial. — Sur les figures A et B on a représenté seulement quelques-uns des
poils ordinaires barbelés ; les autres sont indiqués par leur base, sauf en avant
(fig. A), où la plupart sont omis ; quelques acanthoïdes sont omis sur la figure A ;
w, solénidion ; Ç, acanthoïde ; e, famulus ; aa, contour apparent du fond de l’auge
dorsale ; bb, base du Umbe latéral ; cc, carène latérale.
tral. Elle ne comporte aucun empodium. Les 2 grands poils ali-
formes restent attachés à l’extrémité du tarse.
Il faut remarquer maintenant que les poils aliformes se lèvent
et s’abaissent avee les ongles. Bien qu’ils ne soient pas fixés à la
pièce basilaire ils sont entraînés par son mouvement. Ils ne se
comportent donc pas comme les autres poils du tarse, mais comme
— 306 —
le feraient ceux d’un prétarse. Ainsi nous sommes conduits à pen-
ser au genre Anystis qui possède justement, à la base de son pré-
tarse et se mouvant avec lui, une paire de grands poils différenciés
qui ressemblent tout à fait à ceux à' Allothrornhium. Je ferai donc
l’hypothèse d’une homologie entre ces poils. Peut-on aller plus
loin et dire que le genre Allothrombium a un prétarse très court ?
Ce serait logique mais il faudrait d’abord étudier de plus près les
structures chitineuses et voir s’il y a 2 articulations.
Les poils aliformes seraient donc primitifs. Ils auraient échappé
à la multiplication uniformisante, si forte chez les Trombidiidæ,
qui a frappé les autres poils
Les petits poils secondaires tels que g (fig. lA et IB) reproduisent
curieusement, avec leurs barbules ramifiées, ce que j’ai appelé les
tigelles des poils aliformes. Ils font place très vite, en arrière, à
des poils à barbules simples.
Le tarse II a été choisi comme exemple pour les figures, mais
les autres tarses ont le même ambulacre et la même dépression
dorsale pour le recevoir quand il est complètement rabattu en
arrière. Au tarse I les poils ordinaires sont plus nombreux, et aussi
les solénidions et les acanthoïdes.
III. — ■ Acaridiæ.
Beaucoup d’Acaridiæ ont un ambulacre en ventouse, sans ongle,
qui diffère totalement de l’ambulacre normal des Oribates et
des Prostigmata. On ne peut cependant pas douter qu’il en dérive.
Etudions d’abord l’ambulacre des Tyroglyphes.
La figure 2 fait voir que l’ongle unique, homologue de l’ongle
central d’une griffe tridactyle, y est enfoncé jusqu’à l’endroit où
commence sa courbure de sorte que son collet c n’est plus du tout
proximal. Les pièces condylophores sont grandes et robustes. Elles
ont exactement les mêmes caractères que chez Camisia et de nom-
breux Oribates. On reconnaît aussi les cavités cotyloïdes cot, ou
fossettes d’articulation, bien qu’elles soient minuscules, et les
2 tendons habituels t. s. et t. i. Les notations des poils sont celles
adoptées dans un travail antérieur (2, p. 52, fig. lA).
Une griffe monodactyle, chez les Oribates, lorsque l’on se borne
à l’examiner dans l’orientation latérale, a l’apparence d’un ongle
simple à cause de la petitesse de la pièce basilaire. Cette illusion
1. Le famulus est dans le même cas, comme le montre la figure 1 C. La figure 1 A
fait voir les 3 sortes de poils qui ont été multipliés et qui n’ont plus d’emplacements
définis. On distingue les poils ordinaires, à grandes barbules, et les « poils lisses » des
auteurs, ceux-ci appartenant à 2 catégories bien différentes, mais toujours confon-
dues. Certains poils lisses sont isotropes, ce sont les solénidions. D’autres sont biré-
fringents, ce sont les acanthoïdes ou eupatbidies.
307 -
se retrouve chez les Tyroglyphes. On la dissipe en regardant la
griffe dorsalement (fîg. 2B), ou ventralement, pour mettre en évi-
dence la forme particulière qu’a la base de ce prétendu ongle simple,
et la manière dont elle s’articule aux pièces condylophores.
Un autre procédé est l’observation entre niçois. En lumière
polarisée nous voyons l’actinochitine et la vraie structure de la
griffe se révèle. C’est le résultat d’une soudure parfaite entre l’ongle
Fig. 2. — Tyroglyphus farinas (L.). Tarse I gauche d’une femelle. — A (X 1800),
extrémité du tarse vue latéralement ; les poils de la face paraxiale ne sont pas
dessinés. — B ( x 1800), id., dilatée au maximum et vue de dessus ; les tendons
sont omis ainsi que la plupart des poils. — C (X 2700), griffe orientée comme en
A et montrant le contour entier de l’ongle. — L’actinochitine n’est représentée
que sur la figure C ; ses limites sont indiquées, dans la partie interne de la griffe,
par des hachures alternantes de longueurs différentes. Les pièces condylophores
sont ponctuées.
et la pièce basilaire, l’ensemble ayant pris la forme d’une tige à
peu près droite tandis que l’ongle a conservé son ancienne cour-
bure et laisse même encore reconnaître le canal, maintenant rempli
par de la chitine isotrope, qui le perçait (fig. 2C). La pièce basilaire
est donc assez grande et c’est elle, bièn entendu, qui porte les fos-
settes d’articulation.
Le même résultat peut s’obtenir en colorant (1, p. 37 à 39) ou
encore en faisant cuire la préparation dans l’acide lactique. Cette
dernière méthode différencie nettement les indices, l’actinochitine
n’étant guère touchée tandis que la chitine isotrope devient moins
— 308 —
réfringente. On voit alors se dessiner l’ancien contour proximal de
l’ongle aussi bien qu’en lumière polarisée. La figure 2C a été faite
d’après une préparation traitée de cette manière.
Les tendons sont très difficiles à voir par transparence et je n’ai
pas trouvé de colorant sélectif pour leur chitine. L’ongle à peine
émergent ne donnant guère de prise, le procédé de l’arrachage est
incommode. Je l’ai employé cependant, mais sans réussir une seule
fois à obtenir l’ambulacre en bon état. Cette difficulté m’empêche
de garantir l’exactitude de la figure 2A en ce qui concerne l’épais-
seur des tendons et surtout leur forme au voisinage du point d’at-
tache.
Le tendon supérieur est fixé à la cuticule en as, à une distance
notable du collet, selon une petite bande transversale en arc. Cette
bande s’annule progressivement à ses deux extrémités. Un pro-
longement du tendon existe-t-il entre as et le collet ? Je ne le
crois pas mais je n’affirme rien à cet égard.
Le point ai, où le tendon inférieur actionne la griffe, semble
relié à la cuticule de l’ambulacre, en avant et vers le bas, par des
formations extrêmement minces et pâles que l’on voit très mal.
Je suppose que certaines d’entre elles sont en chitine. Comme leurs
contours ne se laissent pas déterminer et dessiner d’une manière
satisfaisante je les ai remplacés sur la figure 2 A par quelques lignes
symboliques. Il serait normal que le point ai fût relié à la cuticule,
puisqu’un tendon est une invagination épiostracale.
A cause de la remontée du collet les mouvements de la griffe
déforment ici la cuticule à un degré beaucoup plus grand que dans
la structure normale. L’apparence de l’ambulacre est loin d’être
toujours conforme aux figures 2 A et 2B. La paroi est très ample,
très écartée de la griffe. Quand l’ambulacre est gonflé au maximum
l’ongle sort du fond d’un petit cratère (fig. 2B et 2, p. 52 et 53,
fig. 1 et 2),.
Il n’est pas sûr qu’un tel gonflement soit possible pendant la vie
du Tyroglyphe, mais nous voyons que la cuticule permet la for-
mation du cratère. Faut-il admettre que celui-ci est le commence-
ment d’une ventouse ?
Non, d’après Otodectes cynotis. Pour avoir une ventouse il faut
réduire l’ongle à un vestige interne. Ce vestige est réuni à la sur-
face antérodorsale de l’ambulacre, dans le plan de symétrie, par
un mince prolongement chitineux qui représente vraisemblable-
ment le cratère après réduction à zéro de son angle d’ouverture.
Le tendon supérieur se divise en deux branches pseudosymétriques
qui passent à droite et â gauche du prolongement. La fourche très
large ainsi formée part de la cuticule antérieure en deux points.
En tirant sur ces deux points le tendon supérieur fait fonc-
tionner la ventouse. La face concave de celle-ci est homologue de
— 309
la région antéroventrale d’un ambulacre du type Tyroglypke.
Le squelette interne de la ventouse est constitué par des sqlé-
rites qui représentent la pièce basilaire et l’ongle. Celui de la tige
de la ventouse est formé par les deux longues pièces condylophores.
La ventouse change d’orientation en tournant autour de l’extré-
mité antérieure des pièces condylophores.
IV. — Autres Acariens et remarques diverses.
J’ai observé beaucoup d’autres Acariens, y compris Hoiothyrus
et Opilioacarus, mais très peu d’Anactinochitinosi.
Des cas particuliers d’origine secondaire étant mis à part il résulte
de ce premier examen que la structure observée d’abord chez les
Oribates et les Prostigmata est générale, sauf peut-être en ce qui
concerne la façon dont la pièce basilaire est articulée. 11 m’a sem-
blé, mais je ne l’affirme pas, qu’un lien chitineux unissait parfois
la pièce basilaire à la saillie qui joue alors de rôle le condyle, de
chaque côté.
J’admets qu’il yya un vrai condyle quand on peut l’isoler sans
déchirure apparente et constater que sa surface est lisse et arron-
die ; mais s’il subsistait dans tous les cas, entre la chitine dure de
ce condyle et celle également dure de la fossette qui lui correspond,
un peu de chitine incolore, très élastique et très souple, qui les join-
drait sans intervalle ni coupure, et laisserait cependant l’un d’eux
libre de tourner d’un grand angle par rapport à l’autre, il n’est pas
certain que nous pourrions déceler cette chitine chez des animaux
si petits, à moins d’employer des méthodes spéciales d’investiga-
tion. Une étude plus approfondie serait nécessaire.
Les 2 tendons sont toujours les mêmes. Leur élasticité intervient
dans les mouvements de l’ambulacre, car ce ne sont pas des organes
mous. Ils ont une forme propre dont ils ne s’écartent que pour
chercher à y revenir et cette forme n’est pas constamment recti-
ligne. Il y a des tendons coudés, surtout l’inférieur chez les Aca-
riens à prétarses.
L’articulation d’un prétarse peut n’être qu’une zone transver-
sale différenciée où la chitine est déformable. Cette zone a une
structure qui n’est pas très simple, ou du moins facile à voir, à
cause des formations chitineuses qui restreignent la liberté des
tendons à leur passage. Le tendon inférieur ne pourrait pas fonc-
tionner s’il n’était contraint de passer près de la surface ventrale,
au-dessous de l’axe de rotation du prétarse.
Dans certains cas, chez Opilioacarus par exemple, l’articulation
du prétarse est plus perfectionnée, parce qu’elle comporte une
paire de condyles à tête bien lisse et arrondie, fixés au tarse et
— 310 —
articulés avec rextrémité postérieure des 2 pièces condylophores,
lesquelles sont pourvues, eorréiativement, d’une légère concavité.
Bien entendu il ne faut pas confondre ces condyles prétarsaux
avec les condyles de la griffe.
Un type commun de prétarse (Anystis, Opilioacarus) est celui
qui a pour ossature ehitineuse, entre l’extrémité du tarse et la
griffe, les 2 pièces condylophores. Celles-ci sont longues, rappro-
chées l’une de l’autre et voisines de la surfaee ventrale. L’arti-
culation du prétarse se fait à l’extrémité postérieure des pièces
condylophores et le tendon inférieur, qui passe naturellement au-
dessous d’elles, se tient presque au eontact de la surface ventrale
du prétarse avant de remonter un peu pour atteindre la pièce
basilaire.
Chez les Gamases que j’ai étudiées je n’ai pas vu de prétarse à
pièces condylophores, mais le tendon inférieur est également très
ventral.
Les dilatations sous-ongulaires (pelotes ambulatoires, coussinets,
pulvilli, etc...) ne sont pas toutes de même nature. Certaines sont
des empodiums, e’est-à-dire sont homologues de l’ongle central
d’une griffe et sont fixés à la pièce basilaire. D’autres sont des
expansions de la cuticule ventrale ou antérieure de l’ambulaere.
Quelques empodiums ont une apparence en cloche. Je n’en ai
pas vu jusqu’ici qui aient vraiment la forme d’une ventouse mais,
s’il en existe, il faut distinguer ees ventouses empodiales et les
vraies ventouses, celles des Sarcoptes et des Otodectes par exemple,
qui sont homologues de tout l’ambulacre.
L’ambulacre peut tourner en général d’un angle supérieur à
90°. Cet angle dépasse même 180® dans les cas extrêmes. Chez de
nombreux Acariens la griffe est eapable de se renverser complète-
ment sur le dos du tarse.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grand JEAN (F.). — Les poils et les organes sensitifs portés par les
pattes et le palpe chez les Oribates {Bull. Soc. Zool. France, t. LX,
p. 6 à 39, 1935).
2. Id. — La chaetotaxie des pattes chez les Acaridiae {Bull. Soc. Zool.
France, t. LXIV, p. 50 à 60, 1939).
3. Id. ■ — L’évolution des ongles chez les Oribates {Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2® série, t. XI, p. 539 à 546, 1939).
4. Id. — L’ambulacre des Acariens (1^® série) {Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2® série, t. XIII, p. 422 à 429, 1941).
— 311 —
Récoltes entomologiques faites par L. Berland
A ViLLA’CiSNEROS (RIO DE ORO) \ — HYMÉNOPTÈRES.
Par Lucien Berland.
Me trouvant en 1939 dans le sud-marocain, à Agadir, je voulus
profiter de la facilité qu’offrait la ligne aéronautique Casablanca-
Dakar pour pousser une pointe jusqu’à Villa-Cisneros, qui se trouve
à mi-chemin entre ces deux villes, et qui est la capitale adminis-
trative de la colonie espagnole du Rio de Oro, afin d’y faire des
récoltes entomologiques, et aussi botaniques. Je pus ainsi y séjour-
ner trois jours, entre deux passages d’avion.
Le nom de cette localité ne doit pas trop faire d’illusion, car ce
n’est qu’un poste militaire logé dans un fortin à la pointe d’unè
longue presqu’île parallèle à la côte, avec en plus un campement
de Maures vivant sous la tente, et un terrain d’atterrissage pour
avions avec un hangar.
Par ailleurs ce n’est qu’une portion du Sahara au bord de l’Atlan-
tique. Le sol y est un reg très dur, absolument infertile. Toutefois
la proximité de l’Océan y entretient un certain degré hygromé-
trique, de sorte que l’aridité n’y est pas absolue ; la végétation y
est représentée par des touffes de quelques plantes xérophiles,
aptes à vivre sans précipitations (la hauteur de pluies doit être
encore moindre qu’à Agadir, où il ne tombe que 200 mm. d’eau
par an), mais pouvant emmagasiner l’humidité atmosphérique.
Ces plantes abritent ou attirent un certain nombre d’insectes,
dont la plupart vivent à l’intérieur même des touffes serrées que
forment les plantes. Un vent violent et venant du large y règne
presque constamment, et chasse les Insectes qui volent, ceux-ci
se réfugient surtout dans de petites criques bordant la rive qui
fait face à la terre ferme et qui sont par conséquent à l’abri de ce
vent. C’est là surtout que j’ai trouvé les Hyménoptères dont la
liste suit, butinant sur les fleurs ou courant sur le sol ; il y a parmi
eux à la fois des mellifères et des prédateurs. Les Fourmis, qui ne
figurent pas sur cette liste, se trouvaient presque toutes sous des
pierres, en dehors de ces criques.
1. Cf. L. Berland, Aspects de la flore et de la faune à Villa-Cisneros, et A. Che-
valier, A propos de la végétation à Villa-Cisneros (C. R. somm. Soc. Biogéographie,
1939, n°® 138-139, pp. 83-87). — Isopodes terrestres recueillis au Rio de Oro, par
L. Paulian de Félice {Bull. Mus., 1940, pp. 58-61). — Insectes Diptères, par
E. Séguy {BuU. Mus., 1940, pp. 340-343). — Coléoptères, par P. de Peyerimhoff
{Bull. Mus., 1942, pp. 215-222).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943,
22
312
Cette faunule est entièrement d’afFmités méditerranéennes, et
même plus spécialement nord-africaines. Tout indique que la
faune du nord de l’Afrique se prolonge le long de la côte atlan-
tique, très probablement d’une façon continue ou avec des stations
intermédiaires, au moins jusqu’à Port-Etienne, et peut-être même
un peu au-delà. Bien que Villa-Cisneros soit située juste sous le
tropique du Cancer, aucun élément tropical, c’est-à-dire éthiopien,
ne s’y trouve.
Ces récoltes ont été faites du 1®^ au 4 juin 1939 ; les exemplaires
sont dans les collections du Muséum.
Sphegidæ.
1. AnimopMîa tydei Le Guillou. — 1 Ç, de petite taille ; l’espèce
est très largement répandue dans toute l’Afrique et une partie de
l’Europe ; sa présence implique nécessairement l’existence de
Lépidoptères, mais je n’en ai pas trouvé.
2. Bombex oculata, Latreille. — 2 2 Ç ; espèce commune dans
le bassin de la Méditerranée, notamment en Afrique du Nord,
3. Miscophus bonifaciensis Ferton. — 3 Ç. La présence à Villa-
Cisneros de cette espèce est des plus surprenante, puisqu’elle n’était
connue jusqu’à présent que de Bonifacio (Corse), d’où elle a été
décrite. Comment ce petit Hyménoptère peut-il se trouver dans
deux localités aussi éloignées ? Il est difficile de l’expliquer. On
peut admettre qu’une certaine similitude de climat, et en parti-
culier un degré hygrométrique assez élevé l’y a maintenu. Mais il
devrait y avoir des stations intermédiaires ; or on ne l’a pas signa-
lée d’Afrique du Nord qui, cependant, commence à être bien con-
nue. Et pourtant il ne peut y avoir de méprise, car l’espèce est
extrêmement caractérisée, tant par la présence d’une seule cellule
cubitale, que par le dessin de l’aile antérieure, qui est teintée de
brun à la base et au-delà du stigma : j’ai donné la figure de cette
aile dans la Faune de France, 1925, vol. 10, p. 126, fig. 227. Les
exemplaires de Villa-Cisneros sont d’ailleurs identiques à ceux de
Bonifacio, et en particulier aux types de Ferton, qui sont au Muséum.
Il s’agit donc d’un cas fort curieux de répartition discontinue.
4. Miscophus deserti Berland, n. sp. — Fig. 1. — $ L. 6,7 mm. Tête
noire, antennes noires, le scape blanc à sa face antérieure ; thorax noir,
tegulae jaunes tachées de noir au milieu ; ailes hyalines dans la partie
proximale, enfumées à l’apex, au-delà des cellules ; pattes noires jus-
qu’aux genoux, fauve un peu rougeâtre au-delà, la face inférieure des
tibias teintée de noir, épines des pattes noires y compris celles du peigne ;
abdomen : les trois premiers segments rougeâtres, les suivants noirâtres,
tous les tergites, sauf le dernier, bordés de jaune postérieurement, avec
— 313 —
une pilosité argentée sur cette bordure ; tête et thorax avec une fine
pilosité argentée cachant la sculpture du tégument. — Tête grosse, face
longue et bombée, côtés internes des yeux presque parallèles, très légère-
ment divergents vers le bas ; bord antérieur du clypéus régulièrement
arqué, avec une petite échancrure de chaque côté ; ocelles petits, Tan-
térieur un peu plus gros que les postérieurs, ceux-ci séparés entre eux,
et du bord interne des yeux, de plus que leur diamètre, le groupe des
ocelles plus long que large, éloignés du bord occipital d’un peu moins
que la largeur du groupe des ocelles. Ailes : cellule radiale petite, courte,
à peine deux fois plus longue que large, son angle distal arrondi, la ner-
vure radiale épaisse. Sa cellule cubitale petite, sa partie pétiolée presque
aussi longue que les côtés, ou que la hauteur, du triangle constituant la
cellule cubitale, la base de celle-ci courbe, à peine plus longue que les
côtés au triangle, la 2® portion de la nervure cubitale plus longue que la
1*'®, mais égale à l’espace qui la sépare de la 1^® nervure récurrente. Les
tibias I ont quelques longues épines, peu nombreuses, formant peigne.
Fig. 1. — Miscophua deserti Berland, n. sp.
Rio de Oro : Villa-Cisneros, 1-4 juin 1939, 1 Ç (holotype).
Cette espèce se rapproche de Miscophus ctenopus Kohl, de Mau-
ritanie, qui a la même pubescence mordorée et argentée, et même
plus développée ; elle se rapproche encore davantage d’un exem-
plaire qui se trouve dans la collection du Muséum déterminée par
Goussakovsky comme M. algeriensis Gouss. (prohahlement nomen
nudum), et qui est presque identique à M. deserti ; toutefois elle s’en
distingue par deux caractères hien nets : chez M. algeriensis les
ocelles sont plus gros, et séparés entre eux, et des yeux, par moins
que leur diamètre ; aux ailes la cellule radiale est allongée, environ
trois fois aussi longue que large, la cellule cubitale est plus grande,
— 314 —
sa partie pétiolée plus petite que la hauteur de la cellule et que la
base de celle-ci, la 2® partie de la nervure radiale est plus longue
que la 1^®, et que la distance qui la sépare de la 1^® nervure récur-
rente.
5. Notogonidea nigrita Lepeletier. — 1 Ç ; cette espèce est sur-
tout nord-africaine, elle est commune en Tunisie, Algérie, Maroc,
et descend juqu’au Borkou ; mais elle se rencontre aussi en Espagne
et en France, sur quelques points du littoral méditerranéen, où elle
est fort rare. Comme l’autre espèce européenne du genre, qui est
bien plus commune : N. pompiliformis, elle chasse des Grillons, ce
qui suppose la présence de ceux-ci au Rio-de-Oro.
Mutillidae.
6. Stenomuiilla argentata Villiérs. — 2 Ç de la forme typique,
c’est-à-dire à tête et thorax noirs avec une grosse tache argentée
sur celui-ci. L’espèce est méditerranéenne, mais cette forme ne
se trouve qu’en Afrique du Nord, tandis qu’en Europe on trouve
la variété bifasciata Klug, à thorax rouge.
Bethylidæ.
7. Epyris kiefferi Berland, n. sp. — Fig. 2. — Ç Noir profond en entier,
seulement l’extrémité du scape, les premiers articles du funicule, les
mandibules, les tibias et l’apex des fémurs, rougeâtres. Téguments lisses,
très brillants sur tout le corps ; à un fort grossissement on distingue un
fin réseau polygonal ne' creusant pas le tégument. Tête plus longue que
large, ses angles postérieurs arrondis, lisse et glabre en dessus, sans aucune
ponctuation, avec quelques poils blancs dressés, très espacés, sur les
côtés ; ocelles extrêmement réduits, presque invisibles, situés très en
arrière, formant un groupe un peu plus large que long, séparé du bord
postérieur de la tête par bien moins que sa largeur, et même que sa lon-
gueur, — Thorax : pronotum plus long que large, en forme de cloche,
arrondi en avant, les angles postérieurs un peu déjetés latéralement ;
mésonotum très court, sa longueur à peine supérieure à celle des tegulae,
inférieure à celle du scape, portant deux sillons parapsidaux conver-
gents vers l’arrière où ils n’atteignent pas le bord postérieur, et se ter-
minent par une petite dilatation en fossette ; le mésonotum est légère-
ment déprimé transversalement dans sa partie postérieure ; scutellum
plan, de forme pentagonale à sommet en arrière ; segment médiaire
réticulé-rugueux, avec trois carènes longitudinales : une médiane qui
atteint le bord postérieur, avec de chaque côté, et très rapprochée de la
précédente, une carène plus courte atteignant à peine le milieu ; segment
médiaire aussi large que long, sa face supérieure presque plane, ses angles
postérieurs bien marqués, ainsi que les bords latéraux et postérieur qui
sont légèrement carénés, les côtés sont finement striés sur toute leur
longueur ; ailes courtes, atteignant à peine le bord antérieur de l’abdo-
— 315 —
men, les antérieures avec des nervures très réduites, ne dépassant pas le
milieu, et comprenant : une costale, une subcostale bifurquée à son
extrémité ; le bord costal de l’aile porte quelques poils raides, clairs ;
aile postérieure encore plus réduite, cachée par l’antérieure, sans aucun,
nervure ; pattes courtes, les fémurs très dilatés, un peu aplatis. — Long,
tôt. 4,5 mm.
Rio de Oro : Villa-Cisneros, 1-4 juin 1939, 1 $ (holotype), 3 $.
Fig. 2. — Epyris kiefferi Berland, n. sp.
Chrysidæ.
8. Chrysis (Tetrachrysis) ehrenbergi Dahlbom. — a Ç.
C’est une très brillante Cbryside à tête, tborax et abdomen for-
tement doré-cuivré ; la tête est très grosse et dépasse sensiblement
le tborax en largeur. L’espèce est connue d’Afrique du Nord :
Egypte, région saharienne de l’Algérie, mais aussi du Turkestan.
J’ai trouvé cet exemplaire blotti dans une petite cavité à la face
inférieure d’une pierre ; sans doute le vent très fort qui soufflait
l’empêcbait de voler.
— 316 —
Eumenidæ.
9. Leptochilus (Euleptochilus) atlanticus Blüthgen, n. sp. —
Du sous-genre Euleptochilus Blüthgen, n. subg. (type Leptochilus
oraniensis (Lep.), caractérisé par l’agrandissement des tegulæ.
Noir ; une large bande au pronotum, de grandes taches aux méso-
pleures, les parategulae, une bande apicale courbe du scutellum ; les
2 /3 inférieurs de la face postérieure du postscutellum, une large bande
du 2® tergite échancrée par devant au milieu, une tache transversale
du 3® tergite et une bande du 2® tergite, jaune doré, un peu orangé au
contour des dessins ; bourrelet apical du 1®’^ tergite et jaune clair ; clypéus.
Fio. 3. — Leptochilus (Euleptochilus) atlanticus Blüthgen, n. ep.
scapCj base du funicule, 1®' tergite et pattes (y compris les hanches et
les trochanters} rouge un peu orangé ; mandibules et tégulae roux ; bord
des 3® à 5® tergites largement décolorés, bord lamelleux du 2® tergite
jaunâtre, transparent ; ailes enfumées au bord antérieur, stigma testacé,
son contour et les nervures brun foncé. — Villosité dense, dressée, blonde,
blancâtre aux pleures et au segment médiaire, celle du front, du vertex
et du thorax longue, celle du clypéus courte ; moitié inférieure du sinus
orbital interne, espace entre les antennes et base du clypéus latérale*
ment avec de la soie argentée ; 1®"^ et 2® tergites et 1®^ et 2® sternites avec
des soies hérissées, les poils du 1®^ tergite assez longs ; duvet du 2® ter-
gite noirâtre. — Tête aussi large que le thorax, tempes à peine plus
larges que le lobe supérieur des yeux, rétrécies et arrondies derrière ceux-
ci, face plus large que longue, assez fortement rétrécie vers le bas, cly-
péus un peu plus large que long, assez saillant, échancrure aussi large
317
que l’écartement de l'insertion des antennes, concave, ses dents angu-
laires un peu arrondies ; profd du 2® sternite plan, recourbé antérieure-
ment en angle obtus. — Ponctuation de la tête et du thorax dssez forte,
les points se touchant, plus espacée aux tergites ; tégulae brillants, à
ponctuation pas très fine, distincte, espacée, dense du côté interne. —
Long. tôt. : 8,5-9 mm.
Rio de Oro : Villa-Cisneros, 1-4 juin 1939, 1 $ (holotype). En
outre 1 Ç (paratype) du Rio de Oro (Font) dans la collection de
A. DE ScHULTHESs (Zürich, Eidgcn. Techn. Hochschule).
Aspect du L. Widdigeni (Dusmet) et du L. duplicatus (Klug)
(= Sazi Dusmet), diffère de ceux-ci par la face rétrécie vers le
bas, par la ponctuation des tégulæ, beaucoup plus fine chez Wed-
digeni^ mince et extrêmement serrée chez duplicatus, du Weddi-
geni qui a la même forme de clypéus, par la ponctuation beaucoup
plus grosse du clypéus, des 1®^ et 2® tergites et du 2® sternite, et
plus serrée au 1®’’ tergite et au 2® sternite ; de duplicatus par le
clypéus plus saillant, plus fortement ponctué et non strié, par les
tempes plus rétrécies en arrière, par la ponctuation plus grossière
du dessus du thorax et un peu plus grossière du 2® tergite, et par
la villosité plus longue.
C’est un Odynerus que M. Blüthgen, spécialiste de ces Guêpes, a
reconnu comme nouveau, et m’a autorisé à décrire ici.
10. Osmia heîouaaensîs Friese, 1899. — 11 Cette abeille
butinait sur les fleurs dans une petite crique, en assez grand
nombre. — Décrite d’Egypte, Ducke en signale un exemplaire du
Sahara, Schulthess-Rechberg la cite de Tozeur (Tunisie) (R. Be-
noist det.).
11. Halicfus ângustifrons Vachal. ■ — 2 $. L’espèce a été trou-
vée en Algérie (diverses localités), et au Maroc à Agadir ' cette
dernière localité est citée par Blüthgen, qui regarde l’espèce
comme une variété à abdomen rouge de Halictus punctatissimus
Schenck. (R. Benoist det.).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
318 —
Catalogue des Saicitae (hem. reduviidae).
Par André Villiers.
Dans un numéro récent de ce même périodique ^ j’ai eu l’occa-
sion de préciser différents caractères morphologiques des Saicitæ,
tout particulièrement la structure des ailes et du pénis dans les
divers genres, et de décrire quelques espèces nouvelles des collec-
tions du Muséum, En 1942 j’ai publié une révision des Polytoxus
africains ^ avec la description de trois espèces nouvelles. Ces deux
notes viennent donc compléter le travail de Mc Atee et Malloch ®
qui ne traitait que des espèces du Nouveau Monde. Pour ces
divers travaux il m’a été nécessaire d’établir une liste des genres
et espèces constituant la sous-famille des Saicitæ. En l’absence de
tout catalogue récent concernant les Reduviidæ (le catalogue de
Lethierry et Séverin date de 1896) il m’a paru utile de publier
la liste ci-dessous qui comprend tous les Saicitæ actuellement
connus, en donnant pour chaque espèce l’indication succincte de
sa répartition géographique. Les initiales M, P. placées entre
parenthèses après le nom de la localité de capture, indiquent les
exemplaires des collections du Muséum.
)
Genre TAGALIS Stâl, 1860.
1. T. inornata Stâl 1860, Rio Hem., I, p. 76 5 1872, Enum.
Hem., H, p. 124, — Champion 1898, Biol. Centr. Am., Rynch., II,
p. 179, pl. XI, fig. 6. — Mc Atee et Malloch 1923, Ann. Ent.
Soc. Âm. XVI, p. 252, 253, fig. 10. — Villiers 1943, Rull. Mus.
XV, f, 1. — Brésil ; Panama ; Guatemala ; Costa Rica ; Mexique.
Subsp. cubensia Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 252,
253, fig. 11. — Saicodes annulatus Uhler 1886, Check-List, p. 26.
• — Saica annulipes Uhler 1894, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 210-211,
■ — Cuba ; I. Grenade.
2. T. seminigra Champion 1898, Biol, centr. Am., Rynch, II,
p. 179, 180. Pl. XI, fig. 7. — Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit.,
p. 252, 253, fig. 12. — Panama ; Venezuela ; Guyane anglaise.
1. Bull. Mus. (2), XV, 1943, pp. 192-199, 33 fig.
2. Bull. Soc. ent. Fr., 1942, pp. 106-111, 6 fig.
3. Ann. ent. Soc. Am., XVI, 1923, p. 247-254, p]. XVI.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 5, 1943.
— 319
Genre BAGRIELLA Mc. Atee et Malloch, 1923.
1. B. ornata Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 253, fig. 13.
— ViLLiERs 1943, loc. cit., fig. 2. — Panama.
Genre ONCEROTRACHELUS Stâl, 1868.
1. O. conformis Uhler 1894, Proc. Zool. Soc. Lond., p. 211. — ■
Mc Atee et Malloch 1923, Ann. Soc. Ent. Am., XVI, p. 249. —
I. Grenade ; Panama.
2. O. coxaius Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 249, fig. 3.
— Panama ; Guatemala ; Brésil.
3. O. pallîdus Barber 1922, Proc. Ent. Soc. Wash., XXIV,
p. 104. — Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 249-250, fig. 4.
— Texas.
4. O. acumînatus Say 1859, New. Harm. Ind. Dec., 1831, Compl.
Writ., I, p. 356 (Reduoius). — Stâl 1872, Enum. Hem., II, p. 124.
— Champion 1898 ; Biol. Centr. Ann., Rynch, II, p. 180, PI. X,
fig. 8. — Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 249, 250, fig. 2.
— Fracker et Bruner 1924, Ann. Soc. Ent. Ann., XVII, p. 164.
— New-York ; Indiana ; Kansas ; Texas ; Floride ; Cuba.
5. O. magnîtylus Barber 1931, Bull. Brookl., Ent. Soc., XXVI,
p. 185-186. — Cuba.
6. O. cubanus Bruner et Barber 1937, Mém. Soc. cuhana Hist.
nat., XI, p. 182. — Cuba.
7. O. Geayî Villiers 1943, Bull. Mus. (2), XV, p. 194, fig. 6. —
— Guyane (F. Geay) M. P.).
Genre PLEÜROSIGYNIÜS Berg., 1879.
1. P. Lynchii Berg 1879, Hem. Argent., p. 179. — Buenos-
Ayres.
Ce genre, insuffisamment décrit par Berg a été mis en synony-
mie de Oncerotrachelus par Mc Atee et Malloch {loc. cit., p. 249)
sans que ces auteurs justifient leur réunion et placent l’espèce
parmi les autres Oncerotrachelus. Il semble donc préférable, jusqu’à
preuve du contraire, de continuer à considérer le genre comme
valable.
Genre ORTHOMETROPS Uhler, 1901.
1. O. decorata Uhler 1901, Proc. Ent. Soc. Wash., IV, p. 509.
■ — Pennsylvanie.
— 320 —
Comme le genre précédent Orthometrôps a été décrit de façon
trop sommaire pour pouvoir être placé avec certitude. Par ailleurs
il a été omis par Mc Atee et Malloch dans leur révision des
formes américaines.
Genre POLYTOXUS Spinola, 1850.
1. P. Schoutedenî Villiers 1942, Bull. Soc. Eut. Fr., p. 106, 107.
Kenya : Nairobi (Mission de FOmo) M. P.).
2. P. Burgeonî Schouteden 1931, Ann. Mus. Congo belge,
ZooL, (3), sect. II, I, p. 97. — Villiers 1942, loc. cit., p. 106, 107.
— Congo belge.
3. P. sanguineus Costa 1840, Eserc. Ac. Asp. Nat. Nap. (2), II,
p. 147. — Mulsant et Rey 1873, Pun. de Fr., Réduv., p. 28. —
PuTON 1880, Synopsis Hem.-IIet. Fr., p. 169; Cat., p. 37 (Acan-
thothorax). — Jeannel 1919, Voy. Ail. Jeannel, Afr. or., F[em.,
III, p. 161. — Schouteden 1931, loc. cit., p. 97. — Villiers 1942,
loc. cit., p. 107, 108. — Italie, France : Le Beausset (P. Ancey <
M, P.) ; Algérie : Aïn-Sefra (L. Bleuse M. P.) ; Abyssinie (de Bon-
champs, M. P.),
4. P. siculus Costa 1840, Eserc. Ac. Asp. Nat. Nap., (2), II,
p. 138. pl. III, fig. I ; 1841, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 302, PI. VI,
fig. 9. — PuTON 1886, Gat., p. 37 (Acanthothorax). ■ — • Sicile ; Grèce.
5. P. vittatus Jeannel 1919, Voy. Ali. Jeannel Afr. or.. Hem.,
III, p. 161, Pl. VI, fig. 16. — Villiers 1942, loc. cit., p. 107, 108,
fig, 1. — Afrique orientale anglaise : rivière Ramisi (Alluaud et
Jeannel < M. P.).
6. P. Jeanneli Villiers 1942, loc. cit., p. 107, 108. ■ — ■ Dahomey :
Addah (ex. coll. Noualhier < M. P.).
7. P. Dusoleili Schouteden 1931, loc. cit., p. 97. — Villiers
1942, loc. cit., p. 107, 109. ■ — Congo belge.
8. P. Wahlbergi Stâl 1855, Œfo. Vet. Ak. Fôrh., XII, p. 44 ;
1865, Hem. Afr., III, p. 161 (Saica). — - Schouteden 1910, Sjos-
tedt’s Kilim-Mer. Exp., 12, p, 145. — Jeannel 1919, loc. cit.,
p. 160. — Schouteden 1931, Ann. mus. Congo belge, Zool., (3), I,
p. 99. — Villiers 1942, loc. cit., p. 107, 109, fig. 4 et 5 ; 1943,
loc. cit., fig. 7-8 et 22-23. — Cafrerie ; Afrique orientale anglaise :
Kilimandjaro, zone des cultures, île de Lusinga dans le Victoria-
Nyanza (Alluaud < M. P.) ; Camrie ; Afrique orientale anglaise :
Kilimandjaro, zone des cultures, île de Lusinga dans le Victoria-
Nyanza (Alluaud < M. P.) ; Congo belge : Kadjudju (Babault
< M. P.). - — Oubanghi-Chari : Demraou-Bousso (Dr. Decorse
< M. P.). — Côte d’ivoire ; région du Mont Nimba, Serengbara
— 321 —
(M. Lamotte < M. P.). — Guinée française : N’Zérékoré (Cha-
BANAUD < M. P.).
9. P. flavescens Villiers 1942, loc. cit., p. 107, 110, fig. 2. —
Oubangui-Ghari : Demraou-Bousso (Dr. Decorse < M. P.).
10. P. Ghesquierei Schouteden 1931, loc. cit., p. 98. ■ — • Vil-
EiERS 1942, loc. cit., p. 107, 111. ■ — Congo belge.
11. P. Gerardî Schouteden 1931, loc. cit., p. 98. — Villiers
1942, loc. cit., p. 107, 111. — Congo belge.
12. P. tropicus Jeannel 1919, Voy. AU. Jeann. Afr. or., Hem.,
III, p. 160, PL VI, fig. 10. — Villiers 1942, loc. cit., p. 107, 111,
fig. 6. • — • Afrique orientale anglaise : île de Lusinga dans le Vic-
toria-Nyanza (Alluaud < M. P.).
13. P. luridus Bergroth 1906, Ann. Soc. Ent. Belg., I, p. 268.
— Madagascar.
14. P. modestiiH Distant 1913, Trans. Linn. Soc. Lond., XVI,
p. 166, Pi. XII, fig. 4 a. — Seychelles.
15. P. fuscovittatus Stâl 1859, Frég, Eugen, resa, Ins., p. 262
(Saica)-, 1874, Enum, Hem., IV, p. 91. • — Distant 1903, Fn.
Brit. India, Rhynch., II, p. 219. — Villiers 1943, loc. cit., fig. 5,
9-10 et 19. • — Philippines ; Ceylan ; Birmanie ; Tonkin : Hoa Binh
(de CooMAN > M. P.), Gho-Ganh ; (Duport > M. F.).
16. P, femoralis Distant 1903, Ann. Soc. Ent. Belg., XLVII,
p. 53 ; 1903, Fn. Brit. India, Rynch., II, p. 219. — Ceylan.
17. P. Dîstantî Villiers 1943, Bull. Mus. (2), XV, p. 194,
fig. 15-16. — - Bouthan et Bengale (M. P.).
18. P. maculatus Distant 1903, Ann. Soc. Ent. Belg., XLVII,
p. 53 ; 1903, Fn. Brit. India, Rynch., II, p. 218. ■ — - Birmanie ; Bou-
than : Maria-Basti > (M. P.) ; Tonkin : Hoa Binh (de Cooman >
M. F.); Cambodge : Saigon (M. P.); Java, Sumatra et Bornéo
(M. P.).
19. P. procerus Breddin 1903, Soc. Ent., XVII, p. 177, — I. Key.
20. P. geniculatus Breddin 1903, Soc. Ent., XVII, p. 177. I.
Key.
21. P. nitidicollis Breddin 1903, Soc. Ent., XVII, p. 177. — ■ I.
Key.
22. P. similis China 1930, 1ns. Samoa II, fasc. 3, p. 151. — I,
Samoa.
23. P. longipes Stâl 1870, Œfi>. Vet. Ak. Fôrh., p. 701 (Saica) j
1874, Enum, Hem., IV, p. 91. • — • I, Philippines.
24. P. acanthophorus Stâl 1864, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 59
(Saica). — Ploiaria acanthifera Montrouzier et Signoret 1861,
322
Ann. Soc. Ent. Fr., p. 70. — Stâl, 1874, Enum. Hem., IV, p. 91.
— Ile Lifou (et non Nouvelle-Calédonie, comme il est porté au
catalogue de Lethierry et Séverin).
25. P. hebrîdanus Villiers 1943, Bull. Mus. (2), XV, p. 195. —
I. Mallicolo (M. P.).
26. P. trîacantharis Fabricius 1803, Syst. Rhyng., p. 290
(Zelus). — Stâl 1868, Hem. Fabr., I, p. 290 (Saica). Austra-
lie.
27. P. Jourdani Montrouzier 1864, Ann. Soc. Linn. Lyon (2),
XI, p. 238. — Nouvelle-Calédonie.
28. P. bicolor Villiers 1943, Bull. Mus. (2), XV, p. 195, fig. 11-12.
— Tonkin (M. P.).
29. P. pallescens Distant 1903, Ann. Mag. Nat. Hist. (7), XI,
p. 257 ; 1903, Fn. Brit. India ; Bhynch., II, p. 218, fig. 154. —
Ceylan : Kandy (M. P.).
30. P. formidabilis Distant 1910, Fn. Brit. India, Rhynch., V,
p. 182. — Villiers 1943, loc. cit., fig. 17 à 19. — Inde méri-
dionale : Kodaïkanal et Trichinopoli (Coll. Novalhier < 'M. P.).
Genre GALLOBELGICUS Distant, 1906.
1. G. typicus Distant 1906, Ann. Mag. nat. Hist. (7) XVIII,
p. 370 ; 1910, Fn. Brit. India, Rynch. V, p. 216, fig. 119. — Hima-
laya ; Ceylan.
2. G. saevus Bergroth 1913, Ann. Soc. ent. Belg. LVII, p. 234.
— I. Philippines.
Genre SAICA Amyot et Serville, 1843.
1. S. apicalis Osborn et Drake 1915, Ohio nat., XV, p. 530. —
Mc Atee et Malloch 1923, Ann. Ent. Soc. Am., XVI, p. 250,
251, fig. 5 et 6. — Villiers 1943, loc. cit., fig. 3. — Guatemala ;
Panama ; Guyane française (Dr. Bongrand > M. P.).
2. S. fuscovittata Barber 1914, Bull. Ann. Mus., XXIII, p. 504.
— Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 250, 251, fig. 7. — ■ Flo-
ride.
3. S. rubripes Champion 1898 ; Biol, centr. Am., Rhynch., II,
p. 176, 177, PI. XI, fig. 3. — ■ Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit.,
p. 251. — Panama ; Cuba ; Colombie.
4. S. crubescens Champion 1898, Biol. Centr. Ann. Rhynch., IB
p. 176, 178, PI. XI, fig. 5. — Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit.,
p. 250, 251. — Panama ; Guatemala ; Costa Rica.
323 —
5. S. tibîalis Stâl 1862, Stett. Ent. Zeit., XXIII, p. 441. —
Champion 1898, Biol. Centr. Am., Rhynch., II,, p. 176, 178. —
Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 251, fig. 8. — Villiers
1943, loc. cit., fig. 26 et 27. — Mexique (M. P.) ; Guatemala ;
Panama ; Costa Rica.
6. S. recurvata Fabricius 1803, Syst., Rhyng., p. 286 (Zelus).
— Stâl 1868, Hem. Fabr., I, p. 129. — Champion 1898, Biol.
Centr. Am., Rhynch., II, p. 176, 177. — Mc Atee et Malloch
1923, loc. cit., p. 251. — Villiers 1943, loc. cit., fig. 28 à 33. —
S. rubella Amyot et Serville 1843, Hem., p. 372. — Mexique,
Guatemala ; Panama ; Colombie : Rio Yurumangui (Aubert de
la Rüe > M. P.) ; Bolivie ; Guyane ; Saint-Laurent du Maroni,
Chantier Charvin, Saint-Jean du Maroni (M. P.).
Subsp. Antillarum Mc Atee et Malloch 1923, loc. cit., p. 251.
■ — I, Saint- Vincent ; I, Grenade.
7. S. cruentata Bergroth 1913, Ann. Soc. Ent. Belg., III, p. 234-
235. — Guyane française.
8. S. fuscipes Stâl 1862, Stett. Ent. Zeit., XXIH, p. 441. — •
Champion 1898, Biol. Centr. Am., Rhynch., II, p. 176, 177. —
Mexique (M. P.) ; Guatemala.
9. S. ochracea Distant 1902, Ann. Mag. Nat. Hist. (7), X,
p. 175. — Equateur.
10. S. meridîonalis Fracker et Bruner 1924, Ann. Ent. Soc.
Am., XVII, p. 164. — Brésil.
11. S. Carayoni Villiers 1943, Rull. Mus. (2) XV, p. 197, fig. 4
et 24. — Brésil (M. P.).
12. S. lativentris Villiers 1943, Rull. Mus. (2), XV, p. 197,
fig. 25. — Brésil (M. P.).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
— 324 —
Catalogue des Types de Gastéropodes marins conservés
AU LABORATOIRE DE MALACOLOGIE.
IL TRITONALIA, TYPHIS, TROPHON.
Par E. Fischer-Piette et J. Beigbeder
Genre Ocînebra Gray 1847. Voir Tritonalia.
Genre Ocinebrina Jousseaume 1880. Voir Tritonalia.
Genre Tritonalia Fleming 1828.
Murex bicristatus Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 192
(sans figure).
Une coquille, 37 mm. N’a pas été figurée sur les planches inédites
de Risso, mais a les dimensions indiquées dans le texte. C’est un
Tritonalia erinaceus L.
Murex Dollfusi Lamy 1938, Mém. Inst. Egypte, XXXVII,
p. 54, pi. 1, fig. 1.
Hoîotype. Long. 8 mm. Provenance : Jubal.
Murex Duthiersi Vélain 1876, C. R. Ac. Sc. 24 juillet, et 1877^
Arch. zool. exp. gén., VI, p. 98, pl. 2, fig. 1-2.
Hoîotype. Long. 8 mm. Ile Saint-Paul.
Murex erinaceoides Valenciennes 1833, Coq. univ. (Voyage
Humboldt et Bonpland), p. 302 (sans figure).
Deux syntypes. L’un, de 31 mm. de long, est l’exemplaire que
Poirier a ultérieurement figuré (1882, Révis. Murex Mus., pl. 5,
fig. 3) 5 l’autre a 23 mm. Provenance : Acapulco.
Murex exiguus Kiener (non Brod.) 1843, Spec. Icon. Coq. viv.^
p. 97, pl. 46, fig. 3.
Hoîotype, provenance « Océanie ». Long. 13 mm., ce qui est la
dimension de la figure centrale. La longueur de 20 mm. indiquée dans
le texte est erronée, basée sur les deux figures latérales qui n’ont cette
dimension que par agrandissement.
1. Pour la façon dont a été conçu ce catalogue, et pour le sens donné aux mota
hoîotype, syntype, paratype, voir le précédent « Bulletin ». Nous rappelons que ce
catalogue comporte l’identification des coquilles de Savigny et de Risso.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 325 —
Murex flaviuus Jousseaume 1874, Rev. Mag. Zool., p. 8, pl. 1,
fig. 7-8,
Holotype. Long. 38 mm. Sans provenance.
Murex fusiformis Gmelin 1790, Syst. nat. éd. XIII, p. 3549.
Espèce fondée uniquement sur « Le Loset » d’Adanson (1757,
Hist. nat. Sénég., p. 132 ; pl. 9, fig. 23), dont il existe au Muséum
cinq individus (de 14 mm. ; 14 mm. ; 13 mm. ; 12 mm. ; 9 mm.)
figurés par E. Fischer-Piette, 1942. Les Moll. d’Adanson, pl. VII,
fig. 5, 6 a, 6 h.
Murex Hermanni Vélain 1876, C. R. Ac. iSc., 24 juill.^ et 1877
Arch. Zool. exp. gén., VI, p. 99, pl. 2, fig. 3-4.
Holotype. Long. 7 mm. Ile Saint-Paul.
Ocinebra Miscowichi Pallary 1920 (1912), Explor. sc. Maroc,
p. 40, pl, 1, fig. 5-6,
Les deux coquilles figurées, l’une de 13 mm. (fig, 5), l’autre de
12 mm. 5 (fig. 6), provenance : Mogador. Et quatre autres exemplaires
paratypes, de 13 mm. ; 12,5 mm. ; 10,5 mm ; 10 mm. ; même pro-
venance.
Ocinebra nucalis Locard 1899, Sur les Ocinebra des côtes de Fr.,
U Echange, revue linnéenne, XV, p. 73 (sans figure).
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs et sur la
collection Locard. Un échantillon du Roussillon (17 mm.) et deux
de Marseille (16 et 14 mm.).
Murex orbignianus Risso 1826, Hist, nat. Eur, mérid., IV,
p. 193 (sans figure).
Une coquille de Tritonalia erinaceus L., long. 29,5 mm. Ce n’est
pas l’exemplaire représenté sur la planche 43 (inédite ; voir Th.
Monod, Inventaire manuscrits Risso, Arch. Muséum, s,,VII,l 931).
Murex porrectus Locard 1886, Prodr. malac. franç., Catal. gén.
Moll, Fr,, Moll, mar., p. 162 (sans figure).
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur la
collection Locard (Roussillon et environs de Nice). Les 13 spécimens
de cette collection conservés au Muséum proviennent d’autres loca-
lités : Marseille, Cannes, Pietracorbara (Corse), Oran.
Ocinebra purpuroidea Pallary 1920 (1912), Explor. sc. Maroc,
p. 39, pl. 1, fig. 16, 17 et 24,
Les deux coquilles figurées, l’une de 15 X 10 mm. (fig. 16), l’autre
de 14,5 X 9 mm. (fig. 17 et 24). Provenance : Mogador. Et 6 para-
types, de 14 ; 14 ; 13, 5 ; 13 j 13 ; 11,5 mm,
Ocinebra pusulata Locard 1886, Prodr. malac. fr., Cat. gén.
Moll, viv. Fr., Moll, mar,, p. 162 (sans figure).
Holotype, 20 X 11 mm. Marseille.
OciNEBRA Requieni Locard 1899, Sur les Ocinebra des eôtes de
Fr,, U Echange, revue linnéenne, XV, p. 72 (sans figure).
Cette espèce est fondée sur un ensemble d’individus de localités
très diverses : Hendaye (4 individus aetuellement en eollection) j
Saint-Jean-de-Luz (2) ; Port-Vendres (1) ; Cette (5) ; Les Mar-
tigues (3) ; Saint-Henri, Bouches-du-Rhône (3) ; Marseille (4) ; Le
Mourillon, Var (2) ; La Seyne (8) ; Toulon (4) ; Porquerolles (3) ; Cap
Sicié (1) ; Cannes (2). La localité de Saint-Tropez est aussi eomprise
dans la liste de l’auteur, mais sa collection ne renferme actuellement
pas d’exemplaires de cette provenance.
Murex rudis Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 193 (sans
figure).
Deux exemplaires. L’un de 18 mm., pourrait être le spécimen
représenté sur la planche 43 (inédite ; voir Th. Monod, Inventaire
manuscrits Risso, Arch. Mus., 6® s., VII, 1931). L’autre a 11 mm. Ce
sont des Tritonalia Blainvillei Payr,
Murex subaciculatus Locard 1886, Prodr. Malac. fr., Catal.
gén. Moll, Fr., Moll, mar., p. 162.
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur la
collection Locard. Quatre exemplaires de Toulon et de La Seyne
(17 ; 8 ; 8 ; 7,5 mm.),
Tritonalia (Ocinebrina) suga (Adanson ante Linneum) E. Fis-
cher-Piette 1942, Les Mollusques d’ Adanson, p. 229, pl. 7, fig. 9-10.
Holotype (long. 11 mm.) et 11 paratypes, toutes ces coquilles pro-
venant d’ Adanson.
Murex triquetra Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid,, IV, p. 195
(sans figure).
Deux exemplaires, l’un de 38 mm., figuré sur la planche 43
(inédite ; voir Th. Monod, Inventaire manuscrits Risso, Arch.
Mus., 6® s., VH, 1931), l’autre de 36 mm. Ce sont des Tritonalia.
erinaceus L.
Genre Typhîs Montfort 1810.
Murex Cleryi Petit de la Saussaye {Non Sowerby) 1842, Magas.
Zoologie, pl. 54.
Holotype, Long, 19 mm. Brésil.
Murex fistulatus Risso 1826, Flist. nat. Eur. Mérid., IV, p. 191
(sans figure).
Une coquille, long. 16 mm., qui s’identifie au Typhis tetrapterus
Bronn. Ce n’est pas l’exemplaire figuré sur la planche 43 (inédite ;
327 —
voir Th. Monod, Inventaire manuscrits Risso, Arch. Muséum, 6® s.,
Y II, 1931), qui présente des tubes remarquablement longs.
Genre Trophonopsis Bucq., Dautz. et Dollf., 1882. Voir Trophon.
Genre Trophon Montfort 1810.
Trophon candidatus Mabille et Rochebrune 1889, Miss. Cap
Horn, p. 56, pl. 2, fig. 2.
La coquille figurée. Long. 15 mm. Provenance : Baie Orange.
Trophon Cossmanni Locard 1897, Exp. sc. Travailleur Talis-
man, I, p. 342, pl. 17, fig. 12-14.
Holotype. Long. 26 mm. Provenance : dragage 99. Et un para-
type.
Trophonopsis curta Locard 1892, Coq. mar. côtes Fr., p. 109
(sans figure). Parmi les 9 exemplaires étiquetés sous ce nom dans
la collection Locard, 6 ont les dimensions indiquées dans le texte
(8 à 11 mm. de longueur) et peuvent être considérés comme les
syntypes de Tespèce. Provenances : Marseille, Toulon, S*- Raphaël.
Trophon decoratus Locard 1897. Exp. sc. Travailleur Talis-
man, I, p. 340, pl. 17, fig. 5-11.
Holotype. Long., 35 mm. Provenance : Açores. Et le type de la
var. minor, long. 26 mm.
Trophon deversus Locard 1897, Exp. sc. Travailleur Talisman,
I, p. 343, pl. 17, fig. 15-17.
Holotype (Long., 27 mm. canal brisé). Provenance : Açores.
Trophon dispar Mabille et Rochebrune 1889, Miss. Cap Horn,
p. 57, pl. 2, fig. 3.
La coquille figurée. Long., 9 mm. Provenance : Baie Orange.
Fusus FAScicuLATus Hombron et Jacquinot 1854, Voy. au
pôle Sud, p. 110, pl. 25, fig. 15-16.
Holotype. Long., 22 mm. Provenance : Détroit de Magellan.
Trophonopsis Gruveli Dautzenberg 1910, Contrib. f. Afr. occ.>
I, p. 60, pl. 2, fig. 9-10.
Holotype. Long., 12 mm. Provenance : Pointe Cansado. Et très
nombreux paratypes de petite taille.
Trophon Lebruni Mabille et Rochebrune 1889, Miss. Cap
Horn, p. 55 (sans figure).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 1, 1943.
23
— 328 —
Deux écliantillons, long., 37 et 33 mm,, provenance : Punta-
Arena. M. Lebrun 1883.
Fusus ROSEus Hombron et Jacquinot 1854. Voy. au pôle Sud,
p. 107, pl. 25, fig. 4-5.
Une coquille, paratype (ou holotype ?), long., 15 mm. Prove-
nance : détroit de Magellan,
Fusus TEXTiLiosus Hombron et Jacquinot 1854, Voy. au pôle
Sud, p. 108, pl, 25, fig. 9-10.
Holotype. Long., 22,5 mm. Provenance : détroit de Magellan.
Murex varians d’Orbigny 1839, Voy. Amér. mérid., p. 452,
pl. 62, fig. 4-7.
Quatre échantillons de la collection d’Orbigny (paratypes ?),
mesurant 76 mm. ; 67 mm. ; 66 mm. 5 44 mm.
Trophon violaceus Mabille et Rochebrune 1889, Miss. Gap
Horn, p. 56, pl, 2, fig. 1.
Holotype. Long., 32 mm. Provenance : Baie Orange.
(A suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 329
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres (4® note). Famille H elicidae (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Sous-Famille Helicodontinæ.
Genre Helicodontai (de Férussac, 1821) Risso, 1826.
[Chilodon et Helicodon Ehrenberg, 1831 ; Trigonostoma Fitzinger, 1837
(non Oken, 1815 ; non de Blainvüle, 1825) ; Vortex Beck, 1837 ; Gonos-
ioma Held, 1837 (non Rafinesque, 1810) ; Euphemia (Leach) Beck, 1847
(non Robineau-Desvoidy).
Helicodonta obvoluta (Müller, 1774).
Hélix obvoluta Müller, 1774. Ain : Le Colombier, Marais du Loup près
Beliey, Hauteville, Miribel, Montagne de Parvès. Alpes-Maritimes :
Menton. Ariège : Bastide de Sérou, Foix. Avetron : Estaing. Gard :
Saint-Ambroix. Haute-Savoie ; Vallée de FArve de 450 mètres à
700 mètres. Isère : La Motte-les-Bains, Saint-Quentin. Jura : Jouhe,
Lons-le-Saulnier, Saint-Amour. Lot-et-Garonne ; Port-Sainte-Marie.
Meurthe-et-Moselle : Manon ville. Moselle : Bionville. Nièvre :
Giverdy. Oise : Gompiègne. Pas-de-Calais : Boulogne-sur-Mer. Puy-
de-Dôme ; Ariane. Rhône : Lyon, Le Mont-d’Or Lyonnais, Montagny.
Seine-et-Marne ; Bellevue. Seine-et-Oise : Bois de Meudon. Var :
Draguignan, Vidauban. [V-23].
Helicodonta angigyra (Ziegler, 1835).
Hélix angigyrà Ziegler, 1835. Haute-Savoie : Faucigny. Italie . [V-23].
Genre Trissexodon Pilsbry,. 1894.
[Caracollina Moquin-Tandon, 1855 (pars)].
Trissexodon constricta (Boubée, 1836).
Hélix constricta Boubée, 1836. Basses-Pyrénées : Bayonne, Cambo,
Hendaye. Hautes-Pyrénées : Lourdes. [V-23].
Genre Caracollina (Ehrenberg) Beck, 1837.
[Delomphalus Moquin-Tandon, 1855 (pars)].
CaracoUina lenticula (de Férussac, 1821).
Hélix lenticula de Férussac, 1821. Ain ; Le Colombier. Alpes-Maritimes :
Grasse, Nice. Basses-Pyrénées : Salies-de-Béarn. Pyrénées-Orien-
tales ; Collioures, Port-Vendres, Prades, La Preste. [V-23].
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
330
Genre Mastigophallus P. Hesse, 1918.
[Caracollina (pars) auteurs divers].
Mastigophallus Rangl (de Férussac) Deshayes, 1830.
Hélix Rangi de Férussac, 1830. Pyrénées-Orientales : Collioures, Port-
Vendras. [V-23].
Sous-Famille Fruticicolinæ.
Genre Frutîcicola Held, 1837.
[Trochulus Chemnitz, 1786 (non Humphrey, 1797 ; non Westerlund,
1886) ; Bradybaena Beck, 1837 (pars) ; Trichia Hartmann, 1840 (non
Haller, 1768 ; non de Haan, 1840) ; Hispidella Lowe, 1840 (non Lowe,
1852) ; Zenobia Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Capillifera Honigmann,
1906].
Sous-Genre Frutîcicola sensu stricto.
Frutîcicola hlsplda (Linné, 1758).
1. ■ — Hélix hispida Linné, 1758. Ain : L’Aumusse. Aude : Carcas-
sonne, Sallèles d'Aude. Bas-Rhin ; Strasbourg. Cher : Bourges. Côte-
d'Or : Châtillon-sur-Seine. Drôme : Valence. Gard : Beaucaire.
Gironde ; Bordeaux. Hautes-Pyrénées : Cauterets. Hérault :
Ganges. Isère : La Grande-Chartreuse, Grenoble. Loire-Inférieure :
Nantes, Saint-Nazaire. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Maine-
et-Loire : Angers. Meurthe-et-Moselle : Lunéville. Moselle :
Bionville, Hallering, Metz. Rhône. Saône-et-Loire : Mâcon. Seinf. :
Billancourt. Seine-et-Oise : Argenteuil. Var : Gonfaron. Suède
[V-23].
2. — Hélix Alixae Bourguignat, 1894. Haute-Garonne : Toulouse
[V-23].
3. — Hélix ataxiaca Fagot, 1883. Aude : Forêt des Fanges [V-23].
4. — Hélix barcelonnettensis Bourguignat, 1894. Ain : Hauteville.
Savoie ; Albertville [V-23].
5. — Hélix Beaudouini Eocard, 1887. Côte-d'Or : Châtillon-sur-Seine
[V-23].
6. • — Hélix Bellovacina Mabille, 1877. Ain : L’Aumusse. Charente-
Maritime ; La Rochelle. Hérault : Montpellier. Isère : Vienne.
Loire-Inférieure : Nantes. Morbihan ; Lorient. Moselle. Oise :
Rethonde. Vaucluse : Avignon [V-23].
7. — Hélix chonomphala Locard, 1882. Ain : Artemmare. Charente :
Puymoyen. Charente-Maritime : Rochefort, La Rochelle. Hautes-
Pyrénées ; Cauterets. Isère : Crémieu, Grenoble, Sassenage. Moselle :
Bionville [V-23].
8. — Hélix clandestina Gray, 1850. Ain : Belley, Culoz. Côte-d'Or :
Buncey, Châtillon-sur-Seine. Doubs : Besançon. Drôme : Bourg-du-
Péage, Le Glandau près Die. Haute-Savoie : Annecy. Isère : Gre-
noble Jura : Salins. Suisse : Val Travers [V-23].
— 331
9. — Hélix coélata Studer, 1790. Ain ; Le Colombier, Hauteville, Tré-
voux. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine. Côtes-du-Nord : Dinan.
Drôme : Col de la Bataille à 1.340 mètres. Isère : Grenoble, Vienne.
Rhône : Lyon. Allemagne. Suisse [V-23].
10. — Hélix coelatina Locard, 1888. Ain : Hauteville. Finistère :
Brest. Indre : Issoudun. Isère : Décine, La Grande-Chartreuse, Gre-
noble, Saint-Martin-le-Vinoux. Lozère : Saint-Gai. Manche : Cher-
bourg. Savoie : Chambéry. Vendée : Saint-Jean-de-Mont [V-23].
11. — Hélix coelomphala Locard, 1888. Ain : Belley, Bourg, Culoz, Le
Suran, Virieu. Basses-Alpes : Barcelonnette. Charente-Maritime :
Saintes. Côte-d’Or : Auxonne. Côtes-du-Nord : Dinan. Deux-
Sèvres : Mauzé. Finistère : Brest. Gironde : Ile Cazeaux. Haute-
Savoie : Annecy. Indre : Issoudun. Isère : Allevard, Décine, Gon-
celin, La Grande-Chartreuse, Grenoble, Vienne. Jura : Bief du Fourg:
Poligny. Loire : Feurs. Moselle : Bionville. Rhône ; Brignais, Cou-
zon, Irigny, Alluvions du Rhône à Lyon, Sarthonay, Saint-Rambert-
L’Ile-Barbe. Savoie : Aix-les-Bains. Allemagne [V-23].
12. — Hélix concinna Jefîreys, 1830. Aude : Carcassonne. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Saintes. Cher : Bourges. Côte-
d’Or : Dijon. Finistère : Brest. Indre : Châteauroux. Isère : La
Verpillière. Loire-Inférieure : Batz, Le Croisic, Saint-Nazaire.
Maine-et-Loire : Angers, Ingrandes, La Roche de Mûrs. Meuse.
Moselle : Bionville. Nièvre : Nevers, Saint-Saulge. Nord : Valen-
ciennes. Rhône : Brignais, Lyon, Oullins, Pierre-Bénite, Saint-
Romains, Sarthonay. Savoie : Aix-les-Bains. Seine-Inférieure :
Elbeuf. Vaucluse : Avignon. Angleterre. Danemark [V-24].
13. — Hélix cularensis Bourguignat, 1882. Loire-Inférieure : Nantes.
Rhône : Oullins [V-24].
14. — Hélix Drunasiana Locard, 1890. Drôme : Col du Rousset, Die
[V-23].
15. — Hélix Elaverana Bourguignat, 1877. Alpes-Maritimes : Nice.
Aude : Carcassonne. Basses-Pyrénées : Eaux-Bonnes. Charente :
Angoulême. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine, Buncey. Côtes-du-
Nord : Saint-Brieuc. Loire-Inférieure : Nantes, Saint-Nazaire.
Manche : Cherbourg. Nièvre : Saint-Saulge. Seine-Inférieure :
Elbeuf [V-23].
16. — Hélix Foeni Locard, 1890. Ain : L’Aumusse, Hauteville. Cha-
rente : Angoulême. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine. Haute-
Garonne ; Cierp, Toulouse. Isère : Crémieu, Grenoble, Uriage. Loire :
Roanne. Loire-Inférieure : Nantes. Maine-et-Loire : Angers.
Meuse. Moselle : Bionville. Nièvre : Nevers. Pas-de-Calais : Bou-
logne-sur-Mer. Rhône ; Le Mont-d'Or Lyonnais. Savoie : Aix-les-
Bains. Seine : Ile Billancourt. Seine-et-Oise : Meudon. Vaucluse :
Avignon. Angleterre [V-23].
17. — Hélix Goossensi Y. Mabille, 1877. Seine-et-Oise : Alluvions
de l’Essonne à Menecey [V-23].
18. — Hélix hispidella Bourguignat, 1882. Ain : Artemmare. Calvados ;
Cabourg. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine. Isère : La Verpillière.
332 --
Jura ; Samt- Amour. Meurthe-et-Moselle : Lunéville. Moselle :
Metz. Rhône : Couzon, Lyon. Allemagne [V-23].
19. — Hélix hispidosa hetournenx, 1880. Ain : Belley. Haute-Garonne :
Toulouse. Isère : Solaise. Loire : Saint-Chamond. Moselle : Bion-
ville. Nièvre : Nevers. Var : Rians. Vaucluse, : Garpentras [V-23].
20. — Hélix hypsellina Pons d’Hauterives, 1882. Charente : Fléac-
Charente-Maritime ; Rochefort. Finistère : Brest. Hautes-Alpes :
Gap. Hautes-Pyrénées : Lourdes. Isère : Grenoble, Vienne. Loire-
Inférieure : Nantes. Meurthe-et-Moselee ; Manonville. Moselle :
Bionville. Nièvre : Nevers, Puy-de-Dôme : Ariane. Rhône ; Col-
longes, Couzon, Crépieu, Givons. Seine : Billancourt. Seine-et-Oise :
Meudon. Var : Rians. Vaucluse : Avignon. Suède [V-24].
M. — Hélix latiscensis Locard, 1888. Ain, Côte-d'Or : Buncey, Châ-
tillon-sur-Seine. Moselle : Bionville. Rhône : Lyon, Saint-Genîs-
Laval. Seine-et-Marne : Carnetin. Vaucluse : Avignon, Carpentras
[V-24].
22. — Hélix lentiaca Sayn, 1888. Drôme : Forêt de Lente [V-24].
23. — Hélix microgyra Bourguignat, 1882. Ain : Hauterive, Pont de
Veyle, Reyrieu. Aube ; Courtenot, Troyes. Aude : Sallèle d’Aude.
Aveyron : Estaing. Charente : Puymoyen. Charente-Maritime :
La Rochelle. Eure : Evreux. Haute-Garonne ; Alluvions de l’Hers,
Toulouse. Hautes-Pyrénées : Cauterets, Lourdes. Isère : Trept,
La Verpillière. Maine-et-Loire : Angers. Moselle : Bionville, Metz.
Nièvre : Nevers. Oise ; Mouy. Rhône : Crépieu, Oullins. Saône-et-
Loire : Mâcon. Savoie : Aix-les-Bains, Seine ; La Bièvre, à Paris.
Seine-et-Marne : Lagny. Vaucluse : Avignon. Suisse [V-24].
24. — Hélix nwernïaca Locard, 1892. Ain : Hauteville. Charente :
Fléac. Hérault : Montpellier. Nièvre : Nevers. Vaucluse : Avi-
gnon [V-24].
25. — Hélix salinae Bourguignat, 1894. Isère : Grenoble. Jura : Salins
[V-24].
26. — Hélix saporosa Mabîlle, 1877. Basses-Pyrénées ; Bayonne,
Hendaye. Haute-Garonne ; Villefranche-Lauraguais. Jura : Mont-
Guérin [V-24].
27. — Hélix steneligma Bourguignat, 1877. Aude ; Carcassonne, Mon-
tagne-noire. Charente-Maritime : La Rochelle. Drôme : Valence.
Finistère ■: Brest. Loire-Inférieure : Nantes, Saint-Nazaire. Lot-
et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Rhône : Couzon, Irigny. Savoie :
Aix-les-Bains. Vienne : Le Clain, près Poitiers [V-24].
28. — Hélix i’endeana Letourneux, 1869, Charente : Angoulême,
Fléac [V-24].
29. — Hélix i^ocontiana Bourguignat, 1882. Aude : Sainte-Lucie. Avey-
ron : Estaing. Côte-b'Or : Dijon. Haute-Garonne : Toulouse. Isère :
Pont-en-Royans. Moselle : Bionville. Nièvre : Nevers, Rhône :
Le Mont-Verdon, Lyon. Seine-Inférieure : Rouen. Var : Saint-
Mandrier, Toulon. Vaucluse : Avignon. Vendée : Saint-Jean-de-
Mont [V-24],
— 333 —
Frutlclcola serlcea (Muller, 1774).
1, — Hélix sericea Draparnaud, 1801. Basses-Ptrénées : Bayonns.
BoucHES-DtJ-RHÔNE : Aix-en-Provencc. Isère : Pont-en-Royane.
Saône-et-Loire : Mâcon. Seine-Inférieure : Elbeuf. Var : Le Luc,
Sanary. Suisse [¥-24].
2, — Hélix latiniacensis Locard, 1881. Seine : Billancourt, Paris, 7, rue
de l’Arsenal. Seine-et-Oise : Château de Versailles [V-24].
3, — Hélix liherta Westerlund, 1870. Aisne : Braisne. Aube : Troyes.
Aveyron ; Estaing. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence. Gote-
d’Or : Auxonne. Drôme : Beausemblant, Saint-Nazaire. Gard : Beau-
caire. Haut-Rhin : Neuf-Brisach. Isère : Crémieu. Meurthe-et-
Moselle : Manonville. Moselle : Sarrebourg. Rhône : Lyon, Le
Moulin à Vent, Saint-Fons. Saône-et-Loire : Tournus. Seine : Saint-
Mandé. Seine-Inférieure ; Elbeuf. Seine-et-Oise : Meudon, Ver-
sailles. Vaucluse : Avignon [V-24].
4, — Hélix montigena Locard, 1892. Ain ; Hauteville. Haute-Savoie :
Annecy. Rhône : Lyon [V-24],
5, — Hélix sarinica Bourguignat, 1887. Ain : Dampierre. Aveyron :
Estaing. Côte-d’Or : Auxonne, Châtillon-sur-Seine. Drôme : Beau-
semblant. Eure : Canal de l’Epte à Gisor». Isère : Marais de Cheys-
sieux. Marne : Châlons-sur-Marne. Nièvre : Saint-Saulge. Oise :
Senlis. Rhône : Oullins. Saône-et-Loire : Saint-Amour. Seine :
Vincennes. Seine-et-Marne : Cagny, Pomponne. Seine-Inférieure :
Elbeuf. Seine-et-Oise j Argenteuil, Etampes, Le Pecq. Var : Gon-
faron [V-24].
6, — Hélix segusiana Locard, 1890. Ain : Bourg, Chevry, Col de la
Faucille. Isère i Crémieu, Trept. Saône-et-Loire i Sennecey-le-
Grand [V-24].
7, — Hélix urhana Coutagne, 1881. Ain : Artemmare. Côte-d’Or :
Châtillon-sur-Seine, Marne î Châlons-sur-Marne. Rhône ; Saint-
Fons. Seine : Paris, 7, rue de l'Arsenal. Seine-et-Marne : Carnetin,
Lagny [V-24].
Frutlclcola serlcea (Muller),
variété plebeia Draparnaud, 1805.
1. — Hélix plebeia Draparnaud, 1805. Ain : Artemmare, Bourg, Gex.
Côte-d’Or ; Châtillon-sur-Seine, Dijon. Drôme : Montagne de Lente.
Indre : Issoudun. Isère Coublevic, Couvent de Chalet, Izeron,
Grenoble, Solaise. Rhône : Couzon, Lyon, Oullins, Saint-Cyr au Mont-
d’Or Lyonnais. Saône-et-Loire : Sennecey-le^Grand, Solutre. Vau-
cluse : Avignon [-v24].
2. — Hélix autumnalis Bourguignat, 1894. Isère i Couvent de Chalet,
Sablonnière. Puy-deHÔme : Ariane. Rhône : Lyon, Saint-Fons.
Saône-et-Loire : Guiseaux, La Marche-sur-Saône. Setne : Charenton.
Allemagne. Suisse [V-24].
3. Hélix Axonana Mabîtle, 1377. Isère i La 'Grande-Chartreuse
rV-24].
334
4. — Hélix badiella Zeigler, 1881. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Pro-
vence. Seine-et-Marne : Lagny [V-24].
5. — Hélix Bourniana Bourguignat, 1864. Ain : Virieu-le-Grand.
Moselle : Metz. Rhône : Lyon, Le Mont-Ceindre. Saône-et-Loire :
La Marche-sur-Saône, Mâcon. Seine : Paris, rue de l'Arsenal. Seine-
Inférieure : Rouen. Vaucluse : Avignon [Y-24].
6. — Hélix JDuesmensis Locard, 1887. Ain ; L'Aumusse, Hauteville.
Côte-d’Or : Auxonne, Buncey, Châtillon-sur-Seine, Dijon. Eure ;
Canal de l'Epte à Gisors. Isère ; Crémieu, Marais de Cheyssieux,
Optevoz, Trept. Moselle : Bionville. Rhône : Crépieu, Le Vernay,
près Lyon [V-24].
7. — Hélix Matronica Mabille, 1877. Seine : Charenton, Courbevoie,
La Bièvre, à Paris. Seine-et-Marne : Pomponne [V-24].
8. — Hélix subhadiella Bourguignat, 1882. Isère : Allevard. Meurthe-
et-Moselle : Boucq. Moselle : Bionville, Metz. Oise : Mouy. Rhône :
Saint-Cyr au Mont-d’Or Lyonnais. Savoie : Aix-les-Bains [V-24].
9. — - Hélix vendoperanensis Bourguignat, 1882. Côte-d’Or : Châtillon-
sur-Seine. Rhône : Collonges [V-24].
Frutlcicola sericea (Muller),
variété montana Studer, 1820.
1. — Hélix montana Studer, 1820. Ain : Le Colombier, Culoz, Haute-
ville. Côte-d’Or : Châtillon-sur-Seine. Jura : Bief-au-Fourg, Chau-
mont. Suisse [V-24]
2^ — Hélix Bubisiana Coutagne, 1882 Ain : Le Colombier, Tenay
Isère : Couvent de Chalet, La Grande-Chartreuse [V-24]
3 — Hélix Isarica Locard, 1882 Ain : Hauteville, Montagne de Parvès.
Drôme : Roc de l’Epernet à Ison, Romans. Isère : Grenoble. Jura :
Mont-Guérin. Rhône : Lyon. Suisse [V-24].
4. — Hélix plebicola Locard, 1888. Ain : Chartreuse de Parvès, Le Colom-
bier, Tenay, Hauteville. Aube. Isère : La Grande-Chartreuse. Jura :
Bief-au-Fourg [V-25].
5. ■ — Hélix submontana Mabille, 1867. Ain : Le Colombier. Haut-Rhin :
Neuf-Brisach. Isère ; La Grande-Chartreuse. Jura : Poligny [V-25].
Frutlcicola sericea (Muller),
variété becasis Rambur, 1868.
Hélix becasis Rambur, 1868. Hautes-Pyrénées [V-25].
Frutlcicola strlolata (C. Pfeiffer, 1828).
1. — Hélix striolata C. Pfeiffer, 1828. Nord : Douai, Lille, Valenciennes.
Pas-de-Calais : Boulogne-sur-Mer. Allemagne. Angleterre [V-25].
2. — Hélix abludens Locard, 1888. Pas-de-Calais : Boulogne-sur-Mer.
Ile de Jersey [V-25].
3. — Hélix rufescens Donovan, 1803. Pas-de-Calais : Boulogne-sur-
Mer. Seine-Inférieure : Dieppe. Angleterre. Irlande [V-25].
335 —
Fruticicola villosa (Drapamaud, 1805).
1. — Hélix villosa Studer, 1789 (nom. nud.). Ain : Le Colombier, Culoz,
Col de la Faucille, Hauteville, Seyssel. Doubs : Pontarlier. Isère :
La Grande-Chartreuse, Sassenage. Jura : Lons-le-Saulnier, Saint-
Claude. Rhône : Lyon. Savoie : Chambéry. Allemagne. Suisse
[V-25].
2. — Hélix phorochoetia Bourguignat, 1864. Ain ; Hauteville. Isère :
La Grande-Chartreuse, Le Sapey [V-25].
Sous-Genre Ponentina P. Hesse, 1921.
Fruticicola (Ponentina) subvirescens (Bellamy, 1839).
1. — Hélix revelata de Férussac, 1821. Loire-Inférieure : Nantes
[V-25].
2. — Hélix ienetorum Bourguignat, 1882. Charente : Angoulême.
Ille-et-Vilaine : Paramé [V-25].
3. — Hélix villula Bourguignat, 1882. Basses-Pyrénées : Bayonne.
Finistère : Morlaix. Ille-et-Vilaine : Paramé. Indre-et-Loire ;
Chinon. Loire-Inférieure : Le Croisic, Nantes, Saint-Nazaire [V-25].
Fruticicola (Ponentina) subvirescens (Bellamy),
variété ptilota Bourguignat, 1860.
Hélix ptilota Bourguignat, 1860. Morbihan : Vannes [V-25].
Fruticicola (Ponentina) montivaga (Westerlund, 1876).
Hélix montivaga Westerlund, 1876. Gironde : Bordeaux. Loire-Infé-
rieure : Le Croisic. Maine-et-Loire : Angers. Vendée : Saint-Jean-
de-Mont [V-25].
Sous-Genre Petasina Beck, 1847.
[Petasia Beck, 1837 (pars) (non Stephens, 1828) ; Conulus Albers, 1850
(pars) ; Rimula Lowe, 1855 (non Lowe, 1852) ; Perforatella Pilsbry,
1894 (non Schlüter, 1838) ; Petasiella Gude et Woodward, 1921].
Fruticicola (Petasina) unidentata (Drapamaud, 1805).
Hélix cobresiana Von Alten, 1815. Isère : La Grande-Chartreuse [V-25].
Fruticicola (Petasina) edentula (Drapamaud, 1805).
1. — Hélix edentula Drapamaud, 1805. Ain : Le Colombier, Hauteville.
Isère ; La Grande-Chartreuse, Grenoble. Rhône : Lyon, Saint-Genis-
Laval. Savoie : Brides [V-25)].
2. — Hélix Lorteti Locard, 1894. Ain : Le Colombier. Drôme : Lente.
Isère ; La Grande-Chaitreuse. Jura : Salins [V-25].
Genre Perforatella Schlüter, 1838.
[Trochiscus Held, 1837 (non Heyden, 1826) ; Conulus Albers, 1850 (pars) ;
Dibothrion Pfeiffer, 1855 ; Petasia Moquin-Tandon, 1855 (pars]).
— 336
Perforatella bldens (Chemnitz, r786).
Hélix bidem Moquin-Tandon, 1855. Suède [V-25].
Genre Monacha Fitzinger, 1833.
[Hygromane Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Monachella et Monachoides
ÿ Gude et Woodward, 1921 (non Monachella Salvatori, 1875],
Sous-Genre Monacha sensu stricto.
Monaoha glabella (Draparnaud, 1801).
1. — Hélix glabella Draparnaud, 1801. Alpes-Maritimes : Menton.
Drôme : Vercheny, Rhône : Lyon. Var : Saint-Raphael [V-25].
2. — Hélix concreta Bourguignat, 1877. Alpes-Maritimes. Monaco
[V-25].
3. — Hélix crimoda Bourguignat, 1877. Alpes-Maritimes : Nice.
Monaco [V-25].
4. — • Hélix Diaega Bourguignat, 1877. Alpes-Maritimes ; Antihes,
Briançoltnet, Nice, Saint-Vallier. Basses-Alpes : Digne. Var : Le
Luc [V-25].
5. — Hélix Druentina Bourguignat, 1877. Var ; Ollioules, Draguignan
[V-25].
6. — Hélix gelida Bourguignat, 1877. Var : Hyères, Mont-Faron [V-25].
7. — Hélix laaandulae Bourguignat, 1863, Bouches-du-Rhône : Saint-
Ghamas [V-25].
8. — • Hélix Mitrei Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Antibes. Var :
Gonfaron, Toulon [V-25].
9. — Hélix Moutoni Mittre, 1848. Alpes-Maritimes ! Antibes. Var :
Toulon [V-25].
10. — Hélix suberina Berenguier, 1882. Var : Roquebrune [V-25].
11. — - Hélix Telonensis Mittre, 1848. Var i Draguignan, Ollioules,
Toulon. Vaucluse t Valréas [V-25].
(Laboratoire de Malacologie du Muséum).
— 337 —
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie
Lxxxii. — Plantes récoltées par Godefroy (suite et fin).
Par A, Guillaume,
Professeur au Muséum.
En 1932, j’ai donné ^ une liste de plantes récoltées par Godefroy
que M. d’Alleizette avait bien voulu me communiquer pour déter-
mination. L’Herbier d’Alleizette étant maintenant entré au Muséum,
j’ai pu y examiner d’autres plantes récoltées aussi par Godefroy
et déterminées — au moins provisoirement ■ — par d’Alleizette.
Clematis glycinoides DC. — Ile Nou.
Hibbertia Brongniartii Gilg. ■ — • Prony.
H. lucida Scbltr. ex Guillaum. — Dumbéa.
H. Pancheri Briq. ' — Prony.
H. scabra Brong. et Gris. — Prony.
Zygogynum Vieillardii Baill. — Prony.
Z. spathulatum v. Tiegh. — Païta.
Xylopia Pancheri Baill. — Prony.
Hypserpa Vieillardii Diels. • — • Prony.
Agation Deplanchei Brong. et Gris ex Guillaum. — Oubatche.
Hybanihus illicifolius Scbinz et Guillaum. form. serratifolia Guîl-
laum. — Dzumac.
Pittosporum gracile Panch. ex Brong. et Gris. - — Poume.
P. gracile Panch. ex Brong. et Gris. — Poume.
Montrouziera Grabriellae Baill. — Canala.
M. sphaeroidea Panch. ex PI. et Tr. — Prony.
M. ç>erticillata PI. et Tr. — Prony.
Garcinia amplexicaulis Vieill. — Canala.
Calophyllum caledonicum Vieill. - — Balade.
€. montanum Vieill. — Prony.
Microsemma cernua Baill. — Dumbéa.
Hibiscus Trionum L. var. vesicarius Hochr. - — Nouméa.
H. venustus L. — Cap N’dua, Prony.
Waltheria american L. — Nouméa.
Commersonia echinata Forst. — ■ Balade.
Triumfetta procumbens Forst. — Nouméa.
1. Bull. Mus., 2e sér., IV, pp. 697-702.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
— 338 —
Solmsia calophylla Baill. var. chrysophylla Guillaum. — Dum-
béa.
Elaeocarpus spathulatus Brong. et Gris. — Prony.
Dubouzetia acuminata Sprague. — Bourail.
D. campanulata Panch. — Canala.
Oxalis repens Thunb. • — Dumbéa.
Eriostemon pallidum Schltr. “ Mont Mou.
Myrtopsis macrocarpa Schltr. — Mont Mou.
Comptonella albiflora Bak. f. — Nouméa.
Suriana maritima L. ■ — • Dumbéa.
Soulamea cardioptera Baill. — ■ Dumbéa.
S. fraxinifolia Brong. et Gris. — Nouméa.
Ximenia elliptica Forst. — Balade.
Celastrus paniculata Willd. var. Balansae Loes. — Mont Koghi.
Gymnosporia Bureaviana Loes. — Balade.
G. Fournieri Loes ? — Prony.
Ventilago neo-caledonica Schltr. — Prony.
Alphitonia neo-caledonica Guillaum. — Balade.
Podonephelium Homei Radlk. — Mont Nou [ou Mont Mou ?].
Guioa viïlosa Radlk. form. dasyclados Radlk. — Dumbéa.
Loxodiscus coriaceus Hook. f. — Dumbéa.
Euroschinus verrucosus Engl. — Mont Dzumac.
Lotus australis And. — ■ Ile des Pins.
Tephrosia Le Ratiana Harms ? — ■ Païta.
Storckiella Pancheri Baill. — Bourail.
S. vitiensis Seem. — Nouméa.
Acacia spirorbis Labill. — Nouméa.
*Xylia dolabriformis Benth. — Nouméa.
Argophyllum laxum Schltr. — Prony.
A. montanum Schltr. — Ouhatche.
A. vernicosum Dànik. ■ — Dumbéa.
Codia discolor Guillaum. — ■ Bourail.
C. nitida Schltr. — Prony.
C. obcordata Brong. et Gris. — Païta.
C. spathulata Brong. et Gris. • — Bourail.
Pancheria elegans Brong. et Gris. — Yahoué.
P. elliptica Pampan. — Mont Mou.
P. insignis Schltr. — Prony.
P. gatopensis Vieill. ex Guillaum. — Prony.
Geissois pruinosa Brong. et Gris. • — Yahoué.
Cunonia montana Schltr. — Prony.
C. purpurea Brong. et Gris. — Yaté.
Bruguiera eriopetala W. et Arn. — Prony.
Crossostylis biflora Forst. ■ — Païta, Oubatche.
C. grandiflora Brong. et Gris. — Prony.
339
Lumnitzera coccinea W. et Arn. — Nouméa.
L. racemosa Willd. — Balade.
Beckea ericoides Brong. et Gris. — Dumbéa, Balade.
Callistemon ? gnidioides Guillaum. — Mont Dzumac.
Melaleuca gnidioides Brong. et Gris. — Prony.
C’est au M. Brongnartii Dânik. et non au M. gnidioides que se
rapporte l’échantillon que j’avais antérieurement cru devoir
rattacher à cette espèce
Tristania Callohuxus Brong. et Gris. — Mont Koghi, Mont Mou,
Prony.
Calycorectes ruhiginosus Guillaum. — Prony.
Metrosideros laurifolia Brong. et Gris. — Mont Dzumac.
M. operculata Labill. — Nouméa, Prony.
Xanthostemon myrtifolium Pampan. — Prony.
X. ruhrum Ndzu. — Mont Dzumac.
X. speciosum Guger. • — Mont Mi, Houaïlou.
Pleurocalyptus Deplanchei Brong. et Gris. — Prony.
Myrtus artensis Guillaum. et Beauvis. — Prony.
Eugenia crucigera Dânik. — Prony.
E. Pancheri Brong. et Gris. — Dumbéa.
Homalium austro-caledonicum Seem. — Mont Nou [ou Mont Mou ?],
« Ementele ».
Apium Ammi Urb. — Nouméa.
Myodocarpus crassifolius Dub. et R. Vig. ■ — Mont Mou.
M. florihundus Dub. et R. Vig. — Mont des Sources.
M. ini>olucratus Dub. et R. Vig. — Mont Dzumac, Mont Mou.
M. lanceolatus Dub. et R. Vig. — • Mont Mou.
Delarhrea collina Vieill. — Prony.
Nothopanax Scopoliae Harms. — Mont Mou.
Randia ngoyensis Hutch. ex S. Moore. — Prony.
Atractocarpus heterophyllus Guillaum. et Beauvis. — Prony.
Guettarda eximia Baill. — Prony.
G. hypolasia Baill. — Prony.
Bikkia fritillarioides Schltr. — Bourail.
B. tofei/üora Schltr. — Mont Dzumac, Mont Mou.
Pterocaulon cylindrostachyum C. B. Clarke. — Prony.
Lagenophora Billardieri Cass. — Prony.
*Erigeron mucronatus DC. — Nouméa.
Blumea lacera DC. — Mont Koghi.
Gnaphalium japonicum Thunb. — Nouméa.
Helichrysum neo-caledonicum Schltr. — Balade.
Rapanea asymmetrica Mez. — Nouméa, Mont Mou, Prony.
Leucopogon alhicans Brong. et Gris. — Houaïlou.
1. L. c., p. 699.
— 340 —
Leucopogon cymbulae Labill. — Prony.
L. salicifolius Brong. et Gris ? — Prony.
Dracophyllum ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — Dmnbéa,
Mont Mou.
Planchonella lasianiha Dub. — Balade.
P. Pancheri Pierre. — Poume.
Un échantillon très pauvre, sans fleurs et accompagné seule-
ment des débris d’un fruit très jeune provenant d’un arbre cul-
tivé à Nouméa « comme arbre fruitier »? a été déterminé Mimu-
sops Balata L. par d’Alleizette, ce qui me paraît très contestable.
Lui correspondent 2 échantillons sans étiquettes récoltés par Le
Rat, ayant des fruits presque mûrs et qui semblent devoir être
rapportés au genre Madhuca. En tous cas, cette plante ne cadre
avec aucune espèce de Sapotacée de Nouvelle-Calédonie existant
au Muséum de Paris.
Maha glauca Montr. ■ — Prony.
M. parviflora Schltr. — Mont Arago.
M. yahouensis Schltr. — Oubatche.
Diospyros Sebertii Guillaum. — Mont Koghi.
Osmanthus Badula Hutch. — Dumbéa.
O. (’occinioides Hochr. — Prony.
Alyxia clusiaphylla Guillaum. — Mont Mou.
A. leucogyne Heurck et Müll.-Arg. — Prony.
Cerberiopsis Candelabrum Vieil!, ex Panch. et Seb. — Prony.
Alstonia Vieillardii Heurck et Müll.-Arg. ■ — Mont Mi.
Parsonsia Bcdansae Baül. — Oubatche.
Marsdenia Billardieri Dcne. • — Ngoyé.
Geniostema vestitum Baiïl. var. dombeense Guillaum. — Païta.
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — Prony.
Erythaea australis R. Br. — Nouméa.
Cordia Myxa L. — Yahoué.
Tournefortia argentea L. — Balade.
Duboisia myoporoides R. Br. ■ — Yahoué.
Myoporum crassifolium Forst. — Ilot Freycinet.
Oxera neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia I>ub. • — Balade.
O. sulfurea Dub. — Balade.
Avicennia offîcinalis L. — Prony.
Chenopodium carinatum R. Br. — Nouméa.
Nepenthes Vieillardii Hook. f. — Prony.
Hedycaria Baudouinii Baill. — Yaté.
Litsea triflora Guillaum. — ■ Mont Mou, Prony.
Beauprea Balansae Brong. et Gris. Yahoué.
B. elegans Brong. et Gris. — Bourail.
B. paniculata Brong. et Gris ex S. Moore. ■ — • Prony.
Grevillea Comptonii S. Moore. — Mont Mou, Prony.
— 341 —
Grevülea Deplanchei Brong. et Grisi ■ — Canala.
G. exul Lindl. — Baie du Sud.
G. rubiginosa Brong. et Gris. — Mont Humboldt.
Stenocarpus dumbeensis Guillaum. — - Païta„
S. gracilis Brong. et Gris ? — Balade.
S. Milnei Meissn. — Ile des Pins.
S. trinerHs Guillaum. — Canala, île Art.
S. umbellatus Schltr. ■ — Païta.
S. umbellatus Schltr. var. Billardieri. — Oubatche.
Knightia Deplanchei Vieill. ex Brong. et Gris. — Prony.
Wickstroemia indica C. A. Mey. var, insularis Schltr. — Mont
Mou.
Santalum austro-caledonicum Vieill. — Yahoué, Mont Mou.
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Prony.
Hachettea austro-caledonica Baill. — Mont Humboldt.
Phyllanthus persimilis Mull.-Arg. — Nouméa.
P., pronyensis Guillaum. — Bourail.
Longetia depauperata Baill. — Mont Mou.
Macaranga alchorneoides Pax et Liegelsh. — Bourail.
Cleidion claoxyloides Mull.-Arg. — Houaïlou.
Balanops Vieillardii Baill. — Prony.
Celtis conferta Planch. var. cuneata PJanch. — Mont Mou.
Tréma Vieillardii Schltr. ■ — Nouméa.
Pîpturus incanus Wedd. — Bourail.
Casuarina Chamaecyparis J. Poiss. — Canala.
C. Deplancheana Miq. var. crassidens J. Poiss. • — • Canala.
C. Deplancheana Miq. var. genuina J. Poiss. — Prony.
C. equisetifolia Forst. var. incana J. Poiss. — Dumbéa.
C. leucodon J. Poiss. — Nouméa.
Smilax plurifurcata A. DC. — Balade.
Geitonoplesium cymosum A. Cunn. — Yahoué.
Xerotes Banksii R. Br. form. neo-caledonica Guillaum. — Bourail.
Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Mont Mou.
Dendrobium gracilicaule F. Muell. — Prony.
Luisia teretifolia Gaud. — Mont Mou.
Spiranthes australis Lindl. — Prony.
Microtis porrifolia R. Br. — Bourail.
Pterostylis Ophioglossa R. Br. — Mont Mou.
Curculigo orchioides Gaertn. — Oubatche.
Un échantillon provenant de Prony correspond à ceux de
Le Rat 1560, 2142 et, comme eux, porte le nom de Gastrodia
sesamoides ce qui est évidemment erroné mais sont également
dépourvus de fleurs.
Cyperus gracilis R. Br. — Dumbéa
1. Cypéracées déterminées par Cherroezon f-
— 342
Mariscus pennatus Domin. — Dumbéa.
Lophoschoenus arundinaceus Stapf. — Mont Mou.
L. hrevifolius R. Br. — Prony.
L. juvensis G. -B. Clarke. — Prony.
L. neo- calédoniens Guillaum. — Dumbéa.
Gahnia aspera Spreng. — Prony.
Cladium Deplanchei G. -B. Clarke. — Prony.
Scleria hehecarpa Nees. — Mont Mou.
S. neo-caledonica Rendle — Dumbéa.
S. zeylanica Poir. • — Mont Mou.
Carex cernua Boott. var. loholepis Kükent. — Prony.
Greslania multiflora Pilger. — ■ Mont Mou.
Agathis macrophylla Lindl. — Dumbéa.
A. omta Warb. — Nouméa, Mont Mou.
Podocarpus N ovae-Caledoniae Vieill. ex Brong. et Gris. — Dum-
béa.
Podocarpus Novae-Caledoniae Vieill var. latifolius Brong. — • Canala.
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris. — Mont Dzumac.
Aemopyle Pancheri Pilger. — Mont Koghi.
Peut-être forme de jeunesse Araucaria Muelleri Brong. et Gris.
— Nouméa, Dumbéa.
343
Hybrides nouveaux de composées-cynarocéphales.
Par J. Arenes.
Les 19 Hybrides nouveaux auxquels se rapportent les diagnoses
de la présente note appartiennent aux trois genres français les
plus importants de Composées-Cynarocéphales, les genres Cir-
sium, Carduus et Centaurea. Six concernent des variétés nouvelles
d’hybrides déjà connus : X Carduus Loreti Ry (var. Jeanjeani),
X Carduus orthocephalus Wallr. (var. Jeanjeani), X Centaurea
extranea Beck (var. genebrensis), X Centaurea Haussmanni Hayek
(var. P seudo- Haussmanni), X Centaurea Nyhuusii Gugler (var.
Nyhuusiiformis), X Centaurea Gerstlaueri (Erdner) Gugler (var.
Gerstlaueriformis). Trois sont des hybrides ternaires : X X Carduus
crispoformis, X X Cirsium Jeanjeani, X X Centaurea Bouchoni,
les deux derniers venus spontanément parmi des cultures de Car-
duacées mais susceptibles d’être retrouvés dans la nature, X X Cir-
sium Jeanjeani en France (Alpes), X X Centaurea Bouchoni en
Espagne et en Italie. X Centaurea Margittaiana, décrit sur échan-
tillon récolté en Russie Subcarpathique, pourra se rencontrer dans
les Alpes-Maritimes. Les dix autres sont des hybrides simples :
X Cirsium Didieri, X Cirsium Vittozi, X Carduus pycnocepha-
lojormis, X Carduus Estwali, X Centaurea intermedia, X Centau-
rea Charrieri, X Centaurea axonensis, X Centaurea Milliati, X Cen-
taurea Didieri, X Centaurea Margittaiana 5 ce dernier seul n’a pas
été observé en France.
Genre Cirsium.
X Cirsium Didieri J. Ar. hybr. nov., in Cynar. de France,
fasc. VII, n° 440 (1941) nom. sol. — [C. palustre (L.) Scop. var.
genuinum G. G. X ! C. arçense (L.) Scop. ssp. ineanum (Georgi)
J. Ar. var. spinosum Petrak (^] J. Ar.
Comb. super-palustre J. Ar. comb. nov.
Perennis, Cirsii palustris var. spinosissimi adspectu, rhizomate repenti.
Caulis pubescens vel subaraneosus , alatus, in parte superiore ramosus ; rami
alati, sub catathidiis albo-tomentosi , alis plus minusve longe interruptis,
quam internodia semper minoribus, spinosissimis, spinis subalbidis tenui-
bus longis multissimis valde pungentibus. Folia discolora, supra viridia
glabra vel glabrescentia vel plus minusve pubescentia, subtus albo-lanata;
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
24
— 344 —
jolia basalia, caulina inferiora et caulina media profunde pinnatiflda vel
pinnatipartita, segmentis integris vel lobatis, lobis lanceoîatis ciliato-spi-
nulosis spina longa plus minusve pungenti terminatis ; folia basalia in
petiolum alatum extenuata; folia caulina inferiora et media sessilia, longe
decurrentia; folia caulina superiora et ramealia plus minusve divisa, ses-
silia, decurrentia. Calathidia pan^a, sessilia vel breiiter pedunculata, apice
ramorum soUtaria vel plus minusve approximata vel aggregata, basi efo-
liata, in coi-ymbo plus minusve denso vel in panicula disposita. Pericli-
nium ovoideo-subcylindricum, basi depresso-subumbilicatum, paulum
araneosum, bracteis adpressis ; hractex externæ in spinulam brevem con-
tractée; bracteæ mediæ ovato-lanceolatæ, callositate oblonga nigra vel fusca
sub apice munitæ, in spinulam brevem plus minusve patentem plus minusve
longe acuminatæ; bracteæ internæ lineares in cuspem scariosam purpu.
ream vel apice purpurascentem plus minusve longe acuminatæ. Flores
feminei staminorum abortu; corolla purpurea tubo (faux inclusa) cire.
10 mm. longo, lobis cire. 3 mm. longis. Planta sterilis acheniis abortivis;
pappus demum guam corollæ distincte longior.
La plante a l’aspect d’un C. palustre très épineux mais sa souche
est vivace (!) et longuement traçante, caractères dus à l’influence
du C. arvense. Cet hybride se place, au point de vue systématique
à côté du X C. Celakowskyanum Knaf, très voisin mais de la forme
C. palustre (L.) Scop. C. arvense (L.) Scop. ssp. eu-arvense
J. Ar,, issu de C. arvense à feuilles concolores (ssp. eu- arvense
J. Ar.) tandis que le X C. Didieri dérive d’un C. arvense à feuilles
discolores [ssp. incanum (Georgi) J. Ar.]. Le X C. Celakowskyanum
diffère du X C, Didieri par les caractères suivants : racine non
traçante ; feuilles d’un beau vert profondément pinnatifides ou
pinnatipartites ; calathides densément rapprochées, petites, ses-
siles ou brièvement pédonculées ; fleurs rouges, hermaphrodites ;
corolle à limbe 2 fois plus court que le tube ; aigrette plus courte
que les corolles (cf. Ry : Fl. de Fr., IX, p. 10 à 17 ; tableau dicho-
tomique des espèces et hybrides).
Hab. — Seine-et-Oise : forêt de Marly, à proximité du village de
Bailly ; inter parentes ! (leg. G. Didier et J. Arènes ; juillet 1935).
Exsicc. • — ■ Herb. de France du Muséum — Herb. G. Didier —
Cynar. de France (1) n® 440 (type) — Herbar. norm. Cynar. (2) :
nos 518^ 2182, 3198, 3549.
X Cirsium Vittozi J. Milliat in litt. 1938 (et in herb. J. Arènes)
nom. nud. — [C. eriophorum (L.) Scop. ssp. eriophorum Gillot
C. ferox (L.) DC] J. Ar.
Var. a delphinense J. Ar. (ssp. eriophorum var, plaiyonychinum
Wallr z^ C. ferox) J. Ar., var. nov.
1. Cynarocéphales de France (J. Arènes).
2. Herbarium normale Cynarocephalarum (in herb. J. Arènes).
Comb, super-ferox J. Ar., comb. nov.
Planta cæpitoso-globulosa e basi ramosissima. Caulis in tota longi-
tudine valde ramosus, plus minusve dense araneosus, ramis patentihus
apice correctis. Folia coriacea, marginibus revolutis, profunde pinnati-
partita, spinulis marginalibus paucis, segmentis simplicihus vel profunde
bilobatis et tum lobis usque 15 mm. latis, lanceolatis, in spinnm subluteam
pungentissimamque acuminaîis, subtus albolanata nervis oalde promi~
nentibus, supra pallide viridia hispida spinulis salis multis inæqualibusque
munita; folia basalia amplissima hrevissime petiolata; folia caulina semiam-
plexicaulia, auriculata; folia floralia erecta, multa (usque 13), hrevissima
angusta linearia integra flores haud attingentia, longissima pinnatifida
vél pinnatipartita flores excedentia usque calathidiorum duplum æquantia.
Calathidia ampla, solitaria, apice ramorum corymbose disposita. Pericli-
nium turbinato-conoideum, araneosum, bracteis patenti-erectis, margi-
nibus scabris, supra medium gradatim contractis, sub apice in appen-
dicem infra spinalem modicissime dilatatis ; appendix lanceolata, margi-
nibus integris oel obscure denticulato-ciliotatis, in spinam terminalem,
debilem sed pungentem, erecto-patentem, haud recurvatam, interdum unci-
natam, longe sensimque attenuata. Corolla rosea, tubo (faux inclusa) cire,.
19,5 mm. longo, lobis cire. 7,5 mm. longis. Achenia ful<^a, nitida, lineolis
nigris striata.
Var. ^ ruscinonense J. Ar. [sspr. eriophorum var. platyonychinum
s, var. glabratum Gillot C. ferox] J. Ar., var. nov.
Comb. super-eriophortan J. Ar,, comb. nov.
A. var. a characteribus sequentibus differt :
Cirsii Richteriani adspectus. Caulis in internodiorum parte media pubes-
cens, ad nodos plus minusoe araneosus, ramis brevibus erectis in parte
superiore munitus. Folia spinosissima, spinis robustis pungentissimisque,
spinulis marginalibus multissimis, subtus dense albo-lanata, supra his-
pida spinulis plurimis inæqualissimisque usque 2 mm. longis munita;
folia floralia patenti-erecta vel basi patentia apice correcta, ciliis rigidis
multis valde spinescentibus prætexta, longissima pinnatifida quam flores
longiora. Calathidia apice ramorum solitaria. Periclinium araneosum^
basi umbilicatum; bracteæ in appendicem infraspinalem sub apice pau-
lum dilatatæ, externæ mediæque patenti-recurvatæ ; appendix paulum
denticulato-ciliolata in spinam terminalem debilem usque 3-3,5 mm. lon-
gam attenuata. Corolla purpurea tubo (faux inclusa) cire. 26,5 mm. longo,
lobis cire. 6,5 mm. longis. '
Distribution géographique — a) var. a delphinense — Hautes-Alpes :
Le Buréty près Gap, lieux rocailleux au pied de la montagne de Charance,
vers 1.170 m. d’altitude ; inter parentes 1 (leg. J, Milliat, août 1938)
b) var. (3 ruscinonense — Pyrénées-Orientales ; Montlouis, fessés de la
Citadelle, vers 1.160 m. d’altitude ; inter parentes ! (leg. Estival, août 1938)
— c) Le X C. Vittozi (sensu latissimo) est à rechercher dans l’aire com-
mune des deux parents : 1° En France, dans le midi, de l’Ardèche, de
risère, de l’Aveyron et des Alpes-Maritimes aux Pyrénées-Orientales ;
2° En Espagne orientale ; 3° En Italie ; 4° Au Monténégro ?
Exsicc. (Types) — a) var, a : herb. J. Milliat, nP 1118 ; Herbar,
Norm. Cynar., n®® 2990 et 2991 ; b) var. p : berb. Estival, n® 2651 ;
Herbar. Norm. Cynar., n° 3070.
Le C. eriophorum considéré comme l’un des parents de l’bybride
pyrénéen rappelle à certains points de vue le C. eriophorum ssp.
spathulatum Petrak propre au versant orograpbique sud des Alpes
(A. Maritimes italiennes, piémontaises, cottiennes et Grées). Il a
de cette ssp. ; 1° le péricline calvescent à poils aranéeux très peu
abondants ; 2° les bractées involucrales pourvues d’un appendice
infraspinal nettement différencié, ové-arrondi ou rbomboïdai dans
les bractées externes et moyennes, plus allongé dans les internes ;
3® les marges de cet appendice scarieuses, nettement lacérulées-
denticulées. Il s’en sépare cependant : 1° par les calatbides moins
volumineuses ; 2° par le péricline ovoïde-conique, vert, et non,
virescent plus ou moins piirpurescent ; 3° par les bractées à cbamp
médian et région sous-jacente de l’appendice infraspittal non pur-
purescents ; 4^ par les marges de l’appendice scarieuses-blancbâtres
et non fauves- jaunâtres. Il se rapporte bien au groupe subvarietal
glahratum de Ry qui ne peut être confondu — en dépit de ce qui
a pu être écrit à ce sujet par Petrak, par Briquet et Cavillier,
en dépit aussi de la synonymie admise par Rouy — avec la ssp.
spathulatum ; il appartient aux lignées de transition entre cette
sous-espèce et la ssp. eriophorum de Gillot sous var. platyonychinum
Wallr.
L’bybride dauphinois offre de sérieuses affinités avec la ssp.
Morisianum à laquelle je pensais primitivement devoir le ratta-
' cber ; il s’en éloigne par son port, par la morphologie des lobes
foliaires et leur spinescence (face supérieure hispide à spinules assez
nombreuses et très inégales), par le développement des feuilles
florales, par la morphologie des bractées périclinales, par la cou-
leur des corolles. Quant à l’hybride de Cerdagne, il ne peut être
confondu avec le C. Richterianum dont il se distingue par ses cala-
thides généralement nmins volumineuses, par son péricline bien
moins aranéeux, par ses bractées involucrales un peu dilatées en
un appendice infra-spinal faiblement denticulé-ciliolé. les externes
et les médianes étalées-récurvées, par les feuilles plus coriaces, à
marges révolutées, à segments et lobes plus étroits, à page supé-
rieure et marges plus densément spinuleuses à spinules plus iné-
gales.
X X Cirsium Jeanjeani J. Ar., hybr. nov. — [C. acaule (L.)
Scop. C. oleraceum (L.) Scop.], comb. vacillans P. Fourn., var.
acauliforme Celak. C, monspessulanum (L.) Ail. var. typicum
J. Ar. — C. monspessulanum (L.) Ail. var. typicum J. Ar.
X C. rigens Rchb., comb. vacillans P. Fourn., var. acauZi/orme Celak.
347
Perennis, rhizomate robusto, incrassato, subhorizontali, ramoso-subs-
tolonifero, fibris radicalibus filiformibus vel cylindricis, haud fusiformibus
nec napiformibus. Coulis 7-14 dm. altus, basi adscendens, exalatus, sim-
plex vel ad apicem plus minusae longe ramosus, usque ad apicem foliatus,
plus minusoe pubescens, apice tomentosus. Folia oiridia, subtus pallidiora,
nunc omnino glabra, nunc supra glabrescentia vél plus minusve pubes-
centia et subtus pilis plus minusoe sparsis instructa, omnia plus minusve
mollia et setis longis spinulosis inæqualibus approximatisque prætexta;
folia basalia plus minusve ampla in petiolum alaium ciliatum basi dila-
tatum plus minusve longe extenuata, lanceolato-acuta, plerumque sinuato-
pinnatifida lobis integris vel 2-3-lobulatis, interdum superficialiter sinuata
vel denticulato-subintegra ; folia caulina inferiora sessilia vel subsessilia,
sinuato-pinnatifida, semiamplexicaulia, plus minusve distincte auriculata,
plus minusve decurrentia; folia caulina media sessilia, amplexicaulia,
auriculata, plus minusve decurrentia, sinuato-pinnatifida vel sinuato-
dentata; folia caulina superiora minora, inciso-dentata vel subintegra,
semiamplexicaulia et plus minusve distincte auriculata; folia floralia
1-3 quam periclinium semper breviora, parva, bracteiformia. Calathidia
plus minusve numerosa, mediocria vel parva. Periclinium ovoideum ;
bracteæ marginibus plus minusve scabris, externæ mediæque lanceolato-
acutæ, brevi spina terminaiæ, externæ adpressæ, internæ mediæque apice
plus minusve patentes, internæ lineares acuminatæ acumine scarioso den-
ticulato acuto terminatæ. Corolla albo-subflava apice purpurascens. Ache-
nia saltem partim sterilia, subalba vel subgrisea vel griseo-fulva, in lon-
gitudinem striata; disci epigyni papilla centralis longe prominens obscure
pentagonalis. Pollen valde imperfectum, valde irregulare.
Comb. a. oleraceofonne J. Ar., comb. nov.
Folia haud decurrentia vel breviter (usque 25 mm.) decurrentia nun-
quam in omni internodio. Folia floralia 1-2, linearia, cilioto-spinulosa.
Calathidia 4-12 mediocria vel parva, apice caulis ramorumque plus minusve
approximata, sessilia subsessilia vel breviter pedunculata, partim abor-
tiva; periclinium araneosum, basi haud depressum; bracteæ apice fusco-
atræ, mediæ apice plus minusve patentes, internæ acumine scarioso ereclo.
Corolla tubo (faux 4,5 mm. longa inclusa) 12 mm. longo, lobis 5,5 mm.
longis.
Comb. b. monspessulanoforme J. Ar., comb. nov.
Folia plus minusve longe decurrentia, interdum in omni internodio.
Folia floralia 1-3, linearia vel ovato-lanceolata, longe ciliato-spinulosa.
Calathidia multa, parva, alia (1^) subsessilia vel breviter pedunculata
apice caulis aggregata, alia axillaria solitaria vel gemina sessilia vel bre-
viter pedunculata ramis brevissimis superioribus portata; periclinium
paulum araneosum vel glabrum, basi plus minusve depressum; bracteæ
apice fulvæ, mediæ internæque apice patentes. Corolla tubo (faux 5 mm.
longa inclusa) 11 mm. longo, lobis 4,5 mm. longis.
Hab. — Ces deux combinaisons se sont formées naturellement
dans la région parisienne, dans mon jardin à Saint-Maur (Seine),
— 348 —
irUer parentes ! ^ Le Cirsium monspessulanum provient de graines
récoltées dans l’Hérault { le X C. rigens m’a été envoyé du Puy-
de-Dôme par le Ghassagne. Le trihybride (sensu lato) est à
rechercher^ en France exclusivement, dans les Alpes : Savoie (où
croissent les trois parents), peut-être Haute-Savoie (où a été signalé
le X C. rigens), certainement Isère.
Exsicc. (Types). Herbar. norm. Cynar : a) n® 3369, 4520 à 4522 j
h) no 3370.
X Cirsium Arenesi J. Milliat in Monde des Plantes, n° 225,
mai-juin 1937, p. 21-22 (description française et diagnose latine
très sommaire). Cirsium monspessulanum (L.) Ail. var. typicum
J. Ar. C. arf^ense (L.) Scop. ssp. eu-an>ense Ar. var, horridum
Wimm. et Grab. s. mr. agrarium Naeg.
Voici la diagnose complète, inédite, de cet hybride :
Planta perennis longe stolonifera ; eaulis 6-8 dm. aüus, erectus, ramosus
interdum e basi, infra medium oel in 2 /3 inferioribus alato-spinulosus,
glabrescens, usque ad apicem foliatus. Folia oblonga, apice obtuso-subro-
tundata, utrinque i>iridia glabraque, marginibus spinulosis spinulis inæ-
qualibus paulum pungentibus ; folia superiora ramealicupue parva, integra,
haud vél vix decurrentia; folia media inferioraque longe decurrentia, satia
ampla, crenata, dentibus Iaxis obtusis, sinis paulum profundis. Calathidia
apice eaulis ramorumque in corymbo plus minusve laxo disposita; pedun-
culi albo-tomentosi plus minusoe longi. Periclinium ovoideum; hracteæ
lanceolatæ, apice pius winusce nigræ, dense imbriccUæ, paulum inæquales ;
bracteæ externse mediæque spinula terminaîi brevi patenti; bracteæ inter-
næ apice scariosæ denticulæta. Flores omnes feminei; stamina abortiva
païvissima in corollæ tubo inclusa; corolla purpureo-rosea, limbo pro~
funde 5-fido quam tubus breoiore. Achenia abortiva; pappus quam
corolla paulo longior.
Hab. — Hautes- Alpes ; vallée du Queyras ; rive droite du Guil
en aval d’Abriès ; inter parentes ! (leg. J. Milliat ; septembre 1936).
Exsicc. (Types). Herb. J. Milliat, n° 813. Herbar. norm. Cynar,,
nos 1627 à 1629, 3193.
Genre Carduus.
X Carduus Loreti Ry, Fl, de Fr., IX, p. 87. C. nutanti- médius
Loret in Bull. Soc. Bot. Fr., XXVII (1880), p. 269.
Var. Jeanjeani J. Ar., var. nov. [C. nutans L. ssp. eu-nutans
Cbass. et Ar. mr. typicus eor. C. médius Gouan ssp. eu-medius
J. Ar. var. Argemone (Pourr.)] J, Ar.
Comb. super-Argemone J. Ar., comb, nov.
Caulis bifurcus, pubescens oel iaxe subaraneosus, alatus; alæ latm,
1. Les parts étudiées ont été récoltées en août 1940, juin 1941 et août 1942. La
plante est encore vivante.
— 349 —
interruptæ, lobatæ, lobis usque 22 mm. longis. Folia viridittf supra in
nervis plus minusve pubescentia, subtus plus minusve araneosa, margi-
nibus tenuiter cihato-spinulosis, lata, elliptica, profunde pinnatifida, seg-
mentis 3-5-lobatis, propinquis et etiam marginibus inter se tegentibus,
lobis inæqualibus, lobo medio plerumque longiore. CaXathidia ampla, soli-
taria, nutantia, plus minusve longe pedunculata, pedunculo tomentoso
15-55 mm. longo, periclinium araneosum, subglobulosum, basi depressum,
sub anthesi var. Argemonis periclinio similis, post aeheniorum maturi-
tatem ssp. nutantis periclinio similis. Periclinii bractese inæquales ; brac-
teæ externæ mediæque longæ„ nervo forti prominentique in spinulam pau-
lum pungentem 0-5,1 mm. longam producto ; bractese externæ laxæ adscen-
dentes usque 14-16 mm. longæ; bracteæ mediæ infra medium contractæ,
extus plicato-concavæ, ad plicam cire. 1 mm. latæ, parte infra plicam sita
adpressa 7-8 mm. longa lanceolato lineari basi cire. 1,5 mm. lata, parte
ultra plicam sita correcto-incurvata usque 12-13 mm. longa in spinulam
paulum pungentem acuminata; bracteæ internæ mediæque subæquales vel
bracteæ internæ quam mediæ paulo longiores ; bracteæ internæ longe acu-
minatæ, interdum apice fusco-flavescentes vel plus minusve purpurascentes,
récura atæ vel plus minusve reflexæ. Achenia pleraque abortiva, fertilia
fuscescentia, lucida, tenuiter granosa, in longitudinem striata; disci epi-
gyni papilla centralis pentagonalis obscure quinqueloba. Pollen paulum
irregulare.
Habit. — Hautes-Pyrénées : Lisey près Cauterets, v. 1600 m. ;
inter parentes ! (leg, A. F, Jeanjean, août 1939),
Exsicc. (Types). Herbier A. F. Jeanjean. Herbar. norm. Cynar.,
\ no 3418.
X Carduus pycnocephcdoformis J. Ar. hybr. nov. — C. pyeno-
cephalus L. ssp. eu-pycnocepkalus Br. et Cav. var. typicus eor.
C. acicularis Bert.
Comb. super-pycnocephalus J. Ar. comb. nov.
Annua vel biennls, cardui pycnocephali ssp. eu-pycnocephali ads-
peciu. Caulis 35-60 cm. altus, ^ araneosus, i ramæsus, ut rami alatus ;
alæ angustæ, spinosæ, ± dense araneosæ, præter sub calathidiis conti-
nuæ. Folia spinosa, pinnatifida pinnatilohave, segmentis lobisve palma-
tilobulatis vel triangularibus, lobulis divergentibus spina subulata sublu-
tea paulum vulneranti terminatis, marginibus ciliato-spinulosis, supra
araneosa, subtus albo-lancUa, haud maculata. Calathidia decidua, parva,
alia apice pedunculorum albo-tomentosorum 25-50 mm. longorum folia-
torum foliis parvissimis decurrentibus vel haud decurrentibus alis nullis
vel angustissimis solitaria, alia 3-4 apice ramorum 7-22 cm. longorum
aggregata vel subaggregata, alia axülaria solitaria sessilia vel sub-
sessilia. Periclinium araneosum, ovoideo-cylindricum, médiocre, sub matu-
ritate in calathidiis terminalibus 20 mm. altitudine 9-10 mm. diametro
attingens ; bracteæ valde inæquales; externæ mediæque infra ovatæ usque
2 mm. latæ, in acumen triangulare 3-8 mm. longum (spina inclusa) basi
usque 1-1,25 mm. latum patenti-erectum vel extus vix arcuatum scabrum
nervo dorsuali prominenti spina sublutea triquetra pungenti terminato
productæ; internæ erectæ vel apice extus aicuatæ recurvatæve, lanceolatæ^
350 —
usque 2-2,25 mm. latæ, bret-ius acuminatæ, interdum i rufescentes, mar-
ginibus scariosis, nervo medio minus prominenti, inermes, flores æquantes
oel quam eos vix breoiores ; indumentum in parte inferiore pilis araneosis
longis densisque, in acuminis marginibus et nervo medio spinulis aeutis
ante inclinatis, in paginæ dorsualis epiderme setulis multis compositum.
Corolla purpurea tubo cire. 9 mm. longo (faux cire. 2 mm. longa inclusa),
lobis 4-5 mm. longis. Antheræ cire. 5 mm. longæ (appendices inclusse).
Achenia omnia sterilia, 4,5-5 mm. longa, 1,5-2 mm. lata, i; viscidula, in
longitudinem distinctissime striata, tenuiter granosa, alia fuloa, alia griseo-
fuloa; disci epigyni papilla centralis cylindrica vel subcylindrica, 0,75-
1 mm. alta, oalde prominens, fusca oel fulva, haud angulata vel oalde obs-
cure angulata; pappus 15 mm. longus, basi fulvus, apice subalbus. Pollen
irregulare, granis paucis fere omnibus enlormibus.
Cet hybride diffère d’un C. pycnocephalus pur, par sa taille, par
la forme et la grosseur du péricline, par l’organisation des bractées
involucrales, les externes et les médianes étalées — dressées non
ou à peine arquées en dehors, les internes égalant les fleurs ou plus
courtes qu’elles, par le dimorphisme des akènes tous stériles et par-
tiellement gris-fauves, par les caractères du pollen. L’influence du
C. acicularis — qui croît dans la station ! — est faible et marquée
par la taille, par la forme et la grosseur du péricline, par les brac-
tées internes scarieuses à la marge, égalant les fleurs ou à peine
plus courtes qu’elles, les médianes et les externes étalées-dressées,
par la présence d’akènes gris-fauves.
Habit, — Alpes-Mar. : Mouans-Sartoux, près du cimetière (legit
G. Hibon, mai 1937).
Exsicc. (Type). Herb. G. Hibon, n° 2276.
Laboratoire de Pharénogamie du Muséum.
;
Un squelette de Lystrosaurus
AU Muséum National d’Histoire Naturelle.
(PI. I)
Par C. Aramboukg.
Professeur au Muséum.
Le Service de Paléontologie du Muséum a acquis, en 1938, un
squelette de Lystrosaurus Murrayi provenant du Trias inférieur
de l’Afrique Australe. Cette pièce, dont le dégagement n’était
effectué qu’en partie, a été préparée et montée dans les ateliers
du Service et vient de prendre place dans la Galerie d’Exposition.
Le squelette en question est à peu près complet ; les parties
reconstituées se limitent au scapulum gauche, aux radius et cubi-
tus droits, au radius gauche, à 4 vertèbres de la série dorsale et à
une dizaine de côtes du côté gauche. La patte postérieure gauche,
complète, a servi de modèle pour reconstituer les trois autres.
Enfin, il manque, à la ceinture scapulaire, les coracoïdes et l’épi-
sternum.
Bien que les restes de Lystrosaurus soient relativement abon-
dants dans le Trias du Karroo, puisqu’une des zones de cette série
sédimentaire porte le nom de zone à Lystrosaurus, les squelettes
que l’on possède de ce genre sont cependant assez rares. Les Musées
du Cap et de Kimberley en possèdent chacun un à peu près entier ;
mais le plus parfait est celui de l’Albany Muséum étudié et décrit
par Watson. Le nouveau spécimen acquis par le Muséum est, je
pense, le premier qui ait été monté en Europe.
On sait que le genre Lystrosaurus présente un certain nombre
de particularités ostéologiques qui donnent à penser que ce Rep-
tile anomodonte devait posséder des mœurs aquatiques. Dans la
reconstitution de son squelette qu’a donnée Watson d’après le
spécimen de TAlbany Muséum cet auteur a interprété l’animal
en position de nage : les membres postérieurs fonctionnant comme
de puissants propulseurs sont entièrement déjetés vers l’arrière et
en complète extension ; les faces plantaires des pieds sont orien-
tées en direction caudale.
L’examen des cavités cotyloïdes et de la tête articulaire des
fémurs correspondants de notre spécimen ne paraissent pas, cepen-
1. Watson, 1912, Recorda Alhany Muséum, 2.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
dant, confirmer une telle interprétation. La forme ovoïde — et qui
ne semble pas due à une déformation — de ces parties se prête mal
à une rotation de la tête fémorale, qui serait de Tordre de 180°,
pour faire passer le membre postérieur de la position normale à
celle indiquée pa» Watson.
C’est pourquoi j’ai préféré interpréter notre spécimen dans la
position de marche reptilienne normale. D’ailleurs, si la position
reculée des orbites et des narines, l’absence presque complète des
ossifications carpiennes et tarsiennes sont des caractères qui militent
en faveur de mœurs aquatiques, la forme des pattes indique une
adaptation des extrémités à la progression sur un sol mou. Ces
pattes sont, en effet, remarquables par le raccourcissement de
toutes leurs parties et leur étalement en largeur ; les phalanges
onguéales, elles-mêmes, sont aplaties et aussi larges que longues ;
l’ensemble constitue vraiment une sorte de raquette apte à sou-
tenir Tanimal sur un substratum inconsistant. Cette structure est,
par contre, bien différente de celle des extrémités propulsives des
Reptiles ou des Mammifères nageurs, chez lesquels les métapodes
et les doigts s’allongent ou se multiplient de manière à former,
chez ceux qui sont le plus complètement spécialisés, une longue
palette souple et de forme plus ou moêns ovale.
Il apparaît donc que le Lystrosaurus doit être considéré moins
comme un animal réellement nageur que comme un hôte, à mœurs
semi-aquatiques, de marécages ou de lacs peu profonds, bordés de
plaines basses, où il vivait un peu dans les conditions — mais avec
un régime alimentaire différent — où vivent actuellement les Hip-
popotames des régions tropicales.
ExPLICATrON DE LA PLANCHE.
Lystrosaurus Murrayi Huxley.
Fig. 1. — Vue latérale du squelette.
Fig. 2. — Vue dorsale du même.
Ces figures sont réduites au dixième.
— 353
Aperçu sur les particularités structurales du bois
SECONDAIRE DES CONIFÈRES.
Par A. Loubièbe.
Le bois secondaire qui forme toujours la plus grande masse des
troncs fossiles présente chez les Conifères une organisation histo-
logique spéciale, définie par l’absence totale des vaisseaux parfaits
et les doubles ponctuations disposées sur les parois des trachéides.
Les formations secondaires ligneuses de ces Gymnospermes com-
prennent donc l’ensemble des couches annuelles successives qui
résultent de l’activité de la face interne de l’assise cambiale. Elles
sont traversées en direction horizontale par des rayons médullaires
qui contiennent parfois des canaux sécréteurs et dans le sens ver-
tical par du parenchyme ligneux ou des conduits résinifères qui
peuvent être plus ou moins abondants, mais qui manquent assez
souvent.
Ordinairement très allongées et prismatiques, tantôt à quatre,
tantôt à six pans, les trachéides, nommées encore hydrostéréides,
sont engrenées les unes dans les autres par leurs extrémités obli-
quement tronquées et munies principalement sur les faces latérales
de ponctuations aréolées. Ces cellules fusiformes, ordonnées à la
fois en zones concentriques et en files radiales, sont intermédiaires
entre les vaisseaux fermés et les fibres proprement dites : elles
tiennent des vaisseaux par leur cavité plus ou moins grande et les
aréoles qui leur permettent de jouer le rôle d’organes conducteurs ;
elles rappellent les fibres par leurs membranes épaisses qui en font
des éléments de soutien. Ainsi, le corps ligneux des Conifères se
trouve moins différencié que celui des Angiospermes, où il y a en
même temps du tissu vasculaire et du tissu fibreux. Les particu-
larités empruntées à la nature meme des trachéides, à l’épaisseur
plus ou moins grande de leurs parois n’existent dans les Conifères
vivantes ni pour les genres, ni pour , les espèces, et dans les troncs
pétrifiés elles reposent exclusivement sur le mode de fossilisation
et l’état dans lequel se trouvait le bois au moment où celle-ci a eu
lieu. De même, la largeur des trachéides ne saurait non plus avoir
de signification pour la distinction spécifique, car elle varie dans les
différents membres de la plante : les trachéides des branches sont
plus étroites que celles de la tige, et celles-ci sont encore plus étroites
que les trachéides de la racine.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
354 —
Les couches annuelles sont d’habitude nettement développées
chez les Conifères. Si ces cercles ligneux n’ont pas été constatés
chez quelques individus appartenant notamment aux genres Arau-
caria, Ginhgo, Peuce, cela ne prouve pas qu’elles font générale-
ment défaut. Le nombre de ces couches, qui permet de déterminer
l’âge des troncs ou des racines, n’est pas un caractère absolument
certain ; cette apparence peut être interrompue ou répétée dans le
courant d’une même année. Le plus ou moins de netteté de ces
zones annuelles ne saurait non plus être considéré comme une par-
ticularité importante ; il n’est pas rare de voir dans une seule et
même tige une grande différence à cet égard. Diverses sections de
la famille des Conifères présentent bien des couches ligneuses plus
étroites que d’autres, telles sont les Cupressinées, les Taxodinées,
les Podocarpées, comparées aux Abiétinées ; mais ces distinctions
ne s’étendent pas aux genres et aux espèces. On sait que la varia-
tion de l’épaisseur de ces formations secondaires n’a absolument
rien de constant.
Chaque couche ligneuse commence par une zone interne, légère
et claire, le bois de printemps, et finit par une zone externe, com-
pacte et foncée, le bois d’automne. Entre ces deux assises pluri-
cellulaires se trouve intercalé un feuillet de tissu plus ou moins
distinct et qui correspond à la végétation estivale. Les trachéides
du bois de printemps sont larges, à membranes minces 5 celles du
bois d’automne, au contraire, sont étroites, à parois fortement
épaissies. Le bois printanier et le bois automnal étant formés de
tissus différents, il en résulte une délimitation bien marquée des
couches ligneuses. Cette différence se trouve dans une diminution
progressive du diamètre radial, et, par conséquent, dans un apla-
tissement tangentiel des trachéides, à mesure qu’on s’avance vers
la limite extérieure du bois d’automne ; il s'y ajoute une augmen-
tation dans l’épaisseur des parois. On peut observer ce double
phénomène en remarquant que dans le Pin sylvestre, par exemple,
les éléments d’automne ont seulement le quart du diamètre radial
des trachéides de printemps, avec une membrane deux fois plus
épaisse. Mohl ^ a montré que la zone moyenne ou estivale peut faire
défaut dans la racine. L’absence ou la présence de cette particu-
larité, qui répond à la fonction de la racine, permettrait donc de
distinguer le corps ligneux de cet organe de celui de la tige. La
coupe transversale des trachéides affecte respectivement la forme
d’un carré, d’un hexagone et d’un rectangle dans les zones prin-
tanière, estivale et automnale de chaque cercle annuel. Mais ces
configurations normales sont sujettes à beaucoup d’exceptions et
1. Mohl, Einige anatomische und physiologieche Bemerkungen über das Holz der
Baumwurzeln (Botan. Zeitung, 1862).
355 —
d’irrégularités. Le contour en trapèze prédomine dans les Cepha-
lotaxus, les Glyptostrohus, les Callitris. Les trachéides des genres
Juniperus et Widdringtonia ont plutôt une forme cylindroïde à
quatre ou six pans émoussés sur les angles. La section de celles des
Cedrus, des Tsuga et Pseudotsuga donne lieu tantôt à un trapèze
irrégulier et plus ou moins sinué, tantôt à un pentagone. Par contre,
les genres Abies, Picea, Pinus, ainsi que beaucoup de Cupressinées
se distinguent par une très grande régularité dans la forme de
chaque hydrostéréide.
Abstraction faite du bois primaire, les trachéides annelées ou
spiralées sont très rares dans le bois secondaire des Arbres verts.
Cependant, on les rencontre chez les Taxus, les Cephalotaxus, les
Torreya, où l’on voit courir ces lignes d’épaississement en hélice
entre les aréoles ; leur parcours peu ascendant est dextre. Il ne faut
pas confondre, avec ces formations, les stries de la membrane qui
peuvent exister dans tous les groupes et suivent un trajet ascendant
sénestre.
L’arrangement, la forme et la disposition des aréoles, qui varient
en passant d’un groupe à l’autre, sont tellement caractéristiques
qu’elles contribuent grandement à reconnaître les bois des Coni-
fères et permettent de distinguer un certain nombre de groupes,
mais non de déterminer les genres. Ces aréoles se montrent toujours
sur les faces des trachéides parallèles aux rayons du bois, tandis
qu’elles sont plus rares sur les parois antéro-postérieures qui peuvent
même en être entièrement démunies. Elles sont plus nombreuses
sur les trachéides larges que sur celles qui terminent extérieurement
chaque anneau annuel.
Les aréoles radiales, chez les Dammara et les Araucaria, sont à
pore le plus souvent en croix, serrées les unes contre les autres en
une ou plusieurs files. Ces ponctuations, quand elles sont unisé-
riées, sont aplaties aux bords supérieur et inférieur, c’est-à-dire
aux points de contact ; quand elles sont unisériées, elles sont
réparties en spirale et leur contour externe prend une forme hexa-
gonale régulière par l’effet d’une mutuelle compression. Les ran-
gées multiples d’aréoles se trouvent limitées, chez les Conifères, à
un petit nombre d’espèces. Cefte distribution est, au contraire,
très ordinaire chez les Cordaïtes, dont le bois, caractérisé en outre
par la présence d’un large étui médullaire occupé par des dia-
phragmes de moelle, est désigné sous le nom de Cordaixylon.
Chez toutes les autres Conifères, les aréoles sont arrondies, tan-
tôt contiguës, tantôt séparées l’une de l’autre par des intervalles
appréciables plus ou moins inégaux, en files simples, opposées,
lorsqu’elles sont sur deux rangées. Elles alternent et sont rarement
superposées dans une direction verticale, chez les Taxinées et les
Séquoiées. Les ponctuations des faces tangentielles, toujours plus
petites et irrégulièrement réparties, sont à pore rond ou ovale. On
ne les observe d’ordinaire que sur le bois automnal. Elles sont plus
grandes dans le corps des racines que dans celui des tiges. On les
rencontre souvent chez les Cupressinées, à l’exception de quelques
genres comme Callitris, tandis qu’elles sont rares chez les Abié-
tinées, les Araucariées, les Taxinées et Taxodinées, et font même
défaut chez quelques Pins, tels que Pinus maritima, P. sylvestris.
Leur présence comme leur absence pourront, le cas échéant, être
utilisées pour déterminer les affinités des fossiles avec les bois
vivants.
Les rayons du bois sont plus ou moins longs et étroits, continus
ou discontinus. Ils sont en général unisériés, plus rarement, pluri-
sériés, et se composent d’une ou plusieurs rangées de cellules situées
l’une au dessous de l’autre. Le nombre des étages, c’est-à-dire des
séries superposées, varie dans une même couche de rayon médul-
laire. Il est d’ordinaire peu élevé. Certains genres, comme Cun-
ninghamia et Séquoia, n’en comptent que deux ou trois, parfois
même un seul étage. Chez les Araucariées, les Taxodinées, surtout
chez les Abiétinées et le genre Pinus, on en trouve depuis cinq
jusqu’à quinze. Mais il n’est pas rare de voir certains rayons pré-
senter en hauteur plus de quarante étages. Dans le sens transver-
sal, la largeur de chaque rayon est remarquable chez les Araucaria ;
les cellules radiales sont, au contraire, très étroites chez quelques
Abiétinées. Sur une même section de dimensions données, le nombre
des rayons est aussi très variable. Ces derniers sont en général plus
nombreux chez les Abiétinées. Mais ce sont là des particularités
trop flottantes, sujettes à des exceptions et sur lesquelles on ne
peut asseoir aucune règle.
Les cellules radiales, allongées horizontalement, sont ponctuées
sur leur plan de contact avec la face principale des trachéides. Ces
ponctuations sont plus petites que les ponctuations normales,
ellipsoïdes ou obliquement ovales et presque toujours dépourvues
d’aréoles. Les parois latérales de ces cellules radiales sont en outre
souvent noduleuses et comme relevées d’ornements en saillie ou
de sinuosités. Visibles seulement sous de forts grossissements, tous
ces détails de structure, dont le nombre, la disposition paraissent
caractéristiques, ont été employés avec quelque succès pour aider
à la distinction générique et spécifique des bois des Conifères. Les
observations de Gothan d’EssNER ^ et de Kraus ^ tendent à
démontrer que les rayons médullaires sont appelés à prendre place
1. W. Gothan. Zur Anatomie lebender und fossiler Gymnospermen-Hôlzer (AftàamiZ.
K. Preuss. Geol Landesanst., Heft XLIV, 1905).
2. Essner. ■ — Ueber den diagnost. Werth der Anzahl and Hohe der Markstrahlen
hei den Coniferen (Abh. Nat. Ges. zu Halle, Bd. XVI, 1882).
3. Kraus. — Beitrage zur Kenntniss fossiler Hôlzer. Abh. Naturf. Ges. Halle,
1882, 1884, 1887.
357 —
parmi les tissus le^ plus faciles à être utilisés dans la détermination
et la classification des bois des Conifères.
Le bois secondaire de ces plantes a parfois ses trachéides entre-
mêlées de parenchyme ligneux. Ce tissu, différencié aux dépens de
la masse prosenchymateuse, est toujours peu abondant. Il com-
prend diverses files verticales, régulières, plus ou moins prisma-
tiques, composées de cellules allongées, larges, à membranes minces,
non plus terminées en fuseau et accolées par des faces obliques,
mais cloisonnées horizontalement de distance en distance ; leurs
ponctuations sont effacées ou demeurent petites et irrégulières. Ce
parenchyme ligneux est plus ou moins développé selon les caté-
gories de bois que l’on examine. On le rencontre fréquemment dans
le bois des Séquoiées, mais il ne donne lieu dans ces plantes qu’à
des rangées éparses, isolées, remplies de résine et qui traversent
verticalement le corps ligneux. 11 est souvent abondant chez les
Cupressinées, les Podocarpées, les Taxodinées. Par contre, il est
rare ou fait même défaut chez les Araucaria, les Dammara, les
Cedrus, etc. Son absence ou sa présence fournit un caractère impor-
tant pour la diagnose des Conifères, concurremment avec les tubes
sécréteurs de la résine.
Considérés en eux-mêmes, les canaux résinifères sont une dépen-
dance du parenchyme ligneux, dont ils dérivent certainement. Les
uns cheminent dans le sens vertical et s’insinuent alors entre les
trachéides, les autres s’étendent horizontalement, quand ils sont
plaeés au milieu d’un rayon du bois plurisérié. Leur paroi est formé
d’une ou deux assises de cellules séerétrices à membranes minces,
subérisées et sans sculpture. Ces canaux existent chez les genres
Pinus, Larix, Picea, Pseudotsuga. On les observe à la fois dans les
zones printanière, estivale et automnale, ou seulement dans l’une
d’elles.
On sait enfin que sous l’influence d’actions traumatiques, il peut
s’opérer dans un tissu, qui normalement ne possède pas d’éléments
sécréteurs, une résinification locale des cellules. Dans ce cas, le
produit ainsi accumulé à l’intérieur des lacunes peut donner l’ap-
parence de tubes sécréteurs, que l’on ne devra pas perdre de vue
dans l’étude des bois fossiles, afin de ne pas confondre les traînées
résineuses résultant d’une altération consécutive des tissus avec la
résine primitive et les appareils destinés à leur donner naissance.
Si l’on examine maintenant les notions exposées plus haut, pour
en déduire leur importance en vue de la distinction des bois de
Conifères fossiles, on constate tout d’abord que les couches annuelles
ne présentent ni par leur absence, ni par leur présence, pas plus
par leur épaisseur aucun appui pour la caractéristique ; il en est
de même de la longueur, de la largeur des trachéides, des ponc-
tuations des faces tangentielles. Par contre, on trouve des indica-
— 358
lions sûres, pour la détermination et la classification des bois des
plantes en question, dans les particularités suivantes : la forme, la
disposition des ponctuations aréolées radiales, la présence des tra-
chéides spiralées, l’existence de parenchyme ligneux ou de canaux
sécréteurs de la résine. C’est en combinant cet ordre de caractères
différentiels avec ceux que fournissent l’arrangement des rayons
médullaires, le nombre de leurs étages, les ornementations parié-
tales de leurs cellules que l’on peut parvenir à fonder des sections
rationnelles et correspondant en général non pas à un genre déter-
miné, mais à des types ligneux qui embrassent un plus ou moins
grand nombre de genres et quelquefois aussi plusieurs tribus. Mal-
heureusement, l’observation sur les fossiles des détails de struc-
ture entre les rayons du bois et les trachéides est toujours difficile,
souvent même rendue impossible soit par la trop grande transpa-
rence ou à l’inverse par l’opacité des préparations, soit par le dépôt
de substances noires. On peut donc se borner, conformément aux
conclusions de Kraus, à classer les bois de Conifères fossiles dans
les cinq groupes à présent classiques : Araucarioxylon, Cedroxylon,
Cupressinoxylon, Pityoxylon et Taxoxylon.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants
et Fossiles du Muséum.
— 359
La faune de Dar Bel Hamri (Maroc) eist d’age pliocène
ANCIEN.
Par G. Lecointbe et J. Roger.
Découvert par l’un de nous ^ ce riche gisement montre, sur les
berges de l’Oued Beht, la succession suivante admise par tous les
auteurs.
1® A la base, des marnes bleues avec, d’après Brives Turri-
tella terebraliSf Ancillaria glandiformis et Ostrea crassissima. Dans
un travail récent Bourcart ® les nomme marnes à Pleurotomes de
Sidi Mouça el Haratti. La faune en est étudiée par Chavan L’ac-
cord est réalisé pour faire de ces marnes un faciès tortonien du
Vindobonien.
2® Au-dessus viennent des sables plus ou moins glauconieux,
sur une épaisseur d’une dizaine de mètres, c’est là que se trouve
l’essentiel de la faune de Dar bel Hamri.
3° Au sommet le sable ne contient plus de glauconie, il est devenu
sable jaune à Chlamys excisa, dont Bourcart fait du Pliocène
ancien.
40 Puis un niveau de grès calcarifères à Huîtres conduit à des
sables rouges, cet ensemble étant considéré comme Pliocène supé-
rieur.
La discussion porte sur l’âge des niveaux 2 et 3. Pliocène ancien
pour Lecointre ^ et pour Brives ^ Sahélien pour Gentil®®
et pour Bourcart Pour ce dernier auteur le terme de Sahélien
n’a pas de signification stratigraphique, il s’agit d’un « faciès à
Lamellibranches ». Cependant la faune de Dar bel Hamri com-
porte un nombre à peu près égal de Gastropodes et de Bivalves.
De toute façon, Dar bel Hamri est pour Bourcart du Vindobo-
nien et la coupure entre Miocène et Pliocène se place entre les
sables glauconieux (niveau 2) et les sables jaunes à Ch. excisa
(niveau 3).
La discussion stratigraphique ne semble pas susceptible de pro-
1. Lecointre, 1916, C. R. Ac. Sc., Paris, p. 556.
2. Brives, 1920, C. R. Ac. Sc., Paris, p. 1270.
3. Bourcart, Zbyszewsky et Chavan, 1940, Faune de Cacela (Portugal). Com.
Serw. Geol. Portugal, XXI, 106 p., VI pl.
4. Brives, 1920, C. R. somm. S. G. F., p. 78.
5. Depéret et Gentil, 1917, C. R. Ac. Sc., Paris, p. 21.
6. Gentil, 1918, B. S. G. F., p. 142.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
25
~ 360 —
grès actuellement car les partisans de l’âge pliocène du gisement
décrivent une discordance entre les sables et les marnes bleues, les
partisans de l’âge vindobonien la nient ou ne lui accordent qu’une
importance secondaire. Force est donc de se cantonner dans une
argumentation paléontologique.
I. — Caractéristiques de la faune de Dar bel Hamri. — L’utilisa-
tion stratigraphique d’une faune tertiaire n’est possible que si le
matériel est abondant. Les récoltes successives de Lecointre ont
fourni pour le gisement étudié l’essentiel. Le matériel de la collec-
tion Gentil, déterminé par Chavan et que grâce à l’amabilité
de cet auteur j’ai pu étudier, a fourni un sérieux appoint. Ainsi la
condition primordiale d’abondance se trouve réalisée, les chiffres
suivants le prouvent :
Lamellibranches : 67 espèces, 1.334 valves.
Gastropodes : 58 espèces, 459 individus.
Scaphopodes : 4 espèces, 566 individus.
Coraux : 3 espèces, 80 individus.
Poissons : 2 espèces et des otolithes.
Quelques piquants d’Oursins et de rares restes de Balanes.
Le matériel ainsi observé est plus abondant que celui étudié
par nos prédécesseurs.
Une seconde précaution consiste à se méfier des espèces rema-
niées. Ici on doit considérer comme telles ; Ancillaria glandiformis
Lmk., Monodonta rotellaris Mich., Solariella cf. taurocincta Sacco,
Trigonostoma hurdigalensis Peyrot, Drillia sp., Conus sp.
Le test est brisé et fortement roulé. La gangue noire et dure est
très différente de celle du gisement. Il n’y a donc pas de doute sur
leur état de fossiles remaniés.
Ainsi le nombre des espèces de Gastropodes se trouve ramené à
49 avec 382 exemplaires. Parmi les Lamellibranches les Ostrea
crassissima Schl., sont probablement également remaniées.
Troisième point : il faut déterminer les conditions du dépôt.
A Dar Bel Hamri nous pouvons envisager trois milieux : la masse
des sables glauconieux représente le premier et contient presque
toute la faune, les sables jaunes du sommet correspondent au second,
enfin une faune récoltée dans les déblais d’un puits au S.-E. de
Dar bel Hamri par l’un de nous appartient au troisième.
Les sables glauconieux à grain moyen ou fin, associés à une assez
forte proportion d’argile, font penser à des éléments détritiques
arrachés à la marne tortonienne sous-jacente et transportés assez
loin au large d’une côte plate à fond passablement vaseux. A l’appui
de cette vue citons : l’absence ou la grande rareté de formes très
littorales (Patelles, Trochidés, Balanes), la présence de nombreux
fouisseurs (Mactra, Lutraria, Panopaea, Claoagella, etc...). En
— 361
somme la faune comporte un riche benthos mais peu d’espèces à
fixation directe. Fond bien aéré, mais sans doute calme, avec nour-
riture abondante, qui se situerait entre les degrés 1 et 2 de l’échelle
des milieux bionomiques de Schmidt Il est de coutume d’appré-
cier à quelle profondeur s’est effectué un dépôt et cela d’après la
présence d’espèces ayant la réputation d’habitants de zone pro-
fonde ou au contraire de région littorale. Les caprices de la distri-
bution bathymétrique ont déjà été soulignés par divers auteurs. Il
nous a semblé qu’une méthode biométrique, qu’il serait trop long
d’exposer ici, pourrait seule fournir des renseignements un peu
sûrs. Les Lamellibranches, suivant ce procédé, nous indiquent
une profondeur de 220 m. et les Gastropodes, 170 m. Nous sommes
donc à la limite inférieure de la plateforme continentale. Les élé-
ments dominants sont parmi les Gastropodes : les Natica carnivores,
perforant les coquilles, les Turritellidés qui se nourrissent de micro-
végétaux, les Nasses qui recherchent les cadavres. Parmi les Lamel-
libranches ce sont surtout les Glycymeris (Peciunculus)^ les Vene-
ridés et les Tellinidés qui abondent.
Le milieu correspondant aux sables jaunes devait être beau-
coup moins profond et certainement moins favorable, par manque
de nourriture sans doute.
La faune provenant des déblais du puits, par la petite taille de
ses représentants, la fragilité de leur coquille, indique un fond beau-
coup moins favorable, très calme, par suite mal ravitaillé en oxy-
gène et où l’accumulation de substances organiques mortes aggra-
vait encore les conditions de vie du benthos. Si cette faune présente
quelques espèces qui ne se retrouvent pas dans les sables, cela ne
semble pas dû à une différence d’âge mais uniquement à la diffé-
rence de faciès.
Ln dernier point à examiner est la position zoogéographique du
gisement. Appliquant la méthode statistique de Schenk et Keen
nous trouvons pour les Lamellibranches une latitude de 37° N.
environ et pour les Gastropodes 34® N. La latitude actuelle de
Dar bel Hamri étant de 34°5 on peut en conclure qu’à l’époque du
dépôt nous étions, comme actuellement, dans la partie sud de la
province méditerranéo-atlantique.
IL — Age du gisement. — Pour déterminer, par la méthode
paléontologique, l’âge d’un gisement trois méthodes peuvent être
préconisées :
1° Comparaison avec un gisement de l’âge supposé pour la for-
mation étudiée.
1. Schmidt, 1935, Die bionomische Einteilung der Meeresbôden. Fortsch. Geol.
Pal, XXI, 38.
2. Schenk et Keen, 1940, Biometrical analysis of Molluscan Assemblages, Mem.
Soc. Biog., VII.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 5, 1943.
25
— 362 —
2® Comparaison avec la faune actuelle en général et avec celle
de la région étudiée en particulier.
3° Comparaison avec des faunes d’âge sûrement établi et enea-
drant la faune étudiée,
1^ Pour comparer la faune de Dar bel Hamri à une faune Sahé-
lienne d’âge bien établi. Il y a de grande difficultés. En effet, seuls
les gisements de la région d’Oran sont actuellement d’âge sahé-
lien certain, leur faune très particulière (Roger ne comporte
guère que des Ostréidés et des Pectinidés, et ne peut par suite
fournir de base sûre pour la comparaison.
2° La comparaison avec les faunes actuelles est résumée dans le
tableau suivant où, en même temps, sont portés les pourcentages
d’espèces actuelles existant dans les gisements pliocènes d’Asti
et de Tétouan et dans le gisement helvétien de Manthelan (Indre-
et-Loire).
L’examen de ce tableau permet les conclusions suivantes :
a) Les Lamellibranches sont d’une façon générale plus proches
des faunes actuelles que les Gastropodes.
h) L’âge pliocène ancien pour Dar bel Hamri paraît très pro-
bable, les proportions sont sensiblement celles d’Asti.
c) des écarts assez sensibles existent entre gisements cependant
de même âge, comme Asti et Tétouan. Cela justifie la prudence
dont il faut faire preuve dans les comparaisons.
3® L’application de la troisième méthode exige des précautions
1. Roger, 1942, Note préliminaire sur la faune sahélienne d’Oran. Bull. Mus.,
Paris, 2® série, XIV, 6, pp. 465-470.
363
car il faudrait faire le départ entre ce qui est influence du milieu
et ce qui est évolution. Comme gisements de comparaison nous
prendrons Asti et Tétouan pour le Pliocène, Manthelan pour l’Hel-
vétien. L’étude critique de ces gisements montre qu’ aussi bien au
point de vue conditions bionomiques, qu’au point de vue position
paléozoogéographique, ils concordent assez avec celui de Dar bel
Hamri. Plus divers et plus riche. Asti montre des influences un
peu plus nordiques par la présence de Leda et de certaines Tellina.
Les argiles de Tétouan paraissent tenir leur particularité essen-
tielle de la présence d’herbiers comme le prouve l’abondance des
Rissoidae. Manthelan est un gisement plus côtier (Trochidés, Ccdyp-
traea, Hélix, etc,..) mais occupant toujours au point de vue biono-
mique une position entre les degrés 1 et 2 de l’échelle de Schmidt
et au point de vue zoogéographique correspondant à la partie méri-
dionale de la région méditerranéo-atlantique actuelle.
Les rapports entre deux faunes peuvent être établis suivant
deux procédés :
a) déterminer le pourcentage des espèces de l’une figurant dans
l’autre.
h) tenir compte de l’abondance des individus de chaque espèce.
Nous avons pu faire entrer en ligne de compte ce facteur par un
procédé de calcul que la place réduite dont nous disposons ne nous
permet pas d’exposer. Les résultats obtenus par ces deux méthodes
sont portés dans le tableau suivant :
Les renseignements apportés par ce tableau confirment ceux
obtenus par la comparaison avec les faunes actuelles. Dar bel
Hamri est du même âge que Tétouan et Asti. Il nous faut cepen-
dant discuter les espèces de Dar bel Hamri indiquées comme étant
spécialement miocènes par les auteurs et notamment par Gentil.
Parmi ces espèces nous pouvons distinguer 4 groupes :
a) Celles qui proviennent d’un remaniement des formations
tortoniennes sous-jacentes : Clamtula turriculata Broc., Ostrea
gingensis Schl. et passage à O. crassissima Schl., Ancillaria patula
Don. (c’ est très probablement A. glandiformis Lmk.).
364
b) Espèces de détermination inexacte : Fl. hurdigalensis Lmk.
est en réalité Fl. fraterculus Sow. — Pecten Dunkeri M.-E. est
P. benedictus Lmk. ■ — Pecten cristato-cristatus Sacco est sans doute
Chlamys labnae M.-E. — Area turonica Duj. est A. diluifii Lmk.
et A. imbricata Brug. est sans doute A. noae L. — Turritella archi-
medis Brong. et T. terebralis Lmk. correspondent respectivement
à Turritella gentili Chavan et Mesalia fallaciosa Chavan. — Semi-
cassis miolaevigata Sacco est en réalité très proche de Semicassis
saburon Brug.
c) Solarium simplex Bronn. est à tort considéré comme unique-
ment miocène puisqu’on le trouve à Asti.
d) Un quatrième lot est formé par les espèces qui bien que se
trouvant dans le Vindobonien de l’Europe occidentale en parti-
culier, ont de grandes affinités avec des espèces actuelles des mers
chaudes et plus spécialement celles de la côte occidentale de
l’Afrique. Dans ce groupe citons : Claoatula jouanneti Des M.
(comparable à Cl. obesa Reeve), Tudicla rusticula Bast. (com-
parable à T. afra Gm. ou T. porphyrostoma Ad. et R.), les Margi-
nella et les Mitra.
Resterait le cas de Chlamys labnae M.-E. qui paraît être surtout
une forme de faciès avec sa coquille fragile, de petite taille et la
convexité anormale de ses valves. Quant à Flabellipecten frater-
culus Sow. on le trouve dans le Pliocène (Roger ^).
Il serait intéressant maintenant de suivre non les espèces ou les
catégories systématiques dans leur évolution mais les associations
bionomiques. Nos connaissances sont à ce point de vue trop frag-
mentaires, notamment en ce qui concerne la nature actuelle (Burol-
LET ^), pour espérer dans l’état présent arriver à un schéma satis-
faisant.
Les indications qui précèdent nous paraissent cependant suffi-
santes pour affirmer l’âge Pliocène ancien de la faune de Dar bel
Hamri.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Roger, Pectinidés miocènes, pliocènes et quaternaires de Syrie, Mém. Haut-
Commissariat Fr. en Syrie, III.
2. Burollet, 1940, Note sur la zone néritique du Maroc atlantique, Mém. Soc.
Biog., VII, pp. 197-203.
365
Les Pleurotomides lutétiens d’Hermonville (Marne)
D’APRÈS LES MATÉRIAUX DE LA COLLECTION MOLOT.
Par J. Morellet.
Le Laboratoire de Géologie du Muséum vient de s’enrichir de
la collection de fossiles tertiaires rassemblée par feu Molot. Parmi
les abondants matériaux accumulés par ce zélé chercheur, j’ai
particulièrement remarqué, du Lutétien d’Hermonville (Marne),
une belle série de Pleurotomidés provenant d’une couche sableuse
dont la position exacte n’est malheureusement pas précisée.
Le gisement d’Hermonville, situé à 12 km. au N.-W. de Reims,
est connu depuis longtemps. Il a été exploré autrefois par de Saint-
Marceaux ; ses récoltes de fossiles ont été mises à profit par Des-
HAYES qui cite souvent cette localité, mais, à ma connaissance,
aucune étude d’ensemble n’a jamais été publiée sur sa faune. L’abon-
dance, tant en espèces qu’en individus, de Pleurotomidés semble
être une de ses caractéristiques, et c’est pourquoi il m’a paru inté-
ressant d’examiner en détail les représentants de cette famille.
L’étude des Pleurotomes passe pour être très délicate ; elle a
tenté de nombreux paléontologistes ; les divergences d’interpré-
tation et surtout les erreurs successives de détermination ont rendu
la nomenclature spécifique confuse, pour ne pas dire inextricable.
Il faut une attention soutenue pour se reconnaître dans le dédale
des synonymies, et je n’aurais pas osé aborder le présent travail
si je n’avais eu à ma disposition les matériaux originaux des prin-
cipaux auteurs. Grâce aux collections de l’Ecole des Mines j’ai pu
comparer les échantillons d’Hermonville avec les types mêmes de
Deshayes et de de Boury et éviter de m’en rapporter uniquement
à des figures dont l’exactitude n’est pas toujours rigoureuse.
Dans la liste d’espèces que je donne ci-dessous, l’ordre adopté
est celui de Cossmann et Pissarro (V) ^ ; j’ai conservé leurs cou-
pures génériques, n’ayant nullement l’intention de réviser la clas-
sification générale des Pleurotomidés à l’occasion d’une étude
toute locale, mais il m’a paru nécessaire de modifier certaines de
leurs dénominations spécifiques ; j’en donnerai les raisons à propos
de chaque espèce.
1. Les chiflres romains entre parenthèses renvoient à l’index bibliographiqu
placé à la fin de cette note.
BuUelin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 5, 1943.
366
Bathytoma.
Bathytoma crenulata (Lk.) var. Lemoinei (de Boury). — Cette
variété, que de Boury a cru bon d’ériger en espèce, avait été déjà
signalée par Deshayes ; dans les localités de Montmirail, Damery,
Cumières, Hermonville, écrit-il (VII, p, 367), « PI. crenulata se
montre sous la forme d’une variété toujours plus petite et dans
laquelle les crénelures et les stries sont plus saillantes, plus accusées
que dans le type ». Je possède de Damery des échantillons qui
établissent le passage entre la variété et la forme typique.
La variété Lemoinei est fréquente dans le Lutétien de l’Est du
bassin de Paris et n’a jamais été signalée d’ailleurs, sauf de Parues
(Pezant, X, p. 190).
SURCULA.
Surcula Michelini (Desh.). — • Deux échantillons seulement,
identiques à celui de Deshayes du même gisement.
Pleurotoma.
Pleurotoma rudiuscula Desh. in Cossm. — Cette espèce manus-
crite de Deshayes correspond exactement au Pleurotome qu’il
avait primitivement rapporté à P. bicatena Lk. à titre de variété
(VI, pl. 65, fig. 15-17) ; CossMANN, qui a publié l’espèce inédite de
Deshayes, ne semble pas s’en être aperçu et c’est à propos de
P. bicatena et non de P. rudiuscula qu’il renvoie aux figures pré-
citées (II, p. 271).
L’espèce n’est pas rare à Hermonville ; de même qu’à Damery
elle y est représentée par une forme un peu plus étroite que celle
de Grignon (localité type).
Pleurotoma rudiuscula Desh. var. serta G.-F. Dollf. (= P. asper-
rima de Boury, 1899, non Brown, 1829). — J’ai trouvé d’Hermon-
ville quelques bons échantillons qui, comparés au type même de
P. asperrima de Boury s’y sont montrés identiques. Comme Coss-
MANN l’a indiqué (III, p. 77), P. serta, au point de vue de l’orne-
mentation, est intermédiaire entre P. rudiuscula et sa variété fer-
eurtensis.
Pleurotoma rudiuscula Desh. var. fercurtensis Cossm. — Cette
variété est moins fréquente à Hermonville que la précédente.
La forme que Cossmann a décrite sous le nom de fercurtensis
était bien connue de Deshayes \ c’était pour lui le P. bicatena Lk.
typique (VI, pl. 63, fig. 25, 27-29). Le nom de fercurtensis peut
367
néanmoins être conservé car, si les auteurs ne sont pas d’accord
sur la forme qui correspond au vrai P. bicatena de Lamarck {Voir
CossMANN, Pal. Univ., fiche 74 ; Pezant, IX, p. 28), ils sont una-
nimes pour rejeter la version que Deshayes a donnée de cette
espèce.
CossMANN (II, p. 271) renvoie aux figures de la planche 63 de
Deshayes pour bicatena 5 il aurait mieux fait de les citer pour son
fercurtensis.
Pleurotoma granifera Desh. — Cette espèce a été souvent mal
interprétée. Les figures que Deshayes en a données sont mau-
vaises, au dire de Deshayes lui-même (VII, p. 365). « Les stries »,
écrit-il, « y sont trop multipliées, trop apparentes » ; en réalité
« elles ont complètement disparu vers le milieu du dernier tour,
par conséquent cette partie de la coquille est lisse ». Cossmann
(II, p. 279) s’est manifestement mépris sur P. granifera et en a
fait un Drillia. A la suite des critiques de de Boury, il change sa
manière de voir (III, p. 77), mais se trompe encore et figure comme
granifera une variété de P. plicaria Desh. Pezant lui ayant fait
remarquer sa nouvelle erreur, Cossmann (IV, p. 200) veut la cor-
riger, mais en commet une troisième et dans l’Iconographie fait
figurer sous le nom de P. granifera un Pleurotome du groupe Hou-
dasi de Boury, c’est-à-dire une forme qui, d’après Pezant, corres-
pond au P. bicatena typique de Lamarck. La seule figure de P. gra-
nifera qui corresponde aux échantillons de la collection Deshayes
est celle dessinée par Pezant (IX, pl. V, fig. 134) sous le nom de
multinoda au sens étendu que cet auteur donne à cette espèce.
P. granifera, qui est abondant à Damery, l’est encore davantage
à Hermonville.
Pleurotoma undata Lk. var. ■ — Cette variété est représentée par
un échantillon unique, mais très intéressant. Il s’écarte des figures
que Deshayes a données de cette espèce, mais se rapproche davan-
tage du dessin de Pezant (IX, fig. 124-C). Sa forme est conique et
trapue ; ses tours sont presque plans ; ses stries spirales sont fines
et serrées ; ses côtes sont nombreuses, peu saillantes même dans
le jeune ; elles se multiplient et s’atténuent très rapidement. Sur
le dernier tour un faible bourrelet surmonte la suture et le sinus
labial descend progressivement sur la rampe.
Les représentants de P. undata chez lesquels l’ornementation
costulée s’oblitère si rapidement sont assez rares. Nous ne con-
naissons guère que la forme du Lutétien inférieur de Chaumont-
.en-Vexin, dont Deshayes avait séparé deux bons échantillons
dans sa collection et que de Boury a décrite sous le nom de P. nota-
hilis Desh. mss. d’après un type déplorable (I, pl. 1, fig. 3). Par
368 —
ailleurs cette dernière espèce, ou variété, se distingue de la coquille
d’H«rmonville par sa forme plus allongée, bien moins conique.
Pleurotoma multinoda Lk. var. dameriacensis de Boury. — Il
paraît bien difficile de séparer spécifiquement P. dameriacensis de
Boury de P. multinoda Lk. (= multinodis de Boury) ; les côtes
sont également noduleuses chez les deux espèces et l’embryon
de la première, quoi qu’en dise de Boury (l’embryon de l’échan-
tillon type de dameriacensis n’est pas intact) est bien voisin de
celui de la seconde. P. dameriacensis n’est qu’une variété naine,
peut-être une simple race locale de P. multinoda Lk. ; elle n’avait
encore été signalée que de Damery.
A propos de P. multinoda, il convient de relever quelques erreurs
commises par Cossmann. Dans l’Appendice 3 de son Catalogue
(p. 76) il place multinodis de Boury (= multinoda Lk.) en syno-
nymie de P. hicatena Lk. Pezant ayant critiqué sa manière de
voir, il déclare (IV, p. 200) se rallier complètement à l’interpré-
tation de cet auteur et rétablit P. multinoda Lk. comme espèce ;
il prétend avoir fait la correction nécessaire dans l’Iconographie,
mais, par suite d’une confusion inexplicable, y reproduit (PI. LI,
fig. 224-29) sous le nom de multinoda Lk. un Pleurotome non nodu-
leux qui, d’après la légende, proviendrait de Grignon. J’ai retrouvé
dans sa collection l’échantillon figuré ; c’est un P. Lajonkairei de
Cuise.
Drillia.
Drillia brevicauda (Desh.). — Cette espèce paraît peu abondante
à Hermonville.
Drillia suffecta (Pez.). ■ — On sait que la coquille figurée par Des-
HAYES sous le nom de P. nodulosa Lk. correspond en réalité à une
espèce voisine, mais distincte de la première par son ornementa-
tion spirale plus saillante et ses nodosités plus nombreuses. Pezant
qui a relevé cette erreur (IX, p. 20) a désigné cette forme sous le
nom de suffecta. Le type en est de Grignon, mais l’espèce est sur-
tout fréquente dans l’Est du bassin (Damery, Boursault, Lumières).
Elle est très abondante à Hermonville où elle acquiert une certaine
variabilité, notamment dans la forme des nodosités.
Drillia hrevicula (Desh.) var. plesiomorpha (de Boury). — J’ai
retrouvé cette forme dans la collection Deshayes, étiquetée bre-
vicula var. C’est elle que cet auteur avait en vue lorsqu’il écrivait
(VII, p. 369) « nous rattachons à l’espèce à titre de variété une
coquille de Damery dans laquelle les costules longitudinales pren-
nent plus d’épaisseur et de largeur \ leur nombre est donc moindre
que dans le type de l’espèce ». De Boury lui a donné un nom spé-
— 369
cial ; étant donné le polymorphisme de hrevicula, il me paraît pré-
férable de ne voir dans plesiomorpha qu’une variété, localisée, sem-
blet-il, dans l’Est du bassin. Elle paraît peu fréquente à Hermonville.
Drillia duhia (Defr.) var, chameriacensis (de Boury). — -Il con-
vient d’abord de préciser ce qu’il faut entendre par D. duhia (Defr.).
CossMANN (II, p. 274-275) a cru devoir réunir cette espèce à
D. inflexa (Lk.) ^ à titre de simple variété. Après examen des échan-
tillons de la coll. Deshayes provenant de Grignon, localité type
des deux espèces, j’estime que duhia doit être séparé d’inflexa.
Les différences ont été parfaitement indiquées par de Boury
(I, p. 122). En définitive, comme l’a déjà fait remarquer Pezant
(VIII, p. 6), D. duhia (Defr.) est un D. furcata (Lk.) en miniature.
Si CossMANN a réuni duhia et inflexa, c’est qu’il s’est sans cesse
mépris sur ces deux espèces. Dans son Catalogue, la courte des-
cription qu’il donne de duhia se rapporte en réalité à inflexa ; de
même sa figure (pl. X, fig. 6) ; réciproquement la figure 5 de la
même planche correspond non à D. inflexa, mais à D. duhia. Dans
l’Appendice 3 du Catalogue Cossmann a renouvelé la même erreur
et figuré un inflexa (pl. V, fig. 30) sous le nom de duhia. Enfin
dans l’Iconographie (pl. LU), la fig. 225-13 (inflexa) reproduit
le duhia typique et la fig. 225-13’ (duhia) une variété de la même
espèce.
La forme que de Boury a décrite sous le nom de chameryensis,
corrigé par Cossmann en chameriacensis, n’avait pas échappé à
Deshayes (Damery...), mais il ne la séparait pas de duhia. Je ne
saurais non plus la considérer comme une espèce distincte ; tout
au plus verrais-je en elle une variété, ou plutôt une race spéciale
à l’Est du Bassin, caractérisée par des nodosités et des perles plus
arrondies. Les autres caractères différentiels indiqués par de Boury
ne se sont pas avérés constants.
D. duhia (Defr.) var. chameriacensis (de Boury) est commun à
Hermonville.
Drillia angulosa (Desh.). — A Hermonville, cette espèce, très
répandue, est aussi variable qu’à Grignon et Damery.
Drillia turrella (Lk.). — Un seul échantilon, identique à ceux
de Damery.
Drillia granulata (Lk.). — Quelques échantillons bien typiques.
Drillia margaritula (Desh.). — Cette espèce, très variable, est
représentée à Hermonville par la même forme qu’à Damery.
1. Cossmann prend cette espèce dans le sens que Deshayes lui a donné, mais il
est fort possible que Lamarck entendit par P. inflexa une toute autre forme, proba-
blement voisine de D. angulosa (Desh.) (Voir Pezant, X, p. 193).
370 —
Raphitoma.
La distinction entre les différentes espèces de Raphitoma est
particulièrement délicate. Dans le Lutétien, si Ton excepte R. pli-
cata (Lk.) non Desh., au sens que Pezant (IX, p. 20) et ensuite
CossMANN (IV, p. 207) lui ont rendu, les diverses espèces créées
sont très voisines les unes des autres et l’on peut se demander avec
Pezant si ce ne sont pas simplement des formes d’une espèce
unique : costellata Lk. J’ai néanmoins conservé ici les coupures
spécifiques admises dans l’Iconographie (V, pl. LUI).
Raphitoma costellata (Lk.). — La brièveté de la diagnose de
Lamarck et l’insuffisance du dessin des Vélins (Vél. 7, fig. 15)
ont été cause de nombreuses divergences dans l’interprétation de
cette espèce. Sans vouloir entrer dans le détail d’une longue dis-
cussion, je résumerai ma manière de voir en deux points : 1° la
description et les figures que Deshayes (VI, pl. 66, fig. 14-16) a
données de costellata ne s’appliquent nullement à l’espèce de
Lamarck ; 2° le costellata Lk. ne correspond pas à quantula Desh.
comme le prétend Pezant (IX, p. 20), mais aux échantillons que
Deshayes, à tort, a déterminés plicata dans sa collection ; ils con-
cordent assez mal avec le faux plicata qu’il reproduit (VI, pl. 66,
fig. 17-19), mais on ne saurait tenir compte de cette figuration que
Deshayes lui-même (VII, p. 392) a déclarée mauvaise. Le R. cos-
tellata de l’Iconographie (pl. LUI, 226-2), quoique plus caréné que
celui des Vélins, me paraît de détermination exacte.
A Hermonville les représentants du R. costellata (Lk.) ainsi
défini ne sont pas rigoureusement identiques entre eux ; les uns
ont les tours subcarénés, les autres, au contraire, une rampe à
peine accusée. Les mêmes formes coexistent, de Damery, dans la
collection Deshayes.
Raphitoma costellata (Lk.) var. carinata (Defr.). — ■ Cette variété
prend à Hermonville, où elle est abondante, une forme très ven-
true ; on ne compte, au-dessus de la rampe, que deux cordons
spiraux saillants, comme chez R. hicristata Cossm. La collection
Deshayes renferme, d’Hermonville et de Boursault, des échan-
tillons identiques à ceux de la collection Molot.
Raphitoma crassifunata n. sp. (= R. costellata (Desh.) non Lk.).
— Si l’on admet que Deshayes s’est trompé sur l’interprétation
de R. costellata (Lk.), il convient de désigner sous un nom nouveau
l’espèce qu’il assimilait à tort à celle de Lamark. Sa figuration est
excellente (VI, pl. 66, fig. 14-16) et montre parfaitement la forme
conoïde du dernier tour, la légère carène qui domine la rampe et
— 371 —
les gros cordons, presque jointifs et souvent alternés, qui ornent
sa base.
D’Herm on ville, un seul échantillon, en tous points identique
aux faux costellata de Damery de la collection Deshayes.
Raphitoma dameriacensis (Desh.). — Nombreux échantillons,
inséparables de ceux de Damery de la collection Deshayes.
Raphitoma perplexa (Desh.) var. — Perplexa est pris ici dans un
sens très large. A vrai dire l’échantillon, unique, d’Hermonville
que je rapproche de cette espèce a surtout de commun avec elle
sa forme élancée. Ses tours sont bicarénés dès le jeune par deux
cordons saillants, le postérieur étant le plus fort ; la rampe, à tout
âge, est nettement accusée. Cette variété, à ma connaissance, n’a
pas encore été signalée dans le Lutétien. La forme la plus voisine
est celle des Sables de Cresnes (Monneville, le Ruel, Quoniam...),
que CossMANN et Pissarro ont figurée (V, pl. LUI, 226-12’) sous
le nom de perplexa « variété non dénommée », mais les tours de
cette dernière sont encore plus fortement carénés, ses côtes sont
plus rapprochées et son ornementation est plus rugueuse.
Si variée que soit la faune de Pleurotomidés d’Hermonville, son
principal intérêt ne réside pas tant dans le grand nombre d’espèces
reconnues que dans les affinités étroites qu’elle présente avec celle
du Lutétien de la région d’Epernay, de Damery en particulier. La
caractéristique de ces deux gisements est fournie par la présence
simultanée de formes qui manquent dans le centre ou l’ouest du
bassin de Paris, ou ne s’y rencontrent qu’à titre exceptionnel,
telles que : Bathytoma crenulata (Lk.) var. Lemoinei (de Boury),
Pleurotoma multinoda Lk. var. dameriacensis de Boury, Drillia
hreoicula (Desh.) var. plesiomorpha (de Boury), Drillia duhia (Defr.)
var. chameriacensis (de Boury), Raphitoma dameriacensis (Desh.).
Comme, d’autre part, le gisement lutétien de Montmirail, situé à
35 km. au S.-W. d’Epernay, est au point de vue des Pleuroto-
midés, excessivement voisin de celui de Damery, on en déduit
que d’Hermonville à Montmirail, en passant par Damery, la faune
de Pleurotomidés est à peu près constante. Cette similitude entre
gisements éloignés les uns des autres, mais tous échelonnés en
bordure du tertiaire parisien sur une longueur de quelque 70 kilo-
mètres, me paraît la constatation la plus intéressante que la pré-
sente étude m’ait permis de faire.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 372
BIBLIOGRAPHIE
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Paris. Feuille jeunes naturalistes, III® sér., 29® an., n®® 339 à 346.
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VII. Deshayes (G.-P.). — Description des Animaux sans vertèbres
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Bassin de Paris. Mém. Soc. Géol. France, Pal., Mém. 39, 1909.
X. Pezant (A.). — Coquilles fossiles des calcaires grossiers de Parues.
Feuille jeunes naturalistes, IV® sér., 40® année, n® 480. Paris, oct. 1910,
— 373 —
Les aspects physiologiques d’une « vie cyclique de
L’ANGUILLE D’EUROPE » ^ ANGUILLA ANGUILLA L.
Par M. Fontaine et O. Callamand.
Dans une communication présentée à la réunion des naturalistes
du Muséum du 26 mars 1942, L. Roule a exposé sa plus récente
conception d’une « vie cyclique de l’Anguille européenne ». Roule
souligne que la vie de cette Anguille semble se dérouler autour de
la mer des Sargasses, en un immense circuit fermé ayant deux
pôles, l’un génétique centro-américain, l’autre trophique euro-
péen. En réalité, l’itinéraire de retour de l’Anguille argentée vers
l’aire de ponte nous est actuellement inconnu, mais Roule juge
probable qu’il s’effectue par les courants des Canaries et le courant
équatorial nord. S’il en est bien ainsi, nous avons affaire effective-
ment à un véritable circuit fermé puisque les Leptocéphales sont,
au moins en majorité, portés aux côtes européennes par les cou-
rants ou transgressions nord atlantiques.
A ce Cycle géographique, nous apportons quelques éléments
d’un cycle physiologique qui se révèle peu à peu à la suite des
recherches que nous poursuivons sur cette question depuis de
nombreuses années.
Nous avons, en effet, donné la démonstration expérimentale ^
que les jeunes Civelles sont attirées vers les eaux douces par un
gradient de concentration saline moindre. Ce tropisme, que nous
qualifions d’hydrotropisme, trouve sa justification biochimique
dans le fait que, lors de la métamorphose du Leptocéphale en
civelle, la jeune Anguille transparente se déshydrate considérable-
ment. Le déséquilibre hydro-minéral de l’organisme — au béné-
fice des sels — qui se produit alors, nous explique cette recherche
par les Civelles d’un milieu faiblement minéralisé et, sans doute,
le détermine. L’hydrotropisme rend compte du fait que l’Anguille
se rapproche des côtes, qu’elle pénètre dans les estuaires et même
qu’elle atteint les eaux douces. Il n’explique toutefois pas que
certaines d’entre elles restent paisiblement dans les eaux côtières
ou dans les estuaires alors que la plupart poursuivent leur route
1. Roule (L.). Remarques sur la vie cyclique de l’Anguille d’Europe (Anguilla
anguilla L.). Bull. Mus. Hisi. Nat., t. XIV, p. 167, 1942.
2. Fontaine (M.) et Callamand (O.), Sur l’hydrotropisme des Civelles, Bull.
Institut océanographique, n° 811, 1941.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 5, 1943.
— 374 —
beaucoup plus avant à l’intérieur du continent, luttant avec une
obstination farouche contre les courants et ceci, parfois, sur des
centaines de kilomètres.
Pour interpréter ce long voyage à contre courant dans les bas-
sins fluviaux, on a dit que la jeune Civelle présentait un rhéotro-
pisme positif, fait évident, mais qui est seulement la constatation
d’un comportement spécial. Les physiologistes doivent rechercher
quel est le facteur ou quels sont les facteurs physiologiques qui
déterminent ce tropisme. Nous pensons qu’il faut pour cela tenir
le plus grand compte des travaux de Sklower Von Hagen
François ® montrant que, soit au moment de la métamorphose
(Sklower), soit après la métamorphose, au moment du change-
ment de milieu (Von Hagen), il se produit une phase d’hyperac-
tivité thyroïdienne. On remarquera donc que, si ces divers auteurs
constatent bien une phase d’activité thyroïdienne, ils ne la situent
pas tous au même moment de l’évolution de la jeune Anguille
et nous allons voir l’intérêt de ces divergences.
Nous pensons, en effet, que l’activité thyroïdienne peut être un
des facteurs importants, sinon le facteur déterminant du rhéotro-
pisme. On sait que chez les Vertébrés supérieurs, l’hyperactivité
thyroïdienne s’accompagne souvent d’une combativité, d’un ins-
tinct de lutte dont le rhéotropisme positif ne serait qu’une mani-
festation chez les Poissons. Dans son ouvrage sur les Hormones \
Collin oppose aux états dépressifs les hypersthénies qui caracté-
risent les hyperthyroïdiens et qui sont d’ailleurs, le plus souvent,
la conséquence de l’hyperfonctionnement d’un ensemble de glandes
dites dynamogènes (thyroïde, surrénales et gonades) fonctionnant
synergiquement avec l’hypophyse.
« L’individu, écrit-il, semble posséder un surcroît d’énergie, il
monte les pentes au lieu de les descendre et il franchit les obstacles
qui peuvent se rencontrer sur son chemin. D’un côté, privation
d’énergie, abandon, incapacité d’agir, de l’autre flambée, tendance
à la conquête, besoin d’action ». On voit que cette description,
pensée pour l’Homme, pourrait tout aussi bien s’appliquer à la
Civelle qui, faisant preuve d’un ardent dynamisme, lutte fréné-
tiquement pour remonter le cours des fleuves.
Quels sont les faits qui viennent étayer une telle hypothèse ?
Tout d’abord la constatation que d’une manière générale « les pois-
1. Skloweh a.), Die Bedentung der Schildrüse fur die Métamorphosé des Aals
und der Plattfische. Forsch. U. Fortschr., 1930, t. 30, pp. 1345-1353.
2. Hagen (F. von). Die wichtigsten Endokrinen des Flussaals. Zool. lahrbucher
(Anat. U. Ontogenie der Tiere), 1936, t. 61, pp. 467-538.
3. François (Y.), Evolution de la thyroïde chez les Civelles. C. R. Trav. Fac. Sc.
Marseille, 1941, t. I, n° 5, pp. 74-77.
4. Collin, Les Hormones, Albin Michel, Paris, 1938, p. 305.
375
sons seraient surtout rhéotropiques au moment du frai » c’est-
à-dire au moment où la thyroïde et les gonades, sous l’impulsion
de l’hypophyse présentent un hyperfonctionnement.
D’autre part, Harms ^ a montré que, chez certains Gobius, Boleo-
phtalmus et Périophtalmus, l’apport d’hormone thyroïdienne com-
biné à un genre de vie spécial (maintien dans la terre humide) pré-
dispose, entraîne même ces espèces à un genre de vie très éloignée
de la vie aquatique. Or, tous les biologistes qui se sont intéressés
aux migrations de Civelles insistent sur leur aptitude et leur ten-
dance à s’évader provisoirement du milieu aquatique, ce qui
explique que les jeunes Anguilles puissent s’introduire jusque dans
des pièces d’eau n’ayant aucun déversoir.
Nous allons revenir, à propos de la seconde étape de la migration
de l’Anguille, sur le mécanisme intime supposé de cette action de
l’hormone thyroïdienne.
On pourrait donc expliquer le fait que certaines Civelles restent
sur les côtes et que d’autres au contraire remontent très avant
dans les fleuves en admettant des différences d’activité thyroï-
dienne, différences soit dans son intensité, soit dans sa durée, et
qui expliqueraient les quelques divergences apparaissant à la lec-
ture des travaux des divers auteurs précités.
Les difficultés actuelles ne nous ont pas permis de commencer
l’étude statistique et géographique qui devra permettre de con-
firmer ou d’infirmer cette hypothèse, mais ce que nous savons des
différences d’activité thyroïdienne au sein des diverses espèces de
Vertébrés est favorable à cette manière de voir. Aussi bien chez
les Hommes que chez certain Poisson (Rouget) on a décrit, chez
les premiers, des types endocriniens, chez les seconds, des sous-
espèces ou des variétés qui semblent bien n’être que « des variantes
endocrines d’une même espèce » Aussi n’est-il nullement invrai-
semblable d’admettre qu’il puisse exister chez la Civelle divers
types d’activité thyroïdienne avec tous les termes de passage entre
ceux-ci. Ainsi s’expliquerait la répartition variée des jeunes Anguilles,
leur échelonnement sur une vaste profondeur dans les bassins flu-
viaux du continent. D’ailleurs il faut noter que, selon Bellini
1. Rose (M.), Les Tropismes, Presses Universitaires, Paris, 1929, p. 344.
2. Habms (J.-W.), Die Réalisation von Genen und die consecutive Adaptation IV
Mitteilung experimental hervorgerufenen Medien-wechsel : Wasser zu Feuchtluft,
bzw zu Trockenluft bei Gobiiformen (Gobius, Boleophtalmus und Périophtalmus).
Z. /. iviss Zoologie, CXLVI, p. 417, 1935.
3. Remotti (E.). Il problema sistematico del généré Mullus e i suoi aspetti endo-
crini. Bail. Mus. e Lab. Zool. e Anal. comp. Unio. Genova, 1933, XIII, n° 69.
4. Page (L.) et Veillet (A.). Sur quelques problèmes biologiques liés à Tétude
de la croissance des Poissons. Rapports et Procès verbaux des Réunions du Conseil
permanent international pour l’exploration de la Mer, Vol. CVIII, p. 48, 1938.
5. Bellini (A.). Expériences sur l’élevage de l’Anguille en stabulation à Comac-
chio, BuU. Soc. Centr. Aquic. Peche, Paris, 1907, t. XIX.
376 —
les Civelles atteignant le continent à Comacchio pourraient être
réparties en 3 groupes d’après leur longueur : des Civelles de 56 à
61 millimètres, des Civelles de 63 à 73 millimètres et des Civelles
de 78 à 84 millimètres. Bellini les ayant élevées séparément dans
des bassins situés à l’intérieur d’un étang constate que les petites
Civelles donnent uniquement des mâles, les Civelles moyennes ou
grandes uniquement des femelles. La distinction de 3 groupes de
Civelles et les conclusions qu’a tirées Bellini de cette expérience
ont été vivement et justement critiquées, mais les faits demeurent.
D’ailleurs les expériences poursuivies ultérieurement et en parti-
culier, celles de Rodolico conduisent à cette notion que les petites
Civelles inférieures à 60 millimètres donnent une majorité de mâles
et que les grandes Civelles donnent une majorité de femelles. Or.,
on sait que l’hormone thyroïdienne est un facteur très important
de la croissance et faisant abstraction provisoirement des autres
facteurs, les mâles dont la croissance est plus lente nous appa-
raissent ainsi comme des hypothyroïdiens par rapport aux femelles.
Or précisément, la majorité des mâles se rencontre au voisinage
des estuaires ce qui implique un rhéotropisme faiblement accusé,
alors que la majorité des femelles, dont la croissance sera bien
plus rapide, remonte très avant dans les fleuves ce qui implique un
rhéotropisme beaucoup plus prononcé. Cette observation vient
donc étayer l’hypothèse précédente qui relie le rhéotropisme à
l’activité thyroïdienne
En résumé la première étape des migrations de l’Anguille, étape
qui la conduit de l’aire de ponte aux lieux de sa croissance soma-
tique, nous apparaît comme comportant une phase passive (voyage
transocéanique du Leptocéphale) suivie d’une phase active (hydro-
tropisme et rhéotropisme) conditionnée par une déshydratation
de l’organisme et une hyperactivité thyroïdienne.
★
♦ ^
Après plusieurs années de vie calme et sédentaire, la seconde
étape commence par quelques modifications morphologiques de
l’animal qui le conduisent à l’état d’Anguille argentée et par
une activité qui se manifeste surtout par une tendance à s’évader
1. Il faut remarquer, en effet, que si les mâles adultes ont un poids, en général,
très inférieur à celui des femelles, c’est non seulement parce que le début de la matu-
ration des gonades commence plus tôt, mais aussi et surtout parce que leur crois-
sance est plus lente.
2. Nous ne sousestimons cependant nullement les expériences de Tesch et Gan-
dolfî Hornyold qui prouvent nettement qu’un important pourcentage de Civelles
peut voir son sexe ultérieurement orienté soit dans le sens mâle, soit dans le sens
femelle par les conditions du milieu. Nous avons d’ailleurs sur ce point des expériences
en cours et reviendrons sur cet important problème du déterminisme du sexe.
— 377 —
du milieu aquatique. Comme nous l’avons montré ^ cet état cor-
respond à une nouvelle phase d’activité thyroïdienne. Nous avons,
de plus, constaté qu’à partir de ce moment l’Anguille se déminé-
ralise ^ (chute de la chlorémie et de la teneur en sels des tissus) et
que, pour un certain développement des organes génitaux, la teneur
en eau du tissu musculaire qui jusque-là baissait avec la crois-
sance, s’élève. Nous avons interprété ces faits de la façon suivante :
tous les Poissons d’eau douce, pour lutter contre la déminéralisa-
tion inéluctable qui résulte de leur vie dans un milieu fortement
hypotonique, peuvent utiliser deux mécanismes, l’alimentation et
l’absorption de certains ions à partir de solutions très diluées par
des cellules branchiales spéciales ; ces cellules étant capables d’ab-
sorber des chlorures, par exemple, contre les forces osmotiques et du
milieu extérieur vers le milieu intérieur Or l’Anguille, de tous
les poissons d’eau douce jusqu’à présent étudiés, est le seul qui ne
possède pas les dites cellules et il dépend donc uniquement de son
alimentation pour compenser les pertes continuelles de sels en
eau douce. L’Anguille argentée qui ne s’alimente plus est, par
suite, condamnée à une lente et progressive déminéralisation.
D’autre part, l’utilisation des lipides au cours de ce jeûne physio-
logique et l’élévation consécutive du coefficient lipocytique ^
expliquent le relèvement de la teneur en eau du tissu musculaire
à partir d’un certain développement génital.
Il est d’ailleurs probable que la déminéralisation de l’animal
et le relèvement de la teneur en eau des tissus sont accélérés par
l’activité thyroïdienne qui se manifeste au début de ces modifica-
tions biochimiques. En effet, Koch et Heuts ® ont montré que
l’administration par voie vuccale d’hormone thyroïdienne à l’Epi-
noche diminue notablement l’indépendance osmotique du poisson
vis-à-vis des variations du milieu extérieur et ses capacités de
maintenir fixe la concentration moléculaire de son milieu intérieur.
Nous-mêmes avons observé des phénomènes analogues sur la
Carpe par injection de la même hormone. Aussi supposons-nous
que l’hyperactivité thyroïdienne accentue la déminéralisation du
poisson dulcaquicole de même qu’en accélérant la combustion des
lipides, elle contribue à l’élévation du coefficient lipocytique et à
l’imbibition du tissu musculaire. Il est probable qu’elle intervient
1. Callamand (O.) et Fontaine (M.). L’activité thyroïdienne de l’Anguille au
cours de son développement. Arch. Zoo. Éxp. et Gén., 1942, t. 82, pp. 129-136.
2. Callamand (O.) et Fontaine (M.). La chlorémie de l’Anguille femelle au cours
de son développement. C. R. Ac. Sc., 1940, t. 211, pp. 298-300.
3. Krogh (A.). Osmotic régulation of aquatic animais, Cambridge, 1939.
4. Callamand (O.). L’Anguille européenne (Anguilla anguilla L.) Les bases phy-
siologiques de sa migration. Thèse Fac. Sc., Paris, 1943.
5. Koch (J.) et Heuts (M.-T.). Influence de l’homme thyroïdienne sur la régu-
lation osmotique chez Gasterosteus aculeatus, forme Gymnurus Cuo. Annales Soc.
royale Zool. Belgique, t. LXXIII, p. 165-1942.
— 378 —
de la même manière chez la Civelle au moment où celle-ci tente de
s’évader du milieu aquatique. Mais pour l’une comme pour l’autre,
cet état aérien ne peut être que transitoire et elles doivent retour-
ner rapidement au milieu aquatique. La Civelle s’alimentant alors
peut lutter contre la perte de sels, la flambée endocrinienne s’éteint
et commence la vie sédentaire. Mais, l’Anguille argentée, ne s’ali-
mentant pas, voit s’accentuer sa déminéralisation. Le dynamisme
d’origine endocrinienne fait place à une asthénie consécutive à la
déminéralisation. La preuve a été donnée d’une relation de cause
à effet entre cette déminéralisation et l’asthénie qui l’accompagne.
Il suffit en effet de transporter l’animal dans une solution saline
équilibrée pour lui voir retrouver un comportement normal. Chez
l’Anguille argentée maintenue en eau douce, cette asthénie est
vraisemblablement le facteur déterminant de son avalaison, c’est-
à-dire de sa descente à fil de courant vers les eaux marines. Quant
aux données que nous possédons sur les conditions du voyage transo-
céanique de retour vers faire de ponte, elles sont bien trop rares
et discutables pour que nous puissions tenter d’en étudier le méca-
nisme.
Mais dans cet essai, encore incomplet, d’interprétation des fac-
teurs des migrations de l’Anguille européenne, nous constatons
l’existence d’un cycle physiologique avec deux étapes symétriques
de déséquilibre hydrominéral et d’hyperfonctionnement thyroïdien.
Cette conception, sans doute trop simple, subira fatalement des
modifications dans l’avenir, du fait que la nature est toujours
plus complexe que le schéma construit par nous pour la comprendre.
Il est vraisemblable notamment que la thyroïde intervient, non
pas seule, mais au sein d’un complexe endocrinien qu’il faudra
patiemment débrouiller. Quel que soit l’avenir qui lui sera réservé,
nous espérons que cette théorie, basée sur quelques faits indiscu-
tables marquera une étape utile et que nous souhaitons féconde
dans l’évolution de nos connaissances sur le déterminisme des
migrations de l’Anguille.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLAHT {c. O. L. 31,0832). 25-11-1943
Autorisation S. 4
SOMMAIRE
Page»
Actes administratifs 263
Communications : *
Ach. Urbain et Ed. Dechambre. Reproduction de la Grue antigone {Crus
antigone Scharpei Blanford) à la Ménagerie du Jardin des Plantes 264
J. Anthony. L’évolution des plis de passage pariéto-occipitaux de Gratiolet
chez les Singes Platyrhiniens 267
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs. I. Sciuromorphes 275
P.-L. Dekeyser. Description d’un type d’Ecureuil Asiatique d’A. Milne-
Edvvards : Callosciurus Finlaysoni harmandi. 283
H. Heim de Balsac. Mission Th. Monod. — Genre nouveau de Rongeur
( Gerbillînae ) de Mauritanie 287
P. Chabanaud. Notules ichthyologiques (sixième série) 289
M. André. Une espèce nouvelle de Leeuwenhoekia[ Acarien) parasite de Scor-
pions 294
M. Vachon. L’allongement des doigts des pinces au cours du développement
post- embryonnaire chez Chelifer cancroides L. (Pseudoscorpions) 299
F. Grandjean. L’ambulacre des Acariens (2® série) 303
L. Berland. Récoltes entomologiques faites par L. Berland à Villa Cisneros
(Rio de Oro). — Hyménoptères 311
A. ViLLiERs. Catalogue des Saicitae (Hem. Reduviidae) 318
E. Fischer-Piette et J. Beigbeder. Catalogue des types de Gastéropodes
marins conservés au Laboratoire de Malacologie. IL Tritonalia, Typhis,
Trophon 324
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France do la Collection Locard. Mollusques
terrestres (4® note). Famille Helicidae (suite) 329
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXXII.
Plantes récoltées par Godefroy (suite et fin) 337
J. Arenes. Hybrides nouveaux de Composées-Cynarocéphales 343
C. Arambourg. Un squelette de Lyslrosaurus au Muséum national d’Histoire
naturelle 351
A. Loubière. Aperçu sur les particularités structurales du bois secondaire des
Conifères 353
G. Lecointre et J. Roger. La faune de Dar bel Hamri (Maroc) est d’âge
pliocène ancien 359
J. Morellet. Les Pleurotomides lutétiens d’Hermonville (Marne) d’après les
matériaux de la collection Molot 365
M. Fontaine et O. Callamand. Les aspects physiologiques d’une « vie
cyclique de l’Anguille d’Europe » (Anguilla anguilla L.) 373
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.)
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.)
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.)
Publications du Muséum national d’Hisloire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum 'Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange.)
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.)
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D'' R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France. 60 fr.,
Etranger, 70 fr.)
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M, Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule.)
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Honune : Cotisation annuelle, 30 fr.)
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange.)
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange.)
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. (Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Étranger, 145 et 160 fr.)
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr..
Étranger, 200 fr.)
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.)
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique) .
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.)
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.)
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XV
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
No 6. — Octobre-Novembre-Décembre 1943
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CÜVIEB
— PABIS-V' —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’IIistoire naturelle.
Le nombre d.es fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des ligures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes ;
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 4 de 1941 )
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr.^75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France et Etranger : 80 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 1 24-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1943. — No 6
339e Réunion des naturalistes du muséum
25 NOVEMBRE 1943
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Jacques Pellegrin est nommé Professeur honoraire
au Muséum national d’Histoire naturelle (Arrêté ministériel du 22 no-
vembre 1943).
M. J. Arènes est chargé des fonctions d’Assistant au Laboratoire de
Phanérogamie du Muséum, à dater du l®’^ octobre 1943 (Arrêté ministériel
du 13 novembre 1943).
M. Metman, Aide-technique au Muséum est admis à faire valoir ses
droits à une pension de retraite et est nommé Assistant honoraire au
Muséum (Arrêté ministériel du 22 povembre 1943).
M^^® de Lestrange est déléguée dans les fonctions d’Aide-technique au
Musée de l’Homme, en remplacement de M. le D^ Gessain en congé pour
convenances personnelles du 1®*' octobre 1943 au 29 février 1944 (Arrêté
ministériel du 22 novembre 1943).
M. le Président a le regret d’annoncer le décès de M. Jules Renaud,
Garçon à la Bibliothèque centrale (décédé le 7 novembre 1943).
DON D’OUVRAGE
M^i® M. Friant, Sous-Directeur au Laboratoire d’Anatomie comparée
du Muséum, dépose, pour la Bibliothèque centrale du Muséum, l’ouvrage
suivant : Catalogue raisonné et descriptif des collections d’Ostéologie du Service
d’Anatomie comparée du Muséum national d’Histoire naturelle. Mammi-
fères. Fascicule IL Insectioora. A, Insectivora vera. Sous-fascicule I.
Erinaceidae. 56 pp., 21 figs. Masson et C^®, éd., Paris, 1943.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
26
— 380 —
COMMUNICATIONS
Observation sur la formule dentaire des Rhyncogales
Par R. Thévenin.
(Note présentée par M. le Professeur E. Bourdelle).
En 1894, par une note publiée dans les Proceedings of Zoological
Society, p. 139, Olfield Thomas, décrivant une Mangouste du genre
Rhinogale — ou Rhyncogale — {R. melleri Gray), en provenance
du Nyassaland, écrit :
La découverte de cette belle Mangouste est d’un grand intérêt... par
le fait que ce spécimen original, et jusqu’à présent unique, présente le
nombre de cinq prémolaires, de chaque côté de la mâchoire supérieure...
Il était nécessaire de trouver d’autres spécimens, pour savoir si ce nombre
était, ou non, normal chez cette espèce. L’importance de ce point est
très grande, car aucun mammifère connu ne possède plus de quatre
prémolaires et l’exception présentée par ce Rhyncogale m’a beaucoup
intrigué, ainsi que d’autres auteurs, car nous pensions que quatre est,
et a toujours été, le nombre maximum des prémolaires existant d’une ^
façon normale, du moins depuis l’ère mésozoïque moyenne... C’est main-
tenant pour moi une sorte de soulagement de trouver que l’exception à
cette règle est unique ; eh effet, le crâne parfait du spécimen a [présenté
d’autre part par l’auteur] possède simplement le nombre normal de pré-
molaires. Nous pouvons présumer en conséquence que l’exemplaire qui
en possède cinq est anormal.
Or, en faisant des recherches sur les Herpestinés, au Laboratoire
de Mammalogie du Muséum, nous avons trouvé un crâne de Rhyn-
cogale de Meller (N® 1892-1212) qui présente la même anomalie,
mais à la mâchoire supérieure gauche seulement. La dent supplé-
mentaire (pm 1), très nettement apparente, bien isolée de ses voi-
sines et ne chevauchant pas sur elles, ne peut certainement pas
être expliquée, comme le suppose encore O, Thomas dans sa notice,
« par le simple processus de la séparation en deux d’une dent nor-
male,... développement accidentel bien connu parmi les carnivores,
surtout chez les chiens... » Il ne peut pas s’agir non plus d’une
dent de lait demeurée.
Chez le spécimen dont nous parlons, la mâchoire droite est abso-
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943. •
381 —
lument normale, et l’espace qui existe, sur la gauche, pour loger
commodément la dent supplémentaire, ne se retrouve pas ici. ]LJne
dent surajoutée se ferait difficilement place, sur ce côté droit,
entre la canine et la prémolaire qui la suit. Ajoutons qu’un second
crâne de Rhyncogale qui se trouve dans la même collection ne
présente que quatre prémolaires de chaque côté.
Il faut en outre signaler, chez ces deux spécimens, un détail qui
correspond encore à une observation de O. Thomas :
L’habitude de manger des fruits, dit-il, peut fournir l’explication de
la structure particulière et de l’usure des molaires. Dans les trois spé-
cimens que j’ai devant les yeux, les molaires sont très usées et les pos-
térieures plus encore que les antérieures.
Sans préjuger de la cause, une usure exactement semblable, et
très accusée, se constate sur les deux crânes du Muséum.
Voici, en millimètres, les dimensions de cette pièce, collectée à
Mandera (Zanguebar) par le P. Sacleux et le F. Alexandre, de
la mission du Saint-Esprit :
Longueur totale de la tête osseuse (occipital abîme) 89
Largeur bizygomatique 49
Longueur de la rangée dentaire supérieure 38,8
Longueur de la rangée des molaires (de pm 1 à M2) 26
Longueur de la mandibule 68,5
Longueur de la rangée dentaire inférieure 39,4
Longueur de la rangée des molaires inférieures 28
Laboratoire de Zoologie / Mammifères et Oiseaux du Muséum).
382
)
Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National d’Histoire Naturelle
ORDRE DES RONGEURS
I. — SCIUROMORPHES (Suite) i
Par P. Rode,
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
FAMILLE DES SCIURIDÉS
Ecureuils Africains.
300. — Sciurus pyrrhopus Geoff. Saint- Hilaire et F. Cuvier. Holo-
type. — L’Ecureuil aux pieds roux.
Funisciurus pyrrhopus pyrrhopus G. Saint- Hilaire et F. Cuvier.
Provenance : de Fernando Po, petite île près de la côte occiden-
tale d’Afrique. Echangé à M. Canivet, 1834. — N° 380.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et dis-
parue.
301. — Sciurus annulatus Desmaret (J. Holotype. — L’Ecureuil à
queue annelée.
Heliosciurus gambîanus gambianus (Ogilby).
Provenance : Sénégal par M. Perrotet (1825 ?) — N® 352.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
302. — Sciurus Aubryi A. M. Edwards. Holoytpe. — L’Ecureuil
d’Aubry- Lecomte.
Heliosciurus rufobrachium aubryi (A. M. Edw.).
Provenance : Gabon. Donné par M. Aubry-Lecomte. — N® 1854-
1303 (374).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau,
300. — G. Saint-Hilaire et F. Cuvier, — Hist. Nat. Mam., 1833, n° 240.
301. — Desmarest, — Mammalogie, 1822, p. 338.
302. — A.-M. Edwards. — Rev. et Mag. de Zool., 1867, p. 228.
1. Voir Bulletin du Muséum, 1943, N° 5.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
— 383 —
303. — SciuTUS ochraceus Huet. Holotype. — L’Ecureuil brun jau-
nâtre.
Paraxerus ochraceus (Huet).
Provenance : Mission du Saint-Esprit à Bagamoyo, 1877 (Tan-
ganyika). — N® 1877-619.
'' Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
304. — • Sciivus (Xerus) fuscus Huet Holotype. — L’Ecureuil
brun.
Xerus rutilus (Cretzchmar) (1826).
Provenance : Montagnes d’Adel, Abyssinie. Don de M. Schaeffer,
le 17 août 1862, mort à la Ménagerie, le 2 décembre 1862. — N° 1862-
1211 (410).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée.
305. — Scîurus (Xerus) flavus A. M. Edwards. Holotype. — L’Ecu-
reuil jaunâtre.
Xerus rutilus rufifrons Dollman (1911).
Provenance : Gabon, par M. le Capitaine de Vaisseau Guislain
en 1852. — N® 1852-285 (404).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
305 a et b. — Scîurus (Xerus) flavus. Paratype.
Même provenance. — N® 1852-285 (405 et 406).
t
Spécimens montés, en bon état. Têtes osseuses dans les
peaux.
306. — Scîurus eryihropus E. Geoffroy Ç. Néotypé. — L’Ecureuil
fossoyeur.
Euxerus erythropus (E. Geoffroy).
Provenance : Ecureuil fossoyeur du Sénégal, acquis à Florent
Prévost. Nov. 1820. — N° 423.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et disparue. Cet exemplaire, datant de 1820, remplace celui qui
avait été décrit par E. Geoffroy en 1803 (patrie inconnue). Il
porte d’ailleurs dans les Collections du Muséum la mention :
Type.
303. — M. Huet. — Nouvelles Arch. Mus., Paris, 1880, p. 154, pl. 7, fig. 2.
304. — M. Huet. — Nouvelles Arch. Mus., Paris, 1880, p. 139, pl. 6, fig. 1.
305. — A.-M. Edwards. — Rev. Mag. Zool., 1867, p. 229.
306. — E. Geoffroy. — Cat. Coü. Mus., 1803, p. 178.
— 384
Sciuridés américains.
307. — Scîurus variabilis Is. Geoff. Holotype. — L’Ecureuil
variable.
Sciurus variabilis Is. Geoff.
Provenance : Colombie, par M. Plée en 1826. — N° 534.
Spécimen monté. Etat médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
307 a. — Sciurus variabilis. Paratype.
Même provenance. — N® 535.
Spécimen monté ; état médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
308. — Sciurus Nebouxi Is. Geoffroy. Holotype. — L’Ecureuil de
Neboux.
Sciurus nebouxi Is. Geoffroy.
Provenance : de Payla, Pérou. Expédition de la Vénus, 1839.
Type de l’espèce et de la planche du voyage de la Vénus. — N® 451.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse retirée et con-
servée.
309. — Sciurus rufiventer Desmarest. Holotype. — L’Ecureuil à
ventre roux.
Sciurus niger rufiventer Desm.
Provenance : Amérique septentrionale. — N® 556.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
310. — Sciurus rufoniger Pucheran. Holotype. — L’Ecureuil roux
et noir.
Sciurus aestuans rufoniger Puch.
Provenance : Acheté à M. Jargens, de Santa Fé de Bogota. Sept.
1843. — NO 564.
Spécimen monté, jeune, en assez bon état. Tête osseuse
1 dans la peau.
311. — Sciurus chrysuros Pucheran. Holotype. — L’Ecureuil à
queue rousse.
Sciurus aestuans rufoniger Puch.
307. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., 1832, cl. I, pl. 4.
308. — Is. Geoffroy. — Voy. Venus. Zool., 1855, p. 163, pl. 12.
309. — Desmarest. — Mammal., II, p. 332.
310. — PucHpRAN. — Rev. Zool., 1845, p. 337.
311. — Pucheran. — Rev. Zool., 1845, p. 337.
— 385 —
Provenance : Acheté à M. Goudot, de Santa Fé de Bogota, en fév.
1843. — NO 547.
Spécimen monté, très jeune, en bon état. Tête osseuse
dans la peau.
312. — Scîurus pusillus E. Geoff. (^. Holotype. — L’Ecureuil nain
(Petit Gerlinguet de Buffon).
Sciurus aesiuans L.
Provenance î Cayenne. Donné par M. Laborde. — N® 585.
Spécimen monté, très jeune. En très mauvais état. Tête
osseuse retirée et disparue.
313. — Sciurus adolphei Lesson. Holotype $. — L’Ecureuil de
Lesson.
Sciurus adolphei Lesson.
Provenance : de Realejo (Nicaragua). Femelle tuée par M. Lesson
jeune, avec un mâle. Donné le 5 juin 1843.
Macroxus adolphei Lesson (T) nouveau tableau p. 112. — N® 419.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
314. • — Sciurus Pyladei Lesson Holotype. — L’Ecureuil de
Pylade.
Sciurus variegatoides Ogilby (?)
Provenance : San Carlos (Centre Amérique), rapporté par M. Les-
son jeune, 5 juin 1843. C’est le Macroxus pyladei Lesson. Nou-
veau tableau, p. 112. — N° 450.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
315. — Sciiuus Texianus Bachman. Holotype. — L’Ecureuil du
Texas.
Sciurus texianus Bach. (?)
Provenance : Texas ? — N® 7 du Catalogue de M. Le Plée, 1825.
— NO 452.
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
312. — E. Geoffroy. — Cat. Mammif. Mus. Hist. Nat., 1803, p. 177.
313-314. •— Lesson. — Rev. Zool. 1842 (nom. nud.).
315. — Bachman. — Proc. Zool. Soc., London, 1838, p. 86 : « This name is pro-
posed by Dr. Bachman for an apparently undescribed species which
he saw in the Muséum at Paris ».
— 386 —
Les Clupéiformes du canal de Suez, comparés a ceux
DE LA Mer Rouge et de la Méditerranée
Par Léon Bertin.
Résultats antérieurement acquis. — Les travaux de percement
de l’isthme de Suez ont été commencés par de Lesseps en 1863 et
achevés en 1869. La voie d’eau qui en est résultée mesure 162 kilo--
mètres de longueur et se compose de trois parties : un tronçon sep-
tentrional qui longe le lac Manzaleh ; un tronçon moyen comprenant
le lac Timsah et les lacs Amer ; un tronçon méridional aboutissant
au golfe de Suez. Dès le début, les travaux ont ouvert au plancton et
au necton une voie de pénétration vers le sud pour ceux de la Médi-
terranée et vers le nord pour ceux de la mer Rouge. Après l’achève-
ment du canal, des échanges faunistiques se sont produits entre les
deux mers.
Les premiers auteurs qui se soient préoccupés de cet intéressant
problème biogéographique sont Keller (1883) et Krukenberg
(1888). En ce qui concerne seulement les poissons, le nombre des
espèces recueillies par eux dans le canal et sans ses annexes s’élève
à une quinzaine, dont les deux tiers environ d’origine érythréenne
et un tiers de provenance méditerranéenne. Parmi ces dernières,
trois ont entièrement traversé le canal et sont pêchées dans le golfe
de Suez : Solea solea (L.), Lahrax lahrax {h.), Umhrina cirrosa (L.).
Toutes les autres espèces sont en cours de migration. Un seul Clu-
péiforme est cité : Clupea quadrimaculata qui est en réalité Haren-
gula punctata (Rüppell), originaire de la mer Rouge et de l’océan
Indien.
En 1902, Tillier fait un nouvel inventaire des richesses ichthyo-
logiques du canal de Suez. Les matériaux recueillis sont envoyés au
Muséum et déterminés par Pellegrin. Ils consistent en 39 espèces
dont 19 méditerranéennes et 20 érythréennes L Trois des premières
et quatre des dernières ont achevé la traversée du canal. Ce sont :
Sciaena aquila Lac., Engraulis encrasicholus L., Mugil cephalus L.,
Mugil seheli C. V., Trichiurus haumela Forsk,, Aiherina pinguis
Lac., et une espèce du genre Hemirhamphus. Chose curieuse, les
espèces méditerranéennes citées par Keller comme établies en
mer Rouge ne dépassent pas, d’après Tillier, la zone sud du canal
(lacs Amer et lagunes de Sag).
1. Plus un nombre à peu près égal d’espèces erratiques qui ne peuvent être comptées
comme appartenant à la faune du canal.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
— 387 —
Une note complémentaire de Tillier, parue en 1913, rend compte
de l’avance en direction de la Méditerranée, jusqu’au lac Timsah, de
deux espèces antérieurement localisées au sud des lacs Amer.
Pour ce qui est des Clupéiformes, les espèces citées par Tillier
sont au nombre de quatre. Trois proviennent de la Méditerranée :
Alosa finta Cuv., Sardinella maderemis (Lowe), Engraulis encrasi-
cholus L. Une provient de la mer Rouge : Harengula punciaia (Rüp-
pell). Une seule, l’espèce d’anchois, a traversé le canal dans toute
sa longueur.
Norman étudie en 1927 les matériaux ichthyologiques recueillis
dans le canal de Suez par la Cambridge Expédition. Les espèces
sont au nombre de 45, à savoir 21 de la Méditerranée et 24 de la
mer Rouge. « The addition of certain species not recorded by Tillier^
may be of little importance. » Quelques-unes sont probablement
erratiques.
Compte tenu d’une note additionnelle du même auteur parue en
1929, on peut constater que, des sept espèces énumérées par Tillier
comme ayant complètement franchi le canal, trois seulement ( Athe-
rina pinguis, Trichiurus haumela et Mugil seheli) sont maintenues
par Norman qui cite, par contre, Serranus cahrilla L., Crenidens
crenidens Forsk., Siganus nehulosus (Q. G.), Trachinotus omtus (L.),
Gobius ocheticus n. sp., Platycephalus insidiator Forsk. et une espèce
de Leiognathus en tant que formes dont le passage peut être considéré
comme définitivement achevé. La prédominance est nettement en
faveur des espèces érythréennes.
‘ En ce qui concerne les Clüpéiformes, la liste des espèces du canal de
Suez reste inchangée. La contradiction entre Norman et Tillier
au sujet à' Engraulis encrasicholus, qui, pour le premier de ces
auteurs, ne dépasserait pas les lacs Amer vers le sud, tandis que,
pour le second, on le pêcherait à la senne dans le golfe de Suez, ne
paraît pas irréductible étant donné qu’il s’agit d’une espèce migra-
trice.
Plus importantes sont les additions dues à Steinitz (1927) et à
Chabanaud (1932-33). Steinitz annonce la capture sur la côte
palestinienne, donc en Méditerranée, de deux espèces originaires de
l’océan Indien : Clupea aenulosa (?) et C. kowal. La première n’est
autre que Clupea venenosa Gthr. qui n’est elle-même que Harengula
punctata. La seconde est très probablement Sardinella gibbosa qu’il
est si facile de confondre avec Harengula zunasi Blkr., synonyme,
1. Méprise identique à celle de Steinitz au sujet de Clupea kowal. « Très voisin,
écrit Chabanaud, de Harengula zunasi Blkr., H. dollfusi en diffère par sa hauteur,
etc. » En fait, les divergences sont bien plus importantes et d’ordre générique. Les
écailles ont les stries verticales de leur champ antérieur interrompues sur la ligne
médiane. Les deux derniers rayons anaux sont « multifides et beaucoup plus épais que
tous ceux qui les précèdent ». Ce sont là deux caractères qui définissent le genre Sardi-
nella au sens de Regan (1917) et le distinguent du genre Harengula.
— 388 —
précisément, de Clupea kowal Gthr, En somme, ces deux espèces ne
sont pas nouvelles pour la faune du canal mais constituent deux
nouveaux cas d’échange entre les domaines érythréen et méditer-
ranéen.
Chabanaud, de son côté, identifie comme une espèce nouvelle,
dite Harengula dollfusi, des exemplaires qui, réexaminés par moi,
s’avèrent être des Sardinella gibbosaK De meilleur aloi est son Dussu-
mieria productissima, premier représentant de ce genre signalé
dans le golfe et dans l’isthme de Suez (lacs Amer). L’espèce dont il
s’agit est apparentée à D. hasselti Blkr. de l’océan Indien. J’ai émis
récemment l’opinion que ces deux espèces proviennent l’une et
l’autre, par ségrégation centrifuge, d’une espèce souche voisine de
D. acuta C. V. Chabanaud signale enfin dans le canal de Suez un
autre Dussuiniériidé : Spraielloides gracilis Schlegel, originaire
comme le précédent des mers tropicales.
En résumé, les résultats acquis jusqu’à ce jour au sujet des Clupéi-
formes de la mer Rouge sont les suivants : '
1° Deux espèces méditerranéennes {Alosa finta et Sardinella made-
rensis) sont en cours de migration, tandis qu’une troisième (Engrau
lis encrasicholus ) est parvenue dans le golfe de Suez.
2° Deux espèces érythréennes (Dussumieria productissima et
Spratelloides gracilis) sont en voie de migration, tandis que deux
autres (Sardinella gibbosa et Harengula punctata) ont atteint la
Méditerranée.
Matériel étudié. — Les Clupéif ormes du canal de Suez qu’il m’a
été possible d’étudier consistent en 6 spécimens envoyés jadis au
Muséum par Tillier, 73 spécimens rapportés par Dollfus (1928-
29) et 15 spécimens provenant de la mission Gruvel (1932). Une
partie a été capturée dans le canal ou dans ses annexes (lac Timsah,
lacs Amer) ; une autre provient de ses abords immédiats (golfe de
Suez).
Les espèces sont au nombre de 7 et se rapportent à 5 genres appar-
tenant aux trois familles dont se compose le sous-ordre des Clupéi-
formes.
Clupéidés.
1. Sardinella (Clupeonia) maderensis (Lowe, 1839). — Espèce
méditerranéenne signalée dans le lac Timsah par Tillier (S. gra~
1. Méprise identique à celle de Steinitz au sujet de Clupea kowal. « Très voisin,
écrit Chabanaud, de Harengula zunasi Blkr., H. dollfusi en diffère par sa hauteur,
etc. ». En fait, les divergences sont bien plus importantes et d’ordre générique. Les
écailles ont les stries verticales de leur champ antérieur interrompues sur la ligne
médiane. Les deux derniers rayons anaux sont « multifides et beaucoup plus épais
que tous ceux qui les précèdent ». Ce sont là deux caractères qui définissent le genre
Sardinella au sens de Regan (1917) et le distinguent du genre Harengula.
— 389 —
nigera) et par Norman et Chabanaud (S, eba). Pénètre exception-
nellement dans les lacs Amer.
Spécimens étudiés : 2 recueillis par Dollfus dans le lac Timsah 5
8 recueillis par Gruvel dans le lac Timsah et le grand lac Amer.
Longueur totale : 85 à 165 mm.
2. Sardinella (Clupeonia) gibbosa (Bleeker, 1849). Espèce éry-
thréenne signalée sur la côte de Palestine par Steinitz ( Clupea
kowal) et dans le golfe de Suez par Chabanaud (Harengula dollfusi).
Spécimens étudiés : 3 du canal de Suez envoyés au Muséum par
Tillier ; 2 recueillis par Dollfus dans la partie sud du canal (entre
Suez et les lacs) ; 20 recueillis par Dollfus dans le golfe de Suez.
Longueur totale : 105 à 175 mm.
On notera que l’envoi de Tillier (n®® 02-5 à 7 des collections du
Muséum) était étiqueté Clupea fimbriata et qu’il n’en est fait aucune
mention dans les ouvrages de l’auteur.
Sardinella gibbosa est la « grande sardine » du canal et du golfe de
Suez. Il est intéressant de citer la note de couleur prise sur le vivant
par Dollfus ; « dorsale jaune avec point noir à la base des premiers
rayons. »
3. Sardinella (Amblygaster) sirm (Rüppell, 1840). — Espèce
érythréenne non signalée encore dans le canal mais existant dans le
golfe de Suez, à ses abords immédiats.
Spécimens étudiés : 3 du golfe de Suez recueillis par Dollfus.
Longueur totale ; 25 à 186 mm. Note de couleur prise sur le vif :
« dos bleu vert ; une ligne longitudinale bleu ciel et environ douze
taches obsolètes sur les flancs » (Dollfus).
4. Harengula punctata (Rüppell, 1840). — Espèce érythréenne
signalée dans la partie sud du canal et dans les lacs Amer par
Keller, Martens, Krukenberg et Tillier (Clupea quadrimacu-
lata). Signalée plus tard dans le lac Timsah par Norman et Cha-
banaud. Signalée enfin sur la côte de Palestine par Steiniz ( Clupea
penulosa).
Spécimens étudiés : 2 du canal de Suez envoyés au Muséum par
Tillier, 17 du golfe de Suez recueillis par Dollfus, 1 du grand lac
Amer recueilli par Gruvel. Longueur totale : 67 à 140 mm. Note de
couleur prise sur le vif : « dos bleu avec deux à quatre rangs de
taches lenticulaires noirâtres. Une tache dorée à l’origine de la ligne
latérale » (Dollfus).
%
Engraulidés.
5. Stolephorus heterolobus Rüppell, 1835. — Espèce érythréenne
jamais signalée dans le canal de Suez.
390 —
Spécimens étudiés : 11 du golfe de Suez et 4 du lac Timsah recueil-
lis par Dollfus. Longueur totale : 60-70 mm. J’ai pu comparer ces
spécimens à une quinzaine d’autres, provenant de Djibouti et appar-
tenant aux collections du Muséum.
Dussumiériidés.
6. Dussumieria productissima Chabanaud, 1933. — Espèce éry-
thréenne signalée pour la première fois dans le golfe de Suez et dans
le grand lac Amer (non dans le lac Timsah) par Chabanaud qui l’a
d’abord décrite sous le nom de D. hasselti puis déterminée comme
espèce nouvelle.
Spécimens étudiés : 1 du canal de Suez envoyé par Tillieb
(Dussumieria hasselti) mais non cité par cet auteur ; 9 du golfe de
Suez recueillis par Dollfus ; 6 du grand lac Amer recueillis par
Gruvel. Longueur totale : 110-145 mm.
7. Spratelloides gracilis (Schlegel, 1847). — Expèce érythréenne
signalée pour la première fois dans le grand lac Amer par Chabanaud.
Spécimens étudiés : 5 du golfe de Suez recueillis par Dollfus
dans l’estomac d’une mouette.
Résultats nouvellement acquis. — 1° Le nombre des espèces de
Clupéiformes du canal de Suez est porté à huit. Stolephorus hetero-
lohus s’ajoute aux listes antérieurement données et figure parmi les
poissons couramment capturés dans le lac Timsah.
2*^ Au moins en ce qui concerne les Clupéiformes, l’aptitude migra-
trice des espèces érythréennes est nettement supérieure à celle des
espèces méditerranéennes. Adaptées aux salinités élevées de la mer
Rouge (45 %o), elles franchissent peut-être avec plus d’aisance les
eaux sursalées (50 à 75 %o) des lacs Amer que les espèces méditer-
ranéennes dont l’eau d’origine a une salure beaucoup plus faible
(35 %o). Sur 8 espèces de la mer Rouge, 5 ont pénétré dans le canal
et 2 l’ont entièrement franchi au dire de Steinitz. Sur 7 espèces de
la Méditerranée, 3 seulement ont pénétré dans le canal et une seule-
ment l’a franchi au dire de Tillier. Il sera îtitéressant de suivre les
progrès de cette migration et de confirmer, notamment, l’arrivée en
Méditerranée des espèces Sardinella gibbosa et Harengula punctata.
Laboratoire d’ Ichthyologie du Muséum.,
• INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Bertin (L.). Mise au point sur quelques espèces de Clupéidés (Bull. Soc,
Zool. France, 1941, LXVI, p. 18-25).
Bertin (L.). Revue critique des Dussumiériidés actuels et fossiles. Des-
— 391 —
cription d’un genre nouveau (Bull. Inst. Océan., Monaco, 1943, n° 853,
p. 1-32, f. 1-8).
Chabanaud (P.). Sur les Clupéidés du genre Sardina Antipa et de divers
genres voisins (Bull. Soc. Zool. France, 1926, LI, ,p. 156-163).
Chabanaud (P.). Poissons recueillis dans le grand lac Amer (Isthme de
Suez) par M. le Professeur A. Gruvel, en 1932 (Bull. Mus. Nat. Hist.
nat.,i 932, (2) IV, p. 822-835) .
Chabanaud (P.). Sur divers poissons de la mer Rouge et du canal de
Suez. Description de deux espèces nouvelles (Bull. Inst. Océan., Monaco.
1933, n® 627, p. 1-12).
Chabanaud (P.). Contribution à l’étude de la faune ichthyologique du
canal de Suez (Bull. Soc. Zool. France, 1933, LVIII, p. 287-292).
Chabanaud (P.). A propos de Sardinella eba Lowe et aurita C. V. [Bull.
Soc. Zool. France, 1934, LIX, p. 129-132).
Chabanaud (P.). Poissons recueillis dans le lac Timsah (Isthme de Suez)
par M. le Professeur A. Gruvel, en 1933 [Bull. Mus. Nat. Hist. nat.,
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Keller (C.). Die Fauna im Suezcanal und die Diffusion der mediterranen
und erythraischen Thierwelt [Noua. Mém. Soc. Hélaét. Sc. nat., 1883,
XXVIII (3), p. 27-29 et 36-37, pl. 2).
Krukenberg (C. F. W.). Die Durchfluthung des Isthmus von Suez
[Heidelberg, 1888, p. 82).
Martens (E. von). Conchylien aus dem Suezkanal. Fische im Suezkanal
[Sitzb. Ges. naturf. Freude Berlin, 1887, p. 95-96).
Norman (J. R.). Zoological Results of the Cambridge Expédition to the
Suez Canal, 1924. Report on the Fishes. [Trans. Zool. Soc., London,
1927, XXII, p. 375-390).
Norman (J. R.). Note on the fishes of the Suez Canal [Proc. Zool. Soc.,
London, 1929, p. 615-616).
Regan (C. T.). A révision of the Clùpeid fishes of the généra Sardinella,
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[Pub. Staz. Zool. Napoli, 1927, VIII, p. 321-325, f. 1-3).
Tillier (J. B.). Le canal de Suez et sa faune ichthyologique [Mém. Soc.
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Tillier (J. B.). Note sur la pénétration de deux espèces de poissons de la
mer Rouge dans les eaux du canal de Suez [Bull. Soc. Aquic., Paris,
XXV, p. 90-92).
— 392
Description d’un nouveau Blenniidé, originaire
DU GOLFE DE CALIFORNIE
Par Paul Chabanaud.
Hypsoblennîus digueti, species nova.
D XI-XII 15-17. A I-II 17-18. P 12-13. V I 3. Rayons branchios-
tèges 6.
En centièmes de la longueur étalon : tête 25 à 29 ; hauteur 23 à
32 ; distanee comprise entre l’extrémité antérieure des mâchoires
et l’anus 46 à 51 ; uroptérygie 19 à 22 ; thoracoptérygie 20 à 26 ;
isehioptérygie 14 à 20.
En centièmes de la longueur de la tête : œil 19 à 22 ; longueur
du cirre supraciliaire 32 à 50 ; espace interorbitaire 10 à 13 ; hau-
teur du lacrymal 10 à 15 ; hauteur de la lèvre prémaxillaire 13 à 16 j
longueur du complexe prémaxillo-maxillaire 38 à 42 ; longueur de
la fente operculaire 44 à 50.
Le profd de la tête est vertical depuis le rictus oris jusqu’au
niveau du bord inférieur de l’œil, niveau à partir duquel ce profil
s’arrondit et devient oblique continuant à s’élever jusqu’à la base
du l®^’ rayon notoptérygien, soit jusqu’à l’aplomb du bord libre du
sillon margino-préoperculaire, et dessinant une eonvexité plus ou
moins prononcée, entre l’aplomb du bord postérieur de l’œil et
l’aplomb de ce sillon. L’orbite membraneuse fait plus ou moins
saillie sur le profil dorsal de la tête. La hauteur maximale du corps '
se trouve à l’ aplomb de la ceinture scapulaire ou un peu en arrière
de cet aplomb.
Le rictus oris est rectiligne et longitudinal ; l’extrémité anté-
rieure de la mâchoire supérieure et celle de la mandibule sont à
l’aplomb l’une de l’autre ; la commissure maxillo-mandibulaire est
située plus ou moins exactement au-dessous du bord postérieur
de l’œil, voire quelque peu en arrière de cet aplomb.
Les dents sont vertieales et en forme d’ineiaives à tranchant
anguleux ; comptées sur un spécimen, elles ont été trouvées au
nombre de 32, au prémaxillaire, et de 38, au dentaire ; elles sont
toutes étroitement juxtaposées ; les antérieures sont rectilignes et
d’égale longueur entre elles ; les latérales s’incurvent légèrement
vers l’arrière et se raccourcissent, progressivement, jusqu’à la ter-
minale de chaque série. Il n’existe de canine à aucune des deux
mâchoires.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
'X
— 393 —
La narine inhalante s’ouvre au niveau du bord inférieur de l’œil,
à quelque distance en avant de l’orbite. Cette narine est briève-
ment tabulée, à sa partie postérieure ; le bord libre de ce tube se
prolonge en un lobe qui s’effile en pointe aiguë et dont la longueur
mesure environ le double de la hauteur du tube lui-même, La narine
exhalante est percée sur le canthus orbitaire, au niveau du bord
supérieur de la pupille ; cette narine s’ouvre librement, en direc-
tion caudale.
Le cirre supraciliaire n’est nullement ramifié ; se terminant en
pointe aiguë, il est bilatéralement comprimé et de forme lancéolée.
Ses deux faces sont renforcées, à partir de sa base, par un épais-
sissement longitudinal, plus ou moins prononcé. Le bord libre de
son expansion antérieure est simple, rarement découpé de façon à
former une ou deux courtes barbelures. Au contraire, le bord libre
de son expansion postérieure se prolonge en barbelures plus ou
moins longues et irrégulières, dont on compte ordinairement de
4 à 6. '
La membrane branchiostège s’attache à l’isthme, au niveau du
côté ventral de la base de la thoracoptérygie.
La notoptérygie débute au-dessus de l’operculum. Les ptéry-
giacanthes sont assez robustes, mais souples ; la 1^® est un
peu plus courte que la 2® ; la plus longue est ordinairement la 6® 5
les suivantes se raccourcissent progressivement, mais à divers
degrés, jusqu’à la dernière, qui est, d’ordinaire, notablement plus
courte que le 1®^ rayon articulé. Il en résulte, entre la portion
acanthoptérygienne et la portion malacoptérygienne de la nageoire,
une démarcation qui, bien marquée chez certains individus, devient
presque inappréciable chez d’autres. A l’exception des 2 ou 3 der-
niers, qui se raccourcissent progressivement, les rayons articulés
atteignent une longueur plus grande que celle de n’importe laquelle
des ptérygiacanthes. Le dernier rayon notoptérygien est pourvu
d’une membrane post-radiaire, qui s’attache au pédoncule caudal,
jusqu’à proximité immédiate de la base de l’uroptérygie. Par l’effet
du raccourcissement progressif des 2 ou 3 derniers rayons de la
notoptérygie, le bord libre de l’extrémité postérieure de cette
nageoire dessine un arc de cercle, l’extrémité distale de ces rayons
terminaux dépassant légèrement l’aplomb de la base de l’urop-
térygie.
D’après le matériel que j’ai sous les yeux, il semble que la struc-
ture de la proctoptérygie diffère selon le sexe.
Tous les individus mâles possèdent 2 ptérygiacanthes proctop-
térygiennes. La ptérygiacanthe antérieure est plus courte que la
suivante, à laquelle la relie une membrane très basse, parfois pres-
que indistincte. La 2® ptérygiaeanthe est elle-même notablement
plus courte que le 1®’^ rayon articulé. De hauteur variable, la mem-
— 394
brane qui relie la 2® ptérygiacanthe au rayon articulé, tantôt
ne dépasse pas le milieu de la longueur de la ptérygiacanthe, tantôt
s’élève jusqu’à proximité plus ou moins immédiate de l’apex de
celle-ci; cette membrane n’atteint jamais l’apex du rayon arti-
culé. Les 2 ptérygiacanthes sont coiffées, l’une et l’autre, d’une
protubérance membraneuse, incolore, grossièrement ridée et de forme
irrégulièrement globuleuse, La 1^® ptérygiacanthe est complètement
dissimulée par sa protubérance membraneuse. La 2® ptérygia-
canthe reste à découvert, dans sa partie proximale, et perce fré-
quemment sa propre protubérance membraneuse. Au surplus, les
téguments qui revêtent chaque rayon articulé s’hypertrophient de
part et d’autre du rayon, en un petit lobe arrondi, saillant vers
l’arrière et qui se trouve situé à plus ou moins courte distance
de l’apex du rayon.
L’unique femelle incluse dans ce matériel ne possède que la
seule ptérygiacanthe proctoptérygienne postérieure, caractère qui
ne paraît cependant pas résulter d’un accident tératologique.
Cette unique ptérygiacanthe ne mesure guère plus de la moitié
de la longueur du 1®^ rayon articulé ; les téguments qui la recouvrent
ne sont nullement hypertrophiés ; elle est pourvue d’une mem-
brane qui, développée jusqu’à son extrémité distale, atteint environ
les trois quarts de la hauteur du 1®’^ rayon articulé. Chez cette
femelle, aucun lobe n’est formé par la peau qui recouvre les rayons
articulés de la proctoptérygie.
Dans les deux sexes, les rayons articulés proctoptérygiens aug-
mentent progressivement de longueur, jusqu’à l’antépénultième ou
jusqu’au pénultième, seuls de tous ces rayons qui, avec le ter-
minal, atteignent, chez cette espèce, une longueur égale à celle des
rayons notoptérygiens correspondants. De même que celui de la
notoptérygie, le rayon terminal de la proctoptérygie est pourvu
d’une membrane post-radiaire, qui s’attache au pédoncule caudal,
jusqu’à proximité immédiate de la base de l’uroptérygie. De même
également que ceux de la notoptérygie, les 2 derniers rayons de la
proctoptérygie s’étendent quelque peu au delà de l’aplomb de la
base de l’uroptérygie.
L’uroptérygie, largement et symétriquement arrondie, est par-
faitement libre.
Le rayon marginal de la thoracoptérygie est très court ; le rayon
majeur est le 7® ou le 8® ; le rayon terminal est plus long que le
marginal.
L’ischioptérygie se compose d’une ptérygiacanthe et de
3 rayons articulés. La ptérygiacanthe est très courte et abso-
lument indiscernable extérieurement. Le rayon articulé majeur
est le 2®. Le 3® rayon articulé est de même longueur que
le 1®^, mais notablement plus grêle que les deux autres ; il
395
s’accole au 2® rayon et seule est libre son extrémité distale.
D’une façon générale, les membranes interradiaires de toutes
les nageoires atteignent l’apex des rayons. Cependant, celles de ces
membranes qui appartiennent à la série des rayons articulés de la
notoptérygie et celles qui appartiennent à la proctoptérygie ne
s’attachent qu’à l’apex du rayon qui leur est antérieur ; leur bord
libre s’abaisse obliquement et de telle sorte qu’il se termine à
quelque distance de l’apex du^rayon qui leur est postérieur. Cette
disposition s’efface dans la partie terminale de ces deux nageoires.
Les membranes interradiaires des deux ischioptérygies sont pro-
fondément émarginées en V,
A la seule exception des 7 à 10 rayons médians de l’uroptéry-
gie, qui sont schizotèles, tous les rayons articulés sont haplotèles.
La peau est épaisse et entièrement dépourvue d’éçailles. La
ligne latérale est courte et presque entièrement formée de pores
jumelés ; elle débute immédiatement au-dessus de la commis-
sure operculo-scapulaire, s’incurve largement à eoncavité ventrale
et se termine à l’aplomb de l’extrémité distale de la thora-
coptérygie.
Chez le mâle, le canal génito-urinaire s’ouvre ,au sommet d’une
papille qui fait librement saillie, entre l’anus et la protubérance
membraneuse qui masque la 1^® ptérygiacanthe proctoptérygienne.
Chez la femelle, le méat génito-urinaire est percé contre la base
de la ptérygiacanthe proctoptérygienne, entre 2 bourrelets tégu-
mentaires, qui débutent des deux côtés de l’anus et qui se pro-
longent sur environ la moitié proximale de la ptérygiacanthe.
Coloration post-mortem. — En alcool, après un séjour en eau
formolée, cette espèce présente une coloration foncière d’un brun
clair, passant au blanchâtre sur la partie ventrale de la tête .et de
l’abdomen. Les autres parties de la région céphalique et les côtés
de la région abdomino-caudaîe sont ornés de très nombreuses
taches d’un brun noir. Ces taches sont petites et presque puncti-
formes sur la lèvre prémaxillaire, sur le museau et sur l’espace
intérorbitaire ; elles deviennent beaucoup plus grandes en arrière
des yeux, sur le préopercule et sur l’opercule ; en arrière de la
bouehe, elles dessinent de 2 à 4 vermiculations, dont les 2 plus
longues s’étendent sur la membrane branchiostège, en travers des
rayons, s’arrêtant au niveau de la limite ventrale de la fente oper-
culaire. Les taches de la région abdomino-caudale sont de dimen-
sion fort inégale ; disposées sans ordre, elles deviennent de plus en
plus rares vers l’arrière ; chez certains individus, ces taches s’ar-
rangent en 2 séries longitudinales, plus ou moins distinctes, plaeées
sur la moitié dorsale du corps. Les nageoires et le cirre supraciliaire
sont à peu près uniformément du même brun noir.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
27
I
— 396 —
L’apex des rayons ischioptérygiens est blanchâtre, chez la
femelle, d’un blanc pur, chez le mâle.
Observations complémentaires.
La description que l’on vient de lire a été rédigée d’après 6 indi-
vidus qui ont tous été capturés dans le golfe de Californie, par
feu Léon Diguet, en souvenir de* qui j’ai nommé l’espèce. Ces
6 individus sont désignés ci-dessous par les numéros de référence
qui leur sont attribués dans la Collection ichthyologique du Muséum
National d’ Histoire Naturelle.
1901-275. Holotype Longueur totale, 86 mm. Longueur étalon,
81 mm.
1901-276. Paratype Longueur totale, 74 mm. Longueur étalon,
61 mm.
1901-277. Paratype Longueur totale, 72 mm.. Longueur étalon,
60 mm.
1901-278. Paratype Longueur totale, 75 mm. Longueur étalon,
62 mm.
1901-279. Paratype (;J. Longueur totale, 75 mm. Longueur étalon,
63 mm.
1942-27. Holotype Ç. Longueur totale, 98 mm. Longueur étalon,
81 mm.
Seul individu femelle qui existe dans cette collection, le holo-
type n° 1942-27 a été capturé, au cours de l’année 1914, dans un
vivier ostréicole, installé à l’intérieur de la baie San Gabriel, par
environ 24® 30’ N. Cet holotype a été disséqué. Je l’ai précédem-
ment cité sous le nom erroné de Hypsohlennius gilberti (Jordan) L
Du holotype mâle, ainsi que des 4 paratypes, c’est-à-dire de tous
les spécimens dont le numéro de collection porte le millésime de
l’année 1901, on ne sait qu’une seule chose, c’est qu’ils sont ori-
ginaires du golfe de Californie. Cependant, tout porte à croire que
Diguet les a trouvés, comme, plus tard, le holotype femelle, dans
le même vivier ostréicole de l’île Espiritu Santo.
A n’en juger que d’après les descriptions, qui, par malheur,
laissent dans l’ombre quantité de caractères non sans importance,
à n’en juger aussi que d’après les figures qui illustrent ces des-
criptions, figures dont je ne soupçonne pas l’exactitude, bien que
ce qu’elles révèlent de la morphologie externe des individus repré-
sentés ne soit que trop souvent passé sous silence dans le texte, i
les affinités morphologiques de Hypsohlennius digueti s’avèrent
particulièrement étroites avec Hypsohlennius gilherti (Jordan)
1. Bull. Soc. Zool. France, 67, 1942, p. 114. C’est le crâne de cet individu qui a
servi au tracé des deux figures schématiques dont ce travail est illustré, p. 113.
2. Fide Jordan et Evermann, 1898, The Fishes of North and Middle America,
Hypsoblennius lignus Meek et Hildebrand Hypsohlennius stria-
ius (Steindachner)^, et Hypsohlennius hentz (Le Sueur) Entre ces
5 espèces, les différences portent sur divers caractères subalternes
(dessin du profd céphalique, dimension des yeux, forme du cirre
supraciliaire, longueur de la fente buccale et de la fente opercu-
laire, dessin du bord libre de la notoptérygie, etc.). Je me conten-
terai ici de mettre en parallèle les 5 formules actinoptérygiennes
spécifiques.
Hypsohlennius digueti. D XI-XII 15-17. A I-II 17-18. P 12-13.
V I 3.
Hypsohlennius gilherti \ D XII 19. A II 21. P 15. V (I ?) 2.
Hypsohlennius lignus. D XII 14-16. A I 16-18. P (14 ?). V I 3.
Hypsohlennius siriatus. D XII 16 [Meek et Hildebrand], XI-
XII 17 [Jordan et Evermann]. A 19-20 [Meek et Hildebrand],
19 [Jordan et Evermann]. P 15 [Steindachner, p. 63]. 14 [Id.,
effigies]. C 4 + 5 [effigies]. V 13 [Jordan et Evermann ; Stein-
dachner, effigies].
Hypsohlennius hentz D XII 15. A 17. P. 14. V (I ?) 2.
Parmi les 8 espèces dont le, nom comporte le même terme géné-
rique, Hypsohlennius hentz (type du genre), Hypsohlennius gil-
herti, Hypsohlennius lignus, Hypsohlennius striatus et Hypso-
hlennius digueti sont les seules qui possèdent une notoptérygie et
une proctoptérygie symétriquement arrondies à leur extrémité
postérieure' et les seules chez lesquelles le dernier rayon de ces
deux nageoires soit attaché au pédoncule caudal, par une mem-
brane qui s’étend jusqu’à la base de l’uroptérygie. Etant donné
que ce double caractère s’ajoute à plus d’un autre, qui leur sont
exclusifs, j’en cçnclue à la nécessité d’une restriction du genre
Hypsohlennius Gill 1861. Selon moi, ce genre ne contient actuelle-
ment que les 5 espèces qui viennent d’être citées ; aux caractères
mentionnés dans la diagnose de ce genre Hypsohlennius, s. str,, il
semble que l’on doive adjoindre celui-ci : présence de 2 ptérygia-
p. 2.386. Fide quoque Barnhardt (P. -S.), Marine Fishes of South California, 1936,
p. 177, efï. 262. L’individu représenté est un mâle.
1. Meek et Hildebrand, Field Mus. Nat. Hist. Publ., 15, 1928, p. 946, tab. 96,
e£E. 2. L’individu représenté est une femelle.
2. Sitzber, K. Ak. Wiss. Wien, 74, 1876, p. 63, tab. 8, efî. 4. Le spécimen repré-
senté est une femelle ; le cirre supra-ciliaire a été omis. Cfr Jordan et Evermann,
op. cit., p. 2.388 ; Meek et Hildebrand, op. cit., p. 944.
3. Fide Jordan et Evermann, op. cit., p. 2.390, tab. 339, e£E. 823. L’individu
représenté est une femelle.
4. Malgré l’abondance des travaux où se trouve cité Hypsoblennius gilberti, rien
n’a été ajouté, depuis 1898, à la description succincte que Jordan et Evermann ont
donnée de cette espèce. Il est permis de penser qu’une étude tant soit peu approfondie
révélerait à tout le moins, chez Hypsoblennius gilberti, une certaine variabilité numé-
rique des rayons des nageoires, au lieu d’une formule que les textes laissent supposer
immuable et qui se résume à ceci : D XII 19 ; A II 21.
5. Ce qui vient d’être dit, au sujet de Hypsoblennius gilberti, s’applique égale-
ment à Hypsoblennius hentz.
— 398 —
canthes proctoptérygiennes, chez le mâlej d’une seule chez la
femelle.
Ainsi compris, le genre Hypsoblennius, meo sensu se trouve
représenté à l’est et à l’ouest du continent Américain, les 5 espèces
étant inféodées à l’hémisphère nord.
Seul existe, dans l’Atlantique, le génotype, Hypsohlennius hentz^
qui habite la côte de la Caroline du Nord, la côte de la Caroline du
Sud et la côte orientale de la Floride, jusqu’à Indian River (cca
280 N).
Les 4 autres espèces appartiennent à la faune du Pacifique.
Hypsohlennius gilherti vit sur la côte occidentale de la Californie,
de Point Concepcion (34® 30’ N) à Todos Santos (32® N) ; il est dit
s’aventurer encore plus au sud. Hypsohlennius digueti représente
seul le genre, à l’intérieur du golfe de Californie ; nous avons vu
plus haut que cette espèce a été découverte par environ 24® 30’ N.
Quant à Hypsohlennius lignus et Hypsohlennius siriatus, on ne les
connaît encore que de l’intérieur du golfe de Panama {cca 8o 40’ N).
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animais du Muséum.
Sur certains types peu connus de Cyprinidês des
Collections du Muséum de Paris (iii)
Par P.-W. Fang.
(Note présentée par M. le Professeur J. Pellegrin.)
Ij Puntius siamensîs Sauvage, 1883, Bull. Soc. Phil. (7) VII,
p. 152. — Holotype n® 5058, Riv. Mé-nam (Siam) ; Ig. s. c. 87 mm.
Cotype n® 5106, Ajuthia (Siam) ; Ig. s. c. 89 mm. ■ — Bonne espèce
appartenant au genre Mystacoleucus et intermédiaire à M. margina-
tus (C. V.) et à M. chilopterus Fowler. Distincte par sa nag. caudale
sans bande foncée sous-marginale.
2. Barbus subnasutus C. V., 1842, Hist. Nat. Poiss., XVI, p. 154.
— Holotype n® 3823 ; Pondichéry (Inde) ; Ig. 140 mm.
3. Barbus gîbbosus C. V., loc. cit., p. 155. — Holotype n° 3816 5
Alipey (Inde) ; Ig. 140 mm.
4. Barbus chrysipoma G. V., loc. cit., p. 165, pl. 466. — Deux
syntypes n® 5776 ; Côte de Malabar (Inde) ; Ig. 108-110 mm. — Les
types de ces trois espèces appartiennent en réalité à une seule espèce
qui doit être dénommée Barbus subnasutus C. V. Les deux autres
noms spécifiques ainsi que B. pinnauratus (Day), 1865, et B. spilurus
Günther, 1868, tombent en synonymie. En comparant les types qui
se trouvent au Muséum de Paris, on s’aperçoit qu’ils présentent une
belle série de variations tenant à l’âge. Les types de B. chrysopoma
sont les plus jeunes ; ils ont le corps moins élevé, moins épais et l’œil
plus gros, caractères éminemment juvéniles. Le type de B. gibbosus
est le plus grand ; son corps est beaucoup plus élevé ; il n’est nulle-
ment anormal comme le supposait Day. Les types de B. subnasutus
ont une taille moyenne et une élévation moyenne du dos.
Barbus gibbosus Peters, 1852, Monatsber. Ak. Wiss. Berlin, p. 683,
est une espèce distincte de B. gibbosus C. V. par le nombre de ses
écailles en série longitudinale (36 au lieu de 26-29). Il y a donc lieu de
lui donner un nom nouveau. Je propose celui de Barbus petersianus.
5. Barbus peloponnesius C. V., 1842, XVI,^p. 144. — Holoytpe
n® 3824 ; Morée (Grèce) ; Ig. 180 mm. — Espèce identique à B. tau-
ricus escherichi (Steindachner) par son troisième rayon dorsal non
ossifié et lisse, par le nombre de ses écailles (Ig. 52, tr. 12-7), par sa
1. Voir Bull. Mus. et Bull. Soc. Zool. France, 1942.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
400 —
lèvre papilleuse, par les taches sombres de ses nageoires impaires
etc., B. peloponnesius a la priorité. L’habitat de l’espèce va de Grèce
len Turquie et en Asie Mineure.
6. Barbus polydori C. V., 1842, XVI, p. 170. — Holot> pe n^ 3827 ;
Bombay (Inde) ; Ig. 112 mm. — Contrairement à la supposition de
Day, cette espèce est différente de Systomus chrysopoma Jerdon
(1849). Elle est par contre très voisine de Barbus goniosoma Bleeker
(1860) et rentre, avec cette dernière espèce, dans les limites de varia-
bilité et dans les limites géographiques de Barbus binotatus C. V.
(1842, XVI, p. 168), telles qu’elles sont définies par Weber et
Beaufort. a notre avis, B. polydori et B. goniosoma doivent être
considérés comme synonymes de B. binotatus qui a la piiorité.
7. Barbus balleroîdes C. V., 1842, XVI, p. 158; — Holotype
n® 3394 ; Ig, 110 mm. — Surinam (Amérique du Sud) est certaine-
ment une provenance inexacte. Valanciennes suppose avec raison
qu’il s’agit d’une possession hollandaise des Indes orientales. Le
type est d’ailleurs identique à B. bramoides C. V. (1842), XVI,
p. 160) de Java, de Bornéo et du Siam. Son corps est très élevé et
sa troisième épine anale est ossifiée. B. balleroides a la priorité sur
B. bramoides b
8. Barbus labecula C. V., 1842, XVI, p. 185. — 4 cotypes n® 3818 ;
Fl. Jourdain (Palestine) ; Ig. 100 mm. ■ — L’holotype d’Afrique de
Nord n’a pas été retrouvé. Contrairement à l’opinion de Valen-
ciennes, les spécimens palestiniens répondent exactement à la des-
cription du spécimen africain. La faiblesse de leur épine dorsale
paraît être un simple caractère juvénile. D’autre part, les spécimens
du Jourdain ne diffèrent entre eux et de B. neglectus Boulenger (1903),
du Nil, que par de minimes détails de coloration. Les deux espèces
sont donc synonymes, avec priorité pour B. labecula.
9. Barbus lorteti Sauvage, 1882. Bull. Soc. Phil. (7) VI, p. 165 ;
1884, N. Arch. Mus. (2) VII, p. 31, pl. 1, f. 4. — Holotype n® A 3935,
Canal de l’Oronte, à Antioche (Syrie) ; Ig. 480 mm. — Deux autres
spécimens du lac d’Antioche, n® 3936, également examinés. —
Il s’agit d’une forme voisine de Barbus et de V arichorhinus
(= Capoëta), mais distincte de l’un et de l’autre par la structure des
dents pharyngiennes et par la réduction des écailles ventrales. Je
propose d’en faire le type d’un genre nouveau que je dédie, sous le
nom de Bertinius, à M. L. Bertin, Sous-directeur du Laboratoire
d’ichtyologie du Muséum.
Bertinius se distingue de Barbus par sa bouche ventrale, transver-
sale, à mandibule cornée et par ses dents pharyngiennes non cro-
1. Voir Pellegrin, BuU. Muséum, 1934, (2) VI), p. 24-25.
chues. Il se distingue de Varicorhinus par ses dents pharyngiennes
(4, 3, 2) dont la première du rang principal est mamilliforme et
extraordinairement agrandie comme les dents broyantes de Mylo-
pharyngodon. Il se distingue à la fois de Barbus et de Varicorhinus
par ses écailles prépelviennes diminuant en dimensions et devenant
graduellement isolées vers la tête. Une seule espèce : Beriinius lorteti
(Sauvage).
Légende de la figure : Os pharyngien de Barbus belinka (Blkr.), d’après Weber et
Beaufort (A.), de Bertinius lorteti (Sauvage) (B), et de Varicorhinus sieboldi Steind.,
d’après Pellegrin (C).
10. Dîscognathus rothschildi Pellegrin, 1905, Bull. Mus. XI,
p. 291. — Deux syntypes n®® 05-246-247 ; Abyssinie ; Ig. 135-160 mm.
— Contrairement à ce que suppose Boulenger (1909), cette espèce
reste distincte de D. dembeensis (Rüppell) par sa tête plus courte, sa
dorsale équidistante du bout du museau et de la base de la caudale,
son pédicule caudal plus étroit, sa tache postoperculaire punctiforme,
etc. Garra ayant la priorité sur Discognathus, l’espèce en question
doit être dénommée Garra rothschildi (Pellegrin).
11. Discognathus pingi Tchang, 1919, Bull. Mus. (2) I, p. 224»
f. 3 ; 1930, Cyprin. Yangtze Bass., p. 77, pl. I, f. 4. — Holotypes
n° 34-30 5 Kia-Ting, Sé-Tchuan (Chine) ; Ig. 430 mm. — J’ai examiné
aussi un cotype de la collection du National Research Institute of
Biology, Academia Sinica, et quatre autres spécimens du Yunnan.
Chez tous, le nombre des écailles est 50-51 comme chez Garra imberba
Garman (1912), du Sé-Tchuan occidental. Par contre, les spécimens de
Birmanie décrits par Vinciguerra (1890) sous le nom de Discogna-
ihus imberhis, ceux de Birmanie décrits sous le même nom par
Koller (1926), enfin un exemplaire de l’île d’Hafman (Chine),
conservé au Briiish Muséum et désigné encore par le même nom, ont
seulement 44-46 écailles. Il s’agit donc de deux espèces bien dis-
tinctes. Etant donné que « imberba » est préoccupé par « imberbis »,
les désignations à employer sont les suivantes :
1° Garra imberbis (Vinciguerra) (1890), espèce à 44-46 écailles du
sud de la Chine (Hainan) et de Birmanie j
2° Garra pingi (Tchang) (1929) = Garra imberba Garman (1912),
du Sud-Ouest de la Chine (Sé-Tchuan, Yunnan).
402 —
12. Gobio heterodon Bleeker, 1865, Ned. Tijds. Dierk., p. 26. —
Holotype n° 2052 ; Chine sept. ; Ig. 210 mm. — Bleeker (1871) fait
passer cette espèce dans le genre Saurogohio. Actuellement, elle doit
être mise dans le genre Coreius et dénommée C. heterodon (Bleeker),
avec, pour synonyme, C. siyani (Günther), 1889.
Saurogohio Bleeker, 1871.
Pré- et postfontanelles sur le crâne.
Vessie natatoire enfermée dans une
capsule osseuse.
Dents phrayngiennes 5-5, dont
3 molaires et les autres uncinées.
Coreius Jordan et Starks, 1905.
= Caripareius Garmn, 1912.
Pas de fontanelle.
Vessie natatoire libre.
Dents pharingiennes 5-5, toutes
uncinées.
13. Saurogohio guichenoti Sauvage et Dabry, 1874, Ann. Sc.
Nat., Zool., (6) I, p. 10. — Holotype n®5334 ; Yantgze-Kiang (Chine);
Ig. 285 mm. — Appartient au genre Coreius et devient C. guichenoti
(Svg. Dab.).
14. Coreius zeni Tchang, 1930, Bull. Soc. Zool. Fr., LV, p. 49, f. 3 ;
1930, Cypr. Yangtze Bass., p. 89, pl. 2, f. 3. • — Holotype n° 34-54 ;
Sé-Tchuan (Chine) ; Ig. 359 mm. • — Synonyme de C. guichenoti (Svg.
Dab.).
15. Rhinogobio ventralis Sauvage et Dabry, 1874, Ann. Sc. Nat.
Zool., (6) I, p. 111. — Holotype n° 7830 ; Yantgze-Kig (Chine) ; Ig.
200 mm. — Bonne espèce.
16. Rhinogobio dereimsi Tchang, 1930, Cypr. Yangtze Bass.,
p. 96, pl. 2, f. 4 ; 1933 ; Zool. Sinica, S. B. H, I, pt. I, p. 92, f. 44. —
Holotype n° 34-64 ; Tchungking, Sé-Tchuan (Chine) ; Ig. 250 mm. —
Synonyme de R. typus Bleeker, 1871.
17. Megagobio roulei Tchang, 1930, Bull. Soc. Zool. Fr., LV,
p. 78, f. 2 ; 1933, Zool. Sinica, ibid., p. 89, f. 2. — Holotype n® 34-55 ;
Sé-Tchuan (Chine) ; Ig. 195 mm. — Rendhal (1932) en fait un syno-
nyme de Rhinogobio typus Bleeker. Le réexamen du type conduit à
l’identifier de préférence avec Rhinogobio ventralis Sauvage et Dabry,
1874. A noter que le g^ie Megagobio Kessler, 1876, est synonyme de
Rhinogobio.
18. Rhinogobio vaillanti Sauvage, 1878, Bull. Soc. Phil., (7) II,
p. 87. — Holotype no 8235 ; Kiangsi oriental (Chine) ; Ig. 130 mm. —
L’examen du type montre qu’il s’agit d’un Pseudogobio et que P.
vaillanti (Svg.) a la priorité sur ses synonymes P. adersoni Rendhal,
1928, et P. papillabrus Nichols. 1930. C’est une espèce des districts
montagneux des provinces de Kiangsi, Foukien, Tchékiang et A-
houé (partie sud).
19. Gobio imberbis Sauvage et Dabry, 1874, Ann. Sc. Nat. Zool.,
(6) I, p. 9. — Sept syntypes n° 7961 ;Yenkiassoun, Shen-Si mérid.
— 403 —
(Chine) ; Ig. 45-110 mm. — Plusieurs auteurs mettent cette espèce
en synonymie avec Chilogobio nigrippeinnis Günther. C’est en réalité
une bonne espèce du genre Gohio sensu stricto. Elle possède deux
petits barbillons maxillaires non signalés par Sauvage et Dabry.
Elle a pour synonyme Leucogohio taeniatus Günther, 1896, mais
est différente de Leucogohio imherhis Nichols, 1925. Cette dernière
espèce doit changer de nom. Je propose pour elle Gobio nîcholsi,
nov. nom.
20. Gobio gobio carpathicus Vladykov, 1925, Zool. Anz., LXIV,
p. 248 ; 1931 Mém. Soc. Zool. Fr., XXIX (4), p. 282, f. 11. — Deux
cotypes n°® 30-196 ; Fl. Tersovka, à Podplecha (Tchécoslovaquie) ;
Ig. 100-105 mm. — - Vladykov distingue cette sous-espèce, ainsi que
Gobio gobio obtusirostris C. V., de l’espèce type Gobio gobio (L.). J’ai
réétudié les cotypes de Vladykov, conjointement avec ceux de
Cuvier et Valenciennes et avec plus de 130 spécimens de Gobio
provenant d’Europe, de Chine, de Sibérie et du Turkestan. Ma
conviction est qu’il s’agit d’une seule et unique espèce, mais très
variable dans la coloration, dans les proportions du corps et dans
l’écaillure thoracique \
21. Gobio persa carpathorossicus (Vladykov), 1931, ibid., p. 289,
f. 14. — Un cotype n® 30-197 ; Fl. Tieza, à Venhychov (Tchéco-
slovaquie) ; Ig. 88 mm. — Le pédoncule caudal rétréci, les écailles
prédorsales à 3-5 stries épithéliales, enfin la dorsale à 8 rayons bran-
chus conduisent à identifier cette sous-espèce, non avec Gohio persa
Gjiinther, mais avec G. kessleri Dybowski (Voir tableau ci-dessous).
22. Gobio gobio carpathicus X Gobio persa carpathorossicus
Vladykov, 1931, Mém. Soc. Zool. Fr., XXIX (4), p. 285-287. —
Holotype n° 25-4 ; Liman Caboul (Roumanie) ; Ig. 68 mm. ■ —
Vladykov considère comme hybride cette forme de Russie sous-
carpathique et de Roumanie. Il est plus rationnel, à mon sens, étant
donné qu’on en connaît des mâles et des femelles à gonades normale-
ment développées, de la considérer comme une espèce nouvelle ,
pour laquelle je propose le nom de Gobio vladykovi. Sa description
est celle même de Vladykov, 1931, loc. cit., p. 285-287. Ci-joint, un
synopsis des espèces du genre Gobio :
A. Corps moyennement allongé ; pédoncule caudal épais ; sa hauteur
contenue 2 fois à 2 fois 1 /2 dans sa longueur, dorsale à 7 rayons bran-
chus.
B. Ecailles prédorsales sans stries épithéliales • G. gobio(L.).
BB. Ecailles prédorsales à 3-5 stries épithéliales. G. valdykovi Fang.
AA. Corps très allongé ; pédoncule caudal rétréci ; sa hauteur contenue
4 fois dans sa longueur.
1. Voir Fang, 1943, Bull. Soc. Zool. Fr., LXVIII, 3, p. 93-94.
— 404 —
C. Ecailles prédorsales sans stries épithéliales ; dorsale à 7 rayons
branchus G. uranoscopus (Agassiz).
CC. Ecailles prédorsales à 3-5 stries épithéliales.
D. Dorsale à 7 rayons branchus G. persa Günther.
DD. Dorsale à 8 rayons branchus. . . G. kessleri Dybowski.
23. Misgurnus erikssoni Rendahl, 1922, Ark. Zool. Stockholm,
XV (4), p. 3. — Paratype n° 33-115 ; Djaggaste, Mongolie (Chine) ;
Ig. 78 mm. — Espèce synonyme de Mesomisgurnus hipartitus (Svg.,
Dab.) (1874).
24. Misgurnus laoensîs Sauvage, 1878, Bull. Soc. Phil., (7) II,
p. 241 ; 1881. N, Arch. Mus,, IV, p. 190. — Holotype n® A. 840 ;
Laos cambodgien ; Ig. 130 mm. — Ce poisson possède une épine sous-
orbitaire bifurquée et l’origine de sa dorsale est antérieure aux pel-
viennes. Il appartient donc au genre Cofeifis et est identique à C. doli-
chorhynchus Nichols, 1918, qui est lui-même une varité de C. tænia
L., Laoensis ayant la priorité sur dolichorhynchus, la variété doit
être dénommée : Cobitis tænia laoensis (Svg.).
25. Misgurnus crossochilus Sauvage, 1878, loc. cit., p. 89. —
Quatre syntypes n° 9822 ; Hautes Montagnes de Koaten, Foukien
(Chine) ; Ig. 55-80 mm. — Synonyme de M. angullicaudatus Cantor.
26. Cobitis arenata Valenciennes, 1844, in Jacquemont, Voy.
Ind^, Poiss., pl. 15, f. 1 (sans description) ; Cuv. Val., 1846, Hist.
Nat. Poiss., XVIII, p. 28-29. — • Holotype n® 3811 ; Inde ; Ig. 60 mm.
• — Il s’agit de Nemachilus qui, contrairement à l’opinion de Günther
et de Day, sont bien distincts de Nemachilus turio.
A. Caudale émarginée ; corps nu ; œil reculé ; haut, du corps égale à la Ig.
céphalique iV. iurio (Ham. Buch.)
AA. Caudale ronde ; corps écailleux ; œil avancé ; haut, du corps supérieure
à la Ig. céphalique N. arenatus (Val.)
Suit une description plus complète de Nemachilus arenatus :
Dans Ig. s. c. : haut, du corps 4,5 et Ig. céphalique 4,3. Dans Ig.
céphalique : largeur céphalique 1,9 ; hauteur céphalique 1,7, Ig. du
museau 2,5, diamètre orbitaire 4,5, distance interorbitaire 3. Tête et
corps légèrement comprimés. Préorbitaire allongé et assez élevé, situé
en avant de l’œil et à angle postéro-inférieur débordant le bord antéro-
inférieur de l’œil. Cet os est supporté en arrière et en-dessous par un
ethmoïde latéral (sous-orbitaire de Cuvier et Valenciennes) ne
formant pas d’épine sous-orbitaire. Bouche inférieure, en fer à cheval,
à mâchoires arquées. Lèvres molles et lisses, en continuité à l’angle
buccal et interrompues à la symphyse mandibulaire. 6 barbillons ;
la paire rostrale interne un peu plus longue que l’œil ; l’externe et
la paire maxillaire égales à l’œil. Une fontanelle allongée sur l’arrière
— 405 —
du crâne. D. 3 /9 ; son origine équidistante du bout du museau et de
la base de la caudale. A. 3 /5, n’atteignant pas la base de la caudale.
P. 1 /11-12, n’atteignant pas les pelviennes. V. 2-6 n’atteignant pas
l’anale. Caudale incomplète (ronde d’après le dessin original de
Valenciennes). Ecailles très petites, cycloïdes, imbriquées, présentes
sur toutes les parties du corps sans exception. Ec. long. 105 ; éc.
tr. 14/12 ; 32 autour du pédoncule caudal. Vessie natatoire à partie
postérieure très petite. Tube digestif court, à une seule anse. Colora-
tion (en alcool) brunâtre ; une tache peu distincte au bord supérieur
de la caudale. D’après la figure de Valenciennes : son corps tacheté,
pectorales jaunâtres, autres nageoires à bord strié.
Laboratoire d’ Ichthyologie du Muséum.
— 406 —
L’Appareil respiratoire du Leeuwenhoekia paradoxa
M. André [forme larvaire de Thrombidiidæ (Acariens)].
Par Marc André.
Dans un travail publié récemment ^ nous avons signalé la présence,
chez une larve de Thrombidiidæ (L. paradoxa M. André), d’un appa-
reil respiratoire normalement constitué, c’est-à-dire composé d’une
paire de stigmates surmontés chacun d’un organe spécial, l’appareil
protecteur stigmatique ou péritrème, situé de chaque côté du bord
antérieur des coxæ I. A chacun de- ces péritrèmes fait suite une fine
trachée qui s’étend jusqu’au bord postérieur du corps.
Nous croyons utile de donner ici une description détaillée de cet'
organe respiratoire.
Chez les formes adultes de Thrombidiidæ l’appareil respira-
toire possède une paire d’orifices, ou stigmates, placés dorsalement
à la base des chélicères, donc dans la région tout à fait antérieure
du corps.
Ordinairement ces stigmates sont surmontés chacun d’un péri-
trème, sauf chez quelques formes particulières.
Le plus souvent, de chaque stigmate part un tronc trachéen prin-
cipal, muni d’une sculpture chitineuse spiralée ou réticulée, donnant
naissance à des touffes de fines trachées fasciculées qui ne se rami-
fient plus et sont dépourvues de fil spiral. Exceptionnellement, le
système trachéen est arborescent : dans ce cas, chacun des deux
troncs ne donne qu’un petit nombre de branches trachéennes, d’inégal
volume, qui se distribuent dans le corps et sont alors toutes munies
intérieurement du fil spiral typique.
Pour les formes larvaires de cette même famille il est admis,
jusqu’ici, qu’elles ne possèdent aucun organe respiratoire et les
échanges gazeux avec l’extérieur s’effectueraient, chez elles, unique-
ment par tout le tégument du corps.
Les anciens auteurs (Henking, 1882, Zeitschr. /. Wiss. ZooL,
XXXVII, p. 553) admettaient cependant comme possible que la
respiration soit assurée par des formations spéciales, les trachées
primitives (Urtracheen), qui n’ont d’ailleurs aucun rapport avec le
système trachéen de l’adulte.
1. M. André, Bull. Muséum, 1943, 2® sér., XV, fasc. 5, p. 294.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
Chez l’embryon il y a, entre la première et la deuxième paire de
pattes, de chaque côté, un organe saillant en forme de croissant,
constitué par un épaisissement de la cuticule du corps. Au stade
deutovum, une formation particulière, formée par un entonnoir est
jointe à chacun de ces épaississements. Cet appareil, avec l’organe
en croissant situé à la surface de la larve, était regardé par Henking
Fig. 1. — Leeuwenhoekia paradoxa M. André.
Partie antéro-latérale du corps montrant la portion droite de l’hypostome et la coxa I
droite ( X 1600). — H, hypostome ; P, péritrème ; T, tube trachéen vu par trans-
parence ; CI, coxa I ; CII, coxa II ; OL, organe larvaire.
comme une trachée primitive : l’orifice permettait, au moyen de
l’entonnoir, l’entrée de l’air dans l’embryon.
Aussitôt après la rupture des coques de l’œuf, ces organes cessent
d’être en liaison avec l’apoderme et entrent en régression. Sur la
région postérieure et externe des épimères de la première paire de
pattes et en saillie au-dessus de leur surface, il ne reste plus que deux
408 —
organes semi-lunaires que l’on nomme les trachées primitives ou,
mieux, les stigmates primitifs.
Mégnin (1876, Ann. Sc. Nat., ZooL, 6® sér., IV, p. 13, pl. 12,
fig. 6), qui a signalé ces organes chez la larve de Thrombicula autum-
nalis Shaw, les appelait des « stigmates » ou des « ventouses ». Mais
Henking fait remarquer qu’ils ne peuvent être regardés comme des
ventouses, car il y a absence totale de musculature.
En fait, cette formation « organe larçaire » n’est pas comparable
à un stigmate car on n’a jamais vu de trachée y aboutir, il ne joue
certainement aucun rôle dans la respiration de l’Acarien et sa
fonction reste encore mystérieuse.
Fig. 2. Leeufvenhoekia paradoxa M. André (X 350).
Face ventrale montrant, par transparence, le trajet suivi par les trachées à l’intérieur
du corps.
\
En observant minutieusement, à un fort grossissement, des larves
de Leeuwenhoekia paradoxa M. André j’ai pu distinguer, assez nette-
ment, la présence d’un appareil respiratoire aussi parfaitement cons-
titué que possible. Ce fait indique que les échanges gazeux, entre
cette larve de Thromhidiidæ et l’extérieur, ne s’effectuent pas seule-
ment à travers la surface du corps mais, comme chez les Thrombi-
dions adultes, par l’intermédiaire d’un réseau trachéen.
Chacun des deux appareils trachéens possède un orifice respira-
toire, ou stigmate, surmonté d’une formation bien chitinisée, le péri-
trème, qui se prolonge en dehors du corps en constituant une petite
saillie arrondie située près du bord antérieur des coxæ I.
— 409 —
Les péritrèmes (fig. 1, P) peuvent être regardés comme des appa-
reils servant de réservoir à air. Chacun d’eux est formé d’un premier
ventricule renflé, saillant au dehors et possédant, sans doute, à son
extrémité distale, une fine fente permettant l’entrée de l’air. Cette
preniière « chambre à air » est suivie d’une seconde, plus petite,
partiellement séparée de la première par une cloison chitineuse
incomplète qui semble pouvoir jouer le rôle de valvule de fermeture.
Son extrémité inférieure, également étranglée par une paroi horizon-
tale, conduit au segment terminal, ou 3® chambre à jiir, dont le
volume diminue graduellement d’avant en arrière pour donner
naissance à la trachée proprement dite.
Les trachées (fig. 1, T) sont munies, sur toute leur longueur, du fil
spirale typique ; elles ne sont ni arborescentes ni anastomosées et
conservent une disposition symétrique dans les deux moitiés du
corps. Leur diamètre, très réduit (1 (x) au départ du péritrême,
augmente presque immédiatement et garde ensuite invariablement
la même dimension (2 p,) sur tout leur parcours.
Ces tubes, peu contournés, s’étendent presque jusqu’au bord
postérieur du corps où ils se terminent en cul de sac.
' Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Observations sur les Oribates (le® série).
Par F. Grandjean.
I, Au SUJET DES GRANDES ESPÈCES DE DaMAEUS.
J’appelle ici grandes espèces celles qui dépassent ou atteignent une
longueur de 850 jx. FiU Europe centrale et occidentale on en connaît
actuellement 6 que Kulczynski, dans son important mémoire de
1902 ^ (1), appelle Oribata geniculatus (L.), O. clavipes (Herm.),
O. gracilipes n, sp., O. auritus (K.), O. riparius (Nie.) et O. crispatus
n, sp. En 1931 (3, p. 119) Willmann les rapporte au genre Belha
et les désigne par les mêmes noms spécifiques, sauf geniculatus L.
qui devient geniculosa Oud. La 1^® espèce est de beaucoup la plus
grande (1300 à 1500 p) ; les autres ne dépassent guère 1000 p.
La présente note a pour objet la nomenclature, qui est loin d’être
satisfaisante. Dans les traités d’OuDEMANS (KHOA, I, p. 351) et de
Willmann (3, p. 136) Oribata geniculatus L. ne désigne pas un
Damaeus mais l’acarien tout différent que d’autres auteurs appellent
Lucoppia lucorum (K.) ou Phauloppia conformis (Berl.). Le Damaeus
geniculatus de Koch a été renommé geniculosa par Oudemans
en 1929. Le Damaeus auritus de Koch, type du genre Damaeus, n’est
pas le Damaeus auritus Kocii de Kulczynski. Ces désaccords sont
d’autant plus incommodes qu’il s’agit d’acariens importants aux-
quels on a très souvent affaire.
Malgré l’ingéniosité des remarques d’OuDEMANS (2, p. 177 à 179)
je crois qu’il est sage, pour éviter d’éternelles discussions, de renoncer
à savoir ce qu’était V Acarus geniculatus de Linné. Cette opinion
négative est la seule qui me paraisse avoir chance, dans V avenir, de
rallier la totalité des suffrages. Le genre Oribata Latr., dont A. geni-
culatus L. est le type, n’a plus alors aucun sens et le nom générique
des 6 espèces est Damaeus Koch, Belba étant réservé aux Belbidae
qui se groupent autour du Corynopède (4, p. 67).
J’ai désigné d’abord la plus grande espèce par Belba geniculosa
Oud., puis par Damaeus geniculatus Koch. Oudemans est d’avis
que la 2® dénomination n’est pas conforme aux Règles : en appelant
son acarien geniculatus L., Koch a commis une erreur ; donc cet
acarien, en application de l’article 31, ne peut s’appeler geniculatus
Koch à quelque genre qu’il appartienne.
Je ne sais pas si l’article 31 a vraiment un sens aussi absolu et
aussi générateur de changements dans la nomenclature, mais je
restreint son application, que mon interprétation soit juste ou non
Bulletin du Muséum, 2« série, t. XV, n° 6, 1943.
du point de vue littéral, aux cas semblables au seul exemple qui soit
cité dans cet article (celui de Taenia pectinate Goeze), c’est-à-dire
aux cas où l’homonymie porte à la fois sur le nom générique et le
spécifique. Soit GE A le nom, G étant celui du genre, E celui de
l’espèce et A celui du l®!" auteur. Si le 2® auteur A’ a désigné son
acarien par GE A l’article 31 s’applique. S’il l’a désigné par G’EA,
ce qui a permis dès l’origine de le distinguer, j’estime que E reste
valable pour l’acarien de A% que cet acarien soit maintenu dans le
genre G’ ou placé ensuite dans un autre genre G”, pourvu que G”
diffère de G, naturellement. Ici Koch a nommé son acarien Damaeus
geniculatus L, et non Acarus geniculatus L.
Ce cas simple n’est d’ailleurs pas celui de Hamaeus geniculatus
car l’article 31 suppose une erreur certaine d’identification. Il faut
être sûr que l’acarien du 2® auteur isiest pas celui du 1®^. Les Acaro-
logues qui croient, et je me compte parmi eux, que noiis ne savons
pas et ne saurons jamais ce qu’était l’A. geniculatus de Linné ne
peuvent pas dire que Koch s’est trompé mais seulement que nous ne
savons pas et ne saurons jamais s’il s’est ou non trompé. Appliquer
dans ces conditions l’article 31 serait illogique, car ce serait supposer,
contrairement aux prémisses, que la 1^® description, celle de Linné,
est assez bonne pour identifier l’animal.
Les cas de ce genre où l’erreur est possible, ou probable, mais non
certaine, sont nombreux en Acaralogie parce qu’il était impossible
autrefois de décrire les très petits animaux. Il faudrait appliquer à
tous ces cas une règle uniforme. L’animal du 2® auteur A’ ne peut
s’appeler GEA puisque nous ne savons pas. par hypothèse, ce que
veut dire GE, mais quel inconvénient y a-t-il à ce que nous l’appelions
G’ EA' ? G’ JB se distingue assez de GE pour ne pas prêter à confusion,
sans qu’il soit nécessaire de créer un nouveau nom £’ et d’encombrer
ainsi la nomenclature.
La question de principe étant ainsi résolue le geniculatus de Koch
doit s’appeler Damaeus geniculatus K., mais cela ne règle pas la
question de la plus, grande espèce. Une difficulté que je ne connais-
sais pas avant le présent travail, parce que je n’avais pas étudié les
Damaeus de Koch, m’est apparue. En comparant les dessins et
descriptions de cet auteur à mes exemplaires des 6 grandes espèces,
ceux-ci étant observés en lumière réfléchie et à faible grossissement
comme on le faisait il y a un siècle, je trouve que l’identification de la
plus grande espèce au Damaeus geniculatus, admise par tous les
auteurs, est très contestable, tandis que l’on reconnaît au contraire
la jdIus grande espèce dans le Damaeus onustus de Koch avec une
probabilité qui confine à la certitude.
Les Damaeus onustus, geniculatus et nodipes de Koch. — C’est
onustus en effet que Koch c(ualifie de plus grande espèce du genre
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
28
— 412
et comme onustus est une nymphe son adulte est a fortiori le plus
grand Damaeus. Or ce genre se compose, pour Koch, des 8 espèces
suivantes que j’énumère dans l’ordre où elles sont décrites ; auritus,
bicostatus, geniculatus, torons, nodipes, femoratus, concolor, onustus.
Quand il décrivait onustus Koch connaissait donc les 7 autres et
plusieurs des grandes qui avoisinent ou dépassent légèrement le
millimètre, mais non l’adulte de la plus grande espèce puisqu’il nous
dit qu onustus est la plus grande.
Par l’étude comparée des nymphes on arrive à la même conclusion.
Onustus porte sur son dos une charge allongée dans le sens longitu-
dinal et surplombant le propodosoma. Cette charge est grosse, à
surface irrégulière Q,t d’apparence homogène. Quelles espèces, parmi
les grands Damaeus, ont des nymphes ainsi camouflées ? J’ai cons-
taté que toutes, sauf la plus grande espèce et crispatus, portent des
charges très différentes de \ celle dessinée par Koch. Elles sont
légères et composées de fragments disparates lâchement arrimés les
uns aux autres. Chez la plus grande espèce et chez crispatus au
contraire la charge beaucoup plus lourde est une masse compacte
d’aspect terreux, en réalité formé d’humus, ayant exactement la
même allure que sur la figure de Koch.
Onustus ne peut donc être que la nymphe de la plus grande espèce
ou celle de crispatus, mais Koch supprime l’alternative puisqu’il
nous dit qu onustus est la plus grande espèce. Il suffit de placer
côte à côte des adultes et des nymphes de la plus grande espèce, de
crispatus, de claoipes et d" auritus, pour constater qu’il n’y a pas
d’hésitation possible : une tritonymphe de la plus grande espèce est
bien plus grande que les adultes des autres espèces ; une trito-
nymphe de crispatus est plus petite ou de même taille.
Les autres caractères donnent des arguments de même sens.
Comme sur la figure d’onustus la tritonymphe de la plus grande
espèce montre un sensillus ondulé, relativement fin au bout et des
poils pédieux de longueurs moyennes. l a tritonymphe de crispatus
a des poils pédieux nettement plus courts que sur la figure de
Koch et ils s’écartent moins de la surface.
Si nous passons maintenant à l’examen critique de geniculalus
nous constatons que les arguments ne concordent plus. D’abord il
faut remarquer que Koch ne parle pas de la taille de son geniculatus
alors que celle-ci est vraiment exceptionnelle chez la plus grande
espèce. Comparant plus tard nodipes à geniculatus il dit que nodipes
est gros et qu’il n’est probablement qu’une variété de geniculatus.
Or nodipes ne peut être que le Clavipède. Si geniculatus est la plus
grande espèce on ne comprend pas que Koch n’ait rien dit de la
différence considérable de grosseur entre, les deux acariens ni tenu
compte de cette différence. L’objection me paraît très forte. Pour la
bien comprendre il faut avoir ensemble sous les yeux, dans le champ
d’une loupe, un exemplaire de la plus grande espèce et un Clavipède.
Celui-ci paraît tout petit à côté de celui-là.
Geniculatus, s’il n’est pas la plus grande espèce, ne peut être que le
Clavipède. Voyons ce que donnent les autres raisons. J’appelle A
ou B, respectivement, l’identification à la plus grande espèce, ou au
Clavipède.
1° Longueurs des pattes. — Chez geniculatus elles sont trop longues
pour la plus grande espèce et conviennent mieux au Clavipède. On
peut cependant objecter que celles de nodipes sont encore plus
longues et que Koch avait peut-être une tendance à dessiner les
pattes trop longues. Comme les figures de geniculatus et de nodipes
ne datent pas de la même époque il faudrait pouvoir affirmer, pour
en tirer argument, que cette tendance est générale et je ne sais si on
peut le dire. Admettons que le résultat soit indifférent.
2° Poils différenciés de la 4® patte. — Plusieurs espèces de Damaeus
ont au fémur et au génual de la 4® patte des poils différenciés par leur
longueur et quelquefois par leur forme. Koch les a remarqués, chez
son auritus. Chez la plus grande espèce il y en a 2, qui sont dorsaux,
l’un au fémur et l’autre au génual Chez le Clavipède les mêmes
poils ont des longueurs ordinaires. Sur la figure de geniculatus comme
sur celle de nodipes Koch dessine des poils de longueurs ordinaires.
En faveur de B.
3® Solénidion tactile du 1®^ tibia. — Il est plus grand chez le Clavi-
pède. Koch l’a bien représenté chez nodipes, mais non chez geni-
culatus. En faveur de A.
4® Poils dorsaux du notogaster. — Chez la plus grande espèce les
deux rangées longitudinales de poils gastronotiques sont presque
parallèles et leur écartement est inférieur ou tout ‘au plus égal au
tiers de la largeur totale. Chez le Clavipède elles sont plus écartées
l’une de l’autre, surtout au centre, car elles sont notablement
incurvées. Eri outre les poils sont relativement plus longs et presque
toujours plus inclinés. L’allure radiée delà pilosité dorsale est notable
chez le Clavipède tandis qu’elle est faible chez la plus grande espèce,
et même nulle sur de nombreux exemplaires qui ont des poils dressés
verticalement. A cet égard la figure de nodipes est à peu près juste
pour le Clavipède. Celle de geniculatus ne convient même pas au Clavi-
pède car les poils sont trop 'marginaux, mais l’erreur commise est
beaucoup moindre s’il s’agit du Clavipède que s’il s’agit de la plus
grande espèce. Dans l’hypothèse A voir les poils gastronotiques
comme sur la figure de geniculatus me paraît une faute impossible
car leurs extrémités ne devraient pas atteindre en projection le con-
tour apparent latéral. En faveur de B.
1. Il ne faut pas s’étonner de l’absence de ces grands poils sur la figure d'onusius
car leur différenciation ne se fait qu’à l’adulte.
414 —
5° Sensilli. — Les sensilli sont légèrement mais nettement ondulés
chez la plus grande espèce et Koch l’a remarqué pour onustus comme
je l’ai dit plus haut. Pour geniculatus le dessin de Koch convient
mieux au Clavipède. En faveur de B, mais de faible poids, car l’ob-
servation est délicate.
6® Poils interlamellaires. — Ceux-ci sont dressés et un peu inclinés
vers l’arrière chez la plus grande espèce. Ils sont plus courts et fran-
chement couchés en arrière chez le Clavipède. Koch a décrit et dessiné
pour geniculatus des poils interlamellaires longitudinaux couchés en
avant. Il est possible que ce soient les vrais poils interlamellaires
projetés ainsi par une attitude plongeante du spécimen et dessinés
trop longs. Le résultat serait en faveur de A car on ne peut pas pro-
jeter en avant, même en inclinant beaucoup l’animal, les poils inter-
lamellaires d’un Clavipède. Mais pourquoi Kock a-t-il dessiné les
mêmes grands poils sur la figure de nodipes ? S’agirait-il, non de
poils, mais des carènes et nodosités du prodorsum, très mal vues et
mal comprises ?
7® Tectopedium 1. — Il est plus évasé chez le Clavipède. La figure
de geniculatus convient mieux à la grande espèce. En faveur de A.
8° Rostre. — 11 est moins saillant sur la figure de geniculatus que
sur celle de nodipes mais c’est probablement parce que l’orientation
de geniculatus était plus plongeante. Le rostre est à peu près le même
chez le Clavipède et la plus grande espèce. Résultat indifférent.
9° Couleur — Koch qualifie son geniculatus de noir et son nodipes
de brun. La plus grande espèce est plus sombre que le Clavipède.
Cette raison est en faveur de A mais il faut noter que Koch qualifie
aussi de noir son auritus bien qu’il ait la même couleur brun rouge
que le Clavipède.
10*^ Grandeur naturelle d’après les planches de Koch. — Je ne crois
pas que l’on puisse rien tirer de sérieux des ronds, points ou autres
marques qui prétendent nous faire savoir les grosseurs réelles sur les
planches de Koch. D’après ces marques nodipes aurait 2 tiers de
millimètre et geniculatus 1 millimètre, mais auritus n’atteindrait
pas le demi-millimètre.
J’ai tenu à exposer d’une manière aussi complète que possible les
raisons contradictoires que Koch nous donne pour identifier son
geniculatus. L’impression qui en résulte est décevante. Pour moi il est
probable que geniculatus est un Clavipède mal dessiné mais il n’est
cependant pas certain que ce ne soit pas la plus grande espèce, ni
peut-être une autre espèce qui ne ferait pas partie du groupe des
6 grandes. Je trouve donc singulier que tous les auteurs, par une
sorte de convention tacite, aient admis sans discussion l’identité de
geniculatus avec la plus grande espèce.
Lorsqu’il y a des incertitudes de ce genre j’estime qu’il faut suivre
les auteurs s’ils sont unanimes, afin de îie pas bouleverser la nomen-
— 415
clature, mais en soulignant le caractère conventionnel de la déno-
mination acceptée. Le cas de geniculatus n’est malheureusement pas
aussi simple. L’unanimité est pour identifier le geniculatus de Koch
à la plus grande espèce, non pour appeler cette dernière geniculatus.
En outre Orihata geniculatus L. est employé pour Lucoppia lucorum.
La nomenclature est donc déjà bouleversée et une forte ambiguité
est introduite, qui pèsera toujours sur le nom d’espèce geniculatus
lorsqu’il a pour origine V Acarus geniculatus de Linné.
Ma conclusion est qu’il vaut mieux désigner la plus grande espèce
par Damaeus onustus Koch, C’est le 1®^ nom certain (1841). Ainsi
nous ne créons pas un nom nouveau, nous nous débarrassons d’une
ambiguité et nous sommes aussi sûrs qu’on peut l’être, dans un cas
aussi difficile, de ne pas commettre une erreur.
Les Damaeus aurîtus de Koch et de Kulczynski. — J’ai déjà
signalé (4, p. 67, en note) que Vaurilus de Kulczynski n’est pas
Vauritus de Koch.
Celui de Koch, qui est commun en France, n’a aucun sillon
longitudinal sur le devant du notogaster, ses sensilli ne sont pas en
fouet et les 2 grands poils de son génual IV, sans être aussi droits que
sur la figure de Koch, ni opposés en direction, sont loin d’avoir la
forme recourbée qu’indique la figure de Kulczynski (1, PI IV,
fig. 43). Je ne vois pas en quoi il diffère de gracilipes Kulcz.
\jauritus de Kulczynski est allié au riparius de Nicolet, comme
Kulczynski l’a d’ailleurs bien vu. Il me semble divisé en plusieurs
petites espèces. Celles-ci, que l’on trouve jusque dans l’Afrique du
Nord, ont en commun les 3 caractères signalés par Kulczynski,
c’est-à-dire les sillons du notogaster analogues à ceux de riparius,
mais plus courts et plus faibles, les sensilli toujours très flagelli-
formes et les 3 grands poils de la 4® patte (1 au fémur, 2 au génual)
très recourbés ou très ondulés ; elles diffèrent par d’autres carac-
tères comme la longueur des pattes, la taille etc. ; un exemplaire
d’Espagne a tous ses poils gastronotiques flagelliformes.
Uauritus de Kulczynski n’ayant pas de nom valable je propose de
l’appeler Damaeus Kulczynskii nov. nom. En général il est mauvais
de donner un nouveau nom à un acarien sans le mieux décrire et sans
préciser un nouveau type d’après de nouveaux exemplaires, mais ici
les très bonnes figures et la description de Kulczynski suffisent
(1, p. 24 à 26. PI. III, fig. 9 ; PI. IV, fig. 42, 43).
Peut-être y a-t-il passage à D. riparius. Au moins faut-il admettre
que riparius a des races locales ou des individus à sensillus flagelli-
forme car j’ai renouvelé sur des exemplaires de Lugano (Suisse) mon
observation d’Andermatt (4, p. 67, en note).
Les autres Damaeus de Koch. — Je n’ajouterai que peu de mots
à leur sujet. Concolor a les poils gastronotiques de la plus grande
— 416 —
espèce mais il s’écarte de tous les grands Damaeus par son hysterO'
soma allongé. Tondus est la nymphe d’uiiBelbidé à cônes dont Koch
n’a pas vu les limites exuviales. On sait que hicostatus et femoratus
sont des Gy mno damaeus.
Il faut faire maintenant la réserve habituelle sur la découverte
possible, aux environs de Regensburg, d’un nouveau Damaeus qui
serait plus conforme à certains figures de Koch. D’autres grandes
espèces, probablement très localisées, existent en Europe centrale
et occidentale. J’en ai trouvé une à Mont-Dore, qui est même la
plus grande après onustus, et qui diffère beaucoup de toutes les autres
par sa surface entièrement sillonnée et corrodée.
Les 6 grandes espèces de Kulczynski. — Ecrits dans le même
ordre qu’au début de cette note leurs noms seraient Damaeus
onustus K., D. clai>ipes (Herm.), D. auritus K., D. Kulczynskii
Grandj., d. riparius Nie. et D. crispatus (Kulcz.).
II. — Les genres Eremobelba Berl. et Elapheremaeus n. gen.
Le genre Eremohelba Berl. dont le type est E. leporosus (Haller
1884) est actuellement composé, outre le type, de 5 espèces qui sont :
E. maculosa (Warb. et Pearce 1906), d’Angleterre, E. pectinigera
Berl. 1908, de l’Europe centrale et occidentale, E. geographica
Berl. 1908, d’Italie, E. graeïlior Berl. 1908, de l’Amérique du Nord,
et E. capitata Berl. 1913, de Java. D’après le faciès il contient
2 groupes. Le 1®^, très homogène, comprend leporosus, geographica,
gracilior et capitata. Ce sont les vrais Eremohelba. Pour les 2 autres
espèces je propose le nouveau nom générique Elapheremaeus, avec
pectinigera comme type.
Elapheremaeus diffère à' Eremobelba par sa forme plus allongée, ses
carènes prodorsales parallèles devant les poils interlamellaires, son
sensillus à pectination robuste et espacée, ses ouvertures anale et
prégénitale éloignées l’une de l’autre, son apodème sternal, ses pattes
plus longues et moins épaisses, à articulations ordinaires. Dans le
genre Eremobelba, inversement, la forme générale est courte, la
sculpture du prodorsum, devant les poils interlamellaires, consiste
en bosses et en sillons obliques, sans trace de carènes parallèles, le
sensillus est constamment un fil très long et courbe, dirigeant sa
concavité vers l’arrière et vers le bas, les ouvertures anale et prégé-
nitale sont voisines, il n’y a pas d’apodème sternal, les pattes sont
plus courtes et plus épaisses, leurs 2 dernières articulations sont à
collerette.
L’apodème sternal Ôl Elapheremaeus n’est bien formé, c’est-à-
dire saillant et assez étroit, <pie de part et d’autre du sillon séjugal.
En arrière il va jusqu’au cadre de l’ouverture prégénitale. Au lieu
— 417
d’un véritable apodème on voit chez Eremobelba un épaisissement
de la cuticule tout le long d’une large bande axiale entre le camé-
rostome et l’ouverture prégénitale. Les tarses à' Elapheremaeus ont
un bulbe. Ceux A' Eremobelba ont leur maximum de largeur àlabase.
Je parle du genre Eremobelba d’après des exemplaires que j’ai
récoltés à Colon (Panama) et à la Guayra (Venezuela). Ces exem-
plaires sont voisins du type. En outre j’ai trouvé geographica à
Vallombrosa (Toscane) et à Lugano (Suisse).
Elapheremaeus pectinigera est un Oribate commun facile à recon-
naître. Il aime les lieux découverts et relativement secs, ou même
dénudés, en plaine ou en montagne (Chartreuse 1800 m.). On ne le
trouve pas dans les bois humides. Mes exemplaires proviennent de
nombreuses localités françaises, d’Italie, de Suisse méridionale,
d’Espagne, de l’Algérie et du Maroc.
A cause de cette grande aire d’extension on peut supposer qu’il
ne diffère pas du Notaspis maculosa de Wabburton et Pearce,
lequel a été retrouvé en Irlande par Halbert. Cet auteur en donne
un dessin incomplet mais convenant à pectinigera [Journ. Linn. Soc.,
t. 35, p. 380, PI. 21, fig. 20).
Les nymphes et la larve de pectinigera ont un sensillus en épi,
très différent du sensillus adulte. Plusieurs poils de leurs pattes sont
en feuille. I/orifice de la glande latéro-abdominale est prolongé à
l’extérieur par un tube légèrement évasé. Près de ce tube pousse un
grand poil, les autres poils de l’bysterosoma étant très petits. Ces
caractères originaux disparaissent à l’adulte. Il y a différenciation.
Dans Murcia obsoleta Koch on reconnaît assez bien une nymphe
de pectinigera. Il est donc probable, malheureusement, qu’il faudra
changer la nomenclature et appeler l’animal Elapheremaeus obsoleta
(K.) ou peut-être maculosa (W. et P.). En attendant d’être fixé sur
obsoleta et maculosa je le désignerai par Elaph. pectinigera (Berl.).
La bonne figure qu’en donne Beriæse le définit parfaitement.
TRAVAUX CITÉS
1. Kulczynski (V.). Species Oribatinarum in Galicia collectae (Rozpr.
w. mat.-przyr. Ac. Um., s. III, t. 2 B, p. 9 à 56, 2 pl., 1902. Cracovie).
2. Oudemans (A.-C.). Acarologische Aanteekeningen LXXII [Ent. Ber.,
t. VI, p. 177 à 188, 1923).
3. WiLLMANN (C.). Moosmilben oder Oribatiden (Tierw. Deutschl., 22 V,
p. 79 à 200, 1931).
4. Grandjean (F.). Les Oribates de Jean-Frédéric Hermann [Ann. Soc.
Entom. France, t. CV, p. 27 à 110, 1936).
— 418 —
^ Sur le développement post-embryonnaire et
LA CHÆTOTAXIE D’HydROSCHENDYLA SUBMARINA (GrUBE)
{Myriapodes)
Par J.-M. Démangé.
Les Geophilomorphes sont épimorphes, c’est-à-dire qu’ils naissent
avec un nombre définitif de paires de pattes et de segments L Les
stades de leur développement post-embryonnaire sont fort peu
connus et d’après K. W. Verhoeff se classent en : Peripatoïdes,
Foetus, Adolescens, les caractères propres à chaque stade étant définis
par cet auteur. Nous avons étudié un certain nombre de spécimens
à’ Hydroschendyla submarina (Grube) récoltés par G. Le Masne à
Port Blanc (Ile des Femmes) dans les Côtes-du-Nord et groupés dans
une fente de rocher. L’intérêt de cptte trouvaille est qu’en plus des
adultes et de quelques larves (stade Adolescens), des spécimens très
jeunes et qui représentent les tout premiers stades du développe-
ment post-embryonnaire, ont été ramassés. Ces spécimens, de .cou-
leur blanchâtre, sont enroulés sur eux-mêmes ; les maxilles et les
forcipules sont segmentés et ne possèdent pas encore la même forme
que chez l’adulte. Les antennes, aux articles plus ou moins télescopés,
sont ramenées le long du corps qui contient une certaine quantité de
vitellus. La segmentation du corps est très visible ainsi que celle des
pattes (fig, 1-2) étroitement liées aux pleures encore indistinctes.
La région génitale est amorphe (fig. 5), nous sommes donc en présence
de ce que K. W. Verhoeff appelle stade Foetus, Mais le fait intéres-
sant est que certains spécimens sont munis parfois d’un, parfois de
deux cordons blanchâtres tordus comme les fibres d’une corde.
R. Heymons et E. Metchnikoff qui ont étudié le développement
chez Scolopendra ne les signalent pas. Nous en sommes réduits pou»
élucider le problème à nos seules observations faites d’ailleurs sur
du matériel conservé dans l’alcool.
La majeure partie des Foetus n’ont qu’un cordon, lequel est soudé
à l’animal vers le milieu du corps (en A, fig. 6). De ce point partent
trois branches dessinant grossièrement un Y. Les deux premières
s’appliquent étroitement à l’animal en s’écartant l’une de l’autre,
1. J. Chalande signale quelques exceptions et dit que « les Geophilidæ se rattachent
à deux modes'de développement et l’on peut, pour cette raison et aussi parce que le
développement anamorphotique est très peu accentué, les considérer comme un groupe
intermédiaire et en période de transition ».
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
I
— 420
tandis que la troisième qui est libre s’étale à son extrémité distale
à la façon d’un champignon (ch. fig. 6).
S’il y a deux cordons, ceux-ci sont toujours libres et rattachés
distalement à des fragments de membrane plus ou moins étalés
(ch. fig. 7).
Deux faits sont certains : les membranes (ch) qui terminent dis-
talement le ou les cordons sont des restes de chorion et le cordon lui-
même n’est qu’une exuvie enroulée et tordue sur elle-même. On
retrouve en effet dans la région distale des cordons, lorsqu’on étale
ceux-ci après les avoir quelque peu délacérés, les dents cuticulaires
que portait l’animal et que Heymons a signalé d’ailleurs chez Scolo-
pendra (Heymons, fig. 14 et 31).
Ainsi donc chorion et première exuvie (ou cuticule embryonnaire)
et 2® exuvie restent solidaires une fois effectués et la naissance et la
1^® mue ; cela parce que, en certains endroits du corps, la cuticule
embryonnaire de l’animal ne s’est pas séparée ni du chorion ni de la
cuticule suivante et constituent ainsi des régions de soudure. Les
points de soudure font qu’à chaque rejet de cuticule la chitine
délaissée reste en contact avec celle qui ontogéniquement la pré-
cédait.
En tous les cas exuvie et chorion sont rejetés lors d’une
deuxième mue ; nous avons trouvé des larves complètement dépour-
vues de cordons et que nous considérons comme 2®® larves (fig. 8).
Elles sont d’ailleurs plus élancées que les autres larves, les antennes
sont plus longues et dégagées, leurs articles moins « télescopés ».
Les pattes commencent à se détacher du corps.
Cette soudure entre le chorion et la cuticule n’est pas spéciale aux
Myriapodes car chez les Araignées la rupture du chorion ou éclosion
est accompagnée du rejet soit de la première soit de la deuxième
exuvie. Il s’ensuit que parfois le chorion est rejeté seul (Dysderidæ)
ou accompagné d’une exuvie (Lycosids^) ou de 2 exuvies (Clubio-
nidæ) (voir Holm).
Il y a donc ici un processus comparable à celui que nous venons
de découvrir chez Hydroschendyla. Là encore les exuvies sont rejetées
avec le chorion parce qu’elle sont avec lui solidaires. A. Holm ne
dit pas comment sont rattachées entre eux chorion et exuvie.
Cependant M. Vachon (dans un travail en cours) a constaté
chez Drassodes lapidosus, une formation qui rappelle un peu celle
que nous avons trouvée chez Hydroschendyla. Le chorion et la pre-
mière exuvie sont rejetés ensemble et collés l’un à l’autre. Ils sont
rejetés jusqu’à la partie postérieure de l’abdomen au moment de
l’éclosion. Cependant la paroi ventrale de la première exuvie s’est
repliée et forme un long cordon allant des pattes aux filières et rejoi-
gnant le reste de l’exuvie (paroi dorsale collée au chorion).
Fig. 5 ; segments terminaux d’une larve face ventrale. — Fig. 6 : larve à un cor-
don vue de profil. Les pattes ne sont pas représentées. — Fig. 7 : larve à 2 cor-
dons vue de profil. Les pattes ne sont pas représentées. — Fig. 8 : larve sans cordon
portant un lambeau de cuticule. — Fig. 9 : article antennaire 9 droit montrant
les 10 microchètes.
Chætotaxie.
Nous avons profité du matériel que nous avions entre les mains
pour étudier la chaetotaxie et ses variations au cours du développe-
ment postembryonnaire.
422
Certaines soies étant très petites et visibles seulement à l’immer-
sion, notamment les soies des maxilles et des forcipules, il est assez
difficile de les dénombrer et de donner leur position exacte.
Toutefois nous avons pu constater que le nombre de soies augmente
au cours du développement (fig. 2-3-4). Nous espérons faire connaître
ultérieurement la manière dont se fait cet accroissement.
Par contre la chaetotaxie antennaire nous a été plus facile à
étudier. Les antennes composées généralement de 14 articles, rare-
ment de 15, ont une particularité frappante. En effet, nous avons
trouvé des amas de microchètes se plaçant toujours à l’extrémité
distale d^s articles 5-9-13 (fig. 9). Elle sont déjà en assez grand
nombre chez Vadolescens et font complètement défaut chez la larve.
Les deux sexes les possèdent, par conséquent ces amas de soies ne
peuvent constituer un caractère sexuel secondaire.
Le nombre de ces microchètes qui diffèrent suivant l’article est
variable également suivant le stade, ce qui peut avoir un intérêt dans
la recherche de l’âge des exemplaires.
Nous avons étudié des H. submarina adultes d’autres régions : les
microchètes sont présentes, mais le nombre n’est pas le même que
chez les individus des Côtes-du-Nord, toutefois elles se trouvent tou-
jours aux articles 5-9-13. Chez les autres genres de Géophilomorphes
que nous avons examinés, elles font complètement défaut. Les micro-
chètes constituent donc un caractère spécifique ou peut-être spécial
au genre Hydroschendyla. ' ,
Conclusions.
1° Certaines larves à' Hydroschendyla suhmarina (Gruhe) que nous
considérons comme étant les premiers stades du développement post-
embryonnaire, possèdent une ou deux formations en cordon retenant
à leur extrémité distale un fragment de chorion. Ces formations rat-
tachées à l’animal s’expliquent par la soudure de la 1^® cuticule
embryonnaire au chorion d’une part et de la 2® cuticule d’autre part.,
et, au moment de l’exuviation^ par le rejet et la torsion de ces exuvies
restant solidaires. Ces processus ne sont pas spéciaux aux Myria-
podes car ils se retrouvent chez les Araignées.
2° Le nombre de soies s’accroît progressivement au cours du déve-
loppement post-embryonnaire.
Les microcKètes antennaires des articles 5-9-13 aussi bien du ^ que
de la $ d' Hydroschendyla constituent un caractère spécifique
important et apparaissent assez tôt au cours du développement
post-embryonnaire.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Brôlemann (H. W.). Eléments d’une faune des Myriapodes de France.
Chilopodes. Toulouse, 1930.
Chalande (J.). Le développement post-embryonnaire et ses rapports
avec la systématique. Mém. Acad. Sc. inscriptions Belles Lettres. Tou-
louse, 10® sér., t. X, 1910.
Heymons (R.). Die Ent-wicklungsgeschiche der Scolopender. Bibl. Zool.
H. 33, 1901,
Holm (A.). Studien über die Entwicklung und Entwicklungsbiologie der
Spinnen. Zool. Bidrag, Uppsala Bd 19, 1940-1941.
Metchnikoff (E.). Embryologisches über Geophilus. Zeits. Wissench.
Zool., XXV Bd, 1875.
Verhoeff (K. W.). Myriapodes Chilopodes. Bronn’s Tier., B. 5, II, 1925.
Révision des Adeniana du Nord de l’Afrique
(Hemiptera Cicadidae)
Par André Villiers.
(Note présentée par M. Max Vachon.)
Le genre Adeniana Distant 1906 (= Adenia Distant 1905 et
Hymenogaster Horvath 1911) a été créé pour une espèce, A. Yer-
buryi Distant, provenant d’Aden. Ce genre, qui appartient à la
sous-famille des Tihicinitæ, est caractérisé par la tête dont le front
est très saillant en avant et surtout par l’abdomen du mâle qui est
profondément excavé, la paroi ventrale, déprimée, étant carénée au
milieu et formée d’unp membrane pellucide affectant l’appârence de
trois segments abdominaux. En outre la marge du dernier segment
abdominal de la femelle est très étroitement échancrée. •
Le genre Adeniana comptait jusqu’ici six espèces qui paraissent
toutes être propres aux régions désertiques ou subdésertiques de
l’Ancien Monde ; trois de ces espèces sont localisées en Afrique du
Nord {longiceps Puton 1887, Mairei Bergevin et Bourlieri Ber-
gevin), une autre, Yerburyi Distant à Aden, une en Abyssinie,
Kovacsi Horvath et enfin une en Arménie russe, tabida Horvath.
Outre les types de Puton et de Bergevin, les collections du Muséum
renferment plusieurs espèces nord-africaines d’ Adeniana qui me
semblent inédites et dont on ‘trouvera les descriptions ci-dessous,
présentées sous forme de tableau synoptique. Toutes ces espèces sont
très proches les unes des autres et ne diffèrent guère entre elles que
par la coloration, la nervation alaire et la structure de la tête. Les
segments génitaux des et des $ ne varient que très légèrement
d’une espèce à l’autre et ne peuvent être utilisés pratiquement pour
les distinctions spécifiques.
Tableau des Adeniana Nord-Africains.
1. Ailes supérieures avec 5 cellules antéapicales (fig. 1 à 3) 2
— Ailes supérieures avec 6 cellules antéapicales, la quatrième très courte :
et triangulaire ; cellule antéapicale 3 avec sept angles, Tantéapicale 2
avec 5 angles. Cellule apicale 4 avec cinq angles, apicale 5 avec quatre
angles. Angle apical de la première cellule antéapicale situé en arrière
de Textrémité de la cellule postcostale (fig. 4). Ocelle médian presque
horizontal. Partie frontale du vertex de la tête large, très saillante ;
lobes préoculaires courts, régulièrement et largement arrondis (fig. 5).
Coloration générale testacée, très pâle, avec seulement le sillon médian
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
— 425 —
postocellaire de la tête, un point médian près de la base du pronotum,
une ligne de taches mal définies au milieu de la face dorsale de l’abdomen,
l’apex des épines des pattes, l’extrémité des tibias et celle du dernier
article des tarses noirs. Longueur sans les ailes : 17 mm. — Type : une Ç
récoltée en Algérie : Beni-Ounif, Oued Melias, le 18 juin 1942.
A. Korsakoffl, n. sp.
2. Cellule antéapicale 3 avce 6 angles (fig. 1) 5
— Cellule antéapicale 3 avec 5 angles (fig. 2 et 3) 3
3. Cellule antéapicale 2 avec 5 angles (fig. 3) . . 4
— Cellule antéapicale 2 avec 6 angles (fig. 2). Cellule apicale 4 quadran-
gulaire, cellule apicale 5 avec 5 angles, la branche de l'angle proximal
située vers la cellule antéapicale 2 presque trois fois plus courte que
celle située contre la cellule antéapicale 3. Angle distal de la cellule anté-
apicale 1 situé bien au-delà de l’apex de la cellule postcostale. Colora-
tion générale testacé^pâle avec seulement deux points foncés sur la partie'
frontale du vertex, la strie médiane postcocellaire, un point médian près
de la base du pronotum noir. En outre une tache au milieu du bord
antérieur du pronotum, l’apex des tibias et des tarses légèrement rem-
brunis. Corps densément»couvert de poils argentés courts et couchés.
Lobes préoculaires de la tête courts et trans verses (fig. 6). Longueur
sans les ailes : 16 mm. — Algérie ! Tin Tahart dans le Tissili Ouest.
A. Bourlieri Berg.
4. Milieu de la face dorsale de l’abdomen avec une très large bande noire,
chaque segment avec, en outre, une large tache noire transverse de
chaque côté, le dernier grand tergite entièrement noir. Tête testacée
avec une large tache triangulaire noire s’étendant de la base jusqu’au
milieu de la partie frontale du vertex, celle-ci avec des stries brunâtres.
Pronotum testacé avec les côtés rembrunis et une bande médiane longi-
tudinale noire dilatée à ses extrémités. Mésonotum en majeur partie
noir avec seulement les côtés et les deux bandes de part et d’autre du
milieu et s’étendant jusqu’à l’apex testacés. Fémurs antérieurs et
intermédiaires et tibias antérieurs fauves avec des bandes longitudinale^
brun foncé. Tibias intermédiaires et postérieurs testacés avec la base, et
l’apex fauves. Fémurs postérieurs testacés avec des bandes longitudinales
brunes. Cellule apicale I enfumée ainsi que la base des 2® et 3® cellules
apicales. Cellule postcostale n’atteignant pas tout à fait le niveau de
l’extrémité de la cellule préapicale. 1. Partie frontale du vertex un peu
plus large que longue. Lgbes latéraux formant un angle obtus (fig.
7). Longueur sans les ailes :16 mm . — Type : une $ récoltée en
Algérie : Laghouat en juillet A. nigerrima, n. sp.
— Milieu de la face dorsale de l’abdomen avec une étroite ligne noire
médiane, chaque segment avec, en outre une petite tache latérale fauve
clair. Tête testacée avec une ligne noire médiane s’étendant de la base
un peu en avant de l’ocelle médian. Pronotum testacé avec une ligne
médiane noire. Mésonotum testacé avec trois taches brunâtres, les deux
latérales semi-ovalaires partant de la base mais n’atteignant pas l’apex,
la médiane située à la base, transverse, et prolongée en arrière en une
étroite ligne noire. Fémurs testacés avec des bandes longitudinales
fauves. Tibias très étroitement et légèrement rembrunis à l’apex. Cellule
apicale 1 et bases des cellules apicales 2 et 3 de l’aile supérieure légère-
ment enfumées. Apex de la cellule postcostale s’étendant un peu moins
en arrière que la cellule préapicale 1, Longueur, sans les ailes : 14 mm.
— Type ; une Ç provenant à’ Algérie : Biskra A. Licenti, n. sp. ^
5. Métanotum testacé avec trois larges taches brun noir (disposées comme
chez Licenti). Cellule apicale 1 et base aes cellules apicales 2 et 3 plus
ou moins enfumées 6
— Métanotum noir avec quatre étroites lignes jaunes, deux latérales et
deux distales, s’étendant du bord antérieur jusqu’au milieu. Ailes non
enfumées 8
6. Lobes préoculâires de la tête courts, leurs côtés subangiilés (fig. 11
et 12). Stature courte et robuste. Tête largement et indistinctement
Fig. 1 à 4, Gen. Adeniana Distant, ailes antérieures droites ; 1, A. Mairei Bergevin ;
2, A. Bourlieri Bergpvin ; 3. A. nigerrima, n. sp. ; 4, A. Korsakoffî, n. sp. — a, cel-
lules apicalles ; aa, cellules préapicales ; b, cellules basales ; r, cellules radiales ;
pc., cellules postcostales.
rembrunie. Pronotum avec une bande noire dilatée à ses extrémités, les
boros latéraux rembrunis. Face dorsale de l’abdomen avec une bande
brune assez large 7
— Lobes préoculaires de la tête allongés, leurs côtés obliques, légèrement
sinués mais non angulés (fig. 10). Stature élancée. Même type de colora-
tion que ci-dessus mais la couleur sombre bien moins étendue. Angles
basilaires du pronotum largement arronais. Apex de la cellule post-
costale de l’aile s’étendant jusqu’au niveau de l’extrémité de la cellule
préapicale 1. Petite taille : 13 mm. sans les ailes. — Type et paratype :
1. Je suis heureux de dédier cette espèce à M. le R. P. Licent qui a bien voulu
m’apporter, pour la rédaction de cette note, l’appui de ses connaissances étendues en
matière d’Homoptères.
— 427 —
2 Ç du Sud Algérien : Aïn Sefra (ex coll. Putoi\) . . A. minuta, n. sp,
7. Partie frontale du vertex largement arrondie en avant ; lobes préocu-
laires subcarrés, subangulés latéralement (fig. 11). Angles basilaires du
pronotum arrondis. Cellule postcostale de l’aile s’étendant bien plus
loin, en arrière, que la cellule antéapicale 1 (fig. 1). Longueur, sans les
ailes : 14,5 mm. — Maroc occidental ; Mecheria ben Abou ; Sud Algérien
Amguid, dans le Tassili Ouest A. Maire! Berg.
Fig. 5 à 13, Gen. Adeniana Distant, -face dorsale de la tête ; 5, A. Korsàkofji, n. sp. ;
6, A, Bourlieri Bergevin ; 7, A. nigerrima, n. sp. ; 8, A. Licenti, n. sp. ; 9, A. minuta,
n. sp. ; 10, A. Mairei Bergevin ; 11, A. longiceps Ruton ; 12, A. robusta, n. sp. ;
13, A maroccana, n. sp.
— Même coloration. Partie frontale du vertex plus longue, plus saillante,
ovalaire en avant. Lobes préoculaires plus allongés, avec un angle latéral
plus ouvert (fig. 12), Angles basilaires du pronotum plus aigus. Cellule
postcostale de l’aile s’étendant, en arrière, moins loin que l’apex de la
cellule antéapicale 1. Longueur, sans les ailes : 17 mm. — Tunisie :
Fériana ; Égypte Amriéh, Mokotam A. longiceps Puton.
8. Lobes préoculaires de la tête très courts, subangulés latéralement.
Partie frontale du vertex très courte à peu près aussi large que longue,
largement arrondie et subtronquée en avant (fig. 13). Cellule postcos-
tale de l’aile s’étendant, en arrière, aussi loin que l’antéapicale 1. Même
type de coloration que les précédents mais couleur noire beaucoup plus
étendue. Longueur, sous les ailes : 15-16 mm. — Type : un du Sud
Algérien : Colomb-Béchar ; Paratype : un du Maroc oriental : Oudjda.
A. robusta, n. sp.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n“ 6, 1943. 29
— Lobes préoculaires de la tête allongée, leurs côtés en courbe régulière.
Partie frontale du vertex plus longue que large, ovalaire en avant
{fig. 14). Cellule postcostale de Taile dépassant, en arrière, l’extrémité de
la cellule préapicale 1. Même coloration que le précédent. Longueur,
sans les ailes ; 14,5 mm. — Type. : un çj du Sud Marocain : Zenagha,
Figuig. A. maroccana, n. sp.
Laboratoire d' Entomologie du Muséum.
Catalogue des Types de Gastéropodes marins conservés
AU Laboratoire de Malacologie
III. — PURPURA et genres voisins ; TRITONIDAE
Par E. Fischer-Piette et J. Beigbeder
Genre Purpura Bruguière 1792.
Purpura alba Hombron et Jacquinot 1854, Voy. pôle Sud,
p. 91, pl. 22, fig. 30-31.
Holotype. Long. 23 mm. Provenance : Mangareva.
[Purpura alba Risso. Voir Euthria.l
Purpura ascensionis Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
Zool., II, p. 159, pl. 37, fig. 20-23.
Holotype. Long., 37,5 mm. Provenance : Ascension. Et 3 para-
types, long., 53 mm. ; 38 mm. ; 29 mm.
Purpura aterrima Lesson 1842, Revue zoologique, p. 186
{sans figure).
Holotype. Long., 11 mm. Provenance ; Iles Gambier.
Purpura aurantiaca Hombron et Jacquinot 1854, Voy. pôle
Sud, p. 91, pl. 22, fig. 28-29.
Holotype. Long., 32 mm.
Purpura avenacea Lesson 1842, Revue zoologique, p. 186
(sans figure).
Deux échantillons paratypes, long. 10 et 9,5 mm. Provenance :
îles Gambier.
[Purpura baccata Hombron et Jacquinot. Voir Siphonalia.l
Purpura bicolor Lesson 1842, Revue zoologique, p. 187 (sans
figure).
Un échantillon, long., 15 mm., collection Lesson.
Purpura bicarinata Blainville 1832. Esp. genres Pourpre etc.,
p. 215.
1. Suite des notes parues dans ce Bulletin, pp. 203 et 324. Pour la façon dont a été
conçu ce catalogue, et pour le sens donné aux mots holotype, syntype, paratype, voir
ci-dessus, p. 203. Nous rappelons que ce catalogue comporte l’identification des types
de Savigny et de Risso.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
430 —
Holotype, long., 43,5 mm., constituant en même temps le type
de Purpura helena Quoy et Gaimard. Provenance : Sainte- Hélène.
Purpura celtica Locard 1886, Prodr. malac. fr,, Catal. gén.
Moll. viv. Fr., Moll, mar., p^ 147 et 556.
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur
des exemplaires de la collection Locard. 11 échantillons : de Trou-
ville (2), Granville (2), Brest (6), Augoulin (1).
Purpura Chusani Souleyet 1852, Voy. de la Bonite, p. 604,
pl. 39, fig. 20-22.
Holotype. Long., 43,5 mm. Provenance ; Macao. Et un para-
type, long., 42 mm., même provenance.
Purpura cornigera Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
p. 213, pl. 9, fig. 10.
La coquille figurée. Long., 24 mm. Provenance : Mazatlan
(M^ Botta). Et 3 paratypes, même provenance, long., 28 ; 28 ;
26 mm.
Purpura costata Blainville 1832, Esp. genre Pourpre etc.,
p. 231, pl. 11, fig. 8.
Holotype. Long., 24 mm. Provenance : Mazatlan (M’^ Botta).
Purpura Dumasi Vélain 1876, C. R. Ac. Sc., 24 juill., et Arch.
Zool. exp. gén., VI, 1877, p. 102, pl. 2, fig. 13-15.
Holotype. Long., 29 mm. Les types des variétés multistriata
(long., 19 mm.), semicosta (18 mm.), cincta (18 mm.). Et quatre
paratypes. Provenance de tous ces échantillons : île Saint-Paul.
Purpura elongata Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
pl. 10, fig. 9 (sans description).
La coquille figurée. Long., 34,5 mm. Provenance : île King. Et
un paratype, même provenance, long., 27 mm.
Purpura helena Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
p. 573, pl. 39, fig. 7-10.
Holotype. Long., 23 mm. ; constituant en même temps le type
de Purpura bicarinata Blainv. Provenance : Sainte- Hélène. Et
3 paratypes, long., 26 ; 25 ; 23 mm.
Purpura hiula Valenciennes 1846, Voy. de la Venus, pl. 8
fig. 2 a, 2 b. La coquille figurée. Long., 41 mm.
Purpura infumata Hombron et Jacquinot 1854. Voy. pôle
Sud, p. 85, pl. 22, fig. 3-4.
Holotype. Long., 17 mm. Provenance : îles Samoa.
[Purpura Lamarckii Risso. Voir Columbella].
Purpura Lefevrei Lesson 1840, Revue zoologique, p. 335
(sans figure).
Un exemplaire, collections Lesson. Long., 51 mm. ; Provenance :
Callao.
— 431 —
Purpura lineolata Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
p. 206 (sans figure).
Holotype. Long., 20 mm. Provenance"; Payta. Et l’autre exem-
plaire cité dans le texte (paratype, même provenance, long.
22,5 mm.).
Purpura Magellani Vélain, 1876, C. R. Ac. Sc., 24 juill., et
Arch. Zool. exp. gén., VI, 1877, p. 104, pl. 2, fig. 8-11.
Les deux coquilles figurées. Long., 35 et 36 mm. Provenance :
île Saint-Paul. Et un paratype, même provenance, long., 28 mm.
Purpura marginalba Blainville 1832, Esp. genres Pourpre
etc., p. 219, pl. 10, fig. 6.
La coquille figurée. Long., 18,5 mm. Et 7 échantillons para-
types, mesurant de 12 à 32 mm.
[Purpura marginata Valenciennes. Voir Rapana\.
Purpura marginatra Blainville 1832, Esp. genres Pourpre
etc., p. 218, pl. 10, fig. 1.
Sept échantillons, étiquetés par Blainville, et mesurant de
21 à -26 mm. L’holotype n’est pas parmi eux.
[Purpura monodonta Quoy et Gaimard 1832. Voir Corallio-
phila].
Purpura monstruosa Lesson 1842, Revue zoologique, p. 103
(sans figure).
Deux échantillons des îles Gambier, collection Lesson. L’un,
de 25 mm., est peut-être l’holotype ; l’autre, de 28 mm., eçt un
paratype.
Purpura muricina Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
p. 218, pl. 10, fig. 2-4.
Dix échantillons paratypes, provenance « Océanie », long., 13 à
25 mm.
Purpura muricoides Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
p. 219, .pl. 10, fig. 5.
Sept échantillons étiquetés par Blainville. Long., 16 à 29 mm.
Purpura muricoides Hombion et Jacquinot 1854, Voy. pôle
Sud, p. 87, pl. 22, fig. 11-12.
Holotype. Long., 15,5 mm. Provenance : île Hogoleu.
Purpura nodosa Hombron et Jacquinot 1854, Voy. pôle Sud,
p. 86, pl. 22, fig. 5-6.
Holotype. Long., 18,5 mm. Provenance : îles Salomon.
Purpura oceanica Locard 1886, Prodr. malac. fr., Catal. gén.
Moll. viv. Fr., Moll, mar., p. 145 et p. 555.
Cette espèce est fondée sur des figures d’autres auteurs, et sur
des échantillons de la collection Locard. Un spécimen. Cap Bre-
ton.
— 432
Purpura ochrostoma Blainville 1832, Esp. genres Pourpre
etc., p. 205. Figuré par Quoy et Gaimard, Voy. Astrolabe, pl. 38,
fig. 8.
Holotype. Long., 18 mm. Provenance : Tonga.
Purpura patens Hombron et Jacquinot 1854, Voy. pôle Sud,
p. 85, pl. 22, fig. 1-2.
Holotype. Long., 21 mm. Provenance : Nouvelle-Zélande.
Purpura pica Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc., p. 213,
pl. 9, fig. 9.
La coquille figurée. Long., 40 mm. Provenance ; Tonga-Tabou.
Et un paratype, même provenance, long. 57 mm.
Purpura Pothuaui Souleyet 1852, Voy, Bonite, p. 605, pl. 39,
fig. 30-31.
Holotype. Long., 22 mm. Provenance : Manille. Et un paratype,
même provenance, long., 20 mm.
Purpura reticulata Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
Zoologie, II, p. 566, pl. 38, fig. 17, 18.
Holotype. Long., 15,5 mm.. Provenance : Port Western.
[Purpura reticulata Risso. Voir Cantharus\, ”
Purpura rupestris Valenciennes 1846, Voy. de la Vénus, pl. 9,
fig. 1 (sans description).
Les deux exemplaires figurés, mesurant 47,5 et 46 mm. Prove-
nance : Nouvelle-Zélande. Et six paratypes, même provenance,
long. 19 à 34 mm.
Purpura Savignyi Deshayes 1844, Anim. s. Vert., 2® édit.,
p. 112 ; figuré par Savigny, Expéd. d’Egypte, Coq., pl. 6, fig. 1 et
2.
Les deux exemplaires figurés, l’un de 42 mm. (fig. 1), l’autre de
39,5 mm. (fig. 2). Dautzenberg (1929, Moll. test. mar. Madagasc.,
p. 427) considère que cette espèce doit, en raison de sa columelle
entièrement blanche, être séparée du P. hippocasianum des .auteurs
P. pseudohippocastanum Dautz.
Purpura saxicola Valenciennes 1846, Voy. de la Vénus, pl. 8,
fig. 4 (sans description).
La coquille figurée. Long., 36,5 mm. Provenance : Kamtschatska.
Et quatre paratypes, même provenance, long., 37,5 à 43 mm.
Purpura scobina. Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
. Zool, II, p. 567, pl. 38, fig. 12, 13.
Holotype. Long., 27,5 mm. Provenance ; Nouvelle-Zélande. Et
quatre paratypes, même provenance, long. 18 à 32 mm.
Purpura spirata Blainville 1832, Esp. genres Pourpre etc.,
p. 252, pl. 12, fig. 8.
Holotype. Long., 27 mm. Provenance : îles Sandwich.
[Purpura stellaris Hombr. et Jacquiij. Voir Cuma\.
Purpura striata Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
Zool., II, p. 562, pl. 37, fig. 12-14.
Holotype. Long. 45 mm. Provenance : Port Dorey. Et un para
type, même provenance, long., 41 mm.
Purpura tritoniformis Blainville 1832, Esp. genres Pourpre
etc., p. 221, pL 10, fig. 10.
Un échantillon étiqueté par Blainville. Long. 21,5 mm. Ed.
Lamy {Bull. Muséum, 1918, p. 357) le considère comme le type de
l’espèce ; mais ce n’est pas la coquille figurée. '
Purpura tuberculata Blainville 1832, Esp. genres Pourpre
etc., p. 204, pl. 9, fig. 3.
L’échantillon figuré. Long., 25 mm. Provenance : Mer Rouge.
Et trois pdratypes, même provenance, long., 20 à 24 mm.
[Purpura variegata Risso. Voir Pisania\
Purpura violacea Lesson 1842, Revue zoologique, p. 186 (sans
figure).
Deux exemplaires, collection Lesson : probablement syntypes.
Long., 22,5 et 18,5 mm. Provenance : Iles Gambier.
Genre Monoceros Lamarck 1822.
Monoceros giganteum Lesson 1832, Voy. de la Coquille, p. 169,
pl. il, fig. 4.
Trois paratypes. Long. 90 ; 77 ; 61 mm. Proveonce : Chili,
M. Lesson.
Genre Pseudomurex Monterosato 1872. Voir Coralliophila.
Genre Coralliophila H. et A. Adams 1853.
Purpura monodonta Quoy et Gaimard 1832, Voy. Astrolabe,
Zool., II, p. 561, pl. 37, fig. 9-11.
Deux échantillons de 14 à 13 mm. Provenance : Tonga-Tahou.
Nous les considérons comme des syntypes.
Pseudomurex Monterosatoi Locard 1897, Exp.^sc. Travailleur
Talisman, I, p. 315, pl. 15, fig. 21-23.
Holotype. Long. 23 mm. Provenance : dragage 1 du Travailleur.
Et un paratype, dragage 2. >
— 434
Genre Concholepas Lamarck 1801.
Cgncholepas densestriatus Mabille 1886, Ann. de Malacologie^
p. 271 (sans figure).
Deux échantillons. Long. 65 et 59 mm. Provenance : Chili.
CoNCHOLEPAs GRANosus Mabille 1886, Ann. de Malacologie,
p. 270 (sans figuré).
Deux échantillons du Pérou, longs de 114 mm., marqués comme
types, mais qui ne sont probablement même pas des paratypes.
CoNCHOLEPAs PATAGONicus Mabille 1886, Ann. de Malacologie,
p. 278 ; figuré dans Miss, du Cap Horn, pl. 2, fig. 6.
Deux échantillons du Cap Horn, long. 61 et 56 mm.
CoNCHOLEPAS RHOMBicus Mabille 1886, Ann. de Malacologie,
p. 273 (sans figure).
Holotype. Long. 65 mm. Et deux paratypes, long. 57 et 56 mm.
Ces trois exemplaires proviennent de M. A. Bouvier 1886.
CoNCHOLEPAs SIMILIS Mabille 1886, Ann. de Malacologie, p. 267,
fig., pl. 4. .
Deux échantillons, marqués comme types, longs de 125 et 109 mm.
Provenance : Patagonie.
Concholepas verecundus Mabille 1886, Ann. de Malacologie,
p, 275 (sans figure).
Deux échantillons, long. 49 et 42 mm. Provenance : Chili.
Genre Cuma Humphrey 1797.
Purpura stellaris Hombron et Jacquinot 1854. Voy. au pôle
Sud, p. 88, pl. 22, fig. 13, 14.
Holotype. Long. 16 mm. Provenance : Iles Salomon.
Genre Rapana Schumacher 1817.
Purpura marginata Valenciennes 1846, Voy. de la Vénus, pl. 7,
fig. 3 (sans description).
La coquille figurée. Long. 84 mm. Provenance : Asie.
Genre Latiaxis Swainson 1840.
Latiaxis Sallei Jousseaume 1883, Bull. Soc. Zool. Fr., VIII,
p. 186, pl. 10, fig. 3.
Holotype. Long. 34,5 mm. Provenance : Japon.
Genre Lataxiena Jousseaume 1883.
Lataxiena elegans Jousseaume 1883, Bull. Soc. Zool. Fr., VIII,
p. 190 (sans figure).
Holotype. Long. 27 mm. Et uh autre échantillon de 33 mm.
Lataxiena lataxiena Jousseaume 1883, Bull. Soc. Zool. Fr.,
VIII, p. 189, pl. 10, fig. 1.
Holotype. Long. 44 mm. Provenance : Japon.
Genre Cymatium Rôding 1798. Voir Triton.
Genre Tritonium Link 1807. Voir Triton.
Genre Triton Montfort 1810.
(Tritonium Bayani Jousseaume. Voir Buccinum).
Tritonium curtum Locard 1886, Prodr. Malac. fr., Catal. gén.
Moll, mar., p. 156.
Cette espèce est fondée sur une figure de Bucquoy, Dautzenberg
et Dollfus, et sur des échantillons de la collection Locard prove-
nant de Brest. Deux exemplaires de cette localité (30 et 28 mm.),
Tritonium Danieli Locard 1886, Prodr. Malac. fr., Catal. gén.,
Moll, mar., p. 156.
Cette espèce est fondée sur des figures d’ Hidalgo et sur des exem-
plaires de Brest cités par Daniel. Plusieurs échantillons de diverses
localités, dont deux de Brest.
— 436
Ranella gybinata Risso 1826^ Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 203,
pl. 8, fig. 115,
Bucquoy, Dautzenbebg et Dollfus (Moll. mar. Roussillon, I,
p. 32) ont assimilé à juste titre la fig. 115 de Risso à Triton pilearis
L., espèce antillaise. Mais l’échantillon de Ranella gyrinata conservé
dans la collection Risso avec l’étiquette originale, est un Triton
tuberosus Lamk. (espèce indo-pacifique) dont le canal est tronqué. Cet
exemplaire, long de 31 mm., a été figuré sous ce nom de Ranella
gyrinata, sur la planche inédite n® 46 (voir Th. Monod, Inventaire
manuscrits Risso, Arch. Mus., 6® s., VII, 1931).
Ranella lemania Risso 1826, Hist. nat. Eur. mérid., IV, p. 202,
pl. 8, fig. 113.''
Holotype, long. 10 mm. C’est un jeune de Triton cutaceus L.
Mubex tbigonus Gmèlin 1790, Syst. Nat., éd. XIII, p. 3549.
Espèce fondée uniquement sur « Le Samier « d’Adanson (1757,
Hist. nat. Sénég., p. 122 ; pl. 8, fig. 14). Le type d’AoANSON est
conservé au Muséum. Il a. été ré-étudié par E. Fischeb-Piette (1942,
Les Moll. d’Adanson, p. 219) sous le nom Cymatium trigonum Gmel.
Genre Tutufa Jousseaume 1881. Voir Ranella.
Genre Ranella Lamarck 1812.
Ranella ampullacea Valenciennes 1858, C. R. Ac. Sciences,
t. 46, p. 761 (sans figure).
Un échantillon, longueur 46 mm., probablement holotype. Prove-
nance : Tartarie (M. Babthe 1858).
Tutufa caledonensis Jousseaume 1S81, Bull. Soc. Zool.'Fr.,
p. 6 (sans figure). '
Holotype, long. 120 mm. Provenance : Nouvelle-Calédonie (Abbé
Lambebt) ; et quatre paratypes, mesurant : 114 mm. ; 85 mm. ;
65 mm. ; 57 mm.
[Ranella gybinata Risso. Voir Triton].
[Ranella lemania Risso. Voir Triton].
Les Alcyon aires du Muséum L Famille des Alcyonidæ.
I. Genre Lobularia.
Par A. Tixier-Durivault.
Nous préparons actuellement un important mémoire sur la famille
des Alcyoniidés, famille dont les genres et les espèces sont parti-
culièrement bien rej)résentés dans la Collection Michelin et la Collec-
tion générale du Muséum. Les conditions actuelles ne nous permet-
tant pas de publier la totalité de cet ouvrage nous nous bornerons,
pour le moment, à définir le genre Lobularia et à décrire ses nom-
breuses espèces dans plusieurs notes successives.
Dès le XVII® siècle les naturalistes désignèrent sous le terme
général d’ Alcyons un certain nombre de Spongiaires et d’Octocoral-
liaires. Pour la première fois Savigny ^ en 1815 donna le nom de
Lobulaires à toute une série de zoophytes dont il étudia le mode
d’organisation. Lamarck en 1816, opposant le genre Lobularia à
celui à' Alcyonium * définit ainsi le terme de Savigny : « Corps
commun, charnu, élevé sur sa base, rarement soutenu par une tige
courte, simple ou muni de lobes variés, à surface garnie de polypes
épars. Polypes entièrement rétractiles, cylindriques, ayant 8 canne-
lures au dehors et 8 tentacules pectinés ». (Ex. : L. digitata, L. pal-
mata et L. pauciflora). Bien que le nom de Lobularia fut abandonné
en 1833 par Quoy et Gaimard dès 1834 Ehrenberg ® reprit ce
terme pour désigner un certain nombre d’espèces appartenant
actuellement à des genres différents : L. digitata (= Alcyonium d.),
L. sphærophora, L. pauciflora (= Lobophytum p.), L. polydactyla
(= Sinularia p.), L. brachyclados, L. leptoclados (= Sinularia l.)
et L. palmata (= Alcyonium p.).
Dana en 1846, et Milne-Edwards en 1857, classèrent les
anciens Alcyons parmi les Spongiaires et réservèrent le genre Alcy-
nium pour grouper les différents Lobulaires de Savigny. Quelques
années plus tard, en 1869, Gray ^ réunit dans la famille des.Lobu-
1. Savigny. Manuscrit, 1815.
2. Lamarck. Hist. nat. d. Anim. S. Vert., 1, II, 1816, p. 412.
3. Il est actuellement reconnu que les espèces du genre Alcyonium de Lamarck
appartiennent toutes à des Spongiaires.
4. Quoy et Gaimard. Voyage de l’Astrolabe, t. 4, Paris, 1833, p. 269.
5. G. G. Ehrenberg. Die Corail, d. roth. Meeres, Berlin, 1834, p. 57.
6. Dana. Zoophytes. Philadelphie, 1846, p. 611.
7. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Cor., 1, 1857, p. 114.
8. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., s. 4, v. III, 1869, p. 121.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
lariidæ les différentes espèces des cinq genres suivants : Lohularia,
Sphærella, Chlorozoa, Rhodophyton et Amicella.
De nouveau tous les naturalistes, notamment Klunzinger ^
rassemblèrent Lobulaires et Alcyons en un genre unique : Alcyonium.
Ce n’est qu’en 1889 que Wright et Studer ^ séparèrent Lobularia
à' Alcyonium, réservant le terme de Lobulaires aux espèces vivant
dans les portions océaniques tropicales. Malheureusement cette
remarque tomba dans l’oubli et tous les zoologistes confondirent
les différentes espèces en un seul genre : le genre Alcyonium. Enfin
c’est en 1931 que Thomson et Dean ® distinguèrent Alcyonium et
Lohularia comme deux genres distincts très voisins l’un de l’autre.
D’après ces auteurs le terme de Lobularia désigne des espèces
coloniales à tronc basal commun, portant de nombreux lobes rela-
tivement simples et compacts ; les colonies présentent des spiculés
en haltères et des sclérites corticaux caractéristiques en forme de
très petits biscuits.
Bien que les auteurs récents n’aient tenu aucun compte de cette
nouvelle conception, les résultats de notre étude nous ont amené à
considérer qu’il était indispensable de rattacher définitivement au
genre Lobularia les 10 espèces suivantes appartenant autrefois au
genre Alcyonium : L. brachyclados, L. ceylonica, L. digitulata, L.
elegantissima. L. globulifera, L. Klunzingeri, L. Krempfi, L. pachy-,
clados, L, sphærophora et L. tuberculosa. Toutes ces espèces, se dis-
tinguent très nettement de celles du genre Alcyonium par les parti-
cularités suivantes :
1° carQ,ctères morphologiques : colonie encroûtante, massive, rare-
ment arborescente ; pied bas ; capitule formé de nombreux lobes
relativement simples serrés les uns contre les autres.
2° caractères anatomiques : polypes monomorphiques en grand
nombre ; système interne de canaux particulièrement bien déve-
loppé dans la profondeur de la mésoglée ; canaux longitudinaux peu
nombreux ; vaisseaux transverses courts reliant les cavités gastri-
ques des différents autozoïdes ; système externe de canaux très peu
marqué.
3° caractères généraux des spiculés : sclérites de l’intérieur du
coenenchyme en double-sphères ; jamais d’aiguilles ni de massues ;
spiculés corticaux en biscuits, en bâtonnets ou à zone centrale claire.
En plus des dix espèces précitées les collections du Muséum ren-
ferment trente-deux espèces nouvelles représentées pour la plupart
par plusieurs exemplaires. Ce sont : L. Bottai, L. conifera, L. crassa,
L. Dollfusi, L. echinata, L, elongata, L. exigua, L. foliacea, L. Ger-
maini, L. gracilis, L. Hicksoni, L. irregularis, L. Kükenthali,
1. Klunzinger. Die Korall. d. Roth. Meeres, 1, 1877, p. 21.
2. Wright et Studer. Challenger Reports, Zoologie, v. XXXI, 1889, p. 238.
3. Thomson et Dean. Siboga-Expeditie, Monogr. XlII-d, 1931, p. 38.
— 439
L. laciniosa, L. latissima, L. Letourneuxi, L. lineata, L. madagasca-
rensis. L. Michelini, L. minuta, L. papillosa, L. Prattse, L. pulchra,
L. similis, L. Studeri, L. suezensis, L. tenais, L. Thomsoni, L. tuber-
culoïdes, L. tuberosa, L. tulearensis, L. variabilis.
Ces diverses espèces se distinguent facilement les unes des autres
par. leurs formes extérieures, leurs polypes et surtout par leurs
spiculés. En effet les éléments squelettiques sont spécifiques : leur
allure générale^ la disposition de leurs protubérances, la forme de
leurs verrues restent toujours semblables pour une même espèce
quel que soit l’état de conservation de l’exemplaire considéré. La
description détaillée de chacune de ces espèces nécessite l’examen
d’un grand nombre de spiculés. Or, ces sclérites ne peuvent être
utilement comparés que par l’observation simultanée de nombreuses
figures. Les conditions actuelles ne nous permettant pas de publier
une telle abondance de dessins nous nous limiterons à donner les
diagnoses des différentes espèces, réservant leur classification, leurs
rapports et leurs différences pour le mémoire général.
1. Lobularia Boitai N. Sp.
Synonymie : 1928. Alcyonium sphaêrophorum var. australiensis, L.
Thorpe. Journ. Linn. Soc. London, Zool., vol. XXXVI, p. 495, pl. 31,
fig. 1 ; pl. 34, fig. 1, 2.
Diagnose : Colonie : ferme, douce au toucher, encroûtante. Pied
deux à trois fois moins élevé que le capitule. Surface lobulaire com-
posée de lobes arrondis, serrés les uns contre les autres, rarement
subdivisés à leur sommet.
Spiculés : de taille moyenne (0,07 à 0,09 mm, de long). Dans la
basé du cœnenchyme double-sphères à col plus ou moins allongé
et à masses terminales garnies de verrues arrondies ou coniques.
Dans la portion lobulaire sclérites à peu près semblables. Abondants
spiculés jeunes dans la zone corticale.
Polypes : sur tout le capitule, de taille moyenne, peu éloignés les
uns des autres. Sclérites anthocodiaux irréguliers et allongés. Ten-
tacules à deux doubles rangées de pinnules latéro-ventrales. Spiculés
tentaculaires lisses présentant parfois une zone centrale claire.
Ooloration : de la colonie dans l’alcool : blanc brunâtre.
Localité : 2 exemplaires de la Mer Rouge (M. Botta, 1837).
Distribution : Ile Wooded (Australie occidentale). Mer Rouge.
2. Lobularia brachyclados Ehrbg.
Synonymie : 1834. Lob. brachyclados, G. G, Ehrenberg. Corail, d. Roth.
Meeres, Berlin, p. 58.
1846. Alcyonium brachycladum, J. D. Dana. Zoophytes, Philadelphie,
p. 617.
1869. Cladellia brachycladia, J. E, Gray. Notes on the fleshy Alcyonoid
Corals. Ann. Mag. Nat. Hist., vol. III, s. 4, p. 125.
V
— 440 —
1872. Lob. brachyclados, A. Targioni-Tozzetti. Atti. d. Soc. Ital.
Scienze naturali, vol. XV, p. 454.
1877. Aie. brachyclados, C. B. Klunzinger. Die Korall. d. Roth. Meercs,
Berlin ; vol. I, p. 25, pl. 1, fîg. 4. ^
1908. Aie. brachyclados, M. Cohn. Alcyonacea v. Madagasek. u. Osta-
frika, vol. II, p. 234.
1914. Aie. brachyclados, J. Lüttschwager. Arc/î. iVafwrg., Abt. A, Heft,
10, p. 22.
1922. Aie. brachyclados, H. Lüttschwager. Philip. Journ. Science,
vol. XX, p. 530.
1928. Aie. brachyclados L., M. I. Dean. Trans. Zool. Soc. London,
vol. XXV, p. 708.
Diagnose : Colonie : molle, charnue, encroûtante, à pied très bas.
Capitule formé de lobes subdivisés en lobules courts et arrondis,
serrés les uns contre les autres.
Spiculés : de taille moyenne (0,07 à 0,10 mm. de long). Haltères
de la base du coenenchyme à col allongé et à têtes peu élargies,
couvertes de protubérances pointues ou arrondies. Sclérites de la
portion lobulaire un peu moins développés. Spiculés corticaux ellip-
tiques, dépourvus de col clair.
Polypes : sur la totalité des lobes et des lobules, petits, assez
espacés. Portion exsertile couverte de sclérites à rétrécissement
clair. Tentacules triangulaires à spiculés lisses et ténus.
Coloration : de la colonie dans l’alcool ; blanc crème.
Localité ; 1 exemplaire de la Baie de Nhatrang (Indochine)
(M. Krempf, 1916).
Distribution : Mer Rouge, Tongatabou (Océanie), Tamatave (Mada-
gascar), Port Taufig (Canal de Suez), Baie de Nhatrang (Indochine).
3. Lobularîa ceylonîca (Pratt).
Synonymie : 1905. Alcyonium ceylonicum, E. M. Pratt. Rep. Pearl.
Oyster Fish. of Gulf of Manaar, part III, Supp. Rep. XIX, p. 257, pl. 2,
fig. 10, 11, 12.
1931. Lob. ceylonicum, J. A. Thomson et L. M. I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XlII-d, p. 39, pl. 23, fig. 2.
Non 1938. Lob. ceylonicum, L. Boone. Vanderbilt Marine Muséum,
vol. VII, p. 61, pl. 13, text-fig. 2.
Diagnose : Colonie : rigide, charnue, encroûtante. Large capitule
composé de lobes irréguliers, dressés ou aplatis.
Spiculés : de très grande taille (0, 12 à 0,15 mm, de long). Dans
la base du coenenchyme haltères à col plus ou moins allongé et à
têtes abondamment recouvertes de volumineux tubercules denti-
culés. Dans la portion lobulaire sclérites de formes analogues. Abon-
dants spiculés à rares protubérances.
Polypes : sur tout le capitule, nombreux, petits, dépourvus de
couronne anthocodiale, plus ou moins rapprochés les uns des autres.
/
— 441 —
Tentacules légèrement pinnulés. Rares sclérites tentaculaires en
bâtonnets. ' *
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc laiteux.
Localité : 1 exemplaire des Iles Seychelles (M, L. Rousseau, 1941).
Distribution : Galle (Ceylan), Ile Jedan (Iles Aroe, Océan Indien),
Iles Seychelles.
4. Lobularia conifera N. Sp.
Diagnose : Colonie : charnue, coriace, encroûtante^ à capitule trois
à quatre fois plus important que le pied. Surface lobulaire formée de
lobes arrondis souvent subdivisés à leur sommet.
Spiculés : de taille moyenne (0,08 à 0,10 mm. de long). Dans la
base du coenenchyme double-sphères à col haut et large et à têtes
hérissées de verrues coniques. Sclérites jeunes plus élancés. Dans la
portion lobulaire spiculés de formes sensiblement analogues.
Polypes : sur tout le capitule, rapprochés les uns des autres, de
grosse taille, à très nombreux sclérites anthocodiaux. Tentacules
pluridigités présentant des spiculés fins et abondants. Quelques
sclérites tentaculaires à zone centrale claire.
Coloration .• de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Baie de Nhatrang (Indochine)
(M. Krempf), 1916).
5. Lobularia crassa N. Sp.
Diagnose : Colonie : encroûtante à capitule trois à cinq fois -plus
élevé que le pied. Surface lobulaire méandriforme composée de
lobes épais, aplatis, serrés les uns contre les autres.
Spiculés : de taille moyenne (0,08 à 0,11 mm. de long). Haltères
de la base du coenchyme à col plus ou moins allongé et à tuber-
cules volumineux. Dans la portion lobulaire sclérites nettement plus
petits. Spiculés corticaux à contours irréguliers ou à zone centrale
claire.
Polypes : sur tous les lobes, gros, assez rapprochés les uns des
autres.
Coloration : de la colonie à sec : brun haunâtre.
Localité : 6 exemplaires de la Mer Rouge (Don de M. Clôt Bey,
1850).
6. Lobularia digitulata (Klzgr.).
Synonymie : 1877. Alcyonium digitulatum, C. B. Klunzinger. Die
Korall. d. Roth. Meeres, Berlin, vol. I, p. 24, pl. 1, fig. 3.
1908. Aie. digitulatum, M. Cohn. Alcyonacea v. Madagask. u. Ostafrika,
vol. II, p. 236.
1914. Aie. digitulatum, J. Lüttschwager. Arch. Natur., Abt. A,e
Heft 10, p. 24.
1922. Aie. digitulatum, H. Lüttschwager. Philip. Journ. Science,
vol. XX, p. 324. •
1931. Aie. digitulatum, J. A. Thomson et L. M. I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XlII-d, p. 39.
1933. Aie. digitulatum, H. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L, p. 358.
Diagnose : Colonie : charnue, douce au toucher, encroûtante, à
capitule plus élevé que le pied. Surface lobulaire bien développée,
composée de lobes dressés, formés de lobules peu serrés, digités,
courts, émoussés ou pointus.
Spiculés : de taille moyenne (0,08 à 0, 11 mm. de long). Dans la
base du coenchyme double-sphères à col généralement long et à têtes
recouvertes de verrues coniques très volumineuses. Spiculés de la
portion lobulaire à col long. Sclérites corticaux elliptiques ou en
baguettes allongées.
Polypes : sur tous les lobules, nombreux, assez gros, serrés les uns
contre les autres, possédant une couronne anthocodiale. Tentacules
fortement pinnulés. Sur la région médiane et aux extrémités de
chaque digitation des tentacules spiculés en forme de bâtonnets à
2 ou 3 étranglements.
Coloration .• de la colonie dans Talcool : blanc jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (M. Klunzinger, 1878).
Distribution : Mer Rouge, Kokotoni (Zanzibar), Iles Ratas (Phi
lippines). Océan Indien.
7. Lobularia Dollfusi N. Sp.
Synonymie : 1928. Alcyonium sphæroph'orum var. saxigena, L. Thorpe.
Journ. Linn. Soc. London, Zool., vol. XXXVI, p. 496, pl. 30, fig. 4 ;
pl. 31, fig. 2 ; pl. 34, fig. 3.
1937. Aie. globuliferum, G. Stiasny (pars). Révision des Collections
H. Michelin II. Catalogue raisonné des Alcyonides, Gorgonides, Zoan-
thides et Pennatulides. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., s. 2, t. IX, n° 6, p. 392.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à capitule plus élevé que le
pied. Surface lobulaire variable, tantôt à lobes divisés en lobules
serrés, tantôt à lobes étalés et arrondis.
Spiculés : de petite taille (0,06 à 0,08 mm. de long). Haltères de la
base du cœnenchyme à col bien marqué et à têtes peu volumineuses.
Sclérites corticaux transparents, à rares protubérances. Spiculés de
la région lobulaire très différents : double-sphères à petites verrues.
Polypes : sur les lobules, nombreux et petits.
Coloration : de la colonie à sec : jaune brunâtre.
Localité : 7 exemplaires de la Mer Rouge (2 de la Collection
Michelin et 4 donnés par M. Clôt Bey en 1850).
Distribution : Iles Abrolhos (Australie occidentale). Mer Rouge.
- 443 —
8. Lobulariaechinata Tix.-Dur.
Synonymie : 1941. Lob. echinata, A. Tixier-Durivault. Bull. Mus.
Nat. Hist. Nat., s. 2, t. XIII, n° 6, p. 575, 6 fig.
Diagnose : Colonie : charnue, douce au toucher, encroûtante, à
capitule deux à trois fois plus important que le pied. Surface lobulaire
assez régulière, à lobes arrondis rarement subdivisés.
Spiculés : de taille moyenne (0,08 à 0, 11 mm. de long). Dans la
base du coenenchyme double-sphères à nombreuses verrues aigües.
Sclérites jeunes beaucoup moins tuberculés. Dans la portion lobu-
laire haltères sensiblement analogues.
Polypes ; sur les lobes, petits, assez espacés, à nombreux spiculés
anthocodiaux. Tentacules pluridigités à sclérites abondants dans la
portion médiane, rares sur le sommet des pinnules. Quelques spiculés
tentaculaires à zone centrale claire.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 2 exemplaires de Périm (M. Jousseaume, 1891).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XV, n® 6, 1943.
30
— 444
Anomalies florales causées par un Puceron chez
Chrysanthemum Parthenium (L.) Bernh.
Par MM. Aug. Chevalier, A. Haudricourt, M. Peltier
et F. Chesnais.
Dès le début de mai 1943, nous avons observé, au jardin d’expé-
riences du Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum à Paris,,
sur quelques pieds de Chrysanthemum Parthenium (L.) Bernh., dont
les inflorescences commençaient à apparaître, que certaines de ces
inflorescences présentaient des déformations très accentuées dans
le port, les pédoncules floraux, les feuilles supérieures du pédoncule,
les capitules, les folioles de l’involucre, les fleurs tubuleuses et les
fleurs ligulées, alors que la grande majorité des inflorescences était
normale. Les plants qui présentaient des déformations étaient
fortement envahis par un petit puceron brun.
Les anomalies constatées étaient les suivantes :
1° port : le port est très contracté, de sorte que l’inflorescence au
lieu d’être en corymbe est diffuse, très feuillée ; les capitules sont
exclusivement terminaux et peu nombreux.
2^ pédoncules floraux : ils sont raides, couverts de petites feuilles
très rapprochées ; les supérieures sont petites, entières et passent
insensiblement aux folioles de l’involucre.
3® folioles de Vinoolucre : la plupart de celles-ci sont tordues, sou-
vent recourbées, pliées en gouttière ; elles peuvent prendre un grand
développement et devenir foliacées,
4° fleurs ligulées : la ligule se termine par 4 à 5 dents ; elle peut
être plus ou moins profondément divisée en 4 à 7 lobes ; la fleur peut
être bilabiée ; la corolle comporte parfois deux ligules appliqués l’un
contre l’autre *, ces fleurs sont en outre pourvues de rudiments d’éta-
mines ; les écailles internes du capitule se développent comme les
bractées de l’involucre en petites feuilles découpées et lobées.
5° fleurs tubuleuses : ces fleurs ne sont anormales que dans les
deux ou trois rangées les plus externes du disque ; composées de
fleurons plus grands, de couleur blanche à l’extrémité jaune ayant
normalement de 4 à 5 lobes ; ici elles ont de 5 à 7 lobes.
Sur la même plante nous avons remarqué des capitules plus ou
moins déformés ; sur certains rameaux, la déformation peut aller
jusqu’à l’atrophie des fleurons ; en certains cas, un petit pédoncule
naît sur le bord du capitule et porte lui-même un petit capitule
(fîg. 3).
Bulletin du Muséum, 2® série, t, XV, u® 6, 1943.
— 445
M. C. Houard a figuré, dans le volume 11 des Zoocécidies des
plantes d'' Europe, une cécidie sur Chrysanthemum frutescens (d’après
Cotte : Recherches sur les galles de Provence), qui paraît ressembler
beaucoup à celle que nous venons de décrire ; elle serait due à Macro-
siphum Artemisiæ Fonse. Cotte décrit : entre-nœuds de la tige très
courts dans sa partie supérieure formant des touffes denses où les
capitules sont atrophiés (p. 105).
Zoocécidie de Chrysanthemum Parthenium (L.) Bernh. — la, rameau florifêre’anorma
16, sommet du même rameau vu de plan ; 2, rameau florifère anormal avec de
petites feuilles simples ; 3, capitule anormal portant deux petits capitules ; 4a, 46,
petites feuilles simple (4a) ou faiblement lobée (46) du sommet d’un pédoncule floral
ji’un capitule anormal ; 5, 6, fleurs ligulées anormales ; 7, bractée anormale d’une
ligule ; 8, fleuron anormal à 7 lobes ; 9, le même étalé ; 10, bractée’anormale d’un
fleuron.
Le dessin que nous publions dispense de donner de longs détails
sur la cécidie que nous avons observée et qui ne paraît pas encore
avoir été signalée chez Chrysanthemum Parthenium (L.) Bernh. Sur
446 —
tous les rameaux anormaux de cette plante on trouve aussi des
Pucerons mais ils appartiennent à un genre différent : Anuraphis
Cardui L. (détermination de M. E. A. Cairaschi) ; les formes jeunes
du Puceron, de couleur verte se rencontrent principalement à l’ais-
selle des bractées modifiées du. capitule et aussi à l’insertion des
feuilles sur le pédoncule floral ; les adultes, plus foncés, sont éche-
lonnés le long des pédoncules et ceux qui sont les plus éloignés du
capitule semblent immobiles ; leur couleur devient brunâtre le plus
souvent ; nous avons pu constater la présence d’un parasite hébergé
par la quasi-tptalité de la population de Pucerons ; il s’agit d’un
Hyménoptère de la famille des Aphidiidées dont la femelle parasite
V Anuraphis en déposant un œuf dans le corps de cet Hémiptère,
l’œuf éclot et donne une larve qui, en se développant, distend consi-
dérablement la cavité abdominale du puceron au point de lui donner
une forte convexité. Nous avons assisté à la sortie d’un Hyménoptère
hors de son hôte qui est alors réduit à son squelette chitineux : l’In-
secte, pour sortir de sa prison, découpe un opercule circulaire sur la
face dorsale de l’abdomen. Les Pucerons portent également de petits ■
Acariens appendus à la face ventrale de leur thorax et disposés de
manière à avoir leur bouche à hauteur du rostre de leur hôte. Il faut
également citer la présence sur ces déformations de la fourmi Formi-
cina nigra, bien connue pour rechercher la miellée des Pucerons qui
est ici très abondante. •
Les anomalies observées ont vraisemblablement pour cause la
réaction de la plante à la piqûre de V Anuraphis Cardui.
Ajoutons que nous avons suivi cette zoocécidie pendant plusieurs
semaines. Dès le début de juin les Pucerons commençaient à dispa-
raître soit sous l’action des parasites et prédateurs, soit peut-être
aussi par suite de changements climatiques, des pluies ayant succédé
à une longue sécheresse. A la date du 20 juin, il n’y a plus trace de
Pucerons, toutes les inflorescences avec leurs capitules se sont déve-
loppées normalement ; celles qui avaient été transformées en zoo-
cécidies se sont desséchées ; elles restent encore adhérentes aux plants
supports mais complètement fanées.
On n’observe plus de différence entre les plantes qui avaient été
envahies par les Pucerons et celles qui étaient restées indemnes.
Laboratoire d’Agrommie coloniale du Muséum.
— 447
Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres
DU Muséum
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
(Note présentée par M. A. Eichhohn).
113 — Kalanchoe crenata.
Dans les cultures du Muséum existent 5 plantes reçues sous des
noms divers tous manifestement faux, de La Mortola {f. 88, 1920), de
de Noter (f. 158, 1923) ou de provenance sans doute antérieure à
1914, parfaitement identiques et correspondant exactement à la.
planche 1436 du Botanical Magazine représentant le Cotylédon
crenatum ou Kalanchoe crenata mais qui, à la table générale de 1787
à 1904, p. 99, ne figure que comme Kalanchoe indéterminé et que ne
cite pas Berger {(Nat. Pflanzenfam, 18®, 2® édit.).
Les feuilles sont courtement pétiolées ou presque sessiles, entière-
ment vertes, les fleurs jaune vif, à calice presque cylindrique formé
de sépales étroits et libres presque jusqu’à la base.
La planche XXI du Botanical Repository représenterait, sous le
nom de Versia crenata Andr., la même plante, mais, si les sépales
sont étroits et libres, les fleurs présentent un anneau rougeâtre à la
gorge et les feuilles sont très différentes.
Deux autres plantes reçues du Jardin botanique de Zürich (f. 364,
1931, semis K. 514 et K. 516) paraissent voisines de celle figurée
par Redouté {PL grasses, t. 176 et Jardin Malmaison, t. 49), qui
passe pour Kalanchoe crenata du Sierra Leone, à feuüles longuement
pétiolées, teintées de rouge sur les bords, à fleurs jaune un peu brû-
nâtre, à calice renflé, à lobes plus larges et plus hautement soudés
et qui est bien conforme à l’échantillon d’herbier de Drège prove-
nant de l’Afrique du Sud.
Une autre plante reçue de La Mortola (f. 101, 1934) sous le nom de
Bryophyllum crenatum se rapporte à la planche 7856 du Botanical
Magazine correspondant au Bryophyllum crenatum Bak. = Kalan-
choe crenata Hamet non Haw. de même qu’à la figure 81 de la
Revue Horticole de 1900 qui représente une plante qui a « un calice
vésiculeux couleur lie de vin clair et corolle... jaunâtre à reflets
cuivrés » et des pétioles longs mais « la marge du limbe est relevée
perpendiculairement dans la région qui touche le pétiole » ce qui fait
— comme le montre très nettement la figure 82 — que le limbe
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
448 —
cordé présente à sa base 2 petites oreillettes. Il semble donc que, en
dehors du Bryophyllum crenatum Bak., de Madagascar, à feuilles bul-
billifères dans les crénelures, on confonde sous le nom de Kalanchoe
crenafa 2 espèces non bulbillifères, l’une répandue du Soudan français
à l’Angola, l’autre localisée en Afrique du Sud. Le nom de K. crenata
Haw. = Cotylédon crenatum Sims, par raison de priorité, devrait
être réservé à la plante de l’Afrique tropicale. Toutefois, il n’est pas
impossible qu’une plante d’Abyssinie récoltée pat Schimper (Herbier
n® 148 et 148®) fasse la transition entre les deux avec ses grandes
feuilles ± courtement pétiolées, son calice renflé à lobes assez larges
et assez hautement soudés, mais on ne connaît ni la couleur de la
fleur, ni celle des feuilles.
114 Ardisia Cadieri Guillaum. sp. nov.
Frutex par^-us, erectus, 30 çm. altus (humifusus teste Cadière), glaberrimus,
caule giacili, recto, cita brunnescente et rugoso ; foliis vulgo lanceolatis
(5,9 cm. = 1,5-3 cm.), basi apiceque cuneats, aliquando ooatis, apicc
obtusis rotundatisve, supra atro-oiridibus, vetustioribus argenteo marmoratis,
subtus pallide viridibus, non oel vix crenulatis, crassis, Costa supra impressa,
subtus valde prominente, nervis inconspicuis, subtus abunde punctatis,
petiolo 8-1 5 mm. longo. Inflorescentiæ latérales, 3-4 cm. longæ, horizontales,
foliis minoribus 1-2, lanceolatis (4, 5-6 cm. X 1-1-5 c.) munitæ, in axilla
quarum floribus 4-5 pendulis umbellatæ, pedicello 8 mm. longo, intense
roseo, sepalis 5, 1 mm. longis, lanceolatis, valde acutis, pallide roseis, margine
brei-issime ciliatis, brunneo punctatis, petalis 5, oblongis, 2,5 mm. longis,
acutis, albis, nen^osis, brunneo punctatis lineatisque, staminibus 15, antheris
2 mm. longis, acute lanceolatis, dorso brunneo marmoratis, ovario globoso,
stylo 2 mm. longo, ovulis 6,1 - seriatis, placenti medio emergentibus.
Fructus corallino rubri.
Cochinchine : forêt primitive à Bien-Hoa {R. P. Cadière 58>
f. I, 1940).
115 Lomatophyllum citreum Guillaum. sp. nov.
Acaulis, foliis circa 16, sæpe apicem versus contortis, 28 cm. longis, basin
versus 2,5 cm. latis, sat tenuibus, atro viridibus, aculeis marginalibus
deltoideis, circa 3 mm. longis, 1-2 cm. remotis, apice minute 2-3 denticulato,
scapo 15 mm. longo, pedicello valde compresso, bracteis sterilibus inæqualibus
4, racemo denso, 6 cm. longo floiibus circa 20, citreis apice viridibus, patulo
reflexis, bracteis triangularibus, pedicello k-plo brevioribus, pedicello crasso,
6-8 mm. longo, periantho arcuato, leviter ventricoso, 2,5 cm. longo, basi glo-
boso, segmentis ultra 2 cm. coalitis, staminibus perianthi orem attingentibus
ovario, ovoideo, stylo cylindrico.
Madagascar ; sans localité [Boiteau, f. 227, 1939).
Voisin de L. roseum mais distinct par sa fleur jaune citron avec une
nervure longitudinale verte au milieu de chaque lobe vers l’extrémité
et les bractées florales bien plus courtes.
449 —
Contribution A la Flore de la Nouvelle-Calédonie
LXXXIII. ^PLANTES DE COLLECTEURS DIVERS (suite).
Par A. Guillaumin.
Professeur au "Muséum.
Zygogynum spathulatum v. Tiegh. ■ — Mont Koghi (Pancker).
Mahastrum spicatum A. Gray. — Gatope {Vieillard, 153).
Oncoiheca Balansæ Baill. ■ — Balade {Vieillard 855).
Pittosporum gracile Panch. ex Brong. et Gris. — Nouméa {Vieillard
866).
Montrouziera sphæroidea Panch. ex PI. et Tr. — Poume {Deplanche
259).
Corchorus Torresianus Gaud. — Nouvelle-Calédonie {Pancher 3499 ^).
Solmsia calophylla Baill. — Pouébo {Vieillard 254).
Fagara oreophila Guillaum. — Sans localité (Pancher).
Dysoxylum Pancheri C. DC. — Sans localité (Pancher).
Salacia Bailloniana Loes. ? • — Nouvelle-Calédonie {Baudouin in
Vieillard 3075), Poila {Vieillard 869).
S. neo-caledonica Loes. — Balade {Vieillard 318).
Veniilago neo-caledonica Schltr. — Balade {Vieillard 28), « Ari »,
Canala {Vieillard 1158) ?
Alphitonia xerocarpa Baill. — Balade {Vieillard 1).
Guioa crenata Radlk. • — Sans localité {Pancher 609).
Elattostachys apetala Radlk. form. robustior Radlk. — Tiaré {De-
planche 273).
Arytera collina Radlk. ? — Lifou : chemin d’Iacho {Deplanche 57)
« Heyat » ou « Hékiat ».
Corynocarpus dissimilis Hemsl. ? — C’est probablement à cette
espèce que se rapporte l’échantillon en fruits : Lifou {Balansa
2322).
Afzelia hijuga A. Gray. ■ — Nouvelle-Calédonie {Deplanche 2u9).
Licania rhamnoides Guillaum. ■ — Canala {Vieillard 29).
Polyosma hrachyhotrys Schltr. — Diaoué {Vieillard 858).
P. discolor Baill. — Wagap {Vieillard 1152).
P. Pancheriana Baill. — Pouébo {Deplanche 169).
P. spicata Baill. — Balade {Vieillard 262).
Lumnitzera liitorae Voigt. • — Sud de la Nouvelle-Calédonie {De-
planche 215), Mont Mou {Deplanche 214).
Syzygium lateriflorum Brong. et Gris. — Tiaré {Deplanche 267).
Homalium Le-Ratiorum Guillaum. — Mont Koghi (Pancher).
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n” 6, 1943.
— 450 —
Dizygitheca oweana Danik. — Est certainement un Ociotheca à
cause de ses étamines à 8 sacs polliniques, ce sera O. ouveana
Guillaum. nom. nov.
Le dimorphisme foliaire de D. lepiophylla et D. tenuifolia vient
sûrement du fait que les espèces sont basés sur des échantillons
en train de se caractériser et d’atteindre la forme adulte ; la
forme juvénile à feuilles toujours plus étroites se rencontrant
sur les rameaux latéraux tandis que la forme adulte se présente
sur la tige principale au-dessous de l’inflorescence,
Delarhrea ? spectabilis Linden et André = Arahia spectabilis Lin-
den = A concinna Hort. n’est certainement pas un Delarbrea
mais une forme de jeunesse de Tieghemopanax voisin de T.
austro-ccdedonicus ou T. decorans.
Tieghemopanax Pancheri R. Vig. — Balside {Vieillard 614 et 615).
Memecylanthus neo- calédoniens Gilg et Schltr. = « Memecyclon
neo- calédoniens Gilg et Schltr. » in Herb. Mus. Paris. • — Sans
localité {Deplanche 47), Pouébo {Deplanche 413 in Vieillard 3244).
Vernonia cinerea Loes. — Sans localité {Pancher 342), Nouméa
{Vieillard 790), Gatope {Vieillard 793).
Adenostemma viscosum Less. — Nouméa {Vieillard 796).
Dichrocephala laiifolia DC. — Canala {Vieillard 803), Lifou {De-
planche) « Na-tu ».
Agératum conyzoides L. — Nouméa {Vieillard 2821), M’bée {Vieil-
lard 793).
Pterocaulon cylindrostachyum C.-B. Clarke. • — ■ Saint- Vincent {Vieil-
lard 813 pro parte), Lifou {Deplanche in Vieillard 813).
P. glandulosum F. Muell. var. veluiinum Ewart et Davies — Canala
{Vieillard 803), Gatope {Vieillard 813).
P. sphacælatum Benth. et Hook. f. — Nouméa {Vieillard 812).
Lagenophora Billardieri Cass. — Cap Tonnerre {Vieillard 816),
Cap Deverd {Vieillard 816, Deplanche 109).
Erigeron Naudinii Bonnier. — Sans localité {Vieillard 792, 2816,
Deplanche 792, Pancher 341, 406), Nouméa {Vieillard 795), Canala
{Deplanche 221) « Bnandaoi ».
Conyza ægyptiaca Ait. — Wagap {Vieillard 2818), Gatope {Vieil-
lard 815, 2822).
Blumea bifoliata DC. — Balade {Vieillard 601), Gatope {Vieillard
601).
B. lacera DC. — Sans localité {Deplanche 222, Vieillard 2^11),
Gatope {Vieillard 2822).
Gnaphalium japonicum Thunb. — Sans localité {Pancher 400),
Balade {Vieillard 90), Gatope {Vieillard 810), Gatope, Gomen
{Deplanche 225).
G. japonicum Thunb. var. = G. collinum Labill. — Wagap, Gatope
{Vieillard 810), Gatope {Viellard 810).
— 451
G. luteo-alhum L. — Sans localité {Deplanche 213 et in Vieillard
808), Canala {Vieillard 809 pro parte).
Helichrysum neo-caledonicum Schltr. • — Sans localité {Vieillard 6),
Canala {Vieillard 805), Gatope, Wagap {Vieillard 806 — 807),
Gatope {Deplanche 239 in Vieillard 805 et in Mus. néocal. 93).
Cotula australis Hoook. f. — Sans localité {Pancher 344),
Siegesheckia orientalis L. — Sans localité {Deplanche 224, Vieillard
2820), île Non, Nouméa {MacGilliaray 18), Gatope {Vieillard
802, 2819 pro parte).
Eclipta erecia L. — Gatope {Vieillard 2819 pro parte).
Wedelia hiflora DC. • — Sans localité {Pancher 92), Gatope, Balade
{Vieillard 699), Lifou {Vieillard 799 pro parte).
W. unifiera S. Moore — Témala, Gatope {Vieillard 2823), Cap Ton-
nerre {Deplanche 145), Lifou {Deplanche in Vieillard 779 pro
parte) « Sesinaya ».
Bidens pilosa L. ■ — Sans localité {Vieillard 796, 2820), Wagap
{Vieillard 797).
Erechtites quadridentata DC. — Sans localité {Vieillard 791, Pan-
cher 408), Gatope {Vieillard 814).
Centaurea melitensis L. ■ — Nouméa {Vieillard 2822 his).
Xanthium spinosum h. — Nouvelle-Calédonie {Deplanche 225).
Sonchus oleraceus L. ■ — Commun partout {Vieillard 818).
Scævola Balansæ Guillaum. — Ile des Pins {Vieillard 825 pro
parte).
iS. Beckii Zahlbr. var. robusta Krause. — Sans localité (Vieil-
lard).
S. cylindrica^SchltT. et Krause. — Sans localité {Vieillard 823).
S. frutescens Krause. — Nouméa {Vieillard 74), île des Pins {Vieil-
lard 825 pro parte).
iS. montana Labill. — Nouméa {Vieillard 821), Gatope {Vieillard
821 his), Tanlé {Deplanche ? 252, Deplanche 137 in Vieillard 821
et in Mus. néocal. 95).
Leucopogon Cymbulæ Labill. — Wagap {Vieillard 846, 2829),
Gatope (Vieillard).
— var. anguslifolius Brong. et Gris. — Wagap {Vieillard 842 =
843 = 845 = 846 = 847 = 848), Paulotcbe (Vieillard)..
L. dammarifolius Brong. et Gris. — Nouméa {Vieillard 837 =838),
Ouatendé {Vieillard 837), Paulotcbe (Vieillard).
L. Pancheri Brong. et Gris. — Balade {Vieillard 846).
— var. subinterruptus Brong. et Gris. ■ — Gatope {Vieillard 840).
P. salicifolius Brong. et Gris ? • — Wagap {Vieillard 839 ?).
L. Vieillardii Brong. et Gris. — Gatope {Vieillard 2829).
Cyathopsis floribunda Brong. et Gris. — Yaté {Vieillard 835).
Dracophyllum dracænoides Brong, et Gris. — Yaté, Canala {Vieil-
lard 832).
D. ramosum Panch. ex Brong. et Gris. — Mont Mou [Vieillard 2832),
M’bée [Vieillard 830).
D. verticillatum Brong. et Gris. — Mt de Koitchilou (Vieillard).
Wahlenbergia gracilis A. DC. • — Wagap [Vieillard 820).
Statice australis Spreng. — Ile des Pins (Vieillard).
Lysimachia decurrens Forst. — Wagap [Vieillard 852), Lifou [Vieil-
lard 853).
Samolus littoralis R. Br. • — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 13), île
des Pins [Vieillard 853).
Rapanea asymmetrica Mez. • — Paulotche (Vieillard).
R. diminuta Mez. — Sans localité [Pancher 242, 255), Nouméa
[Pancher in Vieillard 2842).
R. lanceolata Mez. — Lifou [Vieillard 2845, Deplanche 24 in Vieil-
lard 2845).
R. modesta Mez. — r Balade [Vieillard 889).
R. neo-caledonica Mez. • — Wagap [Vieillard 2835), Poume [De-
planche 311, 427, in Vieillard 2835 et in Mus. néocal. 99), Ga-
tope (Vieillard 2837), Gomonen près Gatope [Vieillard 2841).
R. Vieillardii Mez. — Sans localité [Pancher in Vieillard 2834),
Kokingone, Wagap [Vieillard 2843).
Tapeinosperma acuiangulum Mez. — Wagap [Vieillard 2850 pro
parte).
T. clethroides Mez. — Koé [Deplanche 25), Wagap [Vieillard 2855).
T. koghiana Guillaum. — Wagap [Vieillard 2840, 2846).
T. sp. cfr. T. Lenormandii Mez. — Wagap [Vieillard 2854).
T. ohlongifolium Mez. — Sans localité [Pancher 303), Wagap [Vieil-
lard 352), Wagap, Touho [Vieillard 2849), Balade [\Cieillard 352).
T. Pancheri Mez. — Wagap [Vieillard 2848).
T. pauciflorum Mez. • — Poindimié [Vieillard 2853).
T. psaladense Mez. • — Pouébo [Deplanche 431, in Vieillard 344 et
in Mus. néocal., 103).
T. robustum Mez. • — Balade [Vieillard 856 = 854).
T. squarrosum Mez. ■ — Wagap [Vieillard 2850 pro parte).
Chrysophyllum Deplanchei Baill. • — Nouméa [Deplanche 436, Vieil-
lard 2902, Pancher 104).
Sebertia calomeris Dânik. — Canala [Vieillard 2907).
Leptosiylis flipes Benth. • — Poume [Deplanche 4,51), Gatope [Vieil-
lard X, 2914), Gomonen, Gatope [Vieillard 2914).
L. longiflora Benth. — Sans localité [Pancher, Deplanche 439,
Vieillard 2915).
Ochrothallus dubius Guillaum. — Chrysophyllum dubium Panch.
et Seb. non Sebertia dubia Pierre. — Canala [Vieillard 2881).
O. Francii Guillaum. ■ — Sans étiquette.
Planchonella contermina Pierre. — Gatope [Vieillard 2895, Pan-
cher 106).
P. neo-caledonica Dub. — Sans localité {Deplanche 190), Poume
{Deplanche 11, 441), Gatope [Vieillard 2917).
P. Pancheri Pierre. - — Nouvelle-Calédonie [Vieillard 32), Saint-
Vincent [Vieillard 881), île Dubouzet [Vieillard 880).
P. pomifera Dub. • — Vallée de la Tiouaka [Vieillard 1704), Balade
[Vieillard 1704).
P. viridis Pierre. — Ile des Pins (Pancher).
P. Wakere Pierre. — Nouméa [Vieillard 2882, Wagap [Vieillard
554).
P, Wakere Pierre ? — Wagap [Vieillard 2883). Identique aux
échantillons Sebert et Fournier 70 et Pancher sans n® que Dubard
(mss in Herb. Mus. Paris.) pense être une espèce distincte.
Mimusops parvifolia R. Br. — Sans localité [Pancher 104), Voh
[Deplanche 443 et sans n°), île Mack [Deplanche 97).
Maha huxifolia Pers. — Gomen [Vieillard 2873), Gatope [Vieillard
2873), Varaï [Pancher 249 in Vieillard 2874), Lifou [Deplanche
44 in Vieillard 2875, Vieillard 2875) ; « let » à Lifou.
M. fasciculosa F. Muell. — Canala [Vieillard 903).
M. /o/iosa Rich. ex A. Gray. — Balade [Vieillard 892).
M. glauca Montr. — Wagap, Gatope, Canala [Vieillard 897), Poume
[Vieillard 2871), Canala, Lifou [Vieillard 2877).
M. rosea Montr. ? — Pam [Deplanche 447, in Vieillard 2877 et in
Mus. néocal. 108).
M. rufa Labill. — Sans localité [Vieillard 31), Wagap [Vieillard
891, 893), Gatope [Deplanche 446 in Vieillard 2876), Poume
[Deplanche 116 et 265 in Vieillard 2879).
Diospyros Ebenum Koen. ■ — Canala [Vieillard 901), Wagap [Vieil-
lard 898, 2865, 2867, 2868, 2869).
D. Olen Hiern. — Lifou [Vieillard 2870, Deplanche 48), Wagap
[Vieillard 2866) ?
Jasminum didymum Forst. — Sans localité [Vieillard 29, 110,
2940), Nouméa [Vieillard 96, 912), M’bée [Vieillard 2936 pro
parte), Ouatendé près Gatope [Krieger in Vieillard 2937), îlots
de Saint-Vincent [Vieillard 906), Lifou [Deplanche 82 in Vieil-
lard 2930), « Huekee ».
^ — var. ? — M’bée {Vieillard 2936 pro parte).
J. elatum Panch. ex Guillaum., var. brevistylis Guillaum. — Canala
[Vieillard 909), Balade [Vieillard 910), Wagap [Vieillard 2928),
Gatope [Vieillard 2929), île des Pins (Pancher).
J. Kriegeri Guillaum. sp. nov.
Ramulis glabris, foliis 1 — foliolatis, lamina anguste lanceolata (usque
ad 6 cm. X 1,5 cm.), apice obtuse attenuata, basi rotundata, valde coria-
cea, glaberrima, nervis prominentibus, petiolo circa 1 cm. longo, supra
canaliculato, basin versus articulato. Inflorescentiae terminales, brac-
teis lineari-lanceolatis, minimis, pedicello robuste, circa 1 cm. longo.
— 454 —
calyce turbinato, 5 mm. longo, dentibus parvis, obtusis, corolla, 2 cm.
longa, tubo cylindrico, lobis 5, ovato-lanceolatis, staminibus tubi ap-
cem sub attingentibus, antheris omnino sessilibus, obtusis, ovario ovo-
ideo, glabro, stylo glabro, stamina superante, stigmate vix latiore, lobis
haud subulatis.
Gatope {Krieger^ in Vieillard 2937, Vieillard 2938).
J. Le Raiii Schltr. • — ■ Nouvelle-Calédonie {Deplanche in Vieillard
911), Nouméa {Vieillard 28, 37, 2931), Balade {Vieillard 913 pro
parte), Gatope {Vieillard 2934, 2938 pro parte), Lifou {Vieillard
2939).
J. noumeense Schltr. — Nouméa {Vieillard 911 pro parte).
— var. microphyllum Guillaum. var. vel. sp. nov. ?
Foliis ovatis (1-1,5 cm. X 0,6-0, 9 cm.), apice apiculatis. Floribus
pedicello 2-3 mm. longo, calyce campanulato, lobis subulatis, tubo
paulo brevioribus, corollæ tubo 1,3 cm. longo, lobis ad 6, ovatis,
0,7 cm. longis, antheris levissime exsertis.
Gatope {Vieillard 2935).
Les échantillons : Nouméa {Vieillard 29, 2932, 37, 2931), Gatope
{Vieillard 2941) sont tout à fait comparables à ce que Knoblauch
(in herb. Mus. Paris.) a nommé J. promuntorianum Dânik. ? ce
qui me paraît bien douteux.
J. simplicifolium Forst. ? — Gatope {Vieillard 913, 2984).
Osmanihus austro-caledonicus Guillaum. — Sans localité {Deplanche
93), Canala {Vieillard 333), Balade {Vieillard 333).
O. Badula Hutch. — Canala {Vieillard 2863), Balade {Vieillard
327 =873 =874 =333), Poîla {Vieillard 329 = 328), Gatope
{Vieillard 2941) ?, Canala, baie d’Urville {Vieillard), île Tupiti
{Deplanche 433 in Vieillard 2860 et in Vieillard 2927),
O. çaccinoides Hochr. • — Canala {Vieillard 325), Balade {Vieillard
324, 327, 333 = 873 = 874 — 327), Cap Tonnerre {Deplanche
13 = 217) ; Padaba {Deplanche 93), Lifou {Deplanche 70 in
Vieillard 2502) ?
Olea Thozetii Panch. et Seb. — Wagap, Gatope {Vieillard 2S6i) ,
1. Krieger était un lieutenant d’infanterie de marine qui récolta des plantes en
1867 ; celles-ci ont été incorporées par Vieillard dans son herbier.
— 455 —
i
Hybrides nouveaux de Composées-cynarocéphales (suite)
Par J. Arenes.
X X Carduus crispoformis J. Ar., hybr. nov. — C. crispus L. ssp.
occidentalis Chass. et Ar. var. typicus eor. {C. dubius Balb.
var. typicus comb. super- crispus) — C. crispus L, ssp. occidentalis
Cbass. et Ar. var. typicus eor. ■±^ {C. nutans L. ssp. eu-nutans
Chass. et Ar. var. typicus eor.) :±5: C. crispus L. ssp. occident.
Cbass. et Ar. var. typicus eor) — C. crispus L. (typus vel var. poly-
cephalus) auct., pro min. parte. » #
Cardui crispi ssp. occidentalis var. typici adspectus. Caulis erectus, alatus,
e basi ramosus, ramis longissimis adscendentibus usque calathidia alato-
foliatis ; alæ crispæ, angustæ, plus minusve interruptæ, spinis multis longis
subflavis. Folia pinnatiloba pinnatifida vel pinnatipartita, utrinque viridia
sed subtus laxe araneosa, segmentis dentibusque acutis spina plus minusve
robusta terminatis, longe decurrentia. Calathidia parta, alia multissima
sessilia vel brevissime pedunculata apice caulis ramorumque aggregata, alia
pauca solitaria vel subsolitaria plus minusve inciinata ; calathidia inferiora
axillaria solitaria vel gemina. Periclinium araneosum ovoideum; bractæ exter-
næ mediæque lineari-lanceolatæ in acumen planum attenuatæ, infra medium
extus plicatæ; acuminis nervus médius ad apicem plus plusque distinctus
spina debili terminatus ; bracteæ mediæ ad plicam cire. 1 mm. latæ, parte
supra plicam sita patenti vel erecto-patenti quam pars infra plicam sita cire,
duplo majore; bracteæ externæ erecto-patentes vel patentes vel recurvatæ;
bracteæ internæ lanceolatæ, acuminatæ, acumine pubescenti purpurascenti
plus minusve recurvato vei reflexo. Corolla purpurea tubo (faux 2,25 mm.
longa inclusa] 8,25 mm. longo, lobis 5,5 mm. longis. Antheræ vacuæ : pollen
omnino abortivum. Achenia valde tenuitet granosa, numerose abortiva,
biformia, alia sterilia fertiliave fusca lineolis obscurioribus et plus minusve
distinctis in longitudinem striata, alia fe,‘tilia subgrisea lineolis fuscis in
longitudinem striatis; disci epigyni papilla distincte pentagonalis.
Hab. — Seine-et-Oise : Sucy-en-Brie, friches à Carduus et Ver-
hascum., en bordure des marais de Bonneuil, derrière la verrerie ;
avec C. nuitans, C. crispus et X C. dubius sous combinaisons mul-
tiples (leg. J. Arenes ; juillet 1939).
Exsicc. (Types). — Herb. de France du Muséum. — Cynar. de
France, n^ 525. — Herbar. Norm. Cynar., n® 3945 à 3954.
Les caractères suivants marquent l’influence du X C. dubius (et
1. Cf. Bulletin Muséum, t. XV, 1943, fasc. 5, p. .943.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
456 —
indirectement du C. nuians l’un des parents de cet hybride) : 1® Fo-
lioles périclinales ; a) les médianes et les externes distinctement pliées
en dehors au-dessous du milieu ; acumen muni d’une nervure médiane
de plus en plus apparente vers le sommet ; h) les médianes à partie
située au-dessous du pli étalée ou étalée-dressée, plus longue que
chez le C. crispus (environ 2 /3 de la longueur totale de la bractée) ;
c) les externes dressées-étalées, étalées ou réfléchies ; d) les internes
acuminées à partie terminale purpurescente plus ou moins arquée
en dehors ou réfléchie ; 2° Akènes ; a) dimorphes ; h) mamelon central
du disque épigyne distinctement pentagonal. Les caractères suivants
indiquent en outre une origine croisée : If* Pollen entièrement avorté ;
2o Dimorphisme des akènes ; a) bruns, striés longitudinalement de
lignes plus sombres et plus ou moins, distinctes : 98, 5 %, stériles ou
fertiles (influence de C. nutans) ; h) grisâtres, striés longitudinalement
de lignes brunes : 1,5 %, fertiles (influence du C. crispus) ; 3° pro-
portion élevée d’akènes stériles : 44,5 %.
X Carduus Estimli J. Ar., hybr. nov. — C. nigrescens Vill. ssp.
recurmtus Br. et Cav. C. acanthoides L. var. Martrini (Timb.) Ry.
Comb. a médians J. Ar., comb. nov.
^ \
N ^
Biennis Cardui spingeri adspeciu. Coulis pubescens subaraneosus,
5 dm. excedens, ramosus ; rami erecti vel erecto-patentes, valde inæquales,
terminales 2-3 - furcati pedunculis 9-20 mm. longis sinuatis foliatis apice
inclinatis satis longe nudis, axillares relative multi 2-5 cm. longi simplices
monocephali usque ad apicem foliato-àlati ; aise caulinæ ramealesque conti-
nuée, crispæ, pinnatipartitæ, valde spinosæ, spinis subflavis longis pungen-
tibus. Folia firma, obscure viridia, profonde pinnatifida vel pinnatipartita,
segmentis 2-3 lobatis, lobis lanceolatis acuminatis valde spinosis, spinis
subflavis longis pungentibus, longe decurrentia, supra glabra, subtus præ-
cipue in nervis plus minusve araneosa. Calathidia mediocria, primum erecta
deinde inclinata, solitaria. Periclinium subglobulosum, sub anthesi apice
plus minusve contractum, basi modice umbilicato-depressum, glabrum vel
glabrescens ; bracteæ inæquales lineari-acuminatæ, externæ mediæque supra
medium primum patenti-erectæ vel incurvatæ, demum reflexæ, virides vel
interdum discolores in marginibus plus minusve violaceæ, nervo dorsuali
supra medium distinctissimo in spinam subflavam tenuem purgentem pro-
ducto, internæ longe acuminatæ demum apice extusque plus minusve fortiter
arcuatæ vel etiam reflexæ. Corolla purpurea tubo {faux 2,5 mm. longa inclusa)
9,5 mm. longo, lobis 7 mm. longis. Achenia magnam partem abortiva, fertilia
subfusca vel fulvo-virescentia, lucida tenuiter granosa, lineolis fuscis in lon-
gitudinem plus minusve, modice striata; disci epigyni papilla centralis
prominens, valde obtuse obscureque" pentagonalis. Pollen irregulare.
Hab. — Aude : Saissac ; friches en direction de Lampyvieux ; avec
les parents (leg. P. V. Estival ;.juillet 1939).
Exsicc. (Type). — Herbar. norm. Cynar. : n^ 3859.
— 457 —
Comb. b super-acanthoides J. Ar., comb. nov.
A comb, medianti characterihus sequentibus differt :
Planta 5-6 dm. alla, minus spinosa, Cardui acanthoidis adspectu, e basi
5-6- caulis; alæ caulinæ lobis latioribus minus spinosis ; rami patenti-
erecti, brèves, paulum inæquales, 2-7 cm. longi, simplices, terminales apice
breviter nudi calathidiis solitaris geminisve terminati, axillares monocephali
usque ad apicem alati foliatique. Folia minus profunde pinnatifida, lobis
segmentisque latioribus minus spinosis. Corolla tubo (faux 3 mm. longa
inclusa) 9 mm. longo, lobis 6 mm. longis. Achenia fertilia fusca vel fulvo-
virescentia, tenuius granosa, omnia lineolis fuscis in longitudinem fortiter
striata. .
Hab. — Le même que la comb. médians, avec elle et les parents !
(leg. P. V. Estival ; juillet 1939).
Exsicc. (Types). Herbar. norm. Cynar, : n®® 3860-3862.
X Carduus orthocephalus Wallr. Beitr. fl. Hercyn., p. 268 et in
Linnæa, XIV, p. 86.
Var. Jeanjeani J. Ar., var. nov. — C. nutans L. ssp. eu-nutans
Chass. et Ar. var. macrocep halus eor. C. acanthoides L. var.
Martrini (Timb.) Ry.
Comb. a médians J. Ar., comb, nov.
Biennis caule ramoso, ramis inæqualibus ; alæ caulinæ continuæ, pinnati-
fidæ oel pinnatipartitæ, spinosissimæ. Folia firma, supra glabra oel glabres-
centia, subtus præcipue in nervis vubaraneosa, pinnatifida vel pinnatipartita
segmentis latis 3-5-lobulatis in marginibus ciliato-spinosis, lobulis lanceolatis
spina sublutea longa tenui pungenti terminatis ; folia superiora parva sinuato-
spinosa vel dentato-spinosa, in pedunculos apice plus minusve longe albo-
tomentosos, plus minusve sinuatos, plus minusve breviter decurrentia. Cala-
thidia ampla, plerumque solitaria, raro apice ramorum approximata, nun-
quam aggregata nec gemina, sine foliis floralibus, primum erecta, deinde plus
minusve nutantia. Periclium usque 30 cm. diametro, subglobulosum, areneo-
sum, basi umbilicatum ; bractæ lineari-lanceolatæ, plus minusve purpureæ,
externæ mediæque infra medium contractæ plicato-concavæ, parte supra pli-
cam sita valde patenti vel reflexa nervo dorsuali in spinam subluteam longam
sed paulum vulneranti producto munita, internæ longe acuminato-acutæ,
haud spinosæ, erectæ vel extus arcuatæ vel apice recurvatæ. Corolla purpurea
tubo (faux 3 mm. longa inclusa) 11,5 mm. longo, lobis 7,5 mm. longis.
Achenia non suppetunt. Pollen imperfectum : grana minora deformatave,
20-90 %.
Comb. b super-nutans J. Ar., nov, comb.
A comb. medianti characteribus sequentibus differt :
Alæ profunde pinnatipartitæ dense longeque spinosæ. Folia profunde
pinnatipartita valde longeque spinosa. Pedunculi apice breviter vel brevissime
nudo-tomentosi. Periclinium Cardui nutantis periclinio simile sed 2,5 cm.
diametro haud excedens ; brasteæ lanceolatæ. Corolla tubo ( faux 3 mm. longa
inclusa) 12 mm. longo, lobis 7 mm. longis.
\
458
Comb. c super-Martrinî J. Ar., comb. nov.
A comb. medianti characteribus sequantibus differt :
Planta ramosior. Alæ crispæ, minus longe et tenuius spinosæ. Folia pinna-
tifida. Periclinium Cardui Matrini periclinio simile ; bracteæ lineares parte
supra plicam sita patenti-erecta. Calathidiorum pedunculi longiores, apice
longius nudo-tomentosi. Corolla tubo ( faux 4-6 mm. longa inclusa) 13-15 mm.
longo, lobis 5 mm. longis. Achenia fulvo-virescentia, lucida, tenuissime gra-
nosa, in longitudinem lineolis fuscis plus minusve copiose striata ; disci
epigyni papilla centralis plus minusoe distincte semper obtusissime quinque-
lobata.
Hab. — ■ Gironde : Bègles ; terrain de transport de la S. N. C. F. et
boulevard J. J. Bosc ; inter parentes ! (Leg. A. F. Jeanjean ; juillet
1937 et 1939.
Exsicc. (types). — • Herb. de France Muséum. — Herb. A. F.
Jeanjean, — Cynar. de Fr. : n°® 522-523-524. — Herbar. norm.
Cynar. : n°® 3928 à 3939,
Genre Centaurea.
I. Section Seridia DG.
X X Centaurea Bouchoni J. Ar,, hybr. nov. — r- C. aspera L. x !
(•C. sonchifolia L. C. sphærocephala L.).
Comb. a super-sphaerocephala J. Ar., comb. nov.
Centaureæ sphaerocephalæ adspectus. Folia laxe hirsuto-scabra, mucro-
nata, dentata, omnia plus minusoe longe decurrentia, alis quam internodia
semper breoioribus, usque 36 mm. longis, rarissime internodiorum majorem
partem obtinentibus, interdum latissimis dentatis inæquelibusque ; folia
caulina sessilia lyrata pinnatifida interdum basi dilatata ; folia rameqlia
lyrata vel sublyrata, sinuato-pinnatifida vel sinuato-lobata, superiora sinuato-
, lobata vel sinuato-dentata, ultima inaolucralia 1-3- dentata. Periclinium
ovoideoconicum, 15-19 mm. altum, 12-14 mm. diametro, basi umbilicatum,
glabrum oel interdum in fuoentute modice araneosum pilis araneosis paucis
in calathidio adulto interdum persistentibus ; bracteæ imbricatæ, subvirides
velfuloæ, haud neroatæ ; bracteæ internæ apice scariosæ, mediæ externæque
appendice palmata primum erecto - patenti deinde reflexa, 5-7 spinis sublu-
teis pungentibusque instructa munitæ ; spina terminalis 5-G' mm. longa
quam spinæ latérales (4-4,5 ; 3 ; 1,5 mm. longæ) longior. Achenia partim
abortiva, modice tenuiterque pubescentia, alia virescenti-alba fusco macu-
lata interdumve haud maculata, fertilia, 4,5 mm. longa, pappo plerumque
basi rufescenti apice subalbido interdum omnino albo, pilis inæqualibus
2,5-3 mm. attingentibus composite, alia alba, raro fertilia, 4-4,5 mm.
longa, pappo albo 2,5-3 mm. longo ; hilum rhomboidale ad basim in cuspem
productum. Pollen valde irregulare, granis jnagnam partem anormibus
subsphæricis satis magnis, aliis normalibus ellipsoideis.
L’influence faible du C. sonchifolia se manifeste dans les décur-
rences foliaires qui prennent parfois la forme de larges macroptères
— 459 —
dentés inégaux et pouvant occuper la plus grande partie de l’entre-
nœudj dans l’aigrette parfois roussâtre à la base ; celle du C. sphæ-
rocephala est marquée par le port, le péricline ombiliqué, les akènes
pubescents en partie d’un blanc verdâtre maculé de brun et celle du
C. aspera par l’épine appendiculaire terminale un peu plus longue
que les latérales, par les akènes à aigrette blanche, partiellement
blancs.
Comb. b. sphaerocephalîformis J. Ar., comb. nov.
Centaureæ sphærocephalæ adspectus. Caulis pubescens eel plus minusve
modice araneosus. Folia mucronata, dentata, hispida præcipue ad margines,
tota semidecurrentia, alis usque 38 mm. longis ; folia caulina plerumque
sessilia, rarissime petiolata, lyrata, pinnatifida, basi plus minusoe distincte
dilatata ; folia ramealia sessilia, interdum sublyrata, sinuato-lobata vel
sinuato-dentata, superiora dentata vel rarissime subintegra integrave, ultima
involucralia 1-2 satis ampla. Periclinum subglobuloso-conicum vel late
ovoideo-conicum, 15-19 mm. altum, 14-20 mm. diametro, basi umbilicatum,
glabrum vel spar sissime araneosum ; bracteæ imbricatse, viiscentes vel fulvæ,
haud nervatæ; bractæ internæ apice scariosæ, medise externæque appendice
palmata primum erecto-patenti deinde reflexa, 5-8 spinis fulvis pungenti-
busque instructa munitæ ; spina terminalis 9 mm. longa quam spinæ latérales
(6-5-4 mm. longæ) longior. Achenia partim abortiva, modice tenuiterque
pubescentia, alia feriilia cire. 4-5 mm. longa, nunc virescenti-alba fusco
maculata, nunc alba, alia sterilia ; hilum rhomboidale ad basim in cuspem
productum; pappus albus setis inæqualibus, in acheniis centralibus cire.
1,5 mm. longus, in sérié extima cire. 0,25-0,50 mm. longus. Pollen ialde
regulare granis normalibus ellipsoideis.
Les décurrences foliaires marquent l’influence du C. sonchifolia ;
le port, le péricline ombiliqué, l’épine appendiculaire bien plus
longue que les latérales, les akènes pubescents partiellement d’un
blanc verdâtre maculé de brun à aigrettes dimorphes les périphéri-
ques plus courtes, indiquent celle du C. sphærocephala, les akènes
en partie blancs et l’aigrette blanche celle du C. aspera.
Comb. c. asperiformis J. Ar., comb. nov.
Centaureæ asperæ adspectus. Caulis pubescens. Folia mucronata, hispida
præcipue ad margines, plerumque haud decurrentia et tum basi dilatato-
auriculata semiamplexicaulia, interdum breviter vel valde breviter decurren-
tia, alis 22 mm. haud excedentibus ; folia caulina petiolata, lyrata, pinnati-
fida ; folia ramealia sessilia, sinuato-lobata vel sinuato-dentata, superiora
dentata vel integra, ultima involucralia 1-2 plus minusve ampla. Periclinium
ovoideo-conicum, 15-18 mm. altum, 8-12 mm. diametro, basi umbilicatum,
glabrum ; bracteæ imbricatæ virescentes vel fulvæ vel fuscæ vel plus minusve
purpurascentes, haud nervatæ ; bracteæ internæ apice scariosæ ; bracteæ
exteriores infimæ spinula simplici raro terminatæ, externæ mediæque
appendice palmata celeriter reflexa, 6-9 spinis fulvis vel rufescentibus
vel purpurascentibus debilibus paulum vel haud vulnerantibus instructa
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
31
-- 460
munitæ ; spina terminalis 6 mm. longa quam spinæ terminales (5, 5-4,5-
3,5-2, 5 mm. longæ) vix longior. Achenia tenuiter puhescentia, omnia
sterilia ; pappus albus cire, 2,5 mm longue. Pollen anorme, irregulare,
granis parois, ellipsoideis vel subphæricis.
Cette combinaison doit au C. sonchifolia ses décurrences foliaires,
son péricline glabre et ses épines appendiculaires terminales à peine
plus longues que les latérales ; au C. sphærocephala son péricline
ombiliqué et ses akènes pubescents ; au C. aspera ses appendices les
plus externes terminés parfois par une spinule simple et son aigrette
blanche.
Habit. — Gironde : jardin botanique de Bordeaux ; venu spon-
tanément parmi les Carduacées. La comb. c., venue dans un semis
de C. aspera, s’est maintenue de 1923-24 au grand hiver 1939-40 où
elle a été gelée, ainsi que les C. sonchifolia et C. sphærocephala (leg.
Bouchon sub 38, 45 et 46 ; 6-8-19 juillet 1939). — L’hybride
(sensu lato) est à rechercher en Espagne et en Italie ou les trois
parents sont susceptibles de croître naturellement côte à côte.
Ce trihybride offre, sous les comb. super-sphærocephala et sphæro-
cephaliformis certaines affinités avec C, lusitanica Boiss. et Reut.
lequel, en raison de ses feuilles décurrentes, ne s’identifie nullement
ainsi que l’admet l’index de Kew avec C. sphærocephala ; tout au
plus peut-on rapprocher, au titre de sous-espèces, les deux plantes
dans un même groupe spéeifique C. sphærocephala L. (sensu am~
pliato) : ssp. eu-sphærocephala J. Ar. et ssp. lusitanica (Boiss. et
Reut.) J. Ar. De cette dernière sous-espèce, la comb. a de mon
hybride se distingue par ses décurrences foliaires prenant parfois la
forme de larges macroptères dentés, par son involuere ombiliqué par-
fois faiblement aranéeux à l’état jaune à poils aranéeux rares per-
sistant parfois sur la calathide adulte, par ses akènes partiellement
avortés, les fertiles finement et faiblement pubeseents, dimorphes,
tantôt d’un blanc verdâtre maculé de brun, tantôt blancs, à aigrette
dimorphe ordinairement roussâtre à la base et blanchâtre au som-
met, parfois entièrement blanehe, par l’imperfection de son pollen.
Et la comb. b. par son péricline ombiliqué parfois très lâchement
aranéeux, par ses akènes partiellement avortés, les fertiles finement
et faiblement pubescents, tantôt d’un blanc verdâtre, tantôt blancs,
à aigrette blanche formée de soies très inégales, longue d’environ
1,5 mm. sur les akènes centraux et d’environ 0,25-0,5 mm. sur les
akènes périphériques, par les épines appendiculaires fauves.
Exsicc. (Types). — Herb. de France Muséum. — Herbier Bouchon.
— Cynar. de France : n*^® 670-671-672. — Herbar. norm. cynar. :
nos 2995-4078 à 4090.
(A suivre.)
461
Le noyau du Lagarosiphon crispus
Par André Eichhorn.
Le Lagarosiphon crispus est une Hydrocharidée d’Afrique tro-
picale assez semblable, morphologiquement, à VElodea canadensis.
Certains échantillons avaient été introduits, il y a plusieurs années, au
Muséum, où ils avaient rapidement peuplé le bassin du jardin alpin.
C’est dans cette station, détruite au cours de l’hiver rigoureux de
1938-39, que des méristèmes radiculaires ont été prélevés et ont
permis l’étude caryologique de cette plante exotique.
Deux mélanges fixateurs ont été utilisés à cette fin : celui de Helly
et celui de Navaschine. La comparaison des préparations obtenues
après usage de ces deux liquides permet de constater que les images
ne sont pas en tous points identiques dans les deux cas et certains
détails, que ne révèle pas le mélange de Helly, sont donnés par celui
de Navaschine. L’examen du noyau quiescent et des divers stades
de la prophase retiendront particulièrement l’attention. Les autres
phases, en effet, ne présentent rien de bien spécial.
Le noyau quiescent, après fixation par le liquide de Helly et colora-
tion à l’hématoxyline ferrique, a une forme sphérique régulière. Il
est bien délimité par sa membrane et porte, en son centre, un volu-
mineux nucléole, sphérique également, dépourvu de tout corps
annexe. Epars, dans un suc nucléaire grisâtre, baignent diverses
granulations : les unes, de taille très réduite, punctiformes, plus ou
moins nombreuses selon les cas, accompagnées d’autres aux dimen-
sions plus grandes et de forme irrégulière, en nombre variable elles
aussi. C’est là un aspect que l’on n’a pas accoutumé de rencontrer et
qui confère à ce noyau une physionomie bien particulière. Il ne res-
semble, en effet, ni aux noyaux typiquement granuleux, ni aux
noyaux à euchromocentres. Son évolution, du reste, permet également
de l’en distinguer. On ne retrouve, au début de la prophase, ni les
longs filaments minces caractéristiques des premiers, ni les prolon-
gements achromatiques de part et d’autre de l’euchromocentre que
l’on rencontre dans les seconds. Il semble que la prophase puisse être
interprétée de la façon suivante.
Tout d’abord on voit apparaître un nombre assez élevé de petits
granules qui, sans doute, acquièrent à ce moment seulement une
certaine chromaticité et ne sont pas apparents dans le noyau quies-
cent car plus sensibles que les autres à la régression. Puis certaines
petites granulations s’allongent insensiblement, aux dépens du suc
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
— 462 —
nucléaire, en affectant des formes légèrement sinueuses. Les grosses
granulations, de leur côté, s’étirent, mais ceci plus tardivement, de
telle sorte qu’elles se maintiennent pendant quelque temps inchangées
au début de la prophase. Ultérieurement, plusieurs des petites forma-
tions ainsi apparues s’agrègent d’autres granules pour donner des
filaments, d’abord grêles, puis plus épais, à mesure qu’ils se raccour-
cissent. Au terme de son achèvement, le chromosome prophasique,
grossièrement moniliforme, ne montre aucune structure et semble
uniformément chromatique. Mais si l’on considère les images obtenues
après fixation par le liquide de Navaschine, on constate quelques
différences. Dans le noyau quiescent, on trouve également de gros
granules mélangés à de petits, mais ceux-ci sont plus nombreux et
d’aucuns ont l’apparence d’une fine poussière ; tous paraissent donc
conserver leur chromaticité, à l’inverse de ce que nous avons noté
précédemment. Au début de la prophase, on voit évoluer les uns et
les autres comme antérieurement, mais quand le ruban chromoso-
mique est constitué il apparaît structuré et cette structure est appa-
remment chromomérique. C’est là un point qui ne manque pas
d’intérêt car, si on le rapproche des opinions formulées, dans ces
dernières années, au sujet de la structure des chromosomes longs,
on sera tenté de voir là l’image d’un chromonéma, c’est-à-dire d’un
mince ruban hélicoïdal baignant dans une substance enveloppante
achromatique et les chromomères ne seraient autre chose que des
sections du chromonéma. Quoiqu’il en soit, rapidement les filaments
prophasiques se raccourcissent et, en fin de prophase, les chromo-
somes apparaissent uniformément chromatiques, comme dans le
premier cas.
On voit, par la description qui précède, que, dans cet objet, la
prophase offre un caractère un peu spécial. Il ne saurait être question
de rapprocher le noyau du Lagarosiphon crispus des noyaux du type
granuleux qui fournissent normalement des chromosomes de longue
taille. Il se distingue également des noyaux à euchromocentres, car,
dans ce cas, le nombre de ces éléments est fixe et correspond à celui
des chromosomes, ce qui n’est pas le cas ici.
En ce qui concerne le suc nucléaire, il est dense et prend une teinte
grisâtre sous l’action du colorant, dans le noyau quiescent. Il devient
plus clair par places à mesure que la prophase avance et, à la fin
de ce stade, il ne reste plus que quelques plages grisâtres au pourtour
des filaments chromosomiques. Quand les chromosomes sont défini-
tivement constitués, la membrane nucléaire n’ayant pas encore
disparu, le fond du noyau est complètement transparent. Puis la
membrane nucléaire disparaît et les chromosomes sont alors libres
dans la cavité cellulaire.
Bientôt ils se rangent, très régulièrement, en plaque équatoriale.
Ils apparaissent tous de même taille, réduite. Ils ont la forme de petits
— 463
bâtonnets, légèrement arqués et n’ofîrent aucune ornementation
spéciale, telle que constriction ou satellite. Etant tous couchés dans un
même plan, leur numération est aisée et on en compte 22. C’est à
ce stade que s’effectue leur clivage. En anaphase, la montée aux pôles
est normale et les chromosomes-fils ne subissent aucune modification
au cours de ce transfert. On ne note pas alors de déchromatinisation
comme on en constate dans d’autres exemples. Celle-ci ne s’effectue
qu’en télophase.
Parvenus aux pôles, les chromosomes sont comprimés les uns
contre les autres à l’intérieur de la membrane nucléaire reconstituée.
Ils se déchromatinisent en certaines de leurs parties, qui semblent se
liquéfier. On voit alors de grosses et de petites granulations baignant
dans un suc dense et de coloration gris foncé. Puis, le noyau augmen-
tant de volume, les portions de chromosomes demeurées chroma-
tiques s’écartent et ne demeurent reliées entre elles que par des
tractus également chromatiques. Ceux-ci se rompent ensuite, tandis
que le fond du noyau apparaît gris pâle et bientôt des images ana-
logues à celles que nous avons rencontrées dans le noyau quiescent
sont à nouveau réalisées.
Quant au nucléole, il demeure inchangé jusqu’au terme de la pro-
phase. A ce moment il disparaît brusquement dans la plupart des
cas. Cependant, il persiste parfois plus longtemps et accompagne les
chromosomes métaphasiques. A ce stade, il s’étrangle, dans sa partie
médiane, pour former deux masses piriformes, placées de part et
d’autre de la plaque équatoriale. Puis ces deux masses se séparent et
chacune se dirige vers un pôle du noyau. Au cours de leur translation
les nodules nucléolaires fondent progressivement et ils n’ont plus
que la taille de gros granules quand ils parviennent chacun à leur
pôle respectif. Ils disparaissent alors sans avoir été repris dans le
noyau en reconstitution. En fin de télophase, apparaissent trois
nodules nucléolaires qui, par fusion, fournissent le volumineux
nucléole du noyau- fils. *
Institut de Botanique de la Faculté des Sciences de Nancy et Laboratoire
de Culture du Muséum.
Contribution a la connaissance de la Diatomêe
RHIZOSOLENIA LONGISETA ZaCHARIAS
Par Marcel Lefèvre et Jacqueline Arlet.
Si les Rhizosolenia sont fort communs dans le plancton marin, ils
paraissent au contraire beaucoup moins fréquents dans le plancton
d’eau douce.
Ceci tient probablement à ce qu’ils se présentent très peu souvent
en abondance mais au contraire à l’état isolé. D’autre part, comme
ils sont fort peu silicifiés et pourvus d’un contenu cellulaire très peu
volumineux, ils échappent souvent à l’examen microscopique dans
les récoltes de plancton.
Le 29 mai 1943 nous avons eu la chance de rencontrer Rhizosolenia
longiseta en très grande masse dans un étang Solognot : l’étang de la
Grande Coinche. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de donner
quelques précisions sur les facteurs écologiques semblant favoriser
cette espèce.
L’Etang de la Grande Coinche est un étang de Forêt, d’une super-
ficie de 7 hectares mais assez peu profond : 1 m. 50 maximum.
Il est pourvu d’une riche végétation phanérogamique marginale
(Carex, Scirpus, Phragmites, Typha) et de pleine eau (Nuphar,/
Nymphæa, Myriophyllum, Ceratophyllum).
Le jour du prélèvement les constantes physico-chimiques de
l’étang étaient les suivantes :
Température de l’eau
pH
Degré hydrotimétrique total
Ammoniac au Nessler
Azote (NO)
Phosphore (P^O®)
Chlore
Matières organiques (au permanganate) . . .
Acide sulfurique (SOS) .’
Résidu sec à 180°
22° à 8 h. heure solaire.
6,2
3
0
7, 2 mg. par litre.
0,35 mg. par litre.
12.4 mg par litre.
13.5 mg. par litre.
12 mg. par litre.
184 mg. par litre.
Nous sommes donc en présence d’une eau faiblement minéralisée,
très peu chargée en calcium-magnésium et d’une teneur moyenne
en matières organiques solubles.
Les espèces planctoniques accompagnant Rhizosolenia longiseta '
étaient :
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
465
Chlorophyceæ.
Sorastrum americanum (Bohlin) Schmidle, R. R. R. — Pediastrum
boryanum (Turp.) Ehrbg. G. — P. duplex var. gracillimum W. et G. S.
West, R — P. angulosoum (Ehrbg.) Meneghini, R. — P. tétras (Ehrbg.)
Ralfs, R. R. — Crucigenia rectangularis (A. Braun) Gay, G. G. — C. tetra-
pedia (Kirchner) W. et G. S. West, R. R. — Tetraëdron minimum (Al.
Braun) Hanzgirg, R. R. R. — Scenedesmus quadricauda (Turp.) Brebisson,
R. — S. quadricauda var. maxima W. et G. S. West, R. R. — Oocystis
Borgei Snow, R. R.
Staurastrum gracile Ralfs, R. — S. cuspidatum Brebisson, R. — S. seti-
gerum Gleve, R. R. R. — S. inflexum Breb., A. G. — Arthrodesmus incus
(Breb.) Hass, A. G. — A. octocornis Ehrbg., G.
Xanthophyceæ.
Botryococcus Braunii Kutz., R.
Bacillariophyceæ.
Melosira distans (Ehrbg.) Kütz.
Ceratium hirundinella (O. F. M.) Schrank,. R. — Peridinium Willei
Huitf-Kaas, R. R. R., — P. cinctum (O. F. M.) Ehrbg., R. — P. gatu-
nense Nygaard, R.
Ghrysophyceæ.
Mallomonas caudata Iwanofî, A. G. — Mallomonas sp. : espèce pro-
bablement nouvelle non encore complètement étudiée, A. G.
Euglenineæ.
Trachelomonas aolvocina Ehrbg., R. R. R.
Enfin, il convient de signaler dans ce plancton la présence du cilié
Codonella lacustris Entz en assez grande abondance.
Dans l’Etang de la Grande Coinche, Rhizosolenia longiseta était
exclusivement planctonique et nous n’en avons pas trouvé trace
dans le benthos. Il dominait de très loin les espèces les plus abon-
dantes du plancton à cette date et qui étaient : Crucigenia rectan-
gularis, Pediastrum Boryanum, Arthrodesmus octocornis.
Nous avons pu noter des variations importantes dans les dimen-
sions de Rhizosolenia longiseta.
Ces variations portent sur toutes les dimensions : longueur, largeur
et longueur des soies.
Ces différentes dimensions n’ont aucun rapport entre elles comme
on en jugera par les mesures prises sur trois individus différents ;
A : L = 80 (J,,; i = 4 (x 8 ; soies = 102 (x 4.
B ; L = 134 (X 4 ; Z = 3 (x 2 ; soies = 89 (x 6.
C : L = 160 (X ; Z = 3 p. 5 ; soies = 23 p.
L’ornementation chez Rhizosolenia longiseta est extrêmement
— 466 —
difficile à apercevoir. On y parvient cependant par l’examen à sec et
par des artifices d’éclairage.
Notre collègue et ami E. Manguin a aussi récolté tout récemment
Rhizosolenia longiseta dans un étang de quelques hectares situé dans
les bois de Meudon (S.-et-Oise), l’Etang de Villebon. Voici les ren-
seignements qui nous ont été très aimablement donnés par E. Man-
guin sur cette station :
Végétation supérieure très développée à Trappa natans (accli-
matée). — Température de l’eau le jour de la récolte : 21^ — Con-
centration en ions H : 7,9.
Les espèces planctoniques dominantes dans le plancton ce jour
étaient les suivantes : Ceratium hirundinella (O. F. M.) Schrank,
Microcytis æruginosa Kützing, Uroglena volvox Ehrenberg. On
notait la présence de quelques Flagellés mais les Desmidiacées
étaient très rares.
Rhizosolenia longiseta n’était représenté dans ce plancton qu’à
l’état sporadique : quelques individus par goutte de sédiment.
Enfin une troisième station vient encore de nous être signalée
par notre collègue et ami P. Guermeur.
Ce dernier a récolté Rhizosolenia longiseta dans ‘un petit étang
appelé : Mare de la Réserve, près de Beaugency. L’Etang, long de
200 m., large de 50 m. est formé par un ancien bras de la Loire
sensiblement parallèle au fleuve dont il est séparé par un perré de
protection en pierre. Le fond et les berges sont de sable fin. Il est
alimenté par les infiltrations de la Loire dont il suit les variations
de niveau. Il peut communiquer avec le fleuve en cas de crue même
relativement peu considérable. Sa profondeur varie de 1 m. 50 à
2 m. 50.
Il possède très peu de végétation phanérogamique aquatique. Son
P H est supérieur ou égal à 7 L
D’après 'les organismes présents dans une récolte récente faite
dans la Mare de la Réserve par P. Guermeur et qu’il a eu l’amabilité
de nous communiquer, les eaux paraissent assez fortement minéra-
lisées et peu chargés en matières organiques. Les espèces qu’on y
trouve sont entre autres : Pediastrum simplex (Meyen) Lemm.,
Pediastrum duplex var. longicorne Reinsch., Peridinium Cunning-
tonii var. pseudo quadridens Lindem., P. Africanum Lemm. tab.
conjunctum Lef., Ceratium hirundinella (O. F. M.) Schrank, un
nombre prodigieux de Diatomées (Melosira, Synedra) et une pro-
portion notable de Cyanophytes {Anabæna, Aphanizomenon etc.).
Absence presque totale de Desmidiacées.
Là encore Rhizosolenia longiseta est très peu abondant : une
dizaine d’exemplaires par préparation.
1. Indications très aimablement fournies par M. Gubrmbuh.
Dans les trois localités précédentes, Rhizosolenia longiseta s’est
montré fugace. Même à l’étang de la Grande Coinche où il était parti-
culièrement abondant, il n’a pas subsisté longtemps puisqu’une
seconde pêche planctonique effectuée un mois après la première a
montré sa complète disparition.
De ce qui précède, nous pouvons conclure que Rhizosolenia longi-
seta est une espèce assez peu exigeante. On la rencontre aussi bien
dans une eau acide peu minéralisée d’étang de forêt que dans l’eau
riche de la Loire. On la trouve dans de petits étangs d’eau stagnante
et dans des fleuves à courant lent : elle s’accommode donc de masses
d’eau de volume très différent et serait assez eurytherme.
Cependant elle n’a jamais été signalée* dans les tourbières à Spha-
gnum ni dans les très petites collections d’eau (petites flaques,
fossés).
C’est une des rares Diatomées réellement et exclusivement planc-
toniques.
La découverte de trois stations à Rhizosolenia longiseta en quelques
semaines, alors que cette espèce n’avait encore été signalée en tout,
en France, que deux ou trois fois, montre que les organismes réputés
rai'es le sont parfois beaucoup moins qu’on ne le supposait et qu’il
suffit d’attirer l’attention des chercheurs sur leur existence pour
qu’ils soient retrouvés assez communément.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
468
Lichens nouveaux de la Guadeloupe
(Mission cryptogamique du Muséum, i936)
Par le D*" Bouly de Lesdain.
(Note présentée par M. Gaume)
Opegrapha Allorgei nov. sp.
Thallus niwus, crassiusculus, maculas irregulares contiguas aut dispersas
latasque efficiens. Apothecia nigra, nuda, numerosa, sparsa vel plura aggre-
gata, adnata, variæformes, nunc linearia, usque ad 1 mm. longa, nunc sub-
rotunda, rarius trifurcatim divisa, disco dilatata piano, marginibus tumidis
Epith. olivaceum, thec. incoloratum hypoth. olivaceum, paraphyses graciles,
ramoso-connexæ. Asci clavati, apice non incrassati, cire. 75 p. longi; sporæ
8-næ, hyanilæ, oblongæ, utroque apice obtusæ, 18-24 x 6-7 p,. Spermogonia
nigra, punctiformia ; spermatia bacillaria, recta, 7-9 X 0,8-0, 9 p,. Gelât,
hym. I = vinose rubet. Prope Opegrapham saxicolam locanda.
Les Saintes. Terre d’en Haut, sur les pentes du Morne Chameaü,
sur roches non calcaires.
Bacidia Antillanun nov. sp.
Thallus albido-cinereus, tenuis, continuus vel tenuissime rimosus, isidiis
sorediisque destitutus, plagas minutas, irregulaies, 2-2,5 cent, latas, hypo-
thallo coeruleo-nigro limitatas efp-ciens. Thallus interdum tenuissime granu-
loso effusus, hypothallo indistincte. Apothecia nigra, interdum fusco-nigra,
nuda, usque ad 0,5 mm. lata, adpressa, numerosa, primum plana, margine
tenui concolore integroque cincta, dein immarginata convexaque. Epith.
dilute smaragdulum, thec. et hypoth. incolorata, paraphyses graciles, sat arcte
cohærentes, simplices, apice tenuiter smaragdulo-capitatæ. Asci anguste
clavati, cire. 36 p. longi, apice non incrassati : sporæ biseriales, hyalinæ,
I- 3 septatæ, fusiformes aut oblongæ, apicibus obtusis, medio non constrictæ,
II- 15 X 3 [x. Gelât. Kym. I -j- cærulescit.
Les Mangles, sur les pierres calcaires du talus de la route de Port-
Louis.
Lecanora Guadeloupensis nov. sp.
Thallus K + intense lutescit, albidus, continuus, lævigatus, sub lente
tenuissime rimosus, isidiis sorediisque destitutus, substrato arcte adhærens,
crustam irregularem, crassiusculam, sat latam ut videtur, hypothallo indis-
tincte efficiens. Apothecia nigra, nuda, numerosa, immersa, ætate vix pro-
minula, margine thallino integro cincta, usque ad 0,7 mm. lata. Epith. fuscum,
K -f intense violaceum, thec. incoloratum, hypoth. obscurum, K violaceum.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
— 469 —
paraphyses arcte cohœrentes, articulatæ, apice vix inflatæ. Asci claffati;
sporæ 8-næ, simplices, ellipsoideæ, 13-14 X 6-7 (x. Gelât, hym. I cæru-
lescit.
Route du Vieux-Fort, sur roches siliceuses.
Verrucaria Antillarum nov. sp.
Thallus vix distinctus, macula parvas inter thalla Caloplacæ diplaciæ
efficiens. Gonidia viridula, pretococcoidea, rotunda, 6-9 [X diam. Apothecia
minuta 0,15-0,2 mm. lata, nigra, nuda, nitida, globulosa vel globuloso-
depressa, dispersa, poro tenui pertusa, basi lei’iter immersa. Perithecium
intégré nigrum. Paraphyses indistinctæ, asci numerosi, sporæ 8-næ, simpli-
ces, ellipsoideæ vel oblogæ, 13-15 X 6 [x. Gelât, hym. I cærulescit.
Anse au sud de Bouillante, sur roche volcanique, 1 à 2 m. au-
dessus du niveau moyen de la mer.
Blastenîa Lamiî nov. sp.
Thallus K X intense lutescit, albus, oel albido-glaucus, isidiiss orediisque
destitutus, nitidus, sat tenuis, plagas irregulares efficiens, hypothallo nigro
limitatas, areolatus, areolæ minutæ, irregulares, 0,3-0, 4 mm. latæ, planæ
vel convexœ, contiguæ, vel interdum supra hypothallum nigrum dispersæ.
Apothecia fusco-ferruginea, K rubra, numerosa, 0,4 mm. lata, adnata,
disco piano nudo, tandem sæpe convexo, margine proprio nigro, tenuUntegro-
que cincta. Epith. luteolo-granusolum K -\-rubens, thec. et hypoth. incolorata.
Paraphyses parum cohærentes, graciles, septatæ, simplices aut versus apicem
furcatæ, apice vix inflatæ, asci clavati, cire. 67 [x longi, sporæ 8-nœ hyalinæ,
polocoelæ, loculis tubulo junctis ellipsoideæ, 12-14 x 5,5-6 (x (15 X 8 [x).
Anse au sud de Bouillante, sur roche volcanique, à 1 à 2 m. au-
dessus du niveau moyen de la mer.
Blastenîa Allorgeî nov. sp.
Thallus albus vel albido-glaucus. K -h intense lutescens, sat tenuis, isidiis
sorediisque destitutus, subnitidus, sub lente tenuissime rimulosus, plagas
irregulares, sat latas planasque hypothallo indistincto efficiens. Apothecia
primum immersa, dein adnata, nigra vel fusco-nigra, nuda, dispersa persis-
tenter plana, 0,3-0, 5 mm. lata, margine proprio, tenui, concolore integroque
cincta. Epith. luteolo-granulosum, K -j- rubescens, thec. et hypoth. incolorata,
paraphyses liberæ, articulatæ, sat crassæ, apice inflatæ, simplices aut versus
apicem furcatæ. Asci clavati, sporæ 8-næ, hyalinæ, polocolæ, loculis tubulo
junctis 12-13 X 6-6,5 [x (12-15 X 8 (x).
Anse au sud de Bouillante, sur roche volcanique, à 1 à 2 m. au-
dessus du niveau moyen de la mer.
Blastenîa Guadeloupensîs nov. sp.
Thallus albidus vel albido-glaucus, K intense lutescens, sat tenuis, sub
lente tenuissime rimulosus, plagas irregulare, subopacas, at latas isidiis
sorediisque destitutas, hypothallo nigro limitatas efficiens. Apothecia primum
immersa dein adnata, nigra bel fusco-nigra, nuda, numerosa, dispersa, per-
sistenter plana, margine tenui, proprio, intégra, concoloreque cincta, minuta,
0,3 mm. lata. Epith. obscure cœruleum,K — , thec. et hypoth. incolorata, para-
physes cohoerentes, articulatæ, sat crassæ, apice leviter inftaiæ, simplices aut
versus apicem furcatæ, Asci clavati, cire. 45 (x longi, sporæ, S-næ, hyalinæ,
polocælæ, loculis tubulo junctis 12-15 X 5, 5-6, 5 [X.
Anse au sud de Bouillante, sur roche volcanique, à 1 à 2 m. au-
dessus du niveau moyen de la mer.
Buellîa Antillarum nov. sp.
Thallus albido-glaucus, parum crassus, K -j- intense lute^cens, areolatus^
areolæ 0,3-0, 5 mm. latæ, contiguæ, planæ, intus dilute flavæ, crustam irregu-
larem 4-5 cm. latam, hypothallo nigro limitatam efflcientes. Apothecia nigra,
nuda, persistenter plana, 0,3-0, 5 mm. lata, margine tenui, intégra, concolore
vix prominente cincta, numerosa dispersaque. Epith. fuscum, thec. et hypoth.
incolorata, paraphyses graciles, parum cohœrentes, versus apicem furcatæ
fuscoque capitatæ. Asci clavati, apice non incrassati, cire. 75 {i longi, sporæ
S-næ, fuscæ, uniseptatæ, utroque apice rotundæ, loculis æqualibus, membrana
modice incrassata 12-13 X 6-7 (x. Gelât, hym. I -f- cœralescit.
Forsan solum varietas Buelliæ poliocheilæ Vainio Addit. Trich. Antilla-
rum hypothecio alba recedens.
Anse du Sud de Bouillante, sur roche volcanique, à 1 à 2 m. au-
dessus du niveau moyen de la mer.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 471
Observations sur les Suidés fossiles du Pléistocènè
D’Afrique
Par C. Abambourg.
Professeur au Muséum.
Parmi l’abondant matériel du Pléistocènè inférieur de l’Omo se
trouvent de nombreux restes de Suidés. Alors que la Faune afri-
caine actuelle des régions tropicales ne comprend plus que des
représentants des trois genres Potàmochoerus, Hylochoerus et Pha-
cochoeruis, celle du Quaternaire des mêmes régions a été, comme
l’on sait, beaucoup plus variée. Il^règne malheureusement une
grande confusion dans’ la systématique et la connaissance des rap-
ports mutuels de ces formes disparues, confusion qui tient surtout
à l’état trop fragmentaire des pièces de provenances diverses décrites
par des auteurs différents et aussi aux tendances de certains des-
cripteurs.
Le matériel de l’Omo, grâce à son état de conservation et à son
abondance, me permet d’apporter un peu de clarté dans cette
question complétant ainsi les efforts antérieurs de Shaw (1939),
ou de Dietrich (1942).
Sans entrer dans les détails d’une discussion qui fera l’objet
d’un exposé au cours d’un travail plus important, je pense que les
diverses formes fossiles africaines jusqu’ici décrites peuvent se
ramener à cinq genres et six ou sept espèces ou sous-espèces au
maximum. '
Voici les diagnoses succinctes de ces formes établies essentielle-
ment d’après les caractères de la dentition.
I. — Genre Phacochoenis G. Cuvier, 1817.
Dentition très hypsodonte. Prémolaires et même première molaire
précocement caduques ; 3® molaire très allongée, formée d’au
moins 6 paires de colonnettes étroitement juxtaposées avec un
rang médian impair ; section de ces colonnettes généralement
ovale ou elliptique, parfois irrégulière. La rangée médiane est
quelquefois dédoublée surtout en arrière. Cément très abondant.
Surface d’abrasion des dents plane. Incisives caduques. Canines
fortes, recourbées, dépourvues d’émail.
Espèces. ■ — Il est vraisemblable, conformément aux observations
de Shaw (1939), que tous les restes pléistocènes de Phacochères
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
— 472 —
africains appartiennent à l’espèce actuelle Ph. africanus caracté-
risée par la fermeture précoce de ses cavités pulpaires, en oppo-
sition avec Ph. aethiopicus chez laquelle ces cavités demeurent
tardivement ouvertes.
Il faut donc ranger sous ce nom les diverses espèces nominales
créées pajr E. C. N. et H.-V. van Hoeppen : Ph. laticolumnatus,
Stylochoerus compactus, Synaptochoerus hieroglyphicus, qui ne
représentent que des cas de variations individuelles, observables
sur les vivants, ou des stades divers de l’usure dentaire.
Gisements. — Afrique Australe ; Afrique Orientale : Oldoway,
Serengeti, Vallée de l’Omg.
«
IL — Genre Notochoerus Broom, 1925.
Génotype. — Notochoerus capensis Brom 1925.
Syn : Hylochoerus enilus Hopwood 1926 b. (pro parte).
Forme géante, à dentition très hypsodonte, connue surtout par
ses arrière-molaires. M3 constituées, comme chez les Phacochèfes,
d’un grand nombre de longues colonnettes d’émail fortement
empâtées de cément ; ces colonnettes disposées longitudinalement
par paires séparées l’une de l’autre par une colonnette impaire de
plus faible section. Les colonnettes latérales sont plus ou moins
comprimées, plus ou moins fortement cannelées longitudinalement
ce qui produit, sur la face occlusale, des figures d’abrasion irré-
gulièrement plissées. Le nombre de ces paires est de 5 au moins à
M® et de 6 ou 7 à Mg., la longueur des dents étant voisine de 75 à
80 mm. pour M® et 100 mm. pour Mg ; avec des hauteurs de 55 à
60 mm., mais pouvant atteindre 100 mm. Email épais, très rugueux.
Canines supérieures très développées, sans émail, à section rap-
pelant celle des canines de Phacochères.
Espèces 1. - — N. capensis Broom, 1925 (Syn. N. Meadowsi
Broom, 1928). 2. — N. Serengetensis Dietr., 1942.
Gisements. ■ — Afrique Australe ; Afrique Orientale : Oldoway,
Serengeti (Tanganyika), Vallée de l’Omo.
III. — Genre Metridiochoerus Hopw. 1926 a.
Génotype. — M. Andrewsi Hopw. 1926 a.
Mandibule élargie dans la région incisive comme celle de Phaco-
choerus. Incisives inférieures réduites en dimension et au nombre
de 4 seulement. Série des prémolaires précocemerit caduque : en
général Mg Mg seules en fonction chez les adultes, mais alvéoles
1. Notochoerus Dietr ichi Hopw. 1934, du gisement d’Oldoway est insuffisamment
caractérisé, non figuré, et se rapporte peut-être au genre Metridiochoerus.
473 —
pour Pg et P^. Molaires hypsodontes, empâtées de cément. Email
strié verticalement et portant au-dessus du collet quelques fines rides
horizontales. M® et Mg formées de deux lobes principaux consti-
tués chacun d’une paire de colonnettes comprimées latéralement
et d’un talon composé de 2 ou 3 rangs de colonnettes dont la lon-
gueur totale égale ou excède à peine celle des deux lobes antérieurs ;
parfois le premier rang de colonnettes du talon est très développé
et simule presque un troisième lobe. 11 existe entre les 2 premiers
lobes et entre le dernier et le talon, une colonnette impaire.
Espèces. — • 1. Metridiochoerus Andrewsi Hopw. 1926 a.
Taille du Sanglier.
Longueur de M® : 50 à 65 mm.
» de Mg : 50 à 55 mm.
Hauteur de M® : 40 à 50 mm.
Gisements. — Pléistocène de Homa (Lac Victoria).
Pléistocène ancien de la Vallée de l’Omo.
Synonymes. — Tapinochoerus modesius v. Hoepen 1932 Kol-
pochoerus sinuosus v. Hoepen 1932 (Pléistocène de l’Afrique aus-
trale).
2. Metridiochoerus euilus non Hopwood sp.^ Dietrich 1942.
Taille supérieure à celle de la précédente.
Longueur de M® : 71 mm.
» de Mg : 85 mm.
Hauteur de Mg : 37 mm.
Gisement. — Pléistocène inférieur de Serengeti (Tanganyika).
IV. — Genre Potamochoerus Gray 1852.
Dentition brachyodonte, sans cément. Incisives inférieures au
nombre de six. Canines supérieures recouvertes partiellement d’une
bande d’émail fortement cannelée. Série prémolaire persistante ;
parfois P^ absente. Molaires courtes et larges : Mg avec talon peu
développé.
Plusieurs espèces actuelles en Afrique et à Madagascar.
Espèces fossiles. — P. sp. cf. major Dietrich 1942 (p. parte, fig. 150
à 157).
Gisement. — Pléistocène de Serengeti.
Synonyme. — Koiropotamus sp. Dietrich 1937 du Pléistocène
d’Oldoway.
Il est possible que « Sus » limnetes Hopw. (1926 h) du gisement
de Kaiso contemporain des précédents, appartienne aussi au même
genre.
— 474 —
V. — Genre Omochoerus nov. gen.
Dentition brachyodonte, mais moins que celle du genre Sus.
Dents complètement dépourvues de cément, à émail épais, lisse,
ne portant que de très fines stries horizontales au-dessus du collet.
Incisives très robustes, réduites probablement à quatre chez les
adultes. Série prémolaire persistante, sauf la première. Troisième
arrière-rnolaire très allongée par suite du développement du talon
qui constitue un troisième et parfois, à M3, un quatrième lobe.
Talon de Mg au moins égal en longueur aux deux premiers lobes ;
talon de un peu plus court. Surface d’abrasion des molaires
présentant des replis d’émail compliqués du côté médian des^den-
ticules latéraux.
Fig. 1. — Omochoerus pachygnathus. Type A, mandibule droite vue par la face
externe et par la face supérieure. Réd. 1/2.
Espèces. — 1. Omochoerus pachygnathus nov. sp.
Type A. — Fragment de mandibule droite avec série Mg et
alvéoles pour P 2 et Pg (N® 1939-3-320, Coll, de Paléontologie du
Muséum).
Type B. — Symphyse mandibulaire avec incisives brisées et
canines. (Collection du Bourg-de-Bozas, Sorbonne).
I
475
Mensurations : Longueur Pa - Mg
» Paà P4
» P4
Largeur P4
Longueur Mg
Largeur Mg
Diagnose. — Taille d’un fort sanglier,
principale avec talon bien développé en arrière, réduit en avant.
Mg avec cingulum antérieur bien développé. Conides internes et
externes des deux lobes antérieurs contiguës sur la ligne médiane ;
2 tubercules médians séparant le premier du second lobe ainsi que
celui-ci du talon. Ce dernier, dont la longueur égale à peu près
celle des deux premiers lobes, formé de 4 grostubercules disposés
par paires, un tubercule médian et un postérieur.
128 mm.
39 mm.
17 mm.
12 mm.
53 mm.
19 mm.
P4 formée d’une cuspide
Fig. 2. — Omochoerus pachygnathus. Type B, symphyse mandibulaire
Tue de face. Réd. 1/L
Chez certains individus cette structure du talon peut se compli-
quer par l’adjonction de tubercules supplémentaires, médians ou
latéraux.
2. — Omochoerus Grabhami Hopw. sp. (= Hylochoerus
Grabhami Hopw. 1929).
Il est probable que c’est au genre Omochoerus que doit se rap-
porter la pièce décrite, sous le nom à! Hylochoerus Grabhami, par
Hopwood en 1929 et figurée, d’après un croquis de l’auteur, par
Bouet et Neuville (1930, p. 300, fig. 74). Ce fossile, qui provient
des alluvions du Nil blanc au Sud de Kartoum, est un fragment
de Mg qui se distingue de celles provenant de l’Omo, par ses dimen-
sions un peu plus fortes mais surtout par son talon plus développé
et plus compliqué que chez aucun de nos spécimens et par la sépa-
ration, sur la ligne médiane, des conides des lobes antérieurs.
Observations. — Le genre Omochoerus est représenté, dans la
collection de l’Omo, par les restes d’une trentaine d’individus,
sujets à d’assez grandes variations individuelles. Sa dentition
n’est pas sans rappeler celle du genre Sus, où l’on observe parfois
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
32
476 —
— quoiqu’à un degré moindre • — ■ un allongement assez considérable
des arrière-molaires. Mais la réduction des incisives, l’absence de
Pj et aussi la tendance à une certaine hypsodontie des dents jugales,
justifient la séparation générique de ce type qui paraît, pour le
moment, n’avoir été rencontré en Afrique que dans la région nilo-
tique. Il n’est pas sans rapports avec une forme pliocène des Siwa-
lik : Sus Falconeri Lyd.
BIBLIOGRAPHIE
Bouet et Neuville, 1930, Recherches sur le genre Hylochoerus. Archives
Muséum national d’Histoire Naturelle, Paris, t. V, pp. 299-301, fig. 74.
Broom (R.), 1925, On evidence of a Gi^nt Pig from the late Tertiaries
of South Africa, Records of the Albany Muséum, Grahamstown, vol. III,
pp. 307-308, 1 fig.
— 1928, On some Mammals from the Diamond Gravels of the Kim-
berley District, Annals of the South African Muséum, Capetown-
London, vol. XXII, pp. 439-441, 1 fig.
Dietrich (W.-O.), 1937, Pleistozane Suiden-Reste aus Oldoway, Deutsch-
Ostafrika, — Wissenchaftliche Ergebnisse der Oldoway Expédition,
1913, N. F., Heft 4, Reimer, Berlin, 1937, pp. 91-104, 3 fig.
— 1942, Altestquartâre Sâugetiere aus der südlichen Serengeti, Deutsch-
Ostafrika, Palaeontographica, Stuttgart Abt. A, Bd. XCIV, Lief 3-6,
pp. 107-112, 3 pl.
Van Hoepen (E.-C.-N.) et (H.-V.), 1932, Vrystaatse Wilde Varke, Paleon-
tologiese Navorsing van die Nasionale Muséum, Bloemfontein, Deel 11,
4 Stuk, 23 p., 77 fig.
Hopwood (A.-T.), 1926 a, Some Mammalia from the Plioceme of Homa
Mountain, Victoria Nyanza, Annals and Magazine of Natural History,
London, 9® série, vol. XVIII, pp. 267-280, 2 fig.
— 1926 h, The Geology and Palaeontology of the Kaiso Bone Beds,
Uganda Protectorate, Geological Survey Department, Occasional Paper,
n° 2, part. II, pp. 19-23, 2 fig.
— 1929, Hylochoerus grahhami, a new species of fossil Pig from the
White Nile, Annals and Magazine of Natural History, London, 10® série,
vol. IV, pp. 289-290.
Middleton, (Shaw J.-C.), 1939, Growth changes and variations in Wart
Hog third molars and their paleontological importance, Transactions
of the Royal Society of South Africa, Capetowu-London, vol. XXVII,
pp. 51-94, 9 fig.
477 —
Les Polypiers du gisement pliocène ancien
DE DaR bel HAMRI (MAROC)
Par J. Roger.
Une note précédente ^ a démontré l’âge pliocène ancien de ce
célèbre gisement, en prenant comme base les Mollusques qui consti-
tuent de très loin l’essentiel de la faune.
On y trouve cependant associés des Hexacoralliaires, tous soli-
taires, assez nombreux, qui permettent d’une part d’apporter une
confirmation aux conclusions obtenues dans la note précédente et,
d’autre part, d’ajouter quelques remarques d’ordre biologique inté-
ressantes.
Les Hexacoralliaires de Dar bel Hamri se répartissent dans trois
genres représentés chacun par une espèce : Stephanophyllia avec
St. imperialis Michelin — Ceratotrochus avec C. duodecimcostatus
(Goldfuss) — Flabellum avec Fl. avicula (Michelotti).
1. Stephanophyllia imperialis Michelin.
1841. — Iconographie zoophytologique, pl. 31, pl. VIII, fig. 1.
Cette espèce n’est représentée que par deux exemplaires en assez
fâcheux état, notamment les cloisons empâtées par une gangue noire
et dure sont inobservables. On peut se demander s’ils ne sont pas
remaniés.
Cette espèce bien connue est largement répandue, dans la région
méditerranéenne surtout, depuis le Miocène jusqu’à la fin du Plio-
cène. Il est intéressant de noter que le genre Stephanophyllia est
actuellement particulièrement répandu dans les eaux des Philippines
et du Japon, régions où d’ailleurs on le trouve fossilef depuis le
Crétacé supérieur,
2. Ceratotrochus duodecimcostatus (Goldfuss).
1826. — ■ Turbonilia duodecimcostata Goldfuss, Petrefacta Germaniœ, I,
p. 52, pl. XV, fig. 6.
1841. — Turbonilia duodecimcostata Gold., Michelin, Icon. zoophyt,,
p. 42, pl. IX, fig. 7.
1. Legointrb et J. Roger. — La faune de Dar bel Hamri (Maroc) est d’âge pliocène
ancien. Bulletin du Muséum, 2® s., XV, p. 359.
* Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
32.
— 478 —
Deux exemplaires, assez différents d’aspect, peuvent être attribués
à cette espèce. Les 12 côtes principales ne sont pas manifestement
dominantes. L’allongement du calice et l’allure générale sont large-
ment variables chez cette espèce. Ceratotrochus duodecimcostatus est
encore une espèce connue depuis le début du Miocène jusqu’au Plai-
sancien-Astien. On la trouve d’ailleurs en abondance dans les forma-
tions plus ou moins vaseuses : marnes de Baden, Pliocène de Bace-
dasco, etc.
3. Flabellum avicula (Michelotti).
1838. — Turhonilia wicula Michelotti, Specim. Zooph. dil., p. 58,
pl. III, fig. 2.
1841. — Flabellum avicula Michti, Michelin, Icon. Zoophyt., p. 44,
pl. IX, fig. 11.
1848. — Flabellum Roissyanum Milne-Edwards et Haime, Monogr.
Turbonilides, Ann. Sc. Nat., 3° s., IX, p. 268, pl. VIII, fig. 1.
1896. — Flabellum avicula Michti, Simonelli, Antozoi neogenici del
Museo parmense. Pal. italica, II, p. 187, pl. XXIII, fig. 2, var. roissyana
Ed. et H., p. 188, pl. XXIII, fig. 3.
Les différences indiquées par les auteurs entre plusieurs espèces
de Flabellum fossiles ne portant que sur des détaüs, essentiellement
variables, d’ornementation externe, il paraît prudent de comprendre
l’espèce dans un sens large, comme le fit Simonelli (1896, loc. cit.).
C’est pourquoi je réunis sous le nom de Fl. avicula les quelques
62 échantillons de ce gisement. Par la forte saillie des côtes externes
ils se rapprochent certes de Fl. roissyana surtout, mais par leur dis-
position cloisonnaire ils tiennent de Fl. avicula. Les chiffres suivants
donnent une idée de la taille et du contour, passablement variables,
de ces exemplaires ;
I
Hauteuï 33 mm.
Largeur (gr.axe) 29,5
Epaiss’^ (p* axe) 14,5
Angles.. (950-850-30°)
30 mm. 30,5 mm 22,5 mm 30 mm
38 33 29 27
16,5 14,5 14 13
(1200-550) (1200-550) (1 200-70°) (1200-500-30°)
Les variations que présente le contour paraissent dues surtout à
des différences dans la vitesse de croissance, l’exemplaire n® 1 par
exemple montre clairement trois stades de croissance avec angle de
plus en plus faible des côtés. Le premier stade du développement qui
se retrouve chez tous les exemplaires, donne de chaque côté une
petite expansion. L’ouverture du calice est rigoureusement symé-
trique par rapport au grand axe, avec des extrémités passablement
aiguës chez les jeunes, puis devenant de plus en plus arrondies avec
l’âge.
L’ornementation externe des calices est la traduction du cloison-
— 479 —
nement interne, mais avec un développement très variable et souvent
très inégal des côtes. Le plus souvent ce sont les 4 côtes latérales
(deux sur chaque face du calice) du cycle 1 qui dominent. Les deux
autres cloisons du premier cycle correspondent aux côtés du calice
et ne donnent une côte un peu saillante que vers le bas. La prédomi-
nance de ces côtes diminue avec l’âge et parfois le passage d’un type
d’ornementation vigoureuse au type d’ornementation fine se fait
brusquement.
Le dégagement des cloisons ou septa est rendu très difficile par suite
de leur fragilité. L’exemplaire dessiné (fig. 1) correspond à un cas de
complication sensiblement maxima, il possède 5 cycles complets et
une partie du 6®. Ce dernier cycle est un peu plus complet chez
certains exemplaires. Les auteurs de Fl. roissyanum déclarent que
cette espèce est totalement dépourvue du cycle 6. Il ne faut pas
oublier qu’à ce point de vue il y a des variations avec l’âge. Les
Fig. 1.
extrémités des septa qui se trouvent en regard suivant le grand axe
s’élargissent, prennent des expansions spiniformes qui arrivant en
contact forment une sorte de colümelle. Les faces latérales des septa
portent des tubercules, très fins, coniques, passablement espacés
et ayant plus ou moins nettement tendance à se disposer en files.
Fl. ancula et les formes du même groupe se développent au Mio-
cène et au Pliocène dans le domaine méditerranéen.
Je rattache encore à cette espèce 7 à 8 exemplaires plus ou moins
complets d’un grand polypier très curieux (fig. 2). Le calice quasi-
circulaire montre sur une face le premier stade de développement de
Fl. ai’icula et l’ornementation de cette espèce. Sur l’autre face se
trouvent les cloisons avec au centre une étoile à trois branches sail-
lantes formée parla réunion d’une autre série de cloisons. J’interprète
cette forme comme correspondant à des individus gérontiques géants
(leur calice atteint jusqu’à 57 mm. de diamètre), et déformés de Fl.
avicula. Le calice normal aurait subi au cours du développement un
étalement latéral tandis que l’une des moitiés du calice se renversait
— 480 —
et se repliait. L’interprétation détaillée de cette forme bizarre fera
l’objet d’une autre note.
Ces Hexacoralliaires de Dar bel Hamri permettent de tirer des
conclusions dans trois ordres d’idées :
1° au point de vue stratigraphique les trois espèces se trouvent
abondamment dans le Miocène moyen ou supérieur et dans le Plio-
cène, parfois jusqu’au sommet. Donc aucune contradiction avec l’âge
pliocène ancien du gisement établi précédemment.
2° au point de vue des conditions du gisement c’est surtout le
facteur bathymétrique que les Polypiers solitaires mettent en cause.
Ils sont réputés indiquer une grande profondeur, actuellement on
les drague par des fonds de 400-500 m. et même 3.000 m., Flahellum
distinctum M.-Ed et H. ne vit pas à des profondeurs de moins de
450 m. Remarquons cependant que Ceratotrochus johmoni Duncan
est signalé de 183 à 194 m. et que des Flahellum sont indiqués par des
fonds de 4 à 17 m. 1 De toute façon ces Polypiers viennent confirmer
les conclusions bathymétriques tirées de l’étude des Mollusques ; le
gisement de Dar bel Hamri se situe à la limite inférieure de la plate-
forme continentale.
3® Au point de vue biologique trois observations sont à retenir,
au sujet de Flahellum avicula :
a) Un individu ayant subi un traumatisme à un stade précoce a
1. Diener, Grundzüge. der Biostratigraphie. Leipgiz und Wien, 1925, p. 57, écrit
même : « Die Einzelkorallen-hâufig aber inigerweise in der Literatur als Tiefseeko-
rallen bezeichnet-kommen in allen Tiefen und fast in allen Fazies vor. »
— 481 —
rapidement réparé cet accident mais le calice est resté dissymétrique
par rapport au grand axe. Chez un autre un phénomène de scissiparité
est intervenu au stade de 8 à 9 mm., un seul des deux organismes
résultants est d’ailleurs conservé et présente une perforation.
h) Des perforations par Gastrochæna dubia Pennant s’observent
aussi bien chez la forme normale que chez les individus gérontiques
(le perforant se trouvait même en place dans un des cas). Il ne me
semble pas douteux que le perforant ait exercé son action pendant,
la vie du Polypier, ne déterminant qu’une minime réaction de sa
part.
c) De même l’association de Flahellum avicula (forme normale ou
forme gérontique) avec une Annélide, ayant laissé la trace de son
sillon plus ou moins profondément, n’est pas rare parmi les exem-
plaires étudiés ici. La réaction du Coralliaire est à peu près nulle.
Cette observation est à rapprocher de celle faite par le prof. L. Face ^
de l’association actuelle de Flahellum pavoninum distinctum En. et H.
avec Lumbriconereis flahellicola n. sp., précisément au large des
côtes du Maroc, Au point de vue fossile beaucoup de figures de
Flahellum montrent la trace non équivoque d’un Polychète. Il est
toujours intéressant de noter la constance de cette association biolo-
gique dans le temps.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. L. Fage. — Sur l’association d’une annélide polychète Lumbriconereis flabellicola
n. sp. et d’un Madrépore Flabellum paooninum distinctum E. et H. Congr. Inter, de
Zool. XII, Lisboa, p. 491-945, 2 fig.
— 482
Recherches paléontologiques dans le Stampien
INFÉRIEUR d’Auvers-S AI NT- Georges (S.-et-O.)
Par A. Chavan.
Le gisement coquillier d’Auvers-Saint-Georges, au Nord-Est
d’Etampes, a été décrit par Alimen ^ qui en a donpé la coupe et
une liste d’espèces déjà longue. Cette localité est actuellement le
plus net témoin du « niveau de Jeurre » dans le Bassin parisien.
J’ai pu y effectuer des recherches suivies qui m’ont procuré quelques
importantes espèces non citées, certaines même imprévues ; je crois
intéressant de les signaler, en addition au catalogue de Alimen.
Echinides. '
Scutulum parisiense Tournouer (2). — Seul Echinide reconnu dans le
^ Stampien du Bassin de Paris (3), encore passe-t-il pour très rare. Ce n’est pas
le cas à Auvers-Saint-Georges où j’ai pu en trouver plusieurs beaux exem-
plaires, l’un d’eux mesurant même 36 sur 37 mm. (diam. antéropost. sur
diam. transversal), dépassant ainsi les dimensions indiquées par Tour-
nouer (31 sur 33) : l’espèce peut donc atteindre une assez grande taille.
Mes échantillons, recueillis en place, sont typiques, facilement reconnais-
sables à leur forme aplatie, à leur anus supère (alors qu’il est infère sur les
Scutella), aux piliers internes visibles en section, piliers qui n’existent pas
chez les Scutellina éocènes. C’est donc à juste titre que Tournouer intro-
duisit le genre Scutulum pour cette espèce, différente à la fois des Scutelles
et des Scutellines. Il la connaissait des « marnes à huîtres » de Massy,
d’après une dizaine d’échantillons des collections Bezançon et Lelorrain
Dans les matériaux Lambert, à la Sorbonne, ne se trouvent que trois
Scutulum parisiense dont deux très jeunes provenant de Jeurre et de Pierre-
fitte, le troisième plus grand (15,5 sur 16 mm.) de Massy, « donné par le
Bezançon ». A ces localités, il y a lieu d’ajouter Brunehaut (fide
CossMANN et Lambert), Etréchy, dans la mollasse (fide Alimen), Long-
jumeau (fide Raulin) et Ormoy (fide Tournouer). L’espèce se trouve ainsi
dans tout le Stampien ; elle est pourtant considérée comme rare, et ce
1. H. Alimen. Etude sur le Stampien du Bassin de Paris, Mém. S. G. F. (XIV),
n° 31, 310 p., 7 pL, thèse Paris, 1936.
2. Tournouer, B. S. G. F., (2), XXVI, 1869, p. 974-982.
3. CouRTY et Hamelin (A. F. A. S., 1908, note hors volume) signalent bien « 3 es- '
pèces d’Oursins » du gisement de Darvault, mais sans préciser. Il n’est cité, par ailleurs,
que de rares débris de plaques ou radioles indéterminables. En dehors du Bassin de
Paris, les Echinides stampiens les plus proches sont deux Echinocyamus et un Nucleo-
litee décrits par Tournouer (1879) des environs de Rennes.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
483
n’est pas surprenant, car elle passe facilement inaperçue, surtout recou-
verte de sable calcaire, comme à Auvers-Saint-Georges. Nettoyée, elle
présente tout à fait l’aspect d’une jeune Scutelle, ressemblant particulière-
ment à Scutella Agassizi 0pp., dont elle diffère par la position de l’anus.
Comme l’avait remarqué Tournouer, le contour du Scutulum parisiense
est aussi, surtout en arrière, plus sinueux que celui des Scutelles de même
âge, fréquentes dans les calcaires du Médoc.
Mollusques \
■ Ahra Raulini Desh. (Syndosmya). — Petite coquille très fragile, décrite
de Jeurre.
Glycymeris obliterata Desh. (Pectunculus). — Ordinairement confondue
avec V angusticostata, cette espèce en est séparable, comme l’ont montré
CossMANN et Lambert : c’est même ici la plus abondante des deux.
Glycymeris obovata Lmk. (Pectunculus). — Alimen (op. cit., p. 38)»
n’avait trouvé dans le gisement qu’un seul exemplaire de cette coquille,
banale à des niveaux plus élevés ; encore était-il au sommet de la couche
fossilifère. J’ai pu à chaque visite en recueillir in situ quelques-uns, normale-
ment développés ; l’espèce n’est donc pas une rareté dans ce falun d’Auvers
où prédominent les deux formes à côtes ; mais elle ne devient commune
qu’avec l’horizon de Morigny.
Natica (Payraudeautia) Combesi Bayan. — Bien distincte d’Euspira
(Lunatia) achatensis Récluz par son ombilic pourvu d’un funicule net
et dédoublé par un sillon, elle correspond sans doute à la citation de cette
dernière dans la liste Alimen, car je n’ai pu trouver aucun achatensis.
Xenophora (Trochotugurium) scrutaria Phil. — Un spécimen de petite
taille.
Tympanotonus (Ptychopotamides) stampinensis Cossm. (Potamides).
C’est le successeur direct de cinctus Brug., eocène.
Tympanotonus (Ptychopotamides) submargaritaceusBuAVN (Potamides)®.
— Plus commun que conjunctus Desh., il s’en différencie par les caractères
que CossMANN a signalés. Son ornementation le sépare bien aussi de
l’espèce voisine Weinkaufp. Tourn. même — c’est le cas ici — lorsqu’il est
étroit comme elle.
Telescopium sp. — Un fragment, malheureusement unique, de plusieurs
tours d’un Cérithe, apparaît comme un Telescopium décortiqué. Autant
que son état permette d’en juger, c’est Telescopium lemniscatum de Grate-
Loup ®, refiguré dans la Paleoconchologie comparée, coquille de Gaas
qu’il est intéressant de retrouver dans le Bassin de Paris.
La détermination de cette espèce elle-même doit être rectifiée. Ce
n’est pas Telescopium lemniscatum Brongniart * du Vicentin (Ronca),
1. Cités sous leurs noms génériques corrects, le terme archaïque ou inexact laissé à
la suite entre parenthèses.
2. Les espèces du groupe calcaratus-conjuctus ont une columelle de Ptychopotamides
et non de Tympanotonus typiques.
3. Grateloup. Conch. foss. terr. tert. Adour, 1840, pl. 18, fig. 21.
4. Al. Brongniart. Mém. terr. séd. sup. Vicentin, Paris, 1823, p. 71, pl. III, "
fig. 24.
484 --
mais une forme distincte que je propose d’appeler Telescopium decor-
ticatum nov. sp., prenant pour type l’échantillon de Gaas figuré par
CossMANN ^ qui est le n° 10197 de sa collection. Débutant comme l’espèce
de Brongniabt par trois cordons saillants peu inégaux, il s’orne chez
l’adulte d’un quatrième plus faible entre les deux derniers : tandis que sur
lemniscatum vrai, c’est le cordon médian lui -même qui s’affaiblit très vite
entre les extrêmes, affectant les tours d’un profil concave.
L’exemplaire-type qui m’a permis cette discrimination présente en
outre une particularité intéressante. En surface intacte, il a bien ses
quatre cordons, le supérieur presque entier sur les derniers tours, les trois
autres inégalement perlés : les deux premiers très saillants, le suivant fort
peu, le quatrième à nouveau très net, placé sur la suture même qu’il
masque. Mais ce cordon suturai a tendence à s’efî/iter, laissant alors
paraître une dépression irrégulièrement sillonnée, ce qui accentue le
convexité des tours et modifie sensiblement leur aspect. La coquille que
j’ai d ’Auvers-Saint-Georges correspond précisément à cet état d’usure,
encore plus avancé, semble-t-il, car les denticules des premiers cordons n’y
sont presque plus apparents.
Parmi les espèces comparables, « Cerithium » labyrinthum Duchastel in
Nyst 2, de Kleyn-Spauwen, a cinq cordons, le supérieur un peu plus
marqué. Nyst l’a réuni par la suite ^ au « C. » margaritaceum, c’est-à-dire
à un Tympanonotus, différent de Telescopium par son canal net au lieu
d’une large échancrure et par sa columelle tordue moins courte, dépourvue
de pli saillant au-dessous de la torsion. T. Charpentieri Bast. et ses nom-
breuses variétés (que certains rangent dans les Campanile) présentent un
tout autre type d ’ornementation avec trois ou quatre cordons tous pareille-
ment crénelés, le supérieur moyennement développé, un ou deux inter-
calaires plus faibles et l’inférieur très saillant, mais distinct de la suture.
Cominella Gossardi Nyst (Buccinum). - — Il est intéressant de retrouver,
en plusieurs exemplaires, cette espèce classique, connue sans doute de
Jeurre, mais qui reste assez rare avant l’horizon de Morigny.
Trophon (Trophonopsis) pereger Beyrich (Murex). — Un seul échan-
tillon, très frais, trouvé en surface de la couche fossilifère. Il paraît impos-
sible qu’il y ait été apporté, car il a, dans la même gan*gue, le même aspect
que d’autres espèces indubitablement du niveau, trouvées avec lui .Or
cette coquille allemande n’était connue jusqu’ici dans le Bassin de Paris
qu’à dater de l’horizon de Morigny. Sa présence dans la zone inférieure
témoigne une fois de plus qu’une espèce considérée isolément ne peut guère
servir de repère stratigraphique irrécusable.
CossMANN classait « Murex » pereger dans les Muricopsis B. Du D., 1882
(type : Murex Blainvillei Payr.). Ce genre, ultérieurement reconnu syno-
nyme de Muricidea Swainson, 1840 (type : Murex hexagonus Lmk.),
correspond à un autre schéma d’ornementation, avec côtes prolongées en
épines, espacées, saillantes ; la columelle aussi, plus ou moins biplissée,
1. M. CossMANN. Essais de Paléoconchologie comparée (VII), Paris, 1906, p. 123,
pl. XI, fig. 21.
2. Nyst. Rech. sur les coq. foss. de Housselt et de Kleyn-Spauwen, Gand, 1836,
p. 30, pl. 1, fig. 76.
3. Nyst. Descr. coq. et polyp. foss. Belgique, Bruxelles, 1843, p. 535-536, pl. XLI,
fig. 11.
485 —
s’accompagne d’un ombilic net, circonscrit par un fort bourrelet. Au con-
traire, le groupe voisin, mais distinct, des Trophonopsis B. D. D., 1882
(type : Murex muricatus Mtg.), subordonné à Trophon, présente tout à
fait la sculpture caractéristique du fossile stampien : lamelles nombreuses
gaufrées par des côtes longitudinales comprimées ; la columelle, également,
y est lisse, sans ombilic net et à bourrelet très faible (toutefois indiqué,
malgré l’indication contraire de Cossmann). Après comparaison au géno-
type et à l’espèce voisine T. harvicensis Johnston, très proche du « Murex »
pereger, il ne fait pas de doute que ce dernier soit bieq une Trophonopsis.
Son rameau est connu depuis le Lutétien du Bassin de Paris, avec « Murex »
jucundus Desh. ; il se poursuit dans l’Oligomiocène australien [fide
Cossmann), le Miocène, le Crag d’Angleterre, le Pliocène méditerranéen et
le Pleistocène ; il vit encore sur nos côtes. Les espèces sont généralement de
petite taille.
Turricula belgica Goldfuss (Pleurotoma, Surcula) — Pleurotome
classique, connu de Jeurre.
Aux 66 espèces (et 3 varités) cataloguées d’Auvers-Saint-Georges
par Alimen s’en ajoutent donc 10 autres (compte non tenu de la
Glycytneris obooata déjà citée et de la Natica Combesi substitué à
Vachatensis). Le total se trouve ainsi porté à 76, dont un Echinide et
le reste en Mollusques. Deux des formes nouvellement citées n’étaient
pas connues de l’horizon de Jeurre, l’une même apparaît inédite dans
le Bassin de Paris. Ces observations paléontologiques n’affectent pas
les subdivisions du Stampien établies par Alimen sur des bases
stratigraphiques appuyées d’associations caractéristiques d’espèces,
mais confirment précisément la valeur de telles associations comme
repères stratigraphiques ; tandis qu’une espèce prise isolément
pour indice, se trouve toujours, même lorsqu’elle paraît bien connue,
à la merci d’une découverte étendant inopinément sa localisation.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Effets de la dessiccation sur la constitution glucidique
DES GERMES DE POMME DE TERRE.
Par Robert Franquet.
V
Lorsqu’on veut déterminer la composition glucidique d’organes
végétaux telle qu’elle se présente sur le vivant il est indispensable
de détruire brutalement, au moment de la récolte, les diastases
présentes dans les tissus. Pratiquement, ce résultat est obtenu en
projetant le matériel à étudier, divisé en menus fragments, dans
l’alcool fort bouillant.
Les anciens auteurs n’opéraient pas ainsi et se contentaient de
dessécher, souvent au four, les plantes avant d’en extraire les prin-
cipes à analyser. Il se produisait ainsi, surtout sous l’action des
hydrolases et des oxydases, de profondes modifications. C’est le
mérite de Bourquelot et de son école d’avoir attiré l’attention sur
ces faits et d’avoir préconisé le procédé de la fixation par l’alcool
à l’ébullition.
On serait dans l’erreur en pensant qu’au cours d’une dessiccation,
même lente, les altérations qui se produisent se manifestent tou-
jours par une hydrolyse progressive des glucides complexes en
leurs oses fondamentaux. Il est loin d’en être toujours de la sorte.
Parfois on observe la transformation d’un isomère en un autre,
ou même des phénomènes de condensation qui méritent de retenir
l’attention du physiologiste.
Jadis nous avons signalé des faits de ce genre chez une Cucur-
bitacée de Chine, Bolhostemma paniculatum Franquet. Chez cette
plante, les bulbes sont, à l’état frais, riches en maltose qui voisine
avec une quantité respectable d’amidon et des traces seulement
de saccharose. Lorsque ces bulbes sont soumis à la dessiccation
à des températures inférieures à + 36® C, on voit le maltose s’éva-
nouir complètement tandis que la teneur en saccharose s’élève
considérablement et que la richesse en amidon augmente d’une
manière appréciable
Les effets de la dessiccation sur les germes de Pomme de terre
méritent également d’être retenus, c’est pourquoi nous les avons
consignés dans ce qui suit. Nous avons utilisé pour ces recherches
des germes de Pomme de terre développés à l’obscurité. Chaque
prélèvement était divisé en deux lots de même poids et constitués
1. Franquet (R.). Ret>. géra, de Rot., p. 112, 1932.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n° 6, 1943.
— 487 —
chacun par des germes de taille aussi semblable que possible. L’un
de ces lots était stabilisé séance tenante par l’alcool bouillant et
servait de témoin. L’autre était abandonné à la dessiccation lente
dans un local bien sec. Au bout de 30 à 40 jours selon la tempé-
rature les gernies avaient perdu de 82 à 88 % de leur poids ; à ce
moment ils étaient traités à leur tour par l’alcool bouillant, épuisés
et analysés.
Le tableau suivant permet de comparer la composition gluci-
dique des germes frais et des germes desséchés correspondants.
Les lettres R et S désignent les pourcentages, par rapport au
poids frais au moment de la récolte, du réducteur et du saccharose
tandis que [al] est le pouvoir rotatoire direct du contingent gluci-
dique observé à la lumière du Sodium et [a2] le pouvoir rotatoire
moyen des glucides après action de la sucrase.
On peut constater que les germes frais sont caractérisés par
une teneur en réducteur (glucose et lévulose) plus élevée que celle
en saccharose. Dans les germes desséchés le saccharose au con-
traire l’emporte sur le réducteur en sorte que la valeur du rapport
du réducteur au saccharose est toujours très inférieure à celle
observée pour les germes frais. Ceci est corroboré par le fait que le
pouvoir rotatoire moyen du contingent glucidique, après hydro-
lyse par la sucrase [a2], légèrement positif chez les témoins devient
assez fortement négatif dans les germes desséchés.
Ces résultats, semble-t-il, ne peuvent s’expliquer qu’en admet-
1. Nous avons vérifié que l’influence de la lumière est nulle dans ces expériences.
Les résultats de la dessiccation dans une chambre noire ou dans un endroit exposé
au soleil sont identiques.
Comme on pouvait le penser la dessiccation à l’étuve à 100° ne donne lieu à aucune
condensation tandis qu’en opérant dans une étuve réglée à 34° on obtient les mêmes
effets qu’en séchant à la température du laboratoire.
488 —
tant la condensation d’une partie du réducteur en sucre de canne
à la suite de la dessiccation. La chose n’est pas tellement surpre-
nante si l’on se souvient de la facilité avec laquelle le plant de
Pomme de terre fabrique du saccharose dans ses différents organes
Les données numériques précédentes ne permettent pas de sup-
poser que le renversement de la valeur du rapport réducteur j sac-
charose chez les germes desséchés, soit dû à une destruction du
saccharose plus lente que celle du réducteur dans les tissus en voie
de dessèchement.
Il paraît logique de penser que cette condensation est la consé-
quence de l’augmentation progressive de la concentration du milieu
intérieur par suite du départ de l’eau. Cette synthèse est-elle le fait
d’une action réversible des diastases présentes dans les germes ?
Rien ne permet de l’afFirmer car, in vitro, on voit bien les germes
frais de Pomme de terre broyés hydrolyser lentement des empois
d’amidon et encore plus vite et complètement des solutions à 10 %
de saccharose. Mais, mis pendant quatre mois en contact sous
toluène avec des solutions fortement concentrées de glucose (p. ex.
20 % de glucose anhydre), ces tissus n’ont déterminé aucune con-
densation ; la composition était restée exactement la même que
celle de témoins additionnés de germes préalablement ébouil-
lantés.
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. Fhanquet (R.). Bull. Mus., p. 473, 1942.
— 489
Effets de la castration sur le chimisme de la fleur.
Par C. Sosa-Bourdouil.
Les recherches de génétique exigent la plupart du temps la pra-
tique de la castration sur les lignées que l’on veut croiser en vue
d’étudier la descendance.
R. Combes a montré dans le cas du Lis que cette opération peut
avoir une influence importante sur le métabolisme de la fleur.
En effet, les traumatismes subis par le périanthe d’une part, l’arra-
chage des étamines d’autre part, accélèrent la migration des subs-
tances azotées des pièces du périanthe vers les organes végétatifs,
en même temps qu’elles hâtent la chute de ces pièces. Le même
auteur suggère que les résultats des croisements peuvent être in-
influencés par l’action physiologique des traumatismes, indépen-
damment du résultat de la fécondation seul interprété pour l’étude
génétique, la nutrition de l’ovaire et de l’ovule pouvant être modi-
fiée et entraîner l’insuccès au cours des essais.
Il est en effet nécessaire, pour une interprétation plus exacte
des résultats génétiques, d’étendre cette étude au métabolisme de
l’ovaire. De plus, la pratique de la castration nous enseigne que
l’âge auquel est effectuée cette opération a une influence impor-
tante sur le devenir de cet organe : l’ovaire reçoit d’autant moins
les contre-coups des traumatismes subis par les étamines et le
périanthe, que l’intervention est plus proche du développement
complet de la fleur, et, en pratique, de l’ouverture des étamines.
Lorsquè la fleur est opérée très jeune, il est généralement diffi-
cile d’enlever uniquement les étamines à l’aide de l’aiguille lancéo-
lée, et, dans la plupart des cas une partie du périanthe est entraî-
née avec ces organes. Il reste le plus souvent, avec l’ovaire, la base
des autres pièces florales. Suivant l’âge de la fleur, l’ovaire pour-
suit son développement ou bien se dessèche et meurt.
On peut penser qu’à ce moment, intervient, comme l’a montré
R. Combes pour le périanthe, une migration des substanees nutri-
tives vers les organes végétatifs. Nous avons pu en effet constater
une diminution de la teneur en azote de ces organes en voie de
dépérissement dans le cas de Althea et Oenothera.
L’âge au-dessous duquel l’ovaire se dessèche et meurt est très
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XV, n® 6, 1943.
490
variable suivant les espèces et dépend d’autre part des conditions
opératoires. Nous pensons néanmoins que l’on peut définir appro-
ximativement pour chaque espèce, un stade de développement
au-dessous duquel l’opération est mortelle. Nous pourrions exprimer
ce stade en fonction du temps, mais cette façon de représenter les
phénomènes n’est valable que pour une espèce déterminée et des
conditions de milieu définies. Afin de comparer les diverses étapes
du développement et les divers types de fleurs il nous paraît pré-
férable d’exprimer les résultats en fonction du poids moyen d’un
organe : Le poids d’un organe à un moment donné de sa croissance
peut être comparé au poids final pour lequel il a atteint son déve-
loppement maximum dans les conditions de milieu envisagées. Le
rapport de ces poids nous donne une mesure valable pour toutes
les espèces. Nous avons ainsi précisé pour 4 espèces le stade de
développement à partir duquel l’ovaire poursuit sa croissance mal-
gré les traumatismes subis par les autres pièces florales. On rap-
porte le poids de l’ovaire à ce stade, à celui du même organe au
moment de la fécondation normale. J’ai ainsi obtenu un rapport
voisin de 1 /6 pour le Pavot, 1 /3 pour Matihiola, 1 /2 pour Oeno-
thera, 2 /3 pour Althea.
Nous avons étudié avec quelque détail le cas du Pavot œillette.
On a choisi dans ces expériences des pavots de taille aussi compa-
rable que possible. On doit remarquer en effet que la taille et le
poids des organes floraux sont très variables chez cette plante
même à l’intérieur d’une lignée homogène.
Examinons d’abord les variations du taux d’azote au cours du
développement de l’ovaire. Les résultats rapportés d’une part à
100 gr. de substance fraîche, d’autre part à 1 organe, sont les sui-
vants ; 1
La proportion d’azote diminue alors que la quantité relative
à un organe augmente avec la quantité de matière organique édi-
fiée.
Dans l’une des expériences on a castré le 6 juillet une vingtaine
de fleurs à des étapes différentes de leur développement. En plus
1. La teneur en eau est de 90 °/° dans les jeunes stades ; de 87,4 avant la fécon-
dation, de 84,5 dans le fruit vert.
— 491 —
des étamines on a enlevé les 2 /3 environ du périanthe incisé
dans le sens transversal. Les résultats des analyses sont les
suivants :
Le 13 juillet l’ovaire 1) a atteint un développement suffisant
pour être fécondé. La teneur en azote est alors de 0,72 tandis que
l’ovaire 4) de même âge présente un taux inférieur au précédent
(0,60). D’autre part, l’organe 3) a continué à croître du 6 au 13 juil-
letj malgré l’absence de fécondation au stade normal. Il a atteint
alors un poids de 1 /3 environ supérieur à celui qu’il avait juste
avant l’ouverture des étamines. Le taux d’azote est alors de 0,64.
Bien que l’organe soit de 7 jours plus âgé, ce taux est encore légère-
ment supérieur à celui de l’ovaire plus jeune analysé juste avant
l’ouverture des étamines (0,60).
Donc, le taux d’azote se trouve maintenu, chez la fleur castrée,
à un niveau supérieur à la normale ce fait pourrait être interprété
comme traduisant la persistance d’un état juvénile. La fleur de
même âge normalement fécondée a un taux de 0,50 seulement.
Des expériences s’étendant sur des étapes aussi éloignées de
croissance ne sont pas possibles pour beaucoup de fleurs. L’ovaire
de pavot se trouve relativement indépendant des autres pièces
florales par la construction même de la fleur (ovaire libre). Sa
nutrition paraît plus directement liée à celle du pédoncule qu’à
celle de l’androcée et du périanthe.
Chez Oenothera et Althea nous avons dû opérer à un stade beau-
coup plus voisin du développement complet ; à ce stade on n’a
pas constaté de variations très sensibles du taux d’azote. Pour
Althea, p. ex. on trouve : Fleur castrée 0,83 ; fleur entière 0,86.
Pour Oenothera : Fleur castrée 0,39 ; fleur entière 0,40. Par contre,
les ovaires en voie de dépérissement donnent des teneurs en N
notablement plus faibles : Althea 0,55 ; Oenothera 0,21 pour 100 gr.
frais.
On peut donc conclure qu’il y a bien une chute dans le taux
d’azote chez les ovaires en voie de dépérissement à la suite des
traumatismes subis par les autres pièces florales au cours de la
castration, mais, dès le moment où cet organe surmonte l’effet de
ces traumatismes 'en continuant à croître, l’équilibre azoté se
retrouve chez les fleurs étudiées assez proche de l’équilibre normal.
Néanmoins dans le cas du Pavot, où l’opération a pu être pra-
tiquée très jeune, la proportion d’azote tend à rester plus élevée
que dans les organes correspondants des fleurs intactes du même
âge.
Station Berthelot du Collège de France et Laboratoire de Chimie
du Muséum (Physique végétale) ^
— 493 —
Recherches sur v anatomie du genre Hoplestigma Pierre.
Par F. Chesnais.
Dans un travail publié récemment dans ce même Bulletin ^ nous
avons relevé un certain nombre d’erreurs typographiques aux-
quelles nous tenons à apporter les rectifications nécessaires. Nous
prions donc le lecteur de bien vouloir se reporter aux pages sui-
vantes :
p. 226, au lieu de : pour savoir s’agissait, lire : pour savoir s’il
s’agissait.
au lieu de : apparaissent dans les parenchymes corticaux,
lire : apparaissent dans les écorces.
p. 227, au lieu de : les bandes de parenchyme ligneux et de fibres
30 g, à 250 (A de large, lire : 30 g, à 500 [x de
large.
au lieu de : les uns unicellul aires et pointus de 30 fx de
long, lire : de 300 (x de long.
p. 228, pour la fig. 2, au lieu de X 40, lire : X 35.
» les » 10, 11, 12 et 13, il faut : X '300.
p. 229, au lieu de : le limbe est épais de 2 mm., lire : 0,2 mm.
p. 230, au lieu de : obstruées par le dépôt de légnine, lire : de
lignine.
1. Cf. Bull. Muséum, 2® série, t. XV, n° 4, p. 226.
TABLE DES MATIERES
DU Tome XV. — 2® Série.
Piges
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 57, 101, 143, 263, 379
Liste des Associés et Correspondants du Muséum nommés en 1942 6
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Vannée 1942 11
COMMUNICATIONS :
Abrard (R.). Leçon inaugurale faite au Muséum National d’Histoire Naturelle
le 21 janvier 1943 32
André (M.). Acariens rencontrés sur des Myriapodes 181
— Une espèce nouvelle de Leeuwenhoekia (Acarien) parasite de Scorpions. . 294
— L’appareil respiratoire du Leeuwenhoekia paradoxa M. André, forme
larvaire de Thrombidiidae (Acariens) 406
Angel (F.). Sur deux Lézards nouveaux, de la Haute-Guinée française, appar-
tenant aux familles des Amphisbénidés et des Gekkonidés. (Matériaux
de la Mission Lamotte, au Mont-Nimba, en 1942). 1''® Note 163
— Description d’un nouvel Amphibien anoure, ovovivipare, de la Haute-
Guinée française (Idem.). 2® Note 167
Anthony (J.). L’antagonisme pariéto-occipital chez le Chrysothrix Kaup. . . . 145
— La signification de la scissure rétrocalcarine dans l’étude de l’anta-
gonisme pariéto-occipital chez les Singes Platyrhiniens 148
— L’évolution des plis do passage pariéto-occipitaux de Gratiolet chez les
Singes Platyrhiniens 267
Arambourg (C.). a propos d’un Poisson « nouveau » Neopercis Le Danoisi
Cadenat, de la côte occidentale d’Afrique 170
— Un squelette de Lystrosaurus au Muséum national d’Histoire naturelle. . 351
— Observations sur les Suidés fossiles du Pleistocène d’Afrique 471
Arènes (J.). Hybrides nouveaux de Composées-Cynarocéphales 343, 455
Benoist (R.). Le genre Stenandriopsis (Acanthacées) 231
Berland (L.). Récoltes entomologiques faites par L. Berland à Villa Cisneros
(Rio-de-Oro). — Hyménoptères 311
Bbrtin (L.). Les Clupéiformes du canal de Suez, comparés à ceux de la Mer
Rouge et de la Méditerranée 386
Bonnefoy (Fr.) et Marchal (J.). Contributions à l’étude des Ligidium (Iso-
podes terrestres, Ligiïciae) 103
Bouly de Lbsdain. Lichens nouveaux de la Guadeloupe (Mission crypto-
gamique du Muséum, 1936) 468
Camus (A.). La glume des épillets latéraux dans le genre Lolium et les glumes
dans les Hybrides X Feslulolium 237
Chabanaud (P.). Notules ichthyologiques. Cinquième série 79
' — Id. (sixième série) 289
— Description d’un nouveau Blenniidé, originaire du golfe de Californie . . 392
Chavan (A.). Recherches paléontologiques dans le Stampien inférieur d’Au-
vers-Saint-Georges (S.-et-O.) 482
Cherbonnier (G.). Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollus-
ques terrestres (3® note). Famille Helicidae (suite) 210
— Id. (4® note). Ibid 329
495 —
Chesnais (F.). Recherches sur l’anatomie du genre Hoplestigma Pierre . . . 226, 493
Chevalieh (A.), Haudbicourt (A.), Peltier (M.) et Chesnais (F.). Anomalies
florales causées par un Puceron chez Chrysanthenum Parthenium (L.)
Bernh 444
Dehaut (E.-G.). Sur l’évolution des dessins tégumentaires mammaliens 75
Dekeyser (P.-L.). Description d’un type de Crocidure africaine d’A. Milne-
Edwards : Crocidura Bloyeti 155
— Description d’un type d’Ecureuil Asiatique d’A. Milne-Edwards. Cal-
losciurus harmandi 283
Démangé (J.-M.). Sur le développement post-embryonnaire et sur la chae-
totaxie d’Hydroschendyla submarina (Grube) Myriapode 418
Desportbs (C.) et Roth (P.). Helminthes récoltés au cours d’autopsies prati-
quées sur différents Mammifères morts à la ménagerie du Muséum de
Paris 108
Eichhorn (A.). Le noyau du Lagarosiphon crispus 461
Fage (L.). Description d’une Leptonète de Corse suivie de remarques sur les
Araignées cavernicoles du genre Stalita 171
Fang (P.-W.). Sur certains types peu connus de Cyprinidés des collections du
Muséum de Paris (III) 399
Fauvel (P.). Deux Polychètes nouvelles 200
Fischbr-Piette (E.) et Bbigbeder (J.). Catalogue des types de Gastéropodes
marins conservés au Laboratoire de Malacologie. L Murex, Tritonalia,
Typhis 203
Id. II. Tritonalia, Typhis, Trophon 324
Id. III. Purpura et genres voisins ; Tritonidae 429
Fontaine (M.) et Callamand (O.). Les aspects physiologiques d’une « vie
cyclique de l’Anguille d’Europe » {Anguilla anguilla L.) 373
Franqubt (R.). Effets de la dessication sur la constitution glucidique des
germes de Pomme de terre 486
Girard (F.). Note sur deux massues polynésiennes à dents bilatérales 258
Grandjean (F.). La probabilité des organes en biologie 175
— L’ambulacre des Acariens (2® série) 303
— Observations sur les Oribates (16® série) 410
Guillaumin (A.). Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie, LXXXI.
Plantes de collecteurs divers (suite) 218
— Id., LXXXII. Plantes récoltées par Godefroy (suite et fin) 337
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum 447
— Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie LXXXIII. Plantes
de collecteurs divers (suite) 449
Heim de Balsac (H.). Mission Th. Monod. — Genre nouveau de Rongeurs
( Gerbillinae) de Mauritanie 287
Hoffstetter (R.). Varanidae et Necrosauridae fossiles 134
Laurent (P.). Etudes sur la Biologie des Chéiroptères dans le Midi de la
France (suite). Rapport de mission (été 1942) 158
— La migration en cul-de-sac ou en impasse. Définition préliminaire 161
Lecointre (G.) et Roger (J.). La faune de Dar bel Hamri (Maroc) est d’âge
pliocène ancien 359
Lefèvre (M.) et Arlet (J.). Contribution à la connaissance de la Diatomée
Rhizolenia longiseta Zacharias 464
Legrand (J.-J.). Les Isopodes terrestres des départements de la Dordogne
et du Lot-et-Garonne (2® partie) 82
Lepesme (P.). Trois Laboulbenia nouvelles parasites de Chlaenius malgaches. . 244
Loubière (A.). Sur les subdivisions et la répartition verticale du genre Sigil-
laria 96
— Répartition stratigraphique des bois à structure cupressiforme 256
— 496 —
— Aperçu sur les particularités structurales du bois secondaire des Coni-
fères 353
Morellet (J.). Les Pleurotomides lutétiens d’Hermonville (Marne) d’après
les matériaux de la collection Molot 265
Paulian (R.)- La larve de Menesia bipunciata Zoubk (Col. Ceramb.) 190
Potier de la Varde (R.). Récoltes bryologiques de M. H. Humbert en Afrique
Equatoriale ('suite) 129
— Mousses nouvelles récoltées aux îles du Cap Vert par M. Aug. Chevalier
en 1934... 239
Ranson (G.). Les types de Madréporaires (HexacoralUdae) actuels, du
Muséum d’Histoire naturelle (chaire de Malacologie). — 1. Types des
espèces décrites pour la première fois par Lamarck 115
Rode (P.). Sur les caractères différentiels des têtes osseuses de Cercopithecus
et Macaca 151
— Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs. I. Sciuromorphes 275, 382
Roger (J.). Les Polypiers du gisement pliocène ancien de Dar bel Hamri
(Maroc) 477
Roger (J.), Nicolas (J.-P.) et Buge (E.). La microfaune du Sahélien d’Oran. . 248
Roth (P.). Action antagoniste du Propionate de Testostérone dans la méta-
morphose expérimentale des Batraciens anoures provoquée par la
Thyroxine 99
Sosa-Bourdouil (C.). Effets de la castration sur le chimisme de la fleur 489
Thévenin (R.). Observation sur la formule dentaire des Rhyncogales 380
Tixier-Durivault (A.). Note sur une nouvelle espèce d’Alcyoniidae : Lobu-
laria Germaini n. sp 123
— Les Alcyonaircs du Muséum : IL Famille des Alcyoniidae : 1. Genre
Lobularia 437
Urbain (Ach.) et Dechambre (Ed.). Reproduction de la Grue antigone {Grues
antigone Scharpei Blanford) à la Ménagerie du Jardin des Plantes 264
Vachon (M.). L’allongement des doigts des pinces au cours du développement
post-embryonnaire chez Chelifer cancroides L. (Pseudoscorpions) 299
et Démangé (J.-M.). Myriapodes Chilopodes des nids et des terriers
récoltés en Meurthe-et-Moselle par M. R. Heim de Balsac 186
Vayssière (P.). Leçon inaugurale faite au Muséum national d’Histoire natu-
relle, le 21 février 1943 58
ViLLiERS (A.). Révision des Ploearia paléarctiques (Hem. Reduviidae) 88
— Note sur les Saicitae du Muséum (Hem. Reduo.) 192
— Catalogue des Saicitae (Hem. Reduo.) 318
— Révision des Adeniana du Nord de l’Afrique (Hem. Cicad.) 424
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (c. O. L. 31.0832). 25-1-1944
Â.utorisatioii S. 4
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 379
Communications :
R. Thévenin. Observation sur la formule dentaire des Rhyncogales 380
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muséum National d’Histoire
Naturelle. Ordre des Rongeurs. I. — Sciuromorphes (suite) 382
L. Rertin. Les Clupéiformes du canal de Suez, comparés à ceux de la Mer
Rouge et de la Méditerranée 386
P. Chabanaud. Description d’un nouveau Rlenniidé, originaire du golfe de
Californie 392
P.-W. Fang. Sur certains types peu connus de Cyprinidés des Collections du
Muséum de Paris (III) 399
M. André. L’appareil respiratoire du Leeuwenhoekia paradoxa M. André [ioTme
larvaire de Thrombidiidae (Acariens)] 406
F. Ghandjean. Observations sur les Oribates (16® série) 410
J.-M. Dkmangb. Sur le développement post-embryonnaire et la chaetotaxie
d’ Hydroschendyla submarina (Grube) (Myriapodes) ^ 418
A. ViLLiERS. Révision des Ademana du Nord de l’Afrique CHemipt. Cicadidaej 424
E. Ficher-Piette et J. Beigbeder. Catalogue des Types de Gastéropodes
marins conservés au Laboratoire de Malacologie. III. — Purpura et genres
voisins ; Tritonidae 429
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum : L Famille des Alcyo-
nidae. L Genre Lohularia 437
A. Chevalier, A. Haudricourt, M. Peltier et F. Chesnais. Anomalies florales
causées par un Puceron chez Chrysanthemum Parthenium (L.). Bernli 444
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum .... 447
— Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. LXXXIII. Plantes de
collecteurs divers (suite) 449
J. Arenes. Hybrides nouveaux de Composées-Cynarocéphales (suite) 455
A. Eichhohn. Le noyau du Lagarosiphon crispus 461
M. Lefèvre et J. Arlet. Contribution à la connaissance de la Diatomée Rhizo-
solenia longiseta Zacharias 464
Bouly de Lesdain. Lichens nouveaux de la Guadeloupe (Mission cryptoga-
mique du Muséum. 1936) 468
C. Arambourg. Observations sur les Suidés fossiles du Pléistocène d’Afrique. . 471
J. Roger. Les Polypiers du gisement pliocène ancien de Dar bel Hamri (Maroc). 477
A. Chavan. Recherches paléontologiques dans le stampien inférieur d’Auvèrs-
Saint-Georges (S.-et-O.) 482
R. Franquet. Effets de la dessiccation sur la constitution glucidique des germes
de Pomme de terre 486
C. Sosa-Boubdouil. Effets de la castration sur le chimisme de la fleur 489
F. Chesnais. Recherches sur 1 ’anatomie du genre Hoplesligma Pierre 493
Table des matières 494
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS V®
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, 80 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, 65 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le D^ R. Jeannel, Laboratoire
d'Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 60 fr.,
Etranger, 70 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. Laboratoire maritime de Dinard ;
suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ; prix variable
par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921 ;
abonnement pour la France, 130 fr. ; Etranger, 145 et 160 fr.).
Revue Algologique. (Directeurs MM. P. Allorge et R. Lami, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr.,
Étranger, 200 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. P. Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique)-
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr.. Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).