BULLETIN
DU *
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
\
2* Série. - Tome XVII
RÉUNION DES NATURALISTES DU. MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1945
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— P A RIS- V' —
RÉGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d'im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible e.t de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XVII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 19 45
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V*
BULLETIN
' DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945. — N° 1
346® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 janvier 1945
PRÉSIDENCE DE M. LE Dr R. JEANNEL
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Ch. Boursin, Assistant au Laboratoire d 'Entomologie du Muséum
a été révoqué de ses fonctions et privé définitivement de sa bourse du
Centre national de la Recherche Scientifique, pour attitude et propos
pro-allemands.
Par décision de l'Assemblée des Professeurs du 16 novembre et du
20 décembre 1944, MM. Iablokoff, Méquignon, Ruter, Lucas, Bec-
querel et Kopp sont nommés Correspondants du Muséum ; MM. Denis
et Jarrige sont nommés Attachés au Muséum.
LISTE des CORRESPONDANTS et ATTACHÉS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1944
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
Iablokoff (à. Kh.), 1, rue René Quinton, Fontainebleau {S. -et-M.),
présenté par MM. les Professeurs Humbert et Jeannel.
M. Iablokoff, Docteur de l'Université de Paris, Lauréat de la Société
Entomologique de France, est un biologiste et un écologiste dont les tra-
vaux intéressent à la fois les botanistes et les entomologistes. Il s’est en
particulier attaché à l’étude éthologique de certains Elatérides de la
Forêt de Fontainebleau, et à celle des biocénoses propres aux cavités
des vieux arbres constituant un milieu très particulier dont il a suivi
l’évolution par des méthodes d’une grande précision. Ces recherches
offrent un intérêt scientifique incontestable et leurs applications peuvent
s’étendre à diverses branches de la sylviculture, de l’arboriculture, etc...
II a en outre pris une part très active à l’œuvre de Protection de la Nature
en vue de réalisations telles que la constitution de Réserves biologiques.
Les relations suivies qu’il a établies avec les Laboratoires de Phanéro-
gamie et d’Entomologie le désignent comme candidaW&u titre de Cor-
respondant du Muséum.
(H. Humbert).
Méquignon (Auguste), Professeur de Lycée en retraite. 53, avenue
de Breteuil, Paris, VIIe, présenté par M. le Professeur Jeannel.
M. Méquignon est un des meilleurs entomologistes actuels, connais-
sant admirablement la faune de France. Il est en cela le continuateur
de l'œuvre de L. Bedel et de J. Sainte-Claire Deville. Ses publi-
cations sont très nombreuses et remarquables par leur exactitude méti-
culeuse et leur méthode, autant celles qui traitent de la systématique
des Coléoptères que de la biologie.
Modeste et laborieux, fréquentant assidûment le Laboratoire depuis
de longues années, M. Méquignon laissera au Muséum des collections
précieuses. Le titre de Correspondant du Muséum serait une juste récom-
pense des services qu’il a rendus à l’Entomologie.
(R. Jeannel).
Ruter (Gaston), Chef de Bureau au Ministère des Finances; 2, rue
Emile Blémont. Paris. 18e, présenté par M. le Professeur Je an-
née.
Excellent spécialiste en Coléoptères Curculionides, M. Ruter a fait
don au Muséum de matériaux intéressants. Mais surtout, depuis une
dizaine d’années, il consacre tout son temps libre à la détermination et
au rangement de nos collections. Il a simultanément entrepris le classe-
ment de deux familles extrêmement nombreuses et importantes, les
Cétonides et les Curculionides. Grâce à lui ces deux familles, qui occupent
deux grandes pièces, sont en voie de rangement et le grand service qu’il
rend ainsi au Muséum mériterait, à mon avis, qu’il soit nommé Corres-
pondant du Muséum.
(R. Jeannel).
Lucas (Daniel), ancien Commandant d’ Artillerie, avocat à la Cour
d’ Appel de Poitiers, Le Prieuré, à Anzay, par Fontenay -le-Comte
(Vendée), présenté par M. le Professeur Jeannel.
Lépidoptériste réputé, qui a su grouper autour de lui, en Vendée, un
cercle d'entomologistes actifs, qui ont réuni d’importantes collections
et les tient en liaison avec le Muséum. M. Lucas lui-même possède une
des plus belles collections actuelles de Lépidoptères et la léguera au
Muséum. Le titre de correspondant lui donnerait une autorité accrue
dans le milieu vendéen et aiderait ainsi au rayonnement de notre Muséum.
(R. Jeannel).
Becquerel (Paul), Professeur à la Faculté des Sciences de Poi-
tiers, présenté par MM. les Professeurs Humbert et Becquerel»
M. Paul Becquerel, Professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers,
a depuis longtemps établi des relations étroites avec le Laboratoire de
Phanérogamie dans le domaine de l’Anatomie systématique. Un grand
nombre de genres et d’espèces appartenant aux familles les plus diverses
ont été étudiés à son Laboratoire sur du matériel de l’herbier du Muséum
et de nombreux travaux ont été publiés par ses élèves ; diverses ques-
tions de classification ont été éclaircies grâce à cette liaison entre les
deux services. . Les préparations (coupes) particulièrement intéressantes
sont réservées à la collection d’Anatomie systématique du Laboratoire
de Phanérogamie.
(H. Humbert).
Kopp (André), Ingénieur agronome, Inspecteur Général d’agri-
culture au Ministère des Colonies, présenté par M. le Professeur
Chevalier.
M. A. Kopp, Ingénieur agronome, actuellement inspecteur général
d’agriculture au Ministère des Colonies, a fait, à sa sortie de l’Institut
national agronomique, un stage de trois années (1921-1924) au Labora-
toire d 'Agronomie Coloniale (Hautes-Etudes).
Il a rempli ensuite les fonctions de Directeur de la Station agrono-
mique de la Guadeloupe de 1924 à 1927. Il est revenu travailler au Labo-
8
ratoire pendant les années 1927-1929. Fin 1929, il est parti à l’île de la
Réunion comme Directeur de la Station agronomique jusqu’en 1936.
Il a ensuite été nommé Inspecteur d’agriculture et affecté en 1937
comme Chef des Services Agricoles de l’Afrique équatoriale française
jusqu’en 1940. Il a organisé dans cette colonie des stations expérimen-
tales pour le café, le palmier à huile, le coton.
Mobilisé en 1940 dans l’Armée de Gaulle, il a été de 1940 à 1944,
Commandant d’aviation. Il a servi pendant ces quatre années en Afrique
Centrale et orientale, en Syrie, en Egypte-Tripoli et Afrique du Nord.
M. Kopp est un excellent correspondant du Laboratoire d’Agronomie
coloniale auquel il a envoyé de nombreux documents et échantillons
d’étude. Il a en outre collaboré activement à la rédaction de la Revue
de Botanique appliquée depuis sa fondation.
(A. Chevalier).
ATTACHÉS AU MUSÉUM
Lepesme (P.), présenté par M. le Professeur Jeannel pour être
nommé Attaché au Laboratoire d’Entomologie.
M. Lepesme poursuit des recherches sur différents groupes de Coléop-
tères, en particulier les Dermestides et les Cérambycides. Il s’est lancé
aussi dans l’étude de la faune des Antilles Françaises.
Depuis deux ans, M. Lepesme fréquente ainsi assidûment le Labo-
ratoire d’Entomologie et nous aide dans le rangement des collections,
soit dans la besogne ingrate du triage et de la répartition des collections,
soit pour le rangement. Grâce à lui, nos collections de Dermestides ont
été rangées. La très riche collection de Prioniens (Cerambycides) déjà
vue par Lameere, à été revisée par lui et considérablement augmentée
par l’incorporation de matériaux nouveaux.
Je propose donc que M. P. Lepesme soit nommé attaché au Labo-
ratoire d’Entomologie du Muséum.
(R. Jeannel).
Chartier (Fernand), présenté par M. le Professeur Vayssière,
pour être nommé Attaché au Laboratoire d’Entomologie colo-
niale agricole.
M. Chartier, Professeur de Sciences naturelles au Lycée Chaptal,
67, boulevard Voltaire, Paris, 11e, est travailleur bénévole au Labora-
toire d’Entomologie coloniale depuis plusieurs années. Spécialisé dans
l’étude des Aleyrodidae, il a entrepris la constitution d’une collection de
ces Insectes en préparations microscopiques, la seule que nous ayons
dans notre Etablissement et même en France. En outre, depuis plu-
sieurs mois, il apporte son concours au classement méthodique de la
Bibliothèque du Laboratoire et des collections de Coccides et d’Aphides.
Dans ces conditions, la proposition d’attribuer à M. Chartier le titre
d 'Attaché aù Muséum me parait justifiée.
(P. Vayssière) .
Jarrige (Jean), 1, place de l’Eglise, à Vitry-sur-Seine (Seine),
présenté par M. le Professeur Jeannel pour être nommé Attaché
au Laboratoire d’Entomologie.
M. Jarrige consacre toutes ses heures de liberté à étudier et à ranger
nos collections de Staphylinides. Il a déjà accompli une œuvre intéres-
sante en mettant de l’ordre dans nos matériaux exotiques et en amé-
liorant la présentation de la très riche collection de Sainte-Claire
Deville. Je propose donc à l’Assemblée de le nommer Attaché au Labo-
ratoire d 'Entomologie.
(R. Jeannel).
Denis (Maxime), présenté par M. le Professeur E. Fischer pour
être nommé Attaché au Laboratoire de Malacologie.
M. Denis, Inspecteur d'Assurances, est né le 21 janvier 1873 à Villers-
en-Arthies (S.-et-O.). Il est domicilié à Neuilly-sur-Seine, 38, rue du
Marché.
M. Denis fréquente depuis de nombreuses années le Laboratoire de
Malacologie du Muséum. Il y effectue les déterminations des Mollusques
qui constituent sa belle collection particulière. Mais il travaille aussi,
et de plus en plus, à l’amélioration de nos collections, et cela de façon
purement désintéresséel Lorsqu’il constate qu’une pièce intéressante de
sa collection n’existe pas dans la nôtre, il est bien rare qu’il ne se dépouille
pas en notre faveur. Il a par ailleurs déterminé beaucoup de nos échan-
tillons, en toute compétence. Enfin, ces temps derniers, pris par l’am-
biance qui règne au Laboratoire de Malacologie où toutes les collections
sont reclassées, complétées, mises en valeur, il s’est jeté délibérément
dans le mouvement. Actuellement, il a presque terminé de revoir la col-
lection Foulon, dont de nombreux spécimens intéressants vont pou-
voir enrichir la collection générale.
M. Denis mérite pleinement de recevoir le titre d 'Attaché au Muséum
en reconnaissance de ses services. (E. Fischer).
Desjardin (Max), présenté par M. le Professeur E. Fischer pour
être nommé Attaché au Laboratoire de Malacologie.
M. M. Desjardin, âgé de 24 ans, est un industriel pour qui les études
zoologiques "constituent un délassement et un plaisir. Depuis 1937, donc
depuis l’âge de 17 ans, il vient régulièrement au Laboratoire de Mala-
cologie, comme travailleur libre. Auditeur des cours de licence, membre
de la Société Zoologique de France, il a déjà fait paraître des publica-
tions dans le Bulletin de cette Société ainsi que dans le Bulletin du Muséum.
Ses études portent sur les Rissoina, genre appartenant aux Mollusques
Prosobranches. Il prépare une révision^de ce genre qui englobera les
espèces fossiles en plus des espèces vivantes. Il a également fait porter
ses efforts sur l’étude des coquilles embryonnaires des Lamellibranches.
Sa compétence est particulièrement précieuse du fait que son goût le
porte à étudier les espèces de cette petite taille, qui ont été si souvent
négligées. M. M. Desjardin mérite pleinement de recevoir le titre d’at-
taché au Muséum.
(E. Fischer).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL, d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L'ANNÉE 1944
Cette liste, où ne figurent-que les Notes et Mèjnoires effectivement publiés
en 1944, ne donne qu’une vue incomplète de l’activité scientifique des labo-
ratoires. De nombreux travaux déjà terminés ont en effet été retardés dans
leur publication par les circonstances présentes et seront mentionnés dans
le fascicule I du Bulletin du Muséum de 1946.
Anatomie comparée 1.
J. Millot, Professeur. — Histoire de la Chaire d’Anatomie Comparée
du Muséum. Bull. Mus. Hist. Nat., XVI, 1944,
H. Neuville, Sous-Directeur honoraire. — Remarques sur les rayons
digitaux du Mammouth de Sibérie (Elephas primigenius). Bull .
Mus. Hist. Nat., t. XVI, 1944.
M. Friant, Sous-Directeur. — Le télencéphale du Daman. C. R. Acad.
Sc., 1944.
— L’évolution du télencéphale humain durant les quatre premiers mois
de la vie embryonnaire. Gynécologie et Obstétrique, nos 1-3, 1944.
— Interprétation du sillon pariéto-occipital du cerveau humain. C. R.
Acad. Sc., 1944.
— Le fémur des Phocidés scaldisiens ; son interprétation morpholo-
gique. Bull. Mus. Royal Hist. Nat. de Belgique, t. XX, n° 12, 1944.
J. Anthony, Assistant. — Sur une anomalie présentée par un cerveau
de Macaca sylvanus L., Bull. Mus. Hist. Nat. 2e série, t. XVI,
n° 5, 1944.
— Remarques sur le cerveau de Cebus, Ibid., n° 6, 1944.
Ethnologie’ des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
P. Rivet, Professeur. — La etnologia, ciencia del hombre. Revista del
Instituto etnologico nacional. Bôgotâ, t. I, n° 1, 1943, p. 1-6.
— Métalurgia del platino en la América precolombina. Ibid., pp. 39-45.
— La influencia karib en Colombia. Ibid., p. 55-93, 283-295.
— La lengua chocô. Ibid., p. 131-196.
— et OppeNheim (Victor). - — La lengua tunebo. Ibid., p. 47-53.
H. Vallois, Directeur d’études à l’Ecole des Hautes-Etudes. — Les
races humaines. Paris, Coll. « Que sais-je ? » 1944, 128 p.
— Cours de biologie humaine. La place de l’Homme dans l’échelle des
êtres. Paris, Coll, des Cours de l’A. P. M., 1944, 42 p.
1. Liste incomplète, plusieurs travailleurs du Laboratoire, mobilisés ou absents,
n’ayant pu fournir l’indication de leurs publications.
— 11 —
— L'évolution de la chaire d'ethnologie du Muséum national d'His-
toire Naturelle. Bull. Mus., Paris, 2e sér., t. XVI. 1944, p. 38-55.
— Rapport moral sur le fonctionnement de la Société d'anthropologie
en 1942. Bull. Mem. Soc. Anthr., Paris, 9e sér., t. III, 1942, p. 136-
138.
— et Lazorthes. — Indices lombaires et indice lombaire total. Ibid.,
p. 117-131.
L. Pales, Faisant fonction de Sous-Directeur de laboratoire. — - Note
additionnelle à l'article de A. Fleuriot : Les Babinga de Mekambo
(Gabon). Étude anthropologique. Bull. Mém. Soc. Anthr., Paris,
9e sér., t. III, 1942, p. 101-116.
— et Chippaux. — A propos des meniscectomies. Indications et soins
post-opératoires. Médecine tropicale, Marseille, 1944.
D« Paulme. — Deux statuettes en pierre de la Guinée française. Bull.
Mem. Soc. Anthr,, Paris, 9e sér., t. III, 1942, p. 38^43.
Zoologie (Mammifères et Oiseaux).
E. Bourdelle, Professeur. •. — Chevaux, Anes et Zèbres. Bull. Soc. Accli-
mat. Conférences 1944. — P. 49 à 71, 2 pl. hors texte, 17 fig. ou
diagr.
— A propos du Zèbre de Foa ( Equus quagga Foaï, Trouessart et Pra-
zak). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e sér., t. XVI, nov.-déc. 1944, p. 408
à 411.
J. Berlioz, Sous-Directeur du laboratoire. — Notes critiques sur quel-
ques Turdidés de la Faune Ethiopienne. Bull. Mus. Hist. Nat.,
2e sér., t. XVI, p. 96.
— La vie des Colibris. 1 vol. petit in-8°, 197 pages. 2 pl. hors texte cou-
leurs. Collection l’Avenir de la Science, Librairie Gallimard, Paris.
P. Rode, Assistant. — Mammifères ongulés de l’Afrique noire. (2e part. :
Tragulidés, Giraffidés, Suidés, Hippopotamidés, Périssodactyles,
Proboscidiens, Hyraciens). Faune de l’Empire français, Larose,
Paris, 1944, 1 vol. grand in-8°, 84 p., 58 fig.
— Quelques observations sur l’élevage des souris de laboratoire. Soc.
Nat. d’Acclimat. Conférences 1944, p. 184-187.
— A propos d’un Surmulot (Rattus norvégiens Berk. Mammalia, t. VIII,
n° 2, juin 1944, p. 75-76.
D1 Didier, Associé du Muséum et P. Rode. — Les micromammifères
de la faune française : II, Rats; souris, mulots. Mammalia, t. VIII,
n° 2, juin 1944, p. 47-66, 1 fig., 1 pl.
P. Cantuel, Correspondant du Muséum. — Le microtus arvalis du
Cantal. Mammalia, t. VIII, n° 2, juin 1944, p. 69-71, 2 fig.
A. Jeannin, Correspondant du Muséum. — La protection de la Nature
et l’Evolution agricole africaine. De quelques problèmes pratiques
qui s'y rattachent. Mammalia, t. VIII, n° 2, juin 1944, p. 33-46.
Dr P. Laurent, Boursier de la Recherche Scientifique. — Observations
sur le comportement des petits Mammifères en captivité (suite) :
Le Rhinolophe Euryale. Mammalia, t. VIII, 1er mars 1944, p. 7-
15.
— Essai de Biométrie sur la Chauve-souris murine. Bull. Mus. Hist.
Nat., 2e sér., t. XVI, n° 1, 1944, p. 66-69.
Ethologie des animaux sauvages.
Ach. Urbain, Professeur. — Allocution prononcée aux obsèques du
Professeur Allorge. Bull. Mus., 1944, t. XVI, p. 56.
— Allocution prononcée aux obsèques du Professeur G. Bertrand.
Ibid., p. 88.
— Une petite épidémie de paratyphose sur les grenouilles ( Rana escu-
lenta L.}. Ibid., p. 290.
■ — P. Bullier, Sous-Directeur et J. Nouvel, Assistant. — Rapport
sur la mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique
du Bois de Vincennes en 1943. Bull. Mus., 1944, t. XVI, p. 56.
— Néoformations cutanées et osseuses de la tête chez les girafes. Ibid.,
p. 91.
— Pseudo tuberculose du lion (Felis leo L.). Bull. Acad. Vétér., 1944,
p. 333.
Ach. Urbain et J. Nouvel. — Petite enzootie de Strongylose observée
sur des singes supérieurs : Gibbons à favoris blancs (Hylobates
concolor leucogenys Ogilby) et Chimpanzés (Pan troglodytes (L.)).
Bull. Acad. Vétér., 1944, p. 337.
J. Nouvel. • — L’Erysipeloïde. Revue Méd. de France, janv.-fév. 1944.
— Un cas mortel d 'Ascaridiose du Puma ( Puma concolor (L.). Bull.
Muséum, 1944, t. XVI, p. 306.
■ — Deux nouveaux cas de pseudo tuberculose du singe. Rev. Path. exot.,
1945.
— L'erreur dans la numération des hématies (lre note : l'erreur instru-
mentale). Soc. Hématologie, janv. 1944.
— L’erreur dans la numération des hématies (2e note : l'erreur expéri-
mentale). Ibid., janv. 1944.
J. Nouvel et E^Séguy. — Quelques ectoparasites des animaux sauvages
du Bois de Vincennes. Bull. Mus., 1944, t. XVI, p. 128.
Ed. Dechambre, Sous-Directeur de la Ménagerie. — A propos du Chien
et du Renne. Mammalia, t. VIII, n° 1, mars 1944, p. 19.
— Projet d’enquête sur les origines de la domestication. Journ. Soc.
Africanistes, t. XII,. 1942, p. 133.
— Un nouveau cas de Tuberculose chez Oryx Beisa. Bull. Acad. Vét.,
t. XVII, n° 1, janv. 1944.
P. Roth. — Sur le comportement du tissu musculaire dans la métamor-
phose expérimentale des Batraciens. Bull. Mus., 2e sér., t. XVI,
n° 2, 1944, p. 160.
Zoologie : Reptiles et Poissons.
L. Bertin, Professeur. — Synopsis ostéologique et synonymie des Pois-
sons de là famille des Serrivoméridés (Apodes anguillif ormes) .
Bull. Mus., 2e sér., t. XVI, 1944, p. 101-108.
— Notice complémentaire sur ses titres et travaux, Paris, 1944.
Entomologie.
Dr R. Jeannel, Professeur. — Les fossiles vivants des Cavernes. Paris ,
Gallimard, 1944, 381 p., 10 planches.
— 13
— L’espèce en systématique. Rev. franç. d’Ent., t. XI, 1944, p. 1-6.
— et R. Paulian. — Morphologie abdominale des Coléoptères et sys-
tématique de l’ordre. Rev. franç. d’Ent., t. XI, 1944, p. 65-110.
L. Berland, Sous-Directeur du Laboratoire. — Allocution présidentielle -
à la Société entomologique de France. Bull. Soc. ent. France,
1944, bull. n° 1.
— Allocution à la séance spéciale de la libération. Ibid:, 1944, Bull.
n° 1.
L. Chopard, Sous-Directeur du Laboratoire. ■ — Les régions biogéogra-
phiques de l’Afrique du Nord, d’après les Orthoptéroïdes. C. R.
Soc. Biogéogr., t. XX, p. 56-60.
• — Description de deux Stenopelmatrdes cavernicoles d’Australie (Orth.
* Gryllacridae). Bull. Soc. ent. France, t. XLIX, p. 52-55.
R. Paulian, Directeur-adjoint de Laboratoire à l’Ecole des Hautes-
Etudes. — Sur quelques Coléoptères coprophages récoltés par
E. Mjôberg à Bornéo et en Australie. Rev. franç. d’Ent., t. X,
n° 3, p. 64-75.
— - Les Aglycyderidae (Col.) une famille relicte. Ibid., p. 113-119, 19 fig.
— L’endosquelette thoracique des larves d’insectes. Mém.' Mus. Hist.
nat., Paris (n. s.), t. XVIII, n° 5, p. 191-218, 19 fig.
— Les types d’insectes de la collection Mulsant. Bull. Mus. Hist. nat.,
Paris, 1944, n° 2, p. 117-121.
— Valeur fonctionnelle des poumons des Scorpions. Bull. Soc. zool.
France, t. LXVIII, p. 97-98 (en collaboration avec J. Millot).
— L’année coléoptérologique 1942-1943. Rev. frttnç. d’Ent., t. XI, 1944,
p. 61-64.
— Les Nemosoma et genres voisins (Col. Ostomatidae) . Rev. franç. d’Ent.,
t. X, n° 4, p. 136-141, 9 fig.
G. Colas, Assistant. — Note sur les Pheropsophus (Coleopt. Carabidae)
du Cameroun. Rev. franç. d’Ent., t. X, fasc. 4, p. 131-136, fig.
— Petit Atlas des Insectes. Paris, Boubée, 1944, 2 vol. 84 p., 24 pl. color.
Ed. Fleutiaux, Attaché au Muséum.' — Les Octocryptus Candèze. Rev.
franç. d’Ent., t. X, fasc. 4, p. 145.
A. Villiers, Boursier de recherches C. N. R. S. — Catalogue des Seri-
citae [Hem. Reduviidae). Bull. Mus. (2) t. XV, 1943, p. 318-1323;
— Note sur divers Henicocephalidae et Reduviidae africains (Hemip-
tera). Rev. Zool. Bot. afr., t. XXXVII, 1943, p. 222-232, 11 fig.
— Révision des Adeniana du Nord de l’Afrique (Hemiptera Cicadidae) .
Bull. Mus. (2), t. XV, 1943, p. 424-428, 13 fig.
— Nouveaux Acanthaspiditae d'Afrique orientale (Hem. Reduviidae).
Ibid., t. XVI, 1944, p. 122-127, 3 fig.
— Nouveaux Sastrapaditae d’Afrique orientale (Hèm. Reduviidae). Rev.
fr. Ent., t. X, 1944, p. 86-89.
• — Observations sur les Phalanthus africains (Hem. Reduviidae). Bull.
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M. Vachon, Assistant. — Les Pseudoscorpions du nid du Rat-taupe.
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— L’appendice arachnidien et son évolution. Note préliminaire. Bull.
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— Id. (suite). V. Nassidae, Vasidae, Volutidae. Ibid., t. XVI, p. 321-330.
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15
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— Une Diptérocarpacée à Madagascar : Monotes madagascariensis nov.
sp. Bull. Soc. Bot. Fr., t. 91, 1944.
— Les Cucurbitacées-Févillées de Madagascar. Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. 91, 1944.
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Bull. Mus., nov. 1944.
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honoraire. — Vigna nouveaux de l’Oubangui (Papilionées). Bull.
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— 16 —
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Em. Manguin. — Les Algues d’eau douce et leur intérêt en pisciculture.
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— Recherches écologiques et systématiques sur les Diatomées de la
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' Culture.
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1944.
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— La Lentille du Puy, C. R. Acad. Agric., t. XXX, p. 237, 1944.
— Thés et pseudo-thés. Rev. scient., p. 346, 1943.
— Les Euphorbes malgaches cultivées du groupe splendens. Rev. hort.,
n. sér., t. XXVIII, p. 40, pl. col., 1944.
— La floraison du Cotylédon elegans au Muséum. Ibid., p. 142, 1944.
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. Bull.
Mus. Paris, 2e sér., t. XV, p. 447, 1943.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
2
18
— André Thoüin et l’enrichissement des collections de plantes vivantes
du Muséum aux dépens des jardins de la Liste civile, des émigrés
et condamnés d’après ses notes manuscrites. Ibid., t. XVI, p. 483,
1944.
— Les + Pyro-Cydonia fructifient enfin. Ibid., p. 490.
— et V. Chaudun, Commis. — La collection des modèles réduits d’ins-
truments agricoles et horticoles du Muséum. A propos d'une
lettre inédite d’A. Thoüin. Ibid., t. XVI, p. 137, 1944.
— et E. Manguin, Chef des serres. — Floraisons observées dans les
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1944.
— et R. Hamet. — Sur le Kalanchoe Humbertii. Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. 90, p. 196, 1943.
E. Manguin, Chef des Serres. — Les Nepenthes. Rev. hort., n. sér., t. XXIX,
p. 40, 64, 75, 124, 1944.
— Les Algues d’eau douce et leur intérêt en pisciculture. Bull. Soc.
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— * Recherches écologiques et systématiques sur les Diatomées de la
Fontaine de la Garenne (Bois de Meudon). Cahiers Comm. scient.
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— Phytoplancton estival de l’Etang de Trivaux (Bois de Meudon).
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2 pl. .
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— Le plus ancien Céphalopode octopode connu : Palàe octopus new-
boldi (Sowerby, 1846), Woodward, Bull. Soc. Linn., Lyon, 1944,
13e ann., n° 9, p. 114-118, 2 fig.
— et P. Calas. — Quelques mots sur les Ancylidae, Bull. Soc. Linn.,
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— - et G. Lefebvre. — Quelques observations sur les genres Cardi-
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Géologie.
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19 —
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1939, p. 385-397.
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— Application des méthodes minéralogiques à l'étude d’un problème
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J. Carayon, Préparateur à l'Ecole des Hautes-Etudes, Boursier du
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Entomologie Agricole Coloniale.
P. Yayssière, Professeur. — Taxation, et qualité. C. R. séances Acad.
Agric., 1944, p. 105-107.
— Les Insectes des grains. Conf. Conserv. Arts et Métiers 4 fév. 1944.
Cire. Inform. C. O. Meu., suppl.
— - Les Insectes de la farine et la désinfection des Moulins. Ibid., 16 fév.
1944, suppl. n° 27.
Laboratoire maritime de Dinard.
H. Bertrand, Chef de Travaux à l'Ecole Pratique des Hautes-Etudes.
— Les Crustacés Malacostracés de la région Dinardaise (3e note).
Bull. Labor. Marit. Dinard, fasc. XXYI, p. 2-8, 1944.
— Captures de larves de Macronychus Mull et de Potamophilus Germ.
Bull. Soc. entom., t. 48, p. 139.
P. Chauchard. — Contribution à l'étude des mécanismes de modi-
fication du rythme cardiaque. Période réfractaire et chronaxie
du cœur des Poissons. Bull. Labor. Marit. Dinard, fasc. XXVI,
p. 8-13, 1944.
F. Rullier. — Une station nouvelle de Mercierella enigmatica Fauvel.
Ibid., p. 21-22, 1944.
J.-M. Turmel. — Sur la pénétration des tiges souterraines des plantes
psammophiles dans des organes charnus. Ibid., p. 13-20, fig. 1-6,
1944.
— Au sujet de Spartina Townsendi sur la côte occidentale du Cotentin.
Ibid., p. 32-33, pl. 1.
Agronomie Coloniale.
Publication de la Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale,
t. XXIV, nos 269-270-271, 96 p.
Aug. Chevalier, Professeur. — Le Café. Coll. Que sais-je ? Presses
Universitaires de France, vol. in-12, 128 p., 1944.
— Notice nécrologique sur Clodomir Antony Vincent Houard. C. R.
Acad. Sc., t. 218, n° 5, 1944, p. 130-131.
— Sur la première^ introduction de plantes cultivées en Normandie
d'après le Journal du Sire Gilles de Gouberville (1549-1562).
Ibid., n° 8, p. 297-300.
— Observations à propos des études de géographie botanique en France.
C. R. Soc. de Biogéogr., nos 176-177, 1944, p. 1-5.
— 22 —
— Peut-on créer des forêts de Conifères dans les pays tropicaux ? Rev.
Bot. appl. et d’Agr. trop., t. XXIV, 1944, p. 1-6.
— Notes sur les Conifères de l’Indochine. Ibid., p. 7-34.
— Histoire de deux» plantes cultivées d’importance primordiale : le
Lin et le Chanvre. Ibid., p. 51-71.
— ■ L’Asie orientale et le Pacifique peuvent-ils se suffire en coton ? Ibid.,
p. 84-85.
■ — Note sur les Dtacocephalum et Lallemantia. Ibid., p. 85-87.
J.-F. Leroy, Assistant. — Fruits tropicaux et subtropicaux d’impor-
tance secondaire (lre partie). Ibid., p. 34-50. 9
A.-G. Haudricourt et L. Hédin. — L’Homme et les Plantes cultivées.
(Préface par Aug. Chevalier), vol. in-8°, 234 p. XVI pl. Paris,
1944, Gallimard, édit.
D. Normand. — Note sur l’anatomie du bois du genre nouveau Okou-
baka. Bull. Soc. Bot. Fr., t. 91, 1944, p. 20-25, 2 pl. , 2 fig.
M. Peltier. — Les zoocécidies florales de Pasana spicata Œrst. (Cupu-
lifères). Ibid., p. 25-27.
Bibliothèque centrale.
Inscription en 1944 de 1241 ouvrages et brochures.
2758 imprimés, non compris les ouvrages de référence, ont été communiqués
aü public, en plus des prêts aux laboratoires.
Périodiques nouvellement inscrits en 1944.
Conseil permanent international pour l’exploration de la mer.
Annales biologiques. — Copenhague, 1939-41 — *>, vol. 1. Pr 770 1
Publications de l’Institut national pour l’étude agronomique
du Congo belge. — Bruxelles, 1943 — ■►, fasc. 1 et 2 Pr 2203 c
Bibliographia forestialis. — Berlin, 1942 — ►, vol. 1 Pr 2258
The Condor. A magazine of Western ornithology. — Berkeley,
Ca., vol. 15 (1913) à 39 (1937) (incompl.) Pr 2403
Travaux du Laboratoire de Malacologie (Muséum national
d’histoire naturelle). — Paris, 1936-40 — >■, vol. 1 Pr 2405
The Auk. A quaterly journal of ornithology, publ. by the
American ornithologists’ Union. • — Lancaster, Pa. Nouv.
série vol. 42 (1925) à 54 (1937) (incompl.) Pr 2406
Suites nouvellement inscrites en 1944.
Exploration du Parc national Albert (Institut des Parcs na-
tionaux du Congo belge). I. Mission G.-F. de Witte (1933-
35). — Bruxelles, 1937 fasc. 1 à 44 S 1805 (1)
Id. IL Mission H. Damas (1935-36). — Bruxelles, 1937 —
fasc. 1 à 7, 9 à 11 S 1805(2)
Id. III. Mission P. Schumacher (1933-36). — Bruxelles,
1939 — s., fasc. 1 et 2 S 1805(3)
Id. IV. Mission J. Lebrun (1937-38). — Bruxelles, 1943—^,
fasc. 8 seul S 1805 (4)
— 23 —
Id. V. Mission S. Frechkop (1937-38). — Bruxelles, 1943 —
fasc. 1 . S 1805 (5)
Exploration du Parc national Albert-et du Parc national de la
Kagera. (Institut des Parcs nationaux du Congo belge).
I. Mission L. Van den Berghe (1936). ■ — Bruxelles,
1942-*., fasc. 1 et 2 '. S 1806(1)
Aspects de végétation des Parcs nationaux du Congo belge
(Institut des Parcs nationaux du Congo belge). I. Parc
national Albert. — Bruxelles, 1937 — fasc. 1 à 5 ..... . S 1807 (1)
Institut des Parcs nationaux du Congo belge [Publications
séparées]. — Bruxelles, 1936 — 5 fasc.. S 1808
Handbuch der Zoologie , eine Naturgeschichte der Stâmme
des Tierreiches, begr. v. W. Kükenthal, hrsg. v. Th. Krum-
bach. • — Berlin et Leipzig, 1923 — Bd 1 à 7 (incompl.). . . S 1809
Margerie (Emm. de). — Critique et géologie. Contribution
à l’histoire des sciences de la terre (1882-1942). — Paris,
1943 — t. I S 1810
Palaeozoologica Groenlandica. — K0benhavn, 1 942 — Bd. 1 . S 5001
Verôffentliechungen der staatlichen botanischen Anstalten des
General- gouvernements. Dir. W.-G. Herter. — Krakau,
1943, Bd. 1 S 5130
Die Typen und Typoide des Natur-Museums Senckenberg. —
Frankfurt am Main, 1939 — Bd. 1. S 5859
Histoire naturelle du Jura et de la vallée de la Saône, publ.
par la Société d’histoire naturelle du Doubs. 3e partie :
Les Plantes. — Besançon, 1943 — 2. Muscinées, fasc. 1. S 5861
Danmarks Fauna. — K0benhavn, 1907 — >, nos 1 à 49 (3
et 5 épuisés). S 5862
Handbuch der mikroskopischen Anatomie des Menschen, hrsg.
von W. v. Môllendorfï. — Berlin, 1927 — Bd. 1 à 7
(incompl.) t S 5863
Ecole nationale supérieure des Mines. Catalogue des échan-
tillons types et figurés de la collection de paléontologie,
publ. s. la dir. de Jean Piveteau. Paris, (s. d.), 2 fasc. ... S 5864
Id. Guide de la collection de paléontologie, publ. s. la dir.
de Jean Piveteau. Paris, 1943 — >, 2 fasc S 5865
Results of the Norwegian scientific expédition to Tristan da
Cunha, 1937-1938, publ. by Det Norske Videnskaps-
Akademi i Oslo. — - Oslo, 1940, nos 2 à 11 S 5866
/
— 24 —
COMMUNICATIONS
Catalogue des Types de Mammifères
du Muséum National D’Histoire Naturelle
ORDRE DES RONGEURS (suite) \
I. — SCIÜROMORPHES (suite).
Par P. Rode.
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie .des Mammifères)
FAMILLE DES TAMIIDÉS
Genre : SPERMOPHILUS F. Cuvier (1822).
316. — Spermophilus concolor Is. Geoffroy. — Holotype. — Le
Spermophile. , *
Spermophilus concolor Is. Geoffroy.
Provenance : Perse, par M. Belanger en 1828. — N° 655.
Spécimen naturalisé en assez mauvais état. Tête osseuse
retirée et disparue.
317. — Spermophilus (Colobates) mongolicus A. M. Edwards. —
Holotype. — • Le Spermophile de Mongolie.
Spermophilus mongolicus A. M. Edwards.
Provenance : Pékin, par M. l’Abbé David. — N° 1867, 131 (651).
(N° 2492 du voyageur). — Hoang — chou des Chinois.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
317 a et b. — • S. mongolicus. 2 Paratopotypes.
Provenance : Mongolie chinoise. — N° 1867-132 et 133 (652 et
653).
Spécimens naturalisés. Le N° 652 a sa tête osseuse dans la
peau, celle dû N° 653 est retirée et conservée.
1. Voir Bulletin du Muséum, 2e sér., t. XV, nos 5 et 6, 1943.
316. — Is. Geoffroy. • — Voy. Belanger, 1834, p. 151, pl. 8.
317. — A.-M. Edwards. • — Ann. Sc. Nat. Zool., 1867, p. 376. — Rech. Mammif.,
1874, p. 157, pl. XVII, fig. 1.
25 —
FAMILLE DES MARMOTIDÉS
Genre ; ARCTOMYS Schreber (1792).
318. ■ — Arctomys caudatus Is. Geoffroy <$ Holotype. — La Mar-
motte à longue queue,
Arctomys caudatus Is. Geoffroy.
Provenance : Hautes Vallées de 1, 'Himalaya. De Chandernagor,
par M. Jacquemont en 1833. - — ■ N° 712.
Spécimen naturalisé en très bon état. Tête osseuse dans la
peau.
319. — Arctomys robustus A. Milne- Edwards. — Holotype. —
La Marmotte robuste.
Arctomys robustus A. M. Edwards.
Provenance : Thibet oriental, par Si. l’Abbé David. — N° 1870-
43 (714).
Spécimen naturalisé en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
319 a. — A. robustus. — Paratype (Ç).
Même provenante. — N° 1870-538 (715).
Spécimen- naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
II. — MYOMORPHES
FAM'ILLE DES MUSCARDINIDÉS
Genre : ELIOMYS Wagner (1843).
320. — - Myoxus mumbyanus Tomel $ Holotype. — Le Loir de
Mumby.
Eliomys mumbyanus (Pomel)’.
Provenance : Algérie. — Province d’Oran. — Acquis à M. Loche
en 1860. — N° 1860-686 (769).
Spécimen monté, en bon état. Tête osseuse dans la peau.
318. — Is. Geoffroy. — Voyage de Jacquemont, 1842, p. 66, pl. V.
319. — A.-M. Edwards. — NUe Arch. Muséum, t. VII, Bulletin, 1870, p. 92. —
Rech. Mammif., 1874, p. 309.
320. — Pomel. — C. R. Ac. Sc. Paris, 1856, 42, 653.
Genre : CLAVIGLIS Jentink (1888).
321. — Myoxus murinus Desmarest. — Holotype. — Le Loir
murin.
Claviglis murinus (Desm.).
Provenance : Cap de Bonne Espérance (Cafrerie) par M. Dela-
lande. — N° 774.
Spécimen monté, en assez bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
321 a. — Myoxus murinus. — Paratype.
Même provenance. — N° 775.
Spécimen en -assez mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
322. — • Myoxus Coupei E. Geoffroy et F. Cuvier. — Holotype. —
Le Loir de Cuvier.
Claviglis coupeii (E. Geoff. et F. Cuv.).
Provenance : Sénégal, par M. Watrin. — N° 770.
Spécimen monté, état très médiocre. Tête Osseuse retirée
et disparue.
FAMILLE DES PLATACANTHOMYIDÉS
Genre : TYPHLOMYS A. M. Edwards (1877).
323. — • Typhlomys cinereus A. Milne-Edwards. — Holotype et
Génotype. - — - Le Typhlomys cendré.
Typhlomys cinereus A. M. Edw.
Provenance : Fokien occidental (à Koaten), par M. l’Abbé David.
— N® 1874-584 et 585 (939).
Deux spécimens naturalisés, en bon état. Têtes osseuses
dans les peaux.
323 a, b, c. — T. cinereus. — 3 Paratypes.
Même provenance. — N° 1874-583, 586, 587 (940, 941, 942).
Spécimens naturalisés en assez bon état. Têtes osseuses
retirées.
321. — Desmarest. — Mammalogie, Supp. 1822, p. 542.
322v — E. Geoffroy et F. Cuvier. • — Hisl. Nat. Mamm., 1822, pl. 251.
323. — A. Milne-Edwards. — Bull. Soc. Philomatique, 1877, XI, p. 9.
- — 21 —
FAMILLE DES DIPODIDÉS
Genre : ALACTAGA F. Cuvier (1836).
324. — Dipus annulatus A. Milne-Edwards. — Holotype. — La
Gerboise annelée. * *
Alactaga annulata A M. Edwards.
Provenance : Plateaux sablonneux de la Mongolie, par le Père
Armand David. — Avril 1866. — N° 1867-145 (1733). — N° 2495
du catalogue A. David.
Spécimen naturalisé en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau.
324 a. — D. annulatus. — Paratype.
Même provenance. — N° 1867-143 (1734).
Spécimen naturalisé en assez bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : JACULUS Erxleben (1777).
325. • — Dipus Darricarrerei Lataste $ Pàratopotype. • — La Ger-
boise de Darricarrère.
Jaculus jaculus deserti (Loche).
Provenance : Oued Metaleghmin « au nord du Chott » Tunisie ?
— N° 1885-6 (1743).
Spécimen naturalisé en très -mauvais état. Tête osseuse
retirée et disparue.
Genre : ZAPUS Coues (1873).
326. — Zapus setchuanus de Pousargues. — Holotype. • — La
petite Gerboise du Setchuan.
Zapus setchuanus de Pousargues.
Provenance : Tatsienlou (Setchuan) par Mgr Biet et R. P. Dejean
(Chan-hao-tsé des indigènes). — N° 1895-549 (1707 A).
Spécimen naturalisé. Etat médiocre. Tête osseuse retirée
et conservée.
324. — Milne-Edwards (A.). — Ann. Sc. Nat., 5e sér., t. VII, 1867, p. 376.-* —
Rech. sur les Mammifères, 1874, p. 149, pl. 10 et 10 a.
325. — Lataste. — • Ann. Mus. Genova, 1883, XVIII et Cat. Mamm. Tunisie,
1887, p. 31.
326. • — de Pousargues. • — Bull. Mus. Hist. Natur., Paris, 1896, p. 11-16.
326 a. — Z. setchuanus. • — Paratype.
Même provenance. - — N° 1895-550.
Spécimen en alcool (peau et crâne).
FAMILLE DES SPALACIDÉS
Genre : RHIZOMYS Gray (1831).
327. — Rhizomys vestitus A, M. Edwards. — Holotype. ■ — Le
Rat de bambous de Chine.
Rhizomys vestitus A. M. Edwards.
Provenance : Se-Tchuân, confins du Khokhonoor par M. l’Abbé
David. — N° 1871-85 (1629).
. Spécimen naturalisé en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée. S
327 a, — R. vestitus. — Paratype.
Même provenance. — N° 1871-86 (1630).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
FAMILLE DES NESOMYIDÉS
Genre : NESOMYS Peters 1870.
328. — Nesomys rufus Peters. — - Paratype. — Le Nesomys roux.
Nesomys rufus Peters.
Provenance : Madagascar. — Spécimen acquis par échange à
M. Peters. — N° 1872-321 (1234-72-33).
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : HYPOGEOMYS A. Grandidier 1869.
\
329. — Hypogeomys antimena A. Grandidier. • — Holotype.
L’Hypogeomys de Madagascar. -
Provenance : Rives du Tsidsibon et de l’Andranoumène, rivières
du Ménabé indépendant. — Madagascar. — Nom indigène :
Voutsoutse. Par M. Grandidier. — N° 1888-6 (1227).
‘ \ - '
327. — A.-M. Edwards. — iVlle Arch. Muséum, 1871, t. VII, p. 93. — Rech.
Mammif., 1874, p. 292.
_ 328. — Peters. — Sitz. Ges. Nalurf. fr. Berlin, 1870, p. 54.
329. — A. Grandidier. — Rev. et Mag. Zoologie, 1869, p. 339.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
329 a, b, c, d. — • H. antimena. • — Paratypes.
Quatre spécimens de même provenance. — Têtes osseuses dans
les peaux. — N08 1888-7 (1228)-1888-8 (1229)-1888-9 (1230)-1888-10
(1231).
Genre : ELIURUS Milne-Edwards 1885.
330. — Eliurus myoxinus Milne-Edwards. • — Holotype et Géno-
type. — ■ Le Loir de Madagascar. v
Eliurus myoxinus M. Edw.
Provenance : Côte ouest de Madagascar. — • Forêts de Tsilambany.
— Nom local : Vavalo-angala (M. Grandidier). — N° 1886-1120 (768).
Spécimen monté en assez bon état. Tête osseuse retirée et
conservée ; le reste du corps, disséqué, est en alcool.
Genre : MACROTARSOMYS M. Edwards et Grandidier, 1898.
331. — • Macrotarsomys Bastardi Milne Edwards et G. Grandidier.
— Holotype et Génotype.
Le Macrotarsbmys de Bastard.
Provenance: Sud de Mangoky, S. O. de Madagascar. — N° 1912-
134.
Spécimen en alcool. Tête osseuse retirée et disparue.
FAMILLE DES MU RIDÉS
Sous-famille des Cricétinés.
Genre : CRICETUS Lacépède, 1803.
332. — Cricetulus griseus A. M. Edwards. — Holotype. — Le petit
Hamster gris. " *
Cricetus griseus (A. M. Edwards).
Provenance : Pékin, par M. l’Abbé David. — N° 1866-92 (920).
f
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau. *
330. — Milne-Edwards. — Ann. Sc. Nat. Zool., 1885, 20, p. 1.
331. — Milne-Edxwards et Grandidier. — Bull. Mus., Paris, 1898, p. 179-180.
332. — A.-M.-Edwards. — Ann. Sc. Nat., 1867, p. 375 et Rech. Mammif., 1874,
p. 136, pl. XII et XIII.
— 30
332 a, b , c. — C. griseus. — 3 Paratypes.
Même provenance. — N° 1866-93, 94 et 95 (923, 921 et 922).
Spécimens naturalisés ,en assez bon état. • — Têtes osseuses
dans les peaux.
333. — Cricetulus longicaudatus A. M. Edwards. — Holotype. — •
Le petit Hamster à longue queue.
Cricetus longicaudatus (A. M. Edwards).
Provenance : Mongolie chinoise, par M. l’Abbé David. — N° 1867-
146 (927).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. — • Tête osseuse
retirée et disparue.
334. — * Cricetulus obscurus A. M. Edwards. — Holotype. — Le
petit Hamster sombre.
Cricetus obscurus (A. M. Edwards).
Provenance : Bords du Hoangho. ■ — Mongolie chinoise, par
M. l'Abbé David. — N° 1867-149 (924).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et disparue.
SoUS-F^MILLE DES LoPHIOMYINÉS.
Genre : LOPHIOMYS Milne Edwards, 1867.
335. — Lophiomys Imhausii A. M. Edwards. — Holotype et Géno-
type. — Le Lophiomys de Imhaus.
Lophiomys imhausi A. M. Edwards.
Provenance : Aden ? — Donné par M. A. Geoffroy Saint-Hilaire,
23 janvier 1865. (Le spécimen vient probablement d’Abyssinie,
mais fut acheté à Aden). N° 1867-5 (779).
Spécimen naturalisé, en très bon état.. Tête osseuse retirée
et disparue.
336. — - Lophiomys Bozasi Oustalet Ç Holotype. — - Le Lophiomys
de Du Bourg de Bozas.
Lophiomys Bozasi Oustalet.
Provenance : Goba, ait. 3.000 rp. Pays des Gallas. - — Sud de
l’Abyssinie. Mission du Bourg de Bozas. — N° 778 A.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
333. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 136, pl. XII et XIII.
334. — A'.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 136, pl. XII et XIII.
335. A.-M. Edwards. — C. R. Ac. Sc., Paris, 1867, 812.
336. — Oustalet. — Bull. Mus. Iiist. Nat., Paris, 1902, p. 397.
— 31 —
Sous-famille des Murines.
Genre : RATTUS Fischer (1803).
337. — Mus alexandrinus E. Geoffroy. — ■ Holotype. — Le Rat
d’Alexandrie.
Rattus rattus alexandrinus (E. Geoff.).
Provenance : Egypte, par E. Geoffroy Saint-Hilaire. — N° 1007.
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau»
338. — Mus Ouang-Thomae A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Rat de Ouang — Thomas.
Rattus ouang-thomae (A. M. Edwards).
Provenance : Kiang-Si, par M. l’Abbé David. * — N° 1868-1454
(1049).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse enlevée et
disparue.
339. — Mus griseipectus A. Milne-Edwards. — Holotype. — Le
Rat à poitrine grise.
Rattus griseipectus (A. M. Edwards).
Provenance : Setchuan, par M. l'Abbé David. — N° 1870-30
(1046).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
349. - — - Mus flavipectus A. M. Edwards. — Holotype. — Le Rat à
poitrine fauve.
Rattus flavipectus (A. M. Edwards).
Provenance : Se-tchuan, par M. l'Abbé David. — N° 1870-22
(1021).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.
340 a. ■ — M. flavipectus. — Paratype.
Même provenance. — N° 1870-23 (1020).
Spécimen jeune, naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse
retirée et conservée.
337. — E. Geoffroy. — Description de l’Egypte, 1829, 2 ; 723, pl. 5, fig. 1.
338. — A.-M. Edwards. Nlle Arch. Mus., 1871, t. VII, p. 93. — Rech. Mamm.,
1874, p. 290, pl. XL, fig. 3.
339. — A.-M. Edwards. — Nlle Arch. Mus., 1871, p. 93. — Rech. Mam-
mif., 1874, p. 290.
340. — A.-M. Edwards. — Arch. Mus., 1871, p. 93. — Rech. Mammif., 1874,
p. 289
— 32
Sur la signification du triple faciès géographique
DONT LES DlCOTYLES, CUVIER SONT EMPREINTS
Par E.-G. Dehaut.
Dans son grand ouvrage intitulé : The extinct Mammaliah fauna
of Dakota and Nebraska, publié en 1869 dans le Journal of the
Academy of natural sciences of Philadelphia, série 2, volume VII,
Leidy rapprochait, des Pachydermes artiodactyles néotropicaux
que Cuvier a rangés dans le genre Dicotyles, les Ruminants pri-
mitifs des Etats-Unis que lui-même venait de décrire sous le nom
à' Oreodon. « Dans le caractère anatomique de son squelette, disait-
il, Oreodon montre des rapports évidents avec les animaux suiliens
et, en fait, le caractère du genre ne peut guère être mieux exprimé
qu’en l’appelant : un genre de Porcins qui ruminaient. L’abondance
relative de ses restes permet de supposer qu’il était extrêmement
répandu, et qu’il vivait en grands troupeaux qui erraient autrefois
dans les immenses prairies et à travers les épaisses forêts du
Nébraska antique, comme font, de nos jours, les Pécaris dans
l’Amérique du Sud. » - ,
La mandibule des Oreodon, en particulier, présente une ressem-
blance frappante avec celle des Dicotyles, ressemblance que Leidy
a mise en lumière tout en l’atténuant je dirai bientôt pourquoi.
« Au-dessous de l’apophyse coronoïde et de l’échancrure voisine,
écrit-il, la branche montante se trouve excavée en une fosse mieux
délimitée et beaucoup plus profonde que dans le Pécari. » A la
vérité, cette fosse, où le muscle temporal s’insère, a été tout aussi
bien sculptée par la Nature dans le Pécari à lèvres blanches (Dico-
tyles labiatus, fig. 1) que dans les Oreodon ; mais, dans le Pécari à
collier (Dicotyles torquatus, fig. 2), — le seul, sans doute, que l’illustre
professeur de Philadelphie ait comparé à ces Ruminants fossiles,
— l’excavation sous-coronoïdienne est moins profonde, et son
bord antéro-supérieur est presque effacé.
Le grand paléontologiste anglais Seeley, ayant consacré sa vie
à l’étude' des Reptiles fossiles considérés dans leurs rapports avec
les autres Vertébrés, a émis l’idée que « Vélimination de certains
caractères, perte semblant toujours s' accompagner d'un gain corres-
pondant en caractères nouveaux 1, » avait été la cause immédiate de'
la différenciation des classes. Appliquant à la genèse des ordres
1. Dragons of the air. An accounl of extinct Flying Reptiles. London, 1901.
Bulletin du Muséum, 2e séiie, t. XVII, ri° 1, 1945.
Fig 2. — Dicotyles torquatus, Cuvier. La fosse, sous-coronoïdienne f. L. est moins
nettement délimitée, en haut et en avant, que dans le Dicotyles labiatus, et la mola-
risation des prémolaires est moins avancée : à la 4e, l’hypoconide hy est sensible-
ment moindre que le protoconide pr.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945. 3
— 33 —
mammaliens cette ingénieuse théorie, je changerai la définition
des Oreodon , donnée par Leidy (a genus of ruminating Hogs) en
celle-ci : un genre de Ruminants, qui n avait pas éliminé ses traits
dicotyliens.
Fig. 1. — Dicotyles labiatus, Cuvier. Espèce manifestant au plus haut point ses rap-
ports avec les Ruminants du genre Oreodon par la différenciation des fosses sous-
coronoïdiennes de Leidy f. L. ; et avec les Périssodactyles par la molarisation de
ses prémolaires, à la 4e desquelles l’hypoconide hy est presque aussi développé que
le protoconide pr.
Sans doute, la présence des fosses sous-coronoïdiennes, chez les
Dicotyles qui sont des Pachydermes artiodactyles et les Oreodon
qui sont des Ruminants, implique P existence d5 affinités naturelles
entre ces animaux. Mais c’est aussi, — - et surtout, — un caractère
de faciès géographique, rappelant, chez les Pécaris néotropicaux,
/
l’origine néarctique de la famille dont ils sont les seuls survivants L
L’interprétation de ce fait, au premier abord surprenant, se trouve
dans la théorie Cuviérienne des migrations , ou des « échanges mutuels
de productions » entre les différentes régions du globe 1 2.
Or, sous l’influence du milieu néotropical, deux autres faciès
ont été acquis par les Dicotyles :
Un faciès australien. • — - L’apophyse pré-glenoïde des Pécaris
est une crête descendante du jugal, de même que chez les Marsu-
piaux des régions australienne et néotropicale, et chez les Créo-
dontes des couches de Santa Cruz, désignés, par Ameghino, sous
le nom de Sparassodonta.
Un faciès africano-brésilien. — M. Dietrich dit que les Pécaris
« nous donnent une idée approximative de la physionomie qu’ont
pu avoir les anciennes formes de passage des Suidés aux Hippopo-
tamidés 3 », et de fait, des variétés individuelles , se produisant, de
nos jours, dans le sein des deux espèces dicotyliennes, rappellent,
d’une manière frappante, par certains de leurs traits, les Hippo-
potames. Et de l’autre côté de l’Atlantique une espèce hippopo-
tamienne est née, qui ressemble aux Dicotyles , — et de bien près, —
par de multiples caractères dentaires ou osseux : Y Hippopotàmus
( Chœropsis ) liberiensis, Morton. Ces sortes de similitudes, entre
animaux de l’Amériquè du Sud et animaux africains, remontent
loin dans le passé du globe, mais elles n’ont pas été toujours aussi
marquées qu’à présent. Andrews, comparant, à l’étrange Mam-
mifère de Patagonie qu’AMEGHiNo a appelé Pyrotherium, les Pro-
boscidiens primitifs du Fayoum que lui-même venait de faire con-
naître sous le nom de Palaeomastodon, remarque, très justement,
qu’entre ces êtres existe « une ressemblance générale plutôt qu’une
étroite similitude structurale 4. » C’est que le Pyrotherium n’était
pas un Proboscidien, mais formait, dans le groupe si étendu des
Ongulés, un ordre à part (Gaudry 5) : il ne pouvait donc pas copier
l’ostéologie des Palaeomastodon d’une manière aussi exacte que les
Pécaris, qui sont des Pachydermes artiodactyles, copient le plan
d’organisation des Hippopotames, autres Pachydermes artiodac-
tyles. .
Cette remarque, sur l’influence que le degré de parenté des êtres exerce
sur la perfection des ressemblances de convergence ou de parallélisme
1. Les Dicotylidés se rapprochent tellement des Ilippopotamidés par leurs ten-
dances évolutives, qu’il ne me semble plus possible de les considérer, comme je l’ai
d’abord fait, comme une sous-famille des Suidés.
2. Recherches sur les ossemens fossiles. Nouvelle édition, t. I, Discours préliminaire,
Paris, 1821.
3. Pleistocâne deutschostafrikanische Hippopotàmus- Reste. Wissenschaftliche Ergeb-
nisse der Oldoway-Expedition 1913. Leipzig, 1928.
4. A descriptive catalogue of lhe tertiary Vertebrata of lhe Fanyûm, Egypt. London,
1906.
5. Fossiles de Patagonie. Le Pyrotherium. Annales de paléonl., Paris, Î909.
35 —
qui peuvent les rapprocher, m’amène à reparler des fosses sous-coronoï-
diennes des Pécaris et des OreocLon. Considérés d’une manière générale,
les Pachydermes artiodactyles forment un ordre d’Ongulés moins évo-
lués que les Ruminants et que beaucoup de Périssodactyles. Il n’est
donc pas déraisonnable de regarder la différenciation des fosses sous-
coronoïdiennes, chez les Dicotyles, comme l’expression d’une tendance
à un état d’organisation plus élevé, rappelant un genre particulier de
Ruminants, de même que la molarisation des prémolaires, chez le Dico-
tyles torquatus (fig. 2) et surtout chez le Dicotyles labiatus (fig. 1), fait
penser aux Périssodactyles. Au reste, la présence même de ces impres-
sions musculaires n’est pas sans établir quelque rapport entre les Pécari-
et les Périssodactyles, puisqu’une fosse pour l’insertion dü crotaphyte,
à peu près semblable à celle du Dicotyles torquatus, a été décrite et figurée,
par Sir Richard Owen x, chez un Périssodactyle de l’argile de Londres,
le Pliolophus vulpiceps 1 2, et qu’il existe des traces de cette disposition
chez les Tapirs et les Rhinocéros. Pourtant, comme un Pachyderme
artiodactyle très généralisé, le Chœropotamus Cuvieri, Owen, qui vivait
à la fin de l’éocène dans la région anglo-parisienne, a eu des fosses sous-
coronoïdiennes pareilles à celle§ du Dicotyles labiatus 3, il n’est pas non
plus illogique de se demander si ces dépressions de la face externe des
branches mandibulaires montantes n’auraient pas la signification d’ün
caractère archétypique, commun à plusieurs formes primitives appar-
tenant, respectivement, à trois ordres d’Ongulés ; aux Pachydermes
artiodactyles, aux Ruminants et aux Périssodactyles. Quoi qu’il en soit
à cet égard, c’est dans un tout autre sens, dans le sens marsupial, que
l’apophyse pré-glénoïde s’est différenciée chez les Dicotyles, et j’ai déjà
rappelé, qu’à l’époque miocène les Sparassodontes les avaient précédés
‘dans cette voie. A la vérité, l’histoire des Pécaris illustre bien cette
remarque de Georges Cuvier : « Si l’on voulait ranger les esp'ces, d’après
chaque organe, considéré en particulier, il y aurait autant de séries à former,
que l’on aurait pris d’organes régulateurs 4 ». (Seules, les modifications
essentielles des organes importants étant soumises à des lois de corréla-
tion constantes et nécessaires).
En résumé, les Dicotyles ont conservé, dans leurs fosses sous-
coronoïdiennes, la marque de l’Amérique du Nord, leur première
patrie. Leur apophyse pré-glénoïde, homologue de celle des Spa-
rassodontes et de celle des Marsupiaux, et de multiples traits rap-
pelant les Hippopotames de l’ancien monde, ont été acquis dans
l’Amérique du Sud, sous l’influence, sans doute, de conditions
1. Description of a small Lophiodont Mammal (Pliolophus .vulpiceps, Owen). Quart.
J. Geol. Soc. London, t. XIV, 1858.
2. Flower et Lydekker regardent Pliolophus vulpiceps comme identique géné-
riquement, et peut-être même comme espèce, avec Hyracotherium leporinum, anté-
rieurement décrit par Owen d’après une tète osseuse très mutilée.
3. Fig. lji (pl. IV) du mémoire d’OwEN, intitulé : Description of some fossil remains
of Chœropotamus, Palaeotherium, Anoplotherium and Dichobunes. Trans. Geol. Soc.
London, t. VI [sér. 2], 1841.
4. Leçons d’anatomie comparée, recueillies et publiées par M. Duméril, t. I Paris,
1835.
— 36
physiques analogues à celles qui prévalent en Australie d’une part
et en Afrique de l’autre. La superposition des faciès néarctique,
africano-brésilien et australien, dans le continent méridional du
nouveau monde, était depuis longtemps connue des naturalistes,
mais leur coexistence dans un seul et même organisme , n’avait pas
été démontrée.
Laboratoire de Zoologie ( Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
Parasitisme du Pagure Clibanarius misanthropus ( Risso )
par le Rhizocéphale Septosaccus Cuenoti Duboscq
Par Jacques Cahayon.
En 1912, 0. Duboscq décrivit sous le nom de Septosaccus Cue-
noti n. g., n. sp., un Rhizocéphale qu’il avait trouvé parasitant le
Pagure Diogenes pugilator Roux, à Arcachon. Ch. Perez [1928] a
constaté la présence de ce parasite, toujours sur Diogenes pugilator
en différents points des côtes de Bretagne. La fréquence d’infes-
tation du Pagure est variable mais souvent élevée. Si, à Wimereux,
Ch. Perez n’a trouvé aucun Diogenes infesté sur 138 individus
examinés, il signale par contre une proportion d’infestation de
10 à 20 % à Saint-Efflam (Côtes-du-Nord) [Ch. Perez, 1928].
Cette proportion s’élève à un degré tout à fait exceptionnel à Arca-
chon, où Duboscq signalait déjà la grande abondance du para-
site ; L. Cuénot l’évalue [1927] à 43 % et elle paraît avoir aug-
menté encore, car j’ai toujours constaté dans les récoltes faites
dans cette localité au cours de ces dernières années, une propor-
tion d’individus infestés supérieure à celle des individus indemnes.
Appartenant aux Peltogastrides, le Septosaccus se distingue des.
autres genres de ce groupe principalement par la présence de
lamelles développées sur la face interne du manteau et cloisonnant
plus ou moins la cavité palléale. On ne connaît actuellement, outre
l’espèce type S. Cuenoti Duboscq, qu’une seconde espèce, S. reti-
culatus van Kampen et H. Boschma (1925) récoltée par l’expédi-
tion du « Siboga » sur Pagurus deformis H. M. Edwards.
Le S. Cuenoti est indiqué par L. Cuénot [1927] comme infestant
uniquement Diogenes pugilator à Arcachon, et il n’a jusqu’ici
jamais été signalé sur une autre espèce de Pagure.
Cependant, j’ai eu l’oecasion à trois reprises : en août 1941,
novembre 1942 et mai 1943, de recueillir à Arcachon des Pagures
de l’espèce Clibanarius misanthropus (Risso) qui portaient, fixé
sur le côté gauche de leur abdomen, le sac externe d’un Rhizocé-
phale [Fig. 1]. Examiné sur le vivant, ce sac présentait tous les
caractères de forme et de coloration de celui d’un Septosaccus
Cuenoti. Çhez le premier individu récolté, il avait les dimensions
suivantes : longueur totale : 2,73 mm. 1 ; largeur maxima : 1,17 mm.
1. Bien qu’il s’agisse d’un individu adulte, incubant une ponte, cette dimension
est bien inférieure à la taille de 7 mm. que peuvent atteindre, d’après Duboscq, les
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
— 38 —
On distinguait dans la cavité pafléale, des œufs en incubation d’un
diamètre moyen de 130 environ. Sur les coupes transversales
du sac (Fig. 2), on retrouve les traits caractéristiques de l’orga-
nisation d’un Septosaccus et notamment les lames de la face interne
du manteau, longues et très minces à ce stade, et qui retiennent
les œufs en incubation 1. Le mode d’insertion du sac dont le pédon-
cule pénètre en s’évasant en entonnoir dans le corps du Pagure,
correspond bien au dispositif existant chez Septosaccus qui, comme
l’a signalé H. Bauduin [1931], diffère nettement par ce caractère
des autres Rhizocéphales.
Enfin, M. le Professeur Ch. Perez a bien voulu examiner les
racines de l’un des exemplaires parasitant Clibanarius misanthro-
pus. Ce sont, sans aucun doute, celles d’un Septosaccus, qui, comme
il l’a montré [Ch. Perez, 1931], se distinguent nettement de celles
des autres Peltogastrides. Si l’attribution générique de ce Rhizo-
céphale est absolument certaine, son attribution à l’espèce S. Cue-
noti pourrait laisser subsister quelques doutes. Aucun Rhizocéphale
n’avait été jusqu’ici signalé en France sur Clibanarius misanthro-
pus, mais Fraisse a décrit, en 1878, sous le nom de Peltogaster
Rodriguezii un Rhizocéphale qui, aux Iles Baléares, parasite fré-
quemment ce Pagure.
S’agit-il de la même espèce que celle trouvée à Arcachon, donc
d’un Septosaccus très voisin ou identique au S. Cuenoti, ou d’une
espèce bien différente ? La description ancienne de Fraisse ne
permet pas de le dire et il serait nécessaire d’examiner à nouveau
des exemplaires du Rhizocéphale trouvé aux Baléares pour con-
clure. Quoi qu’il en soit, des raisons d’ordre écologique, s’ajoutant
à la similitude absolue de l’aspect général et de la plupart des
caractères, amènent à considérer les Septosaccus recueillis à Arca-
chon sur Cl. misanthropus comme des S. Cuenoti. En effet, si les
Diogenes pugilator, hôtes habituels de ce Rhizocéphale, vivent
dans les zones sableuses rarement découvertes par la mer, tandis
que les Clibanarius se rencontrent dans les rochers à un niveau
plus élevé de la zone intercotidale, les habitats de ces deux espèces
de Pagures sont très voisins à Arcachon.
J’ai dit plus haut la fréquence extrême, dans cette région, du
Septosaccus • il est donc aisé d’admettre que les Clibanarius, qui
vivent dans une eau où abondent les larves de ce Rhizocéphale
sacs externes de S. Cuenoti. Mais l’on sait que les dimensions sont variables dans
d’assez larges limites chez les Rhizocéphales. J’ai recueilli à Arcachon, sur des Dio-
genes, des S. Cuenoti incubants dont la taille ne dépassait pas celle de l’exemplaire
trouvé sur Cl. misanthropus.
1. Chez l’unique parasite que j’ai coupé, ces lames m’ont paru moins nombreuses
que chez les exemplaires typiques de S. Cuenoti [cf. Duboscq, 1912, fig. 4, p. xiv].
Leur aplatissement extrême pendant l’incubation et leur déchirement local par le
rasoir en sont peut-être la cause.
noti f
;égum
caviti
2 mm. , 0,5 mm.
puissent être occasionnellement infestés par elles. Il convient d’ail-
leurs de souligner le caractère accidentel de cette infestation, qui
ne paraît pouvoir se produire que chez de petits exemplaires de
Cl. misanthropus dont la taille est comparable à celle de Diogenes
pugilator adultes. En effet, parmi plus de 10.000 Clibanarius exa-
minés en trois ans, je n’ai rencontré que trois individus parasités
par le S. Cuenoti.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales d’Origine animale, du Muséum.
.INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1931. Bauduin (Mme H). — Notes anatomiques sur le Septosaccus Cue-
noti. Trav. Stat. hiol. Roscoff, 1931, fasc. 9, p. 11-24, pl. I-II.
1927. Cuénot (L.). — Contributions à la faune du Bassin d’Arcachon.
IX. Bull. Stat. hiol. Arcachon, t. 24, fasc. 2, p. 291-292.
1912. Duboscq (O.). — Sur les Peltogàstrides des côtes de France.
Peltogaster (Chlorogaster) Pruvoti n. sp., Peltogàster (Chloro-
gaster) Delagei n. sp., Septosaccus Cuenoti n. g., n. sp. Arch.
zool. exp. et gén., 5 ; Notes et Revue, n° 1, p. ix-xv.
1878. Fraisse. — Die Gattung Cryptoniscus. Arch. zool. und zoot. Inst.
Würzbourg, Bd 4, p. 289.
1925. Van Kampen und H. Boschma. — Die Rhizocephalen der Siboga
Espedition. Siboga Expedit., Monogr. XXXI bis.
1928. Perez (Ch.). — Notes sur les Epicarides et les Rhizocéphales des
côtes de France. IX. Diogenes pugilator et Septosaccus Cuenoti.
Bull. Soc. zool. France, t. LIII, n° 7, p. 526-258.
1931. Perez (Ch.). — Sur les racines des Rhizocéphales parasites des
Pagures. C. R. Acad. Sci. Paris, t. CXCII, p. 769-771, 5 fig.
41 —
Récolte malacologique du Professeur Humbert
dans le Nord de Madagascar
Par E. Fischer-Piette.
Professeur au Muséum.
Le lot remis au Laboratoire de Malacologie par le Professeur
Humbert ne renferme qu’un petit nombre d’espèces. Mais leur
examen donne l’occasion d’éclaircissements, utiles, car beaucoup
d’espèces malgaches -n’ont été étudiées jusqu’ici que de façon
sommaire ; et pour chacune d’elles on ne connaît que très peu de
localités. Aussi ajouterai-je, aux localités notées par M. Humbert,
celles des exemplaires des mêmes espèces qui se trouvent dans de
très riches matériaux, non encore étudiés pour la plupart, qui ont
été envoyés au Laboratoire de Malacologie du Muséum par
MM. Decary, Geay, Perrier de la Bathie, G. Petit, Waterlot,
etc...
Ætheria elliptica Lamk.
Le genre Aetheria a été longtemps considéré comme spécial
aux eaux douces de l’Afrique continentale. En 1893, Cooke, dans
son travail sur la distribution des Mollusques de Madagascar ( The
Conchologist, 11, p. 133) précisait que pas un seul exemplaire de ce
genre n’avait été trouvç à Madagascar. Mais en 1907, L. Germain
publia une « Note sur la présence du genre Aetheria dans les rivières
de Madagascar » ( Bull . Mus., XIII, p. 255) où il fit connaître que
Perrier de la Bathie avait récolté deux valves A Aetheria ellip-
tica Lamk. dans les rapides de la Malahavy et de son affluent de
droite l’Androsity (N. -O. de Madagascar). Il attribua à ce fait une
grande importance, et supposa (1911, Bull. Mus., p. 137) qu’il
fallait y voir l’indice d’une communication terrestre mio-pliocène
entre Madagascar et le continent africain. Plus tard (1937, Les
régions zoologiques terrestres in Encyclopédie française, t. V,
p. 5-70-3) il écrit : « Peut-être... une communication quaternaire
a-t-elle existé temporairement entre Madagascar "et l’Afrique,
permettant le passage des Aetheries, Mollusques fluviatiles, essen-
tiellement africains, inconnus antérieurement au Quaternaire ».
Ces considérations n’étaient basées que sur deux échantillons.
J’ai maintenant six autres échantillons provenant de deux loca-
lités nouvelles, en trois récoltes.
1° Le Professeur Humbert a récolté quatre spécimens de belle
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
4
42
taille (long. 118 à 150 mm.) dans la rivière Betsieka, affluent du
Rodo, donc sur le versant Est de la pointe Nord de Madagascar.
2° J’ai trouvé dans les matériaux de M. Perrier de la Bathie
une valve provenant de la rivière Sahondra, affluent du Sambo,
vers 150 m. d’altitude, où l’espèce est localisée sur les basaltes.
3° Dans un envoi de G. Petit se trouve un autre échantillon
provenant de cette même rivière Sahondra.
Cette dernière localité étant située fort loin des précédentes,
dans l’Ouest de l’île, il s’avère que V Aetheria elliptica a une large
répartition à Madagascar.
Helicophanta goudotiana Férussac.
Cette espèce, figurée par Férussac (pl. 10 A, fig. 6 et pl. 10 B,
fig. 1, 2) et nommée dans l’explication des planches (p. 4, nos 21
et 22) a été ensuite correctement comprise par Pfeiffer (1845,
Zeitschr. f. Malakoz., p. 155 ; 1846, Mart. et Chemn. 2e éd., Hélix.
p. 314, pl. 54, fig. 1-2 ; 1848, Monogr. Helic. viv., I, p. 18), par
Reeve (1854, Conch. Icon., pl. 38, fig. 174 a, b), par Crosse et
Fischer (1889, Hist. nat. Madag., pl. 1, fig. 1, 2). Mais son histoire
s’est compliquée par une erreur initialement commise par Des-
hayes et consacrée par Pilsbry.
En effet, Deshayes, lorsqu’il a procédé à la description des
espèces figurées par Férussac, a placé sous le nom d 'Hélix gou-
dotiana (page 286) la description s’appliquant aux figures 4 et 5
de la planche 10 A de Férussac, lesquelles représentent en réalité
H. amphibulina Fér. i quant au véritable H. goudotiana, il l’a étu-
dié sous le nom d’ Hélix oviformis Grateloup.
Pilsbry (1890, in Tryon’s Manual, VI, pp. 69 et 70) a suivi
Deshayes sans voir son erreur, et jugea au contraire comme erro-
nés les noms admis (à bon droit) par Reeve et Pfeiffer. En con-
séquence, VH, goudotiana de Reeve n’étant pas, selon lui, celui
de Férussac, il jugea utile de lui donner un autre nom, H. phenax
Pilsbry (p. 69 ; pl. 66, fig. 61 et pl. 11, fig. 39), qu’il rattacha comme
variété à VH. oviformis Grat.
Ce nom Helicophanta phenax Pilsb. doit disparaître.
Doivent disparaître aussi les dénominations suivantes, qui, à
mon avis, s’appliquent toutes à V Helicophanta goudotiana Fér. :
Hélix oviformis Grateloup, 1839, Actes Soc. Linn. Bord ^ XI,
p. 161 et p. 396, pl. 2, fig. 2.
Hélix oomorpha Mabille, 1884, Bull. Soc. malac. Fr., p. 145 (sans
figure). Ayant sous les yeux le type de Mabille et les types de
Férussac, je constate la nécessité de réunir ces deux formes.
Ancey (1905, Journ. de Conchyl., p. 325) avait antérieurement
rattaché VH. phenax Pilsbry à VH. oomorpha Mab.
43 —
Helicophanta Methueni Robson, 1914, Journ. Linn. Soc. Lond.,
Zool., 32, p. 384, pl. 35, fig. 14, 15. La forme générale est la même
que celle de la figure 59 de la pl. 66 de Pilsbry ( Helicophanta phenax
Pilsb.). Les caractères différentiels invoqués par rapport à cet
H. phenax (= H. goudotiana ) rentrent dans le cadre des variations
telles que me les montrent les exemplaires, relativement nombreux,
des collections, du Muséum.
Les seules indications que j’aie trouvées dans la littérature au
sujet de la localisation de l’espèce qui nous intéresse sont les sui-
vantes : Y Helicophanta Metueni de Robson provient du district
d’Ambongo (sur le Lias), donc du N.-O. de l’île ; d’autre part
O. Boettger (1889, Nachrichtshl. malak. Ges., p. 44) cite de Locubé
(Nossi-Bé) VH. goudotiana, mais comme il comprend sous ce nom
les figures de Férussac concernant Y H. amphihulima en même
temps que celles de VH. goudotiana, il reste une incertitude. Enfin
Ancey (1905, Journ. de Conchyl., p. 326) pense que VH. oomorpha
' Mab. — H. phenax Pilsb. provient plutôt de l’intérieur que de la
côte.
Heureusement les récoltes de M. Humbert, et les autres lots
de nos collections, permettent de faire connaître un certain nombre
de localités qui sont les suivantes du nord au sud :
Plateaux de l’Ankara et de l’Analamera, forêts à feuilles caduques,
sur sol calcaire (deux échantillons subfossiles, M. Humbert) ;
Mananjeba, dans les bois sur sol de gneiss (Perrier de la Bathie) ;
Sambirano, dans les bois sur sol de gneiss (Perrier de la Bathie) ;
Massif de Manongarivo, vers 1.000 m. d’altitude, sur le gneiss
(Perrier de la Bathie) ; Ankatsepe près Majunga, bois sur cal-
caire (Perrier de la Bathie) ; gorges de Salapango, Bemaraha
(G. Petit) ; Tsiribihina, bois sablonneux, sur le Crétacé (Perrier
de la Bathie) ; . Morondava, bois sablonneux (Perrier de la
Bathie). Les collections du Muséum renferment divers autres
échantillons, sans provenance précise.
On voit que toutes les localités connues sont situées sur le ver-
sant Ouest de l’île.
' y . ■
Kalidos sp.
Dans le même lot provenant des plateaux de l’Ankara et de
l’Analamera (forêts à feuilles caduques sur sol calcaire) se trouvé
un échantillon subfossile, sans coloration, que je n’ai pu déter-
miner mais que je rapporte au genre Kalidos en raison de ses affi-
nités apparentes avec le Kalidos Bournei Robson (1914, Journ.
Linn. Soc. Lond., p. 381), dont j’ai en mains quatre échantillons
de Namoroka, Ambongo (Perrier de la Bathie ; G. Petit).
Achatina panthera Fér.
Même provenance. Trois échantillons subfossiles dont un jeune.
L. Germain (1911, Faune malac. Mascareignes, p. 178) a donné
pour cette espèce une bibliographie très étendue.
Tropidophora cuvieriana Petit.
Même provenance. Six échantillons subfossiles. D’autres exem-
plaires de nos collections proviennent de Nossi-Bé (Amiral de
Hell, 1843 et 1853). Philippi (1844, Abbild., I, 5, p. 103) avait
donné pour habitat : Région Nord de Madagascar, et Nossi-Bé ;
et H. Crosse (1881, Journ. de Conchyl., 29, p. 191) écrit que l’île
de Nossi-Mitziou est signalée depuis longtemps comme l’habitat
de cette espèce.
Toutes ces indications concordent pour situer nettement l’habitat
de Tropidophora cuvieriana dans l’extrémité Nord de l’île et dans
les îlots voisins.
Cette magnifique espèce a été décrite par Petit de la Saus-
saye (1841, Rev. Zool., p. 184 ; 1842, Mag. Zool., pl. 55) ; d’autres
figures se trouvent dans Reeve (1842-43, Conchol. syst., II, pl. 184,
fig. 14 ; pl. 185, fig. 24), Sowerby (1843, Thés, conch., I, p. 115,
pl. 30, fig. 218-219), Philippl (1844, loc. cit., pl. 1, fig. 1), Pfeiffer
(1846, Mart. et Chemn., 2e éd., p. 9, pl. 1, fig. 1-4), Reeve (1862,
Conch. Icon., XIII, pl. 5, fig. 25), Crosse et Fischer (1889, Hist.
nat. Madag., Moll., pl. 25, fig. 1-2).
Tropidophora occlusa Môrch.
Même provenance. Douze échantillons dont plusieurs subfossiles.
Cette espèce, qui diffère de la précédente par sa moindre taille
et par la lame préristomiale cachant presqu’entièrement l’ombilic,
a été nommée en 1852 (Catal. Yoldi, p. 39). On en trouvera de
bonnes figures dans Reeve (1862, Conch. Icon., XIII, pl. 5, fig. 26)
et Crosse et Fischer (1889, Hist. nat. Madag., pl. 26, fig. 1-3).
Il semble que la localisation de cette espèce n’avait pas encore
été précisée. Elle paraît d’ailleurs n’avoir été que rarement récol-
tée.
Trophidopora deshayesiana Petit.
Deux exemplaires, même provenance.
Petit de la Saussaye, dans sa description (1844, Rev. zool.,
p. 3 ; Mag. zool., pl. 98) indiquait déjà que çette espèce habite la
partie Nord de Madagascar. Pfeiffer (1846, Cyclostomaceen in
— 45 —
Mart. Chemn., 2e éd., p. 175, pl. 25, fig. 10) donne pour prove-
nance Nossi-Bé. Beeve (1862, Conch. Icon., XIII, pl. 5, fig, 24)
et Crosse et Fischer (1889, Hist. nat. Madag., Moll., pl. 25, fig. 3)
n’apportent pas de précisions nouvelles.
Cette espèce, comme la précédente, semble n’avoir été que rare-
ment récoltée.
Trophidopora Moulinsii Grateloup.
Cette espèce a une bibliographie beaucoup plus copieuse que les
précédentes :
1840. Cyclostoma Moulinsii Grateloup, Actes Soc. Lin. Bord., XI,
n° 55- (30 mars 1840), p. 169 et p. 444, pl. 3, fig. 19.
1840. Cyclostoma cariniferum Sowerby, Spec. Conchol. (sic), fig. 197-
198 (fide L. Germain, 1921).
. . . Cyclostoma cariniferum Sowerby, Spec. conchyliprum, II, fig. 197
et 198 (fide Reeve, 1843).
1843. Cyclostoma cariniferum Sowerby, Thés, conch., I, p. 114, pl. 25,
fig. 98.
1843. Cyclostoma Desmoulinsii Sowerby, Thés. Conch., I, p. 125,
pl. 25, fig. 97.
1843. Cyclostoma cariniferum Reeve, Conch. Syst., II, pl. 185, fig. 23.
1847. Cyclophorus cariniferus Pfeiffer, Zeitschr. f. Malakoz., p. 108.
1847. Cyclostoma cariniferum Pfeiffer, Cyclostomaceen in Mart. et
Chemn. 2e éd., p. 114, pl. 19, fig. 13-15.
1850. Cyclostoma spectabile Petit de la Saussaye, Journ. de Conchyl.,
I, p. 49, pl. 3, fig. 2.
1860. Cyclostoma cariniferum Morelet (A.), Séries conhyliol., II, p. 106. >
1862. Cyclostoma moulinsii Reeve, Conch. Icon., XIII, pl. 4, fig. 20.
1862. Cyclostoma cariniferum Reeve, Conch. Icon., XIII, pl. 7, fig. 36.
1910. Tropidophora (Tropidophora) carinifera Kobelt, Abhandl. der
Senk. nat. Ges., 32, p. 90.
1910. Tropidophora (Ligatella) moulinsi Kobelt, ibid., p. 91.
1921. Tropidophora (Tropidophora) carinifera Germain., Paléontol.
Madag., IX, Moll, quatern., pp. 21-22, pl. 5, fig. 15 à 20.
1936. Tropidophora moulinsii Fulton, Proc, malac. Soc. Lond., 22,
P- 9-
Cette espèce était généralement appelée Tropidophora carinifera,
Sow., mais Fulton - (1936) a fait observer qu’elle s’identifiait à
T. moulinsii Gratel, et que ce nom avait la priorité, étant de 1840
tandis que Sowerby avait publié son espèce en 1843. Il faut toute-
fois remarquer que, d’après L. Germain (1921), Sowerby avait
donné une première description en 1840 ; il reste donc à confronter
les dates exactes, ce que je n’ai pas été en mesure de faire, n’ayant
rien trouvé qui corresponde à cette dernière référence.
C’est à tort que Kobelt (1910, Yerz. Afrik. Binnenc.) a identifié
au T. spectabile Petit (= T. moulinsii Grat.) le Cyclostoma cerasta
Mab., espèce non figurée. En effet, le type de Mabille, que j’ai en
mains, appartient au groupe du C. unicarinata Sow.
Les carènes de T. moulinsii peuvent s’atténuer au point de faire
place à un système de nombreux cordons décurrents sub-égaux
obsolètes. L’un des six échantillons subfossiles rapportés par
M. Humbert des forêts de l’Ankara et de l’Analamena est dans
ce cas ; les cinq autres sont normalement carénés mais offrent la
particularité de posséder un péristome feuilleté, fait de plusieurs
péristomes emboîtés dont le premier formé* est le plus étendu.
Notre laboratoire possède des échantillons d’autres provenances :
Montagne des Français, près Diego-Suarez (M. Poisson); Sambi-
rano, sur grès basique vers 700 m. d’altitude (Perrier de la
Bathie) ; grottesfde Salapango, Bemaraha (un éch. fossile, G. Petit).
Les localités antérieurement connues étaient les suivantes :
Nossi Faly (Petit de la Saussaye, C. spectabile ) où il a été pré-
cisé par Morelet (1860) que cette espèce habite dans les grottes ;
et province de Mananjary (L. Germain, 1921, exemplaire fossile).
Cette dernière région, située dans le Sud-Est, est fort éloignée des
autres localités- connues, groupées au Nord-Ouest vers la pointe
de l’île, et à l’Ouest (Salapango).
— 47
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres. (6e note). Famille Helicidæ (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Sous-famille Thebinæ.
Genre Theba Risso, 1826.
[Ilelicella cle Férussac, 1821, (pars) ; Zenobia Gray, 1821 (pars) non Oken,
1815; Moquin-Tandon, 1855; Carthusiana Kobelt, 1871; Latonia
Westerlund, 1889 (non Mayer, 1843) ; Westerlundia Kobelt, 1904 ;
M onacha Lindholm, 1927, non auteurs.]
Theba cantiana (Montagu, 1803).
1. — Hélix cantiana Montagu, 1803. Allemagne [ VI-1 ) .
2. — Hélix cantianiformis Bourguignat, 1884. Nord : Douai, Valen-
ciennes. Pas-DE-CALAis : Boulogne-sur-Mer. Angleterre. Alle-
magne. Belgique [VI-1].
Theba cemenelea Risso, 1826,
1. — Hélix cemenelea (Risso, 1826). Alpes-Maritimes : A,ntibes, Ville-
franche, Nice. Ain : Miribel. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence.
Gard : Alais. Rhône : Lyon. Savoie : Aix-les-Bains. Var : Carcès,
Draguignan, Fréjus, La Ciotat, La Seyne. Vaucluse : Avignon, Cucu-
ron. Italie du Nord. [ VI-1 ] .
2. — Ilelix putoniana Mabille, 1880. Rhône : Lyon. Vaucluse : Cucu-
ton. [VI-1].
3. — - Hélix rubella (Risso,. 1826). Alpes-Maritimes : Antibes, Grasse,
Menton, Nice. Bouches-du-Rhône : Orgon. Drôme : Saint-Paul-
Trois-Châteaux. Hérault : Béziers. Isère : Grenoble. Rhône : Givors,
Lyon. Savoie : Aix-les-Bains. Var : Fréjus, Saint- Raphaël. Vau-
cluse : Avignon, Cucuron, Sault. [VI-1].
Theba cemenelea Risso var. d’Anconae Issel, 1872.
1. — Hélix d’anconae Issel, 1872. Alpes-Maritimes : Antibes, Saint-
Martin de Lentosque. Bouches-du-Rhône : Arles. Hérault : Béziers.
Var : Carcès, Fréjus, Rians, Roquebrune, Saint- Raphaël. [VI-1].
2. — Hélix iadola Bourguignat, 1882. Vaucluse : Sault. [VI-1].
Theba carthusiana (Muller, 1774).
1. — Hélix carthusiana Müller. 1774. Ain : Chevry, Billieu. Alpes-
Maritimes : Ile Sainte-Marguerite, Nice. Aude : Carcassonne. Bouches-
Bullelin du Muséum, 2e série, t- XVII, n° 1, 1945.
— 48 —
du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Saint-Chamas. Calvados : Ca-
bourg. Charente : Angoulême, Puymoyen. Charente-Maritime :
Ile de Ré. Drôme : Valence. Gard : Nîmes. Gironde : Ile Cazeaux.
Haute-Savoie : Gorges du Fier. Haut-Rhin : Fort-Mortier. Isère :
Grenoble, Sassenage. Lot-et-Garonne : Agen, Port-Sainte-Marie.
Meurthe-et-Moselle : Lunéville, Nancy. Moselle : Bionville, Metz.
Nièvre : Nevers. Oise : Mouy. Rhône : Collonges, Lyon. Seine-
Inférieure : Rouen. Savoie : Aix-les-Bains. Seine-et-Marne :
Carnetin, Lagny. Seine-et-Oise : Argenteuil, Epinay, Versailles.
Tarn-et-Garonne : Lauzerte. Var : Bagnols, Draguignan, Fréjus,
. Rians. Toulon. Vaucluse : Avignon, Bollène, Valréas [VI-1].
2. — Hélix diurna Bourguignat, 1880. Bouches-du-Rhône : Arles.
Hautes-Pyrénées. Rhône : Lyon. Vaucluse : Avignon [VI-1].
3. — Hélix episema Bourguignat, 1880. Aveyron : Estaing [.VI-1].
4. — Hélix innoxia Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Cannes,
Menton, Nice. Aude : Carcassonne. ‘Aveyron : Rodez. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Saint-Martin-de-Ré. Drôme :
Valence. Gard : La Foux. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne -:
Villefranche. Lot-et-Garonne : Agen, Port-Sainte-Marie. Rhône *.
Lyon. Var : Draguignan, Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon, Orange,
Valréas [VI 1 et 2].
5. — Hélix sarriensis Martorell, 1879. Rhône : Collonges [VI-2].
6. • — Hélix stagnina Bourguignat, 1894. Ain : Mont de Parvès. Cher :
Bourges. Gers : Auch. Rhône : Collonges, Lyon. Saône-et-Loire :
Cuiseaux [VI-2] .
7. — Hélix ventiensis Bourguignat, 1879. Alpes-Maritimes : Cannes.
Bouches-du-Rhône : Barbentannes [VI-2].
Theba carthusiana Muller var. rufilabris Jeffreys, 1833.
1. — Hélix rufilabris Jeffreys, 1833. Ariège : Bastide de Sérou. Avey-
ron : Estaing. Bouches-du-Rhône : Saint-Andéol. Calvados : Cabourg.
Vire. Gers : Auch. Haute-Savoie : Bonneville. Hérault : Mont-
pellier. Isère : Pont-en-Royans. Maine-et-Loire : Bouchemaine.
Rhône : Lyon. Saône-et-Loire : Cuiseaux. Seine-Inférieure :
Rouen. Var : Saint-Raphaël, Villepey. Vaucluse : Valréas [VI-2].
2. — Hélix avarica Locard, 1893. Cher : Bourges [VI-2].
3. — Hélix Guerboisi Bourguignat, 1894. Indre : Issoudun [VI-2].
4. — Hélix leptomphala Bourguignat, 1882. Cher : Bourges. Drôme :
Hauterives. Haute-Garonne : Saint-Simon. Rhône : Lyon. Var :
Draguignan, Rians, Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon [VI-2].
Theba lamalouensis (Reynés, 1870).
Hélix lamalouensis Reynès, 1870. Hérault : Lamalou. Rhône : Lyon.
Var : Hyères, Le Luc [VI-2].
— 49 —
Sous-Genre Ashfordia Taylor, 1917.
Theba (Ashfordia) granulata Turton, 1830.
Hélix pstaturochoeta Bourguignat, 1860. Finistère : Brest, Le Conquet,
Morlaix [VI-2].
Sous-Famille Helicellinae.
Genre Helicella De Férussac, 1821.
[Hélicelle de Lamarck, 1812 ; Helicella Risso, 1826 (pars) ; Pilsbry, 1894
(non Helicella Gude et Woodward, 1921].
Sous-Genre Candidula Kobelt, 1871.
[Xerophila Held, 1837 (pars) ; Theba Beck, 1837 (pars) non Risso ; Heli-
cella Moquin-Tandon, 1855 (pars) ; Striatinella Clessin, 1876 (pars)].
Helicella (Candidula) unifasciata (Poiret, 1801).
1. • — • Hélix unifasciata Poiret, 1801. Ain : L’Aumusse, Belley, Culoz,
Miribel. Alpes-Maritimes : Menton. Aveyron : Estaing. Côte-d’Or :
Auxonne. Drôme : Hauterives. Isère : Crémieu, Yeyrins. Jura :
Bief du Fourg. Meurthe-et-Moselle : Lunéville. Moselle : Bion-
ville, Courcèlles, Metz. Oise Mouy. Rhône : Francheville,' Givors,
Lyon. Seine : Auteuil. Saône-et-Loire : Solustre. Seine-et-Oise :
Argenteuil, 'Meudon, Versailles. Var : Rians. Vaucluse : Avignon,
Orange. Allemagne. Suisse [VI-2].
2. — Hélix acmella Berthier, 1894. Aude : Carcassonne [VI-2].
3. — • Hélix acosmia Bourguignat, 1882. Ariège : Foux. Aude : Sainte-
Lucie. Bouches-du-Rhône : Arles. Gard : Beàucaire, Pont-du-Gard .
Auch : Marsolan. Hautes-Alpes : Gap. Haute-Garonne : Toulouse.
Villefranche. Hérault : Cette, Palâvas. Lozère : Florac. Lot-et-
Garonne : Port-Sainte-Marie. Tarn-et-Garonne : Lauzerte. Vau-
cluse : Avignon, Carpentras [VI-2].
4. — Hélix arelatensis Locard, 1889. Bouches-du-Rhône : Arles.
5. — Hélix aurigerana Fagot, 1883. Haute-Garonne : Les Barelles,
Montgiscard, Toulouse, Villefranche. Tarn-et-Garonne : Lauzerte
[VI-2].
6. — Hélix belloquadrica Mabille, 1881. Gard ; Beaucaire. Vaucluse :
Avignon, Carpentras, Gigondas, Saint-Vallier [VI-2].
7. — Hélix cenisia de Charpentier, 1837. Savoie : Mont-Cenis [VI-2].
8. — Hélix elimberisiana Locard, 1889. Alpes-Maritimes : Grasse.
Gers : Auch. Haute-Garonne : Toulouse [VI-2].
9. — Hélix garoceliana Locard, 1889. Jura : Saint-Amour. Lot-et-
Garonne : Port-Sainte-Marie. Moselle : Hayange. Savoie : Bonne-
ville [VI-6].
10. — Hélix iliceiorum Mabille, 1881. Alpes-Maritimes : Grasse. Ariège :
Mazère. Haute-Garonne : Avignonnet [VI-2].
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
4
50 —
11. — Hélix invicta Locard, 1890. Gard : Goudargues. Moselle : Bion-
ville, Courcelles. Seine-et-Oise : Argenteuil. Var : Rians [VI-2].
12. — Heh'a; microp/mna Bourguignat, 1889. Aude : Carcassonne.HAUTES-
Alpes : Gap, Col de la Magdeleine. Lot-et-Garonne : Agen [VI-2].
13. — Hélix Mouqueroni Bourguignat, 1882. Ain : L’Aumusse, Belley,
Billieu, Bourg, Culoz. Allier. Aveyron : Espalion. Drôme : Haute-
rives. Gard : Saint-Ambroix. Jura : Saint-Amour. Lot-et-Garonne :
Agen. Moselle : Metz, Saint-Avold. Nièvre : Saint-Saulge. Rhône :
Lyon. Saône-et-Loire : Rusilly. Savoie. Vaucluse : Avignon, Car-
pentras [VI-2].
14. — Hélix spirilla Westerlund, 1876. Ain : Belley, Billieu. Alpes-
Maritimes : Antibes, Grasse, Saint-Vallier. Haute-Savoie : Gorges
du Fier. Aveyron : Millau. Moselle : Bionville. Rhône : Lyon.
Savoie : Bonneville. Seine-et-Marne : Fontainebleau. Vaucluse :
Avignon [VI-2].
15. — Hélix tarasconensis Bourguignat, 1889. Haute-Garonne : Tou-
louse [VI-2].
16. — - Hélix ussatensis Bourguignat, 1883. Ariège : Mazère. Haute-
Garonne : Toulouse, Villefranche. Hautes-Pyrénées : Lourdes.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie [VI-2].
Helicella (Candidula) unifasciata Poiret var. Gratiosa Studer, 1820.
Hélix gratiosa Studer, 1820. Aude : Narbonne. Aveyron : Estaing.
Gard : Pont-du-Gard. Isère : Mondragon. Rhône : Craponne, Lyon,
Saint-Fons, Vernaison, Villeurbanne. Var : Le Beausset, Le Luc,
Saint-Tropez [VI-2].
Helicella (Candidula) intersecta (Poiret, 1801).
1. — Hélix intersecta Poiret, 1801. Alpes-Maritimes : Cannes. Basses-
Pyrénées : Cambo. Bouches-du-Rhône : Aubagne. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle. Gard :
Nîmes. Gironde :11e Cazeaux. Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-
Bigorre, Lourdes. Ille-et-Vilaine : Paramé. Loire-Inférieure :
Machecoul, Nantes, Pornic, Saint-Nazaire, Lot-et-Garonne : Agen,
Port-Sainte-Marie. Maine-et-Loire : Angers, Erigne. Manche :
Granville. Morbihan : Vannes. Nord : Valenciennes. Rhône : Lyon.
Seine-Inférieure : Elbeuf. Vaucluse : Mont-Ventoux. Angleterre
[VI-2].
2. • — ■ Hélix herbarum Servain, 1880. Bouches-du-Rhône : Arles. Finis-
tère : Morlaix. Manche : Granville. Morbihan : Vannes. Var : Saint-
Mandrier. Vienne : Poitiers [VI-2].
3. — Hélix olisippensis Servain, 1880. Basses-Pyrénées : Cambo-
Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle. Finistère : Morlaix.
Gard : Bagnols. Haute-Garonne. Hautes-Pyrénées : Bagnères-
de-Bigorre. Loire-Inférieure : Nantes. Vaucluse : Valréas. Vienne :
Poitiers. Angleterre. Portugal [VI-2],
4. — Hélix pictonum Bourguignat, 1882. Aude : Villegly. Charente :
Puymoyen. Deux-Sèvrës : Niort. Finistère : Brest. Gironde : Bor-
51
deaux. Hautes-Pyrénées : Bagnères-de-Bigorre. Ille-et-Vilaine :
Paramé. Lot-et-Garonne : Agen, Manche : Granville. Morbihan :
Vannes. Vendée : Saint-Jean-de-Mont. Vienne : Poitiers [VI-2].
5. — Hélix subintersecta Bourguignat, 1881. Ille-et-Vilaine: Paramé.
Morbihan : Vannes. Vienne : Poitiers [Vl-2]r
Helicella (Candidula) Gigaxii (de Charpentier, 1848).
1. — Hélix Gigaxii de Charpentier, 1848. Alpes-Maritimes : Grasse.
Ardèche : Privas. Ariège : Foix. Aude : Carcassonne. Aveyron :
Espalion. Basses-Pyrénées : Bayonne. Drôme : Bourg du Péage.
Gard : Pont-du-Gard. Haute-Garonne : Montgiscard, Romans,
Villefranche. Nièvre : Saint-Saulge. Tarn-et-Garonne : Lauzerte,
Montauban. Vaucluse : Avignon, Gaumont [VI-.2].
2. — Hélix diniensis Rambur, 1868. Ariège : Tàrascon. Basses-Alpes :
Digne. Var : Saint-Raphaël. Vaucluse : Cucuron [VI-2].
3. — Hélix idanica Locard, 1881. Ain : L’Aumusse, Culoz. Ardèche :
Privas. Drôme : Romans. Gard : Aigues-Mortes. Hérault : Pézenas.
Rhône : Lyon [VI-3].
4. — Hélix lauraguaisiana Locard, 1883. Haute-Garonne : Ville-
franche-Lauraguais [VI-3].
5. — Hélix Le Meslei Mabille, 1882. Drôme : Saint-Valier. Tarn :
Castres [VI-3].
6. — Hélix scrupea Bourguignat, 1880. Var : Rians [VI-3].
7. — Hélix scrupellina Fagot, 1883. Aveyron : Saint- Afrique. Bouches-
du-Rhône : Arles. Drôme : Bouchet. Gar» : Alais, Aramon. Haute-
Garonne : Villefranche. Hérault : Montpellier. Lozère : Florac.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Rhône : Lyon. Vaucluse :
Avignon [VI-3].
Helicella (Candidula) Gigaxii var. Heripensis Mabille, 1877,
1. — - Hélix heripensis Mabille, 1877. Ain : Chavornay. Bouches-du-
Rhône : Arles. -Calvados : Caen. Drôme : Beausemblant, Bourg du
Péage, Romans, Valence. Isère : Crémieu, La Verpillière. Maine-et-
Loire : Angers. Marne : Châlons-sur-Marne. Pas-de-Calais : Amble-
teuse. Rhône : Lyon, Saint-Fons, Vérnaison. Savoie : Aix-les-Bains.
Seine : Àrcueil, Saint-Denis, Paris, 7, rue de l’Arsenal. Seine-Infé-
rieure : Orival, Rouen. Seine-et-Marne : Carnetin, Lagny, Pom-
ponne. Seine-et-Oise : Argenteuil. V1r : Le Luc, La Sainte-Beaume,
Saint-Tropez. Vaucluse : Bollène [VI-3].
2. • — Hélix acentromphala Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Le
Cannet. Rhône : Lyon. Var : Draguignan [VI-2].
3. — Hélix Coutagnei Bourguignat, 1882. Aveyron : Rodez. Drôme :
Die, Saint-Paul-Trois-Châteaux. Rhône : Lyon. Var : Le Luc [VI-2].
4. - — ■ Hélix gavarnica Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Grasse.
Ariège : Ussat. Drôme : Romans. Haute-Garonne : Villefranche.
Loiret : Orléans. Var : Draguignan. Vaucluse : Avignon [VI-2].
5. — Hélix gesocribatensis Bourguignat, 1880. Ain : L’Aumusse. Drôme :
Beausemblant. Rhône : Lyon. Saône-et-Loire : Mâcon. Seine-et-
Marne : Carnetin, Lagny [VI-2].
6. -— Hélix Groboni Bourguignat, 1880. Bouches-du-Rhône : Saint-
Chamas. Drôme. Seine-et-Marne : Lagny. Yar : Draguignan, Romans,
Roquebrune, Saint- Raphajël. Vaucluse : Avignon, Carpentras, Seri-
gnan [VI-3].
7. — Hélix lieuranensis Bourguignat, 1880. Ain : Bourg, L’Aumusse.
Aude : Sallèles d'Aude. Bouches-du-Rhône : Saint-Chamas. Drôme :
Hauterives, Saint-Vallier. Gard : Bagnols. Gers : Barbotan. Haute-
Garonne : Les Barelles, Montgiscard, Villefranche-Lauraguais. Rhône-:
Lyon. Saône-et-Loire : Mâcon. Yar : Le Luc, Rianfî. Vaucluse :
Avignon [VI-3].
8. • — Hélix Loroglossicola Mabille, 1877. Drôme : Beausçmblant. Isère :
La Verpillière. Rhône : Lyon. Seine : Arcueil, Saint-Denis. Seine-et-
Marne : Lagny. Var : Sanary [VI-3].
9. — Hélix lu gdunica Mabille, 1882. Ain : L’Aumusse. Ardèche :
Coux, Privas. Aveyron : Estaing. Isère : Crémieu, Pont-en-Royans,
Sablonnière. Gard : Nîmes. Moselle : Bionville. Rhône : Colloriges,
Francheville, Oullins. Saône-et-Loire : Mâcon, Solustre. Vaucluse :
Sault [VI-3].
10. - — Hélix margieriana Fagot, 1883. Haute-Garonne : Montgiscard
[VI-3].
11. — Hélix mauriana Bourguignat, 1880. Var : Draguignan [VI-3].
12. — Hélix nomephila Bourguignat, 1880. Bouches-du-Riiône : Arles.
Rhône [VI-3].
13. — Hélix Pauli Bourguignat, 1883. Haute-Garonne : Villefranche.
Var : Le Luc [VI-3].
14. — Hélix philora Bourguignat, 1883. Ain : L’Aumusse. Rhône :
Saint-Fons, Villeurbanne [VI-3].
15. — Hélix pouzouensis Fagot, 1881. Ardèche : Privas. Aude : Car-
carsonne. Charente-Maritime : Le Pouzou, La Rochelle. Gard :
Fournès. Var : Châteauneuf, Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon
[VI-3].
16. — Hélix ruida Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes,
Nice. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Arles, Barbentannes.
Drôme : Romans. Gard : Nîmes, Pont du-Gard, Saint-Nazaire. Haute-
Garonne : Montgiscard, Villefranche. Hérault : Aigues-Mortes
Ganges. Loire-Inférieure : Nantes. Vaucluse : Avignon [VI-3].
17. — Hélix saxaea Bourguignat, 1899. Var : Draguignan, Le Luc
[VI-3].
18. — Hélix solaciaca Mabille, 1877. Isère : Heyiieux. Rhône : Lyon.
Seine : Arcueil, Saint-Dénis. Seine-et-Marne : Lagny. Var : Saint-
Tropez [VI-3].
19. — Hélix Taillanderi Bourguignat, 1894. Aveyron : Millau. Rhône :
Lyon. Seine-et-Marne : Carnetin, Lagny. Seine-et-Oise : Meudon
[VI-3].
20. — Hélix Thuillieri Mabille, 1877- Ain : L’Aumusse. Ardèche :
Privas. Bouches-du-Rhô^e : Marseille. Basses-Alpes : Digne. Côte-
— 53 —
d'Or : Auxonne. Drôme : Beausemblant, Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Haute-Garonne : Montgiscard. Isère : Grenoble, La Yerpillière.
Loire-Inférieure : Nantes. Loiret : Orléans. Maine : Châlons-sur-
Marne. Oise : Sennevières. Rhôt^e : Irigny, Lyon, Saint-Fons. Seine :
Arcueil, Saint-Denis. Seine-Inférieure : Rouen. Seine-et-Marne :
Lagny. Vaucluse : Cucuron [YI-3].
21. - — Hélix mlcourtiana Bourguignat, 1880. Bouches-du-Rhône :
Boulbon. Drôme : Valence. Gard : Saint-Ambroix. Var : Carcès,
Draguignan, Fréjus, Saint-Raphaël, Saint-Tropez. Vaucluse : Cucu-
ron [y i-3] .
22. — Hélix velaviana Bourguignat, 1882. Allier : Vichy. Haute-
Loire : Le Puy-en-Velay [VI-3].
23. — Hélix Veranyi Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Saint-
Vallier. Bouches-du-Rhône : Arles, Saint-Chamas. Drôme : Die.
Haute-Garonne : Toulouse. Var : Carcès, Draguignan, Saint-Tropez.
Vaucluse : Avignon, Serignan [VI-3].
Helicella (Candidula) Gigaxii var. Tolosana Coutagne, 1881.
1. — - Hélix tolosana Bourguignat, 1880. Ain : L’Aumusse. Bouches-
du-Rhône : Barbentannes, Saint-Chamas. Haute-Garonne : Le
Faget, Montgiscard, Toulouse, Villefranche. Var : Carcès, Draguignan,
Fréjus, Rians, Roquebrune, Sanary. Vaucluse : Faucon [VI-3].
2. — • Hélix xenelica Servain, 1880. Basses-Alpes : Digne. Haute-
Garonne : Villefranche [VI-3].
Helicella (Candidula) Ramburi (Mabille, 1867).
1. -T- Hélix carcusiaca Mabille, 1881. Alpes-Maritimes : Cannés. Aude :
Carcassonne, Leucate. Drôme : Saint-Paul-Trois-Châteaux. Var :
Le Beausset. Vauclusee : Gigondas [VI-3].
2. — Hélix philomiphila Mabille, 1881. Aude : Carcassonne. Aveyron :
Rodez. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence. Var : Le Beausset,
Saint- Raphaël ]VI-3].
3. — Hélix ycaunica Mabille, 1881. Hautes-Alpes : Briançon. Maine-
et-Loire : Angers. Yonne : Mailly-Château [VI-3].
Helicella (Candidula) rugosiuscula (Michaud, 1831).
1. — Hélix rugosiuscula Michaud, 1831. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Carcassonne. Gard : Saint-Ambroix. Var : Draguignan, Fréjus,
Rians,' Saint-Tropez [VI-4].
2. — Hélix deferiana Bourguignat, 1882. Bouches-du-Rhône : Arles.
Drôme : Valence. Gard : Pont-du-Gard. Tarn : Castres. Vaucluse :
Avignon, Bollène [VI-3].
3. — Hélix crema Bourguignat, 1882. Aude : Mont Alaric. Drôme :
Saint-Paul-Trois-Châteaux. Hautes-Pyrénées : Cauterets. Rhône :
Couzon. Seine-et-Marne : Fontainebleau [VI-3].
4. — • Hélix Frayssiana Bourguignat, 1882. Var : Saint-Raphaël [VI-3].
5. — Hélix idiophya Florence, 1886. Finistère : Brest [VI-3].
6. — Hélix J eanbernati Bourguignat, 1882. Drôme : Saint-Vallier. Var :
Saint- Raphaël [VI-3].
7. — • Hélix Paladilhei Bourguignat, 1886. Alpes-Maritimes : Cannes,
Nice. Hérault : Montpellier. Var : Banyuls, Draguignan, Fréjus,
Le Luc [VI-3].
8. • — Hélix vicianica Bourguignat, 1882. Allier : Saint-Germain-des-
Fossés. Lozère : Florac, Saône-et-Loire : Paray-le-Monial [VI-3].
Sous-Genre Helicopsis Fitzinger, 1833.
[Xerophila Held, 1837 (pars) ; Striatinella Clessin, 1876 (pars) ; Stria-
tella Westerluncl, 1876 (pars) ; Martha Wagner, 1914].
Helicella (Helicopsis) striata (Müller, 1774).
Hélix striata Müller, 1774. Côte-d’Or : Dijon. Isère : Pont-en-Royans.
Allemagne [VI-4],
Helicella (Helicopsis) striata var. costulata Ziegler, 1828.
1. — Hélix costulata Ziegler, 1828. Meurthe-et-Moselle : Lunéville.
Moselle : Bionville, Citadelle de Metz. Seine : Environs de Paris
[VI -4] .
2. — Hélix deana Tassy, 1884. Drôme : Die [VI-4].
3. — Hélix pleurestha Tassy, 1884. Bouches-du-Rhône : Saint-Sym-
phorien. Cote-d’Or : Buncey, Châtillon-sur-Seine. Isère : La Ver-
pillière. Moselle : Metz [VI-4].
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
55 —
Les Alcyonaires du Muséum ■. I. Famille des Alcyoniidae.
II. Genre Sinularia.
Par A. Tixier-Durivault.
Ayant terminé • notre travail concernant les espèces du genre
Lobularia nous avons entrepris l’étude des espèces d’un genre
voisin : le genre Sinaluria May.
Différents auteurs anciens, Ehrenberg x, Dana 2, Milne-
Edwards 3, Gray 4, Targioni-Tozzetti 5, Klunzinger 6 et
Schenk 7 rattachèrent Sinularia tantôt au genre Lobularia, tan-
tôt au genre Alcyonium. Ce n’est qu’en 1898 que May 8 définit le
genre Sinularia en décrivant la forme extérieure et les spiculés de
S. brassica. Dès 1903 Pratt 9 précisa l’anatomie de diverses espèces
du genre Sclerophytum et les compara à celles des genres voisins
Lobophytum et Sarcophytum. Or les révisions de J. Lüttschwager 10
et K. Kolonko 11 montrèrent l’analogie des deux genres Sclerophy-
tum et Sinularia.
Ce genre Sinularia se distingue nettement des genres Lobularia
et Alcyonium par les particularités suivantes :
1° Caractères morphologiques : colonie massive, encroûtante ou
arborescente ; pied bas, stérile ; capitule formé de nombreux lobes
tantôt simples, tantôt composés de lobules digités ou cylindriques.
2° Caractères anatomiques : colonies généralement monomorphes ;
parfois colonies dimorphes présentant des autozoides très abon-
dants et des siphonozoides rudimentaires invisibles extérieure-
ment ; système externe de canaux particulièrement bien déve-
loppé sous la couche ectodermique ; système interne de canaux
formé de vaisseaux longitudinaux et transverses reliant les cavités
gastrovasculaires des différents polypes.
3° Caractères généraux des spiculés : sclérites de l’intérieur du
1. C.-G. Ehrenberg. Die Corail, d. roth. Meeres, Berlin, 1834, p. 57.
2. D. Dana. Zoophytes. Philadelphie, 1846, p. 611.
3. H. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Coi. Paris, 1, 1857, p, 114.
4. J.-E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., s. 4, v. III, 1869, p. 121.
5. A. Targioni-Tozzetti. Atti. d. Soc. Ital. Scienze naturali, v. XY, 1872, p. 455.
6. C.-B. Klunzinger. Die Ko rail. d. Roth. Meeres. Berlin, i, 1877, p. 24.
7. A. Schenk. Abhandl. Senkenb. Naturf. Ges., Bd XXIII, 1896, Heft, 1, p. 69.
8. W. May. Mitt. Natur. Mus. Hambourg, v. XV, p. 24.
9. E.-M. Pratt. The Fauna and Geography of the Maldive and Laccadive Archi-
pelagoes, v. II, pt 1, p. 516.
10. J. Lüttschwager. Arch. Natur g., Abt. A, Heft 10, p. 7.
11. K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd VII, p. 313.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
56 —
cœnenchyme basilaire en grandes aiguilles tuberculées ayant 1 à
7 mm. de longueur totale ; jamais de double-sphères ; spiculés
corticaux en massues et en bâtonnets.
Parmi les 44 espèces du genre Sinularia 24 espèces ont été décrites
précédemment : S. andamanensis , S. brassica, S. capitalis, S. con-
ferta, S. conferta var. gracilis, S. densa, S. dura, S. flexibilis, S. fun-
goides, S. Gardinêri, S. gonatodes,-S. gyrosa, S. hirta, S. leptoclados,
S. lochmodes, S. macrodactyla, S. macropodia, S. Marenzelleri,
S. Mayi, S. polydactyla, S. polydactyla var. dialichana, S. poly-
dactyla var. mollis, S. querciformis, S. rigida, S. rigida var. amboi-
nensis, S. robusta, S. triæna, S. Whiteleggei, alors que 10 d’entre
elles sont des espèces nouvelles : S. compressa, S. crassa, S. dissecta,
S. erecta, S. flexuosa, S. Grayi, S. pedunculata, S. ramosa, S. Simp-
soni et S. variabilis.
Comme noüs l’avons exposé précédemment 1 chaque genre est
caractérisé par la présence de sclérites de forme générale déter-
minée alors que chaque espèce renferme un certain nombre de
spiculés typiques localisés dans différentes portions de la colonie :
mésoglée de la base du pied et du capitule, surface corticale basi-
laire et lobulaire. C’est ainsi -que le genre Sinularia est caractérisé
par les grandes aiguilles de son cœnenchyme basal et que chaque
espèce de ce genre se distingue par la forme, la taille et l’ornemen-
tation de ses aiguilles.
1. — Sinularia gyrosa (Klunzinger).
Synonymie : 1877. Alcyonium gyrosum, C. R. Klunzinger. Die
Korall. d. Roth. Meeres. Berlin, vol. I, p. 27, pl. 2, fig. 1.
1914. Sin. gyrosa, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 6.
1926. Sin. gyrosa, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 329.
1936. Sin. gyrosa, L. M. I. Macfayden. Great Barrier Reef Expédi-
tion. Scient. Rep., vol. V, n° 2, p. 26.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied stérile, épais, plissé et
à gros lobes indépendants dressés en muraille.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : sclé-
rites trapus (0,5 à 1 mm. de long) présentant une constriction
médiane transverse et des tubercules crénelés inégaux et nombreux ;
b) dans, la zone corticale : quelques éléments irréguliers et petites
massues (0,12 mm. de long) montrant une tête branchue ornée
d’une verrue centrale et un large manche court. 2° dans le capi-
tule : aiguilles massives (2,5 mm. de loiîg) garnies de petites pro-
tubérances clairsemées ; massues corticales tantôt courtes à tête
r ;
1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XV, n° 6, 1943, p. 437 ; id., t. XVI, n° 3, 1944,
p. 183 ; id., t. XVI, n° 5, 1944, p. 339 ; id., t. XVI, n° 6, 1944, p. 476.
-*■ 57 —
branchue (0,1 mm. de long), tantôt longues et tuberculées (0,15 mm.
de long).
Polypes : très nombreux sur les lobes, et très petits.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de l’Expédition de la Bonite (MM. Eydoux
et Souleyet, 1837).
Distribution : Mer Rouge, Pàlawan.
2. — Sinularia erecta N. Sp.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied bas et stérile surmonté
de minces lobes dressés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : sclé-
rites massifs (0,8 à 1,6 mm. de long) présentant parfois une légère
constriction médiane et de nombreuses grosses protubérances
crénelées ; b) dans la zone corticale : éléments peu verruqueux,
bâtonnets épineux et massues tantôt longues (0,07 mm. de long)
à tête étroite et tuberculée, tantôt courtes (0,07 mm. de long) à
tête foliacée ; 2<? dans la capitule : spiculés internes et corticaux
semblables à ceux de la base de la colonie
Polypes : très petits et assez nombreux sur les lobes.
Coloration : de la colonie à sec : brun foncé.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (M. Clôt Bpy, 1850).
Cette espèce se rapproche de S. gyrosa par la position dressée
de son capitule et la forme générale de, ses spiculés ; elle s’en dis-
tingue par la petitesse de ses lobes ainsi que par la taille et l’orne-
mentation de ses sclérites internes et corticaux.
3. — Sinularia macrodactyla Kolonko.
Synonymie : 1926. Sin. macrodactyla, K. Kolonko. Milt. Zool. Mus.
Berlin, Bd XII, p. 328, pl. 3, fig. 4.
1933. Sin. macrodactyla, H. -A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L,
p. 354.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied stérile, bas. et large et à
grands lobes divisés en lobules allongés, digités, inclinés sur le
capitule.
Spiculés : 1° dans la bàse du cœnenchyme : a) à l’intérieur : sclé-
rites ovoides (1 à 1,8 mm. de long) recouverts de nombreux tuber-
cules larges et verruqueux ; quelques petits spiculés à rares pro-
tubérances arrondies ; b) dans la zone corticale : bâtonnets trapus
tuberculés, massues (0,05 à 0,12 mm. de long) montrant une large
tête verruqueuse et un manche plus ou moins long ; 2° dans le
capitule : sclérites massifs (0,6 à 2,5 mm. de long) ornés de nom-
breux tubercules ou de rares aspérités ; cou tes massues semblables
à celles de la base.
— 58
Polypes : grands et plus ou moins distants sur le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : brun violacé.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (M. Portier, 1844).
Distribution : Philippines, Mer Rouge.
4. — Sinularia crassa N. Sp.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied large et à capitule formé
de gros lobes subdivisés en nombreux lobules courts, arrondis,
compressés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : :
aiguilles (1 à 2,5 mm. de long), droites ou légèrement courbes,
parfois à constriction médiane transversale, ornées de tubercules
inégaux ; aiguilles épineuses, baguettes et bâtonnets verruqueux ;
b) dans la zone corticale : massues (0,2 mm. de long) présentant
une tête tuberculée pourvue d’une verrue centrale et un long manche
pointu ; baguettes rectilignes presque lisses ; 2° dans le capitule :
spiculés analogues mais légèrement plus petits ; massues corticales
(0,15 à 0,25 mm. de long).
Polypes : petits, assez rapprochés les uns des autres sur le capi-
tule.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de l’Ile de France (M. Desjardins, 1831).
Cette espèce, voisine de S. Whiteleggei tant par la forme de sa
colonie que par l’allure générale et la taillé de ses spiculés, s’en
éloigne cependant par les tubercules de ses aiguilles ainsi que par
la verrue centrale de la tête de ses massues corticales.
5. - — Sinularia Whiteleggei J. Lüttschwager.
1897. Lobophytum tuberculosum, T. Whitelegge. Austr. Mus., Mem.
III, pt 3, p. 217, pl. XI, fig. 3, a, b, c, d, e, /.
1914. Sin. Whiteleggei, J. Lüttschwager. Arch. Nalurg., Abt. A,
Heft 10, p. 13.
1926. Sin. Whiteleggei, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd,
XII, p. 329.
1931. Sin. Whiteleggei, J.-A. Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-
Expeditie, Monogr. XIII d, p. 52, pl. VIII, fig. 5.
’ Diagnose : Colonie : encroûtante à pied large et à capitule aplati
formé de lobes groupés courts, subdivisés en lobules arrondis, bas,
rarement plus hauts que larges.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 2,5 mm. de long) effilées, droites ou courbes, à
constriction transversale, ornées de petites protubérances ; aiguilles
épineuses ; b) dans la zone corticale : petites massues (0,1 à 0,2 mm.
de long) présentant une tête tuberculée et un manché pointu ;
éléments calcaires irréguliers et sclérites transparents ; 2° dans le
capitule : spiculés analogues mais plus petits; massues corticales
semblables.
Polypes petits et assez près les uns des autres sur le capitule.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc crème.
Localité : 4 exemplaires des Iles Seychelles (M. L. Rousseau,
1841).
Distribution : Funafuti, I. Pater Noster (Sailus, Mer de Bali),
I. Seychelles.
6. — Sinularia andamanensis (Thomson et Simpson).
Synonymie : 1909. Sclerophytum andamanense, J.-A. Thomson *et
J. -J. Simpson. Alcyonarians Investigator, vol. II, p. 7, fig. 2.
1914. Sin. andamanensis, J. Lüttschwager. Arch. Natürg., Abt. A,
Heft 10, p. 15.
1926. Sin. andamanensis, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin,
Bd XII, p. 333.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied stérile plissé et à lobes
isolés à contours sinueux.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,4 à 2,2 mm. de long) pointues ou arrondies, pré-
sentant une constriction médiane transverse et ornées de petits
tubercules ; aiguilles épineuses ; b) dans la zone corticale : spiculés
irréguliers ; bâtonnets épineux et massues offrant une tête tuber-^
culée large et un manche pointu (0,12 mm. de long).; 2° dans le
capitule : sclérites sensiblement analogues à ceux de la base du
pied ; massues corticales plus grandes (0,23 mm. de long) que dans
la région basilaire.
Polypes : grands et nombreux, assez distants sur les lobes.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire des Mers de l’Inde (M. Armange, 1853).
Distribution : I. Andamans, Mers de l’Inde.
7. — Sinularia densa (Whitelegge).
Synonymie : 1897. Lobophytum densum, T. Whitelegge. Austr. Mus.,
Mem. III, pt 3, p. 219, pl. XI, fig. 4, a, b, c, d, e, f.
1900. Lob. densum, S. -J. Hickson et I.-L. Hiles. Willey’s Zool. Results,
pt IV, p. 505.
1903. Sclerophytum densum, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of the
Maldives, pt II, p. 521, pl. 29, fig. 18 ; pl. 30, fig. 20, 21, 22.
1905. Scie, densum, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fish. of Gulf of
Manaar, pt III, Supp. rep. XIX, p. 256.
1908. Scie, densum, J.-A. Thomson et J.-M. Macqueen. Journ. Linn.
Soc. Zool., vol. XXI, p. 55.
1909. Scie, densum, J.-A. Thomson et J. -J. Simpson. Alcyonarians
Investigator, vol. II, p. 6.
1910. Scie, densum, J.-A. Thomson et D.-L. Mackinnon. Trans.
Roy. Soc. London, s. 2, vol. XIII, Zool., p. 177.
1914. Sin. densa, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 11.
1926. Sin. densa, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 314.
Diagnose : Colonie': encroûtante à pied court et stérile et à lobes
simples denses plus ou moins aplatis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenckyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,2 à 2,4 mm. de long) effilées, ornées de nombreuses
protubérances dentelées ; aiguilles épineuses ; b) dans la zone cor-
ticale : bâtonnets presque lisses ; baguettes épineuses ; sclérites
irréguliers ; rares massues (0,08 mm. de long) à tête tûberculée
avec une verrue centrale et à court manche large et arrondi ; 2°
dans le capitule : spiculés sensiblement analogues à ceux du pied ;
massues corticales (0,12 mm. de long) tuberculées.
Polypes : grands sur tout le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : jaune.
Localité : 2 exemplaires de Diego-Suarez (M. Decary, 1929).
Distribution : Funafuti, Nouvelle-Guinée Britannique, I. Mal-
dives, Suakim, I. Andamans, Ceylan, China Straits, I. Seychelles,
Golfe de Manaar, Sud-Asie, Madagascar.
8. — Sinularia fungoides Thomson et Henderson.
Synonymie : 1906. Sin. fungoides, J.-A. Thomson et W.-D. Henderson.
Proc. Zool. Soc. London, p. 417, fig. 85.
1914. Sin. fungoides, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A.
Heft 10, p. 14.
1926. Sin. fungoides, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 330.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied rigide et capitule mince
et plissé formé de lobes dressés et aplatis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
pointues (1 à 2 . mm. de long) recouvertes de petits tubercules ver-
ruqueux serrés les uns contre les autres ; plus petits spiculés à rares
protubérances ; b) dans la zone corticale : bâtonnets peu verru-
queux et petites massues (0,07 mm. de long) à tête^ tuberculée
dépourvue de verrue centrale et à court manche épineux ; 2° dans
le capitule : très peu de spiculés : petites aiguilles (1,3 mm. de long)
à rares verrues arrondies ; massues corticales plus ou moins grandes
(0,07 à 0,19 mm. de long).
Polypes : petits et très nombreux sur le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : brun foncé.
Localité : 1 exemplaire d’Indochine (M. Chevey, 1926).
Distribution : Wasin, Indochine.
— 61
9. — Sinularia conferta (Dana). v
1846. Alcyonium confertum, J.-D. Dana. Zoophytes, Philadelphie,
p. 621, pl. 57, ûg. 7, a, b.
1857. Aie. confertum, H. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Corail. Paris,
t. I, p. 117.
1897. Lobophytum confertum, T. Whitelegge. Ausir. Mus., Menr. III,
pt 3, p. 218, pl. 11, fig. 5, a, b, c, d, e.
1914. Sin. conferta, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 7.
1926. Sin. conferta, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd VII,
p. 313.
1938. Aie. confertum, L. Boone. Vanderbildt Marine Muséum, vol. VII,
p. 63, pl. 14, text-fig. 3.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied partiellement plissé et à
capitule formé de lobes portant des lobules arrondis.
Spiculés : 1° dans là base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 2,8 mm de long) droites ou courbes, effilées, pré-
sentant souvent une constriction médiane transverse et ornées de
petites protubérances ; aiguilles épineuses ; b) dans la zone cor-
ticale : spiculés fusiformes presque lisses, bâtonnets épineux et
massues (0,1 mm. de long) à tête tuberculée avec une verrue cen-
trale et un court manche verruqueux, émoussé et large ; 2° dans
le capitule : spiculés plus petits que dans le pied ; aiguilles épi-
neuses plus abondantes ; massues corticales (0,1 à 0,25 mm. de
long) à tête tuberculée et manche verruqueux plus ou moins allongé.
Polypes : régulièrement distribués sur les lobules.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 3 exemplaires dé Mascate (M. Maindron, 1897).
Distribution : I. Fidji, Funafuti, Vitu Levu, Suwa, Mascate.
10. — Sinularia polydaetyla (Ehrbg.).
Synonymie : 1834. Lobularia polydaetyla, C.-G. Ehrenberg. Corail,
d. Roth. Meeres. Berlin, p. 58.
1846. Alcyonium polydactylum, J.-D. Dana. Zoophytes, Philadelphie,
p. 617.
1857. Aie. trichanthinum, H. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Corail.
Paris, t. I, p. 121.
1859. Aie. polydactylum, J.-D. Dana. Synopsis. Newhaven, p. 124.
1869. Amocella polydaetyla, J.-E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., s. 4,
vol. III, p. 125.
1872. Lob. polydaetyla, A. Targioni-Tozzetti. Atti. d. Soc. Jtal.
Scienze naturali, vol. XV, p. 455. *
1877. Aie. polydactylum et A. p. var. mamillifera, C.-B. Klunzinger.
Korall. d. Roth. Meeres. Berlin, vol. I, p. 26, pl. 1, fig. 6, a, b, c, d, e, f.
1896. Aie. polydactylum, A. Schenk. Abhandl. Senkenb. Naturf. Ges.,
Bd XXIII, Heft 1, p. 69.
— 62
1898. Aie. polydactylum, W. May. Mitt. Natur. Mus. Hamburg, vol. XV,
p. 25.
1899. Ale. polydactylum , W. May. Jena. Zeitschr. f. Naturw., vol.
XXXIII, p. 107.
1900. Ale. polydactylum, S. -J. Hickson et I.-L. Hiles. The Stoloni-
fera and Alcyonacea coll. by Willey, New Britain, p. 502.
1902. Ale. polydactyla (pars), E. Burchardt. Jena. Denkschr., Bd VIII,
p. 663, pl. 54, fig. 7 ; pl. 56, fig. 5.
1903. Sclerophytum polydactylum, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of
the Maldives, vol. II, pt 1, p. 524.
1905. Scie, polydactylum, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fish. of.
Gulf of Manaar, pt 3, Supp. Rep. XIX, p. 255, pl. 30, fig. 26 ; pl. 31,
fig. 27.
1905. Scie, palmatum, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fisch. of. Gulf
of Manaar, pt 3, Supp. Rep. XIX, p. 255.
1906. Scie, polydactylum, J. -A. Thomson et W.-D. Henderson. Proc.
Zool. Soc. London, vol. 1, p. 418, pl. 31, fig. 2.
1908. S in. polydactyla, ■ M. Cohn. Alcyonacea v. Madagask. u. Ost-
afrika. Wissensch. Ergebn., Bd II, Heft 3, p. 229.
1908. Aie. polydactylum, L. Roule. Alcyonaires d’Amboine. Ann.
Soc. Zool. Suisse, vol. XVI, fasc. 2; p. 179.
1909. Scie, polydactylum, J.-A. Thomson et G. Crâne. Alcyonarians
from the Gulf of Cutch. Ann. Alag. Nat. Hist., s. 2, vol. III, p. 363.
1909. Scie, polydactylum, J.-A. Thomson et J. -J. Simpson. Alcyona-
rians Investigator, vol. II, p. 5.
1912. Scie, pinnulatum, E.-W. Siiann. Proc. Zool. Soc. London, p. 507,
pl. 62 ; pl. 63, fig. 7, 8, 9, 10.
1913. Sin. polydactyla, W. Kükenthal. Denkschr. Kaiserl. Akad.
Wissensch., vol. LXXXIX, p. 12.
1914. Sin. polydactyla, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A,
Heft 10, p. 4.
1914. Sin. pinnulata, J. Lüttschwager. Arch. Naturg.-, Abt. A,
Heft 10, p. 10.
1914> Sin. palmata, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
P- 8-
1926. Sin. polydactyla, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 319. .
1930. Sin. polydactyla, S. -J. Hickson. Proc. Zool. Soc. London, p. 221,
text-fig. 2, 3.
1931. Sin. polydactyla, J.-A. Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-
Expeditie, Monogr. XIII d, p. 47, pl. XXII, fig. 3.
1933. Sin. polydactyla, II.-A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L,
p. 353.
1936. Sin. polydactyla, L.-M.-I. Macfadyen. Great Barrier Reef
Expédition. Scient. Rep., vol. 5, n° 2, p. 38, pl. 1, fig. 1, 2, 3 ; pl. 5, fig. 4 ;
text-fig. 5. *
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied stérile plus ou moins
long et à capitule formé de larges lobes aplatis, serrés les uns contre
les autres, subdivisés en lobules courts ou allongés.
— 63 —
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (2 à 3 mm. de long) présentant une constriction médiane
transverse et ornées de protubérances crénelées ou à peine bosse-
lées ; nombreux sclérites fusiformes épineux ; b) dans la zone cor-
ticale : bâtonnets tuberculés, éléments calcaires irréguliers, massues
(0,13 mm. de long) à tête branchue triramée munie d’une verrue
centrale et à manche épineux et arrondi ; 2° dans le capitule :
aiguilles tuberculées un peu plus petites que celles du pied ; massues
corticales à tête triramée (0,15 mm. de long).
Polypes : petits, assez espacés sur les lobules.
Coloration : de la colonie à sec : brun jaunâtre.
Localité : 14 exemplaires de Mer Rouge (4 : M. Portier, 1844 ;
6 : M. Clôt Bey, 1850 ; 2 : M. Jousseaume, 1892 ; 1 : M. Klunzinger,
1878) ; 1 colonie du Golfe de l’Abbay (Luzon, M. Montano et M.
P. Rey, 1879) et 4 exemplaires sans origine.
Distribution : Mer Rouge, Zanzibar, I. Baui, Luzipera, Neuhan-
nover, Nouvelle-Guinée allemande et britannique, Luzon, Jaluit,
Ternate, I. Maldives, China Strait, Golfe de Manaar, Tamatave,
Mergui, Golfe de CutcH, Palawan, Singapour, O. Pacifique est,
Klein-Kei, Grande Barrière, Java, Lombok, I. Paternoster, I. Sumba,
I. Savu, Baie de Kwandang, I. Obi Major, I. Waigen, I.'Sula Besi,
Amboine, I. Tuai, I. Rotti, Baie de Saleh.
Laboratoire de Malacologie du Aluséum.
64 —
i ' • ' '
Floraisons observées dans les serres du Muséum
PENDANT L’ANNÉE 1944.
autres que celles déjà signalées dans les listes précédentes 1.
Par A. Guillaumin et E. Manguin.
Monocotylédones.
Aloe macroclada Bak.
Commelina nudiflora L.
Hippeastrum réticulation Herb.
Ptychosperma Mac- Arthur i H. Wendl.
Tillandsia circinnata Schlech.
Vriesia X Candélabre Hort. [van Houtte, f. 7, 1938) a.
’ ■ • i
Dicotylédones.
Aeonium décorum Webb.
Bassia verrucosa Lindl.
Bégonia manicata Cels.
— polyantha Hort.
Bombax ellipticum H. B. et K.
Calliandra Tweedi Benth.
Ceropegia fusca Ç. Bolle.
Cleistocaclus smaragdiflorus Britt. et Rose.
Echeveria edulis Berger.
— leucotricha J. -A. Purpus.
Euphorbia Dinteri Berger.
— grandidens Haw.
Hoffmannia Ghiesbrechtii Hemsl. var. varie gata Hort.
Hymenodictyon floribundum Robins.
Jatropa urens L.
Opuntia megacantha Salm.
— tortispina Engelm.
Senecio Kaempferi DC. var. aureo-maculata.
1. Voir les années précédentes dans le Bulletin du Muséum à partir de 1920.
2. Figure sur le Catalogue de van Houtte depuis 1923-24.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII. n° 1, 1945.
y
65 —
Contribution a la connaissance de la Flore
de la Guyane Française
Par R. Benoist.
L’herbier dtf Muséum comprend un assez grand nombre de
plantes de la Guyane française. La plupart d’entre elles ont été
récoltées entre 1780 et 1880 ; pendant cette période divers collec-
teurs ont exploré avec assiduité la région côtière, ce sont surtout :
Leblond, L.-G. Richard, Leprieur, Martin, Poiteau, Perrot-
tet; Mélinon, le docteur Sagot.
Toutes ces collections forment un ensemble important qui per-
met déjà de se faire une idée de la végétation de la partie la plus
accessible du pays.
Sur l’intérieur on ne possède que très peu de documents : à peine
quelques plantes recueillies par Leblond de 1786 à 1804 et par
Crevaux en 1878.
Le docteur Sagot avait commencé la publication d’un Catalogue
des Plantes de la Guyane française 1 qui est resté inachevé et dont
la partie qui a paru a besoin d’être. revue et complétée* Il comprend
la majeure partie des Dialypétales classées suivant l’ordre de l’In-
dex de Durand 2, depuis les Renonculacées jusqu’aux Lécythi-
dacées.
Dans cette note j’ai énuméré les plantes de Guyane française
qui se trouvent dans l’Herbier du laboratoire de Phanérogamie,
appartenant au sous-embranchement des Gymnospermes et, parmi
les Angiospermes, au groupe des Fluviales et à une partie de la
famille des Graminées.
Cycadacées.
Il semble qu’on n’ait trouvé jusqu’ici, en Guyane française,
aucun représentant spontané de cette famille. Une espèce a été
introduite.
Cycas circinalis L.
Cayenne, cultivé, 1857-59 (Le Guillou).
Originaire de l’Asie tropicale, des Iles de l’Océanie jusqu’à l’Aus-
tralie, et de Madagascar.
1. Annales des Sciences naturelles, 6e sér., volumes 10 à 20, 1879-1885.
2. Durand (Th.). — - Index Generum . Phanerogamarum, 1888.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
5
Gnétacées.
Gnetum nodiflorum Brongniart (G. amazonicum Tul., G. moni-
liforme Brongn. mss.).
Cayenne (Poiteau ?) ; sans localité (Leprieur); sans localité,
1845 (Mélinon 108).
Gnetum paniculatum Spruce.
Cayenne (?), au bout de la grande savane de l’habitation de
M. Berthier ; sarmentosa, scandens, articulis tumidis ; flores omnes
masculi, polyandri, fructus in altero individuo ovati , laevissimi ;
pericarpium coriaceum subexsuccum, haud dehiscens (L.-C. Richard) ;
sans localité, 1845 (Mélinon 84 et 89).
Gnetum Melinonii nov. sp.
Frutex scandens, r amis gracilibus, glabris. Folia coriacea, petiolata,
oblongo-elliptica, basi rotundata, apice vix vel non acuminata, obtusa,
margine integro, Costa nervos secundarios 7-8 in pagina inferiore promi-
nulos utrinque gerente, pagina utraque glabra, superiore fibris parallelis
numerosis, distinctis lineata, inferiore fibris minus distinctis, paucioribus,
anastomosantibus notata. Inflorescentiæ femineœ, satis laxæ, paniculatæ ;
colla patelliformia flores 2-3 gerentia. Flores fœminei obtuse ellipsoïdei,
læves ; involucrum externum carnosum, medium chartaceum, intimum
ovoïdeum, tubulo 11/2 mm. longo. Flores masculi ignoti.
Feuilles longues de 10-16 cm., larges de 35-70 mm., portées par un pétiole
long de 10-15 mm. ; inflorescences longues de 10 cm., les entrenœuds de la
partie moyenne longs de 12 mm. environ ; bractées opposées, complètement
soudées en une collerette ayant un diamètre de 4 mm. ; fleurs femelles longues
de 3 1 /2 mm., épaisses de 1 3/4 mm.
Maroni, année 1876 (Mélinon 308).
Cette espèce se rapproche du Gn. nodiflorum Brongn. par la
forme de ses inflorescences, la grandeur de ses fleurs et la forme en
cupule des paires de bractées à l’aisselle desquelles se développent
les fleurs. La structure des feuilles, au contraire, rappelle celle des
feuilles de Gn. urens Blume et Gn. venosum Spruce, mais chez ces
deux espèces, les inflorescences sont beaucoup plus grêles.
Gnetum urens Blume ( Thoa urens Aublet, G. Thoa R. Br.).
Acarouany, fructus ruber, invenit cl. Mélinon, octobre 1854
(Sagot 493) ; Acarouany ubi plantam mihi indicavit cl. Mélinon,
frutex sarmentosus, scandens , folia crassiuscula 1855 (Sagot 493) ;
Acarouany, novembre 1857 (Sagot 493) ; Acarouany 1858 (Sagot
493) ; sans localité, semences comestibles (Mélinon 5) ; Maroni,
mai 1876 (Mélinon).
Typhacées.
Typha angustifolia L. subsp. domingensis Pers.
Sans localité, 1838 (Leprieur) ; Mana, in savannis humidis, planta
5-7 pedalis (Sagot 622).
— 67 —
PoTAMOGÉTONACÉES.
Ruppia maritima L.
Sans localité, 1840 (Leprieur).
Naiadacées.
Naias conferta A. Braun.
Sans localité 1850 (Leprieur) ; Cayenne 1857-59 (Le Guillou) ;
Cayenne 1859 (Sagot).
Naias microdon A. Braun.
Cette espèce est indiquée comme ayant été recueillie en Guyane
française (A.-B. Rendle in Pflanzenreich. Naiadacede, p. 12-13,
1901) ; je n’en ai vu aucun exemplaire de cette provenance.
Alismacées.
Echinodorus macrophyllus Micheli ( Alisma macrophyllum Kunth.).
Cayenne, in paludibus prædii Doctoris Féré, caule foliisque
scabris, capitulis lappaceis (L.-C. Richard).
Echinodorus intermedius Gris.
Sans localité (Mélinon 97).
Lophotocarpus guyanensis Smith ( Sagittaria guyanensis H. B. K.).
Savanes de Mana, in aqua crescens, flores albi, carpella muricata,
juillet 1855 (Sagot 547) ; Pariacabo, herbe aquatique, flottante,
fleurs blanches, 10 juillet 1914 (Benoist 1412).
Sagittaria pugioniformis L.
Sans localité (L.-C. Richard).
Sagittaria lancifolia L.
Mana, herbu 3-4 pedalis ; flores magni, albi, unisexuaies, anthe-
ræ luteæ, juin 1855 (Sagot 746) ; sans localité, 1838 (Leprieur) ;
Cayenne (Martin).
Triuridacées.
Sciaphila albescens Benth.
Sans localité (Leprieur).
Sciaphila guianensis Benth.
Sans localités (Leprieur, Poiteau).
Sciaphila Perrottetii Bâillon. .
Sâns localité (Perrottet).
Sciaphila Spruceana Bâillon.
In silvis Guyannæ (L.-C. Richard).
Graminées.
Guadua macrostachya Ruprecht.
Sans localité, 1834 (Leprieur 1 et 243) ; sans localité (Bidsein)
— 68 —
bords de la mer au Maroni, planta 20 pedalis, culmus non spinosus,
décembre 1856 (Sagot 1019).
Bambusa vulgaris Schrad.
Sans localité, 1850 (Leprieur) ; sans localité, 1842 (Mélinon 396) ;
Mana, 20- pedalis, denso cæspite crescens, nondum floruit, caulis
crassitie brachii pueri junioris, octobre 1854 (Sagot, Graminées
n° 10) ; Cayenne (Le Guillou). ......
Plante asiatique, introduite.
Pariana campestris Aublet (P. lunata Nees).
Cayenne (Aublet) ; sans localité 1850 (Leprieur) ; sans localité,
1842 (Mélinon) ; Cayenne, février 1859 (Sagot) ; Cayenjie (Sou-
birou) ; Maroni, île Portai, spicæ floridæ flavidæ, herba 2-3- peda-
lis, décembre 1856, (Sagot 701 bis) ; Maroni, 1857 (Sagot 701 bis).
L’échantillon d’Aublet a ses feuilles pourvues à l’extrémité de
la gaine de deux auricules ciliées absolument semblables à celles
du Pariana lunata Nees. ■
Pariana mollis Nees.
Saint Laurent du Maroni, terrains humides, septembre 1890
(Soubirou) ; environs de Godebert (Wachenheim 193).
Pariana radiciflora Doell. /
Mana (Leschenault) ; sans localité, 1834 (Leprieur 49 et 415) ;
bords de l’Acarouany, octobre 1854 (Sagot, Graminées n° 21) ;
Acarouany, bords de la rivière, flores scapis distinctis aphyllis
enati, janvier 1857 (Sagot 701) ; Saint Jean du Maroni, endroits
très humides en forêt, herbe haute de 30 cm,, 11 mars 1914 (Benoist
847) ; Maroni (Wachenheim 136).
Brésil : ancien contesté franco-brésilien : bas Carsevenne (Geay).
Pariana zingiberina Doell.
Cayenne (Mélinon) ; sans localité (Mélinon 404).
L’exemplaire provenant de Cayenne correspond bien à la des-
cription de Doell, le n° 404 en diffère par, les pédicelles des fleurs
mâles non poilus. '
Eragrostis ciliaris Link ( Poa ciliaris L).
Cayenne (Leblond 57. et 94) ; Kourou, juin 1854 (Sagot) ; Maroni,
île Portai 1857 (Sagot 696) ; Maroni, croît sur les terrains siliceux,
1876 (Mélinon 28) ; Kourou, 7 juillet 1914 (Benoist 1360).
Eragrostis amabilis Wight et Arn. ( Poa amabilis L. ; E. plumosa
Link.). >
Cayenne, 1856-59 (Le Guillou) ; Maroni, terrain frais argilo-
siliceux, 1876 (Mélinon 34) ; Kourou, commune dans tous les jar-
dins et dans les rues de Cayenne où il fleurit toute l’année, 5 mai 1874
(Guénet 5) ; Charvein, 9 janvier 1914 (Benoist 551).
Eragrostis hypnoides B. S. et P. ( Poa hypnoides Lamk. ; Poa
reptans Michx.).
— 69 —
Cayenne (sans nom de collecteur) ; sans localité, in pratis, pas-
cuis dense cæspitosus more Hypni (L.-C. Richard).
Chez cette espèce, la longueur des épillets varie beaucoup, depuis
4 mm de longueur avec 9-10 fleurs jusqu’à 40 mm. avec une cen-
taine de fleurs.
t
Yar. capitata Desvaux.
Diffère du type par ses épillets rapprochés en tête arrondie et ses
chaumes pubescents.
Guyane, sans localité plus précise (herbier Desvaux).
Eragrostis maypurensis Stendel ( Poa maypurensis H. B. K. ;
Eragrostis Vahlii Nees),
Cayenne, in locis arenosis (Martin) ; Cayenne (L.-C. Richard) ;
sans localité (Leprieur) ; Acarouany 1854 (Sagot 700) ; Kourou,
juin 1854 (Sagot) ; Acarouany, in cultis 1855 (Sagot 699) ; Aca-
rouany 1857 (Sagot 699) ; Cayenne 1859 (Sagot) ; lie de Cayenne
1872 (Huet 47) ; Kourou, commun dans tous les sables de la Guyane
et ne diffère de l’espèce européenne que pa*r ses touffes plus étalées
et la couleur de ses épillets qui est d’un rouge un peu pâle, tandis
que l’espèce européenne a les épillets violacés. L’espèce européenne
donne de bons fourrages, celle-ci est dédaignée par le bétail, juil-
let 1874 (Guénet 28) ; Maroni, fleurit en mai, croît dans les savanes
de Saint-Laurent, les animaux la broutent, 1876 (Mélinon 29) ;
sans localité (Geay 3301 et 3343) ; Charvein,'20 janvier 1914 (Be-
noist 639).
Eragrostis rufescens Schrad. var. laurentiana nov. var.
A speciminibus typicis differt culmis a basi erectis, paniculis
strictis, râmis ad axem adpressis, inflorescentia spiculas 3-30 gerente.
Saint Laurent du Maroni, savane sèche, 15 janvier 1914 (Be-
noist 506).
Eragrostis mexicana Link ( Poa mexicana Lag.).
Sans localité, 1838 (Leprieur) ; Mana, in cultis, 1855 (Sagot
698) ; Cayenne 1859 (Sagot); Charvein, 9 janvier 1914 (Benoist
552) ; Saint Jean du Maroni, 26 avril 1914 (Benoist 1149).
Eragrostis capillaris L.
Cayenne (Leblond 117) ; sans localité, 1850 (Leprieur) ; Kourou,
1854 (Sagot 697) ; Acarouany 1855 (Sagot 697) ; Acarouany 1857
(Sagot 697) ; Cayenne' 1859 (Sagot) ; Cayenne 1872 (Huet 72) ;
Charvein, 9 janvier 1914 (Benoist 550) ; Kourou, 7 juillet 1914
(Benoist 1387).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 70
Étude d’une petite collection D'Algues d’eau douce
de la Guinée française.
Par l’abbé P. Frémy f.
( Noie présentée par Mlle J. Ahlet).
Cette collection a été constituée par M. Juignet en février-
mars 1935. Elle comprend 13 tubes. Les échantillons sont conser-
vées dans la liqueur de Bouin. L’étude de cette collection m’avait
été confiée par le très regretté Professeur P. Allorge en août
1943.
I. — r Liste des Récoetes.
I. Marigot à Cèratophyllum de Lanipsar, près Saint-Louis (Sénégal) ;
février 1935. — Plectonema Dangeardii, p. ab. ; Lyngbya ærugineo-cærulea,
p. ab. ; Lyngbya Digueti, p. ab. L. submonilifera, p. ab. ; L. perelegans,
tr. p. ab. ; Oscillatoria princeps, a. ab. ; O. tennis, a. ab. ; O. splendida, tr.
p. ab. ; Tolypothrix tenuis , p. ab. ; Euglena, sp. pl. , tr. p. ab. ; Phacus longi-
cauda, tr. p. ab. ; P ediastrum duplex, tr. p. ab. ; Selenastrum gracile, tr.
p. ab. ; Scenedesmus quadricauda, tr. p. ab. ; Sc. acuminatus, tr. p. ab. ;
Coleochæte scutata, tr. p. ab. ; Oedogonium, sp. pl. (st.), p. ab. ; Bulbo-
chæte sp., tr. p. ab. ; Spirogyra sp. pl. (st.), p. ab. ; Mougeotia sp. (st.), tr.
p. ab. ; Cosmarium alatum, p. ab. ; C. granatum, p. ab. ; quelques Dia-,
tomées.
II. Marigot de Hanse (Sénégal), (boue latéritique), février 1935. —
Lyngbya ærugineo-cærulea, tr. p. ab. ; Oscillatoria tenuis p. ab. ; O. amphi-
bia, tr. p. ab. ; Euglena sp., tr. p. ab. ; quelques Diatomées.
III. Tiaroye (Sénégal), février 1935. — *• Dactylococcopsis acicularis, tr.
p. ab. ; Lyngbya ærugineo-cærulea, tr. p. ab. ; Oscillatoria amphibia, tr. p.
ab. ; Fremyella investiens, p. ab. ; Anabæna sp. (st.), a. ab. ; Euglena sp.
pl., tr. p. ab. ; Phacus pleuronectes, tr. p. ab. ; Phacus sp., tr. p. ab. ;
Peridinium sp., tr. p. ab. ; Eudorina elegans, tr. p. ab. ; Pediastrum tétras,
tr. p. ab. ; Scenedesmus quadricauda, p. ab. ; Sc. bijuga var. alternons,
p. ab. ; Ankistrodesmus falcatus var. tumidus, tr. p. ab. ; Selenastrum
gracile, tr. p. ab. ; Dicty os phærium reniforme, p. ab. ; Tetrædron regulare
var. bifurcatum, tr. p. ab. ; Oedogonium sp. (st.), p. ab. ; Mougeotia sp.
(st.); Spirogyra sp. (st.), p. ab. ; Closterium acutum, p. ab. ; Cl. setaceum, p.
ab. ; Cl. strigosum, p. ab. ; Cl. sp., tr. p. ab. ; Micrasterias truncata, tr.
p. ab. ; Cosmarium abruptum, tr. p. ab. ; Staurastrum polymorphum, tr. p.
ab. ; quelques Diatomées.
IV. Cambérine (Sénégal), mare à Nitella, février 1935. — Anabæna
monilifera, a* ab. ; Microspora quadrata, tr. p. ab. ; Closterium Leibleinii,
tr. p. ab. ; Oedogonium sp. (st.), tr. p. ab. ; Diatomées tr. p. ab.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
71 —
Y. Manhea, mars 1935. — Spirogyra sp. (st.) tr. ab.
VI. Bac de la Guinée, route internationale (Riccia), mars 1935. —
Tolypothrix tenuis, p. ab. ; Anabæna sp. (st.), a. ab. ; Euglena sp., tr. ;
Peridinium sp., tr. p. ab. ; Microthamnion strictissimum, p. ab. ; Oedogo-
niurn sp. pl. (st.), p. ab. ; Bulbochæte sp. (st.) p. ab. ; Scenedesmus quadri-
cauda, p. ab. ; Pediastium Boryanum, p. ab. ; Spirogyra Spreiana, p. ab. ;
Sp. sp. (st.) ; p. ab ; Hylotheca dissiliens, p. ab. ; Gonatozygon mesotænium,
p. ab. ; G. pilosum, p. ab. ; Penium libellulla var. Intermeuium p. ab. ;
Closterium acerosum, p. ab. ; Cl. actum, p. ab. ; Cl. Dianæ, p. ab. ; Cl.
Ehrenbergii, p. ab. ; Cosmarium margaritiferum, p. ab. ; C. obsoletum , p.
ab. ; C. subspeciosum, p. ab. ; C. trachydermum, p. ab ; Staurastrum hirsu-
tum, p. ab. ; St. punctulatum var. pygmæum, p. ab.
VII. Manhea, mars 1935. — Lyngbya Juigneti, a. ab. ; Calothrix Allorgei,
ab. ; Schizochlalys gelatinosa, a. ab. ; Oedogonium sp. pl. (st.), a. ab. ;
Bulbochæte Brebissonii, p. ab. ; Spirogyra sp. (st.), p. ab. ; Batrachosper-
mum sp. (réduit à son axe), ab. — Toutes les espèces de cette station (sauf
Spirogyra) sont épiphytes sur le Batrachospernum.
VIII. Environs de Kinda, mars 1935. — Scenedesmus quadricauda, p.
ab. ; Oedogonium sp. pl. (st.), a. ab. ; Bulbochæte sp. (st.), p. ab. ; Pleu-
rotænium coronatum, ab. ; Euastrum denticulatum, tr. p. ab. ; E. elegans,
tr. p. ab. ; Cosmarium Blytii, tr. p. ab ; C. Hammeri var. protuberans , tr.
p. ab. ; C. obsoletum, tr. p. ab. ; C. phaseolus, tr. p. ab. ; C. pseudobroomii,
tr. p. ab. ; C. quadrum, tr. p. ab. ; Batrachospermum sp. (presque réduit à
son axe), ab. ; quelques Diatomées.
IX. Rivière « La Fatala », mars 1935. — Glæotrichia Juigneti, ab. ;
Scytonema sp. (junior), tr. p. ab. ; Capsosira Brebissonii, tr. p. ab. ; Peridi-
nium sp., tr. p. ab. ; Oedogonium Sp. (st.), p. ab. ; Micrasterias soi, tr. p.
ab. ; Cosmarium binum, tr. p. ab. ; C. subcrenatum, tr. p. ab.
X. Manhea, mars 1935. — Glæotrichia sp. (st.), a. ab. ; Anabæna sp.
(st.), p. ab. ; Peridinium sp., tr. p. ab. ; Hyalotheca mucosa, p. ab.
XI. Route de Kindia à Conakry Kur 23, mars 1935. — Lyngbya Marten-
siaria tr. ab. ; L. Martensiana var. major, tr. p. ab. ; Cosmarium trachypleu-
rum var. minus, tr. p. ab.
XII. Sources de Tatema, cercle de Baffa, sans date. — Plectonema hos-
tocorum, p. ab. ; Oscillatoria planctonica, p. ab. ; Batrachospermum sp., ab.
XIII. Rivière de la Tomubouïa, près de Tatéma, cercle de la Bofïa,
mars 1935. — Batrachospermum sp., tr. ab.
II. — Liste systématique des Espèces.
A. Cyanophycées.
Dactylococcopsis acicularis Lemm. (III) 1.
Plectonema Dangeardii Frémy, Myx. Afr. éq. fr., p. 175, 1930 (I).
1. Les chiffres romains placés entre ( ) indiquent les numéros des récoltes. Dans
cette Liste de Cyanophycées, je suis l’ordre de mes « Myxophycées de l’Afrique équa-
toriale française », 1930. »
— 72 —
Cette espèce trouvée pour la première fois en Afrique équatoriale
a été, depuis, retrouvée en France et en diverses contrées de l’Eu-
rope.
Plectonema nostocorum Born. (XII), dans le mucus d’un Batra-
chospermum. — Forme à trichomes épais de 2 p en moyenne, à
articles subcarrés, à filaments allongés, à ramification très peu
abondante.
Fig. 1-2. — 1. Lyngbya submonilifera, Frémy, X 660.
2. Lyngbya guigneti, Frémy, X 660.
Lyngbya ærugineo-cærulea Gom. (I, II, III). • — Espèce cosmo-
polite, souvent trouvée en Afrique.
Lyngbya Martensiana Menegh. (XI). — ■ Trichomes épais de
6-8 (jl, gaines minces.
Yar. major Frémy var. nov. (XI). — A lypo differt ttichomatibus
ad 16 [x crassis. Cum typo. • — Cette variété diffère du type par
l’épaisseur de ses trichomes qui peut atteindre jusqu’à 16 p. On
■ i
\
— 73 —
trouve du reste tous les intermédiaires entre cette variété et le
type.
Lyngbya Digueti Gom. (I). ■ — Trichomes épais de 2 p.
Lyngbya submonilifera Frémy n. sp. (I).
Fila solitaria, inter alias algas sparsa, recta vel laxe undulata. Trichomata
2 [x crassa, submoniliformia ; articuli paulo breviores quant latiores, ad
dissepimenta évident er constricta, contentu subtiliter granuloso ; dissepi-
menta pellucida; celtulla apicalis rotundata, nec capitata nec incrassata ;
vaginæ tenues et firmæ. (Fig. 1). — Hab. apud « Lanipsar », prope S. Ludovi-
cum Africæ occidentalis , inter alias Algas. — - Leg. : Juignet. — Y .in
liquore Bouini conservatam.
Cette espèce est remarquable par ses trichomes presque monili-
formes et formés d’articles un peu moins longs quq, larges qui ont
une épaisseur moyenne de 2 [x. Ces 2 caractères la distinguent très
nettement de toutes ses congénères.
Lyngbya perelegans Lemm. (I).~~ ■ — Trichomes épais de 1,5 p,
articles plus longs que larges.
Lyngbya Juigneti Frémy n. sp. (Vil).
Fila in filamantis denudatis Batrachospermi cujusdam basi affixa sed
non ea complectentia, recta vel plus minusve curvata, sat elongata, 1,5 fx
vix crassa. Vaginæ tenuissimæ, achroæ, firmæ. Trichomata circa 1 [X crassa,
ad genicula haud constricta ; articuli 1,5-3 ( rarius -6 )-plo longiores quam
latiores , protoplasmate homogeneo vel subtiliter granuloso farcti ; disse-
pimejïta ægre conspicua ; eellulla apicalis nec attenuata nec capitata. (Fig. 2).
Hab. apud « Manhea » Africæ occidentalis , epiphytica in filis denudatis
Batrachospermi cujusdam socii, aliis algis epiphyticis. — Leg. : Juignet.
V. in liquore Bouini conservatam.
Cette espèce se distingue nettement de ses congénères épiphytes
(Sect. Heteroleibleinia Geitler) par ses filaments non enroulés
autour du support et ses articles relativement très allongés.
Oscillatoria princeps Yauch. (I). — Petite forme à trichomes
épais de 16 p seulement. Espèce fréquente en Afrique.
Oscillatoria tenuis Ag. (I, II). — Espèee cosmopolite, très com-
mune partout.
Oscillatoria amphibia Ag. (II, III). - — Espèce très commune par-
tout.
Oscillatoria planctonica Wolos. (Xll). • — - Espèce nouvelle pour
l’Afrique occidentale et l’Afrique équatoriale. -
Oscillatoria splendida Ag. (I). — Espèce très répandue partout.
Calothrix Allorgei Frémy n. sp. (VII) K
In filamentis denudatis Batrachospermi cujusdam epiphytica. Fila
1. Dédiée au très regretté Professeur P. Allorge, in memoriam.
sparsa vel sæpius gregaria et tune stéllatim radiantia, basi bulbosa apud
funiora non autem apud adulta, longe æqualia et tune 6-8 (X crassa, apicem
versus in longum pilum sensim atteriuata. Articuli ante du isionem vulgo
1,5 -plo longiores quant latiores, cylindrici vel ad dissepimenta sæpe incons -
picua parum constricti, post divisionem vero latiores quam longiores et tune
Fig. 3. — Calothrix Allorgei Frémy : a. Un groupe de filaments épiphytes sur l’axe
dénudé d’un Batrachospermum X 50 env. (demi-schématique). — b. Trois filaments
plus grossis ( X 660) ; celui de gauche est dépourvu de gaine ; celui du milieu est
muni d’une gaine tronquée avant l’origine du poil (à remarquer, sur ce filament,
deux portions tondeuses qui sont peut-être des hormogonies) ; celui de droite est
dépourvu de poil. <
vulgo eximie ad dissepimenta constricti. Articuli pilorum sensim elongati
et ad 5- plo longiores quam latiores. Heterocystæ basilares vulgo subsphæ-
ricæ tel parum elongatæ, solitariæ, rarissime binæ ; heterocyatæ, intercalares
nullæ. Vaginæ cito diffluentes, plerumque inconspicuæ, passim gelatinosæ
et tune ad 24 \i crassæ et ante apicem truncatæ et omnino evanescentes
(Fig. 3). — Hab. apud « Manhea » Africæ occidentalis, ad fila denudata
— 75 —
Batrachospermi cujusdam, sociis aliis algis epiphyticis. — Leg. : Juignet.
— V. in liquore Bouini consen atam.
Cette espèce se distingue très nettement de ses congénères épi-
phytes par la dimension de ses trichomes (6-8 jx d’épaisseur), ses
articles relativement longs avant leur division et l’absence *fréquente
de gaines. Celles-ci doivent se gélifier et disparaître de très lionne
heure. Il se peut que les files d’articles courts et rétrécis aux arti-
culations correspondent à des hormogonies, mais je n’en ai vu
aucune à l’état libre ni en voie de développement.
Glœotrichia sp. (X) ; plante dépourvue de spores et par consé-
quent indéterminable spécifiquement.
Glœotrichia Juigneti Frémy n. sp. (IX).
Fronde globosa (?), molli, filis parum confertis, pressione facile secedenti-
bus. Trichomatibus 5-6 |x crassis, in pilum tenuem longe attenuatis, hormo-
goniis passim intercalatis. Articulis multum (3-5 -plo) longioribus quam
latioribus, passim ad genicula constrictis, iis supra sporam passim abbre-
viatis et/ dilatatis. Sporis solitariis, subcylindricis vel polum superiorem
versus lei issime attenuatis, rectis vel levissime curvatis, apicibus rotundatis,
circa 100 jx longis, sine vagma 11-12 p., cum vagina 18-24 jx crassis. Vagina
truncata, achroa, transi erse non plicata, spora paulo longiore, strato inte-
riore, arcto strato exteriore plus minus, e diffluente et dilato. Heterocystis solita-
riis, rarissime binis, subhemisphæricis, circa 10 [x crassis. (Fig. 4). — Hab.
in rivo « La Fatala » Africæ occidentalis, sociis phanero garnis aquiticis. —
Leg. : Juignet. — Y. in liquore Bouini conservatam.
Cette espèce se distingue de ses congénères par la longueur de
ses articles et sa gaine étroite mais ouverte et molle, difïiuant
plus ou moins vers l’extérieur.
Fremyella investiens (Frémy) J. de Toni (= Microchæte inves-
tiens Frémy et Auct.) (III). • — Sur débris végétaux. C’est la pre-
mière fois que cette espèce est retrouvée en Afrique depuis les
récoltes de Le Testu au Gabon en 1926. '*
Tolypothrix tenuis Kütz. em. Schmidt (I, III). — En très faible
quantité en ces deux stations.
Scytonema sp. (IX). — Plante trop jeune pour pouvoir être déter-
minée spécifiquement ; en très faible quantité du reste.
Anabæna sp. (III, VI, X). — Plantes dépourvues de spores et en
très faible quantité.
Anabaena monilifera Frémy n. sp. (IV).
Trichomata solitaria, recta vel plus minus curvata, passim vagina gela-
tinosa partim inclusa, eximie moniliformia, circa 6 (5,5-6) fx crassa, cellulla
apicalis cæteris conformis. Articuli spærici, interdum leviter compressi,
5,5-6 longi. Heteroscystæ subsphæricæ, 5,5-7 jx crassæ. Sporæ heterocystis
utrinque contiguæ, evolutione centripeta, juniores spæricæ vel leviter elon-
gatæ, adultæ cylindricæ apicibus rotundatis, 12-13,5 (x crassæ, 14-32 sæ-
— 76
pius circa 20) jjl longæ, episporio achro, passim diffluente. (Fig. 5). — Hab.
apud Camberçne, Africæ occidentalis , in lacuna, cum paucis aliis Algis. —
Leg. : Juignet. — V. in liquore Bouini conservatam.
Cette espèce de la Sect. Sphærozyga Born. et Flah. se distingue
de ses côngénères à la fois par ses cellules végétatives qui sont
Fig. 4. — Glœotrichia Juigneti Frémy, X 330 : a. Un filament très jeune. — b. c, d, e,
f, g. Stades successifs de la formation de la spore. — h. Spore complètement formée.
• — i. Un filament muni d’hormogonies.
sphériques ou subsphériques (y compris la cellule terminale) et ses
spores cylindriques à bouts arrondis.
Capsosira Brebissonii Kütz. (IX), en très faible quantité, sur
des phanérogames aquatiques.
(A suivre)
— 77
Sur le contact du Stampien et du Chattien a Andilly
(Seine-et-Oise).
Par R, Soyer.
Le contact des formations stampienne et chattienne est visible
actuellement à Andilly, dans une fouille de briqueterie à l’angle
des routes de Domont et du fort de Montligon, 1 km au N-0 du
fort de Montmorency ; on observe la coupe suivante :
12 Terre végétale..., , 0.50
11 Meulière démantelée, emballée dans une argile rougeâtre 0.60
10 Argiles lustrées et panachées, et bancs de meulière démantelée. ,4.50
9 Miches de meulière dans argile panachée 0.30
8 Meulière disjointe 0.12
7 Argile brune et verdâtre feuilletée 0.03
6 Sable argileux zoné, rouge, jaune et blanc ~. . 0.06
5 Argile brune feuilletée 0.07
4 Sable brun argileux et traces ligniteuses 0.02
3 Grès ferrugineux fossilifère (' Potamides Lamarcki) 0.02
2 Sable rubéfié.... 0.04
Les meulières démantelées et emballées dans leur argile de décom-
position n’apportent aucun, fait nouveau, mais l’intérêt de cette
coupe réside surtout dans le niveau gréseux fossilifère (couche
n° 3) qui forme une dalle bien continue et d’épaisseur constante,
visible sur une longueur de 15 m.
La roche est un grès rouge brun et noirâtre, cristallin, très dur,
d’aspect limonitique ; sa face inférieure est rouge brun, au contact
de»' sables ; sa face supérieure, presque noire présente quelques
empreintes se rapportant exclusivement à Potamides Lamarcki
Brgnt ne dépassant pas 12 mm. de hauteur. En plaque mince,
le grès se montre composé de petits fragments anguleux de quartz
généralement limpide noyés dans une trame brune limonitique.
Le sable brun de- la couche 4 montre des traînées noirâtres qui
proviennent de la décomposition de matières ligniteuses. Il n’existe
aucune discontinuité entre le sommet des sables stampiens et les
meulières; le passage s’opère par une couche d’argile brune et
verte sur laquelle reposent les meulières fragmentées et noyées
dans la masse des argiles à meulière.
Une disposition comparable à été signalée à Piscop, près d’ An-
dilly, par MM. L. Aufrère, E. Giraud et E. Vignard 1, où un
1. L. Aufrère, E. Giraud et E. Vignard. — L’alios de la forêt de Montmorency.
C. R. Ac. Sc., t. CCIV, 21 juin 1937, p. 1878.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 1, 1945."
grès stampien ferrugineux chargé de matières organiques est situé
directement sous un sable gris épais de quelques décimètres, que
recouvre la terre végétale. Pour ces auteurs, il s’agirait d’un alios
relativement récent qui se serait formé au plus tard au Tarde-
noisien, car on retrouve des vestiges d’industrie mésolithique dans
le sable gris qui recouvre le grès sablo-ferrugineux.
Ce banc paraît bien constant dans la région ; il a été retrouvé à
Orgemont, près de Sannois, d’où proviennent plusieurs échantil-
lons de la collection du Laboratoire de Géologie. Une coupe com-
parable a été signalée autrefois à Cernay-la-Ville, par Stan. Meu-
nier 1 :
1 Sable jaune fin . . Mém.
7 Terre végétale .... . 0.50
6 Meulières noyées dans l'argile à meulière.. 3.50
5 Calcaire marneux blanc; nombreuses Limnées 0.25
4 Marne blanche sans fossiles 0.10
3 Lignites argileux noirs compacts —
2 Grès friable à ciment ligniteux et ferrugineux —
1 Sable blanc . —
Pour l’auteur, le grès de la couche N° 2 représenterait un alios
oligocène formé au sein des dunes stampiennes avec le concours
de conditions atmosphériques favorables. La couche 3 est com-
parable à la mince bande de sable à traînées ligniteuses qui
recouvre la croûte de grès ferrugineux à Andilly.
La présence de Pot. Lamarcki dans le grès d’ Andilly est intéres-
sante, car elle indique qu’un régime de transition, très saumâtre,
s’est instauré à la fin du Stampien et a préludé à l’arrivée du lac de
Beauce. Ainsi que l’a montré R. Abrard 2, précisément dans la
région de Montmorency, à la fin du Stampien la dessalure pro-
gressive a déterminé un changement de la faune des meulières
chattiennes, qui renferment Pot. Lamarcki à la base et à la partie
médiane, et où les Limnées, rares à la base, deviennent abondantes
au centre et surtout au sommet où les Planorbes apparaissent et
remplacent les Potamides.
En résumé, le contact des couches stampiennes et chattiennes
d’ Andilly indique :
1° que chaque fois qu’un niveau gréseux nouveau est signalé dans les
grès stampiens des environs de Paris, il se révèle fossilifère sinon dans
toute son étendue, du moins à quelques emplacements.
2° Que le passage des formations stampiennes marines aux couches
continentales du lac de Beauce-Montmorency s’est faite par une tran-
1. Stan. Meunier. Sur un alios miocène des environs de Rambouillet. C.'R. Ac.
Sc., t. LXXXV, 1877, p. 1240.
2. R. Abrard. Les Meulières de Montlignon (S.-et-O.). Remarques générales sur
les Meulières de Beauce. C. R. som. S. G. F. (4), t. XXVI, 1926, p. 126.
sition saumâtre où seul Pot. Lamarcki est représenté, et qui a débuté
avant l’arrivée des premiers sédiments chattiens.
3° Que le grès ferrugineux fossilifère à aspect d’alios s’est constitué
peu après le dépôt des sables lijgniteux qui le surmontent.
4° Que ce régime de transition était généralisé dans la région pari-
sienne, puisqu’on le rencontre dans des localités aussi éloignées qu’An-
dilly, Piscop et Orgemont d’une part, et Cernay-la-Ville d’autre part,
dans des conditions stratigraphiques Comparables.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Sur les Scincidæ fossiles.
II. — Formes subfossiles de l'Ile Maurice.
Par Robert Hoffstetter.
Après une révision des restes signalés jusqu’à ce jour, j’ai établi
dans une note précédente 1 que, contrairement à l’opinion clas-
sique, aucun Scincidé fossile n’est encore connu dans l’Hémisphère
Nord.
Pour épuiser toute notre documentation sur l’histoire des Scin-
cidés, il me reste à examiner les pièces subfossiles découvertes dans
l’Ile Maurice, au lieu dit La Mare aux Songes, rendu célèbre par les
ossements d’Oiseaux et de Tortues qui y ont été recueillis.
Des observations de A. Günther 1877 2 et de H. Gadow 1894 3
ont déjà fait connaître partiellement un grand Saurien éteint,
Didosaurus mauritianus, qui est bien un Scincidé. J’ai pu moi-
même examiner, au Laboratoire de Paléontologie du Muséum,
des restes abondants récoltés par P. Carié dans la même localité,
et donnés au Muséum en 1910. Ces documents remarquables m’ont
permis d’étudier plus complètement les caractères de Didosaurus,
de confirmer sa position systématique, et de reconnaître en outre
l’existence d’un petit Scincidé contemporain, qui me paraît repré-
senter l’espèce actuelle Thyrus Bojeri (Desjardins).
I. — Didosaurus mauritianus Günther 1877.
Les publications, déjà mentionnées, de A. Günther et de
H; Gadow, ont fait connaître cette espèce par les pièces suivantes :
mandibule, frontal, capsule occipito-otique, vertèbres diverses,
bassin, fémur, humérus et ulna. Il faut en séparer l’atlas figuré
par H. Gadow (fig. & sup.), qui est une pièce mammalienne et ne
peut donc appartenir à Didosaurus.
La collection Carié m’a fourni des restes provenant de nom-
breux individus (il existe notamment 58 frontaux) et comprenant
des échantillons de presque toutes les pièces du squelette. Seuls
ont échappé à la récolte quelques-uns des os les plus petits ou les
1. R. Hoffstetter. Bull. Muséum (2) 16, p. 547-553, Paris, 1944.
2. A. Günther. Journ. Linn. Soc. Zool., 13, p. 322-324, fig. 1-2 ; London, 1877.
3. H. Gadow. Trans. Zool. Soc. London, 13, p. 323-324, pl. XLV1, fig. 1-16 ; Lon-
don, J 894.
Bulletin du Muséum, 2e séiie, t. XVII, n° 1, 1945.
— 81
moins caractérisés. Les cartilages n’ont pas été fossilisés. Par
contre, deux œufs ont été conservés partiellement. -
L’étude de ce riche matériel démontre indiscutablement que
Didosaurus est bien un Scincidé. On peut souligner les caractères
suivants, comme les plus significatifs : prémaxillaire pair ; arc
postorbital et arc postfrontotemporal complets ; columella cranii
présente ; pariétal simple portant un foramen pariétale et des
processus descendentes anteriores ; palatins formés de deux lames
superposées, réunies par leur bord externe ; présence de plaques
dermiques partiellement soudées au frontal et au pariétal ; den-
raire refermé dans sa partie antérieure autour du cartilage de
Meckel qui, de ce fait, est. logé dans un canalis Meckeli ; processus
coronoideus du dentaire chevauchant le coronoïde sur la face
externe ; splénial court, ne s’étendant pas vers l’avant au-delà
du foramen interne de sortie du nerf alvéolaire inférieur ; fossa
Meckeli réduite, n’atteignant pas le coronoïde ; processus retro-
articularis élargi en forme d’oreille ourlée vers le haut ; intercla-
vicule cruciforme ; clavicule dilatée proximalement et percée par
des fenêtres irrégulières. Tous les autres os du crâne, du rachis,
des ceintures et des membres possèdent le style qui caractérise
les Scincidés. On peut d’ailleurs reconnaître quelques-uns de ces
caractères sur les figures déjà données par H. Gadow ; d’autres
apparaissent dans la tentative de reconstitution du crâne de Dido-
saurus, que je figure ici. (Fig. 1).
Il s’agissait d’un animal pouvant atteindre une grande taille,
dépassant celle de tous les Scincidés actuels. Cependant il faut
remarquer que les pièces figurées jusqu’ici appartiennent à des
individus âgés, présentant leur maximum de développement.
Celui-ci n’était atteint qu’exceptionnellement, et la grosse majo-
rité des os recueillis à la Mare aux Songes indiquent des individus
plus petits.
Cette taille remarquable a conduit les auteurs à rapprocher
Didosaurus des grands Scincidés australiens et notamment de
Tiliqua (= Cyclodus ). Un tel rapprochement, bien que légitime,
soulève quelques réserves que Ch.-L. Camp 1923 semble avoir
pressenties. Par contre, une comparaison attentive m’a convaincu
que Didosaurus est étroitement apparenté au genre actuel Macros-
cincus, dont l’espèce unique, M. Coctei Duméril et Bibron est
cantonnée aujourd’hui dans une des Iles du Cap Vert.
Tous les détails ostéologiques parlent en faveur de cette parenté.
Particulièrement le prévomer, le pariétal, le jugal et l’ectoptéry-
goïde montrent une analogie frappante entre Macroscincus et
Didosaurus, alors que les mêmes os sont bien différents chez Tili-
qua et Trachydosaurus. Le nombre des dents est très comparable
chez les deux premiers genres : la fréquence maximum correspond
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945. 6
— 82 —
à 29 par demi-mâchoire chez Didosaurus , avec tendance à une
légère réduction lorsque la taille croît. Le développement dès pattes
est beaucoup plus marqué chez Macroscincus et Didosaurus que
Fig. 1. — Schéma du crâne restitué de Didosaurus mauritianus, X 1.
A. — face dorsale.
B. — face ventrale.
chez les formes australiennes : ainsi le fémur représente plus des
7 / 10 de la mandibule, tandis qu’il n’atteint pas les 5/10 chez Tili-
qua et Trachydosaurus. Les rapports des membres parlent dans le
même sens : le fémur est nettement plus grand que l’humérus
— 83 —
chez Macroscincus et Didosaurus, tandis que les deux os sont égaux
dans les deux genres australiens.
D’autre part, l’armure ostéodermique, si remarquablement déve-
loppée chez Tiliqua et plus encore chez Trachydosaurus , semble
également réduite chez les deux genres comparés. Chez Macros-
cincus, en effet, en dehors des plaques céphaliques, relativement
faibles, on ne trouve que des ostéodermes petits et. minces, qui ne
sont développés que dans les régions nuchale et ventrale. Or il est
frappant de constater que chez Didosaurus , on ne connaît que les
plaques frontale, frontopariétales, interpariétale et pariétales,
souvent incomplètes et très minces ; on n’a retrouvé aucun ostéo-
derme libre, bien que le matériel étudié ait été récolté avec soin
et comprenne des pièces de très petite taille. Ces observations me
conduisent à admettre, chez Didosaurus, une réduction du système
ostéodermique, qui devait être très comparable à celui de Macros-
cincus.
Un dernier caractère, celùi-ci éthologique, vient encore souligner
la ressemblance entre les deux genres. Je suis persuadé, en effet,
que Didosaurus habitait encore récemment l’ Ile Rodriguez, et que
c’est de lui que F. Léguât, qui a séjourné dans l’île de 1691 à 1693,
parlait en ces termes 1 : « Il y a une autre espèce de Lézards noc-
turnes de couleur grisâtre, dont la figure est fort vilaine : ils sont
gros et longs comme le bras, et la chair n’en est pas mauvaise. Ils
aiment beaucoup les Lataniers. » Didosaurus aurait donc été un
animal nocturne,, comme l’est également Macroscincus, d’après
L. Vaillant 1882 2.
Tous ces caractères établissent si indiscutablement la parenté
entre les deux formes qu’on serait presque tenté de les placer dans
le même genre. Il me semble cependant qu’on peut maintenir
Didosaurus comme distinct, en notant les particularités suivantes
qui le séparent de Macroscincus.
Les dents à couronne arrondie, montrent une légère tendance à
l’ambl.yodontie, tandis que celles de Macroscincus, en liaison avec
un régime herbivore, possèdent une couronne finement denticulée,
comme chez les Iguanes. Le ptérygoïde participe au contour de la
fenêtre infraorbitaire, par suite d’une réduction de l’ectoptéry-
goïde qui ne touche plus le palatin. Il porte typiquement 2, parfois
3 dents ptérygoïdiennes ; cependant ces dents sont souvent absentes
chez les individus de petite taille. Les lames ventrales des palatins
sont longuement en contact sur la ligne médiane du palais. Le
dentaire est plus longuement refermé autour du canalis Meckeli,
et, corrélativement, le splénial est plus réduit vers l’avant. Les
1. F. Léguât. Voyages et Aventures, I, p. 108 ; Amsterdam (et Londres), 1708.
2. L. Vaillant. C. R. Ac. Sc., 94, p. 811-812, Paris, 1882.
Bulletin du Muséum, 2? série, t. XVII, n° 1, 1945.
6.
— 84 —
vertèbres sont beaucoup courtes, plus massives que celles de Macros-
cincus, indiquant un corps plus trapu.
Il n’en reste pas moins que, même en retenant la différence géné-
rique, les deux formes sont étroitement parentes. Or il y a là un
fait remarquable, si l’on considère leur position géographique. Je
ne crois pas, en effet, en dehors de la présence d’espèces cosmo-
polites souvent introduites, qu’on ait jamais noté de parenté étroite
entre les faunes des Iles du Cap Vert et des Mascareignes.
Il faut sans doute considérer Didosaurus, récemment éteint à
Rodriguez et à Maurice, et Macroscincus, - en voie d’extinction
dans les Iles du Cap Vert, comme des formes reliques, survivance
A. — - Pariétal, face ventrale (1) et dorsale (2).
B. — Capsule occipitootique, faces dorsale (1), ventrale (2) et postérieure (3).
C. — Sacrum, face dorsale.
D. — Demi-bassin droit, face externe.
E. — Humérus gauche, face antérieure.
probable d’une faune tertiaire dont l’aire de répartition inconnue
comprenait sans doute le continent africain. .
II. — Thyrus Bojeri (Des jardins 1831) foss.
J’ai séparé dans la collection Carié, des restes d’un petit Saurien
représenté par 3 pariétaux, 14 capsules occipito-otiques, 4 sacrums,
3 demi-bassins gauches et 3 droits, 1 humérus gauche et 1 droit.
Les caractères de tous les os, comme on peut le voir sur la figure
2, indiquent avec certitude un Scincidé, Plus précisément, leur
morphologie de détail s’accorde bien avec celle des pièces homo-
85 —
logues de l’actuel Thyrus Bojeri, cantonné dans l’Ile Maurice et
File Ronde. J’ai pu faire une comparaison sérieuse grâce à l’obli-
geance de M. Angel, du Laboratoire d’Herpétologie, qui a bien
voulu me confier un exemplaire de la forme actuelle pour en pré-
parer le squelette. Sacrum, bassin et humérus sont pratiquement
identiques chez le fossile et la pièce de comparaison. La capsule
occipito-otique est également tout à fait semblable, mais la suture
entre basisphénoïde et basioccipital, encore visible dans le sque-
lette préparé, est totalement effacée dans la pièce fossile. Le parié-
tal, dans les deux pièces comparées, montre la même morphologie
des processus pariétales, caractérisés par leur forme aplatie et
élargie presque jusqu’à l’extrémité ; cependant, chez le fossile, le
corps du pariétal est plus élargi en avant, le foramen pariétale
est plus postérieur et les processus pariétales sont plus divergents.
Les quelques différences mentionnées doivent s’expliquer par le
degré de développement. En effet, le fossile est un peu plus grand
que le squelette de comparaison ; mais celui-ci appartient à un
exemplaire n’ayant pas atteint son maximum de taille.
On peut donc admettre que la forme fossile se rattache à l’espèce
Thyrus Bojeri (Desjardins).
Le genre Thyrus Gray 1845, inclus par G. -A. Boulenger 1877
dans le genre Scelotes s. L, a été repris par Hewitt 1929 et par
G. -F. de Witte 1943, pour la seule espèce Th. Bojeri. Il est con-
sidéré par les derniers auteurs comme le chef de file d’un des quatre
phylums apparentés au genre Scelotes, et qui auraient évolué sépa-
rément vers des formes apodes. Celui qui nous intéresse occupe-
rait uniquement la région malgache.
La rencontre de' Th. Bojeri à l’état subfossile n’a rien de sur-
prenant. Elle mérite cependant d’être soulignée, car il est toujours
intéressant, dans une faune insulaire, de faire le départ entre les
espèces autochtones et les formes introduites.
4 Conclusions.
La contribution qu’apporte la PaléontolQgie à l’histoire des
Scincidés est donc très décevante, puisque les seuls résultats posi-
tifs concernent la faune subactuelle de l’Ile Maurice.
L’absence de tout document tertiaire est très curieuse. Il faut
évidemment agir avec grande prudence pour faire état d’un fait
négatif en Paléontologie. Cependant il est peu probable que la
famille ait été représentée dans l’Eocène et l’Oligocène de l’Amé-
rique du Nord, dont les faunes assez riches ont été scrupuleusement
étudiées par Ch.-W. Gilmore. L’existence du groupe est encore
plus improbable en Europe, de l’Eocène au Miocène, car des gise-
ments très riches en Vertébrés ne contiennent aucun membre de
— 86 —
la famille. Je serai moins affirmatif pour le Pliocène et le Pléis-
tocène où les documents sont fort pauyres et peuvent laisser quel-
que espoir de nouvelles découvertes.
Est-ce à dire que la famille est d’origine récente ? Certainement
non. Les caractères bien tranchés, la richesse en espèces et le cos-
mopolitisme remarquable des Scincidés indiquent une ancienneté
certaine. Mais il me paraît probable que l’histoire de la famille
s’est déroulée principalement dans l’Hémisphère Sud, (tandis que
par exemple les Anguidés se sont toujours maintenus au Nord). -
La répartition géographique actuelle parle d’ailleurs dans le même
sens en montrant une extraordinaire richesse en Scincidés dans les
régions africaine, indo-malaise et australienne. C’est dans les faunes
tertiaires de ces mêmes régions que devraient être recherchés les
Scincidés fossiles.
Il apparaît au contraire que la famille n’a gagné la région paléar-
tique que récemment, tout au plus depuis le Pliocène. Encore ne
s’y est-elle introduite que discrètement, sans s’étendre loin vers
le Nord.
Laboratoires de Paléontologie et d’ Anatomie comparée
du Muséum.
— 87 —
Révision de quelques planorbes fossiles.
(D’APRÈS LES CARACTÈRES DE LA MICROSCULPTURE INTERNE
DU TEST ET DU TOUR EMBRYONNAIRE).
Par Laure J. Lhoste.
Les Planorbes étudiés appartiennent aux collections de Mol-
lusques tertiaires et quaternaires du Laboratoire de Géologie du
Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris.'
Ces individus ont été révisés par l’étude du tour embryonnaire
et de la microsculpture de la face interne du test.
Microsculpture interne. — Une microsculpture interne existe
chez le genre Planorbe comme chez le genre Limnée précédemment
étudié û Elle est constante et spécifique. Elle s’observe également
chez les espèces tertiaires, quaternaires et actuelles.
La microsculpture interne ne montre aucun lien entre les espèces
à l’intérieur d’un même sous-genre. Il semble également impossible
d’interpréter les variations du dessin et d’établir une certaine
fdiation.
Tour embryonnaire. ■ — L’étude des tours embryonnaires est rela-
tivement aisée. La chambre préeonchiale se trouvant au centre des
individus, elle est bien souvent conservée intacte.
Les tours embryonnaires sont symétriques ou asymétriques. Ces
derniers appartiennent à des coquilles très ombiliquées ou irrégu-
lières. Ils sont en général placés bien au centre sauf chez P. (Coretus)
corneus où il apparait légèremerît déporté sur la gauche. Ces tours
se présentent : soit en forme de poulie à deux gorges avec un ren-
flement central plus ou moins volumineux, soit en cylindre symé-
trique ou asymétrique avec un ou deux étranglements.
On peut être 'tenté d’interpréter ces variations et d’y voir une
fdiation. On a en effet une poulie, un cylindre et des formes inter-
médiaires. Mais il faut être prudent, un ordre logique n’étant pas
forcément une base juste lorsqu’on raisonne sur les phénomènes
du vivant.
Il ressort toutefois de ce travail que l’étude de la chambre pré-
conchiale permet d’intégrer dans un sous-genre des espèces pré-
1. Laure-J. Lhoste. Révision des Limnées fossiles. Bull. Mus. Hist. Nat., t. XV,
p. 535.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 1, 1945.
— 88 —
sentant un tour embryonnaire identique ou voisin de celle du
type. Et c’est là que réside son intérêt.
Technique. — Le tour embryonnaire est dégagé par frottement
sur une meule douce, lorsque la taille et la résistance du test le
permettent. Dans le cas contraire, l’individu, enrobé dans un bloc
de cire est placé sous la loupe binoculaire et dégagé au moyen de
pinces et d’aiguilles montées. Les individus petits et très fragiles
peuvent être noyés dans la paraffine et coupés avec un micro-
tome.
La microsculpture a été étudiée à sec au moyen de dispositifs
épiscopiques permettant d’obtenir un grossissement moyen de
X 1.000. Les dessins ont été exécutés à la chambre claire.
J’ai regardé des fragments de test à l’Ultropack et en particulier
la face interne. Le dispositif spécial de cet appareil permet d’obte-
nir une intense plage lumineuse sur la préparation. Les ombres
sont supprimées, il n’y a donc plus de relief. L’observation des
sculptures s’en trouve très gênée. Par contre j’ai vu également,
toujours à l’Ultropack, la couche appelée couche cellulaire, ainsi
que ses prismes, que je me propose d’étudier ultérieurement.
Sous-Genre Hippeutis (Agassiz) de Charpentier, 1837.
P. hemistoma Sowerby.
Coquille . Test aplani en dessous, convexe en dessus, ombiliqué.
La spire est de 4 tours ; le dernier grand, bien convexe, a son bord
extrême déprimé. Il porte une carène très émoussée.
Sutures. Visibles.
Ouverture. Haute, étroite, anguleuse à l’insertion de la carène.
Les deux bords du péristome sont presque dans un même plan.
Ornementation. Stries d’accroissement très fines, arquées.
Microsculpture. Stries parallèles surchargées de ponctuations
plus ou moins importantes.
Tour embryonnaire. Légèrement asymétrique ; il présente un
étranglement central sans aücun renflement. La forme du tour
embryonnaire de cette espèce tertiaire du Cuisien la place dans le
sous-genre Hippeutis (Agassiz) de Charpentier.
Provenance. Pourcy (Marne),
Tour embryonnaire : Fig. 1, P. hemistoma ; fig. 2, P. fontanus ; fig. 3, P. complanatus ;
fig. 4, P. umbilicalus ; fig. 5, P. vortex ; fig. 6, P. albus ; fig. 7, P. subovatus ; fig. 8,
P. lens ; fig. 9, P. corneus ; fig. 10, P. nautileus ; fig. 11, P. contorlus ; fig. 12, P.
carinatus ; fig. 13, P. planorbis Lemnarum Astre ; fig. 14, P. planorbis.
P. ( Hippeutis ) fontanus Linné.
' , ' I •
Coquille , Déprimée sur le bord, convexe, davantage en dessus
qu’en dessous, ombiliquée. Spire de 3-4 tours, le dernier, énorme,
très embrassant avec une carène plus ou moins marquée.
Sutures. Visibles
Ouverture : (d-’ après L. Germain). Fig. 1, P. complanalus ; fig. 2, P. Vortex ; fig. 3,
P. vortieulus ; fig. 4, P. spirorbis ; fig. 5, P. corneus ; fig. 6, P. contorius ; fig. 7,
P. carinatus ; fig. 8, P. planorbis lemnarum Astre ; fig. 9, P. planorbis.
Ouverture. Etroite, anguleuse à l’insertion de la carène, bord
supérieur avancé.
Ornementation. Stries d’accroissement arquée» vers l’avant.
Microsculpture. Aiguilles brillantes, couchées en treillissage. Les
croisements se font suivant des angles variables.
Tour embryonnaire. Asymétrique, il présente un très léger ren-
flement central. La partie supérieure avant le premier étrangle-
91
ment est sensiblement moins importante que celle suivant le
second. Les étranglements ne sont que légèrement indiqués.
La forme du tour embryonnaire justifie le rétablissement de
l’espèce P. fontanus Dupuy mise en synonymie par L. Germain.
Provenance. Quaternaire de Bourdon (Somme).
P. umbilicatus Müller.
Coquille. Plate et subconcave en dessus, plane en dessous ; spire
de 5 tours à croissance lente. Le dernier tour montre une largeur
à peu près égale à la moitié du rayon total ; convexe en dessous,
davantage en dessus, il porte une carène saillante visible des deux
Coquille : Fig. 1, P. nauiileus ; fig. 2, fragment de test externe de P. albus.
faces ; il se termine souvent dans un plan supérieur au plan
d’ensemble de la spire.
Sutures. Marquées. m
Ouverture. Etroite, ovalaire, oblique, anguleuse au point où abou-
tit la carène, deux fois anguleuse à la base. Le bord supérieur du
péristome est avancé.
Ornementation. Les stries d’accroissement sont nettes, fines,
serrées, doucement arquées vers l’avant.
La sculpture interne présente une sorte de filet à mailles rap-
prochées et ovalaires.
Tour embryonnaire. Différent de ce que l’on pouvait attendre
d’une espèce appartenant au sous-genre Planorbis s. str. La saillie
centrale est réduite à un petit bourrelet La partie supérieure pré-
cédant le premier étranglement est banale, tandis que celle sui-
vant la deuxième gorge est énorme et pansue. L’ensemble est
légèrement asymétrique.
92
Remarque. Le tour embryonnaire très éloigné par sa forme de
celui des P. planorbis L. tend à montrer que P. umbilicatus n’est
pas à sa place dans ce sous-genre. Il semble devoir se. placer dans
le sous-genre Hippeutis (Agassiz) de Charpentier.
Provenance. Quaternaire de Joinville (Seine).
f ■ -
P. complanatus Linné.
Coquille. Discoïde, très déprimée, un peu convexe en dessus,
plane en dessous. Spire de 4 tours à croissance rapide: Le dernier
tour très embrassant porte une carène bien saillante.
Sutures. Peu marquées.
Ouverture. Transverse, ovalaire, pointue, au sommet, deux fois
anguleuse à la base. Bord supérieur avancé.
! Ornementation. Stries d’accroissement très fines, peu nettes et
inégales.
Microsculpture. Rangées de festons argentés plus ou moins paral-
lèles.
Tour embryonnaire. Ne montre qu’une seule gorge précédant un
renflement pansu.
Provenance. Quaternaire de Menchecourt (Somme).
(à suivre).
Laboratoire de Géologie du Muséum.
»
Le Gérant : Marc André.
/
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (c. O. L. 31.0832). 25-5-1945
ÉDITIONS
i
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
'{Un vol. par an, abonnement annuel France, 100 fr., Etranger, 120 fr.).
Mémoires dû Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Ilorti parisiensis. (Laboratoire de Culture; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbe*t, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.J.
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
(l’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 fr.). ,
Bulleîin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer- Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme ^Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
' Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. Rv Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924; abonnement France, 150 fr., Étranger,
200 fr.).
Revue ifryologique et Lichénologique. (Directeur M, N., Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depui|.1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55.fr.).
SOMMAIRE
Actes administratifs
Liste des Correspondants et Attachés nommés en 1944. . . .
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1944
Communications :
P. Rode. Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs (suite). I. Sciuromorphcs (suite) . . -24
E. G. Dehaut. Sur la signification du triple faciès géographique dont les Dico-
tyles, Cuyier sont empreints 32
J. Carayon. Parasitisme du Pagure Clibdnarius miéanthropus (Risso) par le
Rhizocéphalo Seplosaccus Cuenoli Duboscq 37
E. Fischer-Piette. Récolte malacologique du Professeur Humbert dans le
Nord de Madagascar 41
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres (6e note). Famille Hclicidae (suite) 47
A. Tixier-Durivault. Les Aleyonaires du Muséum : I. Famille des Alcyo-
niidae. — 2. Genre Sinularia '55
A. Guillaumin et E. Manguin. Floraisons observées dans les serres du Muséum
pendant l’année 1944 '*'64
R. Benoist. Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane fran-
çaise : 65
P. Frémy. Etude d’une petite collection d’Algucs d’eau douce de la Guinée ,
française y. * 70
R. Soyer. Sur le contact du Stampien et du Chattien à Andiliy (S.^et-O.) .... 77
R. Hoffstetter. Sur les Scincidae fossiles. II — Formes subfossiles de File
Maurice : 80
L.-J. Lhoste. Révision de quelqyes Planorbes fossiles ((i’après les caractères
de la microsculpture interne du test et du tour embryonnaire 87
Pages
5
6
10
BULLETIN
v DD
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XVII
i
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 2. — Février 1945
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V'
RÉGLEMENT
Ls Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 fl feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Us
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications éont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
\ .
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
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25 ex. • 50 ex. 100 ex.
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16 pages 79 fr. 112 fr.* 175 fr.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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par 25 ex. en sus ; 12 francs.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuyes.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945, — N° 2
347e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
22 FÉVRIER 1945
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
Par arrêté en date du 26 janvier 1945, du Ministère de l’Agriculture
M. le Professeur L. Bertin est nommé membre du Comité Scientifique
de la Station centrale d’Hydrobiologie appliquée, en remplacement de
M. J. Pellegrin, décédé.
M. R. Tixier est titularisé dans ses fonctions d’Assistant à la Chaire
de Chimie appliquée aux corps organisés (Arrêté ministériel du 30 dé-
cembre 1944).
M. Arènes (chaire de Phanérogamie) et Mlle J. Signeux (chaire de
Paléontologie) sont nommés Assistants à titre provisoire.
M. Doyon, architecte, esH nommé Architecte en chef du Muséum en
remplacement de M. Berger, admis à la retraite (Arrêté ministériel du
'13 janvier 1 945).
M. Vivien est nommé Architecte ordinaire au Muséum en remplace-
ment de M. Doyon, nommé Architecte en chef (Arrêté ministériel du
13 janvier 1945).
Par Arrêté ministériel du 9 février 1945, la nomination de M. Ch. Bour-
sin (révoqué de ses fonctions d’Assistant) a été annulée.
M- le Président a le regret d’annoncer deux décès
André Seyrig, Correspondant du Muséum, mort assassiné à Tana-
Bülletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
7
— 94 —
narive et le Dr Jules Richard, l’un de nos plus éminents Associés, décédé
le 24 janvier 1945. Le Dr Jules Richard, Directeur du Musée Océano-
graphique de Monaco, élève d’A. Milne-Edwards et d’Edmond Per-
rier, dans les laboratoires desquels il avait préparé sa thèse et poursuivi
ses recherches sur les Entomostracés d’eau douce, était resté fidèlement
attaché au Muséum qui lui doit d’avoir pu enrichir ses collections de
nombreux .doubles provenant des matériaux recueillis par le Prince
Albert Ier au cours de ses nombreuses croisières.
— 95 —
COMMUNICATIONS
Catalogue des Types de Mammifères
du Muséum National D’Histoire Naturelle
t . ^ '•>' -
ORDRE DES RONGEURS (suite) \
I. — SCIUROMORPHES (suite).
Par P. Rode,
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères)
341. — * Mus confucianus A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Rat de Confucius.
Rattus confucianus A. M. Edwards.
Provenance : Setchuan, par M. l’Abbé David. — N° 1870-21
(1081). N° 2 du catalogue du voyageur.
Spécimen naturalisé en bon état. Tête osseuse dans la peau.
341 a. ■ — M. confucianus. — Para type.
Même provenance. — N° 1870-20 (1082).
Spécimen naturalisé, en bon .état. Tête osseuse retirée et
conservée.
342. — Mus humiliatus A. M. Edwards. — Holotype. • — Le Rat
. de Chine.
Rattus humiliatus (A. M. Edwards).
Provenance : Pékin. — N° 1867-257 (1029).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
342 a et i. — M. humiliatus. — 2 Paratypes 2.
Provenance : Province de Pékin. — Nos 1867-255 et 256 (1030
et 1028).
341. — A.-M. Edwards, — iVlle Arch. Mus., 1871, t. VII, p. 93. • — Rech.
Mamrnif., 1874, p. 286.
342. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 137.
1. Voir Bulletin du Muséum, 2e sér., t. XV, n°* 5 et 6, 1943 ; t. XVII, n° 1.
2. Ces deux spécimens correspondent à la description de Milne-Edwards. Leur
date d’entrée dans les collections (1870) et leur origine sont également d’accord avec
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
— 96
Spécimens naturalisés en bon état. Têtes osseuses retirées
et conservées.
343. — • Mus plumbeus A. M. Edwards. — Holotype. — ' Le Rat
couleur de plomb.
Rattus plumbeus (A. M. Edwards).
Provenance : Mongolie. Partie occidentale du Tchély, par M. l'Abbé
David. — N° 1867-253 (1126).
Spécimen naturalisé,, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
344. ■ — Mus Bocourti A. M. Edwards. — Holotype. — Le Rat de
Bocourt.
Rattus bocourti A. M. Edwards).
Provenance : Azuthia (Siam) par M. Bocourt en 1862. — N° 1862-
1247 (1050).
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée.
345 et 345 a. — Mus Germani A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Rat de Germain.
Rattus germaini (A. M. Edwards).
Provenance : Poulo-Condore, par M. Rodolphe Germain en 1868.
— N° 1868-1093 (984).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Deux autres spécimens sont inscrits comme type, l’un de
Poulo Condore (1868-1094) mais qui appartient à une autre
espèce (peut-être M. Jerdoni ) et l’autre de Saïgon (1868-430),
dont les dimensions correspondent assez exactement à celles
données par Milne-Edwards dans sa description ; tandis que
l’exemplaire de Poulo Condore (Holotype) est un peu plus
petit que l’exemplaire décrit. Il y a eu certainement confusion
entre les 2 spécimens. On peut alors considérer le spécimen
de 1865 comme un Paratopotype. (La tête osseuse est retirée et
conservée).
346. — Mus Edwardsi P. Thomas. • — Holotype. — Le Rat de
Milne-Edwards.
Rattus edwardsi O. Thomas.
343. — A.-M. Edwahds. — Rech. Mammif., 1874, p. 138, pl. XLIII, fig. 2.
344. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 291 (en note).
345 — A.-M. Edwards. — - Rech. Mammif., 1874, p. 289.
- 346. — O. Thomas. — Proc. Zool. Soc., London, 1882, p. 587.
le texte de Milne-Edwards. Tous les autres spécimens inscrits comme types, au nombre
de 8, sont de taille beaucoup plus forte, d’origine différente et sont entrés dans les
collections trois ans plus tard.
Provenance : Fokien occidental, par M l’Abbé A, David. —
N° 1874-607 (882) (spécimen a décrit par O. Thomas).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
346 a, b, c. — • M. Edwardsi. — 3 Paratypes.
Même provenance. — N° 1874-608 (884) (spécimen c de O. Tho-
mas) — 1874-606 et 610 (883 et 885).
Spécimens naturalisés, en assez bon état. Têtes osseuses
retirées, des Nos 883 et 885, et conservées.
347. — Mus auratus G. Grandidiér. — Holotype. — ■ Le Rat doré
de Madagascar.
Rattus auratus (G. Grandidiér).
Provenance : Morondava, côte ouest de Madagascar. — N° 1900-
574 (1014 A).
Spécimen naturalisé, en très bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.
347 a et b. ■ — M. auratus. — 2 Paratypes.
Même provenance (G. Grandidiér, 1898). — N° 1912-142.
Spécimens en alcool.
i
Genre : APODEMUS Kaup, 1829.
348. • — Mus Chevrieri A. M. Edwards. — Ç Holotype. — Le Rat
de Chevrier.
Apodemus Chevrîferi (A. M. Edwards).
Provenance : Moupin, par M. l'Abbé David. — N° 1870-605
(1051).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.
Genre : MICROMYS Dehne, 1841.
349. — Mus pygmaeus A. M. Edwards. — Holotype. — La souris
naine du Setchuan.
Micromys pygmaeus (A. M. Edwards).
Provenance : Setchuan, par M. l’Abbé David. ■ — N° 1870-32
(1203).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.^
347. — G. Grandidiér. — Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris, 1989, 5, p. 277.
348. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 288, pl. XL, fig. 2.
349. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 291.
— 98
Genre : ARVICANTHIS Lesson, 1842.
350. — • Arvicola niloticus Desmarest. - — Holotype. - — - Le Rat
du Nil.
Arvicanthis niloticus (Desmarest).
Provenance : d'Egypte, par M, Geoffroy Saint-Hilaire ( Lemnus
niloticus Geoffroy). Le Campagnol du Nil. — N° 1110.
Spécimen naturalisé. Etat médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : MALACOMYS A. M. Edwards, 1877.
351. — Malacomys longipes A. Milne-Edwards. — Holotype et
Génotype. — • Le Malacomys aux longs pieds.
Malacomys longipes A. Milne-Edwards.
Provenance : Gabon. Du voyage de M. le Marquis de Compiègne
et de M. Marche. Acquis à M. Bouvier. — N° 1873-58 (936).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : STOCHOMYS Thomas, 1926.
352. — Mus hypoleucus Pucheran. — Holotype. • — Le rat au
ventre blanc.
Stochomys' longicaudatus (Tullberg).
Provenance : du Gabon, par M. Aubry-Lecomte. — N° 1854-
1288 (1089).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : OENOMYS Thomas, 1904.
353. • — Mus hypoxanthus Pucheran. - — Holotype. — Le rat au
ventre jaune.
Oenomys hypoxanthus (Pucheran).
Provenance : Gabon, par M. Aubry-Lecomte. - — • N° 1854-1288
(1085). .
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
350. — Desmarest. — Mammalogie, 1822, t. II, p. 281.
351. — A.-M. Edwards. — Bull. Soc. Philom., Paris, 1877, 12, p. 10.
352. — Pucheran. - — - Rev. et Mag. Zoologie, 1855, p. 206.
353. — Pucheran. — Rev. Mag. Zool., 1855, p. 206.
99 —
y Genre : ACOMYS Is. Geoffroy, 1840.
354. — • Mus cahirinus Desmarest. — • Génotype et Holotype. —
Le rat épineux du Caire.
Acomys cahirinus (Desm.).
Provenance : Le Caire, Egypte, par M. Geoffroy Saint- Hilaire. '• —
No 1224.
Spécimen naturalisé,^ en assez mauvais état. Tête osseuse
retirée et disparue.
354 a. — Mus cahirinus. — Paratype.
Même provenance. — • N° 1225.
Spécimen naturalisé, en mauvais état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : PELOMYS Peters, 1852.
355. — Golunda Campanae Huet. • — $ Holotype. — Le Golunda
du Père Campana.
Pelomys campanae (Huet).
Provenance : Landana, côte occidentale d’Afrique (Angola). —
N° 1888-1 (1113).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
355 a. — Golunda Campanae. — $ Allotype.
Même provenance. ■ — N° 1888-2 (1112).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
356. — Golunda Dybowskii de Pousargues. — £ Holotype. - — • Le
Golunda de Dybowski.
Pelomys dybowskii (de Pousargues).
Provenance : Mission J. Dybowski, Congo (Bords de la Kémo,
affluent de la rive droite de l’Oubangui). — - N° 1892-1054 (1112 A).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
356 a. — G. Dybowskii. Paratype.
Tête osseuse seule. Nos 1892-1591.
354. • — Desmarest. — ■ Noua. Dicl. Hist. Nat., 1819, p. 70.
355. — J. Huet. — Le Naturaliste, 1888, 10, p. 143-144.
356. — E. de Pousargues. — Bull. Soc. Zool. de France, 1893, t. XVIII, p. 163.
100
Genre : UROMYS Peters, 1867.
357. • — Mus barbatus. — A. M. Edwards. — •• Holotype. — Le Rat
à grandes moustaches.
Uromys barbatus (A. M. Edwards).
^Provenance : Nouvelle Guinée britannique. Partie haute du. bassin
de la rivière Aroa. - — N° 1900-398 (1066-13).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
358. — • Pogonomys macrourus A. M. Edwards. — ■ Holotype et
Génotype.' - — • Le Pogonomys à grosse queue.
Uromys macrourus (A. M. Edwards).
Provenance : Monts Arfaks. — Nouvelle Guinée. — M. Laglaize.
— N° 1877-1473 (1104).
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
i. conservée.
Genre : CONILURUS Ogilby, 1838.
359. — Hapalotis longicaudatus Gould. — Holotype (ou Para-
type ?) — L’ Hapalotis à longue queue.
Conilurus longicaudatus (Gould).
Provenance : Australie. Acquis par échange à M. Verreaux. —
No 1217.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Genre : HYOMYS Thomas, 1903.
360. ■ — Mus goliath A. M. Edwards. • — $ Holotype. — Le Rat
goliath.
' Hyomys mecki Thos.
Provenance : Nouvelle Guinée britannique. Partie haute de la
rivière Aroa. Acquis à M. Mantou. — N° 1900-397 (1066 A).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
357. — A.-M. Edwards. — Bull. Mus., Paris, -1900, p. 165.
358. — A.-M. Edwards. — C. R. Acad. Sc., 1877, LXXXV, p. 1081.
359. — Gould. — Mammij. Australie, 1863, III, pl. 8.
360 — A.-M. Edwards. • — Bull. Mus, Paris, 1900, p. 165.
101
Sous-famille des Microtinés.
Genre : MICROTUS Shrank, 1798.
361. — Arvicola leucurus Gerbe. — $ Holotype ? — Le Campa-
gnol à queue blanche.
Microtus lebrunii leucurus Gerbe.
Provenance : de Provence, département des Basses-Alpes. Donné
par M. Gerbe en 1852. — N° 1852-153 (1467).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
362. — Arvicola mandarinus A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Campagnol mandarin.
Microtus mandarinus A. M. Edwards.
Provenance : Mongolie, par M. l'Abbé David. « Arvicole des sables,
tué en avril, très rare ». — N° 1867-146 (1497).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
363. — - Arvicola melanogaster A. M. Edwards. — Holotype. • —
Le Campagnol au ventre noir.
Microtus melanogaster A. M. Edwards.
Provenance : Sé-Tchouan, par M. l’Abbé David. — N° 1870-25
(1500). ,
Spécimen naturalisé,. en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée. •
363 a. — A. melanogaster. — Paratype.
Même provenance. — N° 1870-24 (1499).
Spécimen naturalisé. Tête osseuse retirée et disparue.
364. • — Arvicola Montebelli A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Campagnol de M. de Montebello
Microtus montebelloi (A. M. Edwards).
Provenance : Fusi-Yama (Japon). — N° 1871-571 (1505).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
361. — Gerbe. — Rev. Zool., 1852, IV, p. 260.
362. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 129, pl. XII et XIII.
363. — A.-M. Edwards. — Nlle Arch. Muséum, 1871, t. VII, p. 93 et Rech.
Mammif., 1874, p. 284.
364. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 285.
102
Genre : PITYMYS Mac Murtrie, 1831.
365. — • Arvicola Selysii Gerbe. — • Holotype. • — Le Campagnol de
Selys — Longchamps.
Pitymys subtérraneus de Selys Longchamps.
Provenance : Basses-Alpes. Donné par M. Gerbe. — N° 1852-
155 (1563).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
366. — Arvicola (Microtus) ibericus Gerbe. — Holotype. • — Le
Campagnol ibérique
Pitymys ibericus (Gerbe).
Provenance : d’Espagne (Murcie). Acquis à M. Bourgeat en 1852.
— 1852-313 (1574). ,
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue
367. • — Arvicola (Microtus) Gerbii A. de l’Isle. — Holotype. —
Le Campagnol de Gerbe.
Pitymys pyrenaicus gerbii, de l’Isle.
Provenance : De Lahaye, près de Nantes. — Bassin de la Loire,
par M. de l’Isle. — N° 1878-3521 (1564).
*
Spécimen naturalisé. Tête osseuse retirée et conservée.
365. — Gerbe. — Rev. Mag. Zoologie, 1852, p. 505, pl. 13, 14, fig. 5 à 10.
366. — - Gerbe. — Rev. Zool., 1854, p. 400.
367. — A. de l’Isle. Le Naturaliste, 1879, p. 51.
— 103
Notules ichthyologiques1.
Par Paul Chabanaud.
XXIII. — Limanda aspera dans les eaux indochinoises.
Limanda aspera (Pallas).
1 Ç étiquetée « Indo-Chine 1921 », certainement originaire de la
côte d’Annam 2. M. N. H. N., n° 1942-52,
Longueur totale 333 mm. Longueur étalon 272 mm. Longueur de
la tête 72 mm. D 62. A 48. C 2-12-2. Pz 10. Pn 10. Vz 6. Yn 6. S 75 ;
en série transversale, au-dessus de la ligne latérale, environ 35.
En centièmes de la longueur étalon : hauteur 49 ; tête 26 ; uropté-
rygie 22. En centièmes de la longueur de la tête : œil 16 ; espace inter-
oculaire 8 ; complexe prémaxillo-maxillaire zénithal 20 ; complexe
prémaxillo-maxillaire nadiral 22 ; uroptérygie 84 ; thoracoptérygie
zénithale 50 ; thoracoptérygie nadirale 44.
Profd dorsal dictinctement concave sur le museau et jusqu’à
l’aplomb du tiers antérieur de l’œil migrateur, largement et régulière-
ment convexe ensuite, jusqu’à l’aplomb de la hauteur maximale du
corps, aplomb qui se situe à peu de distance en avant du milieu de
la longueur étalon (exactement aux 47 centièmes de cette longueur).
Il est difficile de décider si, du côté zénithal, la mâchoire supérieure
est courbe ou rectiligne ; l’extrémité du maxillaire se trouve à
l’aplomb du bord antérieur de l’œil fixe. Les 2 narines zénithales sont
percées en arrière l’une de l’autre au niveau du milieu de l’espace
interoculaire. Le tube de la narine inhalante est presque globuleux ;
son orifice est petit et à bord postérieur pourvu d’un lobe membra-
neux, arrondi. La narine exhalante est brièvement tubulée. Les
2 narines nadirales sont percées en avant de l’insertion du 1er rayon
notoptérygien, lequel n’est que très faiblement dévié sur la face
nadirale. La tubulure de .la narine inhalante nadirale est plus courte
que celle de la zénithale. Par rapport à la narine inhalante zénithale,
la narine exhalante concomitante est légèrement déviée du côté
riadital.
L’espace interoculaire est plan, voire légèrement concave ; il est
1. Ces deux Notules ont été présentées à la réunion des naturalistes en date du
29 juin 1944. Le retard apporté à leur publication résulte de causes fortuites.
2. Ce spécimen a été envoyé au Laboratoire des Pèches Coloniales du Muséum,
par M. A. Krempf, qui était alors Directeur de la Station Océanographique de Nha-
Trang.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
— 104 —
revêtu de 3 séries longitudinales d’écailles. La pholidose débute immé-
diatement en arrière de l’aire nasale, qui est entièrement dénudée,
ainsi que les mâchoires, le museau et la totalité de la face nadirale de
la tête.
Aucune rugosité n’est décelable, en arrière de l’œil migrateur.
Le bord postérieur du preoperculum n’est qu’à peine distincte-
ment arqué ; l’angle, assez largement arrondi, fait faillie au-dessous
du niveau de la partie antérieure du bord ventral. L’incurvation de
la ligne latérale, au-dessus de la thoracoptérygie, est peu prononcée et
mal délimitée. La branche ascendante de la ligne latérale s’incurve
légèrement, mais distinctement-, à concavité postérieure, devenant
presque verticale, à proximité de la notoptérygie. On compte
5 pores préoperculaires : 2, le long de la partie rectiligne du bord
ventral de l’os ; 2, un peu plus rapprochés l’un de l’autre et qui se
trouvent placés dans la partie angulaire ; le 5e est moins distinct et
s’ouvre contre le bord ascendant, un peu au-dessous du niveau du
bord ventral de l’œil fixe. La ligne infra-orbitaire dessine, au-dessous
de l’œil fixe, une courbe presque semicirculaire ; entre son extrémité
rostrale et le niveau du centre de l’œil, cette ligne émet 15 pores.
Les écailles zénithales sont courtes ; leur bord proximal est forte-
ment convexe ; leurs bords latéraux, rectilignes ; elles sont tronquées
à leur bord distal qui n’est qu’à peine convexe, ou même rectiligne
lorsque le phanère est régénéré. Ce bord distal est garni de plusieurs
rangées de spinules, en nombre élevé ; seules, les marginales acquiè-
rent une assez grande longueur, mais elles sont très fines et bon
nombre d’entre elles paraissent brisées, ces dernières demeurant
masquées par l’épiderme, lorsque l’écaille est en place. Les écailles
nadirales sont inermes ; leur bord distal est toujours convexe et
faiblement minéralisé ; ovalaires, lorsqu’elles sont normales, elles
deviennent plus ou moins orbiculaires, en cas de régénération
(fig. 1, 2, 3 et 4).
L’anus est percé sur le canthus ventral, un peu plus près de la
base du rayon marginal des ischioptérygies que de la base du rayon
initial de la proctoptérygie ; il n’est nullement dévié vers la face
nadirale. L’orifice ovarien s’ouvre, immédiatement en arrière du
méat urinaire ; ces deux orifices sont placés sur la face zénithale,
mais à proximité immédiate du canthus ventral et immédiatement
en arrière du sphincter anal.
Aucun os ne perce la peau, en avant de la proctoptérygie. >
En eau formolée, la face zénithale est d’un brun marron, uniforme ;
la face nadirale est plus claire.
Il ne me semble y avoir aucun doute sur l’identité de ce spécimen,
en tant que représentant du linnéon Limanda aspera (Pallas). Plus
d’une des caractéristiques individuelles qui sont notées dans la
description que l’on vient de lire font partie intégrante dé la diagnose
\
105 —
de cette espèce, ainsi que de celle des 3 formes décrites par Hubbs,
en 1915, sous les noms de Limanda sakhalinensis, de Limanda aspe-
rella et de Jjimanda korigarei. Cette constatation m’incite à penser,
d’accord avec Norman 1, que ces 4 noms désignent autant de varia-
tions d’une seule et même espèce.
Spécimen n° 1942-52. Ecaille Fig. 2. — Spécimen no 1942-52. Ecaille
zénithale normale. zénithale régénérée, à nucléus diffus.
Spécimen n° 1942-52. Ecaille Fig. 4. — Spécimen n° 1942-52. Ecaille
nadirale normale. nadirale régénérée, à nucléus diffus.
Norman admet cependant, non sans réserves, la disspécificité de
Limanda aspera et de Limanda sakhalinensis, et cela, en raison de
certaines différences inhérentes à la hauteur proportionnelle du
corps, à la forme de la mâchoire supérieure zénithale et au nombre
des spinules des écailles zénithales. En ce qui concerne les deux pre-
miers caractères, le spécimen que j’ai sous les yeux paraît intermé-
1. Norman (J.-R.), A systematie Monograph of the Flatfishes, 1, p. 338. London
1934.
— 106 —
diaire entre ces deux prétendues espèces : sa hauteur proportion-
nelle l’identifie à Limanda aspera, mais la forme de sa mâchoire
zénithale le rapproche de Limanda sakhalinensis . Quant aux écailles,
force est de reconnaître que l’image qu’en donne Norman 1 ne rap-
pelle que de loin ce qu’il m’est permis de constater de visu. Les dessins
de Norman représentent les écailles in situ ; ils leur attribuent un
bord distal d’une convexité vraisemblablement exagérée. Les diffé-
rences notées dans le nombre des spinules me semblent résulter de
ceci : les spinules marginales sont d’une ténuité extrême, cause de
leur rupture fréquente ou même de leur chute ; seules, celles qui sont
assez longues pour percer l’épiderme sont visibles dans les condi-
tions d’observation où s’est placé Norman. Par conséquent, tant
que l’écaille n’est pas débarrassée de l’épiderme qui y adhère, le
dénombrement exact de ses spinules reste impossible. L’opération
est délicate, mais indispensable.
La présence de Limanda aspera sur la côte d’Annam, au sein
même de la zone intertropicale 1 2, est un fait remarquable, car les
Pleur onectidae de la sous-famille des Pleur onectinae sont des orga-
nismes thermophobes, dont, pour chaque espèce, le centre de dis-
persion se situe à l’écart de cette zone. Cette sous-famille, qui
n’existe que dans l’hémisphère nord, compte 65 espèces 3, réparties
entre 29 genres. Liopsetta glacialis Pallas est même strictement
cryophile, car cette espèce ne vit que dans l’océan glacial Arc-
tique, tant sur les côt-es de l’Eurasie que sur celles de l’Amérique.
15 espèces habitent l’Atlantique nord et les mers adjacentes ; les
50 autres, le Pacifique nord. La limite sud de l’habitat des Pleuro-
nectinae diffère, selon qu’il s’agit de la faune de l’Atlantique ou de
celle du Pacifique.
Dans l’Atlantique, cette sous-famille ne se rencontre plus, dans le
secteur oriental, au sud du détroit de Gibraltar (environ 36° N) 4,
ni dans le secteur occidental, à peu de distance au sud de New-York
(environ 40° N) 5. t
Les Pleuronectinae du Pacifique s’avancent davantage vers l’équa.-
teur, sans toutefois dépasser, que l’on sache, la latitude approxima-
tive de 22° N. Sur les côtes américaines, Pleuronichthys verticalis
Jordan et Gilbert est cité du cap San Lucas, à l’extrémité sud de la
presqu’île de Californie ; sur les côtes asiatiques, Eopsetta grigorjewi
(Herzenstein) et Pleuronichthys cornutus (Schlegel) atteignent
Formose.
1. Op. cit., eff. 247 et 248.
2. Nha-Trang se trouve par 12°30’ N.
3. Nombre qui se trouve réduit à 64, si l’on admet que Limanda sakhalinensis est
synonyme de Limanda aspera.
4. Limanda limanda (Linné), Pleuronecles platessa Linné, Platichlhys flesus
.(Linné).
5. Hippoglossus hippoglossus (Linné), Limanda jerruginea (Storer).
/
107 —
Commun dans la mer de Behring, Limanda aspera n’avait encore
été signalé d’aucune localité plus proche de l’équateur que l’île Van-
couver ( cca 48° N), en Amérique, et que la Corée ( cca 34° N), en
Asie.
XXIV. • — Sur divers Téléostéens capturés dans la Dordogne,
au barrage de Bergerac.
Au cours des mois d’août et de septembre 1938, le concessionnaire
de la pêche du barrage de Bergerac avait pris la peine de réunir à
mon intention une collection de Poissbns capturés immédiatement
en aval du barrage 1. Cette collection ne renfermant que des espèces
communes, je ne citerai que celles qui ont donné lieu à quelque
remarque intéressante
Les thalassobies anadromes ne sont représentés que par 3 espèces ;
savoir : Alosa alosa (Linné), Mugil auratus Risso^et Platichthys
flesus (Linné).
D’une longueur d’envircn 40 centimètres, l’unique spécimen
d ’ Alosa alosa a été capturé le 25 août. A pareille date, le fait est rare,
mais non exceptionnel, car on capture des retardataires jusqu’en
automne. En 1937, 2 spécimens ont, paraît-il, été péchés, l’un à la
date du 12 octobre et l’autre, à celle du 15 octobre. Sans doute
s’agit-il d’individus qui ne sont pas retournés à la mer ; ce que
donne à penser l’état de vacuité des organes génitaux de celui que
j’ai sous les yeux.
Aux dires du pêcheur, Platichthys flesus monte en toute saison,
mais surtout en juillet. Depuis la construction du barrage, la quantité
des captures diminuerait d'année en année.
Le saumon a disparu depuis la construction du barrage de Tul-
lières, à environ 16 km. en amont de Bergerac.
Parmi les apohalobies, il m'a été remis un spécimen de Cyprinus
kollari Hecquel et Kner. Nul n’ignore que ce nom d’espèce désigne
les hybrides de Cyprinus carpio X Crassius carassius 2. Le spéci-
men en question figure actuellement dans la Collection ichthyolo-
gique du Muséum, sous le n° 1942-53 ; ses caractéristiques indivi-
duelles sont les suivantes :
Longueur totale cca 220 mm Longueur étalon 182 mm. Longueur
de la tête 50 mm. En centièmes de la longueur étalon : hauteur 38 ;
tête 27. En centièmes de la longueur de la tête : œil 18 ; museau 32 ;
espace interoculaire 40. D III 8. A III 6. P I 17. V II 8. La lèvre
1. Par la voie fluviale, le barrage de Bergerac se trouve à 152 km. de la pointe de
Grave.
2. Chez ce spécimen, conservée en eau formolée, le dos, la partie supérieure de la
tête et toutes les nageoires sont d’un brun olivâtre foncé ; cette teinte s’éclaircit sur les
côtés de la tête et du corps, passant progressivement à un jaune doré clair, sur le
ventre et sur la base des nageoires paires.
— 108
supérieure ne porte qu’un seul barbillon, très court : celui du côté
gauche. L’hypopharyngien droit (fig. 5) n’est armé que de 3 dents,
qui sont étroitement juxtaposées et qui sont disposées en série unique.
Cette série s’oriente très obliquement, par rapport à la crête denti-
gère de l’os ; en conséquence, la 3e dent se trouve fortement en saillie
sur la face interne de l’os et n’adhère à celui-ci que par une portion
limitée de sa racine. La couronne de la dent antérieure est globu-
leuse , celle des 2 dents postérieures est très fortement comprimée,
tronquée et à surface triturante déprimée dans toute sa longueur..
Fig. 5. — Spécimen n° 1942-53. Hypopharyngien droit. L’os est vu
par son côté interne.
i
Des 2 géniteurs de l’hybride en question, la carpe' Cyprinus carpio
Linné, et le carassin. Carassius carassius (Linné), le premier abonde
dans toute la France, à l’exception des régions montagneuses, mais
le second, qui est propre à la faune de l’Europe centrale, n’habite
normalement que l’extrême nord-est de notre pays. La capture que
je viens de signaler implique nécessairement la présence de Caras-
sius carassius dans le bassin de la Dordogne et sans doute dans les
eaux froides du Massif Central. Ce qui ne peut résulter que d’une
introduction de date assez récente et dont l’Homme doit être tenu
pour responsable.
Au cas où cette importation n’aurait pas eu lieu et où Carassius
carassius continuerait à faire totalement défaut dans le bassin de la
Dordogne, on serait en droit de se demander si Cyprinus kollari ne
serait pas une simple môrphe de Cyprinus carpio, par déficience
fortuite de certains gènes.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale.
— 109
A PROPOS DE QUELQUES ARAIGNÉES CAVERNICOLES
de Crète
\
Par Louis Fage.
Professeur au Muséum.
Etudiant les Coléoptères cavernicoles rapportés de Crète par
H. Wickmann et L. Weirather, R. Jeannel (1929) a insisté
sur la pauvreté relative des grottes de cette île. Il en voit la raison
dans la présence de ce sillon transégéen qui, du début du Tertiaire
au Tortonien, a coupé en deux la vieille Egéide. L’Egéide méri-
dionale, dont faisait partie la Crète, ayant été privée de ce fait,
jusqu’au Neogène supérieur, de l’apport de la riche faune d’origine
nummulitique dont l’évolution s’est poursuivie dans toute l’Egéide
septentrionale.
A en juger par les Araignées capturées par H. Wickmann dans
de nombreuses cavernes Crétoises et étudiées par Roewer (1928)
ou par moi-même, il faut reconnaître que l’opposition est fort
grande entre la faune extraordinairement variée et abondante des
cavités souterraines de la Dalmatie, de l’ Herzégovine, du Monté-
négro, et celle que nous révèlent les explorations en Crète de cet
entomologiste, cependant spécialement averti. Les seules Arai-
gnées cavernicoles que trois mois de campagne aient fait connaître
sont : un Dysdéride, Stalita cretica Roewer ; un Leptonétide, Sulcia
cretica , nov. sp. ; deux Pholcides, méritant à peiné le qualificatif
de troglobies, Spermophora topolia Roew. et Artemia cretica Roew. ;
un Argiopide, Lepthyphantes Kratochvili , n. sp. Il faut toutefois
ajouter à cette liste une Tégénaire, dont les femelles seules prises
dans la grotte de Topolia ne m’ont pas permis une identification
certaine, mais qui a toutes les apparences d’un vrai cavernicole.
Cependant, les affinités sont si nettes entre ces espèces et celles
qui peuplent l’Egéide septentrionale qu’on peut se demander si
leur pénétration dans les grottes et leur confinement dans le milieu
souterrain ne sont pas postérieurs à la disparition du sillon tran-
ségéen.
Pour les Stalita , j’ai montré récemment (1943) que les espèces
de ce genre se classent en deux groupes : un groupe septentrional
dont les représentants remontent jusqu’en Croatie et en Carniole
(S. taenaria Sch., S. nocturna Roew.) ou sont propres à la Slovénie
(S. Harzii Krat.) et un groupe méridional cantonné en Dalmatie
centrale, en Herzégovine et au Monténégro (S. Schiodtei Th.,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
8
S. monospina Abs. et Krat., S. Haasi Reim.). Du Stalita cretica,
dont Roewer n’avait eu qu’une femelle à sa disposition prove-
nant de la grotte de Topolia, j’ai pu examiner neuf exemplaires
dont un mâle, provenant de la grotte de Melidhoni et reconnaître
ainsi ses affinités: Or, c’est dans ce dernier groupe, dont l’évolu-
tion s’est accomplie dans l’Egéide, septentrionale, qu’il faut ranger
le S. cretica.
L’étude du Sulcia cretica conduit aux mêmes conclusions. Ce
genre n’était connu jusqu’à présent que de l’Herzégovine méri-
dionale, de la Dalmatie et du Monténégro. Il s’agit de formes qui,
par la simplicité de leurs organes copulateurs, se placent à la base
des Leptonétides, au voisinage des Paraleptoneta.
Quant au Lephtyphantes Kratochvïli , il est apparenté à un groupe
dont les espèces peuplent les grottes du Sud de l’Espagne, d’Algérie
et de Yougoslavie. Mais aucun de ses représentants n’est sans doute
lié au milieu cavernicole d’une façon suffisamment stricte pour
qu’on ne puisse admettre leur dispersion à travers les hauts massifs
de la région méditerranéenne occidentale, comme ont pu le faire,
par exemple, les Coléoptères du genre Trechopsis.
Ce que montre en tout- cas d’une façon certaine le résultat des
explorations dont nous avons le matériel en main, c’est que la
faune des Araignées cavernicoles de Crète est relativement pauvre,
bien qu’ étroitement apparentée à celle des Alpes Dinariques.
Stalita cretica Roewer 1928.
Le type de l’espèce provient de la grotte de Topolia, il s’agit
d’une femelle remarquable par l’armature de ses chélicères dont
les marges portent chacune seulement deux dents. Les exemplaires
que je rapporte à cette espèce (1 et 8 Ç) ont été pris dans la Meli-
dhoni Spileo et ont des chélicères semblablement armées ; ils dif-
fèrent de l’espèce type par une spinulation plus abondante sur les
appendices et en particulier par la présence d’épines aux patellas
III et IV, alors que celles des premières paires sont inermes.
Le mâle, qui comme la femelle est complètement aveugle, mesure
8,5 mm. Ses chélicères sont pourvues en dessus de fortes granula-
tions piligères, et le bord interne des lames maxillaires est doublé
d’un fort épaississement chitineux noirâtre formant une ou deux
grosses granulations dentiformes à l’extrémité (fig. 1). Aux pattes I
et II les fémurs ont 6 paires d’épines dorso-latérales, une rangée
médiane de 3 épines et en outre 5 (I) ou 3 (II) épines latérales de
chaque côté ; les patellas sont inermes ; les tibias ont en dessous
4 à 5 paires d’épines latérales et une rangée de 4 épines médianes.
Les pattes III et IV ont tous leurs articles sauf les tarses abondam-
— 111 —
ment épineux. Le bulbe est piriforme (fig. 1), un peu plus court
que le tarse et se termine par une courte pointe recourbée.
Par l’armature de ses chélicères cette espèce se distingue de
tous les autres Stalita connus, mais elle se rapproche, ainsi que
par la forme du bulbe, du genre Minotauria Kulczinski (1903),
dont l’unique espèce M. Attemsi Kulcz. est un Dysdéride spécial
à la Crète. Par son organe copulateur, le Stalita cretica s’apparente
aux Stalita méridionales, Schiodtei Th., monospina Abs. et Krat.
et Haasi Reim. de Dalmatie centrale, d’Herzégovine et du Mon-
ténégro (cf. Fage 1943).
Sulcia cretica, sp. nov.
Type de l’espèce : Grotte « Katholico spileo », île de Crète.
Femelle : Longueur 2,2 mm. — Coloration : céphalothorax, pièces
buccales, sternum testacé rougeâtre ; abdomen blanchâtre rembruni
par place, et sur la région épigastrique. Six yeux, les postérieurs séparés
des antérieurs, subégaux et connés, par un intervalle légèrement infé-
rieur à leur diamètre. Sternum orné de très longues soies. Chélicères
armées en avant d’une courte et robuste épine ; marge supérieure pour-
vue de 8 dents, la distale plus écartée des précédentes, marge inférieure
pourvue de 5 dents granuliformes ; toutes ces dents disposées comme chez
Sulcia inferna Kratochvil (1938). — Patte-mâchoire (fig. 2) très longue :
2 mm., ornée de longues épines très minces. — Pattes grêles et très longues
(patte 1 = 11 mm.), pourvues de rares épines très fines, difficiles à dis-
tinguer des simples soies. — Abdomen granuleux, région épigastrique
112
convexe ; organe copulateur dévaginé (fig. 2) rappelant, celui de Sulcia
mirabilis, en forme de languette membraneuse terminée par un crochet
à bord arrondi.
Male : Longueur 2,5 mm. — .Chélicères nettement projetées en avant
avec leur épine, antérieure plus robuste. — Abdomen presque 2 fois plus
long que haut. — Patte 1, longueur 2,3 mm. — - Patte-mâchoire lon-
gueur 2 mm., la disposition des épines est indiquée sur la figure 2.
Nous possédons cette espèce, en nombreux exemplaires et $,
de la Ratholiko Spileo et de la Kumaro Spileo, situées dans la
presqu’île d’Akrotiri.
Le genre Sulcia , proposé par Kratochvil (1938) pour de petites
Araignées cavernicoles, se distingue principalement du genre Para-
leptoneta dont il est extrêmement voisin par l’armature et l’orien-
tation des chélicères, par la forme cylindrique du corps, au moins
chez les mâles, et par le grand allongement des appendices. Il
comprend quatre espèces et une sous-espèce vivant dans les grottes
de l’Herzégovine méridionale, de la Dalmatie et du Monténégro.
Il est intéressant de retrouver un représentant de ce genre en
Crète. Ce Sulcia cretica se rapproche par l’organe copulateur femelle
et par l’ornementation de la patte-mâchoire du <$ des Sulcia orien-
talis occulta Kratochvil et mirabilis KratochviL, mais s’en distingue
facilement en particulier par le nombre et la disposition des tuber-
cules qui ornent le fémur de cet appendice. A noter la ressem-
— 113 —
blance de cette ornementation avec celle réalisée chez le Para\
leptoneta montenegrina Kratochvil.
Lsptyphantes Kratochvili, n. sp.
Type de l’espf.ce : Mendeli., île de Crète.
Femelle : Longueur 3 mm. — Céphalothorax, pièces buccales, ster-
num et pattes fauve testacé ; abdomen testacé blanchâtre. Yeux entière-
ment dépigmentés à contours imprécis. Pattes longues (1 = 7,4 mm.) :
une épine interne aux fémurs 1, les autres mutiques ; tibias antérieurs
mutiques en dessous, ornés d’une épine dorsale au tiers basal et d’un
verticile de trois épines au tiers apical ; métatarses pourvus d’une seule
épine au tiers basal. — Épigyne (fig. 3) en tubercule saillant, émettant,
au milieu du bord antérieur une pièce brièvement pédiculée, brusque-
Fig. 3. — Leptyphantes Kratochvili, n. sp. Epigyne.
ment dilatée en palette beaucoup plus large que longue ; languette interne
bien développée, chitinisée rougeâtre, terminée par un crochet obtus. —
Mâle inconnu.
Nous possédons trois femelles adultes et un jeune de cette espèce.
L’étiquette du collecteur porte simplement Mendeli, 10 mai 1926.
Etant donné la dépigmentation totale de ces individus, portant
même sur le groupe oculaire, nous pensons qu’ils ont été récoltés
dans une des nombreuses grottes explorées en Crète à cette date
par Wichmann.
Cette espèce appartient au même groupe que les Leptyphantes
y afer (E. S.) venereus E. S. et emarginatus Fage qui colonisent les
grottes d’Algérie et qui est également représenté en Espagne,
dans la Province de Cadix, par le L. gadesi Fage. Il est intéressant
de constater que ce même groupe a un représentant en Yougos-
lavie, le L. centr orner oides Kulcz.
— 114
OUVRAGES CITÉS
1943. Fage (L.). — Description d’une Leptonète de Corse suivie de
remarques sur les Araignées cavernicoles du genre Stalita. Bull,
du Mus., XV, n° 4, p. 171.
1929. Jéannel (R.). — Le sillon transégéen et description de Coléop-
tères cavernicoles nouveaux de la Gièce. Bull. Soc. Sc. Cluj, IV,
p. 59.
1938. Kratochvil (J.). — Etude sur les Araignées cavernicoles du genre
Sulcia, nov. gen. Acata Soc. Sc. Nat. Moravicae, XI, p. 1.
1903. Kulczynski (VI.). — Aranearum et opilionum species in insula
Creta collectae. Bull. Ac. Sc. Cracovie, p. 32.
*
1928. Roewer (C.-Fr.). — Zoologische Streifzüge in Attika, Morea und
besonders auf der Insel Kreta. Sond. Abh. Nat. Ver. Bremen
1927, XXVI, H. 3, p. 425.
115 —
Observations sur lAcariose des Abeilles
ET SUR L’EMPLOI DU SALYCILATE DE MÉTHYLE ET DU LIQUIDE
DE FROW DANS LA LUTTE CONTRE LE PARASITE
Par Marc André et Gabriel A. Béhue.
L’Acariose peut être considérée comme un des fléaux les plus
redoutables pour l’apiculture. Elle semble tout aussi contagieuse
et certainement beaucoup plus néfaste que les « loques ».
Cette maladie cause, chaque année, en France, de lourdes pertes
dans les ruchers, même parmi les colonies les plus vigoureuses.
Des observations, poursuivies depuis plusieurs années, nous ont
prouvé qu’il n’existe pas de forme bénigne de l’Acariose et toute
colonie atteinte finit par disparaître complètement si un traité-
ment curatif n’est pas appliqué dès le début de la maladfe.
Cette infection, aujourd’hui universellement connue, sévissant
dans la majorité des pays d’Europe, est due au parasitisme intra-
trachéal, chez les Abeilles, d’un Acarien appartenant à la famille
des Tarsonemidæ : Acarapis woodi Rennie 1921. Nous ne donne-
rons pas ici la description détaillée de cette espèce qui a été minu-
tieusement décrite et figurée par St. Hirst (1921).
Autant que nous avons pu le constater, la saison semble être un
facteur exerçant généralement une certaine influence sur les mani=
festations de l’Acarien. Les colonies présentant des parasites au
printemps ont été contaminées au cours de l’été précédent ou, au
plus tard, en automne. C’est bien souvent au cours de l’hivernage
que la contamination gagne toutes les Abeilles d’une même ruche.
Nous avons cependant constaté que la contagion, dans une ruche,
s’effectue plus rapidement l’été que l’hiver. Une de nos colonies,
très peu atteinte à la fin de l’automne 1942 s’est montrée complète-
ment infectée au printemps suivant : toutes les Abeilles étaient
parasitées.
La transmission de la maladie peut s’effectuer de plusieurs façons :
soit par le passage direct d’ Acariens d’une Abeille à l’autre, soit d’un
substratum quelconque, où se trouve le parasite, à l’Abeille. Le
passage de l’Acariose d’une colonie à une autre ne se fait que lors-
que l’une d’elle, saine, peut avoir un contact immédiat avec une
colonie malade.
L’opinion des différents auteurs, au sujet de la facilité de trans-
mission de la maladie et de sa propagation, diffère sensiblement.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
La principale cause, à notre avis, est le « pillage » des colonies
dépeuplées par la maladie, par des représentants de ruches saines
des environs. Il çst évident que dans ce cas les pillards, en péné-
trant dans une ruche atteinte d’acariose, transportent les Acariens
dans leurs propres ruches et transmettent ainsi la-maladie. Les dits
pillards pouvant appartenir à des colonies diverses, la transmission
s’effectuerait alors d’un milieu atteint à de nombreuses colonies
saines. Nous avons pu constater que des Abeilles saines que nous
avions en observation allaient ainsi s’infester dans des ruchers
voisins (distants d’environ 500 m.) acariosés. Ce pillage peut d’ailleurs
être évité par des procédés généralement efficaces, qui sont indiqués
dans les traités classiques d’apiculture.
D’autre part, certains auteurs recommandent d’éloigner les
ruches malades des ruches saines ; nous sommes en contradiction
formelle avec eux. Nous croyons nécessaire d’isoler les ruches
atteintes mais en les laissant sur place ; ce sont les ruches saines
qu’il faut déplacer car faire le contraire propagerait infailliblement
la maladie aux ruches voisines, surtout si celles-ci sont de type
semblable, placées sur une même ligne et assez rapprochées. En
effet si l’on déplace une ruche pendant la période d’activité des
Abeilles, un assez grand nombre de ces dernières (parasitées) se
perdront et reviendront à leur ancien emplacement ; n’y trouvant
plus leur ruche elles finiront par entrer dans les voisines qu’elles
infesteront presque toujours. Le déplacement des ruches saines
risque seulement de provoquer l’entrée d’abeilles saines dans des
colonies contaminées, i
Traitement par le Salycilate de méthyle.
Rennie (1921) tout d’abord puis Angelloz-Nicoud (1929)
ensuite ont préconisé comme traitement curatif de l’Acariose,
l’emploi du salycilate de méthyle, (huile de pervenche). Angelloz
signale dans son traité des résultats encourageants qu’il a obtenus
par ce traitement. Ses essais, qui ont porté sur quatre colonies,
méritant une attention toute particulière, nous ont incités à repren-
dre ses expériences afin de contrôler si l’emploi de cette méthode
présentait une efficacité remarquable.
Il ressort de nos observations que le salycilate peut être consi-
déré comme un acarifuge et non un acaricide. En effet nous sommes
persuadés que, par ses émanations, cette huile chasse les Acariens
mais ne les tue pas dans les trachées de leur hôte.
Nous traitâmes, en 1940, à (Guernanville [Eure]) deux colonies
atteintes à plus de 50 % ; dès l’introduction du salycilate le pour-
centage d’infection diminua rapidement et après quelques jours,
la guérison était obtenue. Deux ans plus tard, en 1942, la colonie
— '117 —
la plus fortement atteinte essaimait et l’essaim se montrait égale-
ment indemne de tout parasite. Par contre, nous ne trouvâmes
jamais d’ Acariens morts dans les trachées des Abeilles traitées.
Nous laissâmes le produit dans les ruches environ un an mais
une période de six mois serait certainement très suffisante. Les
flacons évaporateurs furent enlevés lors de la pose des hausses,
afin d’éviter de communiquer une odeur désagréable au miel ; ils
reprirent leur place immédiatement après la récolte.
Le salycilate, étant inoffensif pour les Abeilles, peut être intro-
duit dans les ruches en toute saison mais il est toutefois nécessaire
de réduire la surface d’évaporation pendant l’été car les émana-
tions, augmentant rapidement pendant les mois chauds, pourraient
alors incommoder sérieusement les Insectes.
Depuis 1942 les ruches en question ne furent soumises à aucun
traitement et sont restées indemnes d’Acariose.
Traitement par le « liquide dê Frow ».
Contrairement au salycilate, le « liquide de Frow » se manifeste
comme un véritable acaricide et par son emploi on atteindrait alors
au but recherché : à savoir, la destruction des Acariens sans, pour
cela, nuire aux Abeilles.
Parmi les divei*s traitements appliqués par les apiculteurs dont
les ruchers étaient plus ou moins attaqués par Y Acar apis, nous
étions surpris des échecs répétés ou même des résultats désastreux
obtenus par ceux d’entre eux qui employaient le liquide de Frow.
Une enquête bibliographique nou§ permit alors de constater
que la plupart des précis de parasitologie apicole, entre autres
ceux d’Angelloz (1929) et Toumanoff (1930) ont donné pour ce
liquide- une formule erronée en conseillant d’incorporer dans sa
composition de 1’ « essence de pétrole pour automobile ». Or, les
émanations de ce liquide sont absolument néfastes pour les Abeilles
et les résultats obtenus par son emploi se montrent radicalement
contraires au but poursuivi car, généralement, après quelques jours
de traitement, les Abeilles sont tuées et seuls les Acariens ont résisté
aux émanations.
Nous sommes donc persuadés que la plupart des échecs, subis à
la suite de l’application de cette liqueur, sont dûs à l’incorpora-
tion d’essence de pétrole dans sa composition h
Le véritable liquide de Frow, judicieusement appliqué, a d’ail-
leurs déjà donné d’excellents résultats en Angleterre ainsi qu’en
1. A. Paillot, S. Kirkor et A.-M. Grangér (1943) conseillent également l’emploi
d’essence de pétrole dans la composition du liquide, mais ils ne disent pas l’avoir
expérimenté sur des colonies parasitées. D’autre part "V. Peterka «t J. Svoboda
(1941) ont affirmé que la toxicité du mélange, vis-à-vis des Abeilles, serait due à la
Y
— 118 —
Suisse où il a été expérimenté dans les environs de Genève par
Morgenthaler.
Cependant le procédé de Frow réclame une très prudente exac-
titude dans le dosage. En effet, les vapeurs émises sont toxiques
et pourraient rendre le miel impropre à l’alimentation. D’ailleurs
un excès dans leur production non seulement engourdit les Abeilles,
mais nuit au couvain ; on doit donc pratiquer la désinfection vers
la fin de l’automne, à cette époque où il n’y a aucun couvain dans
la ruche et, d’autre part, les Insectes ne volent plus, sans être
encore groupés en grappes.
Notons que le produit est facilement inflammable et des pré-
cautions sont toujours à prendre dans son maniement.
Sur des ruches Acar-iosées nous expérimentâmes, dès 1940, le
liquide de Frow en employant, pour contrôle, la formule recom-
mandée par Angelloz, Toumanofî et d’autres auteurs, c’est-à-dire
à base d’essence pour automobile. Le traitement se révéla immé-
diatement néfaste pour les Abeilles dont un grand nombre furent
tuées. Par contre, les Acariens se montrèrent parfaitement insen-
sibles et des examens de trachées, effectués chez les Abeilles traitées,
nous permirent de constater que les Acarapis restaient vivants.
Nous modifiâmes la composition de notre acaricide ou plutôt,
après que nos recherches nous eurent permis de constater l’erreur
d’interprétation de certaines auteurs nous employâmes la formule
réelle de Frow, c’est-à-dire la suivante :
Essence de Mirbane (nitrobenzène) 2 parties
Safrol 1 »
Benzine pure 2" »
En octobre 1944, nous employons cette solution, à base de ben-
zine., pour le traitement de deux ruches acariosées ; les résultats
furent immédiatement satisfaisants. Toutes les Abeilles parasitées
ne montrèrent plus, après quelques jours, dans leurs trachées, que
des Acariens morts inertes et noircis (alors que vivants ils remuent
constamment et sont transparents). Les émanations du liquide se
sont montrées inofîensives à l’égard des Abeilles.
L’opération fut effectuée de la façon suivante : 2 cm3 de la liqueur
sont versés sur un feutre glissé sur le plateau de chacune des ruches
et l’opération renouvelée trois fois à une semaine d’intervalle.
En novembre 1944 de nouvelles expériences nous donnent des
résultats également positifs, à savoir la destruction des Acariens,
présence du safrol et ils ont remplacé celui-ci par le salicylate de méthyle. La formule
du nouveau mélange serait alors, d’après JPaillot, la suivante :
Essence de pétrole pure .3 parties
Nitrobenzine 6 »
Salicylate de méthyle 2 »
— 119
dans les trachées, sans provoquer d’accidents chez les Insectes.
Au début du printemps (février) de cette année 1945 nous avons,
par cette même méthode, traité d’autres ruches acariosées et obtenu,
aussi rapidement, une disparition totale des Acariens parasites.
Nous avons pensé qu’il pouvait être utile de déterminer la limite
extrême de tolérance des Abeilles vis-à-vis des émanations du
liquide de Frow. Dans le courant de ce mois (février) un certain
nombre d’expériences nous ont démontré que 3 cm3 5 ne devaient
pas être dépassés pour les ruches Dadant ; au delà de cette dose
un grand nombre d’Abeilles sont tuées. Par contre nous avons pu,
sans dommage, employer 5 cm3 dans les ruches de Layens dont la
capacité est beaucoup plus grande : dans ces dernières la morta-
lité, parmi l’essaim, se manifeste à la dose de 6 cm3. Nous n’avons
pas traité de ruches dont la capacité fut inférieure à celle de la
Dadant (Yoirnot, Automatic, Populaire, etc.) mais il est infini-
ment probable que, pour celles-ci, la dose critique doit être légère-
ment inférieure à 2 cm3 (1 cm3 8 au maximum). Il est bien entendu
qu’au cours de ces expériences les trous de vol sont restés large-
ment ouverts 1 *. ,
Il ressort des expériences et des observations que nous avons pu
effectuer au cours de ces dernières années que, dans la lutte contre
YAcarapis woodi l’emploi du salycilate ou du liquide de Frow, s’ils
sont judicieusement appliqués, peut donner d’excellents résultats.
Cependant, le fait que l’action du salycilate fasse disparaître
les Acariens, sans que nous puissions prouver leur destruction sur
place, à l’intérieur des trachées, nous confirme que cette huile
agit simplement comme acarifuge, c’est-à-dire chasse les parasites
sans les tuer et quelques-uns de ceux-ci sont alors susceptibles
d’être recueillis par des Abeilles saines et transportés dans d’autres
ruches. .
L’action du liquide de Frow serait donc plus efficace et répon-
drait mieux au but poursuivi car il agit, ainsi que nous avons pu
le constater, comme un véritable acaricides et son applicatiom
largement répandue, contribuerait, sans aucun doute, à une dimi-
nution certaine de l’acariose dans les ruchers français.
De toute façon, le traitement des ruches vulgaires n’est pas à
1. Alors que cette note était en cours d’impression nous avons eu l’occasion d’en-
tendre une causerie faite (le 16-iii-1945) par la Radiodiffusion Française sur « Les
maladies contagieuses des Abeilles ». L’orateur conseillait (d’après Paillot) aux
apiculteurs cf’employer, contre l’acariose, le liquide de Frow à la dose de 3 cm®. Or,
comme nous venons de le voir, le résultat de cette opération risque d’être déplorable
pour toute ruche d’une capacité inférieure à celle de la Dadant car les Abeilles ne
résisteront pas à une telle intoxication et, par contre, l’effet acaricide sera presque
nul pour les ruches de grande capacité telles que les Layens.
— 120
conseiller ; il est souvent très difficile à réaliser convenablement
et ne donne généralement que des résultats incertains. La des-
truction complète de ces ruches est la seule solution raisonnable
pour éviter la conservation de foyers de dispersion de l’acariose.
» Laboratoire de Zoologie du Muséum.
AUTEURS CITÉS
Angelloz-Nicoud (E,). — ■ Les Maladies des Abeilles. Librairie agric.
Maison rust., Paris, 1929.
Hirst (St.). — ■ On the mite (Acarapis woodi Rennie) associated with
Isle-of-Wight Ree Disease. Ann. Mag. Nat. Hist. London, sér. 9, t. VII,
pp. 509-519, figs. 1-7.
Paillot (A.), Kirkor (S.) et Granger (A.-M.). — L’Abeille. (Anatomie
= Maladies = Ennemis). Impr. de Trévoux, (Ain). G. Pâtissier, 1943.
Peterka (Y.) et Svoboda (J.). — Expériences avec le remède de Frow
modifié. Veela Morawska, mai 1941.
Rennie (J.), White (P.-R.) et Harvey (E.). — Isle-of-Wight Disease
in Hive Rees. Trans. Roy > Soc. Edinburgh, t. 52, part. IV, pp. 737-779,
1921.
Toumanoff (K.). — Les maladies des Abeilles. Vigot, édit., Paris, 1930.
121
- i
Essai de corrélation entre les variétés
du Cardium edule
Par A. Chavan.
On rencontre fréquemment dans les dépôts pliocènes et quater-
naires de presque toute l’Europe des formes de Cardium qu’une
première approximation conduit à rapporter au banal Cerastoderma
edule Lin., si commun de nos jours sur le littoral et dans les lagunes.
Or cette classique espèce présente de nombreuses races et variétés,
d’intérêt très différent suivant les caè. Sommairement décrites,
sinon simplement désignées dans des études le plus souvent fondées
sur la seule faune actuelle, elles réclament pour la plupart un examen
critique, en ce qui concerne au moins l’Europe occidentale L
Une telle étude d’ensemble n’a été jusqu’ici faite que sur des
formes vivantes et subfossiles et les conclusions des auteurs qui
s’en sont chargé divergent profondément : alors que pour Lop-
pens 2, la variabilité du C. edule n’influe pas sur son évolution, les
formes réalisées, dues au milieu, n’étant nullement héréditaires et
ne méritant donc pas même l’appellation de variétés, pour Coen 3
au contraire, l’ensemble de ces Cerastoderma comprend quatre
espèces distinctes ( edule, lamarcki, rectidens, isosceles ) dont les trois
premières ont leurs variétés, propres, en assez grand nombre ; et les
formes atlantique et méditerranéenne seraient parfaitement sépa-
rables. Devant un tel désaccord, une révision paraît spécialement
s’imposer, englobant formes vivantes autant que fossiles.
De la nécessité d’apprécier plusieurs de ces dernières, j’ai pu
justement faire des observations qui m’ont paru fournir quelques
lueurs sur l’enchevêtrement d’un groupe excessivement complexe.
Sans vouloir leur attribuer d’autre valeur que celle d 'Essai, frag-
mentaire, j’ai donc cru judicieux de les résumer ci-après en un
catalogue critique des formes envisagées, avec, pour chacune d’elles,
les remarques et comparaisons établies.
L’ordre suivi sera l’alphabétique, par commodité comme pour
1. Un auteur comme M. Gignoux (Thèse Lyon 1913, p. 417) dit expressément du
C. edule : « Cette espèce pliocène et actuelle est extraordinairement polymorphe : une
révision d’ensemble serait nécessaire pour tirer un parti stratigraphique de la répar-
tition de ses diverses variétés ».
2. K. Loppens. La variabilité du Cardium edule. Ann. Soc. Zool. Belgique, (LIV),
1923, pp. 33-67, 1 PL
3. G.-S. Coen. Nota sui Cardium délia sezione Cerastoderma. Alti Acc. Sc. Veneto-
Trenlino/ Istriana, ser. terza, vol. 8, 1915, pp. 54-62, PI. I-IV.
J Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
ne pas préjuger des rapports naturels desdites formes, toutes inven-
toriées comme « variétés » d 'edule, rang sous lequel elles restent
ordinairement connues. Je rassemblerai en conclusion les faits
dégagés par cet examen critique, pour essayer un classement aussi
naturel que possible.
Fixation et limites du type. — Je rappelle dès l’abord que la
forme typique du C. edule est, d’après Bucquoy, Dautzenberg et
Dollfus 1 qui fondent leur opinion sur l’étude même des types
linnéens par Hanley, une coquille de la Mer du Nord et de l’Océan.
« Elle est solide, inéquilatérale et possède 24 côtes » rayonnantes
larges et presqiie contiguës, au moins les antérieures, garnies de
petites écailles transversales. Cette forme, qu’ils ont figurée (B. D. D.,
op. cit., PI. 46, fig. 1-4) de la plage du Pouliguen (Loire-Inférieure)*
est commune sur le littoral de la Manche et sur la côte européenne
de l’Atlantique ; elle existe aussi dans la Mer du Nord, mais peut
être distinguée de celle, plus fréquente dans ce dernier domaine et
surtout en Flandre, que G. Coen (op. cit., PI. 1, fig. 1-2) a figurée
de Hambourg comme edule type. Reconnaissable à ses côtes larges
et plus écartées, surtout aux extrémités latérales, à son contour
fortement transverse, plus ^elliptique que trapézoïdal, cette der-
nière correspond à la var. major B. D. D. ( ibid PI. 46, fig. 6) que
mes observations me font considérer non comme une simple varia-
tion de taille du type, mais comme l’une des formes d’un rameau
latéral,' celui de la « var. » belgica de Malzinne 1 2. La très ancienne
figuration de Lister 3 à laquelle se rapporte le type linnéen peut
s’appliquer aussi bien à la coquille de B. D. D. qu’à celle de Coen,
encore que le contour dessiné, trapézoïdal large et non pas trans-
verse, évoque bien plutôt la première. Celle-ci prévalant aussi en
date doit être considérée comme néotype, mais nous voyons qu’il
existe au moins deux tendances chez les formes atlantiques actuelles,
ce qui laisse prévoir une séparation des variétés.
Un autre problème se pose immédiatement : la forme edule,
compte non tenu de la distinction ébauchée ci-dessus, existe de la
Norvège au Portugal ; elle est même citée des Canaries, comme
point méridional extrême. Mais dans toute la Méditerranée jus-
qu’à Suez, jusque dans la Mer Noire et la Caspienne, pullulent des
Cerastoderma que les anciens auteurs ont rapporté à l’espèce lin-
néenne, admettant toutefois généralement qu’il s’agissait, de varié-
tés. Assez vite, ces formes ont été groupées autour d’une « variété »
Lamarcki Reeve 4, classique, qu’un auteur moderne comme Coen
1. E. Bucquoy, Ph. Dautzenberg, G. Dollfus. Moll, marins du Roussillon,
tome II, 'Paris, 1887, p. 292.
2. De Malzinne. Faune malac. Belgique, 1867, p. 26, pl. 1, fig. 5-6.
3. Lister. Hist. Anim. Angliae, 1678, p. 189, pl. V, fig. 34.
4. L. Reeve. Conchologia Iconica, tome II, Londres, 1843, pl. XVIIÏ, fig. 93.
— 123
(op. cit.) arrive à considérer spécifiquement distincte. Selon ce
malacologiste, edule lui-même est exclusivement atlantique et
Lamarcki purement méditerranéen. Une telle conclusion n’est pas
généralement admise au sens strict et Gambetta 1 souligne la
difficulté de prouver qu’aucune des innombrables références à’ edule
fossile dans le domaine méditerranéen ne se rapporte en fait au
type.
S’il faudra donc, en tout cas, démontrer la présence ou vérifier
l’absence d 'edule type en Méditerranée, le problème inverse, de
l’existence de Lamarcki dans l’Océan se trouve résolu, peut-on dire,
de lui-même, puisque le type de Reeve provient de la côte du
Devonshire. Il s’agit ainsi plutôt d’établir, d’abord si les deux
formes sont absolument distinctes, ensuite comment et pourquoi
Lamarcki s’est diffusée en Méditerranée au point de passer pour
propre à ce domaine, alors qu’elle s’est beaucoup moins déve-
loppée dans l’Atlantique. Et pour ses très nombreuses « variétés »,
nous devrons voir encore si, comme pour edule, deux rameaux ne
semblent pas se dégager; à celles gravitant autour de Lamarcki
elle-même, paraissent en effet plus ou moins s’opposer des formes
issues d’une « var. » umbonata Wood 2.
Plus loin encore du type edule, se place une forme clodiense
Renieri = rectidens Coen, plus spécialement lagunaire et médi-
terranéenne, encore que plusieurs la citent de l’Océan. Nous
aurons donc à discuter sa valeur spécifique et sa répartition. Quant
au C. isosceles Coen (op. cit., pp. 59-60, PI. III, fig. 12-13), il n’en
sera pas question dans cette étude, car il s’agit d’une forme dis-
tincte au premier coup d’œil et connue seulement par deux exem-
plaires usés, l’un tunisien, l’autre libyen. Il serait donc prématuré
et sans doute stérile d’en essayer l’étude comparative.
Catalogue des Variétés.
Var. altior B. D. D. [op. cit., p. 293, PI. 47, fig. 1) Décrite d’Arcachon,
cette coquille haute, inéquilatérale et solide, avec 23 fortes côtes arron-
dies presque contiguës, n’est visiblement qu’une forme étirée de la clas-
sique « var. » umbonata Wood (cf. plus loin celle-ci) Pallary la cite du
lac Mareotis (Egypte). A l’état fossile, elle est connue du Tyrrhénien du
Languedoc et sans doute peut-on lui assimiler certaines des références
de la var. contortula Sacco 3 du Pliocène inférieur et moyen d’Italie, qui
procède, avec un contour résultant plus inéquilatéral et quelque peu tordu,
de la même forme umbonata ; dans le Pléistocène, et notamment le Tyr-
rhénien de Monastir (Tunisie) où cette dernière abonde (coll. Flick à la
• - £-
1. L. Gambetta, Risult. zool. Miss, esplorazione dell’ Oasi di Giarabub. Ann.
Mus. Civ. Storia Naturale Genova, vol. 53, 1928-29. pp. 283-4.
2. S. Wood. Crag Mollusca, t. II, Londres, 1850, pl. XIV, fig. 26.
3. F. Sacco. Moll. terz. Piem. Liguria, t. 27, 1898, p. 49, pl. XI, fig. 29-30.
— 124
Sorbonne), des individus à divers stades d'étirement peuvent être référés,
soit à altior, soit à contortuld. Pour Cerulli-Irelli, qui signale cette
forme dérivée dans le Calabrien du Monte-Mario, c'est « l’anneau nup-
tial » des variétés umbonata et Lamarcki. Pourtant (je reviendrai sur la
question à propos d 'umbonata elle-même) l’évolution de ces deux types
semble avoir été parallèle, distincte, auquel cas les formes altior et con-
tortula ne traduiraient vis-à-vis de Lamarcki qu’une convergence.
Yar. ? angustata (C. angustatum) Sowerby (Min. Conch., 1821, t. 283,
fig. 2). Wood ( op . cit., p. 157, PI. XIII, fig. 6 a, b). Cette coquille fossile
du Pliocène anglais (Red Crag) est transverse, à bord ventral sinueux,
puis acuminé sur l’angle médiopostérieur. Elle possède 27 à 32 côtes.
Introduite comme espèce particulière, elle n’aurait pas lieu d’être citée
en cette étude si des spécimens actuels de la côte hollandaise décrits et
figurés par Brakman 1 comme C. edule var. clodiensis ne présentaient
avec elle une étroite analogie, n’en paraissant distincts, que par le
nombre moindre de leurs côtes (24-25) au moins sur ceux que j’ai pu
étudier et qui proviennent de Berck (coll. Lavezzari). Or, là comme en
Hollande, il s’agit à’une simple déformation, apparemment héréditaire,
du bord ventral qui prend avec l’âge un contour sinueux, tandis que la
coquille est par ailleurs analogue à la « var. » belgica1 2. N’ayant pu
étudier qu’un spécimen (à 33 côtes) à’ angustata du Crpg, je me borne
à signaler sa convergence avec cette forme actuelle, chez laquelle se
manifeste avec l’âge une même déformation du bord. La persistance de
ce caractère, à divers degrés, mais en des stations éloignées, pourrait
valoir aux échantillons vivants qui le présentent le nom de monstr. Brak~
mani, nov. var. de la forme belgica.
Var. Batesoni B. D. D. (op. cit., p. 293, PL 46, fig 7r8). C’est une coquille
assez mince et renflée, proche du type par ses côtes écailleuses aplaties,
comme le montre la figuration citée, d’un spécimen provenant d’Arca-
chon. Au nombre d’environ 25 (en fait 23 à 28), ces côtes sont étroites et
le contour général, à peine transverse, est presque obrond, le bord ven-
tral s’incurvant régulièrement.
J’ai pu étudier des topotypes de cette forme (coll. Lavezzari) nommés
« var. quadrata » ; ils passent au type, dont ils ne sont qu’une modifica-
tion latérale. Mais celle-ci paraît avoir quelque intérêt géographique,
car elle se rencontre surtout du golfe de Gascogne au Portugal, seule ou
prédominante sur edule sensu stricto.
Var. belgica de Malzjnne (op. cit.). B. D. D. (p. 292-293, PL 46,
fig. 9-10) = obtrita Locard. Celle-ci est solide, assez grande, à côté anté-
rieur fortement arrondi, aussi ou plus large que le postérieur brièvement
tronqué. Elle possède environ 25 côtes qui divergent aux extrémités
latérales ; toutes sont larges, les antérieures aplaties, plus ou moins con-
tiguës, les postérieures un peu plus étroites et moins plates, mais plus
1. C. Brakman. Cardium edule L. var. clodiensis Renier. Baste'ia, vol. II, n° 2,
1937, p. 25 et PI. de la p. 26. ,,
2. Brakman a rapporté ses échantillons à clodiensis parce que celle-ci présente
parfois la mêmd déformation d’un contour assez comparable ; mais cette forme médi-
terranéenne a des côtes lisses et rondes, dépourvues des écailles transverses si nettes
chez les variétés d ’edule et surtout de belgica.
— 125
écartées. Sur ces côtes s’élèvent en échelle régulière de petites écailles
transverses coupantes, assez espacées.
L’habitat de cette forme semble essentiellement la Mer du Nord, où
elle vit et a vécu (en une forme ancestrale, distincte, dans le Crag) ; elle
n’a que peu diffusé dans l’Atlantique lui-même (je n’en ai encore vu qu’un
spécimen actuel de ce domaine, des Sables d’Olonne) et sa citation par
B. D. D, en Méditerranée (Bône) paraît donc à revoir : il s’agit proba-
blement de la « var. « clodiensis, dont le contour est presque le même,
mais qui présente des côtes convexes, dépourvues d’écailles transverses
nettes A belgica doivent être subordonnées plusieurs variétés, de sorte
qu’elle mérite probablement le rang d’espèce1 ou sous-espèce.
Var. beltica (Beck MSS) Reeve [op. cit., PI. XX, fîg. 113). Il s'agit
d’une coquille de la Baltique, petite, plutôt mince, de forme ovale-trans-
verse obliquement étirée et comprimée en arrière. Elle porte environ
30 côtes aplaties, lisses, étroites et plutôt' distantes, les moyennes et
postérieures colorées en brun-noir, se détachant sur un fond clair, —
tout ceci d’après la diagnose. v
Or les spécimens de la Baltique que j’ai pu voir (coll. Muséum) sont
fort variables, d’abord dans leur obliquité, qui s’accentue rapidement
chez l'adulte, par accroissement plus rapide de la région médio-posté-
rieure ; les jeunes au contraire demeurent longtemps peu obliques, ainsi
que le confirme la figuration donnée par B. D. D. (fort différente de
celle de Reeve) d’un petit échantillon de Copenhague assimilable à cette
variété [op. cit., PI. 47, fig. 2T3). Ensuite, les côtes; tant sur cette photo-
graphie que sur les spécimens directement étudiés par moi, et, semble-
t-il aussi, en dépit de la diagnose, sur la figufe originale, apparaissent
effectivement arrondies, lisses ou granuleuses chez l’adulte, un peu
squameuses au stade jeune ; leur aplatissement est donc un effet d’usure,
à moins qu’il ne s’agisse d’une autre forme. Ces côtes sont au nombre de
21 à 26, le plus chez les adultes ; aussi semble-t-il, sous la même réserve,
que le nombre de 30 indiqué par Reeve, s’il n’est exagéré, corresponde
à des individus tout à fait gérontiques (B. D. D. signalent des spéci-
mens à 26 côtes).
Mais en dépit de ces variations plus ou moins progressives, les spéci-
mens étudiés gardent une commune allure, affirmée notamment par leur
coloration ; il paraît bien s’agir d’une race que tous ses caractères incitent
à référer à Lamarcki plutôt qu’à edule, comme l’avait vu déjà Tour-
nouer 2.
Var. byzacena Tournoùer [op. cit., p. 5, PI. VI, fig. 1 a, 1 b, 1 c).
Forme marine, fossile (?) de l’oasis de Mtoudja (Tunisie). Elle est épaisse,
arrondie, haute, à crochets saillants, et porte 22 côtes convexes, granu-
leuses en avant, lisses ensuite, et jointives. C’est visiblement une dérivée
du groupe umbonata.
1. Rang donné au nom belgica comme premier bien caractérisé parmi les formes
de ce type, les autres ultérieures, comme major ou mercatorla, ou mal fixées, comme
crenulata.
2. M. Tournouer. Sur quelques coq. recueillies, p. div. explor. dans les rég. des
chotts. A. F. A. S., t. VIII, Paris, 1878. '
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
9
— 126
Var. clodiensis Renieri (Tav. alf. delle conch. adriatiche, 1804, p. 6,
n° 65). Âu C. clodiense Ren., non figuré, de la faune actuelle de l’Adria-
tique, Brocchi a assimilé (Conch. foss. subap., Milan, 1814, p. 500,
PI. XIII, fig. 3) et représenté une petite coquille fossile du Pliocène
italien, à laquelle B. D. D. ont ultérieurement réuni une formé subfossile
des chotts berbères, le C. edule var. fragilis Tourn. ( op . cit., p. 7, PI. VI,
fig. 5, 6, 7 a, 7 b, 8), refigurée par eux des environs d’Ouargla (B. D. D.,
op. cit., p. 295, PI. 47, fig. 6-7). Cependant Coen (op. cit., p. 61, PI. IV,
fig. 5-6) a -représenté plus tard un spécimen actuel de Venise qu’il assi-
mile au C. clodiense véritable et nomme var. minor de son C. rectidens 1.
Or de l’examen des trois figurations : Brocchi, Tournouer, Coen,
il apparaît qu’il s’agit de trois coquilles étroitement alliées, mais dis-
tinctes. L’appellation clodiense doit rester à la plus anciennement figurée,
celle de Brocchi. C’est une petite coquille transverse, de contour arci-
forme, à côtes lisses, arrondies en avant, à peine anguleuses en arrière,
à charnière sensiblement droite de part et d’autre d’un sommet presque
orthogyre ; et manifestement distincte des rameaux edule et Lamarcki.
Les échantillons subfossiles du chott Melrhir et d’Ouargla en sont proches,
mais nettement plus renflés, à troncature postérieure moins oblique,
ainsi suffisamment distincts pour constituer une var. fragilis de l’espèce
dérivée rectidens. Enfin, les individus actuels de Venise sont franchement
moins quadr angulaires, plus largement ovales, plus inéquilatéraux, avec
des côtes à tendance anguleuse ; on peut leur réserver le nom de var.
minor de la forme rectidens, actuelle, issue de clodiense fossile, et présen-
tant les autres varités suivantes : -
Monterosatoi, nov. nom. pour fragilis (Mts. MSS) Coen (op. cit.,
p. 61, PL IV, fig. 7-8) non Tournouer ; de Viareggio ;
pulchella (Mts. MSS) Coen ( ibid ., p. 61, PL IV, fig. 9-10) de Pa-
ïenne ;
alba (Mts. MSS) Coen (ibid., p. 62, PL IV, fig. 11-12) de Viareggio ;
drepanensis Coen (ibid., p. 62, PL IV, fig. 13) de Trapani ;
varnensis Coen (ibid., p. 62, PL IV, fig. 14-15) de Varna ;
obliquata (Mts. MSB) Coen (ibid., p. 62, PL IV, fig. 16-17) de Cor-
fou ;
supina (Mts. MSS) Coen (ibid., p. 62, Pl. IV, fig. 18-19) de l’At-
tique ;
arrasciensis Gambetta (op. cit., pp. 294-5 ; fig. 7-8, p. 293) du lac
Arrascia, oasis de Giarabub.
C. clodiense lui-même, au sens de Brocchi, a été cité parfois en dehors
de la Méditerranée ; fossile, d’abord, en Angleterre, dans le Pliocène
moyen (Red Crag) par Wood (op. cit., Pl. XIV, fig. 2e) mais il semble
plutôt s’agir d’un ancêtre de la forme belgica, commun dans le Crag
noir d’Anvers et que je nommerai : Cer. Hostiei, nov. sp. 2. Cette forme,
à 23-26 côtes convexes, râpeuses sur leur angle, diffère ainsi de belgica
1. Il existait déjà une var. minor Tourn., mais rapportée au C. edule (elle s’ap-
plique en fait au Lamarcki), n’invalidant pas celle-ci par conséquent.
2. Dédié à M. Emile Hostie, d’Anvers. Lectotype in nyst : Conch. terr. tert.
Belgique, I, Plioc. scaldis. Ann. Mus. Roy. Bruxelles, 1878, Pl. XIX, fig. 1 a, b.
(sub nom. C. edule).
127
vivante, à côtes plates, de laquelle on peut encore rapprocher (cf. supra)
les « clodiense » vivants de Hollande, étudiés par Brakman. Inversement,
ce doit être clodiense que B. D. D. ont cité comme « belgica » de Bône.
Je rappelle que les deux formes, convergentes par leur allure générale,
diffèrent profondément par leur charnière, ici ( clodiense ) rectiligne, là
(belgica) curviligne ; leur sculpture : ici, côtes lisses, là, côtes écailleuses ;
enfin leur centre de dispersion géographique : ici, Mer du Nord, là,
Méditerranée centrale.
Var. contortula Sacco : voir var. altior.
Var. cotronensis Gignoux (Form. mar. plioc. quat. Ital. Sud Sicile,
Ann. Univ. Lyon, n. ser., (1) fasc. 36, 1913, p. 419, PI. XVII, fig. 10-
11). Belle coquille fossile du Quaternaire ancien des environs de Cotrone
(Calabre), remarquable par ses dimensions : 53 mm. (diam. ant.-post.)
sur 46 (diam. umb.-palL). C’est une forme géante manifestement issue
de la « var. » umbonata.
Var. crenulata (Lamarck) Delessert (Rec. coq., 1841, PI. XI, fig. 5,
o, b, c). D’après la figure et le texte, c’est une forme arrondie, pourvue
de vingt côtes larges et presque jointives, garnies de squamules imbri-
quées ; B. D. D. signalent n’avoir jamais rencontré de spécimen qui réu-
nisse vraiment ces caractères. D’évidence, il ne s’agit que d’une variété
de la forme belgica, distincte si le nombre des côtes indiqué est exact,
assimilable à la var. mercatoria (Mts. MSS) Coen, s’il est supérieur.
Var. edulina (C. edulinum) Sowerby (Min. Conch., 1821, t. 283,
fig. 3). Cette coquille du Pliocène inférieur (Coralline Crag) d’Angleterre,
semble voisine d ’edule. Wood ( op . cit., PL XIV, fig. 2 c) lui réfère une
forme différente, paraissant du groupe belgica et à surface corrodée.
Var. Eichwaldi Reeve (Conch. Icon. II, PI. XIX, fig. 94). B. D. D.
(op. cit., p. 296). Coen (op. cit., p. 58, PI. II, fig. 10-11). Cette « variété »
assez petite est de. forme subquadrangulaire presque ovale, à test gib-
beux, plutôt épais, fortement costulé ; le côté postérieur est un peu
anguleux. Les côtes, au nombre, d'environ 22-23 sont plus ou moins
indistinctement tuberculées, grossièrement striées en travers. La cou-
leur est blanchâtre, un peu tachée de brun-rouge sur le côté postérieur.
A cette coquille de la Caspienne, Tournouer (op. cit., p. 7, PL VI,
fig. 2 a, b, c) a comparé des Cardium subfossiles trouvés près des chotts
algériens, et posé le problème de l’origine à’ Eichwaldi dans son milieu
fermé. Or, j’ai rencontré parmi de petits C. Lamarcki provenant de la
Mer Egéë (Le Phalère) un spécimen bivalve visiblement de même souche
et qui présente une analogie très grande avec Eichwaldi. Il en diffère
seulement par des côtes un peu aplaties en dessus alors qu 'Eichwaldi
type les a bien anguleuses et une coloiation postérieure externe ver-
dâtre (comme les Lamarcki en question) au lieu de brune. Ce spécimen
fait la transition entre la forme caspique et la var. tenuis-subquadrata
(Mts. MSS) Coen, de Lamarcki, variété seulement plus inéquilatérale,
et à côtes moyennes serrées au lieu de lâches.
Cette forme Eichwaldi semble donc en fait une race, dérivée de
Lamarcki au temps où la Caspienne communiquait avec la Mésogée ;
elle doit se retrouver dans le domaine intermédiaire, la Mer Noire.
128 —
Yar. flabellata Coen (op. cit., p. 58, PI. II, fig. 9) = bicolor Mts. MSS.
Très intéressante variété du C. Lamarcki. Elle présente le galbe (test
renflé, contour plus ou moins trigone à sommets saillants) et l’orne-
mentation (grosses côtes arrondies non squameuses) de la « var. » umbo-
nata, dont elle se rapproche encore par sa coloration postérieure, plus
accentuée même au point de donner à la coquille, par ailleurs blanche,
un aspect bicolore très net. La lunule aussi est tachée de brun. Mais le
côté antérieur, plus largement arrondi, provoque souvent une allure
flabelliforme des premières côtes, et surtout, le test demeure mince,
ainsi que la charnière. Il était important de noter ces 'distinctions, ce
que j’ai pu faire sur des échantillons topotypes de Raguse et a’autres
de Sicile (coll. Cossmann) tous déterminés par Monterosato comme
sa var. bicolor : le type de la variété n’étant figuré qu’extérieurement,
on aurait pu se demander en effet si ces individus minces n’appartenaient
pas plutôt à la var. voisine tenuis-subquadrata (Mts. MSS) Coen, connue
par ses deux faces, mais celle-ci, dont j’ai pu de même étudier des spé-
cimens, n’est pas aussi oblique en arrière et ses côtes moyennes sont
très serrées.
Cette var. flabellata, dont le contour peut devenir transverse, n’appa-
raît pas spéciale à la Méditerranée, car j’ai trouvé parmi des matériaux
des Sables d’Olonne, une valve qui en est typique.
Yar. fluviatilis Witham ( Trans . Wern. Soc., t. V, p. 577). Brown (111.
Rec. Conch. Great Britain, Londres, 1844, p. 88, PL XXXV, fig. 4).
Forme irlandaise mince, de couleur rouille.,. Ce paraît être une variété
d ’edule.
Var. fragilis Tournouer : voir var. clodiensis.
Var. glauca (Bruguière) Coen (op. cit., p. 58, PL III, fig. 1-2). C’est
une variété de la forme Lamarcki, reconnaissable à son ^albe plus
déprimé, son test plus mince, ses crochets peu renflés, peu saillants ; sa
moindre dissymétrie et l’effacement de sa carène dorsale médioposté-
rieure, de sorte que l’aspect n’est plus cordiforme, mais ovalaire. Les
côtes, moins saillantes, sont également, faut-il ajouter, moins rudes;
finement granuleuses chez le jeune, à peu près lisses chez l’adulte ; sur-
tout presque semblables et régulièrement espacées. La région périum-
bonale est colorée de brun suivant une zonation concentrique ; et la
var. ex colore zonata Brown (op. cit., p. 88, PI. XXXV, fig. 8) des eaux
saumâtres d’Angleterre, fondée précisément sur ce caractère, est iden-
tique à glauca comme j’ai pu le vérifier sur des échantillons du Muséum.
Décrite de la côte provençale, cette var. glauca possède une large
distribution : je l’ai reconnue dans l’Atlantique, la Méditerranée, la
Mer Noire. Elle se rapproche de la var. paludosa, mais n’est pas acu-
minée comme elle en arrière.
Var. glauca-crassa Coen (op. cit., pp. 58-59, PI. III, fig. 3-4) = C. cras-
sum Defr., fide Coen. Autre variation du C. Lamarcki, caractérisée
par des côtes très fortes, régulièrement espacées, rugueuses ; avec un
contour quadrangulaire-ovale, court, inéquilatéral, mais presque pas
tronqué ni étiré postérieurement ; test épais. Figurée de Chioggia (Adria-
tique) cette forme existe à Corfou et dans l’Atlantique, à La Rochelle
— 129
(coll. Muséum). Coen en figure une monstr. operculata, de Ghioggia
(ibid., fig. 5).
Yar. incerta Bronn (Ital. Tert. Gebild., 1831, p. 103). Sacco ( op .
cit., p. 49, PI. XI, fig. 32) = C. rusticum Broc., non L. Cette forme fos-
sile du Pliocène ancien d’Italie, comparée par Sacco aux var. crenulata
et beltica est, d’après la figure, anguleuse inéquilatérale, à crochets
médians ; les cotes paraissent arrondies. Je n’ai pu l’interpréter davan-
tage.
Var. incurva (Mts. MSS) Coen (op. cit., p. 57, PI. II, fig. 1-2). Coquille
vivante du Lido de Venise et subfossile de la région pisane. C’est, d’après
la figure, une forme du groupe umbonata, obliquement allongée en arrière
et pourvue de 23 côtes arrondies, un peu distantes et moins grosses que
sur la coquille de Wood.
Var. inhabilis (C. inhabile) Wood (op. cit., PI. XIV, fig. 2 /). Il s’agit
d’une forme du Pliocène moyen anglais (Red Crag). Grande, inéquila-
térale, elle ressemble à la précédente et semble aussi provenir d ’umbo-
nata, avec laquelle elle coexiste.
Var. isthmica Issei. (Malac. del Mar Rosso, 1869, p. 74). B. D. D. (op.
cit., pp. 294-5, PI. 47, figb 11). Coquille solide et très renflée, de contour
inéquilatéral ; chargée de 18 à 22 fortes côtes convexes bien tranchées,
un peu anguleuses. Elle rappelle donc à certains égards la var. umbonata,
mais avec des côtes plus espacées, une forme obronde un peu transverse,
une charnière assez étroite et une coloration postérieure jaune-verte ou
brunâtre. Selon Issel lui-même, cette coquille représente dans les eaux
sursalées de Suez la forme Lamarcki. C’en est une race, également con-
nue des Lacs Ramleh.
Var. lacunaris (Mts. MSS) Coen (op. cit., p. 59, PI. III, fig. 10-11).
Décrite des lagunes de Venise, comme var. du C. Lamarcki, cette forme
est, selon Coen, 1' « anneau nuptial » entre le type de l’espèce et la var.
glauca. Son contour est variable, comme le veut l’habitat ; les échan-
tillons vénitiens de la coll. Cossmann reçus de Monterosato lui-même
avec la détermination lacunaris correspondent en fait à ce que Coen
figure, de la même localité, comme Lamarcki typique et leurs côtes
antérieures, fortement granuleuses, sont écartées, comme chez glauca.
La var. lacunaris, au sens fixé par Coen, se distinguera par un galbe
plus transverse que le type et par des côtes antérieures jointives ou
presque. De glauca, elle diffère (ainsi que le type) par une costulation
plus rude et plus différenciée d’avant en arrière ; les crochets sont aussi
un peu plus renflés ; et souvent, le bord postérieur est moins oblique.
Il y a des passages entre ces trois formes : glauca, lacunaris et Lamarcki.
Var. Lamarcki Reeve (op. cit., PL XYUI> fig. 93). Comme je l’ai
rappelé dans le préambule de cette étude, le type du C. Lamarcki est
atlantique, de la côte anglaise du Devonshire ; ce n’est que par exten-
sion qu’il peut correspondre à des spécimens méditerranéens. Il s'agit
d’une forme assez grande, ornée de 22-23 côtes arrondies et granuleuses
■ en avant où elles sont peu distantes, aplaties en oblique vers l’arrière
où elles se carènent ainsi plus ou moins, s’espacent et finalement décrois-
— 130 —
sept ; ur angle médiopostérieur assez net, étirapt et rostrant la coquille.
Le contour, arrondi en avant, s’aeumine donc en arrière, le côté pos-
téiieur apparaissant très oblique. Le bord ventral est plus ou moins
arrondi.
Une telle forme existe à l’état typique dans l’Atlantique où elle est
bien moins banale qu ’edule ; je l'ai reconnue de Dunkerque (coll. Muséum).
Dans la Méditerranée, elle pullule et varie beaucoup ; la coquille figurée
par Coen ( op . cit., PI. II, fig. 5-6) de Venise comme typique ne diffère
guère de la var. lacunaris que par l’écartement des côtes antérieures, le
contour moins allongé transversalement, et la carène médiopostérieure
— donc la rostration — plus nette ; mais elle est encore assimilable au véri-
table type de l’Atlantique. Par contre, les valves du Roussillon des
fig. 8 et 9, PI. 47, de B. D. D. peu rostrées, paraissent des var. lacunaris
alors que la fig. 10 semble correspondre à la var. glauca.
Ainsi défini et compris dans un sens large, englobant les var. glauca,
lacunaris, et même les races Eichwaldi, isthmica, le C. Lamarcki atlan-
tique et méditerranéen, se distingue bien d ’edule et belgicum par un
faisceau de caractères': absence presque totale de squames sur les côtes,
dont les antérieures sont arrondies, les postérieures fréquemment caré-
nées ; tendance à l'étirement médiopostérieur en un côté anal ainsi plus
long mais moins large que l’autre ; coloration périumbonale zonée, pos-
térieure floue, au lieu d’une tache brune précise, etc.
Coen (R. Comit. Talassogr. ItaL, mém. CCXL, Venise, 1937, p. 163
et fig. 93) en a figuré une monstr. hemicardiaeformis de l’Adriatique, qui
ressemble à un Fragum.
Var. libenicensis Brusina (Ipsa Chiereghini Conch., p. 70). B. D. D.,
(op. cit., p. 296, PL 47, fig. 4-5). Petite coquille trapézoïdale, à bord
antéromédian arrondi, mais angle médiopostérieur très net en surface,
séparant un côté postérieur court et tronqué. 23 à 27 côtes larges et
plates, garnies d’écailles transverses. Cette forme, qui diffère de la var.
Batesoni par la largeur de ses côtes et par son angle dorsal, d ’edule type
par la brièveté de son côté postérieur, n'en est pas moins référable à
l'espèce linnéenne dont elle est une race naine en Méditerranée. Cette
conclusion ressort tant de l’examen des figurations de B. D. D. qui l’in-
diquent de Bône, que de celui d’échantillons de la coll. Lavezzari, con-
servés au Muésum. Coen n'a pas cité cette forme.
Var. maculata B. D. D. (op. cit., p. 296, PI. 46, fig. 5). Bien qu’il s’agisse
pour les auteurs d'une simple variété ex colore, cette coquille du Pouli-
guen mérite d'être mentionnée. Elle se rapproche de la forme typique,
à côtes plates et serrées,,, mais de la comparaison même des fig. 1 et 5
de la PI. 46 de B. D. D.', on peut voir qu’elle est plus courte, moins trans-
verse, un peu gibbeuse, avec des côtes antérieures et moyennes tout à
fait jointives, très plates et squameuses, alors que les postérieures s’écar-
tent et font saillie sur l’angle et au delà. Ce n’est toutefois qu’une simple
variation latérale.
Var. major B. D. D. (op. cif.,' p. 292, PI. 46, fig. 6). La figuration de
cette forme met bien en évidence son affinité avec la var. belgica ( ibid .,
fig. 9-10) et sa différence avec edule type (ibid., fig. 1-2). Susceptible
d’atteindre une grande taille, elle se distingue, même au stade jeune,
— 1*31 —
de belgica, par ses côtes un peu plus nombreuses, ses sommets nette-
ment plus saillants et son contour moins transverse. C’est une coquille
commune sur le littoral de la Manche, surtout, semble-t-il, au nord de la
Seine, jusque dans la mer du Nord.
Yar. mareotica Pallary (Cat. Moll. Médit, in Mém. Inst. Egypte,
t. VII, fasc. 3, 1912, p. 165, PL XVII (IV), fig. 3-4). Cette coquille des
bords du lac Mareotis (Egypte) est petite, solide, à sommets larges et
proéminents ; elle a 21-24 côtes. Comparée par Pallary à la var. qua-
drata, c'est visiblement une forme latérale de Lamarcki.
Var. mercatoria (Mrs. MSS) Coen ( op . cit., p. 55, PI. I, fig. 3-4). Figu-
rée du marché de Paris (sic), c’est une forme nord-atlantique très proche
de la belgica dont elle ne diffère que par son contour plus régulièrement
arrondi, presque elliptique, le côté postérieur peu anguleux s'étendant
presque autant que l’antérieur. Le Muséum en possède du littoral de la
Somme.
Var. minor Tournoüer (op. cit., p. 7, PL VI, fig. 3-4). Subfossile du
chott Melrhir, cette variété oubliée paraît très voisine de la forme bien
connue paludosa B. D. D., sinon identique à elle.
Var. mortellensis Gignoux (op. cit., p. 418, PL XVII, fig. 13-14). Fos-
sile du Sicilien des environs de Messine, c’est une petite coquille à région
antéromédiane bien arrondie, mais limitée par une carène dorsale qui
détermine une aire postérieure déprimée dont le bord, en brusque tron-
cature, dessine une sinuosité plus ou moins rentrante. Les côtes, rappro-
chées, paraissent du type Lamarcki.
Var. multicostata Wy>OD (op. cit., Pl. XIV, fig.‘2 d). Du Pliocène moyen
(Red Crag) d’Angleterre, c’est une forme trapézoïdale pourvue de 28 côtes
rapprochées, apparemment du type edule sensu stricto.
Var. paludosa B. D. D. (op. cit., p. 295, Pl. 47, fig. 13). Décrite de
l’étang de Bigouglia (Corse), cette coquille d'eau saumâtre est proche
du C. Lamarcki type par sa forme oblique, inéquilatérale, arrondie en
avant et acuminée en arrière, mais son test est mince, ses sommets peu
saillants et sa surface porte environ 24 côtes, largement et régulièrement
espacées, comme sur la var. glauca ; toutes à peu près lisses. Le bord
cardinal' est peu recourbé, caractère qui la rapproche de C. rectidens
var. fragilis avec laquelle j’ai constaté qu'elle coexiste subfossile à
Ouargla (coil. Muséum, M. Pallary, 1904). Mais son éti ’ement posté-
rieur étroit l’éloigne tant de cette espèce que de Lamarcki glauca.
A noter que la var. minor Tourn. précisément décrite des chotts,
semble identique à cette paludosa, dont l’introduction est ultérieure en
nomenclature. Il faudrait le vérifier sur plusieurs individus.
C’est, en tout cas, et par opposition à Lamarcki type, une forme d’eau
saumâtre, comme le 'note Brakman 1 qui la décrit et la figure de Hol-
lande (Noord-Beveland). Elle est citée fossile du Sicilien.
1. G. Brakman. Càrdium edule L. var. Lamarcki Reevé. Basteria, vol. 1, n° 3,
1936, pl. de la p. 44, fig. 1, 2, 4, 5, 6.
Var. parva Brusina (Elenco dei Moll. lam. dei dint. de Zara, p. 13).
Variété ? naine que je n’ai pu voir. Elle mesurerait 6 sur 6 millimètres.
Var parvastirps (Mrs. MSS) Coen ( op . cit., p. 59, PL III, fig. 6-7).
Coquille méditerranéenne assez petite, transverse, pourvue de 19 côtes
arquées en arrière, suivait une déformation du bord médiopostérieur ;
coloration glauque-rosée. J’ai pu en étudier des spécimens de Messine
(coll. Muséum) et vérifier leur liaison à Lamarcki.
Var. paucicostata Wood (op. cit., PL XIV, fig. 2 g). Fossile anglais
du Crag pliocène de Bramerton, cette coquille à crochets proéminents,
de forme trapézoïdale courte, et surface chargée de 18 côtes larges, paraît
une variété d 'umbonata, avec laquelle elle coexiste. De même qu’inha-
bile (cf. cette var.) rappelait incurva actuelle, celle-ci semble très com-
parable à la forme subfossile syrthica, c’est une variation de la même
souche et dans le même sens.
Var. quadrata B. D. D. (op. cit. p. 295, PL 47, fig. 14-17) = clodiensis
Brusina, Monterosato, non Renieri nec Brocchi. Figurée des marais
salants du Croisic, indiquée aussi dé l’étang de Leucate, donc atlantique
et méditerranéenne, c’ést, selon B. D. D. « la forme la plus habituelle des
eaux sursaturées de l’Europe occidentale ». La diagnose décrit une coquille
peu épaisse, de contour subquadrangulaire, haute, un peu oblique et
tronquée en arrière ; pourvue de 25 à 30 côtes traversées de fines stries
onduleuses qui passent, sur la région antérieure, à des imbrications
obsolètes. Je n’ai pu voir d’échantillon typique de cette sorte ; la photo-
graphie fait admettre des côtes antérieures granuleuses, plutôt qu’écail-
leuses et des cptes postérieures nettement anguleuses. Le caraGtère de
la coloration « test blanchâtre orné de maculatures brunes disposées en
zones concentriques » s’accorde à ce qui précède pour faire rattacher
cette forme au groupe Lamarcki et non à celui d ’edule. B. D. D. lui assi-
milaient avec doute le C. glaucum Brug. qui présente effectivement ce
genre de coloration ; mais dont la forme est tout autre, obliquement
transverse.
Var. 15 costata Gignoux (op. cit., p. 419, Pl. XVII, fig. 12). Du Qua-
ternaire ancien de Mortelle (Sicile), forme fossile qui paraît du groupe
de la « var. » Lamarcki et notamment proche du « C. cj. Lamarcki > figuré
par Sacco du Plaisancien de Bordighera (op. cit., Pl. XI, fig. 27).
Var. syrthica (Mts. MSS) Coen (op. cit., p. 57, PL II, fig. 1-2). Ce n’est
qu’une variation de la forme umbonata, caractérisée par une diminution
du nombre des côtes (seulement 17) qui s’élargissent en même temps.
Décrite subfossile de Tripoli; j’en ai noté un spécimen de Suez (coll.
Muséum) et un du Tyrrhénien de Monastir (coll. Flick), l’un et l’autre
parmi des umbonata ; le second avec 18 côtes.
Var. tenuis subquadrata (Mts. MSS) Coen (op. cit., p. 59, Pl. III, fig. 8-
9). A premier examen, cette variété proche de la flabellata Coen, semble
dérivée d’ umbonata par amincissement concomitant du test et de la
charnière. Mais de l’examen minutieux d’échantillons de la coll. Coss-
mann déterminés par Monterosato, il me paraît résulter que sa tenuis-
subquadrata procède plutôt directement de Lamarcki. Elle diffère par
ailleurs de flabellata — par sa coloration: la ta ehe' brun-rouge précise de
la région postérieure y fait place à une tache plus floue, en arc suivant
le bord, verdâtre en dehors, brune en dedans ; des zonations brunâtres
existent en outre autour des sommets, — par son contour généralement
plus ramassé, bien que parfois aussi un peu transverse, surtout plus
inéquilatéral, à sommets plus antérieurs, d'où raccourcissement de ce
côté, — par ses côtes généralement toutes plus ou moins granuleuses, et
plus rapprochées.
Var. tetragona (Mrs. MSS) Coen ( op . cit., p. 58; PI. II, fig. 6, 7, 8).
Variété pouvant atteindre une grande taille, à test solide ; son contour
est quadrangulaire, comme la précédente, mais beaucoup moins inéqui-
latéral, régulièrement arrondi en avant, un peu obliquement tronqué
en arrière. Les côtes, au nombre de 22-23, sont arrondies, très granu-
leuses et bien distantes en avant ; plus proches dans. la région moyenne,
elles y deviennent anguleuses et lisses ; en arrière, elles s’écartent à nou-
veau, en renforçant leur arête, ne diminuant de saillie que sur la région
terminale. Les sommets sont saillants ; la charnière est forte, à bord
presque droit, comme chez umbonata à laquelle elle passe dans le Tyr-
rhénien de Monastir (coll. Flick). Il faudra sans doute lui rapporter
beaucoup de citations de « C. crassum » et de « grandes Lamarcki » ; elle
existe en tout cas vivante sur la côte de Sardaigne, de Toscane (Coen),
de Ligurie près de Naples (coll. Cossmann) et fossile du Canal de Corinthe
(Coen).- C’est, semble-t-il, une umbonata moins méridionale.
•- '
Var. umbonata Wood (op. cit., PL XIV, fig. 2 b). Coquille d'abord
connue fossile du Crag de Bramerton, ou « Icenien (Pliocène supérieur)
d’Angleterre, puis retrouvée, tant fossile, dans le Pliocène, en Italie, en
Provence, en Normandie, dans le Pléistocène chaud (Tyrrhénien) de
Sicile, du Languedoc, et surtout de Tunisie, à Monastir où elle abonde,
que vivante sur les côtes tunisienne (B. D. D., op. cit., p. 295, Pl. 47,
fig. 12) libyenne, égyptienne, sicilienne' et sarde. C’est une forme aisé-
ment reconnaissable à son test épais, sa forte charnière à bord cardinal
presque droit surmonté d’un gros sommet saillant. Elle est obronde ou
quadrangulaire, normalement un peu oblongue et faiblement inéqui-
latérale, mais présente-une tendance à l’étirement postérieur, comme
Lamarcki ; elle devient alors transverse. Les côtes, au nombre de 19 à 24,
sont fortes et non Squameuses, les antérieures arrondies, noduleuses, les
postérieures, lisses et faiblement anguleuses.
La question se pose de son rang vis-à-vis de Lamarcki, à laquelle Coen
-la subordonne. Or, dans le Plaisancien de Biot, près Nice (coll. Coss-
mann) se trouvent des individus d’umbonata plus transverses qu’à
l’ordinaire. Etirés postérieurement, ils donnent bien l’impression d’un
passage à Lamarcki, mais, pour des échantillons de même contour, se
distinguent encore de cette espèce par l’épaisseur de leur test et surtout
la rectitude de leur charnière. N’ayant pu trouver de liaison formelle,
je crois meilleur de séparer spécifiquement l’espèce de Wood.
Var. zonata Brown : voir var. glauca.
Conclusions. — Une première constatation se dégage immédiate-
ment de cet examen d’ensemble : toutes celles des formes qu’il a été
possible de reconnaître apparaissent référables à l’un ou l’autre des
cinq types suivants : C. edule, la « var. » belgica, C. Lamarcki, la « var. »
umbonata, C. rectidens.
Doit-on considérer ceux-ci comme autant d’espèces distinctes ? Il
semble que oui, en raison des arguments suivants :
leur histoire palèontologique est distincte : tous apparaissent au Plio-
cène et y coexistent déjà ; edule, umbonata et belgica (prémut. Hostiei)
dans le domaine nordique, Lamarcki, rectidens, umbonata et peut-être
edule dans le domaine méridional. Par la suite, tandis que belgica paraît
se confiner dans l’Atlantique qu 'umbonata quitte presque entièrement
pour un milieu plus chaud, edule entre timidement en Méditerranée,
où rectidens est resté localisé ; tandis que Lamarcki se développe dans le
Pléistocène océanique ;
leurs centres actuels de dispersion ne sont pas les mêmes : à l’époque
moderne, belgica et rectidens continuent de rayonner, l’un à partir de la
Mer du Nord, l'autre de la Méditerranée centrale ; edule se dissémine à
partir de la Manche, vers le Nord et le Sud océaniques ; Lamarcki, très
cosmopolite, présente son optimum dans l’Adriatique et le Nord de la
Méditerranée, dont umbonata jalonne la côte Sud ;
leurs habitats aussi diffèrent : edule, belgica, umbonata, sont plus stric-
tement littoraux ; Lamarcki et surtout rectidens s’accomodent mieux
de fortes variations de salinité (eaux sursalées ou au contraire presque
douces) ;
les « passages » entre ces formes demeurent très douteux : en existerait-il
que cela ne sauraif surprendre, entre espèces voisines de souche visible-
ment commune. Mais s’il est possible d’hésiter parfois entre edule et
belgica, entre Lamarcki, umfionata et rectidens, on doit toutefois recon-
naître :
d’une part que le premier ensemble se distingue du second par le carac-
tère aplati et squameux des côtes (non dû au milieu, puisque les espèces
coexistent). Un spécimen atlantique du Val-André (coll. Lavezzari)
particulièrement intéressant, qui présente le contour et l’allure générale
de Lamarcki garde des côtes écailleuses à peine convexes : ce n’est qu’un
edule exceptionnellement étiré, comme le confirment ses autres carac-
tères (tache brune restreinte de la région anale, test solide, côtes posté-
rieures ni carénées, ni ensuite estompées),
d’autre part, que le passage entre formes de chaque ensemble reste
effectivement à démontrer : les umbonata épaisses à charnière droite
diffèrent toujours plus ou moins des Latnàrcki minces à charnière oblique
et des rectidens minces à charnière droite.
Ceci admis, nous voyons encore :
que les « variétés d’edule », maintenant réparties en ces cinq groupes
sont de valeur et de signification différentes. Excluant les « var. ex colore »
et simples monstruosités, nous distinguons :
de pures variations latérales : mercatoria de belgica, syrthica à’ umbo-
nata ;
des formes de milieu : rectidens, Lamarcki var. paludosa, saumâtres :
des races ou sous-espèces : edule libenicensis , Lamarcki beltica , La-
marcki Eichwaldi, Lamarcki isthmica,
que chacun des 5 types définis possède « en puissance s son schéma
évolutif particulier : ainsi umbonata donne en Méditerranée les var.
incurva et syrthica _ respectivement comparables à ses var. inhabile et
paucicostata du Crag.
On a donc en définitive :
Cerastoderma edule Lin., espèce littorale de large extension, princi-
palement atlantique avec une var. plus méridionale (Batesoni) et même
une race méditerranéenne (libenicensis) .
Cerastoderma belgicum de Malz., espèce • — ou forte sous-espèce de la
précédente, littorale, principalement de la Mer du Nord, avec une faible
diffusion méridionale ; de faciles variations latérales [major, mercatoria,
etc...).
Cerastoderma Lamarcki Reeve, espèce de large extension, atlantique
avec une race baltique ( beltica ) mais surtout méditerranéenne avec une
race extrême à Suez (isthmica) et de la Mer Noire avec une race en Cas-
pienne (Eichwaldi). De nombreuses variétés, les unes littorales (flabel-
lata, glaucacrassa, tenuissubquadrata) lès autres accomodées plus ou
moins aux variations de salure (glauca, lacunaris, paludosa, quadrata).
Cerastoderma umbonatum Wood, espèée littorale de milieu chaud,
subméditerranéenne avec de nombreuses variations vers le Nord et
l’Est de cette mer (altior, syrthica, tetragona). La var. altior persiste
en outre dans l’A.tlantique.
Cerastoderma rectidens Coen, enfin, saumâtre et de milieu chaud, médi-
terranéenne et très variable de forme, comme le veut son habitat.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 136
Description de nouveaux Harpactoritae africains
[hém. reduviidae]
Par André Villiers.
Rhaphidosoma Ruei, nov. sp. — Type : une femelle de la Côte
française des Somalis (Mus. Paris).
Long. 21,5 mm. — Partie postoculaire de la tête beaucoup plus courte
que la partie antéoculaire, légèrement rétrécie en arrière. Clypéus tron-
qué droit en avant. Premier article des antennes un peu plus court que
le fémur antérieur, légèrement épaissi à la base. Apex du premier article
du rostre atteignant à peu près le niveau du milieu de la partie préan-
tennaire de la tête. Prothorax nettement plus long que large, plus étroit
en avant qu’à la base, celle-ci légèrement déprimée. Mésonotum deux
fois et demie aussi long que large, fortement rebordé latéralement, por-
tant uûe carène médiane atténuée en avant et deux moignons alaires
filiformes ; base avec un petit lobe médian arrondi. Métanotum à côtés
parallèles et fortement rebordés, base tronquée droit, une forte carène
médiane et deux petits moignons alaires obliques situés un peu en arrière
du milieu. Tergites abdominaux inermes, les trois derniers avec une
petite élévation longitudinale médiane caréniforme presque indistincte ;
en outre tous les tergites portent de très légères cannelures longitudinales
irrégulières. Brun jaunâtre avec le rostre roux et les côtés de l’abdomen
ainsi que la face externe des hanches rembrunis. Corps couvert par une
pubescence blanchâtre très courte et très dense.
Côte française des Somalis : région d’Ou'éa (ait. 450-760 m.), dans
le cercle de" Dikkil-Gobad (Aubert de la Rue, 1937-38).
Rhaphidosoma granulata, nov. sp. — Type : une femelle de
Somalie (Mus. Paris).
Long. 23 mm. — Partie postoculaire de la tête un peu plus courte
que la partie antéoculaire, assez fortement rétrécie en arrière, Clypéus
avec une petite pointe saillante en avant . beaucoup plus courte que
le premier article du rostre. Premier article des antennes plus court que
le fémur antérieur. Apex du premier article du rostre atteignant presque,
en arrière, le niveau des tubercules antennaires. Prothorax nettement
plus long que large, plus étroit en avant qu’à la base, celle-ci déprimée.
Mésonotum deux fois aussi long que large, à côtés parallèles et forte-
ment rebordés, son disque sans carène et base avec un lobe médian
arrondi et deux moignon? alaires filiformes. Métanotum aussi long
que la moitié du mésonotum, plus large que long, à côtés sinués et arron-
dis, base tronquée et portant une légère élévation longitudinale médiane.
Tergites abdominaux fortement canaliculés, les tergites III à VII avec
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
une petite corne conique médiane à l’apex. Tête brun jaunâtre. Pro,
méso et métanotum brun foncé. Tergites abdominaux jaunâtres avec
les cornes saillantes et une petite tache dans l’angle proxinal externe
de chaque segment brun foncé. Conrexivum brun foncé, cette coloration
interrompue au milieu de- chaque segment par une bande ttansverse
blanche. Rostre rougeâtre. Poitrine brun clair. Face ventrale de l’abdo-
mer d’un jaune blanchâtre avec des bandes longitudinales irrégulières
rousses ou brunes et de nombreux petits points roux. Pattes testacées,
les fémurs avec des lignes longitudinales de petites taches noirâtres.
Face dorsale avec de nombreuses petites granulations saillantes noires.
Pubescence très courte et éparse;
Sqmalie : Da Sancurar agli Amarr, en avril (Bottego, 1896).
Lopodytes longispinus, n. sp. • — Type : un mâle de Somalie
(Mus. Paris).
Long. 19-21 mm. — Tête plus longue que le pronotum, à lobes sub-
égaux ; lobe postérieur très fortement rétréci en arrière, granulé laté-
ralement. Premier article des antennes plus long que la tête. Apex du
premier article du rostrè atteignant, en arrière, le niveau du milieu de la
partie préantennaire de la tête. Lobe antérieur du pronotum un peu
plus court que le postérieur, avec un court sillon longitudinal médian
en arrière ; lobe postérieur médiocrement élargi à la base, muni d’une
assez profonde dépression longitudinale médiane légèrement carénée
au milieu, et de trois courtes carènes en avant ; base avec deux très
longues épines situées de part et d'autre de la dépression médiane ;
angles latéraux arrondis. Ecusson avec une élévation en forme d’Y et
terminé par une épine aiguë et horizontale. Elytres étroits, atteignant
la base du tergite VII chez le 'le tiers basal du tergite VII chez la Ç.
Mâle : Tergite VII très grand, légèrement étranglé au tiers basal, arrondi
en arrière, parcouru par une carène longitudinale' médiane se relevant
en arrière en une saillie arrondie et échancrée en dessous. Bord ventral
du pygophore avec une forte épine dressée. Femelle : Tergite VII tron-
qué droit à l’apex qui est muni de deux saillies cylindriques horizontales
situées de part et d’autre du milieu et appliquées Contre la face dorsale
du tergite VIII ; tergite VIII transverse muni de deux fortes dents trian-
gulaires sur les côtés et de deux saillies cylindriques horizontales, situées
de part et d’autre du milieu, mais plus écartées que celles du tergite VII ;
tergite IX très petit, transverse, vertical, muni de deux courtes saillies
cylindriques horizontales. Lames du sternite VIII très grandes, arron-
dies à l’apex.
Tête jaunâtre avec ses côtés et la face dorsale du lobe antérieur, entre
les antennes et le sillon interoculaire, brun de poix. Premier article des
antennes rougeâtre, les articles suivants roux. Rostre brun de poix.
Pronotum jaunâtre clair avec le lobe antérieur brun de poix, la base et
parfois la dépression longitudinale méthane, rembrunies. Ecusson bru-
nâtre avec l’épine apicale testa cée. Clavus et corie des élytres jaune
pâle, membrane blanchâtre, les nervures de la membrane jaunes avec
un point noir près de leur base. Abdomen jaunâtre avec la fape dorsale
et les côtés plus ou moins fortement rembrunis. Pattes jaunâtres, plus
— 138 —
ou moins rembrunies. Tout le corps et la base des élytres avec une courte
et dense pubescence jaune couchée et de longs poils blancs dressés, par-
ticulièrement abondants sur les côtés de la tête, les pleures et les pattes.
Somalie : Da Sancurar agli Amarr, Da Dimé al Bass Narok
(Bottego, 1896).
Apr,epolestes albiscutum, n. sp. • — Type : une femelle de l’An-
gola (Mus. Paris).
Long. 11 min. — ■ Rostre et lobe antérieur de la tête brun rouge à l'ex-
ception d'une étroite bande jaune bordant les yeux. Lobe postérieur de
la tête noire avec deux petites bandes jaunes unissant les yeux aux
ocelles et une bande médiane jaunâtre dilatée entre les ocelles. Face
ventrale de la tête rousse, plus sombre en avant, avec une étroite bande
jaune bordant les yeux et se prolongeant en arrière. Antennes jaunes
avec la base du premier article brune, l’apex du premier article noir,
l’apex du deuxième article et les articles suivants rembrunis. Prothorax
brun rouge avec le lobe antérieur plus sombre que le postérieur. Ecusson
brun de poix avec ses marges latérales brun clair, une bande médiane
jaune et l’apex blanc jaunâtre. Corie des élytres brun rougeâtre clair
CQmme le lobe postérieur du pronotum ; clavus et membrane brun bronzé.
Hanches, trochanters et fémurs brun rouge foncé, les fémurs intermé-
diaires et postérieurs avec deux petites taches jaunes dorsales près de
la base. Tibias roux avec l’apex rembrunis et un anneau subasal brun
interrompu en dessous et limité de chaque côté par un étroit anneau
jaune. Tarses jaunâtres avec la base et l’apex rembrunis. Poitrine variée
de brun clair et de brun de poix, le tour des cavités cotyloïdes jaunâtre.
Abdomen jaune pâle avec de chaque côté une très large bande sombre
formée de noir et de brun, maculée de quelques petites taches jaunes.
Connexivum noir, chaque segment avec ses deux tiers apicaux jaunes.
Tête pronotum et poitrine avec une assez longue pubescence claire cou-
chée peu dense, sauf sur le lobe antérieur du pronotum où elle forme
des bandes sinueuses, sur le lobe postérieur où elle forme deux bandes
parallèles de chaque côté et sur les pleures prothoraciques. En outre
l 'avant-corps et les pattes sont hérissés de longues soies dressées.
Tête un peu plus courte que le pronotum, à lobes subégaux. Apex
du premier article du rostre atteignant presque en arrière le niveau du
bord postérieur de l’œil. Lobe antérieur du pronotum avec seulement
deux tubercules discaux situés près de la base, de part et d’autre du
sillon longitudinal médian. Lobe postérieur deux fois aussi large que
l’antérieur, sa base largement, mais peu profondément échancrée en
courbe régulière, l’échancrure non angulée ; angles latéraux du pronotum
arrondis, à peine saillants. Ecusson terminé à l’apex par une petite expan-
sion lamelleuse, ovalaire, concave dorsalement, relevée à 45°. Elytres
aussi longs que l’abdomen avec la corie couverte d’une pubescence claire
couchée peu dense. Femelle : Lames du sternite VIII bien plus hautes
que longues, triangulaires, leur angle apical prolongé par une épine
longue et aiguë.
Angola : passage de la Luassingua dans le district de Huilla
(Mission Rohan-Chabot, 1914).
Aprepolestes tomentosum, n. sp. — Type : une femelle d’Abys-
sinie (Mus. Paris).
Long. 12 mm. — • Tête noire. Rostre brun de poix. Pronotum et corie
des élytres jaunâtres. Ecu,sson noir avec ses marges latérales jaunâtres
ainsi qu’une bande médiane sur la moitié apicale. Membrane des élytres
brun bronzé. Fémurs et tibias brun rouge. Hanches, trochanters, base
et apex des fémurs, base et apex des tibias brun de poix. Tarses roux
avec l’apex rembruni. Poitrine brun rouge sombre. Abdomen roux avec
une large bande latérale brun de poix, maculée de brun rouge. Con-
nexivum brun de poix avec l’apex de chaque segment peu distinctement
maculé de brun rouge. Face dorsale de la tête, des bandes sur le lobe
antérieur du pronotum, le lobe postérieur en entier ainsi que les pleures
couverts d’une très dense et longue pubescence blanchâtre couchée.
Tête un peu plus longue que le pronotum, à lobe antérieur un peu
plus long que le postérieur. Premier article du rostre ne dépassant pas
en arrière le niveau du milieu de l’œil. Argles antérieurs du pronotum
en courts tubercules coniques* Lobe antérieur du pronotum avec quatre
tubercules discaux arrondis. Lobe postérieur deux fois aussi large que
l'antérieur, sa base avec une profonde échancrure droite devant l’écusson,
ses angles scutellaires saillants, ses angles latéraux saillants, subaigus,
la marge entre les angles scutellaires et les angles latéraux concave.
Ecusson terminé à l’apex par une très courte expansion lamelleuse ova-
laire à peine relevée. Femelle : Lames du sternite VIII un peu plus hautes
que longues, triangulaires, leur angle apical terminé par une épine très
longue et très aiguë.
Abyssinie.
Aprepolestes Durandi, n. sp. — Type : un mâle du Zambèze
(Mus. Paris).
Long. 11,5 mm. — Tête brun noir avec deux petites lignes jaunes
unissant les yeux et les ocelles, une'bande médiane dorsale jaunâtre sur
le lobe postérieur et la face ventrale blanc jaunâtre. Rostre roux. An-
tennes jaunes, avec la base et l’apex du premier article, l’apex du deuxième
article noirs, les articles suivants rembrunis. Pronotum, écusson, corie
des élytres, pattes et poitrine brun ochracé. Membrane des élytres brun
bronzé. Abdomen jaune clair avec la marge apicale de chaque segment
brun foncé et de légères marbrures brunâtres sur les côtés. Connexivum
brun avec l’angle apical externe de chaque segment jaune pâle. Face
dorsale de la tête, des bandes sinueuses sur le lobe antérieur du prono-
tum, le lobe postérieur de celui-ci et la corie des élytres avec une pubes-
cence couchée jaunâtre peu dense. Face ventrale de la tête, pleures pro-
thoraciques et hanches antérieures couvertes par une très épaisse pubes-
cence blanchâtre couchée.
Tête plus courte que le pronotum, à lobe antérieur à peine plus long
que le postérieur. Apex du premier article du rostre atteignant en arrière
le niveau du bord postérieur de l’œil. Lobe antérieur du pronotum pres-
que aussi long que le postérieur, à angles antérieurs subconiques, courts,
arrondis à l’apex et disque avec quatre protubérances, les deux posté-
rieures beaucoup plus saillantes que. les antérieures. Lobe postérieur du
pronotum profondément échancré en courbe devant l'écusson, deux
fois plus large que le lobe antérieur, avec les angles scutellaires arrondis,
les angles latéraux subaigus et très saillants, les marges, entre les angles
scutellaires et latéraux, droites et explanées. Ecusson terminé par une
saillie presque horizontale, arrondie à l’apex, convexe dorsalement et
couverte de poils. Mâle : pygophore court et arrondi, à bord ventral
portant à l’apex un léger rebord bidenté en dessous ; valves génitales
grêles, épaissies à l’apex, non contiguës en arrière.
Zambèze (Durand, 1882).
Les quatre espèces africaines du genre peuvent se séparer à
l’aide du tableau suivant :
1. Tête très étroite, plus longue que le pronotum. Apex du premier
article du rostre ne dépassant pas, en arrière, le niveau du milieu
de l’œil tomentosum, n. sp.
- — Tête plus robuste, au plus aussi longue que le pronotum. Apex du
premier article du rostre dépassant, en arrière, le niveau du milieu
de l’œil 2.
2. Expansion apicale de l’écusson arrondie ou ovalaire à l’apex. . . 3.
— Expansion apicale de l’écusson orangée, tronquée à l’apex..
cinerascens Stâl.
3. Angles latéraux du pronotum arrondis, à peine saillants. Expan-
sion apicale de l’écusson longue et étroite, ovalaire, relevée à 45°,
blanchâtre. Lobe antérieur du pronotum avec deux tubercules
discaux. Echancrure basale du pronotum peu profonde...
albiscutum, n. sp.
— Angles latéraux du pronotum subaigus, très saillants. Expansion
latérale de l’écusson courte, arrondie, horizontale, brune et cou-
verte de poils blanchâtres. Lobe antérieur du pronotum avec quatre
tubercules discaux. Jîchancrure basale du pronotum très profonde.
Durandi, n. sp.
Gen. Tivanius, nov. — 'Type : T. hirtus, n. sp.
Tête allongée, un peu plus courte que le pronotum, à lobe postérieur
fortement renflé en avant et cou distinct en arrière. Ocelles gros et sail-
lants, proches des yeux. Rostre grêle, arqué, à article I un peu plus long
que le II. Premier article des antennes plus long que la tête. Pronotum à
lobe antérieur très petit, fortement convexe. Ecusson triangulaire, par-
couru par une carène arrondie en forme d’Y et terminé par une- pointe
aiguë relevée à 45°. Elytres beaucoup plus longs que l’abdomen, à ner-
vation caractéristique de la sous-famille. Pattes longues et grêles, à
fémurs présentant une nodosité assez forte près de l’apex. Ongles non
denticulés. Tibias légèrement arqués. Pronotum et pattes hérissés de
longues soies dressées. Mâle : Pygophore arrondi à bord ventral en bour-
relet ; valves génitales grêles, dépassant le pygophore, dirigées en arrière
parallèlement à l’axe du corps, légèrement crochues à l’apex.
Ce genre est proche de Paramphibolus Reuter dont il diffère par sa
stature élancée, ses fémurs beaucoup moins noduleux, la forme de la
tête et du pronotum, la longueur des élytres, etc...
Tivanius hirtus, n. sp. — Type : un mâle du Transvaal (Mus.
Paris).
Long. 5,5 mm. — Tête, pronotum et pattes très luisants. Tête brun
rouge, légèrement orangée. Premier et deuxième articles des antennes
jaunes, les suivants rembrunis. Rostre jaune brunâtre. Pronotum brun
rouge avec le lobe antérieur ochracé et le rebord collaire ainsi que la
base rembrunis. Ecusson brun avec sa pointe apicale jaunâtre. Clavus
et moitié basale de la carie des élytres blanc jaunâtre, le reste de l'élytre
brun sombre. Pattes et poitrine brun rouge orangé. Connexivum avec
des taches alternées blanc jaunâtre et brunes. Abdomen brun rouge
clair avec ses côtés rembrunis. Pubescence dressée blonde.
Lobe postérieur de la tête un peu plus long que l’antérieur, les côtés
de la partie renflée subparallèles en avant et largement arrondis en arrière.
Yeux arrondis, plus longs que larges vus de dessus, moins larges que la
moitié de l’espace qui les sépare. Antennes insérées tout près des yeux,
à article II un peu moins long que la moitié du I, III un peu plus long
que la moitié du I et IV un peu plus long que le III. Lobe antérieur du
pronotum moins long que la moitié du lobe postérieur, avec une étroite
et profonde fovéole longitudinale médiane sur sa moitié postérieure,
cette fovéole flanquée, de part et d’autre, de deux petites impressions
ovalaires obliques. Angles antérieurs saillants en cône aigu. Lobe pos-
térieur du pronotum plus de deux fois plus large que le lobe antérieur,
fortement convexe, fortement ponctué et irrégulièrement ridé en tra-
vers ; angles latéraux arrondis, déprimés, situés en arrière du milieu ;
base déprimée, tronquée droit devant l’écusson, la marge latérale, entre
la troncature basale et les angles latéraux étroitement rebordée.. Corie
des élytres longuement pubescente. Connexivum débordant assez lar-
gement l’abdomen. Fémurs et tibias avec de fins granules à la base des
longues soies.
Transvaal : Makapan (E. Simon, ex coll. Noualhier).
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
10
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres (7® note). Famille Helicidæ (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Sous-Genre Xerotricha de Monterosato, 1892.
/ Helicella (Xerotricha) conspurcata (Draparnaud, 1801).
1. — Hélix conspurcata Droparnaud, 1801. Alpes-Maritimes : Cannes,
Menton, Nice. Aude : Narbonne, Carcassonne, Leucate. Bouches-du-
Rhône : Iles du Frioul, Marseille. Corse : Ajaccio. Gard : Aramon,
Anduze, Nîmes, Remoulins. Haute-Garonne : Saint-Simon. Hérault :
Béziers. Pyrénées-Orientales : Collioures. Var : Sanary, Saint-
Raphaël, Saint-Mandrier. Vaucluse : Avignon, Valréas [VI-4].
2. ■ — Hélix congentilis Locard, 1882. Hérault : Montpellier. Vaucluse :
Avignon [VI-4].
3. Hélix conspersa Locard, 1890. Alpes-Maritimes : Menton. Bouches-
du-Rhône : Iles du Frioul. Hérault : Montpellier. Var : Draguignan,
Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon [VI-4].
4. — Hélix Honorati Bourguignat, 1883. Alpes-Maritimes : Nice, Ile
Sainte-Marguerite. Hérault : Montpellier. Var : Hyères, Saint-
Raphaël [VI-4].
5. — Hélix illuviosa Nevill, 1880. Var : Saint-Tropez [VI-4],
6. — Hélix moricola Paladilhe, 1875. Aude : Narbonne. Gard : Jardin
public à Nîmes. Hérault : Montpellier. Pyrénées-Orientales :
Collioures. Var : Draguignan, Hyères [VI-4].
7. — Hélix psaropsis Locard, 1882. Gard : Nîmes. Hérault : Mont-
pellier. Var : Hyères [VI-4].
Helicella (Xerotricha) subcantabrica Fagot, 1882.
Hélix trutatiana Fagot, 1882. Aveyron : Saint-Afrique. Haute-Garonne :
Pic de Gar [VI-4].
Sous-Genre Helicella Sensu stricto
[Xerophilla Held, 1837 (pars) ; Planatella Clessin, 1876].
Helicella apicina (de Lamarck, 1822).
1. — Hélix apicina de Lamarck, 1822. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Carcassonne, Narbonne. Bouches-du-Rhône : Marseille.
Haute-Garonne : Cierp, Toulouse. Pyrénées-Orientales : Col-
lioures. Var : Fréjus, Le Luc, La Seyne, Saint-Mandrier, Sainte-
Maxime, Toulon [VI-4].
Bullletin du Muséum, 2® série, t. XVII, n° 2, 1945..
143 —
2. — Hélix citharistensis Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Cannes.
Var : Le Beausset, -La Seyne, Saint-Raphaël, Toulqn [VI-4].
3. Hélix marsiana Bourguignat, 1880. Hérault : Cette [VI-4].
Helicella apicina var. Requieni Moquin-Tandon, 1855.
Hélix Requieni Moquin-Tandon, 1855. Bouches-du-Rhône : Château
d’If, Marseille, Le Rouet. Pyrénées-Orientales ; Port-Vendres.
Var : Fréjus, Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon [VI-4].
Helicella bollenensis (Locard, 1882).
1. • — Hélix bollenensis Locard, 1882. Basses- Alpes : Sisteron. Bouches-
du-Rhône : Ailes. Drôme : Montélimar, Romans, Saint-Paul-Trois-
Châteaux. Haute-Garonne : Villefranche-Lauraguais. Vaucluse :
Bollène, Mont Leberon. [VI-4].
2. - — Hélix carpensioractensis Fagot, 1884. Ariège : Tarascon. Bouches-
du-Rhône : Arles. Vaucluse : Bollène, Cucuron, Visan. [VI-4].
3. — Hélix lauraciana Fagot, 1883. Alpes-Maritimes : Nice. Drôme :
Saint-Paul-Trois-Châteaux. Vaucluse : Bollène, Orange, Sault, Séri-
gnan, Valréas [VI-4).
4. — Hélix Robiniana Bourguignat, 1884. Aude : Mont-Alaric. Drôme :
Saipt-Paul-Trois-Châteaux. Hautes-Alpes : Briançon. Vaucluse :
Bollène, Mondragon, Valréas [VI-4].
5. — Hélix visanica Fagot, 1884. Basses-Alpes : Sisteron. Drôme : Saint-
Paul-Trois-Châteaux. Gard : Nîmes. Vaucluse : Bollène, Sault, Visan
[VI-4]. -
Helicella bollenensis Locard var. prinohila Mabille, 1881,
1. — Hélix prinohila Mabille,' 1881. Aude : Mont-Alaric. Basses-Alpes :
Digne. Drôme : Saint-Paul-Trois-Châteaux [VI-4].
2. — Hélix Perroudiana Locard, 1884. Drôme : Saint-Paul-Trois-Châ-
teaux, Valence. Vaucluse : Avignon, Bollène, Orange, Serignan [VI-4],
3. — Hélix tricastinorum Florence, 1884. Drôme : Saint-Paul-Trois-Châ-
teaux, Valence. Vaucluse : Bollène [VI-4],
Helicella ericetorum (Müller. 1774).
1. — Hélix ericetorum Müller, 1774. Ain : Culoz, Billieu, Pont-de-Veyle, Le
Suran. Ariège : Bastide de Sérou, Foix. Aude : Carcassonne. Aveyron :
Estaing. Basses-Pyrénées : Bayonne, Biarritz. Bouches-du-Rhône :
Marseille. Calvados : Cabourg, Dives. Cher : Sens-Beaujeu. Charente :
Fléac. Charente-Maritime : La Rochelle. Côte-d’Or : Auxonne,
Ghâtillon-sur-Seine. Deux-Sèvres : Limalonges, Gers : Goudargues.
Hautes-Pyréénes : Arrens, Bagnères-de-Bigorre, Cauterets, Lourdes,
Luchon, Tarbes. Haute-Garonne : Cazaril, Cierp, Toulouse, Ville-
franche-Lauraguais. Haute-Saône : Passavant. Hérault : Montpellier.
Jura : Sampans, Peintre. Isère : Vienne. Lot-et-Garonne : Agen,
Port-Sainte-Marie. Loire-Inférieure : Nantes. Maine-et-Loire : An-
gers. Meurthe-et-Moselle : Boucq, Manonville. Moselle : Bionville.
— 144 —
Nièvre : Saint-Saulge. Nord : Valenciennes. Oise : Aumont. Pas-de-
Calais : Boulogne-sur-Mer. Puy-de-Dôme : Clermont-Ferrant, Gergovie.
Pyrénées-Orientales : Perpignan. Rhône : Couzon, Irigny, Lyon.
Saône-et-Loire : Rusilly. Savoie : Aix-les-Bains. Seine : Colombes.
Seine-Inférieure : Rouen. Seine-et-Marne : Lagny. Seine-et-Oise :
Argenteuil, Creil, Meudon, Versailles. Somme : Hornoy. Var : Saint-
Tropez. Vaucluse : Bollène [VI 4 et 5].
2. — Hélix arenosa Ziegler, 1837. Aisne : Saint Quentin. Aveyron :
Millau, Rodez. Basses Pyrénées : Biarritz. Deux-Sévres : Mauzé.
Finistèr.e : Brest ([VI-4].
3. — Hélix arvenorum Lecoq, 1894. Basses-Pyrénées : Biarritz [VI-4].
4. — Hélix ericetella Jousseaume, 1879. Ain : Volognat. Côte-d’Or •
Auxonne, Chatillon-sur-Seine. Hautes-Pyrénées : Lourdes. Hàute-
Saône. Isère : Crémieu. Lozère. Pyrénées-Orientales : Prades.
Rhône : Le Mont-d’Or Lyonnais. Saône-et-Loire : Rusilly. Seine :
Environs de Paris. Tarn-et-Garonne : Lauzerte [VI-4].
5. — Hélix morbihana Bourguignat, 1882. Finistère [VI-5].
6. — Hélix noviodunensis Locard, 1892. Nièvre : Nevers [VI-5].
7. — Hélix subsyrenosa Locard, 1899. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aveyron : Millau, Rodez. Basses-Pyrénées. Calvados : Trouville.
Hautes-Pyrénées. Rhône : Lyon. Savoie : Aix-lep-Bains. Var : Le
Luc [VI-5].
8. — Hélix Tardyi Bourguignat, 1882. Jura : Lons-le-Saulnier [VI-5].
9. — Hélix virgultorum Bourguignat, 1882. Aveyron : Estaing. Basses-
Pyrénées : Biarritz, Hendaye, Pau. Calvados : Caen. Charente :
Angoulême. Gers : Auch. Lozère : Florac. Marne : Camp d’Attila.
Pas-de-Calais : Ambleteuse, Boulogne-sur-Mer. Seine-et-Marne :
Lagny. Seine-Inférieure : Orival. Var : Saint-Tropez [VI-5].
Helicella nubigena (de Charpentier, 1852).
1. Hélix nubigena de Charpentier, 1852. Hautes-Pyrénées : Bagnères-
de-Bigorre, Cauterets, Garaison, Lac de Gaube, Col du Tourmalet,
Pic du Midi et à 1.828 mètres [VI-5].
2. — Hélix enhalia Bourguignat, 1860. Ain : Alluvions du Besançon.
Alpes-Maritimes : Menton. Aveyron : Estaing. Basses-Pyrénées :
Bayonne, Biarritz, Boucaud, Hendaye, Saint-Jean-de-Luz. Hautes-
Pyrénées : Cauterets. Tarn : Castres. Vaucluse : Avignon [VI-5].
3. Hélix salaunica Fagot, 1884. Aveyron : Sainte-Afrique. Basses-Pyré-
nées : Saint-Jean-de-Luz. Hautes-Pyrénées : Barèges, Cauterets,
Lourdes. Savoie : Aix-les-Bains [VI-5].
Helicella stiparum (Rossmâssler, 1854).
Hélix stiparum Rossmâssler, 1854. Bouches-du-Rhône : Saint- Andéol.
Drôme : Bourg du Péage, Saint-Paul-Trois-Châteaux. Gard : Aramon,
Nîmes. Hérault : Montpellier. Rhône : Lyon. Var ; Draguignan.
Vaucluse : Bollène, Sault [VI-5].
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 145 —
Les Alcyonaires du Muséum : /. Famille des Alcyoniidae.
ii. Genre Sinularia (suite) 1.
Par A. Tixier-Durivault. :
11. Sinularia Simpsoni N. Sp.
Synonymie :
1937 Alcyonium leptoclados (pars), G. Stiasny. Bull. Mus. Nat. Hist.
Nat., s. 2, t. IX, n° 6, p. 392.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied bas et stérile surmonté
d’un capitule à lobes courts, minces, aplatis latéralement et ran-
gés en lignes parallèles.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : spi-
culés massifs (1 à 3 mm. de long) couverts de gros tubercules cré-
nelés ; sclérites losangiques à constriction médiane transverse ;
b) dans la zone corticale : rares bâtonnets épineux, quelques petites
massues (0,05 à 0,08 mm. de long) à tête foliacée et manche cour t
émoussé. 2° dans le capitule : petites aiguilles (0,8 à 1,2 mm. de
long) pointues, à constriction médiane transverse, épineuses ou
verruqueuses ; massues corticales semblables à celles du pied.
Polypes : petits sur le capitule et à la surface supérieure du
pied.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (Col. Michelin).
Cette espèce se distingue de toutes les autres espèces de Sinu-
laria par ses petits lobes minces ; elle se rapproche de S. hirta par
la taille et la forme générale de ses aiguilles basilaires mais en
diffère nettement par ses massues corticales à tête foliacée.
12. Sinularia Grayi N. Sp.
Synonymie :
1937 Lobophytum pauciflorum (pars). G. S±iasny. Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., s. 2, t. IX, n° 6, p. 394.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied bas et stérile et à 'capi-
tule formé de petits lobes dressés, allongés.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur :
spiculés massifs (1 à 3,5 mm. - de long) à gros tubercules cré-
nelés ; sclérites fusiformes à protubérances dentelées ou coniques ;
b) dans la zone corticale : bâtonnets verruqueux et massues (0,1 à
1. Voir lre note dans Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., s. 2, t. XVII, p. 55.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945. ' , .
— 146 —
0,18 mm. de long) à tête tuberculée et large manche épineux émoussé.
2° dans le capitule : aiguilles tuberculées (1 à 2,8 mm,, de long)
ornées de rares protubérances ; massues corticales (0,08 à 0,12 mm.
de long) tuberculées.
Polypes : petits sur tout le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (Col. Michelin).
S. Grayi se distingue de S. hirta par ses petits lobes allongés,
les petites verrues de ses spiculés basilaires et s’en rapproche par
la taille de ses aiguilles internes et la tête tuberculée de ses massues
corticales.
i
13. Sinularia hirta (Pratt),
Synomymie : ‘
1903 Sclerophytum hirtum, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of the Mal-
dives, vol. II, pt 1, p. 522, pl. 30, fîg. 23, 24, 25.
1900 Scie, hirtum, J. -A. Thomson et W.-D. Henderdon. Proc. Zool.
Soc. London, vol. I, p. 419.
1909 Scie, hirtum, J. -A. Thomson et J. -J. Simpson. Alcyonarians
Investigator, vol. II, p. 5.
1914 Sin. hirta, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 9.
1926 Sin. hirta, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII, p. 330.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied bas et stérile et à capi-
tule irrégulièrement divisé en gros lobes formés de lobules courts
légèrement flexueux.
Spiculés : 1° dans la hase du cœnenchyme : a) à l’intérieur : larges
spiculés (1 à 4 mm. de long) arrondis ou pointus, ornés de nom-
breuses et grosses protubérances verruqueuses ; sclérites moins
tuberculés ; b) dans la zone corticale : bâtonnets épineux, éléments
calcaires irréguliers, massues (0,8 à 0,15 mm. de long) à tête tuber-
culée et à manche épineux, émoussé, plus ou moins épais. 2° dans
le capitule : sclérites massifs souvent fourchus (4 mm. de long)
ornés de gros tubercules ; baguettes verruqueuses ; massues cor-
ticales à tête tuberculée et à manche plus ou moins allongé.
Polypes : assez éloignés sur tout le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : jaune brunâtre.
Localité : 5 exemplaires de la Mer Rouge (4 : Mr. Clôt Bey, 1850 ;
1 : Mr. Portier, 1844).
Distribution : Maledives, Zanzibar, I. Andamans, Mer rouge.
14. Sinularia capitalis (Pratt).
Synonymie :
1903 Sclerophytum capitale, E.-M. Pratt. Tha Alcyonaria of the Mal-
— 147 —
dives, pt. 11, p. 520, pl. XXVIII, fig. 8 ; pl. XXIX ; fig. 15, 16, 17,
pl. XXX, fig. 19.
non 1908 Sin. capitalis, M. Cohn. Alcyonacea v. Madagask. u. Osta-
frika. Wissensch. Ergebn., Bd 11, Heft 3, p. 228.
1914 Sin. capitalis, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 15.
1926 Sin. capitalis, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 326.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied bas et stérile surmonté
de nombreux lobes inégaux souvent comprimés latéralement.
Spiculée 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (2 à 3 mm. de long) garnies de volumineuses protubé-
rances bosselées ; sclérites fusiformes peu verruqueux ; b) dans la
zone corticale : minces bâtonnets et rares massues (0,13 mm. de
long) larges, à tête branchue et à manche court. 2° dans le capitule :
aiguilles tuberculées plus minces que dans le pied ; massues cor-
ticales (0,1 à 0,2 mm. de long) à tête grêle et à long manche.
Polypes : gros sur le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (Mr. Portier, 1844).
Distribution : Maledives, Zanzibar, Mer Rouge.
15. Sinularia riobusia Macfadyen.
Synonymie :
1936 Sin. robusta, L.-M.-I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great
Barrier Reef Expédition. Scient. Rep., vol. 5, n° 2, p. 39, pl. IV, fig. 6 ;
pl. V, fig. 1, 3 ; text-fig. 6.
Diangose : Colonie : à pied épais, surmonté de gros lobes aplatis
parfois divisés en lobules digités ou pointus.
Spiculés : 1° dans Vintérieur du cœnenchyme : grandes aiguilles
tuberculées (4,5 mm. de long) ; aiguilles plus petites à protubé-
rances simples. 2° dans la zone corticale : petites massues à tête
tuberculée dépourvue de verrue centrale, à grand nombre de proé-
minences serrées ; quelques massues à branches peu nombreuses
(0,07 à 0,2 mm. de long).
Polypes : petits, sur tout le capitule.
Coloration : de la colonie : crème, brun.
Distribution : Reef A, I. Lizard ; Outer Moat, Yonge Reef, I. Low.
16. Sinularia rigida (Dana).
Synonymie : v
1846 Alcyonium rigidum, J.-D. Dana. Zoophytes. Philadelphie,
p, 622, pl. 58, fig. 2.
1857 Aie. rigidum, H. Milne Edwards. Hist. nat. d. Corail., vol. 1,
p. 120.
— 148 —
1859 Aie. rigidum, J.-D. Dana. Synopsis. Newhaven, p. 125.
1869 Lobularia rigida, J.-E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., vol. III,
s. 4, p. 122.
1899 Ale. rigidum, W. May. Jena. Zeitschr. f. Naturw., Bd XXXIII,
p. 109, pl. 5, fig. 5, a, b, c.
1914 Sin. rigida, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 10.
1926 Sin. rigida, K. Kolo^ko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 312.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied dressé, inégal, large,
plissé, surmonté d’un capitule formé de lobes groupés serrés, sub-
divisés en petits lobules digités.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,3 à 6 mm. de long) droites ou courbes, à extrémités
souvent fourchues et ornées de protubérances bosselées plus ou
moins serrées ; b) dans la zone corticale : baguettes épineuses et
massues (0,13 mm. de long) à tête tuberculée ornée d’une verrue
centrale et à court manche pointu. 2° dans le capitule : spiculés
différents : petites aiguilles (1 à 2,4 mm. de long) à protubérances
bosselées ou à verrues coniques ; massues corticales à tête moins
large que celles du pied.
Polypes : gros, sur le capitule et la surface supérieure du pied.
Coloration : de la colonie à sec : gris jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge.
Distribujion : Jaluit, I. Fidji, Mathuata, Venua Lebu, Mer Rouge.
17. Sinularia brassica May.
Synonymie :
1898 Sin. brassica, W. May. Mitt. Hamb. Mus., Bd XV, p. 24.
1899 Sin. brassica, W. May. Jena. Zeitschr. f. Naturw., Bd XXXIII,
p. 101, pl. 1, fig. 12 ; pl. 5, fig. 4, a, b.
? 1906 Sin. brassica, W. Kükenthal. Alcyon. Deutschen Tiefsee-
expedition, Bd XIII, p. 56.
1906 Sin. brassica, J,. -A. Thomson et W.-D.' Henderson. Proc. Zool.
Soc. London, p. 416.
1914 Sin. brassica, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 12.
1926 Sin. brassica, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 327.
Diagnose : Colonie : encroûtante à pied stérile dressé et à capi-
tule formé de nombreux lobes aplatis profondément découpés.
Spiculés : 1° dans l'intérieur du cœnenchyme : aiguilles tuber-
culées droites (2,5 à 4 mm. de long) à grosses protubérances den-
telées ; bâtons à rares verrues. 2° dans la zone corticale : massues
(0,18 mm. de long) à grosse tête tuberculée et à large manche ver-
ruqueux. * -
149 —
Polypes : nombreux sur le capitule, petits.
Coloration : de la colonie : jaune clair.
Distribution : Tumbatu, Zanzibar.
V '
18. Sinularia dura (Pratt).
Synonymie :
1903 Sclerophytum durum, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of the Mal-
dives, pt 11, p. 528, pl. XXXI, fig. 29, 30, 31, 32.
1905 Scie, durum, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fish. of Gulf of
Manaar, pt III, Supp. Rep. XIX, p. 256.
1910 Scie, durum, J. -A. Thomson et D.-L. Mackinnon. Trans. Roy.
Soc. London, s. 2, vol. XIII, Zool., p. 117.
? 1915 Sin. dura, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Reft 10,
p. 9.
? 1926 Sin. dura, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 304.
non 1931 Sin. dura, J. -A. Thomson et L.-M.I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XIII d, p. 50.
non 1936 Sin. dura, L.-M.-I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great
Barrier Reef Expédition. Scient. Rep., vol. V, n° 2, p. 33.
Diagnose : Colonie : petite, dure, à pied stérile et à capitule
à bords amincis et dentelés.
Spiculés : 1° dans la base du cænenchyme : a) à l’intérieur : grosses
aiguilles . tuberculées abondantes (1,5 à 5 mm. de long) garnies de
nombreuses protubérances épineuses ; sclérites plus petits à verrues
moins serrées ; b) dans la zone corticale : éléments irréguliers et
rares massues (0,15 mm. de long) à têtç branchue et à court manche
épineux. 2° dans le capitule : aiguilles plus petites que dans le pied,
bâtonnets corticaux et massues corticales (0,17 mm. de long) à
court manche épineux et à tête tïiramée.
Polypes : sur le bord des lobes, peu abondants.
Coloration : de la colonie à sec : jaune orangé.
Localité : 1 exemplaire de Djibouti (Mr. Jousseaume, 1897).
Distribution : Maledives, Ceylan, Seychelles, I. Amirauté, Mer
Rouge, Djibouti.
19. Sinularia variabilis N. Sp.
Synonymie :
T931 Sin. dura, J.-A. Thomson et -L.M.-I. Dean. Siboga-Expeditie,
Monogr. XIII d, p. 50.
1936 Sin. dura, L.-M.-I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great Bar-
rier Reef Expédition. Scient. Rep., vol. 5, n° 2, p. 33.
Diagnose : Colonie encroûtante’, à pied bas ou dressé et à capi-
tule formé de lobes subdivisés en petits lobules soit isolés, soit
groupés en massifs, soit encore serrés les uns contre les autres.
150
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : grosses
aiguilles tuberculées abondantes (1,7 à 6 mm. de long) ornées de
protubérances régulières et verruqueuses ; sclérites à verrues moins
serrées ; b) dans la zone corticale : rares bâtonnets et petit nombre
de massues (0,13 mm. de long) à tête branchue et à large manche
épineux. 2° dans le capitule : aiguilles plus minces et moins nom?
breuses (1,5 à 2,5 mm. de long) ; massues corticales (0,11 à 0,24 mm.
de long) à tête branchue très développée.
Polypes : petits, sur les lobes et les lobules.
Coloration : de la colonie à sec ou dans l’alcool : brun jaunâtre
ou brun rougeâtre.
Localité : 9 exemplaires de cette espèce dont 8 de la Mer Rouge
(6 : Mr. Clôt Bey, 1850 et 2 : Mr. Portier, 1844) et 1 des Iles Gam-
bier et Touamotou (Mr. Seurat, 1906).
Distribution : I. Taïaut, I. Rotti, I. Low, Mer Rouge, I. Gambier
et Touamotou.
Cette espèce se rapproche de S. dura par sa consistance rigide et
ferme et s’en éloigne par la forme extérieure de ses colonies, les
verrues denticulées et ordonnées de ses aiguilles tuberculées, ses
petits polypes et la tête volumineuse de ses massues corticales.
20. Sinularia flexuosa N. Sp.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied bas et stérile et à capi-
tule formé de lobes dressés, serrés, flexueux, subdivisés eh lobules
pressés les uns contre les autres.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : petites
aiguilles tuber’culées (1 à 2,8 mm. de long) effilées, ornées de pro-
tubérances irrégulières ou hémisphériques ; petits sclérites à rares
aspérités inégales ; b) dans la zone corticale : minces bâtonnets ;
spiculés irréguliers ; massues de trois types : grandes (0,36 mm.
de long) à tête branchue ; moyennes (0,18 mm. de long) à tête tuber-
culée ; petites (0,13 mm. de long) à tête verruqueuse. 2° dans le
capitule : aiguilles effilées ; massues tuberculées plus ou moins
grandes (0,1 à 0,3 mm. de long).
Polypes : petits sur le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : brun jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (Mr. Clôt Bëy, 1850).
Cette espèce se rapproche de S. macropodia par ses minces aiguilles
basilaires mais en diffère par sa colonie encroûtante et la tête
tuberculée dépourvue de verrue centrale de ses verrues corticales.
21. Sinularia compressa N. Sp.
Diagnose : Colonie.: encroûtante, à pied bas et stérile et à capi-
tule formé , de gros lobes subdivisés en lobules et digitations très
serrés.
— 151
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées droites ou courbes (1,3 à 2,7 mm. de long) à constric-
tion médiane transverse et ornées de . petites protubérances den-
telées plus ou moins clairsemées ; b) dans la zone corticale : sclé-
rites irréguliers ; baguettes épineuses, massues (0,08 mm. de long)
à tête tuberculée garnie d’une verrue centrale et à court manche
pointu et verruqueux. 2° dans le capitule : aiguilles tuberculées
plus petites que celles du pied ; massues corticales verruqueuses
(0,09 à 0,14 mm. de long) à manche plus ou moins long.
Polypes : nombreux sur les lobules.
Coloration : de la colonie à sec : jaunâtre ou gris jaunâtre.
Localité : 2 exemplaires de la Mer Rouge (1 : Mr. Clôt Bey, 1850).
Cette espèce se rapproche de S. macropodia par ses minces aiguilles
basilaires et s’en éloigne par les nombreux petits lobules de son
capitule ainsi que par l’ornementation de ses sclérites internes.
22. Sinularia macropodia (Hickson et Hiiles).
Synonymie :
1900 Alcyonium macropodium, S. -J. Hickson et J.-L. Hiles. Willey's
Zool. Results, pt IV, p. 504, pl. 50, fig. 8, 9, 10.
1914 Sin. macropodia, J. Lüttschwager. Arch. Naturg Abt. A,
Heft 10, p. 12.
1926 Sin. macropodia, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin , Bd XII,
p. 332.
Diagnose : Colonie : encroûtante, à pied dressé, plissé, stérile,
surmonté d’un capitule formé de lobules courts et arrondis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : à) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (2 à 3 mm. de long) souvent fourchues à petites pro-
tubérances peu serrées ; aiguilles épineuses ; b) dans la zone cor-
ticale : bâtonnets épineux, sclérites irréguliers et massues (0,08
à 0,16 mm. de long) à tête branchue pourvue d’une verrue cen-
trale. 2° dans le capitule ; aiguilles minces (2 mm. de long) ; massues
corticales courtes et longues (0,1 à 0,3 mm. de long).
Polypes : petits, inégalement répartis sur le capitule.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 1 exemplaire de'la Nouvelle Bretagne (Mr. Lix, 1889).
Distribution : Blanche^Bay, Nouvelle Bretagne.
23. Sinularia dissecta Nf Sp.
Synonymie :
1937 Lobophytum pauciflorum (pars), G. Stiasny. Bull. Mus. Nat,
Hist. Nat., s. 2, t. IX, n° 6, p. 394.
Diagnose : Colonie : encroûtante, dressée, à pied stérile et à
capitule formé de lobes minces, aplatis, ridés longitudinalement.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) k l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 3 mm. de long) droites ou courbes, arrondies,
ornées de grosses verrues larges et bosselées ; sclérites à rares aspé-
rités coniques ; b) dans la zone corticale : bâtonnets verruqueux ;
petites massues (0,08 mm. de long) à tête foliacée et à manche
court ; grandes massues (0,17 mm. de long) à tête tuberculée et
à manche allongé. 2° dans le capitule : petites aiguilles (0,7 à 1,6 mm.
de long) arrondies, à verrues coniques ou denticulées ; bâtonnets
et massues corticales semblables aux éléments du pied.
Polypes : petits et nombreux sur -le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : brun rougeâtre foncé.
Localité : 1 exemplaire de la Mer Rouge (Col. Michelin).
Cette espèce se rapproche de Si macropodia et S. Mayi par ses
minces aiguilles basilaires et sa colonie dressée et se distingue de
l’une et de l’autre de ces espèces par ses lobes aplatis et par les
rares et grosses verrues simples de ses spiculés internes.
24. Sinularia Mayi Lüttschwager.
Synonymie :
1903 Alcyonium polydactylum (pars : forme basse), E. Burchahdt.
Jena. Denkschr., Bd VIII, p. 666, pl. 54, fig. 8 ; pl. 56, fig. 8.
1914 Sin. Mayi, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A, Heft 10,
p. 6.
1926 Sin. Mayi, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII, p. 315,
pl. 3, fig. 1,2, 3.
1933 Sin. Mayi, H.-A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L, p. 352,
pl. 2, fig. 6.
Diagnose : Colonie * encroûtante à large pied stérile et à capitule
formé de gros lobes courts, serrés, striés et divisés en lobules plats
et arrondis. -
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : à) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 4 mm. de long) émoussées ou fourchues, présen-
tant une constriction médiane transverse, ornées de protubérances
verruqueuses ; b) dans la zone corticale : bâtonnets épineux ; grandes
massues à tête tuberculée munie d’une verrue centrale et à manche
épais et émoussé ; petites massues à manche court e+ pointu et à
large tête foliacée. 2° dans le capitule : aiguilles tuberculées (1,6 à
4,2 mm. de long) effilées, à rares et petites verrues ; aiguilles épi-
neuses ; spiculés corticaux semblables à ceux du pied.
Polypes : petits, sur les lobides.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : brun foncé.
Localité : 1 exemplaire d’Indochine (Mr. Chevey, 1926).
Distribution : Amboine, Philippines, Indochine.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
La destruction des collections de plantes de serres
du Muséum par le froid
Par A. Guillaumin.
i
Pofesseur au Muséum.
Un inventaire approximatif fait en 1944 évaluait les collections
de plantes de serres du Muséum à 6.000 en 4.050 espèces apparte-
nant à 1.355 genres dont 1.500 espèces de plantes grasses, 640 d’Or-
chidées, 440 de plantes utiles, 100 de Broméliacées, 75 de Pal-
miers.
Certaines plantes étaient fort âgées tels un Encephalartos Alten-
steinii passant pour millénaire, un Cycas circinnalis haut de 3 m. 20,
certainement plusieurs fois centenaires, des Pandanus de 5 m. et
des Théophrastées dont l’une mesurait 33 cm. de tour.
Beaucoup d’individus étaient les types sur lesquels avaient été
décrites les espèces : Clavija brachystachys datant de 1852 et étudié
par Brongniart, Chamaedorea exorrhiza vu par Wendland et
Ch. Biolleyi reçu en 1907, sans parler de nombreuses Orchidées,
Bégonia, Aroïdées, Marantacées, Pilea, Euphorbes cactiformes,
Kalanchoe, Aloe, Kleinia, Trichocaulori, Sansevieria ou provenaient
de legs de chercheurs ayant consacré leur existence à l’étude de
groupes particuliers ( Phalaenopsis de Liouville, Broméliacées de
Roland-Gosselin) ; certains étaient des hybrides interspécifiques
artificiels réalisés au Muséum (Bilbergia, Phalaenopsis), d’autres
des hybrides intergénériques dont un lot avait été acquis en 1942
pour le prix de 55.000 francs»
Les séries de plantes utiles des pays chauds témoignaient de
l’œuvre poursuivie par Cornu pour la mise en valeur de notre
nouvel empire colonial où de 1882 à 1901 il n’envoya pas moins
de 8.644 plantes en 200 espèces, tandis que des Taraktogenos,
spécifiques contre la lèpre, envoyés en A. O. F. en 1921, 1925 et
1927 prouvaient les services que le Muséum peut encore rendre.
Les serres du Muséum sont reliées au chauffage urbain mais
célui-ci a justement été arrêté le 24 janvier — • du moins pour le
Muséum — pendant des nuits où le thermo mètre estdescendu à
— 12®. '
Pour les plantes grasses, les arbres abattus dans les allées du
Jardin et mis immédiatement dans les foyers ont pu maintenir
une température légèrement supérieure à 0° de sorte que les Cactées
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945. N
— 154 —
paraissent à peu près intactes si les Kalanchoe et Euphorbes cacti-
formes sont fortement touchées.
Pour le Jardin d’hiver, les serres coloniales et les serres chaudes
qui l’avoisinent, la chaufferie ne peut fonctionner qu’avec du grain
lavé d’une taille et d’une dureté déterminées et au moyen d’une
soufflerie électrique ; faute de combustible et l’électricité étant
coupée pendant la journée, aucune chaudière de secours permettant
l’emploi du bois n’existant malgré nos avis réitérés,* la température
y est descendue au-dessous de — 4°, de sorte que, seules, ont été
sauvées les quelques petits spécimens auxquels M. le Professeur
Plantefol à l’Ecole Normale Supérieure, M. le Dr Magrou à
l’Institut Pasteur et la maison Vilmorin- Andrieux à Reuilly,
ont bien voülu donner l’hospitalité.
Le chauffage urbain a été rétabli le 7 février pendant la nuit à
un rythme très réduit mais il était trop tard ; il est d’ailleurs main-
tenant définitivement supprimé depuis le 12 février par suite dé
l’inondation des installations de l’usine d’Ivry.
Un désastre irréparable est consommé ; un capital considérable
n’a plus qu’à être jeté aux ordures ; une richesse nationale est
détruite ; des moyens de recherches scientifiques supprimés à jamais
et cela non seulement à cause des circonstances mais aussi par
l’incompréhension de certains répartiteurs.
/
Révision de quelques muscinées du Valois (V)
Par M. Paul Jovet.
La plupart des récoltes mentionnées ont été faites de 1924 à
1930 dans un territoire qui peut être ainsi limité : confluent de
l’Oise et de la Nonette, Oise, Authonne, lisière Nord de la forêt de
Retz (ou de Villers-Cotterets), vallées de la Savière et de l’Ourcq,
de la Gergogne et de la Nonette.
Nomenclature adoptée. — Hépatiques : H. Buch, Al.-W. Evans,
Fr. Verdoorn, A preliminary check list of the Hepaticaé of Europe
and America (North of Mexico). Ann. Bryol., X, 1937, 3-$.
Mousses : Brôtherus (V.-F.) in Die natürlichen Pflanzenfami-
lien (de A. Engler et K. Prantl).
L’astérisque signale les espèces qui ont déjà fait l’objet .de remar-
ques dans une publication antérieure \
Hépatiques.
Bazzania trilobata (L.) Gray. — Thury- en- Valois (Questier)
in Husnot 2 ; non revu. Forêt de Retz : Cave du Diable, 17-xi,
1903 (F. Camus) : revu en 1926 ; talus au-dessus de la laie de Caba-
ret et de la Fontaine de Schyffosse, près de la laie d’Eméville,
23-viiit1896 (Jeanpert) : revu en 1929 avec, dans le voisinage,
Plagiothecium undulatum, Isopterygium elegans. Forêt d’Halatte,
16-V-1932, talus siliceux du chemin des Usages ou des Charbon-
niers avec Diplophyllum albicans, Scapania nentorosa , Lepidozia
reptans, etc... Indiqué par R. Gaume 3 dans la forêt de Coye avec
Lophozia incisa.
*Blepharostoma trichophyllum (L.) Dum. — Rochers de grès
de la Cave du Diable (forêt de Retz), 6-iv-1938 ; v. Scapania curta.
Calypogeia fissa (L.) Raddi. — Forêt de Retz, laie de Cha-
vigny, talus siliceux à Hylocomium brevirostre et Rhytidiadelphus
loreus ; Buisson de Cresnes, talus-lisière. Forêt d’Halatte : route
Camomie, talus à Pogonatum aloides, Lophocolea cuspidata ; route
d’Auteuil, montée du Mont-Alta ; talus glaiso-sablonneux, les Fouil-
leux, près de Fleurines, avec Cephalozia bicuspidata.
1 Relativement aux Muscinées du Valois, voir : Rev. Bryol. et Lich. 1929, pp. 101-
104 ; 1930, pp. 65-73 ; 1931, pp. 78-85 : 1935, pp. 35-51. Recueil de Trav. Cryp. dédiés
au Pr. Mangin, 1931, pp. 405-418 ; Bull. Soc. bot. Fr., 1934, pp. 442-449.
2. Husnot. Hepat. gallica, 2e éd. Cahan (Orne), 1922.
3. R. Gaume, Note de Bryologie parisienne, Bull. Soc. bot. Fr., 1941, pp. 650-656.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
I
— 156 —
Calypogeia Mülleriana (Schffn.) K. M. — Forêt d’Halatte,
pente N. du Mont Pagnotte, 21, vi, 31, dans une touffe de Leu-
cobruym glaucum, talus au-dessus d’une Aulnaie à Sphaignes et
Polystichum Oreopteris. Ne semblé' avoir été cité jusqu’ici en France
que du Bois de Meudon (S.-et-O.) x.
Calypogeia Trichomanis (L.) Cda. — N’est pas rare sur sol
siliceux, talus en particulier ; on peut admettre comme espèces dis-
tinctes : C. fissa et C. Mülleriana. Des formes intermédiaires entre
ce dernier et C. Trichomanis s’observent parfois : Forêt d’Halatte,
pentes soiis Chênaie du Mont-Pagnotte avec Leucobryum glaucun,
Georgia, pellucida fr., etc... ; route des Lys, petit talus bordier à
Plagiothecium undulatum.
Cephaloziella Douini Schffn. — Forêt de la Haute-Pommeraie,
39-m-28, route des Fonds, talus siliceux à Campylopus flexuosus,
Cephaloziella Starkii, Lophocolea cuspidata , L. heterophylla, Cla-
donia, Deschampsia flexuosa... ; Ormoy-Villers, 12-iv-28, bois de
l’Ermitage’ talus à Tritomaria exsectiformis.
Isopaches bic re n at us (Schmid.) Buch. — Lophozia bicrenata
Dum. — Environs d’Ormoy-Villers (Oise), sur talus siliceux : l’Er-
mitage (voir Tritomaria exsectiformis) ; environs du pont de Sainte-
Fontaine, 12-iv-28, avec Cephaloziella Starkii, Cephalozia bicus-
pidata, Lophozia ventricosa, etc... ; sur grès peu élevé : forêt de
Retz à droite de la route de Vaumoise à Gondreville. Jeanpert l’a
indiqué sur talus sablonneux à Aumont (Oise), et Camus le note
Route du Faîte, forêt de Retz (1914).
Lophozia excisa (Dicks.) Dum. — Talus glaiso-siliceux entre
l’Ermitage (Ormoy-Villers) et Rozières (Oise), 16-ix-27, avec
Plectocolea hyalina, Lophocolea cuspidata...
Lophozia ventricosa (Dicks.) Dum. — Bescherelle : Vau-
moise, 14-V-1874 ; Camus : Gave du Diable, 17-xi-1903, y existait
encore en 1931 ; talus siliceux, environs du pont de Sainte-Fon-
taine (voir Isopaches bicrenatus).
Plectocolea hyalina (Lyell) Mitt. = Eucalyx hyalinus Breidl. —
Talus siliceux env. d’Ormoy-Villers (Oise) : entre l’Ermitage et
Rozières, avec Lophozia excisa.
*Southbya nigrella (De Not.) Spr. — Calcaire grossier : fentes
fraîches d’une carrière, en lisière de la forêt, à Coye (Oise) (1941) ;
rocher subsuintant entre le Camp de César et le pont de Saint-
Leu d’Esserent, coteau gauche de la vallée de l’Oise, 1943, avec
Cephaloziella Baumgartneri, Aneura sinuata, Lophocolea minor,
Rhynchostegiella algiriana, Gyroweisia tenuis, Campylium proten -
sum,-Dicranella varia.
1. Jovet-Ast (Mme S.). Calypogeia Mülleriana (Schffn.) K. M. en France. Remar-
ques sur les espèces voisines. Bull. Soc. bot. Fr., 91, 1944, pp. 37-41, 1 pl. de fig. et
bibliogr.
— 157
Sphenolobus minutus (Cr.) St. — Forêt de Retz : « aux rochers
de grès, bruyères de Gondreville », Questier n° 32 in Herb. Mus.
Paris (Herb. Cosson). Il est question probablement de la Cave du
Diable, à Vaumoise où Camus le note le 17-11-1903 ; il le signale
aussi sur les grès de la route d’Ormoy-Villers à Nanteuil-le-Hau-
douin (Oise) le 13-V-1913.
*Tritomaria exsectiformis (Breidl.) Schffn. = Sphenolobus
exsectiformis Steph. - — Contrairement à une indication de 1931,
existait encore à la Cave du Diable, près de Vaumoise, 6-iv-1938,
(voir Scapania curta). Ormoy-Villers (Oise), bois de l’Ermitage,
talus siliceux à Isôpaches bicrenatus , Cephaloziella Starkii, C. Douini,
Pleuridium subulatum, Pogonatum nanum.
Lophocolea cuspidata (N.) Limpr. — - Bien différent du L. biden-
tata dont on n’en fait souvent qu’une sous-espèce. Sur les talus
siliceux silvatiques est beaucoup plus fréquent que les Lophocolea
bidentata et L. heterophylla. Forêt de la Haute-Pommeraie :
vers la mare des Sots ; route des Fonds. Forêt d’Halatte : route
Camomie ; route d’Angivilliers ; chemin de Beaurepaire ; route
des Chats. Bois de Bourneville, voisinage de la Source de la Cha-
pelle. Bois Poulet (entre Ormoy-Villers et Rozières). Forêt de
Retz : route Droite (dans le Taillis d’Ivors) ; les Fonds Houchards ;
laie de la Croix-Saint-Georges ; laie de Chavigny ; route de Bour-
sonne (avec Eurhynchium Schleicheri et Aneura sinuata ). Plus .
rarement sur calcaire ombragé : carrières du Vallon de Saint- Antoine
(environs de Silly-la-Poterie). F. Camus la note à Longpont (Aisne),
talus de route calcaire, fr., 9-HI-1913.
Diplophyllum obtusifolium (Hook.) Dum. — Forêt de Retz,
sans précision ni date : échantillon de Questier in Herb. Mus.
Paris (Herb. Cosson) : un brin au milieu du Diplophyllum albicans
formant la quasi-totalité du n° 29 bis, nommé à tort Jungermannia
lanceolata.
*Scapania compacta (Roth.) Dum. - — Existe, récolté par l’Abbé
Questier, n° 38 bis, in Herb. Cosson, Herb. Mus. Paris, « les
rochers de gré aux bruyères de Gondreville », sous la désignation
erronée de Scapania undulata N. M. C’est très probablement la
localité de Roze et Bescherelle, n° 176 : rochers de grès, forêt
de Retz (Vaumoise).
Scapania curta (Màrt) Dum. — Rochers de grès de la Cave
du Diable (Forêt de Retz) près de Vaumoise mêlé à Blepharostoma
trichophyllum, Tritomaria exsectiformis, 6-iv-1938. Ces grès étaient
très riches : Microlojeunea ulicina, Lophozia attenuata, L. ventri-
cosa, Bazzania trilobata, Dicranum montanum, etc... Le Dr F. Camus
a consigné seulement, sur son fichier manuscrit, les localités de la
région parisienne suivantes : forêt de Montmorency, forêt de
Marly. Douin cite le Scapania curta dans plusieurs localités d’Eure-
Bülletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
11
— 158
et-Loir x. Celui de la Cave du Diable diffère du type par ses cel-
lules légèrement plus petites, à trigones généralement petits, par-
fois à peine visibles. Schiffner 2 indique comme compagnes sur
les sols marneux et lehmeux près de Nauheim (Oberhessen) : Nardia
scaïaris, Diplophyllum obtusifolium, Lophocolea minor, Dicranella
heteromalla, Pogonatum nanum, P. aloides ; dans l’échantillon
étudié se trouvait aussi Blepharostoma trichophyllum. Boulay 1 2 3 4
indique comme station : terre argileuse sablonneuse ou caillou-
teuse, au bord des sentiers dans les bois ; Macvicar 4 : bord dés
sentiers et talus. Sa trouvaille sur grès semble donc très, excep-
tionnelle. Ce Scapania doit être, aux environs de Paris, souvent
méconnu.
Riccardia multifida (L.) Gray = Aneura multifida Dum. —
Talus calcaire subsuintant à Lophozia badensis, en aval des Eca-
velles environs de Thury-en-Valois, Oise. Paroi fraîche d’un rocher
calcaire, côte de Mauloy, près de Silly-la-Poterie (Aisne).
Riccardia sinuata (Dicks.) Trev. = Aneura sinuata Dum. —
Talus calcaire subsüintant, les Ecavelles, avec le précédent. Rocher
calcaire subsuintant, en face Saint-Leu d’Esserent, avec Southbya
nigrella (v. ci-dessus). Talus glaiso-siliceux : forêt de Retz, route
de Boursonne. Chemin siliceux frais : bois de Bourneville.
*Riccia crystallina L. ■ — • L’indication ; Villers-Cotterets
(Questier) in Husnot (Hep. gall.) peut être précisée grâce aux
échantillons de Questier in Herb. Mus. Paris (Herb. Cosson)
« trouvé une seule fois assez abondamment » et à une note d’un de
ses cahiers manuscrits : « route Chrétiennette, 7-viii-1848 ». — Ne
semble pas avoir été retrouvé.
Mousses.
Weisia crispata (Bryol. germ.) Jur. = Hymenostomum tortile
Br. eur. var. crispatum (N. et H.) in Husnot (Muscol. Gall.). —
Maintenant admis comme espèce bien distincte. F. Camus a noté
au sujet de sa présence aux environs de Paris : « semble être une
erreur ». J’ai trouvé cette Bryacée, fructifiée, sur un rocher cal-
caire éclairé sur la pente du camp de César, près de Gouvieux (Oise),
13-V-1926 ; détermination confirmée par J. Amann (lettre du 10-
n-1937) qui considère cette espèce comme « appartenant à l’élé-
ment thermophile (méditerranéen ?) ».
1. Douin (Ch.). Muscinées d’Eure-et-Loir, in Mèm. Soc. Sc. nat. et math. Cherbourg,
1905-06, XXXV.
2. Schiffner (V.). Kritische Bemerkungen über die Europaïschen Lebermoose,
1931, XVII, 21.
3. Boulay (Abbé). Muscinées de la France, II, Hépatiques, 1904, Paris.
4. Macvicar (S.-M.). The student’s Handbook of british Hepatics, 2d ed., 1926
Eastbourne et London.
159 —
*Gyro weisia tenuis (Schrad.) Schimp. — ■ Calcaire grossier :
entrée de carrière souterraine, Antilly (Oise) ; sur une pierre, che-
min encaissé d’une carrière, Saint-Maximin (Oise) ; tranchées de
voies ferrées de Mareuil-sur-Ourcq à Montigny-l’Allier et, en forêt
de Retz (traversée de la laie de Bellevue) ; rocher subsuintant face
à Saint-Leu d’Esserent (v. Southbya nigrella).
Dicranella varia (Hedw.) Schimp. — Sur calcaire grossier :
carrière de Saint-Maximin (Oise) paroi fraîche et terre tulîeuse ;
rochers ombragés, La Ferté-Milon (chemin de Précy-à-Mont,
Aisne) ; talus suintant en aval des Ecavelles (avec Riccardia mul-
tifida et Lophozia badensis ) ; paroi murée de la voie ferrée (laie de
Bellevue), forêt de Retz ; rocher subsuintant en face Saint-Leu
d’Esserent (v. Southbya nigrella). — Vase retirée de l’Ourcq (1930),
La Ferté-Milon (Aisne). — Eteule siliceuse à Anthoceros punctatus,
Rouville (Oise).
*Dicranum montanum Hedw. — Sur le menhir (grès) proche de
la route dn Fleurines à Senlis, sous Chênaie fraîche.
Dicranum majus Smith. — Indiqué par Gaume (1941) en forêt
d’Halatte : talus siliceux, pente nord du Mont Pagnotte avec
Calypogeia arguta, Isopterygium elegans, Dolichotheca silesiacum.
Trouvé antérieurement (6-X-1927), sur la même pente : chemin
d’Ivillé à Pont, au pied d’un Chêne sessile, à peu de distance de
quelques Vaccinium Myrtillus.
Campylopus pyriformis (Schultz) Brid. = C. turfaceus B. et S.,
Schimp. — Forêt d’Halatte, talus siliceux, environs de la Belle-
Croix. Forêt de la Haute-Pommeraie, en plusieurs endroits. Abon-
dant dans une ancienne Callunaie, bois entre Macquelines et Lévi-
gnen (Oise). — F. Camus : sur grès entre Ormoy-Villers et Nan-
teuil-le-Haudouin (Oise), forêt de Retz (entre le Carrefour de
Bellevue et la route de Soissons) ; Jeanpert : Aumont (Oise).'
Campylopus fragilis (Dicks.) Bryol. eur. et C. brevipilus Bryol.
eur. — Rochers de grès, Le Terijy, environs d’Ormoy-Villers (Oise),
ll-iv-1928.
Pleuridium nitidum (Hedw.) Rabenh. — Sur sicile. Champ à
la lisière de la forêt de Retz (Aisne) sur Russy (Oise) avec Antho-
ceros punctatus, Blasia pusilla. Eteule contiguë au Bois de Buchet
(Aisne). Champ frais sur les terres de Morienval (Oise) avec Sphae-
rocarpus texanus. Champ' de lin (1924), Fleurines (Oise). Besche-
relle : forêt de Retz, 25-X-1864.
Aloina stellata (Schreb.) Kindb. = Barbula rigida Hedw. —
Entrée de carrière souterraine de calcaire grossier, Antilly (Oise),
rare et fructifié (l-iv-1928).
Aloina ericaefolia (Neck.) Kindb. — Barbula ambigua Br.
Sch. — Trouvailles de F. Camus : Saint-Maximin, 1902 ; route de
160
Vaumoise à Châvres, 1903 ; murs calcaires à Nanteuil-le-Haudouin,
1913. — Calcaire grossier : Saint-Maximin (Oise), plaques terreuses
se détachant d’une paroi de carrière, mur terreux ; sables, bois du
Tremblay, env. de Creil ; paroi murée, tranchée de la voie ferrée
laie de Bellevue (Forêt de Retz) ; entrée de carrière souterraine
Antilly (Oise). -
Mnium rugicum Laur \ — Pas très rare en Valois. Quelques
localités : Pierres calcaires, ravin à Collinances (Oise). Pelouse
silico-calcaire ombragée à Sainte-Fontaine (env. de Rouville, Oise).
Talus siliceux : laie de la Croix Saint -Georges, et limite du Taillis
d’Ivors.
Antitrichia curtipendula (Hedw.) Brid. • — Sur grès ombragé
par la Hêtraie-Chênaie au-dessus d’Haramont, forêt de Rets (18-
iv4930).
Leskea polycarpa Ehrh. — Corticole. Rive gauche de l’Oise,
1928, sur arbres, avec Tortula latifolia, en aval de Verberie (et
submergé : fo. paludosa ), sur Orme, bras de la Faïencerie (Creil) ;
sur pilots : estacade de Moru, avec Pylaisia polyantha et barrage
de Sarron, avec Trichostomum tophctceum.
Isothecium viviparum (Neck.) Lindb. • — • Répandue dans les
forêts du Valois sur les troncs et les rochers siliceux; se trouve
aussi sur rochers calcaires ombragés en forêt de Retz) près du Cal-
vaire de Villers-Cotterets, Bois de Buchet, vallon de Saint- Antoine), à
Orrouy (Oise), dans le parc de Montlaville (Oise), en forêt d’Ha-
latte (au-dessus de Pontpoint et entre les poteaux du Grand-Maître
„et de la Croix-du-Grand-Maître) avec des calcicoles décidées; sur
* grès arrosé par de l’eau calcaire (plusieurs rus intermittents) et
directement sur le sol des talus siliceux silvatiques (Betz, Oise ;
Bois de Bourneville ; forêt de Retz ; buisson de Walligny ; forêt
d’Halatte) avec les habituelles du talus à Diplophyllum albicans
et quelques espèces moins répandues : Fissidens incurvus (Betz),
Bazzania trilobata, Webera sessilis, Homalia trichomanoides.
Isothecium myosuroides (Dill, L.) Brid. — Réputé également
comme saxicole-corticole. Noté à même le sol de talus siliceux en
forêt de Retz : laie de l’Ancien Mur du Parc avec Webera sessilis ;
entre Haramont et Villers-Cotterets avec Isopterygium elegans ;
au Carrefour des Houx. •-
*Plagiothecium undulatum (L.) Bryol. eur. • — Forêt d’Halatte,
pente N. du Mont Pagnotte, talus à Blechnum Spicant, au-dessus
de l’Aulnaie à Sphaignes, chemin d’Ivillé à Pont, avec Hyloco-
mium loreum, 6-xi-1927.
1.- Sur la légitimité de cette espèce, voir : Tuomikosçi (R.). Uber die Laubmoo-
sarten Mnium affine, Mnium rugicum und Mnium Seligeri Ann. Bot. Soc. Zool.-Bot.
Fenn. Vanamo, Helsinki, 1936, 6, 5, 45 p.
161
Isoptery gium elegans (Hook.) Lindb. — Assez commun en
Valois. Grès siliceux ombragés : forêt de Retz (Cave du Diable ;
Carrefour des Grès. ; Carrefour du Puits des Sarrazins ; près de
Vivières ; chemin de Mazancourt ; Buissons de Cresnes et de Wal-
ligny) ; Ormoy-Villers et Acy-en-Multien (Oise). Talus siliceux sil-
vatiques : forêt de Retz (laie du Fossé Rouge ; entre Villers-Cot-
terets et Haramont ; au-dessus de l’étang de Malvat ; Laie de
Cabaret près de la laie d’Eméville), forêt d’Halatte (près du poteau
de la Croix-du-Grand-Maître ; la Queue-aux-Renards ; Mont-Pa-
gnotte).
Isopterygium silesiacüm (Selig.) ' Warnst. — Grès ombragés :
forêt de Retz (près de Vivières ; près de Fleury ; buisson de Walli-
gny ; Carrefour des Grès ; Cave du Diable ; Puits des Sarrazins ;
laie de la Grotte ; chemin de Mazancourt ; au-dessus d’Haramont).
Talus siliceux : forêt d’Halatte, 3-iv-1926, route du Grand-Maître.
Egalement signalé par Gaume (1941) au Mont Pagnotte.
*Campylium protensum (Brid.) Broth. - — Sur calcaire grossier.
Talus suintant, les Ecavelles (avec Riccardia multifida). Paroi murée
de la voie ferrée, laie de Bellevue (forêt de Retz). Rocher sub-
suintant face à Saint-Leu d’Esserent (voir Southbya nigrella ).
Hylocomium brevirostre (Ehrh.) Bryol. eur. — Corticole, sur
Frêne à 40 cm. au-dessus du sol : vieux Tannoy, environs de Thury-
en-Valois (Oise). Forêt de Retz : assez fréquent sur grès ombragés
(Carrefour des Grès ; Puits des Sarrazins ; près de Fleury ; au-
dessus d’Haramont ; Buissons de Walligny, de Cresnes, de Borny)
et sur talus siliceux (laies de Chavigny ; des Fonds Houchards où
il fructifie abondamment ; de la Croix Saint-Georges ; de la Fon-
raine Saint-Laurent ; Carrefour des Houx ; limite du Taillis d’Ivors).
Rhytidiadelphus loreus (Dill., L.) Warnst. — Forêt de Retz :
sur grès ombragés (Puits des Sarrazins ; au-dessus d’Haramont) et
talus siliceux (laie de Chavigny mêlé au précédent ; Carrefour des
Houx ; au-dessus de la laie de Cabaret, avec Sphagnum cymbi-
folium). Forêt d’Halatte, 6-10-1927, talus à Blechnum Spicant,
avec Plagiothecium undùlatum, chemin d’Ivillé à Pont (pente N.
du Mont Pagnotte). Indiqué « petite colonie à terre sous futaie »,
Mont Pagnotte par Gaume (1941).
Remarques : Plusieurs des Muscinées citées sont « nouvelles »
pour la dition : Plectocolea hyalina, Lophozia excisa, Scapania curta,
Calypogeia Mülleriana, Cephaloziella Doüini. N’avait pas encore
été indiqué en forêt d’Halatte : Bazzania trilobata. Probablement
nouveau pour la région parisienne : Weisia crispata.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
I
Étude d’une petite collection d’Algues d’eau douce
de la Guinée française
( suite et fin )
' . • ■ V. . , v.
Par l’abbé P. Frémy f.
( Note présentée par Mlle J. Arlet) .
B, Flagellées et Dinoflagellées.
Euglena sp. pi. (I, II, III, VI).
Phacus sp. (III).
Phacus pleuronectes Duj. (III).
Phacus longicauda (Ehr.) Duj. (J).
Peridinium sp. pl. (III, VI, IX, X).
C. Volvocales.
Eudorina elegans Ehr. (III).
D. Chlorophycées (excl. Desmidiées).
Schizochlamys gelatinosa A. Br. (VII). - — Petites masses mu*
queuses sur les filaments de Batrachospermum. cellules épaisses de
8 [x en moyenne; membranes en plusieurs séries d’écailles.
Pediastrum duplex Meyen (I). • — • Forme bien conforme au type.
Pediastrum Boryanum (Turp.) Menegh. (VI). Forme à pointes
courtes.
Pediastrum tétras (Ehr.) Balfs (III). — Colonies ordinairement
jeunes.
Tetrædron regulare Kütz. var. hifurcaium Wille (III).
Scenedesmus acuminatus (Lagerh.) Chod. (I).
Scenedesmus quadricauda (Turp.) Bréb. (I, III, VI, VIII).
Scenedesmus bijugatus (Turp.) Kütz. var. alternans (Reinsch)
Hansg. (III).
Selenastrum gracile Reinsch (I, III).
Dictyosphærium reniforme Bulnh. (III). Cellules mesurant 6 X 10 (x
en moyenne. ,
Arikistrodesmus falcatus (Cda) Ralfs (var. tumidus (W. et G. S. W.)
G. S. West (III).
Microthamnion strictissimum Rab. (VI).
Coleochæte scutata' Bréb. (I).
Microspora quadrata Hazen (IV).,
Bulletin du M uséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
— 163 -*
Oedogonium sp. pl. (I, III, VI, VIII). — •- Plantes stériles et par
conséquent indéterminables spécifiquement.
Bulbochæte sp. pl. (I, YI, VIII). • — Plantes stériles.
Bulbochæte Brebissonii Kütz. c. fr (VII). — • Espèce facile à
reconnaître grâce à ses oogones de grosseur moyenne et de forme
quadrangulaire aplatie.
Spirogyra sp. pl. (I, III, V, VII). — • Plantes stériles.
Spirogyra Spreiana Rab. c. fr. (VI).
Mougeotia sp. pl. (I, III). — Plantes stériles.
Fig. 5. — Anabæna monilifera Frémy X 330 : a. Portion de trichome avec spores au
début de leur formation. — b et c. Spores mûres. — d. Portion de trichome entourée
d’une gaine.
> . .
E. Desmidiées.
Gonatozygon mesotænium De Bary (VI).
Gonatozygon pilosum Wolle (V'I).
Penium libellulla (Focke) Nordst. var. intermedium Roy et Biss.
(VI). — Cellules épaisses de 21 p en moyenne.
Çloslerium acerosum (Schranck) Ehr. (VI).
Closterium acutum (Lyngb.) Bréb. (III, VI).
Closterium Dianæ Ehr. (VI).
Closterium EhrenbergiiMenegh. (VI).
Closterium setaceum Ehr. (III). — • Cellules épaisses de 10 p en
moyenne à leur milieu.
Closterium strigosum Bréb. (III).
164
Closterium sp. (III). - — Ce Closterium dont la membrane exté-
rieure occupe un arc d’environ 110° n’est nullement renflé en son
milieu. Ses dimensions sont : 240 X 45 p. Sa membrane est lisse
et incolore, ses pyrénoides en files parallèles. Il présente ceci de
très particulier que vers chaque extrémité, la membrane externe
se rapproche brusquement de la membrane interne pour former
comme une sorte de corne très courte (10 p env.). Je n’ai malheu-
reusement pù observer qu’un seul exemplaire de cette espèce qui
est probablement nouvelle pour la science.
Pleurotænim coronatum (Bréb.) Rab. (VIII). ■ — • Cellules épaisses
le plus souvent de 35 jx (parfois davantage), souvent disposées en
longue files, à bords plus ou moins ondulés, à apex parfois dilaté.
Eh cette station la plante présente fréquemment des anomalies :
les demi-cellules sont parfois inégales et alors la plus courte est
souvent dilatée transversalement, les files de cellules sont plus ou
moins courbées.
Euastrum denticulatum (Kirchn.) Gay (VIII).
Euastrum elegans (Bréb.) Kütz. (VIII).
Micrasterias sol (Ehr.) Kütz. (IX).
13e bobine. Muséum. (713). 9-71 c. 10. Just. 22.
Micrasterias truncata (Cda) Bréb. (III). — Forme voisine de la
var. Bahusiensis Wittr.
Cosmarium abruptum Lund. (III).
Cosmarium alatum Kirchn. (I). — Forme voisine de C. subala-
tum W. et G. S. West quand sa longueur est relativement faible.
Cosmarium binum Nordst. (IX).
Cosmapium Blyttii Wille (VIII).
Cosmarium granatum Bréb. (1). — Cellules larges de 26 |x.
Cosmarium Hammeri Reinsch. var. protuberans W. et G. S. West
(VIII).
Cosmarium margaritiferum\ Menegh. (VI). — Granules un peu plus
gros et un peu plus serrés que chez le type.
Cosmarium obsoletum (Hantzsch) Reinsch (VI, VIII).
Cosmarium phaseolus Bréb. (VIII).
Cosmarium pseudobroomii Wolle (VIII).
Cosmarium quadrum (Lund.) Roy et Biss. (VII-I).
Cosmarium subspeciosum Nordst. (VI).
Cosmarium trachydermum W. et G. S. West (VI). — Forme à
apex un peu plus convexe que chez le type.
Cosmarium trachypleurum Lund. var. minus Racib. (XI). — Cel-
lules mesurant 36 X 36 p.
Staurastrum hirsutum Bréb. (VI).
Staurastrum polymorphum Bréb. (III).
Staurastrum punctulatum Bréb. var. pygmæum (Bréb.) W. et
G. S. West (VI).
— 165 —
Hyalotheca dissiliens (Sm.) Bréb. (VI).
Hyalotheca mucosa (Mert.) Ehr. (X).
F. Floridées.
Batrachospermum sp. (VII, VIII, XII, XIII). — La plupart de
ces plantes sont presque réduites à leur axe, leurs ramules externes
et leurs glomérules ayant disparu.
F. Diatomées.
Elles sont peu abondantes. J’en ai trouvé quelques frustules
dans les échantillons I, II, III et VIII seulement.
Résumé et Conclusions.
Les 13 récoltes effectuées par M. Juignet en Guinée française
au cours de février-mars 1935 renfermant un assez grand nombre
d’ Algues dont certaines, appartenant à 12 Genres, n’ont pu être
déterminées spécifiquement ; les autres comprennent 73 espèces
ou variétés : dont, 2’ Flagellées, 1 Volvocale, 16 Chlorophycées,
33 Desmidiées et 21 Cyanophycées. Parmi ces dernières 5 espèces
et une variété sont nouvelles pour la Science.
Le petit nombre de récoltes et le temps très court pendant qu’elles
ont été effectuées ne permettent pas de tirer des conclusions fermes
sur la végétation algale de la région explorée ; elles laissent cepen-
dant entrevoir que de nouvelles recherches poursuivies métho-
diquement à toutes les époques de l’année seraient récompensées
par d’intéressantes découvertes. Puissent ces recherches être pro-
chainement entreprises. „
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 166
Révision de quelques Planorbes fossiles
(D’APRÈS LES CARACTÈRES DE LA MICROSCULPTURE INTERNE
DU TEST ET DU TOUR EMBRYONNAIRE).
( Suite et fin)
Par Laure J. Lhoste
Soys-GENRE Spiralina Hartmann 1840 Martens 1899.
Section Spiralina sensustricto.
P. (Spiralina) vortex Linné.
Coquille. Déprimée au centre, plane en dessous ; spire de
5-7 tours légèrement convexes en dessus, presque plans' en des-
sous, à croissance lente, le dernier grand égal au pénultième et
d’un diamètre presque égal à celui des autres tours, il porte un
carène médiane assez aigüe.
Sutures. Marquées.
Ouverture'. Petite, transversalement elliptique avec un bec là
où aboutit la carène ; bord supérieur peu avancé.
Ornementation. Stries d’accroissement arquées régulièrement,
serrées et légères.
Microsculpture. Système de perles inégales et sans ordre appa-
rent.
Tour embryonnaire. Erî poulie large et Un peu étranglée en haut
et en bas.
Provenance. Quaternaire de Saint- Acheul (Somme).
Section paraspira Dul. 1905.
P. (Spiralina) spirorbis Linné.
Coquille. Peu convexe en dessus, plane en dessous. Les tours
sont au nombre de 5, serrées et convexes, le dernier légèrement
dilaté à son extrémité, sans carène.
Sutures. Marquées.
Ouverture. Arrondie, oblique, formant un bec en haut, peu échan-
crée ; bord supérieur peu avancé.
Ornementation. Stries d’accroissement fines, serrées, régulières,
presque droites.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XVII, n° 2, 1945.
— 167 —
Microsculpture. Système de cupulés ovalaires tendant à s’ali-
gner.
Tour embryonnaire. La collection ne comportant qu’un individu,
je n’ai pu observer le tour embryonnaire.
Provenance. Quaternaire de Bourdon (Somme).
P. (Spiralina) vorticulus Troschel.
Coquille. Très déprimée, plane en dessus, fortement concave en
dessous ; 5-6 tours convexes aplanis en dessous. Carène peu sail-
lante médiane ou submédiane.
Sutures. Visibles.
Ouverture. Oblique, ovalaire, déjetée vers le bas.
Ornementations. Stries d’accroissement fines, régulières et presque
droites.
Microsculpture. Système de larges ponctuations rectangulaires
de différentes dimensions.
Provenance. Quaternaire de Saint- Acheul (Somme).
Sous-genre Gyraulus (Agassiz) de Charpentier 1837.
j P. ( Gyraulus) albus Müller.
Coquille. Subconvexe en dessus, concave et très ombiliquée en
dessous ; 3-4 tours convexes à croissance rapide, le dernier arrondi,
très dilaté à son extrémité, de diamètre égal au demi-rayon.
Sutures. Visibles.
Ouverture. Ovalaire et oblique ; bord supérieur avancé.
Ornementation. Stries d’accroissemént fines, très serrées et bien
nettes, stries spirales fortes, formant des petits tubercules à leur
intersection avec les stries d’accroissement.
Microsculpture. Feston, entre les dents duquel on voit de légères
stries perpendiculaires, le tout, argenté et donnant l’impression de
l’écume qui borde les vagues.
Tour embryonnaire. Subcylindrique, asymétrique, échancré en
haut et en bas plus profondément à droite qu’à gauche.
Provenance. Quaternaire de Bourdon, Menchecourt, Montières
(Somme).
P. subovatus Des h.
Coquille. Convexe en dessus et légèrement déprimée au centre,
elle est aplanie en dessous. La spire est composée de 4 tours à
croissance plutôt rapide.. Le dernier tour est important, légèrement
dilaté et retombant sur la spire à son extrémité. Le premier tour
fait saillie au centre du test.
168 —
Sutures. Marquées.
Ouverture. Transverse et ovalaire. Le bord supérieur du péris-
tome dépassant de bord inférieur,
Ornementation. Les stries sont fines et irrégulières, arquées en
avant. On distingue quelques stries spirales peu nombreuses et
bien visibles.
Microsculpture. Grandes plages ovalaires. L’espace intervacuo-
laire est strié.
Tour embryonnaire. Cylindrique à peine resserré à sa partie
supérieure. La partie précédant le premier bourrelet est absente,
la partie inférieure au-dessus de l’unique gorge est légèrement
asymétrique. L’allure générale de ce tour embryonnaire fait entrer
P. subovatus, espèce tertiaire du Sparnacien, dans le sous-genre
Gyraulus.
Provenance. Mont Bernon (Marne).
P. lens BïTongniart.
Coquille. Haute, plane en dessus, concave en dessous, de 5 tours
à croissance plutôt lente. Le dernier tour est saillant en dessus
aplani en dessous, il s’étale légèrement à l’ouverture sur la spire ;
il porte une carène latérale nette. Les tours sont tous convexes
et le premier se dresse bien au centre.
Sutures. Peu visibles.
Ouverture. Très détériorée sur l’unique échantillon de la collec-
tion, elle semble transverse et anguleuse sur sa face supérieure là
où abouti1 la carène du dernier tour. Le péristome manque totale-
ment.
Ornementation. Les stries d’accroissement sont très fines, pres-
que droites, coupées à angle droit par des stries spirales bien nettes.
Microsculpture. Faisceaux de stries divergentes.
Tour embryonnaire. Cylindrique à peine resserré en sa partie
supérieure. Le renflement central prend l’allure d’un cornet. Le
second étranglement est important. L’ensemble est légèrement
asymétrique. P. lens, espèce tertiaire du Bartonien supérieur à un
tour embryonnaire apparenté à ceux des espèces du sous-genre
Gyraulus, où il semble devoir prendre place.
Provenance. Romainville (Seine).
Microsculpture : Fig. 1, P. hemisloma ; fig. 2, P. fontanus ; fig. 3, P. complanalus ;
fig. 4, P. umbilicatus ; fig. 5, P. vortex ; fig. 6, P. vorliculus ; fig. 7, P. spirorbis.
Fig. S, P. albus ; Fig. 9, P. subovatus ; Fig. 10, P. lens ; Fig. 11, P. corneus ; Fig. 12,
P. nautileus ; Fig. 13, P. contortus ; Fig. 14, P. carinatus ; Fig, 15, P. planorbis.
169
\
— 170
Genre PLANORBIS
Sous-genre Coretus Adanson.
P. ( Coretus ) corneus Linné.
Coquille. Haute, ombiliquée, convexe en dessus, aplanie en des-
sous; les tours au nombre de 5 ou 6 sont très convexes sur les deux
faces et à croissance rapide ; le dernier est volumineux et de dia-
mètre sensiblement égal au demi-rayon de la coquille.
Sutures. Très indiquées.
Ouverture. Oblique, arrondie avpc un léger angle au sommet,
s’écrasant sur l’avant-dernier tour; sans bourrelet interne; les
deux bords du péristome sont presque dans un même plan.
Ornementation. Les stries d’accroissement sont recourbées vers
l’arrière, serrées et inégales ; elles sont coupées par des stries spi-
rales visibles de place en place sur l’échantillon de la collection.
Microsculpture interne. Lignes de ponctuations fines.
Tour embryonnaire. En champignon ; il est un peu déplacé vers
la gauche par rapport au centre.
Provenance. Quaternaire de Yincennes (Seine).
Sous-Genre Armiger Hartmann 1840 (1844).
P. (Armiger) nautileus Dupuy.
Coquille. Plane en dessus, très ombiliquée en dessous, spire de
3 tours. Le dernier, large, s’emboîte sur le pénultième. La carène
bien visible" est coupée par intervalles réguliers de côtes saillantes
la denticulant. Le diamètre du dernier tour est supérieur au demi-
rayon total.
Sutures. Visibles.
Ouverture. Ovalaire étroite ; bord supérieur avancé.
Ornementation. Fines stries d’accroissement entre les côtes.
Microsculpture , Réticulation.
Tour embryonnaire. Cylindrique, étranglé aux deux extrémités.
Provenance. Quaternaire de Montières, Bourdon (Somme).
Sous-Génre Bathyomphalus (Agassiz) de Charpentier.
P. (Bathyomphalus) contortus Müller.
Coquille. Haute, plate et convexe en dessus, très ombiliquée en
dessous ; spire de 7-8 tours, étroits, très serrés et bien convexes.
Le dernier, très recouvrant, domine largement l’ombilic au fond
duquel les autres tours sont bien visibles.
Sutures. Marquées.
Ouverture. Etroite, en croissant, deux fois anguleuse à sa base ;
le péristome a le bord supérieur un peu avancé.
Ornementation. Stries d’accroissement régulières très serrées et
très fines, légèrement arquées vers l’arrière.
Microsculpture. Pointillé, marquant sans doute les cupules d’in-
sertion des poils, car P. contortus actuel est hispide.
Tour embryonnaire. Etiré en cylindre quelque peu étranglé en
haut et en bas.
Provenance. Quaternaire de Bourdon (Somme).
P. carinatus Müller.
Coquille. Légèrement déprimée en son centre et sur les deux
faces de 5-6 tours bien convexes, à croissance rapide, le dernier
étant dilaté à son extrémité, avec une carène bien médiane et bien
dessinée.
Sutures. Visibles.
Ouverture. Ovalaire et transverse. La carène forme un léger bec
au point d’intersection avec le péristome ; sur le tour inférieur, on
la voit se prolonger à l’intérieur de la coquille ; le bord supérieur
est plus avancé que le bord inférieur.
Ornementation. Stries d’accroissement fines et bien régulières,
lentement arquées vers l’avant.
Microsculpture. Lignes de perles brillantes, rondes et assez espa-
cées.
Tour embryonnaire. Montre deux étranglements, tandis que le
renflement intermédiaire est moins volumineux que chez P. pla-
norbis lemnarum Astre.
Provenance. Quaternaire de Bourdon (Somme).
P. planorbis lemnarum Astre.
Coquille. La forme générale et la spire sont de caractères iden-
tiques à ceux de P. planorbis.
Sutures. Nettes.
Ouverture. S’arrondissant, plus largement ouverte que chez
P. planorbis ; le point où aboutit la carène est toujours saillant,
mais il est déplacé vers le sommet de la bouche, de quelques degrés ;
le bord supérieur est avancé.
Ornementation. Mêmes sculptures externes et internes que P. pla-
norbis. . .
Tour embryonnaire. Deux gorges à la poulie initiale. Espèce très
t
— 172 —
voisine de P. planorbis , elle est considérée comme une variété de
l’espèce.
Provenance. Quaternaire de Saint-Acheul (Somme).
. • ’ “ ■ ■ ,
Sous-Genre Planorbis s. str.
' • V : . > , . . .• • ' ' \ - • ‘ " : ’ .
P. planorbis Linné \
Coquille. Plane en dessous, subconcave en dessus, de 6-7 tours à
croissance plutôt lente. Le dernier tour convexe aplani en dessous,
légèrement dilaté à l’ouverture, porte une carène latérale visible,
sa largeur est égale à la moitié du rayon total de la coquille.
Sutures. Marquées.
Ouverture. Ovalaire, formant un bec là où aboutit la carène.
Bord supérieur avancé tandis que le bord inférieur se trouve
dans le même plan que le dernier tour.
Ornementation. Stries d’accroissement très légèrement arquées,
nettes et serrées, d’un relief plus important sur le dernier tour.
Microsculpture interne. Treillissage satiné, avec une fine ponc-
tuation entre les mailles.
Tour embryonnaire. En forme de grosse poulie, à deux gorges
peu indiquées.
Provenance. Quaternaire de Saint-Acheul, Bourdon (Somme).
Laboratoire de Géologie du Muséum.
)
1. La coquille de P. sùbmarginatus Linné présente les mêmes caractères que
P. planorbis y compris la sculpture externe et interne, ainsi que le tour embryon-
naire. Cette espèce a été mise en synonymie par L. Germain avec P. planorbis. L’étude,’
étendue à la forme du tour embryonnaire et de la microsculpture, confirme cette
opinion.
Révision de Succinées fossiles
(d’après les caractères des microsculptures internes et externes)
Par Laure J. Lhoste.
Les Succinées ont été étudiées et classées à l’aide des données
fournies par les microsculptures internes et externes du test. Ce
procédé de détermination a été employé lors de la révision des
Limnées et des Planorbes L Comme dans ces deux groupes, les
sculptures des faces du test des Succinées sont constantes et bien
spécifiques.
L’obseryation de la micrôsculpture externe s’est montrée ici
particulièrement intéressante. En effet certaines Succinées ont
leurs microsculptures internes très voisines de celles de certaines
Limnées ( L . stagnalis L. palustris Mül. et L. auricularia L.). Je
souligne : la microsculpture interne est voisine mais non identique.
Cependant l’étude par les seuls caractères de la face interne de
fragments isolés, pourrait entraîner des confusions que l’obser-
vation de la face externe vient corriger aussitôt.
J’ai étudié les Succinées à la suite des Limnées, car ce sont deux
groupes de Pulmonés se comportant dans la Nature d’une façon
voisine, bien que l’une soit une espèce terrestre et l’autre une espèce
fluviatile.
En effet, les Succinées s’accrochent à des feuilles ou à des rameaux
et se laissent glisser sur l’eau, leur coquille immergée, sans être pour
cela pourvues d’un système respiratoire mixte aérien et aquatique.
Les Limnées sortent de l’eau ; on en voit sur les tiges des végétaux
qui bordent les rives. Toutefois chaque groupe possède un système
de sculptures caractéristiques, mais construit sur un système de
dessins voisinsT
G. Succinea Draparnaud 1801.
Description des espèces.
Des cinq espèces de Succinées proposées, trois garderont leur
valeur de bonnes espèces, à savoir : S. putris, S. Pfeifferi et S. sub-
Pfeifferi, une autre deviendra une variété, S. Pfeifferi var. oblonga.
S. limnoidea sera mise en synonymie avec S. putris.
1. Laure J. Lhoste. Révision de Limnées fossiles. Bull. Muséum, Paris, t. XVI,
1944, p. 535. Révision de quelques Planorbes fossiles. Bull. Muséum, Paris, t. XVII,
1945, p. 87.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945. 12
S: putris L. : Quaternaire de Saint -Acheul (Somme) et de Join-
ville-le-Pont (Seine).
Microsculpture interne : en flamme sur fond ponctué.
Microsculpture externe : fines striations parallèles aux côtes d’accrois-
sement.
S. limnoidea Picard : Quaternaire de Saint -Acheul (Somme).
Microsculpture externe : fines striations parallèles aux côtes d’accrois-
sement sur fond ponctué.
Microsculpture interne : en flamme sur fond ponctué.
Cette « espèce » présentant un système de sculpture sur ses deux
faces identique à celui de S. putris, sera mise en synonymie avec
cette dernière.
1. S. putris, microsculpture externe. — 2. S. putris, mieio. interne. — 3. S. Pfeifferi,
micro, ext. — 4. S. Pfeifferi, micro, int. — 5. S. Pfeifferi var. oblonga, micro, ext.
— 6. Id. micro, int. — 7, 8, 9. S. sub Pfeifferi, n. sp.
S. Pfeifferi Rôssmassler : Quaternaire de Saint Acheul (Somme).
Microsculpture externe : en chainons. L’observation est 'ici particu-
lièrement délicate," la mise au point étant difficile à obtenir.
Microsculpture interne : en côtes étroites et serrées, sur fond ponctué.
S. Pfeifferi par. oblonga Drap. ; Quaternaire de Saint -Acheul
(Somme).
Microsculpture externe : stries disposées comme le sont les chainons de
S. Pfeifferi, avec une légère ponctuation.
Microsculpture interne : en côtes, étroites et serrées, se présentant par
bandes.
S. oblonga ayant ses microsculptures très voisines de S. Pfeif-
feri sera considérée comme une variété de cette dernière.
S. sub-Pfeifferi : Quaternaire de Saint -Acheul (Somme).
Coquille. Ovalaire et élancée, spire légèrement tordue, de- trois tours
le dernier très grand, convexe resserré à la suture et, en forme de cornet.
175
Sutures. Bien indiquées et profondes.
Ouverture. Ovalaire, allongée aiguë au sommet s’arrondissant légè-
rement en bas, égalant les 2/3 de la longueur totale ; columelle légère-
ment arquée avec un cal bien visible.
Microsculpture externe : côtes d'accroissement larges, sinueuses. Toute
la surface externe du test est hachurée.
Microsculpture interne : satinage.
A l'examen macroscopique il est assez difficile de séparer cette
espèce de S. Pfeifferi Rôssm. L’étude des microsculptures les
montre très éloignées des types rencontrés jusqu’ici ; leur exa-
men est donc nécessaire pour s’assurer de l’espèce.
Je ne puis savoir s’il s’agit d’une espèce éteinte ou ayant évolué
et survivant actuellement. Toutefois je ne connais pas actuelle-
ment d’espèce du N. W. de la France qui puisse lui être comparée.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Caractère du Rythme Nycthéméral des larves d’Aeschnes
Par A. Serfaty et R. Paulian
Dans une note précédente (Bull. Muséum, 1944, p. 442-7, fig. 1-4),
nous avons établi l’existence d’un rythme nycthéméral dans l’ac-
tivité générale des larves d’AescKnes, et montré qu’il s’agissait là
d’un rythme induit à persistance faible, c’est-à-dire d’un rythme
créé par les conditions d’existence, mais pouvant se conserver
quelque temps, inchangé, lorsque ces conditions venaient à se
modifier.
Une nouvelle série d’expériences a porté sur le mode de dispa-
rition et de réapparition de ce rythme. Le dispositif expérimental
a été le même que celui que nous avions employé antérieurement ;
nous n’y reviendrons donc pas ici.
Disparition du rythme normal. — Nous avons cherché* à donner
de cette disparition une expression quantitative précise, en fonc-
tion du temps. Mais des essais sur un même sujet ont mis en évi-
dence des variations d’une ampleur telle que toute représentation
chiffrée serait inexacte. D’autre part, nos actographes ne se prêtent
pas à des numérations suffisamment précises 'des mouvements.
Cependant, leur analyse permet d’établir les modalités particulières
de la disparition du rythme sous l’effet de l’obscurité continue.
On observe les phases suivantes :
Au bout de 24 h. d’obscurité continue, les mouvements ont
conservé, individuellement, leur ampleur, mais leur fréquence
tombe à une valeur très basse. La période de repos, qui se localise
entre Oh. et 6 h., est rigoureusement observée, par arrêt total des
mouvements de nage ; seuls quelques mouvements de marche sont
encore décelables. /
Au bout de 48 h. et de 72 h. d’obscurité continue, les mouve-
ments, toujours limités à la période d’activité normale, sont deve-
nus encore plus rares ; leur ampleur diminue aussi de façon sensible.
Ainsi, pour le sujet n° 5, le nombre de battements décelables, à
l’heure, durant la phase d’activité, passe de 26 à 6 pour une expo-
sition à l’ofiscurité de 72 h.
Après être resté 5 jours à l’obscurité continue, l’activité des
larves a perdu tout caractère de rythme. Pendant la période allant
du 3e au 5e jour d’obscurité, les battements s’espacent de plus en
plus ; il en apparaît d’aiitres dans la phase de repos. Ces change-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 2, 1945.
ments sont devenus très lents ; au bout du 5e jour on note encore,
en moyenne, pendant la phase d’activité, 3 battements à l’heure.
Autrement dit, la fréquence ne passe, du 2e au 5e jour que de 2 à 1,
alors qu’elle passe de 4,5 à 1 du 1er au 2e jour. L’ampleur des mou-
vements, de son côté, ne paraît pas subir de nouvelles régressions ;
mais, en la matière, la sensibilité de la méthode peut intervenir.
On doit donc diviser la période induite du rythme nycthéméral
en deux tronçons distincts :
a) Une période de trois jours, pendant laquelle le « souvenir »
du rythme normal demeure intact. Le changement des conditions
de vie, ne provoque qu’une raréfaction des mouvements pendant
la phase d’activité, sans modifier la nature propre et le caractère
rythmique de cette activité.
b) Une période d’ « oubli », pendant laquelle l’obscurité continue
agit sur le rythme vital de l’organisme et efface le souvenir du
rythme des périodes antérieures.
Réapparition du rythme. — Précisons, tout d’abord, qu’après
une période d’obscurité continue de six à dix jours, l’animal, remis
dans des conditions d’éclairement normal, retrouve aussitôt un
rythme normal, à caractère nycthéméral. L’obscurité continue
n’a donc pas pu modifier l’état intérieur de l’animal au point de
lui faire perdre sa réactivité à la lumière.
Nous avons cherché à déterminer les conditions du rétablisse-
ment d’un rythme induit. Pour cela, un individu, maintenu tout
d’abord à l’obscurité continue pendant six jours, et ayant, par
suite, perdu toute trace de son rythme induit d’activité, était sou-
mis à des éclairements de durée variable : 4 h., 7 h., 12 h., deux
périodes de 12 h. séparées par une nuit, trois périodes de 12 heures
avec deux nuits intercalées.
Les résultats obtenus ont été très nets. Quelle que soit la durée
d’éclairement, la larve, mise ensuite à l’obscurité continue, pré-
sente successivement une période brève ,où son activité est sub-
normale, puis une période de repos 5 enfin une période d’activité
légère pendant les deux phases du rythme normal. Ces périodes
sont sans rapport avec les phases d’un rythme induit mais corres-
pondent simplement à la persistance de l’effet d’une excitation
lorsque celle-ci a disparu, à une apathie due à l’obscurité, puis à
l’adaptation à cette obscurité. L’irrégularité de ces phases, et la
disparition occasionnelle de la seconde, suffisent à en préciser le
sens. . >
Au contraire, à partir d’un éclairement d’au moins trois périodes
diurnes normales, le sujet, mis à l’obscurité continue, présente un
rythme induit pas très net, de plus faible persistance que le rythme
habituel, mais d’interprétation certaine.
Cet ensemble d’expériences montre que la réacquisition du rythme
nycthéméral peut exiger une série de périodes alternantes d’obs-
curité et d’éclairement, et qu’une simple excitation peut être insuf-
fisante à en provoquer la réapparition. L’opposition entre ces
résultats et ceux de Grison, qui constate chez les Doryphores la
réapparition du rythme induit à la suite d’un simple repas, nous
oblige à envisager deux hypothèses explicatives, entre lesquelles
des expériences nouvelles nous permettront sans doute de choisir.
En effet, ou bien :
ce peut être la sommation d’éclairements, amenant l’organisme
dans un état physiologique donné, qui permet la reprise' du rythme
induit. La périodicité de l’éclairement n’aurait, en soi, aucun rôle,
et on serait ramené à la thèse du rôle du « milieu intérieur » telle
que Grison l’expose, .
ou bien, au contraire, ce serait le souvenir de la répétition pério-
dique des alternances d’éclairement et d’obscurité qui inscrirait,
dans la physiologie de l’animal, un ■« réflexe conditionné ».
Laboratoires de Physiologie Générale et d’ Entomologie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
v
ABBEVILLE. IMPRIMERIE E. PAILL4RT (c. O. L. 31.0832). 19-6-45.
s.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs ; 93
Communications :
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs (suite). I. Sciuromorphes (suite) 95
P. Ciiabanaud. Notules ichthyologiques 103
L. Fage. A propos de quelques Araignées cavernicoles de Crète 109
M. André et G. -A. Béhue. Observations sur l’Acariose des Abeilles et sur
l’emploi du salicylate de méthyle et du liquide de Frow dans la lutte contre
le parasite . . . . 115
A. Chavan. Essai de corrélation entre les variétés du Cardium edulc 121
A. Villiers. Description de nouveaux Harpacloritae afrcains [Hémip. Redu-
viidae] 136
G. Cherbonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres (7e note). Famille Helicidae (suite) « .-TV . .... 142
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum : 1. Famille des Alcyo-
niidae. II. Genre Sinularia (suite). 145
A. Guillaumin. La destruction des collections de plantes de serres du Muséum
par le froid 153
P. Jovet. Révision de quelques Muscinés du Valois (V) 155
P. Frémy. Etude d’une petite collèction d’Algues d’eau douce de la Guinée
française (suite et fin) 162
L.-J. Lhoste. Révision de quelques Planorbes fossiles (d’après les caractères
de la microsculpture interne du test et du tour embryonnaire ( suite et fin) . 166
L.-J. Lhoste. Révision de Succinées fossiles 173
A. Serfati et R. Paulian. Caractère du rythme nycthéméral des larves
d’Aeschnes 176
ÉDITIONS
* DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 100 fr., Etranger, 120 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti pariÿensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer- Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924; abonnement France, 150 fr.. Étranger,
200 fr.).
Revue Bryologique et Lichênologique. , (Directeur M, N.', Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr..
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2« Série. - Tome XVI!
réunion des naturalistes du muséum
N° 3. — Avril 1945
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
— PARIS-V® —
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque, auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi jcourts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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numéro ultérieurï
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sont priés d'inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la .
séance.
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8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
/
MUSÉUM NATIONAL P’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945. — N° 3
348e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
26 avril 1945
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Ed. Bourdelle est nommé Assesseur du Directeur
(Arrêté ministériel du 17 février 1945).
M. le Professeur H. Vallois est reclassé dans le cadre des Professeurs
de Facultés des Universités des Départements (Arrêté ministériel du
31 janvier 1945).
M. le Directeur du Muséum est nommé membre de la Commission du
Cinquantenaire du rattachement de Madagascar à la France.
M. Soustelle est nommé sous-Directeur au Musée de l'Homme (Arrêté
ministériel du 16 janvier 1945).
Mlle M. Friant, sous-Directeur du Laboratoire d’Anatomie comparée
du Muséum, est suspendue de ses fonctions à dater du 15 février 1945
(Arrêté ministériel du 26 février 1945).
M. Guibé est nommé Assistant au Laboratoire de Zoologie (Reptiles et
Poissons) du Muséum (Arrêté ministériel du 13 mars 1945).
M. R. Paulian est nommé Assistant au Laboratoire d’Entomologie du
Muséum à dater du 15 février 1945.
MM. Hissard et Reboussin sont nommés, en date du 23 mars 1945,
Maîtres de dessin au Muséum, pour l'année scolaire 1944-1945.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
13
— 180 —
Leçon inaugurale du Cours de Pêches et v Productions
COLONIALES D’ORIGINE ANIMALE, PRONONCÉE LE 15 MARS 1945
Par le Professeur Théodore Monod.
Monsieur le Directeur,
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Comme l’exige, non point tant une tradition vénérable, que ma
réelle , gratitude, je désire, tout d’abord, remercier ceux qui ont
bien voulu, en m’honorant de leur confiance, m’appeler aux fonc-
tions que j’exerce publiquement pour la première fois aujourd’hui.
Conjoncture pour moi singulièrement émouvante et toute char-
gée de ces souvenirs personnels que la coutume permet, au cours
d’une aimable trêve à l’habituelle sévérité de cette maison, d’évo-
. s ■
quer un instant.
Si je n’appartiens officiellement au Muséum « que » depuis l’âge
de 19 ans — il y a plus de 23 ans de cela — -je crois en faire partie,
en réalité, depuis quelques 38 ans. Le petit garçon de 5 ans, devenu
tout à coup parisien en 1907, trouvait en effet bientôt dans le
Jardin des Plantes, un incomparable « terrain de parcours » : c’était
pour l’enfant, à deux pas de sa demeure, une « zone de nomadisa-
tion » fertile en spectacles curieux, en incidents pittoresques, en
sujets d’admiration, en joyeux divertissements aussi : que les
« callots » roulaient bien dans le caniveau pavé du raidillon sépa-
rant les deux serres... Un jour, je lâchai, dans le bassin situé devant
la Galerie de Zoologie, et pour en débarrasser notre appartement,
une cinquantaine de grenouilles rapportées du Bois de Yincennes.
Plus tard, des motifs plus sérieux m’entraînaient au Jardin :
collection de plumes d’oiseaux ou récoltes furtives — au sens éty-
mologique du terme — de faune d’eau douce dans les bassins de
l’Ecole de Botanique.-
Je n’étais d’ailleurs alors pas le seul, d’entre les miens, à fré-
quenter le Muséum et mon père a énuméré dans un curieux cha-
pitre de son autobiographie bien des coins de notre établissement,
jardin botanique, labyrinthe, Galerie d’ Anatomie, bibliothèque,
Musée de Minéralogie — « ce palais enchanté digne d’un poème
asiatique » dit-il — où il se réfugiait parfois pour rédiger ou mémo-
riser ses prédications. i
Bulletin du Muséum, 2e série, t. 'XVII, n° 3, 1945.
I ■
— 181
Lycéen, puis étudiant, je connaissais alors à fond « mon » Jardin :
est-il étonnant que je ne l’ai jamais pu quitter que pour de tempo-
raires absences, apparentes infidélités qui n’ont point affaibli mon
affection pour une « maison-mère » tendrement aimée.
Le goût de l’histoire naturelle, hérité peut-être d’une grand’-
mère, était né de bonne heure dans un esprit où il devait l’emporter
un jour, un jour qui a décidé de ma destinée, sur une tendance
différente : entre la licence en philosophie suivie d’études de théo-
logie, et la licence ès-sciences naturelles, le choix, désormais, était
fait et la suite de ma carrière sera, administrativement du moins,
sans histoire, cas exemplaire de ce que le biologiste appellerait
sans doute une orthogenèse : arrivé au Muséum en 1921 comme
boursier de doctorat, j’entrai bientôt dans le service des Pêches
coloniales que je ne devais plus quitter et que je dirige aujourd’hui.
Sorti d’une famille où le culte des choses de l’esprit a toujours
été tenu en particulier honneur, héritier d’une tradition morale qui
a su déjà, au cours des siècles, faire preuve de solidité, je m’effor-
cerai, dans l’exercice de mes nouvelles fonctions, de demeurer fidèle
à celle-ci, ad majorent scientiæ gloriam...
*
¥ *
L’usage, s’il autorisait, je crois, ces quelques mots tout person-
nels, veut aussi qu’en pareille occurence un regard sur le passé
vienne faire revivre un instant l’histoire de la chaire qui a changé
de titulaire.
Mais comme dans une famille unie voisinent affectueusement
l’aïeule et l’enfantelet, le Muséum abrite des enfants de tous âges :
alors que certaines chaires remontent aux origines mêmes de l’éta-
blissement et au décret de la Convention, celle-ci est toute jeune
encore, puisqu’elle est née le 13' juillet 1920.
Aussi son histoire est-elle inséparable de la personnalité de son
premier titulaire et, on peut le dire, fondateur : Abel Gruvel.
Né le 14 février 1870, Abel Gruvel avait commencé des études
de médecine quand, attiré vers la zoologie par l’enseignement de
maîtres tels que Lacaze-Duthiers, Delage et Giard, il accepta,
en 1889, à peine licencié, le poste de préparateur à la Sorbonne que
lui offrait Lacaze-Duthiers. Sur les conseils de Delage, A. Gru-
vel choisissait pour objet de ses recherches un groupe de Crus-
tacés, les Cirripèdes, qui devaient absorber, vingt ans durant, la
majeure partie de son activité scientifique.* C’est à ce groupe qu’il
devait en particulier consacrer, outre un grand nombre de notes
moins développées, une série d’importants travaux, sa thèse de
doctorat d’abord, en 1893 (« Contribution à l’étude des Cirripèdes »),
puis en 1902-1904, les trois volumes de la « Révision des Cirripèdes
— 182 —
du Muséum » (Pédonculés, Operculés et Partie anatomique), en
1902 l’étude des Cirripèdes du Travailleur et du Talisman, en 1905
la « Monographie des Cirripèdes ou Thécostracés », la description
des Cirripèdes de la Discovery en 1907, du Gauss en 1909, de la
Princesse-AÏiçe en 1920.
A. Gruvel avait été successivement nommé en 1894 Chef de
Travaux à la Faculté des Sciences de Bordeaux, puis Maître de
Conférences en 1900.
Mais en 1905 va s’ouvrir dans la carrière de mon prédécesseur
une deuxième phase, celle-ci spécifiquement et définitivement colo-
niale.
Dès 1903, A. Gruvel avait rédigé un « Projet d’organisation
d’une mission pour l’étude de la faune ichthyologique de la région
du banc d’Arguin et son ' utilisation industrielle ». Appuyé par la
Société de Géographie Commerciale de Bordeaux et le Gouverne-
ment Général de l’A. O. F., A. Gruvel s’embarquait, en janvier
1905, à bord d’un petit cargo transformé en chalutier, la « Guyane »,
pour une première campagne d’exploration et d’études sur la Côte
occidentale d’Afrique, du Cap Blanc au Sénégal. L’enquête est
complétée axi cours d’un deuxième voyage (décembre 1905-mai
1906) et ses résultats exposés dans deux volumes : « Les pêcheries
de la Côte occidentale d’Afrique » (en collaboration avec A. Bouyat)
(1906) et « Les Pêcheries des Côtes du Sénégal et des rivières du
Sud » (1908), les premières d’une importante série de monographies
régionales consacrées aux pêches coloniales. En 1907, c’est la
mission de la « Sardine » au Sénégal, en 1908, c’est, avec R. Chu-
deau, la liaison par terre, en suivant la côte, Saint-Louis — Port
Etienne, expédition qui devait fournir la matière des deux volumes
« A travers la Mauritanie occidentale » (1909-1911).
Dès 1906, le Gouverneur Général de l’A. O. F., M. Roume, avait
transformé la mission temporaire d’Abel Gruvel en mission per-
manente pour l’étude et l’organisation des pêcheries de
l’A. O. F.
En 1909, nouveau voyage en Mauritanie et au Sénégal ; en 1909-
1910, le Gouverneur général William Ponty chargeait A. Gruvel
d’une enquête sur la pêche s’étendant à toute la côte occidentale
jusqu’à l’Afrique du Sud. Les résultats de ce nouveau voyage
sont exposés dans un volume spécial « L’industrie des Pêches sur
la Côte occidentale d’Afrique, du Cap Blanc au Cap de Bonne Espé-
rance » (1913).
En 1911-1912, A. Gruvel retourne en Mauritanie. C’est à cette
époque, le 1er juillet 1912, qu’était créé, à l’Ecole Pratique des
Hautes-Etudes, sur la demande du Ministre des Colonies, un
« Laboratoire de Productions coloniales d’origine animale » qui
s’installa au Muséum dans les anciennes Galeries d’Anatomie com-
183 —
parée, encore flanquées, à cette époque, d’un baleinoptère en car-
ton.
Après la guerre, en 1920, le Ministre des Colonies, reconnaissant
les services que ce laboratoire avait rendus aux progrès des études
concernant la pêche dans nos possessions d’outre-mer, proposait la
fondation, au Muséum, d’une chaire des Pêches et Productions
coloniales d’origine animale, bientôt créée par un décret du 13 juil-
let 1920. C’était le terme de l’évolution systématique qui avait
commencé par la modeste mission, temporaire, du Banc d’Arguin,
en 1905.
L’activité du nouveau service va pouvoir dès lors s’étendre, en
surface et en profondeur, à un nombre accru de groupes zoologiques,
de problèmes, de régions géographiques. Je n’ai pas à rappeler ici
les voyages, fréquents, du personnel du laboratoire ni ses nom-
breuses publications. En ce qui concerne le titulaire de la nouvelle
chaire, nous le trouverons désormais constamment en route. De
1921 à 1939, je note, parmi les voyages de ce dernier ; 3 en A. O. F.,
15 aU Maroc, 1 en Algérie-Tunisie, 3 en Syrie, 3 au Canal de âuez.
Les résultats de ces voyages donnent lieu à la préparation de
nouveaux recueils ; « L’Industrie des Pêches au Maroc » (1923),
« Les Pêches maritimes en Algérie » (1926), « L’Industrie des Pêches
sur les Côtes tunisiennes » (1926), « Les Etats de Syrie. Richesses
marines et fluviales » (1931), « Contribution à l’étude de la bio-
nomie générale et de l’exploitation de la faune du Canal de Suez »
(1936), etc...
L’inlassable activité d’Abel Gruvel a touché, daos le cadre
général de l’utilisation de la faune coloniale, les sujets les plus
divers : technologie de la préparation du poisson et de ses sous-
produits (huiles, farines, guanos, vessies, essence d’orient, auto-
lysats, etc.), cuirs de reptiles ou de requins, pisciculture, chasse
aux Cétacés, protection de la faune sauvage coloniale.
Il faut ajouter à cela les collaborations qu’Abel Gruvel appor-
tait à toute une série d’organismes, au Ministère des Colonies comme
Conseiller scientifique et technique et Membre du Conseil supérieur
des Colonies, au « Comité National pour la Protection de la Faune
et de la Flore coloniales », à l’Académie des Sciences coloniales, à
l’Aquarium du Musée des Colonies, au Muséum comme Directeur
des laboratoires maritimes de Saint-Servan, puis de Dinard, sans
compter l’organisation de la chaire qu’il avait, en quelque sorte,
créée, ce qui n’aura pas été le moindre des services qu’il ait rfendus
aux colonies et à la Science.
Associé moi-même à ce laboratoire presque dès son origine, j’ai
pu juger personnellement des solides qualités que possédait mon
prédécesseur dans le domaine des questions administratives et
pratiques, compétences dont nous autres, jeunes chercheurs, entiè-
— 184 —
rement déchargés de tout souci de ce genre et libres de nous con-
sacrer sans arrière-pensée à l’objet de nos études, pouvions difficile-
ment alors apprécier la valeur : ceux d’entre nous qui ont vu venir
pour eux, depuis, l’heure des responsabilités — et des soucis —
peuvent aujourd’hui les pleinement apprécier.
J’ai rappelé que le service des Pêches coloniales s’était installé
dans un vieux, un très vieux bâtiment, construit de 1795 à 1817
comme Galerie d’ Anatomie comparée, sur le terrain de la Régie
des Fiacres acquis par Bufïon en 1785. Les locaux avaient encore,
aux murs, les vitrines du Musée de Cuvier, et leurs fenêtres étaient
encadrées, à la belle saison, d’une vigne-vierge si opulente qu’on y
vit nicher les ramiers. Mais, rançon de tant de charme et de pitto-
resque, l’installation manquait, on doit l’avouer, de commodité :
un unique robinet pour cinq laboratoires, c’était, on le reconnaîtra,
réellement un peu maigre.
Aussi pourra-t-on comprendre la joie qu’allait éprouver Abel
Gruvel quand, en 1938, il put étudier enfin les plans des locaux
neufs qui allaient être construits, à proximité des anciens. Ces labo-
ratoires modernes et propres, après ceux dans lesquels il avait
fallu travailler tant d’années, cette métamorphose, elle allait être
véritablement pour lui comme une suprême récompense, comme le
couronnement de sa carrière d’organisateur acharné à forger l’outil
d’un travail fécond.
Outil dont les spécialistes reconnaissaient la valeur. C’est ainsi
que E.-B. WoRTiuNGTON-, Directeur de la Fresh Water Biological
Association, et qui a, lui-même étudié l’industrie des pêches en
Afrique orientale, écrivait en 1938, dans son livre « Science in Africa » :
« Dans les Colonies françaises, l’étude scientifique des pêches est
considérablement plus avancée qu’en territoire britannique, grâce,
pour une large part, à l’enthousiasme du Professeur Gruvel, qui
a un service spécial de recherche et d’enseignement consacré à ce
sujet, au Muséum d’Histoire naturelle, à Paris ».
Mais A. Gruvel s’éteignait le 18 août 1941, et la mort ne lui
aura pas permis de voir achevée l’oeuvre à laquelle il avait tant
donné de son activité et de son cœur. Le plus solide hommage que
ses successeiirs pourront rendre à sa mémoire sera, dans la mesure
de leurs moyens, de la poursuivre et, s’il se peut, de l’enrichir et de
la perfectionner encore.
* *
\ •'
Ce n’est pas ici le lieu, et la chose a été faite bien souvent, d’in-
sister sur le rôle du Muséum dans le développement de la recherche
scientifique coloniale. Mais je rappellerai simplement, prouvant
que cette tradition est inscrite dans les textes administratifs eux-
\
— 185 —
mêmes, un article du décret du 10 juin 1793 stipulant que « Dans
la même vue d’augmenter les collections et d’acquérir des connais-
sances nouvelles, les professeurs saisiront les occasions de voyager
ou de faire voyager des élèves instruits, soit dans la France, soit
dans les pays étrangers, et surtout dans les contrées éloignées qui
n’ont pas encore été parcourues par des naturalistes ».
Trois des chaires du Muséum d’aujourd’hui sont spécifiquement
coloniales et la plupart des autres participent, souvent de la façon
la plus directe, à l’étude des territoires d’outre-mer. Mais c’est
sur le service des Pêches et productions coloniales d’origine ani-
male, son organisation et son rôle, que je veux maintenant insister.
Je ferai remarquer tout d’abord que le titre officiel de la Chaire
a l’inconvénient de pécher — ^ sans jeu de mots — ■ par défaut, puis-
qu’en fait, il n’exprime pas tous les aspects de l’activité du labo-
ratoire. On sait assez, par exemple, que toute étude sérieuse des
pêches doit faire appel à une- série de disciplines auxiliaires ; océa-
nographie, biologie marine, hydrobiologie, écologie, etc... et, par
ailleurs, le même service, grâce aux facilités de travail qu’il trou-
vera toujours aux colonies, continuera à jouer un rôle important
dans les progrès d’un inventaire faunistique encore, pour tant de
groupes, si scandaleusement en retard.
Peu importent, d’ailleurs, de simples questions de vocabulaire,
mais je tenais à faire remarquer, dès maintenant, que la chaire
dont j’assume désormais la direction cumule, en fait, pour l’en-
semble des colonies, les fonctions de ce que l’on nommerait ailleurs
à la fois un Fishery Board et un Zoological Survey, et que le titre
de « Zoologie coloniale pure et appliquée » lui conviendrait pleine-
ment.
Il n’y a rien dans pareille constatation, et je tiens à le signaler,
qui puisse être de nature à traverser les prérogatives légitimes
des chaires à collections systématiques de notre établissement
national. Beaucoup de nos collègues savent, au contraire, combien
leur propre fonds s’est enrichi, au cours des 20 dernières années,
des versements effectués par le Laboratoire des Pêches, qui ne
conserve, en principe, du résultat des missions qu’il organise ou
des envois qu’il reçoit, que les matériaux nécessaires à sa collec-
tion d’espèces utiles ou aux recherches spéciales de son personnel.
Je maintiendrai, bien entendu, cette tradition libérale, heureux de
voir ce laboratoire continuer à accroître de la sorte le patrimoine
commun de notre maison.
* *
Sans doute est-il temps d’en venir à un examen plus détaillé du
rôle qu’est appelé à jouer la chaire des Pêches et productions colo-
niales d’origine animale.
— 186 —
Il semble que l’activité normale de celle-ci puisse se répartir
de la façon suivante : ,
1. Océanographie et biologie marine appliquées à l’industrie des
pêches ; inventaire de la faune ichthyologique.
2. Problèmes techniques de l’industrie des pêches (capture, con-
servation, transformation, transport, sous-produits).
3. Limnologie et pisciculture.
4. Animaux utiles aquatiques autres que les Poissons.
5. Animaux utiles non aquatiques.
6. Faunistique générale. . v
7. Ecologie.
8. Protection de la nature.
Pour donner une idée de l’étendue d’un pareil programme, quasi
démesuré, pour un service qui n’a encore qu’un personnel cruelle-
ment insuffisant, reprenons rapidement, avec quelques remarques,
le schéma dont je viens d’énumérer les points principaux et sans
oublier qu’il s’agit bien des Colonies françaises, donc ^ussi bien de
Saint-Pierre et Miquelon <jue des îles Gambier, aussi bien du Lac
Tchad que des Kerguelen. On ne s’étonnera pas, toutefois, que
je choisisse de préférence mes exemples dans l’Afrique Noire fran-
çaise où s’exerce, on le sait, une part de mon activité.
N . %
★ \ /
* *
A lui seul le domaine de l’océanographie et de la biologie marine
est immense et il faut avouer qu’en ce qui concerne nos colonies,
il est encore à peine effleuré, et devra pourtant être étudié, si l’on
veut que le développement de la pêche maritime se fasse d’une
façon rationnelle, intelligente, économiquement efficace.
Or que savons-nous encore, par exemple, de l’hydrologie littorale
de l’Afrique occidentale, à part quelques données, bien vagues,
sur les courants, les températures et, parfois, les salinités ? Nous
sommes actuellement incapables de juger de l’incidence des rythmes
saisonniers, dont on connaît la brutalité dans la zone intertropicale,
sur les caractères des eaux littorales, où les chercheurs de Gold
Coast qui ont, eux, déjà commencé les observations régulières,
viennent de constater d’étonnantes variations, par exemple dans
les teneurs en phosphates. L’anomalie thermique négative des
eaux mauritaniennes, la complexité de la région du Cap Vert, à
coup sûr aussi marquée au large au point de vue océanographique
qu’elle l’est à terre à celui des climats ou de la biogéographie, l’hy-
drologie des lagunes, des estuaires, des mangroves et les propriétés,
le transport, le dépôt de leurs vases avec toutes les questions pra-
tiques en cause dans la partie de la côte paraissant en voie d’en-
noyage, le régime des courants, beaucoup moins schématique,
/
— 187
comme toujours, dans la réalité que dans les livres, les teneurs des
eaux en sels dissous et leurs variations, les caractères des planc-
tons, leur analyse quantitative, leurs mouvements, tous ces fac-
teurs ont évidemment leurs répercussions sur la biologie, la répar-
tition, les déplacements des poissons et, partant, sur la pêche.
L’étude physico-chimique et bionomique des lagunes de Côte
d’ivoire et du Dahomey, commencée par l’Institut d’Afrique pour
la lagune Ebrié, donnera des renseignements utiles sur des faits
jusqu’ici peu connus : ces eaux peuvent présenter des caractères
très spéciaux, avec superposition directe d’une couche peu salée
(0-4 %o), épaisse de 5-6 m., à une couche sous-jacente ayant, dès
son plafond, une salinité de 35-40 %o par exemple, et qui passe, au
contact des vases du fond, à la saturation et à des fortes teneurs
en hydrogène sulfuré (40 cm3 par litre, par exemple). Nul doute
que l’étude de la répartition des êtres vivants en pareil milieu ne
doive se révéler particulièrement intéressante.
Mais, malgré le nombre et l’importance des problèmes qui se
posent, il est cependant à peine exagéré de dire qu’aucun d’entre
eux ne peut recevoir aujourd’hui de réponse. La biologie d’un
poisson d’importance industrielle aussi notoire que la courbine
(Sciaena aquila) n’est pas encore élucidée. Pas plus que celle des
Clupéidés de la Côte occidentale d’Afrique et, spécialement, du
plus abondamment pêché d’entre eux, YEthmalosa dorsalis dont
les déplacements demeurent énigmatiques et les lieux de ponte
ignorés : si dans les estuaires du Golfe de Biafra, on entrevoit que
les mouvements de YEthmalosa paraissent en relation avec les
variations de salinité des eaux littorales ou estuarines, pareille
explication n’est plus valable pour la côte sénégalaise où, d’ail-
leurs, la situation varie suivant les .régions et suivant les années :
des anomalies comme l’absence presque complète cet hiver des
Sardinélles, entre Rufisque et Mbour, ou comfhe l’apparition de
bancs d’Ethmaloses en baie de Hann en janvier 1944 demeurent
encore incompréhensibles.
Les études lithologiques ne sont pas plus avancées, malgré l’évi-
dente nécessité tant pour le progrès de nos connaissances sur la
biologie des poissons que pour la pratique du chalutage, de possé-
der au plus tôt une carte dès fonds du plateau continental des mers
coloniales : le travail est, dans certaines régions, comme la Côte
occidentale d’Afrique, d’une urgence particulière, mais ne le sera
pas moins pour d’autres territoires, Madagascar ou l’Indochine,
par exemple, aussitôt que s’y développera la pêche industrielle
aux arts traînants.
Si la biologie des poissons, leur croissance, leur régime alimen-
taire, leurs maladies et leurs parasites, les causes et les modalités
de leurs déplacements sont encore peu connus, ou méconnus, si les
— 188
études statistiques de populations, indispensables pourtant à une
évaluation du stock et de l’effet de la pêche sur celui-ci sont à faire,
doit-on penser au moins que le simple inventaire de la faune ichthyo-
logique coloniale est achevé, que nous sommes en mesure de donner
de cette dernière une liste raisonnée, critique et quasi définitive ?
On le souhaiterait. Il n’en est rien. Des surprises, et des énigmes,
attendent à chaque pas, dans ce domaine, le zoologiste aux prises
avec les groupes « difficiles » ou avec des rencontres inopinées,
comme celle que je faisais au Cameroun, en 1925, du Leptocerdale
aethiopicum, premier exemplaire africain de la famille des Cerda-
lidae, ou comme celle toute récente, par M. J. Cadenat, d’un spé-
cimen sénégalais de Microdesmus longipinnis, espèce connue seule-
ment de l’embouchure du Missiçsipi.
Les problèmes techniques que pose le développement de l’in-
dustrie des pêches aux Colonies sont multiples et, dans une large
mesure, et pour bien des raisons, sui generis : on appliquera rare-
ment avec succès aux colonies, sans avoir à les modifier peu ou
prou, les méthodes qui ont pu réussir dans la métropole. Il ne s’agit
donc pas d’un simple décalque, mais plutôt d’une réadaptation de
principes généraux à des conditions locales toutes nouvelles. D’où
l’obligation de se livrer sur place à l’expérimentation nécessaire,
de préciser sur place le meilleur type d’embarcation ou d’engin,,
les dimensions de la maille, les meilleures méthodes de traitement
des filets, la technique de la pêche en fonction de tous les facteurs
en cause — et ils sont .nombreux — ■, les meilleurs procédés de pré-
paration et de conservation, d’emballage ou d’emploi des produits
ou sous-produits 5e la pêche. Il est à peine besoin de préciser, je
pense, que tous ces problèmes, avec les innombrables variantes
locales qu’ils admettent, ne sont encore que très imparfaitement
résolus, tant d’ailleurs - — et pas toujours pour les mêmes raisons
• — dans le domaine de la pêche indigène que dans celui des exploi-
tations industrielles.
La complexité du problème tient, en effet, ^ dans une certaine
mesure, très large parfois, au jeu de facteurs humains qui peuvent
avoir des conséquences pratiques extrêmement fortes : songez,
par exemple, aux coutumes alimentaires, soumises, là-bas comme
ici, aux préjugés les plus tenaces, les plus inébranlables ; si les uns
se régalent de poisson, tout en le préférant avarié, d’autres se
refusent encore, pour des raisons traditionnelles ou religieuses, à
le consommer, même avarié...
189 —
* *
Le domaine des eaux douces devra recevoir, lui aussi, toute
l’attention qu’il mérite au point de vue de l’industrie des pêches.
Sans doute se trouve-t-il déjà, en bien des régions, Bas Mékong,
lacs du Cambodge, Logone, Chari, Lac Tchad, Moyen Niger, très
activement exploité par la pêche indigène. Mais sommes-nous déjà
en mesure de guider utilement cette industrie pour lui assurer le
maximum possible de rendement sans risquer d’appauvrir le stock
et sans répéter, par exemple, l’erreur commise en 1905 dans le
Victoria Nyanza par l’introduction d’un engin européen qui devait,
en quelques années, abaisser d’environ 90 % le rendement de la
pêche au ngege (Tilapia esculenta ) ?
L’hydrobiologie tropicale est encore dans l’enfance. En Afrique,
c’est seulement pour les grands lacs orientaux que nous avons déjà
quelques données précises, grâce à une série de travaux britan-
niques récents : c’est ainsi, par exemple, qu’ont été décrites les
chaines alimentaires des lacs Kioga et Albert (Worthington,
1929), Victoria (Graham, 1929), Bunyoni (Worthington, 1933),
Rudolf et Baringo (Worthington, 1936), Tanganyika (Wor-
thington et Ricardo, 1936), Rukwa (Ricardo, 1939), Nyassa
(Ricardo, Borley et Trewavas, 1942). Pour, les mêmes régions,
nous avons déjà beaucoup de renseignements précis sur les faunes
et les flores dulcaquicoles, les déplacements vérticaux du plancton,
les caractères physico-chimiques des eaux, des coupes hydrolo-
giques et une étude particulièrement instructive sur deux types
différents de marais tropicaux dont l’un, celui du lac Naivasha,
contenait de 1,56 à 5,6 cm3 d’oxygène par litre, et l’autre, celui du
Kazinga Channel, tout juste de 0 à 0,56 cm3.
Il est donc grand temps d’entreprendre, dans nos colonies, des
études analogues, seule base solide d’une exploitation raisonnée
et, par conséquent, productive, des eaux douces. En ce qui con-
cerne spécialement les poissons, les points suivants devront être
envisagés : 1° régime alimentaire dans divers milieux, à différentes
saisons, à différents âges ; — 2° croissance dans divers milieux en
relation avec le sexe, l’activité sexuelle, l’alimentation, les carac-
tères physico-chimiques de l’eau ; variations saisonnières de ces
facteurs ; • — 3° reproduction : rythme, conditions, éthologie, dépla-
cements en rapport avec la ponte, biologie des larves, etc. ; —
4° facteurs réduisant le nombre des poissons : pêche, prédateurs,
parasites, maladies ; - — 5° possibilités de propagation artificielle.
Les questions de croissance sont particulièrement importantes à
résoudre pour la bonne organisation de la pêche et l’avenir de
celle-ci, puisque de leur solution dépendent toute une série de
— 190
conclusions sur l’âge, les variations des rapports taille, poids, et,
indirectement, le volume des populations et l’estimation de la pro-
portion pouvant en être pêchée sans danger.
La rapidité de croissance des poissons d’eau douce tropicaux
est surprenante. Il semble certain, à la suite des résultats obtenus
en 1931 en Gambie par l’expédition Svensson, que la plupart des
espèces étudiées pondant à la saison des pluies dans les zones d’inon-
dation, deviennent adultes pour la crue suivante, donc en un an
à peine. On a constaté, par exemple, que le Polypterus Lapradei
peut atteindre 350-400 mm. de juillet à mai, le Gymnarchus nilo-
ticus et VHeterotis niloticus 250 m"m. d’août à novembre, YHydro-
cyonoides odoë 180 mm. d’août à novembre, le Brycinus nurse
115 mm. dans le même temps et le Citharinus citharus 100-120 mm.
en 2 mois ; quant au Schilbe mystus, il atteindrait en 6 mois sa
taille définitive. Des faits pareils ne sont pas sans rappeler l’ex-
traordinaire rapidité de croissance des thérophytes sahéliennes,
pouvant en quelques semaines, voire en quelques jours, achever
leur cycle végétatif.
Dans certaines de nos colonies tout au moins, l’application aux
déterminations d’âge des méthodes de lecture des écailles, qui
ont donné pour l’étude de la biologie des poissons des régions tem-
pérées de si fructueux résultats, semble pouvoir être également
utilisée.
En Indochine, Pierre 'Chevey, après avoir noté l’existence d’an-
nuli d’arrêt de croissance sur les écailles de poissons marins ton-
kinois, les retrouvait : 1° sur des poissons marins des bouches du
Mékong et du Bassac, soumis à un rythme saisonnier de leur ali-
mentation en rapport lui-même avec la crue des fleuves ; 2° sur les
poissons d’eau douce des grands fleuves de Cochinchine et du Cam-
bodge et ceux du Grand Lac.
M. Chevey attribue les arrêts de croissance enregistrés par les
écailles « aux mauvaises conditions de la saison des basses eaux
qui représente, pour les poissons, un véritable hiver , physiologique-
ment parlant » et distinguera donc sur de telles écailles des « cercles
de basses eaux » et des « zones de hautes eaux ».
En Afrique, dans le lac Nyassa, Ricardo, Borley et Trewavas
(1942) ne trouvent pas d’annuli sur les écailles examinées et remar-
quent que « dans les régions tropicales il n’y a pas de variation
saisonnière assez forte pour modifier le rythme de la croissance
et former ainsi des anneaux distincts sur les écailles ».
Sur le Niger moyen, cependant, j’ai constaté, chez 15 espèces
déjà, appartenant à 5 familles, des annuli manifestement compa-
rables aux « cercles de basses eaux » du Cambodge.
Au Nyassa, les conditions générales sont sans doute relativement
très stables et les espèces n’éprouvent pas, dans leur mode de vie
— 191
et, eh particulier, dans leur alimentation, d’épisodes bien saillants ;
elles ignorent les aventures et leur menu demeure probablement
très peu varié d’une saison à l’autre, tant en quantité qu’en qua-
lité.
Le cas des poissons du Niger moyen, dans la zone d’inondation,
est absolument différent. Ici, il y a des épisodes, très marqués, ici
il y a des aventures et qui ont certainement leur profond reten-
tissement sur le régime alimentaire.
Basses eaux, hautes eaux, ce sont ici non pas deux chiffres Sur
une échelle d’étiage, mais deux mondes différents. Le Lac Débo,
en juin, est une plaine calcinée et poussiéreuse, piétinée par les
troupeaux peuWou touaregs, à la recherche des derniers brins de
paille ; un lacis de modestes chenaux, que l’on passe à gué, ourle
d’un peu d’eau tiède des bancs de sable nus et torrides où j’ai vu
le sol monter à 71°. Aucune végétation aquatique visible, sinon,
par ci par là, le long des herbes, les vestiges d’un mince liseré d ’Kchi-
nochloa, dernier reste de matière verte, promis à la dent de vaches
faméliques et amphibies.
Six mois plus tard, ce même Lac Débo est une véritable mer,
s’étendant à perte de vue, avec, à l’occasion, des tempêtes, et une
flore aquatique très abondante, d’immenses prairies d ’ Echinochloa,
des peuplements de Nymphéas et de Limnanthèmes, des Pistias
innombrables en tapis serré, et, bien entendu, dans des eaux si
riches et de matière végétale et d’abris, un grouillement de vie
animale et, de l’Infusoire au Pélican, au Crocodile et au pêcheur
bozo, une chaîne alimentaire complexe aux multiples maillons.
Les variations de volume correspondant à un pareil régime sont
naturellement énormes, dans un rapport que l’on a pu voir atteindre,
à Koulikoro, 316.
Est-il étonnant que, sur les poissons, deux milieux à tant d’égards
si différents, aient chacun leur influence particulière, ét que les
basses eaux puissent être, tant pour les espèces végétariennes que
pour les microphages et même les prédateurs, une période défa-
vorable pour la nutrition ? D’autant plus que la concurrence doit
jouer alors très sérieusement dans une population rassemblée dans
des poches d’eau de superficie limitée.
Cet effet supposé des basses eaux « hiver physiologique » n’est
encore qu’une hypothèse. Nous nous attacherons à en poursuivre
l’étude.
Bien d’autfes problèmes sollicitent encore le chercheur, par
exemple pour ne pas quitter le Moyen Niger, ceux des migrations,
plus apparentes souvent que réelles, dè certaines espèces, de la
multiplication des poissons larvivores dans les canaux d’irriga-
tion, de la lutte contre les espèces herbivores qui causent dans les
rizières des ravages parfois sévères.
192
A Paris même, l’Aquarium du Musée des Colonies dont la Chaire
des Pêches a le contrôle scientifique, pourra devenir un incompa-
rable centre d’hydrobiologie tropicale, qui servira non seulement à
toute une série de recherches sur la croissance, la reproduction, la
physiologie, la pathologie d’animaux tropicaux d’eau douce et les
rapports de leur biologie avec les variations expérimentales du
milieu, mais encore à la formation des chercheurs coloniaux se des-
tinant à ce genre d’études.
Si l’on .doit développer la pêche en eau libre, il faudra songer
aussi, tôt ou tard, à la propagation artificielle de certaines espèces
alimentaires. Certaines parties de l’Extrême-Orient connaissent une
pisciculture très développée, d’étang ou de rizière et qui ne laisse
en jachère aucune surface utilisable.
L’Afrique ignoré ces habiles procédés qui sont à la pêche ordi-
naire ee qu’est le jardin potager à la cueillette des fruits sauvages,
et qui constituent une véritable culture des eaux. Et une culture
productive, soutenant la comparaison avec le poids de viande
fourni par un pâturage de même superficie r si aux Etats-Unis,
une terre à coton épuisée et transformée en prairie a fourni une
soixantaine de kilogs de bœuf par unité de surface et par an, le
même terrain, mis en eau, a rapporté plus de 130 kilogs de poisson.
Je suis persuadé que, sans même songer à des introductions comme
celle du Gourami (Osphronemus olfax) par exemple l’élevage
d’espèces indigènes mériterait d’être tenté et, judicieusement
mené, réussirait. Je songe, en particulier, pour le Soudan, aux
grands Tilapia (nilotica et galilaea), dont les œufs sont d’autant
plus faciles à recueillir que la femelle pratique l’incubation buc-
cale, et dont les alevins paraissent d’une exceptionnelle vitalité :
des larves de Tilapia nilotica , écloses le 2 juin 1943, da^ns un bocal,
sur les bords du lac Débo, étaient encore vivantes 18 jours plus
tard, à Bamako, après un long voyage, effectué en partie en camion.
La pisciculture soudanaise, une fois ses méthodes précisées et
vulgarisées, fournirait à l’alimentation indigène des quantités
importantes de protéines et de sels minéraux, et surtout si les
conditions locales permettent un jour : 1° la surveillance du rythme
des captures de façon à éviter une surpopulation pouvant ralentir
la croissance et une disparition prématurée des individus de taille
marchande; 2° l’emploi d’engrais, aussi nécessaire à l’eau qu’à la
terre, et surtout quand celle-là est d’une exceptionnelle pauvreté
en sels minéraux : une analyse d’eau du Niger, à Ségou, se révèle
50 fois plus pauvre que le minimum connu pour la Loire.
Quant à la pratique des introductions, sans la condamner à
priori, on doit l’entourer des précautions les plus attentives. On
sait aujourd’hui à quel point les équilibres biologiques naturels
peuvent être fragiles, et les dégâts, parfois irréparables, que l’on
risque de commettre en s’avisant de modifier considérablement
leur mécanisme.
★
Des problèmes analogues à ceux qui doivent être résolus pour
les poissons se posent, mutatis mutandis, pour beaucoup d’autres
groupes, aquatiques ou terrestres, et fournissant eux aussi des
produits utiles, qu’il s’agisse d’éponges, d’holothuries, de corail,
de madrépores, de mollusques nac^iers, perliers ou alimentaires, de
crustacés (crabes, crevettes, langoustes, etc.), d’insectes ou d’arach-
nides (soies sauvages, cires, miels, laques et mannes), de batraciens
(l’emploi des Xenopus comme réactif de la grossesse a déjà attiré
vers l’Afrique noire française l’attention du commerce américain),
de reptiles (écaille, peaux, guanine), de mammifères (Cétaeés et
Pinnipèdes, peaux, fourrures, ivoire, os, musc, viverreum). <
' ★
* *
En ce qui concerne la faunistique générale, ce n’est pas dans une
maison comme celle-ci qu’il sera nécessaire de rappeler dans quelle
mesure elle demeure la base de toute étude biologique ou écolo-
gique sérieuse, et dont aucune erreur taxonomique ne sera venue
vicier les conclusions. Je n’ignore rien des difficultés énormes d’une
tâche aussi décourageante par son immensité même, des labeurs
obscurs, patients et complexes qu’elle exige, rien non plus de la
rareté, pour un grand nombre de groupes, des, spécialistes quali-
fiés.
Cette pénurie n’est pas spéciale à la France. En 1930, Waldo
L. Schmitt (U. S. National Muséum) jetait un cri d’alarme, signa-
lant que malgré toutes les recherches appliquées aux pêches, le
nombre des ichthyologues qualifiés se pouvait compter sur les
doigts d’une main et que, faute de spécialistes, des matériaux con-
sidérables demeuraient inutilisés, à telle enseigne que, sur les
700.000 Invertébrés marins du Pacifique conservés à Washington,
les 2 /3 au moins attendaient leur détermination.
* * *
Cet inventaire méthodique des faunes et des flores exotiques,
ce travail qu’il faut accomplir, malgré l’indifférence ou l’hostilité
des amateurs pressés de résultats mesurables ou d’immédiate
« rentabilité » comme l’on dit, il doit être conduit partout, et pour
tous les groupes, suivant les méthodes d’une systématique rajeunie,
sachant faire leur place, leur lalrge place aux acquisitions modernes
— 194
sur le problème de la spéciation et les facteurs variés, géographiques,
écologiques, génétiques de celle-ci, comme aux incidences légitimes
qu’aura, jusque sur la nomenclature, avec l’introduction de la
notion de « cline » (nous dirions peut-être plus volontiers « gradient »,
en français), cette systématique nouvelle.
Il faudra naturellement accumuler sans relâche des collections
aussi importantes que possible, base nécessaire de l’édifice, mais il
ne suffira plus désormais de spécimens vaguement étiquetés « Sé-
négal », « Madagascar » ou « Tonkin » ; il faudra connaître la biologie
détaillée des espèces, l’étendue et le sens de leur variation, leurs
rapports avec le milieu, l’importance et les fluctuations des popu-
lations, l’étendue et les caractères de leur biologie, c’est-à-dire
échapper enfin à ce qu’avait de largement artificielle une taxonomie
s’attachant trop exclusivement à l’individu, détaché par accident
d’un ensemble qui commande, en fait, et son comportement et,
surtout, sa morphologie même.
Abel Gruvel avait, on le sait, pris une part active au mouve-
ment en faveur d’une protection intelligente de la nature dans les
colonies. J’entends maintenir ici cette tradition, comme je m’ef-
force de le faire sur place, par le moyen de l’Institut Français
d’Afrique Noire.
L’importance pratique des mesures de protection et de conser-
vation nécessaires est aujourd’hui reconnue. On sait maintenant
qu’il ne s’agit pas tant de protéger une espèce rare pour la joie du
savant que de sauvegarder, pour des successeurs qui nous en deman-
deront compte un capital que nous ont légué les âges et dont la
valeur, fonction des découvertes de demain, est peut-être infini-
ment plus grande que nous ne pouvons le supposer encore.
La protection a longtemps été, et est demeurée en quelques pays,
une cause impopulaire, dont peu ont pleinement compris l’intérêt,
la nécessité, l’urgence et même la beauté.
Mais un mouvement international d’opinion, cependant, se des-
sine et la France elle-même, stimulée par l’exemple de ce que tant
de nations ont déjà fait à cet égard, doit aujourd’hui et, on peut
l’espérer, veut aujourd’hui, à son tour, admettre toute l’impor-
tance d’une question qui se trouve désormais placée sur le terrain
international et pourrait bien, si les efforts des amis de la nature
aboutissent, se voir évoquée dans les conseils qaii, demain, orga-
niseront la paix. , ,
Il importe donc que les colonies françaises prennent enfin leur
part d’une œuvre qui devient l’un des signes les plus précis de
toute civilisation véritable, en manifestant, par des mesures pra-
I
— 195 —
tiques et efficaces, leur volonté de ne pas se laisser plus longtemps
et de si loin distancer.
Des raisons multiples, économiques, scientifiques, esthétiques et
morales font donc désormais à l’homme civilisé un devoir de pro-
téger ce qui subsiste de nature intacte.
Comment y parvenir ? Les principes essentiels sont énoncés
dans le préambule de la « Convention relative à la conservation de
la faune et de la flore à l’état naturel » en Afrique (Londres, 1933).
* 1° Création de Parcs nationaux et de Réserves.
2° Réglementation de la chasse.
3° Réglementation du commerce des trophées.
4° Interdiction de certains procédés de chasse.
Une réglementation de la chasse, si parfaite soit -elle, et même
en admettant qu’elle soit partout (et par tous. à.) strictement appli-
quée, ne saurait apporter au problème de solution permanente.
La réglementation s’applique, en fait, à un espace qui doit finir
par coïncider avec la surface totale du pays et les grands animaux
sont donc voués, avec une certitude mathématique, à l’extermi-
nation, si des territoires spéciaux ne sont pas érigés pour eux en
sanctuaires permanents. /
Les territoires coloniaux sont assez vastes pour que l’homme
et l’animal puissent y vivre, mais à cette condition qu’une sépa-
ration aussi complète et aussi effective que possible soit réalisée
entre : 1° des états inhabités où faune et flore seront soustraites
aux attaques de l’homme ; 2° le reste du pays, habité, et où la
disparition de beaucoup d’espèces ne sera, jamais, au mieux, que
ralentie.
La condition du succès est d’ailleurs, avant tout, dans un chan-
gement de mentalité, dans l’acceptation de la politique de protec-
tion comme d’une nécessité nouvelle faisant désormais partie des
obligations d’un pays civilisé et à laquelle il ne pourra pas, a l’ave-
nir, se soustraire sans risquer de provoquer la surprise — • pour ne
pas dire plus — - de ses voisins.
La formule Réserve naturelle intégrale est la plus stricte puis-
qu’elle vise des territoires définitivement soustraits à toutes les
formes de l’activité humaine et que seul pourra visiter le savant
chargé d’y effectuer l’inventaire de la faune et de la flore, d’étudier
» le comportement de celles-ci, d’en constater l’évolution. Ce n’est
donc pas une formule populaire, à laquelle on puisse songer à inté-
resser une opinion publique imparfaitement éduquée.
Erigée par décret en domaine national intangible, la Réserve
naturelle intégrale ne trouve pas, dans son existencp même, comme
le Parc National, sa justification aux yeux du public : èlle n’en
méritera que davantage les soins vigilants qu’apportera à sa sur-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
14
veillance et à sa protection la double autorité de l’Administration
et de la Science.
Le Parc National est une réserve d’un type spécial et à laquelle
est dévolu, en plus de son rôle biologique et scientifique, un rôle
éducatif et touristique. Le public y est admis, y est attiré, convié
à en visiter les curiosités, les paysages, les sites pittoresques, le
musée, et bien entendu, à en approcher la faune. Le Parc National
a donc son importance économique et, soutenu par la sympathie
du public, il peut constituer, à condition d’être parfaitement orga-
nisé, une entreprise matériellement viable.
Qu’a-t-on fait jusqu’ici dans les Colonies françaises ? Peu, très
peu de choses. Pour toute l’Afrique Noire Française continentale,
il n’existe encore, à ma connaissance, qu’une Réserve naturelle
intégrale, celle des Monts Nimba, en Guinée, créée en 1944, et
zéro Parc National.
Il faudra donc se mettre au travail : déjà un ancien projet de
Parc National en Afriaue Occidentale est remis à l’étude, .l’estime
toutefois que mieux vaudrait ne point créer le nouveau Parc que
de le faire avant d’avoir découvert la formule assurant à l’entre-
prise le maximum de permanence, de compétence technique et
scientifique, de souplesse dans le détail de la gestion et confiant
son sort à une autorité morale indiscutable, demeurant toujours,
par définition, au-dessus des questions ou difficultés éventuelles
d’ordre purement local.
On sait comment la Belgique, placée en face d’un problème
analogue, l’a résolu par la création d’un Institut des Parcs Natio-
naux du Congo Belge, administré par une commission de 24 membres,
dont 8 représentants des institutions scientifiques belges et même
8 représentants des institutions scientifiques étrangères, et dont
l’actuel directeur est en même'temps celui du Musée Royal d’His-
toire Naturelle.
Il est certain que, si l’on veut assurer aux futurs Parcs Natio-
naux des Colonies cet « enracinement » extérieur seul carpable de
leur conférer une nécessaire garantie de durée et d’esprit de suite,
le Muséum devra pouvoir leur donner tout l’appui de son autorité
morale et scientifique, comme il exerce déjà, à Madagascar et en
Afrique Occidentale Française, le contrôle scientifique des Réserves
naturelles intégrales.
★
* * •
Les remarques qui précèdent, si elles nous ont permis d’esquisser
un tableau sommaire des principales tâches qui s’imposent à l’ac-
tivité de la chaire des Pêches, n’ont point évoqué le problème des
pioyeps utilisables pour l’exécution de recherches dont il est sans
197
doute superflu de rappeler les conséquences pratiques, dans le
domaine de l’économie et de la santé publique.
Le poisson-aliment offre à l’organisme humain, et dans des pays
où l’équilibre de la ration est souvent loin d’être assuré et où se
révèlent bien des carences, non seulement des protéines, mais des
sels minéraux, du calcium, de l’iode sous des formes directement
assimilables. Je ne connais qu’un seul cas de population vivant
de la pêche et présentant des troubles trophiques graves, allant
jusqu’aux déformations osseuses : ce sont les Elmolo du lac Rudolf,
mais ces pauvres gens ne consomment que du poisson, du crocodile
ou de la tortue, et boivent de plus une eau extrêmement sodique,
à peu près dépourvue de calcium ; ils n’étaient d’ailleurs plus, en
1934, que 84.
L’importance pratique reconnue au développement de l’indus-
trie des pêches devait conduire la plupart des pays à organiser à la
fois l’administration de celle-ci et les recherches nécessaires à des
progrès : outremer, tous les dominions, ainsi que la Malaisie, Ceylan,
l’Inde, ont leurs Services des Pêches. En Afrique orientale, encore
sans autre- organisme permanent . que la Trout Section du Game
Department du Kénya, la question a cependant été à plusieurs
reprises étudiée par des chercheurs qualifiés.
La Grande-Bretagne a décidé de faire enfin à la recherche scien-
tifique coloniale une large place : c’est ainsi qu’en 1940 était voté
le Colonial Developement and Welfare Act, qui affectait 500.000 £
à la recherche, et créés ensuite, en 1942, le Colonial Research Com-
mittee (dépenses jusqu’en mars 1944 : 240.000 S), en 1943 le Colo-
nial Products Research Council, en 1944 le Colonial Social Science
Research Council.
La France, à son tour, s’oriente peu à peu dans un sens analogue.
Elle a compris que l’ édifice colonial de demain aura, nécessaire-
ment, plusieurs façades. La politique et l’économie ont leur place,
la science aura la sienne. D’autant plus qu’il serait illusoire et
néfaste de vouloir toujours systématiquement distinguer le vrai
de l’utile. La recherche scientifique, même en dehors du cadre de
ses applications directement, immédiatement pratiques, doit avoir
aujourd’hui gain de cause, à la fois parce qu’on a vu souvent déjà
ce qui pouvait être taxé hier d’étude purement académique venir
combler dès le lendemain les vœux des plus solides amateurs de
« réalisme », et aussi, on peut le dire, dans cette maison, parce que
tout de même on oserait difficilement demander à l’homme de
restreindre au seul domaine du visible et du matériel des concepts
de valeur ou d’utilité.
Aussi, loin d’écàrter de ses territoires exotiques, la science et,
par conséquent, le savant, la France tient-elle aujourd’hui à rega-
gner le temps perdu, à faire vite et à faire bien, dans un des domaines
— 198 —
où continueront à pouvoir librement s’affirmer et s’exprimer son
intelligence et son cœur.'
Jusqu’ici, il faut en convenir, la recherche n’en était que trop
souvent restée au stade des initiatives individuelles, efforts méri-
toires sans doute et souvent féconds, mais dispersés, sans cohé-
sion, et, ce qui est grave, sans lendemains. Météores affairés, mais
fugaces, les missions se succèdent, rapides, pour disparaître sans
laisser de traces, sans aucun profit pour la documentation locale.
La méthode, brillante mais néfaste, du feu d’artifice est, on
voudrait le éroire, périmée. 11 nous faut désormais autre chose,
davantage : des moyens à la taille des programmes, du personnel
spécialisé en nombre suffisant pour pouvoir attaquer, de façon
systématique et concertée le travail, enfin cette fermeté de propos,
cette, continuité de dessein et d’application qui n’ont que trop
fréquemment fait défaut jusqu’ici.
Aux seules réussites — parfois étincelantes d’ailleurs — de l’aven-
ture, du hasard,-, de la fantaisie individuelle, il s’agit de susbtituer
enfin un plan de recherches, un effort méthodique et prolongé.
Un organisme doté de moyens importants, l’Office de la Recherche
Scientifique Coloniale, est désormais à même d’appuyer efficace-
ment le travail des laboratoires et des chercheurs sur toute l’éten-
due de nos colonies et l’on peut être certain que les études concer-
nant les pêches trouveront auprès de lui l’aide la plus efficace.
Le Ministère des Colonies auquel, je l’ai rappelé, est due la créa-
tion de cette chaire, et les Gouvernements Généraux qui ont sou-
vent, dans le passé, fait appel à elle, continueront, j’en suis per-
suadé, à lui faire pleine confiance pour l’étude des questions de sa
compétence et que lui permettent de traiter l’expérience de son
personnel, ses collections, sa riche documentation, et le réseau de
ses correspondants.
Ceux-ci se multiplieront à mesure que les colonies elles-mêmes
organiseront à leur échelle propre des instituts ou des services
entièrement, ou partiellement consacrés aux problèmes que doit
traiter cette chaire.
L’Indochine possède un Institut Océanographique dont les cir-
constances ont pu paralyser l’essor, mais qui constitue un outil
merveilleux et dont on doit attendre beaucoup dès qu’il disposera
de spécialistes en nombre suffisant.
Madagascar, les Antilles, l’Océanie mériteront pleinement de
posséder à leur tour un centre de biologie marine : l’importance
— largement potentielle encore — de leurs pêcheries suffirait à le
pleinement justifier.
En Afrique Occidentale Française, on peut croire, pour des raisons
évidentes, que la chaire des Pêches et, je tiens à l’ajouter, le Muséum
dans son enserpble, trouveront, grâce à l’existence de l’Institut
— 199
Français d’Afrique Noire, d’incomparables facilités de travail,
tant pour l’organisation même des missions d’étude que pour l’exé-
cution de celles-ci : l’Institut possède déjà, en effet, outre le centre
fédéral de Dakar, une série de Centres locaux, dans chaque colonie
du Groupe et au Cameroun.
En ce qui concerne les études biologiques appliquées aux pêches,
elles peuvent s’appuyer, dès aujourd’hui, sur le Centre local de
Guinée, pour la région de Conakry, et celui d’Abidjan qui dispose
d’un chaland-laboratoire pour l’étude des lagunes et des fleuves ;
elles disposeront, dans quelques mois, d’un modeste laboratoire à
Gorée et pourront ultérieurement utiliser le Centre local de Niamey
sur le Niger et, très en amont sur le même fleuve, le futur labora-
toire d’hydrobiologie de Diafarabé, placé au cœur du pays bozo,
en pleine zone d’inondation et dans une situation très favorable
pour l’étude d’une des plus grosses régions de pêche de toute l’Afrique
de l’Ouest.
Dans un article paru en 1943, sur les pêcheries d’eau douce dans
l’Empire colonial britannique, E.-B. Worthington juge nécessaire
à leur futur développement : 1° un système uniforme d’inspection,
de contrôle et de préparation des statistiques de pêche ; 2° une
organisation saine de la recherche. Et par saine, il entend : protégée
contre T isolement scientifique, le contrôle administratif local, et
d’autres maux « qui ont rendu quasi mort-née une partie des recher-
- ches coloniales ».
Des principes analogues devront diriger, dans nos propres colo-
nies, la réorganisation qui s’impose au moment où naissent, dans
\ certaines d’entre elles, des industries de transformation du poisson
à forme européenne (sécheries, fumeries, conserves) et qui travaillent
pour l’exportation. Des trois secteurs principaux à prévoir, le pre-
mier (administration, réglementation, surveillance et statistique)
peut relever des services locaux, le second (contrôle des fabrica-
tions) restera de la compétence des services vétérinaires, mais le
troisième (recherches océanographiques, limnologiques, techniques
appliquées à la pêche) devra être confié à des organismes spécia-
lisés, à perfectionner là où ils existent, à créer partout ailleurs.
C’est évidemment à ce dernier aspect du problème que l’Institut
Français d’Afrique Noire apportera le plus directement son con-
cours. Il est, en effet, de très large vocation, puisqu’il est destiné à
devenir en somme comme une réplique africaine — une réplique
en miniature - — du Muséum et même, à bien des égards, une sorte
de filiale de ce dernier, avec, pour objet de ses études, à la fois
l’homme tropical et le milieu physique et biologique dont il demeure
inséparable ou, si l’on préfère, l’histoire naturelle latissimo sensu ,
homme compris.
Une fois parvenu à son développement normal, il sera dès lors,
pour une série de disciplines, le large centre de recherche, de docu-
mentation, d’orientation et de synthèse que prévoyait son statut.
Les sciences de l’homme, avec leurs nombreuse divisions, ethno-
logie proprement dite, histoire, anthropologie, archéologie et pré-
histoire, etc... n’épuiseront pas un programme qui, à travers la
géographie — humaine et physique — rejoint un large secteur des
sciences naturelles, avec tout ce qu’elles impliquent, non seule-
ment dans le domaine de la simple taxonomie morphologique,
mais dans celui des fonctions et des comportements ; il s’agit de
l’être vivant en tant que tel saisi dans ses multiples rapports avec
le milieu africain, il s’agit des matériaux de l’édification d’une bio-
logie tropicale, pure et appliquée.
L’avenir de la chaire des Pêches s’annonce donc sous des auspices
que l’on peut croire favorables et qui se verront peut-être prochai-
nement confirmés par l’accroissement si longtemps attendu, et
devenu si nécessaire, de son personnel.
Je vous ai dit son programme et l’espoir que je nourrissais de
le voir devenir un centre de recherches toujours plus vivant, et
toujours plus apte à apporter au développement des pêches colo-
niales le concours que l’on est en droit d’en attendre.
. Je pourrais donc m’en tenir là. Et pourtant, je tiens à ajouter
encore, en terminant, quelque chose. Pour rappeler que les pro-
blèmes coloniaux ne se verront point résolus par des simples cal-
culs de tonnages, de kilomètres ou de main d’œuvre, et que, der-
rière le filet, la pirogue, la pêche, il y a le pêcheur : un homme, et
un homme avec son histoire, ses traditions, ses besoins, physiques
ou non, sa vie morale et affective, ses joies et ses peines, sa famille,
un homme à la fois très différent et foncièrement identique.
Le savoir et ne le plus oublier, c’est renonce* désormais sans
doute à n’envisager les choses qu’en termes( de clients, de profits
ou de marchandises, c’est accepter la diversité merveilleuse des
êtres, saisir tout ce que leurs propres créations peuvent avoir de
noblesse, c’est, dépouillant tous les mensonges de l’orgueil et de
la ruse, apporter au traitement des problèmes impliquant un fac-
teur humain autant de .sympathie vraie que de compétence tech-
nique, et, refusant de séparer la science de l’action, hâter, dans
l’humble mesure de ses forces, l’avènemeftt d’une humanité huma-
nisée, décidée à protéger la personne, valeur suprême, mais rappro-
chant les individus au sein d’une communauté fraternelle.
Ce n’est pas en France, et moins que partout ailleurs dans une
illustre maison qui a toujours servi de la façon la plus éclatante
la cause de l’Esprit, que l’on reprocherait au savant ce haut idéal :
puisse-t-il, enfin pris àu sérieux, devenir pour notre renaissance le
généreux levain dont elle a un si manifeste et pressant besoin.
— 201 —
COMMUNICATIONS
Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national
D’Histoire Naturelle.
ORDRE DES RONGEURS (suite)1.
Par P. Rode.
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
Sous-famille des Gerbillinés.
Genre : GERBILLUS Desmkrest, 1804.
368. — Gerbillus pyramidum Is. Geoffroy. — Holotype. -r— La
Gerbille des pyramides.
Gerbillus pyramidum Is. Geoffroy.
Provenance : Egypte, Province de Gizeh. • — N° 835.
Spécimen naturalisé. Etat médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
% .• " s.
369. — Gerbillus Burtoni F. Cuvier. — Holotype. — La Gerbille
de Burton.
Gerbillus pyramidum Is. Geoffroy.
Provenance : du Senaar, par M. Burton. — Morte à la ména-
gerie le 24 février 1838. — N° 798.
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée
et conservée.
370. — Gerbillus pygargus F. Cuvier. — Holotype. — La Ger-
bille pygargue.
Gerbillus pygargus F. Cuvier.
368. — Is. Geoffroy. — Dict. class. Hist. Nat., 1825, p. 321.
369. — F. Cuvier. -1— Trans. Zool. Soc. London, 1838, p. 145.
370. — F. Cuvier. — Trans. Zool. Soc. London, 1838, p. 142, pl. 25.
1. Voir Bulletin du Muséum, 2e sér,, t. XV, nos 5 et. 6, 1943 ; t. XVII, nos 1 et 2
1945.
Bulletin du Muséum, 2e série/ t. XVII, n° 3, 1945.
I
V
— 202 —
Provenance : Rat du Sénégal, acheté par M. Valenciennes en
Juillet 1822. « La tête au cabinet d'anatomie ».
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et conservée.
371. — Gerbillus hirtipes Lataste $. ■ — Paratype. - — La Gerbille
aux pieds velus. t
Gerbillus hirtipes Lataste.
Provenance : Ouargla, par M. Lataste. — N° 1881-3149 (839).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
Ce n’est pas l’Holotype, mais un paratype, celui qui cor-
respond au 6e spécimen. (Ç) dont Lataste donne les dimensions
dans sa description.
372. — Gerbillus garamantis Lataste Paratopotype. — La
Gerbille du pays des Garamantes.
Gerbillus garamantis Lataste.
Provenance : Ouargla (Algérie) par M. le Capitaine Loche en 1858.
Ce n’est pas l’exemplaire décrit par Lataste comme Holotype, mais
un exemplaire donné en 1858 par Loche, provenant de la même
région et décrit sous le nom de Gerbillus campestris. — N° 1858-
2004 (840).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
, ‘ < * . '
373. — - Gerbillus quadrimaculatus Lataste. — Holotype. — La
Gerbille à quatre taches
Gerbillus quadrimaculatus L.
Provenance : Tué en janvier en Nubie. Envoi de M. Lichstenstein.
— N» 834.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et conservéè.
374. — Gerbillus psammophilus A. M. Edwards. — Holotype. —
La Gerbille psammophile.
Gerbillus meridianus Pallas (1773).
Provenance : Mongolie, par M. l'Abbé David. — N° 1867-140
(831). — N° 2494 du catalogue du voyageur.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
371. — Lataste. — Le Naturaliste, 1882, p. 21.
372. — Lataste. — Le Naturaliste, 1881, p. 506.
373. — Lataste. — Le Naturaliste, 1882, p. 27.
374. — A.-M. Edwards. — Rech. Mamm., 1874, p. 144, pl. 10 A et 11.
203
374 a et b. ■ — G. psammophilus. — 2 Paratypes.
Même provenance. - — N° 1867-138 et 142 (833 et 830).
Spécimens naturalisés, en assez bon état. Têtes osseuses
dans les peaux.
375. — Gerbillus unguiculatus A. M. Edwards. — Holotype. —
La Gerbille aux ongles longs.
Gerbillus unguiculatus A. M. Edwards.
Provenance : Mongolie chinoise, par M. l’Abbé A. David. —
N° 1867-135 (829).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau.
375 a. — G. unguiculatus. — Paratype.
Même provenance. — N° 1867-137 (828). t
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : DIPODILLUS Lataste, 1881.
376. — Dipodillus Simoni Lataste. — Holotype. — La Gerbille
de E. Simon.
Dipodillus simoni (Lataste).
Provenance : Oued Magra (entre M’sila et Barika, au Nord du
Chott el Hodna. Hauts plateaux d’Algérie). — N° 1881-3150 (837).
Specimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau. \
4
376 a et b. ■ — G. Simoni. — Paratypes.
Une femelle et un jeune, en alcool, entrés dans les collec-
tions en 1895 (Nos 444-445). \
377. — Gerbillus campestris Levaillant. Holotype. — • La Ger-
bille champêtre.
Dipodillus campestris Levaillant.
Provenance : d’Algérie. (Province de Constantine). Donnée par
M. J.-J. Levaillant, commandant de place à Philippeville, le 11 juin
1851, morte le 13 septembre 1852. — N° 811.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse 'retirée et
disparue.
375. — A.-M. Edwards. — Ann. Sc. Nat. Zool., VII, 1867, p. 377 et Rech. Mamm.t
1874, p. 142, pl. 10 A et 11.
376. — Lataste. — Le Naturaliste, 1881, p. 499.
377. — Levaillant. — Expi. scient. Algérie-Zool., Atlas, pl. 5, 1857.
— 204 —
Genre : PSAMMOMYS Cretzschmar, 1828.
378. — • Psammomys roudairei Lataste Ç Holotype. — Le Psam-
momys du C* Roudaire.
Psammomys obesus Cretschmar.
Provenance : de Gafsa, par M. Lataste. — N° 1885-13 (849).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
Genre : PACHYUROMYS Lataste, 1880.
379. — Pachyuromys Duprasi Lataste Ç Holotype et Génotype. —
Le Psachyuromys de Dupras.
Pachyuromys duprasi Lataste.
Provenance : Sahara algérien, par M. Lataste. — N° 1883-563
(853).
Spécimen naturalisé, en très bon état. Tête osseuse retirée
et disparue.
Sous-famille des Hydromyinés,
' ■ '■ ' , , t ■ •
Genre : HYDROMYS E. Geoffroy, 1805.
380. — Hydromys chrysogaster E. Geoffroy. — Holotype et Géno-
type. — L’ Hydromys au ventre doré.
Hydromys chrysogaster E. Geoffroy.
Provenance : Australie. Détroit d’Entrecasteaux, par Peron et
Lesueur ; donné par M. Levillain, un des naturalistes de l’expédition.
— N° 781.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
381. — Hydromys leucogaster E. Geoffroy. — Holotype. — L’Hy-
dromys à ventre blanc.
Hydromys chrysogaster E. Geoffroy.
Provenance : Ile Maria, dans le détroit d’Entrecasteaux, par
Peron et Lesueur. Expédition du Capitaine Baudin. An II. — N° 785.
378. — • Lataste. — Le Naturaliste, 1881, p. 492.
379. — Lataste. — Le Naturaliste, 1880, p. 313.
380. — E. Geoffroy. — Ann. Mus., 1805, p. 88, pl. 36, fig. A.
381. — E. Geoffroy. — Ann. Mus., Paris, 1805, p. 89, pl. 36, fig. B, C, D.
f
Spécimen naturalisé ; état très médiocre. Tête osseuse dans
la peau.
381 a. ■ — H. leucogaster. — Paratype.
Même provenance. — N° 786.
Spécimen naturalisé ; état trqs médiocre. Tête osseuse
retirée et disparue.
382. — Hydromys fulvolavatus Gould. Holotype (ou Paratype ?).
— L’ Hydromys teinté de fauve.
Hydromys fulvolavatus Gould.
Provenance : Australie. Acquis à M. Verreaux, le 1er mai 1854.
« Type de Gould ». — N° 1854-116.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
Sous-famille des Dendromyinés.
Genre : DENDROMYS A. Smith, 1834.
383. — Dendromys Pecilei Milne-Edwards. • — Holotype. — Le
Rat de Pecile.
Dendromus pecilei Milne-Edw.
Provenance : Congo, par M. de Brazza. — N° 1886-165 (889 A).
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée.
383 a. — • D. Pecilei. — Paratype.
Même provenance. • — N° 1886-166.
Spécimen en alcool.
Genre : STEATOMYS Peters, 1846.
384. — • Steatomys opimus de Pousargues. — Holotype. - — Le
Steatomys de De Pousargues. ,
Steatomys opimus de Pousargues.
Provenance-: Mission J. Dybowski. • — 13 déc. 1891, près de Balao,
au nord du coude de l’Oubangui, dans le pays du Dakoas (Congo).
— No 1892-1196 (891 A). — N° 13 B du voyageur.
382. — Gould. Mamm. Austr., 1863, III, pj. 25. '
383. — A. Milne-Edwards. — Revue Scientifique, 1886, II, p. 16 et de Pou-
sargues. — Ann, Soc. Zool., 1896, p. 385-391.
384. — De Pousargues. — Buü. Soc. Zool. France, 1894, XIX, p. 131.
Spécimen naturalisé, en assez mauvais état, mal monté.
« La patte gauche n’appartient pas à l’animal ». Tête osseuse
retirée et conservée.
385. — S. opimus Ç Allotype.
Même provenance. — N° 1892.
Spécimen en alcool (Peau et tête osseuse). Le reste du corps
est disparu.
v v -
SOUS-FAMILLE DES SlPHNÉlNÉS.
Genre : SIPHNEUS Brants, 1827.
386. — • Siphneus Armandii A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Siphneus d’Armand David.
Siphneus armandi A. M. Edwards.
Provenance : Mongolie. Lieux élevés, à Eul-chi-San-Hao, par le
Père David. — N° 1867-127 (1613). — N° 2491 dû catalogue du
P. David.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
386 a. — S. Armandii. — Paratype.
Même provenance. — N° 1867-128 (1612).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
387. — Siphneus psilurus A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Siphneus à queue nue.
Siphneus psilurus A M. Edw.
Provenance : Tetchely, par M. l’Abbé David. — N° 1868-1335
(1617).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
387 a. — ■ S. psilurus. — Paratype.
Même provenance. — N° 1868-1334 (1618).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
386. — A.-M. Edwahds. — Rech. Mammif., 1874, p. 120.
387. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 126.
388. — Siphneus Fontanierii A. M. Edwards. — Holotype. — Le
Siphneus de F ontanier.
Siphneus fontanieri A. M. Edwards.
Provenance : Pékin, par M. Fontanier. — N° 1867-552 (1615)'.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
388 a et b. — S. Fontanierii. — Paratopotypes.
Provenance : Mongolie, par M. l’Abbé David. — N° 1863-658 et
659 (1614 et 1616).
Spécimens naturalisés, en bon état. Le N° 1614 a sa tête
osseuse retirée et conservée, le N° 1616, a la tête osseuse dans
la peau.
FAMILLE DES BATHYERGIDÊS
Genre : CRYPTOMYS Gray, 1864.
389. — Bathyergus hottentotus Lesson. — Holotype. - — Le Rat-
taupe hottentot.
Cryptomys hottentotus (Lesson).
Provenance : du Gap (Voyage autour du Monde. — La Coquille). —
N® 1659.
Spécimen naturalisé, état très médiocre. Tête osseuse
retirée et disparue.
III. — HYSTRICOMORPHES
/ l
FAMILLE DES HYSTRICIDÉS
Genre : ATHERURA G. Cuvier, 1829.
390. — Atherura armata Gervais Ç Holotype. — L’Atherure
armé.
Atherura armata Gervais.
Provenance : Gabon, donné par M. Aubry-Lecomte en 1853. —
N° 1853-290 (1861).
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
1
j '
388. — A.-M. Edwards. — Rech. Mammif., 1874, p. 122.
389. — Lesson. — Voy. La Coqulile Zool., 1826, SI> P- 166, pl. 2.
390. — Gervais. — • Hist. Nat. Mammif., 1854, p. 334.
— 208 —
Genre : CO END U Lacépède, 1800.
391. — Coendu villosus F. Cuvier. — Holotype. — Le Coendou.
Coendu villosus F. Cuvier.
Provenance : Tué sur le Corcoraçto, montagne près de Rio de
Janeiro. Du voyage de M. Delalande en 1816. — - N° 1848.
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
FAMILLE DES CH1NCH ILLIDËS
Genre : LAGOSTOMUS Brooks, 1828.
392. — Callomys viscacia Is. Geoffroy et d’Orbigny. — $ Holo-
type. — r La Viscache.
Lagostomus trichodactylus Brookes.
Provenance : Buenos-Ayres, par M. d'Orbigny en 1830. — N° 1890.
Spécimen naturalisé ; en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau.
/
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc zoologique du Bois de V in cen nés en 1944.
ParvAch. Urbain, J. Nouvel et P. Bullier.
A. — MORTALITÉ
I. — Mammifères.
Pendant l’année 1944 nous avons enregistré la mort de 45 mam-
mifères adultes et de 37 jeunes, soit au total 82 animaux. La répar-
tition de la mortalité dans le temps est exprimée par le graphique
ci-dessous.
La liste des morts établie suivant l’ordre, zoologique est la sui-
vante :
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
2 Gibbons (Hylobates concolor leucogenys Ogilby).
Famille des Cercopithècidès.
2 Magots (Macaca sylvanus (L.))..
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
3 Louveteaux ( Canis lupus L.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
Famille des Ursidés.
3 Oursons bruns d'Europe (Ursus arctos L.).
2 Oursons grizzly ( Ursus horribilis Ord.),
Famille des Hyénidés.
1 Hyène rayée ( Hyaena striata Zimm.).
Famille des Félidés.
9 Lions [F élis leo L.), dont deux lionceaux.
1 Panthère noire ((Felis pardus var. : nigra L.).
" Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
1 Phoque ( Phoca vitulina L.).
' ' Famille des Otariidés.
1 Otarie (Otaria jubata Forster).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre DES PÉRISSODACTYLES.
Famille des Tapiridés.
1 Tapir de l'Inde ( Tapirus indicus Desm.).
Famille des Rhinocérotidës.
1 Rhinocéros d’Afrique ( Diceros bicornis (L.)).
' Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame nain du Libéria (Chaeropsis liberiensis (Morton)).
Famille des Suidés.
3 Sangliers d’Europe (Marcassins) (Sus scrofa L.).
7 Sangliers d’Indo-Chine (dont 3 Marcassins) (Sus crisiatus Wag.).
3 Pécaris à collier (Dicotyl'es tajacu L.).
1 Potamochère ( Potamochaerus porcus L.).
Famille des Bovidés.
1 Bison d’Amérique (Mort-né) (Bison bison (L.)).
1 Banting (Bibos sondaicus Muller et Schlegel).
3 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)), dont 1 jeune.
4 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), dont 3 jeunes.
5 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique), dont 2 jeunes.
1 Nylgaut (Boselaphus tragocamelus Pallas), jeune.
2 Damalisques à front blanc (Damaliscus albifrons Burchell).
1 Gnou à queue blanche (Connochaetes gnu Zimm.).
— 211
1 Algazelle (Aegoryx algazel (Oken)).
7 Cervicapres de l’Inde, jeunes (Antilope cervicapra Pallas).
2 Gazelles dorcas (Gazella dorcas (L.)).
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire ( Camelus dromedarius L.).
1 Guanaco (Lama glama huanacus (Molina)).
Famille des Cervidés.
1 Daim (Dama dama (L,)).
3 Cerfs axis jeunes (Axis axis (Erxleb)).
3 Cerfs d'Eld (Rucervus eldi Güthric), dont 2 jeunes.
1 Muntjac (Muntiacus muntjac Zimm.).
Ordre des Rongeurs.
I
Famille des Hystricidès.
1 Porc épie (Hystrix cristata L.).
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés ,
1 Kangourou roux (Macropus rufus Desm.).
Le classement de ces animaux selon la cause de leur mort permet
de mettre en évidence les plus fréquentes de ces causes.
La tuberculose , comme les années précédentes est la plus impor-
tante de celles-ci : elle a été reconnue sur 12 animaux.
4 sangliers d’Indo-Chine ( Sus cristatus Wagner), 3 pécaris ( Dico -
tyles tajacu L.), un Lion ( Felis leo L.), une panthère (Felis pardus
L.), un Gnou (Connochaetes gnu Zimm.), une gazelle dorcas (Gazella
dorcas (L.)) et un potamochère ( Potamochaerus porcus L.). Cette
liste montre que les locaux contaminés sont principalement la fau-
verie et l’habitation des suidés.
Autres maladies microbiennes : Un cas de septicémie dû au bacille
pseudotuberculeux de Malassez et Vignal a, été reconnu chez une
lionne 1, c’est le premier cas constaté, à notre connaissance, dans
cette espèce. Un cas de nécrose du maxillaire inférieur dû au bacille
de Schmorl a été constaté chez un Kangourou ( Macropus^\rufus
Desm.) et un cas de gangrène gazeuse, consécutif à une plaie du
grasset, qui n’avait pas été remarquée, a causé la mort d’un mouflon
à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)).
Maladies parasitaires : Deux Gibbons ( Hylobates concolor leuco-
genys Ogilby) sont morts de Strongyloïdose ( Strongyloïdes ster-
1. A. Urbain, J. Nouvel et P. Bullier. Pseudotuberculose du Lion. Bull. Acad.
Vétér., 1944, 17, 333.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
15
— 212 —
coralis Bavay 1876), nous avons rapporté ailleurs l’observation
de ce parasitisme et donné son origine probable 1.
Une chèvre naine a succombé à une entérite païasitaire (Stron-
gylidés encore indéterminés). Enfin un pécari ( Dicotyles tajacu L.)
mort de tuberculose était atteint de gale et un jeune mouflon à
manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)) a succombé à une otite
parasitaire ( Psoroptes sp.).
Affections diverses : Des lésions intestinales, suffisantes pour
expliquer la mort, mais qui n’ont été rattachées à aucune cause
microbienne ou parasitaire, ont été observées sur une otarie
(Otaria jubata Forster), un tapir ( Tapirus indicus Desm.), un rhi-
nocéros ( Diceros bicornis (L.)), un banting ( Bibos sondaicus Muller
et Schlegel), un damalisque ( Damaliscus albifrons Burchell), un
nylgaut ( Boselaphus tragocamelus Pallas) et un cerf d’Eld ( Rucer -
vus eldi Güthric). **
Des lésions analogues accompagnées d’hépatite ont été cons-
tatées sur une hyène rayée ( Hyaena striata Zimm.) et sur un porc
épie ( Hystrix cristata L.).
Chez 5 lions ( Felis leo L.) les lésions d’entérite étaient accom-
pagnées de néphrite chronique, cette mortalité particulièrement
élevée des grands félins n’a pu être attribuée à aucune cause cer-
taine. Peut-être est-elle due à la qualité souvent très inférieure de
la viande distribuée (viandes cachectiques, cadavres..., etc...), qu’il
fut parfois très difficile de se procurer en quantité suffisante.
Deux magots ( Macaca sylvanus (L.)) enfin ont succombé à une
gastro-duodénite accompagnée d’ictère.
Des lésions du myocarde ont été relevées sur quelques animaux,
âgés : un hippopotame nain ( Chaeropsis liberiensis (Morton)), âgé,
un muntjac ( Muntiacus muntjac Zimm.), une gazelle dorcas ( Gazella
dorcas (L.)), un bouc nain du Sénégal et un mouflon de Corse ( Ovis
musimon (Pallas)).
Un jeune dromadaire, né en captivité, et mort soudainement
et un phoque capturé depuis peu n’ont pas été examinés.
Traumatismes graves : Cette cause de mort, importante en 1943
a été cette année considérablement réduite : un damalisque ( Dama-
liscus albifrons Burchell), un guanaco ( Lama glama huanacus
(Molina)) et une chèvre naine du Sénégal ont succombé à des frac-
tures ou à des traumatismes graves.
La mortalité chez les jeunes est au contraire nettement plus
importante qu’en 1943 (37 cas au lieu de 27). Elle concerne 7 ga-
zelles de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas), 2 chèvres naines du
1. Â. Urbain et J. Nouvel. Petite enzootie de strongyloïdose observée sur des
singes supérieurs Gibbons à favoris blancs et chimpanzés. Bull. Acad. Vètèr., 1944,
17, 337.
— 213 —
Sénégal, 1 mouflon à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)),
3 mouflons de Corse ( Uvis musimon (Pallas)), un bison d’Amérique
(Bison bison (L.)) (mort-né), une algazelle ( Aegonjx algazel (Oken))
mort-née, un daim (Dama dama (L.)), 2 cerfs d’Eld (Rucervus
eldi Güthric), 3 sangliers d’Europe (Sus scrofa L.), 3 sangliers
d’Indo-Chine (Sus cristatus Wag.), 2 lionceaux (Felis leç L.), 3 lou-
veteaux (Canis lupus L.), 3 ours bruns (Ursus arctos L.) et 2 ours
grizzly (Ursus horribilis Ord.). Les causes de cette mortalité « infan-
tile » varient avec les espèces : les gazelles de l’Inde étaient pour la
plupart des primipares, leur instinct imparfaitement développé ne
les a pas poussées à donner les soins nécessaires à leurs produits,
certaines d’entre elles, très craintives, ne permettaient même pas
à ceux-ci d’approcher leurs mammelles ; d’autre part, certains
nouveaux-nés étaient dépourvus du réflexe de succion que l’on
stimule d’ordinaire aisément en plaçant la pulpe du doigt sur la
langue. Deux lionnes primipares ont également montré un instinct
imparfait et laissé mourir leurs lionçeaux ; fécondées a nouveau,
elles ont mis bas normalement et convenablement élevé deux petits
chacune. La louve remise trop rapidement au contact du public
a montré une vive inquiétude et a mortellement blessé plusieurs
louveteaux en les prenant entre ses dents pour les éloigner de ce
qui, pour elle, était un danger. Chez les cervidés et les caprinés les
pertes sont attribuables ou à des naissances en saison froide, ou
aux inconvénients de l’entretien d’un troupeau assez important
dans un espace relativement réduit, qui ne permet pas aux femelles
suitées de s’isoler pour ne s’intéresser qu’à leur produit.
La diversité de ces causes nous montre que si certaines d’entre-
elles échappent à notre contrôle, d’autres peuvent être supprimées
par des soins attentifs.
IL — Oiseaux.
Le nombre total d’oiseaux morts est cette année encore plus
élevé que celui des mammifères adultes. Il est de 63 adultes et
4 jeunes. Sa répartition au cours de l’année est donnée par le gra-
phique ci-contre.
‘Voici par ordre zoologique la liste de ces oiseaux :
Ord^e
des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
2 Autruches (Struthio camelus camelus L.).
Famille des Rhéidés.
1 Nandou blanc (Rhea ameriCana L.),
214 —
Famille des Casuaridés.
1 Emeu (Dromiceius novae-hollandiae Latham).
Ordre des Sphénisciformes.
Famille des Impennés.
2 Manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus (J.-R. Forster)).
Ordre des Stéganopodes.
Famille des Phalacrocoracidés.
3 Cormorans ( Phalacrocorax carbo carbo L.).
11
10
3
a
7 i
6
5
4.
3
î
J. F. M. A. M. J. J. A. S. 0. N.D.
Famille des Pélécanidés.
2 Pélicans (Pelecanus roseus Gmelin).
Ordre des ârdéiformes.
Famille des Plataléidés.
2 Spatules blanches ( Platalea leucorodia L.).
m
Famille des Ciconiidés.
1 Cigogne blanche (Ciconia ciconia L.).
Famille des Ardéidés.
2 Hérons cendrés ( Ardea cinerea cinerea L.).
1 Bihoreau ( Nycticorax nycticorax nycticorax (L.)).
215
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
2 Cygnes blancs ( Cygnus olor (Gmelin)).
1 Cygne coscoroba (Coscoroba coscoroba Mol.).
1 Oie empereur ( Philacte canagica (Sewast.)).
1 Oie de Guinée (Cygnopsis cygnoïdes (L.)).
1 Oie des moissctas (Anser fabalis (Latham)).
1 Bernache cravant ( Branta bernicla (L.)).
1 Bernache à ailes bleues (Cyanochen cyanopterus (Ruppell)).
1 Bernache du Canada ( Branta canadensis (L.)).
1 Casarca roux ( Casarca ferruginea (Pallas)).
2 Sifïleurs d’Amérique ( Mareca americana Gm.).
4 Canes sp.
1 Cane du Chili (Anas sibilatrix Poeppig).
1 Sarcelle sp.
Ordre des Lariformes.
Famille des Laridès.
2 Goélands argentés (Larus argentatus argeniatus Pontop).
Ordre de Ralliformes.
Famille des Rallidés.
1 Poule d'eau ( Gallinula chloropus chloropus (L.)).
1 Poule sultane (Porphyrio porphyrio (L.)).
Famille des Baléaricidés.
2 Grues de Numidie ( Anthropoïdes virgo (L.)).
2 Grues antigones (Grus aniigone antigone (L.)).
1 Grue couronnée ( Balearica pavonina pavonina (L.)).
1 Grue à cou blanc (Grus vipio Pallas).
1 Grue blanche asiatique ( Grus leucogeranus Pallas).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidês.
3 Faisans dorés ( Chrysolophus pictus (L.)).
3 Paons bleus ( Pavo cristatus L.).
5 Dindons sauvages ( Meleagris gallopavo L.).
Ordre des Columbiformes.
Famille des Columbidés.
1 Goura couronné (Goura cristata cristata (Pallas)).
Ordre des Psittaciiformes.
Famille des Psittaciidés,
1 Ara macao (Ara macao (L,)).
— 216 —
1 Ara ararauna (Ara ararauna (L.)).
1 Cacatoès à huppe jaune (Kakatoe galerita (Latham)).
1 Perroquet amazone (Amazona ajnazonica (L.)).
Ordre des P^sseriformes.
Famille des Corvidés.
1 Corbeau freux (Corvus frugileus frugileus (L.)).
Si l’on classe maintenant ces oiseaux selon la cause de leur mort
on obtient la répartition suivante :
Tuberculose : 16 cas : 1 Cormoran, 2 Hérons cendrés, 1 Oie de
Guinée, 1 Poule sultane, 2 Grues antigones, 2 Grues de Numidie,
2 Faisans dorés, 4 Dindons sauvages, 1 Ara ararauna.
Aspergillose : 1 Oie empereur (jeune), 1 Bernache à ailes bleues
(jeune).
Parasitisme intestinal : 1 Paon bleu (capillariosè).
Lésions organiques n ayant été rapportées à aucune cause para-
sitaire ou microbienne :
a) Lésions de la cavité péritonéale : 1 autruche (péritonite),
2 cygnes blancs (péritonite exsudative), 1 cygne coscoroba (fausses
membranes dans les sacs aériens et sur le foie)., 1 paon bleu (dépôts
d’urates sur tous les organes cavitaires), 1 dinde sauvage (péri-
tonite peri-caecale).
b) Lésions du tractus digestif : 2 manchots de Magellan (inflam-
mation de l’intestin grêle), 2 cormorans (indigestion gastrique),
1 spatule blanche (entérite chronique, âgée), 1 cigogne blanche
(entérite, entrée au Parc en 1935), 1 oie des moissons (congestion
de l’intestin grêle), 1 casarca roux (entérite chronique, 10 ans de
captivité), 1 siffleur d’Amérique (entérite), 1 sarcelle sp. (entéro-
hépatite), 1 goéland argenté (abcès du duodénum), 1 grue blanche
asiatique (entérite), 1 goura couronné (entérite aiguë et péricar-
dite), 1 perroquet amazone- (entérite chronique), 1 kamichi (enté-
rite chronique), 1 corbeau freux (entérite).
c) Lésions hépatiques : 1 pélican (dégénérescence graisseuse),
1 paon bleu (entéro-hépatite et myocardite, âgé), 1 bernache cra-
vant (tumeur du foie).
d) Lésions pulmonaires : 1 faisan doré (abcès du poumon).
e) Lésions de l’appareil génital : 1 autruche (inflammation de
l’oviducte), 1 nandou (ovarite, volumineuse tumeur fibreuse),
1 pélican (rupture vasculaire au niveau de la grappe ovigère).
/) Lésions de l’appareil circulatoire : 1 spatule blanche (myo-
cardite, âgée), 1 siffleur d’Amérique (péricardite), 2 canards sp.
(péricardite, dépôts d’urates), 1 cane du Chili (cachexie, myocar-
dite), 1 goéland (myocardite, congestion pulmonaire, âgé), 1 goura
— 217
couronné (myocardite, âgé), 1 bernache du Canada (myocardite,
en captivité depuis 1933).
g) Lésions de l’appareil locomoteur : 1 poule d’eau (polyarthrite
à staphylocoques), 1 cacatoès à huppe jaune (polyarthrite), 1 emeu
(contusions multiples), 2 canes sp. (plaie au flanc droit, plaie à la
tête), 1 grue à cou blanc (fracture du tarse), un ara macao (contu-
sions multiples).
Accidents d'élevage : 3 jeunes emeux (morts peu après l’éclosion).
Ce rapport montre à nouveau l’importance de la tuberculose
dans les collections zoologiques vivantes et la nécessité des mesures
prophylactiques, qui sont les plus efficaces contre elle. Il montre
aussi l’importance que peuvent prendre certaines maladies para-
sitaires. Il montre encore les difficultés auxquelles se heurtent
l’élevage des jeunes. Enfin il révèle aussi bien chez les mammi-
fères que chez les oiseaux l’importance des lésions du tractus diges-
tif qui paraissent cependant plus fréquentes chez les animaux âgés
que chez les jeunes.
Nous pouvons remarquer aussi que les traumatismes mortels
sont cette année beaucoup moins nombreux que l’année précédente
(3 mammifères et 5 oiseaux en 1944 contre 14 mammifères et 19 oi-
seaux en 1943).
B. — NATALITÉ
Le nombre total des naissances obtenues en 1944 est de 95
(89 mammifères, 6 oiseaux).
Si nous comparons ces chiffres, comme nous l’avons fait en
1943, au chiffre moyen des naissances enregistrées depuis l’ouver-
ture du Parc (1934), nous constatons qu’il lui est légèrement supé-
rieur, puisque cette moyenne générale des naissances pendant les
dix années d’exploitation atteint le chiffre de 80 animaux (60 mam-
mifères et 20 oiseaux). C’est un chiffre satisfaisant, si l’on considère
que 1944 est la cinquième année de guerre et que les animaux ont
eu beaucoup à souffrir des graves restrictions alimentaires impo-
sées par les circonstances en juillet, août et début de septembre.
Voici d’ailleurs un graphique qui complète celui qui a été publié
en 1944 et qui donne la physionomie des naissances pendant les
dix années d’exploitation du Parc Zoologique.
Ces naissances dans l’ordre zoologique sont les suivantes :
I. — Mammifères.
OrUre des Primates.
Famille des Papioidés.
8 Cynocéphales babouins 6 <^, 2 Ç ( Papio papio Desm.).
— 218 —
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
5 Loups (Canis lupus L.). .
Famille des Ursidès.
3 Ours bruns d’Europe ^ ( Ursus arctos L.).
2 Ours grizzly 1 1 Ç (Ursus horribilis, Ordn.).
Famille des Félidés.
4 Lions 3 <£, 1 Ç (Felis leo L.).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles ruminants.
Famille des Bovidés.
1 Buffle de Roumanie Ç (espèce domestique).
1 Buffle de l’Inde $ ( Bubalus bubalis L.).
6 Chèvres naines du Sénégal 2 4 Ç (espèce domestique).
6 Mouflons de Corse 2 4 Ç (Ovis musimon (Pallas)).
3 Mouflons à manchettes 1 2 Ç (Ammotragus lervia (Pallas)).
6 Nylgauts 3 3 Ç (Boselaphus tragocamelus Pallas).
1 Antilope oryx algazelle Ç (Aegoryx algazel (Oken)).
1 Antilope Cob de Bufïon Ç (Adenota kob (Erxleben)).
8 Antilopes cervicapres de l’Inde 3 <§, 5 Ç ( Antilope cervicapra (Pallas)).
— 2.19 —
Famille des Giraffidés.
1 Girafe <$ ( Giraffa camelopardalis (L.)).
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire Ç ( Camelus dromedarius L.).
3 Lamas 2 1 Ç ( Lama glama glama (L.)).
3 Guanacos 2 1 Ç (Lama glama huanacus (Molina)).
Famille des Cervidés.
3 Daims 2 <£, 1 Ç ( Dama dama L.).
2 Cerfs axis 1 1 Ç (Axis axis (Erxleben)).
3 Cerfs d’Eld 2 1 Ç (Rucervus eldi Güthric).
2 Cervules Muntjac <$ ( Muntiacus muntjac Zimmermann).
1 Cerf Wapiti Ç ( Cervus canadensis Erxleben).
Artiodactyles non ruminants.
Famille des Suidés.
8 Sangliers d’Europe (Sus scrofa L.).
8 Sangliers d'Indo-Malaisie (Sus cristatus Wagner).
II. — Oiseaux.
Sous-classe des Ratites.
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Casuaridés.
Un couple d’Emeux (Dromiceius novae-hollandiae Latham) a produit
comme en 1943 : 7 œufs qui après une incubation de 59 jours ont donné
trois poussins non viables. Ce fait est dû à ce que les deux animaux du
couple ne pouvaient pas vivre en complet accord, le mâle ne tolérant
pas bien la nouvelle femelle qui lui avait été adjointe peu avant la saison
de ponte.
Sous-classe des Carinates.
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidês.
3 Cygnes muets (Cygnus olor (Gmelin).)
2 Bernarches nonettes (Branla leucopsis (Bechstein)).
1 Bernache du Canada ( Branla canadensis (L.)).
En résumé : Le chiffre des mammifères nés en 1944 est en aug-
mentation sur celui de 1943. Il faut d’ailleurs remarquer que le
graphique indique une progression constante de ces naissances
depuis 1940 et nous pouvons constater que le total des naissances
en 1944 malgré les cinq années de restrictions alimentaires a atteint
la moyenne d’avant guerre. Ceci prouve la réussite de la mise au
220
point d’élevages délicats et particulièrement difficiles comme
chez les papioidés, les giraffidés, les camélidés et certains bovidés.
Le faible chiffre des naissances d’oiseaux s’explique par les
dérangements apportés à ces animaux au moment des nichées par
les bombardements aériens du printemps 1944 et aussi par la dimi-
nution considérable de l’effectif aviaire qui a subi une mortalité
beaucoup plus forte que chez les mammifères pendant les cinq
années de guerre. C’est dans la classe des oiseaux que le principal
effort de repeuplement devra être effectué si nous voulons donner
au Parc Zoologique l’attrait et la richesse zoologique qu’il possé-
dait en 1939.
Désignation d’un lectotype de Callithrix penicillatus
(E. Geoffroy)
Par P. Rode et Ph. Hershkovitz.
Dans son Tableau des Quadrumanes 1, E. Geoffroy Saint-
Hilaire donnait la description d’une espèce nouvelle de Ouistiti ;
le Ouistiti à pinceaux ou plus simplement : Pinceau (page 119).
Arctopithèques-Arctopitheci.
Hapales d’Illiger.
Ouistiti. Jacchus.
2. Pinceau. Jacchus penicillatus.
Pelage cendré, croupe et queue annelées de brun et de cendré ; une
tache blanche au front ; un pinceau de poils noirs et très longs devant les
oreilles ; la tête et le haut-col noirs.
Espèce inédite. Habite le Brésil.
Le spécimen qui a servi de type à cette description en 1812
n’existe plus dans les collections du Muséum. Pourtant, en 1820,
Kuhl 2 en avait vu des spécimens à Paris : « adest in Museo pari-
siensi » (p. 47).
Les recherches que nous avons effectuées nous ont permis de
retrouver les plus anciens spécimens de cette espèce, d’ailleurs
signalés par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire 3. Il s’agit de six
spécimens dont deux ont vécu à la Ménagerie et sont morts en 1831.
Les quatre autres proviennent du voyage de M. Auguste de Saint-
Hilaire au Brésil (août 1822). Ils ont été recueillis dans la Capi-
tainerie de Goyaz :
une femelle adulte (n° 593) ;
un jeune adulte de sexe douteux probablement) (n° 594) ;
un individu plus jeune encore (n° 595) ;
un tout jeune spécimen « âgé de quelques jours seulement », d’après
Is. Geoffroy (n° 596).
Tous ces spécimens sont assez bien conservés ; les têtes osseuses
ont été enlevées. Les nos 593 et 595 portent l’indication : « la tête
au cabinet d’Anatomie ».
En établissant le « Catalogue des types de Mammifères I. Ordre
1. Ann. Mus. Hist. Nat., 1812, t. 19, pp. 85-122.
2. H. Kuhl. Beitrâge zur Zoologie und vergleichenden Anatomie. 1820.
3. Is. Geoffroy Saint-Hilaire. Catalogue méthodique des collections de Mam-
mifères. Primates. Paris, 1851.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945,
222 —
des Primates. A. — Simiens 1 nous n’avons pas fait mention de cette
espèce en raison de l’absence de l’Holotype.
Au cours d’une étude des types de Mammifères de l’Amérique
du Sud l’un de nous a estimé qu’il était nécessaire de compléter
notre Catalogue par la désignation d’un nouveau type parmi les
quatre spécimens rapportés du Brésil.
Nous proposons donc de désigner le Ouistiti à pinceaux n° 593
de la collection générale comme lectotype. Il sera inscrit au sup-
plément de notre catalogue sous le n° 106 bis.
106 bis. Jacchus penicillatus E. Geoffroy Ç (Lectotype).
Callithrix penicillatus (E. Geoff.).
Provenance : capitainerie de Goyaz, Brésil.
Par M. Auguste de St. Hilaire, 1822.
No 593 (7, St. Hilaire).
Spécimen adulte. En assez bon état. Tête osseuse séparée
et conservée.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. P. Rode. Catalogue des types de Mammifères. Bull. Mus. Hisl. Nat., 2e sér., t. X,
n° 3, 1938, pp. 202-251.
\
223
Sur quelques variations montrées par le Pyxis
arachnoïdes Bell, Testudinidé de Madagascar
% /
Par F. Angel.
Note présentée par M. le Professeur L. Bertin.
L’examen de quelques carapaces de Tortues de Madagascar,
envoyées au Muséum, en 1932, par M. Decary, Administrateur
en Chef des Colonies, nous a conduit à comparer un certain nombre
de Pyxis arachnoïdes des collections d’Herpétologie. Nous avons
relevé, sur 7 échantillons, les variations suivantes portant sur les
proportions, la forme et la coloration.
Mensurations et proportions relatives de la carapace et du plastron.
On voit, par ce tableau, que le rapport de la longueur à la hau-
teur de la carapace est compris dans les limites de .1,84 à 2,16. —
Rapport moyen : 2. Les variations sont indépendantes de l’âge
des échantillons ; les plus jeunes, de même que l’adulte ayant la
plus grande taille, sont au-dessous de la moyenne, la hauteur de
leur carapace étant proportionnellement plus grande que celle des
autres individus.
— ■ Le rapport de la longueur de la carapace à la largeur est
compris dans les limites de 1,24 à 1,50. — Rapport moyen : 1,39.
Les variations ne sont pas dues à l’âge des animaux (seul l’exem-
Buüetin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
— 224 —
plaire très jeune, de 57 mm. de longueur) est nettement au-dessous
de la moyenne, sa carapace étant proportionnellement plus large
que celle des sujets âgés.
Une autre particularité montrée par ces spécimens réside dans
les différences relevées sur les scutelles de la dossière. Chez certains
d’entre eux, les plaques, dans leur ensemble, ont un profil longi-
tudinal ou transversal en courbe régulière ; d’autres, montrent
chacune de leurs écailles vertébrales et costales fortement relevée
en pyramide à sommet tronqué, de sorte que leur ensemble forme
un profil régulièrement sinueux. Entre ces deux types extrêmes,
les autres échantillons montrent des formes de passage.
Variations dans les plaques du plastron.
Parlant de cette espèce dans son Catalogue, Boulenger 1 écrit
« les sutures médianes entre les gulaires, humérales, pectorales
sont égales en longueur et représentent la moitié de la suture des
abdominales ». Nous trouvons sur nos échantillons que la suture
entre les humérales est toujours plus courte que celle des pecto-
rales et des anales (sauf deux exceptions pour ces dernières où elle
est égale) ; elle est contenue 2 fois 2 /3 à 4 fois dans la suture des
abdominales qui, elle-même, est 2 à 2 fois 2 /3 plus longue que celle
des pectorales et représente 4 à 9 fois celle des fémorales.
Chez un de nos individus, les fémorales sont séparées sur la ligne
médiane par les anales dont la suture se trouve ainsi en contact
avec celle des abdominales.
Dans l’ensemble, ce sont les plaques gulaires et les anales qui
montrent le moins de variation dans leur longueur.
Coloration.
Plastron. ■ — - Sur nos 7 échantillons, 4 présentent un plastron
jaune clair sans aucune trace de marques foncées. Il n’en est plus
de même chez les 3 autres dont les plaques pectorales, abdominales
et fémorales montrent dans leut moitié externe des macules d’un
noir profond ; toutefois elles n’envahissent jamais leur région
médiane. Ces marques existent chez les exemplaires moyens ou
jeunes comme chez les plus grands sujets.
Carapace. — La dossière, très variable de coloration, montre
deux types distincts d’ornementation. Dans l’un, une bande jaune
accompagne sur tout son pourtour la ligne de suture des margi-
nales et des plaques situées au-dessus d’elles. Les taches noires,
1. Boulenger (G.-A.). Gatal. Chelonians, Rhynchocephalians and Crocodiles
London, 1889, p. 145.
/
225 —
trapézoïdes, qui rayonnent du centre de chaque vertébrale et de
chaque costale restent isolées de celles des plaques voisines.
Dans l’autre type, à tendance mélanique, la bande jaune qui,
chez le premier, sépare les plaques marginales des costales, n’existe
pas ou elle n’est représentée que par quelques petits points clairs.
Les taches noires qui ornent chaque écaille du dessus de la cara-
pace sont très nettement définies et, en contact avec celles des
plaques voisines, forment avec elles, sur les vertébrales, des losanges
envahissant deux plaques entre leurs centres et sur les costales
une chaînette formée d’X de teinte claire, plus ou moins réguliers.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum •
226
U N NOUVEAU SOUS-GENRE D’EüTHROMBIDIUM {Ac ARIEN THROMB)
Par Marc André.
Le genre Euthrombidium Verdun 1909 comprend deux sous-
genres :
I. Euthrombidium s. str., caractérisé par la forme de l’idiosoma
dont la longueur n’excède pas le double de la largeur ; la présence
de deux paires d’yeux, très proémihents, portées chacune sur un
tubercule non articulé ; les poils de l’abdomen tous de même taille.
II. Leptothrombium Éerlese dont l’idiosoma est très allongé (la
longueur pouvant dépasser le triple de la largeur) ; les yeux abso-
lument sessiles et les poils recouvrant l’idiosoma de deux tailles
différentes (on trouve, mêlés, des poils dont les uns, généralement
les plus nombreux, ont une dimension réduite à la moitié de celle
des autres).
La nouvelle forme que nous allons étudier se rattache incontes-
tablement, par l’ensemble de ses caractères (structure de la crête
métopique, présence d’un scutum à la partie postérieure du corps,
existence d’un naso, etc.) au genre Euthrombidium. Elle se dis-
tingue cependant des deux sous-genres connus par l’absence d’yeux.
Ce ne peut-être un Euthrombidium par le faciès de l’idiosoma ni
un Leptothrombium par le. fait que les papilles recouvrant le corps
sont toutes de même type.
Nous proposerons donc, pour cette nouvelle forme, la création
d’un sous-genre Caecothrombium et nous adopterons alors les
caractères suivants pour la définition des trois sous-genres A Eu-
thrombidium.
— Propodosoma pourvu d’yeux très proéminents dont chaque paire
est portée sur un tubercule non articulé. Longueur de l’idiosoma n’ex-
cédant pas le double de sa largeur. Poils recouvrant le corps, tous de
même taille Euthrombidium s. str.
— Propodosoma muni d’yeux sessiles. Longueur de l’idiosoma pou-
vant dépasser le triple de sa largeur. Poils recouvrant le corps, de taille
différente Leptothrombium Berl.
• — Pas d’yeux. Lpngueur de l'idiosoma dépassant le double de sa
largeur. Idiosoma recouvert de papilles toutes semblables
Caecothrombium nov.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
227 —
. Caecothrombium n. subg.
Trombidion aveugle. Opisthosoma portant un scutum à son
extrémité postérieure dorsale. Idiosoma recouvert de papilles
toutes de même taille et de même structure. Naso court, largement
arrondi à son extrémité distale.
Euthrombidium (Caecothrombium) brevipapillum
, nov. sp.
Le type de cette nouvelle espèce mesure 1100 p, de longueur sur
440 p de largeur.
L’hystérosoma, qui ne se prolonge pas au-dessus du propodo-
soma, présente des saillies humérales bien arrondies. Il est sub-
cylindrique jusqu’à la hauteur d’insertion de la troisième paire
de pattes, puis se rétrécit graduellement jusqu’à sa partie posté-
rieure pourvue d’un petit scutum de contour subovale atteignant
160 p de long sur 100 p de large.
Les papilles recouvrant la face dorsale du corps offrent toutes
la même structure et sont de même taille (15 p). Chacune d’elles
prend naissance au centre d’un petit écusson circulaire d’un dia-
mètre variant entre 10 et 15 p, et dont la partie centrale, proémi-
nente, constitue une sorte de socle sur lequel s’insère la papille.
Celles-ci (fig. A) présentent un aspect tout-à-fait caractéristique : elles
se divisent à leur base en deux cornicules, aiguës à leur extrémité
distale, recourbées vers la ligne médiane et à pointe dirigée vers
le haut puis le corps papillaire se prolonge ensuite de chaque côté
en deux fortes apophyses à pointe mousse dont les premières sont
latérales au plan médian et les antérieures dirigées obliquement en
avant. Sur la partie basilaire de chaque apophyse naît une cor-
nicule recourbée, comme les basales, vers la ligne médiane et égale-
ment très pointues. Finalement la papille se termine par une pointe
mousse qui porte souvent, à sa base, deux excroissances faiblement
développées. Les papilles recouvrant le scutum sont plus grêles.
On rencontre, disséminées çà et là sur le corps, quelques papilles
présentant un aspect atrophié (fig. A’).
La face ventrale du corps est entièrement couverte de papilles
semblables aux dorsales.
Le propodosoma porte un prolongement antérieur, « naso »,
court, largement arrondi distalement et muni dorsalement de deux
poils barbulés. Il n’y a pas d’yeux.' La crête métopique linéaire,
très nette, est fortement chitinisée et présente près de sa base, au
tiers environ de sa longueur, une aréa sensilligère piriforme munie
de deux poils sensoriels imperceptiblement barbulés.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
16
Les pattes sont relativement courtes et se présentent dans l’ordr.e
de grandeur suivant : I-ÏV-III-II.
Chez celles de la première paire (P i), le tarse, subcylindrique,
Euthrombidium (Caecothrombium) brevipapiïlum M. André (X 80). Pi, tibia et tarse
de la lre paire de pattes ; Pm. e, palpe maxillaire droit (face externe) ; Pm. i, tibia
et tarse du palpe gauche (face interne) ; A, papille de l’idiosoma (vu dorsalement) ;
A’, une des rares papilles atrophiées que l’on rencontre, sur le corps, parmi les
autres. /
— 229 —
a une longueur (188 p) dépassant le double (2,76) de sa largeur
(68 fi,). Le tibia (80 fz) est beaucoup plus court que le taVse ; son bord
dorsal est rectiligne et le ventral légèrement renflé. Les autres
articles n’offrent aucun caractère spécial.
La longueur de cette première paire de pattes atteint 610 p,. Les s
pattes des 2e, 3e et 4e paires ont leurs articles à peu près semblables,
c’est-à-dire subcylindriques, et elles mesurent respectivement 370 p
pour la deuxième ; 375 p pour la troisième et 530 p pour la qua-
trième.
Les palpes maxillaires sont très peu développés, mais présentent
de bons caractères pour la détermination de l’espèce : en effet, sur
la face interne (Pm. t) du quatrième. article on remarque un peigne
dorsal composé de trois épines très fortes s’insérant sur le bord
supéro-interne de l’article. Il n’y a pas de peigne interne mais
seulement une soie lisse et une soie barbulée. La face externe (Pm. e)
est recouverte de quelques soies barbulées. Les autres articles des
palpes maxillaires sont recouverts de poils sans intérêt pour la
détermination ; ils sont tous barbulés et ceux qui s’insèrent sur le
bord dorsal sont particulièrement bien développés et portent de
fortes barbulés. V /
Cette espèce est représentée par un seul individu qui fut recueilli
par le Professeur P. Rémy dans une Hêtraie de la forêt de Sorède
(Pyrénées-Orientales) le 30 septembre 1932.
Laboratoire de Zoologie du Muséum. •
À
/
230 —
Remarques sur un Pseudoscorpion des cavernes de France :
PSEUDOBLOTHRUS PeYERIMHOFFI (E. S.) = BlOTHRUS
Peyerîmhoffi E. S. 1905.
Par Max Vachon.
Blothrus Peyerimhoffi E. S. habite les grottes de Mélan et de
Pertuis près de Méailles dans le département des Basses-Alpes.
E, Simon en a publié la diagnose en 1905 (Bull. Soc. Entomol.
France , V. LXXIV, pp. 282-283). Aucune figure n’accompagne un
texte très court. Une révision de cette espèce était donc nécessaire.
Nous l’avons faite et les résultats ont dépassé nos prévisions. Car
cette espèce n’appartient, ni au sous-genre Blothrus, ni au genre
Neobisium, ni à la famille des Neobisiidae. C’est dans la famille
des Syarinidae et le genre Pseudoblothrus qu’il faut la placer. En
voici la diagnose que nous ferons suivre de quelques considérations
d’ordre systématique et biogéographique.
Pseudoblothrus Peyerimhoffi (E. S.) 1905 : Blothrus Peyerimhoffi
E. S. (loc. cit.) ; 1932 : Neobisium (Blothrus) Peyerimhoffi (E. S.),
Beier, Das Tierreich, Lief. 57, p. 113. *
Semblable dans les deux sexes. Téguments lisses. Céphalothorax (fig. 1)
étroit, près de 2 fois aussi long que large, sans épistome, orné de 2 sil-
lons transverses peu accusés, la région postérieure du céphalothorax
formant un bourrelet saillant portant 6 soies, longues et pointues ; 6 soies
au bord antérieur ; en tout 30 soies, disposées en 5 séries transversales
principales ; pas d'yeux, ni de taches oculaires. Tergites et sternites non
divisés. Chaetotaxie tergale : 6-10-10-11-11-11-12-10-10 pouvant varier
de quelques unités dans la région postérieure de l'abdomen, mais, tou-
jours, une seule série de soies par tergite ainsi que par sternite où les
soies sont plus courtes et parfois plus nombreuses. Pleurum plissé (carac-
tère de la famille). Chelicères (fig. 2), sans galea, ni tubercule fileur, dans
les deux sexes ; 1 soie au doigt mobile, 5 au doigt fixe et sur la main ;
les deux doigts avec de nombreuses dents, peu différentes dans leur
taille ; lame externe absente ; serrula externe d'environ 20 lamelles,
serrula interne semblable mais moins fournie ; flagelle à 5 soies, droites
et en une seule série longitudinale. Pattes-mâchoires .(fig. 3) élancées,
trochanter 3 ,7 fois, fémur granulé sur son bord interne, 7,5 fois, tibia
5,7 fois aussi longs que larges ; processus maxillaires (fig. 4) avec 2 soies
terminales ; main 2,7 fois aussi longue que large ; doigts nettement plus
longs que la main avec pédicule et à peu près aussi long que le tibia ;
dents des doigts très nombreuses et régulièrement côte à côte (fig. 5),
et revenant latéralement à l’extrémité du doigt mobile (fig. 6), dent ter-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
— 231
minale du doigt fixe travérsée par un canal venenifère, absent au doigt
mobile ; trichotobothries (fig. 5), ib, eb réfugiées sur la main, st environ à
égale distance de t et de sb ; pattes ambulatoires allongées ; patte IV,
(fig. 7) : fémur (préfémur + fémur s. st) 7 fois aussi long que large, arti-
culation intrafémorale perpendiculaire à l’axe de l'article, tarse s. st.
cylindrique et non dilaté à son insertion ; poil subterminal dentelé.
Pseudoblothrus Peyerimhoffi (E. S.)
FiG 1 : céphalothorax. — Fig 2 : chélicère gauche (serrulaè non représentées). —
Fig. 3 : patte-mâchoire droite. — ■ Fig. 4 : hanches des 5 pattes de droite, vues
ventralement. — Fig. 5 : pince gauche, vue latéralement, les abréviations, usuelles,
nomment les trichobothries. — Fig. 6 extrémité du doigt mobile d’une pince, vue
extérieurement. — Fig. 7 : trochanter, préfémur et fémur de la patte IV.
Dimensions, $ ou Ç adultes : corps 4 mm. Pattes-mâchoires, trochan-
ter : 0,78-0,21 mm., fémur : 1,56-0,21 mm., tibia : 1,45-0,26 mm., main :
1,03-0,38 mm., doigts : 1,5 mm. „
. , s / ‘ /■
Remarques d’ordre systématique.
Le genre Pseudoblothrus Beier, par erreur, avait été placé dans la
famille des N eobisiidae. J.-C. Chamberlin (1938) ( Carnegie Inst.
Washington Public. N° 491, p. 110) établit sa véritable position
systématique c’est-à-flire à l’intérieur de la famille des Syarinidae,
dans la sous-famille des Chitrellinae Beier et près des genres Pachy-
chitra J.-C. Chamberlin et Chitrella Beier, dont il se sépare de la
manière suivante : (
1. 'Tricbobothrie ib nettement distale de eb et esb et située sur le doigt
fixe (Amérique du Nord : Yucatan) g. Pachychitra
Trichobothrie ib nettement basale de eb et esb et située sur le dos de
la main (fig. 5) 2
2. Appendices grêles ; fémur des pattes-mâchoires au moins 7 fois, tibia
au moins 5 fois, aussi longs que larges ; espèces cavernicoles, aveugles;
articulation intra-fémorale des pattes IV perpendiculaire à l’axe de
l’article (Europe méridionale) . . g. Pseudoblothrus
Appendices normaux, fémur des pâttes-machoires au plus 4 fois, tibia
au plus 3 fois, aussi longs que larges ; espèces non cavernicoles, ocu-
lées ; articulation intrafémorale des pattes IV oblique par rapport à
l’axe de l’article (Amérique du Nord, Californie) g. Chitrella.
Le genre Pseudoblothrus comprend donc maintenant 2 espèces
que l’on pourra distinguer ainsi :
Céphalothorax au moins 1,7 fois aussi long que large, avec 2 stries trans-
verses atténuées et ayant un bourrelet saillant dans sa région posté-
rieure et 6 soies à ses bords antérieur et postérieur ; flagelle à une
seule série de soies ; st. à peu près à égale distance de t et de sb ; tarses
des pattes ambulatoires cylindriques (cavernes de la Provence fran-
çaise). . * Peyerimhofp, (E. S.)
Céphalothorax au plus 1,4 fois aussi long que large, sans stries et sans
bourrelet et 4 soies à ses bords antérieur et postérieur ; flagelle à soies
disposées par paires ; st nettement plus près de t que de sb ; tarses des
pattes ambulatoires dilatés à leur base (cavernes de Crimée) . .. .
Roszkooskii (Redik.).
i A la suite de l’introduction de l’espèce de Simon dans le genre
Pseudoblothrus , la diagnose de ce dernier doit-être légèrement modi-
fiée et peut être ainsi définie :
Diagnose complétée du genre Pseudoblothrus Beier :
Céphalothorax nettement plus long que large (indice morphométrique
au moins 1,3). sans yeux, ni épistome ; pas de galéa, ni de tubercule
— 233 —
fileur, ni de lame externe dans les deux sexes ; main et doigt fixe des
chélicères avec 5 soies ; processus maxillaires avec 2 soies distales ;
appendices allongées comparables à ceux d’un Blothrus (fémur des
pattes-mâchoires au moins 6 fois aussi long que large) ; trichobo-
thries ib, eb réfugiées sur la main.
Remarques d’ordre biogéographique.
La famille des Syarinidae ne comporte actuellement que 5 genres
et 7 espèces : g. Syarinus Chamb., g. Hyarinus Chamb., g. Chitrella
Beier, Pachychitra Chamb. et Pseudoblothrus Beier. C’est dire que
nous sommes en présence d’un reliquat faunistique dont l’essentiel
est nord-américain puisque 4 genres et 5 espèces y habitent. Seul,
le genre Pseudoblothrus est européen et ses 2 espèces ont les carac-
tères de vrais troglobies alors que 4 espèces américaines sont luci-
coles, seule, Pachychitra maya habite les grottes (Yucatan), est
aveugle, mais n’a point l’aspect si particulier et élancé d’un vrai
cavernicole. En définitive, les représentants lucicoles de cette
«famille sont nord-américains, les troblogies européens. L’existence
de représentants cavernicoles européens et appartenant à une lignée
américaine est un fait déjà connu (voir R. Jeannel, Les fossiles
vivants des cavernes. Paris, 1943, Gallimard, édit., p. 304). Le protée
des grottes des Balkans représente la lignée américaine des Necturus ;
les Crustacés, les Coléoptères, etc... montrent qu’au début du ter-
tiaire, il est possible d’envisager le passage en Eurasie de lignées
venant du continent américain.
' Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 234 —
• - . 7 *
Le portage des oeufs par les femelles de Lithobius
FORFICATUS L. (MyR. ChILOPODES).
Par J.-M. Démangé.
L’appareil génital externe des Lithobiides femelles présente un
sternite trapézoïdal plus large en arrière qu’en avant, au bord
caudal échancré muni d’une paire d’appendices, de trois articles,
très apparents : l’article basal plus large que long porte sur son
angle distal interne un ou plusieurs forts éperons (deux chez for-
ficatus), le second article plus court intérieurement qu’ extérieure-
ment et la griffe (tarsungulum de Verhoeff) en forme de coupelle
unidentée, bidentée (forficatus) où tridentée.
Les œufs sont pondus l’un après l’autre à des intervalles variables
(Brocher). Chaque œuf est l’objet de soins particuliers de la part
de la femelle. Une fois pondu, il est recueilli dans les appendices
génitaux et transporté un certain, temps avant d’être imprégné de
mucus. La femelle se sert ensuite de ses griffes génitales (tarsun-
gulum) comme d’une pelle ; gratte le sol et recueille des parcelles
de terre qu’elle applique sur l’œuf sans s’en dessaisir mais en le
faisant tourner. Primitivement blanc, celui-ci devient gris, puis
noir et finalement ressemble à un petit grain du terreau environ-
nant. Il est ensuite abandonné sur le sol où il se confond avec le
milieu ambiant. «
La façon dont l’œuf est saisi par les appendices génitaux pour
être soumis à une certaine « préparation » avant d’être abandonné
a bien été décrite mais jamais représentée par les auteurs, qui ne
sont pas nombreux, d’ailleurs, à l’avoir observée.
En effectuant une chasse, le 8 mars 1945, au Bois de Boulogne,
près de la Place de la Muette, nous avons capturé sous une pierre,
une femelle de Lithobius forficatus L. portant un œuf. Par un heu-
reux hasard elle ne le lâcha pas, bien que toutes les autres femelles
de Lithobiidës abandonnèrent le leur dès qu’elles furent précipitées
dans l’alcool. Il nous a été ainsi permis de faire les quelques remar-
ques suivantes. Chez Lithobius forficatus L. l’œuf a moins de 1 mm.
de diamètre, il est de couleur blanchâtre qui apparaît dans l’alcool
sous un coagulurb de même couleur dû vraisemblablement au
mucus dont nous avons parlé plus haut. Il est maintenu grâce aux
éperons de l’article basal des appendices et aux griffes terminales.
Les mouvements de pince de ces appendices s’effectuent verti-
calement de haut en bas et latéralement, c’est-à-dire que les épe-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
x v ' J . — . . v . -V:
rons du premier article s’appliquent à l’œuf ventralement (fig. 1),
tandis que le deuxième article et la griffe terminale se placent
latero dorsalement (fig. 2). Les deux articles symétriques portant
les éperons peuvent se mouvoir également dans le plan horizontal
Fig 1 : Face ventrale. — Fig. 2 : profil droit. La patte 15 droite a été enlevée pour
montrer l’œuf et les appendices génitaux. Pour les deux figures les éperons et le
tarsungulum sont représentés en noir. Abréviations. — a 1-2 : articles 1 et 2 des
appendices ; g : griffe ; h : hanche de la patte 15 droite ; o : œuf ; p : patte 15 gauche.
ce qui permet à l’animal de maintenir l’œuf et de le faire tourner
en tous sens.
En résumé la femelle de Lithobius forficatus L. se sert de ses
appendices génitaux comme de deux pinces, chaque pince étant
constituée de deux branches dont l’une est l’article portant les
éperons et l’autre le deuxième article surmonté de sa griffe.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Brocher (F.), 1930. Observations biologiques sur la ponte et les premiers
stades du Lithobius forficatus L. — Rev. Suisse Zool., t. 37, n° 18.
Fabre (J.-H.), 1855. Recherches sur l’anatomie des organes reproducteurs
et sur le développement des Myriapodes. Ann. Sci. nat., 4e sér., Zool.,
t. III.
Verhoeff (K.-W.), 1903. Chilopoda in Bronn’s Klas. u. Ordn. Tier-Reichs.i
5, Bd., II Abt. Leipzig. i
Les Scyphoméduses de la collection du Muséum national
D’Histoire Naturelle de Paris. I. — Note sur une espèce
nouvelle, Catostylus Perezi n. sp.
Par Gilbert Ranson.
En 1910, Mayer a décrit 12 espèces de Catostylus. En 1915, il
en a signalé une nouvelle. Mais Stiasny, en 1921, a fait une révi-
sion des Rhizostomæ, en basant leur classification sur l’organisa-
tion du système gastrovasculaire. C’est la première classification
naturelle de cet Ordre de Scyphoméduses, basée sur un bon cri-
tère morphologique. Il a pu de la sorte établir les affinités exactes
des familles et des g'enres. Par la suite, dans de nombreuses et
belles études, après avoir examiné les types d’un grand nombre de
Scyphoméduses et d’abondants matériaux, Stiasny a contribué
d’une manière fondamentale à préciser notre connaissance des
espèces. Il a réduit à cinq le nombre d’espèces du genre Catostylus.
Dans deux mémoires (à paraître) j’ai montré que C. pîctonum
(Hæckel) devait passer en synonymie de C. Tagi (Hæckel), comme
le soupçonnait Mayer en 1910. Nous devons ajouter maintenant
une nouvelle espèce à ce genre.
Ainsi nos connaissances actuelles nous permettent de recon-
naître dans le genre Catostylus , cinq bonnes espèces bien définies :
Catostylus Tagi (Hæckel), Catostylus Townsendi Mayer, Catostylus
mosaïcus (Quoy et Gaimard), Catostylus ornatellus (Vanhofïen),
Catostylus Perezi Ranson. Les espèces suivantes sont encore dou-
teuses : Catostylus cruciatus (Lesson), Catostylus viridescens (Chun)
et Catostylus tripterus (Hæckel).
Dans le matériel rapporté de l’Océan indien (côte d’Arabie) par
Ronnier et Pérez en 1901, j’ai trouvé 6 beaux échantillons d’une
Rhizostomæ sans épaulettes (scapulets). Le système gastrovas-
culaire, injecté au rouge neutre, montre que nous sommes en pré-
sence d’un Catostylus (fig. 4).
L’ombrelle, en forme de cloche très surbaissée présente une
partie centrale épaisse (30 mm.) et une large zone marginale mince.
L’exombrelle dans sa portion centrale et moyenne est lisse. Mar-
ginalement, sur toute la surface externe des lobes, c’est-à-dire sur
une hauteur de 20-40 mm., elle est couverte de nombreuses et
grosses verrues cornées (fig. 1).
La bordure de l’ombrelle présente des sillons de trois ordres,
séparant les lobes marginaux. Dans chaque octant, abstraction
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XVII, n° 3, 1945.
237 —
faite des lobes rhopaliens, nous avons 5 grands sillons exombrel-
laires. Ges 5 sillons séparent 6 paires de lobes. Les deux paires cen-
trales sont régulièrement plus larges (le double) que les quatre
paires latérales. Chez les gros exemplaires, les deux paires centrales
sont subdivisées en 4 paires par deux sillons dont la longueur est
la moitié environ de celle des premiers. Enfin les lobes marginaux
sont séparés les uns des autres par de courts sillons de troisième
ordre. Il y a typiquement 16 lobes marginaux ; nous avons donc
8 sillons de troisième ordre. Par octant on compte par conséquent :
5 sillons de premier ordre, 2 de second ordre et 8 de troisième ordre.
Fig. 1. — Portion de la bordure de l’ombrelle C. Perezi, montrant les papilles
exombrellaires, les sillons de 1er, 2e et 3e ordres çt les lobes marginaux.
Dans les plus petits exemplaires il n’y a que 12 lobes marginaux
par octant. Chez les plus grands nous avons typiquement 16 lobes
par octant. Mais les deux larges paires centrales ne donnent pas
toujours naissance à 8 lobes marginaux ; quelquefois, mais assez
rarement, on ne trouve que 4 lobes ; parfois on en compte 6 ; d’autres
fois 7. Enfin accidentellement et irrégulièrement on trouve quel-
ques lobes marginaux supplémentaires.
Ainsi, chez les petits exemplaires, nous avons 12 lobes par octant
soit 18 X 8 + 16 (rhopaliens) soit 112 lobes marginaux en tout.
Chez les vieux exemplaires nous trouvons typiquement 16 lobes
par octant soit 16 X 8 + 16 (rhopaliens) soit 144 lobes marginaux
en tout.
Les lobes marginaux sont pointus ou à extrémité très légère-
ment arrondie ; chez les échantillons les moins âgés, elle est plutôt
«
I
— 238 —
arrondie. Les lobes rhopaliens sont petits, courts, pointus et assez
en retrait des lobes marginaux, car la rhopalie est au fond d’une
encoche assez profonde du bord de l’ombrelle.
Les verrues (fig. 1) sont distribuées sur tout le pourtour de l’om-
brelle ; il n’y en a pas dans les sillons, mais seulement sur le dos
des lobes. Il n’y en a jamais au-delà de la limite des sillons de pre-
mier ordre. Elles sont coniques à pointes aiguës ou émousséés, de
toutes tailles, pouvant atteindre un et deux millimètres de haut ;
quelquefois simples, elles peuvent être doubles ou triples ; parfois
accolées par leurs bases elles peuvent se disposer en rangées, mais
sont souvent irrégulièrement distribuées. Leur nombre et leur
mode de distribution varient beaucoup avec les échantillons et
ne sont pas en rapport avec l’âge. A la hauteur des sillons de troi-
sième ordre, elles sont souvent disposées en une ligne unique for-
mant une crête sur la ligne médiane du dos du lobe.
\
— 239 —
Le disque brachial est très fort, très épais. Voici des mesures
pour les 6 échantillons :
Fig. 3. — Coupe transversale d’un bras de C. Perezi au niveau du tiers distal.
Les orifices génitaux sous-ombrellaires sont larges et haut. Il
n’y a pas de papille médiane. Les clapets génitaux sont fortement
épaissis ; ce sont de grosses masses occupant une portion impor-
tante de l’orifice génital.
larges, arrondies. La portion supérieure est courte ; la portion
* \
— 240 1-
inférîeure frangée, est très longue. Vue de face (fig. 2) la portion
frangée est subcylindrique ; vue de côté (fig. 2) elle est légèrement
élargie à sa base ; en coupe elle est triangulaire à angles largement
arrondis (fig. 3). Au niveau des sillons longitudinaux les franges
musculaires ne sont interrompues, et très légèrement, qu’au niveau
des canaux perradiaires et interradiaires de la portion extra-cir-
culaire du système gastro vasculaire.
Fig 4. — Portion du système gatrovasculaire, intra-circulaire (injecté au rouge neutre)
, de C. Perezi. C.c., canal circulaire ; C. per., canal perradiaire ; C. int., canal inter-
médiaire ; C. ad., canal adradiaire ; P. br., pilier brachial ; Cl. p., clapet génital.
241 —
Le système gastrovasculaire est celui d’un Catostylus : dans la
portion intra-circulaire (fig. 4) tous les canaux radiaires sont reliés
entre eux et au canal circulaire, par des anastomoses. La portion
extra-circulaire comporte, comme chez C. Tagi, des canalicules
différenciés, en face des sillons exombrellaires. Mais il y a de petites
variantes que je vais décrire.
Nous avons ici, comme je l’ai dit plus haut, 6 paires primaires
de lobes marginaux entre deux rhopalies soit 5 sillons de premier
ordre, longs et profonds (abstraction faite des sillons adjacents
aux rhopalies). Au sillon central de l’octant correspond un cana-
licule, assez large, prolongeant le canal adradiaire de la portion
intra-'circulaire ; il se termine marginalement après réduction
importante de sa largeur. Aux quatre autres sillons de premier
ordre, latéraux, (deux de chaque côté du précédent) correspondent
quatre canalicules plus étroits ; les deux adjacents au canalicule
adradiaire, sont plus importants que les deux autres : ils corres-
pondent aux deux sillons exombrellaires limitant les deüx larges
paires centrales de lobes. Ces quatre canalicules n’atteignent pas
le bord de l’ombrelle (au niveau des vallées des lobes) par une
large base bifurquée, comme c’est le cas chez C. Tagi, mais par de
fines anastomoses ; à l’autre- extrémité ils s’anastomosent avec le
système intra-circulaire sans ne jamais atteindre en ligne droite
le canal circulaire.
D’autre part, nous l’avons vu, les deux paires primaires de
lobes ssont plus larges (le double) que les quatre latérales. Chacune
des paires médianes est subdivisée par un sillon de second ordre.
En face des deux sillons de second ordre, on trouve un canalicule
différencié, court, étroit, s’anastomosant à ses deux extrémités.
En face des 8 sillons de troisième ordre il n’y a pas de canalicules
différenciés.
Chez C. Tagi nous avons 8 lobes marginaux par octant (sans les
lobes rhopaliens) et 7 canalicules différenciés dans la portion extra-
circulaire du système gastrovasculaire. Ici nous avons typique-
ment 16 lobes et 7 canalicules seulement.
Marginalement le système anastomique ne pénètre que très
légèrement dans les lobes, contrairement à ce que l’on observe
chez C. Tagi où ce système envahit tout l’intérieur du lobe.
Du canal circulaire partent 10-11 troncs anastomotiques entre
deux canaux radiaires. Ils sont souvent le point de départ de cana-
licules plus larges que les anastomoses transversales les reliant
entre eux. Ces canalicules s’élèvent en ligne droite à peu près à la
moitié de la hauteur de la zone extra-circulaire puis s’anasto-
mosent irrégulièrement.
Les rhopalies (fig. 5) sont au fond d’encoches assez profondes
du bord de l’ombrelle. Chaque rhopalie comprend une portion
basale courte, cylindrique, présentant deux légers renflements
latéraux et est terminée par un gros renflement. Une membrane,
reliant les deux lobes, recouvre la rhopalie.
Rhopalie, fossette sensorielle et lobes rhopaliens de C. Perezi,
La fossette sensorielle, au-dessus de la rhopalie, est étroite, mais
profonde. Sa surface présente trois plis principaux donnant nais-
sance à des plis secondaires ; l’ensemble est arborescent. En arrière
de la fossette se trouve un vaste plateau triangulaire surplombant
très légèrement la surface de base des deux lobes rhopaliens ; l’épi-
thélium spécialisé de la fossette s’y poursuit et le recouvre entière-
ment.
Cette espèce diffère de toutes celles connues par l’organisation
de la bordure de l’ombrelle et la forme générale des bras. Elle pro-
vient de l’Océan indien (côte d” Arabie). Il est impossible de pré-
ciser s’il s’agit de la côte sud d’Arabie ou du Golfe persique.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 243 —
Les Alcyon aires du Muséum -. 1. famille des alcyoniidæ.
2. — Genre Sinularia ('suite; \
Par A. Tixier-Durivault.
25. Sinularia lochmodes Kolonko,
Synonymie :
1926 Sin. lochmodes, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 300, pl. 1, fig. 1, 3.
1933 Sin. lochmodes. H.-A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L,
n° 4, p. 349.
1936 Sin. lochmodes, L.-M. I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great
Barrier Reef Expédition. Scient. Rep. vol. V, n° 2, p. 37, pl. 2, fig. 2.
Diagnose : Colonie : buissonnante, à pied plus ou moins allongé
stérile, surmonté de lobes épais subdivisés en nombreux lobules
digités.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées, émoussées, droites ou courbes (1 à 5 mm. de long) à
constriction médiane transverse, ornées de grosses protubérances
hémisphériques et verruqueuses ; b) dans la zone corticale : élé-
ments calcaires irréguliers, bâtonnets tuberculés, baguettes épi-
neuses, petites massues (0,07 à 1 mm. de long) à tête branchue et à
manche large. 2° dans le capitule : aiguilles tuberculées plus minces
que celles du pied ; aiguilles épineuses ; petites massues corticales
semblables à celles du pied et grandes massues (0,2 mm. de long)
à tête branchue.
Polypes : petits sur les lobes et les lobules.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : jaune brunâtre.
Localité : 2 exemplaires du détroit de la Sonde (Mr. Reynaud,
1828). *
Distribution : Philippines, Grande Barrière, détroit de la Sonde.
26. Sinularia Marenzelleri (Wright et Studer).
Synonymie :
1889 Lobophytum Marenzelleri, E.-P. Wright et Th. Studer. Challen-
ger Report, Zool., vol. XXXI, p. 251, pl. 42, fig. 1.
1897 Lob. Marenzelleri, T. Whitelegge. Austr. Mus., Mem. III, pt 1,
p . 217,
1. Voir lre note dans Bulletin Muséum, s. 2, t. XVII, p. 55 ; 2e note,’i&id., p. 145.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945. 17
— 244
1900 Lob. Marenzelleri, S. -J. Hickson et I.-L. Hiles. Willey’s Zool.
Results, pt 4, p. 505.
1905 Sclerophytum Marenzelleri, E.-M. Pratt. Ceylon Pearl Oyster
Fish. of Gulf of Manaar, pt III, Supp. rep. XIX, p. 254.
1906 Scie. Marenzelleri, J. -A. Thomson et W.-D. Henderson. Proc.
Zool. Soc. London, p. 419.
1914 Sin. Marenzelleri, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A,
Heft 10, p. 13.
1926 Sin. Marenzelleri, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 331.
Diagnose : Colonie : arborescente à pied dur et à capitule formé
de lobes courts, dressés, subdivisés en lobules arrondis.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 5 mm. de long) ornées de petites protubérances
ou de gros tubercules ; sclérites épineux ; b) dans la zone corti-
cale : bâtonnets peu verruqueux, massues (0,16 mm. de long) à
tête tuberculée et â manche épineux. 2° dans le capitule : aiguilles
tuberculées et massues corticales analogues à celles du pied.
Polypes : gros, sur le capitule.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc grisâtre.
Localité : 1 exemplaire de la .Nouvelle Bretagne (Mr. Lix, 1889).
Distribution r I. Api, Nouvelles-Hébrides, Nouvelle-Bretagne,
Ceylan, Zanzibar.
27. Sinularia pedunculata N. Sp.
Diagnose : Colonie : dressée, à pied allongé et à lobes digités
groupés en bouquet.
Spiculés : 1° dans la base du-cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,3 à 3,2 mm. de long) à constriction médiane trans-
verse ornées de nombreuses petites protubérances ; sclérites pres-
que lisses ; b) dans la zone corticale : baguettes verruqueuses, bâton-
nets tuberculés, éléments irréguliers, petites massues (0,13 mm.
de long) à large tête branchue et à court manche épineux. 2° dans
le capitule : aiguilles tuberculées plus petites (1,3 à 2,8 mm. de
long) ; petites massues corticales (0,1 mm. de long).
Polypes : sur les lobes.
Coloration : de la colonie à sec : blanc jaunâtre ou blanc gri-
sâtre.
Localité : 6 exemplaires dont 2 de Madagascar (Mr. Decary,
1919) et 4 des Iles Wallis (Mr. Bouge).
Cette espèce se rapproche de S. Marenzelleri par sa colonie arbo-
rescente et la constriction médiane de ses aiguilles basilaires et
s’en distingue par les nombreux petits tubercules de ces spiculés
internes et la tête branchue de ses massues corticales.
28. Sinularia Gardineri (Pratt).
Synonymie :
1903 Sclerophytum Gardineri, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of the
Maldives, pt II, p. 527, pl. 31, fig. 28.
1905 Scie. Gardineri, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fish. of Gulf
of^Manaar, part III, Supp. Rep. XIX, p. 255.
1908 Scie. Gardineri, J.-A. Thomson et J.-M. Macqueen. Journ.
Linn. Soc., vol. XXXI, p. 53.
1914 Sin. Gardineri, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A. Heft 10,
p. 14.
1926 Sin. Gardineri, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 333.
1931 Sin. Gardineri, J.-A. Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XlIId, p. 52, pl. XIII, fig. 1 ; pl. XXII, fig. 4, pl. XXIII,
fig. 8.
1936 Sin. Gardineri, L.-M.-I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great
Barrier Reef Expédition. Scient. Rep., vol. Y, n° 2, p. 34, pl. V, fig. 2.
Diagnose : Colonie : dressée à pied court et à lobes minces et
irréguliers, souvent branchus.
Spiculés: 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1,2 à 4,3 mm. de long) effilées, ornées de grosses pro-
tubérances verruqueuses ; sclérites à rares aspérités ; b) dans la
zone corticale : bâtonnets épineux, éléments calcaires irréguliers ;
grandes massues (0,2 à 0,24 mm. de long) à tête tuberculée portant
une verrue centrale et à large manche émoussé ; petites massues
(0,12 à 0,18 mm. de long) à tête branchue et à large manche verru-
queux. 2° dans le capitule : aiguilles tuberculées minees (1 à 2,3 mm.
de long) à protubérances verruqueuses ou coniques ; petites massues
corticales (0,1 mm. de long) à tête foliacée et à manche court.
Polypes : petits sur le capitule.
Coloration : de la colonie à sec : jaune orangé.
Localité : un exemplaire de la Baie de Suez (Mr. Dollfus, 1928).
Distribution : Ceylan, Maldives, Shubuk, Low Iles.
29. Sinularia querciformis (Pratt).
Synonymie :
1903 Sclerophytum querciforme, E.-M. Pratt. The Alcyonaria of the
Maldives, pt II, p. 530, pl. XXXI, fig. 33.
1905 Scie, querciforme, E.-M. Pratt. Rep. Pearl Oyster Fish. of Gulf
of Manaar, part III, Supp. Rep. XIX, p. 256.
1908 Scie, querciforme, J.-A. Thomson et J.-M. Macqueen. Journ.
Linn. Soc., Zool., vol. XXXI, p. 54, pl. 8, fig. 1.
1909 Scie, querciforme, J.-A. Thomson et J. -J. Simpson. Alcyonarians
Investigator, vol. II, p. 6.
1910 Scie, querciforme, J. -A. Thomson et D.-L. Mackinnon. Trans.
Linn. Soc. London, s. 2, vol. XIII, Zool., p. 177.
1914 Sin. querciformis, J. Lüttschwager. Arch. Naturg., Abt. A,
HeftlO, p. 8.
1926 Sin. querciformis, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus? Berlin, Bd XII,
p. 332.
1931 Sin. querciformis, J.-A. ' Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-
Expeditie, Monogr. XlIId, p. 49, pl. XII, fig. 2 ; pl._ XXII, fig. 2.
Diagnose ; Colonie : arborescente à pied dressé et à capitule
formé de lobes primaires subdivisés en courtes ramifications secon-
daires et tertiaires.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (5 mm. de long) à grosses aspérités arrondies ou à pro-
tubérances peu dentelées ; nombreux sclérites épineux ; b) dans la
zone corticale : rares baguettes tuberculées ; nombreuses massues
(0,16 à 0,3 mm. de long) à tête tuberculée et à large manche verru-
queux et arrondi ; petites massues (0,08 mm. de long) à tête folia-
cée et à court manche épineux. 2° dans le capitule : aiguillés épi-
neuses (3 mm. de long) ; sclérites fusiformes presque lisses ; massues
corticales généralement petites et foliacées.
Polypes : nombreux, petits sur les ramifications secondaires et
tertiaires.
Coloration : des colonies dans l’alcool : gris brunâtre ou brun
foncé.
Localité : 5 exemplaires dont 1 de Zanzibar (Mr.' L. Rousseau,
1841), 2 des Nouvelles-Hébrides (Mr. Bouge, 1810) et 3 des Iles
Seychelles (Mr. L. Rousseau, 1841).
Distribution : Maledives, Golfe de Manaar, Zanzibar, Shubulc,
I. Andamans, Nouvelles-Hébrides, I. Seychelles.
30. Sinularia triæna Kolonko.
Synonymie :
1926 Sin. triæna, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin , Bd XII,
p. 304.
1933 Sin. triæna, H.-A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L, p. 349.
Diagnose i. Colonie : dressée à pied bas, plissé, surmonté d’un
capitule formé de lobes subdivisés en lobules et digitations cylin-
driques et courtes.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : grosses
aiguilles tuberculées (3 à 6 mm. de long) couvertes de protubé-
rances bosselées volumineuses ; sclérites plus petits à rares ver-
rues ; b) dans la zone corticale : bâtonnets tuberculés et petites
massues (0,1 mm. de long) à tête branchue et manche épineux.
2° dans le capitule : aiguilles tuberculées (4 mm. de long) j grandes
— 247
massues corticales (0,25 mm. de long) à tête triramée et petites
massues semblables à celles du pied.
Polypes : rétractés, sur le capitule, assez distants les uns des
autres.
Coloration : .de la colonie à sec : blanc jaunâtre.
Localité : 1 exemplaire du Golfe de Suez (Mr. Dollfus, 1928).
Distribution : Palawan, Suez.
31. Sinularia leptoclados (Ehrbg).
Synonymie :
1834 Lobularia leptoclados, C.-G. Ehrenberg. Corail, d. Roth. Meeres,
p. 58.
1857 Alcyonium leptoclados, H. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Corail.
Paris, Vol. I, p. 116.
1869 Lob. leptoclados, J.-E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., vol. III,
s. 4, p. 122.
1877 Aie. leptoclados, C.-B. Klunzinger. Die Korall. d. Roth. Meeres,
Berlin. Vol. I, p. 26, pl. 1, fig. 7.
1896 Aie. leptoclados, A. Schenk. Abhandl. Senkenbg. Naturf. Ges.,
Bd XXIII, p. 70.
1899 Aie. leptoclados, W. May. Jena. Zeitschr. f. Naturw., Bd XXXIII,
p. 108.
1902 Aie. leptoclados, E. Burchardt. Jena. Denkschr., Bd VIII, p. 661,
pl. 54, fig. 6, pl. 56, fig. 4.
1905 Sclerophytum Herdmani, E.-M. Pratt. Ceylon Pearl Oyster Fish.
of Gulf of Manaar, pt III, Supp. Rep. XIX, p. 253, fig. 8, 9.
1908 Scie. Herdmani, L. Roule. Alcyonaires d’Amboine. Anp. Soc.
Zool. Suisse, vol. XVI, fasc. 2, p. 179.
1913 Aie. leptoclados, W. KÜkenthal. Alcyonaria des Roten Meeres.
Denkschr. Kaiserl. Akad. Wissensch., vol. LXXXIX, p. 11.
1914 Sin. leptoclados., J. Lüttsciiwager. Arch. Naturg., Abt A, Heft 10,
p. 7.
1914 .Sin. Herdmani, J. LÜttschwager. Arch. Naturg., Abt. A,
Heft 10, p. 7.
1926 Sin. leptoclados, Kr Kolonko, Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 305, pl. Il, fig. 1.
1931 Sin. leptoclados, J. -A. Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XlIId, p, 48.
1933 Sin. leptoclados. H. -A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L,
n° 4, p. 350.
1936 Sin. leptoclados, L.-M.-I. Macfadyen. Alcyonaria of the Great
Barrier Reef Expédition, vol. V, n° 2, p. 37.
1937 Aie. leptoclados (pars), G. Stiasny. Bull. Mus , Nat. Hist. Nat.,
s. 2, t. IX, n° 6, p. 392.
Diagnose : Colonie : encroûtante ou arborescente : 1° colonie
encroûtante à pied bas et stérile et à lobes courts, digités, peu
, — 248 —
serrés ; 2° colonie arborescente à pied stérile dressé, cylindrique
et à lobes dressés subdivisés en lobules digités courts.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : grandes
aiguilles tuberculées (2 à 7 mm. de long) à protubérances compo-
sées, clairsemées ou à rares aspérités simples ; sclérites fusiformes
'à verrues subconiques ; b) dans la zone corticale : bâtonnets verru-
queux, baguettes claires ; grandes massues (0,2 à 0,3 mm. de long)
à tête tuberculée et à long manche épineux ; petites massues (0,08
à 0,15 mm. de long) à tête tuberculée et à court manche peu ver-
ruqueux. 2° dans le capitule : minces aiguilles tuberculées ou épi-
neuses (2 à 3 mm. de long) ; grandes massues corticales (0,2 à
0. 3 mm. de long) ; petites massues (0,08 mm. de long) à tête folia-
cée.
Polypes : petits, sur le capitule.
Coloration : des colonies à sec : brun foncé et, dans l’alcool :
jaune brunâtre, beige, gris clair, gris foncé ou noir.
Localité : 19 exemplaires dont 17 de la Mer Rouge (Mr. Dollfus,
1928), 1 de la Mer Rouge (Col. Michelin) et 1 de la Mer Rouge
(M. Klunzinger, 1878).
Distribution : Mer Rouge, Ceylan, Amboine, Port Denison,
Philippines, Indes orientales allemandes, I. Nicobar, Ternate,
1. Lotv, Savu, Biaru, Laiwui, I. Obi Major, I. Damar, I. Saleyer,
I. Banda, I. Paternoster.
32. Sinularia ramosa N. Sp.
Diagnose : Colonie : arborescente à gros pied dressé, plissé lon-
gitudinalement et à capitule formé de rameaux primaires divisés
en branches secondaires et tertiaires longues. '
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : aiguilles
tuberculées (1 à 5 mm. de long) droites ou courbes, pointues ou
arrondies, ornées de protubérances peu verruqueuses ; baguettes à
rares aspérités coniques, bâtonnets massifs presque' lisses ; nom-
breux éléments irréguliers ; b) dans la zone corticale : bâtonnets
épineux ; sclérites irréguliers ; petites massues (0,08 à 0,2 mm. de
long) à large tête branchue et manche épineux. 2°~ dans le capitule :
minces aiguilles (1 à 3 mm. de long) droites ou courbes, ornées de
tubercules irréguliers ou de petites épines coniques ; nombreuses
massues corticales grêles (0,16 mm. de long) à tête triramée.
Polypes : peu nombreux suç tout le capitule.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : blanc laiteux.
Localité : 2 exemplaires des Iles Seychelles (Mr. L. Rousseau,
1841).
Cette espèce se rapproche de S. leptoclados et S. gonatodes par
sa colonie arborescente et s’en distingue par ses branches secon-
daires et tertiaires longues et rigides ainsi que par la tête branchue
de ses massùes corticales.
33. Sinularia gonatodes Kolonko.
Synonymie :
1926 Sin. leptoclados var. gonatodes, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus.
Berlin, Bd XII, p. 309.
1933 Sin. leptoclados var. gonatodes, H. -A. Roxas. Philip. Journ.
Science, vol. L, n° 4, p. 351.
Diagnose : Colonie : arborescente, à pied large et court et à capi-
tule formé de lobes primaires, secondaires et tertiaires, inégaux et
flexueux.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur : grosses
aiguilles tuberculées (1,6 à 5,8 mm. de long) ornées de nombreuses
protubérances bosselées volumineuses ; sclérites à épines aplaties ;
b) dans la zone corticale : baguettes verruqueuses ; massues (0,12
à 0,16 mm. de long) à tête tuberculée et manche épineux. 2° dans
le capitule : aiguilles tuberculées (1,5 à 3 mm. de long) ; petites
massues (0,12 mm. de long) à tête tuberculée et à manche épi-
neux ; grandes massues (0,25 mm. de long) à manche long.
Polypes : sur le capitule.
Colorations : de la colonie dans l’alcool : gris cendré.
Localité : 2 exemplaires dont 1 de la Mer Rouge (Mr. Klunzin-
ger, 1878) et 1 des Iles Seychelles (Mr. L. Rousseau, 1841).
Distribution : Philippines, Mer Rouge, Seychelles.
34. Sinularia flexibilis (Q. G.).
Synonymie :
1833 Alcyonium flexibile, Quoy et Gaimard. Voyage de l’Astrolabe,
Zool., t. IV, p. 279, pl. XXIII, fig. 1, 2, 3.
1846 Aie. flexibile, J. -D. Dana. Zoophyes. Philadelphie, p. 619, pl. LVII,
fig. 6.
1857 Aie. flexibile, H. Milne-Edwards. Hist. nat. d. Corail., Paris,
vol. I, p. 117.
1869 ÿaniella flexibilis . J.-E. Gray. Ann. Mag. Nat. Hist., s. 4, vol. III,
p. 124.
1914 Sin. flexilis (err.), J. Lüttsch'wager. Arch. Naturg., Abt. A,
Heft 10, p. 11. 1
1926 Sin. flexibilis, K. Kolonko. Mitt. Zool. Mus. Berlin, Bd XII,
p. 310.
1931 Sin. flexibilis, J.-A. Thomson et L.-M.-I. Dean. Siboga-Expe-
ditie, Monogr. XlIId, p. 53, pl. XVI, fig. 8 ; pl. XXIII, fig. 3.
1933 Sin. flexibilis, H. -A. Roxas. Philip. Journ. Science, vol. L,
n° 4, p. 351.
— 250 —
1936 Sin. flexibilis, L.-M.I. Macfadyen. Alcyonaiia of the Great
Barrier Reef Expédition, Scientific Reports, vol. V, n° 2, p. 34.
Diagnose : Colonie : arborescente, à pied stérile large, ridé,
dépourvu de ligne basale. Capitule dressé formé de nombreuses
branches allongées souples ou tubulaires.
Spiculés : 1° dans la base du cœnenchyme : a) à l’intérieur ; gros
sclérites (2,5 mm. de long), massifs, larges, ornés de tubercules
volumineux ; b) dans la zone corticale : aiguilles verruqueuses
(0,33 mm. de long); petites baguettes, éléments calcaires irrégu-
liers, massues (0,11 à 0,13 mm. de long) à tête foliacée et à manche
émoussé. 2° dans la partie supérieure du tronc : a) à l’intérieur :
aiguilles tuberculées souvent courbes (1 à 4,5 mm. de long) ; b) dans
la zone corticale : petits spiculés irréguliers et massues (0,09 mm.
de long) à tête foliacée. 3° digitations : sclérites rares dans les rami-
fications de la mésoglée des branches primaires ; très petites mas-
sues disséminées dans la zone sous-ectodermique.
Polypes : plus ou moins rapprochés les uns des autres au sommet
des digitations, très distants sur les branches principales.
Coloration : de la colonie dans l’alcool : jaune rosé.
Localité : 2 exemplaires, 1 de Vanikoro (Mr. Quoy et Gaimard,
1829), 1 d’Indochine (Mr. Chevey, 1926).
Distribution : Vanikoro, I. Fidji, Amboine, Samoa, Philippines,
Haingsisi, I. Sangir, Saleyer, I. Low, I. Three, Indochine.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 251 —
Encore du nouveau sur les x Pyronia et + Pyro-Cydonia.
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
Grâce à feu le professeur L. Daniel et à M. le Professeur R. Maire,
le Muséum possède maintenant la série complète des X Pyronia,
c’est-à-dire des hybrides sexuels entre Poirier et Cognassier et des
4- Pyro-Cydonia « hybrides de greffe » entre ces mêmes genres. De
plus comme les + P.-C. Claracii et Winkleri fleurissent et fructi-
fient depuis 1944 1, il est possible de compléter la comparaison que
j’avais faite en 1925 2 en établissant le tableau ci-contre.
Celui-ci ne fait que confirmer le rapprochement que j’avais sug-
géré entre les X Pyronia et les + Pyro-Cydonia 3. Ces derniers, en
effet, possèdent des particularités nettement intermédiaires entre
Poirier et Cognassier comme cela se produit dans les hybrides
intergénériques, notamment les X Pyronia.
Du fait que les -f- Pyro-Cydonia apparaissent au niveau du bour-
relet de greffage ou en dessous, on en arrive à se demander si, dans
ce cas, le porte-greffe était bien un Cognassier plutôt qu’un X Pyro-
nia.
Le croisement Poirier X Cognassier n’a été réalisé volontaire-
ment qu’une fois en s’entourant de précautions particulières,
objectera-t-on ; cela prouve du moins qu’il est possible.
La découverte de nombreux -}- Pyro-Cydonia Danielii dans les
pépinières Lepape à Angers et Ligneau à Orléans ne s’expliquerait-
elle pas par le fait que la multiplication des Cognassiers destinés à
servir de porte-greffe pour le Poirier se fait de bouturage : il aurait
suffi d’avoir un pied de. X Pyronia, pris à tort pour un Cognassier
et de l’avoir multiplié de boutures or, justement, les -f- Pyro-
Cydonia (du moins les -f- P. C. Danielii -et Winkleri ) peuvent se
bouturer. , .
S’il n’est encore qu’hypothétique que les -f- Pyro-Cydonia puissent
être des hybrides sexuels tout comme les X Pyronia, il est certain
qu’ils ne peuvent être considérés comme des chimères tels que les
-f- Laburno-Cytisus, -=1- Crataego-M espilus et -f- Amygdalo-Persica
dont le même individu possède à la fois des rameaux, fleurs et
fruits de chacun des genres qui le compose avec parfois des rameaux,
fleurs et fruits intermédiaires.
1 Bull. Mus. Paris, 2e sér., XVI, p. 499 ; Revue scientifique ; Revue horticole, n. s.,
XIX, p. 165.
2 BuU. Soc. dendrol. France, 1925, p. 62.
3. Revue hort., I. c.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
Sur une variété horticole d’orme improprement rattachée
A ULMUS GLABRA HuDS. (=* U. MONTANA SfOKES).
Par J. -F. Leroy.
Assistant au Muséum.
Il existe dans le Jardin des Plantes et dans divers jardins publics
de Paris quelques variétés horticoles d’ormes généralement ratta-
chées à l’espèce Ulmus glabra Huds. (= U. montana Stokes). Parmi
celles-ci figurent U. glabra Huds. f. exoniensis (K. Koch) Rehd.
( = U. montana var. fastigiata Loud.) dont nous avons reconnu
un exemplaire en culture au Muséum : IJ. glabra Huds. var. pen-
dilla Rehd. (— U. montana var. pendula Loud.) planté un peu
partout 1 et facilement identifiable : c’est un petit arbre à port
pleureur, plus ou moins variable, mais présentant toujours dans
ses fleurs, ses fruits et ses feuilles, les caractères absolument typiques
de l’espèce sus-indiquée. C’est une autre yariété à port pleureur,
mais plus rare, nommée U. glabra Huds. var. Camperdownii Rehd.
(— U. montana var. pendula Kirchn.) qui fait l’objet de cette note.
Le seul exemplaire que nous connaissions de cette variété, à Paris,
se trouve au Muséum — non loin de la maison directoriale. C’est
un vigoureux et bel arbre greffé, pouvant avoir une cinquantaine
d’années et constituant à la belle saison une grosse boule verte
des plus ornementales, de 5 m. de haut sur 10 m. de diamètre.
L’étude que nous en avons faite nous convainc que l’appellation
de Kirchner, modifiée par Rehder doit être rejetée. Il s’agit
selon nous d’une variété horticole de X Ulmus hollandica (Miller)
Moss, espèce d’origine supposée hybride entre U. carpinifolia
Gled. (= U. foliacea Gil.) et U. glabra Huds.
Après un utile historique nous allons exposer les observations
qui nous amènent à cette conclusion.
1. ■ — Historique.
En 1864 G. Kirchner (in Petzold und Kirchner, Arboretum
Muscaviense, p. 565) passant en revue les diverses variétés qu’il
cultivait dans son Arboretum, cite la variété de Loudon qu’il
1. 25 pieds environ ornent les jardins de l’Archevêché derrière N.-D. de Paris ;
nous en avons remarqué aussi quelques exemplaires dans les parterres des Arènes de
Lutèce et devant la station de Métro, Quai de la Râpée. Par contre, le Muséum ne
possède pas cette variété.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
253 —
appelle U. montana var. horizontalis et un peu plus loin ajoute une
autre variété de port semblable : U. montana var. pendula, sur
laquelle il écrit :
« nous est parvenue sous ce nom de la pépinière de Travemünde.
Déjà les petits arbres de cette forme se distinguent nettement de
U. m. horizontalis par leurs longues branches pendantes, plus fortes.
A recommander comme plus bel arbre pleureur. »
Ainsi donc les arbres arrivent sous une étiquette que Kirchner
(ar bar et gartner) ne songe pas à contester; d’autant moins que
les arbres sont jeunes, et il ne parle ni des fleurs, ni des fruits ; les
feuilles n’ont pas atteint l’état qu’elles auront sur l’arbre adulte.
Dans les pays anglo-saxons cette variété est connue sous le nom
« Camperdown » emprunté à une région d’Ecosse, et toujours rat-
tachée à U. glabra Huds. Un exemplaire, peut-être le type, en
était connu vers 1880 en Ecosse, dans la propriété du comte de
Camperdown, près de Dundee, et dès cette époque avait déjà un
fort bel âge (cf. Richardson A. D. — The weeping varieties of
U. montana. Gard. Ghron., L, 1911, p. 221). Le moins qu’on puisse
dire, c’est que cette variété est ancienne et remonte bien au-delà
d’un siècle. On peut penser que les petits arbres de Kirchner ne
sont que des clones importés d’Ecosse vers le milieu du xixe s.
ou avant. Certains beaux arbres de cette variété sont encore en
culture en Ecosse (Richardson A. D., loc. cit.) et les quelques
traits descriptifs, joints à là photographie de ces arbres ne laissent
aucun doute sur leur identité avec ceux de Kirchner — et avec
l’arbre du Muséum : tête en forme de globe contrastant avec la
couronne souvent plate en port de cèdre et quelque peu raide de
la variété de Loudon, feuilles plus larges et plus arrondies, habil-
lant mieux les branches, les rameaux latéraux ne pendant pas
sous les branches dénudées comme dans la variété de Loudon.
Bien des erreurs comme celle que nous relevons présentement
viennent du fait que les botanistes répugnent à se pencher sur les
variétés horticoles, et celles-ci, entre les mains de jardiniers et de
pépiniéristes insuffisamment avisés, sont aisni répandues sous de
fausses identités.
2. — Etude botanique.
Nos observations ne visent pas à décrire la plante qui est
connue, mais à mettre en relief les caractères qui montrent que la
variété de Kirchner relève à la fois de U. glabra Huds. et de
U. carpinifolia Gled. et doit être rapportée h X U. hollandica (Miller)
Moss. Elles ont porté sur les rameaux feuillés, les fleurs et les fruits.
En ee qui concerne les feuilles nous n’avons retenu que les feuilles
adultes, distales ou subdistales de rameaux normaux de la cou-
ronne. Les autres feuilles situées plus bas ou appartenant à des
rameaux anormaux (gourmands, pousses tar dives de croissance
secondaire...) différant notablement dans la taille et la forme.
Feuilles. ■ — De dimensions variables, mais grandes, larges,
pouvant atteindre 16-18 cm. de long, sur 11-12 cm. de large, arron-
dies-elliptiques ou légèrement oblongues, scabres dessus à Tétât
jeune et quelque peu velues, mais devenant glabres et presque
lisses et brillantes par la suite, glabescentes dessous avec des touffes
de poils axillaires bien développées, se rejoignant presque les unes
les autres le long de la nervure principale ; remarquablement asy-
métriques à la base, le grand côté du limbe se terminant par un
vaste mouvement arrondi, auriculé, le petit côté tombant sur la
nervure principale à angle aigu ou droit — les feuilles de la base
des rameaux, plus petites, ayant tendance à présenter une base
cordiforme ; à dents prononcées, plus ou moins obtuses, subdivisées
à plusieurs degrés (5-6 parfois) ; généralement à contour progres-
sivement atténué vers le sommet, sans épaules, ni profondes décou-
pures, se terminant en pointe ou par un acumen relativement
large à la base et obtus au sommet ; fixées par un assez long pétiole
(6-10 mm.).
Ces caractères sont propres à X U. hollandica.
Rameaux. ■ — Les jeunes rameaux foliaires portent des poils
épars, mais deviennent vite lisses et brillants. Les bourgeons à
fleurs sont, glabrescents et moins volumineux que ceux de Ulmus
glabra. Les rameaux ont fréquemment, comme d’ailleurs dans la
variété de Loudon, un aspect en zig-zag marqué, dû à leur crois-
sance sympodiale.
Fleurs. - — Quoique variable et considéré comme tel pour une
espèce donnée le nombre des étamines étudié statistiquement
semble pouvoir, dans sa variabilité même, être interprété comme
une constante spécifique. Les flores forestières mentionnent accessoi-
rement et comme caractère secondaire le nombre des étamines :
4-5 E pour U. carpinifolia Gled., 5-6 E pour U. glabra Huds. Cela
veut dire que, en première approximation, les fleurs de ces espèces
en majorité possèdent ce nombre d’étamines. Mais en réalité la
« dispersion » est plus grande et il y a des fleurs à 3 E. et d’autres
à 4 E ou 7 E, en nombre restreint, suivant que l’on s’adresse à la
première ou à la seconde espèce. La considération de cette disper-
sion ainsi que de la moyenne arithmétique nous paraît être fort
utile.
Par une analyse opérée sur plusieurs centaines de fleurs prélevées
sur de nombreux bourgeons de rameaux différents nous avons
obtenu des moyennes arithmétiques de A = 5,5 pour U. glabra
et A . =* 4,2 pour un exemplaire de U. hollandica , très voisin de
255 —
U. carpinifolia Gled. La même analyse appliquée aux variétés à
port pleureur de Loudon et de Rirchner nous a donné sensible-
ment des moyennes respectives identiques. Voici les chiffres obte-
nus pour la variété qui nous intéresse : n = 300 fl. (15 bourgeons)
dont 22 fl. à 3 E., 210 fl. à 4 E., 68 fl. à 5 E., soit 70 % de fleurs à
4 E. et une moyenne arithmétique A = 4,2.
Fruits. — Les caractères des fruits sont nettement intermédiaires
entre les deux parents supposés. Les samares de la variété de Lou-
don sont remarquablement cunéiformes à la base, avec graine
typiquement au centre, elliptiques-obovales, presque symétriques,
avec une échancrure stigmatique peu importante par rapport à la
samare.
Les fruits de la varité de Rirchner sont au contraire assez
variables, oblongs ou suborbiculaires et plus larges, souvent asy-
métriques à la base, avec graine au-dessus du centre, toujours
assez rapprochée de l’échancrure stigmatique ; celle-ci étant pro-
fonde et ouverte. La taille des uns et des autres fruits étant à peu
près égale.
3. — Conclusion.
L’étude de ces différents caractères nous montre, si nous écar-
tons les caractères variétàux, notamment le port pleureur, que
nous sommes en présence de l’orme hollandais : X U. hollandica
(Miller) Moss. Nous proposons de nommer cette variété : X U. hol-
landica var. Camperdowniï (Rehd.) Comb. nov. et nous pensons
qu’elle mérite d’être propagée, au même titre que l’autre variété
à port pleureur. Si en général l’orme hollandais, et aussi à un
moindre degré l’orme des montagnes sont particulièrement vul-
nérables à la maladie, nous devons noter que sur les 25 ou 30 exem-
plaires à port pleureur de ces deux espèces que nous connaissons,
aucun n’était attaqué l’an passé, ni par les Scolytes-, ni par le Cham-
pignon (Ceratostomella ulmi). Doit-on y voir un effet salutaire de
la greffe ? En outre l’étude de cette variété nous a mis sur la voie
d’une méthode d’investigation basée sur l’utilisation d’un carac-
tère variable : le nombre d’étamines. Il y aurait lieu de reprendre
cette notion, en la généralisant, pour en éprouver le bien-fondé.
Laboratoire d’ Agronomie Coloniale du Muséum.
Révision de quelques Muscinées du valois (vi).
Par Paul Jovet.
Cette note relate quelques-unes des récoltes faites en Valois de
1924 à 1930. L’astérisque signale les espèces déjà citées antérieure-
ment (v. note précédente in Bull. Mus., réunion du 22 fév. 1945).
A. = département de l’Aisne. Les autres localités sans précision de
département appartiennent au département de l’Oise,, sauf la forêt
de Retz, tout entière située dans l’Aisne (à l’exception du Bois du
Tillet et du Taillis d’Ivors qui dépendent du département de l’Oise).
L’expression Bois de Bourneville englobe les bois de Bourneville, de
Montigny, de Gandelu et de Cerfroid qui constituent un seul massif
forestier. — Graves : indications tirées de : Catalogue des Plantes
de l’Oise, Beauvais. Questier (sans précisions) : renseignements
tirés de ses cahiers manuscrits. F. Camus : indications de son
fichier manuscrit conservé au Laboratoire de Cryptogamie du
Muséum (Paris).
Hépatiques.
Scapania irrigua (N.) Dum. — Chemin argilo-sableux siliceux
frais. Bois Poulet (entre Ormoy-Villers et Droiselles) avec Plec-
tocolea crenulata, Cephalozia bicuspidaia, F ossombronia Won-
draczekii, Mniobryum albicans, Lophocolea cuspidata, Riccia soro-
carpa, Scapania nemorosa, etc. — - Sur la laie Nicolaï, Taillis d’Ivors,
avec population muscinale très variée (v. Riccardia sinuata). —
Bois de Bourneville (A.), env. du Trait Carré : chemin restant
mouillé longtemps (v. Stereodon areuatus).
* Scapania curta (Mart.) Dum. — Sur laies siliceuses fraîches
ou humides. Bois de Bourneville (A.), environs du Trait Carré
(rare), (v. Stereodon areuatus ). — Entre Ormoy-Villers et Nanteuil-
le-Haudouin (v. Plectocolea hyalina).
* Calypogeia fissa (L.) Raddi. — Laies argilo-siliceuses fraîches
du Bois de Bourneville (A.), (v. Stereodon areuatus).
Cephaloziella byssacea (Roth) Wst. - — - Sur sol argilo-siliceux
des laies fraîches du Bois de Bourneville (A.), v. Stereodon areuatus.
■ — - Sur grès siliceux auversiens ombragés : Acy-en-Multien ; Forêt
de Retz, Puits des Sarrazins ; environs d’Ormoy-Villers (le Terny).
— Sur talus siliceux, plusieurs localités en forêt de la Haute-Pom-
meraie (avec Cephaloziella papillosa, Campylopus turfaceus) ; forêt
Bulletin du Muséum, 2e série, i. XVII, n° 3, 1945.
— 257
d’Halatte (chemin de Beaurepaire); Ormoy-Yillers (l’Ermitage,
avec Tritomaria exsectiformis ; à l’E. de la route de Nanteuil-le-
Haudouin avec Nardia scalaris) ; forêt de Retz (les Fonds Hou-
chards ; laie de la Fontaine S^Laurent) ; environs de Rouville
(près du Pont de Sainte-Fontaine) : talus adspecté au N. avec
Isopaches bicrenatus. 1
* Cephaloziella papillosa (Douin) Schfîn. — Taillis d’Ivors,
fructifié : Callunaie avec Cladonia macilenta Hofïm. et var. squa-
migera Wain., Dicranella heteromalla, Polytrichum juniperinum.
Cephaloziella rubella (N.) Wst. — Sur le sol des laies silva-
tiques siliceuses fraîches : Bois' de Bourneville (A.), v. Stereodon
arcuatus. Taillis d’Ivors : Laie Nicolaï, v. Riccardia sinuata.
Cephalozia bicuspidata (L.) Dum. — Talus siliceux ombra-
gés. Forêt d’Halatte : Chemin Blanc (env. de Bellecroix), route
Camomie (avec Calypogeia fissa), route de la Fontaine des Lys
(avec Plagiothecium undulatum ), route d’Angivilliers (avec 'Dicra-
nella heteromalla, Pohlia nutans, Diplophyllum albicans, Lopho-
colea cuspidata), chemin de Beaurepaire, route des Chats (avec
Isothecium viviparum, Eurhynchium Schleicheri fr. , Tortula subu-
lata ), route des Grands Chênes, route d’Auteuil, talus silico-glai-
seux aux Pouilleux (près de Fleurines) avec Calypogeia fissa, Pleu-
ridium subulatum, Plectocolea crenulata var. gracillima, talus silico-
calcaire de la route de Senlis avec Didymodon rubellus, Tortula
subulata, Lophocolea minor ; forêt de Retz : talus siliceux Ombra-
gés à Hylocomium brevirostre et Rhytidiadelphus loreus (laie des
Fonds Houchards, vers le carrefour des Bouleaux ; laie de la Fon-
taine S^Laurent ; Cr. des Houx), avec Webera sessilis (Route
Droite dans le taillis d’Ivors), avec Boeomyces rufus fr. (au-dessus
d’Eméville), etc. ; Bois du Roi (près du Pont de Sainte-Fontaine)
avec Isopaches bicrenatus ..
Sol argilo-siliceux des laies fraîches. Forêt de Retz : laie de la
Fosse aux Loups (au-dessus de la Maison forestière de Cabaret),
avec Diplophyllum albicans. Taillis d’Ivors ; laie Nicolaï, v. Ric-
cardia sinuata. Bois de Bourneville (A.), v. Stereodon arcuatus.
Env. d’Ormoy-Villers : Bois Poulet, avec Scapania irrigua ; Bois
des Brais (chemin des Vaches), avec Sphaerocarpus texanus.
Questier : in Herb. Mérat (Mus. Paris), sur la terre humide
dans la forêt de Villers-Côtterets ; sur ses cahiers manuscrits (de
1851 à 1857) : en forêt de Retz, route Tortue, Rond des Dames,
Walligny, chemin de Tbépy, Bourneville, cette dernière localité
relatée par Graves. F. Camus : de 1903-1914, forêts de Retz et
d’Halatte.
Chiloscyphus pallescens (Ehrh.) Dum. - — Sur talus marneux
subsuintant : forêt d’Halatte, entre les Poteaux d’Ivillé et des
Dames (v. Dicranella varia). Sur sol argilo-siliceux frais de la laie
Neuve (forêt de Retz), v. Plectocolea crenulata.
— 258 —
* Lophocolea cuspidata (N.) Limpr. — • Il se confirme que cette
espèce est beaucoup plus répandue que les Lophocolea hidentata
et. L heterophylla pourtant réputés beaucoup plus -communs. Il
vaudrait mieux pointer les localités de ces deux espèces que celles,
de L. cuspidata !
Sur chemins silvatiques frais ou mouillés. — Environs d’Ormoy-
Villers : Bois du Roi, entre Rouville et la Maison forestière, v. Cam-
pylopus fragilis ; — Bois Poulet, v. Plectocolea crenulata ; — entre
Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin, v. Plectocolea hyalina. ■ — •
Taillis d’Ivors, laie Nicolaï, v. Riccardia sinuata. — Forêt de Retz,
route de Boursonne, avec Eurhynchium Schleicheri. — Bois de Bour-
neville (A.), v. Stereodon arcuatus. ■ — - Haute-Pommeraie env. du
Poteau de Malassise (v. Riccia sorocarpa), et laie de la Maison
Noire (avec Mniurn rugicum ).
Talus silico-calcaires : Haute-Pommeraie (avec Oxyrrhynchium
Swartzii, Barbula fallax, Cratoneuron filicinum, Amhlystegium ser-
pens, Dicranella heteromalla) ; — Bois du Tremblay (env. de Creil)
avec Dicranum scoparium, Barbula acuta, Pleurochaete squarrosa,
Brackythecium glareosum.
* Lophozia ventricosA (Dicks.) Dum. — Chemin siliceux moussu
sec entre Rouville et la Maison forestière (Bois du Roi), v. Campy-
lopus fragilis.
Plectocolea crenulata (Sm.) Evs. — Sur le sol des chemins
forestiers frais, souvent inondés l’hiver. Avec la var. gracillima,
Bois de Bourneville (A.), v. ÿtereodon arcuatus, Forêt de Retz :
Laie Neuve (Taillis d’Ivors et forêt domaniale), sol faisant effer-
vescence légère ou à peine audible (ou nulle) sorte de Caricetum
strigosae, avec Stereodon arcuatus,' Riccardia sinuata, Mniobryum
albicans, Chiloscyphus pallescens, Pellia calycina, Hymenostomum
microstomum (r.), Cratoneuron commutatum, Riccia glauca, R. soro-
carpa, Fossombronia sp., Weisia viridula, Ctenidium molluscum.
Environs d’ Ormoy-Villers : Bois du Roi, avec Tillæa muscosa,
Erythrea pulchella, Centunculus minimus, Pleuridium alternifolium,
Mniobryum albicans, Fossombronia Wondraczekii ; — Bois Poulet
(vers Droiselles), avec Fossombronia Wondraczekii et plusieurs
Scapania, Cèphalozia bicuspidata, etc. ; — entre Ormoy-Villers et
Nanteuil-le-Haudouin, v. Plectocolea hyalina.
Talus glaiso-sablonneux siliceux ; var. gracillima, les Fouilleux
(près de Fleurines).
F. Camus : forêt de Retz, laie de Cabaret (1904), et en haut de
l’allée du Château (1914).
Jamesoniella autumnalis (D.-C.) St. ■ — Environs de Saintes-
Fontaine (env. de Rouville). Chemin siliceux frais à Tillæa mus-
cosa, avec Mniobryum albicans, Catharinea angustata, Pogonatum
subrotundum, P. aloides, Polytrichum juniperinum, Dicranella hete-
— 259 —
romalla. A signaler également sur ces sables achaliciques la pré-
sence d ' Abietinella abietina (rr).
Plectocolea hyalina (Lyell) Mitt. — Sur le sol des chemins
silvatiques glaiso-siliceux frais. Bois de Bourneville (A.), v. Ste-
reodon arcuatus. Taillis d’Ivors : laie Nicolaï, v. Riccardia sinuata.
Entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin : entre la route
et la voie ferrée, à l’W. de la cote 118, avec Stereodon arcuatus,
Anthoceros laevis , Riccia sorocarpa, Fissidens bryoides var. incons-
tans, F ossombronia pusilla, Catharinea > angustata, Scapania curta ,
Archidium alternifolium, Plectocolea crenulata, Pleuridium alter-
nifolium, Philonotis fontana r, Pottia truncatulà, Brachythecium
glareosum r, Mniobryum albicans r, Lophocolea cuspidata, Eurhyn-
chium Schleicheri, Ctenidium molluscum r.
Fossombronia pusilla (L.) Dum. — Sol glaiso-siliceux des
laies fraîches. Haute-Pommeraie : route de Clermont, v. Riccia
sorocarpa. — Environs d’ Ormoy-Villers : entre Cr du Sacre et le
canal, chemin à Mentha Pulegium (r), Juncus bufonius, avec Mnio-
bryum albicans ; — Bois de l’Ermitage, avec Ceratodon purpu -
reus, Brachythecium velutinum, Lophocolea heterophylla, Weisia
yiridula, Fissidens bryoides, F. taxifolius, etc... ; - — entre Ormoy-
Villers et Nanteuil-le-Haudouin, v. Plectocolea hyalina. Bois de
Bourneville (A.), v. Stereodon arcuatus.
Questier, mss. : plusieurs notations de 1854 à 1857 (il faudrait
examiner les spores).
Fossombronia Wondraczekii (Cda) Dum. - — Sol argilo-sableux
des laies fraîches. Buisson de Walligny : entre Cr des Ornières et
Cr de la Génevroie, chemin éclairé et mouillé, herbeux à Centun-
culus minimus, Sagina procumbens, Potentilla procumbens, Peplis
Portula, avec Riccia sorocarpa, Pleuridium alternifolium, Pottia
truncatula, P. lanceolata. Environs d’Ormoy-Villers : l’Ermitage ;
Bois du Roi, v. Campylopus fragilis et Plectocolea crenulata. Taillis
d’Ivors : laie Nicolaï, v. Riccardia sinuata. Bois de Bourneville (A.),
v. Stereodon arcuatus. Haute-Pommeraie, v. Riccia sorocarpa.
F. Camus : Forêt de Retz (montée de Taillefontaine, 1903 ; au-
dessus du Cr des Mazures, 1913) ; entre Ormoy-Villers et Nanteuil-
le-Haudouin (coupe de bois argilo-sablonneux, 1913).
* Riccardia sinuata (Dicks.) Trev. - — - Ne se trouve pas seule-
ment sur les pierres, les bois pourris au bord des petits ruisseaux
(Boulay), mais aussi sur talus glaiso-siliceux non suintant, talus
calcaires suintants, et (localités citées ici) sur le sol argilo-siliceux
des laies forestières : Bois de Bourneville (v. Stereodon arcuatus).
Taillis d’Ivors : laie Nicolaï « les Trous » ; avec Cratoneuron fili-
cinum var. trichodes, Mniobryum albicans, Campylium stellatum,
Lophocolea cuspidata (sur Dicranum majus), Ctenidium molluscum,
Hylocomium brevirostre, Fossombronia Wondraczekii, Catharinea
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
18
260
angustata, Stereodon arcuatus, Cephaloziella rubella, Riccia soro-
carpa, Anthoceros laevis, Pleuridium alterni folium, Eurynchium
Schleicheri, Archidium alternifolium, Plectocolea hycdina, Cepha-
lozia bicuspidata. — Forêt de Retz : laie Neuve (v. Plectocolea
crenulata). ■ — Sablière de Fleurines (v. Dicranella secunda).
* Sphaerocarpus texanus Austin. — Sol argilo-siliceux : chemin
des Vaches (Bois des Brais), rr, avec Mniobryum albicans, Bra-
chythecium albicans, Barbula unguiculata, B. revoluta, Peltigera
malacea, Riccia sorocarpa, etc. — Champ siliceux frais, en bor-
dure des bois d’Aumont, 22-iv-1935.
Riccia glauca L. — Sur le sol des laies glaiso-siliceuses fraîches.
Forêt de Retz : route de Chavigny et Cr de Retz avec Mniobryum
albicans, Archidium alternifolium, Pellia epiphylla, Pottia trun-
catula ; laie de Monthieux, jonction avec laie de Chavigny (v. Phi-
lonotis fontana). Bois de Bourneville (A.), v. Stereodon arcuatus. ■ —
Sur la vase retirée de l’Ourcq, la Ferté-Millon (Aisne), avec Phys-
comitrella patens, 16-X-1930. — Sur la partie découverte de la berge
gauche de l’Oise (Verberie), sables calcaires, avec Riccia crystal-
lina. — Champs siliceux ou argilo-siliceux, entre Crépy et Rou-
f ville, Largny (A.), avec Riccia sorocarpa, Anthoceros punctatus,
au-dessus de Troenes (lisière du Bois de Buchet avec Pohlia anno-
tina), mouillère dans un champ à l’orée de la forêt de Retz (env.
de Vaumôise avec Blasia pusilla (légère effervescence).
F. Camus : Champs de Villers-Cotterets (route de Soissons, près
halte, l-m-1914).
Riccia sorocarpa Bisch. — Chemins forestiers argilo-siliceux
frais. Haute-Pommeraie : vers le Poteau de Malassise avec Philo-
notis fontana rr, Mniobryum albicans, Lophocolea cuspidata rr,
Eurynchium Stokesii, Ceratodon, Barbula convoluta, B. unguiculata,
Bryum erythrocarpum ; route de Clermont, avec Ceratodon, Fos-
sombronia pusilla et Wondraczekii, Mniobryum albicans, Antho-
ceros laevis. Sables siliceux très légèrement calcaires. • — Forêt de
Retz : laie Tortue (v. Physcomitrium piriforme ) ; laie de Mon-
thieux, jonction avec la laie de Chavigny (v. Philonotis fontana) ;
laie du Château (v. Anthoceros laevis) ; laie Neuve (v. Plectocolea
crenulata) ; Buisson de Walligny (entre Cr des Ornières et Cr de la
Génevroie), v. Fossombronia Wondraczekii ; chemin de Thury à
Ivors avec Weisia viridula. — Taillis d’Ivors : laie Nicolaï, v.
Riccardia sinuata. — Bois de Bourneville (A.), v. Stereodon arcua-
tus. — Bois des Brais : chemin des Vaches (v. Sphaerocarpus texa-
nus). • — • Entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin (v. Plec-
tocolea hyalina). ■ — Champs siliceux ou argilo-siliceux, surtout
éteules, Villers-Cotterets (avec Ephemerum serratum), entre Crépy-
en-Valois et Rouville, entre Bois du Tremblay et Montlaville (env.
de Creil), Largny (A.) avec Riccia glauca, Anthoceros punctatus, en
— 261 —
lisière du Petit Bois d’Haramont (A.), lisière de la forêt aux envi-
rons de Vaümoise (en vue de Russy, avec Pleuridium nitidum),
du Bois du Tillet (avec Sphaerocarpus terrestris).
Questier, in herb. Mérat, dans les champs après la moisson,
env. de Thury-en- Valois, 1847. — F. Camus :■ Champ de trèfle à
Dampleux (Aisne), champs (Villers-Cotterets).
Anthoceros laevis L. — • Sol des laies siliceuses fraîches. Forêt
de Retz : laie Tortue, avec Physcomitrium piriforme ; laie du Châ-
teau, avec Carex strigosa, Juncus lamprocarpus, Riccia sorocarpa,
Physcomitrium piriforme, Pottia truncatula, Archidium alterni-
folium. Taillis d’Ivors : laie Nicolaï, v. Rioeardia sinuata. Entre
Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin, v. Plectocolea hyalina.
Haute-Pommeraie, route de Clermont, v. Riccia sorocarpa.
Graves : forêt d’Halatte, au-dessus de Moulin Galipet ; Champ
familier (forêt de Retz) ; bois du Montrolle, ces deux dernières
localités d’après Questier. Outre ces deux localités, Questier le
notait de 1848 à 1858, en forêt de Retz : route de Faverolles, route
Chrétiennette, route Tortue (au-dessus du Rond Madame), routes
de Chavigny, des Quatorze frères, Cr des Houx. Distribué par
G. Marcilly, in Billot, Flora Germ. et Gall. n° 2795 : fossés bor-
diers de la laie des Verriers, forêt de Retz, près de Villers-Cotterets,
sables moyens, 5-viii-1859.
Anthoceros punctatus L. — Sur terre argilo-sableuse fraîche
des éteules : Crépy, chemin de Rouville avec Dicranella varia,
Ephemerum serratum, Riccia glauca, R. sorocarpa, Pottia trunca-
tula, P. intermedia, Phascum acaulon, Bryum erythrocarpum ; Lar-
gny (A.), avec Riccia sorocarpa, R. glauca ; en lisière de la forêt de
Retz, en vue de Russy, avec Blasia pusilla. Sur le sol argilo-sableux
siliceux des laies forestières en forêt de Retz : laie de Chavigny,
ta, avec Archidium alternifolium, Pottia truncatula, Pleuridium
alternifolium, Peplis Portula, Juncus bufonius ; laie de Monthieux,
jonction avec laie de Chavigny (v. Philonotis fontana).
Questier, mss., 1850, forêt de Retz sur la laie des Mazures et
laie de Faverolles.
Mousses.
Dicranella secunda (Sw.) Lindb. — fr., Fleurinps, très loca-
lisé sur un ancien chemin d’évacuation de la sablière N. Sol mouillé
à la base des sables auversiens avec C allier gonella cuspidata, Ric-
cardia sinuata, Stereodon arcuatus, Archidium alternifolium, Mnio -
bryum albicans, Ceratodon purpureus, Cirriphyllum piliferum,
Eurynchium Stokesii, Philonotis fontana, Pseudoscleropodium purum ,
Juncus lamprocarpus, Carex hirta, Lotus uliginosus, V eronica ser-
pyllifolia... Vit en Europe, Sibérie, Amour, N. Amérique (Bro-
262 —
therus) ; est considéré comme mésothermique-boréal par Amann ;
Suisse : de 540 à 2.570 m. ait. En France, Husnot (Muscol. Gallica,
1884-90) l’indique : Pyrénées, Alpes, Mont-Dore, Haute-Vienne,
Jura, Vosges, et aussi dans la Manche (bois d’Astré, près Saint-
James) à moins de 100 m. d’alt. (d’après Besnard). A Fleurines,
Dicranetla secunda vivait vers 110 m. d’alt.
* Dicranella varia (Hedw.) Schimp. — Talus marneux, Forêt
d’Halatte ; route du Cerfouillet (entre les poteaux d’Ivillé et des
Dames) avec Pellia calycina, Cratoneuron filicinum fo., Mnium
punctatum, Chiloscyphus pallescens, Ctenidium molluscum, Oxyr-
rhynchium pumilum, O. Swartzii... Chemin sablonneux silico-cal-
caire, Bois des Brais.
Questier : in Herb. Mérat, Thury-en- Valois. ■ — Bescherelle :
ip Herb. Mus. Paris, Etang d’Oigny (A.), 1859-62. — F. Camus :
Forêt de Retz (route de Taillefontaine, ligne du Faîte, 1904) ;
Longpont (A.), 1913.
* Campylopùs fragilis (Dicks.). Br Eur. — Chemin silvatique
siliceux moussu, Bois du Roi, avec Ceratodon d., Cephaloziella Starkii,
Lophocolea cuspidata, L. heterophylla, Lophozia ventricosa, Pelti-
gera malacea, Mniobryum albicans, Fossombronia Wondraczekii,
Archidium alternifolium.
Philonotis fontana (L.) Brid. — Sur les laies glaiso-siliceuses
fraîches. Entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin, v. Plec-
tocolea hyalina. Env. du Poteau de Malassise (Hte-Pommeraie), v.
Riccia sorocarpa. Fleurines, Sablière N., r., v. Dicranella secunda.
Forêt de Retz : laie de Monthieux, intersection avec laie de Cha-
vigny, avec Mniobryum albicans, Riccia sorocarpa, R. glauca,
Anthoceros punctatus, Pleuridium subulatum, Juncus bufonius,
Stellaria uliginosa, Peplis Portula, Scirpus setaceus. Bois de Bour-
neville (A.).
Questier : marais de Russy ; Vivières (A.), 1840 ; fr., au bas des
sables de Fleurines, 10 et 15-vi-1850. — Bescherelle, allées
humides, Villers-Cotterets, 25-vn-1864 : d’après G. Dismier^BuII.
Soc. Bot. Fr., 1907) indiqué in Husnot (Muscol. Gall.) sous le
nom de Ph. marchica. ■ — Graves : Fleurines (Questier).
Stereodon arcuatus Lindb. — Sol des laies argilo-sablon-
neuses fraîches. Forêt de Retz : Route et Laie Neuve (Taillis d’Ivors
et forêt domaniale), v. Plectocolea crenulata. Taillis d’Ivors : Laie
Nicolaï, v. Riccardia sinuata. Bois entre la route d’ Ormoy-Villers
à Nanteuil et la voie ferrée, v. Plectocolea hyalina. Bois du Lieute-
nant (Chantilly) : route Colleraie avec Catharinea angustata. Forêt
d’Halatte : route Bourbon, avec Tillæa muscosa, Catharinea augus-
tata. Sablière de Fleurines, ancien chemin d’évacuation, place mouil-
lée avec Philonotis fontana, Dicranella secunda. C’est sur le pla-
teau du Bois de Bourneville (A.) surtout près du « Trait carré »
— 263
(Bois de Gandelu) que le Cicendietum présente le maximum d’es-
pèces ; voici un aperçu de la végétation d’une quinzaine de laies
(1926) : Cicendia filif orrais, Radiola linoides, Juncus Tenageia,
J. supinus, Centunculus minimus, Peplis Portula, Callitriche sta-
gnalis ; nombreuses muscinées dont :
Calypogeia fissa.
Cephalozia bicuspidata
Cephalàziella byssacea.
Cephaloziella rubella.
Fossombronia pusilla.
Fossombronia Wondraczekii.
Lophocolea bidentata.
Lophocolea cuspidata.
Plectocolea crenulata.
Plectocolea gracillima.
Plectocolea hyalina.
Riccardia sinuata.
Riccia glauca.
Ricçia sorocarpa.
Scapania curta.
Scapania irrigua.
Scapania nemorosa.
Archidium alternifolium.
Brachythecium glareosum r.
Campylium chrysophyllum.
Catharinea angustata.
Cratoneuron filicinum.
Fissidens bryoides
var. inconstans.
Funaria obtusa.
Philonotis fontana.
Pleuridium alternifolium.
Pleuridium nitidum.
Pleuridium subulatum.
Pogonatum urnigerum.
Mniobryum albicans r.
Rhytidiadelphus squarrosus.
Weisia viridula.
Indications concernant le Stereodon arcuatus : Bescherelle :
Villers-Cotterets, laie de la Mare Pavée, 25“ix-1864. ■ — G. Camus :
Forêt de Carnelle (sur glaise). Forêt de Retz (Route de Taillefon-
taine un peu au-dessous de la route du Faîte ; près de Longpont).
Forêt d’Halatte (entre Butte de Flèurines ët Chaussée de Pont-
point). Route de Nanteuil-le-Haudouin à Ormoy-Villers (point
culminant, argile mêlée de sable).
Un certain nombre de Muscinées citées ici- furent déjà récoltées
èn Valois par F. Camus '; cependant la présence de beaucoup d’entre
elles ne paraît pas avoir été indiquée, ainsi pour : Anthoceros punc-
tatus, Fossombronia pusilla, F. Wondraczekii, Plectocolea crenu-
lata et var. gracillima, Stereodon arcuatus, etc. « Nouveaux » pour
la dition : Chiloscyphus pallescens, Scapania irrigua. « Nouveau »
pour la région parisienne : Dicranella secunda.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 264 —
Muscinées de la pointe de Chalune (Haute-Savoie).
# Par Mme S. Jovet-Ast.
i
Chalune, montagne atteignant 2.114 m., située au N. du Plateau
du Praz-de-Lys, reliée au Roc d’Enfer par une crête élevée, est
formée de calcaire, brèche inférieure du Chablais à la base, trias
supérieur vers le sommet.
Jusqu’alors, aucune liste de Muscinées ne semble avoir été don-
née pour la pointe de Chalune. L’Abbé Puget (session extraor-
dinaire à Chambéry, Bull. Soc. Bot. Fr., 1863), énumère seulement
les Phanérogames qu’il y trouva.
Les Muscinées signalées dans cette note, furent récoltées le
1er septembre 1943 1, sur les pentes NE, N. et W., près de la pointe,
à partir de 2.000 m. environ. Nous les groupons par stations.
Hépatiques.
1° Dans les fissures des rochers, sur les parois des crevasses,
dans les fentes plus ou moins terreuses ou à la base terreuse des
rochers :
Barbilophozia lycopodioides (Wallr.) Plagiochila asplenioides (L.) Dum.
Lske. Scapania aequiloba (Schw.) Dum.
Leiocolea Muelleri (N) Joerg. Radula cf. complanata (L.) Dum.
cf. var pumila Nees. Riccardia pinguis (L.) Gray.
Pedinophyllum interruptum (Nees) Preissia quadrata (Scop.) N.
Ldb. Sauteria alpina (N.) N.
Lophocolea minor Nees. Marchantia polymorpha L.
Pedinophyllum interruptum : Certains exemplaires sont nette-
ment caractérisés ; d*butres, par leurs feuilles de forme très variable
(sommet profondément émarginé ou bilobé) rappellent le « Pla-
giochila Stableri » Pears.
Plagiochila asplenioides : très abondant. Aucun spécimen ne
correspond à l’espèce type : feuilles inférieures généralement en-
tières, feuilles supérieures à dents assez nombreuses ou très
rares ; c’est la var. minor (ou formes très voisines).
Radula cf. complanata : non fructifié mais très propagulifère.
Sauteria alpina : cette espèce arctico-alpine semble rare dans
les Alpes françaises. D’après Boula y et Husnot, ne serait signalée
1. Récoltes de P. et S. Jovet.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
265
que de Savoie (bord du torrent de la Sassière) et des Hautes-Alpes
(ces deux auteurs ne pouvant préciser s’il s’agit du département
des Hautes-Alpes ou de la partie élevée des Alpes). L’herbier du
Muséum de Paris possède un échantillon de M. Sébille venant de
la forêt de Lanslevillard en Savoie. P. Culmann ( Bull . Soc. Bot.
Fr., 1936, p. 464) la signale à Lâchât dans le bassin supérieur de
l’Arve à 1.500 m. d’altitude. A Chalune, nous l’avons récoltée sur
les parois d’une crevasse assez profonde et fraîche, vers 2.110 m.
d’alt., où elle n’est d’ailleurs pas très abondante. Trouvée égale-
ment le 12-9-43, sur la paroi fraîche semi-éclairée d’une crevasse
étroite, vers 1.950 m. d’alt., au Pic de Marcelly.
Marchantia polymorpha : tapissait le fond terreux d’une petite
excavation de 40 cm. de profondeur, entre deux rochers.
2° Sur les rameaux d’un Juniperus bas et rabougri, appuyé
contre un rocher, vers 2.000 m. :
Barbilophozia lycopodioides (Wallr.) Porella platyphylla (L.) Lindb.
Lske.
Radula complanata (L.) Dum., pro- Metzgeria furcata (L.) Dum,
pagulifère.
3° Sur racine d’ Asplénium Trichomanes L. :
Pedinophyllum interruptum (Nees) Ldb.
Mousses.
1° Fissures fraîches de rochers (les mêmes que ci-dessus) :
Fissidens cristatus Wils. Orthothecium rufescens (Dicks.) Br**
Ditrichum flexicaule (Schleich.) eur. v
Hamp. var. densurn B et S. Orthothecium intricatum (Hartm.)
Distichiumcapillaceum (Sw.) 15t. eur. Br. eur.
Didymodon rubellus (Hofïm.) Br. Ptychodium plicatum (Schleich.)
eur. Schimp.
Tortella iortuosa [ L.) Limpr. Cirriphyllum cirrosum (Schwaegr.)
Tortula subulala (L.) Hedw. Grout.
Tortula norvégien (Web. fil.) Wahl. Oxyrrhynchium praelongum (Hedw.)
Tortula ruralis (L.) Ehrh. Warnst.
Encalypta contorta (Wulf.) Lindb. Campylophyllum Halleri (Sw.)
Webera cruda (L.) Bruch. Fleisch.
Bryum capillare L.' Campylium hispidulum var. Som-
Bryum elegans Nees. merfettii (Myr.) Lindb.
Mnium orthorrhynchum Brid. Campylium protensum (Brid.) Broth.
Mnium marginatum (Dicks.) Palis. Cratoneuron glaucum (Lam.) C. Jens.
Meesea trichodes (L.) Spr. var. var. sulcatum (Schimp.) Broth.
alpina Br. eur. Ctenidium molluscum (Hedw.) Mitt.
Timmia norvegica Zett. Hylocomium proliferum (L.) Lindb.
Pseudoleskeella catenulata (Brid.) Rhytidiadelphus triquetrus (L.)
Kindb. Warnst.
Pseudoleskea atrovirens* (Dicks . ) Br.
eur.
266 —
Tortula norvegica (= Barbula aciphylla Br. eur.) : peu abondant.
Récolté sur de petits blocs rocheux ou dans des fissures de rochers,
soit dans la partie éclairée, soit dans les parties fraîches plus pro-
fondes. Déjà signalé au Roc d’Enfer (Puget). Ch. Meylan (in
J. Amann, Flore des Mousses de la Suisse, 1912, p. 120) fait remar-
quer que « on trouve parfois (par exemple au Chasseron) des formes
dont le poil est rouge seulement au sommet, ou même entièrement
blanc dans une partie de la touffe ». La même observation peut être
faite sur les Tortula nordegica de Chalune. Malgré l’existence d’un
poil hyalin, les caractères sont bien éeux du Tortula norvegica et
cette forme se distingue nettement du Tortula ruralis.
Timmia norvegica : récolté deux fois seulement dans les fentes
de rochers à plus de 2.000 m. d’altitude. D’après Husnot, cette
espèce ne serait coniîue que dans les rochers hurtiides des Pyrénées.
Da^s les Alpes françaises, elle a déjà été signalée à Lâchât et Bérard
dans la vallée supérieure de l’Arve (P. Culmann, Bull. Soc. Bot.
Fr., 1930, p. 470).
Cirriphyllum cirrosum : sur les parois d’une crevasse, entre les
thalles de Sauteria alpina.
Oxyrrhynchium praelongum : forme que l’on pourrait nommer
adv. Schleicheri Hedw. (c’est-à-dire : adv. var. abbreviatum Br.
eur.)
2° Base terreuse de rochers :
Tortella tortuosa (L.) Limpr. | Ctenidium molluscum (Hedw.) Mitt.
3° Sur un petit talus terreux peu rocheux : Dicranum scoparium
(L.) Hedw.
4° Sur racine à' Asplénium Trichomanes L. :
Oxyrrhynchium praelongum (Iledw.) Warnst., forme peu différente du
type.
Parmi les Hépatiques recueillies à Chalune, si l’on excepte Pla-
giochila asplenioides (indifférent au substrat), Scapania aequiloba
(calciphile et sciaphile), Badula complanata (plutôt silicicole),
Aneura pinguis (plutôt, hygrophile), et Marchanda polymorpha,
qui peuvent vivre de la plaine à la zone alpine, nous remarquons :
des espèces croissant de la zone inférieure à la zone alpine, puis
Barbilophozia lycopodioides localisé aux zones moyenne et alpine,
hygrophile terricole ou humicole, et Sauteria alpina, humicole de
la zone alpine, vivant très fréquemment dans les anfractuosités
rocheuses fraîches et ombragées.
Parmi les Mousses, 17 espèces sont mésophiles et plus ou moins
sciaphiles, une (Distichium capillaceum) à la fois xérophile et
sciaphile, 6 xétfophiles, 3 hygrophiles, et une (Cratoneuron glau-
cum var. sulcatum) hydrophile. Remarquons que, si Meesea tri-
267 —
chodes est une habituelle des marais (même de la zone inférieure),
ses variétés se cantonnent, dans les zones subalpine et nivale, sur
l’humus frais et ombragé. La plupart' de ces mousses humicoles.
et terricoles fréquentent habituellement des stations identiques à
celles indiquées pour Chalune. D’autres (comme P'seudoleskeella
catenulata et Pseudoleskea atrovirens) sont plutôt saxicoles.
Nous trouvons 19 espèces calciphiles ou calciphiles préférantes,
2 (Mnium orthorrhynchum et Meesea trichodes var. alpina ) calci-
philes ou indifférentes ; Fissidens cristatus, bien que calciphile,
peut se passer de calcaire ; Webera cruda et Hylocomium proliferum
sont des calcifuges tolérantes ou préférantes, et les cosmopolites
(Bryum capillare, Oxyrrhynchium praelongum, Rhytidiadelphus
triquetrus ) nettement indifférentes.
D’après leur limite altitudinale les Mousses peuvent être classées
de la façon suivante : -
De la zone inférieure ou de la plaine à la zone nivale : Ditrichum
flexicaule, Distichium capillaceum, Didymodon rubellus, Tortella
tortuosa, Tortula ruralis, Bryum, elegans, Pseudoleskeella catenulata ,
Pseudoleskea atrovirens, Orthothecium rufescens, Campylium pro-
tensum, Hylocomium proliferum.
De la plaine à la zone alpine : Fissidens cristatus, Tortula subu -
lata, Encalypta conforta, Bryum capillare, Mnium marginatum,
Ctenidium molluscum, Rhytidiadelphus triquetrus.
De la zone moyenne à la zone alpine : Mnium orthorïhynchum,
Campylophyllum Halleri.
De la zone moyenne à la zone nivale : Webera cruda, Tortula
norvegica, Orthothecium intricatum, Ptychodium plicatum, Crato-
neuron glaucum var. sulcatum. ■
De la zone subalpine à la zone nivale : Meesea trichodes var.
alpina, Timmia norvegica, Cirriphyllum cirrosum.
Oxyrrhynchium praelongum et Campylium hispidulum var. Som-
merfeltii dépassent le maximum d’altitude indiqué par Amann
pour ces 2 espèces en Suisse (1.700 m. et 1.900 m.).
Ces observations indiquent, à la Pointe de Chalune, la présence
de Muscinées cosmopolites, presque indifférentes à tous égards,
d’espèces croissant dans les différentes zones, souvent calciphiles,
terricoles ou humicoles, rarement saxicoles, mésophiles plus ou
moins sciaphiles, parfois xérophiles ou hygrophiles, et plus par-
ticulièrement de trois Mousses nettement montagnardes et carac-
téristiques des stations où elles vivent à Chalune (Meesea trichodes
var. alpina, Timmia norvegica, Cirriphyllum cirrosum). Insistons
sur l’existence du Totula norvegica, calciphile des zones subalpine,
alpine et nivale, et surtout du Sauteria alpina spéciale à la zone
alpine, et, comme Timmia norvegica, rare dans les Alpes fran-
çaises.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
268 —
Empreintes de pas de Dinosauriens du Maroc, exposées
dans la Galerie de Paléontologie.
Par Albert F. de Lapparent.
Note présentée par M. le Professeur C. Arambourg.
En 1937, Ed. Roch 1 a signalé pour la première fois dans la
région de Demnat, à 100 km. à l’E. de Marrakech, de curieuses
empreintes de pas attribuables à des Dinosauriens, dans un terrain
rouge continental rapporté au Lias supérieur.
Muni d’une mission du Muséum, obtenue sur la bienveillante
intervention de M. Arambourg, nous nous sommes rendus au Maroc
en 1941 en vue d’y rechercher les Dinosauriens reconnus en plu-
sieurs points 2. Nous avons étudié, en compagnie de H. Termier,
les empreintes de pas de Demnat, visibles au nombre d’une qua-
rantaine sur un magnifique sol craquelé de couleur rouge brique.
Enfin, en 1942, H. Termier1, accompagné de H. Wacquiez
envoyé à son tour en mission par le Muséum, a pu faire rapporter
de Demnat à Paris l’une de ces empreintes de pas, avec son contre-
moulage en plâtre et le moulage d’une autre.
Grâce à la complaisance de M. Arambourg et de M. Roger,
et malgré les difficultés de l’heure présente, ces objets viennent
d’être montés et exposés, avec des photographies d’autres em-
preintes de Demnat, dans la Galerie de Paléontologie du Muséum
en février 1945.
La figure 1 montre les caractéristiques de la belle empreinte de
pas intégralement reconstituée : empreinte tridactyle ; divergence
entre le doigt II et le doigt III : 40° ; entre le doitg III et le doigt
IY : 30° ; doigts latéraux terminés par une griffe assez pointue ;
longueur de l’empreinte 0 m.. 40. L’enjambée entre deux pas, mesu-
rée sur le terrain, est de 1 m. 60. L’étude des pistes permet de dis-
tinguer le pied droit du pied gauche, bien que les empreintes se
trouvent presque exactement dans le prolongement l’une de l’autre
comme pour les pistes d’Oiseaux. Cette empreinte serait celle d’un
pied droit.
1. H. Plataeu, G. Giboulet et Ed. Roch. Sur la présence d’empreintes de Dino-
sauriens dans la région de Demnat. C. R. somm. Soc. géol. Fr., 1937, p. 241.
2. A. F. de Lapparent. Sur les Dinosauriens du Maroc, C. R. somm. Soc. géol. Fr.,
1942, p. 38.
3. H. Termier. Données nouvelles sur le Jurassique rouge à Dinosauriens du
Grand et du Moyen Atlas (Maroc). Bull. Soc. géol. Fr., (5), XII, p. 199, 1942.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
270 —
La figure 2 reproduit le contre-moulage en plâtre de l’empreinte
telle qu’elle a été exécutée sur le terrain par H. Termier et H. Wac-
quiez. On y remarque Une anomalie au doigt II, qui paraît double ;
ce qu’il faut attribuer, selon nous, à un glissement de ce doitg au
moment du passage de l’animal.
La figure 3 montre le moulage en plâtre d’une autre empreinte ;
la direction oblique du talon, semblable à la précédente, indique
qu’il s’agit encore d’un pied droit. On remarquera que les deux
doigts latéraux sont assez déformés et évoquent un glissement du
pied de l’animal sur la boue encore incomplètement solidifiée lors
de son passage.
Deux photographies 24 X 30 (nos 2 et 3), encadrant ces objets,
donnent une idée du sol craquelé à empreintes ; une autre photo-
graphie (n° 1) montre trois pistes de Dinosauriens, de taille et
d’enjambée différentes, s’entrecroisant sur le sol rouge de Demnat.
L’absence sur le terrain de toute trace attribuable à l’empreinte
de la queue, chose qui était au contraire assez fréquente sur le
célèbre sol triasique de la Connecticut Valley aux Etats-Unis x,
fait penser que les animaux de Demnat, bipèdes, devaient courir
la queue en l’air. Une quatrième photographie (n° 4), empruntée
au magnifique ouvrage de Saville Kent 1 2, montre que le curieux
Lézard actuel d’Australie Chlamydosaurus Kingi, long de 90 cm.,
court toujours de cette façon, sur ses deux pattes de derrière et la
queue redressée.
Les empreintes de Demnat ont été laissées par des Dinosauriens
bipèdes, très probablement par des Théropodes carnivores. Lull
( op . cit.) a proposé un essai de classification des innombrables
empreintes, d’âge triasique, de la Connecticut Valley. Les traces
de Demnat, si on voulait les rapprocher de quelque chose de connu,
devraient être rapportées au type « Eubrontes » (== « Brontozoum »)
dont voici les caractères : type bipède ; taille considérable ; trace
du pas lourdement marquée ; doigts profondément séparés ; em-
preinte du pied toujours tridactyle ; aucune trace de la queue.
★
¥ *
Il serait bien intéressant de connaître les ossements des Dino-
sauriens de Demnat ; mais à l’heure actuelle on n’en a pas encore
récolté. Cependant, divers indicés recueillis par H. Termier font
penser qu’une prospection méthodique des synclinaux contenant
du Jurassique rouge permettrait d’en découvrir.
Par l’exposition de ces objets, se trouve désormais évoquée
1. R. -S. Lull. Triassic life of the Connecticut Valley. Bull. geol. and Nat. Hist.
Survey Connecticut, t. 24, pp. 1-285, 1915.
2. Saville Kent. The naturalist in Australia, pl. XII, 1897.
dans la Galerie de Paléontologie du Muséum une journée historique
du Lias, au cours de laquelle, après une averse, sur un sol boueux
en voie de dessiccation sous un soleil tropial, une troupe de grands
Dinosauriens bipèdes évoluaient en tous sens, il y a quelques cent
cinquante millions d’années, dans la région où plus tard devaient
surgir les puissants contreforts du Haut Atlas marocain.
Les traces de Demnat sont la plus ancienne indication de l’exis-
tence de Dinosauriens en Afrique du Nord. L’intérêt de cette recons-
titution s’accroît encore du fait que les empreintes de pas de Ver-
tébrés paraissaient jusqu’ici inconnues dans le Lias 1, sans doute
parce que nous connaissons très peu de formations continentales
datant de cette période.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. O. Abel. Vortzeitliche Lebensspuren, 1935, pp. 125 et 141.
272 —
Présence d’un lambeau de sables de beau ch amp a senlis
(OISE).
Par René Abrard.
Professeur au Muséum.
D’après Graves « les alentours de Senlis sont occupés exclu-
sivement par les bancs supérieurs du groupe calcaire... » x, c’est-
à-dire par le Calcaire grossier supérieur lutétien. L’extrême minutie
du travail de cet excellent observateur, et la topographie des abords
immédiats de Senlis, qui est bien celle des plateaux du Calcaire
grossier ont fait admettre par tous cette opinion que reflètent les
éditions de la Carte Géologique au 80.000e, feuille de Beauvais.
En examinant récemment une fouille de 2 m. de profondeur
située à l’extrémité N.-W. de Senlis, au lieudit « la Santé », soit
à 150 m. environ au N. de la route de Creil, dans le prolongement
de l’Avenue Beauséjour, vers la cote 70, j’ai constaté que sous le
limon et le brouillage calcaire, épais au total de 1 m. 75, les Sables
de Beauchamp étaient visibles sur 0 m. 25.
Il s’agit de sables très blancs à faciès de charriage accentué avec
galets de silex noirs, et galets calcaires plus volumineux portant
des Huîtres fixées. Les fossiles sont très roulés et presque toujours
brisés ; les espèces suivantes sont les plus communes :
Nummulites variolarius Lmk., Axinaea depressa Desh., Cardita plani-
costa Lmk., C. sulcata Sol., Meretrix nitidula Lmk .,.Corbula gallica Lmk
Dentalium grande Desh., Ampullina parisiensis d’Ohb., Mesalia incerta
Desh., Cerithium tuberculosum Lmk., Batillaria pleurotomoides Lmk.,
Terebra plicatula Lmk.
J’ai également trouvé une dent de Lamna. Un exemplaire de
grande taille de Chama lamellosa Lmk., contenait un remplissage
de Calcaire grossier auquel il a été arraché, de même probablement
qu’un Potamides lapidum Lmk, très roulé.
Ce lambeau de sables bartoniens doit être très peu étendu et
d’une faible épaisseur, car une seconde fouille, située à 40 m. de
la précédente en se dirigeant vers la vallée de l’Aunette, et à une
cote très peu inférieure, n’a rencontré que le Calcaire grossier.
Le déblaiement dans la vallée de la Nonette au voisinage de la
rivière n’a donc pas atteint partout le contact Bartonien- Lutétien.
1. L. Graves. Essai de topographie géognostique du département de l’Oise, Beau-
vais, 1847. Voir p. 347.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
— 273
A Montlognon à 9 km. au S.-E. de Senlis, le creusement d’un puits
m’avait déjà montré que les Sables de Beauchamp s’avançaient
jusqu’à la localité, ainsi que je l’ai indiqué sur la révision de la
2e édition de la feuille de Beauvais.
En ce qui concerne Senlis, il faut rappeler que Graves (P. 350),
indique que dans les carrières de la Santé voisines de la porte de
Creil, depuis longtemps disparues, il y avait un découvert épais
de 8 m; mélangé de sable, sous lequel on trouvait le calcaire dur.
Il s’agit- probablement du sable bartonien qui n’avait pas été iden-
tifié comme tel.
— 274
Un nouvel exemple de berge ancienne de la seine éboulée
a V illennes-sur-Seine (Seine-et-Oise).
' Par R. Soyer.
Les éboulements de berges anciennes de la Seine, dont plusieurs
exemples ont été signalés à Paris et dans la région parisienne (1)
semblent plus fréquents qu’on pouvait le supposer et paraissent
s’être produits chaque fois que la berge du fleuve, constituée par
les sédiments meubles du Lutétien inférieur et du Sparnacien, est
située à proximité du lit actuel. Une nouvelle preuve en est donnée
par des travaux de captage effectués récemment à Villennes-sur-
Seine.
La commune de Villennes-sur-Seine est bâtie en bordure de la
route de Poissy à Médan, au pied d’un escarpement lutétien lais-
sant apparaître dans plusieurs carrières à ciel ouvert : les Marnes
et Caillasses, le Calcaire grossier supérieur et le Calcaire grossier
moyen. Les deux premiers horizons sont bien visibles vers le Bois
des Falaises, ait Sud de Villennes-sur-Seine, où le Calcaire grossier
apparaît sur 6 à 7 m. et les Marnes et Caillasses sur 4 à 5 m., leur
sommet étant situé vers + 60.
Une carrière ouverte sur le plateau, au S.-E., montre vers la
cote 50 des calcaires à Milioles en plaquettes (bancs francs), recou-
vrant des calcaires plus massifs, à Ditrupa strangulata ; le contact
des Marnes et Caillasses et du banc de Roche s’effectue vers la
cote 55. Un peu plus en retrait, les Sables de Beauchamp appa-
raissent sur le plateau, où ils reposent sur le Lutétien vers 65 m.
d’altitude. L’ensemble est incliné vers le N-E sous un angle assez
sensible, en raison de l’influence de l’Anticlinal de Beynes qui
passe à proximité.
La Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage exploite à Vil-
lennes-sur-Seine un captage en galerie creusé dans le Lutétien
supérieur (ancienne source Chanoit). Cet ouvrage est situé au
centre de la localité ; le radier du rameau de captage se tient vers
32 m. d’altitude.
Les parois de l’ancienne galerie étant maçonnés, le niveau géo-
logique des calcaires où sourdent les griffons est imprécis ; oii sait
seulement qu’il s’agit de bancs gris et jaunâtres assez compacts,
à Milioles, dépendant de la zone IV du Lutétien. Un sondage exé-
cuté autrefois dans les dépendances de l’usine, en contrebas du
Bulletin du Muséum, 2e séiie, t. XVII, n° 3, 1945.
bassin où aboutit la galerie, a traversé à partir de la cote 25 : 1 m.
de Calcaire grossier remanié puis 16 m. d’argile sparnacienne et
trouvé les calcaires montiens vers la cote 8.
Au Bois des Falaises, un forage effectué vers 1900 a rencontré
la succession suivante :
Sol vers + 35.00
4 Puits maçonné sur 6.m. 08.
3 Argiles sparnaciennes sur 23.00.
2 Calcaire pisolithique sur 4.10.
1 Craie vers la cote 0.
Les détails d’un autre forage (chez M. Provost) datant de 1893
s’établit comme suit :
Sol vers + 35.00.
4 Puits maçonné sur 18 m. 00.
3 Argile plastique sur 22 m. 00.
2 Calcaire pisolithique sur 4 m. 46.
I Craie vers — 10. ' %
Compte tenu de l’inclinaison des couches vers le N.-E., on peut
admettre que la base du Lutétien se tient vers la cote 29 /30 sur
le flanc de la vallée, à l’aplomb de la galerie de captage ; celle-ci
ayant été prolongée d’environ 30 mètres, les travaux d’extension
ont traversé d’abord le Calcaire grossier supérieur légèrement
incliné vers le S-O, puis ils ont pénétré dans les Marnes et Cail-
lasses, très inclinées, fracturées et criblées de poches de dissolu-
tion et atteignant 7 à 8 m. d’épaisseur. La galerie s’est poursuivie
ensuite dans des sables blancs, fins, quartzeux, compacts, avec
nodules de grès, sur 3 m. d’épaisseur, représentant l’ensemble des
Sables de Beauchamp, et les travaux ont été arrêtés dans des marnes
blanches compactes, inclinées à 45°, avec blocaux calcaro-siliceux
disjoints, appartenant au Calcaire de Saint-Ouen. Il faut noter que
la galerie s’arrête à 25-30 m. de l’escarpement lutétien, dont le
sommet se tient vers la cote 60 au-dessus de l’usine ; de ce fait, la
zone de fracture n’a pas été atteinte.
II est très intéressant d’observer, dans cette série hors de place,
un vestige de Calcaire de Saint-Ouen, car cet horizon est situé à
500 m. environ en retrait de l’escarpement lutétien, et l’on pour-
rait croire, à première vue, que la dénivellation constatée est causée
par une faille ayant abaissé de plus de 30 m. les assises barto-
niennes. La_ cote du contact du Lutétiep et du Cuisien-Sparnacien
indique qu’il n’en est pas ainsi, car l’épaisseur du Lutétien, qui est
de 30 m. dans la région, fait ressortir que le contact de la base de
cet étage et des formations sous-jacentes doit s’opérer vers la cote
26 / 28, c’est-à-dire à une altitude comparable à celle du sommet
Bulletin du Muséum, 2e série, "t, XVII, n° 3, 1945.
19
— 276
du Sparnacien dans le forage de l’usine. Le Sparnacien n’a donc
pas été affecté par l’effondrement des couches supérieures, mais
il a certainement subi des mouvements de décompression sur le
bord de la vallée.
L’effondrement des berges sous cavées s’opère de manières
diverses : souvent le lambeau éboulé est incliné à 45° vers l’exté-
rieur ; c’est le cas le plus fréquent ; il peut toutefois être incliné
vers l’intérieur du massif, et c’est ce qui s’ëst produit à Villennes-
sur-Seine. La corniche effondrée a été remaniéè ultérieurement et
l’érosion a inversé son relief topographique, le sol étant incliné
régulièrement vers la Seine à partir du pied de l’escarpement luté-
tien, alors que les strates du pan de falaise abattu plongent dans
la direction inverse. On peut évaluer à 13 m. la hauteur des cal-
caires ainsi déblayés par le fleuve avant que l’effondrement ne se
produise. Cette ablation s’est opérée entre 30 et 43 m. d’altituder
c’est-à-dire au cours de la période intermédiaire entre le dépôt de
la "terrasse de 25 /30 m. et celle de 10-15 m., l’étiage réel de la Seine
étant à + 15 à Villennes-sur-Seine.
Cet éboulement se relie à celui qui a été brièvement signalé à
Médan par G. -F. Dollfus (2) sur lequel on ne possède pas d’autres
détails ; ce système d’effondrement paraît donc se poursuivre sur
plusieurs kilomètres. Ainsi, la Seine a exercé au cours du Quater-
naire ancien une érosion extrêmement puissante sur ses berges
calcaires et déblayé une hauteur notable de calcaires lutétiens,
dont les bancs les plus durs ont fourni le matériel des galets cal-
caires que l’on retrouve dans le gravier de base des terrasses, tan-
dis que les calcaires tendres ou sableux étaient entraînés à la mer.
De nouvelles observations faites à d’autres emplacements du cours
du fleuve permettraient peut-être de synchroniser les phases de
turbulence de la Seine au Quaternaire ancien, qui sont tantôt en
«
relation avec les terrasses alluviales : à Paris, Ivry-sur-Seine et
Saint-Cloud (3), tantôt situées à une cote intermédiaire, notam-
ment à Villennes-sur-Seine.
BIBLIOGRAPHIE
1. R. Soyer. — La falaise éboulée d’Ivry-sur-Seine. C. R. Ac. Sc., t. 208,
30-1-1939, pp. 366-367.
2. G.-F. Dollfus. — Notice sur une nouvelle carte géologique des envi-
rons de Paris. Berlin, 1885, 123 p., 1 carte. Cong. Géol. Internat.
3. R. Soyer. — Phénomènes d’érosion dans les -vallées quaternaires de
la région parisienne, cas du Lutétien et du Sparnacien d’Ivry-sur-
Seine (Seine). Rev. Géog. Phys, et de Géol. dynam., vol. XI, fasc. 3,
1939, pp. 284-297, 5 fig., 1 carte.
— 278 —
Présence au Petit-Serans (Oise) des marnes
A PhOLADOMYA LUDENSIS:
Par L. Morellet.
Noie présentée par M. R. Soyer.
Dans les collections du Laboratoire de Géologie du Muséum j’ai
trouvé des échantillons d’une marne sableuse fossilifère que
G. Ramond avait récoltés au Petit-Serans et rapportés aux Sables
moyens (Bartonien inférieur). Par sa faune cette roche est en réa-
lité ludienne et appartient aux marnes à Pholadomya ludensis, ce
qui nous fait connaître la présence de cette formation en un point
nouveau, géographiquement intermédiaire entre ceux de Serans
et du Vouast.
Le lavage de la marne m’a fourni :
Corbula minuta Desh.
Cardium granulosum Lk.
Crassatella Desmaresti Desh.
Venericardia sulcata (Sol.).
Nucula minor Desh.
Ampullina parisiensis (d’Orb.).
Dissostoma mumia (Lk.).
Stenothyra mediana (Desh.).
Rissoa nana (Lk.).
Rissoa Barreti Morlet.
Lacuna macromphalus Morlet.
Bayania hordaceaa [Lk.] var. ruellensis Morellet.
Potamides iricarinatus (Lk.) var. vouastensis Mun.-Ch.
Balillaria rustica (Desh.).
Urosalpinx defossum (Pilk.).
Marginella bifidoplicata Charlesw.
A cette liste il y a lieu d’ajouter : Anomia sp., Siphonodentalium
sp., Collonia sp., Eumargarita sp., Conomitra sp., de trop mau-
vaise conservation pour être déterminés spécifiquement, et deux
espèces, non encore décrites, appartenant aux genres Marginella
et Bullinella.
Cette faune est identique à celle des gisements classiques du
Quoniam et de Chavençon ; je remarque toutefois que les repré-
sentants des genres Marginella et Bullinella sont plus nombreux
au Petit-Serans que dans les autres localités.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
279 —
Coupe a Saint-Gervais ( Oise * *).
Présence du niveau d’Hérouval (Cuisien).
Par L. Feugueur.
Note présentée par M. R. Soyer.
Une sablière ouverte en bordure de la Route Nationale 14 entre
Magny-en-Vexin et Saint-Gervais présente la coupe suivante :
IA. Limon brun rougeâtre, \
B. Cailloux calcaires noyés dans une argile sa- >1 m. 50 *
bleuse gris-verdâtre à graviers et dans des i
sables grossiers, J
Ravinement.
!C. Calcaire sableux, friable, de couleur grisâtre,
un peu glauconieux, sans fossiles, présentant
à sa base :
D. Poches de sable grossier à coquilles roulées
et brisées ; ces poches ravinent profondément ) 4. —
la couche sous-jacente,
SE. Sable quartzeux, grisâtre, avec poches très
riches en petites coquilles et. quelques inter-
calations de calcaire tendre marneux. j
La couche D, curieuse par sa discontinuité, correspond à la base
du Lutétien (Glauconie grossière) et a fourni :
Nummulites planulatus (Lk.) remaniée (formes A et B), Turbinolia sul-
cata Lk., Sphenotrochus crispus (Lk.), Diplophelia raristella (Defr.), Lenita
patellaris Leske, Lunulites urceolata Lk., Lunulites radiata Lk., Veneri-
cardia planicosta Lk., Venericardia acuticostala Lk., Lima spatulata Lk,
A ycnodonta cariosa (Desh.), Homalaxis bifrons (Lk.), Odontaspis macrota
.Pg., Odontaspis elegans Ag. . " ,
La couche E est cuisiènne ; très fossilifère, elle renferme :
Neomeris (Vaginopora) scrobiculata Gümb., Uteria encrinella Mich.,
Nummulites planulatus (Lk.) (formes A et B), Sphenotrochus semigrano-
sus (Mich.), Sphenotrochus mixtus (Defr.), Eoscutum calvimontanum (Cot-
reau), Bryozoaires (au moins 4 espèces), Corbulomya seminulum Desh.,
Corbula cf. Bouryi Cossm., Corbula striatina Desh., Corbula regulbiensis
1. Carte géologique au 80.000e, Feuille de Rouen, n° 31, S.-E.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 3, 1945.
280 —
Morris, Tellina transversa Desh., Donax sp. (jeune), Meretrix proxima
(Desh.), Meretrix elegantula (Desh.), Chama distans Desh., Diplodonta
radians Mellev., Phacoides squamulosus (Desh.), Phacoides Requieni
(Lévesque), Crassatella trigonata Lk., Venericardia eudaedalea (Bayan),
Venericardia Prevosti (Desh.), Cardita densiculcata Cossm., Pteromeris
ci. onerata (Desh.), Pteromeris decussata (Lk.), Microstagon laevigatum
(Desh.), var. incrassata Desh. Trinacria inaequilateralis (d’Orb.), Area
minuata Desh., Area lamellosa Desh., Area exornala Desh., Barbatia
modioliformis (Desh.), Fossularca dispar (Desh.), Fossularca textilis
(Desh.), Pycnodonta sp. (jeune), Dentalium striatum Sow., Dentalium
lucidum Desh., Fissurella sp., Tinostoma Wateleti Desh., Collonia mar-
ginata (Lk.), Phasianella Dunkeri Desh. (jeunes), Phasianella herouva-
lensis Cossm., Velates Schmiedeli (Chcmn.), Velates equinus (Bezançon),
Syrnola nitida (Mellev.), ? Aclis gallica de Boury, Adeorbis nitidus Desh.,
Adeorbis similis Desh., Adeorbis rota Desh., Calyptraea suessoniensis
(d’Orb.), Rissoina puncticulata Desh., Solarium canaliculatum Lk. var.-
Solarium marginatum Desh., Homalaxis laudunensis (Defr.), Bayania
fibula (Desh.), Turritella Solanderi Mayer-Eymar, Mesalia sp., Vermetus
suessoniensis de Laubr., Vermetus anguillinus (Desh.), Benoistia brevi-
cula (Desh.), Rhinoclavis unisulcatus (Lk.), Diastoma variculosum Desh.,
Sandbergeria regularis (Mellev), Bittium semigranulosum (Lk.), Bittium
Philippardi (Wat.), Newtoniella variata ( Desh.), Triforis ambiguus Desh.,
Triforis herouvalensis de Raine., Trypanaxis pervia (Desh.), Rimella
fissurella (Lin.), Murex foliaceus Desh., Suessonia exigua (Desh,), Atilia
angusta (Desh .), Cominella ovata (Desh.) (jeunes), Janiopsis herouva-
lensis (Desh.), Conomitra hordeola (Desh.), Athleta elevata (Sow.) (jeunes),
Cryptospira praenominata Cossm., Ancilla arenaria Cossm., Uxia delecta
(Desh.) var., Pleurotoma Nilssoni Desh., Pleurotoma cuisensis Desh.,
Pleurotoma normalis Desh., Pleurotoma contraria Desh., Pleurotoma
crassiplicata de Boury, Drillia submonilifera (de Boury), Drillia herou-
valensis (de Boury), Drillia Mausseneti Cossm., Raphitoma costellata
(Lk.) var. carénée, Raphitoma leptocolpa Cossm., Terebra plicatula Lk.,
Actaeon electus (Desh.), Actaeon procerus (Desh.), Scaphander parisiensis
d’Orb., Bullinella Bruguierei (Desh.) var., Roxania sulcatina (Desh.)
var. cuisienne, Roxania semistriata (Desh.), Ringicula minor Desh.,
Myliobatis sp. , ^
Par l’abondance d’Uteria, encrinella Mich., par la présence d’Eos-
cutum calvimontanum (Cotteau) et de Bryozoires la couche E appar-
tient au niveau d’Hérouval. Ses affinités malacologiques sont beau-
coup plus grandes avec la localité de Liancourt-St-Pierre qu’avec
celle d’Hérouval ; par contre le nombre d’espèces et d’individus de
Bryozoaires, moindre qu’à Liancourt, est comparable à celui d’Hé-
rouval.
Le gisement de Saint-Gervais doit être le même que celui du
Roquet, signalé par P. -H. Fritel 1, souvent cité par Cossmann
dans son Catalogue et dans l’Iconographie, et dont proviennent
1. Guide géologique et paléontologique de la région parisienne, p. 277.
— 281
les types de plusieurs espèces, notamment : Aclis gallica de Boury,
A clis Cossmanni de Boury, Rotellorbis Bouryi Cossm., Mathildia
Crossei de Boury, etc... Considérées primitivement comme spé-
ciales au Roquet, ces espèces ont été partiellement retroüvées à
Liancourt-Saint-Pierre.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
ERRATUM
Travaux faits dans les Laboratoires in fasc. 1, Bull. Muséum 1945 :
p. 20, 6e ligne à compter du bas de la page. Au lieu de : Les nageoires
caudales du hareng, lire : La nageoire caudale du hareng.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART (o. P. L. 31.0832). 20-7-1945
SOMMAIRE '
v Pages
Actes administratifs 179
Th. Monod. Leçon inaugurale du Cours de Pêches et Productions coloniales
d’origine animale, prononcée le 15 mars 1945 ...... 180
Communications :
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères du Muëéum National d’Histoire
Naturelle. Ordre des Rongeurs (suite) 201
Ach. Urbain, *J. Nouvel et P. Bullier. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes en 1944 209
P. Rode et Ph. PIershkovitz. Désignation d’un lectotype de Callithrix peni-
cillalus (E. Geoffroy) 221
F. Angel. Sur quelques variations montrées par le Pyxis arachnoides Bell, Tes-
tudinidé de Madagascar 223
M. André. Un nouveau sous-genre d’ Eulhrombidium (Acarien, Thromb.) .... 226
M. Vachon. Remarques sur un Pseudoscorpion des cavernes de France :
Pseudoblothrus Peyerimhoffî (E. S.) = Blothrus Peyerimhoffi E. S. 1905 230
J.-M. Démangé. Le portage des œufs par les femelles de Lithobius forficatus L.
(Myr. Chilopodes) 234
G. Ranson. Les Scyphoméduser. de la collection du Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris. I. Note sur une espèce nouvelle, Catostylus Perezi n. sp. . . 236
A. Tixier-Durivault. Les Alcyonaires du Muséum : I. Famille des Alcyoniidae.
2. Genre Sinularia (suite) 243
A. Guillaumin. Encore du nouveau sur les X Pyronia et + Pyro-Cydonia . . . . 251
J.-F. Leroy. Sur une variété horticole d’orme improprement rattachée à Ulmus
glabra Huds. (== U. montana Stokes) 252
P. Jovet. Révision de quelques Muscinées du Valois (VI) . 256
S. Jovet-Ast. Muscinées de la pointe de Chalune (Haute-Savoie) 264
A.-F. de Lapparent. Empreintes de pas de Dinosauriens du Maroc, exposées
dans la Galerie de Paléontologie 268
R. Abrard. Présence d’un lambeau de sables de Beauchamp à Senlis (Oise) . . 272
R. Soyer. Un nouvel exemple de berge ancienne de la Seine éboulée à Villennes-
sur-Seine (S.-et-O.). 274
L. Morellet. Présence au Petit-Serans (Oise) des marnes à Pholadomya
ludensis : 278
L. Feugueur. Coupe à Saint-Gervais (Oise). Présence du niveau d’Hérouval
(Cuisien) ......: 279
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (com'mencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle ). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 100 fr., Étranger, 120 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 ff.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Pinard. (Directeur M. E. Fischer- Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
^ Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924; abonnement France, 150 fr.. Étranger,
200 fr.). •
Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur M. N., Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
BULLETIN
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XVII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4. — Mai 1945
r.
. ; • ■' _ ^ -
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
5ry, RUE CUVIER
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou ‘à l'aide des Collections du. Muséum national
d’Hisl^ire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d'une 1 /2 feuille (8 pages d'im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et.de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priéâ d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
.séance. * ' *"
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 4 de 1941 )
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages ,. ...... 65 fr. 75 89 fr. 75 133 Ir. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps cjue le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 frantfs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés*
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demande^ doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE L’ABONNEMENT ANNUEL i
* , France : 100 fr. ; Etranger : 120 fr.
(Mandat au nom de l'Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
i r
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945. — N<> 4.
349e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
31 mai 1945
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
Les chaires de Cryptogamie et d’Anatomie comparée des Végétaux
vivants et fossiles sont déclarées vacantes (Arrêté ministériel du
1er mai 1945).
M. J. Berlioz, Sous-Directeur du Laboratoire de Zoologie (Mammi-
fères et Oiseaux) eët rétabli dans ses fonctions (Arrêté ministériel du
14 mai 1945).
M. le Président a le plaisir de faire part du retour de MM. R. Heim et
E. Benoist et de Mlle Y. Oddon, déportés politiques.
M. le Président a le regret de faire part du, décès de M. Doyon, Archi-
tecte en chef du Muséum, survenu le 15 mai 1945.
Une vitrine consacrée au Bouddhisme a été inaugurée au Musée de
l’Homme, le 26 mai 1945^ sous la présidence de Monsieur le Ministre
des Colonies.
• 1 ' s
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
20
— 284 —
Allocution prononcée par M. le Directeur du Muséum
A LA SÉANCE DE U ASSEMBLÉE DE MM. LES PROFESSEURS
, T /
du Muséum, le \i mai 1945.
Mes chees Collègues,
Lors de notre réunion de Septembre, nous avions célébré comme
il se devait la Libération de Paris. Depuis cette journée mémo-
rable, l’ennemi a été repoussé, chassé de notre pays, puis il a subi
sur son propre territoire la plus terrible des défaites qu’une nation
ait eu à supporter : elle l’a acculé à la reddition sans condition.
Nous avons donc, mes chers Collègues, vécu ces jours-ci de grandes
et merveilleuses journées : celles de la Victoire ! Celle-ci n’a pu être
réalisée que par la valeur, le courage de nos troupes et de celles de
nos alliés, par la ténacité, la volonté de vaincre des grands hommes
d’état que sont Churchill, Roosevelt, Staline et celles d’un
grand Français, le Général de Gaulle qui, lui, n’ayant jamais douté
de la victoire finale, a électrisé le peuple de France et l’a conduit
au combat. Nous lui devons un tribut de reconnaissance et d’admi-
ration.
Notre pensée, douloureusement émue, va vers ceux qui ne
reprendront plus jamais leur place parmi nous : Vilde, LEwrrzKy,
assassinés par les nazis, Deborah Lifschitz, morte au camp
d’Auschwitz, Rabaté, Morellon, Viscardi, Febvre, Jalbert,
tués à l’ennemi ou morts pour la France. Par contre, nous avons
la grande joie de retrouver Roger Heim, Benoist, Mlle Oddon,
tous trois déportés en Allemagne, qui viennent de nous revenir ou
sont actuellement sur le chemin du retour. Nos prisonniers ■ — le
Muséum en a compté plus de 30 — rentrent peu à peu et nous
n’avons jusqu’ici aucune nouvelle inquiétante à leur sujet.
Au point de vue matériel, quoique l’incompréhension de certains
services publics ait amené, au cours de cet hiver, la perte presque
totale de nos collections de plantes vivantes, malgré des dégâts
matériels «subis par le Musée de la Mer, à Dinard, le Muséum sort
de la guerre dans des conditions satisfaisantes : les bâtiments, les
collections, les bibliothèques ont été sauvegardées. Le personnel,
à tous les échelons, a poursuivi sa besogne presque obstinément,
au milieu d’invraisemblables difficultés, de sorte que les recherches
de laboratoire sont demeurées actives. En définitive, le temps
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
perdu se limite à un strict minimum et notre vieil établissement
peut, dès à présent, poursuivre sa marche.
A cette heure, la barbarie, dont on nous rapporte de sinistres
échos, a été écrasée dans son repaire. L’aube tant attendue s’est
levée. Il faut que ce jour nouveau voit la Science Française accom-
plir son travail de reconstruction et d’édification nouvelle dans le
domaine de la pensée et de la vérité. Et le Muséum doit participer
pleinement à ce travail.
286
La Genèse du Crochet de l’Hippocampe.
Par J. Anthony.
L’un des phénomènes les plus intéressants à étudier au cours
de l’atrophie progressive du rhinencéphale dans la série des Mam-
mifères, est probablement l’acquisition, chez les Primates, d’un
dispositif tout à fait particulier, surmontant le lobe piriforme ; il
représente la partie terminale, recourbée en dedans et en arrière,
de la circonvolution dite « de l’hippocampe » ; on le désigne pour
cette raison sous le nom de uncus ou crochet de l’hippocampe.
Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une formation nou-
vellement apparue ; les trois lames concentriques qui caractérisent
le rhinencéphale mammalien, à la face médiale de l’hémisphère,
hippocampe, gyrus dentatus et fornix, demeurent présentes, mais
elles offrent, sur l’ensemble de leur parcours, des changements
notables ; ceux-ci s’accusent encore dans la région que nous nous
proposons d’examiner, où les trois lames convergent anatomiquement
et histologiquement.
Le problème de la genèse du crochet de l’hippocampe a été abordé
par plusieurs anatomistes ; nous retiendrons les principales théories
proposées jusqu’à présent, la dernière en date, celle de Mutel 1,
apparaissant de beaucoup la plus solide.
1° Théories de Giaccomini et de Lévi. ■ — Voisines l’une de l’autre,
elles supposent toutes deux que la corne d’Ammon, gênée dans son
développement par des obstacles que Giaccomini ne nomme pas
et que Lévi pense être l’exiguité de la cavité ventriculaire à ce
niveau, est obligée de se recourber en arrière et en. dedans (Giac-
comini), ce qui entraîne une saillie de son cortex de part et d’autre
de la bandelette de Giaccomini.
L’écorce olfactive étant en pleine régression dans la série des
Mammifères, ne saurait être gênée dans son développement ; ou, si
on l’admet, il devient impossible d’expliquer que la grande exten-
sion du territoire correspondant à Yuncus chez la taupe, la chauve-
souris, le lapin — pour se servir de faits cités par Giaccomini —
ne s’accompagne pas de la formation d’un crochet.
2° Théorie de Zuckerkandl. — Zuckerkandl pense que la région
du crochet de l’hippocampe subit une rétraction, consécutive à
l’atrophie générale du rhinencéphale, cette rétraction l’obligeant à
1. ^Iuthl, Etudes morphologiques sur le rhinencéphale de l’Homme et des Mam-
mifères, Nancy, 1923.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
287 —
se recourber en arrière. L’idée semble juste, mais, ainsi que le fait
remarquer Mutel, il ne s’agit pas à vrai dire d’un phénomène
d’involution ; au cours de l’ontogénie en effet, on assiste à la forma-
tion complète de Vuncus chez les Singes et l’Homme. L’hypothèse
de Zuckerkandl demandait donc à être reprise et précisée.
3° Théorie de Mutel. - — La donnée essentielle pour Mutel réside
dans l’énorme développement du lobe temporal chez les Primates,
Développement du crochet de l’hippocampe chez l’Homme
(R. Anthony, d’après Mutel) .
comparativement à la région du crochet de l’hippocampe, ou, si
l’on considère plus particulièrement le territoire qui nous occupe,
un déplacement très important du pôle temporal en bas et en
dedans, par rapport au pôle hippocampique 1. Jl s’ensuit que le
pôle temporal en s’allongeant, entraîne, en les déformant, les por-
tions voisines des formations hippocampiques et détermine une
1. Mutel désigne sous le nom de pôle hippocampique le point le plus antérieur du
lobe piriforme, qui surplombe la vallée Sylvienne.
coudure de la scissure d’hippocampe et sur le corps godronné (cf.
fig. 1). Conjointement, la fissura hippocampi subit un élargissement
qui permet le développement, à la surface, de formations ammo-
niques profondément situées : la première lame d’hippocampe
forme les circonvolutions digitales dans la scissure de Yuncus ; la
deuxième lame, la circonvolution intralimbique qui est une lame-
d’hippocampe inverti extra ventriculaire.
Soulignant la portée de l’évolution en sens inverse du néopallium
et du rhinencéphale et, notamment, du lobe temporal et de la région
du crochet de l’hippocampe, la conception de Mutel réalise un
progrès très net sur celle de Zuckerkandl ; passant, d’autre part,
en revue de nombreux groupes de Mammifères, l’auteur a pu saisir,
dans ses grandes lignes, la genèse de Yuncus. Toutefois l’ensemble
des faits qu’il cite ne suffit pas, semble-t-il, à expliquer l’enroule-
ment du pôle hippocampique ; si le pôle temporal, en s’abaissant
et en se portant en dedans, entraînait avec lui le pôle hippocam-
pique, en l’absence de toute autre influence, ce dernier devrait
se trouver également déj été jen bas et en avant, et ce n’est pas
ce que l’on observe.
Ainsi, du moment que l’extrémité du lobe temporal n’acquiert
pas dans son déplacement une courbure suffisante pour imposer à
Yuncus cet aspect enroulé caractéristique d’où il tire son nom,
c’est sans doute qu’un autre facteur doit intervenir, isolé ou sura-
jouté au précédent, pour déterminer cette particularité morpho-
logique.
Disons d’emblée que' tout se passe comme si ce facteur nouveau,
encore imprécisé, retenait en arrière l’extrémité du crochet de l’hip-
pocampe. Immédiatement se présente à l’esprit le fait qu’à l’ac-
croissement du néopallium temporal s’oppose la régression des
formations rhinencéphaliques signalée par Zuckerkandl ; ces
deux mouvements s’effectuant en sens inverse au niveau de deux
régions juxtaposées, le lobe piriforme et l’extrémité du lobe tem-
poral, il pourrait très bien en résulter la constitution d’une zone
recourbée ainsi que l’indique le schéma ci-contre.
Il s’agit donc d’examiner les éléments qui se rattachent à l’ex-
trémité postérieure du crochet de l’hippocampe, c’est-à-dire le
gyrus dentatus, l’hippocampe inverti et le fornix^et de voir si à leur
niveau né se décèle pas le facteur dont nous venons de parler.
Le gyrus dentatus est une circonvolution rhinencéphalique avor-
tée 5 entièrement visible et lisse chez les Mammifères inférieurs
comme les Monotrèmes et les Marsupiaux, il disparaît progressive-
ment (cf. fig. 2) dans la partie supra-commissurale de son parcours,
au fond du complexe appelé sulcus callosus ; plus en arrière, après
avoir contourné le splénium du corps calleux, il apparaît nettement,
longeant extérieurement le fornix, et descend^ jusqu’à l’uncus en
289
se couvrant peu à peu d’indentations ; celles-ci commencent à s’es-
quisser chez les Carnassiers de grande taille, l’Ours par exemple,
tandis que se dessine un uncus , encore très ouvert ; elles deviennent
plus nombreuses et profondes chez les Singes (cf. fig. 3) et chez
l’Homme, en même temps que se ferme la courbure de Vuncus, et
confèrent alors au cortex qui les supporte l’aspect godronné qui le
caractérise classiquement ; à son extrémité inférieure, le gyrus
dentatus se redresse brusquement pour constituer la bandelette de
Giaccomini. L’ontogénie humaine retrace le même processus, ainsi
que le montrent les travaux de Mutel ; en somme le gyrus dentatus
Fig. 2. — A gauche, face interne de l’hémisphère gauche chez uh Marsupial,
Macropus rufus D. (n° 1924-22). — G. N.
A droite, rapports du fornix et du gyrus dentatus chez un Carnassier, Ursus
arctos L. (n° 1931-649). — G. N.
devient dentelé à mesure que se recourbe le crochet de l’hippo-
campe, c’est-à-dire à mesure que se réduit la distance séparant le
splénium du corps calleux, du sommet de Vuncus ; désormais trop
long pour le trajet à parcourir, il se laisse plisser transversalement ;
ses indentations apparaissant comme la conséquence du mouve-
ment que nous étudions, il ne paraît donc y jouer aucun rôle actif.
La constitution du gyrus intralimbicus est également un phéno-
mène essentiellement passif. On sait que l’hippocampe inverti est
très étendu chez les Mammifères inférieurs, les Marsupiaux par
exemple, et qu’il subit une régression de plus en plus sensible à
mesure que l’on s’adresse à des groupes de Mammifères plus évolués,
c’est-à-dire à mesure que se referment les lèvres de la fissura fim-
brio-dentata ; ce rapprochement se faisant dans son ensemble de
haut en bas 1, la fissura fimbrio-dentata demeure béante à son
extrémité inférieure chez les Primates, d’où la persistance d’un
ilôt d’hippocampe inverti ; l’enroulement de Vuncus, qui s’accom-
1. Si l’on met à part le gyrus fasciolaris des Carnivores.
pagne également d’un élargissement de la fissura fimbrio-dentata
à son niveau, (voir ontogenèse de Vuncus par Mütel) favorise, lui
aussi, la présence de ce petit territoire triangulaire.
Le fornix, au contraire, par sa situation et sa structure, semble
réaliser les conditions que nous recherchons. Elément essentiel du
système conducteur du rhinencéphale, il est composé de fibres
issues de cellules de l’hippocampe, du gyrus dentatus et du lobe
piriforme ; il longe ces formations de bas en haut jusqu’au sple-
Fig. 3. — Crochet de l’hippocampe et ses rapportsThez Cebus capucinus L.
(n° 1933-200). — G. N. X 2,5 environ.
nium du corps calleux, puis, passant à la face inferieure de ce der-
nier, repose sur les couches optiques et sur le troisième ventrichle
dont il représente la voûte ; il se raccorde là au fornix du côté opposé,
par l’intermédiaire de fibres transversales avec lesquelles il cons-
titue la lyre ou psalterium ; ainsi se trouve réalisée une véritable
sangle, cravatant le diencéphale, et dont le sommet, situé sur la
ligne sagittale médiane, représente un point absolument fixe 1 ;
1. Cette sangle est renforcée, en arrière par les fibres du splénium, du corps cal-
leux.
291 —
le fornix, solidement maintenu à sa partie supérieure, s’oppose de
cette façon à tout déplacement, en bas et en avant, du lobe piri-
' forme. Donc, si le lobe temporal, dans son mouvement en bas, en
avant et en dedans, a tendance à repousser devant lui le lobe piri-
forme, celui-ci demeure fortement retenu en haut et en arrière par
la partie postérieure du fornix ou fimbria. La courbure qui carac-
térise le croohet de l’hippocampe me semble être le résultat de ces
deux actions agissant simultanément.
En résumé, l’enroulement de Yuncus est dû à la combinaison de
deux forces :
— l’une appliquée de haut en bas et d’arrière en avant, schéma-
tisant le mouvement d’extension du lobe temporal ;
— l’autre, contraire à la première, et représentant l’opposition
du fornix à ce mouvement.
Ce phénomène a pour conséquences :
— l’apparation d’indentations sur la portion; retro-commis-
surale du gyrus dentatus ;
— la formation d’une coudure à l’extrémité inférieure du gyrus
dentatus : la bandelette de Giaccomini ;
— l’écartement des lèvres de la fissura hippocampi au voisinage
de Yuncus et la constitution, à ce niveau, d’un ilôt d’hippocampe
inverti ou gyrus intra-limbicus.
Signification des lettres des Figures :
m
b. G., bandelette de Giaccomini.
c. a., scissure calcarine vraie.
C. C., corps calleux.
F. , fornix.
/., /. h., fissura hippocampi.
f. f. d., fissura fimbrio-dentata.
g. d. gyrus dentatus.
g. I. gyrus lunaris.
H., hippocampe.
H. i., hippocampe inverti.
r. p., scissure rhinale postérieure.
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum. 1
— 292 —
Catalogue des Types de Mammifères du Muséum
National D’Histoire Naturelle.
^ • a»
ORDRE DES RONGEURS (suite) \
III. — HYSTRICOMORPHES (suite).
Par P. Rode.
Assistant au Muséum (Laboratoire de Zoologie des Mammifères).
FAMILLE DES CAPROMYIDÉS
Genre : CAPROMYS Desmarest, 1822.
393. — Capromys Fournieri Desmarest. — Holotype et Génotype.
— Le Capromys de Fournier.
Capromys pilorides Pallas.
Provenance : Cuba « Mort chez M. Desmarest, où il vécu 2 ans ».
(Février 1824). — N° 182.
Spécimen naturalisé ; en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
394. — Capromys Poeyi Guérin. — ■ Holotype. — • Le Capromys
de Poey.
Capromys prehensilis Poeppig.
Provenance : Cuba. Rapporté par M. Poey et donné par M. Guérin.
— N° 1837.
Spécimen naturalisé ; en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
395. — Capromys Geayi de Pousargues. — Holotype. — Le Capro-
mys de Geay.
Procapromys geayi de Pousargues.
t f
1. Voir Bulletin du Muséum, 2e sér., t. XV, n°* 5 et 6, 1943 ; t. XVII, nos 1, 2 et 3,
1945.\
391. — F. Cuvier. — Mém. Muséum, IX, 1822, p. 434.
392. — Is. Geoffroy et d’Orbigny. — Ann. Sc. Nat., 1830, XXI, p. 291.
393. — Desmarest. — Mém. Soc. Hist. Nat., Paris, 1822, I, p. 43.
394. — Guérin. — Mag. Zool., 1834, I, p. 15.
395. ' — De Pousargues. — Bull. Mus., Paris, 1899, p." 150.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
Provenance : Venezuela. — Région montagneuse côtière. —
N° 1898-1785 (1834 A).
Spécimen naturalisé ; en boji état. Tête osseuse retirée et
conservée.
Genre : PLAGIODONTIA F. Cuvier, 1836.
396. — Plagiodontia aedium F. Cuvier. — $ Holotype et Génotype.
• — Le Plagiodontia d’Haïti.
Plagiodontia aedium F. Cuvier.
Provenance : Haïti, 1830 par M. Ricord. — N° 1829.
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée.
FAMILLE DES OCTODONTIDÉS
v
Genre': CTENOMYS Blainville, 1826.
397. — - Ctenomys brasiliensis Blainville. — Holotype. — Le Cte-
nomys du Brésil.,
Ctenomys brasiliensis Blainville.
Provenance : De Saint-Paul, .Brésil. Echangé à M. Florent Pré-
vost, 1826. — N° 1770.
Spécimen naturalisé, en assez mauvais état. Tête oiseuse
dans la peau.
Genre CERCOMYS F. Cuvier, 1829.
/
398. — Cercomys cunicularius F. Cuvier. — Holotype et Génotype.
Cercomys cunicularius F. Cuvier.
Provenance : du Brésil, Cap des Mines. M. Saint- Hilaire, 1819.
— N° 1819-19 (1799). La tête au Cabinet d’Anatomie.
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
• conservée. ,
\
396. — F. Cuvier. — Ann. Sc. Nat., 1936, VI, p. 347, pl. 17.
397. — Blainville. — Bull. Soc. Philom., 1826, p. 62.
398. — F. Cuvier. — Mamm., 1829, fig. 276.
Genre : OCTODON Bennett, 1832.
399. — Octodon gliroides d’Orbigny et Gervais. — Holotype. —
L’ Octodon à allure de Loir.
Octodon gliroides d’Orbigny et Gervais.
Provenance : La Paz, par M. d’Orbigny. — N° 1834-38 (1785)*
D. 26. « La tête au cabinet d'Anatomie ».
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée.
Genre : DACTYLOMYS Is. Geoffroy, 1838.
400. — Echimys dactylinus Desmarest. • — Holotype. — Le Dac-
tylomys.
Dactylomys dactylinus (Desmarest).
Provenance : Amérique du Sud « Du Cabinet de Lisbonne », par
M. Geoffroy en 1808 (Dactylomys typus d’Is. Geofîrov). — N° 1825.
Spécimen naturalisé ; état - très médiocre. Tête osseuse
retirée et disparue.
Genre : ISOTHRIX Wagner, 1845.
401. — Lasiuromys villosus Deville. — • $ Holotype. — La Lasiu-
romys de Deville.
Isothrix villosus (Deville). ,
Provenance : dé Saint-Paul (Brésil) par MM. Castelnau et Deville.
— N® 1847-1716 (1821).
Spécimen naturalisé ; en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
FAMILLE DES ECHIMYIDÉS
Genre : ECHIMYS Desmarest, 1817.
402. — Nelomys Blainvillei, Jourdan et F. Cuvier). — - Holotype.
— Le Nelomys de Blainville.
Echimys blainvillei (Jourdan et Cuvier).
399. — D’Orbigny et Gervais. — Rev. Zool ., 1844, p. 123.
400. — Desmarest, — Nouv. Dict. Hist. Nat., 1817, X, p. 57.
401. — Deville. — Rev. Zool., 1852, p. 353, pl. 15-16.
402. — F. Cuvier. ■ — Ann. Sc. Nat., 1837-8, p. 367 et Is. Geoffroy Saint-Hilairb.
— • Mag. Zool., 1840, 2, p. 19, pl. 22.
Provenance : A été tué dans une petite île sur les côtes du Brésil,
près de Bahia (Mémoire de M. Jourdan). — N° 1849-310. « Reçu de
M. Cuvier. — Juin 1849 ». ,■
Spécimen en peau. Etat très médiocre. Tête osseuse retirée
et -disparue. ,
403. — Echimys cristatus E. Geoffroy. — Holotype. — L’Echimys
à crinière.
Echimys chrysurus Zimmermann.
Provenance : Cayenne, par M. Martin. — N° 1801.
Spécimen naturalisé, en assez mauvais état. Tête osseuse
retirée et conservée.
404. — Echimys didelphoides Desmarest. - — Holotype. — L’Echi-
mys didelphoide.
Echimys didelphoides Desmarest.
Provenance : Amérique du Sud. — N° 1805.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
disparue.
405. — Echimys cayennensis Desmarest. — Holotype. — L’Echi-
mys de Cayenne.
Eehimys cayennensis Desmarest.
Provenance : Cayenne. — N° 1819.
Spécimen naturalisé, en très mauvais état. Tête osseuse
retirée et disparue.
406. — Echimys setosus Desmarest. — $ Holotype. — L’Echimys
soyeux. <
Echimys setosus Desmarest.
Provenance : Amérique du Sud (Brésil ?) « Du Cabinet de Lis-
bonne », 1808. — N° 1809.
Spécimen naturalisé, état médiocre. Tête osseuse retirée et
conservée.
407. — Echimys hispidus E. Geoffroy. — Holotype. — L’Echimys
à aiguillons.
Echimys hispidus E. Geoffroy.
Provenance : Amérique du Sud (Brésil) « Du Cabinet de Lisbonne »,
1808. — N° 1806.
\ ' ;
403. — Desmarest. — Noua. Dict. Hist. Nat., 1817, X, p. 55.
404. — Desmarest. — Noua. Dict. Hist. Nat., 1817, X, p. 58.
405. — Desmarest. — • Noua. Dict. Hist. Nat., 1817, X, p. 59.
406. — Desmarest. — ■ Noua. Dict. Hist. Nat., 1817, X, p. 59.
407. — Desmarest. — Noua. Dict v tlist. Nat., 1817, X, p. 58.
— 296 —
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
408. — Echimys albispinus Is. Geoffroy. — Holotype. — L’Echi-
mys à épines blanches.
Echimys albispinus Is. Geoffroy.
Provenance : de Bahia. — Echangé au Musée de Genève. — N° 1808.
Spécimen naturalisé, en assez mauvais état. Tête osseuse
retirée et conservée.
408 bis. — Nelomys semivillosus Is. Geoffroy. — Paratype. — Le
Nelomys semi-velu.
Echimys semivillosus (Is. Geoffroy).
Provenance : Envoyé à M. de Blainville, par M. Roulin, de Gar-
thagène. — N° A 7672.
Une tête osseuse (sans maxillaire inférieur).
FAMILLE DES THRYONOMYIDÉS
t.
Genre : THRYONOMYS Fitzinger, 1867.
409 et 409 a. — Aulacodus calamophagus de Beerst. — Holotype ( ?)
— L’Aulacode mangeur de roseaux.
Thryonomys swinderianus variegatus (Peters).
Provenance : Nyassa, par M. Foa. Nom indigène : Nsenzi (de
Beerst) ; tchenzi (Foa). — N° 1897-651 (1841 A).
La description de cette espèce a été faite par de Pousargues sur
un exemplaire envoyé par Foa, à la même époque où le R. P. de
Beerst donnait la description détaillée du même Aulacode, prove-
nant de Saint Jacques de Lusaka, mais sans donner de nom et sans
rapporter des mesures à un spécimen conservé. Nous pouvons donc
considérer l'Aulacode décrit par de Pousargues comme l 'Holotype
de l'espèce.
Spécimen naturalisé ; en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
Un second exemplaire n’est représenté que par une tête
osseuse qui peut être considérée comme un paratype (409 a).
408 — Is. Geoffroy. — • Ann. Sc. Nat., 1838, X, p. 125.
408 bis. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., 1840, 2, p. 42, pl. 23.
409. — De Pousargues. — Bull. Mus. Hist. Nat., Paris, 1897, p. 160.
297
FAMILLE DES C AV II DÉ S
Genre : CAVIA Pallas, 1766.
410. — Cavia australis Is. Geoffroy et d’Orbigny. — Holotype. —
Le Cobaye austral.
Kerodon australis Is. Geoffroy.
Provenance : Patagonie. — M. d’Orbigny, février 1831. — N° 1831-
21 (1952).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse dans
la peau. ,
410 a, b et c. — C. australis. — • 3 Paratypes.
Même provenance. — N° 1831-21 (1953, 1954, 1955).
Spécimens naturalisés, en assèz bon état. Têtes osseuses
dans les peaux.
Genre : KERODON F. Cuvier, 1825.
411. — Kerodon moco F. Cuvier. — $ Holotype et Génotype. —
Le Moco.
Kerodon rupestris Wied.
Provenance : Brésil. — Mort à la Ménagerie, le 11 août 1879.
— N® 1879-616 (1960). 1
Spécimen naturalisé, en très bon état. Tête osseuse dans
la peau.
412. — Kerodon sciureus Is. Geoffroy. — Holotype, — Le Moco
écureuil.
Kerodon rupestris (Wied).
Provenance : « Moco » tué à Minas Novas, par M. Auguste Saint-
Hilaire, en août 1822. — N° 1957. Le crâne au cabinet d’anatomie.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseüse retirée et
conservée.
Genre : DASYPROCTA Illiger, 1811.
413. — Dasyprocta cristata E. Geoffroy. — Holotype. — ■ L’Agouti
à crête. •
Dasyprocta cristata E. Geoffroy.
410. — • Is. Geoffroy et d’Orbigny. — Mag. Zool., 1833, I, pi. 12 et Voy. Am.
Mérid. Mamm., p. 26, pl. 18, fig. 1-4.
411. — F. Cuvier. — Dents des Mammifères, 1825, p. 151.
412. — Is. Geoffroy. — Dict. class. Hist. Nat., 1826, IX, p. 120.
413. — Dbsmarest. — Nouv. Dict., 1816, I, p. 215. 1
298 —
Provenance : Surinam. « Il aurait vécu à la Ménagerie et devait
être originaire de Surinam ». — N° 1897.
Spécimen naturalisé, en très bon état. Tête osseuse dans
la peau.
414. — Dasyprocta apurensis Delacour Ç Holotype. — L’Agouti
de l’Apure.
Dasyprocta apurensis Delacour.
Provenance : San Fernando de Apure (Venezuela), 20 déc. 1921.
— No 1923-762.
Spécimen en peau. Tête osseuse retirée et conservée.
• ' /
IV. — LAGOMORPHES
FAMILLE DES OCHOTONIIDÉS
- ■ ' . ’ ■ r /■
Genre : OCHOTONA Link, 1795.
415. — Lagomys tibetanus A. M. Edwards. — Holotype. — « Le
Lagomys du Thibet.
\ Ochotona roylei Ogilby (1839).
Provenance : Moupin, par M. l'Abbé David. — N° 1870-33 (1986).
N° 102 du Catalogue du voyageur.
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse retirée et
conservée. j
415 à. — L. tibetanus. — ■ Paratype.
Même provenance. — N° 1870-33 bis (1985). « Type de la planche ».
Spécimen naturalisé, en bon état. Tête osseuse dans la
peau.
i . - ' ■ ' f
FAMILLE DES LÊPORIDÉS
Genre : LEPUS L., 1758.
416. — Lepus aegyptius Desmarest. — Holotype. — Le Lièvre
d’Egypte.
Lepus aegyptius Desmarest.
Provenance : Egypte, par M. Geoffroy Saint-Hilaire. — N° 2023.
414. — Delacour. — Rev. Hist. Nat. appliquée, 1922, III, p. 198.
415. — A.-M. Edwards. — N11* Arch. Muséum, t. VII, 1871, p. 93. — Rech.
Mamm., 1874, p. 314.
— Desmarest. — Encycl. méth. Mammal., 1822, p. 350.
416.
— 299 —
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
416 a. — L. aegyptius. — Paratype.
Même provenance. — N° 2024.
Spécimen naturalisé; état médiocre. .Tête osseuse dans la
peau. •
417. — • Lepus nigricollis F. Cuvier. — £ Holotype. — Le Lapin à
collier noir.
Lepus nigricollis F. Cuvier.
Provenance : Java, par M. Diard, mai 1821. — N° 2072.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse dans la
peau;
418. — • Lepus ruficaudatus Is. Geoffroy. - — Holotype. — Le Lièvre
de Bengale.
Lepus ruficaudatus Is. Geoffroy.
Provenance : Bengale, par M. Duvaucel. : — N° 2019.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
419. — Lepus arenarius Is. Geoffroy. — Holotype. — Le Lièvre
des sables.
Lepus capensis L.
Provenance : Cap de Bonne Espérance (Pays des Hottentots),
par M. Delalande en 1820. — N° 2032.
Spécimen jeûne, naturalisé ; en assez bon état. Tête osseuse
dans la peau.
419 a. — L. arenarius. — Paratype.
Même provenance. — N° 2033.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
420. — Lepus Edwardsi Remy, Saint-Loup. — $ Holotype. — Le
Lièvre de Milne Edwards.
Lepus insularis Bryant.
Provenance : Californie. Ile Espiritu Sancto. M. Diguet, 1894. —
N° 1894-251 (2038 B).
Spécimen naturalisé ; en assez bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.
417. — F. Cuvier. — Dict. Sc. Nat., .1823, XXVÏ, p. 307.
418. — Is. Geoffroy. — Dict. class. Hist. Nat., 1826, IX, p. 381.
419. — Is. Geoffroy. — Dict. class. Hist. Nat., 1826, p. 383.
420. — Rémy Saint-Loup. — Bull. Mus., Paris, 1895, p. 4.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XVII, n° 4, 1945.
21
300
420 a. — L. Edwardsi. — $ Allotype.
Même provenance. — N° 1894-250 (2038 A).
Spécimen naturalisé, en assez bon état. Tête osseuse retirée
et conservée.
La tête osseuse d’un troisième spécimen (Ç N° 3 de Remy
Saint-Loup). n° 1894-252 a également été conservée, mais le
montage n’existe plus dans nos collections.
Genre : ORYCTOLAGUS Lilljeborg, 1873.
421. — Lepus magellanicus Lesson et Garnot. — Holotype. — Le
Lapin du détroit de Magellan.
Oryctolagus cuniculus L.
Provenance : Magellan. — Lapin des Malouines. Expédition de la
Coquille. — N° 2069.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse retirée
et disparue.
Genre : PRONOLAGUS Lyon, 1904.
422. — • Lepus crassicaudatus Is. Geoffroy. — Holotype. — Le
Lièvre à grosse queue.
Pronolagus crassicaudatus (1s. Geoffr.).
Provenance : Port Natal, par M. Yerreaux en 1832. — N° 2034.
Spécimen naturalisé ; état médiocre. Tête osseuse dans la
peau.
421. Lesson et Garnot. — Bull. Sc. Nat., VIII, p. 96.
422. — Is. Geoffroy. — Mag. Zool., 1832, pl. 9.
t
— 301 —
Arachnides cavernicoles nouveaux de Madagascar .
Par Louis Fage.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
M. R.. Decary, auquel nous devons tant pour la connaissance
de la faune Malgache, m’a remis récemment quelques Arachnides
qu’il a recueillis dans deux grottes de Madagascar. Dans l’une de
celles-ci, la grotte à guano d’Andoharano, située dans la vallée du
Manombo au S.-W. de l’île, il a trouvé deux Araignées appartenant
aux genres Filistata et Spermophora ; dans l’autre, la grotte de
Namoroka, située dans le pays Ambogo, au S.-W. de Majunga,
c’est un magnifique Opilion, à la démarche lente, qu’il a facilement
capturé au plafond de la grotte où il se tient en colonies nom-
breuses.
Ces captures sont intéressantes à divers titres : les trois espèces
rapportées sont nouvelles pour la science ; la présence du genre
Spermophora était même jusque-là inconnu à Madagascar ; quant
à l’Opilion, il appartient à un genre nouveau de la famille des
Triænonychidæ, tout à fait remarquable et manifestement modi-
fié par la vie souterraine. La qualité de ces récoltes montre com-
bien il serait souhaitable de poursuivre l’exploration méthodique
des grottes de la grande île dont la faune épigée est déjà si spéciale.
Ces sondages, que vient de faire M. Decary dans le domaine sou-
terrain, laissent présager une ample moisson de découvertes du
plus haut intérêt.
Araignées.
Filistata Decaryi, nov. sp.
Longueur : Ç 6 mm. ; 5 mm. — Céphalothorax fauve, orné d’une
tache médiane noirâtre en forme de sablier partant de l’àire oculaire,
filiforme au niveau de la strie médiane, puis s’élargissant de nouveau
jusqu'au bord postérieur du céphalothorax. Abdomen également fauve,
marqué en dessus d’une série longitudinale de six taches médianes, noi-
râtres, vaguement trapézoïdales, diminuant d’importance vers l’arrière.
Pièces buccales et appendices fauve testacé rougeâtre.
Aire oculaire proéminente : yeux antérieurs contigus, en ligne nette-
ment procurvée, les médians deux fois plus petits ; yeux postérieurs
subégaux, contigus, les médians séparés l’un de l’autre par un intervalle
double de leur diamètre. — Pattes très longues (I = 18 mm.), mutiques
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
— 302 —
chez la femelle, armées chez le mâle d’une épine interne au milieu des
tibias I. — Calamistrum de la femelle bisérié.
Pattes-mâchoires du mâle : longueur 2 mm. ; tibia + patella = fémur ;
tarse arrondi, .très court, deux fois plus court que le bulbe ; celui-ci piri-
forme, allongé, terminé par un style incurvé.
Madagascar : grotte d’Andoharano, 1$, 9 Ç.
Fig. 1. — Spermophora madagas ariensis, sp. nov. a, chélicère gauche du $ vue de
( profil ; b, chélicères du $ vues en avant ; c, épigyne ; d, patte-mâchoire du çj
face externe.
Cette espèce, bien différente du F. Grandidieri E. S. 1901, de la
grotte de Sarondrano, sur la côte E. de Pîle, s’en distingue par
sa taille presque deux fois plus grande, par sa coloration, par la
présence d’une seule épine et chez le mâle seulement, de même que
par la disposition du bulbe. C’est la seconde espèce de ce genre
connue à Madagascar. Une autre espèce cavernicole F. Gardai
E. S. a été décrite de la grotte de San Mateo aux Philippines.
‘ " '.H : ' • ■ ■
— 303 —
Spermophora madagascariensis, nov. sp.
Longueur : Ç, 4 mm. ; <^, 3 mm. — Couleur testacé blanchâtre ; cépha-
lothorax marqué d’une tache brun-olivâtre au niveau de la strie thora-
cique et d’une paire de taches latérales de même couleur. Abdomen
finement piqueté de brun dans son tiers postérieur. Lames maxilaires
plus ou moins rémbrunies. Deux anneaux bruns, l’un subbasal, l’autre
subapical aux fémurs et aux tibias. Yeux bien développés et normale-
ment pigmentés.
Chélicères du mâle pourvues au bord latéral externe, près de la base,
d’une apophyse composée d’une très forte dent dirigée en avant, légère-
ment recourbée en dedans à la pointe, et d’une branche postérieure beau-
coup plus courte et arrondie (fig. 1, a et b). Pattes très longues : I <§ =
2,8 mm.
Epigyne en large plaque transverse, montrant de chaque côté une
zone arrondie, lisse, faiblement chitinisée, et, au milieu, un crochet court,
mal détaché (fig. l,c). Peut-être les femelles que nous possédons ne sont-
elles pas complètement adultes.
Pattes-mâchoires du mâle du type de celle de S. globosa Tullgren,
1906, mais en différant par la forme des apophyses du tarse et du bulbe
- (fig. 1, d ).
Madagascar : grotte d’Andoharano, 1 4 $.
Ce genre, jusqu’ici inconnu à Madagascar, est représenté en
Afrique Orientale par cinq espèces dont le S. madagascariensis se
distingue facilement par sa coloration beaucoup plus sobre, par la
disposition des organes copulateurs^et par le développement remar-
quable de l’apophyse dentiforme de la base des chélicères du mâle.
Elle se rapproche — mais à ce point de vue seulement — d’une
espèce inédite de Ceylan chez laquelle ces apophyses, redressées
en forme de corne, sont si grandes qu’elles servent de support aux
volumineuses pattes-mâchoires.
Opilions.
Decarynella, nov. gen.
Triaenony chiné à pattes extrêmement allongées : astragales, marqués
de fausses articulations, égaux, pour les pattes antérieures, aux calca-
néums rectilignes, et nettement plus grands que ces derniers aux pattes
postérieures ; tarses I de 7 articles dont 2 pour la partie terminale ;
tarses II flexueux, de 19-21 articles, dont 4 pour la partie terminale ;
tarses postérieurs de 4 articles. Tubercule oculaire très élevé à pointe
aiguë partant du bord frontal ; scutum granuleux ; griffes III et IY à
pointes latérales beaucoup plus courtes que la griffe médiane. Espèce
type :
Decarynella gracillipes, nov. sp.
Longueur : 8 mm. ; 6 mm. — Couleur rouille ; à toutes les pattes,
patella, extrémité distale des tibias, calcanéum et tarses éclaircis. —
Scutum dorsal et segments libres granuleux, ces granulations devenant
spiniformes à la partie antérieure ; à la partie postérieure quatre courts
2 / mm-
Fig. 2. — Decarynella gracillipes, g. et sp. nov.
tubercules dqntiformes. Entre le tubercule oculaire et le bord frontal
qui porte lui-même les cinq épines caractéristiques, une longue épine
médiane flanquée, de chaque côté, d’une oji deux épines plus courtes
(fig. 4). — Tubercule oculaire rugueux, très élevé, deux fois aussi haut que
large à la base, se dressant directement au-dessus du bord frontal ; diamètre
des yeux égal au tiers de la largeur de la base du tubercule. — Face
sternale du scutum faiblement granuleuse, celle des segments libres à
larges tubercules courts. — Coxa I pourvue de trois ou quatre épines à
v
la face antérieure, la distale bifide et à base élargie ; bord postérieur des
coxa II épineux ; quelques granulations seulement aux coxa III et des
épines aux coxa I v. — Sternum typique des Triaenonychinae. — Ché-
licères longues de 4 mm., armées de quelques épines et granulations ;
pattes-mâchoires longues de 10 mm., pourvus de nombreuses épines
(fig. 3). Pattes très longues : II = 6 fois ($) et plus de 8 fois (<^) la
longueur du corps ; tous les trochanters, et les fémurs I pourvus de
tubercules (fig. 2) ; extrémité distale de tous les métatarses, sauf aux
pattes II, armée d'une paire d’épines inférieures ; les autres articles
mutiques.
Les rapports de longueur des articles des pattes sont donnés
dans le tableau suivant :
£ : Longueur du corps 6 mm.
Aux pattes antérieures, astragale et calcanéum sont sensiblement de
même' longueur ; mais aux pattes postérieures, surtout aux pattes IV,
l'astragale est nettement plus long ; à toutes les pattes il se distingue
du calcanéum rectiligne par sa teinte plus sombre et la présence de fausse»
articulations. (
Madagascar : grotte de Namoroka, au plafond d’une galerie
totalement obscure où il vit en colonies nombreuses ; 13 $ Ç.
Il faut, sans doute, considérer l’extrême allongement des appen-
dices, la pseudo-segmentation des astragales, ainsi que la multi-
plicité des articles des tarses de cette espèce comme étant en rela-
tion avec la vie cavernicole. Ce sont là, en tout cas, des caractères
— 306
tout à fait exceptionnels chez les Triænonychidæ. Seul le genre
Hedwiga Roewer 1931, de Nouvelle-Zélande, se rapproche un peu
à ce point de vue de l’espèce de Madagascar : bien qu’ayant les
pattes relativement beaucoup plus courtes (II = 4 fois la longueur
du corps, au lieu de 8 fois), il a 8 articles aux tarses I et 17-18 articles
Fig. 3. — Decarynella gracillipes
aux tarses II ; il a de plus le calcanéum rectiligne relativement
long, quoique égal seulement à la moitié de l’astragale aux pattes I
et au tiers de cet article aux pattes II. D’autres caractères et,
Fig. 4. — Decarynella gracillipes , bord frontal vu en avant.
notamment, la position et la forme du tubercule oculaire, éloignent
l’un de l’autre ces deux genres.
D’ailleurs, si la constitution numérique et les rapports de pro-
portion des articles des pattes fournissent des caractères com-
modes pour distinguer les espèces, je ne pense pas qu’ils puissent
307
nous fixer sur les affinités respectives de celles-ci. C’est ainsi que
certains Triænonyx et Diasia .du Chili, à part l’allongement du
calcanéum et le nombre élevé des articles des tarses II, n’ont rien
de commun avec le genre Malgache. En réalité, les Triænonychidæ
de Madagascar, forment, avec les genres Tanalaius Roewer 1914,
Acumontia Loman 1898, Triacumontia Pocock 1903, Triænomontia
Roewer 1914, Spinimontia Roewer 1914 et Antogila Roewer 1931,
une série très homogène au voisinage de laquelle doit se placer le
nouveau genre cavernicole Decarynella, en dépit de l’aspect par-
ticulier que lui confèrent ses appendices graciles, la pseudo-qrti-
culation des astragales, les dimensions et la forme rectiligne des
calcanéums. >
/
— 308 —
Sur une nouvelle espèce française ■ d'Acarien
APPARTENANT A U GENRE MlCROTHROMBIDIUM HALLER.
Par Marc André. ' •
Microthrombidium (s. str.) gallicum n. sp.
L’animal mesure 500 [a de long sur 340 ja de large.
L’hystérosoma, subcordiforme, possède des saillies humérales
peu développées et se rétrécit graduellement en arrière pour se
;
Microthrombidium (s. str.) gallicum M. André.
B, un des grands poils de l’hystérosoma ; A, un des poils courts recouvrant la face
dorsale du corps ; Ch, chélicère ; Pm, palpe maxillaire droit (lace interne) ; Pj,
tibia et tarse de la lre paire de pattes.
1 ' i
terminer par une extrémité arrondie. La pilosité de la face dorsale
comprend deux sortes d’organes :
1° des poils assez courts, relativement grêles, nombreux, d’une
taille ne dépassant pas 30 à 40 [a et recouverts, dans leur moitié
proximale, de longues barbulçs.
2° des poils robustes dont la longueur (45 à 60 [a) atteint presque
le double de celle des premiers : comme chez M. italicum Berl., ces
grands poils ne sont barbulés que sur une partie de leur longueur
Bulletin du Muséum, 2,e série, t. XVII, n° 4, 1945.
*
mais, alors que dans l’espèce italienne le cinquième seulement du
poil est glabre, dans notre forme française le quart proximal seul
est recouvert de barbules, laissant les trois quarts distaux abso-
lument lisses. Cès grands poils, beaucoup plus rares que les pre-
miers et faisant défaut sur le propodosoma, sont dispersés çà et là
parmi les plus petits.
Les pattes, relativement courtes, atteignent seulement 410 pt
dans la première paire, 280 fx dans la seconde et dans la troisième
et 315 [x pour la quatrième paire.
Les tarses des pattes I (Pi) sont deux fois plus longs que larges :
leur longueur est de 110 jx sur 55 (x de largeur. Le tibia, beaucoup
plus petit, ne dépasse pas 60 [x. Les poils recouvrant les articles
des pattes sont' tous de même forme et barbulés.
L’armature des palpes maxillaires est assez caractéristique. Sur
la face dorso-interne du quatrième article, chaque palpe présente
un peigne composé de cinq épines dont la première (ongle acces-
soire) est fortement développée et est suivie par les autres, moins
fortes, recourbées en avant ; de plus, sur la face interne, on
remarque deux épines isolées qui semblent constituer un peigne
interne. Sur la face externe de ce quatrième article, près de l’in-
sertion de l’ongle terminal, se trouve une longue soie lisse et sur le
reste de l’article on observe quelques rares poils plumeux.
Cette espèce se classe dans le genre Microthrombidium Haller
1882, en raison : 1° de sa crête métopique linéaire, formant dans
sa région postérieure une aréa sensilligère rhomboïdale ; 2° de ses
pattes antérieures (I)'et postérieures (IV) qui sont plus courtes
que le corps ; 3° de l’armature des palpes. Elle appartient à la
section II des Microthrombidium de Berlese par ses poils plumi-
formes, auxquels viennent s’en mélanger d’autres plus grands, de
taille et de forme différentes.
Elle est très voisine du M. italicum Berlese dont elle se rapproche
par la structure des poils recouvrant le corps, par l’armature des
palpes maxillaires et les dimensions du tarse des pattes de la
première paire. Elle s’en distingue cependant nettement en ce
que les grands poils qui s’observent sur l’hystérosoma ne sont bar-
bulés que sur le quart proximal de leur longueur alors que dans
l’espèce italienne ceux-ci, au contraire, sont barbulés sur les quatre
cinquièmes de leur longueur et seule l’extrémité distale est glabre.
Les poils les plus courts recouvrant l’idiosoma sont barbulés sur
toute leur longueur chez M. italicum alors que dans notre espèce,
toute leur moitié distale est glabre ; de plus, la hampe du poil se
courbe, en angle obtus, entre la partie barbulée et la portion lisse
chez M. gallicum.
L’individu décrit ci-dessus fut recueilli, en avril 1934, aux envi-
rons de Strasbourg par M. F. Grandjean.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
I
— 310 —
Note complémentaire sur Anomalothrombium madagas-
cariense M. André (Acarien Thromb.).
Par Marc André.
Nous avons décrit' en 1936 (Bull. Soc. Zool. France, LXIII,
p. 378), sous le nom d’ Anomalothrombium madagascariense une
nouvelle forme de Thrombidion recueillie dans une grotte de Mada-
gascar.
Un examen minutieux de chacun des 13 exemplaires représentant
cette espèce nous a permis de relever, entre eux, de légères varia-
tions dans les principales dimensions présentées par les différentes
parties du corps et par les pattes.
Nous indiquons, dans le tableau ci-contre, les rapports existant
entre chacun des individus.
D’autre part l’étude de préparations microscopiques des papilles
recouvrant l’idiosoma nous a montré que celles-ci sont, en réalité,
constituées par des poils tous semblables dont la structure con-
siste en une hampe centrale découpée sur ses bords qui se pro-
longent en nombreuses barbules latérales donnant au poil l’aspect
d’une lame spatuliforme barbulée.
La face ventrale de l’idiosoma est revêtue de poils semblables
mais cependant moins trapus dont l’aspect rappelle alors celui de
poils plumeux ordinaires.
Le propodosoma portej sauf sur ses bords, des poils identiques à
ceux qui recouvrent l’hystérosoma.
Aux palpes maxillaires le tarse, ou tentacule papilliforme, pos-
sède, en plus des poils barbulés, 6 à 8 courtes épines lisses groupées
à son extrémité distale.
Chez certains exemplaires la forme de l’hystérosoma est moins
renflée ; celui-ci, subcylindrique, assez allongé, n’est pas si large-
ment arrondi à son extrémité postérieure et les saillies humérales
souvent peu saillantes.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
V
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
Tableau comparatif des principales dimensions présentées par 13 exemplaires d’ Anomalothrombium
madagascariense M. André.
311
— 312 —
Les Scyphoméduses de la collection du Muséum National
D’Histoire Naturelle de Paris. — //. Catalogue raisonné ;
ORIGINE DES RÉCOLTES.
Par Gilbert Ranson.
Je viens de terminer l’étude de deux collections de Scypho-
méduses, l’une provenant des Croisières du Prince de Monaco,
l’autre des Croisières du Navire-Ecole Belge « Mercator ». J’ai été
amené, pour quelques espèces, à utiliser le matériel du Muséum
de Paris. Mes observations sont consignées dans deux Mémoires
consacrés aux deux premières collections. J’ai profité de l’occa-
sion qui m’était offerte pour réviser entièrement la collection des
Lucernaires et Scyphoméduses du Muséum de Paris. Elle n’est pas
très riche et, à part quelques exceptions, l’état des échantillons
conservés depuis longtemps dans l’alcool, laisse à désirer.. C’est
pourquoi je me contenterai d’en donner un Catalogue raisonné
comportant l’origine des échantillons. Les lieux de récoltes peuvent
être utiles à la connaissance de la répartition géographique des
f espèces.
On y trouve les typeé de trois espèces : Chrysaora fulgida (Rey-
naud, 1830), Thysanostoma flagellata (Hæckel, 1879) et Catostylus
Pèrezi Ranson, 1945.
En 1938, Stiasny a publié un travail sur les Scyphoméduses
de la Mer Rouge ( Verh . Kon. Ned. Akad. Wet., XXXVII). Il y fait
état des matériaux récoltés par R.-Ph. Dollfus en 1928. En effet,
j’ai communiqué à Stiasny les Scyphoméduses rapportées de la
Mer Rouge par Dollfus. Mais, comme il le dit lui-même, il les a
examinées rapidement. C’est la raison pour laquelle il a commis
deux erreurs dans ses déterminations. Elles ont leur importance.
Par exemple, 3 exemplaires à' Aurélia aurita (Linné) sont consi-
dérés comme appartenant à l’espèce Aurélia maldivensis H. -B. Bige-
low. A mon avis cette dernière espèce n’existe pas dans la Mer
Rouge.
D’autre part, des exemplaires de Sanderia malayensis Gôtte
sont rapportés à l’espèce Pelagia noctiluca (Forskâl). Stiasny note
à leur sujet, que c’est la première fois que P. noctiluca est trouvée
dans la Mer Ropge. Il semble, dans l’état actuel de nos connais-
sances, que cette dernière ne soit pas présente non plus dans la
Mer Rouge.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
313
CLASSE SCYPHOZOA (Knunbach, 1924).
Ordre Lucemaridæ Johnston, 1847.
Famille Haliclystidæ Hæckel, 1879. >
Genre Lucernaria 0. F. Müller, 1776.
Lucernaria quadricgrnis O.-F. Müller, 1776.
1 exemplaire : Nouvelle-Zemble ; Bénard, 1909. — 1 ex. : Mer de Ba-
rentz ; Bénard, 1909.
Lucernaria campanulata Lamouroux, 1815.
2 ex. : Helgoland ; Hæckel, 1879. — 1 ex. : Mer du Nord. — 12 ex. :
Iles Chausey ; Gravier, 1900. — 5 ex. : S^Vaast ; Baron de S^Joseph,
1911. — 20 ex. : S^Vaast ; Laboratoire de S^Vaast, 1892 et 1899.
Genre Haliclystus Clark, 1863.
Haliclystus auricula Clark, 1863.
2 ex. : Canada ; Obalski„ 1902.
Haliclystus octoradiatus (Lamarck, 1816).
24 ex. : S^Vaast ; Perrier, 1883 et 1887. — 3 ex. : St-Vaast ; Gravier,
1899. — 11 ex. : S^Vaast ; Poirier. — 1 ex. : Iles Chausey ; Gravier,
1900.
Haliclystus salpinx Clark, 1863.
1 ex. : I. Anticosti (Canada) ; Obalski„ 1902.
Famille Halicyathidæ Hæckel, 1879.
* Genre Halimocyathus Clark, 1863.
Halimocyathus lagena (Hæckel, 1879).
2 ex. : Nouvelle-Zpmble ; Bénard, 1909.
Ordre Cubomedusæ Hæckel, 1879.
Famille Charybdeidæ Hæckel, 1879.
Genre Charybdea Féron et Desueur, 1809.
Charybdea marsupialis (Linné, 1758).
Nombreux ex. : Alger ; Exp. Sc. de l’Algérie, Deshayes, 1842.
Charybdea alata Reynaud, 1830.
1 ex. : Iles Sandwich ; Ballieu, 1877. — 5 ex. : Indochine ; Laboratoire
de Nhatrang.
Genre Tamoya O. F. Müller, 1859.
Tamoya bursaria Hæckel, 1879.
4 ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang. '
Famille Chirodropidæ Hæckel, 1879.
Genre Chiropsalmus L. Agassiz, 1862.
Chiropsalmus quadrumanus (O.-F. Müller, 1859).
22 ex. : Guyane française ; Geay, 1902 et 1903.
Chiropsalmus Buitendijki Horst, 1907.
2 ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang.
Chiropsalmus quadrigatus Hæckel, 1879.
2 ex. : Indochine (entre Pyramide et Ile Tré) ; Labor. de Nhatrang.
— 1 ex. : Golfe de Siam ; Krempf, 1921.
Ordre Coronatæ Vanh'ôffen, 1902.
Famille Periphyllidæ Hæckel, 1879.
Genre Periphylia Steenstrup, 1837.
Periphylla hyacinthina Steenstrup, 1837.
1 ex. : Méditerranée (Prince de Monaco, St. 283, 24 septembre 1892,
43006’ N-8°54’E, 1.000 m.).
Famille Nausithoïdæ (Bigelow, 1913).
Genre Nausithoë Kôlliker, 1853.
Nausithoë punctata Kôlliker, 1853.
7 ex, : Méditerranée ; Vimont, 1883. — 4 ex. : Méditerranée ; Marie,
1887.
Famille Atollidæ Bigelow, 1913.
Genre Atolla Hæckel, 1879.
Atolla Wyvillei Hæckel, 1882.
1 ex. : Gibraltar (Prince de Monaco, St. 1269, 24 juillet 1902. 36°06’
N-7°55’W, 1.473 m.).
Famille Linuchidæ Bigelow, 1928.
Genre Linuche Eschscholtz, 1829.
Linuche unguiculata (Schwartz, 1788).
21 ex. : Cuba ; P. Serre.
I
— 315 —
Linuche aquila (Hæckel, 1879).
4 ex. : Océan austral ; Quoy et Gaimard, 1829.
Ordre Semæostomeæ L. Agassiz, 1862.
Famille Pelagidæ Gegenbaur, 1856.
Genre Pelagia Péron et Lesueur, 1809.
Pelagia noctiluca (Forskâl, 1775).
11 ex. : Méditerranée ; Vimont, 1883. — 1 ex. : Méditerranée ; Marie,
1887. — 1 ex. : Villefranehe-sur-Mer ; Laboratoire de Villefranche. —
1 ex. : Palerme, — 1 ex. : Nice. — 2 ex. : Tanger ; Buchet, 1901 et 1903.
— 7 ex. : Méditerranée ; Exp, Sc. de l’Algérie, 1842. • — Nombreux jeunes
ex. : Méditerranée (Tanche, St. 832, 30 juin 1924, 35°15’ N.-2°45’W). —
1 ex: : Méditerranée (« Tanche », St. 797, 9 juin 1924, 37°06’ N-7°34’E.
— 1 jeune ex. : Méditerranée (« Tanche », St., 817, 23 juin 1924, 36°35’
N-1°28’E). — 3 ex. : Entre Açores et Portugal (« Tanche », St. 681, 1923,
39°13’ N-21°24’W). — 1 ex. : Atlantique (« Tanche », St. 678, 1923, 37°56’
N-24°40’W), — 1 ex. : Antsirane (Madagascar) ; Decary, 1919. —17 ex. :
Fort-Dauphin (Madagascar) ; Decary, 1932. — - 1 ex. : Ile Bourbon ;
Maillard, 1862. — 2 ex. T Pacifique ; Eydoux, 1832., — 1 ex. : Pacifique ;
Lecomte, 1876. — • 1 ex. : Cauda ^Indochine) ; Laboratoire de Nhatrang.
— 2 ex. : Port Jackson (Australie). — 1 ex. : Détroit de la Sonde ; Rey-
naud, 1829. — 4 exk : Océan indien ; Eydoux et Soûl ey et, 1838. — 2 ex. :
Océan indien ; Leclancher, 1844. — • 4 ex. : Océan indien ; Reynaud,
1829. — 2 ex. : Côtes du Pérou ; Gaudichaud, 1833. — 2 ex. : Rio de
Janeiro ; Gaudichaud,, 1832.
Pelagia noctiluca (Forskâl, 1775), var. perla Slabber,
1781.
1 ex. : Atlantique (Prince de Monaco, St. 250, 6 septembre 1898,
45°38’ N-21°06’W,. surface). — Nombreux jeunes ex. : Portugal (« Tanche »,
St. 652, 1923, 41°02’ N-9°27’W). — 1 jeune ex. : Sud Banc Gorringe
(« Tanche », St. 666, 1923 35°28’ N-12°31’W). — • 3 jeunes ex. : Madère
(« Tanche », St. 673, 1923, 33°35’ N-18°29’W). - — - Nombreux jeunes ex. ;
Atlantique (« Tanche »,■ St. 674, 1923. 34°21’ N-19°46’W). — 6 jeunes
ex. : entre Açores et Gibraltar (« Tanche », St. 677, 1923, 36°20’ N-22°58’W).
— 2 jeunes ex. : Atlantique (« Tanche », St. 678, 1923, 37°56’ N-24°40’W).
— 3 jeunes ex. : Atlantique (« Tanche », St,. 680, 1923, 38°46’ N-22°34’ W).
— Nombreux jeunes ex. : Atlantique (« Tanche », St. 682, 1923, 39°31’
N-20°33’W). — Nombreux jeunes ex. : Atlantique (« Tanche », St. 683,
1923, 40°01’ N-19°08’W). — Nombreux jeunes ex. : Atlantique (« Tanche
St. 850, 1924, 39°34’ N-11°40’W). — 14 ex. : Atlantique (33°S-42<>W) ;
Fontaine, 1834. — 4 ex. : Funchal (Madère) ; Garreta, 1911. — 5 ex. :
Porto-Santo (Madère) ; « Alceste », 1883. • — - 9 ex. : Atlantique (42°44’
N-25°50’ W) ; (« Alceste », 1883. — 4 ex. : Açores ; « Talisman », 1883. —
1 ex. : Atlantique ; « Talisman », 1883 (Drag. 78, à l’ouest du Soudan
français). — 4 ex. : Atlantique ; « Talisman », 1883. - — • 3 ex. : Atlantique ;
Bulletin du Muséum, 20 série, t. XVII, n° 4, 1945. 22
— 316
(« Sylvana », St. 14, 1913, 43°43’ N-9°33’ W, surface). — 8 ex. : Atlan-
tique ; « (Sylvana », St. 190, 1913, 37° 53’ N-24°41’ W, surface). —
3 ex. : Açores ; Dussumier, 1830. — 2 ex. : Atlantique ; Réveillère, 1881.
1 ex. : Atlantique (11° N-23° W) ; Lecomte, 1876. — 1 ex. : Entre le
Chapus et Fouras (Charente-maritime) ; R.-Ph. Dollfus, 1921. — 1 jeune
ex. : Au large de la Bretagne (Prince de Monaco. St. 30, 27 août 1885,
48°19’ N-17°10’ W, surface).
Pelagia flaveola Eschscholtz, 1829.
1 ex. : Océan pacifique ; Quoy et Gaimard, 1829.
Genre Chrysaora Péron et Lesueur, 1809.
Chrysaora hysoscella (Linné, 1766).
2 ex. : Stornoway (Ecosse) ; Dollfus, 1929. — 3 ex. : Le Hâvre ; Péron
et Lesueur. — 9 ex. : S^Vaast ; Laboratoire de S^Vaast, 1899. — 1 ex. :
Entre Le Chapus et Fouras (Charente-Maritime) ; Ranson, 1926. —
2 ex. : Entre Le Chapus et Fouras (Charente-Maritime) ; R.-Ph. Dollfus,
1921. — 1 ex. : Ors (Ile d’Oléron) ; Ranson, 1925. — 1 ex. : Banyuls ;
Joubin, 1905.
Chrysaora fulgida (Reynaud, 1830).
2 ex. : (Types) ; False Bay, Cap de Çonne-Espérance ; Reynaud, 1829.
Genre Sanderia Gôtte, 1886.
Sanderia malayensis Gôtte, 1886.
5 ex. : Golfe de Suez x R.-Ph. Dollfus, 1929.
Famille Cyanidæ L. Agassiz, 1862.
Genre Desmonema L. Agassiz, 1862.
Desmonema Chierchiana Vanhôfîen, 1888.
4 ex. : Ouchounaya (Cap Horn), Mission du Cap Horn, 9 avril 1883
(drag. 85).
Genre Cyanea Péron et Lesueur, 1809.
Cyanea capillata (Linné, 1746).
4 ex. : Thorshawn (Færôer) ; P. Q. P. ?, 1929 (R.-Ph, Dollfus). —
2 ex. : Baltique ; « P. Q. P. ? », 1930 (St. 1,54°27’ N-12°02’E). — 3 ex. :
Baltique ; « P. Q. P. ? », 1930 (Plancton N° 9, 54°30’ N-10°20’E). —
1 ex. : Baltique ; « P. Q. P. ? », 1930 (Plancton N° 10, 54°31’ N-11°21’E).
— 1 ex. : Rogatcheva (Nouvelle-Zemble) ; Bénard, 1908. — 3 ex. : Pud-
defjord ; Bénard, 1908. — 1 ex. : Hammerfest ; Bénard, 1908. — 1 ex. :
Nordfjord (Norvège) ; Gravier, 1908r — 1 ex. : Flessingue (Mer du Nord) ;
Bénard, 1908. — 1 ex. : Manche ; « P. Q. P. ? », 1930. — 1 ex. : Vierville
(Calvados) ; Lebrun, 1895. — 1 ex. : Halifax ; « Ville d’Ys », 1927.
— 317 —
Cyanea capillata (Linné, 1746) var. Lamarckii Péron et Lesueur,
1809.
1 ex. : Islande ; « P. Q. P. ? », 1929 (N° 73) (64°53’ N-24°08’ W). —
2 ex. : Copenhague ; « P. Q. P. ? », 1930.
Cyanea Nosakii Kishinouye, 1891.
1 ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang.
Famille Ulmaridæ Hæckel, 1879.
Genre Umbrosa Hæckel, 1879.
Umbrosa lobata (Claus, 1877).
3 ex. : Banyuls ; Joubin, 1905.
Genre Parumbrosa Kishinouye, 1910.
Parumbrosa polylobata Kishinouye, 1910,
1 ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang.
Genre Aurélia Péron et Lesueur, 1809.
Aurélia aurita (Linné, 1746).
4 ex. : Thorshawn (Færôer) ; « P. Q. P. ? », 1929 (R.-Ph. Dollfus). —
3 ex. : Firth of Lorn (Ecosse) ; « P. Q. P. ? », 1929, 56°18' N-5°46’W
(R,-Ph. Dollfus). — 3 ex. : Hammerfest ; Bénard, 1908. — 1 ex. : Ber-
gen ; Gravier, 1908. — 2 ex. : Port de Copenhague ; « P. Q. P. ? », 1930
(R.-Ph. Dollfus). — 1 ex. : Baltique ; « P. Q. P. ? », 1930, Plancton 39 ;
56°13’ N-12°23'E (R.-Ph. Dollfus). — 1 ex. : Baltique ; « P. Q. P. ? »,
1930, Plancton 12, 54°31’ N-12- 22’E (R.-Ph. Dollfus). — 4 ex. : Bal-
tique ; « P. Q. P. ? », 1930, Plancton 13 ; 54°54’ N-13°08’E (R.-Ph. Doll-
fus), — 6 ex. : Baltique ; « P. Q. P. ? », 1930, Plancton 14 ; 55°04’ N-13°42'E
(R.-Ph. Dollfus). — 8 ex. : Helsingôr (Port) ; « P. Q. P. ? » 1930 (R.Ph. Doll-
fus). — 1 ex. : S^Jean-de-Terre-Neuve ; « Ville d’Ys », 1927. - — 1 ex. :
Le Hâvre. — 3 ex. : S^Vaast ; Laboratoire de S^Vaast, 1900. — 1 ex. :
S*-Vaast '» Chatel, 1900. — 1 ex. : Baie de Quiberon (Morbihan) ;
R.-Ph.. Dollfus, 1921), — 1 ex. : Banyuls ; Joubin, 1905. — 6 ex. : Mersa
tal Kad Yayah (Mer Rouge) ; R.-Ph. Dollfus, 1928. — 2 ex. : Kaded
el Hamden (Mer Rouge) ; R.-Ph. Dollfus, 1928. — 2 ex. Golfe du Ben-
gale ; Dussumier, 1830.
Aurélia solida Browne, 1905.
3 ex. : Atlantique ; (« Sylvana », St. 190, 1913, 37°53’ N-24°41’W,
surface).
Aurélia maldivensis H.-B. Bigelow, 1904.
Nombreux exemplaires : Nhatrang (Indochine) ; Laboratoire de Nha-
trang.
— 318 —
Ordre Rhizostomæ Cuvier, 1799.
Famille Cassiopeidæ Stiasny, 1921.
Genre Cassiopea Péron et Lesueur, 1809.
Cassiopea andromeda (Forskâl, 1775).
13 ex. : Djibouti; Gravier, 1904. — 2 ex. : Djibouti; Coutière, 1897.
— 3 ex. : Shab Abu Gadaf (Mer Rouge) ; Budker, 1938. j — 1 ex. : Grand
Lac Amer (Canal de Suez) ; Gruvel, 1932. — 8 ex. : Ismaïlia (Canal de
Suez) ; R.-Ph. Dollfus, 1928. — 1 ex. : Port-Ibrahim (Mer Rouge) ; Sidki
bey (R.-Ph. Dollfus), 1928. — 1 ex. : Kaded el Hamden (Mer Rouge) ;
R.-Ph. Dollfus, 1928. — 6 ex. : Shab Mahmoud (Mer Rouge) ;- R.-Ph. Doll-
fus, 1928. — 3 ex. : Mer Rouge ; Jousseaume, 1893. — 2 ex. : Indochine ;
Laboratoire de Nhatrang. — 1 ex. : Poulo Condore (Baie de l’Est) ; Krempf,
1921. — 1 ex. : Zanzibar ; Grandidier, 1864. — 1 ex. : Mascate ; Main-
dron, 1897.
Cassiopea xamachana R. -P. Bigelow, 1892.
3 ex. : Haïti ; Record, 1832 et 1833. — 1 ex. : Haïti ; Dussumier, 1832.
Cassiopea ndrosia Agassiz et Mayer, ^1899.
1 ex. : Nouvelle-Calédonie ; Réveillère, 1880.
Famille Cepheidæ Stiasny, 1921.
Genre Cephea Péron et Lesueur, 1809.
Cephea cephea (Forskâl, 1775).
1 ex. : I. Gambier et Touamotou ; Seurat, 1906.
Genre Netrostoma Schultze, 1898.
Netrostoma coerulescens O. Maas, 1903.
4 ex. : Indochine (Pyramide, Ile Tré) ; Laboratoire de Nhatrang. —
Très nombreux ex. : Indochine (Nhatrang) ; Laboratoire de Nhatrang.
— 3 ex. : Côte de Malabar ; Dussumier, 1835.
Genre Cotylorhiza L. Agassiz, 1862.
COTYLORHIZA TUBERCULATA (Macri, 1778).
2 ex. : Méditerranée ; Vimont, 1883. — 1 ex. : Cannes. — 1 ex. : Ville-
franche-sur-Mer ; Laboratoire de Villefr anche.
Famille Mastigiadæ Stiasny, 1921.
Genre Mastigias L. Agassiz, 1§62.
Mastigias papua (Lesson, 1829).
10 ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang.
Mastigias ocellata (Modeer, 1791).
5 ex. : Détroit de la Sonde ; Reynaud, 1829.
Mastigias siderea Chun, 1896.
1 ex. : Détroit de la Sonde ; Reynaud, 1829.
Famille Leptobrachidæ Stiasny, 1921.
Genre Thysanostoma L. Agassiz, 1862.
Thysanostoma thysanura (Hæckel, 1879.
1 ex. : Amboine ; H. Rouyer (Laboratoire Evolution, Sorbonne).
Thysanostoma lorifera (Ehrenberg, 1835).
,1 ex. : Amboine; H. Rouyer (Laboratoire Evolution, Sorbonne).
Thysanostoma flagellata (Hæckel, 1879).
3 ex. : (Types) ; I. Sandwich ; Ballieu, 1876. — 1 ex. (Type) ; I. Sand-
wich ; « Bonite », Eydoux et Souleyet, 1838.
Famille Lychnorhizidæ Stiasny, 1921.
Genre Lychnorhiza Hæckel, 1879.
Lychnorhiza lucerna Hæckel, 1879.
4 ex. : Guyane française; Geay, 1903.
Famille Catostylidæ Stiasny, 1921.
Genre Crambionella Stiasny, 1921.
Crambionella Orsini (Vanhôfïen, 1888).
2 ex. : Pondichéry ; Reynaud, 1829.
Crambionella Stuhlmanni (Chun, 1896). (
1 ex. : Madagascar ; Decary, 1932.
Genre Catostylus L. Agassiz, 1862.
Catostylus Tagi (Hæckel, 1869).
1 ex. : Golfe de Gascogne. — 1 ex. : Préfailles (Loire-Inférieure) ; Lebrun,
1897.
Catostylus Townsendi Mayer, 1915.
Nombreux ex. : Indochine ; Laboratoire de Nhatrang. — 2 ex. : Golfe
de Siam ; Krempf, 1921.
Catostylus Perezi Ranson, 1945.
6 ex. (Types) ; Côte d’Arabie (Océan indien) ; Bonnier et Pérez, 1904.
320
Famille Lobonemidæ Stiasny, 1921.
Genre Lobonema Mayer, 1910.
Lobonema Mayeri Light, 1914.
7 ex. : Nhatrang (Indochine) ; Laboratoire de Nhatrang.
Famille Rhizostomidæ Stiasny, 1921.
Genre Rhizostoma Cuvier, 1799.
\ -
Rhizostoma pulmo (Macri, 1778).
1 ex. : Méditerranée ; Vimont, 1883. — 1 ex, : Méditerranée ; Marie,
1887, — 2 ex. : Méditerranée.
Rhizostoma octopus (Linné* 1788).
5 ex. : S^Yaast ; Laboratoire de S^Vaast, 1900. — 1 ex. : Dieppe
(Manche) ; Cuvier, 1825. — 2 ex. : Le Crotoy (Manche) ; Valenciennes,
1849. — 1 ex. : Granville (Manche) ; Hæckel, 1879. — 1 ex. : Entre Le
Chapus et Fouras (Charente-Maritime) ; Ranson, 1926. • — 1 ex. : Le
Havre ; Montandon, 1843.
* .1
\
Genre Rhopilema Hæckel, 1879.
Rhopilema hispidum (Vanhôffen, 1888).
1 ex. : Golfe de Suez ; R.-Ph. Dollfus, 1929. — 1 ex. : Indochine ; Labo-
ratoire de Nhatrang.
Famille Stomolophidæ Stiasny, 1921.
Genre Stomolophus L. Agassiz, 1862.
Stomolophus meleagris L. Agassiz, 1862.
5 ex. : Golfe de Californie ; L. Diguet, 1913. — 4 ex. : Guayaquil ;
Eydoux et Souleyet, 183?.
Stomolophus fritillaria Hæckel, 1879.
13 ex* : Guyane française ; Geay, 1901 et 1904.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
321
Les Alcyonaires du Muséum : i. Famille des Alcyoniidæ. —
il Genre Sinularia (fin).
Par A. Tixier-Durivault.
Après avoir exposé les diagnoses des diverses espèces du genre
Sinularia 1 j’ai pu établir, en me basant sur la forme et la taille
des aiguilles du cœnenchyme basilaire, un tableau comparatif
mettant en évidence les rapports entre les divers groupes de ces
espèces 2.
Tableau des espèces du genre Sinularia ,
I. — Spiculés basilaires sub-losangiques.
A. — Colonie encroûtante.
al. ■ — Gros lobes dressés en muraille. Spiculés trapus à constriction
médiane ornés de nombreux tubercules crénelés (0,5-1). Massues corti-
cales à tête branchüe présentant une verrue centrale (0,12). Petits polypes :
1. — S. gyrosa (Klunzinger).
a 2. — Lobes minces dressés. Spiculés trapus à nombreuses grosses
protubérances Crénelées (0,8-1 ,6). Massues corticales à petite tête tuber-
culée ou foliacée (0,13). Très petits polypes :
2. — S. erecta Tix.-Dur.
a 3. — Grands lobes digités. Spiculés massifs à nombreux gros tuber-
cules verruqueux (1-1,8). Massues corticales à large tête tuberculée (0,09).
Grands polypes :
3. — S. macrodactyla Kolonko.
II. — Spiculés basilaires en aiguilles minces.
A. — Colonie encroûtante.
al. — Gros lobes divisés en nombreux lobules courts, arrondis et
serrés. Aiguilles parfois à constriction médiane ornées de petits tuber-
cules crénelés (1-2,5). Massues corticales à tête tuberculée portant une
verrue centrale (0,2). Petits polypes :
4. — S. crassa Tix.-Dur.
1. Voir lre note dans Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., s. 2, t. XVII, p. 55 ; 2e note dans
Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., s. 2, t XVII, p. 145 ; 3e note dans Bull. Mus. Nat. Ilist.
Nat., s. 2, t. XVII, p. 243.
2. Les chiffres notés dans le tableau indiquent en mm. les limites entre lesquelles
varient les longueurs totales des spiculés.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
— 322
a 2. — Lobes courts divisés en nombreux lobules arrondis. Aiguilles
à constriction médiane ornées de petits tubercules peu crénelés et clair-
semés (1-2,5). Massues corticales à tête tuberculée (0,2). Petits polypes :
5. — S. Whiteleggei J. Lüttschwager.
a 3. — Lobes courts et sinueux. Aiguilles à constriction médiane
ornées de petits tubercules peu crénelés (l,4-2„2). Massues corticales à
large tête tuberculée (,0,23), Gros polypes :
6. — S. andamanensis (Thomson et Simpson).
a 4. - — Lobes serrés digités, aplatis latéralement. Aiguilles parfois à
constriction médiane ornées de nombreux tubercules dentelés (1, 2-2,4).
Massues corticales à tête tuberculée portant une verrue centrale (0,12).
Gros polypes :
7. — S. densa (Whitelegge).
B. — Colonie dressée. . '
b 1. — Lobes mihces, aplatis et plissés. Aiguilles parfois à constric-
tion médiane ornées de nombreux petits tubercules verruqueux (1-2).
Massues corticales à tête tuberculée (0,07-0,19). Petits polypes :
8. — S. fungoides Thomson et Henderson.
b 2. — Lobes subdivisés en lobules irréguliers. Aiguilles à constric-
tion médiane ornées de rares petits tubercules verruqueux (1-2,8). Massues
corticales à tête tuberculée portant une verrue centrale (0,1-0, 2). Polypes
de taille moyenne :
9. — S. conferta (Dana).
b 3. — Branches principales divisées en rameaux secondaires' et ter-
tiaires. Aiguilles ornées de tubercules simples ou composés (2,5). Massues
corticales à large tête tuberculée portant une verrue centrale (0,06-0,17).
Polypes dé taille moyenne :
9 bis. — S. conferta var. gracilis Macfadyen.
C. — Colonie encroûtante ou dressée.
cl. — Larges lobes aplatis subdivisés en lobules grands ou petits.
Aiguilles à constriction médiane ornées dé verrues crénelées ou bosselées
(2-3). Massues corticales à tête branchue et à verrue centrale (0,13). Petits
polypes :
10. — S. polydactyla (Ehrbg.).
c 2. — Branches primaires divisées en rameaux secondaires et ter-
tiaires. Aiguilles à constriction médiane ornées de verrues crénelées (5).
Massues corticales à tête branchue portant une verrue centrale (0,08-
0,12). Petits polypes :
10 bis. — S. polydactyla var. dialichana Kolonko.
c 3. — Petits lobes digités courts. Aiguilles minces à verrues simples
323
bosselées (5). Massues corticales à tête branchue portant une verrue
centrale (0,12-0,2). Petits polypes :
10 ter. — S, polydactyla var. mollis Kolonko.
III. — Spiculés basilaires massifs et irréguliers.
A. — Colonie encroûtante. *
al. — Petits lobes bas et minces. Spiculés souvent fourchus couverts
de gros tubercules crénelés (1-3). Massues corticales à tête foliacée (0,05-
0,15). Petits polypes :
11. — S. Simpson! Tix.-Dur.
a 2. — Petits lobes allongés. Spiculés irréguliers à petites verrues
crénelées (1-3,5). Massues corticales à tête tuberculée (0,1-0,18). Petits
polypes : '
\ 12. — S. Grayi Tix.-Dur.
a 3. — Lobes formés de gros lobules courts. Gros spiculés irréguliers
ornés de volumineuses verrues composées (1-4). Massues corticales à tête
tuberculée (0,8-0,15). Polypes de taille moyenne :
13. — S. hirta (Pratt).
a 4. — Nombreux lobes inégaux compressés latéralement. Spiculés
volumineux ornés de grosses verrues bosselées (2-3). Massues corticales
à grosse tête branchue. Gros polypes :
■ . 14. — S. capitalis (Pratt).
a 5. — Gros lobes aplatis. Grandes aiguilles tuberculées (4,5). Massues
corticales à tête tuberculée (0,07-0,2). Petits polypes :
15. — S. robusta Macfadyen.
a 6. — Lobes groupés serrés. Aiguilles souvent fourchues ornées de
tubercules bosselés (3-6). Massues corticales à tête tuberculée portant
une verrue centrale (0,13). Gros polypes :
16. — S. rigida (Dana).
a 7. — Lobes simples groupés. Grosses aiguilles tuberculées souvent
fourchues (2,9). Massues corticales à tête tuberculée portant une verrue
centrale (0,13-0,2). Petits polypes :
16 bis. — S. rigida var. amboinensis Burchardt.
a 8. — Nombreux lobes aplatis profondément découpés. Aiguilles à
grosses protubérances denticulées (2,5-4). Massues corticales à grosse
tête tuberculée (0,18). Petits polypes :
17. — S. brassica May.
a 9. — Colonie en forme de corne d’abondance. Aiguilles volumineuses
ornées de très nombreuses grosses verrues composées (1,5-5). Massues
corticales à grosse tête branchue (0,06-0,17). Polypes peu nombreux :
18.. — S. dura (Pratt).
324 —
a 10. — Lobes divisés en petits lobules. Grosses aiguilles ornées de
nombreuses verrues crénelées (1,7-6). Massues corticales à tête branchuè
(0,13). Petits polypes rares :
19. — S. variabilis Tix.-Dur.
IV. — • Spiculés basilaires en minces aiguilles.
A. — Colonie encroûtante.
al. — Lobes dressés, serrés et/ flexjneux. Aiguilles minces ornées de
rares verrues composées irrégulières (1-2,8). Massues corticales à tête
tuberculée ou branchuè (0,13-0,18). Petits polypes :
20. — S. flexuosa Tix.-Dur.
B, — Colonie dressée.
b 1. — Gros lobes divisés en nombreux petits lobules. Aiguilles par-
fois à constriction médiane ornées de rares petites verrues simples (1,3-
2,7). Massues corticales à tête tuberculée portant une verrue centrale
(0,08-0,14). Polypes assez gros :
21. — S. compressa Tix.-Dur.
b 2. — Lobules courts et arrondis. Aiguilles souvent à petites verrues
serrées (2-3). Massues corticales à tête branchuè portant une verrue
centrale (0,081-0.16). Petits polypes :
22. — S. macropodia (Hickson et Hiles).
b 3. — Lobes minces, aplatis, sinueux et ridés. Aiguilles ornées de
rares et grosses verrues simples (1-3). Massues corticales à tête foliacée
ou tuberculée (0,08-0,13). Nombreux petits polypes :
23. — S. dissecta Tix.-Dur.
b 4. — Lobes courts, serrés, épais, ridés. Aiguilles à constriction
médiane ornées de verrues hémisphériques crénelées (1-4). Massues cor-
ticales à mince tête tuberculée ou foliacée (0,07-0,18). Petits polypes :
24. — S. Mayi Lüttschwager.
Ç. — Colonie buissonnante.
cl. — Lobes1 épais à petites branches allongées. Aiguilles à constric-
tion médiane ornées de rares verrues très proéminentes et volumineuses
(1-5). Massues corticales à tête branchuè (0,1-0, 2). Petits polypes :
25. — S. lochmodes Kolonko.
D. — Colonie arborescente.
d 1. — Lobes courts divisés en lobules arrondis. Aiguilles à constric-
tion médiane ornées de grosses ou petites verrues simples (1-5). Massues
corticales à tête tuberculée ornée d’iine verrue centrale (0,1-0,16). Gros
polypes :
26. — S. Marenzelleri (Wright et Studer).
d 2. — Pied mince, lobes allongés. Aiguilles à constriction médiane
ornées de petits tubercules nombreux (1,3-3, 2). Massues corticales à tête
branchue large (0,13). Polypes de taille moyenne :
v 27. — S. pedunculata Tix.-Dur.
V. Spiculés basilaires en grandes aiguilles.
A. — Colonie arborescente. <
al. — Lobes minces et courts. Aiguilles à grosses, verrues (1,2-4, 3).
Massues corticales à tête tuberculée ou branchue portant une verrue
centrale (0,12-0,24). Polypes peu nombreux :
28. — S. Gardineri (Pratt).
a 2. — Lobes primaires subdivisés en ramifications secondaires et
tertiaires courtes. Aiguilles à grosses verrues arrondies ou peu dentelées
(5). Massues corticales à tête tuberculée (0,16-0,3). Petits polypes :
29. — S. querciformis (Pratt). <
a 3. — Petits lobes divisés en lobules courts. Grosses aiguilles à nom-
breuses verrues bosselées volumineuses (3-6). Massues corticales à tête
branchue (0,1). Polypes distants :
30. — S. triaena Kolonko.
a 4. — Colonie -parfois encroûtante ; lobes divisés en lobules digités
courts. Grandes aiguilles à tubercules composés clairsemés (2-7). Massues
corticales à tête tuberculée (0,08-0,3). Petits polypes :
81. — S. leptoclados (Ehrbg.).
a 5. — Rameaux primaires divisés en branches secondaires et ter-
tiaires longues. Aiguilles ornées de verrues irrégulières bosselées (1-5).
Massues corticales à tête branchue large (0,1). Gros polypes :
32. — S. ramosa Tix-.Dur.
a 6. — i Rameaux primaires, secondaires et tertiaires longs et flexueux.
Aiguilles ornées de nombreuses grosses verrues bosselées (1,6-5, 8). Massues
corticales à tête tuberculée (0,12-0,16). Gros polypes :
33. — S. gonatodes Kolonko.
a 7. — Branches allongées souples et tubulaires. Grosses aiguilles
courtes à très grosses verrues composées (2,5). Massues corticales à tête
foliacée (0,13). Polypes de taille moyenne :
34. — S. flexibilis (Q. G.).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
326 —
Note sur quelques Anomalies des Fleurs et des Fruits
DANS LE GENRE UlMUS.
Par J. -F. Leroy.
(assistant au muséum)
On trouve signalées à maintes reprises, dans les manuels clas-
siques et dans les notes de Tératologie végétale, diverses anomalies
se rapportant aux organes végétatifs des Ormes. Quelques-unes
cependant concernent les fleurs, et en particulier des métamor-
phoses d’organes sexuels (Ogle S.-S., Monstruous flowers of elm,
Journ. of. Bot., 1887, pp. 247-248). Nous avons nous-même sou-
vent observé, en passant en revue des milliers de fleurs, certaines
déviations : notamment des étamines à 3 anthères dont une plus
ou moins développée, généralement posée latéralement entre les
deux autres, et à leur sommet. Les cas d’hypoplasie propre à une
ou deux étamines, sont également fort nombreux. Mais tous ces
phénomènes sont à peine des anomalies et s’insèrent tout naturelle-
ment comme formes de passage, dans la marge de variabilité propre
au cycle des étamines, chez les différentes espèces du genre Ulmus.
Par contre, ces arbres, différant en cela des Erables, paraissent
posséder dans leurs samares un équilibre morphologique bien fixé.
Parmi les très nombreuses récoltes de fruits que nous avons exa-
minées, rares sont les productions insolites.
Le but de cette note est simplement de faire connaître tout un
ensemble d’anomalies où cet équilibre est cependant mis en défaut,
et de façon massive. Les rameaux fructifères mis en cause pro-
viennent de deux arbres du Bocage Normand, qui croissent l’un
à côté de l’autre, sur une haie de terre, à proximité du Bourg de
Briouze, parmi toute une série d’autres Ormes de forme assez voi-
sine, mais que pour le moment nous ne pouvons rattacher sûre-
ment à une espèce connue. Leur port est celui de Ulmus hollandica
(Miller) Moss, mais les feuilles ont un pétiole qui atteint jusqu’à
20 mm. de long. Aucune flore ne mentionne de pétioles aussi longs.
La contiguité des deux arbres en question, leur similitude de forme,
leur apparence stolonifère font penser qu’il ne s’agit peut-être que
d’un seul et même individu, dédoublé par drageon.
Les fruits anormaux qu’ils nous ont livrés peuvent être ramenés
qualitativement à 5 types dont 4 ne se différencient de la norme
que par le nombre d’ailes et d’appendices stigmatiques (les deux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
cylces externes des fleurs mis à part), allant de la samare hémi-
périptère avec 1 seul appendice stigmatique (fig. 4) jusqu’aux
samares à 3, 4 ou même 5 ailes et appendices stigmatiques (fig. 1,
2, 3). Seuls les types à 3 ailes (fig. 1) sont extrêmement nombreux,
dans la proportion de 1 /6 (parfois même de 1 /3 pour cértaines
inflorescences) sur un ensemble de plusieurs centaines de fruits
décomptés.
Le cinquième type (fig. 5, 7) constitué de 2 samares couplées-
indépendantes, embrassées par un même calice résulte vraisem-
1 2
1,2,3, samares polyptères. — 4, samare hémi-périptère. — 5, 7, samares couplées-
indépendantes portées par^un pédoncule unique. — 6, détails du type 5 montrant
le nombre élevé de pièces du périgone et d’étamines dont cinq ont perdu leur
anthère. — 8, pistil avec 3 styles ’stigmatifères et une anthère soudée (a).
blablement d’une synanthie incomplète portant sur les pédicelles
et sur les deux cycles externes des fleurs. En effet le périgone compte
dans trois cas observés 8-10 lobes et l’androcée 8-10 étamines
(fig. 6). Les composantes confondues jusqu’au cycle de l’androcée
inclus, se séparent et divergent pour donner deux samares indé-
pendantes, compliquées en outre d’ailes surnuméraires. Dans l’un
des cas les deux samares ont donné chacune une graine bien déve-
loppée.
Notons que dans les fleurs normales, les étamines et les lobes
du périanthe sont ici au nombre de 4-5. Dans les samares à 4 et
5 ailes (fig. 2, 3), le nombre d’étamines varie entre 6 et 9, ce qui est
encore supérieur à la norme. Les samares à 3 ailes présente géné-
ralement les deux cycles externes normaux.
La plupart de ces fruits ont une graine bien développée et les
quelques semis que nous avons faits ont donné des plantules.
Quelle que soit l’interprétation que l’on puisse donner à ces
phénomènes ou aux relations qui les unissent entre eux, il reste que
la proportion énorme dans laquelle ils se manifestent dans ce cas
particulier, nous montre qu’un déterminisme global a dû présider
à cet « affolement morphologique », qui relève d’un dérèglement
chromosomien. Il nous faudra suivre ces arbres les prochaines
saisons.
Antérieurement nous n’avions observé chez les Ormes que quel-
ques cas isolés d’anomalies se rapprochant de celles-ci :
1° Une fleur de U. hollandica var. camperdownii Leroy, qui
présentait une masse ovarienne curieusement agencée, avec 3 styles
stigmatifères et une anthère étroitement soudée (fig. 8).
2° Quelques samares à 3 ailes dont une provenait de U. pumila
L. cultivé au Muséum. ,
Laboratoire d' Agronomie coloniale du Muséum.
♦
— 329 — '
Comparaison des Graines de Dahlia Merkii et de Dahlia
Variabilis.
Par Françoise Trannoy et Geneviève Chevalier.
Note présentée par Mme C. Sosa-Bourdouil.
Le Dahlia Merkii est connu en France depuis 1830 alors que le
Dahlia variabilis a été introduit dans nos contrées vers 1780, puis
on a perdu sa trace jusqu’en 1803 environ ; il est cultivé depuis
régulièrement.
Si on examine ces deux espèces on voit qu’elles présentent des
différences dans leur végétation.
Nous avons cherché si dès la graine on pouvait les différencier ;
les graines de Dahlia Merkii sont étroites et allongées et présentent
une grande diversité d’aspect, alors que les graines de D. varia-
bilis sont assez larges, épaisses et de forme très homogène pour le
même individu. La superficie de 10 graines de D. Merkii posées
sur le côté plat l’une contre l’autre correspond à 24 millimètres sur
10 environ contre 35 mm. sur 12 pour les graines de D. variabilis.
Nous avons cherché dans notre étude à prendre des graines
aussi comparables que possible malgré leur différence de temps
de maturation ; nous avons donc pris des graines provenant des
premières fleurs écloses dans la saison pour nous permettre d’avoir
des graines mûres dans les deux cas ; en effet alors que la fleur du
Dahlia Merkii dure peu de temps, quatre à cinq jours en août,
que la maturation des graines est achevée au bout d’un mois, la
fleur du D. variabilis de la même époque évolue plus lentement,
ne se fane qu’au bout d’une semaine et les graines ne sont mûres
que six semaines à deux mois après la floraison ce qui reporte la
récolte la plus précoce vers la mi-octobre.
Nous avons étudié une dizaine de graines dans chaque lot pro-
venant d’un même individu au moyen de coupes transversales et
longitudinales à des niveaux différents. Ces coupes ont été exa-
minées à l’état naturel, montées à la glycérine d’une part et d’autre
part ont été colorées par la méthode classique de double colora-
tion au carmin et vert d’iode. Pour vider ces coupes il faut les
laisser très longtemps en contact avec l’hypochlorite ce qui a pour
inconvénient d’amincir les membranes qu’il faut traiter à l’alun
avant la coloration pour faire ressortir les tissus.
Disons tout de suite que la réaction iodée ne nous a pas décélé
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
— 330 —
la présence d’amidon ce qui ne peut surprendre vu la teneur en
inuline de la plante.
Les graines du Dahlia Merkii possèdent un tégument peu adhé-
rent à l’embryon. Une coupe transversale effectuée au niveau des
cotylédons en montre les diverses parties : en commençant l’examen
par la partie externe nous trouvons le tégument formé de plusieurs
assises de. cellules colorées en vert foncé par le vert d’iode qui sont
des fibres protectrices, sous cette zone se trouve l’écorce formée de
cellules très lignifiées dont la sinuosité suit intimement celle du
tégument ; quelques-unes de ces fibres s’insinuent de façon anormale
dans la paroi de l’embryon. L’embryon lui-même comporte une
zone de tissu palissadique, un parenchyme coloré en rose, pour
atteindre la zone vasculaire ; le cotylédon étant une feuille primi-
tive sa structure dans la graine y est analogue en particulier en ce
qui concerne la vascularisation : on trouve un amas important de
tissu vasculaire au centre, un autre un peu moindre mais relative-
ment gros à chacune des extrémités un nombre d’intermédiaires
dont l’importance et la quantité dépend du niveau de la coupe,
peu nombreux à l’extrémité du cotylédon, ils augmentent lorsqu’on
se rapproche de la plantule en formant une ligne presque ininter-
rompue lorsque l’on arrive à l’insertion des cotylédons.
Au niveau de la tigelle on trouve les mêmes tissus extérieurs :
tégument, épiderme et parenchyme cortical, puis la zone vascu-
laire formée de quatre faisceaux entourant une moelle à grande
cellules sans méats.
' Dans la radicule la structure est analogue mais la zone vascu-
laire est continue avec des tissus lignifiés nettement différenciés.
Sur une coupe longitudinale on voit que la vascularisation s’ar-
rête aux 2 /3 de la longueur des cotylédons. Dans les coupes fraîches
on, se rend compte de la présence de canaux isolés et de cellules
sécrétrices à oléo-résine localisés entre la gemmule et l’écorce d’une
part et à l’intérieur le long des organes vasculaires.
Si nous examinons maintenant les graines du Dahlia variabilis
on peut y noter certaines différences.
Le tégument en particulier est remarquable : on y trouve une
ou deux assises au maximum de cellules lignifiées vert foncé, puis
une assise de cellules très allongées légèrement ponctuées, colorées
en vert pâle, formant un tissu lacuneux ayant quelque analogie
avec certains tissus de feuilles ; ceci pourrait expliquer la différence
des graines d’une variété à l’autre par la différence des réserves
dont les graines de D. Merkii sont déficitaires. Puis on atteint une
zone de cellules vert foncé à parois très épaisses et lignifiées ; peu
de différence dans la constitution de l’embryon si ce n’est un paren-
chyme cortical avec des méats, des amas de tissus vasculaires plus
importants au centre surtout, et aux extrémités des cotylédons
— 331 —
même* système de vaisseaux s’arrêtant aux 2/3 de la longueur
même régime de canaux secréteurs, mais dont les masses oléo-
résineuses sont plus fluide d’apparence avec leur couleur jaune
clair.
La tigelle comporte quatre gros amas de tissus vasculaires et
quatre de moindre importance entre ceux-ci.
Enfin la radicelle dans sa vascularisation ne comporte que peu
de tissus lignifiés et nettement différenciés.
La vascularisation de la radicule et de la tigelle se réunissent
pour former les tissus vasculaires des cotylédons.
- On peut en outre chez le Dahlia Merkii noter une irrégularité
de structure ; déjà notable dans l’aspect extérieur elle se retrouve
dans les coupes transversales où l’on note souvent la difformité
des cotylédons, sinuosité dans leurs séparations et souvent aussi
amorce de division de l’un ou des deux organes, anomalie qui
serait peut-être due à leur rapidité de croissance et de maturation.
Le Dahlia variabilis à maturation lente montre pour ses graines
une structure beaucoup plus régulière.
Laboratoire de Botanique de la Sorbonne et Laboratoire de Chimie appliquée
aux corps organiques (Section de Physique Végétale) du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
23
Le Càrex vulpina et ses alliés.
Par Pierre Senay.
La plupart des auteurs nomment « Carex vulpina L. » une plante
possédant, entre autres caractères, des utricules divariqués, nervés
sur les deux faces. A cette espèce, on subordonne ordinairement
une variété nemorosa (Rebent.) Koch, à longues bractées foliacées,
à écailles plus pâles et à panicule souvent interrompue. C’est une
plante similaire, mais présentant une panicule plus compacte et
des bractées moins longues, que l’on prend couramment pour la
forme typique de l’espèce, du moins dans l’Europe occidentale;
on la recontre dans tous les herbiers comme'C. vulpina L. Les deux
formes précitées appartiennent à une même entité, commune en
France, que, pour la commodité de l’exposé, je désignerai provi-
soirement comme « plante B ».
Or, il existe une autre entité, distincte de la précédente, mais
rare ou nulle dans une grande partie de notre pays, et, pour cette
raison sans doute, complètement méconnue des botanistes fran-
çais. Nos floristes ignorent, non seulement cette constatation datant
de plus d’un siècle, mais aussi les travaux étrangers qui mirent en
lumière, pgr la suite, les caractères permettant de distinguer cette
espèce que je désignerai comme « plante A ».
Le but de la présente note est de montrer que l’on peut dédou-
bler l’espèce linnéenne et considérer comme espèces légitimes les
plantes A et B.
Le tableau suivant, inspiré en grande partie de Haussknecht [2].
permet de comparer les caractères distinctifs des deux espèces.
Afin de respecter le texte original, autant que le permet une tra-
duction, les précisions complémentaires ont été placées entre
crochets.
Les utricules fournissent les caractères différentiels les plus
nets :
Dans A : bec à fente dorsale plus profonde que la ventrale ; utri-
cules (normalement plus petits que dans B) dressés, parfois à peine
divergents.
Dans B, bec à fentes dorsale et ventrale égales ou subégales ;
utricules nettement divergents à la maturité.
L’examen à la loupe montre que la surface de l’utricule diffère
profondément dans les deux espèces :
Dans A, elle paraît papilleuse ; dans B, elle est absolument lisse
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
333 —
(et souvent luisante). Cette différence d’aspect est due aux cellules
épidermiques dont la structure, observée au microscope, permet à
elle seule, de déterminer avec une certitude complète, des individus
douteux.
On peut considérer ces caractères comme de premier ordre ; ils
sont constants, ainsi que ceux tirés de l’apex de l’écaille de l’utri-
cule.
Les autres marques distinctives, de valeur inégale du reste,
pour aussi apparentes qu’elles soient le plus souvent, ne semblent
pas d’une fixité absolue. Enfin, rien n’est plus inconstant que la
densité de la panicule ; elle peut, surtout dans B, varier de « lon-
guement interrompue » à « dense et compacte » comme dans A,
chez lequel elle peut parfois être lâche.
Diagnose originale de Linné, Sp. PI. ed. 1, 1753, pp. 973-4.
Carex vulpina. V
Carex spica supradecomposita infernc laxiore : spiculis androgÿnis ovatis
sessilibus glomeratis : superne masculis. Hort. cliff. 438. Fl. suec.
750. Dalib. paris. 286. Roy. lugdb. 7 4. Gmel. sib., 1. p. 146, t. 32.
Carex palustris major, radice fibrosa, caule exquisité triangulari, spica
brevi habitiore compacta. Mich. gen. 69, t. 33, f. 13, 14.
Gramen Cyperoides palustre majus, spica compacta. Bauh. pin. 6. Moris.
hist. 3. p. 244, s. 8, t. 12, f. 14. (
Habitat in Europae paludibus nemorosis.
Nelmes [9] a analysé cette description dans le détail, ainsi que
celles des ouvrages cités ; de plus il a vu la plante de Linné, Après
une nouvelle étude bibliographique, mes remarques ne différeront
pas sensiblement des siennes.
1° La diagnose du Sp. PI. reproduit, sauf un mot modifié (glo-
meratis), celle du Fl. Suec. ( conglomérat^ ) 1. Elle convient aussi
bien à A qu’à B.
Selon Nelmes, la plante est représentée dans l’herbier de Linné
par une simple panicule non mûre, sans feuilles, d’une couleur
remarquablement similaire à celle d’un pelage de renard. C’est
peut-être à ce spécimen que s’adressent les remarques terminant
l’exposé du Fl. Suec. : « Obs. Culmus crassus, firmus; spica con-
glomerata, undique hispida, crassa ». Ce spécimen correspond en
tout cas à A.
2° La diagnose de YHort. Cliff. s’applique également à chacune
des deux plantes, et aussi, mais moins bien, à C. arenaria L. ; et
c’est celui-ci qui est conservé dans l’herbier Clifford [9].
3° Dalibard donne la diagnose du Fl. Suec. et cite Bauh. pin. ;
Royen utilise celle de YHort. Cliff. et se, réfère à Micheli. Ils n’ap-
1. Nelmes donne par erreur les deux diagnoses comme identiques, ce qui a pro-
voqué de sa part un double lapsus en ce qui concerne les citations de Dalibard et
de Gmelin.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
23.
' — 334 — *
À. - (Carex vulpina).
1° D’après Haussknecht [2] (complété).
Tige raide, dressée, ailée, triangulaire, large, à faces concaves, très
rude sur les angles [de couleur verte, ainsi que les feuilles].
Feuilles larges.
[Panicule ordinairement dense et compacte (qqf. un peu lâche infé-
rieurement), subpyramidale, rarement ovale-oblongue].
Epillets densément serrés, d’un brun foncé.
Bractées très courtes, raides,, sétiformes, à peine aussi longues que les
épillets. — (A base beaucoup plus développée que dans B et formant
un large auricule [d’un brun-rougeâtre foncé] largement appliqué [Pe-
term. 1]) x.
Ecaille de l’utricule ovale, terminée par une assez longue pointe séti-
forme, brun foncé,, à nervure médiane vert foncé.
Utricules bruns, allongés, atténués, à marge supérieure spinuleuse,
avec un bec court indistinctement bidenté, dressés verticalement (au-
frecht abstehend) [ou obliquement], distinctement 6-7-nervés sur le dos
bombé, sans nervures [rarement avec quelques courtes veines à la base]
sur la face intérieure, les restes desséchés du style persistant le plus
souvent jusque vers la maturité du fruit. > i
2° D'après Lindberg [4].
À. nemorosa Rebent. notis sequentibus aperte diversa : folia viridia ,
spica compacta brunnea, breviter setaceo-bracieata, ulriculi dorso evidenter
nervosi, ventre haud vel obsolète nervosi, rostrum marginatum, marginibus
dense dentatis, dorso fissum,, apex squamarum longior, brunneus, subteres,
obsolète dentatus.
3° D’après Samuelsson [5].
Cellules épidermiques de l’utricule isodiamétriques, à parois épaisses
et à cuticule un peu bombée 1 2) .
1. Les bractées ne peuvent être bien étudiées que sur des inflorescences jeunes,
car elles changent de position avec le développement des épillets, elles sé réfractent
et cassent facilement ; elles sont semiamplexicaules sur l’un des angles de la tige
dont deux côtés sont embrassés, le troisième restant libre.
335
B. à ' f Car ex nemorosa.)
Tige raide, dressée, triangulaire, plus étroite, à faces presque planes,
moins rude sur les angles [de couleur vert-glauque, ainsi que les feuilles],
Feuilles larges, mais plus étroites que dans A.
[Panicule ordinairement moins dense que dans A, souvent interrompue
à la base (parfois longuement), oblongue, rarement subpyramidale].
Epillets densément serrés, de vert-jaunâtre à brunâtre clair [et brun
sale]. -
Bractées plus longues que dans A. molles, le plus souvent plus longues
que les épillets, la plus inférieure souvent foliacée à l’extrémité. —
(A base [pâle] élargie, se rétrécissant insensiblement vers le haut
[Peterm. 1]) 1.
Ecaille de l’utricule allongée, terminée par une courte pointe brunâtre
clair, à marge plus claire, à nervure médiane vert clair.
Utricules de couleur verdâtre à brunâtre clair, plus grands, et à la
base plus larges, que dans. A, ovales, atténués, scabres, ciliolulés dans
le haut, âvêc un bec plus long, plus large, distinctement bipartit. diva-
riqués (sparrig abstehend) à la maturité, distinctement nervés sur les
deux faces [parfois indistinctement ou non nervés sur la face ventrale ;
ainsi sur un très grand nombre de spécimens africains], sans restes du
style [colonne stylaire presque entièrement caduque].
Species optirpa a C. vulpina L. notis sequentibus aparté diversa, : folia
glauco-viridia, spica minus compacta, viridior , longior bracieata, utriculi
dorso evidenter nervos i, etiam ventre aperte nervosi, rosirum haud margi-
natum, marginibus leviter dentatis, dorso non fissum, apex squamarum
brevior viridis, evidenter dentatus .
Cellules épidermiques plus longues que larges, beaucoup plus étroites
que dans A, allongées dans le sens longitudinal de l’utricule, à parois
plus minces et à cuticule plane a).
2. Les cellules destinées ont été prises au hasard parmi celles de l’assise super-
ficielle dorsale de l’utricule.
portent donc pas d’élément original ; il est à présumer qu’ils avaient
en vue B.
4° Gmelin reproduit aussi la diagnose du Fl. Suec. et donne une
description dans laquelle peut entrer B. Sa planche, identifiée
par Ledebour comme représentant C. vulpina, s’appliquerait
mieux, selon Nelmes, au spécimen de l’herbier de Linné qu’à des
individus mieux fructifiés ; mais elle pourrait tout aussi 'bien com-
venir à deux autres espèces éloignées. En tout cas, ce n’est pas B.
5° Michet.i distingue trois plantes, réunies par Linné en une
seule. Celle qui fait l’objet de la citation n’est pas figurée ; les deux
autres le sont. La fig. 13 reproduit une grande panicule, plutôt
pyramidale, interrompue, à épillets inférieurs allongés. On peut
hésiter avant de l’attribuer à B. Pourtant, celui-ci peut quelquefois
se présenter ainsi. La fig. 14, par contre, avec sa panicule oblongue
et ses bractées allongées, paraît bien répondre à B.
6° La diagnose concise de Bauhin peut s’appliquer à la fois à
une forme compacte de B et à C. spicata Huds. 1. Conservé dans
son herbier à l’Université de Bâle, le « Gramen cyperoides IIX » de
Bauhin fut identifié par De Càndolle comme « C. vulpina » ce
qui laisse présumer qu’il s’agit de B 2. Ce point de détail demandera
à être vérifié sur place.
7° Avec Morison, f. 24 (non 14 cité par erreur dans le Sp. PL)
disparaît toute ambiguïté ; nous sommes en présence d’un B
typique. ,
Quelle plante Linné eut-il en vue lorsqu’il décrivit son C. vul-
pina ? D’une part, le spécimen de son herbier, étiqueté de sa main,
est, des deux plantes en question, la plus répandue dans les dis-
tricts d’Upsal et de Stockholm. Convient-il d’admettre que c’est
lui qui servit de base à la description linnéenne ? Bien ne permet
de l’infirmer.
D’autre part, il ne semble pas douteux que la majorité des auteurs
pré-linnéens, sinon tous, se référaient à B. Ce fut, par exemple, le
cas de Vaillant, dont le n° 4 « ... gramen cyperoides palustre majus
spica compacta » (Bot. Paris., 1727, p. 178) n’est autre que B, repré-
senté dans l’herbier de Vaillant (hb. Mus. Par.) par quatre parts
( sine loc.) avec l’inscription manuscrite de la description de Vail-
lant et des références pTécitées de Bauhin et de Morison.
On sait que Linné doit énormément à son illustre prédécesseur,
dans le travail duquel il a souvent pnisé. Or, il est intéressant de
souligner que, après avoir cité dans YHort. Cliff. le Scirpoides 4 de
* V' ( • 1 . _ t
4. C. spicata Huds., Fl. Angl., 1762, 349 ; C. continua Hpe. in Sturm, Deutschl.
Fl., 1835, 61, t. II. C’est à cette espèce que se rapportent les citations mentionnées
dans la présente note sous le nom de C. muricata [L. ex. p., et auct.].
2. De Càndolle (A. -P.), L’herbier de Gaspard Bauhin (Bull. Hb. Boissier, 1904,
201).
Vaillant, comme synonyme de son C. vulpincc , Linné n’en a pas
adopté la phrase descriptive et n’en fait plus mention par la suite.
En somme, la réponse que l’on puisse donner aux questions posées
est que Linné a, soit décrit sa plante (A) avec une synonymie
erronée, soit, dans sa conception du C. vulpina , réuni A et B en
une espècfe collective. Pour lui, en effet, l’espèce était une entité
qu’il n’aurait sans doute pas songé à voir restreindre à un « type ».
Estimant que la plupart des plantes qu’il décrivait dans le Spec.
PI. étaient connues des auteurs anciens, il s’efforçait a,vant tout
de les rapprocher des espèces déjà décrites de son temps, en citant
les descriptions de ses devanciers.
La conviction des botanistes français du xvme siècle était bien
établie que la plante répandue chez nous (B) était celle-là même de
Linné. Aussi, lorsque trois d’entre eux, chacun à quelques années
d’intervalle, découvrirent un Carex différent de celui connu comme
C. Oulpina L., crurent-ils se trouver en présence d’une nouveauté.
La création successive des C. compacta Lamk. (1778), C. glomerata
• Gilib. (1792) et C. spicata Thuill. (1799) (syn. part, erron.), ne peut
s’expliquer autrement. Je n’ai pns vu de spécimen authentique de
l’une ou de l’autre de ces trois plantes, s’il en existe. Du moins,
Lamarck considérait-il B comme C. vulpina L., ainsi qu’en fait
foi un spécimen de son herbier (Mus. Paris.), lequel ne renferme pas
la plante A.
Cette triple constatation par des botanistes éminents aurait dû
attirer l’attention sur la dualité de l’espèce linnéenne. Négligées,
leurs observations tombèrent malheureusement dans un oubli
total, peut-être à cause de l’insuffisance de leurs descriptions.
Outre-Rhin, où, à la même époque, il appert que l’on ait, au
cdntraire, considéré généralement comme C. vulpina la plante A
(plus répandue semble-t-il qu’en France),, c’est la plante B qui
retint l’attention.
Rebentisch (J. -F.), Prodromus Florae Neomarchicae... (cum
prefatione Willdenow), Berlin, 1804, p. 21, en, donne la diagnose
originale :
71. C. nemorosa. spica foliosa, spiculis androgynis ovatis ; terminalibus
coarctatis, inferioribus remotioribus : bracteis filiformibus, spica
longioribus R. .
C. nemorosa. spiculis ovatis, sessilibus, remotis, androgynis ; capsulis-
divergentibus, acutis bicuspidatis, bracteis fdiformibus, spica lon-
gioribus. Lumnitz. fl. Pos. p. 418.
Locis scaturiginosis Zechow versus et pratis im Aufstall. Majo.
Radix fibrosa densa. Culmi plures ex una radice, erecti sesquipedales
et majores, triquetri, an gulis acutis retrorsum subscabris. Folia saturate
viridia culmo breviora, carinata, carina margineque scabra, basin versus
glabra. Spica oblonga foliosa, fere sesquiunciam longa : spiculis sessilibus,
terminalibus coarctatis, inferioribus 3-4 parum remotis. Spiculae ovatae,
apice masculae, inferne femineae. Bractea filiformis sub quavis spicula,
culmurn semiamplectens, basi albo-marginata, carinata, retrorsum sca-
berrima ; infima plerumque spica fere triplo longior, superiores decres-
centes. Cal. glumae ovatae, fuscae, albo marginatae, nervo viridi dorsali
carinatae, aristatae. Fructus ovato-acutus hiric subexcavatus illinc con-
vexus basi subgibbosus, apice bifidus.
N i
Mais c’est à tort que Rebentisch rapprocha son espèce du
C. nemorosa de Lumnitzer, suivi en cela par Willdenow, Sp. PI.',
4, 18Q5, p. 232, Koch, Syn., et par quelques autres.
Weihe (Flora, 1826, p. 738), dans une lettre ouverte « à l’auteur
du Caricologia germanica » [Hoppe], considère sdns hésitation le
C. nemorosa Reb. comme bonne espèce, depuis longtemps négligée
et confondue avec le C. vulpina. U fait judicieusement remarquer
que les utricules de celui-ci sont dressés, alors que ceux du nemo-
rosa sont étalés en étoile. Ce dernier nom lui paraît impropre, car
la plante ne vient jamais (niemals) dans les bois, mais toujours
dans les mares, les fossés, les rigoles et les prés humides.
Petermann [1], mpins absolu sur ce dernier point, dit que le
C. nemorosa croît aussi dans des stations ensoleillées, jamais ombra-
gées, saris modification de couleur ou autre. Constatant que les
différences entre les deux espèces échappèrent à Koch, il en pré-
cise les principales, celles de la base des bractées entre autres.
Haussknecht [2] donne des deux plantes, qu’il considère lui
aussi comme espèces, des descriptions détaillées dont la valeur
demeure entière, comme celle des remarques qui les accompagnent.
Ayant assez souvent observé les deux espèces l’une à côté de l’autre,
il déclare que le C. nemorosa n’est sûrement pas une forme scia-
phile. Il semble que la . plupart des floristes, s’ils ont consulté ce
travail, n’y aient pas attaché l’importance qu’il méritait.
Même Kükenthal [3] ne le cite pas. II n’admet que l’espèce
linnéenne C. vulpina, et réduit au rang de forme (sciaphile) la plante
qui caractérise le mieux C. nemorosa. Et, des six autres formes et
des cinq variétés qu’il distingüe, la quasi-totalité doivent entrer
dans le cadre du nemorosa !
Lindberg [4] tira de l’oubli le travail de Haussknecht et/ fit
connaître de nouveaux caractères distinctifs ; de même Sàmuelsson
[5].' Les notes ultérieures de Kern et Reiciigelt [8], de Nelmes
[9], ainsi que la présente mise au point, ont été suggérées par les
études précitées des deux botanistes nordiques, qui maintiennent
le C. nemorosa Reb. comme bonne espèce.
Les deux plantes présentent en effet des caractères suffisants,
tant p^r le nombre que par la valeur, pour être placées sur un pied
d’égalité spécifique. Cette manière de voir, toutefois, soulève un
point de nomenclature.
Antidaté par des homonymes tombés dans la synonymie, le binôme
de Rebentisch ne peut malheureusement être maintenu (art. 60
Règles Int. Nomencl. bot., éd. 3, 1935).
Kreczetowicz (Y.), in Fl. U. R. S. S., III, 1935, p. 151, a repris
le binôme C. compacta Lamk. =»C. nemorosa Reb., qui ne peut
davantage être utilisé, et d’autant moins que la diagnqse de
Lamarck (excl. syn. Vaillant) ne concerne pas cette espèce.
Après Kern et Reichgelt, lesquels, après examen du X C. Otru-
bae Podp. en firent un synonyme, du C. nemorosa, Nelmes', sur le
vu d’une sommité fructifiée de cet hybride, considère que la plante
étant conspécifique avec son « espèce occidentale » (B), C. Olrubae
en est, apparemment, le nom correct. Ce point de vue me paraît
tout à fait inexact.
Il se peut que la plante de Podpera ressemble étrangement au
C. nemorosa, mais il n’en demeure pas moins qu’elle a été distinc-
tement reconnue et dûment décrite comme hybride. Au surplus,
on a des exemples d’analogies tout aussi frappantes dans d’autres
genres. De plus, connaissant bien le vrai C. vulpina pour l’avoir
distribué autrefois (Fl. exss. Reip. boh.-slov. n° 140 !), Podpera,
botaniste averti, n’a pu se méprendre sur l’identité de ce géniteur
de son hybride, bien intermédiaire entre les parents.
Dans ces conditions, en ressuscitant la plante B ( C . nemorosa
Reb.) comme espèce, je me trouve dans l’obligation de créer un
nom nouveau (C. subvulpina), aucun autre n’étant disponible.
Par ailleurs, du fait de ce démembrement de l’espèce linnéenhe, le
binôme spécifique C. vulpina doit être conservé à la plante A,
conformément à l’art. 52 des Règles précitées.
C’est désormais sous leurs noms respectifs que je reprendrai les
deux espèces : C. vulpina (A) et C. subvülpina (B).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
340 —
Une nouvelle espèce de Levringia (Phéophycée,
Chordariales) du Sud de Madagascar.
Par Jean Feldmann.
(Note présentée pat J. Leandri).
' \ '
La flore algologique marine de Madagascar est encore très mal
connue. Seules quelques courtes notes, de Bornet et d’HARioT
en particulier y ont été consacrées.
Aussi est-ce avec empressement que j’avais accepté, avant la
guerre l’offre que m’avait faite, le regretté Prof. P. AllDrge,
d’étudier les récoltes algologiques que M. R. De cary avait envoyées
au laboratoire de Cryptogamie du Muséum et provenant du S. de
Madagascar, de la région de Fort-Dauphin et du district d’Ambo-
vombé. Cette collection, dont je n’ai pu, jusqu’ici, étudier qu’une
partie, renferme un grand nombre d’espèces particulièrement
intéressantes ou nouvelles.
L’une de celles-ci, appartenant au genre Levringia Kylin, fait
l’objet de cette note.
En décrivant en 1938 une nouvelle espèce, de Myriogloea Kuck.
du Rio de Oro [M. atlantica J. Feldm.) 1 j’avais incidemment
signalé l’existence, à Madagascar, d’un Myriogloea que j’avais
rapporté, au Myriogloea Sciurus (Harv.) Kuck.
Depuis le genre Myriogloea a été démembré. J’avais déjà indiqué
en 1938 que le Myriogloea Andersonii (Farlow) Kuck. ne pouvait
être placé dans le genre Myriogloea et devait constituer le type
d’un genre particulier, ce qui fut confirmé l’année suivante par
T. Levring 2 qui créa pour cette espèce le genre Haplogloia.
Plus récemment H. Kylin 3, dans une révision des Chorda-
riales, reconnut que parmi les Myriogloea, tels que les avait limi-
tés Levring, on pouvait distinguer deux genres, différant par
leurs sporanges pluriloculaires. Ceux des Myriogloea s. stricto
(M. Chorda (J. Ag.) Kuck. et M. Sciurus (Harv.) Kuck., qui n’avaient
pas encore été décrits naissent à l’extrémité de filaments assimila-
teurs par transformation directe de ceux-ci, à la manière de spo-
■ t .. ■ -
1. J. Feldmann. Sur une nouvelle espèce de Phéophycée du Rio-de-Oro ; Myiio-
gloea atlantica nov. sp., Bull. Soc. Hist. nat. Afrique Nord, t. 29, pp. 113-116, 1938.
2. T. Levring. Uber die Phaeophyceengattungen Myriogloia Kuck. und Haplo-
gloia nov. gen., Botaniska Notiser, pp. 40-52, 1939.
3. H. Kylin. Die Phaeophyceenordnung Chordariales. Lunds Universilets Arss-
krift, N. F. Avd. 2. Bd. 36, Nr 9, 1940.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
341 —
ranges de Castagnea (Cladosiphon), tandis que chez les autres
espèces, comme le M. atlantica J. Feldm. les sporanges plurilo-
culaires naissent latéralement à la base des filaments assimila-
teurs. Ces espèces constituent le genre Levringia Kylin.
La plante de l’Inde que Boergesen 1 avait rapportée au Myrio-
gloea Sciurus possédant des sporanges pluriloculaires du second
type est donc différente de cette espèce et appartient au genre
Levringia (L. Boergesenii Kylin). Il en est de même de la plante
malgache que j’avais rapprochée de celle décrite par Boergesen.
Celle-ci diffère toutefois du L. Boergesenii par divers caractères
et en particulier par la présence simultanée de sporanges unilo-
culaires et pluriloculaires sur les mêmes individus. L’existence de
sporanges uniloculaires . n’avait pas encore été signalée dans le
genre Levringia.
Voici la diagnose de cette espèce nouvelle que je suis heureux de
dédier à M. R. Decary :
Levringia Decaryi nov. sp.
Frons gelatinosa , obscura olivacea 10-15 cm. alla, a basi ramosa, ramis
subsimplicibus aut irregulariter ramosis, cylindraceis usque ad 2 mm.
crassis, apice attenuatis.
Pars centralis frondis densa, e filamentis parallelis e cellulis cylindra-
ceis 40p. longis, 12-1 4p latis constantibus , formata et rhizoidibus tenuio-
ribus , 4p diam., crebris, un parte exteriori intermixtis, constituta.
Filamenta assimilatoria libéra, 700-800p longa, e cellulis cylindraceis
ll-14p diam et usque ad 20-40p longis, constituta.
Sporangia plurilocularia lanceolato-subcylindracea, apice obtusa 60-
95p longa 12-18p lata, loculis pluriseriatis, ad apicem ramulorum ramoso-
rum, lateraliter ad basim filamentorum assimilatoriorum ortorum, dispo-
sita.
Sporangia, unilocularia in eisdem individuis et in eodem situ orta,
obovoidea 60-65p longa, 50p lata, longe pedicellata, pedicellis usque ad
80p longis, 2-4 cellularibus.
Habitat in Oceano Indico, ad oras méridionales Insulae Madagascar.
Le Levringia DeccCryi se rapproche surtout du L. Borgesenii
dont il diffère par ses filaments assimilateurs plus courts et plus
minces et par la présence de sporanges uniloculaires. Par son port
et ses dimensions, il diffère du L. natalensis (Kütz.) /Kylin du Natal
et du L. filiformis Kylin de l’Afrique du Sud. Ses Sporanges pluri-
loculaires plus courts le distinguent nettement du L. sordida (Bory)
Kylin de l’île de l’Ascension et du L. atlantica (J. Feld.) Kylin du
Rio-de-Oro.
Une description détaillée et des figures de cette espèce seront
publiées ultérieurement dans un mémoire en préparation sur les
Algues Marines de Madagascar.
1. F. Boergesen. Some Indian green and brown Algae especially from the shores
of the Presidency of Bombay II, Journ. of Indian bot. Soc. Vol. XI, pp. 51-70, 1932.
*
— 342 —
Révision de quelques Muscinées du Valois. — vu.
Par Paul Jo vet.
Mousses.
Weisia viridula (L.) Hedw. ■ — Sur le sol d’une Hêtraie calcaire,
Pont-Ste-Maxence. Sur les vases retirées dé l’Ourcq, La Ferté-
Milon (Aisne), 16-X-30, avec Physcomitrella patens. Sable silico-
calcaire, Ormoy-Villers (Carrefour Bourbon), avec Hymenostomum
microstomum. Talus silico-calcaire, forêt d’Halatte (chemin des
Bâtis) avec Webera nutcms, Didymodon rubellus. Surtout sur sol
sablonneux siliceux, un (peu argileux : dans une coupe de la chê-
naie silicicole, entre Thury- en- Valois et Antilly (avec Ditrichum
pallidum). Sur chemins silvatiques frais : forêt de Retz (bois du
Tillet, v. Barbula fallax ) ; Taillis d’Ivors (laie Nicolaï, avec Rie -
cardia sinuata) ; en lisière du Buisson de Walligny (Chemin de
Thury à Ivors, avec Pleuridium aller ni folium, Pottia lanceolata ,
Phascum acauton, Riccia sorocarpa) ; Bois de- Bourneville, avec
Rreidleria arcuata ; Bois de l’Ermitage (Ormoy-Villers), abondant,
avec Fossombronia pusilla. — G. Camus : Forêt de Retz (plateau;
près de Longpont). — Questier l’a mentionné sur ses cahiers
sous le nom de Weisia controversa : il faudrait revoir ses récoltes.
* Dicranum majus Smith. — Taillis d’Ivors (laie Nicolaï), rare,
avec Lophocolea cuspidata et Riccardia sinuata.
Dicranum undulatum Ehrh. — Le Plessis-sur-Autheuil (au-
dessus du stand) : fragment de lande à Callune avec Polytrichum
attenuatum, Dicranum scoparium, Hylocomium proliferum. —
Graves, Cat. pl. de l’Oise : lisière de la Forêt d’Halatte, au-dessus
de Pont-Ste-Maxence. — Jeanpert : Forêt d’Halatte, entre le
Mont-Pagnotte et Fleurines, 25-ix-1896.
Campylopus flexuosus (L.) Brid. — Talus siliceux silvatiques :
fr., Butte d’Aumont, en plusieurs places assez éclairées, avec Cal-
luna vulgaris, Dicranum scoparium, Georgia pellucida, Polytrichum
juniperinum ; Haute-Pommeraie (Carrefour de la Route des Fonds
et de la Petite Laie) avec Cephaloziella byssacea, C. papillosa,
Lophocolea cuspidata, L. heterophylla. Lande à Callune ; Ormoy-
Villers. Grès ombragés ; Buisson de Walligny (la Tournelle), Le
Terny (Ormoy-Villers). Entre les racines des arbres, bois de la
1. L’astérisque (*) indique les espèces ayant fait, antjpieurement, l’objet de remar-
ques (voir Bulletin Muséum, fév. et avril 1945).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 4, 1945.
— 343
Cendrée à Longpont (A.). Sur débris ligneux dans une coupe de la
Chênaie silicicole entre Thury-en- Valois et Antilly (v. Ditrichum
pallidum). — Graves (Cat.) : Marolles, canton de Betz (Ques-
tier), Bois du Tillet. - — Bescherelle : rochers de grès à Vaumoise,
14-V-1863. ; — G. CaAus : forêt d’Halatte, sur sables moyens et
supérieurs, 1920; Bois entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Hau-,
douin (grès), 1913 ; forêt de Retz (1903-1914), Route du Faîte,
S. E., angle S.-W., Dampleux, montée de la route de Taillefon-i
taine.
* Fissidens bryoides var. inconStans. Sch. — Ne vit pas seule-
ment sur les blocs siliceux des rus intermittents du Valois, mais
aussi sur le sol glaiso-siliceux des chemins silvatiques frais : entre
Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin (avec Plectocolea hyalina) ;
plusieurs laies du Bois de Bourneville (avec Breidleria arcuata) ;
dans une coupe de la Chênaie-Charmaie transformée en Roncier
(même bois).
Ditrichum pallidum (Schrad.) Hamp. — /Sol des coupes de la
Chênaie silicicole. Forêt de Retz, près de la Laie Neuve. Entre
Thury-en-Valois et Antilly, fr., avec Pleuridium subulatum ta,
Pogonatum aloides, Webera nutans, Catharinea angustata, Campy-
lopus flexuosus, Bryurn erythrocarpum, Fissidens impar, Lopho-
colea heterophylla, L. bidentata, Ceratodon purpureus, Weisia viri-
dula. — Questier . : forêt de . Villers-Cotterets, 1846 (in Herb.
Mus. Paris). — Jeanpert : Bois du Tillet, près de Crépy (Rev.
Bryol., 1894). - — - G. Camus : forêt de Retz (route dé Dampleux,
près du premier carrefour), 13-iv-1913.
Archidium alternifolium (Dicks.) Schimp. — Dans un champ
(sables auversiens), plateau de Faverôlles, limite du Bois de Buchet.
Pilots émergés de l’Oise en septembre 1928, estacade de Moru, avec
Tortula latifolia. Très généralement sur laies forestières fraîches
siliceuses : forêt de Retz (Cr. de Retz, v. Riccia glauca ; laie Tortue,
avec Physcomitrium pirijorme ; laie de Cha vigny avec Anthoceros
punctatus ; laie du Château avec Anthoceros laevis ) ; forêt d’Halatte
(chemin Arthus, Mont Altar légèrement calcaire, avec Calypogeia
Trichomanis, Fissidens bryoides, F. taxifolius, Ctenidium mollus-
cum , Campylium chrysopjhyllum var. tenellum ; lisière sur les champs
d’Ivillé, chemin à Radiola linoides, Centunculus minimus, Polytri-
chum piliferum , Rhacomitrium canescens ; Entre OrmPy-Villers et
Nanteuil-le-Haudoiun (avec Plectocolea hyalina) ; Bois du Roi,
entre Rouville et la Maison forestière (v. Campylopus fragilis) ;
Taillis d’Ivors, laie Nicolaï, avec Riccardia sinuata. Lieu siliceux
humide, sablière de Fleurines, avec Dicranella secunda. — • Ques-
tier, in Herb. Mus. Paris : Bois de Montigny-l’Allier et Thury. —
G. Camus : sables et argiles au gypse mélangés, allée du Château
(Forêt de Retz), en bel état, fr. l-m-1914.
— 344 —
Pleuridium alternifolium (Dicks., Kaulf.) Rabenh. — Sol des
laies fraîches : forêt de Retz (laie de la Culée et, Laie Tortue, avec
Physcomitrium piriforme ; laie de Chavigny, avec Anthoceros punc-
tatus). Buisson de Walligny : entre les Carrefours des Ornières et
de la Genevroie, avec Fossombronia Wondraczekii ; en lisière sur
le chemin de Thury à Ivors, v. Weisia viridula. Taillis d’Ivors :
laie Nicolaï, avec Riccardia sinuata. Bois de Bourneville (À.), avec
Breidleria arcuata , Bois du Roi, avec Plectocolea crenulata. Entre
Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin, avec Plectocolea hyalina.
Haute-Pommeraie : Laie de la Maison Noire, v. Bryum bicolor.
Champ sur sables auversiens, plateau de Faverolles (A.) : limite
du Bois du Buchet. — Marcilly : Chemin de Russy à Gondreville,
avril 1859.
* Pleuridium nitidum (Hedw.) Rabenh. — Bois de Bourneville
(A:), rare, avec Breidleria arcuata.
Pleuridium subulatum (Huds.) Rabenh. — Sol des laies fraîches :
forêt de Retz (Laie Tortue, avec Physcomitrium piriforme-, laie de
Monthieux, jonction avec la laie de Chavigny, avec Philonotis
fontana ; Route de Boursonne, v. Eurhynchium Schleicheri ). Bois de
Bourneville (A.) avec Breidleria arcuata, fr., Taillis d’Ivors (Les
Roches). Coupe d’une Chênaie sur silice, entre Thury et Antilly.
Talus siliceux sableux : glaisière des Fouilleux (Fleurines) avec
Cephalozia bicuspidata, l’Ermitage (Ormoy-Villers) avec Trito-
maria exsectiformis. — Questier, cahiers manuscrits : Bois de
Grivette (Thury-en- Valois), 1857 ; forêt de Retz (Bourgfontaine),
1851. — G. Camus : forêts d’Halatte et de Retz (près Longpont,
Corcy, sur sables de Beauchamp).
Pottia lanceolata (Hedw.) C. Müll. — Sur murs en pierres cal-
caires et carrières de calcaire grossier : S^Maximin, Gôuvieux,
Pont-Ste-Maxence, (avec Ptery goneuron lamellatum, Pottia inter-
media). Talus calcaire terreux : forêt d’Halatte (entrée de la route
des Suisses sur P„ont-Ste-Maxence), avec Tortella inclinata. Vases
retirées >de l’Ourcq, La Ferté-Milon (A.) avec Physcomitrella païens.
Sol des laies fraîches : Buisson de Walligny, entre les Carrefours
des Ornières et de la Genevroie (avec Fossombronia Wondrac-
zekii) ; chemin de Thury à Ivors (avec Weisia viridula). — Ques-
tier : Thury-en- Valois et environs, 1847, in Herb. Mérat. —
L. Marcilly : Compiègne, 24-H-1862 (in Herb. Mus. Paris). - —
G. Camus : Longpont (A.), forêt de Chantilly, pourtour de la forêt
de Carnelle, Pierrefonds.
Pottia truncatula (L.) Lindb. — Champ siliceux frais : limite
du Bois de Buchet (sur le plateau de Faverolles), entre Crépy-en-
Valois et Rouville (avec Anthoceros punctatus ), lisière du Petit
Bois d’Haramont. Sur vases retirées de l’Ourcq : La Ferté-Milon
(A.) avec Physcomitrella patens. Sur sol des laies siliceuses fraîches :
' '( ' ' .'V,.. v ■ '
V
- 345 — '
forêt de Retz (Carrefour de Retz, avec Riccia glauca ; rare sur la
laie de Cha vigny, avec Anthoceros punctatus ; laie du Château,
avec Anthoceros laevis ; i*oute de Boursonne, avec Plectocolea hya-
lina, v. Eurhynchium Schleicheri ; Buisson de Walligny, entre les
Carrefours des Ornières et de la Genevroie). Entre Ormoy-Villers
et Nanteuil-le-Haudouin, avec Plectocolea hyalina. — Questier :
in Herb. Mérat, Thury-en- Valois. — G. Camus : forêt de Retz.
Tortella nitida Lindb. — Mont-Cornon (Oise), fr., v. Bryum
bicolor.
* Barbula fallax Hedw. — Sur calcaire grossier : entrée de car-
rière souterraine et paroi d’un rocher : coteau de Mosloy, face à
Silly-la-Poterie (A.) ; tranchées de voies ferrées, paroi à Leiocolea
badensis : entre Mareuil-sur-Ourcq et Montigny-l’Allier, et avec
Southbya nigrella ; près de la laie de Bellevue (forêt de Retz) ;
pierre calcaire ombragée avec Seligeria pusilla, entrée de carrière,
eii aval du Vieux Moulin d’Antilly ; chemins calcaires de Thury-
en- Valois à la halte (avec Cratoneuron filicinum var. trichodes) et
d’Antilly à Collinances. Sur chemins silvatiques sablonneux ;
Haute-Pommeraie, route Caroline, t. a., v. Brachythecium sale-
brosum ; Bois du Roi, près de la Maison forestière, avec Poa annua,
Peltigera horizontalis ; près du Pont de Ste-Fontaine, t. a., avec
Boeomyces (st.), Bryum erythrocarpum et Cladonia en folioles,
Polytrichum juniperinum, P. piliferum , Rumex Acetosella, Calluna,
Carex ericetorum, Dicranum scoparium, Tortula ruralis , Brachy-
thecium albicans ; près du Terny (env. d’Ormoy-Villers) et envi-
rons du Piémont (env. de Nanteuil-le-Haudouin), bordure de la
route et entre les pavés de grès d’un chemin : pelouse à Poa annua,
Plantago Coronopusy avec Barbula convoluta, Ceratodon purpureus,
Brachythecium albicans, Rhacomitrium canescens r, Peltigera hôri-
zontalis. Pelouse silico-calcaire (calcaire de S^Ouen et sables auver-
siens), Bois du Tillet (entre vieux chemin de Crépy et route de
Vaumoise). avec Helianthemum vulgare et Veronica spicata, Weisia
viridula , Rhacomitrium canescens, Encalypta contorta, E. vülgaris,
Fissidens cristatus, limite du calcaire de S^Ouen et des sablés
auversiens.
* Barbula Hornschuchiana Schultz. — Sur calcaire grossier :
entrée de carrière souterraine et rocher avec Southbya nigrella,
coteau de Mosloy, en face Silly-la-Poterie (A.) ; talus de la trançhée
du chemin de fer de Mâreuil-sur-Ourcq à Montigny-l’Allier, avec
Leiocolea badensis ; paroi murée sous le pont de la gare, Senlis ;
rocher calcaire subsuintant, pente gauche de la vallée de l’Oise,
face à S^-Leu-d’Esserent. Chemin à sol sableux silico-calcaire, avec
Dicranella varia r, Barbula convoluta, B. unguiculata ; Bois des
Brais, env. d’Ormoy-Villers. 1
' Ephemerum serratum (Schreb.) Hamp. — Eteule siliceuse (blé),
346 —
Crépy-en- Valois (chemin de Rouville) avec Anthoceros punctatus
Sol siliceux frais de la route de Boursonne (forêt de Retz), v. Eurhyn-
chium Schleicheri. — Questier : in Herb. Cosson, Thury-en- Valois ;
in Herb. Mérat, bois de Collinançes (à Thury-en- Valois).
Funaria obtusa (Dicks.) Lindb. (= Enthostodon ericetorum Br.
Eur.). — Laies humides du bois de Bourneville (A.), fr., avec Brei-
dleria arcuata.
Funaria fascicularis (Dicks.) Schimp. — -Environs de Nanteuil-
le-Haudouin (entre le Bois du Piémont et la Grande Ferme de
Versigny),. sol siliceux frais, vieux sainfoin : association messicole
à Myosurus minimus, avec Phascum acaulon, Bryum erythrocar-
putn, etc. — ■ Bois de Lévignen, sur chemin glaiso-siliceux couvert
d’un « tapis muscinal » avec Barbula acuta, Bryum erythrocarpum,
Ceratodon purpureus, Hypnacées, etc.
Bryum inclinatum (Sw.) Br. Eur. — Sur sol frais de la laie Tortue
(forêt de Retz), rr, fr, avec Physcomitrium piriforme.
Bryum bicolor Dicks. (= Bryum atropurpureum auct. non
Wahlenb.). - — Sur sables calcaires : Bois du Tremblay (environs
de Creil). Talus muré de la voie ferrée : pont de Ste-Fontaine (env.
d’Ormoy-Villers). Plusieurs fois sur talus siliceux silvatique à /
Diplophyllum albicans (Hte-Pommeraie, Halatte). Sur terre brune
dérivée du calcaire de S^Ouen, plateau de Mont-Cornon (Oise),
fr. abondamment, avec Ditrichum flexicaule, Camptothecium lutes-
cens, T ortella nitida. Sur sables siliceux gris brun de la Laie de la
Maison Noire (Hte-Pommëraie), fr., pa, avec Ceratodon purpureus,
Pleuridium alternifolium fr. rr, Barbula convoluta , Marchantia
polymorpha, Lophocolea heterophylla, L. cuspidata, Barbula ungui-
culata, Mnium rugicum, Funaria ky grometrica. — G. Camus (1913) :
murs à Nanteuil-le-Haudouin ; Longpont (A.) ; ruines romaines
d’Orrouy.
Mniobryum carneum (L.) Limpr. — Talus marneux suintant :
forêt d’Halatte, entre les Poteaux des Dames et d’Ivillé, 6-XI-32,
avec Dicranella varia. Antillÿ : entrée des carrières souterraines
de calcaire grossier. Senlis : sous le pont de la gare, paroi murée
de la voie ferrée. Forêt de Retz : route de Boursonne, v. Eurhyn-
chium Schleicheri. — Marcilly : forêt de Villers-Cotterets, route
Droite, 3-iv-1859. — - G. Camus : Orrouy, vieilles carrières de cal-
caire grossier, 2Î2 -IX- 1912.
* Mnium rugicum (Laur.) emend. Tuomik. — Talus siliceux à
Diplophyllum albicans, Rhytidiadelphus loreus , Oxyrrhynchium
Swartzii, Eurhynchium Schleicheri ; Route de Boursonne (forêt de
Retz). Sol glaiso-sableux siliceux frais : laie de la Maison-Noire
(Hte Pommeraie) avec Marchantia polymorpha, Barbula convoluta,
Bryum capillare, B. bicolor, Pleuridium alternifolium, Webera
nutans r, Ceratodon purpureus, Lophocolea cuspidata. Sur chemin
calcaire traversant la Chênaiè-Frênaie-Ormaie, rive gauche du
vallon de Glaignes, avec Cratoneuron filicinum var. trichodes.
* Catharinea angustata Brid. - — - Sol des laies siliceuses. Entre
Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin (avec Plectocolea hyalina)
Forêt d’Halatte : route Bourbon (avec Tülæa muscosa et Breidleria
arcuata ) ; la Queue aux Renards. Environs de Rouville : Sainte-
Fontaine (avec Jamesoniella autumnalis ). Bois de Bourneville (A.),
avec Breidleria arcuata. Taillis d’Ivors, laie Nicolaï, avec Riccardia
sinuata, et « Les Roches ». Bois du Lieutenant, route Colleraie,
chemin à Breidleria arcuata.
Pogonatum urnigerum (L.) Palis. — - Bien que récolté en forêt
de Retz par G. Camus : allée du Château, limite des sables de Beau-
champ et argiles, rr, mal développé, par Roze et Bescherelle,
n° 144, fr., (1862, 1864) et par Jeanpert (15-xii-1893), route de
Soissons, talus sablonneux et carrière de sable, je ne l’ai identifié
qu’une fois : rare sur les laies silvatiques fraîches argilo-sableuses
du Bois de Bourneville (avec Breidleria arcuata ). Les indications
manuscrites de Questier concernant la forêt de Retz (route du
Faîte, au-dessus de Villers-Cotterets ; Route Tortue, près de la
Route du Faîte ; mare aux Fougères) auraient besoin d’être con-
firmées.
Brachythecium salebrosum (Hoffm.) Bryol. eur. — - Sol des che-
mins silvatiques. Sur sable siliceux gris : env. de Rouville, chemin
de Ste-Fontaine (près du chemin de Boissy). Sol sableux silico-
calcaire : Hte-Pommeraie, route Caroline, avec Abietmella abie-
tina, Didymodon rubellus, Barbula fallax, Cratoneuron filicinum
fr.. Talus ombragé par Chênaie à Quercus pedunculata, Cornus mas
et Mercuvialis perennis, forêt d’ Ormoy-Villers, avec Dicranum
scoparium.
* Brachythecium glareosum (Bruch.) Bryol. eur. — 'Substrat de
calcaire grossier : blocs ombragés, sentier de Moulin l’Œillette à
Longpré (A.) ; pierres fraîches, chemin de fond d’une carrière à
S*-Maximin ; entrée de carrière souterraine : coteau de Mosloy,
env. de Silly-la-Poterie (A.) ; murette ruinée en voie de boisement,
avec Campylium hispidulum var. Sommerfeltii, Oxyrrhynehium
pumilum : Antilly ; paroi murée, voie ferrée, sous le pont de la
gare : Senlis. Pelouse silico-calcaire (sables auversiens et calcaires
marneux de S^Ouen), avec Thuidium Philiberti, Didymodon rubel-
lus, et des espèces silicicoles, Sainte-Fontaine (env. de Rouville).
Talus silico-calcaire, Bois du Tremblay (env. de Creil). Talus sili-
ceux humifère, route de Betz au Bois , de Montrolle. Eaies silva-
tiques humides : Bois de Bourneville (A.), avec Breidleria arcuata ;
entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin, rare.
Eurhynchium Schleicheri (Hedw. fil.) Lor- — Souvent considéré
comme variété de V Oxyrrhynehium praelongum. Cette espèce semble
— 348 —
préférer les substrats siliceux. Talus silvatiques siliceux : forêt
d’Halatte, fr., chemin de S^Barthélemy ; forêt de Retz : Route
Droite (à la traversée du taillis d’Ivors et au Rond des Dames),
route de Boursonne : 1° vers Boursonne, avec Diplophyllum albi-
cans, Oxyrrhynchium Swartzii, Rhytidiadelphus loreus, Mnium
rugicum, Làphocolea cuspidata et une vingtaine d’autres musci-
nées ; entre Route Droite et Route Tortue, fr. — Sables silico-
calcaires, éclairés : Crépy-en- Valois (sablière près de la route de
Lévignen). — Pierres calcaires ombragées (à Seligera pusilla ) et
vieille souche : étang d’Oigny (A.). — Sur laies fraîches : forêt de
Retz (Laie Tortue avec Carex strigosa, Eurynchium Stokesii, Bra-
chythecium rutabulum var. robustum ; Route de Boursonne au Rond
des Dames avec Carex strigosa , Ephemerum serratum, Pleuridium
subulatum, Pottia truncatula, Physcomitrium piriforme, Mniobryum
carneum ; taillis d’Ivors : « Les Roches » ; Laie Nicolaï, avec Ric-
cardia sinuata ; entre Ormoy-Villers et Nanteuil-le-Haudouin,
avec Plectocolea hyalina. - — G. Camus : Pont-Ste-Maxence (entrée
de la forêt d’Halatte, 1903) ; forêt de Retz (route de Taillefontaine,
1904, et vers Longpont, 1913) ; également forêts de Carnelle et de
Compiègne.
Oxyrrhynchium pumilum (Wils.) Broth. — Terre, pierres et
murs de calcaire grossier : en aval d’Antilly (avec Brachythecipm
glareosum, Campylium hispidulum var. Sommerfeltii) ; Senlis
(parc de Valgenceuse et La Fontaine aux Malades, avec Tortula
marginata) ; Forêt d’Halatte (au-dessus de Pontpoint) ; déversoir
de l’étang de Bourq (env. de la Ferté-Milon (A.), avec Gyroweisia
tenuis ; forêt de Retz (entre Eméville et Bonneuil-en- Valois) ; env.
de Villers-Cotterets (chemin creux de Pisseleux à Noue). Sol silico-
calcaire : parc de Montla ville (env. de Creil), en plusieurs endroits,
taillis à Mercurialis perennis, avec Eurhynchiurh striatum, Oxyrrhyn-
chium Swartzii ; bois de Thury-en- Valois (sol décalcifié). Pente
tuffeuse ruisselante (avec Cratoneuron glaucum ) ; F ontaine J St-
Martin (Forêt de Retz, près de Fleury, A.). Talus marneux suin-
tant, forêt d’Halatte (entre Poteaux des Dames et d’Ivillé), avec
Dicranella varia. Grès recevant sporadiquement des eaux cal-
ciques ou situés au contact du calcaire grossier : Antilly, vallon de
Grivette (bois à Corydalis solida avec Homalia trichomanoides,
Rhynchostegium confertum, Brachythecium populeum ) ; entre Bon-
neuil-en- Valois et Eméville ; env. de Thury-en- Valois, rus inter-
mittents de la Garenne Carrière, ravin de Collinances et Bois Pier-
rot (ou Bois de Fontaine) avec Campylium hispidulum var. Som-
merfeltii, Isothecium viviparum, Plagiochila asplenioides , Homalia
trichomanoides, Thamnium alopecurum. Talus siliceux à Diplo-
phyllum albicans, forêt de Retz : route de Boursonne (avec Oxyr-
rhynchium Swartzii). Cette Hypnacée n’est donc pas très rare. —
349 —
G. Camus : pierrailles de calcaire grossier, forêt de Retz, partie
voisine de Longpont (A.) 1913.
Bien qu’assez communes, certainfes espèces sont mentionnées
dans cette révision, parce que les anciens bryologues ne la signa-
lèrent pas (ou très rarement), telles Oxyrrhynchium pumilum qui
passa probablement inaperçue et Eurhynchiurrt Schleicheri dont la
légitimité spécifique n’était pas reconnue. Semblent nouvelles pour
la dition : Tortella nitida, Funaria obtusa, F. fascicularis, Bryum
inclinatum.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (O. P. L. 31.0832). 6-9-1945
N
*
SOMMAIRE
Pages
' 'Actes administratifs 283
Allocution prononcée par M. le Directeur du Muséum à la séance de l’Assem-
blée de MM. les Professeurs du Muséum, le 17 mai 1945. 284
o ' . • _ ' ' ■ ;
Communications :
J. Anthony. La genèse du crochet de l’hippocampe 28G
P. Rode. Catalogue des Types de Mammifères^du Muséum national d’Histoire.
naturelle. Ordre des Rongeurs (suite). III. — Hystiïcomorphes (suite) 292
L. Fage. Arachnides cavernicoles nouveaux de Madagascar 301
M. André. Sur une nouvelle espèce française dîAcarien appai tenant au genre
Microthrombidium Haller 308 •
M. André. Note complémentaire sur Anomalothrombium madagascariense
M. André (Acarien Thromb.) 310
G. Ranson. Les Scyphoméduses de la collection du Muséum national d’Histoire
naturelle-de Paris. — II, Catalogue raisonné ; origine des récoltes 312
*■ A. Tixier-Durivault. Les Alcyonairets du Muséum : I. Famille des Alcyoniidae.
— 2. Genre Sinylaria (fin) 321
J.-F. Leroy. Note sur quelques anomalies des fleurs et des fruits dans le genre
Ulmus 326
F. Trannoy et G. Chevalier. Comparaison des graines de Dahlia Merkii et
-de Dahlia variabilis. 329
P. Senay. Le Carex oulpina et ses alliés 332
J. Feldmann. Une nouvelle espèce de Levringia (Phéôphycée, Chordariales)
du Sud de Madagascar 340
P. Jovet. Révision de quelques Muscinées du Yalois-VII . 342
*
*
ÉDITIONS
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILÂIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 100 fr., Étranger, 120 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; -.paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dihard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan, ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie,; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d 'Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger,
200 fr.).
Revue Bryologîque et Lichénologique. (Directeur M. N., Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.). '
Mammaliat ^ Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
BULLETIN
- •
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XVII
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 5. — Octobre 1945- ^
MUSÉUM NATIONAL D’IlISTOIllE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A RIS- V'
■ m- - -
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections (lu Muséum national
d’IIistoirc naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur 11e pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima. |
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945. — N° 5.
350e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
- 25 OCTOBRE 1945
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Ach. Urbain est nommé Membre du Comité supérieur
scientifique de l’Institut Français d’Afrique noire (7 juin 1945).
M. R. Heim est nommé Professeur de la chaire de Cryptogamie à dater
du 1er août 1945.
M. A. Loubière est nommé Professeur de la Chaire d’Anatomie compa-
rée des Végétaux vivants et fossiles à dater du 1er août 1945.
M. le Professeur A. Chevalier est maintenu dans ses fonctions jusqu’à
la fin de l’année scolaire 1945-1946 (Arrêté ministériel du 30 juillet 1945).
M. le Professeur P. Rivet, Directeur du Musée de l’Homme, est prorogé
dans ses fonctions jusqu’au 30 septembre 1947 (Arrêté ministériel du
4 août 1945).
M. J. Soustelle est nommé Sous-Directeur au Musée de l’Homme à
dater du 1er juillet 1941 (Arrêté ministériel du 11 juin 1945).
Mlle M. Friant, Sous Directeur de Laboratoire au Muséum, est réin-
tégrée dans ses fonctions à dater du 19 juillet 1945.
M. R. Franquet, Sous Directeur de Laboratoire au Muséum, est nommé
Professeur de la Chaire d’Histoire naturelle à la Faculté de Pharmacie
de Nancy (Arrêté ministériel du 22 mai 1945).
MmeS SCHAEFFNER, SOUSTELLE et DeLMAS, Mlles JOUBIER et GlRARD
et M. Falck sont nommés Assistants au Musée de l’Homme (Arrêté
ministériel du 14 août 1945).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
24
— 352 —
M. R. Paulian, Assistant aü Muséum, est mis à la disposition du Minis-
tère des Colonies, pendant une année (Arrêté ministériel du 12 juin 1945).
M. Delaage est désigné comme Architecte en Chef du Muséum (15 juin
1945).
M. J. Vadon est nommé Membre correspondant du Muséum (19 avril <
1945).
M. Lecomte du Nouy est nommé Membre correspondant du Muséum
(26 juin 1945).
Le travail intitulé « Tuberculose du Plexus choroïde chez les singes »,
paru dans le Bulletin du Muséum, t. XII, 1940, p. 232, doit être ainsi
libellé : « Tuberculose du plexus choroïde chez les singes, par A. Urbain,
W. Riese et J. Nouvel ».
r
— 353
Cent-cinquantenaire de la Chaire d’Ichthyologie
ET D’ H ERPÉTOLOGIE
(Leçon inaugurale faite au Muséum, le 9 Juin 1945).
Par Léon Bertin.
Monsieur le Directeur,
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de vous rappeler d’abord quelques dates :
Le 21 frimaire an III (il décembre 1794), la Convention Natio-
nale décrète qu’il y ^ura au Muséum d’ Histoire Naturelle un troi- *
sième cours de Zoologie.
Le 24 nivôse an III (12 janvier 1795), Lacépède est nommé
Professeur de Zoologie pour la démonstration des Quadrupèdes
ovipares, des Reptiles et des Poissons.
Le 14 pluviôse an III (2 février 1795), Lacépède prend place
parmi ses collègues.
Il y a donc cent cinquante ans, à quelques mois près, qu’a été
fondée la chaire d’Ichthyologie et d’Herpétologie dont j’ai l’hon-
neur d’être aujourd’hui le septième titulaire.
Que mes premiers mots soient de reconnaissance à l’égard de
l’Assemblée des Professeurs et de l’Académie des Sciences qui m’ont
appelé à un si haut poste et qui m’ont fait confiance pour le travail
que j’ai l’intention d’y accomplir.
Que ma reconnaissance aille ensuite, en remontant le cours du
temps, aux maîtres qui m’ont laissé l’héritage de leurs travaux
et finalement au grand ancêtre qui fut le fondateur et le premier
titulaire de cette chaire.
★
* *
Bernard-Germain-Etienne de La Ville, comte de Lacépède,
est né à Agen en 1756 et mort à Epinay-sur-Seine, près de Paris,
en 1825. Sans que l’on puisse doser, par ces dates extrêmes, les
influences respectives qu’eurent en lui le xvme et le xixe siècles,
il semble que Lacépède fut avant tout, au sens le meilleur de cette
expression, un hpmme de l’Ancien Régime. Il en conserva toute
sa vie la noblesse du caractère et du style et la politesse la plus
— 354 —
raffinée. « Continuateur de Bufïon » est le titre qu’il mérita plus
qu’aucun autre et aux plus divers points de vue.
Sa famille était noble. Par son père, comte de La Ville-sur-
Illon, près d’Epinal, il se rattachait aux familles princières de
Lorraine, de Bourgogne et de Bade. Sa mère, née de La Font de
Maleden, l’apparentait à plusieurs seigneuries du Midi de la France.
Un de ses grands-oncles maternels le fit héritier du nom et du titre
de comte de Lacépède qu’il porta désormais et rendit illustre.
Tira-t-il vanité de ses titres ? Une de ses lettres, conservée à la
Bibliothèque du Muséum, le montre recherchant à l’âge de 22 ans
l’origine de sa lignée paternelle. Simple curiosité peut-être ou désir
de se faire valoir parmi la haute société parisienne qu’il fréquentait
alors. Cuvier, dans son Eloge historique, dit avoir vu un arbre généa-
logique où Lacépède s’intitule duc de Mont-Saint- Jean, en souvenir
d’un de ses lointains ancêtres fait duc de Monte-San-Giovanni
par le roi Charles VIII, pendant son éphémère possession du royaume
de Naples. Sous l’Empire, l’exemple aidant, Lacépède se prévaut
encore de ce titre et écartèle au surplus les armes de La Ville-sur-
Illon avec celles de Lorraine et de Bourgogne ancien. Vanité qui,
en tous Cas, n’altéra jamais la simplicité de ses mœurs et de son
commerce.
Du fait de ses alliances et de ses parentés, Lacépède aurait
pu prétendre à une situation à la cour de France où l’on parlait
ee lui dans les termes les plus élogieux. Les comtes de Vergennes
dt de Maurepas intriguaient pour lui faire obtenir une ambassade.
Tout au plus accepta-t-il de renouer, dans les provinces rhénanes,
avec les maisons auxquelles il était allié. On le nomma colonel
dans un régiment bavarois. Il porta avec satisfaction, dit-il, l’uni-
forme et les épaulettes... mais il ne vit jamais son régiment. Là
s’arrêta sa triple carrière de courtisan, de diplomate et de soldat.
Les sciences et la musique, nous allons le voir, attiraient bien davan-
tage l’esprit curieux et l’âme sentimentale de ce cadet de Gascogne.
Avant qu’il eût fait ses premiers pas dans la vie, Lacépède
avait eu le malheur de perdre la plus tendre des mères. Son père
lui choisit comme précepteur un professeur d’éloquence au collège
de la ville, et lui-même, sur les conseils de Monseigneur de Cha-
bannes, évêque d’Agen, se chargea dé l’éducation d’un enfant qu’il
idolâtrait. Le principe admis fut de laisser au jeune Lacépède un
semblant de totale liberté dans le choix de ses camarades et de &es
lectures, tout en éloignant de lui, sans en avoir l’air, les relations qui
paraissaient indésirables. Ainsi Lacépède vécut pendant plusieurs
années dans l’illusion que tout est pour le mieux dans le meilleur
des mondes et qu’il n’y a pas de méchants hommes, pas de mauvais
livres dont on ait à se défier. L’optimisme qui entra dans son âme
dès cet âge tendre ne l’a jamais quitté. Toute sa vie, malgré de
y.
— 355
multiples déboires, il ne put se défendre d’ignorer le mal et d’excu-
ser plutôt que blâmer. Dans ses œuvres même, l’optimisme trans-
paraît parfois sous la forme d’un manque de critique qui lui fait
-accepter aveuglément les assertions erronées de ses prédéces-
seurs.
Buffon était du nombre des auteurs que Lacépède avait à sa
disposition pendant sa jeunesse. Il l’emportait à la campagne, à
chaque période de vacances, lorsqu’un cycle immuable le ramenait
de la maison d’Agen au château de Lacépède qui existe encore,
dans la commune de ce nom, près du Lot et de son confluent
avec la Garonne. « J’allais souvent, dit-il, lorsque je voulais lire
Buffon, m’asseoir à l’ombre des grands arbres, au sommet de
rochers escarpés, du haut desquels je dominais sur cette vaste et
admirable plaine de la Garonne, sur les collines qui la bordent,
sur les montagnes que l’on découvre au-delà des collines, sur l’antique
ehaîne des Pyrénées dont les cimes couvertes de neige terminent
l’horizon le plus étendu. » C’est en présence de tels spectacles que
naquirent simultanément son sentiment de la nature et sa passion
pour l’histoire naturelle. Comme Jean-Jacques Bousseau et Ber-
nardin de Saint-Pierre, Lacépède aimait la nature pour les pen-
sées morales et philosophiques qu’elle faisait naître dans son âme.
Comme Buffon, il cherchait à la décrire dans le style noble et har-
monieux qui lui convient. A l’ombre de ses grands arbres, sur ses
nochers escarpés, Lacépède était déjà le penseur, le philosophe,
le naturaliste, l’écrivain qu’il resta jusqu’à sa mort.
Avec le sentiment de la nature était né en Lacépède celui de la
musique. Son père, son grand-père et son précepteur s’exerçaient
souvent ensemble sur la viole et la basse-de-viole. L’enfant s’amusa
d’abord à les entendre, puis y prit un plaisir de plus en plus vif et
ne tarda pas à participer à ces concerts de chambre. Un dominicain
espagnol lui donna des leçons d’orgue et de clavecin. De ses proches,
il apprit à jouer du violoncelle qui fut toujours son instrument
favori. •
A mesure que le sens musical progressait en lui, le jeune Lacé-
jpède ajoutait à la virtuosité de l’exécutant celles du compositeur
et du chef d’orchestre. « La musique, dit Cuvier, devint pour lui
une seconde langue qu’il écrivit et qu’il parla avec une égale faci-
lité ». On écoutait avec ravissement ses symphonies et ses sonates
dans les salons les plus réputés de sa ville natale. A l’âge de quinze
ans, il fit exécuter dans la cathédrale d’Agen un motet qu’on l’avait
prié de composer pour une cérémonie religieuse. Et c’est ainsi que,
de succès en succès, il en vint au projet hardi de remettre en musique
l’opéra d’Armide. Les pages s’ajoutaient aux pages quand il apprit
par les journaux que le célèbre Gluck travaillait aussi à cet opéra.
Il renonça donc à son projet, mais non à celui d’envoyer à Gluck
— 356 —
les pages déjà écrites. Gluck lui répondit par de grands compli-
ments.
La musique, à cette époque, était partagée entre piccinistes et
gluckistes, entre partisans, si l’on peut dire, de la musique à effets
et partisans de la musique sentimentale. On opposait l’opéra italien
qui vise surtout à mettre en valeur les voix des artistes à l’opéra
français, défendu par Gluck, qui exige plus de naturel, plus de
compréhension, et cherche à exprimer toute la gamme des senti-
ments humains. Lacépède se rencontrait avec Gluck dans cette
aspiration musicale. Aussi la Poétique de la Musique, qu’il publia
en 1785, eut-elle la faveur des gluckistes, qui y reconnurent, expri-
més avec plus de netteté et d’élégance que par leur chef, les principes
mêmes de leur doctrine.
On peut s’étonner que Lacépède, si bien doué pour la musique,
n’ait pas continué toute sa carrière dans cette voie. Il suffit, comme
on va le voir, de bien peu de chose pour l’en dissuader. Peu de temps
après son installation dans la capitale, à l’âge de 26 ans, on lui
avait demandé d’écrire un opéra d’Omphale. Les répétitions allaient
leur train et le public attendait avec impatience la première repré-
sentation lorsque l’auteur, piqué dans son amour-propre par le
caprice d’une orgueilleuse artiste, retira sa partition et renonça
définitivement au théâtre. Il ne composa plus désormais qu’à ses
heures et pour des assemblées restreintes. Quelques sextuors, l’ou-
verture d’Alcine et une messe de Requiem restée inédite sont les
seuls fragments que l’on ait conservés de son œuvre musicale.
Toute la vie de Lacépède est en germe dans sa jeunesse et dans
son adolescence. Nous l’avons vu penseur, philosophe, écrivain,
musicien, naturaliste dès son âge le plus tendre. La chronique nous
le montre également intéressé aux sciences physiques et chimiques
et créant dans sa ville d’Agen, sous les auspices et dans la biblio-
thèque même de l’Evêché, une sorte d’académie scientifique dont
plusieurs membres, comme lui-même, sont devenus par la suite des
savants réputés. On répétait, dans cette académie, les expériences
de Lavoisier, de Priestley, de Galvani. On construisait des cerfs-
volants électriques à la manière de Franklin et des aérostats selon
les frères Montgolfier. Une grande émulation régnait entre les
membres.
De la discussion naissaient des théories. Lacépède n’hésita pas
à rassembler les siennes en un Mémoire qu’il soumit à Buffon.
La réponse vint, non moins flatteuse que celle qu’il avait reçue de
Gluck à propos de son opéra d 'Armide. Comment un jeune homme
de son âge et de son tempérament n’en eût-il pas conçu une très
haute, une trop haute idée de sa valeur ?
La déception vint seulement quelques années plus tard, lorsque,
devenu l’hôte de la capitale, Lacépède osa publier coup sur coup
un Essai sur V Electricité naturelle et artificielle et une Physique géné-
rale et particulière en deux volumes. Si les gens du monde, attirés
par le style, firent à ces ouvrages un accueil favorable, les savants
n’eurent pas de peine à démontrer leur peu de valeur. On n’établit
pas sur de simples hypothèses que l’électricité est une combinaison
du feu et de l’humidité de l’intérieur de la terre. Lacépède s’en rendit
compte après coup, ne s’obstina point et retira peu à peu ses livres
du commerce.
Sans avoir été inventeur en physique ni en chimie. Lacépède
avait une connaissance assez étendue de ces sciences pour s’en sou-
venir plus tard, dans la rédaction de son Histoire naturelle. Bien des
passages où il traite de la respiration des Poissons et du rôle de leur
vessie gazeuse, des organes électriques de certains d’entre eux et
surtout de l’œil si curieux de Y Anahleps attestent une culture géné-
rale dont bien peu de naturalistes de son temps étaient coutumiers.
C’est en 1776, âgé tout juste de 20 ans, que Lacépède se rend à
Paris qui sera désormais, jusqu’à sa mort, sa résidence officielle.
Il y accourt plein d’espérance et de fougue, ses registres d’expé-
riences et ses partitions sous le bras.
Les résultats de sa première journée sont bien faits pour exalter
son optimisme.
Dès sept heures du matin, à peine descendu de coche, il frappe
au Jardin du Roi et se fait indiquer l’appartement de Buffon.
Un domestique en livrée le conduit dans un grand salon où, devant
un bureau somptueux, ayant déjà ses manchettes et son jabot étin-
celants de blancheur, le grand naturaliste relit quelques pages
écrites par lui la veille au soir. Voyant son visiteur si jeune, Buffon
fait semblant de croire qu’il est le fils de son correspondant d’Agen
et le comble d’éloges sur les travaux de son père. Lacépède est
rouge de plaisir et d’embarras. La situation se dénoue et Buffon
fait promettre au jeune homme de revenir le Voir.
Une heure après, chez Gluck, Lacépède est embrassé avec
tendresse. Le grand musicien lui fait force compliments sur sa par-
tition d ’Armide. « Vous savez très bien faire de la musique, lui dit-il,
et vous avez mieux réussi que moi dans le récitatif. Apprenez avec
soin tout ce qui touche à la partie dramatique. Le plus grand avenir
musical vous est promis ».
Le même jour, il dîne chez un de ses parents, Monseigneur de
Montazet, archevêque de Lyon, qui est de passage à Paris. Il y
.fait la connaissance d’académiciens et d’hommes de lettres. On lit
des morceaux de poésie et d’éloquence. Lacépède prend part à
une de ces conversations brillantes si rares ailleurs que dans une
grande capitale.
Enfin la journée s’achève à l’Opéra, dans la loge de Gluck qui
l’a invité à une représentation d’Alceste.
358 —
Rentré chez lui fort tard, Lacépède fait le vœu de se consacrer
à la double carrière musicale et scientifique. « Ses plans, écrit
Cuvier, étaient bien ceux d’un jeune homme qui ne connaît encore
de la vie que ses douceurs, et du monde que ce qu’il a d’attrayant.
Rendre à l’art musical, par une expression plus vive et plus variée,
ce pouvoir qu’il exerçait sur les Anciens et dont les récits nous
étonnent encore ; porter dans la physique cette élévation de vue et
ces tableaux éloquents par lesquels YHistoire naturelle de Ruffon
avait acquis tant de célébrité : voilà ce qu’il se proposait, ce que
déjà, dans son idée, il se représentait comme à moitié obtenu ».
En fait, ni l’un ni l’autre de ces deux projets ne devait aboutir.
Après un séjour de deux ans dans les provinces rhénanes où il
fait admirer son uniforme et ses épaulettes de colonel dans les cours
princières de Bade, de Hesse et de Wurtemberg, Lacépède revient
à Paris et se met au travail. C’est l’époque où il écrit et publie à
courts intervalles ces ouvrages déjà mentionnés : en 1781, son mal-
malheureux .Essai sur V Electricité ; en 1782, son opéra d 'Omphdle
qu’il retire de la scène ; en 1783, sa Physique qui n’a aucun succès ;
en 1785, sa Poétique de la Musique, œuvre trop partisane pour
recueillir des suffrages unanimes.
Heureusement qu’il n’a pas oublié ses promesses à Buffon.
A partir de 1780, il fréquente assidûment le Cabinet d’ Histoire natu-
relle. Il y devient l’élève et l’ami de Daubenton qui le présente
à Thouin, à Portal, aux de Jussieu. En 1784, Buffon lui offre
la succession de Daubenton cadet en qualité de sous-garde et
sous-démonstrateur du Cabinet. Dès lors il se fixe au Jardin et
commence sa carrière de naturaliste.
La mort récente de son père l’avait plongé dans un grand dénue-
ment sentimental. Il se fait une nouvelle famille en prenant pension
chez les Gauthier qu’il considère bientôt comme son frère et comme
sa sœur et dont le petit garçon, âgé de cinq ans, devient pour lui
un véritable fils d’adoption. Gauthier est secrétaire et bibliothé-
caire du Jardin des Plantes. Comme tel, à partir de 1787, il habite
le pavillon de l’administration. A côté de Daubenton, Lacépède
s’y installe également. Le temps s’écoule alors dans le travail le
plus assidu et dans les réunions les plus familiales. L’été, on part
pour la campagne, auprès de Montlhéry, au village de Leuville,
dont le frère de Gauthier est curé.
Telles sont les conditions éminemment favorables dans lesquelles
prend naissance la première grande œuvre scientifique de Lacé-
pède : son Histoire naturelle des Quadrupèdes ovipares (1788), bientôt
suivie par son Histoire naturellè des Serpents (1789).
Dans la pensée de Buffon, comme dans celle de Lacépède,
il s’agit d’une suite à la grande Histoire naturelle. Il faut donc
employer le même langage éloquent et pompeux pour traiter du
— 359 —
< . \
Crapaud ou de la Vipère que s’il s’agissait du roi des animaux ou
du Cheval, la plus noble conquête de l’homme. On sent qu’ici
le style est inadéquat à l’objet. Lacépède pourtant se tire d’affaire.
Certaines de ses périodes sont dignes des plus grands écrivains.
Ecoutez cette phrase admirable, si concise et si harmonieuse malgré
sa longueur, qu’il consacre au Dragon fabuleux. « Proclamé, dit-il,
par la voix sévère de l’histoire, partout décrit, partout célébré,
partout redouté, montré sous toutes les formes, toujours revêtu
•de la plus grande puissance, immolant ses victimes par son regard,
se transportant sur les nuées avec la rapidité de l’éclair, frappant
•comme la foudre, dissipant l’obscurité des nuits par l’éclat de ses
yeux étincelants, réunissant l’agilité de l’Aigle, la force du Lion,
la grandeur du Serpent, présentant même quelquefois une figure
humaine, doué d’une intelligence presque divine et adoré de nos
jours dans de grands empires de l’Orient, le Dragon a été tout, il
•s’est trouvé partout, hors dans la nature ».
Lacépède ne laisse de côté rien de ce qui peut rendre intéressants
«es écrits. Malheureusement il se laisse entraîner parfois à accréditer
des erreurs. Ce qu’il dit du Crapaud est indigne d’un naturaliste.
« Depuis longtemps l’opinion a flétri cet animal dégoûtant dont l’ap-
l’approche révolte tous les sens... Tout en est vilain, jusqu’à son
nom qui est devenu le signe d’une basse difformité... On est tenté
■de prendre cet animal informe pour un produit fortuit de l’humi-
•dité et de la pourriture... Il paraît vicié dans toutes ses parties ».
Et ainsi, sur plusieurs pages, s’étale un mépris vulgaire qu’on vou-
drait pouvoir effacer de l’œuvre d’un homme qui s’avère, en tant
d’autres points, si épris de la nature et de ses spectacles.
Lacépède est au-dessus de Buffon quand il admet de classer
les animaux et non seulement de les décrire les uns à la suite des
autres. L’influence de Daubenton a été décisive pour lui faire
adopter la méthode linnéenne. Il distingue des ordres, des familles,
des genres, des espèces. Hélas ! pourquoi faut-il qu’il s’arrête exclu-
sivement aux caractères extérieurs des êtres soumis à son examen.
'Son tableau de classification — le voici — ne fait aucune distinction
entre les Batraciens et les Reptiles. La Salamandre n’est même pas
■distinguée génériquement des Lézards. Par contre, les Serpents,
à cause de leur privation de membres, sont éloignés de tous les
-autres ovipares et considérés comme les seuls véritables Reptiles.
Il va de soi que Lacépède y incorpore l’Orvet qui est un Lézard
•apode.
Buffon meurt en 1788. Lacépède termine son Histoire des Ser-
pents par un hymne à sa mémoire. Avec un enthousiasme exagéré,
mais symbole de sa reconnaissance, il exalte « celui qui a plané
•au-dessus du globe et de ses âges, qui a vu la terre sortant des eaux,
•etc. ».
360 —
A cette époque, un grand changement se produit dans l’existence-
jusque-là si douce de notre naturaliste. Agé seulement de 32 ans,,
la période révolutionnaire lui vaut d’être élu député d’Agen à
l’Assemblée Constituante en 1789, député de Paris à l’Assemblée
Législative en 1791. Entre temps, il commande la garde nationale-
de la section du Jardin des Plantes. Dans les assemblées, son élo-
quence et sa méthode l’appellent à la présidence. Il dirige les débats
avec la hauteur de vue et la pondération qui le caractérisent. Tou-
tefois il est vite débordé par l’anarchie naissante. Les déboires
ne lui sont point épargnés. Un jour, un de ses meilleurs amis, qui
n’avait que le tort d’être pamphlétaire, l’englobe dans une Liste
des scélérats qui votent contre le peuple. Malgré son optimisme, Lacé-
pède en est ulcéré.
Un autre jour, en 1791, la Reine ayant avec elle ses enfants vient
visiter le Cabinet d’Histoire naturelle. Simple prétexte pour deman-
der en réalité à Lacépède de devenir gouverneur du Dauphin.
Lacépède ressent l’honneur qui lui est fait mais doit trouver des
raisons pour refuser. Il est avec la Reine dans l’embrasure d’une
fenêtre. La foule alertée à la vue du carrosse royal commence à
manifester dans la rue. Il suffirait du moindre incident pour déter-
miner une émeute. Lacépède, guidé par son grand bon sens, conseille
à la Reine de se montrer, de sourire, de saluer. Marie-Antoinette
obéit. Les imprécations de la populace se muent aussitôt en applau-
dissements.
Mais LacÉPÈDE est las de lutter contre une haine sans cesse renais-
sante. D’ailleurs son nom, ses anciens titres de noblesse n’inspirent
plus confiance. Des menaces sont proférées à son égard. On lui
conseille de s’éloigner de la capitale. En 1793 — le 9 mars — il
donne sa démission de sous-garde et sous-démonstrateur du Cabinet
d’Histoire naturelle et se retire à Leuville, avec la famille Gauthier.
Son poste est donné à Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.
Ce que fut le séjour à Leuville se passe de commentaires. Lacé-
pède fait aussi peu parler de lui que possible. Ayant emporté ses
notes et ses manuscrits, il compose dans le calme de la nature. Il rêve,
comme il l’a écrit plus tard, à l’ombre des peupliers inspirateurs.
Adossé aux ruines de la tour de Montlhéry, son regard s’étend au
loin et s’adapte à l’ampleur des sujets qu’il rédige.
Des nouvelles de Paris et du Jardin des Plantes parviennent de
temps à autre au proscrit. C’est ainsi qu’il apprend, vers le début
de l’été 1793, que la Convention, grâce à l’intervention fulgurante
de Lakanal, vient enfin de prendre en considération le projet de
réorganisation du Jardin et du Cabinet, projet élaboré quelques
années plus tôt par les Officiers du Jardin du Roi, et auquel lui-
même, Lacépède, a pris une part des plus actives.
Par décret du 10 juin 1793, l’ancien Jardin des Plantes est devenu
>
le Muséum d’ Histoire naturelle. Les anciens professeurs, démons-
trateurs et sous-démonstrateurs sont devenus douze professeurs
chargés d’enseigner la chimie, la minéralogie, la botanique, l’ana-
tomie, là zoologie. Il y a notamment deux cours de zoologie : l’un
concernant les Vertébrés, l’autre les Animaux sans vertèbres.
Etienne Geoffroy Sainx-Hii.aire et Lamarck en sont les titu-
laires.
L’amertume qu’aurait pu ressentir Lacépède d’être tenu éloigné
d’une telle combinaison est atténuée par ce qu’il sait des démarches
de ses anciens collègues. On réclame pour lui une chaire complé-
mentaire de zoologie des Reptiles et des Poissons. Seules s’y opposent
des raisons politiques. On ne veut pas encore de Lacépède à Paris.
« Il est à la campagne, qu’il y reste ! » déclare Robespierre.
Enfreindre une telle consigne, venant d’un tel homme, eût été
s’exposer à une mort certaine. Lacûpéde doit patienter encore quel-
ques mois.
Ce n’est qu’après la chute de Robespierre qu’il reparaît dans
la capitale, avec la situation tout à fait inattendue, tout à fait sau-
grenue en apparence, d’élève à l’Ecole Normale. Dans la pensée
des Conventionnels, comme l’explique Cuvier, il s’agissait de réunir
sur les mêmes bancs les personnes réputées les plus aptes à devenir
rapidement des professeurs et des maîtres. Etrange école, en vérité,
où l’on voit Berthollet et Bernardin de Saint-Pierre faire la
classe aux quadragénaires Lacépède et Laplace, au septuagénaire
Bougainville, qui sont leurs égaux en savoir, tandis que de simples
villageois illettrés restent bouche bée en écoutant leurs leçons.
La « rentrée des classes », si l’on peut dire, avait eu lieu en
octobre 1794. Dès le mois de décembre de la même année, la Con-
vention décide de se rallier à l’opinion unanime en divisant la chaire
des Vertébrés du Muséum en deux : une chaire consacrée aux Mam-
mifères et aux Oiseaux, une autre réservée aux Reptiles et aux
Poissons. Le décret est du 11 décembre. Dès le 12 janvier 1795,
l’Assemblée des professeurs désigne Lacépède pour occuper la chaire
d’Ichthyologie et d’Herpétologie. Le 2 février, comme je vous l’ai
dit, Lacépède prend place parmi ses collègues, et ceux-ci, pour
marquer leur estime à celui qu’ils considèrent comme le digne conti-
nuateur de Buffon, le nomment directeur du Muséum pour l’année
scolaire 1795-1796.
Un honneur entraînant un autre, Lacépède devient membre
de l’Institut par arrêté du Directoire en date du 20 novembre 1795.
Il y prend place, avec Daubenton, dans la section des sciences
physiques dont il sera secrétaire à plusieurs reprises.
De 1795 à 1803, Lacépède se consacre à peu près entièrement
à sa chaire, à son enseignement, à ses collections et à l’édition de
l’œuvre qui devait principalement l’illustrer : son Histoire naturelle
— 362
des Poissons en cinq volumes in-quarto, parus en 1798, 1800, 1802,
1803.
Chacune des parties de ce vaste ensemble est précédée d’un dis-
cours où Lacépède émet des vues d’ensemble sur les sujets qu’il
expose.
Dans celui qui traite de la nature des Poissons, il commence par
définir ces derniers comme des animaux à sang rouge et qui res-
pirent, au milieu de l’eau, par le moyen de branchies. Ces deux
caractères lui paraissent nécessaires et suffisants. Ils le sont en effet
si l’on a soin de remplacer l’expression « animaux à sang rouge »,
un peu imprécise, par celle d’ « animaux à globules rouges » et,
mieux encore, par celle de Vertébrés. Des caractères moins constants
sont ensuite ajoutés : la possession de nageoires et celle d’écailles.
Viennent après cela des détails anatomiques sur les divers organes.
Le tout est correct et précis.
A l’anatomie succède la physiologie. Lacépède se préoccupe de
la respiration des Poissons et des moyens par lesquels s’accom-
plissent les échanges gazeux au travers des branchies. Les décou-
vertes de Lavoisier, de Priestley, de Monro sont invoquées par
lui à tour de rôle. On sent qu’il connaît les œuvres des chimistes
et des physiciens, ses contemporains. Il a des vues exactes sur les
organes sensoriels, notamment sur les oreilles réduites à leur partie
interne et sur les yeux dont le cristallin sphérique est en rapport
avec la densité du milieu aqueux. Il se trompe sur la ligne latérale
qu’il croit être un organe de sécrétion du mucus cutané. Sur la vessie
gazeuse, dont il connaît très bien les diverses formes et dispo-
sitions, sa théorie est celle qui est encore classique a l’heure actuelle,
bien que peut-être inexacte. Il l’envisage comme un organe hydrosta-
tique qui se vide ou se remplit de gaz et permet aux Poissons d’effec-
tuer dans l’eau des mouvements ascensionnels ou descensionnels.
Tout ce que dit Lacépède de la reproduction des Poissons est
frappé au coin du bon sens : fécondation externe chez la plupart,
fécondation interne chez quelques-uns, viviparité chez un petit
nombre dont les œufs sont, pour ainsi dire, couvés à l’intérieur de
la mère. Il prend soin de distinguer ces « poissons vipères » — nous
dirions aujourd’hui ovo-vivipares - — - des véritables animaux vivi-
pares dont les foetus sont rattachés à leur mère par un placenta.
Au sujet des migrations, il oppose, comme on le fait de nôs jours,
les grands migrateurs (exemple : le Saumon) aux petits migrateurs
(Hareng, Maquereau) qui se contentent d’aller du large et de la
profondeur vers la côte à l’époque de leur reproduction. C’est exac-
tement la théorie qui trouve aujourd’hui sa confirmation dans
l’étude biométrique des races locales.
Les discours du tome II et du tome III ont une grande importance
philosophique. A propos de la pisciculture, Lacépède est amené
— 363 —
aux questions d’élevage qui le conduisent à celles d’hybridation
et de sélection. Les Poissons fossiles lui donnent à réfléchir sur la
durée des espèces. « A l’exemple des sages de l’Antiquité, dit-il,
étendons nos regards sur le temps qui s’avance, aussi bien que sur
le temps qui fuit. Sachons voir ce qui sera dans ce qui a été, et,
par une pensée hardie, créons pour ainsi dire l’avenir en portant le
passé au-delà du point où nous sommes ». Ce qui frappe tout d’abord
est le perpétuel devenir des êtres qui nous entourent et de nous-
mêmes. Tous commencent et finissent. Tous s’acheminent vers le
néant. Il en est d’éphémères et de pérennes. Or les espèces se com-
portent comme les individus. Elles sont en perpétuelle transforma-
tion. Qui veut les définir, les décrire, doit les fixer arbitrairement
dans la fuite du temps. « Pourquoi ne pas proclamer une vérité aussi
importante ? Il en est de l’espèce comme du genre, de l’ordre et de
la classe. Elle n’est qu’une abstraction de l’esprit, qu’une idée collec-
tive nécessaire pour concevoir, pour comparer, pour connaître,
pour instruire » ; en somme une fiction du naturaliste désireux de
classer et de cataloguer.
On avouera qu’il est impossible d’exprimer d’une façon plus
énergique le principe même de l’évolution. Lacépède se 'montre
le digne élève de Buffon et le précurseur, en quelque sorte, de
Lamarck dont la Philosophie zoologique paraîtra seulement en 1809r
Il s’oppose d’autre part à Cuvier quand il réfute à l’avance la théorie
des révolutions du globe. Selon lui, la nature use surtout de forces
puissantes et faiblement graduées, de transformations insensibles
et indéfiniment superposées, de métamorphoses lentes et progres-
sives.
Sans plus insister sur les idées philosophiques de Lacépède,
demandons-nous ce que vaut son œuvre purement ichthyologique..
Il faut distinguer sa classification et sa description des espèces.
En systématique, Lacépède établit d’abord deux grandes sous-
classes : Poissons cartilagineux et Poissons osseux, imitées de celles
de Willughby et de Pennant. Cette division eût été bonne à con-
dition de ne pas incorporer aux cartilagineux des Poissons osseux
comme les Balistes et les Coffres. Ensuite Lacépède introduit un
groupement maladroit d’après la présence ou l’absence d’opercules
et de rayons branchiostèges. Il achève enfin son système, à la manière
de Linné, en ayant recours à la position des nageoires pelviennes.
Il consacre en somme les expressions d’Apodes, de Jugulaires, de
Thoraciques et d’ Abdominaux qui se sont maintenues en ichthyo-
logie jusqu’à une date récente. Mais combien tout cet ensemble
est artificiel ! On y voit côte à côte les Squales et les Balistes, les
Esturgeons et les Coffres. Inversement, les Murènes sont éloignées
des Anguilles tandis que celles-ci voisinent avec les Espadons.
A la décharge de Lacépède, il faut dire que sa classification des
364 —
Poissons, si artificielle qu’elle soit, l’est moins que celle de son
contemporain Bloch qui classe ces êtres, d’après le nombre de
leurs nageoires, en Monoptérygiens, Diptérygiens, etc., jusqu’aux
Endécaptérygiens ou Poissons à onze nageoires.
Les espèces décrites par Lacépède sont au nombre de 1.463.
Si l’on ramène ce nombre à 1.300 pour tenir compte des synonymies,
on voit que Lacépède s’élève encore fort au-dessus de Linné
(environ 400 espèces) et de Gmelin (environ 800). Bloch lui-même
n’arriva qu’à 450 au total dans son Histoire économique des Poissons
d’ Allemagne et dans son Histoire naturelle des Poissons étrangers.
A quoi tient cette richesse de l’œuvre lacépédienne ? D’abord,
à l’étendue de la collection du Muséum qui s’était enrichie progressi-
vement depuis le milieu du xvme siècle. Ensuite et surtout à ce
que Lacépède avait pu utiliser un grand nombre de manuscrits,
de dessins, de peintures de diverses provenances : albums d’estampes
japonaises et chinoises, documents recueillis aux Antilles par le
père Plumier, documents rassemblés à l’ Ile de France et dans l’odéan
Indien par Commerson.
Il y avait là des matériaux suffisants pour asseoir sur une large
base une Histoire naturelle des Poissons. Le malheur est que
Lacépède, par suite de diverses circonstances, n’eut jamais en main
que des fragments de ces matériaux. Son départ précipité « à la
campagne », pour employer l’euphémisme de Robespierre, n’avait
pas peu contribué, d’autre part, à établir des confusions dans ses
notes. Il en est résulté de graves erreurs que Lacépède n’a pas su
éviter pendant son séjour à Leuville ni corriger après son retour
à Paris.
Il lui arrive fréquemment de tirer trois ou quatre espèces diffé-
rentes de notes et de dessins se rapportant au même sujet. En voici
un exemple : d’après la description d’un Serran de l’île de France,
Lacépède établit son Holocentre jaune et bleu ; d’après un premier
dessin au crayon où les écailles sont omises, il établit son Holocentre
gymnose ; d’après un deuxième dessin fait à la plume et enluminé
de noir et de jaune, il fait son Bodian à grosse tête.
L’apogée dans la confusion est atteinte lorsqu’il s’agit de docu-
ments provenant du père Plumier. Une copie de certains d’entre
éux étant parvenue à Bloch, celui-ci les exploite en effet avec aussi
peu de discernement que Lacépède. Puis les deux auteurs se
copient l’un l’autre et surajoutent leurs erreurs.
Il a fallu toute la ténacité de Valenciennes pour débrouiller
ces synonymies complexes. Aussi ne ménage-t-il pas Lacépède
chaque fois que l’occasion s’en présente. Il l’attaque avec véhémence
à plusieurs reprises. Si justifiées que soint ces assauts, l’essentiel
est qu’ils ne nous fassent pas oublier l’œuvre accomplie. Il n’a
manqué à Lacépède qu’une dose suffisante d’esprit critique et que
365 —
«des conditions de travail satisfaisantes pour mener à bien le premier
des grands inventaires ichthyologiques du monde.
Lacépède avait épousé en 1795 la veuve de son ami Gauthier
uhez qui il avait pris pension au Jardin des Plantes, puis à Leuville.
iEn 1802, il a la douleur de voir succomber à une lente et cruelle
maladie cette compagne et inspiratrice de son œuvre. Il lui dédie
en ces termes le tome V de son Histoire naturelle des Poissons : « A la
douce bienfaisance, à la sensibilité profonde, à la grâce touchante,
à l’esprit supérieur d’Anne-Caroline Hubert-Jubé Lacépède, en
hommage d’amour, de reconnaissance et de douleur éternelle ».
Il faut dire que l’attachement des deux époux dépassait la com-
mune mesure et se haussait au ton du romantisme naissant. Madame
Lacépède, se sentant mourir, avait écrit douze lettres qu’elle avait
confiées à un ami, en lui demandant de les adresser à son mari, à
raison d’une par mois, après sa mort. Lacépède, de son côté, porta
toujours sur sa poitrine un médaillon ayant appartenu à sa femme
et dans lequel il avait inclus sa volonté formelle d’être inhumé avec
elle dans le cimetière de Leuville et de partager le même cercueil.
En fait, Lacépède ne s’est jamais remis complètement de la mort
de sa femme. Elle disparue, il ne s’est plus senti le courage de para-
chever son œuvre scientifique. A part son Histoire des Cétacés publiée
en 1804, mais terminée sans doute, à l’état de manuscrit, avant 1802,
il n’écrira plus, sur le tard, que des romans sentimentaux et des
élucubrations sociologiques sans grand intérêt. Au Muséum, il se
fait suppléer à partir de 1802 par Constant Duméril qui deviendra
son successeur en 1825.
★
* *
Par une curieuse résurrection, Lacépède mort à la science renaît
à la vie politique” par son accession, en 1803, à la dignité de grand
chancelier de la Légion d’honneur.
A vrai dire, il n’avait jamais abandonné la vie politique mais l’avait
fait passer au second plan. Membre du Conseil des Cinq-Cents en
1797, sénateur en 1799, président du Sénat en 1801, il avait eu
l’occasion d’être le porte-parole de ces assemblées dans des cir-
constances mémorables.
Avant de devenir Empereur des Français, Bonaparte avait donc
pu apprécier les qualités humaines de celui qui était en même temps
son collègue à l’Institut et qu’il retrouvait également dans les loges
maçonniques. L’avantage de rallier à sa cause un tel serviteur ne
pouvait échapper à un tel psychologue. Et c’est pourquoi, ayant créé
la Légion d’honneur pour réconipenser principalement l’héroïsme
des champs de bataille, désirant aussi se concilier l’élite intellec-
tuelle de la nation, l’Empereur fait appel à Lacépède comme au
366 —
seul personnage capable de représenter et de diriger à ses (débuts:-
l’ordre prestigieux dont l’éclat doit éblouir le monde.
Nommé grand chancelier de la Légion d’honneur le 14 août 1803,,
Lacépède conservera cette fonction jusqu’à la chute de l’empire,,
en 1814, la recouvrera pendant les Cent -jours et ne la perdra défi-
nitivement que le 2 juillet 1815.
Douze années de service sous le plus despotique des maîtres et
à la tête d’une institution des plus remuantes, des plus évoluantes,,
des plus menacées à certains moments, exigeaient évidemment des
qualités exceptionnelles. Lacépède les eut toutes et fut, dans la
plus complète acception du mot, the right man in the right place „
Il fallait, pour représenter dignement la Légion d’honneur dans
les cérémonies officielles et dans les réceptions privées, un homme-
sans tache et qui eut à la fois un grand nom et une illustre répu-
tation. Or Lacépède était un savant universellement connu et,
qui plus est, appartenant par ses attaches à l’ancien régime et n’ayant
jamais encouru, même au plus fort de la tourmente révolutionnaire,
l’opprobre de ses concitoyens. Aristocrate de naissance, Monsieur le
comte de Lacépède ne pouvait qu’évoluer à son aise parmi les^
dignitaires de la cour impériale. Allié par sa famille aux maisons
princières de Bourgogne, de Lorraine et de Bade, apparenté à plu-
sieurs seigneuries de Guyenne et de Gascogne, arborant quand
il le fallait le titre exhumé de duc de Mont-Saint-Jean, Lacépède.
était de vieille noblesse et ne pouvait qu’être respecté par la noblesse
impériale dépourvue, cela va sans dire, d’autant de quartiers..
Ce n’est pas que Lacépède fut orgueilleux de ses titres et qu’il
fut à proprement parler un homme de cour. La simplicité de sa vie
et de ses.manières le tenaient éloigné dans toute la mesure du pos-
sible du luxe et de la représentation. Il paraissait en public quand
il le fallait, ni trop, ni trop peu, et rentrait ensuite dans ses bureaux
de la chancellerie où l’attendait une besogne écrasante.
Organiser un ordre comme celui de la Légion d’honneur, en établir
les projets de règlement intérieur, en assurer la prospérité morale-
et financière, rédiger les lettres de nomination des nouveaux membres
et répondre aux innombrables missives des anciens ou de leur famille,,
donner des audiences — jusqu’à 19.000 en une seule année - — créer
de toutes pièces les maisons d’éducation de Paris, de Saint-Denis
et d’Ecouen, diriger en somme dans toutes ses parties une institu-
tion dont le domaine n’était autre que celui d’un empire grandissant
aux dimensions de la moitié de l’Europe, telle fut l’œuvre adminis-
trative du naturaliste Lacépède. Il fallait ce grand changement dans
sa vie pour le distraire de son inconsolable veuvage.
Ne buvant que de l’eau, mangeant peu, dormant à peine, jour et
nuit il pensait, réfléchissait, coordonnait. Napoléon lui-même se-
montrait surpris de sa capacité de travail. Lui ayant demandé;
367
-quel en était le secret : « C’est, répondit Lacépède, que j’emploie
la méthode des naturalistes ». Cuvier rapporte ce propos et le justifie
en montrant que l’habitude de l’analyse et de la synthèse, du classe-
ment systématique, de la rédaction de diagnoses concises, ne pou-
vait qu’être une excellente préparation à organiser et administrer
dans un autre domaine. Il faut dire que Lacépède était également
servi par une extraordinaire mémoire qui lui permettait de composer
sans écrire de nombreuses lettres ou d’importants discours qu’il
n’avait plus ensuite qu’à dicter à ses sténographes.
L’éloquence naturelle de Lacépède, s’exprimant dans le style
pompeux imité de Buffon, convenait excellemment à la pompe
impériale, sinon à VHistoire naturelle des Quadrupèdes ovipares et
des Poissons. Certaines lettres du grand chancelier sont des modèles
du genre. En veut-on un exemple ? Voici en quels termes il annonce
au contre-amiral Ver Huell sa nomination dans la Légion d’hon-
neur : « Votre conduite glorieuse, Monsieur le Contre-amiral, excite
l’admiration des Français. Vous venez de repousser les escadres
■ennemies en digne émule des Troin et des Ruyter. Recevez, au nom
de la Victoire, la palme que méritent votre valeur et votre habileté.
L’Empereur vient d’ordonner que vous fassiez partie de l’élite de la
nation française. Je m’empresse, en exécution des ordres de Sa
Majesté Impériale, de vous adresser votre brevet de membre de la
Légion d’honneur. Il est très heureux pour moij Monsieur le Contre-
Amiral, d’être auprès de vous l’organe de la bienveillance de l’Empe-
reur et de la reconnaissance publique ». (La lettre est datée du
2 prairial an XII).
Il fallait beaucoup de diplomatie et de souplesse de langage pour
tenir le rôle de grand chancelier de la Légion d’honneur, comme aussi
pour représenter le Sénat impérial dans des cérémonies devenues
historiques. Lacépède a toujours excellé dans ces missions délicates.
•C’est lui qui, le 28 floréal an XII, comme rapporteur de la Commis-
sion du Sénat, décerne au premier Consul le titre d’Empereur des
Français. Lui, qui encore, en qualité de grand chancelier, prononce'
le discours officiel à la grandiose cérémonie du 26 messidor an XII
(15 juillet 1804), où les légionnaires assemblés dans la chapelle
des Invalides prêtent serment à l’Empereur. Lui qui enfin, à l’issue
de la brillante campagne d’Autriche, fait adopter par le Sénat, dans
sa séance du 1er janvier 1806, un décret dont il est l’auteur et qui a
pour but de conférer à Napoléon le titre de grand.
On a beaucoup reproché à Lacépède les discours prononcés en
ces diverses circonstances. On les a trouvés, avec une apparence
de raison, tissés de flatteries et de flagorneries. A cause d’eux,
L vcépède a été qualifié d’adulateur sans dignité et sans mesure.
Chateaubriand, dans ses Mémoires d’ Outre-Tombe, le flagelle de
mots terribles : « Monsieur de Lacépède, dit-il, avait parlé convena-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5. 1945.
25
368
blement des Reptiles ovipares ; mais il ne pouvait se tenir debout ».
Et plus loin : « L’historien des Reptiles, en osant congratuler Napo-
léon sur les prospérités publiques, est effrayé de son courage ».
Se plaçant à un point de vue un peu différent, on a fait aussi à
Lacépède le reproche d’avoir survécu à tous les régimes et d’avoir
été successivement royaliste, républicain, bonapartiste, impérialiste,
avant de redevenir, sur ses vieux jours, avec le titre de pair de France,
un des soutiens de la royauté. J’ai sous les yeux un article de dic-
tionnaire biographique qui se termine par ces mots : « Monsieur
le comte de Lacépède fut accepté par tous les pouvoirs parce qu’il
les accepta tous. Il a grandi sous la République, grandi sous le
Directoire, grandi sous le Consulat, sous l’Empire, sous la Res-
tauration, et lui-même nous a laissé la formule générale qui explique
cette étonnante succession de prospérités politiques : « Dieu m’a
fait la grâce de ne jamais manquer à l’obéissance due aux lois et au
gouvernement établi ».
A s’en tenir à cette profession de foi, on pourrait taxer Lacépède
d’avoir été profondément indifférent en matière politique. L’a-t-il
été réellement ? Je ne le crois pas. Son opinion politique était la
nécessité d’un régime fort. Lacépède avait surtout en haine le
désordre et l’anarchie. Or ceci explique bien des choses : son rallie-
ment à la Révolution quand la Monarchie s’écroule dans la gabegie
financière et administrative ; son ralliement à l’Empire après des
années de troubles révolutionnaires ; son ralliement final à la
Restauration quand l’Empire se désagrège. Par un tropisme inva-
riable, Lacépède se dirige toujours vers le régime capable de sortir
la France du chaos où l’a plongée le régime précédent.
L’accusation portée contre Lacépède d’avoir été l’un des plus
vils courtisans du régime impérial ne saurait être retenue que si
Lacépède avait toujours plié aveuglément devant son maître et
que s’il avait tiré profit de ses adulations. Or la réalité est toute
différente.
Lacépède a tenu tête à l’Empereur lorsqu’il s’est agi à deux
reprises de défendre la Légion d’honneur ' contre la concurrence
d’ordres nouveaux. En 1809, il essaie de le dissuader de mettre
suite à son projet de créer l’ordre des Trois Toisons d’or. En 1812,
il lui écrit à trois reprises différentes pour le mettre en garde contre
le danger de créer l’ordre de la Réunion. Une de ses lettres contient
des mots si durs que tout autre que Lacépède en eût encouru la
disgrâce.
Dans une autre circonstance, l’Empereur commande à son grand
chancelier de faire reprendre leur croix à des officiers qui l’avaient
gagnée parleur bravoure, sans avoir l’ancienneté réglementaire pour
l’obtenir. Lacépède refuse d’obtempérer, mais en vain. « Eh bien !
dit-il à l’Empereur, je vous demande pour ces officiers ce que je
/
— 369 —
voudrais obtenir pour moi, si j’étais à leur, place, c’est d’envoyer
aussi l’ordre de les fusiller ».
Ainsi Lacépède ne craignait pas de dire son fait à l’Empereur
lorsque les circonstances l’exigeaient. Qu’il n’ait tiré aucun profit
de ses adulations ressort d’autre part, avec évidence, du fait qu’il
faillit se ruiner dans l’exercice de ses hautes fonctions. La grande
chancellerie était purement honorifique. Or Lacépède poussait
la bienfaisance et le désintéressement jusqu’à payer de sa poche
des secours aux légionnaires nécessiteux et à leurs familles. Sa main
gauche ignorait ce que donnait sa main droite. Le plus souvent,
il laissait croire que ses largesses venaient de fonds publics qui
auraient eu cette destination.. Cuvier s’est plu à rassembler, dans
son Eloge historique de Lacépède , plusieurs marques de cette phi-
lanthropie poussée jusqu’à l’abnégation. A défaut d’autres témoi-
gnages, une pépite d’or conservée dans les collections du Muséum
suffiràit à nous faire sentir cet immense désintéressement. Elle
avait été offerte .au grand chancelier dont on voulait se concilier les
faveurs. Lacépède remercia, mais au nom du Muséum d’Histoire
naturelle où il avait pensé, disait-il, que s’adressait cette marque de
générosité... On ne fit pas auprès de lui d’autre tentative de cor-
ruption.
Voici donc un haut dignitaire qui tient tête à l’Empereur et qui
est philanthrope au point de se ruiner, qui ne demande rien pour
lui-même et qui reste inaccessible à la corruption. Qui plus est,
ce haut dignitaire, parvenu au faîte des honneurs, demande avec
insistance qu’on lui permette de rentrer dans l’ombre. Car Lacépède
n’a rien fait d’autre pendant toute la durée de sa grande chan-
cellerie. En 1804, peu de jours avant l’établissement de l’Empire,
il demande qu’on le relève d’une fonction dont il se croit indigne.
En 1805, il envoie sa démission pour raison de santé. En 1806,
il adresse à l’Empereur jusqu’à sept lettres de démission toutes aussi
pressantes les unes que les autres. En 1807, il revient à la charge.
On compte au cours de cette année quatre lettres dans lesquelles
il supplie qu’on le remplace. Dans les années suivantes, les démis-
sions succèdent aux démissions. C’est devenu une rengaine à laquelle
l’Empereur ne prête plus attention. Ou il dédaigne de répondre,
ou il couvre Lacépède de louanges, ou il le somme de rester jusqu’à
la fin de ses jours. « Il faut mourir sous le harnais, lui dit-il ; il me
serait impossible de vous remplacer ». Quel étrange spectacle que
celui du maître du monde, entouré d’ambitieux dont il ne sait com-
ment assouvir l’avidité, et que rien ne peut décider à se séparer
de Lacépède ; celui-ci, d’autre part, le suppliant de le décharger
d’un faix devenu trop lourd à ses épaules.
Combien, après de telles références, paraît mal informé l’auteur
de V Histoire du Consulat et de l'Empire, lorsqu’il écrit, à propos de
mon illustre prédécesseur : « Lacépède était un de ces savants qui
mettent volontiers une plume exercée au service d’un pouvoir lar-
gement rémunérateur ».
Non, Lacépède ne fut ni intéressé pécuniairement, ni désireux
d’honneurs. Il n’était pas un courtisan professionnel. Ses hautes
fonctions furent un sacerdoce auquel il donna toujours, en toute
sincérité, le meilleur de soi-même. Sa philanthropie n’eut d’égale
que son dévouement à la cause publique.
Il fallut à Lacépède attendre la chute de l’Empire pour jouir
enfin de la retraite studieuse qu’il ambitionnait. Il avait acheté
dans la banlieue nord de Paris, sur la route de Saint-Denis à Enghien,
près d’Epinay-sur-Seine, une demeure discrète au milieu d’un parc.
Il y vivait en compagnie de son fils d’adoption et de sa belle-fille
qu’il chérissait et qui, pour son malheur, mourut en 1822. Dès lors,
il abandonna complètement la vie publique et se voua au culte de
ses morts. Deux fois par semaine, il se rendait au cimetière. Le
lundi, il se faisait conduire à l’Institut. C’est au cours d’une séance
de l’Académie qu’il contracta sans doute la variole d’une poignée
de mains que lui donna Constant Duméril qui venait de soigner des
varioleux. Trop confiant dans son tempérament, Lacépède avait
négligé de se faire vacciner selon la méthode jennérienne. Quelques
jours après, la variole se déclara et bientôt il mourut sans avoir rien
changé à ses habitudes, à sa mansuétude, à la délicatesse de ses
paroles. Sur son lit de mort, il aurait pu dire comme Volvaire :
« J’ai fait un peu de bien ; c’est mon meilleur ouvrage ».
Le & octobre 1825 eurent lieu les obsèques en présence d’une
foule considérable. Tous les habitants d’Epinay pleuraient leur
concitoyen comme ils auraient pleuré un membre de leur famille.
Devant la tombe ouverte, bien des discours furent prononcés qui
tous, unanimement, dirent la bienveillance, le désintéressement,
l’abnégation de soi-même du disparu. « Ah ! Qu’ils sont heureux,
s’écria Geoffroy Saint-Hilaire, parlant au nom du Muséum, ceux
qui ont vécu avec ce sage, qui ont été admis dans son intimité A
Ils savent jusqu’où peuvent s’exalter les facultés de l’homme pour
le bien, jusqu’où peut aller la passion de la bienveillance ».
* *
Mesdames, Messieurs,
■ i • . i /. '
L’œuvre scientifique de Lacépède a ouvert la voie à deux sciences,
l’Ichthyologie et l’Herpétologie, qui n’ont cessé d’être cultivées
au Muséum depuis le début du xixe siècle.
Le successeur immédiat de Lacépède, Constant Duméril, a
réalisé en collaboration avec Bibron une Erpétologie générale en neuf
371 —
volumes qui peut être considérée comme le prolongement de V Histoire
naturelle des Quadrupèdes ovipares.
En même temps que lui, deux de ses collègues au Muséum, l’illustre
Georges Cuvier et Achille Valenciennes, ont entrepris et mené
à bien une Histoire naturelle des Poissons en vingt-deux volumes,
véritable monument de la science ichthyologique, qui continue en
quelque sorte l 'Histoire naturelle des Poissons publiée trente ans
plus tôt par Lacépède. —
Auguste Duméril, successeur de son père, fut principalement
ichthyologiste. Son Ichthyologie générale complète l’œuvre de Cuvier
et de Valenciennes en ce qui concerne les Poissons cartilagineux.
Auguste Duméril a été aussi l’initiateur au Muséum des études
biologiques sur les Reptiles et les Batraciens. On lui doit la décou-
verte de la néoténie des Axolotls et plusieurs expériences sur la sur-
vie des Grenouilles et des Crapauds en vase clos.
Le successeur d’Auguste Duméril dans la chaire d’ Ichthyologie
et d’Herpétologie fut Léon Vaillant, surtout connu par ses
recherches sur les Poissons abyssaux provenant des croisières océa-
nographiques du « Travailleur » et du « Talisman ».
A ce point de vue, son œuvre a été poursuivie par Louis Roule,
dont les résultats des croisières du Prince de Monaco et les Dana-
Reports s’honorent de contenir plusieurs importants mémoires.
Mais Léon Vaillant a aussi commencé l’étude des Poissons d’eau,
douce des colonies françaises, étude poussée ultérieurement, à son
plus haut point, par Jacques Pellegrin. Plusieurs ouvrages de ce
savant sont devenus classiques : Poissons du Bassin du .Tchad,
Poissons des eaux douces de l’Afrique du Nord et de l’Afrique occi-
dentale. Poissons de Syrie et d’ Asie-mineur e, Poissons du Congo ,
Poissons des eaux douces de Madagascar.
Tandis que Vaillant, Roule et Pellegrin s’adonnaient presque
exclusivement à l’ Ichthyologie, ce sont des Aides-naturalistes et
des Assistants qui continuaient l’œuvre herpétologique de Constant
Duméril. Je cite principalement, parmi eux, Firmin Bocourt,
François Mocquard, Fernand Angel, grâce à qui la France n’a
cessé d’être représentée dans la systématique ardue des Reptiles
et des Batraciens.
Je ne saurais oublier enfin Madame Phisalix — dernière nommée
mais non des moindres — qui, entrée au Muséum comme travailleuse
libre il y a exactement un demi-siècle, entrée au laboratoire d’ Ich-
thyologie et d’Herpétologie en 1910, poursuit encore à l’heure
actuelle, avec sa vaillance coutumière,- la série ininterrompue de
ses recherches sur les animaux venimeux et leurs venins. Digne
émule de son mari enlevé prématurément à la science, Madame
Phisalix a été la biologiste parmi les systématiciens du laboratoire.
Grâce à elle, on n’y a pas tout à fait oublié que les animaux sont
— 372 —
d’abord des êtres vivants avant de devenir des cadavres conservés
dans l’alcool.
Septième titulaire d’une des plus anciennes et des plus importantes
chaires de collections du Muséum, j’éprouve, croyez-le bien, quelque
effroi à l’idée des charges qui m’incombent.
Mes devoirs sont multiples.
Il me faut d’abord maintenir la chaire dans la double voie que lui
a tracée Lacépède. Les Poissons d’une part, les Reptiles et les
Batraciens de l’autre, doivent y faire l’objet d’études incessantes
et poursuivies parallèlement.
Dans chacune de ces disciplines, si le point de vue principal, celui
qui est notre raison d’être, doit rester éternellement la systématique,
encore faut-il que ïelle-ci se modernise. Purement fondée sur la
morphologie externe avec Lacépède ; reposant ensuite sur l’anaton.ie
avec Cuvier, elle doit aujourd’hui s’appuyer sur la biologie au sens
le plus large du mot. On ne conçoit plus la systématique sans
éthologie, sans écologie, sans distribution géographique.
Le Muséum, comme son nom l’indique, est avant tout un Musée.
Les collections de Poissons et de Reptiles y occupent une large
place. Les présenter au public pour son instruction et aux savants
pour leurs recherches est une double tâche qui ne peut être négligée.
On se représente difficilement le travail qu’exigent la détermina-
tion, la conservation, la présentation, l’utilisation de centaines de
milliers d’animaux conservés à sec ou dans l’alcool. Etablir leurs
fichiers, rédiger leurs catalogues, sont des tâches de longue haleine
qui nécessitent un grand dévouement et une patience exemplaire.
Maintenir et faire prospérer la science pure dans un monde trop
enclin à n’apprécier que ce qui profite pécuniairement et matérielle-
ment est peut-être ce qu’il y a de plus héroïque. L’avenir démon-
trera que nous sommes tous, au Muséum, capables de ce courage et
de cette abnégation.
COMMUNICATIONS
Les ouvrages d’ichthyologie et les types de Poissons
de Risso au Muséum de Paris
Par Léon Bertin
Professeur au Muséum.
Antoine Risso est le type des naturalistes régionaux, véritables
esprits encyclopédiques, dont la race a probablement disparu par
suite de ce mal nécessaire qui s’appelle la « spécialisation scienti-
fique ». Né à Nice en 1777, mort dans cette même ville en 1845,
Risso consacra tous ses loisirs à la Zoologie, à la Botanique, à la
Géologie, à la Minéralogie, à la Météorologie, à l’Archéologie et à
bien d’autres « logies » encore dans le cadre de ce qui était à cette
époque le comté de Nice et, plus généralement, de ce qui est aujour-
d’hui le département des Alpes-Maritimes. ,
En ce qui concerne son œuvre ichthylogique, on a de lui deux
ouvrages imprimés et d’assez nombreux manuscrits appartenant à
la Bibliothèque du Muséum.
Les ouvrages imprimés sont :
1° U Ichthyologie de Nice ou Histoire naturelle des Poissons du
département des Alpes-Maritimes (1810) ;
2° Le tome III de l 'Histoire naturelle des principales productions
de V Europe méridionale et particulièrement de celles des environs de
Nice et des Alpes-Maritimes (1826).
Les manuscrits postérieurs à ces ouvrages et traitant de la faune
provençale sont :
1° Un carnet (Ms. 2044, le) où sont décrites 16 espèces de Pois-
sons marins (4 observées depuis la publication de l’Histoire naturelle
des principales productions de l’Europe méridionale » (1840) : Dentex
vulgaris, D. synodon, D. erytrostoma, Sternoptyx maculatus, S. imma-
culatus, Leptocephalus filamentosus, Blennius vividus, B. cirratus,
B. nerii, B. tritorquatus, Novacula Plinii, Centrolophus liparis,
Auxis delphinulus, Caranx suvareus , Notacanthus Bonaparte, Sebastes
argus .
2° Un cahier (Ms. 2044, Id) renfermant un Exposé des êtres orga-
nisés marins observés à Nice depuis la publication de l'Histoire natu-
relle des principales productions du Midi (1840). Ce manuscrit a été
Bulletin du Muséum, 2e sérié, t. XVII, n° 5, 1945.
— 374 —
publié par Monod (1930, Bull. Mus., (2), II, p. 363). Il consiste
en une revue critique des principales familles de Poissons méditer-
ranéens et, notamment des Labridés et des Blenniidés.
3° Un splendide album (Ms. 2056) contenant 325 aquarelles de
Poissons marins et d’eau douce de la région niçoise. Il est difficile
de dire si cet album e§t de la main de Risso ou s’il a été peint sou&
sa direction. Quoi qu’il en soit, il complète heureusement les planches-
en noir et souvent défectueuses des œuvres imprimées.
En même temps que les manuscrits de Risso, parvenaient au
Muséum, en 1926, les collections de Risso antérieurement conservées
au Musée de Nice. Ces collections n’eurent malheureusement pas
un sort aussi heureux que les manuscrits. Restées en caisses, dans
le sous-sol de la galerie de Zooolgie, elles n’ont été mises à jour que
tout récemment, ainsi que des livres ayant appartenu à Risso.
Les objets ainsi découverts sont les suivants :
1° Les Poissons de Risso et, parmi eux, les types de Risso. Ces
pièces conservées à sec ont malheureusement beaucoup souffert
dans leurs boîtes vitrées 1. Il ne m’a été possible d’identifier avec
certitude que 32 types sur plus d’une centaine décrits par Risso.
Il a fallu renoncer à déterminer les Labridés et les Mugilidés qu’il
est déjà si difficile de déterminer a l’état frais. Tels quels, cependant,,
legf types identifiés permettent de résoudre un certain nombre de
problèmes de systématique et de synonymie restés en suspens depuis
plus d’un siècle.
2° L’exemplaire de V Histoire naturelle des principales productions -
de l'Europe méridionale (tome III), ayant appartenu à Risso et
annoté de sa main. Cet ouvrage est extrêmement précieux par ses
notes marginales et par les nombreux feuillets manuscrits inter-
calaires. On y trouve les descriptions complètes des espèces suivantes:
Acanthias punctulatus , Murenophis saga, Sphagebranchus menerhini,
Sternoptyx maculatus et immaculatus, Leptocephalus filamentosus
(avec un dessin), Merlangus vernalis, Blennius fasciatus, B. tritor-
quatus, B. nerii, B. vividus, B. cirratus (avec une aquarelle), Lepi-
doleprus barbatus, Fiatola fasciata, Gymnetrus mullerianus, Nova-
cula Plinii (Xyrichthys costratus) , Centrolophus liparis, Sebastes
sp., Serranus marinus, Tetragonurus Cuvieri, Trigla microlepidota,
Thynnus brachypterus , Sarda communis, Auxis delphinulus, Caranx
suvareus, Stomias barbata.
1. Monsieur Séguy, Assistant au Muséum, a bien voulu déterminer, par leurs
dépouilles, les Coléoptères auteurs du dégât : Dermesles lardarius L. et Anthrenus
museorum L.
Les types de Risso qui appartiennent actuellement à la Collec-
tion ichthyologique du Muséum sont les suivants :
1. Squalus nicaeensis Risso, 1810, Ichth., p. 43, pl. 4, f. 6 ; Scym-
nus nicaeensis Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 137, pl. 2, f. 4 ; Album,,
pl. 37. - — - Un spécimen, 430 mm., assez bon état. — Coll. Mus.,
n° R. 842. — Tombé en synonymie de Scymnorhinus licha (Bonna-
terre).
2. Raja aspera Risso, 1810, Ichth., p. 5 ; 1826, Hist. Nat., III,
p. 147 ; Album, pl. 2. — Un spécipien, 480 mm., bon état. — Coll.
Mus. n° B. 843. - — - Tombé en synonymie de Raja clavata Linné.
3. Alepocephalus rostratus Risso, 1820, Mem. R. Accad. Torino,
XXV, p. 270-272, pl. 10, f. 4 ; 1826, Hist. Nat., III, p. 449, f. 27 •
Album, pl.» 296. — Un spécimen, 326 mm. (286 sans la caudale),
mauvais état. — Coll. Mus. n° B. 844 ; un autre spécimen, 320 mm.,
assez bon état, considéré comme cotype. — Coll. Mus. n° B. 845..
4. Leuciscus cabeda Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 438 ; Album,
pl. 323. - — - Un spécimen, 250 mm., assez bon état. - — - Coll. Mus.
n° B. 846.
5. Lepidopus pellucidus Risso, 1810, Ichth., p. 152, pl. 5, f. 19 ;
Leptocephalus spalanzani Risso, 1826, Hist. Nat., IIÏ, p. 205 ;
Album, pl. 131. — Un spécimen, 120 mm., collé sur papier et par
suite en très mauvais état. — - Coll. Mus. n° B. 847. Interprété par
Bertin (1935, Bull. Mus., /(2), VII, p. 178) comme semi larve de
Congre ou d’ Anguille.
6. Spliagebranchus oculatus Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 197
Album, pl. 80 c. — Un spécimen, 500 mm., assez bon état. - — • ColL
Mus. n° B. 848. — Tombé en synonymie de Cœcula imberbis (Dela-
roche).
7. Murœnophis saga Risso, 1810, Ichth., p. 370, pl. 10, f. 39
1826, Hist. Nat., III, p. 193 ; Album, pl. 75. - — Un spécimen incom-
plet et en mauvais état. - — Coll. Mus. n° B. 849. — Tombé en syno-
nymie de Nettastoma melanura Rafmesque.
8. Osmerus saurus Risso, 1810, Ichth., p. 325 ; Saurus lacerta
Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 463. - — Un spécimen, 380 mm.,
assez bon état. — Coll. Mus. n° B. 850. — Tombé en synonymie
de Aulopus filamentosus Cuviér.
9. Osmerus fasciatus Risso, 1810, Ichth., p. 326 ; Saurus jasciatus
Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 464 ; Album, pl. 297. ■ — Un spéci-
men, 210 mm., assez bon état. - — Coll. Mus. n° B. 851. — ■ Tombé en
synonymie de Saurus saurus (Linné).
— 376 —
10. Morua capelanus Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 226 ; Album,
pl. 94. — Un spécimen, 223 mm., bon état. — Coll. Mus. n° B. 852.
— Devenu Gadus capelanus (Risso). Ce type permet de confirmer
l’interprétation donnée par Fage (1911, Arch. Zool. Expér., (5),
VI, p. 257) de cette espèce qu’il considère comme intermédiaire
à Gadus luscus Linné et à G. minutus Q. F. Müller. En p. cent de
la longueur totale : distance préanale 31,3 ; hauteur maxima 21 ;
longueur de la première nageoire anale 33,2. Nombre de rayons à
la première anale 28. Il est malheureusement impossible d’étudier
les ptérygiophores (interépineux) dans l’intervalle des anales.
11. Gadus lepidion Risso, 1810, Ichth., p. 118, pl. II, f. 40 ;
Lotta lepidion Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 218 ; Mora lepidion
Risso, Album, pl. 101. - — - Un spécimen, 310 mm., assez bon état.
— Coll. Mus. n° B. 853. — Devenu Lepidion lepidion (Risso).
12. Lotta elongata Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 217, pl. 16,
f. 47 ; Album, pl. 102. - — - Un spécimen, 540 mm., bon état. - — - Coll.
Mus. n° B. 854. - — - Devenu Lota elongata Risso.
13. Onos maculata Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 215 ; Album,
pl. 103. - — • Un spécimen, 190 mm., simple peau. — Coll. Mus.
n° B. 855. • — - Devenu Onos mediterraneus (Linné).
14. Gadus moro Risso, 1810, Ichth., p. 116; Mora mediterranea
Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 224. — Un spécimen, 265 mm.,
assez bon état. — Coll. Mus., n°B. 856. — Devenu Mora mediterranea
Risso.
15. Lepidoleprus trachyrincus Risso, 1810, Ichth., p. 197, pl. 7,
f. 21 ; L. trachirhynchus Risso, 1826, Hist. Nat., 111, p. 243 ; L. tra-
chirhyncus Risso, Album, pl. 173. - — - Un spécimen, 440 mm., bon
état. • — ■ Coll. Mus., n° B. 857. - — - Devenu Trachyrhynchus trachy-
rhynchus (Risso).
16. Lepidoleprus coelorhincus Risso, 1810, Ichth., p. 200, pl. 7,
f. 22 ; L. coelorhyncus Risso, 1826, Hist. Nat., III, ,p. 244 ; L. cœ-
lorkynchus Risso, Album, pl. 172. — Un spécimen, 340 mm., mutilé.
— Coll. Mus., n° B. 858. — Un autre spécimen, 270 mm.,’ assez bon
état, considéré comme cotype. - — - Coll. Mus. n° B. 859. — Devenu
Cœlorhynchus cœlorhynchus (Risso).
17. Atherina boyeri Risso, 1810, Ichth., p. 338, pl. II, f. 42 ;
1826, Hist. Nat., III, p. 470. — Un spécimen, 90 mm., assez bon
état. — Coll. Mus. n° B. 860.
18. T etragonurus cuvieri Risso, 1810, Ichth., p. 347, pl. 10, f. 37 ;
1826, Hist. Nat., III, p. 382 ; Album, pl. 312 a et 313. — Un spéci-
men, 330 mm., mauvais état. — Coll. Mus., n° B. 861.
19. Pomatomus telescopus Risso, 1810, Ichth., p. 301, pl. 9, f. 31 ;
1826, Hist. Nat., III, p. 387 ; Album, pl. 276. — Un spécimen*
500 mm., mauvais état. — Coll. Mus., n° B. 862.
20. Aurata orphus Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 356 ; Album,
pl. 217. • — Un spécimen, 260 mm., bon état. — Coll. Mus. n° B. 863.
— Devenu Pagrus orphus (Risso). Ce dernier nom est d’ailleurs mis
en surcharge, par Risso lui-même, dans l’Album d’aquarelles.
21. Sparus massiliensis Risso, 1810, Ichth., p. 247 ; Aurata mas-
siliensis Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 357 ; Album, pl. 216. — Un
spécimen, 380 mm., assez bon état. - — - Coll. Mus., n° B. 864. —
Devenu Pagellus centrodontus (Delaroche). Ce dernier nom est mis
•en surcharge dans l’Album.
22. Cantharus tanuda Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 366 ; Album,
pl. 233 a. - — - Un spécimen, 410 mm., bon état. — Coll. Mus., n° B. 865.
— - Devenu Cantharus cantharus (Linné).
23. Lutjanus roissali Risso, 1810, Ichth., p. 276, pl. 8, f. 28 ;
Crenilabrus roissali Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 323 ; Album,
pl. 253. — Deux spécimens, 120-130 mm., bon état. — Coll. Mus.
n° B. 866. — Devenu Crenilabrus roissali Risso.
24. Julis mediterranea Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 309 ; Album,
pl. 202. — Un spécimen, 180 mm., peau séchée montrant encore très
bien la tache, caractéristique du mâle, sur la partie antérieure de
la dorsale. — Coll. Müs., n° B. 867. — Devenu Coris julis (Linné).
25. Caranx dumerili Risso, 1810, Ichth., p. 175, pl. 6, f. 20 ;
Seriola dumerili Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 424 ; Album, pl. 153.
— Un spécimen, 325 mm., mauvais état. — Coll. Mus., n° B. 868.
— Devenu Seriola dumerili Risso.
26. Caranx suoareus Risso, 1840, Manuscrit 2044, le, p. 27 ; Feuillet
intercalaire dans l’exemplaire de l’Hist. Nat., III, ayant appartenu
à Risso ; Album, pl. 155. - — - Un specimen, 510 mm., bon état. —
Coll. Mus., n° B. 869. — D’après une note et un dessin de Risso,
Cuvier et Valenciennes avaient décrit cette espèce, en 1833 (Hist.
Nat. Poiss., IX, p. 33), sous le nom de Caranx suareus. L’insuffi-
sance de la description ne permettant pas d’avoir une idée exacte
de l’animal, la plupart des auteurs considéraient Caranx suareus
comme nomen nudum. Les documents récemment entrés au Muséum
permettent d’affirmer qu’il s’agit d’un Decapterus identique à celui
qu’a décrit Norman (1935, Ann. Mag. Nat. Hist., (10), XVI, p. 255),
sous le nom de D. longimanus. Cette espèce doit porter désormais le
nom de D. suvareus (Risso Ms., C. V.).>
27. Scorpaena massiliensis Risso, 1810, Ichth., p. 184 ; Holo-
eentrus gulo Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 367 ; Album, pl. 160.
- — Deux spécimens, 225-280 mm., bon état. - — - Coll. Mus., n° B. 870.
— Devenu Polyprion americanum (Bloch). L’Album porte en sur-
charge, de la main de Risso, Polyprion cernium.
28. Trigla cuculus Risso, (non 1810, p. 208), 1826, Hist. Nat.,
— 378
f
III, p. 394 ; Album, pl. 180. • — Un spécimen, 225 mm., mauvais
état. — Coll. Mus., n° B. 871. - — Devenu Trigla obscura Linné.
29. Clinus virescens Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 239, pl. 16.
f. 50 ; Album, pl. 123. - — - Un spécimen, 72 mm., très mauvais état,
collé sur papier, avec nombres inscrits des diverses nageoires. - — - Coll.
Mus., n° B. 872. — Devenu Clinus testudinarius (Risso).
30. Pleuronectes lascaris Risso, 1810, Icbth., p. 311, pl. 7, f. 32 ;
Solea lascaris, Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 249. - — Un spécimen,
325 mm., assez bon état. - — Coll. Mus., n° B. 873. — Devenu Pegusa
lascaris (Risso). Cette attribution générique, suggérée par Günther
(1862, Cat. Fish. Brit. Mus., IV, p. 467), est confirmée par Cha-
banaud (1931, Riviera Scient., Nice, Suppl., Mém., II, p. 31).
31. Pleuronectes pegusa Risso, 1810, Ichth., p. 308 ; Monochirus
pegusa Risso, 1826, Hist. Nat., III, p. 258, pl. 13, f. 33 ; Album,
pl, 281. • — • Un spécimen, 120 mm., assez bon état. — Coll. Mus.,
n° B. 874. — - Devenu Monochirus pegusa Risso. Les descriptions de
Risso comportent une erreur relativement aux nombres de rayons
dorsaux (73 au lieu de 55) et anaux (56 au lieu de 39). Risso a dû
confondre, en rédigeant la diagnose, son Pleuronectes pegusa avec
celui de Lacépède qui est en réalité Solea ocellata (Linné). On ne voit
pas pourquoi le nom de pegusa donné par Risso, — celui de Lacépède
disparaissant au profit à’ ocellata Linné, plus ancien, - — • n’est pas
conservé par les auteurs pour l’espèce de Monochirus qu’ils appellent
habituellement M. hispidus Rafinesque.
32. Gymnetrus mullerianus Risso, 1840, Wiegm. Arch. Natur-
gesch., Berlin, XVI, p. 13 ; Album, pl. 125. — Un spécimen sans tête
ni caudale. ■ — Coll. Mus., n° B. 875. — Devenu Trachypterus cristatus
Bonelli. Günther (1861, Cat. Fish. Brit. Mus., III, p. 301) est le pre-
mier à avoir suggéré cette assimilation à l’espèce de Bonelli. L’exa-
men du fragment de type et de l’aquarelle de Risso ne laisse désor-
mais aucun doute sur l’identification en question.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum .
— 379
i
Étude comparative des espèces spinosa, courtoisi
et Delacouri, appartenant au genre Rana
Par F. Angel et J. Guibé.
Au cours d’une révision faite par l’un de nous des espèces du
genre Rana faisant partie des Collections du Muséum d’Histoire
Naturelle de Paris, nous avons été conduits à examiner le problème
des formes affines à Rana spinosa David. Une cause d’erreur est à
l’origine de la dénomination de cette espèce recueillie dans les
■cascades du Kiang-si : nommée d’abord R. latrans par David en
1872 1, elle fut ensuite désignée R. spinosa par le même auteur
en 1875 2, mais la description qu’il en donnait concernait particu-
lièrement la taille et la coloration à l’exclusion de tous caractères
précis de détermination. De plus les échantillons types destinés
aux Collections du Muséum de Paris y parvinrent dans un tel état
défectueux de conservation qu’ils ne purent être pris en charge,
ainsi qu’en témoignent les mentions du Catalogue d’entrée du Musée.
D e ce fait le terme spinosa, sans type existant et sans description
•suffisante pouvait être considéré comme un nomen nudum. Les
auteurs par la suite conservèrent cependant cette désignation pour
une grosse Grenouille de Chine, souvent récoltée dans les régions
d’où provenaient les échantillons de David.
Des descriptions en furent faites par Bouleüger 3 qui considéra
R. boulengeri Günther comme synonyme de cette espèce. C.-H. Pope 4
qui en étudia le développement larvaire place dans la synonymie
de R. spinosa l’espèce dubois-reymondi de Vogt. Ultérieurement
C.-C. Liu 5 considéra R. shini Ahl comme identique à R. spinosa.
Enfin Bourret 6 signala la présence de cette dernière à Mao-Son
{Tonkin) et créa la sous-espèce oerrucospinos'a. Actuellement la vali-
dité de Rana spinosa David est admise par les auteurs.
L’étude d’un certain nombre d’exemplaires appartenant à cette
espèce nous a permis de relever les particularités suivantes concer-
nant la variation des caractères sexuels secondaires. Ceux-ci sont
représentés chez le mâle par la présence sur le pouce rudimentaire
et la face dorsale des deux ou trois premiers doigts de la main de
1. Nouv. Arch. Muséum. Paris, 1872, VIII, Bull., p. 85.
2. Journ. 3e Voy. Emp. Chin. 1875, II, p. 250.
3. Rec. of the Indian Mus., 1920, XX, p. 74.
4. Bull. Am. Mus. Nat. Hist., 1931, LXI, p. 400 et 500.
5. Péking Nat. Hist. Bull., 1935, 10, p. 55-60.
6. Bull. Inst. Publ. du Gouvernement gêné. Indochine, déc. 1937, p. 26.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
,380
callosités pourvues d’épines cornées noires ; sur la poitrine et le-
ventre on observe également de nombreuses petites verrues arron-
dies portant en leur centre une petite épine noire cornée. Ces forma-
tions font toujours défaut chez la femelle. Ces verrues épineuses
présentent une disposition sujette à variation ; nous avons noté
les particularités suivantes :
1° Certains de nos exemplaires ne portent de verrues que sur la
poitrine seule où elles sont localisées en deux plages bien dis-
tinctes, largement séparées sur la ligne médiane.
2° Sur d’autres échantillons l’ensemble de la poitrine est envahi
par les verrues épineuses.
3° Chez certains individus les verrues sont disposées sur la poi-
trine et descendent plus ou moins sur la région ventrale, elles enva-
hissent également la gorge.
4° Un exemplaire présentant sur les doigts de la main des callo-
sités développées et abondamment épineuses est caractérisé par
des verrues pectorales à peine apparentes. Celles-ci font totalement
défaut chez un autre mâle adulte également pourvu de callosités
aux doigts de la main.
En 1922, Angel 1 décrivit l’espèce courtoisi d’après un seul
exemplaire mâle provenant de Che-Ki, province de Ngan-Hoei,.
près de Tche-Kiang (Chine) et l’année suivante ( op . cit. p. 289)
complétait la description initiale d’après 12 exemplaires (8 <$ et 4.Ç)
envoyés par le Musée de Zi-Ka-Wei, près de Chang-Haï.
Il se trouve qu’au cours de la présente révision l’examen du pre-
mier exemplaire de R. courtoisi nous a montré qu’il devait être
rapporté à R. spinosa. Mais il n’en est plus de même pour les exem-
plaires ayant fait l’objet de l’étude complémentaire de 1923 égale-
ment sous le nom de courtoisi. Ceux-ci présentent des particularités-
suffisantes pour motiver leur maintien comme espèce distincte
à laquelle le nom de courtoisi doit rester attaché. Il en résulte que
les paratvpes de R. courtoisi deviennent de ce fait les types de
l’espèce dont nous donnons ci-dessous la description rectifiée chez
les deux sexes.
Description rectifiée de Rana courtoisi.
— Dents vomériennes en deux groupes séparés l’un de l’autre commen-
çant au bord interne des choanes et s’étendant en arrière au delà du bord
postérieur de celles-ci. Tête déprimée, sa largeur est comprise entre l’extré-
mité du 4e orteil et le tubercule métatarsien interne. Museau arrondi,,
surplombant la bouche, aussi long ou un peu plus long que le diamètre
de l’œil, région loréale oblique ; canthus rostralis peu marqué. Narine
plus proche de l’œil que du bout du museau, la distance qui les sépare
est égale à l’espace interorbitaire, celui-ci est égal à la largeur de la pau-
1. Bull. Mus. Paris, 1922, 28, p. 401.
pière supérieure. Tympan peu distinct, environ la moitié du diamètre
de l’œil dont il est séparé par Son propre diamètre. Doigts légèrement
renflés à leur extrémité ; le premier beaucoup plus long que le second,
le troisième aussi long ou plus long que le museau. Tubercules sous arti-
culaires arrondis, saillants.
Membres postérieurs allongés, l’articulation tibio-tarsienne atteint entre
l’œil et la narine ; les talons ne se recouvrent pas quand les membres pos-
térieurs sont placés à angle droit sur le corps. Largeur du tibia contenue
près de trois fois dans sa longueur, celle-ci comprise deux fois dans la dis-
tance du museau à l’anus et égale à la longueur du pied sans le tarse.
Extrémité des orteils renflée en très petits disques. Tubercules sous arti-
culaires petits, arrondis, peu saillants. Tubercule métatarsien interne égal
à la longueur de l’orteil interne moins le disque. Pas de tubercule méta-
tarsien externe. Un pli tarsal présent.
Peau très finement chagrinée, sans trace de verrues sur la partie dor-
sale'du corps et des pattes ; très lisse sur la partie ventrale. Un pli cutané
transverse ei! arrière des yeux ; un faible bourrelet de l’œil à l’épaule
cachant la partie supérieure du tympan.
Teinte générale brun-jaunâtre, maculée de ponctuations ou de petites
taches parfois nuageuses sur la face dorsale du corps et des membres.
Ces derniers sans bandes transversales sombres. Dessous du corps blan-
châtre sauf la gorge et le dessous des pattes postérieures qui montrent
des macules brunes1. Sac vocal interne. Long. : 130 mm.
Durant la période de reproduction les bras sont considérablement épais-
sis, leur largeur est alors égale à celle du tibia ; la poitrine est couverte
de petites saillies arrondies, blanches, irrégulièrement réparties. Ces
saillies ne portent pas d’épine cornée noire en leur centre. Le pouce rudi-
mentaire et les deux premiers doigts développent des callosités dépourvues
de spinules.
— La femelle présente les caractères du mâle, sauf que les tubercules
sous articulaires sont plus développés et que la longueur du tibia excède
celle du pied sans le tarse. Long. : 125 mm.
Holotype : <$ n° 1923-16 ; Ç n° 1923-22.
Paratypes : 5 <$, 3 Ç. Coll. Mus. Hist. Nat. Paris.
Musée de Zi-Ka-Wei, près Chang-Haï. R. P. Courtois.
Notre étude nous a amenés à étudier le type de R. delacouri
Angel 1. Celui-ci présente des caractères qui ne peuvent être assi-
milés à ceux de spinosa et de courtoisi ; ainsi qu’on pourra s’en
rendre compte par l’examen du tableau comparatif ci-après.
1. Bull. Mus. Paris, 1928, 34, p. 319.
382
Rana spinosa David
Rana courtoisi
Angel et Guibé
Rana delacouri
Angel
Long, du corps . . . .
cf : 82 à 125 mm.
Ç : 81 à 118 mm.
cf : 117 à 130 mm.
$ : 113 à 126 mm.
9 : type : 120 mm.
-Articulation tibio-
tarsienne
cf et 9 '• atteint
l’œil.
cf : entre l’œil et le
museau.
9 : entre l’œil et la
narine.
au delà du museau.
-Long, du tibia.
cf : 2 fois environ
dans la long, du
corps.
9 : 1 fois 5/6 dans
la longueur.
cf et 9 : 2 fois
environ.
1 fois 5/6.
Larg. du tibia .
cf : 2 2/3 à 3 1/2
dans sa longueur.
9 : 2 1/2.
cf : 2 5/6 à 3.
9 : 2 2/3 à 3.
3 fois.
I
Espace interorbi- t cf : plus étroit que
laire ' la paupière supé-
rieure.
9 : égal.
cf et' Ç : égal.
plus étroit.
Tympan
Peu distinct, distant
de l’œil de son
propre diamètre.
idem.
très petit, distant de
l’œil du double
de son diamètre.
Tubercule métatar-
sien interne
cf et 9 : égal à
l’orteil I.
Cf et 9 : égal à
l’orteil I moins le
disque.
idem.
Tubercules sous-
articulaire des
doigts
arrondis.
arrondis.
allongés, elliptiques
Pea
rugueuse, verru-
queuse.
lisse.
lisse.
Bourrelet supra-
tympanique ....
proéminent.
peu saillant. peu saillant
Teinte générale ....
sombre, noirâtre.
jaunâtre.
Verrues nuptiales
du mâle
toujours pourvues
d’épines.
jamais d’épines.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 383
A PROPOS DU GENRE GEPHYROMANTIS (BATRACIEN)
Par Jean Guibé.
P. A. Methuen 1 créa le genre Gephyromantis pour isoler les formes
à métatarsiens externes soudés d’espèces voisines appartenant au
genre M antidactylus caractérisé par une palmure séparant largement
les métatarsiens externes. La validité du genre ne fut pas admise
par E. Ahl 2 qui le considère comme synonyme de Rhacophorus.
En effet la fixité du caractère tiré de la soudure des métatarsiens
externes peut être variable-et Angee 3 signale l’existence chez un
Fig. 1. — Ceinture scapulaire du genre Gephyromantis.
exemplaire de G. Methueni Angel, de métatarsiens externes séparés
sur la moitié environ de leur étendue. C’est pour cette raison que
Nieden 4 a pu ranger G. Methueni dans le genre M antidactylus.
Au cours de la révision de la Collection de Batraciens du Muséum
d’ Histoire Naturelle, j’ai examiné les exemplaires du genre Gephy-
romantis. Ceux-ci sont représentés par les types de G. Methueni
Angel ; Decaryi Angel ; Decaryi var. leucocephala Angel ; verrucosus
Angel et un exemplaire de Boulengeri Methuen. J’ai constaté qu’ils
présentaient tous un caractère ostéologique particulièrement net
consistant en une étroite bifurcation de l’extrémité coracoïdienne
du stylet osseux du sternum (fig. 1) ; ce caractère est propre au genre
1. Proc. Zool. Soc. London, 1919, p. 351.
2. Milt. Zool. Mus. Berlin, 1929, 14, p. 471.
3. Bull. Mus. Paris, 1929, p. 358.
4. Tierreicfi. Anura, 1931, 55, p. 37.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
26
et je ne l’ai retrouvé ni chez Mantidactylus ni chez Rhacophorus.
La diagnose du genre Gephyromantis doit donc être modifiée
comme suit : « Métatarsiens externes unis, parfois séparés sur une
partie de leur étendue ; stylets ossifiés de romosternum et du
sternum grêles, allongés, hifurqués à leur hase... ».
Laboratoire Se Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
LA FAUNE ICHTHYOL&GIQVE DE U ÎLE DE PAQÜES
P.&T Geneviève jAbàm.
Le Muséum d’ Histoire Naturelle vient de s’enrichir d’une Ceüec-
lion de Poissons marins de l’Ile de Pâques. Ces Boissons appar-
tiennent à 20 espèces réparties en 19 genres et J.7 -familles. Ils ont
été recueillis par la Mission pra ne o -Belge, en 1931, et transmis nu
Laboratoire d’IcMhyologie par M. lU-Ph. Dolu-vs. L’étude de
ces espèces confirme certaines opinions émises antérieurement
et concernant la faune des des océaniennes.
J
LISTE LES ESPÈCES
MuttAmsinéis.
1. — Gymnothorax meleagris (Shaw). • — Muraena meleagris Shaw,
1809, Natur. Miscell., pl. 220,
Un spécimen de 210 + 285 = 495 mm. Coll. Mus., n° 42-68.
Renbahl décrit de Me de Pâques une espèce, Gymnothorax
obscur irostris, se «rapprochant beaucoup de G. thyrsoidea Ri ch.
Le spécimen que nous avons étudié présente, au contraire, tous les
caractères de G. meleagris (Shaw) : rapports métriques, dent mésiale
sur l’ inter-maxillaire dépressible et en forme de crochet, narines
postérieures sans rebord-élevé. Regan se ralliait déjà à cette opinion,
tout en s’élevant contre Kendall et Radcliffe qui avaient décrit
l’espèce de Pile de Pâques comme identique à Gymnothorax dovii
Gthr., de Panama.
H O L O C E N T R 1 D ES .
2. — Holocentrum bleekeri M. Weber. ■ — Holocentrum bleekeri
M. Weber, 1929, The fishes of the Indo-Australian Archipelago,
Y, p. 237.
Un spécimen de 163 + 31 = 104 mm. «Coll. Mus., n° 42-72.
Cette espèce n’a jamais été décrite, à notre connaissance, comme
appartenant à l’île de Pâques. Weber lui attribue cependant, comme
habitat possible, les îles du Pacifique. Il nous semble donc pouvoir
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
386 —
affirmer que le spécimen étudié appartient à l’espèce Holocentrum
bleekeri, confirmée dans cette idée par le nombre d’écailles de la
ligne latérale, qui est de 51, nombre beaucoup plus élevé que celui
relevé chez les autres espèces et notamment chez la plus voisine :
H. diadema Lac.
3. — Holocentrum lacteoguttatum Cuv. Val. — Holocentrum lacteo-
guttatum Cuv. Val., 1829, Hist. Nat. Poiss., III, p. 214 ; — Fowler,
1928, p. 100, fig. 19 ; — Holocentrum punctatissimum Cuv. Val.,
loc. cit. , p. 215 ; — Kendall et Radclifïe, 1912, p. 94 ; — Regan, 1913,,
p. 373 ; — Rendahl, 1921, p. 63.
Un spécimen de 133 -J- 29 = 162 mm. Coll. Mus., n° 42-71.
Ayant à notre disposition les types des deux espèces de Cuvier
et Valenciennes, nous avons pu nous convaincre qu’un des
spécimens présente manifestement, sur toutes les écailles, de très
nombreux petits points bruns semblables, comme disent Cuvier
et Valenciennes, « à des piqûres de mouches ». Les sept autres
spécimens n’ont pas de ces points ou n’en ont que très peu. Cette
différence ne peut être qu’un degré dans la pigmentation. Cuvier
et Valenciennes considèrent à peine Holocentrum punctatissimum
comme une variété de H. lacteoguttatum ; Fowler met les deux
espèces en synonymie ; Weber et Beaufort font de même, mais
avec doute. Notre avis est qu’il s’agit d’une seule espèce qui doit
donc s’appeler H. lacteoguttatum.
Kuhliidés.
4. — Kuhlia nutabunda Kendall et Radcliffe. — Kuhlia nutabunda
Kend. Rad., 1912, p. 105, pl. 3, fig. 1 ; — Rendahl, 1921, p. 63 ;
— - Kuhlia mutabunda Regan, 1913, p. 369 ; — Fowler, 1928, p. 170-
Quatre spécimens de : 185 + 55 — 240 mm., 210 + 50 = 260 mm.,
210 + 55 = 265 mm., 220 -j- 65 — 285 mm. Coll. Mus., n° 42-59.
Regan considère cette espèce comme très voisine de Kuhlia
humilis (de Vis) et de K. sandvicensis (Steind.). Elle semble en réalité
plus proche de K. taeniura (Cuv. Val.), par la longueur de son anale,
sensiblement égale à la distance postanale. * Elle s’en différencie
pourtant, comme nous l’a montré l’examen du type de taeniura
(Coll. Mus., n° A. 994), par son préopercule, qui n’est que finement
dentelé, et par sa caudale de coloration uniforme.
Kyphosidés.
5. — Kyphosus fuscus (Lacépède). — Xyster fuscus Lacépède,.
1803, Hist. nat. Poiss., V, p. 484-485.
Un spécimen de 238 + 65 = 303 mm. Coll. Mus., n° 42-75.
Une seule espèce de Kyphosus : K. cinerascens (Forskâl), a été
— 387 —
■citée jusqu’ici de l’île de Pâques. La présente s’en distingue par son
plus grand nombre d’ écailles en ligne latérale et par sa dorsale dont
la partie molle est au plus égale en hauteur aux plus grandes épines.
Serranidés.
6. — Acanthistius fuscus Regan. — Acanthistius fuscus Regan,
1913, p. 368, pl. 55 ; • — Fuentes, 1914, p. 13, pï. 3 ; — Rendahl,
1921, p. 63.
Deux spécimens de 182 + 39 = 221 mm., et 218 + 50 = 268 mm.
Coll. Mus., n° 42-58.
Regan distingue cette espèce de Acanthistius cinctus Günther
(1859, I, p.' 162), non seulement par sa coloration uniforme, mais
encore par des caractères métriques. Rendahl a déjà montré le
peu d’importance qu’il faut attacher aux variations de ces derniers.
L’étude de nos spécimens confirme cette opinion. Nous donnons dans
le tableau ci-dessous les proportions suivantes du corps : longueur
de la tête en p. cent de la longueur sans la caudale, longueur de la
Les deux espèces ne restent distinctes que par leur coloration : •»
6 bandes brunes transversales chez A. cinctus, teinte uniforme
chez A. fuscus. Ces différences ne semblent pas dues à l’âge, puisque
tous les spécimens étudiés ont sensiblement la même taille. Elles
pourraient à la rigueur tenir au sexe.
Priacanthidés.
7. • — Priacanthus macracanthus Cuv. Val. ■ — Priacanthus macra-
canthus Cuv. Val., 1829, Hist. nat. Poiss., III, p. 108.
Deux spécimens de 211 + 37 = 248 mm.., et 216 -j— 38 = 254 mm.
Coll. Mus., n° 42-74.
Cette espèce n’a jamais été encore décrite comme appartenant
à la faune de l’île de Pâques.
Les flancs des deux spécimens présentent encore des traces de
zébrures, plus accentuées toutefois sur l’un d’eüx. Ces vestiges sont
probablement dus à la conservation dans le formol car les auteurs
ne les signalent pas sur les individus gardés dans l’alcool.
C H EltODACTYLI DÉS.
8. — Cheilodactylüs vittatus Garrett. Cheilodactylüs çittatus
Garrett, 1864, Proc. Cal. Acad. Sci., III, p. 103.
Un spécimen de 265 -|- 60 = 325 mm. Coll. Mus., n° 42-70.
Cette espèce n’était connue jusqu’ici que des îles Hawaï. Notre
spécimen de l’île de Pâques diffère un peu de ceux décrits antérieure-
ment par sa coloration i bande partant des premiers rayons dorsaux
s’arrêtant à mi-corps ; bande postérieure atteignant par contre
l’anale et englobant tout le pédoncule caudal. Nous ne pensons pas
toutefois en faire une espèce ni même une variété nouvelle.
A CA NT H Ü R I D É S .
9. — Hepatus leucopareius (Jenkins). — Teuthis leucopareius
Jenkins, 1904, Bull. U. 8. Fish. Comm., XXIII, p. 476, fig. 28;
— Teuthis urnbra Jenkins, id., p. 477 ; — Kendall et Radclifîe, 1912,
p. 144 ; — * Regan, 1913, p. 373 ; - — - Rendahl, 1921, p. 60 ;• — Hepatus
leucopareius Fowler, 1928, p. 266, pl. 30, B.
Deux spécimens de 150 -f- 45 = 195 mm., et 135 -f- 42 = 177 mm.
Coll. Mus., n° 42-64.
Nous estimons, avec Fowler, que les deux espèces de Jenkins
peuvent être mises en synonymie. Elles ne diffèrent en effet que par
leurs bandes transversales, céphalique et caudale, plus ou moins
accentuées.
Pomacentridés.
10. — Pomacentrus jenkinsi Jordan et Evermann U Pomacen-
trus jenkinsi Jordan et Evermann, 1903, Bull. U. S. Fish. Comm.,
XXII, p. 189 ; - — - Kendall et Radclifîe, 1912, p. 132 ; Pomacentrus
inornatus Regan, 1913, p. 370, pl. 58, fig. 1 ; • — - Fuentes, 1914,
p. 302, pl. 7, fig. 1 ; — Rendahl, 1921, p. 60 ; — Fowler, 1928, p. 315.
Trois spécimens de 110 -f- 36 = 146 mm., 112 + 35 = 147 mm.,
et 129 -f- 44 173 mm. Coll, Mus., n° 42-73.
Un des spécimens présente des caractères légèrement aberrants :
museau un peu moins convexe, nageoire dorsale présentant un bord
1. L’espèce Pomacentrus niomalus De Vis, 1883, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales , VIII,
p. 451, est trop insuffisamment décrite pour qu’on puisse la faire entrer dans cette
SÿBëSÿïafe.
postérieur presque vertical. Ces particularités ne sont pourtant pas
suffisantes pour entraîner la création d’une espèce nouvelle.
Labridés.
11. — Anampses caeruleopunctatus Rüppell. — Anampses caeru-
leopunctatus Rüppell, 1828, Atlas Reise Nord Afrika, Fische, p. 42,
pl. 10, fig. 1 ; — Fowler, 1928, p. 333 ; — Anampses pulcher Regan,
1913, p. 371, pl. 48, fig. 3, pl. 49 ; — Fuentes, 1914, p. 306, pl. 7,
fig. 3, pl. 10 ; — Rendahl, 1921, p. 60.
Un spécimen de 230 + 40 =- 270 mm., Coll. Mus., n° 42-63.
Nous nous rallions entièrement à l’opinion de Fowler qui met
Anampses pulcher en synonymie de A. caeruleopunctatus. En effet,
Regan ne distingue ces espèces que par une différence de coloration
de la tête et une convexité plus ou moins accentuée de l’espace
interorbitaire. Or certains spécimens, comme le fait remarquer
Fowler, présentent des colorations différentes des deux côtés de
la tête. Quant à la convexité de l’espace interorbitaire, Regan
lui-même, observe un passage entre les deux espèces.
12. • — Labrichthys inscriptus (Richardson). — Labrus inscriptus
et Tautoga inscripta Richardson, 1844, Voy. Ereb. Terr. Fish.,
p. 134, fig. 1-2 ; - — Pseudolabrus inscriptus Kendall et Radcliffe,
1912, p. 137, pl. 5, fig. 2, pl. 6, fig. 1,; — Fowler, 1928, p. 356 ; —
Labrichthys fuentesi Regan, 1913, p. 371,- pl. 58, fig. 2 ; — Fuentes,
1914, p. 22, pl. 7, fig. 2 ; — Rendahl, 1921, p. 64.
Trois spécimens de 116 -f- 23 = 139 mm., 128 — {- 25 = 153 mm.,
et 140 + 27 = 167 mm. Coll. Mus., n° 42-67.
Richardson attribue à cette espèce 14 rayons mous à la dorsale,
mais n’en figure que 11. Plusieurs auteurs, dont Günther et Fowler,
ne retiennent que ce dernier nombre et considèrent le premier comme
le résultat d’un lapsus. Toutes les espèces connues de Labrichthys
n’ont en effet que 11 rayons dorsaux. Seul Regan, adoptant pour
l’espèce inscriptus 14 rayons mous, est amené à faire du Labrichthys
de l’île de Pâques une espèce particulière sous le nom de L. fuentesi.
Cette dernière opinion ne paraît pas justifiée.
Girellidés..
13. - — Girellops nebulosus (Kendall et Radcliffe). - — Gïrella nebu-
losa Kendall et Radcliffe, 1912, p. 120, pl. 3, fig. 2, pl. 4, fig. 1-2 ;
— Fowler, 1928, p. 221 ; - — Girellops nebulosus Regan, 1913, p. 369,
pl. 47 ; - — Fuentes, 1914, p. 16, pl. 5 ; • — Rendahl, 1921, p. 64.
Deux spécimens de 148 + 45 = 193 mm., et 204 + 56 = 260 mm.
CoU. Mus., n° 42-60.
390 —
Carangidés.
14. - — Caranx cheilio Snyder* — Caranx cheilio Snyder, 1904,
Bull. U. S. Fish. Comm, XXII, p. 524, pl. 8, fig. 14 ; — Regan,
1913, p. 370 ; — Rendahl, 1921, p. 60 ; — Fowler, 1928, p. 146,
pl. 12 G ; — Caranx guara Kendall et Radclifïe, 1912, p. 99.
Deux spécimens de 285 -f- 75 = 360 mm., et 310 -f- 60 = 370 mm.
Coll. Mus., n° 42-62.
15. — Decapterus sp.
Un spécimen de 240 -f- 35 = 275 mm.
Ce Decapterus appartient au vaste groupe des Decapterus kiliche ,
kurra, kurroides et maruadsi par les proportions de son corps et le
nombre élevé de ses scutelles. Mais il se distingue de toutes les espèces
connues jusqu’ici par la position de sa première scutelle sous le
21e rayon de la seconde dorsale (au lieu du 12e à 16e).
Le mauvais état du spécimen n’en permettant pas une étude
approfondie, nous préférons attendre un matériel plus important
pour décrire, s’il y a lieu, une nouvelle espèce.
Le seul Decapterus connu, jusqu’ici, de l’île de Pâques, a été
signalé par Kendall et Radcliffe (1907, p. 97). Il diffère du nôtre
par ses proportions et l’on ne sait rien sur la position de sa première
scutelle. En tous cas, il ne peut être dénommé, comme le font les
auteurs, D. sanctae-helenae, puisque cette dernière espèce, insuffi-
samment décrite, et dont le type reste introuvable, ne peut être
identifiée 1.
Blenniidés.
16. — Istiblennius marmoratus (Bennett). — Blennius marmoratus
Bennett, 1828, Zool. Jour., IV, p. 35 ; — Alticus striatus Kendall
et Radcliffe, 1912, p. 154 ; — Salarias arenatus Regan, 1913, p. 372 ;
— • Rendahl, 1921, p. 60 ; — Salarias marmoratus Fowler, 1928,
p. 435.
Deux spécimens de 29 + 7 = 36 mm., et 31 -f- 8 = 39 mm.
Coll. Mus., n° 42-76.
D’après le travail de Norman sur les Poissons Blennoïdes, paru
en 1943 (Ann. Mag. Nat. Hist.), nous pouvons déterminer les deux
spécimens de l’île de Pâques comme appartenant au genre Isti-
blennius. Le nombre de rayons des pelviennes (I, 3), les tentacules
nasaux courts et les tentacules orbitaires présents nous confirment
dans cette opinion.
1. Voir un travail en préparation de Bertin et Dollfus.
— 391 —
Balistidés.
17. • — ■ Xanthichthys lineopunctatus (Hollard). — • Balistes lineo-
punctatus Hollard, 1854, Ann. Sc. Nat., Zool. (4), I, p. 65 ; ■ — Xan-
thichthys lineopunctatus Jordan et Evermann, 1905, Bull. U. S. Fish.
Comm., XXIII, p. 416, fig. 182; — Kendall et Radclifïe, 1912,
p. 164 ; — Regan, 1913, p. 373 ; — Rendahl, 1921, p. 60.
Un spécimen de 190 -f- 30 = 220 mm. Coll. Mus., n° 42-61.
On peut s’étonner que Fowler (1928, p. 451, pl. 45 B) mette
en synonymie Xanthichthys lineopunctatus (Hollard) avec Balistes
ringens Linné. En effet, Hollard distingue de façon précise ces
espèces par les caractères suivants : écailles scapulaires normales
-chez lineopunctatus s’opposant aux écailles scapulaires en forme de
grandes scutelles chez ringens.
Monacanthidés.
18. — Monacanthus cirrhifer Schlégel. — Monacanthus cirrhifer
Schlegel, 1850, Faun. Jap. Poiss., p. 290, pl. 130, fig. 1 ; - — - Kendall
et Radclifïe, 1912, p. 164 ; — Fowler, 1928, p. 456.
Deux spécimens de 163 -j- 32 = 195 mm., et 144 — {— 31 = 175 mm.
Coll. Mus., n° 42-69.
Les auteurs n’insistent pas assez, à notre avis, sur l’importance
des villosités en forme de cirrhes qui recouvrent la plus grande
partie du corps.
OSTRACIONIDÉS.
19. — Ostracion cornutus Linné. — Ostracion cornutus Linné,
1754, Mus. Ad. Fred., I, p. 59 ; — 1758, Syst. nat., p. 331 ; —
Ostracion diaphanus auctorum.
Un spécimen de 224 — j— 42 = 2§6 mm. Coll. Mus., n° 42-66.
Ce spécimen n’appartient sûrement pas à l’espèce O. paschae
Rendahl, propre à l’île de Pâques. En effet, le pont post-dorsal
comprend 5 rangées de scutelles (au lieu de 3) et représente 19,2
p. cent de la longueur de la carapace (au lieu de 16,6 p. cent). De
plus, le diamètre de l’œil égale 11,4 p. cent de la longueur de la cara-
pace (au lieu de 14,5 p. cent).
Le spécimen dont il s’agit doit, semble-t-il, recevoir le nom
ddOstracion cornutus Linné que les auteurs réservent d’habitude
-à une autre espèce dépourvue d’épines dorsale, latéro-dorsales et
latéro-ventrales. En effet, Linné, dans son Systema naturae, renvoie,
au sujet de l’espèce cornutus, à l’un de ses ouvrages antérieurs,.
Muséum, Adolphi Frederici Regis, où elle est décrite dans les termes
suivants : « Ostracion cornutus : 0. polyodon, tetragonus, antice postice
, dorsoque spinosus. Corpus tetragonum dorso convexo. Caput antice
spinis duabus prominentibus cornutum. Abdomen dorso latins, postice
spinis 2 terminatum. Dorsum spinas très brèves gerit : unam in medio p
duas ad latera dorsi j sed hae latérales in aliis deficiunt ».
Cette définition ne laisse aucun doute sur l’espèce 0. cornutus
qui est celle que les auteurs dénomment généralement O. diaphanus
Bl. Schn. Par contre, l’espèce O. cornutus des auteurs, dépourvue
d’épines dorsales, et dont les épines frontales, ainsi que la nageoire
caudale, sont très longues, doit s’appeler O. arcus Bl. Schn.
Diodontidés.
20. - — • Diodon kolacanthus Linné. — Diodon holacanthus Linné,.
1758, Syst. nat., p. 335 ; — Rendahl, 1921, p. 68.
Trois spécimens de 110 — f- 23 = 133 mm., 145 -f- 25 = 170 mm.,
170 + 25 = 195 mm. Coll. Mus., n° 42-65.
II
CONSIDÉRATIONS BIOGÉOGRAPHIQUES
L’île de Pâques est la plus orientale des îles de la Polynésie.
Située à 27°6’ de latitude Sud et à 109°17’ de longitude Ouest, elle
se trouve à environ 1.400 kilomètres des îles Pomotous, 3.400 km.
de la côte Chilienne, 5.800 km. des îles Hawaï et 6.400 km. de la
Nouvelle Zélande.
D’après sa position géographique, on peut envisager pour l’île
de Pâques une faune ichthyologique composée principalement
d’éléments polynésiens intfertropicaux et, accessoirement, d’espèces,
hawaïennes, néo-zélandaises et sud-américaines.
Cherchons à vérifier cette hypothèse :
1° Le nombre total des espèces de Poissons actuellement signalées
de l’île de Pâques est de 38. Parmi elles, s’en trouvent 6 non citées
avant nous : Gymnothorax meleagris (Shaw), Holocentrum bleekeri
M. Weber, Kyphosus fuscus (Lacép.), Priacanthus macracanthus
C. V., Cheilodactylus vittatus Garr. et Ostracion cornutus L.
2° Les espèces des eaux intertropicales du Pacifique, dont cer-
taines s’étendent même à l’océan Indien et à la mer Rouge, sont au
nombre de 19 : Gymnothorax meleagris (Shaw), Belone platyura
Benn., Holocentrum bleekeri Weber, Holocentrum lacteoguttatum
C. V., Myripristis pralinius Cuv., Kyphosus cinerascens (Forsk.),
Priacanthus macracanthus C. V., Parupeneus trifasciatus (Lacép.),
Pseudupeneus multifascicUus (Q. G.), Anampses caeruleopunctatus.
N,
— 393 —
Rüpp., Cheilio inermis (Forsk.), Thalassoma purpureum (Forsk.),
Thalassoma umbrostigma (Rüpp.), Decapterus sp., Istiblennius mar-
moratus (Renn.), Platophrys mancus (Brouss.), Xantichthys lineo-
punctatus (Hollard), Ostracion cornutus L. et Diodon holacanthus L.
3° Les espèces essentiellement hawaïennes, bien qu’elles puissent
exister aussi dans quelques archipels polynésiens, sont au nombre
de 7 : Kyphosus fuscus (Lacép.), Cheilodactylus vittatus Garr., Hepatus
leucopareius (Jenk.), Pomacentrus jenkinsi Jord. Everm., Caranx
cheilio (Snyder), Kellogella oligôlepis (Jenk.) et Alticus variolosus
Jord. Everm.
4° Une espèce, Monacanthus cirrhifer Schleg., n’a été signalée,
à notre connaissance, qu’au Japon et à l’île de Pâques.
5° Deux autres espèces, Trachypoma macracanthus Gthr. et, pro-
bablement, Acanthistius cinctus (Gthr.), ne sont connues jusqu’ici
qu’à l’île Norfolk (au Nord de la Nouvelle-Zélande), et à l’île de
Pâques.
6° Le nombre des espèces endémiques est de 9 : Gymnothorax
obscurirostris Rend., Kuhlia nutabunda Rend. Rad., Acanthistius
fuscus Reg., Bathystethus orientale Reg., Labrichthys inscriptus
(Rich.), Labrichthys semifasciatus Rend., Girellops nebulosa Rend.,
Rad., Pseudomonacanthus paschalis Reg. et Ostracion paschae Rend.
Remarquons que ces espèces appartiennent à des familles litto-
rales : Labridés, Serranidés, etc... On peut seulement s’étonner que
Rendahl ait décrit comme endémique un Apode, Gymnothorax
obscurirostris, dont les larves leptocéphaliennes sont nécessairement
pélagiques.
7° Les affinités avec la faune américaine se révèlent absolument
nulles. Une espèce de Panama, Gymnothorax dovii (Gthr.), signalée
par Kendall et Radcliffe, n’a pas été reconnue, faut^d’une déter-
mination correcte, par les auteurs ultérieurs. Huit genres seulement
de l’île de Pâques existent sur les côtes de la Californie au Pérou,
mais représentés par des espèces différentes. Il s’agit d’ailleurs de
genres cosmopolites comme Belone, Caranx, Pomacentrus, etc...
Cette absence d’éléments sud-américains à l’île de Pâques fait
contraste avec le nombre des espèces péruviennes et chiliennes qui
se trouvent à l’île Juan Fernandez (37,5 p. cent d’après Rendahl,
en 1921). L’île de Pâques est donc essentiellement polynésienne au
point de vue ichthyologique. Une telle conclusion est en désaccord
avec celle énoncée par Germain, en 1934, au sujet des Mollusques x.
1. Études sur les Faunes malacologiques insulaires de l’Océan Pacifique (1934,
Mém. Soc. Biogéo., IV, p. 89-153).
394
OUVRAGES SUR LES POISSONS DE L’ILE DE PAQUES
Fowler (H.-W.). — The Fishes of Oceania (1928, Mém. Bernice Bishop
Mus., Honolulu, X, passim).
Fuentes (F.). Contribucion al Estudio de la Fauna de la Isla de Pascua
(1914, Bol. Mus. Nac. de Chili, Santiago, p. 13-30).
Kendall (W.-C.) et Radcliffe (L.). — The Shore Fishes (1912, Mém.
Mus. Comp. Zool., Cambridge, U. S. A., XXXV, p. 75-171, p. 1-8).
Regan (C.-T.). — ■ A collection of Fishes made by Professor Francisco
Fuentes at Easter Island (1913, Proc. Zool. Soc.,, London, p. 368-374,
pl. 55-60).
Rendahl (H.). — The Fishes of Easter Island, in Skottsberg, 1921,
The Natural History of Juan Fernandez and Easter Island, Uppsala*
III, Zool. (1), p. 59-68.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
■<£
395 —
Description du type de Processa coutierei Nobili 1904
(CRU ST. DECAP. NAT.).
Par Henri Nouvel.
J’ai eu l’occasion d’examiner le type de Processa coutierei Nobili
1904 conservé dans les Collections du Muséum d’Histoire Naturelle.
Ce type est le seul exemplaire connu de l’espèce. Il a été récolté à
Djibouti par M. Coutxère et décrit par Nobili (1904, p. 234. - — -
1906, p. 78, pl. IV, fig. 3, 3a). J’ai constaté que cette description
est très mauvaise et entachée d’erreurs surprenantes. Les figures
sont aussi inexactes. La conséquence en est que les caractères uti-
lisés par Gurney (1937), dans sa clé de détermination des espèces
du genre Processa sont presque tous erronés. Il m’a donc paru utile
de donner une nouvelle description de cette espèce.
Forme générale massive. Taille de la femelle ovigère examinée :
15 mm. Le rostre (fig. 1 et 2) -a la forme d’une plaque triangulaire
dont la longueur vaut environ 1 fois 1 /2 la largeur à la base ; ses
bords latéraux sont fortement rebordés vers l’avant et ciliés sur
les 2 j 3 antérieurs de leur longueur. Dans sa région axiale se trouve
une faible voussure longitudinale qui devient bifide en arrière
pour entourer une petite voussure arrondie. Il y a également une
faible carène de chaque côté de la base du rostre ; ces deux carènes
se prolongent quelque peu sur la carapace.
Comme l’indique Nobili, le coin externe de l’orbite ne forme pas
une véritable épine antennaire, mais plutôt une sorte de languette
triangulaire à pointe mousse.
Les yeux (fig. 1 et 2), très inexactement dessinés par Nobili,
sont petits, la largeur de la cornée est légèrement inférieure à celle
du rostre à la base. La cornée est globuleuse, bien dirigée vers l’avant.
La partie épaisse du pédoncule oculaire a une forme tronc-conique.
Elle n’est pas aplatie dorso-ventralement.
Le pédoncule antennulaire (fig. 1) a des caractères tout à fait
différents de ceux indiqués par Nobili. En effet, l’article basal est
très nettement plus long que les deux articles distaux réunis (c/.
sa fig. 3a, pl. IV) et il porte un stylocérite comme toutes les autres
espèces du genre. Le stylocérite a une formé très allongée. L’article
distal du pédoncule est un peu plus long que l’article médian. La
partie épaissie du fouet externe de l’antennule a sensiblement la
même longueur que l’article basal du pédoncule.
L’écaille antennaire (fig. 1) est 3 fois 1 /3 plus longue que large.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
Son extrémité arrive exactement au niveau de l’extrémité du pédon-
cule antennulaire.
Seuls les péréiopodes de la 5e paire (fig. 6) sont en place. Ils sont
épais, massifs (comme les autres péréiopodes). A droite, comme à
gauche, l’ischiopodite porte une épine externe dans sa région basale ;
le méropodite ne porte pas d’épine. Le propodite porte 8 épines
Ftg. 1. — "Majeure partie de la région antérieure, en -vue dorsale. L’œil droit n’a pas
été ifiguré pour montrer la base du pédoncule airtennulaire.
Fig. 2. — - Rostre, œil gauche et base du pédoncule antennulaire, en vue latérale
(l’animal a été légèrement incliné sur le côté gauche pour laisser voir le dessus
du rostre).
Fig. 3. Dernier somite abdominal et partie postérieure 4e T’ avant-dernier, en
vue latérale.
dont les 6 moyennes sont disposées par paires, les 2 extrêmes isolées.
Le dactylopodite forme une griffe assez longue «et acérée.
Les autres appendices thoraciques manquent, mais dans le tube,
j’ai trouvé deux pattes isolées. Il s’agit vraisemblablement du
3e péréiopode droit et du 4e péréiopode gauche. Le premier de ces
appendices (fig. 4) porte 4 épines disposées sur deux rangs sur la
face externe de l’ischiopodite et 4 épines sur la face externe du
méropodite. L’autre péréiopode (P4 gauche) (fig. .5) porte 5 épines
sur l’ischiopodite (disposées en deux rangs) et 3 sur le méropodite.
Les griffes de ces deux péréiopodes sont considérablement plus courtes
397 —
que celles de P5„ Je n’ai pas retrouvé le péréiopode de la 2e paire
indiqué par Nobili (sou carpe aurait ê articles )„
Fig. 4. ■ — Pléopode droit de la 3e (?) paire.
Fig. 5. — Pléopode gauche de la 4e (?) paire.
Fig. 6. — Pléopode gauche de la 5e paire.
Fig. 7. — Telson et uropode droit, en vue dorsale.
Fig. 8. — Extrémité du telson en vue dorsale.
Toutes les figures (X 24), sauf la fig. 8 (X 61).
Le telson (fig. 7), épines terminales non comprises, est environ
2 fois 1 /2 plus long que large. Il porte 2 paires d’épines dorsales et
2 paires terminales inégales. Il n’est ni caréné, ni canaliculé, longi-
tidunalement. Entre les grandes épines terminales se trouvent
4
— 398 —
deux grosses soies plumeuses nettement plus courtes que ces 2 grosses
épines terminales. Une paire de soies externes prolonge la direction
des bords latéraux externes du telson.
L’extrémité du telson forme un angle un peu obtus, à bords sinueux
et dont le sommet est un peu étiré en un petit plateau pointu (fig. 8).
Les épimères du 5e somite abdominal (fig. 3) ont un coin posté-
rieur arrondi ; le sternite de ce somite ne porte ni carène, ni épine,
mais seulement une petite voussure arrondie..
Le 6e somite abdominal ne porte pas d’épine préanale mais seu-
lement un minuscule tubercule. Les coins postérieurs des épimères
(fig. 3) sont arrondis ; les plaques latérales postérieures sont aussi
arrondies.
Laboratoire de Zoologie du' Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Gurney (R-)- (1937). — Notes on some Decapod Crustacea from the Red
Sea. I. — The genus Processa. — Proceed. Zool. Soc. London, vol. 107,
ser. B, pt. I, p. 85-98 ; pl. I-IV.
Nobili (G.). (1904). — Diagnoses préliminaires de vingt-huit espèces
nouvelles de Stomatopodes et Décapodes Macroures de la Mer Rouge.
— Bull. Mus. Hist. Nat., 1904, n° 5, p. 228-237.
— (1906). — Faune carcinologique de la Mer Rouge. Décapodes et .Sto-
matopodes. — Ann. Sci. Nat., Zool., 9e sér., t. IV, p. 1-347, pl. I-XI.
— 399
Observations sur les Acariens (8° série)
Par F. Grandjean.
I. A PROPOS DES LARVES DE RhAGIDIA.
Les Rhagidia sont des Acariens coureurs, à mouvements rapides,
se laissant prendre sans difficulté par la méthode de dessication
sur tamis. Or si l’on trie beaucoup de récoltes obtenues de cette
manière, en les variant le plus possible quant aux lieux et aux sai-
sons, en vue d’en extraire tous les Rhagidia qu’elles contiennent, '
on finit par être surpris de n’y trouver guère de larves, alors que les
nymphes et les adultes sont abonda-nts. Je me suis demandé si
rareté ne voulait pas dire ici brièveté de vie, et si le motif de cette
brièveté ne serait pas le même que chez Labidostomma, à savoir
la régression du capitulum ; empêché de se nourrir l’animal se trans-
formerait vite en nymphe.
L’hypothèse est plausible en effet, car les larves de Rhagidia
que j’ai vues ont des mandibules singulières à mors très courts,
le supérieur paraissant même avorté, et il doit en être ainsi très géné-
ralement puisque Willmann, à propos d’une larve indéterminée
de Silésie, a dessiné une mandibule semblable (8, p. 289, fig. 216),
sans d’ailleurs lui trouver rien de particulièrement insolite.
Elle est cependant anormale, et si l’on en doutait, il suffirait de
regarder en lumière polarisée. On constaterait que les mors sont
isotropes. Ils ne contiennent pas d’actinochitine.
Cette dernière observation est très importante, car elle oppose
fortement les caractères des larves à ceux des nymphes et des adultes.
Ceux-ci et celles-là ont des mandibules à grands mors, constitués
normalement, c’est-à-diré actinochitineux. Nous savons d’autre
part que les mandibules des Acariens, hormis quelques familles à
métamorphose (les Erythroïdes), ne changent pas, ou à peine, au
cours du développement.
Donc il y a régression mandibulaire chez Rhagidia et cette régres-
sion est spéciale à la stase larvaire. En quoi consiste-t-elle plus pré-
cisément, d’après ce qui vient d’être dit ? Avant tout dans la perte
de 2 poils. Chaque mors a perdu le poil hypertrophié et spécialisé,
biréfringent comme tous les poils, qui constitue à lui seul toute sa
partie distale et moyenne. Je renvoie pour ce sujet, c’est-à-dire pour
la structure des mors mandibulaires, à mon travail de 1935 (2, p. 119
à 123).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
27
400 —
La curieuse mandibule de Labidostomma luteum, à la stase lar-
vaire, nous avait déjà montré le même phénomène (€, p. 323, fig. 2 C).
Ses mors isotropes ne représentent que les bases où s’inséraient autre-
fois les 2 grands poils qui étaient les vrais mors.
La régression larvaire de L. luteum doit être rattachée aux calyp-
tostases et je l’ai qualifiée d’inhibition calyptostatique. Rhagidia
en est un autre exemple, certainement plus atténué, car je n’ai pas
constaté au prodorsum et aux pattes, sur mes spécimens de larves,
les régressions de pbanères que j’ai décrites chez L. luteum (6, p. 320
à 326).
Voici d’aütres caractères de ces larves, d’après les mêmes spéci-
mens :
L’organe de Claparède existe et il fallait s’y attendre 1 puisque
les nymphes et les adultes de Rhagidia . ont des verrues génitales.
La mandibule calyptostatique a 2 petits poils, homologues des
2 poils constants des nymphes et des adultes. Willmann ne dessine
que l’un d’eux. Le mors inférieur a conservé ses deux tendons, comme
chez Labidostomma. Le subcapitulum, très simple, pourvu de
3 paires de poils, montre très bien les trois lèvres habituelles (2 laté-
rales et 1 supérieure) et il est pourvu d’un pharynx. A chaque
tarse I-II-III et au tarse du palpe une paire prorale de poils est
différenciée dans le sens eupathidique. Il n’y a pas d’autre eupathidie.
Le solénidion du tarse I a déjà la forme en ocarina. Le famulus est
présent. Jjne vague silhouette de la 4e paire de pattes, encore dépour-
vue de cuticule apparente, est souvent visible sous la peau, derrière
la 3e paire.
II. — L’inhibition calyptostatique.
Le mot « calyptostase » désigne (3, p. 147, 148) la forme inerte,,
très simplifiée, dépourvue presque toujours de phanères, qui remplace
entre deux mues déterminées, au cours de certaines ontogénies,
la stase active et normalement constituée d’un acarien, ou d’un
arachnide ou même d’un arthropode quelconque.
Si l’état calyptostatique est très généralisé et très ancien à cet
âge, dans le groupe d’animaux que l’on étudie, la stase active cor-
respondante peut être inconnue. Ce cas très fréquent est par exemple
celui des Coléoptères et des Papillons, chez qui les calyptostases
1. Willmann dit exactement le contraire. Il n’a pas trouvé d’«Urstigma», c’est-à-dire
d’organe de Claparède « wie zu erwarten war » (8, p. 288). Malheureusement nous ne
savons pas quel motif avait Willmann de ne pas s’attendre à trouver cet organe.
Son exemplaire de larve n’appartient pas à la même espèce que le mien, mais je ne crois
pas que l’absence ou la présence de l’organe de Claparède puisse être ici un caractère
spécifique.
401
précédant l’adulte ont été appelées des nymphes ou des chrysalides.
Les Acariens actinochitineux l’ont réalisé à l’âge prélarvaire.
Dans un deuxième cas, probablement d’origine moins ancienne,
la stase active est connue. Les Trombidions par exemple ont des
calyptostases en guise de proto- et de tritonymphes alors qu ’Anystis,
Caeculus, les Bdelles et beaucoup d’autres Acariens prostigmatiques
ont des proto- et des tritonymphes actives et normales.
Il existe enfin un troisième cas, beaucoup plus rare, beaucoup
plus intéressant aussi, où l’animal, bien que frappé déjà par l’inhi-
bition calyptostatique, est encore mobile. Un état calyptostatique
incomplet, ou partiel, existe alors. Nous venons d’en voir un exemple
chez Rhagidia, à la stase larvaire et j’ai rappelé à ce propos celui
de Labidostomma, à la même stase. Un troisième exemple, -très diffé-
rent, est celui des deutonympbes d ' Acaridiae.
D’après ces trois exemples du troisième cas (il y en a sûrement
beaucoup d’autres à découvrir) et en tenant compte des calyptostases
complètes, ou vraies, c’est-à-dire inertes, jl me semble que nous
pouvons exprimer ainsi les caractères extérieurs de l’inhibition
calyptostatique :
A. L’inhibition calyptostatique est une régression qui agit sur
une stase déterminée. Elle n’a aucune action sur les autres stases.
Elle exige donc, pour avoir lieu, que l’animal ait un âge défini.
Ainsi la larve de Labidostomma, quoique active, est fortement tou-
chée tandis que la protonymphe ne l’est pas du tout. La protonymphe
d’un Trombidion est une calyptostase complète tandis que la deu-
tonymphe qui en sort est un animal très actif ne portant aucun signe
de régression.
Si plusieurs stases d’un même acarien sont inhibées elles restent
séparées, le plus souvent, par des stases normales (Trombidions).
Rien n’empêche cependant que deux d’entre elles se suivent et même
éventuellement plusieurs d’entre elles, pourvu que l’inhibition cesse
à un certain âge (Myobia).
B. L’inhibition est susceptible de degrés. Elle s’est faite par étapes
dans la phylogenèse. Au plus haut degré elle supprime la calypto-
stase, ce qui raccourcit le développement. Elle peut s’arrêter à un
degré quelconque.
C. L’inhibition n’attaque pas les organes au hasard. Elle com-
mence 1 par le capitulum, spécialement par les mandibules, plus
spécialement encore, semble-t-il, par les deux poils hypertrophiés
qui constituent le mors fixe et le mors mobile de cet organe. -Le
premier effet de l’inhibition est donc d’empêcher l’animal de se
nourrir, ou du moins de se nourrir comme auparavant.
1. Je fais abstraction des organes internes, non étudiés. Peut-être l’inhibition com-
m ence-t-elle par eux et en particulier par le tube digestif.
— 402 —
D. L’inlïibition peut avoir néanmoins des modalités diverses.
Dans un cas important le capitulum est très régressif mais le reste
du corps, non seulement n’a subi aucun dommage, mais a été le
théâtre de certaines évolutions progressives (changements radicaux
de la forme générale, chitinisation, apparition d’organes adhésifs).
Ce cas est celui des deutonymphes d’Acaridiae, celles des Glycy-
phagidae mises à part. La calyptostase incomplète, très active,
est alors d’un type spécial, adapté à la phorésie.
E. Le processus normal de l’inhibition paraît être plutôt celui
dont les larves de Rhagidia et de Labidostomma nous montrent
deux étapes. Le cas de Rhagidia est le plus atténué, et il est par
cela même très instructif. Celui de Labidostomma, avec son inhibi-
\ 7
tion plus avancée, a été décrit en détail (6, p. 320 à 326, fxg. 1 et 2).
On y voit que de nombreux organes, les yeux par exemple, et sur-
tout des phanères, sont touchés, bien qu’ils n’appartiennent pas au
capitulum. La régression des phanères est très importante. Elle
fait comprendre l’atrichosie, qui est un des caractères les plus fré-
quents des calyptostases complètes.
F. Les poils les plus spécialisés, ceux qui ont une fonction parti-
culièrement sensitive, ou même une fonction essentielle, régressent
avant les autres. La mandibule cTe Rhagidia , par exemple, a conservé
ses deux poils ordinaires, organes d’importance très faible, tandis
que les deux poils hypertrophiés des mors, outils fondamentaux de
la capture des proies, sont supprimés. De même, au prodorsum de
Labidostomma, les poils bothridiques (sensilli) sont devenus minus-
cules et ne peuvent plus servir à rien, tandis que les poils ordinaires
voisins sont restés grands.
G. Souvent les phanères inhibées sont réduites à des vestiges.
Leur future disparition semble précédée en général, sinon toujours,
par une réduction de taille.
Ces caractères, qu’il faudra vérifier et préciser à mesure que nous
connaîtrons davantage de calyptostases partielles, nous permettent
de comparer l’inhibition calyptostatique à l’évolution régressive
générale. Remarquons alors combien ces deux types de régression,
même lorsqu’il s’agit de petits organes superficiels comme les pha-
nères, différent profondément. Devant l’inhibition calyptostatique
la « force » n’a pas cours, la priorité serait plutôt inversée que res-
pectée, la disparition d’un organe n’est pas d’emblée statistique.
D’ailleurs ce n’est pas une vraie disparition. Quelque chose repré-
sente l’organe dans l’état calyptostatique, même si l’animal est
réduit à l’humble condition d’un deutovum. Ce quelque chose
est probablement le noyau d’une cellule, ou de plusieurs cellules,
dans quoi sont renfermés, sans qu’ils aient subi aucune atteinte,
— 403 —
les caractères génotypiques de l’organe. Leur manifestation phéno-
typique est seule amoindrie ou supprimée.
L’inhibition calyptostatique est un des plus beaux exemples que
nous ayons d’une orthogenèse régressive, d’origine purement interne.
Pour un animal essentiellement chasseur et carnassier à toutes les
stases, comme Rhagidia ou Labidostomma, c’est une étrange et triste
aventure que d’avoir perdu ses grandes et redoutables mandibules
et dç n’avoir plus, à leur place, que des moignons. Que l’on se
place au point de vue de Lamarck ou à celui de Darwin, un tel
avatar est inexplicable. Il faudrait faire intervenir le finalisme
pour se donner l’illusion de le comprendre. Disons plutôt que nous
ignorons complètement sa cause.
III. — Acariens sauteurs.
J’ai constaté récemment que Sphaerolichus est un puissant sau-
teur. Placé vivant dans le champ bien éclairé d’un microscope et
observé par réflexion à un grossissement de 30 à 60 diamètres,
l’animal court d’abord, puis disparaît d’une manière soudaine, comme
s’il s’était évaporé. Il a fait un bond énorme pour sa taille et il est
retombé hors du champ. On, obtient le même résultat avec Sebaia,
qui semble un peu moins actif mais qui saute bien aussi, et avec les
Acariens très communs des genres Nanorchestes et Speleorchestes,
décrits depuis longtemps comme sauteurs. Je ne peux rien dire encore
sur les préliminaires du saut. Ils sont trop rapides pour être discer-
nables. Il faudrait grossir davantage et observer dans d’autres
conditions.
Actuellement la faculté saltatrice a donc été constatée chez les
Zetorchestidae, les Nanorchestidae, Sebaia et Sphaerolichus. Peut-on
la présumer, à cause de la structure ou de la forme de leur ectos-
quelette 1, chez d’autres Acariens ?
En ce qui concerne les Oribates le cas de Zetomotrichus lacrimans,
signalé autrefois (1, p. 242), est très douteux et le restera longtemps
car cet acarien est rare. Ses pattes IV sont modifiées, mais autre-
ment et beaucoup moins que celles de Zetorchestes.
En ce qui concerne les Endeostigmata, je renvoie d’abord à ce
que j’en ai déjà dit en 1939 (4, p. 27). Chez les genres sauteurs, ou
soupçonnés d’être tels, la patte IV ne paraît pas spécialisée exté-
rieurement et surtout n’est pas plus robuste que les autres ; mais on
observe au metapodosoma de gros muscles ventraux et des apo-
dèmes particuliers, désignés par ap. sa. et ap. t. sur les figures (4, p. 52,
fig. 1 B ; p. 85, fig. 15 B). En outre le 4e trochanter est pourvu d’une
1. Je laisse de côté les cas où aucune question de structure ne se pose, ou ne semble
se poser.
404 —
apophyse interne. Ces caractères existent chez les Nanorchestidae
et aussi chez Terphacarus, Sebaia, Coccorchestes, Sphaerolichus et
Pachygnathus ornithorhynchus. Je crois que nous pouvons les tenir
pour des preuves suffisantes de la faculté saltatrice puisque, nous
savons maintenant que non seulement les N anorchestidae, mais aussi
Sphaerolichus et Sebaia sautent réellement.
Sebaia et Sphaerolichus ayant un labre à conformation tout à
fait normale nous apprenons en même temps que le labre étrange
des N anorchestidae n’est pas en rapport nécessaire avec la faculté
saltatrice. A-t-il un rapport accessoire avec cette faculté ou en est-il
indépendant ? Notas n’en savons rien encore. J’ai constaté que les
larves des Nanorchestidae ont déjà ce labre, aussi spécialisé qu’aux
autres stases, malgré l’absence des pattes et des coxae de la 4e paire.
Coccorchestes sp.
Le genre Coccorchestes a été créé par Jacot en 1938 (7, p. 573,
fig. 3) pour un très petit acarien (164 ja) du New Hampshire désigné
par C. humicolus. Jacot l’apparente à Speleorchestes.
On trouve en France, surtout dans les troncs creux de châtaigniers,
une espèce du même genre qui est très voisine de C. humicolus et
qui est plus petite encore (120 à 130 y). Je la crois différente car
ses poils de la rangée antéparaproctale, ou pénultième (la 2e, de
chaque côté, à partir de la fente anale), au lieu d’être des poils bar-
belés ordinaires comme sur la figure du type, sont en massue. La
description très* courte et très imparfaite de Jacot ne permet pas
d’affirmer d’autres différences.
Je ne veux d’ailleurs pas décrire ici cette nouvelle espèce, ni la
nommer. Je me borne à quelques-uns de ses caractères (d’après
10 femelles des environs de Périgueux) pour donner une idée plus
précise du genre Coccorchestes.
L’animal est sauteur car il a les apodèmes spéciaux ap. sa. et
ap. t. ainsi que les gros muscles qui leur correspondent.
Sa mandibule et sa maxille sont normales pour un Endeostigmata.
La première a des mors courts, des dents fines et aiguës, et porte
deux poils. La seconde est analogue à celle des Terpnacaridae ou
des Pachygnathidae. Les trois lèvres bordant la bouche ont des
formes simples, la supérieure étant plus ou moins conique et molle
et n’ayant à aucun degré la structure extraordinaire qui caractérise
les Nanorchestidae. Chaque lèvre latérale, outre la maxille, porte
2 poils,. ,
Le palpe est grand, à 5 articles, et sa formule est ( 0 — 2 — 1 —
3 - — 15). Trois poils dorsaux du tarse sont fourchus. Aux 15 poils
s’ajoute, comme d’habitude, un solénidion.
Aux pattes, les fémurs sont très franchement divisés en hasi--
405 —
«t télofémur, sauf à II où la division est presque nulle et indiquée
seulement sur la face para. A III et surtout à IV le basi- et le télo-
fémur sont de petits articles. A IV ils n’atteignent pas ensemble la
longueur du génual.
La phanérotaxie numérique (celle des poils et des solénidions)
est exprimée par les formules suivantes, de I à IV, avec les conven-
tions précédemment faites (5, p. 90) :
Trochanters : (0 ■ — • 0 — 2 — 0) ; fémurs :(1 -f- 4 — 3 • — 1 + 2
- — 1 + 3) ; gênuaux : (3,2 — 3,0 - — - 2,0 - — 4,2) ; tibias (7,5 - — 5,2
- — - 4,1 — 5,1) ; tarses : (17,4 • — 15,3 — • 13,0 - — - 18,0).
La 4e patte est donc beaucoup plus riche que la 3e. Le tibia -
porte un verticille de 6 poils qui paraît constitué comme chez Pàchy I
gnathus et Bimichaelia.
Le famulus, spécial au tarse I, est du type Parhypochthonius.
Nous avons donc un 2e exemple de cette forme chez les Endeo-
stigmata, le premier étant Sphaerolichus (4, p. 99, fig. 20 E).
Le grand solénidion dorsal du tarse I ressemble, par sa taille et »
sa forme ondxilée, à celui d’ Alycosmesis palmata (4, p. 66, fig. 8 B).
On remarque au tibia I un solénidion paraxial très long à insertion
ventrale, naissant derrière le poil P de ce tibia. Tous les solénidions,
quelle que soit leur longueur, sont baculiformes, ou en saucisse,
c’est-à-dire de même diamètre, sensiblement,, à leurs deux bouts.
La griffe, à la patte I, est monodactyle et l’ongle est très petit.
Aux trois autres pattes la griffe est tridactyle avec l’hétérodactylie
du type Sphaerolichus. Le plus grand ongle est la ”, la désignant
un ongle latéral. Il est dans le plan de pseudosymétrie du tarse.
L’ongle médian, presque dans le même plan, est le plus petit. Rela-
tivement aux autres il est dirigé vers le bas. L’ongle la ’ diverge
(du côté para à II, du côté anti à III et IV) comme un ongle latéral
ordinaire.
La vulve est à 2 paires de poils eugénitaux, lesquels sont lisses
et assez longs. Les verrues génitales (3 paires) sont très peu bombées
à leur^ extrémité distale.
Comme il est de règle chez les très petits Acariens la femelle ne
contient jamais qu’un seul œuf développé et celui-ci est très grand.
Je ne sais rien du mâle. Tous les adultes que j’ai étudiés étaient
femelles.
Le genre Coccorchestes est donc assez difficile à classer. Ce n’est
certainement pas de Speleorchestes qu’il se rapproche. Ses affinités
générales sont avec les Terpnacaridae sans d’ailleurs qu’il entre
franchement dans cette famille car plusieurs de ses caractères impor-
tants l’en écartent.
Retenons surtout les griffes. Nous connaissons déjà deux autres
exemples de leur type d’hétérodactylie à II-III-IV. Ce sont Sphae-
rolichus et Labidostomma. Dans les trois cas il y a en même temps
— 406
/
hétéronychie, la griffe n’étant pas à I comme à II-III-IV, mais,
l’hétéronychie de Coccorchestes, avec sa griffe I monodactyle et
petite, diffère entièrement de celles des deux autres genres, où la
griffe I est bidactyle et à gros ongles. Dans l’état de nos connaissances
le genre Coccorchestes représente à lui seul un type bien déterminé
et intéressant d’hétéronychie et d’hétérodactylie.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.). — Oribates de l’Afrique du Nord, 2e série ( BulC
Soc. Hist. Nat. Afrique du Nord, t. 25, p. 235 à 252, 1934).
2. Id. — Observations sur les Acariens. lre sér. (Bull. Mus. Nat. Hist _
Natur. Paris, 2e sér., t. VII, p. 119 à 126, 1935).
3. I(C. — Sur l’ontogénie des Acariens ( Comptes rendus Ac. Sciences,.
t. 206, p. 146 à 150, 1938).
4. Id. — Quelques genres d’Acariens appartenant au groupe des Endeo-
stigmata (Ann. Sc. Natur., Zoologie, 11e sér., t. 2, p. 1 à 122, 1939).
5. Id. — Id. 2e sér. Première partie (Ann. Sc. Natur., Zoologie, 11e sér.,
t. 4, p. 85 à 135, 1942).
6. Id. — Observations sur les Labidostommidae. 3e sér. (Bull. Mus. Nat.
Hist. Natur. Paris, 2e sér., t. XIV, p. 319 à 326, 1942).
7. Jacot (A.-P.). — Four new Arthropods from New England (American
Midi. Natur., t. 20, p. 571 à 574, 1938).
8. Willmann (C.). — Neue Acari aus schlesischen Wiesenbôden (ZooL
Anz., t. 113, p, 273 à 290, ,1936).
407
De la faculté saltatrice chez une larve de Thrombidion
Par Marc André.
La faculté de sauter, extrêmement rare chez les Acariens, a été
observée pour la première fois par Berlese en 1883 chez un Oribate
de la famille des Zetorchestiidae ( Zetorchestes micronychus Berl.) 1.
En 1890 Topsent et Trouessart 2 signalaient les « bonds énormes »
accomplis par le Nanorchestes amphibius T. et T., du groupe des
Endeostigmata.
F. Grandjean 3 relate un certain nombre d’observations sur les
Acariens sauteurs et note que cette faculté n’a été formellement cons-
tatée jusqu’ici que chez les Zetorchestidae, N anorchestidae et Alycidae
(Sebaia et Sphaerolichus) . Il signale en outre une espèce de Coccor-
chestes dont les apodèmes spéciaux et les gros muscles qui leur cor-
respondent en font un animal également sauteur 4.
Aucune remarque de ce genre n’a été faite jusqu’ici sur des
Acariens de la famille des Thrombidiidae. Les adultes, prédateurs,
se déplacent lentement à la recherche de leur nourriture tandis que
leurs larves, toujours parasites, sont généralement trouvées fixées
sur leur hôte ; il est assez rare d’en observer à l’état de vie libre
entre le moment de l’éclosion et celui où elles sont accrochées à leur
victime.
Des expériences d’élevage, tentées récemment sur le Micro-
thrombidium albofasciatum Berl. m’ont permis d’obtenir un assez
grand nombre de larves et j’ai alors constaté que ces dernières font
des bonds considérables pour leur taille (leur longueur ne dépasse
pas 300 ^l) : chaque saut les éloigne de 10 mm. de leur point de départ.
Lorsque les larves du M. albofasciatum déambulent sur la terre
ou sur un végétal elles marchent normalement, cependant avec
agilité, comme toutes les larves de Thrombidions mais si, à quelques
millimètres de l’une d’elles se présente un Sepsis cynipsea L. 5
(Diptère Brach.), qui semble être leur hôte normal, elle bondit sur
, /
1. A. Berlese. Specierum novarum reperiorium, fasc. 4, 1883.
2. E. Topsent et E. Trouessart. Sur un nouveau genre d’Acarien sauteur (Nanor-
chestes amphibius ) des côtes de la Manche. C. R. Acad. Sc., CXI, p. 891, 1890.
3. F. Grandjean. Observations sur les Acariens (8e série). — III. Acariens sauteurs.
Bull. Mus. nat. Hist. nat., 2e s., XVIÎ, p. 403, 1945.
4. Selon les auteurs, les Cheyletus (Cheyletidae) se meuvent par de petits bonds
répétés qu’ils peuvent effectuer non seulement en avant, mais aussi en arrière, quand
ils jugent prudent de faire une soudaine retraite.
5. Je dois à l’obligeance de mon collègue E. Séguy, du Laboratoire d’Entomologie
du Muséum, la détermination de ce Diptère.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
l’Insecte et se fixe immédiatement à lui. Quand, au contraire, on
les place sur un substratum ne leur convenant pas, soit en les con-
servant dans la main ou bien en les déposant sur un Puceron ou
tout autre Insecte, elles s’en éloignent rapidement par un brusque
saut dont la trajectoire correspond à trente-cinq fois environ la
longueur totale de l’Acarien.
Les différents observateurs n’ont malheureusement pas noté
l’ampleur des bonds exécutés par les représentants de chacune des
espèces observées.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
4G9
Une forme larvaire de Tiirombidion (Acarienj trouvée
en France et constituant le type d’un genre nouveau
Par Marc André.
Dans la famille des Thrombidiidae les diverses larves parasites,
munies seulement de six pattes et toutes de couleur rouge plus ou
moins vif, sont très différentes les unes des autres selon le genre
auquel elles appartiennent et se différencient aussi beaucoup de
leurs adultes respectifs, avec lesquels elles n’ont aucune ressem-
blance.
D’une manière générale elles se répartissent en deux groupes sui-
vant qu’elles présentent un seul bouclier sur la face dorsale du podo-
soma ou qu’elles en possèdent deux.
La larve que nous étudions dans ce travail se rattache, sans aucun
doute, par l’ensemble de ses caractères à la famille des Throtnbidiidae
mais elle se distingue immédiatement, des genres connus jusqu’ici,
par l’absence de bouclier dorsal et nous proposerons pour cette
nouvelle forme, la création d’un genre nouveau : Ascutothrombium .
Ascutothrombium n. gen.
La face dorsale du podosoma ne porte pas.de bouclier ; ce dernier
est remplacé par un rudiment de crête métopique, subcirculaire,
limitée sur ses bords par une bande de chitine et divisée en deux aréas
par une crête chitineuse médiane. Dans chacune de ces aréas on
observe une fovéole ou fossette sensilligère au fond de laquelle s’in-
sère une longue soie sensorielle. Cette crête métopique est encadrée
d’une rangée de poils semblant délimiter, par leur position, les
^contours d’un bouclier disparu.
Sur la face ventrale, les coxæ I et II, sont contiguës et séparées
des coxæ III par un intervalle.
Les pattes se terminent par trois griffes : une longue piédiane et
deux latérales plus courtes.
Les palpes maxillaires sont très peu développés et le cinquième
article ou tentacule (tarse), tronqué à son extrémité distale, porte
deux fortes soies terminales. ' .
Ascutothrombium squamosum n. sp.
L’animal, de couleur rouge orange, mesure 680 p de longueur
■sur 430 p de largeur.
Face dorsale (fîg. 1). - — Le podosoma et l’opisthosoma ne sont
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
I
Fig. 1. — Ascutoihrombium squamosum M. André. Face dorsale (X 180).
séparés par aucun plissement de la cuticule qui permettrait de dis-
tinguer leur ligne de jonction. Toute la surface de l’idiosoma est
recouverte d’écailles, semblables à de minces lamelles chitineuses
saillantes, tout à fait caractéristiques (fig. 6).
411 —
La région dorsale antérieure (podosoma) ne porte aucun bouclier.
On observe, à sa place, une sorte de crête métopique rudimentaire
de forme subcirculaire, limitée sur ses bords par une étroite bande
de chitine et divisée en deux aréas par une crête chitineuse médiane.
Dans chacune de ces aréas se trouve une fovéole ou fossette sensilli-
gère au fond de laquelle s’insère une longue soie sensorielle lisse
(soie pseudostigmatique). Cette crête métopique est encadrée d’une
rangée de 17 poils dont les points d’insertion semblent délimiter,
Fig. 2. — Ascutolhrombium squamosum M. André. Face ventrale (X 100).
par leur position, les contours d’un long bouclier hexagonal disparu.
De chaque côté de la crête métopique, un peu en arrière, on distingue
un scutum oculaire chitineux portant deux yeux sessiles dont le
postérieur est plus développé que l’antérieur. Sur le bord interne
de chaque scutum s’insère un poil court, spiniforme.
Toute la face dorsale est pourvue de poils assez forts, spinif ormes,
tous de même type et portés chacun sur un tubercule tronconique
(fig. 6). Indépendamment de ceux qui encadrent la crête métopique
on en observe 5 ou 6 entourant la moitié postérieure de chaque
scutum oculaire. Ensuite le dos est garni de 65 paires de poils que
l’on peut difficilement grouper en rangées soit transversales soit
— 412 —
longitudinales, car elles présentent les unes comme les autres, des-
interruptions.
Face ventrale (fig. 2). — - Les plaques coxales ou coxæ II sont conti-
guës aux coxæ I et séparées des coxæ ÏII par un large intervalle.
Entre les coxæ I et II on observe l’organe larvaire ou urstigma.
Chacune des coxæ I et II porte une vingtaine de poils bien déve-
loppés, les uns lisses, les autres armés de rares, mais fortes barbules
(fig. 5). Les coxæ III sont munies d’une quinzaine de ces mêmes
poils,.
Dans l’espace compris entre les coxæ II et III on remarque une
dizaine de poils de même type que les dorsaux.
Plus en arrière on observe, à la partie postérieure de l’opistho-
soma, deux rangées de 8 poils convergentes de l’arrière vers l’avant
puis, parallèles à chacune d’elles, plus près de la ligne médiane,
deux rangées de 3 ensuite, près du bord postérieur du corps, 8 et,,
finalement, 4 poils. Tous sont de même structure que les dorsaux.
Pattes. — En laissant de côté les articles basilaires (hanches ou
coxæ), les pattes ont six articles libres : trochanter, fémur (nette-
ment partagé en basi- et télofémur), génual, tibia et tarse. Elles sont
recouvertes de poils lisses, plus, ou moins développés, dont le nombre
varie suivant les articles. Chacun des tarses I et II (fig. 7 et 8)
possède, sur la face dorsale, un poil olfactif bacilliforme bien déve-
loppé. Les griffes terminales sont au nombre de trois, c’est-à-dire
une longue griffe médiane et deux latérales, plus courtes. La médiane
est du type ordinaire, lisse, alors que les autres sont munies d’une
dent accessoire, très petite à la griffe externe et bien développée
à la griffe interne.
Pièces buccales. — L’hypostome est largement subtrapézoïdal,,
limité sur ses bords latéraux et postérieur par une forte bande de
chitine. Dans sa partie médiane la ligne de suture des lobes maxillaires
est marquée par un renforcement chitineux. De chaque côté, en
arrière de l’insertion des palpes maxillaires, on voit une paire de
poils (les strobiles ,) lisses.
Les palpes maxillaires (fig. 3 et 4) sont très petits puisque leur
longueur n’excède pas 90 g. Le trochantéro-fémur (formé des articles I
et II fusionnés porte, sur son bord antéro-dorsal, un fort poil imper-
ceptiblement barbulé. L’article suivant (3e — génual) est également
orné, au milieu de sa face dorsale, d’un poil de même structure que
le précédent. L’avant-dernier ou pénultième (4e = tibia) porte
dorsalement trois soies lisses ordinaires et se termine distalement
en, une pointe émoussée paraissant surmontée d’un petit tubercule
qui, sans doute, peut être le coagülum d’un liquide secrété par la
pointe de cette griffe terminale.
Le dernier article (5e = tarse) présente un aspect tout à fait carac-
téristique. Il constitue un petit appendice papilliforme, ou tentacule,.
\
— 413 —
Ascutothrombium squamosum M. André.
Fig. 3, palpe maxillaire gauche : face ventrale ( X 470). — Fig. 4, le même, face externe.
— Fig. 5, poils recouvrant les coxae. — ■ Fig. 6, portion de peau, prise à la partie
postérieure de l’opistliosoma, montrant la structure des poils dorsaux et l’aspect
écailleux de la cuticule. — Fig. 7, 8 et 9, tarses des pattes I, II et III.
tronqué à son extrémité distale qui porte deux fortes soies courbes ;
on observe en outre quatre poils lisses et une soie olfactive bacilli-
forme.
Cette nouvelle espèce, type du genre Ascutothrombium, est repré-
sentée par un unique individu recueilli le 18 juillet 1945 ; à une
vingtaine de centimètres sous la surface du sol, dans l’humus enro-
bant une souche de chêne pourrie. Il a été capturé, en compagnie
de représentants adultes de Microthrombidium ( Enemothrombium)
confusum Berl. et ramosum George, dans la forêt de Conches au lieu-
dit la Noire Vallée (Eure).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 415
Rapport sur une mission en Basse Côte D’Ivoire
Par Renaud Patjlian
Nous avons été chargé par le Gouvernement Général de PA. O. F.
et par le Muséum National d’Histoire Naturelle d’une mission
d’études écologiques en Basse Côte d’ivoire. Au cours d’un séjour
allant du 19 juin au 24 septembre, nous avons poursuivi nos
recherches dans la réserve forestière du Banco et nous avons pu faire
deux tournées, l’une dans le triangle de forêt primaire compris
entre Azaguié, Yapo et La Bé, l’autre dans les massifs duKoua Bocca,
de l’Grombo Bocca et de la région de Man.
Au Banco, tout en effectuant d’importantes récoltes zoologiques
(près de 20.000 Arthropodes, plusieurs centaines de Vertébrés)
qui seront remises pour étude aux différents services du Muséum,
nous avons orienté nos travaux dans deux directions différentes :
1. — Tout d’abord, et en nous efforçant d’en tirer le cadre général
de nos autres recherches, nous avons étudié comparativement la
faune de la forêt et celle des clairières ; analysant le rythme d’acti-
vité nycthéméral de cette faune et en suivant les variations saison-
nières sur la période considérée, période qui comprend la grande
saison des pluies, la petite saison sèche et la petite saison des pluies.
Cette étude a nécessité l’examen de la répartition verticale de la
faune en forêt et nous a obligé à procéder à des récoltes et des
observations jusque dans la couronne des plus hauts arbres de la
forêt. Notre poste d’observation le plus élevé était situé à 45 mètres
et en ce point nous avons fait de nombreuses stations, dont l’une
de 17 heures consécutives, notant les mouvements de la faune et en
en capturant les différents constituants. En même temps nous
avons procédé à l’analyse climatique des diverses strates examinées.
^Les résultats obtenus feront l’objet, après étude systématique,
d’un travail d’ensemble, mais il est possible dès maintenant d’indi-
quer que certaines des conclusions auxquelles Hingston était arrivé
en Guyane ne s’appliquent pas à la forêt africaine. Si l’on fait abs-
traction, d’une part de la couche d’humus, d’autre part de la faune
qui vit à la surface des troncs sur une hauteur d’environ 2 mètres,
on peut affirmer semble-t-il que la forêt de Basse-Côte d’ivoire ne
possède que deux étages faunistiques : d’une part la voûte propre-
ment dite, d’autre part tout l’espace situé entre le sol et cette voûte.
La faune peuplant cette seconde zone est d’autant plus riche qu’on
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
28
416 —
l’observe plus près du sol et tout se passe comme si elle était « filtrée »
vers les étages supérieurs ; certains de ses éléments parviennent même
jusque dans la voûte, mais ils y sont en minorité par rapport aux
éléments propres à la voûte et ne s’aventurant pas au-dessous.
D’autre part, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, et en
particulier contrairement aux résultats des récoltes de Favarel
au Gabon, il ne semble pas que, sauf pour les Lépidoptères et pour
certains groupes de Coléoptères héliophiles : Cétonides et Bupres-
tides, les éléments de la voûte se retrouvent dans les clairières.
2. — Par ailleurs, utilisant les données générales de cette analyse
écologique, nous avons examiné de plus près certains points parti-
culiers. Ce sont : l’étude des modes de destruction des arbres morts
et de la succession de faune qui s’y attache, l’étude des insectes
commensaux de Vertébrés : Mammifères et Oiseaux, l’étude des
termitophiles et myrmécophiles.
Dans la seconde de ces études, nous nous sommes surtout attas
chés à la faune des nids de Ploceidae. Les nids de plusieurs espèce
à des moments différents de l’incubation et de l’éducation des jeunes
ont été examinés comparativement. Nous avons pu déduire cer-
taines règles générales pour l’interprétation du peuplement de ces
nids dans des régions où l’intervention de différences de tempéra-
ture entre le nid et le milieu extérieur ne peut être invoquée comme
cause explicative. Malheureusement, la saison était impropre à
l’étude des nids de Bucerotidae, qui aurait certainement fourni des
indications du plus haut intérêt.
L’étude des termitophiles et myrmécophiles a porté surtout sur
les hôtes des Protermes minutus et de diverses espèces d’ Anomma.
Une récolte de plusieurs milliers de Staphylinides attachés aux
Anomma nous permettra une analyse des caractères morphologiques
des myrmécophiles. Parmi les hôtes de Protermes figurent plusieurs
genres dont l’éthologie était, jusqu’ici, complètement inconnue.
Parallèlement à nos recherches personnelles nous avons, pendant
presque toute la durée de notre séjour au Banco, dirigé les recherches
de quatre stagiaires de l’Office de la Recherche Scientifique Colo-
niale qui avaient suivi pendant l’année scolaire 1944-1945 l’ensei-
gnement d’Entomologie que nous donnons à l’Office. Ces stagiaires
ont pu ainsi se familiariser, dans de bonnes conditions, avec la faune
d’A. O. F. ; d’autre part ils ont poursuivi des recherches personnelles
en vue de l’obtention de leur diplôme d’Entomologiste Colonial.
Ces recherches ont porté, pour A. Grjebine, sur la biologie et la
systématique des Moustiques de forêt ; pour F. Cohic, sur la biologie
et le comportement des Anomma ; pour Th. Le Stanc sur la faune
entomologique des Palmiers sauvages en forêt ; pour A. Vilardebo,
— 417 —
•sur les zoocécidies de la forêt et sur les Insectes nuisibles aux agrumes.
En terminant, je tiens à remercier profondément Monsieur le
Gouverneur Général Cournarie qui, sur l’intervention de
Monsieur le Professeur Th. Monod, a bien voulu nous faire
l’honneur de nous charger de cette mission et a mis à notre dis-
position les moyens matériels nécessaires à son exécution. Messieurs
les Gouverneurs et Administrateurs de Côte-d’Ivoire nous ont prêté
en toute occasion un appui total. Monsieur l’Inspecteur principal
des Eaux et Forêts Bégué, nous a permis d’utiliser le bâtiment de
l’Ecole forestière du Banco et de faire appel au personnel de son
service ; il nous a prodigué, avec une rare et constante amabilité,
l’aide et les conseils les plus précieux ; qu’il en soit vivement remer-
cié. Enfin, il serait difficile d’exprimer tout ce que nous devons
à M. Tournier, Directeur du Centrifan d’Abidjan, sur le plan maté-
riel comme sur le plan moral. Son habileté et son ingéniosité dans
tous les problèmes techniques, son expérience coloniale, son allant
infatigable, nous ont constamment entouré et c’est à lui que revient
la plus grande part des résultats que nous avons pu obtenir. Nous
sommes heureux de pouvoir lui exprimer ici toute notre amicale
reconnaissance.
Au cours de nos deux tournées, nous avons eu la chance de pouvoir
circuler avec Monsieur le Professeur Mangenot et avec M. Bégué,
qui nous ont permis de tirer parti de leur expérience botanique.
D’autre part, trois des stagiaires de l’Office, MM. Cohic, Grjerine
et Le Stanc ont pris une part très active à l’installation des postes
d’observation aériens. Ils ont fait là un travail pénible aussi bien
que délicat et bien souvent dangereux ; je suis très heureux de pou-
voir leur en dire toute ma gratitude.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
Nouvelles observations
sur la larve de z/ Eubria palustris l. (Col. DASCILLIDAE);
COMME ÉLÉMENT DE LA FAUNE HY GROPÉTRIQUE
Par Henri Bertrand.
J’ai donné ici même (Bertrand, 1939-1940) la description des
premiers états de Y Eubria palustris L., accompagnée d’observations
sur la biologie de la larve et de la nymphe, et indiqué également que
des larves analogues, appartenant à des insectes du même groupe
des Eubriihae, avaient déjà été trouvées en divers points du globe ~
Amérique, Indes, Iles de la Sonde.
Assez peu nombreuses et parfois contradictoires sont les données
dont nous disposons touchant l’écologie de ces curieuses larves.
Le fait qu’elles ont été récoltées souvent dans des torrents, joint
à leur forme en « bouclier » si particulière qui les rapproche des larves
également torrenticoles des Eubrianax et Psephenus, a naturellement
amené à considérer ces larves comme des « rhéophiles », spécialement
adaptés à la résistance au courant. C’est ainsi que L. S. West écrit
à leur propos : « Both Psephenus and Helichus 1 are stone-dwellers,.
the margins of their carapaces, when firmly appressed to the stone,
being excellent aids in climbing, no matter how swift the current ».
Pourtant, H. S. Pruthi, qui a capturé aux Indes des larves fort
voisines de celles observées en Amérique par le précédent auteur,
paraît être d’un avis quelque peu différent. Il indique en effet que
ces larves vivent sur les pierres dans les fonds sableux de la rivière
Nerbudda, en des points où le courant est lent et même dans des
flaques stagnantes, parfois en eau légèrement vaseuse, le pPI pouvant
s’élever à 8,45 ; il ajoute que les larves ne peuvent résister à un cou-
rant violent. Quant aux larves de l’Insulinde, récoltées par le
Dr. Thienemann (Bertrand, 1935-1939), elles proviennent de
quinze stations différentes dont cinq sont mentionnées comme
cascades ou chutes d’eau, quatre comme sources, deux comme
ruisseaux, deux comme parois humides ou mouillées, et il convient
d’ajouter que le plus grand nombre des exemplaires ont été pris au
niveau des chutes d’eau ou parois humides. Rappelons encore —
en ce qui concerne les Eubria — que nous avons reçu deux larves
de l’Europe Centrale l’une récoltée sur « une paroi dolomitique
ruisselante près de Lunz (Dr. Ruttner), l’autre parmi les mousses
humides dans les Monts des Sudètes (Dr. Brehm).
1. C’est sous cette dénomination erronée qu’ont été longtemps désignées diverses*
larves d ’Eubriinae (cf. Bertrand, 1939).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 419
Peut-être toutefois les données précédentes paraîtront-elles moins
■contradictoires si on analyse quelque peu les facteurs déterminant
l’écologie propre des larves des Eubriinae, tout au moins celle de la
larve de T Eubria palustris L. ; à ce propos, de récentes observations
dans la nature sont particulièrement significatives.
Le milieu « torrents » groupe en réalité des organismes d’exigences
biologiques assez diverses et le terme de « Théophile » dans son sens
littéral est loin de s’appliquer à tous... Au point de vue du « compor-
tement », il résulte notamment d’expériences de Hubault que des
larves torrenticoles un peu voisines d’aspect et de structure de celles
des Eubria, celles des Helmis (Dryopidae), ne paraissent pas réagir
à l’action du courant. Quant à la résistance même au courant, les
observations que j’ai pu faire m’inclinent à partager l’opinion de
H. S. Pruthi, d’autant que je n’ai jamais rencontré de larves en
des points soit balayés, soit frappés directement par le courant et
j’ajoute même que les larves ne recherchent point les places où
celui-ci brasse particulièrement le liquide, ce qui est dans une cer-
taine mesure le cas pour les Helmis : larves et surtout imagos. Par
contre, on ne saurait nier que grâce à leur forme aplatie, à la bordure
ciliée de leur « bouclier »,'à la paroi membraneuse et souple de leur
face ventrale, les larves des Eubria adhèrent fort bien aux surfaces
mêmes verticales, sur lesquelles elles glissent d’un mouvement lent
mais assuré.
Divers auteurs ont fait ressortir le caractère général de sténo-
thermie des torrenticoles ce qui explique que plusieurs d’entre eux
même parmi les plus typiques (larves de Diptères Simulides) puissent
devenir aussi bien à l’occasion des « crénophiles ») ; c’est le cas, on
le sait, des larves des Helmis. Il paraît en être de même des larves
des Eubriinae : plusieurs larves de l’Insulinde ont été trouvées,
je l’ai dit, dans des sources, et la larve de Y Eubria palustris L. remonte
jusqu’à la source des petits ruisselets du Pays Basque en compagnie
de la larve de V Helmis Perezi Heyd. ; enfin j’ai constaté dans mes
élevages que réchauffement du milieu était fatal aux larves.
On sait que pour les organismes aquatiques, la température tire
pour beaucoup de son importance de son lien direct -avec la teneur
en oxygène dissous ; c’est ce qui explique la présence de rhéophiles
sténothermes en eaux stagnantes quand celles-ci sont froides et
ainsi suffisamment oxygénées. Ajoutons que le taux d’oxygénation
peut aussi être relevé très sensiblement par le brassage du liquide
et l’augmentation relative de la surface, cause bien connue de la
« réapparition » des torrenticoles au niveau des cascades et barrages
(Hubault).
Par ailleurs, les modes mêmes de respiration jouent un rôle déter-
minant dans l’écologie des animaux aquatiques tout particulière-
ment chez les Insectes. A ce propos, il n’est pas rare chez ces der-
niers qu’un même être dispose simultanément de plusieurs modes
de respiration. La simple respiration cutanée suffit à bien des larves
ou larvules de petite taille, à tégument mince ou vivant en eaux
froides ; l’apparition même de la respiration branchiale paraît être
dans une certaine mesure comme un moyen de secours secondaire-
ment acquis : au sein d’un même groupe la présence de branchies
caractérise souvent les limnophiles par rapport aux rhéophiles.
Un cas très fréquent est celui de la combinaison de la respiration
aérienne et de la respiration branchiale aquatique ; cela crée en
un certain sens des exigences d’ordre contradictoires en ce qui
concerne le choix du milieu. J’ai montré que les larves des Eubriinae
et particulièrement celle de VEubria palustris h. possédaient préci-
sément un double mécanisme respiratoire : branchies anales rétrac-
tiles et stigmates postérieurs'*, d’autre part, ces larves étant inca-
pables de nager comme de flotter il leur faut en principe simulta-
nément disposer d’une eau assez oxygénée et se tenir assez près de
la surface. Toutefois, lorsque l’insecte est en « plongée », des poils
hydrofuges se reployant en corbeille autour des orifices stigmatiques
isolent ceux-ci du liquide comme chez les larves des Diptères Stra-
tiomyides et Psychodides.
Mais il existe un milieu naturel auquel se trouvent précisément
appropriées toutes les caractéristiques des larves des Eubriinae
que nous venons d’analyser : aptitude à l’adhésion plutôt qu’à la
fixation aux surfaces, sténothermie relative, respiration branchio-
stigmatique convenant à une vie en surface en eau oxygénée et claire :
c’est le biotope connu sous le nom d’ « hygropétrique ».
C’est Thienemann (1905-1909) qui a désigné scus ce terme
d’hygropétrique la biocénose des « rochers arrosés par une mince
couche d’eau », biocénose exigeant pour son établissement une eau
très pure et très claire et à courant continu. De la minceur de la
couche et du renouvellement découlent bien entendu une teneur
élevée en oxygène, la pureté et la clarté de l’eau étant favorables
également à la respiration des animaux aquatiques ; de plus la
température quoique évidemment plus variable que dans les sources,
se montre relativement stable, ce qui convient aux sténothermes.
Ajoutons pour caractériser encore l’emplacement hygropétrique,
que sa surface doit être suffisamment rugueuse pour permettre
l’adhésion des organismes et que bien que l’emplacement hygro-
pétrique soit généralement éclairé et souvent même ensoleillé, sa
flore est pauvre et surtout constituée de Diatomées 1 ; disons encore
que souvent se constituent des dépôts, notamment calcaires, à la
, 1. Dans un emplacement hygropétrique typique des Pyrénées, à Barèges, ont été-
relevés les éléments suivants : Diatomées : Navicula, Comphonema, Achnantes, Dialomar
Fragilaria ; Algues Vertes : Chlorella (Protococcales), Chlamydomonas (Volvocales) ;
Cyanophycées ; (Détermination de M. Lefebvre).
surface de ces emplacements et parfois certains organismes eux-
mêmes peuvent se trouver recouverts ; c’est le cas des larves des
Diptères Psychodides du genre Pericoma K Bien entendu, une sur-
face hygropétrique peut se créer au voisinage de collections d’eau
fort diverses : ce peut être tout aussi bien au bord d’une source
ou d’un ruisselet qu’auprès d’une cascade ou d’un barrage de torrent
de rivière ou de lac, ou même, loin de tout cours d’eau, par l’effet
d’un écoulement issu d’infiltrations superficielles.
La faune hygropétrique comprend deux groupes d’animaux :
1° ceux à respiration exclusivement aquatique, tirant profit de la
richesse en oxygène dissous du milieu ; 2° ceux à respiration aérienne,
prenant avantage de la structure même du milieu qui leur permet
de maintenir — sauf accident — en contact permanent avec
l’atmosphère leurs organes respiratoires, « vivant le ventre dans
l’eau » et ces derniers à l’air libre ; j’ajouterai à cette définition
de Thienemann qu’une telle condition est favorable aussi à une
troisième catégorie qui possède à la fois respiration aquatique et
respiration aérienne. Thienemann remarque encore qu’au point
de vue de la fixation au support « pour vivre sur les rochers très arrosés,
les organes des espèces hygropétriques ne peuvent se comparer ■ avec
ceux des rhéophiles typiques (larves de Diptères Blépharocérides et
Simulides). Cet auteur qui a observé des emplacements hygropé-
triques en Europe Centrale, notamment au Tyrol, en Suisse, dans
l’Odenwald, la Forêt Noire, les Vosges et le Sauerland, y a recueilli
des organismes appartenant à des groupes zoologiques assez variés :
Insectes, Crustacés, Mollusques, Oligochètes et Turbellariés ; toute- ,
fois il y a lieu de remarquer que le nombre se trouve accru du fait
qu’à côté de ceux qu’il appelle des « euhygropétriques », vraiment
inféodés au milieu, prennent place des hôtes occasionnels « prove-
nant de biotopes voisins, par exemple des sources ou mousses des
cours d’eau, et qui constituent les « tychhygrométriques ».
Les euhygropétriques correspondent à un petit nombre de larves
de Trichoptères et de Diptères :
Trichoptères : Beraea maurus Curtis, Tinodes (T. assimilis Mc
Lachl., T. auréola Zett., T. sylvia Ris), Stactobia (S. fuscicornis
Schneid., S. Eatoniella Mc Lachl.).
Diptères : Orphnephila (O. testacea Macq.), Pericoma (P. nubila
Meig.), Dicranomyia trinotata Meig., Dixa maculata Meig., Hermione
( Oxycera ) pulchella Meig., également des Chironomides : Diamesa,
hygropetrica Kef., Metriocnemus bifidus Kief., Thienemannia gracilis
Kief.
Il est à remarquer que toutes les larves de Trichoptères ont une
1. Feuehborn a ainsi observé un revêtement d’incrustations calcaires à la face
dorsale des larves des P. decipiens Eat. et P. calcila nov. sp. ; chez P . nubila Eat., le
dépôt est formé d’argile (Thienemann, 1909).
422 —
respiration purement aquatique mais cutanée, sans branchies, et
toutes celles des Diptères une respiration aérienne de type méta-
pneustique ( Dixa , Dicranomyia) , plus souvent amphipneustique
(Orphnephila, Pericoma, Hermione) , à‘ l’exception des Chironomides.
Parmi les formes tychhygropétriques citées par Thienemann,
on peut relever notamment d’autres larves de Trichoptères dont
Ptilocolepus granulatus Pict. et de Diptères : Tipulides et Ceratopo-
gonides, encore des larves de Plécoptères : Nemura, aussi des Mol-
lusques : Bythinella (B. Dunkeri ); Limnaea ( L . truncatula Mull),
Ancylus ( Ancylastrum) simplex Bue hoz). En ce qui concerne les
Coléoptères, Thienemann a rarement rencontré des larves de Dryo-
pides, plus souvent des larves d’Hélodides, enfin l’Hydrophilide
Anacaena globulus Payk. à l’état imaginai.
Mais les euhygropétriques eux-mêmes ne, sont pas absolument
exclusifs ; Thienemann convient « qu’aucune biocénose n’est isolée
dans la nature » et il signale que des euhygropétriques comme
Beraea, Orphnephila, Dixa, se retrouvent dans les « très petits ruis-
seaux de source ».
Bien qu’au regard des définitions et considérations qui précèdent,
les larves des Euhriinae et plus spécialement celles des Eubria
apparaissent p£r l’ensemble de leur écologie comme devant a priori
participer à la constitution de la faune hygropétrique, les faits pré-
cédemment cités, trop isolés, ne pouvaient être invoqués qu’à titre
de présomption. Et tout au contraire, mes récoltes et observations
de 1937 à 1938 ne pouvaient que laisser l’impression que ces larves
se trouvaient plutôt assez exclusivement liées au biotope particulier
correspondant aux petits ruisseaux de source de régions boisées de
médiocre altitude ; l’absence même des larves de Y Eubria palustris L.
dans la vallée du Saison — coïncidant avec une modification de la
faune aquatique en quelques-uns de ses éléments - — - m’aurait conduit
à penser qu’une action actuelle ou ancienne les éeartait de ce biotope.
Aussi je me proposais en 1945 de poursuivre les recherches dans la
vallée du Saison et de les étendre à la vallée voisine du gave d’Aspe.
Par suite des circonstances, j’ai été amené au contraire à visiter plus
à l’Est les vallées des gaves d’Ossau, de Cauterets et de Luz ; cela
m’a valu de découvrir à nouveau des larves d 'Eubria en grande
abondance, mais beaucoup moins dans le biotope favori que je leur
connaissais que dans des milieux hygropétriques tout à fait typiques
et ceci successivement à Cauterets, à Barèges, Gourette (près des
Eaux Bonnes) et Eaux Chaudes.
A Cauterets tout d’abord, on rencontre toute une série de rochers
ruisselants ou mouillés le long de la route de Cauterets à la Raillère,
à la sortie même de Cauterets, puis, un peu plus loin, en deçà et au
delà du pont croisant le gave et la voie du chemin de fer électrique,
et établi à la côte 978. Là, sur des schistes et calcaires du Dinantien
423 —
«ur la roche nue ou sur des dépôts calcaires se développent quelques
végétations cryptogamiques, les emplacements hygropétriques géné-
ralement entourés de mousses. Dans ce milieu j’ai recueilli des larves
de Diptères : Orphnephila, Pericoma, Dixa, Tipulides et de Tri-
choptères : Stactobia, également des larves de Plécoptères ( Nemura
■s. str .) et Ephemeroptères (Baetis) ; enfin Anacaena globulus Payk
Eaccobius obscuratus Rottb et quelques Mollusques : Ancylus ( Ancy -
lastrum), capuloides Jan et Bythinella brevis Drap. Sur trois empla-
cements hygropétriques examinés, deux renfermaient et en grand
nombre et à divers stades, des larves d’ Eubria palustris L. Par
contre il ne paraissait pas y avoir de larves à' Eubria sur des blocs
et rochers mouillés à la cascade de Lutour où abondaient larves
•à’ Orphnephila, Dicranomyia et Pericoma. Je n’ai pas non plus ren-
contré de larves 6? Eubria, à une altitiide beaucoup plus élevée,
sur un rocher arrosé, près du lac de Gaube (vers 1.700 mètres)
où s’était établie pourtant une faune hygropétrique avec Stactobia,
.Hermione, Dicranomyia.
A Barèges il existe encore une série de surfaces hygropétriques
le long de la route thermale, depuis les dernières maisons du village
{1.219 mètres) jusqu’à environ 1.500 mètres en amont. En ce point
la route est bordée au sud par un affleurement de calcaires dinantiens
et de calcaire dévoniens à Polypiers. J’ai examiné successivement,
à la sortie de Barèges, les abords de deux petites cascades, de quel-
ques mètres de chute, où des parois verticales, un peu abritées,
étaient en grande partie envahies par les mousses ; puis plus loin
le simple écoulement d’un ruisselet, et, dans l’intervalle, des milieux
hygropétriques beaucoup plus typiques formés par des rochers
ruisselants ou suintants bien découverts, à surface garnie d’une croûte
calcaire continue. On retrouvait là la faunule observée à Cauterets :
Orphnephila, Pericoma, Hermione, Dixa, Stactobia, Nemura, Ancylus,
Limnaea, ( L . trunculata Mull.) Pericoma en particulière abondance
et là encore, en nombre, les larves de Y Eubria palustris L. Il y a
lieu de remarquer que tandis qu’une partie au moins de cette faunule
étant commune aux rochers, au ruisselet et aux cascades, les larves
■des Eubria sent strictement cantonnées sur les rochers.
Au delà des Eaux-Bonnes à Gourette (1.400 mètres), la route
thermale quitte la vallée du Valentin, affluent du gave d’Ossau pour
-gagner le col d’Aubisque (1.710 mètres) ; cette région est surtout cal-
caire. Peu après Gourette, un peu avant la limite des bois, la route
est surplombée par des rochers ruisselants recouverts d’une épaisse
couche de concrétions calcaires. On retrouve là, bien entendu, la
faune hygropétrique avec grand nombre de larves de Pericoma,
■des larves de Simulium, d’ Hermione, beaucoup de larves de Stactobia,
certaines sans fourreau, apparaissant comme de minuscules points
inoirs à la surface du tuf et aussi enfin des larves d , Eubria palustris L.
— 424 —
Au delà de la zone boisée, entre 1.500 et 1.600 mètres, sur un rocher
mouillé, j’ai trouvé encore quelques larves de Pericoma, d ’Hermioné
et de Stactobia ; elles étaient accompagnées d’un Laccobius-
obscuratus Rottb. d’un Hydroporus nigrita F. et de larves d’Eubria
palustris L. Enfin, à Gourette même, sur les vasques humides d’un
ruisselet calcaire 1, on retrouvait plusieurs des représentants de la
faune hygropétrique : larves de Stactobia, d' Orphnephila et aussi
à' Atricliopogon accompagnées de larves d’Eubria palustris L.
Aux Eaux Chaudes, la rive droite du gave d’Ossau est dominée-
par le massif du Gourzy dont les pentes, formées de calcaires à Hipou-
rites, sont entièrement boisées et sillonnées par plusieurs ruisselets,
traversées par le chemin conduisant aux grottes. Dans l’un d’eux
qui est calcaire et d’aspect absolument comparable au ruisselet de
Gourette, j’ai pu recueillir des larves hygropétriques : larves de
Stactobia notamment et nymphes d ’ Atrichopogon, avec encore des
larves d’Eubria palustris L. Un peu plus loin, toujours sur le sentier
des grottes,, et à peu de distance de celles-ci, j’ai retrouvé sur un
rocher mouillé des larves de Diptères, notamment d’ Orphnephila r
de Peticoma, de Dicranomyia et des larves de Stactobia, toujours
avec des larves d’Eubria palustris L.
Lorsqu’on examine un emplacement hygropétrique on y remarque
dans une certaine mesure une répartition des organismes en « zones ».
C’est ainsi que dans le ruissellement même on rencontre, mêlées
à des euhygropétriques comme les larves d’ Orphnephila et de Dixay
des tychhygrop étriqués : larves de Nemura et de Baetis par exemple
également de Simulium ; dans les parties à courant moins vif, mais
toujours franchement mouillées, on trouve des larves d ’Hermione^
de Pericoma, de Stactobia, également parfois des larves de Dicra-
nomyia, de Tipulides, et là apparaissent les larves de 1 ’Eubria
palustris L. qùe l’on observe encore tout à fait à la périphérie, dans
des parties parfois seulement humides. Thienemann avait bien
noté ce fait et, à ce propos, il indique que les nymphes des Diptères,,
au contraire, des larves, ne seraient pas parfois hygropétriques.
Je n’ai pas rencontré de nymphes d’Eubria, mais d’après les obser-
vations faites dans les élevages, il est vraisemblable que ces nymphes
se tiennent dans des régions très humides, voire mouillées.
Quoiqu’il en soit d’après les observations qui précèdent, il apparaît
nettement que les larves des Eubria ne sont pour ainsi dire liées
« qu’à titre d’organismes hygropétriques » aux ruisselets de source,
pouvant même s’écarter de ceux-ci dans certaines régions et cer-
1. Les larves des Eubria s’accommodent fort bien d’eaux très calcaires ; (à Béhérobie
, j’avais déjà trouvé en 1938 des larves en un point où se déposait du tuf) ; il en est.
d’ailleurs de même d’autres larves de Coléoptères aquatiques, notamment celles de-
certains Hydraenidae (Oclhebius exscülptus Germ.) et de Dryopidae (Helmis et surtout.
Biolus).
— 425 —
taines conditions ; elles se rencontrent au contraire de façon assez,
constante dans les emplacements hygrop étriqués et méritent à
notre avis par l’ensemble de leur écologie d’être classées parmi les
euhygropétriques ; on peut ajouter qu’à l’exemple des « larves de
Pericoma et d’ Atrichopogon Muelleri, dont parle Thienemann
(1926) », elles sont peu rhéophiles et se situent à la limite des animaux
véritablement aquatiques et de ceux préférant seulement l’humi-
dité 1 ». On ne peut pour autant étendre cette conclusion à l’ensemble
des larves des Eubriinae, mais il est permis de penser que la « rhéo-
philie » de ces larves reste à démontrer et qu’il ne semble pas qu’il
y ait lieu de les rapprocher pas plus biologiquement que morpho-
logiquement des larves des Psephenoides, Eubrianax et Psephenus .
Laboratoire Maritime du Muséum, à Dinard.
' BIBLIOGRAPHIE
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Limnologique Allemande en Insulinde. Archio. /. Hydrobiol. Bd. IV,
Trooische Binnengewasser Bd. VI, 1935 et Addendum, ibid. Bd. XIV,
VIII, 1939.
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2, 3, 1938.
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1940.
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mucker. Ein Beitrag zur Okologie der Feuchten. Verhandl. Int. Ver ein.
„ /. theoret. ang. Limnologie, Kiel, 1923.
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Bull. biol. France et Belgique, Suppl., 1937.
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(Dryopidae, Col.). Rec. Ind. Mus., XXXIII, 1929.
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AU. /. Syst ., XXII, 1905.
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hygropetrica. Ann. Biol, lac., IV, 1909.
West (L.-S.). — A preliminary study ol larval structure in the Dryopidae..
Ann. Soc. Ent. Am., XXII, 1929.
1. A ce propos, en confirmation de mes précédentes observations, j’ai pu constater
qu’une fois immergées, des larves provenant de Barèges sé sont rapidement retirées
de l’eau, gagnant une zone humide ou mouillée.
— 426
■■V V jLL.V , : ■ V.- -V;> ■■ ’ ;
Les Mollusques de France de la collection Loçard.
Mollusques terrestres (8e note). Famille Helicidæ (suite) *
Par Gustave Cherbonnier.
Sous-genre Xerocincta de Monterosato 1892.
{ Xerophila Albers, 1850 (pars) ; Helicella Moquin-Tandon, 1855 (pars)].
. , , . V
Helicella (Xerocincta) (Draparnaua, 1805).
1. — Hélix neglecta Draparnaud, 1805. Alpes-Maritimes : Cannes, Men-
ton. Aude : Carcassonne, Limoux. Bouches du Rhône : Aix-en-
Provence, Marseille, Saint- Andéol. Corse : Calvi, Saint-Florent. Gard :
Alais. Haute-Garonne : Villefranche-Lauraguais. Tarn : Castres.
Var : La Seyne, Toulon. Vaucluse : Avignon [VI-5].
2. — • ITelix acosmeta Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Cam es,
Grasse. Gard : Aigues-Mortes. Haute-Garonne : Toulouse. Hautes-
Pyrénées : Tarbes. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie, Agen.
Rhône : Lyon. Var : Rians, Saint- Raphaël, Saint-Tropez, Toulon.
Vaucluse : Gadagne [VI-5].
3. — Hélix aginnica Locard, 1882. Alpes-Maritimes : Menton. Ariège :
Foix. Bouches-du-Rhône : Orgon. Hérault : Montpellier. Lot-et-
Garonne : Port-Sainte-Marie. Tarn-et-Garonne : Albi [VI-5].
4. — - Hélix Cahuzaci Bourguignat, 1883. Gard : Aramon, Nîmes. Haute-
Garonne : Montlaur, Villefranche-Lauraguais. Lot-et-Garonne :
Port-Sainte-Marie. Rhône : Lyon. Var : Roquebrune, Saint-Tropez
[VI-5].
5. — ■ Hélix ericetorella Servain, 1894. Alpes-Maritimes : Nice. Gard :
Aramon. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Rhône : Lyon. Var :
Saint-Tropez, Toulon. Vaucluse : Avignon [VI-5].
6. — Hélix lersiana Fagot, 1883. Aveyron : Estaing. Gard : Goudargues.
Haute-Garonne : Villefranche-Lauraguais. Hérault : Montpellier.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Tarn-et-Garonne : Lauzerte
[VI-5].
Helicella (Xerocincta) trepidula (Servain, 1881).
1. — Hélix trepidula Servain, 1881. Alpes-Maritimes : Nice. Aveyron :
Estaing. Bouches-du-Rhône : Arles, Marseille, Saint-Andéol. Haute-
Garonne : Toulouse, Villefranche-Lauraguais. Rhône : Lyon. Var :
Bandol, Draguignan, Ile Porquerolles, Roquebrune, Sanary. Vaucluse :
Avignon, Carpentras [VI-6].
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 427 —
2. — Hélix auscitanica Gourdon, 1889. Haute-Garonne : Luchon
[VI-5].
3. — Hélix eupalotina Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Ile Sainte-
Marguerite. Bouches-du-Rhône : Orgon. Haute-Garonne : Toulouse*
Villefranche-Lauraguais. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Pyré-
nées-Orientales : Céret. Tarn : Castres. Var : Saint-Tropez, Toulon
[YI-5].
4. — Hélix herbatica Fagot, 1883. Alpes-Maritimes : Cannes. Var :
La Sainte-Beaume [VI-5].
5. • — Hélix limara Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Menton, Nice.
Ariège : Foix. Drôme : Bourg du Péage. Gard : Aigues-Mortes. Gers :.
Auch. Haute-Garonne : Toulouse, Villefranche. Hérault : Montpel-
lier. Lot-et-Garonne : Agen, Port-Sainte-Marie. Rhône : Lyon.
Var : Toulon. Vaucluse : Avignon, Bollène [VI-5].
6. > — Hélix luteclina Locard, 1890. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie
[VI-5].
7. — Hélix misarella Péchaud, 1894. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton.
Aude : Carcassonne. Gard : Go ndargues. Hérault : Montpellier.
Var : Hyères. Vaucluse : Avignon [VI-5].
8. — Hélix sublersiana Bourguignat, 1894. Aveyron : Gorges de Luzen.
Bouches-du-Rhône : Arles. Haute-Garonne : Toulouse [VI-6].
9. — Hélix talepora Bourguignat, 1882. Aveyron : Estaing. Basses-
Alpes : Digne. Bouches-du-Rhône : Arles, Marseille, Saint-Chamas.
Haute-Garonne : Toulouse. Villefranche-Lauraguais. Hautes-Pyré-
nées : Bagnères-de-Bigorre. Hérault : Montpellier. Lot-et-Garonne :
Port-Sainte-Marie [VI-6],
10. — Hélix tarbella Berthier 1894. Bouches-du-Rhône : Saint-Andéol.
Gard : Aramon [VI-6].
11. — Hélix trepidulina Locard, 1891. Alpes-Maritimes : Nice. Bouches-
du-Bhône : Arles, Marseille. Hérault : Lamalou. Rhône : Lyon.
Var : Cogolin, Saint-Tropez, Toulon [VI-6].
12. • — Hélix triphera Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Nice.
Bouches-du-Rhône : Marseille. Rhône : Lyon. Var : Saint-Tropez
[VI-6].
13. ■ — Hélix xera Hagenmüller, 1882. Bouches-du-Rhône : Marseille.
Var : Hyères ([VI-6].
Helicella (Xerocincta) subneglecta (Bourguignat, 1860).
Hélix subneglecta Bourguignat, 1860. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton*
Nice. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence,
Saint-Chamas. Haute-Garonne : Toulouse, Villefranche-Lauraguais.
Hérault : Cette, Montpellier. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie.
Rhône : Lyon. Var : Le Luc, Roquebrune [VI-6].
428
Sous-genre Xeromagna de Monterosato, 1892.
1 Helicella , Xerophila , auteurs divers ; Xeromagna-Xerolauta — Xerovera
— Xerolissa de Monterosato, 1892].
Helicella (Xeromagna) cespitum (Draparnaud, 1801).
I. — Hélix cespiium Draparnaud, 1801. Alpes-Maritimes : Cannes,
Grasse, Menton, Nice, Villefranche. Basses-Alpes : Digne. Bouches-
du-Rhône : Les Baux. Drôme : Crest. Gard : Beaucaire. Hautes-
Alpes : Gap. Hérault : Montpellier. Pyrénées-Orientales : Céret.
Var : Brignolles, Carcès, Draguignan, Le Luc, La Sainte-Beaume,
Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Saint-Zacharie, Toulon, Vidauban. Vau-
cluse : Apt, Cucuron [VI-6],
"2. — Hélix armoricana Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Cannes,
Menton, Nice. Drôme : Crest. Hautes-Alpes : Gap. Var : Brignolles,
Carcès, Draguignan, Le Luc, Sanary, Saint-Tropez, Toulon. Vaucluse :
Valréas [VI-6].
3. — Hélix bradypora Florence, 1894. Aveyron : Saint- Afrique. Bouches-
du-Rhône : Orgon. Var : Draguignan, Sanary [VI-6].
4. — Hélix Chardoni Bourguignat, 1894. Var : Toulon [VI-6].
5. — Hélix Dantei Bourguignat, 1880. Var : La Sainte-Beaume [VI-6].
6. — Hélix glebula Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes. Lot-et-
Garonne : Port-Sainte-Marie. Var : Le Luc, Toulon [VI-6].
7. — Hélix Hanryi Florence, 1894. Aude : Leucate. Bouches-du-Rhône :
Marseille. Var : Draguignan, Saint-Tropez, Saint-Maxime, Sanary,
Toulon [VI-7J.
8. — Hélix ilicis Florence, 1885. Alpes-Maritimes : Menton, Nice.
Basses-Alpes : Digne. Var : Carcès, Draguignan, Saint-Raphaël,
Saint-Tropez. Vaucluse : Valréas [VI-7].
9. — Hélix pisanorum Bourguignat, 1882. Alpes-Maritimes : Saint-
Martin-de-Lentosque. Basses-Alpes : Digne. Bouçhes-du-Rhône :
Les Baux. Var : Saint-Mandrier, La Sainte-Beaume, Sanary, Toulon
[VI-7]. •
10. — Hélix sanarisensis Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes.
Var : Draguignan, Saint-Tropez, Sanary [VI-7].
II. — Hélix subpampelonensis Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Nice.
Basses-Alpes : Castellane. Bouches-du-Rhône : Arles. Drôme :
Saint-Paul-Trois-Châteaux. Gard : Aramon, Nîmes, Saint-Ambroix.
Vaucluse : Gordes [VI-7].
Helicella (Xeromagna) cespitum var. arenarum Bourguignat, 1864.
1. — • Hélix arenarum Bourguignat, 1864. Basses-Pyrénées : Saint-Jean-
de-Luz. Bouches-du-Rhône : Arles. Gard : Aramon, Beaucaire,
Nîmes. Hérault ; Montpellier. Vaucluse : Apt [VI-7].
2. — Hélix arenivaga Mabille, 1867. Aude : Narbonne. Var : Carcès,
Le Luc, Toulon [VI-7].
- <
— 429
Helicella (Xeromagna) cespitum var. introducta Ziegler, 1877.
Hélix introducta Ziegler, 1877. Alpes-Maritimes : Cannes. Bouches-
du-Rhône : Marseille. Drôme : Crest. Gard : Beaucaire, Digne. Hautes-
Alpes : Gap. Vaucluse : Cucuron, Valréas [VI-7].
Helicella (Xeromagna) Arigoi (Rossmâssler, 1854).
Hélix Arigoi Rossmâssler, 1854. Basses-Pyrénées : Hendaye. Bouches-
du-Rhône : Orgon. Gard : Digne. Pyrénées-Orientales : Amélie-
les-Bains. Var : Rians [VI-7].
Helicella (Xeromagna) Adolfi (Pfeiffer, 1854).
Hélix Adolfi Pfeiffer, 1854. Basses-Alpes : Sisteron. Gard : Aramôn,
Nîmes. Hérault : Montpellier. Rhône : Lyon. Var : Bandol, Carcès,
Draguignan, Gonfaron, Hyères, Le Luc, Sanary, Toulon [VI-7].
Hellicela (Xeromagna) erratiéa (Mabille, 1881).
Hélix manticina Mabille, 1881. Alpes-Maritimes : Menton, Nice. Bouches-
du-Rhône : Lamanon, Marseille. Var : Brignolles, Carcès, Fréjus,
Gonfaron, Le Luc, Rians, La Seyne, Saint-Mandrier, Saint-Maxime,
Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Sanary, Toulon [VI-7].
Helicella (Xeromagna) erratica var. neutra Pollonera, 1893.
Hélix neutra Pollonera, 1893. Hérault : Lodève. Var : Sanary [VI-7].'
Helicella (Xeromagna) Terveri (Michaud, 1831).
1. — Hélix Terveri Michaud, 1831. Var : Hyères, Le Luc, Sanary [VI-8].
2. — Hélix adolia Florence, 1884. Alpes-Maritimes : Cannes. Var :
Le Luc [VI-7].
3. — Hélix euthymeana Locard, 1883. Alpes-Maritimes : Menton,
Nice. Var : La Seyne [VI-8].
4. — Hélix Luci Florence, 1884. Alpes-Maritimes : Beaulieu, Cannes.
Var : Bandol, Carcès, Fréjus, Hyères, Le Luc, Porquerolles, Saint-
Raphaël, La Sainte-Beaume, Sanary [VI-8].
5. ■* — Hélix maristorum Florence, 1884. Alpes-Maritimes : Cannes.
Var : Bandol, Carcès, Draguignan, Le Luc, Saint-Raphaël, Saint-Tropez,
Sanary, Toulon [VI-8].
6. — Hélix Paulini Locard, 1896. Alpes-Maritimes : Cannes. Bouches-
du-Rhône : Aix-en-Provence. Yar : Bandol, Carcès, Hyères, La Seyne,
Le Luc, Ollioules, Porquerolles, Saint-Maxime, Saint-Raphaël, Saint-
Tropez, Sanary, Toulon [VI-8]. ,
Helicella (Xeromagna) sphaerita (Hartmann, 1844).
1. — Hélix sphaerita Hartmann, 1884. Algérie [VI-8] .
2. — Hélix nantica Locard, 1882. Var : Saint-Raphaël, Toulon [VI-9].
— 430 —
3. — • Hélix Oswaldi Berenguier, 1894. Var : Clos Oswald à Roquebrune,
Sanary [VI-9]. _
4. — Hélix panescorsei Berenguier, 1883. Hérault : Cette. Var : Roque-
brune, Sanary [VI-9].
5. — Hélix vardonensis Locard, 1890. Alpes-Maritimes : Nice. Gard r
Aramon, Nîmes. Var : Rians, Sanary. Vaucluse : Bollène, Sainte-
Cécile [VI-9].
6. — Hélix varusensis Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Beaulieu. Var t
Bandol, Ile des Embiers, Revest-Vieux [VI-9].
Helicella (Xeromagna) augustiniana (Bourguignat, 1880).
1. — Hélix augustiniana Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes,,
Menton, Nice. Aveyron : Saint- Afrique. Bouches-du-Rhône : Mar-
seille. Gard : Nîmes. Hérault : Palavas. Seine : La Plaine-Saint-
Denis. Var : Fréjus, Le Luc, Saint-Tropez. Vaucluse : Orgon [VI-8]_
2. — Hélix actiella Locard, 1885. Alpes-Maritimes : Nice. Bouches-
du-Rhône : Aix-en-Provence, Saint-Rémy. Calvados : Villers-sur-
Mer. Charente-Maritime : Royan. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-
Marie. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains, Prades. Var : Tou-
lon [VI-8].
3. — Hélix labida Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Antibes, Cannes,
Ile Sainte-Marguerite, Nice. Ariège : Tarascon. Bouches-du-Rhône r
Les Baux, Aix-en-Provence. Gard : Nîmes [VI-8].
4. — • Hélix leviculina Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Menton, Nice.
Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles. Hérault : Béziers.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Seine : Charenton. Var : La
Seyne, Toulon. Vaucluse : Orgon [VI-8].
5. — Hélix Limbifera Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton,
Nice, Saint-Cézaire. Ariège : Tarascon. Aude : Leucate. Basses-
Pyrénées : Saint- Jean-de-Luz. Bouches-du-Rhône : Arles, Barben-
tarnes, Les Baux, Marseille, Orgon, Saint-Andéol, Saint-Chamas.
Calvados : Trouville. Charente-Maritime : La Rochelle. Finistère :
Brest. Gard : Aigues-Moites, Les Angles, Aramon, Nîmes, Pont-du-
Gard, Remoulins, Sazé, Théziers. Gironde : Bordeaux. Loire-Infé-
rieure : Saint-Nazaire. Manche : Cherbourg. Seine : Arcueil, Fort de
Bicêtre. Var : Carcès, La Seyne, Toulon. Vaucluse : Avignon, Gadagne,
Orange, Villeneuve [VI-8 et. 9],
6. — Hélix terraria Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes, Nice,
Villefranche. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Bar-bentannes,
Marseille. Gard : Les Angles, Nîmes, Théziers. Var : Carcès, Château-
neuf, Bandol, Hyères, Sanary, Toulon. Vaucluse : Gadagne, Orgon
[VI-9].
Sous-genre Cernuella Schlüter, 1 838.
[Heliomanes Brown, 1845 (non de Férussac, 1821) ; Xerophila Albers,
1850 (pars.) ; Helicopsis Kobelt, 1904 (non Hermannsen, 1847].
— 431 —
Helicella (Cernuella) variabilis (Draparnaud, 1801).
T. — Hélix variabilis Draparnaud, 1801. Alpes-Maritimes : Cannes.
Ariège : Tarascon. Aude : Villegly. Bouches-du-Rhône : Arles, Bar-
bentannes, Saint-Chamas. Calvados : Lagrune-sur-Mer. Charente-
Maritime : Coux, La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré. Drôme : Bourg
du Péage. Finistère : Brest. Gard : Les Angles, Fournès, Nîmes,
Remoulins, Rocheîoit, Villegly, Villeneuve-les-Avignon. Haute-
Garonne : Toulouse. Hérault : Montpellier, Palavas. Lot-ei-
Garonne: Port-Sainte-Marie . Manche ; Cherbourg. Oise : Sennevières.
Seine-et-Oise : Meudon. Var : Hyères, La Seyne. Vaucluse : Avi-
gnon, Cucuron, Gadagne, . Orange, Orgon. Vendée : Saint- Jean-de-
Mont [VI-9 et 10].
2. — Hélix astata Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Vence, Menton,
Nice. Gard : Les Angles, Aramon, Nîmes. Var : Toulon [VI-9].
3. — Hélix lentipes Locara., 1892. Bouches-du-Rhône : Arles, Rognac,
Saint-Chamas. Charente-Maritime : Coux. Gard : Aramon, Beau-
caire, Montfaucon, Nîmes, Sazé, Villeneuve-les-Avignon. Gironde :
Bordeaux. Seine-et-Oise : Meudon. Vaucluse : Avignon, Gadagne,
Gigondas, Orange, Orgon [VI-9].
4. — Hélix leonis Locard, 1893. Bouches-du-Rhône : Arles. Charente :
Angoulême. Var : Saint-Raphaël, Toulon [VI-9].
5. — Iielix lutosinula Locard, 1903. Alpes-Maritimes : Cannes. Bouches-
du-Rhône : Arles. Charente-Maritime : Saint-Martin-de-Ré. Gard :
Les Angles, Remoulins, Villeneuve-les-Avignon. Var : Hyères, Saint-
Raphaël [VI-9].
15. — Hélix petrophila Locard, 1892. Aude : Villegly. Bouches-du-Rhône :
Arles, Barbentannes. Gard : Nîmes, Remoulins, Rochefort. Vaucluse :
Avignon [VI-9].
7. — Hélix plenaria Locard, 1890. Var : Toulon [VI-9].
8. - — • Hélix privatiformis Hagenmüller, 1894. Bouches-du-Rhône : Bar-
bentannes. Gard : Aramon, Montfaucon, Nîmes. Vaucluse : Caumont,
Orange, Orgon [VI-9].
8. — Hélix subluteata Locard, 1902. Alpes-Maritimes : Grasse [VI-9],
10. — Hélix zitanica Letourneux et Bourguignat, 1887. Aude : Narbonne.
Bouches-du-Rhône : Arles, Barbentannes. Gard : Rochefort, Sazé
[VI-10].
Helicella (Cernuella) variabilis var. suberis Bourguignat, 1885.
T. — Hélix suberis Bourguignat, 1885. Bouches-du-Rhône : Arles,
Bourbon. Charente-Maritime : Coux. Gard : Aramon, Nîmes, Remou-
lins. Seine : Passy. Var : Hyères, Saint-Raphacl. Vaucluse : Avignon
[VI-12],
2. — Hélix acomptiella Locard, 1891. Aude : Carcassonne. Aveyron :
Saint-Afrique. Calvados : Villers-sur-Mer. Charente-Maritime : Coux,
Ile de Ré, La Rochelle. Finistère : Brest. Gironde : Bordeaux. Lozère :
Mende. Seine : Montrouge, Saint-Denis. Vaucluse : Avignon [VI-10].
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945. 29
432
3. — Hélix ademata Bourguignat, 1885. Alpes-Maritimes : Cannes.
Bouches-du-Rhône : Arles. Charente-Maritime : Ile de Ré. Gard r
Pont-du-Gard, Nîmes. Haute-Garonne : Toulouse. Pas-de-Calais t
Ambleteuse. Seine : Saint-Denis. Vaucluse : Avignon [VI-10].
4. — Hélix alarieana Fagot, 1892. Aude : Mont-Alaric. Vaucluse :
Gigondas [VI-10].
5. — Hélix bullina Locard, 1891. Alpes-Maritimes : Cannes. Vaucluse v
Avignon [VI-10].
6. — ■ Hélix calculina Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes. Bouches-
du-Rhône : Arles. Charente-Maritime : Coux. Gard : Nîmes, Roche-
fort. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Rhône : Lyon. Var t
Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon, Orgon. Vendée : Saint- Jean -du-
Mont [VI-11].
7. — Hélix Evenosi Bourguignat, 1885. Bouches-du-Rhône- : Saint-
Andéol. Charente-Maritime : Coux. Gard : Aigues-Mortes, Les Angles ,
Nîmes. Haute-Garonne : Toulouse. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-
Marie. Seine-et-Oise : Argenteuil. Var : Le Luc, La Seyne, Rians.
Vaucluse : Avignon [VI-11].
8. — Hélix fusiana Bourguignat, 1885. Ariège : Tarascon. Bouches-
du-Rhône : Arles, Barbentannes, Boulbon, Marseille, Saint-Rémy.
Gard : Les Angles, Aramon, Beaucaire, Nîmes, Villeneuve-les-Avi-
gnon. Hérault : Montpellier. Rhône : Lyon. Var : Camps, Hyères,.
Le Luc. Vaucluse : Avignon, Orange, Orgon [VI-11].
9. — Hélix kalona Berthier, 1894. Alpes-Maritimes t Nice. Bouches-
du-Rhône : Arles. Gard : Aramon, Gondargues, Pujaut. Hérault
Montpellier. Seine : Passy. Var : La Seyne, Saint-Tropez. Vaucluse i
Avignon [VI-11].
10. — Hélix limarella Hagenmüller, 1889. Alpes-Maritimes : Antibes,.
Grasse, Nice. Gard : Nîmes. Haute-Garonne : Toulouse. Seine r.
Passy. Var : Châteauneuf, Hyères. Vaucluse : Avignon [VI-12].
11. — Hélix mendranopsis Locard, 1890. Alpes-Maritimes : Beaulieu.
Ariège : Tarascon. Aude : Carcassonne, Leucate, Limoux. Bouches-
du-Rhône : Arles, Barbentannes, Saint-Chamas. Calvados : Villers-
sur-Mer, Charente-Maritime : La Rochelle, Royan, Coux, Saint-
Martin de Ré. Gard : Les Angles, Nîmes, Remoulins, Pont-du-Gard*
Théziers. Haute-Garonne : "Toulouse. Hérault : Montpellier. Lot-
et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Manche : Iles Chausey. Morbihan :
Belle-Isle. Oise : Sennevières. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-
Bains. Rhône : Lyon. Seine : Arcueil, Asnières, Bicêtre, Courbevoie*
Gentilly, Paris, square Alboni. Seine-et-Oise : Argenteuil. Seine-et-
Marne ; Lagny. Var : Toulon. Vaucluse : Avignon [VI-12],
12. — Hélix nemausensis Bourguignat, 1894. Ariège : Tarascon. Bouches-
du-Rhône : Arles. Charente-Maritime : La Rochelle, Ile de Ré,
Coux. Finistère : Brest. Gard : Aigues-Mortes, Aramon, Nîmes,
Pujaut, Pont-du-Gard, Remoulins. Lot-et-Garonne : Agen, Port-
Sainte-Marie. Rhône : Lyon. Seine : Arcueil, Ivry, Paris. Var : La
Seyne. Vaucluse : Avignon [VI-12].
13. — Hélix prwata Galïand, 1887. Bouches-du-Rhône : Arles [VI-12].
I
— 433 —
14. — Hélix salentina Blanc, 1885. Alpes-Maritimes : Cannes. Bouches-
du-Rhône : Arles, Les Baux. Charente-Maritime : Ile de Ré. Drôme :
Valence. Gard : Fournès, Nîmes, Pont-du-Gard. Lozère : Mende.
Rhône : Lyon. Seine : Arcueil, Choisy-le-Roi.' Var : Camps, Hyères.
Vaucluse : Avignon, Orange [VI-12].
15. — Hélix subtassyana Locard, 1892. Aude : Mont-Alaric. Charente :
Angoulême. Gard : Les Angles, Aramon, Pujaut. Var : Le Beausset,
Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon [VI-12],
(à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
434
Notules sur quelques Orchidées d’Indo-Chine. ii 1
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum
Les Orchidées récoltées au Darlac (Annam) par M. Petit et ayant
fleuri à l’établissement Vacherot-Lecoufle à Boissy-Saint-Léger
(S.-et-O.) ont déjà fourni des espèces, variétés ou formes nouvelles
pour l’ Indo-Chine 1 ; les floraisons de 1945 ont permis de distinguer
l’espèce suivante nouvelle pour la science :
Cleisostoma ? Petitiana Guillaum. sp. nov.
Caulis 5 cm. longa, radicibus crassis, parum ramosis. Folia disticha,
linearia ({1 cm. X 1,5 cm.), coriacea, inaequaliter 2-loba, lobis rotundatis,
vaginibus longitudinaliter striatis. Inflorescentiae ad caulis basin dense
spiciforme racemosae, 10 cm. longae, vaginibus 2, bracteis triangularibus,
floribus albis, in labelli lobis antheraeque operculo violaceo notatis. Sepalis :
mediano fere orbiculari, fere 2 mm. longo, lateralibus ovatis, paululo majori-
bus, petalis lanceolato-linearibus . sepalis aequilongis, margine leviter erosis
labello 2 mm. longo, 3-lobaio, lobis lateralibus leviter falcatis, apice paululo
inflexis, 0,25 mm. longis, mediano truncato, rhombeo, 0,75 m. longo, apice
leviter inflexo, margine leviter eroso, basi callo pulvinato, minute papilloso,
calcaris ore occludente munito, calcare conico, 0,75 mm. longo, columna
bre<, issima, clinandro fer piano, operculo valde convexo, breviter rostrato,
polliniis 2, in fasciola sat bres-i, triangulari sessilibus, glandula parva.
A fleuri à la Maison Vacherot-Lecoufle en juin 1945.
Bien qu’il n’y ait pas de eallus postérieur à l’orifice de l’éperon,
il semble que cette plante doive être rattachée au genre Cleisostoma
au voisinage du C. Poilanei.
1. Cfr. Bull. Mus., 2e sér., XII, p. 351, 1940.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 435
Noms indigènes de végétaux du. Mênabé septentrional
(Madagascar)
Par J. Léandri et J. Faublée.
Ayant eu à séjourner, il y a quelques années, dans la partie Nord
de l’ancien royaume sakalave du Ménabé, l’un de nous a recueilli,
lorsque la chose était possible, les noms dont se servent les habitants
pour désigner certaines plantes. Une première liste de ces noms est
donnée ci-dessous : ils sont de valeur un peu inégale, parce qu’il
n’a pas toujours été possible de s’adresser à des informateurs d’une
compétence reconnue. Cette liste pourra néanmoins, nous l’espérons,
être trouvée intéressante à divers titres.
Certains noms ont été omis volontairement parce que leur sens
est déjà bien connu, ou qu’il est le même dans toute l’île. On en trouve'
en particulier plusieurs cités dans le travail de Louvel, « Les forêts
de l’Ouest de Madagascar », paru dans V Agriculture pratique des
pays chauds en 1913. Nous avons également comparé les noms
recueillis avec ceux cités par J. Richardson (New Malagasy —
English dictionary, Tananarive, 1885). Ce travail, qui englobe les
mots sakalaves, tient compte des acquisitions antérieures consi-
gnées dans les travaux des Jésuites français, en particulier dans le
Dictionnaire Webber, publié à la Réunion en 1853. Enfin noùs avons
utilisé le travail d’A. Dandouau ( Catalogue alphabétique des noms
malgaches de végétaux (Tananarive, Imprimerie Officielle, 1909),
travail ayant servi de base à celui de Heckel : Les plantes utiles
de Madagascar, paru dans les Annales du Musée Colonial de Mar-
seille en 1910), ainsi que certaines publications de H. Lecomte 1,
de MM. LI. Perrier de La Bathie et LI. Humbert. La lettre L,
dans la liste suivante, figure après les noms de plantes déjà cités
par Louvel ; de même les lettres R et D se rapportent à celles citées
par Richardson et Dandouau. Lorsque le nom scientifique corres-
pondant est le même que celui cité dans ces ouvrages, la lettre L,
R ou D est répétée après le binôme linnéen. Enfin M. H. Perrier
de La Bathie a bien voulu accepter de lire notre manuscrit et
faire quelques observations, signalées par les lettres « H. P. B. ».
Nous le prions d’agréer nos respectueux remerciements.
1. L’ouvrage de H. Lecomte : Les Bois de la Forêt d’Analamazaoira (Paris, Challa-
mel, 1922) mentionne seulement 4 noms vernaculaires identiques à des noms cités
ici ou très voisins ; encore sont-ils appliqués à des plantes différentes. Cette remarque
confirme simplement les différences bien connues entre les Flores des deux versants
de l’île.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
/
— 436 —
Les personnes appelées à lire ce travail n’étant pas obligatoirement
des botanistes de profession, nous faisons suivre les noms scienti-
fiques de l’indication de la famille. Les noms d’auteurs de simples
variétés n’ont pas été cités.
Un certain nombre d’arbres, cités par Louvel et revus par l’un
de nous, n’ont malheureusement pu être trouvés en fleurs, ce qui a
empêché leur identification botanique.
Les étymologies, plus spécialement dues à J. Faublée, sont don-
nées seulement ici comme vraisemblables ; nous espérons toutefois
que les malgachisants reconnaîtront à beaucoup d’entre elles un
caractère de certitude.
Les abréviations suivantes ont été employées dans les compa-
raisons avec d’autres dialectes : h. — hova j b. = betsileo ; bm =
betsirnisaraka ; sih. = sihanaka ; tsim. = tsimihety ; s. = sakalava ;
tan. = tanala ; tank. = tankara.
A
Adabolahy (D.). Ficus cocculifolis Bak. (Artocarpacées).
Aimarana. Eclipta-erecta L. (Composées).
Akatamrivihy (l ‘herbe des sarcelles). Panicum colonum L. (Graminées).
Aleriky. Psorospermum androsaemifolium Bak. (Hypéricacées).
Amboalhazo. Lippia nodiflora Michx. (Verbénacées).
Ampangavihy (fougère — fruit). Pellaea Boivini Hook. (Polypodiacées).
Anakaraky (D. ; L. : anakaraka) (enfant de la corde). Cordyla madagas-
cariensis R. Yig. (Légumineuses). **
Anamofetra. Oldenlandia paniculata L. (Rubiacées).
Andriambazaha. Desmodium sp. (Légumineuses).
Andrianamora (allusion à un rôle dans la circoncision ?). Protorhus sp.
(Anacardiacées).
Antaly (D. : Antady). Dioscorea Antaly Jum. et Perr (D.) (Dioscoréacées).
Antaraky. Ipomoea sp. (Convolvulacées).
B
Bakaky (R. ; D. : bakaka). Sorghum bulgare Pers. (nom en usage aussi
chez les Bara) (Graminées).
Banaka (signifie « fendu » en Bara ; allusion probable à la forme bilobée
des feuilles). Bauhinia Hiîdebrandtii Baill. (Légumineuses).
Banaka fotsy. Bauhinia porosa Boiv. ex Baill. (Légumineuses).
Banaka mena. Bauhinia Hiîdebrandtii Baill. (Légumineuses).
Betondro (« beaucoup de doigts »). Panax Gre. ei Drake (Araliacées) .
Bozaka (D., R.). Imperata arundinacea Cyr. (Graminées).
E
Elakelaky. Dioscorea lucida Scott EU. (Dioscoréacées).
437 —
p >
Famaiiisosa (« qui sert à faire des liens et présente un rhizome ». Lygo-
dium Kerstenii Kuhn (Schizaeacées).
Famata (D. ; L. : famaty : divers Euphorbia). Euphorbia leucodendron
Drake (Euphorbiacées).
Famata (D.). Cynanchum Danguyanum Choux (Asclépiadacées).
Fandribiditsy (cf. D. : fandrikibilisy et Fandrikibodisy : Smilax Kraus-
siana Meissn.) (fandrika, piège). Asparagus sp. (Liliacées).
Fandko (qui baigne, endroit où on se baigne). Pandanus cf. variabilis
Mart. (Pandanacées).
Fangahanga (cf. D. : fanganga = Dioscorea macabiha Jum. et Perr.).
Dioscores heteropoda Bak. (Dioscoréacées).
F an g y. Phyllanthus nummulariaefolius Poir. (Euphorbiacées).
Farahetsy. Harpagophytum leptocarpum Dcne (Pédaliacées)*
Fengoky (cf. L. : fingolco ; arbre indét.). Givotia madagascariensis Bail!.
(Euphorbiacées).
Fengoky. Poinciana lencantha R. Vig. mss. (Légumineuses).
Feboha (cf. D. : faiboha). Stachytarpheta indica Vahl. (Verbénacées).
Fotikahasy (de hasy, remède végétal ?). Salaria madagascariensis DC.
(Hippocratéacées) .
H
Havoanala (cf. Havoa, mot désignant certains arbres, buissons). Turraea
sp, (Méliacées).
Havoanala. Bauhinia Greei Baill. (Légumineuses).
Hazoambo (D.; L. : « Homalium involucratum Baill. ou leucophlœum Tul. »)
(« l’arbre haut »). Bivinia Jalberti Tul. (Flacourtiacées).
Hazodimoha. Alsodeia arborea Thouars (Violacées).
Hazofgty (« arbre blanc »). Calantica biseriata H. Perr., var. (Flacour-
tiacées) .
Hazomalanga (D. : hazomalangy ; L.) (« arbre haut ? ») 1 ; dans H. Le-
comte (Bois d’Analamazaotra) , hazomalany = Casearia nigrescens)
Hernandia Voyroni Jum. (cf. Hazomalana) (Hernandiacées).
Hazomamo (D., tan.) (arbre ivre2). Blumea Wightiana DC. (Composées).
Hazomamo sarikasy. Scoparia dulcis L. (Scrofulariacées).
Hazomanga (D.., R.), « arbre sombre » ou « arbre bleu » ; employé dans les
cérémonies de la circoncision ?) Cynanchum eurychitoides K. Schum.
(Asclépiadacées) .
Hazombato (D., b. et bm.) (arbre des pierres). P entas mussaendoides Bak.
(Rubiacées).
Hazombohabe. Indigofera sp. (Légumineuses).
Hazomena (D. ; L. : Khaya madagascariensis Jum. et Perr. (Méliacées).
(Arbre rouge). Erythroxylon nitidulus Bak. var. (Erythroxylacées).
1. Malana, qui sent mauvais (à cause de l’odeur de camphre) (H. P. B.).
2. Un certain nombre de noms commençant par la racine hazo, arbre, désignent
néanmoins des plantes herbacées.
— 438 —
Hazompasy (L. : hazompasa ; D. : hazompasiantely = Alsodeia Greveana
Baill.; Lecomte (Bois d’Analamazastra) : hazompasika = Savia oblongi-
folia Baill. (arbre du sable). Alsodeia longipes Tul. et A. arborea
Thouars (Violacées).
Hazonosy. Dichrostachys cf. tenuifolia Bth. (Légumineuses).
Hazotavoanga (arbre-bouteille). Pachypodium menabeum Leand. (Apo-
cynacées).
Hazovony, hazovongy. Bhynchosia cyanosperma Benth. (Légumineuses).
Hola [cf. holatra, champignons). Dracaena cf. reflexa Lam. (Liliacées)..
I
Ibaka (Divergeant ; allusion à la forme du fruit après la déhiscence ?)»
Millettia lenneoides Vatke (Légumineuses).
Indriambazaha. Buettneria sp. (Sterculiacées).
K
Kabijo (D.). Tacca pinnatifida Forst. (Taccacées).
Karabola (cf. R. : Karabo = Entada scandens Bth.). Phaseolus Gran-
didieri Baill. (Légumineuses).
Katrafay (L. : Katrafahy ; D.). Cedrelopsis Grevei Baill. (D. ; L.) (Mélia-
cées). - - .
Kidady (petit grand-père ?). Desmodium Scalpe D. C. (Légumineuses).
Kididitsy. Grewia sp. (Tiliacées).
Kifio, Kifioho. Acalypha leptomyura Baill. (Euphorbiacées).
Kihosa, Kiosa (faible, pauvre, lâche). Paullinia pinnaia L. (Sapinda-
cées).
Kilanjaho, Kilanjaha (« tamarinier allongé en bandes »). Allophylus
majungensis Choux, var. (Sapindacées).
Kilefo (Petite sagaie, sagaie — jouet). Panicum sp. (Graminées).
Kisalenjo, Kisoalenjo (cf. D. : Kisilenja = Urena lobata ; kisalenjy =
Triumfetta sp.). Urena lobata L. (Malvacées).
Kisamposampo. Senecio melastomaefolius Bak. (Composées).
Kitsendro. Commiphora lasiodisca H. Perr. (Burséracées).
Kotika (nom d’un oiseau !). Croton sp. (Euphorbiacées).
L
Laimbendro. Cynosorchis flexuosa Lindl. (Orchidacées).
Laza (D., h.) (renommée, donnant la renommée, et sans doute plantée
comme telle ; une plante est connue sous ce nom chez les Bara). Adenia
firingalavensis Plarms. (Passifloracées).
Laza, Commiphora Guillaumini H. Perr. (Burséracées).
Lengo (cf. D. : nom générique provincial des plantes servant à noircir
les dents » ; « laingo » désigne dans le Nord-Ouest les espèces du genre
Paederia ; R. : « plante grimpante »). Paederia Grevei Drake (Rubiacées)..
Lengomena. Id. (« Lengo » rouge).
Lenza. Acacia, cf. spinosa Mari, et Engl. ? (Légumineuses).
Lenzo. Urena lobata L. var. sinuata (Malvacées).
— 439 —
Lenzolambo (« lenzo » des sangliers [Potamochères]). Hibiscus sp. (Mal-
vacées).
Lombiro (D. ; R.). Cryptostegia madagascariensis Boj. (D.). (Asclépia-'
dacées).
M
S» ’
Mabolesaka (D. : mahabolotsaka ; L.) Turraea sp. nov. (Méliacées).
Madosoravy (feuille de ..... ?). Ixora, cf. cremixora Drake (Rubiacées)..
Mahabiby (D. : mahabiba = Anacardium occidentale L. (Anacardiacées) ^
(R.) (du swahili ?). Gardénia suavissima A. M. Hom. sp. nov. (Rubia-
cées).
Mahavoalahy (qui peut atteindre les mâles). Leandriella valvata R. Ben.
(Acanthacées).
Maheritola (fort quant aux os). Olyra latifolia L. (Graminées).
Manariandro (qui protège des mauvais destins). Ambrosia maritima L.
(Composées).
Manary (D., L., R.) (de ary, rejeté, évité ?). Albizzia sp. (Légumineuses) y
(. Dalbergia d’après Dandouau et Heckel ; D. ikopensis Jum. d’après
Louvel ; « bois de rose » pour Richardson).
Manazara (qui partage). Pentopetia alba Jum. et Perr. (Aclépiadacées)..
Mandaly (qui rampe ?), cf. D., Mandadiana = Ludwigia fussiaeoidès
Lam.). Jussiaea ovalifolia Sims (Œnothéracées).
Mandombafero (de afero, bile ?). Tephrosia linearis Pers. (Légumineuses).
Mandriambobolafito, Combretum sp. (Combrétacées).
Manganovasy. Tragia furialis L. (Euphorbiacées).
. Mangarahara (R., D., L., Heckel). Stereospermum euphorioides DC. (D.)
(Bignoniacées). D’après Heckel, ce nom désigne aussi des Phylloxylon
ou Neobaronia (Légumineuses).
Mangarahety. Boerhaavia diffusa L. (Nyctaginées).
Mangilio (amer, piquant ?). Obetia ficifolia Wedd., ou morifolia Bak.
(plante urticante) (Urticacées).
Mangitohezitra. Combretum villosum Tul. (Combrétacées).
Maroaka (beaucoup habituellement ensemble ?). Calliandra cf. alternons
Benth. (Légumineuses).
Marosofy (beaucoup d’oreilles). Polypodium sp. (Polypodiacées).
Matalhazo (de tala, nom désignant certains arbres ; cf. talamena p. ex.).
Acridocarpus excelsus A. Juss. (Malpighiacées).
Matambelo (D. : matimbelo ; L.) (le mort vivant, à cause de leur facilité
de reprise ; cf. Perrier de la Bathie, Révision des Burséracées de Mada-
gascar, Mém. Muséum, XVIII, p. 273 et s.). Commiphora lasiodisca
H. Perr. ; C. Guillaumini H. Perr. ; C. grandifolia Engl. (Burséracées) ;
et Poupartia gummifera Sprague (Anacardiacées).
Mavotaho (tige jaune). Tragia Tiverneana Leand. (Euphorbiacées).
Menahy (D., h. : Erythroxylum ampullaceum Bak. ; dans Lecomte (Bois
d’Analamazaotra) = Gomphia anceps Bak.) (de ahy, soin ?). Erythro-
xylum retusum Baill. (Erythroxylacées).
Mera (L.). Vitex sp. (Verbénacées) (cf. Merana = Brachylaena ) (Compo-
sées).
A Mesoravo (« Vert gai »). Acalypha sp. (Euphorbiacées).
V.
— 44G —
Miha (D.). Dalechampia subternata Müll. (Euphorbiacées) .
Mihabe. Obetia ficifolia Wedd. (Urticacées).
Mihandambo (Miha de sanglier [Potamochère]). Dalechampia subternata
Müll. ; D. clematidifolia Baill. (Euphorbiacées).
Moita (D. : « cypéracée » ; Heckel : « racine odoriférante, onguent »).
Pycreus polystachyus P. B. (Cypéracées).
Monongo (D., L.), cf. swahili manugu, gomme qui coule de certains
arbres). Erythrina cf. Sacleuxii Hua ; Poinciana regia Boj. (Légumi-
neuses) .
Moramaitso (facilement vert). Impatiens afï. majungensis H. Perr. (Bal-
saminacées).
Morarendriky (qui se renverse facilement ?). Ruellia cyanea Boj. (Acan-
thacées).
Motomato (cf. motomaso = Grangea maderaspatana (Composées). Nel-
sonia campestris R. Br. (Acanthacées).
N
Nifonakanga (D. : nifmakanga ; R. : « espèce de Commelina) (« dent de
pintade »). Cyanotis nodiflora Clarke (Commélinacées).
Nonontandraka (mamelle de tanrec). Vitis rhodotricha Bak. (Vitacées).
O
Oviala (D., h. ; cf. malais : ubi alas ; ovy est le nom générique des tuber-
cules (h.). Dioscorea heteropoda Bak. (Dioscoréacées).
Ovio. Dioscorea maciba Jum. et Perr. (Dioscoréacées).
P
Patikakoho (patika, archaïsme pour fatika ; « ergot de poulet », à cause
• des ramilles spiniformes) . Fluggea microcarpa Bl. (Euphorbiacées).
Pirahazo (D.) (« arbre à caoutchouc »). Mascarenhasia lisianthiflora DC.
(Apocynacées 1).
Popoly. Tabernaemontana sp. (Apocynacées).
R
' Rangodràngobalala (D. : Rangoragobalala) (égratignure, morsure de
sauterelle). Hibiscus cf. dioersifolius Jacq. (Malvacées).
Redampa. Asystasia gangetica T. Anders. (Acanthacées).
Rehampy (R. : reapy, « arbre »). Alsodeia spinosa (Bvn. mss.) Tul. ("Vio-
lacées).
Rehe (L.). Salacia madagascariensis DC. (Hippocratéacées) (cf. L. : Lan-
dolphia Perrieri Jum. (Apocynacées).
Remendo. Leandriella oaloata R. Ben. (Acanthacées).
Remeso (meso, couteau ; allusion à la forme du limbe). Polypodium
punctatum L. (Polypodiacées).
1. Ce nom était surtout employé pour désigner VEuphorbia Pirahazo, arbre à caout*
•chouc devenu rarissime (H. P. B.). ^
i
— 441 —
Hemoro (moro : bord}. Acacia minutiflara Drake (Légumineuses).
Remotiny. Hypoestes Decaryana R. Ben. (Acanthacées).
Rinarina. Psiadia altissima Benth et Hook. (Composées).
Ririkiriky (cf. mariry, dépouillé ; feuilles sans limbe). Asparagus sp.
(Liliacées). • »
Rohimena (rohy : plante épineuse ; mena, rouge). Mimosa cf. Campenoni
Drake (Légumineuses).
Rombabe (cf. R. : Romba = Ocimum suave Willd., b. et tank.). Oeimum sp.
(Labiées).
Rotsy (D. ; cf. rotra). Eugenia sp. (D.) (Myrtacées).
S
Sabotraka (D. : Scirpus lacustris, h. (Cypéracées) ; cf. R., Sabotraboay
Amarantus spinosus). Amarantus tristis L. (Amarantaçées).
Sakaveronaia (de sakaviro, gingembre ; « g. de la forêt »). Gloriosa
virescens Lindl. (Liliacées).
Sakoambanditsy (D. ; L. : Sakoabanditsy). Poupartia silvatica H. Perr.
(Anacardiacées).
Sambalahy 1 (D., h.) (« Samba », mâle). Albizzia Boivini Fourn. (Légu-
mineuses). — Albizzia Sassa Macbr. (Légumineuses).
Sambalatrimanga. Macphersonia gracilis O. Idofî. (Sapindacées).
•Sanananapa. Dicliptera sp. (Acanthacées).
Sanasy. Pentopetia elastica Jum. et Perr. (Asclépiadacées) .
.Sanatry (D.) (mauvais esprits ; plante qui écarte les mauvais esprits).
Tragie Tiverneana Leand. (Euphorbiacées).
Sanira (cf. R., D. : Saniry). Phyllanthus sp. (Euphorbiacées).
Sarihasy (image, semblant, de remède ou de plante sacrée). Omphalea
palmata Leand. (Euphorbiacées).
Sarivanzo (cf. sarivazo, perroquet 2.) Hibiscus sp. (Malvacées).
.Sarivoanzo (« semblant de « pistache de terre ») (D.). Adiantum confine
Fée (Polypodiacées).
Savalika (cf. sava : clair, défriché). Croton Greveanum Baill. var. borealis
(Euphorbiacées).
Selibe (D.) (sely : Grewia) Grewia afî. serratula Baill. (Tiliacées).
Selivaratsy (« sely » de la foudre ?, ou « sely » mauvais ?). Tréma orien-
talis Bl. (Ulmacées).
Sely (D. ; R. ; L.). Grewia sp. (Tiliacées). — Grewia lavanalensis Baill.
' (Tiliacées).
Singena. Macphersonia gracilis O. Hofï. (Sapindacées). — ■ Albizzia
Bernieri Fourn. (Légumineuses). — A. calcicola R. Vig. ? ; A. boinensis
R. Vig.
Soahazo (« bon arbre ») (ou bel arbre, H. P. B.). Stephanodaphne cremosta-
chya Baill. (Thÿméléacées).
So amen do. Ixora leptoclada Drake (Rubiacées).
•Soaranja. Cynoglossum cf. micranthum Desf. (Borragacées).
■Soasompo. Neuracanthus Leandrii R. Ben. (Acanthacées).
1. Il existe un Sambavavy (« Samba » femelle) qui est aussi un Albizzia (H. P. B.).
2. Ce mot appartient plutôt aux dialectes du S. E. de l’île (H. P. B.).
— 442 —
Sofimbato (D.t h.; R. : Kitchingia ?) (Crassulacées) ; Vakinankâratra)
(« oreille de pierre »). Nephrolepis cordifolia (L.) Pr. (Polypodiacées).
Sofinakanga (« oreille de pintade »), Commelina cf. latifolia A. Riclu
(Commélinacées).
Sokonreré (« côtes de tortue » ?). Corchorus afî. hamatus Bak. (Tilia-
cées).
Somoro (D. : Croton Greveanum) . Croton Elaeagni Bail!, var. antsingyensis
(Euphorbiacées).
Somorobe (D. : somoro). Croton Greveanum Baill. var. borealis (Euphor-
biacées).
Somorokely (« petit somoro »). Croton J ennyanum Gris (Euphorbiacées) _
Somoro madinika (« petit somoro »). Croton brevispicatum Baill. (Euphor-
biacées). r
Soso (D. ; sosa : Dioscorea). Dioscorea Soso Jum. et Perr. (D.) (Dioscoréa-
cées).
(à suivre
443
Le CaREX VULPINA ET SES ALLIÉS (suite) 1
Par Pierre Sénat.
C. vulpina L., Sp. PL ed. 1, 1753, 973 (ex parte) et herb. (fide Nelmes,
l. c.) ; Schkuhr, Riedgr. I, 1801, 17, tab. C, fig. 10 ; Hoppe, Car. germ.,
1826, fig. 13 ; Hoppe et Sturm, Car. germ., 1835, fig. 17 2 ; Rehb. , Icon.,
VIII, 1846, t. 217, fig. 564; Trev., in Ledeb., FI. Ross., IV, 1853, 275;
Hausskn., I. c. ; Boot, Illustr., III, 1862, t. 393, fig. 1-3 ; Lindb., l. c. ;
Samuels., L c. ; Schinz et Keller, Fl. Schweiz, I, 4°, 1923, 104 ; non
•Carey 3. — C. vulpina L. ssp. eu-vulpina Maire, Contrib. (Bull. Soc.
h. n. Afr. N., 22, 1931, 70). - — C. glomerata Gilib., Exerc. phyt., II, 1792,
-545, non Thunb. — C. compacta Lsmk., Fl. fr., II, 1778, 172. — C. spi-
■cata Thuill., Fl. Paris, ed. 2, 1799, 480, non al. — - Vignea vulpina Rehb.,
Fl. germ, exe.., 1830, 59.
On pourra sans doute distinguer comme formes les deux varia-
tions ci-dessous, dont je n’ai pas vu d’exemplaires :
C. vulpina P interrupta Peterm., Anal. Pflzschl., 1846, 490, et
- ante .
Epi plus allongé, plus grêle, plus élancé, interrompu.
Serait, selon Petermann [1], une forme némorale pouvant pré-
senter un- épi presque tout vert.
C. vulpina var. intermedia Retz., Fl. Scand. ed. 2, ap. Nelmes,
I. c. ; C. intermedia Retz., Fl. Scand. Prodr., I, 1779, 178.
Selon Nelmes, qui a vu le type de Retzius, ce spécimen est un
L. vulpina à bractée inférieure anormalement longue.
L’écologie de l’espèce reste à étudier, afin de voir en quoi elle
diffère de celle du C. subvulpina.
Exsiccata : Fries n° 83 (Suède) ; PI. Fini. n° 509 (Finlande) ; FI. Reip.
bohm.-slov. n° 140 (Moravie) ; F. Schultz n° 195 (Autriche).
Autres spécimens examinés : Russie : St-Petersbourg, 1846 (hb. Inst.
Agron. Paris) 4; Petropoli (Kühlevein, hb. Cosson) ; Hongrie : n° 4209 c
(Vrabelyi, hb. Cosson) ; Asie centrale : « in pratis ad fl. lien », Reliq.
JLehm. ex hb. Bunge, in hb. Cosson ; Moravie : n° 4115 (ut Vignea vulp.
Rehb. interrupta Schur) ex hb. Schur, in hb. Cosson ; ex hb. Bunge, in
1. Cf. Bull. Muséum, 2e sér., XVII, n° 4, 1945, pp. 332-339.
2. La tige en est représentée arrondie.
3. C. vulpina Carey = C. conjuncla Boot, espèce nord-américaine, affine aux deux
espèces qui nous occupent ici. '
4. Dans cette énumération et dans les suivantes, la mention « hb. Mus. Paris. '#
est sous-entendue toutes les fois que le nom de l’herbier n’est pas indiqué en ita-
liques.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 444
hb. Cosson ; Grande-Bretagne : Sussex (P. M. Hall, 1939, hb. Senay ).
France : Nord : Cysoing, Annappes (hb. Cussac) ; Alsace : marais à
Hagueneau (C. Billot, hb. Cosson) ; Marne : « bois, fossés, étangs. TC »■
(hb. Lebel) ; Environs de Paris (sin. loc. exact.) : ex hb. Ad. de Jussieu ;
ex hb. Barbier, in hb. Mérat ; Seine : Bondy (Delavaux) ; Vincennes,
1882, St-Mandé, 1885 (hb. E. G. Camus) ; Seine-et-Oise : Mennecy (M. S.
des Etangs) ; Rambouillet, 1827, ex hb. Maire ; Le Perray, 1936, n° 3638
(hb„ Senay) ; Eure-et-Loir : Châteaudun (Jaillard, 1847, herb. Cosson) ;
Orne ; « chemin de Ballavillicrs à La Perrière », 4862, (ut C. vulp. var.
nemorosa DC.) ex hb. Manceau, in hb. Cosson ; Sarthe : « pré humide du
ravin de Funay », 1810, ex hb. Manceau, in hb. E. G. Camus ; Ille-et-
Vilaine : « Bretagne Rennes » (Millet, hb. Cosson), ; Loir-et-Cher : Che-
verny (A. Fr anche t, 1861, hb. Drake, avec C. subvulpina sur la même
feuille) .
[Non vu : Meurthe-et-Moselle : Nancy, rive d’un canal (Gamble, in hb.
Kew.), fide Nelmes, l. c.] L
Aire géographique 2 r Suède ; Finlande ; Russie (europ.) 8, rare
ou nul dans le S. E., sauf Caucase ; Danemark ; Allemagne ; Europe
centr., jusqu’à la Hongrie, la Bosnie et la Suisse ; Hollande, Bel-
gique ? ; Grande-Bretagne : Kent, Sussex, Gloucestershire ; France
( v. supra ) ; Asie : Sibérie W. et E., et jusqu’aux monts Saiansk.
C. subvulpina nom. nov.
C. nemorosa Rebent., L c. (excl. syn. Lumn.) ; Willd., Z. c. (excl. syn..
Lumn.) ; Schkuhr, Riedgr. II, 1806, 13, t. Dddd, fîg. 186-, Hoppe,
Z. c., 16, fîg. 14 ; Hoppe et Sturm., Z. c., fîg. 18 4; Rchb., Z. c., t. 216,
fîg. 563 ; Hausskn., Z. c. ; Boot, l. c., fîg. 4-10 ; Lindb., I . c. ; Sa-
muelss., Z. -c. ; non Lumn., nec Schrank. — C. vulpina L., Z. c. (ex
parte), non herb., et auet. plur. — C. vulpina L. ssp. nemorosa (Reb.)
Schinz et Keller, Z. c. 5 ; Maire, Z. c. — C. vulp. a bracteata G.-F.-W.
Meyer, Chlor. hann., If£î6, 578. — C. vulp. $ nemorosa Koch, Syn.
Fl. germ. et helv., ed. 2, 1844, 866 6 *. — C. vulp. P tenuior Trev.,
in Ledeb., I. c. — C. vulp. (3 pallidior Meinshausen, Cyp. Fl. Russl.
(Acta Horti petrop., 18, 3, 1901, 323. — C. vulp. var. orientaiis Pacz.,
Fl. Cherson [en russe], 1914, 304. — C. vulp. f. longebracteata Beck,
Fl. Südbosn. (Ann. Nat. Mus. Wien 2, 1887, 61). — C. vulp. i. nemorosa
4. Samuel s son, loc. cil. cite un C. vulpina de Toulon, loin par conséquent des limites-
actuellement connues de l’aire de cette espèce. Tous les spécimens que j’ai examinés
de cette localité et du département du Var se rapportant au C. subvulpina, il y a lieu,
de considérer l’indication comme très douteuse et probablement fondée sur un exem-
plaire mal étiqueté quant à la provenance.
2. On trouvera ailleurs la répartition détaillée pour la Suède, la Finlande et le
Danemark [5], pour la Suisse [6] et pour la Hollande [8].
3. Dans ce# trois pays, rarissime an N. du 60° lai. N.
4. La tige en est représentée arrondie ; de même dans Husnot, Cyp., 4905-86.
5. Ces auteurs sont d’avis que le C. nemorosa mérite le rang d’espèce.
6. La même description figure dans l’éd. 1., 1837, 750, mais avec ta syn. <7. nemo-
rosa Willd., non Rebent. '
— 445 —
Kük. [3], 170. — C. vulpinoidea Boiss., Fl. Or., 5, 1884, 402, non Michx^
— C. compacta Krecz., I. c., non Lamk. — Vignea nemorosa Rchb., I. c.
Exsiccata 1 * * * : PI. Fini. n° 510 ! (Finlande) ; Hoppe n° 128 ! Rchb. n° 411 !
(Allemagne) ; Soc. Fr. n° 3938 (Seine-et-Oise) ; Soc. Fr. [Bimont] n° 16
(Seine) (hb. Senay) ; F. Schultz n° 171 ! (Bas-Rhin) ; Soc. Rochel. n° 2955
(Char. Inf.) ; Billot n08 2563 et 2563 bis (Rhône) ; Bourgeau n° 453, Pyr.
esp. n° 289 (Espagne) ; Sennen, PI. Esp. nos 3811 et 3939 (Baléares) ;
Daveau, Hb. Lus. N08 75 et 1202, Moller, Fl. Lus. n° 430 (Portugal)
Raulin n° 132 (Crète) ; Reliq. Maill. n° 1806 (Algérie) ; Bourgeau, PL
Can. N08 1027 et 1175 (Canaries) ; Schlechter n° 6286 (Afr. S.).
[Non vus : Kneucker, Carie, exss., n° 155 (ut C. vulpina) et n° 7 (ut
C. nemorosa Reb.), « specim. in n° 155 distributa f. typica, in n° 7 dis-
trib. tamen f. umbrosa formant » (fide Lindberg, l. c.)].
Aire géographique : Europe continentale et insulaire (mais dépasse
à peine le 60° lat. N.) ; Asie : Asie mineure ; Chypre ; Syrie', Liban, Méso-
potamie, Perse N. ; U. R. S. S., du Turkménistan au Pamir et au lac
Baïkal ; Afrique : Maroc, Algérie, Tunisie ; Madère, Canaries, Açores ;
Afr. S. (Natal).
Rien n’est plus variable, dans cette espèce, que l’espacement
des épillets, ainsi que la longueur des bractées ; ces caractères
semblent assez souvent conditionnés par le contenu en eau du sol
pendant la période de croissance, mais ce n’est pas une règle géné-
rale. Dans un même peuplement, on observe fréquemment nombre
d’intermédiaires entre la forme à panicule compacte et la forme à
panicule considérablement interrompue, cette dernière s’accom-
pagnant souvent de longues bractées, tandis qu’une panicule dense,
quelle que soit sa longueur, peut avoir des bractées courtes ou
longues. Ayant souvent constaté cette différence entre des hampes
d’une même souche — le spécimen de Schur n° 6498 (Cf. infra) ,
est aussi dans ce cas — je juge superflue la distinction de ces
formes.
La grandeur et la grosseur de la panicule présentent une varia-
bilité non moins étendue, et parfois sur la même souche. Je possède
un spécimen (Deux-Sèvres : coll. Contré, 1942) haut de 75 cm.
dont la tige a donné naissance à deux hampes, l’une très robuste,
de même que sa panicule de 5 cm. de longueur ; l’autre hampe,
moitié plus mince, à panicule grêle de 3,5 cm. et à petits épillets,
tend vers la var. subcontigua.
La végétation à l’ombre se manifeste avant tout par la flacci-
dité de la plante et la pâleur des écailles ; la panicule est générale-
ment lâche. Cette condition se réalise dans les bois marécageux,
1. Il m’a paru inutile de citer les innombrables spécimens examinés en dehors des
exsiccata numérotés.
Le ! précise que l’étiquette porte bien nemorosa ; dans tous les autres cas, les spé-
cimens ont été distribués comine vulpina.
1. — Corel : vulpina L ,2. — C. subvulpj.no nom. nov.
Port des bractées sur des particules non mûres.
j'*' U- Haussknechtii hybr. nov. ; 4. — C. spicata Huds. — a, Utricule, dos ; a’, bec ;
• b’ Utricule, ventre ; b’, coupe transversale ; c, Achène ; d. Ecaille femelle ; d’, acu-
,men ; e, Cellules épidermiques du dos de l’utricule ; /, Ligule ; Echelle en cm. : 1, 2,
3, 4, / ; Echelle en mm. : a, b, b’, c, d.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945. 30
— 448
\
où je n’ai qu’occasionnellement observé cette espèce accessoire
des associations hygro-mésophiles. C’est, au contraire, dans les
endroits découverts qu’elle se rencontre le plus fréquemment, ainsi
en France et en Angleterre.
Dans les terrains en voie d’assèchement définitif, la plante dépé-
rit peu à peu, donne des chaumes souvent plus courts que les feuilles,
des panicules denses très courtes (f. humillima), puis finit par dis-
paraître.
Bien que d’autres formes xérophiles, caractérisées par une pani-
cule courte et compacte, se réalisent en milieu halophile, je n’en
ai pas encore remarqué sur le littoral français, où la plante est
robuste et vigoureuse dans les stations hygrophiles, p. ex. des
échantillons du Morbihan : Lorient, marais salés, sept. 1816 (ut
C. vulpina) in hb. Drake, Mus. Par., présentent une tige de 60 cm.
au moins (plantes non entières), avec une panicule atteignant
7,5 cm., une bractée presque aussi longue qu’elle et des feuilles
larges de 6-8 mm.
On peut distinguer la forme et les variétés ci-après du C. sub-
vulpina : fa humillima (Schur) comb. nov.
Vignea vulpina Rchb. a. humillima Schur, Enum. pl. Trans..,
1866, 704.
Kükenthal, l. c., 170, donne à cette forme le nom prioritaire
de minor Peterm., lequel concerne plus vraisemblablement la forme
parallèle du vrai C. vulpina, que je ne connais pas encore.
Loire-Inf. : Bois Chaudeau, près du Pallet, bas-fond asséché,
1942 (n° 4604, hb. Senay ).
Var. p subcontigua (Kük.) comb. nov.
C. vulp. var. (3 subcontigua Kük., I. c., 170 ; Fournier, Fl. compl., 552 ;
C. vulp. var. compacta Chassagne, Consid. fl. Auv. , Clermond-Fd. 1927,
15.
Puy-de-Dôme : Cœur, marais salé ; Gimeaux, eaux minérales ; Chanat ;
det. Kükenthal (hb. Chassagne ) [ non vidi\. Formes xérophiles en oppo-
sition avec la forme normale des terrains marécageux non salés de la
Limagne (Chassagne, l. c. et in litt.).
Deux-Sèvres : Lezay, bois de la Foye, station ombragée (E. Contré,
1942, hb. Senay). D’autres exemplaires de localités voisines qu’a bien
voulu me faire parvenir M. Contré se rapprochent de cette variété, plus
ou moins bien caractérisée sur quelques spécimens de la la Mayenne :
Louverné (abbé Godard, 1944, hb. Senay).
Yar. y litoralis (Nolte ap. A. et G.) comb. nov.
C. vulp. var. litoralis Nolte herb., in Asch. et Gr., [10], 36 ; Kük., I, c.,
171.
Exss. Hinrichsen, 1878 (Schleswig).
Cette variété, des marais salés de localités de la Baltique [3], signalée
aussi de Grande-Bretagne et de Jersey (Druce, Notes Brit. Car., Jl. Bôt.,
1910, 100) est à rechercher sur le littoral français.
— 449
Autres variations. — - L’hb. Cosson (Mus. Par.) renferme plu-
sieurs spécimens authentiques de Schur, de l’Europe centrale,
inséparables du C. subvulpina, et étiquetés :
Vignea vulpina L. var. p interrupta Schur, n° 4215 P (1846) ; V. pseudo-
vulpina Sch., n° 4215 (1860) ; V. vulpina Rchb. var. umbrosa Sch. n° 6498
(1867). De même les suivants :
Hongrie (Vrabelyi, 1866, ex hb. Schur n° 4216, ut V. Vrabelyiana
Sch. an V. nemorosa Rchb.). Cet échantillon ne diffère du C . subvulpina
que par l’allongement des acumens des écailles. Cette variation corres-
pond à la forme retenue par Kükenthal, l. c., 170 : C. vulp. f. aristata
(Kit.) Asch., Verh. Z. R. Ges. Wien, XVII, 1867, 570 ; C. aristata Kit.,
Add. (ed. Kanitz), Linnaea, 1863, 325 [nomen nudum ] et herb. (= C. vulp.
P nemorosa Reb. ap. Heuffel, Linnaea, 1861-62, 665).
Bulgarie (Stribrny, 1895, ut C. vulpina L.). Ce spécimen s’identifie
sans doute par l’accentuation des nervures de l’utricuie, au C. vulp.
var. Ç crassinervis (Schur) Kük., Z. c., 171 ; Vignea vulp. y crassinervis.
Sch., Enum. pl. Transs., 1866, 704.
Enfin, Kükenthal rattache au C. vulpina une var. y Stribnyi
[sic] Velen., Fl. bulg., Suppl. I, 1898, 283, de Bulgarie et de Cor-
fou (jardin royal de Monrepos, 1896). Cette dernière plante, distri-
buée sans numéro par Baenitz comme C. vulp. L. fa typica est
représentée dans l’hb. Mus. Par. par deux parts de C. subvulpina,
à épis longs de 1,5-3 cm,, à bractée inférieure très courte. Tout au
plus ces parts montrent-elles des utricules un peu plus petits
(3-4 mm.) que ceux d’une autre récolte de Baenitz à Corfou, 1896
(ut var. nemorosa Reb.) de la même espèce. Des formes analogues
se rencontrent quelquefois en France.
(à suivre).
450 —
A PROPOS DES FORMATIONS QUATERNAIRES DU DELTA INTÉRIEUR
du Niger soudanais
Par Raymond Furon.
Sous-Directeur au Muséum (Laboratoire de Géologie)
Depuis l’époque à laquelle j’ai publie mes observations personnelles
sur le delta fossile du Niger soudanais (1929 1), deux séries d’études
sont parues : les « Bassins du Niger » par le Capitaine Urvoy 2,
et les notes de MM. Scaetta et Erhart sur les sols3.
Les études de M. Erhart nous ont apporté des documents inté-
ressants sur l’origine des nodules calcaires et des pisolithes ferrugi-
neux qui se rencontrent fréquemment dans les sols anciens du delta
fossile.
Un point mérite discussion. C’est l’affirmation de l’auteur que
toutes les latérites du Moyen Niger étant d’origine alluviale (ainsi
que l’a démontré M. P. Jodot qui les a appelées « latéritites allu-
vionnaires »), leurs éléments étaient arrivés à l’état même de laté-
rite, arrachés à la région du Haut Niger. Dès lors, la présence de
latérites n’aurait plus aucune signification au point de vue paléo-
climatique.
Il me semble y avoir à ce point de vue une objection. Il est incon-
testable que tous les éléments reconnaissables proviennent de schistes
et de roches éruptives qui n’affleurent pas dans la région. Par contre
les auteurs qui ont étudié ces latérites bauxitiques en plaques minces
n’y ont jamais trouvé de grains de grés. M. P. Jodot et moi-même
en avons examiné de nombreux échantillons et cette absence de
grès nous a beaucoup surpris. Les alluvions actuelles ou quaternaires
contiennent des galets de quartz et de latérite, des graviers et des
sables. Les latérites « alluvionnaires » du Moyen Niger devaient repré-
senter à l’origine un dépôt lacustre, en eau tranquille, loin de tout
courant, car tous les reliefs voisins sont constitués par des grès
primaires.
On peut présenter une suggestion : la latéritisation sur place,
au cours d’une période chaude et humide, des éléments anciens inclus
dans les argiles tertiaires fluvio-lacustres, sous-jacentes.
' 1. R. Furon. L’ancien delta du Niger (Contribution à l’étude de l’hydrographie
ancienne du Sahel soudanais). Revue de Géogr. physique et de Géol. dynam., 1929, t. 2
pp. 265-274, 1 carte.
2. Y. Urvoy. Les Bassins du Niger. Mém. Inst. Fr. Afrique Noire, 1942, n° 4.
3. H. Erhart. C. R. Ac. Sc., 1943, t. 217, pp. 323-324, 379-381, 455-456.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945. ,
Au cours du Quaternaire, le Niger a creusé son lit dans les 40 mètres
d’argiles latéritiques qui recouvraient la plaine. Il les a traversées
complètement aux environs de Sansanding, où le lit mineur atteint
les argiles anciennes non latéritisées. Cet abaissement du niveau
hydrostatique a entraîné le durcissement de toute la masse latéri-
tique.
La deuxième observation a trait aux recherches de M. Ukvoy
sur les affluents du Niger dans la zone deltaïque. Des nivellements
de précision ont permis à Fauteur un très beau travail de reconstitu-
tion du réseau fossile dans le Macina et ont démontré que la cuvette
du Hodh est bien en contrebas du Macina : 300 mètres d’altitude
à Ségou, 290 à Sokolo, 274 à la mare de Fodéré, 200 à la mare de
Mahmoudé, 140 dans les points creux.
Suivant les lignes des mares et le sens d’écoulement des eaux,
j’avais indiqué en 1929 que certains effluents du Niger avaient dû
passer du Macina dans le Hodh. M. Urvoy écrit d’abord : « Aucun
de ces bras morts du Niger n’existe » ( op . cit., p. 63), puis à la page 73 :
« La capture des cours d’eau du bassin de Ségou crée l’énorme vallée
qui débouche vers la Mahmoudé et qui ne peut être que celle du
Niger ». Malgré cette contradiction imprévue (qui n’est peut-être
qu’un lapsus) les nivellements de précision ont pleinement confirmé
mes observations et mes hypothèses dans cette région particulière.
Ceci n’a pas qu’un intérêt spéculatif. Ceci démontre qu’il suffirait
de creuser un canal de 30 kilomètres à travers le petit erg du Ouaga-
dou pour ramener dans le Hodh une partie des eaux du Niger.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 452 —
Sur la présence du cambrien marin dans le Nord
de la Côte D’Ivoire
Par Raymond Furon et Jacques Prunet.
La région de Bobo-Dioulasso (Côte d’ivoire) se trouve à la limite
méridionale des affleurements du Primaire.
A la base, le socle ancien présente un intérêt particulier du fait
de la présence d’un gisement de Manganèse inclus dans les « Schistes
et quartzites redressés », à 120 km. au Sud de Bobo-Dioulasso.
Les plateaux primaires du Soudan sont constitués par des cal-
caires dolomitiques, des jaspes et des schistes cambriens, surmontés
de grès ordoviciens.
Au Sud du Niger, les calcaires cambriens n’étaient connus que dans
le Plateau de Bandiagara-Hombori, alors que l’avancée la plus
extrême de la couverture primaire vers le Sud se trouve entre Bobo-
Dioulasso et Banfora, dans le bassin de la Volta Noire. C’est dans
cette région, à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Bobo-Diou-
lasso, que l’un de nous (J. P.) a relevé une coupe et recueilli des
échantillons, dont l’examen ne laisse aucun doute sur la présence
du Cambrien.
Au-dessus du socle et en discordance, viennent environ 200 mètres
de grès plus ou moins micacés et feuilletés, puis des jaspes et des
bancs de marbre. Ces marbres sont des calcaires siliceux et dolo-
mitiques parfois d’apparence oolithique, parfois très compacts,
avec des nodules de silex ; ils sont tout-à-fait comparables à ceux
de la région de Nioro, au Soudan. De plus, l’érosion y a'fait apparaître
des structures particulières, à zones concentriques, rappelant cer-
taines formes de Stromatolithes et des Collenia.
Vers le sommet, les calcaires se chargent dë galets de silex et
de jaspe ainsi que de nodules singuliers, montrant un noyau sili-
ceux, une zone calcaire et une enveloppe siliceuse. Certaines formes
se répètent curieusement, comme s’il s’agissait d’organismes, à
l’origine.
Outre son intérêt scientifique, cette découverte a une importance
économique, puisque les calcaires — très rares en ces régions — •
sont exploités comme pierre à chaux.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 453
• .y -,
Nouvelle contribution a v étude de la faune des sables
a Nummulites variolarius d’Auvers-sur-Oise, de Caumont
ET DE LEVIGNEN (BARTONIEN)
Par L. et J. Morellet.
Depuis la publication de nos diverses notes sur la faune des gise-
ments bartoniens à Nummulites variolarius d’Auvers-sur-Oise x, de
Caumont 2 et de Lévignen 3, nous avons récolté dans ces trois loca-
lités nombre de Mollusques qui n’y avaient pas encore été signalés.
De plus, d’Auvers-sur-Oise, nous en avons trouvé d’autres dans
diverses collections : coll. G. F. Dollfus, que M. Robert Dollfus
a gracieusement mise à notre disposition, coll. Molot (Laboratoire
de Géologie du Muséum d’Histoire naturelle), coll. Deshayes
(Ecole des Mines), enfin coll. Cossmann (Laboratoire de Géologie
de la Sorbonne). Grâce à ces nouveaux matériaux, nous sommes à
même de compléter ainsi qu’il suit les listes de fossiles précédemment
données pour ces trois gisements.
I. Espèces nouvelles du gisement d’Auvers-sur-Oise.
Corbula costata Sow.
Tellina parilis Desh.
Maeropsammus tellinella (Desh.).
Donax lanceolata Desh.
Miltha sulcata (Lk.).
Cette espèce lutétienne est toujours très rare dans les Sables
moyens.
Phacoides galeottianus (Nyst.),
Nous ne connaissions encore cette espèce que des Sables de Cresnes
dont elle passait pour caractéristique.
Spaniorinus ambiguus (Desh.).
Deshayes a décrit cette espèce d’après un échantillon unique du
1. Contribution à l’étude de la Faune des Sables moyens d’Auvers. Bull. Muséum,
2e sér., III, 1931, p. 702 (où l’on trouvera la bibliographie relative à Auvers),
2. Faune des Sables à Nummulites variolarius de Caumont (S.-et-M.). Bull. Muséum,
2e sér., IV, 1932, p, 446.
3. Faune des Sables à Nummulites variolarius de Lévignen (Oise). Bull. Muséum,
2e sér., VIII, 1936, p. 292.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
— 454 —
Fayel ; nous en avons trouvé d’autres, d’Auvers, dans sa propre
collection.
Erycina transversaria Cossm.
Crassatella sinuosa Desh. ^
Cette espèce, que l’on n’avait pas encore rencontrée dans les
Sables moyens, est peut-être remaniée à Auvers.
Pteromeris onerata (Desh.)-.
Cette espèce, rare dans le Lutétien, l’est encore plus dans les
Sables moyens où elle n’avait pas encore été signalée. Nous en con-
naissons une autre valve, de Mary, dans les collections de la Sor-
bonne.
Limopsis granulata (Lk.).
Nous citons cette espèce d’après deux valves très fraîches, ce qui
écarte toute idée qu’elle puisse être remaniée à Auvers. Dans les
Sables moyens elle n’avait encore été signalée que de Senlis.
Barbatia asperula (Desh.).
Anomia tenuistriata Desh.
Chiton Bezançoni (de Roch.).
Collonia minutissima (Desh.).
Tomostojna neritoides (Desh.).
Odontostomia miliola (Lk.).
Pyrgulina Chevallieri Cossm.
Cette rare espèce n’avait encore été signalée que du Fayel.
Natica perforata Desh.
Natica labellata Lk.
Ampullina sphaerica (Desh.).
Rissoina n. sp.
Cette espèce diffère de R. cochlearella (Lk.) par sa forme plus
conique, ses tours plus plans, ses côtes moins nombreuses et plus
épaisses, ainsi que par la présence d’un bourrelet suprasutural
vaguement perlé. Elle existe également à Valmondois (coll. de l’Ecole
des Mines).
Discohelix plicatella Cossm.
Cette espèce n’était encore conruie que par le type qui est du
Fayel ; nous l’avons également récoltée à Valmondois.
Homalaxis serrata (Desh.).
Cette espèce était jusqu’ici considérée comme exclusivement
lutétienne.
Bayania minutissima (Desh.).
Bayania varions (Desh.).
— 455
Mesalia fasciatn (Lk.).
Mesalia multisulcata (Lk.).
Cerithium denticulatum Lk.
Cerithium Jacobi Chavan 1 2.
Cerithium nodiferum Desh.
Campanile elongatum Boussac.
Campanile cornucopiae (Sow.) (= C. Bigoti Cossm.).
D’accord avec les conclusions de A. Wrigley 2 et contrairement
à celles de Cossmann 3 4, nous estimons que C. Bigoti Cossm. et
C. cornucopiae (Sow.) sont absolument synonymes ; toutes les
différences que Cossmann a cru observer entre les deux formes
(pli pariétal,..), ne se révèlent pas constantes quand on dispose
d’un nombre suffisant d’échantillons des deux espèces.
Colina fayellensis (Desh.).
Batillaria pleur otomoides (Lk.) var. lineolata (Desh.).
Rimella labrosa (Sow.).
Ancilla Wrigleyi Chavan et Fischer.
Uxia diadema (Wat.).
Cryptoconus filosus (Lk.).
Deshayes s’était demandé si cette espèce lutétienne n’avait
pas vécu également dans les Sables moyens, mais, comme il n’en
connaissait qu’un mauvais fragment venant de Caumont, il n’avait
osé affirmer son existence à ce niveau. Un échantillon récolté à
Auvers par Molot ne laisse subsister aucun doute.
Cryptoconus Herculei (Pczant) (= claviculüris Desh. non Lk.).
Deshayes a décrit sous le nom de Pleurotoma prisca Sol. et de
P. clavicularis Lk. deux espèces de Cryptoconus très voisines, mais
distinctes. La première, quoi qu’en dise Cossmann (Cat. IV, p. 240),
est bien le C. priscus de Solander ; quant à la seconde, comme
C. clavicularis (Lk.) est synonyme de l’espèce anglaise, il convient
de lui donner un nom nouveau ; Pezant 4 l’a baptisée Herculei.
La question priscus-clavicularis est très complexe et a soulevé
des controverses entre\ Cossmann et Pezant. Comme on le voit,
nous nous écartons complètement de l’interprétation que le pre-
mier a donnée dans son Catalogue pour nous rallier- aux idées de
Pezant5. Cossmann a essayé de les réfuter dans l’Appendice 5
1. Etude critique et descriptive de Mollusques du Bassin de Paris. Journ. Conchyl.,
LXXXIV, 1940-41, p. 173.
2. The English Eocene Campanile. Proceed. Malacol. Soc. Londres, 1940, XXIV,
p. 97-112.
3. A propos de Cerithium cornucopiae Sow. Mém. Soc. linn. Normandie. Caen, 1908,
XXIII, p. 19-27, pl. II.
4. Coquilles fossiles des calcaires grossiers de Parnes. Feuille jeunes naturalistes,
IVe sér., 40e année, Paris, 1910, p. 189.
5. Voir : Pezant. Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de
Paris. Mém. Soc. Géol. France, Mém. 39, 1909, p. 11-12.
— 456 —
(p. 191/205) du même Catalogue, mais il semble , qu’il ne les ait pas
complètement comprises.
Rappelons que la coquille que Deshayes, à juste titre, rappor-
tait à priscus Sol., a été signalée à Auvers par Deshayes lui-même.
Surcula transoersaria (Lk.).
Drillia subturrella (de Boury).
Deshaytes a signalé la présence de D. turrella (Lk.) à Auvers ;
l’examen de ses échantillons nous a montré qu’il s’agit en réalité
d’une espèce voisine : subturrella (de Boury). ,
Drillia Adriani (G. Dollf.).
Actaeon Gmelini (Bayan).
Un échantillon très frais, récolté par R. Soyer, prouve que cette
espèce lutétienne a également vécu dans les Sables moyens.
Actaeon Bevaleti (Baudon).
En résumé la faune d’Auvers se trouve enrichie de 45 espèces
(13 Pélécypodes et 32 Gastropodes), dont une est entièrement
nouvelle et appartient au genre Rissoina, et 6, déjà connues dans
l’Eocène du Bassin de Paris, sont signalées pour la première fois dans
le Bartonien : Crassatella sinuosa Desh., Pteromeris onerata (Desh.),
Homalaxis serrata (Desh.), Cryptoconus filosus (Lk.), Drillia subtur-
rella (de Boury) et Actaeon Gmelini (Bayan). D’autre part il y a lieu
de retrancher de la liste Drillia turrella (Lk.), remplacé par D. sub-
turrella (de Boury), ainsi que Cryptospira ovulata (Lk.), signalé
antérieurement, à tort, d’après des échantillons qui ne sont en
réalité que de gros C. pusilla (Edw.). Au total la faune de Mollusques
d’Auvers-sur-Oise se monte à 565 espèces se répartissant comme
suit : 197 Pélécypodes, 4 Scaphopodes, 362 Gastropodes, 2 Cépha-
lopodes.
II. Espèces nouvelles du gisement de Caumont.
Tellina tellinella (Lk.).
Cardium granulosum Lk.
Cardium impeditum Desh.
Phacoides intusplicatus (Cossm.).
Crassatella donacialis Desh.
Crassatella trigonata Lk.
Cardita aspera Lk. *
V enericardia cf. pulchra (Desh.) 1.
Condylocardia atomus (Desh.).
1. Au sujet de cette espèce voir : L. et J. Morellet. Faune des sables à Nummulites
variolarius de Barisseuse, près de Saint-Vast-lès-Mello (Oise), et Remarques paléon-
tologiques. B. S. G. F., XV, 1945 (en cours d’impression).
— 457 —
Microstagon miliare (Lk.).
Trinacria deltoidea (Lk.).
Fossularca quadrilatera (Desh.).
Cette espèce figure sur notre liste précédente sous le nom erroné
de margaritula (Desh.) ; elle est toujours très roulée à Caumont.
Delphinula Reynieri Cossm.
Cette espèce n’est vraisemblablement qu’une variété de D. lima Lk.
Trochus mitratus Desh.
Collonia callifera (Desh.).
Collonia striata (Lk.).
Ampullina patula (Lk.).
Capulus pennatus (Lk.).
Hydrobia subulata (Desh.).
Lapparentia irregularis (Desh.).
Stenothyra mediana (Desh.).
Rissoina n. sp.
Un très petit échantillon (2,75 mm.) composé de 5 tours convexes,
à côtes très fines et très serrées, à base striée spiralement. Peut-être
n’est-il pas adulte, mais ce n’est certainement pas le jeune d’une
espèce déjà décrite.
Solarium plicatum Lk.
Homalaxis serrata (Désh.).
Bayania minutissima (Desh.).
Bayania varions (Desh.).
Bayania essomiensis Cossm.
Turritella imbricataria Lk.
Vermetus conicus (Lk.).
Tenagodes multistriatus (Defr.).
Sandbergeria turbinopsis (Desh.) var.
Tenuicerithium fragile (Desh.) var.
Coptochetus speciosus (Desh.).
Marginella crassula Des%.
Marginella Edwardsi Desh.
Cryptospira püsilla (Edw.).
Cryptospira suboliva (Cossm.).
C’est la coquille que dans notre liste précédente nous avions
rapportée, à tort, à C. ovulata (Lk.).
Ancilla dubia (Desh.).
Admete lirisculpta (de Boury).
Nous estimons que V Admete de Caumont doit être rattaché à
l’espèce de de Boury et non à A. evulsa (Sol.), comme nous l’avons
fait précédemment.
— 458 —
Drillia angulosa (Desh.).
Drillia margaritula (Desh.).
Bullinella heterostoma (Edw. in Lowry) b
La faune de Caumont, compte tenu des 42 espèces que nous venons
de signaler (12 Pélécypodes ; 30 Gastropodes dont un nouveau,
Rissoina n. sp.) ainsi que dps 3 que nous avons supprimées ( Fossu -
larca margaritula (Desh.), Cryptospira ovulata (Lk.) et Admete evulsa
(Sol.), comprend 368 Mollusques se décomposant comme suit :
115 Pélécypodes, 4 Scajahopodes, 248 Gastropodes, 1 Céphalopode.
III. Espèces nouvelles du gisement de Lévignen.
Corbula exarata Desh.
Cette espèce, dont le type est lutétien, paraît extrêmement rare
dans les Sables moyens où elle n’avait encore été récoltée qu’à
Auvers.
Meretrix sulcataria (Desh.).
Cardium impeditum Desh.
Lithocardium cymbulare (Lk.).
Miltha gibbasula (Lk.).
Volupia tabulàta (Desh.).
V enericardia cf. pulchra (Desh.).
Limopsis Cossmanni nom. mut.
(= L. Gysseyi Cossm., non Area Gysseyi de Raine.).
Les types de Area Gysseyi de Raincourt (Lutétien de Septeuil),
conservés à l’Ecole des Mines, sont bien des Area ss. lt., quoi qu’en
ait dit Cossmann (Cat., II, p. 124) ; ce sont des Fossularca que
nous ne saurions séparer des F. lissa (Bayan) (= laevigata Caillat)
de Brasles de la collection Deshayes. Par contre, la coquille de Fii-
lerval que Cossmann (Cat., II, pl. VI, fig. 16-18) a assimilée à
l’espèce de de Raincourt est toute différente et c’est bien un
Limopsis. Il convient donc de lui donner un nom nouveau ; nous
l’appellerons Cossmanni. C’est cette dernière que nous avons récoltée
à Lévignen ; elle n’était pas encore connue des Sables moyens.
Axinaea subangulata (Desh.).
Fossularca Bezançoni (Cossm.).
C’est la première fois que cette espèce lutétienne est rencontrée
dans les Sables moyens.
Tinostoma margaritula Desh.
Une nouvelle étude des Tinostoma de Lévignen, basée sur de
meilleurs matériaux, nous a conduits à modifier certaines de nos
1. Voir notre note sur Lévignen p. 308.
— 459 —
déterminations antérieures. L’échantillon que nous avions rapporté
à T. dubium (Lk.) est en réalité un T. margarilula Desh. En outre,
T. rotellaeforme Desh. doit être rayé de notre liste ; il s’agit simple-
ment d’une variété de T. trigonostoma Desh.
Eulimella inornata (Desh.).
Eulima pupoides Cossm.
Stylifer eulimoides Cossm.
Ces deux dernières espèces n’avaient pas encore été signalées
dans les Sables moyens. Nous avons également récolté la première
à Valmondois et à Montmarlet.
Ampullina parisiensis (d’Orb.) var. vitiusculensis Pezant.
Ampullina sphaerica (Desh.).
Littorina Bernayi Cossm.
Bayania hordacea (Lk.) forma jrumentum (Desh.).
Bayania Pezanti Morellet (= substriata Pezant non Desh. )1.
Bayania varians (Desh.).
Turritella subula Desh.
Une variété de cette espèce lutétienne a déjà été signalée par
Pezant dans le Bartonien de Monneville 2, mais, d’après la figure
qu’il en donne, cette Turritelle s’écarte sensiblement de la forme
typique ; nous la considérons comme une espèce nouvelle (T. Pezanti
nob.), que nous n’avons jamais récoltée que dans les Sables de
Cresnes. Notre échantillon de Lévignen par contre est indiscernable
de ceux du Lutétien..
Cerithium globulosum Desh.
Newtoniella quadrisulcata (Lk.).'
Parvisipho Rottaei (Baudon).
Espèce signalée pour la première fois dans les Sables moyens ;
nous l’avons également récoltée dans les Sables de Cresnes (le
Quoniam);
Coptochetus scalaroides (Lk.).
Euthriofusus regularis (Sow.) var. cf. Ytenae Edw. in Wrigley 3.
L’échantillon, un peu roulé, récolté à Lévignen diffère du type
figuré par Wrigley (Huntingbridge, dans les Upper Bracklesham
Beds = Auversien) par sa forme moins trapue, sa rampe légèrement
convexe, sa carène spirale moins accusée et un moins grand nombre
de filets intercalaires, surtout sur la base, mais il s’en rapproche
1. Au sujet de cette espèce voir : L. et J. Morellet. Faune des sables à Nummulites
variolarius de Barisseuse... B. S. G. F., XV, 1945 (en cours d’impression).
2. Mollusques fossiles de Monneville (Oise). Feuille jeunes naturalistes, IVe sér.,
38e an., Paris, 1908, p. 18 du tiré à part, fig. 20.
3. Notes on English eocene Mollusca with descriptions of new species. II, The Fusi-
dae. Proceed. Malacol. Soc., Londres, 1927, vol. XVII, p. 244, fig. 24.
— 460
beaucoup par la position antérieure de sa carène, ainsi que par la
présence, sur le dernier tour, d’une seconde carène résultant de
l’apparition d’un cordon spiral saillant masqué auparavant sous
la suture. 1
Conus parisiensis (Desh.).
Cryptoconus priscus (Sol.).
Conformément à l’interprétation que nous avons donnée de cette
espèce à propos du gisement d’Auvers (voir ante), C. clavicularis
(Lk.) doit être remplacé sur notre liste précédente par C. priscus
(Sol.).
Asthenotoma Lapparenti (de Raine.).
Un échantillon identique au type de de Raincourt 1 ; cette
rare espèce n’était encore connue d’une façon certaine que du Fayel.
Signalons que la figure que Cossmann a donnée de A. Lapparenti
dans l’Appendice 3 de son Catalogue (pl. IV, fig. 12) est à rejeter ;
elle reproduit le type même de Oligotoma (= Asthenotoma) exasperata
de Boury, espèce bien distincte que nous rangeons parmi les nom-
breuses variétés de Pleurotoma callifera Edw. de Barton.
Siphonaria crassicostata (Desh).
Notre nouvelle liste d’espèces de Lévignen comprend 30 noms,
mais, comme deux n’y ont été introduits que pour nous permettre
de signaler des rectifications de détermination ou de nomenclature,
c’est un total de 28 espèces seulement (10 Pélécypodes et 18 Gas-
tropodes) que nous ajoutons à la faune de ce gisement. Parmi
celles-ci six n’étaient encore connues que de notre Lutétien :Limopsis
Cossmanni Mor., Fossularca Bezançoni (Cossm.), Eulima pupoides
Cossm., Stylifer eulimoides Cossm., Turritella subula Desh. et Par-
oisipho Rottaei (Baudon)], et une [ Euthriofusus cf. Ytenae (Edw.)]
n’avait jamais été rencontrée dans le Bassin de Paris. Ainsi complé-
tée, et compte tenu de la suppression de Tinostoma rotellaeforme
Desh., la faune de Mollusques de Lévignen se compose de 355 espèces
dont voici le détail : 126 Pélécypodes, 6 Scaphopodes, 222 Gastro-
podes, 1 Céphalopode.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
1. Ce type est reproduit dans l’Iconographie, pl. L, fig. 223-5’.
— 461 —
Les sphénoptéridées paléozoïques et leur classement
SUIVANT LEUR NIVEAU GÉOLOGIQUE
Par A. Loubière.
Professeur au Muséum.
Le groupe des Sphénoptéridées, représenté à toutes les époques,
a atteint notamment un développement remarquable pendant la
période carbonifère, surtout à l’époque westphalienne. Il a pour type
principal le genre Sphenopteris Brongniart, établi sur des frondes
profondément et finement découpées, à pinnules souvent lobées,
rétrécies à leur base et pourvues d’une nervure principale unique
plus ou moins ramifiée.
Chez divers représentants paléozoïques de cette famille, on
remarque, à la base des rachis de deuxième ordre, des pinnules
hétéromorphes, divisées par dichotomie en lanières étroites ( Sphe-
nopteris coralloides) , tantôt faiblement divergentes (Sphen. kar-
winensis), tantôt étalées en éventail (Spheh. heracleensis) . Ces
pinnules particulières, désignées sous le nom générique d’ Aphlebia,
très différentes des pinnules normales par leur aspect général, sont
comparables à celles qu’on observe à la base des pétioles de certaines
Cyathéacées arborescentes, telles que Y Hemitelia capensis et le
Mertensia glauca.
En dehors du genre Sphenopteris Brongniart, le groupe des
Sphénoptéridées comprend, d’après la forme et le mode de division
des segments, une série d’autres genres, dont nous mentionnerons
seulement les suivants à titre d’exemple.
Le genre Rhodea Presl, qui se rencontre principalement dans le
Culm et le Westphalien, peut se reconnaître aux lobes de ses
pinnules filiformes à nervure unique. Le genre Eremopteris Schimper,
dont les pinnules, par leur forme, rappellent assez celle des Rhodea,
mais possèdent, au lieu d’une nervure unique, plusieurs nervures
dichotomes. Cette fronde sphénoptéroïde, qui n’a pas son repré-
sentant dans la flore actuelle, n’a été que rarement observée
jusqu’ici dans les terrains carbonifères et permien. Le genre
Diplotmema Stur, répandu surtout dans le Culm, a été créé pour
réunir des Sphenopteris, caractérisés par un mode spécial dicho-
tome de la fronde. Le genre Palmatopteris Potonié, parfois
difficile à distinguer des Rhodea, comprend une série de Sphe-
nopteris houillers, principalement westphaliens, à pinnules liné-
aires, et chez lesquels les pennes de premier ordre sont subdivisées
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
462 —
en deux branches presque égales, par suite d’une prédominance
de la penne secondaire, située du côté extérieur de la feuille.
Outre les frondes sphénoptéroïdes dont il vient d’être question,
on connaît à l’état fossile un assez grand nombre de sporanges conser-
vés diversement, tantôt silicifiés ou carbonatés, tantôt transformés
en houille. Certaines espèces houillères ont été rencontrées à l’état
fructifié et reconnues pour appartenir notamment aux genres
Renaultia, Discopteris, Corynopteris, Calymmatotheca, Kidstonia,
Urnatopteris, Crossotheca, Oligocarpia , etc... Il faut noter qu’on
ne peut toujours pas distinguer avec certitude les sporanges des
Fougères des microsporanges des Ptéridospermes. On ne saurait
encore partager d’une manière précise et définitive l’ensemble des
frondes filicoïdes entre ces deux groupes.
Les Sphénoptéridées les plus répandues dans les terrains paléo-
zoïques se répartissent de la manière suivante :
Dévonien supérieur
Sphenopteris flaccida, S. devonica, S. réfracta, S. Hookeri, S. splendens,
S. marginata, etc...
CULM
Sphenopteris confertifolia, S. Goepperti, S. Gèrsdorfi, S. schistorum,
S. lanceolata, S. ( Calymmatotheca ) Stangeri, S. (Calymmatotheca) biflda,
S. Schimperi, S. (Calymmatotheca) obtusiloba, S. (Calymmatotheca)
tridactylites, S. (Zeillaria) moravica, etc... ; Diplotmema elegans, D. Schôn-
knechti, D. Dicksonioides, D. distans, D. contractum, D. furcatum, D. depau-
peratum, D. dissectum, etc... ; Rhodea filifera, R gigantea, R. patentissima,
R. minor, R. affinis, R. Stachei, R. Hochstefferi, etc...
Westphalien
Sphenopteris stipulata, S. adiantoides, S. Davallioides, S. ( Calymma-
totheca) tridactylites,'' S. oblongifolia, S. (Calymmatotheca) obtusiloba,
S. (Renaultia) bella, S. antiqua, S. rigida, S. dioaricata, S. linearis, S. acu-
tiloba, S. (Crossotheca) Hœninghausi, S. op positif olia, S. Gravenhorsti,
S. meifolia, S. multifida, S. muricata, S. macilenta, S. acuta, S. latifolia,
S. acutifolia, S. trifoliata, S. ( Hymenophyllites ) Bronni, S. (Renaultia)
chærophylloides, S. (Oligocarpia) Brongniarti, S. tenuifolia, S. (Urnatop-
teris) tenella, S. (Discopteris) karwinensis, S. nevropteroides, S. stipulata,
S. ( Renaultia ) gracilis, S. polyphylla, S. fertilis, S. striata, S. irregularis,
S. (Corynopteris) corallioides, S.. (Discopteris) cristata, S. (Kidstonia)
heracleensis, S. (Corynopteris) Essinghi, S. ( Sphyropteris) Crepini,
S. mixa, S. (Hymenophyllites) quadridactylites, S. fragilis, etc... ; EVe-
mopteris artemisiæfolia, Diplotmema dissectum, D. elegans, D. distans,
D. Gilkineti, D. nummularia, D. Dicksonioides, D. Schlotheimi, etc. ;
Palmatopteris furcata, P. ( Calymmatotheca ) alata, etc...
463 —
Stéphanien
Sphenopteris nervosa, S. striata, S. ( Renaultia ) gracilis, S. Gravenhorsti,
S. (Corynopteris) coralloides, S. irregularis, S. biturica, S. Fayoli, S, Ma-
theti, S. Picandeti, S. Kidstoni, S. Lenis, S. casteli, S. fossorum, S. Decorpsi,
S. fertilis, S. ( Renaultia ) chærophylloides , etc... ; Eremopteris artemisiæ-
jolia, E. Courtini ; Diplotmema Paleani, D. Busqueti, D. nummularia,
D. Ribeyroni, etc...
Permien
Sphenopteris erosa, S. dichotoma, S. Gutzoldi, S. Geinitzi, S. Naumanni,
S. axydata, S. lyratifolia, S. Zwickavensis, etc...
En résumé, la famille des Sphénoptéridées, fondée sur les organes
végétatifs, comprend plusieurs groupes caractérisés par des fruc-
tifications distinctes.
Les Sphénoptéridées paléozoïques, extrêmement nombreuses, se
rencontrent à divers niveaux, depuis les couches supérieures du
Dévonien jusque dans le Permien. Lors de leur première apparition,
elles sont filiformes, et conservent cet aspect pendant la formation
du Culm, riche en Rhodea et en Diplotmema. Au Westphalien, on.
assiste à leur complet et rapide épanouissement. Elles deviennent
moins nombreuses dans le Stéphanien, assez rares dans le Permien.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
31 •
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 5, 1945.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 351
L. Bertin. Cent-einquantenaire de la Chaire d’Ichthyologie et d’IIerpétoïogie
(Leçon inaugurale faite au Muséum le 9 juin 1945) 353
Communications :
L. Bertin. Les ouvrages d’ichthyologie et les types de Paissons de Risso
au Muséum de Paris 373
F. Angel et J. Guibé. Étude comparative des espèces spinosa, courloisi etJÜcla-
couri , appartenant au genre Rana - 379
J. Guibé. A propos du genre Gephyromanlis (Batracien) 383
G. Adam. La faune iehthyologique de l’Ilc do Pâques 385
IL Nouvel. Description du type de Processa coutierei Nobili 1904 (Crust.
Decap.) ' 395
F. Grandjean. Observations sur les Acariens (8e série) 399
M. André. De la faculté saltatricé chez une larve de Thrombidion 407
M. André. Une forme larvaire de.Thrombidioiu(Acarien) , 'trouvée en France et
constituant le type d’un genre nouveau . 409
R. Paulian. Rapport sur une mission'ten Basse Côte d’ivoire 415
IL Bertrand. Nouvelles observations sur la larve de YEubria palitslris L.
(Col. Dascillidae) comme élément de la faune hygropétrique . . . 418
G. Cherbonniur. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres. Famille Helicidae (suite).. . . . 426
A. Guillaumin. Notules sur quelques Orchidées d’Indo-Chine. II 434
J. Léandri et J. Faublée. Noms indigènes de végétaux du Ménabé septen-
trional (Madagascar)... 435
P. Senay, Le Carex oulpina et ses alliés (suite) : 443
R. Furon. A propos des formations quaternaires du delta intérieur du Niger
soudanais 450
R. Furon et J. Prunet. Sur la présence du cambrien marin’ dans le Nord de
la Côte d’ivoire .*. 452
L. et J. Morellet. Nouvelle contribution à l’étude de la faune des sables à
yummuliles variolarius d’Auvers-sur-Oise, de Caumont et de Levignen
(Bartonien) 453
A. Loubière. Les sphénoptéridées paléozoïques et leur classement suivant
leur niveau géologique., -. 461
\
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFRO V-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.}.
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, ^bonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’ Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’ Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture; paraît
depuis 1822; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. II. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1-909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E, Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entômologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d'Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger,
200 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur M. N., Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 60 fr.,
.Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Ileim, J. Duché et G. Malcnçon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement France, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
BULLETIN
« DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XVII
-RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Novembre 1945
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, BUE CUVIER
RÈGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs spnt par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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avant la séance ; faute de quoi la publication sera refivoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il’ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur. V
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant. r.
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(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1945. — N° 6.
351e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 NOVEMBRE 1945 j\
PRÉSIDENCE DE M. Ed. BOURDELLE
ASSESSEUR DU DIRECTEUR
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Jacques Soustelle, sous-Directeur au Musée de l'Homme, est dési-
gné (en date du 22 novembre 1945) pour remplir les hautes fonctions
de Minière de Colonies.
M. Jean IÏ\mel est nommé sous-Directeur du Laboratoire de Culture,
en remplacement de M. R. Franquet appelé à d’autres fonctions (Arrêté
ministériel du 20 novembre 1945).
M. Jost est nommé sous-Directeur du Laboratoire de Physiologie géné-
rale, en remplacement de M. P. Rabaté, décédé (Arrêté ministériel
du 20 novembre 1945).
M. Paul Budker est nommé sous-Directeur du Laboratoire des Pêches
et Productions coloniales d’origine animale (Arrêté ministériel du
20 novembre 1945). [Poste créé par arrêté ministériel du 21 juin 1945].
M. Pierre Bourelly est nommé Assistant au Laboratoire de Crypto-
gamie (Arrêté ministériel du 29 octobre 1945).
M. Chaux est nommé Assistant au Laboratoire des Pêches et Produc-
tions coloniales d’origine animale (Arrêté ministériel du 6 novembre
1945). [Poste créé par arrêté ministériel du 21 juin 1945].
M. Jacques Carayon est nommé Assistant au Laboratoire d’Entomo-
logie coloniale agricole (Arrêté ministériel du 20 novembre 1945).
[Poste créé par arrêté ministériel du 21 juin 1945].
M. Louis Mazuir est nommé Jardinier en Chef honoraire du Jardin de
Jussieu (Arrêté ministériel du 2 novembre 1945).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
32
— 466 —
COMMUNICATIONS
Sur L’INCLUSION DE minuscules pancréas accessoires dans
L’ÉPAISSEUR MÊME DE LA PAROI DE LA VÉSICULE BILIAIRE CHEZ
9
Anguilla vulgaris Cuv.
Par R. Argaud et J. -K. Gan.
L’existence des pancréas accessoires paraît devoir être rattachée
à la persistance d’un grand nombre de bourgeons pancréatiques
embryonnaires anormalement fragmentés dont la plupart dispa-
raissent au cours du développement. Par contre, ceux qui ont résisté
à la nécrobiose sont entraînés par l’évolution et l’extension des
objets hépatiques ou des organes voisins si bien qu’on peut les
trouver, chez les Mammifères, dans maints endroits inattendus,
par exemple, au niveau des courbures de l’estomac, du canal cho-
lédoque, des canaux hépatiques et même, comme l’a montré Mann
(1923), à la surface de la vésicule biliaire.
Chez les Poissons, la diversité topographique et morphologique
des pancréas accessoires est poussée encore plus loin. Ils peuvent
apparaître sous un aspect tantôt massif, tantôt diffus ou même sous
les deux aspects à la fois. Dans un remarquable travail, Laguesse
(1891) a constaté que, chez Crenilabrus, par exemple, chaque
rameau de la veine porte qui pénètre dans le foie s’entoure d’une
gaine de tissu pancréatique et cela jusqu’à ses ultimes ramifica-
tions en capillaires de 18 à 20 p..
Le cheminement des vaisseaux et de leur manchon glandulaire
s’effectue grâce à de véritables tunnels creusés dans le parenchyme
hépatique. Mais il n’y a aucun contact direct entre les substances
hépatique et pancréatique, car le tunnel est tapissé d’un revête-
ment endothélial et il en est de même pour le manchon de telle
sorte qu’il existe entre eux un espace vide.
L’A. ne semble avoir remarqué la dispersion des fragments
pancréatiques ni à la surface de la vésicule biliaire ni dans l’épais-
seur de sa paroi.
D’autre part, l’histogénèse des pancréas aberrants a été minu-\
tieusement décrite par Debeyre (1904) le long du canal cholédoque
où ils s’ouvrent au nombre , d’une cinquantaine environ. La fré-
quence de leurs connexions avec les conduits biliaires de toute
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6,' 1945.
sorte avait fait émettre bien auparavant par Kupffer (1892) l’hy-
pothèse que tous ces organes proviendraient d’une même ébauche
située dans la région moyenne de l’intestin et qui posséderait en
puissance les bourgeonnements hépatique et pancréatique [ hépato -
pancréas de Laguesse (1891) ; anneau hépato- pancréatique de
Weber (1920)].
Nous avons été amenés, quant à nous, à étudier, au cours de nos
dissections, l’histotopographie du pancréas chez Anguilla vulgaris
Guv. et, en particulier, ses curieux rapports avec la vésicule biliaire.
Chez cet animal, certains îlots massifs aberrants sont coincés entre
la vésicule biliaire et les organes voisins ; ils sont formés d’acini
absolument comparables aux acini normaux et, contrairement à
ce qui a été généralement décrit dans les pancréas accessoires,
possèdent de volumineuses enclaves endocrines dont la masse
tranche, à la fois, par son aspect plus clair et par ses plus grandes
— 468 —
dimensions sur les agglomérations voisines. Ces amas glandulaires
sont centrés par un canal excréteur formé d’un long épithélium
cylindrique à plateau strié tapissant une paroi fibro-contractile.
On se rend compte également de la présence d’îlots de Langer-
hans beaucoup plus petits dans les minuscules groupements aci-
neux qui constituent les fragments accessoires. Mais le fait sin-
gulier, sur lequel nous désirons retenir l’attention, réside dans l’es-
saimage de ces îlots pancréatiques, non seulement à la surface de
la vésicule Juliaire comme Mann (1923) l’avait déjà signalé chez
le Chien, mais encore dans l’épaisseur même de sa paroi pourtant
si mince.
Ces îlots aberrants fusent, en effet, d’une manière désordonnée
immédiatement en dehors de la couche musculaire sans provoquer
de boursouflure à la surface extérieure, faisant donc partie inté-
grante de la paroi. Il est aisé, en outre, de détecter, dans les plus
volumineux de ces petits acini, d’infimes îlots endocrines ne dépas-
sant guère les dimensions des vaisseaux voisins. Il est à remarquer
que ces groupements acineux intrapariétaux sont distincts et
franchement séparés les uns des autres, semblant ainsi posséder
chacun une individualité propre et s’ouvrant même dans la cavité
vésiculaire par un minuscule canal excréteur. Il y est curieux, en
outre, de constater que de pareils fragments isolés aient pu con-
server la même constitution compliquée que celle de l’organe massif
En effet, les deux sécrétions, interne et externe, se trouvent, par-
fois, représentées dans quelques uns de ces pancréas en miniature
qui — - (et c’est en cela qu’ils diffèrent peut être au point de vue
de leur modalité fonctionelle de la masse pancréatique principale)
— au lieu de déverser leur produit de sécrétion dans la cavité intes-
tinale, peuvent déboucher directement dans la vésicule biliaire.
En dehors même de toute déduction scientifique, on est con-
duit, en quelque sorte automatiquement, à rattacher de tels rap-
ports anatomiques — - tout au moins insolites - — - à quelque destinée
physiologique, à quelque collaboration, fut-elle accidentelle.
Rappelons, à ce sujet, que l’activation des ferments pancréa-
tiques par la bile a fait, dans ces dernières années, l’objet de nom-
breuses recherches. C’est ainsi que Nenki et Rachford ont établi
que, grâce aux sels biliaires la bile favorise l’action de la lipase.
Pour Lintvarev et Rabkine et, d’une façon générale, pour
l’école russe, la lipase serait sécrétée à l’état de zymogène que les
sels biliaires transformeraient en ferment actif.
Pour Terroine, les sels biliaires exalteraient considérablement
le pouvoir du ferment.
D’après Willstater, l’activation serait due à un phénomène
préalable d’absorption de la lipase par les minuscules particules
des sels biliaires, etc...
Quoi qu’il en soit, et malgré ces différentes modalités d’inter-
prétation, il est avéré que le mordançage des ferments pancréa-
tiques par la bile est incontestable.
On peut, dès lors, se demander si la différenciation anatomique
si poussée en de pareils îlots erratiques d’infimes dimensions ne
répondrait pas accessoirement à une sollicitation d’ordre physio-
logique.
En outre, la persistance et même l’hypertrophie des îlots de
Langerhans dans certains fragments épars mais librement déve-
loppés, sans aucune entrave mécanique, comme aussi leur dis-
parition dans l’épaisseur de la paroi vésiculaire lorsqu’ils sont trop
laminés, entraînent forcément la discussion sur le sens de ces diverses
modalités. Il convient, avant tout, de rappeler un fait important
qui plaide en faveur de la valeur et de l’indépendance fonctionnelles
des îlots endocrines. Debeyre (1920), en effet, a montré que, au
cours du développement, l’apparition des îlots devance notable-
ment celle des acini, et, par conséquent, celle de l’établissement
de la sécrétion externe.
Faut-il do'nc envisager l’aspect macrométrique de certains îlots
comme la persistance localisée d’un stade histogénique ?
Il semble plutôt qu’il faille rattacher ce développement endo-
crinien excessif à un état dégénératif d’ordre hétérotopique. On
sait, en effet, que, dans les greffes pancréatiques, et surtout dans
les pancréas dont on a pratiqué la ligature des conduits excréteurs,
les acini et, par conséquent, le tissu exocrinien se nécrobiose ;
tandis que, seul, subsiste et paraît même se développer le tissu
endocrinien.
Quant à la persistance à peu près exclusive des acini dans la
paroi vésiculaire où les glandes acineuses s’insinuent entre les tissus
conjonctivo-musculaires qui les aplatissent, elle est d’ordre sélectif
et conditionnée par l’impossibilité anatomique d’une sécrétion
interne faute de place pour une vascularisation suffisante.
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des Menschen von Wm. von Môllendorff, Bd. V., 1er Teil, Berlin,
Julius Springer. (Contient une bibliographie exhaustive à ce sujet).
471
A PROPOS DU MlCROTHROMBIDIUM (S. STR.) GALLICUM M. ANDRÉ
(Acar. Thromb.)
Par Marc André.
Nous croyons intéressant de signaler la capture, en Normandie,
d’un Thrombidion qui n’était connu jusqu’ici que par un individu
unique pour lequel nous avons proposé récemment (1945, Bull.
Mus. nat. Hist. nat., 2e s., XVlï, p. 308) le nom de Microthrom-
bidium (s. str.) gallicum M. André.
Le type de cette espèce a été recueilli, aux environs de Stras-
bourg, par M. F. Grandjean en 1934.
Or, nous avons reçu tout dernièrement un second représentant
de cette forme, particulièrement curieuse par la structure si carac-
téristique des poils qui recouvrent le corps de l’animal.
L’examen de ce nouvel exemplaire confirme les premières obser-
vations que nous avions pu effectuer sur le type alsacien et nous
indiquerons seulement, ci-dessous, les quelques variations qui
peuvent être observées dans les dimensions présentées par l’idio-
soma et les deux derniers articles (tibia et tarse) des pattes I.
Cet échantillon est un peu plus développé' que le type : il mesure
710 p. de long (au lieu de 500) sur 340 p. de large. Les poils qui re-
vêtent la face dorsale de l’idiosoma sont identiques à ceux qui sont
figurés ( loc . cit., p. 309, fig. A et B) et atteignent respectivement
40 et 70 p.. Les tarses des pattes I, deux fois plus longs que larges,
ont une longueur de 150 p. sur 75 p. de largeur. Le tibia, plus petit,
ne dépasse pas 80 p..
L’armature des palpes maxillaires est, en tous points, sem-
blable à celle de l’espèce typique sauf la présence d’une épine sup-
plémentaire (3 au lieu de 2) à la face interne du tibia.
Cet exemplaire a été recueilli parmi les Mousses, par
M. G. -A. Béhue, dans la forêt de Lyre (Eure) au lieu dit Les Noés,
fin août 1945.
Laboratoire de Zoologie du Muséum
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
Un Thrombicula nouveau recueilli en Afrique-Orientale
(T. SCAPULOSA N. SP.).
Par Marc André.
M. K. -H. Chapman, a recueilli en janvier 1938 à Amani dans la
région du Tanganyika une forme d’Acarien représentée par 2 indi-
vidus 1, qui offrent les caractères du genre Thrombicula Berlese 1905 :
couleur générale blanchâtre et configuration toute spéciale de
l’abdomen présentant un étranglement bien marqué immédiate-
ment après les épaules.
C’est une espèce nouvelle pour laquelle je propose le nom de
Thrombicula scapulosa.
Le corps a une longueur totale de 1020 p..
L’hystérosoma, assez allongé, est, comme chez toutes les espèces
de ce genre, en forme de 8, c’est-à-dire présente, en arrière des
épaules, une constriction due à ce que les bords latéraux sont for-
, tement rentrants : sa largeur, à la hauteur des épaules, est de
540 p. et ne dépasse pas 360 pi au niveau d’insertion des 3e et
4e paires de pattes, là où se trouve la dépression posthumérale ;
puis il se dilate à nouveau, sa plus grande largeur étant alors de
580 p. et se termine par une extrémité arrondie.
La face dorsale (ainsi que les membres) est entièrement garnie
d’un revêtement dense de poils très fins et souples prenant nais-
sance sur un petit écusson circulaire, qui est à peine perceptible
et dont le centre fait saillie en une sorte de tubercule peu élevé.
Ils sont pourvus de barbules assez longues qui se trouvent de tous
les côtés du poil. La longueur des poils recouvrant l’hystérosoma
augmente progressivement environ du double d’avant en arrière,
les poils antérieurs ayant une dimension de 20 à 30 p., alors que les
postérieurs atteignent 55 à 60 p..
Sur la face dorsale du propodosoma les poils sont, pour la struc-
ture et la taille, pareils à ceux de l’hystérosoma, mais plus clair-
semés.
Sur toute la face ventrale du corps ils sont nombreux, courts et
plumeux.
Le bord antérieur dorsal, ou vertex, du céphalothorax présente
une incision médiane et, en avant de celle-ci, il existe un poil unique
1. Ces exemplaires font partie de la collection du British Muséum of Natural
History de Londres.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
473 —
barbulé, porté par un prolongement constituant un épistome den-
ticulé sur son bord antérieur.
Le vertex est renforcé par une bandelette transversale se con-
tinuant par une pièce longitudinale, la crête métopique : celle-ci
forme en arrière, près du bord antérieur de l’hystérosoma, une aréa
sensilligère rhomboïdale puis, postérieurement à celle-ci, elle se
prolonge encore sur une petite étendue.
Thrombicula scapulosa M. André.
JD, individu vu de trois quarts ; C, vue dorsale du céphalothorax ; E, I, faces externe
et interne du palpe maxillaire droit ; Pi, tibia et tarse de la lre paire de pattes ;
A, un des poils recouvrant l’hystérosoma.
Dans les angles latéraux de l’aréa se trouvent les deux pseudo-
stigmates consistant chacun en une fossette arrondie, au fond de
laquelle s’insère une longue soie sensorielle complètement lisse.
Les yeux manquent totalement et, dans la région où ils pour-
raient se trouver, la peau est également revêtue de poils comme
ailleurs.
À la face ventrale du corps les plaques coxales de la ire paire
de pattes sont contiguës à celles de la 2e. Puis, à une certaine dis-
474
tance, les plaques de la 3e sont de même coalescentes avec celles
de la 4e.
Entre les deux premières paires de hanches ou coxæ il y a un
sternum hexagonal distinct, muni de poils barbulés.
Les coxæ portent chacune ventralement de quinze à vingt poils
barbulés.
Un peu au-dessous du niveau d’insertion des coxæ des deux
paires postérieures est placé, sur la ligne médiane, l’orifice génital
muni de trois paires de verrues.
Un peu plus en arrière se trouve une seconde fente qui est l’uro-
pore ou orifice de l’organe excréteur : elle présente, sur chaque
bord, une rangée de poils courts, semblables à ceux du reste de
l’hystérosoma.
Les pattes sont relativement courtes, recouvertes de poils plu-
meux, et à leur extrémité se trouvent deux ongles.
Celles de la lre paire sont longues de 825 p. et le dernier article
(tarse) a une longueur (250 p.) qui est presque le triple (2,79) de sa
largeur (90 p.) et est supérieure à la taille (200 pi) de l’avant dernier
(tibia) 1.
A toutes les pattes le tarse présente dorsalement une profonde
échancrure formant une cavité dans laquelle les griffes peuvent se
rétracter.
Les palpes maxillaires, assez longs et courbés en arc vers le bas,,
sont formés de cinq articles : trochanter, fémur, génual, tibia et
tarse.
Sur le fémur et sur le génual s’insèrent des poils barbulés. Sur le
tibia, qui est terminé par une unique griffe simple, on voit à. la
face interne : 1° dorsalement trois fortes épines contiguës et à
quelque distance en arrière, une 4e moins robuste ; 2° ventralement,
à la base de l’insertion du tarse, une soie lisse. Sur la face externe
le tibia présente des poils barbulés et distalement, à la base de la
griffe terminale, trois soies lisses.
Le tarse ou tentacule est papilliforme et se montre, de tous les
côtés, couvert de poils barbulés : en outre il porte sur la face externe
(près de sa base) une soie lisse et (à son extrémité distale) 6 poils
lisses, courts, plus gros et spiniformes, qui agissent probablement
en antagonistes de la griffe terminale du tibia pour saisir la proie^
Le Thrombicula (Tràgardhula) nilotica Trâgârdh 2 (1904, Acari
Apgypten u. Sudan, Rev. Swedish Zool. Exped. Egypt a. White
Nile, III, p. 78), trouvé sur des plantes aquatiques dans le Nil
1. La longueur du tibia, chez l’un des individus atteint 200 [X, tandis que chez
l’autre elle est seulement de 170 [X.
2. Oudemans a établi un genre Blanhaarlia pour une larve que TragIrdh a rap-
portée à cçtte espèce : mais la chose n’est pas absolument démontrée et il est pré-
férable de maintenir à l’adulte le nom de Tràgardhula.
Blanc, près de Gebel Ahmed Aga, se distingue de cette espèce par
l’existence d’yeux (une paire chez la femelle et deux chez le mâle)
et par l’armature différente des palpes dont le 4e article est pourvu
de rangées pectiniformes d’épines plus nombreuses.
Quant au Thrombicula algérien André (1932, Bull. Soc. Zool.
France, LVII, p. 284) recueilli sur un palmier dattier dans le Sud
Algérien, à El Arfiane, il se sépare de tous ses congénères essen-
tiellement par ses soies pseudostigmatiques fusiformes, épaissies
vers leur moitié distale.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 476 —
Sur les organes génitaux de quelques Solifuges
(ARACHNIDES).
Par Max Vachon.
La présente note apporte quelques précisions sur la morpho-
logie et le fonctionnement des organes génitaux des Solifuges.
Bien des points restent encore obscurs et des recherches plus éten-
dues, faites sur de nombreuses espèces seraient souhaitables.
Organes reproducteurs <^.
Ces organes sont relativement bien connus. Kittarry (1848)
certes, a confondu les sexes mais dès 1861, Dufour les précise.
Les figures 3, 4 et 5 représentent les divers schémas publiés et
nous y avons joint ceux dressés chez Galeodibus olivieri (fig. 1 et 2).
Bien qu’il y ait de notables différences dont nous reparlerons, on
peut admettre que l’organe £ est formé de 4 longs tubes testi-
culaires (T), noyés dans les lobes du tube digestif et fort pénibles
à isoler par dissection. Ces tubes s’élargissent en canaux déférents
(cd) qui, 2 à 2, se réunissent en un seul conduit ou vésicule défé-
rente (vd). Les deux vésicules, revenant vers l’axe du corps, se
rejoignent à leur débouché dans la chambre génitale (cg) ouverte,
, sagittalement et ventralement, dans le 2e segment de l’abdomen.
Cette chambre, très réduite, partiellement chitinisée, est recou-
verte latéralement et dorsalement de glandes annexes (gla, fig. 5).
Les différences, lorsqu’elles existent, se localisent dans la forme, la
grosseur, ou la position des conduits évacuateurs. Chez Galeodes
araneoides (fig. 5) ou Galeodibus olivieri (fig. 1 et 2) les canaux
déférents reviennent vers l’arrière du corps alors que chez Galeodes
barbarus (fig. 3), ils restent dirigés vers l’avant et possèdent, cha-
cun, une dilatation ovoïde. Chez Galeodes nigripalpis (!) (fig. 4),
et Dufour insiste sur ce fait, les canaux déférents ne se distinguent
pas des testicules qui semblent alors se réunir ensemble dans la
longue vésicule déférente (vd). Ces divers aspects sont peut-être
d’ordre spécifique : l’étude d’un plus grand nombre d’espèces le
montrerait. Mais, et nous le redirons pour l’organe Ç, suivant
l’époque et l’âge de l’animal, l’organe reproducteur subit certaine-
ment de profondes modifications dans sa forme et même sa struc-
ture. La dissection de 2 exemplaires de Galeodibus olivieri (fig. 1
et 2) nous l’a indiqué. Les canaux déférents (cd) de même que les
vésicules déférentes (vd) - — formant donc la région réceptrice de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
— 477
l’organe — peuvent avoir des volumes variables et, chez certains-
3, atteindre un développement considérable aü point de remplir
presque entièrement l’abdomen. Le tube digestif, vidé de ses sub-
stances de réserves, est comprimé, les testicules refoulés vers l’ar-
rière du corps entre les volumineux réservoirs gonflés de sperma-
tophores. Aussi, nous nous garderons bien de tirer des conclusions
d’ordre taxonomique en comparant la forme des organes génitaux
de tels ou tels Solifuges.
La structure de l’organe est à peine connue et seul, le travail
de Birula (1893-94) nous en donne l’essentiel. La région tubu-
laire est génératrice des spermatozoïdes ; les cellples sexuelles,
(msp, fig. 8) groupées, font saillie entre les autres cellules de l’épi-
thélium (ep) que Birula pense ne pas être secréteur. Dans les
canaux déférents, la structure diffère : l’épithélium, nettement
plissé, est secréteur et privé de cellules génitales. C’est dans cette
région que se constitueraient les spermatophores. Ceux-ci, surtout
accumulés dans les vésicules, sont de petits grains de 2 à 2,5 mm.
de long et 1 à 1,5 mm. de largeur chez Galeodes araneoides (fig. 8)„.
Recouverts d’une épaisse cuticule, les spermatozoïdes, très nom-
breux, sont tassés les uns contre les autres et orientés, leurs têtes
étant aux deux pôles du grain. Les vésicules déférentes ont une
paroi, épaisse, plissée, traversée de fibres musculaires circulaires
et longitudinales ; une importante secrétion en occupe la lumière».
Le. rôle secréteur de l’épithélium des conduits évacuateurs est
évident. Les glandes accessoires, recouvrant la chambre génitale,
ont été décrites et figurées par Birula (fig. 5 : gla) : ce sont defe
massifs de glandes acineuses, les unes dorsales, les autres latérales»
Nous ne savons rien de la spermatogénèse chez les Solifuges
ni de la fabrication des spermatophores. . Ceux-ci sont tous sem-
blables : ils ne peuvent donc que provenir d’un, même moule ou
être issus de formations identiques. Leur nombre est considérable
et c’est près d’un millier que nous en avons trouvé chez certains
<$. Birula a montré que les spermatozoïdes naissent dans les-
tubes testiculaires ; il admet, par contre, .que les spermatophores
se construisent dans les canaux déférents car, dit-il, dans ces
canaux, l’épithélium est secréteur. Le rôle secréteur de ces con-
duits est certain et nous l’avons constaté. Mais rien, à notre avis,,
ne prouve que ce soit là, et seulement là, que se forment les sper-
matophores. Ceux-ci sont beaucoup plus petits que le diamètre du
canal qui ne saurait alors servir de moule ! Et puis, ce qui paraît
difficile à expliquer est le processus suivant lequel les spermato-
zoïdes, libres dans la lumière testiculaire se réunissent, s’ordonnent
et s’orientent en masses régulières, de même volume ! L’hypothèse
de Birula ne nous satisfait pas et nous avons été amené à en ima-
giner une autre puisque, malheureusement, nous n’avons pu faire;
— 478
Fig. 1 : Galeodibus olivieri organe reproducteur en place dans l’abdomen et vu dor-
salement dans sa moitié droite, vu latéralement, par rabattement, dans sa moitié
gauche. — Fig. 2 : même organe chez un G à un stade plus avancé. — Fig. 3 :
organe G chez Galeodes b.arbarus, modifié, d’après L. Dufour (1861), fig. 24. —
Fig. 4 : idem chez Galeodes nigripalpis d’après L. Dufour, fig. 25. — Fig. 5 : région
antérieure de l’organe G (modifiée) d’après Birula (1894) fig. 1, chez Galeodes
aranoides. — Fig. 6 : coupe transversale d’une portion de testicule de Galeodes
araneoides, d’après Birula, fig. 3. — Fig. 7 : masse spermatique et fig. 8, sper-
matophore, d’après Birula, fig. 4 b et fig. 12, chez Galeodes araneoides. Abrévia-
tions : cd, canal déférent ; c g, chambre génitale ; ep, épithélium testiculaire ; gla,
glandes accessoires ; msp, masse spermatique ; T, testicule ; tp, tunica propria ;
vd, vésicule déférente ou canal déférent impair.
de coupes en séries. Chez un $ de Galeodibus olwieri (fig. 1), mélan-
gés à la sécrétion, nous avons trouvé de nombreux spermatophores,
aussi bien dans les canaux déférents que dans les vésicules. Tous
— 479
avaient la même forme, ovale, mais leur paroi était mince, défor-
mable, et le tassement les avait comprimés et aplatis. Les tubes
testiculaires, eux aussi, étaient gonflés, cylindriques et, en leur
intérieur, dans une secrétion apparemment identique à celle des
vésicules, nous avons décelé des amas de sperme rappelant les
futurs spermatophores. Nous pouvons donc conclure : d’une part
à l’activité sécrétrice des parois testiculaires, parois qui peu à peu
s’amincissent, d’autre part au fait important que les spermato-
zoïdes sont évacués, non isolément, mais groupés en masses ova-
laires. Ces éléments sexuels groupés représentent, à notre avis,
l’élément formateur des spermatophores. Il nous a été impossible,
par dissection, de constater la présence, autour de ces masses,
d’une membrane propre. Nous l’admettons cependant. Birula ne
donne aucun détail sur la sortie des spermatozoïdes mais, par ses
figures, précise cependant que les éléments sexuels restent groupés
(msp fig. 6 et 7) en masses dont la forme rappelle beaucoup celle
d’un spermatophore, et qui possède une membrane enveloppante.
En définitive, nous pensons, qu’au cours de leur développement,
les cellules génitales £ s’éliminent par masses, par cystes à la suite
de la disparition des éléments voisins secréteurs. A l’intérieur de
ces masses fusiformes, les spermatozoïdes, restés au même stade,
continuent leur développement, peu à peu descendent dans les
canaux déférents, les vésicules, s’y entassent et grossissent en
épaississant leur paroi. C’est là une hypothèse que des coupes en
série d’animaux convenablement choisis pourront facilement
prouver. En attendant, c’est une explication vraisemblable et qui
tient compte de l’absence de moules et du rôle secréteur des parois
testiculaires. Ainsi expliqué dans son origine, le spermatophore
des Solifuges est fort simple puisqu’il prend naissance dans le tes-
ticule même. Il serait alors l’un des premiers états de ces asso-
ciations spermatiques passagères, à formes si curieuses et si variées
que, dans le règne animal, on a réuni sous le même vocable de
spermatophore.
Organes reproducteurs $.
Les organes $ n’ont pas été représentés de façon satisfaisante
et nous croyons utile d’en redonner les figures et d’y joindre celle
que nous avons relevé chez Oparbona simoni (fig. 9, 10 et 11). Chez
cette espèce (fig. 11) l’ovaire est constitué de 2 glandes aplaties,
symétriques, allongées, dont le bord externe festonné porte des
grappes d’ovules. La glande ovarienne (ov), chez les Ç non en ges-
tation, est peu épaisse mais sa lumière est importante et, sur ses
parois, des plissements y dessinent des traînées longitudinales. En
arrière, l’ovaire est rattaché au corps par des tendons. Vers l’avant,
{es follicules disparaissent, l’ovaire se rétrécit, c’est l’oviducte
480 —
(ovd). Ce canal, étroit, rapidement s’élargit et se dilate en ampoule r
souvent gonflée de substance et de spermatophores (ao). Cette
ampoule se rétrécit, redevient tubulaire, revient vers l’axe du
corps et, dans le domaine du 2e segment abdominal, se réunit au
conduit qui lui est symétrique, dans la chambre génitale (cg) ou-
verte à l’extérieur par une fente sagittale. Ce schéma est celui
donné par Dufour chez Galeodes barbarus (fig. 10) mais diffère
de celui indiqué par Birula, chez Galeodes araneoides (fig. 9).
Ici, l’ovaire est en forme de fer à cheval et les oviductes ne sont
pas reconnaissables. Il n’existe aucun renflement ni vésicule ;
Fig. 9 : organe reproducteur Ç, chez Galeodes araneoides ( immature !), d’après
Biruua (1894), fig. 13. — Fig. 10: idem, chez Galeodes barbarus, d’après L. Dufour
(1861), fig. 26. — Fig. 10 : idem, chez Oparbona simoni, original. Abréviations :
ao, ampoule oviductale ; cg, chambre génitale : do, diverticules en oreilles ; o,
ovules ; ov, ovaire ; ovd, oviductes î t, tendons suspenseurs.
Birula parle de dilatations en oreilles de la chambre génitale
(do, fig. 9) : elles sont petites et mal représentées sur le dessin.
Selon toute vraisemblance, l’exemplaire utilisé était immature et
il serait imprudent d’en poursuivre la comparaison avec d’autres
espèces. En définitive, on peut concevoir l’organe Ç comme étant
composé de deux glandes symétriques portant d’un seul côté,
externe, les grappes d’ovules et se prolôngaent en avant par un
oviducte plus ou moins dilaté en ampoule. Les deux oviductes,
symétriques, se rejoignent dans la chambre génitale à parois par-
tiellement renforcées de chitine. Il n’existe pas de glandes annexes
différenciées. Ceci est un schéma. Ainsi que nous l’avons dit pour
l’organe <$, selon l’âge et l’époque — - c’est-à-dire selon que la Ç
— 481
est fécondée ou non — l’organe reproducteur doit subir de pro-
fondes modifications morphologiques et structurales.
Grâce à des coupes sériées, Birula donne d’utiles renseigne-
ments sur la structure des parois de l’ovaire et des conduits géni-
taux. La paroi de l’ovaire, dans la région privée de follicules, est
épaisse et richement irriguée de trachéoles venant des deux impor-
tants troncs longitudinaux. Elle possède des fibres musculaires.
Les cellules épithéliales sont hautes et non sécrétrices. Birula ne
parle pas des ampoules oviductales. A la dissection, nous avons
trouvé celles-ci remplies de matières coagulées et remarqué la
grande épaisseur de leur paroi. Cette paroi, en plus d’éléments
musculaires contient des cellules glandulaires fonctionnelles. De
plus, la lumière de l’ampoule est presque totalement aveuglée
par des plis disposés en chicanes. De tels plissements, indiquant
une grande possibilité d’extension de ces conduits, ont été décrits
par Birula dans la chambre génitale de Galeodes.
Chez les Soîifuges, l’embryogénèse se déroule à l’intérieur de la
mère; les ôvules mûrs tombent dans la lumière de l’ovaire et y
sont fécondés par les spermatozoïdes accumulés dans les oviductfs
sous forme de spermatophores, au moment de l’accouplement.
Or, la cuticule de ces derniers est épaisse et c’est là un obstacle
certain à la sortie du sperme. Selon Birula, par contraction dis
muscles des oviductes, les enveloppes des spermatophores se brisent.
Les débris sont utilisés et digérés par de grosses cellules libres,
amiboïdes et phagocytaires. Ces cellules (qui en période de jeûne
peuvent aussi détruire les ovules) une fois leur rôle terminé, re-
tournent dans Ja cavité générale en traversant les parois des ovi-
ductes. Nous ne pouvons, faute de documents, discuter cette hypo-
thèse curieuse longuement développée par l’auteur russe. Nous
dirons simplement qu’au moment de l’accouplement, les , sper-
matophores se trouvent rapidement transportés dans un, milieu
différent de celui où ils sont fabriqués. Ce changement de milieu
peut provoquer des phénomènes du turgescence ou l’éclatement
des spermatophores. L’introduction de ceux-ci est, sans nul doute,
favorisée par le travail du $ qui, à l’aide de ses chélicères, ouvre
la chambre génitale pour y loger la masse spermatique. Cette
introduction semble pourtant ne pouvoir être très profonde. Il
n’est pas impossible que, par le jeu des muscles oviductaux, la Ç,
elle-même, par aspiration aide à la pénétration du sperme à l’in-
térieur de ses voies génitales.
Résumé :
Dans Yorgane <$, dont nous avons figuré et précisé la forme chez
Galeodibus olivieri, il faut distinguer deux régions. La première,
faite de 4 longs tubes testiculaires pelotonnés est productrice de
Bulletin du Muséum, 2* série, t. NVIIfc n° 6, 1945.
33
— 482
sperme ; la seconde, constituée par quatre canaux déférents réunis
par paire en 2 vésicules déférentes se rejoignant^ dans la chambre
génitale, est la région réceptrice des éléments sexuels. Ces éléments
sont des spermatophores qui, selon toute vraisemblance, dérivent
des cystes détachés de la paroi testiculaire. Dans l 'organe Ç, il
faut aussi reconnaître deux régions. La première, constituée par
2 glandes symétriques, produit et reçoit les ovules mûrs; la seconde,
faite de 2 oviductes renflés en ampoule, réceptionne les sperma-
tophores au moment de l’accouplement. Le sperme, libéré par
éclatement des spermatophores, remonte dans l’ovaire où, après
la fécondation, se déroule l’embryogénèse.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Birula (A), 1893-94. — Untersuchungen über den Bau der Geschlechts-
organe bei den Galeodiden. Horae soc. ent. Rossicae, vol. 28, 289-326,
pl. IV et V.
Dufour (L.), 1861. — • Anatomie, physiologie et histoire naturelle des
Galéodes. Mém. présentés par divers Savants de l’Ac. des Sc., t. 17,
109 p., 4 pl.
Kittary (M.), 1848. ■ — Anatomische Untersuchung der gemeinen ( Ga -
leodes aranoides ) und der furchtlosen ( Galeodes intrepida) Solpuga
Bull. Soc. imp. nat. Moscou, t. 21, n° 4, 307-371, 3 pl.
• ■ -V ■
— 483 —
Le spermatophore de quelques Scolopendromorphes
(M YRIAPODES-ClIILOPODES).
Par J.-M. Démangé.
Depuis longtemps déjà on connaît l’existence de spermatophores
chez les Scolopendromorphes. Fabre J. -H., dès 1855, donne une
description et , quelques dessins, malheureusement peu précis, de
spermatophores de Scolopendra complanata Latr. et de Qryptops
Saoignyi 1. D’autres auteurs, Heymons R. et Chalande J. signa-
lent le fait, par la suite, mais aucune figure n’accompagne leur
texte.
Fabre J.- H. donne à ces spermatophores, se formant dans l’ap-
pareil génital postérieur, la forme d’un rein tricuspide constitué
de deux enveloppes et percé d’une « boutonnière béante ».
De leur expulsion, rien n’est connu.
Nous avons eu l’occasion d’étudier par dissection un certain
nombre d’espèces, notamment Scolopendra subspinipes de hadni
Brandt et Cryptops anomalans Newp. et trouvé des spermatophores.
Les observations que nous avons faites à leur sujet font l’objet de
cette note.
Chez les Scolopendromorphes, l’appareil reproducteur mâle est
constitué par des testicules de forme et de nombre variables 2
suivis d’un fin canal, l’épididyme qui s’élargit en un large boyau
noduleux, irrégulièrement replié sur lui-même et que Fabre J. -H.
appelle « bourse des spermatophores », car c’est dans les cavités
laissées par les replis de ce boyau que se forment les spermato-
phores.
Les spermatozoïdes agglomérés sous forme de « papillotes »
remplissent ces cavités, puis la paroi secrète les enveloppes. Nous
avons toujours trouvé les spermatophores noyés dans une subs-
tance blanche identique à celle collée à la paroi des bourses.
L’enveloppe la plus interne est secretée la première, puis l’ex-
terne3. (Nous avons toujours extrait, des bourses placées le plus
près des testicules, des spermatophores ne possédant qu’une enve-
loppe, l’interne, Le, fait peut s’expliquer en supposant que les
1. Fabre ne donne pas le nom de l’auteur de cette espèce.
2. Et qui seront étudiés et décrits dans une prochaine note.
3. Il est probable que pour Scolopendra subspinipes de haani Brandt les deux pre-
mières .enveloppes externe et moyenne soient le résultat de deux couches de même
subs'tanc’ë. -'v ■ ; , ,v j i •
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
484
spermatozoïdes remplissent toutes les cavités de l’appareil génital
postérieur en partant de la partie inférieure et que chaque bourse
une fois pleine commence immédiatement à secréter les enve-
loppes).
Les circonvolutions de l’appareil génital postérieur jouent donc
le rôle de véritables moules et les cavités n’étant pas toutes de la
même forme, on comprend alors pourquoi les spermatophores ne
sont pas toujours rigoureusement semblables, chez un même indi-
vidu, mais cependant ont des formes nettement précises et qui,
fait important, varient sensiblement suivant les familles et même
les espèces.
Voici à ce sujet la description de quelques spermatophores.
ScOLOPENDRIDAE.
Chez Scolopendra subspinipes de haani Brandt le spermatophore,
d’environ 3 mm. est de couleur brunâtre, en forme de grain de riz.
Vu de face (fig. 1) il est étroit et présente unè fente longitudinale
s’étendant d’une extrémité à l’autre et dont les deux lèvres se
recouvrent.
Sur un des côtés, par transparence, on aperçoit une formation
en demie lune 1 (fig. 2). C’est une sorte de sac dont les deux parois
sont collées l’une à l’autre et qui s’enfonce dans la masse interne.
Une coupe transversale de la figure 1, suivant la ligne en poin-
tillés, au niveau du sac* montre que c’est une invagination de la
partie moyenne du spermatophore (fig. 3). Cette invagination a un
rôle important comme nous le verrons plus loin.
Le spermatophore de Scolopendra subspinipes de haani Brandt
est composé de 3 enveloppes 2.
Une enveloppe externe de couleur brune, épaisse, résistante,
élastique, translucide, percée de fins canaux.
Une enveloppe moyenne de même couleur et de même consistance.
Etroitement liée à la précédente, elle ne s’en détache qu’à la dis-
section et peut facilement être confondue avec elle.
Une enveloppe interne enrobant la masse interne.
La masse interne est blanchâtre et constituée de myriades de
spermatozoïdes enroulés sur eux-mêmes comme un ressort et for-
mant des « papillotes », selon le terme de Fabre.
Ces « papillotes » s’ajoutent les unes aux autres formant un long
cordon qui s’enroule lui-même en spirale. Au centre de cette spirale
se trouvent des spermatozoïdes se présentant comme les fibres
1. Cette formation ne se voit pas de l’extérieur chea Scolopendra cingulala Latr.
2. Fabhe n’en a trouvé que deux chea Scolopendra complanala Latr.
— 485 —
d’un fragment de coton très lâche, mélangés à une substance jaune
s de.
Fig 1 : Spermatophore de Scolopendra subspinipes de haani Brandt avec la fente
longitudinale, vu de face. La ligne en pointillés indique l’emplacement de la coupe
transversale de la figure 3. — Fig. 2 : Le même vu de profil avec le sac semi-lunaire
en transparence. — Fig. 3 : Coupe transversale très schématique du spermatophore.
Le sac semi-lunaire est laissé en blanc. — Fig. 4 : Spermatophore de Cryptops ano-
malans Newp. vu de profil. ■ — Fig. 5 : le même vu de face. — Fig. 6 : Otosligmus
spinicaudus Newp. Ç vue de face. — Fig. 7 : La même, vue de profil. Pour ces
deux figures le spermatophore est indiqué en pointillés.
■■ I
Nous avons trouvé chez Scolopendra alternons Leach des cen-
taines de « papillotes », qui, au lieu d’être rangées comme précé-
demment, étaient mélangées sans ordre bien établi.
— 486 —
Nous devons dire dès maintenant que ces dispositions ne nous
ont pas semblé jusqu’ici spécifiques.
Chez les Scolopendrides les spermatophores sont assez nom-
breux. Nous en avons trouvé jusqü’à 6 ou 7.
Cryptopidae.
Chez Cryptops anomalans Newp. le spermatophore, d’une lon-
gueur un peu inférieure à 1 mm., fortement courbé, est de couleur
brunâtre et ne possède pas de fente longitudinale où se trouve à
sa place une saillie conique prenant naissance dans une portion
fortement concave (fig. 4-5). (Les spermatophores que nous avons
examinés en étaient tous possesseurs).
Les deux extrémités de cette portion concave se recourbent
fortement vers la protubérance en deux dents cristallines (fig. 4).
Parfois, les extrémités ne possèdent qu’une dent, parfois pas du
tout.
Deux enveloppes existent seulement. Une externe semblable
à celle de Scolopendra subspinipes de haani Brandt possédant aussi
de fins canaux, et une interne enrobant la masse de sperme. Ici
cette masse est constituée par de nombreuses « papillotes » dispo-
sées sans ordre et mélangées à une substance jaune rouge.
Comment sont expulsés les spermatophores ?
Rien n’est connu à ce sujet.
Au cours de déterminations d ’Otostigmus d’Algérie nous avons
trouvé un Otostigmus spinicaudus Newp. Ç ayant un Spermato-
phore fixé à son orifice génital (fig. 6-7).
La masse interne seule faisait saillie à l’intérieur du corps. La
fente longitudinale du spermatophore, ou tout au moins l’endroit
où elle devait se trouver, était située perpendiculairement à l’axe
du corps. Le spermatophore est donc fixé dans le sens de la lar-
geur.
La question qui se pose alors est de savoir comment a lieu la
fécondation par l’intermédiaire de ces spermatophores en grain.
Pendant deux années J. -H. Fabre a poursuivi ses études et n’a
jamais vu d’accouplement. Le spermatophore ne possédant pas
de pied, il est peu probable qu’il soit déposé sur le sol et ainsi absorbé
par la femelle. Il est vraisemblable que le mâle vient, par rappro-
chement, le déposer sur ou dans les voies génitales femelles (fig.
6-7). Sous l’influence de mucus et de la tension interne le sac en
demi-lune, pour les spermatophores possédant une invagination,
que nous avons décrits plus haut, se dévagine peu à peu et passe à
l’extérieur à travers la fente longitudinale. Le sperme fait donc
saillie avec l’enveloppe interne sous forme de hernie qui pénètre
487 —
dans l’orifice femelle et éclaté, laissant échapper les spermatozoïdes.
Le spermatophore est vidé rapidement par la contraction de la
membrane élastique externe.
Pour les spermatophores sans invagination, le sperme est . libéré
par éclatement de la saillie.
Le spermatophore semble ne devoir pas pénétrer à l’intérieur
des voies femelles car toutes les dissections que nous avons faites
ne nous ont jamais permis de retrouver ni spermatophores, ni
débris d’envelQppes, seule la saillie est introduite à l’intérieur du
corps. Des élevages difficiles pourront donner des précisions sur ce
phénomène biologique.
Conclusions.
I. — Les spermatophores des Scolopendrides présentent des
variations et sont constitués de plusieurs enveloppes entourant un
noyau de spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes sont enroulés en « papillotes » plus ou moins
bien ordonnées.
ÏI. — Le spermatophore est fixé à l’orifice génital femelle dans
le sens de la largeur. Son axe longitudinal étant perpendiculaire à
'l’axe du corps. Vraisemblablement il est déposé par le mâle sur
ou dans l’orifice génital femelle, s’imprègne de mucus, envoie à
l’intérieur du corps, une saillie qui éclate laissant échapper les
spermatozoïdes.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Attems (C.) , 1930. — • Myriapoda, Handb. Zool., IV.
Chalande (J.), 1905. — Recherches biologiques et anatomiques sur les
myriapodes du Sud-Ouest de la France. Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse,
XXXVIII.
Fabre (J.-H.), 1855. — Recherches sur l'anatomie des organes repro-
ducteurs et sur le développement des Myriapodes. Ann. Sc. Nat.,
4e sér., Zool., t. III.
Heymons (R.), 1901. — Die entwicklungsgeschichte der Scolopender.
Bibl. Zool. Stuttgart, H. 33.
Verhoeff (K.-W.), 1903. — Myriapoda in Bronn’s Klas. u. Ordn. Tier-
Beichs, Bd. V, Abt. II, Leipzig.
— 488 —
Les Acrocinini (Col. Cerambycidae)
Par P. Lepesme
La tribu des Acrocinini a été créée par Thomson qui, dans son
« Essai d’une Classification de la Famille des Cerambycides », isole
les Acrocinitae verae des Oreoderitae en se basant sur l’allongement
des pattes antérieures, la formé des fémurs et la longueur des tarses.
N’étaient les deux premiers caractères donnés par cet auteur, ce
découpage serait 'difficilement concevable, car le caractère auquel
Lacordaire, quelques années plus tard, dans son Généra des Coléop-
tères, croit devoir donner le plus d’importance pour séparer les Acro-
cinides des Acanthodérides, cavités eotyloïdes intermédiaires large-
ment ouvertes chez les premiers, fermées chez les seconds, est
inexistant1. Mais la forme allongée et subcylindrique, jamais cla-
viforme, des fémurs et, à un degré moindre, des scapes antennaires,.
et l’allongement toujours notoire, parfois considérable, des fémurs
et tibias antérieurs chez les dont les tarses sont en outre tou-
jours glabres, permettent de conserver jusqu’à nouvel ordre à la
tribu des Acrocinini son individualité.
Deux genres sont connus dans le groupe, Acrocinus 111., avec-
une seule espèce, A. longimanus L., le classique « Arlequin de
Cayenne » qui, comme le dit fort bien Lacordaire, « paraît exister
dans toutes les parties chaudes de l’Amérique du Sud sans être ni
très rare ni bien commun nulle part 2 », et Macropophora Thoms.
La valeur de ce dernier genre, longtemps contestée, est indéniable.
On le distingue aisément d ’ Acrocinus, entre autres caractères, par
lès lobes inférieurs des yeux largement séparés sur le front et non
subcontigus. Aux quatre espèces connues à ce jour, nous ajouterons
une cinquième, trouvée récemment dans les collections du Muséum
1. Ce caractère sur lequel s’appuie en grande partie le système de Lacordaire
pour la classification de ses Longicornes ne correspond d’ailleurs jamais à une structure
morphologique réelle et apparaît la plupart du temps déplorable. Dans le cas pré-
sent, on ne peut observer aucune différence à cet égard entre Macropophora et Oreodera,
malgré les précisions données par Lacordaire.
2. On pourra consulter avec intérêt, en ce qui concerne la biologie de cette espèce,,
les travaux de Rojas (Ann. Soc. Ent. Fr., (3) V, p. 334, 1857), Bâtes (Ann. Mag.
Nat. Hist., (3) VIII, p. 47, 1861), Candèze (Mém. Soc. Sc. Liège, XVI, p. 380, pl. 5,
fig. 2, 1861), Wood (Homes wilhout Hands, 1865, p. 176), Lucas (Bull. Soc. Ent. Fr.,
(5) VIII, p. cxxxix, 1878), Pack ( Guide ed., 1883, p. 497, fig. 488) et Bondar (Cha-
races e Quintaes, 34, Sao Paulo, 1926). Selon Bâtes, les Acrocinus sont polyphages et
se développent dan3 le tronc ou les branches d’arbres de taille moyenne, en particulier
« Inga » (Légumineuses) et « Jubuti-puké s (Anonacées) sur lequel ils se trouvent parfois
en compagnie d 'Oreodera glauca L Ils se déplacent lentement et stridulent assez vigou-
reusement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945,
489 —
de Paris et que l’on pourra séparer des autres à l’aide du tableau
suivant :
1. Côtés du pronotum sans épine distincte Hoffmanni Thoms.
— Côtés du pronotom pourvus d'uneép ine distincte 2.
2. Fémurs antérieurs £ non granuleux lateralis Lacor.
— Éémurs antérieurs ^ granuleux 3.
3. Élytres sans longue épine subapicale trochlearis L.
— Élytres pourvus d’une longue épine subapicale 4.
4. Epine latérale du pronotum courte et obtuse. Ecusson
arrondi à bord postérieur, couvert d’une dense pu-
bescence brun foncé accentifer 01
— Épine latérale du pronotum longue et aiguë. Écus-
son bilobé à son bord postérieur, couvert d’une
pubescence blonde peu fournie Lacordairei n. sp.
■ Pièces buccales et pénis de Macropophora accentifer 01. ; 1, labre ; 2, man-
dibule ; 3, maxille ; 4, labium ; 5, pénis, vue dorsale.
1. M. trochlearis L. • — Cette espèce est propre à la Guyane et à
la région amazonienne. Elle s’étend toutefois à l’Ouest jusqu’au
Pérou : un exemplaire de Satipo dans ma collection. Ses mœurs
seraient, d’après Bâtes, semblables à celles d 'Acrocinus longi-
manus L. et on la prendrait toujours sur des branches de taille
moyenne.
2. M. accentifer 01. — L’aire de répartition de cette espèce est plus
méridionale, elle comprend tout l’Est et le Sud-Est du Brésil et le
— 490 —
Paraguay et descend même jusqu’en Argentine (trois exemplaires
du Haut-Parana, San Ignacio Missions, au Muséum de Paris).
Bâtes et les auteurs anciens citent également le Vénézuela et cons-
tatent que l’espèce manque par contre dans toute la région amazo-
nienne ; personnellement, je n’ai jamais vu d’exemplaire du Véné-
zuela. La larve et la nymphe ont été décrites par Moreira {Ann.
Soc. Ent. Fr., LXXXII, p. 745, 1913) qui mentionne les Citrus
comme plantes-hôtes principales. Selon Bondar {Insectos dam-
Fig. 6. — Macropophora trochlearis L.
nihos e molestias da larànjeira no Brasil, Bahia, 1929), qui donne
un bon aperçu de sa biologie, l’espèce se montre très nuisible aux
Aurantiacées cultivées au Brésil. La larve vit sous l’écorce, enta-
mant à la fois celle-ci et le bois, et ne s’enfonce à l’intérieur que
pour se nymphoser. L’adulte s’échappe de la loge nymphale
par une galerié qu’il creuse du côté opposé à celui de la galerie
larvaire.
— 491 —
3. M. Laeordairei, n. sp.
Longueur : 31 mm. ■ — Aspect général des précédents, brun clair,
à fine pubescence soyeuse blonde, avec des fâches brunes, limitées
en partie par des lignes blanchâtres près de la marge externe des
élytres, qui forment sur ceux-ci des dessins tout à fait semblables
à ceux de trochlearis L., la bande transverse sinueuse élytrale post-
basale de cette espèce remplacée par une tache subtriangulaire brun
sombre, semblable à celle d ’accentifer, mais rapidement interrompue
et échancrée en arrière, les taches jaunes de trochlearis réduites à
une très petite bande transverse juste après le milieu des élytres.
Fig. 7. — Dispersion géographique des Macropophora; ////, trochlearis L. accentifer
01. ; = Hoffmanni Thoms. ; |||], Lacordairei Lepesme.
Pronotum court, très fortement transverse, les tubercules antéro-
latéraux du disque fortement épineux, soulignés, comme les tuber-
cules à peine saillants qui leur font suite en arrière, de pubescence
brun sombre, l’épine latérale longue et aigue, la ponctuation des
bords antérieur et postérieur fine et éparse, ne formant pas de lignes
transverses régulières. Ecusson fortement rétréci en arrière, bilobé
à l’apex. Elytres à granulations et ponctuations faibles et éparses,
dispersées un peu comme chez trochlearis pourvu avant l’apex
«d’une longue épine très aigue. Fémurs antérieurs £ relativement
— 492 —
courts, finement et densément granuleux. Face sternale comme chez
les précédentes espèces.
Type unique (<£) au Muséum de Paris (Coll. Gounelle) : Gua-
rayos, Bolivie (M. d’OitBiGNY).
4. M. Hoffmanni Thoms. — Décrit du Brésil, sans autre précision.
J’ai eu la satisfaction d’en trouver, rangés parmi les Oreodera de la
collection Gounelle, deux exemplaires très frais provenant de
Cachimbo, province de Bahia (Ch. Pujol, 1890).
5. M. lateralis Larcod. — Je ne connais pas cette espèce en nature ;
le type, au Musée de Bruxelles, n’a pu m’être communiqué en raison
des circonstances. Décrit également du Brésil, sans autre indication.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
Sur les organes sacciformes de deux Serpuliens -. Marifügia
CAVATICA AbSOLON ET ÜRABR ET MERCIERELLA ENIGMATICA
Fauvel.
HARDABD
Lors de son voyage de 1936 en Herzégovine méridionale,
M. P. Remy a rapporté de nombreux exemplaires et débris de tubes
du Serpulien obscuricole dinarique Marifügia camtica, qu’il avait
Fig. 1. — Marifügia cavatica, coupe longitudinale.
Fig. 2. — Mercierella enigmatica, coupe longitudinale légèrement oblique.
= organe sacciforme, E = cerveau, T = tube digestif, C ** bord libre de la colle-
rette, D = dissépiments, B «= branchies, O = opercule, R = soies thoraciques
dorsales, G — ganglion de la chaîne.
trouvés en plusieurs points du bassin de la Trebisnjica. (Remy,
Bull. d. Mus., (2), 9, 1937, p. 66-72).
Cette espèce avait été découverte par Absolox en 1913 dans un
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
i
494
ponor de cette région et décrite par lui et Hrabe ( Zool . Anz., 88,,
1930, p. 249-264). La fig. 12 qui accompagne la diagnose donnée
par ces 2 auteurs indique l’existence d’une paire de petits sacs;
latéraux (appelés organes sacciformes) dans la partie antérieure
du corps.
J’ai fait une étude morphologique de cette Annélide. On ne peut
distinguer les 2 sacs en question en examinant l’extérieur de l’ani-
mal ; sur les coupes transversales, on les Voit sur les faces latérales
Fig. 3. — Marifugia cavatica, coupe transversale.
Fig. 4. ; — Mercierella enigmalica, coupe transversale.
N = canal néphridiep, M = champs musculaires longitudinaux.
Fig. 5. — Marifugia cavatica, organe sacciforme.
Fig. 6. — Marifugia cavatica, organe sacciforme.
de la région céphalique, un peu en arrière de la soudure du bord
antérieur libre de la collerette avec la paroi du corps, comme le
représentent Absolon et Hrabe. Chacune de ces formations est
un sac piriforme très petit (diamètre extérieur = 35 jjl, ' diamètre
intérieur 15 |a), débouchant au dehors par un très court canal
subrectiligne, à lumière très étroite. Les parois du sac sont cons-
tituées par une assise de cellules prismatiques beaucoup plus hautes
au niveau du sac qu’à celui du conduit; ces éléments possèdent
chacun un gros noyau basilaire, mais n’ont pas de cils, ni de bâton-
nets, ni de pigment ; la cavité du sac est vide : elle ne contient ni
corps solides, ni produit de secrétion. Chaque organe reçoit un
groupe de fibres nerveuses s’épanouissant à la surface.
__ 495 —
Quel peut être le rôle de ces organes ? Absolon et Hrabe ne se
compromettent pas ; il semble toutefois qu’ils se demandent s’il
ne s’agit pas de statocystes, car sur leur fig. 12, ils désignent l’un
d’eux par le sigle « St. ».
Je suis porté à croire que les organes sacciformes des Marifugia
sont très vraisemblablement des statocystes, pour les raisons sui-
vantes :
1° Ils en ont l’aspect extérieur. Il est vrai qu’ils sont dépourvus
Fig. 7. — Mercierella enigmatica, organe sacciforme.
de statolithes, de cils, de bâtonnets, mais ce n’est pas, à mon avis,
une raison suffisante pour leur refuser une telle signification, car,
d’une part, les statocystes régénérés des Branchiomma adultes,
s’ils ont conservé leurs cils, ont perdu leurs statolithes ; d’autre
part, les statocystes de Lanice conchylega ne sont ciliés que dans
une petite région du canal. Ces formations des Marifugia ressem-
blent beaucoup à celles que Fauvel [Ann. Sc. nat., Zool., (9), 6,
1907, p. 1-144) a signalées sous le nom d’otocryptes, à la base de la
rame supérieure, face dorsale, du 5e au 15e sétigère, chez l’Aricien
Scoloplos armiger ; toutefois Eisig (Fauvel in litt .) considère ces
organes des Scoloplos comme de simples dépressions tégumentaires
n’ayant aucune fonction sensorielle ;
2° Ils sont pairs ;
3° Ils sont, comme tous les statocystes des Polychètes, dans la
région antérieure du corps, au voisinage du système nerveux cen-
496
Irai qui les innerve. Chez un individu j’ai trouvé, du même côté
du corps, 2 organes sacciformes qui communiquent avec l’extérieur
par un court canal commun (fig. 6) ; l’un, de taille normale, est à
la place habituelle, et l’autre tout contre la face dorsale du précé-
dent.
J’ai découvert des organes semblables chez le Serpulien euryalin
cosmopolite Mercierella enigmatica, forme très voisine de Mari-
jugia. Ces organes sont sur les faces latérales de la région cépha-
lique, au niveau de la base du cerveau. Chacun d’eux est un sac
dont la surface interne est irrégulièrement bosselée par des ren-
flements de l'épiderme ; ce sac est beaucoup plus grand que celui
de Marifugia (190 p X 150 p) ; son canal qui est parfois contourné,'
est relativement plus court et plus étroit que celui de Marifugia.
Les parois du sac sont formées d’une assise de cellules prismatiques,
moins hautes que chez cette dernière ; celles de la région la plus
éloignée du canal présentent une bordure en brosse, tandis que
les autres portent des cils plus ou moins longs qui sont enchevêtrés.
La cavité du sac ne renferme pas de statolithe, mais cela ne prouve
pas qu’il n’y en a pas chez l’animal vivant, car un statolithe cal-
caire aurait pu être dissous dans le liquide fixateur.
Laboratoire de Zoologie générale de la Faculté des Sciences de Nancy
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
(
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres (6e note) Famille Helicidæ (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Helicella (Cernuella) xalonica (Servain, 1880).
1. — ■ Hélix xalonica Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton.
Ariège : Foix. Basses-Pyrénées : Saint- Jean-de-Luz. Bouches-du-
Rhône : Aix-en-Provence, Saint-Andéol, Saint-Chamas. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Ars-en-Ré, La Rochelle. Drôme :
Bourg du Péage. Finistère : Brest. Gard : Les Angles, Aigues-Mortes,
Alais, Anduze, Bagnols, Fournès, Nîmes, Remoulins, Sazé. Haute-
Garonne : Toulouse, Villefranche-Lauraguais. Hérault : Cette, Lama-
lou. Lot-et-Garonne : Agen, Port-Sainte-Marie. Maine-et-Loire :
Beaulieu. Pas-de-Calais : Ambleteuse, Wimereux. Rhône : Lyon.
Saône-et-Loire : Condal. Seine : Charenton, Paris. Var : Draguignan,
Fréjus, Hyères, Le Luc, Le Puget, Saint-Tropez, Toulon. Vaucluse :
Avignon, Carpentras, Gadagne. [VI-12 et 13].
2. — Hélix aegila Locard, 1887. Alpes-Maritimes : Cannes. Aude :
Mont-Alaric. Charente-Maritime : Ars-en-Ré, La Rochelle. Gironde :
Bordeaux. Loire Inférieure : Bourgneuf, Saint-Nazaire. Morbihan :
Quiberon. Pas-de-Calais : Wimereux. Var : Le Puget [VI-10].
3. — Hélix alluvionum Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton.
Basses-Pyrénées : Saint-Jean-de-Luz. Calvados : Cabourg, Iïon-
fleur, Trouville, Villers-sur-Mer. Charente-Maritime : Ile de Ré,
La Rochelle, Royan. Gard : Pont-du-Gard. Gironde : Bordeaux.
Haute-Garonne : Toulouse, Villefrtmche. Hérault : Béziers. Ille-et-
Vilaine : Paramé. Loire-Inférieure : Nantes, Saint-Nazaire. Lot-
et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Maine-et-Loire : Beaulieu. Pas-
de-Calais : Ambleteuse. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains,
Prades. Rhône : Lyon. Var : Bagnols, Bandol, Le Beausset, Carcès,
Fréjus, Le Luc, Le Puget, Saint-Mandrier, Saint-Raphaël, Saint-Tropez,
Vidauban [VI-10].
4. — • Hélix Arnouldi Germain, 1904. Maine-et-Loire : Beaulieu [VI-10].
5. — Hélix Azami Bourguignat, 1894. Aude : Limoux. Bouches-du-
Riiône : Marseille. Gard : Les Angles., Nîmes. Var : Bandol, Dragui-
gnan, Sanary, La Seyne, Toulon. Vaucluse : [VI-10 et 11].
— Hélix cyzicensis Galland, 1881. Alpes-Maritimes : Ile Sainte-Mar-
guerite. Aude: Segala. Calvados: Cabourg, Caen, Trouville. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Ars-en-Ré, Coux, Rochefort, La
Rochelle, Royan. Côtes-du-Nord : Saint-Quay. Gard : Les Angles,
Nîmes, Pont-du-Gard, Saint-Ambroix. Gironde : Bordeaux. Haute-
Garonne : Toulouse. Hérault : Montpellier. Lot-et-Garonne : Agen,
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XVII, n° 6, 1945.
34
Port-Sainte-Màrie. Loire-Inférieure : Saint-Nazaire. Maine-et-
Loire : Durtal. Oise : Sennevières. Pas-de-Calais : Boulogne-sur-Mer,
Wimereux. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains, Collioures.
Rhône : Lyon. Seine : Charenton, Neuilly. Seine-et-Oise : Parc du
Vésinet. Seine-et-Marne : Lagny. Var : Bagnols, Le Beaussét, Dra-
guignan, Fréjus, Le Luc, Rians, Saint-Raphaël, Saint-Tropez. Vau-
cluse : Cucuron. Vienne : Châtellerault [VI-11].
7. — Hélix Joubini Germain, 1904. Maine-et-Loire : Beaulieu [VI-11]-
8. — Hélix marsilhonensis Coutagne, 1887. Bouciies-du-Rhône : Mar-
seille. Hérault : Béziers [VI-13].
9. — Hélix melania Bourguignat, 1884. Bouches-du-Rhône . : Mar-
seille. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Var : Sanary, Toulon [VI-12].
10. — Hélix misara Bourguignat, 1882. Aude : Sainte-Lucie. Var : La
Ciotat [VI-12].
11. — Hélix mont gis car diana Fagot, 1883. Bouches-du-Rhône : Les
Martigues. Gard : Théziers. Haute-Garonne : Montgiscard, Odars.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Tarn : Lacaze [VI-12].
12. — Hélix nigricans Bourguignat, 1894. Var : Sanary [VI-12],
Helicella (Cernuella) xalonica var. Canovasi Servain, 1880.
1. — • Hélix canovasiana Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Menton.
Ariège : Tarascon. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Arles,
Les Baux, -Château d’If, Saint- Andéol. Gard : Nîmes, Remoulins,
Sazé. Hérault : Cette. Maine-et-Loire : Beaulieu. Rhône : Lyon.
Seine : Paris. Var : Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon [VI-12
et 13].
2. — Hélix Blasi Servain, 1880. Vendée : La Barre de Mont [VI-12].
3. — Hélix Mendranoi Servain, 1880. Aude : Carcassonne, Leucate,
Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Saint-Andéol. Calvados : Caen.
Charente-Maritime : Ars-en-Ré, Coux, Royan, Saint-Martin-de-Ré.
Gard : Aramon, les Angles, Nîmes. Gironde : Bordeaux. Haute-
Garonne : Toulouse. Hérault : Palavas. Isère : La Grande-Char-
treuse. Loire-Inférieure : Nantes. Manche : Granville. Pas-de-
Calais : Ambleteuse. Seine : Gentilly. Seine-eT-Marne : Lagny.
Seine-et-Oise : Meudon. Somme : Saint-Valéry. Tarn : Castres. Var :
Le Luc, La Seyne, Roquebrune [VI-13].
4. — Hélix mucinica Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Beaulieu,
Menton. Aude : Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Arles, Château d’If,
Lamanon. Calvados : Cabourg, Villers-sur-Mer. Charente-Maritime :
Rochefort, La Rochelle, Saint-Martir-de-Ré. Finistère : Morlaix.
Gard : Anduze. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Loire-Inférieure :
Batz. Manche : Granville, Mont-Saint-Michel. Pas-de-Calais : Bou-
logne-sur-Mer, Wimereux. Seine-et-Marne : Lagny, Tarn : Castres.
Var : Bandol, Carcès, La Ciotat, Le Luc, Porquerolles, Roquebrune,
Saint-Maxime, Saint- Raphaël. Vaucluse : Avignon. Vendée : La
Barre du Mont [VI-13],
499
Helicella (Cernuella) maritima (Drapamaud, 1805).
1. — Hélix Cazioti Locard, 1893. Alpes-Maritimes : Beaulieu. Ille-
et-Vilaine : Saint-Servan. Var : Bandol [VI-13].
'2. — Hélix mendozae Servain, 1882. Alpes-Maritimes : Nice. Aude :
Carcassonne. Charente-Maritime : La Flotte, La Rochelle. Finis-
tère : Brest, Morlaix, Ouessant. Gard pAnduze. Loire-Inférieure :
Clisson, Le Croisic, Nantes, Saint-Nazaire. Maine-et-Loire : Beaulieu.
Manche : Iles Chausey, Granville. Morbihan : Belle-Isle. Pyrénées-
Orientales : Amélie-les-Bains. Var : Hyères, La Seyne, Rians, Toulon.
Vendée : La Barre-du-Mont, Ile de Noirmoutiers, Saint- Jean-de-Mont
[VI-13].
3. • — Ilelix migrata Locard, 1892. Calvados : Cabourg. Finistère :
Brest. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Manche : Iles Chausey. Var :
Rians, La Seyne [VI-13].
4. — Hélix ogiaca- Servain, 1882. Bouches-du-Rhône : Marseille. Haute-
Garonne : Toulouse. Manche : Iles Chausey. Seine : Passy. Var :
La Seyne [VI-13].
5. — Hélix papalis Locard, 1887. Ariège : Tarascon. Bouches-du-
Rhône : Barbentanne, Entressen, Marseille. Calvados : Cabourg.
Charente-Maritime : Coux, La Flotte, Saint-Martin-de-Ré. Drôme :
Bouchet. Hérault : Béziers, Cette. Manche : Iles Chausey, Granville,
Mont-Saint-Michel. Seine : Courbevoie. Var : Bandol, Brignolles,
Carcès, La Seyne, Porquerolles, Rians, Saint-Mandrier, Saint-Tropez,
Toulon. Vaucluse : Avignon. Vendée : La Barre-du-Mont [VI-13],
6. — Hélix peregrina Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Menton. Cal.
vados : Dives. Charente-Maritime : Ile de Ré. Manche : Iles Chausey-
Var : Le Luc, La Seyne, Saint- Raphaël [VI-13].
7. — Hélix pilula Locard, 1890. Ain : l’Aumusse. Alpes-Maritimes :
Cannes. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Marseille. Calva-
dos : Cabourg, Trouville, Villers-sur-Mer. Charente-Maritime :
Puymoyen, La Flotte, La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré. Dordogne
Périgueux. Finistère : Brest. Gard : Nîmes. Gironde : Bordeaux.
Haute-Garonne : Toulouse. Ille-et-Vilaine : Paramé, Saint-Servan.
Loire-Inférieure : Le Croisic, Nantes, Saint-Nazaire. Lot-et-
Garonne : Port-Sainte-Marie. Manche : Granville. Pas-de-Calais :
Ambleteuse, Boulogne-sur-Mer, Wimereux. Seine : Courbevoie. Var :
Fréjus, La Seyne, Rians, Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon. Vendée :
La Barre-du-Mont, Ile de Noirmoutiers [VI-14].
8. — • Hélix pseudenhalia Bourguignat, 1860. Bouches-du-Rhône : Châ-
teau dTf, Marseille, Saint-Andéol [VI-14].
9. — Hélix scicyca Bougruignat, 1894. Charente-Maritime : Saint-Mar-
tin-de-Ré. Gard : Anduze. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Manche :
Iles Chausey [VI-14].
10. — Hélix sylvae Servain, 1882. Aude : Carcassonne. Calvados : Vil-
lers-sur-Mer. Charente-Maritime : Ars-en-Ré. Finistère : Brest,
Ouessant. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Loirë-Inférieure : Nantes,
500 —
Saint-Nazaire. Manche : Iles Chausey. Seine : Neuilly. Var : Saint-
Tropez. Vendée : Saint- Jean-du-Mont [VI-14].
11. — Hélix tabarkana Letourneux et Bourguignat, 1887. Alpes-Mari-
times : Nice. Drôme : Bouchet. Finistère : Brest. Gard : Connaux.
Ille-et-Vilaine : Paramé. Loire-Inférieure : Bourgneuf, . Nantes,
Saint-Nazaire. Var : Draguignan, Le Luc. Vendée : Ile d’Yeu [VI-14].
Helicella (Cernuella) maritima var. foedata Hagenmüller, 1882.
1. — Hélix foedata Hagenmüller, 1882. Ariège : Tarascon. Aude : Car-
cassonne, Leucate, Limoux, Villegly. Bouches-du-Rhône : Marseille.
Calvados : Dives. Charente-Maritime : Ars-en-Ré, Coux, La Rochelle,
Saint- Martin-de-Ré. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse,
Villefranche. Hérault : Béziers. Loire-Inférieure : Nantes, Saint-
Nazaire. Seine : Arcueil. Var : Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon.
Vendée : Aizenai [VI-14].
2. — Hélix agna Hagenmüller, 1882. Aveyron : Saint- Afrique. Gard :
Aigues-Mortes, Pont-du-Gard. Haute-Garonne : Toulouse. Ille-et-
Vilaine : Paramé, Saint-Servan. Var : La Seyne, Saint-Tropez [VI-14],
3. — Hélix didymopsis Fagot, 1882. Aude : Limoux. Bouches-du-Rhône :
Barbentanne. Calvados : Langrune-sur-Mer. Charente-Maritime :
La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré. Dordogne : Périgueux. Gironde :
Bordeaux. Hérault : Montpellier. Ille-et-Vilaine : Paramé. Loire-
Inférieure : Saint-Nazaire. Var : Le Luc, Saint-Tropez. Vendée :
Ile d’Yeu [VI-14].
4. — Hélix edax Locard, 1892. Aveyron : Saint-Afrique [VI-14],
5. — Hélix foedatina Locard, 1892. Alpes-Maritimes : Cannes, Menton.
Aude : Carcassonne. Bouchès-du-Rhône : Saint- Rémy. Charente-
Maritime : Ars-en-Ré, Coux, La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré. Gard :
Théziers. Haute-Garonne : Toulouse. Loire-Inférieure : Nantes.
Seine : Choisy-le-Roi. Seine-et-Oise : Meudon. Vaucluse : Gadagne
[VI-14].
6. — Hélix Germaini Locard. Seine : Auteuil, Bicêtre, Choisy-le-Roi
[VI-14].
7. — Hélix lineata Olivi, 1799. Alpes-Maritimes : Antibes, Cannes,
Ile Sainte-Marguerite. Ariège : Tarascon. Bouches-du-Rhône : Bar-
bentanne, Marseille. Calvados : Cabourg. Drôme : Bourg du Péage,
Finistère : Ouessant. Gard : Aramon, Goudargues, Nîmes, Sazé.
Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse, Villefranche.
Hérault : Montpellier. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Oise :
Sennevières. Tarn : Castres. Var : Le Beausset, Le Luc, Sanary, Saint-
Tropez, Vidauban [VI-14].
8. — Hélix malecasta Locard, 1892. Calvados : Cabourg. Charente-
Maritime : La Rochelle, Royan, Saint-Martin-de-Ré. Ille-et-Vilaine :
Paramé. Loire-Inférieure : Batz, Nantes, Saint-Nazaire. Morbihan :
Bellè-Isle. Var : Le Beausset, Roquebrune, Toulon [VI-14 et 15].
9. — Hélix melantozona Cafici, 1894. Calvados : Villers-sur-mer. Cha-
rente : Angoulême. Charente-Maritime : Ars-en-Ré, La Rochelle,
501 —
Saint-Martin-de-Ré. Haute-Garonne : Villefranche. Loire-Infé-
rieure : Pornic, Saint-Nazaire. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie.
Morbihan : Quiberon. Pas-de-Calais : Wimereux. Pyrénées-Orien-
tales : Collioures. Vaucluse : Avignon. Vendée : Noirmoutiers,
Saint- Jean-de-Mont [VI-15].
10. • — Hélix trapanica Berthier, 1894. Bouches-du-Rhône : Barbentanne.
Gard : Anduze. Hérault : Montpellier [VI-15].
11. — Hélix urnina Locard, 1890.- Charente-Maritime : Ile-de-Ré.
Gard : La Foux. Vaucluse : Cucuron [VI-15].
Helieella (Cernuella) ambielina (de Charpentier, 1860).
1. — Hélix ambielina de Charpentier, 1860. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Saint- Andéol. Charente-
Maritime : Ile de Ré. Seine : Porte d’Ivry à Paris. Vaucluse : Car-
pentras [VI-15].
2. — • Hélix avenionensis Bourguignat, 1885. Aveyron : Saint-Afrique.
Bouches-du-Rhône : Graveson, Les Issards. Charente-Maritime :
Ile de Ré, La Rochelle. Gard : Les Angles, Fournès, Nîmes, Remoulins.
Loire-Inférieure : Saint-Nazaire. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-
Marie. Pas-de-Calais : Ambleteuse, Boulogne-sur-mer. Rhône : Lyon.
Seine : Gentilly, Paris route de Vitry, Le Vésinet. Var : Toulon [VI-15].
3. — - Hélix aveyronensis Locard, 1890. Aveyron : Saint-Afrique [VI-15].
4. • — • Hélix fera Letourneux et Bourguignat, 1885. Alpes-Maritimes :
Antibes, Menton, Nice. Ariège : Tarascon. Bouches-du-Rhône :
Aix-en-Provence, Arles, Les Baux, Château d’If, les Issards, Orgon,
Saint-Andéol, Saint-Chamas. Dordogne : Périgueux. Gard : Aigues-
Mortes, Anduze, Les Angles, Fournès, Nîmes, Pujaut. Haute-
Garonne : Toulouse. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Lot-et-Ga-
ronne : Port-Sainte-Marie. Manche : Iles Chausey, Granville. Pyré-
nées-Orientales : Perpignan. Seine : Gentilly, Paris, Romainville.
Seine-Inférieure : Dieppe. Var : Le Luc, Sanary. Vaucluse : Avi-
gnon, Gadagne [VI-15].
5. — Hélix grannonensis Bourguignat, 1880. Alpes-Maritimes : Menton.
Aude : Carcassonne, Castelnaudary. Bouches-du-Rhône : Barben-
tanne, Château d’If, Les Martigues. Calvados : Langrune, Vire. Cha-
rente : Puymoyen, Angoulême. Charente-Maritime : Coux, Royan,
La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré. Gard: Aigues-Mortes, Sazé. Gironde:
Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse. Loire-Inférieure : Batz,
Le Croisic, Nantes, Le Pouliguen, Saint-Nazaire. Maine-et-Loire :
Beaulieu. Manche : Granville. Morbihan : Quiberon. Pyrénées-
Orientales : Amélie-les-Bains, Port-Vendr'es. Seine : Arcueil. Seine-
Inférieure : Elbeuf, Fécamp, Trouville. Var : Bandol, Saint-Tropez,
Toulon. Vaucluse : Avignon [VI-15].
6. — Hélix Guideloni Bourguignat, 1894. Bouches-du-Rhône : Les Issards.
Charente : Puymoyen. Gard : Aigues-Mortes. Gers : Marsolan. Haute-
Garonne : Toulouse. Loire-Inférieure : Saint-Nazaire. Rhône :
Lyon. Seine : Passy [VI-15].
Helicella (Cernuella) euphorca (Bourguignat, 1864).
Hélix euphorca Bourguignat, 1864. Alpes-Maritimes ; Cannes. Aude r
Mont-Alaric. Calvados ï Cabourg. Var : Saint-Tropez [VI-15].
Helicella (Cernuella) acompsia (Bourguignat, 1864).
1. — Hélix acompsia Bourguignat, 1864. Calvados : Cabourg. Charente-
Maritime : Ars-èn-Ré, Coux, La Rochelle. Hérault : Montpellier,
Palavas. Oise : Sennevières. Seine : Paris. Seine-et-Marne : Lagny.
Var : Hyères. Vaucluse : Avignon [VIT 6].
2. — Hélix sitifiensis Bourguignat, 1882. Bouches-du-Rhône : Arles.
Haute-Garonne : Toulouse. Hérault : Lamalou, Montpellier [VI-15],
Sous-genre Jacosta Gray, 1821.
[Crenea Albers, 1850 (pars) ; Numidia Issel, 1885 ; Tropidocochlis Locard,
1893 (pars)].
Helicella (Jacosta) explanata (Müller, 1774).
/
Tropidocochlis explanata (Müller, 1774). Alpes-Maritimes : Nice.
Hérault : Cette, Montpellier. Pyrénées-Orientales : Céret. Var :
Toulon [VI-15],
Sous-genre Trochoidea Brown, 1827.
[Turricula Beck, 1831 (pars) [non Schumacher, 1817] ; Trochula Schlüter,
1838 ; Obelus Hartmann, 1844 (pars) ; Theba Moquin-Tandon, 1855
[non Risso] ; Tropidocochlis Locard, 1893 (pars)].
Helicella (Trochoidea) pyramidata (Draparnaud, 1805).
1. — Hélix pyramidata Draparnaud, 1805. Alpes-Maritimes : Grasse,
Menton, Nice, Ile Sainte-Marguerite. Bouches-du-Rhône : Aix-en-
» Provence, Arles. Finistère : Brest. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Cette. Pyrénées-Orientales : Port-Vendres. Var :
Bagnols, Bandol, Cuers, Fréjus, Le Puget, La Seyne, Saint-Raphaël,
Toulon. Vaucluse : Avignon, Carpentras, Cucuron, Orgon, Valréas
[VI-15].
2. — Hélix lycabetica Letourneux, 1,887. Alpes-Maritimes : Grasse.
Bouches-du-Rhône : Les Martigues. Gard : Les Angles. Var : Saint-
Raphaël. Vaucluse : Avignon, Carpentras [VI-15].
3. — Hélix tremesia Bourguignat, 1887. Alpes-Maritimes : Cannes,
Grasse, Menton [VI-15].
4. — Hélix vardeorum Bourguignat, 1887. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Leucate. Var : Carcès, Fréjus, Ollioures, Sanary, Saint-Tropez.
Vaucluse : Avignon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) numidica (Moquin-Tandon, 1847).
Hélix numidica Moquin-Tandon, 1847. Alpes-Maritimes : Cannes, Grasse,
Nice. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Marseille, Saint-Chamas.
Var : Fréjus, La Seyne, Toulon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) conica (Drapamaud, 1801).
Tropidocochlis conica (Draparnaud, 1801). Aude : Ile Sainte-Lucie.
Bouches-du-Rhône : Saint-Chamas. Hérault : Cette, Montpellier.
Var : Toulon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) crenulata (Müller, 1774).
Tropidocochlis crenulata (Müller, 1774). Alpes-Maritimes : Nice. Bouches-
du-Rhône : Iles du Frioul, Château d’If', Marseille, Saint-Chamas.
Hautes-Pyrénées : Lourdes. Hérault : Montpellier. Rhône : Lyon.
Savoie : Aix-les-Bains. Var : Bandol, Cogolin, Fréjus, Saint-Raphaël,
Saint-Tropez, Sanary, Vence. Vaucluse : Avignon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) elegans (Draparnaud, 1801).
Tropidocochlis elegans (Draparnaud, 1801). Aude : Carcassonne. Bouches-
du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Saint-Chamas. Gard : Nîmes.
Gers : Auch, Marsolan. PIaute-Garonne : Toulouse, Villefranche.
PIérault : Cette, Montpellier. Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie.
Pyrénées-Orientales : Collioures, Port-Vendres. Tarn : Castres.
Var : Toulon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) scitula (de Christofori et Jan, 1832).
Tropidocochlis scitula (de Christofori et Jan, 1832). Alpes-Maritimes
Cannes, Menton, Nice. Bouches-du-Rhône : Arles, Iles du' Frioul,
Marseille. Hérault : Montpellier. Pyrénées-Orientales : Collioures,
Port-Vendres. Rhône : Lyon. Var : Bandol, Toulon [VI-16].
Genre Cochlicella de Férussac, 1821.
[Longaeva Mühlfeld, 1828 ; Elismia Leach, 1831 ; Xeroacuta De Montero-
sato, 1892].
Cochlicella conoidea (Draparnaud, 1801).
Cochlicella conoidea (Draparnaud, 1801). Alpes-Maritimes : Nice [VI-16].
Cochlicella ventricosa (Draparnaud, 1801).
Cochlicella barbara (Linné, 1768). Aude : Fresquel. Basses-Pyrénées :
Biarritz, Saint-Jean-de-Luz. Bouches-du-Rhône : Marseille, Saint-
Chamas. Calvados ; Cabourg, Dives, Caen. Charente-Maritime :
Rochefort, La Rochelle, Royan. Côtes-du-Nord : Lannion, Saint-
Quay. Deux-Sèvres : Niort. Finistère : Brest. Gironde : Bordeaux.
Haute-Garonne : Toulouse. Hérault : Cette, Montpellier. Ille-et-
Vilaine : Paramé. Loire-Inférieure : Le Croisic, Saint-Nazaire.
Manche : Cherbourg, Granville. Morbihan : Quiberon. Pyrénées-
Orientales : Collioures. Rhône : Lyon. Var : La Ciotat, La Seyne,
Rians, Sanary. Vaucluse : Bollène. Vendée : Ile de Noirmoutiers,
Les Sables d’Olonne, Saint- Jean-de-Mont [VI-16].
/
Cochlicella acuta (Müller, 1774).
Cochlicella acuta (Müller, 1774). Alpes-Maritimes : Menton, Nice. Aude r
Carcassonne. Hérault : Cette. Var : La Ciotat, La Seyne, Rians,
Saint-Raphaël, Toulon [VI-16].
Laboratoire de Malacologie du Muséum,
— 504 —
Plantes nouvelles rares ou critiques des serres
du Muséum
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum
116 Ficus Chàuvierei Hort.
La première mention du Ficus Chàuvierei, du reste avec quelque
doute sur l’attribution générique, que j’ai pu trouver se rencontre
dans le Journal de la Société impériale et centrale d’ Horticulture,
XII, p. 412, 1866 où Rouillard, faisant la Revue de la Floricul-
ture et des plantes d’ ornement (en 1865), dit que la plante, intro-
duite par Rougier-Chauvière, serait originaire de l’Inde.
Les feuilles seraient « planes, entières, ovales, terminées en
pointe (acuminées), atteignant, sur les sujets cultivés en pleine
terre, un développement de 35 cm. de longueur sur 20 cm. dans
leur plus- grande largeur ; elles sont épaisses, coriaces, d’un vert
noir luisant ».
Ed. André 1 dit que la plante existait depuis 1865 environ au
Fleuriste municipal de la Ville de Paris ; au Muséum de Paris 2,
elle est mentionnée en 1869-1871 et y subsistait encore en 1903 3 ;
elle est enfin cataloguée dans le Kew hand list, Tender Dicollyledons,
2e édit, en 1930.
Il est donc étonnant que le nom n’ait pas été relevé dans Y Index
kewensis sauf dans les Addenda et Emendanda du vol. 1 ni dans
les List of published names of Plants introduced in cultivation
publiées en supplément du Kew Bulletin ; il est vrai que ces
derniers relevés ne commencent qu’en 1876.
Ed. André 1 identifiait le F. Chàuvierei au F. henghalensis mais
sans en donner de description, Bellair et Saint-Léger 4 disent
que les feuilles sont grandes, ovales-obtuses, vert foncé luisant,
se rapprochant de celles du F. henghalensis; Mottet 5 ajoute que
les nervures sont jaune pâle, que les feuilles présentent parfois
plusieurs grandes ondulations marginales et que l’espèce est voi-
sine du P, elastica. ■
En dernier lieu L.-H. B aile y 6 cite ce dernier rapprochement
1. lit. hort., X, p. 7, 1873.
2. Catalogue inédit par Daveau.
3. Relevé par Gérôme.
4. Plantes de serres, p. 816 [et non 186].
5. Traduction française de Nicholson : Dictionary of Gardening, II, p. 383.
6. Cyclopedia of Horticulture, II, 1233.
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XVII, n° 6, 1945.
mais, d’après Franceschi, dit que les feuilles sont plus grandes,
plus ovales et que les gros fruits rouges ne sont pas comestibles et
rappelle que Eisele a précisé que les veines ont une teinte crème ;
il note toutefois que le pied existant au New-York botanic Garden
a des fruits orangés.
Il semble donc qu’il y ait en culture, sous le même nom 2 plantes :
l’une ayant les feuilles relativement petites, vertes, ressemblant à
celles du F. benghalensis, l’autre à feuilles plus grandes que celles
du F. elastica, à nervures blanc jaunâtre, car il n’y a aucune res-
semblance comme forme et nervation entre les feuilles des F. ben-
ghalensis et elastica.
La plante encore actuellement cultivée à Kew correspond au
1er type et paraît ainsi identique à ce que l’on appelait F. Chau-
vierei au début.
Le pied que possède actuellement le Muséum, provenant de
l’Ecole d’FIorticulture d’Igny (f. 96, 1945) se rapproche du premier
type, toutefois les 2 nervures latérales qui se détachent de la côte
à la base du limbe à environ 45° constituent les nervures margi-
nales dès la base et sont de même grosseur que les autres nervures
latérales tandis que, chez le F. benghalensis et la plante de Kew,
ces nervures laissent entre elles et le bord du limbe tout un réseau
de nervures avant de devenir marginales et sont, du reste, plus
grosses que les autres nervures latérales.
D’une façon générale, les auteurs disent que la patrie du F. Chau-
vierei est inconnue bien que Rouillard ait parlé de l’Inde. Tou-
tefois L.-H. Bailey, d’après Franceschi, pense qu’il serait ori-
ginaire de Nouvelle-Calédonie où il atteindrait 20 m. Aucune
espèce néo-calédonienne ne me parait toutefois correspondre à
l’une ou l’autre des plantes cultivées sous le nom de F. Cliauvierei.
Une réserve botanique a prévoir au Cameroun
LE SOMMET DES MONTS BaMBUTOS.
Par H. Jacques-Félix.
La flore des hautes montagnes d’Afrique tropicale et équatoriale
est essentiellement une flore immigrée- d’origine boréo-méditerra-
néenne et austro-africaine. Cette simple constatation suffit à en
marquer le grand intérêt scientifique mais aussi le caractère pré-
caire. De tels domaines botaniques, séparés des grandes régions
florales dont ils sont issus, isolés les uns des autres et cernés par
la flore tropico-équatoriale, sont particulièrement sensibles aux
facteurs habituels de destruction et risquent d’être définitivement
anéantis à brève échéance.
Depuis quelques années nombreux sont les travaux qui ont
attiré l’attention sur la nécessité de soustraire des fractions de
régions naturelles aux destructions humaines et, pour ce qui est
de nos possessions, des résultats concrets ont été obtenus à Mada-
gascar. En Afrique Noire de telles réalisations sont beaucoup plus
rares.
A ma connaissance ne peuvent compter à ce titre que des Réserves
où la seule préoccupation de conserver des états boisés et une faune
intéressante est évidente (A. O. F., A. E. F., Cameroun) et aussi
la Réserve tout récente du M* Nimba en Guinée Française.
Certes les plus hautes des montagnes d’Afrique Equatoriale
ne se trouvent pas sur nos territoires. Le massif des Bambutos
avec ses 2.680 m. fait figure de nain auprès de son voisin britan-
nique le M* Cameroun de 4.070 m. et surtout auprès des puissants
sommets de l’Est Africain. Cependant mes prospections botaniques
aux Bambutos montrent une flore montagnarde très importante
et comparable à celle du M* Cameroun. C’est cette flore qui est
menacée de destruction et qu’il convient de sauver.
Aperçu sur le massif des Bambutos.
Le terme qui le désigne, certainement déformé et d’origine
incertaine, doit faire allusion à la bambusaie qui couvre partielle-
ment les sommets. \
Placé sur le 5°35 1. N. environ, son versant français sud oriental
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
507
est aligné S.-S.-W. — N.-N.-E. Le versant britannique est moins
franc et invaginé de profondes vallées. C’est vers la Cote 1600
qu’il s’individualise du plateau Bamiléké.
Le climat général est guinéen avec pluies d’alizé à un seul maxi-
mum estival. La moyenne annuelle sur le plateau est de 1.800 à
1.900 mm. En hiver souffle le vent sec du N.-E. Sur le massif lui-
même et à sa base d’importantes variations existent dues à l’ex-
position et à l’altitude. Le 21-12-38 à 6 heures par une altitude de
2.600 m. et au vent du N.-E. j’ai noté une température de 9°8 et
une humidité relative de 52. Le même jour à 12 heures dans les
mêmes conditions de lieu j’ai relevé une température de 16° et
une humidité relative de 41 1. A Dschang, à l’altitude de 1.382 m.
la température minima absolue observée en décembre 40 est de
9°5 ce qui permet de supposer pour les Bambutos des minima
proches de 0°. Remarquer la grande sécheresse traduite par mes
chiffres d’humidité relative 2.
Sur le versant oriental on peut distinguer 3 étages de végétation
du plateau inclus au sommet.
1° Etage guinéen montagnard. - — • Le plateau, de 1.000 à 1.500 m.,
est entièrement façonné dans son aspect par la culture. Il se pré-
sente actuellement comme-un bocage de champs clôturés de haies
arbreuses. Hymenodyction floribundum B.-L. Robinson, Polyscias
ferruginea Harms, Dracoena arborea Link, Schefflera Hookeriana
Harms, Cola verticillata Stapf, Canarium Schweinfurthii Engl, et,
cultivé près des cases, Musa sapientum donnent la physionomie du
paysage.
Les vallées, engorgées par les alluvions, sont marécageuses et
portent une Raphiale (R. humilis A. Chev.) protégée et même
propagée 3 à laquelle s’ajoutent l’élégant Phoenix reclinata Jacq.,
Sakersia Laurentii Cogn., etc.
Certes on peut déjà trouver à cet étage des éléments plus nette-
ment montagnards : Veronica abyssinien Fresen ; Maesa lanceo-
lata Forsk., Clematopsis nigerica Flutch., Rumex abyssinicus Jacq.,
mais aussi les éléments guinéens : Lovoa Klaineana Pierre, Mar-
khamia lutea K. Schum., etc...
2° Étage montagnard. — Cet étage, de 1.500 à 2.000, est parti-
1. La température donnée par le thermomètre traduit mal le froid physiologique
subi par les êtres vivants exposés au vent d’E. Le thermomètre mouillé m’a donné
respectivement 5°6 à 6 h. et 10° à 12 h..
2. Selon les chiffres du Service Météorologique cités par M. Portères (rapport
inédit), la moyenne de décembre en humidité relative est à Dschang de 88,6. Ceci
ne donne pas l’idée de la sécheresse qui sévit dans la journée avec le vent d’E. Voici
mes chiffres (moyenne de 6 jours en décembre) 6 h. : 96,5 et 12 h. : 27,2.
3. Les Bamilékés demandent au raphia : le textile fourni par les feuilles, le rachis
des feuilles qui sert aux constructions de cases et le vin de palme. Ce raphia étant
pratiquement acaule il faut creuser un trou dans le sol pour placer le récipient collec-
teur.
Vallée de la Cross River. L’observateur est sur la crête frontière. A ses pieds le versant exposé au N.-N.-W. couvert par la bambusaie.
Dans le fond le versant exposé au S.-S.-E. n’a guère de forêt que^dans les ravins. On (Voit à gauche des traces de cultures et les
triangles des huttes ; au-dessus un dyke basaltique. Au premier plan l’arbuste est un Adcnocarpus Mannii.
Cn
O
CO
— 509
culièrement dégradé et se distingue surtout par des caractères
négatifs. Les traces de culture y sont fréquentes mais il s’agit d’une
culture grégaire sans égard pour la végétation et ne laissant pas
au pays l’aspect bocager. C’est surtout une zone de transition où
viennent mourir les éléments les plus guinéens de l’étage inférieur
et où les éléments de l’étage supérieur résistent mal aux; dégrada-
tions. On trouve dans les meilleures conditions : Pittosporum Man-
nii Hook. f., AdenOcarpus Mannii Hook. f., Impatiens Sakeriana
Hook. f., Géranium simense Hochst., Trifolium simense Fresen.,
etc... Mais en dehors des lieux protégés tout le versant est occupé
à ce niveau par une prairie sclérophyle à Sporobolus pyramidalis
P. Beauv. L
3° Étage subalpin. — Ce n’est guère qu’à partir de 2.000 m.
que se dessinent dans les ravins les premiers boisements qui
atteignent les sommets à 2.680 m. environ. Ils sont surtout cons-
titués par Lasiosiphon glaucus Fres., Lachnopylis Mannii Hutch.
et M.-B. MosS, Sch.efflera Mannii Harms, Rapanea neurophylla
Mez. Par places le bambou Arundinaria alpina K. Schum. y fait
une tache claire et Adenocarpus Mannii Hook. f. borde ces bos-
quets linéaires d’une frange d’or. On peut distinguer 2 horizons’
dans cet étage. L’horizon supérieur s’enrichit en épiphytes : mousses,
lichens, çtc... et aussi en champignons. De plus il s’étale plus large-
ment en dehors des ravins 1 2.
Il n’y a donc pas d’étage alpin au sens strict du mot mais nous
venons de voir que la forêt subalpine n’occupait que les ravins et
c’est une prairie pseudoalpine qui, des crêtes, descend sur les pentes
à la rencontre de la prairie à Sporobolus pyramidalis. On y récolte
les genres Bromus, Festuca, Vulpia, Poa, Cryptotaenia, Pimpi-
nella, Sanicula, Swertia, Sebaea, Helichrysum, Scabiosa, Crassula,
Delphinium, etc...
Sur les lisières de forêt, à l’abri des Adenocarpus se tiennent les
plantes plus délicates : Viola, Géranium, Galium, Stellaria, Vero-
nica, Lobelia, ou grimpantes : Rubus, Clematis, etc...
Des espèces ligneuses mais héliophiles existent çà et là dans la
prairie : Hypericum lanceolatum Lam., Blaeria Mannii Engl.,
1. Portères attribue au climat la médiocrité de végétation de cet étage qui rece-
vrait moins de pluie que le plateau lui-même. Il fait intervenir un vent de foehn qui
descendrait du massif. Sans infirmer cette opinion je pense qu’il faut surtout accuser
les dégradations. Sur le versant de Badadjou, où les dégradations sont moins poussées,,
il y a effectivement une végétation de savane avec Enlada abyssinica, Protea, Faurea,
Terminalia, etc... mais ce versant est exposé à l’E. et soustrait à l’influence W. par
toute la longueur du massif.
2. On pourrait être surpris de ce que dans cette énumération, même très incom-
plète, je ne signale pas Podocarpus milanjianus que j’ai fait connaître de ces régions.
Je précise que je ne l’ai jamais rencontré sur les Bambutos (où il existe probablement
sur les pentes N.-W.) mais seulement sur le Mt. Santa (territoire britannique) «ft sur
le Mt. Bana. ,
puis, sur des points protégés, Philippia Mannii Alm. et Th. Fries.
Enfin l’arborescent Agauria salicifolia Hook. f. toujours isolé sur
des ruptures de pente à l’abri des feux peut descendre pn dessous
de 2.000 m.
Cet étage subalpin consiste donc, sur le versant sud oriental,
en une prairie pseudoalpine occupant les pentes et en une forêt
ramifiée réduite presque partout aux seuls ravins. Le fait qu’au
sommet la forêt, surtout par le bambou et Adenocarpus, tend à
occuper les pentes montre bien que l’altitude de l’étage alpin n’est
pas atteinte.
Haute vallée de la Cross River. — La montée du versant S.-E.
réserve bien des joies au botaniste ou au simple voyageur qui sait
apprécier là fraîcheur et la variété des coloris de la prairie et de la
forêt. Mais arrivé au sommet après une ascension de tout repos
sur des pentes sans hardiesse de forme,' c’est un cri de surprise
quand le regard plonge dans la vallée de la Cross' River. Les pentes,
rajeunies et durement sculptées par l’érosion, se disputent le man-
teau sombre des forêts et le voile plus léger des prairies ou des
bambusaies frémissantes sous le vent. De l’abîme surgissent des
dykes aigus, sombres témoins laissés là par l’érosion.
La seule vue sur le versant N.-W. de la vallée suffit à faire sentir
toute la différence avec celui étudié ci-dessus. La forêt déborde
largement des ravins, la bambusaie « prairie de bambous » occupe
une grande partie des pentes, la prairie pseudoalpine est très ré-
duite.
Cet exposé très sommaire ne fait évidemment qu’effleurer le
sujet et je ne donnerai ici aucune interprétation des observations.
Je ferai seulement cette remarque générale quant à l’origine des
éléments de l’étage subalpin. Les éléments ligneux, analogues ou
identiques à ceux des autres domaines montagneux d’Afrique
chaude, ont surtout une origine austro-africaine ; les éléments
herbacés de la prairie pseudoalpine ont eux aussi une origine com-
mune avec ceux des domaines analogues mais cette origine se situe
plutôt en Europe.
Les facteurs humains de destruction de la végétation
MONTAGNARDE ET SUBALPINE.
C’est un srucroît d’agrément pour l’œil que de voir dans les
hautes prairies circuler un troupeau de bovins. Vus de la crête
supérieure les champs en damiers taillés dans la forêt de la Cross
River sont aussi pleins de charme. Mais les méfaits de ces activités
humaines joints aux feux sont déjà très sensibles en montagne :
agriculteurs et pasteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis.
— 511 —
Les défrichements . — Le plateau Bamiléké, du nom de la
race qui l’occupe et lui a donné son caractère, est un véritable
bocage où le sol est intensivement cultivé et l’objet d’une pro-
priété très stricte. Les Bamilékés, très prolifiques, ont cherché à
s’étendre et ont attaqué les premières pentes des Bambutos. On
peut encore voir des hameaux au-dessus de 2.000 m. La végétation
naturelle est, nous l’avons vu, entièrement détruite à ce niveau
par une culture extensive, elle-même en nette régression. On recon-
naît les vestiges de cette étendue passée à des sillons mal effacés
par une végétation anthropophile et quelques ficus isolés sont ce
qui reste d’anciennes clôtures. Ces cultures consistaient surtout
en Xanthosoma, Courges' à graines oléagineuses, ignames, maïs,
toutes productions assez exigeantes en chaleur et pour lesquelles
une haute altitude ne convient guère. Mais les européens ayant
introduit la pomme de terre qui, elle, exige sous cette latitude la
fraîcheur des sommets, les Bamilékés en ont très rapidement adopté
la culture. Aujourd’hui ils produisent ce tubercule non seulement
pour la vente mais aussi pour leur consommation. Aussi voit-on
depuis quelques années s’ouvrir d’importants défrichements dans
la végétation vierge jusqu’alors des sommets. Un hameau (Meusa)
a planté ses huttes basses parmi les Adenocarpus à 2.500 m. Un
marché hebdomadaire se tient en ce lieu et c’est un spectacle
curieux que d’y voir les ressortissants britanniques, appuyés sur
de longs bâtons, remonter de la Cross River des hottées de pomme
de terre pour les y échanger contre des produits tropicaux ou
manufacturés apportés du versant français.
C’est la forêt de Lasiosiphon glaucus qui est attaquée et sera
très rapidement détruite.
Le pâturage. • — • La pratique du pâturage est beaucoup plus
récente que les défrichements des pentes inférieures ; elle leur a
succédé mais n’a pas les mêmes auteurs car les Bamilékés rie font
pas d’élevage. Elle remonte à l’arrivée des pasteurs Bororos 1.
Ces nomades, toujours à la recherche de pâturages nouveaux pour
leurs zébus font des passages saisonniers sur la montagne. Mais la
surcharge désastreuse de la prairie est plus récente. Elle date de
l’installation à 1.800 m. d’une ferme expérimentale allemande
remplacée depuis par une Cie française d’élevage qui n’a fait qu’ag-
graver les méfaits. La surcharge se traduit d’abord par la dispa-
rition des herbes les plus alibiles pour ne laisser que le' seul Sporo-
holus pyramidalis ; puis une conséquence infiniment plus grave
est le ravinement. On peut voir sur les pentes le réseau de multiples
sentiers creusés jusqu’à la roche par le cheminement du bétail.
1. Les Bororos sont des Peuls venus du Niger il y a environ un siècle.
— 512 —
Ces fossés isolent les touffes de Sporobolus qui sont ainsi portées
sur autant de témoins de l’épaisseur de l’ancien sol.
Plus récemment les troupeaux parcourent également les prairies
du sommet. Leur action peut être moins pernicieuse se traduira
toutefois par d’importantes modifications de la végétation : extinc-
tion de certaines espèces, introduction d’espèces banales. Ce bétail
sans gardiennage erre partout à sa guise et il n’est pas rare de voir
quelque vache se frayer passage dans les bosquets et profaner les
stations les plus fermées.
Le feu. — Le défrichement, générateur de la combinaison feu-
prairie me paraît de beaucoup le facteur de destruction le plus
grave. Je viens de montrer que l’excès du pâturage peut avoir
une action directe sur le sol des pentes par le ravinement êt, en
conséquence, sur la végétation. Le feu, successeur et serviteur des
2 facteurs précédents, me paraît moins important. Cette hiérar-
chie établie je m’empresse d’ajouter que c’est au feu plus qu’au
climat que sont dues les différences de végétation entre les ver-
sants W. et E. Du seul point de vue climatique ces différences
tiennent surtout aux facteurs défavorables. Je veux dire que le
surplus de précipitations reçu par les versants W. en saison des
pluies compte beaucoup moins que l’action desséchante du vent
sur les versants E. au cours de la saison sèche. A cette action du
vent sec se joint celle du soleil. On peut distinguer là aussi un
adret et un ubac avec cette différence que l’adret y est défavo-
rable. Les pentes les plus propices à la végétation seront donc
N.-W. et les moins propices S.-E.
Mais ceci ne serait rien sans l’intervention du feu. Les incendies
trouvent déjà un aliment plus favorable sur les pentes E. dessé-
chées et, poussés vers les sommets par un vent sec et continu, ils
sont largement propagés. Enfin, et j’insiste sur ce point, le vent,
complice du feu à tous égards, le rend particulièrement nocif.
Arrivant sur les pentes sous un angle très ouvert il attise les flammes
de son souffle, les plaque au sol, les fait consumer la végétation jus-
qu’aux racines.
Je n’ai pas été témoin d’incendies sur les Bambutos. Début
janvier la végétation herbacée était encore verte ; à une deuxième
ascension en mai elle était en croissance. C’est sur d’autres massifs
de la région que j’ai pu observer des feux au cours des mois de
janvier, février et mars : Au M* Bana (également sur le plateau
Bamiléké dans le S.-E.) ; aux Nko-Gam et Mbapit (dans la région
déjà plus sèche de Foumban) ; au Gotel (plus au N. encore au-
dessus de Banyo).
Réalisation d’une Réserve.
L’idéal serait une réserve intégrale de tout le massif. En évincer
pasteurs et agriculteurs ne paraît pas possible. Il faudra composer.
Sur le sommet lui- même la surface réservée serait importante car-
ies défrichements sont vraiment trop lourds de conséquences. Elle
comprendrait une partie de la bambusaie, une forêt de Lasiosi-
phon avec tout son cortège, un marais très intéressant et la prairie
des crêtes. Cette aire serait rattachée au plateau par une bande
englobant plusieurs ravins et ce que j’ai appelé le Cirque aux
Sorciers, vaste champ d’éboulis au pied d’une haute muraille basal-
tique et où croit une petite forêt à Myrica arborea vers 2.200 m.
Mais il est une collaboration à prévoir : c’est celle de nos voisins
britanniques. Les Anglais cependant habituels protecteurs de la
nature, paraissent se soucier assez peu de la sauvegarde des hautes
vallées de la Cross River. Riches par ailleurs du Mt. Cameroun
une telle négligence de leur part s’explique mais ne saurait se
prolonger. Je tiens ces hautes vallées pour les plus beaux sites du
Cameroun et leur conservation vaut plus que quelques kilogs de
pommes de terre..
CONCLUSIONS
Le massif des Bambutos est, de nos territoires intertropicaux, le seul
à présenter un étage forestier subalpin quelque peu important. Cet étage
laisse place à une prairie pseudoalpine.
Ce domaine botanique est en voie de disparition sous les coups du
défrichement, du pâturage et des feux.
J’espère que mon bref exposé aura suffi à montrer l’intérêt de cette
région naturelle et à convaincre de la nécessité d’y créer une réserve
botanique en mettant l’essentiel à l’abri des agents de destruction.
L’heureuse répercussion qu’aurait sur le plateau, qui, lui, est norma-
lement voué à l’agriculture, une mise en défens des pentes des Bam-
butos est tellement évidente que je n’ai pas cru nécessaire d’insister sur
ce côté de la question.
Et je veux espérer que le Conseil Supérieur de la Protection de la
Nature auprès du Ministère des Colonies et le Muséum National d’His-
toire Naturelle sauront ajouter la Réserve des Monts Bambutos à toutes
celles que nous leur devons déjà.
Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945. 35
Noms indigènes de végétaux du Ménabé septentrional
(Madagascar) (suite ET FIN) .
Par J. Léandri et J. Faublée.
T
Takifoky (R. : takifoka : grappes ; D. : takifaka). Cissus sp. (Vitacées).
Takilotra (R., D. : takiloka, b. ; tainkiloka, mots désignant presque
sûrement la même plante). Mucuna pruriens DG. (D.) (Légumineuses).
Talamena (D., h. ; L. : taolamena ; R. : tala : arbres à fibres textiles ;
le même mot existe chez les Bara où l’écorce du talamena sert aussi
à faire des cordes). Dichrostachys sp. ? (Légumineuses).
Tambavy (sert peut-être de remède contre la maladie des enfants qui
porte le même nom). Antidesma petiolare Tul. (Euphorbiacées). —
Euphorbia hirta L. (Euphorbiacées).
Tamboroboro (cf. tamboro, mot désignant toutefois des plantes phané-
rogames ; « tamboro » d’oiseau ?). Dictyophora phalloidea Desv. (Phal-
lacées).
Tamenaka 1 (R., L., D., h. : Combretum divers). Cissus sp. (Vitacées) ;
Combretum cf. coccineum Lamk. ( Poivrea DC.) ; C. cf. villosum Tul. ;
C. sp. (Combrétacées).
Tanamalefaka (« qui tient tout en pliant »). V ernonia cf. leucolepis Bak.
(Composées).
Tanatanandemo (tanatana est le nom des plantes qui produisent de
l’huile 2 ; Alchornea alnifolia (Baill.) Pax et K. Hofïm. (Euphorbiacées).
Tanatanandimoha (« tanantanana » de tourterelle). Terminalia sp.
(Combrétacées).
Tandiditsy. Daïechampia subternata Mlül. (Euphorbiacées). — Microste-
phanus cernuus N. E. Brown (Asclépiadacées).
Tangatrambo (« palétuvier de cent-pieds »). P oly podium sp. (Polypo-
diacées).
Tatamborondroa (L. : tatramborondroa : pris par deux oiseaux ? 3).
Tiàonia Leandriana H. Perr. (Flacourtiacées). — Aussi Clerodendron sp.
(Yerbénacées).
Tento (R., D.). Phyllanthus Casticum Will. var. glaber (Euphorbiacées).
Teto (voir le précédent, autre prononciation) . Phyllanthus cî. reticülatus
Müll.
Titonganalika (cf. D. : titongana) (« les chiens n'y atteignent pas »).
Aristolochia acuminata Lamk. (Aristolochiacées).
1. Qui donne de l’huile ; graines comestibles à très faible dose (H. P. B.).
2. Cf. mandemo, qui rend faible, malade (H. P. B.).
3. A cause de la fleur enfermée dans les deux sépales aliformes (H. P. B.).
Bulletin du Muséum, 2* série, t. XVII, n° 6, 1945. ' '
Tonga (charme qui fait arriver à destination ?,). Siachytarpheta indien
Vahl. (Verbénacées).
Tgngoeombato (R. ; D., b.) (poireau des pierres). Xerophyta dasilyrioides
Bak. (Velloziacéesj.
Tongosokona (D. : tongosokina, h. = Lycopodium sp. R, : tongotsokina,
b. : L. clavatum L.) (patte de hérisson). Selagindla Goudotiana Sprirrg.
(Sélaginellacées) .
Tsangatsanga (qui se redresse). Acalypha reticulata (Poir). Müll. var.
urophylla (Eupborbiacées).
Tsangatsanganabihy (vihy, fruit ?) (ou graine, H. P. B.). Hyptis spi-
cigera Lamk. (Labiées).
Tsiambaravady (créole : ambrevade). Aponogeton fenestralis Guill. (Apo-
nogétonacées).
Tsikitrobato (D. : tsikotroka, b. : Tristemma virusanum Comm. (Mélas-
tomacées) ; Lee., Bois Analamazaotra : Tsitrotroka = Dichaetntahera
reticulata Cogn.) ; ( trotroka est le nom de plusieurs Mélast. et particu-
lièrement du Tristemma cité (H. P. B.). — ■ Dionycha Bojeri Naud (Mélas-
tomacées).
Tsilanjaha (« qui ne permet pas de porter sur l’épaule »). Turraea sp.
(Méliacées).
Tsingatsetsy. Cyperus compactus Lamk. (Cypéracées).
Tsingilofilo (Tsingilo, Palmier à huile ; filo, aiguille) (R. ; D.). Indi-
gofera sp. (Légumineuses). (Le nom de tsingilofdo est plutôt appliqué
d’ordinaire au Celastrus linearis, à cause de ses épines (H. P. B.).
Tsipimpina 1 (cf, R., D. : tsipihipina (de tsipika) ; désigne certaines Gra-
minées, p. ex. Eleusine indica Gaertn. ; Impatiens, Equisetum ; tsim-
pimpina : Graminée). Dactyloctenium aegyptiacum Willd. (Graminées) ;
Mariscus Sieberianus Nees (Cypéracées).
Tsiremby (de tsy, ne pas et remby, proie, à cause des épines qui le
défendent) (D.) Acacia minutifolia Drake ; A. Pervillei Benth. (Légu-
mineuses).
Tsivoanompa. Plectronia pubescens A. M. Hom. (Rubiacées).
Tsivonina (« sans fleur » ou « non jaune y>). Ver nonia ci. leucolepis Bak.
(Composées).
Tsivoninjaho. Chadsia sp. (Légumineuses). — Dichrostachys cf. tenuifolia
Benth. (Légumineuses).
Tsororangatra (D. : tsorokanangatra, même plante). Cassia occidentalis
Sond. (Légumineuses).
V
Vahifoty 2 (D. bm.) (« Liane blanche »). Gouania laxiflora Tul. (Rham-
nacées).
Vahimainty 1 (R. : « asclépiadacée » ; D. : « Secamonopsis madagasca -
riensis Jum, ») (« Liane noire »). Alafia Thouarsii Roem. et Sch. (Apo-
cÿnacées).
1. « Qui gratte », à cause de ses propriétés révulsives (H. P. B.).
2. De nombreuses Lianes sont désignées par tes deux noms (H. P. B.).
— 516
Yahinta (D. : vahintily ; R. : vahitana, « plante grimpante épineuse »).
Dalbergia Richardi Baill. (Légumineuses).
Vahipampitsy (cf. R.s pampina, « plante employée en infusion dans les
défaillances » ?). Dalechampia sp. (Euphorbiacées).
Vahipinty. Combretum sp. (Combrétacées).
Vahiranga (R. : * a climbing plant » ; D. h.) (la liane qui se dresse ; ce
nom existe aussi dans le dialecte bara). Adenia cf. boinensis H. Perr.
(Passifloracées).
Yahironto (R. : vahirano ; D., vahirontona (h.) vaheronto (s.). Lepta-
denia madagascariensis Decne (Àsclépiadacées).
Vahitsianga (« liane pas désirée ? »). Marsdenia truncata Jum. et Perr.
(Aselépiadaeées) .
Velomiaty (cf. D., velomifify (b.) = Loranthus) (de velomina : supporté :
plantes parasites ou épiphytes). Gussonea Perrieri (Finet) Schltr. (Orchi-
dées). — Viscum sp. (Loranthacées).
Velomy. Viscum sp. (Loranthacées) (voir le précédent).
Vinda (R., sih. ; D., sih., s.). Cyperus alternifolius L. (Çypéracées).
Yoafony (D., voafona) (« fruit de pigeon ? ») (R. voafo : arbre-cœur ?).
Antidesma petiolare Tul. (Euphorbiacées).
Yoalily (cf. volily ; D.) (coupé, fendu ; probablement à cause de la feuille
bilobée). Buettneria longicuspis Baill. (Sterculiacées).
Yoamaintuany (Ce nom n’est pas sakalave (H. P. B.) (R. : Abrus pre-
catorius ; D. (h.) : voamantorana) (« fruit noir d’un côté »). Abrus aureus
R. Yig. (Légumineuses).
Y oamaliton y (cf. bara : malv, bœuf ; le fruit qui sert à faire le charme
pour les bœufs, pour les rendre beaux, p. ex.). Alberta minor Baill.
(Rubiacées).
Voamangalety (voamanga : coloquinte ?). Hypoestes arachnopus R. Ben.
(Acanthacées).
Yoanjonala (« pistache de terre de la forêt »). Adiantum caudatum L.,
(Polypodiacées).
Voavahy (D. h. ; R. : « kitchen herb ; species of creeping lentil »). Arta -
botrys madagascariensis Miq. ( Annonacées).
Yo h o ve lo (« dos vivant ? »). Pentopctia cotoneaster Decne (Asclépiada-
cées).
Vohovy (dos de fer). Majidea zanguebarica Kirk (Sapindacées).
Vokaroky (de vokatra, fertile ?) (ou plutôt voakaroky de voa, fruit,
karoky, perruche (H. P. B.). Chailletia Bojeri Tul. (Chailletiacées).
Volafotsy (monnaie d’argent, allusion aux feuilles argentées) (cf. D. :
volafotsikely = Croton Elaeagni). Croton Jennyanum Gris (Euphor-
biacées).
Yolily (D. ; cf. voalily, plus haut). Buettneria cf. biloba Baill. (Stercu-
liacées).
Yona (nœud; également nom d’un charme). Antidesma petiolare Tul.
(Euphorbiacées).
Vonontandraka (« la plante qui tue les tanrccs ») (peut-être à cause des
rameaux flexibles ptiiisés pour faire des nœuds coulants (IL P. B.).
Sorindeia madagascariensis Thouars ex DC. (Anacardiacées).
Laboratoires de Phanérogdmie et d' Ethnologie du Muséum.
— 517 —
Quelques différences de structure et D'anatomie entre
DEUX VARIÉTÉS DE DAHLIAS.
Par Mme F. Coutière-Trannoy et Mlle G. Chevalier.
(Note présentée par Mme C. Sosa-bourdouil).
Nous avons déjà exposé les différences qui existaient entre les
graines de deux variétés de Dahlias, le D. Merkii et le D. varia-
bilis. Ces différences se manifestent dans toutes les phases du déve-
loppement, de la germination de la graine à la plante adulte.
Nous avons fait germer dix graines de ces deux variétés et la
vitesse de germination marque déjà un écart : elle a été très rapide
dans le Dahlia Merkii, l’allongement de l’axe hypocotylé a demandé
48 heures jusqu’à l’apparition des premières feuilles contre une
centaine d’heures pour le D. variabilis, l’expérience ayant été faite
exactement dans le même milieu (H20 distillée) et à la même tem-
pérature (18 à 20 degrés). Quant aux racines elles restent toujours
plus courtes et plus torses dans le D . Merkii ; l’apparition des
racines secondaires est très précoce, elle se fait dès le troisième
jour de la mise en germination alors qu’il faut attendre six jours
pour voir apparaître celles du'Z). variabilis, mais par contre, dans
ce dernier, la racine principale atteint facilement le double de la
longueur de son axe hypocotylé avant l’apparition des premières
feuilles. Enfin le pétiole des cotylédons est plus grêle et plus allongé
chez le Merkii que chez le variabilis où l’on constate qu’il est sou-
vent tordu.
La proportion de la valeur germinative a été de l’ordre de 40 à
50 % dans les graines de D. Merkii et de 60 à 70 % pour le D. varia-
bilis.
L’anatomie des plantules peut donner une indication de la struc-
ture de la plante adulte.
Nous avons donc étudié les plantules de ces deux variétés à des
âges différents.
Dans les huit jours qui suivent le début de germination d’une
graine de Dahlia variabilis, la racine est formée des assises de cel-
lules suivantes : Un épiderme avec de nombreux poils feutrés, un
parenchyme formé de cellules arrondies dont quelques-unes au
niveau de l’endoderme sont remplies d’oléo-yésine, un cylindre
central très restreint comprenant 4 faisceaux de bois alternant
avec 4 faisceaux libériens, une moelle de trois ou quatre cellules
seulement. .
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1946.
Au niveau où se forme une racine secondaire, dans le cas exa-
miné à la base du collet, on voit les vaisseaux spiralés se recourber
vers la poche en formation.
Au fur et à mesure que Ton remonte vers le collet, on constate
le rapprochement progressif des faisceaux ligneux par rapport
aux faisceaux libériens, car on retrouve dans la tige la structure
superposée classique des faisceaux libériens et ligneux, les poils
existant encore au collet ont alors totalement disparu.
Dans la tige l’épiderme est formé d’une assise de cellules très
régulières suivit d’un parenchyme cortical à cellules rondes avec
des méats. Des canaux secréteurs remplis d’oléo-résine transpa-
rente jaune clair, se situent aù niveau de l’endoderme, donc le long
des faisceaux libéro-ligneux ; ceux-ci en quatre groupes d’une
certaine importance alternant avec quatre autres très petits rap-
prochés les uns des autres des faisceaux du bois dans une coupe
longitudinale, on voit formés de cellules allongées se raccordant
en biseau, les épaissements ligneux sont en spirale autour de ces
cellules mais les vaisseaux ne sont pas parfaits, les parois sépara-
trices existent encore.
La structure de la plantule du D. Merkii ne diffère de celle du
D. variabilis que par quelques détails à savoir : dans la racine, des
vaisseaux du bois beaucoup plus gros et plus différenciés groupés
en forme de Y, au niveau du collet un épiderme sinueux entourant
un parenchyme à grandes cellules sans méat, des cellules sécrétrices
un peu plus importantes et dans la région vasculaire un nombre
plus considérable de vaisseaux de bois disposés en couronne, de ce
fait, on ne peut observer ni l’alternance ni la superposition des
faisceaux libériens et ligneux ; la moelle est formée de très grandes
cellules. La tigelle est analogue à celle du D. variabilis avec toute-
fois un parenchyme cortical sans méat et des vaisseaux de bois
beaucoup plus nombreux dans chaque faisceau ; on trouve en
outre un endoderme mieux marqué séparant la zone corticale de
la région vasculaire.
La différence essentielle dans ces plantules est donc une vas-
cularisation beaucoup plus avancée, un certain désordre dans l’en-
semble pour le Dahlia Merkii, mais par contre une moins impor-
tante quantité de substance d’oléo-résine.
L’observation de la plante adulte met en évidence des diffé-
rences d’aspect encore plus sensibles.
Dans une touffe de tubercules au repos, celle du Merkii est
formée d’une dizaine de tubercules généralement fusiformes et
réguliers' portés par des stolons de longueur variable par consé-
quent dispersés à une certaine distance du pied mère ; dans le
Dahlia variabilis au contraire, tous les tubercules se sont formés
autour du pied mère en une touffe extrêmement serrée, ils sont
Figure 2.
A gauche. Dahlia Merckii, 1) jeune racine provenant de graine, 2) coup©
d’un stolon, schéma. . '
À droite. Coupes correspondantes pour le D. variabilis.
521 —
contournés et de formes variées, les uns étant très arrondis, d’autres
beaucoup plus allongés sur le même pied.
Quant à la plante développée, l’aspect extérieur est totalement
différent : le Dahlia variabilis peut atteindre une taille de un mètre
cinquante il émet plusieurs tiges sur un même pied les entre-nœuds
sont plus ou moins longs, les fleurs s’étagent à des niveaux très va-
riables et quelquefois ne dépassent pas les feuilles, celles-ci sont
grandes, découpées plus ou moins régulières, les capitules ont des
aspects très variables le nombre des ligules peut se réduire à six
ou atteindre un grand nombre ; elles peuvent avoir une couleur qui
peut passer par toute la gamme des violets, des jaunes, au blanc
pur, d’où son nom de variabilis.
En ce qui concerne le Dahlia Merkii si sa taille peut atteindre
un mètre, la moyenne est plutôt inférieure à ce niveau, les tiges
secondaires sont plutôt rares, les feuilles sont petites, très décou-
pées mais d’une parfaite régularité, elles sont insérées de façon
régulière à chaque nœud et ceux-ci sont très près les uns des autres,
l’étalement des feuilles se stabilise à 30 ou 40 centimètres du sol
tandis que les fleurs s’élèvent bien au-dessus, dégagées, portées
par des pédoncules longs et minces mais d’une certaine rigidité ;
les capitules sont extrêmement régulièrs à huit sépales huit ligules
de teinte mauve plus ou moins violacé selon les conditions atmos-
phériques ambiantes.
Indépendamment de l’aspect externe des tubercules, l’anatomie
comparée de ceux-ci est assez différenciée.
En commençant par le stolon, qui réunit le tubercule au pied,
on trouve deux constitutions nettement distinctes.
Dans celui du D. variabilis qui est extrêmement réduit, on a un
épiderme présentant quelques poils, un parenchyme cortical à
cellules assez grandes, rondes dans lequel sont noyés de place en
place des amas de cellules lignifiées, un endoderme au niveau
duqufel on a de nombreux canaux secréteurs et des cellules sécré-
trices d’oléo-résine. Le liber forme une zone presque continue de
petites cellules, enfin le bois avec des vaisseaux dont les plus gros
se trouvent au centre, entouré de fibres très nombreuses, forme
un faisceau allongé ; une moelle à cellules régulières sans méat.
Dans le D. Merkii les stolons sont longs puisqu’ils peuvent attein-
dre quinze centimètres, mais présentent la même homogénéité de
structure dans toute leur longueur ; un épiderme avec de nombreux
poils, une couche subéreuse, un parenchyme cortical externe à
cellules aplaties, interne à grandes cellules octogonales avec de
nombreux méats en lignes radiales ; (à noter l’absence totale de
cellules sclérifiées dans ce parenchyme caractère essentiel du
D. Merkii ) ; l’endoderme contient des cellules emplies d’oléo-
résine mais en granulation plus fines que dans la variété précé-
dente.; on peut remarquer la disposition, des faisceaux de la zone
vasculaire où les fibres entourent les vaisseaux du bçis en for-^
mant des ailes de papillon, les vaisseaux sont à différenciation
centripète et il y a alternance entre de. gros faisceaux ligneux et
d’autres de moindre importance dans lesquels les vaisseaux com-
mencent à peine à se. différencier.
Quant au tubercule proprement dit on y retrouve la même
structure que celle des stolons avec une augmentation du nombre
des assises de cellules de la zone corticale et vasculaire due à son
développement à savoir : plusieurs assises d’écorce, un paren-
chyme cortical avec les mêmes cellules sclérifiées dans le D. varia-
bilis, alors qu’elles n’existent pas dans le D. Merkii, un endoderme
avec toujours de nombreux canaux secréteurs ; une déformation
du tissu libérien qui forme éventail pour se réunir à l’assise géné-
ratrice de chaque faisceau libéro-ligneux. Les vaisseaux du bois
se sont écartés et forment de petits groupes de deux ou trois dis-
posés en lignes radiales. Chaque groupe de faisceaux est séparé
par un rayon médulaire formé de grandes cellules. De place en
place dans la moelle on trouve des canaux secréteurs pleins de
substance oléorésineuse.
Nous avons noté comme particularité dans le Dahlia Merkii
une plus petite quantité de canaux secréteurs et surtout une dis-
parition totale des fibres dans la partie centrale du tubercule et
nous avons cherché le niveau d’arrêt de ces fibres, puisqu’elles
existent dans le stolon d’une part et d’autre part dans la racine.
Par coupes en séries on voit qu’il n’y a pas de fibres dans le 1 / 3
médian du tubercule, alors que l’on en trouve dans le 1 /3 supérieur
et dans le 1 /3 inférieur.
Nous avons ensuite étudié les pousses de ces tubercules en for-
çant en serre plusieurs variétés de ces deux types.
Les jeunes racines sont très voisines de celles des jeunes plan-
tules provenant de graines, bien que leur structure soient plus
complexes dans la zone vasculaire où l’alternance dans les deux
' cas, est bien marquée des huit faisceaux ligneux avec le liber.
L’axe hypocotilé chez le D. variabilis comporte un épiderme à
deux rangs de cellules pallissadiques collenchymateuses, un paren-
chyme à grandes cellules rondes et des méats ; au voisinage de
l’endoderme les canaux secréteurs sont nombreux. Au-dessous
de ce niveau, les faisceaux libéro-ligneux, bois et liber sont super-
posés, les faisceaux les plus gros se situent vers le péricyele étant
à différentiacion centrifuge. Les fibres sont encore peu lignifiées.
Des rayons médulaire s séparent ces faisceaux. Aucune cellule sécré-
trice n’est incluse dans la moelle. Dans la tige proprement dite,
c’est-à-dire entre les cotylédons et les premières feuilles, la cuti-
cule est très lignifiés, on trouve quelques méats dans le paren-
— 523 —
chyme et le nombre des canaux secréteurs et cellules sécrétrices a
■augmenté.
La structure de la tige du D. Merkii possède un épiderme épais
et cutinisé dans toute sa longueur, il y a plus de cellules à oléo
résine et l’on en trouve même dans la moelle ; les faisceaux sont
de moindre importance par conséquent les rayons médullaires sont
beaucoup plus larges. La moelle renferme quelques méats.
Pour conclure, si l’aspect général externe du Dahlia Merkii est
infiniment plus régulier et ordonné que celui du Dahlia variabilis ,
il semble qu’au point de vue anatomique et en particulier en ce
qui concerne le tubercule et la racine ce soit le Dahlia variabilis
qui se comporte de la façon la mieux équilibrée.
Laboratoires de Botanique de la Sorbonne et de Chimie appliquée aux corps
organiques (Section de physique Végétale) du Muséum'.
\
L’OPTIMUM ET L’INFLUENCE DU MILIEU CHEZ LES VÉGÉTAUX
Par P. Lebard.
(Note présentée par M. le Professeur A. Guillaumin).
C’est en 1860, au cours de recherches sur la germination, et le
développement des plantes, cfue Sachs 1 a introduit la notion
d’optimum daps la science.
On savait déjà que la germination n’a lieu qu’à partir d’un
certain minimum de température, mais on admettait volontiers
qu’elle est ensuite d’autant plus rapide que la température est
plus élevée.
Sachs a montré qu’il existe aussi une température maxima,
au-delà de laquelle le développement n’est plus possible et que,
dans l’intervalle qui sépare le minimum du maximum, se situe
un point intermédiaire, au-dessous duquel la croissance varie
dans le même sens que la température, tandis qu’au-dessus, elle
présente un ralentissement de plus en plus marqué. On peut donc
figurer la relation existant entre la vitesse de croissan.ee et la tem-
pérature par une courbe qui s’élève progressivement, atteint
un point culminant, puis s’abaisse à nouveau. C’est à cette tempé-
rature, la plus favorable au développement de la plante, que Sachs
a donné le nom d’optimum.
A l’heure actuelle, il n’est pas de chapitre de la physiologie qui
ne confirme la loi de l’optimum. Les différents facteurs vitaux
essentiels (chaleur, lumière, humidité, pression, etc...) ont été
tour à tour étudiés et on a observé que, quel que soit le phénomène,
physiologique envisagé, on aboutissait, dans tous les cas, à des
résultats comparables à ceux des expériences de Sachs.
Par exemple, en ce qui concerne l’influence de la lumière, les
auteurs (Famintzine, Reinke, Timiriazeff, Lubimenko, Combes,
etc...) ont pu déterminer, aux différents stades du développement,
chez diverses espèces végétales, les optima d’éclairement correspon-
dant à une infinité de fonctions : formation de la chlorophylle,
assimilation chlorophyllienne, production de substance sèche,
production de substance fraîche, allongement des tiges, longueur
et largeur des feuilles, production de tubercules, formation des
1. J. Sachs, Physiologische Untersuchungen über die Abhângigkeit der Keimung
von der Temperatur. ( Pringsheim’s Jahrb. Wissenschafl. Botanik, II, 1 860, p. 338).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
fleurs, des fruits, des graines, etc. Combes 1, en groupant les courbes
de variation des optima ainsi obtenus, a même pu schématiser,
sous forme de graphiques, les caractéristiques biologiques d’un
certain nombre de plantes à l’égard du facteur lumière.
De notre côté, nous avons établi, au cours de recherches réali-
sées soit isolément 2, soit en collaboration 3, la valeur de l’opti-
mum, concernant l’influence de l’altitude sur la tubérisation.
Ces expériences, entreprises à divers étages d’une même région
1. Raoul Combes, Détermination des Intensités lumineuses optima pour les Végé-
taux aux divers Stades du Développement (Ann. Sc. nat. Bot., 9e sér., t. XI, 1910,
p. 75).
2. P. Lebard, Influence de l’Altitude sur la Tubérisation de la Pomme de Terre.
(C. R. Ac. Sc., t. 194, p. 199, 11 janv. 1932).
3. P. Lebard et J. Magrou, Culture de la Pomme de Terre en Montagne et en
Plaine. Nouvelles Expériences sur l’Optimum altitudinal (Ann. Sc. nat. Bot., 10e sér.,
t. XV, 1933, p. 335).
P. Lebard et J. Magrou, Influence de la Latitude et de l’Altitude sur le Rende-
ment de la Pomme de Terre. (Ann. Sc. nat. Bot., 10e sér., t. XVI, 1934, p. 385).
526
alpestre (vallée de la Romanche, dans l’Oisans), aux altitudes sui-
vantes :
Bourg-d’Oisans . . 700 mètres
La Grave 1 . 500 —
Villar-d 'Arène . 1.650 —
Col du Lautaret 2.100 —
ont porté sur plusieurs variétés de Pommes de terre (Triumph,
Bevelander, Imperia, Industrie, Arran Victory).
, Le tableau ci-dessus, dans lequel sont résumés nos résultats,
montre, en effet, dans chaque série de culture, l’existence d’une
altitude privilégiée, correspondant approximativement à 1.500 m.
(station de La Grave), où le rendement en tubercules est maximum.
On peut conclure que l’existence de 'conditions d’optimum est
propre à la plupart des fonctions vitales et qu’elle constitue un des
principes fondamentaux de la physiologie.
Dans les recherches entreprises avant nous, les facteurs tels
que la chaleur, la lumière, l’humidité, qui concourent à la for-
mation du milieu extérieur, ont été étudiés isolément, en vue de
préciser leur état le plus favorable pour la production des divers
phénomènes physiologiques.
Or dans les conditions naturelles, les plantes sont soumises à
l’influence globale de ces divers composants, et c’est à cette résul-
tante, variable suivant l’altitude, qu’il faut attribuer, dans nos
plantations alpestres, l’existence d’un optimum pour la tubéri-
sation de la Pomme de terre.
Plantes récoltées en Iran par M. de Mecquenem.
Par R. Gombault et P. Jovet.
Trop souvent nos savants, lorsqu’ils prospectent à l’étranger,
se laissent absorber par leurs recherches personnelles et n’ont
cure des autres disciplines. Il faut donc chaudement féliciter et
remercier M. de Mecquenem, Directeur de la mission archéolo-
gique de Suse, d’avoir songé aux botanistes en opérant des fouilles
à Tchogha Zembil (Province du Khouzistan), à 78 kil. au S. de la
ville de Dîzfoul (Iran).
Presque toutes ses récoltes ont été faites sur la rive droite de
l’Ab-e-Di, à 40 kil. de Suse, en face d’un gué surveillé, il y a quel-
ques millénaires, par une zîgourrat (tour à étages) élevée par le
roi Quntash Gai.
Les ruines de ce monument se dressent à 50 mètres au-dessus
de la rivière, sur un dôme gréseux recouvrant des sables marneux.
C’est sur ce terrain qu’en février 1939 ont été recueillies 25 des
espèces qui ont été soumises à notre examen, et dont suit la liste :
Sporobolus arenarius (Gouan) Duv. Jouv. = S. pungens (Schreb.)
Kunth.
St}pa retorta Cav. = S. tortilis Desf.
Vulpia ciliata (Pers.) Link = Festuca Danthonii Asch. et Gr.
Bromus flabellatus Hack.
Salicornia sp.
Suaeda mciritima (L.) Dumort. (2 spécimens).
Sisymbrium Irio L.
Erucaria hispanica (L.) Druce = E. aleppica Gaertn.
Hirschfeldia incana (L.) Lagrèze-Fossat = Sinapis inc. L. = Hirsch-
feldia adpressa Moench = Brassica adpressa Boiss. = Brassica inc. Doell.
Matthiola oxyceras D C.
Réséda alba L.
Medicago sp. indéterminable.
Onobrychis lanata Boiss.
Erodium ciconium (L.) Willd.
Helianthemum salicifolium (L.) Mill.
Helianthemum aegyptiacum (L.) Mill.
Ombellifère (Ferula?) — indéterminable.
Anagallis arvensis (L.) Ssp. caerulea (Schreb.) Batt.
Limonium sp.
Parentucellia latifolia (L.) Caruel = Eufragia lat. Griseb. — Bartsia
lat. Sibth. et Sm. = Trixago lat. (L.) Rchb.
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XVII, ne 6, 1945.
— 528 —
Plantago Psyllium L.
Scabiosa rotata M. B. (2 spécimens).
Anthémis Pseudocotula (?) Boiss.
Chamaemelum praecox (M. B.) Vis. = Matricaria prae. Poir.
Calendula persica C. A. M.
À cette énumération il convient d’ajouter un échantillon cueilli
•en mai de la même année entre Hamadan et Kirmanchah :
Ziziphora tenuior L.:
Cette labiée aromatique est paraît-il utilisée par les Persans
comme condiment ; ils en saupoudrent leur pilau h
Toutes ces plantes appartiennent au fonds commun de la flore
asiatique occidentale.
Bien différent est l’habitat de la vingt-septième espèce, qui nous
a été apportée par M. de Mecquenem en 1942. Il s’agit de VEphe-
dra pachyclada Boiss. qui croît sur les hauts sommets de l’Iran, de
l’Afghanistan, du Bélouchistan, du Thibet, et que le Zend Avesta
désigne sous le nom de Hum, en langage populaire Homa ou
Haouma. , t
Utilisé dans les cérémonies de la religion mazdéenne, il entrait
(peut-être à titre de ferment) avec le lait et le jus de grenade dans
la composition, restée assez mystérieuse, d’un breuvage sacré.
Aujourd’hui encore, après avoir été pilé, il est présenté en offrande
rituelle, mais à titre purement symbolique.
L’échantillon du Muséum a été remis à M. de Mecquenem par
un prêtre Zoroastrien de Téhéran. Il provient des montagnes de la
région de Yezd.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Ou « pilaf », base de la nourriture iranienne, c’est du riz arrosé de sauces diverses.
— 529
Le CAREX VULPINA ET SES ALLIÉS1 ( suite et fin).
Par Pierre Senay.
Hybrides.
Kükenthal n’indique que les C. paniculata et C. remota comme
s’hybridant avec le C. vulpina, tel qu’il conçoit ce dernier. Le C.
C. paniculata X vulpina (X C. pseudovulpina Richter) a été signalé
en Allemagne, en Grande-Bretagne et au Caucase. Le C. vulpina ?
X divulsa l’a été en Grande-Bretagne et le C. vulpina X Leersii ?
en Allemagne.
Aucun de ces hybrides n’ayant été constaté en France, à ma
connaissance, je n’ai rien à en dire, sinon que la méconnaissance
du vrai C. vulpina en rend la révision nécessaire.
C. vulpina L. X subvulpina Sny.
Des spécimens paraissant résulter de ce croisement ont été
recueillis, en Angleterre, mais leur identité reste encore à préciser.
Cet hybride est à rechercher en France, en particulier dans la région
parisienne.
C. vulpina L. X spicata Huds.
Haussknecht [2] dit que le C. muricata X vulpina Lasch .est à
bien distinguer du C. nemorosa, avec lequel Ascherson (Fl. Brandbg.,
1864) le présenta cependant, ultérieurement, comme synonyme.
Ascherson et Graebner [10] citent C. vulpina X ^muricata ?
en l’identifiant au C. muricata X nemorosa Appel, que nous rever-
rons plus loin.
L’hybride sous rubrique a été signalé en Grande-Bretagne,
mais il reste à s’assurer maintenant dans ce pays que le C. vulpina
est bien l’un des parents. De France, je n’en trouve aucune men-
tion.
Il a été décrit par Podpera (J.), Plantae moravicae novae vel
minus cognitae (Publ. Fac. sci. Univ. Mazaryk, nos 12-15, 1922).
En raison du grand intérêt qu’elle présente, je crois utile d’en repro-
duire la diagnose originale.
X C. Otrubae Podp. (= C. vulpina X contigua).
Culmis usque 50 cm. altis, rigidis, crassis, subco mpressotriquetribus,
lateribus tenuiter concavis, angulis acutis, compressas, sed non alatis, sub
panicula scaberrimis, ceterum solum ad angulos scabris, basin versus etiam
ibidem levibus, basi vaginiis sordide brunneo-stramineis, dissolutis eir-
1. Cf. Bull. Muséum, 2® sér. XVII, 1945, n° 4, pp. 332 et 5, pp. 443.
Bulletin du Muséum, 2® série, t. XVII, n° 6, 1945.
36
530
cumdatis. Foliis culmo brevioribus, 4-5 mm. latis, plants, subherbaceis,
laete viridibus, vaginiis levibus , ligulis lanceolato-obovatis, 5 mm. longis,
integris ; inflorescentia cylindrica, continua, subsimplici, spiculis 6-9 andro-
gynis inferioribus subcompositis et vario modo setaceo-bracteatis, bracteis
1-2 cm. longis, squamis ovatis, mucronatis, stramineo-rufidulis vel rufes-
centibus, apicem versus viridi carinatis. Utriculis squamas paululum supe-
rantibus, subcoriaceis, lanceolato-ovatis, plano-convexis, 4-5 mm. longis,
viridibus, glabris, dorso evidenter, ventre obsoletius nervosis, basi spon-
giosa, non nitentibus, emarginatis vel inconspicue marginatis, ad angulos
subscabris, in rostrum subion gum subsensim attenuatis ; nuce planiuscule,
2 mm. longa, late elliptica.
Habitat in pratis propre Grygov et Nemilany ad Olomouc urbem. Planta
inter parentes bene intermedia, a collectore uti proies hybrida rite agnita.
Ultérieurement, cet hybride fut distribué dans les exsiccata de
la Flora moravica : « Car ex vulpina X contigua. C. Otrubae Podp.
Olomucium : in pratis ad Nemilany. Jun. 1925, leg. Jos. Otruba. »
C. subvulpina Sny. X spicata Huds.
Haussknecht [2] a, le premier, distingué cet hybride.
Diagnose originale : 1 « C. contigua X nemorosa. Stengel hôher als
bei 2, weniger steif, dreikantig, schmâler als 2, mit ebenen Seitenflâchen,
an den Kanten rauh. Blâtter schmâler als 2. Aerchen einfacher, wenig-
blüthiger, grün. Tragblâtter wie bei 2. Deckblâtter wie bei 2, breite-
formig, stachelspitzig. Fruchtslâuche grünlich, eifôrmig, zugespitzt, am
oberen Rande schârflich, mit kürzerem, schmâleren Schnabel als bei 2,
so lang wie bei 1, aber schmâler, 2 zàhnig, sparrig abstehend, ohne anhân-
gende Narbenreste.
Mentionnant le C. muricata X vulpina Lasch — placé par Ascher-
son dans la synonymie du C. nemorosa — Haussknecht précise
que les spécimens qu’il a observés de cet hybride tiennent parfaite-
ment le milieu entre les deux espèces ; les utricules en sont indis-
tinctement nervés sur la face interne, divergents, avec des brac-
tées pâles, la moitié inférieure de la tige presque complètement
plane, moins rude, les épis plus grêles et moins agglomérés. Il cite
comme étant identiques à cet hybride plusieurs spécimens d’her-
bier, dont le C. Mertensii Weihe.
Le C. muricata X nemorosa Appel 2 était-il bien un hybride ?
Kükenthal lui a dénié cette qualité en le plaçant dans la syno-
nymie de son C. vulpina |3 subcontigua Kük.
1. Cette description figure en troisième position dans le tableau comparatif de
Haussknecht, dans lequel 1 = C. vulpina L., 2 = C. nemorosa Reb. (= C. subvul-
pina Sny.).
2. « C muricata X nemorosa, Hierbei ist vvohl kaum zu unterscheiden, welche
Form der muricata Gruppe beteiligt ist, doch ergiebt dies meist der Standort. So
tritt. dieser Bastiird in uriserém Gebiet bei Ncida als contigua X nemorosa, bei Ges-
tungshausen und Sonnefeld dagegën als Leersii X nemorosa auf ». Appel (O.), Coburgs
Cyperaceen (Deutsch. Bot. Monats., VIII, 1890, 104).
J’ai découvert, parmi les parents dont elle se distinguait très
nettement, une forme de cet hybride quelque peu différente (en
particulier par sa tige à deux faces planes, et ses épillets inférieurs
subcomposés) de la forme rapportée par Haussknecht, dont elle
est possiblement l’inverse, et que je décris ci-dessous ;
X C. Haussknechtii nov. hybr. — C. subvulpina Sny X spicata
Huds.
Caules 7-] 8-fO [-12 dm. alti, erecti rigidi triquetri, lateribus duobus
subplanis, tertio concavo, angulis acutis quorum duobus alatis apica sca-
bris. < '
Folia late linearia (3,5-6 mm,), dilute ^viridia, marginibus nervoque
dorsali scabris, ima parte excepta, paniculae injeriora ; ligulae parte lajni-
nae adnata variabili, folii superioris ovato-obtusa, inferiorum triangulp-
acutiuscula, margine anteriore vix arcuato, basipi lapiinae superante.
Panicula auguste oblonga (5-7,5 cm- longa), magis et mugis ex apice ad
basim interrupta , spiculis brevibus, ovatis, superwribus 5-8 contiguis vel
subcontiguis, inferioribus 2-3 subcompositis, longe distantibus, intervallis
spicularum longitudine duplo majoribus.
Bractea inferior albido-sûbviridis , vel dilute subrufa, basi dilatata semi-
amplexicaule, in carina scabra, cuspide setifcrmi marginibus scabris,
spiculam infericrem aequante vel vix superante, producta.
Squamae femineae pleraeque ulriculos aequantes gel paulo breviores
( nonnullis paulo longioribus) , ovatae , apiculutae , albae vel d: rufulae,
scariosae, nervo vulgo vindi,
Utriculi luteo-subvirides , erecti vel vix subpatentes, ovati (4,5-5 X 2 mm,),
manifeste dprso nervati, ventre obscure et vix ima parte paucinervati, basi
incrassata, subero^spongiosa, apice scabri. $en,sim in rostro bifido, cuspi-
dibus erectis, aitenualo,
Achainium çvatum plano-convexum (2 X 2,75-3 mm.) h
Tiges de 7-]8-10'[-12 dm-, dressées, raides, triquêtres, à deux faces
presque planes et une excavée, à angles aigus, dont deux ailés, scabres
vers le haut.
Feuilles largement linéaires (3,5-6 omit), d’un vert-clair, à marges et
nervure dorsale scabres, sauf inférieurement, n’atteignant pas la pani-
cule ; partie de la ligule adhérente au limbe yariant de ovale-obtuse
dans la feuille supérieure, à triangulaire-acutiuscule dans les inférieures,
à bord antérieur à peine arqué dépassant la naissance du limbe.
Panicule étroitement obiongue (6-7,5 cm. de longueur), de plus en plus
interrompue du sommet vers la hase, formée d’é pii tels courts, ovoïdes,
les 5-8 supérieurs contigus ou subcontigus, les 2-3 inférieurs décomposer,
longuement espacés (le double de leur longueur).
Bractée inférieure d’un blanc- verdâtre ou roue eâtre- pâle, à hase élargie
semi-amplexicanle, scabre sur la carène, prolongée en pointe sétiforme à
marges scabres, égalant ou dépassant à peine l’épillct inférieur.
Ecailles femelles, la plupart égalant les «trieuLes ou un peu plus courtes
1. Traduction latine par M. LrÉ.4un?U-
532 —
(quelques-unes un peu plus longues), ovales, apiculées, blanches ou i rous-
sâtres, scarieuses, à nervure généralement verte.
Utricules d’un jaune-verdâtre, dressés ou à peine étalés, ovoïdes
(4,5-5 X 2 mm.), évidemment nervés sur le dos, obscurément paucinervés
sur le ventre, et seulement dans le bas, à base épaissie subéro-spongieuse,
scabres dans le haut, insensiblement atténués en un bec bifide à pointes
dressées.
Achène ovale, plan convexe (2 X 2,75-3 mm.).
Loire-Inférieure : Le Pallet, fossé de la route de Mouzillon ; une seule
touffe, laissée en place, entre les parents. 17-vi-1942 (n° 4606)i Type in
hb. Senay ; cotypes in hb. Mus. Paris, et in hb. Debray.
Carex remota L. X subvulpina Sny., comb. nov.
C. axillaris Good., Trans. Linn. Soc. Ldn., II, 1794. 151 et t. 19, f. 1 1 ;
Schkuhr, Riedgr., I, 1801, 47, t. R, f. 62, et II, 1806, 22 ; Rchb., I. c, ,
t. 219, f. 567 ; Corb., Nouv. Fl. Norm., 1893, 613 ; Rouy, Fl. Fr., 13,
1912, 423, et auct. plur., non Fries ; C. remola-vulpina Crépin, Notes
pi. rar. ou crit. Relg., 4, 1864, 49 ; C. vulpina X remota A. et G', l. c. 2,
70 ; C. remota X vulpina Kük , l. c , 233 ; C. Crepini Torges, Flor. u.
Syst. Not , in Mitth. Thür. b. V. N. F., 3-4, 1893, 59, et in Dôrfler, Sched.
ad Herb. norm., 39, 1899, 317 (n° 3879).
Spécimens examinés :
Manche : Yalognes : (LeKel) ; (Corbière, 1893, Soc. Fr.-IIelv. n° 342 2) ■
Corb., 1893-94, Soc. Rochel. n° 3711) hb. E.-G. Camus ; Le Ham (Corb ,
1896, Soc. Rochel. n° 3711 2) hb. E.-G. Camus ; (ibid., Magnier n° 4099 3) ;
Corb., 1902) hb. E.-G. Camus et hb. Senay. Calvados : Mesnil-Mauger
(Niel, 1894) hb. E.-G. Camus -, Mézidon (Bardel, 1893) ex hb. Nie! et ex
hb. Lunet, in hb. E.-G. Camus 4. Eure : bois humides, env. de Conches
(ex hb. Lebel). Charente-Inf. : Cabariot (Fouillade, 1909, Soc, Cénom.
n° 693) leg. Fouillade, [cum parentes] hb. Senay 5. Hérault : Rongas
(Pagès, 1912) leg. Fouillade, hb. Senay. Allemagne : Thuringe, etc. (Torges,
1898-99, Dorfl. n° 3879).
De plus, le C. axillaris a été signalé à plusieurs localités des
départements suivants : Manche (Corbière, l. c., Add. et Rect.,
1895, et 2° Suppl., 1897), Maine-et-Loire (Boreau ap. Rouy, l. c.),
Gironde (Simon, Le C. a. d./la Gir. (Bull. Soc. rég. bot., 1907, 268),
et dans les pays suivants : Grande-Bretagne, Belgique, Allemagne,
Hongrie. Il est possible que, dans certains cas, l’on ait confondu
sous cette désignation des hybrides du C. remota avec d’autres
espèces de la section Vulpinae.
1. Diagnose o. iginale reproduite par Guétrot, PI. hybr. Fr., I-II, 1927, 25.
2. Rouy indique n° 341, par erreur.
3. L’étiquette porte en synonymie « C. mur. cala X remota Rchb. », indication
contraire aux idées toujours exprimées par Corbière.
4. Malinvaud (E.), Le C. axillaris d. le dép. Calv. (Bull. Soc. linn. Norni., 4e sér.,
7° v., 1893, 60-61) penchait pour un C. remota X divulsa, sous réserve de confirmation
de la présence des parents présumés.
5. Cf. Fouillade (A.), Le C. a. d. la Ch. Inf. (Bull. Soc. rég. bol. [Deux-Sèvres],
1906, 253-7 ; Bull. Ass. Pyr., 1907, 13-16, n° 382).
— 533 —
Cet hybride a donné lieu à des interprétations très diverses et
à des discussions nombreuses. A la suite de Goodenough, les
auteurs l’admirent comme espèce propre, jusqu’à ce que Crépin
eut reconnu qu’il s’agissait d’un hybride (C. remota X vulpina).
Peu de temps après, et pour la première fois en France, Duval-
Jouve rapportait au C. axillaris un Carex recueilli dans la forêt
de Breteuil (Eure), au milieu de très nombreuses touffes des C.
C. remota et C. muricata [C. spicata Huds.). Dans une note subs-
tantielle x, qui constitue un véritable historique du C. axillaris
et du C. remota, étudiés parallèlement, Duval-Jouve estima que
le C. axillaris n’était qu’une forme stérile du C. remota 1 2.
Depuis lors, le binôme de Goodenough a été appliqué au pro-
duit de l’hybridation entre le C. remota et le soi-disant C. vulpina.
Torges nomma cet hybride C. Crepini (remota X vulpina), mais,
après plusieurs années d’observations, il acquit là certitude que l’un
des parents était le C. vulpina var. nemorosa Willd. (cf. Sched.
ad n° 3879).
L’étude d’un assez grand nombre d’échantillons de l’hybride
(et souvent des parents des mêmes localités) me permet de con-
firmer cette manière de voir et de préciser que les hybrides C. remota
L. X subvulpina Sny. s’identifient avec le C. axillaris Good. L’hy-
bride avec le vrai vulpina L. m’est inconnu ; il est à rechercher.
Entretemps, Zahn avait décrit comme C. Kneuckeriana la com-
binaison C. nemorosa Reb. X remota L., apparemment difficile à
bien discerner en herbier du C. Crepini (dont je n’ai pu me pro-
curer la diagnose originale), si j’en juge sur le vu d’un seul spécimen
authentique de ce dernier (Dorfl. n° 3879 in hb. Mus. Paris.).
A l’instar d’AscHERSON et Graebner [10], Kükenthal a fait
du C. Kneuckeriana une forme du C. remota X vulpina Crép. Il
en cite deux exsiccata* d’Allemagne (Kneucker nos 8 et 8 a) que je
n’ai pas vus, et n’en fait pas mention pour la France.
Rouy a scindé le C. axillaris en deux variétés : a vulpinoformis
1. Duval-Jouve M.), Sur le Carex axillaris Good., etc. (Bull. Soc. bot. Fr., 1864,
15-26).
2. Dans l’hb. Mus. Paris., se trouvent deux parts signées Duval-Jouve, d’une
touffe chacune :
1°) Forêt de la Neuve-Lyre, 6-vi 1863 (avec indication manuscrite de Duval-
Jouve « voir ma notice »).
2°) Bois à la NeuVe-Lyre, 3-VI-1866.
Toutes les deux ont le port du X C. Kneuckeriana Z. et des feuilles larges de 2-3 mm. ;
les épillets inférieurs sont distants de 24-42 mm. dans la première et de 24-37 mm.
dans la seconde.
Je les rapporterais volontiers à cet hybride s’il ne subsistait un doute sur l’identité
exacte des parents, ainsi que sur la localité ; il est vrai que les forêts de la Neuve-
Lyre, de Breteuil, et aussi celle de Conches, forment un même massif forestier. Duval-
Jouve se réfère dans sa note à une plante trouvée par Crouzet le 16-V-1858 et en
1863 dans la forêt de Breteuil. Corbière, qui a vu cette plante, puis Kükenthal, en
font mention comme C. axillaris. Par contre, Rouy, l. c., 424, en a fait un X C. pseu-
doaxillaris Richter (C. muricata X remota Asch.).
N'-
Ry. (== C. Crepini Torges) et (3 remotoformis Ry. .(— C, Kneucke -
riana Z.), correspondant respectivement aux combinaisons super*-
subvulpina et superremota. Mais, en raison de la grande variabilité
qu’il tient de l’un des parents ( subvulpina : épillets ± espacés,
bractée inférieure rk allongée), l’hybride présente des variations
qui s’accommodent difficilement d’un découpage artificiel ; les
caractères des parents se mélangent au point que l’on peut trouver
sur la même touffe les caractères de l’une et de l’autre variétés de
Rouy, à l’exception du port.
Il me paraît donc plus rationnel de faire entrer dans le cadre
du C. axillaris les variations (ce sont semble^t-il les plus communes
en France) ne présentant pas un port élancé* grêle, avec une tige
plutôt molle, à la fin penchée, des feuilles flasques et des écailles
pâles. Ces caractères sont essentiellement ceux du X C. Kneucke -
riana Zahn, O. B. Z., 40, 1890, 412 x), que l’on pourrait, au choix,
conserver comme C. axillaris f. Kneuckeriana (Zahn) A. et G.,
I. c., 71, ou bien comme hybride distinct, car c’est peut-être l’hy-
bride inverse du C. axillaris.
En terminant cette note, je dirai que d’autres hybrides entre
les C. vul'pina L., C. subvulpina Sny. et d’autres espèces de la
section Vulpinae Sont sans doute demeurés jusqu’ici méconnus
et inédits, en raison de la difficulté de les déceler.
Enfin, je renouvellerai ick l’expression de ma très vive gratitude
aux nombreux amis et confrères qui, à des titres divers, m’ont
facilité l’élaboration du présent travail.
' Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
* INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ABRÉGÉ
1. — Petermann ( W.'-L, ) , Beitrâge zur deutschen Flora (Flora, 1844,
328).
2. — - Haussknecht (C.), Bemerkungen zu Carex nemorosa Rebentisch
(Oest. Bot. Zeitschr., 27, n° 5, 1877). ( ■
3. - — Kükenthal (G.), Cÿperaceae-Caricoideae in Engler, Pïlanzen-;
reich, 38, (IV, 20) 1909,
4. — Lindberg (H.), Om nagra Carex-iormer (Medd. Soc. faun. et fl,
fenn., 40, 1914, 311).
Sched, PL Fini. exss. nos 509 et 510 (diagn. lat. fet fig.).
5. — - Samuelsson (G.), Floristika fragment. IV. (Svensk Bot. Tid.,
16, 2} 1922, 206-220, et cartes).
6. — Samuëlsson (G.), Zur Kettlvtniss der Schweizer Florâ (Viertclj.
Naturf. Ges. Zurich, 1922, 235).
1. Rouy indique 12, par erreur.
— 535
7. — Podpeka (J.), Plantée moravicae novae vel minus cognitae
(Publ. Fac. Sc. Univ. Masaryk, n° 12, 15, 1922).
8. — Kern (J.) et Reichgëlt (B.), Caricologische aantekeningen. II.
(Nederl. Kiuidk. Arch., 1937, 266-279, et fig.):
9. — Nelmes ( E.) , Notes on British Caiices. — IV. (Jl. Bot., n° 921,
1939, 259-266}.
10. — Ascherson (P.) et Graebner (P.), Syn. d. Mitteleur. Fl., II. 2,
1902.
11. — Pearsall (H.-W.), Some hybrid Carices (Bot. et Exclu Cl. rept.
for 1933 ; 1934, 682).
536
Un nomen novum pour Adelosina striata d’Orbigny
(FORAMINIFÈRES).
Par J. -P. Nicolas.
La découverte d ’ Adelosina striata d’Orbigny et de Quinque-
loculina striata d’Orbigny du Lutétien, dans les mêmes échantil-
lons de terrain de Gourbesville (Manche) m’a amené à considérer
le cas d’homonymie que présentent ces deux Foraminifères. Les
Adelosines qui ont été décrites par d’ORBiGNY sont aujourd’hui
considérées par Cushman (the Foraminifera and their économie
use, p. Î47) comme la forme mégasphérique et jeune des Quinque-
loculines. D’ailleurs Schlumberger dans sa note sur « le genre
Adelosina » ( Bull . Soc. Zool. France , 1886, t. XI, p. 91-104, pl. XVI).
insistait déjà sur le fait que ces deux Foraminifères sont indis-
tingables à l’état adulte par leurs caractères extérieurs. Seule une
coupe équatoriale nous montre la différence de la partie centrale,
c’est-à-dire dans le proloculum, qui manifestement représente
une forme à mégasphère pour les Adelosines et une forme à micros-
phère pour les Quinqueloculines. Cependant l’ornementation exté-
rieure et la forme générale ne permettent pas de considérer ces
deux Foraminifères comme deux formes d’une même espèce. Ade-
losina striata est beaucoup plus fortement striée que Quinquelo-
culina striata qui d’après la diagnose de Cushman (foraminifera
of the Atlantic Océan Bull. 104 de la Smithon. Inst. U. S. Nat.
Mus., 1929, Pt. 6P ; 29 Pl. IV, fig. 2 a-’c .) parait lisse, vue à une
faible grossissement. Il convient donc de conserver les deux espèces
distinctes mais de donner un nomen nooum à Adelosina striata
d’Orbigny et je propose de lui donner le nom de Quinqueloculina
annettae Nicolas 1.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Espèce dédiée à Mme Nicolas.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
— 537 —
FABULARIA DISCOLITHES DEFRANCE ET FABULARIA COMPRESSA
D’ORBIGNY (FORAMINIFÈRES).
Par J. -P. Nicolas.
Le sort du genre Fabularia Defrance, au cours du siècle der-
nier est assez curieux. Le premier qui nous ait donné quelques
informations au sujet de ce que nous appelons aujourd’hui Fabu-
laria est Lamarck 1, il considère ces corps comme des polypiers
et leur donne le nom à' Alvéolites. Sa diagnose est la suivante :
« Loges constituant des tubes prismatiques, courts, parallèles, con-
tigus, les uns aux autres, et les couches qu elles forment par leur réu-
nion constituent des masses soit allongées, soit sub globuleuses ou
hémisphériques plus ou moins considérables. Les auteurs qui ont
repris par la suite l’ouvrage de Lamarck (Deshayf.s et Milne-
Edwards) dans sa seconde édition en 1836, distinguent huit espèces
dans le genre Alvéolites. Elles proviennent pour la plus part d’Eu-
rope centrale, et une seule de Dax. Par la suite Deslongchamps
signale deux nouvelles espèces sans toutefois manifester quant à
la position systématique donnée par Lamarck aux Alvéolites . Il
s’agit cette fois de deux espèces découvertes dans le Bassin de
Paris par Bosc à Auvers (Oise), il les décrit sous les noms de « Alvéo-
lites grain de millet .et Alvéolite grain de festuque 2. Fertis a égale-
ment figuré cette A. grain de festuque 3 sous le nom de « Discolite
ovoide effilé à extrémités pointues 4 ainsi qu’une autre espèce :
« Discolite ovale aplati. La première se rencontre à Grignon, Mon-
trouge, Valognes et dans le calcaire grossier de Courtagnon, tandis
que l’on rencontre les deux espèces à Chaumont avec une légère
différence spécifique. Defrance signale A. grain de festuque
à Vendémis dans le Roussillon mais Fertis lui a donné le nom
de « Discolites allongé à extrémités obtuses 5 ». Enfin Defrance
appelle Alvéolites larva une espèce de Valognes, qui a 18 mm. de
long, qui est lisse et à extrémités pointues.
Dans toutes ces espèces décrites et figurées par les anciens
auteurs nous avons vu que l’on avait placé à la fois des Forami-
1. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, 2e édition, vol. 2, p. 285, 1836.
2. Bull. Sciences Soc. Philom., pl. Y, fig- 3 (n° 61) et fig. 4 (n° 61).
3. Dictionnaire des Sciences Naturelles, Vol. 1 supp. p. 137, 1816.
4. Mémoires pour servir à l’Histoire Naturelle de l’Italie, t. II, pl. III, fig. 10-11
et pl. II, fig. 1.
5. Id., pl. III, fig. 8.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XVII, n° 6, 1945.
— 538 —
nifères et des Polypiers. Defrance dans son article du Diction-
naire des Sciences naturelles 1 signale pour la première fois l’erreur
de Lamarck, dé ses successeurs et de lui-même, et parle de Fabu-
laria. Il les rapproche des Nummulites ce qui représente déjà un
gros progrès, et reconnaît l’impossibilité pour ces tests d’être des
polypiers.
Il distingue deux espèces qu’il considère comme étant de deux
genres distincts. Alvéolite grain de millet serait une véritable
Fabularia tandis que Alvéolite grain de festuque serait un Oryzia
(Oryzaire) à qui Cusbman 2 redonnera plus tard son ancien nom
de Borelis (Montfort 1808). Si nous reprenons les Fabularia de
7,2 1,1 2,4 -î J, 6 4,2 4,t 5 î,4 6 6,6 7.2 7,8 '
Fig. 1.
Defrance nous constatons qu’il y distingue deux espèces, l’une
de Grignon : F. discolithes, l’autre de Chaumont, F. sphaeroides ,
de plus il pense que celle de Yalognes est une variété de celle de
Grignon.
Nous nous trouvons donc en présence de deux espèces distinctes
en 1820 mais en 1847 d’ÛRBiGNY créa F. compressa pour des échan-
tillons récoltés à Valognes} espèce que Defrance considérait
comme une variété de F. discolithes. Il faut signaler en outre que
le genre Fabularia a été placé dans les Miliolidae par Cushman 3
à cause de leur évolution et de leurs caractères morphologiques
qui les font ressembler à des Pyrgo à bouche trématophorée. La
diagnose donnée par Defrance pour le genre n’est certes pas
complète mais donne une idée assez précise de l’aspect extérieur
du test : Corps oval aplati composé de couches irrégulièrement poreuses
et disposées en spirales, la dernière recouvrant toutes les autres, mais
aucune indication spécifique n’est fournie, et comme le type a été
1. Dict. Sc. Nat., vol. 16, p. 103.
2. Cusbman, The Foraminifera and their economical use Sharon 1933, 2e édit.,
p. 206.
3. Ibid., p. 155, pl. 14, fig. 15.
détruit lors du bombardement de l’Université de Caen, nous ne
disposons aujourd’hui d’aucun point de repaire en dehors des
mauvaises figurations des anciens auteurs.
Les recherches effectuées par M. Mennessier et par nous-même
ont permis de retrouver des topotypes de Grigon (fig. 1 a, b, c),
bien que l’horizon contenant les Fabularia , soit extrêmement
restreint. Il s’agit du niveau tout à fait supérieur de la falunière
dans le parc, immédiatement sous la terre végétale, le reste de la
coupe ne fournissant aucune Fabularia. Comme matériel ancien
nous avons pu examiner les pièces qui se trouvent dans la collec-
tion du Laboratoire de Paléontologie du Muséum et darîs la Col-
lection Schlumberger de la Sorbonne, en provenance de Valognes,
Meulan, Parnes et Chaussy. Ayant rassemblé tout ce matériel
nous avons repris la question de F. discolithes et F. compressa
d’ORB.
L’étude des sections minces et des sections équatoriales ne nous
donnent aucun criter pour distinguer ces deux espèces (fig. 1 et 2).
Toutes deux correspondent à la description donnée par Schlum-
berger et Munier-Chalmas 1. Nous n’avons considéré que les
formes « A ». Autour de la loge centrale qui a 21 microns se groupent
cinq loges simples, puis les neuf suivantes se disposent plus ou moins
régulièrement suivant trois directions. Les deux dernières sont par-
tagées par une épaisse cloison longitudinale qui les divise en deux ,
à partir de ce moment les nouvelles loges sont régulièrement dis-
posées, lës six ou sept de cette série présentent de nombreux canaux
1. Munier-Chalmas et Schlumberger, Nouvelles observations sur le dimor-
phisme des Foràminifères, C. R. Acad. Sc., 28 mai 1883.
— 540
longitudinaux disposés sur un seul rang. Enfin dans la troisième
phase, les dernières loges au nombre de vingt, montrent un rang de
canaux supplémentaires plus ou moins irréguliers situés vers la par-
tie interne ». (Fig. 9 d’après Schlumberger et Munier-Chalmas).
Cette description s’applique aussi bien à l’une qu’à l’autre espèce.
Si nous cherchons un criter dans l’ ornementation externe, nous
Fig. 3.
avons constaté que les pièces en bon état sont parfaitement lisses
(fig. 3 et 6) mais que la plupart ayant été roulées, elles présentent
l’aspect typique que d’OnuiGN y a donné à son modèle en calcaire,
c’est-à-dire strié longitudinalement, cet aspect est donc dû à ce
que la première couche a été enlevée, laissant alors voir la struc-
ture alvéolaire. Les figures 4 et 7 nous montrent des pièces lisses
mais légèrement abîmées où apparait par place la structure interne
typique.
Nous avons effectué quelques mensurations sur les pièces qui
étaient à notre disposition, mensurations portant sur la Longueur
(L) la largeur (1) et l’Epaisseur (E), puis nous avons calculé les
rapports L /I et L /E ; si à l’aide de ces rapports nous construisons
deux graphiques en portant premièrement les longueurs en abscisse
et le rapport L /I en ordonnée 1 deuxièmement, en abscisses tou-
jours les Longueurs et en ordonnées les rapports L /E. nous obte-
nons deux courbes intéressantes. En effet le Graphique I (fig. 1)
ne nous donne pas de différence spécifique pour les deux espèces, et
la courbe se rapproche d’une droite parallèle aux abscisses, aux dif-
férences individuelles près. Les valeurs des rapports se cantonnent
entre des limites très étroites de 1,2 à 1,5. Par contre la courbe du
Graphique II (fig. 2), qui traduit la diminution de l’épaisseur par.
rapport à la Longueur est une courbe ascendante se rappro-
chant d’une droite, c’est donc une courbe simple. Les valeurs des
rapports passent régulièrement de 1,5 pour les petites pièces de
1 mm. 2 à 3 mm., (fig. 4, 5 et 6), à 3,8 pour les grandes pièces de
7 à 8 mm. de longueur. Nous avons donc bien à faire à une seule
espèce bien homogène.
Tandis que le Graphique I nous donne une idée de la constance
de l’espèce, le second Graphique tout en confirmant le premier,
nous montre une évolution ontogénique uniforme, aux variations
individuelles près. Du reste l’examen de chaque individu nous
donne la même impression, les plus petites étant les plus globu-
leuses (fig. 4, 5 et 6) et les plus grandes les plus aplaties (fig. 1 et 2).
Parmi ces dernières nous trouvons les pièces de Grignon et celles
de Valogn.es, aussi bien celles étiquetées F. discolithes que F. com-
pressa. Nous pensons qu’il y a lieu de grouper les deux espèces en
une seule et de conserver F. discolithes Defrance comme non spé-
cifique, cette détermination étant la plus ancienne et Cushman
l’ayant reprise comme génotype du Genre Fabularia.
Nous avons néglige la forme « A » (fig. 8 d’après Schlumberger
et Munier-Chalmas) des Fabularia car il y aurait lieu d’en faire
une étude beaucoup plus approfondie afin de vérifier s’il s’agit
bien là de la forme « A » de F. discolithes ou s’il s’agit au contraire
d’une espèce totalement différente. Il est en effet assez curieux de
constater que cette forme « A » se rencontre à Chaussy et à Sep-
teuil Vaudancourt dans des couches différentes de la forme « B »•
et pouvant servir à définir deux horizons distincts d’après certains
paléontologistes. Nous attendrons d’avoir un matériel suffisant
pour conclure à une seule espèce sous ses deux formes ou au con-
traire à deux espèces distinctes.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Les individus sont groupés par plages de 0 mm. 6 de longueur dans les deux:
graphiques, et les rapports sont représentés par la moyenne de chaque plage.
542
TABLE DES
du Tome XVII.
MATIÈRES
— 2e SÉRIE.
Pages
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 93, 179, 283, 351, 465
Liste des Correspondants et Attachés nommés en 1944 6
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1944. 10
Allocution prononcée par M, le Directeur du Muséum à la séance de l'Assem-
blée de MM. les Professeurs du Muséum, le 1.7 mai 1945. . 284
COMMUNICATIONS ;
Abhard (R-). Présence d’un lambeau de sables de beauchamp à Senlis (Oise) . 272
Adam (G.). La Faune ichthyologique de l’IIe de Pâques 385
André (M.). Un nouveau sous-genre d’ Euthrombidium (Acarien, Thromb.) . . 226
— Sur une nouvelle espèce française d 'Acarien appartenant au genre
Microlhrombidium Haller. 308
— Note complémentaire sur Anomalothrombium mada gascariense M. André
(Acarien Thromb.) . ... , , .......... 310
— De la faculté saltatrice chez une larve de Thrombidion 407
— Une forme larvaire de Thrombidion (Acarien) trouvée en France et
constituant le type d’un genre nouveau ............. 409
— A propos én Mierothrombidium {s, str.) gallicum M. André (Acarien
Thromb.) 471
— Un Thrombicula nouveau recueilli en Afrique orientale (T. scapulosa
n. sp.).. ........ 472
André (M.) et Bèhue (G.-A.). Observations sur l’Aearîose des Abeilles et sur
l’emploi du salicylate de méthyle et du liquide de Frow dans la lutte
contre le parasite 115
Angel (F.). Sur quelques variations montrées par le Pyxis arachnoides Bell,
Testudinîdê de Madagascar. „....> 223
Angel (F.) et Guidé J.). Etude comparative des espèces spinosa, eourtoisi et
Delacowi, appartenant au genre Pana. 379
Anthony (J.). La genèse du crochet de J 'hippocampe, ....y.,,,,,,..,..,.,. 286
Argaud (R.) et Gan (J.-JŸ.). Sur l’inclusion de minuscules pancréas accessoires
dans l’épaisseur même de la paroi de la vésicule biliaire chez Anguilla
vulgaris Guy.,, ... .......... .. ... .... 466
Benoist (R.), Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane fran-
çaise 65
Bertin (L.). Cent-cinquantenaire de la Chaire dTchtliyologie et d’Herpétologie
(Leçon inaugurale faîte au Muséum le 9 juin 1945 353
Les ouvrages d^Ichthyologie et les types de Poissons de Risso au Muséum
de Paris 373
Bertrand (H.). Nouvelles observations sur la larve de Y Eubria palustris L. (Col.
Dasciüidae) comme élément de la faune hygropétrique 418
Carayon (J.). Parasitisme du Pagure Clibanarius misanthropus (Risso) par le
. Rhizocéphale Seplosaccus Cuenotô Duboscg .............. ... . , 37
Chabanaup (P.), Notules ichthyologiques.. ....... ......... ..... 163
543
Chabdard (R.). Sur les organes sacciformes de deux Serpuliens ; Marifugia
cavatica Absolon et Hrabe et Mercierella enigmatica Fauvel. 493
Chavan (A.). Essai de corrélation entre les variétés du .Cardium edule 121
Cherbonnier (G.). Les Mollusques de France de la collection Locard, Mol-
lusques terrestres. Famille Helicidae (suite) 47, 142
Coutière-Trannoy (Mme F.) et Chevalier (MUe G.). Quelques différences de
structure et d’anatomie entre deux variétés de Dahlias . 517
Dehaut {E.-G.j. Sur la signification du triple faciès géographique dont les
Dicotyles, Cuvier sont empreints 32
Démangé (J.-M.). Le portage des œufs par les femelles de Lithobius forficatus
L. (Myr. Chilopodes) 234
— Le spermatophore de quelques Scolopendromorphes (Myriapodes-Chilo-
podes) 483
Fage (L.). A propos de quelques Araignées cavernicoles de Crète. 109
• — Arachnides cavernicoles nouveaux de Madagascar. 301
Feldmann (J.). Une nouvelle espèce de Levringia (Phéophycée, Chordariales)
du Sud de Madagascar. 340
Feugueur (L.). Coupe à Saint-Gervais (Oise). Présence du niveau d’Hérouval
(Cuisien) 279
Fischer-Piette (E.). Récolte malacologique du Professeur Humbert dans le
Nord de Madagascar 41
Frémy (P.). Etude d’une petite collection d’Algues d’eau douce de la Guinée
française 70, 162
Furon (R-). A propos deS formations quaternaires du Delta inférieur du Niger
soudanais ; 450
— et Prunet (J.). Sur la présence du Cambrien marin dans le Nord de la
Côte d’ivoire 452
Gombault (R.) et Jovet (P.). Plantes récoltées en Iran par M. de Mecquenem. 527
GrandjeAn (F.). Observations sur les Acariens (8e série), 399
Guibé (J.). A propos du genre Gephyromantis (Batracien) 383
Guillaumin (A.). La destruction des collections de plantes de serres du Muséum
par le froid 153
— Encore du nouveau sur les X Pyronia et -f Pyro-Cydonia 251
— - Notules sur quelques Orchidées d’Indo-Chine II ,TN 434
• — Plantes nouvelles o'u critiques des serres du Muséum 504
et Manguin (E.) . Floraisons observées dans les serres du Muséum pen-
dant l’année 1944 64
Hoffstetter (R.). Sur les Scincidae fossiles II. Formes sub-fossiles de Elle
Maurice , 80
Jacques-Félix. Une réserve botanique à prévoir au Cameroun : le sommet des
monts Bambutos. 506
Jovet (P.). Révision de quelques Muscinées du Valois (V) 155
— Révision de quelques Muscinées du ‘Valois (VI) 256
— Révision de quelques Muscinées du Valois (VII) 342
Jovet-Ast (S.), Muscinées de la pointe de Chalune (Hte-Savoie) .............. 264
Lapparent (A.-F. de). Empreintes de pas de Dinosauriens du Maroc, exposées
dans la Galerie de Paléontologie, 26g
Léandri (J.) et Faublée (J.). Noms indigènes de végétaux du Ménabé sep-
tentrional (Madagascar) 435
Lebard (P.). L’optimum et l’influence du milieu chez les végétaux. 524
Lepesme (P .y Les Acrocinini (Col. Ceramb.) 488
Leroy (J. -F.). Sur une variété horticole d’Orme improprement rattachée à
Ulmus glabra Huds. (= U. monlana Stokes) 252
— Note sur quelques anomalies des fleurs et des fruits dans le genre
Ulmus ..... ...... .Y. . .. .i. 326
— 544
Lhoste (L.-J.). Révision de quelques Planorbes fossiles (d’après les caractères
de la microsculpture interne du test et du tour embryonnaire 87, 166
— Révision de Succinées fossiles 173
Loubière (A.). Les Sphénoptéridées paléozoïques et leur classement suivant
leur niveau géologique . 461
Monod (Th.). Leçon inaugurale du Cours de Pêches et Productions coloniales
d’origine animale, prononcée le 15 mars 1945 180
Morellet (L.). Présence au Petit-Serans (Oise) des marnes à Pholadomya
ludensis 278
Morellet (L. et J.). Nouvelle contribution à l’étude de la faune des sables à
Nummulites variolarius d’Auvers-sur-Oise, de Caumont et de Lévignen
.(Bartonien) 453
Nicolas (J. -P.). Un nomen novum pour Adelosina striata d’Orbigny (Forami-
nifères) t 536
— Fabularia discolithes Defrance et Fabularia compressa d’Orbigny (Fora-
minifères) 537
Nouvel (H.). Description du type de Processa Coutierei Nobili 1904 (Crust.
Decap.) 395
Paulian (R.). Rapport sur une mission en Basse Côte d’ivoire 415
Ranson (G.). Les Scyphoméduses de la collection du Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris. I. Note sur une espèce nouvelle, Catostylus
Perezi n. sp 236
— Les Scyphoméduses de la collection du Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris. — IL Catalogue raisonné ; origine des récoltes 312
Rode (P.). Catalogue des types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
— Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs (suite) 201
— Catalogue des Types de Mammifères du Muséum national d’Histoire
naturelle. Ordre des Rongeurs (suite). III. Hystricomorphes (suite).. 292
— - et Hershkovitz (Ph.). Désignation d’un lectotype de Callithrix penicil-
latus (E. Geoffroy) 221
Senay (P.). Le Carex vulpina et ses alliés 332, 443, 529
Serfati (A.) et Paulian (R.). Caractère du rythme nyctéméral des larves
d’Aeschnes 176
Soyer (R.). Sur le contact du Stampien et du Chattien à Andilly (S.-et-O.) .... 77
— Un nouvel exemple de berge ancienne de la Seine éboulée à Villennes-
.sui^Seine (S.-et-O.) 274
Tixier-Durivault (A.). Les Alcyonaires du Muséum : I. Famille des Alcyo-
niidae. — Genre Sinularia 55, 145, 243, 321
Trannoy (F.) et Chevalier (G.). Comparaison des graines de Dahlia Merkii
et de Dahlia variabilis 329
Urbain (Ach.), Nouvel (J.) et Bullier (P.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes en 1944. 209
Vachon (M.). Remarques sur un Pseudoscorpion des cavernes dë France :
Pseudoblothrus Peyerirnhoffi (E.-S.) = Blothrus Peyerimhoffi E.-S.,
Villiers (A.). Description de nouveaux Harpactoritae africains (Hémip. Redu-
viidae) 13&
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (o. P. L. 31.0832). — 8-3-1946
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs •; 465
Communications :
R. Argaud et J. -K. Gan.^sut l’inclusion de minuscules pancréas accessoires dans
l’épaisseur même de la paroi de la vésicule biliaire chez Anguilla vulgaris
Cuv 46G
M. André. A propos du Microthrçmbidium (s. str.) gallicum M. André (Acar.
Thromb.) 471
M. André. Un Thrombicula nouveau recueilli en Afrique orientale (T. scapu-
losa n. sp.) 472
M. Vachon. Sur les organes génitaux de quelques Solifuges (Arachnides) 476
J.-M. Demaxc^. Le spermatophore de quelques Scolopendromorpliés (Myria-
podes-Chilopodes) 483
P. Lepesme. Les Acrocinini (Col. Ceramb.) 488
R. Chardard. Sur les organes sacciformes de deux Serpuliens : Marifugia
cavatica Absolon et Hrabe et M-ercierella enigmatica Fauvel. 493
G. Cherdonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mol-
lusques terrestres (6e note), Famille Helicidae (suite) 497
A. Guillaumin. Plantes nouvelles ou critiques des serres du Muséum . • 504
H. Jacques-Félix. Une réserve botanique à prévoir au Cameroun : Le sommet
des Monts Bambutos.„ 506
J. Léandri et J. Faublée. Noms indigènes de végétaux du Ménabé septen-
trionnal (Madagascar) 514*
F. Coutière-Trannoy et G. Chevalier. Quelques différences de structure et
d’anatomie entre deux variétés de Dahlias 517
P. Lebard. L’optimum et l’influence du milieu chez^Sfe végétaux 524
R. Gombaült et P. Jovet. Plantes j^coltées en Iran par M. de Mecquenem. .* 527
P. Senay. Le Carex vülpina et ses alliés (suite et fin) 529
J.-P. Nicolas. Uh nomen novum pour Àdelosina striata d’Orbigny (Forami-
nifères) ■ • • • 536
J.-P. Nicolas. Fabularia discolilhes Defrance et Fabularia compressa d’Orbigny
(Foraminifères) 537
Table des matières 542
, EDITIONS
pu
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFRO Y-SÀI NT-HILAIRE, PARIS Ve '
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.j.
Bulletin du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horli parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Sysiemalicæ. (Directeur M. II. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’Etitomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer-Pielte, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à .Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’HsÊkie. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 a»; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homm^ : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entojnologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d 'Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 150 fr., Étranger,
200 fr.).
Revue Bryolpgique et Lichénologique. (Directeur M. N., Laboratoire
de Cryptogamie; paraît depuis 1874; abonnement France, 60 fr.,
Étranger, 80 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeurs MM. R. Heim, J. Duché et G. Malençon, Laboratoire de
Cryptogamie ; paraît depuis 1928 ; abonnement franco, 60 fr., Étranger,
80 et 100 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).