BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V*
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d'une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent, priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de le
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 4 de 1941 )
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 Fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes, et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE d’abonnement ANNUEL t
France : 200 fr. ; Etranger : 300 fr.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V*
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1947. — N° 1
358e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
30 JANVIER 1947
PRÉSIDENCE DE M. LE Dr R. JEANNEL
PROFESSEUR AU MUSÉUM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. J. Hamel, Sous-Directeur au Laboratoire de Culture, est titularisé
dans ses fonctions à dater du 1er octobre 1945 (Arrêté ministériel du
31 décembre 1946).
M. P. Budker, Sous-Directeur au Laboratoire des Pêches et Productions
coloniales d’origine animale, est titularisé dans ses fonctions à dater du
1er octobre 1945 (Arrêté ministériel du 31 décembre 1946).
MM. Guibé, Chaux, Monnier, Arènes, Bourrelly et Mme Jovet-
Ast sont titularisés dans les fonctions d’Assistant (Arrêté ministériel
du 31 décembre 1946).
M. Decerisy est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire d’Anatomie
comparée, à dater du 1er septembre 1946 (Arrêté ministériel du 2 décem-
bre 1946).
M. Lapeyronie est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire d’ Ento-
mologie coloniale agricole, à dater du 1er octobre 1946 (Arrêté minis-
tériel du 31 décembre 1946).
Mlle Estève est nommée Assistant stagiaire au Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons) à dater du 1er décembre 1946 (Arrêté ministériel
du 31 décembre 1946).
Mme Joneau, Mlles Faucheur et Pathier sont titularisées dans les
fonctions d’Agent technique.
— 6 —
M. Massoulié est nommé Agent technique au Laboratoire de Paléon-
tologie, à dater du 1er octobre 1946 (Arrêté ministériel du 31 dé-
cembre 1946).
M. Tremier est nommé Agent technique au Laboratoire d’Ethologie
des animaux sauvages (Arrêté ministériel du 31 décembre 1946).
M. Landois est nommé Chef des travaux artistiques et techniques du
Service de Muséologie, à dater du 1er juillet 1946 (Arrêté ministériel du
30 décembre 1946).
M. Dautei est nommé Agent technique au Service de Muséologie à
dater du 1er août 1946 (Arrêté ministériel du 30 décembre 1946).
Mme Laboureau est nommée Employée aux écritures au Service de
Muséologie, à dater du 1er juillet 1946 (Arrêté ministériel du 30 dé-
cembre 1946).
M. Pillon est nommé Garde militaire (Arrêté ministériel du 31 dé-
cembre 1946).
DONS D’OUVRAGES
E. Bourdelle, C. Bressou et P. Florentin, Technique de dissection
des animaux domestiques. 248 p., 69 fig. Baillière, édit., Paris, 1947. —
Cet ouvrage, destiné à exposer les règles de la technique des dissections
est divisé en deux parties.
Une première partie est consacrée à la technique générale des dissec-
tions, c’est-à-dire à tout ce qui se rapporte au choix et à l’usage des
instruments, au choix et à la préparation des sujets, aux règles de dis-
section des différents organes, à la conservation et à la préparation des
pièces, etc.
La seconde- partie, plus importante, traite de la technique spéciale des
dissections, c’est-à-dire des règles à observer strictement pour la dis-
section des différentes régions du corps d’un sujet ou des diverses
espèces animales. Il a pour but d’apprendre à utiliser un cadavre avec
le maximum de profit.
Fruit d’une longue pratique des salles de dissection et d’une mûre
expérience, ce livre doit aider l’étudiant dans l’art difficile de la dis-
section.
Eric Hosking et Cyril Newberry, The Suallow (Librairie Collins,
Londres, 1946). — Ce petit livre, abondamment illustré, est consacré
par deux amis des Oiseaux à la présentation du cycle vital de l’Hiron-
delle de cheminée en Angleterre. S’écartant par principe de toute
formule taxonomique, il donne en une suite de chapitres, écrits de
façon simple, concise, une description agréable des phases successives
annuelles de la vie de l’Oiseau : arrivée, pariade, nidification, croissance
des jeunes, départ en migration, etc. Selon la manière si généralisée
dans les ouvrages anglais de vulgarisation, une connaissance sérieuse
et objective des faits s’y allie, en dose raisonnable, à une sentimentalité
un peu naïve vis-à-vis des animaux. Deux planches en couleurs et de
nombreuses photographies prises sur le vif, en général de bonne qualité,
illustrent les divers épisodes de la vie non seulement de l’espèce en
— 7 —
question, mais aussi de ses alliées, l’Hirondelle de fenêtre et l’Hirondelle
de rivage, ainsi que du Martinet noir, qui leur est souvent assimilé
dans l’esprit populaire. Deux cartes schématisées relatives aux migra-
tions y ajoutent un complément d’information scientifique non négli-
geable. (J. Berlioz).
C. Percival Staples, Birds in a Garden Sanctuary. (Fr. Warne et C°,
Londres, 1946). — La création de plus en plus fréquente de « Sanctuaires
d’Oiseaux » est une manifestation logique et digne d’encouragement de
l’amour inné de la nature chez les peuples anglo-saxons, et le livre que
présente ici C. P. Staples évoque de façon raisonnée et vivante l’exis-
tence des hôtes ailés d’un jardin d’Angleterre aménagé en un tel sanc-
tuaire. Après avoir rappelé le rôle économique que les diverses espèces
d’Oiseaux susceptibles de s’adapter aux jardins peuvent jouer dans ces
mêmes jardins, surtout à titre d’auxiliaires, l’auteur envisage la façon
pratique d’exercer leur protection : il retrace entre autres l’usage des
nichoirs artificiels, de modèles variés, et prémunit contre les ennemis
à éviter. Il donne enfin, dans une série de chapitres consacrés chacun à
l’un des principaux types d’Oiseaux de jardin, une esquisse documentée
de leur vie, accompagnée de la liste systématique des espèces d’Angle-
terre : Grives, Mésanges, Fauvettes, Pics, etc., sans en excepter le
Coucou et la Hulotte. Ouvrage sérieux et agréable à lire, rehaussé de
bonnes planches photographiques et de dessins au trait, — où l’on sent
que l’auteur, pénétré de son sujet et zélé protecteur des Oiseaux, joint
le désir de convaincre à celui d’instruire. (J. Berlioz).
Hoogson (N. Barrie), Insects of the British Isles, London, 1946, 82 p.,
20 pl. couleurs. — Cet ouvrage, où sont décrites et figurées quelques-
unes des espèces d’insectes les plus communes dans les îles britan-
niques, peut être utilisé par les débutants.
Stephenson (E.-M.) et Stewart (Ch.), 1946. Animal Camouflage. Pélican
Books. Richard Clay ǰ, Bungay, 160 p. in-12. — Ce petit ouvrage,
publié dans une collection populaire, est bien mieux qu’un livre de
vulgarisation, et l’auteur, qui a certainement une connaissance appro-
fondie du sujet, y a mis beaucoup de ses expériences et études per-
sonnelle.
Par camouflage elle entend avant tout la ressemblance aux objets ou
aux autres animaux, surtout par la couleur. Il est intéressant que le
sujet soit envisagé non pas seulement de l’extérieur, mais par les réac-
tions de l’animal qui est camouflé, et en fonction de la physiologie.
Aussi une étude y est-elle faite des chromatophores, et de leur mise en
action tant par le système nerveux que par les hormones, et même par
les réactions chimiques causées par celles-ci.
D’autre part l’auteur insiste sur ce que peut être la vision chez divers
animaux ; de toute évidence elle est très différente de la nôtre : de ce
fait qu’un animal voit une couleur, il ne s’ensuit pas qu’il la voie comme
nous la voyons. En outre il est certain que des animaux n’ont pas la
même gamme de sensations chromatiques que nous ; par exemple
certains peuvent être sensibles à l’infra-rouge.
Ce livre très instructif apporte une contribution utile à un sujet si
discuté.
LISTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1946
CORRESPONDANTS DU MUSÉUM
P ohl (Lucien), présenté par MM. les Professeurs P. Rivet et
Ed. Bourdelle.
M. Lucien Pohl a toujours porté un très vif intérêt aux choses des
sciences naturelles et s’est particulièrement intéressé à la question si
importante de l’industrie des perles de culture dont il a été en France
un des principaux propagandistes. 11 a joué à la Société Nationale
d’Acclimatation, en qualité de Secrétaire, depuis de longues années, un
rôle des plus utiles. Obligé de s’expatrier aux Etats-Unis d’Amérique,
en 1940, il a cherché à établir une heureuse liaison avec le Muséum
National d’Histoire Naturelle et s’est efforcé, en toutes circonstances,
de contribuer à la propagande française.
(E. Bourdelle.)
Vieliers (André), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
Excellent spécialiste, connu par ses travaux sur les Coléoptères Langu-
riides et Cérambycides, ainsi que par ceux qu’il a publiés sur les Hémip-
tères Réduviides, M. Yilliers est actuellement à l’Institut Français
d’Afrique Noire où il organise les services entomologiques. Depuis son
arrivée au Sénégal, il a déjà entrepris de fructueuses recherches et a fait
parvenir au Muséum des animaux vivants (Reptiles, Insectes) du plus
grand intérêt pour les Ménageries du Muséum.
Il sera pour nous un Correspondant précieux, en raison de sa grande
activité et de son dévouement à notre Maison.
(R. Jeannet.)
Lemée (A.), présenté par M. le Professeur H. Humbert.
M. Lemée, Trésorier-payeur général en retraite, est un naturaliste
distingué qui a parcouru dans sa jeunesse la Guyane et le Soudan et qui
s’est voué tout spécialement depuis une douzaine d’années à la mise en
œuvre d’un ouvrage monumental, le Dictionnaire descriptif et synony-
— 9
mique des genres des plantes phanérogames. Cet ouvrage embrasse la
totalité des genres de Phanérogames du globe. Il est maintenant entière-
ment paru ; il comprend 8 vol. totalisant 8.285 pages. Les 6 premiers
volumes renferment le dictionnaire complet en 6.492 pages, les 2 derniers
contiennent un tableau analytique des familles et groupes de familles
ainsi qu’un supplément de 1.793 pages.
Cet ouvrage indispensable aux systématiciens donne les clés analy-
tiques et les descriptions de tous les genres avec mentions bibliogra-
phiques et synonymie.
Il a été établi au moyen d’un fichier original de 120.000 fiches que
M. Lemée a offert récemment au laboratoire de Phanérogamie.
La désignation de M. Lemée pour le titre de Correspondant sera un
juste hommage rendu à ce grand travailleur.
(H. Humbert.)
Stehlé (Henri), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
M. H. Stehlé, Ingénieur agricole (G.) et d’Agronomie coloniale,
Directeur de l’Ecole d’Agriculture et du Jardin d’essai de Tivoli, par
Balata (Martinique), Lauréat de l’Institut et de la Société Botanique,
mène de front, avec un égal succès, depuis 1934, à la Guadeloupe d’abord, à
la Martinique ensuite, son activité professionnelle et son activité scienti-
fique.
Ses essais et expériences sur de nombreuses plantes de culture, sur
l’Horticulture, l’Economie rurale, la Phytopathologie, la Sylviculture
et la Technologie forestière ne l’ont pas empêché de consacrer ses loisirs
à la Taxonomie végétale, à la Phytogéographie, à l’Ecologie sur lesquels
il a publié des mémoires très importants qui lui ont valu une position de
premier plan parmi les botanistes s’occupant de la Flore des Antilles et
d’être, à ce titre, le représentant de la France à la Conférence pour le sol
et les forêts de l’Archipel Caraïbe tenu à Trinidad en 1946.
De plus, activement secondé par Mme Marie Stehlé, il a récolté tant
à la Guadeloupe qu’à la Martinique, un herbier de plus de 6.000 numéros
destiné au Muséum et c’est à lui qu’on doit le don à nos collections
nationales, par M. Bena, d’un herbier de la Guadeloupe de 2.600 numéros.
Enfin, à plusieurs reprises, il a fait parvenir au service de Culture
d’importantes séries de plantes vivantes et de graines sans oublier des
spécimens de produits indigènes.
(A. Guillaumin.)
Dubertret (L.), présenté par MM. les Professeurs C. Arambourg
et J. Orcel.
M. L. Dubertret, Ingénieur civil des . Mines, Ingénieur géologue,
Directeur du Service Géologique auprès de la Délégation française au
Levant, est bien connu par les importants travaux et les découvertes
qu’il a réalisés au cours de vingt années de séjour au Liban et en Syrie.
Sous sa direction, la structure de ces régions a été complètement élucidée
et toute une série de cartes géologiques depuis le millionième jusqu’au
cinquante millième ont été levées et accompagnées de nombreuses publi-
— lo-
cations dont l’ensemble a grandement contribué au rayonnement intel-
lectuel de la France dans le Proche-Orient. En contact avec les Services
de Minéralogie, de Géologie et de Paléontologie du Muséum, M. Duber-
tret n’a cessé d’enrichir leurs collections de nombreux matériaux de
grande valeur et je rappellerai que récemment encore, au cours du séjour
que j’ai effectué cet été au Liban, c’est grâce aux moyens matériels et
financiers qu’il m’a procuré, que j’ai pu recueillir un matériel paléontolo-
gique considérable et de tout premier ordre. J’ajouterai que l’activité
de M. Dubertret ne s’est pas restreinte aux seules sciences de la terre et
qu’il a su cristalliser autour de lui les efforts de chercheurs appartenant
à d’autres disciplines, telles que Botanique et Préhistoire, dont les Etudes
originales ont été publiées dans le recueil des « Notes et Mémoires »,
qu’il a fondé.
Les services rendus à notre Etablissement par M. Dubertret et la
situation morale qu’il s’est acquise dans tout le Proche Orient lui con-
fèrent tous les titres nécessaires pour être élu Correspondant du Muséum.
(C. Arambourg et J. Orcel.)
Lefèbure (P.), présenté par M. le Professeur R. Heim.
En proposant la désignation de M. Pierre Lefèbure comme Corres-
pondant du Muséum, nous désirons non seulement rendre hommage à sa
compétence de micrographe .et de spécialiste des Diatomées, mais surtout
lui manifester notre gratitude pour le don très précieux qu’il vient de
faire à la Chaire de Cryptogamie du Muséum en remettant à celle-ci ses
importantes collections de Diatomées parfaitement classées, enrichies
de celles de Chènevière et de Peragallo qui offrent un très haut intérêt
d’ordre systématique, phytogéographique et historique.
(R. Heim.)
Vandel (A.), présenté par MM. les Professeurs L. Fage et
R. Jeannel.
M. Albert Vandel, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences
de Toulouse, zoologiste éminent dont les travaux sur la parthénogenèse
et sur la génétique des Isopodes sont universellement appréciés. Le
Professeur Vandel s’est depuis quelques années spécialisé dans le
groupe des Isopodes terrestres. Il rend à ce titre de grands services au
Muséum dont il contribue à accroître et à mettre en œuvre les collections
et mérite d’être associé plus intimement à notre Etablissement.
(L. Fage et R. Jeannel.)
Lindberg (K.), présenté par MM. les Professeurs L. Fage et
R. Jeannel.
M. le Docteur Knut Lindberg, Ingénieur en résidence aux Indes et
naturaliste de grand mérite, a publié d’intéressants travaux sur les Crus-
tacés et notamment sur les Copépodes des eaux douces de l’Inde. Par de
très nombreux envois faits à différents laboratoires du Muséum il ne cesse
— il —
d’enrichir nos collections et montre ainsi l’intérêt qu’il porte à notre
Etablissement. Membre de la Société zoologique de France, il a publié
dans son Bulletin — toujours en français, comme il le fait d’ailleurs même
dans les périodiques anglais — plusieurs articles remarqués.
(L. Fage et R Jeannel.)
Müizon (J. de), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
M. Joseph de Muizon occupe une haute situation dans les industries
des bois coloniaux et fait à ce titre de fréquents voyages au Gabon. Ento-
mologiste fervent, il s’est spécialisé dans l’étude des Brenthides, groupe
remarquable de Coléoptères lignicoles. M. de Muizon est assidu au Labo-
ratoire d’Entomologie où il a sa table de travail. Il y a entrepris l’étude
de nos matériaux et le rangement de nos collections de cette famille.
(R. Jeannel.)
Balazuc (J.), présenté par M. le Professeur R. Jeannel.
M. le Docteur Balazuc vient de soutenir une thèse d’Université très
remarquable sur la Tératologie des Coléoptères, œuvre d’une haute tenue
scientifique, basée sur des expériences de transplantations d’organes chez
le Tenebrio molitor. M. Balazuc fréquente régulièrement Je Laboratoire
d’Entomologie où il a constitué une collection d’insectes anormaux qu’il
ne cesse d’augmenter par des additions nouvelles, types de ses publi-
cations.
(R. Jeannel.)
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1946
Anatomie comparée.
J. Millot, Professeur. — Henri Neuville. Bull. Mus. nat. Hist. Nat.,
t. XVIII, p. 35, 1946.
— L’Anatomie interne des Ricinulei. Ann. Sc. Nat. Zool., t. VII, p. 1-30,
34 fig., 1946.
— Les Pholcides de Madagascar. Mém. Mus. nat. Hist. Nat., XXII,
fasc. 3, p. 127-158, 31 fig., 1946.
M. Friant, Sous-Directeur. — Les os carpiens du Nandou (Rhea). C. R.
Acad. Sc., 19 nov. 1945.
— Développement et interprétation de la ceinture scapulaire du Nandou.
C. R. Acad. Sc., 3 déc. 1945.
— Les molaires du Daman (Procavia). Rev. Zool. et Bot. afric., t. XXXIX,
1, 29 déc. 1945.
— Le procoracoïde des Oiseaux. C. R. Acad. Sc., 7 janv. 1946.
— Sur l’évolution morphologique de l’os métacarpien des Oiseaux. C. R.
Soc. Biol., t. CXL, 23 fév. 1946.
— Sur l’ostéogenèse du squelette de l’aile chez le Nandou (Rhea), C. R.
Acad. Sc., 25 mars 1946.
— La question de la formule incisive humaine. Rev. Stomatologie, t. 47,
n08 3-4, mars-avr. 1946.
— La ptérylose de l’aile du Nandou (Rhea). C. R. Acad. Sc., 20 mai 1946.
— La morphologie du muscle releveur de l’aile (m. pectoralis secundus)
chez les Oiseaux. C. R. Acad. Sc., 24 juin 1946.
— La ceinture scapulaire de l’Autruche. Considérations anatomiques et
phylogéniques. Rev. Zool. et de Botan. afric., t. XXXIX, 1946.
— L’évolution morphologique du tarso-métatarse des Oiseaux adaptés
à la course et de l'Autruche en particulier. Rev. Zool. et de Botan.
afric., t. XXXIX, 2, 1946.
— A propos de la théorie d’Albrecht. Le Chirurgien dentiste français.
août-sept. 1946.
— L’os prémaxillaire du Gorille. Un stade de son évolution ontogénique.
Acta anatomica, vol. II, fasc. I, 1946.
— Sur l’évolution des molaires supérieures chez les Ruminants (Ongulés
artiodactyles sélénodontes) et les Xiphodontidae, en particulier.
C. T. Acad. Sc., 2 déc. 1946.
J. Anthony, Assistant. — Le trou malaire des Atelidae et son intérêt dans
la classification des Singes Platyrhiniens. Mammalia (juin 1946),
X, 2, 69-77, 5 fig.
— Le Professeur C. U. Ariens Kappers. Notice nécrologique. Rev. Gén.
Sc. (1946), LUI, 9, 197.
P. Bourgin, Assistant. — Araignées contre Doryphores. L’ Entomologiste,
II, 5, p. 205-206, 1946.
— Note préliminaire sur les effets de la température au cours du déve-
loppement de Cetonia aurata L. (Col. Scarabaeidae). Bull. Soc.
Eut. Fr., p. 35-37, 1946.
Ethnologie des Hommes actuels et des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
P. Rivet, Professeur. — Un dialecte Hoka Colombien : Le Yurumangui,
Journ. Soc. amer. N, S., t. XXXIV, 1942, p. 1-59.
— et H. Arsandaux. — La métallurgie en Amérique précolombienne.
Paris, Trav. et Mém. Inst. Ethnol., t. XXXIX, 1946, 254 p., 8 fig.
A. Leroi-Gourhan, Sous-Directeur. — Archéologie du Pacifique Nord.
Paris, Trav. et Mém. Inst. Ethnol., t. XLVII, 1946, 1 vol, 542 p.,
1.148 fig., 42 cartes.
— Qu’est-ce que l’Ethnologie. Nouvelles Littéraires, Paris, 1er août 1946.
— Le Musée de l’Homme, Bull. Soc. Géographie Neuchâtel, août 1946.
G. Bailloud et G. Tendron, Aides-techniques. — Les gravures pariétales
de la Grotte du Cheval à Arcy-sur-Cure, Bull. Soc. Préhist. Franç.,
Paris, t. XLII, 1946, n° 56, p. 155-160, 1 fig.
J. Faublée, Aide-technique, auxiliaire du Muséum. — Ethnographie de
Madagascar. Paris, Les Editions de la France d’Outre-Mer. La
Nouvelle Edition, 1946, 169 p.
— Introduction au malgache. — G. P. Maisonneuve, Paris, 1946, in-8°,
148 p.
— Préface au volume de Elian J. Finbert. 1 — Le livre de la sagesse mal-
gache. Robert Laffont, Paris, p. 13-19.
R. Hartweg, Aide-technique. — Les races de Madagascar, in Ethnogra-
phie, de Madagascar. Les Editions de la France d’Outre-mer, Paris,
1946, p. 129-135.
H. Lehman, Aide-technique. — The Moguex — Coconuco. Handboock
of South American Indians. Vol. 2. Bureau of American Ethnol.,
1946, p. 963-974.
— Importante documento sobre Andaquies y otros indigenas del Oriente
Colombiano. Rev. Univers. Cauca, n° 5. Popayan, 1944, pp. 231-
234.
— Vêtement et tissage des Indiens de la Cordillière Centrale dans la
région de Popayan. Colombie, Rev. semes. Inst. Franç. Amér. Latine,
lre an., n° 1. Mexico, 1945, p. 182-188.
— 14
— Organizacion de un Museo Arqueologico y Ethnologico. Rev. Univers.
Cauca, n° 6. Popayan, 1945, p. 130-139.
— Art Occidental et art primitif. Rev. de l'I. F. A. L., Mexico, 1946,
2e an., n° 4, p. 22-28.
G. Rouget, Aide- technique. — Renaissance de l’Ecole russe. Le xixe siè-
cle, in la Musique des origines à nos jours. Paris, Larousse, 1946,
p. 364-372.
— L’Ecole russe, Ibid., p. 420-423.
— Igor Strawinsky, Ibid., p. 394-397.
— - La musique à Madagascar, in Ethnographie de Madagascar. Paris,
Les Editions de la France d’Outre-Mer. Là Nouvelle Edition,
1946, p. 85-92 et 160-164.
A. Schaeffner, Maître de recherches. — Les instruments de musique
in Musique des origines à nos jours. Paris, Larousse, 1946, p. 13-45.
— La musique noire d’Afrique. Ibid., p. 460-465.
— Lettera da Parigi. La Rassegna musicale. Rome, 17e an., n° 1, janv.
1947, p. 71-77.
— Musique d’Outre-Mer. Le Monde Colonial Illustré. 25e an., n° 212,
janv. 1947, p. 7-8.
E. Falck, Chargée de recherches. — Le Chamanisme en Sibérie. Rev.
intern., août 1946, t. IX.
J. -P. Lebeuf, Chargé de recherches. — Un campement mnororo dans le
Nord-Cameroun. Notes Africaines (Dakar), juil. 1946, n° 31,
p. 24-26, 1 carte, 3 fig.
— Les collections Sao du Musée Lebaudy (Cabrerets, Lot). Journ. Soc.
Africanistes, t. XIII, 1943 (paru en 1946), p. 183-4.86, 2 pl.
— Le Sao du Tchad. France Illustration, 27 avr. 1946, p. 445-448,
11 photogr.
— et A. Masson-Detourbet. — Contes africains. Cahiers du Sud,
n° 279, p. 187-190.
M. Leenhardt, Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes. —
Langues et dialectes de l’Austro-Mélanésie. Trav. et Mém. Inst.
d’Elhnol. Paris, 1946, t. XLVII, 676 p., 1 carte.
— Mawaraba Mapi. La signification du Masque en Nouvelle-Calédonie.
Journ. Soc. Océanistes, t. I, n° 1, 1945.
Laroche (Mme). — Pour un inventaire des collections océaniennes en
France. Journ. Soc. Océanistes, t. I, n° 1, 1945.
Falkenburger (Dr). — Craniologie égygtienne. Mayence, 1946, 46 p.
J. Guiart, Boursier de l’O. R. S. C. — Sacs en fibre d’Australie. Journ.
Soc. Océanistes, t. I, n° 1, 1945.
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préhistoriques de la Galerie de Ganties-Montespan (Haute-Garonne).
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du 64e Congrès de l’A. F. A. S., 1946.
— Préface de l’Atlas des Mammifères de France de P. Rode et Docteur
R. Didier. Edition Boubée. Paris, 1946.
— Notice nécrologique et biographique sur Henri Neuville. Mammalia,
t. X, n° 1, p. 1.
J. Berlioz, Sous-Directeur. — Oiseaux de La Réunion, Faune de l’Em-
pire français, IV, 1946.
— Les Psittacidés de la Nouvelle-Calédonie et des Etablissements
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p. 1 (paru en 1946).
— Révision critique des Trochilidés du genre Agyrtrina Chubb. Ibid.,
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- — • Quelques considérations sur la répartition géographique des Colibris.
C. R. Soc. Biogéogr. 1946, p. 22.
— Le peuplement avien de l’Océanie et celui de la Nouvelle-Calédonie.
Journ. Soc. Océan., déc. 1945, p. 59 (paru en 1946).
— Bibliographie de l’Oiseau et Rev. fr. d’Ornith., fasc. 1945 (paru en
1946).
— Notices nécrologiques de Ch. Allinne et de Y. Danis. Bull. Soc.
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médicale de France, 1946.
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P. Rode et L. Solas. — ■ Un crâne de Gorille à 36 dents. L’Odontologie,
juillet-août 1946.
R. Didier, Associé du Muséum. — Etude systématique de l’Os pénien
des Mammifères ; Carnivores ; Canidés. Mammalia, t. X, n° 2,
p. 78.
P. Cantuel, Correspondant du Muséum. — - Période de reproduction et
nombre de foetus de quelques micromammifères de la faune de
France. Mammalia, t. X, nos 3-4.
P. Prunier, Correspondant du Muséum. — Note sur les Suidés sauvages
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16
P. Rougeot, Administrateur des Colonies. — Notes sur quelques oiseaux
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p. 111 (paru en 1946).
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France, collection « Que sais-je », n° 222. Paris, 1946.
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billa gerbilla Olivier). Bull. Acad. Vét. France, t. XIX, n° 6, 1946,
p. 182. ,
— Possibilité de dispersion des bacilles tuberculeux et des spores char-
bonneuses par les déjections d’oiseaux carnivores. Ibid., t. XIX,
n° 7, 1946, p. 237.
J. Nouvel. — Mesure de la durée de transit-intestinal des oiseaux.
Bull. Acad. Vét., t. XIX, n° 7, 1946, p. 235.
— L’erreur dans la numérotation des hématies (I. L’erreur instrumen-
tale). Sang, 16, n° 8-9, 1944-45, p. 574.
— L’erreur dans la numération des hématies (IL L’erreur expérimen-
tale). Ibid., 1944-45, p. 579.
— Sur la faune Mammalogique de la Guinée Française et sa protection.
Bull. Soc. Zool. France, t. LXX, 1946, p. 103.
— Les insecticides pour le bétail. Conférence au Centre de Perfectionne-
ment Technique, 28, rue Saint-Dominique. Presses Documentaires,
Paris, 1946.
— et M.-A. Pasquier, Assistant. — Corps étrangers gastro-intestinaux
des animaux sauvages en captivité. Rev. Path. comp., 1946, p. 41.
■ — et Secuy. — Quelques ectoparasites des animaux sauvages du Parc
Zoologique du Bois de Vincennes. Bull. Mus., 2e sér., n° 1, t. XVIII,
1946, p. 65.
Ed. Dechambre, Sous-Directeur et P. Deciiambre. — Le Chien. 3e édit.,
1946, Librairie agricole.
■ — Une particularité de la queue du Mammouth observée chez l’éléphant
de l’Inde. Bull. Mus., 2e sér., n° 1, t. XVIII, 1946, p. 43.
P. Roth, Attaché de recherche du C. N. R. S. — Contribution à l’étude
de l’action de la tyroxine et des substances antagonistes dans la
métamorphose expérimentale des batraciens anoures. Mém.
Mus., n° 6, t. 21, 1946, p. 175.
— Sur l’action des hormones sexuelles dans la métamorphose expérimen-
— 17
taie de l’Axolotl ( Amblystoma tigrinum Green) provoquée par la
thyroxine (lre note). Bull. Mus., 2e sér., t. XVIII, 1946, p. 300.
— et Dr H. Welti. — Contribution à l’étude du test de la métamorphose
des Amphibiens appliqué aux maladies du corps thyroïde. Ann.
endocrinologie, t. 7, 1946, p. 11.
— et J. Lhoste. — Sur l’action des solutions aqueuses de 2.4 dichloro-
phenoxyacétate de sodium sur l’évolution des oeufs de Rana
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Zoologie : Reptiles et Poissons.
L. Bertin, Professeur. — Cent-cinquantenaire de la Chaire d’Ichthyo-
logie et d’Herpétologie-Lacépède. Bull. Mus., 1945, (2), XVII,
p. 353-372.
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Muséum de Paris. Ibid., p. 373-378.
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- — Petit atlas des poissons (Poissons marins). Boubée, édit., Paris, 1946,
2e éd., fasc. I, p. 1-81, 12 pl. couleurs; fasc. II, p. 1-77, 12 pl.
couleurs.
F. Angel, Assistant honoraire. — Faune de France. Reptiles et amphi-
biens. Off. centr. de faun. (Fédér. franç. Soc. Sc. Nat.), fasc. 45,
p. 1-204, 375 fig., 1946.
- — • Petit Atlas des Poissons (Poissons des eaux douces : espèces exotiques
et’ d’ornement). Boubée, édit., Paris, 1946, fasc. IV, p. 1-129,
fig. 1-41, 12 pl. couleur.
— et M. Lamotte. — Un crapaud vivipare d’Afrique occidentale Necto-
phrynoides occidentalis Angel. Ann. Sc. Nat., Zool., (2), VI,
p. 63-89, 21 fig., 1944.
— et J. Guibé. — - Etude comparative des espèces spinosa, courtoisi et
delacouri appartenant au genre Rana. Bull. Mus. Paris, (2), XVII,
1945, p. 379.
— et J. Guibé. — Tableau des espèces actuellement connues du genre
Pseudohemisus (Batraciens de Madagascar) et description d’une
espèce nouvelle : P. pustulosus. Bull. Soc. Zool. de France, LXX,
1945, p. 150.
J. Guibé, Assistant. — A propos du genre Gephyromantis (Batraciens).
Bull. Mus., 1945 (2). XVII, p. 384.
— Sur la validité de Mantipus laevipes (Mocq.) (Batraciens. Micro-
hylidae). Ibid., 1946, t. XVIII, p. 50.
— Reptiles et Batraciens de la Sangha (Congo français) récoltés par
M. A. Baudon. Ibid., p. 52
G. Adam, Auxiliaire du Muséum. — La faune ichthyologique de l’île de
Pâques. Bull. Muséum, 1945, (2), XVII, p. 385-394.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
2
— 18 —
Entomologie.
R. Jeannïl, Professeur. — ■ Mission scientifique de l’Omo. « Les Rats-
Taupes », 1. Généralités. Mém. Mus., XIX, p. 3-32.
— Id., IV. Coléoptères. Ibid., pp. 51-147.
— Id,., VIII. Trichoptères. Ibid., pp. 159-161.
— Diagnoses préliminaires de nouveaux Tréchides cavernicoles des
Pyrénées. Rev. jr. d’Ent., Paris, XII fasc. 4, p. 178.
— Sur la systématique des Harpalides d’Afrique et de Madagascar.
Rev. fr. d’Ent. Paris, XII, fasc. 4, p. 157-162.
— Eugène Louis-Bouvier. Ann. Soc. entomol. France, p. 1 à 30.
— Coléoptères cavernicoles nouveaux de Bas-Nistos dans les Pyrénées
centrales, Rev. fr. d'Ent., fasc. XIII, p. 3-7.
— Sur la nomenclature des groupements supergénériques. Rev. fr. d’Ent.,
XIII, fasc. 1, p. 1-3.
L. Ghopard, Sous-Directeur. — Note sur quelques Orthoptères caverni-
coles de Madagascar. Rev. fr. d’Ent., XII, p. 146-155.
— Description d’un Gryllide (Orth.) termitophile de l’Afrique occiden-
tale. Bull. Soc. ent. Fr., LI, p. 114-116.
— Quelques notes sur les mœurs de la Saga (Orth. Tettigoniidae). Bull.
Soc. ent. Fr., Lf, p. 126-128.
— et J. d’Aguilar et G. Remaudière. — Captures exceptionnelles de
Locusta migratoria en France en 1946. C. R. Ac. Sc., CCXV.
L. Berland, Sous-Directeur. — Les Guêpes maçonnes en A. O. F. (Notes
africaines, I. F. A. N., 28 oct. 1945, p. 1-2, 6 fig.).
— N’y a-t-il pas des cas de polyploïdie naturelle chez les Insectes. Bull.
Soc. ent. France, 1946, p. 89-90.
- — - Capture énigmatique d’une guêpe américaine à Versailles. L' Entomo-
logiste, II, p. 227-228.
G. Colas, Assistant. — Line station nouvelle de Siettitia balsetensis Ab.
(Coléopt. Dysticidae). L’Entomologiste, II, p. 19.
— La conservation des Insectes non préparés. Ibid., p. 19.
— Note sur Harpalus melancholicus (Col. Carab.). Ibid., p. 55.
— Bibliographie pratique pour l’étude des Coléoptères de France. Ibid.,
p. 203.
— Note sur quelques captures de Coléoptères faites en forêt de Fon-
tainebleau. Ibid., p. 231.
— Notes techniques : le piochon. Ibid., p. 265.
R. Paulian, Assistant. — - La voûte de la forêt tropicale, milieu biolo-
gique. Revue Scientif., LXXXIII, p. 281-286, fig.
— Sur la position systématique du genre Inopeplus Smith. Bull. Soc.
ent. France, 1946, p. 91, 1 fig.
— 19
— Une remarquable larve de Pséphénide xylophage de Côte d’ivoire.
Ibid., p. 87-89, 8 figs.
— Essai de bionomie quantitative sur les Nécrophores (CoL Silphidiae)..
Rev. (r. Ent., XIII, p. 93-98, 1 carte.
— Les Acanthoceridae du Congo et de l’Afrique tropicale française. Rev.
Zool. Bot. afr., XXXIX, p. 197-202, 10 fig.
— L’Institut français d’Afrique Noire. La Nature, n° 3107, 3 p., fxg.
— L’exposition d’Histoire naturelle de Madagascar au Muséum. Ibid.,
n° 3116, 3 p., fig.
C. Delamake-Deboutteville.. — Collemboles cavernicoles du Portugal
récoltés par A. de Barros Machado (2e sér.). Rev. fr. d’Ent., XIII,
p. 100-104, 2 fig.
— Les Embioptères de France. Caractères de l’ordre, écologie ; systé-
matique. L’Entomologiste, II, p. 199-203, 2 fig.
— Diploures et Thysanoures de France (morphologie, écologie, prin-
cipales familles, espèces françaises, récolte). Ibid., p. 254-257, 1 fig.
— - et R. Pauuan. — Les Insectes de Pistia stratiotes en Côte d’ivoire.
Bull. Soc. ent. Fr., L, 10, p. 135-139, 2 fig.
Zoologie : Vers et Crustacés.
L. Fage, Professeur, Membre de l’Institut. — Notice sur la Vie et l’Œuvre
de Paul Marchai (1862-1942). Paris, 1944, 21 pages. 1 portrait.
— Eugène-Louis Bouvier (1856-1944). Ann. Sc. nat. Zool., 1944 (11),
VI, pp. 1-24.
— Scorpions et Pédipalpes de l’Indochine française. Ann. Soc. Entom.
France, 113, p. 71-81, 4 fig.
— Complément à la Faune des Arachnides de Madagascar. Bull. Mus.,
2® s., XVriI, p. 256-267, 6 fig.
— Sur une Caridine nouvelle cavernicole de Madagascar. Caridina micro-
phthalma nov. sp. Id., p. 324-327.
— Araignées cavernicoles de l’Inde. Id., p. 382-388.
— Description d'un Opilion aveugle des grottes de la province de Ber-
game [N emastoma anophthalma nov. sp.). Id., p. 328-330.
M. André, Sous-Directeur. — Sur le genre Schongastia Oudemans 1910
et la présence à Madagascar du Sch. aethiopica Hirst. Bull. Mus.
Ilist. nat. Paris, 2e sér., XVIII, 1946, p. 53.
— • Une nouvelle forme d’ Enemothrombium Berlese 1910 (Acarien,
Thromb.). Enemothrombium miniatum Can. var. vicinum n. var.
Ibid., p. 56.
— Sur une nouvelle forme larvaire de N eoschongatia (Acarien) parasite de
Meriones Shawi. Ibid., p. 162.
— Un Erythraeus (Acarien) nouveau recueilli à Madagascar. (E. Milloti
n. sp.). Ibid., p. 268.
— 20
— Bifurcation du doigt fixe de la pince chez un Crabe ( Portunus puber
L.). Ibid., p. 331.
— La propagation du Crabe chinois ( Eriocheir sinensis H. M.-Edw.)
dans le Nord de la France. Ibid., 2e sér., XVIII, 1946, p. 389.
— Une nouvelle variété de l’ Eriophyes pini Na'., parasite des Cyprès
dans le département du Var. Ibid., p. 475.
— et G.-A. Béhue. — Maladies des Abeilles : l’Acariose. Rev. Franç.
Apic., I, 1946, p. 8.
M. Vachon, Assistant. — Description d’une nouvelle espèce de Pseudo-
scorpions (Arachnides) habitant les grottes portugaises : Micro-
creagris cavernicola. Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 2e sér., XVIII,
1936, p. 333.
J.-M. Démangé, j\.ttaché. — Sur la morphologie comparée des testicules
de quelques Scolopendromorphes (Myriapodes-Chilopodes). Bull.
Mus. Hist. nat. Paris, 2e sér., XVIII, 1946, p. 59.
— Callipus joetidissimus follicus denticulatus nov. var. des Catacombes
du Muséum d’IIistoire naturelle de Paris (Myr.-Dip.). Ibid.,
p. 394.
— Sur une patte régénérée de Lithobius forficatus L. (Myr.-Chil.). Ibid.,
p. 478.
Ed. Dresco, Attaché. — Sur quelques captures d’Atypus ( Araneae , Aty-
pidae). L’ Entomologiste, t. II, fasc. 2, p. 70, 1946.
— et J. Denis. — Une Araignée nouvelle pour la Faune de France.
Bull. Soc. Entom. France, t. II, fasc. 7, p. 103, 1946.
F. Grandjean, Membre de l’Institut. — La signification évolutive de
quelques caractères des Acariens (lre série). Bull. Biol. France
Belgique, LXXIX, 1945, p. 297.
— Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe chez
les Oribates. Bull. Soc. Zool. France, LXXI, 1946, p. 10.
— Observations sur les Acariens (9e série). Bull. Mus. Hist. nat. Paris,
2» sér., XVIII, p. 337.
P. Fauvel. — Annélides Polychètes des Croisières du Pourquoi-Pas ?
Bull. Mus. Hist. nat., XVIII, p. 397.
A. Dorier. — Révision de quelques espèces de Gordiacés. Bull. Mus.
Hist. nat. Paris, 2e sér., XVIII, p. 400.
Malacologie.
E. Fischer-Piette, Professeur. — Paul Pallary, nécrologie, liste des
publications malacologiques, liste des espèces décrites. Journ. de
Conchyliol., LXXXVII, p. 5-27.
— Les caractères de la faune malacologique terrestre de Macaronésie.
Vol. hors série, n° VIII de la Société de Biogéogr., p. 251-278.
— 21 —
— et M. Nicklès. — Mollusques nouveaux ou peu connus des côtes de
l’Afrique Occidentale. Journ. de Conchyl., 87, p. 45-82, 1 pl. et 22 fig.
dans le texte.
G. Ranson, Sous-Directeur. — Méduses provenant des croisières du
Navire-Ecole Belge Mercator. Résultats scientifiques des croisières
du Navire-Ecole Belge Mercator, vol. IV, 1946. Mémoires du Musée
Royal d’Histoire naturelle de Belgique.
J.-M. Pérès, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude du genre Mela-
nopsis. Journ. de Conchyl., LXXVI, p. 109-176, 2 pl., 6 tableaux.
— L’organe neural des Polyclinidae. Bull. Mus. IJist. nat., fasc. I, 1946,
p. 69-79, 2 fig.
— Résultats d’une étude biométrique des cellules hémoblastiques des
Ascidies. C. R. Ac. Sc., t. 223, p. 644-646.
— Etude biométrique de l’origine des cellules à réserve du postabdomen
des Polyclinidae. Ibid., p. 822-824.
— Origine épicardique des hémohistiobastes chez les Polyclinidae. Ibid.,
p. 865-867, 2 diagrammes.
G. Cherbonnier, Assistant. — Sur une Holothurie de Quoy et Gaimard.
Type d’un nouveau genre : Plesiocolochirus N. G. Bull. Mus. Nat.
Hist. nat., 2® sér., t. XVIII, n° 3, 1946, p. 280-286.
A. Tixier-Durivault, Chargé de recherches du C. N. R. S. — Les Alcyo-
naires du Muséum National d’Histoire naturelle. I. Famille des
Alcyoniidae. 3. Genre Sarcophytum. Bull. Mus., t. XVIII, 1946,
n° 1, p. 80.
— Id. (Suite), bid., t. XVIII, 1946, n° 2, p. 165.
— Id. (Suite). Ibid., t. XVIII, 1946, n° 4, p. 348-354.
A. Chavan, Attaché de Recherches du C. N. R. S. — Aperçu rétrospectif
de Conchyliologie parisienne. Feuille des Naturalistes, nouv. sér.,
1946, n° 1.
— Sur la position systématique du genre Bezançonia Bayle. C. R. somm.
S. G. F., 1946.
— Notes sur les Jagonia (Lamellibranches). Bull. Mus., 1946, p. 87-90.
— Nouvelles notes sur les Jagonia (Lamellibranches). Ibid., p. 345.
A. Pruvot-Fol. — Sur le mode de nutrition des Tuniciers. Bull. Laborat.
marit. Dinard, XXVII, p. 15-18, 2 fig. et 1 pl.
— Révision critique de la famille des Elysiadae. Journ. de Conchyl.,
87, p. 29-44.
Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles.
A. Loubière, Professeur. — Leçon inaugurale du cours d’Anatomie
comparée des Végétaux vivants et fossiles. Paris, 1946.
E. Boureau, Sous-Directeur. — L’évolution vasculaire du Calycanthus
floridus L. (actuel ; Calycanthacées) et l’explication du système
— 22 —
vasculaire de Zy.gopteris Lacaüei B. Ren. (Filicale paléozoïque 7
Zygoptéridées). Bull. Mus. Nat. Met. nat., 2e sér., XVIII.
— Une nouvelle famille de Gymnospermes : les Sarcopodacées (*en collab.
avec Gasnepiin). II. Etude anatomique du Sarcopus aberrans
nov. gen., nov. sp. Bull. Sac. Bot. Fr., t. X.
— La convergence des structures et des formes dans les organes femelles
des Cycadées et des Conifères. Rev. Scient. Paris, n° 3255, 1946,
. p, 137 à 144.
— L évolution des faisceaux inversés de la feuille carpellaire du Cycas
circinalis et ses conséquences anatomiques. C. R. Acad. Se.t
fevr. 1946.
Phanérogamie.
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II. Humbert, Professeur. — La Protection de la Nature à Madagascar.
Joum. Arnold Arboretum, XXVII, p. 470-480, 5 pl., 1 carte, 1946.
— Chapitre : La Végétation de Madagascar in Encyclopédie Coloniale et
maritime. Paris, 1946.
— La Protection de la Nature à Madagascar. Rev. Bot. Appl., n° 286,.
p. 358-361, 1946.
— Utilisation de l’aviation dans les recherches botaniques. BulL Congrès
nat. Ann. Aviat. franç. , 1946, rapport 41 bis, 288. 4 p.
— Rapport sur l’attribution du Prix Gandoger de Phanérogamie. Bull.
Soc. Bot. de Fr., XCII, 1945, p. 213-214.
— Sur une Turnéracée nouvelle de Madagascar. Notulae syt., XII, p. 125-
126, 1946.
— Flore de Madagascar et des Comores : 30e famille (Palmiers) et 143e fa-
mille (Passiûoracées) . Tananarive, Imprimerie Officielle.
Mme Tardieu-Blot, Sous-Directeur. — Balsaminacées (fin) in Humbert et
Gagnepain, Supplément à la flore d’ Indochine, t. I, fase. 5, 1946,
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J. Léandri, Sous-Directeur. — Contributions à l’étude des Euphorbiacées
de Madagascar. X. Euphorbes du groupe Diacanlhium. Notulae
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— Sur les possibilités d’établissement de réserves biologiques en Corse.
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— et J. Fatjblée. — Noms indigènes de végétaux du Ménabé septen-
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F. Gagnepain, Sous-Directeur honoraire. — Boniodendron Gagnep.,
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— Orobanche angelifixa Pet. et St Lag. Bull. Soc. Bot. de Fr., XCII,
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F. Pellegrin, Sous-Directeur honoraire, Maître de Recherches du C. N.
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occidentale. Ibid., 255.
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R. Benoist, Sous-Directeur honoraire, Maître de Recherches du C. N.
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— Muscinées du Sud et de l’Est de l’Espagne. Rev. Bryol. et Lichén.,.
t. XV, fasc. 3-4, p 172-200, 1946.
— Revue Bryologique et Lichénologique, t. XV, 1946.
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— Les asques para-operculés et la position systématique de la Pezize
Sarcoscypha coccinea Fries. C. R. Ac. Se., t. 222, p. 753-755, 1946.
— Sur les asques à nasse apicale. Bull. Soc. Bol. Fr., p. 128-130, 3 fig.,.
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— Sur les plasmodesmes épidermiques des écailles bulbaires des Liliacées.
C. R. Ac. Sc., t. 223, p. 919-921, 1946.
— L’origine et l’évolution de l’ovule des Phanérogames. Rev. Scient.,
t. 84, p. 502-509, 11 fig., 1946.
Raymond Gaume, Attaché de recherches du C. N. R. S. — Pierre Allorge,
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Pierre Allorge, Rev. Bryol. et Lichén., t. XV, fasé. 1-2, p. 5-15, 1945
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— Quelques groupements muscinaux de la Sologne. Rev. Bryol. et Lichén.,
t. XV, fasc. 3-4, p. 149-153, 1946.
— Compte rendu de l’Excursion dirigée par le Prof. R. Heim à Bellême
(Orne). Rev. Bryol. et Lichén., t. XV, fasc. 3-4, 1946.
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déhiscence des asques chez les Cookeina et les Leotia et ses consé-
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Lyon, t. 15, n° 10, p. 117-118, déc. 1946.
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— La première fructification du + Pyro-Cydonia. Rev. scient., t. 91,
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— Coup d’œil historique sur l’introduction des végétaux ligneux en
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— A propos du X Faishedera Lizei, Bull. Soc. nat. Hort., 4e sér., t. XIII,
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— 29 —
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J. Roger, Sous-Directeur. — Pectinidés de l'Oligocène du Domaine
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30
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p. 406.
i
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Mus. (2), XVIII, n° 2, p. 204-212.
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F. Canu et R.-S. Bassler (1925-1928). Ibid., n° 3, p. 274-279.
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592, 2 fig.
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p. 404.
G. Gatfnaud, Boursier de Recherches. — Catalogue des Brachiopodes
types et figurés de la collection de Paléontologie du Muséum
d’Histoire Naturelle ( B. I. Productidae et Chonetidae figurés par
de Konincfc (1843 à 1847). Ibid., p. 373.
J. Margara, Boursier de Recherches. — Existence de Zoothylacies chez
des Clypeastres du Mioeène du Proche-Orient. Ibid., p. 423.
J. -P. Nicolas. — Un nomen novum pour Adelosina striata d’Orbigny
(Foraminifères). Bul. Mus. (2), XVII, n° 5, p. 536.
— Fabularia discolithes Defrance et Fabidaria compressa d’Orbigny (Fora-
minifères). Ibid., n° 6, p. 537-541.
R. Hoffstetter. — Remarques sur la classification des Ophidiens et
particulièrement des Boidae des Mascareignes ( Bolyerinae subfam.
nov.). Ibid., XVIII, n° 1, p. 132-135.
— Sur les Gekkonidae fossiles. Ibid., n° 2, p. 195-203, 5 fig.
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— 31 —
Géologie.
R. Abrard. — Professeur. — Observations sur les galets sparnaciens.
C. R. som. S. G. F., p. 115, 1946.
— La terrasse alluviale de 30 à 35 m. à Verneuil-sur-Seine (Seine-et-
Oise). Ibid., p. 143-144, 1946.
— Sur la formation du détroit Morvano-Vosgien. C. R. Ac. Sc ., t. 222,
p. 967-969, 1946.
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1946.
— Aperçu hydrogéologique sur le département du Cher. Bull. Mus. Nat.
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— Rapport sur l’attribution du Prix Viquesnel à M. Jean Cuvillier. C. P.
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— Les mines d’uranium et de radium. Feuille des Naturalistes, p. 25-28,
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30 oct. 1946, p. 3.
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— Une nouvelle civilisation préhistorique en Amérique du Nord. Rev.
gén. Sc., n° 6, p. 143, 1946.
— Géologie et droit international. A qui appartient la plateforme conti-
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— C. Kilian et N. Menchikoff. — Du Cambrien en Afrique. C. R. Ac.
Sc., t. 222, p. 904-905, 1946.
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— Sur l’histoire de l'anticlinal de Meudon pendant le Tertiaire. C. R.
Ac. Sc., t. 222, p. 188-190, 1946.
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0,001 %0 ; Hauteurs 0,005 %0. Publication de la Préfecture de la
Seine. Longueur de l’ouvrage : 1.900 m.
— Victor Maire (1856-1941). B. S. G. F. (5), t. XV, p. 221-225, 1945.
— Un forage profond en Extrême-Orient : le puits de Lao Si Kai à Tien-
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terrain dû à la présence de la glauconie. C. R. Ac. Sc., t. 222,
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1946.
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— Nouvelle contribution à l’étude de la faune des sables à Nummulites
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460.
■ — Découverte d’un Polypier dans le Thanétien du Bassin de Paris.
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J. Blanchard, L. Coutier et E. Vignard. — Les pointes de Sonchamp
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type de palygorskite très alumineuses. C. R. Ac. Sc., t. 222, 1946,
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1946, p. 600.
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n° 3-4, 1946, p. 108-115.
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régions cuprifères de Yunnan. Bull. Muséum, 1946, p. 378.
— — Composition minéralogique d’un minerai cuprifère récemment
découvert à Langlade (Miquelon). C. R. Ac. Sc., t. 223, 1946,
p. 41.
— — Sur la présence de la francolite et sur la répartition du phosphore
dans le minerai de fer de Moulaine. Ibid., p. 862.
et S. Hénin. — • Recherches sur l’analyse thermique différentielle des
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tion. Ibid., p. 383.
X.-R. Doucet, Assistant. — Etude des nappes aquifères de l’astartien
supérieur et des terrains néocrétacés (cénomanien) de la région de
Sainte-Gemme. Ann. Minist. Recontr. et Urb.
— Contribution à l’étude des nappes captives de l’oolithe supérieur au
voisinage de Vatan. Bull. G. R. Minist. de l’Agric.
E. Jeremine, Maître de Recherches du C. N. R. S. — Phonolites à
haüyne en Auvergne. C. R. Ac. Sc. Paris, t. 222, 1946.
— Observations pétrographiques sur la feuille de Pontivy. Bull. Soc.
Géol. Fr., t. XIV, 1944, publiée en 1946.
— Sur quelques roches métamorphisées au contact des dolérites (Guinée
fr.). Bull. Soc. Géol., t. XV, année 1945 (publiée 1946).
R. Delavault, Boursier du C. N. R. S. et Maître de Conférences à l’École
Pratique des Hautes Etudes. — Vitesse d’attaque des muscovites
par l’acide fluorhydrique. C. R. Ac. Sc., t. 222, p. 29J-292.
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B. Choubert, Chargé de recherches. — Sur la présence du diamant au
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Physique appliquée.
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la Rev. d’Opt., Paris, 1946.
— Cours de Physique de l’Ecole Polytechnique, Division spéciale, 1945-
1946, 1 vol., 466 p., 239 fig. Litli. Ec. Polytech., Paris, 1946.
— Les effets optiques du mouvement (Conférence Polytechnicienne),
10 p. Ibid., 1946.
— - Les tremblements de terre. Id., 9 p. Ibid., 1946.
— Les idées actuelles sur le magnétisme. Id., 7 p. Ibid., 1946.
— Le déterminisme en Physique quantique. Id., 6 p. Ibid., Paris, 1946.
— Rides de sable, Elites françaises, 6 (1946), 18.
— Eclairage et vision. Technique et Architecture, 6 (1946), 8.
— La vision des couleurs. Une semaine dans le monde, 14-9-46.
— L’œil aphaque ; l’acuité dans le champ visuel. Bull. Centre d’études
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A. Ivanoff, Chargé de Recherches du C. N. R. S. — Sur la discrimina-
tion de l’intensité d’une source ponctuelle. Rev. d’Opt., 25, (1946),
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sensibilité différentielle successive de l’œil aux sources ponctuelles
C. R. Ac. Sc., 222 (1946), p. 759.
— - Sur une méthode de mesure des aberrations chromatique et sphérique
de l’œil en lumière dirigée. Ibid., 223 (1946), 170.
— Sur l’aberration chromatique de l’œil. Ibid., p. 557.
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Sur les hétérosides digitaliques de Tanghinia venenifera,. C. R. Acad.
Sc., 1946, t. 222, p. 815-817.
Sur la tanghiférine, nouvel hétéroside des amandes de Tanghinia
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— Sur les porphyrines de quelques coquilles de mollusques. Bull. Soc.
Chim. Biol., 1946, t. 28, p. 394-398.
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— Sur le chimisme des étamines de Digitales au cours du développement
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— Sur le chimisme des étamines de Pavot. Différences entre lignées
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— Altérations du chimisme des étamines du « Lychnis dioïca » par VUsti-
lago anthérorum. C. R. Acad. Sc., 1946, t. 223, p. 751.
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t. 4, p. 36.
— Sur un glucoside des spores d ’ Equisetum maximum. C. R. Acad. Sc.,
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A. Sosa et C. Sannié. — Le Citrifolioside, llavanonoside nouveau de
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— Sur la différenciation sexuelle de l’embryon de lapin. Expériences de
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J. Leschi. — Biochimie comparée du sang des races mélanodermes et
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Th. Monod. Professeur. — Découverte de ia faune à Marginelles à
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— Les Requins de la France d’Outre-Mer dans la Production de Vitamine
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1946).
P. Chabanaud, Directeur honoraire à l’Ecole pratique des Hautes Etudes,
Maître de recherches C. N. R. S. — Notules ichtyologiques. XXVII.
Sur le véritable caractère externe, par quoi les Soleiformes diffèrent
des Pleuronectiformes. — XXVIII. Autonomie de la famille des
Rhomhosoleidae. — XXIX. Critique d’une figure représentative
d’une portion du rhachis de Solea solea. Bull. Mus. Nat. Hist.
nat., (2), 18, 1946, p. 158-161.
— A propos du dimorphisme sexuel des Heterosomata. C. R. Acad. Sc.,
222, 1946, p. 313.
— Soléidés spécifiquement affectés d’une atrophie totale de l’œil migra-
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— Faune du gisement précolombien d’Anse-Belleville : Poissons et
Oiseaux. Mém. Mus. Nat. Hist. nat., n. s., 22, 2, 1946, 126 p.,
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R.-Ph. Dollfus, Directeur de Laboratoire à l’Ecole Pratique des Hautes
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cose, Onchocerca volvulus et non pas Onchocercus volvula. Bull.
Soc. Pathol, exot., t. XXXVIII, n° 9-10, p. 310-311 (paru le 20-11-
1945).
— Présence en France d'Allomermis mymecophila (H. A. Baylis 1921)
chez la Fourmi Lasius alienus Fôrster. Bull. Soc. Entomol. France,
t. L, n° 8, séance du 25-7-1945, p. 102-105, fig. 1-2 (paru 7-2-1946).
— Un Batracien prédateur de larves de Moustiques à acclimater. La
Nature, n» 3106, 15-2-1946, p. 61, 1 fig.
— Sur un Distome parasite de Mullus surmuletus L. et peut-être attri"
buable au genre Ilolorchis M. Stossich 1901 (Trematoda). Bull-
Musée Océanogr. Monaco, vol. XLIII, n° 896, 16-4-1946, p. 1-7.
1 fig.
— Sur un Distome du genre Tamerlania K. I. Skrjabin, 1924, avec un
catalogue des Trématodes des reins d’Oiseaux. Ann. Parasitol. hum.
et comparât. XXI, n° 1-2, 6-5-1946, p. 25-73, fig. 1-17.
— [Lettre à P. Pavlov au sujet du] Brachylaemus des Helicella obvia
(Ziegler) Hartmann de Tirnovo (Bulgarie), in : Infestation expéri-
mentale d’animaux domestiques par Brachylaemus par P. Pavlov
Ibid., p. 94-95.
— Amoenitates helminthologicae IV. Kuhnia N. G. Sproston 1945 =
Octostoma J. Kuhn 1829 (Trematoda, Monogenea). Ibid., p. 95-96.
— 38 —
— Caractéristiques des perforations par les Annélides Polychètes du
genre Polydora. C. R. sommaire séances Soc. géologique France,
1946, n° 9, séance du 6-5-1946, p. 156.
— Un Protozoaire qui tue les Poissons à distance. La Nature, n° 3121,
1-10-1946, p. 295,- fig. 1.
— Essai de Catalogue des Parasites du Poisson-lune Mola mola (L. 1758)
et autres Molidae. Ann. Soc. Sc. Nat. Charente-Marit., n. sér.,
vol. III, fasc. 7, août 1946, p. 69-76.
— Sur 3 espèces de Distonies, dont une à 17 ventouses, parasites du
Poisson marin Kyphosus sectatrix (L. 1766). Ann. Parasit. hum.
et compar., t. XXI, n° 3-4, 1946, p. 119-128, fig. 1-7.
— A propos de l’infestation expérimentale du Lapin domestique par
Brachylæmus : une question de priorité. Ibid., p. 203-204.
— Amoenitates helminthologicae V. Erschoviorchis K. I. Skrjabin 1945
peut-il être conservé comme sous-genre d’Amphimerus F. D.
Barker 1911 ? Ibid., p. 204-205.
— Sur un Pseudechinus (Notechinus) récolté par Charles Yélain à l’île
Saint-Paul. Observations morphologiques et biogéographiques.
Mêm. Muséum Nat. d’IIist. Natur., nouvelle sér., t. XXII, facs. 4,
10-12-1946, p. 159-178, fig. texte 1-16, pl. III-ÏV, fig. 1-8.
— Notes diverses sur des Tétrarhynques. Ibid., fasc. 5, 10-11-1946,
p. 179-220, fig. 1-28.
— Parasites (animaux et végétaux) des Helminthes. Hyperparasites,
ennemis et prédateurs des Helminthes parasites et des Helminthes
libres. Encyclopédie Biologique, Paul Lechevalier édit., t. XXV,
déc. 1946, p. i-viii -f- 1-482, fig. 1-373.
Claude Dupuis, Préparateur à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. — •
Observations ornithologiques à Paris. Feuille des Naturalistes,
n. sér., t. I, fasc. 4, Paris, avril 1946, pp. 31-32.
— Remarques sur l’habitat de Mantis religiosa L. L’ Entomologiste,
2e année, n° 5, p. 175-183. Paris, oct. 1946.
— Captures en forêt de Sénart (S.-et-O.). Capture d’une Epeire peu com-
mune près de Paris. - — Nourriture des Nabis. Insectes cannibales.
Ibid., n° 6, p. 268-269, Paris, nov.-déc. 1946.
— Migration de Sympetrum méridionale Selys. La Feuille des Naturalistes,
ns. sér., t. I, fase. 9-10 ; Paris, déc. 1946, p. 69.
Entomologie agricole coloniale.
P. Vayssière, Professeur. — Les Punaises du Caféier [Antestia lineati-
collis) au Cameroun. C. R. Acad. Agr. Fr., 6 mars 1946, p. 156-157.
— L’Entomologie agricole à Madagascar. Rev. Bot. appl., 1946, n° 286 bis,
p. 460-471.
— Un Cerococcus nouveau nuisible au Caféier au Congo belge. Rev. Zool.
ajr., 1946, XXXIX, p. 376-380.
— 39 —
J. Carayon, Sous-Directeur. — Pénétration et dispersion des spermato-
zoïdes dans l’organisme des femelles de certains Hémiptères. C. R.
Acad. Sc., 1946, t. 222, p. 107-109.
— Les maladies à virus des plantes, leur transmission par les Insectes.
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— Pullulations de Criquets en France. Ibid., fasc. 9-10, p. 67-68.
— Une station nouvelle d ’Orchesia bottae aux environs de Paris. Ibid.,
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— Résultats d’une étude biométrique des cellules hémoblastiques des
Ascidies. C. R. Ac. Sc., t. 223, p. 644-646.
— Etude biométrique de l’origine des cellules à réserve du postabdomen
des Polyclinidae. Ibid., p. 822-824.
— Origine épicardique des hémoliistiobastes chez les Polyclinidae.
Ibid., p. 865-867, 2 diagrammes.
— Guide de l’Aquarium de Dinard, 24 p., 2 pl. Imprimerie de l’Ouest-
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A. Pruvot-Fol. — Sur le mode de nutrition des Tuniciers. Bull. Labor.
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L.-J. Lhoste. — Les microstructures des Patelles. Journ. de Conchyl.,
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H. Spindler, Ingénieur-chimiste. — Les phénomènes de transmutation
dans le monde vivant. Provenance de l’Iode chez les Algues
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Dinard, n° 28, p. 1-12.
Agronomie coloniale.
Publication de la Revue internationale de Botanique appliquée et d’ Agri-
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Aug. Chevalier, Professeur. — Révolution en Agriculture. Vol. in-8°,
360 p. Presses Universitaires de France, 1946.
— et D. Normand. — Forêts vierges et Bois coloniaux, coll. Que Sais-Je ?
Vol. in-12°, 128 p. Presses Universitaires de France, 1946.
— et J.-F. Leroy. — Les Fruits coloniaux, coll. Que Sais-je ? Vol.
in-12°, 128 p., Presses Universitaires de France, 1946.
40 —
— Les Problèmes français actuels en Afrique Noire. La Pensée, n° 6-7,
p. 15-24, 42-48, 1946.
— L’Arbre à beurre d’Afrique et l’avenir de sa culture. Oléagineux,
n° 1, p. 1-5, sept. 1946.
— Madame Aglaé Adanson et le Parc de Baleine. Centenaire de la Société
d’émulation du Bourbonnais. Br. in-4°, 18 p. Institut de France,
1946.
— Le sommet des Monts Bambuto (Cameroun) comme réserve naturelle.
C. R. Acad. Sc., t. 222, p. 833.
— Sur deux arbres remarquables de la forêt du Gabon. Ibid., t. 222,
p. 1552-1554.
— Sur l’identification d’un Bois de Rose du Gabon ou Bubinga. Ibid.,
t. 222, p. 1267-1268.
— Le Sata Mbwanda racine stimulante aphrodisiaque employée par les
Noirs du Gabon et son identification botanique. Ibid., t. 223,
p. 767-768.
— Sur le Schumanniophylon Harms et sur les propriétés remarquables
de son écorce. Ibid., t. 223, p. 879-880.
— Le Cinquantenaire de Madagascar. C. R. Acad. Agric. de Fr., n° 15,
p. 636-638, 1946.
— - Désiré Bois et son Œuvre pomologique. Fruits d’Outremer, n° 6,
p. 184-185, 1946.
— Répartition géographique et origine des Spermatophytcs marins.
C. R. Soc. de Riogéogr., n° 194, janv. 1946, p. 2-6.
— Sur les plantes disparues ou en voie de disparition et sur la lutte
contre la dégradation de la terre. Ibid.
— Sur la répartition géographique des Pittosporum et les affinités des
espèces de l’Ouest-africain et des Canaries. Bull. Soc. Bot. Fr.,
1946, p. 204.
— Pourquoi le Viola Rothamagensis qui est une espèce Lamarckienne
doit changer de nom ? Ibid., p. 137-138.
— et P. Monnier. — Une espèce à’Isoetes de l’Afrique occidentale fran-
çaise. Bull. Mus., 2e série, t. XVIII, p. 91-97, 1946.
— Note complémentaire sur Isoetes Garnieri. Ibid., p. 380.
Travaux de M. Aug. Chevalier parus dans la Revue Internationale de
Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale, t. XXVI, 1946 :
— Nouvelles recherches sur les Ignames cultivées, p. 26-31.
— Afrique Terre qui meurt, p. 51-54.
■ — Le Silphium des Anciens et les Ombellifères supposées s’en rappro-
cher, p. 72-75.
— Ecologie et distribution géographique des Caféiers sauvages et cul-
tivés, p. 81-94.
— La Systématique du genre Vanilla et l’amélioration des plants de
Vanille, p. 107-111.
41
Sur un arbre fruitier intéressant peu connu : Actinidia chinensis var.
deliciosa Chev., p. 126-129.
Le Cryptostegia et les Mascarenhasia comme producteurs de caout-
chouc, p. 130-133.
Eclipta alba plantes à propriétés remarquables et à renommée mer-
veilleuse, p. 135-138.
La culture rémunératrice du chanvre de Manille ou Abaca est-elle
possible en Afrique tropicale ? p. 137-138.
Amélioration de l’agriculture dans les steppes de l’Asie centrale,
p. 142-143.
Alerte aux plantations de Cacaoyers dans l’W. africain, p. 161-165.
Nouvelles utilisations de l’huile de Calophyllum inophyllum, p. 202-205.
Sur deux Carrapicho (mauvaises herbes) d’Amérique trocipale intro-
duites récemment en Afrique noire, p. 212-216.
Progrès réalisés dans les cultures subtropicales en U. R. S. S., p. 221-
222.
Un Eucalyptus résistant au froid venu probablement par mutation,
p. 232-234.
Les idées de Lamarck sur les plantes cultivées et les sources de ses
informations sur leur origine et leurs variations, p. 245-255.
Révision du genre Theobroma d’après l’Herbier du Muséum d’Histoire
naturelle de Paris, p. 265-285.
Un légume tropical à répandre : la petite Pomme de terre d’Afrique
(Coleus rotundifolius), p. 296-300.
Un proche parent des Theobroma spontané en Côte d’ivoire et Gold-
Coast pays de grande culture du Cacaoyer, p. 304-306.
Sur deux Rois intéressants du Gabon. Ibid., p. 309-312.
Mussaenda arcuata (Poiret) liane à fruits comestibles, p. 313-314.
Préface. Avant-Propos et Historique, in « Cinquantenaire de Mada-
gascar », p. 333-351.
L’évolution de la Culture du Caféier à Madagascar. Ibid., p. 390-398.
La défense des Cultures. Ibid., p. 459-460.
Pâturages et Plantes fourragères. Ibid., p. 498-501.
L’avenir agricole de Madagascar. Conclusions. Ibid., p. 501-503.
Les Arbres à kapok et les autres producteurs de soie végétale. Rev.
int. Bot. appl. et d’Agr. trop., p. 517-524.
Une nouvelle Sapotacée du Gabon à graines oléagineuses, p. 550-554.
Un nouvel arbre à huile de l’ Ouest-africain : le Po-Yok (A/rolicania
elaeosperma Mildb.) , p. 574-576.
Plantations de Sumacs pour la conservation du sol et la production
du tanin, p. 576-577.
Sur diverses Légumineuses Caesalpiniées à feuilles multi et parvi-
foliolées vivant dans les forêts de l’Afrique tropicale et donnant
des bois recherchés, p. 585-621, pl. XIV -XXII.
— 42 —
— Jubilé du Dr E.-D. Merrill, p. 670.
— Notice nécrologique sur W. Russell, p. 671.
Jean-F. Leroy, Assistant. — Le genre Aphananthe. Révision systéma-
tique et distribution géographique des espèces. Bull. Mus., 2e sér.,
t. XVIII, n° 1, p. 118-123 ; n° 2, p. 180-184.
— Le Papayer (Carica Papaya L.) et les problèmes scientifiques que
posent sa culture et son amélioration. Fruits d’Outremer, vol. I,
n» 11, p. 331-337.
— Sur un groupe de Celtis dioïques des forêts denses de Madagascar et
de l’Afrique équatoriale. C. R. Acad. Sc., t. 223, p. 251.
— L’Amélioration et la Génétique des Arbres forestiers (d’après R. -H.
Richens). Rev. Int. Bot. Appl. et d'Agr. trop., p. 133-135.
— Sur la structure de la Pomme et de quelques autres fruits de Rosaceae
à la lumière des travaux récents. Ibid., p. 230-232.
— La Canne à sucre et sa culture par les Malgaches et par les Colons.
Rev. Int. Bot. Appl. et d’Agr. trop., in Cinquantenaire de Mada-
gascar, n° 286 bis, p. 422-425.
— Le Giroflier et les Plantes à parfum. Ibid., p. 425-429.
— Les Plantes fruitières des Antilles (d’après les Frères Marie-Victorin
et Léon). Rev. Int. Bot. appl. et d’Agr. trop., p. 650-653.
Paul Monnieh, Assistant. — Une nouvelle Maladie à virus du Cacaoyer :
le Swollen Shoot. Rev. Int. Bot. Appl. et d’Agr. trop., p. 166-173.
— Le Tabac à Madagascar, Ibid., in Cinquantenaire de Madagascar,
n° 286 bis, p. 429-434.
H. Jacques-Félix. — Une Réserve botanique à prévoir au Cameroun :
le sommet des Monts Bambutos. Bull. Mus., XVII, 1945, p. 506.
— Un genre de Pedaliaceae nouveau pour l’W. africain. Bull. Soc. Bot.
Fr., t. 92, 1945, p. 135.
— Sur un cas de pléiocarpie chez Swartzia fistuloïdes. Ibid., p. 158.
— Le genre Droogmansia en Afrique occidentale. Ibid., p. 245.
— Drux rudérales américaines nouvelles pour l’Afrique. Ibid., 93, 1946,
p. 52.
— Une variété camerounaise de Mansonia altissima A. Chev. Rev. Bot.
Appl. et d'Agr. trop., t. XXV, 1945, p. 235.
— Sur une réserve botanique aux Bambutos (Cameroun). Ibid., t. XXVI,
1946, p. 311.
— La Karité ( Butyrospermum Parkii) au Cameroun. Ibid., p. 217.
— Une richesse menacée. Le Monde colonial illustré, 1946, n° 208, p. 88.
— Adenocarpus Mannii Hook. f., essence de reboisement et de jachère
arborée pour les montagnes du Cameroun. Agr. trop., 1946.
— Description d’un Fagopyrum africain. Bull. Mus., 1946.
— Une source de confusion : le sens d’enroulement des tiges volubiles.
Bull. Soc. Bot. Fr., t. 93, 1946, p. 240.
— Remarques sur l’origine et la géocarpie du V oandzeia subierranea. Ibid.
— 43 —
Bibliothèque centrale.
Inscription en 1946 de 1.302 ouvrages et brochures.
— 3.890 imprimés, non compris les ouvrages de référence, ont été
communiqués au public, en plus des prêts aux laboratoires.
Périodiques nouvellement inscrits en 1946.
L’Agronomie tropicale. Bulletin mensuel du Ministère des colonies. —
— Nogent-sur-Marne, 1946 — ». In-4°. N° 1-2. — ». Pr 746 C
Anais do Instituto de medicina tropical. — Lisboa, 1943 — ». In-8°. Vol.
1 ^» ; . . Pr 1327
Annales cryptogamici et phytopathologiçi (Fr. Verdoorn). — Waltham,
1944 In-8° et in-4°. Vol. 2 (1945) Pr 1333 A
Annales de l’Institut agricole et des services de recherches et d' expérimentation
agricoles d’Algérie. — Alger, 1939 — In-8°. Vol. 1 — ». Pr 1001
Annuaire de l’Education nationale. [Paris], 1946 — ». In-4°, 1945-46.
Pr 1265 B
Annuaire du Collège de France. — Paris, 1901 — ». In-12. 40 (1940)
— » Pr 1611
Arquivos de zoologia do Estado de Sâo Paulo. — S. Paulo. In-8°. Vol. 4
(1944-46) -h» Pr 1084 F
Baker's digest. — Beloit. In-4°. Vol. 19 (1945), 20 (1946) (incompl.)
Pr 2281
Biologica. Trabajos del Instituto de biologia de la Facultad de biologia de
. la Universidad de Chile. — Santiago de Chile, 1944 — ». In-4°.
Fasc. 1 — » Pr 1338
Boletin de la Sociedad argentina de botanisa. — La Plata, 1945 — ». In-8°,
Vol. I — » Pr 2276
The Bretvers digest. — Beloit. In-4°. Vol. 15 (1940), 20 (1945), 21 (1946)
(incompl.) Pr 2282
British book news. — London. In-8°. N° 46 (1944) — » Pr 1335
British books to corne. — [London]. In-8°. N° 5 (déc. 1944) — ». Pr 1336
Bulletin critique du livre français. — Paris, 1945 — ». In-8°. N° 1. Pr 2280
Bulletin of the University of Minnesota. Engineering experiment station.
Bulletin. — Minneapolis, 1923 — ». In-8°. N° 19 (March 1942)
Pr 947 I
Bulletin semestriel de l’Office national anti-acridien. — Alger, 1945 — ».
In-8°, 1945. — »■ Pr 2047
Bulletin technique d’information à l’usage des Directions des services agri-
coles... (Ministère de l’Agriculture). — Châlons-sur-Marne. In-4°.
N° 7 (Avr. 1946) — » Pr 915 E
■Cactus. — Paris, 1946 — ». In-8°. N° 1 — » Pr 2278
— 44 —
Cahiers de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains. —
Paris, 1943 — In-8°. N° 1 — Pr 1337
The Chicago Academy of sciences. Muséum of Natural Ilislory. Report
of the Director. — Chicago. In-8°. 1938, 1939 Pr 680 E.
Chronica botanica. — Leiden, 1935-1939, puis Waltham, 1940 — *■. In-8°.
Vol. 1 — >■ Pr 1333
Conférence des Africanistes de l’Ouest. Dakar , 1945. Compte-rendu sommaire.
— Dakar. In-8° Pr 2001
Country gentleman. America’s foremost rural mazgaine. — Philadelphia-
In-4°. Vol. 115 (1945) (incompl.) Pr 1529
Les Croquis du naturaliste. Publication du cercle des naturalistes corbeillois..
— Corbeil, 1926-1939. In-8°. N° 2 (1926) à 18 (1939) (incompl.).
Pr 1260
Dania polyglotta. — Copenhague, 1945 — In-8°. N° 1 . . Pr 1274
Danish review of game biology. — Copenhagen, 1945 — *■. In-8°. Vol. 1 —
Pr 1528
Danmarks topografisk-botaniske underspgelse (Dansk botanisk Forening) .
— [K0benhavn]. In-8°. N° 9, 13 Pr 896 A
Direction de la statistique générale [de la France]. Etudes théoriques. —
Paris, 1945. In-4°. — ». N° 1 Pr 5136
Dominion Muséum records in Entomology. — Wellington, 1946 — In-8°.
Vol. 1 — - Pr 916 E
Dominion Muséum records in Ethnology. — Wellington, 1946 — In-8°.
Vol. 1 — * r 916 F
L’Echo des pêcheurs. — Paris, 1944 — In-fol. N° 16 (1946) — (incompl.)1
Pr 1262
Estudos, notas e trabalhos do serviço de fomento mineiro. — [Porto], 1945 —
Gr. in-8°. Vol. \ Pr 2283
Experientia. — Basel, 1945 — In-4°. Vol. 1 — *■ Pr 1328
Exposés annuels de biochimie médicale (M. Polonovski). — Paris, 1938 —
In-8°. Vol. 5 (1945) — *• Pr 2048
Field Muséum of natural history \ Spécial publication ]. — Chicago, 1940 —
In-8°. N» 1 — ► Pr 541 H
Fiskeridirektoratets Skrifter. — Bergen. In-8°. Vol. 1, n° 3 à 5 (1942-43).
Pr 1329
Gouvernement général de l’Afrique équatoriale française. Bulletin du service
des mines. — Le Caire, 1943, puis Paris, 1945 — In-4°. N° 1 —
Pr 1633
Gouvernement général de l’Afrique occidentale française. Carte géologique
de reconnaissance. Notice explicative. [Publications de la Direction
des mines], — Dakar. In-8°. Dakar-Est, Dakar-Ouest, 1 /1.000.000e
(1943). Bouaké-Est, Bouaké-Ouest, 1 /500.000e Pr 1767 D
Le Guide du bibliophile et du libraire. — Paris, In-8°. 1944 — Pr 2186
L’Hameçon. — Paris, 1946 — In-4°. N° 1 — (incompl.). . Pr 1500-
45 —
Index culturel espagnol (Ministère des Affaires étrangères. Direction géné-
rale des relations culturelles). — Madrid, 1946 — s-. In-4°. N° 4.
Pr 1339
Institut de recherches sahariennes de l’Université d’Alger [Publications].
— Alger, 1944-1945 Pr 1605 A
Kungl. Lantbruksstyrelsen. Meddelanden fràn statens undersoknings —
och fiirsoksanstalt for sotvattensfisket. — Drottningholm (Stockholm).
In-8°. N° 15 (1939) à 22 (1943) Pr 1598
The Living Muséum (Illinois State muséum). — Springûeld, 1939 —
In-8°. Vol. 1 — ► Pr 1919 B
Le Livre et ses amis. — Paris, 1945 — In-4°. N° 1 — »- Pr 5455
Los Angeles county muséum. Quaterly. — Los Angeles. In-4°. Vol. 5
(1946) Pr 1551
Ministère de la Production industrielle. Direction des Mines. Publications
du bureau des recherches géologiques et géophysiques. — Paris,
1945 — ». In-8°. N° 1 — »- Pr 1662
Ministerio da agricultura. Concelho nacional de proteçao aos indios. Publi-
caçao. — Rio de Janeiro. In-4°. N° 90 (1945) 100 (1946). Pr 892 N
Ministerio da agricultura. Departamenlo nacional de produçao minerai.
Laboratorio da produçao minerai. Boletim. — Rio de Janeiro.
In-8°. N° 9, 12 (1943) Pr 892 M
Ministerio da agricultura. Serviçao florestal. Seçao de botanica. Jardirn,
botanico. Boletim. — Rio de Janeiro, 1946 — In-4°.
N° 1. Pr 892 O
Monthly engineering articles (British council. Science and engineerijig
Department). — London. In-4°. Vol. 2 (1945) — Pr 2011 A
N achrichtenblatt für Fischzucht und Fischerei. — Tetschen s /Elbe, 1928 — s-.
In-8°. Vol. 1 (1928), 2 (1929) (incompl.) Pr 2279
Natura. Rivista di scienze naturali édita délia Societa italiana di scienze
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Observatoire de Zi-ka-wei. Notes de météorologie physique. — Chang’hai.
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Observatoire de Zi-ka-wei. Annales (de l’observatoire astronomique) de
Zo-sé. — Chang’hai. In-4°. Vol. 19, 20 Pr 4777 C
Observatorio de San Miguel. [Publicationes], — Buenos Aires. In-8°, N° 18
à 25 (inc'ompl.) . . . Pr 4771
Ohio agricullural experiment station. Bulletin. — Wooster (Ohio). In-8°.
N° 600 (1939) à 621 (1941) (incompl.) Pr 1334
Papeis avulsos do Departamenlo de Zoologia ( Secretaria da agricultura) . —
Sâo Paulo. In-8°. Vol. 7 (1946) —5- Pr 1084 E
Portugaliae acta biologica. Série A. — Lisboa, 1944 ■ — In-8°. Vol. 1 —
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Public health reports. — Washington, 1896 — In-8°. Vol. 57 (1942)
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Records of the Dominion Muséum. — Wellington, 1942 — >. In-8°. Vol. 1 —
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Revue Internationale des industries agricoles. — Paris, In-8°. 1943-44^
N° 3 — *■ Pr 2022
Le Saint-Hubert. Organe officiel du Saint-Hubert-Club de France. — Paris,
1902 — >-. In-4°. 1946 — ^ Pr 1552
Science comment (issued by... British council). — London, In-4°. Vol. 3
(1945) — ► Pr 2011
Schweizerische Fischerei-zeitung. — Pfâflikon (Zurich), 1893 — In-8°.
1929 (incompl.) Pr 1261
Smithsonian institution. War background studies. — Washington, 1942 —
In-8°. N° 1 (June 1942) à 21 (Feb. 1945) Pr 500 E
The South australian ornithologist. — Adelaide, 1914 — >. In-8°. Vol. 13
(1935-36) à 15 (1939-40) Pr 2277
Summa brasiliensis biologiae (Fundaçao Getulo Vargas). — Rio de
Janeiro, 1945 — In-8°. Vol. 1 — * Pr 1599
Travaux de l’Institut de recherches sahariennes (Université d’Alger). —
Alger, 1942 In-8°. Vol. 2 (1943), 3 (1945) Pr 1605
University of Oregon. Monographs. Studies in économies. — Eugène,
1940 In-8°. N° 1 Pr 1169 Q
University of Oregon. Monographs. Studies in éducation. — Eugène,
1941 In-8°. NM. Pr 1169 P
U. S. Department of the interior. Fish and wildlife service. Research reporta
— Washington, 1941 — s-. In-8°. N° 1 Pr 160 F
Year book of the Royal Society of Edinburg. — Edinburg, 1940 — In-8°.
1940 — * Pr 358 B
Suites nouvellement inscrites en 1946.
Alphandery (Edmond). Encyclopédie apicole. — Paris, 1945 —
In-8°. Fasc. 1, 2 S 5871
Costa Lima (A. da). Insectos do Brasil. — Rio de Janeiro, 1939 —
In-8°. T. 1 à 4 S 5873
Exploration dir parc national de la Kagera (Institut des parcs nationaux
du Congo belge). II. Mission S. Frechkop (1938). — Bruxelles,
1944 In-4°. Fasc. 1 S 1806/2
Gesamtkatalog der Wiegendrucke. — Leipzig. — In-4°. Bd. 1 à 7 S 1797
Muspratt’s theoretische praktische und analytische Chemie in Anwen-
dung auf Künste und Gewerbe. Eneyklopâdisches Handbuch der
technischen Chemie. begonnen von F. Stohmann und Bruno Kerl.
— Braunschweig, 1888-1917. In-4°. Bd. 9 et 10 (incompl.). S 1798
Plantae bequaertianae. Etudes sur les récoltes botaniques du Dr J.
Bequaert... au Congo belge (1913-1915), par E. de Wildeman... —
Gand, puis Bruxelles, 1921 — In-8°. Vol. 1 à 5, vol. 6, fasc. 1.
S 5872
Traité de Zootechnie générale. Prof. M. Jean-Blain. — - Paris, 1945
— In-8°. T. 1 S 5870
— 47 —
COMMUNICATIONS
Clef analytique
POUR LA DÉTERMINATION GÉNÉRIQUE DES SlNGES AMÉRICAINS
PAR LES CARACTÈRES DE LA TÊTE OSSEUSE
Par J. Anthony.
La tête osseuse est certainement la partie la plus précieuse du
squelette pour les Systématiciens. Outre qu’elle réunit à elle seule
une somme importante de particularités en raison du nombre des
pièces qui la constituent, elle est modelée par un ensemble d’in-
fluences qui suffit toujours largement à caractériser n’importe quel
Fig. 1. — Vue endocrânienne de la voûte sur une hémi-tête osseuse de Alcuatta senicula
L. (n° A. 1.485), destinée à montrer que la crête syivienne se continue en haut et
en arrière par l’empreinte du sillon inlrapariétal. G. N. environ.
groupe de Mammifères : l’aspect des os de la face résulte de l’évolu-
tion des appareils de la vision, de l’olfaction et de la mastication,
tandis que le crâne proprement dit, spécialement par la voûte,
subit de profondes modifications en rapport avec le développement
de l’encéphale et la statique du corps.
Il m’a paru opportun de rappeler certains traits connus de la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
& 4U{o*i-
tête osseuse des Platyrhiniens et de faire valoir quelques autres,
passés inaperçus jusqu’à présent, au moment où, dans divers pays,
on semble réviser la Systématique de ces Singes, assez imprécise
pour l’instant. Je me suis quelque peu inspiré, dans le tableau qui
suit, de la clef analytique similaire établie par R. Anthony et
H. V. Vallois (1926) pour la détermination des genres de Primates.
On verra cependant qu’en dehors de maints remaniements, j’intro-
duis deux indications nouvelles, relatives, la première à la « crête
sylvio-intrapariétale », la seconde au trou malaire.
Les plissements cérébraux laissent toujours leur empreinte, plus
ou moins marquée, sur l’endocrâne des Mammifères. On peut de
la sorte, par la préparation de moulages endocrâniens, ou même,
Fig. 2. — Vue endocrânienne de la voûte sur une hémi-tête osseuse de Cebus vellerosus
(n° 1906-386), destinée à montrer que la crête sylvienne ne présente que des rap-
ports éloignés avec l’empreinte du sillon intrapariétal. G. N.
bien souvent, par l’examen direct de l’endocrâne, se faire une idée
approchée de la morphologie externe du cerveau ; ceci est d’autant
plus intéressant que le néopallium conserve à merveille les qualités
du genre ou même de la famille. Chez les Lémuriens, les Singes et
l’Homme, de telles empreintes sont particulièrement discrètes, d’où
les difficultés, par exemple, qu’offre la reconstitution du cerveau
des Préhominiens. Toutefois, l’infractuosité cérébrale la plus pro-
fonde et la plus étendue, la scissure de Sylvius, est toujours nette-
ment indiquée, et G. Elliot Smith a montré que ses rapports
affectent deux types dans l’Ordre des Primates, suivant qu’elle
s’unit superficiellement, ou non, au sillon intrapariétal ; dans la
première éventualité elle forme avec ce sillon le complexe sylvio-
intrapariétal. Déjà présentes chez les Lémuriens, les deux dispositions
se retrouvent chez les Singes d’Amérique ; leur signification est de
— 49 —
grande portée car elles attestent, comme je l’ai exposé dans un
récent travail (J. Anthony, 1946 b), deux modalités fort différentes
de l’operculisation du lobe de l’insula. Or le complexe sylvio-intra-
pariétal se retrouve, sous forme de crête, à la face interne de l’os
pariétal et permet de départager, aussi bien par l’étude du sque-
lette que par celle du cerveau, deux grands phylums platyrhiniens :
celui des Atelidae et celui des Cebidae.
D’autre part le trou malaire, habituellement minuscule chez les
Primates, prend brusquement, sur certains Atelidae, une valeur
remarquable. J’ai donné dernièrement (J. Anthony, 1946 "a) tous
les détails désirables sur son diamètre, qui oscille autour de 4 mm.
sur l’adulte et j’ai indiqué, par la dissection d’un Atèle, les raisons
de ces dimensions surprenantes : au lieu de contenir quelques ramus-
cules nerveux immédiatement épuisés dans les téguments de la
pommette, le trou malaire livre passage à trois branches volumi-
neuses du nerf orbitaire ; la plus importante de ces branches s’anas-
tomose à plusieurs reprises avec les filets sous-orbitaires et buccaux
supérieurs de la branche temporo-faciale du nerf facial, pour consti-
tuer avec eux un véritable plexus au-devant de l’artère transversale
de la face. Ainsi cet orifice osseux, généralement négligeable, se
révèle très utile pour la classification des Singes américains, en
fournissant un terme de rapprochement facile à contrôler, entre le
genre Alouatta et les genres Lagothrix, Eriodes et Ateles.
I. — Dentition comprenant 32 dents Hapalidae
— incisive inférieure et externe atteignant les dimensions de
la canine voisine g. Hapale
— incisives inférieures également courtes g. Mystax
II. — Dentition comprenant 36 dents Cebidae et Atelidae
1. présence, sur l’endocrâne, d’une crête sylvio-intrapariétale.
Atelidae
n) trou malaire minuscule Aotinae
— cloison interorbitaire perforée — écaille occipitale horizon-
tale — fente ptérygo-maxillaire très étroite . g. Saïmiri
— cloison interorbitaire non perforée — écaille occipitale
oblique en bas et en avant — fente ptérygo-maxillaire très
large g. Aotus
b ) Trou malaire énorme Alouattinae et Atelinae
— écaille occipitale tronquée ou verticale. . . Alouattinae
— branche montante du maxillaire supérieur énormément
développée g. Alouatta.
— écaille occipitale oblique Atelinae
— face large et courte — bosse canine très saillante — angle
de la mâchoire déjeté en dehors g. Lagothrix
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
4
— 50 —
— face étroite et allongée — bosse canine atténuée ; angle
de la mâchoire droit ou légèrement déjeté en dedans.
g. Brachyteles et g. Aleles
a. écaille frontale régulièrement convexe, g. Brachyteles
p. écaille frontale offrant une bosse médiane très accusée.
g. Ateles
2. Absence,- sur l’endocrâne, de crête sylvio-intrapariétale.
Cebidae
a) canines courtes, dépassant à peine le bord inférieur des inci-
. sives Caleithrichidae ; g. Callithrix
b) canines longues, dépassant de beaucoup le bord inférieur des
incisives Pithecinae et Cebinae
" — fosse ptérygoïdienne très étroite, pratiquement nulle ;
incisives supérieures séparées par un long diastème des
canines Pitiiecinae
— frontal bas et long g. Pilhecia
— frontal haut et court g. Brachyurus
— fosse ptérygoïdienne très vaste ; incisives supérieures
séparées par un court diastème des canines.
Cebinae ; g. Cebus 1
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Anthony (J.) 1946 a. Le trou malaire des Atelidae et son intérêt dans la
classification des Singes Platyrhiniens. Mammalia, X, 1-2, 69-77,
5 fig.
— 1946 b. Morphologie externe du cerveau des Singes Platyrhiniens.
Ann. Sc. Nat., Ile s>> VIII, 1, 1-150, 55 fig.
Anthony (R.) et Vallois (H. -Y.) 1926. Catalogue raisonné et descriptif
des Collections d’Ostéologie du Service d’Anatomie Comparée du
Muséum d’Histoire Naturelle, fasc. IV, s/s fasc. 1, 1-28, 3 fig., Masson
et Cle, éd., Paris.
Elliot-Smith (G.) 1902. Catalogue of the physiological sériés of Compa-
rative Anatomy contained in the Muséum of the Royal College
of Surgeons of England, II, 518 p., 254 fig., Taylor, éd., London.
Hecker (P.) 1926. La région ptérique osseuse chez l’Homme et les Si-
miens. Arch. Anat. Hist. Embryol., 6, 285-320, 20 fig.
Lonnberg (E.) 1938. Remarks on some members of the généra Pithecia
and Cacajao from Brazil. Ark. Zool. Stockholm 30 A, 18, 1-25, 3 fig.
Pocock (R.-I.) 1925. Additional notes on the external characters of some
Platyrrhine Monkeys. Proc. Zool. Soc. London, 1, 27-47, 7 fig.
Laboratoire d' Anatomie Comparée du Muséum.
1. Je n’ai envisagé naturellement, dans ce tableau, que les genres suffisamment
représentés dans nos Collections.
— 51 —
Les Ratels africains mélaniques
(Mellivora capensis cottoni Lyd.)
Par P. Rode.
Les Ratels sont des Carnivores africains et asiatiques de la famille
des Mustélidés, sous^famille des Mustélinés, mais ayant certains
traits de ressemblance avec les Blaireaux (Mélinés).
Le corps est trapu, bas sur pattes, celles-ci se terminent par des
ongles forts, arqués. Le museau est court, large, aux oreilles presque
dépourvues de pavillon. La queue est courte. La peau, épaisse, est
revêtue d’un pelage peu fourni et rude.
Une des caractéristiques essentielles des Ratels est la présence
tout le long de la partie dorsale du corps d’une plage uniforme
blanche ou grise bien délimitée, sur la région nuchale et sur les
flancs, du reste du corps qui est noir.
Les caractères morphologiques des Ratels sont si constants que
les sytématiciens sont d’accord — chose rare — pour ne considérer
qu’une seule sous-espèce : Mellivora capensis (Schreber) dont la
répartition géographique s’étend à toute l’Afrique (principalement
au sud du Sahara) et à l’Asie sud-occidentale : Arabie, Perse, Inde).
Mais on admet dans ce cadre spécifique 11 sous-espèces : 10 pour
l’Afrique, 1 pour l’Asie.
La plage dorsale blanche est constante, sauf chez Alellivora
capensis cottoni Lydekker, décrit en 1906 au Congo belge — près de
Mawambi, lisière orientale de la forêt d’Ituri 1 — Cette forme est
entièrement noire.
Depuis la description de Lydekkeii, d’autres spécimens se rap-
portant à M. c. cottoni ont été collectés, d’une part par Allen 2
( Van ketchoven ville et Nïapu) (1911 et 1913) et d’autre part par les
zoologistes belges dont les recherches ont été condensées par Schoü-
teben dans son important ouvrage (1945) 3. M. c. cottoni a été ainsi
trouvé du Kasai à l’Uele et l’Ubanguf.
Mais jusqu’à présent, à notre eonnaissancey cette forme méla-
nique n’avait été signalée nulle part ailleurs-
1. P.YDEKKEH. On' a- central atriean Rate! and Water-chevrotain. Proc. Zool. Soc.
London , 1906, 1, p. 112, pl. VII.
2. Allen J. -A. Carnivora collected by the American Muséum Congo expédition.
LiuJJ. Amer. Mus. NaL IHstory, .vol. XLVII, 19-24, p. 73-281'.
3. Sciiouteden II. Annales du Musée du Congo belge, 1945, Tervuren. C. Zoologie.
Ser. II, vol.. IIP, la sc. 2, p. 169-332 (Carnivora, Ungula-ta).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 52
Nous avons eu récemment la bonne fortune de pouvoir étudier
trois exemplaires de cette intéressante variété dont les localisations
géographiques présentent, au moins pour l’une d’entre elle, le plus
grand intérêt.
Le 8 janvier dernier, nous recevions, rapportés par M. le Pro-
fesseur Combes, Directeur de la Recherche Scientifique coloniale,
une peau et un crâne complet de Ratel entièrement noir collecté
en Côte d’ivoire par M. Dinckel. (Forêt primaire. Keibli, à 15 km
de Taï, entre Guiglo et Tai).
Cette dépouille avait été d’abord adressée à M. le Pharmacien
Commandant Kerharo avec la lettre suivante :
J’ai, au cours de ma tournée abattu un animal carnivore qui attaque
comme la panthère, a une gueule de félin et des griffes genre celles du
Pangolin géant, le poil du Chimpanzé. Ce qu’il faut remarquer dans la
peau c’est le manque presque total de pavillons d’oreille. Cet animal
habite les cavernes. Quant au crâne, il est identique à celui du félin sauf
que les canines ont un méplat au lieu d’une pointe.
Si les renseignements zoologiques sont peu précis, il est intéres-
sant de noter par contre les caractères biologiques signalés par le
collecteur : habitat dans les cavernes et combativité de l’espèce,
fait qui ne semble avoir jusqu’à présent retenu l’attention des
chasseurs.
La peau de ce spécimen a été préparée à la méthode indigène :
peau plate, séchée, les extrémités des membres ayant conservé
leurs griffes.
Dimensions : longueur tête et corps (approximative) : 970 mm. ; Queue :
2G0 mm.
Le pelage, entièrement noir sur la face dorsale, est assez court
sur la face ventrale où l’on ne trouve que des poils noirs clairsemés.
Il s’agit visiblement d’un vieux spécimen, fait que l’examen du
crâne confirme.
La tête osseuse est de grandes dimensions, si on la compare aux
têtes de Ratels ordinaires de notre collection. Les sutures sont
totalement absentes, les crêtes sagittale et lambdoïde très accusées.
Deux incisives manquent au maxillaire supérieur. Les canines sont
émoussées, aussi bien au maxillaire supérieur, qu’au maxillaire
inférieur. Molaires présentes mais usées.
Dimensions : Longueur totale : 140 mm. ; Largeur bizygomatique :
83 mm. ; Rétrécissement postorbitaire : 28 mm. ; Rangée dentaire supé-
rieure : 53 mm. 5 ; Longueur de la mandibule : 91 mm. ; Rangée dentaire
inférieure : 54 mm.
Quelques jours plus tard, nous avons pu examiner deux autres
peaux de Ratels mélaniques qui nous ont été apportées par M. le
— 53 —
Dr Malbrant et M. Maclatchy. Elles proviennent du Gabon,
exactement : de la région marécageuse de Makokou.
Ces deux spécimens malheureusement privés de leurs têtes
osseuses sont des peaux plates dont les extrémités des membres
sont coupées.
Le pelage est plus abondant que sur l’exemplaire précédent, mais
il est toujours totalement noir. On remarque nettement un « épi »,
marquant le changement de direction des poils le long de la ligne qui
délimite, chez les Ratels normaux (noirs, à plage blanche) le bord
de cette plage, particulièrement au niveau de la tête.
Les dimensions : Longueur tête et corps sont de : 950 mm. et 1 m. ’
Queue : 260 mm. et 270 mm.
Ces trois spécimens s’apparentent donc indiscutablement à la
forme : Mellivora capensis cottoni, et il est intéressant de noter que
la mutation mélanique n’est pas restreinte aux Ratels du Congo
belge. Au Katanga d’ailleurs on trouve des Ratels normaux, tandis
que les Ratels noirs sont signalés du Kasai à l’Uellé et l’Ubangui.
Mais il faut remarquer que l’animal figuré par Schouteden dans
sa faune du Congo belge (p. 236, fig. 265) et indiqué comme étant
un Ratel de la sous-espèce cottoni est muni d’une large plage blanche
ou grise très visible sur la photographie (exemplaire de Libenge
(Congo-Ubangi). Le mélanisme n’est donc pas toujours complet.
Au contraire nos trois spécimens, à part quelques rares poils blancs
disséminés dans le pelage, sont entièrement noirs.
Autre constatation intéressante signalée par M. Maci.atchy.
Dans la région de Makokou, les Ratels typiques, à plage blanche
ne sont pas connus des indigènes.
La mutation mélanique a donc affecté, aussi bien en Côte d’ivoire
qu’au Gabon, c’est-à-dire dans des régions forestières et maréca-
geuses, certaines populations de Ratels, provoquant l’apparition
de races biologiques dont la répartition géographique et les carac-
tères, aussi bien anatomiques que sérologiques, seraient intéressants
à étudier comparativement aux Ratels typiques.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux ) du Muséum.
- 54 —
Note sur quelques oiseaux peu communs de l A. 0. F.
Par P.-L. Dekeyser.
Au cours d’une tournée zoologique effectuée avec A. Villiers
et G. Labitte au Mont Nimba (Guinée Française) et au Mont
Tonkoui (Côte d’ivoire) en septembre 1946, nous avons eu l’occasion
de collecter un certain nombre d’oiseaux dont quelques-uns parais-
sent devoir faire l’objet d’une mention spéciale. Nous nous confor-
mons en cela à l’avis qu’exprimait J. Berlioz au sujet des études
systématiques de l’avifaune éthiopienne (1944).
1. Myioceyx lecontei lecontei (Gassin) (Alcédinidés). 1 spéci-
men formolé ; sexe ? - — Mont Nimba, N. -K., Alt. 500-700 m. —
C. G. Ifan, n° 46-14-16.
Bec : 23 mm. — Tarse : 6 mm. — Aile : 45 mm. — Queue : 20 ihm.
La forme du bec, tronqué à son extrémité, ainsi que la coloration
de cet oiseau ne permettent aucune confusion avec les Martins-
Pêcheurs du genre Ispidina.
D’après Bannerman (III, p. 261), Bâtes (p. 257) et Jackson
(p. 566), l’aire de répartition de l’espèce s’étend de la Gold Coast
(Fanti) au Gabon et, à travers la forêt, jusqu’à l’Ituri et l’Ouganda.
La localité que nous citons reporte donc la distribution de M.
lecontei lecontei beaucoup plus loin vers l’Ouest, aux confins de la
Côte d’ivoire et de la Guinée.
2. Diaphorophyia ansobgei harterti BATEs(Muscicapidés).
2 spécimens $ — - Mont Tonkoui, ait. 1.200 m., Massif des Dans,
Fégion de Man (Côte d’ivoire), C. G, Ifan n° 46-14-24 et 46-14-106.
Bec ; 12 mm. — Tarse : 15 mm. — Aile : 62 mm. — Queue : 32 mm.
Ces deux oiseaux ont été collectés dans des buissons bas, en
lisière de forêt, au bord de la route circulaire qui couronne le sommet
du Tonkoui. Ceci confirme les observations de Chapin (I, p. 216)
pour qui les Diaphorophyia en général vivent dans les sous-bois,
près de terre.
La comparaison avec les oiseaux représentés dans l’ouvrage de
Bannerman (IV, p. 18, p. 273) et la description de cet auteur
(p. 283) permettent d’avancer qu’il s’agit de D. ansorgei harterti.
Nous noterons cependant une différence de coloration chez ces deux
oiseaux du même sexe-1 ; chez l’un existe un collier brun châtain
1. Anatomiquement vérifié.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
55
brillant intéressant la gorge et la partie supérieure de la poitirne ;
chez l’autre, il n’y a pas de collier distinct mais toute la surface
inférieure du corps est fortement lavée de brun rouge.
On sait que les seuls spécimens étudiés jusqu’à ce jour (au nombre
de quatre) ont été collectés dans le Sud-Cameroun de 1906 à 1924
(Bâtes, p. 339). Deux autres sous-espèces sont connues par des
spécimens du Benguella et des bords du Lac Albert et, en général,
Diaphorophyia ansorgei est considérée comme très rare (Banner-
man, pp. 283 et 284).
Il nous semble donc, jusqu’à plus ample information, que nos
deux spécimens sont les premiers collectés en A. O. F. et que l’al-
titude de leur localité paraît devoir être soulignée.
3. Triciiophorus calurüs verreauxi (Sharpe) (Pycnonotidés).
1 spécimen Ç. — Bégion de Yapo (Côte d’ivoire). — • C. G. Ifan
n° 46-14-7.
Bec : 17 mm. — Tarse : 22 mm. — Aile : 84 mm. — Queue : 74 mm.
Il y a peu de choses à dire au sujet de cet oiseau, collecté à la
lisière d’une épaisse forêt, si ce n’est qu’il ne semblait pas avoir été
récolté jusqu’ici en Côte d’ivoire (Bannerman, IV, p. 146).
4. Anomalospiza imberbis (Cabanis) (Plocéidés). 1 spécimen $.
— Mont Nimba, ait. 500 m. N.-E., savane. — C. G. Ifan n° 46-14-64.
Bec : 11 mm. — Tarse : 16 mm. — Aile : 64 mm. — Queue: 37 mm.
Ce spécimen présente nettement les caractères de l’espèce, bien
reconnaissable à la forme particulière du bec. Il ressemble parfaite-
ment à la femelle figurée par Shelley (IV, p. XXXI, p. 108) à
l’exclusion d’un détail : les petites taches brunes lancéolées des
côtés du cou et de la poitrine ne sont pas apparentes, mais chez
notre oiseau le plumage de ces régions est irrégulièrement lavé de
brun clair.
11 convient de rapprocher au moins provisoirement ce spécimen
d’M. imberbis tibatiensis, sous-espèce occidentale peu distincte
de la sous-espèce orientale typique 1 et considérée comme étant
d’une validité douteuse (Jackson, III, p. 1494). En tous cas, l’espèce
ne serait connue en Afrique occidentale que par deux spécimens
mâles, l’un de la Sierra-Leone (rizière), l’autre du Cameroun (savane)
(Bâtes, p. 514). Il nous est donc permis de supposer que Y Anomalos-
piza dont il est question ici est, en ce qui concerne l’Ouest africain,
le troisième exemplaire figurant en collection ; c’est aussi, dans ce
domaine, la première femelle collectée.
1. Du Kenya et du Tanganyika jusqu’au Natal au sud, jusqu’à la région de Ivasai
à l’ouest et jusqu’au sud-ouest de l’Abyssinie au Nord.
— 56 -
TRAVAUX CONSULTÉS
Bannermann (D.-A.). The Birds of Tropical West Africa. Crown Agents
for the Colonies, London, Vol. I à V, 1930-1939.
Bâtes (G.-L.) . Handbook of the Birds of West Africa. J. Baie, Sons and
Danielsson édit., London, 1930.
Berlioz (J.). Notes critiques sur quelques Turdidés de la faune éthio-
pienne. Bull. Mus. Nat. Iiist. Nat., Paris (2), XVI, 1944, p. 96.
Chapin (J. -P.). The Birds of the Belgian Congo, Bull. Amer. Mus. of
Nat. Hist., LXV, 1932 et LXXV, 1939.
Jackson (F. -J.). The Birds of Kenya Colony and the Uganda Protectorate,
Gurney and Jackson édit., London, 3 vol., 1938.
Shelley (G.-'E.).. The Birds of Africa, R. -H. Porter édit., London, IV,
part. I, 1905.
Institut Français d’Afrique Noire — Dakar.
Liste des Reptiles et Amphibiens de l'Inde
envoyés au Muséum par M. le d* K. Lindberg
Par F. Angel.
Au cours de 1946, M. le Dr K. Lindberg, Correspondant du
Muséum, a adressé pour les Collections d’herpétologie deux envois
de Reptiles et Amphibiens de l’Inde (Bombay Presidency) dont
nous donnons, ci-dessous, la liste. Le grand intérêt de ces collections
réside dans le fait que sur 54 espèces expédiées par le donateur,
27 n’étaient pas, jusqu’alors, représentées dans nos collections. Ces
dernières sont mentionnées en caractères gras, dans la liste.
Lacertiliens.
Il emidactylus triedrus (Daud.) — 2 ex. çj. et Ç — Patidharpour.
— coctei Dum. et Bibr. — .2 ex. Ç — Kurduvadi.
Gonatodes ornatus (Bedd.) — 1 ex. Kodikanel, 11 janv. 1943.
Calotes versicolor (Daud.). — 1 ex. jeune — Ile de Salsette ; 1 ex. Ç
Kurduvadi ; 3 ex. Tarkola, vallée de la Tista et Kurduvadi, octobre 1945.
Salea anamallayana (Bedd.) — 1 ex. Kodikanel, juillet 1945.
Varanus monitor L. — • 1 ex. Kurduvadi.
Ophiops jerdoni Blyth. — 1 ex. Kurduvadi, mars 1944.
Mabuya carinata (part. Schneid.) Kurduvadi, août 1945.
Leiolepisma travancoricum (part. Bedd.) 10 ex. Kodikanel et 1 ex. Palni,
23 juillet 1945.
Lygosoma indicum (part. Günth.) 1 ex. Vallée de la Tista, 1943.
Lygosoiïia guentheri Peters 4 ex. Kurduvadi, avril 1938 et août 1945 ;
1 ex. Pandharpour, juillet 1936.
Ristella travancorlca (Bedd.) 1 ex. Kodikanel.
Ristella rurky Gray 3 ex. Kodikanel.
Ophidiens.
Typhlops braminus Daud.) 3 ex. Kurduvadi, 1933 ; 1 ex. Yercaud
29 juillet 1945 ; 1 ex. Mandangaraï (Monts Palni) 2 septembre 1943 ; 1 ex.
Girideh, Mahechmundra, mars 1946 ; 1 ex. Courtallam, Massif de Tran-
vacore près Tenkasi.
Typhlops beddomii Boulgr. 1 ex. Attakatti (Monts Anaïmalaï), 10 juil-
let 1945.
Typhlops porrectus Stoliczka 1 ex. Kurduvadi, 1945.
Typhlops acutus Dum. Bibr. 2 ex. Kurduvadi, 1938.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1 .1947.
Gongylophis conicus (Schn.j 2 ex. Kurduvadi, 1938.
Eryx johnii (Russell) 1 ex. ?
Silybura brevls Günth. 2 ex. Yercaud (Monts Chevaroy), oct. 1945.
Silybura pulneyensis (Bedd.) 12 ex. Kodikanel, 1943 et 1946.
Silybura ellioti (Gray) 1 ex. Yercaud (Monts Chevaroy), oct. 1945.
Brachyophidium rhodogaster Wall 4 ex. dont 1 jeune — Kodikanel ;
Chola des Tigres, 25 mai 1943 et 28 juin.
Ces échantillons sont conformes à la description de l’auteur ; la
constance de leurs caractères particuliers ne permet pas d’admettre
l’opinion de Miss J. B. Procter 1 qui proposait de rapporter l’espèce
rhodogaster au genre Platyplectrurus. F. Wall, dans une note posté-
rieure à celle de Miss Procter 2 discuta, avec raison, les objections
de celle-ci en vue du maintien du genre Brachyophidium.
Plectrurus madurensis Bedd. 5 ex. Kodikanel, 18 juin 1943 et 1 ex.
ThoEovaraï, 1710 m., 15 r.ov. 1943.
Chersydrus granulatus Schn. 2 ex. Bombay.
Gerardia prevostiana (Eyd. et Gervais) 2 ex. Bombay, 21 oct. 1945.
Chez un exemplaire, la frontale est aussi longue que sa distance
de l’extrémité du museau, la loréale est aussi haute que longue. Les
ventrales montrent une teinte gris-ardoisé uniforme, la plupart
d’entre elles ont, de chaque côté, une tache claire de la même teinte
que celle des 3 rangs externes d’écailles.
Lycodon aulicus L. 1 ex. £ Kurduvadi.
Lycodon travancoricus (Bedd). 3 ex. Yercaud.
Lycodon flavimaculatus 1 ex. Kurduvadi.
Coronella brachyura (Günther) 2 ex. Kurduvadi.
Oligodon juglandifer (Wall) 1 ex. Dentam (Sikkim) sept .1943.
Oligodon arnensis (Shaw) — 2 ex. dont 1 jeune — Kurduvadi, 14 nov.
1945.
Oligodon subgriseus Dum. Bibr. 1 ex. Kurduvadi, 3 avril 1931.
Oligodon venustus (Jerd.) 2 ex. Kodikanel, juillet 1945.
Rhabdophis stolatus (Lin.) 2 ex. Kodikanel, 17 juin 1943.
Rhabdophis platyceps (Blyth) 1 ex. Dentam (Sikkim), sept. 1943.
Sibynophis subpunctatus (Dum. Bibr.) 1 ex. jeune, Kurduvadi, août
1936.
Sibynophis collaris (Gray) 1 ex. sans localité, 27 sept. 1943.
Zamenis jasciolatus (Shaw) 1 ex. Kurduvadi.
Elaphe helena (Daudin) 1 ex. adulte. Atakatti (Monts Anaïmalaï),
sept. 1945 et 1 ex. jeune, Kurduvadi, oct. 1945.
Macropisthodon plumbicolor (Cantor) 1 ex. q Kurduvadi, oct. 1945.
Helicops schistosus Daudin 1 ex. Pondichéry, 17 décembre 1945. Cet
individu ne présente que 17 écailles autour du corps.
Boiga cyclonensis (Günther) 2 ex. Yercaud, oct. 1945 et 1 ex. Kodikanel,
juin 1945. *
1. Ann. Mag. Nat. Hist. London, Série 9, vol. XIII. 1924, p. 141.
2. Loc. cit., vol. XIV, 1924, p. 200.
59 —
Boiga trigonata (Schneid.) 5 ex. dont 1 jeune, Kurduvadi, septembre et
octobre 1945.
Dryophis dispar (Günth.) 1 ex. route entre Kodikanel et Pombarai. .
Cerberus rhynchops Schneid. 5 ex. Bombay, 30 octobre 1945.
Calliophis trimaculatus (Daud.) 2 ex. Kurduvadi, 30 novembre 1929.
Calliophis nigrescens (Günther) 1 ex. sans localité.
Calliophis maculiceps (Günther) 1 ex. Yercaud, oct. 1945.
Trimeresurus macrolepis Beddome. 1 ex. au-dessus de Valporaï, 10 juil-
let 1945.
Amphibiens 1.
Rana beddomii (Günther) 1 ex. Kodikanel.
Rhacopliorus maculatus (Gray) 1 ex. Ile de Salsette, Bombay.
Rhacophorus pleurostictus (Günth.) 1 ex. Kodikanel. t
Philautus leucorhinus (Licht. et Marts) 4 ex. Kodikanel.
Philautus variabilis (Günther) 5 ex. Kodikanel.
1. Les Amphibiens ont été déterminés par M. Jean Guibé.
Laboratoire de Zoologie , (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 6) —
Sur trois exemples, observés chez les Téléostéens,
D'UN PHÉNOMÈNE MORPHOGÉNÉTIQUE D'ATTRACTION RÉCI-
PROQUE ENTRE ÉLÉMENTS PAIRS DU SQUELETTE
Par Paul Chabanaud.
Les recherches cI’Emelianov 1 ont mis en évidence l’attraction
exercée, au cours de la morphogenèse, par la-chorde sur le mésen-
chyme, attraction d’où résulte la formation des éléments constitutifs
des vertèbres — en premier lieu le centrum (demeurant, chez les
Téléostéens, à l’état de périchorde), ensuite l’arc neural (« arc supé-
rieur ») et l’arc hémal (« arc inférieur »). Parfois — e. c. Clupeidae 2,
Salmonidae 3 — les 2 demi-arcs neuraux des vertèbres abdominales
antérieures conservent, durant la vie entière de l’animal, une com-
plète indépendance réciproque et la neuracanthe de ces vertèbres
est alors représentée par 2 hémineuracanthes. De l’avant- vers
l’arrière, les hémineuracanthes de chaque sclérotome se rappro-
chent progressivement l’une de l’autre et finalement se coossilient,
constituant la neuracanthe impaire et médiane, dont la présence
est constante dans tous les métamères postérieurs.
En général, les 2 demi-arcs hémaux conservent, dans tous les
métamères abdominaux, leur indépendance réciproque ; ce qui ne
se produit jamais dans les métamères caudaux. Orienté plus ou moins
transversalement, dans les métamères abdominaux antérieurs,
chaque demi-arc hémal, à mesure qu’il s’éloigne du crâne, se rap-
proche progressivement du plan de symétrie bilatérale. Lorsque les
2 demi-arcs hémaux sont parvenus au maximum de leur rappro-
chement réciproque, ils s’orientent parallèlement au plan de symé-
trie bilatérale et c’est alors que peut se constituer un arc hémal
complet. Cet arc hémal complet existe à toutes les vertèbres cau-
dales, excepté la ou les vertèbres uroptérygiophores (vertèbres ter-
minales du rhachis), mais il n’est pas sans exemple dans les
métamères abdominaux postérieurs 4.
La formation des arcs hémaux abdominaux s’effectue suivant
2 modes différents, dont la valeur systématique n’excède ordinaire-
1. Zool. Jahrb., Anat., 60, 1935, et 62, 1937.
2. Chabanaud, C. R. Acad. Sci., 215, 1942, p. 203.
3. Bruch, Abh. Senckenb. Naturf. Ges., 4, 1862-1863.
4. Divers auteurs considèrent les arcs hémailx abdominaux complets comme appar-
tenant à des vertèbres caudales, surplombant la cavité splanchnique ; d’autres sont
d’un avis contraire. Cfr Rauther, 1929, in Bronn’s Tierreich, Echte Fische, p. 379.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
\
61 —
ment pas celle d’un caractère de famille ou de sous-famille, ou même
celle d’un caractère de genre.
L’un de ces 2 modes de fermeture des arcs hémaux abdominaux
consiste en un simple rapprochement de l’extrémité distale des
2 demi-arcs de chaque vertèbre ; ces 2 demi-arcs se coossifient
directement à ce niveau et de cette coossification résulte la constitu-
tion d’une hémacanthe impaire et médiane.
L’autre mode de fermeture des arcs en question est moins fré-
quent ; il paraît être le plus primitif, à n’en juger que d’après le
fait qu’il se manifeste dans des groupes archaïques, entre autres
les Clupeoidea et les Cyprinoidea L Toutefois, on le rencontre aussi
chez certains Téléostéens dyssymmétriques : les Paralichthodinae
et divers Soléiformes. Dans de tels types morphologiques, l’arc
se ferme par le moyen d’un pont transversal, qui laisse libre
Fig 1. — Clupea harengus. Schème d’une vertèbre abdominale (24e) en vue caudale.
Seule est formée l’apophyse transverse du demi-arc hémal (a h) droit. Les demi-
arcs neuraux a n ne sont coossifiés, ni entre eux, ni avec le périchorde.
l’extrémité distale des 2 demi-arcs. Ce pont résulte de la coosi-
fication de 2 apophyses transverses, naissant respectivement de
chaque demi-arc et se développant en sens contraire l’une de
l’autre.
Selon mes propres observations sur Clupea harengus L. 2, il arrive
assez fréquemment que, seul, l’un des 2 demi-arcs donne naissance
à l’apophyse transv.erse, l’autre demi-arc s’en montrant encore
dépourvu ; le pont ne se forme alors que dans le métamère suivant.
En pareil cas, l’apophyse du demi-arc droit ou gauche ne dépasse
jamais le plan de symétrie bilatérale ; elle ne pénètre donc pas dans
celui des 2 hémisomes qui ne lui a pas donné naissance.
La constitution des arcs neuraux et celle des arcs hémaux semblent
donc bien résulter d’une attraction réciproque entre les demi-arcs
1. Rauther, op. cit., p. 379, eff. 314.
2. Chabanaud, op. cit.
d’un même métamère, attraction qui se manifeste passé la période
mésenchymateuse. Rien n’empêche que la fermeture des arcs neuraux
s’effectue immédiatement en arrière du neurocrâne. En revanche,
c’est à la présence de la masse viscérale qu’il convient d’attribuer,
pour une large part, l’indépendance réciproque des demi-arcs
hémaux, ceux-ci ne pouvant se rapprocher du plan de symétrie
bilatérale et s’unir l’un à l’autre qu’autant que le permet la réduc-
tion de l’encombrement splanchnique.
Chez les Soleidae, certains éléments du neurocrâne paraissent
être le siège de phénomènes d’attraction réciproque, que révèlent
les bouleversements infligés, par la migration oculaire, à la partie
rhinophthalmique de ce complexe.
Durant les stades symétriques, alors que toute ossification est
encore en expectative ou seulement à ses débuts, les parties conjonc-
tives ou chondrales, respectivement destinées à donner naissance
aux 2 frontaux et aux 2 parethmoïdes, occupent, à l’égard des yeux,
la situation qui leur est habituelle dans les groupes non dyssymmé-
triques : de part et d’autre du neurocrâne, chaque futur frontal
borde dorsalement l’orbite concomitante et chaque futur pareth-
moïde forme la majeure partie de la paroi antérieure de cette orbite.
La migration oculaire terminée et les os une fois formés, le septum
interorbitaire, intégralement constitué par les 2 frontaux, est
laminé à l’extrême ; la partie superficielle de ce septum appartient
alors exclusivement au frontal zénithal, inhérent à l’orbite fixe,
frontal dont le côté morphologiquement latéral se trouve seul en
contact avec les téguments 1. Le frontal nadiral, connexe à l’orbite
migratrice, est refoulé en profondeur. Ainsi disposés côte à côte, les
2 frontaux — ou, plus précisément, leur processus interorbitaire —
se trouvent en position dorsale, par rapport à l’œil fixe (œil droit),
mais en position ventrale, par rapport à l’œil migrateur (œil gauche).
A leur extrémité rostrale, les 2 frontaux sont à peu près exclusive-
ment réduits aux seules parois du canal supraorbitaire ; ils n’en
conservent pas moins leur contact avec le dermethmoïde.
Ni le parethmoïde nadiral, ni le parethmoïde zénithal ne sont
déplacés par la migration ovulaire ; chacun d’eux borde rostrale-
ment l’orbite concomitante et forme la majeure partie, parfois
même la totalité de la périphérie du foramen olfactif, cette péri-
phérie étant complétée, dans le premier cas, par le dermethmoïde
ou par lé vomer.
Inopérante, eu égard à la position normale de chaque pareth-
moïde, par rapport aux éléments environnants du crâne rhinoph-
1. Les Soleidae sont dextres. Dans ces organismes, l’orbite fixe et, avec elle, tout
ce qui est dit zénithal appartiennent à l’hémisome ontogénétiquement droit ; l’orbite
migratrice et tout ce qui est dit nadiral, à l’hémisome ontogénétiquement gauche.
63 —
thalmique, la migration oculaire n’en exerce pas moins une influence
considérable sur la morphologie de ces deux os enchondraux.
Le parethmoïde nadiral s’hypertrophie ; il se développe dans tous
les sens, mais perd tout contact avec le frontal également nadiral.
Or, bien que n’occupant plus qu’un position latérale, par rapport
à l’orbite migratrice, le parethmoïde nadiral n’en est pas moins
susceptible de doter cette orbite d’une paroi rostrale, plus ou moins
complète. Cette paroi orbitaire est formée par une apophyse trans-
verse, qui, tantôt rudimentaire, tantôt considérablement développée,
naît de la partie la plus dorsale du parethmoïde et non de la partie
latérale de cet os, partie qui, dans les formes symétriques, s’inter-
pose entre l’orbite et la capsule nasale. Orientée vers le septum inter-
Fig. 2. — Schème composite de la paroi antérieure des orbites osseuses d’un Percoïde
symétrique, a l , apophyse lacrymale des parethmoïdes ; c a, canal suparorbitaire,
inclus dans les frontaux ; D E, dermethmoïde ; F d, frontal droit ; F g, frontal
gauche ; n o l d, nerf olfactif droit ; n o l g, nerf olfactif gauche ; P E d, parethmoïde
droit ; P E g, parethmoïde gauche ; P S , parasphénoïde ; V O vomer.
orbitaire, cette apophyse transverse pourrait être envisagée — si
ce n’était forcer les mots — comme un souvenir du contact perdu
entre le parethmoïde nadiral et le frontal du même hémicràne.
Quant au parethmoïde zénithal, il subit une réduction dont l’in-
tensité compense, en quelque sorte, l’hypertrophie de son homologue
nadiral. Demeurant invariablement en connexion avec le frontal
concomitant, avec le dermethmoïde et, souventes fois, avec le
vomer, ce parethmoïde zénithal perd presque toujours son contact
habituel avec le parasphénoïde, auquel ne le rattache plus qu’un
tractus conjonctif de longueur variable et rarement assez indivi-
dualisé pour se classer dans la catégorie des ligaments. La partie
latérale de ce parethmoïde zénithal demeure interposée entre l’orbite
fixe et la capsule nasale concomitante ; mais cette partie latérale se
réduit à une sorte de trabécule orienté dorso-ventralement et qui
s’incurve plus ou moins fortement, de manière à circonscrire, du
moins en partie, la foramen olfactif. Lorsque l’incurvation de ce
64 —
trabécule est nulle ou seulement très faible, son extrémité ventrale —
extrémité qui, dilatée à divers degrés, forme l’élément infracapsu-
laire de l’os * — se trouve à proximité de l’aile zénithale du parasphé-
noïde. Il arrive que le parethmoïde en question tende à devenir
annulaire ; en pareil cas, l’extrémité morphologiquement ventrale
de son trabécule latéral remonte dorsalement et entre en contact
avec le frontal nadiral, à proximité de l’élément supracapsulaire,
soudé au frontal zénithal.
La forme annulaire du parethmoïde zénithal paraît être déterminée
par une attraction vers le septum interorbitaire ; mais cette con-
formation peut aussi résulter d’une influence exercée par le nerf
olfactif.
Cette courte suture entre le frontal nadiral et le parethmoïde
zénithal constitue l’une des particularités les plus inattendues de la
morphologie anatomique des Téléostéens dyssymmétriques. Toute-
fois, du point de vue qui nous occupe, le fait le plus intéressant
consiste en ce qui suit.
Lorsque se réalise la suture entre le parethmoïde zénithal et le
frontal nadiral, celle des 2 faces de ce frontal qui est tournée vers
l’orbite fixe s’augmente d’une petite protubérance, à laquelle s’at-
tache le parethmoïde. Or, l’atrophie du parethmoïde zénithal est
parfois si intense que l’os se trouve réduit à son seul élément supra-
capsulaire, appliqué contre le frontal zénithal, le trabécule préorbi-
taire et l’élément infracapsulaire faisant totalement défaut. Cette
circonstance n’empêche pas toujours le frontal nadiral de se montrer
en possession de sa protubérance spéciale, bien que celle-ci soit
devenue sans objet.
La formation de la protubérance en question et la suture entre le
parethmoïde zénithal et le frontal nadiral sont autant de phénomènes
exceptionnels, plutôt individuels que spécifiques. Au cours de l’étude
de nombreux crânes, appartenant à plus de 16 espèces différentes,
je n’ai constaté la présence de la protubérance du frontal nadiral
que chez 3 individus et cela, dans les conditions suivantes : Solea
solea (L.), parethmoïde complet et soudé au frontal nadiral ; Mono-
chirus hispidus Rafinesque et Zevaia azevia (Capello), parethmoïde
incomplet et sans rapport avec le frontal nadiral.
Pour exceptionnelle que soit la formation de la protubérance du
frontal nadiral, l’important est que cette formation se réalise, non
seulement dans le cas d’un contact avec le parethmoïde zénithal,
mais encore en l’absence de ce contact.
Du fait que, ni l’apophyse préorbitaire du parethmoïde nadiral,
ni la protubérance spéciale du frontal nadiral ne sont d’origine
embryonnaire, puisque ni l’une, ni l’autre ne sauraient exister chez
l’animal encore à l’état symétrique, ces 2 formations osseuses, néces-
sairement postérieures en date au phénomène de la migration
/
— 65 —
oculaire, paraissent engendrées par une attraction exercée à dis-
tance. En ce qui concerne l’apophyse préorbitaire du parethmoïde
nadiral, l’attraction serait exercée par le frontal nadiral. Quant à la
formation de la protubérance spéciale de ce frontal, c’est évidem-
ment à l’élément infracapsulaire du parethmoïde zénithal qu’il
convient de l’attribuer.
Remarquons, cependant, que l’hypothèse du rôle du frontal
nadiral comme cause déterminante de la formation de l’apophyse
préorbitaire du parethmoïde nadiral a contre elle la présence d’une
nappe de puissants ligaments qui, s’insérant sur la partie dorsale
du parethmoïde et jusque sur son apophyse transverse, s’attachent,
d’autre part, à l’érisme épicranien h Cette objection perd singulière-
Fig. 3. — Schème composite de l’extrémité antérieure de la région orbitaire du neu-
rocrâne d’un Soléidé adulte, a p o, apophyse préorbitaire du parethmoïde nadiral
(gauche) ; F n, frontal nadiral, muni de sa protubérance adaptative * ; F z, frontal
zénithal (droit), contenant, comme le frontal nadiral, le canal supraorbitaire ; o r f,
orbite fixe (droite) ; o r m, orbite migratrice (inhérente à l’hémisome gauche) ;
P E n, parethmoïde nadiral ; PE z, parethmoïde zénithal, circonscrivant le foramen
olfactif et se trouvant, par son élément infra-capsulaire, en contact avec la protubé-
rance du frontal nadiral. Les autres symboles, comme dans la fig. 2. Le tracé en
traits interrompus indique la direction suivant laquelle s’oriente fréquemment
le trabécule préorbitaire du parethmoïde zénithal.
ment de sa valeur, si l’on tient compte du fait que, chez certaines
espèces — Euryglossa orientalis (Bloch-Schneider) entre autres —
cette apophyse transverse atteint une longueur telle que son extré-
mité distale, surplombant les frontaux, dépasse le plan virtuel de
symétrie bilatérale, plan dans lequel se trouve intégralement com-
pris l’érisme épicranien.
Quoi qu’il en soit, la formation de la protubérance adaptative du
frontal nadiral n’apparaît justiciable d’aucune interprétation, autre
que celle qui vient d’être proposée.
La formation de cette protubérance et celle de l’apophyse pré-
1. Bull. Inst. Océanogr., 555, p. 4, efî. 1, er.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947. 5
— 66 —
orbitaire du parethmoïde nadiral ne pourraient-elles être considérées
comme autant de réactions de l’organisme en faveur du rétablisse-
ment, entre les 2 hémisomes, de l’équilibre, cause ou effet de la
symétrie bilatérale de la presque totalité de Métazoaires, mais
rompu, chez les Téléostéens dyssymmétriques, par le phénomène de
la migration oculaire ?
A quelque groupe qu’il appartienne, l’animal vivant se présente
comme un tout complet, dont les parties constitutives sont rendues
solidaires les unes des autres par le jeu des interactions physiolo-
giques. Si tant est qu’elles existent, les attractions à distance entre
certains éléments morphologiques, homologues ou non, ne revêt
aucun caractère mystérieux et tout finalisme leur demeure étranger ;
il se pourrait que ces attractions réciproques soient à l’origine des
coaptations, généralement d’une si difficile interprétation causale,
mais dont il ne saurait être cependant impossible d’élucider le
mécanisme.
Remarque. — Les schèmes composites qui font l’objet des figures 2
et 3 n’ont d’autre but que de montrer, le plus clairement possible, les
rapports dans lesquels se trouvent entre eux les principaux éléments
squelettiques dont se compose la partie du neurocrâne considérée. Ces
schèmes sont dits composites, parce qu’il y est figuré certaines des par-
ties du neurocrâne qui sont placées au-delà de la coupe théorique et
d’autres, en de-deça. Ni la forme du complexe, ni celle des os ne sont
respectées.
Laboratoire des Pêches ei Productions coloniales d'origine
animale du Muséum .
— 67 —
Révision des types de Myctophidés (Scopélidès)
du Muséum
Par Rolande Estève.
Depuis les travaux de Raffaele (1889) et de Lütken (1892),
la distinction des espèces de Myctophidés est fondée exclusivement
sur la disposition des photophores. Toutes les descriptions anté-
rieures, où il n’est tenu aucun compte de ces organes, sont par
conséquent défectueuses. Une révision générale de leurs types
s’impose si l’on veut éviter de les considérer comme nomina nuda.
Taning, Parr, Norman, etc., ont revu et confronté plusieurs de
ces types.
Les collections du Muséum de Paris renferment les types de
Risso, Cuvier et Valenciennes, Moreau qui n’avaient jamais
été réétudiés jusqu’ici et dont le présent travail fera connaître
l’identification.
Types de Serpa ( sive Gasteropelecus) humboldti Risso (1810,
1820) et de Scopelus humboldti Cuvier (1817), Cuvier et Valen-
ciennes (1849). Les 3 spécimens ont été envoyés par Risso à
Cuvier qui les prit pour types du genre Scopelus. Ils ont servi ensuite
à Valenciennes qui commence ainsi la description de Scopelus
humboldti : tu Je suis bien sûr de la détermination de cette espèce,
puisque je la donne d’après les exemplaires qui ont servi à M. Cuvier
lorsqu’il a établi le genre dont nous nous occupons. Ils avaient été
envoyés au Cabinet par M. Risso, qui les donnait pour types de la
Serpe Ilumboldt. »
En réalité, les 3 spécimens appartiennent à l’espèce Myctophum
punctatum Rafinesque (1810). Il en résulte que l’espèce Scopelus
ou Myctophum humboldti de tous les ichthyologistes antérieurs à
1889 (date initiale d’emploi des photophores en systématique)
tombent en synonymie de Myctophum punctatum Rafinesque.
L’erreur commise par tous ces auteurs, depuis Risso, est due à ce
que le nombre de rayons dorsaux et anaux sont sensiblement les
mêmes chez les deux espèces. La distinction ne pouvait être faite que
d’après les photophores.
, Quel nom doit-on donner désormais à l’espèce Myctophum hum-
boldti de Raffaele (1889), de Lütken (1892) et de tous les auteurs
postérieurs à ces derniers ? Une première solution consisterait à
imaginer un nom nouveau, ce qui risquerait d’introduire un trouble
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 68 —
supplémentaire dans la nomenclature. Une seconde solution, celle
que nous adoptons ici, consiste à désigner l’espèce de la façon sui-
vante : Myctophum humboldti (non Risso) Raffaele (1889).
Cotypes de Scopelus (Myctophum) pterotus Alcock (1890). Les
4 spécimens répondent à la définition actuelle de Myctophum pte-
rotum, bien que la description originale, heureusement complétée
il est vrai par une figure publiée par Alcock en 1896, tienne insuffi-
samment compte des photophores.
Types de Scopelus crocodilus Cuvier et Valenciennes (1849).
Ces auteurs s’expriment d’une manière assez ambiguë. Ils disent en
effet, à quelques lignes d’intervalle : « M. Risso a étiqueté lui-même
le poisson que nous décrivons, comme sa Serpe crocodile », et « Nos
individus... ont été rapportés de Nice par M. Laurillard. » La des-
cription correspond à ces derniers exemplaires. Le premier, pro-
venant de Risso, n’existe plus dans les collections du Muséum.
Les 2 exemplaires envoyés par Laurillard doivent être rapportés
à l’espèce Lampanyctus elongatus (Costa) (1844). Il en résulte que
l’espèce de Cuvier et Valenciennes tombe en synonymie de cette
dernière et est bien distincte du vrai Scopelus crocodilus de Risso, si
facilement reconnaissable à sa grande taille et à son aspect, comme
le montre la figure même de Risso.
Types de Scopelus pseudocrocodilus Moreau (1891). Pour avoir
cru sur parole Cuvier et Valenciennes, Moreau (1881) a confondu
l’espèce Scopelus crocodilus de ces auteurs avec celle de Risso.
Bellotti (1888) le lui ayant faire remarquer, Moreau (1891) a
désigné l’espèce de Cuvier et Valenciennes sous le nom de Sco-
pelus pseudocrocodilus. Il en résulte que cette espèce, dont les types
ont d’ailleurs été réexaminés par nous, tombe en synonymie de
Lampanyctus elongatus (Costa).
Types de Scopelus bonapartii Cuvier et Valenciennes (1849).
Ces auteurs sont persuadés que leurs spécimens types (dont il ne
reste plus qu’un à l’heure actuelle) se rapportent au Lampanyctus
bonapartii de Bonaparte (1840) ( Nyctophus bonapartii Cocco). Ils
font toutefois remarquer l’existence d’une épine sourcilière dont
Bonaparte n’a pas parlé. Cette épine indique justement que l’espèce
de Cuvier et Valenciennes est en réalité synonyme de Lampanyc-
tus maderensis (Lowe) (1839), ce que confirme en tous points la
détermination que nous avons faite du type susbistant.
En résumé :
Scopelus ou Myctophum humboldti des auteurs antérieurs à 1889 *=
Myctophum punctatum Rafinesque.
Scopelus ou Myctophum humboldti des auteurs à partir de 1889 = Mycto-
phum humboldti (non Risso) (Raffaele).
— 69 —
Scopelus crocodilus (non Risso) Cuvier et Valenciennes = Lampa
nyctus elongatus (Costa).
Scopelus pseudocrododilus Moreau — Lampanyctus elongatus (Costa)
Scopelus bonapartii (non Cocco) Cuvier et Valenciennes = Lampa
nyctus maderensis (Lowe).
BIBLIOGRAPHIE
Alcock (1890). Ann. Mag. Nat. Hist., (6) VI.
Bonaparte (1840). Fauna italica, Pesci, III.
Costa (1844). Fauna Regno Napoli, Pesci, I.
Cuvier (1817). Règne animal, éd. I, II.
Cuvier et Valenciennes (1849). Hist. Nat. Poiss., XXII.
Lowe (1839). Proc. Zool. Soc. London, VIL
Lütken (1892). Kgl. Dansk. Vidensk. Selsk. Skrif., (6), VIL
Moreau (1881). Hist. Nat. Poiss. France,
Moreau (1881). Hist. Nat. Poiss. France, III.
Moreau (1891). Suppl. Hist. Nat. Poiss. France.
Raffaele (1889). Mitth. Zool. Stat. Neapel.
Rafinesque (1810). Indice Ittologia Siciliana.
Risso (1810). Ichthyologie de Nice.
Risso (1820). Mem. R. Acc. Sc. Torino, XXV.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
Essai d’analyse biométrique des genres Cyprinus
ET CARASSIUS
Par André Barets.
Les genres Cyprinus Linné et Carassius Nilsson constituent un
sous-groupe homogène de la famille des Cyprinidés, que la présence
simultanée des deux caractères suivants suffît à distinguer de l’en-
semble du reste de la famille : anale courte (A : II- III, 5-6), dorsale
longue (D : II-IV, 16-22).
La distinction entre les deux genres ne présente aucune difficulté
et se trouve basée essentiellement sur les caractères que voici :
présence de deux paires de barbillons chez le premier, absence de
barbillons chez le second ; formules dentaires pharyngiennes :
3 + 1+1 chez le premier, 4 chez le second. Nous établirons que le
nombre des vertèbres et celui des écailles sur la ligne latérale suffisent
aussi à distinguer les deux genres puisqu’ils sont égaux respective-
ment à 35-37 et 37-39 dans le premier genre, contre 27-32 et 28-35
dans le second. Par contre, les caractères métriques, notamment
le rapport de la hauteur à la longueur du corps, paraissent n’avoir
aucun intérêt.
Tandis que le genre Cyprinus ne renferme en Europe que la seule
espèce C. carpio Linné, le genre Carassius comporte deux formes
distinctes, mais auxquelles les auteurs n’accordent pas la même
valeur : le carassin ordinaire, Carassius carassius Linné, et le carassin
doré dénommé, suivant les auteurs, C. auratus Linné ou C. carassius
var. auratus Linné.
L’hybridation entre les genres Cyprinus et Carassius est possible et
fournit une forme dont la nature hybride n’a pas été reconnue de
suite par tous les auteurs, beaucoup la considérant comme une espèce
distincte, Cyprinus kollari Cuvier et Valenciennes. L’hybride, tant
au point de vue des barbillons qu’à celui de la formule dentaire
présente des caractères intermédiaires (et d’ailleurs fluctuants dans
de larges limites) entre ceux des genres Cyprinus et Carassius.
Deux problèmes semblaient surtout intéressants à étudier sous
l’angle de la biométrie : d’une part, la recherche d’une confirmation
du caractère hybride de la carpe de Kollar, d’autre part, la question
de savoir si un autre caractère que la couleur pouvait apporter une
distinction entre le carassin ordinaire et le carassin doré.
En dehors des caractères concernant les barbillons et la structure
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 71 -
des dents pharyngiennes, seuls le nombre des vertèbres et celui des
écailles sur la ligne latérale nous ont paru présenter un intérêt
certain en tant qu’élément de distinction. Comme, d’autre part,
ces caractères se prêtent bien à une recherche statistique, nous
avons étudié à ce double point de vue un certain nombre de spéci-
mens des différentes formes énumérées plus haut et appartenant à
la collection du Muséum national d’ Histoire naturelle.
L’étude des différents résultats, traduits par les graphiques ci-
joints, nous conduit aux considérations suivantes :
1° L’étude individuelle des résultats numériques (que nous ne
reproduisons pas ici) montre que le caractère « nombre des écailles »
subit les mêmes fluctuations que le caractère « nombre des vertèbres »
et garde une valeur légèrement supérieure ; les résultats donnés par
les deux courbes seront donc similaires. Cependant, le caractère
« nombre des écailles » se distingue par une plus grande amplitude de
fluctuation (carassin, carpe de Kollar) et les indications qu’il pourra
nous donner seront donc moins précises que celles données par le
caractère « nombre des vertèbres ».
2° Les courbes concernant les deux genres sont nettement dis-
tinctes et sans aucun domaine commun : les caractères « nombre des
vertèbres » et « nombre des écailles sur la ligne latérale » (surtout le
premier) constituent donc à eux seuls une excellente distinction
générique.
3° Il faut remarquer l’homogénéité remarquable de l’espèce C.
carpio malgré l’amplitude de ses variations externes, soulignée par
la faible variabilité des deux facteurs étudiés (courbes étroites de
base et à un seul sommet).
4° Il faut remarquer, par opposition, la grande variabilité de ces
mêmes facteurs dans les courbes concernant les carassins. Plus
remarquable encore est l’allure de ces courbes qui montrent deux
maxima bien nets, le premier correspondant au carassin doré, le
second au carassin ordinaire. Il en résulte que le carassin doré n’ap-
paraît passeulement comme une variété ex colore du carassin ordi-
naire, mais que l’on peut le considérer comme une espèce secondaire,
c’està-dire en voie de séparation de l’espèce principale.
5° Chez des individus ramassés, monstrueux, de C. auratus, nous
avons trouvé, pour le nombre des écailles, des valeurs inférieures à 28
et descendant jusqu’à 22. Nous avons représenté ces valeurs par
un pointillé, étant donné le caractère artificiel de telles formes.
Considérant le parallélisme entre les deux caractères, la question se
posait alors de savoir si une réduction analogue se produisait dans le
nombre des vertèbres. Malgré la difficulté de compter, dans de telles
formes, les vertèbres avec précision (elles sont très tassées les unes
72 —
contre les autres et extrêmement déformées), nous avons trouvé le
chiffre de 27 chez un spécimen comportant 24 écailles sur la ligne
atérale. Si l’on tient compte du fait très général que le nombre des
écailles, chez un individu, est normalement supérieur à celui des
Courbes de fluctuation des vertèbres et des écailles dans les genres Cyprinus et Caras-
sius : A-Carassius carassius (à droite), Carassius auratus (à gauche). B-Hybride.
C-Cyprinus carpio.
vertèbres, nous croyons que le fait de trouver ici 24 écailles pour
27 vertèbres indique que le nombre de ces dernières ne s’abaisse
jamais autant que celui des écailles et est moins sujet, somme
toute, à la variation.
6° Les courbes concernant la carpe de Kollar, exactement inter-
médiaires par rapport aux précédentes, confirment bien la nature
hybride de cette forme. Malheureusement, le nombre restreint de
spécimens que nous avons pu avoir à notre disposition ne nous a
pas permis d’obtenir des courbes extrêmement nettes. On ne peut
émettre que comme une hypothèse que les deux sommets de la
courbe (surtout visibles pour les écailles) indiquent peut-être une
hybridation de la carpe, tantôt avec le carassin ordinaire, tantôt
avec le carassin doré.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 74 —
Une nouvelle espèce soudanaise de Camerothrombidium
(Acarien). c. SUDANENSE N. SP.
Par Marc André.
L’animal est de couleur rouge sang.
L’idiosoma, mesurant 1750 p de long sur 900 p de large, présente
dorsalement une pilosité très caractéristique constituée par deux
sortes de papilles, toutes portées par un court tubercule tronco-
nique. Les unes (fig. 4 et 5), grandes, subglobuleuses (atteignant
200 p de longueur) sont striées longitudinalement par des rangées de
Fig. 1. — Palpe maxillaire gauche, face externe. — Fig. 2. Id., face interne. — Fig. 3,
tibia et tarse de la lre paire de pattes ( X 125) — Fig. 4 et 5, grandes papilles dor-
sales (x 100). — Fig. 6 et_7, petites papilles dorsales (x 100).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 75
barbules épaisses mais extrêmement courtes dont la longueur
augmente vers l’extrémité distale de la papille ; la partie supérieure
de cette dernière est hémisphérique et semble formée d’un mucus
sur lequel se seraient agglomérés des détritus variés. Ces grosses
papilles présentent une fente longitudinale, dont les lèvres sont plus
ou moins rapprochées et elles donnent l’impression d’être consti-
tuées par l’enroulement en cornet d’un large limbe, en forme de
triangle à base tournée vers le haut. Les autres papilles (fig. 6 et 7),
beaucoup plus nombreuses que les premières, plus petites (90 à
100 fi), sont foliiformes et pourvues, sur toute leur surface, d’une
fine villosité ; leur dimension s’accroît, jusqu’à atteindre 125 p,
vers la partie postérieure du tronc.
Aux pattes I, le tarse (fig. 3) est subcylindrique et a une longueur
(350 p.) qui atteint presque le triple de sa largeur (110 (r). La lon-
gueur du tibia est de 22Î0 \jl.
Aux palpes maxillaires (fig. 1 et 2), le 4e article (tibia) présente,
sur sa face dorso-interne, deux peignes : l’antérieur se compose de
7 épines dont la première, extrêmement forte, constitue un ongle
accessoire ; le postérieur est formé de 4 épines ; en outre on observe
un peigne interne comprenant une dizaine de soies implantées sans
ordre. Sur la face externe de ce 4e article il existe deux épines qui
s’insèrent près de la base du tarse (tentacule) ; ce dernier est de
forme cylindrique allongée.
L’unique exemplaire constituant cette nouvelle espèce a été
recueilli en juillet 1945 par M. Delamarre, dans l’humus recou-
vrant le sol de la forêt du Banco (Côte d’ivoire).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
- 7G —
Observations sur les Acariens (io° série)
Par F. Grandjean.
I. Sur l’homologie des articles terminaux
DE LA MANDIBULE ET DES PATTES.
On admet très généralement que l’article terminal, ou distal, de
la mandibule, c’est-à-dire le doigt mobile de la pince mandibulaire,
appelé aussi mors mobile, ou mors inférieur, chez les Acariens,
est l’homologue d’un tarse pédieux. Jusqu’ici j’ai accepté cette
opinion faute de temps pour la discuter.
Maintenant si nous cherchons sur quoi elle est fondée nous ne
trouvons rien qui nous satisfasse. La question est difficile car les
mandibules n’ont le plus souvent que 2 ou 3 articles. Pour faire de
justes comparaisons entre ceux-ci et ceux des pattes, beaucoup plus
nombreux, il faudrait donc étudier très attentivement et faire inter-
venir tous les caractères, en particulier la musculature avec ses
tendons. Cela ne semble pas avoir été fait. Un autre point capital
est qu’il faudrait considérer l’ambulacre, quand il est simple,
comme un article normal de l’appendice primitif au lieu de supposer
a priori, sans même le dire, qu’il manque à la mandibule. Oudemans
par exemple (9, p. 639), à propos d’un Uropode ( Paulitzia africana
Oud.) qui aurait 6 articles à sa mandibule, déclare ces articles homo-
logues des 6 articles normaux d’une patte et les désigne par coxa,
trochanter, fémur, génual, tibia- et tarse après une discussion où
l’ambulacre n’est pas mentionné.
Supprimer l’ambulacre est une faute d’autant plus grave que c’est
lui, pourvu qu’il soit simple (l’ambulacre simple étant défini plus
loin), qui doit être présumé homologue de la pince mandibulaire.
Mais de quels arguments disposons-nous ?
Chez les Acariens actinochitineux nous avons un argument très
favorable qui est l’identité de structure entre un doigt mobile et
un ambulacre simple.
J’ai décrit la structure ambulacraire aux pattes dans des publi-
cations antérieures auxquelles je renvoie (6 et 8). On y trouve la
signification des termes employés dans le présent travail, sauf celle
de l’ambulacre simple ou composé :
Un ambulacre est simple quand il n’y a pas de prétarse. Il est alors
formé par la griffe (qui est la pièce basilaire et les ongles implantés
sur elle), les deux tendons ts et ti, releveur et abaisseur, et la peau
Bulletin du Muséu , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
77 —
épiostraçale qui entoure la pièce basilaire. Cette peau s’attache en
avant à la base des ongles.
Un ambulacre est composé quand il y a un prétarse, c’est-à-dire
une partie antérieure (distale) du tarse qui est articulée sur la partie
postérieure (proximale) du même tarse, l’articulation étant d’ordi-
naire une simple zone à chitine souple et élastique, traversée par les
deux tendons ts et ti de la griffe, et déformable sous l’action de ces
tendons L Le prétarse est une portion antérieure de tarse qui s’est
différenciée secondairement. Il peut être d’une seule pièce ou
divisé en plusieurs articles. L’ambulacre composé est la somme d’un
prétarse et d’un ambulacre simple 1 2.
Ceci posé, qu’il y ait ou non un prétarse, nous n’avons plus qu’à
comparer le doigt mobile de la mandibule à un ambulacre simple.
Le doigt mobile est essentiellement formé d’une partie centrale
et distale en actinochitine, enchâssée à sa base dans une pièce ecto-
stracale amorphe. La zone actinochitineuse est l’axe d’un poil
hypertrophié (1, p. 120 et 121, fig. 1 D). Autour d’elle la couche
externe de ce poil, en chitine dure, porte en général de fortes excrois-
sances à son bord supérieur. Ce sont les dents du mors mobile. La
pièce ectostracale est pourvue à l’arrière d’une paire de surfaces
concaves (cavités cotyloïdes) qui s’articulent à une paire de condyles
très saillants portés par le corps mandibulaire ou plus généralement
par l’avant-dernier article de la mandibule. Une ligne idéale qui
joindrait les deux condyles est l’axe (transversal) autour duquel peut
tourner le doigt mobile. La rotation est commandée par 2 gros ten-
dons qui partent, l’un en haut (ts), l’autre en bas (ti), de la pièce ecto-
stracale, de sorte qu’ils sont antagonistes, et sur ces tendons, natu-
rellement, agissent des muscles.
Tout cela ne diffère en rien de la structure d’un ambulacre. La
pièce ectostracale est ce que j’ai appelé la pièce basilaire de la
griffe. Le poil hypertrophié est l’ongle central. Il suffit, pour passer
d’un ambulacre simple à un doigt mobile de mandibule, de supprimer
les ongles latéraux (cette régression s’est déjà faite aux ambulacres
de beaucoup d’ Acariens) et de faire perdre à l’ongle central sa cour-
bure vers le bas.
La racine d’un ongle central d’ambulacre est soudée, au moins
partiellement, à la pièce basilaire, et cela donne plus de solidité à
la griffe. De même, le poil hypertrophié qui constitue toute la
partie distale et moyenne d’un doigt mobile est soudé à la partie
postérieure ectostracale. Deux sortes de chitine sont en présence.
1 . La partie en baguette des tendons ts et ti est toujours assez longue pour dépas-
ser l’articulation prétarsale ; elle dépasse même l’articulation tibio-tarsale à ti.
2. D’après mon texte de 1941 (6‘, p. 423) le prétarse comprendrait l’ambulacre
simple. C’est un lapsus. L’ambulacre simple doit toujours être distingué du prétarse
auquel il s’attache, de même qu’il doit être distingué du tarse quand il n’y a pas de
prétarse.
— 7S —
Elles ne sont pas mélangées, mais seulement juxtaposées et l’on
distingue parfaitement, entre niçois, la limite qui les sépare. J’ai
représenté cette limite en R2 sur la figure 1D de mon travail de
1935 (1, p. 121).
Les condyles ne se font guère remarquer dans l’orientation
latérale. Ils sont placés entre les points d’attache des 2 tendons,
plus près de ti que de ts, donnant ainsi au tendon ts un bras de
levier plus grand qu’au tendon ti, conformément à la logique,
puisque ts ferme la pince et que ti l’ouvre.
Parmi mes dessins antérieurement publiés je cite encore, pour
montrer clairement les 2 tendons du doigt mobile, celui de Lordalycus
peraltus (4, p. 113, fig. IA, IB) 1. Je rappelle aussi le cas des mandi-
bules calyptostatiques, où l’on retrouve le schéma fondamental
décrit plus haut, y compris les tendons ts et ti, mais sans le poil hyper-
trophié (7, p. 323, fig. 2C). Remarquons dans ce cas la persistance
de ces tendons, c’est-à-dire leur force, au sens de la priorité, bien
qu’ils ne soient plus fonctionnels (l’animal ne se nourrit pas) et que
toute la mandibule ait subi une régression considérable.
La comparaison d’un doigt mobile et d’un ambulacre simple
conduit donc à ce résultat que leurs structures sont identiques. II
me semble que l’identité est trop parfaite pour être un effet du
hasard. Dire qu’elle s’est réalisée indépendamment de l’homologie
parce que ces articles sont tous les deux terminaux, ou, en d’autres
termes, l’attribuer à la convergence, ne convient pas car le rôle
mécanique d’un ambulacre, pendant la marche, est très différent
de celui d’un doigt mobile pendant la manducation ou la saisie des
proies. D’ailleurs nous savons que le palpe n’a plus d’ambulacre et
que son article terminal, qui est homologue d’un tarse, a gardé les
caractères d’un tarse pédieux.
Si nous avions comparé le doigt mobile à un tarse il aurait fallu,
pour supprimer les différences, supposer d’abord que l’ambulacre
attaché primitivement à ce tarse a disparu, puis que ce tarse, dans
la régression numérique de ses phanères, n’a conservé qu’un seul
poil terminal, devenu un gros calcar, puis que ce calcar s’est soudé
par sa racine à l’ectostracum du tarse, puis que ce tarse, bien que son
mouvement de rotation par rapport au tibia se fasse aujourd’hui
sous l’action d’un seul tendon (inférieur) qui s’attache ventralement
à son bord proximal, a aussi possédé un tendon supérieur, ou dorsal,
antagoniste du précédent, ce qui implique, naturellement, que les
condyles d’articulation entre ce tarse et le tibia ont été médians et
non dorsaux. Chacune de ces hypothèses est admissible mais cela
fait beaucoup d’hypothèses et il ne pourrait pas être question sérieu-
1. On voit également bien ces tendons sur une figure d ’Opilioacarus segmentatus
(2: p. 206, fig. 3D).
— 79 —
sement d’une analogie de structure actuelle entre les organes com-
parés.
Je n’ai guère étudié les Acariens anactinochitineux et je n’ajoute
que quelques mots à leur sujet. Aucun poil ne paraît être intervenu
pour constituer les mors de leur mandibule de sorte que la compa-
raison d’un doigt mobile à un ambulacre révèle, à cet égard, une
différence considérable 1. On retrouve cependant la même sorte
d’articulation et en particulier les deux mêmes tendons ts et ti.
La longueur de ces tendons frappe davantage que chez les Acariens
actinochitineux parce que, chez ces derniers, la mandibule est
généralement courte et à 2 articles tandis qu’ici elle est d’ordinaire
longue et à 3 articles. Le tendon ts traverse alors toute la file des
articles (Uropodes, Gamases). Il a bien les caractères d’un tendon
d’ambulacre.
Au total, pour ce qui concerne les Acariens, la comparaison des
structures est très favorable à l’homologie entre doigt mobile et
ambulacre chez les Actinochitinosi, elle l’est à un moindre degré
chez les Anactinochilinosi, et nous n’avons rencontré aucun argu-
ment en faveur d’une autre hypothèse. Je crois qu’il faut
admettre cette homologie, avec un peu d’hésitation toutefois, parce
que notre étude est loin d’être complète.
Mais si nous élargissons le débat nous pouvons nous permettre de
ne plus hésiter, car l’étude comparative des appendices articulés
des Limules (10) et de divers groupes d’ Arachnides (Scorpions,
Pseudoscorpions, Télyphonides, etc.) (11) a conduit déjà Vachon
à une conclusion semblable. Chez tous ces animaux l’article terminal
des pattes ambulatoires, ou posttarse (appelé aussi transtarse et
prétarse) a pour homologue le doigt mobile des pinces des pédi-
palpes, qui sont les palpes des Acariens, et celui des chélicères, qui
sont les mandibules des Acariens.
Le posttarse équivaut à ce que j’appelle ambulacre simple. Ceci
nous confirme que l’ambulacre pédieux, chez les Acariens, quand il
est simple, est un article fondamental.
IL La parthénogenèse démontrée pour Platynothrus
peltifer (Koch).
Dans un travail précédent j’ai énuméré des Oribates sans mâles
ou à très forte spanandrie (5, p. 466), donc parthénogénétiques. Les
élevages que j’annonçais dans ce travail ont été mis en route et
recommencés à plusieurs reprises, mais ils n’ont donné pendant
1. Ce cas est certainement le plus général chez les Arachnides. D’après les observa-
lions que j’ai pu faire jusqu’ici les mors des pinces ne sont des poils que chez les Aca-
riens actinochitineux.
— 80 —
longtemps aucun résultat à cause des difficultés matérielles nées de
la guerre. Pour la première fois ils viennent de réussir dans un cas,
celui de Platynothrus peltifer.
Un exemplaire de cet Acarien, appelé n° 3, a été recueilli à la
stase tritonymphale, le 28 juillet 1946, aux environs de Périgueux.
Je l’ai nourri en cellule, isolément. Il s’est transformé en adulte le
12 août. Cet adulte vierge, toujours isolé en cellule, a commencé
de pondre au mois de septembre et ses œufs ont éclos. J’ai observé
les premières larves le 26 septembre. Aujourd’hui, le 10 novembre,
je compte un peu plus de 50 larves ou protonymphes dans la même
cellule et l’adulte est toujours vivant. Je donnerai plus tard des
détails sur les conditions de l’élevage lorsque celles-ci me paraîtront
bien établies.
Un autre exemplaire de la même espèce, dit n° 4, également
tritonymphal, recueilli le 3 août dans les mêmes conditions, devenu
adulte le 23 août, élevé depuis sa capture comme le n° 3, a confirmé
le résultat précédent. Sa famille comprend aujourd’hui une trentaine
de larves ou protonymphes.
III. L’organe trachéen de la base du palpe.
Les organes respiratoires spécialisés (trachées, brachytrachées,
saccules) débouchent à des endroits très variés de la surface du
corps chez les Acariens actinochitineux. Cette variété ne doit
cependant pas nous empêcher de reconnaître que 4 paires d’emplace-
ments fondamentaux l’emportent de beaucoup sur les autres par
leur fréquence et par le développement des organes qui leur corres-
pondent, ceux-ci étant régulièrement de longues trachées. L’une
de ces paires d’emplacements, la séjugale, n’appartient qu’aux
Oribates et doit être classée à part. Les 3 autres, au contraire, quoi-
qu’elles ne coexistent jamais, ont un caractère commun qui est
d’être associées de la même façon à l’une des paires d’appendices,
savoir la mandibule chez les Prostigmata, les pattes I et III chez les
Oribates. Dans les 3 cas la trachée s’ouvre dans le coxa de l’appen-
dice, près de l’insertion du trochanter.
Chez les Prostigmata c’est du côté paraxial et infère de la mandi-
bule, donc tout près du plan de symétrie, qu’il faut chercher le stig-
mate. On l’y trouve quand il est simple ou bien on voit partir de cet
emplacement primitif une formation superficielle taenidiale d’origine
secondaire. Celle-ci est une sorte de rallonge respiratoire capable de
devenir un tube complet dans les cas extrêmes et de substituer au
stigmate primitif un néo-stigmate placé ailleurs.
Chez les Oribates le stigmate s’ouvre toujours dans la paroi, dite
cotyloïde, de la cavité qui entoure le trochanter (à I) ou la tige du
— 81 —
trochanter (à III). Les emplacements I et III ne se correspondent
pas au point de vue de l’homologie parallèle mais ils se correspondent
très bien au point de vue structural, compte tenu des transformations
secondaires qu’ont subies les Oribates, particulièrement les Oribates
supérieurs, dans la région où leurs pattes s’attachent à leur podosoma.
Occupons-nous seulement de l’emplacement I. Il est juste en
avant du trochanter, de chaque côté, donc paraxial et par consé-
quent placé comme aux mandibules des Prostigmata. Cette relation
suggère qu’aux palpes un emplacement homologue pourrait con-
venir à un organe trachéen.
Nous connaissons en effet depuis 1936 un premier cas d’existence
de cet organe car j’ài signalé à cette époque, chez Pelops acromios,
une brachytrachée qui part de l’aisselle du palpe et qui se dirige en
arrière (3, p. 87, fig. 10 A, en b. tr.). Le stigmate est du côté paraxial,
au bord du coxa. Chez les autres Pelops et Peloptulus on trouve aussi,
placés exactement de la même façon, une brachytrachée ou un
saccule.
Je puis maintenant faire connaître un deuxième cas, celui de
Mycobates parmeliae (Mich.) . La même brachytrachée y existe
au même emplacement. Elle est plus courte que celle de Pelops acro-
mios de sorte qu’on pourrait l’appeler, aussi bien, un saccule allongé.
Mycobates n’est pas un proche parent de Pelops. Nous nous trou-
vons donc ici, une fois de plus, en présence d’un caractère « salta-
toire », réalisé par certains genres et non par d’autres, dans un
groupe déterminé, au hasard semble-t-il, c’est-à-dire sans motif
discernable, comme s’il s’agissait d’une mutation. Le saccule, la
brachytrachée, et même peut-être une trachée palpienne, nous
apparaît comme une possibilité d’Oribate supérieur. Un Acarien
quelconque de ce groupe aurait eu des chances de l’acquérir au cours
de sa phylogénie et il garderait longtemps ses chances dans le futur.
La réalisation du phénomène exigerait une rencontre de circonstances
dont nous ne savons rien, sinon qu’elle est très peu probable et qu’elle
est cependant possible, puisqu’elle a eu lieu chez Pelops et Mycobates.
Remarquons, pour finir, que si la réalisation du caractère nouveau
nous semble fortuite, le caractère lui-même est bien déterminé. Ce
n’est évidemment pas par hasard que l’organe trachéen dont je
parle ici est placé comme on pouvait s’y attendre sans l’avoir jamais
vu.
IV. Au SUJET DE LA DEFINITION DUN GENRE QUAND l’aUTEUR EN
A DÉSIGNÉ LE TYPE SOUS UN NOM QUI n’aPPARTIENT VALABLE-
MENT qu’a UNE AUTRE ESPECE.
Il n’est malheureusement pas rare, en Acarologie, qu’un auteur
fondant un genre sur une espèce qu’il choisit comme type, attribue
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
6
82 —
à cette espèce un nom qui n’est pas le sien. Si ce nom est valable
pour une autre espèce, le type légal du genre est-il cette autre
espèce, ou l’espèce que l’auteur a désigné à tort par ce nom ?
En choisissant la première alternative on juge selon la lettre et
c’est à la fois très simple, au moins en apparence, et complètement
illogique. Ce serait inadmissible et même absurde dans de nombreux
cas, en particulier quand l’auteur, en même temps qu’il fonde son
genre, décrit et figure très bien, de telle manière qu’aucune difficulté
n’existe pour la reconnaître, l’espèce qu’il choisit pour type, sans
faire aucune autre erreur que de la nommer incorrectement.
En choisissant la deuxième alternative on juge selon l’esprit.
C’est la solution conforme au sens commun.
La plupart des Aearologues paraissent l’avoir préférée, mais il y a
de nombreuses exceptions. Pour Jacot, par exemple, le nom qui
était attribué à l’espèce type fixait seul et dans tous les cas la signi-
fication du genre. D’autres auteurs n’ont pas de doctrine et ils
adoptent parfois une solution, parfois l’autre, selon les espèces dont
ils s’occupent. L’unanimité est donc loin d’être faite et beaucoup de
conséquences fâcheuses en résultent pour la taxinomie.
Mon opinion personnelle est qu’il faut adopter la deuxième solu-
tion parce qu’elle est seule raisonnable. Faut-il cependant l’adopter
toujours? On rencontrerait des difficultés. Quelques auteurs, Ber-
lese par exemple, en créant leurs genres, ont été parfois très négli-
gents. Découvrir leur pensée par tous les moyens, même à travers
des omissions et des erreurs, est un travail que je crois excessif de
nous imposer et qui n’est d’ailleurs pas assuré d’aboutir.
Je crois donc qu’avant d’admettre l’auteur du genre au bénéfice
de la deuxième solution nous sommes en droit d’exiger quelque
chose de lui et je propose, les Règles internationales ne stipulant
rien, d’exprimer ainsi cette exigence :
Si un auteur qui crée un genre lui choisit pour type une espèce A
qu’il désigne faussement par le nom d’une autre espèce B, l’espèce A
est le type pourvu que l’une des conditions suivantes soit remplie :
1. Dans la même publication l’auteur nous donne de A, sous le
nom de B, une description formelle ou une figure.
2. Dans la même publication il renvoie à une telle description,
ou à une telle figure, faite auparavant par lui ou par un autre auteur.
3. Il ne nous renvoie pas à cette description, ou à cette figure,
mais il l’a faite et ses publications antérieures montrent sans ambi-
guïté qu’il a toujours désigné A, et seulement A, par le nom de B.
Lorsque aucune de ces conditions n’est remplie, le type du genre
est l’espèce B.
83 —
Par description formelle j’entends une vraie description, directe
et particulière, d’un seul tenant, si courte soit-elle, et non pas des
caractères de l’espèce exprimés çà et là, à divers propos et en divers
lieux, même si ces caractères, une fois rassemblés, suffisaient à la
rigueur pour reconnaître l’espèce A.
La règle proposée ne vise naturellement qu’à fixer un choix entre
les espèces A et B. On remarquera qu’elle n’impose pas une des deux
espèces parce qu’elle est mieux décrite que l’autre. Ce n’est qu’après
avoir choisi A, ou B, selon cette règle que l’on verra, comme pour
n’importe quel autre genre, si la définition de l’espèce choisie est
suffisante pour que le genre soit bien défini.
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
Travaux cités.
1. Gbandjean (F.). Observations sur les Acariens (lre série) [Bull. Mus.
Ilist. Nat. Paris, 2e série, t. 7, p. 119 à 126, 1935).
2. Id. Observations sur les Acariens (2e série) (Bull. Mus. Hist. Nat.
Paris, 2e série, t. 7, p. 201 à 208, 1935.)
3. Id. Les Oribates de Jean-Frédéric Hermann et de son père (Ann.
Soc. Entom. France, t. 105, p. 25 à 110, 1936).
4. Id. Quelques genres d’Acariens appartenant au groupe des Endeo-
stigmata (Ann. Sc. Nat., Zoologie, 11e série, t. 2, p. 1 à 122, 1939).
5. Id. Statistique sexuelle et parthénogenèse chez les Oribates (C. B.
Ac. Sciences, t. 212, p. 463 à 467, 1941).
6. Id. L’ambulacre des Acariens (lre série) (Bull. Mus. Hist. Nat. Paris,
2e série, t. 13, p. 422 à 429, 1941).
7. Id. Observations sur les Labidostommidae (3e série) Bull. Mus. Hist.
Nat. Paris, 2e série, t. 14, p. 319 à 326, 1942).
8. Id. L’ambulacre des Acariens (2e série) (Bull. Mus. Hist. Nat. Paris,
2e série, t. 15, p. 303 à 310, 1943).
9. Oudemans (A. C.). Uber die morphologische Bedeutung der Glieder
der Mandibeln bei den Acari (Zool. Anz., t. 29, p. 638 et 639,
1906).
10. Vachon (AI.) . Remarques sur les appendices du prosoma des Limules
et leur arthrogénèse (Arch. Zool. exp. et géra., t. 84, p. 273 à 300,
1945).
11. Id. Remarques sur l’arthrogénèse des appendices chez les Arachnides
à propos d’un cas de symmélie partielle chez un Pseudoscorpion,
Chelifer cancroides L. (En impression).
— 84
NOUVELLES REMARQUES A PROPOS DE LA PHORËSIE
des Pseudoscorpions
Par Max Vachon.
En 1940, j’ai tenté une mise au point de la question du transport
des Pseudoscorpions. A la suite d’une révision de la littérature
propre à ce phénomène, non seulement chez ces animaux mais chez
d’autres Arachnides et Insectes, j’en ai conclu que dans la majorité
des cas, la phorésie désigne le transport temporaire d’un animal par
un autre sans qu’il existe aucune affinité particulière entre eux.
Cette association passagère ne profite qu’à un seul animal, le porté,
et est motivée par des stimuli n’agissant que chez l’animal transporté.
Ces stimuli, déclanchés par l’insuffisance vitale du biotope, relèvent
surtout de la faim ou du besoin de trouver une milieu favorable
à la ponte (pour les Ç) ou au développement (pour les jeunes).
Un séjour dans l’Eure-et-Loir, en 1945, m’a permis de faire de
nouvelles observations confirmant mes conclusions mais apportant
aussi de nouvelles précisions quant au transport des Pseudoscor-
pions par d’autres animaux. Voici les faits qui motivent le sujet
de cette note.
Le 18 août 1945, à Gilles (Eure-et-Loir), me promenant en com-
pagnie de mon fils, dans les hautes herbes, à l’orée d’un petit bois
situé à l’est du village, je capture un Opilion, Liobunum rotundum,
dont l’une des pattes portait un petit Pseudoscorpion dans la situa-
tion classique du phorétique c’est-à-dire accroché par une de ses
pinces. Bientôt ma joie fait place à l’étonnement car mon fils à son
tour, capture 2, 3, 4 puis 5 Opilions, tous porteurs de Chernètes,
l’un d’eux en ayant 8 : 2 à la patte I de gauche, 2 à la patte 2 de
droite, 3 à la patte 3 de gauche et 1 à la patte 4 de gauche. L’appétit
de la découverte était déclanché et durant 8 jours, du 18 au 26 août,
nous ramassons près de 100 Opilions, tous porteurs de Pseudoscor-
pions.
L’étude des transporteurs et des transportés m’a révélé que :
1° Sur 97 Opilions, il y avait 80 Liobunum rotundum Lat. (75
et 5 Ç), 17 Liobunum Blackwalli (15 <§ et 2 Ç). J’ajoute donc aux
4 observations de Leydig (1867), Spicer (1867), Stecker (1875) et
Lohmander (1939), une 5e montrant que les Opilions, moins fré-
quemment que les Mouches cependant, transportent des Pseudo-
scorpions.
2° Tous les Pseudoscorpions transportés appartiennent à la
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
85
même espèce Alloehernes dubius Camb. Cette espèce est nouvelle
pour la faune de France et n’est connue que d’Angleterre, du Dane-
mark et de la Suède.
3° Tous les Pseudoscoprions ramassés sont adultes et sur 78 spéci-
mens, il y a 77 Ç et un seul
4° Le nombre maximum de Chernètes transportés est de 8. Le
lieu d’accrochage est variable tant sur les pattes que sur le corps.
Soulignons dès maintenant, parmi ces résultats, celui qui paraît
le plus important : ce sont tes $ qui. seules (ou presque), sont trans-
portées. La date de capture (fin août), la présence de spermato-
zoïdes dans les spermathèques, laissent à penser que, pour ces $,
la fécondation venait de s’accomplir et ainsi semble donc se con-
firmer la conclusion que j’émettais en 1940 : « La fécondation
déclanche chez les $ un impérieux besoin d’abondante nourriture,
et les pousse, dans le cas où les petites proies normales deviennent
rares, à saisir tout animal passant à leur portée » (1940, p. 8).
Je dois cependant signaler que certaines Ç capturées ont un
abdomen très plat et recourbé. J’ai souvent vu, dans mes élevages
de Chelifer cancroides L. de telles $, mais toutes venaient de sortir
de leur nid de ponte dans lequel elles avaient vécu durant un mois.
Durant ce laps de temps, toutes les réserves nutritives avaient été
employées à l’élaboration d’un vitellus dont l’ovaire était le géné-
rateur. Une fois ce vitellus injecté dans les larves, la $ reste plate et
alors, après sa sortie du nid, recherche activement sa nourriture.
Elle peut donc, à ce moment, capturer de grosses proies et se faire
transporter. Cette explication du déclanchement de la phorésie ne
modifie en rien notre conclusion de tout à l’heure car, que ce soit
avant la ponte ou après la sortie du nid, la Ç est toujours sous la
dépendance d’un stimulus d’ordre trophique.
Si j’insiste sur ce sujet, c’est qu’on peut, à mon sens, l’envisager
encore sous un autre aspect. Le non-transport des <$ ne provien-
drait-il pas de ce que les $ sont très rares et qu’un définitive, le
véhiculage des Ç ne serait qu’un aspect particulier d’une spanandrie
accusée ? J’ai donc entrepris des recherches dans ce sens. Person-
nellement, je n’ai pas constaté chez les espèces non phorétiques une
quelconque disproportion des sexes. Mais lorsqu’il s’agit d’espèces
transportées, le problème est plus difficile à résoudre car, tous les
auteurs ont, comme moi, mais sans y attacher d’importance, cons-
taté l’absence de Lamprochernes nodosus Se. est, de tous les Pseu-
doscorpions phorétiques, le plus cité ; on le trouve fréquemment
accroché aux pattes des Mouches. Je ne l’ai jamais trouvé dans son
milieu naturel. Simon dit l’avoir ramassé sur des tas de détritus.
Lohmander le cite comme habitant les tas de fumier, résidus de
serres... et certaines captures lui ont donné de nombreux (J : 23 (J
contre 11 Ç. Il semble donc, pour cette espèce, ne pas y avoir de
— 86 —
spanandrie. En ce qui concerne Allochernes dubius, dont nous
ignorons encore en France le biotope malgré nos investigations,
Lohmander, à la suite de l’étude d’un important matériel, constate
une évidente rareté des £ puisque l’ensemble des spécimens suédois
groupe 4 $ pour 57 $. Il explique ce phénomène, non par l’existenee
de la spanandrie, mais par le fait que les deux sexes, à certaines
périodes tout au moins, auraient un milieu de vie et un comporte-
ment différents.
Ce que nous avons dit tout à l’heure à propos de la phorésie peut,
dans une certaine mesure confirmer les vues de Lohmander.
Les Ç, par suite de leur vie sexuelle et des besoins trophiques dont
elles sont le siège, ont de toute évidence un comportement différent
de celui des <$. Plus actives, elles ont besoin d’un espace vital plus
étendu, plus fourni en proies. Il n’est donc pas impossible qu’elles
aient, en pratique, une distribution, une répartition, autres que celles
des (J. Et cela expliquerait leur capture massive alors que les (J,
habitant un autre biotope, échapperaient aux récolteurs.
Ce sont là des explications que des recherches détaillées tant en
surface que dans les couches immédiatement sous-jacentes du sol,
pourront confirmer. Il y a là un problème de microbiogéographie
et d’écologie que j’espère par la suite éclaircir.
En résumé, la capture d’un grand nombre à’ Allochernes dubius
transportés par des Opilions : Liobunum rotundum et L. Blackwalli
m’a permis de constater, une fois encore, que seules les Ç sont pho-
rétiques. Il faut y voir le résultat d’un stimulus d’ordre trophique
qui porte les Ç, avant la ponte ou après leur sortie du nid de ponte,
à rechercher activement leur nourriture alors que pour des causes
diverses, les conditions de vie du milieu où vivent ces Ç sont devenues
alimentairement insuffisantes. Il se pourrait cependant que la rareté
des ^ phorétiques trouvât sa cause dans l’existence même d’une
spanandrie accusée. Mais, tant que des recherches précises, dans le
milieu normal où vivent les espèce phorétiques, n’auront pas prouvé
cette spanandrie, on peut penser, qu’à certaines époques tout au
moins — et qui correspondraient à celles de la ponte et de la nais-
sance des protonymphes, — ■ $ et Ç auraient un comportement et
donc une répartition différentes. De toute manière, les Pseudo-
scorpions phorétiques vivent normalement en des milieux (fumier,
détritus...) pouvant être le siège de brusques variations amenant,
d’une part la disparition des proies courantes et, d’autre part,
l’afflux des transporteurs (Mouches, Opilions...). Le peu que l’on
connaît des conditions de vie des Pseudoscorpions phorétiques le
confirme, de même que l’absence d’espèces phorétiques normale-
ment corticoles ou lapidicoles.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Lohmander (H.). Zur Kenntnis der Psetrdoskorpionfauna Schwedens.
Ent. Tids. Stockholm (1939) 60, 279^323, 14 fig.
Leydig (F.). Skizze zu einer Faune Tubigensis. Stuttgart (1867), p. 16.
Stecker (A.). Ueber neue indi-sche Chernetiden. Sitz. Akad. Wien (1875)
72.
Spicer (W.). Helps to distribution. Hardw. Sc. Gossip. (1867).
Vachon (M.), Remarques sur la phorésie des Pseudoscorpions. Ann. Soc.
ent. Fr. (1940), 109, 1-18.
— 88 —
Description du Langevinia monosperma jacq.-féi..
(N. G. N. SP.), GENRE AFRICAIN DE RAPATEACEAE 1
Par H. Jacques-Félix.
La petite famille des Rapateaceae a son aire principale d’extension
en Amérique du sud. Depuis 1900 on lui connaissait un genre mono-
spécifique africain, le Maschalocephalus Dinklagei Gilg et K. Schum.,
endémique de la forêt du Libéria.
Notre prospection du Cameroun nous a permis de mettre à jour
un nouvel élément africain pour lequel un genre particulier doit
être fondé.
Langevinia Jac.-Fél. 2.
Habitus Rapateae. Fructus drupaceus, indehiceus ; I loculis, 1 ovulatis.
Albumen oleaceum.
Langevinia monosperma Jacq.-Fél.
Herba perenne ; rhizomate crasso, brevi. Folia radicalia, vaginis compli-
catis saepius distiche imbricatis ; limbo oblongo, acuminalo, nervis 3, ner-
vulis lateralibus tenuibis, subparallelis , interdum venulis transversis nume-
rosis minimis reticulo connexis, basi longe petiolato. Scapus erectus simplex.
Flores in capitula terminali globoso ; bracteolis numerosis persistentibus.
Bracteae capitulum involucrantes 2, oppositae, equales, herbaceae, basi
saepi , limbo late elliptico, acuminato. Perianthum et staminés incognito.
Fructus brevi pedicellus, obovoideus parce co.mpressus, 2 costis, stylo indiviso
persisti. Semina globosa parce compressa, inappendiculata.
Herbe vivace, à rhizone épais portant en collerette les bases per-
sistantes des feuilles. Feuilles radicales, distiques, à bases élargies
en gaines fortement plissées et imbriquées ; pétiole linéaire tri-
gone ; limbe oblong brusquement arrondi au sommet, puis acuminé,
progressivement rétréci vers le bas, arrondi puis légèrement décur-
rent sur le pétiole ; 3 nervures principales, la médiane saillante en
dessous, les latérales saillantes en dessus, nombreuses nervilles inter
médiaires parallèles et d’autres transversales déterminant un réticule ;
1. Jacques-Félix (H.). Une nouvelle relique de la flore sud-américaine en Afrique.
C. R. Ac. des Sc. Séance du 20 janv. 1947, t. 224, p. 211.
2. Dédié à la mémoire de Paul Langevin (1872-1946), savant physicien et grand
Français.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
Fig. 1 : Langevinia monospsrma Jacq.-Fél. — 1, Habitus X 1/3. — 2, détail de la
nervation. — 3, ovaire X 13. — 4, fruit en coupe X 7. — 5, fruit entier X 7.
marges non ourlées, finement serrées seulement au sommet. Inflo-
rescence formée de racèmes comprimés en capitule, portée au sommet
d’une longue hampe trigone, engainée par la base ajustée-de 2 brac-
tées à limbe élargi de même structure que la feuille ; racèmes ses-
siles, courts, à bractéoles scarieuses, brunes. Fleurs à pédicelle
court et grêle ; calice, corolle et étamines inconnus ; ovaire obovoïde
oblong à style inséré légèrement sur le côté ; une seule loge, un seul
ovule attaché à la base, anatrope. Fruit recouvert par les bractéoles
persistantes, légèrement pédicellé, obovoïde, légèrement comprimé,
réticulé, 2 côtes méridiennes ; à style persistant, terminal ; drupacé,
indéhiscent, 1 graine. Graine globuleuse légèrement comprimée, à
albumen oléagineux plutôt qu’amylacé, embryon près de la base,
très réduit.
Dimensions en cm. : Feuille totale 40, limbe 22 X 4, pétiole 10-12,
gaine 7, hampe 13-14, style 0,6, fruit 0,2, graine 0, 1.
Cameroun : région de Ndiki, lieux sombres et humides de la forêt ;
novembre 38 (Jacques-Félix n° 2472).
Se distingue essentiellement des autres genres de la famille par
le fruit indéhiscent à une seule loge, à une seule graine.
Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum.
— 91 —
Quelques observations climatologiques et phenologiques
RELATIVES A LA MONTAGNE DE LURE (BASSES-ALPES)
Par Claude Mathon.
Le climat de la Montagne de Lure étant peu connu1, je tenterai
de résumer ici l’état actuel des connaissances sur ce sujet en y
ajoutant quelques observations personnelles 2.
Le point culminant de la Montagne de Lure (1827 m.) présente pro-
bablement des conditions climatiques assez semblables à celles, bien
connues, de l’Observatoire du Mont Ventoux (1.900 m.) ; l’analogie
existant entre ces deux sommets — - relativement voisins et sensible-
ment à la même latitude, faisant partie d’un même système géologique,
— du point de vue de leur végétation 3, autorise cette opinion, en
l'absence de chiffres relatifs à la crête de Lure.
Faisons l’examen rapide des principaux facteurs du climat dans
la Montagne de Lure.
Température. • — J’ai relevé en août 1946 la température maxi-
mum de 32°5 sous abri et au début de l’hiver 46-47 la température
de — 18° sous abri, au Contadour (ait. 1.175 m. env.), dans la partie
occidentale de la Montagne de Lure 4.
On comparera utilement les températures relevées 5 en 1946
dans le tableau ci-après :
On constatera que les températures min. et max. de l’W. de la
Montagne de Lure sont plus faibles que dans la région parisienne,
ce qui ne saurait surprendre vu la différence d’altitude, cependant
on remarquera que la différence de température ne correspond pas
tout à fait à la différence d’altitude, ceci tient à l’influence méditer-
ranéenne sur le versant Sud de la Montagne de Lure. On notera
1. Cf. surtout E. Bénévent. Le Climat des Alpes françaises. Mémorial de
VO. N. M ., n° 14, 1926. Voir aussi C. Mathon. De la distribution de quelques plantes
méditerranéennes dans la Montagne de Lure. Bull, du Muséum , déc. 1946, où l’on
trouvera des données relatives à l’influence méditerranéenne dans la Montagne de Lure.
2. J’ai procédé à des mesures journalières de température (max. et min.) en avril
1945, été 1945, été 1946. Des vandales ont récemment détérioré un poste météorolo-
gique rudimentaire permanent que je venais d’installer au Contadour.
3. Cf. C. Mathon. Aperçu botanique sur la Montagne de Lure. Bull. Soc. Bot. France ,
déc. 1946.
4. J’ai noté — 25° lo 27-1-47 et ; — 20° le 23-1-47 sous abri (note ajoutée pendant
l’impression).
5. Pour Paris (Parc Saint-Maur), cf. Bulletin du Parc Saint-Maur (1946). Pour la
Montagne de Lure : observations personnelles.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 92 —
•également le fort échaufïement du sol (dans un fragment de pelouse
à Bromus erectus dominant) au Contadour, — échaufïement dû à la
limpidité et à la plus faible épaisseur de l’atmosphère.
« ... la période de « gelée continue » ne débute guère avant le
15 décembre à Aurel 1, Saint-Etienne-les-Orgues, mais elle ne cesse
pas non plus avant fin mars... dans ces montagnes déjà nettement
provençales la durée de la saison froide est plus courte que dans les
Alpes du N. mais de brusques abaissements de température y sont
encore possibles dans les premiers mois du printemps et risquent
d’y entraîner des conséquences non moins pernicieuses pour une
végétation déjà plus avancée. C’est là la rançon de la grande trans-
parence de l’atmosphère 2. » A l’appui de cette observation de
Bénévent, il convient de citer la gelée des trois premiers jours de
mai 1945, accompagnée d’un violent mistral, qui réduisit à peu de
choses certaines récoltes — vignes notamment et arbres fruitiers :
cerisiers par exemple. — Les feuilles des hêtres et des chênes qui
1. Aurel est situé à la limite du Mont Ventoux et de la Montagne de Lure à une
-demi douzaine de km. au N. de Sault.
2. E. Bénévent, op. cit., p. 191-192.
Rameau de hêtre en juillet 1945.
On voit les feuilles grillées par la gelée de mai, et les nouvelles pousses.
Le Contadour, l’objectif est braqué vers le Nord.
Remarquer la lavandaie au premier plan ; le poste météorologique se trouve
sur la petite éminence, derrière les maisons.
s’épanouissaient furent littéralement « grillées » et les arbres restèrent
dépouillés jusqu’au mois suivant — - à noter que les feuilles de
Sorbus Aria (L.) Crantz noircirent mais ne moururent point.
Le nombre de jours de gelée à Banon serait en moyenne de 90 par an 1.
J’ai constaté qu’il gelait au petit jour dans les environs immédiats du
refuge de Morteiron (1.600 m.) le 11 septembre 1946.
Pluie. Neige. — Pour la quantité d’eau météorique annuelle on
se rapportera à la carte de Bénévent à propos de laquelle on notera
que ce dernier estime à 1.200 mm. la chute d’eau annuelle sur
l’ubac de la crête principale et sur le vallon séparant la chaîne de
Lure proprement dite, de la chaîne secondaire qui lui est parallèle.
Pour le pourtour de la Montagne de Lure les renseignements pluvio-
métriques sont relativement abondants 1 :
Banon (ait. 810 m.), an. : 894 mm., mai : 101 mm., oct. : 133 mm.,
nov. : 121 mm.
Noyers-sur-Jabron (ait. 550 m.), an. : 943 mm., mai : 88 mm., oct. :
147 mm., nov. : 135 mm.
Peyruis (ait. 398 m.), an. : 683 mm., mai : 69 mm., oct. : 98 mm., nov. :
88 mm.
Saint-Etienne-Ies-Orgues (ait. 687 m.), an. : 807 mm., mai : 83 mm.,
oct. : 123 mm., nov. : 115 mm.
Sault (ait. 788 m.), an. : 848 mm., mai : 80 mm., oct. : 111 mm., nov. i
108 mm.
Sisteron (ait. 490 m.), an. : 869 mm., mai : 84 mm., oct. : 141 mm.,
nov. : 110 mm.
On constate deux maxima : l’un en mai, l’autre en octobre-
novembre, pour la quantité des eaux météoriques. Les mêmes
maxima existent également pour le nombre des jours de précipita-
tion.
A Sault 2 3 l’écart entre la quantité annuelle minimum (534 mm.)
et maxiumm (1.354 mm.) est très grand, la chute normale (848 mm.),
plus rapprochée du minimum que du maximum, ne permet pas à des
plantes plus hygrophiles de s’implanter dans la montagne. (En
août 1946 les Hêtres étaient jaunis par la sécheresse dans tout l’W-
de la montagne de Lure).
La neige couvre la crête principale pendant icinq mois environ.
Dans le recueil des délibérations du Conseil municipal de Redor-
tiers, il est mentionné en 1844 que dans cette commune « les neiges
reposent pendant cinq mois de l’année assez souvent » ; je crois
cependant cette opinion un peu exagérée (le point culminant de la
1. G. Eisenmenger et C. Cauvin. La Haute Provence. Etude de Géographie régio-
nale, p. 75. Digne, 1914.
2. E. Bénévent, op. cit., p. 254-255 (période de 1881 à 1910).
3. E. Bénévent, op. cit., p. 345.
94 —
commune de Redortiers a 1.431 m. et se trouve sur la crête à
5 km. N. N. E. du Contadour). En 1944 et en 1945 la période d’en-
neigement dans la partie septentrionale de cette commune n’a pas
dépassé deux mois.
Vent. — Les vents jouent un rôle non négligeable dans la Mon-
tagne de Lure, ne serait-ce que par leur violence, — ils atteignent
fréquemment la vitesse de 6 à 7 m. /sec. et j’estime certains coups
de mistral à 18-20 m. /sec. au Contadour. Le mistral et le vent de la
mer représentent à eux deux les 9 /10e des vents soufflant sur la
Montagne de Lure.
Le mistral est généralement sec, sa violence chasse les nuages et
amène le beau temps ; on reconnaît aisément son influence prépon-
dérante par son effet sur certains fayards non protégés dont le déve-
loppement des branches vers le N. est faible (arbres en drapeau).
J’ai noté après un orage, un mistral soutenu de 13 m. /sec. aux
Martins, dans un endroit relativement abrité, le 1er août 1945.
Le vent de la mer, de la Méditerranée, humide et tiède le plus
souvent amène la pluie s’il n’est pas trop rapide.
Observations phénologiques. — A défaut de mesures météoro-
logiques précises, la phénologie et la répartition des espèces végé-
tales peuvent être d’un certain secours dans l’étude du climat.
Relativement à la répartition des espèces végétales dans la Mon-
tagne de Lure quelques indications existent déjà (voir notes 1 et 3
lre page). D’autre part j’ai recueilli quelques dates de floraison
mais concernant presque exclusivement la région du Contadour
(voir la carte) à la limite inférieure de la hêtraie, dans l’W. de
95 —
la Montagne de Lure. La comparaison des époques de floraison de
quelques espèces végétales au Parc Saint-Maur 1 et dans la région
du Contadour fournira certains éléments d’appréciation (1944) :
Le développement de la végétation 3 dans la Montagne de Lure
1. Les dates citées pour les floraisons au Parc Saint-Maur sont extraites du Bulletin
de l’Observatoire du Parc Saint-Maur et sont comprises dans la rubrique : « Floraisons »,
sans autre indication. Les dates -que je donne pour la Montagne de Lure sont le résultat
de mes propres observations et concernent les floraisons commençantes.
Consulter également. Brazier, Eblé, Marcel. Résumé comparatif de trente années
d’observations de la température, de l’air, de la pluie, de la pleine floraison de 104 es-
pèces végétales, effectuées de 1905 à 1934 à l’Observatoire du Parc Saint-Maur, avec
bibliographie abondante. 72e Congrès des Soc. Sav., 1939.
2. La carte de la végétation des environs du Contadour mentionne les lieux-dits
cités sous cette rubrique. Le moulin des Brioux est situé entre Banon et Redortiers
dans le Ravin du Contadour.
3. En 1945 : Cratægus oxyacantha L. en fl. le 17-4 à Saint-Maur et à G avarie (sp.
polymorphe) ; Solidago Virga aurea L. en fl. le 3-7 à Saint-Maur et fin juillet dans la
hêtraie de l’ubac du Pas de Redortiers ; Echinops Ritro L., floraison coïncidant à peu
96 —
à a limite inférieure du hêtre 1 présente un net retard sur celui de
la Seine 2. On notera le décalage particulièrement considérable de
la floraison de Bellis perennis et de T ussilago Farfara provenant de
la rigueur de la température en février et de la persistance de la
neige en mars (jusqu’au 12 mars au Contadour, jusqu’à 20 à la
Péouilloue). Euphorbia Cyparissias fleurit au Grand Collet avec
deux semaines d’avance sur la floraison au Parc Saint-Maur ; j’ai
constaté le même phénomène en 1945.
Quelques autres plantes ont également manifesté une floraison plus
hâtive au Contadour (1944). jVIais il s’agit là de cas spéciaux ou de phéno-
mènes isolés :
Taraxacum Dens-leonis Desf., le 10-4 à Saint-Maur, le 2-4 aux Tinettes
(floraison isolée sur pré fumé en janvier — sp. polymorphe), mais le 15-4
au Grand Collet ;
Géranium molle L. le 3-5 à Saint-Maur, le 22-4 au Grand Collet et le
24-4 au Paon (annuelle rudérale, abritée du mistral, substratum fumé) ;
Chrysanthemum Leucanthemum L. le 13-5 à Saint-Maur, le 15-5 à la
Péouilloue (sp. polymorphe — prairie fumée) ;
Galium cruciata L. le 17-5 à Saint-Maure, le 16-5 au Contadour ;
Sisymbrium officinale L. le 26-5 à Saint-Maur et au Contadour ;
Lotus corniculatus L. le 17-5 à Saint-Maur, le 18-5 au Grand Collet
(ravine exp. S. — sp. polymorphe) ;
Papaver Rhæas L. le 19-5 à Saint-Maur, le 16-5 au Contadour (messicole).
Pour les autres parties de la Montagne de Lure mes observations
sont fragmentaires, je peux seulement citer les deux floraisons sui-
vantes :
Veronica spicata L., le 8-7-46 à Saint-Maur, le 17-6-46 à la cote
1394 — - exposition S. — dans la Montagne du Cerveau, à l’W. de
Valbel'e ; Sparlium junceum L. le 18-6-46 à Saint-Maur, le 1-6-46
à la limite de l’Olivier, sur -le bord du Jabron entre son confluent
avec la Durance et le pont de Valbelle.
Conclusions. — Il serait difficile, sinon prématuré, après ce
bref aperçu, de donner un résumé précis sur le climat de la Montagne
de Lure, d’autant plus que la Montagne de Lure, s’étageant sur près
de 1.400 m. en altitude3 (de 444 m. — La Durance à Peipin-Aubi-
près à Saint-Maur et au Grand Collet ; Fagus silvatica L., déjà feuillu à Fontainebleau,
ne présentait que quelques feuilles aux Plus Basses Graves le 13 avril, aucune feuille à
Gavarie et à Long Terme le 15.
1. Les Plus Basses Graves, mais surtout les Brioux se situeraient plutôt à la limite
supérieure de la chênaie à chêne pubescent.
2. Retard également dans les manifestations de la vie animale : les premiers vols du
papillon Pieris brassicæ L. ont été observés le 26-3-44 au Parc Saint-Maur et le 22-4-44
au Grand Collet — soit près d’un mois plus tard dans la région du Contadour.
3. Si la température annuelle moyenne ramenée au niveau de la mer est d’environ
13 à 14° dans la Montagne de Lure, la température annuelle moyenne vraie est certaine-
ment inférieure à 10° dans presque toute la Montagne et certainement inférieure à 5>
sur la crête principale.
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(equi4i»tamcc toc»*)
C.M. »S<|6
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 98 —
gnose — au sommet : 1.827 m.), possède une gamme climatique
assez étendue : climat pseudo-méditerranéen (dans une étroite
bordure jusqu’à la limite 1 de la culture de l’olivier), climat méditer-
ranéo-montagnard (étage du chêne pubescent), climat montagnard
(étage du hêtre et du sapin), climat pseudo-alpin (crête principale
dans la zone caractérisée par l’abondance d’espèces alpines et
subalpines). Dans ses grandes lignes le climat de la Montagne de
Lure rappelle le climat méditerranéen par le régime de ses pluies
(irrégularité-maxima de printemps et d’automne), mais il présente
un caractère déjà alpin par la durée et la rigueur de ses hivers.
C’est un climat de transition tout comme sa végétation — reflet
de ce climat — qui possède à la fois des éléments méditerranéens et
des éléments alpins 2.
Se cantonnant à la région du Contadour concernant la limite
inférieure de la hêtraie, on peut formuler les idées suivantes : impor-
tance du mistral — arbres en drapeau — limpidité et faible épaisseur
de l’atmosphère — gels tardifs, fort échaufïement du sol favorisant
les plantes xérophiles, - — pluies irrégulières de printemps et d’au-
tomne — n’autorisant pas les plantes hygrophiles, — enneigement
relativement considérable — départ tardif de la végétation.
Il serait désirable que des mesures météorologiques soient régu-
lièrement effectuées dans la Montagne de Lure. L’intérêt de ces
mesures pour le phytogéographe résiderait surtout dans l’étude du
climat — et du microclimat — aux limites inférieures et supérieures
des différents climax (chênaie — hêtraie) tant sur le versant Sud
que sur le versant Nord. L’auteur tentera la réalisation de cet
objectif dans la mesure de ses faibles moyens.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. On ne rencontre pas dans cette zone de bordure le Quercetum ilicis ou ses stades
de dégradation nets. J’ai dit ce que je pensais de telles limites dans une note précédente
du môme bulletin ; provisoirement et à défaut de mesures météorologiques précises je
conserverai le critère de la culture de l’olivier.
2. Echinops Ritro et Lavandula vera cohabitent à leur limi. 2 av2c G^egoria Vitaliane,
cl plusieurs espèces alpines.
— 99 —
Algues rares des bassins du Jardin des Plantes
Par Pierre Bourrelly.
Nous avons déjà donné en collaboration avec M. Lefèvre une
florule du Bassin aux Nymphéas, groupant 107 espèces. Voulant
compléter l’étude des collections d’eau du Muséum, nous avons fait,
fin octobre, quelques récoltes dans les petits bassins et ruisseaux du
Jardin Alpin.
Parmi le végétation algale où dominaient déjà les Diatomées
avec Melosira varions , nous avons trouvé, outre quelques espèces
de Chlorococcales et Volvocales, déjà signalées, des Algues rares,
nouvelles pour la France, et le plus souvent connues d’une station
unique.
En voici la liste : Hymenomonas danubiensis, Cryptomonas coerulea,
Cryptomonas pyrenoidifera, Rhodomonas rubra, Chlamydomonas
multitaeniata, Carteria radiosa, Gloeomonas Kupjferi, Goniochloris
sculpta, Codonosigopsis Robini.
Il faudrait ajouter à ces quelques espèces, un Sphaerellopsis et
de nombreux Chlamydomonas dont l’étude se poursuit.
Hymenomonas danubiensis Kampfer. — Cellules de petite taille :
13-15 p X 12 p, à gaine mucilagineuse épaisse contenant de minus-
cules coccolithes calcaires. Ces coccolithes sont de petits anneaux
tubulaires à section elliptique, à vue de profil tronconique. Ce sont
donc de véritables trémalithes mesurant 1,7 p X 0,6 p ; hauts de
0,5 p.
Cette Chrysophycée est identique à celle décrite par Kampfer et
connue seulement des environs de Vienne. La question à' Hymeno-
monas est fort complexe du point de vue systématique.
L’espèce type de Stein : H. roseola est incomplètement décrite
et mal figurée. L’auteur ne s’est pas attaché à décrire les coccolithes,
bases de la systématique actuelle.
Pour Conrad (1928) H. roseola est pourvu de coccolithes circu-
laires non percés (discolithes). Pour Schiller et d’autres auteurs,
les coccolithes d ’ H. roseola sont percés. En fait, Schiller dans sa
monographie, tout comme Huber-Pestalozzi, accepte dans le
cadre H. roseola les formes à discolithes circulaires (H. roseola de
Conrad) ou elliptiques (H. Scherffelii ) aussi bien que celles à tréma-
lithes percées (H. danubiensis et II. roseola in Pascher). Djéà Con-
rad en 1928 remet de l’ordre dans cette question et considère
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
P. Bourrelly del.
Fig. 1-2. Gloeomonas' Kupfferi X 1120 (1 : vue dans le plan des fouets ; 2 : coupe
optique perpendiculaire au plan des fouets). — Fig. 3-4. Hymonomonas danubiensis
X 1400 (3 : Cellule entière avec les coccolithes sur une moitié seulement ; 4 : coc-
colithes en vue de face (plan) et de profil). — Fig. 5-6. Chlamydomonas multilaeniata
X 1120 (5 : forme normale ; 6 : forme granuleuse). — Fig. 7. Carteria radiosa X 1120.
— Fig. 8-9. Rhodomnas rubra X 1120 (8 : vue de profil ; 9 : vue par la face ventrale).
— Fig. 10. Cryptomonas coerulea X 1120. — Fig. 11 à 13. Cryptomonas pyrenoidifera
X 1120 (11 : vue par la face ventrale ; 12 : vue de profil ; 13 : stade parlmelloïde). —
Fig. 14 à 16. Goniochloris sculpta X 1120 (14 : vue de l’ornementation ; 16. vue de
profil). — Fig. 17. Codonosigopsis Robini X 1120. — Fig. 18. Urceolus sp. X 1120.
— 101 —
comme bonnes espèces, celles fondées sur des différences de forme
des coccolithes. Malheureusement Schiller n’a pas accepté dans
sa monographie les conclusions de l’Algologue belge. Il nous semble
pourtant logique de suivre Conrad dont les observations protisto-
logiques sont si minutieuses et si précises. Toutefois nous ne pouvons
laisser dans le même genre Hymenomonas, comme il le fait, les
espèces à trémalithes et celles à discolithes.
Nous proposons donc de réserver le genre Hymenomonas aux
espèces à coccolithes perforés (trémalithes). Les espèces à discolithes
(coccolithes non perforés) seront rapportées au genre Pontosphaera
élargi, où l’on acceptera les espèces d’eau douce, souvent cordi-
formes et à membrane gélatineuse épaisse (d’ailleurs Schiller a
déjà placé dans ce genre Hymenomonas coccolithophora Conrad).
Le type Hymenomonas roseola Stein emend. sera pris chez Pas-
cher et caractérisé par les coccolithes percés circulaires.
Hymenomonas danubiensis Kampfer, connu de Vienne (et de
Paris) a des trémalithes elliptiques. H. Scherffelii Conrad, avec des
discolithes elliptiques devient Pontosphaeria Scherffelii (Conrad)
Bourr. nov. comb.
h' Hymenomonas roseola figuré par Conrad 1928 (fîg. 1, p. 59) à
discolithes circulaires sera Pontosphaeria Conradii Bourr. nov. nom.
Ainsi avec P. coccolithophora (Conrad) Schill. et P. stagnicola Chodat
et Rosella, 4 espèces de ce genre sont connues en eau douce.
Nous pouvons résumer cette petite mise au point par la clef de
détermination des Hymenomonas et Pontosphaera d’eau douce :
I. — Coccolithes perforés (trémalithes) : Hymenomonas.
1° coccolithes circulaires : II. roseola.
2° coccolithes elliptiques : H. danubiensis.
II. — Coccolithes non perforés (discolithes) : Pontosphaera.
1° coccolithes circulaires : P. Conradii.
2° coccolithes elliptiques : P. stagnicola, P. coccolithophora, P. Scherf -
felii.
Cryptomonas coerulea Geitler. — Petite espèce facile à reconnaître
à son chromatophore pariétal, lobé d’un beau bleu, portant un
pyrénoïde, et à son stigma rouge, presque médian, Ce petit flagellé
(9-10 p. X 5-6 p) à nage très Tapide, n’est connue que des touffes
de Fontinalis antipyretica croissant à une dizaine de mètres de
profondeur dans le lac de Lunz (Autriche).
Cryptomonas pyrenoidifera Geitler. — Ce Cryptomonas de plus
grande taille (18 p X 9 p) est fort abondant dans nos récoltes. Il
est pourvu de 2 chromatophores parétaux de couleur brun-olive ou
café au lait, munis chacun d’un pyrenoïde à calotte d’amidon. La
présence de ces pyrénoïdes (ou amphosomes dans le sens de A. Hol-
— 102 —
lande) caractérise aisément cette espèce connue seulement, comme
la précédente, des Fontinalis de Lunz.
Quelques exemplaires m’ont permis d’observer, sans coloration,
les corps mucifères sous-cuticulaires. On rencontre, à côté des indi-
vidus flagellés, de nombreuses cellules à l’état palmelloides.
Rhodomonas rubra Geitler. — Cryptomonadine de belle couleur
rouge bordeaux. Un seul pyrénoïde orne l’ample chromatophore
pariétal à bords lobés. 16-17 p X 9 p.
Ce Rhodomonas n’était connu que de Lunz où il peuple les Fonti-
nalis de profondeur avec les 2 Crÿptomonas déjà cités. Il est curieux
de retrouver dans ces petits bassins du Muséum encombrés de feuilles
mortes, 3 espèces bien caractérisées par leur forme ou leur couleur,
et uniquement connues des eaux profondes d’un lac autrichien.
Geitler devant ces trois organismes non verts, peuplant la profon-
deur (en compagnie de Diatomées brunes et de Cyanophycées
rouges et violettes) parle d’adaptation chromatique. La présence
de ces 3 algues dans un bassin n’ayant pas même 10 cm. d’eau,
permet de modifier ces conclusions. Nous ne pouvons nier une adap-
tation chromatiques pour les Cyanophycées rencontrées parGEiTLER,
mais pour les 3 cryptomonadines, l’élément favorisant nous semble
être la richesse du milieu en matières végétales en décomposition :
feuilles pourrissantes du Jardin Alpin ou Fontinalis, de Lunz.
Remarquons aussi que nous avons trouvé nous-même à Lunz,
dans le benthos marginal du Lac, avec les Potamogetons et les Chara
à faible profondeur, Rhodomonas rubra et Crÿptomonas coerulea.
Chlamydomonas mullitaeniata Korschikofî. — - Cellule de forme
ellipsoïdale, ornée d’une petite papille. Chromatophore pariétal en
urne, à paroi épaissie et une forte plaque basale portant un gros
pyrénoïde. Ce chloroplaste est découpé en minces lanières longitu-
dinales. Noyau central, 2 vacuoles contractiles, 2 fouets de la lon-
gueur du corps. Un stigma à contour elliptique.
Ce Chlamydomonas n’est connu que de Russie. La forme parisienne
en diffère par son stigma régulier, sa papille arrondie, non aplatie,
sa taille moindre (16 n X 12 |i). Quelques rares exemplaires sont
couverts de petites granulations saillantes, disposées sans ordre à la
surface de la membrane. Ce caractère nous semble sans grande
valeur systématique.
Carteria radiosa Korschikoff. — Espèce seulement connue de
Russie, où elle atteint 25 y. Les deux seuls exemplaires examinés
sont de plus petite taille, et de forme subsphérique : 8-9 p X 9-10 p.
Mais tous les autres caractères du type russe, se retrouvent dans la
forme parisienne : la papille, la position du stigma, la longueur des
fouets, la forme si particulière du chromatophore sont absolument
identiques.
L’algue porte un gros pyrénoïde basal d’où partent des prolonge-
— 103
ments radiaux du chromatophore. Ces prolongements s’élargissent
en arrivant vers la membrane. Ainsi la mise au point profonde,
montre un chromatophore étoilé, tandis qu’une mise au point de
surface semble indiquer une série de disques elliptiques.
Gloeomonas Kupfferi (Skuja) Gerlofî. — Cette Volvocale est bien
facile à reconnaître à l’écartement extraordinaire des 2 points d’in-
sertion des flagelles. Les cellules sont de grande taille : 28-30 jx X
25-28 p, à contour elliptique arrondi ou subsphérique, et enrobées
dans une mince gaine gélatineuse. La membrane gélifiée est épaisse ;
les 2 fouets de même longueur que le corps sortent à travers la mem-
brane par 2 fins canalicules. Le chromatophore en urne creuse, à
paroi épaisse, est fragmenté en lobes de taille et de formes un peu
inégales. La mise au point profonde montre bien ce détail, car la
mise au point superficielle fait disparaître cette structure en cloche
{ou en urne).
Pas de pyrénoïde, un gros noyau central. Une papille très basse,
mais fort large, sépare les 2 fouets. Cette belle espèce se présente
souvent en amas palmelloïdes. Elle était très abondante dans le
Bassin du Jardin Alpin. Elle n’est connue que de Lettonie (1931).
La forme parisienne est presque identique à celle de l’île Moritz-
holm : seule la présence des 2 fins canalicules flagellaires n’est pas
signalée, ni figurée par Skuja.
Goniochloris sculpta Geitler. — Petite llélérococca'e en forme de
coussinet triangulaire de 15-18 p. de côté. La surface de la mem-
brane est creusée de scrobiculations circulaires alignées régulière-
ment suivant des axes se coupant à 60°. L’espèce est connue de
Berlin, d’Autriche, de Bohème et de Suède.
Codonosigopsis Robini Senn. — Cette craspédomonadacée est
rarement signalée. Elle était assez abondante, fixée par un long
pédicelle sur des fragments de Cladophora.
Urceolus sp. — Il faut aussi signaler la présence d’un Urceolus
très voisin d’U. cyclostornus : espèce de 37 jx de longueur, très méta-
bolique, à membrane portant de fortes côtes spiralées. Les 3 baguettes
de l’organe pharyngien étaient très nettes. Les 2 longues baguettes
sont terminées par une poignée en béquille courbe. La 3e pièce
buccale est plus difficile à observer, elle est en simple arc de cercle,
et ne présente pas de poignée. Malheureusement le seul exemplaire
examiné avait perdu son fouet.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Conrad (W.). Sur les coccolithoporacces d’eau douce. Arch. f. Prolisl.
1928 — 63.
Geitler (L.). Die Mikrophyten-Biocenose der Fontinalis-Bestande des
Lunzer Untersees und ihre Abhângigkeit vom Licht. Intern. Rev.
Hydrobiol. Hydrogr. 1922.
Hollande (A.). Etude cytologique et biologique de quelques Flagellés
libres. Arch. zool. expérim. génér. 83 — 1942.
Lefèvre (M.) et Bourrelly (P.). Florule algale d’un bassin du Jardin
des Plantes. Bull. Muséum, 2e s., t. XIII, n° 2, 1941.
Pascher (A.). Heterokoten 1937-39 in Rabenhorst’s Kryptogamenflora.
Pascher (A.). Der Grossteich bei Kirschberg in Nord-Bôhmen. Monogr.
Abhand. Intern. Rev. Hydrobiol. Hydrogr. Bd. 1, 1910.
Schiller (J.). Coccolithineae in Rabenhorst’s Kryptogamenflora. 1930.
Skuja (H.). Die Algenflora der Insel Moritzholm im Usmaitensee. Arb.
Naturf. Ver. Riga. N. F., XIX, 1931.
— 105 —
Contributions a l'étude des lichens des îles Hawaii :
CLADONIA RÉCOLTÉS EN 1909-1910 PAR L'ABBÉ F AU RIE
Par H. des Abbayes.
Dans l’herbier du Muséum dç Paris, nous avons trouvé une col-
lection de Lichens récoltés en 1909-1910, aux îles Hawaii, par l’abbé-
Faurie. Ces échantillons, tous numérotés, sont jusqu’ici restés indé-
terminés. Nous en avons extrait les Cladonia, au nombre de 46r
et c’est leur étude qui fait l’objet principal du présent travail.
Ces dernières années, les Lichens Hawaiiens ont praticulièrement
retenu l’attention de plusieurs lichénologues européens. Zahlbruck-
ner (Vienne), dans les années qui précédèrent la dernière guerre,
préparait un important travail sur les Lichens de ces îles, mais il
est mort sans pouvoir achever son manuscrit. Par ailleurs Mattick
(Berlin- Dahlem) avait réuni, dans les mêmes temps, un nombre
considérable d’échantillons récoltés dans cet archipel et il projetait,
avec la collaboration de plusieurs spécialistes, un travail d’ensemble
sur la question. Un premier fascicule, comprenant les genres Hae-
matomma, Parmelia, Cetraria, Xanthoria, Teloschistes et Anaptychia,
par Hillmann, est paru en 1940. Les Cladonia, par Mattick et
Sandstede, annoncés pour paraître ensuite, n’ont pas été publiés.
Cette publication ne pourra même jamais être reprise, car le manus-
crit et tout le matériel d’étude ont, en 1941, été détruits par un
bombardement, en même temps que l’herbier du Muséum de Berlin-
Dahlem (renseignement du Dr Mattick in litt.).
A la même époque, Magnusson (Gôteborg) entreprit l’étude des
récoltes faites par Skottsberg, aux îles Hawaii, au cours de plusieurs
voyages. Ayant pu consulter le manuscrit inachevé de Zahlbruck-
ner. il tint compte des résultats de son travail et le sauva ainsi de
l’oubli. Il publia d’abord en 1941 une brochure préliminaire, conte-
nant la description de plusieurs espèces d e Cladonia et de Parmelia r
et ensuite en 1943-45, sous son nom et celui de Zahlbruckneh, une
monographie des Lichens Hawaiiens, où sont mentionnées toutes
es récoltes et toutes les espèces connues, soit d’après échantillons
contrôlés, soit simplement d’après la littérature antérieure. Cet
important travail, réunissant des documents épars dans de nombreux
herbiers et publications, facilite grandement l’étude des Lichens
Hawaiiens. Tous les lichénologues ayant à déterminer des échan-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
106 —
tillons de cette provenance seront reconnaissants à son auteur de
l’avoir réalisé.
La Monographie de Magnusson et Zahibruck.ner (1943-45)
énumère 34 espèces de Cladonia. Bien que l’abbé Faurie ait distribué
ses récoltes dans divers herbiers européens, notamment celui du
Muséum de Berlin-Dahlem, et que ces auteurs les citent souvent
pour les autres genres, son nom ne figure que deux fois pour les
Cladonia, et seulement d’après des travaux antérieurs. Il est pro-
bable que ses récoltes, se rapportant à ce genre, avaient été réservées
pour l’étude projetée par Mattick et Sandstede. Les échantillons
du Muséum de Berlin-Dahlem n’existant plus, la collection du
Muséum de Paris prend de ce fait un intérêt accru, d’autant qu’elle
comprend deux espèces nouvelles de Cladonia.
Nous allons énumérer les espèces dans l’ordre systématique de
Wainio (1887-97) et, à propos de certaines d’entre elles, nous recti-
fierons plusieurs déterminations antérieures.
Cl. (Cladina) leiodea H. Magnusson (1941).
Kauai : Francis Gay Summer Ilouse, ait. 1.200 m. (n° 349). —
Molokai : Kamolo (n° 1062).
Thallus primarius incognitus. Podetia longa, erecta, tenuia, flavescentia
vel straminea, caespitosa, cylindrica, sympodialiter dichotome ramosa,
axillis ramorum subacutis, apicern versus ramis plus rninusve divaricatis,
axillis clausis, apicibus jurcatis fuscescentibus, superficie lacvigato fere
ad basin. Apolhecia ignota. Pycnidia haud rite evolula. K + very faintly
yellowish, Pd + orange. (Magnusson, loc. cit.).
Cette espèce n’était citée par Magnusson que de Kauai et décrite
seulement à l’état stérile. L’échantillon n° 349 de Faurie présente de
petites apothécies, dont la couleur varie du fauve au brunâtre et qui
sont du type de celles des autres Cladina. Quant au n° 1062, il pré-
sente, en plus de nombreuses apothécies, des conidanges brun
noirâtre, dolioliformes ou courtement cylindriques, contenant une
gelée rouge. Ce dernier caractères, qui n’avait pas été observé par
Magnusson, a une très grande importance pour la compréhension
de l’espèce.
Grâce à l’obligeance de son auteur, nous avons pu voir un exem-
plaire authentique de Cl. leiodea, et nous avons pu nous rendre compte
que c’est avec raison qu’il a été séparé de Cl. fallax des Abb., à cause
de sa constante dichotomie. La couleur rouge de la gelée des coni-
danges, que nous venons d’observer, constitue cnore un argument
supplémentaire. En effet Cl. fallax est autant trichotome que dicho-
tome et la gelée de ses conidanges est incolore. Les deux espèces
n’ont donc en commun que la réaction P + rouge (acide fumarpro-
tocétrarique) et leur couleur jaune (acide usninique).
— 107 —
Mais Cl. leiodea présente une double affinité : d’autre part, par
ses extrémités le plus souvent divariquées, il semble appartenir à
la section des Impexae ; mais d’autre part, par sa dichotomie et ses
conidanges à gelée rouge, il se rapproche bien davantage de la
section des Tenues. En particulier, il a les plus grands rapports
avec Cl. subtenuis des Abb. d’Amérique du Nord, qui fait le trait
d’union entre les deux sections. Nous avons longuement comparé
les six échantillons que nous possédons encore de Cl. leiodea avec la
centaine d’échantillons de Cl. subtenuis d’Amérique du Nord, que
nous devons à la générosité de A. W. Evans (New Haven, U. S. A.).
Bien que ces deux Cladina soient très apparentés, ils peuvent
généralement être distingués l’un de l’autre par les deux carac-
tères suivants : 1° chez Cl. leiodea, la couleur est d’un jaune
vif et net, alors qu’elle est plutôt jaunâtre-verdâtre ou verdâtre-
grisâtre chez Cl. subtenuis ; 2° la couche arachnoïde de Cl. leiodea
est peu dense, sa surface légèrement aranéo-tomenteuse et ses
podétions semipellucides, tandis que chez Cl. subtenuis, la couche
arachnoïde est plus serrée, la surface souvent verruqueuse et
les podétions pas ou peu semi-pellucides. Cependant, il faut
bien l’avouer, de même qu’entre Cl. subtenuis et Cl. tenuis il
existe des transitions embarrassantes, il en est de même entre
ces deux Cladina d’une part et Cl. leiodea d’autre part. Si on
fait abstraction de leur provenance gréographique, on peut
être fort perplexe pour mettre l’un ou l’autre nom. C’est pourquoi
il serait peut-être logique de considérer Cl. leiodea comme une
sous-espèce géographique de Cl. tenuis, de même que nous l’avions
fait (1939) pour des raisons analogues, en ce qui concerne Cl. sub-
tenuis. Cependant dernièrement, Evans (1944) a été d’avis que Cl.
subtenuis, qu’il a eu la possibilité d’observer dans la nature, cons-
tituait une espèce autonome. C’est pourquoi, en ce qui concerne
Cl. leiodea, que nous n’avons vu qu’en herbier, nous ne prendrons
pas position, nous contentant de mettre en évidence sa grande
affinité avec Cl. tenuis et Cl. subtenuis, et de le classer pour cette
raison dans la section des Tenues et non dans celle des Impexae.
Ce sont ces caractères intermédiaires, et aussi l’insuffisance du
matériel que nous avons eu à notre disposition, qui expliquent que,
dans notre Monographie des Cladina (1939), nous ayons d’une part
rapporté à Cl. fallax deux échantillons des îles Hawaii, dont les
conidanges étaient vides, à cause de leur réaction P-)- rouge, et d’au-
tre part à Cl. tenuis deux autres échantillons des mêmes îles, dont
nous avions pu observer le contenu rouge des conidanges et dont
l’un d’eux présentait, partiellement, des extrémités assez nettement
courbées dans le même sens. En réalité, ces quatre échantillons se
rapportent à Cl. leiodea. Il s’ensuit que Cl. fallax et Cl. tenuis sont
à rayer de la flore des îles Hawaii. Nous avons heureusement gardé
108 —
dans notre herbier un fragment des deux derniers échantillons cités
ci-dessus, dont un nous avait été envoyé par Sandstede et dont
l’autre provient du Musée Palatin de Vienne (leg. Dr Wawra,
1867-71, n° 1903), et c’est ce qui nous permet de faire les présentes
rectifications 1.
L’échantillon n° 1903 de Wawra avait été déterminé par Krem-
pelhuber comme étant Cl. sylvatica et c’est sur cette indication que
Wainio, dans sa Monographie (1887), cite cette espèce comme pré-
sente aux îles Hawaii, mention reproduite par Magnusson (1944).
En fait, ainsi que nous venons de le voir, le n° 1903 de Wawra appar-
tient à Cl. leiodea. Il est bien possible aussi que le Cl. sylvatica var.
squarrosula Müll. Arg. des îles Hawaii (leg. Hillebrand) soit égale-
ment Cl. leiodea. Sa description, transcrite par Wainio (1894,
p. 439), bien que n’indiquant pas le mode de ramification, peut
cependant fort bien convenir à cette espèce ; notamment les termes
« habitu et ramillis ultimis parvulam Cl. pycnocladam refert » sont
suggestifs. Comme ce sont les deux seules récoltes des îles Hawaii
rapportées à Cl. sylvatica, il est fort probable que cette espèce
n’appartienne pas à la flore de ces îles et soit de même à supprimer.
Une autre rectification s’impose également. Nous avons vu dans
l’herbier du Muséum de Paris un échantillon des îles Hawaii (leg.
Ballieu, 1875) et déterminé par Hue comme Cl. peltasta (Ach.)
Spreng., qui appartient partie à Cl. leiodea et partie à Cl. Skotts -
bergii (H. Magn.). Cette récolte est consignée dans Hue (1898,
p. 263), mais non reproduite par Magnusson (1944). Comme c’est
sur ce seul échantillon qu’est basée la présence de Cl. peltasta aux
îles Hawaii,. c’est encore une espèce à supprimer de leur flore.
En résumé, Cl. tenuis, Cl. fallax, Cl. peltasta, et très probablement
en plus Cl. sylvatica, ne sont pas Hawaiiens, les récoltes sur les-
quelles leur présence était basée, appartenant toutes à Cl. leiodea.
D’autre part, cette dernière espèce, par ses conidanges à gelée rouge
et sa dichotomie, est très voisine de Cl. subtenuis et appartient
certainement à la section des Tenues.
Cl. (Cladina) Skottsbsrgii H. Magnusson (1941).
Kauai : Hanalei (n° 112) ; Francis Gay Summer House, ait.
1.200 m. (n° 350). — Oahu : Pâli (n° 461). — Molokai : Pukoo,
ait. 600 m. (n° 1066). — Hawaii : Hilo (n° 987).
Thallus primarius incognitus. Podetia caespitosa, sat longa, erecta, fia-
1. Il y aurait lieu maintenant de revoir les déterminations rapportées dans notre
Monographie à Cl. fallax , concernant les échantillons d’Amérique du Nord et de l'ïle
Formose. Mais malheureusement nous ne les avons plus à notre disposition. Quant aux
autres déterminations concernant l’Amérique du Sud et l’ïle Tristan d’Acunha, elles
s’appliquent toutes à des échantillons polytones et à contenu des conidanges incolores
et sont donc exactes.
— 109 —
vescentia vel slraminea, tenuia, cylindrica, ascypha, superne dichotome
ramosa, ramulis divaricatis, reticulatim sed non dense intricatis, axillis
saepius clausis, apicibus solitariis vel divaricatis, concoloribus vel interdum
fuscescentibus, superficie laevigato vel saepius verruculoso subcorticato ;
reagentibus immutata. Apothecia rara, interdum numerosa, apicibus ramu-
lorum affixa, solitaria vel subcorymbose approxirnata, atrofusca, minuta vel
minutissima. (Magnusson, loc. cit.).
Cette espèce, insensible à la paraphénylènediamine, se distingue
de Cl. impexa Harm. par sa constante dichotomie. C’est à Cl. Skotts-
bergii que se rapportent, en réalité, les échantillons des îles Hawaii,
cités dans notre Monographie des Cladina, sous le nom de Cl. impexa.
Cette dernière espèce toujours polytone n’existe donc pas dans cet
archipel.
Cl. vulcanica Zoll. (= Cl. didyma Wain. var. vulcanica Wain.
A. Zahlbr. Catal. n° 8792). .
Maui : vallée du Yao, sur Mousses pourrissantes (n° 616).
Podétions subulés stériles ou portant quelques rares çonidanges.
Cl. oceanica Wain. A. Zahlbr. Catal. n° 8856.
Kauai : Kilauea (n° 116, f. descendens Wain.) ; Kipukai (n° 117,
f. furcatula Wain. trans. ad f. descendentem ) ; Kauao (n° 371, f.
furcatula Wain. trans. ad f. descendentem ). — Hawaii : Hilo (n° 988
et 993), f. descendens Wain.) ; Rainbowfall (n° 995 f. descendens
Wain) ; sans précision de localité (n° 994 f. furcatula Wain.).
Tout en disant dans sa description que cette espèce est « straminea
vel glaucescenti-variegata », Wainio la classe dans les Cocciferea Sub-
glaucescentes. Cependant nous avons vu dans l’herbier du Muséum
de Paris le type de l’espèce, récolté par Gaudichaud aux îles Sand-
wich ; il est dictinctement jaune et contient de l’acide usninique :
il donne du reste nettement la réaction KOH(ClONa) + jaune.
Six des exemplaires de Faurie sont dans le même cas, qu’ils appar-
tiennent à l’une ou l’autre forme ; ceux de la f. furcatula sont même
jaune vif. Seul le n° 993 est, pour la plus grande partie, gris et ne
réagit que partiellement avec KOH(ClONa). Il nous semble donc
plus logique de classer cette espèce parmi les Cocciferae Stramineo-
flavidae, tout en remarquant, avec Wainio, qu’elle peut, mais
exceptionnellement nous semble-t-il, être partiellement décolorée.
Cl. Fauriei des Abb. sp. n. (fig. 1).
Thallus primarius persistens aut demum evanescens, squamis laciniatis
crenatisque, circa 2-5 mm. longis, 1-1,5 (2) mm. latis, adscendentibus, supra
stramineis, subtus pallidis aut nonnunquam base fuscescentibus, consti-
tutus.
— 110 —
Podetia e superficie thalli primarii enata, circa 1-3 cm. alla, 0,5-3 mm.
crassa, subcylindrica, erecta aut plus minusve flexuosa , simplicia aut parce
digitatim ramosa, axillis integris, ascypha, alia obtusa vel (praesertim fer-
tilia) in summo incrassata, alia contra attenuata subidataque; parte corti-
cata et parte decorticata, cortice primum areolato vel granuloso, demum
squamulas et granulas isidioideas densas efficiente; rarius squamis majus-
culis praedita ; straminea, sed partibus decorticatis stratum chondroideum
plus minusve fuscescens monstrantia ; haud distincte farinoso-sorediosa.
Thallus primarius et podetia cum hydrate kalico intense lutescentia,
addito hypochlorito sodico inlensius colorata ; cum paraphenylenediamina
aurantiaco-rubescentia ; acidum ihamnolicum et acidum usninicum conti-
nentia.
Apothecia coccinea, nonnunquam pallido-variegata, in summo incrassata
podetorium plerumque conglomerala, rarius solitaria.
Conidangia coccinea, conoidea, base haud constricta, in summo pode-
tiorum affixa.
Kauai : Francis Gay Summer House, ait. 1.000 m. (n° 344). • —
Molokai : Pukoo, ait. 500 m. (n° 1065).
Cette espèce appartient aux Cocciferae Stramineo-flavidae. Bien
que le sommet de certains podétions soit dilaté et donne naissance
à des rameaux courts, il est impossible d’y reconnaître la présence
de scyphes. Tout en étant voisine de Cl. angustata Nyl., originaire
lui aussi des îles Hawaii, elle en est bien distincte, d’une part par
son cortex se résolvant en squamules et granulations isidioïdes
(sorédies farineuses chez Cl. angustata ), et d’autre part par ses réac-
tion (KOH — , P — chez Cl. angustata). Elle est également distincte de
Cl. oceanica Wain. par son cortex et par ses réactions (cortex se
résolvant en granulations non isidioïdes, HKO — , P — chez Cl. ocea-
nica).
G. K. Merrill a publié en exsiccata sous le n° 89, et en prove-
nance de Kauai, un Cl. Kauaiensis Merr. que nous n’avons pas vu et
dont il est difficile de se faire une idée exacte, car les caractères qui lui
sont attribués par ceux qui ont étudié ces exsiccata ne sont pas con-
cordants. Sandstede (1938) a observé sur certains échantillons les
réactions « K +, P + rot », mais sur d’autres « K — , P — », et de ce
fait il rapporta ces derniers à Cl. oceanica Wain. Macnusson (1944)
donne, d’après le même n° 89 de Merrill, une description de Cl.
Kauaiensis, mais avec des réactions différentes : « KOH flava, Pd
obscure citrinosa, KC + intense flava ». Certains caractères men-
tionnés dans sa description s’appliqueraient assez bien à notre Cl.
Fauriei, mais d’autres comme « podetia scypliifera » et « not decor-
ticaded », et la réaction « Pd obscure citrinosa » ne lui conviennent
aucunement. Il est donc possible que sous le nom de Cl. Kauaiensis,
Merrill ait publié un complexe de Cl. oceanica (échantillons K — -, P —
de Sandstede), de note Cl. Fauriei (échantillons K +, P + rot de
— 111
Sandstede) et d’une autre espèce (échantillons décrits par Màgnus-
son). Dans ces conditions, nous nous considérons comme autorisé
à publier notre nouvelle espèce, même si elle est contenue en partie
dans le Cl. Kauaiensis de Merrill, car il est impossible, dans ce cas,
de savoir à quel échantillon on doit réserver le nom donné par
Merrill.
Divers aspect des podétions (X 3)
rs, 1. — Cladonia Fauriei des Abb. sp. nova.
(des Abb. sub cam. lue. del.).
Cl. scabriuscula (Del.) Sandst. A. Zahlbr. Catal. n° 15163.
Kauai : Holokele (n° 369, f. cancellata Miill. Arg.) ; Francis Gay
Summer House (n° 347, ad f. subglaucam Sandst.). — Maui : vallée
du Yao (n° 622, f. farinacea Sandst.). — Hawaii : Maunakea,
ait. 2.000 m. (n° 985, f. surrecta Flk. ; n° 991 f. cancellata Müll. Arg.) \
Glenwood (n° 992 f. farinacea Sandst.).
— 112
Tous ces exemplaires sont, dans l’ensemble, bien conformes aux
exemplaires européens de l’espèce.
Cl. squamosa (Scop.) Iloffm. A. Zahlbr. Catal. n° 8888.
Kauai : Francis Gay Summer House, ait. 1.200 m. (n° 342, var.
muricella Del.) ; Kilauea (n° 113, var. muricella Del..). ■ — - Oahu :
Honolulu (n° 464, var. denticollis Flk.). — Maui : Nahiku (n° 623,
var. muricella Del.).
Très comparables aux exemplaires européens.
Cl. subsquamosa Nyl. A. Zahlbr. Catal. n° 8896.
Kauai : Holokele (n° 368, f. granulosa Wain.). — Molokai : Pukoo
(n° 1064, f. granulosa Wain. ; n° 1065, f. pulverulenta R. Br.). —
Hawaii : Kapoao (n° 989, f. granulosa Wain.) ; Maunakea, ait.
2.000 m. (n° 990. f. pulverulenta R. Br.). Les nos 1064 et 1065 donnent
une réaction moins vive avec KOH et P que les exemplaires euro-
péens. Chez les autres la réaction est normale.
Cl. ochrochlora Flk. (= Cl. fimbriata var. apolepta Wain, qui
comprend à la fois Cl. ochrochlora Sandst. A. Zahlbr. Catal.
n° 15159, et Cl. coniocraea Sandst. A. Zahlbr. Catal. n° 15143).
Kauai : Kilauea (n° 114, f. truncata Dal. Tor. ad. f. flexuosam
Flk. ; n° 118, f. ceratodes Dal. Tor.) ; Francis Gay Summer House,
ait. 1200 m. (n° 345, f. ceratodes Dal. Tor.); Hanalei (n° 119, f. cera-
todes Dal. Tor. ad f. phyllostrotam Wain.) ; Holokele (n° 367 et 377,
f. flexuosa Flk.). — Maui : Nahiku (partie du n° 621, fertile). —
Hawaii : volcan de Kilauea, ait. 2.000 m. (n° 986, f. ceratodes Dal.
Tor.).
Tous ces échantillons marquent KOH — et P -f- rouge. Certains
sont en grande partie cortiqués, avec seulement quelques sorédies,
d’autres sont pour la plus grande partie sorédiés, cortiqués seule-
ment à la base et sous les scyphes. L’ensemble rappelle tout à fait
Cl. ochrochlora européen, notamment par la forme élevée et grêle
des podétions scyphifères et le cortex lisse, se fragmentant en
plages séparées par des sorésies farineuses rongeantes. Cependant
il est parfois malaisé de séparer certaines formes subulées de ce
Cladonia du Cl. fimbriata var. Balfourii (Cromb.) Wain. ; notam-
ment le n° 118 pourrait se rapporter à ce dernier plutôt qu’à Cl.
ochrochlora f. ceratodes, car ses podétions, en grande partie sorédiés
et décortiqués, sont semipellucides.
Cl. pityrea Wain. A. Zahlbr. Catal. n° 8863.
Nous sommes persuadé que le Cl. pityrea de Wainio est un com-
plexe d’espèces évidemment voisines et malaisées à caractériser,
— 113 —
marquant toutes KO H — ou -)- jaune sale passant au brun rougeâtre
et P -f- rouge, mais qu’il faudra distinguer un jour. Comme on ne
connaît pas toutes leurs variations, faute de matériel suffisant, il
nous semble illusoire actuellement de vouloir essayer de les définir
et de les délimiter. Wainio (1894) a bien distingué du Cl. pityrea
var. Zwackhii européen, les variétés exotiques adspersa, verruculosa
et subareolata qui, selon toute vraisemblance, correspondent à des
espèces autonomes, mais il a relégué en synonymie d’autres formes
exotiques, nommées antérieurement, et dont il nous semble cepen-
dant prudent de maintenir au moins provisoirement à titre de sous-
espèces, certaines représentées aux îles Hawaii. Nous le faisons afin
de ne pas risquer de réunir inconsidérément des choses que nous
soupçonnons être distinctes, mais que seul un abondant matériel
pourra définitivement établir comme telles.
*C1. subareolata Wain.
Maui : vallée du Yao (n° 618, ramifié subulé, stérile).
Nous avons vu, dans l’herbier du Muséum de Paris, le type de
Wainio, représenté par un copieux échantillon de Noukahiva, îles
Marquises (leg. Le Batard, 1844). On est frappé, au premier examen,
de sa ressemblance avec Cl. scabriuscula (Del.) Sandst., d’autant
que les scyphes étant rares et très étroits, les podétions sont presque
tous subulés. Cependant les aisselles et les scyphes imperforés per-
mettent de la distinguer et le classent évidemment dans le groupe
de Cl. pityrea.
Bien que les podétions de l’échantillon de Faurib soient plus
courts (3 cm. 5) que ceux du type (5 cm.), et qu’ils présentent des
folioles, leur aspect de surface est tellement conforme qu’on est
amené, malgré ces légères différences, à rapporter ce Cladonia à
Cl. subareolata, aucune autre description ne lui convenant autant.
Cet aspect de surface, aussi bien sur le type que sur l’échantillon
de Faurie, rappelle en effet beaucoup celui de Cl. scabriuscula : le
cortex d’abord lisse se fragmente en aréoles, qui partiellement
restent lisses, mais dont la plupart se résolvent en petites granula-
tions ou squamules isidioïdes, mais non en vraies sorédies farineuses,
laissant entre elles des parties décortiquées semipellucides. Les
aisselles et les rares scyphes plus ou moins avortés qu’on peut encore
distinguer sont imperforés.
Le type de Wainio étant dépourvu de folioles, sauf quelques-unes
à la base des podétions, on peut, si l’on veut, faire de la forme de
Maui une f. foliosa : podetia hinc inde usque ad apicem squamis
instructa. Cette forme est au type de Cl. subareolata ce que Cl.
scabriuscula f, adspersa (Flk.) And. est au type de cette espèce.
Magnusson (1941) a décrit, en provenance de Hawaii, un Cl.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947. 8
— 114
leprosula sp. n., qu’il dit ressembler parfois à Cl. scahriuscula f.
farinacea Sandst., mais dietinct par ses aisselles et scyphes imper-
forés. Ce Lichen, que nous n’avons pas vu, paraît être bien voisin
de Cl. subareolata ; peut-être même n’en serait-il pas distinct.
*CI. pityreoides Krempelh.
Kauai : Francis Gay Summer House, ait. 1.200 m. (n° 343) ;
Nahiku (n° 621). Stérile et subulé.
Nous n’avons pas vu le type de Krempelhuber, récolté par
Wawra à Kauai ; mais les deux échantillons de Faurie correspon-
dent bien à la description de l’auteur, bien que la taille soit plus faible
(2,5 cm.) ; et de toutes les formes gravitant autour de Cl. pityrea,
c’est sans aucun doute de Cl. pityreoides qu’ils se rapprochent le
plus, d’autant que l’origine géographique est la même.
Wainio (1894) rapporte le Cladonia de Krempelhuber à Cl.
pityrea sensu lato, sans préciser davantage. Il se rapproche beaucoup
de Cl. subareolata Wain., mais il nous en semble distinct car l’aspect
de suface des podétions est différent : ici le cortex, quand il existe,
n’a pas l’aspect lisse qu’il présente chez Cl. subareolata et il se
résout en granulations plus grosses, verruqueuses furfuracées, non
isidioïdes. Il est par ailleurs distinct de Cl. polyphylla Mont, et
V. d. Bosch par l’absence totale de sorédies saillantes bien déli-
mitées.
*C1. polyphylla Mont, et V. d. Bosch.
Maui : Nahiku (n° 617 et 620, scyphifère prolifère, avec
quelques petites apothécies).
Nous avons comparé les échantillons de Faurie avec le type,
récolté par Junghuhn à Java, et conservé dans l’herbier du Muséum
de Paris. Le n° 617 lui est tout à fait conforme par tous ses carac-
tères. Le n° 620 est simplement un peu plus robuste. Ce qui frappe
dans ce Cladonia, c’est la présence, çà et là, mais principalement au
sommet des podétions et sur la paroi des scyphes, de sorédies fine-
ment granuleuses, presque farineuses, saillantes et assez bien déli-
mitées, formant des taches blanches se détachant nettement sur
le reste du podétion, qui est pour la plus grande partie cortiqué lisse.
La face inférieure des folioles est également bien blanche et un peu
farineuse. Les sorédies, par leurs caractères et la place qu’elles
occupent, ont de grandes analogies avec celles de Cl. dactylota Tuck.,
avec lequel, autant qu’on puisse en juger par le peu d’échantillons
que nous avons vus, Cl. polyphylla semble avoir plus d’une affinité.
En tous cas ses sorédies le classent nettement à part dans le groupe
de Cl. pityrea.
115 —
Cl. decipiens des Abb. sp. n. (fig. 2).
Thallus primarius persistens, squamis minutis , plerumque rotundatis,
circa 1-1,5 mm. latis , lobatis crenatisque , nonnunquam paululum elongatis,
hinc inde ad marginem et supra granuloso-sored iosis , sorediis globosis albi-
disque, supra pallide-glaucescentibus, sublus albidis, constitutus.
Fig. 2. — Cladonia decipiens des Abb. sp. nova. — Divers aspects des podélions ( X 10)
(des Abb. sub cam. lue. del.).
Podetia plerumque e margine rarius e superficie thalli primarri enata,
circa 0,5-1 cm. alla, 0,5-0, 7 mm. crassa, cylindrica, simplicia aut rarius
a latere ramosa, axillis integris ; scyphifera, scyphis sat sensim dilatatis,
diaphragmato integro clausis, cavitate corticata aut parte granuloso-sorediosa,
plerumque margine proliferis et plus minusve deformatis, prolificationibus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
8'
— 116 —
subulatis aut obsolète scyphi/eris ; rarius ascypha subulataque. Corticata,
cortice areolato vcl verruculoso-areolalo , plerumque parte decorticata et tum
stratum chondroideum fuscidulum moristrantia, parte granuloso-sorediosa,
parce squamidosa, fere impeUacida, alhida aut parte leviter fuscescentia.
Stratum chondroideum podetiorum distincte limitatum.
Thallus primarius et podetia cum hydrate kalico ïmmutata ; cum .paraphe-
nylediamina fulgente-lutescentia ; acidum psoromicum continentia. Apothe-
cia (tantum haud rite evoluta visa) in margine scyphorum vel in summo
radiorum scyphorum a f fixa, fuscescentia.
Conidangia in margine scyphorum vel in summo radiorum scyphorum
affixa, fuscescentia, haud distincte base constricta, in quitus color materiae
produclae non observatus.
Cette espèce est apparentée par sa morphologie au groupe de
Cl. pityrea ; elle est notamment proche de Cl. polyphylla Mont, et
V. d. Bosch ; mais elle se distingue de toutes les espèces du groupe
par son chimisme particulier h
La présente contribution ajoute les principaux faits suivants à la
connaissance des Cladonie Hawaiiens :
1° Elle enrichit la flore de cet archipel de deux espèces inédites :
Cl. Fauriei du groupe des Cocciferae Stramineo-flavidae, et Cl.
decipiens apparenté au groupe de Cl. pityrea ; et d’une sous-espèce de
Cl. pityrea *Cl. polyphylla Mont, et V. d. Bosch, qui jusqu'ici n’était
connu que de Java.
2° Elle supprime de leur flore les espèces suivantes, indiquées
précédemment comme présentes : Cl. fallax des Abb., Cl. impexa
Harm., Cl. tenais Harm., Cl. peltasta (Aeh.) Spreng., et probable-
ment aussi Cl. sylvatica- (L.) Iloffm., noms qui avaient été appliqués
à des échantillons appartenant à des espèces méconnues, décrites
par la suite.
3° Elle précise les caractères et les affinités de deux espèces :
a) Cl. leiodea H. Magn., en faisant connaître qu’il possède des coni-
danges à gelée rouge, et que de ce fait, étant par ailleurs dicho-
tome, il se rattache à la section des Tenues du sous-genre Cladina ;
b) Cl. oceanica Wain. qui, contenant de l’acide usninique dans ses
podétions, qui d’ailleurs sont le plus souvent jaunes, appartient
aux Cocciferae Stramineo-flavidae et non aux Cocciferae Suhglau-
cescentes.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
1. Nous avons à décrire par ailleurs de Madagascar une espèce voisine, contenant,
•comme Cl. decipiens, de l’acide psoromique, mais qui en est distincte par l’absence de
sorédies et par sa ramification en tête. touffue.
BIBLIOGRAPHIE CITÉE
On trouvera la bibliographie des Lichens des îles Hawaii dans Hillmann
t (1940) et dans Magnüsson (1943-45).
1939 Abbayes (H. des). Révision monographique des Cladonia du sous-
genre Cladina (Lichens),. Jhdl. Soc. Sc. Bret., t. XVI, fasc. hors
série, n° 2, 156 p., 49 lig., 2 pl.
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of Connecticut. Trans-.- Coimect. Acad., Arts and Sri., vol. 35,
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1940 Hillmann (J.). Hawaiische Flechten. aus den Gattungen Haema-
tomma , Pnrmclia , Cctraria, Xanthoria, Teloschistes und Anapty-
chia, apud F. Matticic : Ç>ie Flechten der Hawaii-Inseln. Fedde,
Repèrt., XLIX, p. 187-206.
1898 Hue (À..-M.). Liehen.es extra-europaei.. Noua. Arch. Muséum , 3e série
X, p. 213-280.
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1943-45 Magnusson (A. -IL). . and Zahlbbuckner (A) ("f). Hawaiian
Lichens, I, II, III. Ark. f. Botan . Bd. 31 A, n° 1, p. 1-96 (1943)
et n» 6, p. 1-109 (1944) ; Bd. 32 A, n° 2, p. 1-89 (1945), X pl.
1938 Sandsïede (H.). Erganzungen zu Wainio’s Monographie Cladonia-
rum universalis. Fedde , Repert. Beili. Bd. CIII, p. 1-103, 16 pl.
1887-97 IAainio (Edv.). Monographîa Cladoniarum Universalis. Acta
Soc.Fau.naet Fl. Feiin., t. IV (1887), ’t. X (1894), t. XIV (1897).
T927-1932 Zahlbruckner (A.). Catalogus Lichenum Universalis, Bb. IV
(1927), Bd. VIII (1932).
— 118 —
Sur v application des rayons X aux études
PALÊONTOLO GIQ UES
Par J. Roger.
Je reprends volontairement à peu près le titre d’une communi-
cation faite en 1896 par V. Lemoine à la Société géologique de
France1. Ceci, pour deux raisons :
1° L’étude de l’évolution d’une science montre que la découverte
d’une technique nouvelle lui imprime souvent un essor parfois
éphémère. La découverte du microscope en est un exemple ancien
dont les effets, heureusement, ne furent pas de courte durée. Le
microscope électronique en est un exemple d’actualité, qui n’a pas
encore donné toutes ses possibilités, notamment dans le domaine
paléontologique. Pour les rayons de Rôntgen ou rayons X il en fut
de même. Peu de temps après leur découverte ils furent appliqués
dans des domaines divers. Là où l’utilité pratique est évidente la
technique persiste et se perfectionne, c’est le cas de la médecine.
Là où l’intérêt est purement scientifique après une période d’en-
thousiasme la technique essayée est abandonnée pendant un temps
plus ou moins long, pour revenir en faveur ensuite. C’est une sinu-
soïde qu’on peut retrouver dans de nombreuses questions théoriques
ou pratiques. Cependant durant la période d’interruption la méthode
réalise dans la pratique des progrès dont la recherche pure doit
savoir tirer parti. Toutes ces remarques s’appliquent parfaitement
aux rayons X.
2° L’initiative de l’utilisation des rayons X en paléontologie et
dans les Sciences Naturelles en général est unanimement attribuée
à l’Allemand Rrühl 2. On oublie facilement, ou plutôt on ne connaît
pas, à l’étranger, les travaux de Lemoine. Les fort belles radio-
graphies, de restes les plus variés, qu’il a publiées en 1897, de même
que ses communications à diverses Sociétés ne semblent pas avoir
suscité l’enthousiasme attendu. A la suite de la présentation d’une
-ote en 1896 devant la Société géologique on ne trouve aucune
1. Lemoine V. (1896). Sur l’application des rayons de Rôntgen aux études paléon-
tologiques. C. R. Soc. géol. Fr., p. cxcm-cxcv.
Id. (1897). De l’application des rayons de Rôntgen à l’étude de la zoologie actuelle
et de la paléontologie. Rev. gén. internation, sci., litt., art. Paris, 11 p., 5 pl.
2. Brühl (1896). Über Vcrwendung von Rôntgenschen X-Strahlen zu palâontolo-
gisch-diagnostischen Zwecken. Verh. Berliner Phsyiol. Ges. in Arch. Anat. Phys.
Physicl. Teil, p. 547.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 119
trace de questions posées par l’auditoire. La nature du sujet
dépassait sans doute le champ habituel des travaux des personnes
présentes. Cela n’empêche qu’en l’absence d’encouragements la
technique d’étude des fossiles aux rayons X n’a plus été déve-
loppée que par des initiatives privées (Goby 1, Guebhard 2) et
tomba rapidement dans l’oubli en France. Par contre elle s’est déve-
loppée surtout en Allemagne (voir les beaux résultats obtenus par
Lehmann 3), en Suisse (application aux Vertébrés, voir Peyer) 4,
et plus récemment en Italie (voir Boni 5).
Il y avait donc un certain intérêt à rappeler le rôle d’avant-garde
joué par Lemoine dans ce domaine.
Ce préambule un peu long me paraît cependant nécessaire pour
comprendre l’importance qu’il y a à encourager la pratique des
rayons X en Paléontologie. Je ne veux pas pour l’instant exposer
les résultats déjà obtenus au sujet des divers groupes de la classifica-
tion, mon intention est seulement de montrer l’intérêt puissant du
procédé, de fixer les modalités de son application et les voies dans
lesquelles o'n peut tenter de le développer.
I. Intérêt de l’étude des fossiles aux rayons X.
Les substances minérales étant réputées impénétrables, ou
presque, aux rayons X, on s’imagine couramment que l’examen des
fossiles par ce procédé ne peut donner aucun résultat. De plus
les restes organiques étant pétrifiés il semble qu’ils ne pourront pas
se différencier de leur gangue.
Cependant il existe entre les substances minérales des différences
plus ou moins importantes d’opacité et l’intérêt de la radiographie
en paléontologie a été pressenti très rapidement par quelques-uns.
Les travaux de Lemoine et de Brühl ont eu lieu en 1896, quel-
ques mois après la découverte des rayons nouveaux par Rôntgen.
Quels sont les avantages à retirer de la radiographie des fossiles ?
1. La radiographie indique en premier lieu la présence du fossile
dans sa gangue soit que, ce qui est le plus fréquent, cette dernière,
soit plus pénétrable que l’organisme, soit que les relations inverses
existent, comme par exemple pour les Poissons de Monte Bolca.
1. Goby in Lambert J. (1906). Etude sur les Echinides de la Molasse de Vence. Soc.
Lett. Sci. Arts Alpes-Mar., t. 20, p. 1-64, 10 pl.
2. Guebhard A. (1914). Applications nouvelles de la radiographie à l’histoire
naturelle. Feuilles jeunes Nat., t. 44, n° 519, p. 35-8, 1 fig., 4 pl.
3. Lehmann W. M. (1934). Rôntgenuntersuchungen von Àsteropyge sp. Broili aus
dem rheinischen Unterdevon. Neues Jahrb. Miner. Petro. Palàont. Beil. Bd., B, 72,
p. 1-14, 2 fig., 1 pl.
4. Peyer B. (1934). Über die Rôntgenuntersuchung von Fossilien, hauptsâcht-
lich von Vertebraten. Acta radiologica, Stockholm, 1. 15, nos 4-5, p. 364-79, 2 pl.
5. Boni A. (1939). Radiografie di fossili particolarmente di Brachiopodi. Boll. Soc.
g eol. Ital., t. 57, n° 3, p. 265-86, 1 pl.
120
Il .est même possible de découvrir ainsi des organismes dont la
présence n’est pas décelable de l’extérieur.
Les indications ainsi fournies sont pour le moins suffisantes pour
décider de l’opportunité d’un dégagement ultérieur et le plus sou-
vent elles peuvent très utilement diriger ce travail. Ce sont évi-
demment les Vertébrés qui peuvent profiter de ces remarques.
A Zürich la méthode est appliquée systématiquement, toutes les
plaques contenant des restes de Mammifères sont radiographiées
avant tout autre travail.
2. Dans les conditions favorables la radiographie est suffisante
pour permettre une étude complète et évite ainsi le dégagement
toujours pénible . et long. Dans certains cas de pièces particulière-
ment fragiles il n’est même pas possible. 11 faut encore tenir compte
des plaques contenant des fossiles trop rapprochés pour qu'il soit
possible de préparer les uns sans détruire les autres, ou encore de
plaques portant des pistes superficielles et des pétrifications en
profondeur.
3. Dans certaines roches très dures on ne peut songer à sortir les
échantillons qu’elles renferment. La pratique des coupes sériées,
utilisée dans certains pays, remédie à ces inconvénients et donne de
bons résultats, mais elle demeure un procédé très long, demandant
une reconstitution graphique |compliquée et détruisant l'échantillon.
4. Pour les pièces bien dégagées la technique aux rayons X offre
encore de très sérieux avantages. Elle permet par exemple d’ob-
tenir, sans pratiquer de coupes, l’observation de la cavité crânienne,
des canaux semi-circulaires, etc. Chez les Invertébrés on peut ainsi
obtenir l’image de la charnière de Lamellibranches à valves réunies,
la columelle de Gastropodes, etc... Les parties cachées, comme les
appendices des Trilobites par exemple, deviennent observables.
Même chez les grands Foraminifères la radiographie peut remplacer
la pratique des sections polies ou des plaques minces.
5. Ainsi des caractères non ou difficilement observables peuvent
devenir utilisables pour la classification. Il n’est pas négligeable de
disposer d'un choix aussi considérable que possible d’indices pour
établir les coupures systématiques.
6. Les restes dont l’image est obtenue par radiographie sont d’une
part beaucoup plus complets que ce que peuvent donner tous les
procédés habituels de dégagement ; de plus un beaucoup plus grand
nombre d’êtres traduisant leur présence, dans les cas heureux, on
peut avoir une idée très nette de l’ensemble du milieu, de ses habi-
tants dans leur position naturelle. Les représentations ainsi obtenues
sont infiniment plus suggestives pour la paléobiologie, beaucoup plus
proches de la réalité.
(A suivre)
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
121 —
L'EXTENSION BU CALCAIRE DE BlilE DANS LE NORD
Le l Ile de France
Par R. Soyer.
Les limites de la Formation de la Brie sont connues à l’Est, au
Sud et à l’Ouest de Paris, mais il n’en est pas de même dans le Nord
de l’Ile de France, où les couches représentant cet horizon sont peu
développées et le plus souvent masquées. Aussi ne trouve-t-on
aucune indication sur la bordure septentrionale, au delà du massif
de l’Âulnay, dans les ouvrages de synthèse concernant l’Oligocène
du Bassin de Paris.
Au Sud de la Marne, sur le plateau de la Brie, le groupe des cal-
caires silicifiés et des meulières a une puissance voisine de 10 m. :
Ozoir la Ferrière : 10 m. ; Gretz : 9 m. ; Neufmoutiers :8m.; Che-
vry-Cossigny : 8 m. 50.
Sur le plateau d’Avron, le Calcaire de Brie décapé forme un
entablement; sa puissance augmente d’Ouest en Est, passant de
1 m. 93 (Plâtrière Susset), à 2 m. 27 (Carrière Dumont) et à 3 m. aux
réservoirs de la Compagnie Générale des Eaux.
Sur la butte de Chelles, le Calcaire de Brie, intact sous sa couver-
ture stampienne, atteint 5 m. 50 à 6 m.
Dans l’Aulnay, l’horizon de la Brie, calcaro marneux à la base et
siliceux au sommet, a été observé par divers auteurs : Janet,
Dollfus, Dollot, Morin, etc., surtout dans les plâtrières de la
périphérie du massif où les meulières sannoisiennes, qui déterminent
un palier, sôn't souvent décapées et recouvertes d’une couche plus
ou moins épaisse d’argile à meulière. On relève les puissances
suivantes :
Gagny. — Plâtrière Mussat-Binot . . . . , . . . ..... 3 m. 44
— Forage de la Cle Générale des Eaux. 4 m. 65
Montfermeil. — Plâtrière "Union des Entrepreneurs 4 m.
Clichy-Gargan. — Plâtrière de la Fosse Maussoin 3 m.
Livry. — Plâtrière Poliet et Chausson 2 m. 85
— Plâtrière Gerbeau 4 m. 70
Annet-sur-Marne. Plâtrière Le Paire.;.... 6 m. 30
Près de la NÏarne, le Calcaire de Brie atteint 13 m. à Thorigny (1).
Pour le massif de Montmorency où les renseignements sont très
rares, il faut se référer à la coupe de Dollfus et Vasseur (2), où les
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 122 —
couches 218 à 220 de la carrière Henocque, à Frépillon, repré-
sentant l’horizon de la Brie, atteignent 1 m. 30 d’épaisseur.
Couche n°
218 Argile feuilletée, nombreux débris ferrugineux, lits
brunâtres et blancs, sableux, sans fossiles 0 m. 40
219 Calcaire siliceux, gris jaune, sec, avec dendrites parfois
en deux cordons (Calcaire de Brie) 0 m. 12
220 Marne verte et jaune feuilletée avec bandelettes
sableuses et deux lits calcareux de 0 m. 05, l'infé-
rieure à 0 m. 30 du sommet, la supérieure à 0 m. 12. 0 m. 78
Dans le Vexin français, l’existence du Calcaire de Brie est dou-
teuse ; dans la coupe de Marines donnée par Thomas (3), les Marnes
à Huîtres reposent sur des marnes argileuses d’un vert blanchâtre
à rognons de strontiane qui, pour cet auteur, appartiennent déjà
aux Marnes vertes ; de Senarmont aurait cependant vu dans la
même lbcalité quelques marnes blanchâtres en couches minces qu’il
a attribuées au niveau de la Brie (4 p. 213).
D’après Paul Lemoine (5, p. 311) aucune couche rappelant le
Calcaire de Brie n’a été observée dans les sondages de Cormeilles
en Vexin, où la formation serait toutefois représentée par des
marnes blanches et verdâtres en lits ondulés, que l’on retrouve à
Triel, Heravilliers, Montsoult, Mafïlers (4, p. 248).
Sur la butte de Saint-Martin du Tertre, les coupes des forages
de la commune et du Sanatorium ne signalent pas de Calcaire de
Brie.
Plus au Nord, dans la butte de Saint-Christophe en Halatte le
Sannoisien n’est représenté que par des marnes vertes recouvertes
directement par les Sables de Fontainebleau.
Sur l’alignement de buttes-témoins qui s’échelonne de Survilliers
,à Meaux, le Calcaire de Brie n’a été signalé qu’à Plailly. Observé
d’abord par Graves (6, p. 507) qui ne le distingua pas des niveaux
encaissants dans sa coupe de Montmélian, il a été revu par G. F.
Dollfus (7, p. 135) qui mentionne une calcaire siliceux sec en
rognons et des marnes blanches calcaires dans les coupes de plusieurs
fontis ouverts sur d’anciennes plâtrières souterraines ; ces couches
sont interposées entre les Marnes à Huîtres bien développées et
les Marnes vertes.
Au cours de tournées d’établissement de la carte géologique au
50.000e (Feuille de Dammartin en Goële), j’ai pu retrouver le Cal-
caire de Brie encore bien net, sur quelques buttes témoins : /
Saint-Witz. Fontis d’anciennes plâtrières, à 500 m. au N. de la localité
Base des Marnes à Huîtres vers -f- 154.
3 Calcaire dur siliceux
0 m. 32
— 123 —
2 Argile brune et rousse, feuilletée, avec filets sableux 0 m. 42
1 Marne calcaire blanchâtre 0 m. 10
Marnes vertes à .+ 153,16.
Sur la butte de "Dammartin, aucune excavation ne m’a permis
de revoir la formation, certainement existante, car on la retrouve
au S.-E. dans le massif de Montgé, où une ancienne marnière ouverte
dans les bois à 400 m. au N. de Cuisy montre dans un talus, vers la
cote + 151, une marne blanchâtre visible sur 50 cm., couronnant les
Marnes vertes.
Butte de Mansigny. — Au N. de Penchard, dans un grand fontis sur-
plombant la plâtrière souterraine.
Sol à -f 150 environ.
Terre végétale 0 m.
Marne gris réséda argileuse (Marnes à Huitres) 1
Calcaire jaunâtre marneux j
Argile noirâtre feuilletée [ (Calcaire de Brie) .
0 m.
0 m.
Calcaire jaune blanchâtre compact. 0 m.
Argile verdâtre (Marnes vertes) 3 m. 50 à 3 m.
Argile brune feuilletée (Glaises à Cyrènes) 1 m.
Marnes blanches (supragypseuses) à joints rubéfiés sur 3 m.
30
10
65
65
25
75
10
50
On sait que plus au N., dans le Soissonnais, le Calcaire de Brie
existe sur la ligne de faîte, notamment sur la crête de Beugneux,
entre l’Aisne et l’Ourcq. Au Sud de cette rivière, il est bien développé
dans le massif de Fère-en-Tardenois, où il dépasse 5 m. (8). Je l’ai
signalé au hameau de la Haute-Laine près de Beuvardes, sous le
faciès meulier, en plaquettes bien litées, sur 0 m. 70 (9). De là le Cal-
caire de Brie va rejoindre au Sud, par Villemoyenne et Marigny en
Orxois (puissance 4 m.) la région où les Meulières de Brie atteignent
un grand développement — plus de 15 m. — entre Château-Thierry
et la Ferté-sous-Jouarre.
Plus à l’Ouest, dans la région de Villers-Cotterets, la présence du
Calcaire de Brie est douteuse.
Ainsi, on constate une réduction d’épaisseur progressive du
Calcaire de Brie du Sud au Nord ; sa puissance diminue très vite
aji N. du massif de l’Aulnay, et la formation n’atteint pas les buttes
de Saint-Martin-du-Tertre, Halatte et Villers-Cotterets, au Nord.
La limite septentrionale du Calcaire de Brie ne devait pas être très
éloignée de la ligne des buttes de Saint-Witz, Dammartin, Monthyon
et Penchard, où des formations représentatives de cet horizon ne
dépassent pas 1 m. 20 de hauteur. Le lac de Brie devait s’étendre à
TE. jusqu’à la région de Reims ; son rivage semble suivre une ligne
située un peu au delà de la crête d’Hartennes, pour passer entre
Villers-Cotterets et la Ferté Milon et se poursuivre au S. de Botz et
— 124 —
de Nanteuil-le-Haudouin. Il sè dirigeait ensuite vers l’Isle Adam
et le S. du Vexin, pour atteindre les environs de Mantes, où un chenal
mettait la mer en communication avec la région parisienne. Le régime
lagunaire qui régnait dans ce couloir s’étendant entre Cormeilles en
Parisis, Argenteuil, Montmartre et le Mont' Valérien a présidé au
dépôt du calcaire marin de Sannois à niveaux gvpseux. Un régime
mixte, lacustre dominant, s’est installé à l’Est de Paris sur le
plateau de Montreuil, où le Gypse qui s’est déposé à plusieurs niveaux
est conservé à l’état de pseudcmorphoses. Le faciès lacustre règne
au-delà, et les assises calcaires et siliceuses augmentent de puis-
sance en direction du S. et de l’E. de Elle de France.
" Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Morin ( AI . )_• Géologie de la vallée de la Marne entre Lagny et Chalilerl.
B. S. G. F. (4), t. VIII, 1908, p. 5.62-582,
2. Dollfus (G. -F.) et Yasseur ,(G-). Coupe.géologique du Chemin de fer
de Méry-sur-Oise entre Valmondois et Bessancourt (Seine-et-Oise) .
B. S. G. F. (3), t. VI, 1878, p. 243-266.
3. Thomas (H.). Contribution à la géologie du département de l’Oise.
Notice1 de la carte géologique de Beauvais. Bul. Sera. Carte Géol. de
la France , t. III, 1891-92, p. 247-276.
4. Senarmont (de). Essai d’une description géologique du département
de Seine et-Oise. 1 carte au 80.006e. 1 vol. in-8°, Paris, 1844, 259 p.
5. Lemoine (Paul). L’Ile de France. Etude géologique et morphologique.
Chap. I. Le Vexin français. Mém. du Muséum, nouv. série,' t. V,
1938, p. 273^354.
6. Graves (L.). Essai sur la topographie géognoslique du -département de
l’Oise, in-8° Desjardins, Beauvais, 1847, 804 p.
7. Dollfus (G. -F.). Essai sur la détermination de l’àge du soulèvement
du Pays de Bray. B. S. G. FL (3), t. IX, 1880, p. 112-450, 2 pi.
8. Archiac (d1). Description géologique du département de l’Aisne.
Mém. Soc. Géol. France, lre sér., t. V, n° 3,4843, p. 129-421.
9. Soyer (R.). Révision de la feuille de Soissons au 80.000e. Bul. Sera.
Carte géol. de la France (C. R. des collaborateurs), t. XL, n° 199, 1939,
p. 337-341.
— 125 —
Affleurements marneux f'ossilifères dans le Barrémien
de la Montagne de Lure (Basses-Alpes)
Par C. Mathon et J. Sornay.
Elargissant notre champ de recherche dans le Barrémien de la
Montagne de Lure 1, nous étudions dans la présente note les affleure-
ments marneux plus ou moins fossilifères, depuis le Grand Terme, à
l'Ouest, jusqu’au Pas de la Graille (Frère Jean), à l’Est du point
culminant.
D’abord, à l’Ouest, on observe des affleurements que leur aspect
et leur situation topographique feraient rattacher au même horizon.
Citons-.les d’Oucst en Est :
... au Sud du Grand Terme, sur une surface restreinte du petit col ’
... au Nord du hameau de Valaury de Villesèche (F4), gisement signalé
par Kilian (thèse p. 174) ;
... au Nord de la cote 1275, à la limite de la hêtraie et des plantations
des Eaux et Forêts, descendant vers le Sud-Ouest en lisière des fayards
sur quelques centaines de mètres ;
• ... au centre de la hêtraie de Gavarie, dans l’ilôt de chênes pubesccnts,
entre les toulïes de Brachypode et d’Agropyrum glaucum, sur une faible
surface ; .
... à la naissance du ravin de Teïsseïre 1 ;
... aux Fonlêtes 1 (F 2) ;
... aux Tinettes, cote 1230 1 (F3).
... aux Chouscles, cote 1352 1 (F,). . •
Ensuite vient une autre série d’affleurements dont la situation
à l’intérieur du Barrémien est imprécise, depuis le Fontaine du
Contadour jusqu’au Vieux Redortiers, dans le thalweg. Nous n’y
avons pas trouvé de fossiles. La carte géologique au 1 /80.000e
fait cependant mention d’un gisement fossilifère au Sud-Est de la
fontaine du Contadour dans le ravin venant des Coustons ; le sol en
est actuellement masqué par la hêtraie d’une part, les trembles et
les pins d’autre part.
De l’autre côté de la campagne des Coustons, à l’Est, en an ont
de la source, à la base du ravin descendant de la ferme, sur l’empla-
cement d’une coupe de hêtres datant de 1943, se trouve un petit
1. Voir C. Mathon et J. Sornay, Bull. Muésum, 2e sér., t. XVIII, n° 3, 1946,
p. 297-299, 1 carte : « Nouveau gisement de Barrémien inférieur dans la Montagne de
Lure (B. -A.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 127 —
affleurement marneux qui pourrait être le prolongement à l’Est du
gisement disparu cité par Kilian.
Au Sud de la Grange de la Roche, un affleurement marneux impor-
tant (F6) nous a donné exclusivement des fragments de bélemnites ;
la branche Sud-Ouest de' ce gisement présente le même aspect que le
gisement FL mais l’épaisseur de la zone décalcifiée est plus faible.
Cet affleurement traverse de part et d’autre la limite du Barrémien
selon Kilian.
Un autre ensemble d’affleurements se situe entre les abscisses
Lambert 206 et 210 et les ordonnées 866 et 869, comprenant les
gisements F„ Fn, F9 et Fls, et comme ceux qu’on observe sur le
versant Sud de la cote 754 (quartier de Paresoux à Sisteron) forme
des lits marneux assez faibles séparés par des bancs calcaires d’épais-
seur variable. Le gisement F13 est différent, présentant une certaine
analogie physionomique avec l’affleurement Ft ; il est signalé,
ainsi que celui de même latitude, à l’Ouest des Girons sur la carte
géologique au 1 /80.000e.
Un dernier groupe de gisements fossilifères est accessible par la
route forestière qui va de Saint-Etienne-les-Orgues à Valbelle :
... dans la Combe de l’ Avalanche (F]2) (Ce ravin est ainsi nommé en
raison d’un glissement de terrain dû à la décalcification intense de l’horizon
marneux par une source aujourd’hui enterrée sous les couches supérieures
effondrées) ;
... au Sud-Ouest de la cote 1653 de la carte d’Etat-Major et à une cen-
taine de mètres de la cote 1623 de la carte ipsométrique au 1 /40.000e, un
gisement fossilifère abondant se situe à cheval sur la Combe des Glacières
(à l’Ouest) et la Combe du Ponchon du Roux (à l’est) (F6), il a été décrit
par Kilian (thèse p. 222, IV) et est mentionné sur la carte géologique
au 1 /80.000e ;
... notre gisement F10 semble être celui appelé Combe-Petite par
Kilian, d’après la description de l’itinéraire utilisé par cet auteur pour
l’atteindre. La Combe-Petite est en réalité un petit ravin rejoignant la
Combe de Morteiran 1 à la Chapelle de Notre-Dame de Lure et prenant
naissance en dessous du chalet des Eaux et Forêts. L’extrémité Nord de
notre gisement F10 est situé entre le refuge et la maison des bergers trans-
humants ; sa branche Sud-Est atteint le châlet des Eaux et Forêts et sa
branche Ouest descend sur une centaine de mètres vers la Combe du
Ponchon du Roux. Signalons que le talus de la route, au lieu de stationne-
ment des voitures, couvre une partie de l’affleurement marneux à l’endroit
où il est le plus riche en fossiles ;
... un petit affleurement marneux coupe la route au Nord du dernier
refuge ; il est indiqué sur la carte géologique au 1 /80.000e comme étant
fossilifère ;
... II existe deux autres affleurements marneux, l’un à la Fontaine de
1. La carte d’Etat-Major orthographie : Morteiran, le cadastre de Saint-Etienne :
Mourteiron, les habitants prononcent indifféremment de l’une ou de l’autre façon.
— 128 —
Morteiran (2), le second à une centaine de mètres au-dessus (F14). Nous
n’avons ramassé en ce dernier point qu’un fragment de bélemnite indéter-
minable ;
... le gisement fossilifère Fs, à l’extrémité de la Combe de l’Ours, pré-
senté une certaine ressemblance physionomique avec F6 : grands bancs
marneux érodés séparés par une large couche calcaire plus résistante.
Dans tous les affleurements marneux cités, les couches plongent
approximativement vers le Sud.
La recherche de l’eau dans le Barrémien de Lure — - problème
vital pour l’abreuvage des troupeaux locaux ou transhumants —
est liée à la connaissance des niveaux marneux. En effet* on constate
que les points d’eau de la région étudiée sont en rapport étroit avec
la présence des couches argilocaleaires :
.... puits sur une poche marneuse à Valaury de Barret ;
... puits à Valaury de Villesèche (F4) ;
... source des Fontêtes (calcaires marneux formant le thalweg du
Brusquet), ;
... Fontaine du Contadour, source à l’Est et lavoir à l’Ouest du Vieux
Redortiers dans les deux branches du ravin, source au Nord de Lhurban,
source des Coustons (affleurement marneux appartenant à différents
horizons) ;
... Fontaines des Tinettes et abreuvoir des Tinettes ( F a) ;
... source de La Roche Giron, village abandonné (affleurement marneux
fossilifère cité par Kilian) ;
... source de Pimaubert (Fu) ;
.... source actuellement enterrée dans la Combe de F Avalanche, où la
ville de Saint-Etienne a fait entreprendre des recherches (F 12) ;
.... source de Morteiran (2) (voir F 14 et affleurement marneux inférieur)
Il n’existe pas — à notre connaissance — d’autres points d’eau,
dans le Barrémien de Lure exploré, que ceux dûs à l’imperméabilité
de ces niveaux marneux. Il est donc évident que les recherches
d’eau sur ce territoire ont des chances d’être fructueuses dans la
zone des niveaux argilo-calcaires. La carte que nous publions aidera,
nous l’espérons, à résoudre ce problème capital pour les habitants
de la Montagne de Lure.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Errata
De noire précédente étude, voir note 1 de la page :
P. 297, 5e et 10e lignes-, lire « Redortiers » au lieu de « Rédor tiers ».
P. 297, 11e ligne, lire « Claude » au lieu de « Glande ».
P. 297, 14e ligne, supprimer « presque ».
P. 297, 34e ligne ajouter « siliceuse » après « constitution ».
P. 298, 4e ligne en remontant, lire « la » au lieu de « le ».
— 129
Paléontologie.
Les faunes récoltées dans les divers gisements ne permettent pas
de distinguer les deux horizons de Kilian :
a) horizon de Combe-Petite.
b) horizon de Morteiron.
Tous les gisements dont la faune est suffisamment abondante
pour permettre de tirer des conclusions précises, appartiennent à
l’horizon de Corribe-Petite. Cç sont, outre Fj et F2, déjà étudiés,
dans une note précédente, les gisements F4, f„ fu, fu.
Faune du gisement F j.
Il faut y ajouter à la liste donnée précédemment : Holcodiscus
caillaudi d’Orb., Holcodiscus nov. sp., Rhynchonella cf. dollfussi Kil.,
Terebratula moutoni d’Orb., Cicaris cf. punctatissima Ag.
Faune du gisement F2. .
Il faut ajouter à la liste précédente : Holcodiscus nov. sp.
Faune du gisement F4.
Holcodiscus fallax (Coq.) Math., II. caillaudi d’Orb., II. cf. van den
hecki d’Orb., II. afï. andrussovi Kar., Holcodiscus nov. sp., Pulchellia
compressissima d’Orb., P. cf. didayi d’Orb ., Phylloceras sp., Toxoceras,
sp. Rhynchonella cf. dollfussi Kil., Heteraster sp.
En outre on trouve des fragments d’Ammonites déroulées de très
grande taille.
Faune du gisement F6.
Holcodiscus fallax (Coq.) Math., II. caillaudi d’Orb., H. cf. fallacior
Math., H. van den hecki d’Orb., II. afï. druentiacus Kil., Holcodiscus
nov. sp., II. fallax (Coq.) Math. nov. var. Desmoceras sp., Pulchellia
compressissima d’Orb., Phylloceras afï. infundibulum d’Orb., Toxo-
ceras sp., Phynchonella dollfussi Kil.
Faune du gisement F l0.
Holcodiscus fallax (Coq.) Math., H. caillaudi d’Orb., II. van den
hecki d’Orb., Holcodiscus nov. sp., Pulchellia compressissima d’Orb.,
Desmoceras ( Barremites) afï. difficile d’Orb., Phylloceras afï. infundi-
bulum d’Orb., Toxoceras ?, Rhynchonella moutoni d’Orb., Tere-
bratula moutoni d’Orb.
— 130 —
Faune du gisement Flv
Comparable à celle des gisements précédents mais plus pauvre et
caractérisée par l’abondance de grand Barremites du groupe de
difficile.
Les gisements restants ^3» Fs, F7, F„, F„, F1s, F„, F14j n’ont fourni
que des fragments de Barremites, des débris de grandes formes
déroulées ou des Balemnites tronçonnées indéterminables. D’après
leur situation géographique F14 où n’a été trouvé qu’un débris de
Belemnite appartient sans doute à la zone de Morteiron et le gise-
ment F5 d’où viennent des Belemnites assez abimées ( Belemnites afï.
beskidensis Uhl.) peut se rapporter à cette même zone.
Il est intéressant de noter que nulle part nous n’avons pu caracté-
riser une faune comparable à celle citée par Kilian de Morteiron
mais nos observations sont trop incomplètes pour permettre de
savoir si l’absence de ce niveau dans nos récoltes est due à son
caractère de faciès local ou bien à des récoltes paléontologiques encore
insuffisantes. — '
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. L’espèce et la variété nouvelles seront décrites dans un travail ultérieur.
131 —
Sur L’ACTION DES hormones sexuelles
DANS LA MÉTAMORPHOSE EXPÉRIMENTALE DE L'AxOLOTL
(AMBLYSTOMA TIGRINUM GREEN )
PROVOQUÉE PAR LA TlIYROXINE (2° NOTE)
Par Paul Roth.
Dans une première note 1 j’ai exposé les résultats d’expériences
tentées dans le but de contrecarrer la métamorphose expérimentale
provoquée par la Thyroxine chez les Axolotls de la variété albinos.
J’ai pu montrer que le Propionate de testostérone a, dans certains
cas, une action indéniable qui est à rapprocher de celle que cette
même substance possède de s’opposer, plus ou moins, à la méta-
morphose expérimentale des larves de Batraciens anoures 2.
J’ai constaté, non seulement l’impuissance des hormones femelles
à empêcher la métamorphose expérimentale mais leur nocivité
quand elles sont injectées à des Axolotls mâles.
J’ai également observé que, chez les Axolotls immatures, l’hor-
mone mâle peut arrêter les processus de la métamorphose expéri-
mentale quel que soit le sexe du sujet et que,, chez les animaux
sexuellement mûrs, le sexe paraît jouer un rôle prépondérant dans
la réponse à l’hormone administrée, qu’elle soit mâle ou femelle.
J’ai poursuivi ces expériences, d’abord avec les Axolotls immatures
puis avec des animaux plus âgés en cours de maturation sexuelle.
Ainsi que dans les essais précédents, le Thyroxine fut donné en
injections sous-cutanées et les autres hormones en injctions sous-
cutanées ou parentérales.
Le volume d’eau dans lequel étaient plongés individuellement les
animaux était de 2.000 c. c., renouvelé tous les jours. L’alimentation
consistait en larves de Chiromones.
Résultats. — Les six Axolotls immatures du premier lot pesaient
respectivement : 28, 23, 26, 21, 22, 30 grammes et mesuraient 14,
13, 14,5, 13, 13,5, 14 centimètres de longueur totale.
Les quatre premiers animaux reçurent 325 gammas chacun de
Thyroxine soit : 11,5, 14, 12,5, 15,5 gammas par gramme d’animal.
Les Axolotls n° 1 et 4 reçurent ensuite, chacun, trois injections
parentérales de Proponiate de testostérone titré à 25 milligrammes
par centimètre cube. Malgré ce traitement, ces animaux se méta-
1. Rotii (P.)* Bulletin du Muséum, 1946, t. XVIII, n° 3 (300-305).
2. Id. 1941, t. XIII, n° 5 (500-503).
Id. 1943, t. XV, n° 2 (99-100).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 1, 1947.
— 132 —
morphosèrent en 32 jours, après avoir perdu 7 et 3 grammes de leur
poids initial.
Les Axolotls n° 2 et 3 reçurent : le premier trois injections paren-
térales de Di-hydro-follieuline titrée à 50.000 unités internationales
et, le second, trois injections parentérales de Progestérone titrant
5 U. I. Ces traitements n’empêchèrent pas la métamorphose de
s’accomplir en 32 jours également.
Les Axolotls n° 5 et 6 ne reçurent pas d’abord, de Thyroxine, mais
50 Unités Cobaye chacun d’hormone Thyréotrope en injections sous-
cutanées. Vingt jours après Ce traitement, je ne constatai aucun
changement dans l’état des animaux. Je résolus alors de les sou-
mettre au traitement Thyroxinien, puis à la contre-épreuve par
l’hormone mâle. Je donnai donc au n° 5 : 227 gammas (8 par gramme)
et au n° 6 : 162 gammas (6 par gram.) de Thyroxine puis, ensuite, au
premier deux, et au second trois injections parentérales de Proprio-
nate de testostérone titré pour les quatre premières à 25 et pour la
dernière à 5 milligrammes pour un centimètre cube.
La métamorphose de ces deux animaux fut alors arrêtée, leurs
branchies furent réduites de 6 millimètres (sur un centimètre), leur
nageoire caudale fut également réduite, mais l’exophtalmie fut assez
discrète, et leur poids augmenta de 7 grammes.
Les six Axolotls du second lot, plus âgés que ceux du premier lot
pesaient respectivement : 39, 38, 38, 36, 37 et 34 grammes et mesu
raient 16, 16, 15,5, 16, 16 et 15 centimètres de longueur totale. Leurs
branchies les plus longues mesuraient 15 millimètres.
Ils reçurent : 227, 162, 130, 65, 130, 65 gammas de Thyroxine
soit : 6,4, 3,5, 2, 3,5, 2 gammas par gramme.
L’Axolotl n° 1 mourut après avoir reçu trois injections de PrO-
pionate de testostérone titré à 25 millimètres par centimètre cube.
Il avait perdu 13 grammes de son poids.
L’Axolotl n° 2 ayant subi le même traitement se métamorphosa
en 30 jours après avoir perdu 14 grammes.
L’Axolotl n° 3 se métamorphosa en 21 jours dans les mêmes con-
ditions.
L’Axolotl n° 4 mourut le 21e jour très pigmenté à la 3e phase de
Zavadowwsky 1.
L’Axolotl n° 5, toujours dans les mêmes- conditions, se méta-
morphosa en 18 jours.
Quant à l’Axolotl n° 6 qui avait reçu 50.000 Unités Internatio-
nales de Di-hydro-fcliculine, il se métamorphosa également en
18 jours sans aucune pigmentation, après avoir perdu 12 grammes de
son poids.
Ces animaux avaient tous été mis sur fond blanc pour éviter
1. Zavadowsky (B. M.) and Zavadowsky (E. V.). Endocrinology, 1926, t. X
(550-559).
— 133 —
toute cause (Terreur dans l’interprétation de la pigmentation ou de
la non-pigmentation.
Dans le dernier lot les Axolotls étaient encore plus âgés. Ils
pesaient 42, 40, 39 grammes, mesuraient IG, 17, 16,5 centimètres
de longueur totale et se trouvaient, au point de vue de la maturité
sexuelle, dans une période transitoire. Leurs plus longues branchies
mesuraient 15 millimètres.
Le premier reçut d’abord 325 gammas de Thyroxine (8 par gram-
mes),puis deux injections de Propionate de testostérone titréesà25 et
5 milligrammes et, après l’apparition des premiers signes de la méta-
morphose, deux injections à trois jours d’intervalle de 1 centimètre
cube d’acétate de désoxycorticostérone titré à 5 milligrammes.
Au 49e jour, les branchies de l’animal étaient vestigiales. Cependant,
le 82e jour, les fentes branchiales n’étaient pas encore complètement
fermées. L’animal n’avait perdu que 5 grammes.
Le second reçut 217 gammas de Thyroxine (5,5 par gramme), puis
quatre injections de Propionate de testostérone dont une seule
titrée à 25 milligrammes et les trois autres à 5 milligrammes. Au
37e jour l’animal avait perdu 7 grammes et, au 49e jour, les branchies
étaient vestigiales, mais, comme le précédent, les fentes bran-
chiales n’étaient pas encore fermées, le 82e jour. Perte de poids de
4 grammes.
Le troisième subit le même traitement que le second. Au 37e jour
il avait perdu 8,5 grammes de son poids et si les branchies étaient
très réduites le 82e jour, les fentes branchiales n’étaient pas fermées
du tout. Perte de poids : 9 grammes.
On peut considérer que, dans cefte série, la marche de la méta-
morphose fut très lente et, dans le dernier cas, arrêtée au seuil de
la 4e phase.
Discussion. — La première constatation intéressante est l’arrêt
de la métamorphose qui s’est produit chez les Axolotls ayant reçu,
préalablement un traitement Thyroxinien et sexuel, de l’hormone
thyérotrope, alors que le traitement par l’hormone mâle seule n’a
pas entravé la métamorphose chez deux autres animaux de cette
série. Quelle a pu être l’action de l’homone thyréotrope ? Bien qu’au-
cun signe n’ait révélé cette action, il est légitime de penser qu’il y a
eu excitation de la thyroïde dont la sécrétion a pu neutraliser
l’action de l’homone importée.
Un deuxième point porte sur la confirmation d’une observation
déjà faite que, seuls les Axolotls qui se métamorphosaient malgré
le traitement par l’hormone mâle se pigmentaient fortement, surtout
dans la région céphalique, alors que ceux ayant reçu des hormones
femelles ou seulement de la Thyroxine, ne se pigmentaient pas ou
très faiblement. Le séjour des animaux sur fond blanc ne modifia
— 134
en rien ce phénomène, qui semble être le résultat d’une réaction
hypophysaire, l’examen des coupes des hypophyses de ces animaux
colorées par la méthode Mann a révélé une grande prédominance des
cellules acidophiles chez les animaux pigmentés et, au contraire,
une majorité de cellules basophiles chez les animaux non-pigmentés.
Le troisième point intéressant est l’influence négative du traite-
ment sexuel mâle sur les animaux de la seconde série dont quelques-
une n’avaient cependant reçu que de faibles doses de Thyroxine
(2 gammas par gramme) et qui se métamorphosèrent plus rapide-
ment que ceux qui avaient reçu des doses trois fois plus fortes. Les
deux morts qui sont survenues dans cette série, alors que, jusqu’à
présent, le traitement paü le Propionate de testostérone n’avait
causé aucune perte dans les séries antérieures, pourraient faire
craindre un mauvais état des animaux de cette série. Le sexe ne
paraît avoir joué aucun rôle comme si les animaux étaient imma-
tures.
La Désoxycorticostérone, si voisine chimiquement de la Proges-
térone, n’a produit aucun effet et ce n’est pas à cette substance que
l’on peut attribuer la lenteur des processus de la métamorphose
chez le premier Axolotl de la troisième série, puisque ce phénomène
a été commun aux deux autres sujets.
Conclusions. — 1° L’action du sexe dans le traitement d’arrêt de la
métamorphose expérimentale de l’Axolotl ne se fait sentir que chez les
individus sexuellement mûrs, ainsi que je l’avais déjà observé.
2° Les hormones femelles : Di-hydro-folliculine et Progestérone n’ont
aucune action antagoniste vis-à-vis de la Thyroxine, ce qui confirme mes
précédentes observations. L’Acétate de désoxycorticostérone qui leur est
chimiquement apparenté ne paraît avoir plus d’influence.
3° La région céphalique des Axolotls qui se métarmophosèrent malgré
le traitement anti-thyroxinien par l’hormone mâle, se pigmente forte-
ment, alors que cette même région ne se pigmente pas chez ceux qui ont
reçu des hormones femelles et quelle que soit la couleur du fond sur lequel
vivent les animaux.
4° La dose de Thyroxine délivrée n’agit pas à partir d’un certain âge,
proportionnellement au poids de l’animal et il ne faut user des doses
faibles que pour les animaux ne pesant pas 25 grammes.
5° On ne peut empêcher complètement la réduction des branchies et de
la nageoire caudale, non plus que l’exophtalmie avec le traitement par
Thomone mâle, quelle que soit la dose de Thyroxine préalablement injectée.
La métamorphose est arrêtée soit à la deuxième, soit à la troisième phase.
6° L’hormone thyréotrope injectée préalablement aux traitements
thyroxinien et anti-thyroxinien, paraît avoir, chez les animaux en état
de pré-maturation sexuelle, une influence neutralisante vis-à-vis de la
Thyroxine importée. Cette hypothèse reste à vérifier.
Laboratoire d’ Ethnologie des animaux sauvages du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 5
Liste des Correspondants nommés en 1946 8
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l'année 1946 12
Communications :
J. Anthony. Clef analytique pour la détermination des Singes américains par
les caractères de la tête osseuse.. . . .■ 47
P. Rode. Les Ratels africains mélaniques ( Mellivora capensis cottoni Lyd.) . . 51
P.-L. Dekeyser. Note sur quelques oiseaux peu communs de TA. O. F 54
F. Angel. Liste des Reptiles et Amphibiens de l’Inde envoyés au Muséum par
M. le Dr K. Lindberg 57
P. Chabanaud. Sur trois exemples, observés chez les Téléostéeris, d’un phéno-
mène morphogénétique d’attraction réciproque entre éléments pairs du
squelette 66
R. Estève. Révision des types de Myctophidés (Scopélidés) du Muséum 67
A. Barets. Essai d’ analyse biométrique des genres Cyprinus et Carassius. ... 70
M. André. Une nouvelle espèce soudanaise de Camerolhrombidium (Acarien).
C. sudanense n. sp 74
F. Grand jean. Observations sur les Acariens [10e série] 76
M. Vachon. Nouvelles remarques à propos de la phorésie des Pseudoscorpions. 84
H. Jacques-Félix. Description du Langevinia monosperma Jacq.-Fél. (n. g. n.
sp.). genre africain de Rapateaceae 88
C. Mathon. Quelques observations climatologiques et phenologiques relatives
à la Montagne de Lure (Basses-Alpes) 91
P. Bourrelly. Algues rares des bassins du Jardin des Plantes 99
H. des Abbayes. Contributions à l’étude des Lichens des îles Havaii : Cladonia
récoltés en 1909-1910 par l’abbé Faurie 105
J. Roger. Sur l’application des rayons X aux études paléontologiques 118
R. Soyer. L’extension du Calcaire de Brie dans le nord de l’ Ile de France. . . . 121
C. Mathon et J. Sornay. Affleurement marneux fossilifères dans le Barrémien
de la Montagne de Lure (Basses-Alpes) 125
P. Roth. Sur l’action des hormones sexuelles dans la métamorphose expérimen-
tale de l’Axolotl ( Amblystoma tigrinum Green) provoquée par la Thyroxine
(2e note)
13t
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFHOY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.}.
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’IIomme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d' Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr.. Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr..
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis
1928; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PA1LLART (o. P. L. 31.0832). -—-10-7-1947
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 2. — Mars 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
' PARIS-V*
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la puffiication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de le
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 4 de 1941 )
25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
par 25 ex. en sus 12 francs.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur lès épreuves.
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correspondant. ^
PRIX DE i'aBONNEMENT ANNUEL I
France : 200 fr. ; Etranger : 300 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1947. — N° 2
359e réunion des naturalistes du muséum
27 MARS 1947
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. HEIM
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Ed. Rourdelle est nommé Assesseur du Directeur
pour l’année 1947 (Arrêté ministériel du 31 janvier 1947).
M. le Professeur J. Orcel est promu Officier de la Légion d’honneur.
(Arrêté ministériel du 14 mars 1947).
M. le Professeur R. Abrard est nommé Chevalier de la Légion d’hon-
neur. (Arrêté ministériel du 14 mars 1947).
M. J. Guibé est nommé Sous-directeur au Laboratoire de Zoologie
(Reptiles et Poissons). (Arrêté ministériel du 31 décembre 1946).
M. A. Jost est nommé Sous-directeur au Laboratoire de Physiologie.
(Arrêté ministériel du 31 décembre 1946).
M. Crouzy est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de Physique
(Arrêté ministériel du 20 mars 1947).
M. Delamarre-Deboutteville est nommé Assistant stagiaire au Labo-
ratoire de Zoologie (Vers et Crustacés) (Arrêté ministériel du 20 mars 1947).
M. Dost est nommé Assistant stagiaire au Laboratoire de Mammalogie
(Arrêté ministériel du 20 mars 1947).
Mlle Fernet et M. Diry sont titularisés dans les fonctions de Commis
de Ribliothèque (Arrêté ministériel du 1er février 1947).
M. Chevreaux est nommé Surveillant général honoraire au Muséum
(Arrêté ministériel du 20 mars 1947).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
10
136
DON D’OUVRAGE
Paul Vivier, La vie dans les eaux douces, 128 p., 9 fig., 7 tabl. (Presses
Universitaires, édit. Paris, 1946. Coll. Que sais-je ? n° 233). Ce livre sur
la vie dans les eaux douces est plutôt un traité élémentaire de limnologie
qu’un ouvrage de biologie. L’auteur fait une étude générale du milieu
aquatique qu’il considère comme « une vaste usine destinée à la fabri-
cation d’un produit, le Poisson, qui apparaît ainsi comme le résultat
des multiples transformations de la vie dans l’eau ». Il passe en revue
toutes les caractéristiques des eaux stagnantes (lacs et étangs) et' des
eaux courantes (fleuves, rivières et torrents). Les facteurs physico-
chimiques (volume, température, pression, couleur et transparence,
composition, etc.) et la composition du peuplement animal et végétal
(benthos et plancton), dont l’ensemble contribue à l’équilibre biolo-
gique, y sont minutieusement analysés. Considérant l’importance écono-
mique que doivent jouer les peuplements piscicoles, P. Vivier étudie
les principes de l’aménagement piscicole rationnel des lacs et des étangs.
Enfin un chapitre est consacré à la question si importante de la pollu-
tion des eaux. Cet ouvrage apporte une contribution appréciable à la
connaissance à la fois théorique et pratique de nos eaux douces.
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité et la natalité enregistrées
au Parc Zoologique du Bois de Vincennes
PENDANT L'ANNÉE 1946
Par Ach. Urbain, "J. Nouvel et P. Bullier.
A. MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’ effectif qui était au 1er janvier de 433 têtes, est au 1er jan-
vier T947 de 452. Le nombre total de-s morts pendant l'armée est de
101 dont 38 adultes et 63 morts-nés, nouveaux nés, jeunes de
moins de six mois, ou animaux récemment importés.
La répartition de la mortalité dans le temps est donnée par le
tableau suivant.
La valeur numérique peu élevée des nombres mensuels ne permet
pas de mettre en évidence une variation saisonnière de la mortalité ;
en effet, la proportion relativement importartte de morts fortuites,
qui échappent de toute évidence -à l'influence saisonnière (trauma-
tisme, accidents divers) et qui sont incorporées à la mortalité géné-
rale, en modifie l’aspect statistique. Les totaux mensuels de quatre
années consécutives (1943 à 1946) fournissent ’le tracé ci-dessous,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 138 —
qui est déjà plus explicite et dont les oscillations s’atténueront
vraisemblablement au fur et à mesure de l’augmentation du nombre
des cas considérés.
Fig. 1. — Variations saisonnières de ]a mortalité des mammifères.
Totaux mensuels de 4 années consécutives.
La liste des pertes, établie selon l’ordre zoologique est la sur
vante :
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
2 Gibbons à favoris blancs ( Ilylobates concolor leucogenys (Ogilby)),
nés au parc, l’un âgé de 30 mois et l’autre de 21 jours.
Famille des Cercopithécidés.
2 Magots (Macaca sylvanus (L.) ) dont un mort-né et un récemment
importé.
Famille des Papïoïdés.
9 Babouins ( Papio papio (Desm.)) dont 2 adultes et 7 jeunes.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
4 Louveteaux ( Canis lupus L.).
1 Fennec ( Fennecus zerda (Zimm.)).
Famille des Mustélidès.
1 Loutre de France [Luira lutra (L.)), récemment capturée.
139
Famille des Procyonidés.
1 Raton laveur (Procyon lotor L.).
Famille des Félidés.
1 Lion (Felis leo L.).
2 Panthères ([Felis pardus L.) dont une importée depuis une semaine.
1 Tigre ( Felis tigris L.).
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Olariidés.
1 Otarie ourson ( Arctocephalus ursinus (L)).
Famille des Phocidés.
2 Phoques ( Phoca vitulina L.), respectivement capturés depuis 5 et
20 jours.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
2 Phacochères (Phacochœrus œthiopicus Pallas).
1 Babiroussa (Babirussa babyrussa (L.)).
6 Sangliers d’Indo-Chine (Porcula salviana Hodg.).
Famille des Bovidés.
1 Bison d’Amérique ( Bison bison (L.)).
1 Buffle d’Afrique (Syncerus cafjer nanus (Bodd.) ) , âgé de 48 h.
12 Chèvres naines du Sénégal (espèce domestique) dont 6 jeunes.
5 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)).
6 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)).
1 Elan du Cap ( Taurotragus oryx (Pallas)).
2 Nylgauts (Boselaphus tragocamelus Pallas), dont un jeune.
1 Cob de Bufîon ( Adenota kob (Erxleb.)).
13 Gazelles cervicapres (Antilope cervicapra Pallas), dont 10 jeunes
et une récemment introduite dans l’effectif.
Famille des Giraffidés.
1 Girafe (Giraffa camelopardalis (L.)), mort-née.
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire (Camelus dromedarius L.).
1 Guanaco (Lama glama huanacus (Molina)), nouveau-né.
/
Famille des Cervidés.
1 Cerf de France (Cervus elaphus L.).
4 Chevreuils (Capreolus capreolus (L.)), récemment capturés.
6 Daims ( Dama dama (L.)), dont 5 jeunes.
1 Cerf d’Eld ( Rucervus Eldi Guthrie), jeune.
2 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb.)), dont un jeune.
2 Cerfs rusa ( Rusa unicolor Kerr), dont un. jeune.
1 Muntjac ( Muntiacus muntjac Zimm.).
Ordre des Edentés Xénahthhes.
Famille des Myrmécophagidés.
1 Grand fourmilier ( Myrmecophaga tridactylti L.).
Ordre des. Marsh pi ai; X..
Famille dès- Macropodidés .
1 Kangourou: géant (Macropus gigantèus Zimm.).
1 Wallabie à cou rouge (Macropus ruficollis Desm.).
Les causes de ces pertes ont été systématiquement relevées.
Pour les adultes, la Tuberculose reste l’une des principales : nous
l’avons constatée sur un Babouin — Papio papio (Desm.) — , un
Raton laveur — Procyon lotor L. — -, un Tigre d’Asie — F élis
tigris L. — , un Babiroussa Babirussa babyrussa (L.) — , un Elan
du Cap — Taurotragus oryx (Pallas) — et un Cerf, rusa — Rusa
unicolor Kerr. — . Le bacille de Koch n’a pas cette année causé
de mortalité épidémique, mais la menace persiste pour les primates
et les cervidés, qui vivent en groupes et chez lesquels la maladie a
été constatée.
Autres maladies microbiennes : Un cas de Pyobacillose à Coryne-
bacterium pyogènes Brotvn et Orcutt a. été constaté sur une chèvre
naine du Sénégal.
Le Bacille de la nécrose — GorynebactBriimi necropHorum
Lehmann et Neumann — - a été isolé de lésions nécrotiques de
la face chez un Wallabie à cou rouge — M'acropus ruficollis Desm
Enfin diverses gangrènes, consécutives à dès traumatismes
ouverts et infectés ont causé la mort de deux Mouflons à man-
chettes — Ammotragus leruia (Pallas) — , d’une Biche de France —
Cervus elaphus L. — , d’un Cerf axis — Axis axis- (Erxleb.) — et
d’une Gazelle cervicapre — Antilope cervicapra Pallas.
Le même groupe de germes est responsable de la mort d’un Phaco-
chère — Phacochoerus aethiopieus Pallas — , qui a succombé à
une sinusite gangréneuse avec infection méningée secondaire, et
d’un Sanglier d’Indo-Chine — Porcula salviana Hodg. — , mort
d’une infection utérine consécutive à un avortement d’origine
traumatique.
— 141
Maladies parasitaires : celles-ci ont été relativement peu nom-
breuses eette année.
Balantidium coli Malmsten a provoqué une recto-colite mortelle
chez un Sanglier d’Indo-Chine — Porcula salviana Hodg. — .
Un Fennec -Fennecus zerda (Zimm.)- a succombé à un poly-
parasitisme extrêmement grave : nous avons en effet relevé sur son
cadavre de nombreux exemplaires de Ctenocephalus canis (Curtis),
un Taenia taeniaeformis (Batsch), plusieurs Diplopylidium sp.,
de très nombreux Joyeuxiella echynorhychoïdes (Beddard), quelques
exemplaires d ’ Uncinaria stenocephala (Baillet), d ’Ankylostoma
caninurn (Ercolani), de Numidica numidica et deux acanthocéphales
encore indéterminés.
Nous avons aussi recueilli de nombreux ectoparasites en cours de
détermination.
Affections diverses : des lésions chroniques du tractus gastro-
intestinal auxquelles la mort doit être attribuée ont été constatées
à l’autopsie d’un Gibbon à favoris blancs — Hylobates coneolor
leucogenys (Ogilby) — né en captivité et âgé de 2 ans 1 /2, d’une
Otarie ourson — Arctocephalus ursinus (L.) — en captivité depuis
plus de 13 ans, d’un Muntjac — Muntiacus muntjac Zimm. — âgé,
d’un Nylgaut — Boselaphus tragocamelus Pallas — également âgé,
et d’un Grand fourmilier — Myrmecophaga tridactyla L. — en
captivité depuis 8 ans.
Une indigestion aiguë du rumen a causé la mort d’une chèvre naine
du Sénégal.
Des myocardites chroniques ont été observées sur un Bison —
Bison bison (L.) — et un Mouflon à manchettes — Ammotragus
lervia (Pallas) — âgés.
Des congestions aiguës des poumons ont été relevées en décembre
sur un Phacochère — Phacochœrus œthiopicus Pallas — et sur un
Cob de Buffon — Adenota kob (Erxleb.).
Une Panthère — Felis pardus L. — en captivité depuis 9 ans a
succombé à une néphrite chronique.
Traumatismes et accidents divers : Cette cause de mortalité reste
importante. Un Babouin — Papio papia (Desm.) — a succombé
à un traumatisme crânien. Un jeune Lion — Felis leo L. 1 — né
en captivité et âgé de deux ans a fait une chute mortelle. Trois
chèvres naines du Sénégal, deux Mouflons à manchettes — Ammo-
traugus lervia (Pallas) — , un Mouflon de Corse — Ovis musimon
(Pallas) — , deux Gazelles cervicapres — Antilope cervicapra
Pallas — , une Biche de France — Cervus elaphus L. - — et un
Cerf axis — • Axis axis (Erxleb.) ont succombé à des contusions
graves ou secondairement infectées.
Enfin une Chèvre naine du Sénégal, un Daim — Dama
— 142 —
dama (L.) — et un Kangourou géant — Macropus giganteus
Zimm. — sont morts à la suite de fractures des membres.
Parmi les animaux récemment inscrits sur nos registres, la morta-
lité imputable aux maladies microbiennes et parasitaires est de faible
importance : nous n’avons à placer sous cette rubrique que quatre
louveteaux — Canis lupus L. — morts d’ascaridiose.
Plusieurs animaux n’ont pu s’acclimater à la vie captive, ce sont :
un Magot — Macaca sylvanus (L.) — , une Loutre de France —
Lutra lutra (L.) — , une Panthère — Felis pardus L. — , deux
Phoques - — Phoca vitulina L. — , une Gazelle cervicapre — Anti-
lope cervicapra Pallas — et quatre Chevreuils — Capreolus
capreolus (L.).
Mais la plupart des pertes sont des accidents d’élevage survenus
dans des troupeaux relativement importants pour l’espace dont ils
disposent i 7 Babouins — Papio papio (Desm.) — , 6 Chèvres
naines du Sénégal, 2 Mouflons à manchettes — Ammotragus
lervia (Pallas) — , 5 Mouflons de Corse — O vis musimon (Pallas) —,
10 Gazelles cervicapres — Antilope cervicapra Pallas • — ■ et 5 Daims
— Dama dama (L.).
Ces accidents reconnaissent chez les Babouins une origine trau-
matique due aux luttes incessantes qu’une proportion élevée de
mâles entretient dans le troupeau.
Chez les Chèvres naines, les Mouflons et les Daims la mortalité
apparaît au moment du sèvrage, les jeunes, encore trop faibles, ne
pouvant se défendre au milieu du troupeau. Leur isolement a permis
de remédier à ces accidents.
Chez les cervicapres la mortalité apparaît « in utero » où dans les
quelques jours qui suivent la mise-bas. Nous avons d’abord pensé
à une étiologie microbienne (Brucellose) ou parasitaire (Tricho-
monose), qui a été écartée après plusieurs examens de laboratoire.
La consanguinité de notre élevage pouvait être incriminée, mais
avant de s’y arrêter, il restait à éliminer l’influence possible d’une
carence alimentaire. Pour cela nous isolons actuellement les femelles
gestantes, et nous complétons leurs rations en y ajoutant une forte
proportion de vitamine E (a- — tocophérol). Depuis l’application de
ce traitement, deux naissances normales ont eu lieu et les jeunes se
développent normalement : ce qui semble confirmer l’origine caren-
tielle des accidents observés.
D’autres accidents relèvent de causes diverses : un Magot —
Macaca sylvanus (L.) — mort-né, quelques jours après l’impor-
tation de la femelle gestante. Un Buffle d’Afrique — Syncerus
caffer nanus (Bodd.) — né d’unp femelle primipare sans instinct
maternel et mort 48 heures plus tard. Un Nylgaut — Boselaphus
tragocamelus Pallas — , un Cerf d’Eld — Rucervus Eldi Guthrie —
et un Cerf axis — Axis axis (Erxleh.) — nés en saison froide.
— 143 —
Restent enfin inexpliquées les morts d’un jeune Gibbon à favoris
blancs — Hylobates concolor leucogenys (Ogilby) — âgé de
21 jours, de quatre jeunes Sangliers d’Indo-Chine — Porcula sal-
viana Hodg. — , d’un jeune Guanaco — Lama glama huanacus
(Molina) — , d’un Dromadaire — Camelus dromedarius L. — , d’un
jeune Cerf rusa — Rusa unicolor Kerr. — et l’avortement d’une
Girafe — Giraffa camelopardalis (L.) — multipare.
II. — Oiseaux.
L’effectif qui était au 1er janvier 1946 de 434 têtes, est au 1er jan-
vier 1947 de 421.
Fig. 2. — Variations saisonnière de la mortalité des oiseaux.
Totaux mensuels de 4 années consécutives.
Le nombre total des morts pendant l’année est de 94 dont 10 jeunes
et 15 sujets récemment capturés. La répartition de la mortalité
au cours de l’année est donnée dans le tableau ci-dessous :
Contrairement à ce qui a lieu pour les mammifères les totaux
de mortalité mensuelle de quatre années consécutives (1943 à 1946),
établis sans tenir compte des jeunes et des importations récentes
ne font apparaître aucune variation saisonnière nette.
Voici, par ordre zoologique, la liste des oiseaux morts pendant
l’année :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Rhéidés.
5 Nandous (Rhea americana (L.) ) .
Famille des Casuariidês.
2 Casoars à casque ( Casuarius casuarius (L.)).
1 Casoar unicaronculé (Casuarius uniappendiculatus Blyth).
Famille des Dromicéiidés.
2 Emeux ( Dromiceius N ovae-Hollandiae (Latham)).
Ordre des Pélécaniformes.
Famille des Pélécanidés
1 Pélican blanc ( Pelecanus onocrotalus L.).
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ardéidés.
11 Hérons cendrés (Ardea cinerea L.).
5 Hérons pourprés ( Ardea purpurea L.)..
Famille des Threskiornithidés.
1 Ibis chauve (Geronticus eremita (L.)).
Famille des P hénico piérides.
1 Flamant rouge (Phenicopterus ruben L.).
2 Flamants roses ( Phenicopterus antiquorum Temm.).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
5 Cygnes muets (Cygnus olor (GmeJin)).
1 Cygne musicien ( Cygnus cygnus L.).
3 Cygnes noirs ( Chenopsis atrata (Latham)).
1 Oie de Ross ( Clien Rossii (Cassin)).
1 Oie des moissons ( Anser jabalis (Latham)).
2 Oies empereur (Philacte canagica (Sewastianov)).
1 Bernache du Canada ( Branla Canadensis (L.)).
2 Bernaches nonettes (Branla leucopsis (Bechstein)).
145
2 Bernaches de Magellan. (Chloephaga leucoptera (Gmelin)).
1 Dendrocygne veuf ( Dendrocygna viduata (L.) ) .
1 Casarca roux (Casarca ferruginea (Pallas)).
3 Canards sauvages 1 .1 nas platyrhynehos L.).
2 Sarcelles d’hiver (Anas orecca L.).
1 Canard sifïleur (Mareca sibilatrix (Poeppig)).
2 Canards sp.
Famille des Anhimidés.
¥ Kamichi à collier (Chauna torquata (Oken)).
OflDRE DES CaLLIPORMES.
Famille des Pliasianidés.
1 Faisan argenté ( Gennaeus nycthemerus (t.jij'i
1 Faisan à collier ( Phasianus colchicus L.).
5 Faisans dorés ( Ghnjsolopliue pictus- L.).
6 Paons; ordinaires. (Pavo anistatus L.).
Famille des Numididés.
2 Pintades blanches ( Numida meleagris (L.), var. alba).
Famille des Méléagridés.
5 Dindons sauvages (Meleagris gallopavo L.).
Ordre, des Gruiformes-.
Famille des Gruidés.
2' Grues antigones (Grue antigome (L.))'.
Il GruodB;Numidio (ÆîfWropoijÜ0s virgo (L.)).
Famille des Rallidês.
1 Poule d’eau (Gallinula chloropus (L.)]..
2 Poules sultanes (Porphyrio porphyrio ( L.)).
Ordre des; Charadriiformes.
Famille des Laridés.
1 Mouette rieuse (Larus ridibundus L.).
Ordre des Columbiformes,
Famille des Columbidês.
2 Pigeons ramiers (Golumba paVamVus L.).
1 Tourterelle à oollièr ( Slreptopelia décaocto (Friv.)).
— 146 —
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psittacidés.
1 Ara ararauna ( Ana ararauna (L.) ) .
1 Cacatoès rosalbin ( Kakatoe roseicapilla (Vieillot)).
La recherche systématique des causes de mort a donné les résultats
suivants :
A. Maladies infectieuses : des lésions de tuberculose généralisée
ont été constatées sur un Paon à col bleu, deux Dindons sauvages,
une Pintade blanche, deux Grues antigones et une Grue de Numidie.
Elle est en régression sur les années précédentes. Le paon à col
bleu provient d’un parcours où cette maladie n’a été que rarement
constatée ; la pintade provient de la grande volière où la tuber-
culose est constatée une ou deux fois chaque année ; tous les autres
cas concernent des oiseaux ayant vécu sur deux parcs que nous
savons contaminés, les oiseaux qui y vivent encore y seront con-
servés jusqu’à extinction et aucun sujet nouveau n’y sera placé ;
ces terrains seront ensuite peuplés de mammifères non réceptifs
au type aviaire du bacille de Koch.
Des salmonellas ont été isolées du cadavre d’une cane d’espèce
indéterminée et d’un Faisan doré ; les germes de ce type n’ont heu-
reusement pas causé d’épizootie.
La Diphtérie aviaire a causé la mort d’un Emeu, né en captivité
et d’un Paon blanc, elle n’est pas apparue, non plus, sous forme épi-
zootique.
B Maladies parasitaires : Le Syngame trachéal — Syngamus tra-
chealis von Siebold — a été retrouvé chez trois jeunes Emeux, l’un
d’eux a succombé à ce parasitisme, les autres se sont rétablis
après avoir reçu quelques injections intra-trachéales d’une solution
huileuse de thiodiphénylamine.
Des lésions d’aspergillose pulmonaire ont été retrouvées à l’au-
topsie de deux Bernaches nonettes.
De nombreux ectoparasites, en cours de détermination ont été
recueillis sur diverses espèces. Ils feront l’objet d’un rapport spécial.
C. Lésions organiques mortelles non rattachées à une étiologie micro-
bienne ou parasitaire :
a) Les lésions du tractus digestif sont parmi celles-ci les plus
nombreuses, la plupart d’entre-elles sont de nature chronique et
concernent des sujets âgés, elles ont été observées sur : un Pélican
blanc (entérite aiguë), deux Flamants roses (entérite chronique,
avec dans l’un des cas, un dépôt blanchâtre d’urates sur les organes
abdominaux), deux Cygnes muets âgés (entérite chronique), un
Cygne musicien (entérite et hépatite chroniques), une Oie des mois-
— 147 —
sons (inflammation chronique de l’intestin grêle) une Bernache de
Magellan (entérite chronique et hépatite), un Dendrocygne veuf
(entérite chronique et néphrite), deux Canards sauvages (entérite
et néphrite chroniques avec dépôts d’urates sur les organes abdo-
minaux), une Cane d’espèce indéterminée (entérite chronique), deux
Paons à col bleu (entérite chronique), une Pintade blanche (entérite
«chronique et sclérose du foie).
b) Les lésions de l’appareil circulatoire concernent, comme la
plupart des précédentes, des oiseaux âgés vivant depuis plus de
10 ans au parc zoologique. Elles ont été observées sur : un Héron
cendré (myocardite et péricardite), une Oie empereur (myocardite
chronique), une Cane sauvage (myocardite et hépatite chroniques),
un Kamichi (myocardite et néphrite chroniques), et une Pintade
blanche (myocardite et péricardite).
c) Les lésions du foie , non accompagnées de lésions digestives
ou cardiaques sont plus rares ; elles intéressent un Cygne muet
(sclérose du foie), une Cane d’espèce indéterminée (hypertrophie et
dégénérescence) et un Faisan argenté (hypertrophie).
d) Des lésions rénales ont été observées sur une mouette en capti-
vitée depuis 1935, elles étaient accommagnées d’un abondant dépôt
blanchâtre sur tous les organes abdominaux.
e ) Des lésions chroniques de l’appareil locomoteur ont été relevées
sur un Cacatoès rosalbin (polyarthrite des membres inférieurs).
/) Des lésions de llappareil génital ont été observées sur un Casoar
à casque (ovarite chronique et périovarite).
g) Parmi les lésions diverses nous classerons un volumineux abcès
d’origine indéterminée, situé à la base du cou et qui a causé la mort
d’un Casoar unicaronculé.
D. Traumatismes mortels. Un Casoar à casque et un Flamant
rouge sont morts des suites de fractures des membres, trois jeunes
Cygnes noirs, une Sarcelle d’hiver et un Faisan doré ont été victimes
de combats entre animaux de la même espèce ou d’espèces difï-
rentes. Un Héron cendré et un Ara ararauna ont été victimes d’acci-
dents. A cette liste il faut en ajouter une beaucoup plus longue qui
est celle des victimes d’un Renard s’introduisant la nuit dans le
parc. Ce sont : 5 jeunes Nandous, une Oie de Ross, une Oie empe-
reur, une Bernache de Magellan, une Sarcelle d’hiver, un Canard
siffleur, un Casarca roux, 3 Faisans dorés, un Paon à col bleu, un
Faisan à collier et 3 Dindons. 2 Poules sultanes et une Tourterelle
ont également été tuées.
A cette liste nous devons encore ajouter 9 Hérons cendrés,
5 Hérons pourprés, un Ibis chauve et une Poule d’eau qui n’ont pu
s’acclimater à la vie captive et sont morts peu après leur arrivée au
parc zoologique.
148 —
\
Enfin, parmi les oiseaux éclos au parc nous avons à signaler la
mort de 2 Cygnes muets et . d’une Bernaohe duEanada.
B. — NATALITÉ
Le nombre des naissances obtenues au Parc pendant l’année 19S6
est de 90 mammifères et de 38 oiseaux. Ces chiffres quoiqu’inférieurs
à ceux de l’année précédente sont encore supérieurs à ceux des-
années d’avant-guerre.
Ces naissances, dans l’ordre zoologique, sont les suivantes :
ï. — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidés.
1 Gibbon à favoris blancs (Hylobales eoneolor leunogenys (ügilby)).
Famille des Papioïdlés.
10 Babouins ( Papio papio fDesm.)), dont 7 $ et 3 J.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
9 Loups ( Canis lupus L.’)., dont 3 ^ et € Ç.
Famille des Ursidés.
2 Ours bruns d’Europe (Ursus arctos L.), 2 Ç.
Famille des Félidés.
6 Lions (Felis leo L.), dont 3 $ et 3 Ç.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des A rt iqd-ac tyi.es .
Famille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame nain du Liberia ( Chaeropsis diberiensis (Morton)).
Famille ■ des Suidés.
2 Sangliers d'Europe ‘(Sms scrdfa L.).
7 Sangliers d’Indo-Chine (Porcula salviana Hodgson).
i F amille des Bovidés.
1 Buffle de Jtoumanifi, espèce domestique, Ç.
1 Buffle de l’Inde ( Bubalus bubalis (L.)), Ç.
— 149 —
Il Chèvres naines du Sénégal, espèce domestique, dont 6 £ et 5 Ç.
2 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), 2
8 Mouflons à manchettes ( Ammotragus lervia (Pallas)), dont 5 $ et 3 Ç.
4 Nylgauts (Boselaphus tragocamelus Pallas) dont 1 et 3 Ç.
1 Oryx algazelle (Aegoryx algazel (Oken)).
5 Antilopes cervicapres de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas) dont
4 et 1 Ç.
1 Cob de Buffon (Adenota kob (Erxleh.)) $.
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire ( Camélus dromedarius L.) (J.
1 Chameau hybride (Camelus bactrianus L. x Camelus dromedarius L.)
2 Lamas ( Lama glama glama L.) ^ .
Famille des Cervidés.
5 Cerfs de France (C ervus elaphus L.). q-
1 Cerf -wapiti ( Cervus canadensis Erxleh.).
1 Cerf d’Eld (Rucervus Eldi Guthrie) q.
2 Cerfs axis (Axis axis (Erxleh.)), dont 1 et 1 Ç.
1 Cerf rusa (Rusa unicolor Kerr), rj.
5 Daims (Dama dama (L.)), dont 3 et 2 Ç.
1 Cervule muntjac (Muntiacus muntjac Zimm.), (J.
II. — Oiseaux.
Ordre des Strutiiioniforihes.
Famille des Mhéidés.
5 Nandous gris (Rhea amer ica ria (L.)).
Famille des Dromicéiidés .
2 Emeux ( Dromiceius Novae-Hollandiae (Latham)).
Ordre des Anseriformes.
Famille des Anatidés.
3 Cygnes muets ( Cygnus olor (Gmelin)).
4 Cygnes musiciens (■ Cygnus cygnus (L.)).
3 Oies de Guinée (Cygnepsis cygnmdes (L.)).
2 Berna ches nonettes (Branla leucopsis (Bechst.)).
2 Canards sauvages (Anas platyrhynchos L.:).
1 Canard siffleur (Mareca penelope (L.) ) .
Ordre des Ciiaradriiformes.
Famille des Laridès.
1 Goéland argenté (Larus argentatus Pontop.).
— 150
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasiahidés.
5 Paons à col bleu (Pavo cristaius L.).
2 Paons blancs (Pavo cristatus L. var : alba).
8 Dindons sauvages (Meleagris gallopavo L.).
Parmi ces naissances les plus intéressantes sont :
1. — Celle d’un Gibbon à favoris blancs, dont la durée de gesta-
tion n’a malheureusement pas pu être contrôlée. Le jeune, parfaite-
ment constitué n’a vécu que trois semaines. Il a disparu sans que l’on
puisse retrouver son cadavre.
2. — Celles des Babouins. En effet, le groupe que nous possédons
semble maintenant parfaitement adapté au climat parisien : il y a
quelques années les naissances étaient rares alors qu'actuellement
■chaque femelle adulte donne chaque année un produit, malheureuse-
ment nous enregistrons un notable excédent de mâles (7 $ contre
3 Ç) et notre troupeau contient déjà une trop forte proportion de
ceux-ci ; Il nous faudra rétablir artificiellement l’équilibre nécessaire
pour éviter des luttes toujours graves.
3. — La naissance d’un Hippopotame nain du Liberia est la
deuxième que nous enregistrons au Parc, nous possédons donc
actuellement un couple de géniteurs parfaitement acclimatés dont
les produits constituent une excellente monnaie d’échange pour
l’enrichissement de nos collections.
4. — Enfin parmi les carnivores nous remarquerons une portée de
six lionceaux nés d’une femelle âgée de six ans environs. Une portée
si nombreuses est exceptionnelle dans cette espèce, c’est peut-être
même un cas unique.
En résumé : chez les mammifères la mortalité est du même ordre
de grandeur que l’année précédente et ceci malgré quelques impor-
tations. Chez les oiseaux, la mortalité totale est plus élevée, mais
il faut tenir compte, pour la comparer à celle des années précédentes
de la perte d’oiseaux récemment capturés et des dégâts considérables
causés par un carnivore indigène qui s’est introduit dans le jardin.
Le taux des naissances est un peu inférieur à celui de l’année
dernière, mais il se maintient au-dessus de la moyenne établie depuis
la création du Parc.
L’effectif des mammifères est en augmentation sensible mais ce-
Jui des oiseaux est en légère baisse.
iMboratoire (V Ethologie des animaux sauvages, Parc Zoologique du Bois
de Vincennes.
— 151 —
Trois Gephyromantis nouveaux de Madagascar
(. Batraciens )
Par J. Guibé.
Gephyromantis albogularis n. sp.
Dents vomériennes en deux petits groupes obliques, largement
séparés, placés en arrière des choanes. Langue allongée, piriforme,
échancrée postérieurement.
Tête aussi large que longue ; museau obtus, dépassant peu la
bouche, plus long que le diamètre de l’orbite ; canthus rostralis
arrondi ; région frênaie verticale, légèrement concave. Narines situées
près du museau, l’espace qui les sépare de l’œil est égal au diamètre
de celui-ci. Espace interorbitaire 1 fois 1 /2 aussi large que la paupière
supérieure. Tympan net, égal au demi-diamètre oculaire et distant
de celui-ci de la moitié de son propre diamètre.
Doigts grêles ; disques terminaux grands, double de la largeur
de la dernière phalange ; 1er doigt plus court que le second dont
il atteint juste la base du disque ; 2e et 4e sensiblement égaux ;
3e plus long que le museau.
Patte postérieure allongée, fémur plus court que le tibia ; talons
chevauchant fortement. Longueur du tibia contenue environ 2 fois
dans la distance museau-anus ; sa largeur comprise 4 fois 1 /2 dans sa
longueur. Articulation tibio-tarsienne atteignant un point entre
l’œil et la narine. Tubercule métatarsien interne ovale, égal au 1 /3
de l’orteil interne ; un tubercule métatarsien externe. Longueur du
pied sans le tarse égale à celle du tibia.
Orteils grêles, disques terminaux plus étroits que ceux des doigts.
Palmure très réduite ; métatarsien externe un peu séparés à leur
extrémité distale.
Téguments lisses, dans les 2 /3 internes de la face postérieure
des cuisses on distingue sous la peau des formations glandulaires
allongées, sans orifice apparent.
Coloration (en alcool) : Les échantillons qui font partie d’un maté-
riel récolté depuis plus de 50 ans sont en partie décolorés et pré-
sentent une teinte générale jaune-brun piqueté de plus foncé. On
distingue néanmoins avec netteté :
— Une tache transversale brun foncé entre les yeux et une bande
de même teinte le long du canthus rostralis, se prolongeant en arrière
de l’œil au-dessus du tympan.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
ii
— 152 —
— Une tache allongée blanc pur bordée de brun disposée en obli-
que du bord inférieur de l’œil à l’angle de la bouche.
— La coloration blanche immaculée de la gorge alors que la poi-
trine et l’abdomen sont piquetées de brun.
Holotype- 1. (J de 27 mm. n° 8.146.
Paratype 1 g de 25 mm. n° 8.147. Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris.
Origine : Madagascar, sans précision de localité, acquis de
M. Frantz Sikora (1891).
Affinités. Pioche de G. methueni Angel en raison de sa peau
parfaitement lisse, cette espèce s’en distingue cependant par la lon-
gueur du tibia égale à celle du pied, par son tibia plus étroit, par sa
coloration particulière.
Rapports- caractéristiques de l’espèce.
Gephyromantis bertlnl n. sp.
Dents vomériennes indistinctes 2. Langue allongée, piriforme,
profondément échancrée en arrière.
Tête plus longue que large, museau anguleux, surplombant la
bouche, de profil tronqué obliquement en arrière et en bas. Cànthus
rostralis net, région frênaie verticale. Narines proches du museau,
séparées de l’œil par un espace égal aux 2 /3 du diamètre de ce der-
nier. Espace internasal égal au diamètre oculaire, et à l’espace inter-
orbital, celui-ci plus large que la paupière supérieure. Tympan net,
égal au demi-dianjètre de l’œil.
1. Les dimensions de la tête sont prises pour la. longueur de lfangle de la. mandibule
à l’extrcmité du museau pour la largeur au niveau de la commissure buccale.
2. L’absence des d'en ts vomériennes doit être considérée comme un cas particulier
à l’exemplaire en question dont les autres caractères correspondent à ceux du genre.
— 153 —
Doigts allongés à disques terminaux double de la phalange qui
les porte ; 1er plus court que le second ; le dernier plus court que le 4e.
Tubercules sous articulaires saillants, arrondis ; deux gros tuber-
cules palmaires et un autre à la base externe du pouce.
Patte postérieure modérément longue ; fémur plus court que
le tibia, talons chevauchant. Longueur du tibia environ deux fois
dans la longueur du corps, sa largeur contenue 4 fois dans sa longueur
qui est plus grande que le pied sans le tarse. Articulation tibio-
tarsienne atteignant le milieu de l’oeil. Palmure réduite aux métar-
tarsiens ; les externes soudés. Tubercule métatarsien interne allongé ;
environ le 1 /3 de l’orteil interne, un tubercule métatarsien externe
net.
Téguments très régulièrement granuleux sur le dos, les flancs,
la région abdominale postérieure, la face postérieure des cuisses
et les tibias ; ailleurs lisses.
Coloration (en alcool) : Face dorsale brunâtre très finement
ponctuée de noir limitée sur les côtés par une zone plus foncée à
contours irréguliers, s’étendant du tympan à l’aine. Cette zone est
entremêlée de larges taches blanches sur les flancs. Canthus rostralis
souligné de foncé, lèvre supérieure bordée de blanc, cette teinte se
prolonge sous le tympan jusqu’à la racine du bras. Face inférieure
blanc-rosé parsemée de taches noires petites et arrondies sur la gorge,
plus grosses sur la poitrine et l’abdomen, ovales allongées en arrière.
Membre antérieur : coloration du bras en avant comme celle de
l’abdomen, en arrière entièrement brun-noirâtre ; des bandes trans-
versales sur l’avant bras.
Membre postérieur : des barres brunes sur fond b'anc sur la face
antérieure des cuisses ; face postérieure marbrée blanc et brun, face
inférieure uniformément rosée. Tibia obliquement barré en dessus,
en dedans blanchâtre avec une vaste tache noirâtre occupant sa
moitié proximale. Tarse et pied noirâtres en dessous.
Holotype (gynétype) : 1 exemplaire Ç adulte de 24 mm. 5 n° 35.168
Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Origine. Isaka-Ivondro (Madagascar). R. Catala.
Cette espèce est dédiée à Monsieur le Professeur L. Bertin, direc-
teur du Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
Affinités. Cette espèce appartient au groupe des formes à tégu-
ments granuleux (cf. Angel. Bull. Mus. Paris 1931, p. 737) et se rap-
proche de G. Boulengeri Methuen et G. decaryi Angel. Elle en diffère
par la nature de ses téguments, ses tibias plus courts et plus larges,
son museau plus long, son espace interorbital plus large, le point
atteint par l’articulation tibio-tarsienne et ses caractères de colo-
ration.
— 154
Rapports caractéristiques du type.
Gephyromantis tricinctus n. sp.
Ç. — Dents vomériennes en deux petits groupes situés en arrière
des choanes et plus éloignés l’un de l’autre que de celles-ci. Langue
large, granuleuse, échancrée en arrière, pourvue d’un tubercule
médian arrondi.
Tête sensiblement aussi large que longue ; museau acuminé,
tronqué verticalement de profil, ne dépassant pas la bouche, plus
court que la distance séparant l’angle antérieur des yeux. Canthus
rostralis arrondi, région frênaie concave, un peu oblique. Narines
proches de l’extrémité du museau. Espace internasal égal au dia-
mètre oculaire et à l’espace interorbital, ce dernier 1 fois 1 /2 plus
large que la paupière supérieure. Tympan net égal au demi-diamètre
oculaire.
Doigts modérément longs, disques terminaux n’égalant pas le
double de la phalange qui les porte. 1er doigt plus court que le 2e,
lui-même plus court que le 4e. Tubercules sous-arliculaires gros ; un
tubercule palmaire et un autre à la base externe du pouce.
Patte postérieure courte et d’aspect trapue ; fémur de même
longueur que le tibia ; les talons sont contigus. Longueur du tibia
2 fois dans la longueur du corps, sa largeur un peu plus de 3 fois
dans sa longueur. Articulation tibio-tarsienne atteignant l’extrémité
du museau. Longueur du pied sans le tarse égale au tibia. Orteils
grêles à disques petits, plus étroits que ceux des doigts, palmés à la
base seulement, à l’orteil 5 la palmure atteint cependant le second
tubercule sous-articulaire. Métatarsien externe soudé. Tubercule
métatarsien interne petit, égal environ au 1 /3 de l’orteil 1 ; un tuber-
cule métatarsien externe.
Téguments lisses dans la région médiane dorsale ; légèrement
granuleux sur le côté et les flancs.
Coloration (en alcool) : Teinte générale fauve avec sur le dos
155 —
trois larges bandes transversales noirâtres au niveau des yeux,
des membres antérieurs et des aines, dessus de la tête en avant des
yeux plus clair que le reste du corps. Face ventrale : gorge et poi-
trine brun clair tacheté de blanc, une ligne blanche médiane ; abdo-
men blanc jaunâtre ; lèvre inférieure alternativement tachée de
blanc et noir.
Membres barrés transversalement.
Gynétype : 1 exemplaire adulte de 17 mm. 5. N° 31-26 Muséum
National d’Histoire Naturelle de Paris.
Origine : Befotaka (Madagascar) R. Decary (1930).
— Même aspect que celui de la Ç ; le tibia est plus court et plus
large, le tympan plus gros, sur la face infero-interne des cuisses
il existe une volumineuse glande fémorale saillante, arrondie, au
moins aussi grosse que l’œil et qui présente un orifice cratériforme
très net.
Androtype : 1 exemplaire adulte de 17 mm. 8 n° 31-27.
Origine : Vondrozo (Madagascar). R. Decary (1930).
Paratypes : 4 exemplaires adultes de 17 mm., 17 mm., 19 mm.,
21 mm.
Tous ces exemplaires sont d’un aspect conforme au type. Chez
l’un d’eux la papille linguale est atténuée et difficilement distincte.
Chez deux autres individus (1 et 1 $) provenant de la forêt de
Tsianovoha, j’ai noté l’extension sur la face dorsale des granules des
flancs et chez le $ l’existence d’une papille linguale conique très
développée. Le tableau ci-dessous donne les limites de variation
des divers rapports caractéristiques.
Rapports caractéristiques de l’espèce.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 156 —
Notules ichthyologiques (suite).
Par Paul Chabanaud.
XXX. — Additions a la faune de la meh Rouge.
Cynoglossus sealarki Regan.
Golfe de Suez, R. Ph. Dollfus 1928, station XI. 2 Ç, dont les
caractéristiques individuelles sont les suivantes :
Spécimen 1. Longueur totale 132 mm. Longueur étalon 122 mm.
Longueur de la tête 21 mm. En centièmes de la longueur étalon :
tête 17 ; hauteur 27. En centièmes de la longueur de la tête : œil 14 ;
espace interoculaire 4,7 ; museau 33 1 ; distance maxillaire-fente
operculaire 52 ; uroptérygie 47. D 105. A 84. C 8. D + A -)- C 197.
Vn 4. Ecailles : ligne latérale synaxonale cca 65 2 ; entre la ligne
synaxonale et la ligne épaxonale 11-12 ; entre la ligne synaxonale
et la ligne hypaxonale 12.
Spécimen 2. Longueur totale 125 mm. Longueur étalon 117 mm.
Longueur de la tête 22 mm. En centièmes de la longueur étalon :
tête 18 ; hauteur 24. En centièmes de la longueur de la tète : œil 13 \
espace interoculaire 4,5 ; museau 36 ; distance maxillaire-fente
operculaire 54 ; uroptérygie 36. D 107. A 85. C. 7. D + A + G 199.
Vn 4. Ecailles : ligne latérale synaxonale cca 70 ; entre la ligne
synaxonale et la ligne épaxonale 9 ; entre la ligne synaxonale et la
ligne hypaxonale 9.
Chez ces 2 individus, conservés en alcool, la face zénithale est d’un
rougeâtre clair, avec des marques brun foncé, punctiformes sur la
région céphalique et dessinant, sur le gastrocerque, une infinité de
courts zigzags longitudinaux ; les nageoires sont blanchâtres, mais
tous leurs rayons sont ornés d’un ou plusieurs traits courts, du même
brun foncé. La face nadirale est d’un jaune rougeâtre clair, uniforme.
Ces 2 spécimens ont perdu un grand nombre de leurs écailles. Le
1er est le type de P araplagusia dollfusi Chabanaud 3, devenu plus
tard Cynoglossus ( Trulla ) dollfusi i.
1. Soit la distance comprise entre l’œil fixe et le canthus rosirai, au point où ce
canthus est le plus proéminent.
2. Les écailles pleurogrammiques sont comptées en totalité.
3. Bull. Soc. Zool. France, 56, 1931, p. 303.
4. Chabanaud apud Gruvel et Chabanaud : Poissons (Missions A. Gruvel dans le
canal de Suez, 2, p. 8, eff. 9, 10, 11 et 12). Mém. Inst. Egypte; 35. 1937.
La fig. 9 est très défectueuse.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX. n° 2 1947.
— 157
Cynoglossus macrolepidotus (Bleeker).
Golfe de Suez, R. Ph. Dollfus 1928, station XI, 1 <§, précédem-
ment cité sous le nom de Cynoglossus lingua Hamilton 1.
Longueur totale 136 mm. Longueur étalon 133 mm. Longueur de
la tête 23 mm. En centièmes de la longueur étalon : tète 17 ; hau-
teur 20. En centièmes de la longueur de la tête : œil 13 ; espace
interoculaire 6,9 ; museau 39 ; distance maxillaire-fente operculaire
47. D 116. A 86 -f- 4. C ?. Yn 4. Ecailles : ligne latérale synaxonale
74 + ? ; entre la ligne synaxonale et la ligne épaxonale 11. Les
écailles zénithales sont cténoïdes ; les nadirales le sont également,
mais leurs spinules sont très petites et réduites au nombre d’une
dizaine. En alcool, ce spécimen est tout entier d’un brun jaunâtre,
plus clair sur la face nadirale que sur la face zénithale, et passant
au noirâtre à l’extrémité postérieure du corps. Cette teinte noirâtre
paraît due à quelque cause accidentelle.
L’unique individu capturé est atélurique 2. Ce phénomène, assez
fréquent chez les Soléiformes, paraît attribuable à un traumatisme
éprouvé au cours du jeune âge et suivi d’une régénération impar-
faite des parties détruites. Dans le cas présent, le traumatisme a
respecté le squelette interne et, seuls, ont été détruits tous les rayons
uroptérygiens, ainsi que les derniers rayons proctoptérygiens, le
nombre de ceux-ci, grâce aux axonostes demeurés intacts, pouvant
être évalué à 4. La membrane uroptërygienne s’est reconstituée en
partie, reliant le dernier rayon notoptérygien au rayon proctopté-
rygien qui termine la série de ceux de ces rayons qui sont demeurés
en place. Les écailles qui recouvrent le complexe hypural sont
déformées ; leur disposition est désordonnée ; elles semblent plus
petites et plus nombreuses que celles d’un individu intact.
La très grande variabilité de Cynoglossus macrolepidotus autorise
l’attribution du spécimen en question à cette espèce dont l’homo-
généité n’apparaît cependant pas absolument certaine 3. Tous les
auteurs attribuant à C. macrolepidotus des écailles nadirales cycloï-
des, il est permis de penser qu’à cause de leur faible développement,
comme de leur petit nombre, les spinules dont ces écailles sont
pourvues, chez le spécimen de là mer Rouge, sont passées inaperçues
ou qu’elles disparaissent chez les individus parvenus à un certain
âge ^ hypothèse que tend à confirmer l’examen, auquel j’ai procédé,
de la pholidose de spécimens de grande taille, appartenant à la col-
lection Bleeker, conservée au Musée de Leyde.
1. Chabanaud apud Gruvel et Chabanaud, o/l cit,., p. '10.
2. Cf. Ghabanaojdl, Quelques monstruosités chez les Poissons liétérosames _{Arch.
M;us. Soi. Nat. .Lyon, 15, 1935, ,p. 1-53, tab. 1-41.
3. Dans la famille des Soléidae , pareille incertitude pèse sur la question de l’homo-
généité de Pegusa lascaris (Risso).
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum.
158 —
Une Araignée malgache énigmatique, Gallieniella
MYGALOIDES n. g., n. sp.
Par J. Millot
Professeur au Muséum.
Genre Gallieniella n. g.
Je propose ce genre nouveau pour une très remarquable Araignée
que j’ai eu la chance de capturer au cours de ma dernière mission à
Madagascar. Elle réunit des caractères fort disparates et ne paraît
pouvoir être placée dans aucune des familles établies. Je n’en connais
malheureusement que le (J.
Chélicères typiquement orthognathes, longs, parallèles, prolongeant
l’axe du corps à tige horizontale puissante, comprimée latéralement,
sous laquelle’ se replie un long crochet légèrement recourbé. Organe copu-
lateur $ « entelegyne ». Une seule paire de poumons. Tarses à deux griffes
peu dentées. Céphalothorax tronqué en avant, d’aspect mygalomorphe.
Strie thoracique très courte et peu marquée. Stries rayonnantes à peine
indiquées. Huit yeux homogènes, en deux lignes de quatre, convexes en
avant, la première nettement, la deuxième très faiblement. L’aire oculaire
n’occupe guère plus de 1/3 de la largeur du front. Pièce labiale subrec-
tangulaire un peu plus large que longue, dont la forme trapue contraste
avec les lames maxillaires, droites, longues et divergentes, au total près
de 3 fois plus longues qu’elle; non tronquées dans leur partie antéro-
interne, elles sont densément frangées de poils sur toute leur face intérne.
Six filières tubulaires groupées, terminales, de médiocres dimensions.
Pas de colulus. Pattes dirigées normalement, les deux premières en avant,
les deux dernières en arrière, celles de la quatrième, puis de la première
paire, étant les plus longues.
Type : Gallieniella mygaloïdes
Ce genre paradoxal associe, on le voit, des chélicères et un cépha-
lothorax de Mygale, à des organes respiratoires et sexuels d’Ara-
néomorphes. On connaît, certes, divers d’ Araignées dipneumones
à chélicères très développées et aberrantes, depuis les Tetragnatha
jusqu’aux Myrmarachne, sans oublier les Archaea, les Desis et cer-
tains Anyphaeneae — mais aucun qui puisse être rapproché de celui
décrit ici.
Les caractères sexuels ayant, du point de vue systématique, plus
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
,arsc
159 —
de valeur profonde que les caractères chélicériens, c’est sans con-
teste parmi les Aranéomorphes Dionychia que doit être placé ce
nouveau genre. C'est avec les Clubionides qu’il manifesterait le
plus d’affinités, bien que les pièces buccales, entre autres, ne soient
guère « clubionesques ». Est-il possible de le rattacher à cette famille ?
Je ne saurais en décider sans disposer de femelles. Les Gallieniella
représentent, en tous cas, un nouveau groupe d’Àraignées appelé
à prendre rang, soit comme famille indépendante ( Gàllieniellidae ) — -
soit comme tribu des Clubionides ( Gallieniellinae ) — noms donnés
en hommage à celui qui, plus qu’aucun autre, a contribué à faire de
Madagascar une terre française.
Gallieniella mygaloïdes n. sp.
Coloration noire, à l’exception des aires pulmonaires, des fémurs
antérieurs et des articles terminaux des pattes qui sont marron sale.
Céphalothorax mygaloide, peu épais, tronqué en avant, à téguments
(l O O £
Fig. 1. — Schéma de la forme du céphalothorax et de la disposition des yeux chez
Gallieniella mygaloides.
glabres, finement chagrinés et discrètement irisés. Il est légère-
ment bombé dorsalement en verre de montre et d’une seule pièce,
sans reliefs ou impressions : la strie thoracique, très courte et peu
marquée, est à peine visible. Abdomen subcylindrique, revêtu de
poils courts. Pattes repliées au repos, et sur le cadavre, comme elles
le sont chez les Mygales et chez les Ségestries.
Pas de bandeau, les yeux antérieurs étant situés tout près du bord
frontal. Pièces buccales et caractères oculaires conformes à la dia-
— 160
gnose du genre. Yeux rapprochés, l’aire oculaire, approximative-
ment 2 fois plus large que longue, occupant moins de la moitié de la
largeur frontale. La ligne oculaire antérieure est un peu plus courte
et plus récurvée que la postérieure. L’aire des yeux médians est
légèrement trapézique, un peu plus large en arrière qu’en avant,
et un peu plus large que haute. Les médians antérieurs sont un peu
surélevés et presque contigus aux latéraux antérieurs, alors qu’ils
sont séparés l’un de l’autre par un espace équivalent au double de
leur diamètre. Les médians postérieurs sont un peu plus petits que
les autres yeux, et nettement plus éloignés l’un de l’autre que des
latéraux ; ces derniers, très légèrement surélevés, regardent en dehors
et à 45° en arrière.
Chélieères très développées, quoique moins longues que le cépha-
lothorax. La tige, massive et comprimée latéralement, est armée
à sa face inférieure de cinq dents spiniformes inégales et irrégulière-
ment disposées (fig. B) ; le crochet, assez myrmarachnéen, porte une
saillie obtuse.
Sternum large, un peu bombé, tronqué en avant, relativement
amenuisé postérieurement.
Les 6 filières tubulaires sont presque de même longueur, mais les
médianes plus minces et plus blanches que les autres.
Pattes 4, 1, 2, 3. blanches antérieures longues, surtout les pre-
mières (fig. E). Fémurs un peu dilatés et comprimés latéralement,
surtout le premier. Les griffes, petites à la pattes 1, augmentent de •
taille en diminuant de courbure jusqu’à la patte IV : toutes portent
5-4 dents. Une longue épine dorsale au 1 /3 basal des fémurs. Crins
nombreux sur toute la surface des pattes, formant à la face inférieure
des tarses et des protarses deux rangées nettement spiniformes.
Palpe : Fémur = tarse > patelle + tibia.
Le tibia porte 3 fortes apophyses : l’une externe, très longue,
grêle et aiguë, dirigée en avant ; une deuxième, dorsale, plus courte
et plus forte, dirigée aussi en avant ; une troisième, inféro-interne,
dirigée en bas et un peu en dedans. Tarse allongé et relativement
amenuisé à l’extrémité. Bulbe ovalaire assez simple, avec style
en mèche de fouet, décrivant un cercle presque complet (fig. G).
Longueur totale du plus grand ^ : 6,2 mm (chélieères : 1,5 mm ;
cph. : 2,2 mm ; abdomen : 2,5 mm). Longueur de la patte IV :
7,1 mm (fémur : 2,1 mm ; patelle = tibia : 2,3 mm ; protarse :
1,75 mm ; tarse : 1 mm).
Madagascar Centre : Col de Tsiafajavona (massif de l’Anka-
ratra), 2400 m. environ d’altitude, sous des pierres, 2 type et
cotype.
Remarques préliminaires sur la faune des Scorpions
de Turquie.
Par Max Vachon.
Dans la faune de bien des pays, même ceux des régions tropi-
cales, les Scorpions constituent un élément numériquement peu
important. Et cependant, pour le Zoologiste, ces Arachnides offrent
un réel intérêt parce qu’ils sont les représentants d’une faune
ancienne, relativement stable, sans grande possibilité d’extension
et donc de grande valeur biogéographique.
Depuis quelques années, nous avons entrepris la révision des
Scorpions de la famille des Buthidae afin de clarifier une systé-
matique souvent confuse et rechercher les conditions anciennes
et présentes de la répartition de ces animaux. Nous remercions
M. le Professeur Dr. M. Tolunay d’Ankara et les services d’Arach-
nides du British Muséum de nous avoir confié, par les soins du
British Council, la détermination d’une collection de Scorpions de
Turquie et d’avoir eu ainsi, à notre disposition, des spécimens
d’une région dont nous ne possédions aucun représentant. Les con-
clusions biogéographiques auxquelles nous sommes arrivés seront
exposées en détail dans un travail présenté à la Société de Biogéo-
graphie ; nous n’en donnerons donc ici qu’un bref résumé.
Voici la liste des 6 espèces et de leurs stations de capture dont
nous ne connaissons malheureusement pas les caractéristiques
écologiques et microclimatiques.
1° Prionurus crassicauda (01.) : Urfa 1 1 Ç ; Elazig 1 ^ ; Diyar-
bakin 2 Ç, 1 $ ; Palu 1 Ç ; Içel 1 £ ; Mardin 1 Ç ; Izmir Bornava 1 Ç ; au
total 10 spécimens : 6 Ç et 4
2° Buthus gibbosus Brui. : Balikesir 1 $, 1 (J ; Bergama : 1 Ç; Burhaniya
1 ^ ; Izmir 2 Ç, 1 (J ; Manissa 1 Ç ; Aydin 2 ; Cime 1 (?, 4 $ ; Denizli 1 Ç ;
Burdur 2 $ ; Uzak 1 Ç ; Mugla 1 (J, 1 Ç ; Ivonya 1 Ç ; Bodrum 2 ; Seyan
1 ^ ; Divrik 1 (J ; Erzinean 2 Ç ; Tokat 2 $ ; Niksar 1 ; Kargi 1 ;
au total 29 spécimens : 12 Ç et 17
3° Scorpio maurus fuscus (H. et E.) : Seyan 2 Ç, 2 ; Dortyôl 2 Ç ;
Elazig 1 Ç ; au total 7 spécimens : 5 Ç et 2
4° Euscorpius italicus awliasicus (Nord.) : Gorlu 1 Ç ; Kocaeli 2 Ç ;
Ordu 1 ^ , Giresun 1 Ç, 1 $ ; Trabzon 2 Ç ; Rize 1 $ ; au total 9 spécimens :
0 Ç et 3 <$.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
162 —
5° Euscorpius mingrelicus (Kessl.) : Sinop 1 $.
6° Sp. indéterminée, Buthidae proche de Buthus caucasicus Nord-
mais à caractères bien distincts ; Igdir 1 Ç.
A la suite de ces déterminations et tenant compte des travaux
intérieurs et notamment ceux de Birula, voici quelle est la compo-
sition de la faune turque et la distribution des Scorpions dans ce
pays :
Fam. Scorpiônidae :
1. Scorpio mourus fuscus (H. et E.) : Taurus.
Fam. Vejovidae :
2° Jurus Du/oureius asiaticus Bir. : région ouest, Gûlek (espèce syno-
nyme de Jurus Kraepelini Ubitch).
Fam. Chactidae :
3° Euscorpius italicus awhasicus (Nord.) : côte de la Mer Noire et Tur-
quie d’Europe.
4° Euscorpius mingrelicus (Kessl.) : est de la côte de la Mer Noire.
5° Euscorpius ciliciensis Bir. : Cilicie.
Fam. Buthidae :
6° Buthus gibbosus Brui. : très large répartition.
7° Buthus ( Hottentota ) judaicus E. S. : Taurus.
* 8° Prionurus crassicauda (01.) : région sud (Izmir, Taurus et monta-
rgnes du S. E. 1
* 9° Sp. indéterminée : région nord, Igdir.,
On peut distinguer, parmi les Scorpions de Turquie, deux sortes
d’éléments, les uns répartis dans tout le pays (B. gibbosus), les
autres localisés dans le nord ( E . italicus awhasicus, E. mingrelicus)
soit dans le sud ( Prionurus crassicauda, Scorpio maurus fuscus,
B. judaicus ). De plus, si l’on recherche la répartition de ces Scor-
pions en dehors du territoire turc, on constate que l’élément cou-
rant (B. gibbosus ) est fort peu répandu ailleurs puisqu’on ne le
retrouve que dans les Sporades du sud, les Cyclades, la Crête, le Pélo-
ponèse et la Macédoine. Les autres espèces par contre localisées en
Turquie s’étendent pour celles du Nord, les Euscorpius, jusqu’en
Italie vers l’ouest et à Test le long des côtes de la Mer Noire et
pour celles du sud, P. crassicauda et S. maurus par exemple jus-
qu’en Algérie et en Perse. En définitive, il faut admettre dans la
faune turque des Scorpions un élément autochtone ayant à peine
diffusé vers l’ouest B. gibbosus 2 et deux éléments non spéciaux à
ce pays et à large distribution, l’un méditerrannéen ( Euscorpius ) et
1. L’astérisque désigne les formes nouvelles pour la faune turque.
2. et J. Dujoureius asiaticus Bir. dont la répartition est comparable à celle de B. gib •
* bosus .
163 —
l’autre saharo-sindien ( Prionurus et Scorpio ). La répartition actuelle-
de ces trois éléments ne s’explique facilement que si l’on tient
compte des modifications survenues dans la paléogéographie de la
Méditerranée au cours du Tertiaire et que les travaux de R. Jeannel
et R. Furon ont si bien mises en lumière 1. Nous ne ferons que
résumer nos conclusions à ce sujet.
Dès le début du Tertiaire, au Montien, la Turquie était émergée-
et arrivait jusqu’en Grèce méridionale. Cet ensemble, l’Egeide méri-
dionale, correspondait exactement au territoire occupé actuellement
par B. gibbosus. Par la suite, ce territoire malgré quelque dislocation,
resta à peu près ce qu’il était mais demeura isolé des terres septen-
trionales par la mer et le sillon transégéien et même se sépara de
l’Asie et de l’Afrique, au Miocène inférieur et moyen, pour ne s’y
rattacher qu’au Miocène supérieur. Il paraît donc possible que sa
faune, celle du début du Tertiaire ait pu persister sans grandes varia-
tions topographiques et c’est pourquoi nous admettons que B. gib-
bosus et J. Dufoureius sont des éléments autochtones ou égéens
méridionaux.
Le problème de l’origine des autres éléments de la faune est plus
complexe. Sont-ils, eux aussi, des éléments égéens méridionaux
ayant émigré vers nos régions méditerranéennes et vers l’Afrique ou
bien sont-ils, au contraire, des espèces ayant colonisé l’Egeide méri-
dionale ? En ce qui concerne les éléments saharo-sindiens et notam-
ment P. crassicauda, espèce que l’on retrouve en Algérie et en
Perse, il semble que ce soit là des représentants d’une lignée asia-
tique qui, au Miocène supérieur, au Pontien, aient progressé de l’est
à l’ouest, par la Mésopotamie et l’Egypte en poussant une pointe
jusqu’en Turquie méridionale ; l’émigration pontienne de la faune
asiatique est un fait unanimement admis.
Le problème de l’origine des Euscorpius est plus difficile à résou-
dre donc plus séduisant. L’hypothèse d’une origine égéenne méri-
dionale des Euscorpius, si elle est acceptée, oblige à situer leur
acheminement vers les rivages européens au Pontien, certains
éléments pouvant par le sud gagner l’Afrique du Nord. Nous ne
pensons cependant qu’il faille retenir cette explication. Le genre
Euscorpius ne se compose que 4 ou 5 espèces et, malgré cela, il est
facile de le diviser en deux groupes. L’étude comparée des organes
génitaux des $ et divers caractères d’ordre morphologique nous ont
indiqué que d’on pouvait distinguer chez ces Scorpions une souche
méditerranéenne occidentale et une souche méditerranéenne orien-
tale. Ce qui peut se traduire en termes de paléogéographie par ceux de
souche tyrrhénienne et souche égéenne septentrionale. Comment
1. R. Jeannel. La genèse des faunes terrestres. Eléments de biogéographie. Presses
Univ. France, Paris 1942.
R. Furon. La Paléogéographie. Payot édit. Paris 1941.
— 164 —
concevoir que des éléments dont la distribution actuelle reproduit,
assez bien, celles des massifs du Miocène inférieur ou moyen soient
des éléments émigrés de l’ouest à une époque ultérieure au Pontien
par exemple. C’est pourquoi nous admettons, jusqu’à nouvel ordre
bien entendu, que les Euscorpius, dès le début du Tertiaire, étaient
présents dans les territoires situés au nord du sillon transégéen,
qu’au cours de la dislocation de ces territoires, au Lutétien, certains
éléments devinrent la souche des formes tyrrhéniennes (E. flavicau-
dis) alors que d’autres, restés sur l’Egeide septentrionale d’abord
réduite, élargirent leur domaine et atteignirent les Alpes au Mio-
cène inférieur au fur et à mesure de l’accroissement de cette Egéide.
Lorsque au Pontien, les relations furent établies avec l’Egeidc
méridionale, les Euscorpius purent alors gagner la Turquie facile-
ment par le nord et, plus difficilement, par le sud en contournant le
lac égéen.
En définitive, la faune des Scorpions de Turquie est composée
d’éléments autochtones, égéens méridionaux datant du début du
Tertiaire et d’éléments émigrés de l’Egeide septentrionale venus au
Pontien alors qu’à ce moment d’autres éléments d’origine asiatique,
venus de l’est, colonisait sa région méridionale.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 165 —
Observations sur les Oribates (i?c série..
Par F. Grandjean.
I. Au sujet du genre AMERONOTHRUS Berl. 1896.
Je parie ici du genre Ameronothrus d’après une espèce atricho-
bothrîque et tridaetyle trouvée à Trégastel (Côtes-du-Nord) au mois
de juillet 1929, sur les rochers en granit de la zone intercotidale.
La plupart de ces rochers étaient nus, propres, sans fissures, sans
algues, ou du moins sans algues macroscopiques. Ils n’étaient cepen-
dant nus qu’en apparence, car leur surface était couverte presque
partout d’une couche de petites balanes jointives. C’est en brossant
cette couche au-dessus d’un linge blanc que j’ai recueilli sur le
linge, en grande quantité, des adultes, des nymphes 1 et des larves
de l’Acarien, et aussi, chose bien remarquable, quelques œufs de
la même espèce. Naturellement il n’en était pas ainsi partout.
Certains endroits seulement étaient peuplés. Les rochers les plus
riches appartenaient à la moitié inférieure de la zone intercotidale.
Ainsi l’animal accepte d’être submergé plus longtemps qu’il n’est
émergé. Il n’exige pas des eaux tranquilles au bord d’estuaires ou
au fond des criques, ni des algues protectrices. Il est au contraire
capable de vivre sur les parois verticales de rochers battus des vagues,
même en un lieu comme Trégastel, où la mer est violente, sans autre
abri que les interstices entre les balanes, ou peut-être les balanes
elles-mêmes, quand elles sont mortes et vides. Dans ces conditions
extrêmes, il trouve le moyen de se reproduire sans être vivipare.
Quelle est cette espèce ? Les Ameronothrus qui n’ont pas de ,
trichobothries prodorsales sont bilineatus Mich. 1888, marinus
Banks 1896, spoofi Oud. 1900 et schneideri Oud. 1903. Des 4 des-
criptions celle de marinus, non d’après Banks mais d’après Jacot
(4), et celle de spoofi (6, p. 112) conviennent le mieux. J’élimine
spoofi à cause de ce qu’en dit Jacot (4, p. 335) lorqu’il compare
cette espèce, d’après les exemplaires types d’OuDEMANS, à marinus,
et je désigne mon espèce de Trégastel par Ameronothrus marinus
(Banks). Observée par Banks et Jacot au bord de la mer, près de
New-York et dans le Connecticut, elle existerait donc ces deux côtés
de l’Atlantique.
1 . Avec prédominance très forte de la lre nymphe sur les deux autres, la tritonymphe
n’étant même représentée que par un petit nombre d’exemplaires.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 166
Les différences principales entre les exemplaires de Trégastel
et ceux d’Amérique seraient, d’après le texte et les figures de Jacot,
que les premiers sont encore plus faiblement alvéolés, que les deux
rides longitudinales analogues à celles de bilineatus y existent plus
nettement, non brisées, ordinairement faibles et même quasi nulles,
mais parfois assez fortes pour être visibles au premier coup d’œil
par transparence, et que les flancs de l’hysterosoma y sont plus
élargis, plus convexes. Ce ne sont pas de grandes différences. La
longueur, à Trégastel, varie de 700 à 860
Plusieurs caractères importants d’A. marinus et d’autres espèces
du même genre ont été mal observés, mal interprétés, ou omis. Ce
sont les suivants :
1. Jacot désigne (avec ?) sous le nom d’aire poreuse, une petite
zone arrondie du notogaster, de chaque côté (4, p. 332, 335, fig. 3).
J’ai constaté que la prétendue aire poreuse n’est qu’une petite région
différenciée superficiellement autour de l’orifice de la glande latéro-
abdominale. On la remarque parce que son bord est légèrement
en saillie. Rien ne la distingue au point de vue de la porosité.
2. Sur ses figures 1 et 3 ( loc . cit.) Jacot dessine au « céphalo-
prothorax », outre le poil rostral et le poil lamellaire, de chaque
côté, un 3e poil situé derrière eux et plus latéralement. D’après
la description ce 3e poil est aléatoire et il représenterait l’organe
pseudostigmatique, c’est-à-dire le poil bothridique prodorsal ou
sensillus. Une telle hypothèse me paraît invraisemblable. Elle
exigerait que la bothridie pût disparaître seule quand la tricho-
bothrie prodorsale régresse, et que le sensillus, autrefois en massue
globuleuse, eût pris la taille et la forme d’un poil ordinaire. Jusqu’ici
des phénomènes de cette sorte n’ont jamais été observés et rien
ne nous autorise à croire qu’ils puissent avoir lieu.
Sur les exemplaires de Trégastel le 3e poil manque à la stase
adulte et il existe aux stases immatures. Il est facile de voir, à ces
dernières stases, qu’il est pareil au poil lamellaire par la forme,
la dimension et l’absence de bothridie à sa base. Ce ne peut-être
que l’un des poils ordinaires du dessus du propodosoma.
3. Dans le genre Ameronothrus la griffe est tridactyle ou mono-
dactyle selon les espèces, et bilineatus, si l’on se fie aux auteurs,
nous montrerait un cas intermédiaire très intéressant. Nous lisons
en effet dans la description de Michael, d’après les types d’Anglesey,
que l’ongle unique y est flanqué, de chaque côté, d’une petite sail-
lie (5, p. 572, « a minute projection »), et Halbert a dessiné plus
tard cette saillie d’après des exemplaires d’Irlande (3, PI. XXII,
fig. 18). Dans l’esprit de Michael et d’IÏALBERT la paire de petites
saillies représente les ongles latéraux ; ce seraient des ongles rudi-
— 167
mentaires ; Halbert le dit même expressément et il croit faire une
hypothèse banale.
Remarquons cependant que les ongles latéraux rudimentaires
sont rarissimes chez les Oribates. Je n’en connais même aucun
exemple chez les Oribates proprement dits h Dans l’évolution de
la griffe, quand les ongles latéraux disparaissent, ils le font totale-
ment, sans laisser aucun résidu. Je me permettrai donc de penser
jusqu’à preuve du contraire, bien que je n’aie pas vu bilineatus,
que les petites saillies observées par Michael et Halbert sont,
ou bien des saillies cuticulaires de l’ambulacre, sans rapport avec
des ongles, ou bien qu’elles représentent l’extrémité des poils
unguinaux, peut-être aussi des poils proraux, lesquels appartiennent
au tarse, non à la griffe, et existent chez toutes les espèces.
4. Les exemplaires de Trégastel sont couverts à toutes les stases,
même avant leur naissance, dans l’œuf mûr, d’une pellicule qui
moule exactement et partout leur squelette chitineux. Cette pelli-
cule est brune, plus foncée, plus épaisse aussi sur le dos que sur le
ventre et elle donne à beaucoup d’adultes une couleur dorsale pres-
que noire. Elle est ponctuée dans sa masse. Elle s’en va facile-
ment et franchement, sans emporter avec elle aucune phanère.
A chaque poil correspond dans Cette pellicule un trou.
Si l’on veut détacher complètement la pellicule, le mieux est
de faire agir un agent chimique, l’acide lactique bouillant par
exemple. Une fois dénudé l’animal est beaucoup plus clair et l’on
voit beaucoup mieux ses détails. S’il s’agit d’une nymphe ou d’une
larve il est même presque incolore.
La pellicule est capable aussi de se détacher toute seule, sans
qu’un agent chimique intervienne. Elle s’enlève par lambeaux
anguleux, à bords précis. J’ai trouvé des adultes pie, quoique
vivants, à grandes taches claires sur fond très sombre.
Ce remarquable caractère n’est certainement pas particulier
aux exemplaires de Trégastel. Il doit être général, ou presque, dans
le genre Ameronothrus.
La pellicule est de nature cérotégumentaire et elle repose sur
l’epiostracum. C’est une couche additionnelle. Elle diffère cependant
beaucoup des cérotéguments habituels par sa coloration brune
et par sa texture plus compacte, plus résistante, qui la font res-
sembler à une partie superficielle du vrai squelette chitineux,
comme si elle provenait de ce dernier par désquamation.
Un cérotégument de cette sorte existe dans la famille des Malaco-
nothridés, chez T rimalaconothrus par exemple. Il s’y distingue
de celui A' Ameronothrus parce qu’il est incolore et biréfringent.
1. Il y en a chez Acaronychus et Palaeacarus , à certaines stases immatures (larves,
protonymphes, deutonymphes pour la 4e patte).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
12
168
5. J’ai étudié les organes respiratoires d’ Ameronothrus sur les
exemplaires de Trégastel. On trouve d’abord chez l’adulte les
grandes trachées des Oribates supérieurs, formant ce que j’ai appelé
le système trachéen normal (1, p. 134). En outre il y a des brachy-
trachées et des saccules dans les pattes (fig. A à G).
Les organes' respiratoires pédieux consistent en une brachy-
trachée paraxiale aux trochanters III et IV, une brachytrachée
dorsale ou quasi dorsale à tous les fémurs et un saccule ventral
ou quasi ventral à tous les tibias. Il n’y a rien aux autres articles.
Tous ces organes sont divisés en deux branches dont l’une est
dirigée en avant et l’autre en arrière. Ils sont semblables aux pattes
III et IV pour les trochanters et à toutes les pattes pour les fémurs
et les tibias, de sorte que les figures A à G les représentent suffi-
samment.
Une matière brune et granuleuse les remplit, qui ne peut être
que le cérotégument. On s’en convainc si l’on s’exerce à enlever la
pellicule cérotégumentaire dans la région dorsale d’un fémur, car
on constate, lorsqu’on réussit l’opération, que la pellicule fait corps
avec un moulage interne parfait de l’organe trachéen, de telle sorte
que deux fils bruns, remplissages des deux branches brachytra-
chéennes, en partent sous elle. Sur le fémur ainsi dépouillé la brachy-
trachée et son vestibule sont clairs et limpides. On voit les mêmes
détails qu’avant et d’autres en plus, comme les bords précis de la
longue fente stigmatique (fig. C).
Le cérotégument obture donc les stigmates ; il remplit les vesti-
bules trachéens, les brachytrachées et les saccules. Sans doute
n’apporte-t-il aucun obstacle au déplacement des gaz.
Sa couleur foncée nous donne l’explication du trait noir qui orne
le dos des fémurs dans le genre Ameronothrus. Plusieurs auteurs ont
remarqué ce caractère, Jacot par exemple, qui le représente pour
marinus (4, PI. XX, fig. 3), et Willmann pour nigrofemoratus
(8, p. 154, fig. 1), mais aucun n’a parlé de sa vraie signification.
Jacot l’a pris pour une carène (4, p. 333). En réalité c’est le rem-
plissage, par le cérotégument, du vestibule trachéen sous le stig-
mate, entre les points de départ des deux branches brachytra-
chéennes. Cette région est représentée sur la figure B par la bande à
ponctuation accentuée. L’absorption de lumière y est plus forte que
dans la brachytrachée parce que le cérotégument de remplissage
y est verticalement plus épais. Peut-être y est-il aussi plus coloré.
Aux stases immatures les brachytrachées fémorales sont repré-
sentées par une aire poreuse paraxiale à I- 1 1 et à peu près ventrale
à III- IV. Je n’ai rien vu à la place des saccules tibiaux et des brachy-
trachées trochantérales III- IV. Inversement tous les tarses ont une
aire poreuse proximo-ventrale, alors que l’adulte n’a pas d’organe
trachéen à ces articles.
— 169
6. D’après ses conditions d’existenoe à Trégastel A. marinus
devrait être vivipare. Cependant il ne l’est pas. J’ai dit plus haut
qu’en brossant les rochers on peut recueillir ses œufs. Ceux-ci
contiennent une larve prête à éclore et qui éclot certainement très
vite après la ponte. Les mêmes larves mûres, entourées par la paroi
très mince de l’œuf, se voyaient d’ailleurs facilement dans la plu-
Ameronothrus marinus (Banks). Organes trachéens des pattes. — A (X 275), fémur I
droit séparé du trochanter et vu latéralement. — B (X 275), vd., vu dorsalement,
un peu incliné du côté antiaxial afin que la fente stigmatique soit à égale distance
des deux contours apparents latéraux. — C ( X 620), comme en B, mais plus grossi et
après enlèvement de la couche brune eéro-tégumentarre ; les poils d et V ne sont
représentés que par leur base. — D ( X 365.), trochanter IV gauche isolé, vu latérale-
ment. — E ( X 365), partie externe du même, vue de dessus ;la face paraxiale aplatie
portant le stigmate est orientée à peu près verticalement ; le pédoncule est coupé. —
F ( X 1360), stigmate du même, et départ des '2 branches de la brachytrachée, après
enlèvement de la couche brune ; le trochanter est orienté latéralement comme en D,
mais il est vu du côté paraxial. — O { X 445), région disto-ventrale du tibia I droit,
vue latéralement. — 6a, brachytrachée, branche antérieure bp, id., branche pos-
térieure ; s, saccule ; t, tendons ; tous les organes trachéens sont ponctués.
— 170 —
part des femelles que j’ai récoltées. Rien ne paraît représenter
la prélarve, à moins que l’œuf ne soit qu’un deutovum.
7. Voici les principaux caractères concernant la pilosité :
Notogaster unidéficient chez l’adulte comme chez les nymphes.
Formule anale (0 — 0 — 3,0 — 3,2 — 3,2). Formule génitale (1 —
3 — 5 — 6). Un poil aggénital à partir de la deutonymphe. For-
mules coxisternales : de la larve (2 — 1 — 2) ; de la protonymphe
(3 — 1 — 2 — 1) ; de la deuto-, de la tritonymphe et de l’adulte
(3 — 1 — 2 — 2).
Palpe à formule normale avec le 2e poil du fémur existant dès la
larve. Quatrième patte de la protonymphe (0 — 0 — 0 — 0 — -7).
Aux pattes les formules sont pour les poils, de la première stase
à la- dernière :
Trochanters : I-II (0 — 0 — 0 — 0 — 0) ; III (0 — 1 — 2 — 2 — 2) ;
IV (0 — 0 — 1 — 1).
Fémurs : I-II (2 — 2 — 4 — 4 — 4) ; III (2 — 2 — 3 — 3 — 3) ;
IV (0 — 2 — 2 — 2).
Génuaux : I-II (3 — 3 — 3 — 4 — 4) ; III (2 — 2 — 2 — 2 — 2) ;
IV (0 — 2 — 2 — 2).
Tibias :I(4 — 4 — -4 — 5 — 5);II(3 — 3 — 4 — 5 — 5);
III (2 — 2 — 2 — 4 — 4) ; IV (0 — 2 — 4 — 4).
Tarses : I (16 — 16 — 16 — 18 — 18) ; II-III (13 — 13 — 13 —
15 — 15) ; IV (7 — 12 — 12 — 14).
Les solénidions de l’adulte et leur développement répondent
aux formules normales (2, p. 25). Tous les solénidions sont associés
à des poils. Celui du palpe est associé au poil culminai. Ceux des
génuaux et des tibias sont associés à des poils d qui sont grands,
même à l’adulte. Au tarse I les 2 solénidions forment avec ft " et
le famulus une touffe qui pousse dans un trou de l’ectostracum
commun aux 4 organes. Au tarse II chaque solénidion est associé
à un poil fastigial, le larvaire à ft' et le deutonymphal à ft".
8. Chacun des caractères suivants qu’a le genre Ameronothrus
(d’après les exemplaires de Trégastel) est particulier à ce genre parmi
les Oribates à trachées normales :
a. Un notogaster à 30 poils à la stase adulte (unidéficience). Les
autres Oribates à trachées normales sont au moins bidéficients
à cette stase.
b. Des poils itéraux au tarse IV. Ils se forment à l’adulte.
c. A tous les tibias et génuaux des poils d qui sont grands à l’adulte,
malgré leur couplage aux solénidions © (ou ©i) et tr.
d. Pas de lames tectopédiales.
e. Séparation incomplète, même à l’adulte, entre l’hypostome
et les pièces maxillicoxales.
/. Texture relativement souple du squelette chitineux, rappelant
les Camisiidés ou les Nothridés plutôt que les Oribates supérieurs.
Il me semble extrêmement remarquable que l’on puisse trouver
6 caractères distinctifs aussi importants, très différents les uns des
autres, ayant tous le sens d’une moindre évolution, entre Amero-
nothrus et le groupe des Oribates à trachées normales. Cela nous
donne le droit de dire, dans l’état de nos connaissances, que le genre
Ameronothrus est le plus primitif de ce grand groupe.
9. De quels autres Oribates faut-il rapprocher ceux du genre
Ameronothrus ? On a vu en eux d’abord des Scutovertex, puis un
genre particulier voisin de Scutovertex. Willmann cependant, avec
raison, a émis des doutes sur ce rapprochement (7, p. 143, en renvoi)
et il pense plutôt à faire pour eux une nouvelle famille et à la mettre
à côté des Cymbaeremaeidés.
Il est en effet nécessaire de créer pour le seul genre Ameronothrus
une nouvelle famille qui s’appellera par conséquent les Amerono-
thridae, mais une comparaison attentive d’A. marinus avec Scuto-
vertex minutus (Koch) et Cymbaeremaeus cymba (Nie.), à toutes les
stases, ne m’a pas révélé des motifs pour rapprocher Ameronothrus
de Cymbaeremaeus plutôt que de Scutovertex.
Pour le moment la nouvelle famille des Ameronothridae est sim-
plement à placer à la base des Oribates à trachées normales. Son
grand intérêt vient de ce qu’elle est seule, parmi ces Oribates, à
avoir des caractères qui la rapprochent nettement d’Oribates non
trachéens
Bien entendu cela ne veut pas dire qu’elle n’ait pas beaucoup
plus de caractères communs avec les Oribates à trachées normales.
Il est curieux par exemple de trouver chez Ameronothrus les mêmes
brachytrachées fémorales à deux branches que chez Cymbaeremaeus
(1, p. 115) ; mais le même type à deux branches existe aux fémurs I
et II de Scutovertex, avec cette seule différence qu’il est plus per-
fectionné dans ce dernier genre, les brachytrachées courtes et raides
y étant devenues de vraies trachées, longues et souples. De même,
il est curieux de constater que les nymphes et les larves d’ Amero-
nothrus, par leur forme générale et leurs gros plis, ressemblent
à celles de Scutovertex, mais aussi bien à celles d’ Achipteria, alors
qu’il ne peut être question d’un rapprochement entre les adultes
de ce dernier genre et ceux d' Ameronothrus.
II. — La Parthénogenèse démontrée pour CAMISIA.
SEGNIS (Herm.).
J’ai procédé avec C. segnis comme avec Platynothrus peltifer.
Un exemplaire de C. segnis, appelé n° 4, a été recueilli à la stase
— 172 —
«
tritonymphale, le 16 juillet 1946, sur un rameau d’érable, aux envi-
rons de Périgueux. Mis en eel‘lnler isolément, il s’est transformé en
adulte le 1er août. Cet adulte vierge, toujours isolé en cellule, a
pondu, du 11 au 13 novembre, 3 œufs qui ont éclos les 26 et 27
novembre, et les 3 larves sont devenues des protonymphes les 13,
18 et 21 janvier 1947.
Un autre exemplaire, dit n° 6, recueilli également à la stase
tritonymphale, au même endroit, le 18 août 1946, et élevé exacte-
ment dans les mêmes conditions, est devenu adulte le 8 septembre,
a pondu 5 œufs du 2 au 7 décembre et ceux-ei ont éclos du 24 au
30 décembre.
Les 3 protonymphes du n° 4 et les 5 larves du n° 6 sont? actuelle-
ment en parfait état et continuent leur croissance.
On remarque la lenteur du développement. Je suppose qu’elle a
été exagérée par le froid, assez vif dès novembre. C’est probable-
ment aussi le froid qui a interrompu la ponte.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Erratum a des Séries précédentes.
Dans la 16e série (Bull. Mus., t. XV, 1943), p. 417, au lieu de « diffé-
renciation » lire « dédifférenciâtion ».
Dans la lre série (Bull. Mus., t. III, 1931), p. 133 à 144, au lieu de
« gnathostome » lire « gnathosome ».
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.).- — Les organes respiratoires secondaires des Oribatcs
(Ann. Soc. Entom. France, t. CIII, p. 109 à 146, 1934).
2. Id. — Les poils et les organes sensitifs portés par les pattes et le palpe
chez. les Oribates (3e partie) . (Bull. Soc: Zool. France, t. LXXI, p. 10 à
29, 1946).
3. Haibert (J. N.). — The Acarina of the seashore (Proc. Royal Irish Ac.,
t. XXXV, section B, p. 106 à 152, 1920).
4. Jacot (A. P.). — An intertidal moss mite in America (Journ. N. Y.
Entom. S oc., t. XLU, p. 329 à 336, 1934).
5. MfcuAEi. (A. D.). — British Oribatidae, t. PI. Ray Society. London 1888.
6. Oudemans (A. C.). — Further Notes on Aeari (Tijdschr .voor Entom.,
t. XLIII, p. 109 à 128, 190©).
7. Willmann (C.). — - Moosmilben, in Dahl, Tiertv. Deutsch., 22. V.
p. 79 à 200, 1931.
8. Id. — Beitrag zur Kenntnis der Acarofauna der ostfriesischen Inseln
(Abh. Nat. Ver. Bremen, t. XXX, p. 152 à 169, 1937).
— 173
Étude sur quelques Cryptops (Myriapodes-Chilopodes).
Par Jean-Marie Démangé.
K. W. Verhoeff dans un travail intitulé « Uber europaische
Cryptops Arten » en 1931 étudie un certain nombre d’espèces et de
variétés appartenant au genre Cryptops, entre autres C. anomalans
Newp., C. Savignyi Leach, C. Savignyi hirtitarsis Brol. Il y joint
un tableau de détermination très intéressant utilisant des caractères
entièrement nouveaux. Nous en avons relevé un particulièrement
sur la chaetotaxie antennaire, dans ses figures.
Selon Verhoeff l’article 10 de l’antenne de C. anomalans Newp.
possède une série de longues soies à la base (fîg. 1).
Verhoeff ne reconnaît pas la validité de C. Savignyi et de sa
variété hirtitarsis, décrit par Brolemann, et considère ces deux
Myriapodes synonymes de C. anomalans Newp. le premier étant
le et le second la Ç. Il donne comme raison que les trois derniers
articles des pattes terminales sont plantés de soies longues mais
n’ont pas de crins courts. Puis il précise les caractères sexuels
du (J, où la pilosité est courte, et de la $ où la pilosité est longue.
Un autre point nous a frappé dans le tableau de Verhoeff, c’est
la présence ou l’absence d’un champ de soies courtes à côté de la scie
tibiale des pattes terminales. Il déclare au point / que si les sillons
céphaliques sont interrompus le champ pileux manque au tibia
et au point h, un peu plus loin, se rapportant à C. anomalans Newp.
= Savignyi Leach, 1 $ = hirtitarsis Brol.) qu’il n’existe pas de
champ pileux.
II. W. Broi.emann dans « Notes sur quelques Cryptops » en 1928
déclare « en ce qui concerne C. Savignyi Leach nous considérons
que c’est C. anomalans Newp.'» et décrit une variété nouvelle de
cette espèce, C. Savignyi hirtitarsis, puis il donne les deux diagnoses
en 1930 dans ses « Eléments d’une faune des Myriapodes de France —
Chilopodes ».
En déterminant des Cryptops de la collection du Muséum d’ His-
toire Naturelle et de notre collection personnelle nous avons été
amené à étudier les Cryptops anomalans Newp., Savignyi Leach,
Savignyi hirtitarsis Brol.
1. Il est écrit C. anomalans Newp. ( Cf = Savignyi Brol. Ç — hirtitarsis Brol.) mais
nous sommes persuadé qu’il y a une erreur d’impression.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 174 —
Nous ne sommes pas tout à fait de l’avis de Verhoeff, parti-
culièrement en ce qui concerne la synonymie C. anomalans Newp.
(cJ = Savignyi Leach, Ç = hirtitarsis Brol.) et nous nous rangeons,
au contraire, du côté de Brolemann. En effet les C. anomalans (J
ou $ que nous avons étudiés ont les caractéristiques suivantes :
sillons céphaliques complets, sternites relativement courts, une
couronne de soies à l’article 10 des antennes. Pour C. Savignyi
hirtitarsis Brol. seule l’interruption des sillons céphaliques et la
longueur des sternites le différencie de C. Savignyi Leach (la pilosité
10e article antennaire. — Fig. I. chez C. anomalans Newp. d’après Verhoeff.
Les microchètcs ne sont pas toutes représentées pour la simplification du dessin. —
Fig. 2. chez une espèce de C. anomalans Newp. de Bucarest. — Fig. 3. chez un C. Savi-
gnyi Leach d’Eure-et-Loir. — Fig. 4. chez le type de C. Savignyi hirtitarsis Brol...
des pattes terminales mise à part) ; les deux espèces possédant une
double couronne de soies contrairement à C. anomalans Newp.
Nous pouvons résumer ces caractères pour les trois espèces en un
tableau.
C. anomalans Newp.
Sillons céphaliques com-
plets.
Sternites relativement
courts.
1 couronne de longues
soies.
(%■ 2).
C. Savignyi Leach.
Sillons céphaliques com-
plets.
Sternites relativement
courts.
2 couronnes de longues
soies.
(fîg. 3).
C. S. hirtitarsis Brol.
Sillons céphaliques in-
terrompus.
Sternites longs.
2 couronnes de longues
soies. 1
(fig- 4).
1. Ce caractère a été trouvé sur le type de Brolemann.
175
Il est étonnant que Verhoefff dans son étude n’ait pas tenu
compte d’un caractère différentiel particulièrement important,
l’interruption des sillons céphaliques 1 de C. S. hirtitarsis Brol. qui
a lui seul l’écarte de C. anomalans Newp. ainsi que la double cou-
ronne de soies qui le rapproche de C. Savignyi Leach.
Nous ne pouvons tirer aucune conclusion quant à la variété
Schassburgensis d 'anomalans, possédant elle aussi une interruption-
dans les sillons céphaliques, n’ayant pas étudié le type, mais à notre
avis sc’est à sa place ou tout au moins à côté qu’aurait dû figurer
C. Savignyi hirtitarsis Brol. dans le tableau de Verhoeff.
Nous avons dit plus haut que Verhoeff pensait que lorsque les
sillons céphaliques étaient interrompus il n’y avait pas de champ
pileux à côté de la scie tibiale et qu’il en notait l’absence pour
C. anomalans Newp. Or nous sommes obligé de constater que
C. S. hirtitarsis Brol., qui a les sillons interrompus, possède un
champ pileux à côté de la scie tibiale ainsi que C. anomalans Newp.
et C. Savignyi Leach qui eux les ont complets. Dans tous ses tra-
vaux Brolemann parle de cette brosse pour les trois Myriapodes.
Il est impossible de penser que cela ait échappé à Verhoeff et il
ne peut s’agir que d’une erreur qu’il était important de rectifier.
D’après ce qui précède nous pouvons établir la clef suivante.
1) Sillons céphaliques complets 2
Sillons céphaliques interrompus C. Savignyi hirtitarsis Brol.
2) Une couronne de soies aux articles antennaires
C. ANOMALANS Newp.
Deux couronnes de soies aux articles antennaires. .C. Savignyi Leach-
Les caractères des espèces Savignyi et anomalans sont parfaite-
ment identiques sauf les couronnes de soies aux articles antennaires.
Ce caractère étant encore incomplètement étudié, surtout à cause
du trop petit nombre de specimens de C. Savignyi, ne peut nous
permettre maintenant de séparer les deux Myriapodes et d’en faire
des espèces distinctes. Il n’est pas à négliger malgré tout mais nous
nous permettrons de garder la synonymie que Brolemann a publiée
bien avant nous, c’est à dire C. Savignyi Leach = C. anomalans,.
en attendant d’avoir un matériel suffisant pour trancher cette
question. Quant à C. Savygnyi hirtitarsis Brol. il ne fait aucun
doute qu’il n’est pas la 2 de C. anomalans Newp.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Brolemann dans une note de 1928 écrit « l’interruption des sillons céphaliques....
sont des structures qui se rencontrent chez des jeunes de 19 mm de C. Savignyi »..
Ces sillons se complètent au cours du développement et sont ininterrompus chez
l’adulte. Cet auteur était un trop bon observateur pour avoir confondu un adulte et un
immature. Nous considérerons donc l’interruption des sillons céphaliques comme
un caractère d’adulte. D’ailleurs le type est d’une longueur de 22 mm.
176
BIBLIOGRAPHIE
Attems C. 1930. — Scolopendromorpha. Tier. 54 Lief.
Brolemann K. W. 1920. — Un nouveau Cryptops de France. Bull. soc.
Hist. Nat. Toulouse XL VIII, 1er Trimestre.
— 1928. — Notes sur quelques Cryptops (Myriapodes-Chilopodes).
Bull. soc. Hist. Nat. Toulouse LVII.
— 1930. — Eléments d’une faune des Myriapodes de France, Chilopodes.
Imprimerie Toulousaine.
Kraepelin K. 1903. — Révision der Scolopendriden. Mitth. Nalurh.
Mus. Hamburg XX.
Verhoekk K. W. 1931. — Uber europâische Cryptops Arten. Zool. Jahrb.
62 abt. Syst.
— 177 —
Nouvelles stations de Symphyles, distinçtion
ET RAPPORT NUMÉRIQUE DES SEXES.
Par R. Chardard.
I. — Liste des nouvelles stations. 1
Jura 1) Région de Voiteur : rives de la Seille, 260 m. 2) Lons-le-Sau-
nier : pare du Puits Salé, 258 m.
Ain 3) Bourg-en-Bresse : parc près de la gare, 220 m. 4) Le Plantay :
village et monastère, 220 m. 5) Poncin et environs : 260-275 m. 6) Labalme,
550-575 m. 7) Cerdon : jardin au village, talus près de la gare, bois à Préau,
299-300 m. 8) Bettant : bois à 300 m. à l’O. de Bettant-bas, 250 m.
Rhône 9) Lyon : versant sud de Fourvières, 275-290 m. 10) Lyon : près
de la gare Saint-Clair 175 m. 11) Lyon : serres de la Tête-d’Or, 170 m.
Savoie 12) Aix-les-Bains : bois du Petit-Port, 260 m. 13) Vimines :
chalet de Maupas, 360 m.
Isère 14) Grenoble : l’Ile-Verte, au pied des remparts, 250 m. 15) Saint-
Georges-de-Commiers : jardinets près de la gare, 295 m. 16) Pierre-châtel
et environs : Fugières, Le Villaret, gare de Peychagnard-Grey, 850-1050 m.
Drome 17) Valence : parc Jouvet, 80 m.
Ardèche 18) Guillerand : Granges-les-Valence, ruines près du pont.
80 m.
Vaucluse 19) Avignon : rocher des Doms, 40-50 m. 20) Bédouin :
rives de la Méde, 300 m. 21) Mont-Ventoux, 1.250 m. 22) Mont-Ventoux,
1.450 m. 23) Mont-Ventoux, 1.907 m.
Gard 24) Nîmes et environs, 38-45 m. 25) Le Vigan : jardin près de
la gare et vallons de Coularou et du Travers, 240-290 m. 26) Avèze : la
Bouisse, 275 m.
Hérault 27) Cazilhac : rives près de l’Hérault 150 m. 28) Montpellier
et environs, 25-45 m. 29) Lattes : jardin près de la gare, 7 m. 30) Palavas :
talus près de la gare, 2 m.
II. — - Liste des espèces récoltées en ces stations.
Geophilella pyrenaica Ribaut 2 : 3 (1 ad. Ç) ; 5 (2 1. 10 pp.) ; 12 (1 1.
7 pp., 4 1. 8 pp., 3 1. 9 pp) ; 14 (1 I. 10 pp.) ; 15 (1 1. 8 pp.) ; 16 (2 1. 8 pp.
1. Les Symphyles étudiés ici ont été récoltés par M. P. Remy et sa fille Louise,
M. R. Bourgoin, Mlle Fr. Bonnefoy au cours de leur voyage du 15 août au 18 sept.
1ÎV45 ; le nombre de mètres qui suit chaque station indique l’altitude de celle-ci.
2. Les nombres en gras sont les numéros des stations. Entre parenthèse sont ceux
des individus récoltés dans la station ; ad = adulte; 1 = larve ; pp = paire de pattes.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 178 —
1 ad. Ç) ; 19 (1 1. 9 pp.) ; 20 (1 1. 8 pp., 2 1. 9 pp., 2 1. 10 pp., 2 1. 11 pp.
1 ad. Ç) ; 24 (1 1. 10 pp.) ; 25 (1 1. 9 pp., 1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp.).
Symphylellopsis subnuda Hansen : 5 (1 1. 9 pp., 1 1. 11 pp.) ; 6 (1 1.
8 pp.) ; 7 (1 1. 8 pp.) ; 8 (1 1. 9 pp.) ; 9 (1 1. 9 pp.) ; 10 (2 1. 10 pp.) ; 11
(1 ad. Ç) ; 13 (1 1. 7 pp.) ; 16 (1 1. 7 pp., 4 1. 9 pp., 5 1. 10 pp., 2 1. 11 pp.,
1 ad. $) ; 17 (1 ad. ^) ; 19 (1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp.) ; 20 (1 1. 8 pp., 2 1. 10 pp.,
1 ad. Ç) ; 24 (3 1. 10 pp.) ; 25 (1 1. 9 pp., 1 1. 11 pp., 1 ad. Ç) ; 28 (1 1. 8 pp.,
5 1. 9 pp.) ; 30 (1 1. 8 pp., 1 1. 9 pp., 1 1. 10 pp.., 2 1. 11 pp.).
Symphylellopsis balcanica Remy 1 : 25 (1 1. 8 pp.) ; 29 (1 ad. çj).
Scolopendrella notacantha Gervais : 6 (1 1. 8 pp.) ; 7 (2 1. 8 pp., 1 1. 10 pp.,,
1 1. 11 pp.) ; 16 (1 1. 11 pp.) ; 28 (1 1. 10 pp. 2 ad. dont 1 $ et 1 Ç).
Symphylella vulgaris Hansen : 4 (2 1. 9 pp.) ; 5 (1 1. 11 pp.) ; 6 (1 1.,
10 pp.) ; 7 (1 1. 8 pp., 5 1. 9 pp., 3 1. 10 pp., 1 1. 11 pp., 1 ad. Ç) ; 11 (1 1
8 pp., 1 ad. ; 12 (2 lt 8 pp., 2 1. 10 pp.) ; 13 (1 1. 9 pp., 1 1. 10 pp.) ;
14 (1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp., 1 ad. $) ; 16 (2 1. 9 pp., 2 1. 10 pp., 1 1. 11 pp.,
4 ad. Ç) ; 18 (1 1. 7 pp„ 1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp.) ; 19 (1 1. 10 pp.) ; 20 (1 1.
9 pp., 4 1. 10 pp., 4 1. 11 pp.) ; 21 (2-1. 9 pp.) ; 22 (1 1. 11 pp.) ; 23 (2 1. 8 pp.,
2 1. 9 pp., 4 1. 11 pp., 6 ad. dt. 5 Ç et 1 çj) ; 24 {3 1. 8 pp., 1 1. 9 pp., 2 1.
10 pp., 4 1. 11 pp., 2 ad. $) ; 25 (1 1. 10 pp., 2 1. 11 pp.) ; 26 (3 1. 10 pp.) ;r
27 (2 1. 10 pp., 2 ad. dt. 1 et 1 Ç) ; 28 (2 1. 9 pp., 6 1. 10 pp., 2 1. 11 pp.) t
30 (1 1. 11 pp.).
Scutigerella immaculata Newport : 1 (1 1. 10 pp.) ; 3 (1 1. 8 pp., 1 1.., ;
9 pp., 1 1. 10 pp.) ; 4 (1 1. 8 pp.) ; 5 (1 1. 8 pp., 1 1. 11 pp., 2 ad. <J) ; 6 (1 L
7 pp., 1 1. 8 pp., 1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp., 2 ad. : i $ et 1 Ç) ; 7 (3 1. 8 pp.
1 1. 9 pp., 2 1. 11 pp., 7 ad. : 3 et 4 $) ; 8 (2 ad. g) ; 11 (1 1. 7 pp., 1 1.
11 pp.) ; 12 ( 2 1. 8 pp.) ; 14 (1 1. 11 pp., 1 ad. Ç) ; 16 (2 1. 8 pp. 1 1. 9 pp.,
3 1. 10 pp., 3 1. 11 pp., 11 ad. : 6 $ et 5 $) ; 20 (4 1. 9 pp., 2 1. 11 pp., 3 ad..
2 $ et 1 <j) ; 21 (1 1. 11 pp.) ; 22 (1 ad. $) ; 23 (1 1. 8 pp., 2 1. 11 pp.) t
25 (3 1. 9 pp., 2 1. 10 pp., 1 1. 11 pp., 5 ad. : 4 $ et 1 Ç) ; 28 (2 1. 10 pp.,
1 1. 11 pp., 6 ad. : 2 ^ et 4 $) ; 29 (2 1. 11 pp.).
Hanseniella nivea Scopoli : 2 (1 ad. £) ; 5 (1 1. 9 pp.) ; 12 (2 1. 9 pp.,
1 1. 10 pp., 3 1. 11 pp., 4 ad. : 2 $ et 2 $) ; 27 (1 1. 10 pp., 1 1. 11 pp.) t
28 (1 1. 9 pp., 1 1. 10 pp., 4 1. 11 pp., 4 ad. : 1 et 3 Ç).
III. — Distinction des sexes.
Les Symphyles ne présentent pas de caractères sexuels secon-
daires très nets, aussi la distinction des sexes est-elle chez eux assez
difficile. Elle n’a pu être faite avec certitude que depuis très peu de
temps. Latzel (1884) dit qu’il semble que les individus les plus
petits soient des ; Grassi (1889) et Fillinger (1931) émettent
une opinion analogue ; en réalité pour distinguer les sexes, il faut
faire appel aux caractères de l’orifice génital, qui s’ouvre sur la ligne
1. Cette espèee n’était connue que de Rabitlje près de Plevlje (Yougoslavie) et de
Kalabaka (Thessalie), où Remy l’a rencontrée en 1933 ; pour la répartition des autres
espèces, voir Remy, Arch. Zool. exp. et gén. N. et Rev. ; 1943, T. 83.
— 179
médioventrale du 4e segment, très légèrement en avant de l’inser-
tion des pattes.
La description complète de la région tout à fait antérieure de l’ap-
pareil génital des Symphyles a été donnée par Fillinger (1931),
Ribaut (1931), Verhoeff (1933), Larrieu (1934), Michelbacher
(1938) et Tiegs (1945). Ces auteurs ne sont pas d’accord entre eux \
Fig. 1. — Orifice génital Cf de Scut. immaculata (animaux conservés dans l’alcoo1,
éclaircis dans l’eau glycérinéc + potasse.)
Fjg. 2. — Orifice génital Cf de Scut. immaculata (animal fixé et monté dans le baume).
Fig. 3. — Orifice Cf de Symphylellopsis subnuda.
Pour Ribaut, l’orifice génital « est bien visible chez la femelle,
dont la vulve se présente sous la forme d’un sclérite circulaire muni
de soies, que parcourt un sillon longitudinal médian, en lui donnant
un vague aspect de grain de café. Il peut, par contre, chez le mâle,
échapper complètement à l’observation. Il n’y a point ici de sclérite
préorificial. Au fond et vers l’extrémité postérieure d’une large
dépression longitudinale médiane de la région intercoxale, on voit,
1. La bibliographie qui accompagnait ce travail a été supprimée, faute de place.
— 180 —
plus ou moins facilement, suivant les espèces et peut-être aussi les
individus un petit mamelon, dont la surface ne présente pas d’orne-
mentation particulière et qui doit correspondre à l’orifice génital. »
D’après Fillinger 1 qui a examiné des Scutigerella immaculata
de l’Ohio, les $ sont généralement plus petits, l’orifice génital est
entre 2 plaques sternales dont la forme et les dimensions varient
suivant le sexe, chez le £ elles sont sensiblement quadrangulaires
et allongées. Placées en avant de l’orifice génital, elles forment un Y
dont la pointe est occupée par lui. Chez la femelle, elles sont trian-
gulaires et encadrent le dit orifice ; la hase du triangle regarde ver»
la partie antérieure de l’animal tandis que la pointe est dirigée vers
l’extrémité postérieure.
Larrieu relate aussi que l’orifice génital est bien plus visible
chez la $ que chez le £ 1 2. Dans le 1er cas il est protégé par une
plaque très apparente hérissée de poils, présentant un sillon médian
dans lequel se trouve le passage, ce qui donne à l’ensemble l’aspect
d’un stomate. Chez le mâle au contraire, l’orifice est situé sur un
manchon dont la surface ne présente pas d’ornementation. Il se voit
très difficilement et échappe même complètement à l’examen chez
certains individus car il se trouve dans une dépression longitudinale
de la paroi ventrale.
Verhoeff qui a examiné Scutigerella immaculata, est arrivé à un
résultat exactement contraire à celui qu’a obtenu Ribaut. Les indi-
vidus que celui-ci a pris pour des <$ sont en réalité des Ç. D’autre
part, d’après Verhoeff, ce que Ribaut a pris pour un sclérite en
grain de café, n’existe pas : c’est la projection des vésicules séminales
(uteri masculini : Schmidt 1895).
Pour Verhoeff (p. 103-104) l’orifice $ à l’aspect d’un T retourné
bout pour bout ; c’est une fente longitudinale médio-ventrale con-
fluant à son extrémité postérieure avec une fente transversale.
L’orifice (p. 95) est une fente longitudinale située entre les branches
de la 4e paire de pattes, et difficilement visible.
Michelbacher (1938) figure l’aire génitale du £ et de la Ç de
Scutigerella immaculata de Californie ; il confirme la description
qui en a été donnée par Verhoeff il reconnaît que Fillinger,
Ribaut, et Larrieu ont confondu les sexes. L’aire génitale Ç est une
dépression triangulaire, ouverte vers l’avant ; Michelbacher ne
précise pas la position de l’orifice Ç dans cette aire.
Tiegs, décrit faire génitale de son Hanseniella agilis d’Australie ;
l’orifice <£ est une fente longitudinale située entre 2 sclérites incur-
vés, semblables à ceux que Verhoeff et Michelbacher ont décrits
1. Je ne connais le travail de Fillinger que par l’analyse qu’en a donné Larrieu.
Je n’ai pu établir s’il était ou non antérieur «à celui de Rtbaut.
2. Je n’ai pu reconnaître si ce passage du mémoire de Larrieu expose les résultats
des recherches personnelles de cet auteur ou celles de Fillinger.
— 181 —
chez Scutigerella immaculata ; l’orifice $ s’ouvre dans une dépres-
sion épidermique triangulaire, située entre les sclérites de la base des
pattes du 4e segment.
Fig. 4. — Orifice Ç de Scut. immaculata (conservé dans l’alcool, — éclairci dans l’eau
glyccrinée •+- potasse).
S = style = SG = sac coxal — G = aire génitale.
Fig. 5. — Orifice $ de Scut. immaculata (fixé au Boum-Hollande monté au baume).
Fie. 6. — Orifice Ç de Hansenie.Ua nivea (alcool, eau glycérinée + potasse).
J’ai examiné les Symphyles récoltés dans d’autres régions d’Eu-
rope occidentale et des Balkans par P. Remy et ceux qui sont
signalés dans la liste ci-dessus ; en tout 9 espèces : les 7 de cette liste
182 —
ainsi que Symphylellopsis arvernorum Ribaut et Hanseniella caldaria
Hansen.
■Orifice $. J’en ai reconnu 3 types :
1er Type. Scutigerella immaculata. L’orifice génital est chez ces
animaux conservés dans l’alcool une dépression triangulaire médio-
ventrale largement ouverte vers l’avant et limitée à droite et à
gauche par les coxites des 4e pattes. Cette dépression n’a pas tout à
fait la forme d’un entonnoir coupé par un plan axial. Chacune de ses
Fig. 7. — Orifice Ç de Symphylelolpsis nivea.
Fig. 8. — Coupe de Scut. immaculata Ç passant par l’endroit où les oviductes
glandulaires se jettent dans la gouttière commune.
— 183 —
deux régions latérales est plus déprimée que la région médiane, qui
forme une croupe subconique s’affaissant vers l’arrière ; ainsi la
dépression présente 2 gouttières latérales divergeant vers l’avant.
A l’extrémité postérieure de chacune des gouttières débouche un
oviducte, dont la partie voisine de l’orifice est glandulaire (coupe
fig. 8) et présente un renflement visible à travers les téguments.
Cependant, l’observation des animaux fixés dans le liquide de
Bouin et Hollande ou de Dubosq montre que la dépression est plus
étroite et que ses bords latéraux sont moins divergeants. Je suis
tenté de croire que l’aire génitale est moins déformée par la fixation
dans ces liquides que par le séjour en alcool.
2e Type Ilanseniella nivea présenté également par H. caldaria. Il
diffère légèrement du précédent. Entre les 2 coxites des 4e pattes, il
y a une dépression mais celle-ci est plus étroite et plus longue que
dans le cas précédent, ce qui tient au fait que les coxites IV sont
plus rapprochés l’un de l’autre dans une partie antérieure, leurs
bords internes étant subparallèles. Comme la précédente, cette
dépression présente 2 chenaux latéraux profonds, mais ils sont
séparés l’un de l’autre par une crête étroite, longitudinale et non
plus subconique.
3e Type Symphylella cul paris. Présenté également par Geophilella
pyrenaica, Symphylellopsis arvernorum, S. subnuda, Scolopendrella
notacantha : l’orifice génital est un cratère s’ouvrant au sommet
d’un petit mamelon, un peu en arrière duquel se trouve une crête
tégumentaire transversale, sinueuse, moins accentuée sur les bords
qu’en son milieu. L’orifice génital est souvent renflé par une matière
d’aspect mucoïde.
Orifice - — On trouve moins de variétés dans l’aire génitale <$.
L’ouverture génitale est une fente longitudinale, par laquelle peut
faire plus ou moins saillie au dehors l’atrium génital évaginé, fonc-
tionnant comme pénis ; l’orifice est entre 2 sclérites réniformes
se regardant par leur face concave et portant des poils coniques et
des élevures chitineuses.
L’aspect des sclérites et de la fente située entre eux rappellent
un peu celui d’un stomate classique de Phanérogame avec son
ostiole.
Cependant chez Symphylellopsis subnuda, les sclérites sont moins
épais et leurs contours sont plus difficilement discernables ; ces
boucliers sont relativement beaucoup plus courts que chez les formes
précédentes et leur ensemble est plus large que long, contrairement
à ce qui a lieu chez les autres espèces.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
13
184
IV. — Rapport numérique des Sexes.
Nous sommes très mal renseignés sur la proportion des sexes chez
les Symphyles. Michelbacher a constaté chez Scutigerella imma-
culata de Californie à peu près autant de mâles (756) que de femelles
(776). D’après Ravoux (comm. in litt.), il y aurait en Bourgogne
beaucoup plus de Ç que de (2 ^ et 15 Ç dans la région de Dijon).
Mon matériel provient : d’Allemagne : forêt-Noire (250-700 m.) ;
France : Est et Nord-Est (200-1.250 m.), Massif-Central (1.350 m.),
Préalpes (250-1.900 m.), Région méditerranéenne (zone de l’Olivier),
Corse : région maritime = zone de l’Olivier (0 à 400 m.) ; région
intérieure (au dessus de 400 m).
J’ai groupé les stations en 2 zones (Z. Nord, Z. Sud) en prenant
comme séparation la limite de culture de l’Olivier.
Le rapport numérique des sexes est indiqué dans le tableau
suivant :
Evidemment le nombre des individus examinés est beaucoup trop
faible pour qu’on puisse tirer une conclusion sérieuse. On peut faire
remarquer toutefois : que chez Symph. subnuda, Geoph. pyrenaica,
Symph. vulgaris et Scut. immaculata, le nombre des $ est dans les
2 zones plus petit que celui des $ (au total 4 $ pour 17 Ç de G. pyr.,
7 (J pour 29 $ de S. subn., — 38 $ pour 61 Ç de S. vulg., 77 £ pour
99 Ç de S. imm.).
Est-ce par hasard ? ou bien y a-t-il « Spanandrie », phénomène
qui se traduit par une disette de mâle pouvant aller jusqu’à la
disparition complète et que Vandel a étudié chez plusieurs espèces
de Trichoniscus.
Si celle-ci existe, elle serait, résultat tout-à-fait inattendu, plus
sensible dans le Sud que dans le Nord. Ainsi en Lorraine on a 6 ^
pour 17 Ç de Scut. immacul., alors que dans les environs de Dijon,
Ravoux ne trouve que 2 $ pour 15 Ç de Scut. immaculata.
Institut de Zoologie générale de V Université de Nancy et Laboratoire
de Zoologie du Muséum.
Quelques Campodéidês des Landes et du Pays basque
(Aptérygotes Diploures).
Par B. Condé.
I. — Liste des Stations.
Landes. Altitude 25 à 100 m., 22-30 septembre 1946.
1. Labouheyre. — 2. Entre Commensacq et Sabres, au bord de la
Grande Leyre. — 3. Environs de Candale. — - 4. Entre Buglose et
Pontonx. — 5. Herm. — 6. Environs de Magescq. - — 7. Entre
Tosse et Saint-Vincent de Tyrosse.
Pays basque. Altitude 50 à 100 m., ler-5 octobre 1946.
8. Bois de Saint-Pée, au bord de l’Ouhabia. — 9. Entre Sare et
Dancharia. — 10. Entre Sare et le col de Lizarrieta. — 11. Friches
près de la grotte de la Lézéa.
Dans les Landes, toutes les récoltés ont été faites en pleine forêt
de Pins maritimes, le plus souvent au voisinage immédiat d’un cours
d’eau ; les Campodés se collectaient aisément sous l’écorce des
branches en décomposition dans le sol et sous les mousses plaquées
sur la base des troncs ou la couverture morte de la forêt. En Pays
basque, les animaux ont été récoltés dans des bois de feuillus ou
des friches, soit sous les pierres enfoncées ou incluses dans le sol,
soit sous les mousses de la base des troncs.
IL — Liste des Formes 1.
1° Campodea ( Paurocampa ) Rocasolanoi Silvestri 1932. 1 (1),
2 (4), 5 (9), 6 (4), 7 (1), 10 (2).
Les cerques n’étaient pas connus ; ils sont plus courts que le
corps (6/7 pour les plus longs) et comprennent 10 à 15 articles dont
le revêtement est du type fragilis ( fîg. 1) : articles proximaux,
souvent I à III, avec dés macrochètes barbelés sur leur 1 /2 distale
et de courtes soies lisses ; les autres articles avec uniquement de
courtes soies lisses.
Bipartition. Espagne (Huesca) ; nouveau en France.
1. Les numéros des stations sont en caractères gras ; le nombre entre parenthèses
qui suit chacun d’eux est celui des animaux récoltés dans la station.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 186
2° Campodea ( Carnpodea ) Pieltaini Silvestri 1932. 3 (1), 4 (nom-
breux exemplaires), 5 (5), 6 (8), 7 (1), 8 (5), 9 (1), 11 (2).
Tous les exemplaires rencontrés étaient d’un rose vif, surtout
sur le thorax, les larves plus pâles que les adultes ; cette pigmentation,
qui disparaît complètement dans l’alcool à 95°, permettait de dis-
Fig. 1. — Campodea ( Paurocampa ) Rocasolanoi Silvestri. A. Cerque gauche, face
tergale, base et articles I à III. — B. Cerque droit, face tergale, articles VI et VU ;
p = pseudo articulation.
tinguer, sur le terrain, cette espèce des C. (P.) Rocasolanoi et des
C. (C.) Kervillei qui vivaient en sa compagnie et présentaient la
coloration blanc jaunâtre habituelle des Campodea.
Répartition. Espagne (Aralar, Navarra, Oviedo) ; nouveau en
France.
3° Campodea ( Campodea ) Kervillei Denis 1932 a. 6 (11), 8 (8),
9 (4).
Répartition. Connu seulement des Hautes-Pyrénées où il est
très répandu (Denis 1932 a et b).
4° Campodea ( Campodea ) ? Meinerti Bagnall 1918. 10 (4).
Répartition. Identiques à la Ç d’Oo (Hautes-Pyrénées) que
Denis a rapportée avec doute à l’espèce de Bagnall décrite d’An-
gleterre.
5° Campodea (Campodea) plusiochaeta Silvestri 1912. 2 (4).
Répartition. Semble cosmopolite.
BIBLIOGRAPHIE
1918. Bagnall (R. S.). On two new species of Campodea. ( Ent . month.
Mag., LIV, p. 157-159.
1932 a. Denis (J. R.). Sur la faune française des Aptérygotes. XIII.
(Bull. Soc. ent. Fr., XXXVII, p. 75-77).
1932 b. Denis (J. R.). Campodés pyrénéens récoltés par H. Gadeau de
Iverville. (Ibid., Livre du Centenaire, p. 597-614).
1912. Silvestri (F.). Contribuzione alla conoscenza dei Campodeidae
(Thysanura) d’Europa. (Boll. Lab. Zool. Portici, VI, p. 110-147).
1932. Silvestri (F.). Campodeidae de Espana. (Eos, VIII, p. 115-164).
Note sur Stichopus variegatus Semper ( Holothurie ).
Par Gustave Cherbonnier.
En étudiant des exemplaires de Stichopus variegatus provenant
de Mascate (Mer d’Oman), de Madagascar et de la Mer Rouge, je
fus frappé de la forme particulière de certains spiculés deé tentacules,
spiculés permettant de séparer nettement S. variegatus de tous
les Stichopus et, notamment, de deux formes voisines : S. chloro-
notus Brandt et S. horrens Selenka, dont la répartition géographique
est sensiblement la même.
A l’état, vivant, S. chloronotus est facilement reconnaissable à sa
magnifique couleur verte, plus ou moins sombre, sur laquelle se
détachent les pointes orangées des papilles ; S. horrens prend habi-
tuellement une couleur vert olive ponctuée de vert sombre e-t
S. variegatus est presque toujours jaune brun. Si l’on tient compte
du nombre' et de la répartition des papilles dorsales, la séparation
des trois espèces, vivantes ou fraîchement capturées, est relative-
ment facile.
Il n’en est pas de même pour les spécimens conservés en alcool,
qui arrivent à se ressembler à un tel point que l’on doit avoir recours
à un examen attentif des spiculés pour séparer S. variegatus de
S. horrens et, surtout, de S. chloronotus. Or, les spiculés appartien-
nent au même groupe et ne sont pas tellement différents qu’on ne
puisse les confondre lorsque les animaux étudiés ne sont ni de même
âge, ni de même origine. D’où l’importance de la présence, dans les
tentacules de S. variegatus, d’un spiculé caractéristique que je vais
décrire.
Ce spiculé se trouve en assez grande abondance au sommet et
dans la partie moyenne des tentacules. C’est une sorte de fuseau
de 200-250 p de long (fîg. c), très dense, réticulé et portant de nom-
breuses épines disposées sur des rayons verticaux anastomosés. Ils
sont nettement plus petits que les bâtonnets épineux et incurvés
des tentacules.
Les spiculés du tégument (fig. a) et des pieds sont semblables
partiellement à ceux figurés par Semper, Théel, Clark et Panning.
Cependant, chez un grand nombre, le sommet des tours est plus
épineux et on y dénombre jusqu’à une vingtaine de pointes (fig. h, d ).
Mes échantillons, dont la taille varie entre 121 et 181 mm de long,
présentent, par ailleurs, toutes les caractéristiques morphologiques
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 188 —
de S. variegatus : Face ventrale aplatie avec pieds radiaires plus ou
moins sériés ou envahisssant complètement les interradius ; très
abondantes protubérances latérales et dorsales, relativement petites.
Certains échantillons sont complètement décolorés, d’autres sont
rose pâle ou marron clair.
il est étonnant que la présence des spiculés fusiformes des tenta-
cules ait échappé à l’attention des nombreux auteurs qui ont étudié
S. variegatus ; l’absence de matériel provenant des Iles Philippines
(où furent récoltés les échantillons de Sémper) ou d’Gcéanie, ne m’a
pas permis de préciser si l’on retrouvait ee spiculé chez les S. varie-
gatus de ces régions. Il serait intéressant de vérifier ce fait, car les
différences trouvées dans la forme des tourelles ainsi que la présence
du spiculé fusiforme des tentacules me donnent à penser que les
exemplaires de la Mer Rouge et de l’Océan Indien sont soit une
variété de S. variegatus, soit plutôt une espèce inédite propre à ces
mers.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Semper, C. Reisen im Archipel der Philippines. Zweiter Theil. Erster
Band. Ilolothurien. Heft I, p. 73, Tab. XVI, tab. XXX flg. 1-6,
Tab. XXXV, fig. 1.
Tiiéel, Hjalmar. Report Scient, resuit exploring voyage of H. M. S.
« Challenger » 1873-1876. Zoology. Holothurioidea, part. XXXIX,
p. 162 et 191, p. VII, Fig. 7, 1886.
Clark, H.-L. The Holothurians of the Genre Stichopus. In : Billl. Mus.
Comp. Zool. Harvard Coll., vol. LXV, p. 67-68, Cambridge, 1922.
Panning, Albert. Die Trepangfischerei. In : Mi.lt. Iiamburg. Zool. Mus. u.
Institut, Bd. 49, p. 31-33, flg. 4, Hambourg, 1944.
190 —
Les Mollusques de France de la collection Locard.
Mollusques terrestres (9e note). Famille Helicidae (suite).
Par Gustave Cherbonnier.
Helicella (Cernuella) variabilis var. suberis Bourguignat, 1885.
16. — Hélix acompsia Bourguignat, 1864. Calvados : Cabourg. Cha-
rente-Maritime : Coux, La Rochelle, Ile de Ré. Hérault : Mont-
pellier. Oise : Sennevières. Seine : Paris, rue de Grenelle. Seine-et-
Marne : Lagny. Var : Hyères. Vaucluse : Avignon [VI-15].
17. - — Hélix euphorca Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Cannes. Aude :
Mont-Alaric. Calvados : Cabourg [VI-15].
18. — Hélix sitifiensis Bourguignat, 1882. Bouches-du-Rhone : Arles.
Haute-Garonne : Toulouse. Hérault : Lamalou, Montpellier [VI-15].
Helicella (Cernuella) xalonica (Servain, 1880).
1. — Hélix xalonica Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Beaulieu, Cannes,
Menton. Ariège : Foix. Basses-Pyrénées : Saint- Jean-de-Luz. Bou-
ches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Saint- Andéol, Saint-Chamas.
Charente : Angoulême. Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle.
Drôme : Bourg-de-Péage. Finistère : Brest. Gard : Aigues-Mortes,
Alais, Anduze, Fournès, Nîmes, Sazé. Haute-Garonne : Toulouse,
Villefranche-Lauraguais. Hérault : Cette, Lamalou. Lot-et-Garonne :
Agen, Port-Sainte-Marie. Pas-de-Calais : Wimereux. Rhône : Lyon.
Saône-et-Loire : Condal. Seine : Charenton, Paris, Porte de Vitry.
Var : Bagnols, Draguignan, Hyères, Le Luc, Le Puget, Saint-Tropez,
Toulon. Vaucluse : Avignon, Carpentras, Gadagne. Vendée : Saint-
Jean-de-Monts [VI-13].
2. — Hélix aegila Locard, 1887. Alpes-Maritimes : Cannes. Aude :
Mont-Alaric. Charente-Maritime : La Rochelle, Ile de Ré. Gironde :
Bordeaux. Loire-Inférieure : Bourgneuf, Nantes, Saint-Nazaire.
Manche : Saint-Marcoux. Morbihan : Quiberon. Pas-de-Calais :
Wimereux. Var : Le Puget [VI-10],
3. — Hélix alluvionum Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes,
Menton. Calvados : Cabourg, Trouville. Charente-Maritime : Ile de
Ré, La Rochelle, Royan. Gard : Pont-du-Gard, Nîmes. Haute-
Garonne : Toulouse, Villefranche-Lauraguais. Gironde : Bordeaux.
Loire-Inférieure : Nantes, Saint-Nazaire. Maine-et-Loire : Beau-
lieu. Pas-de-Calais : Ambleteuse. Rhône : Lyon, Villeurbanne. Pyré.
nées-Orientales : Amélie-les-Bains, Prades. Tarn. Var : Le Beausset,
Bagnols, Bandol, Carces, Fréjus, Le Luc, Le Puget, Saint-Mandrier,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
191 —
Saint-Raphaël. Vaucluse : Avignon. Vendée : Saint- Jean-de-Monts
[VI-10].
4. — Hélix Arnouldi Germain, 1904. Maine-et-Loire : Beaulieu [VI-10].
5. • — - Hélix Azami Berenguiér, 1902. Aude : Limoux. Bouches-du-
Rhône : Marseille. Gard : Nîmes. Var : Bandol, Draguignan, Sanary,
La Seyne, Toulon. Vaucluse : Avignon. Vendée [VI-10 et 11],
0. — Hélix cyzicensis Galland, 1881. Aude : Segala. Calvados : Cabourg,
Caen, Trouville. Charente : Angoulême. Charente-Maritime :
Coux, La Rochelle, Rochefort, Royan, Ile de Ré. Côtes-du-Nord :
Saint-Quay. Finistère. Gard : Pont du Gard, Nîmes, Saint- Ambroix.
Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse. Hérault : Mont-
pellier. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Loire-Inférieure : Saint-
Nazaire. Lot-et-Garonne : Agen, Port-Sainte-Marie. Maine-et-Loire :
Beaulieu, Durtal. Manche : Iles Chausey. Oise : Sennevières. Pas-de-
Calais : Boulogne-sur-Mer, Wimereux. Pyrénées-Orientales :
Amélie-Ies-Bains, Collioures. Rhône : Lyon. Seine : Charenton, Neuilly,
le Vésinet. Seine-et-Marne : Lagny. Tarn-et-Garonne. Var : Bagnols,
Le Beausset, Draguignan, Fréjus, Le Luc, Rians, Saint-Raphaël.
Vaucluse : Avignon, Cueuron. Vienne : Chatellerault, Noirmoutiers
[VI-11].
7. — Hélix Joubini Germain, 1904. Maine-et-Loire : Beaulieu [VI-11].
8. - — Hélix marsilhonensis Coutagne, 1887. Bouches-du-Rhône : Mar-
seille. Hérault : Béziers [VI-12].
9. — - Hélix melania Bourguignant, 1884. Bouches-du-Rhône : Mar-
seille. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Manche : Iles Chausey. Var :
Sanary, Toulon [VI-12].
10. — Hélix misara Bourguignat, 1882. Aude : Sainte-Lucie. Var :
La Ciotat [VI-12],
Tl. — Hélix montgiscardiana Fagot, 1883. Bouches-du-Rhône : Les
Martigues. Gard : Theziers. Haute-Garonne : Montgiscard, Odars.
Lot-et-Garonne : Port-Sainte-Marie. Tarn : Lacaze [VI-12],
12. — Hélix nigricans Bourguignat, 1894. Var : Sanai'j7 [VI-12],
Helicella (Cernuella) xallonica var. Canovasi Servain, 1880.
1. — Hélix canovasiana Servain, 1880. Ariège : Tarascon. Aude :
Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Arles, Les Beaux, Château d’If,
Saint-Andéol. Gard : Nîmes, Remoulins, Sazé. Hérault : Cette.
Rhône : Lyon. Seine : Paris. Var : Saint-Raphaël. Vaucluse : Avi-
gnon [VI-12 et 13].
2. — Hélix Blasi Servain, 1880. Vendée : La Barre du Mont [VI-12].
5. — Hélix mendranoi Servain, 1880. Alpes-Maritimes : Cannes. Aude :
Carcassonne, Leucate, 'Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Saint-
Andéol. Calvados : Caen. Charente : Angoulême. Charente-Mari-
time : Coux, Iles Chausey, Ile de Ré, La Rochelle, Royan. Gard :
Aramon, Nîmes. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Palavas. Isère : La Grande-Chartreuse. Loire-Inférieure :
— 192 —
liantes. Manche : Granville. Pas-de-Calais : Ambleteuse. Seine :
Gentilly, Meudon. Seine-et-Marne : Lagny. Somme : Saint- Valéry.
Tarn : Castres. Vas : Le Luc, Roquebrune, La Seyne. Vaucluse :
Avignon [VI-13].
4. — Hélix mucinica Bourguignat, 1894. Alpes-Maritimes : Beaulieu,
Menton. Aude : Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Arles, Château-
d’If, La Ciotat, Lamanon. Calvados : Caen, Villers-sur-Mer, Cabourg.
Charente-Maritime : Ile dé Ré, Rochelort, La Rochelle. Cotes-du-
Nord : Saint-Quay. Finistère : Morlaix. Gard : Anduze. Ille-et-
Vilaine : Mont-Saint-Michel, Saint-Servan. Loire-Inférieure :
Batz, Le Croisic. Manche : Granville. Pas-de-Calais : Boulogne-sur-
Mer, Wimereux. Seine-et-Marne : Lagny. Tarn : Castres. Var :
Carcès, Le Luc, Porquerolles, Roquebrune, Saint-Raphaël, Saint-
Tropez, Sainte-Maxime, Toulon. Vaucluse : Avignon, Carpentras.
Vendée : La Barre-du-Mont [VI-13].
Helieella (Cernuella) maritima (Draparnaud, 1805).
1. • — Hélix Cazioti Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Beaulieu. Ille-et-
Vilaine : Saint-Servan. Var : Bandol [VI-13],
2. — Hélix mendozae Servain, 1882. Alpes-Maritimes : Nice. Aude :
Carcassonne. Charente-Maritime : La Rochelle, Ile de Ré. Finistère :
Brest. Gard : Anduze. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Loire-Infé-
rieure : Clisson, Le Croisic, Nantes, Saint-Nazaire, Manche : Iles
Chausey. Morbihan. Maine-et-Loire : Beaulieu. Var : Hyères, Rians,
La Seyne. Vendée : La Barre-du-Mont, Ile de Noirmoutiers, Saint-Jean-
de-Monts [VI-13].
3. — Hélix migrata Locard, 1894. Calvados : Cabourg. Finistère :
Brest. Ii.le-et-Vilaine : Saint-Servan. Manche : Iles Chausey. Var :
Rians [VI-13].
4. — Hélix ogiaca Servain, 1882. Bouches-du-Rhône : Marseille, Hautes-
Pyrénées : Toulouse. Manche : Iles Chausey. Seine : Passy. Var :
La Seyne (VI-13].
5. — Hélix papalis Locard, 1887. Ariège : Tarascon. Bouches-du-
Rhône : Barbentanne, Entressen, Marseille. Calvados : Cabourg.
Charente-Maritime : Coux, Ile de Ré. Drôme : Le Bouchet. Haute-
Garonne : Briqueville. Hérault : Béziers, Cette. Ille-et-Vilainë :
Mont Saint-Michel. Manche : Iles Chausey. Seine : Courbevoie. Var :
Brignolles, Carcès, La Seyne, Porquerolles, Rians, Saint-Mandrier,
Saint-Tropez, Toulon. Vaucluse : Avignon. Vendée : La Barre-du-
Mont [VI-13],
6. — Hélix peregrina Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Menton. Calva-
dos : Dives. Charente-Maritime : Ile de Ré. Manche : Iles Chausey.
Var : Le Luc, Saint-Raphaël [VI-13].
7. — Hélix pilula Locard, 1894. Ain : L’Aumusse. Alpes-Maritimes :
Cannes. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Marseille. Cal-
vados : Cabourg, Trouville. Charente-Maritime : Puymoyen, Ile
de Ré, La Rochelle. Dordogne : Perigueux. Finistère : Brest. Gard :
193
Nîmes. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse. Ille-et-
Vilaine : Paramé, Saint-Servan. Loire-Inférieure : Le Croisic,
Nantes, Saint-Nazaire. Pas-de-Calais : Ambleteuse, Boulogne-sur-
Mer, Wimereux. Seine-Inférieure : Dieppe. Manche : Granville.
Var : Fréjus, La Seyne, Rians, Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon.
Vendée : La Barre-du-Mont, Ile de Noirmoutiers [VI-14].
8. - — Hélix pscudenhalia Bourguignat, 1860. Bouches-du-Rhône :
Château d’If, Marseille, Saint-Andéol [VI-14].
9. — Hélix scicyca Bourguignat, 1894. Gard : Anduze. Ille-et-Vilaine :
Saint-Servan. Manche : Iles Chausey [VI-14].
10. — Hélix Sylvae Servain, 1882. Aude : Carcassonne. Calvados :
Villers-sur-Mer. Charente-Maritime : Ile de Ré. Finistère : Brest,
Ouessant. Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Loire-Inférieure :
Nantes, Saint-Nazaire. Manche : Iles Chausey. Seine : Neuilly. Var :
Saint-Tropez. Vendée : Saint-Jean-de-Monts [VI-14],
11. — Hélix tabarkana Letourneux et Bourguignat, 1887. Alpes-Mari-
times : Nice. Drôme : Le Bouchet. Finistère : Brest. Ille-et-Vilaine :
Paramé. Loire-Inférieure : Bourgneuf, Nantes, Saint-Nazaire. Var :
Draguignan. Vendée : Ile d’Yeu [VI-14].
Helicella (Cernuella) maritima var. foedata Hagenmüller, 1882.
1. — Hélix foedata Hagenmüller, 1882. Ariège : Tarascon. Aude :
Carcassonne, Leucate, Limoux, Villegly. Calvados : Dives. Charente-
Maritime : Coux, Rivedoux, La Rochelle, Ile de Ré. Bouches-du-
Rhône : Marseille. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Béziers. Loire-Inférieure : Nantes, Saint-Nazaire. Seine :
Arcueil. Var : Saint-Tropez. Vaucluse : Avignon. Vendée : Aizenai.
[VI-14],
2. - — Ilelix didymopsis Fagot, 1882. Aude : Limoux'. Bouciies-du-
Rhône : Barbentanne. Calvados : Langrune. Charente-Maritime :
Ile de Ré, La Rochelle. Dordogne : Périgueux. Gironde : Bordeaux.
Ille-et-Vilaine : Paramé. Loire-Inférieure : Saint-Nazaire. Var :
Le Luc, Saint-Tropez. Vendée : Ile d’Yeu [VI-14].
3. — Hélix edax Locard, 1894. Aveyron : Saint- Afirique [VI-14],
4. — Iielix foedatina Locard, 1894. Alpes-Maritimes : Cannes, Men-
ton. Aude : Carcassonne. Bouches-du-Rhône : Saint-Rémy. Charente-
Maritime : Coux, Ile de Ré, La Rochelle. Gard : Théziers. Haute-
Garonne : Toulouse. Loire-Inférieure : Nantes. Seine : Choisy-le-
Roi, Meudon. Vaucluse : Gadagne [VI-14].
5. — Hélix lineata Locard, 1882. Alpes-Maritimes : Antibes, Cannes,
Ariège : Tarascon. Bouches-du-Rhône : Barbentanne, Marseille.
Calvados : Cabourg. Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle,
Rochefort. Drôme : Bouxg-de-Péage. Finistère : Ouessant. Gard :
Aramon, Gondargues, Nîmes, Sazé. Haute-Garonne : Toulouse.
Hérault : Montpellier. Lot-et-Garonne : Port Sainte-Marie. Oise :
Sennevières. Tarn : Castres. Var : Le Beausset, Le. Luc, Sanary, Saint-
Tropez, Vidauban [VI-14].
— 194 —
■6. — Hélix malecasta Locard, 1894. Calvados : Cabourg. Charente-
Maritime : La Rochelle, Royan. Ille-et-Vilaine : Paramé. Loire-
Inférieure : Ratz, Nantes, Saint-Nazaire. Morbihan : Helle-Isle.
Var : Le Reausset, Roquebrune, Toulon [VI-14 et 15].
7. — Hélix melantozona Cafîci, 1894. Calvados : Villers-sur-Mer. Cha-
rente : Angoulême. Charente-Maritime : Ile de Ré, La Rochelle.
Haute-Garonne : Villefranche-Lauraguais. Loire-Inférieure :
Pornic. Lot-et-Garonne : Port Sainte-Marie. Morbihan : Quiberon.
Pas-de-Calais : Wimereux. Pyrénées-Qrientales : Collioures. Seine :
Arcueil. Vaucluse : Avignon. Vendée : Ile de Noirmoutiers, Saint-
Jean-de-Monts [VI-15].
8. — Hélix trapanica Rerthier, 1894. Gard : Anduze [VI-15].
9. — Hélix urnina Locard, 1894. Charente-Maritime : Ile de Ré. Var :
La Foux. Vaucluse : Cucuron [VI-15].
Helicella (Cernuella) ambielina (de Charpentier, 1860).
1. — Hélix ambielina de Charpentier, 1860. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Mont-Alaric. Bouches-du-Rhône : Saint-Andéol. Charente-
Maritime : Ile de Ré. Seine : Paris porte d’Ivry. Vaucluse : Carpen-
tras [VI-15],
2. — Hélix avenionensis Bourguignat, 1885. Aveyron : Saint-Affrique.
Bouches-du-Rhône : Graveson, Les Issards. Charente-Maritime :
Ile de Ré, La Rochelle. Gard : Fournès, Nîmes, Remoulins. Loire-
Inférieure : Saint-Nazaire. Lot-et-Garonne : Port Sainte-Marie.
Pas-de-Calais : Ambleteuse, Boulogne-sur-Mer. Rhône : Lyon.
Seine : Gentilly, Paris, Le Vésinet. Var : Toulon. Vaucluse : Avignon.
[VI-15],
3. — Hélix aveyronensis Locard, 1894. Aveyron : Saint-Afïrique [VI-15].
4. — Hélix fera Letourneux et Bourguignat, 1887. Alpes-Maritimes :
Antibes, Menton. Ariège : Tarascon. Basses-Alpes : Les Angles.
Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Les Beaux, Chateau
d’If, Les Issards, Nice, Saint-Andéol, Saint-Chamas. Dordogne :
Périgueux. Gard : Aigues-Mortes, Anduze, Fournès, Nîmes, Puyant.
Ille-et-Vilaine : Saint-Servan. Haute-Garonne : Toulouse. Lot-et-
Garonne : Port Sainte-Marie. Manche : Iles Chàusey. Pyrénées-
Orientales : Perpignan. Rhône : Lyon. Seine : Gentilly, Paris,
Romainville. Seine-Inférieure : Dieppe. Var : Le Luc, Sanary.
Vaucluse : Avignon, Gadagne, Orgon [VI-15].
5. — Hélix grannonensis Bourguignat, 1880. Aude : Carcassonne, Castel-
naudary. Bouches-du-Rhône : Barbentanne, Château d’If, Les Mar-
tigues, Menton. Calvados : Langrune, Trouville, Vire. Charente :
Angoulême. Charente-Maritime : Coux, La Rochelle, Royan, Ile de
Ré. Gard : Aigues-Mortes, Sazé. Gironde: Bordeaux. Haute-Garonne :
Toulouse. Loire-Inférieure : Batz, Le Croisic, Nantes, Le Pouliguen,
Saint-Nazaire. Maine-et-Loire : Beaulieu. Manche : Granville.
Morbihan : Quiberon. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains,
Port-Vendres, Seine : Arcueil. Seine-Inférieure : Elbeuf, Fécamp.
Var : Saint-Tropez, Toulon. Vaucluse : Avignon [VI-15].
— 195 —
6. — Hélix Guideloni Bourguignat, 1894. Bouches-du-Rhone : Les-
Issards. Charente : Puymoyen. Gard : Aigues-Mortes. Gers : Marsolan.
Haute-Garonne : Toulouse. Loire-Inférieure : Saint-Nazaire..
Rhône : Lyon. Seine : Paris [VI-15].
Sous-genre Jacosta Gray, 1821.
Tropidocochlis Locard, 1893 (pars) ; Crenea Albers, 1850 [(pars) ; Numidia
Issel, 1885].
Helicella (Jacosta) explanata (Muller, 1774).
Tropidocochlis explanata (Müller, 1774). Alpes-Maritimes : Nice.
Hérault : Cette, Montpellier. Pyrénées-Orientales : Céret. Var :
Toulon. [VI-15].
Sous-genre Trochoïdea Brown, 1827.
[Turricula Beck, 1831 (pars) [non Schumacher, 1817] ; Trochula Schlüter,.
1838 ; Obelus Hartmann, 1844 (pars) ; Theba Moquin-Tandon, 1855
[non Risso] ; Tropidocochlis Locard, 1893 (pars)].
Helicella (Trochoidea) pyramidata (Draparnaud, 1805).
1. — Hélix pyramidata Draparnaud, 1805. Alpes-Maritimes : Cannes,
Grasse, Menton, Nice, Ile Sainte-Marguerite. Bouches-du-Rhône :
Aix-en-Provence, Arles. Finistère : Brest. Haute-Garonne : Toulouse^
Hérault : Cette. Pyrénées-Orientales : Port-Vendres. Var : Carcès,
Bagnols, Bandol, Fréjus, Le Puget, La Seyne, Saint-Raphaël. Vau-
cluse : Avignon, Carpentras, Cucuron, Orgon, Valréas [VI-15].
2. — - Iielix Lycabetica Letourneux et Bourguignat, 1887. Alpes-Mari-
times : Grasse. Bouches-du-Rhône : Les Martigues. Var : Saint-
Raphaël. Vaucluse : Avignon, Carpentras [VI-15].
3. — Hélix tremesia Letourneux et Bourguignat, 1887. Alpes-Mari-
times : Cannes, Grasse, Menton [VI-15].
4. — Hélix vardeorum Bourguignat, 1887. Alpes-Maritimes : Cannes.
Aude : Leucate. Var : Carcès, Fréjus, Ollioures, Saint-Tropez, Sanary^
Vaucluse : Avignon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) numidiea (Moquin-Tandon, 1847).
Hélix numidiea Moquin-Tandon, 1847. Alpes-Maritimes : Cannes,.
Grasse, Nice. Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Marseille, Saint-
Chamas. Var : Fréjus, La Seyne, Toulon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) conica (Draparnaud, 1801).
Tropidocochlis conica (Draparnaud, 1801). Aude : Ile Sainte-Lucie.
Bouches-du-Rh^ne : Saint-Chamas. Hérault : Cette, Montpellier,.
Var : Toulon [VI-16],
196
Helicella (Trochoidea) crenulata (Müller, 1774).
Tropidocochlis crenulata (Müller, 1774). Alpes-Maritimes : Nice. Bou-
ches-du-Rhône : Château d’If, Ile du Frioul, Marseille, Saint-Ghamas.
Hautes-Pyrénées : Lourdes. Hérault : Montpellier. Rhône : Lyon.
Savoie : Aix-les-Bains. Var : Bandol, Cogolin, Fréjus, Saint-Raphaël,
Saint-Tropez, Sanary, Vence. Vaucluse : Avignon [VI-16].
Helicella (Trochoidea) elegans (Draparnaud, 1861).
Tropidocochlis elegans (Draparnaud, 1801). Aude : Carcassonne. Bou-
ches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Arles, Saint-Chamas. Gard :
Nîmes. Gers : Auch, Marsolan. Haute-Garonne : Toulouse, Ville-
franche-Lauraguais. Hérault : Cette, Montpellier. Lot-et-Garonne :
Port Sainte-Marie. Pyrénées-Orientales : Collioures, Port-Vendres.
Tarn : Castres. Var : Toulon [VI-16).
Helicella (Trochoidea) saitu'a (de Christofori et Jan, 1832).
Tropidocochlis scitula (de Christofori et Jan, 1832). Alpes-Maritimes :
Cannes, Menton, Nice. Bouches-du-Rhône : Arles, Ile du Frioul,
Marseille. Hérault : Montpellier. Pyrénées-Orientales : Collioures,
Port-Vendres. Rhône : Lyon. Var : Bandol, Toulon [VI-16].
Genre Cochlicella Risso, 1826.
Longaeva Menke, 1828 ; Elismia Turton, 1831 ; Xeroacuta de Monterosato,
1892].
Cochlicella cor.oidea (Draparnaud, 1861).
[Cochlicella conoidea (Draparnaud, 1801). Alpes-Maritimes : Nice [VI-16].
Cochlicella ventricosa (Draparnaud, 1861).
•
Cochlicella harbara (Linné, 1768). Alpes-Maritimes : Cannes. Aude :
Carcassonne, Fresquel. Basses-Pyrénées : Biarritz, Saint-Jean-de-
Luz. Bouches-du-Rhône : La Ciotat, Marseille, Ile Sainte-Marguerite,
Saint-Chamas. Calvados : Cabourg, Caen, Dives. Charente-Mari-
time : La Rochelle, Rochefort, Royan. Cotes-du-Nord. Deux-Sèvres :
Niort. Finistère : Brest. Gironde : Bordeaux. Haute-Garonne :
Toulouse. Hérault : Cette, Montpellier. Ille-et-Vilaine : Paramé.
Loire-Inférieure : Le Croisic, Saint-Nazaire. Manche : Cherbourg,
Granville. Morbihan : Quiberon. Pyrénées-Orientales : Collioures.
Rhône : Lyon. Var : Rians, Sanary, La Seyne. Vaucluse : Bollène.
Vendée : Ile de Noirmoutiers, Les Sables d’Olonne, Saint- Jean-de-
Monts [VI-16].
( à suivre).
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
— 197 —
Aperçu sommaire sur la végétation du canton de Lauzès
(Lot) et de ses environs.
Par Marcel Bournérias.
Au N. et à l’E. de Cahors s’étend une région de plateaux cal-
caires secs à l’altitude moyenne de 400 m. : c’est le Causse de Gra-
mat. Il s’abaisse doucement vers l’ouest, où ses limites sont assez
imprécises. Vers l’est, la dépression basique empruntée par la ligne
Brive-Capdenac constitue une délimitation nettement marquée
avec les roches éruptives du Massif Central. Au N. et au S., les pro-
fondes vallées de la Dordogne et du Lot le séparent d’autres pla-
teaux jurassiques moins élevés de 100 m. en moyenne.
La région spécialement étudiée se trouve au S. -O. du Causse de
Gramat, à 20 km. au N.-E. de Cahors L J’indiquerai simplement
ici les caractères les plus saillants de la végétation, me réservant d’en
faire une étude ultérieure plus approfondie et portant sur un terri-
toire plus vaste 2.
Topographie : La surface du plateau n’est, ni uniforme, ni hori-
zontale : les eaux d’infiltration y ont creusé de profonds enton-
noirs sans écoulement apparent (« cloups ») entre lesquels les
fragments moins érodés se dressent, formant des « pech », collines
plus ou moins arrondies, nettement plus élevées au N. de Lauzès
(465 m.) qu’au S. (360 m.) Cette surface démantelée et inclinée
est constituée par d’épaisses strates de calcaire jurassique, tantôt
tendre, tantôt plus résistant (calcaire corallien). Elle est abso-
lument décalcifiée superficiellement : une terre rouge, argileuse,
recouvre en placage les sommets et s’accumule dans les dépressions ;
çà et là, les eaux météoriques y stagnent, formant de petite s
mares (les « lacs »). En d’autres endroits, les eaux s’engouffrent
dans de profondes fissures, lès « igues ».
Des rivières très encaissées, alimentées par de nombreuses et
abondantes résurgences (Font Polémie, la Pescalerie, etc...) coulent
à 200 m. en contre-bas de la surface du plateau. Ce sont : le Lot,
1. Carte d’E. M. feuille de Gourdon S. E.
2. Le département du Lot est assez mal connu, en particulier la région qui nous
intéresse : citons le Catalogue, des Plantes du Lot de Puel (1845-59), L’Essai sur la
Flore du S. O. de la France de Revel (1885-1900), le Catalogue des plantes... du Canton
de St Germain de Soulié (1885), les notes de Mainvaud (Bull. Soc. Botan. France,
1889 à 1912), celle de Galinat (Ibid. 1938), qui généralement passent à peu près sous
silence ce territoire.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 198 —
recevant les eaux du ruisseau de Vers et du Célé, celui-ci grossi
par la Sagne qui a tout son cours sur notre territoire, de Sabadel
à Cabrerets. Les parties de vallées creusées dans le calcaire tendre
ont des flancs très abrupts mais régulièrement inclinés ; dans le
calcaire corallien, les eaux ont au contraire taillé des canons à parois
verticales et même surplombantes (vallées du Vers, du Célé). Le
fond des gorges est absolument plat, et il existe fréquemment une
grande disproportion entre la largeur de la vallée et le débit du
ruisseau qui l’a creusé, ce qui indique une phase ancienne de colma-
tage alluvial. Actuellement, les ruisseaux recreusent leurs alluvions,
et coulent entre deux parois abruptes de 1 à 2 m.
Formations végétales : Les prairies naturelles (prairies de fauche),
forment des taches circulaires dans les « cloups », mais sont sur-
tout bien développées sur les fonds alluviaux et soigneusement
irrigués des vallées (Vers, Sagne). Lès bois occupent de grandes
surfaces à l’O. de Cabrerets, et ailleurs sont localisés au sommet
de certains « pech » ; mais les plus remarquables sont les taillis
abrupts des flancs nord des vallées. Enfin, ce qui donne surtout au
paysage son aspect caractéristique, ce sont les friches à moutons qui,
sur le Causse, étendent à perte de vue leur sol rougeâtre semé de
cailloux blancs, où croit une herbe rare et dure vite jaunie en été L
Ces friches se terminent sur les flancs sud des vallées par de grands
éboulis nus ou buissonnants, à pente forte, à aspect sub-désertique :
ce sont les stations les plus chaudes et les plus arides de la région.
Les différents facteurs pouvant influer sur le groupement et la
répartition des espèces ont une importance inégale : la nature
chimique du sol, ainsi que sa teneur en eau ont ici un rôle assez
effacé, les groupements silicicoles et hygrophiles étant mal déve-
loppés. Par contre les variations de pente et d’exposition jouent un
rôle primordial : d’importantes surfaces boisées ou rocheuses ne
reçoivent jamais l’éclairage solaire direct. Ces conditions topogra-
phiques limitent souvent les facteurs biotiques : les pentes abruptes
sont à peu près seules protégées de la dent (et des sabots) des
moutons.
I. — Les Bois.
La plupart ont pour essence dominante le Chêne pubescent ;
cette espèce étant très loin de sa limite septentrionale, n’a pas ici
la valeur caractéristique élevée qu’elle acquiert aux environs de
Paris par exemple. Il en est de même du Buis qui envahit à peu près
tous les groupements sur calcaire. L’Erable de Montpellier est plus
1. On observe çà et là (Lauzès) des essais de transformation en prairies artificielles-
(luzernières).
199
localisé, mais par contre se retrouve en individus isolés dans les
haies et les friches à moutons.
Quatre grands types peuvent être distingués :
A. — Bois humides, en « galeries » sur les berges des ruisseaux. Aulnaie.
B. — Bois secs.
a) Taillis (rarement sous futaie) à végétation herbacée discontinue,
à floraison vernale abondante Charmaie
b) Futaie claire (rarement taillis) à végétation herbacée continue et
dense :
1. floraison en mai-juin ; abondance du Buis Chênaie calcicole.
2. floraison en été (Bruyères); rareté du Buis..' Chênaie silicico
1. — Aulnaie à Carex pendula.
Elle forme un rideau ininterrompu sur la berge abrupte des grandes
rivières (Lot, Célé), et des taches discontinues dans la vallée du Vers.
Un taillis épais dominé par la haute silhouette des Peupliers et
des Frênes abrite une végétation herbacée souvent dense 1.
Caractéristiques 2 :
Alnus glutinosa 5
Humulus Lupulus 5
Convolvulus sepium .... 5
Festuca gigantea 4
Solanum Dulcamara .... 4
Agropyrum caninum .... 3
Cardamine Impatiens . . 3
Compagnes :
Urtica dioica 5
Filipendula Ulmaria. ... 5
Lythrum Salicaria 5
Lycopus Europaeus 5
Mentha rotundifolia 5
Glechoma hederaceum ... 5
Fraxinus excelsior 5
Eupatorium Cannabinum. 5
Arum maculatum 4
Salix triandra 4
Scolopendrium bulgare ... 3
Salix purpurea 2
Cucubalus baccifer 2
Symphytum tuberosum ... 2
Equisetum maximum... 1
Carex pendula 1
Dispacus pilosus 1
Carex silvatica 3
Salix fragilis 3
Angelica silveçtris 3
Lysimachia vulgaris 3
Lamium Galeobdolon . . . . 3
Sambucus nigra 3
Arum Italicum 2
Circaea Lutetiana 2
Doronicum Pardalianches. 2
Lathaea Clandestina 1
Mentha longifolia 1
Certaines plantes sont spéciales aux grandes vallées ou aux
bords des ruisseaux. C’est ainsi que Dipsacus pilosus a été seulement
rencontré au bord du Lot (Biars) et que Cucubalus baccifer y est
1. Les espèces sont classées par ordre de fréquence décroissante, indiquée (de 5 à 1}
à la suite du nom de l’espèce. La strate ligneuse n’est séparée que quand elle a une
valeur caractéristique propre.
2. D’autres caractéristiques de l’ Aulnaie ont été signalées, en particulier par Puel :
Melandryum silvestre, Impatiens noli-tangere (bord du Lot près Cahors).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
14
— 200 —
beaucoup plus commun. Au contraire Agropyrum caninum, et sur-
tout Equisetum maximum, Carex pendula sont localisés dans les
petits vallons très encaissés : il faut sans doute à ces plantes un état
hygrométrique constant et élevé. Le même fait se remarque dans
la région parisienne, surtout en ce qui concerne la dernière plante.
L’Aulnaie observée ici est très semblable à celles que l’on ren-
contre dans les diverses régions du N. de la France ; il faut simple-
ment constater la présence de plantes ( Arum maculatum, Hedera
Hélix) localisées dans la Charmaie de la région de Paris.
Sur les îles alluviales (galets et sables) qui se forment çà et là
au milieu du Lot, on observe assez rapidement l’installation de l’Aul-
naie. Sur des grèves nues apparaissent des espèces souvent annuelles
que l’on peut assimiler au Bidentetum d’ALLORGE :
Bidens tripartita (c).
Eragrostris megastachya.
Scirpus acicularis.
Amarantus ascendans.
Polygonum Persicaria (c).
Roripa lslandica.
Brassica Cketranthus.
Lepidium Virginicum.
Melilotus albus.
Xanthium Strumarium.
Puis s’installent de hautes plantes vivaces, en particulier des
Menthes (M. Pulegium, M. arvensis, M. rotundifolia, M. longifolia
et de nombreux types intermédiaires), des Scrofulaires (S. nodosa,
S. aquatica, S. eu-canina), Oenothera biennis, Artemisia Absinthium
etc... qui précèdent l’installation de l’Aulnaie, marquée à son
début par Malachium aquaticum, les Saules, les Peupliers et l’Aulne.
2. — Charmaie des pentes nord à Dentaria pinnata.
Les pentes abruptes exposées au N. portent des taillis dont la
flore très particulière présente des affinités montagnardes et sep-
tentrionales nettes : ces pentes ne reçoivent les rayons solaires
que très obliquement ou pas du tout. Le Charme et le Coudrier
forment souvent le haut taillis. Quand de gros arbres existent, il s’agit
surtout de Frênes, plus rarement de Chênes pubescents. Le Hêtre,
d’ailleurs très rare, acquiert ici la valeur d’une exclusive, (vallée de
la Sagne). Il représente sans doute les dernières traces de la cou-
verture silvatique primitive de ces pentes. Mais le mode d’exploi-
tation à peu près général : coupe à blanc avec révolution fré-
quente, rend à peu près impossible le développement ou même le
maintien de cette essence.
Sous ces arbres, une strate arbustive basse, riche et variée et
une strate herbacée temporairement dense (au printemps), renfer-
ment un grand nombre d’espèces caractéristiques dont certaines (+)
s mt classiquement des plantes de la Hêtraie calcaire à humus rare.
— 201 —
Voici la composition du groupement. Relevés : vallée de la Sagne,
divers affluents du Vers, vallée du Lot, bois abrupt du plateau au
Serpoul (attitudes : 120 à 350 m.) 1.
Caractéristiques :
— ■ Strate arborescente : Fagus
— Strate arbustive.
Carpinus Betulus 5
Acer campestre 5
Sorbus Aria 4
Strate herbacée :
Melica uniflora 5
Mercurialis perennis .... 5
Lilium Martagon 5
+ Dentaria pinnata .... 4
Helleborus viridis (s. s.) . . 3
Euphorbia dulcis ........ 2
Compagnes :
Strate arborescente : Fraxinas
Strate arbustive :
Corylus Avellana 5
Cornus sanguinea 4
Sorbus Torminalis 3
silvatica 1
Lonicera Xylosteum 4
Ribes alpinum 2
Sanicula Europaea 2
+ Carex digitata 1
Convallaria maialis. .... 1
+ Polygonatum odoraium 1
Anemone nemorosa 1
Orob anche Hedereae 1
excelsior 5
Cornus mas 3
Ulmus montana 1
Rhamnus carthartica .... 1
Strate herbacée et sufïrutescente :
Brachypodium silvaticum. 5
Tamus commuais 5
Euphorbia silvatica 5
Stellaria Holostea 5
Melittis Melissophyllum . 5
+ Ruscus aculeatus .... 4
Daphné Laureola 4
Hedera Hélix 4
Bromus asper 3
Pulmonaria tuberosa .... 3
Luzula Forsteri 2
Arum maculatum 2
Cardamine pratensis 2
Viola silvestris 2
Vinca minor 2
Lamiurn Galeobdolon .... 2
Calamintha officinalis ... 2
Carex silvatica 1
Arum Ralicum 1
Listera ovata 1
Viola hirta 1
Geum urbanum 1
Glechoma hederaceum .... 1
Parmi les accessoires, signalons la constance du Buis, de la Garance
(. Ruhia peregrina ) et du Chêne pubescent qui envahissent à peu
près tous les groupements mésophiles ou xérophiles ; Campanula
Trachelium, Hypericum montanum, Digitalis lutea sont également
très fréquentes.
Ces bois correspondent au groupement décrit par Hagène dans
les combes escarpées de la Bourgogne ; les affinités avec les groupe-
ments parisiens sont plus lointaines. On y observe de façon nette les
1. Les notes de Soulié et de Galinat semblent indiquer l’existence de la Ghar-
maie à Dentaria pinnata en beaucoup d’autres points du Causse de Gramat.
— 202 —
synusies saisonnières signalées (pour d’autres groupements) par
Salisbury : un groupe vernal et fugace (Dentaria, Euphorbia
dulcis, Convallaria, Anemone, les Arum, Carex digitata ), un groupe
préestival ( Lilium , Helleborus viridis, Melittis Melissophyllum...)
Comme dans les Charmaies du N. de la France, la floraison vernale
est la règle chez la plupart des espèces. Par contre, les plantes à
assimilation continue sont ici peu nombreuses.
La Charmaie des pentes nord présente, parmi des espèces les plus
caractéristiques, des plantes sub-montagnardes et de nombreux
représentants de l’élément euro-sibérien (Braun-Blanquet). Sui-
vant les conceptions de cet auteur, on peut avec beaucoup de vrai-
semblance, interpréter ce groupement comme une relique de la
végétation de climat froid et humide qui peuplait le pays lors de la
dernière glaciation. Le réchauffement progressif, la diminution des
précipitations ont limité la Charmaie aux versants abrupts peu
éclairés des vallons étroits, où persistent fréquemment des nappes
matinales de brouillard dense. Il semble qu’elle puisse se maintenir
là assez longtemps. Mais le mode d’exploitation fera disparaître
les espèces les plus sensibles comme il a déjà fait disparaître à peu
près complètement le Hêtre. L’invasion très générale de ces bois
par l’élément méridional (Buis, Garance, Chêne pubescent...) décèle
une évolution sans doute inéluctable vers un groupement plus ther-
mophile et mieux adapté aux conditions climatiques actuelles.
Les coupes renferment à peu près les mêmes espèces ; on trouve
en plus Stachys alpihus, qui complète la florule sub-montagnarde
de ces bois.
Les haies fraîches des fonds de vallées, en bordure des prairies
portent également une végétation très voisine ; Allium ursinum
semble particulière à cette station (la Sagne). On y rencontre aussi
Doronicum Pardalianches.
Des rochers calcaires pointent çà et là sous le taillis. C’est l’habitat
d’un groupement muscinal qui sera étudié plus loin. Quelques
espèces établissent une transition avec le riche groupement monta-
gnard des corniches rocheuses, souvent voisin : ce sont Arabis alpina,
A. Turrita (cc), Rhamnus alpina. Il faut y ajouter Scolopendrium
bulgare, Cardamine hirsuta, Hutchinsia petraea, Draba muralis,
Géranium lucidum, toutes très répandues.
3. — Futaie calcicole de Chêne pubescent.
Ce groupement remplace progressivement le précédent quand la
pente s’adoucit. Mais il est surtout bien représenté dans les parties
plates ou à faible pente, non décalcifiées, du Causse (entre Lauzès
et Cabrerets en particulier).
L’aspect de ces bois est très caractéristique : de gros arbres dis-
— 203 —
persés, plus rarement un taillis clair, dominent un sous-étage rare
et un tapis herbacé absolument continu et très dense, où Brachy-
podiurn pinnatum est l’espèce sociale la plus abondante. Par contre
les espèces spéciales à ce groupement sont assez peu nombreuses :
Caractéristiques (non exclusives) :
Filipendula hexapetala. . 4
Limodorum abortivum. . . 2
Lathyrus niger 2
Compagnes :
Brachypodium pinnatum. 5
Quercus lanuginosa 5
Helleborus foetidus 5
Rubia peregrina 5
Daphné Laureola 4
Acer Monspessulanus ... 4
Trifolium ochroleucum. . . 3
Géranium sanguineum . . 2
Anthericum ramosum .... 1
Seseli montanum 3
Vincetoxicum officinale. . 3
Melittis Melissophyllum . 3
Cephalanthera rubra .... 2
Anacamptis pyramidalis . 2
Prunus Mahaleb 1
Cornus mas 1
Il faut ajouter, comme participant à l’aspect du groupement,
le Buis, le Genévrier, et de très nombreuses espèces calcicoles ubi-
quistes, dont Teucrium Chamaedrys est la plus abondante. 1
Ces bois semblent constituer en général un sub-climax stable ;
en lisière, ils sont souvent dégradés par l’invasion des moutons et
par les élagages pratiqués à l’automne pour faire de la litière. Les
arbres ainsi régulièrement traités prennent une forme disgracieuse
en « rince-bouteille », qui s’observe constamment dans les haies.
A la faveur de ces dégradations, des plantes de grande lumière peu-
vent s’installer ; nous les retrouverons dans les buissons discontinus
des pentes sud.
4. — Bois siliceux des « pech ».
L’argile rouge de décalcification porte des bois clairs de Chêne
pubescent, à première vue semblables aux précédents par leur tapis
herbacé dense à Brachypodium. Cependant, on trouve là de beaux
peuplements de Bruyère cendrée et de Callune, et le Châtaignier est
très fréquemment planté. Cet arbre, qui semble se reproduire rare-
ment atteint des dimensions énormes. La Chênaie silicicole possède
aussi une physionomie particulière, du fait de la floraison tardive des
Bruyères. Enfin signalons un caractère négatif au moins local,
l’absence du Buis.
Caractéristiques :
Genistella sagittalis 5
Calluna vulgaris 5
Hieracium umbellaium. . 5
Castanea sativa 4
Polentilla Tormentilla. ... 4
V eronica officinalis 4
Stachys officinalis 4
Pteridium aquilinum. ... 3
Erica cinerea 3
Thymus Chamaedrys.... 1
1. Parfois, ces bois deviennent très caillouteux et privés de végétation par places :
ce sont les Truffières, activement exploitées.
204 —
Compagnes :
Agrostis vulgaris 5
Danthonia decumbens ... 5
Quercus lanuginosa 5
Centaurea nemoralis 5
Hypericum montanum ... 4
Brunella vulgaris 3
Hieracium murorum 3
Corylus Avellana 2
Viola Riviniana 2
Sorbus aucuparia 2
Lathyrus macrofrhizus ... 2
Melampyrum pralense ... 2
Quercus pedunculata 1
Dianthus Armeria 1
Hypericum humijusum ... 1
Potenlilla Fragariastrum . 1
Hieracium Lachenali . . . . 1
Ce groupement correspond à la Chênaie silieicole de l’ouest de
la France ( Quercetum occidentale Br. Blanquet). Il faut remarquer
l’absence de Teucrium Scorodonia, qui manque sur le plateau et
abonde sur les éboulis calcaires ombragés des vallées.
En lisière de ces bois, des peuplements d’Ulex Europaeus sont
fréquents, mêlé d’ailleurs d’Erica et de Pteridium.
Les coupes amènent un grand développement de toutes les plantes
précédentes. D’autre part, il apparaît certaines espèces plus ou
moins caractéristiques du Corynephoretum (Ex : Pecli de Luc) :
Aira caryophyllea. I Solidago Virga-aurea.
Jasione montana. \ Andryala integrifolia.
Exception faite pour cette dernière plante, toutes les espèces
de cette Chênaie se retrouvent dans la région de Paris : L’élé-
ment occidental (sub-atlantique) est ici prépondérant à l’abri
de la futaie ; mais les plantes qui, plus à l’ouest, peuplent les
landes et les espaces découverts ( Erica , Callune), sont ici des fores-
tières formant des colonies dont l’abondance et la densité augmen-
tent le plus souvent avec la densité de la strate supérieure.
Signalons enfin un petit groupement subordonné à la Chênaie
silieicole, développé sur les bords dénudés des mares siliceuses
(Lac des Racines par exemple) :
Glyceria fluitans.
Juncus bufonius.
J. silvaticus.
J. capitatus (r).
Potentilla Tormentilla.
Hypericum humijusum.
Trifolium glomeralum (r)
T. album.
Veronica serpyllifolia.
C’est un Cicendietum rudimentaire.
Si la végétation de ces bois est dans son ensemble peu différente
de celle que l’on observe dans le Bassin parisien, par contre les
Associations saxicoles ou des éboulis possèdent des caractères
extrêmement originaux. Ils seront étudiés dans une deuxième
partie.
Laboratoire de Phariérogamic du Muséum.
— 205 —
Classification des Apocynacées. ni, genre Ociirosia
Par M. Pichon.
✓
La systématique des Ochrosia est loin d’être au point. Le désordre
qui règne dans le genre a plusieurs causes :
1° Les espèces sont souvent difficiles ou impossibles à déterminer
sans fruits. D’où la confusion fréquente d’espèces à fruits très diffé-
rents mais à port et fleurs semblables. Beaucoup d’auteurs tiennent
les O. elliptica et parviflora pour synonymes. Schumann (3, p. 156)
incorpore à son O. oppositifolia les O. borboiiica et Ackeringae, qui
appartiennent en fait à une autre section.
2° Schumann (3, p. 156) et Kuntze (5, p. 313) fondent leurs
grandes subdivisions du genre sur la position des feuilles, opposées
où verticillées, position qui n’est pas spécifique (O. oppositifolia,
notamment, est très variable à ce point de vue).
3° Les auteurs récents dédoublent le genre d’après les caractères
du fruit, la fleur restant toujours la même, de sorte que le genre ne
peut plus être déterminé sur un échantillon en fleurs.
Quelques mots sur ce dédoublement. Koidzumi (6, pp. 48-52)
répartit les espèces en deux genres, Lactaria (à endocarpe plein, pro-
jetant des excroissances dans le mésocarpe) et Bleekeria (à endo-
carpe lisse, creusé de cavités latérales pulpeuses). Plus récemment,
Markgraf (7, pp. 189-195), ignorant probablement le travail de
Koidzumi, refait le même démembrement, appelant le premier
genre Ochrosia et le second Excavatia, Pour Markgraf, la différence
du fruit s’accompagnerait d’une différence de forme de la clavoncule,
fortement dilatée en toupie à la base chez les Excavatia, à peine
élargie chez les Ochrosia.
On verra plus loin que la forme de la clavoncule est un caractère
important, mais dont les variations ne concordent pas avec celles
du fruit. La claconvule n’est d’ailleurs jamais dilatée en toupie
à la base : ce qui ressemble à une dilatation est, en réalité, un man-
chon de poils agglutinés, horizontaux ou plus ou moins rayonnés,
recouverts d’un enduit cireux et, par suite, souvent collés aux
poils internes du tube de la corolle. Cet indûment, fort bien décrit
et figuré par Valeton (4, pp. 223-224 et pl. XXII-XXIII) est
jaunâtre, presque diaphane, et laisse fréquemment transparaître
le corps même de la clavoncule en forme de colonne. Le manchon
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 206 —
de poils peut couvrir également toute la clavoncule, ou être plus épais
vers la base, ou même n’exister qu’à la base.
Le fruit varie donc seul. Valeton (4, pp. 224-226) a montré que
les deux types de fruits sont le résultat de deux modes d’adaptation
concourant à un même but : l’allégement en vue d’une dissémination
par l’eau. Il ne paraît pas qu’une simple divergence d’adaptation
biologique rende nécessaire un démembrement, et nous considére-
rons les deux groupes comme des sections. Du reste, on trouvera
plus loin la description d’une troisième section intermédiaire sur
plusieurs points, et, dans la section à endorcarpe excavé, celle d’une
série qui annonce la section à endocarpe échiné. Il faut noter enfin
que l’espèce-type du genre Ochrosia, O. maculata, considérée par
tous les auteurs comme appartenant au groupe à endocarpe échiné
( Lactaria ou Ochrosia), appartient en réalité au groupe à endocarpe
excavé ( Bleekeria ou Excavalia).
Sect. 1. Lactaria F. Muell.
Fragm., YII (1869-71), p. 130 1 ; non gen. Lactaria Rumpli. — Gen.
Ochrosia Juss., Gen. (1789), p. 144. — Gen. Neiosperma Raf., Sylva
Tellur. (1838), p. 162. — Gen. Diderota Commers. ex A. DC., in DG.,
Prodr., VIII (1844), p. 356. — Gen. Bleekeria Hassk., Retzia, I (1855),
p. 38. — Ochrosia subg. Lactaria (F. Muell.) Valeton, in Ann. Jard.
Rot. Buitenzorg, XII (1895), p. 225. ■ — Lactaria sect. Ochrosia (Juss.)
0. K., in Post et O. K., Lex. (1904), p. 313, p.p. — Gen. Excavatia
Mgf., in Engler, Bot. Jahrb., LXI (1927), p. 194.
Sépales gén4 ciliés sur les bords (sans cils chez O. Balansae et O. sand-
wicensis). Mésocarpe sans fibres. Endocarpe lisse, creusé de deux cavités
latérales pleines de pulpe spongieuse, sans fausse cloison. — Clavoncule
de section arrondie, sans cupule, à manchon i développé.
Au moins 16 esp., pouvant se répartir en trois séries :
§ Subterminales nov.
Ovarium robustum. Mericarpia libéra, cavis lateralibus, endocarpii pariete
tenuissima pro norma fenestrata cum mesocarpio confluentibus, superiore
tantum in endocarpii parte ita evolutis ut mericarpio media longitudine
transverse secto videri non possint.
2 espèces, étudiées :
1. Feuilles adultes à pétiole long [(13-) 15-35 mm.] et à limbe large
(3-4,5 cm.). Sépales 2-2,5 X 1,3-2 mm. Méricarpes 24-45 X 15-27 X
18-19 mm. 2 (Mascareignes et Seychelles) .... O. maculata Jacq. 3
1. Ce nom est le seul valable selon les règles en vigueur, malgré la confusion que peut
créer la non-synonymie avec Lactaria Rumph.
2. Dans les dimensions des méricarpes, les premiers nombres désignent la longueur,
les seconds la largeur (perpendiculairement aux lames placentaires) et les troisièmes
l’épaisseur (parallèlement à ces lames).
3. Espèce plus couramment appelée O. borbonica J. F. Gmcl.
— 207 —
1’. Feuilles adultes à pétiole court [5-1 2 (-15) mm.] et à limbe étroit
(1, 3-2,8 cm.). Sépales 1,5-1, 7 X 0,7-1, 2 mm. Méricarpes 19-27 X 9-15 X
6-11 mm. (Tahiti). O. tahitensis Lanessan.
On assiste, dans cettê série, à la formation des cavités latérales du
noyau. Encore peu développées, elles ne sont que des enclaves du
mésocarpe dans l’endocarpe : cavités et mésocarpe sont de la même
substance spongieuse et communiquent encore par une fenestration
de la paroi endocarpienne très mince. Les contours de ces fenêtres
sont extrêmement capricieux, et les fines découpures de l’endocarpe
en cet endroit peuvent être considérées comme les premiers rudi-
ments des excroissances qu’il émettra dans la section Echinocaryon.
En un mot, on peut voir dans cette série l’origine commune des deux
grandes sections du genre. L’aire curieusement disjointe indique
d’ailleurs un groupe primitif en voie d’extinction.
§ Apocarpae nov.
Ovarium robustum. Mericarpia libéra, cavis lateralibus clausis, endocarpi1
per totam fere longitudinem ita evolutis ut mericarpio media longitudine
transverse secto pateant.
Au moins 12 esp. Voici la clef des espèces étudiées :
1. Sépales ciliés sur les bords. Endocarpe à cavités latérales voisines de la
cavité séminifère. [Sépales 1,4-2, 5 X 1-1,8 mm. Corolle à lobes plus
courts que le tube].
2. Limbes adultes de 6-16 cm. de long. Endocarpe à cavités latérales
grandes, égal*, voisines de la cavité séminifère et du mésocarpe.
3. Feuilles à acumen court et triangulaire, ou nul. Méricarpes lisses
ou presque lisses.
4. Feuilles adultes de 3, 5-6, 5 cm. de large. Méricarpes assez,
allongés (indice 1,5-2, 4) b
5. Feuilles pour la plupart largement arrondies au sommet.
Ovaire conique. Méricarpes médiocrement allongés (indice
1,5-1, 8) et peu comprimés (indice 1,3-1, 8) 2, sans stipe. (Aus-
tralie, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides)
O. elliptica Labill.
5’. Feuilles toutes atténuées ou brièvement acuminées au som-
met. Ovaire ogival. Méricarpes plus fortement allongés
(indice 2,4) et très fortement comprimés (indice 4), atténués
à la base en une sorte de stipe grêle. (Iles Fidji)
O. vitiensis (Mgf.) comb. nov. 3
4’. Feuilles adultes de 1-2,6 cm. de large. Méricarpes peu allongés
(indice 1,2-1, 5). [Feuilles toutes ou pour la plupart atténuées
au sommet. Méricarpes moyennement comprimés (indice 1,8—
2,3), sans stipe].
1. L’indice d’allongement est le rapport de la longueur à la largeur.
2. L’indice de compression est le rapport de la largeur à l’épaisseur.
3. Excavatia vitiensis Mgf.
208
6. Feuilles adultes de 2-2,6 cm. de large. Ovaire ± conique.
Clavoncule à manchon épais, globuleux, n’en couvrant que
la partie supérieure. Méricarpes assez faiblement mais nette
ment allongés (indice 1,3-1, 5). (Mariannes)
O. mariannensis A. DC.
6’. Feuilles adultes de 1-1,8 cm. de large. Ovaire ogival. Cla-
voncule à manchon ténu, cylindrique, la couvrant entiè-
rement. Méricarpes à peine allongés (indice 1,2-1,25). (Nou-
velles-Hébrides) O. alyxioides Guillaum. 1
3’. Feuilles à acumen long (7-15 mm.) et étroit. Méricarpes mar-
qués de rides nerviformes. (Célèbes, Moluques, Salomon) .......
O. coccinea Miq. 2 3
2’. Limbes adultes de 2,5-5 cm. de long. Endocarpe à cavités laté-
rales petites, voisines de la cavité séminifère, distantes du mésocarpe.
(Nouvelle-Calédonie) O. Vieillardii Guillaum s.
1’. Sépales sans cils. Endocarpe à cavités latérales petites, voisines du
mésocarpe, distantes de la cavité séminifère.
7. Sépales 0,9-1 X 0,6-0, 7 mm. Corolle à lobes plus courts que le
tube. Méricarpes peu allongés (indice 1,1-1, 6), fortement compri-
més (indice 2, 2-2, 5). (Nouvelle-Calédonie)
O. Balansae H. Bn. ex Guill.
7’. Sépales 2,1-3 X 1,4-1, 7 mm. Corolle à lobes plus longs que le
tube. Méricarpes assez allongés (indice 1,8-2), peu comprimés (indice
1,2-2). (Hawaï) O. sandwicensis A. DC.
Espèces non vues : O. Mulsanti Montr., de Nouvelle-Calédonie ;
O. Moorei F. Muell., d’ Australie ; O. Poweri F. M. Bailey, d’Australie ;
0. hexandra Koidz., des îles Volcano.
§ Synearpae nov. *
Ovarium gracile. Mericarpia basi saltem connata, endocarpio seriei praece-
dentis.
2 esp., étudiées :
1. Limbes atteignant leur plus grande largeur dans le tiers supérieur.
Méricarpes petits (27-32 X 9-12 X 7-8 mm.), brièvement soudés (sur
i 7,5 mm.) ; mésocarpe très mince (0,2-0, 5 mm.) ; endocarpe à grandes
cavités latérales. (Philippines) O. littoralis Merrill.
1’. Limbes atteignant leur plus grande largeur dans le tiers moyen.
Méricarpes gros (37-39 X 18-21 X 17-20 mm.), long*, soudés (sur
31-32 mm.) ; mésocarpe épais (1-5 mm.) ; endocarpe à cavités latérales
petites, voisines du mésocarpe, distantes de la cavité séminifère. (Java,
Sumatra et îles voisines) O. Ackeringae Miq.
1. L ’Excnvatia neo-ebutlica Guillaum. se confond avec cette espèce. Nous remercions
vivement M. le Professeur Guillaumin des précieuses indications bibliographiques
qu’il a bien voulu nous donner sur les Ochrosia.
2. Fleurs non vues.
3. Fleurs étudiées parasitées, en mauvais état.
Si, dans la fleur, les carpelles sont largement soudés à la base chez
YO. Ackeringae, ils le sont à peine chez 1 ’O. littoralis. Ils le sont, par
contre, nettement chez YO. sandwicensis, dont les méricarpes soiït
libres. C’est dire que rien dans le gynécée ne laisse prévoir, à la
floraison, quel sera le comportement du fruit 1.
Sect. 2. Echinocaryon F. Muell.
Fragm., VII (1869-71), p. 129. • — Gen. Lactaria Rumpii., Ilerb. Amboin.,
II (1741), p. 255. — Gen. Pseüdochrosia Bl., Mus. Bot. Lugd. Bat., I
(1850), p. 158. — Ochrosia sect. Echinocaigon Boerl., Fl. Ned. Ind., II
(1891), p. 394, lapsu. — Ochrosia sect. Echynocaryon Valeton, in Ann.
Jard. Bot. Buitenzorg, XII (1895), p. 225, lapsu. — Lactaria sect. Cruci-
lactaria O. K., in Post et O. K., Lex. (1904), p. 313.
Sépales sans cils. Mésocarpe abondamment fibreux. Endocarpe sans
cavités latérales ni fausse cloison, émettant dans le mésocarpe des
excroissances souvent ramifiées. — Méricarpes libres.
Au moins 16 esp., se groupant en trois séries :
§ Annulatae nov.
Sepala 1-1,2 X 1,1 - 1,3 mm. Clavuncula ogivali-cylindrica , costulis cupu-
laque destitula, annula pilorum cincta.
Au moins 3 esp. - — Etudiées : O. glomerata (BI.) F. Muell., de
Nouvelle-Guinée et des Philippines, et O. Nakaiana Koidz., des
Bonin 2. — Non vue : O. acuminata Trimen ex Valeton.
§ Costulatae nov.
Sepala 2, 2-3, 4 X 1,6-2, 8 mm. Clavuncula prismatica vel ovoideo-pyramidata
10 -coslulata, cupula carens, annulo pilorum saepius cincta.
Au moins 4 espèces, toutes étudiées :
1. Tube de la corolle sans épaississement sous-staminal ; lobes plus
longs ou un peu plus courts que le tube (rapport 0,8-1, 4). Anthères sans
dépression dorsale. Style 0,7-2, 5 mm. Clavoncule 0,55-0,8 mm., munie
d’un manchon basal. Stigmate atteignant ou atteignant presque le
niveau des anthères.
2. Limbes atteignant leur plus grande largeur dans le tiers moyen.
Corolle à lobes au plus aussi longs que le tube. Style 1,9-2, 5 mm.
3. Limbes arrondis au sommet ; nervures secondaires peu proémi-
nentes en dessous, non ou très finement canaliculées en dessus.
Corolle à lobes de même longueur que le tube (rapport 1).
(Ile Lil'ou) G. conjusa sp. nov.
1 . Le degré de soudure des carpelles à la base n’est d’ailleurs pas constant, au moins
chez certaines espèces (O. oppositifolia notamment), pas plus d’ailleurs que la position
de l’ovaire, supère ou adhérent à la base.
2. Cette dernière n’est représentée dans l’herbier que par un échantillon "fructifié
(Wright 93) sur lequel n’apparaissent pas les caractères distinctifs de l’espèce. On sait
que les O. glomerata et Nakaiana ont été cités par divers auteurs comme Paralstonia
dusiacea H. Bn. Le type de cette dernière espèce est tout autre : c’est un Alyxia ,
VA. confertiflora Merrill, qui devient Alyxia clusiacea (II. Bn.) comb. nov.
— 210 —
3’. Limbes acuminés ; nervures secondaires fortement saillantes en
dessous, fortement déprimés en dessus. Corolle à lobes un peu plus
courts que le tube (rapport 0,8). (Nouvelle-Calédonie)
O. Thiollierei Montr. 1
2’. Limbes atteignant leur plus grande largeur dans le tiers supé-
rieur. Corolle à lobes un peu plus longs que le tube (rapport
1,2-1, 4). Style J; 0,7 mm. [Limbes acuminés ; nervation d ’O.
confusa]. (Nouvelle-Calédonie) O. miana H. Bn. ex. Guill.
1’. Tube de la corolle extraordinairement épaissi au-dessous des étamines ;
lobes beaucoup plus courts que le tube (rapport 0,5-0, 6). Anthères cana-
liculées dors4. Style i 0,2 mm. Clavoncule 0,2-0, 5 mm., sans manchon.
Sommet du stigmate n’arrivant qu’à 3-3,8 mm. de la base des anthères.
(Ile Lifou) O. lijuana Guillaumin.
L ’O. lifuana est extraordinaire par l’épaississement du tube de la
corolle, la forme des anthères et la brièveté du style et de la clavon-
cule, tous caractères bien constants (plusieurs fleurs analysées).
Il ne serait pas exagéré d’en faire un genre indépendant, bien que les
affinités pour YO. confusa et surtout Y O. miana soient manifestes.
Voici la diagnose de l’espèce nouvelle :
O. confusa sp. nov.
Arbor excelsa ; ramulis junioribus siccis fuscatis, 3-5,5 mm. diamelro ;
aetate robustioribus pallide fuscis, cortice striolata, lenticellis minulis
densiusculis parum conspicuis. Folia 3-6-natim verticillata, sicca subfus-
cata ; petiolo 20-30 mm. longo, supra vix canaliculato ; lamina 12-17 X 5-7
cm., obovata, basi valde cuneata imo secus petiolum decurrenti, apice rotun-
data nunc refusa, crassiuscule coriacea, parum discolori, supra nitidula ;
nervis laminae concoloribus vel subtus spissioribus ; medio supra leviter
canaliculato, subtus sat prominulo, ima basi 1-1,2 mm. lato ; secundariis
30-40 jugis, rectis vel parum incurvis, lente ascendentibus, supra tenuissime
canaliculatis , subtus planis vel lenuiter exstantibus, 0,5-1 ,5 (-2) mm. a
laminae marginibus arcuatim anastomosantibus ; tertiariis secundariis sub-
similibus at gracilioribus, laxe reticulatis, maculis prope laminae margines
isodiametricis, prope nervum medium cum secundariis pari tractu elongatis ;
venulis gracillimis, non vel densius reticulatis. Cymae 15-30 -florae, densius-
culae, glaberrimae ; pedunculo commuai 80-95 X 2-4 mm. ; pedicellis
0,5-4 X 0,6-0, 8 mm. ; bracteis bracteolisque mox deciduis ( una bracteola
tantum visa, 0,6 X 1 mm.), bracteolis partim floribus approximatis. Sepala
2, 2-2, 7 X 1,6-2 mm., glaberrima neque ciliata. Corollae tubus 11 X 1,6 mm.,
7,5 mm. ab imo staminifer, parietis infra stamina non incrassatis ; lobi
11 X mm. Antherae 1,7 mm. longae, dorso ad insertionem gibbosae
ceterum planae. Ovarium basi adhaerens, breviter lateque ogivale fere hemis-
phaericum, 0,3 mm. altum, carpellis 6-ovulatis praeter imos margines ob
discum adnatum connatos liberis. Stylus 2,5 mm. longus. Clavuncula 0,6 mm.
longa, prismatica, 10-costulata, vertice truncata, ima basi annulo pilorum
0,2 mm. alto cincta. Stigma 0,2 mm. longum, pyramidale, 10-costulatum.
Fructus ruber, nobis ignotus.
1, Fruit inconnu.
211
Fl. et fr. en janvier-février.
Ile Lifou (archipel des Loyalty) : Bergeret 132 (fl. et fr. ; fr.
non vu).
Echantillon rapporté d’abord (8, p. 151) à Y Alstonia quaternata
Heurck et Muell. Arg., puis (9, p. 363) à YOchrosia lifuana Guil-
laumin. C’est bien un Ochrosia, ressemblant beaucoup à YO. lifuana
par l’appareil végétatif, mais très différent par la fleur.
§ Cupulatae nov.
Sepala 1,7-2, 2 X 1,2- 1,6 mm. Clavuncula ogivalis, costulis annuloque
pilorum deslituta, cupula basali sustenta.
Au moins 4 esp. — Etudiée : O. oppositifolia (Lamk.) K. Sch.
[O. parviflora (Forst. f.) Henslow ; O. salubris (Rumph.) Bl.], de
Ceylan, des Andaman, du Siam méridional, de Malaisie, des îles
de la Sonde, des Philippines, des Mariannes, de Nouvelle-Guinée,
des Bismarck, des Salomon, des Nouvelles-Hébrides, des Fidji, des
Samoa et des Tonga. — Non vues : O. Iwasakiana Koidz., des Riou-
Kiou ; O. citriodora Lauterb. et K. Sch., de Nouvelle-Guinée ;
O. rudis Mgf., de Nouvelle-Guinée.
A la section Echinocaryon, mais nous ne savons à quelle série,
appartiennent encore les espèces suivantes : O. N ewelliana F. M. Bai-
ley (vu stérile), O. Kilneri F. Muell., et O. Cowleyi F. M. Bailey,
d’Australie ; O. ficifolia (Sp. Moore) Mgf., de Nouvelle-Guinée ;
enfin O. ? platyspermos (Gaertn.) A. DC., d’origine douteuse 1.
Sect. 3. Phragmochrosia nov.
Sepala non ciliata. Mesocarpium copiose fibrosum. Endocarpium septum
spurium in cavum seminiferum emittens, cavis lateralibus binis praeditum,
extus muricatum. — Clavuncula non visa. Mericarpia libéra.
1 esp. : O. apoënsis Elmer, des Philippines.
Les méricarpes de cette espèce cumulent les appareils de flottaison
caractéristiques des deux autres sections, mais tous deux à l’état
rudimentaire : les excroissances extérieures du noyau ne sont que de
fortes rugosités et les cavités latérales sont réduites à d’étroites
fissures. La fausse cloison, spéciale à la plante, est épaisse de 0,7-
0,8 mm. ; partant du dos de la cavité séminifère, elle s’insinue entre
1. L’O. ? platyspermos (Gaertn.) A. DC. est cité par les auteurs dans la synonymie
de V O. mandata. Or. les dessins donnés par Gaertner (1, pl. 124) montrent que la
plante appartient à la section Echinocaryon , alors que l’O. mandata est un Lactaria.
Quelle est la provenance de YO. ? platyspermos ? A. de Candollf. (2, p. 356) écrit :
« in insulis Africae australis ultra 15° lat. ex gr. Seychellis, Comorris, Galegâ et Diego
Garcia ». Mais où prend-il ces renseignements, alors que Gaertner (1, p. 193) ne donne
aucune indication géographique sur son Gerbera platyspermos ? De plus, nous ne con-
naissons aucun Echinocaryon dans la région malgache, YO. mandata croissant seul aux
Seychelles et aucun Ochrosia n’existant aux Comores.
212 —
les deux lames placentaires, qui s’appliquent étroitement contre
elle. La fleur étudiée était parasitée et n’avait ni androcée ni gyné-
cée ; la description originale ne mentionne pas la forme de la cla-
voncule.
Espèces non classées (non vues) : O. compta K. Sch., des Hawaï,
et O. silvatica Dâniker, de Nouvelle-Calédonie.
Espèce exclue : O. ? novo-caledonica Dàniker. D’après la diagnose,
ce n’est pas un Ochrosia (rameaux jeunes noircissant, fleurs de
20-28 mm. de long, sépales denticulés, lobes de la corolle tordus
à gauche dans la préfloraison, ovules nombreux).
Laboratoire de Phanérogamie du M uséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Gaertner (J.). De fructibus et seminibus plantarum, t. 2 ; 1791.
2. Candolle (A. de). Apocynaceae, in A. P. de Candolle, Prodromus
Systematis naturalis regni vegetabilis, t. 8, p. 317-489 ; 1844.
3. Schumann (K.). Apocynaceae, in A. Engler et K. Prantl, Die Natür-
lichen Pflanzenfamilien, t. 4, II, p. 109-189 ; 1895.
4. Valeton (T.). Les Ochrosia du Jardin botanique de Buitenzorg, in
Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, t. 12, p. 223-237 et
pi. XXII-XXV; 1895.
5. Kuntze (O.), in T. von Post et O. Kuntze, Lexicon Generum Phanero-
gamarum ; 1904.
6. Koidzumi (G.). Contributiones ad Cognitionem Florae Asiae Orientalis,
in The Botanical Magazine, Tokyo, t. 37, p. 37-59 ; 1923.
7. Markgraf (F.). Die Apocynaceen von Neu-Guinea, in A. Engler,
Botanische Jahrbücher, t. 61, p. 164-222 ; 1928.
8. Guillaumin (A.). Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie
(LIV. Plantes recueillies par M. Ch. Bergeret), in Candollea, t. 5,
p. 148-152 ; 1932.
9. Guillaumin (A.). Matériaux pour la Flore de la Nouvelle-Calédonie»
LIX. Révision des Apocynacées, in Bulletin de la Société botanique
de France, t. 88, p. 358-380 ; 1941.
— 213 —
La greffe dans le genre Helianthus.
Par H. Belval et M. L. du Mérac.
La greffe dans le genre Helianthus a déjà fait l’objet de nombreux
travaux. Il n’est que de rappeler les recherches de L. Daniel et de
H. Colin. Le premier crut avoir obtenu par ce procédé de véri-
tables hybrides. Que des formes nouvelles soient issues de graines
produites sur les greffons, la chose est certaine, mais à cela rien
de surprenant car tous les Topinambours que nous connaissons sont
des hybrides, bien plus des polyploïdes et VH. tuherosus lui-même
n’est qu’une variété, entre plusieurs autres, d’une espèce aujour-
d’hui inconnue ; il est donc normal que surgissent de temps à autre
de nouveaux types. Ainsi sont apparus à Verrières, en 1808, les
premiers tubercules blanc-jaunâtres, puis plus tard le Topinambour
« patate », en 1889, et le Topinambour « fuseau », en 1913, celui-ci
provenant de graines reçues d’Egypte.
On sait désormais à quoi s’en tenir sur les prétendus hybrides
de greffes, qu’il s’agisse des Helianthus, du fameux X Lahurno-
Cytisus Adami ou des X Crataegomespilus. Ce n’est rien d’autre
que ce qu’on désigne sous le nom de « chimères » ou « mosaïques ».
Aussi bien, H. Colin a-t-il montré que les plantes associées con-
servent leur physiologie propre (1). Le fait avait d’ailleurs été observé
sur des Phaseolus ; en greffant P. lunatus L. riche en glucoside
cyanhydrique, sur P. vulgaris L. qui en est dépourvu, Guignard (2),
en 1907, n’avait jamais pu déceler le passage du glucoside, subs-
tance pourtant bien dialysable, du greffon au sujet. Mais le gluco-
side n’est élaboré qu’à faible dose ; on ne peut comparer son impor-
tance physiologique à celle de l’inuline, par exemple, dans le Topi-
nambour. Or, si les Helianthus vivaces sont riches en inuline, les
espèces annuelles, le Soleil en particulier, H. annuus, n’en contien-
nent jamais. D’où l’intérêt d’associer deux plantes aussi disparates ;
or, que l’on greffe Soleil sur Topinambour ou Topinambour sur
Soleil, dans tous les cas, il y a une nette discontinuité chimique ;
l’inuline ne passe jamais dans le Soleil ; c’est au point que si le
Topinambour est le greffon, l’inuline s’accumule tellement au-dessus
du bourrelet que les bourgeons de la base de la tige se développent
en tubercules aériens.
On en a conclu parfois à l’impossibilité d’hybrider les deux
espèces. En réalité, l’hybridation n’est nullement impossible ;
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 214 —
•elle a été réussie par Shchibrya (3), par Joseph Lefèvre, et nous
avons pu voir dans les cultures de ce dernier des pieds dont cer-
tains rameaux étaient des rameaux de Soleil, tandis que d’autres
étaient des rameaux de Topinambour. Que ces hybrides où les
caractères du Soleil dominent soient peu productifs en tubercules
et peu fertiles, il n’importe ; il reste que l’hybridation est possible
entre deux plantes qui diffèrent au maximum par leur composition
glucidique. Cela prouve que les plantes ne sont pas tellement dis-
semblables, et que les deux chimismes peuvent se concilier. Toute la
différence réside dans le fait que l’appareil souterrain du Topinam-
bour reste succulent et se gorge d’inuline, tandis que dans le Soleil,
la racine et la base de la tige se lignifient de bonne heure, de sorte
que les conditions de l’inulogenèse ne sont jamais remplies ; mais il
n’y a rien là qui empêche les deux plantes de se croiser, et par des
croisements entre la Fx et le Soleil de fournir tous les compromis
•entre les deux tendances.
Que se passe-t-il dans les greffes entre espèces vivaces ? Depuis
plusieurs années, nous avons multiplié les essais en associant Topi-
nambour et Hélianthi dans les deux sens. Il s’agit, cette fois, de
plantes toutes inulifères, les unes, les Topinambours, produisant
des tubercules où la transformation de l’inuline en saccharose et
synanthrine pendant la période de repos, est rapide et prononcée,
les autres, les Hélianthis, produisant des rhizomes dans lesquels
l’inuline n’évolue que fort peu. Différence minime en comparaison
de celle qui sépare les Soleils et les Topinambours. On pouvait donc
espérer que le suc du greffon apporterait au sujet certaines de ses
propriétés et modifierait quelque peu ses productions souterraines.
Il n’en est rien. Dans la greffe Hélianthi sur Topinambour, non
seulement les organes souterrains sont des tubercules, mais ces
tubercules ne diffèrent pratiquement pas des tubercules témoins
et ils évoluent tout autant, le mélange glucidique devenant dex-
trogyre par formation de saccharose et de synanthrine aux dépens
de l’inuline.
Il arrive en outre que des tubercules aériens apparaissent sur
l’épibiote Hélianthi, ils ont la même composition que les rhizomes
de l’ Hélianthi, évoluent peu et demeurent toujours lévogyres.
Ainsi, même dans ce cas où le chimisme des deux plantes greffées
ne diffère que par le pouvoir plus ou moins grand d’isomérisation,
la discontinuité apparaît aussi nette que dans les greffes Soleil-
Topinambour. Voici un exemple où ces faits sont bien mis en lumière.
I^e tableau suivant concerne 2 greffes Hélianthi sur Topinambour ;
les analyses en ont été faites l’une en novembre, l’autre en février,
[a], désigne le pouvoir rotatoire moyen des glucides ; R, le sucre
réducteur, S, le saccharose, c’est-à-dire tout ce qui est hydrolysé
.par la sucrase en 3 heures, Sy, la synanthrine et les satellites tribu-
— 215 —
taires de la sucrase, I, enfin l’inuline. Tous les résultats sont exnH
més en grammes pour 100 gr. de sucre total.
Greffe Hélianthi sur Topinambour.
On remarquera toutefois que la présence de ces tubercules aériens
n’est pas constante ; et il n’est pas difficile de constater, en disse
quant le bourrelet, qu’ils n’apparaissent que dans les greffes où la
liaison des tissus entre les deux plantes associées est défectueuse ;
dans ces cas il y a accumulation d’inuline au-dessus du bourrelet
et les bourgeons prennent un accroissement exagéré ; ce n’est nulle-
ment la marque d’une incompatibilité entre les deux chimismes,
c’est uniquement le résultat d'une difficulté de transit. On s’en aper-
çoit à la grosseur des tubercules souterrains qui, mal alimentés,
demeurent chétifs. Par contre, si la liaison des tissus est bien assurée,
rien de tel ne se produit : la sève de l’ Hélianthi descend sans ren-
contrer d’obstacles jusque dans les tubercules du Topinambour où
l’inuline s’accumule. Les tubercules souterrains sont normaux et
c’est le chimisme du Topinambour qui s’impose.
Il sera très intéressant de savoir ce qui se passe dans les greffes
inverses, Topinambour sur Hélianthi ; de vérifier notamment si la
sève du Topinambour transportera jusqu’aux rhizomes les diastases
d’isomérisation qui modifient si vite l’inuline des tubercules. La
présomption est en faveur de la négative, car il nous a paru jusqu’ici
que ces diastases sont étroitement liées à la structure cellulaire ;
en tous cas, elles ne passent certainement pas en solution dans les
jus de presse, car ceux-ci, abandonnés à eux-mêmes, ne font que
s’enrichir en sucre réducteur, produit d’hydrolyse de l’inuline. Néan-
moins, la vérification s’impose et sera entreprise à la saison pro-
chaine.
Pour le moment, force est de constater que la discontinuité chi-
mique qui se manifeste dans les greffes Soleil-Topinambour, se
reconnaît tout aussi nettement dans la greffe Hélianthi sur Topi-
nambour. Dans le premier cas, elle ne surprend pas, l’une des
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947. 15
I
216 —
plantes étant inulifères, l’autre non ; dans le second cas, elle est
plus étonnante, car il s’agit là de deux plantes inulifères qui ne se
différencient q.ue par la vitesse avec laquelle l’inuline se transforme
dans l’organe de réserve. C’est là assurément un des exemples où
le chimisme propre des espèces s’affirme avec le plus d’évidence.
Laboratoire de Culture du Muséum et Laboratoire de Botanique
de l’Institut catholique de Paris.
BIBLIOGRAPHIE
1. H. Colin et Y. Trouard-Riollè, C. R. Ac. Sc., 1918, 166, 857.
H. Colin, Rev, gén. de Bot., 1922, 34, 145.
H. Colin et R. Franquet, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 1923, p. 119.
2. Guignard, C. R. Ac. Sc., 1907, 145, 1376.
3. Schhibrya, Bull. Ac. Sc. U. R. S. S., 1938, p. 765, Sér. bïol.
*
— 217 —
f
UN CAS D'HYBRIDATION SPONTANÉE ENTRE HELIANTHUS
VIVACES.
Par J. AI. Turmel et II. Bf.lvai,.
La plus grosse difficulté à laquelle on se heurte dans l’hyliridation
des Helianthus est que, sous notre climat, la plupart des espèces
ou des variétés ne fleurissent pas ou bien fleurissent trop tard pour
mûrir leurs graines. Exception faite pour quelques rares variétés,
que leur précocité classe parmi les plus intéressantes pour les biolo-
gistes, les longues journées ensoleillées de notre été ne leur con-
viennent pas. Des hybridations spontanées ne sont pourtant pas
impossibles.
Au cours de l’année dernière, l’un de nous eut l’occasion d’obser-
ver dans un peuplement, plus ou moins abandonné dans un coin de
jardin, trois types de Topinambour nettement différents par l’en-
semble de leurs caractères morphologiques : l’un, que nous désigne-
rons par A, était un Helianthus tuherosus typique ; le second, qui
sera C, était vraisemblablement Helianthus doronicoïdes Lam. ; ces
deux espèces apparaissaient du premier coup d’a il comme tout à fait
distinctes ; quand au troisième, B, il présentait tant de traits com-
muns avec chacune des deux espèces précédentes qu’on pouvait le
considérer à bon droit comme un hybride. Il devenait dès lors inté-
ressant de compléter l’examen morphologique par une étude des
glucides et surtout de leur évolution si caractéristique des espèces.
Données morphologiques. — Nos observations ont porté
principalement sur le port de la plante, l’inflorescence et les organes
souterrains. Les figures de la planche ci-jointe, permettront de mieux
suivre les courtes descriptions qui suivent.
1) Part de la plante. L’aspect du Topinambour, II. tuherosus,
type A, est classique ; on remarque un axe central parfaitement
rectiligne, haut de trois mètres environ, d’où partent, presque dès
la base des rameaux qui font avec l’axe central un angle de 45°, dont
les plus longs se situent vers le quart inférieur et qui ne sont jamais
ramifiés ; à mesure qu’on s’approche du sommet, la longueur de ces
rameaux diminue, de sorte que l’ensemble forme un cône très régu-
lier. Les feuilles caulinaires, à l’aisselle desquelles partent les
rameaux, sont en large fer de lance, légèrement cordiformes à la
base ; le rapport de leur longueur (L) à leur largeur (Z), exprimé
en centimètres, a été trouvé égal à 26/13^32/16, 28/15, 27/13.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 219 —
Le type C, H. doronicoïdes, est bien plus petit ; l’axe central
qui ne dépasse pas 1,50 m. est largement dépassé par les rameaux ;
ceux-ci n’apparaissent que dans la moitié supérieure, sont presque
tous ramifiés et font avec l’axe central un angle de 30° environ.
Les feuilles lancéolées donnent pour le rapport L/Z des valeurs com-
prises entre 22 /6 et 25 /7.
Le type B, est à tous égards intermédiaire : l’axe central atteint
1,90 m. ; le mode de ramification rappelle chacun des deux types
précédents : dès la base, de grands rameaux (1 m. environ) font avec
l’axe un angle de 45° et diminuent progressivement de longueur à
mesure qu’ils sont plus près du sommet ; certains présentent quel-
ques rameaux secondaires ; là, c’est le type A qui domine ; vers le
sommet, au contraire c’est le type C : les rameaux y sont ramifiés
et font avec l’axe central un angle de 30° environ. Quant aux feuilles,
elles sont plus proches de H. tuberosus que de H. doronicoïdes ; tou-
jours en fer de lance légèrement cordées à la base, elles sont pourtant
plus petites et moins larges ; les rapports L /Z sont entre autres 23 / 10,
25/11, 25/9, 24/9.
2) Inflorescence. Pour le type A, elle ne comprenait qu’un seul
capitule terminant l’axe central, porté sur un pédoncule de 6 cm.
de long. La floraison eut lieu vers le 15 octobre.
Le type C, par contre, portait de nombreux capitules terminant,
outre l’axe central, tous les rameaux primaires et même les rameaux
secondaires ; la disposition de ces rameaux se trouvait telle que
les capitules apparaissaient dans un plan horizontal à peu près
comme dans un corvmbe. La floraison a commencé le 1er septembre
et a duré tout le mois.
Dans le type B, outre le capitule terminal de l’axe central porté
sur un très long pédoncule comme dans le type C, de nombreux
rameaux, mais seulement dans la moitié supérieure de la tige, se
montraient terminés par un capitule. La floraison n’a commencé
qu’à partir du début d’octobre.
3) Organes souterrains. Les tubercules du type A sont des tuber-
cules classiques de H. tuberosus, provenant de l’énorme accroisse-
ment des bourgeons du rhizomes : dans cette espèce, les rhizomes
très courts ne dépassent pas 20 cm. de long, d’où un tassement des
tubercules qui sont bien groupés au pied de l’axe. Le rendement
était de 2,500 kg. à 3,100 par pied ; l’un des tubercules pesait à lui
seul près de 600 gr.
Dans le type C, on remarque autour de l’axe central, au milieu
des racines qui s’enfoncent verticalement en terre, de nombreux
rhizomes horizontaux ; ces rhizomes de couleur brunâtre d’un
diamètre de 0,5 cm. presque jamais ramifiés, atteignent une lon-
gueur de 60 à 70 cm. ; seul le bourgeon terminal est quelque peu
renflé (diamètre 1 cm.), jamais les bourgeons latéraux.
En B, les rhizomes toujours horizontaux, ne dépassent guère
40 cm. de long ; d’un diamètre de 1 cm. environ, et abondamment
ramifiés ils ne tubérisent toutefois qu’à l’extrémité des pousses et
encore faiblement, le diamètre ne dépassant guère 2 cm. ; contraire-
ment à C, il y a développement léger, mais net, des bourgeons
latéraux.
Toutes ces données sont résumées dans le tableau ci-joint.
221 -
IJ résulte de cette série de comparaisons que la plante B présente,
au point de vue morphologique, un ensemble de caractères, qui
l’apparente aux deux espèces A et C au milieu desquelles on Fa
trouvée. II est donc assez légitime d’y voir une forme hybride.
II. E tdde des glucides. — Dans l’examen envisagé ici, ce n’est
pas tant la nature des glucides qui importe que la façon dont ces
glucides évoluent pendant la période de repos ; dans les Helianthus,
en effet, le contenu glucidique est sujet à de très larges variations
qui dépendent de l’époque des récoltes, mais plus encore de la forme
des organes analysés : tubercules arrondis, ovoïdes ou rhizomes.
Ce sont, comme on l’a maintes fois fait observer, les formes
arrondies qui se modifient le plus. Récoltées en octobre, elles four-
nissent des jus nettement lévogyres, où l’inuline est largement
représentée, à côté d’une très faible proportion de sucres réducteurs
et d’une quantité plus notable de saccharose et de synanthrine. A
mesure que le temps passe, on voit I’inuline disparaître peu à peu
pour faire place au saccharose et aux divers satellites de l’inuline
parmi lesquelles la synanthrine est de beaucoup la plus importante.
Cette transformation de l’inuline très lévogyre ([a] = — 40) en
saccharose très dextrogyre ([a] = -f- 66,5) et en synanthrine, fruc
tosane comme l’inuline mais moins lévogyre ([a] = — 17) fait que
les jus donnent des rotations de moins en moins négatives, elles
tendent vers O et un moment vient où elles sont franchement posi-
tives ; l’inuline alors a totalement disparu, il n’y a plus à sa place
que du saccharose et de la synanthrine ; pendant ce temps, le sucre
réducteur n’a pratiquement pas varié, non plus que la teneur en
sucre total.
Cette évolution des sucres si marquée dans les espèces à tuber-
cules arrondies est loin de l’être autant dans les espèces à rhizomes ;
là encore l’inuline disparaît, mais c’est pour donner naissance à
la synanthrine plutôt qu’au saccharose, de sorte que les jus ne
deviennent que très rarement dextrogyres.
La raison de ces divergences entre tubercules et rhizomes tient
à ce que, comme l’un de nous l’a montré récemment x, la transfor-
mation de l’inuline est surtout prononcée dans la région centrale de
l’organe de réserve, à tel point que la moelle peut être déjà forte-
ment dextrogyre alors que la région périphérique est encore lévogyre.
Or, le rapport de la périphérie à la moelle est toujours moins élevé
dans les formes arrondies que dans les variétés ovoïdes et à plus
forte raison dans les rhizomes.
Cela dit, on ne s’étonnera pas de la différence qui existe entre
le contenu glucidique de A et de C. Déjà notable en novembre, cette
différence est beaucoup plus accentuée en février de l’année suivante ;
1. II. Belval, Bull. Æss. Chim. Suer., 1045, 62. 282.
_ 222 —
il y a chez A une production massive de saccharose, à tel point que le
stock glucidique total se trouve constitué à peu près à parties égales
de saccharose et synanthrine, d’où un pouvoir rotatoire très dextro-
gyre ([«] = + 25). Chez C, par contre, l’inuline a surtout donné
naissance à la synanthrine ; ce qui explique pourquoi le pouvoir rota-
toire est égal à O. On s’en rendra compte à l’examen du tableau sui-
vant, où après avoir donné la teneur en sucre total pour 100 d’organes
frais, ainsi que le pouvoir rotatoire des jus, on a ramené pour faci-
liter les comparaisons, à 100 de sucre total la proportion de chacun
des constituants glucidiques. On a désigné par « saccharose » la
fraction hydrolysable en 3 heures par une sucrase très active ; par
« synanthrine » tout ce qui s’hydrolyse à la longue par la sucrase, par
« inuline » enfin ce qui reste. Cette façon de procéder n’est peut-être
pas à l’abri de toute critique : en 3 heures il s’hydrolyse une petite
quantité de synanthrine, négligeable par rapport à la masse de
saccharose ; par ailleurs avec l’inuline, se trouvent dosées les fructo-
sanes satellites non tributaires de la sucrase. Ces légères causes
d’erreur ne modifient en rien l’allure générale du phénomène.
Quant à l’hybride B, il ne se distingue en rien du type C ; si, en
novembre, il semble y avoir de légères différences, qui peuvent
fort bien n’être rien d’autre que des variations individuelles, telles
qu’on en trouverait sur des rhizomes prélevés sur le même pied, ces
différences ne se manifestent plus en février ; et la similitude du
contenu glucidique des organes B et C est remarquable. Faut-il s’en
étonner ? Ce serait ignorer le lien étroit qui relie la forme et le
contenu : les organes souterrains sont ici dans les deux cas, des
rhizomes, l’un à peine plus renflé que l’autre ; il ne pouvait y avoir
de différences profondes dans la nature des sucres au terme de leur
évolution.
Voilà donc une plante que l’ensemble des caractères morpholo-
giques de ses parties aériennes signale comme le produit de croise-
ment des deux espèces avec lesquelles on l’a rencontrée, mais qui
223 —
par la forme des organes souterrains et le chimisme glucidique de ces
organes se rapproche de l’un seulement des géniteurs.
Si cette prédominance du rhizome était générale, elle jetterait
un doute sur l’origine hybride des variétés fusiformes ou ovoïdes
que l’on considère souvent comme issues de croisements entre Topi-
nambour à tubercules arrondis et espèces à rhizomes ; elle interdirait
toute tentative d’amélioration des tubercules communs, irréguliers,
peu riches en glucides, mais bien groupés au pied des tiges, par
croisements avec des espèces dont les rhizomes, distants des tiges,
sont plus riches et plus réguliers.
Mais en est-il ainsi ? Le seul moyen de s’en assurer est de multi-
plier les hybridations. Ce qui s’est produit une fois dans la nature,
doit pouvoir se répéter, d’autant qu’on sait maintenant hâter la
floraison des espèces tardives. D’autre part, le Topinambour ordi-
naire est un polyploïde, et probablement une simple variété d’une
espèce aujourd’hui inconnue ; les espèces sauvages, par contre,
comme les Helianthus à rhizomes sont des diploïdes ; dans ces condi-
tions l’étude du noyau devrait apporter de précieux renseignements.
Laboratoire de Culture du Muséum et Laboratoire de Botanique
de V Institut Catholique de Paris.
SUR L'APPLICATION DES RAYONS X
AUX ÉTUDES PALÉONTOLOGIQUES (suite et fin).
Par J. Roger.
II. — Technique des rayons X appliquée a la Paléontologie.
Je n’ai pas l’intention de rédiger un article sur la technique de la
radiographie mais simplement de fixer les conditions particulières
de son application à l’étude des fossiles et ainsi de détacher les
facteurs d’une réussite aussi complète que possible du but poursuivi.
La radioscopie ne peut être que d’un faible secours car l’observation
demande une accoutumance passablement longue et ne donne
qu’imparfaitement les détails. Elle est d’ailleurs beaucoup plus
difficile et pénible et ne saurait servir que comme indication préli-
minaire dans quelques cas.
Le faisceau de rayons X vient impressionner une plaque sensible
après avoir traversé une couche de roche plus ou moins importante
et donne ainsi une ombre portée de l’objet étudié.
Les conditions pour obtenir une radiographie aussi bonne que
possible dépendent donc des facteurs que laisse prévoir la phrase
précédente.
1° Energie du rayonnement transmis ;
2° Conditions diverses de l’impression des plaques sensibles ;
3° Nature de l’objet étudié.
1. Energie du rayonnement transmis. — Les premiers auteurs qui
utilisèrent les rayons X ne pouvaient fixer de façon précise les
conditions de leurs expériences. 11 est maintenant possible, avec les
progrès réalisés aussi bien dans le domaine de la fabrication des
appareils de radiographie que dans celle des plaques photogra-
phiques, de procéder à une analyse plus précise.
Quatre facteurs interviennent, en dehors de ceux qui dépendent
de l’objet, ce sont : la distance, l’intensité, la tension et le temps.
La distance intervient suivant la loi du carré. Quand les autres
conditions le permettent dans les radiographies de fossiles on
opère à distance assez grande car l’image est donnée par une ombre
portée dont la netteté de contour dépend de l’exiguité de la surface
1. Cf. Bull. Mus., t. XIX, 1947, p. 118.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
225 —
d’émission et aussi du rapport entre la distance du film sensible à
l’objet et la distance à la source. Pratiquement on opéré à 20 ou
30 cm. pour les petits fossiles et de 60 cm. à 1 m. pour les pièces de
grande surface et épaisses.
L’énergie transmise est proportionnelle à l’intensité. Dans la
pratique on se sert de 15 à 45 mA.
L’élévation de la tension augmente très rapidement l’énergie du
rayonnement mais suivant une loi complexe et se trouvant influencée
par de nombreuses conditions opératoires. La nature de l’objet
étudié et les qualités recherchées pour la photographie décident
du choix de la différence de potentiel. Habituellement on utilise
30 à 60 kilo volts.
L’énergie du rayonnement est proportionnelle au temps de pose,
qui oseille largement entre quelques secondes et une soixantaine.
2. Conditions diverses de F impression des plaques sensibles. — La
valeur des radiographies obtenues dépend en grande partie de
l’effet de contraste, étant donné que les différences de transparence
entre les parties du fossile et celui-ci et la gangue sont généralement
faible. Les fortes tensions augmentent le contraste dans les régions
des densités faibles et fortes, mais au contraire le diminuent dans les
parties de densité moyenne. Les conditions de développement ont
d’ailleurs elles aussi leur importance, il convient d’observer de
façon très précise les températures et les durées de développe-
ment données par les fabricants. Il est parfois avantageux dans
certains cas de surexposer et d’affaiblir ensuite le cliché.
Le contraste est souvent atténué par le rayonnement diffusé par
les atomes de substance dans toutes les directions. Là interviennent
l’épaisseur du matériel étudié et aussi le support utilisé ; par exemple
quand on place le film sur une table de bois il est bon d’intercaler
une lame de plomb. Afin de diminuer ce rayonnement diffusé on
fait usage d’une grille de Potter-Bucky pour les corps épais, mais
cela oblige à quadrupler les temps de pose. Pour les radiographies
de fossiles cette grille est généralement négligée.
Les écrans renforçateurs (fluorescence du tungstate de calcium)
diminuent considérablement les temps de pose (ils passent à 1/25
à 1 /40 de leur valeur). Cependant ces écrans pour notre cas, n’ont
qu’un médiocre intérêt car d’une part leur grain peut être plus gros
que celui du film, d’autre part la durée de pose n’est pas gênante (le
sujet est parfaitement immobile). D’ailleurs on livre des films à
utiliser sans écran.
3. Conditions dépendant du matériel. — La pièce à radiographier
doit être placée aussi exactement que possible perpendiculairement
au faisceau de rayons X ; elle doit s’appliquer sur le film aussi com-
plètement que possible, sans interposition de vides. Ces facteurs
— 22 o
■ont une importance particulière pour la netteté du contour de l’ombre
portée. Quand le fossile se trouve sur une des faces de la plaque il
•convient de tourner celle-ci l’empreinte contre la cassette de manière
à ce que les bords des rayons subissent le moins possible de diffu-
sion, qui gênerait pour la netteté du contour.
Il y a également avantage à utiliser des plaques de roche aussi
minces que possible, d’épaisseur régulière. Assez souvent il est
possible de réaliser ces conditions en usant convenablement l’échan-
tillon de roche. Cependant on ne peut pas obtenir une surface
plane sur les deux faces le plus souvent, notamment dans le cas
d’échantillons qui ont été soumis à un dégagement partiel créant
des inégalités. Lehmann étudiant les plaques de schistes dévoniens
de Büdenbach (Hunsrück) a imaginé la méthode suivante pour des
cas semblables (méthode d’ Einbettung). Les anfractuosités sont
remplies d’une substance connue sous le nom de thorostrat (subs-
tance renfermant 25 % d’oxyde de thorium) convenablement
diluée de façon à atteindre une opacité sensiblement égale à celle de
la gangue. L’expérience lui montra la valeur du procédé (1938) 1.
L’influence de la nature de la gangue d’une part et des restes orga-
nisés de l’autre est un problème en réalité excessivement complexe.
La constitution de la roche n’est pas homogène, le remplissage des
cavités fossiles est généralement de nature sensiblement différente.
Les tests conservés ont également subi des modifications non uni-
formes dans toute leur étendue.
Quand on ne considère que les corps purs les lois de la transpa-
rence aux rayons X sont simples, interviennent le nombre atomique
des éléments et la compacité de l’échantillon. On conçoit que dans
une roche fossilifère il devient impossible de baser des prévisions
sur ces règles théoriques. C’est donc par l’expérience essentiellement
qu’on peut tâcher d’orienter les tentatives de radiographies. Les
essais expérimentaux ont été commencés, en même temps que ceux
de Brühl sur les fossiles, par Doelter (1896, 1897 2). Cet auteur
soumettait les espèces minérales au rayonnement de Bôntgen
il cherchait leur classement dans un ordre de transparence et les
lois réglant l’influence des différents facteurs sur elle. Plus tard
Branco (1906 3) soumettait au même essai les roches, employant
1. Lehmann W. M. (1938). Die Anwendung der Rônlgenstrahlen in der Palàonto-
logie. Jahrcsb. Mitt. Oberrh. geol. Ver., t. 27, p. 16-24, 6 pl.
2. Doelter C. (1896). Anwendung der Rôntgenschen X-Strahlen auf die Unter-
sucheidung von Diamant, Bergkrystall und Strass. N eues Jahrb. Miner. Petrogr.
Pàlaont., t. I, p. 211.
Jd. (1896). Verhalten der Mineralien zu den Rôntgenschen X-Strahlen. N eues Jahrb.
Miner. Petrogr. Palàont., t. 2, p. 87-106, 1 pl.
Id. (1897). Einige weitere Versuche über das Verhalten der Mineralien zu den Rônt-
genschen X-Strahlen. Neues Jahrb. Miner., Petrogr. Palàont., t. I, p. 256-7.
3. Branco W. (1906). Die Anwendung der Rôntgenstrahlen in der Palâontologie
Abh. preuss. Akad. Wiss., t. 2, p. 3-55, fig., 4 pl.
— 227 —
en somme un procédé plus global. Les résultats obtenus par Doelter
manquent beaucoup de précision et pour une bonne partie ils ont
été contestés par la suite. Les 65 minéraux étudiés par lui étaient
rangés en 8 groupes d’opacité croissante du premier au huitième ;
dans le premier on trouve par exemple l’ambre et le borax, dans le
second nous trouvons le kaolin, dans le troisième le talc, dans le 4e
le quartz, dans le 5e le mica muscovite, dans le 6e le gypse, la cal-
cite, les oxydes de fer, la pyrite, etc., dans le 7e la baryte, dans le 8e
le sulfure d’étain. Doelter lui-même note l’incertitude de cette
échelle car les résultats dépendent beaucoup de l’appareillage
utilisé et ne montrent pas de fidélité. La recherche de relations
entre la densité, la composition chimique, le poids moléculaire et
la transparence ne donne pas de résultats appréciables.
L’étude des roches de façon systématique quant à leur transpa-
rence aux rayons X, suivant des conditions expérimentales par
Branco, le conduisent à conclure que dans l’ordre de transparence
décroissante on aurait : les cendres volcaniques récentes, les schistes
bitumineux, les sables quartzeux et feldspathiques, les tufs volca-
niques consolidés, l’argile, les schites argileux et enfin les calcaires.
Les grès ont d’ailleurs été soumis à une étude spéciale de Hartmann-
Weinberg et Reinberg (1925 x) précisant l’influence du ciment..
En réalité les facteurs intervenant sont si nombreux qu’il n’est pas
possible d’obtenir des résultats de valeur absolument constante.
La nature du test possède aussi une influence au sujet de laquelle
il n’est possible que de donner des indications d’ordre général.
Boni 2 distingue 4 catégories : les tests minces cornés, pellucides,
comparables à ceux de coquilles actuelles et qui en général sont
favorables à l’examen radiographique — les tests bien calcifiés
cristallins, compacts, brillants, en général défavorables — les test
altérés blanchâtres, un peu friables, généralement favorables — les
tests grossiers, obscurs, assez résistants, qui le plus souvent chez les
Brachiopodes donnent par radiographie des structures internes.
Il faudrait encore tenir compte du développement sur papier des
clichés obtenus. En général celui-ci est très difficile et l’interprétation
doit le plus souvent être faite sur les négatifs.
Les détails concernant la pratique de la radiographie pourront
d’ailleurs se trouver dans des traités comme celuide Kaye G. W. 1 2 3.
Signalons encore une technique complémentaire, celle des stéréo-
radiographies proposée par divers auteurs (notamment Lehmann 4).
La radiographie correspondant à la projection d’une ombre portée
1. Hartmann-Weinberg A., Reinberg S. A. (1925). Die fossilhaltigen Gesteins-
formationen im Rontgenbilde. Bull. Acad. Sci. Russie, p. 279-92, 2 pl.
2. Boni (A.) (1939) loc. cit.
3. Kaye G. W. (1922). Practical application of X-Rays. London.
4. Lehmann W. M. (1932). Stereo-Rôntgenaufnahmen als Hilfsmittel bei der
U ntersucliung von Versteinerungen. Nat. Mus., t. 62, p. 323-30, 12 fig.
228 —
on comprend que sur la plaque se trouvent représentés les corps
contenus dans des plans successifs, ce qui, surtout pour, des groupes
fossiles aberrants, peut donner lieu à de fausses interprétations.
Ce sont surtout les objets épais, présentant des surfaces courbes
comme les concrétions, les Trilobites enroulés, etc... qui peuvent
être soumis à ce procédé. Lehmann a obtenu notamment au sujet
des appendices de certains Trilobites des informations intéressantes.
Dans la pratique une stéréoradiographie se fait comme une stéréo-
photographie ordinaire, c’est-à-dire qu’il suffit de prendre deux
clichés avec déplacement du tube à rayons X de 65 mm., quand la
distance anode-film est égale à celle d’observation au stéréoscope.
Il faut chercher à obtenir une netteté aussi grande que possible du
contour des radiographies. Quand il s’agit de fossiles n’ayant que
peu de relief, on peut utiliser un procédé d’ailleurs également
appliqué en stéréographie ordinaire, qui augmente arbitrairement
l’échelle des hauteurs par rapport à celle des surfaces. On exagère
le déplacement latéral de la préparation ou du tube à rayons X.
L’examen étant ensuite fait à distance normale au stéréoscope
l’épaisseur apparente se trouve augmentée.
La technique paléontologique d’étude aux rayons X depuis 1896
a réalisé des progrès considérables, et intermittents. Maintenant
elle ne peut certes pas donner dans tous les cas des résultats positifs
mais le nombre de ses succès et leur valeur justifient amplement une
tentative d’application et de perfectionnement.
III. — Voies possibles de perfectionnement de la méthode
DE RADIOGRAPHIE APPLIQUEE A LA PALÉONTOLOGIE.
En premier lieu il faudrait mieux connaître les comportements
des divers constituants soumis à l’étude quant à leur transparence
aux rayons X. Ainsi il deviendrait possible de prévoir les cas sus-
ceptibles de donner de bons résultats et de régler plus scientifique-
ment les caractéristiques du rayonnement utilisé et ainsi d’améliorer
sensiblement les clichés. Probablement conviendrait-il de suivre les
modifications subies par divers groupes au cours de la fossilisation,
en même temps que la gangue serait soumise aux études expéri-
mentales comme celles de Doelter et Branco. Des travaux ont
d’ailleurs été faits dans ce sens par Rogers b En somme la connais-
sance plus précise des processus de fossilisation, notamment dans
le domaine chimique, conduira certainement à des progrès.
En second lieu des techniques appliquées dans d’autres domaines
*
1. Rogers A. F. (1924). Mineralogy and petrography of fossil bones. Bull. geol.
Soc. Amer.
— 229 —
devront être essayées en paléontologie. Ce sont essentiellement les
microradiographies et les radiographies par réflexion.
La technique microradiographique semble assez bien mise au
point pour ce qui concerne les êtres actuels. Depuis 1913 Goby 1 a
publié une série de notes sur la question. Des précisions concernant
l’histologie ont été données par Dauvillier récemment 2. Enfin
signalons un article très récent de Kreger 3. C’est essentiellement
du côté de la technique (nature des émulsions, position des pièces
étudiées, etc.) que la microradiographie a réalisé des progrès. Il
faudra chercher à les appliquer aux travaux paléontologiques.
La radiographie par réflexion a été également appliquée dans le
domaine physique (Guimier et Devaux4, Trillat 5). Il semble
que pour l’étude des fossiles elle pourrait rendre de grands services,
mais aucun essai de cet ordre n’a encore été tenté à ma connais-
sance.
IV. — Organisation existant au centre d’études
ET DE DOCUMENTATION PALEONTOLOGIQUES DU MUSEUM.
L’intérêt des travaux radiographiques en paléontologie m’était
apparu depuis déjà longtemps et une première tentative faite
en 1942 n’avait pu aboutir. Au cours d’une Mission en Allemagne
j’ai pu voir les résultats obtenus par Lehmann à Kirn et les radio-
graphies qu'il m’a généreusement données m’ont décidé à faire un
nouvel essai à mon retour en France. J’ai pu grâce à la compréhen-
sion de diverses personnes obtenir le prêt d’un appareil à rayons X.
Les premiers essais sont en cours et nous espérons cette année
mettre son utilisation complètement au point.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Goby F. (1913). Une application nouvelle des rayons X : la microradiograpliie.
C. R. Acad. Sci. Paris, t. 156, p. 686.
Id. (1925). La miroradiographie stéréoscopique en relief et en pseudorelif : lastéréo-
microradiographie. C. R. Acad. Sci. Paris, t. 180, p. 735-7, fig.
Id. (1936). La microradiographie. Ses applications à l’anatomie végétale. Bull.
Soc. fr. Photo., t. 4, p. 310.
2. Dauvillier (1925). Réalisation de la microradiographie intégrale. C. R. Acad.
Sci. Paris, t. 190, p. 1287-9, 1 fig.
3. Kreger D. (1945). A new micro method for X-ray structure investigations.
Nederl. Akad. Welensch. Proc., t. 48, p. 336-7, 1 pl.
4. Guimier A., Devaux J. (1942). Sur la radiographie par réflexion. C. R. Acad.
Sci. Paris, t. 214, p. 223-5.
5. Trillat (1943). Radiographie et microradiograpliie par transmission et par
réflexion. Bull. Soc. fr. Electr., 6e sér., t. 3, n° 25, p. 145-64, 24 fig.
— 230 —
Sur la présence du Palmoxylon Aschersoni Schenk dans
LES COUCHES TERTIAIRES DE LA VALLÉE DU ChÉLIF (ALGÉRIE).
Par Edouard Boureau.
Le bois fossile dont il s’agit dans la présente note est un bois de
Palmoxylon Aschersoni Schenk parfaitement conservé. Il provient
des couches tertiaires de la vallée du Ghélif (Algérie). L’échantillon
silicifié, cylindrique, a une longueur de 20 à 23 cm. de hauteur,
et une section transversale, légèrement aplatie au cours de la fossi-
lisation, de forme ovale, mesurant 23 cm sur 17 cm.
En raison de sa parfaite conservation, nous décrirons et figurerons
de nouveau la structure anatomique de ce bois fossile, complétant
ainsi la description très sommaire déjà donnée par Schenk1 qui a,
le premier signalé l’espèce et celle de Stenzel 2. Ce dernier sépare
les différentes structures du tronc et distingue la partie extérieure
qu’il désigne sous le nom de P. Aschersoni verum et la partie inté-
rieure, le P. Aschersoni Schweinfurthi. R. Krausel 3 donne une
meilleure figuration d’un échantillon mieux conservé.
I. — Description anatomique. Les figures, a, h, c de la planche I
représentent la disposition relative des faisceaux dans le parenchyme
fondamental du bois de ce Palmier. La figure a représente la partie
supérieure du spécimen silicifié et les figures h et c, la partie infé-
rieure. On n’y rencontre pas de différence notable.
On constate que les faisceaux, répartis irrégulièrement, sont tous
des faisceaux fibrovasculaires ou faisceaux mixtes, c’est-à-dire
constitués par des éléments de Xylème, de Phloème, accompagnés
dans la partie extérieure par un amas fibreux. Les figures de la
planche I, faites à la chambre claire, permettent en se reportant à
l’échelle qui les accompagne de connaître les proportions relatives
de ces divers éléments constituants. Contrairement à ce que l’on
1. Schenk A. — Fossile Iloelzer in K. A. Zittel : Beitr. z. Geol. u. Palaeont.
der Libyschen Wüste und der Angrenzeden Gebiete von Aegypten. Bd III ; Cassel
1883 ; Paleontographica Bd 20.1883.
2. Stenzel K. G. — Fossile Palmenhôlzer. Beitr. z. Palâontologie u. Geol. Oster-
reich Ungarns und des Orients. Bd XVI, Wien et Leipzig, pp. 107-287, pl. III-XXIV,
1901.
3. Krausel R. — Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromer in den Wü ;ten
Agyptens. IV. Die Fossilen Floren Agyptens.
Abh. Bayer Allad. Wissensch., Math. Naturvv. Abt., Bd XXX, Abh. 2, Mü îehen,
pp. 1 48, pl. I-III.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 231 —
observe chez certains Palmoxylon, le parenchyme fondamental
est dépourvu de faisceaux exclusivement fibreux. Tous les faisceaux,
en grande majorité sont des faisceaux longitudinaux [ Lângsbundel
de Stenzf.l 1], au trajet rectiligne. On observe également quelques
rares faisceaux obliques destinés aux feuilles [Uebergangshündel 1],
Certains faisceaux sont groupés par deux ou trois, généralement
par leur partie fibreuse (figure /, planche I). Leur axe horizontal
forme un angle très net ou bien ils sont semblables, ce sont alors
des faisceaux de division [Teilungsbündel1] ou des faisceaux de fusion
[Verschmelzungsbündel 1].
Les faisceaux ont une orientation désordonnée. Leur taille est
sensiblement constante, la largeur du faisceau fibreux est dans
presque tous les cas voisine de 1 mm. On distingue cependant des
rares faisceaux très petits (figure d, planche I). La forme générale
est circulaire ou légèrement allongée. Ils sont au nombre de 23 en
moyenne par cm2.
La partie fibreuse est très développée par rapport à la partie
conductrice. Les fibres sont circulaires en coupe transversale leur
diamètre est sensiblement constant (— 20 p.) elles sont régulière-
ment disposées. Le lumen est le plus souvent ponctiforme mais il
apparaît quelquefois assez grand et de diamètre inégal dans un
même faisceau : dans ce dernier cas, la fibre peut être à parois rela-
tivement mince. Le faisceau fibreux a en coupe Xransversale une
forme arrondie à la partie extérieure et concave au voisinage du
liber auquel il est contigu et qu’il déborde latéralement. Il est donc
semi-lunaire ( mondforming ). Il appartient au groupe des Lunaria
Stenzel.
Le liber n’est pas conservé dans les lames minces observées. Son
emplacement est occupé généralement par deux lacunes, plus
ou moins isolées par du tissu conservé (fibres dans la partie supé-
rieure et cellules parenchymateuses à parois minces au voisinage
du vaisseau unique). Les lacunes libériennes sont séparées du gros
vaisseau médian par une double assise de cellules aplaties à parois
minces.
Le système vasculaire contient un seul gros vaisseau médian géné-
ralement accompagné d’éléments vasculaires plus petits à l’extrémité
du faisceau. La longueur de ce gros vaisseau doit être faible si on en
juge par la fréquence des cloisons terminales obliques que l’on
observe dans une même lame mince transversale. Dans ce dernier
cas, le gros vaisseau est cloisonné en deux parties (fig. j, pl. I),
quelquefois, mais très rarement en trois'parties (figure g, pl. I), mais
dans la plupart des cas le diamètre de l’ensemble ne varie pas sensi-
blement.
1. Stenzf.i, K. G. — loc. cil.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
16
Planche T. — Palmoxylon Aschersoni Schenk Sweinjurthi Stenzel.
a, 6, c : représentation schématique à la chambre claire de trois lames minces exécutées
à la partie supérieure de l’échantillon ( a ) et à sa partie inférieure [b, c), en sections
transversales. Remarquer les dimensions et l’orientation des faisceaux mixtes dans
le parenchyme fondamental.
d : faisceau typique de l’espèce : gros vaisseau unique dépourvu de petits éléments
vasculaires (fréquent).
e : faisceau de même nature, mais beaucoup plus petit (rare).
/ : faisceaux couplés en voie de division. Le plus grand nombre des thylles dans son
vaisseau unique.
g : faisceau de même nature que d, mais montrant 3 cloisons obliques (très rare).
h : faisceau dans lequel le gros vaisseau est accompagné d’un plus petit (fréquent).
i, j, k : faisceaux où les petits éléments vasculaires sont plus nombreux. On y observe
des proportions très différentes entre les dimensions des éléments constitutifs :
faisceau fibreux, liber, vaisseau unique, etc... (en k surtout).
I : Section longitudinale. Un faisceau oblique montre les cloisons terminales des vais-
seaux.
m : Aspect des cellules du tissu fondamental lacuneux en coupe longitudinale.
Figure 2.
Planche II. — Palmoxyhn Aschsrsoni Schenk Schweinfurlhi Stenzel.
Figure 1. — Microphotographie d’une portion de lame mince exécutée en coupe transversale.
Figure 2. — Portion de la microphotographie précédente, montrant le tissu fondamental
à un plus fort grossissement.
16.
— 235 —
Des vaisseaux plus petits, séparés par un parenchyme de cellules
hexagonales à parois minces accompagnent parfois le vaisseau
médian, à l’extrémité du faisceau, mais ils peuvent manquer totale-
ment. La position de ces éléments et leur importance varient à un
même niveau du tronc, d’un faisceau à l’autre. Il semble que ces
petits éléments plus ou moins développés sont en rapport avec une
accélération basifuge inégale qui accompagne l’évolution des diffé-
rents cordons fibro-vasculaires au cours de leur trajet ascendant
dans la tige et dont la structure varie suivant la hauteur envisagée.
Présentant de telles variations, ces éléments semblent sans intérêt
pour la détermination de l’espèce. Il serait néanmoins intéressant
de rechercher les modifications subies au cours du trajet ascendant
des faisceaux sur des échantillons suffisamment longs. En coupe
longitudinale, les cloisons obliques se présentent comme le montre
la figure l, pl. I ; leur ornementation est scalariforme.
Le tissu fondamental est formé de cellules à parois épaisses. Il a
en coupe transversale un aspect un peu différent en un point éloigné
des faisceaux et à leur voisinage immédiat. Au voisinage des fais-
ceaux les cellules sont légèrement allongées parallèlement au bord du
faisceau et non rayonnantes comme dans certains Palmoxylons, et
surtout autour de la partie fibreuse (figure h, pl. I). Dans la portion
éloignée des faisceaux fibro-vasculaires, les cellules sont polyé-
driques, plus ou moins étoilées (figure 2, planche II).
Le tissu fondamental est formé de files unicellulaires séparées
par des lacunes polygonales isodiamétriques dans la partie la plus
éloignée et allongée dans la partie plus rapprochée des faisceaux.
Elles ne sauraient être confondues avec les méats véritables. Le
tissu fondamental qui présente une grande fixité chez les Palmc-
xylon constitue un caractère essentiel d’une grande importance
pour leur détermination comme l’a montré récemment K. N. Kaul L
En coupe longitudinale (figure m, pl. I) les cellules du tissu fonda-
mental apparaissent aplaties et étagées en piles unicellulaires le plus
souvent.
La description que l’on vient de suivre correspond à celle d’un
Palmoxylon Aschersoni Schenk. Elle est celle de la partie interne
du tronc dépourvu de la zone de transition et de sa partie externe.
Il s’agit donc du Palmoxylon Aschersoni Schenk Schweinfurthi
Stenzel.
1. Kaul K. N. — - A classification of Palms based on the groud tissue of the stem.
Proc. 22d Indian Science Congress Calcutta, pp. 285-6, 1935.
On analysis of the artiflcial genus Palmoxylon into natural généra. Proc. 25th
Indian Sc. Congress Calcutta 1938.
— 236 —
II. — Répartition géographique du Paljnoxylon Aschersoni
Schenk.
Les seuls gisements connus de ce Palmoxylon étaient à ce jour
ceux d’Egypte et de Libye.
En Egypte 1 on l’a trouvé au Nord de Fayoum (Oligocèné infé-
rieur) entre le Djebel Hadâhid et le Dj. el Bahr (Oligocène inférieur
ou Miocène inférieur), à Bir Lebuk (Miocène inférieur) à Moghara
(Miocène inférieur), dans le désert de Uadi Faregh (Miocène infé-
rieur), près de la Grande Pyramide de Giseh (Oligocène supérieur),
à Garet el Muluk (Pliocène moyen), entre Le Caire et Suez (Oli-
gocène ?), à 40 kms à l’Ouest de Abu Roasch (Miocène inférieur).
Au nord du désert de Libye 2, il a été trouvé dans l’Oasis de Gialo
et à Giarabub.
Sa présence en Afrique du Nord, dans les couches tertiaires de la
vallée du Chélif, agrandit considérablement son aire de dispersion
qui vient alors se confondre de façon plus intime avec celle d’autres
espèces ligneuses fossiles de la même époque.
C’est ainsi que le Palmoxylon libycum Krausel se retrouve en
Egypte et en Cyrénaïque accompagnant le P. Aschersoni Schenk. Le
Nicolia aegyptiaca Un'ger a été découvert en Somalie, en Egypte, en
Libye, en Tunisie et sur la côte atlantique du Rio de Oro. L eDombe-
yoxylon aegyptiacum Schenk se retrouve en Somalie, dans la Basse
vallée du Nil et en Sardaigne. Le Laurinoxylon Desioi Chrg a été
trouvé en Libye (Giarabub) et en Sardaigne. Le Ficoxylon cretaceum
Schenk a été découvert en Egypte, Libye et en Tunisie.
Ajoutons, d’autre part, qu’il serait intéressant de préciser les
rapports existant entre le Palmoxylon Aschersoni et le P. Cossoni
de l’Oued Manoura décrit par Fliche 4.
Tous ces faits viennent confirmer l’opinion déjà ancienne (3-4)
qu’une Flore tertiaire identique, du type tropical, a existé en bordure
du Sahara, de la Somalie à la riche flore fossile du Caire, et aux flores
fossiles plus pauvres d’Afrique du Nord et même de la côte atlantique
du Rio de Oro.
L’échantillon silicifié qui a fait l’objet de la présente étude a été
récolté par MM. Betier et Deleau qui en ont fait don au Musée
de Lille. 11 nous a été communiqué par M. Corsin, Professeur de
Paléobotanique et Conservateur du Musée de Lille. Nous leur adres-
sons nos remerciements.
1. Krausel R. Loc. rit.
2. Chiarugi A. — Prime notizie sulle foreste pielrificate délia Sirlica. Nuovo Giorn.
Bot. Ital., n. s., vol. XXXV, pp. 558-566, 1929.
3. Chiarugi. A. — La prcsenz.a in Sardegna di elementi palconxillogici sahariani.
Nuovo Giorn. Bot. Ital., n. s., vol. XXXVI, pp. 254-8, 1929.
4. Flichf. P. — Sur les bois silicifîés de la Tunisie et de l’Algérie. C. R. Acad. Sc.,
t. 107, 1888, pp. 569-72.
Laboratoire d' Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles
du Muséum.
237 —
L'ARTESIANISME du Lutétien dans la fosse synclinale
de Saint Denis.
Par R. Soyer.
Les couches lutétiennes contiennent des réseaux aquifères dans
le centre du Bassin de Paris, dans la région parisienne notamment,
où les fosses synclinales de Saint-Denis et de Corbeil-Juvisy cons-
tituent des systèmes artésiens favorables, par suite de l’abaissement
très prononcé des assises nummulitiques.
De nombreux puits et forages atteignent les pseudo-nappes
du Lutétien circulant en régime de grande perméabilité à travers
la masse du Calcaire Grossier. L’assise des Marnes et Caillasses,
quoique peu perméable et formant une couverture étanche aux cal-
caires aquifères, peut renfermer elle-même des eaux ascendantes
à quelques emplacements particulièrement propices à l’artésianisme.
Le régime hydrologique du Lutétien n’a jamais été étudié, et les
rares publications sur ce sujet n’attribuent pas aux circulations
aquifères leur importance réelle ; certaines lui dénient même tout
intérêt pratique.
Cette note préalable souligne trois exemples intéressants d’arté-
sianisme dans le Lutétien, dans trois localités du Nord de Paris
situées dans le Synclinal de la Seine : Gonesse, Dugny et Villeneuve-
la-Garenne, où des forages ont été établis à des dates différentes :
1927, 1896 et 1934.
1° Forage exécuté en 1927 à Gonesse (Seine-et-Oise) chez
M. Foucault.
Entreprise : Forages et Matériel (Vincent et Cle).
N"
1
2
3
4
Cote du sol : 47,58
du sol)
Lutétien : Marnes et Caillasses 8 m. 64
32.47 à 23.83
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 238
239
— 240 —
à la station de pompage de la Société Lyonnaise des Eaux.
Entreprise : Société Française Layne-France.
Cote du sol : 29 m. 50
Le forage capte toutes les couches aquifères entre 31 m. et 54 m. de
profondeur.
Niveau statique : à 3 m. 95 du sol (25:55)
Niveau de pompage à 17 m. 50.
— 241 —
Sous une dépression de 13 m. 55, le puits fournit un débit horaire de-
142 m3.
De l’examén des résultats obtenus dans ces trois captages, on
peut conclure que :
1° Les venues aquifères ne se localisent pas à un niveau, mais-
qu’elles peuvent se présenter dans la plupart des nombreux bancs-
du Lutétien, depuis les Marnes et Caillasses qui renferment 3 niveaux
aquifères à Dugny et un niveau à Gonesse, jusqu’à la Glauconie
de base, souvent sableuse et très perméable.
2° La fissuration des couches, plus prononcée dans les zones où
les actions tectoniques ont été intenses, telles que la fosse de Saint-
Denis, favorise la circulation et l’accumulation des eaux souter-
raines, et l’on voit le Calcaire grossier offrir 4 niveaux aquifères
à Dugny, et un ensemble de couches productives à Villeneuve-la-
Garenne.
3° La mise en charge et conséquemment, le point hydrostatique
et le débit croissent avec la profondeur ; cette règle générale est
bien évidente à Dugny, où le niveau statique, qui se tenait d’abord
à 0 m. 39 du sol pour la lre venue aquifère, s’élève au-dessus du sol,
à 5 m. du toit du Lutétien, tandis que le débit du jaillissement
passe de 30 litres à la minute à 240 litres, à la base de l’étage.
4° Des débits horaires importants peuvent être obtenus dans des
forages captant convenablement les eaux du Lutétien : 187 m3 à
Gonesse (par pompage) ; 14 m3 400 (jaillissement) à Dugny ; 142 m3 à
Villeneuve-la-Garenne (pompage). Le graphique de dépression en
pompage du puits de Gonesse fait apparaître un accroissement de
débit de 158 m3 pour une dénivellation supplémentaire de 3 m. 60.
Cette faible dépression montre que la limite de capacité du puits
n’était pas encore atteinte. La formation est d’ailleurs exception-
nellement aquifère dans cette localité, dont la richesse bien connue
en eaux souterraines est mise à profit par les gressiculteurs qui
peuvent obtenir dans les formations se succédant sous les alluvions,
un débit proportionné à l’importance de leurs cressonnières.
5° Il n’est pas possible de préjuger, d’après 3 puits seulement,
d’un décroissement éventuel du débit général des eaux lutétiennes
entre 1896 et 1934. Un abaissement de la courbe piézométrique dans
le Synclinal de Saint-Denis serait d’ailleurs normal en raison de la
perte de charge croissant avec la multiplication des puits dans cette
région industrielle.
Du point de vue quantitatif, loin d’être une formation sans
intérêt hydrogéologique, le Lutétien contient des réseaux aquifères
importants, notamment dans la fosse synclinale de Saint-Denis.
La profondeur relativement faible à laquelle on peut atteindre les-
niveaux productifs en facilite le captage. Bien que la qualité de ces-
— 242 —
'eaux ne soit pas envisagée dans cette note, on peut néanmoins
souligner que le fait d’être captées par des distributions publiques
montre bien que, localement tout au moins, elles peuvent convenir
à l’alimentation, soit employées seules, soit mélangées avec d’autres
eaux. Dans les deux cas, leur pureté bactériologique est certaine,
«t les eaux du Lutétien méritent donc bien d’être étudiées au même
titre que les grandes nappes aquifères du Bassin de Paris.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
243 —
Aperçu sur les domaines du déséquilibre
CRI ST ALLO GÉN ÉTIQUE DANS LA NATURE.
Par G. Deicha.
Par une série d’études expérimentales (1) j’ai été amené à cons-
tater que la variété et la complexité des aspects que peut présenter
la cristallisation était liée à l’importance du déséquilibre physique
qui lui donnait naissance.
Les différentes espèces de déséquilibre possibles entre une phase
gazeuse, liquide ou solide et une phase solide en voie de cristalli-
sation donnent des effets comparables.
Sursaturation de vapeur, sursaturation de solution, surfusion
apparaissent ainsi comme des cas particuliers de déséquilibre cristal-
logénétique (2). Plus ce déséquilibre est poussé et plus, d’après mes
expériences et observations, l’aspect géométrique des produits de la
cristallisation devient varié et complexe. Ceci non seulement par
le faciès des individus cristallins (complication des formes et enrichis-
sement des combinaisons) mais aussi et surtout par les assemblages
de cristaux : Apparition de macles, leur complication et répétition
contribuent à donner à la cristallisation des aspects fort divers
suivant le degré du déséquilibre cristallogénétique ; il en est de
même des autres groupements entre cristaux de même espèce et des
groupements entre cristaux d’espèces différentes.
Plus encore que les cristallisations expérimentales les cristallisa-
tions naturelles présentent une richesse d’aspects géométriques dont
les monographies spécifiques les plus complètes (3), ne sauraient
épuiser les trésors — dont les vitrines de notre Galerie offrent de
saisissants aspects. Le matériel est tellement abondant que les
études n’ont que très rarement dépassé le stade de la description.
Les rapports entre les caractères cristallographiques et les condi-
tions cristallogénétiques n’ont guère été considérés que dans des cas
particuliers (sursaturation ou surfusion et vitesse de croissance des
faces, par exemple). On se borne généralement, dans le cas de miné-
raux, à des rapprochements entre tel faciès spécifique et telles
conditions de gisement, en relation avec un mode de formation
déterminé (trémies de sel et évaporation rapide, spontanée, de l’eau
de mer, par exemple). Il est cependant des similitudes frappantes
de certains aspects d’une espèce minérale à l’autre : c’est le cas
de sphérolithes dont la forme n’offre plus de prise à une étude
Eullelin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
— 244 —
cristallographique géométrique, mais où l’esprit se refuse à voir
une convergence accidentelle commune à un très grand nombre
de minéraux d’origines variées. Il en est de même de l’enchevêtre-
ment des dendrites cristallines et des groupements flabelliformes
où se perdent les caractères géométriques de l’espèce, et pour les-
quelles l’esprit cherche une cause cristallogénétrique commune.
Les aspects des macles masquent la symétrie des cristaux, de même
que la richesse des combinaisons et la complication des formes
cachent la simplicité géométrique du solide primitif, mais suggèrent
des rapprochements entre aspects semblables de minéraux diffé-
rents. Il y a intérêt à établir de tels parallélismes, ainsi qu’une
hiérarchie des aspects par ordre de complication croissante pour
dégager les conditions particulières de génèse. Le cas limite du cristal
parfait présentant le minimum de formes simples étant l’idéal que
tend à réaliser la cristallisation dans des conditions voisines de
l’équilibre physique.
Les conditions d’équilibre physique qui mettent en cause une
phase cristalline solide ont généralement été étudiées avec minutie :
on a cherché à déterminer, aussi exactement que possible, les points
de sublimation, de fusion, les solubilités, ainsi d’ailleurs que les
températures de transformation d’une phase solide en une autre.
Dans ces différentes déterminations les physiciens sont souvent
gênés par des retards aux transformations, par exemple par les
phénomènes de surfusion au cours d’une mesure de température de
congélation (cryométrie).
Sursaturation de vapeur, sursaturation de solution, surfusion
apparaissent donc généralement comme des causes d’erreurs et
d’indéterminations dans les travaux de laboratoire. La nature
ne connaît pas les précautions prises par l’homme de science contre
ces incidents ; aussi les cristallisations dans ses trois règnes s’écar-
tent-elles toujours des conditions théoriques de l’équilibre physique
parfait, qui n’est qu’une vue de l’esprit : L’équilibre étant une
notion statique qui s’oppose au phénomène essentiellement dyna-
mique de la cristallisation. Ce sont les conditions de déséquilibre
qui président à la génèse et au développement des cristaux, plus
particulièrement des cristaux naturels.
Après avoir exposé l’ordre de complexité et de variété croissante
des aspects présentés par la cristallisation, dans des conditions
de déséquilibre cristallogénétique de plus en plus poussé, j’ai montré
qu’il était possible de distinguer une série semblable de degrés de
complexité et de variété des aspects présentés par les cristaux dans
la nature. Je me propose maintenant de passer en revue les possi-
bilités de déséquilibre dans les différents milieux cristallogénétiques
naturels.
L 'atmosphère offre des états de sursaturation de vapeur d’eau non
245
seulement par rapport à l’eau liquide, mais aussi par rapport à la
glace, ainsi d’ailleurs que, comme il a été montré récemment (4),
de l’eau liquide par rapport à la glace. J’ai décrit des expériences
simples (5) qui montrent que ce dernier déséquilibre cristallogéné-
tique donnait lieu à la formation d’étoiles semblables à celles que
fournissent les chutes de neige. On sait que la glace, le type même
du cristal (xp'jarxXXo;) fournit aussi le plus riche exemple de l’effet
de déséquilibre cristallogénétique. (Plus de trois mille aspects de
cristaux de neige déjà décrits dans la littérature). L’étude des
gouttelettes microscopiques de brouillard (6) a révélé qu’elles pré-
sentaient parfois des solutions fortement sursaturées en chlorure de
sodium. La cristallisation du sel détermine des phénomènes impor-
tants pour la formation de noyaux de condensation dans l’atmos-
phère. D’ailleurs, d’après mes propres recherches, il semble que le
chlorure de sodium dans ces conditions cristallise sous la forme de
l’hydrohalite, tout au moins dans certains cas, et non seulement
sous forme de halite cubique comme, on semble l’admettre actuel-
lement. Le rôle des déséquilibres cristallogénétiques semble donc
assez important dans ce premier domaine naturel et ceci malgré
l’apparente simplicité de sa composition.
L’hydrosphère permet de suivre directement des phénomènés de
cristallisation dans des conditions de déséquilibre très variées :
c’est ainsi que Tyndall a observé la formation des étoiles de glace
à la surface des lacs alpestres. L’eau de mer de composition complexe
donne lieu à des phénomènes de sursaturation de solutions remar-
quables, que les analyses de l’eau des marais salants ont parfois
permis de chiffrer. Dans ma thèse j’ai montré l’importance d’une
telle sursaturation dans la formation des dépôts de sulfate de cal-
cium (7). L’aspect des cristaux de gypse est particulièrement sen-
sible au déséquilibre cristallogénétique : Faciès des individus cris-
tallins à faces courbes et assemblage des cristaux par macles suivant
a 1 /2, donnent les classiques cristaux en fer de lance. Des expériences
sur le chlorure de sodium m’ont montré que la cristallisation en
trémies était un effet de sursaturation. A la suite d’un premier travail
sur l’hydrohalite marine, auquel j’ai déjà fait allusion au sujet de la
cristallisation du chlorure de sodium dans les gouttelettes de brouil-
lard, j’ai été amené à étudier les effets de la sursaturation sur le
faciès des cristaux de ce minéral fugace : il s’entoure de faces courbes
à la faveur de la sursaturation. Je compte donner ultérieurement
une étude d’ensemble sur l’eau de mer en tant que milieu cristal-
logénétique — l’un des plus complexes du point de vue géochimique.
La biosphère offre des milieux cristallogénétiques comparables
à l’eau de mer, mais la présence de composés organiques favorise
les états de sursaturation. Les cellules végétales présentent sou-
vent des cristallisations, dont le seul aspect trahit de tels états de
— 246
déséquilibre. Les organismes animaux offrent des exemples encore
plus intéressants et variés : Les dépôts de carbonate de chaux
donnent des enchevêtrements intimes de cristaux particulièrement
remarquables. Il s’agit parfois de calcite et parfois d’aragonite
ou de vaterite, dont la seule présence témoigne de la sursatura-
tion. Chez les animaux supérieurs les dépôts de phosphate de chaux
des tissus osseux présentent des structures particulièrement com-
plexes, dont la génèse est probablement liée à des états de désé-
quilibre.
La lithosphère, par le nombre et la variété des espèces minérales,
est le domaine le plus important du déséquilibre cristallogénétique
dans la nature. Ayant étudié en premier lieu les dépôts de silice,
j’ai pu montrer, par l’examen d’exemples particuliers, que la sursa-
turation décidait non seulement de la nature minéralogique du
dépôt (opale, calcédoine, quartz) (8), mais encore des caractères
cristallographiques (9). La consolidation vitreuse de certaines
coulées de laves est le plus bel exemple naturel d’état de déséqui-
libre physique. On sait combien les bains de silicates fondus sont
sujets à la surfusion — aussi l’attention des spécialistes a-t-elle
été attirée depuis longtemps sur les modifications que les phéno-
mènes de surfusion pouvaient apporter dans la cristallisation des
silicates. C’est surtout par des changements de vitesses de cristal-
lisation que ces modifications ont été interprétées (10). Etablis par
des expériences, ces changements anisotropes de vitesses de cristal-
lisation ont été confirmées par l’analogie avec les résultats d’études
suç les vitesses de cristallisations observées dans des solutions sursa-
turées. Ils rendent compte dans une certaine mesure des modi-
fications de formes et combinaisons qui caractérisent les faciès
des individus cristallins. Les assemblages géométriques des indi-
vidus cristallins, tels que macles, groupements et orientations épi-
taxiques, ne sauraient être interprétés entièrement par la simple
considération de vitesses de cristallisation ; cependant les expé-
riences me permettent de dégager de plus en plus nettement (11)
les relations entre les assemblages géométriques de cristaux et les
états et degrés de déséquilibre cristallogénétique. Aussi la cause des
assemblages si variés offerts par les différent# feldspathes doit-elle
être, à mon avis, cherchée surtout dans le degré de déséquilibre à
la formation et au cours de la croissance. Si le cas des feldspathes
apparaît comme particidièrement prestigieux, la même interpré-
tation générale peut s’appliquer à la plupart des minéraux de la
lithosphère — plus particulièrement à de nombreux minéraux de
métamorphisme, le déséquilibre physico-chimique étant précisément
la cause générale du métamorphisme.
La pyrosphère est le siège de phénomènes de cristallisation dont
le mode est actuellement l’objet de discussions géologiques (12).
— 247 —
Il ne semble pas que les réactions à l’état solide puissent fournir une-
explication exclusive, et il existe probablement dans l’endosphère
des états hypercritiques et des états oligophasés (13) générateurs de
cristaux.
La barysphère ne sera citée que pour mémoire, dans cet aperçu
sur les domaines du déséquilibre cristallogénétique dans la nature.
Les météorites métalliques nous fournissent des renseignements
sur la composition probable de la barysphère (Ni Fe), mais par
contre aucune précision sur l’état physique de cette zone profonde
de l’endosphère. Les figures de Widmanstâtten, comparables à celles
de certains minerais, ne trahissent guère que des déséquilibres entre
deux phases solides (Taenite — *■ Kamacite), tels qu’ils peuvent être
reproduits dans les alliages artificiels (Solution solide de Nickel dans
le Fer y — *■ Solution solide de Nickel dans le Fer a).
En conclusion à cet aperçu d’ensemble, je donnerai les lignes
directrices de l’interprétation théorique (développée , par ailleurs),
qui se dégage pour moi, tant des observations faites sur les cristaux
naturels (des différents domaines cités dans cette note), que des
études expérimentales (hors du cadre de la présente note) :
Dans la cristallisation les forces de liaison (métalliques, métalloï-
diques, ioniques ou moléculaires) l’emportent sur la tendance des
particules matérielles (atomes, ions, molécules etc...), soumises à
l’agitation thermique, à rester libres. Cette dernière tendance se
trouve réglée par les conditions physiques (pression, température,
concentration etc...) alors que les forces de liaison varient suivant
les emplacements à la surface du cristal et dépendent de la position
ou orientation de la particule (14).
Les points de sublimation; de fusion, de saturation, correspondent
à un équilibre, entre la tendance des particules matérielles à rester
libres et les forces de liaison les plus intenses qui peuvent les main-
tenir à la surface du cristal. Ces forces de liaison maxima corres-
pondent à des emplacements privilégiés des particules à la surface
du cristal (Faces de grande densité réticulaire).
A la faveur d’un abaissement de la tendance des particules à rester
libres, celles-ci peuvent prendre tous emplacements, positions ou
orientations à la surface du cristal qui leur assurent des forces de
liaison suffisantes pour les maintenir. La cristallisation peut alors
se poursuivre par extension du réseau suivant des modes de plus
en plus variés et nombreux (accroissement suivant des faces de
densités réticulaires de plus en plus faible, et se poursuivant simul-
nément suivant plusieurs formes). Cette extension normale du réseau
ne sera respectée que pour autant que des emplacements, positions
et orientations autres (que ceux ou celles que cette extension laisse
prévoir) n’offrent de forces de liaison suffisantes pour l’emporter
sur la tendance des particules à rester libres. Cette tendance étant-
— 248
suffisamment affaiblie à la faveur du déséquilibre cristallogénétique,
les particules peuvent prendre des emplacements, positions, ou
orientations qui rompent l’unité de développement du cristal et
conduisent à l’amorce de macles et groupements. On conçoit d’ail-
leurs, à la limite, que la structure même du cristal puisse être modifiée.
Ainsi se trouve reliée aux autres faits de cristallisation la formation
d’espèces cristallines instables (polymorphisme, degrés différents
d’hydratation etc...), A la faveur d’une tendance amoindrie à la
liberté (sursaturation, surfusion etc...) des particules autres que
celles que comporte la cristallisation normale pourront se trouver
fixées, soit pour être intégrées au cristal (syncristallisation), soit
pour amorcer la cristallisation d’une espèce différente (épitaxie).
L’interprétation théorique que je propose tend ainsi à relier des
faits de cristallisation de plus en plus nombreux et variés. La notion
de déséquilibre cristallogénétique oriente l’expérimentation vers
la solution de problèmes qui lui ont échappé jusqu’ici ; ce qui
conduira vers une compréhension de plus en plus synthétique des
domaines cristallogénétiques naturels.
Laboratoire de Minéralogie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Bull. Soc. fr. Minéralogie, séance du 12 déc. 1946.
2. C. R. Académie Sciences, t. 223, p. 1155, 1946.
3. A. Lacroix, « Le gypse de Paris et les minéraux qui l’accompagnent ».
Nouv. Archives Muséum IX, 1897.
4. C. R. Académie Sciences, t. 223, p. 361, 1946.
5. Bull. Soc. fr. Minéralogie, séance du 14 juin 1945.
6. C. R. Académie Sciences, t. 223, p. 915, 1946.
7. Bull. Soc. fr. Minéralogie, t. LXVI, p. 153, 1944.
8. C. R. somm. Soc. gèol. Fr., p. 93, 1945.
9. C. R. somm. Soc. géol. Fr., p. 11, 1947.
10. W. Eitel, « Physikalische Chemie der Silikate », Leipzig, 1929.
11. Bull. Soc. fr. Minéralogie, séance du 14 nov. 1946.
12. C. R. somm. Soc. géol. Fr., p. 86, 1946.
13. Experientia 2, p. 52, Bâle, 1946.
14. G. Deicha, « Effet de déséquilibre au cours de la cristallisation »,
Congrès A. F. A. S., Nice, 1946.
— 249 —
Teneur en calcium du sérum et du sang total
DE QUELQUES MAMMIFÈRES.
Par Marie-Antoinette Pasquier.
Poursuivant le dosage systématique des éléments minéraux
du sang des animaux sauvages du Parc Zoologique du Bois de Vin-
cennes, nous avons abordé après l’étude des ions potassium et
sodium, celle des cations tels que le calcium et le magnésium. La
calcémie du sang total et du sérum fait l’objet de la présente note.
Comme nous l’avons déjà constaté dans une précédente commu-
nication 1 l’étude des ions minéraux a surtout donné lieu à de nom-
breux travaux chez l’homme. L’ion calcium en raison de son impor-
tance en biologie a été, tout particulièrement, analysé ; Ch. O. Guil-
laumin 2 a donné un exposé détaillé des diverses recherches entre-
prises sur cet élément dans le sérum humain.
Chez l’animal, les premières recherches sur la teneur en calcium
ont été faites par Bunge 3, puis par Abderhalen 4 ; plus récem-
ment Mazocco 5 et Derivici 6 ont analysé le sérum ou le sang total
de diverses espèces animales domestiques.
Les dosages que nous avons effectués, l’ont été sur du sérum, du
sang total, du plasma et des globules 7 après incinération et préci-
pitation sous forme d’oxalate de calcium par la méthode de Velluz
et Deschazeaux 8.
Nous donnons dans le tableau ci-dessous nos résultats en men-
tionnant aussi les chiffres obtenus pour quelques espèces domes-
tiques.
L’examen de ce tableau nous conduit à formuler les conclusions
suivantes :
1° La calcémie paraît relativement constante chez les diverses espèces
animales étudiées et au voisinage de 0 gr. 90 à 0 gr. 100 au litre de sérum ;
1. Pasquier M. A., C. R. Ac. 5c., CCIX, 1939, p. 360.
2. Guillaumin Ch. O., Bull. Soc. Biol , XII, 1930, p. 1269, XIV, 1932, p. 85.
3. Bunge G., Z. Biol., XII, 1876, p. 191.
4. Abdf.rhalden G., Z. Physîhl. Chem. XXV, 1898, p. 65.
5. Mazocco P., C. R. Soc. Biol., LXXXI, 1925, p. 690.
6. Derivici H-, C. R. Soc. Biol., C, 1929, p. 925.
7. Les prélèvements de sang ont été laits par MM. Bullier et Nouvel, Docteurs-
Vétérinaires au Parc Zoologique, a qui nous adressons nos remerciements.
8. Velluz L. et Deschazeaux R., C. R. Soc. Biol-, CIV, 1930, p. 977.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
Teneur en Calcium du Sérum, du Sang Total, du Plasma
et des Globules
(exprimé en grammes par litre)
J. Ongulés
Bovidés.
Bovinés :
Bœuf , , .
Caprines
Mouton
Chèvre
Chèvre naine du Sénégal ( Carra hircus L.
Mouflon de Corse (Ovis musimon Pallas) . .
Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia
L)
Antilopinés
Gazelle de l’Inde [Antilope cervicapra Pal.
las)
Camélidés
Lama ( Lama glama L.)
Guanaco ( Lama glama huanacus (Molina)),
Aïpaca [Lama alpaca L.)
Dromadaire [Camelus dromedarius L.) .
Cervidés
Cerf de France ( Cervus elaphus L.)
Cerf pseudaxis [Cervus pseudaxis Gray) . . .
Cerf axis [Cervus axis Erxeîeben) . .
Cerf cochon [Cervus porcinus Zim.J
Daim [Dama dama (L.))
Renne [Rangifer tarandus L.)
Cerf rusa ( Rusa üntcolor Kerr)
Rlephantidés
Eléphant d’Asie (Elephas maximus L.) ....
Suidés
Sanglier [Sus srofa L.)
Sanglier d’Indochine (Sus crisfatus L.) ....
Phacochère (Phacochoerus aethiopicus (Pa-
las.»
Equidés
Cheval
Zèbre (Equus zébra Hartmannae Layard) . .
IL Carnivores.
Canidés
Loup ( Canis lupus L.)
Renard ( Vulpes vulpes (L))
Félidés
Lion ( Felis leo L.) .{.....
Ursidés
Ours blanc (Ursus marilimus L)
III. Primates
Lasiopygidés
Cynocéphale babouin ( Papio papio (Desm.))
Cercop. callitriche ( Cercopithecus aethiops I
(M
Macaque cvnomolgiis ( Macaca cynomolgus
M
(0,105
0,090
0,098
0,089
0,088
0,085
0,090
0,098
0,092
0,105
!0,09f.|
0,090
;0,09
0.088
0,090
0,104
0,091
0,119
0,103
0,099
0,101
,0,099
0,110
0,099,
0,104
,0,098
0,093
0,1 3S
0,090
0,112
0,100-
0,07
0,070
0,071
0.C63
,0,061
0,063
;0,065
0,070
■0,058
0,061
0,060
0,063
0,070
0,065
(0,056
0,056
10,057
0,084
[0,071
-0,062
0,103
0,096
0,091
,0,085
0,095
'0,083
(0,099
(0,103
!0,095
-0,098
0,087
0,018
0,023
0,021
0,027
0,015
0,020
0,024
0,019
0,025
•0,021
0,030
0,099 0,023
0,105 0,021
0,101
0,025
0,068
0,667
0,060
0,047
,0,057
0,052
(0,057
0,066
0,058
0,04
0,043
,0,008
1,007
0,009
(0,012
|0,008
'0,0C8
0,009
0,007
0,009
(0,012
!0 015
,0.50
0,52
0,062
[0,011
0,010
0,010
les thiffres les plus bas étant de 0 gr. 085 (mouflon à manchettes) et les
plus élevés de 0,138 (Ours).
2° Ces chiffres sont très voisins de ceux -donnés pour l’homme et il ne
paraît pas y avoir de différence entre les espèces domestiques et sauvages.
3° La calcémie du plasma est très voisine de celle du sérum.
4° La variation du calcium dans le sang total est plus importante que
dans le sérum ou le plasma.
5° Bien qu’en quantité relativement faible, le calcium a toujours été
trouvé dans les globules à un taux variant de 0 gr. 007 à 0 gr. 015 par litre
de sang total.
6° La calcémie paraît ne pas être différente suivant les ordres zoolo-
giques envisagés puisqu’ong'iéi'î-, carnivores, et primates possèdent une
teneur en calcium à peu près identique.
7° Dans chaque famille la teneur en calcium est très voisine d’une espèce
à l’autre.
Laboratoire d’ Ethologie des animaux sauvages du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 135
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel et P. Bullier. Rapport sur la mortalité et la natalité
enregistrées au Parc Zoologique (lu Bois de Vincennes pendant l’année 1946. 137
J. Guibé. Trois Gephyromantis nouveaux de Madagascar (Batraciens) 151
P. Chabanaud. Notules ichthyo logiques {suite) 156
J. Millot. Une Araignée malgache énigmatique, GaLlieniella mijgaloides, n. g.,
n. sp 158
M. Vachon. Remarques préliminaires sur la faune des Scorpions de Turquie. . . . 161
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (17e série). 165
J.-M. Démangé. Etude sur quelques Cryptops (Myriapodes-Chilopodes) 173
R. Chardard. Nouvelles stations de Symphyles, distinction et rapport numé-
rique des sexes 177
B. Gond k. Quelques Campodéidés des Landes et du Pays Basque (Aptérygotes
Diploures) 185
G. Cherbonnter. Note sur Stichopus variegatus Semper (Holothurie) 187
G. Ciierbonnier. Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques
terrestres (9e note). Famille Helicidae (suite) 190
M. Bournérias. Aperçu sommaire sur la végétation du canton de Lauzès (Lot)
et de ses environs 197
M. Pichon. Classification des Apocynacées. HT, genre Ochrosia 205
ÏI. Bel val et M.-L. du Mérac. La greffe dans le genre lJelianlkus 213
J.-M. Turmel et H. Belval. Un cas d'hybridation spontanée entre HeUanthus
vivaces 217
J. Roger. Sur l’application des Rayons X aux études paléontologiques ( suite et
fin) 224
E. Boureau. Sur la présence du Palmoxylon Aschcrsoni Schenlc dans les couches
tertiaires de la vallée du Chélif (Algérie) 230
R. Soyer. L’artesianismc du Lutétien dans la fosse synclinale de Saint- Denis. . 237
G. Deicha. Aperçu sur les domaines du déséquilibre cristallogénétique dans la
nature 243
M.-A. Pasquier. Teneur en calcium du sérum et du sang total de quelques
Mammifères 249
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARTS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.'j.
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Etranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horli parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
200 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme AUorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr..
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Ileim. Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis
1928 ; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART {o. P. L. 31.0832).
15-7-1947
BULLETIN
DU
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 3. — Mai 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
paris-v
REGLEMENT
I,e Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d 'Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de le
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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TIRAGES A PART
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8 pages 65 fr. 75 89 fr. 75 133 fr. 50
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Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes, et couverture non imprimée.
Supplément pour couverture spéciale : 25 ex 18 francs.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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France : 200 fr. ; Etranger : 300 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1947. — N° 3.
360e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
29 mai 1947
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. JEANNEL
DON D’OUVRAGE
Turner (W. J.). Nature in Britain, London, 1941, 324 pages,
48 planches couleurs et 132 fig. noir.
Rien ne saurait mieux donner le goût de la nature que ce superbe
ouvrage, et en même temps faire admirer les sites, les plantes et les ani-
maux des îles britanniques. Mais on sait assez que nos voisins et amis
d’Outre-Manche ont un amour très vif, on pourrait dire passionné, des
choses de la nature. Par un sentiment artistique très sûr, ils ont associé
naturalistes et peintres, et les planches en couleurs aussi bien que les
figures en noir, d’une exécution parfaite, sont des reproductions des
artistes anglais les plus célèbres : John Crome, Constable, Cox, Th. Gains-
borough et quantité d’autres. Sont passés en revue, commentés et illus-
trés successivement, les arbres, les fleurs sauvages, les animaux terrestres,
puis marins, les insectes les plus communs.
Même pour le naturaliste spécialisé, cet ouvrage est un régal pour les
yeux.
L. Berland.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
17
— 254 —
COMMUNICATIONS
Note au sujet d'une différence raciale chez le Cerco-
PITHECUS CEPHUS LlNNÉ, DU GABON.
Par A. R. Maclatchy et R. Malbrant.
L’attention des zoologistes a été attirée depuis longtemps par
une anomalie de coloration de la queue du Moustac, Cercopithecus
cephus Linné. Pousargues 1 examinant une série de spécimens
récoltés au Moyen-Congo et au Gabon par Marche, Guiral, de
Brazza, Thollon et Dybowski entre 1876 et 1894, écrivait à ce
sujet en 1897 :
« ... Je me contenterai de signaler les particularités de pelage que pré-
sente la queue chez certains individus. J’ai fait remarquer plus haut la
complète ressemblance qui existe entre le C. ascanius (Aud.) et le C. Cephus
(L.) pour la couleur rouge rutilant caractéristique des deux tiers terminaux
de la queue. Il existe des exceptions à cette règle pour les Moustacs, et sur
les trois spécimens (a, i, j) la queue est de la même couleur que le dos ; la
teinte rouge ordinaire y est remplacée par un brun olive tiqueté de jaune
plus ou moins rougeâtre... Les particularités que je viens de signaler
chez les Moustacs lèveront, je crois, toute incertitude à cet égard et seront
la meilleure preuve du bien fondé de l'hypothèse que j’avais émise, à
savoir : qu’il faut faire une large part aux variations individuelles chez ces
espèces et, de plus, admettre chez le même individu des changements de
livrée sous l’influence soit de l’habitat, soit des saisons, soit de quelque
autre agent modificateur. »
Notons tout d’abord que les trois spécimens : a. i. j, qui font
l’objet des remarques de Pousargues 2 ont été récoltés à Doumé-
ogooué et à Mayumba ; les autres pièces de la série proviennent de
Samldta-Ogooué, de la forêt du Mayumbe et de San-Benito (Guinée
Espagnole).
Nous avons personnellement, en dix-huit ans de séjour, parcouru
la plupart de ces territoires et nos prospections nous ont confirmé
1. Pousargues. Etude sur les mammifères du Congo français. Paris, 1897.
2. Le même auteur a fait une remarque identique sur un spécimen récolté aux
Eschiras par le P. Buléon (Notes sur les Mammifères recueillis par le P. Buléon au
pays Eschira, Bullletin du Mus. d’Hist. naturelle , 1898, p. 356).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 255
dans l’opinion que ces particularités de coloration constituaient non
un caractère accidentel, comme le supposait Pousargues, mais bien
un caractère racial propre aux Moustacs cantonnés dans une zone
dont nous donnerons plus loin les limites.
Sans entrer dans une description détaillée, nous rappellerons tout
d’abord sommairement les caractères principaux de coloration
du Cercopithecus cephus : Face bleu sombre, sauf un net triangle
bleu clair encadrant le nez. Favoris jaune pâle. Dessus du corps
' gris brun olive tiqueté, plus ou moins teinté de roux acajou. Face
externe des membres gris sombre sans teinte rousse. Extrémités
noires. Dessous gris foncé plus ou moins jaunâtre.
Queue : tantôt de même coloration que le dos et le ventre dans
„on premier tiers supérieur et inférieur, à partir duquel elle passe
au roux acajou vif puis au brun roussâtre à l’extrémité ; tantôt
gris brun olive teinté de roux dessus, et gris jaunâtre dessous.
L’aire de dispersion du Moustac s’étend aux territoires forestiers
256 —
occidentaux qui chevauchent l’équateur depuis le sud Cameroun
jusqu’au Mayumbe belge. La limite orientale ne doit guère dépasser
le 15° méridien. Ce singe est particulièrement abondant dans les
territoires du Gabon et du Moyen-Congo où se trouvent localisés
les animaux présentant le caractère de coloration « queue gris brun
roussâtre » dont nous disions qu’il constitue un caractère sub-spéci-
fique nettement différencié.
Il est constant dans la zone circonscrite par une ligne partant au
nord de Port-Gentil, passant par le confluent de la M’Boumi (affluent
de l’Ogooué), Booué (zone de contact où nous avons rencontré les
deux formes), le nord de Lastourville et de Franceville puis de là
obliquant vers le sud jusqu?au nord de Mouyondzi et ensuite vers
l’ouest jusqu’à l’embouchure de Kouilou-Niari en suivant les limites
du massif forestier occidental à l’exclusion du Mayumbe. Soit
schématiquement toute la zone forestière comprise entre l’océan
et les plateaux Batekés d’une part, et la ligne Cap-Lopez-France-
ville et nord de Mouyondzi-embouchure du Kouilou-Niari d’autre
part. Le Moustac à queue roux-acajou n’apparaît en aucun point de
cette zone, si ce n’est aux points de contact, et inversement le
Moustac à queue gris-roussâtre est absent de la zone occupée par le
premier. De vastes secteurs de grande forêt, où le singe est à peu
près inexistant, séparent d’ailleurs les deux formes et les points où
elles entrent en contact sont assez peu nombreux, sauf sur la côte
et vers le sud.
L’aire du Moustac à queue gris roussâtre présente en outre une
particularité botanique digne d’être notée : elle est entièrement ■
incluse dans celle de l’okoumé, Aucoumea klaineana, essence carac-
téristique de la forêt secondaire gabonaise. Leurs limites méridionales
et orientales se superposent même sensiblement. La coïncidence est
d’autant plus remarquable que la zone de l’okoumé semble constituer
une véritable « province zoologique simienne », pour reprendre l’ex-
pression de Pousargues, d’où sont exclues à peu près complètement
certains Primates : Colobus badius pennanti, C. badius nigrimanus,
C. polykomos, Cercocebus galeritus agilis, Cercopithecus neglectus,
C. aethiops cynosurus, Allenopithecus nigroviridis, qui ne semblent
guère dépasser les bassins du Congo et de l’Ivindo, dépourvus
d’okoumé, dans leur expansion vers l’ouest.
Afin de différencier les deux formes dont nous venons de préciser •
les caractères et les aires de répartition, nous proposerons les déno-
minations suivantes :
Moustac à queue roux acajou vif : Cercophitecus cephus cephus L.
Moustac à queue gris roussâtre : Cercopithecus cephus gabonensis
Sus species nova.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
— 257 —
Classification générique des Chirogalinae,
GROUPE MALGACHE DE LÉMURIENS.
Par M. Friant.
SOUS-DIRECTEUR DU LABORATOIRE DANATOMIE COMPARÉE
Les Lemuridae (famille malgache de Lémuriens) comportent deux
sous-familles : les Lemurinae et les Chirogalinae.
Les Chirogalinae se distinguent aisément des Lemurinae par leur
adaptation plus nette au saut, la brièveté de leur face et le développe-
ment de leur palais osseux qui, vers l’arrière, atteint ou dépasse le
niveau de la 3e molaire supérieure, alors qu’il arrive seulement à la
hauteur ou juste en arrière de la 2e chez les Lemurinae.
Mais les Chirogalinae, tous actuels, forment un groupe si homogène
qu’il est difficile de définir les genres qui le composent. Certains
ps /P. ta n3
Schéma des molaires et de la dernière prémolaire (P4) supérieures gauches : en haut,
chez un Microcebus sp. ; en bas, chez un Chirogale major E. Geofïr. des Collections
du Muséum (Mammalogie). G. N. X 4 environ.
auteurs considèrent que ces genres sont au nombre de quatre :
Microcebus, Phaner, Opolemur, Chirogale, nombre que d’autres
réduisent à trois et même à deux : Microcebus et Chirogale. La pré-
sente Note a pour but d’établir la systématique, encore indécise, de
cette sous-famille de Lemuridae. « La diagnose des genres ne peut
s’établir que par des caractères crâniens » 1 et dentaires.
Parmi les dispositions morphologiques indiquées par C. I. Forsyth
1. G. Grandidier et G. Petit. Zoologie de Madagascar. Société d’éditions géogra-
phiques maritimes et coloniales. Paris, 1932, p. 32.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 258 —
Major1 comme différenciant le Microcebus du Chirogale, il y en
a plusieurs, résumées dans le tableau ci-dessous, dont la valeur
systématique est considérable ; j’en ajoute une de plus : la forme de
la dernière prémolaire supérieure : large et presque molariforme chez
le Chirogale, plus réduite, avec une cuspide externe allongée, chez
le Microcebus (fig. 1).
Reste à examiner la valeur des genres Opolemur et Chirogale.
En ce qui concerne YOpolemur, bien que C. I. Forsyth Major
indique ce genre comme tenant le milieu entre le Microcebus et le
Chirogale, j’estime, d’après l’étude de plusieurs exemplaires d ’Opole-
mus samati Grandidier, que l’ostéologie et la dentition ne permettent
pas de séparer ce genre du Chirogale, auquel je l’identifie.
Quant au genre Phaner, avec une seule espèce, le Phaner furcijer
Blainville, il est, aujourd’hui, le plus souvent considéré, avec E. L.
Trouessart 2, comme un Microcebus. Cependant, ce Chirogaliné
présente plusieurs caractères anatomiques très particuliers le dis-
tinguent des autres espèces de Microcebus, l’aspect caniniforme
de la première prémolaire supérieure, l’étroitesse exceptionnelle
du palais, dont l’échancrure médiane postérieure est très marquée,
le contour arrondi du foramen magnum.
Voici les dimensions du palais et l’indice palatin
d’un Chirogale d’un Microcebus sensu stricto et d’un Phaner des
Collections du Muséum.
/La X 100\
Longueur du palais, L.
Largeur maxima du pa
Indice palatin :
La X 100
L’indice palatin montre nettement que le palais osseux du Phaner
est beaucoup plus étroit que celui des deux autres genres.
Or, par son aspect extérieur, le Phaner est le mieux caractérisé
des Chirogalinae. Son pelage, beige dans l’ensemble (plus foncé et
même noirâtre au niveau de la queue, dans sa partie distale, sur
tout), présente, de chaque côté de la face, une bande brune qui
commence un peu au-dessus de la narine, entoure plus ou moins
complètement l’œil, passe en dedans de l’oreille, pour s’unir à sa
congénère vers le sommet de la tête et former une raie ipédiane se
1. C. I. Forsyth Major. Ueber die malagassischen Lemuridengattungen : Micro-
cebus. Opolemur and Chirogale. Novitates Zoologicae, vol. I, 1894, p. 1.
2. E. L. Trouessart, Catalogua mammalium. Quinquennale supplementum, 1904.
— 259 —
poursuivant sur le cou et le dos ; cette raie, large entre les épaules,
s’atténue progressivement vers l’arrière pour s’arrêter un peu en
avant de l’origine de la queue.
Par son pelage comme par ses caractères anatomiques, le genre
Phaner se sépare donc nettement du genre Microcebus (de couleur
presque uniforme), dont, cependant, il est assez proche.
Voici un tableau qui résume les caractères différentiels de trois
genres de Chirogalinae.
PRINCIPAUX CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS DES GENRES
PHANER, MICROCEBUS ET CHIROGALE.
260
Les faits nouveaux que j’apporte ici montrent que rien ne justifie
l’existence du genre Opolemur, identique au genre Chirogale. Par
contre, Phaner, Microcebus et Chirogale sont des genres nettement
tranchés : ils composent la sous-famille des Chirogalinae. Ces conclu-
sions viennent corroborer l’opinion d’E. Schwarz 1 dont les recher-
ches portèrent sur des exemplaires du British Muséum natural
History.
Il faut, enfin, noter que la faune si particulière de Madagascar a
évolué indépendamment de celle des Continents depuis très long-
temps, au cours des époques géologiques, et on y rencontre, plus
qu’ailleurs, parmi les Mammifères (Primates et Insectivores surtout),
des genres très proches les uns des autres, comme le Phaner et le
Microcebus, bien qu’assez différents pour ne pouvoir être considérés
comme des espèces d’un même genre.
Laboratoire d’ Anatomie comparée du Muséum.
1. E. Schwarz. A révision of the généra and species of Madagascar Lemuridae.
Proc. Zool. Soc. London , 1931, p. 399.
I
— 261
Variations de la ceinture scapulaire chez les espèces
APPARTENANT AUX GENRES MANTIPUS ET PlÆTHODONTOHYLA
(Batraciens).
Par Jean Guibé.
Dans un précédent travail *, j’ai signalé l’existence parmi les
espèces du genre Mantipus de deux types de ceinture scapulaire. Le
premier que l’on observe chez les espèces hildebrandti Peters, ingui-
nalis (Blgr.) et laevipes (Mocq) est caractérisé par le développement
Fig. 1. — Rapports de la clavicule, du procoracoïde et du coracoïde. Mantipus hilde-
brandti Peters (à droite) et M. laevipes (Mocq.).
de la clavicule qui atteint le milieu de la ceinture et par un proco-
racoïde étroit ne reposant pas sur le coracoïde (fig. 1). Dans le
second type ( alluaudi Mocq, angeli Guibé), la clavicule est réduite à
sa moitié externe et le procoracoïde élargi du côté interne repose
largement sur le coracoïde (fig. 2). On assiste donc dans le genre
Mantipus à une réduction de la clavicule qui se fait à partir de son
extrémité interne et semble s’accompagner d’un épaississement
interne du procoracoïde qui atteint ainsi le coracoïde.
L’examen de la ceinture scapulaire de diverses espèces apparte-
nant au genre Plethodontohyla m’a révélé également l’existence de
variations importantes. Chez P. ocellata Noble et Parker (fig. 3) le
1. Guibé, J. 1947. Mém. Inst. Scient. Madagascar, Sle A, T. 1.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
262
procoracoïde est représenté par une étroite baguette incurvée en
avant et largement séparée du coracoïde 1. Chez P. notosticta (Gün-
ther) ou tuberata (Peters) (fig. 3) on remarque sur le bord postérieur
du procoracoïde l’ébauche d’un processus marquant une tendance
Fig. 2. — M antipus angeli Guibé.
vers une union avec le coracoïde. Cette union devient effective chez
P. tsianovohensis Angel (fig. 4) où la fenêtre coraco-procoracoï-
dienne est séparée en deux par une apophyse postérieure du proco-
Fig. 3. — Plethodontohyla ocellata Noble et Parker (à droite) et P. nostosticta (Günther)
(à gauche).
racoïde qui unit celui-ci au coracoïde. Cette union est encore plus
marquée chez P. crusculum Angel (fig. 4) ; en effet le procoracoïde
1. Chez P. coudreaui Angel l’aspect du procoracoïde me paraît semblable, mais
l’état de l'échantillon ne m’a pas permis une étude complète.
263 —
repose par sa moitié interne fortement élargie sur le coracoïde
réduisant ainsi la fenêtre coraco-procoracoïdienne.
Il apparaît donc que parmi les espèces du genre Plethodontohyla
la ceinture scapulaire se présente également selon deux types diffé-
rents suivant que le procoracoïde atteint ou non le coracoïde.
Fig. 4. — Plethodontohyla tsianovohensis Angel (à droite) et P. crusculum Angel
(à gauche).
Il est donc nécessaire de faire figurer cette double disposition
dans la diagnose du genre qui doit être modifiée en conséquence.
La réduction de la clavicule et du procoracoïde s’effectue d’une
façon progressive chez les espèces des genres Mantipus et Plethodon-
B
Fig. 5. — Disposition des rangées de dents vomériennes : A : type Mantipus. B : type
Plethodontohyla, schématique.
tohyla. On passe ainsi graduellement de l’aspect caractérisant la
ceinture scapulaire de M. hildebrandti à celui de P. ocellata. Ces
observations viennent confirmer les conclusions de Noble et Parker 1
sur les étroits rapports phylogénétiques réunissant ces trois genres.
1. Noble et Parker, 1926. Sum. Mus. Novit., 232.
264
Ainsi Plethodontohyla apparaît bien comme un Mantipus chez lequel
la clavicule fait défaut.
Cependant la différenciation de ces deux genres ne doit pas être
exclusivement basée sur ce seul caractère anatomique. Il n’est pas
interdit de supposer la découverte de formes intermédiaires chez les-
quelles la réduction de la clavicule apparaîtrait comme un caractère
variable selon les individus ou d’une appréciation délicate. Il semble
donc indispensable d’associer plusieurs caractères dont la réunion
assure une base plus large à la définition du genre.
Parmi ces caractères, il en est deux qui paraissent se rencontrer
avec une constance suffisante pour leur attribuer une valeur géné-
rique. Chez les espèces du genre Mantipus il existe en avant du
pharynx un repli tégumentaire transversal qui fait , défaut chez
Plethodontohyla. L’autre caractère est tiré de la disposition des dents
vomériennes. Alors que chez Mantipus elles sont disposées selon
deux rangées régulières plus ou moins concaves vers l’arrière, chez
Plethodontohyla l’extrémité interne des rangées est nettement
incurvée ainsi que le met en évidence le schéma ci-joint (fig. 5 A
et B).
Ainsi l’étude de la variation de la ceinture scapulaire parmi les
espèces des genres Mantipus et Plethodontohyla souligne les affinités
étroites unissant ces deux genres dont la différenciation sera basée
sur les caractères suivants :
Mantipus
Une clavicule parfois réduite à sa
moitié externe, dans ce cas le pro-
coracoïde élargi atteint le cora-
coïde.
Un repli transversal sur le palais.
Dents vomériennes en série régu-
lière plus ou moins courbée en
arrière.
Laboratoire de Zoologie
Plethodontohyla
Pas de clavicule. Procoracoïde
libre ou uni plus ou moins large-
ment au coracoïde.
Pas de repli transversal sur le
palais.
Dents vomériennes en série net-
tement incurvée à leur extrémité
interne.
(Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 265 —
Étude biométrique des Barbeaux marocains.
Par Rolande Estève.
M. le Professeur Heim de Balsac ayant envoyé, au Laboratoire
d’Ichthyologie du Muséum, une petite collection de Barbeaux
marocains, notre première idée a été de les déterminer à l’aide des
ouvrages classiques de Boulenger (1911) et de Pellegrin(1921,
1922, 1939). Mais nous nous sommes rapidement aperçu que cette
détermination était matériellement impossible, tant sont imprécises
et chevauchantes les diagnoses des 13 espèces et 4 variétés de vrais
Barbeaux (Barbus) actuellement signalées au Maroc.
Voici par exemple, d’après Pellegrin (1939), en quoi consiste la
distinction entre Barbus setivimensis et B. ksibi :
%
Ecailles : 7 1/2 -9 1/2 | 40-45 | 7 1/2-9 1/2 ; dernier rayon simple de la
dorsale moyen, partie denticulée du 1/3 à la 1/2 de la tête ; barbillon pos-
térieur 1 à 2 fois l’œil B. setivimensis.
Ecailles : 8 1/2-9 1/2 | 40-46 | 7 1/2-9 1/2 ; dernier rayon simple de la
dorsale assez faible, partie denticulée du 1/3 à la 1/2 de la tête ; barbillon
postérieur 1 fois 1/4 à 2 fois l’œil B. ksibi.
Quelques auteurs ont déjà reconnu la difficulté de distinguer les
unes des autres les espèces de Barbus.
Worthington (1932) a.été conduit, par exemple, à réunir les unes
aux autres un grand nombre d’espèces des lacs africains. 11 remarque
que « many nominal species of Barbus hâve been described in the
past owing to the paucity of specimens in early collections, and
sometimes these species were based on characters such as the size
of the eye and dorsal spine, which grow disharmonically with the
body, so that young and adults of the same species hâve been sepa-
reted ».
Koller (1926) reconnaît, de son côté, que « auf ein einziges
Exemplar, das irgendwelche Abweichungen aufweist, keine eigene
Art ganz besonders in dieser Gattung aufgebaut werden kann,
sondern dasz nur Beobachtungen an einer Reihe von Exemplaren
einwandfrei sein kônnen ».
Pellegrin lui-même, en 1921, avoue qu’ « il est particulièrement
difficile, parmi les multiples espèces du genre Barbeau, d’établir
des coupes nettement délimitées. Pour chaque caractère invoqué, on
trouve forcément des formes de transition ». Ceci ne l’empêche pas,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 266 —
il est vrai, de multiplier les espèces et les variétés, en ne considérant
toujours que des spécimens uniques ou peu nombreux, ou en négli-
geant de les comparer les uns aux autres au point de vue de l’ampli-
tude de leurs variations.
Tout semble indiquer en somme la nécessité d’une étude biomé-
trique portant sur le plus grand nombre possible d’individus. C’est
pourquoi nous nous sommes décidée à faire un premier sondage sur les
Fig. 2. — Barbus nasus Günther.
205 Barbeaux marocains existant dans les collections du Muséum
et sans tenir compte de leur détermination antérieure.
Anticipant sur les résultats qui vont être exposés ci-dessous, nous
pouvons dire qu’il n’existe que 2 grandes espèces, bien distinctes, qui
doivent recevoir les noms de Barbus callensis Cuvier et Valenciennes
et Barbus nasus Günther.
— 267 —
A Barbus callensis se rapportent : B. setivimensis Cuv. Val. et sa
variété labiosa Plgr., B. ksibi Blgr., B. antinorii Blgr., B. biscarensis
Blgr. et sa variété anguidensis Plgr., B. figuigensis Plgr., B. pallaryi,
Plgr., B. massaensis Plgr. et sa variété labiosa, B. issenensis Plgr.,
B. moulouyensis Plgr. et sa variété grandisquamosa, B. lepineyi
Plgr.
A Barbus nasus, se rapporte B. magni-atlantis Plgr.
Fig. 3. — Polygones de variation du nombre des écailles (à gauche) et de celui des
vertèbres (à droite) chez les barbeaux marocains : Barbus callensis en blanc et Barbus
nasus en noir. Malgré le plus faible nombre de ces derniers, on voit nettement que la
différenciation des deux espèces porte davantage, à l’heure actuelle, sur l’écaillure
que sur. la colonne vertébrale.
Résultats de l’étude biométrique.
I. — Vertèbres. — Dans la numération des vertèbres, nous avons
compté le complexe vertébral soutenant l’appareil de Weber pour
3 vertèbres. Nous considérons l’urostyle comme vertèbre terminale.
Les 194 Barbus callensis ont des nombres de vertèbres variant de
37 à 44, avec pour mode 41 et pour moyenne 40,61. Le polygone de
variation est très haut et très étroit de base et indique une homo-
généité parfaite de l’espèce envisagée.
— 268
Par contre, chez Barbus nasus, dont nous n’avons eu malheureuse-
ment que 15 spécimens, la moyenne devient 43,06.
Sans que les deux polygones soient absolument distincts l’un de
l’autre, il y a cependant indice de séparation des deux espèces.
Ces résultats sont surtout intéressants si on les compare à ceux
obtenus et non encore publiés par Barets, au Laboratoire d’Ichthyo-
logie du Muséum. En étudiant les Barbeaux d’Europe, il a trouvé en
effet une différence très nette, au point de vue vertébral, entre Barbus
barbus (moyenne 46,72) et Barbus meridionalis (moyenne 39,75).
Tandis que les deux espèces de France sont très distinctes à cet
égard, celles du Maroc ne présentent qu’un début de différenciation.
II. — Ecailles. — Le nombre des écailles, un peu supérieur à celui
des vertèbres, est aussi beaucoup plus sujet à variation.
On retrouve, comme pour les vertèbres, une homogénéité par-
faite pour Barbus callensis : valeurs extrêmes 40-48, moyenne 43,35.
L’espèce nasus se distingue davantage de la précédente que par le
nombre des vertèbres. En effet, ses valeurs extrêmes sont 46-53 et
sa moyenne 49,23. Les deux polygones de variation n’empiètent plus
que légèrement l’un sur l’autre.
III. — Hauteur du corps. — Ici encore se manifeste une légère dis-
tinction entre Barbus callensis et B. nasus. En % de la longueur du
corps (longueur sans la caudale), les valeurs extrêmes de la hauteur
sont 20 et 31 pour la première espèce contre 20 et 25 pour la seconde.
Malgré la coïncidence des valeurs minima, les moyennes sont très
différentes : 25,97 pour callensis ; 21,26 pour nasus.
IV. — Tête. — Au point de vue de la longueur de la tête en % de
la longueur du corps, aucuné différence importante ne se manifeste
entre les deux espèces. La moyenne est en effet 26,32 pour callensis
et 25,62 pour nasus.
La forme de la tête, par contre, offre de plus importantes diffé-
rences permettant de distinguer les deux espèces en question.
Chez Barbus callensis , la tête est plus haute par rapport à sa
longueur que chez B. nasus. Les yeux sont plus écartés dorsalement ;
les barbillons sont plus grêles, plus lisses, insérés plus en arrière du
bout du museau et, par suite, plus écartés à leur base.
Tous ces caractères s’expriment numériquement.
En % de la longueur de la tête :
Hauteur de la tête supérieure à 63 chez callensis ; inférieure à 63
chez nasus.
Distance préorbitaire (museau) inférieure à 40 chez callensis ;
supérieure à 40 chez nasus.
Distance interorbitaire supérieure à 30 chez callensis ; inférieure
à 30 chez nasus.
— 269 —
Distance entre les bases des barbillons antérieurs supérieure à 20
chez callensis ; inférieure à 12 chez nasus.
Ces caractères, joints aux différences constatées dans la moyenne
vertébrale, l’écaillure et la hauteur du corps, ne laissent aucun doute
sur l’existence de deux espèces de Barbeaux marocains, mais moins
distinctes l’une de l’autre que ne le sont, en Europe, Barbus barbus
et Barbus meridionalis. On a l’impression que le groupe des Bar-
beaux est en pleine évolution. On assiste à la difïérenication d’es-
pèces qui ne sont encore que plus ou moins distinctes les unes des
autres à l’époque actuelle.
Quant aux autres caractères utilisés par Boulenger et Pelle-
grin, ils sont tellement variables qu’il est absolument impossible
de s’en servir. Telles sont la position relative des nageoires pel-
viennes et de la dorsale ; la nature du dernier rayon simple de la
dorsale qui peut être barbelé sur une longueur plus ou moins grande.
D’autres caractères varient avec l’âge. Tel est surtout le diamètre
de l’œil plus élevé chez les jeunes que chez les adultes. C’est afin
d’écarter autant que possible cette influence de l’âge que notre
étude biométrique a porté seulement sur des sujets ayant au moins
10 centimètres.
Conclusions. — 1° Il n’existe au Maroc que deux espèces bien dis-
tinctes de barbeaux : Barbus callensis Cuv. Val. et Barbus nasus Günlher.
2° Ces deux espèces sont surtout distinctes par les caractères extérieurs
de leur tête, caractères tenant sans doute à des différences dans le mode
d’ alimenta lion : museau plus ou moins allongé, barbillons plus ou moins
courts et trapus et insérés plus ou moins près l’un de l’autre et de l’extré-
mité du museau ;
3° Elles diffèrent à un moindre degré par le nombre de leurs écailles
et, à un moindre degré encore, par celui de leurs vertèbres. Tout se passe
comme si l’évolution, commencée par la tête et le museau, n’avait encore
atteint qu’en partie les autres caractères et surtout ceux de la colonne
vertébrale qui sont pourtant si sensibles à la variation chez les Téléos-
téens inférieurs ;
4° Il est indispensable de renoncer à décrire des espèces sur un seul ou
un très petit nombre d’individus. Chez les Barbus principalement, qui
sont extrêmement variables, l’étude biométrique s’impose de toute
nécessité. Il faut comparer des centaines d’exemplaires d’un grand nombre
de stations pour parvenir à des résultats utiles. Ce sera le seul moyen à
l’avenir d’éviter la multiplication des fausses espèces destinées à encombrer
la synonymie. Il est infiniment probable, d’après le sondage que nous
venons d’opérer dans les Barbeaux marocains, que les 200 à 250 espèces
de Barbeaux décrites dans l’ensemble des eaux douces africaines devront
être réduites peut-être à une dizaine.
5° Au point de vue géographique, Barbus nasus n’a été signalé jus-
qu’ici qu’au nord-ouest du Grand Atlas, tandis que Barbus callensis
occupe à la fois les deux versants de l’Atlas et s’étend du Maroc jus-
qu'en Tunisie et du littoral jusque dans le Sahara.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
18
BIBLIOGRAPHIE
Boulenger (G. A.). 1911. — Catalogue of the fresh-water fishes of
Africa in the British Muséum, London, 1911, IL
Koller (O.). 1926. — Eine kritische Ubersicht über die bisher beschrie-
benen mittel und südeuropâischen Arten des Cyprinidengattung
Barbus Cuv. (Sitzber. Akad. iviss. Wien., 1926, Math, naturw. KL., (1),
CXXXV, p. 167-202, pl. 1-2).
Pellegrin (J.). 1921. — Les poissons des eaux douces de l’Afrique du
Nord Française (Mém. Soc. Sc. nat. Maroc, 1921, I, p. 120).
Pellegrin (J.). 1922. • — Poissons recueillis par M. Ch. Alluaud dans la
région du Sous (Maroc) (Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, 1922, II, p. 103-106).
Pellegrin (J.). 1939. — Les Barbeaux de l’Afrique du Nord française :
Description d’une espèce nouvelle (Bull. Soc. Sc. nat. Maroc, 1939,
XIX, p. 1-10).
Worthington (E. B.). 1932. — Scientific results of the Cambridge
Expédition to the East African lakes, 1930-1-2. Fishes other than
Cichlidae (Linn. Soc. Journ. Zool., 1932, XXXVIII, p. 121-134).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 271 —
Comment reconnaître l'age chez les Pseudoscorpions
(Arachnides).
Par Max Vachon.
Depuis la Libération, nous avons dépouillé de nombreux travaux
systématiques sur les Pseudoscorpions et constaté, avec plaisir, la
venue de nouveaux spécialistes. L’ordre des Pseudoscorpions est
varié, très répandu sur toute la terre, et peu connu. Point n’est donc
besoin de souligner l’intérêt de son étude par un plus grand nombre
de chercheurs. Les travaux publiés témoignent d’une réelle activité
et les espèces nouvelles naissent à foison ! Je voudrais, dans cette
courte note, non pas donner des conseils mais, pour certains de mes
nouveaux Collègues, rappeler que la détermination spécifique d’un
spécimen impose, avant toute observation, la connaissance certaine
et précise de l’âge.
Lorsqu’on étudie patiemment une espèce et ses formes immatures,
on ne peut qu’être surpris des renseignements acquis. Nul n’igore
— et les faits le prouvent — que de nombreux caractères se modifient
au cours de la croissance et donc ne sont pas identiques chez les
adultes et chez les larves (ceci est surtout vrai pour les indices
morphométriques (rapports entre les dimensions d’éléments morpho-
logiques donnés) très utilisés pour distinguer entre elles les espèces.
Le jour n’est pas encore venu, certes, où, pour une espèce, la diagnose
des deux sexes sera suivie de celles des larves. Mais chaque fois
que cela est possible, je recommande, ainsi que le font. déjà maints
Collègues, de décrire les larves aussi minutieusement que les adultes.
J’ai, dans un petit travail 1, souligné l’intérêt des variations mor-
phologiques post-natales chez Chthonius tetrachelatus Pry. et montré
que de nombreux caractères n’acquièrent leur état définitif qu’en
passant par des étapes et qu’ainsi, les 4 stades, à savoir : proto-
nymphal, deutonymphal, tritonymphal et adulte sont relativement
faciles à distinguer et à caractériser.
Mais parmi tous les caractères variant avec l’âge, il en est un parti-
culièrement utile. Dès 1934 2, j’ai, par élevage, étudié les étapes du
développement post-embryonnaire de Chelifer càncroides L. et
1. Chthonius tetrachelatus Pryessler (Pseudoscorpions) et sès formes immatures.
Bull. Mus. Nat., Hist. Nat., 2e s., t. 13, p. 442-449, 23 fig., et p. 540-547, 6 fig., 1941.
2. Sur le développement post-embrvonnaire des Pseudoscorpions, Bull. Soc. Zool.
France , t. 59, p. 154-160, 8 fig. et p. 405-416, 1934.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 272 —
souligné l’importance des trichobothries dans la recherche de l’âge.
Les résultats de cette étude se résument en peu de mots : la proto-
nymphe a toujours 4 trichobothries sur les pinces des pattes-mâ-
choires (1 au doigt mobile, 3 au doigt fixe), la deutonymphe, 8 (2 au
doigt mobile, 6 au doigt fixe), la tritonymphe, 10 (3 au doigt mobile,
7 au doigt fixe), l’adulte, 12 (4 au doigt mobile, 8 au doigt fixe).
Cette règle, simple et facile, s’est révélée exacte pour tous les
Pseudoscorpions qui, adultes, ont 12 trichobothries aux pinces.
Depuis 1934, je ne connais aucun exemple cité par mes Collègues qui
ait apporté un démenti à cette constatation. Le problème de l’âge
serait donc facile à résoudre si tous les Pseudoscorpions, adultes,
avaient 12 trichobothries à leurs pinces. Il n’en est malheureusement
pas ainsi et dans le même travail de 1934, suivi d’un autre en 1936 1,
j’ai envisagé cette question. Si l’on met à part les espèces, peu nom-
breuses d’ailleurs, dont le nombre des trichobothries est supérieur
à 12, on peut toujours admettre, chez ceux qui, adultes, ont moins
de 12 trichobothries que le revêtement chaetotaxique de l’adulte est
celui de l’un des stades larvaires des espèces « normalement » pourvues
de 12 soies sensorielles. Et nous avons pu constater, et vérifier par
élevage d’ailleurs, qu’une diminution du nombre des trichobothries
ne signifie nullement une diminution dans le nombre -des mues,
mais est due, en ce qui concerne le nombre des trichobothries, à un
arrêt dans le développement et l’apparition de ces dernières. C’est
dire qu’il y a, pour le caractère : nombre de trichobothries, un cas
typique de néoténie localisée et persistance, à ce point de vue, chez
l’adulte d’un caractère juvénile, effectivement réalisé chez Micro-
bisium, Pœdobisium, Solinus, Larca, Cheiridium , etc., pour ne citer
que quelques genres. Et l’existence d’une telle néoténie justifie, à
mon avis, la validité des genres ainsi compris dont il importera
cependant de préciser les affinités avec les genres « normaux » à
12 trichobotries.
De tout ce qui précède, on peut donc, au point de vue pratique,
retenir ceci : Si un spécimen, apparemment adulte, possède à ses
pinces, moins de 12 trichobothries, il faut, pour acquérir la certi-
tude de son âge, passer cet exemplaire à la potasse caustique ou
l’éclaircir de manière à vérifier l’état des organes génitaux accessoires
et découvrir chez le les épaisissements génitaux et les sacs géni-
taux et chez les $ les plaques criblées, signes évidents de la maturité
sexuelle.
Ayant ainsi procédé, en toute tranquillité on peut -alors rédiger
la diagnose de l’espèce et éviter l’ennui de décrire comme adulte
une forme immature. Et nul n’est à l’abri de cette confusion. En
1 . Sur le développement post-embrvonnaire des Pseudoscorpions. Bull. Mus. Net.
Ilist. Nat., 2® s., t. 8, p. 77-83, 1936.
273 —
procédant à l’étude des Pseudoscorpions désertiques des collections
du Muséum, nous avons pu constater, par exemple, que Minniza
deserticola ne pouvait être une espèce sûre car l’exemplaire examiné
et décrit par E. Simon en 1885 1 est un tritonymphe. Tout dernière-
ment, en dépouillant un travail de F. A. Turk et la diagnose d’une
nouvelle espèce de l’Inde : Microcreagris abnormis 1 2, j’ai été frappé
par la forme juvénile des pattes-mâchoires. L’auteur ne dit rien
des organes génitaux du spécimen qualifié de Ç ; le nombre des tri-
chobotries des pinces n’est pas indiqué dans la diagnose mais la
figure 7, très explicite, révèle sans doute possible un revêtement tri-
chobothrial tritonymphal : 3 soies au doigt mobile, 7 au doigt fixe.
Dans le cours de la diagnose, F. Turk relève comme intéressant le
nombre réduit des dents ordinaires aux pinces comparativement à
celui des espèces voisines. Je n’ose affirmer que le spécimen étudié
par F. Turk soit immature. Une étude des organes génitaux est
cependant nécessaire et seule pourra préciser l’âge véritable. De
toute manière, si l’exemplaire est adulte, et donc, à ce stade, n’a que
10 trichobothries, et par là, se différencie de toutes les autres espèces
du même genre, on est en droit de considérer M. abnormis comme
représentant d’un genre nouveau. Et cela porterait à deux le nombre
des genres à chœtotaxie réduite (néoténique), dans la sous-famille
des Ideobisiinae où l’on ne connaissait que le genre Gymnobisium
(porteur de 8 trichobothries) originaire d’Afrique du Sud.
Ainsi, dans les diagnoses, il faut préciser avec soin la position et
le nombre des trichobothries ; ces soies ont une grande importance
en systématique et, jusqu’à présent, constituent le seul moyen de
reconnaître l’âge d’un Pseudoscorpion à quelque famille qu’il appar-
tienne. De plus, il n’est pas du tout négligeable de publier les dia-
gnoses détaillées des larves des espèces même courantes, car cela
permettra de découvrir un jour ou l’autre d’autres caractères. Enfin,
lorsqu’un nombre suffisant de larves seront ainsi connues, il sera
possible de déterminer les spécimens immatures mais aussi de mettre
en relief, par comparaison des morphologies larvaires, les affinités,
encore cachées de certains genres ou dé certaines espèces. L’un des
récents travaux de mon Collègue et ami J. C. Chamberlin 3. est
très significatif à ce point de vue, puisque dans la diagnose de la
famille, les caractères morphologiques des larves sont indiqués.
En résumé, la systématique des Pseudoscorpions afin d’être
cohérente doit reposer, non seulement sur des bases morphologiques
1. E. Simon. Etude sur les Arachnides recueillis en Tunisie, etc. Expi. scient, de la
Tunisie, p. 50, 1885. Paris.
2. Turk (F. A.). On two new False Scorpions of the généra Tridenchthonius and
Microcreagris. Ann. Mag. Nat. Hist. London , t. 13, p. 64-70, 10 fig. 1946.
3. Chamberlin (J. C.). The généra and species of the Tridenchthoniidae (Dithidae),
etc. Bull. Univ. Utah, t. 35, n° 23, 67 pp., 17 fig., 1945.
sûres, mais aussi sur une phylogénétique précise. En ce qui con-
cerne les espèces actuelles, seule, à mon avis, l’étude des formes
immatures c’est-à-dire les variations morphologiques post-embryon-
naires, doit permettre de mener à bien le problème des affinités
spécifiques, génériques et familiales. La connaissance précise de
l’âge est donc de toute première importance, en systématique
rationnelle.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
275 —
Les Parajapyginae d'Afrique (Thysanoures).
Morphologie, écologie et systématique.
Par C. Delamare-Deboutteville.
Les espèces appartenant aux genres Parajapyx Silv. et Ectasjapyx
Silv. ont été groupées en une sous-famille particulière par Womers-
ley en 1939. En fait ce groupement semble très naturel. J’adopte
ici la conception de l’auteur australien. Les Parajapyginae Womers-
ley sont caractérisés par les caractères suivants : absence de tricho-
bothries sur les antennes. Palpes labiaux manquant. Sternites
abdominaux 2 et 3 avec vésicules exsertiles plus ou moins larges, et
presternites 1 à 7 pourvues de soies. Styles abdominaux très courts,
massifs et pourvus d’un diverticule externe assez court, mais tou-
jours très net (fig. 16).
Il convient de noter que le groupement nommé par Womersley
correspond à une très ancienne conception du professeur Silvestri
qui l’utilisa à maintes reprises (Nuevos parajapiginos de Africa,
Mem. R. Soc. Esp. Hist. Nat., XV, p. 221-235, 18 fig.). Toutes
les espèces connues d’Afrique ont été décrites par cet auteur qui est
le seul spécialiste du groupe.
Avant de décrire les formes trouvées par moi en Côte d’ivoire je
donnerai quelques indications sur la morphologie externe des
Insectes de ce groupe.
Forme générale. — Très allongée (fig. 1), petite taille de 1,5 à 5 mm.,
très rarement plus. Toujours aveugles et dépigmentés à l’exception
du 10e segment abdominal qui est toujours brun foncé. Parfois une
légère teinte brune sur les deux segments abdominaux précédents.
Tergites thoraciques. — Normaux avec prétergites portant en
général une paire de poils, mais faiblement chitinisés (fig. 1, 13).
Sternites du thorax présentant chacun une suture en Y avec
pointe postérieure endosquelettique comme chez les J apygidae
typiques (fig. 15). Contrairement à la disposition observée par
Enderlein (1907) chez Japyx japonicus End. les apotomes ster-
naux (ou presternites) ne présentent qu’une bande portant un seul
rang de poils. On observe au méso et au métathorax la formation de
laterosternites mal individualisés situés devant la cavité coxale.
Latéralement, également dérivés du sternite et existant chez les
Japyx de petites pièces portant un poil : les latero-pleurites. De même
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 276 —
les presternites meso et metathoraciques forment des aires latérales
mal individualisées et non remarquées chez les Japyginae (fig. 15).
Le presternite du prothorax (microthorax de Verhoeff) est plus
simple que chez les Japyginae. Aires latérales et aire centrale y sont
coalescentes et non séparées par de la membrane. L’apophyse pos-
térieure y est dégradée. Il n’y a pas de suture en Y visible.
Fig. 1. — Parajapyx gestrianus f. paramodestior nov. habitus. — 2, Ectasjapyx bolivari
Silv., tergites postérieurs. — 3, sternites postérieurs. — 4. Parajapyx gestrianus
Silv., d’après Silvestri. — 5, Bras droit du forceps de P. feaianus Silv. —
6, P. dorianus Silv., bras gauche du forceps.
Tergites abdominaux. — 1 à 7 normaux avec prétergites nets. Le
tergite 7 est plus large que les suivants dans les deux genres Para-
japyx Silv. et Ectasjapyx Silv. (fig. 2, 3). Du premier tergite abdomi-
nal au 7e on constate la formation progressive de paratergites laté-
raux qui tendent eux-mêmes à se diviser en deux sclérites l’un anté-
rieur, l’autre postérieur (fig. 14). Les paratergites du segment abdo-
minal 8 recouvrent latéralement le sternite 8. Le sternite 9 est près-
— 277 —
que totalement caché sous les paratergites 9. (fig. 3, 4, 14). Le dixième
segment abdominal, pigmenté, présente une soudure complète de
son tergite, des paratergites et du sternite comme chez Japyx. Les
cerques s’y articulent par deux condyles (fig. 14) et l’anus y débouche
sous une plaque chitineuse frangée. Les sternites 1 à 7 présentent un
presternite net (fig. 14, 3, pr. S. 7.). Les styles 1 à 7 possèdent un
diverticule externe et 1 ou 2 soies internes (fig. 16). Organe subcoxal
Fig. 7. — Parajapyx dentata nov. sp., derniers tergites abdominaux.
Fig. 8. — P. vinci guerr anus f. eburnea nov. pronotum et mesonotum. — 9, derniers
tergites du corps.
(fig. 10) du premier sternite abdominal avec 1 ou 2 rangs de poils
qui manquent sur l’organe subcoxal du 2e et du 3e sternites abdo-
minaux.
Pour les autres caractères non cités dans la diagnose familiale et
dans les précédents paragraphes l’identité avec les Japyginae est
complète.
Le groupe est encore très mal connu. La valeur des caractères
servant à la spécification n’est pas à l’ombre de toute critique. Les
caractères chaetotaxiques en particulier, ainsi que ceux tirés de
l’organe subcoxal paraissent variables au cours du développement
postembryonnaire. Seule l’étude biométrique d’un abondant matériel
permettra de préciser la valeur de ces caractères et mettra probable-
ment en cause la légitimité de certaines formes.
Ecologie. — Les Parajapyginae ont été trouvés dans les bois en
décomposition et dans les horizons superficiels du sol. Les petites
— 278 —
Fig. 10. — Parajapyx gestrianus f. paramodestior nov., organe subcoxal. — 11, derniers
articles antennaires. — 12, les deux premiers articles antennaires. — 13, tête, pro-
notum et metanotum. — 14, vue latérale des derniers segments abdominaux. —
15, sternites thoraciques. — 16, style. — 17, tergite 10. — 18, crête infra-anale.
formes sont plus strictement confinées dans les milieux humides que
les gros Japyginae. Leur démarche est beaucoup plus lente aussi.
Tableau des genres.
1. Neuvième tergite abdominal plus court que le précédent et que le
suivant (fig. 1, 4) „ Parajapyx Silvestri.
— Neuvième tergite abdominal du même ordre de grandeur que le
précédent et que le suivant (fig. 2, 3) Ectasjapyx Silvestri.
Ces deux genres se trouvent en Afrique. La seule espèce connue
du genre Ectasjapyx appartient à ce continent ( Ectajapyx holivari
Silv. d’Angola).
Clé de détermination des Parajapyx africains.
1. 4 poils sur les organes subcoxaux du premier sternite abdominal,
3 mm. Guinée française Grandianus Silv.
— Plus de 4 poils 2
2. 19-20 articles antennaires, 3 mm. Afrique du Sud.
grassianus var. afra Silv.
— 18 articles antennaires 3
3. Une dent très basale et aiguë au forceps gauche (fîg. 6). Bords du
forceps subparallèles, 1,5 mm. Guinée française dorianus Silv.
— non 4
4. Des encoches profondes entre certaines dents du forceps 5
— Les encoches entre les dents du forceps sont du même ordre de gran-
deur les unes que les autes 6
5. Un seul rang de 8 soies égales entre elles à l’organe subcoxal, 3e dent
du forceps à profil carré (fig. 5). Cameroun feaianus Silv.
— Deux rangs à l’organe subcoxal, l’un de 11 soies longues, l’autre
d’autant de soies très courtes. Une encoche profonde avant la dent proxi-
male du forceps à dents bien accentuées (fig. 4), 2 mm. Guinée française
et Côte d’ivoire Gestrianus Silv. f. pr.
6. Soies de l’organe subcoxal sur un seul rang 7
— Soies de l’organe subcoxal sur 2 rangs au moins 9
7. 14-15 soies à l’organe subcoxal. Dents du mucron relativement
faibles et obtuses. Guinée française V inciguerranus Silv. f. pr.
— 10-11 soies à l’organe subcoxal. Dents du forceps (fig. 9) pointues
et inclinées vers l’avant 8
8. Poils subdistaux médians du tergite 10 gardés de part et d’autre par
deux poils fins. Côte d’ivoire V inciguerranus f. eburnea
— Poils subdistaux médians avec seulement un petit poil externe.
2,6 mm. Guinée française V inciguerranus /. minorata Silv.
9. Les soies des deux rangs de l’organe subcoxal très nettement de
taille différente les plus petites étant 3 fois plus courtes que les grandes. 10
— Les soies des deux rangs de l’organe subcoxal à peu près de même
taille 11
10. 1 +1 poils au pretergite du metathorax. Organe subcoxal comme
sur la figure 10. Côte d’ivoire Gestrianus f. paramodestior nov.
— 2 + 2 poils au pretergite du metathorax. Organe subcoxal avec
première rangée de poils de garde moins bien rangés en demi-cercle.
Guinée française .' Gestianus f. modestior Silv.
11. Dents du forceps peu accusées. Guinée française. Côte d’ivoire
Bolivarianus Silv.
— Dents du forceps très accusées. Côte d’ivoire dentata nov.
— 280 —
Parajapyx dentata n. sp.
Station. Bouaké, Côte d’ivoire : HB. B. 1 ex. 17-9-1945.
Diagnose différentielle. Identique à P. bolivarianus Silv. S’en distingue
bien par les dents du forceps beaucoup plus accusées (fig. 7). 18 articles
antennaires, 2 mm. de long, complètement dépigmenté sauf abd. 8,9 et
10 et le forceps. Forceps proche de celui de P. emeryanus du Japon mais
chaetotaxie du 10e tergite différente.
Parajapyx bolivarianus Silv.
Station. Forêt du Banco, Côte d’ivoire, 1 ex.
Remarque. — Correspond bien à la diagnose de Silvestri. Une
paire de poils supplémentaire au pronotum.
Parajapyx gestrianus Silv.
Station. — Forêt du Banco, Côte d’ivoire, 2 ex.
Parajapyx gestrianus f. paramodestior nov.
Station. — Forêt du Banco. Côte d’ivoire, dans l’humus profond.
Type : Muséum Paris.
Diagnose. Corps blanc, non pigmenté à l’exception du dixième segment
abdominal et du forceps qui sont brun foncé. Tête (fig. 13) avec 18 -f- 18
poils. Antennes à 18 articles, sans trichobothries. Pronotum avec 6 + 6
poils les antéro-latéraux étant plus longs que les autres (fig. 13). Mesono-
tum (fig. 13) avec 11+11 poils dont 4 plus longs. Prétergite du meso-
thorax et du metathorax avec 1+1 poils submédians. Pattes semblables
à celles de la forme type. Chaetotaxie ventrale du thorax comme sur la
fig. 15. 1 et 4 + 4 poils au presternite du premier segment abdominal.
Organe subcoxal (fig. 10) comme chez P. gestrianus f. pr. Silv. Chaetotaxie
du dixième tergite proche de celle de P. gestrianus var. modestior. Dents
du forceps : fig. 17. Les antennes (fig. 11, 12) sont comme dans la forme
principale, ainsi que les styles (fig. 16). Le dixième tergite abdominal
présente quelques particularités chaetotaxiques (comparer ma figure 17
à la figure XI de Silvestri).
Affinités. — 1 + 1 poils au prétergite du métathorax, ce qui
l’oppose à P. gestrianus Silv., P. bolivarianus Silv. et P. vinciguer-
ranus Silv. Diffère de P. gestrianus f. pr. par les dents du forceps
moins inégales et par la disposition des poils de garde de l’organe
subcoxal, ainsi que par la chaetotaxie du dixième tergite abdominal.
Diffère de P. gestrianus var. modestior par ses dents du forceps,
son organe subcoxal.
— 281 —
P. vinciguerranus f. eburnea nov.
Station. — Le Banco, Côte d’ivoire, dans l’humus profond en forêt.
Type : Muséum Paris.
Diagnose différentielle. Outre les caractères donnés au tableau : fi g. 8
et 9, chaetotaxie du prothorax, du mesothorax et du dixième segment
abdominal ainsi que dents du forceps. Les rapports de l’espèce avec
P. gestrianus Silv. seraient à préciser la chaetotaxie du vertex est la même
dans les deux espèces et celle du prothorax fait songer à un stade jeune du
gestrianus var. paramodestior nov.
Taille- : 2,5 mm.
Le matériel étudié ici a été récolté au cours d’une mission en forêt
de Basse Côte d’ivoire pour le compte de l’Institut français d’Afrique
Noire pendant l’été 1945.
Laboratoire (T Entomologie du Muséum.
— 282 —
Diploures récoltés en Corse par P. Remy (3e note).
Par B. Condé.
Dans mes deux notes précédentes (1946 et 1947) j’ai décrit
4 Campodea inédits de Corse, dont 3 endogés et 1 hypogé, et signalé
la présence de Plusiocampa notabilis Silvestri 1912 sur cette île 1.
Je donne ici la description d’une sous-espèce nouvelle de Campodea
(Monocampa) Denisi Wygodzinsky 1940 et j’ajoute 4 espèces à la
liste des formes corses 2, ce qui porte à 10 (9 espèces et 1 sous-
espèce) le nombre de celles-ci.
1° Campodea ( Campodea ) fragilis Meinert 1865.
, Stations. — Versant Oriental du Cap Corse. Marine de Pietra-
corbara, ait. 1-1,50 m., à 40-60 m. du flot: 1 $, 1 1. ; 3-IX-42. — Cros-
ciano, ait. 20 m., près d’un ruisseau: 3 (J, 2 Ç, 3 1.; 2-IX-42. — Erba-
lunga, ait. 10-15 m., près d’un ruisseau : 1 $ ; 30-VIII-42. — Marmo-
raggio, ait. 40 m., entre la glacière et la grotte de Brando : 1 1. ;
29-VIII-42. — Bastia, ravin de Fango, ait. 100 m., jardin : 1 $ ;
4-IX-42. — Ponte-Leccia. Moulin de Stretta alla Tinella, ait.
200 m. : 1 (J, 2 Ç ; 24-VIII-42. — Castagniccia. Col de Prato, ait.
1.000 m., jardins : 4 $, 8 1. ; 25 et 27-VIII-42. — La Porta, ait.
500 m., jardin: 3 (J, 1 $ ; 27-VIII-42. — Francardo. Bive droite du
Golo, ait. 265 m. : 3 <J, 1 Ç, 1 1. ; 22-VIII-42. — Niolo. Forêt de Val-
doniello, ait. 1.000-1400 m., sous pierre ou dans écorce de Pin laricio
en décomposition : 1 $ ; VIII-42. — Corte, ait. 400 m. : 1 £ ; 1-VIII-
42. L’espèce est cosmopolite.
2° Campodea (Campodea) Grassii Silvestri 1912.
Stations. — Niolo. Forêt de Valdoniello : 5 <$, 3 Ç, 1 sexe ?, 31.;
VIII-42. — Région d’Evisa. Forêt d’Aitone, ait. 950-1075 m. : 2 Ç ;
14-16-VIII-42. — Haut Vecchio. Tattone, ait. 825 m., forêt de
Pins entre la route et le Vecchio: 1 Ç; 28-VII-42. — Forêt de Vizza-
vona, ait. 880-980 m., parmi les feuilles mortes et dans des pièces
de bois en décomposition : 3 10 Ç, 4 1. ; 26-VIII-39 et 25-28-VII-
42. Tous les exemplaires de Corse, comme d’ailleurs tous ceux des
1. J’ai cité P. notabilis du versant oriental du Cap Corse (Marine de Sisco et Erba-
lunga) ; cette espèce a encore été rencontrée par P. Remy en Niolo à Calacuccia,
ait. 825 (1 Ç ) et en forêt de Valdoniello, ait. 1.000-1.400 (1 Ç , 2 1.).
2. Une autre espèce de Campodea s. s. du groupe plusiochaeta-pemturochaeta, trouvée
à la Marine de Pietracorbara, et représentée par un unique exemplaire dépourvu de
cerques, n’a pu être déterminée avec certitude.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
283 —
environs de Banyuls-sur-Mer cités par Denis (1930), possèdent des
macrochètes latéraux antérieurs aux tergites VI et VII.
Angleterre, France méridionale, Espagne, Italie, Sicile, Algérie,
Tunisie.
3° Campodea (Dicampa) catalana Denis 1930 (syn. C. Malpighii
Silvestri var. catalana Denis ; cf. Silvestri 1932, p. 140).
Station. — - Vallée de la Gravona. Ucciani, hameau de Crucoli,
ait. 425 m., sous une pierre au bord d’un ruisseau : 1 $ ; 29-VII-42.
Décrite de Banyuls-sur-Mer, cette espèce est largement répandue
en Espagne.
Campodea (Monocampa) Denisi Wygodzinsky ssp. aequalis n. ssp., exemplaire du
San Pedrone. Macrochètes de la base des cerques. X 850.
4° Campodea (Monocampa) Denisi Wygodzinsky 1940 ssp.
aequalis n. ssp.
Stations. — Castagniccia. San Pedrone, ait. 1600 m., sous pierres
de la hêtraie : 1 3 Ç, 1 sexe ? ; 26- VI 11-42. — - Niolo. Forêt de
Valdoniello : 1 sexe ? ; VIII-42. — Haut Vecchio. Tattone; 1 $;
28-VII-42. — Forêt de Vizzavona : 4 7 $, 1 sexe ?, 5 1. ; VIII-39
et VII-42.
Très proche de la forme typique, qui est décrite de Suisse (envi-
rons de Bâle : Lampenberg), cette sous-espèce en diffère par la
forme des macrochètes de la base des cerques. Chez le type en effet,
ces macrochètes présentent une forte branche apicale ou subapicale,
plus de 3 fois plus longue que les barbules voisines (Wygodzinsky
1941, p. 131 et pl. IV, fig. 58) ; chez les exemplaires corses, cette
branche n’existe jamais.
5° Campodea (Monocampa) Quilisi Silvestri 1932.
Station. — Région d’Evisa. Bord d’un chemin creux, ait. 825 m.,
sur pierres incluses dans terre humide : 1 3 Ç, 3 I. ; 16-VIII-42.
Connu seulement d’Espagne (Grenade). Les macrochètes abdomi-
naux des exemplaires corses semblent un peu plus courts et plus
densément barbelés que ceux des spécimens espagnols.
Considérations générales. — Sur 9 espèces et 1 sous-espèce
de Campodéidés rencontrées en Corse, 1 espèce (C. fragilis) est cos-
mopolite ; 3 (C. catalana, C. Quilisi, P. notabilis) ne sont connues que
de la région méditerranéenne ; une autre (C. Grassii) est largement
— 284
répandue en Europe méridionale et en Afrique du Nord, mais est
également citée d’Angleterre (Lancashire) ; 4 espèces et la sous-
espèce, enfin, sont inédites.
Si l’on répartit les 9 formes endogées entre les 4 zones clima-
tiques reconnues sur Pile (tableau ci-annexé) on constate que la
zone forestière à Pin laricio, Ilètre et Bouleau est de beaucoup la
plus riche en individus et en espèces : elle abrite en effet 7 formes,
tandis que la zone méditerranéenne et la zone du Châtaignier, moins
humides que la précédente, n’en possèdent chacune que 3, et la zone
alpine une seule.
En comparant ces résultats à ceux obtenus chez les Pauropodes
par P. Remy (1945) et chez les Protoures par moi-même (1944), on
constate qu’il y a concordance en ce qui concerne la zone du Châ-
taignier et la zone alpine qui sont toujours très pauvres en formes,
la première étant trop sèche, au moins pendant l’été, la seconde
1. Un Eosentomon qui n’avait pu être déterminé spécifiquement en 1944 l’a été
depuis : c’est E. spinosum Strenzke, maturus junior; forêt de Valdoniello, rive droite
du ruisseau de Frascajola, entre le pon.t de la route forestière et le Golo, ait. 1.000 m.
7-VIII-42 (P. Remy).
i
285 —
ayant un climat trop rigoureux. Par contre, dans les 2 autres zones,
les Campodéidés ne se comportent pas comme les Pauropodes et les
Protoures : ceux-ci, en effet, comptent plus de formes dans la zone
méditerranéenne que dans celle du Laricio, tandis que c’est l’inverse
pour les Campodéidés. Faut-il en déduire que les Campodéidés sont
plus strictement hygrophiles que les Pauropodes et les Protoures ?
L’humidité joue sûrement un rôle important dans leur répartition
et certaines formes, C. ( C.) fragilis par exemple, sont plus xérophiles
que d’autres, telles C. (C.) Grassii ou C. (M.) Denisi aequalis qui,
en Corse, habitent exclusivement la forêt ; mais d’autres facteurs
interviennent, notamment la nature même du biotope qui doit
assurer aux biotes des abris et une nourriture convenables. En ce qui
concerne les Campodéidés, la zone des forêts, avec ses amas de
feuilles mortes, ses branches et ses troncs en décomposition sur le
sol, leur offre certainement des conditions de vie optima. On remar-
quera que les faunes des deux grand massifs forestiers visités ne sont
pas identiques ; celle de la forêt de Vizzavona (feuillus et Laricio)
ne compte que 2 formes, tandis que celle de la forêt de Valdoniello
(dont la partie explorée n’est peuplée presque exclusivement que
par des Pins laricio) en possède 6. Deux espèces seulement, C. (C.)
Grassii et C. (M.) Denisi aequalis , sont communes à ces deux forêts,
encore la seconde forme n’est-elle représentée à Valdoniello que par
un seul exemplaire.
Faculté des Sciences de Nancy, Laboratoire de Zoologie générale.
BIBLIOGRAPHIE
1944. Condé (B.). — Protoures de Corse. (Bull. Soc. ent. Fr., XLIX,
p. 62-66).
1946. Condé (B.). — Diploures récoltés en Corse par P. Remy (deuxième
note), (Coll. Mus. Zool. Nancy, n° 1, p. 1-6).
1947. Condé (B.). — Id. (lre note). (Bull. Soc. ent. Fr., LI, p. 145-148).
1930. Denis (J. R.). — Sur la faune française des Aptérygotes. 11e note :
Diplures avec tableau de détermination des espèces françaises.
(Bull. Soc. Zool. Fr., LV, p. 19-41).
1945. Remy (P.). — Nouvelle contribution à la faune des Myriapodes de
Corse. (Mém. Mus. Hist. nat., N. S., XXI, p. 117-152).
1912. Silvestri (F.). — Contribuzione alla conoscenza dei Campodcidae
( Thysanura ) d’Europa. (Boll. Lab. Zool. Portici, VI, p. 110-147).
1932. Silvestri (F.). — Campodeidae de Espana. (Eos, VIII, p. 115-164).
1940. Wygodzinsky (P. W.). — Beïtrage zur Kenntnis der Dipluren
und Thysanuren der Schweiz ( V erh . Nat. Ges. Basel, LI, p. 40-63).
1941. Wygodzinsky (P. W.). — • Id. (Mém. Soc. Iielo. Sc. nat., LXXIV,
2, p. 113-227).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
19
— 286 —
Aperçu sommaire sur la végétation du Canton de Lauzès
(LOT) ET DE SES ENVIRONS.1
Par Marcel Bournérias.
II. — Groupement saxicoles et d’éboulis.
Bien représentés ici, ils possèdent une végétation très particulière,
à caractères nettement tranchés. D’une part en effet, ils sont soumis
à des conditions écologiques rigoureuses qui éliminent une grande
partie des espèces ubiquistes. D’autre part, ils sont pratiquement
à l’abri des interventions biotiques, en raison de l’inclinaison extrême-
ment forte des pentes sur lesquelles ils se développent.
Nous examinerons successivement les Associations thermophiles
à caractères méridionaux, et les groupements sciaphiles à affinités
montagnardes. Ces deux grandes formations présentent de nom-
breuses variantes que nous ne pouvons étudier que sommairement.
A. — Groupements xérothermiques.
1. Eboulis meubles des vallées secondaires.
De grands cônes d’éboulis blancs, à pente très forte (voisine de
la pente-limite), s’étendent sur les versants exposés au S des vallées
du calcaire tendre. Leur microclimat est particulièrement excessif :
insolation maximum, sécheresse absolue (l’eau est immédiatement
absorbée par les fissures), variations thermiques considérables. Les
plantes qui vivent ici ont donc subi une sélection naturelle rigou-
reuse.
Caractéristiques (les trois premières étant sans doute des
exclusives).
Staehelina dubia 5 Ononis striata 5
Argyrolobium Linnaeanum. 3 Leuzea conifera 4
Rosmarinus ofpcinalis . ... I2 Quercus Ilex. 1
Compagnes :
Psoralea bituminosa 5 I Helichrysum Stoechas 5
Globularia W illkommi . . . . 5 j Carex Halleriana 4
1. Voir Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 2, 1947.
2, Sa spontanéité semble douteuse.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
287 —
T eucrium montanum 4
lnula montana 4
Linum tenuifolium 3
Peucedanum cervaria 3
Fumana procumbens 3
Carlina corymbosa 3
Aster Amellus 2
Asparagus acutifolius . .... 1
Ononis pusilla 1
Linum strictum 1
Il faut ajouter des espèces plus banales, mais dont la présence
témoigne d’une grande souplesse d’adaptation de ces plantes aux
conditions rigoureuses du milieu :
Origanum vulgare 5
Teucrium Chamoedrys 5
Euphorbium Cyparissias. . . 4
Melica ciliata 4
Eryngium campestre 4
Hieracium Pilosella 4
Le groupement ainsi défini est caractérisé par une forte propor-
tion de Chaméphytes. Deux nanophanérophytes, Staehlina dubia et
Helichrysum Stoechas, contribuent à lui donner son aspect parti-
culier. La première surtout forme parfois des peuplements à peu
près purs sur les pentes rocailleuses les plus arides et les plus abuptes.
Des espèces fixatrices colonisent les éboulis, éliminant les plantes
les plus représentatives de l’Association précédente. Coriaria
myrtifolia est la première, et sans doute la mieux adaptée à ce milieu
par sa faculté de donner de nombreux rejets rigides et denses. Elle
forme par endroits de puissantes colonies monospécifiques. Les
pierriers moins abrupts, à éléments plus fins sont peuplés d ’Andro-
pogon Ischoemum, préparant la voie à d’autres espèces : Juniperus
commuais, Brachypodium pinnatum, Quercus pubescens, Acer
Monspessulanum.
Cette fixation est-elle définitive ? Il ne semble pas en général, les
phénomènes d’érosion étant manifestement plus rapides que la
reconstitution du tapis végétal. Le groupement à Staehelina dubia
est une Association de sol en continuelle destruction ; sa dégradation
ou même sa disparition à certains endroits marque un ralentisse-
ment de l’action érosive:
Il faut donc chercher l’Association finale de ces éboulis fixés sur
les pentes aussi abruptes et arides, mais moins meubles, et moins
érodées par suite de la plus grande résistance de la roche : ces condi-
tions sont réalisées par les rebords des corniches de calcaire coral-
lien dominant le Lot (Les Masseries, Bouziès-Bas). On retrouve là
des plantes de l’Association (Leuzea, Ononis striata) avec des espèces
plus particulières, à caractère sub-méditerranéen accusé : Jasminum
fruticans, Rhamnus infectoria, Pistacia Terebinthus, Coriaria Myrti-
folia, en compagnie de nombreuses calcicoles et xérophiles ubiquistes.
L’Erable de Montpellier, mais surtout le Chêne-vert, constituent
l’essentiel de la strate arborescente, d’ailleurs très discontinue. Ces
bosquets à Quercus Ilex peuvent être sans doute considérées comme
un stade plus avancé de l’Association à Staehelina subia. Celle-ci
288 —
apparaît comme nettement transgressive : de nombreuses espèces
isolées essaiment çà et là sur les surfaces récentes nues et les pâturages
temporairement abandonnés. Les Composées qui y dominent pos-
sèdent en particulier, grâce à leurs innombrables semences à ai-
grettes, un pouvoir de dissémination considérable.
Les sables calcaires à pente forte possèdent une végétation voi-
sine. Cependant, une espèce au moins y semble spéciale ; Epilobiurn
Dodonaei, abondant près de Saint-Martin-de-Vers.
2. Buissons à faciès de garrigues.
Les éboulis à pente moins forte, coupés de bancs rocheux et fixés
sur de grandes surfaces portent une végétation qui semble parfois
dériver de l’Association à Staehelina. Des arbrisseaux souvent
denses ( Buxus fréquent) mêlés d’arbustes plus élevés (Chêne pubes-
cent et Erable de Montpellier), laissent des espaces nus à végétation
clairsemée. Ces bosquets discontinus sont très fréquents sur les
pentes ensoleillées. Les espèces suivantes y sont particulièrement
abondantes :
Spiræa obovata.
Seseli coloration.
Bupleurum junceum.
Peucedanum cervaria
avec en plus, dans les grandes vallées (Lot, Célé) :
Asphodelus albus (ssp. ?). Jasminum fruticans.
Pistacia Terebinthus. Lonicera Etrusca.
Rhus Coriaria. Cephalaria leucantha.
Rhamnus Alaternus. Aster Linosyris.
Il s’agit d’un ensemble complexe où dominent les sub-méditerra-
néennes, pouvant sans doute évoluer vers les bois clairs de Chêne-
vert signalés plus haut, ou vers la futaie calcicole de Chêne pubes-
cent.
Il y a parfois passage graduel des pentes bien exposées à des ver-
sants plus frais, à exposition plus ou moins septentrionale. On constate
l’extinction progressive des espèces thermophiles, et leur remplace-
ment par des plantes sciaphiles de plus en plus abondantes, parti-
culièrement :
Chrys .nthemum corymbosum (c). J Teucrium Scorodonia (c) 1.
Daphné Laureola (c). Genista pilos.i.
Coronilla Emerus (c). | Sedum maximum.
avec des Muscinées de plus en plus denses : Pseudoscleropodium
purum, Neckera crispa, Rhytidiadelphus triquetrus, Madotheca
1. Constante sur éboulis calcaires très ombragés.
Inula spiræifolia.
J. montana.
Aster Amellus.
— 289 —
platyphylla. Quand on y trouve Scolopendrium bulgare, Asplénium
Adiantum-nigrum, Stachys Germanicus, l’évolution vers la Charmaie
à Dentaria pinnata semble pouvoir se faire sur place.
3. Rochers et escarpements calcaires exposés au Sud.
Leur flore est moins riche que celle des éboulis ; elle est souvent
mêlée à des espèces de buissons arides. Il faut d’àilleurs distinguer
des plantes réellement saxicoles, et d’autres localisées sur les cor-
niches horizontales, le long des joints de stratification de la roche.
Parmi les premières, strictement localisées aux fissures verticales,
on trouve (Vers, Bouziès, etc.) :
Minuartia rostrata (Vers).
Cheiranthus fruticulosus (c).
Sedum dasyphyllum (c).
la première seule étant une caractéristique, exclusive au moins
locale.
Les corniches où s’açcumule un peu de terre, ont une population
végétale plus dense :
Caractéristiques :
Ornithogalum tenùifolium. Convolvulus Cantahrica.
Fumana coridifolia. Campanula Erinus.
Bujjonia paniculata.
Compagnes :
Stipa pennata.
Brachypodium distachyon.
Melica ciliata.
Helianthemum Apenninum.
Rhamnus Alaternus.
Ficus Carica est ici plus fréquemment naturalisé, mais peut se
trouver dans bien d’autres Associations, y compris l’Aulnaie.
Ces groupements de rochers calcaires arides sont également sub-
climaciques. Ils passent latéralement, par suite d’une légère modi-
fication d’exposition ou de l’ombrage d’un arbre voisin, aux groupe-
ments sciaphiles étudiés plus loin : Saponaria Ocymoides et Seslerici
coerulea apparaissent les premières dans ce cas.
B. — Groupements sciaphiles.
1. Rochers humides des grottes et « igues ».
En raison de la faible luminosité, la végétation phanérogamique
est ici réduite à peu près uniquement à deux espèces : Hedera Hélix
et Parietaria ofpcinalis. Un groupement muscinal que je n’ai pu
Bupleurum opacum.
Calamintha Nepeta.
Cephalaria leucantha.
Crucianella angustifolia.
Centaurea Rhenana.
Ceterach officinarum (c).
Asplénium Trichomanes.
290
analyser s’y trouve souvent. Enfin les Fougères y sont constantes, en
particulier Scolopendrium vulgare et surtout Adiantum Capillus-
Veneris qui ne manque à aucune caverne ou abri sous roche. Aspi-
dium angulare est beaucoup plus rare (Les Masseries, fond d’un
gouffre d’effondrement sur le cône d’éboulis).
Un groupement cryptogamique voisin, et très constant dans les
Causses, se retrouve à Bouziès-Bas, sur un bloc de tuf déposé par une
source incrustante : à la Capillaire de Montpellier est associé Eucla-
dium verticillatum L
2. Groupement muscinal des rochers frais ombragés.
Sur les rochers de la Charmaie, et surtout sur les abrupts des
falaises voisines des cours d’eau secondaires, existe une Association
très homogène et assez riches en espèces. Les Muscinées les plus
particulières, toutes à peu près constantes, sont :
Cololejeunea calcarea. Camptothecium lutescens.
Frullania Tamarisci. Ditrichum flexicaule.
Lejeunea cavifolia. Entodon orthocarpus.
Madotheca loevigata. Eurhynchium slriatulum.
Plagiochila asplenioides, var. Fissidens cristatus.
humilis. Hylocomium proliferum.
Scapania œquiloba (cc). Neckera crispa (cc).
Brachythecium glareosum. N. complanata.
Ctenidium molluscum.
C’est le groupement classique des rochers calcaires ombragés.
Neckera crispa forme de grands coussinets qui le plus souvent
abritent les autres espèces.
3. Associations saxicoles de la base des falaises.
Le calcaire corallien est creusé de profonds canons, limités par
de hautes falaises. A leur base, on observe une végétation très
spéciale, à nombre élevé de caractéristiques, surtout aux expositions
N., NE., ou NO. On peut distinguer ici deux Associations :
1. Un groupement rigoureusement saxicole (fentes du rocher)
localisé dans le fond des vallées, aux emplacements où la falaise
descend verticalement jusqu’au niveau de la rivière. Il peut suppor-
ter un éclairage modéré (exposition NE. ou E. dans de nombreux
cas) : c’est l’Association à Alyssum macrocarpum.
2. Un groupement saxicole, mais pouvant déborder sur les cor-
niches voisines, plus sciaphile. Il est localisé aux points où la falaise
domine un cône de débris important, donc plus xérophile : hors de
1. Je dois ici remercier M. R. Gaume, qui a bien voulu examiner mes récoltes musci-
nales.
291 —
la zone des brouillards matinaux et protégé des pluies par des sur-
plombs rocheux. Il est constant à l’exposition N. à NO, très pauvre
à d’autres expositions. C’est l’Association à Arenarici triflora.
Caractéristiques :
Association 1 :
Silene saxifraga
Association 2 :
Arenaria triflora
Laserpitium Gallicum . . .
Arabis scabra
A. alpina
Caractéristiques communes
Saponaria Ocymoides. . . .
Sesleria coerulea
Compagnes :
Melica ciliata.
Stipa pennata.
Stachys germanicus.
Ces deux groupements extrêmement bien caractérisés, se trouvent
dans les vallées du Vers, de la Sagne et du Célé, l’Association à
Alyssum macrocarpum étant spéciale aux deux dernières. Les espèces
caractéristiques n’essaiment jamais ailleurs ; ce sont pour la plupart
des reliques d’une période plus froide, ayant actuellement une aire
très morcelée, et qui semblent avoir perdu leur capacité d’expansion
(Braun-Blanquet). Il est probable que ces Associations constituent
des groupements primitifs préservés grâce aux conditions très
spéciales dans lesquelles elles se maintiennent.
Parmi les espèces à aire très disjointe, signalons Arabis scabra,
relativement commune dans la vallée du Vers. Cette espèce rare des
Pyrénées et des Alpes n’avait, été trouvée dans le Massif Central
qu’en deux localités 1, et elle n’est pas citée par Braun-Blanquet 2 ;
elle a donc sans doute disparu des Cévennés méridionales. Sa survi-
vance ici est donc particulièrement intéressante.
Ces deux Associations-reliques constituent le trait le plus original
de la flore de la région. Elles ne sont sans doute pas limitées au
canton étudié, et il faudrait les rechercher dans tout le Causse de
Gramat, en particulier à Rocamadour où deux caractéristiques
Arenaria triflora et Rhamnus alpina, ont été depuis longtemps
signalées (Puel, Malinvaud, Soulié, etc.).
1. Flore de Montpellier de Loret et Barrandon (d’après Godron) et Coste
(plateau du Larzac) d’après Rouy.
2. Braun. Blanquet : Origine et développement des Flores dans le Massif Central
de la France.
5
5
5
4
3
5
5
Alyssum macrocarpum .... 4
Rhamnus alpina 2
Biscutella coronopifolia. . . . 2
Oryzopsis virescens 2
Phyteuma betonicoefolia (?), 1
Arabis Turrita 3
Anthericum Liliago.
Chrysanthemum Corymbosum.
— 292 —
III. — Conclusion.
Dans cette courte note, je n’ai étudié que les groupements natu-
rels les plus répandus et les mieux représentés ici. Bien d’autres
Associations ont été laissées de côté : marais calcaires, prairies des
vallées, friches à moutons, groupements de cultures et rudéraux. Il
résulte cependant de ce qui précède que la flore du canton de Lauzès
possède des caractères assez variés. On y constate en effet la pré-
sence :
a) d’espèces méridionales (propre et semi-méditerranéennes de
Gaussen et Bruneï). Elles ont une multiplication active, se mon-
trent partout en nette progression, et ne constituent pas d’îlots
isolés. Ce sont, parmi les plus thermophiles :
Ornitliogalum tenuifolium (r). Convolvulus Cantabrica (c).
Quercus Ilex (c). Campanula Erinus (r).
Psoralea bituminosa (cc). Cephalaria leucantha (ce).
Pistacia Terebinthus (c). Leuzea conifera (c).
Rhamnus Alaternus (c). Slaehelina dubia (cc).
Coriaria myrtifolia (c)., Andryala sinuata (rr).
Acer Monspessulanus (cc). Carlina corymbosa (c).
Bupleurum junceum (c). Helichrysum Stoechas (cc).
Jasminum jruticans (c).
Dans des groupements non étudiés (friches), nous avons rencontré
d’autre part :
Bromus squarrosus (cc).
Ægylops ovata (cc).
Brachypodium distachyon (c).
également très abondants. Il faudrait ajouter ici un grand nombre
de sub-méditerranéennes pénétrant beaucoup plus au nord ( Rubia ,
etc.).
b) d’espèces boréales plus localisées (Charmaie en particulier) :
Lilium Martagon (c).
Cardamine hirsuta. (c).
et dont quelques-unes se maintiennent difficilement (vallée de la
Sagne) :
Carex digitata (rr). ! Fagus silvatica ( rr).
Convallaria maialis (pc). |
c) de l’élément occidental, assez pauvre en espèces :
Ulex Europaeus (c) | Erica cinerea (cc).
réfugiées dans les bois denses des « pech ».
Ribes alpinum (c).
Doronicum Pardalianches (r).
Spartium junceum. (pc).
Coronilla Scorpioides (c).
— 293
d) de nombreuses espèces à expansion à peu près nulle, groupées
en petits îlots disjoints, reliques d’une ancienne flore aujourd’hui
morcelée et en voie de disparition :
Rhamnus alpina (r).
Minuartia rostrata (rr).
Silene Saxifraga (pc).
la plupart de ces plantes sont des méditerranéennes-montagnardcs,
la première étant une sarma tique limitée en France à la région des
Causses. — Elles sont localisées dans des conditions écologiques très
spéciales (groupement de base des falaises), et subsistent là au moins
depuis la dernière glaciation.
En dehors de ces espèces, l’élément méditerranéen-montagnard est
représenté par Ononis striata, assez abondant ; l’élément sarmatique
joue un rôle plus important dans l’aspect de la végétation, grâce
à des plantes abondantes et nullement en régression :
Stipa pennata (pc). Globularia Willkommi (cc).
Linum tenuifolium (cc). Aster Amellus (pc).
Spiraea obovala (cc). A. Linosyris (le).
Seseli coloratum (pc). Centaurea Rhenana (cc).
Stachys germanicus (pc).
L’importance de ces espèces s’explique sans doute en partie par
le climat actuel (moins de 800 mm. de pluie). Centaurea Rhenana en
particulier couvre de grandes étendues de causse, dans les parties
les plus arides et les moins boisées. Spiraea obovata est également
abondante, mais préfère des rocailles abritées et peuplées de buissons
discontinus.
Nous constatons donc ici la progression de l’élément méditerra-
néen et peut-être sarmatique. Les éléments occidentaux, boréaux
et surtout méditerranéen-montagnard sont au contraire confinés
dans des stations de refuge ; ce sont, au moins les derniers, les témoi-
gnages d’une flore ancienne en voie de disparition.
Laboratoire de phanérogamie du Muséum.
Oryzopsis virescens (r).
Alyssum macrocarpum (pc).
Arabis scabra (pc).
— 294
Classification des Apocynacées ■. iv, genre « Alstonia »
ET GENRES VOISINS.
Par M. Pichon.
Parmi les Plumérioïdées à fruit sec déhiscent, les genres à graines
poilues forment un ensemble naturel et bien homogène. Toute la
systématique de ce groupe tourne autour du genre Alstonia.
Bâillon a montré (1) que les carpelles du genre Amblyocalyx,
décrits comme biovulés, sont en réalité multiovulés. En fait, Y Am-
blyocalyx n’est qu’un Alstonia.
Les Tonduzia de l’Amérique centrale n’ont été comparés jusqu’ici
qu’aux Aspidosperma. Personne n’a songé à les rapprocher des Als-
tonia, dont ils ne diffèrent en rien.
En revanche, une espèce de Tonduzia du Brésil, T. macrophylla,
doit former un genre particulier, ainsi que V Alstonia angustiloba
d’Australasie. Le genre Blaberopus, créé mais mal défini par A. de
Candolle, puis réuni au genre Alstonia, est à rétablir. On sait enfin
(3, p. 439) que V Alstonia rostrata C. E. C. Fischer appartient au
genre Winchia.
L’ensemble des Plumérioïdées à fruit sec déhiscent ou Alstoniées
fera l’objet d’un prochain mémoire. Le groupe étudié ici formera la
sous-tribu des Alstoniinae. Les diagnoses qui suivent et les dia-
gnoses du travail d’ensemble seront toutes rédigées sur le même
plan : tous les caractères utiles dans la systématique de la tribu y
seront donnés.
ALSTONIA R. Br.
in Mem. Wern. Soc., I (1809), p. 75, nom. conserv. ; non Scop.
(1777), nec Mutis (1781). — Pala [Rheede] Juss., in Ann. Mus.
Paris, XV (1810), p. 346. — Amblyocalyx Benth., in Benth. et Hook.
f., Gen., II (1876), p. 698. — Alstonica Boerl., Fl. Ned. Ind., II
(1899), p. 395, lapsu. — Amblycalyx O. K., in Post et O. K., Lex.
(1904), p. 22. — Tonduzia Pittier, in Contrib. U. S. Nat. Herb .,
XII (1908), p. 103 ; non Boeck. ex Tonduz, in Bull. Herb. Boiss.,
III (1895), p. 464 (Cyperac.), nom nud.
Arbres ou arbrisseaux dressés. Feuilles opposées ou verticillées, à lignes
stipulâmes, parfois accompagnées de stipules intrapétiolaires entières ;
nervures secondaires espacées ou serrées, rarement indistinctes ; réseau
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 3, 1947.
— 295
invisible, au moins en dessus, ou de densité faible ou moyenne. Sépales
brièvement ou parfois longuement concrescents à la base, larges, ciliés
ou non sur les bords. Corolle : tube 2, 3-7, 7 mm., staminifère vers le sommet
ou le milieu, rarement dès le tiers inférieur ; indûment suprastaminal au
plus aussi dense que l’infrastaminal et formé de poils non toruleux, ou
parfois nul ; gorge épaissie en cal velu en dessus ou glabre, ou sans cal et
glabre ; lobes 1,4-8 mm., glabres, papilleux ou pubescents en dehors,
poilus en dedans à la base, glabres ou pubescents au-dessus mais non
papilleux, à bord recouvert auriculé à la base, dilaté ou non. Anthères
0,65-1,35 mm., de largeur moyenne, à sacs égaux. Grains de pollen globu-
leux ou un peu anguleux (trigones, hexagones ou irréguliers), parfois
brièvement ellipsoïdaux, 17-37 (-40) p., à 3 pores ou parfois à 3 plis
visibles masquant les pores, à protoplasme saillant ou inclus. Disque
annulaire, libre ou adné (et souvent indistinct). Ovaire brièvement ou
moyennement adhérent à la base (parfois jusqu’aux 2/3), glabre ou densé-
ment pubescent ; carpelles libres ou très brièvement concrescents à la
base et libres au-dessus, à 18-110 ovules 4-8-sériés. Style bien développé
(0,3-4, 7 mm.). Clavoncule cylindrique ou tronc-conique, 0,25-0,55 mm.,
tronquée à la base, densément veloutée ou poilue au moins à la base, à
collerette étroite (0,2 mm. max.), réfléchie. Stigmate apiculiforme, digiti-
forme ou brièvement conique. Bifollicule ; méricarpes libres ou très
brièvement connés à la base (sur 0,8 mm., exceptionnellement, sur un fruit
d’A. Deplanchei, sur 30 mm.), 4,5-70 x 0,13-1,2 cm., non comprimés, non
ou obscurément toruleux, sans côtes ; placentas marginaux, indifféren-
ciés. Graines sessiles, aplaties dorsiventralement et parallèlement aux
côtés des carpelles, non imbriquées, ornées de poils marginaux (sur tout le
pourtour ou seulement vers les extrémités), souvent aussi pubescentes
sur les faces, sans ailes ou munies d’une petite aile supérieure deltoïde
ou caudiforme, parfois bifide ou bipartite, souvent aussi d’une aile infé-
rieure analogue mais toujours entière ; corps principal de 2,5-7 X 0,6-
2,6 mm. Hile ponctiforme ou brièvement linéraire, facial. Testa mince,
finement scrobiculé, sans autres ornements ou parfois ridé-tuberculé.
Albumen assez mince, i tendre. Embryon axial ; cotylédons symé-
triques, non auriculés, un peu ou moitié plus longs et à peine ou un peu
plus de 2 fois plus larges que la radicule.
61-63 esp., d’Afr. trop., d’As. trop., d’Océanie et d’Am. cle conti-
nentale.
Certaines des espèces étudiées présentent des particularités
intéressantes à signaler. Les A. scholaris, coriacea, undulata, Roeperi,
et Balansae et quelques exemplaires d’A. plumosa ont des stipules
intrapétiolaires plus ou moins développées, sous forme d’un rebord
saillant à l’aisselle de chaque pétiole. Le tube du calice est très
développé, aussi long que les lobes et souvent plus long que l’ovaire
chez les A. Beccarii, parvifolia et ophioxyloides. Les anthères des
A. villosa, Beccarii et parvifolia ont un dos fortement renflé et
bombé, comme celles des Hunteria parmi les Carissées. Les plis
du pollen sont apparents et masquent les pores chez les A. villosa,
— 296 —
Legouixiae, linearifolia, Deplanchei, Vieillardii et Roeperi ; pores et
plis sont visibles chez P A. Balansae. Le disque n’est libre que chez
les A. angustifolia et longifolia ; partout ailleurs, il est complètement
adné à l’ovaire. Les ovules, généralement nombreux (32-100) et
6-8-sériés dans chaque carpelle, sont 4-sériés et moins nombreux
chez les A. Lenormandii (18 ovules), quaternata (28-32), linearifolia
(20) et filipes (32). Enfin le style de IM. scholaris peut être poilu à la
base comme l’ovaire.
Trois sections :
Sect. 1. Pala (FRheede] Juss.) Benth. et Hook. f.
Gen., II (1876). p. 705. — Gen. Alstonia R. Br. — Gen. Pala
[Rheede] Juss. — Alstonia subg. Pala ([Rheede] Juss.) King et
Gamble, in Journ. As. Soc. Bengal, LXXIV, ii (1907), p. 435).
Feuilles toujours verticillées, à nervation secondaire serrée. Sépales
ciliés sur les bords. Lobes de la corolle tordus à gauche, à bord recouvert
dilaté ou non. Pollen à protoplasme assez fortement saillant. Ovaire
glabre ou velu. Stigmate plus court ou plus long que la clavoncule. Graines
aptères, glabres sur les deux faces, rugueuses ou non.
8-9 esp., d’Afr. trop., d’As. trop., d’Australasie et d’Australie.
Deux séries :
§ Glabrae nov.
Corolla extus glabra, lobis angustis, latere obtecto non dilatatis. Ovarium
glabrum. Stigma clavuncula 2-Z-plo brevius. Semina haud rugosa.
4 esp., de Haïnan, de Malaisie, de l’Insulinde et d’Australie. —
Etudiées : A. spathulata Bl., A. sericea Bl. - — Vue mais à fleurs
inconnues : A. pachycarpa Merrill et Chun. — Non vue : A. actino-
phylla (Cunn.) K. Sch.
§ Pilosae nov.
Corolla extus pubeseens , lobis latis, latere obtecto dilatatis. Ovarium
glabrum (in A. Gilletii) vel villosum (in A. congensi, A. Boonei, A. scholari).
Stigma clavuncula paulum longius. Semina ad margines faciei ventralis
saltem rugosa.
4-5 esp., couvrant toute l’aire de la section. — Etudiées : A. Gilletii
De Wild., A. congensis Engl., A. scholaris (L.) R. Br. — Non vue :
A. Boonei De Wild. — Douteuse, non vue : A. Kurzii Hook. f.
Sect. 2. Tonduzia (Pittier) nov.
— Gen. Tonduzia Pittier.
Feuilles toujours verticillées, à nervation secondaire assez serrée.
Sépales sans cils. Lobes de la corolle tordus à gauche, à bord recouvert
non dilaté. Pollen à protoplasme inclus. Ovaire glabre. Stigmate un peu
plus long que la clavoncule. Graines (non vues) ailées aux deux extrémités.
— 297 —
4 esp., d’Am. cle continentale. — Etudiée : A. longifolia (A. DC.)
comb. nov. [ Raiavolfia longifolia A. DC. (1844), R. stenophylla Donn.
Sm. (1907), Tonduzia parvifolia Pittier (1908), T. stenophylla (Donn.
Sm.) Pittier (1908), T. longifolia (A. DC.) Mgf. (1924) 1].— Nonvues :
Tonduzia macrantha Woodson, Tonduzia Pittieri Donn. Sm., Ton-
duzia longipedunculata Woodson.
Sect. 3. Dissuraspermum (A. Gray) Benth. et Hook. f.
Gen., II (1876), p. 705. — Alstonia subg. Dissuraspermum A. Gray,
in Proc. Am. Acad., V (1860), p. 334. — Gen. Amhlyocalyx Benth. —
Alstonia sect. Dissurospermum O. K., in Post et O. K., Lex. (1904),
p. 21.
Feuilles opposées ou verticillées, à nervation secondaire espacée, rare-
ment [A. lanceolata, A. coriacea, A. lanceolifera) serrée. Sépales ciliés ou
non sur les bords. Lobes de la corolle tordus à droite, à bord recouvert
rarement dilaté (A. stenophylla, A. lanceolifera). Pollen à protoplasme
inclus. Ovaire glabre. Stigmate plus court que la clavoncule. Graines ailées
aux extrémités ou au moins à l’extrémité supérieure, pubescentes sur les
faces ou au moins sur la face dorsale près des bords, non rugueuses.
49-50 esp., de Malaisie et d’Océanie.
Contrairement à ce qu’affirme Schumann (2, p. 139), le disque
n’est jamais formé de deux écailles : il est toujours annulaire, uni-
forme, et presque toujours adné (libre chez Y A. angustifolia).
Reléguée, chez quelques espèces, aux régions marginales de la face
dorsale, la pubescence de la graine n’est formée, chez VA. Legouixiae,
que de minuscules protubérances deltoïdes.
Deux séries géographiques :
§ Occidentales nov.
Sepala marginibus ciliata (nunc utrinque pilosa, tune ciliis saepe pilis
simillimisj. Folia semper verticillata.
23-24 esp., de Malaisie, de l’Insulinde (jusques et y compris la
Nouvelle-Guinée), des Philippines et d’Australie). — Etudiées :
A. angustifolia Wall., A. macrophylla Wall., A. villosa Bl., A. Bec-
carii (Benth.) comb. nov. ( Amhlyocalyx Beccarii Benth.), A. parvi-
folia Merrill, A. ophioxyloides F. Muell., A. constricta F. Muell. —
Vues mais non étudiées : A. grandifolia Miq., A. subsessilis Miq.,
A. pneumatophora Backer ex L. G. den Berger, A. paucinervia Mer-
rill. — Non vues : A. pangkorensis King et Gamble, A. micrantha
Ridley, A. spectabilis R. Br., A. calophylla Bl., A. eximia Miq., A.
polyphylla Miq., A. acuminata Miq., A. glabriflora Mgf., A. oblon-
1. Mgf., in Fedde, Repert., XX (1924), p. 112, et non « Woodson » comme l’indiquent
les flores américaines.
— 298 —
gifolia Merrill, A. Muelleriana Domin, A. linearis Benth., A. somer-
setensis F. M. Bailey. — Douteuse, non vue : A. cuneata Wall.
Les écailles glanduleuses calycinales signalées chez VA. constricta
manquaient dans la fleur étudiée. La présence de telles écailles est
probablement une anomalie.
L’A. Beccarii, de Bornéo, est très voisin de Y A. villosa d’Australie
et des îles Keï et Bismarck, dont il a les anthères renflées, et de VA.
ophioxyloides d’Australie, dont il a le calice à tube long ; il diffère
des deux par la plus grande longueur des pétioles.
§ Orientales nov.
Sepala glabra neque ciliata. Folia saepius opposita.
26 esp., de Nouvelle-Calédonie, des Nouvelles-Hébrides, des Fidji,
des Samoa et des îles de la Société. — Deux catégories :
1° A feuilles verticillées : 4 esp., toutes étudiées : A. Lenormandii
Heurck et M. Arg., A. stenophylla Guillaumin, A. Legouixiae Heurck
et M. Arg., A. quaternata Heurck et M. Arg.
2° A feuilles opposées : 22 esp. — Etudiées : A. coriacea Panch.
ex Guillaumin, A. lanceolifera Sp. Moore, A. linearifolia Guillaumin,
A. Deplanchei Heurck et M. Arg., A. undulata Guillaumin, A. Veil-
lardii Heurck et M. Arg., A. Roeperi Heurck et M. Arg., A. Balansae
Guillaumin, A. plumosa Labill., A. lanceolata Heurck et M. Arg.,
A. füipes Schltr. ex Guillaumin, A. Reineckeana Lauterb., A. costata
R. Br. - — * Vue mais non étudiée : A. Setchelliana E. Christophersen.
— Non vues : A. saligna Sp. Moore, A. Comptonii Sp. Moore, A.
retusa Sp. Moore, A. vitiensis Seem., A. montana Turrill, A. Godej-
froyi Reinecke, A. elliptica J. W. Moore, A. fragrans J. W. Moore.
WINCHIA A. DC.
In DC., Prodr., VIII (1844), p. 326.
Arbres dressés. Feuilles verticillées, à lignes stipulaires ; nervures secon-
daires apparentes, serrées ; réseau lâche ou indistinct. Sépales assez
longuement concrescents à la base, larges, ciliés sur les bords. Corolle :
tube 4,3-6 mm., staminifère au-dessus du milieu ; indûment suprastaminal
plus lâche que l’infrastaminal, formé de poils non toruleux ; gorge épaissie
en cal velu en dessus ; lobes 2,5-4 mm., pubescents sur les deux faces, velus
en dedans à la base, à bord recouvert auriculé à la base, non dilaté. An-
thères 0,8 mm., de largeur moyenne, à sacs polliniques extérieurs dépas-
sant les intérieurs à la base. Grains de pollen globuleux, 25-30 p., à 3 pores,
à protoplame fortement saillant. Disque adné, indistinct. Ovaire adhérent
à la base ; glabre ; carpelles soudés à la base sur toute leur largeur et
au-dessus dans la région axiale (libres seulement sur les bords), à
i 24 ovules 4-sériés. Style bien développé (1,8-2 mm.). Clavoncule tronc-
conique, 0,3 mm., tronquée à la base, à collerette étroite (0,07 mm.),
réfléchie. Stigmate digitiforme. Capsule septicide, 19-20 X 1,1-1,25 cm.,
299 —
indistinctement comprimée, non toruleuse, sans côtes ; placentas margi-
naux, indifférenciés. Graines d ’Alstonia sect, Pala § Pilosae ; corps prin-
cipal de ± 10 X 3-4 mm. ; hile brièvement linéraire ; testa rugueux-tuber-
culé.
1. esp., de Birmanie et du Siam, étudiée : W. glaucescens (G. Don)
K. Sch.
Genre très voisin des Alstonia (surtout sect. Pala § Pilosae),
dont il diffère par les anthères à sacs inégaux et les carpelles soudés
dans la fleur et le fruit.
PALADELPHA gen. nov.
Arbores erectae. Folia verticillata, lineis stipularibus conjuncta, nervis
secundariis densis, reticluo nullo. Sepala basi breviter connata, latiuscula,
marginibus ciliata. Corollae tubus 4-5 mm., ad apicem staminifer, pilis supra-'
staminalibus infrastaminalibusque aequidensis, non torulosis, faucibus in
callum supra barbatum incrassatis ; lobi 3-5 mm., extus glabrescentes, intus
praeter basin barbatam glabri, margine obtecto basi auriculati neque dilatati.
Antherae 1,2 mm. longae, angustae, saccis aequilongis. Pollinis granula
sphaeroidalia, parum compressa, (22-) 27-30 p, poris 2, protoplasmate valde
prominulo. Discus nullus. Ovarium ima tertia parte adhaerens, vertice sparse
longeque paucipilosum ; carpellis liberis, ovulis + 50-rais 6 -seriatis. Stylus
bene evolutus (1,8 mm.). Clavuncula graciliter cylindrica, 0,55 mm., basi
truncata, glaberrima, strophio angusto (0,05 mm,), patulo. Stigma digiti-
forme, breve. Fructus bifollicularis ; mericarpiis liberis, 12,5-23 X 0,13-
0,27 cm., teretibus neque torulosis, costis nullis, placentis marginalibus
inconspicuis. Semina (non visa) Alstoniae sect. Palae § Glabrarum.
1 esp., de Malaisie, de Java, de Bornéo et de Palauan : P. angus-
tiloba (Miq.) comb. nov. ( Alstonia angustiloba Miq.).
Genre distinct A’ Alstonia par les anthères étroites, le pollen com-
primé et à 2 pores, l’ovaire portant quelques poils longs et épars et la
clavoncule grêle, glabre, à collerette étalée.
BISQUAMARIA gen. nov.
Arbores erectae, ramis valde inflatis suberosis. Folia sipraliter inserta,
stipulis lineisque nullis, nervis secundariis Iaxis, reticulo modice denso.
Sepala basi breviter connata, lata, non ciliata. Corollae tubus 10-12 mm.,
paulo supra medium staminifer, pilis suprastaminalibus quam infrastami-
nales laxioribus neque torulosis, faucibus in callum supra barbatum incras-
satis ; lobi 6-7 mm., extus glaberrimi, intus praeter basin barbatam glabri,
magine obtecto basi auriculati neque dilatati. Antherae 1,2 mm. longae,
modice latae, saccis aequilongis. Pollinis granula sphaeroidalia, compressius-
cula, 27-37 p, poris 3, protoplasmate incluso. Discus e squamis 2 liberis,
cum carpellis alternantibus, ovario plus quam duplo brevioribus, fere aequila-
tis ac altis, constans. Ovarium basi breviter adhaerens, glabrum ; carpellis
liberis, ovulis J; 38 -nis 6-seriatis. Stylus bene evolutus (1,4 mm.). Clavun-
— 300 —
cula truncato-cohica, 0,3 mm., basi truncata, ima parte pilosa, strophio
angusto (0,07 mm.), reflexo. Stigma lanceolatum. Fructus ( non visus) bifolli-
cularis ; mericarpiis 27-33 X 2 cm... Semina (non visa) 10-12 X 2 mm.,
« plus minus arcuata, lineari-oblonga, densiuscule longe lanosa ».
1 esp., du Brésil : B. macrophylla (Kuhlm.) comb. nov. ( Tonduzia
macrophylla Kuhlm.).
Genre distinct d ’Alstonia par les rameaux fortement renflés,
les feuilles spiralées sans aucun appareil stipulaire, la corolle à tube
plus long, le pollen comprimé et le disque formé de deux écailles
alternicarpelles libres.
BLABEROPUS A.DC.
in DC., Prodr., VIII (1844), p. 410. — Alstonia sect. Blaberopus
(A. DC.) Benth. et Hook. f., Gen., II (1876), p. 705. — Alstonia subg.
Blaberopus (A. DC.) King et Gamble, in Journ. Ac. Soc. Bengal,
LXXIV, ii (1907), p. 435.
Arbrisseaux dressés. Feuilles verticillées, à lignes stipulaires ; ner-
vures secondaires très serrées ; réseau ^ lâche ou indistinct. Sépales
brièvement concrescents à la base, larges, ciliés sur les bords. Corolle :
tube 6,7-25 mm., staminifère vers le sommet ; indûment suprastaminal
plus dense que l’infrastaminal, formé de poils toruleux ; gorge i épaissie
en cal (parfois indistinct) velu au moins sur le dessus ; lobes 2,5-15 mm.,
glabres sur les deux faces, à bord recouvert auriculé à la base, non dilaté.
Anthères 1,3-2, 2 mm., de largeur moyenne, à sacs égaux. Grains de pollen
sphéroïdaux, légèrement comprimés, (40-) 43-67 p, à 3 pores, à proto-
plasme inclus ou peu saillant. Disque annulaire, libre ou adné, mais
prolongé en deux pièces alternicarpelles libres, plus longues que l’ovaire
ou plus courtes d’un tiers, 3 à 8 fois plus hautes que larges. Ovaire supère,
glabre ; carpelles libres ou presque libres, à 18-35 ovules 4-6-sériés ou
i 10 ovules irrégulièrement disposés. Style bien développé (3-19 mm.).
Clavoncule cylindrique, 0,5-1 mm., tronquée à la base, densément veloutée
et, de plus, velue à la base et au sommet, à collerette large (0,25-0,3 mm.),
réfléchie. Stigmate brièvement conique. Bifollicule ; méricarpes libres,
5-14 X 0,28 -0,7 cm., non comprimés, non toruleux, sans côtes ; placentas
marginaux, indiiîérenciés. Graines sessiles, ornées, vers les extrémités,
de poils marginaux, glabres sur les faces, munies de deux petites ailes
séparées, l’une supérieure, légèrement rétuse ou bilobulée, l’autre infé-
rieure, deltoïde ; corps principal de 5,5-8 X 1,6-2, 8 mm. Hile ponctiforme,
facial. Testa finement scrobiculé, sans autres ornements. Albumen et em-
bryon d ’Alstonia.
6 esp., d’As. orle trop, et.subtrop. (des Indes à la Chine) et de
l’Insulinde. — Etudiées : B. venenatus (Roxb.) A. DC., B. neriifolius
(D. Don) A.DC., B. rupester (Kerr) comb. nov. ( Alstonia rupestris
Kerr). — Non vus : Alstonia yunnanensis Diels, Alstonia Mairei
LévL, Alstonia Curtisii King et Gamble.
— 301 —
Genre fort bien distinct d’ Alstonia par l’indument supastaminal
plus dense que l’infastaminal et formé de poils articulés en chapelet,
le pollen comprimé et beaucoup plus gros, le disque prolongé en deux
écailles alternicarpelles atteignant au moins les 2/3 de la hauteur
de l’ovaire, l’ovaire supère, la collerette large, enfin les graines à la
fois glabres sur les deux faces et ailées.
Les graines sont intermédiaires entre celles des Alstonia de la
section Pala (dont elles ont les faces glabres) et celles des Alstonia
de la. section Dissuraspermum (dont elles ont les appendices termi-
naux). Les autres caractères différentiels attribués aux Blaberopus
(considérés comme section d ’ Alstonia) par Schumann (2, p. 139)
sont sans valeur : Les feuilles sont bien toujours aiguës et à nervation
très serrée, mais les mêmes se retrouvent chez Y Alstonia sericea.
La forme du fruit est identique dans les deux genres. Le disque n’est
jamais formé de 5 écailles, mais toujours de 2. Enfin les lobes de la
corolle sont tordus à gauche et non à droite (sauf chez Y Alstonia
ophioxyloides qui, placé ici par Schumann, est en réalité un Alstonia
de la section Dissuraspermum ).
Les B. venenatus et neriifolius ont, comme les Alstonia, des ovules
relativement nombreux (18-35) et plus ou moins régulièrement
6-sériés dans chaque carpelle ; mais les fleurs sont beaucoup plus
grandes que chez tous les Alstonia. Le B. rupester, au contraire, a
des fleurs assez petites ; mais les ovules sont ici peu nombreux (10)
et disposés sans ordre sur un placenta orbiculaire, comme chez les
Stephanostegia ou les Gonioma.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. H. Bâillon: Le genre Amblyocalyx ; in Bull. Soc. Linn. Paris, I
(1888), p. 727.
2. K. Schumann : Apocynaceae ; in A. Engler et K. Prantl, Die
Natürlichen Pflanzenfamilien, IV, ii (1895), pp. 109-189.
3. A. Kerr : Apocynaceae ; in W. G. Craib, Florae Siamensis Enume-
ratio, II (1939), pp. 422-476.
Le Gérant : Marc André.
SOMMAIRE
Pages
Communications :
A. R. Màclatchy et R. Maldrant. Note au sujet d’une différence raciale chez
le Cercopithccus cephus Linné, du Gabon 254
M. Friant. Classification générique des Chirogalinac , groupe malgache de
Lémuriens 257
J. Guibé. Variations de la ceinture scapulaire chez les espèces appartenant aux
genres Mantipus et Plethodontohyla (Batraciens) 261
R. Estève. Etude biométrique des Barbeaux marocains 265
M. Vachon. Comment reconnaître l’âge chez les Pseudoscorpioris (Arachnides). 271
C. Delamare-Deboutteville. Les Parajapyginae d’Afrique (Thysanoures)
Morphologie, écologie et systématique 275
B. Condé. Diploures récoltés en Corse par P. Remy (3e note) 282
M. Bournerias. Aperçu sommaire sur la végétation du Canton de Lauzès (Lot)
et de ses environs 286
M. Pichon. Classification des Apocynacées : IV, genre « Alstonia » et genres
voisins . k.. , 294
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIIIE NATURELLE
36, RUE GEOFFRO Y-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Hisloire naturelle ). (Un vol.
par an, 300 fr.j.
Bulletin du Muséum national d’Hisloire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Nolulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d 'Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fisclicr-Pielte, Laboratoire marilime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 :
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d' Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; parait depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924; abonnement France, 200 fr., Étranger,
2 G0 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme APorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Ileim. Laboratoire de Cryptogamie; paraît depuis
1928; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Riologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (o. P. L. 31.0832). 15-9-1947
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4. — Septembre 1947
MUSÉUM NATIONAL D’IllSTOIliE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PAR1S-V*
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1 /2 feuille (8 pages d'im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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avant la séance ; faute de quoi la publication sera» renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments eu par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
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sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leurs frais un plus grand nombre, aux conditions
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25 ex. 50 ex. 100 ex.
4 pages 57 fr. 50 74 fr. 50 109 fr.
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16 pages 79 fr. 112 fr. 175 fr.
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes, et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 19 i 7. — N° 4.
361® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
25 SEPTEMBRE 1947
T RÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR C. ARAMBOURG
ACTES ADMINISTRATIFS
MM. les Professeurs Ed. Bourdelle et P. Rivet sont admis à faire
valoir leurs droits à la retraite (Arrêté ministériel du 17 juin 1947).
M. Y. Le Grand, Sous-Directeur de Laboratoire, est détaché près du
Ministère des Affaires Etrangères pour une durée de 1 an (Arrêté minis-
tériel du 17 janvier 1947). •
M. J. Nouvel est nommé Sous-Directeur de Laboratoire (Arrêté minis-
tériel du 12 août 1947).
M. P. Nassans est nommé Sous-Directeur de Laboratoire honoraire
(Arrêté ministériel du 30 juin 1947).
M. J. Anthony, Assistant, est détaché près du Ministère des Affaires
Etrangères pour une durée de 2 ans (Arrêté ministériel du 1er février
1947).
M. R. Paulian, Assistant, est détaché près du Ministère de la France
d’Outre-Mer, pour une durée de 5 ans (Arrêté ministériel du 18 juillet
1947).
Mlle Bouteiller, Assistant, obtient un congé d’un an pour convenances
personnelles (Arrêté ministériel du 17 mars 1947).
Mme Soustelle, Assistant, obtient un congé d’un an pour convenances
personnelles (Arrêté ministériel du 21 avril 1947).
Mme Reichlen, Assistant, obtient un congé de longue durée (Arrêté
ministériel du 3 juin 1947).
M. Roux est titularisé dans les fonctions d’Assistant (Arrêté minis-
tériel du 31 mars 1947).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
20
304 —
Sont nommés Assistants. stagiaires :
MM. C. Delamare-DeboutteVille, Crouzv et Dorst (Arrêté ministé-
riel du 20 mars 1947) ; R. Soyer (A. m. du 21 mars 1947) ; Giesecke
(A. m. du 21 juillet 1947) et Ginies (A. m. du 30 août 1947).
MUe Le Scour et M. Leiimann sont chargés des fonctions d’Assistant
(A. m. du 22 mai 1947).
La démission de M. Tixier, Assistant, est acceptée (A. m. du 17 juin
1947).
M. Chevreaux est nommé Surveillant général honoraire du Muséum
(A. m. du 20 mars 1947).
M. Ont y est titularisé dans les fonctions de Commis de Bibliothèque
(A. m. du 1er février 1947).
M. R. Arnault, Commis, obtient un congé de longue durée (A. m. du
12 août 1947).
MUe M. Urbain est chargée des fonctions d’Aide technique (A. m. du
18 juillet 1947).
M. Tendron est chargé des fonctions d’Aide technique (A. m. du
22 mai 1947).
M. Valentin est chargé, en qualité d’Aide-techniquc, de la suppléance
de M. Lehmann (A. m. du 12 août 1947).
M. Ghuzevillk est nommé Garçon de laboratoire stagiaire (A. m. du
IG avril 1947).
M. Gravit, Garçon de laboratoire, obtient un congé de longue durée
(A. m. du 12 août 1947).
M. Barriras est nommé Jardinier auxiliaire permanent (A. m. du
1 2 août 1947).
M. Orgf.rf.au, Jardinier, est admis à faire valoir ses droits à la retraite
(A. m. du 3 juin 1947).
M. Pedretti, Jardinier, est admis à faire valoir ses droits à la retraite
(A. m. du 25 juillet 1947).
M. Siboulet est titularisé dans les fonctions de Gardien de ménagerie
(À. m. du 21 avril 1947).
Sont nommés Gardiens de galerie stagiaires :
MM. Moulin, Huysman, P. et H. Barbat (A. m. du 16 avril 1947) ;
Touzeau et Benoist (A. m. du 21 avril 1947)'; Vasseur, Garreau,
Bonneau, Pinson, Barbier et Vallet (A. m. du 12 août 1947).
M. Bogniot est nommé Garde militaire (A. m. du 16 avril 1947).
M. Tendron, démissionnaire, est rayé des contrôles (A. m. du 25 juillet
1947).
M. le Président a le regret de faire part du décès de M. Touseau, sur-
venu dans l’exercice de ses fonctions.
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur Ach. Urbain, Directeur du Muséum, est promu Com-
mandeur dans l’Ordre de la Légion d’honneur.
M. le Professeur Ch. Sannie est promu Officier de la Légion d’honneur.
— 305 —
M. le Professeur Th. Monod est nommé Chevalier de la Légion d’hon-
neur.
Sont promus officiers du M'rite agricole :
MM. A. Guillaumin, Professeur ; M. André et J. Nouvel, Sous-
Directeurs de Laboratoire ; G. Benoit-Durand, Jardinier-chef ; E. Man-
guin, Chef des serres et J. Weill, Chef de carré.
Sont nommés Chevalier du Mérite Agricole :
MM. Th. Monod, Professeur ; P. Budker et P. Bullier, Sous-Direc-
teurs de Laboratoire ; R. Benoist, Sous-Directeur honoraire ; P. Jovet,
Assistant ; V. Chaudun, Commis d’administration ; P. Devignf., Chef
de carré ; E. Chesneau et S. Poli, Aides-techiiiques ; L. Gandon, Secré-
taire à la Culture ; A. Fargeas, Jardinier permanent ; Lamborot, Jardi-
nier honoraire et R. de Vilmorin, Correspondant du Muséum.
M. le Président annonce les sessions, pour 1948, des Congrès
Internationaux de Zoologie et d’Entomologie.
XIIIe Congrès International de Zoologie.
Le Congrès se tiendra à Paris, du 21 au 27 juillet 1948.
Y sont prévues les sections suivantes : I, Zoologie générale ; II, Evolu-
tion et Génétique ; III, Cytologie et Protistologie ; IV, Embryologie
comparée et expérimentale ; V, Vertébrés (a, Anatomie comparée ;
b, Systématique et Ecologie) ; VI, Invertébrés, sauf les Insectes (Systé-
matique, Anatomie, Embryologie, Physiologie) ; VII, Entomologie ;
VIII, Zoologie appliquée et Parasitologie; IX, Zoogéographie et Paléon-
tologie ; X, Nomenclature.
Un programme détaillé sera adressé, sur demande à M. le Pro-
fesseur E. Fischer-Piette, Secrétaire Général du Congrès, 55 rue
île Bufîon à Paris Ve.
VIIIe Congrès International d’Entomologie..
Le Congrès aura lieu à Stockholm, du 9 au 14 août 1948.
Y sont prévues les sections ci-après : I, Systématique ; II, Physio-
logie ; III, Ecologie et Biogéographie ; IV, Morphologie et Anatomie.
Embryologie ; V, Insectes agricoles et horticoles. Apiculture ; VI, Ento-
mologie forestière ; VII, Insectes nuisibles aux produits entreposés ;
VIII, Entomologie médicale et vétérinaire ; IX, Méthodes de lutte.
Insecticides ; X, Nomenclature et histoire. Bibliographie ; XI, Arachnides.
Le programme donnant le détail des travaux et énumérant les
manifestations qui seront organisées à l’occasion de ce Congrès,
sera communiqué aux intéressés qui en feront la demande.
Adresse du Secrétariat du Congrès ; Stockholm 50 (Suède).
— 306 —
Les Chauves-Souris de la Faune malgache
Par Jean Dorst.
Il n’existe à notre connaissance aucun travail d’ensemble sur les
Chauves-Souris de Madagascar ; le bel ouvrage de Grandiimer et
Petit (Zoologie de Madagascar, 1932), laisse volontairement ce
groupe un peu en oubli. La révision et le classement de la collection
de Chauves-Souris du Muséum, qui possède d’assez belles séries
rapportées en particulier par MM. Grandidier, Humblot, Decary
et la Mission Delacour, m’ont permis de faire ce travail qui ne vise
qu’à présenter ce que l’on connaît actuellement sur ce groupe de
Mammifères malgaches.
Les affinités des Chauves-Souris de Madagascar sont plutôt à
chercher en Afrique. On trouve des animaux absolument identiques
à ceux que l’on trouve dans ce continent, tels que T aphozous mau-
ritanius, Ilipposideros Commersoni, Eptesicus pusillus, Pipistrellus
nanus, Chaerephon linibatus. D’autres sont à peine différenciés : tels
Morriiopterus albiventer et Nyctinomus fulminons dont de proches
parents habitent le continent voisin. Par contre nous signalerons
la présence de Pteropus, les Rousettes de ce genre étant abondam-
ment représentées en Indo-Océanie et par contre absentes d’Afrique.
Une affinité du même ordre est indiquée par Emballonura atrata
dont les proches parents habitent les régidns malaises et papoues,
aucun n’ayant atteint l’Afrique. Madagascar montre aussi un
caractère négatif très net vis-à-vis du continent : c’est l’absence de
Chauves-Souris frugivores du groupe de Epomophorus, celles-ci
étant caractéristiques de la région éthiopienne.
Nous trouvons dans la Grande Ile une espèce endémique, Myzo-
poda aurita ; on en a fait le type d’une famille dont elle est l’unique
représentant ; ses affinités sont lointaines et incertaines, nous aurons
l’occasion d’en reparler.
Signalons 'également l’absence de Rhinolophus, ce genre si bien
représenté tant en Asie qu’en Afrique.
Nous donnerons une liste des espèces rencontrées jusqu’à ce jour
dans l’île, indiquant les renseignements résumant ce que l’on connaît
sur chacune d’elles.
Mégachir op t ères .
Ptéropodidés.
Pteropus rufus E. Geoffr. — Cat. Mamm. Mus. Nat. H. N. Paris,
1803, p. 47.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
307
Cette espèce, dont le pelage des parties supérieures est brun foncé
avec un collier et un bonnet jaune-orange sale comme les parties
inférieures, est propre à Madagascar, étant représentée par des
espèces voisines dans les autres îles de la région malgache ; elle
montre de grandes affinités avec Pt. giganteus Brünn. de l’Inde avec
laquelle elle était confondue autrefois sous le nom d’ « Edwardsi ».
On peut la diviser en deux sous-espèces se différenciant par la taille :
1. Pt. rufus rufus E. Geoffr. Avant-bras variant de 145 à
165 mm. Habitat : Presque toute File, excepté l’Extrême Sud.
2. Pt. rujus princeps K. Andersen. Avant-bras ayant une lon-
gueur moyenne de 170 mm.
Habitat : District de Fort Dauphin.
Cette espèce est particulièrement abondante sur les côtes, aussi
bien orientales qu’occidentales de l’île. Elle vit en colonies variant
d’une centaine à plusieurs milliers d’individus.
Comme l’a fait remarquer K. Andersen, on n’a pas de références
sûres de F existence' de Pt. niger à Madagascar ; cette espèce est
spéciale aux îles Bourbon et de la Réunion et ne paraît pas, selon
toute vraisemblance, exister à Madagascar.
Eidolon dupreanum (Pollen). — Proc. Zool. Soc., 1867, p. 419.
Espèce spéciale à Madagascar ; elle est proche à' Eidolon helvum
d’Afrique dont elle se différencie surtout par un rostre relativement
plus long et plus élancé ; sa taille moyenne est légèrement plus grande
(avant-bras variant de 115 à 130 mm.) ; le pelage est d’une teinte
différente. Ces Chauves-Souris vivent en bandes de 30 à 40 individus
en particulier dans les forêts ; elles se trouvent également dans les
cavernes. /
Rousettus madagciscariensis G. Grandidier. — Bull. Acad, malgache,
1928, 11, p. 91.
Cette espèce montre des affinités avec les formes continentales
R. Kempi Ths. et R. lanosus Ths., par suite de l’aplatissement de la
boîte crânienne : le profil du crâne est en effet rectiligne depuis les
naseaux jusqu’au sommet du crâne. Elle s’en différencie surtout par
une taille plus petite (avant-bras : 65 mm.) ; c’est la plus petite
espèce, du genre. Cette espèce paraît rare et n’est connue que de
Befororona, localité située entre Tananarive et Andévoranto, dans
la grande forêt hygrophile de l’Est de l’île.
Microchiroptères.
Emballonuridés.
Taphozous mauritianus mauritianus E. Geoffr. — Description de
l’Egypte, 1818, 2 p. 127.
— 308
Cette Chauve-Souris, reconnaissable par la couleur particulière
du pelage des parties supérieures, qui paraissent comme « mouche-
tées », se trouve dans toute la région éthiopienne, aussi bien en
Afrique continentale que dans les îles Mascareignes et à Madagascar.
Les exemplaires malgaches ne se distinguent en rien de ceux du
continent. Avant-bras : long, moyenne : 62 mm.
Emballonura atrata Peters. — Monatsb. K. Preuss. Akad. Wiss.
1874, p. 693.
Cette petite espèce est spéciale à Madagascar ; ses plus proches
parents se trouvent dans la région malaise ; elle s’en distingue par
le plus grand développement de la PM 2 supérieure et par plusieurs
caractères externes. Avant-bras ayant une longueur moyenne de
3.8 mm. Elle a été décrite du Centre de l’île ; de plus, on Fa signalée
dans plusieurs localités orientales (Maroantsetra, région de Tama-
tave) ; nous n’avons pas de renseignements sur sa présence dans la
région Ouest. Elle paraît vivre dans des grottes ou de petites anfrac-
tuosités de rocher, en compagnie parfois de Triaenops et de Minio-
ptères.
Nyctéridés.
Nycteris madagciscariensis G. Grandidier. — Bull. Mus. Nat. Iiist.
Nat. Paris. 1937, p. 353.
Ce genre a été assez récemment signalé de Madagascar par G. Gran-
didier. D’après cet auteur, le Nycteris malgache diffère des autres
espèces d’Afrique ou des îles de la Sonde par la couleur de son pelage
et par ses proportions ; pelage très clair, gris-brun sur le dos, gris
ardoisé sur le ventre ; queue de grande taille (54 mm.), entièrement
comprise dans la membrane interfémorale et se terminant pac une
vertèbre en T. Longueur de l’avant-bras : 51 mm. Le type vient de
la vallée du Rodo.
Hipposidéridés.
Trianops furcula Trouessart. — Bull. Mus. Nat. Iiist. Nat., Paris,
1906, p. 446.
A notre avis cette espèce représente un type primitif de ce genre ;
sa feuille nasale est en effet plus simple ; de même les lobes latéraux
du trident ne présentent aucune indentation. De plus les oreilles,
grandes, longues, ressemblent à celles des Hipposideros, ne présentant
pas la profonde échancrure caractéristiques des autres espèces de
ce genre. Le crâne a par contre tous les caractères des Triaenops
avec sa région faciale fortement renflée. La PM 2 supérieure n’est,
relativement aux autres espèces de ce genre, que peu rejetée à l’ex-
térieur de la rangée dentaire ; la PM 2 de est ce fait assez éloignée
— 309 —
de la Canine. L’avant-bras varie de 42 à 46 mm. Cette espèce est
caractéristique de la région occidentale de l’île ; elle a été en parti-
culier signalée dans la région de Sarondrano (d’où vient le type), à
Namoroka (Province de Soalala) et à Diego-Suarez ; elle vit dans
des grottes en compagnie de Minioptères, mais sans constituer de
grandes colonies.
Triaenops rufus A. Milne-Edwards. — C. R. Acad. Sc. Paris. 1881,
p. 1035.
Comme la suivante, cette espèce présente une feuille nasale plus
compliquée, dont le fer à cheval est formé de 3 membranes et dont
les lobes latéraux du trident sont échancrés' à la base. Les oreilles
sont différentes de celles de Hipposideros : leur bord interne est
échancré dans son tiers supérieur ; il en résulte un aspect assez
particulier. Le pelage des parties supérieures est roux, l’intensité
de la teinte variant d’ailleurs dans une assez large mesure.
Mensurations. — Type : Avant-bras : 55 mm. ; Oreille : 14 mm. ;
Long. max. du crâne : 19 mm. Cette espèce ressemble beaucoup à
Tr. afer Pet. du Kénya par sa feuille nasale èt par la couleur de son
pelage. La PM 1 supérieure est plus rejetée à l’extérieur que chez
furcula, la Canine touchaiit presque la PM 2. Cette espèce est caracté-
ristique de la région orientale de l’île.
Triaenops Hutnbloti A. Milne Edwards. — C. R. Acad. Sci. Paris.
1881, p. 1035.
Espèce très voisine de la précédente, s’en différenciant surtout
par la couleur différente du pelage qui est gris. La PM 1 se trouve
presque comprise dans la rangée dentaire, un peu comme chez Tr.
furcula ; par contre la feuille nasale est constituée comme chez
Tr. rufus. L’avant-bras a chez le type une longueur de 54 mm. Comme
la précédente, elle est caractéristique de la région orientale de l’île.
Hipposideros Com. Commersoni (E. Geofîr,). — Ann. Mus. Nat. Hist.
Nat. Paris, 1813, p. 263.
Cette espèce, une des plus grandes du genre, est répandue dans
toute la région éthiopienne ; les populations de Madagascar ne se dis-
tinguent qu’à peine de celles d’Afrique du Sud. Cet Hipposideros
ne paraît exister que dans la région occidentale de l’île, où il vit dans
des grottes. J — La taille est assez variable : selon Dobson, l’avant-
bras atteint jusqu’à 114 mm. Nous avons trouvé des variations
allant de 70 à 99 mm. Les $ sont de taille inférieure à celles des ;
l’avant-bras varie de 70 à 86 mm. pour les Ç, avec une moyenne de
83 mm., celui des est supérieur à 87 mm. avec une moyenne
de 94 mm.
— 310 —
M'ÏZOPODIDÉS.
Myzopoda aurita Milne Edwards et Grandidier. — Bull. Soc. Philom.
Paris. 1878 (7) 2, p. 220.
Les études qu’ont publiées Dobson en 1878 (Proc. Zool. Soc.,
p. 871) et THOMAS'en 1904 (Proc. Zool. Soc., II, p. 2) ont bien mis
en évidence les caractères curieux de cette Chauve-Souris, pour
laquelle on a été obligé de créer une famille spéciale. Elle représente
à bien des points de vue un type très primitif, en particulier par les
caractères du squelette semblable à celui des Vespertilionidés les
moins évolués. Par contre la possession d’organes aussi spécialisés
que ceux de son oreille ou que les pelotes adhésives de ses membres
en font un animal hautement évolué. On peut le considérer comme
une forme aberrante s’étant séparée très tôt d’une souche dont elle
conserve certaines particularités tout en acquérant des organes
spécialisés. Ses plus proches parents semblent être les Natalidés et
Thyroptéridés sud-américains ; ces affinités sont cependant des plus
lointaines, les caractères que ces différentes formes peuvent avoir en
commun ne sont au fond que des caractères primitifs ayant été con-
servés par les uns comme par les autres.
Cette Chauve-Souris paraît rare ; on l’a signalée de Mananjary, de
Majunga et des environs de Tamatave. On ne connaît rien de sa
biologie.
Vespertilionidés.
Eplesicus matroka (Thomas et Sehwann). — Proc. Zool. Soc., 1905,
1 , p. 258.
Cette espèce, propre à Madagascar, se rapproche d ’Ept. capensis
d’Afrique australe et orientale, en particulier par un avant-bras
assez long par rapport au corps, par une queue libre dans sa partie
terminale ; il y a quelques différences dans la dentition. Cette espèce
a été signalée à Ambositra (Type) et à Andreaba.
Eplesicus pusillus (Leconte). — Proc. Acad. Nat. Sc. Philadelphia.
1857, p. 10.
Cette espèce se rencontre aussi dans toute l’Afrique au Sud du
Sahara. Oreilles plus grandes que dans l’espèce précédente, avant-
bras proportionnellement plus court (29 mm. en moyenne) ; couleur
foncée des parties inférieures, celles-ci étant plus claires que le dos
chez matroka et capensis. Comme chez matroka, les vertèbres cau-
dales ne sont pas incluses dans la membrane interfémorale.
Eptesicus Humhloti (A. Milne Edwards). — C. R. Acad. Sci. Paris.
1881, p. 1035.
Nous ne possédons que peu de renseignements sur cette espèce qui
« se rapproche beaucoup d’ Eptesicus pusillus, mais ses dimensions
/
— 311
■sont plus fortes et ses dernières vertèbres caudales sont complète-
ment incluses dans la membrane interfémorale ». Ce caractère
l’éloigne des espèces précédentes.
Myotis Goudoti (A. Smith). — South African Quart. Journ. 1834,
p. 244.
Cette espèce se reconnaît facilement grâce à ses grandes oreilles
arrondies au sommet et profondément échancrées au bord externe,
l’oreillon étant visible de l’extérieur. L’avant-bras varie de 36 à
39 mm. avec une moyenne de 38 mm. Cette espèce paraît assez
ubiquiste dans l’île, existant aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est
(Maroantsetra).
Pi.pistrellus nartus ? nanus (Peters). — Reise nach Mossambique-
Sâugethiere. 1852. p. 63.
Les populations de Madagascar ne paraissent pas se distinguer
de celles d’Afrique. L’avant-bras a une longueur moyenne de 32 mm.
Elle a été signalée à Morondava et Kina-Kina.
Scotophilus robustus Milne Edwards. — C. R. Acad. Sc. Paris. 1881,
p. 1035.
Espèce paraissant particulière à Madagascar. Ses formes massives,
ses oreilles rondes, à antitragus très développé, son crâne massif,
de forme carrée, à partie nasale fortement échancrée, avec une crête
sagittale très développée et dominant l’occipital, suffisent à dis-
tinguer cette espèce de Vespertilionidé.
Dimensions : Avant-bras variant de 62 à 65 mm. (Type : 63 mm.).
Oreille : 15 mm. Crâne : long. max. : 23,6 mm. Larg. bizyg. : 16,8 mm.
Nous ne savons rien de sa biologie et de sa répartition géogra-
phique exacte.
Scotophilus borbonicus (E. Geofîr.). — Ann. Mus. Nat. Hist. Nat.
Paris, 1806, p. 201.
Cette espèce ressemble à robustus, dont elle se différencie au premier
abord cependant par une taille inférieure et une coloration différente.
Le crâne est moins massif, sa crête sagittale étant beaucoup moins
marquée. Avant-bras : 46 mm.
Cette espèce se trouve aussi à l’île Bourbon.
M iniopterus manavi Thomas. — - Ann. Mag. Nat. Hist. 1906 (7) 17,
p. 176.
Cette espèce de Minioptère a été distinguée de Min. scotinus
Sund. par Thomas en 1906. Elle s’en différencie par uhe couleur
plus foncée et par une taille légèrement supérieure (avant-bras
variant de 36 à 40 mm., avec une moyenne de 37 mm.) ; elle appar-
tient cependant au même groupe de formes et n’en est peut-être
312
que le représentant géographique.' Elle paraît répandue dans toute
l’île (Tulear, Majunga, Namoroka, Mont d’ Ambre, Maroantsetra) ;
le type vient d’Imasindrary. Elle vit en troupes nombreuses dans
les grottes et fissures de rocher.
Miniopterus Majori Thomas. — Ann. Mag. Nat. HLst. 1906, (7),
17, p. 175.
Cette espèce était référée autrefois à Min. Schreibersi (Natt.). On
peut la rapprocher de Min. dasijthryx (Temm.) d’Afrique australe
dont elle diffère par la disposition du pigment dans le poil. L’avant-
bras varie de 46 à 49 mm. avec une moyenne de 48 mm. Elle vit dans
les mêmes conditions, et semble-t-il, dans les mêmes localités que Içi
petite espèce.
Molossidés.
Chaerephon leucostigma G. M. Allen. — Bull. Mus. Comp. Zool.
1918, p. 513.
Cette espèce de taille moyenne (avant-bras variant entre 42 et
45 mm.), aux parties inférieures entièrement blanchâtres, appartient
au groupe de Chaerephon dont les membranes alaires sont foncées.
Le crâne présente une crête sagittale ; la PM 1 supérieure est rejetée
à l’extérieur de la rangée dentaire, la Canine et la PM 2 se touchant
presque. Il est probable, que, contrairement à ce que pense Allen,
cette Chauve-Souris ne se place pas au voisinage de Chaerephon major
Trt. (= Ch. Emini (de Winton)), cette dernière forme étant caracté-
risée par une « PM 1 en aucun cas rejetée à l’ extérieur, se trouvant
directement dans la rangée dentaire ».
Chaerophon limbatus (Peters). — Reise nach Mossambique. Sàuge-
thiere. 1852, p. 56.
Cette espèce, dont la gorge et la poitrine sont brunes, l’abdomen
blanc, appartient au groupe de Chaerephon, dont les membranes
alaires sont blanchâtres. La PM 1 supérieure, assez grande, est très
peu rejetée à l’extérieur de la rangée dentaire dans laquelle elle est
presque incluse. 1
Mops miarensis (A. Grandidier). — Rev. Mag. Zool. 1869 (2), 21,
p. 337. ,
Cette espèce se reconnaîtra aisément grâce au caractère de ses
oreilles qui sont parfaitement rondes, les bords externe et interne
étant continus.
Dimemsions : Avant-bras : 61 mm. Oreille : 25 mm.
Ce Molossidé est spécial à la faune malgache ; on ne sait rien de
sa biologie. -
313,
Mormopterus ac. acetabulosus (Hermann). — Observotiones zoolo-
gicae. 1804, p. 19.
Espèce commune à l’Afrique et à Madagascar, caractérisée par des
oreilles séparées, au bord interne convexe dans sa partie infé-
rieure, puis brusquement assez fortement concave (échancrure mar-
quée). Le sommet de l’oreille forme ainsi une pointe.
Dimensions : Avant-bras : 38 mm. Oreille : 15 mm.
Mormopterus albiventer Dobson. — Proc. Zool. Soc. 1876, p. 733.
Espèce voisine de la précédente, spéciale à Madagascar ; caracté-
risée par des oreilles non échancrées dans leur bord interne, à sommet
arrondi.
Dimensions : Avant-bras : 37 mm. Oreille : 17 mm.
Nyctinomus fulminons Thomas. — - Ann. Mag. Hist. Nat. 1903 (7),
12, p. 501.
Cette espèce est la seule du genre appartenant à la faune mal-
gache. La PM 1 est réduite, mais se trouve cependant dans la rangée
dentaire ; le crâne est pourvu d’une crête sagittale. Le plus proche
parent de cette forme spécifiquement malgache est sans contredit
Nyctinomus africanus d’Afrique australe, dont elle se distingue par la
couleur des parties inférieures qui sont brunes chez cette dernière
espèce, alors qu’elles sont blanchâtres chez fulminans ; d’autre part
les oreilles partent de deux points distincts chez africanus et d’un
seul chez fuminans. Cette espèce a été décrite d’après un spécimen
venant de Fianarantsoa. Avant-bras : 60 mm.
Laboratoire de Mammalogie du Muésum.
— 314 -
Le palpe $ de Thomisops sulcatus Simon
(Araneide Thomiside).
Par J. Millot.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
On sait quelle variété de forme et de structure présentent les
palpes des Araignées et quel intérêt ces appendices copulateurs
ont pour les morphologistes et pour les systématiciens. Celui que je
décris aujourd’hui possède des particularités remarquables qui ne
se rencontrent au même degré chez aucune autre Araignée : il
constitue une véritable curiosité anatomique.
Thomisops sulcatus, espèce africaine dont j’ai recueilli un certain
nombre d’exemplaires en Guinée française et en Côte d’ivoire,
appartient à la famille des Thomisides et, plus précisément, à la
petite tribu des Bomeae, individualisée par les pattes courtes, le
corps globuleux, les téguments épais, granuleux et coriacés de ses
quelques représentants. Chez aucun de ces derniers, l’organe g
n’avait encore été examiné avec suffisante attention. Celui de
Thomisops sulcatus n’était connu que par une brève et banale
indication de Simon et par le dessin que j’ai publié en 1941 1 : simple
croquis de détermination, il ne montre rien de la structure si origi-
nale que révèle une dissection ménagée.
Les articles basaux de l’appendice sont courts et simples. Le tibia
se distingue seulement par la longue pointe sétigère qui arme son
angle externe et paraît caractéristique du genre Thomisops. Le tarse,
par contre, porte des différenciations d’une complexité et d’une
délicatesse extrême. A peine plus haut que large, il est de contour
arrondi, sans saillie ni prolongement. Au repos, sa face ventrale est
presque entièrement occupée par une sorte de bouton convexe,
brun rouge brillant, sillonné d’une fine ligne décrivant sur toute
sa surface une spirale serrée qui lui donne l’aspect d’un disque
de phonographe (fig. I). Rien d’autre n’est visible de l’extérieur,
mais une dissection habile, que rendent d’ailleurs difficile les dimen-
sions très réduites de l’organe (diamètre ne dépassant guère
0,25 mm.) — ou, parfois, l’immersion successive dans des liquides de
tensions superficielles nettement différentes — libère une série de
formations remarquables que l’on voit se déployer, à la manière
1. Sous le nom de Th. pupa , dont le palpe est d’aillpurs presque identique.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
Palpe de Thomisops sui.catus Cf. — I. Extrémité du palpe vu par la face ventrale :
aspect en disque de phonographe dû à l’enroulement du style. — II. Tarse disséqué.
— III. Vue à un fort grossissement du disque bulbaire, de la terminaison de l’hemato-
docha spiral et de la base du style. — IV. Fragments terminaux du style fortement
grossis : b = bulbe contenant le canal séminifère ; e = terminaison du style et du canal
éjaculateur ; h = hematodocha basal ; h. s. ~ hematodocha spiral ; rn = moyeu du
bulbe servant au style d’axe d’enroulement; s = style contenant le canal éjaculateur.
d’un diable sortant de sa boite (fig. II), Le tarse apparaît alors pro-
fondément creusé en cuiller d’une large alvéole ; sa paroi est, de ce
fait, très mince. Par sa forme et par sa couleur, il simule un frag-
ment de calebasse entièrement vidé de son contenu. Le fond en est
tapissé, danf sa moitié interne, d’une poche membraneuse blan-
châtre (fig. II h). A l’extrémité supérieure de celle-ci, tout près du
bord de l’alvéole, s’insère un tube, également blanchâtre et membra-
neux, paraissant annelé, et évoquant le tuyau d’un masque à gaz
(fig. II) : lové à plat sur lui-même, comme un serpent au repos, il
remplit presque complètement la cavité alvéolaire. Il se termine à
l’intérieur d’une sorte de disque chitinisé épais et creux (fig. II b),
surmonté d’un moyeu central (fig. III m), sur lequel s’enroule un
ruban mince et souple (fig. II et III s), chitinisé lui aussi, qui décrit
plusieurs centaines de tours et recouvre l’ensemble de la formation
de spires serrées : vues de l’extérieur, elles prennent l’aspect du
disque de phonographe signalé plus haut. Si, avec toutes les précau-
tions requises, on parvient à dérouler complètement ce ruban, on
constate que sa largeur diminue progressivement et qu’il se termine
par une pointe filiforme extrêmement ténue (fig. II e) : sa longueur
totale n’est pas inférieure à une quinzaine de centimètres, alors que
l’Araignée elle-même ne mesure pas plus de 2 à 3 millimètres !
A un examen attentif, le tube membraneux apparaît constitué
de 2 parties : on distingue, en effet, sous la mince chitine transpa-
rente qui le revêt, un tuyau axial jaunâtre, autour duquel s’enroule
en spirale un canal blanchâtre (fig. III, II. s). A l’intérieur du disque
creux, un gros tube, nettement visible, effectue un tour de spire
presque complet, puis s’effile en un canalicule qui monte oblique-
ment dans le moyeu et se continue dans le ruban chitineux issu de
ce dernier ; il en forme l’axe, décrit les mêmes tours de spire au
nombre de plusieurs centaines, et en constitue presque seul l’extré-
mité.
Malgré leur développement et leur aspect exceptionnels, ces diffé-
rentes formations s’interprètent sans grande difficulté et se laissent
ramener au schéma général du palpe des Araignées : la poche occu-
pant le fond de l’alvéole est un hematodocha basal — le tuyau axial
jaunâtre et le canal qui l’entoure, prolongement de I’hematodocha
basal, est un hematodocha spiral, capable lui aussi de se remplir de
sang au moment de l’accouplement — le disque central représente le
bulbe — le gros tube que l’on voit à son intérieur n’est autre que le
canal séminifère — le ruban chitineux spiralé est un style invrai-
semblablement hypertrophié, prolongement du bulbe, contenant et
protégeant le fin canal éjaculateur.
On connaissait déjà, en Arachnologie comparée, parmi les Ulo-
borides (Hyptiotes), lés Théridiides (Latrodectus), les Linyphiides
— 317
{ Labulla ), les Agélénides (Histopona, Tetrilus), les Salticides
(Sarinda) ou les Sparassides (Holconia, Isopoda, Delena), des styles
qualifiés de « remarquablement longs » et enroulés en spirale, mais
aucun d’eux n’effectue plus de quelques tours et ne dépasse la lon-
gueur du corps. Le style de Thomisops sulcatus, avec ses innombrables
spires et sa longueur près de 100 fois plus grande que celle de l’Arai-
gnée elle-même, surclasse de loin tous les records homologués jus-
qu’ici. Il ne présente ni « conducteur p différencié1, ni « tutaculum »,
formations que les auteurs classiques se sont accordés à considérer
comme des dispositifs de protection plus ou moins indispensable
au style lorsqu’il est bien développé. Leur absence chez Thomisops
sulcatus, dont le style démesuré aurait, semble-t-il, besoin plus que
tout autre de soutien et de protection, mérite d’être soulignée.
Les autres Thomisops, et les Holopelus, ont un organe tout à
fait semblable à celui que nous venons de décrire. Les Avelis par
contre, bien qu’appartenant à la même tribu de Thomisides, ont
un palpe beaucoup plus banal.
L’union des sexes n’a jamais été observée chez les Thomisops.
Le féconde-t-il la Ç à distance, comme la longueur de son conduit
éjaculateur le lui permet ? Le fait est peu probable. Si l’accouple-
ment est vraisemblablement banal dans son mode, il doit être fort
laborieux et sa durée anormalement grande. La longueur du style
ne peut manquer, en effet, de gêner beaucoup l’émission du sperme
qui, du réservoir séminal aux organes de la Ç, doit effectuer un trajet
considérable dans un canalicule microscopique. Le remplissage des
bulbes doit, pour la même raison, être lent et compliqué. Ces incon-
vénients manifestes, résultant du développement exagéré du style,
ne paraissent compensés par aucun avantage.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Millot (J.). Les Thomisides de l’Afrique occidentale française, Mém.
Acad. Sc. Paris, LXY, p. 29, fig. 14, 1941.
Simon (E.) . Ann. Soc. cnt. Fr., 1885 p. 363, et Histoire Naturelle des
Araignées, I, p. 1004, 1892.
1. Le moyeu central, autour duquel s’enroulé le style, pourrait, à la rigueur, être
homologué à un conducteur rudimentaire.
1
— 318 —
A PROPOS DE QUELQUES PSEUDOSCORPIONS (ARACHNIDES) DES.
■ CAVERNES DE FRANCE, AVEC DESCRIPTION D'UNE ESPÈCE NOU-
VELLE : NEOBISIUM (BLOTHRUS) TUZETI
Par Max Vachon.
A ^
La faune française des Pseudoscorpions est à peine connue et n’a,
depuis 1879, fait l’objet d’aucun travail d’ensemble. Or, depuis cette
date, la systématique de ces petits Arachnides a complètement changé
et les critères et caractères de détermination ne sont plus les mêmes
que du terqps de E. Balzan et E. Simon. Un examen microscopique
du corps et des appendices, nécessitant souvent une dissection des
spécimens et leur montage en préparation, s’avère indispensable.
Il n’est donc pas étonnant que les diagnoses de E. Simon, macros-
copiques, se révèlent souvent insuffisantes et qu’une étude détaillée
des exemplaires des collections du Muséum national amène la décou-
verte de nombreuses espèces ou nouvelles ou non encore citées en
notre pays. Une révision de la faune française est donc nécessaire ;
elle est commencée ; mais afin d’avoir des captures sur l’ensemble
du territoire, je remercie à l’avance tous les chercheurs qui voudront
bien me confier leurs récoltes de Pseudoscorpions français. Au Labo-
ratoire de Zoologie du Muséum, les spécimens sont nombreux, de la
région parisienne, des Pyrénées Orientales, de la région de Toulouse,
de la Côte d’Azur et de l’Est de la France ainsi que de la Corse. Mais
je ne possède rien des côtes de France, de Bretagne, du Nord et du
Centre de la France. Le milieu cavernicole, toutes proportions
gardées, est mieux fourni, ayant à ma disposition l’excellent matériel
de Biospeologica, riche et fort bien conservé et classé. Enfin, actuelle-
ment, il n’est pas de chercheurs qui, ayant récolté des Pseudoscor-
pions cavernicoles, ne me confient leurs récoltes. Ainsi se constitue
l’imposante collection permettant, au cours des prochaines années,
de dresser l’inventaire de notre faune métropolitaine et, par suite du
nombre des station? prospectées, d’en tirer les conclusions utiles
quant à la répartition des espèces et l’origine de la faune cavernicole.
Mais ne voulant pas attendre la publication d’un tel travail pour
révéler les trouvailles intéressantes qui me sont envoyées, je publierai
en quelque sorte des notes préliminaires afin de remercier ceux qui
m’ont confié la détermination de leurs captures.
Des Alpes-Maritimes, et par l’intermédiaire de notre collègue
G. Colas, j’ai eu le plaisir de recevoir 2 spécimens de Pieudublo-
Bulletin du Muséum. ‘A série, t. XIX, n° 4, 1947.
— 319 —
thrus Peyrimhoffi (E. S.); espèce très rare dont j’ai ici même1
précisé récemment la diagnose. Ces Pseudoscôrpions ont été récoltés
par M. Bonadona dans la grotte de la Clue, commune de Seranon
(Alpes-Maritimes). Cette espèce n’était connue que des Basses-
Alpes (grottes de Mélan, de Pertuis). A ce propos, je tiens à réparer
un oubli et rendre justice à mon collègue du Muséum de Vienne, le
Dr. Max Beier. d’avoir en 1939 2 précisé la position systématique
de ce Pseudoscorpion, c’est-à-dire de l’avoir introduit dans la
famille des Syarinidae et cela sans avoir connu le travail de
J. C. Chamberlin de 1938 et dont j’avais fait seul mention.
Au début de 1946, Mlle O. Tuzet, Professeur à la Faculté de
Montpellier, m’avait communiqué un certain nombre de Pseudo-
scorpions cavernicoles récoltés par elle et son active équipe de cher-
cheurs. L’un de ces Pseudoscorpions représente une espèce nouvelle.
La diagnose que j’en donne aujourd’hui est courte, mais suffisante
pour signaler les caractères de cette fort belle espèce, la plus grosse
de nos Pseudoscorpions cavernicoles et bien distincte de la seule
espèce déjà connue : Neobisium (Blothrus) Abeillei E. S. L’étude
détaillée du type de Neobisium (Blothrus) Tuzeti n. sp. sera réservée
pour un travail d’ensemble de la faune cavernicole française. Mais
dès maintenant, nous ne pouvons que signaler combien la détermina-
tion des Pseudoscorpions, appartenant aux sous-genres Neobisium
( Neobisium). Neobisium ( Blothrus) , Boncus ( Roncus) , Boncus ( Para-
blothrus), est hérissée de difficultés et d’incertitudes car le carac-
tère essentiel qui joue dans la séparation de ces 4 sous-genres, à
savoir la présence ou l’absence d’yeux, est sujet à caution. Et nous
pensons que l’étude critique des formes oculées et aveugles d’une
région, même limitée, mais poursuivie et sur les adultes et sur les
larves, nous permettra d’apporter un peu de clarté dans un domaine
dont les derniers travaux de M. Beier 3 montrent avec netteté la
grande richesse et le réel intérêt.
D’ailleurs, un petit fait en montrera l’importance. M. le Pro-
fesseur A. Vandel m’a communiqué d’une grotte de l’Aveyron,
un très beau Pseudoscorpion qui, par sa taille, l’allongement dès
appendices et de nombreux autres caractères m’a paru être N. (B.)
Tuzeti. Mais la présence sur le céphalothorax de 4 taches oculaires
bien distinctes situe ce spécimen dans le genre Neobisium (s. g.
Neobisium). Nous attendons d’autres récoltes pour préciser la posi-
tion systématique du Pseudoscorpion de l’Aveyron et savoir s’il ne
1. Bull. Mus. nat. Hist. nat. t. XVII, 1945, p. 230-233, 7 fig.
2. Die Pseudoscorpioniden — fauna der iberischen Halbinsel. Zool. Jahrb. Abt.
Syst. Okol. Geog. Tiere, Bd. 72, p. 157-202, 24 fig., 1939).
3. Die Hohlenpseudoscorpione der Balkanhalbinsel. Stud. aus dem Gcbiet. der allge-
meinen Kartsforschung... (Pr. Dr. K. Absolon.) Biol. sér. n° 4 ; Brunn, 1939, 83 pp.,
100 fig.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
21
1
— 320 --
représente pas un palier dans l’adaptation au milieu souterrain d’une
espèce dont N. (B.) Tuzeii est actuellement le terme final et nette-
ment troglobie.
Neobisium (Blothrus) Tuzeti n. sp.
Type $ : grotte du Signal de la Montete. Quissac (Gard). 21-8-
1945.
Corps et appendices brun clair, pas d’yeux, mais cependant de chaque
côté du céphalothorax une très imprécise tache blanchâtre ; céphalo-
Fig. 1 et 2 : tibia des pattes-mâchoires. — Fig. 3 : trochanter de la patte-mâchoire de
droite. — Fig. 4 et 5 : chélicères Cf. — Fig. 6 et 7 : Pince Cf. — Fig. 8 et 9 : extré-
mité du doigt mobile de la pince, face externe. — Les figures 1, 4, 7 et 9 se rap-
portent à N. (B.) Abeillei (E. S.), les figures 2, 3, 5, 6 et 8 à N. (B.) Tuzeti n. sp*
Les^abréviations, usuelles, désignent les trichobothries.
— 321 —
thorax plus long que large, avec un petit épistome, 4 soies au bord posté-
rieur soies abdominales dorsales : 4-4-4-4-5-4-6-6-7-7 ; doigt mobile
des chélicères, fig, 5, sans dent médiane importante (ce qui' n’est pas le
cas chez N. (B.) Abeillei , fig. 4), tubercule fileur, chez le à peine visible
(net chez N. (B.) Abeillei, fig. 4) ; pattes-mâchoires : trochanter, fig. 3,
avec un léger tubercule à sa hase ; fémur lisse, 9,7 fois, tibia 6,9 fois aussi
longs que larges, ce dernier avec une encoche d’articulation distale très
courte et un pédicule distinct parceque précisé par une petite bosse ornée
d’une lyrifissure, fig. 2. ; pince 9 fois aussi longue que large, rétrécie à. sa
hase •; doigts aussi longs que le fémur ; trichobothries, fig. 6 : ist nettement
détaché du groupe distal (ce qui n’est pas le cas chez N. (B.) Abeillei,
fig. 7) extrémité du doigt mobile de la pince, à peine courbée, fig. 8 et à
série de dents, progressivement atténuée (chez N. ( B.) Abeillei, fig. 9, série
de dents recourbée et dent terminale renflée à ce même doigt) ; dents de
même dimension et se touchant. Dimensions, (-J, corps : 5 mm. ; patte-
mâchoire, fémur: 2, 6-0, 26 mm. ; tibia : 2, 15-0,31 mm. ; main: I, 64-
0,45 mm. ; doigts : 2,6 mm.
Le seul Blothrus de la faune française était N. (B.) Abeillei E. S.
des grottes de l’Âriège. Les figures publiées et les remarques for-
mulées lors de la diagnose ci-dessus, permettent de séparer facile-
ment ces deux espèces. D’autres caractères peuvent encore être
signalés, à savoir : la teinte restée blanchâtre chez N. (B.) Abeillei
■et la petite taille : doigts des pinces 1,6 mm. contre 2,6 mm. chez
N. (B.) Tuzeti.
La faune cavernicole de Blothrus est très importante en Europe
centrale. Mais il semble difficile d’y situer N. (B.) Tuzeti. Par la
forme des dents des pinces, cette nouvelle espèce voisinerait avec les
16 espèces balkaniques de la lignée dalmatinum et serait à placer
près de N. (B.) albanicum (Müller) par suite de rapports morpho-
métriques voisins. Mais de nombreux caractères différentiels
existent : dents des chélicères, position des trichobothries : it en
particulier.
La faune cavernicole ibérique a, elle aussi, de nombreux Blo-
thrus. Celui qui serait le plus proche de N. (B.) Tuzeti est N. (B.)
tenuipalpe Non. des grottes de la province de Guipuzcoa. Les indices
morphométriques sont voisins, mais, là encore, existent des diffé-
rences dans les formules chaetotaxiques, la dentition des chélicères
et la position des trichobothries des pinces.
En définitive, nous ne pouvons que souligner l’existence, dans la
faune cavernicole française, de 2 Blothrus qui, par de nombreux
caractères, semblent devoir représenter deux lignées différentes.
Mais il est encore prématuré de vouloir comparer ces deux formes
à celles connues d’Espagne ou des Balkans.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 322
Une nouvelle espèce d’Opilioacarus
(. ACARIEN : NOTOSTIGMATA)
Par Marc André.
C. J. With (1902, p. 4) a fait connaître, sous le nom d’ Opilioacarus
segmenlatus, une nouvelle forme d’Acarien pour laquelle il créa plus
tard (1904, p. 137) le sous-ordre des Notostigmata qu’il enrichissait
de deux nouvelles espèces appartenant à ce même genre : O. italiens
et O. arabicus. Quelque temps après F. Silvestri (1904, p. 257)
ajouta une quatrième espèce, O. platensis et, tout récemment,
V. Redikorzev (1937, p. 10) décrivit une cinquième forme : O. he.ro-
phthalmus.
Dans un important travail consacré au genre Opilioacarus
F. Grandjean (1936, p. 413) a reconnu que les Opilioacarina ou
Notostigmata ont, avec les Anactinochitinosi de nombreux caractères
communs (poils sans actinochitine, absence de pseudostigmates,
existence d’un tritosternum et d’organes de Haller, etc.) ; mais,
étant donné qu’ils possèdent certains, caractères rappelant les Actino-
chitinosi (notamment les Prostigmala) et qu’ils en offrent d’autres qui
leur sont propres, on doit regarder ces animaux comme constituant,
parmi les Acariens, un groupe indépendant.
Opilioacarus papillosus, n. sp.
L’exemplaire unique de cette nouvelle espèce atteint une longueur
de 1950 p. et une largeur de 1030 p. Le corps, de couleur bleu plus
ou moins foncé selon les endroits considérés, présente l’aspect d’un
ovale allongé. La cornée des yeux est bleutée également.
Toute la surface dorsale de l’idiosoma (fig. 1) est ornée de gra-
nules disposés régulièrement (fig. 3), délimitant parfois des aréan
formés de cuticule lisse (fig. 4) ; en outre il est recouvert de nom-
breuses papille (fig. 4 et 8), relativement courtes (20 à 25 p.), recour-
bées et ornées de nervures longitudinales.
La présence de ces papilles permet de différencier immédiatement
cette espèce de toutes les autres formes connues jusqu’ici ; par
contre, les organes lvriformes sont extrêmement rares et difficilement
perceptibles. Les sillons transversaux délimitant la « segmentation
dorsale » ont presque tous disparus et les rangées de papilles qui
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
recouvrent le corps ne présentent pas une régularité suffisante pour
permettre de différencier les anneaux.
On retrouve, à la face ventrale, des papilles de même structure que
les dorsales. Les coxae (fig. 5), fortement ehitinisées, sont armées
de poils mucronés recouverts de fines barbules et, d’autre part, de
papilles.
La mandibule (fig. 7 et 9) est, en tous points, semblable à celle
•d’O. segmentatus. Le palpe (fig. 2), remarquable par son ongle didac-
tyle terminal, présente un tarse court et conique (fig. 6) qui pro-
longe exactement le tibia ; il offre les mêmes formes de poils que dans
l’espèce typique (Grandjeax, loc. cit., p. 434, fig. 5).
Le genre Opilioacarus présente une répartition géographique assez
étendue. Il a été rencontré en Europe ( segmentatus , Grèce ; ilalicus,
Sicile) ; en Afrique du Nord (segmentatus) ; en Asie centrale ( hexoph -
lhalmus, Turkestan) ; en Amérique du Sud ( platentis , Uruguay et
République Argentine).
L’unique exemplaire constituant cette nouvelle espèce a été
recueilli dans une termitière en forêt du Banco (Côte d’ivoire) par
M. C. DELAMARE-DEBOUTTEVILLEj.le 7 juillet 1945.
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1935. Grandjean (F.). Observations sur les Acariens (2e série). Bull.
Mus. nat. Hist. nat. Paris, 2e sér., t. 7, p. 201.
1936. Grandjean (F.). Un Acarien synthétique : Opilioacarus segmen-
tatus With. Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. Nord, t. 27, p. 413.
1937. Redikorzev (V.). Eine neue Opilioacarus-Art. Zool. Anz. Leipzig,
t. 118, p. 10.
1904. Silvestri (F.). Note Aracnologiche I-III. Redia, t. 2, p. 258 (1905).
1902. With (C. J.). A new Acarid. Apilioacarus segmentatus. C. R. Congr.
Natur. Med. Nord. Helsingfors. Sekt. VI, p. 4.
1903. With (C. J.). The Notostigmata, a new suborder of Acari. Vidensk.
Meddel. Naturh. F or en. Kjobenhavn, 1904.
— 327 —
AU SUJET DES ERYTHROÏDES
Par F. Grandjean.
La connaissance des Erythroïdes, fort mince jusqu’il y a peu de
temps, et surtout fort imprécise, s’est enrichie brusquement, depuis
1941, par des études excellentes, la première de Womersley et
South cott (5) et les deux autres de Southcott (3, 4), sur la faune
australienne. Dans ces études on trouve autre chose que des descrip-
tions d’espèces. Les auteurs parlent du développement, des mœurs.
Ils ont résolu dans de nombreux cas, par des élevages, le problème
de correspondance entre larve et adulte, si difficile chez les Ery-
throïdes. Aussi les résultats qu’ils ont obtenus sont-ils sûrs et d’une
portée générale.
Depuis longtemps j’étudie moi-même les Erythroïdes et j’ai
établi dans 4 cas, pour une région de France (le Périgord), cette cor-
respondance. Deux cas, longuement décrits dans un mémoire qui a
paru en 1947 (1), concernent les Smarisidés ( S maris latreillei et
Œcosmaris callitricha) .
Le 3e cas est celui d’une larve Ilauptmannia dont l’adulte appar-
tient au même genre que le Belaustium rhopalicus d’OuDEMANS
1913 (1, p. 3 ; 2, p. 337 en renvoi). On peut désigner ce genre impor-
tant, riche en espèces et très commun, par Ilauptmannia Oud. 1913
ou par Abrolophus Beri,. 1891. Le dernier nom a l’antériorité, mais
il est contestable.
Dans le 4e cas, je propose maintenant de désigner l’animal par
Balaustium florale n. sp., car il se trouve communément sur les fleurs
et aucun nom spécifique plus ancien ne lui convient avec certitude.
La larve de B. florale est représentée plus loin (fig. 1 et 2). L’adulte
correspondant est un Erythroïde à verrues dorsales qui ressemble au
Belaustium murorum d’OuDEMANS 1916 ( Tijd . voor Entom., t. 59,
p. 51, fig. 143 et 147). Ainsi, en rapportant le 4e cas au genre Balaus-
tium nous supposons avec Oudemans que le Trombidium murorum
d’ Hermann 1804, type du genre Balaustium Heyden 1826, a des
verrues dorsales. N’oublions pas que ce n’est qu’une hypothèse et
que les topotypes des espèces d’HERMANN n’ayant jamais été recher-
chés aux environs de Strasbourg, ni par conséquent redécrits, nous
sont inconnus.
Cette ignorance nous obligerait, si nous suivions la stricte logique,
à déclarer inutilisable, actuellement, le genre Balaustium Heyden,
et par suite à imaginer une nouvelle désignation, laquelle serait pro-
Bulletin du Muséum , *2e série, t. XIX, n° 4, 1947
— 328
visoire ou définitive, pour les Erythroïdes à verrues dorsales qui
contiennent le 4e cas. J’ai préféré, après beaucoup d’hésitation, ne
pas créer un mot nouveau car, si l’appartenance à un même genre
des murorum d’ Hermann et d’OuDEMANs n’est pas prouvée, on ne
peut pas non plus prétendre, inversement, qu’elle soit impossible,
ni même improbable. En attendant d’être fixé sur le murorum d’HER-
jiann je ne désigne par Balaustium, comme je l’ai indiqué déjà
(1, p. 2 ; 2, p. 337), que des Erythroïdes à verrues dorsales assez
voisins du Belaustium murorum 'adulte d’OuDEMANs 1916 pour n’en
différer que spécifiquement.
J’ai étudié les 4 cas, et j’ai donné sur le 3e et le 4e, dans le mémoire
précité, de nombreux détails, notamment en ce qui concerne ’a
chaetotaxie pédieuse des larves (1, p. 61 à 81), les eupathidies, les
poils différenciés des pattes, les solénidions et les caractères du palpe
(1, p. 88 à 102). Dans ce mémoire les noms génériques Hauptmannia
et Balaustium, sans noms d’espèces, désignent respectivement le
3e et le 4e cas. L’appellation Balaustium, dans ce mémoire, signifie
donc Balaustium florale.
Plus tard, en 1946, ayant découvert la façon dont se nourrit
B. florale, puis trouvé sa ponte et obtenu par élevage, d’avril à mai,
tous les états du développement, j’ai fait de ces observations un
résumé, dans lequel B. florale est appelé l’« Erythroïde suceur de
pollen » (2, p. 337 à 340).
L’objet de la présente publication est surtout de comparer les
résultats de Womersley et Southcott aux miens et de faire res-
sortir les points d’accord et de désaccord. La comparaison est utile
et intéressante car nous avons travaillé indépendamment les uns
des autres. J’ignorais totalement les observations des acarologues
australiens lorsque j’ai rédigé mon mémoire précité sur les « Smari-
sidés et quelques autres Erythroïdes ». Des difficultés de toutes
sortes, conséquences indirectes de la guerre, ont retardé jusqu’en
1947 la publication de ce mémoire.
1. La nomenclature de Womersley et Southcott diffère com-
plètement de la mienne pour les Smarisidés. Cela vient de ce que les
auteurs australiens ont accepté les affirmations d’auteurs précé-
dents, surtout celles d’OuDEMANs, sans les contrôler. Il serait d’ail-
leurs plus juste de dire qu’ils n’ont pas eu les moyens de les contrôler.
La principale erreur d’OüDEMANS a été de confondre le type de
Smaris Latreille 1796, sans aucune raison, aVec un Smarisidé à
boucliers dorsaux, c’est-à-dire avec ce que j’appelle un Sclerosmaris.
Je renvoie le lecteur, pour ce sujet et tout ce qui concerne la nomen-
clature, aux pages 13 à 17 de mon mémoire.
Pour passer des noms génériques de Womersley et Southcott
aux miens il faut remplacer Smaris par Sclerosmaris, Hirstiosoma
par Smaris et Fessonia par Œcosmaris.
l
— 329 —
2. Un remarquable caractère des larves de Smarisidés est d’avoir
des trichobothries pédieuses. Womf.rsley et SouthcOtt n’en parlent
pas dans leur description de la larve de Sclerosmaris prominens
(5, p. 65) mais sur la figure 2G de cette larve (5, p. 66) une grande
fossette est représentée au tqrse I, en pointillé, et c’est évidemment
la triehobollifie composée. Il ne semble pas y avoir de triehobothr'e
simple, à aucun article, chez S. prominens et peut-être en est-il
ainsi chez tous les autres Sclerosmaris . En effet, sur une larve de ce
genre provenant de Corse, observée par moi postérieurement à mon
mémoire (et qui n’est pas, celle de. 5. philopempta) je n’ai vu égale-
ment qu’une seule trichobothrie pédieuse, la composée du tarse L
— 330 —
D’après cela le genre Sclerosmaris est plus pauvre en trichobo
thries que les genres Œcosmaris et Smaris et la trichobothrie com-
posée du tarse I est la plus « forte » de toutes les trichobothries
pédieuses des Smarisidés.
La larve corse ressemble beaucoup à celle de Sclerosmaris promi-
nens. Elle a des griffes semblables, c’est-à-dire' du type Œcosmaris.
Elle reproduit des détails de prominens avec une étonnante exacti-
tude. Au tarse I, par exemple, elle possède aussi, naissant au bord
Fig. 2. — Balaustium florale n. sp., larve. — A ( X 383), patte I droite'vue latéralement.
— B ( X 383), patte III gauche, id. — C ( X 383), tarse et ambulacre II droits, id. —
D (X 1032), ambulacre et extrémité du tarse I droit vus de dessous et obliquement.
— E (X 1360), l’ongle latéral l” (antiaxial) de l’ambulacre I droit, dessiné seul dans
l’orientation latérale de la figure A. — F (X 443), palpe droit vulatéralement. —
G (X 1344), dernier aticle du même palpe, plus grossi.
331 -
postérieur de la fossette, la même « corne » lisse, dirigée en avant
sous le même angle, et de même longueur. Cette corne est le soléni-
dion. J’ai constaté sur cette larve que le groupe z’, /î’Ç est vestigial
au tarse I, comme chez Œcosmaris, mais qu’il existe, bien développé,
au tarse II. Par ce dernier caractère, qui est probablement générique,
la larve corse s’éloigne d’ Œcosmaris et de Smaris et se rapproche
d’autres Erythroïdes, par exemple de Balaustium (fig. 2C) et d’Haupt-
mannia. Elle se rapproche aussi des Balaustiidés par la forme haute
de ses tarses I-II-III. La figure 2 G de Womersley et Southcott
fait voir cette forme, pour le tarse I, chez S. prominens.
3. Il est maintenant certain, grâce aux élevages de Southcott,
que le développement des EythroïdeS, comme celui des Trornhidions,
comporte une nymphe active unique (la deutonymphe) entre deux
nymphes calvptostatiques. Ces dernières sont qualifiées de pupes 1
par les acarologues australiens. La pupe I est la protonymphe calyp-
tostatique. Le puple II est la tritonymphe calyptostatique.
Pour Womersley et Southcott il n’est pas probable que la
pupe II existe chez Sclerosmaris prominens (5, p. 68). Remarquons
que si cette pupe manquait vraiment ce serait très exceptionnel chez
un Erythroïde. On ne pourrait étendre cette singularité, de toute
manière, au genre Smaris, car j'ai constaté, sur une calyptostase
nymphale de Smaris latreillei qui a été trouvée récemment aux
environs de Paris (G. A. Béhue, Coll.) et qui m’a été remise par
M. Marc André, que l’enveloppe exuviale de cette calyptostase
était celle de la nymphe active. Donc la calyptostase est tritonym-
phale et par conséquent c’est une pupe IL L’exuvie deutonymphale
m’a permis de déterminer l’espèce avec certitude.
4. Les larves d’Erythroïdes n’ont pas d’uropore (ou d’anus).
Sur ce point les observations de Southcott (4, p. 8) et les miennes
(1, p. 11) s’accordent entièrement.
5. Bien que le genre larvaire Bochartia Oud. ait été soupçonné
depuis longtemps de correspondre à Erylhraeus, la preuve n’avait
pas été faite encore qu’il en était bien ainsi. Southcott nous apporte
la preuve par ses élevages (4, p. 25 à 41).
6. Le genre larvaire Hauptmannia Oud. est supposé par South-
cott (3, p. 173, et 4, p. 7) appartenir aux Smarisidés et probable-
ment à Hirstiosoma Wom., c’est-à-dire à Smaris Latr. J’ai dit
plus haut qu’il correspond à un tout autre groupe d’adultes, celui du
Belaustium rhopalicus d’OuDF.M ans 1913.
7. D’après les observations de Southcott le parasitisme (aux
dépens d’ Arthropodes) est quasi général chez les larves d’Eythroïdes.
Les seuls ,cas douteux seraient ceux des larves qui n’ont pu être
élevées parce qu’elles ont toujours refusé d’attaquer des proies. Les
1. Pupe veut dire autre chose dans ma terminologie (2, p. 342, en renvoi).
— 332 —
larves de S. prominens obéissent à la règle générale et poursuivent
leur métamorphose après s’être attachées à des Psoeides.
Jusqu’ici, dans ma région, je n’ai trouvé aucune larve de Smarisidé
ou de Balaustiidé fixée à un hôte. Bien entendu cela ne démontre
pas l’absence de parasitisme. Le temps de fixation est peut-être court
et l’hôte a pu échapper à l’examen. Nous pouvons cependant
affirmer que le parasitisme larvaire n’est pas constant chez les
Erythroïdes, et même que cette superfamille contient des espèces
végétariennes puisque Balaustium florale, aussi hien à la stase lar-
vaire qu’ensuite, s’alimente avec du pollen.
Je me permets de suggérer, à ce propos, que les larves ayant refusé
d’attaquer des proies dans les élevages de Southcott, celles de
Microsmaris sp. par exemple (4, p. 46), sont peut-être aussi végéta-
riennes. Il est peu probable que le cas de B. florale soit unique.
Remarquons que Southcott, pour des raisons morphologiques,
rapproche de Balaustium le genre australien M icrosmaris (qui
n’appartient pas aux Smarisidés).
Pour Hauptmannia voici mes observations. Les larves de ce genre
sont carnassières mais je ne les ai vues s’attaquer qu’à des proies
énormes. La proie est par exemple un Sminthurus vivant, quoique
immobile, peut-être étourdi par un choc. Une larve Hauptmannia
le rencontre, grimpe dessus, essaie de percer sa peau. Elle attaque
indifféremment tous les points du corps et des appendices. Si elle
réussit à un endroit, elle s’arrête et suce. La succion est manifeste
car le pharynx a des pulsations rapides qu’un éclairage convenable
permet de discerner à faible grossissement (60 diam.). Cela ne dure
que peu de temps, ordinairement une fraction de minute, au maxi-
mum un quart d’heure. La larve lâche cet endroit et en cherche un
autre. Ses mouvements sont vifs. De temps en temps elle quitte sa
victime, fait un petit tour dans le voisinage, pas loin, sans but appa-
rent, puis revient et recommence. Elle saisit même parfois le Col-
lembole par une patte, ou une antenne, le tire à elle et réussit à le
déplacer d’une fraction de millimètre.
Le manège que je viens de décrire, je l’ai vu le 21 juillet 1946, à
la suite d’une récolte au filet dans une prairie. Je l’ai vu une seconde
fois, 6 jours après, avec les mêmes détails exactement, à la suite
d’une récolte dans la même prairie. Les deux larves observées appar-
tenaient à l’espèce dite du 3e cas (1, p. 2) ou à une espèce extrême-
ment voisine. Leur corps était d’une belle couleur orangée mais il
avait pris au cours du repas, temporairement sans doute, une teinte
grise et trouble. A aucun moment je n’ai vu ces larves en attitude
de parasite, c’est-à-dire fixées à leur proie par le seul capitulum et
tenant leurs pattes immobiles et ramenées en arrière contre leur
corps.
8. Pour définir B. florale à la stase larvaire je donne ici par antici-
333 —
pation, en attendant d’autres figures et une description détaillée,
les figures 1 et 2, lesquelles sont dessinées d’après des exemplaires
recueillis en avril 1946 aux environs de Périgueux (2, p. 337).
Les lettres portées sur ces figures ont la même signification que dans
mon mémoire principal (1). Elles ont d’ailleurs été utilisées déjà
dans ce mémoire, sauf la désignation sml de la figure 1 A. Celle-ci
représente, à droite seulement, la dépression médiolatéràle du dos
de l’hysterosoma. Sur l’animal, bien entendu, on ne voit pas une
ligne en sml. J’ai seulement marqué ainsi le fond de la dépression,
laquelle est large, plus précise sur un exemplaire très jeune ou
maigre, complètement effacée au contraire sur une larve bien repue,
et toujours beaucoup plus visible en lumière réfléchie que par
transparence.
La forme générale du corps dépend en effet à un haut degré de
l’état de plus ou moins grande réplétion et de l’âge. Au cours de la
vie l’hysterosoma grossjt en volume du simple au décuple tandis
que le proterosoma et les pattes ne changent guère. La figure 1
correspond à l’état moyen.
La séparation entre le protero- et l’hysterosoma est toujours forte
sur les côtés et nulle ventralement. Dorsalement elle existe en général
sous la forme d’un sillon très ouvert ou plutôt d’un simple change-
ment de pente, le niveau de l’hysterosoma étant plus élevé que celui
du proterosoma. Ce sillon n’est pas assez accusé pour être visible
dans l’orientation dorsale de l’acarien mais on le voit dans l’orienta-
tion latérale. Si l’exemplaire atteint le maximum de réplétion (il
passe alors à l’état pupal), il ne laisse plus voir, dans aucune orienta-
tion, la séparation dorsale. Un jeune exemplaire, au contraire,
surtout s’il a subi un temps de disette, a son protero- et son hystero-
soma fortement séparés l’un de l’autre, sur le dos, immédiatement
derrière le bouclier qui porte les bothridies, par un sillon transversal
considérable.
Sur la figure 1 B ux n’est pas l’uropore. C’est un sclérite minuscule
et sans ouverture (1, p. 11 et 12).
Sur la figure 2 on remarque la présence du groupe z’, Il £ aux
tarses I et II, non au tarse III, comme chez beaucoup d’autres
larves d’Erythroïdes. La comparaison chaetotaxique des tarses II
et III suggère que c’est le poil t’, c’est-à-dire le poil antiaxial
de la paire t du tarse III (fig. 2 B), qui est devenu au tarse II,
et par conséquent au tarse I, le poil compagnon de l’eupathidie h’.
L’animal est rouge franc (vermilion) avec les yeux rouge sombre.
Les poils sont incolores et paraissent blancs en lumière réfléchie.
Longueur : 300 à 550 p, y compris le gnathosoma.
Cette larve est très commune. Elle a certainement des rapports
avec celle que Berlese a si mal décrite sous le nom de Rhyncho-
lophus quisquiliarum (A. M. S., Ordo Prostigmata, p. 81, pl. XI)
— 334 —
et qui a été ensuite, sous le nom de Belaustium murorum, l’objet de
deux descriptions d’OuDEMANs, l’une de 1912 sans figure ( Zool .
Jahrb., supplément XIV, p. 125 et 195) et l’autre de 1916 avec des
figures extrêmement sommaires tirées de la préparation originale,
en très mauvais état, de Berlese ( Tijd . voor Entom., t. 59, p. 46,
fig. 135 à 137). Elle n’appartient cependant pas à la même espèce
comme le montre par exemple l’ongle tibial du palpe, lequel est
simple d’après le dessin d’OuDEMANs, tandis qu’il est denté chez
Balaustium florale (fig. 2 F). D’ailleurs Berlese nous dit que sa
larve est parasite sur des Aphidiens.
Bal. florale serait-il le vrai murorum ? Cela n’est pas impossible
mais nous n’en saurons rien avant longtemps et un nouveau nom
d’espèce est évidemment nécessaire.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
1. Grandjean (F.).- Etude sur les Smarisidae et quelques autres Ery-
throïdes ( Arch . Zool. expér. et génér., t. 85, fasc. 1, p. 1 à. 126, 1947).
2. Id. Observations sur les Acariens (9e série) (Bull. Mus. Hist. Nat. Paris,
2e série, t. 18, p. 337 à 344, 1946).
3. Southgott (R. V.). On the family Smarididae (Proc. Lirai. Soc. New
South Wales, t. 70, p. 173 à 178, 1945).
4. Id. Studies on Australian Erythraeidae (Proc. Lirai. Soc. New South
Wales, t. 71, p. 6 à 48, 1946).
5. Womersley (H.) et Southcott (R. V.). Notes on the Smarididae of
Australia and New Zealand (Trans. Roy. Soc. South Australia,
t. 65, p. 61 à 78, 1941).
335 —
La larve de Pseudozaena (Afrozaena) luteuS H ope
(Col. Carab. Ozaenidae)
Par Renaud Paulian
Les larves d’ Ozaenidae sont fort peu connues. En décrivant, en
1936, une larve qu'il attribuait à Plujsea setosa Chaud., Van Emden 1
a attiré 1 attention sur les caractères très particuliers qu’elle présen-
tait et montré qu’elle établissait un lien entre les Paussides et les
Caraboidea, permettant de ranger les premiers au voisinage des
seconds. Ce que confirme l’étude de la morphologie imaginale 2.
Cependant, en 1942, Van Emden 3, plaçant les Ozaenini entre les
Nebruni et les Omophronini, n’introduit pas les Paussides dans l’en-
semble ; il signale sans la décrire une larve de Paçhyteles. Par
ailleurs, Xambeu * a donné la description d’une larve de Pseudozaena
( Sphaerostylus ) Goryi Cast. de Madagascar, description reprise par
le l)r Jeannel 5. Cette description, du reste très imprécise, ne s’ap-
plique certainement pas à une larve de Pseudozaena et il n’y a par
suite aucune raison d’y voir la description d’un Ozaenidae ; la struc-
ture des urogomphes suffit à l’établir sans discussion possible.
Or, au cours d un séjour en Basse Côte d’ivoire, pendant l’été
1945, nous avons récolté deux exemplaires d’une larve d ’Adephaga,
qui se rattache nettement au type Ozaenide, tel que l’a défini Van
Emden. En tenant compte de la biologie de cette larve, et des
observations que nous avons pu faire sur la faune locale, il doit
s agir de la larve de Pseudozaena luteus Hope, espèce relativement
abondante dans toute la zone de forêt équatoriale africaine.
Cette larve (fig. 1 à 5) présente un certain nombre de caractères
remarquables. Si elle rappelle par de nombreux traits la larve de
Physea, en particulier par 1 absence d’ocelles, par la phragmose de
l’apex de l’abdomen, par la brièveté des articles distaux de la patte
terminés par deux ongles inégaux, par les nodules épineux de la
faee buccale du mentum, par l’aspect général du nasal, par la dent
proximale de la marge interne du stipe maxillaire, elle s’en distingue
1. Arb. physiol. angew . Entom., III, 1936, p. 250-256, 4 fig.
2. R. Jeannel, Faune de France, Carabiques, I, 1941.
3. Trans. R. Ent. Soc. London , XCII, 1942, p. 15.
4. Ann. Soc. linn. Lyon , LI, 1905, p. 68.
I 194FGapn if 1Empire franîais- VI- Coléoptères Carabiques de la région malgache,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
22
— 336
par plusieurs caractères qui nous paraissent importants au point de
vue systématique. La galéa maxillaire ne comporte qu’un article ;
palpes maxillaires et palpes labiaux sont longs et grêles, typiques ;
la mandibule est sensiblement plus courte et plus arquée, avec un
rétinacle plus fort. L’aspect général du corps est moins physogastre ;
la chétotaxie est sensiblement réduite ; et surtout le disque terminal
de l’abdomen est très différent : les plaques dorsales n’enclosent pas
de tubercule hémisphérique ; les plaques ventrales sont terminées
par cinq très longues digitations grêles ; l’urite X est largement
libre vers la face sternale.
Fig. 1-3. — Larve de Pseudozaena luteus Hope. — 1. Larve de profil ; 2. maxilie,
a apex de la galéa ; 3. patte antérieure.
L’analyse de ces caractères montre que la larve de Pseudozaena est
plus proche du type adéphagien normal que ne l’est la larve de
Physea ; en particulier la présence d’une ligule allongée, bisétulée,
la forme des palpes maxillaires et labiaux, s’opposent aux carac-
tères des Physea. Chez celles-ci, on peut invoquer l’influence de la
myrmécophilie pour rendre compte des çaractèrés de dégénérescence.
Par contre la présence d’un seul article galéaire doit être considérée
comme d’importance systématique réelle.
D’autre part, et puisque la larve de Pseudozaena luteus Hope est
moins dégénérée que la larve de Physea. si, comme le suppose Van
Emden, les tubercules des plaques dorsales sont homologues aux
urogomphes des autres Carahoidea, on devrait les retrouver chez
Pseudozaena. Comme il n’en est rien, nous pensons que ces tuber-
cules, qui ont peut-être une fonction glandulaire, ne peuvent pas être
mis en parallèle avec les urogomphes.
La phragmose abdominale présente aussi un réel intérêt. Chez les
Paussides, l’apex de l’abdomen forme un disque régulier, comprenant
quatre lames étroitement accolées, deux latérales, de faible taille,
une dorsale et une ventrale très grandes ; le pygopode est rejeté
ventralement derrière le disque. Cette formation considérée comme
glandulaire, a été rapprochée de la myrmécophilie1 2 de la famille. Et
si les tubercules de la plaque dorsale des larves de Physea sont glan-
dulaires, on peut être tenté d’interpréter la phragmose des Ozaenidés
comme liée à la xénophilie, puisque Physea vit dans les nids d’Atta.
Mais il surgit aussitôt une objection. Les larves de Pseudozaena luteus
vivent dans les troncs d’arbres abattus et partiellement décomposés ;
elles creusent le /bois, encore ferme, de leurs mandibules, qui ont
l’aspect des mandibules des larves phytophages d’^4 mara. Leur
existence se passe dans des galeries cylindriques dans lesquelles elles
se tiennent le plus souvent l’abdomen recourbé en arc, le disque en
contact avec la paroi supérieure. Parfois, l’abdomen se redressant,
le disque vient refermer la galerie derrière l’insecte. Dans ces gale-
ries, Pseudozaena vit seul, et nous ne l’avons jamais trouvé en com-
pagnie de Termites ou de Fourmis, ni même dans la périoecie de ces
insectes.
On ne peut alors voir dans la phragmose la trace d’une adaptation
à la xénophilie. Bien plus, par sa complexité plus grande, avec ses
longues digitations, le disque abdominal des Pseudozaena doit être
considéré comme ayant donné, par dégénérescence, chez lés xéno-
philes, les disques réguliers de Physea et des Paussides.
Considérée comme une formation caractéristique des Isochaeta
elle confirme les rapprochements proposés par R. Jeannel entre
Paussidae et Ozaenidae 2 et renforce l’isolement entre Isochaeta d’une
part, Simplicia et Limbata de l’autre. Il serait du plus haut intérêt
de connaître les larves de Trachypachyidae, de Gehringiidae et de
Metriidae, et de voir si leurs caractères larvaires coïncident avec ceux
des Ozaenides.
Enfin la constance de ces caractères chez les Isochaeta pose à
nouveau le problème de la position systématique des Cicindelidae.
Isolés, sur la foi de leurs caractères abdominaux, par Bôving et
Craighead et par Van Emden, les Cicindelidae ont été placés parmi
1. Quelques Paussides ont été récoltés avec des Termites, à Madagascar, et avec
Bellicositermes au Sénégal d’après Favarel ; mais le groupe paraît essentiellement lié
aux fourmis et particulièrement aux Pheidole.
2. Les caractères larvaires distinctifs des Paussidae sont tous (réduction des pattes,
rétinacle mandibulaire remplacé par une lacinia charnue, atrophie des appendices
céphaliques) comparables à ce qui s’observe chez d’autres xénophiles : Glyptus des
Cirabiques, Atemeles et Lomechusa des Staphylinides, et n’ont par suite aucune valeur
systématique réelle.
— 339 —
les Simplicia, entre Omophronidae et Siagonidae, par R. Jeannel,
sur la base des caractères céphaliques de la larve et des caractères
de l’adulte.
L’importance des caractères abdominaux pour définir les larves
d ’ Isochaela, le fait que ces caractères ne sont pas, malgré les appa-
rences, des caractères adaptatifs 1, permet de se demander si les
caractères abdominaux des larves de Cicindelidae sont bien exclu-
sivement adaptatifs. S’ils ne l’étaient pas, l’isolement des Cicinde-
lidae, fondé sur les caractères larvaires, serait aussi justifié que
l'isolement des Isochaeta. Il convient de rappeler à ce propos que
l’anisochaetisme des Cicindélides est relativement peu marqué,
souvent à peine reconnaissable, ce qui renforce la notion d’une
séparation entre Cicindélides et Simplicia. L’organe copulateur des
Cicindélides possède aussi des caractéristiques propres.
Conclusions
La larve de Pseudozaena luteus Hope, qui se creuse des galeries
dans le bois mort, présente des caractères confirmant la valeur du
groupement des Isochaeta et obligeant à reconsidérer l’interpréta-
tion adaptative des phragmoses abdominales dans ce groupe. Les
mœurs lignicoles de la larve expliquent le développement de la
myrmécophilie de certains genres de la famille.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
1. Il ne paraît pas possible de voir dans le disque terminal des S phaeYostylus un
organe annitif analogue à ce que montrent les Lyméxylonides larvaires.
— 340
h AMI AIRES NOUVEAUX DE L’OüEST AFRICAIN
(Col. Cerambycidae)
' Par P. Lepesme.
Auriolus., n. gen. 1
Stature médiocrement allongée, assez large, convexe. Joues assez sail-
lantes, non plus longues que les lobes inferieurs des yeux. Tubercules
antennifères largement séparés. Antennes de onze articles, moyennement
longues, le scape allongé, faiblement claviforme, lisse, sans cicatrice
apicale, le troisième article beaucoup plus long que le quatrième. Pronotum
large et transverse, régulièrement convexe, inerme sur les côtés, droit à la
base, pourvu d’un fin et net sillon très près de la base et de l’apex, celui
de la base doublé distalement d’un sillon plus fort, profond surtout sur
les côtés, élargi et dédoublé au milieu. Elytres larges, subparallèles; régu-
lièrement convexes, largement arrondis à l’apex, pourvus le long de la
suture d’un fin sillon net au côté interne. Pattes moyennement longues.
Saillie prosternale assez large, de la hauteur des hanches, tronquée presque
verticalement à son bord antérieur, surtout latéralement. Saillie mésos-
ternale tronquée verticalement en avant.
Génotype : Auriolus predisentialis, n. sp.
Genre voisin de Charissthes et de Murosternum dont il diffère
par la position des tubercules antennifères et par la forme de la saillie
prosternale.
Auriolus presidentialis, n. sp.
Fig. i. — Long. : 13 mm. — Brun-rouge luisant, garni d’une fine pubes-
cence grisâtre, le prothorax, sauf dans la région médiane antérieure du
disque, une très large bande élytrale allant du quart basal au quart apical,
interrompue dans la région suturale et sur une petite tache marginale
médiane, et le métasternum, couverts d’une courte et très dense pubes-
cence blanc-verdâtre masquant les téguments ; le scape antennaire, l’apex
des articles suivants et les pattes brun-noir luisant.
Front bombé, traversé dans toute sa longueur par une fine et très nette
carène médiane remplacée sur le vertex par un fin sillon. Lobes inférieurs
des yeux subcarrés, de la longueur des joues. Antennes atteignant à peine
le quart apical des élytres (Ç). Pronotum régulièrement convexe, le disque
lisse, indistinctement ponctué». Elytres offrant leur plus grande largeur dans
la région médiane, finement et très éparsement ponctués, les points à
peine plus fins dans la région apicale.
Type unique (Ç) dans ma collection ; Dahomey.
1 . Respectueusement dédié à M. Vincent Auriol.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
— 341 —
Poimenesperus Vilîiersi, n. sp.
Fig. 2. — Long. : 15 mm. — Allongé, parallèle, noir velouté ; une bande
longitudinale médiane progressivement élargie du bord anterieur du
pronotum au quart basal des élytres (ne couvrant pas l’écusson), un peu
rétrécie ensuite et atteignant à peine le milieu de ceux-ci, une grande
tache marginale subquadrangulaire au quart apical et une petite tache
arrondie à l’apex de chaque élytre, une étroite bande longitudinale de
chaque côté du front et du clypeus, une large bande couvrant les côtés du
Fig. 1. — Auriolus pkesidenlialis Ftc. 2. — Poimenesperus Vilîiersi
Lcpesmc. Lepesme.
thorax jusqu’à hauteur de l’épine latérale, partant du bord postérieur de
la tête et atteignant le bord postérieur du métasternum, une très petite
tache marginale aux côtés des sternites abdominaux II à IV et une tache
triangulaire plus grande de chaque côté du milieu du sternite V, enfin un
anneau médian à tous les tibias et, aux antennes, un premier anneau, très
court, couvrant l’apex et l’artiie III et la base du IV et un second, anneau
plus long couvrant l’apex du V et la base du VI, couverts d’une épaisse
pubescence soyeuse d’un blanc pur; la région médiane du métasternum, une
tache médiane sur les sternites I à V et des taches allongées obliques sur
les fémurs également garnis, mais bien moins densément, de pubescence
blanche.
Antennes un peu plus longues que le corffs. Epine latérale du pronotum
fortement recourbée en arrière, crochue. Saillie prosternale moins haute
que les hanches antérieures. Saillie mésosternale très proéminente, conique,
creusée à son bord antérieur.
Type unique au Muséum de Paris (ex 1. F. A. N.) : Côte d’ivoire,
Yapo (A. VlLLIERS, x-46).
— 342
Espèce très distincte de toutes celles décrites à ce jour, d’un dessin
tout à fait différent.
Prosopecera (Dalterus) Trossevini, n.-sp.
Fig. 3. — Long. : 9,5 mm. — Brun luisant, les élytres avec, au tiers
antérieur, une large bande transverse régulière de pubescence blanchâtre
n’atteignant pas la suture, ornée d’une petite tache discale brune, leur
moitié postérieure mouchetée de fascies blanchâtres très irrégulières, les
antennes couvertes d’une pubescence couchée semblable, mais plus
longue et clairsemée ; lobes supérieurs des yeux ceints de dense pubes-
cence jaunâtre.
Front médiocrement convexe, inerrne, les antennes environ une fois et
demie aussi longues que le corps, les articles III à Y faiblement dilatés,.
Fig. 3. Procosepera ( Dalterus ) Fig. 4. — Ijan Monoii Lepesme.
Trossevini Lepesme.
le trosième beaucoup plus long que le quatrième. Lobes inférieurs des yeux
nettement plus longs que larges, près d’une fois et demie aussi longs que les
joues. Pronotum fortement transverse, très luisant, à ponctuation très
fine et très éparse, dépourvu d’épine latérale, les côtés régulièrement
arrondis en leur milieu. Écusson semi-circulaire, légèrement transverse,
densément pubescent de jaunâtre. Elytres deux fois et demie aussi longs
que leur largeur commune à la base, très progressivement rétrécis de la
base à l’apex, avec une strie suturale peu profonde et mal délimitée laté-
ralement allant du tiers basal au tiers apical ; épaules fortement et obtusé-
ment saillantes ; toute la surface couverte de gros points espacés, à peine-
plus fins dans la région apicale.
— 343
Type ($) au Muséum de Paris (ex I. F. A. N.) : Sénégal, Bambey
(J. Risbec) ; un eotype (rf) de même provenance à l’Institut fran-
çais d’Afrique Noire de Dakar.
Trois espèces seulement de Dalterus, sur les 35, toutes africaines,
que renferme ce sous-genre, sont connues de l’Ouest africain. On les
séparera de la façon suivante :
1. Côtés du pronotum inermes Trossevini.
— Côtés du pronotum armés d’une épine 2.
2. Epine latérale du pronotum grande. Article III des antennes beau-
coup plus long que IV. Front du $ pourvu d’une longue corne bifide.
t corni/rons.
■ — Épine latérale du pronotum petite. Article III des antennes non plus
long que IV. Front du ^ inerme . : hamata.
Prosopocera (Alphitopola) vivyana, n. sp.
Long. : 13 mm. — Assez large, parallèle, brun-rougeâtre, très densément
couvert d’une pubescence claire jaune pâle, jaune-ochracé ou vert pâle
selon les régions, dessinant plus spécialement : sur le pronotum, quatre
taches arrondies jaunâtre^ cernées de vert pâle devant le sillon basal, les
deux médianes un peu plus grandes, précédées d’une bande discale trans-
verse brune glabre et luisante ; sur chaque élytre, deux larges bandes
obliques antémédiane et postmédiane n’atteignant pas la suture, séparées
par une pubescence vert clair, chacune de ces bandes constituée et accom-
pagnée secondairement de petites tache6 arrondies jaune pâle cernées de
jaune ochracé, la région suturale également pubescente de vert pâle ; les
antennes et les pattes garnies de pubescence jaune plus ou moins verdâtre.
Antennes de la longueur du corps. Lobes inférieurs des yeux nettement
plus longs que larges, une fois et demie environ aussi longs que les joues.
Pronotum sans épine latérale, à sillons antérieur et postérieur très nets,
subdroits comme dans le sous-genre Dalterus. Élytres parallèles, peu
convexes, un peu déprimés médianement, assez grossièrement et éparse-
ment ponctués, les points nettement plus fins dans la région apicale.
Type unique (Ç) dans ma collection : Cabinda, Landana (Dr No-
dier).
Cette espèce, assez différente de toutes celles décrites à ce jour,
est à ranger près de Schultzei Hintz et de Tippmanni Breun.
Prosopocera (Alphitopla) Bouteti, n. sp.
Long : 13 mm. — Allongé, étroit, brun rouge luisant ; sur le pronotum,
une assez large bande latérale plus ou moins étroitement prolongée vers sa
symétrique le long des sillons antérieur et postérieur ; sur chaque élytre,
une petite tache basale arrondie entre l’écusson et le calus huméral, une
grande tache latérale antémédiane allongée, oblique, à bord interne un
peu dentelé, n’atteignant pas et de loin la suture, une assez grande tache
latérale ovalaire au quart apical, densément couvertes de pubescence ocre
— 344 —
rougeâtre, la région apicale des élytres également marquée de pubescence
claire ; les lobes postérieurs des yeux ceints de pubescence jaune pâle.
Lobes inférieurs des yeux larges, au moins trois fois aussi longs que les
joues. Pronotum transverse, sans épine latérale, les côtés régulièrement
arrondis, à sillon antérieur fin, subdroit. Elytres progressivement rétrécis
dès la base, régulièrement et éparsement ponctués.
Type unique ((J) dans ma collection : Gabon (C. Roussel).
Proche de flavosignata Chevr. dont il diffère notamment par la
saillie mésonotale plus forte et les élytres plus rapidement rétrécis.
Ifan, n, gen .
Stature moyennement allongée. Tête large, le front fortement bosselé
et sillonné, le vertex avec un petit tubercule conique assez élevé près du
bord interne du lobe supérieur de chaque œil. Antennes assez courtes, peu
épaisses, éparsement frangées en dessous, le scape allongé, subcylindrique,
faiblement dilaté dans sa moitié distale, le troisième article un peu plus
long, de très peu plus court que le quatrième, les articles V et suivants non
spécialement aplatis latéralement. Yeux assez ^grossièrement facettés,
fortement échancrés, les lobes inférieurs subcarrés. Pronotum large,
fortement transverse, armé de chaque coté de deux tubercules élevés
situés l’un après l’autre, le postérieur plus haut et plus aigu, subépineux ;
à son bord antérieur, un très petit tubercule conique de part et d’autre du
milieu, placé juste derrière le tubercule correspondant du vertex ; le disque
avec deux bosses indistinctes de chaque côté. Élytres assez allongés,
parallèles, peu convexes sur le disque, largement arrondis ensemble à
l’apex pourvus de fascicules de poils. Saillie prosternale assez large, de la
hauteur des hanches, régulièrement arquée en avant. Saillie mésosternale
large, régulièrement arrondie à son bord antérieur. Pattes courtes, sur-
tout les postérieures. Toute la surface sans longs poils érigés.
Génotype : Ifan Monodi , n. sp.
Ce genre vient se placer entre Crossotus et Phanis. Très voisin de
ce dernier, il en diffère essentiellement par la saillie mésosternale
régulièrement arrondie à son bord antérieur et les antennes à scape
non triquêtre, à articles Y et suivants non aplatis latéralement.
Ifan Monodi, n . sp.
l;ig. 4. — Long. : Il mm. — Brun, couvert sur presque toute la surface
du corps d’une fine pubescence blanc grisâtre manquant surtout sur les
bosses de la tête et du disque du pronotum et sur le quart basilaire des
élytres, sauf dans la région suturale ;_les élytres avec, le long de la suture
et du bord latéral, de très minuscules touffes de pubescence blanche plus
dense.
Antennes n’atteignant pas tout à fait l’apex des élytres. Joues un peu
plus courtes que les lobes inférieurs des yeux. Élytres très grossièrement
ridés-réticulés dans la région basilaire, sauf au voisinage de la suture, la
i
— 345 —
ponctuation cachée partout ailleurs parla pubescence; chaque élytre avec,
au quart antérieur, sur le disque, deux fascicules costiformes de poils roux
sombre assez élevés convergeant en arrière.
Type unique au Muséum de Paris : Sénégal, Bambey (J. Risbec). /
Assez proche, différences génériques exclues, de l’unique espèce
de Plianis connue à ce jour, Pli. armicollis Frm., d’Abyssinie.
Neonitocris eulitopoides, n. sp.
Long. : 21 mm. — Très allongé et étroit, parallèle ; la tête et tout le
dessous d’un beau vert métallique, le pronotum vert doré luisant à
reflets rouge feu, l’écusson vert, ceint de pubescence blanche, les trois
premiers articles antennaires, les pattes et les élytres bleu-voilet, ces
derniers toutefois bleu-vert sombre dans la région apicale, les articles IV
à XI dès antennes noirs.
Tête large et très brève, les lobes inférieurs des yeux volumineux, sub-
hémisphériques ; un fin sillon médian sur toute sa longueur ; toute la sur-
face finement et assez densément ponctuée sauf sur le vertex qui demeure
lisse, les points plus forts et plus denses contre les lobes supérieurs des
yeux. Pronotum à peine plus long que large, régulièrement rétréci avant
la base et avant l’apex, les côtés et le disque régulièrement convexes,
lisses, avec seulement quelques fins points épars. Écusson grand, semi-
circulaire. Élytres très longs, parallèles, rétrécis dans leur région médiane,
élargis à nouveau dans la région apicale, échancrés à l’apex, l’angle suturai
et l’angle marginal épineux, toute la surface élytrale couverte de lignes
assez régulières de points enfoncés plus forts dans la région humérale,
s’atténuant jusqu’à disparaître dans la région apicale où la ponctuation
devient très fine et non sériée. Métasternum remarquablement globuleux
et convexe, lisse, garni d’une fine pubescence blanchâtre clairsemée, les
sternites abdominaux étroits et allongés, également faiblement pubescents
de blanchâtre.
Type unique au Muséum de Paris (ex I. F. A. N.) : Côte d’ivoire,
Yapo (A. Villiers, x-46).
Par une curieuse convergence, cette magnifique espèce rappelle
tout à fait, et tout autant par son coloris que par sa conformation
générale, les Cerambyciaires Callichromines du genre Eulitopus.
Laboratoire d’ Entomologie du Muséum.
346 —
Description d'un nouveau Pro.tapygidae (Thysanoures)
d'Afrique occidentale.
Par C. Delamare Deboutteville.
Au cours d’une mission en Côte d’ivoire faite en compagnie de
R. Paulian, nous avons pu faire quelques récoltes de Projapygidae.
L’espèce décrite ici provient de la forêt du Banco en Basse Côte
d’ivoire. On ne connaît jusqu’à maintenant, en Afrique occidentale
que Projapyx stylifer Cook (Nigeria, Sénégal), P. Congruens Silv.
(Guinée française, Cameroun). Symphylurinus occidentalis Silv.
(Sénégal, Côte d’Or, Nigeria). S. perceptas Silv. (Guinée française).
J’ai décrit récemment Symphylurinus éburneus ( Notes Biospeolog .,
sous presse) d’une grotte à guano de Chauve-souris, en Basse Côte
d’ivoire.
Projapyx Jeanneli, n. sp.
Station : Le Banco, 27-vi-45, dans le bois mort avec Japyx sp.
et Lepidocampa Juradii afra Silv. : 5 ex. Ç.
Diagnose : Corps jaunâtre. Chaetotaxie dorsale de la tête fine, lisse et
moins dense que celle de la tête de P. congruens Silv. Aucune des soies de
la tête n’est barbelée. Celles du thorax ne le sont pas visiblement. Labium
avec palpe plus trapu que celui de P. stylifer Cook, lobe interne (fig. 1)
avec 4 soies dont la proximale est beaucoup plus longue que les trois autres
(chez P. stylifer elles sont subégales). Antennes comme chez P. stylifer
avec 23 articles et trichobothries à 2 fovéoles. Sensilli claviforme du
7e article (fig. 2) typique du genre. Chaetotaxie tergale du thorax :
fig. 3, 4 et 5 (les poils fins n’étant pas figurés). Les macrochètes thora-
ciques sont barbelées. Quelques poils fins sur la partie médiane des pré-
tergites. Tergites abdominaux 5, 9 et 10 cf. fig. 6 et 7 avec quelques macro-
chétes portant 1 ou 2 bifurcations légères (fig. 8) tergite abdominal I avec
1+1 submédians antérieurs et 4 + 4 submédians sublatéraux, les 2e à
partir du milieu portant une trace de barbelure.
Terg. abd. 2:1+1 submedians antérieurs et 2 + 2 postérieurs, un
troisième, intermédiaire étant moins long et sans trace de barbelure,
terg. abd. 3:2 + 2 submédians antérieurs et 2 + 2 postérieurs para-
médians et paralatéraux, 2 + 2 médians non barbelés et 3 + 3 latéraux
postérieurs non barbelés. 1+1 latéràux antérieurs courts et non barbelés.
Terg. abd. 4 — 7 (fig. 6) avec 2 + 2 antérieurs submédians et 5 — 6 + 5
- -- 6 postérieurs certains étant plus courts et non barbelés.
Tibia 1 avec 6 poils claviformes et tibia 2 et 3 avec 2 poils forts distaux
(fig. 9). Griffes avec une légère dent proximale (fig. 10).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
347 —
Sternites thoraciques : fig. 11. Stérilités abdominaux 7 — 10 : fig. 12.
Slernite abdominal 1 : fig. 11 avec style et appendices à peu près de même
longueur. Styles des autres segments abdominaux : fig. 13. Quand les
macrochétes abdominaux sont barbelés ils le sont d’une façon presque
minai. — 7, tergites 9 et 10. — 8, marcrochaetes abdominaux. — 9, extrémité du tibia
postérieur. — 10, griffe de profil. — 11, face sternale de la tête au premier segment
abdominal. — 12, sternites de l’extrémité de l’abdomen. — 13, style 7. — 14, orifice
génital. — 15, griffe.
imperceptible. Lèvres de l’orifice génital avec 3 + 3 poils très courts :
fig. 14. Cerques à 14 articles, comme ceux de P. stylifer et à chaetotaxie
longue comme chez cette espèce. Article terminal identique dans les deux
espèces peut être moins évasé chez P. Jeannéli n. sp.
Affinités. — Diffère de P. congruens Silv. par la chaetotaxie du
— 348 —
tergite abd. 10, la chaetotaxie de la tête plus éparse, la dent des
griffes, la chaetotaxie des antennes et par divers détails de la chaeto-
taxie générale qui est cependant assez proche.
Diffère de P. stylifer Cook par le lobe interne du labium, la chaeto-
taxie génitale, la présence de dents aux griffes, la moindre barbelure
des macrochaetes et par divers détails.
Laboratoire d’Entomologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Delamare Deboutteville (C.), et R. Paulian, 1947. Observations sur
quelques guanobies de Côte d’ivoire. Notes biospolog. (sous presse).
Sii.vestri. 1936. Contribuzione alla eonoscenza dei Projapygidae (Insecla
Diplura). Boll. R. Lab. d'Ent. agr. Portici, XXX, p. 41-74.
- 349
Un intéressant Collembole des nids de Spermestes
RÉCOLTÉ PAR A. VlLLIERS EN COTE D’IVOIRE
Par C. Deiamabe Df.boutteville.
Les Spermestes appartiennent à la famille des Amadinidae. Ce sont
des petits passereaux qui rappellent un peu les Fringillidae, mais
dont les couleurs sont plus vives et dont le bec est souvent assez
gros. Vivant en groupes, ils sont vifs et agiles mais saccagent les
plantations. Les Amadinidae se trouvent en Afrique, en Asie méridio-
nale et en Australie mais l’immense majorité des espèces est africaine.
L’étiquette de l’envoi de M. A. Villiers ne porte que l’indication
de genre. Il est possible (?) qu’il s’agisse du Spermestes cucullata
très répandu en Gambie et en Guinée.
La capture de Collemboles appartenant au genre Entomobrya
dans les nids de Spermestes du Mont Tonkoui est fort intéressante.
On ne manquera pas de la rapprocher de captures analogues
faites par R. Pauli an et moi dans les nids de la Basse Côte d’ Ivoire.
Il semble bien que dans ces régions les diverses espèces d’ Entajno-
brya connues soient régulièrement xénophiles. On ne les rencontre
guère dans les autres biotopes.
Nos recherches d’écologie quantitative et qualitative nous ont
permis de constater que les Entomobrya et les Drepanura sont très
fidèles aux nids et que leur constance est grande.
L’cspéce décrite ici se distingue aisément de Y Entomobrya Grassei
n. sp. que nous avons trouvée dans les nids de Ploceus sp. en forêt
du Banco. «
En Europe les Entomobrya sont très nombreux dans tous les
biotopes secs.
Entomobrya inquilina, n. sp.
Station : .Mont Tonkoui, Côte d’ivoire, 20-30, ix-46, 900 à 1.200 m.
d’altitude, une dizaine d’exemplaires dans deux nids de Spermestes
(A. Villiebs).
Diagnose : Caractères généraux habituels du genre. Ainsi que chez les
Drepanura le corps est un peu plus déprimé qu'il ne l’est en général chez
les espèces européennes. La pigmentation ( fig. 5) est uniformément répartie
en granules sur tout le corps avec plus grande densité à la marge posté-
rieure des segments, principalement sur les exemplaires peu pigmentés.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
350 —
Entomobrya inquilina n. sp. 1, griffe de la troisième paire de pattes. — 2, vue dorsale.
— 3, répartition des trichobothries. — 4, mucron et région non annelée des dentes. —
5, habitus d’un exemplaire normal à pigmentation uniformément répartie. —
6, habitus d’un exemplaire à répartition pigmentaire irrégulière. 1 et 4 au même
grossisement.
Les granules pigmentaires sont brun-ocre, parfois jaunâtres ou violacés. Ils
sont plus denses au voisinage des noyaux hypodermiques. Quelques
granules bleus serrés à la base des trichobothries. Pratiquement pas de
pigment sur les pattes, à l’exception des tibiotarses qui sont bleu-foncé.
Taches oculaires noires portant 8 cornéules de grande taille, surtout les
antérieures. Tache frontale noire, taches nucales et postoculaire réunies
par de minces bandes de pigment foncé. Les deux derniers articles anten-
naires et la région distale des deux précédents portant du pigment bleu
foncé. Furca claire. De nombreux granules pigmentaires sont foncés sur
— 351 —
la face ventrale du corps. L’un des exemplaires présente des plages pig-
mentées sur le bord postérieur du quatrième segment abdominal et sur
les deux suivants, le reste de la pigmentation étant pauvre (fig. 6).
Antennes 1,75 fois plus longues que la diagonale céphalique, al : a2 :
a3 : a4 = 10 : 30 : 32 : 48 ou : 17 : 24 : 33 : 50. Rapports des divers seg-
ments du tronc pour 4 exemplaires :
6
10
15
10
8
Le mésothorax n’est pas saillant.
Trichobothries (fig. 3) abd. 2 : 2 paires : abd. 3 : 3 paires ; abd. 4 : 3 paires.
Les trichobothries sont relativement courtes et assez longuement pileuses.
Chaetotaxie du genre avec des poils tronqués sur le thorax et longs poils
non tronqués sur le 3 derniers segments abdominaux.
Furca assez courte. Manubrium sans épines, un peu plus court que les
dentes : (44 : 65). Dentes sans épines comme celles des Entombrya. Région
non annelée (fig. 4) 4 fois plus longue que le mucron, la région sans
striations est plus courte (1,5 fois la longueur du mucron). Poils frangés
sur les dentes. Mucron à 2 dents et une épine basale très nette.
Pattes à chaetotaxie normale. LTn organe trochantéral à la troisième
paire. Tibiotarse 3 plus long que le premier (comme : 42 : 77). Griffes avec
dent externe impossible à voir. Dents latérales bien détachées (fig. 2).
I dent impaire. A l’immersion on devine l’amorce d’une deuxième dent
impaire. Empodium aigu sans denticulations visibles sur l’aile postero-
interne. Ergot un peu plus long que la griffe. L’empodium plus court aux
pattes antérieures qu’aux pattes postérieures. Tibiotarse 3 : griffe 3 =*=
II : 77. Taille : 1,5 mm.
Affinités. — Parmi les espèces à coloration relativement homogène
se distingue d’JI. coerulea Schôtt du Cameroun, en particulier par la
coloration et la présence d’une épine basale au mucron. D ’E. ciliata
Bôrn de l’Argentine, elle n’a pas l’empodium cilié. D ’E. coeruleopicta
Marlier du Congo, elle diffère par la coloration, la présence d’une
épine basale, l’absence de dent externe à la griffe et l’empodiurn
qui semble plus court.
Elle semble fort voisine d ’E. Wheeleri Folsom de la Guyane anglaise
La présence d’une épine basale au mucron et la pigmentation moins
uniforme l’en séparent (on relève dans la diagnose de Folsom des
contradictions avec ses figures).
Il est intéressant de constater que VE. Wheeleri très proche de notre
espèce manifeste elle aussi de nettes tendances xenophiles et n’est
connue que des nids de la « Social beetle » Coccidotrophus socialis
Schwarz.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, l. XIX, n° 4, 1947.
23
— 352
l
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM.
Par A. Guillaumin,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
117. A propos du Bromelia maï-pouri Perr.
Ce binôme a été publié dans les Annales de la Société linnéenne
[de Paris], III, p. 89 et en tiré à part, p. 15 (1824) avec les renseigne-
ments suivants :
« B. maï-pouri Perr. Cette nouvelle espèce d’ananas provient de Cayenne ;
cinq plants ont été, comme je l’ai dit, déposés au jardin des primeurs
de Versailles. Le maï-pouri n’a point les feuilles armées de dents comme
ses congénères ; ses fruits, d’un manger fort délicat, pèsent d’ordinaire
10 kilogrammes (20 livres) et sont fort beaux. M. *) »
Ce texte prouve évidemment que ce n’est pas un Bromelia comme
le reconnaissait Perrotet lui-même puisqu’il le considérait comme
une espèce à? Ananas distincte.
Il est curieux que ce binôme, tout nomen nudum qu’il soit, mais
relevé dans V Index Kewensis ne soit pas mentionné par Mez ni dans les
Monographiae Phanerogatnarum, IX (1896), ni dans le Pflanzenreïch,
IV/32 (1935). Cela d’autant plus que si on se reporte à Gontier
(Les Ananas à fruit comestible, sans date, mais vers 1850) on constate
qu’il indique (p. 31) que le Mahi-Pourï ne serait autre que l’Ananas
de Cayenne figuré (p. 32) sous le nom de Cayenne lisse, opinion
admise par Duchartre ( Manuel des plantes, IV, p. 591, 1800), par
Mottet (traduction française du Dictionnaire d' Horticulture de
Nicholson, I, p. 147. 1892) et par Ivopp ( Les Ananas, p. 35, 1929).
Aucun échantillon n’existe dans l’herbier de Paris et la plante n’est
représentée ni en plante vivante ni en exsiccata dans les collections
si riches en Broméliacées de l’Université de Liège 2. Il ne me parait
toutefois pas contestable que c’ëst une variété df l’Ananas comosus
Merrill form. lucidus Mez.
On a dit que la var. Cayenne lisse était une mutation observée
dans une serre anglaise d’où elle aurait gagné les Açores puis la
1. M veut dire que la plante a été introduite par Perrotet à Mascareigne, c’est-à-
dire à l’île Bourbon ou la Réunion.
2. Cfr. Chevalier (Ch.) et Chevalier (Ch., fils) in Lejeunia, 1942, mémoire 2.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
353 —
Floride et la Jamaïque, ce qui est en contradiction avec l’origine
guyannaise indiquée par Perrotet pour le Maï-pouri.
118. Tillandsia dianthoidea Rossi var. grisea Guillaum. var. nov.
Si les bractées de l’inflorescence et les bractées florales sont sensible-
ment de la couleur de celles du type, les pétales, au lieu d’être d’un
bleu violacé intense (cfr. Loiseleur-.Desloxgchamps : Herbier
général de V Amateur, V, t. 304, Botanical Register, XVI,' t. 1338,
Renie horticole, LXXVII, p. 463), sont d’un gris ardoisé terne dû,
lorsqu’on regarde à la loupe, à de nombreux et minuscules points
violets sur un fond blanc sale très légèrement teinté de bleu ( Marnier ,
f. 15, 1947) qui l’avait eu de la Villa ïhuret à Antibes il va 7 ou
8 ans).
— 354 —
Le vieil herbier de Roses du Muséum.
Par A. Guillaumin,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Il existe dans l’herbier des plantes cultivées du Laboratoire de
Culture du Muséum une collection de roses dont les échantillons
sont datés de 1799 à 1811 sans que rien n’en précise l’auteur, bien
que les feuillets sur lesquels sont fixés les plantes présentent un
encadrement très spécial identique à celui des plantes récoltées par les
Forster père et fils, au cours du 2e voyage de Cook (1772-1776) et
intercalées au Laboratoire de Phanérogamie dans l’Herbier général1.
L’auteur de cet herbier devait être un spécialiste des roses puis-
qu’un spécimen de Rosa alba porte la mention : « Rosa alba deflores-
cendo rubrans ( nobis ) ».
Les étiquettes montrent qu’il était en rapports avec Cels 2,
Vilmorin 3, Beljambe, Varin 4, Pose 5 Carrière 6, Bazard 7, qui
lui ont procuré les échantillons ; il y en a de plus provenant de
Trianon, de Méréville 8, et de l’Ecole (est-ce l’Ecole de Botanique
du Muséum ?)
Du point de vue horticole, l’intérêt de cet herbier est de faire
connaître les roses cultivées il y a un siècle et demi. En tenant compte
des synonymies actuellement admises, on arrive à la liste suivante :
atropurpurea, arvensis, berberidifolia, blanda, bracteata (?), canina,
Carolina, cinnamomea, cretica, gallica, rubiginosa, semperflorens,
s pinosissima, villosa, toutes espèces à fleurs simples sauf les Cent-
1. Ce n’est pas un encadrement fait a la main comme l’herbier Pourret, mais
imprimé, d’environ 2,5 cm. de largeur avec, en haut, un pelit emplacement (pour un
numéro d’ordre) et en bas un plus grand (pour le nom de la plante), ces cadres n’ayant
jamais été utilisés.
2. Cf.ls (Jacques-Martin), 1743-1806, célèbre horticulteur à la Barrière Saint-
Jacques puis au Petit-Montrouge.
3. Probablement Vilmorin (Victoire Lévêque de), 1759-1828, ou son fils I.ouis
(1770-1862).
4. Varin (Jacques), 1740-1808 ; directeur du Jardin des Plantes de Rouen de 1776
à 1808.
5. Bosc (Louis-Auguste-Guillaume), 1759-1828, professeur de culture au Muséum
de 1825 à 1828.
6. 11 ne s’agit certainement pas de Carrière (Elie-Abel), 1818-1896, chef des pépi-
nières du Muséum.
7. On lui a dédié la variété de Rosa alba Pompon Bazard.
8. Hubert-Robert avait créé à Méréville (Seine-et-Oise), une propriété célèbre,
pour de Laborde (Jean-Joseph), fermier général guillotiné en 1794 ; on y trouvait
une remarquable collection de plantes.
Bulletin du Musévm , 2e sér’e, t. XIX, n° 4, 4947.
— 355 —
fouilles, les Provins et les Damas qui sont des races du Rosa gallica,
les Thés, les Banks, les Rugosa, les Multiflores, n’ayant pas encore
été introduits.
Un fait doit retenir l’attention : la présence du Rosier de Bengale
(Rosa semperflorens ou chinensis) ; en effet, cette espèce, intro-
duite en Angleterre en 1771, le fut en France en 1798, par Barbier.
Cela prouve que Barbier1 s’intéressait spécialement aux roses et
l’on peut se demander s’il n’est pas l’auteur de cet herbier. Cette
hypothèse serait renforcée si l’on sait que Barbier, avant de devenir
chirurgien en chef du Val-de-Grâce en 1815, y avait professé dès
1795, outre l’Anatomie et la Chirurgie, la Botanique et y avait créé
un jardin botanique avec 5 serres chaudes. Il possédait d’ailleurs un
bel herbier qu’il légua au Muséum à sa mort en 1846 et dont le fonds
était constitué par l’herbier Pourret provenant du Cabinet d’Histoire
naturelle des Loménie de Brienne1. Du point de vue botanique, il y
a lieu de remarquer qu’en plus des espèces énumérées ci-dessus se
trouvent représentées les Rosa cannabifolia, Maheka, Mundi,
Turneps et venterbica qui ne figurent ni dans l’Index kewensis ni
dans ses suppléments.
Le Rosier à feuilles de chanvre (Rosa cannabifolia) serait, d’après
Singer ( Dictionnaire des Roses, I, p. 38), un Rosa alba, mais Simon
et Cochet ( Nomenclature de tous les noms de roses, p. 3), mentionnent
cju’il y en jurait un autre qui serait un Centfeuilles moussu.
Carrière ( Revue Horticole, 1873, p. 337, fig. 31) a signalé que,
sur un pied de Rosa cannabina, était apparu un rameau ayant les
caractères du Rosa alba et ce fait a été rappelé par Bellair [L’ Hy-
bridation en Horticulture, p. 85, fig. 26). Cette chimère prouve
que c’est bien la même espèce.
D’après Singer ( l . c., I, p. 23 et II, p. 102), le Maheka ou
plutôt Bengale Maheka serait une sous-variété hybride de R. alpina
et non un Bengale. Bosc ( Encyclopédie botanique, Agriculture, VII,
p. 704, parle d’un Maheca simple qui serait une rose gallique, c’est-
à-dire un Rosa gallica.
Miller ( Dictionnaire d’ Horticulture, 8e édit., VI, p. 329), dit que
le Rosa Mundi ne serait qu’une variété du Rosier rouge, c’est-
à-dire de Rosa belgica qu’on identifie maintenant avec le Rosa
damascena.
Dumont de Courset ( Le Botaniste cultivateur, lre édition, V,
p. 352), cite le Rosa Turneps Dupont2, mais sans description, puis
1. Bonnet (Ed.). (Bull. Mus., XXII, p. 278, 1916), indique que les plantes de
Barbier étaient fixées sur des feuillets présentant un encadrement différent de celui
de l’herbier Pourret mais sans préciser.
2. J’ignore où Dupont a publié ce binôme qui ne figure pas dans la Double flore
parisienne, 2e édit., 2e partie par D[upont] pas plus que dans le Supplément ajouté
par D[uvalj.
— 356
(l. c,, 2e édit., p. 480) l’identifie aux R. fraxinifolia et R. turgida qui
sont synonymes de R. Manda. Pose (l. c., p. 704) cite le Rosier
Turneps qu’il appelle Rosa Rapa qui aurait des fleurs doubles et
serait très voisin dü R. lucida. Noisette (Manuel complet du jardi-
nier, IV, p, 495), identifie le rosier Turneps au Rosa rapa Bosc
ou R. turgida Pers., R. fraxinifolia Dum. -Cours., IL hudsoniana
Thory bien qu’ils ne paraissent pas rentrer tous dans la même
espèce/ Simon et Cochet .1. c., p. 174) disent que c’est un Rosier
cannelle (Rosa cinnamomea). Enfin Singer' (l. c., p. 16) donne une
description du Rosier Turneps et de 8 de ses variétés mais sans
l’identifier à aucune espèce botanique.
Quant au Rosa venterbica, je n’ai trouvé aucun renseignement à
son sujet.
Notules sur quelques Orchidées d’Indochine, iii 1
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
C'eisostoma Vaoherotiana Guillaum. in Bull. Soc. nat. Hort. France,
(ie séries I, p. 178 (nomen), sp. nov.
Caulis brévia, crassa. Folia disticlm, linearia, usque ad 22 cm. longs,
1,5 cm. prof unde carinata, coriacissima, apicevalde inaequaliter 2-lobata
primumque mucronata, laevia, palliae, viridia vaginis apertis. Inflorescentia,
ci rca 10 cm. longa, dimidio superiore dense ,florigera, scapo robusto, vagi-
nibus 5, bracteiformibus, valde obtusis, brunneis, bracteis ovatis, 3 mm.
longis, obtussissirnis, (loribus circa 20, jcre 2,5 cm. latis, suaveolentibus ,
sepalis petalisque apice violaceis, medio violaceo marmoratis, basi albis,
sepalis lateralibus pallidioribus ; labelli lobo medio intensius violaceo, margi-
nibus pallidiore venoso, lobis lateralibus albis, columna prater in utroque
latere linea violacea alba ; sepalis ovatis, obtusis, superiore 14 mm. X 5 mm.,
labelli lobo marginibus undulato, apice leviter emarginato, basin versus
gibboso et breviter coniceque calcarato, calcaris ore lamina minute papillosa,
retrorsum occludente, lobis lateralibus parum dislinclis ; columna brevi
(5 mm.) ; anthera acute roslrati, opercule valde convcxo, intus marginibus
laminibus 2, erosis, munilo, pollinibus globosis, profunde sulcalis, /asciqla
fere filiformi, pollinibus 2 -plo longiore, sessilibus, glandula parva ; ovario
a pedicello indistincto, albo.
Annam : Darlac (Petit) donne par M. Vacherot (f. 1407-1947).
Appartient évidemment au même groupe que le C. Poilanei.
Gagnep. et C. pilosulum Gagnep. cités dans la Flore <P Indo-Chine,
VI, p. 487 (1933) et que le C. ? Petitïaha Guillaum. décrit depuis
(Bull. Mus., 2e sér., XVII, p. .434, 1945).
1. Clr. Bull. Mus. 2? sér., XÎI, p: 351, 1940 et XVII, p. 434, 1945.
Bulletin du Muséum, 2e série, 1. XIX,
n‘
4, 1947,
L'HERBIER ET L'ŒUVRE BOTA.XIQUE DE L'ABBÉ TOUSSAINT
Par M. Df.biîay.
Le 24 octobre 1946 entrait au Laboratoire de Phanérogamie du
Muséum national d’Histoire naturelle le riche herbier de l’abbé
Toussaint 1. Cet herbier qui renferme en particulier ses récoltes
batologiques (2.700 parts environ) et bryologiques normandes, les
types de ses créations, a été offert au Muséum par Mgr Gaudbon,
évêque d’Evreux, ainsi que les manuscrits de l’abbé Toussaint
et l’exemplaire lui ayant appartenu et annoté par lui de l’ouvrage de
Sudre : Rubi europæ. L’Evêché a conservé un spécimen de chacun
des travaux imprimés de l’abbé Toussaint qui les avait également
annotés.
Toussaint explora avec soin la région andelysienne et surtout,
avec M. Hoschf.dé, les environs de Yernon, dont il a fait connaître
les remarquables richesses botaniques, publiant d’abord ses Plantes
rares des Andelys (1922) (2), catalogue qui constitue un excellent
vade-mecum pour les botanistes désirant explorer cette localité,
avec une carte où sont précisées les stations des plantes les plus rares.
Sa Flore de Yernon et de la Roche-Guyon (3) fut publiée, une
première fois en 1897, puis complétée par les plantes des Andelys,
des environs de Louviers et de Pont-deT Arche en 1935. Entre temps,
la Flore de Rouy, qui est pour les botanistes français un si important
instrument de travail, lui avait permis de réviser sérieusement ses
récoltes et d’apporter à la seconde édition des modifications et des
additions considérables. Après cette révision, par laquelle un grand
nombre durent être rejetées dans la synonymie, certaines nouveautés,
décrites dans la première édition, ont été conservées dans la seconde.
Ce sont, pour les principales :
Ranunculus Flammula L., var. scandens.
X Papaver Moneti (= P. glaucum Boiss. et Ilaus. X P. Rhoeas L.) avec
3 variétés (curieux hybride entre plante cultivée et plante indigène).
Melandryum pratense Rœhl, var. ovale.
Astragalus Monspessidanus h. var. uncinatus.
Epilobium parvijolium Rchb., var. alterniflorum.
1. Né à Caumont (5 avril 1863), l’abbé Toussaint accompli! sa carrière sacerdotale
aux Andelys, puis à Bois-Jérôme (où il se lia avec le peintre Claude Monet et enseigna
la botanique à son beau-fils, M. Hoschedé), enfin près de Louviers, à Monlaure (Eure)
qu’il desservit près de Irenle-cinq ans et où il mourut le 18 mars 11)46.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
359
Leueanthemum vulgare L., var. udicola.
X Cirsium hybridum Koch., var. spinigerum.
Ilieracium pilosella L., var. thymifolium.
Symphylum officinale L., var. rectiflorum.
X Verbascum Corbierei ( = V. Blatlaria X thapsijormc).
Ceplialanthera rubra Rich., var. albiflora.
Heleocharis palustris L., var. cœspitosus.
Panicum Crus-Galli L., var. prostratum.
Pteris Aquilina L., var. crispa.
Dans la 2e édition sont ajoutées un certain nombre de variétés
nouvelles, de valeur inégale, mais dont quelques-unes sont à retenir.
Citons :
Ranunculus diversijolius Gilib., pr. (fa) peltatus Sclir., var. gracilis.
Papaver strigosum Bœnn., var. cruciatum.
P. Lamottei Bor. ,var. gracile.
Sisymbrium officinale L., var. heterocarpum.
Stenophragma Thalianum Celak., var. erubescens.
Iberis amara L., pr. (fa) arvatica (L.), var. stenocarpa.
Viola silvestris Lamk., var. radicans.
V. hirta L., va r. floribunda.
V. tricolor L., pr. (fa) V. hortensis DC., var. atrata.
Prunus spinosa L., pr. vulgatus Ry et Cam., var. longistyla.
Galium ereclum Huds., var. glomeratum.
Ilieracium umbellatum L., var. elalum.
Ajuga vulgaris Ry, ssp. A. replans (L.), var. bilabiala Giraud, et T.
Galeopsis calcarea Schôn., var. gracillima
Stacliys officinalis Trév., var. megastachyus.
Chenopodium polyspermum L., var. pusillum.
Juncus bufonius L., var. foliosus.
Apera interrupta l'B, var. gigantea.
Melica uniflora Retz., var. argentala.
Toussaint a résumé ses études sur la flore bryologique de la région
vernonnaise dans l’Aperçu sur les museinées de Vernon (Eure) et
du Vexin (5) rédigé également avec M. Hoschedé. C’est une énumé-
ration des sphaignes, des mousses et des hépatiques récoltées dans
la région intéressée.
Montaure rie lui offrant plus les mêmes ressources floristiques
que les riches coteaux calcaires de la Seine, il entreprit en 1922 l’étude
difficile des Ronces, abondantes dans toute cette contrée forestière.
Ses nombreuses découvertes et ses études minutieuses, avec la
collaboration des rares botanistes attachés à cette étude, le Suédois
C. E. Gustafsson et notre confrère parisien M. G. Didif.r, ont
abouti à la publication d’un travail important basé sur les Rubi
Europæ de Sudre (8).
Dans cet ouvrage, l’Abbé Toussaint a donné un catalogue des
— 360
Ronces trouvées dans les deux départements de l’Eure et de la Seine-
Inférieure, reprenant les citations des localités de ces départements
donnée^ dans les Rubi Europæ, y ajoutant ses importantes récoltes
dans la région de Montaure et de Pont-dé-F Arche, dans lés environs
de Rouen et d’Elbeuf et les récoltes vues par lui de quelques confrères
haut-normands. Ce catalogue est accompagné de tableaux synop-
tiques pour les espèces et les sous-espèces. 11 comporte l’énoncé de
près de 200 espèces et sous-espèces, la description de 23 variétés
nouvelles et de près de 150 hybrides nouveaux, signés par l’auteur
seul ou avec ses éminents collaborateurs. Contribution importante à
la connaissance des Ronces françaises, cet ouvrage met en évidence
combien des recherches et des études dans toutes les contrées de notre
pays s’imposent avant qu’en soit bien connue la flore batologique.
L’abbé Toussaint a laissé également une ébauche manuscrite
d’un travail analogue sur les Ronces de l’Ouest de la France,
d’après les récoltes de notre confrère M. J. Charbier, puis un manus-
crit sur les Rubus français au-dessus de la Loire jusqu’au Nord
(4 cahiers, 115 pages) dans lequel il reproduit toutes les indications
géographiques de Sudre, les siennes propres et note des découvertes
de botanistes dans la région parisienne L
La large érudition de A. Toussaint lui permit d’entreprendre,
outre ses recherches sur le terrain, d’importantes études générales.
Dans une Etude étymologique sur les flores normande et pari-
sienne (6), il a donné, pour les genres et espèces de ces deux flores,
l’étymologie des noms botaniques et des divers noms vulgaires,
notamment ceux employés en Normandie. C’est le résultat d’une
compilation minutieuse des auteurs grecs, latins et de divers bota-
nistes depuis Dodoncei, Mattiiioue jusqu’à Asa Gray : ouvrage
précieux, par conséquent, en matière de philologie botanique.
Les Flores comparées Europe et Amérique N. E. (7) constituent
une comparaison quantitative entre les flores européenne et fran-
çaise d’une part, les flores de deux surfaces à peu près équivalentes
à celles-ci et de même latitude, choisies dans la région N. E. du
continent américain (entre les parallèles 36 et 70 (Nord) d’autre
part ; l’auteur compare, famille par famille, puis genre par genre, le
nombre des espèces dans les deux continents. Il cite en outre les
espèces communes aux deux régions considérées, puis les espèces de
l'une d’elles cultivées dans l’autre. 11 reproduit enfin quelques
courtes descriptions. Cette longue statistique a été rédigée sur la
1. Nous devons, à la vérité de dire que Toussaint nous a attribué dans ce travail
manuscrit, sans aucun motif explicable, certaines descriptions de, nouveautés, notam-
ment d’hybrides, dont il est Tunique descripteur. Nous déclarons d’ailleurs qu’à ce
jour, nous ne nous sommes autorisés à signer aucune description de types ou d’hybrides
nouveaux de Ronces et que nous ne devons conserver que la seule responsabilité de
découvreur. Certaines localités sont aussi 'inexactement attribuées;
— 361 —
base des principales flores suivantes : pour l’Europe, le Gonspectus
de Nyman et la Flore de Rouy, pour l’Amérique du Nord la Flore
de Britton et la Flore canadienne de l’Abbé Brunet. Les indica-
tions comparatives générales sont données dans une introduction
d’une douzaine de pages.
Signalons encore que les indications manuscrites que Toussaint
consigna sur ses livres et ses notes imprimées (conservés au Petit
Séminaire de Pacy-sur-Eure) sont des références à son herbier
ou à ses travaux antérieurs qui n’ajoutent rien à son œuvre si
importante en batologie. Récemment, ses travaux ont encore été
utilisés par Ake Gustaffson x, fils du grand spécialiste en Ru bus,
G. E. Gustaffson, collaborateur de Toussaint.
Principaux travaux de l’abbé Toussaint.
[1] Notice sur quelques stations de plantes aux environs de Rouen vers
là fin du xvme siècle (Bull. Soc. Amis des' Sc. nat. Rouen, 1er sem.
1890, p. 81-93).
[2] Plantes 'rares des Andelys ( Id ., ler sem. 1892, _p. 65-107).
[3] Flore de Vernon et de la Roché-Guyon (en coll. avec J. -B. Hoschedé).
Id., 1er et 2e sem. 1897, p. 103-308), rééditée en 1935 (Id., année
1934-35, p. 207-353) sous le titre de Flore de Vernon et de la
Roche-Guyon et Plantes rares des Andelys, avec additions com-
prenant les plantes intéressantes des environs de Bouviers et de
Pont-de-1’ Arche.
[4] Abrégé analytique de l’étude de Clavaud sur le genre « Prunus » (en
collaboration avec Hoschedé). Id., 1er sem. 1898, p. 79-87).
[5] Aperçu sur les muscinées de Vernon (Eure) et du Vexin, in Le Monde
des Plantes, 1898, p. 157-164.
[6] Etude étymologique sur les flores normande et parisienne (Id.
an. 1905).
[7] Europe et Amérique Nord-Est - Flores comparées (Id., 1er sem.
1909, p. 109-434 et 1910, p. 95-414).
[8] Ronces de l’Eure et de la Seine-Inférieure (en coll. avec, Gustafsson)
(Id., 1930-31, p. 131-259).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1 . Gustaffson (Ake). The Gëncsis of the European Blackberry Flora. Lunds Uni -
versitets Arskrijt, 1943. N. F. Ard. 2, Bd 39, n. G, 200 p-, 22 fîg. (Travail rédigé en
anglais).
Classification des Apocynacées. vii. Genre Aspidosperma
Par M. Pichon.
Tel qu’il est compris ici, le genre Aspidosperma compte une cen-
taine d’espèces croissant en Amérique tropicale et subtropicale.
Conservé par Markgraf (5), le genre Paralyxia ne diffère des
Aspidosperma que par les carpelles concrescents dans toute la région
axiale. Tous les autres caractères sont ceux des Aspidosperma, même
les plus particuliers (pilosité sous-staminale, pollen, clavoneule). Une
différence unique ne saurait être générique ; personne d’ailleurs ne
conteste l’unité du genre Rauvolfia, ou coexistent des espèces à
carpelles libres et des espèces à carpelles soudés le long de l’axe.
Il faut enfin remarquer que les carpelles des autres Aspidosperma
ne sont pas complètement libres, mais toujours brièvement connés
à la base.
Le cas est le même pour le genre Laxoplumeria et, bien que n’avant
pas vu la plante, nous n’hésitons pas à en faire un Aspidosperma. Les
carpelles sont ici complètement soudés en ovaire entier. Les' ovules
sont 6-sériés dans chaque carpelle, caractère exceptionnel dans le
genre.
La subdivision du genre en deux séries, telle que la propose
Schumann (3, pp. 141-142), est trop simpliste, car le caractère utilisé
(longueur relative des lobes de la corolle) sépare les unes des autres ,
des espèces très voisines (celles de notre série Crassituba par exemple).
Il n’y a pas lieu de distinguer des sections dans un genre aussi
homogène ; mais on peut répartir les espèces en une douzaine de
séries, de la façon suivante :
1. Feuilles spiralées, inermes.
2. Tube de la corolle sans angles, à parois non ou peu épaissies (sauf
parfois à la gorge, ou en anneau sous-staminal). Lobes ^ larges.
3. Longueur des lobes de la corolle supre aux 3/4 de celle du tube
(rapport : 0,8 à 3,3).
4. Tube de la corolle de 1,5-5 mm. de long.
5. Carpelles très brièv1 2 3 4 5 6 7 connés à la base, libres au-dessus.
Ovules 2-4-sériés.
6. Corolle glabre en dehors, ou rar* (A. Rojasii) portant quel-
ques poils au sommet du tube ; gorge et lobes glabres en
dedans.
7. Corolle à lobes 2 fois à 2 fois 1/2 plus longs que le tube
Ovules 4-sériés Tetrasticha^
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
363
7’. Corolle à lobes moins do 1 fois 2/3 plus longs que le
tube. Ovules 2-sériés Glabriflora.
6’. Corolle à tube entièr* pubescent ou velu en dehors ; gorge
ou base des lobes poilue en dedans.
8. Fleurs petites (tube de la corolle 1,5-4 mm. ; lobes
3 -G mm. ) Plliflora.
8’. Fleurs plus grandes (tube de la corolle 4,3-5 mm. ;
lobes 7-17 mm.) Macrolooa.
5’. Carpelles entier1 soudés. Ovules 6-séries Laxo plume ria
Tessmannii, § nov. ?
4’. Tube de la corolle de 6-13 mm. de long.
9. Carpelles très brièv* concrescents à la base, libres au-dessus.
Ovules 4-sériés Macrantha.
9’. Carpelles soudés jusqu’au sommet le long de l’axe. Ovules
2-sériés Hemisynearpa
3’. Longueur des lobes de la corolle infre aux 3/4 de celle du tube
(rapport : 0,2 à 0,7).
10. Ovules 3-4-sériés Laevifolla.
10’. Ovules 2-sériés.
11. Limbe à réseau non saillant, ou saillant seul* en dessus.
Microloba.
11’. Limbe à réseau saillant sur les deux faces Retlculata.
2’. Tube de la corolle à 5 angles, à parois fort* épaissies sauf à la base.
Lobes très étroits, linéaires Crassituba.
1 ’. Feuilles opposées et verticillées, terminées en pointe acérée. Pungentia.
§ Tetrasticha nov.
Folia spir aliter inserta, inermia , reticulo non prominulo. Corolla extus
glaberrirna, lubo tereli, 1,9-2, 5 mm., intus infra stamina fere ab imo piloso,
parielibus non nisi ad fauces incrassatis, faucibus lobisque intus glaberrimis,
lobis latiusculis, 4,5-5 mm. longis, tubo ratione 2-2,5 longioribus. Carpella
praeter basin libéra, ovulis 12-20 quadriserialis.
3 ou 4 esp. — Etudiées : A lagoënse M. Arg., A. multiflorum
A.DC. — Non vues : A. subumbellatum Kuhlm. et probablement
A. laxiflorum Kuh’m.
§ Glabriflora nov.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo non prominulo. Corolla extus
glabra rarius [in A. Rojasii) ad apicem tubi parce pilosa, tubo tereli, 2-4 mm.,
intus infra stamina fere ab imo piloso, parielibus non nisi ad fauces incras-
satis, faucibus lobisque intus glaberrimis, lobis latiusculis, 3, 3-4, 7 mm. longis,
tubo ratione 1,2-1, 6 longioribus. Carpella praeter basin libéra, ooulis
4-10 biseriatis.
4 esp. — Etudiées : A. cylindrocarpon M. Arg., A. Rojasii Hassler,
A. argenteum M. Arg. — Non vue : A. acreanum Mgf.
§ Piliflora nov.
— Gen. Aspidosperma Mart. et Zucc.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo supra sallem non prominulo.
Corolla exlus lubo toto pilosa, lobis glabris vel jere glabris, tubo tereli,
1,5-4 mm., intus infra stamina fere ab imo piloso, parietibus non nisi ad
fauces incrassatis, faucibus imisve lobis intus pilosis, lobis intus praeterea
glabris, latiusculis, 3-6 mm. longis, tubo rations 0,8-2 longioribus vel parum
brevioribus. Carpella praeter basin libéra, ovulis 8-12 biseriatis.
9 ou 10 esp. — Etudiées : A. tomentosum Mart., A. dasycarpon
A.DC., A. Ililarianum M. Arg., A. camporum M. Arg., A. Gome-
zianum A. DC. — Non vues : A. pallidiflorum M. Arg., A. lariatum
(O. K.) Malme, A. obscurum M. Arg., A. rauwolfioides Mgf. et peut-
être A. pruinosum Mgf.
§ Macroloba K. Sch.
in Engler et Prantl, Nat. Pflanzenfam. , IV, ii (1895), p. 141 (« Macro-
lobii »), ementl.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo non prominulo. Corolla exlus
lubo tantum vel tubo praeserlim pilosa, tubo tereti, 4,3-5 mm., intus infra
stamina fere ab imo piloso, parietibus non nisi ad fauces incrassatis, fauci-
bus imisve lobis intus pilosis, lobis intus praeterea glabris, latiusculis,
7-17 mm. longis, tubo ratione 1,6-3, 3 longioribus. Carpella praeter basin
libéra, ovulis 8-10 biseriatis.
4 esp. — Etudiées : A. pyrijolium Mart., A. guaraniticurn Malme,
A. populifolium A. DC. — Non vue : A. refractum Mart.
§ nov. ?
1 esp., non vue : Laxoplumeria Tessmannii Mgf.
§ Macrantha nov.
— Gen. Coutinia Vell.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo supra sallem non prominulo:
Corolla e.xtus tota vel lubo praeserlim villosa, tubo tereti, 6-13 mm., intus
infra stamina procul ab imo piloso, rarius fere ab imo piloso [in A. inundato)
vel glabro (in A. platyphyllo et A. Snethlagei), parietibus non nisi ad'fauces
nunc etiam infra stamina annulatim incrassatis, lobis intus glabris vel imis
tantum pilosis, latis, 6-15 mm. longis, tubo ratione 0,8-2 longioribus parumve
brevioribus. Carpella praeter basin libéra, ovulis 20^-24 quadriseriatis.
9 ou 10 esp. — Etudiées : A. inundatum Ducke, .4. ramiflorum
M. Arg., A. verbascifolium M. Arg., A. macrocarpon Mart., A. Duckéi,
Huber, A. Gardneri M. Ar g., A. platyphyllum M. Arg. — Vue mais non
étudiée : A. Martii Manso. - — Non vues : A. illustre (V.ell.) Kuhlm. et
Piraja et peut-être A. Snethlagei Mgf. (bien que les ovules en soient
décrits comme bisériés).
365
Série bien caractérisée par ses grandes fleurs densément tomen-
teuses et dont le tube tend à devenir glabre en dedans. L’indument
infrastaminal de VA. inundatum est celui des autres Aspidosperma
(poils tapissant l’intérieur du tube presque jusqu’à la base et de
plus en plus courts vers le bas, les inférieurs papilliformes) ; celui
de Y A. raxniflorum a la même structure, mais, ménage une zone
basale glabre assez large ; celui des A. verbascifolium, macrocarpon
et Duckei se réduit à quelques longs , poils sous-staminaux localisés
dans une zone étroite ; enfin celui des A. Gardneri et platyphyllum
est inexistant. Glabres en dedans chez les A. macrocarpon et platy-
phyllum, les lobes portent quelques poils à la base de la face interne
chez les _ 1 . inundatum, ramiflorum, verbascifolium, Duckei et Gard-
neri. La corolle est ornée d’un épaisissement sous-staminal annulaire
chez les A. verbascifolium, macrocarpon et Gardneri. Le cal, toujours
très gros, est plissotté transversalement chez VA. macrocarpon.
§ Hemisyncarpa nov.
— Gen. Paralyxia H. Bn.
Folia non visa, spiraliter inserta. Corolla extus tubo pilosa, lubo tereli,
8 mm., intus infra stamina fere ab imo piloso, partietibus noti nisi ad fauces
incrassatis, fauçibus pilosis, lobis intus glabris, latiuscidis, 11,5 mm. longis,
tubo ratione 1,4 longioribus. Carpella secus axin usque ad apicehi connata,
marginibus tamen praeter basin libéra, ovulis 4 biseriatis.
1 esp., étudiée : A. macrophyllum M. Arg.
Cal fortement épaissi et plissotté en travers.
§ Laevifolia nov.
Folia spiraliter inserta, inérmia, rèticulo saepissime non prominulo (in
A. eburneo tamen utrinque prominulo) . Corolla extus uniformiter vel tubo
praeserlim pilosa, tubo tereti, 2,2-7 mm., intus infra stamina fere ab imo
piloso, parietis non nisi ad fauces incrassatis, lobis intus glabris rarius
(in A. discolori, A. Carapanauba et A. excelso) imis vel dimidio inferiore
tantum pilosis, latiusculis, 0, 6-3,5 mm, longis, tubo ratione 0,25-0,7 brevio-
ribus. Carpella praeter basin libéra, ovulis 11-22 quadriseriatis rarius (in
A. aui'iculato) triseriatis.
10-13 esp., pouvant se répartir en deux groupes :
1° Limbes plans. — étudiées : A. nitidum Benth. ex M. Arg.,
A. excelsum Benth., A. eburneum Ail. ex Sald. Non vues, dou-
teuses, : A. longipetiolatum Kuhlm., A. aquaticum Ducke et
A. compact inervium Kuhlm.
2° Limbes repliés en dessous de chaque côté à la base. — Etudiées :
A. discolor A. DC,, A. auriculatum Mgf.,- 'A. oblongum A. DC.,
A. Carapanauba nom. nov. ( Geissospermum excelsum Kuhlm., non
Aspidosperma excelsum Benth.)..— Non vues : A. salgadense. Mgf.,
A. acanthocarpum Mgf., A. Kuhlmannii Mgf. — Groupe revu, récem-
ment par Markgraf (4, pp. 553-555)i
— 366
Cal un peu plissotté en travers chez 1C4. discolor.
Le Geissospçrmum excelsum, par sa corolle à lobes tordus à gauche,
est un Aspidosperma, à peine aberrant par son gros pollen de (50-)
56-60 (x de diamètre (contre 23-47 jx chez les autres espèces). Les
fleurs de cette espèce sont beaucoup plus grandes (tube de 7 mm.)
que celles des autres espèces de la série (tube de 2,2-5 mm..).
§ Microloba K. Sch.
in Engler et Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 142 (« Micro-
jobii »), emend.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo subtics saltem non prominulo.
Corolla extus uniformiter vel tubo praesertim pilosa, tubo tereti, 2, 8-5, 5 mm.,
intus infra stamina fere ab imo piloso, parietibus non nisi ad fauces incras-
satis, lobis intus totis rarius ( in A. Sellowii) imis tantum pilosis, latiusculis,
1-2,5 mm. longis, tubo ratione 0,2-0, 7 brevioribus. Carpella praeter basin
libéra, ovulis 6-14 biseriatis.
16 esp., pouvant se répartir en deux groupes :
1° Cymes à indûment blanchâtre. — Etudiées : .4. olivaceum
M. Arg., .4 . australe M. Arg., A. Quirandy Hassler, .4. subincanum
Marti, A. Vargasii A. DC., .4. Chodati Hassler. — Non vues :
A. bello-horizontinum Alv. Silv., ,4. occidentale Malme (1927),
A. occidentale Mgf. (1940) 1 non Malme.
2° Cymes à indûment roux. — Etudiées : A. Sellowii M. Arg.,
A. pyricollum M. Arg., A- parvifolium A. DC., ,4. ingratum K. Sch.,
A. Warmihgii M. Arg. — Vue mais non étudiée : A. Riedelii M. Arg.
— Non vue : .4. Ulei Mgf.
§ Reticulata nov.
— - Gen. Thyroma Miers.
Folia spiraliter inserta, inermia, lamina utrinque prominule reticulata.
Corolla extus glabra vel lobis densius quam tubo rarius (in A. polyneuro et
interdum in A. Lhotzkiano) tubo densius quam lobis pilosa, tubo tereti,
2,7-5 mm., intus infra stamina fere ab imo rarius procul ab imo piloso,
parietis non nisi ad fauces incrassatis, lobis intus glabris rarius (in A. di-
spermo) imis tantum pilosulis vel (interdum in A. Lhotzkiano) totis
pilosis, latiusculis, 0,8-1, 7 mm. longis, tubo ratione 0,25-0,5 brevioribus.
Carpella praeter basin libéra, ovulis 2-10 biseriatis.
11 esp. — Etudiées : A. decipiens M. Arg., A. ellipticum Rusbÿ
(« elliptica »), A Peroba Ail. ex Sald., A. polyneuron M. Arg., A. Lhotz-
kianum M. Arg., A. dispermum M. Arg. — Vue mais non étudiée :
A. Cuspa (H. B. K.) Blake ex Pittier. — Non vues : A. domingense
Urb., A. Dugandii Standley, A. venosum M. Arg., A. Woronovii
Standley.
1. Espèce q :i, si clic est bonne, devra changer de nom.
— 367
L’indument infrastaminal du tube de la corolle ne commence
qu’assez loin de la base chez A. Peroba et parfois chez A. IJiotz-
kianum.
La fleur de cette dernière espèce paraît être extrêmement variable,
à en juger par les différences observées entre les deux échantillons
analysés :
Glaziou 11185. - — Corolle glabre en dehors, glabre en dedans à la
base sur une zone assez large et complètement glabre au-dessus des
étamines. Pollen ellipsoïdal, à 5 plis profonds. Ovaire glabre, à car-
pelles 4-ovulés.
Allemao 968. — Corolle pubescente en dehors (densément sur le
tube, lâchement sur les lobes), pubescente en dedans presque dès
la base et lâchement poilue au-dessus des étamines. Pollen subglo-
buleux, à 5 plis très peu apparents. Ovaire velu, à carpelles 10-ovulés.
Peut-être sont-ce là deux espèces distinctes, bien que le port soit
identique jusque dans les moindres détails.
On constatera, en comparant les diagnoses données ci-dessus, que
les séries Laevijolia, Microloba et Reticulata peuvent se reconnaître,
à quelques exceptions près, par la répartition de l’indument sur les
diverses parties de la corolle.
§ Crassituba nov.
- — Gen. Macaglia Rich. ex Vahl. — Gen. Ostreocarpus Ricli. ex Endl.
— - Gen. Ostreocarpum seu Oslreocarpon Rich., in sclied.
Folia spiraliter inserta, inermia, reticulo non vol obscure prominulo.
Corolla extus glaberrima, tubo prominule pentagono, 2,5-7 mm., intus infra
stamina procul ab imo rarius fere ab imo piloso, parietibus fere a basi valde
incrassatis, lobis intus glabris rarius (in A. leucocymoso) ima basi tantum
pilosulis, auguste linearibus, 1, 9-5,2 mm. longis, tubo ratione 0,4-1, 7 bre-
vioribus vel longioribus. Carpella praeter basin libéra, ovulis 16-32 quadrise-
riatis 1.
12 esp. — Etudiées : A. melanocalyx M. Arg., A. leucumelanum
M. Arg., A. leucocymosum Kuhlm., A. album (Valh) R. Ben. -,
A. eteanum Mgf., A. nobile M, Arg., A. desmanthum Benth. ex M. Arg.
— Non vues : A. rnegalocarpon M. Arg., A. Steinbachii Mgf.,
A. Woodsonianmn Mgf., A. centrale Mgf., A. Sandwithianum Mgf.
— Groupe revu récemment par Markgraf (4, pp. 555-561).
Une des séries les mieux caractérisées, qui mériterait peut-être
d’acquérir le rang de section. Le cal est toujours plissotté transver-
1. Meme, d’après nos analyses, chez IM. leücocymosum , où Markgraf (4, p. 558),
sous le nom d’M. leucoslachys, les décrit comme biscriés.
2. Synonymie : A. album (Vahl) R. Ben. (1931) ; Macaulia alba Vahl (1810) ;
A. Spruceanum Benth. ex M. Arg. (1860) ; A. igapoanum Mgf. (1935) ; Ostreocarpum
seu Oslreocarpon albicans Rich., in sclied. — L’identité de Macaglia alba n’avait
pas été établie jusqu’à ce jour.
Bulletin du Muséum, 2e série, é. XIX, n° 4, 1947. 24
f
— 368 —
salement et les étamines sont constamment insérées peu au-dessus
du milieu du tube de la corolle. L’indument infrastaminal commence
presque dès la base du tube chez les .4. eteanum et desmanthum, plus
haut chez les autres espèces étudiées. ,
§ Pungentia nov.
Folia pro majore parte verticillata, oppositis nonnullis intermixtis, in
apiculum pungentem desinentia, reticulo non prominulo. Corolla extus gla-
berrima, lubo tereli, 2, 5-3, 5 mm., iritus injra stamind procul ab imo piloso,
parietibus non nisi ad fauces incrassatis, faucibus lobisque intus glaberrimis,
lobis latiusculis, 2,8-4 mm. longis, tubo ratione 0,8-1, 6 longioribus vel brevio-
ribus. Carpella praeter basin libéra, ovulis ^ 38 quadriseriatis.
2 esp. — Etudiées : A. Quebracho-blanco Sehltd. — Non vue :
A. Ilorco-kebracho Speg. — - Groupe revu récemment par Mark-
GRAF (6).
Espèces non classées :
1° Fleurs ou corolles inconnues. — Vues : A. pachypterum M. Arg.,
A. verruculosum M. Arg. — Non vues : A. bicolor Mart., A. latisi-
liquum (Poir.) A.DC. (« latisiliqua » ; gen. Peltosperrnum DC.),
A. Pohlianum M. Arg., A. brevifolium Rusby (« brevi folia »), A. Cur-
ranii Standley.
2° Diagnose non vue. — A. rigidum Rusby, A. cruentum Woodson,
A. Lundellianurn Woodsen, A. Clerceanum lljin et Kraschen.
3° Nomina nuda. — A. sanguinale II. H. Rartlett, A. sanguineum
H. H. Bartlett.
4° Diagnose insuffisante. — A. Matudai Lundell ; Geissosper-
mum(?) myristicifolium Mgf., espèce qui, par sa corolle à lobes
tordus à gauche, est presque certainement un Aspidospernia.
Espèces exclues :
1° A. Condylocarpon M. Arg. (1860) = Diploryhnchus mossambi-
censis Benth. (1881) = Neurolobium cymosum H. Bn. (1888) = Diplo-
rhynchus Condylocarpon (M. Arg.) comb. nov. — Müller (1, p. 55)
indique, pour son Aspidosperrna Condylocarpon : « Habitat circa
Para » ; le type porte en réalité deux étiquettes, sur l’une desquelles
on lit « Pafa » (mot dont le sens nous échappe, et que Müller a
pris pour Para), et sur l’autre : « Quicongo vulg. ; hab. Quirengue »
(localité que nous n’avons pu situer, mais qui se trouve évidemment
soit en Angola, soit en Afrique Orientale Portugaise). Quant au type
du Neurolobium cymosum sur l’origine duquel Bâillon (2, p. 749)
avait déjà des doutes, il porte la mention «Brésil» sur une étiquette
verte que M. F. Pellegrin, spécialiste de la flore africaine, nous
dit caractéristique des échantillons provenant de l’Angola. Müller
écrivait, au sujet de son Aspidosperrna Condylocarpon : « A reliquis
speciebus hujus generis praeter A. anomalum 1 recedit foliis oppo-
sitis,sed tamen praeter hanc differentias genericas in floribus invenire
haud potui » (1, p. 56). Les Diplorhynchus diffèrent pourtant des
Aspidosperma par plusieurs caractères floraux bien nets : anthères
à sacs extérieurs dépassant les intérieurs à la base et à lobes basi-
laires pleins et stériles, filets carénés dorsalement, pollen à 3 pores
et sans plis, stigmate conique (à base large).
2° A. tuberculatum (Vahl) R. Ben. (1931) = Macaglia tuberculata
Vahl (1810) = Ochrosia sandwicensis A.DC. (1844) = Macaglia
tuberculosa Rich., in sched. = Ostreocarpum tuberculosum Rich., in
sched. = Ochrosia tuberculata (Yahl) comb. nov. — C’est une
espèce endémique des Hawaï. C’est évidemment par erreur que le
type de Vahl ( Richard , sans n°), en fleurs, est étiqueté : « in sylvis
Guyanae ».
Laboratoire de Phanérottamie du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. Muller Argoviensis (J.) : Apocynaceae ; in C. F. P. de Martius,
Flora Brasiliensis, VI, i (1860b PP- 1-196.
2. Bâillon (H.) : Types nouveaux d’Apocynacées ; in Bull. mens. Soc.
Linn. Paris, I (1888), pp. 747-752.
3. Schumann (K.) : Apocynaceae ; in A. Engler et K. Prantl, Die
Natürlichen Pflanzenfamilien, IV, ii (1895), pp. 109-189.
4. Markgraf (F.) : Neue Apocynaceen aus Südamerika, VI ; in Notiz-
blatt des Bolanischen Gartens und Muséums zu Berlin-Dahlem,
XII (1935), pp. 553-561.
5. Markgraf (F.) : Die Gattung Paralyxia Baill. ; ibid., XIII (1937),
pp. 456-459.
6. Markgraf (F.) : Der Formenkreis von Aspidosperma Quebraclio-blanco
Schltd. ; ibid., XIII (1937), pp. 464-467.
I. Espèce qui forme aujourd’hui un genre particulier, Microplumeria ÏI. Bn.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
24
— 370
Sur les Névroptéridées et sur la répartition
STRATI GRAPHIQUE I)E LEURS PRINCIPALES ESPÈCES
Par A. Loubière,
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Les Névroptéridées appartiennent presque toutes aux flores les
plus anciennes et forment un groupe naturel, comprenant les frondes
fîlicoïdes à folioles très étranglées à leur base, à contour habituelle-
ment entier ou faiblement échancré, à nervures nombreuses rayon-
nant du point d’insertion, ou se détachant latéralement de la
nervure médiane, s’il y en a une, et se divisant, sous des angles
aigus, par une série de dichotomies successives.
Dans le cas où la pinnule présente une nervation rayonnante sans
nervure médiane, elles semblent se confondre quelquefois avec les
Odontoptéridées ; dans d’autres cas, où cette nervure s’allonge, on a
souvent de la peine à établir la limite entre elles et les Pécoptéridées,
dont les nervures secondaires naissent, ainsi que leurs subdivisions,
sous des angles très aigus. On peut alors s’aider de la forme des
pinnules qui, dans la plupart des Névroptéridées, sont rétrécies et
arrondies à la base, jamais décurrentes on confluentes. Quand on
parle de la forme générale des folioles, il s’agit toujours de pinnules
placées vers le milieu des frondes. Vers la base et surtout vers le
sommet, elles se modifient, de telle sorte qu’elles perdent tout à fait
leur forme normale.
Le groupe des Névroptéridées, auquel se rattachent les Nevrop-
teris et les Dictyopteris, comme types de folioles ayant une nervure
médiane, les Cardiopteris, les Archaeopteris, les Rhacopteris et les
Adiantites, comme types de folioles à nervation rayonnante sans
nervure médiane, comprend un nombre important de formes paléo-
zoïques, plus particulièrement propres à l’époque carbonifère.
Plusieurs auteurs, entres autres Sternberg, Goeppert, Eich-
waid, ont fait entrer dans le genre Nevropteris, très nettement
limité par Brongniart, des formes plus ou moins hétérogènes, qui
ne peuvent aucunement y prendre place. Ce genre qui va du Dévonien
jusque dans le Permien et se montre surtout développé dans les
couches houillères moyennes, est caractérisé par des pinnules en
cœur à la base, à bords parallèles, plus rarement convergents, à
sommet arrondi, ou quelquefois aigu, munies d’une nervure médiane
nette et de nervures secondaires nombreuses, arquées, plusieurs fois
dichotomes.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
— 371
Les N evropteris avaient des frondes de grande taille, générale-
ment tripennées, dont les rachis, souvent puissants et bifurqués,
pouvaient posséder au-dessous de celles de leurs ramifications qui
supportaient les pennes feuillées de grandes pinnules, comparables
à celles que l’on observe chez les Odontopteris. Ces pinnules spéciales,
désignées sous le nom de Cyclopteris, étaient entières, orbiculaires
ou réniformes, et se répartissaient d’une manière assez irrégulière ;
leurs nervures se distribuaient à leur intérieur d’une manière rayon-
nante.
Chez certains N evropteris, tels que le N. heterophylla Bgt., on
remarque de fréquentes bifurcations des rachis, à l’intérieur des-
quelles les pennes sont moins importantes et moins subdivisées
que les bords externes des mêmes bifurcations ; en outre, les rachis
sont dépourvus de pinnules simples entre les pennes feuillées, mais
dans celles de leurs régions où il n’existe aucune penne, ils possèdent
de grandes pinnules cycloptéroïdes.
Chez d’autres espèces, telles que le N. gigantea Sternb., les inter-
valles qui séparent les pennes sont occupés par des pinnules isolées,
semblable^ à celles des pennes elles-mêmes, comme chez les Callip-
teris et les Thinnfeldia.
Le genre Dictyopteris Gutbier 1835 (= Linopteris Presl 1838), qui
apparaît dans le Westphalien supérieur et ne dépasse pas le Permien,
comprend des frondes analogues à celles des N evropteris , mais dans
lesquelles les nervures secondaires au lieu d’être libres, s’anasto-
mosent entre elles de manière à constituer un réseau régulier : ce
mode de nervation, fréquent dans les Fougères vivantes, est plus
rare dans les espèces fossiles. Certaines de ces frondes ( Dict . Bron-
gniarlï) sont construites comme celles du N evropteris gigantea. alors
que d’autres (Dict. Germari) possèdent la même organisation que
celles du N. heterophylla.
Les frondes du genre Cardiopteris (Goeppert) Sch., particulier
à la flore de la formation houillère inférieure appelée Culm, semblent
avoir été une seule fois pinnées ; leurs folioles plus ou moins cordi-
formes, sont pourvues uniquement de nervures rayonnantes, sans
nervure principale. Ce genre, si remarquable, n’est connu jusqu’ici
que par deux ou trois espèces. Stur distingue le C. Hochstetteri du
C. frondosa. Une espèce à folioles plus petites est le C. polymorpha.
Il faut remarquer que, chez le C. frondosa, on trouve des feuilles
appartenant en toute vraisemblance à de jeunes individus, sur
lesquelles les folioles sont écartées les unes des autres et, en partie,
presque orbiculaires. Stur rapporte cette forme au C. Hochstetteri,
que l’on peut à peine distinguer spécifiquement et qui montre
parfois des folioles longues de 10 cm. et larges à la base de 8 cm.
Le genre tArchaeopteris Dawson, connu dans l’étage dévonien et
dans celui de Culm, comprend des frondes dans lequelles les pinnules
— 372 —
sont étranglées à leur base, comme celles des Sphenopteris, dont elles
sont parfois assez difficiles à distinguer. Ces pinnules sont en outre
dépourvues de nervure médiane ; leurs diverses nervures, toutes
équivalentes entre elles, naissent isolément à leurs points d’insertion
sur les rachis, et se ditribuent dans chacune d’elles d’une manière
rayonnante, en se dichotomisant une ou plusieurs fois.
Le genre Rhacopteris Schimper, limité au Dévonien et au Houiller
inférieur, se rattache de très près au précédent, tant par la forme des
folioles que par la nervation. Les pinnules, quelquefois bifurquées,
étaient dissymétriques, rétrécies en coin à leur base et découpées
plus ou moins profondément en lanières ; elles avaient une forme
trapézoïdale ou rhomboïdale et un bord inférieur presque rectiligne.
Le genre Adiantites Goeppert, qui se montre dans le Dévonien et
ne dépasse guère le Westphalien, ayant dans le Culm son déve-
loppement principal, est caractérisé par des pinnules entières qui res-
semblent beaucoup à celles des Archeopteris, mais, parfois, on
remarque dans leurs folioles un indice de nervure médiane.
Les principales espèces de Névroptéridées se répartissent de la
manière suivante :
Devonien.
Nevropteris polymorpha, N. crassa, N. retorquata, etc..., Archaeopteris
hibernica, A. elegans, A. Halliana, A. Rômeri, A. Réussi, A. Jacksoni,
etc...
Culm.
Nevropteris antecedens, N. heterophylla, N. Loshi, N. Schleani, N. obliqua,
N. Duboschi, etc..., Cardiopteris frondosa, C. polymorpha, C. Hochsletteri,
etc..., Archeopteris dissecta, A. affinis, A. inoequilatera, A. antiqua,
A. Tschermaki, A. Rômeri, A. Lindseoeformis, A. Haidingeri, A. Dawsoni,
A. lyra, A. pachyrrhachis, etc..., Rhachopteris elegans, R. paniculijera,
R. Virleti, R. transitionis, R. flabellifera, etc..., Adiantites tenuijolius,
A. antiquus, A. Machaneki, A. concinnus, A. bellidulus, A. longifolius,
A. sessilis, A. oblongi/olius, etc...
Westphalien.
Nevropteris tenuijolia, N ■ gigantea, N. antecedens, N. crenulata, N. fim-
briata, N. macrophylla, N. microphylla, N. ovata, N. rotundi folia, N.plicata,
N. augustifolia, N. rarinervis, N. flexuosa, N. confluens, N. acutifolia,
N. longifolia, N. heterophylla, N. Loshi, N. callosa, N. attenuata, N. Scheu-
chzeri, N. obliqua, N. Schleani, N. Bockingiana, N. Grangeri, N. lunata,
N. pseudogigantea, N. cordata, etc..., Dictyopteris obliqua, D. cordata,
D. sub-Brongniarti, D. nevropteroïdes , D. Münsteri, etc..., Cardiopteris
polymorpha, C. frondosa, etc...
— 373 —
Stephanien.
Nevropteris flexuosa, N. gigantea, N. cordata, N. crenulala, N. hetero-
phylla, N. longifolia, N. Blissi, N. acutijolia, N. Matheroni, N. Planchardi,
N. horrida, N. dispar. N. stipulata, N. gallica, N. auriculata, N. Soreti,
N. rotundata, N. peliolata, N. terminalis, N. Arverniensis , N. Villiersi,
N. speciosa, N. Loshi, etc..., Diclyopteris Germari, D. nevropleroïdes ,
D. Brongniarti, D. cordata, etc...
Permien.
Nevropteris auriculata, N. falcata, N. Dufresnoyi, N. Planchardi, etc...,
Diclyopteris Münsteri, D. Germari, D. Brongniarti, etc...
Ainsi, en l’absence d’organes fructificateurs, qui est le cas le plus
fréquent, la nervation et la forme générale des pinnules permettent
de classer d’une manière assez naturelle les frondes ûlicoïdes fossiles,
pour que les formes analogues se trouvent dans les mêmes groupes.
Suivant que leurs folioles sont munies ou non d’une nervure
médiane, les feuillages névroptéroïdes peuvent se laisser partager
en deux catégories principales, comprenant chacune divers types de
pinnules très distincts.
Lorsque le contour de la découpure des frondes stériles et les
caractères tirés de la nervation ne permettent pas de donner sa
position systématique à une espèces, ils suffisent, tout au moins,
pour distinguer cette espèces des autres et, c’est là une question d’un
grand intérêt pour le géologue, au point de vue de l’âge relatif des
couches terrestres et de leur détermination.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles.
— 374
/
Remarques sur la solifluxion et sur certains loess
Par L. Feugueub.
I
Depuis la création du terme « solifluxion » par Anderson en 1906,
les auteurs s’accordent à désigner par ce mot la partie supérieure
plus ou moins fluide qui se meut au-dessus d’un sol gelé en profon-
deur. E. Patte 1 donne quelques coupes du Quaternaire soliflué
de Pont-Point (Oise) après avoir cité les travaux de base antérieurs.
C. H. Edelman 2 indique que ce sont surtout les terrains riches en
colloïdes qui montrent des images nettes de solifluxion.
Quelques observations actuelles ont été faites par Rutot en
Belgique et dans le sud de l’Angleterre, mais c’est Y. Commont qui
le premier a découvert le rôle du dégel dans ces glissements .de ter-
rains. Quelques géologues font intervenir l’influence des eaux de ruis-
sellement et de fonte des neiges sur les limons, pour d’autres enfin,
les limons soliflués sont d’un âge glaciaire.
Ayant observé un cas très net de lave, puis de solifluxion au cours
des dégels de 1943 et 1947, je crois utile'de proposer une explication
détaillée du mécanisme physique et météorologique qui les a déter-
minés et de montrer l’âge postglaciaire possible de certains loess, âge
probable des loess observés dans la vallée de la Yiosne 3.
II
Observation d’un épanchement à Moussy :
A. Pendant les deux mois d’un hiver très sec, mais froid, le sol a
gelé sur une épaisseur de 0 ni 40 dans les limons des plateaux (loess
plus ou moins remaniés et décalcifiés).
B. Un changement brusque dans le régime des vents qui du N et
E passent au S et S-W, amène un réchauffement rapide de
l’atmosphère et le dégel subit de la croûte de glace, 0 m. 10 qui *
recouvrait le sol, celle-ci donne une eàu abondante pendant 3 jours,
inondant partiellement une petite vallée, la Moussette 3.
1. E. Patte, B. S. G. F., 1941, p. 295.
2. C. H. Edelman, B. S. G. F., 1946, p. 151.
3. Feuille de Paris N-W.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 4, 1947.
C. Ce n’est qu’après une accalmie de 24 heures, pendant laquelle
l’eau cesse de couler, que le limon, brusquement mis en mouvement,
s’écoule vers la vallée à la vitesse moyenne de 100 m minute, roulant
des bloc de calcaire grossier et de grès bartonien sur une épaisseur
Coupe de Us. — A : Lutétien (zone IV) ; B : loess calcaire jaunâtre
sableuse à cailloux siliceux — en noir dans le loess.
7717Z
Coupe à Courcelle-s/Viosnè. — A : Lutétien ; B : Lutétien (calcaire grossier remanié) ;
C : loess rubéfié sableux ; D : loess solide rubéfié ; E : loess calcaire jaunâtre.
Les flèches indiquent le mouvement du loess vers le fond de la vallée.
de 0 m 40, le limon argileux s’étale ainsi jusqu’à 2.000 m environ du
point de départ, argilo-sableux de 2.000 m à 1.000 m, de 1.000 m à
200 m environ du limon chargé de petits graviers plus volumineux ;
c’est sur les pentes et au pied des escarpements que les blocs assez
importants se trouvent empâtés dans la masse.
— 376 —
Sur les plateaux voisins, aux départs initiaux du limon on peut
voir des tranchées creusées par l’écoulement dont l’une atteignait
500 m de longueur, 0 m 40 de large et 1 m de profondeur environ.
III
Dans le Vexin français on peut observer quelques coupes très nettes
de loess soliflué ayant subi un transport plus ou moins long et à peine
décalcifié.
Sur les pentes des vallées calcaires le loess contient des blocs plus
ou moins volumineux arrachés au substratum et aussi très souvent
des grès et silex avec argile amenés sans aucun doute d’une assez
grande distance. A Us (fig. A) un loess observé sur la pente sud de la
vallée de la Viosne, contient des grès et une argile brune a éclats de
silex connue dans les environs à Puiseux et datant certainement de
Pliocène.
A Courcelles sur Viosne (fig. B) un limon analogue repose — après
l’avoir raviné — sur le Lutétien plus ou moins altéré par dissolution
antérieure au dépôt de limon.
Comme conclusion, on peut noter, qu’entre le sol supérieur rendu
plus ou moins fluide et les couches profondes où le dégel ne se produit
que bien plus lentement, il existe une zone limite qui provoque le
glissement classique du terrain, ce phénomène de dégel doit être
intimement lié à des températures bien définies puisqu’il n’est sur-
venu que lors des deux hivers cités 1942-1943 et 1946-1947.
Il serait utile dans un cas analogue, de noter soigneusement les
températures atmosphériques — du sol, du sous-sol — ce qui permet-
trait peut-être d’observer le mécanisme de la rupture d’équilibre
lors du dégel et avec quelle rapidité celui-ci affecte la profondeur.
Lhboratoire de Géologie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLAIT (o. P. L. 31.0832). 20-4-1947
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 303
Distinctions honorifiques 304
Communications : »
J. Dorst. Les Chauves-souris de la faune malgache 304
J. Millot. Le palpe C? de Thomisops sulcatus Simon (Araneide, Thomiside) . . 314
M. Vachon. A propos de quelques Pseudoscorpions (Arachnides) des cavernes
de France, avec description d’une espèce nouvelle : Neobisium (Blothrus)
Tuzeti 318
M. André. Une nouvelle espèce d ’Opilioacarus (Acarien : Notosligmala ) .... 322
F. Grandjean. Au sujet des Erythroïdes 327
R. Paulian. La larve de Pseudozaena ( Afrozaena) luteus Hope (Col. Carab. Ozae-
nidae) ... 335
P. Lepesme. Lamiaires nouveaux de l’Ouest africain ( Col. Cerambycidaé) .... 340
C. Delamare Deboutteville. Description d’un nouveau Projapygidae (Thy-
sanoures) d’Afrique occidentale 346
C. Delamare Deboutteville. Un intéressant Collembole des nids de Sper-
mestes récolté par A. Yilliers en Côte d’ivoire 349
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum 352
A. Guillaumin. Le vieil herbier de Roses du Muséum 354
A. Guillaumin. Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. III 357
M. Debray. L’herbier et l’œuvre botanique de l’abbé Toussaint 358
M. Pichon. Classification des Apocynacées. VII. Genre Aspidosperma 362
A. Loubière. Sur les Névroptéridées et sur la répartition stratigraphique de
leurs principales espèces 370
L. Feugueur. Remarques sur la solifluxion et sur certains loess 374
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOBFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle ). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; parait
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Syslemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeanne], Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l'Hçmme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie; paraît depuis 1874; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis
1928 ; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (o. P. L. 31.0832). 3-1-1948
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAU D’HISTOIRE NATUREULE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 5. — Octobre 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1947. — N° 5
362e réunion des naturalistes du muséum
30 OCTOBRE 1947
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. JEANNEL
ACTES' ADMINISTRATIFS
M. E. Pillet est titularisé dans les fonctions de Commis d’Adminis-
tration. (Arrêté ministériel du 19 septembre 1947.)
M. L. Sezac est nommé Aide-technique à titre provisoire (Arrêté minis-
tériel du 20 octobre 1947).
M. Gagner est nommé Jardinier permanent (Arrêté ministériel du
19 septembre 1947).
M. Latapie est nommé Jardinier permanent (Arrêté ministériel du
20 octobre 1947).
MM. Rottet, J. Mauguin et J. Godeau sont nommés Jardiniers auxi-
liaires (Arrêté ministériel du 19 septembre 1947).
M M. Bogniot est titularisé dans les fonctions de Garçon de bureau
(Arrêté ministériel du 19 septembre 1947).
M. Mouthon est nommé Gardien de galeries (Arrêté ministériel du
19 septembre 1947).
M. J. Arnaud est nommé Gardien de galeries stagiaire (Arrêté minis-
tériel du 19 août 1947).
M. Touzeau est titularisé dans les fonctions de Gardien de galeries
(Arrêté ministériel du 9 octobre 1947).
M. Prost est titularisé dans les fonctions de Garde militaire (Arrêté
ministériel du 9 octobre 1947).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
25
378
Manifestation des deux vertèbres atloidiennes
d'un Chimpanzé
Par E.-G. Dehaut.
Le dessin de M. Noël Boudarel, qui illustre cette communication,
représente un atlas de Chimpanzé femelle adulte, vu par sa face
dorsale et grossi d’un tiers.
Détaché d’un squelette naturel donné en 1937 au Laboratoire
de Mammalogie par M. le Vétérinaire colonel Vilbert, et préparé
par M. Gudefin, cet atlas nous offre à étudier une très évidente
manifestation de sa première vertèbre, dont les masses latérales se
trouvent séparées du reste du complexe osseux par les fentes E, E’,
véritables espaces inter-vertébraux.
Cette pièce ostéologique permet de démontrer, de la manière
la plus nette, l’idée émise en 1915 par M. le Pr Barge relativement
à l’existence de deux vertèbres atloidiennes, vertèbres dont la
synostose est généralement si parfaite qu’ elles donnent l’ illusion
d’une seule h Les observations de l’éminent anatomiste hollandais se
rapportent toutes à l’arc neural d’atlas humains présentant les
dispositions décrites par ce savant sous les noms de foramen arcuale
medianum, foramina arcualia medialia, et impressio mediana arcus
posterions : cette dernière variation se retrouvant sur notre atlas
de Chimpanzé, des deux côtés de la neurépine en forme de crête
très mince.
Laboratoire de Zoologie ( Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. De genetische betteekenis van eenigs atlasvariaties. (Koninklike Akademie van
Wetenschappen te Amsterdam. Verslag , t. XXIV, lre partie).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 379 —
Description d’une nouvelle sous-espèce du genre
Tragelaphüs [Mammifère Ongulé). Tragelapiius
SCRIPTUS REIDAE.
Par Guy Babault.
Voici quels sont les caractères de cette sous-espèce nouvelle du
Kenia :
Coloration générale : Chocolat foncé. — Tête : sauf la nuque
ocrç brunâtre donc plus claire, marque sur les joues d’un croissant
blanc dont la pointe postérieure remonte vers le derrière de l’œil
où il se prolonge par une ligne plus mince et séparée. — Cornes :
sans distinctions spéciales. — Cou : présentant faiblement la trace
d un collier de poils plus courts. — Il a la couleur de la tête dans sa
partie antérieure au-dessus de la barre blanche de la gorge. Il est
plus foncé en dessous de celle-ci ; la teinte s’éclaircit en descendant
puis s’assombrit en approchant du croissant blanc pectoral. En
dessous la poitrine est noire. Derrière du cou chocolat foncé. —
Corps : présentant une ligne dorsale blanche à crins plus longs sur
garrot. Il en part 10 lignes blanchâtres, plus ou moins longues,
verticales et assez confuses.
, Ventre noir marqué d’une ligne de points ou taches blanches
s étendant horizontalement sur presque toute sa longueur. En
arrière et un peu au-dessus se trouve le premier de trois points
blancs dont les derniers sont sur la cuisse. Celui du centre situé un
peu plus bas que les autres. Un point isolé se trouve à même hau-
teur mais plus en arrière.
Au dessus de ces marques se dessine un triangle isocèle de trois
points ayant sa pointe sur la croupe.
A- la hauteur de la jointure humero-tibiale, encore deux gros
points placés horizontalement et assez proches l’un de l’autre.
L’epaule a aussi deux points à peu près à la hauteur du croissant
pectoral. Deux autres encore se montrent plus bas, à la naissance
du membre antérieur. L’un en avant de celui-ci, l’autre visible
de profil.
Jambes : très foncées mais marquées de blanc en avant sur toute
leur longueur.
Queue : de la couleur générale mais bordée de blanc.
Les femelles sont de moindre taille que les mâles et à peu près
de la couleur de la tête de. ceux-ci, leurs marques sont semblables
mais plus confuses, leurs lignes verticales moins nombreuses.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
380 —
J’ai plaisir à dédier cette nouvelle forme de Tragelaphe à Madame
Reid, femme de l’éminent Vétérinaire du Centre du M’Pwa-pwa
(Tanganyika). Deux mâles et une femelle de cette sous-espèce
vivent dans le Jardin Zoologique Expérimental de M’Pwa-pwa
dont j’eu la direction pendant l’année 1945. Ils provenaient des
montagnes boisées qui entourent cette station. L’un des mâles
constitue l’Holotype de la nouvelle sous-espèce et la femelle le
paratype. M’Pwa-pwa est un oasis de fraîcheur au milieu de pays
arides, à savanes épineuses ou désertiques pendant la saison sèche.
Les forêts qui couvrent les montagnes de M’Pwa-pwa sont peuplées
de gros arbres et d’une riche sous-végétation le pays étant très bien
arrosé par des torrents et petites rivières, pendant toute l’année.
Cette forme se distingue de l’espèce typique par son ventre noir
et le nombre moindre de lignes verticales.
Elle est trop foncée pour se rapporter à T. s. massaicus d’Irangi,
pays sec à plaines souvent sableuses ou montagnes arides avec des
bois d’épineux. Elle n’a pas les marques fauves de T. s. delamerei
et se rapprocherait davantage de T. s. ornatus de Zambesie. Elle
n’en a cependant pas le même nombre de lignes verticales et montre
sa ligne de points en dessous de celles-ci.
Karen. Nairobi (Kenia) et Laboratoire de Zoologie (Mammifères
et Oiseaux) du Muséum.
— 381
Sur des Stomatopodes tiares trouvés en Indochine
ET N’EXISTANT PAS DANS LES COLLECTIONS DU MUSÉUM
Par Raoul Serène.
Les Stomatopodes d’Indochine ont déjà fait l’objet de plusieurs
notes : Gravier 1930, 1933, 1937, Serène 1939.
Poursuivant depuis de nombreuses années l’étude de ce groupe
à la Station Maritime de l’Institut Océanographique de l’Indo-
chine à Nhatrang (Annam), j’ai rencontré plusieurs espèces non
encore signalées en Indochine :
L’étude générale de la collection de l’Institut Océanographique
de l’Indochine que je prépare contiendra l’étude détaillée de ces
espèces. Cette note préliminaire est relative à l’envoi de trois espèces
rares, dont deux déjà signalées en Indochine, à la collection du
Muséum de Paris. Toutes trois appartiennent au genre Gonodactylus.
Situation des espèces du genre Gonodactylus. — Il y a 36 espèces
connues à ce jour :
— 29 sont signalées dans Kemp (1913) ;
— 1 décrite comme nouvelle par Borradaille (1907) n’a pas
été signalée par Kemp.
— 3 sont décrites comme nouvelles dans Odhner (1923).
— 3 sont décrites comme nouvelles dans Hansen (1926). Sur
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
ces 36 espèces il en existe 12 dans les collections du Muséum de
Paris 1 et 9 dans celles de l’Institut Océanographique de l’Indo-
chine à Nhatrang.
Existent donc à l’Institut Océanographique de l’Indochine et
non au Muséum :
1° G. Brooksii de Man ;
2° G. spinosissimus Pfeffer.
Pour G. spinosissimus, l’Institut Océanographique de l’Indo-
chine n’en possède qu’un seul spécimen qui he peut être envoyé au
Muséum.
A la différence des précédents observateurs, j’ai pu non seule-
ment observer de nombreux spécimens au lieu des trois ou quatre
dont ils disposaient, quand ce n’était pas un seul ; mais aussi recueil-
lir moi-même les échantillons sur leur lieu d’habitat, les obser-
ver vivants et en établir une nombreuse figuration par dessins
et photos.
L’étude détaillée de ces espèces avec une importante illustration
(dessins, photos, notes de couleurs) sera faite dans une publication
générale en préparation.
Gonodactylus acutirostris de Man.
(Fig. 2 et PI. I).
Synonymie. Bibliographie. Iconographie.
1898. Gonodactylus chiragra var. acutirostris de Max. Bericht uber
die von Herrn Schiffs capitan Storn zu Atjeh, an den Westhichen
Kusen von Malakka, Bornéo und Celebis Sowie in der Java — Soc.
Gesammelten Decapoden und Stomatopoden. Zool. Jahrb. Syst.,
X, p. 695, pl. XXXVIII, fig. 77 b. C.
1899. Gonodactylus chiragra var. acutirostris, Borradaille, in Willeys
zoology, Results, p. 400.
1903. Gonodactylus chiragra var. acutirostris, Lanchester. Faim, and
Géog. Maldives and Laccadives, Part I, p. 454.
1907. Gonodactylus acutirostris, Borradaille. Trans. Linn. Soc. Zool.
(2), XII, p. 210.
1913. Gonodactylus acutirostris, St Kemp. — Crustacea Stomatopoda of
the Indo Pacific Région — Mem. Indian Mus. Calcutta, vol. 4.
N° 1, p. 163.
1937. Gonodactylus chiragra var. acutirostris, Gravier. Stomatopodes
des côtes d’Indochine — Ann. Inst. Océanogr. Paris, t. XVII,
p. 204, fig. 20. m
Diagnose.
Carapace. — Rectangulaire avec angles arrondis projetés en
avant de la base du rostre ; sillons gastriques bien marqués.
1. La liste en a été établie d’après le fichier du Muséum.
— 383
Rostre. — Epine médiane aiguë, plus longue que la partie indivise
du rostre. — Angles antéro-latéraux aigus mais non en épine.
Yeux. — Cornée de la même largeur que le pédoncule oculaire
et posée transversalement à lui.
Pattes ravisseuses. — Dactylopodite d’un beau rose ardent, la
partie renflée du propodite, qui lui fait face, d’un bleu foncé. Tache
bleue foncé sur le méropodite, sur la face correspondante.
Segments. — Compressés latéralement. Sixième segment à six
carènes portant une épine aiguë à l’extrémité recourbée vers le bras.
Uropode. — Les deux épines de l’appendice bifurqué de l’uropode
sont sensiblement égales.
Telson. — A carènes très minces et aiguës. Dents intermédiaires
du bprd bien développées. Tubercules de la partie antérieure absents.
Coloration. — L’animal est vert avec des liserés carmin clair
marquant certaines lignes, tels les sillons gastriques et les lignes
d’articulation des segments. Les antennes et palpes antennaires
jaune d’or ; les soies des pléopodes et des appendices de l’uropode
bleu outremer clair. Les pattes ravisseuses ont les couleurs signalées
plus haut. »
Fig. 1. Gonodactylus glaber Lenz. Carapace et rostre.
Fig. 2. Gonodactylus acutirostris De Man. Carapace et rostre.
f
Discussion. — Cette diagnose reste sommaire et certains caractères
douteux. Le caractère « acutirostris » qui a donné son nom à l’espèce
n’est pas très spécifique. On rencontre de nombreux G. chiragra
qui le possèdent plus ou moins, bien que leur telson soit bien spéci-
fique de G. chiragra.
Gravier écrivait en 1937 :
Les deux espèces chiragra et aculirostris sont forts voisines, et la dernière
peut être considérée comme une simple variété de la pretaière ainsi que l’a
fait de Man.
Les angles antéro-latéraux du rostre sont plus aigus que chez les G. chi-
ragra, c’est entendu, mais on trouverait aisément des transitions entre
cette forme aiguë de Y acutirostris et la forme arrondie de l’espèce typique,
ce qui établit une fois de plus l’étendue de la forme chiragra, type d’un
groupe ou d’une famille.
Cependant une particularité de l’exemplaire en question qui, si elle
existait chez tous les exemplaires, permettrait de les reconnaître au pre-
mier coup d’œil, est la suivante : le dactylopodite est d’un beau rose
ardent ; la partie renflée du propodite qui lui fait face est d’un bleu foncé
marqué par des stries parallèles de même couleur. Ces deux couleurs par
leur éclat, tranchent vivement sur le ton général vert clair de l’animal
tout entier.
J’ai pu constater que c’est là le caractère spécifique le plus net.
Surtout si l’on y ajoute la tache bleu foncé (comme un œil) sur la
face interne du méropodite que n’avait pas signalée Gravier.
L’étude des Gonodactylus vivants m’a persuadé que l’étude de la
coloration des espèces, si elle est insuffisante, peut seule aider à fine
meilleure connaissance des variétés du G. chiragra et des formes
voisines. Pour le G. acutirostris, dont je fais, me rangeant à l’opi-
nion de Kemp, une espèce distincte et non une simple variété de
G. chiragra, ce fait est particulièrement frappant.
Lanchester (1903) met en doute la valeur de la convergence des
carènes submédianes comme caractère spécifique, car on le ren-
contre aussi dans divers G. chiragra type, et préfère y voir un
caractère inhabituel d’un individu anormal (le seul individu signalé
par de Man). Borradaille (1907) Kemp (1913) et Gravier (1937)
maintiennent cependant ce caractère, qui n’est pas net dans les
spécimens que j’ai examinés.
Les caractères des carènes et dents du telson méritent mieux
la qualification d’ « acutus » que ceux du rostre. Ils rappellent ceux
de la variété acutus de G. chiragra de Lanchester.
Par contre l’absence de tubercule de la partie médiane anté-
rieure du telson paraît être un caractère spécifique rigoureux ;
on le rencontre toujours dans toutes les formes de G. chiragra,
c’est un Gonodactylus du groupe I de Kemp.
Pl. I. Gonodactylus acutirostris De Man A., telson ; B., dactylopodite et propodite.
Pl. II. Gonodactylus glaber Lenz A., telson ; B., dactylopodite et propodite.
Pl. III. Gonodactylus Brooksii De Man A , carapace et rostre
propodite.
B dactylopodite et
385 —
Historique et Répartition Géographique, Dimensions.
De Man a signalé en 1898 un seul spécimen femelle de 56 m /m
provenant de l’Archipel des Merguis.
Gravier en 1937 a signalé un spécimen femelle de 51 m /m de
Bich-Dam (Annam) petite baie en face de Cauda. Tous ceux de la
collection de l’Institut Océanographique de l’Indochine, y compris
les deux que j’envoie au Muséum, proviennent du récif de corail
situé à proximité du laboratoire de Cauda à Nahtrang (Annam).
Ils ont été recueillis dans la zone de balancement des marées
dans des blocs de coraux morts ou dans la partie morte de blocs de
coraux vivants. C’est une espèce relativement assez rare ; puisque
sur prés de 300 spécimens de Stomatopodes recueillis dans cette
zone, je n’ai trouvé que huit G. acutirostris.
Les deux échantillons que j’envoie au Muséum sont : E. 43,
un (J de 35 m /m et E. 42, une Ç de 27 m /m.
Le plus grand spécimen de la collection de l’Institut Océano-
graphique de l’Indochine est un <$ de 50 m/m.
Gonodactylus glaber (Lenz).
(PI. II).
Synonymie, Bibliographie, Iconographie.
1905. Protosquilla glabra, Lenz Ostafrikanische Decapoden und Stoma-
topoden gesammelt von Hernn Prof. Dr. A. Voeltzkov, Abhandl,
Senck natur. Ges. Frankfurt, vol. XXVII, p.'388, fig. 13.
1910. Protosquilla glabra. Lenz, in Vœltzkow's Reise in Ost-Afrika,
II, P- 572.
1913. Gonodactylus glaber, St Kemp, loc. cit., p. 182, pl. X, fig. 121.
1937. Gonodactylus glaber, Gravier, loc. cit., p. 208.
Diagnose.
Carapace. — Angles antéro-latéraux nettement en arrière de la
ligne de la base du rostre. Bord postérieur presque droit.
Rostre. — à trois épines aiguës. Epine médiane atteignant le
milieu du pédoncule oculaire. Epines latérales moitié moins longues
et obliques.
Yeux. — Les pédoncules oculaires atteignent la fin du second seg-
ment du pédoncule antennaire. — La cornée n’est pas notablement
plus large que le pédoncule et est placée obliquement sur lui.
Pattes ravisseuses. — Le dactylopodite est fortement renflé à la
base et son bord externe est creusé postérieurement. La partie
terminale amincie est courbée vers l’intérieur à l’apex.
Segments. — Les cinq premiers segments abdominaux lisses
dorsalement avec des traces de creux sur les bords. Sixième seg-
ment avec six tubercules érodés sur la face dorsale.
Uropode. — Epine interne de l’appendice bifurqué de l’uropode
extrêmement courte.
Telson. — Semble soudé au segment précédent. Trois bosses :
la médiane légèrement plus petite, les latérales plus ou moins piri-
formes et réunies à la médiane par un cordon. Bords latéraux renflés
en un cordon. Au centre du bord marginal une profonde et très
étroite fissure, avec de part et d’autre trois épines émoussées avec
une spinule intercalaire. La fissure centrale est garnie d’un peigne
formé de 7 spinules de chaque côté.
Coloration. — Gris vert, plus ou moins transparent, avec des
taches jaunes sur les appendices : pales antennaires, uropodes et
des taches vert clair sur le telson, la carapace. La teinte grise géné-
rale est donnée par des plaques noires disposées un peu partout sur
le corps.
Discussion. — Au point de vue synonymie cette espèce ne doit
pas être confondue avec G. glaber Brooks. Holthuis a récemment
proposé un changement de nom pour éviter cette confusion. N’ayant
eu sa publication en main qu’un instant, je ne puis ici m’y référer
avec précision. Je crois cependant qu’il y a nécessité à changer l’un
des deux noms celui de G. glaber Lenz ou celui de G. glaber Brooks
(plus connu sous le nom de G. glabrous Brooks), mais non les deux
comme le propose Holthuis.
Le G. glaber appartient au groupe III de Kemp et aussi à l’ancien
genre Protosquilla non maintenu de Brooks. Le caractère générique
de la jonction presque fixe du sixième segment abdominal avec le
telson n’ayant pas été reconnu comme suffisant.
Kemp (1913) a donné une excellente description de cette espèce.
Gravier, en 1937, a attiré l’attention sur certains caractères laissés
dans l’ombre par Kemp. En particulier, « l’épine interne de l’appen-
dice bifurqué de l’uropode est extrêmement courte ». De même il a
signalé les « bosselures » des bosses du telson.
L’examen de nombreux spécimens m’a montré les variations de la
lobulation des bosses du telson. Parfois la bosse centrale est plus
importante que les latérales et légèrement en forme de trèfle. Les
bosses latérales ne sopt pas toujours piriformes.
La variabilité de forme, dimension et relief du telson, < en parti-
culier des trois bosses, de la spinulation du bord postérieur, de la
plus ou moins grande ouverture de l’excavation, du plus ou moins
grand écartement des épines latérales et intermédiaires la rapproche
parfois des espèces voisines telle G. excavatus ou G. glyptocercus.
Mais dans G. glaber le bord du telson est fait d’un bourrelet arrondi
que ne coupe aucùn sillon, tandis que dans ces deux espèces il y a
— • 387 —
des sillons le long des bosses qui aboutissent aux épines du bord
marginal postérieur.
L’ornementation du cinquième segment de G. glyptocercus est
caractéristique ; même dans les spécimens jeunes ce caractère peut
toujours être mis en évidence en frottant le dos de ce segment avec
la pointe d’une épingle. Chez G. glaber le cinquième segment est
lisse.
K
Historique, Répartition géographique et Dimensions.
Lenz en 1905 et 1910 a décrit l’espèce d’après des spécimens
trouvés à Ceylan et Zanzibar. Kemp (1913) a établi sa description
sur 2 individus des îles Adamans. Gravier (1937) a examiné six
exemplaires provenant d’ Indochine : deux de la baie de Nhatrang et
quatre de Poulocondore.
Les spécimens de l’Institut Océanographique de l’Indochine,
dont les deux envoyés au Muséum, proviennent de la baie de Nha-
trang à proximité immédiate du laboratoire.
Cette espèce qu’on a pu considérer comme rare — puisqu’on n’en
avait signalé qu’une dizaine de spécimens seulement à ce jour est
très répandue dans un habitat très bien défini. Elle vit avec toute
une faunule dans les coquilles vides de la zone profonde de la couche
d’huîtres qui ceinture tout le littoral indochinois dans les parties
rocheuses au niveau le plus haut de la marée.
Comme beaucoup de Stomatopodes sans doute, il est probable
que si on l’a peu signalé jusqu’à maintenant, c’est parce qu’on a peu
exploré son milieu d’habitat. Le connaissant maintenant, on peut
tenter ‘de retrouver cette espèce partout où on la signale. Cette
couche à huîtres est une formation des littoraux tropicaux tout à
fait comparable à certaines formations des littoraux tempérés de
l’Océan Atlantique par exemple. Fischer l’a signalée récemment
à Aden et j’ai pu la reconnaître sur la jetée de Djibouti lors d’un
passage.
Les spécimens de Kemp étaient : Une $ de 26 mm. et une Ç de
12 mm. Ceux de Gravier avaient entre 12 et 22 mm.
J’ai recueilli plus de trente spécimens à Nhatrang, les deux envoyés
au Muséum sont : E 46 un (J de 25 mm, E 1772 une Ç de 22 mm.
Le plus grand individu connu a 30 mm.
Gonodactylus Brooksii (De Man).
(PL III et IV).
Synonymie. Bibliographie, Iconographie.
1888. Protosquilla brooksii, De Man, Bericht uber die indische Archipel
von Dr. J. Brock gesemmelten Decapoden un Stomatopoden.
Arcli. f. Naturg., LUI, i. p. 579 pl. XXIIa, Fig. 8.
— 388
1910. Protosquilla brooskii, Fukuda. Annot. Zool. Japon. VII, p. 140,
pi. IV, Fig. I. la.
1913. Gonodactylus brooksii, Kemp., loc. cit., p. 189.
Diagnose.
Carapace. — Angles antéro-latéraux nettement en arrière de la
ligne de base du rostre. Le bord postérieur un peu plus large que
le bord antérieur.
Rostre. — A trois épines aiguës. Epine médiane très longue,
atteignant presque l’extrémité antérieure des yeux. Epines laté-
rales plus courtes s’étendant obliquement en arrière de la base des
pédoncules oculaires. Partie indivise du rostre excessivement
robuste.
Yeux. — Légèrement aplatis dorso-ventralement et marqués par
un sillon longitudinal qui court sur la cornée comme sur le pédon-
cule. — Cornée un peu plus large que le pédoncule et posée trans-
versalement à lui.
Pattes ravisseuses. — Dactylopodite fortement renflé à la base,
son bord externe creusé postérieurement.
Segments. -1 — Quatre premiers abdominaux faiblement carénés
latéralement mais lisses dorsalement. Angles postéro-latéraux des
trois premiers arrondis rectangulairement. Angles postéro-latéraux
du quatrième segment pointus. Angles postéro-latéraux du cin-
quième segment épineux aigus. Cinquième segment lisse dans sa
partie médiane antérieure mais portant postérieurement quatre
dépressions longitudinales souvent contractées en leur milieu et de
forme très variable. Parties latérales creusées longitudinalement.
Sixième segment : quatre tubercules, portant des spinules plus ou
moins fortes et en nombre variable. Spinules aussi entre les tuber-
cules et sur le bord antérieur.
Uropodes. — Une spinule robuste à l’extrémité du segment de
base. Appendice bifurqué court et très robuste avec épine interne
du bord ventral environ moitié moins longue que l’externe.
Telson. — Aussi long que large. Excavation médiane profonde,
atteignant la moitié de la longueur totale. Trois bosses, les latérales
généralement piriformes, arrondies postérieurement et n’atteignant
pas le bord distal. Surface du telson, comme celle du cinquième
segment, couverte de spinules en nombre variable. Bords latéraux
armés de six à quatorze fortes spinules. Excavation distale bordée
de six à douze paires d’épines nettes, non en peigne.
Coloration. — Jaune pâle, presque transparente, avec une colo-
ration vert clair brillant sur les derniers segments, surtout sur les
trois bosses du telson.
Discussion. — La diagnose ci-dessus, est presqu’entièrement
empruntée à Kemp : Celui-ci avait cependant négligé certains carac-
— 389 —
tères : Le dactylopodite de la patte ravisseuse présente sur le bord
externe de sa partie renflée, à l’extrémité proximale un creux nette-
ment marqué, comme celui déjà rencontré chez G. glaber Lenz. De
même le sillon longitudinal des yeux n’avait pas été signalé.
Mes observations confirment la variabilité du nombre des spinules
aussi bien sur le cinquième segment que sur le telson signalé par
Ivemp. Sur de nombreux spécimens ces spinules sont à peine mar-
quées et parfois sous la forme de petites élévations sans épines termi-
nales.
Si l’excavation ouverte du telson rapproche cette espèce de
G. excavatus (chez G. glaber l’excavation n’est qu’unè fissure étroite).
Le caractère des épines des bords latéraux du telson, comme de
l’excavation distale est suffisamment net pour faire reconnaître
l’espèce sans hésitation.
Il est clair que cette forme est très proche de G. hystrix dont on ne
connaît qu’un spécimen et dont on n’a pas de figure - — je pense qu’il
s’agit de la même espèce.
G. Brooksii appartient au groupe III de Kemp et aussi à l’ancien
genre Protosquilla non maintenu de BrooIcs.
Historique, Répartition géographique et Dimensions.
De Man a trouvé le spécimen type qui avait 28 mm à Poulo
Edam à Java en 1888. Fukuda a trouvé le second spécimen connu
à Tateyama Bay (Awa-Japon) en 1910 — il mesurait 39,5 mm.
J’ai recueilli à Nhatranga à ce jour quatorze échantillons, dont
les dimensiosn seront publiées ultérieurement. Les deux repré-
sentants que j’envoie au Muséum sont : E 1767 1 (J de 30 mm., E 1766
1 Ç de 35 mm.
Tous les spécimens ont été trouvés à Nhatrang à proximité du
laboratoire dans la zone de balancement des marées dans les parties
mortes de blocs de coraux vivants.
L’iconographie de ces espèces étant très sommaire à ce jour, je
complète cette note par une figuration.
Institut Océanographique de V Indochine, Station Maritime de Cauda.
Nhatrang ( Annam ) et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
390 —
Sur la présence du Camerothrombidium distinctum
[Canestrini] en Afrique Occidentale
Par Marc André
Dans un travail récent nous avons signalé la présence, en
Côte d’ivoire, du Camerothrombidium bipectinatum Trâg.
A. Berlesf, (1912, p. 193) avait confondu cette forme avec une
espèce décrite par Canestrini (1897, p. 461 et 1898, p. 391) sous
le nom d ’Ottonia distincta (= Camerothrombidium distinctum) d’après
un exemplaire de Nouvelle-Guinée.
Plus récemment H. Womersley (1945, p. 335) eut l’occasion
d’étudier deux spécimens de C. distinctum provenant également de
Nouvelle-Guinée et cet examen lui permit de reconnaître la validité
de l’espèce de Tragàrdh et de confirmer les observations de
A. C. Oudemans (1928, .p. 70) qui démontrait que le T. bipecti-
natum Trag. n’était pas identique à l’espèce de Canestrini.
La provenance des représentants de ces deux espèces permettait
d’attribuer à chacune d’elles une aire de répartition géographique
parfaitement limitée.
C. distinctum (Can.) n’a été signalé que de Nouvelle-Guinée
alors que C. bipectinatum semble exclusivement africain (Afrique
orientale (Mont Meru), équatoriale (Cameroun) et occidentale
(Côte-d’Ivoire).
Or, parmi le matériel recueilli en Côte-d’Ivoire par M. Dela-
mare Deboutteville nous avons eu la surprise d’identifier deux
représentants du C. distinctum. L’un trouvé en compagnie d’un
exemplaire de C. bipectinatum dans un tamisage de terre de la
Forêt du Banco ; l’autre récolté dans l’humus, en Forêt de La Bé,
le 1er octobre 1945.
Ces deux individus présentent incontestablement les caracté-
ristiques de l’espèce tels qu’ils sont définis par Oudemans et
Womersley.
La taille de l’échantillon le plus grand atteint une longueur de
2450 p et sa largeur est de 1300 g. ; le second exemplaire mesure
1500 p. sur 900 p. Les grandes papilles recouvrant la face dorsale de
l’idiosoma atteignent 20 à 25 p et les petites 10 à 15 [x. Le tarse
des pattes I (360 X 120 [x et 350 X 140 ;x) est 2,5 à 3 fois plus long
que large. Aux palpes maxillaires, le 4e article (tibia) porte, sur
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
sa face dorso-interne, deux peignes : un interne et un postèro-dorsal
comportant un nombre d’épines sensiblement égal à celui que pré-
sente le C. bipectinatum.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Tragàrdh. Bull. Soc. Entom. France, LU, p. 113.
1912. Berlese (A.). Trombidiidae. Redia, VIII, p. 193, fig. 92.
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and New Guinea. Rec. South. Austr. Mus., VIII, p. 335, fig. 26.
— 392 —
Une nouvelle espèce africaine de Microthrombidium
[Ac: ARIEN)
Par Marc André.
G. Canestrini (1897, Nuovi Acaroidei délia N. Guinea. Termes
Fuzetek., xx, p. 461) a fait connaître, sous le nom d ’Ottonia furcipilis,
un Thrombidion qui se distinguait immédiatement des autres formes
déjà connues, par la présence, sur la face dorsale du corps, de deux
sortes de soies : les unes nombreuses, courtes, simples et barbulées ;
les autres, plus rares et plus longues que les précédentes, sont bifur-
quées distalement. Malheureusement l’auteur n’a donné aucune
figure de cette espèce et sa description est trop brève et nettement
imprécise. L’exemplaire type provenait de Nouvelle-Guinée (Erima).
H. Womersley (1945, A Révision of the Microtrombidiinae of
Australia and New Guinea. Rec. South Austr. Mus., vm, p. 314,
fig. 11 D-G) a eu l’avantage d’étudier plusieurs Microthrombidium
provenant de Nouvelle-Guinée et, parmi ceux-ci, il crût reconnaître
l’espèce de Canestrini. Ses échantillons possèdent, ’en effet, les soies
bifurquées caractéristiques de O. furcipilis et le fait que ses spéci-
mens ont été recueillis dans une localité très voisine (Dobodura)
permet d’affirmer que cet auteur a raison d’assimiler (quoique avec
quelque doute) ses exemplaires à O. furcipilis Can.
H. Womersley ( loc . cit., p. 314) donne une excellente diagnose
de cette forme et accompagne sa description de figures précises.
Il a pu examiner également des individus de cette même espèce
récoltés dans le N. E. de l’Australie, à Malanda (Queensland).
Nous avons eu la bonne fortune de découvrir, parmi le matériel
rapporté de la Côte-d’Ivoire par notre collègue C. Delamare
Deboutteville un Thrombidion qui, par l’ensemble de sa morpho-
logie, présente beaucoup d’affinités avec l’espèce néo-zélandaise,
mais s’en différencie cependant par des caractères assez nets pour
que nous puissions considérer cette forme africaine comme une
espèce nouvelle dont nous donnons la description ci-dessous.
Microthrombidium Delamarei n. sp.
Le corps a 800 p. de long sur 520 p de large et les pattes, toutes
plus courtes que le corps, mesurent respectivement : I, 510 p ;
II, 360 P ; III, 360 P ; IV, 510 p.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 393 -
La face dorsale du tronc comprend deux sortes d’organes appen-
diculaires :
1° des poils plumiformes courts (20 p), simplement barbulés ;
2° des poils plus épais assez longs (30 p), pourvus de barbulés et se
bifurquant en deux pointes à leur extrémité distale.
Aux pattes I, le tarse très renflé, cordiforme, a une longueur
{135 p) légèrement supérieure à une fois et demie (1,68) sa largeur
{80 p). Le tibia est long de 60 p.
Fig. 1. — Microthrombidium Delamarei M. André ; a, tibia et tarse du palpe maxil-
laire gauche (face interne) ; b et c, poils dorsaux ( X 1000) recouvrant l’idiosoma ;
d, tibia et tarse de la lre paire de pattes ( X 310).
Aux palpes maxillaires le 4e article porte, sur sa face dorso-
interne, deux peignes : l’antérieur est composé de 4 épines dont la
lre, plus robuste, constitue un ongle accessoire ; le postérieur est
formé de 3 ou 4 épines. Sur la face externe de ce 4e article il y a, à la
base de l’ongle terminal, une épine faiblement développée.
Ainsi que nous l’avons fait remarquer ci-dessus, cette forme
se rapproche de M. furcipile (Can.) et nous exposons, dans le tableau
ci-contre, les différences séparant ces deux espèces. Elle est aussi
voisine de M. fissipilosum M. André (trouvée en Afrique Orientale)
dont le corps est revêtu également de deux sortes de soies, les unes
simplement plumiformes, les autres plus longues, également bar-
bulées, élargies et bifurquées à l’extrémité distale.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
26
— 394 —
L’unique individu représentant cette nouvelle espèce a été recueilli,
le 1er septembre 1945, dans la forêt de La Bé (Côte-d’Ivoire).
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 395 —
Observations sur les Oribates (ise série )
Par F. Grandjean.
I. — La déhiscence des exüvies.
L’exuvie est la peau morte d’une stase lorsque, à la fin de l’état
pupal, une stase nouvelle s’est formée dans cette peau. Il est rare
qu’à l’éclosion l’exuvie soit déchirée, c’est-à-dire fracturée d’une
façon irrégulière et inconstante. Presque toujours elle se fend
suivant une ligne de déhiscence bien définie, laquelle est prédéter-
minée par sa moindre résistance.
La ligne de déhiscence, ou ligne 8, ne se révèle en général qu’au
dernier moment, par la fente exuviale. Chez de nombreux Oribates,
cependant, elle est visible à la surface du corps pendant toute
la vie des larves et des nymphes, avec l’apparence d’un trait clair
ou d’une petite bande à bords parallèles et très rapprochés. Quali-
fions-la dans ce deuxième cas de permanente.
Si le tégument de l’hysterosoma, aux stases immatures, est
mince, mou, incolore, la ligne 8, le plus souvent, n’est pas perma-
nente. Pour étudier la déhiscence il faut alors observer les exuvies
après l’éclosion et ce n’est pas commode car celles que l’on rencontre
directement, de loin en loin, sont presque toujours très sales et très
déformées. La difficulté est aggravée par des accidents, surtout
par des déchirures accompagnant la fente régulière 8 ou même se
substituant à elle. Pratiquement ce cas oblige à des élevages. 11
faut en outre, si l’on veut bien faire, étudier l’exuvie sans délai, dès
l’éclosion.
Au lieu d’attendre l’éclosion on peut la devancer en portant la
pupe très mûre dans l’acide lactique. La stase intérieure gonflç et
l’exuvie se rompt suivant 8. Comme l’exuvie n’a pas été piétinée
ni déchirée par l’animal sortant sa déformation est moindre. Un
autre avantage est que l’on peut réaliser la rupture dans un temps
assez court et l’observer in vitro. Assister au même phénomène lors-
qu’il se produit in vivo exige une patience beaucoup plus grande.
Si le tégument des nymphes et de la larve, dans la région que tra-
verse 8, est épais, solide et un peu coloré, on est d’ordinaire dans le
deuxième cas. La ligne 8 étant permanente tout devient plus facile.
Les observations sont même fréquemment simplifiées au maximum
par l’habitude bien connue qu’ont de nombreux Oribates (ils appar-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 396
tiennent à ce second cas) de porter sur leur dos une partie de l’exuvie
lorsque celle-ci est entièrement découpée par 8. Alors cette partie
dorsale, que l’on recueille avec l’Acarien, fait connaître immédiate-
ment les caractères de la déhiscence.
Deux types au moins de lignes 8 existent chez les Oribates. Ce
sont le type en 1 et le type circumgastrique. Peut-être y en a-t-il
d’autres car je suis loin d’avoir observé des espèces de toutes les
familles.
Le type en X. — Camisia segnis (Herm.) et Ilermannia gibbus
(Koch) en sont deux exefnples.
Les figures IA et 2A représentent la plus belle exuvie tritonym-
phale obtenue dans mes élevages de Camisia segnis. La fente se
— 397
compose de deux parties à angle droit, une transversale St et une
sagittale Ss. Les autres exuvies des mêmes élevages démontrent
que la fente 8t est constante de la larve à la tritonymphe et qu’elle
passe toujours entre les rangées transversales e et f c’est-à-dire
derrière les poils elt e2 et devant les poils /1; /2. Le poil f1 existe à la
stase larvaire et manque ensuite. Au delà du point le plus bas de la
ligne St, dans la région pleurale postérieure (fig. 2A), la fente se
prolonge fréquemment d’une manière quelconque. Quant à la fente
sagittale, elle est moins constante que la transversale car elle est
assez souvent remplacée par. une déchirure qui s’écarte beaucoup
du plan de symétrie.
Malgré ces variations individuelles une ligne de déhiscence Ss
bien droite existe toujours. Elle est permanente en effet, ainsi que St,
quoique à peine discernable. Les meilleures conditions de visibilité,
naturellement, sont données par les grosses nymphes, quand celles-
ci sont très propres et bien éclaircies. Sur des larves j’ai réussi à voir
St, mais non Ss. A son point le plus bas la ligne St ne s’arrête pas
brusquement. Elle s’efface peu à peu. 11 en est de même pour Ss
en avant.
Camisia exuvialis (= segnis Koch) a la même déhiscence que
C. segnis (Herm.). Le lambeau exuvial qu’il porte souvent à la
stase adulte est la partie de l’exuvie tritonymphale qui est derrière
St. Sur ce lambeau sont implantés les poils /2, hx, h2, hs et la glande
latéro-abdominale y débouche.
Les figures IB' et 2B représentent une tritonymphe d’ Hermannia
gibbus. Les lignes St et Ss sont permanentes et très faciles à voir
dès la stase larvaire. Elles sont toujours placées de la même manière
et comme chez Camisia. Ici il est parfaitement clair que c’est entre
les rangées e et f que passe St car Hermannia est holotriche et sa
chætotaxie est très régulière. C’était moins évident pour Camisia
chez qui il fallait admettre, outre l’absence nymphale et adulte du
poil flt que la demi-rangée dx d2, de chaque côté, était devenue
longitudinale L
En faisant gonfler, dans l’acide lactique, des nymphes ou des
larves non pupales A’ Hermannia, on provoque facilement la rup-
ture de la peau suivant St, jamais suivant Ss. Une exuvie se fendrait
donc suivant St, mais nous ne sommes pas sûrs qu’elle se fendrait
aussi suivant Ss. '
Quoiqu’il en soit nous pouvons dire que la ligne St, dans le type
1. Ces deux caractères ne sont pas tout à fait démontrés. Cependant ils se justifient
par des comparaisons chaetotaxiques. J’en ai parlé en 1934 ( BulL Soc. Zool. France ,
t. 59, p. 29 et 30) en me servant pour les poils de notations qui ne sont que partielle-
ment identiques à celles que j’emploie maintenant. Mes notations actuelles sont définies
par les figures IB et 2B, et plus complètement, à l’occasion d ’ H aplochthonius simplex f
par mon travail récent sur les Enarthronota [Ann. Sc. natur., Zoologie , 11e série, t. 8,
p. 227 à 240, fig. 2, 3A, 5 et 6, 1946).
— 398 —
Fig. 2. — Hysterosoma vu latéralement avec la ligne de déhiscence. — A (X 142),
Camisia segnis (Herm.), exuvie tritonymphale. — B (X 153), Hermannia gibbus
(Koch), tritonymphe. — Mêmes lettres que sur la figure 1 ; gla n’est pas représenté
sur la figure 2A.
en 1, est plus importante que S s, plus « forte », et présumer qu’un
Oribate où elle existerait seule n’aurait pas un type de déhiscence
franchement différent de celui de Camisia segnis. Il me semble
que c’est le cas de Platynothrus peltifer car j’ai vu à plusieurs reprises,
— 399
suf mes exemplaires d’élevage de cette espèce, une fente transe
versale placée comme chez Camisia, entre les mêmes poils et de la
même façon par rapport à la glande latéro-abdominale, donc homo-
logue de 8t. Cette fente était toujours accompagnée de déchirures
quelconques, non sagittales, et toutes mes exuvies étaient très
abîmées. Chez P. peltifer 8 n’est pas permanent.
Le type circumgastrique. — Tous les Oribates supérieurs lui
appartiennent probablement. La ligne 8 est d’une seule pièce et
elle contourne l’hysterosoma en arrière et sur les côtés (fîg. 3).
Dans de nombreux genres elle le contourne aussi en avant car
elle se prolonge transversalement d’une épaule à l’autre après avoir
atteint le sillon dorso-séjugal ou son voisinage immédiat. Elle est
alors fermée sur elle-même. Appelons-la complète dans ce cas.
L’exuvie se trouve alors découpée en deux morceaux et le morceau
dorsal, ou exuvie dorsale, qualifié plus simplement d’ « exuvie »
lorsqu’il n’y a pas ambiguïté, celui qui est au-dessus de 8, peut être
emporté et gardé par la stase émergente. Il l’est en effet, le plus
souvent, comme en témoignent les Oribates à nymphes couvertes,
ou à adultes couverts ( Eremaeus , Cepheus, Hafenrefferia, Belba,
Gymnodamaeus, Microzetes, Liodes, Licnoliodes etc...)(. Il ne l’est
pas chez d’autres, qui restent nus à tous les états ( Cymbaeremaeus
cymba, Ameronothrus marinus, Peloptulus phaeonotus etc...), bien
que leur 8 soit également complet.
Qu’une stase ait un 8 complet est une côndition nécessaire, mais
non suffisante, pour que la stase qui lui succède soit couverte.
Lorsque la ligne 8 ne contourne pas en avant l’hysterosoma quali-
fions-la d 'incomplète. L’exuvie est alors d’un seul morceau et la
stase émergente est nécessairement découverte. C’est le cas général
( Micreremus brevipes, Scapheremaeus patella, Allogalùmna longi-
plumus etc...).
Chez certains Oribates il n’est pas facile de savoir si 8 est complet
ou incomplet. Chez d’autres la fente exuviale n’est que latéro-
postérieure bien que 8 soit complet. Il y a des différences individuelles.
Tectocepheus est nu mais il n’est pas rare d’en trouver des exem-
plaires (nymphaux ou adultes) qui ont sur le dos une exuvie. S’agi-
rait-il d’un passage évolutif à l’état couvert ? Remarquons encore
que rien n’oblige la déhiscence d’une espèce à se faire de la même
façon à toutes les mues. Chez les Oribates dont les nymphes seules
sont couvertes il serait logique que la ligne 8 fût incomplète à la
stase tritonymphale et complète aux stases précédentes.
Le tracé de la ligne 8 obéit à des règles simples. Voici la règle des
poils :
Quand la ligne 8 est complète elle laisse au-dessus d’elle, à toutes
les stases, les poils c%, c2, cp, dt, d2, «j, e2, flt /2 et hv Les autres poils.
— 400 —
de l’hysterosoma sont constamment au-dessous d’elle, sauf h2,
h3 et psv qui passent au-dessus d’elle à partir de la protonymphe.
Les cas de néotrichie mis à part il y a donc au maximum, sur une
exuvie dorsale, 10 paires de poils quand cette exuvie est larvaire,
c’est-à-dire provient d’une larve, et 13 paires quand cette exuvie
est nymphale, c’est-à-dire provient d’une nymphe.
Pour énoncer cette règle importante j’ai supposé l’holotrichie,
mais il va de soi que certains poils peuvent manquer. I)e nombreux
cas sont possibles.
Dans celui qui est de beaucoup le plus commun, celui de l’unidé-
ficience immature, un seul poil manque à la stase larvaire, parmi
les 10. Je crois que c’est fv Toutefois, ce point fondamental n’étant
pas sûr, il vaut mieux alors employer, à titre provisoire, les nota-
401 —
tions de la figure 3. Les 9 poils de l’exuvie larvaire, de chaque côté,
deviennent cv c2, da, dm, dp, la, lin, Ip et hv Rien n’est changé pour
les poils h2, /i3 et psv Les exuvies nymphales ont donc 12 paires de
poils. Si l’Oribate à ses nymphes couvertes je rappelle que les poils
da, dm et dp disparaissent dès la protonyrnphe de sorte que les
exuvies nymphales ont 9 paires de poils comme la larvaire, mais
autrement disposés, en couronne.
Quand la ligne 8 est incomplète la règle est la même. Seulement
on ne peut pas dire en général que <q et c2 sont au-dessus de 8, et c3
au-dessous, car l’alignement transversal cx c2 c3 n’est alors presque
jamais atteint par 8.
A cette règle je n’ai trouvé jusqu’ici que deux exceptions :
1° Chez Scapheremaeus le poil pst ne passe au-dessus de 8 qu’à
la stase deutonymphale.
2° Chez Hermanniella la ligne 8 découpe sur la tritonymphe une
exuvie dorsale portée par l’adulte et pourvue, de chaque côté, des
10 poils réglementaires d’une exuvie de larve holotriche ( Herman-
niella est holotriche en effet aux stases immatures) mais non des
poils h2, h3 et psx qu’elle devrait avoir et qui sont implantés plus bas.
Ces caractères, chez Scapheremaeus et Hermanniella, sont-ils
vraiment exceptionnels ? Ils donnent plutôt l’impression de repré-
senter des stades rares, quoique normaux, d’une évolution générale
qui comporterait des retardements et dont le stade le plus commun
serait défini par la règle énoncée plus haut.
Il y a aussi des règles pour les cupules et la glande latéro-abdo-
minale. Cette dernière m’a paru déboucher toujours sous 8. La
cupule im est toujours au-dessus et la cupule ih au-dessous. Quant
à la cupule ip son comportement varie avec les genres ou les familles.
Fréquemment elle est sous 8 à la stase larvaire et elle passe de l’autre
côté à la mue suivante. D’autres fois elle est constamment au-dessous
de 8 ( Ameronothrus marinus) ou constamment au-dessus ( Liodes
theleproctus).
Remarques. — On ne voit pour le moment aucun internfiédiaire
entre le type en 1 et le type circumgastrique. Le premier appar-
tient à des Oribates plus primitifs par l’ensemble de leurs caractères.
La fixité topographique des lignes 8 dans des groupes étendus
permettra évidemment, quand on sera sûr d’elle, de présumer ou
même d’affirmer des relations d’homologie, notamment entre les
poils, et de résoudre certains problèmes.
J’ai signalé à plusieurs reprises une ligne 8 chez les Acariens
cndéostigmatiques, chez Pachygnathus, Petralycus, Biniichaelia,
Terpnacarus par exemple (Bull. Muséum Hist. nat. Paris, 2e série,
t. 9, p. 135 à 137, fig. 4A et 5, 1937 ; Ann. Sc. Natur., Zoologie ,
11e série, t. 4, p. 134, 1942 ; 5, p. 34 et p. 10, 37, 53, fig. 6 A,
11 E, 16 D, 1943). Cette ligne diffère complètement de celles des
Oribates. Elle est prodorsale et l’animal quitte son exuvie en avan-
çant (un Oribate au contraire, ou un Acaridié, la quitte à reculons).
Le même 8 prodorsal se retrouve chez les Bdelles, mais non chez
tous les Acariens prostigmatiques. Balaustium florale par exemple
a son exuvie larvaire coupée en deux transversalement par une ligne
8 qui passe derrière le bouclier prodorsal et les coxas de la 2e paire
et qui se tient dans le proterosoma, un peu devant le sillon séjugal.
II. — La parthénogenèse démontrée pour NOTHRL’S
PALUSTRIS Koch, N. SILVESTRIS Nie. et NANHER-
MANNIA NANUS (Nie.).
Huit flacons de 30 cm® à large ouverture ont été montés pour
élevage à la fin de septembre 1946 et chacun d’eux ensemencé par
un exemplaire de N. palustris et de Nanh. nanus. Trois des flacons
ont reçu en outre un exemplaire de N. silvestris. Ces exemplaires
étaient, des nymphes, généralement des tritonymphes, quelquefois
des adultes venant d’éclore et constamment isolés. Ils provenaient
des environs de Périgueux. Le milieu d’élevage consistait en frag-
ments de rameaux morts, avec lichens, pris dans un arbre à plus de
2 mètres de hauteur, donc stériles à l’égard des trois espèces men-
tionnées. On mouillait tous les deux jours et les flacons n’étaient
fermés que par un disque de soie à bluter très fine (n° 180).
En fin juin 194/ la faune acarienne des flacons a été séparée par
la méthode de dessication sur tamis. Pour chaque flacon elle con-
tenait une adulte unique de chacune des espèces ensemencées et
dans certains cas, des larves, ou bien des larves et des protonymphes
(exceptionnellement quelques deutonymphes) de l’une des espèces,
ou de 2 d’entre elles.
Ces cas démontrent la parthénogenèse. Ils ont été au nombre
de 4 (sur les 8 essais) pour Nothrus palustris et Nanhermànnia
nanus, et de 1 (sur les 3 essais) pour Nothrus silvestris.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
403
Description de Mesachorutes Marlieri n. sp. Remarques
sur les genres Mesaghorutes Abs. et Mesogastrura Bon.
Par C. Delamare Deboutteville.
Grâce à l’obligeance de mon collègue G. Marlier de Bruxelles,
je suis à même de donner une description de ce qu’il avait déter-
miné comme Mesachorutes quadriocellata Abs. Un examen attentif
de sa préparation me permet de constater qu’il s’agit en fait d’une
forme très voisine de celle d’ABSOLON que je crois préférable d’ériger
en espèce autonome. Cette étude est pour moi l’occasion de dis-
cuter du bien fondé des genres Mesachorutes Abs. et Mesogastrura
Bonet, de donner une clé de détermination des espèces actuelle-
ment connues et de faire quelques remarques au sujet de l’habitat;
de ces formes.
Sur les genres Mesachorutes Abs. et Mesogastrura Bonet.
La diagnose originale du genre Mesachorutes Absolon (1900) est
ainsi conçue : 4 ocelles, deux de chaque côté de la tête, postanten-
naire présent, composé de 7 lobes disposés en couronne, 2 épines
anales sur petites papilles ; empodium présent ; furca bien dévelop-
pée n’atteignant cependant pas le tube vental ; org. ant. IV figuré ;
pièces buccales broyeuses. Absolon ajoute que son genre se dis-
tingue d’ Achorutes Templ. ( Hypogastrura .auct.) par le nombre
des yeux et de Schôttella Schàffer par la présence de son empodium.
Bonet a créé (1930) le genre Mesogastrura se distinguant de
Mesachorutes par l’absence des épines anales et la régression plus ou
moins poussée de l’empodium. Or, en ce qui concerne ce premier
caractère on constate que chez les Mesachorutes typiques il y a déjà
une nette régression annonçant la disparition totale que l’on observe
chez Mesogastrura. Quant à l’ empodium il est clair que toutes les
espèces connues dans les deux genres se rangent sur une série où
l’organe disparaît progressivement. Encore bien formé chez M. Mar-
lieri n. sp. et M. quadriocellata Abs. ou M. ojcaviensis Stach il est
réduit chez M. carpetana Bonet et pratiquement absent chez
M. spelaea (Ionesco). Les caractères communs aux Mesachorutes et
aux. Mesogastrura sont nombreux et significatifs : structure de l’org.
ant. III, de l’org, ant. IV, de la griffe, du postantennaire, régres-
sion du nombre des yeux, allongement des ergots et des griffes,
caractères de la furca.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 404 —
En définitive, je suis persuadé que tous les Mesogàstrura Bonet
sont étroitement congénériques des Mesachorutes et je n’hésite pas
à réunir les deux genres.
Je n’observe pas de différence de structure de l’organe postan-
te_nnaire, les lobes de M. Marlieri n. sp. partent d’un tubercule
central contrairement à ce qu’aurait pu faire croire la figure cI’Ab-
solon sur laquelle Bonet était obligé de statuer. La bilobation
secondaire des lobes de M. Marlieri n. sp. est un caractère d’ordre
spécifique.
Clé des Mesachorutes actuellement connus.
1. 5 omma par côté, organe postantennaire formé par un tubercule
quadrilobé. Griffe avec deux dents situées dans le 1 /.4 distal
de la crête interne avec appendice empodial. Lybie ita-
lienne M. libyca (Caroli).
— Moins de 5 omma 2
2. Un ergot tibiotarsal. Empodium très développé. 2 omma par côté.
Epines anales présentes 3
— 2 ergots tibiotarsaux 4
3. Lobes postantennaires bilobés. 6 poils dentaux. Nidicole de Picus
viridis en Belgique. . M. Marlieri n. sp.
— Lobes postantennaires simples, au nombre de 7. Guanobie connu
dune grotte Morave, grotte Staré-Skaly près de Sloup.. ... .
M. quadriocellata Abs.
4. 2 + 2 omma ou 1 + 1 omma. Pas d’épines anales 5
— 0 + 0 omma, macrochétes serrulés, 5-6 lobes postantennaires. Empo-
dium long, comme M. Marlieri. Pholeophile de Thomomys tal-
poides dans le Montana , M. Thomomys (Chamb.)
5. Lobes postantennaires bien détachés du tubercule central 6
— - Non g
6. Pas de dent à la griffe. Cavernicole d’Espagne, Province de Madrid,
Cueva del Reguerillo M. carpetana (Bonet)
— Dent de la griffe bien visible 7
7. Dent de la griffe faible. Cavernicole d’Italie (Covolo délia Guerra, Buco
del Frate) M. intermedia (Denis)
— Dent de la griffe forte. Cavernicole de Pologne, grotte d’Ojcow
M. ojcoviensis Stach
(ainsi que le faisait remarquer Denis1931 les 3 espèces précédentes
sont très proches les unes des autres et devront probablement être
réunies un jour).
8. Organe postantennaire présent. Epines et papilles anales absentes. 9
— Organe postantennaire absent. Cavernicole de Roumanie, grotte
Isverna, district de Mehedintz, guanobie. . M. spelaea (Jonesco)
9. Postantennaire quadrilobé. Avec pigment oculaire. I dent de la griffe,
empodium setiforme. Cavernicole d’Êspagne, province de Valence
et province d’Alicante, Guanobie M. levantina (Bonet)
— 405 —
. — Postantennaire sans lobes, pas de pigment oculaire. I dent à la griffe.
Empodium absent. Cavernicole de Roumanie, districts de Valcea
et Mehedintz, Guanobie M. Jonescoi , nom. nov.
Au sujet de ees diverses espèces je ferai les remarques suivantes.
Mesachorutes Thomomys (Chamb.) décrit par Chamberlain en
1943 des terriers du Thomomys talpoides (Richardson) du Montana
a été classé par cet auteur dans les Achorutes. Mais Chamberlain
appuyait sur ses étroites affinités avec les Mesachorutes Abs. et
les Typhlogastrura Bonet. En fait il s’agit incontestablement
d’un Mesachorutes dont les figures données par Chamberlain
permettent de penser qu’il est très proche de M. Marlieri n. sp.
décrit ici. Les deux griffes sont exactement superposables, ainsi que
la structure des macrochètes. Les deux formes seraient séparées
principalement par la présence ou l’absence de cornéules, caractère
se modifiant fréquemment dans une même lignée.
Mesachorutes quadriocellata Absolon sensu Jonesco 1923 n avait
pas été renommé par Bonet puisque cet auteur le plaçait dans son
genre Mesogastrura alors que le quadriocellata Abs. typique restait
dans le genre Mesachorutes. La suppression du genre Mesogastrura
rend obligatoire le changement de nom. Je propose Mesachorutes
Jonescoi nom nov. pour Mesachorutes quadriocellata Abs. sensu
Jonesco 1923.
Mesachorutes spelaea (Jonesco) me semble rappeler les Acheron-
tiella par beaucoup de ses caractères. Ce n’est que très provisoire-
ment que je l’attribue au genre Mesachorutes suivant en cela la con-
ception de Bonet qui en faisait un Mesogastrura.
Remarques sur Vhabitat des Mesachorutes Ahs.
Au premier abord ce groupe d’espèces pourrait surprendre, il est
en effet constitué par des espèces cavernicoles et par des espèces
pholeophiles ou nidicoles situées loin de toute grotte. Le nid
endoxvle de Picus où vit M. Marlieri n. sp. ne peut même pas être
considéré comme une microcaverne. Si l’on y regarde de plus près
on constate cependant que les auteurs ont signalé à chaque capture
que les formes cavernicoles sont guanobies c’est-à-dire qu elles ne
sont pas des cavernicoles au sens strict. Leur histoire est liée à celle
des fabriquants de guano et non à celle de la grotte. Ce fait est
important à constater. On se trouverait donc devant un groupe
d’espèces affines s’étant maintenues dans des biotopes disjoints
présentant les uns et les autres une grande richesse en matières
organiques liée à une grande constance microclimatique. Le guano
des grottes, la litière du Thomomys talpoides ou le nid de Picus
viridis ne sont pas des milieux totalement différents, bien au con-
traire.
— 406
Mesachorutes Marlieri, n. sp.
Syn. Hypogastrura f Mesachorutes ) quadriocellata Absolon sensu.
Mahlier 1947, Bull. Ann. Soc. Ent. Belgique , LXXXIII.
Diagnose. Entièrement dépigmenté, très analogue comme aspect
aux Schafferia que je connais. Seules les 4 corneules recouvrent du
comme sur les figs. 1, 2 et 3. Setae sensuales comme chez les Schaf-
feria à. savoir : th. II : 2 paires ; th. III, : 2 paires ; abd. 1-5 : 1 paire.
Organe postantennaire à lobes bien séparés les uns des autres
(fig- 9 et 11.) au nombre de 5 et 7 chez l’unique exemplaire sur
lequel j’ai pu étudier cet organe. Chaque lobe porte un petit lobule
interne vers le centre de l’organe (fig. 10). La présence de ce petit
— 407 —
lobule, extrêmement nette n’a encore été constatée chez aucune
espèce du genre. Griffe très allongée, avec 1 dent interne un peu
après la moitié de la crête interne. Corps de l’organe ponctué.
Empodium sans lamelle mais avec corps ponctué et tubercule
4, tibiotarse do la deuxième paire, face supérieure. — 5, dentes, face postérieure. —
6, apex du dernier article antennaire, face inférieure. — 7, papilles et épines anale?1,
face supérieure. — 8, griffe postérieure, vue postérieure. — 9, organe postantennaire.
— 10, Coupe optique dans le même. — 11, organe postantennaire.
1,2, 3 à l’objectif à immersion 1 /12 et oculaire 5 x — 4, 5, 6, 7, 8, 9 à l’objectif à immer-
sion 1 / 1 2 et oculaire 12 x.
— 408 —
empodial opaque, fortement chitinisé. Le filament empodial (fig. 8)
dépasse largement la moitié de la crête interne de la griffe. 1 soie
prétarsale postérieure. Tibiotarse (fig. 4) portant deux verticilles
de poils, le proximal comprenant, outre les petites soies, 3 poils forts
dont deux dorsaux, le distal portant un ergot dorsal aussi long
que l’ensemble de la griffe. Furca courte. Dentes (fig. 5) portant
6 poils dorsaux, le proximal externe étant très allongé. Epines
anales beaucoup plus courtes que les griffes (fig. 7) portées par des
papilles largement séparées à la base. Organes sensoriels anten-
naires du quatrième article (fig. 6) comme celui décrit par Absolon,
les poils olfactifs sont fins et allongés peu différents des poils voisins
comme chez M. quadnocellata Abs. et Mesogastrura carpetana
Bonet. Org. ant. III comme dans les autres espèces du genre, en
particulier Mesachorutes ojcoviensis Stach et M. Thomomys (Cham-
berlain). Poils de la partie postérieure du corps très finement et
indistinctement serrulés comme chez M. Thomomys. Chitine fine-
ment granuleuse sur tout le corps, par place plus ou moins sép.arée
en tubercules transversaux (Stach 1918, pl. 15, fig. 4). Les poils
tibiotarsaux, dentaux, pas plus que ceux de la tête ne sont serrulés.
Laboratoire d'Entomo’ogie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
Absolon 1900, Vorlaufige Mittheilung über einige neue Collembolen.
Zool. Anz., XXIII, G, p. 265-269.
Bonet 1930, Remarques sur les Hypogastruriens cavernicoles avec des-
cription d’espèces nouvelles. E. O. S., VI, 2, p. 113-139.
— 1931, Estudios sobre Collemboles cavernicoles. E O. S., XIV, 4, 231-
403.
Caroli 1914, Ann. Mus. Zool. XJniv. Napoli, IV, p. 2-3, 1 fig.
Chamberlain 1943, Four new species of Collembola. Great Basin Natu-
ralist, IV, 1-2, p. 39-47, 28 figs.
Denis 1931, Collemboli di caverne Italiane. Mem. Ist. liai. Speol., II,
p. 1-15.
Jonesco 1922, Nouveaux Insectes Collemboles récoltés dans les grottes
des Carpathes méridionales. Ann. Univ. Jassy , XI, p. 372-382.
Marlier 1947, Hypogastrura ( Mesachorutes ) quadriocellala Abs. en Bel-
gique. Bull. Ann. Soc. Ent. Belg., LXXXIII.
Stach 1918, Collembolen aus den hohlen von Ojcow in Polen. Bull. Acad.
Sci. Cracovie , B, p. 204-211, 12 figures.
— 409 —
Classification des Apocynacées vin, les Voacanga
d'Afrique
Par INI. Pxchon.
Les espèces africaines du genre Voacanga sont assez copieuse-
ment représentées dans l’herbier du Muséum et dans l’herbier du
Professeur Chevalier 1. L’abondance du matériel permet de faire
un tri sérieux parmi les caractères considérés jusqu’ici comme
spécifiques. Plusieurs de ceux que Stapf (2, pp. 152-153) et Hut-
chinson et Dalziel (3, pp. 41-42) utilisaient à définir leurs espèces
se montrent en effet inconstants, notamment la présence ou l’ab-
sence de pétiole, le mode de ramification de l’inflorescence, la lar-
geur des bractées, la couleur des fleurs et la longueur des lobes de la
corolle. Au contraire, la hauteur absolue du calice et surtout la
longueur absolue du tube de la corolle épanouie, éléments quanti-
tatifs que l’on aurait pu s’attendre à trouver en défaut, se révèlent
être parmi les meilleurs caractères systématiques : la gamme des
variations en est discontinue, ménageant des « trous » qui sont pro-
bablement l’indice de limites spécifiques.
Cette sélection a pour effet automatique de réduire le nombre des
espèces, par fusion de celles dont les caractères différentiels man-
quent de fixité. Hutchinson et Dalzif.l (3, p. 42) avaient déjà fait
passer les V. eketensis, glaberrima, magnifolia, T albotii et obanensis
en synonymie. Il faut aller plus loin aujourd’hui, et rayer du nombre
des espèces les V. Zenkeri, lutescens, puberula, angolensis, obtusa et
Dregei. Les V. diplochlamys et Bequaerti, que nous n’avons pas vu,
viendront sans doute, si l’on en juge par la description, grossir la
liste des espèces à abandonner. Quant aux variétés que nous con-
servons ici/fondées sur la forme de la base du limbe et sur la pré-
sence ou l’absence d’un indûment, elles sont commodes pour le
classement des échantillons, mais ne paraissent guère avoir de
valeur systématique réelle.
Le genre peut se subdiviser en trois sections, toutes trois repré-
sentées en Afrique :
1. Nous sommes heureux d’adresser nos vifs remerciements à M. le Professeur
Chevalier, qui a bien voulu nous autoriser à étudier les Voacanga de son herbier et à
en publier les numéros.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XÎX, n° 5, 1947.
27
— 410 —
Sect. 1. Streptostephanus K. Sch.,
in Engler et Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 149,
emend.
Calice tardivement circumscissile, à 40-150 écailles glanduleuses. Tube
de la corolle long de 5,5-18 mm., staminiîère au-dessus du milieu, tordu a
droite dans la région staminale ; indûment infrastaminal développé, au
moins sur les nervures staminales. Disque libre ou brièvement adné à la
base. Carpelles libres ou presque libres.
Env. 6 esp., d’Afrique tropicale.
Le caractère « tube de la corolle tordu », qui, pour Schumann
(1, p. 149), définit la section, n’est pas exclusif, car le tube est tordu
chez plusieurs espèces de la section Orchipeda. De plus, 1 . obtusa
doit être exclu de la section Streptostephanus pour passer dans la
section Orchipeda.
Voici la clef des espèces et variétés étudiées :
1. Bractées persistantes. Calice à lobes dressés àl anthèse.
2. Limbes les plus grands de 6 cm. de long. Calice de 4-6 mm. de haut.
Tube de la corolle de 7, 7-9, 5 mm. de long V. micrantha.
2’. Limbes les plus grands de 9-21 cm. de long. Calice de 7-17 mm.
de haut. Tube de la corolle de 9-18 mm. de long.
3 Calice de 7-10,5 mm. de haut. Tube de la corolle de 9-11 mm.
de long V. bracteata.
3’. Calice de 11,5-17 mm. de haut. Tube de la corolle de 14-18 mm.
de long V. psilocalyx.
1’. Bractées normalement caduques L Calice à lobes i étalés ou réçurvés
à l’anthèse.
4. Calice de 5,5-10 mm. de haut. Tube de la corolle de 5,5-9 mm.
de long v- africana.
5. Limbes atténués à la base.
6! Appareil végétatif glabre var. glabra.
6’. Rameaux et pétioles jeunes pubescents var. typtca.
5’. Limbes auriculés de chaque côté à la base, embrassants.-
7. Appareil végétatif glabre var. auriculata.
7’. Rameaux et pétioles jeunes pubescents var. lutescens.
4’. Calice de 9,5-16 mm. de haut. Tube de la corolle de 12,5-17 mm.
de iong V. Schweinfurthii.
8. Appareil végétatif glabre var. typica.
8’. Rameaux et pétioles jeunes pubescents Var. puberula.
Voacanga micrantha sp. nov.
Frutex 50 cm. altus ; ramulis junioribus 0,8-1, 5 mm. latis, glaberrimis,
cortice cinerascenti vel pallide fuscata longitudine rugulosa obtectis ; lenti-
cellis minutis Iaxis parum conspicuis ; latice ignoto. Folia tenuissime coria-
1. Subpersistantes sur une partie des cymes de l’échantillon Klaine sans n° de
V. Schweinfurthii var. typica.
— 411 —
cea, sicca olivacea vel fuscata ; petiolo 1-10 mm. longo, supra canaliculato ’
stipulis petiolis toti.s adnatis ; lamina 3-6 x 1,5-3, 2 cm., oblonga, basi
longiuscule cuneata, apice modice attenuata, subacuminata, acuta, utrinque
glaberrima neque niiida ; nervis laminae concoloribus vel supra pallidioribus ;
medio supra vix canaliculato, subtus modice prominulo, ima basi 0,5-1 mm.
lato ; secundariis 6-8-jugis, sal lente ascendentibus, incurvatis neque tamen
anastomosantibus, supra fere planis, subtus vix ac ne vix prominulis ;
tertiariis venuhsque inconspicuis. Cymae glaberrimae ; pedunculo commuai
19-40 X 0, 7-1,1 mm. ; bracteis 2,5-6 X 1,2-3, 7 mm., anthesi persistentibus ;
pedicellis 4-9 x 0,5-0, 7 mm. Flores albi. Calycis diu persisteniis tubus
2. 8- 3, 5 X 3, 8-5, 3 mm., intus glandulis pro rata dissitis (pro sepalo 6-30 -ni s)
irregulariter pluriseriatis conspersus ; lobi 1,5-2, 8 X 2-2,8 mm., subobtusi,
anthesi erecti. Corollae tubus 7, 7-9, 5 mm. longues, 4, 5-5, 2 mm. ab imo stami-
nijer, parte inferiore rectus et gracilis (1,5-1, 7 mm. diam.) intusque pube-
rulus, ad stamina valde dilatatus (3-3,3 mm. diam.) dextrorsumque maxime
tortus, ad fauces altenuatus (1,1-1, 5 mm. diam.) iterumque rectus; lobi
6.8- 8 X 2, 7-3, 3 mm., anthesi patuli, non caudati. Antherae 4,7 mm. longue,
apice exsertae, candis 2 mm. longis, nervis staminalibus intus ut corollae
tubus puberulis. Discus 0,5 mm. altus, basi breviter adnatus. Ovarium 1 mm.
altum, carpellis subliberis, ovulis pro carpello i 44-m's 8 -seriatis. Stylus
3 mm. longus. Clavuncula. 1,5 mm. alla, parte inferiore dilatata 0,7 mm.,
superiore prismatica 0,8 mm. Stigma inconspicuum. Fructus seminaque
ignota.
Gabon : Nyanga, Le Testu 1370 (fleurs fin août).
Voacanga bracteata Stapf,
in Kew Bull., 1894, p. 22. — V. Zenkeri Stapf, in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV,
i (1902), p. 159. — V. bracteata var. lanceolala Stapf, ibid., p. 161. —
V. obanensis Wernh., in Cat. Talb. Nig. PI. (1913), p. 62.
Cameroun 1 : Yaoundé, Zenker 694; Bipinde, Zenker 71, 780, 1807,
3033 b (st.) , 4278, 4436 (fl. et fr. jeunes), 2 parts sans n°. — Gabon : Setté
Kanja, Dybowski 9 (fl. et fr. jeunes) ; Panga, région du Nyanga, Le Testu
1801 (fl. et fr. jeunes). — Moyen Congo : Mayombe, Lecomte E-88.
Voacanga psilocalyx Pierre ex Stapf,
in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, i (1902), p. 159.
Gabon : Libreville et env., Klaine 438, 441, 1377 (fl. et fr.), 1578 (fl. et
fr.), 1853, 2280, 2348 (fl. et fr.), 2830 (fr.) , sans n°.
Contrairement aux deux suivantes, cette espèce et les deux précé-
dentes ont un appareil végétatif toujours glabre.
Voacanga africana Stapf,
in Journ. Linn. Soc,, XXX (1893), p. 87. — V. glabra K. Sch., in Engler
et Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 149. — F. Schweinfurthii
1. Tous les numéros cités ont été vus par l’auteur. Les mentions (fr.), (fl. et fr.) et
(st.) désignent respectivement les échantillons en fruits, en fleurs et fruits et stériles.
Tous les numéros cités sans mention sont en fleurs.
— 412 —
var. parviflora K. Sch., in Engler, Bot. Jahrb., XXIII (1897), p. 226. —
V. lutescens Stapf, in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, i (1902), p. 157. — V. magni-
folia Wernh., in Cat. Talb. Nig. PI. (1913), p. 62. — V. Talbotii Wernh.,
ibid . , p. 63. — V. amplexicaulis Rowland, in sched.
var. glabra (K. Seh.) nov.
— Voacanga glabra Iv. Scb. — V. Schweinfurthii var. parviflora Iv. Sch. —
V. magni folia Wernh. — V. Talbotii Wernh.
Sénégal : env. de la Casamance, Heudelot 568 (II. et fr. jeunes). —
Guinée fr. : pays des Guerzés, village de Lola, Chevalier 20974 ; Kaloum,
Maclaud 361. — Cote d’Ivoire : Banco, Service forestier 379 (fr.) ; Rasso,
Aubréville 576 (fl. et fr.) ; mont Tongui, Aubréville 1027 ; pied du mont
Nouba, Fleury 21106; Bingerville, Chevalier 16033 ; Alépé, Chevalier
17422. — Cote de l’Or : sans précision, Irvine 2351 ; Coumassi, Vigne,
3741. — Dahomey : Ouidah, Poisson sans n° ; Adja Ouéré, Poisson 9,
Le Testa 279 ; Boguila, près d’Abomev, Chevalier 23201. Moyen
Congo : Brazzaville, Chevalier 4284. - — Ile St. Thomas : Port Allègre,
Chevalier 13768, 14177 ; San Miguel, Chevalier 14265.
Le dernier échantillon fait la transition à la var. auriculata.
var. typica nov.
Voacanga africana Stapf, sensu stricto. — V. amplexicaulis Rowland.
Sénégal : env. de Sambadyakounda, Ezano 17. — Gambie : Albreda,
Heudelot 89, Leprieur (3 parts sans n°). — Soudan fr. : env. de Kita,
Dubois 24 (fl. et fr.). — Guinée fr. : Timbo et env., Miquel 71, Chevalier
12520, 12521, 13508 (fl. et fr.) ; Kouria, Dumas 18165, 18193 ; Ditinn,
Chevalier 13464 bis-, Mamou, Cochet 28; la Konkoré, Pobéguin 16;
Conakry, Debeaux 320 ; îles de Los, Pobéguin 1176. — Niger : Noupé,
Barter 1327. — Dahomey : Birni, Aubréville 60-D ; Caboté, Chevalier
23782. — Nigéria : Lagos, Rowland sans n°, Josler 193. — Fernando-Po :
Mann 243. — Oubangui-Ciiari : pays Ndouka, Chevalier 8239 ; 60 km. N.
de Bambari, Tisseront 1490 ; 12 km. S. d’Ippy, Tisseront 1867. — Ougan-
da : pays Barry, bords du Nil Blanc, 5° lat. N., Peney sans n°.
var. auriculata nov.
Plantae glaberrimae, foliis sessilibus hasi utrinque auriculatis, amplexi-
caulibus.
Tanganyika : Oussambara, Sacleux 1304 (fl. et fr.) ; Sagara
(Zanguebar), Sacleux 2222 (type de la var.).
var. lutescens (Stapf) nov.
— Voacanga lutescens Stapf.
Afrique orientale portugaise : Cundine, Le Testa 523.
Voacanga Schweinfurthii Stapf,
in Kew Bull., 1894, p. 21. — V. diplochlamys K. Sch., in Engler et
Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 149 ? — V. puberula Iv. Sch.,
— 413 —
ibid. — V. angolensis Stapf ex Hiern, in Cat. Afr. PI. Welw., I, iii (1898),
p. 668. — V. spectabilis Stapf, in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, i (1902), p. 155 ?
— V. Klainii Pierre ex Stapf, ibid., p. 156. — V. eketensis Wernh., in
Journ. of Bot., LU (1914), p. 25. — V. glaberrima Wernh., ibid. —
V. Bequaerti De Wild., PI. Bequaert., I (1922), p. 402 ?
var. typica nov.
— Voacanga Schweinfurthii Stapf. — V. glaberrima Wernh. — V. Be-
quaerti De Wild. ?
Gabon : env. de Libreville, Klaine sans n°. — Moyen Congo : rives de
la Sanghor, Pobéguin 69. — Congo belge : bords du Yuru, Schweinfurth
3326.
var. puberula (K. Sch.) nov.
— Voacanga diplochlamys K. Sch. ? - — V. puberula K. jSch. — V. ango-
lensis Stapf ex Hiern. — V. spectabilis Stapf ? — V . Klainii Pierre ex
Stapf. — V. eketensis Wernh.
Cameroun : Atacama, Bâtes 461. — Gabon : sans précision, Klaine
414, 416; env. de Libreville, Klaine 461 (fl. et fr.) , 1244, 1296, 1966;
Agonenzorck, sur le haut Komo, Chevalier 26981. — Moyen Congo : sans
précision, Lecomte sans n° ; Mayombe, Thollon 1243, Le Testu 1651. - —
Oubangui : sans précision, Thollon sans n°. — Angola : sans précision,
Welwitsch 5979, 5980 ; district de Cazengo, Gossweiler 5J4 (fr.).
Espèces non vues : Voacanga caudiflora Stapf, in Dyer, Fl. Trop.
Afr., IV, i (1906), p. 603 ; Voacanga densiflora K. Sch. ex Engler,
in Sitz. Ber. Akad. Wiss. Berlin, XVI (1900), p. 197, nomen nudum ;
Voacanga Boehmii K. Sch., in Engler, Pflanzenwelt Ost-Afrikas, C
(1895), p. 317.
Sect. 2. Chalotia nov.
Calyx basi tarde circumscissus , squamulas glandulosas 20-35 gerens.
Corollae tubus 4, 5-5, 5 mm. longus, supra medium staminifer, rectus, indu-
mento infrastaminali evoluto. Discus ovario lotus adnatus, itaque vix dis-
tinctus. Carpella dimidio inferiore connata.
1 esp., du Congo :
Voacanga Chalotiana Pierre ex Stapf,
in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, i (1902), p. 158.
Moyen Congo : Brazzaville, Chalot 5, J. de Brazza 138.
Sect. 3. Orchipeda (Bl.) K. Sch.
in Engler et Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 149, emend. —
Gen. Voacanga Thou., Gen. nov. Madag. (1806), p. 10. — Gen. Dicrus
Reinw., in Bl., Cat. Ilort. Buitenz. (1823), p. 47, nomen nudum. — Gen.
Orchipeda Bl., Bijdr. (1826), p. 1026. — Gen. Annularia Hochst., in
Flora, XXIV (1841), p.'670. — Gen. Cyclostigma Hochst. ex Endl., Gen.,
Suppl. II (1842), p. 56. — Gen. Piptolaena Harv., in Hook., London
— 414 —
Journ. of Bot., I (1842), p. 25. — Gen. Pootia Miq., in Yersl. en Med. Kon.
Akad. Wetensch., VI (1857), p. 192.
Calice circumscissile de très bonne heure (dès le bouton); à 200-750
écailles glanduleuses. Tube de la corolle long de 7,5-60 mm., staminifère
à un niveau variable, droit ou tordu à droite dans la région staminale ;
indûment infrastaminal nul. Disque libre ou brièvement adné à la base.
Carpelles libres ou presque libres.
12 esp., une d’Afrique tropicale, du Natal et de Madagascar, les
onze autres d’Australasie.
Stapf (2, p. 151) propose de placer dans un genre spécial les
quelques espèces australasiatiques dont le tube de la corolle est
longuement développé au-dessus des étamines. Nous ne croyons
pas qu’une différence unique puisse justifier une séparation géné-
riqtie, séparation qui n’est pas même sanctionnée par une diffé-
rence de répartition géographique. Toutefois, comme cette diffé-
rence est nette, on peut distinguer deux séries dans la section :
§ Brevitubae nov.
— Gen.. Voacanga Thou. — Gen. Annularia Hochst. — Gen. Cyclos-
tigma Hochst. ex Endl. — Gen. Piptolaena Harv. — Gen. Pootia
Miq.
Tube de la corolle long de 7,5-22 mm., staminifère au-dessus dd milieu.
6 esp., une d’Afrique et de Madagascar, les cinq autres d’Austra-
lasie. — Etudiées : V. Thouarsii R. et Sch., V. grandifolia (Miq.)
Rolfe, V. papuana (F. Muell.) K. Sch., V. irosinensis Elmer. 1 — Non
vues : V. Versteegii Mgf., V. Havilandii Ridley.
Voacanga Thouarsii R. et Sch.
Syst. Veget., IV (1819), p. 439. — V. Dregei E. Mey., Comm. PI. Afr.
Austr. (1837), p. 189. — Annularia natalensis Hochst., in Flora, XXIV
(1841), p. 670. — Cyclostigma natalensis (Hochst.) Hochst., in Flora,
XXVII (1844), p. 828. — Piptolaena Dregei (E. Mey.) A. DC., in DC.,
Prodr., VIII (1844), p. 358. — Orchipeda Dregei (E. Mey.) Sc.-EIL, in
Ann. of Bot., V (1891), p. 362. — Voacanga obtusa K. Sch., in Engler
et Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, ii (1895), p. 149. — V. obtusata Dur.
et De Wild., in Bull. Soc. Bot. Belg., XXXVII (1898), p. 122, lapsin — -
Orchipeda Thouarsii (R. et Sch.) Baron, in Revue Madag., 10 mars 1905,
p. 249. — Tabernaemontana Thouarsii (R. et Sch.) Palacky, Cat. PL
Madag., III (1907), p. 30.
Indistinctes (complètement ou presque complètement adnées
à la base des pétioles) partout ailleurs dans le genre, les stipules
intrapétiolaires sont en grande partie libres chez quelques espèces
de la section Orchipeda, en particulier chez V. Thouarsii où elles
forment un rebord cupulaire fortement saillant. Cette espèce peut
— 415 —
donc se reconnaître de tous ses congénères africains au simple
examen de l’appareil végétatif.
Les prétendues différences entre V. Thouarsii et V. obtusa (cf.
2, p. 152, clef) ne sont nullement constantes et toutes les formes
possibles s’observent tant en Afrique qu’à Madagascar. Deux
variétés :
var. Dregei (E. Mey.) nov.
Voacanga Dregei E. Mey. — Annularia natalensis Hochst.
Disque plus court que l’ovaire.
Afrique orientale portugaise : baie Delagoa, Junod 365.
Natal : Umlalazy, Medley Wood 95579.
var. obtusa (K. Sch.) nov.
. — Voacanga Thouarsii R. et Sch. — V . obtusa K. Sch.
Disque plus haut que 1 ovaire et le cachant entièrement.
Afrique. — Gambie : Albreda, Leprieur (3 parts saijp n°). — Soudan
fr. : marigot de Sirakoro, Dubois 189 (fr.) . — Guinée fr. : vallée de la
Kaba, Chevalier 13188 ; Kindia, Chevalier 13213 (fl. et fr.), 13214, 13364,
sans n° ; Sineya, Pobéguin 804. — Cote d’Ivoire : entre Buandougou et
Marabadiassa (cercle de Mankono), Chevalier 21995 ; Man, Aubréville,
955 (st.) ; Biaouné, Aubréville 1126 ; région de Guigla, Service forestier
2021 (fr.), 2029. — Congo belge : Rutshuru, Ghesquière 3816, 4251. —
Kenya : sans précision, Gardner 2219 (st.). Tanganyika : île Mafia,
Schlieben 2655 ; Oussambara, Scheffler 147 (st.) ; Kyimbila, Stolz 477. —
Afrique orientale portugaise : Aringa, Le Testu 671.
Madagascar. — Sans indication précise : Chapelier sans n°, Baron
1629, 4662, Exposition coloniale de Marseille 4611 (st.), Thouars sans n°. —
Domaine de l’Est : baie d’Antongil, Richard 24 ; Andahoul, Humblot 3 ;
haute Mananara, Decary 4921 ; Pic St. Louis, Decary 10004. — Domaine
du Centre : vallée de l’Ikopa, au N. W. d’Ankazobe, Decary 7569 ;
Beravina, Hildebrandt 3077 ; bois après le passage du Mangoro, en venant
de Tananarive, Alleizette 1122-M. — Domaine de l’Ouest : Ambavatoby,
Hildebrandt 3311 ; Maromandia (Ankaramy), Decary 1327 ; Ambongo et
Boina, sans précision, Perrier 8843 (fl. et fr.) ; env. de Maevatanana,
Perrier 544 (fl. et fr.) ; Malaimbanda, Grandidier sans n° ; W. de l’Isalo,
Humbert 11589.
§ Longitubae nov.
— Gen. Dicrus Reinw. — Gen. Orchipeda Bl.
Tube de la corolle long de 30-60 mm., staminifère au-dessous du milieu.
6 esp. toutes d’Australasie. — Etudiée : V. globosa (Blanco)
Merrill. — Non vues : V. dolichocalyx Quisumb. et Merrill, V. mega-
carpa Merrill, V. gracilipes (Miq.) Mgf., V. latifolia Quisumb. et
Merrill, V. plumeriaefolia Elrner.
— 416 —
Espèce exclue : Voacanga dichotoma K. Sch., in Engler, Pflan-
zenwelt Ost-Afrikas, C (1895), p. 317. — Cf. Stapf, 2, p. 161.
Laboratoire de Phanêrogamic du Muséum.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. K. Schumann : Apocynaceae ; in A. Engler et K. Prantl, Die Natür-
lichen Pflanzenfamilien, IV, ii (1895), pp. 109-189.
2. O. Stapf : Apocynaceae ; in W. T. Thiselton-D yer, Flora of Tropical
Africa, IV, i (1902), pp. 24-2.31 et (1906), pp. 588-614.
3. J. Hutchinson et J. M. Dalziel : Flora of West Tropical Africa, II
(1931).
— 417 —
Mapania oblonga Clarke (Cyp.) = Aparté a Le Testui Pell.
et Langevinia monosperma Jac.-Fél.
Par H. Jacques-Félix.
J’ai donné ici même (1947, n° 1. p. 88), la description d’une
plante que je proposais comme type d’un genre nouveau de Rapa-
teaceae. Ainsi que je le disais dans la diagnose, l’échantillon était
incomplet et je ne disposais ni du péi'ianthe, ni des étamines. J’avais
basé mon opinion sur la frappante ressemblance de cette plante
avec Rapatea longipes Benth. (C. R. Ac. Sci. 1947, t. 224, p. 211).
M. F. Pellegrin me fit savoir entre temps qu’il s’agissait pro-
bablement de cette même Cypéracée qu’il avait, lui aussi, rappro-
chée de Rapatea longipes pour en faire d’abord le type du g. Apartea
(Bull. Soc. bot. Fr. 77, 1930, p. 473-474) et l’identifier ensuite à
Mapania oblonga Clarke (id. 78, 1931, p. 180).
Une simple vérification me rendit à l’évidence.
Cette confusion commise à deux reprises suffit à indiquer la
convergence morphologique qui existe entre cette Cypéracée et plu-
sieurs Rapateaceae américaines. Elle montre aussi qu il a y toujours
inconvénient à travailler sur des échantillons insuffisants.
Les observations biogéographiques que j’ai exposées par ailleurs
(C. R. Ac. Sci. 1947, t. 224, p. 211) ne sont donc pas à prendre en
considération.
Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 418 -
Au SUJET DE SriRIFER CANALIFERUS LAMARCK 1819
(BBACHIOPODE)
Par G. Gatinaud.
Parmi les échantillons de notre collection, figure un Spiriféridé
qui est désigné comme le type de Spirifer canaliferus, espèce créée
par Lamarck en 1819 1 d’après la figure 5 a de la planche 244 du
tableau encyclopédique et méthodique des 3 règnes paru en 1817
et discutée par Davidson en 1850 2 sur l’échantillon qui avait servi
de type à Lamarck et dont il donne une nouvelle figuration. Or,
l’échantillon que nous possédons se reconnaît aisément dans ces
2 dessins qui sont cependant plus symétriques que l’original.
La figure du Tableau encyclopédique est ressemblante dans les
grandes lignes, mais inexacte dans les détails : ainsi les intervalles
intercostaux y sont réduits à des sillons et on n’y voit aucune
bifurcation des côtes qui sont d’ailleurs dessinées en trop grand
nombre, à savoir 47 dont 17 au côté gauche, 10 sur le bourrelet et
20 au côté droit alor’s que l’échantillon n’en a que 34 dont 13 au
côté gauche, 6 sur le bourrelet et 15 au côté droit.
La figure de Davidson est beaucoup plus exacte, mais inversée.
Le nombre des côtés dessinées n’est pas exagéré : 35 dont 13 au
côté gauche, 7 sur le bourrelet et 15 au côté droit. Les intervalles
intercostaux sont conformes à l’original. Sont représentées les
bifurcations de la 2e côte du côté gauche en partant du bourrelet,
de la lre côte du bourrelet, de la 4e côte du bourrelet (sur la figure 5e),
de la 5e (cette bifurcation est sur l’original beaucoup plus proche du
crochet) et de la 6e. La bifurcation de la 4e côte du côté droit en
partant du bourrelet n’est pas représentée ; cependant cette bifur-
cation n’a pas complètement échappé à Davidson qui a dessiné
une sorte de rainure dans la lre moitié de cette côte.
A propos de cet échantillon se pose une question de nomen-
clature. Car la figure du Tableau encyclopédique, publiée sans
légende, a servi de type à SchlothEim pour son espèce Spirifer
(Terebratulites) aperturatus qu’il a crée en 1820 3 en donnant comme
caractères les côtes séparées par de larges intervalles et dont quel-
1. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. VI, lre partie.
2. Notes on a Examination of I^amarck’s species of Fossil Terebratulæ. Ann. Mas.
nat. llist. Série 2, T. V., p. 442, pl, 14, fig. 40.
3. Die Petrefactenkunde p. 258.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 419 —
ques-unes sont dichotomes et d’autre part le treillissage des parois
du sinus, tous caractères qui se voient sur la figure publiée par
Schlotheim en 1822 1 et non sur la figure du Tableau encyclo-
pédique. Par contre ces caractères se voient sur notre échantillon
où sur une partie du côté droit du sinus un fin treillissage se voit
à la loupe. Davidson, qui, nous l’avons vu, a donné une repré-
sentation plus exacte de notre échantillon, pense que le nom de
Spirifer canaliferus doit être employé de préférence à celui de
Spirifer aperturatus. Gosselet 2 qui n’est pas de cet avis s’exprime
ainsi : « La diagnose et la figure de Lamarck convenant au Spirifer
verneuili et non au Spirifer aperturatus, doit-on appliquer à ce
dernier le nom de Lamarck ! Je ne le crois pas. Toutefois si l’opinion
opposée prévalait, je n’y verrais aucun inconvénient ». Or notre
échantillon présente non des caractères de Cyrtospirifer verneuili
Murchison mais bien des caractères de Spirifer aperturatus. Je
pense donc que ce dernier nom doit être supprimé et remplacé
par celui de Spirifer canaliferus.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
1. Nachtrage pl. xviii. .
2. 1894. Etude sur les variations du Spirifer Verneuili. Mem. Soc. Géol. Nord, T. IV,
fasc. I, p. 59.
— 420 —
Coup dœil sur la faune d’Echinodermes du Cuisien
du Bassin de Paris
Par L. et J. Morellet.
La faune d’Echinodermes du Cuisien du Bassin de Paris est
très pauvre. Cotteau (I) n’y signale qu’une seule espèce, Psamme-
chinus Grcivesi, et encore est-ce le résultat d’une erreur. Cet Oursin,
décrit par Desor (II) sous le nom générique d ’Echinus, n’est pas
cuisien. Le type figuré, communiqué par Graves et malheureuse-
ment perdu, a été récolté dans le Lutétien inférieur de Retheuil
Aisne). La méprise de Cotteau provient sans doute de ce que, sans
se reporter à l’ouvrage de Graves (III, p. 688), il s’est uniquement
basé sur le nom de la localité dont le Lutétien est peu connu, mais
dont le Cuisien est célèbre par la richesse de sa faune.
L’espèce n’est pas spéciale à Retheuil ; elles est également signalée
par Graves (p. 688) dans le Lutétien inférieur de Cuise-Lamotte
(Oise) et par Goubert (IV, p. 147) dans le Lutétien des environs
d’Ecos (Eure).
Amputée de Psammechinus G raves i, la faune cuisienne d’Échini-
des du Bassin de Paris ne comprend jusqu’ici que deux espèces :
Linthia Janneli Mun.-Ch. mss., du tuffeau de Mont-Notre-Dame
(Aisne), dont nous pensons avoir établi l’âge cuisien (V), et Eoscutum
calvimontanum (Cotteau), dont le type est lutétien, mais dont nous
avons signalé la présence dans le Cuisien supérieur d’Hérouval
(niveau d’Hérouval) (VI) et qui par la suite a été trouvé à ce même
niveau à Liancourt-Saint-Pierre, à Tourly (VII) et à Saint-Gervais,
près de Magny-en-Vexin (Oise) (VIII).
Cependant cette faune est certainement plus riche. Au niveau
d’Hérouval, à Liancourt-Saint-Pierre, nous avons récolté d’assez
nombreux fragments, malheureusmeent indéterminables, appar-
tenant à d’autres espèces. En outre, la collection Colas (Laboratoire
de Géologie du Muséum National d’Histoire Naturelle) renferme
des échantillons de Macropneustes minor (Ag.) qui proviennent de
Cahaignes (Eure), localité dont la stratigraphie est encore assez
obscure, et pourraient être cuisiens. Leur gangue, en effet, est
sableuse ; certains adhèrent à un grès quartzeux, et ces deux faciès
ne sont pas habituels aux dépôts lutétiens.
Le Cuisien du Bassin de Paris n’a encore fourni aucun repré-
Bullttin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
— 421 —
sentant de là classe des Crinoïdes 1. Les plaques de Stellérides y
sont rares (niveau d’Hérouval de Liancourt-Saint-Pierre, notre
collection), accompagnées de pièces non moins rares (principalement
des vertèbres) d’Ophiuridcs. Ces dernières sont, croyons-nous, les
premiers restes de représentants de cet ordre qui aient été signalés
dans l’Eocène du Bassin de Paris.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
■ I
I. G. Cotteau. Échinides éocènes. Paléontologie Française. lre scne.
Animaux Invertébrés. Terrain tertiaire. Tome II. Paris, 1889-
1894.
II. L. Agassiz et E. Desor. Catalogue raisonné des familles, des genres
et des espèces de la classe des Échinodermes. Paris, 1847. (Extrait
des Annales des Sciences naturelles , 3e série, tomes VI, VII et
VIII).
III. L. Graves. Essai sur la topographie géognostique du département
dé l’Oise. Beauvais, 1847.
IV. E. Goubert. Quelques mots sur l’étage éocène moyen dans le
bassin de Paris. B. S. G. F., (2), XVII, 1859-1860, p. 137-149.
V. L. et J. Morellet. L’âge du Tuffeau de Mont-Notre-Dama (Aisne).
C. R. somm. S. G. F., 1944, p. 156-158.
VI. L. et J. Morellet. Étude sur le niveau d’Hérouval (Oise). B. S.
G. F., (5), 1935, p. 499-508.
VII. L. Feugueur. Contribution à l’étude du niveau d’Hérouval (Cui-
sien) dans le Vexin français. B. S. G. F., (5), XIV, 1944, p. 375-
380.
VIII. L. Feugueur. Coupe à St-Gervais (Oise). Présence du niveau
d'Hérouval (Cuisien). Bull. Mus. Hist. Nat., 2e série, XVII, 1945,
p. 279-281.
1. 11 existe, fait probablement inédit, des Crinoïdes dans le Lutétien du Bassin
de Paris. Nous en avons trouvé quelques calices à Cliaussy ; notre regrette confrère
.1. Cottreau en avait entrepris l’étude et les avait rapportés provisoirement à Gleno-
tremites semiglobularis (Brunnich Nielsen 1913), dont le type est danien.
— 422 —
Étude anatomique et paléogéographique du Palmoxylon
LACUNOSUM (U N GE R) FELIX. Sa PRÉSENCE DANS LES COUCHES
TERTIAIRES DE GIGNAC (VAUCLUSE)
Par Edouard Boureau.
Sous-Directéur au Muséum
Un tronc silicifié provenant des couches tertiaires de Gignac
(Vaucluse), (très probablement oligocènes) doit, par ses caractères
anatomiques, être rapporté au Palmoxylon lacunosum (Unger) Félix.
L’échantillon, silicifié, en excellente conservation, appartient
aux collections du Muséum National d’Histoire Naturelle (N° 1970)
et va nous permettre d’apporter des renseignements nouveaux sur
cette espèce fossile, assez peu répandue. L’échantillon est poli sur
deux faces et n’a fait jusqu’alors l’objet d’aucune étude particulière.
Cylindrique, il se présente avec une section droite ovoïde de 14 cm
sur 20 cm ayant vraisemblablement subi une certaine compression
au cours du développement, si l’on en juge par la disposition du
parenchyme fondamental et la forme anormale de la partie fibreuse
des faisceaux fibrovasculaires dans certaines régions de sa section
transversale.
I. — Description anatomique.
Les faisceaux sont de deux sortes : les uns sont exclusivement
fibreux et les autres plus grands, fibrovasculaires.
A. Les faisceaux fibrovasculaires. Ces faisceaux mixtes sont
visibles à l’œil nu sur une surface polie. Ils sont inégalement répartis
et leur orientation est désordonnée. Ils sont à leur nombre minimum
dans la partie centrale du tronc (30 par cmI. 2) alors qu’ils atteignent
le nombre de 53 à équidistance du centre et de la périphérie et 40 à
la périphérie. Dans la région plissée mais qui semble exceptionnelle
et qui est due à un accident qui a certainement précédé la fossili-
sation, on en compte jusqu’à 71 par cm2.
Les nombres des faisceaux fibrovasculaires au cm2 sont assez
différents de ceux fournis par Krausel qui, pour la même espèce,
en a compté de 14 à 40 au cm2. Ce nombre varie en fonction de
l’âge du végétal et en fonction du niveau observé. Il ne constitue
pas un élément auquel on doive attacher une très grande impor-
tance dans la séparation des espèces.
La grandeur des faisceaux fibrovasculaires est également très
Bulletin du Muséum, 2e série t. XIX, n° 5, 1947.
— 423 —
variable. Ils atteignent leur maximum (largeur de la partie fibreuse)
à la périphérie du tronc : 1 mm 4 et ils sont alors très rapprochés.
Leur éloignement est presque toujours inférieur à cette largeur.
Dans la partie centrale, par contre, la largeur de la partie fibreuse
est de 0 mm 5 environ et leur éloignement atteint au maximum
3 fois cette largeur.
a. — Les fibres : Les faisceaux fibreux qui coiffent le faisceau
libéroligneux ont une forme arrondie dans la partie extérieure et
sensiblement rectiligne dans la partie interne. Ce. Palmoxylon
appartient donc au groupe des Corypha Complanata Stenzel. Il est à
remarquer que dans la partie médiane, et interne, les amas fibreux
montrent souvent une petite cavité, plus ou moins profonde,
dans laquelle se loge le liber.
La largeur moyenne de la partie fibreuse dans les faisceaux de
la partie externe oscille autour de I mm, ce qui correspond assez
bien aux données de Krausel (de 0 mm. 8 à 1 mm. 2). La hauteur du
faisceau fibreux, c’est-à-dire la distance entre la base plane et le
sommet arrondi du faisceau fibreux est très variable, la forme géné-
rale peut en effet se modifier considérablement, surtout dans la
partie centrale du tronc. Les faisceaux fibrovasculaires de cette
région ont une largeur bien inférieure. Les faisceaux n’ont plus la
régularité de forme et de dimension des faisceaux externes. Ils
peuvent être très aplatis. Dans tous les cas, la partie fibreuse est
plus grande qqe la partie vasculaire.
b. — Le Xylème : Le faisceau fibro-vasculaire le plus répandu
est celui représenté par la figure 1. Il est pourvu de deux seuls
grands vaisseaux de xylème bilatéraux dont le diamètre va de
140 à 170 [x. Ces grands vaisseaux peuvent présenter des variations
importantes dans leur nombre et leur grandeur. A leur emplace-
ment, on peut voir jusqu’à 4 grands vaisseaux généralement plus
petits. Dans ce cas (fig. 3), les faisceaux mixtes rappellent de très
près celui figuré par Stenzel et attribué à Palmoxylon lacunosum
(Unger) Félix c. axonense (Watelet) Stenzel, provenant de Quincy-
sous-le-Mont dans la vallée de l’Aisne.
Toutes les transitions existent entre les faisceaux à forme typique
à 2 faisçaux de grande taille (fig. 1) qui caractérise notre échantillon
et la forme à 4 grands vaisseaux qui est plus rare (fig. 4).
Le faisceau mixte typique pourvu de 2 grands vaisseaux est le
plus souvent dépourvu de petits éléments de protoxylème (figure 1).
Mais on observe quelquefois l’apparition de ces petits éléments en
nombre plus ou moins grand, au maximum jusqu’à 15 petits vais-
seaux (figure 4).
c. — Le Liber : Dans les faisceaux fibrovasculaires de l’échantillon,
le liber est rarement conservé. Cependant on peut observer l’em-
M
iriNM
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SaSÉf®l«J
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PalmoxylorT lacunosum (Unger) Félix. Coupe transversale de différents types de
faisceaux. 1 : faisceau le plus répandu ; 2, 3, 4 : faisceaux plus rares. —
/ : fibres ; p : parenchyme lacuneux ; g : gaine de cellules étirées radialement au
voisinage de la partie libero-ligneux et tangentiellement autour de la partie
fibreuse ; Phi : liber ; px : petits éléments ligneux (protoxyleme) ; x : grands
éléments vasculaires ; a : aspect particulier de la gaine dans le cas de deux
faisceaux très rapprochés.
comme le Palmoxylon Aschersoni où le liber nous est apparu groupé
en deux massifs qui, après fossilation, laissent deux lacunes
nettement distinctes séparées par des petits éléments fibreux.
B. Les faisceaux fibreux. Les faisceaux exclusivement fibreux
(/, fig. 3 et 4), sont répartis irrégulièrement dans le parenchyme
fondamental ; ils contiennent un nombre variable de fibres de dia-
— 425 —
mètre inégal allant de 13 à 28 p.. Le diamètre du faisceau peut
atteindre à la périphérie du tronc 40, 70, 100, 110, 170 et 190 p.
Quelquefois ces faisceaux fibreux sont entourés de cellules du paren-
chyme fondamental présentant un aspect légèrement rayonné, mais
les stegmatas ou cellules de couronne ( Krcinzzellen de Stenzel)
caractéristiques de certains Pcdmoxylon n’existent pas dans notre
spécimen.
C. Le tissu fondamental. Le tissu fondamental est constitué par des
cellules étroites disposées en files unicellulaires qui forment un
réseau et laissent entre elles de vastes lacunes.
La disposition est rayonnée autour des faisceaux fibro-vascu-
laires et quelquefois, mais très rarement autour des faisceaux fibreux.
Au voisinage immédiat de la partie vasculaire des faisceaux
mixtes, les cellules ne sont pas lacuneuses, mais également rayonnées
elles constituent une gaîne à parois minces qui entoure la partie
vasculaire. Cette gaîne (g. fig. 1, 2) est formée, en coupe transversale,
par des cellules sensiblement carrées devant le protoxylème et plus
allongée? sur les parties latérales. Elle est limitée à la partie libéro-
ligneuse ; autour de la partie fibreuse, les cellules du tissu fonda-
mental, sont allongées parallèlement au bord du faisceau sur une
double assise.
IL — Répartition et affinités.
En 1904, Stenzel 1 complétant la diagnose du Palmoxylon lacu-
nosum (LInger) Félix, distingue les formes :
a. — verurri.
b. — anceps.
c. — axonense.
Le Palmoxylon lacunosum (Unger) Félix a. verum Stenzel, n’est
autre 2 que le Fasciculites lacunosum Unger et le Fasciculites ano-
malus Unger. Sa localité d’origine reste inconnue bien que Schenk 3
suppose que ce soit l’île d’ Antigua.
La forme b. — anceps est également d’origine inconnue.
La forme c. — axonense qui n’est autre que le Palmacités axonensis
Watelet 4, devenu la Palmoxylon axoniense Schenk, a été découvert
à Quincy-sous-le-Mont, dans la vallée de l’Aisne.
1. Stenzel K. -G. — Fossile Palmenhôlzer, p. 81 (187), 1904.
2. Unger, in Maktius C. F. P., Généra et species palmarum, p. 57, pl. 2, fig. 9 et
pl. 3 fig. 2, 1845, et p. 58, pl. I, fig. 1, II fig. 8 et III fig. 1.
Félix : Studien über foss. Hôlzer. Inaug. Diss. Leipz. 1882.
3. Schenk A., in Zittel K. A., Handbuch der Palaeontologie, Abt. 2, Palaeophyto-
logie, p. 889, 1890.
4. Watelet A. — Description des plantes fossiles du Bassin de Paris, p. 103, pl. 30,
fig. 3, 1866.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
28
426 —
En 1916, Berry 1 signale et figure un P. lacunosum (Unger) Félix
dans la Flore oligocène supérieure des grès de Catahoula de Loui-
siane (Etats-Unis). Puis, en 1924, le même auteur 1 2 3 4 décrit et figure
un autre spécimen provenant de l’Eocène moyen de White Bluff,
Comté de Clarke, dans l’Alabama, au sommet de la formation de
Tallahatta ou à la base de la Formation de Lisbon, puis deux autres
encore dans l’Eocène supérieur de la Formation Jackson de Loui-
siane, l’un à 1 mile à l’Est de Gailbreath, sur les bords N-W des
rapides Parish et l’autre au Sud d’une petite rivière au nord de
Pollock, Grant Parish. Il signale également sa présence dans le
groupe de Visksburg (Oligocène).
En 1924 également, Krausel 3 décrit uti Palmoxylon lacunosum
(Unger) Félix provenant des couches tertiaires d’Egypte soit de
l’Oligocène inférieur à Fayoum soit du Miocène inférieur, à environ
20 km à l’WSW de Dêr Abu Makâr.
Enfin, en 1931, A. Chiarugi 4 montre la présence dans la vallée
du Tirse, en Sardaigne, du P. lacunosum (Unger) Félix. Cette espèce
appartient à la « Flore fossile saharienne » dont les éléments, du type
tropical, ont été retrouvés en Somalie, en Egypte, en Afrique du
Nord en Sardaigne 5 et même au Bio de Oro 6 7.
L’exemplaire que nous venons d’étudier se rapproche nettement
des différents spécimens déjà décrits soys le nom de Palmoxylon
lacunosum (Unger) Félix. Les faisceaux fibrovasculaires les plus
fréquents sont de façon constante pourvus des deux vaisseaux
bilatéraux qui caractérisent cette espèce. Mais on y voit également
un assez grand nombre de faisceaux rappelant de très près celui
figuré par Stenzel 7 pour la forme c. — axonense (pl. IX, fig. 70),
non seulement par la disposition des grands vaisseaux mais plus
spécialement par,- la forme du faisceau fibreux et la disposition
radiale particulière des cellules du parenchyme de la gaine qui
entoure le parenchyme ligneux.
1. Berry E. W. — The Flora of the Catahoula sandstone. U. S. Geol. surv. Prof,
paper 98 M. Washington, pp. 227-251, LV-LX, 1916.
2. Berry E. W. — The middle and upper eocene floras of south eastern Norlh
America. U. S. Geol. Survey Prof, paper 92, Washington, pp. 106, pl. I-LXV, 1924.
3. Krausel R. — Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den
Wusl en Agyptcns IV. Die fossilen Floren Agyptens. — Abhand. Bayer. Al;ad. Wissensc .
XXX Bd. 2 Abhandl. — 1924, p. 42.
4. Chiarugi A. — « Palmoxylon Tyrrhenicum. » Chiar. e « Palmoxylon lacunosum »
(Ung.) Félix. Nuovo elemento paleoxilologico sahariano délia Sardegna. Nuooo Giorn.
Bot. Ital., n. s., vol. XXXVIII, n° 3, 1931.
5. Chiarugi A. - La presenza in Sardegna di elementi paleoxilologici sahariani.
Nuovo Giorn. Botan. Ital. (n. s.), vol. XXXVI, 1929.
6. Boureau Ed. — Sur la présence du Palmoxylon Aschersoni Schenk dans les
couches tertiaires de la vallée du Chélif. Bull. Mus. Hist. Nat., 2e s., t. XIX, 1947,
p. 230.
7. Stenzel, loc. cit.
— 427
III. — Conclusion.
Le spécimen en question se rapproche donc nettement, par ses
caractères anatomiques, d’échantillons dont l’aire de répartition
est très étendue puisqu’on trouve l’espèce tertiaire décrite par
Félix en Afrique, en Sardaigne, en France et en Amérique du Nord.
On peut se demander si les formes a, b, c définies par Stenzel
correspondent effectivement à des espèces différentes au point de
vue botanique. On peut également se demander si malgré les res-
semblances anatomiques des différents spécimens rapportés à
Palmoxylon lacunosum (Unger) Félix, il ne s’agit pas de .conver-
gences de structures et si les spécimens fossiles n’appartiennent pas à
des espèces botaniques distinctes.
L’insuffisance des renseignements connus au sujet des variations
assez considérables de la structure des faisceaux, en fonction de
l’âge et du' niveau observé, ne permet pas de trancher la question
de façon définitive. Et nous rejoignons l’idée exprimée par Berry 1
à propos de ce Palmoxylon en recommandant, surtout chez les Pal-
miers la prudence devant les phénomènes de convergence structurale
toujours possibles. Dans un récent travail 2, nous en avons montré
un exemple typique en retrouvant dans l’hypocotyle d’une plante
actuelle ( Calycanthus ) une structure paléozoïque très ancienne
(. Zygopteris ). Dans un travail publié récemment 3, D. Normand
montre, dans deux espèces botaniquement très différentes : Endo-
desmia calophylloïdes et Lebrunia bushaie une même structure
ligneuse avec liber interxylaire. Les phénomènes de convergence
semblent très fréquents en Anatomie végétale et peuvent être à
l’origine d’erreurs regrettables.
L’échantillon que nous avons décrit, probablement d’origine
oligocène assurerait si on admet qu’à ces structures correspondent
des espèces bien définies au point de vue botanique, une jonction
entre la flore tertiaire africaine et celle du Nord de la France par
l’intermédiaire de celles de la vallée du Tirse, en Sardaigne et de
Gignac, en Vaucluse.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles
du Muséum.
1. Berry E. W. — loc. cit.,
2. Boureau Ed. — L’évolution vasculaire du Calycanthus floridus L. (Actuel ;
Calycanthacées) et l’explication du système vasculaire du Zygopteris Lacatti B. R.
(Filicale paléozoïque ; Zygopteridées). Bull. Mus., 2e série, t. XVIII, n° 5, 1946.
3. Normand E. — 1 Anatomie des bois d’Endodesmia et de Lebrunia. Bull. Soc.
bot. Fr. 1946.
— 428 —
Minéralisation d’une nappe d'eau superficielle
DANS UN TERRAIN HÉTÉROGÈNE
Par Mrae Proix-Noé.
Des effets répétés de corrosion affectant une conduite forcée en
béton armé m’ont conduite à étudier la composition chimique des
eaux circulant autour de cette conduite et les variations de cette
composition dans le temps. L’ensemble de cette étude peut donner
des indications sur les différents mécanismes de minéralisation des
eaux en circulation et de l’importance de ces processus suivant la
quantité d’eau en circulation, sa vitesse d’écoulement qt la nature
du terrain.
Cette canalisation, qui sert d’exutoire au barrage du Hamiz
(Dépt. d’Alger) suit la vallée de l’oued Hamiz.
Les accidents se sont produits au lieu dit « de la Cote Rouge ».
A cet endroit la conduite-se trouve à flanc de coteau sur une pente
qui se dirige vers l’oued. Cette pente est utilisée par les eaux d’infil-
tration. Quand j ai visite le lieu de l’accident, ces eaux émergeaient
en une série de petites sources temporaires en contre-bas de la cana-
lisation. A la meme époque une source émergeait au niveau de la
conduite qui avait été dégagée. En saison sèche, ces sources tarirent.
Après que l’on eut isolé la conduite un canal fut aménagé pour
drainer les eaux qui s’évacuaient par un puisard — c’est dans ce
puisard que furent faits les prélèvements pour analyse.
Le lieu dit de la Cote Rouge se trouve inclus dans un massif de
flysch aptien-albien qui occupe toute la région. Pour dégager la
conduite, une tranchée de 4 m. de profondeur fut ouverte sur une
cinquantaine de mètres. Cela m’a permis de constater que la con-
duite, à cet endroit, traversait des flyschs remaniés. J’ai pu observer
des bancs de schistes broyés, altérés et complètement déversés ;
des litages de grès intercalaires conservés dans des marnes ainsi que
des argiles d’aspects variables (couleur, texture).
En d’autres termes, j’ai observé un terrain de composition et de
structure hétérogène, de perméabilité extrêmement variable d’un
point à un autre dans lequel les eaux peuvent circuler plus ou moins
facilement et plus ou moins vite.
Le tableau ci-dessous donne les résultats des différentes analyses
effectuées.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 5, 1947.
Tableau 1
Résultats des analyses exprimés en grammes et en milli-équivalents pour 1.000 cm3 d’eau
L’alcalinité CO3 + CO3 H — est calculée en ions CO3
— 430
Pour interpréter ces analyses, j’ai considéré les concentrations
ioniques exprimées en milli-équivalents — c’est-à-dire le nombre
d ions contenus dans 1 litre d’eau — ainsi que les variations de ces
431
concentrations pendant 6 mois. On trouvera dans le tableau III ci-
dessous les graphiques exprimant ces concentrations et leurs varia-
tions dans le temps.
Les prélèvements furent faits régulièrement le 20 de chaque mois,
sauf 1 prélèvement supplémentaire le 28 avril après une violente
pluie d’orage qui dura toute la nuit du 27 au 28.
L’examen des eaux commencé à la fin du printemps de 1 Algérie
s’étend sur toute la saison sèche pour se terminer fin septembre. Les
méthodes utilisées pour les dosages furent celles d’analyses cou-
rantes. Le résidu sec était séché régulièrement à 180° ; on trouvera
ses variations en grammes par litre au-dessus des diagrammes des
différents dosages de ses éléments exprimés en milli-équivalents.
La salinité à la fin du printemps s’est élevée à 1 g. 66, la pluie
d’orage qui eu lieu du 27 au 28 abaisse cette salinité à 1 g. 21 par
litre. Pendant mai et juin, elle tend à augmenter, mais ,1a sécheresse
augmentant, cette salinité diminue jusqu à 0,97 pour remonter en
septembre à 1 g. 21.
Si l’on considère l’évolution mensuelle de la salinité en relation
avec les mesures faites après les pluies d’orage du 27 avril, on
remarque :
1° Que la teneur en sels a tendance à diminuer pendant la saison
sèche.
2° Qu’une forte précipitation abaisse la salinité.
Ces deux constatations d’apparence contradictoires ne sont
cependant pas inconciliables.
Les pluies d’orage sont caractérisées par des précipitations
intenses pendant un laps de temps assez court. Les masses d eau
qui s’infiltrent font monter le niveau de la nappe superficielle qui
rencontre des schistes jouant le rôle de drains, en même temps
l’augmentation de la pression hydrostatique force 1 eau à circuler
activement dans les marnes, les argiles beaucoup moins perméables
agissent plus comme obstacles que comme agents de minéralisation.
On a un lessivage rapide d’un terrain d’origine lagunaire par
une grande masse d’eau chargée de CO2 (1 litre d air contient 0,03 /0
de CO2 ; 1 litre d’eau en dissout à 15°, 0,306 cm3 ; à 20°, 264 6m3),
c’est-à-dire dilution ave.c forte teneur en bicarbonates.
En saison sèche, le niveau de la nappe baisse en dessous des
drains naturels, les sources dans les schistes sont taries, 1 eau en
fin de compte exsude dans la tranchée à la base de la conduite. La
répartition ionique évolue avec le niveau de la nappe.
Pendant cette période de sécheresse, la vitesse d écoulement a
diminué avec la pression hydrostatique, l’eau se minéralisé lente-
ment au contact avec les différentes roches, les aptitudes des argiles
— dites impèrméables — à l’hydratation et au gonflement et vice-
— 432
versa ont le temps d’entrer en jeu ainsi que leurs capacités de réten-
tion et d’échanges de bases. Elles interviennent dans la minérali-
sation alors que la sécheresse limite l’action des marnes.
Il est intéressant de noter :
que la concentration en ions sulfate (S04--) oscille peu autour
d’une même valeur sauf après la pluie d’orage alors que des interac-
tions paraissent s’établir entre les ions C.1 — et C03 H : à
mesure que les concentration en ions C03 (H -) augmentent.
Il a été établi que la solubilité du gaz carbonique reste inchangée
dans des solutions diluées de chlorure de sodium — (ce qui est le
cas Conc Na Cl < N /100), mais que le chlorure de sodium intervien-
drait pour diminuer la solubilité des carbonates, il est vrai que les
mesures ont été faites à des concentrations plus élevées que celles que
nous considérons, quelles que puissent être les considérations phy-
sico-chimiques sur le comportement d’électrolytes entièrement dis-
sociés en présence du système COsH — , Ca -| — f-, Mg-( — b, H-)-, OH
Il est intéressant de noter qu’en régime sec, les teneurs en ions
C03H — restent importantes, mais associés à l’ion Mg + + , plus
mobile que l’ion Ca + + , alors qu’en régime de pluie, c’est l’ion
Ca ++ qui suit l’ion (CO3 H — ).
La solubilité plus grande de sel de magnésium intervient, mais on
doit tenir compte aussi des échanges de bases qui se font au niveau
des argiles ;
Il me paraît inutile d insister dans cette première note sur l’agres-
sivité d eaux de salinité et de composition ionique aussi variables.
J’ai pu observer toute une gamme de corrosions depuis les effets
de piles divers y compris l’effet Evans jusqu’aux effets de substi-
tution, d’hydrolyse et de dissolution, qui fera l’objet d’une publi-
cation ultérieure.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 377
Communications :
E. -G. Dehaut. Manifestation des deux vertèbres atloïdiennes d’un Chimpanzé.. 378
G. Babault. Description d’une nouvelle sous-espèce du genre Tragelaphus (Mam-
mifères). Tragelaphus scriptus reidae 379
R. Serène. Sur des Stomatopodes rares trouvés en Indochine et n’existant pas
dans les collections du Muséum 381
M. André. Sur la présence du Camerothrombidium distinctum (Canestrini) en
Afrique Occidentale 390
M. André. Une nouvelle espèce africaine de Microthrombidium (Acarien) 392
F. Grand jean. Observations sur les Oribates (18e série) 395
C. Delamare Deboutteville. Description de Mesachorutes Marlieri n. sp.
Remarques sur les genres Mesachorutes Abs. et Mesogastrura Bon 403
M. Pichon. Classification des Apocynacées : VIII, les Voacanga d’Afrique 409
H. Jacques-Félix. Mapania oblonga Clarke (Cyp.) = Apartea Le Testui Pell. et
Langevinia monosperma Jac.-Fél 417
G. Gatinaud. Au sujet de Spirifer canaliferus Lamarck 1819 (Brachiopode) .... 418
L. et J. Morellet. Coup d’œil sur la faune d’Echinodermes du Cuisien du Bassin
de Paris 420
En. Boureau. Etude anatomique et paléogéographique du Palmoxylon lacu-
nosum (Unger) Félix. Sa présence dans les couches tertiaires de Gignac (Vau-
cluse) 422
Proix-Noé. Minéralisation d’une nappe d’eau superficielle dans un terrain hété-
rogène 428
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.j.
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 200 fr., Étranger, 300 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d'Entomologie'; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Binard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l'Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis
1928; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART (o. P. L. 31.0832). 30-1-1948
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XIX
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Novembre 1947
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V*
REGLEMENT
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1947. — N° 6.
363® RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 NOVEMBRE 1948
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR R. JEANNEL
DON D’OUVRAGE
R. Paulian, 1947. Observations écologiques en forêt de Basse
Côte d’ivoire. Encyclopédie biogéographique et écologique, II,
Lechevalier, édit. Paris, p. 1-147, 52 fig., 2 pl.
Après avoir fixé les caractéristiques du milieu physique et biologique
de la forêt de Côte d’ivoire, l’auteur étudie les variations saisonnières
de la faune. Il s’arrête particulièrement à l’étude de la clairière et de la
forêt. — La composition de la faune de la voûte forestière est assez poussée
grâce à des observations précises effectuées dans un « mirador » aux
niveaux supérieurs d’un grand arbre. La définition des groupements
animaux et de leurs relations constitue l’intérêt de ce travail que l’auteur
termine par un excellent chapitre sur l’arbre envisagé comme milieu
écologique particulier. L’attaque des arbres mourants est étudiée avec
précision. L’importance pratique des observations ainsi faites n’échappe
pas à l’auteur qui insiste à leur sujet. Cet excellent travail codifie un
grand nombre de résultats originaux et tient largement compte des
renseignements que nous possédons sur d’autres points du globe. Il apporte
aux chercheurs coloniaux un ensemble de faits primordiaux et synthétise
de façon utile les connaissances actuelles.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
29
Simple remarque sur l’anatomie philosophique
DES ÉPIPHYSES
Par D. Fridman.
En 1855 Richard Owen publiait à Paris, dans le plus pur fran-
çais, ses Principes d’ostéologie comparée ou recherches sur V archétype
et les homologies du squelette vertébré. Il y enseigne que la signi-
fication des épiphyses est toute fonctionnelle et que, dans les Mam-
mifères, leur rôle est double en réalité 1 : l’intercalation temporaire
de coussins cartilagineux entre la diaphyse d’un os long et ses
épiphyses, ou entre les disques épiphysaires d’un corps vertébral
et le reste de ce corps 2, facilitant non seulement la croissance
de ces os, mais protégeant encore le cerveau très volumineux des
nouveau-nés contre les chocs de la locomotion.
Cuvier distinguait les dispositions anatomo-physiologiques en
nécessaires, utiles, et simplement possibles, c’est-à-dire ne détrui-
sant pas l’accord de l’ensemble. Eh bien, l’ossification épiphysaire,
nécessaire dans la classe mammalienné, est simplement possible
dans les Reptiles : « Dans les Crocodiles et les Tortues, écrit l’illustre
fondateur de l’anatomie comparée 3, les extrémités des os et leurs
principales éminences sont enduites de cartilages plus ou moins
épais, qui durcissent et s’ossifient avec l’âge, mais dans lesquels
il ne se forme point, comme dans les Mammifères, de noyau osseux,
séparé pendant quelque temps du corps de l’os ou de la diaphyse
par une suture ; circonstance d’autant plus singulière, que les
Sauriens, spécialement les Monitors 4, ont à leurs os longs des épi-
physes très marquées ».
La distinction entre les épiphyses et les parties osseuses homo -
1. Vialleton ( Membres et ceintures des Vertébrés tétrapodes. sParis, 1924) ne recon-
naît à l’ossification épiphysaire que son rôle organogénique : conception rigoureuse-
ment exacte, Cuvier l’a montré, en ce qui concerne les Sauriens, mais non les Mam-
mifères.
2. Même chez les Monotrèmes, si voisins, à tant d’égards, des Sauropsidés chez
lesquels les disques épiphysaires des corps vertébraux font défaut, la présence de ces
points complémentaires a été constatée par Albrecht (Die Epiphysen und die
Amphiomphalie der Saügethierwirbelkôrper. I. Wirbelkôrperepiphysen bei Mono-
tremen. Zool. Anz., 1879).
3. Recherches sur les ossemens fossiles (ossemens, sans'f, orthographe de l’époque),
3e édit., t. V, 2e partie, Paris, 1825, p. 8. — Depuis lors, Dollo, à qui l’on peut repro-
cher, en bonne morale, de n’avoir pas cité le travail fondamental de son prédécesseur,
a repris l’étude du sujet et l’a enrichi de nombreux détails (Sur les épiphyses des
Lacertiliens. Zool. Anz., 1884).
4. C’est-à-dire les Varans. — Parsons (On pressuré epiphyses. Journ. of Anat.
and Phys., t. XXXIX, 1905) a montré que les épiphyses résultent, dans les Varans,
de la calcification du cartilage, au lieu que, chez les Iguanes, ce sont de véritables
ossifications.
Bulletin du Muséum , 2° série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 435 —
logiquement autonomes est très difficile en réalité, parce que cer-
taines parties vertébrales, ayant une signification morphologique
indubitable, se développent tardivement, selon le mode épiphysaire :
les neurépines, comme Parsons 1 en a justement fait la remarque,
et les métapophyses (tubercules mamillaires de l’anthropotomie 2)
sont dans ce cas.
Quoi qu’il en soit à cet égard, l’importance capitale du facteur
fonctionnel, lamarckien, dans la genèse des épiphyses, a été bien
mise en lumière par Picqué 3 : « lorsqu’un os long n a qu’un seul
point d’ ossification complémentaire, ce point apparaît sur l’ extrémité
la plus mobile de l’os ». À l’extrémité proximale, par conséquent,
de toutes les phalanges des doigts et orteils ; ainsi que du premier
métacarpien et du premier métatarsien ; — mais à l’extrémité distale
des quatre derniers métacarpiens et métatarsiens , celle-ci n’étant
pas, à proprement parler, mobile, mais répondant à des articulations
dont l’importance est très grande en mécanique animale.
Or, Sir William Flower (An introduction to the osteology of the
Mammalia, London, 1876) décrit les membres postérieurs du
Carnivore prinnipède Macrorhinus en ces termes : « ail the phalanges
( except the terminal ones ) hâve epiphyses at both ends of the shaft. »
Et l’examen de la figure 116 montre que les métatarsiens de ce même
animal sont aussi caractérisés par la présence d’une épiphyse dis-
tale et d’une épiphyse proximale. D’autre part, en ce qui concerne
les membres thoraciques, en forme de nageoires, des Cétacés du
groupe Dauphin, Sir William nous fait connaître leurs phalanges
« often having epiphyses at each extremity ».
Le grand paléontologiste Seeley 4, élève de Sir Richard Owen,
comme celui-ci avait été le disciple de Cuvier, attribuait à Y éli-
mination des caractères autant d’importance qu’à leur acquisition,
dans l’histoire évolutive des Vertébrés. Appliquant au cas parti-
culier qui nous occupe cette ingénieuse théorie, nous dirons : dans
le squelette humain et celui de la plupart des Mammifères, se trouvent
éliminées de nombreuses épiphyses qui se voient dans les espèces
marines de la même classe ; les points complémentaires éliminés
répondant à l’ extrémité physiologiquement la moins importante des os.
Ainsi interprétée à la lumière du lamarckisme et de la doctrine
de l’Ecole cuviérienne anglaise, l’histoire des épiphyses montre
au monde savant tout ce que l’Évolutionnisme doit aux anciens
professeurs du Muséum et leurs adeptes.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
1. Observations on traction epiphyses. ( Journ . of Anat. and. Phys, t. XXXVIII, 1904).
2. Dehaut. Etude sur la morphologie vertébrale d’un Soudanais. Migration liété-
rospondyle des métapophyses sacrées ( Bulletin du Muséum, 1928).
3. Formule de l’ossification des phalanges, des métacarpiens, de la clavicule et
des côtes ( C . R. Soc. Biol., 9e sér., t. IV, 1892).
4. Dragons of the air. An account of extinct Flying Reptiles (London, 1901).
— 436 —
Une nouvelle Chauve-Souris de l'Indochine française
PARACOELOPS MEGALOTIS
Par Jean Dorst.
Les collections du laboratoire de Mammalogie du Muséum
viennent de s’enrichir d’une petite série de Mammifères d’Indochine,
envoyée par M. David-Beaulieu. Parmi ceux-ci se trouvait une
Chauve-Souris qui s’est révélée le type d’un genre et d’une espèce
nouveaux, et pour laquelle je propose le nom de Paracoelops mega-
' lotis.
Paracoelops nov. gen. (Coelopsinae).
Oreilles de grande taille, dépassant largement le museau quand on
les rabat vers l’avant; lobe antitragal bien développé. Face portant une
feuille nasale formée d’un « fer à cheval » surmonté d’une feuille trans-
versale arrondie, striée radialement. Queue pratiquement absente ; mem-
brane interfémorale bien développée, non échancrée, soutenue par des
calcaneums longs.
Crâne 1 présentant un rostre renflé, rappelant la partie correspondante
du crâne d ’Hipposideros. Prémaxillaires formant une languette portant
les incisives. Formule dentaire :
.1-1 1-1 2-2 3-3
^ 2-2 ** 1-1 ^ 2-2 m 3-3
Incisives supérieures assez bien développées ; canines supérieures
munies d’un cingulum bien marqué, formant saillie à la face antérieure.
P M1 assez réduite, en dehors de la rangée dentaire. Incisives inférieures
trilobées.
Type :
Paracoelops megalotis nov. sp.
Chiroptère de taille moyenne, caractérisé par de grandes oreilles
séparées, une feuille nasale et une absence complète de queue.
Oreilles très grandes, dépassant de beaucoup le museau quand on les
rabat vers l’avant, largement séparées, au sommet arrondi, au lobe anti-
tragal bien développé. Feuille nasale 2 comprenant un fer à cheval formé
1. Le crâne a malheureusement été brisé au cours du dépouillage de l’animal ;
il n’en reste que le rostre, portant les dents parfaitement conservées ; la mâchoire
inférieure est intacte.
2. La description de cette partie est très délicate à faire d'après un spécimen en
peau. La feuille nasale est généralement abîmée, en tous cas raccornie et déformée.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
437
d’un seul feuillet, divisé en deux par une dépression médiane de chaque
côté de laquelle s’ouvre une narine ; et d’une feuille transversale arrondie,
striée radialement, séparée du fer à cheval par une rangée de poils.
Absence complète de queue ; membrane interfémorale non échancrée,
soutenue par des calcaneums assez longs.
Pelage bien développé, ne s’étendant pas sur les membranes, formé de
poils longs, en particulier sur les parties supérieures. Sommet de la tête
jaune doré assez vif, tranchant nettement avec le reste des parties supé-
rieures, qui sont brunes, plus claires au milieu du dos ; base des poils
beige clair. Parties inférieures beige clair ; base des poils jaune. Oreilles
brun clair ; membranes alaires et interfémorale nues, de couleur foncée
(brunâtres à l’état sec).
Crâne présentant un rostre massif et ramassé. Incisives supérieures
assez développées, au bord très vaguement trilobé, légèrement tournées
vers le plan médian. Canine supérieure assez fortement courbée vers
l’arrière ; cingulum bien développé, surtout vers la face antérieure où
il forme presque un lobe accessoire. PM1 très réduite, placée en dehors
de la rangée dentaire, à couronne aplatie. Incisives inférieures trilobées ;
PMj bien développée, large à la base (rappelant celle de Coelops Frithi).
Dimensions (en mm.) : Sur le frais : long, totale (depuis la tête jusqu’à
l’extrémité de la membrane interfémorale) : 75 ; membrane interfémorale :
30 ; oreille : 30 ; poids : 7 gr. Après la mise en peau : avant-bras : 42.
Crâne : rangée dentaire supérieure : 7,2 ; rangée dentaire inférieure : 7,2.
Type (génotype et holotype) : Collection du Lab. de Mamma-
logie C. G. 1947-644. $ adulte. Collecté à Vinh (Annam) le 12-8-45
par M. David-Beaulieu.
Remarque. — Cette forme se classe manifestement parmi les
Coelopsinés. Elle s’écarte cependant du genre Coelops par quelques
caractères très importants, tant dans la morphologie extérieure
que crânienne. La membrane interfémorale ne présente pas l’échan-
crure si caractéristique de ce dernier genre. Les caractères crâniens,
du moins ceux que permet de vérifier l’état défectueux de la tête
osseuse, sont également très importants : la région faciale est beau-
coup plus renflée, plus ramassée ; sa forme n’est pas sans rappeler
la partie correspondante du crâne des Ilipposideros. De plus les
incisives supérieures sont plus développées que chez les Coelops.
Paracoelops megalotis présente également des caractères qui le
rapprochent des Mégadermatidés ; nous citerons en particulier la
forme de la membrane interfémorale ainsi que celles des oreilles.
Comme chez les espèces de cette dernière famille, le pelage est
formé de très longs poils, d’un texture assez difficilement qualifiable,
mais très caractéristique.
Laboratoire de Mammalogie du Muséum.
— 438 —
Description d'un Batracien nouveau de Madagascar
(BoOPHIS LaURENTI n. sp.) ET SYNONYMIE DE PLUSIEURS
ESPÈCES DU GENRE BOOPHIS
Par J. GuibÉ.
Boophis Laurenti n. sp.
Dents vomériennes en deux petits groupes de forme ovale situés en
arrière du bord postérieur des choanes et reposant sur l’extrémité médiale
du palatin, langue grosse, échancrée en arrière ; tête aussi longue que
large, museau arrondi nettement plus long que le diamètre oculaire ;
narine équidistante de l’œil et de l’extrémité du museau ; canthus rostralis
arrondi ; région loréale concave, oblique ; espace interorbital 1 fois 1/2
plus large que la paupière supérieure, égal à l’espace séparant les deux
narines ; tympan à peine distinct.
Doigts longs et grêles, terminés par des disques nets ; palmure étendue
sur le 1/3 des doigts externes, tubercules sans articulaires saillants, arron-
dis. Orteils étroits à disques aussi larges que ceux des doigts, palmés
aux 3/4, la palmure atteint le second tubercule sous-articulaire aux trois
orteils externes et le disque pour les deux autres ; une frange dermique
le long de l’orteil 1 ; tubercule métatarsien saillant, sa longueur égale
au 1/3 de celle de l’orteil 1.
Articulation tibio-tarsienne atteignant l’angle antérieur de l’œil ;
longueur du tibia comprise deux fois dans celle du cosps, sa largeur 5 fois
dans sa longueur.
Téguments lisses en-dessus, sur les flancs et la gorge ; abdomen et face
inférieure des cuisses fortement granuleux.
Coloration (en alcool) : dos, flancs, faces supérieure et postérieure des
membres, main, pied, de teinte brune-violacée irrégulièrement parsemée
pe petites taches blanches arrondies d’un diamètre n’excédant pas celui
des disques digitaux.
Face inférieure du corps et des membres blanc-jaunâtre nuagé de noir
sous le menton.
(C = longueur du corps ; L. Ti = longueur du tibia ; 1. Ti = largeur
du tibia ; Fe + Ti = longueur du fémur et du tibia ; L. Te = longueur de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 439
la tête ; L. Te = largeur de la tête ; M. — museau ; 0. = diamètre de
l’œil; O. N. = longueur de l’espace séparant l’œil de la narine).
Gynétype : 1 exemplaire n° 24-101. Muséum National d’IIistoire
Naturelle de Paris.
Origine : Massif de l’Andringitra (Madagascar). G. Petit.
Genre Boophis ( Rhacophorus auct.).
1° B. brachychir (Boettger, 1882) = B. madagascariensis (Peters
1874). L’absence d’éperon cutané au talon chez brachychir intro-
duite par Ahl ( Das Tierreich, 55, Anura III, 1931, p. 174) comme
caractère distinctif n’a pas été notée par Boettger dans sa des-
cription initiale, ni par Mocquard {Bull. Soc. philom. Paris, 1895 (8),
7, p. 130 et ibid., 1902 (9), 4, p. 19).
2° Rhacophorus fumigatus Mocq. L’étude du type de Mocquard,
une Ç de 35 mm. de longueur, provenant des récoltes de Grandidier,
m’a montré qu’il s’agissait d’une forme appartenant au genre
M antidactylus . La décoloration de l’échantillon ainsi que son état
de macération me la font attribuer avec doute à M. betsileanus Blgr.
3° Boophis aglavei (Methuen et Hewitt) = B. sihorae (Boettger).
Ces deux espèces récoltées, l’une en 1894 par . F. Sikora, l’autre
en 1911 dans la même région, ont fait l’objet de descriptions parues
la première aux Annals of the Transvaal Muséum, vol. IV, fasc. 2,
1913 (octobre) ; la seconde dans Voeltzkow : Reise in Ost-Afriha,
Bd. III, fasc. IV, 1913. D’après des renseignements qui m’ont été
fournis par l’éditeur de ce dernier ouvrage, celui-ci aurait paru en
octobre 1913. Etant donné qu’il m’a été impossible de connaître
la date précise de sortie des presses, en vue de solutionner la question
de priorité qui se posait, j’ai eu recours à la date à laquelle ces
ouvrages ont été signalés dans Naturae Novitates. Le fascicule
des Annals Transvaal Muséum y a été signalé au mois de décem-
bre 1913, n° 24, p. 604 ; alors que le Bd. III, heft IV de Reise Ost-
Afriha y figure au mois de janvier 1914, n° 2, p. 93. A défaut de
tous autres renseignements, me basant sur ces indications, je consi-
dère la dénomination B. aglavei (Methuen et Hewitt) comme ayant
la priorité vis-à-vis de B. sihorae (Boettger).
4° Boophis flavoguttatus (E. Ahl) — B. Goudoti Tschudi.
5° Boophis andrangoloaha (E. Ahl) = B. rhodoscelis (Blgr.).
6° Boophis depressiceps (Blgr.) = B. difficilis (Boettger). 7° Boophis
kanbergi (E. Ahl) = B. callichromus (E. Ahl). 8° Boophis tornieri
(E. Ahl) = B. mocquardi (Blgr.). 9° Boophis catalai (Angel)
= B . albiventer { E. Ahl). 10° Boophis doulioti (Angel) = B. crossleyi
(Peters).
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
440
Notules ichthyologiques (suite)
Par Paul Chabanaud.
XXXI. — Notation conventionnelle de l’extension du maxillaire
et de la position de l’apex du processus préoral chez les Cyno-
glossidés.
Dans la famille des Achiridae et dans celle des Soleidae, autrement
dit chez les Soléiformes dextres, la longueur relative des mâchoires
zénithales ne varie que de façon insignifiante et ces mâchoires ne
s’étendent jamais en arrière de l’œil fixe, lequel est invariablement
placé immédiatement au-dessus et immédiatement en arrière de
la commissure maxillo-mandibulaire.
Au contraire, dans la famille des Cynoglossidae (Soléiformes
sénestres), la longueur des mâchoires zénithales diffère plus ou
moins entre les espèces et, par. surcroit, subit de fréquentes
variations individuelles. Dans cette famille, la mensuration du
rictus oris zénithal serait donc d’un réel intérêt, si de grandes
difficultés pratiques ne s’opposaient à sa réalisation précise, du
moins en ce qui concerne la sous-famille des Cynoglossinae (genres
Cynoglossus Hamilton et Paraplagusia Bleeker). Dans cette sous-
famille, en effet, le processus préoral est très développé et unci-
forme, son apex braquant vers l’arrière ; ses bords latéraux,
surtout du côté zénithal, recouvrent amplement l’extrémité anté-
rieure des mâchoires. La mensuration du rictus oris ne peut
donc se faire sans risque d’infliger de graves détériorations au pro-
cessus.
Du fait que le processus préoral des Symphurinae est rudimentaire,
sa longueur ou sa forme n’interviennent ordinairement pas dans
la description des espèces. Il n’en est pas de même chez les Cyno-
glossinae ; mais encore faut-il que le processus en question atteigne
une dimension qui suffise à rendre négligeable le coefficient d’erreur ;
d’où il s’en suit que la longueur du processus (longueur dont la
mesure est prise sur la face zénithale, entre le rictus oris et l’apex
du processus, le long du bord postérieur de celui-ci) n’acquiert de
valeur discriminative que chez les Paraplagusia et chez un petit
nombre de Cynoglossus.
En conséquence de ce qui précède, la longueur relative du pro-
cessus préoral s’avère sans utilité dans la description de la plupart
des Cynoglossus. Il y a donc lieu de remplacer l’énoncé de cette
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
441 —
dimension par une donnée plus commode et surtout plus caractéris-
tique : l’aplomb sous lequel se trouve l’apex du processus.
Comme, ainsi qu’il a été dit plus haut, la longueur relative des
mâchoires zénithales est susceptible de varier au sein d’une même
espèce, il s’en suit que, si la longueur du processus demeure cons-
tante, l’aplomb de son apex peut varier individuellement. Précisons :
chez un individu en possession de mâchoires légèrement raccourcies,
l’apex du processus préoral sera situé plus en arrière que chez un
individu dont les mâchoires seront plus longues, sauf, bien entendu,
s’il arrive que ledit processus subisse un allongement ou un raccour-
cissement compensateur de celui des mâchoires.
Il est éminemment utile de pouvoir intégrer ces données mor-
phologiques dans un tableau comparatif des caractéristiques indi-
viduelles de chaque espèce. Ce résultat peut être obtenu par le
moyen d’une notation conventionnelle. Je proposerai la suivante,
qui concerne exclusivement la face zénithale :
•
1° Mâchoires.
a. L’extrémité postérieure du maxillaire se trouve au-dessous
de l’œil fixe, distinctement en avant de l’aplomb du bord postérieur
de celui-ci. Notation : I.
b. L’extrémité postérieure du maxillaire se trouve sous l’aplomb
du bord postérieur de l’œil fixe. Notation : II.
c. L’extrémité postérieure du maxillaire se trouve évidemment
en arrière de l’œil fixe. Notation : III.
2° Processus préoral.
a. L’apex du processus préoral se trouve plus ou moins en avant
de l’aplomb du bord antérieur de l’œil fixe. Notation : I.
b. L’apex du processus préoral atteint évidemment l’aplomb
du bord antérieur de l’œil fixe. Notation : IL
c. L’apex du processus préoral se trouve au-dessous de l’œil
fixe ou tout au plus, sous l’aplomb du bord postérieur de celui-ci.
Notation : III.
d. Le processus préoral dépasse évidemment .l’aplomb du bord
postérieur de l’œil fixe. Notation : IV.
XXXII. — Description d’un nouveau Cynoglossus de la côte
du Sénégal.
Cynoglossus cadenati, nova species.
D 112-115. A 86-88. C (9) 10. D + A + C 209-211. Vn 4 — Vz 0.
Lignes latérales : 2 zénithales, 0 nadirale. Ecailles zénithales :
— 442 —
pleurogrammiques synaxonales 76-78 1 ; entre la ligne synaxonale
et la ligne epaxonjde 11-12.
En centièmes de la longueur étalon : tête 18-19 ; hauteur 22-23.
En centièmes de la longueur de la tête : œil 10-13 ; espace inter-
oculaire 4-5 ; museau 36-38 ; espace postmaxillaire 2 45-48.
Le museau est assez étroitement arrondi. Le processus préoral
n’atteint pas l’aplomb du bord antérieur de l’œil fixe. Les yeux
sont gros, modérément érectile ; l’œil migrateur dépasse le bord
antérieur de l’œil fixe d’environ la moitié de son propre diamètre.
La largeur de l’espace interoculaire est plus courte que le diamètre
de l’un des yeux. L’extrémité postérieure du maxillaire se trouve
au-dessous de la moitié postérieure de l’œil fixe. Le tube narial
zénithal s’érige très près de l’œil fixe, sous l’aplomb du bord anté-
rieur de l’œil migrateur ou à faible distance en avant de cet
aplomb ; la narine exhalante s’ouvre dans la moitié antérieure de
l’espace interoculaire. Les deux narines nadirales sont largement
écartées l’une de l’autre ; le tube inhalant s’érige au-dessus du
milieu de la longueur apparente du rictus oris ou un peu en avant
de cet aplomb ; la narine exhalante s’ouvre à peu près au même
niveau que le tube et surplombe approximativement la commissure
maxillo-mandibulaire. L’intervalle qui sépare l’ischioptérygie de
la proctoptérygie mesure la distance comprise entre le 1er et le
3e rayons proctoptérygiens. Toutes les écailles zénithales sont
cténoïdes, y compris les pleurogrammiques. Le canal latéral n’est
pas diverticulé. Toutes les écailles nadirales sont cycloïdes.
En eau formolée, la ^face zénithale est tout entière d’un brun
grisâtre assez clair, unifofme ; la face nadirale est blanche.
Rufisque : 3 spécimens.
Holotype <$. Longueur totale 159 mm. Longueur étalon 149 mm.
Tête 29 mm. — Paratype 1 $. Longueur totale 121 mm. Longueur
étalon 113 mm. Tête 22 mm. — Paratype 2 <^. Longueur totale
106 mm. Longueur étalon 98 mm. Tête 19 mm.
Je me fais un très vif plaisir de dédier cette nouvelle espèce
à M. J. Cadenat, Attaché scientifique à l’Institut Français d’Afrique
Noire, à qui la Science est redevable de cette découverte.
A n’en juger que d’après la description et la représentation gra-
phique de Cynoglossus canariensis Steindachner, c’est de cette
espèce que se rapproche le plus Cynoglossus cadenati. Celui-ci en
diffère par la déficience de la ligne latérale hypaxonale, ainsi que
1. Les écailles inhérentes à la ligne latérale synaxonale sont comptées en totalité ;
c’est-à-dire entre la ligne supra-temporale ascendante et la base de l’uroptérygie.
Cf. Chabanaud, Nomenclature des lignes sensorielles des Pleuronectoidea Soleiformes
(Bull. Soc. Zool. France, 71, 1946, p. 170-185).
2. Soit la plus courte distance comprise entre le maxillaire et la fente operculaire,
abstraction faite de la membrane branchiostège.
— 443 —
(
par le nombre plus faible de ses rayons notoptérygiens, comme de
ses rayons proctoptérygiens.
XXXIII. — Définition d’un genre inédit, appartenant à la famille
des Cy no gloss idae.
A certains égards, la morphologie des Cynoglossidae fait preuve
d’une constance remarquable ; c’est notamment le cas de la for-
mule 9 [3 -f- 6] du rhachis abdominal et celui de la papille urinaire,
laquelle s’érige invariablement sur la face zénithale, où elle est
solidaire du 1er rayon proctoptérygien, ainsi que de la membrane
ischio-proctotérygienne. A part de rarissimes anomalies individuelles,
en ce qui concerne la formule rhachiméristique, ces deux caractères
se retrouvent aussi bien dans le genre Symphurus Rafinesque 1810,
que dans les genres Cynoglossus Hamilton 1822 et Paraplagusia
Bleeker 1865.
Or, parmi les quelque 70 espèces classées dans le genre Cyno-
glossus, il en est une, Cynoglossus semilaevis Günther 18 3, qui
fait exception à ces deux régi s et qui, à cause de cela, mérite de
devenir le type d’un genre inédit.
Dexiourius, genus novum 1.
Ce ' enre diffère du genre Cynoglossus Hamilton par les carac-
tères suivants : la papille urinaire s’érige librement sur la face nadi-
rale, entre l’anus et le 1er rayon proctoptérygien (6 spécimens exa-
minés) ; celles des vertèbres abdominales qui comportent chacune
un arc hémal sont au nombre de 7 ou de 8 (2 observations), soit la
formul 10 [3 + 7] ou 11 [3 + 8],
Génotype : Dexiourius semilaevis (Günther). Mer de Chine, de
Hong-Kong à Liao-Hu.
Laboratoire des Pèches coloniales du Muséum.
1. Ae|;ià, du côté droit; oupéoo, j’urine.
444 —
Une forme française nouvelle de Thrombidion (Acarien)
Par Marc André.
Caenothrombium coccineum n. sp.
Le type de cette espèce, de couleur rouge écarlate, est relative-
ment petit : la longueur de l’idiosoma ne dépasse pas 1150 (x
et sa largeur 900 fx.
L’hystérosoma, beaucoup plus large en avant qu’en arrière, est
subcordiforme presque triangulaire. Il ne se prolonge pas au-dessus
du propodosoma, ne montre pas de saillies humérales, se rétrécit
graduellement d’avant en arrière et est arrondi postérieurement.
Il est recouvert, dorsalement, de courtes papilles (20 à 25 [x) très
serrées, toutes de même structure et offrant une configuration
très particulière : chacune d’elles, portée sur un court tubercule
tronconique, constitue une lame foliiforme, largement lancéolée,
pointue au sommet et recouverte sur ses faces dorsale et latérales
de longues barbules dont la taille atteint environ le tiers de la
longueur de la papille. La face ventrale de ces papilles est glabre.
Sur le propodosoma la crête métopique comprend un sclérite
antérieur subtrapézoïdal qui renforce le bord frontal ou vertex
et porte quelques longs poils barbulés. Une pièce longitudinale
médiane, très chitinisée, part de la moitié postérieure de ce sclérite
et se prolonge en arrière jusqu’à l’aréa sensilligère qui est en forme
d’écusson dont les bords sont plus fortement chitinisés que la partie
centrale : sur ses angles postéro-latéraux se trouvent les fossettes
sensilligères qui donnent chacune naissance à une longue soie sen-
sorielle simple. La crête se continue ensuite postérieurement par
une forte bandelette médiane un peu plus longue que la bandelette
antérieure.
De chaque côté du propodosoma se trouvent une paire d’yeux
supportés par un long pédoncule claviforme. Les cornées antérieures
sont beaucoup plus développées que les postérieures.
Les pattes mesurent respectivement : I, 1780 u ; II, 1130 fx ;
III, 1030 (x ; IV, 1380 (x.
Les tarses des pattes I ont une longueur (550 (x) qui atteint près
de quatre fois et demie (4,4) la largeur et égale presque le double
de la taille du tibia (290 [x).
Aux palpes maxillaires, le 5e article (tarse) dépasse l’ongle apical
du 4e (tibia).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
Caenothrombium coccineum M. André.
1, crête métopique ; 2 et 3, poils dorsaux de l’hystérosoma (face dorsale et vue de
profil) ; 4, tibia et tarse du palpe maxillaire ; 5, tibia et tarse de la lre paire de pattes
Cette nouvelle espèce, représentée par un unique exemplaire
(adulte) est d’une très belle couleur couleur écarlate. L’individu
décrit ci-dessus a été capturé dans un jardin à Saint-Maur-des-
Fossés (Seine) le 14 avril 1946.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 446 -
Note sur deux Hydrachnelles (Acariens)
HYPOGÉS DES SABLES LITTORAUX
Par Eugène Angelier.
Au cours de recherches sur la faune hypogée des sables littoraux,
aux environs de Banyuls-sur-Mer, nous avons recueilli dans la zone
humide des sables de la Baie du Troc, à 80 centimètres de profondeur,
deux Hydrachnelles nouveaux, appartenant l’un au genre Hygro-
bates, l’autre au genre Oxus. C’est la première fois, sans doute, que
ces deux genres sont signalés dans l’eau de mer ; cependant, nous
ne les avons jamais rencontrés au voisinage de la côte, sur le fond
de la mer ou sur les Algues. Il semble donc que leur habitat or.dinaire
soit la zone hypogée humidé des sables littoraux. Peut-être avons-
nous affaire à deux espèces d’eau douce adaptées progressivement
à l’eau salée, car le ruisseau du Troc débouche en hiver dans la
partie explorée.
Hygrobatgs (Hygrobates) subterraneus n. sp. (Fig. 1 à 6).
Cette espèce n’est représentée que par un seul individu femelle.
Sa coloration, d’un blanc laiteux, le rapprocherait à’ Hygrobates
albinus Sig.Thor ; le palpe et les épimères, à' Hygrobates longipalpis
Hermann, dont il paraît dériver. Cependant, la conformation du
bord des 2e et 3e groupes d’épimères, la présence de 4 épines sur le
premier article du palpe et de trois dents à l’extrémité du 5e, en
font une espèce bien distincte.
Femelle. — Le corps mesure 1.300 p de long, sur 1.020 p de large.
Le contour est d’un large ovale, arrondi postérieurement, rétréci
antérieurement, sans excavation marquée entre les soies antenni-
formes, qui sont courtes mais fortes. Coloration d’un blanc laiteux,
sauf l’espace compris entre la base du 1er groupe d’épimères et le
bord interne des 2e et 3e groupes, qui est légèrement rosé. L’organe
excréteur, caractéristique du genre chez les autres espèces, n’est
pas visible sur notre individu. Les yeux rouges, spécifiques des
albinos, sont groupés par deux de chaque côté du corps, et assez
rapprochés du bord antérieur. L’épiderme est mou.
La face dorsale présente un certain nombre de pores glanduleux,
dont trois sont situés sur la ligne médiane, dans la région antérieure
Bulletin du Muséum, 2e série t. XIX n° 6 1947.
Fig. 1 à 6. — Hygrobates subterraneus n. sp.
1. Face ventrale. — 2. Face dorsale. — 3. Palpe droit, face externe. — 4. Extrémité
du palpe. — 5. Mandibule. — 6. Aire génitale.
et deux de chaque côté de cette même ligne, dans la partie posté-
rieure du corps.
La mandibule mesure 430 p de longueur, 46 p de largeur dans
sa partie basale et 17 p à l’onglet. Ce dernier, en forme de faucille,
— 448 —
présente de nombreuses stries sur la moitié antérieure du bord
extenseur.
Les palpes sont longs et puissants à la base. Dimensions en p :
Le 1er article porte 3 fortes épines sur le bord extenseur, et une
autre plus courte au voisinage de l’extrémité distale du bord externe.
Le 2e article, très élargi dans sa partie distale, présente une forte
pointe chitineuse à l’extrémité de son bord fléchisseur ; celui-ci
est recouvert sur les 2 /3 de sa longueur d’un grand nombre de
petites dents. Le bord extenseur, légèrement ondulé, porte trois
courtes épines, dont une à l’extrémité distale. Le 3e article, rétréci
dans sa partie distale, porte également de nombreuses dents sur le
bord fléchisseur, mais elles sont plus fortes que celles du 2e article ;
une épine à l’extrémité distale du bord estenseur. Le 4e article est
le plus long, et sa hauteur à peu près uniforme ; il porte deux fines
soies insérées près du bord fléchisseur ; deux autres sont fixées sur
la face interne de l’article. Le 5e se termine par trois dents, dont
une latérale, plus courte ; il porte sur le bord extenseur une soie
assez longue, et deux plus courtes près de la base des dents.
Les épimères recouvrent environ les 2/5 de la longueur ventrale
et dépassent largement le bord antérieur du corps. La lre paire
est fusionnée postérieurement avec le capitulum, sans ligne de suture
indiquant les points de contact avec celui-ci ; la base est voisine
d ’Hygrobates trigonicus Koenike. La 2e paire, triangulaire, est
fusionnée sur toute sa longueur avec la lre paire ; ses bords sont
fortement épaissis. Le groupe formé par les 3e et 4e paires d’épimères
est séparé du premier par un intervalle particulièrement marqué
vers le bas. La 3e paire ressemble à la 2e par sa forme et ses dimen-
sions. La 4e est quelque peu rectangulaire, mais le bord interne
présente une pointe assez marquée en son centre, où se trouve
une papille glandulaire portant une fine soie. Les deux groupes
postérieurs sont séparés par une distance de 260 p. Tous les épimères
ont leurs bords fortement chitinisés.
Pattes. — Elles sont plutôt grêles, et leur longueur croit graduelle-
ment de la lre à la 4e paire. Elles présentent quelques courtes soies
et un certain nombre d’épines aplaties, particulièrement au voisi-
— 449 —
nage des articulations et à l’extrémité du 6e article, qui porte deux
longues griffes sans griffes accessoires.
Aire génitale. — Elle est assez rapprochée des épimères et mesure
250 p de long sur 328 p de large. L’ouverture génitale est limitée
vers le haut par un large adénite et présente au milieu deux pointes
assez marquées. Les plaques génitales dépassent largement l’ouver-
ture vers le bas. Elles portent chacune trois disques, les deux pos-
térieurs étant très rapprochés. Le bord interne des plaques porte
un groupe de trois soies à la partie antérieure et deux groupes de
deux à la partie postérieure. Sur le bord externe se trouvent répar-
ties 5 soies plus longues, dont une entre les deux disques postérieurs.
Encadrant l’aire génitale, 4 papilles glandulaires, avec chacune
une forte soie.
Le pore excréteur est situé à environ 80 p du bord postérieur du
corps, bord qui présente trois papilles ayant chacune une soie.
Provenance. — Sables humides de la Baie du Troc, près de Banyuls-
sur-Mer, à 50 centimètres du bord de la mer et à 80 centimètres de
profondeur.
Une femelle ovigère (5 œufs d’un diamètre de 165 p). Tempéra-
ture de l’eau de mer : 21°5 ; température de l’eau dans le sable : 23°5.
Le 2-ix-47.
2. — Oxus halophilus n. sp. (Fig. 7 à 16).
Nous n’avons également de cette espèce qu’un seul individu mâle.
Par la présence de quatre disques génitaux, il se rapproche A’Oxus
oblongus Kramer ; cependant, il s’en distingue par sa plus grande
taille, par la conformation de la première paire d’épimères et par
la position de la plaque épimérale ventrale qui descend très près
du bord postérieur.
Mâle. — Longueur du corps sur la face dorsale : 1.100 p ; sur la
face ventrale : 890 p ; largeur : 710 p ; hauteur : 660 p. Contour
d’un ovale très allongé, arrondi aux deux extrémités. Coloration
vert clair ; pattes, palpes et épimères d’un vert plus sombre. Les
yeux, foncés, sont groupés par paire de chaque côté et légèrement
en arrière du bord frontal ; la paire antérieure est plus développée ;
distance interoculaire : 175 p. Soies antennifoimes courtes, laissant
entre elles un espace de 210 p.
La face dorsale présente un certain nombre de papilles glandu-
laires. Celles de la région antérieure portent sur le côté une courte
soie ; deux, notamment, sont situées un peu en arrière des yeux,
en se rapprochant de la ligne médiane du corps. Quatre autres
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
30
— 450
451
papilles se trouvent près du bord postérieur, mais le pore, qui porte
une longue soie, est nettement séparé de la papille.
L’épiderme présente des stries transversales très serrées sur la
face ventrale et légèrement incurvées vers le haut, au voisinage de
la ligne médiane. Entre ces stries, on remarque de fines ponctuations
sombres, qui donnent à l’épiderme un caractère tout à fait spécial.
La mandibule est à peu près rectiligne, et mesure 140 p, onglet
compris.
Les palpes sont courts et plus forts que les articles correspondants
de la première paire de pattes. Ils mesurent, en p :
Le premier article porte une courte épine à l’extrémité du bord
extenseur. Le deuxième, élargi dans sa moitié distale porte une
courte épine au milieu du bord extenseur et une longue soie près
de l’extrémité distale. A l’extrémité distale du bord fléchisseur,
une courte épine. Le troisième article est le plus court ; il porte
deux longues soies sur le bord fléchisseur ainsi qu’une autre à l’extré-
mité, mais qui paraît être fixée sur la face ventrale. Le quatrième
présente deux courtes épines sur le milieu de la face externe et
près de chaque extrémité, et une fine soie au voisinage du sommet
du bord extenseur. Le cinquième est effilé et se' termine par trois
longues dents. Il porte deux soies moyennes sur le bord extenseur
et une autre vers le milieu du bord fléchisseur. Une courte épine
s’insère dans l’épaisseur chitineuse du bord extenseur, au-dessus
des deux soies.
Les pattes sont plutôt fortes. Leur longueur augmente progressi-
vement de la lre à la 4e paire, sans toutefois atteindre la longueur
du corps. Elles mesurent respectivement : P. I : 550 p ; P. II : 800 p ;
P. III : 970 p ; P. IV : 1.050 p. La première paire porte un grand
nombre d’épines et de soies plus ou moins fortes, dont certaines sont
plumeuses. Il en est de même pour la deuxième paire qui porte
en outre un faisceau de soies natatoires sur le 5e article ; le dernier
article présente deux longues griffes avec une dent très marquée
près de leur sommet. La troisième paire porte aussi un faisceau de
soies natatoires sur le 5e article, mais ses griffes sont simples. Sur
la quatrième paire de pattes, un faisceau de soies natatoires sur le
5e article et un certain nombre de soies plumeuses à l’extrémité
— 452 —
des 4e et 5e articles ; le 6e article présente une longue épine à son
sommet, à la base de laquelle se trouve une autre épine plus courte.
Les épimères n’atteignent pas le sommet du corps, mais s’étendent
en arrière assez près du bord postérieur ; ils recouvrent une lon-
gueur de 710 p. La première paire présente à son extrémité arrondie
deux courtes épines recourbées. Nous n’avons pas trouvé les soies
plus ou moins longues signalées sur la surface épimérale des autres
espèces. Les plaques épimérales remontent sur les côtés, qu’elles
recouvrent jusqu’à une hauteur de 330 p. Le sinus génital mesure
90 p.
L’aire génitale mesure 127 p de longueur et 188 p de largeur.
Les plaques génitales portent chacune deux disques très allongés
et sgnt bordées sur le côté externe par une rangée de 9 soies équi-
distantes. De chaque côté de l’aire génitale, une courte soie.
Le pore excréteur est situé à 75 p du bord postérieur. De chaque
côté on remarque une papille près de laquelle se trouve une soie.
Provenance. — Un seul individu mâle, recueilli en même temps
qu ’ Hygrobates subterraneus.
Laboratoire de Zoologie du Muséum et Laboratoire
Arago , à Banyuls-sur-mer.
— 453 —
Cycle évolutif d'un peuplement nidicole
en Basse Cote-d'Ivoire
(Note préliminaire)
Par C. Delamare Deboutteville et R. Paueian.
Au cours d’une mission en forêt de Basse Côte-d’Ivoire en 1945,
il nous a été possible d’étudier l’évolution du peuplement constitué
par les petits Insectes nidicoles des nids de Ploceus. Ces nids, qui
possèdent un col très allongé et très étroit donnant accès à l’habi-
tacle, sont relativement nombreux sur les arbres à l’orée de la
forêt.
Le peuplement nidicole est constitué d’espèces très fidèles à ce
milieu ; leur constance dans les différents nids du Ploceus envisagé
est également remarquable. Leur abondance au contraire est sou-
vent faible. On ne retrouve par ailleurs qu’un petit nombre d’espèces
fréquentant d’autres types de nids. C’est ce que nous traduirons
en disant que ce peuplement nidicole est très homogène et très auto-
nome. L’homogénéité est proportionnelle au nombre d’espèces très
constantes dans ce milieu spécial. Tandis que l’autonomie est pro-
portionnelle à la fidélité globale du peuplement au milieu envisagé
(nid d’une espèce de Ploceus ).
En résumé Y autonomie est une caractéristique de fidélité générale
du peuplement alors que V homogénéité se réfère à sa constance générale.
Composition du peuplement.
Les éléments numériquement dominants sont les Acariens et
les Collemboles. On trouve également des Psoques, des Hémiptères
et des Coléoptères intéressants :
Acariens : non déterminés.
Collemboles : Pseudachorutes Pauliani n. sp. 1, Ceratrimeria
Monodi n. sp., Paronella penicillata Schôtt, P. eburnea n. sp.,
P. Villiersi n. sp., Drepanura eburnea f. pr. D. et f. pigmentata
nov., Entomobrya Grassei n. sp., Lepidocyrtus sp., L. Lamarcki
n. sp., Ptenothrix sp. (espèce aveugle).
Blattes immatures indéterminables, présentes dans 3 nids et
certainement accidentelles.
1. Les espèces nouvelles citées ici sont in litteris à l’heure actuelle et seront décrites
dans un travail d’ensemble.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 454
Psocoptères : Ectopsocus Titschacki Jentsch., E. sp., E. Main-
droni Bad n. sp., Deipnopsocus afer Bad n. sp. x, Thylacopsis
albidus n. sp., T. falco Bad n. sp., Pachytroctes pallidus Bad.
n. sp., Lachesilla fusca Bad n. sp.
Hétéroptères : Lyctocoris Cohici n. sp.
Coléoptères : Platydema Grjebinei n. sp. (Tenebrionide),
Monanus concinnulus Walker (Cucujide), Ploceovanus enigma-
ticus n. g. n. sp. (Silvanide), Corylophomimus nidicola n. g.
n. sp. (Corylophide), Lewisium suturale n. sp. (Corylophide),
Astenus montanellus Cam. (Staphylinide).
Lépidoptères : Monopis megalodelta Meyr. (Tineide).
Diptères : Un Nématocère et un Phoride aptère physogastre
indéterminés.
Hyménoptères : intervenant indirectement dans le peuplement :
Chaleidiens Proctotrypides et Fourmis.
Evolution du peuplement.
Cette évolution est facile à établir grâce aux renseignements
éthologiques fournis par l’hôte quant à l’ancienneté de son nid.
On distingue, en gros, la période de construction du nid, la phase
pendant laquelle l’hôte couve ses œufs, la période d’élevage des
jeunes, une assez longue période pendant laquelle l’hôte ayant quitté
son nid la structure de celui-ci reste normale et enfin une dernière
phase, celle de désagrégation du nid, pendant laquelle les maté-
riaux du nid sont envahis par les Champignons et se désagrègent
sous l’effet combiné des moisissures et des conditions atmosphé-
riques.
Phase de construction. — Pendant cette période les Collemboles
xérophiles tels que les Drepanura sont très abondants. Ils se nour-
rissent des spores apportées avec les matériaux de construction.
Les Ceratrimeria et Pseudachorutes amenés avec les matériaux
du nid se maintiennent.
Le nombre des Acariens croît également. Les Psoques, Lyctocoris,
Platydema et Monopis sont déjà présents.
Phase de couvaison. — Les éléments du peuplement restent les
mêmes que pendant la phase précédente. Seuls les Collemboles
xérophiles tels que Drepanura disparaissent, probablement chassés
par l’excès d’humidité. Les Acariens accroissent leur nombre.
Les Ploceovanus et Monanus apparaissent.
Phase d’élevage. - — Mêmes éléments que dans la phase précédente
mais avec relative stabilisation du nombre des Acariens.
Phase d’ abandon. — Période assez longue caractérisée par la
diminution progressive, dès le début, du nombre des Acariens, des
1. Décrites par A. Badonnel dans notre travail définitif.
— 455 —
Lyctocoris, des Ploceovanus et des Monanus, et l’apparition brusque
d’éléments originaux, non encore observés dans le peuplement :
les Collemboles détriticoles d’originè corticole (Paronella), les
Corylophomimus et les Lewisium.
Phase de désagrégation. — Cette phase ultime de l’existence du
peuplement nidicole est caractérisée par la disparition des Cory-
lophomimus et des Lewisium. Les Monopis, Platydema et Psoques
présents pendant toutes les phases antérieures subsistent mais
ont atteint leur plein épanouissemnet quantitatif dès la fin de la
phase précédente.
Remarques sur ce peuplement.
Les seuls éléments qui semblent réellement liés à l’hôte sont les
Ploceovanus et Monanus qui, dans ce type de nid ainsi que dans
d’autres, apparaissent en même temps que lui et disparaissent peu
après son départ. Les Monopis 1 fréquentent le nid sans discontinuer
mais vers la fin, pendant la période de désagrégation, ils com-
mencent à se faire rares et disparaissent pratiquement dès le début
du délabrement. Les Lyctocoris sont liés au nombre de proies qu’ils
peuvent trouver et sont donc sous la dépendance des facteurs
quantitatifs du peuplement. Les Ploceovanus et Monanus sont pro-
bablement liés aux excréments. Les Corylophomimus et Lewisium
prennent leur place quand la chaleur de l’hôte vient à manquer.
On assiste donc au remplacement d’éléments du peuplement par
d’autres éléments en fonction du cycle éthologique de l’hôte qui
réagit puissamment sur le peuplement .du nid, grâce aux innom-
brables modifications du microclimat que sa présence entraîne.
Il est évident que les conclusions de cette étude ne sauraient être
considérées comme absolues, mais nous croyons, dans les grandes
lignes, en avoir dégagé les aspects essentiels.
Laboratoires de Zoologie et d} Entomologie du Muséum.
1. On a signalé en Australie des Tineides parasites des nids de Perruches dont le
cycle est superposable à celui-ci.
— 456 —
Facteurs écologiques et éthologiques dans l'étude
DES COLLEMBOLES TERMITOPHILES ET MYRM ÊCOPHILES
{Note préliminaire)
Par C. Delamare Deboutteville.
J’ai eu l’occasion au cours d’une mission en forêt de Basse-Côte
d’ivoire (1945) de faire d’assez nombreuses observations sur les
Collemboles termitophiles et myrmécophiles vivant avec un grand
nombre d’espèces de Termites et de Fourmis appartenant à des
genres très variés. De mes observations sur le terrain et de l’étude
morphologique et systématique de mon abondant matériel j’ai pu
tirer un certain nombre de conclusions. J’ai pu confronter ces
conclusions aux données fournies par l’étude des myrmécophiles
au Maroc (1947) et à celles résultant de l’étude de mes matériaux
français.
Prédominance des facteurs écologiques.
Il m’a semblé tout d’abord que les nécessités d’ordre écologique
sont prédominantes et qu’elles doivent être placées au premier
plan d’une étude des termitophiles ou myrmécophiles.
Le milieu de la termitière ou de la fourmilière présente des
caractéristiques originales importantes : il existe en particulier
dans une termitière des conditions thermiques et hygrométriques
remarquablement stables.
J’ai pu étudier l’importance de ces deux caractéristiques micro-
climatiques sur les Collemboles termitophiles grâce à deux expé-
riences naturelles. II est, en effet, logique de s’attendre à ne pas
trouver d’espèces termitophiles ou myrmécophiles strictes et bien
différenciées morphologiquement chez les Termites et les Fourmis
qui, en raison de leurs habitudes éthologiques, ne présentent pas
la stabilité hygrométrique et thermique requise. Tout le monde
sait en effet que les Collemboles sont très sensibles à la sécheresse
et aux grandes variations thermiques.
Or, il existe en forêt de Côte-d’Ivoire deux genres de Fourmis
dont les mœurs sont garantes d’une grande instabilité écologique.
Chez les Manans (Anomma), il existe des périodes de nidifications
temporaires séparées par des périodes de déambulations impor-
tantes dans le milieu ambiant. Les Anomma se déplacent alors en
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 457
colonnes combattives et sont exposés aux variations du milieu.
Le nid temporaire possède un microclimat uniforme très compa-
rable à celui de la litière de feuilles mortes du sous-bois forestier.
Il est constitué de brindilles accumulées et d’excavations peu pro-
fondes. Le séjour dans le nid ne dure que quelques jours. On se
trouve en présence de phases écologiques alternantes, « colonnes »
et « nids temporaires » dues à un rythme biologique propre à la
fourmi.
Un second cas est celui des Oecophylles ( Oecophylla smaragdinia )
qui construisent des nids en rapprochant les feuilles des buissons
au-dessus du sol. Ces nids sont isolés du milieu ambiant par une
seule épaisseur de feuilles reliées entre elles par des fils de soie. Ce
type de nid mal isolé présente des conditions écologiques qui suivent,
à peu de choses près, les variations nycthémérales de la forêt.
De nombreuses observations dans la nature m’ont permis de
constater que, dans ces deux cas, les seuls Collemboles rencontrés
dans les nids (et il n’y en a pas toujours) appartiennent à des espèces
banales du sous-bois forestier, Lepidocyrtinus et Pseudachorutes,
dont la présence est incontestablement accidentelle dans ces milieux
et qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme de vraies
myrmécophiles. D’autres cas pourraient être cités dans le même
ordre d’idées.
Classification proposée.
En conclusion des remarques précédentes force nous est d’ad-
mettre que les conditions écologiques opposent un premier filtrage
à la pénétration des Collemboles dans les nids coloniaux d’insectes.
Or, jusqu’à maintenant, on n’a pas assez tenu compte de ce fait
et toutes les classifications en usage ne tiennent compte que des seuls
facteurs éthologiques. Elles gravitent toutes plus ou moins autour
de celle de Wassmann qui distingue des : synoeques, synechtres,
symphiles et parasites. A mon avis, au contraire, il est primordial
de connaître avant tout l’ordre de dépendance du commensal au
milieu créé par l’hôte. Si sa présence est accidentelle, et c’est le
cas de beaucoup de formes trouvées avec les Termites ou les Fourmis,
la question d’une dépendance éthologique est écartée immédia-
tement.
Je pense qu’il faut diviser l’ensemble des commensaux des
Insectes sociaux avant tout en catégories relevant de l’écologie,
réservant pour les catégories qui se passent le moins facilement
de leur hôte les liens éthologiques les plus évolués. De telles classi-
fications ont été adoptées pour l’étude des peuplements d’autres
milieux isolés, en particulier pour les cavernicoles et les pholéo-
philes : on distingue en effet dans le peuplement des grottes des
— 458 —
trogloxènes, troglophiles et troglobies et dans le peuplement des
terriers, des pholéoxènes, pholéophiles et pholéobies. L’usage veut,
dans ce cas, qu’en parlant du peuplement en général on emploie
le terme moyen : c’est ainsi que l’on parle des « pholéophiles » dans
leur ensemble. Or, les termes « myrmécophiles » et « termitophiles »
sont, en fait, actuellement employés dans ce sens. Les « termito-
philes », tels qu’on les conçoit actuellement, en pratique, com-
prennent à la fois des formes étroitement inféodées et d’autres dont
les liens avec l’hôte sont très lâches. Il me semble souhaitable d’adop-
ter le même principe en classification de commensaux d’insectes
sociaux. Nous continuerions, par exemple, à parler de « Termito-
philes » en général, mais nous pourrions admettre dans ce. grand
ensemble trois catégories plus strictes : les termitoxènes ou acci-
dentels n’ayant aucun lien avec l’hôte, les termitophiles s. st. préfé-
rant le voisinage de l’hôte mais pouvant s’en passer et les termi-
tobies liés exclusivement à l’hôte. On peut s’attendre à ne rencontrer
de remarquables spécialisations éthologiques que dans ce dernier
groupe. Chacune de ces trois catégories contient divers types de
relations éthologiques avec l’hôte que nous traduirons de la même
façon que Wassmann. En adoptant une telle classification les Col-
lemboles termitophiles se répartissent dans les catégories suivantes :
termitoxènes mycetophages, termitophiles mycetophages, termitobies
obligatoires et termitobies à régime évolué.
Laboratoires de Zoologie et d' Entomologie du Muséum.
— 459 —
Note sur une Holothurie aryssale .-
Abyssocucumis ingolfi (Deichmann)
Par Gustave Cherbonnier.
Abyssocucumis ingolfi (Deichmann, 1927).
? Cucumaria Sluiteri Ohshima, 1915. Holothurians, Northwest Pacific,
p. 263, pl. X, fig. 21 a et b.
? Cucumaria abyssorum Grieg (non Théel), 1921. « Michael Sars »,
p. 11, Textfig. 9 h
Cucumaria ingolfi Deichmann, 1927. Dr. Th. Mortensen : British
Echinoderms, p. 396.
Cucumaria abyssorum Mortensen, 1927 (pars). British Echinoderms,
p. 396.
Staurocucumis ingolfi Clark et Deichmann, 1936. Psolicueumis Heding
and its allies, p. 567.
Abyssocucumis abyssorum Heding (non Théel), 1942. Ingolf-Expedition,
pp. 33-35, Textfig. 34-36.
En 1942, S. G. Heding, étudiant au Musée de Copenhague
une partie des Holothuries de « T Ingolf expédition », déterminait
comme Abyssocucumis abyssorum (Théel) cinq spécimens de Cucu-
mariidae provenant du détroit de Davis. Heding déclare que ses
cinq spécimens avaient été jadis examinés et étiquetés comme
Cucumaria ingolfi n. sp. par E. Deichmann. N’ayant pas trouvé
trace de cette espèce dans les travaux de E. Deichmann, et le
Dr. Th. Mortensen ayant, en 1927, signalé C. ingolfi dans son
« Handbook of the Echinoderms of the British Isles », j’ai écrit
à ce dernier qui a bien voulu me donner les précisions suivantes :
Le Dr. Deichmann avait commencé l’étude des Hololhruies de l’Expé-
dition Ingolf dans l’intention d’écrire le rapport sur ces Holothuries.
En attendant, elle est partie pour l’Amérique sans avoir rien écrit ; elle
avait seulement identifié plusieurs des espèces, entre autres l’espèce qu’elle
considérait comme nouvelle et avait nommé C. ingolfi. C’est donc seule-
ment d’après cette détermination non publiée que j’ai nommé l’espèce
dans mon « Handbook of the Echinoderms of the British Isles ». Après
le départ de Miss Deichmann, Heding s’est chargé d’écrire le rapport
des Holothuries de l’ Ingolf et il a donc accepté, en partie au moins, les
déterminations de Miss Deichmann, d’après les étiquettes qu’elle avait
mises dans les bocaux.
1. Je n’ai pu me procurer l’étude de Grieg.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 460
Le Dr. Mortensen précise que l’échantillon qu’il a eu l’amabilité
de m’envoyer pour étude est « bien un paratype de C. ingolfi Deich-
mann, espèce que Heding considère comme identique à C. abysso-
rum Théel.
Enfin, en ce qui concerne les différences de. localités (E. Deich-
mann avait mis Sud de l’Islande), Heding précise dans son étude
que les exemplaires ont été trouvés aux stations 36 et 37, qui sont
toutes les deux dans le Détroit de Davis ; donc la localité « sud
de l’Islande » est erronée.
Une lecture attentive du travail de Heding et l’examen des
figures qu’il donne des spiculés m’avaient fait supposer que ses
cinq échantillons étaient nettement différents de C. abyssorum
Théel. L’étude d’un paratype de C. ingolfi, obligeamment prêté
par le Dr. Mortensen, a confirmé pleinement cette façon de voir
et Miss E. Deichmann a eu raison de considérer les exemplaires
de l’Expédition Ingolf comme différents de C. abyssorum.
L’échantillon en ma possession est un des quatre récoltés à la
station 37, par 60°17’ lat. N. et 54°05’ long. W. et 3.229 mètres
de profondeur. Largement ouvert, sa longueur semble être de
27 millimètres. Le tégument grisâtre est mince, translucide. Les
tentacules, au nombre de dix, sont grands, de taille égale, très
ramifiés. La bouche et l’ouverture anale sont terminaux. Les pieds,
assez longs, coniques, semblent plus nombreux sur le trivium que
sur le bivium ; disposés en quinconce sur les radius, ils sont ter-
minés par une large ventouse soutenue par un disque calcaire bien
développé. On distingue un gros estomac musculeux, une grosse
vésicule de Poli, un seul canal hydrophore assez long, terminé par
un gros madréporite et situé dans le mésentère dorsal. Les gonades
se composent de deux touffes de nombreux tubes longs, cylindriques,
non ramifiés. Les muscles rétracteurs s’attachent au tiers antérieur
du corps. Les deux poumons, bien développés, atteignent la moitié
du corps, et du tronc principal partent de courtes et grosses rami-
fications, assez peu nombreuses.
Si l’on se reporte au travail de Heding, on voit que tous les spéci-
mens sont fusiformes, « le plus grand avec l’extrémité postérieure
plutôt fortement contractée comme pour former une petite queue,
tout à fait en accord avec la description de Théel et la figure du
type A’ abyssorum ». Le reste de mes observations concorde en tous
points avec les observations de Heding.
Les spiculés sont semblables dans le tégument ventral et dans
le tégument dorsal. Ils se présentent le plus souvent comme des
croix à quatre bras surmontése d’une longue spire (fig. a, b, i, m).
Les quatre bras, souvent recouverts de quelques petits nodules
(fig. a), s’élargissent aux extrémités percées de huit à quinze trous
— 461 —
d’inégale grandeur ; la spire, qui part du bout central d’un des bras,
est longue, épaisse, très épineuse, percée ' de trois à quatre trous
répartis sur toute la longueur (fig. c), soit d’un seul trou situé près
du sommet (fig. g). Parfois, la plaque basale a jusqu’à 5-7 bras
(fig. g, k ) ; ou bien, deux à trois bras supplémentaires s’étagent le
long de la spire (fig. /). Il existe aussi de très rares spiculés à trois
bras, soit avec un quatrième bras non ajouré à l’extrémité et très
épineux, situé dans le même plan que les trois autres, soit avec
ce même bras dressé perpendiculairement à ce plan. Les croix ont
de 450 à 650 p. de diamètre et la hauteur de la spire varie de 250
à 400 [t.
— 462 —
Les bâtonnets des pieds ont tous leurs extrémités percées d’un
ou plusiêurs trous ; les uns portent au centre une longue apophyse
conique très épineuse percée de 1-2 trous (fig. p) ; chez d’autres,
cette apophyse est plus courte, plus épaisse (fig. I) ; enfin, on ren-
contre des plaques plus ou moins grandes, très réticulées et portant
parfois quelques épines dispersées (fig. d et h).
Les tentacules sont renforcés par des bâtonnets droits (fig. /)
ou incurvés (fig. e).
Le disque terminal des pieds, bien développé, est entouré par
de nombreux spiculés fortement incurvés (fig. o).
La couronne calcaire est bien calcifiée ; les radiales sont échan-
crées au sommet, les interradiales sont à pointe mousse (fig. n-X 9).
Trois espèces appartiennent au même groupe que A. ingolfi :
A. abyssorum (Théel), A. albatrossi (Cherbonnier) et A. Sluiteri
(Ohshima) 1. Toutes ces espèces présentent les points communs
suivants : corps fusiforme avec, parfois, une partie postérieure for-
mant queue ; tégument mince, translucide, rugueux ; bouche et
anus terminaux ; dix tentacules de taille égale ; les pieds sont tous
•semblables, un peu moins nombreux sur le bivium que sur le tri-
vium, disposés soit sur un seul rang, soit en quinconce, suivant la
taille de l'animal ; pas de vraies dents anales, mais de grandes
plaques anales ; une vésicule de Poli, un canal hydrophore situé
dans le mésentère dorsal ; gonades formées de tubes non ramifiés.
Mais A. abyssorum et A. albatrossi, qui sont deux espèces bien
distinctes, s’éloignent nettement de A. ingolfi par la forme de leur
couronne calcaire (Cherbonnier, 1941, fig. 3 m, n) et surtout par
celle des spiculés.
Les spiculés en croix à’ abyssorum n’ont jamais les bras aussi
élargis et percés aux extrémités que ceux à' ingolfi. De plus, la spire,
lorsqu’elle existe, est bien plus réduite et plus fine. Surtout, le spi-
culé type à’ abyssorum est formé d’une croix à trois bras (percés
d’un seul trou) formant trépied et supportant un quatrième bras,
plus développé, ayant l’aspect d’une massue d’ Hercule armée de
forts piquants, qui soulève fortement l’épiderme et forme des sortes
de papilles rugueuses (Cherbonnier, 1941, fig. 1 et fig. 3, p).
Les spiculés A' albatrossi ne sont pas typiquement des croix à trois
ou quatre branches ; ils sont bien plus épineux, notamment ceux
des pieds et des tentacules (Cherbonnier, 1941, fig. 2).
Quant à A. Sluiteri (Ohshima), je pense qu’il est identique à
A. ingolfi. En effet, les diagnoses des deux espèces concordent exac-
tement. Les spiculés semblent identiques ; Ohshima parle notam-
1. Cucumaria nocturna Sluiter (= P. apneumona Heding) est également très voi-
sine, bien que Heding ait cru devoir la mettre dans le genre Psolicucumis.
— 463 —
ment de croix à sept branches comme je l’ai signalé plus haut pour
ingolfi, mais il ne donne que deux dessins de spiculés des téguments,
et l’absence de matériel provenant des côtes sud-est du Japon
m’empêche de me prononcer formellement.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bibliographie.
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Cucumaria abyssaux : C. abyssorum Théel et C. albatrossi n. sp. In :
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during the Summer of 1906. Proc. U. S. Nat. Mus., vol. 48, n° 2073.
Washington, 1915.
— 464 —
Algues rares ou nouvelles de la forêt de Sénart1
Par P. Bourrelly.
Le 20 avril 1947, M. Serpette, que nous remercions vivement,
nous remettait une série de récoltes effectuées dans les mares et
fossés stagnants de la forêt de Sénart. Ces pêches étant fort intéres-
santes nous en avons effectué de nouvelles le 2 mai 1947 aux mêmes
endroits. Il s’agit de petites collections d’eau comprises dans le
quadrilatère limité par les routes de Soisy, d’Ormoy, d’Antin et
de Paris.
La végétation comprenait un fond banal de Desmidiées d’eau
acide. Nous nous sommes uniquement attaché à étudier les flagellés
et algues unicellulaires fragiles dont l’observation ne peut se faire
que sur le matériel vivant. De nombreuses Chrysophycées et Dino-
phycées intéressantes ont été laissées de côté, leur étude fera l’objet
d’une note ultérieure.
Sphaeroeca volvox Lauterb. (lig. 1).
Cette belle espèce coloniale est fort abondante dans le plancton
d’une petite mare à pH voisin de la neutralité (6, 8), à température
de 20° (mai 47), très riche en Ceratium cornutum. Les colonies sont
globuleuses, souvent un peu irrégulières et atteignent 500 p de dia-
mètre. Elles sont très fragiles et se dissocient rapidement sous le
poids de la lamelle. Après fixation au formol, on ne retrouve que
des colonies éclatées et des cellules complètement déformées : ceci
explique que cette espèce est fort rarement signalée.
Les cellules sont de petite taille, ovoïdes, pointues (corps de
8 p X 5 p). La collerette plasmique est étroite, de 7 p de longueur.
Le style de fixation atteint 15-18 p. Le fouet est fort long : 30-40 p.
Il reste droit, très raide, vibrant rapidement. Noyau antérieur,
deux vacuoles contractiles basales.
Salpingoeca Serpettei nov. sp. (fig. 2).
Petit flagellé incolore fixé sur des algues filamenteuses ( Oedo-
gonium) ou sur des détritus végétaux dans un petit fossé stagnant
à eau à pH = 6, température 24° (mai 47). Mougeotia nummuloides
très abondante.
La logette atteint 28-30 p de longueur (y compris un style de
fixation de 4-5 p), elle est cylindrique, pointue à son extrémité
postérieure, légèrement évasée à l’ouverture. Elle porte deux ondu-
lations régulières bien caractéristiques. Le style est droit ou légè-
1. Note publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 465 —
rement flexueux, mais toujours plein. Il se termine par un minus-
cule bouton de fixation. La cellule est cylindrique, arrondie à la
base et porte une collerette plasmique de petite taille. Nous n’avons
pas pu observer de moyen « d’accrochage » du protoplasma à la
loge. Noyau antérieur, deux vacuoles contractiles, fouet assez
court de 8-10 p.
Cette espèce se distingue de toutes les autres par les ondulations
de sa logette, caractère non encore rencontré dans le genre Salpin-
goeca. Elle se rapproche, par l’aspect général, d’une espèce plus
petite décrite par Pénard (in Pascher 1925) : S. polygonatum.
Elle rappelle aussi S. gracilis Clark, surtout la var. abbreviata de
Skuja (1939) 1, mais les ondulations de la loge permettent de
séparer facilement S. Serpettei de ces espèces.
Colacium cyclopicola (Gicklh.) Bourr. nov. comb. (fig. 3).
Nous avons trouvé sur quelques copépodes de nombreuses cellules
d’Eugléniens fixés que nous rapportons au genre Colacium. Les
cellules sont ovoïdes ou légèrement piriformes de 20 :i X 10-14 p ;
elles présentent 5-7 chloroplastes discoïdes, dépourvus de pyré-
noïdes. Les réserves sont constituées par de petits anneaux de
paramylon. La membrane est très finement striée. La fixation se
fait par un disque brunâtre (incrustation ferrique), présentant un
centre incolore. Il n’y a jamais de style de fixation. Il ne s’agit
donc pas de C. vesiculosum ni de C. arbuscula. A notre connaissance,
deux Eugléniens présentent une zone de fixation en couronne brune :
Colacium sideropus Skuja et Euglena cyclopicola Gickhorn. L’espèce
de Skuja (1939) a des chloroplastes munis de pyrénoïdes. U Euglena
de Gickhorn (1925) correspond exactement au Colacium de la
forêt de Sénart. Deux différences pourtant : E. cyclopicola n’a pas
de sculpture sur la membrane et ses cellules fixées portent un stigma.
Il faut remarquer que la striation est fort fine et peut passer aisé-
ment inaperçue. Quant au stigma, peut-être s’agit-il d’individus
prêts à se libérer et à passer au stade flagellé ? Ainsi Skuja pour
Colacium sideropus figure des individus fixés avec stigma et d’autres
sans stigma. Nous identifions donc, malgré ces différences, notre
espèce avec celle de Gicklhorn, mais nous croyons utile de la
rapporter au genre Colacium, plutôt qu’à Euglena, le stade fixé
(fixation par la partie antérieure) nous semblant le critère séparant
ces deux genres.
Trachelomonas granulata Swir. emend. Défi. (fig. 22).
Cette espèce n’est connue avec certitude que de Russie et d’une
station française signalée par Deflandre (1926), mare de la Bar-
1. Les figures 15, PI. II, de Skuja, montrent 2 collerettes pour Saipingoeca gracilis
v. abbreviata : il s’agirait donc, non d’une Saipingoeca, mais d’un Diplosigopsis que
nous proposons d’appeler Diplosigopsis abbreviata (Skuja) Bourr. nov. comb.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947. 31
— 467 —
bottière à Athis (Orne). Nous n’avons observé, dans le fossé à Ilemi-
toma , que quelques rares exemplaires, d’assez forte taille, à loge
à section circulaire, atteignant 29 p X 20 p, pore de 8 p. Sur un indi-
vidu à loge assez mince nous avons pu nous assurer que les nom-
breux chloroplastes discoïdes sont dépourvus de pyrénoïdes.
Chlamydomonas cylindrica Chodat (fig. 4-5).
Cellule longuement cylindrique, 4 à 5 p de large, 18 à 20 p de
long, se terminant par une papille bien marquée, mais assez obtuse.
Chromatophore en tube pariétal ouvert, avec pièce médiane por-
tant un pyrénoïde (type Agloe) figurant un H en coupe optique.
Stigma antérieur, petit, allongé. Noyau situé juste en dessous du
pyrénoïde. Fouets n’atteignant pas la longueur du corps et rabattus
au repos sur les flancs de celui-ci ; deux vacuoles contractiles.
L’espèce de Chodat n’est connue que du Jardin Alpin de la
Linnaea, à plus de 2.000 mètres d’altitude. La seule différence
avec l’espèce de la forêt de Sénart réside dans la forme de la papille ;
d’après la figure un peu schématique de Chodat, elle semble beau-
coup plus saillante, plus individualisée chez les échantillons suisses.
Chlamydomonas rubrifilum Korsch. (fig. 6 à 9).
Voici une espèce connue uniquement de Russie et qui se trouve
à Sénart absolument typique. Les cellules adultes sont énormes :
30 p. X 21 p., à fouets courts sortants d’une papille parfaitement
hémisphérique. Le chromatophore est massif, en forme d’urne,
creuse, sans épaisissement basal ; il porte 7 à 10 pyrénoïdes dis-
tribués sans ordre. La surface du chromatophore est fissurée de
fentes irrégulières. Le stigma est antérieur, allongé, atteignant 6-8 p,
noyau médian, deux vacuoles contractiles.
Nous figurons 3 individus jeunes de cette belle espèce, la varia-
tion est assez grande : même disposition et même taille des fouets,
même stigma ; mais nombre des pyrénoïdes beaucoup plus réduit,
4-5 en moyenne, plaques d’amidon d’aspect anguleux, absence
totale de fissures dans le chromatophore. Des formes de passage
nous mènent graduellement aux individus âgés, typiques, de plus
forte taille.
LÉGENDE DES FIGURES
1. Sphaeroeca volvox, cellule isolée. — 2. Salpingoeca Serpettei nov. sp. — 3. Colacium
cyclopicola. — 4-5. Chlamydomonas cylindrica. (5 : détails de la papille, plus
fortement grossie). — 6 à 10. Chlamydonas rubrifilum. (6-7-8 : cellules jeunes ;
9 : cellule adulte typique ; 10 : cellule anormale ?). — 11-12. Chlamydomonas
elliptica var. gallica. — 13-14. Hemitoma maeandrocystis. (fig. 14 : la membrane
supérieure est vue en coupe optique, la flèche indiquant l’emplacement du pore
flagellaire). — 15-16. Vischeria regularis. — 17. Vischeria rimosa. — 18 à 21.
Actidesmium globosum. (18-19 : ensemble de colonies ; 20 : cellules jeunes ;
21 : cellules adultes). — 22. Trachelomonas granulata. (L’échelle b = 10 ja pour les
figures 18 et 19 ; échelle a = '10 jx pour toutes les autres figures, sauf 5 : figure
schématique).
468 —
La fig. 10 représente une cellule que nous rapportons à cette
espèce, malgré sa forme anormalement allongée.
Chlamydomonas elliptica Korsch. var. gallica nov. var. (fig.
11-12).
Cellule ellipso-cylindrique de 10-15 p X 24-30 p, à papille hémis-
phérique à fouets courts, chromatophore pariétal avec pyrénoïde
unique, médian, latéral. Stigma elliptique, antérieur. Deux vacuoles
contractiles, noyau postérieur.
Cette variété diffère du type uniquement par sa forme presque
cylindrique (ou même légèrement ovoïde) et ses dimensions. La
var. britannia de Fritsch et John (1942) a une papille plus écrasée,
des fouets plus longs.
Les trois Chlamydomonas étudiés étaient dans la même récolte
que Salpingoeca Serpettei.
Hemitoma maeandrocystis Skuja (fig. 13-14).
Skuja a décrit en 1939, sur du matériel de Lettonie, ce nouveau
genre monospécifique de Volvocales, famille des Phacotacées. Les
remarquables figures de cet auteur nous ont permis de reconnaître
un stade encore non observé de cette algue curieuse ressemblant
à un Coccomonas à sillon équatorial. Nous avons trouvé dans un
fossé à eau acide, pH 6, température 19°, des groupements de 2
ou 4 cellules sphériques, à dense contenu chlorophyllien, à amidon
abondant, à membrane recouverte de piquants courts. Ces groupes
étaient surmontés de deux demi-sphères creuses, restes d’une cellule-
mère d’aspect tout différent : membrane en hémisphères épaisses,
brunes, ornées d’un réseau saillant polygonal. Nous avons pu quel-
quefois observer le pore flagellaire perçant la coque. Nos figures
sont identiques à celles de Skuja représentant la formation des
zoospores chez Hemitoma. Malheureusement nous n’avons pas pu
observer de formes flagellées malgré une mise en culture de nos
récoltes. Nous devons, croyons-nous, considérer ce stade Trochiscia
comme identique aux akinètes décrits par Conrad (1930) chez
Coccomonas orbicularis. Voilà donc un argument de plus justifiant
l’idée de Skuja, plaçant son nouveau genre entre les Coccomonas
et les Phacotus.
Vischeria regularis Pascher (fig. 15-16).
Dans un petit fossé encombré de feuilles mortes, à eau stagnante,
nous avons observé quelques exemplaires d’une Vischeria qui nous
semble identique à V. regularis Pascher (1938). Les cellules sont
globuleuses, de grande taille : jusqu’à 18 p (Pascher donne 10-12 p
pour les exemplaires de Bohême). Comme le montrent nos figures,
les protubérances de la membrane n’offrent pas toujours une grande
régularité. La cellule est sphérique, les protubérances sont des
— 469 —
épaississements de la membrane. La cellule présente 6 à 9 chroma-
tophores discoïdes. Cette algue est donc intermédiaire entre V. regu-
tlaris et V. aster. La valeur des espèces gemma, undulata, aster,
tetraoides, est d’ailleurs assez douteuse. Il s’agit là d’espèces rares
dont Pascheb n’a observé qu’un petit nombre d’individus et dont
la marge de variation est inconnue.
La même récolte contenait en assez grand nombre une Hétéro-
conte plus banale : Botrydiopsis arhiza présentant des cellules
de 40 p.
Vischeria rimosa Pascher (fig. 17).
Cette petite Hétérococcale est rarissime, Pascher ne l’a rencon-
trée qu’une seule fois, il la place dans le sous-genre Onkosphaera,
sous-genre qu’il juge susceptible d’être élevé au rang de genre
indépendant.
Dans un petit fossé croupissant, riche en Desmidiées, nous avons
trouvé quelques cellules isolées qui sont identiques à celles figurées
par Pascher. Les cellules sont sphériques, de petites taille : 8 à 11 p.
de diamètre, à membrane relativement épaisse, incolore ou jaunâtre,
et curieusement ornée de bourrelets saillants, étroits, en partie
parallèles s’enchevêtrant les uns les autres. Ces bourrelets atteignent
1 p, de diamètre environ. La cellule ren erme de 4 à 6 chromato-
phores pariétaux, discoïdes.
Actidesmium globosum Steinecke (fig. 18 à 21).
Cette espèce de Chlorococcales découverte par Steinecke (1923)
dans les tourbières de transition de la Prusse Orientale n’a pas été
retrouvée depuis. Nous l’avons observée en petit nombre dans le
fossé à Hemitoma et Vischeria regularis. Nous pouvons compléter
la diagnose originale par quelques précisions. Les cellules jeunes
ont 8 p de diamètre, elles sont piriformes, réunies en groupes de
4 ou 8 par leurs pédoncules gélatineux. Les cellules adultes atteignent
une grande taille (18 p), leur membrane est épaisse, nettement
granuleuse. Les colonies avec ramifications du deuxième ordre
sont fréquentes, les grandes colonies à ramifications du troisième
ordre sont plus rares. L’aspect des tubes de la colonie rappelle
tout à fait celui des Ophiocytium. Voilà donc encore un exemple
bien net de convergeance de forme entre Hétérocontes et Chloro-
phycées.
Les cellules adultes contiennent beaucoup d’amidon et 3-4 chro-
matophores en disques pariétaux, dépourvus de pyrénoïde.
Steinecke indique un seul chromatophore pariétal, cela n’est vrai
que pour les cellules jeunes dont le chromatophore se fractionne
par la suite.
L’ensemble de la colonie ne présente pas de gaine mucilagineuse.
470 —
Ces récoltes nous ont permis d’étudier toute une série d’espèces
nouvelles ou connues seulement d’une station. Elles montrent tout
l’intérêt des pêches de printemps et de l’observation des algues
unicellulaires à l’état vivant.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
Bibliographie sommaire.
Conrad (W.), 1930. — Flagellâtes nouveaux ou peu connus. (Arch. f.
Protist. 70).
Deflandre (G.). 1926. — Monographie du genre Trachelomonas. (Thèse).
Fritsch (F. E.) et John (R. P.), 1942. — An ecological and taxonomie
study of the Algae of British soils. II. Considération of the species
observed. [Ann. of Bot., N. S. VI).
Gicklhorn (J.). 1925. — Notize über Euglena cyclopicola nov. sp. (Arch.
f. Protist. 51).
Pascher (A.), 1925. — Neue oder wenig bekannte Protisten. XVII.
(Arch. f. Protist. 51).
Pascher (A.), 1938. — Heterokonten in Rabenhorst’s Kryptogamenflora.
Skuja (H.), 1939. — Beitrag zur Algenflora Lettlands II. (Act. Ilort
Bot. Univers. Latviensis. XI-XII).
Steinecke (F.), 1923. — Actidesmium glohosum, eine neue Characiacee
(Bot. Arch. Bd. III, H. 6)
471
L'EXONDATION POST-HERCYNIENNE DES VOSGES
Par René Abrard.
Professeur au Muséum
La recherche de l’époque à laquelle s’est produite la surrection
post-hercynienne des Vosges est un des points les plus intéressants
de la paléogéographie de l’Europe occidentale. De ce moment date
en effet le début d’individualisation du Bassin de Paris, jusqu’alors
partie d’une grande dépression hercynienne s’étendant du Massif
armoricain au Massif de Bohème. Puis est venue la réunion des
Vosges au Hunsrück par la fermeture du détroit franco-germain,
et la formation d’une terre émergée continue depuis l’Ardenne occi-
dentale jusqu’à la partie sud des Vosges.
Les opinions sur cette question sont très partagées, aucun argu-
ment vraiment décisif ne pouvant être invoqué par les partisans
d’une submersion complète pendant tout le Jurassique ou par ceux
d’une émersion dès le Jurassique moyen.
La plupart des géologues allemands, se basant sur la présence
dans la vallée d’effondrement du Rhin, du Jurassique jusqu’au
Lusitanien inclus, ont admis que le Massif Vosges-Forêt Noire
était resté sous les eaux jusqu’au Jurassique tout à fait supérieur.
L’exondation des Vosges pourrait alors être en relation avec les
mouvements épirogéniques positifs qui ont amené en Europe dans
plusieurs bassins sédimentaires et notamment dans le Bassin de
Paris un retrait de la mer au Portlandien iqoyen.
Pour É. IIaug, l’emplacement des Vosges et de la Forêt Noire
n’était émergé ni pendant le Lias, ni pendant le Jurassique moyen,
Oxfordien inclus. Il indique même que si le Jurassique supérieur
n’existe pas en Alsace, sa disparition est due à une dénudation
intense pendant le Crétacé ; ceci implique une immersion des Vosges-
Forêt Noire, ou tout au moins une ouverture du détroit franco-
germain jusque vers le début du Portlandien. De fait, il laisse le
Massif Vosges-Forêt Noire sous les eaux au Lusitanien et l’émerge
au début du Portlandien en l’élargissant et en le réunissant à une
terre s’étendant vers le Nord et comprenant notamment le massif
schisteux rhénan et l’Ardenne b
Cependant le même auteur, et il semble y avoir là une contradic-
tion, cite le détroit Morvano-Vosgien (ou détroit de la Côte d’Or)
1. Traité de Géologie, voir p. 1012, 1047 et 1080.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
472 —
comme un exemple d’ennoyage de plis survenu pendant le Juras-
sique 1 2, ce qui entraînerait des Vosges préalablement émergées
et réunies au Massif Central par des plissements exondés ou une série
de hauts-fonds. En réalité, tout permet de penser qu’après leur
surrection hercynienne les Vosges ont été complètement sous les
eaux dès le Trias moyen ; leur surrection post-hercynienne en a fait
d’abord une île dans une large mer s’étendant d’un Massif Central
lui-même en grande partie submergé et fort amenuisé, jusqu’à
l’Ardenne et au Massif schisteux rhénan. Cette île était séparée
de ce dernier par le détroit franco-germain et du Massif Central
par un large bras de mer, ébauche du détroit Morvano-Vosgien,
lequel a pris son caractère lorsque le premier s’est fermé et que
l’émersion du Massif Central s’es accusée. Le détroit Morvano-
Vosgien ne résulte donc pas d’un ennoyage de plis entre deux
massifs surélevés, mais de la surrection post-hyrcynienne des Vosges
dans la grande zone hercynienne ennoyée s’étendant du Massif
armoricain à la Bohème.
A. de Lapparent a admis après le Trias plusieurs émersions et
submersions des Vosges et de la Forêt Noire. Pour lui, la présence
d’Ipsectes dans le Rhétien inférieur de? Schambelen dans le Jura
argovien signifierait une émersion de ces massifs. Mais ces orga-
nismes peuvent aussi bien provenir d’une terre exondée dépendant
de la chaîne vindélicienne qui paraît avoir séparé la région ger-
manique du géosynclinal alpin déjà formé au Rhétien.
Sur ses cartes paléogéographiques, A. de Lapparent 2 indique
un Massif unique Vosges-Forêt Noire émergé pendant le Rhétien ;
pendant le Lias (Sinémurien et Charmouthien), il sépare de la Forêt
Noire exondée, des Vosges réduites à deux îlots ; au Bathonien,
les Vosges à nouveau entièrement émergées restent séparées de la
Forêt Noire ; à dater du Séquanien les deux massifs hercyniens
réunis et hors des eaux sont rattachés à une terre comprenant
notamment le massif schisteux rhénan et l’Ardenne et sont consi-
dérés comme émergés en un seul massif jusqu’à l’Oligocène au cours
duquel la mer n’envahissant que remplacement de la vallée du
Rhin, les sépare à nouveau.
Le plus récent résumé de la question dû à L. Bertrand 3, rap-
pelle que l’hypothèse de l’émersion des Vosges au Bathonien est
basée sur des différences de faciès, l’étage étant marneux en Alsace
avec le faciès souabe et surtout calcaire en Lorraine à l’état de
Grande Oolithe. Notons en passant qu’il n’est pas tenu compte
dans l’extension vers l’emplacement de la vallée du Rhin des faciès
de la Souabe, de l’obstacle constitué par la Forêt Noire que l’on
1. Traité, p. 1128.
2. Traité de Géologie, 5e éd., p. 1093 1117, 1129, 1183, 1233, 1266.
3. Histoire Géologique du sol français, II, p. 165.
— 473 —
s’accorde à exonder en même temps que les Vosges et qu’il est
nécessaire d’admettre que cette extension s’est faite en contournant
la Forêt Noire par le Sud ou par le Nord, ou simultanément par les
deux voies.
Les interprétations diverses des faciès et des limites d’étages
ne sont pas faites pour simplifier la question. Ainsi, alors que pour
faire émerger les Vosges au Bathonien on invoque généralement
le caractère souabe des assises de cet étage en Alsace, on lit, sous
l’autorité de Haug, spécialiste de la région que « les dépôts ooli-
thiques inférieurs de la vallée du Rhin offrent la plus grande ana-
logie avec ceux de la Lorraine, tandis qu’ils diffèrent considérable-
ment, surtout au Bathonien, de ceux de la Souabe1 ». J. Jung
indique également un Bathonien de faciès Grande Oolithe en
Alsace 2 3.
On peut jusqu’à un certain point atténuer ces divergences d’opi-
nion en adoptant la limite Bajocien-Bathonien proposée par
Mlle S. Gillet 3 qui fait passer dans le Bajocien l’assise calcaire
à faciès Grande Oolithe d’Alsace et du Brisgau antérieurement rap-
portée au Bathonien inférieur, ne laissant dans cet étage qu’un
ensemble plus marneux. Mais il faut reconnaître qu’il s’agit alors
d’une subtilité, d’autant plus que dans une partie de la Lorraine
les mêmes couches sont également marneuses.
Il est donc évident que l’argumentation basée sur les différences
de faciès est loin d’être convaincante. Cependant il semble bien que
des changements importants consécutifs à des mouvements épiro-
géniques se soient produits dans le Bassin de Paris vers le Batho
nien ; à l’affaissement du pays picard 4 paraît pouvoir dans une
certaine mesure être opposé un relèvement vers l’Est. La trans-
gression bathonienne dans le Boulonnais paraît en partie compensée
par des- lacunes de sédimentation sur le bord de l’Ardenne et en
Lorraine.
De plus, ainsi que je l’ai antérieurement signalé 5, alors que de
la bordure occidentale du Bassin de Paris vers son centre, les assises
diminuent d’épaisseur jusqu’au Bathonien, à dater de cet étage,
elles passent par un .maximum de puissance vers la partie centrale
du bassin pour s’amenuiser en direction du Massif armoricain et
du Massif Central. Ceci paraît dénoter un déplacement vers l’Ouest
1. Traité, p. 1012.
2. Contribution à la Géologie des Vosges hercyniennes d’Alsace, 1928 ; voir p. 41.
3. S. Gillet. Sur la limite du Bajocien et du Bathonien et sur le Bathonien de
Basse-Alsace. C. R. somm. S. G. F., p. 172-174, 1925. — Sur le Bajocien supérieur et
sur le Bathonien de Basse-Alsace. B. S. G. F. (4), XXVII, p. 443-452, 1927.
4. E. Leroux et P. Pruvost. Résultats géologiques d’un sondage profond à Amiens.
Ann. Soc. Géol. Nord , LX, p. 70-99, 1935 (voir p. 98).
5. R. Abrard. Sur la formation du détroit Morvano-Vosgien. C. R. Ac. Sc., t. 222,
p. 967-969, 1946.
474
du maximum de profondeur du bassin et peut être invoqué en faveur
de l’exondation des Vosges dès le Bathonien, ou out au moins de
leur exhaussement en un haut-fond très prononcé.
Au Nord, le détroit franco-germain formé par l’émersion des
Vosges si elle s’est produite, est resté largement ouvert jusqu’au
début du Lusitanien avec peut-être une fermeture momentanée
pendant le Callovien inférieur L Les dépôts Jurassiques de Basse-
Alsace comportent en effet une lacune portant sur le Bathonien
tout à fait supérieur et sur la zone à Macrocephalites macrocephalus.
On n’y connaît pas d’assises plus récentes que la zone à Beineckeia
anceps, mais les analogies de faciès et les influences fauniques orien-
tales très marquées dans le Bassin de Paris au Callovo-Oxfordien
conduisent à admettre pendant le Callovien supérieur et l’Oxfordien
des communications faciles et directes avec l’Europe centrale et
orientale.
Par contre, il semble à peu près établi que vers le début du Lusi-
tanien les Vosges exondées ont été réunies au massif schisteux ancien
rhénan-ardennais, le détroit Morvano-Vosgien restant largement
ouvert. Les formations coralliennes du Rauracien représentent en
effet des récifs sur une frange de hauts-fonds probablement situés
en avant d’une terre émergée. La présence de Végétaux terrestres
dans des couches subordonnées aux récifs confirme cette opinion.
Après leur émersion assez vraisemblable, les Vosges ont, jusqu’au
Lusitanien moyen au moins été séparées de la Forêt Noire par un
bras de mer, ainsi qu’en témoignent les dépôts de la zone sous-vos-
gienne et du Brisgau. Il faut d’ailleurs noter que ces dépôts ne sont
pas littoraux, et que si émersion il y a eu, le Bathonien s’est étendu
plus largement sur les Vosges orientales que ne l’indiquent les
affleurements actuels délimités par des failles.
Après le Rauracien, les Vosges ont probablement, par la ferme-
ture du détroit franco-germain, cessé d’être une île, et la mer lusi-
tanienne dans la zone dépressionnaire qui devait devenir la vallée
d’effondrement du Rhin, formait un golfe étroit ouvert au Sud et
dépendant de la mer qui recouvrait l’emplacement du Jura.
1. R. Abrard. Le droit franco-germain. C.R. Ac. Sc., t. 225, p. 1014:1016, 1947.
— 475 —
De L'INFLUENCE DES IDIOSYNCRASIES, ET DE CELLE DES
DOSES SUR LA SYMPTOMATOLOGIE DES INTOXICATIONS EXPÉ-
RIMENTALES PAR LES VENINS DE BATRACIENS.
Par E.-G. Dehaut,
Licencié ès sciences,
Docteur en médecine,
Lauréat de la Société nationale d’acclimatation.
Le travail que je soumets aujourd’hui aux naturalistes du Muséum,
et plus particulièrement à M. le professeur Bertin, a été composé
pour montrer Y inconstance des actions physiologiques des venins
granuleux de Crapaud commun et de Salamandre terrestre (le venin
granuleux étant, dans la nomenclature de Pins aux, celui des paro-
tides et autres pustules glandulaires du tégument dorsal 1).
lre partie. — Inconstance de l’action systolique du venin
granuleux du Crapaud commun (Bufo bufo).
En 1854, Vulpian 2, ayant introduit du venin de Bufo bufo
sous la peau de Chiens et de Cochons d’Inde, voyait ces animaux
mourir dans un espace de temps variant d’une demi-heure à une
heure et demie. Les symptômes se succédaient dans cet ordre :
excitation ; affaissement ; vomissements ou efforts de vomissement ;
enfin, chez les Cochons d’Inde, convulsions, remplacées chez les
Chiens par une espèce d’ivresse. Chez les Grenouilles, le même
venin produit de la paralysie des membres postérieurs, du rétré-
cissement des pupilles, des convulsions, et Y arrêt du cœur en systole.
Toutefois, si, chez la plupart de ces Ilaematocrya, « le ventricule
est revenu sur lui-même, vide de sang et pâle par conséquent »,
l’illustre expérimentateur ajoute : « Cela n’est pas constant. Sur
plusieurs Grenouilles, j’ai trouvé le ventricule très dilaté et gonflé
de sang ». — Au reste, à l’autopsie de Chiens faite immédiatement
après la mort, Vulpian observait encore le relâchement général
du cœur 3.
1. C’est le venin parotoïdien de M. Vellard, si bien étudié par ce savant, chez
Phyllomedusa Burmeisteri. (Propriétés des sécrétions cutanées de quelques Rainettes
des environs de Rio-de- Janeiro. C. R. Ac. Sri., t. CLXXXVIII, 1929).
2. Sur le venin du Crapaud commun ( C . R. Soc. Biol., 2e sér., t. I, 1854).
3. « J’ai ouvert le thorax des Chiens immédiatement après la mort : le cœur était
immobile ; ses cavités étaient pleines de sang ; les oreillettes surtout et les veines
caves étaient très dilatées ». (Vulpian, loc. rit.).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XIX, n° 6, 1947.
— 476 —
Bien plus récemment, M. Pierrotti 1 résumait l’action du venin
de Bufo sur Rana en ces termes : « Relativement au cœur, tandis
que, pour des doses mortelles, le ventricule, dans la plupart des
cas, mais non constamment, se présentait en systole, il se trouvait
toujours fortement contracté chez les Grenouilles mortes à la suite
de doses supérieures à la dose mortelle ». L’idée de l’éminent physio-
logiste italien est donc : que les différences symptomatologiques et
posologiques sont corrélatives, — théorie vraie et féconde, mais qui
ne suffit pas pour rendre compte de la totalité des faits.
Un Lapin reçoit dans la veine marginale de l’oreille, sous forme,
de solution aqueuse, le venin des deux parotides d’un Bufo bufo
Aussitôt l’animal montre de l’agitation, il a des convulsions clo-
niques, du myosis, de la sialorrhée. Il meurt quelques minutes
après l’injection, et l’autopsie, faite immédiatement, montre le
cœur arrêté en diastole. Il s’agit évidemment, chez ce Lapin qui
avait reçu une dose de venin bien supérieure à la dose mortelle, d’une
idiosyncrasie, d’une variation individuelle de comportement vis-à-vis
du venin granuleux de Bufo bufo.
Dans ses belles recherches sur l’action du venin de Crapaud sur
le cœur isolé des Haematocrya, M. Gessner 2 insiste sur ces deux
faits : le venin parotidien de Bufo bufo agit dans le même sens
sur le cœur de Rana temporaria et celui de Bufo bufo lui-même ;
mais, à cause de V immunité naturelle de ce dernier contre son propre
venin, il faut, pour provoquer l’arrêt du cœur de Bufo bufo en systole,
introduire dans la solution de Ringer une dose, relativement énorme,
de cette sécrétion toxique. Nous sommes ici en présence d’un véri-
table caractère d’espèce, bien plus accentué par conséquent que les
idiosyncrasies, mais présentant avec ces variations physiologiques
une évidente analogie.
2e partie. — Dans des circonstances exceptionnelles, le venin
granuleux de la Salamandre terrestre (Salamandra salamandra)
peut tétaniser le cœur.
A la différence du venin granuleux de Bufo bufo, celui de Sala-
mandra salamandra, poison convulsivant d’une redoutable puissance,
ne provoque pour ainsi dire jamais l’arrêt du cœur en systole 1 2 3.
Pourtant, en 1909, Mme Phisalix m’a montré, dans son labo-
ratoire, une Grenouille à qui elle avait inoculé du venin granuleux
de Salamandra salamandra : le ventricule était fortement contracté,
d’une remarquable pâleur.
1. Recherches expériemntales sur le venin de Crapaud et sur son action physio-
logique (Archives italiennes de biologie, t. XLVI, 1906).
2. Uber die Wirkung des Krôtenfigtes auf das isolierte Kaltblüterherz. [Archiv für
experimentelle Pathologie und Pharmakologie, t. CXVIII, 1926).
3. Dutartre. Recherches sur l’action du venin de la Salamandre terrestre.
(C. R. Ac. Sci. t. CVIII, 1889).
Or, cette tétanisation si exceptionnelle n’était pas due, simple-
ment, à l’emploi d’une dose toxique supérieure à la dose mortelle,
car voici une autre expérience tout à fait démonstrative à cet
égard :
J’injecte, dans la veine marginale de l’oreille d’un Lapin, le venin
recueilli en comprimant avec une pince les deux parotides d’une
Salamandra salamandra corsica 1, venin dissous dans 1 centimètre
d’eau distillée. Il se produit une attaque tonico-clonique suivie de
paralysie, et l’animal meurt 5 minutes après l’injection ; les pupilles
ne se sont ni rétrécies ni dilatées ; le cœur, resté excitable pendant
plusieurs minutes après la mort, s’est arrêté en diastole.
Ainsi, chez la Grenouille inoculée par Mme Phisalix, la convulsion
tétanique du ventricule, généralisation d’un état presque toujours
localisé au système musculaire périphérique, avait été rendue pos-
sible par une idiosyncrasie.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
1. Lieu de capture : col de Vizzavona.
478 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XIX. — 2e Série.
Pages
ACTES ADMINISTRATIFS 5, 135, 303, 377
Liste des Correspondants nommés en 1946 8
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l’année 1946 12
COMMUNICATIONS :
Abbayes (II. des). Contributions à l’étude des Lichens des îles Hawaï : Cla-
donia récoltés en 1909-1910 par l’abbé Faurie 105, 480
Abrard (R-)* L’exondation post-hercynienne des Vosges 471
André (M.). Une nouvelle espèce soudanaise de Camerothrombidium (Aca-
rien). C. sudanense n. sp 74
— Une nouvelle espèce d ’Opilioacarus (Acarien : Nostostigmata) 322
— Sur la présence du Camerothrombidium distinctum (Canestrini) [Acarien]
en Afrique occidentale 390
— Une nouvelle espèce africaine de Microthrombidium (Acarien) 392
— Une forme française nouvelle de Thrombidion (Acarien) 444
Angel (F.). Liste des Reptiles et Amphibiens de l’Inde envoyés au Muséum
par M. le Dr. K. Lindberg 57
Angelier (E.). Note sur deux Hydrachnelles (Acariens) des sables littoraux. . 446
Anthony (J.). Clef analytique pour la détermination des Singes américains
par les caractères de la tète osseuse 47
Babault (G.). Description d’une nouvelle sous-espèce du genre Tragelaphus
(Mammifère) . 379
Barets (A.). Essai d’analyse biométrique des genres Cyprinus et Carassius . . 70
Belval (H.) et Mérac (M.-L. du). La greffe dans le genre Helianthus 21 3
Boureau (E.). Sur la présence du Palmoxylon Aschersoni Schenk dans les
couches tertiaires de la vallée du Chélif (Algérie) 230
— Etude anatomique et paléogéographique du Palmoxylon lacunosum
(Unger) Félix. Sa présence dans les couches tertiaires de Gignac (Vau-
cluse) 422
Bournérias (M.). Aperçu sommaire sur la végétation du canton de Lauzès
(Lot) et de ses environs 197, 286
Bourrelly (P.). Algues rares des bassins du Jardin des Plantes 99
— Algues rares ou nouvelles de la forêt de Sénart 464
Ciiabanaud (P.). Sur trois exemples, observés chez les Téléostéens, d’un
phénomène morphogénétique d’attraction réciproque entre éléments
pairs du squelette 60
— Notules ichthyologiques (suite) 156, 440
Chardard (R.). Nouvelles stations de Symphyles, distinction et rapport
numérique des sexes 177
Cherbonniér (G.). Note sur Stichopus variegatus Semper (Holothurie).... 187
— Les Mollusques de France de la collection Locard. Mollusques ter-
restres (9e note). Famille Helicidae (suite) 190
— Note sur une Holothurie abyssale : Abyssocucumis ingolfi (Deichmann). 459
Condé (B.). Quelques Campodéidés des Landes et du Pays Basque (Aptéry-
gotes Diploures) 185
— 479 —
Condé (B.). Diploures récoltés en Corse par P. Remy (3e note) 282
Debray (M.). L’herbier et l’œuvre botanique de l’abbé Toussaint 358
Dehaut (E.-G.). Manifestation des deux vertèbres atloïdicnnes d’un Chim-
panzé 378
— De l’influence des idiosyncrasies, et de celle des doses, sur la sympto-
matologie des intoxications expérimentales par les venins de Batraciens. 000
Deicha (G.). Aperçu sur les domaines du déséquilibre cristallogénétique dans
la nature 243
Dekeyser (P.-L.). Note sur quelques Oiseaux peu communs de l’A. O. F. 54
Delamare Deboutteville (C.). Les Parajapyginae d’Afrique (Thysanoures).
Morphologie, écologie et systématique 275
— Description d’un nouveau Projapygidae (Thysanoures) d’Afrique
occidentale 346
— Un intéressant Collembole des nids de Spermestes récolté par A. Villiers
en Côte d’ivoire 349
— Description de Mesachorutes Marlieri n. sp. Remarques sur les genres
Mesachorutes Abs. et Mesogastrura Bon 403
— Facteurs écologiques et éthologiques dans l’étude des Collemboles
termitophiles et myrmécophiles (Note préliminaire) 456
— et Paulian. Cycle évolutif d’un peuplement nidicole en Basse Côte-
d’Ivoire (Note préliminaire) 453
Démangé (J.-M.). Etude sur quelques Cryptops (Myriapodes-Chilopodes) . . 173
Dorst (J.). Les Chauves-souris de la faune malgache 304
— Une nouvelle Chauve-souris de l’Indochine française, Paracoelops mega-
lothis 436
Estève (R.). Révision des types de Myctophidés (Scopélidés) du Muséum. . 67
— Etude biométrique des Barbeaux marocains *. 265
Feugueur (L.). Remarques sur la solifluxion et sur certains loess '. . 374
Friant (M.). Classification générique des Chirogalinae , groupe malgache de
Lémuriens 257
Fridman (D.). Simple remarque sur l’anatomie philosophique des épiphyses. . 434
Gatinaud (G.). Au sujet de Spirifer canaliferus. Lamarck 418
Grandjean (F.). Observations sur les Acariens (10e série) 76
— Au sujet des Erythroïdes 327
— Observations sur les Oribates (17e série) 165
— Observations sur les Oribates (18e série) 395
Guibé (J.). Trois Gephyromantis nouveaux de Madagascar (Batraciens) 151
— Variations de la ceinture scapulaire chez les espèces appartenant aux
genres M antipus et Plethodontohyla (Batraciens) 261
— Description d’un Batracien nouveau de Madagascar ( Boophis Laurenti
n. sp.) et synonymie de plusieurs espèces du genre Boophis 438
Guillaumin (A.). Plantes nouvelles, rares ou critiques, des serres du Muséum. . 352
— Le vieil herbier de Roses du Muséum 354
— Notules sur quelques Orchidées d’Indochine. III 357
Jacques-Félix (H.). Description du Langevinia monosperma Jacq.-Fél.
(n. g. n. sp.), genre africain de Rapateaceae 88
— Mapania oblonga Clarke (Cyp.) = Apartea Le Testui Pell. et Lange-
vinia monosperma Jac.-Fél 417
Lepesme (P.). Lamiaires nouveaux de l’Ouest africain (Col. Cerambycidae) . . . . 340
Loubière (A.). Sur les Névroptéridées et sur la répartition stratigraphique
de leurs principales espèces 370
Maclatchy (A. R.) et Malbrant (R.). Note au sujet d’une différence raciale
chez le Cercopithecus cephus Linné, du Gabon 254
Mathon (C.). Quelques observations climatologiques et phénologiques rela-
tives à la Montagne de Lure (Basses-Alpes) 91
— et Sornay (J.). Affleurements marneux fossilifères dans le Barrémien
de la Montagne de Lure (Basses- Alpes) 125
480
Millot (J.). Une Araignée malgache énigmatique, Gallieniella mygaloides
n. g. n. sp 158
— Le palpe Cf de Thomisops sulcatus Simon (Araneide, Thomiside) . . . . 314
Morellet (L. et J.). Coup d’œil sur la faune d’Echinodermes du Cuisien du
Bassin de Paris 420
Pasquier (M.-A.). Teneur en calcium du sérum et du sang total de quelques
Mammifères 249
Paulian (R.). La larve de Pseudozaena (Afrozaena) luteus Hope (Col. Carab.
Ozaenidae) 335
Pichon (M.). Classification des Apocynacées. III, genre Ochrosia 205
— Id. IV, genre « Alstonia » et genres voisins 294
— Id. VII, genre Aspidosperma 362
— Id. VIII, les Voacanga d’Afrique 409
Proix-Noé. Minéralisation d’une nappe d’eau superficielle dans un terrain
hétérogène 428
Rode (P.). Les Ratels africains mélaniques [Mellivora capensis cottoni Lyd.) . . 51
Roger (J.). Sur l’application des rayons X aux études paléontologiques . 118, 224
Roth (P.). Sur l’action des hormones sexuelles dans la métamorphose expé-
rimentale de l’Axolotl ( Amblystoma tigrinum Green) provoquée par
la Thyroxine (2e note) 131
Serène (R.). Sur des Stomatopodes rares trouvés en Indochine et n’existant
pas dans les collections du Muséum 381
Soyer (R.). L’extension du Calcaire de Brie dans le nord de l’Ile de France. . 121
— L’artésianisme du Lutétien dans la fosse synclinale de Saint-Denis. . 237
Turmel (J.-M.) et Bdlval (J.-M.). Un cas d’hybridation spontanée entre
Helianthus vivaces 217
Urbain (Ach.), Nouvel (J.) et Bullier (P.). Rapport sur la mortalité et la
natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
l’année 1946 137
Vachon (M.). Nouvelles remarques à propos de la phorésie des Pseudoscorpions. 84
— Remarques préliminaires sur la faune des Scorpions de Turquie. . . . 161
— Comment reconnaître l’âge chez les Pseudoscorpions (Arachnides) . . 271
— A propos de quelques Pseudoscorpions (Arachnides) des cavernes de
France, avec description d’une espèce nouvelle : Neobisium (Blothrus)
Tuzeti 318
ERRATA
in H. des Abbayes. Contributions à l’étude des Lichens des îles Hawaii. Bull. Muséum,
2e sér., t. XIX, n° 1, 1947, p. 105-117.
1° Par suite d’une erreur, les figures 1 et 2 (p. 111 et 115) ne se trouvent pas à leur
place et ne portent pas les numéros et légendes qui leur conviennent. Voici comment
on doit les rétablir pour rendre le texte intelligible :
Page 111, lire : Fig. 2. — Cladonia decipiens des Abb. sp. nova. — Divers aspects
des podétions (X 10) (des Abb. sub cam. lue. del.).
Cette figure devrait se trouver à la page 115.
Page 115, lire : Fig. 1. — Cladonia Fauriei des Abb. sp. nova. — Divers aspects
des podétions (X 3). (des Abb. sub cam. lue. del.).
Cette figure devrait se trouver à la page 111.
2° Page 114, 7e ligne, ajouter avant Nahiku : Maui :
3° Page 116, ajouter après la description latine : Maui : Nahiku (n° 619).
Le Gérant : Marc André.
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 433
Communications :
D. Fridman. Simple remarque sur l’anatomie philosophique des épiphyses.. 434
J. Dorst. Une nouvelle Chauve-Souris de l’Indochine française, Paracoelops
megalotis 436
J. Guibé. Description d’un Batracien nouveau de Madagascar {Boophis Lau-
renti n. sp.) et synonymie de plusieurs espèces du genre Boophis 438
P. Chabanaud. Notules ichthyologiques (suite) 440
M. André. Une forme française nouvelle de Thrombidion (Acarien) 444
E. Angelier. Note sur deux Hydrachnelles (Acariens) des sables littoraux.. 446
C. Delamare Deboutteville et R. Paulian. Cycle évolutif d’un peuple-
ment nidicole en Basse Côte d’ivoire (Note préliminaire) 453
C. Delamare Deboutteville. Facteurs écologiques et éthologiques dans
l’étude des Collemboles termitophiles et myrmécophiles (Note préliminaire). 456
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie abyssale. Abyssocucumis ingolfi
(Deichmann) 459
P. Bourrelly. Algues rares ou nouvelles de la forêt de Sénart 464
R. Abrard. L’exondation post-hercynienne des Vosges 471
E. G. Deiiaut. De l’influence des idiosyncrasies, et de celle des doses, sur
la symptomatologie des intoxications expérimentales par les venins de
Batraciens 475
Table des matières du tome XIX 478
ÉDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 500 fr.. Étranger, 700 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti parisiensis. (Laboratoire de Culture ; parait
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systemalicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Etranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannei, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr..
Etranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire d«
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr.. Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Laboratoire de Cryptogamie ; paraît depuis
1928 ; abonnement France, 225 fr., Étranger, 375 et 450 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bottrdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PÀILLART (o. P. L. 31.0832)» 27-2-1948