BULLETIN
DD
MUSÉUM NATIONAL D HISTOIRE NATURELLE
2* Série. - Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 1. — Janvier 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARI6-V
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dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
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crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
ANNÉE 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A RIS - V
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N° 1.
370e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 janvier 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. FISCHER
DONS D’OUVRAGES
Yeates (G. K.). Bird Haunts in Northern Britain, 175 p., 119 pi.,
dont 4 color. (Faber et Faber Ltd., édit., Londres, 1948).
G. K. Yeates est, selon l’expression anglaise, un « field-ornithologist »
réputé, — et non pas seulement en Angleterre, — pour la qualité hors pair
de ses photographies d’oiseaux prises sur le vif.
L’ouvrage qu’il présente ici est un exposé très vivant et instructif,
mais qui n’exclut pas néanmoins la poésie des paysages parcourus, de
son expérience de la vie avienne dans le Nord de la Grande-Bretagne :
Ecosse, Iles Shetlands, etc... Chacun des chapitres est consacré à l’un des
districts visités à la recherche des lieux de ponte des Oiseaux, dont,
comme de juste, les espèces aquatiques et limicoles, si abondantes en
cette région, ont avant tout ses préférences. L’excellente et abondante
illustration photographique, tant en noir qu’en couleurs, permet au lec-
teur de se familiariser avec bon nombre de ces espèces : Plongeons, Ster-
coraires, Courlis, Pluviers, Phalaropes, etc... Une étude détaillée de l’avi-
faune des Shetlands termine le volume, fort agréablement conçu et pré-
senté dans son ensemble.
(J.' Berlioz).
Didier (Dr R.) et Boudarel (A.). L’art de la taxidermie au
xxe siècle, 300 p., 57 fig., 49 pl. (P. Lechevalier, édit., Paris,
2e tirage 1948, in Encyclopédie biologique, vol. XXX).
Résumé des techniques modernes de naturalisation des animaux mises
au point et utilisées au Muséum national d’Histoire naturelle. Cet ouvrage,
avant tout pratique, est un guide indispensable pour les voyageurs, les
chasseurs et les amateurs, leur permettant de conserver les dépouilles
des animaux qu’ils sont appelés à rencontrer au cours de leurs recherches.
LISTE DES CORRESPONDANTS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
NOMMÉS EN 1948
Mf.trod (Georges), présenté par M. le Professeur R. , Heim.
M. Georges Metrod, Professeur honoraire, à Champagnole (Jura),
apporte depuis de nombreuses années une collaboration dévouée et béné-
vole au Laboratoire de Cryptogamie par l’envoi de matériaux mycolo-
giques à la détermination desquels il prête sa compétence très appréciée
de spécialiste des AgaricacéS. Il a bien voulu se charger par ailleurs de
rédiger le volume de la Flore mycologique malgache concernant le genre
Mycena. Il est un des rédacteurs les plus assidus à la Revue de Mycololgie.
Il me serait très agréable de lui témoigner, par le titre de Correspondant
du Muséum, la gratitude de la Chaire de Cryptogamie.
(R. Heim).
Ghesquiere (Jean), présenté par MM. les Professeurs P. Vays-
sière, R. Jeannel, et A. Guillaumin.
M. Jean Ghesquiere, 87, avenue du Castel, à Bruxelles, ayant fait
carrière au Congo Belge, s’est occupé d’Entomologie économique colo-
niale et de Botanique coloniale.
En Botanique, il a plus spécialement étudié, dans les Herbiers du
Muséum, les familles des Annonacées et des Légumineuses et parmi celles-ci
les espèces du g. Cassia dont il a publié notamment une notice mono-
graphique sur les espèces madécasses. Les résultats de ses recherches
botaniques ont été publiés dans le Bulletin du Muséum, la Revue de Bota-
nique appliquée, la Revue de Zoologie et de Botanique africaine (Bruxelles),
le Bulletin du Jardin botanique de l'Etat (Bruxelles), la Revue Scientifique
de Bruxelles et les C. R. de la Société de Biologie.
En Entomologie coloniale, son activité s’est portée sur l’étude de nom-
breux groupes d’insectes nuisibles aux plantes de grande culture. En ce
qui concerne les collections du Muséum, il a étudié les Charançons du
g. Ulomascus et travaille actuellement à une révision du g. Coelaenome-
nodera, Hispides nuisibles aux palmiers africains. Mais sa principale acti-
vité est l’étude des Microhyménoptères parasites, dont le rôle est si impor-
tant dans la lutte biologique contre les ravageurs des cultures. Les col-
lections Giraud et Marchal, les F.ncyrtides de l’Afrique du Nord, de
— 7
l’A. O. F. et de Madagascar, dont le matériel est conservé aux Labo-
ratoires d’Entomologie agricole coloniale, d’Entomologie du Muséum et
d’Entomologie agricole de l’Institut Pasteur, feront l’objet de Mémoires
qui seront présentés à ces Institutions. Ces collections, accompagnées
de nombreuses observations biologiques en général inédites, sont d’une
importance économique indéniable et méritent une étude approfondie.
M. Giiesquière est l’auteur de plus de 120 Mémoires et Notices sur
la Botanique et l’Entomologie de l’Afrique.
(P. Vayssière).
Bernier (Julien), présenté par MM. les Professeurs A. Guillaumin
et H. Humbert.
M. Julien Bernier, continue la tradition de son père et de son grand-
père Alphonse Bernier, Médecin-botaniste à la Réunion et à Madagas-
car et de son bisaïeul Claude Richard, botaniste-jardinier au Sénégal
et à la Réunion; a fait parvenir au Muséum des échantillons de Conifères
de la Nouvelle-Calédonie tant à l’état de splendides échantillons d’herbier
que de pièces fixées pour l’étude anatomique et cytologique sans parler
d’un important herbier d’autres Phanérogamës comprenant un certain
nombre d’espèces nouvelles.
(A. Guillaumin).
Adam (J.), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
- M. J. Adam, Chef délégué du Service des Eaux et Forêts au Sénégal,
s’efforce, par des envois de graines répétés, de reconstituer les collections
de plantes utiles des Colonies du Muséum détruites par le froid, faisant
parvenir des semences en abondance et dans les meilleures conditions.
(A. Guillaumin).
Sandoz (E. M.), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
M. E. M. Sandoz, 171, boulevard du Montparnasse, à Paris, Sculpteur
animalier de talent et comme tel, correspondant de l’Institut en même
temps qu’industriel, s’est montré un généreux bienfaiteur du Service
de Culture, en contribuant à la création du Jardin alpin. Ne cesse d’aider
à son développement.
(A. Guillaumin).
Bertrand (André), présenté par M. le Professeur A. Guillaumin.
M. André Bertrand, 4, place Pierre Semart, à Nogent-sur-Marne,
Président de la Société française des Amateurs de Cactées, comme tel
éditeur de la belle publication « Cactus », amateur passionné de plantes
grasses dont il possède une riche collection qu’il soigne lui-même, a
enrichi, à plusieurs reprises, les collections du Muséum.
(A. Guillaumin).
— 8
Milon (Ph.), présenté par M. le Professeur J. Mili.ot.
M. le Colonel Ph. Milon, Ornithologiste amateur de haute valeur,
est en outre un grand ami de notre maison. En Indochine, où il a séjourné
plusieurs années, puis à Madagascar où il se trouve encore actuellement,
il a fait sur les Oiseaux un très grand nombre d’observations inédites,
retrouvé des espèces fort rares et parfois non encore signalées localement,
recueilli des documents très variés et réuni en particulier un riche
ensemble de peaux, de nids et d’œufs dont une partie est venue enrichir
les collections du Muséum. On lui doit enfin les premiers baguages faits
à Madagascar.
Le Colonel Milon prépare une mise au point générale de la faune
ornithologique malgache destinée à compléter le grand Traité de M. Gran-
didier.
(J. M illot).
Viguier (Pierre), présenté par MM. les Professeurs H. Heim, Por-
tères et P. Vayssière.
M. Pierre Viguier, Ingénieur en Chef des Services de l’Agriculture aux
Colonies, Ingénieur agricole (Grignon) et Ingénieur d’Agronomie coloniale
(Nogent-sur-Marne), actuellement Directeur général de l’Office du Niger
à Ségou (Soudan français).
Depuis 1932 a collaboré étroitement avec le Laboratoire d’Agronomie
coloniale du Muséum national d’Histoire naturelle en y expédiant de
nombreux échantillons de céréales africaines (Riz, Sorghos) et autres
documents d’herbiers, fiches de renseignements sur les plantes utiles du.
Soudan français. Son activité en ce domaine a permis au Muséum d’éclair-
cir certains problèmes d’Agrobotanique et en particulier celui de l’origine
des Riz de l’W. -Africain.
Il est l’auteur d’études importantes sur l’Agriculture du Soudan
(agrobotanique, système de culture, Economie agricole, Riziculture)
publiées localement ou dans la Revue dé Botanique appliquée et d’agri-
culture tropicale du Prof. Aug. Chevalier.
(R. Heim).
Sauvel (R.), présenté par MM. les Professeurs E. Bourdelle
et Acli. Urbain.
M. le Dr R. Sauvel, Vétérinaire en Chef des colonies, s’est vivement
intéressé pendant vingt ans de séjour en Indochine au titre de ses fonctions
à la Faune sauvage et particulièrement aux Bovins de la Forêt cambod-
gienne. Il a rassemblé une importante documentation matérielle et pho-
tographique sur le Kouprey et a fait don au Muséum d’un spécimen
vivant de cette espèce.
(E. Bourdelle).
Seyrig (Henri), présenté par M. le Professeur P. Rivet.
M. Henri Seyrig, ancien élève de l’École Normale Supérieure et pen-
sionnaire de l’École d’Athènes, travaille au Moyen Orient depuis vingt-
— 9 —
cinq ans. Il dirige actuellement l’Institut Français d’Archéologie, où
des savants poursuivent d’importantes recherches sur le passé de ces
régions si riches en vestiges depuis l’époque préhistorique jusqu’à l’époque
des Croisades. C’est à M. Seyrig en particulier que nous devons les belles
fouilles de Palmyre.
Pendant la guerre, M. Seyrig fut un de\ceUx qui dénoncèrent avec
mesure et efficacité les erreurs et les fautes des autorités françaises de
Syrie. Il s’exila et vint à New-York où il fut chargé par la France libre
d’une vaste enquête culturelle en Amérique du Sud, puis des importantes
fonctions de Conseiller Culturel aux Etats-Unis.
M. Seyrig s’intéresse à toutes les branches de la science de l’Homme
et a fait don au Musée de l’Homme de très importantes et précieuses col-
lections d’archéologie et d’ethnographie américaines.
(P. Rivet).
TRAVAUX FAITS DANS LES LABORATOIRES
DU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
PENDANT L’ANNÉE 1948
Anatomie comparée.
J. Millot. — Faits nouveaux concernant les Archaea (Aranéides). Mém.
Inst. Scien. Madag., I, fasc. 1, Série A, .14 p., 3 fig.
— L’Institut Scientifique de Madagascar. C. R. Ac. Sc. Col., séance
du 21 nov., p. 703-719, VII.
— La Recherche Scientifique à Madagascar. Rev. Mad. Volume de l’Expo-
sition 1947.
— Le palpe 3 de Thomisops sulcalus Simon (Aranéide Thomiside).
Bull. Mus., 2e sér., t. XIX, n° 4, p. 314-317, fig.
— Contribution à l’étude des Ixodidés de Madagascar, sur une variété
de Iiaemuphysalis Hoodi. Parasitisme humain par un Boophilus.
Bull. Soc. Path., p. 384-399, 2 fig., t. XLI, n° 56.
M. Friant, Sous-Directeur. — Sur l’interprétation du sillon intrapariétal
du cerveau humain. Journ. belge Neurol. Psych., n° 9, sept. 1947.
— Le cerveau du Cenletes, Insectivore malgache. C. R. Mssoc. Anato-
mistes, Paris, 31, mars-2 avr. 1947.
— L’ Echinops, insectivore malgache, Rev. Zooh Bot. ajric., vol. XL,
fasc. 2, 6 nov. 1947.
— Le genre Echinops existe-t-il ? Bull. Soc. zool. France, 9 juin 1947.
— Sur la morphologie des piquants chez les Ericulinae, Insectivores
malgaches. Ibid., 9 juin 1947.
— La question du « Petit Chat des Cavernes » ( Felis minuta Schm.).
Bull. Musée roy. Hist. nat. Belgique, t. XXIV, n° 10, avr. 1948.
— La morphologie originelle des incisives, son importance en systéma-
tique chez les Musaraignes ( Soricidae ) d’Europe. Rev. Stomatol.,
t. 49, n°s 2-3, 1948.
- — Le Splénial, sillon fondamental de la face interne du néopallium.
Congr. Méd. alién. neurolog. France et Pays de langue française.
Niort, 21-26 juil. 1947.
— Les Œufs des Rolliers. Rev. Zool. Bot. africaines, t. XL, vol. 4, 20 mars
1948.
— Interprétation de la dentition jugale des Marsupiaux. C. R. Acad.
Sci., 1er déc. 1947.
— Sur la morphologie de l’os pubis chez les Oiseaux. Ibid., 19 jan-
vier 1948.
— Sur l’origine des Chevaux (Equus Cahallus L.) du Pléistocène d’Eur-
rope. Ibid., 16 févr. 1948.
11
— Sur les affinités du Plohis et l’interprétation du groupe avien des
Stéganopodes. Bull. Muséum, 2e sér., t. XX, n° 2, 1948.
— Sur les affinités de quelques groupes d’Oiseaux aquatiques. C. R. Acad.
Sri., 8 mars 1948.
— Interprétation du cerveau de 1 ’Oreodon. Ibid., 18 oct. 1948.
Bourgin (P.). — Observations écologiques dans la forêt du Grand-
Orient (1 carte). L’Entomologiste, t. IY, n° 2, p. 68-74.
— Sur Cetonia carthami s. sp. aurataeformis Curti et sa répartition géo-
graphique (Col. Scarabaeidae) . Bull. Soc. Ent. Fr., t. LUI, n° 3,
p. 47-48.
Bolonyi (F.). — Contribution à la connaissance du nerf glossopharyngien
chez les Primates. Bull. Mus., 2e sér., t. XX, n° 2, p. 136-146, 5 fig.
Ethnologie des Hommes actuels et- des Hommes fossiles
(Musée de l’Homme).
P. Rivet, Professeur. — La langue guaru. Journ. Soc. Améric., Paris,
t. XXXVI, p. 137-138, 1947 (1948).
— Les Indiens Malibu. Journ. Soc. Améric., Paris, t. XXXVI, p. 139-144,
1947 (1948).
A l’Unesco. L’Institut de Hylea amazonia. Bourgogne républic.,
Dijon, 5 sept. 1948.
L’Institut de l’Hylea amazonienne. L’Education Nationale, Paris,
n° 22, p. 8-9, 1948.
— Organisation d’un Musée d’Ethnologie. Muséum, t. I, n° 1-2, p. 68-70,
112-113, 1948.
— et O. Rodriguez. — Un apôtre bolivien : Carlo Felipe Beltran. Actes
XXVIIIe Congr. Internat. Américain, Paris, p. 657-695, 1948.
J. Soustelle, Sous-Directeur. — Observations sur le symbolisme du
nombre cinq chez les anciens Mexicains. Actes XXVIIIe Congr.
Internat. Américain , Paris, p. 495-503, 1948.
A. Leroi-Gourhan, Délégué dans les fonctions de Sous-Directeur. — La
caverne des Furtins et les problèmes de la stratigraphie du Qua-
ternaire en Maçonnais. Etudes Rhodan., vol. XXII, p. 238-253, 1947.
- — Ethnologie et Géographie. Rev. de Géogr. Humaine et Ethnol., Paris,
n° 1, p. 14-19, janv.-mars 1948.
— Les étapes de la colonisation sibérienne. Chemins du Monde, n° V,
p. 105-111, juil. 1948.
— Esquisse d’une classification craniologique des F.skimo. Actes XXVIIIe
Congr. Internat. American, Paris, p. 19-42, 1948.
M. Bouteiller, Assistant. — Du chaman au panseur de secret. Actes
XXVIIIe Congr. Internat. American., Paris, p. 237-245, 1948.
II. Schaeffner, Assistant. — Poids et Proverbes en Côte d’ivoire et en
Côte de l’Or. Musée Vivant, Paris, n° 36-37, p. 33, nov. 1948.
R. Falck, Assistant. — Technique de présentation des vitrines du Musée
de l’Homme. Muséum, t. T, n° 1-2, p. 70-75, 114-115, 1948.
12 —
G. Soustelue, Assistant. — Les noms de famille Nahua dans la région
de Tequilla, Vera-Cruz. Actes XXVIIIe Congr. Internat. Américan,
Paris, p. 321-326, 1948.
F. Girard, Assistant. — Modèle et enseignes des tatoueurs marquisiens.
Rev. Scientij., Paris, 85e an., p. 806-811, 1947.
R. Hartweg, Assistant. — Les variations cuspidaires de la première
molaire inférieure et leur signification phylogénétique dans les
popidations américaines. (Étude comparative avec les populations
des autres continents). Actes XXVIIIe Congr. Internat. Américan.,
Paris, p. 3-18, 1948.
— Les variations endocriniennes et le déterminisme des caractères mor-
phologiques des races humaines. Rev. Sci. médic., Paris, nov. 1948.
P. Le Scour, Déléguée dans les fonctions d’Assistant. — C. R. de l’ouvrage
du Prof. Izikowitz : « Fastening the soûl » some religions traits
among the Lamets (French Indochina). Gôteborg Hôgskolas
Arsskrift XLVII, 1941. Rev. Géogr. Humaine et Ethnol., Paris,
n° 2, p. 126-127, avr.-juin 1948.
H. Lehmann, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — Résultat d’un
voyage de prospection archéologique sur les Côtes du Pacifique
(Nord de l’Etat de Guerrero et Sud de l’Etat de Michoacan).
Actes XXVIII0 Congr. Internat. Américan., Paris, p. 423-439, 1948.
J. Faublée, Délégué dans les fonctions d’Assistant. — A Madagascar :
les villages Bara, site .migrations, évolutions. Rev. Géogr. Humaine
et Ethnol., Paris, n° 1, janv.-mars, p. 36-53.
M. de Lestrange, Aide-Technique. — A propos d’empreintes d’Eskimo.
Contribution à l’étude des plis palmaires. Actes XXVIIIe Congr.
Internat. American., Paris, p. 43-53, 1948.
— Coniagui. Ligue marit. colon., Paris, 241 p., 1948.
P. Marquer, Aide-Technique. — Classification et techniques de la
déformation crânienne en Amérique Précolombienne (crânes des
collections du Laboratoire d’ Anthropologie du Muséum Nat.
d’Hist. Nat.). Actes XXVIIIe Congr. Internat. American., Paris,
p. 55-61, 1948.
J. Laude, Aide-Technique. — Danse et vie quotidienne en Afrique Noire,
et en pays blancs. Musée Vivant, Paris, n° 36-37, p. 49-51, nov. 1948.
G. Rouget, Aide-Technique. — La conque comme signe de migrations
océaniennes en Amérique. Actes XXV IIIe Congr. Internat. Ame-
rican., Paris, p. 297-305, 1948.
— Musiques pygmées et nègres d’Afrique Equatoriale Française. Edit.
Boite Musique, Paris, 4 p., 1948.
J. Mauduit, Aide-Technique. — Nouvelles statuettes paléolithiques en
Sibérie. Bull. Soc. prêhist. franç., Paris, p. 66, 1948.
Cl. Lévi-Strauss, Maître de Recherches au C. N. R. S. — The Nambi-
cuara. Handbook of South American Indians. Washington, t. III,
p. 361-369, 1948.
— Tribes of the right bank of the Guapore River. Ibid., t. III, p. 371-379,
1948.
— Tribes of the upper Xuigu River. Ibid., t. III, p. 321-348, 1948.
— The Tupi-Cowahib, Ibid., p. 299-305.
R. (THarcourt, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Technique du
tressage des sandales chez les tribus indiennes de la Côte du Pérou.
Actes XXVIIIe Congr. Internat. American., Paris, p. 615-620,
1948.
— Index général du Journ. Soc. Améric., 1896-1946, Paris, 1 vol., 215 p.,
1948.
— Les Arts de l’Amérique. Edit, du Chêne, Paris, 200 p., 1948.
M. Leiris, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — La langue secrète des
Dogons de Sanga (Soudan français). Trav. Mém. Instit. Ethnol.,
Paris, t. L, 530 p., 1948.
— Message de l’Afrique. Musée Vivant, Paris, n° 36-37, p. 5-6, nov. 1948.
G. Stresser-Péan, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Les origines
du Yolador et du Comelagatoazte. Actes XXVIIIe Congr. Internat.
American., Paris, p. 327-334, 1948.
— Danse des Aigles et danse des Jaguars chez les Indiens Huastèques
de la région de Tantonyuca. Ibid., p. 335-338.
H. Lhote, Chargé de Recherches au C. N. R. S. — Comment campent
les Touaregs. Susse, Paris, in-8°, 163 p., 1947.
— - La poterie dans l’Ahaggar. Contribution à l’étude des Touaregs.
Trav. Inst. Recher. Sahar., t. IV, p. 145-154, 1947.
— Instructions pour une enquête sur la poterie en Afrique Noire Fran-
çaise. Notes Afric., n° 39, p. 11-16, juil. 1948.
E. Lot-Falck, Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Une séance de
Chaman sibérien. Mercure de France, 1er mai 1948.
S. Lussagnet, Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Bibliographie
américaniste du Journ. Améric., Paris, t. XXXVI, p. 245-339,
1947 (1948).
M. Urbain, Attachée de Recherches au C. N. R. S. — Notes sur les pagaies
sculptées des Iles Tubaï. Journ. Océan., Paris, t. III, 7 p., 1947.
J. Tubiana, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Étude d’une collec-
tivité. Rev, Afric., n° 5412-13, 3e et 4e trim., p. 310-314, 1947 (1948).
— C. R. Dictionnaire Swahili-Français du R. P. Sacleux. Présence
Africaine, t. IV, p. 329, 1948.
J. Clément, Attaché de Recherches au C. N. R. S. — Les Forgerons en
Afrique Noire. Rev. Géogr. Humaine et Ethnol., Paris, p. 35-58, n° 2,
avr.-juin 1948.
J. Cuisinier. — Les Muong. Géographie Humaine et Sociologie. Trav.
et Mém. Instit. Ethnol., Paris, t. XLV, 618 p., 1948.
R. Gessain. — Masques de danse eskimo et masques indiens. Actes
XXVIIIe Congr. Internat. Américan, Paris, p. 265-269, 1948.
Cl. Chippaux. — Éléments d’ Anthropologie. Préface du Médecin-Colonel
P. Roques. Ecole applic. Service Santé Troupes colon., Marseille,
158 p., 1948.
— 14 —
R. Kherumian. — Contribution à l’Étude anthropologique du Caucase.
(Notes préliminaires sur les Daghestaniens). L’Anthropol., Paris,
Masson, t. 52, 1948.
D. Lifchitz. — (Publication posthume). Le livre d’Emmanuel. Journ.
Asiat., Paris, t. CCXXXVI, p. 65-86, 1948.
Zoologie : Mammifères et Oiseaux.
Ed. Bourdelle, Professeur honoraire. — Quelques considérations sur
la denture des Primates dans ses rapports avec la systématique
des Simiens et des Hominiens. L’Odontologie, p. 640, nov. 1948.
— - et J. Giban. — Bulletin des Stations françaises de baguage n° 4 (Opé-
rations de 1943 à 1946), Paris, 1948.
J. Berlioz, Sous-directeur. — Note sur un spécimen rare de Trochilidé.
Bull. Muséum, p. 57, 1948.
— Le peuplement de Madagascar en Oiseaux. Mém. Inst. Scient. Mad.,
t. I, p. 93, 1948.
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2e sér., t. XX, p. 336-342, 18 fig., 1948.
P. Remy, Professeur. — Sur la répartition du Palpigrade Koenenia
mirabilis Grassi en France et en Algérie. Bull. Mus. nat. Ilist. nat.
Paris, 2e sér., t. XX, p. 254-59, 1948.
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Fauvel. Ibid,, p. 532-535.
A. Vandel, Professeur. — Une nouvelle espèce de Eigie de la côte occi-
dentale d’Afrique : Ligia curvata n. sp. Bull. Mus. nat. Ilist. nat.
Paris, 2e sér., t. XX, p. 322-24, 3 fig., 1948.
F. Grandjean, Membre de l’Institut. — Sur les Hydrozetes (Acariens)
de l’Europe occidentale. Bull. Mus. Ilist. nat. Paris, t. XX, p. 328-
335, 3 fig., 1948.
— Sur l’élevage de certains Oribates en vue d’obtenir des clones. Ibid.,
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— L’origine de la pince mandibulaire chez les Acariens actinochitineux.
Arch. Sci. phys. nat. Genève, t. XXIX, p. 305-355, 4 fig., 1947.
— Au sujet des Aires poreuses respiratoires portées par les pattes chez
les Oribates (Acariens). Bull. biol. France Belgique, t. LXXXII,
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— Note sur un échantillon du genre Eubranchus Forbes ( Galvina Aid.
et Hanck.) trouvé à Dinard. Journ. Conchyliol., vol. LXXXVIII,.
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Notes et Revues, n° 4, p. 208, 3 fig.
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chez les Ascidies. Bull. Mus. Ilist. Nat. Marseille, t. VII, p. 83-87,
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— Sur une collection d’Ascidies de la zone intercotidale de Dakar. Bull,
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— - Étude paléoxylologique du Sahara (2e note) : Présence du Dadoxylon
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— Une espèce nouvelle ornementale de Cordia ( C . Mairei Humb.) du
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— Rapport sur une Mission botanique à Madagascar en 1946-47.
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— Au sujet de H umbertia madagascariensis Lamk. Notul. Syst., XIII-4,
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— Contribution à l’étude de la flore de Madagascar et des Comores.
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— Un genre nouveau remarquable de Mutisiées de Madagascar. Bull.
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— Fougères d’Afrique récoltées par M. Schnell. Ibid., 4, p. 370.
— Celastraceae nouvelles d’Indochine. Bull. Soc. Bol. France, 95, 1948,
— Hippocrateaceae nouvelles ou litigieuses d’Indochine. Bull. Soc. Bot.
France, 95, 1948.
— Celastracées, Siphonodontacées, Aquifoliacées, in Flore Générale de
l’Indochine, Suppl. I, fasc. VI, 1948.
— Sur le peuplement ptéridologique de Madagascar. Mém. Inst. Sc.
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— et Schnell. — Contribution à l’étude des Ptéridophytes de l’A. O. F.
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— et Jaeger. — Note sur la répartition de quelques Fougères récoltées
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J. Léandri, Sous-Directeur. — Contribution à l’étude des Artocarpoideae
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— Euphorbiacées récoltées à Madagascar et aux Mascareignes par
MM. Lam et Meeuse en 1938. Ibid., p. 182-187, 1948.
— Contribution à l’étude des Moracées de Madagascar (Moroideae).
Mém. Inst. Scient. Madag., B. I-I, p. 1-37, 1948.
— Les résultats obtenus par la géobotanique soviétique jusqu’à la guerre.
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F. Gagnepain, Sous-Directeur honoraire. — Genres nouveaux, espèces
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— Genres nouveaux, espèces nouv. d’Indochine. Bull. Muséum Paris,
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F. Peeiegrin, Sous-Directeur honoraire, Maître de Recherches du
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R. Benotst, Sous-Directeur honoraire, Maître de Recherches du C. N. R. S.
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— Les races françaises du Cirsium acaule (L.) Scop. Ibid., I, p. 38, 1947.
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— Sur trois genres américains de Malpighiacées étrangers à la flore
malgache. Not. Syst., XIII, 3, p. 165-166, 1948.
— Sur la colonisation des vases marines vierges du marais breton.
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— Classification des Apocynacées : V, Cerbéroidées. Aol. Syst., XIII,
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— Classification des Apocynacées : VII, Genre Aspidosperma. Bull. Mus.,
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— Classification des Apocynacées : VIII, les I ’oacanga d’Afrique. Ibicl.,
p. 409-416, 1948.
— Classification des Apocynacées : X, Genre Mandcvilla. Ibid., XX,
p. 101-108, 1948.
— Classification des Apocynacées : XV, genres Trachelospermum, Baissea
et Oncinotis. Ibid., p. 190-197, 1948.
■ — Classification des Apocynacées : XVI, Clef des genres d’Ecdysanthé-
rées. Ibid., p. 296-303, 1948.
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— Leçons sur les Hétérobasidiées saprophytes. Rev. de Mycol. Suppl.
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— Les rapports entre les Insectes et les Champignons. Conférence du Palais
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— , avec la coll. technique de H. Lapin. — Les combinaisons labiles
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leurs esters. Bull. Soc. Chiin., t. 15, p. 892-895, 1948.
M. Frèrejacoue, Sous-Directeur. — Cerbérine et nériifoline. C. R. Acad.
Sc., t. 226, p. 835-837, 1948.
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p. 427-429.
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de Ginkgo biloba L. C. R. Acad. Sc., t. 226, p. 953-4, 1948.
A. Sosa. — Sur la composition de Forsythia suspensa Vahl. Bull. Soc.
Chimie Biol., t. 30, p. 918-919, 1948. •
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de Forsythia uiridissima Lindl. C. R. Acad. Sc., t. 226, p. 955-957,
1948.
— Sur la nature et les propriétés du pigment hétérosidique de Forsythia
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V. Plouvier. — Sur la recherche du québracliilol et de 1 allantoine chez
les Erables et le Platane. C. R. Acad. Sc., t. 227, p. 225, 1948.
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Ibid., p. 85.
— Sur l’étude biochimique comparée de quelques oléacées. Ibid., p. 604-
606.
— et A. Sosa. — Recherches biochimiques sur les fleurs de quelques
espèces de Forsythia (Oléacées). Bull. Soc. Chim. Biol., t. 30,
p. 273-278, 1948.
M. Alliot et G. Deysson. — Sur une méthode de dosage de l’acide
hippurique. Bull. Soc. Chim. Biol., t. 29, p. 423, 1947.
J. Feldmann et R. Tixier. — - Sur la floridorubine, pigment rouge des
plastes d’une Rodophycée. Reu. gén. Bot., t. 54, p. 341, 1947.
)
— 38 —
Physiologie générale.
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1948.
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peut-il être envisagé comme une étape de l’évolution ? Assoc. jr-
Av. Sc., 64e session, Paris, III, p. 254-267, 1945.
— Du rôle joué par les facteurs internes dans certaines migrations de
poissons : Étude critique de diverses méthodes d’investigation.
./. Conseil intern. Expi. de la Mer, XV, p. 284-294, 1948. -
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dienne du Saumon (Salmo salar L.) au cours de sa migration repro-
ductrice. J. de Physiol. Paris, XXXX, p. 182-184, 1948.
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Exp. Biol. Med., LXVI, p. 302, 1947.
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bridge, XXIII, p. 201-236, 1948.
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C. M. Laur. — Réaction nouvelle des réticulocytes du sang de Triton.
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J. Leschi. — Résultats obtenus chez des sujets de race noire soumis
à l’ingestion de sels de potassium après injection de désoxycorti-
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M. Olivereau. — Influence d’une diminution de salinité sur l’activité
de la glande thyroïde de deux Téléostéens marins. Murœna helena L.,
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Pêches et Productions Coloniales d’origine animale.
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Conférence Pêche Maritime, Dakar, 15-22 janv. 1948, p. 134-154,
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vol. I, n° 1, august 1948, p. 3-11, 48 fig.
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— Notules Ichthyologiques. — XXXIII. Définition d’un genre inédit,
appartenant à la famille des Cynoglossidae. Ibid., p. 443.
— Notules Ichthyologiques. — XXXIV. Description d’un nouveau
Bothidé du Pacifique asiatique. Ibid., (2) 20, p. 64, 1948.
— Notules Ichthyologiques. — XXXV. Contribution à la morphologie
et à l’anatomie comparatives des Psettodes. Ibid., p. 68 et 244.
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73, p. 18, 1948.
- — - Notules Ichthyologiques. ■ — XXXVI. A propos de la famille des Citha-
ridae : question de nomenclature. Bull. Mus. Nat. Ilist. nat., (2) 20,
p. 150, 1948.
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des arcs branchiaux des Heterosomata. Ibid., p. 151.
— Notules Ichthyologiques. — - XXXVIII. Addition à la faune de la
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t. XXII, p»s 3-4 ,(1947), p. 143-147, fig. 1-11 (30 mars 1948).
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Ibid,., p. 276, 1 fig. (30 mars 1948).
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Dollfus et Inermicapsifer cubensis (P. Kouri) P. Kouri. Ibid.,
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n^ sér., t. XXVI, fasc. I, p. 1-29, fig. 1-7, pl. I-II (15 avril 1948).
— L’énigme de Disloma jurcatus Bremser enfin expliquée. Contribution
à la connaissance des Trématodes der Poissons du genre Mullus
en Méditerranée. Bull. Inst. Océanog. Monaco, vol. XLV, n° 928.
5 p. 1-23, fig. 1-11, 5 avril 1948.
— Distome Hémiuride (sous-famille Prosorchiinae S. Yamaguti 1934)
chez un Poisson du genre Centrolophus, à Concarneau (Finistère).
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de l’intestin de Cepola rubescens (L.) (Poisson Téléostéen), en Médi-
terranée. Ibid., p. 319-323, fig. 1-2, (22 juin 1948).
— Sur quelques Trématodes intestinaux de Box salpa (L. 1758) (Poisson
Téléostéen)de la Méditerranée. Ibid., p. 324-331, fig. 1-9, (22 juin
1948).
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nos 1-2, p. 14-17, 1 fig., 16 sept. 1948.
— Sur deux Monostomes ( Cyclocoelidae ) pourvus d’une ventouse ven-
trale ; observations sur la classification des Cyclocoeloidea Albert
Henry 1923 ;. liste de leurs hôtes, répartition géographique. Ibid.,
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Cl. Dupuis, Préparateur, Stagiaire de Recherches (C. N. R. S.). — Nou-
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p. 397-441, fig. 2-36, juin 1948.
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La Feuille des Naturalistes, n. sér., III, fasc. 3-4, p. 41-46, mai 1948.
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Ibid., fasc. 5, p. 53-56, juin 1948.
41 —
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— et E. Rosella. — Le Capnodis tenebrionis au Maroc. Ibid., t. 34,
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— et S. Hughes-Sciirader. — Etude morphologique et biologique de
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— et M. Bru. — L’hexachlorocyclohexane. L’Engrais, n° 14, Paris, 1948.
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rantes métathoraciques chez quelques Hémiptères. C. B. Acad. Sc.,
t. 227, p. 303-305, Paris, 1948.
— Les organes parastigmatiques des Nabidac. C. B. Acad. Sc., t. 227,
p. 864-866, 17 oct. 1948.
— et J. Giiesquière. — A propos de quelques Anteslin et Helopeltis
de l’Afrique tropicale (Hemiptera Pentatomidae et Miridae).
Bev. Zool. Bot. Afr., t. 41, 1, p. 55-65, Tervueren, 1948.
— et R. Ph. Dollfus. — - Larve de Cestode chez un Hémiptère Hété-
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J. R. Steffan, Assistant. — - Le genre Micrapion Kriechb. (Hym. Chalci-
dae). Description de trois espèces nouvelles. Bull. Soc. entomol. Fr.,
t. 53, n° 5-6, p. 81-88, Paris, 1948.
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t. 53, n° 7-8, p. 118-123, Paris, 1948.
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ou par hélicoptère. Agron. trop., vol. 3, u° 5-6, p. 227-245, Paris,
1948.
— Généralités sur les insectes xylophages et la protection des bois.
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P. Real. — - Ephestia Woodiella Richards et Thomson, espèce d’intérêt
économique ? (Lépid Phycitinae). Bev. Path. vég. et il’Ent. agric.,
t. 27, fasc. 1, p. 54-58, Paris, 1948.
— Les Myelois parasites des Dattes (Lépid. Phycitinae). Ibid., t. 27,
fasc. 1, p. 59-64, Paris, 1948.
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prospérité «les Patelles, et leur spécificité. Journ. Conchyl.,
vol. LXXXYIII, fasc. 2, p. 45-96, 12 fig.
J. M. Pérès. — Élude anatomique et biologique d’une Ascidie nouvelle
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Mus. Nat. Hist. Nat., 2e sér., t. XX, n° 1, p. 87-95, 1 fig.
— Genèse et régénération de la tunique chez Clavelina lepadiformis.
C. B. As. Sc., t. 226, p. 1220-1222.
— Recherches sur la genèse et la régénération de la tunique chez Ciona
inteslinalis. Bull. Inst. Océanog., n° 936, 12 p., 6 fig., 1948.
— Recherches sur la genèse et la régénération de la tunique chez Cla-
velina lepadiformis. Arch. Anat. Microscop. et Morph. exp., 3,
30 p., 11 fig., 3 graph., 1948.
— et A. Tixier-Durivault. — Les cellules étoilées de la mésoglée des
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1948.
J. Picard. — Hygromia cinctella Drap, en Bretagne. Journ. Conchyl.,
vol. LXXXVIII, fasc. 4, p. 157-158.
J. Brouardel. — Étude du mode d’infestation des Patelles par l’ Urceolaria
patellae (Cuenot). Influence de l’espèce de Patelle. Bull. Mabor.
marit. Dinard, fasc. 30, p. 1-6, 1948.
G. Ch eruonnier. — Sur la présence à'Ophiopsila aranea Forbes au large
de Dinard. Ibid., p. 16-17, 1 fig.
B. et P. Chauchard. — Nouvelles recherches sur la subordination ner-
veuse chez les Invertébrés. Le processus de la métachronose soma-
togène. Ibid., p. 18-21.
F. Rullier. — La vision et l’habitude chez Mercierella enigmatica Fau-
vel. Ibid., p. 21-27, 4 fig.
E. Rinck. — Recherches sur l’iode de Laminaria flexicaulis. Ibid., p. 40-42.
H. Spindleh. — Recherches sur le potassium de Laminaria flexicaulis.
Ibid., fasc. 31, p. 1-8.
A. Pruvot-Fol. — Note sur un échantillon du genre Eubranchus ( Galvina
Aid. et Hanck.) trouvé à Dinard. Journ. Conchyl., vol. LXXXVIII,
p. 35-38, 2 fig.
Agronomie Coloniale.
R. Portères, Professeur. — Nouvelle Systématisation des Types d’Agri-
culture au travers de la Notion du Climax de domestication.
Conférence africaine des Sols (Goma-Kivu, 8-15 nov. 1948), 4 p.
— La Notion d’un Climax de domestication et les Systèmes de Culture.
Ibid., § p.
— Situation de la Culture des Arbres à Quinquina dans la France d’Outre-
mer. Bev. Int. Bot. Appl. Agr. Trop., t. XXVIII, p. 203-219.
— Glumes vestigiales externes dans le genre Oryza et position systéma-
tique de la tribu des Oryzées. Ibid., p. 339-343.
— Esquisse géologique et agro-pédologique des Hauts-Plateaux de
— 43
Dschang-Foumban au Cameroun français. L' Agronomie Tropicale,
t. III, p. 153-173.
— - Les Plantes indicatrices du niveau de fertilité du complexe cultural
edapho-climatique en Afrique tropicale. Ibid., p. 246-257.
— Notes sur la culture du Coffea arabica au Cameroun français. Ibid.,
p. 385-410.
— Compétition ou entr’aide au sein de l’espèce et de la race. Le cas des
germinations de Cinchona. C. R. Acad. Sc., 227, 2e sem., p. 1114-
1115.
J. Leroy, Sous-Directeur. — Sur une plante fruitière cultivée en Amé-
rique du Nord V accinium macrocarpon Ait. et sur quelques travaux
de morphologie et de biologie expérimentales dont elle est l’objet.
Rev. Bot. Appl. Agr. Trop., XXVIII, p. 158-160.
— - Sur un nouveau genre de Moracée-Moroïdée des Philippines ( Cheva -
lierodendron ) et sur sa structure nodale. C. R. Acad. Sc., 227,
p. 145-147, 1948.
— Les êtres doubles et les chimères devant la science. Hebdomadaire :
Les Lettres Françaises, 26 août 1948, page scientifique.
— Préface à l’Opuscule : Souvenirs de jeunesse et de voyages par Aug.
Chevalier. Domfront, 1948.
Mlle G. Mimeur, Assistant. — - Reproduction des Graminées prairiales.
Rev. Bot. Appl. Agr. Trop., XXVIII, p. 501-508 (à suivre).
Aug. Chevalier, Professeur honoraire, Membre de l’Institut. — Sur
un nouveau genre et une nouvelle espèce de la famille des Rubia-
cées Assidora problemalica Chev. vivant dans la forêt vierge de
la Côte d’ivoire. C. R. Acad. Sc., 226, p. 1115-1119.
— — Une plante remarquable disparue (Humbertia madagascariensis Lamk.)
et d’autres espèces menacées de disparition. Urgence d’une pro-
tection efficace de la nature. Ibid., 227, p. 170-172.
— Les Cedrela’s des rues de Paris et l’irrégularité de leur floraison.
Ibid., p. 322-325.
— L’apparition dans la nature de mutations végétales, leur persistance
ou leur extinction. Ibid., p. 1126-1128.
— Les apports africains de plantes cultivées à Madagascar et les analogies
de physionomie agraire entre l’Afrique Noire et la Grande Ile.
Mém. Inst. Scient. Madagascar, sér. B, t. I, fasc. 2, p. 74-84, 1946.
- — La situation actuelle et l’avenir de la culture cotonnière dans la
France d’Outremer. C. R. Acad. Agric. Fr., XXXIV, p. 719-725.
— Nécessité de l’organisation de l’Enseignement secondaire de l’agri-
culture en France. Ibid-, p. 000.
— L’Origine des plantes cultivées dans l’Afrique du Nord. Ce que ces
pays pourraient encore apporter au progrès de l’Agriculture mon-
diale. Volume jubilaire du Professeur René Maire, 6 p.
— Sur une remarquable mutation de la Fougère mal e Dryopteris fdix-mas
var. cystopterioïdes A. Chev. Bull. Soc. Bot. Fr., 95, p. 10-11.
- — La dispersion de certains arbres fruitiers sauvages par l’homme avant
— 44 —
l'invention de l'agriculture. Revue de Géographie humaine et d’ Eth-
nologie, I, n° 2, p. 75-77.
Sur une remarquable Vacciniée du Canada naturalisée dans un coin
de Normandie. Bull. Soc. Linn. Normandie, 1948, 2 p.
L’agriculture et son évolution dans la France d’Outremer. La Qualité
Française, mai-juin 1948, p. 101-104.
La Protection de la Nature au Congo belge. Brocb. in-4°, 17 p. Paris,
1948 (Publication de l’Académie des Sciences).
Réception de M. le Prof. Roger Heim à l’Académie des Sciences colo-
niales. C. R. Acad. Sc. Coloniales, p. 233-244, mai 1948.
et Angladette. — Le Riz. Coll. Que Sais-Je ?, un vol. in-12, 128 p.,
Presses Universitaires de France, Paris, 1948.
Travaux de M. Aug. Chevalier, parus dans la Revue Internationale
de Botanique appliquée et d’ Agriculture tropicale, t. XXVIII, 1948.
L’origine de l’Olivier cultivé et ses variations, p. 1-25. (Rectification
et additions à la présente Note, p. 174).
Points de vue nouveaux sur les sols d’Afrique tropicale, sur leur dégra-
dation et leur conservation. Origine et extension des latérites et
des carapaces ferrugineuses. Lutte contre la stérilisation des sols
africains, p. 49-66, 126-140. Note présentée à la Conférence africaine
des Sols (Goma, Congo Belge, 8-15 nov. 1948), 30 p.
Les espèces africaines du genre Annona comme plantes à fruits et les
Annona américains introduits en Afrique, p. 74-79.
Les Cuscutes et leur répartition dans le monde, p. 85-87.
Biogéographie et Ecologie de la forêt dense ombrophile de la Côte
d’ivoire, p. 101-115. Note présentée à la Conférence africaine des
Sols (Goma, Congo Belge, 8-15 jiov. 1948), 17 p.
Le genre Holarrhena et sa distribution géographique, p. 115-120-
Les Aubépines à fruits comestibles et un curieux hybride intéressant
à cultiver, p. 140-143.
Quelques plantes de couverture existant déjà ou à répandre en Afrique
Occidentale, p. 144-150.
L’utilité des Splxaignes en Afrique tropicale, p. 150-151.
Sur quelques arbres et arbustes d’Afrique tropicale à patrie incertaine,
p. 160-167.
Sur la présence du magnésium et du potassium dans l’eau de pluie-
et sur la capture des poussières minérales de l’atmosphère par les
arbres, p. 170-172.
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Systématique des Cotonniers cultivés ou ayant été cultivés ancienne-
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Nouvelles recherches sur l’Arbre à beurre du Soudan Butyrospermum
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L’Orange « Roi de Siam » et les Oranges vertes d’Indochine, p. 257-259-
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Déclin de la forêt du Mont Goudah (Somalie franç.), p. 260-261.
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du Cotonnier en Afrique et dans d’autres pays liés à la France
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— La situation des plantations d'Hévéa dans le monde de 1939 à 1948,
p. 297-316.
— Les cartes de végétation naturelle et les cartes agricoles de territoires
cultivés ou subissant l’action de l’homme, p. 328-334.
— Plantes crassulascentes de l’Ouest-africain (Opuntias et Euphorbes) ,
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— Un arbre remarquable de la forêt de la Côte d’ivoire : Assidora proble
malica, p. 352-353.
— L’huile de Caiaué (Elaeis melanococea), p. 360.
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— Les Lianes à caoutchouc de l’Afrique tropicale, p. 399-421.
— Sur les prétendus Landolphia’s d’Amérique tropicale, p. 453-456.
— L’Herbe de Job, sa culture et son utilité, p. 457-458.
— Une Orchidée nuisible aux Caféiers et aux Cacaoyers cultivés à la
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— Une plante oléagineuse africaine ( Tetracarpidium conophorum Hutch.
et Dalziel), p. 465-466.
— Plantes fourragères à cultiver dans les pays tropicaux, p. 489-500.
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— Le problème de l’amélioration de l’agriculture paysanne en Afrique
tropicale, p. 552-556.
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Bibliothèque Centrale.
Inscription en 1948 de 1.622 ouvrages et brochures.
— 4.502 imprimés, non compris les ouvrages de référence, ont été com-
muniqués au public en plus des prêts aux laboratoires.
Principaux Périodiques, nouvellement inscrits en 1948.
Acta brévia neerlandica de physiologia, pharmacologia, microbiologia. —
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Advances in genetics (M. Demerec). — New York, 1947 — In-8°. 1 (1947).
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Vegetatio. Acta geobotanica (Association internationale de phytosociologie) •
— Den Haag, 1948 In-4°. 1 (1948) — » . Pr 5118
Vesmir. — Praha, 1871 — In-4°. 1947/48 — a- Pr 5052
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und der Bewegungen. 1939 S 5878
Eickstedt (E. von). Rassenkunde und Rassengeschichte der Menschheit.
2. Aufl. — Stuttgart, 1937 — In-4°, fig. Bd. 1 Lief. 1-11. S 5068
Enzyklopàdie der Erdkunde... hrsg. v. Oscar Kende... — Leipzig und
Wien, 1925 — In-8°, fig., pl., cartes [Lief. 1, 19-31] . . S 5069
Escherich (Karl). Die Forstinsekten Mitteleuropas. — Berlin, 1914 — »•.
In-8°, fig., pl., Bd. 2, 3 S 5066
Flore des environs immédiats de Montpellier. — Paris, 1947 — *. In-8°,
fig., pl., carte dépl. T. 1, 2 S 5882
Handbuch der Biologie, hrsg. v. L. von Bertalanfîy... — Potsdam, 1942 —
In-4°, fig., pl. Bd. 1 H. 1-4 ; Bd. 4 H.l ; Bd. 6 H. 1, 2 ; Bd. 7 H. 1.
S 1812
Handbuch der biologischen Arbeitsmethoden... hrsg. v. E. Abderhalden.
— Berlin, Wien, 1920 — >. Gr. in-8°, fig., pl. Lief. 281-447 (inc.)
S 5063
Handbuch der Palâozoologie... hrsg. v. O. H. Schindewolf. — Berlin,
1938 — In-8°. Bd. 6 (inc.) S 5064
Handbuch der Yererbungswissenschaft, hrsg. v. E. Baur & M. Hartmann.
— Berlin, 1927 In-4°, fig. Bd. 2, E, H S 5067
Inventaire du fonds chinois de la bibliothèque de l’École française d’ex-
trême-orient. — Hanoï, In-4°. T. 2, fasc. 2, t. 3, fasc. 1.. . S 5070
Methodik der wissenschaftlichen Biologie... hrsg. v. T. Peterfi... — Ber-
lin, 1928 — In-8°. Bd. 1, 2 S 5065
Muséum national d’histoire naturelle. Laboratoire de cryptogamie.
Catalogues des collections vivantes, herbiers et documents. —
Paris, 1948 — In-8°, pl. N® 1 S 5881
CeaepHaa Mohbojiuh... [Severnaia Mongolia (Académie des sciences de
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de Mongolie)]. — Leningrad, 1926 — s-. In-4°, fig., cartes, 1, 2, 3.
S 5880.
51
COMMUNICATIONS
Note sur une espèce de Trociiilidé,
Chlorostilbon aureoventris L ier, et d’Orb.
Par J. Berlioz.
La révision de la collection des spécimens montés de Trochi-
lidés appartenant au Muséum de Paris m’a permis de retrouver
quatre oiseaux étiquetés « types » de Bourcier, dont l’identité et
l’origine ont fait l’objet de controverses entre les spécialistes atta-
chés à l’étude de ce groupe. Il s’agit de ces spécimens de Chlorostilbon
désignés sous le nom de « Trochilus Phaeton Bourcier et Mulsant »,
dont trois, bien adultes, portent en outre l’étrange indication
de provenance suivante : « Venézuéla, Mr. Beauperthuy », alors
que le quatrième, $ immature, porte l’indication beaucoup plus
rationnelle : « Brésil, acquis en 1837 ». Or il est parfaitement avéré
que tous quatre, par leurs proportions et par leur parure cépha-
lique lumineuse (discernable même chez l’immature), appartiennent
sans conteste possible à une même race de Colibri, qui est précisé-
ment cette race de forte taille du groupe Chlorost. aureoventris
vivant dans le Sud du Brésil, en Uruguay et en Argentine dans
le bassin du Parana, et qui, très discutée par tous les auteurs,
a été désignée généralement sous le nom d ’egregius, par Berle-
psch et Ihering 1885, par Hartert 1900, par E. Simon 1921,
et renommée plus récemment (1937) C. a. Berlepschi par O. Pinto
(le véritable egregius Heine 1863 étant, selon C. Hellmayr, assi-
milable au Chlor. Pucherani (B. et M.) typique, de Rio-de- Janeiro).
Tout d’abord, il est évident que l’indication « Venézuéla » portée
sur trois de nos oiseaux, — au sujet de laquelle on peut s’étonner
qu’aucun auteur ayant vu ces « types » n’ait jamais fait une allusion
quelconque, — est des plus fantaisiste, les Chlorostilbon du Véné-
zuéla étant, on le sait maintenant, très différents de ceux-là : elle
ne peut provenir que d’une erreur d’inadvertance déjà fort ancienne,
ainsi qu’en attestent les mots écrits sous le pied de ces spécimens
montés (écriture attribuée par certains à Bourcier lui-même),
d’après lesquels ces oiseaux semblent avoir été confondus, sans
aucune raison apparente, avec d’autres inscrits dans les registres
administratifs du Muséum comme envoyés en 1842 de Cumana
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
(Venézuéla) par Mr. Beauperthiy (parmi lesquels figurent des
Chlorostilbon authentiquement vénézuéliens).
Mais, par ailleurs, il faut bien remarquer que l’aspect des trois
oiseaux en question s’accorde parfaitement avec la description
originale du Trochilus Phaeton publiée par Bourcier et Mut-
sant ( Revue zoologique, sept. 1848, p. 273) et d’autre part que
ceux-ci, dans cette description, ont laissé intentionnellement en
suspens l’indication de provenance de leur « espèce » nouvelle :
on'peut donc conjecturer très logiquement que, ces spécimens ayant
certainement été examinés par eux, c’est précisément parce qu’ils
ont soupçonné déjà l’inexactitude de l’origine indiquée sur les
trois adultes tout au moins (origine tout à fait en opposition avec
celle attribuée à l’immature) qu’ils se sont refusé à indiquer une
provenance quelconque dans leur description.
Quoi qu’il en soit, s’il n’est effectivement pas possible d’affirmer
que l’un de ces quatre spécimens soit authentiquement le « type »
de l’Oiseau décrit par Bourcier et Mulsant (... à supposer d’ailleurs
qu’il y en eût un, car on était beaucoup moins pointilleux à leur
époque que maintenant, quant à la désignation d’un spécimen-type
justifiant une description d’espèce nouvelle), il n’y a par contre
aucune raison valable pour rejeter dans la synonymie ou dans
l’oubli ce nom de « Trochilus Phaeton », qui, contrairement à l’asser-
tion d’IfELLMAYR, n’est pas compatible avec le Chlor. aureoventris
typique, et qui, tant par la description originale très suffisamment
explicite que par l’existence de ces spécimens typiques, désigne
sans ambiguité possible la race de Colibri ci-dessus mentionnée,
à laquelle je le restitue selon la loi de priorité.
Dans le genre si complexe lui-même, car si homogène, des Chlo-
rosti'lhon, l’espèce Chl. aureoventris Lafr. et d’Orb., qui est essen-
tiellement caractérisée par le bec entièrement rouge et spongieux
et par les rectrices de couleur noir-bleu uniforme (chez le $), occupe
toute la partie méridionale de l’aire d’extension de ce type géné-
rique, c’est-à-dire depuis la Bolivie et les états N.-E. du Brésil
(Ceara, Piauhy, etc.) jusqu’à La Plata. Mais elle présente des
variations morphologiques locales très sensibles, qui, selon le cas
général pour les espèces à habitat continu dans les zones tropicales
basses, sont assez difficiles à concrétiser en sous-espèces nettement
définissables, du fait de l’existence de nombreux intermédiaires.
Néanmoins, ayant pu examiner comparativement près d’une
centaine de spécimens de cette espèce, en provenance des localités
les plus variées, je crois possible de grouper ces populations locales
autour de trois types principaux aisément différenciés, paimi les-
— 53 —
quels la valeur des races secondaires reste évidemment plus dis-
cutable :
1° Dans la partie occidentale de son habitat, l’espèce se présente
avec une taille relativement forte et, chez le mâle adulte, avec
une teinte générale très lumineuse sur le dessous du corps et nette-
ment bicolore, vert-bleuâtre sur la gorge et la poitrine, doré plus
ou moins cuivreux sur l’abdomen et les flancs, mais avec le dessus
de la tête seulement un peu métallisé, assez peu brillant. A ce type
de coloration, auquel se rattache la forme-type de l’espèce, Chl. aur.
aureoventris Lafr. et d’Orb., peuvent être rapportées toutes les
populations des régions préandines en Bolivie orientale (depuis
Santa Cruz de la Sierra environ) et en Argentine du Nord, celles
de la région du Chaco et celles du Matto-Grosso occidental, dans
le Brésil. Toutefois les plus méridionales de ces populations (région
de Tucuman) paraissent en moyenne détaillé légèrement inférieure,
avec un bec plus court, et peuvent justifier peut-être le nom sub-
spécifique de tucumanus, qui leur a été attribué par E. Simon.
— Spécimens examinés :
8 <Jc? (dont le type), 4 ÇÇ, de Bolivie (culmen : 18-20 mill.) : C. a. aureo-
ventris L. et d’Orb. (= splendidus auct. plur.).
2 33, de Pocone (Matto-Grosso) (culmen : 18 mill.) : C. a. aureovenlris L.
et d’Orb. (= splendidus auct. plur.).
11 33, 2 ÇÇ, de Tucuman et Santiago del Estero (Argentine) (culmen :
15,5-18 mill.) : C. a. tucumanus Sim.
2° Dans la portion orientale de son habitat, l’espèce se présente
au contraire avec une taille sensiblement plus faible et, chez le
mâle, avec une teinte lumineuse verte plus uniforme sur le dessous
du corps, mais avec une parure céphalique vert doré ou cuivreuse
très lumineuse également. C’est le type de coloration Chlor. Puche-
rani B. et M., auquel se rattachent toutes les populations du Nord-
Est et de l’Est du Brésil, depuis les états de Ceara et de Piauhy
jusqu’à ceux de Sao Paulo et Parana, peut-être même jusqu’en
Uruguay. Mais tandis que les populations du N.-E. (entre autres
les spécimens des collections commerciales de Baliia) sont assez
homogènes d’aspect, avec une taille réduite au minimum (culmen :
13-15 mill.), celles de l’intérieur du Brésil et des états méridionaux
présentent des tendances variables vers les formes du premier
groupe ou celles du troisième, tendances qui se traduisent par une
augmentation progressive de taille et l’apparition d’une teinte
dorée plus ou moins accentuée sur l’abdomen et les flancs.
Le spécimen-type de Chl. Pucherani (au Muséum de Paris),
provenant de Rio-de-Janeiro, appartient à cette dernière forme
un peu instable et en tout cas intermédiaire, qui n’eût sans doute
pas mérité de désignation particulière si celle-ci ne lui était stricte-
54 —
ment applicable du point de vue géographique. Je propose donc
le nom subspécifique de minutus pour la forme de Bahia, plus
constante et plus petite. — Spécimens examinés :
12 <Sd, 6 $Ç, prépar. commerciale de Bahia (culmen : 13-15 mill.) :
C. a. minutus nom. nov.
32 33 (dont le type), 2 ÇÇ, du Brésil (Minas-Geraes, Rio-de-Janeiro, etc.)
(culmen : 14-5-16 mill.) : C. a. Pucherani Bourc. et Muls. (= egregius
Heine, prasinus auct. plur., Galathea ? B. et M. 1, etc.).
3° Enfin, au Sud, dans les états méridionaux du Brésil, depuis
le Parana (voir aussi à ce sujet : Stolzcmann, Ann. zool. Musée
polonais, 1926, p. 132), jusqu’à l’Uruguay, dans le Paraguay S.-E.
et dans le bassin argentin du Parana jusqu’au Rio de la Plata,
apparaît une forme qui joint à la grande taille et au dessous nette-
ment bicolore des aureoventris de l’Ouest la parure céphalique très
lumineuse des Pucherani de l’Est,, ce dernier caractère étant même
sensible, à un moindre degré, chez les femelles, dont le plumage
est pourtant terne. C’est à cette forme, reconnue d’ailleurs classi-
quement depuis longtemps, qu’il convient de restituer le nom de
Phaeton B. et M., ainsi qu’il a été dit ci-dessus : c’est aussi la plus
brillante de toutes, remarquable souvent par l’éclat cuivreux-
rougeâtre des parties lumineuses de la tête et de l’abdomen et
même des parties seulement métalliques du dos. — Spécimens
examinés :
5 33, 1 ? (inc. sed. ?, Brésil).
4 33, de Curityba (Parana, Brésil) (culmen : 17,5-19 mill.).
2 33, d’Alto Parana (Paraguay).
5 33, 2 ÇÇ, d’Argentine (Corrientes, Buenos-Ayres) (culmen : 18-20 mill.).
C. a. Phaëton Bourc. et Muls. (= egregius auct. plur., Berlepschi
Pinto, etc.).
Il semble toutefois probable que les caractères et l’habitat res-
pectifs de ces formes ne soient pas aussi nettement délimités qu’on
serait porté à l’envisager d’après le tableau précédent, et A. Wet-
more entre autres (U. S. Nat. Mus. Bull. 133, 1926, p. 228) men-
tionne en Uruguay la coexistence possible d’individus du type
Pucherani et d’autres du type Phaeton. Mais il se peut qu’on se
trouve là en présence soit de spécimens parfaitement intermédiaires,
soit d’une population aux caractères très instables, soit encore
de la coexistence en certaines périodes de l’année d’oiseaux d’ori-
gines différentes, car ces Chlorostilbon, comme tant d’autres Tro-
1. A ma connaissance, le nom de Galathea n’est qu’un nomen nudum apposé* sur
un spécimen du Muséum de Paris, et qui n’a été mentionné, sans aucune description,
que par Gould dans son Introduction (18G1) et par Mulsant et Verreàux dans
l'Index de leur « Histoire naturelle des Oiseaux-Mouches » (1877).
chilidés d’Argentine, exécutent apparemment de courtes migra-
tions locales et abandonnent pour un temps les régions où l’hiver
est trop sensible pour leur genre de vie.
Enfin on peut constater que, si la multiplicité des aspects mor-
phologiques de cette espèce a été reconnue depuis longtemps, c’est
surtout la nomenclature usitée par les auteurs pour traduire ces
différences qui a été compliquée, comme à plaisir. Ainsi J. Gould,
dans son « Introduction to the Trochilidae » 1861, mentionne comme
distinctes quatre « espèces » référables à celle-ci : Phaeton, aureo-
ventris, prasinus et igneus. Or, de ces deux dernières, il semble
que la description d ’ igneus (bien que « supposé des environs de
Para ») s’applique mieux à Phaëton qu’à toute autre des formes
connues. Quant au nom de prasinus Lesson, attribué, après Gould,
par certains auteurs, pourtant de haute autorité, comme E. Simon,
à la forme Pucherani, je me range plutôt à l’opinion de Hellmayr
et des ornithologistes qui considèrent le texte et la figure de Lesson
comme certainement ambigus et inidentifiables : en pareille cir-
constance, le mieux, pour éviter toute confusion, est de n’employer
cette désignation pour aucune des espèces de Trochilidés, auxquelles
elle peut être éventuellement appliquée avec la même incertitude.
Laboratoire de Zoologie (Mammifères et Oiseaux) du Muséum.
56 —
Contribution a l'étude du Typiileotris madagascariensis.
Poisson aveugle , cavernicole, du Sud-Ouest de Mada-
gascar.
Par F. Angel.
Le genre T ijphleotris et son unique espèce madagascariensis ont
été décrits par G. Petit, en 1933 1, d’après 7 spécimens capturés
par H. Perrier de la Bathie dans l’Aven dit Mitoho, creusé dans
la falaise calcaire du pays Mahafaly (S. -O. de Madagascar), à 1 km.
environ au N. de la limite E. de la Réserve naturelle du Lac Manam-
petsa. Au fond de ce gouffre, ayant une quinzaine de mètres de pro-
fondeur, se trouve une nappe d’eau dans laquelle furent récoltés
ces Poissons aveugles.
En février 1947, le Prof. H. Humbert explorant à nouveau ce
gouffre, a recueilli 11 exemplaires de Typiileotris, de différentes
tailles, pour lesquels il a noté les indications suivantes : « Ces Pois-
sons se capturent parfois dans le puits profond de 25 m. environ,
du km. 35 du nouveau chemin de fer Soalara-Sakoa à 25 km. de là,
à vol -d’oiseau, preuve de l’existence de cours d’eau souterrains, à
la hase du calcaire éocène dont Mitoho est une résurgence. Les
Poissons sont décolorés. .»
Cette petite collection, dont tous les échantillons sont en parfait
état de conservation, a été remise au Laboratoire des Reptiles et
Poissons. Le Prof. L. Bertin a bien voulu nous en confier l’examen.
D’autre part, le Prof. R. Despax, de la Faculté de Toulouse, nous a
remis un autre échantillon de la même espèce, provenant du puits
d’Ambilanilalika, profond de 27 m., capturé par M. H. Prudhon,
Chef de la Section des T. P. de Soalara et adressé au Chef de la
Région vétérinaire de Befanamy (Tuléar).
L’examen de ces échantillons, dont les tailles varient de 35 à
67 mm. (sans la caudale), permet de compléter la description initiale
de G. Petit- en insistant sur quelques points particuliers de leur
morphologie et de leur coloration.
La formule des nageoires est la suivante : D. IV ou V/I. 9 ; A. I.
8-10 ; Pelv. I. 5 ; Pect. 14-15 ; Ec. L. long. 46-54.
Proportions calculées sur les 12 ex. (en centièmes) : Dans la lon-
gueur de corps : tête : de 33 à 40 ; hauteur du corps : 16,4 à 20 ;
I. C. R. Acad . Sc. Paris , t. 197, p. 347, séance du 24 juillet.
Bulletin du 3 luséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 57 —
Ihaut. pedic. caudal : 8,8 à 11 ; pectorale : 19 à 26. Dans la longueur
•de la tête : largeur de la tête : 52 à 65,
a. — Typhleotris madagascariensis Petit (gross* 1*7) montrant la situation des nageoires
et les lignes de porcs sensoriels sur la tète et le corps. — b, tète grossie indiquant
la distribution des pores et la forme des narines. — Cy une série d’ écailles grossies
traversée par une ligne de pores. — d. Papille anale, vue en plan. — e, vue latérale.
Les écailles ne sont pas figurées en a et b.
Aucune trace des yeux n’est visible au travers des tissus super-
ficiels aussi bien chez les individus jeunes (35 mm. de longueur)
que sur les plus âgés mesurant 66 mm. Les narines sont très parti-
culières. Situées à la partie supérieure du bout du museau, elles sont
distantes l’une de l’autre de presque deux fois leur propre longueur.
Vues d’au-dessus (fig. b) elles se présentent sous la forme d’une petite
outre ouverte à ses deux extrémités, mais dont l’ouverture posté-
rieure est beaucoup plus grande que l’antérieure qui se trouve en
avant d’un petit tube terminal.
Il n’y a pas de trace d’écailles sur la partie antérieure du museau,
mais partout ailleurs, celles-ci sont présentes sur le corps et la tête.
Celles qui recouvrent l’opercule et le préopercule sont plus petites
que les dorsales et les latérales qui sont plutôt irrégulières, montrant
par endroits des écailles agrandies entourées de plus petites. Elles
sont toutes extrêmement minces. Vers le milieu du corps, c’est-à-dire
en avant de l’aplomb de l’anus, on peut compter sur une rangée
transversale 14 à 16 écailles et sur la hauteur du pédicule caudal
8 à 9. Parmi l’écaillure du corps, on peut observer, à un grossisse-
ment convenable, quelques écailles cténoïdes dispersées parmi les
écailles cycloïdes qui sont de beaucoup les plus nombreuses.
Les pectorales sont longues, leur extrémité atteint ou dépasse
légèrement l’aplomb de l’anus, c’est-à-dire le niveau du point d’in-
sertion du premier rayon de la seconde dorsale. Les pelviennes,
rabattues le long du ventre, n’atteignent pas tout à fait l’anus.
L’anus (fig. d et e), parfaitement circulaire et garni intérieurement
de papilles, est situé aux 5/9e de la longueur du corps, caudale non
comprise. 11 débouche au sommet d’un léger mamelon, aplati,
dépourvu d’écailles, prolongé à sa partie postérieure par une petite
languette érectile dont la longueur égale presque la moitié de la
hauteur du pédicule caudal. Tous les individus, grands et petits,
montrent cet appendice anal plus ou moins développée
Pores sensoriels (fig. a, b, c). — Aucun exemplaire ne montre
d’indication de ligne latérale. Par contre, de nombreux pores sen-
soriels viennent la remplacer. C’est la partie céphalique qui porte
le plus grand nombre de pores, mais le corps, sur toute sa longueur,
en montre des séries transversales plus ou moins régulières, celles
qui se trouvent sur le pédicule caudal occupant toute la hauteur
de celui-ci, tandis que les séries dorsales antérieures ne descendent
pas sur les flancs. Ces pores traversent chaque écaille sur sa partie
antérieure qui en porte 4 à 9 selon la grandeur de l’écaille qui, nous
l’avons dit, est variable. Bien visibles à la loupe sur la plupart des
échantillons, on n’en relève que sur la tête de quelques individus.
L’âge de ceux-ci n’intervient pas pour la possession de ces pores.
Ils en ont tous.
La densité et la disposition de ces organes rappellent celles que
Ton trouve dans la région céphalique de nombreux Gobiidés et
aussi sur le corps et la tête de certains Urodèles aquatiques des
familles Salamandridae, Hynobiidae, Cryptobranchidae, ainsi que
chez les larves de nombreux Anoures.
Pigmentation. — La coloration de ces Poissons aveugles est
digne d’être signalée et commentée. Sur les 12 échantillons que
nous avons entre les mains, 5 sont totalement dépourvus de pig-
mentation, 4 présentent une teinte claire, brun rosé, et le corps des
trois autres montre une pigmentation brune, plus sombre que
celle des trois précédents, la région abdominale étant la plus foncée.
Dans l’ensemble, on relève donc trois phases de coloration dont deux
marquent l’envahissement progressif de la pigmentation brune.
Il est également curieux de constater que chacune de ces phases
59 •*-
est représentée par des sujets, grands, moyens et petits, ce qui indique
que la différenciation n’a pas de rapport aveç l’âge des individus.
Mais comment expliquer ces variations ? — -Si ces échantillons
n’avaient pas été capturés tous ensemble, au même endroit, on
serait tenté de les considérer comme appartenant à trois types
distincts d’une même espèce dont chacun se serait différencié sous
l’influence d’un habitat particulier. Il faut donc rechercher les
caractéristiques de cet habitat.
Jusqu’à présent, ces Poissons sont connus de deux points : 1°) du
gouffre de Mitoho, profond d’une quinzaine de mètres, d’où pro-
viennent les échantillons étudiés par G. Petit et par nous-même ;
2°) d’un puits profond de 25 mètres, situé à 25 km. de là (selon les
renseignements qui nous ont été aimablement fournis par M. le
Prof. Humbert). La rivière souterraine qui relie ces points sert
d’habitat aux Typhleotris et ceux-ci peuvent se trouver dispersés,
soit dans les parties complètement obscures du cours d’eau, soit
vers les points de résurgence où la nappe liquide reçoit la lumière
du jour. Il est évident que de petites colonies, ainsi réparties, de
ces Poissons, se trouvent dans des conditions de vie fort différentes
au point de vue de l’éclairage et vraisemblablement aussi de l’ali-
mentation : les individus vivant habituellement à la lumière du jour,
reçue verticalement par les gouffres, auront tendance à se couvrir
de pigmentation, tandis que ceux qui habitent les parties éloignées
des puits resteront uniformément incolores. Quant à la présence
des uns et des autres dans la région des gouffres, elle peut s’expliquer
par la venue, en ces points, de sujets ayant vécu jusqu’alors dans les
parties obscures et qui se sont déplacés pour rechercher leur nourri-
ture. Celle-ci, en effet, est plus abondante dans la partie ensoleillée
de la nappe d’eau, ainsi que l’a fait remarquer précédemment l’auteur
du genre et de l’espèce.
Ajoutons que la présence d’individus présentant le type inter-
médiaire de pigmentation vient à l’appui de l’hypothèse que nous
venons de développer.
Mensurations de l’exemplaire dessiné (en mm.)
— Longueur totale (sans la caudale) 54
■ — Longueur de la tête 20,5
— Longueur des pectorales 13
— Hauteur du corps 10,5
— Hauteur du pédicule caudal 5,5
— Longueur de la caudale 10
— Distance préanale 31
— Distance prédorsale 23
— Distance du museau au préopercule 14,5
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons ) du Muséum.
— 60 — •
Révision des Cynoglossidae ( s . str.)
de l’Atlantique oriental.
Par Paul Chabanaud.
I. — Principaux caractères morphologiques
ET GÉONÉMIE DE LA FAMILLE DES CyNOGLOSSIDAE.
Si l’on fait abstraction du genre Symphurus Rafinesque 1810,
•genre qui, à cause de l’état pharyngobranchien du muscle pro-
tracteur de l’hypopharyngien, ne saurait faire partie intégrante
d’une famille pharyngohyoïdienne x, la famille sénestre des Cyno-
glossidae ne se compose que des deux seuls genres Cynoglossus
Ilamilton 1822 et Paraplagusia Bleeker 1866 2.
La famille des Cynoglossidae étant ainsi comprise, sa géonémie
englobe l’Atlantique oriental tropical, l’océan Indien en entier,
y compris les côtes de l’Afrique Australe, à l’E. du cap de Bonne-
Espérance 3, enfin le Pacifique occidental, de la Chine méridionale
< t du Japon méridional jusques et y compris la périphérie entière
du continent Australien. Cette géonémie est calquée, à quelques
dilïérences latitudinales près, sur celle des Psettodidae, des Cithari-
dae (sensu Hubbs) et des Soleidae, ces quatre familles étant rigou-
reusement exclues des eaux américaines, • tant atlantiques que
pacifiques 4.
Excepté chez Cynoglossus (Dexiourius) semilaevis Günther et,
pour autant que l’ont révélé jusqu’ici la dissection ou la radiographie
de la plupart des espèces décrites, le rhachis abdominal des Cyno-
glossus et des Paraplagusia possède une formule invariable : 9
(3 6). Tous les arcs hémaux sont fermés par un pont transversal
et ces arcs plongent dans le rein qui, de ce fait, se trouve en grande
partie logé dans le canal hémal 5.
1. Wu (H. W.), Contribution à l’étude morphologique, biologique et systématique
des Poissons hétérosomes de la Chine, p. 24 25, eff. 8 A. Thèses de Paris, n° 268, 1932.
— Chabanaud (P.), Le problème de la phylogenèse des lieterosomata. Bull. Inst.
Océan., (sous presse).
2. Le genre Dexiourius Chabanaud 1948 n’est, à tout prendre, qu’une subdivision
du genre Cynoglossus. Ce sous-genre monotypique appartenant à la faune du Paci-
fique, il n’y a pas lieu d’en tenir compte dans le présent travail.
3. Chabanaud (P.), Contribution à la faune ichthyologiquc de l’Afrique Australe.
Bull. Inst. Océan., n° 908, 1947, carte.
Une 5e famille, celle des Samaridae, fait également défaut dans les eaux améri-
■c unes ; mais cette famille est exclusivement indo-pacifique.
5. Chabanaud (P.), Le rein des Cynoglossidés. C. R. Acad. Sci., 225, 1947, p. 1021.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
61 —
L’uroptérygie est intimement réunie aux deux autres périsso-
ptérygies. En conséquence de dispositions anatomiques dont l’étude
ne saurait trouver place dans ce rapide exposé 1, le premier rayon
notoptérygien occupe une position constante, en avant de l’aplomb
de l’œil migrateur, ce rayon paraissant toutefois plus ou moins
rapproché du canthus céphalique rostral, selon que le museau est
allongé ou raccourci. Les omoptérygies sont constamment défi-
cientes et, à la place où s’insère d’ordinaire le complexe coracoïdien,
le clithrum est pourvu d’une apophyse acutangulaire, dont l’apex
pointe en direction caudale 2. Seule d’ordinaire, l’ischioptérygie
nadirale est présente. Cette nageoire n’est jamais composée de plus
de 4 rayons, qui, tous, s’insèrent sur le canthus ventral, dans le
prolongement de la proctoptérygie, à laquelle la relie une membrane
connective, qui n’est autre que la membrane postradiaire, consi-
dérablement allongée, du dernier rayon ischioptérygien. L’ischio-
ptérygie zénithale est généralement déficiente ; sa présence affecte
une sporadicité qui sera étudiée dans la suite de ce mémoire. Les
stades juvéniles sont encore totalement inconnus.
De même que celui des Soleidae, le neurocrâne des Cynoglossidae
est privé de ptérosphénoïdes ; mais, à la différence de ce qui existe
dans cette famille de Soleoidei dextres, aucune cloison osseuse ne
s’interpose, tant du côté nadiral que du côté zénithal, entre le fora-
men trigemino-facial et la fenêtre ethmesphénoïdienne concomi-
tante 3.
Les Cynoglossidae sont les seuls Téléostéens qui possèdent plu-
sieurs lignes latérales : à une seule exception près, Cynoglossus
sinusarabici Chabanaud 4, qui n’est pourvu que d’une seule ligne
latérale sur les deux faces du corps, tous les Cynoglossus et tous
les Paraplagusia présentent soit 2, soit 3 lignes latérales zéni-
thales ; quant aux nadirales, elles sont au nombre de 2 ou de 1,
voire totalement déficientes. Seule des lignes zénithales, la synaxo-
nale se prolonge sur l’uroptérygiè ; lorsqu’elles ne sont pas atrophiées,
l’epaxonale et l’hypaxonale se prolongent respectivement sur la
notoptérygie et sur la proctoptérygie ; ce prolongement est parallèle
aux rayons et se situe à proximité de l’extrémité postérieure de
ces deux nageoires, c’est-à-diie à faible distance de l’uroptérygie.
Zénithales ou nadirales, les deux lignes latérales lés plus constantes
es sont, en premier lieu, la synaxonale et, en second lieu, l’epaxo-
nale ; cette dernière ne fait jamais défaut lorsqu’existe l’hypaxonale.
1. Ctr Wo, op. cit., p. 21, efï. 6 A.
2. Chabanaud (P.), Contribution à la morphologie des Cynoglossidae, p. 187 et 188,
efî. 4 et 5. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., (2) 12, 1940, pp. 182-191.
3. Chabanaud (P.), Le neurocrâne osseux des Téléostéens dyssymétriques après la
métamorphose, p. 262, 263 et 268, efî. 111 et 112. Ann. Inst. Océan., 16, 1936, p. 223-
297. Erratum : p. 268, 35e ligne, au lieu de ptérosphénoïdes, lire sphénotiques.
4. Espèce découverte dans la mer Rouge, par M. R. Ph. Dollfus.
— 62
La face zénithale de la région céphalique exhibe un système
compliqué mais stéréotypé de canaux sensoriels, système qui a
ceci de commun avec celui des lignes sensorielles de la face nadirale
de la tête des Soleidae, qu’il s’étend sur l’opercule L En revanche,
l’appareil sensoriel de la face nadirale de la tête des Cynoglossidae
se réduit à une plage chagrinée, occupant la totalité de l’aire nasale
_et tenant lieu des cils et des franges épidermiques dont la présence
est bien connue chez les Achiridae et chez les Soleidae.
Or, qu’ils soient céphaliques ou gastrocerciques (lignes latérales
proprement dites), tous les canaux sensoriels des Cynoglossidae
sont exclusivement entre l’épiderme et le corium ; le squelette
céphalique, y compris le post-temporal, en demeure absolument
indemne ; aussi le neurocrâne ne comporte-t-il ni nasal, ni extra-
temporal (éléments squelettiques qui ne sont rien d’autre que
le revêtement osseux de certaines parties des canaux cépha-
liques). Au surplus, aucune écaille n’est tubulée et c’est tout au
plus si, chez les espèces à écailles pleutogrammiques cténoïdes,
le canal divise par moitiés leur bouquet de spinules. En conséquence
de son état superficiel, l’appareil pleurogrammique se montre fré-
quemment affecté d’anomalies d’importance variable : formation
(principalement dans le système céphalique) de lignes supplémen-
taires, déviations locales, duplications, atrophies, etc.
Bien qu’à cet égard quantité d’espèces nous laissent encore dans
l’incertitude, il n’en apparaît pas moins hors de doute que le nombre
des lignes latérales gastrocerciques est susceptible de variations
individuelles. L’hypothèse d’un dimorphisme spécifique reposant
sur cette catégorie de caractères avait déjà été envisagée par
Norman 1 2, frappé qu’il était de l’absence, entre Paraplagusia
japonica (Schlegel) et P. bilineata (Bloch), ainsi qu’entre P. unicolor
(Macleay) et P. guttata (Macleay), de toute différence morpholo-
gique constante, autre que celle du nombre des lignes latérales
zénithales, ce nombre étant de 3, chez P. japonica et de 2, chez
P. bilineata , d’une part, et, d’autre part, de 2, chez P. unicolor ,
et de 3, chez P. guttata. Au surplus et ainsi que Norman en a égale-
ment fait la remarque 3, Cynoglossus quinquelineatus Day, forme
qui n’est connue que par son seul holotype, ne diffère de C. bilineatus
(Lacépède) que ‘par la présence de 3 lignes latérales zénithales
(l’hypaxonale est incomplète), au lieu de 2, chez C. bilineatus.
Dans ces deux formes, les lignes nadirales sont au nombre de 2.
Viennent encore à l’appui de l’hypothèse de Norman les cinq
1. Chabanaud (P.), Nomenclature des lignes sensorielles des Pleuronectoidea
Soleiformes. Bull. Soc. Zool. France, 71, 1946, p. 170-185.
2. Norman (J. R.), A Report on the Flatfishes..., p. 300. Biol. Res. « Endeavour »,
5, 1926.
3. Rec. Ind. Mus., 30, 1928, p. 197-198, efï. 12 et 13.
— 63
observations suivantes, que j’ai récemment effectuées au British
Muséum (Natural History) :
1° Cynoglossus kopsi (Bleeker). Les lignes latérales zénithales
sont au nombre de 2, chez 2 individus originaires de la mer
Arafura, et de 3, chez trois autres individus de la même origine.
2° Cygnolossus lighti Norman. L’un des sept spécimens que j’ai
eus sous les yeux ne possède que deux lignes latérales zénithales ;
chez les six autres, ces lignes sont au nombre de 3.
3° Cynoglossus ùrel (Bloch-Schneider), espèce normalement pour-
vue de 2 lignes latérales zénithales. Chez l’un des deux spécimens
examinés, il • existe en outre une ligne hypaxonale très courte et
qui ne s’étend que sur trois écailles.
4° Cynoglossus brachycephalus Bleeker. 18 spécimens examinés-
La ligne epaxonale zénithale est toujours incomplète et ne se
prolonge généralement pas sur la tête.
5° Chez Cynoglossus (Cynoglossus) macrolepidotus Bleeker et
chez Cynoglossus (Dexiourius) semilaevis Günther, l’unique ligne
latérale nadirale est tantôt présente, tantôt déficiente.
Des exemples analogues seront décrits dans la suite de ce mémoire.
La question se pose de savoir si les individus aberrants — - c’est-
à-dire non conformes à la description de l’espèce et non pas néces-
sairement exceptionnels — doivent recevoir un nom. Dès lors, et
c’est évidemment le cas, qu’il ne s’agit pas de phénomènes téra-
tologiques, mais de différents états d’une même espèce, la réponse
ne saurait être qu’affirmative. Les diverses manifestations de ce
polymorphisme spécifique constitueront, non des variétés ou sous-
espèces, mais des formes ou, suivant la nomenclature proposée par
Berg 1, des morphes, moyennant toutefois cette remarque : la
morphe paraît être tantôt héréditaire, tantôt non héréditaire.
Fréquemment, la discrimination des espèces se fait subtile et
incertaine, car, de même que chez les Soleoidei dextres (Achiridae,
Soleidae), la variabilité numérique des rayons et des écailles atteint
une amplitude parfois énorme. Il s’en suit que, même entre des
espèces évidemment différentes entre elles sous d’autres rapports,
le chevauchement .de ces nombres est presque de règle. En
l’absence d’autres caractères discriminatifs et faute de pouvoir
établir une délimitation autrement qu’arbitraire (solution d’inspi-
ration peu scientifique), force est bien de réunir des espèces longtemps
considérées comme distinctes. Si, en pareil cas, deux ou plusieurs
espèces différentes se trouvent confondues sous un même nom, dans
l’impossibilité où l’on se trouve actuellement d’en administrer la
1. Berg (L. S.), Sur les unités taxonomiques chez les Poissons, p. 82. Bull. Mus.
Hist. nat., (2) 7, 1935, p. 79-84.
— 64 —
prouve, leur discrimination demeurera irréalisable, tant que n’aura
pas été mis en évidence quelque critérium discriminatif, passé jus-
qu’alors inaperçu.
II. — Clef dichotomique des espèces, des sous-espèces
ET DES MORPHES.
N’ayant eu sous les yeux ni le type, ni aucun spécimen de Cyno-
glossus canariensis Steindachner, je ne puis comprendre cette espèce
dans la présente clef dichotomique.
Il ne me semble pas inutile de rappeler ici que, d’ordinaire, l’am-
pleur de l’écart de variabilité des caractères morphologiques (nombre
des rayons ou des écailles, dimensions proportionnelles, etc.) aug-
mente en fonction de la quantité des spécimens étudiés, celle-ci
variant, dans le présent travail, de 1 à 59, selon le cas.
1 (12). Écailles zénithales non pleurogrammiques 1 2 cténoïdes, au moins
pour la plupart (voir 5) ; toutes les écailles pleurogrammiques
cycloïdes ; pores des canaux sensoriels plus ou moins dis-
tinctement diverticulés 2.
2 (11). 1 ligne latérale nadirale 3.
3 (8). 2 lignes latérales zénithales 4.
4 (7). Forme très allongée. Museau très proéminent, plus ou moins
étroitement arrondi. En centièmes de la longueur étalon
hauteur 18-20 (23) 5.
5 (6). En centièmes de la longueur étalon : lête 19-20. En centièmes
de la longueur de la tête : œil 7-8 ; interoculaire 5-7 ; museau
44-48. Le maxillaire s’étend à grande distance en arrière de
l’œil fixe. Les écailles zénithales non pleurogrammiques sont
ordinairement cycloïdes, sur environ la moitié antérieure du
corps, et cténoïdes, sur environ la moitié postérieure. D 122-123.
A 98-102. S 99-110 ; tr. 13-14 2 monodi.
6 (5). En centièmes de la longueur étalon : tête 17-18. En centièmes
de la longueur de la tête : œil (9) 10-12 ; interoculaire 3-4 (6) :
museau 39-42. Le maxillaire ne s’étend pas ou seulement fort
peu en arrière de l’œil fixe. Toutes les écailles zénithales non
pleurogrammiques sont cténoïdes. D 126-133. A 100-107.
S (122) 130-137 ; tr. 17-18 guineenesis.
7 (4). Forme modérément allongée, museau modérément proéminent,
plus ou moins largement arrondi. En centièmes de la longueur
étalon : hauteur 21-24. D 118-134. A 93-110. S 94-149 ; tr. (16)
17-18 (19) senegalensis.
8 (3). 3 lignes latérales zénithales 9.
1. C’est-à-dire indépendantes des lignes latérales.
2. L’abréviation Ir. signifie : nombre des écailles comptées entre la ligne latérale
synaxonale et la ligne epaxonale.
— 65 —
D 122. À 96. S 109 ; tr. 17-18. . senegalensis morpha simulator.
D 120-134. A 92-105. S 88-92 ; tr. 12-13 lagoensis.
0 ligne latérale nadirale ; 2 lignes latérales zénithales. D 123.
A 98. C 12. S 98; tr. 17.... senegalensis mOrpha brownï.
Toutes les écailles zénithales cténoïdes, y compris les pleuro-
grammiques ; pores simples. 2 lignes latérales zénithales ;
0 nadirale. En centièmes de la longueur étalon : tête 18-19 ;
hauteur 22-23. En centièmes de la longueur de la tête : œil
10-12; interoculaire 4-5. D 111-115. A 82-88. C (8-9) 10.
S 75-78 ; tr. 11-12 13.
Museau proéminent, subsemi-elliptique. En centièmes de la
longueur de la tête : museau 36-38 ; distance postoculaire
47-52 cadenati subspecies honoris.
Museau court, semicirculaire. En centièmes de la longueur de
la tête : museau 35 ; distance postoculaire 55
cadenati subspecies honoris.
III. — Description des espèces, des sous-espèces
ET DES MORPHES.
La bibliographie est réduite aux références essentielles. La mention
Fowler, p. 00, signifie : Fowleh (H. W.), Bull. Amer. Mus. Nat.
Hist., 60, 1936.
• Cynoglossus monodi, n. sp.
Holotype $. Muséum National d’LIistoire naturelle, n° 1949-18.
Dahomey : au large de Cotonou, 14.12.1947. Longueur totale
348 mm. Longueur étalon 320 mm. Longueur de la tête 66 mm.
Paratype 1 Ç. Dahomey : au large de Grand Popo, 9.12.1947.
Longueur totale 260 mm. Longueur étalon 241 mm. Longueur de
la tête 50 mm.
Paratype 2 (sexe ?). Sierra Leone, en mer, chalutier « Maid-
Honour », 3.1948. Longueur totale 349 mm. Longueur étalon
320 mm. Longueur de la tête 63 mm.
D 122-128. A 98-102. C 10-12. D + A + C 231-240. Lignes
latérales zénithales 2 ; nadirale 1. S 99-110 ; entre les lignes latérales
13-14. En centièmes de la longueur étalon : tête 19-20 ; hauteur
20-21. En centièmes de la longueur de la tête : œil 7-8 ; interoculaire
5-7 ; museau 44-48 ; espace postoculaire 44-46 ; uroptérygie 38-46.
Forme très allongée. Le museau est très proéminent et son profil
rostral est très étroitement arrondi, subanguleux. Le processus
préoral atteint tout au plus l’aplomb du tube narial inhalant. Le
centre de l’œil migrateur se trouve sur l’aplomb du bord antérieur
de l’œil fixe ou un peu en arrière de cet aplomb. Le tube narial inha-
lant est court ; couché en arrière, il n’atteint pas l’œil fixe. La narine
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949. 5
9 (10).
10 (9).
11 (2).
12 (1).
13 (14).
14 (13).
— 66
exhalante s’ouvre en avant du milieu de l’espace interoculaire.
Le maxillaire s’étend à grande distance en arrière de l’œil fixe.
L’uroptérygie s’effile en point aiguë. Sur la face zénithale, toutes
les écailles pleurogrammiques sont cycloïdes ; les pores des canaux
sensoriels sont plus ou moins distinctement diverticules ; les écailles-
non pleurogrammiques sont cycloïdes sur environ les trois quarts
de la longueur étalon, excepté celles qui sont placées à proximité
de la notoptérygie, ainsi que de la proctoptérygie ; ces mêmes
écailles sont toutes cténoïdes sur le dernier quart de la longueur
étalon x. Les écailles nadirales sont toutes cycloïdes. En eau for-
molée, la face zénithale est d’un brun uniforme, assez clair, la face
nadirale est blanche.
Cette nouvelle espèce est nommée en l’honneur de M. le Profes-
seur Théodore Monod, fondateur et Directeur de l’Institut Français
d’Afrique Noire. La découverte en est due au zèle infatigable de
M. J. Cadenat, Chef de la section d’Océanographie et de Biologie
marine de cet Etablissement scientifique.
Cynoglossus monodi se distingue de C. guineensis Osorio par
la longueur plus grande de son museau, par ses yeux plus petits,,
par son espace interoculaire dont la largeur est subégale au diamètre
de l’un des yeux, au lieu de ne mesurer qu’environ le tiers de ce
diamètre, par la dimension plus grande de son rictus oris zénithal,
le maxillaire s’étendant à grande distance en arrière de l’œil fixe,
par ses écailles plus grandes et, par conséquent, moins nombreuses
(99 ou 100, au lieu de 130 à 137, en série longitudinale ; 13 ou 14,
au lieu de 17 ou 18, entre les deux lignes latérales) ; sa coloration
est plus claire.
Les trois syntypes de C. monodi ont été capturés en mer, tandis
que, d’après les observations de M. Cadenat, C. guineensis ne se
rencontre pas en dehors des lagunes d’eau saumâtre. *6
Indépendamment de son ischioptérygie nadirale, normalement
composée de 4 rayons, le holotype de C. monodi est en possession
d’une ischioptérygie zénithale, composée de 2 rayons. Chez le
paratype 1, l’ischioptérygie nadirale, seule présente, n’est composée
que de ses 2 rayons antérieurs et son 2e rayon est dépourvu de tout
rudiment de membrane postradiaire ; d’où il s’ensuit que cette
nageoire paire est absolument indépendante de la proctoptérygie.
Le paratype 2 ne possède que l’ischioptérygie nadirale, de structure
normale.
(A suivre).
1. Par comparaison avec ce qui existe à cet égard chez diverses espèces indo-
pacifiques, il est permis de penser que, chez des individus plus jeunes et par conséquent
de plus petite taille, toutes les écailles zénithales non pleurogrammiques sont cténoïdes^
tandis que, chez de plus grands spécimens, ces memes écailles peuvent devenir unifor-
mément cycloïdes.
— 67 —
Une nouvelle espèce de Thrombidion (Stygothrombi-
DIIDAE) RECUEILLIE, EN FRANCE, DANS UN COURS D'EAU
PHRÉATIQUE.
f
Par Marc André.
En étudiant les Acariens recueillis en 1931 par Stanko Karaman
dans les eaux phréatiques de Yougoslavie, K. Viets eut la surprise
de découvrir une nouvelle forme de Thrombidion qui, par de nom-
breux caractères, s’éloignait beaucoup des autres Thrombidiidae
jusqu’ici connus.
Il créa (1932, Zool. Anz., t. 100, Ht. 7/8, p. 173, fîg. 4-8), pour
cette espèce, le genre Sty gothrombium (St. Karamani).
En 1934 {Zool. Anz., t. 106, Ht. 5/6, p. 121, fig. 7-12) le même
auteur faisait connaître une -seconde espèce recueillie également
par Karaman en Yougoslavie dans le même milieu et pour laquelle
il crut devoir établir un nouveau sous-genre : Cerberothrombium
( C. armatum ) .
En raison des caractères particuliers présentés par ces individus
et dénotant chez eux un état de forte régression due en partie à
leur adaptation à la vie aquatique (corps très allongé et vermiforme,
pilosité peu développée, conformation aberrante du rostre, absence
d’yeux, faible chitinisation de la crête métopique), Sig Thor (1935,
Zool. Anz., t. 109, Ht. 5/6, p. 112) fonda pour eux une sous-famille
distincte, celle des Stygothrombidiinae.
Tout récemment, C. Mqtas. et J. Tanasachi (1946, Notationes
Biologicae, t. 4, p. 7, fig. 1-8) décrivirent un nouveau genre, Charo-
nothrombium (C. racovitzai) dont le représentant avait été récolté
en 1943 par P. -A. Chappuis dans la vallée du Crisul-Repede à Sun-
cuius (Soukolios), dep. du Bihor (Roumanie). Ils établirent une
nouvelle famille, les Stygothrombidiidae, pour ces trois genres.
C. Walter (1947, Verhandl. No.turf. Gesells. Basel, t. LYIII,
p. 147, fig. 1 a-e ) rapporta au genre Sty gothrombium une nouvelle
forme trouvée également dans un ruisseau souterrain de Roumanie,
aux environs de Hermannstadt, par Chappuis l.
1. Sokolov (J. -J.) décrivit récemment (1944, Sci. Mem. Leningrad, St. Univ.
biol. Sci., 2,68), sous le nom de Baicalacarus vermiformis Sok., une forme nouvelle qui,
selon K. Viets (in litt.) serait un Sty gothrombium. Dans l’impossibilité de nous pro-
curer actuellement la publication de Sokolov, nous ne pouvons tenir compte du tra-
vail de cet auteur.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 68 —
M. E. Angelier, en poursuivant des recherches méthodiques
sur la faune des eaux phréatiques pyrénéennes, a eu la bonne
fortune de découvrir, pour la première fois en France, un exemplaire
de Stygothrombium qui diffère des espèces décrites.
Nous donnons- ci-dessous la diagnose de cette nouvelle espèce.
Stygothrombium gallicum n. sp.
L’animal vivant est translucide, presque transparent.
La longueur du corps, y compris le gnathosoma, atteint 1300 p.
L’idiosoma, seul, mesure 1155 p. La largeur du corps, à la hauteur
des pattes postérieures, est de 380 p. Le gnathosoma (fig. 5 et 6),
très développé, se présente comme un fourreau renflé vers sa partie
postérieure et engainant les chélicères. La peau est recouverte,
comme chez les autres espèces de ce même genre, de papilles courtes,
arrondies et serrées.
La face dorsale du corps (fig. 2) porte quatre rangées longitudinales
de poils simples, longs de 50 à 60 p ; près du point d’insertion de
chacun d’eux se trouve une cupule placée au centre d’un écusson
circulaire constitué par des plissements concentriques de la cuticule.
Ces cupules, examinées à fort grossissement, semblent formées d’un
fin canal très court, légèrement évasé à son orifice externe. La face
ventrale du corps (fig. 1) porte quelques rares soies simples, sem-
blables aux dorsales.
La crête métopique (fig. 3), longue de 95 p, est linéaire et par-
court longitudinalement tout le propodosoina sur la ligne médiane.
Son aréa antérieure, large de 20 p, donne insertion à 5 soies : une
antérieure impaire, lisse, longue de 70 p ; deux autres, plus fortes,
relativement courtes (30 p) et enfin deux postérieures grêles, imper-
ceptiblement barbulées, longues de 70 p. En outre, on observe une
paire de soies qui ne sont pas, comme les autres, fixées dans une
petite invagination cutanée qui, vue de dessus, apparaît comme
une aréole circulaire, mais chacune d’elles est entourée à sa base
par un double cercle représentant une fossette dont elle émerge ;
ces deux soies correspondent aux poils sensoriels présents sur la
crête des autres Thrombidions et désignés sous le terme de soies
pseudostigmatiques : leur dimension atteint ici 40 p. Les anneaux
basilaires qui entourent leur point d’insertion ne sont pas en contact,
comme ceux de St. chappuisi mais, au contraire, assez distants
l’un de l’autre.
Le gnathosoma (fig. 5 et 6), long de 145 p, large de 70 p, atteint,
dans sa partie basale, une hauteur de 80 p. Le rostre, spatuliforme,
long de 40 p, présente un bord distal large de 25 p, légèrement
recourbé et se terminant de chaque côté en une courte pointe laté-
rale sur laquelle s’insère une petite soie. A la base du rostre naît,
— 69 —
de chaque côté, un fort éperon chitineux assez semblable à celui
que figure Viets (fig. 4 a-b) dans le St. karamani'. Les chélicères sont
également identiques à celles de cette dernière espèce.
Sty gothrombium gallicum n. sp.
Fig. 1, face dorsale ; fig. 2, face ventrale ; fig. 3, crête métopique.
Les palpes maxillaires (fig. 4), petits, sont longs de 70 p. Le der-
nier article (distal), courbe, mesure 35 p et porte à sa pointe une
forte soie bacilliforme (10 p) ; à son bord interne on remarque trois
soies fines et deux puissantes griffes dont l’une, subventrale, se ter-
mine par une extrémité pointue et l’autre, plus dorsale par une
pointe émoussée ; deux autres griffes courbes, pointues, moins
fortes que les précédentes, complètent l’armature interne de l’article.
— 70
Sur sa face externe, il porte une longue et large soie pointue et une
longue soie grêle. L’article proximal, épais, long de 35 a, porte
deux longues soies grêles dorsales, une semblable sur sa face externe
et, ventralement il est armé, près de son extrémité distale, d’une
forte soie pointue et de trois autres soies fines dont l’une, courbe,
est extrêmement longue.
Les épimères I sont coalescentes avec celles des pattes II et forment
une sorte de bouclier qui atteint la ligne médiane du corps de telle
sorte que chacun des groupes I- 1 1 arrive au contact de l’autre. La
tubérosité antéro-interne des épimères I porte 3 poils courbes
assez longs et, près de l’angle antéro-externe naissent deux longues
soies ; on trouve en outre une soie plus courte près de l’angle postéro-
interne. Dans l’angle pestéro-externe, chaque épimère II porte
une longue soie.
Sty gothrombium gallicum n. sp.
Fig. 4, palpe maxillaire ; Fig. 5, gnathosoma, face ventrale ; Fig. 6, id ., vu de profil.
Les épimères III- IV sont fusionnées également mais forment
un bouclier beaucoup moins développé que les épimères antérieures.
Près du bord antéro-interne de chacune des épimères III se trouve
un long poil sinueux et une soie de même structure est située sur
le bord externe des épimères IV. La surface des épimères I-II et
III-IV est irrégulièrement et finement ponctuée.
Les pattes, relativement courtes, mesurent : I, 280 ; II, 255 ;
III, 335 ; IV, 380 [j.. Les articles sont trapus et garnis de soies.
Le tarse de chacune des pattes est muni de trois griffes dont les
deux latérales sont pectinées.
La région génitale est difficilement perceptible ; elle est située
à la hauteur des épimères IV et limitée par une cuticule non plus
papilleuse mais plissée et moins chitinisée que sur le reste du corps.
La fente génitale est flanquée, à droite et à gauche, d’une fine soie.
De plus, on observe, de chaque côté, deux formations sphériques
pédonculées (improprement appelées « cupules » par les auteurs)
et correspondant vraisemblablement aux organes tactiles génitaux
ou pseudo-ventouses signalés chez la plupart des Prostigmcita.
Le fait que ces organes soient, dans l’espèce que nous décrivons,
au nombre de deux paires seulement indique, sans aucun doute,
que notre individu est une nymphe. Près des organes tactiles géni-
taux postérieurs s’insère une fine soie.
L’uropore est situé ventralement à la partie postérieure du
corps.
Provenance : Sur le Tech, entre Prats-de-Mollo et Tech-sur-Tech
(Pyrénées-Orientales). Trouvé parmi le sable grossier, à la surface
de l’eau (température de l’eau 16°), à 50 cm. dans le sol. E. Ange-
lier coll., août 1948.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 72 —
Sun le Microthrombidium (Enemothrombium) Kervillei
M. André,
Par Marc André.
Le M. Kervillei appartient au groupe b, sect. 1 de Berlese
(1912, Trombidiidae, Redia, VIII, fasc. I, p. 135) dont les repré-
sentants se caractérisent par la structure des papilles recouvrant la
face dorsale de l’hystérosoma. Celles-ci, toutes de même type, sont
subclaviformes, fortement arquées en arrière et légèrement tron-
quées obliquement à leur extrémité ; elles sont divisées par une
cloison transversale située dans la région basilaire. Depuis la nais-
sance de la papille, jusqu’à cette cloison, la hampe est garnie de
longues barbules simples, diminuant graduellement de longueur au
fur et à mesure qu’elles s’éloignent de la base. Toute la partie renflée
des papilles semble absolument glabre, mais se recouvre alors de
minuscules tubérosités occupant les bords latéraux.
Les différentes espèces appartenant à cette section se distinguent
entre elles par les dimensions du tarse de la patte I et tout parti-
culièrement par l’armature des palpes maxillaires.
Chez M. (E.) Kervillei la partie dorso-interne du quatrième
article des palpes est munie de deux peignes : l’antérieur se compose
de 10 épines dont la première (ongle accessoire) est extrêmement
robuste et est suivie par les autres épines, moins fortes, recourbées
en avant ; la postérieure est également un long peigne formé de
12 épines courbes. En outre, on observe un peigne interne composé
de 11 épines robustes implantées sans ordre. Sur la face externe,
du côté ventral ou inférieur, à la hauteur de l’insertion du tentacule
(5e article), il y a une seule épine, bien développée. Cette face externe
des palpes est recouverte de poils barbulés, disposés irrégulièrement.
La var. diversipalpis M. André ( loc . cit., p. 193) se distingue de
l’espèce typique en ce que, au côté externe des palpes maxillaires
(à la hauteur de l’insertion du tentacule), il existe deux épines dont
l’antérieure est d’une taille égale à celle que l’on observe chez Ker-
villei et la postérieure, quoique fort bien développée, est légèrement
moins forte ; les peignes qui se trouvent sur la partie dorso-interne
sont identiques à ceux de l’espèce typique.
Les individus appartenant à M. ( E.) Kervillei typique ont été
recueillis à Artigue (Haute-Garonne) entre 1150 et 1200 m. d’alt. ;
les deux échantillons de la var. diversipalpis proviennent : l’un de
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
73 —
la vallée du Lys (Basses-Pyrénées), à 1440 m., l’autre de la forêt
de Superbagnères entre 1250 et 1300 m.
Tout récemment M. Ed. Dresco m’a remis un certain nombre
d’Acariens recueillis dans les Alpes par M. Nègre et j’ai découvert,
parmi eux, un exemplaire adulte appartenant incontestablement
à cette même espèce Kervillei mais présentant cependant, notam-
ment dans l’armature des palpes maxillaires, quelques différences
que nous croyons utile de signaler ci-dessous.
L’idiosoma mesure 2300 p de longueur et 1380 p de largeur ;
il est subcylindrique, avec saillies humérales peu proéminentes.
Les papilles recouvrant la face dorsale (fig. 3) sont longues de
30 à 40 p.
Microthrombidium Kervillei var. dwersipalpis M. André
(provenant de Saint-Véran [Hautes-Alpes]).
1, tibia et tarse du palpe maxillaire droit (face externe) ; 2, id. (face interne) ; 3, poil
dorsal de l’idiosoma ; 4, tibia et tarse de la lre paire de pattes.
Les pattes I et IV ont une longueur respective de 1450 p et
1420 p ; celles de IIe et IIIe paire atteignent 1000 p et 980 p.
Dans la première paire (fig. 4) les tarses sont longs de 390 p et
larges de 100 p ; le rapport de ces deux dimensions est de 3,54.
Le tibia ne dépasse pas 235 p.
L’armature des palpes présente, ainsi que nous l’avons dit,
quelques différences. Sur la partie dorso-interne du quatrième article
(fig. 2), le peigne antérieur se compose de huit épines dont la pre-
mière (ongle accessoire) est extrêmement robuste ; le postérieur est
— 74
formé de douze épines. Le peigne interne comprend six épines
robustes implantées régulièrement en deux rangées. Sur la face
externe (fig. 1), du côté ventral ou inférieur, à la hauteur de l’in-
sertion du tentacule (5e article) il existe, comme dans la var. diver-
sipalpis M. André, deux épines dont l’antérieure est forte et la
postérieure, quoique fort bien développée, est légèrement moins
épaisse.
Ainsi que nous l’avons fait observer (Bull. Soc. Zool. France , 1931,
LVI, p. 33) il est possible que, chez certains Thrombidions, le
nombre des épines à la face externe et même à la face interne du
4e article du palpe, ne présente pas un caractère rigoureusement
constant 1. Malgré les différences que nous pouvons observer entre
ce nouvel exemplaire et ceux que nous avons déjà étudiés antérieu-
rement nous pensons pouvoir les rattacher à la même variété
dlversipalpis.
L’échantillon recueilli par M. Nègre a été capturé à -Saint-Veran
(Hautes-Alpes) à une altitude de 2200 m.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
1. Z. Feider (1946, An. Acad. Rom-, Mem. Sect. Stiin., 3e sér., XXI, p. 269) a égale-
ment signalé de nombreux exemples d’anomalies de réduction dans le nombre des
épines palpo-tibiales chez une même espèce de Thrombidion ( Euthrombidium odo-
rheinse Feider).
r
>0 —
Remarques sur l’évolution numérique
DES PAPILLES GÉNITALES ET DE L'ORGANE DE CLAPARÈDE
CHEZ LES HyDRACARIENS.
Par F. Grandjean.
La multiplication des organes, c’est-à-dire le remplacement d’un
organe par plusieurs organes du même type, est une des manifes-
tations générales de l’évolution progressive 1. Quoique fréquente
et souvent forte elle peut aussi être rare ou nulle. Tout dépend de
l’organe et du phylum. Une sorte d’organe étant donnée, il faut
chercher, pour trouver des exemples de sa multiplication, un phy-
lum favorable. Si les organes sont des poils c’est ordinairement très
facile. Si ce sont des papilles génitales, organes particuliers aux
Acariens actinochitineux, le choix est beaucoup plus limité. Les
seuls cas connus de leur multiplication appartiennent à des Hydra
cariens et à des Halacariens.
Les Hydracarologues ont constaté depuis longtemps la multi-
plication des papilles et ils l’ont bien étudiée, mais principalement,
semble-t-il, au point de vue descriptif et taxinomique. Mon but
est ici de la placer davantage dans le cadre de l’évolution et de rap-
peler qu’elle est en rapport avec la multiplication de l’organe de
Claparède. Mon exposé ne prétend pas être complet. Il est inspiré,
en ce qui concerne les idées générales, par la notion d’ortho- et
d’anorthotaxie, et, en ce qui concerne les faits, par la lecture de
plusieurs publications sur les Hydracariens. Celle qui m’a le plus
servi est le gros ouvrage de Viets (6). Ces publications m’ont ren-
seigné assez bien sur les papilles génitales, des adultes, assez médio-
crement sur celles des nymphes, et d’une manière très insuffisante
sur l’organe de Claparède. J’ignore dans quelle mesure d’autres
publications, parmi celles que je n’ai pu lire, auraient comblé ces
lacunes.
L’organe de Claparède, d’une part, les papilles génitales, de
l’autre, sont des organes homéotypes qui ne coexistent jamais sur
un individu. Ils se succèdent sans interruption dans l’ontogenèse,
le premier sur les prélarves et les larves, les seconds sur les nymphes
1. Progressive quant aux nombres. Bien entendu la progression numérique
peut entraîner, et entraîne même presque toujours, si elle est très considérable, la
régression des structures. Dans ce travail, je parle seulement des nombres et de
J’organotaxie. Je ne fais allusion à la structure qu’incidemment.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 76 —
et les adultes. Ils ont entre eux une évidente analogie et ils évo-
luent dans le même sens. J’ai parlé de ce sujet dans divers travaux
et notamment dans un travail récent sur l’organe de Claparède
(3. p. 70 à 73). Si les papilles génitales sont supprimées l’organe
de Claparède l’est aussi. A cette corrélation numérique régressive
une corrélation numérique progressive correspond-elle, et à quoi
la reconnaîtra-t-on ?
A ce que les papilles génitales d’un adulte seront très nombreuses
toutes les fois que la larve, dans la même espèce, aura plus d’une
paire d’organes de Claparède. C’est la seule règle. Elle affirme la
corrélation et utilise en même temps la loi générale de progressivité
ontogénétique dans la multiplication des organes 1. La règle est
à sens unique. Rien n’empêche une larve, quand même son adulte
serait très riche en papilles, de n’avoir qu’un organe de Claparède,,
de chaque côté.
Terminologie. — Les Ilydraearologues emploient, pour désigner
les stases et certains organes, une terminologie particulière. Je ne
vois aucune raison de m’y conformer (1, p. 148). Il suffit de dire
que les Hydracariens, comme les Trombidions et les Erythroïdes,
ont 3 calvptostases, la prélarvaire, la protonymphale et la trito-
nymphale, et qu’ils ont 3 stases actives, la larvaire, la deutonym-
phale et l’adulte. Le mot jiymphe, employé seul, signifiera nymphe
active, c’est-à-dire deutonymphe.
J appelle organe de Claparède ce que les auteurs de langue alle-
mande appellent ou ont appelé « Urstigma», « Urtrachee », « Urpore»,
« Pore », « Drüsenpore », « Drüsenmündung », « Bruststiel ». Avant
1940 j’ai employé, pour désigner cet organe, divers noms, comme
(< appendice », « glande », « papille », verrue » ou « organe larvaire »,
et aussi « verrue coxale ».
J’appelle papilles génitales ou verrues génitales (autrefois « ven-
touses » ou « organes tactiles génitaux ») ce que les auteurs de langue
allemande appellent « Genitalnàpfe », « Genitaldrüsen », « Genital-
taster », etc. .
Caractères normaux, ou primitifs. — Chez tous les Actino-
ehitinosi il est normal qu’un adulte, ou une tritonymphe, de chaque
côté, ait 3 papilles génitales, qu’une deutonymphe en ait 2 et qu’une
1 . Le plus souvent cette progressivité est rapide. Progressivité ontogénétique signifie
qu’à chaque stase active, à partir de celle à laquelle le phénomène multiplicateur
a commencé, le nombre des organes est plus grand qu’à la stase précédente. Dans
des cas exceptionnels ce nombre est constant et la multiplication a produit d’un seul
coup tout son effet (multiplication stationnaire). Dans d’autres il n’augmente pas à
chacune des stases, bien qu’il augmente au total (multiplication partiellement station-
naire). Je n’ai jamais constaté qu’il diminue. Plus exactement, je n’ai jamais constaté
la disparition ultérieure, au cours d'une ontogénie, d’un des organes secondaires appor-
tés par la multiplication.
77 —
protonymphe en ait une. Une larve ou une prélarve ont normalement,
■de chaque côté, un organe de Claparède. Ces caractères peuvent
aussi être appelés primitifs parce qu’on n’en connaît pas de plus
primitifs. La distribution des organes, bien entendu, est ortho-
taxique.
Si l’on en juge par les stases actives 1, le comportement normal est
très commun chez les Hydracariens. On le rencontre, par exemple,
dans les genres Frontipoda , Hygrobates, Lebertia, Limnesia, Mideop-
sis, Sperchon, Thyas.
Réduction numérique des papilles génitales. — Lorsque
l’évolution des papilles est numériquement régressive, le cas habi-
tuel pour un Prostigmata , groupe d’ Actinochitinosi auquel appar-
tiennent les Hydracariens, est la suppression de la papille la plus
faible, celle qui normalement se forme à la stase tritonymphale.
Avant cette stase rien n’est changé. Ensuite il y a seulement, de
-chaque côté, 2 papilles génitales.
Ce cas existe aussi chez les Hydracariens, du moins en ce qui
-concerne les adultes, mais il est rare ( Oxus oblongus, Pilolebertia
quadripora, Tetramegapus quadruporus) . Je n’ai pas trouvé de
renseignements sur les nymphes.
Augmentation numérique des papilles génitales. — L’aug-
mentation numérique, ou multiplication, est au contraire extrême-
ment répandue, à tous les degrés, et elle affecte la plupart des familles.
Appelons n le nombre des papilles, de chaque côté. Ce nombre est
alors plus grand que 3 chez un adulte, ou plus grand que 2 chez
une nymphe. Il peut y avoir pléthotaxie, cosmiotaxie ou orthotaxie
(4, p. 10 et 11).
Voici quelques-uns des genres pléthotaxiques : Arrenurus, Diplo-
■dontus, Eylais, Feltria, Hydrachna, Limnochares, Neumania, Pier -
1. Qu’il s’agisse du comportement normal ou des comportements dont je parle
ensuite (la réduction et la Aiultiplication) je suis obligé en général, faute de renseigne-
ments assez complets, de faire abstraction des calyptostases. Voici néanmoins ce que
l’on peut dire à leur sujet. D’abord il est extrêmement curieux que ces stases, malgré
leur inhibition énorme, aient gardé les papilles (« teleiophan organ » de la tritonymphe,
« nymphophan organ » de la protonymphe) et l’organe de Claparède (« urpore » de la
prélarve). Ont-elles gardé toujours ces organes, numériquement, comme l’auraient
fait, si l’inhibition n’avait pas eu lieu, les stases actives correspondantes ? Il ne m’a
pas été possible de le savoir car les auteurs ne décrivent les calyptostases que rare-
ment et sans beaucoup de précision. Nous voyons cependant, par divers exemples,
que le phénomène multiplicateur, quand il est assez puissant pour avoir touché les
stases immatures actives, dans une espèce, a touché aussi les calyptostases. Les
papilles et l’organe de Claparède, dans tous les comportements, sont des organes très
« forts » devant l’inhibition calyptostatique. Ils sont au même rang à ce point de vue
«t ce rang est l’un des premiers. Remarquons ce nouveau rapprochement, par la
résistance à l’inhibition, entre les papilles et l’organe de Claparède. Il ne s’applique
pas aux seuls Hydracariens. On l’observe aussi, au même degré, chez les autres
j\. ctinoch itinosi.
— 78 —
sigia, Piona. Les verrues génitales, très nombreuses, sont distri-
buées sans ordre dans une aire le plus souvent définie 1, quelquefois
indéterminée. Le nombre n varie d’un individu à l’autre et il n’est
pas toujours le même à droite et à gauche. A mesure qu’il devient
plus grand la taille des papilles diminue. La pulvérisation est poussée
très loin, si loin même, dans certains cas, qu’elle échappe à l’obser-
vation courante.
Quand l’adulte est pléthotaxique la nymphe peut l’être aussi,
ou être orthotaxique. Dans le premier cas son nombre n, quoique
plus petit que celui de l’adulte, est grand, beaucoup plus grand
que 2 ( Arrenurus , Hydrachna, Limnochares, etc...). Dans le deuxième
son nombre n est à peine plus grand que 2, comme chez Partnunia
steinmanni {n — 3, n = 4) et Protzia invalvaris (n — 3), ou même
seulement égal à 2 ( Diplodontus , une partie de Neumania). Si n est
égal à 2 cela signifie, naturellement, que le phénomène multiplicateur
ne s’est pas encore fait sentir au niveau deutonymphal.
La cosmiotaxie est beaucoup moins commune que la pléthotaxie.
Sur les figures de l’ouvrage de Viets je n’en ai même vu que 2 cas,
tous deux du type linéaire. Des papilles génitales au nombre d’une
douzaine, de chaque côté, sont alignées assez bien chez certaines
espèces d ’Aturus, mal ou très mal chez d’autres. Dans le genre
Atractides il y a 6 papilles de chaque côté, en file régulière. Pour ces
deux genres le nombre n de la nymphe est normal ( n = 2), au moins
chez certaines espèces (Aturns scaber, Atractides anomalus).
La distribution spatiale des organes, en cosmiotaxie, dépend sur-
tout des conditions aux limites. La boîte rectangulaire du schéma
que j’ai donné récemment, à propos des rapports évolutifs entre
l’ortho-, la plétho- et la cosmiotaxie (4, p. 12, fig. C), oblige les
billes (les organes) à former des rangées parallèles à ses bords. Les
rangées sont par conséquent rectilignes. Si les bords sont tout à fait
quelconques aucune cosmiotaxie apparente ne correspond, en géné-
ral, à la densité maxima. Or les surfaces dans lesquelles se multi-
plient les papilles, chez les Hydracariens, ont des contours qui ne
sont pas géométriquement simples.
L’orthotaxie avec n plus grand que 3 est réalisée chez les adultes
dans des cas nombreux et variés qu’il est facile de grouper, comme
l’ont fait les’Hydracarologues, en séries d’espèces, ou de sous-genres,
ou de genres apparentés, n partant de 3 dans ces séries et augmentant
d’une unité, de deux unités, etc... Quand n devient grand la plé-
thotaxie se substitue à l’orthotaxie. Exemples :
Limnesia ( n = 3), T etralimnesia ( n = 4), Limnesiopsis ( n grand).
1. L’emplacement normal (sous les volets génitaux, dans la cavité prégénitale)
est toujours abandonné lorsque la multiplication est considérable. Les papilles génitales
sont alors implantées dans la peau ventrale, quelquefois même sur lotit le corps
(Eylais).
— 79 —
Megapus ( n = 3) 1, Octomegapus (n = 4), Polymegapus
( n = grand).
Hygrobates (n = 3), Tetrabates ( n = 4), Dekabates (n = 5), Dode-
cabates (n — 6), Rivobates ( n = grand).
Hydryphantes ( n = 3), Octohydryphantes (n = 4), Polyhydry-
phantes (n = 5 chez P. thoni, n = 6 chez P. drôscheri, n — 7 chez
P. flexuosus).
Quelquefois n part d’une valeur plus grande que 3 :
Pentatax (n — 5), Hexatax ( n = 6), JJnionicola [n grand).
Ces petites orthogenèses très évidentes ont le mérite de nous
montrer d’abord des orthotaxies secondaires qui diffèrent peu de
l’orthotaxie primitive, puis des étapes entre l’orthotaxie et l’anor-
thotaxie, c’est-à-dire des anorthotaxies commençantes. On peut
se poser à leur propos, et la résoudre quelquefois, une question
importante qui est de savoir quelle est celle des papilles normales
qui se multiplie la première. Dans la série Hydryphantes il est clair
que c’est la plus postérieure (6, p. 134 à 137, fig. 125 et 128 à 131).
Quand cette papille est doublée, triplée ou quadruplée elle est
remplacée par une file linéaire de papilles. Quand elle est quintuplée
(P. flexuosus) la fde se rompt. Si la multiplication s’accentuait
les autres papilles seraient multipliées à leur tour. Chez Panisellus
on voit bien aussi que les papilles postérieures se sont multipliées
davantage que l’antérieure.
Dans le développement normal des papilles, lorsqu’il n’y a pas
multiplication, les 3 paires ont-elles apparu l’une derrière l’autre,
de telle sorte que l’antérieure soit toujours la plus forte (la plus
précoce) et la postérieure la plus faible (la plus tardive) ? Je le crois,
sans en être sûr, d’après les observations que j’ai faites jusqu’ici
chez des Oribates. S’il en était ainsi nous pourrions dire, au moins
dans certains cas, que le phénomène multiplicateur, agissant sur
le groupe des papilles, a frappé d’abord les plus faibles. J’ai signalé
pour d’autres organes, chez d’autres Acariens, des cas semblables.
Il serait intéressant de savoir si ces cas révèlent ou non un compor-
tement habituel, une règle, de la multiplication des organes.
Multiplication de l’organe de Claparède. — L’organe de
Claparède évolue numériquement dans le même sens que les papilles
génitales, mais beaucoup moins vite. Sa multiplication, pour une
espèce quelconque, n’est donc pas une conséquence nécessaire de
celle des papilles. Néanmoins, puisque les Hydracariens sont le
seul groupe d’animaux chez qui le nombre des papilles puisse être
énorme, nous devons logiquement supposer qu’il est, de beaucoup,
— *
1. Tetramegapus (n = 2), déjà cité, allonge la série dans l’autre sens.
— 80 —
celui qui a le plus de chances d’avoir vu se réaliser quelquefois, à
la stase larvaire ou prélarvaire, la multiplication de l’organe de
Claparède.
En effet, des Hydracarologues ont signalé qu’il peut y avoir plu-
sieurs paires d’ « urporen » au « schadonoderme » (5, p. 202). Pour
Limnochares il est certain que la larve, de chaque côté, a 2 organes
de Claparède contigus. J’ai constaté moi-même, sur une larve
d’Hydraearien non déterminée, le doublement de cet organe (2, p. 399
et 400, fig. 3 B, 3 C).
Les observations sont nettes. Elles démontrent la corrélation
numérique. On peut leur reprocher d’être peu nombreuses. Serait-ce
parce que la multiplication de l’organe de Claparède est très rare ?
Peut-être. J’incline cependant à croire qu’on en trouverait facile-
ment d’autres exemples si on les cherchait. Il va de soi que les genres
les plus indiqués, pour cette recherche, sont ceux dont les papilles
génitales, non seulement sont mutlipliées d’une manière considé-
rable chez les adultes, mais le sont déjà fortement chez les nymphes.
Un tel travail n’a sans doute pas été fait parce qu'il manquait d’idée
directrice 1. S’assurer de la corrélation aurait été un stimulant.
Le cas d’Hydrovolzia. — D’après des auteurs comme Walter
et Viets aucune papille génitale n’existerait dans le genre Hydro-
volzia. S’agit-il de régression numérique ? Cela n’aurait rien d’ex-
traordinaire, à condition que la larve et la prélarve, dans le même
genre, fussent dépourvues d’organe de Claparède.
Walter cependant (7, p. 4), chez une espèce d’ Hydrovolzia,
signale que le « schadonoderme » (la prélarve) a une rangée d’ « ur-
poren » au nombre de 14, et que la larve a le même nombre de
« drüsenporen ». Les « urporen » et les « driisenporen » sont des
organes de Claparède à des stases différentes. Dans un autre travail
(8, p. 182) le même auteur nous dit que l’un des caractères les plus
importants de la larve, dans le genre Hydrovolzia , est l’absence
du grand « pore » qui existe habituellement, de chaque côté, entre
les épimères antérieures (ce grand « pore » est l’organe de Claparède
à l’état normal, primitif) et son remplacement par une rangée de
« napfartiger Gebilde » au bord antérieur des épimères II. Il ajoute
que le schadonoderme a aussi ces « napfartiger Gebilde » en même
nombre.
Viets (6, p. 492), pour Hydrovolzia , parle aussi de larves ayant
une rangée de « Drüsenporen » à la place de l’organe unique habituel.
Ces observations ne s’accordent pas du tout avec l’absence des
papilles génitales, car le genre Hydrovolzia, d’après elles, nous
1. Je n’ai pas vu mentionner la corrélation dans les publications que j’ai lues, mais
je répète ici que je ne prétends pas avoi* pris connaissance de tous les travaux des
Hydracarologues.
— 81 —
montrerait un record de la multiplication, tandis que, d’après l’ab-
sence de papilles, il serait le cas extrême, chez les Hydracariens,
de la réduction.
Je ne vois qu’un moyen d’expliquer la contradiction, qui est
de dire que la multiplication des papilles génitales, chez l’adulte
d ’ Iiydrovolzia, a été si intense qu’elle a réduit les papilles à des
vestiges minuscules qui n’ont pas été observés, qui sont peut-être
inobservables, ou même nuis. La disparition totale est admissible.
Ce serait la phase finale de la multiplication pulvérisante. Qualifions
de destructrice la multiplication, quand cette phase est atteinte.
Le plus probable est que les vestiges ne sont pas^tout à fait
nuis, de sorte que des observations nouvelles s’imposent. Si ces
observations ne donnaient rien à la stase adulte il faudrait s’atta-
quer aux nymphes, en descendant jusqu’à la protonymphe, ou
nymphoderme, c’est-à-dire examiner le « teleiophan organ », les
papilles de la nymphe active, et le « nymphophan organ ». A mesure
que l’on descend, la multiplication ne peut que s’atténuer et les
papilles, pulvérisées moins finement, voient augmenter leurs chances
de devenir reconnaissables.
Si les papilles ne le devenaient pas, du moins le type d’organes
qu’elles représentent le devient-il sûrement, sous la forme d’organes
de Claparède, car je ne vois aucun motif de mettre en doute les
observations, relatées plus haut, sur la larve et la prélarve d ’Hydro-
volzia.
Pour d’autres organes, dans d’autres phylums, on peut concevoir
des difficultés. La multiplication destructrice, si elle est absolue,
c’est-à-dire si elle a fait disparaître l’organe à toutes les stases,
reproduit les caractères du cas opposé, celui d’une suppression
directe à partir de la condition primitive. Si elle n’est que tardive,
c’est-à-dire si elle a laissé subsister l’organe aux premières stases,
il peut arriver, à condition qu’elle n’ait pas augmenté le nombre
des organes à ces stases, qu’elle reproduise assez bien le cas d’une
ontogenèse régressive du type ordinaire. Dans les deux hypothèses
une sorte d’évolution serait déguisée en une autre. Cela ne doit
pas arriver souvent. D’ailleurs nous ne serions pas désarmés. La
comparaison à des cas apparentés nous permettrait vraisemblable-
ment de découvrir la supercherie.
Résumé. — Dans l’état de nos connaissances les Hydracariens (avec
les Halacariens) sont les seuls animaux qui aient réalisé la multiplication
des papilles génitales. Corrélativement, c’est parmi eux que l’on trouve
les seuls exemples de multiplication de l’organe de Claparède.
L’organe de Claparède et les papilles constituent un groupe d’organes
que l’on peut traiter, au point de vue de son évolution numérique, comme
s’il était homogène, c’est-à-dire formé d’une seule espèce d’organes.
Ce groupe a un comportement tout à fait normal et la multiplication
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
' r'
6
82 —
n’y aérien de particulier, sinon de s’être produite à des degrés extrêmement
divers, non seulement dans l’ensemble des Hydracariens, mais à l’intérieur
de certaines familles, et même de certains genres. Des passages nombreux
et incontestables, très intéressants au double point de vue de la priorité
et de l’organotaxie, existent entre ces degrés.
Quand la multiplication est très faible, si elle n’ajoute qu’un organe,
ou un petit nombre, 2 ou 3 par exemple, dfe chaque côté, elle est ortho-
taxique. Quand elle est plus forte on a des cas dé pléthotaxie commen-
çante. Ensuite on passe à la pléthotaxie franchement accusée. La cosmio-
taxie est exceptionnelle. Dans les cas extrêmes les organes sont si mul-
tipliés à la stase adulte, et si minuscules, que leur origine est difficile à
reconnaître. Ils sont dispersés dans toute la peau ou du moins dans une
grande surface qui a débordé très largement le territoire génital.
Toutes les fois que le nombre final des organes est très grand la crois-
sance phylogénétique de ce nombre, aux niveaux successifs de l’onto-
genèse, est d’autant plus rapide que le niveau est plus élevé. Elle peut
n’avoir pas encore commencé à une stase inférieure alors qu elle est
déjà considérable à la stase adulte de la même espèce. La larve d’un
adulte qui a de très nombreuses papilles peut n’avoir qu’un seul organe
de Claparède, de chaque côté. Elle peut aussi en avoir plusieurs. Si une
larve a plusieurs organes de Claparède, de chaque côté, il est au contraire
certain que son adulte a de très nombreuses papilles.
Hydrovolzia est à étudier plus complètement, à toutes les stases. C’est
un cas extrême de multiplication plutôt qu’un cas extrême de réduction.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
' Travaux cités.
1. Grandjean (F:). — Sur l’ontogénie des Acariens (Comptes rendus
Ac. Sciences, t. 206, p. 146 à 150, 1938).
2. Id. — Observations sur les Acariens (5e série) (Bull. Mus. Hist.
Nat. Paris, 2e série, t. 11, p. 394 à 401, 1939).
3. Id. — Au sujet de l’organe de Claparède, des eupathidies multiples
et des taenidies mandibulaires chez les Acariens actinochitineux
(Arch. Sciences phys. et nat. Genève, 5e période, t. 28, p. 63 à 87,
1946).
4. Id. — Sur la distribution spatiale des organes d’un groupe homéotype
(Comptes rendus Ac. Sciences, t. 227, p. 10 à 13, 1948).
5. Lundblad (O.). — Die Hydracarinen Schwedens. I. ( Zool . Bidrag
Uppsala, t. 11, p. 185 à" 536, 1927).
6. Viets (K.). — Wassermilben oder Hydracarina, in. Da hl, T ierwelt
Deutschlands, 31. Teil, fasc. VII, 574 p., Iena, 1936).
7. Walter (C.). — Die Bedeutung der Apodermata in der Epimorphose
der Hydracarina (Festschr. zur Feier des 60. Geburtstages von
F. Zschokke, n° 24, Basel, 1921).
8. Id. — Die Hydracarinen der Alpengewâsser ( Denkschr . Schweizer.
Naturf. Ges., t. 58, p. 60 à 151, 1922).
— 83 —
Hydracariens nouveaux des Pyrénées.
flre Note).
Par C. Angelier.
La faune hydracarienne des Pyrénées est peu connue ; dans le
but de l’étudier, nous nous sommes rendus à deux reprises (août 1947
et 1948) au Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-mer. Nous ayons pu
ainsi explorer méthodiquement la rivière du Tech et un certain
nombre de ruisseaux des Pyrénées-Orientales.
Parmi les espèces recueillies, beaucoup -sont nouvelles pour la
faune française, quelques-unes pour la Science. Nous en publierons
progressivement la description.
Hydrovolzia vietsi n. sp.
Nous dédions cette espèce au Dr. K. Viets, de Brême.
Elle appartient à un genre représenté actuellement par 3 espèces
extrêmement rares r H. placophora Monti (Allemagne, France,
Italie, Roumanie, Suède, Suisse), H. cancellata Walter (France,
Suisse), II. oscencis Viets (Espagne). Le seul individu en notre
possession est une femelle.
Par ses dimensions, la forme et la disposition des plaques dorsales,
l’aspect du palpe, elle se rapproche d’H. oscensis ; c’est en la com-
parant à cette espèce que nous la décrirons. Coloration rouge brique.
Longueur dorsale : 835 g (848 g) 1 ; largeur maxima : 610 p (554 p).
La forme est donc d’un ovale plus élargi que chez l’espèce de Viets.
L’épiderme est finement strié. Les yeux sont situés dans une
dépression latérale de la plaque pré-dorsale ; ils sont distants de
120 p. Les soies antenniformes sont séparées par une distance
de 60 p. La plaque pré-dorsale a une longueur de 204 p (181 p) et
une largeur de 295 p (338 p) ; elle est finement poreuse et présente
un pore glandulaire aux 2 angles postérieurs. La plaque dorsale
mesure 505 p (578 p) de long, 238 p (264 p) de large. Ses pores
sont plus grossiers que ceux de la plaque pré-dorsale. Les angles
antérieurs présentent chacun un pore glandulaire accompagné
d’une soie ; 3 paires de soies isolées sont insérées le long des bords
latéraux. Elle est entourée, sauf dans la partie postérieure, d’une
bande de chitine plus ou moins distincte, qui s’élargit de chaque
côté en 2 plaques allongées et poreuses. Entre cette bande et les
1. Les chiffres entre parenthèses se rapportent à H. oscensis Viets.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 84
bords latéraux, 3 autres paires de plaques, la paire antérieure étant
très développée.
L’organe maxillaire mesure 245 p (215 p), sa hauteur est de 158 p
(145 p) ; longueur du rostre : 127 p (87 p). Longueur de la mandi-
bule : 225 p (195 p) ; onglet : 50 p ; hauteur maxima : 45 p.
Le palpe est court et se rapproche de celui d’Hydrovolzia
oscensis, par le nombre et la disposition des soies. Le 2e article
porte 2 courtes soies pennées ; il en est de même du 3e.
Dimensions du palpe, en p :
Longueur dorsale du palpe chez H. oscensis :PI:12p;PII:83p;
PIII : 02 p ; PIV : 96 p ; PV : 46 p.
Les épimères ne recouvrent qu’une faible partie de la surface
ventrale. Les 2 premiers groupes ont une longueur de 235 p et sont
largement séparés sur la ligne médiane. Les 2 autres sont réduits
à une bande étroite, longue de 287 p, qui dépasse légèrement les
bords latéraux du corps.
L’organe génital est situé à la base des premiers groupes d’épi-
mères. Il mesure 90 p de long et 52 p de large. Chaque plaque porte
3 soies fortes à la base, dont une est fixée près du bord antérieur.
Les cupules génitales sont absentes comme chez les autres espèces
du genre ; par contre, on retrouve les 4 corps globuleux internes
décrits par Monti chez H. placophora. Les 2 plaques situées
au-dessous de l’organe génital ont la même structure que les
plaques dorsales; la lre englobe le pore excréteur. Latéralement,
on trouve 3 paires de petites plaques percées d’un pore et pourvues
d’une soie. Près du bord postérieur, 2 pores glandulaires, qui ne
sont pas signalés chez les autres espèces.
Les pattes sont fortes, mais plus courtes que le corps ; elles
mesurent : lre paire : 485 p ; 2e p. : 510 p ; 3e p. : 600 p. ; 4e p. : 630 p.
Toutes sont pourvues d’épines nombreuses au voisinage des articu-
lations des articles et se terminent par 2 griffes puissantes, sans
griffes accessoires. Le 6e article des 2 premières paires porte quel-
ques longues et fines soies qui entourent les griffes ; le même article
des 3e et 4e paires porte 3 soies terminées en pinceau, 2 soies pennées,
en forme d’épée et quelques épines.
Provenance. — Débouché d’un p tit affluent de la rive gauche
— .85
du Tech, entre Teeh-sur-Tech et Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orien-
tales), en amont de l’usine hydroélectrique du Pas-du-Loup.
Altitude : 300 m. Mousses d’une cascade. Température : 18°,
ll-vm-1948.
Hydrodroma motasi n. sp.
Nous sommes heureux de dédier cette espèce à notre ancien maître
et ami le Prof. C. Motas, de Bucarest.
Elle est très proche à' Hydrodroma despiciens Müller, par la forme
du palpe et des épimères : mais celle-ci est une espèce d’eau stagnante,
atteignant jusqu’à 2 mm. 5, à pattes pourvues de soies natatoires
longues et nombreuses, tandis qu’ Hydrodroma motasi est une
espèce d’eau courante, beaucoup plus petite, et à soies natatoires
courtes et rares.
Mâle. — Longueur : 1080 p ; largeur : 800 p. Coloration variant
du jaune clair au jaune-brun suivant l’âge des individus. Contour
d’un large ovale, excavé entre les soies antenniformes. Epiderme
mou, recouvert de papilles. Les yeux, sans capsules, sont placés
latéralement, la paire antériéure à la limite du bord frontal, la paire
postérieure plus en arrière. Les soies antenniformes sont courtes.
Sur la face dorsale, 4 rangées de pores glandulaires accompagnés
chacun d’une soie.
Longueur de l’organe maxillaire : 200 p ; rostre court, atteignant
à peine 80 p. Longueur de la mandibule : 250 p ; hauteur maxima :
39 p ; l’onglet, très recourbé, mesure 60 p
Le palpe est court. Le 2e article porte 3 soies pennées sur la face
externe, 1 soie pennée sur la face interne, et 2 soies sur le bord
extenseur, la plus distale étant lisse, l’autre pennée. Le 3e article
porte 2 soies lisses, très longues. Le 4e est dépourvu de soies, et son
bord extenseur est sinueux ; l’extrémité est bifide. Le 5e s’articule
sur la face ventrale du 4e et forme pince avec celui-ci ; il est aussi
bifide à l’extrémité et porte une fine soie sur le bord fléchisseur.
Dimensions du palpe, en tj. :
Les épimères sont disposés en 4 groupes et ne recouvrent pas
la moitié antérieure de la surface ventrale. Longueur : 460 p ;
largeur maxima : 570 jx. Chaque groupe, très étroit à la base, s’élargit
extérieurement. Le bord postérieur des groupes d’épimères 3 et 4
porte un crochet chitineux près de la base d’insertion de la 4e paire
Fig. 1 à 4. — Hydrovolzia vietsi n. sp. Ç. = 1 : face dorsale’£2 :[face®ventrale ; 3 r'palpe ;
4 : mandibule..
Fig. 5 à 11. — Hydrodroma motasi n. sp. 5 à 10 ; 5 : épimères et organe génital
6 : organe maxillaire et palpe ; 7 : extrémité du palpe ; 8 : mandibule ; 9 : extrémité
de la 4e paire de pattes ; 10 : support chitineux du pénis. — Ç — 11 : épimères| et
organe génital.
de pattes. Les bords des épimères sont recouverts de nombreuses
soies. Entre les groupes d’épimères antérieurs et postérieurs se
trouve uhe paire de pores glandulaires accompagnés chacun d’une
soie. Une autre paire se trouve vers le milieu du bord interne du
4e épimère.
L’aire génitale comprend 2 plaques longues de 155 p et larges
de 68 p. Ces plaques portent chacune 35 cupules, et, sur le bord
interne, plusieurs rangées de fines soies. Elles' sont très rapprochées
à chaque extrémité, mais non réunies. Longueur du support chitineux
du pénis : 160 p.
Le pore excréteur est entouré d’un anneau chitineux ; il, est
à 300 p du bord postérieur du corps.
Dimensions des pattes : lre paire : 750 p ; 2e p. : 820 p ; 3e p. :
900 p ; 4e p. : 1120 p. Toutes sont couvertes de nombreuses épines
et se terminent par des griffes puissantes. La 3e paire porte 2 soies
natatoires à l’extrémité du 4e article ; la 4e paire porte 6 soies à
l’extrémité du 4e article et 3 à l’extrémité du 5e.
Femelle. — Coloration jaune-brun. Longueur : 1220 p, chez
la Ç ovigère que nous avons choisi pour type. Les caractères de la
face dorsale sont identiques à ceux du
Dimensions du palpe, en p :
L’aire génitale est plus rapprochée des épimères postérieurs que
chez le Chaque plaque est longue de 205 p et large de 65 p, et
porte 46 cupules. Sur le bord interne, les soies sont moins nombreuses
que chez le <$.
Le pore excréteur est situé à 360 p du bord postérieur du corps.
Dimensions des pattes : lre paire : 750 p ; 2e p. : 865 p ; 3e p. :
935 p ; 4e p. : 1290 p.
Cette $ portait 3 œufs d’un diamètre de 153 p. 3 autres Ç ovigères
portaient l’une 3 œufs, les 2 autres 4 œufs. Ce nombre d’œufs res-
treint confirme bien qu’il s’agit d’une espèce d’eau courante.
Provenance. — Cette espèce est commune sur le Tech (Pyrénées-
Orientales), entre Le Boulou et l’embouchure.
Près de Palau-del-Vidre ; altitude : 20 m. environ ; température :
26°. 14-vin-1947. 1 cJ, 8 $.
Près du Boulou ; altitude : 70 m. environ ; temp. : 26°, 19-viii-1947v
1 <J, 9
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 88 —
DIAGNOSES SOMMAIRES D'Il YDRACA RIENS PIIRÉATICOLES
NOUVEAUX.
Par Eugène Angelier.
Les excellents résultats obtenus en Roumanie, en Hongrie et
en Suisse, à la suite des recherches sur la faune des nappes phréa-
tiques, nous avaient incité à entreprendre en France des recherches
semblables. Nous avons prospecté, au cours de l’été 1948, les bancs
d’alluvions des rivières et ruisseaux des Pyrénées-Orientales et réuni
ainsi une petite collection d’animaux phréaticoles. Celle-ci compre-
nait notamment 27 espèces d’Hydracariens, dont 7 étaient nouvelles
pour la faune française : Megapus adenophorus Viets, Paraxonopsis
vietsi Mts. et Tschi., Hexaxonopsis inferorum Mts. et Tschi., Fron-
tipodopsella subterranea Walter, Kongsbergia clypeata Szalay,
Kongsbergia alata Szalay ei. Stygomomonia gracilis Walter. 5 autres
espèces sont nouvelles pour la Science ; nous en donnerons ici une
diagnose sommaire.
Atractides fagei n. sp.
Nous dédions cette espèce à M. le Prof. Fage, Membre de l’Ins-
titut, qui nous a accueilli avec tant de bienveillance au Laboratoire
de Zoologie du Muséum.
Mâle. — Longueur ventrale : 765 p ; longueur dorsale : 700 p ;
largeur : 600 p. Lés yeux sont petits. Les plaques dorsales ne
s’étendent pas jusqu’aux bords latéraux et postérieurs du corps.
•Le rostre est très long, — la moitié de la longueur totale de l’organe
maxillaire (290 p). Le palpe se rapproche de celui A’ Atractides tenui-
rostris Viets, par l’absence de saillies chitineuses sur le bord ventral
des 2e et 3e articles, et la longueur anormale du 2e ; dimensions
des articles (sur le bord dorsal) : PI : 43 p ; PII : 125 p ; PI II :
58 p ; PIV : 90 p ; PV : 18 p. La ligne de suture entre les épimères 4
et le plastron ventral n’est pas visible.
Femelle. — Elle présente les mêmes caractères que le $ mais
elle est de plus grande taille. Longueur ventrale : 870 p ; longueur
dorsale : 800 p ; largeur : 610 p.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 89 —
Megapus similis n. sp.
Mâle. — Longueur ventrale : 480 p ; longueur dorsale : 423 p ;
largeur : 352 p. Le palpe, massif, mesure : PI : 28 p ; PII : 113 p ;
P 1 1 1 : 75 p ; PIV : 125 p ; PV : 38 p. Les épimères 2 et 3 sont
fusionnées. Les pattes sont plus courtes.
Femelle. — Longueur ventrale : 480 p ; longueur dorsale : 413 p ;
largeur : 340 p. Palpe et épimères sont semblables à ceux du <J.
Les plaques génitales remontent jusqu’au niveau du sclérite anté-
rieur de l’ouverture.
Feltria denticulata n. sp.
Mâle. — Longueur ventrale : 460 p ; longueur dorsale : 420 p ;
largeur : 330 p. 1 seule plaque dorsale. Le palpe est caractérisé par
son 2e article, qui présente une expansion ventrale portant de
nombreux denticules chitineux. Dimensions du palpe, sur le bord
dorsal : PI : 30 p ; PII : 88 p ; PIII : 51 p ; PIV : 120 p ; PV : 30 p.
Les expansions latérales des 2e et 3e épimères englobent les 2 pores
glandulaires post-épiméraux internes. Nombre de cupules géni-
tales : 17 -j- 17. Le 5e article des pattes III est élargi dans sa moitié
distale, et 5 épines formant une sorte de peigne y sont insérées,
■dans une cavité.
Femelle. — Longueur ventrale : 480 p ; longueur dorsale : 440 p.;
largeur : 350 p. 2 plaques dorsales, la plaque postérieure étant
beaucoup plus courte que l’autre. Palpe et épimères semblables
à ceux du $. Nombre de cupules génitales : 21 + 21.
Lethaxona gallica n. sp.
Mâle. — Il est intermédiaire entre Lethaxona helvetica Walter
-et L. micropora Walter, et s’en distingue par sa taille plus petite
(longueur : 410 p ; largeur : 280 p), les pores dermiques, entre les
cupules génitales, en plus grand nombre que chez les 2 autres
espèces (26), et la conformation des pattes : le 5e article de la 2e paire
affecte, sur la face interne, la forme d’un arc. Le palpe porte, sur
le 2e article, une large épine pennée et 2 autres plus petites, ainsi
qu’une énorme corne sur la face ventrale du 4e ; dimensions des
articles : PI : 12 p ; PII : 38 p ; PIII : 20 p ; PIV : 75 p ; PV : 20 p.
L’aire génitale est située, en partie, dans une échancrure du
plastron ventral.
Femelle. — Longueur : 400 p ; largeur : 290 p. Le palpe ne porte
pas de corne ventrale sur le 4e article, et les épines du 2e sont
petites et non pennées ; dimensions des articles : PI : 12 p ; PII :
— 90 —
30 p, ; PIII : 20 (x ; PIV : 48 [x ; PV : 25 fx. Comme chez le (J, les
plaques qui entourent le bouclier dorsal sont plus larges aux extré-
mités antérieure et postérieure que sur les bords latéraux.
Hungarohydraearus multiporus n. sp.
Femelle. — Longueur : 710 [x ; largeur : 570 ;x. Le palpe est à
peu près semblable à celui A' Hungarohydraearus suhterraneus Sza-
lay, avec une large corne ventrale sur le 4e article ; dimensions
des articles : PI : 25 [x ; PII : 105 [x ; PIII : 62 fx ; PIV : 105 (x ;
PV : 60 (x. La ligne de suture entre le 1er groupe d’épimères et le
corps est nettement visible. Les plaques génitales sont englobées
dans le plastron ventral ; elles portent 78 + 78 cupules (39 à 43
chez H. suhterraneus).
Nymphe. — Longueur : 630 jx ; largeur : 510 [x. Palpe et épimères
semblables à ceux de l’adulte, mais de dimensions plus réduites.
L’organe génital compte 22 + 22 cupules.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
A REVISION OF THE FUR MITES MyOBIIDAE (ACARINA).
V (Suite)
By Charles D. Radford, Hon. D. Sc., F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’histoire naturelle, paris)
Genus AMORPHACARUS Ewing, 1938.
Amorphacarus elongata (Poppe, 1896).
Myobia elongata Poppe, 1896. Zool. Anz. 19 : 509, 344.
Amorphacarus elongata (Poppe, 1896). Ewing, 1938, Proc. ent. Soc. Wash.
40 : 7, 192.
The male dorsum (fig. 19) has latéral spines I broad at base, placed
anterior to coxae II ; latéral spines II posterior to coxae II ; latéral
spines III short, stout, lying posterior to génital pore. Süb-median
spines I slightly anterior to, and lying between latéral spines I ;
sub-median spines II lying between and slightly anterior to latéral
spines II ; latéral spines IV placed anterior to terminal bristles.
Génital pore placed anterior to the level of coxae III, flanked by
three pairs of small spines. Pénis extending from génital pore and
directed backwards towards posterior end of body, where it then
bends back upon itself twice, its distal end lying close to the pore.
This peculiarly whip-like pénis is characteristic of the species.
The male venter (fig. 20) has three pairs of spines anterior to
coxae II ; slightly anterior to coxae III are two pairs of small spines ;
midway between coxae III and IV is a pair of spines ; posterior to
coxae IV is a pair of spines. Legs I unequal in size, asymetrical ;
tarsus II, III and IV each with one claw.
The female dorsum (fig. 21) has latéral spines I broad at base,
situated between coxae I and II ; latéral spines II placed posterior
to coxae II, extending to level of coxae IV ; latéral spines III level
with coxae III, of equal length to preceding pair ; latéral spines IV
forming the innermost pair of a line of six spines which are placed
anterior to the génital pore. Sub-median spines I lying between
and anterior lo latéral spines I, short, broad, two jointed ; level
with and between latéral spines II are sub-median spines II ; sub-
median spines III level with, and between latéral spines III, sub-
similar to preceding pair but longer ; sub-median spines IV and V
posterior to latéral spines III. Surrounding the génital pore are four
pairs of spines. Flanking the anus is a pair of spines.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
Amorphacarus elongata (Poppe, 1896).
Fig. 19, <$ dorsum. — Fig. 20, <$ venter. — Fig. 21, $ dorsum.
Fig. 22, Ç venter.
— 93 —
The female venter (fig. 22) has, in addition to two pairs of small
spines anterior to coxae II, a third pair of spines between coxae II
and a pair of cône shaped chitinized processes. Anterior to coxae
•III are two pairs of spines, the médian pair being the stouter. A pair
of stout spines lying betwenen coxae III and IV ; level with posterior
edge of coxae IV is a pair of stout spines, longer than the others.
Flanking the anus are two pairs of long, slender spines. On the
capitulum are three pairs of spines. Legs I unequal, left leg much
stouter and longer than the right leg. Tarsus II with two unequal
claws ; tarsus III and IV each with one claw.
Type host : A shrew (Sorex araneus L.) Also taken (Ewing, 1938, p. 193).
on Sorex cinereus cinereus at Chimney Pond, Mt. Katahdin, Maine,
august 27, 1927.
Type locality : ? Common on type host throughout its range.
Measurements : <J 0,35 mm. X 0,15 mm. ; $ 0,38 mm. X 0,17 mm.
Genus PROTOMY OBI A Ewing, 1938.
Protomyobia claparedei (Poppe, 1896).
Myobia claparedei Poppe, 1896. Zool. Anz. 19 : 509, 342.
Protomyobia claparedei (Poppe, 1896). Ewing, 1938. Proc. eut. Soc. Wash.
40 : 7, 183.
The male dôrsum (fig. 23) shows the unusual development of
the legs I which prompted Ewing to establish the monotypical
genus .
Latéral spines I placed close to coxae I, long, stout, extending
to coxae III ; latéral spines II close to posterior edge of coxae II,
slightly expanded and extending to coxae IV ; latéral spines III
level with coxae III, slightly longer than latéral spines I, sub-similar
to latéral spines II in shape. Sub-median spines I short, simple,
almost level with latéral spines I ; sub-median spines II short, simple,
nearly level with latéral spines IL Médian spines I short, level
with coxae 1 1 1 ; médian spines II twice as long as preceding pair,
level with latéral spines III. Posterior to coxae IV are three pairs
of short, simple spines medially as figured. The pénis is short, stout
and sinuous.
The male venter (fig. 24) has three pairs of spines anterior to
coxae II, the third (médial) pair being the longest. Between coxae II
and III is a pair of long, slender spines ; level with coxae IV is a pair
of short spines ; flanking the terminal bristles laterally is a pair of
small spines. Tarsus II with two claws ; tarsus III and IV each
with one claw.
The female dorsum (fig. 25) has latéral spines I broad at base,
placed close to coxae I, tapering ; latéral spines II close to posterior
/
— 94 —
Prdtomyoiia claparedei (Poppe, 1896).
Fig. 23, $ dorsum. — Fig. 24, <J venter. — Fig. 25, $ dorsuro. — Fig. 26, ? venter.
edge of coxae II, sub-similar to latéral spines I, but longer ; latéral
spines III stouter than I or II, level with posterior edge of coxae
III and extending to base of terminal bristles. Sub-median spines I
short, simple, level with latéral spines I ; sub-median spines II
95
short, simple, posterior to level of latéral spines II. Médian spines I
level with latéral spines III ; médian spines II, III and IV posterior
to latéral spines III, the fourth pair being the shortest. Posterior
to coxae IV is a pair of stout spines medially ; there is then three
pairs of short, simple spines arranged in two diverging rows. Posterior
to the pair of génital claws is a row of six short, simple spines.
The female venter (fig. 26) has a pair of long spines medially,
level with anterior edge of coxae II, flanked on. the outside by a
pair of shorter spines ; anterior to coxae II is a pair of long spines ;
midway between coxae III and IV is a pair of similar spines ; level
with posterior edge of coxae IV is a pair of spines medially. On tarsus
II is a long and a short claw, with a small tooth on the inner side
of the short claw ; tarsus III and IV each with one claw.
Type host : Shrew (Sorex araneus L.). Ewing (1938, p. 184) also records
this species being taken from the shrews Blarina brevicauda and Sorex
fumeus also the little short-tailed shrew in the U. S. A.
Type locality : ? Common on the type host throughout its range.
Measurements : S 0,26 mm. X 0,16 mm. ; $ 0,35 mm. x 0,23 mm.
Genus RADFORDIA Ewing, 1938.
Radfordia ensifera (Poppe, 1896).
Myobia ensifera Poppe, 1896. Zool. Anz. 19 : 509, 341.
Myobia ratti Skidmore. Can. ent. 66 : 112.
Radfordia ensifera (Poppe, 1896). Ewing, 1938. Proc. ent. Soc. Wash. 40 :
7, 188.
The male dorsum (fig. 27) has the spines simple, not expanded,
two-jointed or barbed as in Myobia muris-musculi. Latéral spines I
midway between coxae I and II, reaching beyond posterior edge
of coxae II ; latéral spines II almost twice the length of preceding
spines, level with posterior edge of coxae II, reaching posterior
edge of coxae III ; latéral spines III level with coxae III, reaching
posterior edge of coxae IV. Sub-median spines I level with coxae II,
short, simple ; sub-median spines II posterior to bases of latéral
spines II ; sub-median spines III level with posterior edge of
coxae IV, flanked by médian spines I. Flanking these four spines,
and placed nearer the latéral edge of the body are two pairs of
short spines. Génital pore placed anterior to coxae III with a semi-
circular row of six short spines. Pénis, stout at base, extending
from midway' between coxae III and IV reaching forward to the
génital pore.
The male venter (fig, 28) has two pairs of short spines anterior to
coxae II ; third and fourth pairs of spines between coxae II ; two
pairs of short spines level with coxae III ; slightly anterior to
Radfordia ensifera (Poppe, 1896).
Fig. 27, $ dorsum. — Fig. 28, o venter. — Fig. 29, $ dorsum. — Fig. 30, $ veiller
— 97 —
coxae IV there is a pair of small spines ; level with coxae IV is a
pair of long spines. Three pairs of spines are borne on the capitu-
lum. Tarsus II with a pair of equal, short, stout claws ; tarsus III
and IV each with a long claw.
The female dorsum (fîg. 29) has latéral spines two-jointed, broad
at base, striated ; latéral spines II long, barbed, not cxpanded,
placed posterior to coxae II, reaching to level of coxae III ; latéral
spines III barbed, level with posterior edge of coxae III. Sub-
median spines I barbed, short, level with middle of coxae II ; sub-
median spines II twice as long as preceding pair, barbed, stouter,
placed posterior to coxae II, extending to midway between coxae III
and IV ; sub-median spines III broad, peg-like, two-jointed, level
with posterior edge of coxae II, extending to coxae IV ; sub-median
spines IV and V sub-equal, long, stout, peg-like, two-jointed.
Anterior to the génital pore are two rows, each four of small spines ;
flanking the pore is the pair of génital claws. Two pairs of small
spines flank the anus and a pair of small spines are level with the
génital claws at the latéral edge of the body.
The female venter (fig. 30) has three pairs of spines on the capi-
tuium. Two pairs of short spines anterior to coxae II with a third
pair of spines lying between coxae II ; posterior to coxae II is a
pair of longer spines ; anterior to coxae III are two pairs of spines,
the latéral pair being the smaller. Two pairs of spines lie between
coxae III and IV ; level with posterior edge of coxae IV is a pair of
small spines, flanked medially by a pair of longer spines. Anterior
to the terminal bristles is a pair of spines ; on the posterior edge
of the body there is a pair of spines. Tarsus II with two short, stout
claws ; tarsus III and IV each with one claw.
Type host -.Rattus rattus rattus L. Also taken on the brown rat Rattus
norvegicus norvegicus Berkenhout by several authors. Taken by the
présent author on the Ceylon house rat (Rartus rattus kandyianus
Kelaart) at Embilipitiya, Ceylon, may 28, 1944 ; and on the rat
Rattus rattus rufescens Gray) at Imphal, Manipur State, India may 6,
1945. Poppe (1896, p. 342) reports that Trouessart found this species
on the white rat ( Rattus rattus albino) in the Ecole vétérinaire, d’Alfort.
Type locality : ? Common on Rattus ssp. throughout the world.
Measurements : <J 0,27 mm. X 0,17 mm. ; $ 0,34 mm. X 0,22 mm.
Bulletin du Muséum „ 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
7
Les lépidoptères Gelechiidae du Pacifique Sud.
Par P. Viette.
Ce travail est le premier donnant l’étude d’ensemble d’une famille
de Lépidoptères s’étendant à tous les archipels du Pacifique Sud.
Les territoires envisagés comprennent la Nouvelle-Calédonie et les
îles Loyalty, les Nouvelles-Hébrides, les Fidji, les Samoa, les Mar-
quises, les îles de la Société et l’archipel des Touamotous. Dans ce
groupe d’îles la faune la mieux connue est celle des Samoa grâce aux
récoltes de Buxton et Hopkins et la moins connue celle de la Nou-
velle-Calédonie et des îles Loyalty. La faune des Marquises, des
îles de la Société et des Touamotous est connue par les récoltes de
Miss Cheesman. On connaît quelques exemplaires . des Nouvelles-
Hébrides et des Fidji. Meyrick a étudié tout ce matériel qui,
comme on le voit, est anglo-saxon. On connaît mieux la répartition
géographique de certaines espèces qui ont un intérêt économique.
La famille des Gelechiidae est une des familles de Microlépidoptères
la mieux définie et la plus reconnaissable (cf. la définition ; Mey-
rick, 1925, Généra Insectorum, 184e fasc.), aussi avons-nous pensé
rendre quelques services en donnant des tableaux de détermination
des genres et des espèces et leur répartition géographique. Ce travail
a été fait d’après le .matériel du Laboratoire d’ Entomologie du
Muséum National provenant de ces régions (hélas, peu nombreux)
et la bibliographie. Il serait souhaitable, puisque la France a main-
tenant dans ces régions un centre d’études créé par R. Catala
à Nouméa, que chaque spécialiste puisse recevoir du matériel l’inté-
ressant et qu’ainsi l’étude des terres françaises de -ces lointaines
régions encore bien mal connues, comparativement aux régions
environnantes anglo-saxonnes, soit faite par des Français. Reste
à savoir si le personnel scientifique envoyé sur place, qui jouit de
facultés considérables, le comprendra ?
Il est certain que Içs 33 espèces cités ne représentent pas la tota-
lité des Gelechiidae de ces régions. Des régions entières comme la
Nouvelle-Calédonie et les îles Loyalty sont presque vierges ainsi
que de nombreux petits archipels : îles Phaenix, îles de l’Union,
îles de Cook, îles Wallis p. ex. et, comme le dit C. H. Curran (Insects
of Pacific World, New-York,. 1945, p. 147), de nombreuses espèces
restent à découvrir : « They are the least known of the moths and
innumerable new species are to be found in ail parts of the world.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 99
Our région is one where a goodly percentage of those captured will
prove to be new to science ».
Tableau de détermination des genres.
Ailes antérieures avec R 5 (7) à l’apex ou au bord marginal ou avec
R 5 (7) ou R 4 (8) ou R 3 (9) absent 2
Ailes antérieures avec R 5 (7) à la côte ; les nervures R 5 (7), R 4 (8)
et R 3 (9) présentes 9
Ailes antérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) confondues 3
Ailes antérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) non confondues . . 4
Ailes postérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) séparées. 8. Thyrsostoma
Ailes postérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) partant d’un même
point 9. Thiotricha
Ailes postérieures avec R et M 1 (6 et 7), séparées à leur origine,
presque parallèles 10. Idiophantis
Ailes postérieures avec R et M 1 (G et 7) partant d’un même point,
tigées ou confondues . 5
Aile- antérieures avec R 4 ou R 5 (7 ou 8) absente. . 6
Ailes antérieures avec R 4 et R 5 (7 et 8) présentes . . 11. Atasthnlistis
Ailes antérieures avec R 4 ou R 5 (7 ou 8) tigées avec R 3 (9) . . . .
18. Pachnistis
Ailes antérieures avec R 4 et R 5 (7 ou 8) séparées de R 3 (9) . . 7
Ailes postérieures avec M 2 (5) nettement séparées de M 3 (4) , presque
parallèles ; palpes labiaux du mâle très long, fortement recour-
bés 19. Stoeberhinus
Ailes postérieures avec M 2 et M 3 (4 et 5) partant d’un point commun
ou très proche l’une de l’autre ; palpes làbiaux du mâle nor-
maux 8
. Ailes postérieures avec M 2 et M 3 (4 et 5) partant d’un même point :
l’angle inférieur de la cellule 5. Anastreblotis
Ailes postérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) partant d’un même
point ; M 2 (5j étant toute proche 20. Autosticha
. Ailes postérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) séparées 10
Ailes postérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) partant d’un même
point ou tigées 16
. Troisième article des palpes labiaux portant dorsalement une crête
ou touffe d’écailles , 14. Chelaria
Troisième article des palpes labiaux sans crête d’écailles dorsale 11
. Scape pectiné 2. Sitotroga
Scape non pectiné...... 12
. Deuxième article des palpes labiaux avec une touffe de poils dressés
en dessous 13
Deuxième article des palpes labiaux sans touffe de poils dressés en
dessous 14
. Ailes postérieures avec R et M 1 (6 et 7) séparées et paralfèles. . . .
12. Eustalod.es
100 —
— Ailes postérieures avec R et M 1 (6 et 7) tigées ou partant d’un point
commun 13. Anarsia
14. Ailes postérieures avec R et M 1 (6 et 7) tigées 4. Nesolechia
— Ailes postérieures avec R et M 1 (6 et 7) nettement séparées. . 15
15. Troisième article des palpes labiaux épaissis par des écailles....
1. Pityocona
— Troisième article des palpes labiaux non épaissi par des écailles. . . .
3. Aristotelia
16. Ailes antérieures avec Cu 1 a et Cu 1 b (2 et 3) confondues
17. Rhadinophylla
— Ailes antérieures avec toutes les nervures présentes 17
17. Ailes antérieures avec Cu 1 a et Cu 1 b (2 et 3) tigées partant de
l’angle inférieur de la cellule 16. Dichomeris
— Ailes antérieures avec Cu 1 a et Cu 1 b (2 et 3) plus ou moins séparées. 18
18. Ailes antérieures avec Cu 1 a et M 3 (3 et 4) tigées 15. Brachyacma
— Ailes antérieures avec M 3 et Cu 1 a (3 et 4) non tigées 19
19. Scape pectiné 6. Platyedra
— Scape non pectiné 7. Gnorimoschema
gen. 1 Pityocona Meyrick, 1918.
Pityocoma Meyrick, 1918, Exot. Microl., 2, p. 116.
Une seule espèce P. porphyroscia Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lépid.,
2, p. 76. Samoa : Upolu, IV-XII.
gen. 2 Sitotroga Heinemann, 1870.
Sitotroga Heinemann, 1870, Schmett. Deutschl., 2 (2), p. 287.
Syrpgenomictis Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lépid., 2, p. 78.
1. Ailes antérieures fauves ; tegulae de même couleur. . 2. S. cerealella
— Ailes antérieures blanc ocre; tegulae brun foncé.. 1. S. aenictopa
1. S. aenictopa Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lépid., 2, p. 78. — 1929,
Exot. Microl., 3, p. 483. Nouvelles-Hébrides. — Samoa : Upolu, VI.
2. S. cerealella Ollivier, 1789, Encycl. Méthod. Entom., 1, p. 121. — Lever,
1944, Bull. Entom. Res., 35, p. 376. Fidji (Lever).
gen. 3 Aristotelia Hiibner, 1826.
Aristotelia Hübner, 1826, Verz. belc. Schmett., p. 424, n° 4133.
Une seule espèce A. transfilata Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid.,
2, p. 77. Samoa : Upolu, III.
gen. 4 Nesolechia Meyrick, 1921.
Nesolechia Meyrick, 1921, Exot. Microl., 2, p. 425.
Une seule espèce N. horogramma Meyrick, 1921, I. c., p. 425. Fidji :
Lautoka, VI.
gen. 5. Anastreblotis Meyrick, 1927.
Anastreblotis Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid., 2, p. 77.
Une seule espèce A. calicopa Meyrick, 1927, l. c., p. 77. Samoa :
Upolu, VII.
gcn. 6 Platyedra Meyrick, 1895.
Platyedra Meyrick, 1895, Hand. Brit. Lepid., p. 605.
Une seule espèce P. gossypiella Saunders, 1843, Trans. Entom. Soc.
London (1), 3, p. 284. Nouvelle-Calédonie 1. — Fidji 2. — Samoa :
Upolu. — Iles de la Société : Raiatea. Parasite du cotonnier.
gen, 7 Gnorimoschema Busck, 1900.
Gnorimoschema Busck, 1900, Proc. LT. S. Nat. Mus., 23, p. 217. — 1939, Id.,
86, p. 570.
1. Abdomen gris ocre avec une ligne médiane dorsale jaune orange. . . .
2. G. heliopa
— Abdomen gris jaunâtre sans une telle ligne médiane . 1 . G. operculella
1. G. operculella Zeller, 1873, Verh. zool. bot. Ges. Wien, 23, p. 262, pl. 3>
fig. 17. Nouvelle-Calédonie 3. — Fidji 4. — Iles Marquises : Hiva Oa.
2. G. heliopa 5 Lower, 1900, Proc. Linn. Soc. New South Wales, 25,
p. 417. Fidji 4. — Samoa.
gen. 8 Thyrsostoma Meyrick, 1907.
Thyrsostoma Meyrick, 1907, Bombay Nat. Hist. Soc., 17, p. 736.
1. Ailes antérieures avec trois bandes transversales obscures
2. T. triphona
— Ailes antérieures blanchâtres ne possédant pas trois bandes trans-
versales obscures 1. T. nepkelochtlta
1. T. nephelochtha Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid., 2, p. 79. Samoa :
Upolu, IV, VI, XI, XII.
2. T. Iripliona Meyrick, 1927, /. c., p. 79. Samoa : Upolu, X.
gen. 9 Thiotricha Meyrick, 1886.
Thiotricha Meyrick, 1886, Trans. New Zeal. Inst., 18, p. 164.
1. Dessus de la tête blanc argent ou blanc brillant 2
— Dessus de la tête gris ocre 5. T. crypsichlora
1. Risbec, 1942, Observations sur les Insectes des plantations en Nouvelle-
Calédonie, Paris.
2. Anson, 1926, Report l)y the Cotton Specialist, Rep. Dep. Agric. Fiji.
3. Rjsbec, 1942, /. c.
4. Lever, 1944, Bull. Entom. Res., 35, p. 372.
5. Busck (1939, Proc. U. S. Nat. Mus., 25) a montré par l’étude des genitalia que
operculella Z. devait entrer dans le genre Gnorimoschema Rusck. Operculella Z. étant le
type du genre Plithorimaea Meyr. ; celui-ci, par suite des lois de la nomenclature tombe
en synonymie. D’autre part, dans le même travail Busck démembre le genre Pthorimaea
Meyr. Aussi, afin de faciliter la détermination, nous mettrons, suivant Lever (1944,
l. c.) dans le même genre operculella Z. et heliopa Lower ; mais il est possible que
l’examen des genitalia montre que ces deux espèces ne sont pas cogénériques. Les
deux espèces parasitent le tabac.
— 102 —
2. Frange des ai’es postérieures ayant à l’apex deux taches ou bandes
noirâtres 3
— Frange des ailes postérieures blanche 2. T. slrophiacma
3. Ailes antérieures de couleur fondamentale blanc brillant 4
— Ailes antérieures de couleur fondamentale jaunâtre avec une tache
orange au cinquième de la côte 1. T. oxyopis
4. Ailes antérieures saupoudrées de gris ocre le long de la côte
4. T. anarpastis
— - Ailes antérieures avec la côte non saupoudrées de gris ocre
3. T. symphoracma
1. T. oxyopis Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid., 2, p. 80. Samoa :
Upolu, IX, XI.'
2. T. slrophiacma Meyrick, 1927, l. c., p. 80 Samoa : Upolu, III
3. T. symphoracma Meyrick, 1927, l. c., p. 81. Samoa : Upolu, VI.
4. T. anarpastis Meyrick, 1927, l. c., p. 81. Samoa : Upolu, X à XII.
5. T. crypsichlora Meyrick, 1927, l. c., p. 81. Samoa : Upolu, XI.
gen. 10 Idiophantis Meyrick, 1904.
Idiophantis Meyrick, 1904, Proc. Linn. Soc. New South Wales, 29, p. 298.
1. Thorax blanc ocre, teinté de gris 1. I. disparata
— Thorax gris violet 2. I. callicarpa
1. I. disparata Meyrick, 1923, Exot. Microl., 3, p. 24. Fidji : Labasa, IX.
2. I. callicarpa Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid. 2, p. 82. Samoa :
Upolu, VI.
gen, 11 Atasthalistis Meyrick, 1886.
Atasthalistis Meyrick, 1886, Trans. Entom. Soc. London, p. 279.
Une seule espèce A. hieropla Meyrick, 1919, Exot. Microl., 2, p. 235.
Fidji : Notava, IV.
gen. 12 Eustalodes Meyrick, 1927.
Eustalodes Meyrick, 1927, Ins. of Samoa, Lepid., 2, p. 82.
Une seule espèce E. oenosema Meyrick, 1927, l. c., p. 82. Samoa :
Upolu, VI.
gen. 13 Anarsia Zeller, 1839.
Anarsia Zeller, 1839, Isis, p. 190.
Une seule espèce A. anthracaula Meyrick, 1929, Exot. Microl., 3,
p. 512. Nouvelles-Hébrides : Efate, VII.
gen. 14 Chelaria Haworth, 1828.
Chelaria Haworth, 1828, Lepid., Brit., 4, p. 526.
1. Ailes postérieures n’ayant pas une frange de poils écailles en dessous
de la côte, avant le milieu. 2
— Ailes postérieures ayant une frange de poils écailles au-dessous de
la côte, avant le milieu et de couleur gris bleu clair
1. Ch. brachyrrhiza
— 103 —
2. Ailes postérieures à frange grise, teintée d’ocre. 3. Ch. trachymorpha
— Ailes postérieures à frange uniformément grise 3
3. Tête ocre blanchâtre 2. Ch. tephroplintha. .
— Tête gris foncé 4. Ch. mycetinopa
1. Ch. brachyrrhiza Meyrick, 1921, Exot. Microl., 2, p. 431. Fidji: Lau-
toka, V.
2. Ch. tephroplintha Meyrick, 1923, Exot. Microl., 3, p. 30. Fidji : Labasa,
VIII.
3. Ch. mycetinopa Meyrick, 1934, Exot. Microl., 4, p. 451. Fidji : Vuni-
dawa, III.
4. Ch. trachymorpha Meyrick, 1927, Ins. -of Samoa, Lépid., 2, p. 83.
Samoa : Upolu, IV.
gen. 15 Brachyacma Meyrick, 1886.
Brachyacma Meyrick, 1886, Trans. Entom. Soc. London, p. 278.
Une seule espèce B. epiochra Meyrick, 1886, l. c., p. 279. Fidji.
gen. 16 Dichomeris Hübner, 1818.
Dichomeris Hübner, 1818, Sammlng Exot. Schmett., I, p. 25.
Une seule espèce D. resignata Meyrick, 1929, Exot. Microl., 3, p. 510.
Nouvelles-Hébrides : Espiritu Santo, VIII.
gen. 17 Rhadinophylla Turner, 1919.
Rhadinophylla Turner, 1919, Proc. Roy. Soc. Queensland, 31, p. 166.
' Une seule espèce Rh. siderosema Turner, 1919, l. c., p. 166. Fidji.
gen. 18 Pachnistis Meyrick, 1907.
Pachnistis Meyrick, 1907, Journ. Bombay Nat. Hist., 17, p. 737.
Une seule espèce P. banausopa Meyrick, 1929, Exot. Microl., 3, p. 526.
Nouvelles-Hébrides : Espiritu Santo et Efate, VII.
gen. 19 Stoeberhinus Butler, 1881.
Stoeberhinus Butler, 1881, Ann. Mag. Nat. Hist. (5), 7, p. 402.
Une seule espèce St. testacea Butler, 1881, l. c., p. 402. Nouvelles-
Hébrides. — Fidji. — Samoa : Upolu ; Tutuila, IV à VII. — Iles de
la Société : Tahiti, Raiatea, V. — Marquises : Nuka Hiva, Hiva Oa,
Fatu Hiva, Tahuata, I. — Iles Australes : Rurutu, Rapa. — Toua-
motous : Napuka, II. — Galapagos. Apparemment, existant dans
tous les archipels du Pacifique.
gen. 20 Autosticha Meyrick, 1886
Autosticha Meyrick, 1886, Trans. Entom. Soc. London, p. 281.
1. Ailes antérieures de couleur fondamentale ocre pâle 2
— Ailes antérieures de couleur fondamentale brun ocre plus ou moins
foncé ; les ailes postérieures sont grises avec des poils subdorsaux
formant une longue touffe blanc ocre 3. A. solita
— 104 —
2. Ailes antérieures ayant un point noir basal à la côte. . 1. A. pelodes
— Ailes antérieures n’ayant pas de point noir basal à la côte
2. A. demias
1. A. pelodes Meyriek, 1883, Entom. Month. Magaz., 20, p. 34.
Nouvelles-Hébrides. — Marquises : Nuka Hiva, Tahuata, I. — - Iles
Australes : Rapa, IV.
2. A. demias Meyriek, 1886, Trans. Entom. Soc. London, p. 281.
Fidji.
3. A. solita Meyriek, 1923, Exot. Micro]., 3, p. 45.
Fidji : Labasa, Lautoka, XII à II.
Laboratoire d’Enlomologie du Muséum.
105
L'HERBfaR du Frère Joseph Louis au Muséum.
Par René Gombault.
Si sur le plateau syrien la végétation prend tardivement sa livrée
d’hiver (pas avant décembre), le printemps ne s’y montre pas plus
hâtif et les possibilités d’herborisation ne commencent guère qu’avec
mars. Le 13 de ce même mois Je l’année 1927, j’utilisais mon repos
dominical en parcourant les champs qui avoisinent les faubourgs
d’Alep, à la recherche du Colchicum fasciculctre, de 1 ’Anemone
coronaria, de la Viola pentadactyla et des iris les plus précoces, lorsque
mon attention fut attirée par deux ecclésiastiques qui arpentaient
comme moi la plaine, se baissaient, se relevaient, bref se livraient
à une gymnastique que je connaissais bien. Existait-il dans la métro-
pole de la Syrie du Nord d’autres botanistes amateurs, alors que je
m’y croyais seul ? Il valait la peine de s’en assurer. Je m’approchai
des deux promeneurs, et après avoir reconnu aux intonations de
leurs voix qu’il s’agissait de compatriotes, j’engageai la conversation.
C’est ainsi que je fis la connaissance du frère Louis, sans me douter
que j’allais sceller avec lui une amitié qui devait durer près de vingt
ans... si toutefois l’on peut dire que la mort mette fin à une amitié.
Un front haut, mais empreint de ténacité, un regard assuré, des
yeux limpides d’un bleu clair, qui livraient une âme droite, sensible
et ingénue au sens le plus favorable du mot ; une voix douce, une
parole facile et précise ; une attitude modeste sans timidité ; une
barbe châtain foncé bien fournie, mais qui ne dissimulait pas com-
plètement un sourire plus souvent désabusé que malicieux : tel
me parut mon nouveau camarade d’herborisation, car nous ne nous
quittâmes plus de ],’ après-midi.
Entre naturalistes les sujets de conversation ne manquent
pas. J’eus bientôt appris qu’il était professeur au Collège des.
F. F. Maristes ; qu’il résidait depuis trois ans à Alep ; qu’il s’était
occupé de géologie, de malacologie et de préhistoire ; mais que ses
collections avaient disparu pendant la guerre ; enfin qu’il s’inté-
ressait depuis peu à la botanique, à laquelle il essayait d’initier son
jeune compagnon. Comme moi il se trouvait dépourvu de tout
ouvrage relatif à la flore syrienne. Boissier et Post, dont les
tirages étaient épuisés, restaient introuvables. La flore de Bou-
i.oumoy et la deuxième édition de la flore de Post n’avaient pas
encore paru.
Bulletin dû Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
Nous mîmes en commun nos incompétences ainsi que les bribes
de connaissances pêchées à droite et à gauche et nous nous quittâmes
à la tombée du jour avec promesses de prochaines rencontres.
De fait, toutes les fois que nous étions libres simultanément, et
les jours de repos ne manquent pas dans un pays' où l’on chôme
successivement les fêtes latines, les fêtes orthodoxes, celles de
l’Islam et celles d’Israël, nous combinâmes des randonnées que
facilitait la Ford dont je disposais.
Le F. Louis, se fiant à son excellente mémoire, jetait ses récoltes
au fumier après les avoir étudiées. Après quelques herborisations '
faites en commun il dut cependant reconnaître qu’il était parfois
malaisé de distinguer certaines espèces sans éléments de compa-
raison et je n’eus pas de peine à le persuader qu’il était bien difficile
d’aborder l’étude d’une flore nouvelle sans conserver d’échantillons.
Il se rangea à mes raisons et c’est ainsi que prit naissance l’herbier
dont l’ Institut des F. F. Maristes vient de faire au Muséum une
donation qui motive ces quelques lignes biographiques.
L’herbier du F. Louis, qui compte 116 liasses pesant environ
350 kilos, a été récolté au Liban, dans la région de Damas, un peu
dans l’Anti-Liban, aux Alaouites, dans l’Amanus, au bord de
l’Euphrate entre Meskène et Résafa et surtout dans la périphérie
d’Alep. A peine en avons-nous commencé le dépouillement qu’il
nous a déjà fourni trois espèces nouvelles pour la science, deux
espèces et un genre nouveaux pour la Syrie, et plusieurs autres
déjà connues, mais dont le Muséum ne possédait pas encore d’échan-
tillons.
Bien que de vieille souche auvergnate les hasards de la vie firent
naître à Durtal, petit canton de l’Anjou, Claude Auguste Bravard,
le 18 février 1884 x, mais sa jeunesse s’écoula à Beurrières dans
le Puy-de-Dôme.
Il était le seul fils d’une famille de quatre enfants. Son penchant
pour la vie religieuse se dessina vers l’âge de 12 ans et à 15 ans,
le 11 avril 1899, il prenait l’habit religieux dans l’Institut des Petits
Frères de Marie. Sa formation achevée, il débuta comme professeur
et surveillant au Collège de la Sainte-Famille, au Caire, où il resta
six ans et commença une collection de pierres et d’insectes qui le
suivit à "Djebail, lorsqu’il fut transféré dans cette localité du Liban.
C’est là que le trouva la guerre de 1914. Mobilisé en France, il
fut classé à deux reprises dans la catégorie des « inaptes à faire
campagne », en raison de sa maigreur extrême qui ne laissait pas
supposer la capacité de résistance d’un corps qu’animait la flamme
ardente du patriotisme et du dévouement.
1. Nous remercions le F. Isidore Karam des précisions qu’il a bien voulu nou&
fournir sur le curriculum vitae de son défunt collaborateur et ami.
Le Frère Joseph Louis.
Faisant fi de son inaptitude physique officielle, il s’engagea comme
volontaire pour les Dardanelles ; puis prit part à la campagne qui
suivit sur le Vardar, à Monastir, etc...
Cité à l’ordre du Régiment le 2 février 1916, blessé d’un coup de
lance au côté au combat de Florina, le 19 septembre 1916 ; cité
à l’ordre de sa division le 5 octobre 1916, il était sergent-major et
titulaire de la croix de guerre et de la médaille militaire lorsqu’il
fut envoyé en congé illimité le 12 mars 1919 après 3 ans, 8 mois
et 17 jours de présence au front.
Il suivit alors à Grugliasco, en Italie, les exercices du second
noviciat, puis reprit le chemin du Liban. De retour à Djebail il se
vit confier la direction de l’établissement où il démontra ses qualités
d’organisateur en relevant les ruines causées par quatre années
d’abandon. Depuis lors et sauf pendant les vingt et quelques mois
où une grave maladie des yeux le contraignit à un repos relatif,
il fut toujours sur la brèche comme professeur ou administrateur
des écoles des F. F. Maristes en Syrie. La compétence dont il fit
preuve dans ces diverses fonctions lui valurent le 23 mai 1925 les
palmes d’officier d’Académie.
En 1922 il était à Alep ; en 1928 à Damas. En 1939 il fut renvoyé
à Alep pour prendre la direction de l’important collège Champagnat
dont nonobstant les difficultés de tous ordres, issues de la guerre,
il réussit à maintenir la marche ascendante et qui, en 1945, ne comp-
tait guère moins de 800 élèves.
C’était pour l’influence française un bastion trop en évidence pour
ne pas susciter de tenaces jalousies. F. Louis eut à soutenir une
lutte fort dure pour empêcher l’armée britannique d’occuper son
établissement de préférence à d’autres locaux disponibles dans la
ville. Il y réussit ; mais son triomphe fut de courte durée. Les événe-
ments de mai-juin 1945 sonnèrent à la fois le glas de la tutelle de
la France et du collège Champagnat où se réfugièrent toutes les
familles françaises d’Alep menacées par l’insurrection. Ce précaire
asile eut à subir une attaque de gendarmes syriens et de bédouins
armés. Les assaillants furent repoussés ; mais le gouvernement syrien
en prit texte pour refuser systématiquement, depuis lors, la réou-
verture des classes.
Le F. Louis s’usa moralement et physiquement dans une lutte
sans espoir pour l’obtenir ; en même temps qu’il devait redoubler
d’efforts pour assurer la subsistance d’un persQnnel désormais
trop nombreux. Ce qu’il dut intimement souffrir on peut le deviner
entre les lignes qu’il m’adressait le 3 octobre 1945 :
Vous savez dans quelle situation nous sommes. Les Français sont à
peu près prisonniers : des familles n’ont pas quitté la maison des Sœurs
Franciscaines depuis le mois de mai ; il leur est interdit de sortir en ville.
Il en est de même des soldats qui nous restent : eux aussi ne peuvent sortir
des barbelés que pour certains services... que d’humiliation jusqu’à ce
jour... Aux Français dont vous avez connu autrefois la situation il ne
reste plus rien... Dans la rue qui peut dire « Bonjour Monsieur » — - « Par-
don Madame » ? Ce sont des crimes graves et des personnes ont été rodées
de coups, menacées du couteau ou du revolver. Pour moi j’ai continué
à sortir depuis le début de la révolte, même lorsque des coups de feu
étaient tirés dans la rue et grâce à mon habit rien de mal ne m’est arrivé
jusqu’à ce jour... A la fin du mois de juillet, je suis allé au Liban et mon
séjour a été bien court : une semaine. J’en ai profité pour monter jusqu’aux
Cèdres, jusqu’au Makmel. Quelle joie d’être au Liban, sur les plus hautes
cimes. Finie cette préoccupation d’être attaqué, insulté, roué de coups
peut-être : c’est le bleu lumineux des grandes hauteurs, la brise qui monte
de la mer, l’air frais avant le lever du soleil ; ce sont les grands cèdres
lançant dans l’espace leurs branches puissantes comme des troncs d’arbres
géants. Vers le milieu du jour, sous leur ombre, c’est le repos ; c’est la
chanson douce et mystérieuse du vent qui passe dans leur fine ramure.
Tout en faisant, près des champs de neige, ma cueillette dans les vastes
étendues de Vicia canescens, j’ai pensé, à vous et à notre ami Thiébaut ;
j’ai pensé au temps où ensemble nous faisions nos excursions botaniques...
Ce temps est déjà bien loin et cependant il m’a semblé, quoique seul sur
ces hautes cimes ou sur les pentes vertigineuses, que vous étiez là et
qu’ensemble nous récoltions les mêmes plantes. Tout à ce moment est
oublié. Alep lointaine, ses rues remplies par la foule menaçante, agitée,
les coups de fusil, les grenades. A cette heure, seul en face de la nature :
le souvenir des amis, le ciel immense sans nuage, les montagnes éblouis-
santes de lumière, les pentes presque verticales, le cirque verdoyant de
Bcharré, de Diman, de Ehden, et à mes pieds le petit bois de cèdres...
C’est un rêve ? Non, une réalité bienfaisante.
Si cette page ouvre des échappées sur les patriotiques souffrances
de notre ami, elle dévoile une autre face de son caractère : son amour
de la nature sans lequel il n’est pas de vrai naturaliste.
De sa sympathie, pour le monde végétal voici encore un échantillon
extrait d’une lettre du 31 juillet 1939 :
Je suis rentré à Alep en passant par Slenfé ; j’ai pu ainsi faire deux
excursions dans les montagnes des Alaouites, explorer quelques sommets
et même le versant oriental surplombant les marais de l’Oronte. Ce ver-
sant oriental est couvert de forêts presque impénétrables ; les parois sont
souvent verticales sur des centaines de mètres. Mais quelle joie lorsqu’on
parvient à se glisser sur quelques corniches étroites et, qu’agrippé à une
roche déchiquetée, l’on jette un regard sur l’abîme que recouvre un vaste
tapis de branches vertes descendant en une courbe de plus de 1.000 mètres
jusqu’aux vastes marais de l’Oronte. Aux dires des Alaouites, cette région
abrite des animaux sauvages : lynx, hyènes, loups, ours, etc... Bien qu’aux
abords de Slenfé j’aie entendu plusieurs fois, la nuit, les cris lugubres de
ces bêtes, je n’ai rencontré dans la forêt aucun de ces animaux ; mais
les anfractuosités des rochers m’ont livré quelques plantes qui me
paraissent intéressantes.
109
A ce dernier cri on reconnaîtra le botaniste !
Aussi ne fût-ce peut-être pas un des moindres sacrifices que lui
imposèrent les tragiques événements de 1945 que l’obligation de
renoncer à la chasse aux plantes. Dans une lettre du 2 sep-
tembre 1946, la dernière hélas ! que j’aie reçue, il m’avouait que les
excursions botaniques étaient pour lui à peu près impossibles depuis
un an. ^
A ce moment il ne lui restait guère plus d’un trimestre à vivre.
Humilié dans sa fierté de Français, affecté dans ses sympathies
et ses amitiés syriennes ; miné par le désespoir de voir sombrer ce
collège auquel il avait donné tant de lui-même, il ne se soutenait
plus qu’à force d’énergie. Une réflexion faite le 4 décembre donna
cependant à penser qu’il sentait lui-même qu’un rien pouvait désor-
mais l’abattre.
Ge fut en effet un accès de paludisme, sans gravité intrinsèque,
qui détermina sa fin. Il s’éteignit le dimanche 8 décembre 1946,
au milieu de la consternation de ses professeurs, de ce qui restait
d’autorités françaises, de la population chrétienne d’Alep et de ses
anciens élèves. Ceux-ci, reconnaissant ce qu’ils devaient au « père
de la jeunesse alépine », comme ils l’appelaient, tinrent à porter
eux-mêmes son cercueil. Ses funérailles furent, comme le dit un
notable de la cité, « un triomphe : le triomphe de l’humilité ».
Il est, en pays d’Islam, où les bières sont portées à bras jusqu’au
cimetière, une coutume qui choquerait peut-être un peu nos concep-
tions occidentales de l’ordre à faire régner dans un cortège, mais
qui n’est pas sans beauté : tout passant peut, en dernier et fraternel
hommage au disparu, s’introduire entre les brancards et les porter
quelques instants sur ses épaules. Si générale était l’estime inspirée
par F. Louis qu’on vit plusieurs musulmans relayer ses porteurs.
Après avoir esquissé la carrière de l’homme, il nous reste à parler
du naturaliste. Nous avons déjà noté qu’il en possédait l’une des
qualités éminentes : l’amour de la nature ; mais il en avait d’autres :
l’absence d’idées préconçues, la résistance physique, la patience,
le flair, l’ordre, la méthode et surtout le don d’observation. De ce
dernier il avait fourni un exemple notoire pendant la campagne
de Macédoine. Faisant halte près d’une tranchée attaquée le matin
même par l’annemi et où plusieurs braves, mortellement frappées,
avaient été hâtivement inhumés, le sergent Bravard s’avisa que
le sol d’une des tombes se soulevait régulièrement par intervalles.
Il la fît ouvrir. Le prétendu mort, couvert d’une toile de tente, était
sans connaissance mais respirait lentement et péniblement. Il fut
ranimé et un mois plus tard l’enterré vivant remerciait avec effusion
son sauveur.
Comme nous l’avons déjà dit, le F. Louis avait des aperçus sur
— 110
plusieurs brànches des sciences naturelles : minéraux, fossiles,
coquilles, préhistoire, insectes, l’avaient successivement attiré et
continuaient à l’intéresser concurremment avec la botanique.
A notre connaissance il avait correspondu avec le Dr René Maire
et avec P. Pallary à qui il fournissait des échantillons.
Pourquoi n’a-t-il rien publié lui-même, et s’est-il borné, avec
une rare abnégation et une inlassable complaisance, à faire profiter
ses amis et ses correspondants des résultats de ses recherches et
de ses observations ?
A cela plusieurs motifs : d’abord un excès de modestie, ensuite
l’absence de loisirs jointe à une impérieuse conception du devoir.
Toujours surchargé de besognes le F. Louis n’aurait pas sacrifié
un instant de ce qu’il devait ou croyait devoir à ses obligations
religieuses ou professionnelles pour les consacrer à des études qu’il
considérait comme un délassement.
Nous l’avons vu refuser de nous accompagner en excursion, bien
qu’autorisé par ses supérieurs, parce qu’il estimait que son absence
pouvait apporter quelque trouble dans la bonne marche de la
maison, ou donner à tel ou tel de ses collègues un surcroît de travail.
Enfin il manquait d’outils, n’ayant à sa disposition aucun des
ouvrages essentiels pour chacune des branches qui l’intéressaient.
Pour ce qui concerne la botanique, j’ai déjà signalé que lors
de notre conjonction nous ne possédions ni l’un ni l’autre aucune
flore du proche Orient- Notre ami Tiiiébaut, avant que j’aie réussi
à l’appeler auprès de moi à Beyrouth, s’était avisé avec une gen-
tillesse et une patience méritoires, de dépouiller dans Boissier
tout ce qui avait trait à la Syrie et au Liban pour en constituer
une petite flore manuscrite, qui depuis a servi de base à celle qui
est en cours de publication. Il m’en adressait les fragments au fur
et à mesure de sa confection et je les communiquais à F. Louis,
qui en prenait copie. Je ne crois pas qu’il ait jamais eu d’autre
ouvrage à sa disposition.
S’il n’a pas enrichi la littérature, il a fait mieux en laissant à ses
nombreux élèves et à tous ceux qui l’ont connu, le souvenir d’une
vie de travail et de dévouement, d’un éducateur émérite, d’un
cœur à la fois tendre et intrépide ; bref d’un religieux qui a fait,
au Levant, honneur au nom français.
La nomenclature gardera cependant quelques traces de son
passage, ' ses correspondants lui ayant dédié quelques-unes des
espèces que son flair lui avait fait découvrir, nonobstant la pénurie
de ses moyens d’investigation. Nous ne prétendons pas en donner
une liste complète. Voici celles que nous connaissons.
— 111 —
Malacologie.
Hyalinia Louisi Pallary l.
Bulimnius Louisi Pallary 1.
Ena (Pene) Louisi (Pallary) Germain1.
Xerotropis Bravardi Pallary 2 3.
Chondrula Louisi Pallary 2.
Clausilia Louisi Pallary 2.
«
Botanique.
Sedum Louisii (Thiébaut et Gombault) Froderstrom 8.
Astragalus Louisii Thiébaut 4.
Cirsium Louisii Thiébaut 4.
Salix Louisii A. Camus et R. Gombault 5.
Euphorbia Louisii Thiébaut 6 *.
I
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Paul Pallary. Première addition à la faune malacologique de la Syrie, Mém.
Inst. Egypte , t. XII.
2. Paul Pallary. Deuxième addition à la faune malacologique de la Syrie, Mém.
Inst. Egypte , t. XXXIX.
3. Bull. Soc. Sci., Lettr. Arts Bayonne. Niie Sér., n°. 13, janv.-juin 1934, p. 93.
4. J. Thiébaut. 3e note sur quelques plantes de la flore libano-syrienne. Bull. Soc.
Bot. Fr., t. 84, 1937, p. 696-698.
5. A. Camus et R. Gombault. Sur quelques saules de la Syrie et du Liban. Bull.
Soc. Bot. Fr., t. 89, 1942, p. 24.
6. J. Thiébaut. 4e note sur quelques plantes de la flore libano-syrienne. Bull. Soc .
Bot. Fr., t. 95, 1948, p. 17.
— 112
COXTRIBUTIOX A LA FLORE DE LA NOUVELLE-CALÉDOXIE.
xci. — Plaxtes récoltées par le Pr. Buchholz.
Par A. Guillaumin.
Professeur au Muséum.
M. John T. Buccholz, professeur de Botanique à l’Université
d’Urbana (Illinois) au cours d’un séjour de huit mois en Nouvelle-
Calédonie pour une étude spéciale des Conifères, a récolté un cer-
tain nombre d’autres plantes dont il a bien voulu me confier la
détermination en même temps qu’il les offrait au Muséum de Paris.
Ci-après la liste.
★
¥ *
Tetracera scandens Dânik. Village de la tribu de Bangou près de
la Tontouta (1533).
Hibbertia Baudouinii Brong. et Gris ? (1577).
H. Brongnartii Gilg. — Versant E. du Mont Dore, route de Plum
(1626). Dumbéa (1130),' Dumbéa nord (1180) ; vallée de la Thy
(1246 1/2) [récolté par Bernier] ; Montagne des Sources (1276;.
H. lucida Schltr. — - Dumbéa nord (1254).
II. Pancheri Briq. — Plaine des Lacs : bassin de la Rivière des
Pirogues (1341) ; Plaine des Lacs : route de Yaté, km. 22 (1498).
H. pulchella Schltr. — Plaine des Lacs : scierie Lucien (1710) ;
mine Stefîan à 8 km. de la baie de Pourina (1742).
H. Virotii Guillaum. — - Plateau de la Montagne des Sources :
entre le pic Buse et le Sanatorium projeté (1211).
Zygogynum Vieiïlardii. — - Plateau de la Montagne des Sources
(1213, 1256).
Xylopia Pancheri Baill. — - Ile des Pins : Mont N’ga (1652).
Pedicellaria pentaphylla Sckrank. — Anse Vata (1581).
Agation Deplanchei Brong. et Gris ex Guillaum. — Dumbéa nord
(1188).
Hybanthus calédoniens Cretz. — Ile des Pins : Ouro (1672).
— — form. serratifolia Guillaum. — Plaine des
Lacs : bassin de la Rivière des Pirogues (1565).
Portulaca oleracea L. — Ile des Pins, sur le rivage (1674).
Montrouziera sphaeroidea Anse Vata (1782) ; Panch. ex PI. et Tr.
— Dumbéa (1163).
M. verticillata PI. et Tr. — Mine Steffan, à 8 km. de la baie de
Pourina (1746).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 113 —
Garcinia amplexicaulis Vieill. ex Pierre. — Dumbéa nord (1172) ;
plateau de la Montagne des Sources 1259) ; Plaine des Lacs : route
de Yaté, km. 22 (1423).
Calophyllum caledonicum Vieill. ex PI. et Tr. — Plaine des Lacs :
forêt du Mois de Mai (1383).
Microsemma ovata Guillaum. — Dumbéa Nord (1480).
Sida rhombifolia L. - — lie des Pins (1634).
Abutilon auritum G. Don. — - Nouméa (1027 1/2).
Hibiscus Rosa-sinensis L. — Chute de la Boghen (1327 1/2).
Melochia odorata L. f. — Près du village indigène de la tribu de
Katricoin, Sentier de la chute de la Boghen à la Table Unio (1289).
Solmsia calophylla Baill. — Plaine des Lacs : route de Yaté près
du km. 22 (1430).
Elaeocarpus alaternoides Brong. et Gris. — Versant Est du Mont-
Dore (1620).
E. persicaefolius Brong et Gris. — Vallée de la Dumbéa, près de
Koé (1070).
Dubouzetia campanulata Panch. ex Brong. et Gris. — Bassin supé-
rieur de la Rivière des Pirogues le long de la route de Yaté (1563) ;
versant E. du Mont Dore, le long de la route de Plum (1624) ; mine
Stefïan à 8 km. de la baie de Pourina (1749).
Hugonia Penicillanthemum Baill. ex Panch. et Seb. — Plaine
des Lacs : route de Yaté à 3 km. du km. 22 (1426).
Tribulus cistoides L. — - Anse Vata (1780).
*Oxalis violacea L. l. — - Propriété Pannetier entre la Boghen
et la Table Unio (1316).
* Calodendron capense Thunb. — Plante de l’Afrique australe et
orientale certainement cultivée (1436).
Boronella crassifolia Guillaum. — - Vallée de la Kouié, le long de
la route allant à la Montagne des Sources (993 a).
Fagara Le Ratii Guillaum. — - Plaine des Lacs : forêt du Mois
de Mai : mine de chrome (1703).
Acronychia laévis Forst. — Rives de la Thy, au N. de Saint-Louis
(1616) ; île des Pins, près de la Mission (1664).
Citrus macroptera Montr. — Probablement au Sud de la Table
Unio (1245). [Récolté par Pannetier].
C. medica L. — 15 km. à l’Est de Thio (1040).
Pterocelastrus marginatus Baill. — Dumbéa nord (1769).
Sphenostemon pachycladum Baill. — Montagne des Sources :
sentier près du Sanatorium projeté (1257).
Le fruit des 2 seules espèces de ce genre était encore inconnu ;
bien qu’il soit ici encore jeune, on peut dire qu’il paraît être dru-
1. Les espèces marquées du signe * sont nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. NXI, n° 1, 1949. 8
114 —
pacé, peu charnu, presque cylindrique (2 cm. X environ 0,5 cm.),
à 2 graines très allongées, pendant du sommet de 2 loges.
Aglaia eleagnoides Benth. — Anse Vata (1402, 1403).
Sarcanthidion sarmentosum Baill. — Yaté (1502).
Alphitonia neo-càledonica Guillaum. — Dumbéa nord (1766, 1177) ;
route de Plum, près du Mont-Dore (1006).
Guioa microsepala Radlk. : — Entre Farino et la Table Unio
(1531 h).
Guioa villosa Radlk. — Dumbéa 1 1/2 km. au-dessus de Koé
(1072) ; Haute-Dumbéa (1158) ; rives de la Thy, au nord de Saint-
Louis (1615) ; forêt Pannetier entre la Boghen et la Table Unio
(1314).
Storthocalyx Pancheri Radlk. — Mine Stefïan près de la baie de
Pourina (1738).
Loxodiscus coriaceus Hook.f. — - Dumbéa nord (1175).
Schinus terebinthifolius Raddi. — - Anse Vata (1398).
Arthroclianthus Deplanchei Hochr. — - Ile des Pins : Mont N’ga
(1655).
Desmodium adscendens Sw. — Ile des Pins : Mont N’ga (1653).
D. hererophyllum DC. — Sentier de la chute de la Boghen à la
Table Unio (1393).
Erythrina fusca Lour. — Route de Nouméa au Mont-Dore, près
de Robinson, avant Saint-Louis (1042).
Castanospermum australe A. Cunn. — Ile des Pins, Vao, près
de la Mission (1661).
Phaseolus semierectus L. — N. de Nouméa, près du Normandy
(1416).
Caesalpinia sepiaria Roxb. — Près de Saint-Louis (1043).
Storckiella Pancheri Baill. — Plaine des Lacs : bassin des affluents
de la rivière des Pirogues avant celui de la Yaté (1337).
Cassia laevigata Willd. — - Sentier de la chute de la Boghen près
de son extrémité septentrionale (1327).
C. occidentalis L. — Route de la Tontouta au village de la tribu
de Bangou (1535).
Delonix regia Rafin. — Anse Vata (1405 1/2) et commun à
Nouméa.
Albizzia callistemon Guillaum. et Beauvis. var. tenuispica Guillaum.
— ■ Goro : près de la mine de fer des Japonais (1678) ; Yaté (1503).
A. granulosa Benth. — Sentier de la chute de la Boghen. à la
Table Unio au village de la tribu de Katricoin (1288).
A. Lebbek Benth. — Anse Vata (1404 1/2).
Acacia simplicifolia Druce. — Anse Vata (1580).
A. spirorbis Labill. — « Faux Gaine ». — Dumbéa (1409) ; Ile
des Pins (1640).
Serianthes calycina Benth. — Yaté (1495).
115 —
Rubus rosaefolius Sm. — Entre la Boghen et la Table Unio :
forêt Pannetier (1307) ; vallée de la Thy (1335).
Argophyllum laxum Schltr. — Dumbéa nord (1182) ; Dumbéa
au nord de Koé (1486).
A. montanum Schltr. — Plaine des Lacs : bassin des affluents
de la Rivière des Pirogues avant celui de la Yaté (1338) ; affluent
de la Haute- Rivière des Pirogues (1550).
A. ellipticum Labill. — var. obovatum Guillaum. ? — Plaine
des Lacs : Rivière des Pirogues (1712).
CocLia nilida Schltr. couvert de Cassytha filiformis L. — - Dumbéa
nord (1776) ; Fin de la route en dessous de la mine Steffan à 8 km.
de la baie de Pourina (1744).
Pancheria alaternoides Brong. et Gris. — Plaine des Lacs : bassin
des affluents de la Rivière des Pirogues avant celui de la Yaté (1339).
P. elegans Brong. et Gris. — Dumbéa nord (1765) ; Dumbéa
près de Koé (1142). •
P. elegans Brong. et Gris ?. — Route de Plum au S. -O. du Mont-
Dore (1004).
P. Engleriana Schltr. — Sentier du Sommet du Mont-Mou (1106,
1460).
P. insignis Schltr. — Sentier du sommet du Mont-Mou (1459).
P. robusta Guillaum. — Sentier du plateau de la Montagne des
Sources (1217, 1272).
Geissois Balansae Brong. et Gris ex Guillaum — Entre Farino
et la Table Unio (1522).
G. hirsuta Brong. et Bris. — Rives de la Thy (1614).
G. intermedia Brong. et Gris. — Plaine des Lacs : route de Yaté
dans la vallée de la rivière des Pirogues (1548).
G. pruinosa Brong. et Gris. — Dumbéa nord (1-170). Bois odorant.
Spiraeanthemum pubescens Pampan. — Plaine des Lacs : route
de Yaté près de la Rivière des Lacs (1713).
S. rubescens Bak.f. — - Plaine des Lacs : Haute- Vallée de la Rivière
des Pirogues, le long de la route de Yaté (1549) ; Mine Steffan à
8 km. de la baie de Pourina (1755).
Cunonia atrorubens Schltr. — Sommet du Mont-Mou (1461).
C. Balansae Brong. et Gris. — Route du plateau de la Montagne
des Sources (1190).
C. macrophylla Brong. et Gris. — Plateau de la Montagne des
Sources (1216). — Observé aussi au Mont-Mou.
C. purpurea Brong. et Gris. — Dumbéa nord (1141) ; route du
Mont-Dore vers Plum avant d’avoir franchi le ruisseau (996) ;
Plaine des Lacs : bassin de la Rivière des Pirogues (1342).
Drosera neo-caledonica Hamet. — ■ Dumbéa nord (1779) ; pentes
du Mont-Dore, le long de la route de Plum (1008) ; baie de Pourina
(1733).
— 116
Crossotylis grandiflora Brong. et Gris. — Vallée de la Thy (1234,
1234 a).
Terminalia Cattapa L. — Ile Ouen (1679).
T. sp. ?
Grand arbre, feuilles densément groupées à l’extrémité des
rameaux, minces, ovales (5x9 cm. X 1,7-3, 5 cm.), arrondies au
sommet, en coin à la base, portées par un pétiole de 1 cm. environ,
à poils apprimés sur le pétiole et la côte en-dessus et en-dessous,
parsemées de poils sur le limbe en-dessus et en-dessous. Fruit de
3 cm. X 2,5 cm. entouré d’une aile large de 3-4 mm., à noyau irré-
gulièrement anguleux, 2 angles correspondant à l’angle correspon-
dant à l’aile, 1 d’un côté, généralement 2 de l’autre.
Dumbéa : cour de M. Jajard (1071).
Baeckea virgata Andr. — Dumbéa (1251) ; route de Plum, près
du Mont-Dore (1005).
Callistemon gnidioides Guillaum. — 10 km. au sud de Thio
(1024).
Melaleuca Brongniartii Dânik. — Plaine des Lacs : à l’endroit
où la route parallèle à un petit cours d’eau du système de la Rivière
des Pirogues croise une voie ferrée (1343).
M. gnidioides Brong. et Gris. — Plaine des Lacs : route' de Yaté,
km. 22 (1467, 1469). [Récolté par Moenadji 1],
M. Leucadendron L. — Croisement des routes de Nouméa, près
du Normandy (1412); Mont Coffin : propriété Vivall (1401).
Tristania glauca Panch. ex-Brong. et Gris. — Baie de Pourina
(1734) ; Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai : Mine de chrome
(1695).
Moorea artensis Montr. — - Plaine des Lacs : route de Yaté :
km. 22 (1424, 1561). '
M. buxifolia Guillaum. — - Baie de Prony, chute de la rivière
du Carénage (1724).
Metrosideros démontrons Tison. — Mont Humboldt (1568 1/2).
[Récolté par Chevalier 2 et Moenadji.
M. Engleriana Schltr. var. microphylla Schltr. ' — - Mont Hum-
boldt (1576). [Récolté par Chevalier et Moenadji],
M. operculata Labill. — ■ Rives de la Thy, au N. de Saint-Louis
(1617) ; Plaine des Lacs : bords de la Rivière des Lacs, près de la
mine Anna-Madeleine (1727).
M. operculata form. Francii Guillaum. — - Mont-Mou (1116).
Xanthostemon aurantiacum Heck. — - Plaine des Lacs : km. 22,
près de la Rivière Blanche (1556) ; Plaine des Lacs, près du km. 22,
près du pont de la Rivière des Lacs (1718) ; baie de Pourina, sentier
de la mine Steffan (1736).
1. Préparateur javanais de M. Buchholz.
2. Luc Chevalier, préparateur au Musée néo-calédonien.
— 117 —
X. sp. (§ Bullata). — Dumbéa nord (1764).
Remarquable par ses feuilles non bullées, ovales (jusqu’à 12 cm.
X 5,5 cm.) courtement en coin à la base, généralement émarginées
au sommet, à'-veines formant un fin réseau très dense, peu distinct
des 8-10 paires de nervures ptortées par un pétiole de 1 cm., ses
étamines 25 environ, son ovaire glabre presque libre, à 4 loges.
Myrtus emarginatus Panch. ex Brong. et Gris. — Plaine des
Lacs : forêt du Mois de Mai : sentier de la mine de chrome ( 1693) ;
route entre la laverie de la mine de chrome et la baie de Prony
(1725).
M. nekouana Guillaum. — A mi-chemin entre Farino et la Table
Unio (1524).
M. rufo-punctatus Panch. ex Brong. et Gris. — Haute-Dumbéa
(1135) ; Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai (1694) ; baie de
Pourina : sentier de la mine Stefïan (1735).
Psidium Guajava L. — Dumbéa nord (1407).
Eugenia bullata Panch. ex Guillaum. — Entre la Boghen et la
Table Unio : forêt Pannetier (1300).
E. crucigera Dànik. — Forêt Pannetier entre la Boghen et la
Table Unio (1324).
E. oraria Guillaum. — Anse Vata (1420) ; Port Goro à l’ouest
de la mine (1673).
E. pronyerisis Guillaum. — Plaine des Lacs : km. 22, embarca-
dère de la mine de nickel ou de chrome (1558).
Syzygium austro-caledonicum Guillaum. — Dumbéa nord (1181,
1253). .
S. Jambolanum DC. — Dumbéa nord (1772), « J amlonguier ».
S. Pancheri Brong. et Gris. — ■ Environ de Thio (1033).
S. patens Panch. ex Brong. et Gris. — Dumbéa nord (1136) ;
route de Nouméa au Mont-Dore (995).
S. wagapense Brong. et Gris. — Ile des Pins : forêt derrière la
Mission (1663).
Jambosa vulgaris DC. — Dumbéa (1073).
Caryophyllus multipetalus Guillaum. — Dumbéa nord (1761).
Piliocalyx Baudouinii Brong. et Gris. — Est de l’embouchure
de la Yaté (1501) ; île des Pins : près Ouro (1668).
Barringtonia integrifolia Brong. et Gris. — Rives de la Thy,
au nord de la Mission de Saint-Louis (1241, 1241 a).
Melastoma denticulata Labill. — Plaine des Lacs : forêt du Mois
de Mai, Haute Rivière Blanche (1368).
Jussiaea suffruticosa L. — Entre la Boghen et la Table Unio :
propriété Pannetier (1315).
Homalium kanalense Briq. — Plaine des Lacs : entre la scierie
Lucien et le km. 22 ou route de la mine Anna-Madeleine à la baie
de Prony (1707 1/2).
Tetragonia expansa Murr. — Anse Vata (1783 1/2).
Myodocarpus fraxinifolius Brong. et Gris. — Plaine des Lacs :
forêt du Mois de Mai (1702) : près des sources des affluents de la
Rivière des Pirogues (1547).
M. involucratus Dub. et Yig. — Plateau de la Montagne des
Sources (1336).
Meryta oxylena Baill. — Vallée de la Thy, au N. -O. de Saint-Louis
(1232).
Tieghemopanax nigrescens R. Vig. — - Mine Steffan, à 8 km. de
la baie de Pourina (1751).
T. Pancheri R. Vig. — Plaine des Lacs : route de Yaté entre le
pont de la Rivière des Lacs et la descente à Yaté (1497) ; mine
Steffan à 8 km. de la baie de Pourina (1752a).
T. pulchellus R. Vig. — Plaine des Lacs : près de la source d’une
branche de la Rivière des Pirogues (1546).
T. &imabaefolius R. Vig. — Plateau de la Montagne des Sources
(1273) ; mine Steffan, à 8 km. de la baie de Pourina (1752).
Bikkia campanulata Guillâum. — Sentier du plateau de la Mon-
tagne des Sources (1227).
B. Pancheri Guillâum. — Ile des Pins : Ouro (1659).
Lindenia vitiensis Seem. — Village de la tribu de Katricoin entre
la chute de la Boghen et la Table Unio (1290).
lxora montana Schltr. ? — Plaine des Lacs : forêt du Mois de
Mai (1346). [Récolté par Bernier],
Guettarda trimera Guillâum. — Plaine des Lacs : source de la
Rivière des Pirogues, près de la Scierie Lucien (1711).
Gardénia Auhryi Vieill. — Baie de Prony, entre l’embouchure
de la Rivière du Carénage et de la Rivière Bleue (1720 1/2) ; Plaine
des Lacs : source de la Rivière des Pirogues à la scierie Lucien
(1345).
Plectronia odorata Hillb. — - Ile des Pins : Mont N’ga (1654).
Randia ngoyensis Hutch. et S. Moore. — Rives de la Thy, au
-Nord de Saint-Louis (1237) ; Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai,
Haute-Rivière Blanche (1369).
Coelospermum Billardieri Dânik. — Plaine des Lacs : forêt du
Mois de Mai, sentier de la mine (1692) ; Plaine des Lacs, route de
Yaté, plusieurs km. au N. du km. 22 (1427). [Récolté par Moenadji] ;
Mine Steffan, à 8 km. de la baie de Pourina (1748).
Psychotria Deplanchei Guillâum. — Plaine des Lacs ; forêt du
Mois de Mai (1363).
P. Le Ratii Guillâum. — Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai,
ruisseau vers la source de la Rivière Blanche (1379).
P. microglossa Guillâum. — Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai
(1362).
P. oleoides Schltr. — Plateau de la Montagne des Sources (1258).
— 119
P. rupicola Schltr. — Route de la Sunshine montain (1174) ;
Dumbéa nord (1187).
P. semperflorens Panch. — Pic Buse (1269).
Nortnandia neo-caledonica Hook.f. — Dumbéa nord (1174) ;
Mont-Mou (1107) ; Sentier du Plateau de la Montagne des Sources
(1265) ; Route de Plum, près du Mont-Dore (1007) ; au N. de Nouméa
vers Saint-Louis et le Mont-Dore (1034 1/2) ; Premières Montagnes
le long dü sentier allant à la route de la mine Steffan (1739) ; commen-
cement de la route de la mine Stefïan à la baie de Pourina (1753).
Spermacocce verticillata L. — Ile Ouen (1681).
Pterocaulon cylindrostachyum C. B. Clarke. — Pentes O. du
Mont-Dore (1046).
* Rudbeckia grandiflora C. C. Gmel. — Plaine des Lacs : route
de Yaté, km. 22 (1471). [Récolté par Moenadji],
Wedelia aristata Less. — Route du versant S. du Mont-Dore (1053).
W. uniflora S. Mcore. — - Anse Vata (1783).
Synedreïla nodiflora Gaertn. — Ile des Pins (1635).
Emilia sonchifolia DC. — Embouchure de la Yaté (1515).
Spilanthes Acmella L. — - Route au N. de Nouméa, non loin du
Normandy (1414).
*Scaevola angustifolia Guillaum. sp. nov.
Envahi par Cassytha filiformis L.
Frutex ramis validis, teretibus, foliorum axillis dense albo ciliatis exceptis
glabris. Folia valde conferta, lineari-lanceolata (10-13 cm. X 0,5-1 cm.),
apice acuta, in petiolum angustata, coriacea, marginibus récurais. Inflo-
rescentiae cymosae, pauciflorae, usque ad 20 cm. longae, pedunculo nudo,
5-12 cm. longo, glabro, ramis ad apicem brevioribus, majoribus 1,5 cm.
longis, minute puberulis, bracteis lanceolatis, circa 1,5 cm. longis, foliis
similibus, bracteolis usque ad 1 cm. longis, similibus, calycis lobi acuti,
lubo distincte breviores, ut tubum extra aillosi, corolla extra pilis aliquis in
lobis sparsis exceptis glaberrima, tubus cylindrico-infundibuliformis, 7 mm.
longue, intus basi lanuginosus, apice lineis 5 longitudinalibus lobis altei'-
nantibus exceptis glaber, lobi crassi, 5 mm. longi, extra sparsissime
pilosi, intus glabri, alae latae, glaberrimae, loborum apicem attjngenles,
stàminum filamenta filiformia, 3 mm. longa, anlherae 1 mm. longae, Stylus
teres, corollae tubo aequilongus, indusium complanatum, brevissime cilio-
latum.
Au nord de Nouméa (1039). — Du même groupe que S. Beckii
Zahlbr. mais distinct par ses feuilles très étroites et ses bractées et
bractéoles lancéolées et non elliptiques ou obovales.
S. Beckii Zahlbr. — Mont-Mou (1100) ; Haute-Dumbéa (1134) ;
Grande route du Mont-Dore, au N. du Mont-Dore (1012).
S. frutescens Krause. — Goro, port de la mine des Japonais (1675) ;
île Ouen (1680).
S. montana Labill. — N. de Nouméa près du Normandy (1408) ;
Mont-Dore (1011).
120 —
Répartition géographique des Eryngium.
ii. — Nouveau Mondé.
Par J.-M. Turmel.
A. — Amérique du Nord
Les études de géographie botanique faites surtout aux U. S. A.
ont montré rapidement une opposition entre la flore des Etats de
l’Ouest et celle des Etats de l’Est ; c’est, ainsi que la révision des
Ombellifères des Etats-Unis par Coulter et Rose en 1888 souligne
cette dualité pour la majorité des genres de cette famille. Ces auteurs
admettaient alors 22 espèces d 'Eryngium ét plaçaient ce genre au
second rang par ordre d’importance dans la famille des Ombellifères
aux Etats-Unis. Le tableau suivant, tiré de ce travail, résume ces
faits :
Les trois espèces communes aux deux domaines ne sont en réalité
que rshnorce d’un troisième groupe A' Eryngium qui possède de
nombreuses affinités avec les espèces américaines centrales.
a) Zone atlantique.
C’est sur ces espèces que nous possédons le plus grand nombre
de renseignements à l’heure actuelle : elles sont au nombre de 12,
savoir : les E. aquaticum, aromaticum, Baldwinii, integrifolium ,
floridanum, Mettaueri, prostratum, Ravenellii, virginianum, vir-
gatum, virginianum var. praealtum et aquaticum var. synchaetum.
Le£ aires de répartition de ces espèces sont peu différentes les
unes des autres et se localisent dans le domaine de la Floride de la
Région néo-intertropicale, ainsi que, pour certaines espèces, dans
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 121 —
les domaines les plus méridionaux de la Région holarctique amé-
ricaine.
Deux de ces espèces ont un endémisme très localisé, ce sont les
E. floridanum et Mettaueri (carte n° 7) qui vivent en Floride, le
premier près de Tampa, le second aux environs de Newport.
Trois autres espèces ont également une aire assez restreinte :
VE. aromaticum en Floride, l’JS. Ravenellii dans le Nord de la'Floride
et les plaines basses de Géorgie et de la Caroline du Sud ; enfin
VE. praealtum en Géorgie et dans la Caroline (carte n° 7).
122 —
Les autres espèces localisées au moins entre le Mississipi et la
Floride (E. Baldwinii) remontent le cours di^ Mississipi (E. pros-
tratum) ou vivent dans les territoires bas à l’Est des Appalaches,
(E. integrifolium, virgaturn, virginianum (cartes nos 7 et 8).
Enfin YE. aquaticum est commun sur tout le territoire, tant
dans les pays côtiers que dans les états du Centre. C’est lui qui
reporte la limite d’extension des espèces atlantiques au Nord jus-
qu’aflx grands lacs èt la vallée du Saint-Laurent et à l’Ouest dans
les états du Minnesota, de l’Iowa, du Kansas et de l’Oklahoma ;
cette espèce appartient donc presque entièrement à la Région holarc-
tique.
b) Zone pacifique.
Le nombre des espèces de ce territoire est légèrement plus grand
que celui des espèces de l’Est, on en compte 14 qui sont les E. alismi-
folium, aristulatum, armatum, articulatum, elongatum, expansum,
Harmsieanum, Jepsonii, longistylum, minimum, oblanceolatum.
/
— 123 —
Parishii, pedolatum et Vaseyi. A part deux espèces les E. articu-
latum et petiolatum (carte n° 9) toutes les autres possèdent une aire
de répartition très restreinte.
Seul VE. articulatum pénètre à l’intérieur du continent puisqu’on
le trouve dans l’état de l’Idaho ; les autres espèces sont au contraire
arrêtées par les hautes chaînes de la Sierra Nevada, elles se localisent
soit sur toute la côte Ouest (E. petiolatum) , soit en de petites aires,
plus ou moins restreintes, au Nord de la Californie et au Sud de
l’Orégon (E. alismifolium et E. aristulatum), en Californie centrale
(E. minimum, E. Jepsonii, E. elongatum, E. armatum, E. Vaseyi ).
Enfin, à notre connaissance, on ne rencontre sur les territoires de
la basse Californie uniquement que VE. Parishii (carte n° 9).
i
En ce qui concerne les autres espèces, trop peu de renseignements
sont connus pour que l’on puisse en établir les aires exactes. On peut
affirmer seulement qu’elles habitent toutes entre la côte et les
chaînes de montagne qui s’étendent dans l’état de Californie et
ainsi correspondent toutes au domaine pacifique de la Région holarc-
tique américaine.
c) Zone centrale.
Enfin un dernier ensemble d’espèces vit uniquement dans les
territoires du centre (zone' des prairies et des arbres à feuilles
caduques) ; tels sont les E. compactum, diffusum, Hookeri, Leaven-
worthii et sparganifolium, ainsi que les E. Lemmonii, nasturtii folium,
phyteumae, Wrightii qui vivent également au Mexique (cartes
124
nos 10 et 11). On remarquera les deux espèces E. diffusuni et E. Lea-
venwoTthii qui ont une localisation quelque peu étendue : elles-
vivent dans le Nord du Texas, dans le territoire indien, l’Oklahoma,
le Kansas, le Missouri, principalement le long des grandes vallées
des fleuve Arkansas-, de la Rivière canadienne et de la Rivièro
Rouge.
R. — Amérique Centrale.
Les paragraphes précédents montrent que les Eryngium d’Amé-
rique du Nord sont répartis en trois zones ; la zone centrale n’est
dans le fond, pour la majorité de ses espèces, que l’amorce de la
zone Nord de l’Amériqua centrale.
a) Zone Nord.
Les espèces exclusivement localisées dans les territoires du Nord
(Sonora, Chihuahua, Coahuila) sont assez peu nombreuses, ce sont
les sept E. Deppeanum, Goldmanii, gramineum, madrense, mediumr
Pringlei, puberulentum (carte n° 11). Il y faut ajouter les E. Lem-
monii, phyteuinae, et sparganifolium qui se trouvent également
dans les territoires de TArizona, du Nouveau Mexique et du Texas
sur la rive Nord du Rio Grande.
— 125 —
Les E. naslurtiifolium et Wrightii enfin se rencontrent aussi
dans ces territoires, localisés du Texas à la province d’Oaxaca.
Les sept premières espèces sont toutes situées en des endroits
très restreints sur les hauts plateaux secs de l’intérieur ainsi que
sur les chaînes bordières Est et Ouest : aussi doivent-elles être consi-
dérées comme des endémiques locales.
b) Zone centrale.
a.) Le deuxième territoire à considérer est l’ensemble des hauts
plateaux formant le cœur même du Mexique, hauts plateaux étagés
de 2.000 à 2.500 m. environ et profondément entaillées par deux
vallées""qui descendent vers le Pacifique (Rio grande de Santiago
avec le lac Chapalal et vallée de Mexico).
C’est là où poussent de très nombreux Eryngium ; il est vrai que
dans bien des cas certaines espèces sont très voisines les unes des
autres et, à la fois, leur nombre et leurs faibles caractères distinctifs
font penser à une pulvérisation actuelle du genre.
Pour les hauts plateaux proprement dits, dans les états voisins
de Mexico, on cite 31 espèces (carte n° 12) : les E. Beecheyanum,
Bonplandii, bromeliae folium, carlinae, Cervantesii, columnare, como-
sum, cymosum, crassisquamosum, cryptanthum, Endlichii, Hemsleya-
num, leptopodum, longifolium, longispinum, mexicanum, Nelsonii,
Painteri, Palmeri, parpusii, pilularioides, proteiflorum, ranunculoides ,
Rosei, scaposum, Schaffneri, Seatoni, Seleri, serratum, stenolobum,
— 126
Watsonii ; toutes ces espèces, ayant le plus souvent une aire très
restreinte, sont adaptées au climat des hauts plateaux mexicains,
territoire que l’on range par suite de ses conditions climatiques
locales dans la Région holarctique.
Dix-huit espèces sont aussi localisées dans la chaîne bordière
Sud des Territoires d’Oaxaca et de Guerrera (Sierra Madré del Sur) ;
ce sont les E. Altamiranoi, alternatum , bromeliaefolium, commuta-
tum, confusum, Galeottii, gracile, grande, involucratum, Loeserianum,
longirameum monocephalum, montanum, paucisquamosum, pecti-
natum, proteiflorum, puberulentum et spiculosum (carte n° 12).
Les E. Ghiesbreghtii, longipetiolatum et reptans correspondent
eux aussi à ces territoires, mais se retrouvent davantage vers le
Sud avec les E. affine et costaricense (Guatemala). Contrairement
aux espèces des hauts plateaux, ces dernières, quoique poussant
dans des endroits très proches des précédents, appartiennent au
domaine panamien de la Région néo-intertropicale.
j3) Tout en restant dans la zone centrale, non plus sur les hauts
plateaux, mais dans les plaines basses, il faut citer les E. globosum
et Schiedeanum ; le premier vit à Tepico sur la côte Ouest et le
deuxième dans la plaine alluviale de Vera-Cruz.
C. — Amérique du Sud.
Comme pour l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale, il faut
considérer plusieurs aires de répartition : la zone du Nord-Ouest
(Colombie et Equateur), la zone Sud et Sud-Est brésilienne, à laquelle
on rattache les espèces des Andes boliviennes, des pampas et du
centre et la zone chilienne.
a) Zone colombienne.
Cette zone qui a beaucoup d’affinités avec la zone Sud de l’Amé-
rique centrale possède seulement cinq espèces endémiques : les
E. Humboldtii, humile, Moritzii, stellatum et Weberbaueri (carte
n° 13).
b) Zone brésilienne.
Ce sont dans ces territoires, principalement dans ceux des pro-
vinces côtières que se rencontre le plus grand nombre d’espèces.
Il faut tout d’abord citer 6 espèces qui occupent les plus vastes
territoires. En premier lieu, VE. ebracteatum qui se trouve depuis la
Colombie jusque dans les pampas argentines. Les E. Delarocheanum
ét elegans viennent ensuite ayant une aire beaucoup moins étendue,
même en y joignant celles de leurs variétés (carte n° 13). Les E. eury-
cephalum et floribundum poussent en Bolivie et sur les territoires
du Matto-grosso, de Goyaz, de Minas Geraes, de Rio-de- Janeiro,
— 127 —
de Sao-Paulo, de Parana, de Sa Catharina, du Rio grande do Sul
et de l’Urugay. Les E. Delarocheanum , ebracteatum et serra vivent
également au Paraguay et on trouve en Bolivie VE. eurycephalum
avec les E. Delarocheanum ebracteatum et elegans.
A côté de ces espèces à aire étendue, l’énorme majorité des autres
Eryngium se limite aux territoires d’un petit nombre de provinces.
Dans les états de Goyaz, Minas Geraes et Rio de Janeiro se trouvent
les E. camporum, farinosum, hemisphericum, junceum, marginatum
et scirpinum. L ’E. junceum, grâce à ses variétés est également pré-
sent dans les états de Sao-Paulo, Parana, Paraguay et Matto-grosso.
Les E. aloifolium, canaliculatum, fluminense, Glaziovianum, Gou-
lartii, Koehneanum, leptophyllum, Malmeanum, Pohlianum et zos-
terifolium sont localisés principalement dans les territoires de Minas
Geraes, Rio de Janeiro et Sa Catharina.
Enfin on retrouve tout d’abord des espèces ayant une extension
assez vaste : VE. sanguisorba dans l’Uruguay, l’Entrerios, le Para-
guay, le Rio Grande, Sa Catharina, Sao-Paulo et Minas Geraes ;
128
YE. pandanifolium ne se trouve pas dans Sa Catharina ni dans
Sao-Paulo, mais remonte par contre jusque dans la province de
Goyaz ; les E. pristis et Regnellii se rencontrent dans le Rio grande
do Sul jusque dans Minas Geraes et également dans le Paraguay
et Goyaz.
Puis, présentes dans un petit nombre de provinces seulement,
on peut encore citer les E. Chamissonis, ciliatum, Decaisnecinum,
Hassleri, ombrophilum, Schwàckeanum et scirpinum.
Une mention spéciale est due à P JS. nudicaule qui, principalement
localisé dans les provinces autour de l’Uruguay, remonte également
dans la zone andine de la Bolivie.
Enfin, toujours dans cette zone brésilienne, un certain nombre
d’espèces vivent dans les parages de 1 Uruguay et du Paraguay,
ce sont : les E. megapotamicum, stenophyllum, Urbanianum dans
le Rio grande do Sul, les E. horridum, plantaginifolium et luzuli-
— 129
joliurn dans le Rio Grande do Sul et l’Entrerios respectivement
à Cordoba et Missiones.
Les E. nudum et chubutense vivent dans la Sierra de Tandil
(cap Corrientes) et en haute Patagonie.
Les E. agavifolium, Lorentzii et panniculatum se trouvent aux
environs de Cordoba au pied des Andes.
Les E. eburneum, eriophorum et Lassauxii existent dans le Rio
Grande, l’Uruguay et remontent plus ou moins sur le Parana.
Les E. coronatum, eehinatum, Ekmanii et flaccidum suivent le
cours du Parana depuis le Rio de la Plata jusque dans le Paraguay
et Missiones. Uniquement localisés dans le Paraguay, on trouve
les E. Balansae, goyazense , Hassleri, multi capitatum, paraguariense
et Rojasii. Toutes ces espèces sont ainsi situées dans la Région
néo-intertropicale.
En Rolivie enfin dans la zone andine Est se rencontrent les E. andi-
colum et glossophyllum qui sont à la limite des Régions intertropicale
et andine (carte n° 14).
c) Zone chilienne.
La Région andine chilienne comprend 10 espèces qui s’étagent
depuis les environs du 40e degré de latitude Sud jusque vers le
tropique du Capricorne.
Vers le 40e degré, on trouve les E. Cardosii, depressum, humifusum,
polyrrhizum , pseudojunceum et sparganioides et vers le 30e degré,
les E. anomalum, coquimbanum, macranthùm et pulchellum (carte
n° 14).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949. 9
130
Se rattachant à la Région chilienne, on cite les espèces de Juan-
Fernandpz E. bupleuroïdes , sarcophyllum et inaccesum uniquement
localisées dans ces îles et même spéciales à chacune d’elles, plantes,
du moins pour les deux premières, arbustives s’opposant radicale-
ment aux autres espèces des territoires voisins.
D. — Pacifique.
Enfin alors que de nombreuses Hydrocotyles se rencontrent en
Polynésie et en Micronésie, le genre Eryngium apparaît seulement
en Nouvelle-Zélande (îles Nord et Sud) et sur les côtes Sud et Est
de l’Australie avec une localisation correspondant à la Région
australienne.
Quatre espèces seulement vivent sur ces territoires, ce sont : les
E. expansum, plantagineum, rostratum et vesiculosum. E E. rostratum
se rencontre également dans la zone andine • les E. expansum et
plantagineum sont des endémiques locales ; VE. vesiculosum par
contre a une aire de répartition assez étendue à la fois sur T Aus-
tralie et la Nouvelle-Zélande (carte n° 15).
L’on signalera enfin pour mémoire VE. foetidum présent sur toutes
les côtes tropicales et qui semble bien devoir cette répartition étendue
à une cause anthropozoogène (cultures) : Fernando-Po, Guyane,
Antilles, Panama, péninsule malaise, Indo-Chine, Tonkin ; sa patrie
originelle devant être les Antilles.
Conclusion.
• 0
De cette étude 1, où je viens de passer en revue les aires de toutes
les espèces du genre, il résulte tout d’abord que trois grands groupe-
ments sont à considérer : l’aire européo-méditerranéenne, l’aire
américaine et l’aire australienne
Dans ces trois territoires l’on trouve des espèces à répartition
très vaste et d’autres à localisation stricte.
C’est dans l’aire européo-méditerranéenne que l’on trouve le
plus d’espèces à très vaste répartition (4 espèces) alors que les
Amériques et l’Australie ne possèdent que deux espèces ayant une
aire sensiblement égale aux précédentes. En conséquence il faut
considérer les territoires européens comme ayant en moyenne plus
d’espèces anciennes, puisque celles-ci sont caractérisées par des aires
vastes et continues (Gaussen, 1933).
Quant aux autres espèces moins largement réparties, elles sont
de deux types ; les unes ayant une aire encore notable (ex. bassin
1. Cf. Bull. Mus. Paris, 2e sér., t. XX, p. 395- 1948.
— 131 —
occidental de la Méditerranée), les autres ayant une localisation
beaucoup plus restreinte (endémiques locales). De ces deux caté-
gories la première est beaucoup mieux représentée dans l’Ancien
Monde que la deuxième, l’Espagne et l’Asie mineure étant seules
à posséder des endémiques locales très strictes et encore en petit
nombre (4-5).
Sur les territoires américains, si les espèces sont beaucoup plus
nombreuses, elles ont par contre une répartition bien moins étendue
et le nombre des espèces, à aire très petite, des endémiques locales,
est considérable (plus d’une quarantaine au Mexique). Cette multi-
plicité d’espèces à aire très réduite se retrouve également en Amérique
du Sud quoique légèrement moins accentuée.
Il faut signaler cependant que dans l’Amérique du Nord orientale
les espèces endémiques ont une, répartition assez étendue.
Quant à la Région australienne, elle ne comprend que très peu
d’espèces à large répartition.
La connaissance des aires de répartition des Eryngium semble
n’avoir que très peu servi aux auteurs pour leurs essais de
phylogénie du genre. Decaisnë, Moebius et Wolff seuls ont
cherché là quelques raisons aux dissemblances si importantes qui
régnent entre les deux grands groupes d’espèces méditerranéennes
et américaines.
Doit-on considérer les espèces très localisées comme de vieilles
espèces en voie de disparition ou au contraire comme des espèces
nouvellement formées ?... la géographie ne peut l’indiquer ainsi ;
seule une étude géographique des <c grands types » morphologiques
peut le montrer1 ; c’est ce que j’ai tenté de faire dans un travail
récent sur l’évolution du genre Eryngium.
Laboratoire de Culture du Muséum .
1. Cf. Turmel J. M., Thèse de doctorat, Paris, 1948.
132 —
Suite au catalogue de la Flore des Basses-Alpes,
PARTICULIÈREMENT SUR LA RIVE DROITE DE LA DlJRANCE.
(2« partie) Labiées [Su£<e], — Conifères (Abies).
Par Cl. Ch. Matho.n *.
LABIÉES (suite)
Galeopsis angustifolia Ehrh. Lure (Legré). Eboulis à Lure : hubac
de la Charance, Long-Terme, Grand Travers, ravin E. du Paon, etc. ;
lavandaie cultivée aux Tinettes (Cl. Ch. M.)
G. sulfursea Jord. Lure (Legré).
G. Tetrahit L. Lure ? (Legré). Hêtraie de l’hubac du Pas de la
Graille ! (Cl. Ch. M.).
Hyssopus officinalss L. Lure (Legré). Peyruis (Rouy).
Lamium amplexicaule L. Contadour (CI. Ch. M.).
L. Galeobdolon Crantz. 1 lêtraies-Sapins à Lure : hubac du Pas
de la Graille, Morteiron (CI. Ch. M.).
L. maculatum L. Lure (Legré).
L. purpureum L. Contadour (Cl. Ch. M.).
Lavandula latifolia L. (Aspic). Lure jusqu'à 800-900 m. sur le
versant sud 2. (Cl. Ch. M.). Peyruis (Rouy).
Lav. vera D. C. Revest-St-M. (Legré) : CCC au-dessus de 700 m. 3 ;
mut. rosiflora Cl. Ch. M. : Coup du Bouire de Lardiers ; mut.
albiflora Cl. Ch. M. : Les Daniels-Forme avec l’espèce précédente des
hybrides (Lavandins) dans toute la zone de contact (Cl. Ch. M.).
Marrubium vulgare L. Lure (Legré) Contadour (Cl. Ch. M.).
Melittis melissophyllum L. Lure ; Pierrerue (Legré). Chênaies
blanches : Crète de Chapage et au pied du Cerveau. Hubac du
Négron (Cl. Ch. M.).
Mentha aquatica L. Lure (Legré).
M. mollissima Borhk. Lure (Legré).
M. silvestris L. Lure (Legré).
M. undulata Willd. Lure (Legré).
Nepeta Nepetella L. Lure (Legré). Ravins et éboulis frais à l’W.
de Lure (Cl. Ch. M.).
1. Voir Bull. Muséum, fasc. précédent.
2. Cl. Ch. Mathon, in Bull. Muséum. 1946 et 1948.
3. Cl. Ch. Mathon, Les lavandaies de Lure. Ebauche préliminaire. Bull. Soc. Bot .
Fr., 1947, pp. 244-248.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
133
Origanum vulgare L. Route forestière au pied de l’hubac du Pas
de la Graille (Cl. Ch. M.).
Phlomis Herbaventi L. Lure (Legré).
Rosmarinus ofjpcinalis L. Ganagobie ; entre Montlaux et Sigonce
(Cl. Ch. M.).
Salvia Æthiopis L. Lure (Legré). Lavandaie cultivée au Pilon de
Redortiers (Cl. Ch. M.).
S. ofjicinalis L. Vieux Redortiers ; Ravin de Teisseire où il semble
être échappé de jardins abandonnés depuis plusieurs siècles (Cl.
Ch. M.).
5. pratensis L. Revest-S*-M. : Défens (Legré). Prairies et landes
herbeuses ( Xerobrometa ) dans l’W. de Lure. Saint-André-de- Ville-
sèche, Contadour, etc. (Cl. Ch. M.).
Satureia hortensis L. Lure (Legré). Peyruis (Rouy).
5. montana L. Lure ; Revest-S*-M. : Défens (Legré). Lavandaie
méridionale et moyenne ; RR plus haut : Tréboux, Long-Terme
(Cl. Ch. M.).
Scutellaria alpina L. Lure (Legré).
Sideritis hirsuta L. Lure (Legré). Thymaie-lavandaie à Cruis
(Cl. Ch. M.).
S. ramana L. Thymaie post-culturale à Ongles (Cl. Ch. M.) .
S. scordioides L. W. du Graba dans le Genistetum ViUarsii 1
(Cl. Ch. M.).
Stachys annua L. Pierrerue (Legré).
St. germanica L. Lure ; Revest-Sl-M. (Legré).
St. rectus L. Lure ; Revest-Sl-M. : Défens (Legré). Lavandaie
naturelle de l’Hermitte ; Genistetum 'hispanicum des Fontêtes ;
Montagne Pélegrine ; Thymaie à Aspic entre Saint-Etienne et
Ongles ; Calamagrostidetum à Paresoux et aux Bons-Enfants ;
etc. (Cl. Ch. M.).
St. silvatica L. Lure (Legré).
Teucrium Botrys L. Lure (Legré). Coupe de hêtres à la Grange de la
Roche Giron (Cl. Ch. M.).
T. Chamædrys L. Lure,; Revest-S^M. (Legré). C dans la partie
moyenne de Lure (souvent boursouflé par Pkyllocoples teucrii Nal.) :
Long-Terme en bordure de la hêtraie et dans la lavandaie naturelle ;
Chênaie blanche à Brachypodium pinnatum aux Graves du Conta-
dour et à Gavarie ; lavandaie du Grand Collet ; etc. (Cl. Ch. M.).
T. montanum L. Lure ; Revest-S^M. (Legré) A. C. dans l’W. de
Lure (Cl. Ch. M.).
T. Polium L. Lure ; Revest-S^M. (Legré). Lavandaies à Aphyl-
lanthus et Thymus vulgaris surtout : Le Jonquet de la Roche Giron,
1. Cl. Ch. Mathon, A propos d’une nouvelle localité pour Genista Villarsi Clem.
Bull. Soc. Bot. Fr., 1948, pp. 77-80.
— 134 -
Moutte de Saint-Etienne, Cruis, Peipin, Le Malaga, Le Grava, etc. ;
R. dans la lavandaie montagnarde à Thymus Serpyllum : Les Graves
du Contadour, Long-Terme — 1.300 m.'; Lit du Jabron en face de
la Papeterie Güntz ; Querceto-Bruxetum : Valbelle, Paresoux, etc.
(Cl. Ch. M.J.
Thymus Chamædrys Fries. Lure (Legré ; Cl. Ch. M.).
Th. Serpyllum L. Revest-S^M. : Défens (Legré) CC à Lure (Cl.
Ch. M.).
Th. vulgaris L. Lure (Legré). Lavandaie méridionale où il domine
avec Lavanàula latifolia ; lavandaie moyenne avec Aphyllanthes ;
RR dans la lavandaie montagnarde où il est remplacé par Thymus
Serpyllum : Le Trait du Contadour ; Lavandaie-buxaie du Cerveau;
vallée de la Druigne (Cl. Ch. M.). Peyruis (Rouy).
PLANTAGINÉES
Plantago argentea Chaix. Lure ; Revsst S*-M. (Legré).
PI. brutia Ten. Lure (Legré).
PL Cynops L. Lure (Legré). Zone méridionale et moyenne de
Lure : Thymaie à Aspic ; lavandaies naturelles et cultivées, etc...
(Cl. Ch. M.).
PL lanceolata L. Lure (Legré). Surtout prairies et pelouses à
Lure (Cl. Ch. M.).
Pl. lanceolata L. var. montana G. G. Lure (Legré).
PL major L. Lure (Legré). Plantations de pins noirs de Valbelle;
Route forestière à l’hubac du Col de la Graille (Cl. Ch. M.).
Pl. media L. Lure ; Revest St-M. : Défens (Legré). Pelouses et
prairies : Péouilloue, Carlet, Coutras, etc... (Cl. Ch. M.).
PL montana Lam. Lure (Legré).
Pl. serpentina Vill. Lure ; Revest S*-M. (Legré). Calcomarnes
valanginiennes aux Omergues (pH 7, 8 ;' CO3 Ca = 65 %) et sur la
rive droite Su Jabron ; Calcomarnes de Valbelle près du moulin ;
Gisement de Rarrémien Inférieur à Valaurie de Villesèche ; route de
Séderon au Revest du Bien entre Valaurie de Barret et la Merve ;
chemin à Moutte de Saint-Etienne ; Deschampsietum mediae à
Saint-Etienne, Montlaux, Revest Sl-M. ; La Merve (pli 6,0 ; C03 Ca
= 0) sur formation siliceuse secondaire, pulvérulente mais tassée
(Cl. Ch. M.).
PLOMBAGINÉES
Armeria plantaginea Willd. Lure (Legré). Contadour ; Crête
principale de Lure ; Baisse de Malcors ; Cerveau ; etc... (Cl. Ch. M.).
Arm. leucantha Boiss. (= Arm. plantaginea Willd. var. leucantha
Boiss.). Cerveau, avec l’espèce précédente ; pied de la falaise du
Cerveau du côté de Valbelle (CI. Ch. M.).
GLOBULARIÉES
Globularia eu-cordifolia (Hayek) P. F.. Lure (Legré). Crête centrale
de Lure du Russel au Coutras ; Cruis, Villevieille, etc... (Cl. Ch. M.).
Gl. Linnæi Ry. Peyruis (Rouy 1).
Gl. nana Lmk. Lure (Legré). Entre le Col Saint- Vincent et le
Tréboux ; versant Sud de la cote 1661 sur la crête centrale de Lure
(Cl. Ch. M.)
Gl. Willkommi Nyman. Lure ; Revest S*-M. ; Niozelles (Legré).
Cerveau (Cl. Ch. M.).
CHENOPODIACÉES
Chenopodium Bonus-Henricus' L. Lure (Legré). Décombres et
vieux murs : Contadour ; abreuvoir naturel à l’hubac de la Charanee ;
etc... (Cl. Ch. M.)
Ch. album L. Coupe de hêtres aux Chouscles-Glaude ; Champ
de pommes de terre aux Coustons (Cl. Ch. M.).
Ch. g'aucum L. Champ aux Graves du Contadour (Cl. Ch. M.).
Ch. hybridum L. Lavandaie cultivée aux Tinettes ; champ de
pommes de terre aux Coustons (Cl. Ch. M.).
POLYGONÉES
Polygonum aviculare L. Contadour ; dépression calcomarneuse
à Valaurie de Villesèche (Cl. Ch. M.).
P. baldschuanicum Regel. Mane ; Saint-Michel ; Banon ; Conta-
dour ; La Merve ; Saint-Etienne ; Reillanne ; Le Charon ; etc...
(bien que cette plante rustique ne soit pas à proprement parler natu-
ralisée elle est fréquente dans la montagne où elle orne les murs)
(Cl. Ch. M.).
P. Convolvulus L. Lavandaie cultivée aux Tinettes, au Trait ;
champ de pommes de terre aux Coustons (Cl. Ch. M.).
Rumex Acetosa L. Lure ; Revest S GM. (Legré). Contadour ; Bra-
chimodietum pinnati du haut de la Combe de la Sapée de Cruis
(Cl. Ch. M.).
R. Acetosella L. Landes acides dans l’W. de Lure : Sarothamnaie
des Graves, etc... Coupes de Hêtre : des Fraches au Carlet (Cl. Ch. M.).
R. alpinus L. Route forestière dans la hêtraie à Thubac du Pas
de la Graille (Cl. Ch. M.).
1. Rouy G., Herborisations à Lus la Croix Haute (Drôme) et à Peyruis (B. -A.)
les 13 et 14 septembre 1882. Bull. Soc. Bot. Fr., t. 29, 1882, p. 341.
R. arifolius L. Lure (Legré).
R Friesii G. G. Lure (Legré).
R. scutatus L. Lure (Legré). Espèce caractéristique des éboulis
à Lure (Cl. Ch. M.).
DAPHNOIDÉES
Daphné alpina L. Falaise du Cerveau ; crête entre le Pas de la
Croix et le Jambard (Cl. Ch. M.).
D. laureola L Lure (Legré).
D. Mezereum L. Lure (Legré). IIêtraie-Sapée de Morteiron
(Cl. Ch. M.).
SANTALACÉES
Osyris alha L. Lure (Legré). Crête des Bons-Enfants ; Peipin r
« Quercetum Ilicis » de la gare de Peipin ; route des Bons-Enfants
à Peipin et à Chabannes ; Lurs ; Ganagobie (Cl. Ch. M.).
Thesium alpinum L. Lure (Legré).
Th. divaricatum Rchb. Revest Sl-M. (Legré). Le Jonquet de la
Roche-Giron ; jas de Touches ; gisement de Barrémien inférieur à
Valaurie de Yillesèche (Cl. Ch. M.).
LORANTHACÉES
Arceuthobium Oxycedri M. Bieb. Sur Juniperus communis à Lure ;
sur J. Oxycedrus de Pierrerue au Revest S*-M. (Legré).
Viscurn album L. Lure, sur Amygdalus communis (Laurent) ;
sur Sorbus Aria : à l’Hermitte et aux Tinettes, sur Pommiers :
au Paon, sur Fa gus silvatica au Contadour, etc... (Cl. Ch. M.).
ELEAGNÉES
Hippophæ rhamnoides L. Lit du Jabron entre la papeterie Güntz
et le pont Gournias (Cl. Ch. M.).
ARISTOLOCHIÉES
Aristolochia Clematitis L. Lure (Legré).
Ar. Pistolochia L. Lure ; Malijai (Legré). Crête des Bons-Enfants
(Cl. Ch. M.).
EUPHORBIACÉES
Ruxus sempervirens L. Lure (Legré). Bons-Enfants, Peipin, Malle-
fougasse, Cerveau, Valbelle, Chapage, Chateauneuf-Miravail (Les
137
Patins) ; route d’Ongles à Banon ; etc... Semble absent dans PW.
de Lure (CI. Ch. M.).
Euphorbia Cyparissias L. Lure (Legré). Commun partout, fré-
quemment sommets florifères avortés par un Uromyces (Cl. Ch. M.).
Euph. dulcis L. Lure ; Revest S*-M. : Défens. (Legré). Fayée
à l’hubac du Pas de la Graille (Cl. Ch. M.).
Euph. heliscopia L. Contadour : Friches, lavandaies cultivées,
moissons (Cl. Ch. M.).
Euph. nicænsis Ail. Lure (Legré).
Euph segetalis L. Lure (Legré).
Euph. serrata L. Chênaie d’Yeuse de la Gare de Peipin ; Callunaie
à Quercus pubescens et Q. Ilex à Mallefougasse (CI. Ch. M.).
Euph. sulcata De Lens. Buxaie-Thvmaje à l’W. du Graba (CL
Ch. M.).
Euph. Taurinensis Ail. Lure (Legré).
Euph. tenuifolia Lmk. Piérrerue ; Revest S*-M. et Défens (Legré).
Mer urialis annua L. Friche aux Brioux ; lavandaie cultivée
au Vieux Redortiers (Cl. Ch. M.).
M. perennis L-. Lure (Legré). Hêtraies : Combe de la Sapée de
Cruis, hubac du Pas de la Graille. Chênaie- Hêtraie de la crête de
Chapage (Cl. Ch. M.).
URTICÉES
Pcirietaria officinalis L. Vieux murs à Sisteron (Cl. Ch. M.).
Urtica dioica L. Lure (Legré). Décombres au Contadour ; Combe
de la Sapée de Cruis sous les pâturages ; éboulis d’origine anthro-
pozooïques, etc... (Cl. Ch. M.).
ULMACÉES
Ultnus campestris L. s. lat. RRR à Lure : un arbre et sa descen-
dance : à la limite de la Buxaie, à 300 m. W. des Bons-Enfants ;
id. : à 200 m! W. des Daniels (Cl. Ch. M.).
ARTOCARPÉES
Ficus Carica L. Cruis ; Les Paulons ; Lardiers ; Défilé du Jabron
juste en amont du confluent avec la Durance ; environs de Forcal-
quier (CI. Ch. M.).
MORÉES
Morus alla L. Saint-Etienne ; Valbelle ; Les Paulons ; Castef
Bevons ; Montlaux ; etc... (Cl. Ch. M.).
— 138 —
JUGLANDÉES
Juglans regia L. Contadour ; Montlaux ; etc... (Cl. Ch. M.).
CUPULIFÈRES
Castanea saliva Scop. Dans l’W. de Lure, sur calcaires à silex
ou sur formations siliceuses secondaires à grain fin : Le Coï, les
^Coustons, la Merve, les Graves du Contadour, le Brusquet, etc...
Cruis ; Font Richière ; Le Joncas ; entre Saumane et l’Hospitalet ;
rare à la Montagne de Jansiac, aux Sartrons, aux Chabannes,
Planté sur le bord de la route de Mallefongasse aux Chabannes.
vers l’embranchement sur Peyruis (Cl. Ch. M.).
Corylus Avellana L. Lure ; Revest S*-M. : Défens (Legré). Surtout
Chênaies blanches : Banon, Redortiers, etc... (Cl. Ch. M.).
Fagus silvatica L. Lure ; Revest S*-M. (Legré). Zone montagnarde
de Lure, souvent cécidies foliaires à Mikiola fagi Hartig (Cl. Ch. M.).
Quercus Ilex L. Reillanne ; Peipin ; Ganagobie ; Sisteron au S.
de la côte 754 ; isolé ou planté ailleurs en vue du bois ou de la pro-
duction truffière à La Roche Giron notamment 1 (Cl. Ch. M.).
Q. pubescens Willd. Zone méditerraneo-montagnarde de Lure ;
souvent cécidies à Biorrhiza pallida Oliv., Cyni.ps kollari Hartig.,
etc... (Cl. Ch. M.).
1. Voir Cl. -Ch. Mathon, in Bull, du Muséum, 1946 et 1948.
— 139 —
Q. sessiliflora Salisb. Nombreux arbres présentant des caractères
intermédiaires entre l’espèce précédente et celle-ci. Lure ? (Cl.
Ch. M.).
SALICINÉES
Populus alba L. Lit et rives du Jabron entre la papeterie Güntz
et le pont Gournias (Cl. Ch. M.). Pierrerue, Revest St-M. et Défens
(Legré). Pibayen au Revest St-M. (Cl. Ch. M.).
P. nigra L. Rives du Jabron dans le défilé de Paresoux. RR à la
Fontaine du Contadour (Cl. Ch. M.).
P. Tremula L. Lure ; Pierrerue (Legré). W. de Lure, un peu par-
tout : Paon, Tinettes, Grand-Collet, Rrusquet, Contadour, Peymian,
Coustons, Pilon de Redortiers, etc... (Cl. Ch. M.).
Salix alba L. Rives du Jabron : aux Omergues (Cl. Ch. M.).
S. Caprea L. Lure (Legré). Emplacements de charbonnières dans
la hêtraie de Combe-Petite ; route forestière de Lure dans la Fayée
de l’hubac et dans la pinède de l’adret (Cl. Ch. M.).
S. purpurea L. Lure ; Pierrerue ; Revest S^M. : Défens (Legré).
Ravin de Font-Brune ; Ravin des Quatre-Combes ; Ravin du Brus-
quet à la Péouilloue ; hubac de la Charance ; etc... (Cl. Ch. M.).
S. rosmarinifolia Gouan (= S. incana Schrank). Lure ; Pierrerue ;
Revest St-M. : Défens (Legré). Ravin de Font-Brune ; Ravin des
Quatre-Combes ; lit du Jabron ; hubac de la Charance ; etc... (Cl.
Ch. M.).
PLATANÉES
Platanus acerifolia hybr.. Cruis, Peipin, etc... (Cl. Ch. M.).
BÉTULINÉES
Alnus incana Willd. Lit du Jabron entre la papeterie Güntz et
le pont Gournias (Cl. Ch. M.).
Betula alba L. Lure (Legré). Partie inférieure de la Fayée à l’hubac
du Pas de la Graille et du point culminant (Cl. Ch. M.).
CONIFÈRES
Abies pectinata D.C. (Sapin). Lure (Legré). Hubac de Lure d’E.
en W. : depuis la hauteur du Jas de Bayle jusqu’à la baisse de Mal-
eors avec ensuite des peuplements isolés au Coutras, Tréboux, Col
du Pas, E. du Larran, Négron. A l’adret de Lure mais à l’exposi-
tion N. : Sapée de Cruis, de Lardiers, et quelques arbres çà et là :
Tréboux, Oratoire1, etc... (Cl. Ch. M.).
1. Voir C. Mathon, Bull. Soc. Bot. Fr., 1946, p. 390 et note 2.
( A suivre ) .
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
— 140 —
Classification des Apocynacées ■.
xxvi. — Détermination des échantillons fleuris
DE PlUMÉRIOIDÉES.
Par M. Pichon.
Les échantillons d’Apocynacées en fleurs et sans fruits sont
fréquents dans les herbiers. La détermination de la sous-famille
à laquelle appartient un tel échantillon est facile d’après les carac-
tères floraux (voyez 3, p. 239, première clef). S’il s’agit d’une Cer-
béroïdée ou d’une Echitoïdée, il suffit, pour déterminer le genre,
de suivre pas à pas l’une des clefs données précédemment (2, pp. 215-
217 ; 5, pp. 214-215 ; 4, pp. 296-299 ; 6, passim), la classification
naturelle de ces groupes étant fondée avant tout sur les caractères
de la fleur. Il en est tout autrement lorsqu’il s’agit d’une Plumérioï-
dée. On sait en effet (1, p. 119) que, dans cette sous-famille, les
tribus sont définies surtout par le fruit, les sous-tribus par la graine
et les genres par la fleur.
Il est cependant toujours possible de déterminer le genre par la
fleur seule. La clef artificielle que nous donnons ici présente donc-
un intérêt pratique qui n’échappera â personne.
A noter qu’il y est largement fait appel aux caractères de l’appareil
végétatif. La clef s’en trouve simplifiée sans inconvénient, puisque
les échantillons d’herbier comportent toujours des rameaux et des
feuilles. Une clef par la fleur seule serait plus compliquée, mais
cependant possible. Nous avons même établi une clef presque com-
plète s’appuyant uniquement sur le calice et le gynécée (ce qui
reste de la fleur après l’anthèse, quand la corolle et l’androcée sont
tombés) ; mais une telle clef n’a d’intérêt que dans des cas trop
spéciaux pour que nous croyions devoir la publier.
Faute de place, la clef donnée ici n’a pas été poussée au-delà de
la sous-tribu. Pour la détermination des genres à l’intérieur de
chaque sous-tribu, il suffit de se reporter aux clefs naturelles données
précédemment (1 et 3, passim), sauf dans certains cas qui feront
l’objet de notes infrapaginales.
Clef des groupes.
1. Feuilles à lignes stipulaires développées.
2. Feuilles toutes ou. pour la plupart opposées ou vertieillées.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
141 —
3. Anthères à sacs égaux, pollinifères jusqu’à la base.
4. Carpelles libres, au moins sur les bords Groupe I.
4’. Carpelles complètement soudés en ovaire entier. Groupe II.
3’. Anthères à sacs polliniques externes dépassant les internes à la
base et terminés chacun par un lobule ou une queue stérile 1.
Groupe III.
2’. Feuilles alternes Groupe IV.
1’. Feuilles sans lignes stipulaires Groupe V.
Groupe I.
1. Corolle à préfloraison tordue.
2. Rameaux se lignifiant de bonne heure. Fleurs bractéées.
3. Lobes de la corolle sans appendice ou à appendice court, non
involuté. Grains de pollen isolés. Gynécée entier d’au moins
1,2 mm. de haut. ,
4. Calice sans écailles glanduleuses.
5. Ovules 4-8-sériés ou en plusieurs couches irrégulières sur
chaque placenta.
6. Clavoncule sans collerette. (Gonioma, Strempeliopsis).
Alstonieae-Plectaneiinae.
6’. Clavoncule ornée d’une collerette.
7. Indûment suprastaminal nul ou formé de poils non
toruleux. Ovaire adhérent à la base. (Alslonia, Winchia,
Paladelpha) Alstonieae-Alstoniinae.
7’. Indûment suprastaminal formé de poils toruleux. Ovaire
supère.
8. Feuilles verticillées. Lobes de la corolle glabres en
dehors, à bord recouvert non dilaté. Pollen '40-67 p.
Disque prolohgé en 2 grands lobes alternicarpelles
libres. (Blaberopus) Alstonieae-Alstoniinae.
8’. Feuilles opposées. Lobes de la corolle papilleux en
dehors, à bord recouvert dilaté. Pollen 23-33 p. Disque
complètement adné, entier. (Stephanostegia).
Alstonieae-Craspidosperminae.
5’. Ovules , (l-)2-sériés sur chaque placenta.
9. Lobes de la corolle tordus à gauche dans la préfloraison.
10. Apicules stigmatiques développés.
11. Carpelles biauriculés au sommet ; séries d’ovules
séparées par un large intervalle médian nu. ( Kamet-
tia) Alstonieae-Plectaneiinae.
11’. Carpelles sans appendices ; séries d’ovules contiguës
ou presque.
12. Stipules intrapétiolaires développées ; glandes fo-
liaires absentes. Pollen globuleux, à 2 pores. (Plec-
taneia) Alstonieae-Plectaneiinae.
1. Le genre Winchia, dont les sacs sont inégaux mais pollinifères jusqu’à la base,
sera répété dans les groupes I et III.
— 142 —
12’. Stipules intrapétiolaires nulles ; glandes foliaires
développées.
13. Pollen globuleux ou lenticulaire, à 3 pores équa-
toriaux, à protoplasme normalement inclus.
Rau volfleae Rau volflinae .
13’. Pollen cylindrique ou en tonneau, à 2 pores
terminaux, à protoplasme saillant. (Alyxia).
Rauvolfleae-Alyxiinae.
10’. Aire stigmatique sessile sur la clavoncule. ( Pleio -
carpa ) Carisseae-Plelocarpinae.
9’. Lobes de la corolle tordus à droite dans la préfloraison.
14. Tube de la corolle 3,6-11 mm. ; gorge glabre. Disque
complètement adné, entier. Clavoncule sans collerette.
Rauvolfleae-Ochrosiinae.
14’. Tube de la corolle 12,5-32 mm. ; gorge velue. Disque
formé de 2 écailles alternicarpelles libres. Clavoncule ornée
d’une collerette. (Kopsia)... Rauvolfleac-Vallesiinae.
4’. Calice pourvu d’écailles glanduleuses nombreuses.
15. Arbres ou arbrisseaux dressés, glabres. Tube de la corolle
à parois non épaissies à la base. Anthères dorsifixes. Disque
adné. Clavoncule sans collerette. Carisseae-Plelocarpinae.
15’. Lianes poilues. Tube de la corolle à parois un peu épaissies
près de la base. Anthères basifixes. Disque libre. Clavoncule
ornée d’une collerette Rauvolfieae-Anechitinae.
3’. Lobes de la corolle à bord recouvert dilaté en grand appendice
oblique au moins aussi long que le lobe lui-même, les appendices
des 5 lobes involutés en rouleau dans le bouton. Pollen en tétrades
tétraédriques. Gynécée entier de 0,5-1,05 mm. de haut.
Rauvolüeae- Condylocarpinae .
2’. Tiges ou rameaux restant longtemps herbacés. Fleurs ébractéées.
(Catharanthus, Vinca) Alstonieae-Catharanthinae.
1’. Corolle à préfloraison indupliquée. ( Gen. incertae sedis ). Notonerium.
Groupe IL
1. Sépales sans ongle glanduleux. Grains de pollen isolés ou en tétrades
tétraédriques. Clavoncule sans collerette.
2. Sépales 0, 7-1,1 mm. Tube de la corolle 1,3-40 mm. ; gorge sans
cal ou à parois progressivement épaissies, sans côtes verticales.
Anthères glabres, ou à acumen terminal portant seul une touffe de
poils grêles ; loges sans appendice basilaire. Pollen sans plis, ou
rarement à petits plis localisés au voisinage de l’équateur. Appareil
stigmatique situé au niveau des anthères ou à un niveau inférieur.
3. Ovules 4-18-sérié-; sur chaque placenta.
4. Arbres ou arbrisseaux dressés.
5. Anthères 0,8-1, 6 mm. Clavoncule glabre. Carisseae-Couminae.
5’. Anthères 2, 2-8, 5 mm. Clavoncule poilue.
Carisseae-Lacmelleinae.
143 —
4’. Lianes ou sous-arbrisseaux nains.
6. Couronne présente.
7. Tube de la corolle subcylindrique. Ovaire supère. Cla-
voncule nettement plus large que le style.
Carisseae-Melodininae.
7’. Tube de la corolle urcéolé. Ovaire adhérent à la base.
Clavoncule non ou à peine plus large que le style. (Urnu-
laria sect. Cyclopholis) Carisseae-Willughbeiinae.
6’. Couronne absente.
8. Lobes de la corolle non infléchis dans le bouton.
9. Australasie Carisseae-Willughbeiinae.
9’. Amérique, Afrique, Région malgache 1 2 3 4 5 6 7 8.
Carisseae-Landolphiinae.
8’. Lobes de la corolle infléchis dans le bouton. Chilocarpeae.
3’. Ovules 1-2-sériés sur chaque placenta.
10. Anthères 0,7-2 mm. Pollen à 3 pores. Carisseae-Carissinae.
10’. Anthères 2,3-5 mm. Pollen à 4 pores.
Carisseae-Leuconotidinae.
2’. Sépales 13-17 mm. Tube de la corolle 130-145 mm. ; gorge ornée
d’un cal étroit, presque membraneux, décurrent sur le haut du
tube en 5 costules verticales. Partie antérieure des anthères couverte
de poils courts et épais, ainsi que l’apicule terminal ; loges portant
chacune, à la base, un petit lobule couvert des mêmes poils. Pollen
à plis atteignant presque les pôles. Appareil stigmatique situé à un
niveau très supérieur à celui des anthères. ( Gen. incertae sedis).
C arissophyllum.
1. En l’absence de graines, il paraît impossible de distinguer les W illughbeiinae
du genre Clitandra ( Landolphiinae) autrement que par la provenance des échantillons»
11 en est de même quand on veut distinguer les uns des autres certains genres de
Landolphiinae. En ne faisant intervenir l’origine géographique qu’en dernier lieu,
on peut déterminer les genres de Landolphiinae à l’aide de la clef que voici :
1. Calice à 0-5 écailles glanduleuses. Clavoncule sans partie cannelée.
2. Cymes terminales, parfois accompagnées de cymes naissant à l’aisselle des feuilles
de la dernière paire.
3. Lobes de la corolle sans cils sur le bord recouvrant.
4. Feuilles à nervation tertiaire scalariforme. Clavoncule 1,2-1, 8 mm. (Sect.
Saba et Avum) Landolphia.
4’. Feuilles à nervation tertiaire uniformément réticulée. Clavoncule 0,2-0, 8 mm.
5. Tube de la corolle staminifère à mi-hauteur ou au-dessus. (Sect. Atri-
chanthus, Eulandolphia , Mesandroecia et Fasema) Landolphia.
5’ .Tube de la corolle staminifère bien au-dessous du milieu.
6. Madagascar, Mascareignes et Comores. (Sect. Vahea ) . . Landolphia.
6’. Afrique tropicale centrale et orientale Jasminochyla.
3’. Lobes de la corolle ciliés le long du bord recouvrant Pacouria.
2’. Cymes normalement axillaires, naissant aux aisselles de plusieurs paires de
feuilles consécutives, souvent accompagnées de cymes terminales.
7. Ovules 4-6-sériés sur chaque placenta Clitandra.
7’. Ovules 8-sériés sur chaque placenta.
8. Stigmate cannelé. (Sect. Amphiclinis) Clitandra.
8’. Stigmate sans cannelures Carpodinus.
1’. Calice à écailles glanduleuses nombreuses. Clavoncule surmontée d’un cou can-
nelé Vahadenia.
144 —
1’. Sépales terminés par un ongle glanduleux. Pollen en tétrades planes.
. Clavoncule ornée d’une collerette. (Craspidospermum) .
Alstonieae-Craspidospermlnae.
Groupe III.
1. Tube de la corolle sans touffes post-staminales. Ovaire ou gynécée
biloculaire.
2. Gynécée entier d’au moins 2,5 mm. de haut.
3. Lobes de la corolle tordus à gauche dans la prélloraison.
4. Carpelles complètement soudés en ovaire entier.
5. Stipules intrapétiolaires nulles.
G. Calice sans écailles, ou à écailles glanduleuses nombreuses
et uniformément réparties. . . Ambelanieae-Ambelaniinae.
6’. Calice à 5 écailles glanduleuses alternisépales. (Taber-
nanthe) Tabernaemontaneae.
5’. Stipules intrapétiolaires développées. ( T abernaemontana
Humblotii) Tabernaemontaneae.
4’. Carpelles libres, au moins sur les bords.
7. Feuilles opposées. Anthères basifixes ou adnées.
8. Ovaire glabre, ou très lâchement pubérulent vers le
sommet Tabernaemontaneae.
8’. Ovaire densément pubescent à la partie supérieure.
Ambelanieae-Macoubeinae .
7’. Feuilles verticillées. Anthères dorsifixes, non adnées.
(Winchia) Alstonieae-Alstoniinae.
3’. Lobes de la corolle tordus à droite ou indupliqués dans la pré-
lloraison.
9. Pollen orné d’une boutonnière autour de chaque pore. Placentas
à 6-9 ovules 2-sériés. (Ervatamia Iieyneana, Schizozygia).
Tabernaemontaneae.
9’. Pollen sans boutonnières. Placentas à 20-65 ovules 4-8-sériés.
10. Stipules intrapétiolaires développées. Sépales sans cils.
Corolle à lobes infléchis dans la préfloraison. Pollen en
tétrades. Disque proéminent sur l’ovaire et l’entourant
entièrement. Clavoncule à 5 fortes côtes. (Callichilia subses-
silis et C. stenosepala ) Tabernaemontaneae.
10’. Stipules intrapétiolaires nulles. Sépales ciliés sur les bords.
Corolle à lobes non infléchis. Grains de pollen isolés. Disque
indistinct ou formé de 2 écailles alternicarpelles libres. Cla-
voncule sans côtes Alstonieae-Holarrheninae.
2’. Gynécée entier de 0,8-1,95 mm. de haut.
11. Feuilles verticillées, sans glandes nodales. Anthères stériles et
massives dans toute la moitié supérieure. Ovaire adhérent aux 2/3 ;
carpelles soudés jusqu’au sommet dans la région axiale, à 25-28
ovules 4-sériés. Clavoncule tronquée à la base. (Dyera, genre de
sous-tribu incertaine) Alstonieae- ?.
145 —
11’. Feuilles opposées, pourvues de glandes nodales. Anthères à
apicule terminal minuscule. Ovaire supère ; carpelles libres, sauf
parfois à la base, à 4 ovules 2-sériés. Clavoncule arrondie ou
subatténuée à la base. (Dipiorhynchus, Pycnobotrya).
Alstonieae-Aspidospermatinae.
1’. Tube de la corolle orné de longs poils en touffes post-staminales.
Ovaire uniloculaire Allamandeae.
Groupe IY.
Sous-groupe unique. (Lepinia, Lepiniopsis) . . Rauvolfieae-Alyxiinae.
Groupe V.
1. Feuilles sans mamelons sclérifiés. Fleurs bractéées. Anthères terminées
par un petit acumen ou apicule.
2. Bractées persistant à l’anthèse. Tube de la corolle staminifère au-des-
sus ou rarement un peu au-dessous du milieu, à parois non épaissies
à la base.
3. Arbres ou arbrisseaux. Indûment suprastaminal nul ou formé de
poils non toruleux. Lobes de la corolle auriculés à la base du bord
recouvert.
4. Disque adné, continu. Clavoncule sans collerette.
5. Glandes nodales absentes. Sépales ciliés sur les bords, au
moins les internes. (Aspidosperma, Geissospermum, Cufodontia,
Microplumeria) 1 Alstonieae-Aspidospermatinae.
5’. Glandes nodales développées. Sépales sans cils. (Vallesia).
Rauvolfleae-Vallesiinae .
4’. Disque formé de 2 écailles alternicarpelles libres. Clavoncule
ornée d’une collerette. (Bisquamaria) . Alstonieae-Alstoniinae.
3’. Herbes ou sous-arbrisseaux. Indûment suprastaminal formé de
poils toruleux. Lobes de la corolle non auriculés à la base. ( Rhazya ,
Amsonia) Alstonieae-Catharanthinae.
2’. Bractées caduques avant l’anthèse. Tube de la corolle staminifère
près de la base, à parois épaissies dès la base.
Alstonieae-Plumeriinae.
1’. Feuilles couvertes de mamelons sclérifiés pilifères. Fleurs ébractéées.
Anthères terminées par un grand acumen deltoïde.
Alstonieae-Haplophytinae.
Genres non compris dans la clef (non vus ou à fleurs inconnues) :
Neokeithia, Ephippiocarpa, Ceratites.
Laboratoire de Phanérogamie du Aluséum.
1. Le genre Microplumeria, qui a par ailleurs les caractères végétatifs cl floraux
du genre Aspidosperma , peut s'en distinguer ainsi :
Microplumeria. — Feuilles toutes opposées ou toutes verticillées ; réseau des ner-
villes très dense et bien visible sur les deux faces. Indûment infrastaminal formé de
poils uniformément longs, ne commençant qu’assez loin de la base du tube de la corolle
et couvrant une zone assez large.
Aspidosperma. — Feuilles spiralées, ou rarement opposées et verticillées en mélange ;
réseau des nervilles lâche ou moyen, ou invisible au moins en dessus. Indûment infrasta-
minal nul ou d’un autre type.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
10
— 146 —
Index bibliographique.
1. M. Pichon : Classification des Apocynacées : I, Carissées et Ambé-
laniées ; in Mèm. Mus., n. sér., XXIV (1948), p. 111-181.
2. M. Pichon : Classification des Apocynacées : V, Cerbéroïdées ; in Not.
Syst., XIII (1948), p. 212-229.
3. M. Pichon : Classification des Apocynacées : IX, Rauvolfiées, Alsto-
niées, Allamandées et Tabernémontanoïdées ; in Mèm. Mus., n. sér.,
XXVII (1948), p. 153-251.
4. M. Pichon : Classification des Apocynacées : XVI, Clef des genres
d’Ecdysanthérées ; in Bull. Mus., 2e sér., XX (1948), p. 296-303.
5. M. Pichon : Classification des Apocynacées : XIX, Le rétinacle des
Echitoïdées ; in Bull. Soc. Bol. Fr., XCV (1948), p. 211-216.
6. M. Pichon : Classification des Apocynacées : XXV, Echitoïdées ; in
Mèm. Mus. (sous presse).
147 —
Études caryologiques sur les Fagales.
I. — LE GENRE „4LNUS.
Par Mlle M. L. de Poucques.
Les recherches cytologiques concernant le genre Alnus sont
récentes et toutes ont en vue le dénombrement des chromosomes,
soit dans la mitose, soit dans la méiose, mais elles n’envisagent
ni la morphologie ni la structure du noyau.
Wetzel en 1929, dans son étude sur les Fagacées, attribue le
chiffre 28 comme garniture diploïde à plusieurs espèces d’ Alnus.
Woodworth, la même année, confirme ce’ chiffre, soit pour
les mêmes espèces, soit pour d’autres non étudiées par Wetzel.
Jaretzkv, en 1930, accepte les chiffres de Wetzel et il découvre
en outre dans ce genre de nombreux polyploïdes.
Enfin, en 1941, Gram, Muhle Larsen, Syrach Larsen et Wes-
tergaard donnent les chiffres de 28, 42 et 56 pour différentes
espèces du même genre.
Nous avons' étudié 10 espèces d ’ Alnus en nous attachant parti-
culièrement à l’examen de la structure du noyau interphasique et
accessoirement nous avons déterminé le nombre 2 n chez les espèces
qui n’avaient pas encore été examinées de ce point de vue.
Les recherche^ furent faites sur des extrémités radiculaires fixées
au Navaschine, parfois au Benda-Meves et colorées par l’Héma-
toxyline ferrique.
11 existe une grande analogie dans la morphologie des noyaux
de ces différentes espèces, bien qu’avec des différences de détail.
Prenons comme exemple Alnus sibirica.
Le noyau quiescent est petit, 5 p en moyenne. Un nucléole sphé-
rique, assez volumineux, 2 p, en occupe le centre. Il n’est pas por-
teur de satellite. L’aspect du noyau est particulièrement horao-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
148
gène, la caryolymphe est violacée, unie sans qu’il soit possible d’y
discerner aucune structure.
Quelques petits corpuscules violet foncé tranchent à la péri-
phérie. Ils sont très réguliers de forme, ronds ou ovoïdes ; 4 ou 5
sont plus gros que les autres ; 2 ou 3 très petits sont épars dans le
noyau. Nous sommes là en présence d’un noyau de type euchromo-
centrique classique et très homogène. En prophase, le noyau grossit
fortement ainsi que le nucléole. Les euchromocentres se détachent
de la membrane nucléaire, ils sont prolongés d’une partie achroma-
tique qui se colore peu à peu et donnent des filaments pas très longs,
mais assez épais, épars dans le noyau. En fin de prophase, quand
la membrane a disparu, ils sont fortement raccourcis et donnent
28 chromosomes petits mais épais.
Ceux-ci sont arqués la plupart du temps avec une extrémité
1 plus large ; quelques-uns sont droits, 2 en U avec constriction
médiane et un est porteur d’un satellite volumineux. En vue longi-
tudinale on aperçoit les chromosomes apariés 2 à 2 formant une
barre dans le plan équatorial. Les anaphases sont banales, les chro-
mosomes fils étant massés aux 2 pôles entourés d’un suc cellulaire
abondant. Les télophases ont lieu suivant le procédé classique :
déchromatinisation progressive du chromosome jusqu’à l’euchro-
mocentre qui seul persistera. Les noyaux fils ont une forme concave
assez accentuée et la nouvelle membrane cellulaire ne se forme que
tardivement.
Le noyau d’Alnus sibirica est le plus rigoureusement homogène
que nous ayons rencontré chez les Alnus.
Parmi les autres espèces, le noyau d’.4/. cordata est le plus petit,
4 à 5 p ; chez plusieurs espèces il est aussi petit que celui d’,4/. sibi-
rica ; ce sont : Al. glutinosa, Al. pubescens. Puis ceux à’ Al. viridis ,
Al. borealis, Al. orientalis , Al. incana, sont à peine plus volumineux,
avec un diamètre de 6 p de moyenne. Enfin ceux A’ Al. tinctoria
et Al. crispa sont parmi les plus gros, quoique toujours de faible
proportion puisqu’ils atteignent 8 p de diamètre.
Si nous envisageons cette fois l’aspect du noyau nous constatons
une évolution croissante entre la forme parfaitement homogène et
euchromocentrique chez Al. sibirica, jusqu’à l’aspect granulo-réti-
culé chez Al. borealis, le terme ultime de la série..
Voici dans quel ordre de complication croissante de structure
nous pourrons les classer.
Alnus pubescens est encore du pur type euchromocentrique avec
des euchromocentres périphériques moins réguliers de forme que
ceux A’ Al. sibirica. Ils sont presque toujours prolongés d’une
partie achromatique. Le nucléole plus gros, de 2 p 5, n’a en général
pas de satellite. Le fond du noyau, quoique encore homogène,
apparaît un peu floconneux.
- 149
Le noyau d’,4Z. viridis est d’aspect homogène ; le nucléole est
moins gros que les précédents, toujours sans satellite. Les euchromo-
centres sont plus nombreux et beaucoup plus petits que ceux des
deux espèces précédentes, ils sont plus irréguliers et apparaissent
très rapidement étirés en têtards. Dans ce cas la « tête » du têtard
est dirigé vers la périphérie alors que la « queue » plonge dans la
caryolymphe, vers le nucléole. En prophase, les chromosomes
sont plus longs et' plus grêles que ceux des espèces précédentes.
Le noyau d’.4Z. orientalis est encore d’aspect homogène, mais
les euchromocentres sont ici plus nombreux ; de plus, l’euchromo-
centre n’est pas unique et situé contre la membrane, mais en général
il est presque toujours suivi de 1 ou 2 granules moins gros situés
dans son prolongement. Quand, dès le début de prcphase, se dessine
plus nettement le prolongement achromatique de l’euchromocentre,
ces' granules se trouvent situés sur celui-là, et en fixation Benda-
Mèves, on voit apparaître des filaments structurés et spiralés
plus effilés à une extrémité. En fin de prophase, ceux-ci se trans-
forment en des filaments assez longs. Parfois on aperçoit ici un très
petit satellite au nucléole. Chez Al. crispa le noyau offre un aspect
différent des précédents. Il est déjà plus volumineux avec un nucléole
central de 3 p présentant parfois un petit satellite. Les euchromo-
centres sont beaucoup plus volumineux que tous les précédents,
arrondis, ovales ou incurvés en leur milieu et un, toujours très gros,
est proche du nucléole. Enfin, le fond nucléaire est d’aspect très
floconneux et non homogène.
Chez Al. glutinosa le fond du noyau, homogène à première vue,
apparaît très poussiéreux à un examen plus attentif, lui donnant,
en début de prophase, un aspect presque réticulé. Les euchromo-
centres sont petits et plus nombreux que les précédents, quoique
toujours inférieurs au nombre des chromosomes. Si quelques-uns
sont accolés à la membrane, la plupart sont épars et tranchent par
leur chromaticité plus grande sur le fin granulum. Le nucléole est
très petit : 1 p 5 à 2 p, et porte assez souvent un petit satellite.
L’évolution du noyau est normale avec accroissement du nombre
des granules.
Les noyaux des espèces suivantes sont nettement moins homo-
gènes et plus structurés que les précédents.
Ceux d 'Al. cordata sont très poussiéreux avec des euchromo-
centres nombreux, petits et allongés. Les prophases montrent des
filaments très grêles ; le nucléole a de 1 p 5 à 2 p.
Même allure chez Al. tinctoria, avec aspect moins homogène
encore, corpuscules plus nombreux, plus gros et plus effilés aux
extrémités, nucléole de 2 p environ sans satellite..
Enfin les noyaux d’.4Z. incana sont très semblables aux deux pré-
cédents quoique moins homogènes encore, plus granuleux et à -cor-
— 150 —
puscules plus fins ; ceux-ci se trouvent assez souvent situés sur
une même ligne, appartenant sans doute au même filament chro-
mosomique. L’aspect des filaments prophasiques est ici particuliè-
rement structuré.
Les noyaux des trois dernières espèces, quoique non homogènes,
sont encore bien de type euchromocentrique et en ont l’évolution.
Il n’en est plus de même chez Al. borealis dont le noyau est forte-
ment chromatique, presque réticulé, avec des chromocentres sur
les mailles du réticulum. Cette abondance de chromatine aboutit
en prophase à des filaments assez allongés mais très fins, ce sont
les plus grêles rencontrés jusqu’ici. Le nucléole est plus volumineux
qu’ailleurs, 2,5 à 3 |i avec rarement un très petit satellite, ce qui est
exceptionnel chez les noyaux de ce type.
Dans l’examen des plaques équatoriales, nous avons rencontré
les chiffres suivants dont quelques-uns avaient été signalés anté-
rieurement par différents auteurs :
On voit par le tableau précédent que 28 est le chiffre de beau-
coup le plus fréquent. Al. borealis serait tétraploïde ; -4Z. cordata.
Al. tinctoria triploïdes, donc le chiffre de base de la série serait 7.
Gram, M. et S. Larsen, Westergaard trouvent 2 n — 28 pour
Al. cordata, Jaretzky et nous-même en avons compté 42 ; au con-
traire pour Al. orientalis ces premiers auteurs trouvent 2 n = 42,
alors que nous en avons compté 28.
De façon générale les chromosomes sont petits et grêles. Ceux
à' Al. orientalis sont les plus épais, Al. sibirica ayant un satellite
à l’un des chromosomes. Ceux d’^4Z. borealis, au nombre de 56,
sont les plus longs mais les plus grêles ; il semble qu’à l’augmen-
tation du nombre des chromosomes correspond une diminution
de leur volume et qu’ainsi la masse de chromatine reste sensiblement
constante.
Cette étude nous a montré que le genre Alnus offre une très
grande homogénéité du point de vue caryologique dans ses diffé-
rentes espèces ; chez la plupart, les noyaux sont de type euchro-
mocentrique, mais on peut y suivre une évolution comprenant tous
151 —
Noyaux interphasiques et métaphases de : fig. 1 et 2 : Alnus borealis ; 3-4 : Alnus
cordata ; 5-6 : Alnus crispa ; 7-8 : Alnus incana ; 9-10 : Alnus glutinosa ; 11-12 : Alnus
orientalis ; 13-14 : Alnus pubescens ; 15-16 : Alnus sibirica ; 17-18 : Alnus tinctoria ;
19-20 : Alnus viridis.
— 152 —
les termes de passage entre le type- purement homogène et le type
granuleux. Ceci nous confirme dans l’idée qu’il n’existe pas de
catégories strictes et indépendantes de noyaux mais des variantes
d’une plus ou moins grande amplitude autour d’un type de structure
fondamentale.
Institut de Botanique de la Faculté des Sciences de yancy
et Laboratoire de Culture du Muséum. •
Bibliographie.
Gram (K.). Muhle Larsen (C.), Syracii Larsen (C.) and Westergaard
(N.). — 1941 : Contribution to the cytogeneties of forest-tree II. Alnus
studies. In R. veler. a. Agric. Coll. Copenhague, Jearbook, p. 45-58,
5 fig.
Jaretzky (R.). — 1930 : Zur zytologie der Fagales, in Planta 10, p. 1,
120-137, 23 fig.
Wetzel (G.). — 1929 : Chromosomenstudien bei den Fagales, in Botan.
Arch. 25, p. 257-283.
Woodworth . (R. H.). — 1929 : Cytological Studies in the Betulaceae.
— II. Corylus and Alnus, in Bot. Gaz. 88, p. 383-399.
153
Contributions a l'étude des Brachiopodes Spiriferidae .
i. — Exposé d'üne nouvelle méthode d'étude de la
MORPHOLOGIE EXTERNE DES SPIRIFERIDAE A SINUS PLISSÉ.
Par G. Gatinaud.
1. — Introduction.
La classe des Brachiopodes compte parmi les groupes dans les-
quels les caractères internes, depuis quelques décades, jouent un
grand rôle dans l’établissement des coupures génériques. Et celles-ci,
rendues nécessaires du point de vue pratique par la création d’un
très grand nombre d’espèces, ont été particulièrement nombreuses
depuis une trentaine d’années. Car déjà à cette époque Buckman,
pour les Rhynchonellidae et Terebratulidae jurassiques, et Frede-
ricks (1), pour les Spiriferidae et les Spirifer nidae, ont créé un
nombre considérable de genres caractérisés à la fois par des carac-
tères externes et par des caractères internes, ceux-ci étant au moins
aussi importants que ceux-là. Du reste certains genres de Frede-
ricks ont prêté à critique (2), tant du point de vue des caractères
internes que de celui des caractères externes.
En 1931 Grabau (3) est amené à faire dans la famille des Spiri-
feridae de nouvelles coupures génériques et spécifiques basées sur-
tout sur les caractères externes et en particulier sur le mode de
plication du sinus. Celui-ci est étudié suivant une nouvelle méthode
utilisée depuis par Huang (4), Chang (5), Tien (6) et Semikhatova
{7) : la méthode des formules et diagrammes sinaux.
Mais Tien, utilisant les caractères internes, a remanié la systéma-
tique de Grabau, restreignant l’acceptation du sous-genre Sinospi-
rifer de Grabau et créant 2 nouveaux sous-genres : Tenticospirifer
et Hunanospirifer. Il apparaît alors que les diagrammes et les
formules de Grabau ne peuvent servir qu’à distinguer des espèces
d’un même genre ou sous-genre et des groupes morphologiques
comprenant plusieurs genres ou sous-genres, mais pas les genres
ou sous-genres eux-mêmes.
Or il est évident que si 2 genres comme Cyrtospirifer et Sinospirijer
ou comme Tenticospirifer et Hunanospirifer ne diffèrent guère que
par des caractères internes, il devient difficile de classer une espèce
dont les échantillons ne se prêtent pas à' une étude roentgeno-
graphique et sont en trop petit nombre pour qu’on envisage d’en
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
154 —
sacrifier un pour y faire des coupes. En fait ceux qui ont lu ma
note (8) sur la position générique du Spirifer canaliferus Lamarck
ont vu que j’ai établi cette position générique par une sorte d’appel
à l’autorité de Tien- et par Une conjecture géographique démentie
par le fait que parmi les échantillons du Dévonien de Ferques déter-
minés par d’ORBiGNY comme Spirifer verneuili Murchison j’ai
trouvé un Hunanospirifer wangi Tien.
Donc, étant donné que les plis de la coquille résultent de l’orga-
nisation du manteau qui peut évoluer parallèlement à celle des
appareils calcaires internes, il convient de rechercher dans la pli-
cation de la coquille et en particulier dans celle du sinus des carac-
tères recoupant ceux fournis par les appareils internes. La méthode
de Grabau s’étant montrée insuffisante sur ce point, j’ai essayé
les formules créées par Bancroft (9) pour l’étude des Dalmanellacea ;
car ces formules sont d’une autre nature et d’une autre portée que
celles de Grabau ; mais cette méthode se révèle moins féconde pour
les Spiriferidae que pour les Dalmanellacea ; d’autre part étant
essentiellement statistique elle requiert pour chaque espèce un
nombre d’échantillons, à ce qu’il me semble, au moins égal à 5.
C’est pourquoi j’ai recherché de nouveaux critères qui feront
l’objet de cet exposé. Donc, après deux paragraphes consacrés aux
formules de Grabau et de Bancroft, je passerai en revue ces
nouveaux critères : échelons d’apparition et de bifurcation, compta-
bilité des côtes des secteurs du sinus avec établissement de moyennes
et de rapports de moyennes, indices d’apparition et de bifurcation,
contre-indices d’apparition, modules de bifurcation, quotients
d’apparition, perquotients d’apparition et de bifurcation. Ces cri-
tères dont les derniers dénommés se déduisent arithmétiquement
des premiers semblent avoir une réelle valeur systématique et nous
verrons par les chiffres fournis par plusieurs espèces que Spirifer
canaliferus Lamarck doit être maintenu dans le genre Tenticospirifer.
2. — Les diagrammes et les formules de Grabau.
Voyons en quoi consiste les formules et les diagrammes sinaux
de Grabau. Considérons la fig. 1 qui représente un diagramme
sinal, celui du type de Tenticospirifer canaliferus Lamarck, repro-
duit d’après la figure 2 de ma précédente note, citée ci-dessus. Nous
n’avons pas à tenir compte pour le moment des notations écrites
au bas du diagramme. Celui-ci est accompagné de 2 formules r
celle de Grabau qui va nous occuper et celle de Bancroft qui
nous occupera au prochain paragraphe.
Le diagramme sinal est une image schématique du sinus, les deux.
155 —
côtés rectilignes représentant les côtes bordières et le côté curvi-
ligne la commissure frontale. Les côtes du sinus sont représentées
par des traits : traits forts pour les premières apparues, les côtes
primaires qui divisent le sinus en 3 secteurs ; traits fins pour les
autres côtes. Les côtes primaires sont généralement les plus fortes
du sinus, ce qui permet de les repérer sur un individu dont le cro-
chet est cassé ou usé ; si les côtes primaires ne sont pas plus grosses
que les autres et que la moitié seulement du sinus dans le sens de
la longueur est abîmée, l’une des 2 côtes primaires est connue et
l’on peut considérer comme primaire sa symétrique par rapport
au milieu du sinus. Nous voyons ici que les côtes primaires sont
Fig. 1. — Diagramme sinal du type de Tenticospirifer canaliferus Lamarck.
Formule de Grabau :l + I + l + l + l#+I + 2
— de Bancroft : I ) m ) al ) 61g ),bld ) algx ) 62g
nettement divergentes, laissant place à 3 côtes dont une est bifur-
quée : Grabau dit qu’en ce cas le sinus est triplissé (triplicate) ;
chez d’autres espèces les côtes primaires sont rapprochées, sub-
parallèles, ne laissant place qu’à la seule côte médiane : c’est le
type dupliplissé (dupliplicate) ; enfin chez d’autres espèces il n’y a
qu’une seule côte primaire qui est médiane et divise le sinus en 2 sec-
teurs : c’est le type uniplissé (uniplicate) ; ces trois types corres-
pondent à autant de groupes de genres ou sous-genres. Dans le
secteur latéral gauche (à droite sur la figure puisque le sinus des
Spiriferidae appartient à la valve ventrale) nous voyons apparaître
2 côtes, la première plus près de la côte primaire, la deuxième plus
près de la côte bordière ; chez d’autres individus apparaissent une
— 156 —
troisième côte encore plus près de la côte bordière et ainsi de suite ;
c’est là l’ordre normal d’apparition des côtes des secteurs latéraux ;
mais il peut arriver qu’une côte apparaisse dans un ordre différent :
par exemple une deuxième côte entre la première et la primaire
ou une troisième entre la première et la deuxième : une telle côte
est dite intercalaire ; Grabau l’appelle aussi secondaire alors qu’il
ne donne pas de nom aux côtes à succession normale, le terme
primaire ayant un sens restreint ; pour éviter une équivoque je
donnerai à celles-ci le nom de primitives. Dans le secteur médian
les côtes primitives se suivent des primaires au milieu ; les côtes
qui apparaissent différemment sont intercalaires. Il y a donc plu-
sieurs sortes de côtes : primaires, primitives, secondaires ou inter-
calaires de 1er ordre, tertiaires ou intercalaires de 2e ordre. Nous
voyons aussi qu’une des côtes du secteur médian est bifurquée, ce
qui peut arriver à n’importe quelle côte primitive ainsi qu’aux pri-
maires et plus rarement aux intercalaires de 1er ordre. La plication
du sinus peut donc être plus, ou moins compliquée et la médiane
qui àpparaît ici très tôt peut apparaître tardivement ou même
manquer ; c’est par de tels caractères qu’on peut distinguer les
espèces d’un même genre ou sous-genre.
Pour établir une formule sinale, on compte les côtes du secteur
latéral droit, puis on note la côte primaire droite qu’on représente
par la lettre I, on compte les côtes de la moitié droite du secteur
médian, on note la côte médiane qu’on représente par le chiffre 1,
et ainsi de suite, tous les termes de la formule étant séparés par le
signe +. Si une côte manque on peut pour plus de clarté la remplacer
par 0. Les côtes bifurquées sont comptées à part et affectées de la
lettre x et l’on compte de même à part les côtes simples qui sont à
leur droite et celles qui sont à leur gauche : ainsi si l’on a dans le
secteur latéral droit une succession de 2 simples, 1 bifurquée et
2 simples, on écrit : 2 -f- lx -|- 2 + I + .... Les côtes intercalaires
de 1er ordre sont aussi comptées à part et affectées de la lettre y
et l’on compte aussi à part les côtes primitives qui sont à leur droite
et celles qui sont à leur gauche. Les côtes intercalaires de 2e ordre
sont affectées de la lettre n. Les intercalaires bifurquées sont notées
1 yx. Si une côte est bifurquée 2 fois, la deuxième bifurcation inté-
ressant par exemple la branche gauche, on représente cette côte
1 a:
par le monôme . — - Nous devons donc attribuer à notre échan-
l + Lr.
tillon que j’appelle A, la formule tl+I + l + l+l^+I +2.
3 autres échantillons de la même espèce faisant partie de la col-
lection d’ORBiGNY et provenant du Dévonien de Bensberg donnent
les formules suivantes :
— 157 —
B :3 + I + l+ l+ l + I + 3
C : 1 + I + 1 +~1 + 1 +1 + 2 (var. pseudolalistriatus Gatinaud).
D:2+I+l+l+l+I+l
Les diagrammes sinaux des échantillons B et C ont été donnés
dans la figure 3 de ma précédente note, note dans laquelle la for-
mule de l’échantillon C a été écrite par erreur : 1 + I + ly + i
+ % + I + 2.
3. — La méthode de Bancroft.
Les formules de Bancroft sont, comme je l’ai dit, d’une autre
nature et d’une autre portée que celles de ‘Grabau ; d’une autre
nature, car les chiffres de Bancroft représentent des numéros de
côtes tandis que ceux de Grabau représentent des nombres de
côtes ; d’une autre portée car les formules de Grabau sont pour
ainsi dire statiques, strictement morphologiques, représentant la
plication du sinus au moment de la mort de l’animal, tandis que les
formules de Bancroft sont dynamiques, morphogénétiques, rendant
compte de l’évolution de la plicatioil. En vérité un diagramme
sinal correctement établi rend suffisamment compte de l’évolution
de la plication. Toutefois la publication de plusieurs formules de
Bancroft pour une espèce serait plus pratique que celle du même
nombre de diagrammes sinaux, qui tiendraient trop de place dans
une revue telle que celle-ci, ce qui paraît bien si l’on considère que
sur les 545 pages de son ouvrage sur les Brachiopodes du Dévonien
de Chine Grabau en a consacré 221 aux Spiriferidae à sinus plissé !
D’autre part il semble que l’importance de certains détails échappe-
rait s’ils n’étaient pas chiffrés.
La plication du sinus des Spiriferidae étant très différente de celle
des valves des Dalmanellacea, nous ne pouvons pas employer les
mêmes notations que Bancroft. En nous reportant à la fig 1
nous définirons les notations qu’il convient d’employer. Les côtes
primaires seront désignées par la lettre I comme dans les formules
de Grabau ; celle de droite sera désignée par I d, celle de gauche
par Ig. La côte médiane sera désignée par la lettre m. Dans le sec-
teur médian, les autres côtes primitives seront désignées par la
lettre a et numérotées al, a2, etc., en allant des côtes primaires
à l’axe du sinus, c’est-à-dire dans leur ordre d’apparition ; celles
de droite seront appelées aid, a2d, etc. ; celles de gauche alg, a2g,
etc. ; les côtes intercalaires de 1er ordre seront appelées ay, plus
précisément ay\. celles qui s’intercalent entre les primaires et al,
ay2 celles qui s’intercalent entre al et a2 et ainsi de suite ; celles
de droite seront appelées ayid, ay2d, etc. ; celles de gauche aylg,
ay2g, etc. ; les côtes intercalaires de 2e ordre seront appelées an,
158 —
plus précisément ania celles qui s’intercalent entre les primaires
et ay 1, anlb celles qui s’intercalent entre ay 1 et al, ania celles qui
s’intercalent entre al et ayl] anlb celles qui s’intercalent entre ayl
et al et ainsi de suite ; les bifurcations seront désignées par ax,
alx, aidx, ayx, ay la;, ayldx ; la branche droite sera désignée par la
lettre d et la gauche par la lettre g : dans l’exemple présent : algxd
et algxg. Dans les secteurs latéraux les côtes primitives seront
désignées par la lettre b et numérotées 51, 62, etc., en allant des
côtes primaires aux côtes bordières, c’est-à-dire dans leur ordre
d’apparition et les notations bld, bld , 61g, byld, bnlad, bnlbd,
bldx, byldx, etc., seront employées suivant lês principes énoncés
ci-dessus.
Dans les formules les côtes ou bifurcations apparues à des niveaux
voisins sont séparées par le signe ) qui représente une strie d’accrois-
sement réelle ou théorique ; celles qui sont apparues au même niveau
sont séparées par une virgule. Si les 2 côtes d’une même paire appa-
raissent au même niveau, il n’est pas nécessaire d’écrire par exemple :
ald, alg ; il suffît de réunir les 2 côtes sous l’appellation al ; il en
est évidemment de même des 2 branches d’une bifurcation. Ainsi
les 3 échantillons de Tenticospirifer canaliferus Lamarck que j’ai
pu étudier en détail donnent les formules de Bancroft suivantes :
A : I ) m ) al ) blg ) bld ) algx ) b2g.
B : I ) blg ) bld ) ald ) alg ) b2g ) m ) b2d, b3g ) b3d.
C : I ) m ) blg, alg ) ald ) bld ) b2g.
Ce n’est pas dans ces formules mêmes que réside l’intérêt de la
méthode de Bancroft qui, comme je l’ai dit, est statistique. Pour
chaque espèce de Dalmanellacea Bancroft détermine la proportion
de cas dans lesquels telle côte apparaît avant telle autre, résultat
qu’il exprime en classe de pourcentage, ses classes de pourcentages
étant au nombre de 9 :
L1 : 0 à 11 % Ml : 33 à 44 % H1 : 66 à 77 %
L2 : 11 à 22 % M2 : 44 à 55 % H2 : 77 à 88 %
L3 : 22 à 33 % M3 : 55 à 66 % H3 : 88 à 100 %
Bancroft publie ces résultats statistiques sans publier les for-
mules qui ont servi à les obtenir et qui sont fastidieuses pour les
Dalmanellacea et aussi pour beaucoup de Spiriferidae comme le
montrent suffisamment les 2 formules suivantes fournies par les
diagrammes sinaux — - cas extrêmes il est vrai — des figures du
texte 43C ( Platyspirifer paronii Martf.t.t.i) et 54A (Cyrtiopsis
shensiensis Grabau) de l’ouvrage de Grabau sur les Brachiopodes
dévoniens :
— 159 —
43C : Ig ) Id ) m ) ms ) bld ) blg ) mxgx ) mxdx, Idx) Igx )b2d, mxgxgx
b2g, bldx ) mxdxdx, mxgxdx ) blgx, Idxx ) mxgxgxdx )
mxgxgxgx, mxdxgx ) mxdxdxgx
54 A : Id ) Ig ) ald ) alg ) m. bld ) blg ) aylg ) b2 ) byl, aldx, ms )
by2d ) by3d ) by3g, by2g, b3d ) b3g ) bn3ad, bn2bd ) bnlbd )
bn2ad ) bn2bg ) bnlad ) bnlag ) bnlbg, bn2ag.
Les successions intéressantes chez les Spiriferidae sont les sui-
vantes : b2 ) m ; b3 ) m ; b2 ) al ; b3 ) al ; b3 ) a3. Elles sont moins
nombreuses que chez les Dalmanellacea.
L’application à Tenticospirifer canaliferus donne :
b2 ) m : 1/6 : L2
b3 ) m : 0/6 : L1
b2d ) a2d : 1/3 : Ml ; b2d ) a2g : 1/3 : Ml ; b2g ) a2d : 3/3 : H3 ; b2g )
a2g : 3/3 : H3
b3d ) a2d : 1/3 : Ml ; b3d ) a2g : 1/3 : Ml ; b3g ) a2d : 1/3 : Ml ; b3g )
a2g : 1/3 : Ml
b3d ) a3d : 1/3 : Ml ; b3d ) a3g : 1/3 : Ml ; b3g ) a3d : 1/3 : Ml ; b3g )
a3g : 1/3 : Ml
Ces résultats ne sont pas très significatifs, car ils ne concernent
que 3 échantillons qui du reste appartiennent à 2 variétés.
(A suivre).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Bibliographie.
a
1. Mem. Com. géol., n° 156, 1916.
Ann. Soc . paléont. Russie, t. 2, 1918, p. 85-90.
Bull. Acad. Sci. U. R. S. S., t. 20, 1926, p. 393-422.
2. Paeckelmann. Neues Jahrb. Miner. Geol. Paléont., t. 67, B 1932, p. 164.
3. Nat. Hist. Central Asia, vol. 4, 1931, p. 128-176.
Palaeont. sin., sie B, vol. 3, fasc. 3, 1931, p. 208-358 et 421-492.
Bull. geol. Soc. China, vol. 11, n° 1, 1931, p. 93.
Palaeont. sin., sie B, vol. 8, fasc. 4, 1936, p. 199-211.
4. Palaeont. sin., sie B, vol. 9, fasc. 2, 1933, p. 41-43.
5. Palaeont. sin., sie B, vol. 1, fasc. 3, 1934, p. 11-13.
6. Palaeont. sin., nlle sie B, n° 4, p. 110-143.
7. Trav. Inst, paléont., t. 12, livre 3, 1941.
Trav. Inst, paléont., t. 12, livr. 4, 1941.
8. Bull. Mus., 2e sér., t. 20, n° 2, 1948, p. 201-206.
9. Manchester Lit. Philos. Soc. Mem., vol. 72, n° 5, 1928, p. 53-90. fflft
J. Paléont., vol. 19, 1945, p. 181-252.
— 160 —
Solution de problèmes bryozoologiques
A L'AIDE DES RAYONS X.
Par E. Buge.
Les nombreux essais de radiographie d’organismes fossiles effec-
tués par M. J. Roger m’ont permis d’obtenir des résultats remar-
quables en ce qui concerne l’étude des Bryozoaires.
Je ne passerai pas en revue tous les résultats obtenus par cette
méthode, toutefois un certain nombre d’entre eux méritent d’être
soulignés. C’est le cas des associations biologiques auxquelles les
Bryozoaires participent et de la détermination générique de certains
Bryozoaires Cyclostomes (Heteroporidae). Je signalerai enfin briève-
ment les autres essais que nous avons effectué.
•
I. — Associations biologiques.
Les associations biologiques entre des Bryozoaires de la famille
des Celleporidae (Cheilostomes) et des Gastropodes ne sont pas
rares, dans la nature actuelle comme à l’état fossile. Elles peuvent
être très étroites (symbiose) ou, inversement, ne représenter qu’un
vulgaire phénomène de parasitisme, le Bryozoaire encroûtant son
hôte comme il le ferait d’un substratum quelconque. Tous les
intermédiaires sont d’ailleurs possibles entre ces extrêmes. La sym-
biose des deux groupes est particulièrement bien connue dans les
faluns néogènes de la Tturaine où elle a soulevé bien des contro-
verses 1. Le cas que j’examinerai ici est celui d’un Cellépore du
Tacksonien des U. S. A. : Holoporella damicornis Canu & Bassler
1920 (fig. 1). Canu & Bassler, dans leur description 2 affirment :
« The zoarium incrusts, first, the radicels of an alga to form an attach-
ment for suspension ; it then develops freely into a small irregular
mass ornamented with horns cf greater or less length », et plus loin,
« the zoarium with its eccentric shape is very curious ; no one spéci-
men resembles another and yet ail hâve a general indefinable faciès
which permits their immédiate détermination. Evidently this is
not altotheger a phenomenon of symbiosis in its entirety, but it
is very clo"e to it. It is even probable that the alga chosen by the
m
1. ^L’étude morphologique et l’interprétation biologique de la symbiose dans les
faluns est exposée dans le Bull. Soc. Geol. Fr. 1947. (5), t. 17, p. 461-470, 1 pl.
2. Canu (F.) et R. S. Bassler, 1920. North american early tertiary Bryozoa, p. 609.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
iarva was always the same and that its disappearance has caused
at the same time the dcath of the Cellepore ». Ainsi la forme du
Rryozoaire serait due au substratum, en l’occurrence une algue,
sur lequel il serait fixé. La curieuse similitude des échantillons que
nous possédions de cette espèce et de ceux de Touraine auxquels
je faisais allusion ci-dessus (forme du zoarium et présence constante
d’un orifice à paroi interne de structure spéciale) nous a incité à en
tenter la radiographie. Le résultat obtenu est catégorique : Holo-
porella damicornis C. & B. vivait en symbiose avec un Gastropode.
La radiographie de deux spécimens montre nettement la présence
à l’intérieur du zoarium d’un tube spiralé dont l’auteur ne peut
être une algue, mais qui correspond à un test de Gastropode (fig. L).
Il n’est pas besoin de souligner l'intérêt d’une méthode permettant
d’obtenir des résultats aussi rapides et concluants sans que l’échan-
tillon, qui dans certains cas est unique, soit mutilé, ce qui serait
inévitable dans une étude par sections.
IL — La détermination générique des Heteroporidae.
Le problème de la détermination générique des Heteroporidae
peut aussi dans une certaine mesure être résolu par l’emploi des
rayons X. Il s’agit des deux genres Ceriopora Goldfuss et Repto-
multicava d’ORBiGNY. Leurs ovicelles étant inconnues (il est même
très vraisemblable qu’elles n’existent pas), il ne peut être fait appel
pour leur classification qu’à des caractères zoariaux. La forme du
zoarium est parfois irrégulière, mais le plus souvent globuleuse.
Le seul critère permettant la séparation des deux genres est donné
par Canu & Lecointre 3 sous cette forme : « En Ceriopora les
colonies sont unilamellaires, plus ou moins massives ou lobées, et
formées de tubes cylindriques sans péristomes et avec gemmation
périphérique. En Reptomulticava les colonies sont multilamellaires ».
La différenciation des deux genres repose donc uniquement sur des
caractères internes du zoarium, impossibles à découvrir sans une
section de celui-ci.
Aussi ai-je pensé que la radiographie pourrait permettre la mise
en évidence de ces caractères, évitant ainsi de fastidieuses coupes,
irréalisables dans tous les cas où le nombre des échantillons est
trop réduit.
Nous nous sommes adressés à du matériel provenant des faluns
helvétiens de Touraine. Deux espèces de Cériopores (C. tumulifera
Canu & Lecointre et C. strophiae C. & L.) et quatre de Repto-
multicava (R. echinata C. & L., R. radioporoides C. & L., R. grandi-
1. Canu (F.) et G. Lecointre, 1934. Les Bryozoaires cyclostomes des faluns de
Touraine et d’Anjou, p. 200.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
11
— 162
pora C. & L., R. parviporora C. & L.) en sont connues. Ceriopora
tumulifera C. & L. et R eptornu.lt icaoa grandipora C. & L., étant pris
comme base de discussion, par suite de leur grande similitude zoa-
riale et de leur taille voisine, voici les résultats obtenus :
La radiographie permet de repérer la structure interne : les colo-
nies de Ceriopora (fig. 3) présentent une grande homogénéité,
troublée seulement par quelques lignes correspondant soit à des
stries d’accroissement, soit à des accidents saisonniers (fig. 4).
Dans les Reptomulticava au contraire (fig. 5), la radiographie montre
nettement les diverses lamelles superposées et caractéristiques du
genre (fig. 6). Ce résultat a été confirmé par d’autres essais sur plu-
sieurs espèces dont le génotype de Ceriopora : Ceriopora micropora
Goldfuss dont la radio montre la même homogénéité que C. tumu-
lifera C. & L., daien que les colonies présentent extérieurement
une apparence lamellaire très accentuée. Reptomulticaoa echinata
C. & L. est particulièrement intéressant de ce point de vue : Canu
et Lecointre n’avaient pu en étudier qu’un seul échantillon,
cette espèce étant excessivement rare 1. Ils ne la placèrent dans le
genre Reptomulticava que grâce à l’aspect extérieur de la colonie,
une section aurait en effet détruit le spécimen type. A la base on
observe une série de lamelles paraissant s’emboîter, critère utilisé
par Canu et Lecointre pour placer cette espèce en Reptomulti-
cava, mais caractère se retrouvant également, à des degrés divers,
dans les deux genres envisagés (cf. Ceriopora micropora Gold).
Or la radiographie ne montre pas les lamelles du genre dans lequel
ces deux auteurs l’avaient placé. R. echinata est en réalité un Cerio-
pora.
III. — Autres cas étudiés.
Une microradiographie de Graptodictya proava (Eiciiwald) de
l’Ordovicien de Reval (Rep. d’Esthonie), effectuée par M. Trillat
1. Cette eepèce a été retrouvée depuis, très fragmentaire, dans F Helvétien des
Cléons (Loire-Inférieure) (Roger et Buge, 1946).
Légende de la planche
Fig. 1 : Holoporella damicornis Canu et Bassler, Jacksonien de Cocoa (Alabama).
Grand, nat. ; fig. 2 : id., radiographie. Le tube spiralé interne est bien visible sur
l’échantillon de droite ; fig. 3 : Ceriopora tumulifera Canu et Lecointre, Helvétien
de Savigné sur Lathan (Indre-et-Loire). Grand, nat. ; fig. 4 : id., radiographie.
La structure est homogène ; fig. 5 : Reptomulticava grandipora Canu et Lecointre,
Helvétien de Touraine (localité inconnue). La colonie est fixée sur une algue cal-
caire. Grand, nat. ; fig. 6 : id., radiographie. Les différentes lamelles superposées
sont très nettes.
Les caractéristiques employées pour les radiographies sont les suivantes :
Distance du foyer au film : 120 cm. ; Voltage : 60.000 V. ; Intensité : 25 mA. ;
Durée de la pose : 12" (fig. 2), 85,/ (fig. 4), 12" (fig. 6).
Bulletin du Muséum
Phoiotypic Mémtn, Antoine * Cie
Arcueil et Parts
du Laboratoire du C. N. R. S. de Bellevue, permet de suivre sur
une certaine longueur les tubes de ce Cryptostome, à un grossisse-
ment de 50 diamètres. L’étude de la gemmation pourrait être
certainement facilitée par cette méthode.
Des radiographies d’Archimedes wortheni Hall du Dinantien de
Warsaw (Illinois) donnent également des résultats intéressants :
la structure macroscopique des colonies de ce Cryptostome (qui,
d’après les travaux récents serait un complexe biologique Algue-
Fenestella) est différente selon qu’elles sont dégagées de la gangue
ou non. De plus une structure spéciale de la spirale apparaît sur les
colonies dégagées. Il serait utile qu’un spécialiste de ces Bryozoaires
primaires tente une étude approfondie et détaillée, par notre
méthode.
L’association Bryozoaire-Coelentéré réalisée dans les faluns de
Touraine (Cryptangia parasitica Michelin- Cellepora sp.) peut
être également étudiée avec fruit par cette méthode qui permet
de déceler le squelette du Polypier dans la masse du Bryozoaire
et de repérer les connexions pouvant exister entre les différents
individus.
Conclusions.
Nous voyons par ces quelques exemples sommaires les résultats
obtenus par une méthode aussi simple. Son extension permettra
de résoudre bien des problèmes en bryozoologie, les nombreux essais
que nous avons effectué nous ont donné en effet toujours des résul-
tats intéressants, à des degrés divers il est vrai, mais qui dans cer-
tains cas, comme nous l’avons vu ci-dessus, ne permettent pas de
tenir à l’écart cette technique.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum .
Note prêléminaire a une révision des Rissoinidae
du Redon ie n.
Par P. Calas.
Sur la base d’un important matériel provenant des faluns redo-
niens d’Anjou et de Bretagne, nous avons pu entreprendre une
révision des espèces appartenant à la famille des Rissoinidae.
Nous avons utilisé le plus largement possible les méthodes statis-
tiques. Les résultats détaillés de cette étude (Variabilité des carac-
tères. Corrélation entres les différents caractères) feront l’objet
d’un mémoire ultérieur plus important. Notre but est de donner
ici une liste des espèces que nous avons reconnues. La grande
majorité appartient au genre Alvania.
Toutes les fois qu’il s’agira d’une espèce déjà bien connue, nous
prendrons comme référence une figuration se rapprochant le plus
possible de nos échantillons et nous nous contenterons d’indiquer
leurs différences par rapport à cette forme figurée. Pour les espèces
et variétés qui nous auront paru nouvelles, nous produirons une
description plus détaillée.
Pour toutes nous indiquerons les données numériques suivantes
(moyennes) :
H : hauteur totale de la coquille
D : diamètre maximum
Bh : hauteur de l’ouverture
Bd : diamètre de l’ouverture
Th : hauteur du dernier tour
C : nombre de côtes sur le dernier tour.
F : nombre de cordons décurrents sur le dernier tour,
f : nombre de cordons sur l’avant-dernier tour.
(n) : nombre d’individus sur lequel a porté le calcul des moyennes
Enfin nous indiquerons pour chaque espèce les localités où elle
se sera rencontrée, la première citée étant celle d’où proviennent
les échantillons auxquels se rapportent les indications numériques.
Genre Cingula Fleming 1828.
Cingula miocenica Peyrot. 1938 Peyrot, Moll. helv. Bass. lig.,
p. 106-7, pl. 2, fig. 41, 47.
Un échantillon d’Apigné, unique, peut se rattacher à cette espèce,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
toutes ces dimensions
en millimètres.
165 —
au moins comme variété. Il se distingue du type par sa taille un
peu plus grande,' sa fe rme plus élancée s s cordons spiraux plus
nombreux. — H : 2,83. D : 1,40. Bh : 1,09. Bd : 1,00. Th : 1,86.
F : 28. f : 19 (1). — Apigné.
Genre Alvania (Leach) Risso 1826.
Alvania ( Massotia) zizyphina Dollfus.
Coquille ovoïde-conique, d’environ 5 tours faiblement convexes,
d’aspect comme télescopés les uns dans les autres, ce qui est dû
à des sutures profondes et bordées. Dernier tour grand, ventru,
vaguement subcaréné. Ornementation formée de côtes peu élevées,
bien marquées immédiatement sous la suture et s’atténuant très
vite, manquant de plus sur le dernier tour (chez les individus adultes),
de sorte que seule la partie supérieure des tours moyens en est pour-
vue. Ornementation décurrente formée de nombreux cordons très
plats, séparés par des intervalles très étroits. Ouverture grande,
bien arrondie en avant, anguleuse en arrière où le labre vient s’appli-
quer tangentiellement sur le tour précédent en formant une étroite
gouttière. Labre à peine bordé à l’extérieur, faiblement et irrégu-
lièrement granuleux à l’intérieur. H : 2,76. D : 1,87. Bh : 1.54.
Bd : 1,00. Th : 2,17. C : 17,16. F : 18,83. f : 7,33 (6). — Apigné.
Saint-Clément-de-la-Plaee (1 ex.). Pigeon-Blanc (1 ex., nettement
plus grand que ceux d’ Apigné).
Alvania ( Alvania ) curta Du-jardin. 1919 Cossmann et Peyrot.
Conch. néog. Aq. 3, p. 582-5, pl. 17, fig. 43-46 (et 9-10, var.
lachesis).
Nos échantillons les plus beaux sont plus grands et un peu plus
élancés. Ils sont intermédiaires entre le type et la var. lachesis.
Les cordons décurrents sont plus nombreux. Sans être très rare
cette espèce semble moins abondante que dans les gisements helvé-
tiens de Touraine. II : 4,39. D : 2,49. Bh : 1,80. Bd : 1,34. Th : 2,95.
C : 13,6. F : 20,0. f : 10,0 (3). — Apigné. Saint-Clément-de-la-Place.
Sceaux-d’Anjou. La Gauvinière.
Alvania (Alvania) Oceani d’ORBiGNY. 1919 Cossmann et Peyrot,
loc. cil., p. 587-8, pl. 16, fig. 111-2.
Nos échantillons sont un peu plus élancés et à ouverture un peu
plus allongée. Le nombre des cordons décurrents est en moyenne
un peu plus élevé. Les individus extrêmes, à ornementation plus
lâche, surtout à côtes plus fortes et plus espacées, sont très semblables
à l’espèce actuelle A. lineata Risso. H : 2,91. D : 1,74. Bh : 1,29.
Bd : 0,90. Th : 2,04. C : 18,73. F : 11,86. f : 5,24 (100). — Apigné
(très abondante) Sceaux-d’Anjou (qq. ex.).
Alvania (Alvania) sp.
Forme conique, un peu élancée. Environ 5 tours assez convexes.
166
séparés par des sutures bien marquées. Côtes assez fortes, bien
espacées, s’atténuant et disparaissant à la partie inférieure du
dernier tour, un peu obliques de haut en bas et d’arrière en avant,
légèrement antéfléchies vers la suture, croisées par des cordons
plus faibles, arrondis, donnant une maille très allongée. H : 2,24.
D : 1,30. Bh : 0,91. Bd : 0,71. Th : 1,53. C : 13,5. F : 12,0. f : 5,66 (3).
— Apigné. Sceaux-d’ Anjou.
Alvania (Alvania) cimicoides Forbes. 1914 Cerulli-Irelli,
Fauna malac. mariana, Pal. ital., 20, p. 200, pl. 15, fîg. 73-4.
Deux échantillons pourraient se rapporter à cette espèce. Ils ont
les tours moins conjoints et des cordons moins nombreux. H : 3,55.
D : 2,00. Bh : 1,44. Bd : 1,08. Th : 2,38. C : 16,00. F : 10,00. f : 4,00
(2). — Saint-Clément-de-la-PIace.
Alvania (Alvania) reticulata Montagu. 1914 Cerulli-Irelli,
loc. cit., p. 202, pl. 16, fig. 4-9.
Echantillons plus grands que ceux du Pliocène (eux-mêmes plus
grands que les actuels) et munis de cordons moins nombreux :
4 à 6 sur l’avant-dernier tour au lieu de 7 à 8. H : 3,44. D : 2,05.
Bh : 1,53. Bd : 1,17. Th : 2,53. C : 19. F : 12. f : 5 (pour le seul individu
intact). H : ?. D : 2,01. Bh : 1,54. Bd : 1,06. Th : 2,40. C : 15,91.
F : 11,83. f : 5,08 (12). — Saint-Clément-de-la-Place. Sceaux-
d’ Anjou.
Alvania ( Alvania ) venus d’Orbigny. 1856 Hôrnes, Mollusk.
Wien., I, p. 565, pl. 48, fig. 10.
Les échantillons d’Apigné que nous rapportons à cette espèce
sont suffisamment identiques (du moins ceux à 4 cordons sur l’avant-
dernier tour et à côtes nombreuses) aux deux exemplaires du Bassin
de Bordeaux de la Collection d’Orbigny que l’on peut considérer
comme types. Ils en diffèrent par les denticulations intérieures du
labre, plus immergées, moins nombreuses et plus allongées, rappe-
lant celles de la forme du Bassin de Vienne. Il y a tantôt 3 et tantôt
4 cordons sur l’avant-dernier tour. Les côtes sont souvent moins
serrées et alors plus larges et plus élevées.
A Saint-Clément on trouve les deux sortes de denticulations.
H : 2,63. D : 1,64. Bh : 1,18. Bd : 0,87. Th : 1^,89. C : 15,33. F : 8,80.
f : 3,36 (100). - — Apigné (1.500 ex.). Saint-Clément-de-la-Place
(30 ex.). Sceaux-d’Anjou (3 ex.).
Alvania (Alvania) venus var. robusta n. var.
Se distingue du type par sa taille plus grande, la présence cons-
tante de 4 cordons sur l’avant-dernier tour, les côtes moins nom-
breuses, très fortes surtout dans leur partie supérieure. Les denti-
culations du labre, bien marquées, se rapprochent de celles de la
forme du Bassin de Vienne. H : 3,45. D : 2,11. Bh : 1,57. Bd : 1,09.
— 167
Th : 2,44. C : 12,79. F : 7,11. f : 4 (88). — Saint-Clément-de-la-Place.
Sceaux-d’ Anjou. Thorigné. Pigeon-Blanc.
Alvania (Alvania) mariae d’Orbigny. 1884 Bucquoy, Dollfus,
Dautzenberg, Moll. mar. Rouss., 1, p. 291, pl. 36, fig. 7-10.
Nos échantillons sont plus petits, plus trapus et à tours moins
conjoints que la forme actuelle. Les côtes et cordons sont moins
nombreux, proportionnellement moins larges, les granulations à
leurs intersections sont à peine développées, de sorte qwe l’ornemen-
tation paraît formée de mailles carrées plutôt que de rangées de
granulations comme dans la forme du Bassin de Vienne (var. perra-
gularis Sacco). H : 2,09. D : 1,34. Bh : 0,93. Bd : 0,72. Th : 1,51.
C : 26,75. F : 11,08. f : 5,16 (12). — Apigné.
Alvania sp.
Taille petite, forme ovoïde, 4 à 5 tours bien convexes. Côtes
flexueuses, disparaissant à la partie inférieure du dernier tour,
fines et nombreuses, croisées par des cordons de force égale donnant
une récitulation à mailles très petites, à peu près carrées. Ouverture
grande, largement et peu profondément sinueuse en haut et en bas.
Labre lisse intérieurement, bordé extérieurement par un bourrelet
large et peu marqué. H : 2,13. D : 1,39. Bh : 1,03. Bd : 0,77. Th : 1,61.
C : 43,16. F : 17,3. f : 9,06 (15). — Apigné.
Alvania (Arsenia) punctura Montagu. 1921 Cossmann, Pal.
comp., 12, pl. 1, fig. 57-8.
C’est de cette forme actuelle que nos échantillons se rapprochent
Je plus, beaucoup plus que des formes pliocènes comme A. frigida
Montf.rosato. Ils montrent une très grande variabilité dans leur
forme générale plus ou moins élancée et dans le nombre des élé-
ments de l’ornementation. Ils sont un peu plus trapus et à côtes
et filets un peu moins nombreux en moyenne. II : 2,54. D : 1,43.
Bh : 0,98. Bd : 0,84. Th : 1,66. C : 18,6. F : 13,5. f : 7,5 (24). — Apigné.
Saint-Clément-de-la-Place.
Alvania (Acinopsis) cancellata Da Costa. 1921 Cossmann, Pal.
comp., 12, p. 2, fig. 1-4.
Se présente sous deux formes. Celle d’ Apigné, également présente
en minorité à Sceaux, a le même galbe que l’actuelle, le tubercule
caractéristique à la base de la columelle n’est pas constant et est
situé plus en avant du plan de F ouverture. Les cordons sont moins
nombreux, deux seulement sur l’avant-dernier tour. L’autre forme,
plus ancienne, est plus élancée, le tubercule à la base de la columelle
n’y est visible que sur des individus séniles. H : 3,24. D : 2,11.
Bh : 1,54. Bd : 1,15. Th : 2,35. C ' 15,4. F : 6,09. f : 2 (94). — Apigné.
Saint-Clément-de-la-Place. Sceaux-d’ Anjou.
Alvania (Taramellia) zetlandica Montagu. 1914 Cerulli-Irelli,
loc. cit., p. 194, pl. 15, fig. 48-9.
— 168
Nos échantillons sont un peu moins élancés, à ouverture un peu
plus grande et plus allongée, à spire un peu moins importante. Les
cordons sont plus gros et plus arrondis, les côtes moins nombreuses.
H : 3.55. D : 1 95' .Bh : 1,47. Bd : 1,07. Th : 2,36. C : 11,57. F : 6,80.
f : 3 (84). — Saint-Clément-de-la-Place, Sceaux-d’Anjou.
Alvania (Taramellia) zetlandica var. pluricosta n. var.
Se distingue par sa taille plus petite, son galbe beaucoup plus
trapu analogue à celui de A. miovaricosa Peyrot (Moll. helv. Bass.
lig., p. 105, pl. 2, fig. 35, 38), son ouverture plus grande, la gorge
moins marquée, un seul cordon au lieu de deux entre la gorge et
le bord columellaire, les côtes nettement plus nombreuses. II : 2,75.
D : 1,76. Bh : 1,31. Bd : 0,99. Th : 2,05. C : 14,66. F : 6,0. f : 3 (6).
— Saint-Clément-de-la-Plaee.
Alvania (Manzonia) costata Adams. 1919 Cossmann et Peyrot,
loc. cit., 3, p. 594-5, pl. 16, fig. 125-6.
Nos échantillons sont plus élancés, tout en restant plus trapus
que les actuels. Ils portent des côtes un peu moins nombreuses.
H : 2,41. D : 1,26. Bh : 1,01. Bd : 0,91. Th 1,59. C : 8,16. F : 16,16.
f : 14,83 (6). — Apigné.
Genre Rissoina d’Orbigny 1842.
Rissoina bruguierei Payraudeau. 1884 Bucquoy, Dollfus,
Dautzenberg, Moll. mar. Rouss., 1, p. 260-2, pl. 33, fig. 1-4.
Échantillons plus petits que les actuels, un peu plus élancés et
à côtes moins nombreuses. II : 5,94. D : 2,72. Bh : 2,22. Bd : 1,38.
Th : 3,50. C : 11,33. F : 17. f : 9 (1). — Sceaux-d’Anjou.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
169 —
Les Diatomées fossiles des sources thermales
de Ranomafana (Antsirare, Madagascar).
(Suite) 1
Par A. Lenoble et E. Manguin.
LISTE SYSTÉMATIQUE
Melosira granulata (Ehr.) Ralfs, fo. — Diamètre cellule 6-20 p, hauteur
demi-cell. 14.5-19 p ; manteau valvaire avec 8-10 lignes de gros pores
en 10 (x, parallèles à Taxe pervalvaire, ou en spirales très rapides ;
pores robustes, i arrondis à subquadrangulaires, 8 en 10 p. Disque
valvaire convexe, fréquemment cannelé sur les bords, provenant des
empreintes laissées par les grandes épines terminales. — PI. I, fig. 1 a-g.
Chez cette forme inédite, nous trouvons associées la robustesse
d’ornementation du manteau valvaire de la var. valida Hust., à la pré-
sence de délicates lignes de pores que montre sur sa membrane cellu-
laire, la var. jonensis Grun. Cette fine structure n’est seulement visible
que chez les forts exemplaires. Elle apparaît en lignes simples, doubles
ou triples ; dans ces derniers cas elles sont séparées par des bandes
lisses intermédiaires, plus larges.
M. italica (Ehr.) Kütz., var. tenuissima (Grun.) O. Müll. — Signalée
dans la zone de passage du miocène supérieur au pliocène inférieur
d’un dépôt d’Auvergne.
Cyclotella Iris J. Br. et J. Hérib., var. ovalis J. Br. et J. Hérib. — Miocène
supérieur.
Stephanodiscus Hantzschii Grun. — Diam. valve 12 p ; 12-13 stries
radiales en 10 p. Ancienneté ?. — PI. I, f. 2.
Coscinodiscus sp. — Nous avons relevé, sur un fragment suffisamment
grand, les mesures suivantes : diam. valve 87 p ; 5 aréoles en 10 p
vers le centre, et 8 en 10 p sur le bord ; 15-17 stries marginales en 10 p.
Sauf l’absence d’aiguillons marginaux, la structure de ce fragment de
valve paraît semblable à celle de C. exentricus Ehr.
Coscinodiscus sp., ad C. centralis Ehr., fo. — Diam. valve 90 p ; 8 aréoles
en 10 p près du centre et dans la partie moyenne, 12 en 10 p sur la
marge ; 3 épines en 10 p, situées à courte distance des bords valvaires ;
13 stries marginales en 10 p.
Cellule à valves fortement convexes. Paroi cellulaire de la valve
assez finement aréolée, présentant une rosette centrale bien distincte.
Ouverture intérieure des chambres aérolaires bien visible. Ces détails
de structure, observés seulement sur plusieurs fragments d’une même
valve, nous paraissent bien correspondre à ceux de C. centralis, en
1. Cf. Bull. Mus., t. XX, fasc. 6, 1948, p. 000.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
— 170 —
particulier à sa var. pacifica Gran et Angst. (1, pag. 60). Seul le dia-
mètre valvaire est inférieur à celui de cette var., par contre, le nombre
des aréoles, aiguillons et stries marginaux en 10 p,, sont supérieurs
aux chiffres donnés par les auteurs. — PI. I, fig. a-d.
Opephora Martyi J. Hérib. — De l’oligocène au pliocène supérieur.
Fragilaria construens (Ehr.) Grun., var. venter (Ehr.) Grun. — Signalée
depuis l’aquitanien.
F. pinnata Ehr. — Également depuis l’aquitanien.
Synedra ulna (Nitzs.) Ehr. — Du miocène supérieur au pliocène moyen.
Eunotia exigua (Bréb.) Grun. — Aquitanien, passage du miocène supé-
rieur au pliocène inférieur, pliocène moyen et base du pliocène supérieur.
E. T schirchiana' O. Müll. — Long, valve 54-74 p, larg. 7.5-8 p ; 8-9 stries
médianes en 10 p. — PI. I, fig. 4.
Cocconeis placentula Ehr. — Depuis Paquitanien.
Achnanthes delicatula Kütz. — Travertins d’Auvergne.
A. exigua Grun. — Depuis l’oligocène (Stampien supérieur).
A. inflata Kütz., var. elata (Leud.-Fortm.) Hust., fo. subcostata nov. fo.
— Stries transapicales très robustes, ponctuées ; points d= qua-
drangulaires, plus fort et plus serrés que chez la var. type, donnant
l’aspect ligné aüx stries. — PI. I, fig. 5 a-c.
Achnanthes lanceolata Bréb. — Depuis le début de l’oligocène.
A. minutissima Kütz. — Travertins d’Auvergne.
Mastogloia Smithii Thw., var. lacustris Grun. — Travertins d’Auvergne.
M. elliptica Agardh, var. Dansei (Thw.) Grun. — Miocène supérieur.
Amphipleura pellucida Kütz. — Travertins d’Auvergne.
Diploneis ovalis (Hils.) Cl. — Travertins d’Auvergne.
EXPLICATION DE LA FIGURE
Fig. 1. — Melosira granulata fo., a, b, c : manteau valvaire de plusieurs demies-
cellules ; d : disque valvaire montrant les cannelures imprimées par les grandes
épines terminales ; e : couronne connective d’une demie-cellule montrant les lignes
rayonnantes perpendiculaires à l’axe pervalvaire ; / : ces mêmes lignes à un très
fort grossissement donnant une résolution en doubles rangées de pores ; g : mem-
brane cellulaire avec lignes de fines aréoles. = a, b, c, d, e X 850 ; /, g X 1350.
Fig. 2. — Stephanodiscus Ilantzschii. — X 850.
Fig. 3. — Coscinodiscus sp., a : fragment de disque valvaire ; b : rosette centrale ;
c : partie marginale de la valve, vue en plan optique abaissé sur l’ouverture des
chambres ; d : vue des aréoles en plan optique abaissé sur la paroi intérieure des
chambres. — a X 350 ; b, c X 850 ; d X 1350.
Fig. 4. — Eunotia T schirchiana, vue valvaire. — X 850.
Fig. 5. — Achnanthes inflata, var. elata, a : valve inférieure ; b : vue connective ;
c : valve supérieure. — a X 850 ; b, c X 450.
Fig. 6. — Stauroneis pygmœa, vue valvaire. — X 850.
Fig. 7. — Pinnularia stomatophora, var. triundulata. — X 850.
Fig. 8. — Pinnularia lucuienta. ■ — X 850.
Fig. 9. — Cymbella cistula, var. mutabunda. — X 450.
Fig. 10. — Nitzschia sp., a : vue du fragment de valve observée ; b : portion du
même montrant la structure des points carénaux et des stries transapicales. —
a : X 450 ; b : X 850.
Fig. 11. — Surirella sp. vue valvaire. — X 350.
Fig. 12. — Surirella tenera, var. nervosa, fo. horrida, vue valvaire. — X 600.
■•SiEs+vù
iïMii
WMMiM
Stauroneis alabamae Heiden. — Ancienneté ?
S. anceps Ehr., fo. g racilis (Ehr.) Cl. — L’espèce est connue de l’aqui-
tanien.
S. phœnicenttron Ehr. — Depuis l’aquitanien.
S. pygmaea Krieger. — Long, valve 24 p, larg. 6 p ; 29 stries transapicales
en 10 p. De récente découverte, cette espèce est probablement signalée
pour la première fois dans un dépôt fossile. — PI. J, fig. 6.
JSavicula anglica Ralfs. — Miocène supérieur.
AT. bacilliformis Grun. — Aquitanien.
N. cryptocephala Kütz. — Miocène supérieur.
N. dicephala (Ehr.) W. Sm. — Aquitanien.
A. Perrotetti Grun. — Ancienneté ?
N. pupula Kütz. — Miocène supérieur.
N. radiosa Kütz. — Aquitanien.
Pinnularia acrosphaeria. — Aquitanien.
P. dactylus Ehr. — Pliocène inférieur.
Pinnularia g ibba Ehr., fo. subundulata Mayer. — L’espèce est connue
de l’aquitanien.
P. luculenta A. S. — Anciennté ?. — PI. I, fig. 8.
P. major (Kütz.) Cl. — Travertins d’Auvergne.
P. polyonca (Bréb.) O. Müll. — Ancienneté ?
P. stomatophora Grun. — Travertins d’Auvergne.
P. stomatophora Grun., var. triundulata Fontell. — Long, valve 92 p,
larg. 12 p; 10-11 stries transapicales en 10 p. Probablement pour la
première fois signalée comme fossile. — PL I, fig. 7.
P. viridis (Nitzsch) Ehr. — Depuis l’aquitanien.
Amphora ovalis Kütz. — Miocène supérieur.
Cymbella cistula (Hemprich) Grun., var. mutabunda nov. var. — Long,
valve 91.5 p, larg. 27 p ; 6-7 stries transapicales en 10 p, lignées ou
ponctuées selon la profondeur du plan optique d’observation. Valve
fortement convexe sur le côté dorsal, à peu près droite sur le côté
ventral et légèrement tumide dans la partie médiane ; à extrémités
rostrées, brusquement et obliquement tronquées aux pôles. Area axial
s’élargissant modérément vers les nodules centraux. Pas de point isolé
à l’extrémité des stries ventrales médianes. L’espèce est connue depuis
l’aquitanien. — PI. I, fig. 9.
Ç. microcephala Grun. — Travertins d’Auvergne.
C. turgida (Greg.) Cl. — Ancienneté ?
Gomphonema gracile Ehr. — Travertins d’Auvergne.
G. inlricatum Kütz, var. pumila Grun. — Variété signalée dès le miocène
supérieur.
G. longiceps Ehr., var. subclavata Grun. — Travertins d’Auvergne
(G. mustela Ehr.).
G. longiceps Ehr., var. subclavata Grun, fo. gracilis Ilust.
G. parvulum (Kütz.) Grun. — Aquitanien.
Epithemia turgida (Ehr.) Kütz. — Aquitanien.
E'. zébra (Ehr.) Kütz., var. saxonica (Kütz.) Grun. — L’espèce est signalée
depuis l’aquitanien.
Rhopalodia gibba (Ehr.) O. Müll. — Travertins d’Auvergne.
173 -
Hantzschia amphioxys (Ehr.) Grun., fo. capitata O. Mfill. — L’espèce est
signalée depuis l’aquitanien.
Hantzschia amphioxys (Ehr.) Grun., var. vivax jHantz.) Grun. — Tra-
vertins d’Auvergne.
Nitzschia jruslulum (Kütz.) Grun., var. perminuta Grun. — Travertins
d’Auvergne.
N . sp. — Fragment de valve trop incomplet pour une identification spéci-
fique. Point carénaux paraissant se prolonger i le long des stries
transapicales, 8-10 en 10 p ; stries transapicales finement lignées,
jusqu’à 20 en 10 p. Valve large de 9.5 p. — PI. I, fig. 10 a-b.
Surirella tenerà Greg., var. nervosa A. S., fo. horrida nov. fo. — Cellule
à axe apical hétéropolaire. Valve elliptique-allongée, long. 129.5 p,
larg. 41 p. Projection ailée distincte, avec 30-33 canaux en 100 p, à
peu près de même largeur que les fenêtres. Côtes peu apparentes s’ar-
rêtant à peu de distance de la ligne médiane, dessinant ainsi un area
central lancéolé. Ligne médiane parcourue par de petits aiguillons,
terminée à son extrémité supérieure par 2 épines lamelleuses nette-
ment visibles. Plan valvaire faiblement abaissé entre la ligne médiane
et les bords de l’aile, présentant de nombreux aiguillons. L’espèce est
connue du miocène supérieur. — PL I, fig. 11.
S. sp. — Cellule à axe apical hétéropolaire. Valve elliptique, à pôle infé-
rieur arrondi-cunéiforme, le supérieur largement arrondi-obtus ; long.
138 p, larg. 43.5 p. Aile peu développée, à projection indistincte ;
20-22 canaux en 100 p. Côtes ou ondulations n’atteignant pas la ligne
médiane, laissant une zone centrale libre, lancéolée. Membrane cellu-
laire finement striée dans le creux des ondulations, irrégulièrement
ponctuée.
RÉFÉRENCES RIBLIOGRAPHIQUES
(1) E. E. Cupp. — Marine Plankton Diatoms of the West Coast of North
America, Berkeley and Los Angeles, 1943.
(2) A. Lauby. — Recherches Paléophytologiques dans le Massif Central,
Paris, 1910.
(3) M. Peragallo. — Les Diatomées des Travertins d’Auvergne,
Bruxelles, 1920.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 174 —
Sur le chimisme des graines de Datura tétraploïdes.
Par C. Sosa-Bourdouil.
L’observation des plantes tétraploïdes obtenues à partir de plantes
diploïdes (par la colchicine p. ex.), montre que souvent la duplication
du nombre de chromosomes est corrélative d’une augmentation
de la taille de certaines cellules et d’organes tels les fleurs, les pollens
et les graines. L’augmentation de taille des pollens et des graines
est suffisamment constante pour être employée, inversement, comme
un indice de tétraploïdie.
Les graines de Datura stramonium diploïde et tétraploïde que
nous avons étudiées proviennent delà collection de A. F. Blakeslef.
et ont été semées dans le jardin du laboratoire du Muséum ainsi
qu’à la station Berthelot du Collège de France, à Bellevue (S.-et-ô.).
Les plantes 2 n et 4 n se sont développées dans des conditions
de milieu semblables. Chez les Datura tétraploïdes, les premières
fleurs ont coulé et les capsules se sont développées seulement
à partir de la 3e ramification en partant de la base. Les plantes
diploïdes ont donné des capsules normalement développées à la
base de la 2e ramification. Il en résulte un décalage dans la matu-
ration des fruits.
La comparaison du poids moyen d’une graine dans les deux séries
. (déterminé d’après le poids de 1.000 graines) a donné les résultats
suivants :
Poids moyen d’une graine : 2 n = 8 mg. 54 (92,55 % de substance sèche
— — 4 n = 12 mg. 94 (92,16 % »
Différence A =4 mg. 4, soit 52 % du poids initial.
Cette augmentation de masse peut être en elle-même interprétée
comme résultat de l’accroissement du métabolisme de la graine.
Cette dernière étant considérée comme unité indépendante. L’ana-
lyse nous dira si elle affecte tous les constituants à la fois ou certains
d’entre eux.
D’un autre côté nous avons examiné comparativement le pouvoir
d’absorption de l’eau des graines des deux séries. A cet effet les
graines sont plongées dans l’eau distillée et abandonnées à la tem-
pérature de 32°. Au bout de 26 heures on atteint à peu près le maxi-
mum de poids. L’augmentation de poids, due à l’entrée de l’eau,
est alors de 93 % du poids initial dans la série 2 n ; il est de 111 %
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
/
r
175 —
dans la série 4 n. Il y a donc ici quelque différence physique entre
les deux sortes.
L’analyse des graines a donné les résultats suivants :
Substances azotées. Pour un échantillon moyen, on trouve une
teneur en azote de 2,65 % du poids sec dans la série 2 n et 2,67 %
dans la série 4 n, soit sensiblement la même valeur.
L’azote protidique dosé après séparation de l’azote soluble à froid
dans l’acide trichloracétique à 10 %, donne respectivement 2,4
et 2,33 correspondant à 15 et 14,6 % de protides, valeurs très voi-
sines.
L’analys graine par graine traduit des variations de peu d’am-
plitude autour de ces nombres. Donc, sn ce qui concerne les protides,
la duplication des chromosomes n’entraîne pas un changement
sensible des proportions de ces substances.
Nous avons ensuite essayé de doser les acides nucléiques provenant
de l’hydrolyse des nucléoproteides. A cet effet nous avons employé
la méthode d’extraction de Schneider et la technique de dosage
d’après Vendrely et Sarciron. Nous avons obtenu des chiffres
au voisinage de 0,07 %. La précision de la méthode ne permet pas
de mettre en évidence des variations de faible amplitude. Mais
on peut en déduire que la différence de teneur en acides nucléiques,
si elle existe, est assez faible.
L’analyse des lipides a donné 21,4 et 20,57 d’acides gras res-
pectivement pour 2 n et 4 n. Les différences sont là encore peu
accusées.
En résumé, les substances étudiées restent, à peu de choses près,
dans les mêmes proportions relatives pour les lignées 2 n et 4 n.
Les différences portent surtout sur les quantités, traduites par
l’augmentation de poids de la graine.
En ce qui concerne la teneur des graines en alcaloïdes, Miller
et Fischer ont trouvé une augmentation du taux chez les tétra-
ploïdes (2 n : 0,31 % ; 4 n : 0,47 %). Cette augmentation est confir-
mée par nos propres dosages : (2 n : 0,42 ; 4 n : 0,69).
Précédemment, Rowson avait mis en évidence un accroissement
de plus grande amplitude dans les parties foliacées, p. ex. 2 n= 0,27;
4 n — 0,50 % sec. L’augmentation peut aller dans certains cas
jusqu’à 211 % et se tient en moyenne aux environs de 68 %. Cet
accroissement se maintient au cours des générations successives.
Ce qui reste stable, c’est la proportion relative des divers alcaloïdes
par rapport à leur quantité totale. Les formes voisines de Datura
stramonium ainsi que les plantes 4 n qui en dérivent contiennent
environ 16 % d’hyocine, alors que Datura metel, espèce bien distincte,
en contient 80 %.
Il y a là un caractère chimique spécifique que Rowson a très
bien mis en évidence.
176
Ce caractère spécifique n’est pas altéré par la duplication des
chromosomes, alors que la teneur en alcaloïdes totaux, quantité
normalement fluctuante, est très nettement augmentée.
Il faut remarquer pour terminer, que les alcaloïdes se trouvent
en très petite quantité dans la plante (0,2 à 0,6 p. 100 sec.). D’autre
part leur signification physiologique est très différente de celles
des corps que nous avons analysées et qui (protides et lipides) sont
des substances plastiqùes et d’accumulation indispensables au déve-
loppement ultérieur de l’embryon. Dans ces conditions il n’est pas
possible de mettre les résultats en parallèle.
Laboratoire de Chimie (Physique t-èg étale) du Muséum.
Bibliographie.
Blakeslee (A. F.), Belling, John and Farnham (M. E.). Bot. Gaz. 76 :
329-373 (1923).
Rowson (J. M.). Nature 154, p. 12 (1944) ; Quant. J. Pharm. Pharmacol.,
18, 175 (1945).
Miller (O. H.) and Fischer (L.) . J. Am. Pharm. assoc., 35, 237, (1946).
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 5-5-1919
SOMMAIRE
Pages
Liste des Correspondants nommés en 1948 6
Travaux faits dans les Laboratoires pendant l'année 1948 10
Communications :
J. Berlioz. Note sur une espèce de Trochilidé, Chlorostilbon aureoventris Lafr.
et d’Orb 51
F. Angel. Contribution à l’étude du Typhleotris madagascariensis, Poisson
aveugle, cavernicole, du Sud-Ouest de Madagascar 56
P. Chabanaud. Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique oriental. . 60
M. André. Une nouvelle espèce de Thrombidion (Stygothrombidium) recueillie,
en France, dans un cours d’eau phréatique 67
M. André. Sur le Microthrombidium ( Enemothrombium) Kervillei M. André. . 72
F. Grandjean. Remarques sur l’évolution numérique des papilles génitales
et de l’organe de Claparède chez les Hydracariens 75
C. Angelier. Hydracariens nouveaux des Pyrénées (lTe note) 83
E. Angelier. Diagnoses sommaires d’Hydracariens phréaticoles nouyeaux. . 88
Ch. D. Radford. A révision of the fur mites Myobiidae ( Acarina ) [suite] . . 91
P. Viette. Les Lépidoptères Gelechiidae du Pacifique Sud 98
R. Gombault. L’Herbier du Frère Joseph Louis au Muséum 105
A. Guillaumin. Contribution à ia Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCI. Plantes
récoltées par le P. Buchholz 112
J.-M. Turmel. Répartition géographique des Eryngium. II, Nouveau Monde. . 120
Cl. Ch. Mathon. Suite au catalogue de la Flore des Basses- Alpes, particulière-
ment sur la rive droite de la Durance (2e partie) [Labiées, suite] 132
P. Pichon. Classification des Apocynacées : XXVI, détermination des échan-
tillons fleuris de Plumérioïdées 140
M.-L. de Poucques. Études caryologiques sur les Fagales : I, le genre Alnus.. . 147
G. Gatinaud. Contributions à l’étude des Brachiopodes Spiriferidae. I, Exposé
d’une nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spiriferidae
à sinus plissé 153
E. Buge. Solution de problèmes bryozoologiques à l’aide des Rayons X. . . . 160
P. Calas. Note préliminaire à une révision des Rissoinidae du Redonien. . . . 164
A. Lenoble et E. Manguin. Les Diatomées fossiles des sources thermales de
Ranomai'ana (Antsirabé, Madagascar) [suite] *. 169
C. Sosa-Bourdouil. Sur le chimisme des graines de Datura tétraploïdes 174
r
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1200 lr., Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d’ Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Étranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’EntomoIogie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du ■Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’EntomoIogie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim. Paraît depuis 1928 ; abonnement France
et territoires d’ Outre-Mer, 500 fr., Étranger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 5-5-1949
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 2. — Mars 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P A R I S - V ' ~
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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TIRAGES A PART
Les auteurs ont droit à 25 tirés à part de leurs travaux. Ils peuvent en
outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1949)
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1200 fr. — Étranger : 1600 fr.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N° 2.
371e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
31 mars 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Ed. FISCHER
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur Louis Fage, Membre de l’Institut, a été promu Officier
de la Légion d’honneur (Décret du 24 mars 1949).
DON D’OUVRAGE
Fournier (F.). Le livre des plantes médicinales et vénéneuses
de France, t. III (in Encyclopédie biologique, vol. XXXII), 636 pp.,
256 fig. (Lechevalier, édit., Paris, 1948).
Nous avons déjà signalé la publication des t. I et II de cet ouvrage.
Ce dernier volume, aussi abondamment illustré que les précédents, com-
prend les végétaux se classant, par ordre alphabétique, de « Menthe à
Zacinthe ». L’ensemble de cet ouvrage constitue un dictionnaire complet
des plantes médicinales de notre pays.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
12
— 178 —
COMMUNICATIONS
Rapport sur la mortalité lt la natalité enregistrées
au Parc Zoologique du Bois de Vincennes pendant
L'ANNÉE 1948.
Par Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard
A. MORTALITÉ
I. — Mammifères.
L’effectif du Parc Zoologique qui était de 529 tètes le 1er jan-
vier 1948, est revenu à ce même chiffre le 31 décembre.
Le nombre total des morts de l’année est de 139, dont 60 adultes,
20 animaux récemment importés et 59 morts-nés, nouveau-nés,
ou jeunes de moins de six mois.
La répartition dans le temps est donnée par le tableau ci-dessous :
L’influence des saisons sur la mortalité des adultes acclimatés
est exprimée par la courbe ci-dessous qui représente les variations
de la mortalité mensuelle, calculée sur une période de six années
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 179 —
consécutives. Cette courbe accuse une série de points hauts en
décembre, janvier, février et mars, période pendant laquelle la
mortalité a une valeur presque double de sa valeur moyenne pen-
dant le reste de l’aitnée.
Fig. 1.
La liste des pertes établies selon l’ordre zoologique est la suivante :
Ordre des Primates.
Famille des Antkropoïdis.
3 Chimpanzés (Para troglodytes (L)), importés en août 1948.
Famille des Hylobatïdés.
1 Gibbon à favoris blancs (Hylobates concolor leucogenys (Ogilby)).
Famille des Papioïdès.
1 Babouins (Papio papio (Desm.)), dont 6 adultes, 1 importé en août
1948, 1 jeune et 2 nouveau-nés.
Famille des Cercopithècidês.
1 Cercopithèque hocheur ( Cercopühecus nictitans (L.)), importé en
août 1948.
2 Cercopithèques moustacs (Cercopithecus cephus (L.)), importés en
août 1948.
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
4 Renards (Vulpes vulpes (L.)).
6 Loups ( Canis lupus (L.)), dont 1 adulte, 3 jeunes et 2 morts-nés.
Famille des Ursidés.
1 Ours blanc ( Thalassarclos maritimus (Desm.)).
— 180 —
Famille des Félidés.
6 Lions ( Felis leo (L.)), dont 3 adultes et 3 nouveaux-nés.
Ordre des Pinnipèdes.
Famille des Phocidés.
3 Phoques ( Phoca vitulina L.), dont 1 récemment capturé.
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Proboscidiens.
Famille des Elephantidés.
1 Éléphant d’Afrique ( Loxodonta africana Blum), importé en août 1948.
Sous-ordre des Périssodactyles.
Famille des Equidés.
1 Zèbre de Hartman ( Equus zébra hartmanae Matscliie).
Sous-ordre des Artiodactyles.
Damille des Hippopotamidés.
1 Hippopotame nain du Libéria ( Chaeropsis liberiensis (Morton)).
Famille des Suidés.
1 Phacochère (Phacochoerus aethiopicus (Pallas) ) .
4 Sangliers d’Europe (Sus scrofa L.), jeunes.
18 Sangliers d’Indochine ( Porcula salviana Hodg.), dont 1 adulte,
10 jeunes, 3 nouveaux-nés, et 4 morts-nés.
Famille des Bovidés.
2 Buffles brachycères ( Syncerus caffer nanus (Bodd)).
13 Chèvres naines du Sénégal, (espèce domestique), dont 5 adultes,
3 jeunes, 1 nouveau-né, et 4 morts-nées.
4 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)), dont 2 adultes,
1 récemment entré au Parc, et 1 nouveau-né.
4 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)), dont 1 adulte et 3 jeunes.
5 Nylgauts (Boselaphus tragocamelus (Pallas)), dont 2 adultes et
3 nouveaux-nés.
1 Gnou à queue blanche ( Connochaetes gnu Zimm.).
1 Cob de Bufîon (Adenota kob (Erxleb.)), âgé de 15 jours.
7 Gazelles cervicapres de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas), dont
6 adultes et 1 nouveau-née.
2 Gazelles Dorcas (Gazella dorcas (L.)), récemment importées.
3 Gazelles à front roux ( Gazella rufijrons (Gray)), récemment impor-
tées.
181
3 Céphalophes du Cap (Sylvicapra grimmia (L.)), importées en août 1948.
1 Céphâlophe de Maxwell (Philantomba maxwelli (Ham. Smith)), impor-
tée en août 1948.
1 Ourébi ( Ourebia ourebi (Zimm.)), importée en août 1948.
Famille des Giraffidés.
1 Girafe (Girafja camelopardalis (L.)).
Famille des Camélidés.
1 Vigogne ( Lama glama vicugna (Molina)), âgée de 11 jours.
4 Guanacos (Lama glama huanacus (Molina)), dont 2 adultes, 1 mort-né
et 1 nouveau-né.
Famille des Cervidés.
1 Cerf de France (Cervus elaphus L.).
1 Chevreuil ( Capreolus capreolus (L.).
6 Daims (Dama dama (L.)), dont 5 adultes et 1 mort-né.
6 Cerfs rusa (■ Rusa uniicolor Kerr.), dont 3 adultes et 3 nouveaux-nés.
1 Cerf d’Eld ( Rucervus eldi Guthrie), nouveau-né.
2 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb.)), dont 1 adulte et 1 nouveau-né.
4 Muntjacs (Muntiacus muntjac Zimm.), dont 3 adultes et 1 nouveau-né.
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Marcopodidés.
3 Wallabies de Benett (Macropus ruficollis benetti Watt), dont 1 récem-
ment arrivé au Parc.
Les causes de ces pertes, systématiquement relevées, sont les
suivantes.
A) Maladies infectieuses :
a) La tuberculose a été constatée :
1° Sur un babouin ( Papio papio (Desm.)) (évolution lente,
lésions généralisées). Rappelons que le groupe de babouins dont
provient ce singe a été importé en 1939. Depuis cette date l’effectif
reste d’environ 55 Têtes : les naissances compensent les morts et
le prélèvement de quelques mâles adultes, qui trop nombreux
troubleraient l’équilibre social.
Les deux premiers cas de tuberculose ont été observés dans ce
groupe en 1945. Un cas a été noté en 1946, 2 en 1947, un, cette année.
La menace d’une tuberculose épidémique à évolution rapide per-
siste donc sur cet effectif. Or, les difficultés du diagnostic de la
tuberculose chez le singe ne nous permettent pas d’éliminer les
sujets infectés de ce groupe, qui, par ailleurs, reste exposé à la
contagion d’origine humaine. Nous ne pouvons limiter le risque de
tuberculose active que par l’hygiène de l’habitation et la qualité
— 182 —
de l’ alimentation, pour éviter tout affaiblissement de la résistance
organique d'es individus.
2° Sur un. cercopithèque moustac ( Cercopithecus cephus (L.))
récemment importé (forme aiguë généralisée) : lésions caséeuses
du poumon, pleurésie, tubercules miliaires du foie, hypertrophie
des ganglions mésentériques).
3° Sur un lion {F élis leo L.) âgé de 2 ans et entré au Parc quel-
ques mois auparavant.
4° Sur un nyglaut ( Boseluphus tragocamelus (Pallas)) femelle
âgée ayant donné plusieurs jeunes (tuberculose généralisée).
5° Sur un gnou à queue blanche ( Connochaetes gnu Zimm.)
provenant d’un zoo étranger (tuberculose généralisée).
6° Sur un guanaco ( Lama glama huanacus (Molina)) né au Parc,
âgé de trois ans (tuberculose généralisée).
7° Enfin sur trois cerfs rusa ( Rusa unicolor Kerr).,
soit au total sur 9 mammifères.
En dehors de la singerie, la tuberculose reste donc menaçante
surtout à la fauverie où elle est signalée chaque année depuis 1943,
chez les cervidés, fortement éprouvés depuis 1946 (Cerfs Rusa et
Cerfs de France).
b) La Pseudo-tuberculose due au bacille de Malassez et Vignal
(Pasteurella pseudotuberculosis (Eisenberg)), a été constatée chez
2 babouins (Papio papio (Desm.)) dont le foie et la rate étaient cou-
verts de tubercules et dont les ganglions mésentériques étaient
hypertrophiés. Il importe de savoir différencier cette maladie de
la Tuberculose vraie.
c) Un Streptocoque a été isolé des cadavres de 4 jeunes sangliers
d’Europe ( Sus scrofa L.) d’une même portée, l’emploi de sulfamides
ne permit de sauver qu’un seul sujet. Chez ces animaux, comme chez
les porcelets, le streptocoque ne se développe que sur des sujets
déficients ou carencés, ce qui explique l’échec de la thérapeutique
antistreptococcique spécifique, chaque fois qu’une amélioration de
l’état général n’est pas précédemment obtenue.
d) Une septicémie à staphylocoques a causé la mort d’un phoque
(Phoca vitulina L.) récemment capturé et présentant lors de son
arrivée au Pare, de volumineux abcès au niveau du cou et des
membres, la penicillo-thérapie resta sans effet.
e) Divers cas de gangrènes ont été observés sur :
1° Un ours blanc ( Thalassarctos maritimus (Desm.)) atteint d’une
fistule de l’oesophage située au niveau du cou et probablement
consécutive à’ la déglutition d’un corps étranger vulnérant.
2° Une gazelle à front roux ( Gasella ruftfrons (Gray)), récemment
importée (gangrène du maxillaire inférieur).
— 183 —
3° Trois céphalophes du Cap ( Sylvicarpa grimmia (L.)) arrivées
depuis peu de temps d’Afrique (abcès gangréneux au niveau des
molaires).
B) Maladies parasitaires :
Nous n’avons à signaler sous ce titre que deux cas d’ascaridiose
responsables de la mort de deux louveteaux ( Canis lupus L.) fai-
sant partie d’une portée de 6 ; les autres sujets de cette portée furent
débarrassés de leurs parasites par l’administration, deux fois, à
trois semaines d’intervalle, d’une capsule d’un demi-centimètre cube
de tétrachlorure d’éthylène.
C) Affections de l'appareil respiratoire :
1° Une pleurésie d’origine indéterminée a causé la mort d’un
renard ( Vulpes vulpes (L.)).
2° Des pneumonies ont été observées sur deux chimpanzés ( Pan-
troglodytes (L.)) récemment importés, deux babouins ( Papio papio
(Desm.)), dont l’un avait aussi une pleurésie, et un guanaco ( Lama
glama huanacus (Molina)), atteint d’une tumeur de la thyroïde
gauche, d’un poids de 400 grammes : cette volumineuse tumeur
gênant le mécanisme de la déglutition, provoqua la pénétration
dans l’appareil respiratoire de substances alimentaires, facteur
d’inflammation et d’infection.
3° Une congestion pulmonaire fut constatée sur le cadavre d’une
gazelle Dorcas ( Gazella dorcas (L.)), récemment importée.
D) Affections de l’appareil digestif :
1° Des lésions d’entérite aiguë ont été constatées :
a) sur un chimpanzé ( Pan troglodytes (L.)), récemment importé,
un ictère franc accompagnait ces lésions.
b) Sur un babouin ( Papio papio (Desm.)), récemment importé.
c) Sur un éléphant d’Afrique ( Loxodonta africana Blum.), épuisé
par le voyage.
d) Sur une chèvre naine d’A. O. F. (colite hémorragique).
e) Sur une gazelle Dorcas ( Gazella dorcas (L.)) et une gazelle
à front roux ( Gazella rufifrons (Gray)), récemment importées.
f) Sur un kangourou de Benett ( Macropus ruficollis benetti Watt),
provenant d’un zoo Français et récemment entré au Parc.
2° Des lésions d’entérite chronique ont été relevées :
a) Sur un gibbon à favoris blancs âgé ( Hylobates concolor leuco-
genys (Ogilby)), où elles étaient associées à des lésions de néphrite et
de myocardite chroniques, cet animal, âgé, avait été acquis en 1938.
b) Sur un cercopithèque hocheur ( Cercopithecus nictitians (L.))
non acclimaté.
c) Sur un renard ( Vulpes vulpes (L.)).
d) Sur un lion âgé (Felis leo L.), atteint aussi de néphrite chro-
nique.
e) Sur deux mouflons de Corse jeunes ( Ovis musimon (Paîlas)).
/) Sur un kangourou de Benett ( Macropus ruficollis benetti Watt).
3° Plusieurs cas de péritonite mortelle ont été observés :
a) Sur un mouflon à manchettes ( Ammotragus lervia (Tallas)),
consécutivement à une infection post-partum.
b) Sur un phacochère âgé ( Phacochoerus aethiopicus (Pallas)) et
sur une gazelle cervicapre de l’Inde ( Antilope cen’icapra Pallas).
4° Un abcès du foie a été constaté sur un cercopithèque moustac
( Cercopithecus cephus (L.)), récemment importé, dont les ganglions
mésentériques étaient hypertrophiés.
5° Un abcès du rumen, dû à un corps étranger, causa la mort d’un
ourébi ( Ourebia ourebi (Zimm.)), récemment importé.
E) Affections de l’Appareil circulatoire :
Nous avons observé :
1° Des myocardites et péricardites chroniques chez deux muntjacs
âgés ( Muntiacus muntjac Zimm.).
2° Une thrombose des artères iliaques, empêchant toute cir-
culation du sang dans les membres postérieurs, causa la mort d’une
girafe ( Giraffa camelopardalis (L.)) ; l’examen histologique montra
qu’il s’agissait d’un thrombus ancien au centre, plus récent à la
périphérie, obturant complètement les deux iliaques gauches et
dont le développement progressif, dans la partie postérieure de
l’aorte, forma une sorte de clapet, fermant par instant les deux
iliaques droites.
Malgré un diagnostic précis, posé dès l’apparition des premiers
symptômes, aucune intervention ne fut possible.
F) Affections diverses :
1° Une congestion cérébrale, due au froid, causa la mort d’un
cerf axis ( Axis axis (Erxleb)).
2° Un lion ( Felis leo L.), âgé de trois ans, né en captivité, mourut
après avoir présenté des signes de polynévrite, maladie particu-
lièrement fréquente sur les jeunes lions élevés en captivité, et dont,
malgré plusieurs tentatives, nous n’avons pas encore pu déterminer
l’étiologie exacte.
3° Des tumeurs de l’estomac furent découvertes à l’examen des
cadavres d’un loup âgé ( Canis lupus L.) et d’un kangourou de
Benett ( Macropus ruficollis benetti Watt).
4° Nous avons attribué la mort d’un zèbre Hartman ( Equus
— 185
zébra hartmanae Matschie) à la rupture d’un kyste de l’ovaire ayant
provoqué une hémorragie interne très abondante.
5° Une rétroversion rectovaginale irréductible obligea à sacrifier
un sanglier d’Indochine ( Porcula salviana Hodg).
6° Des cachexies prononcées probablement dues à des carences
alimentaires ont été observées chez un mouflon de Corse jeune
(Ovis musimon (Pallas)), sur un cerf de France ( Cervus elaphus L.),
sur un chevreuil ( Capreolus capreolus (L.)), et sur un daim ( Dama
dama (L.)).
G) Traumatismes et accidents :
1° Un hippopotame nain ( Cliaeropsis liberiensis Morton) est
mort à la suite de brûlures graves : une mauvaise manœuvre du
mécanisme d’alimentation de sa piscine envoya dans celle-ci une
•eau beaucoup trop chaude ; l’hippopotame habitué à descendre
dans son bassin dès qu’on le remplissait, après le nettoyage quo-
tidien, s’y dirigea hâtivement, glissa et se brûla gravement les
quatre membres et la partie inférieure du corps.
2° Nous avons constaté plusieurs fractures : soit ouvertes :
sur un renard ( Vulpes vulpes (L.)) et une gazelle à front roux.( Gazella
rufifrons (Gray)), soit fermées : sur une gazelle de l’Inde {Antilope
cervicapra Pallas) (épaule) ; sur un renard ( Vulpes vulpes (L)) (ster-
num) et sur une céphalophe de Maxwell ( Philantomba maxwelli
(H. Smith) récemment importée (corne).
3° Par suite de luttes entre animaux ou de chocs violents, nous
avons eu à déplorer plusieurs accidents mortels. Deux babouins
jeunes ( Papio Papio (Desm.)), tués par les adultes, une chèvre
naine d’A. O. F. jeune (perforation de l’avant-dernier espace inter-
costal), deux mouflons à manchettes ( Ammotragus l'ervia (Pallas)),
dont un récemment arrivé au Parc (plaies pénétrantes du flanc),
un nylgaut ( Boselaphus tragocamelus (Pallas)), quatre gazelles cer-
vicapres de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas)), quatre daims (Dama
dama (L.)) et un muntjac ( Muntiacus muntjac Zimm.).
4° Enfin un loup ( Canis lupus L.), âgé de deux mois, fut dévoré
par ses frères, deux lionceaux ( Felis leo L.) nouveau-nés furent
tués par leur mère, et deux sangliers d’Indochine {Porcula salviana
Hodg.) furent dévorés par la laie qui venait de leur donner naissance.
Les causes de la mort sont restées indéterminées pour deux phoques
{Phocà vitulina L.), sur lesquels nous n’avons retrouvé que de légères
lésions congestives, du foie, du poumon ou de l’intestin, pour deux
buffles brachycères ( Syncerus cafter nanus Bodd.), à l’autopsie
desquels nous n’avons pu noter qu’une légère indigestion sèche du
feuillet et pour six chèvres naines d’A. O. F. (4 adultes et 2 jeunes) t
dont l’autopsie ne nous révéla aucune lésion.
186
Enfin, nous avons recueilli un foetus de cerf axis (Axis axis
(Erxleb.)) expulsé avant terme, et de deux foetus jumeaux de buffle
de Roumanie.
II. - — • Oiseaux.
L’effectif, qui était, au 1er janvier 1948, de 527 têtes, a atteint
le 31 décembre le chiffre de 582.
Le nombre total des morts pendant l’année est de 81 ; il se décom-
pose en 26 adultes, 13 sujets récemment importés et 42 jeunes.
La répartition mensuelle des décès est indiquée dans le tableau
ci-dessous :
L’influence des saisons sur la mortalité des adultes acclimatés
est exprimée par la courbe ci-dessous, qui représente les variations
Fig. 2.
de la mortalité mensuelle, calculée sur une période de six années
consécutives.
Cette courbe accuse une mortalité mensuelle moyenne supérieure
à 5 unités pendant les mois de Mars, Avril, Mai et Juin. Plus expres-
sive que celle obtenue l’an dernier, elle porte sur des nombres encore
trop faibles pour être analysée.
La liste des oiseaux morts pendant l’année, établie selon l’ordre
zoologique, est la suivante :
Ordre des Struthioniformes.
Famille des Struthionidés.
2 Autruches (Struthio camelus L.j, dont une importée en août 1948.
Famille des Rheidés.
1 Nandou (Rhea americana (L.)).
Ordre des Péléca.niformes.
Famille des Phalacrocoracidés.
2 Cormorans ( Phalacroeorax carbo L.).
Ordre des Ciconitformes.
Famille des Ardêidés.
9 Hérons cendrés (Ardea cinera L.), dont 2 adultes et 7 récemment
importés.
1 Héron garde-bœuf ( Bubuleus ibis (IL.) ) .
1 Aigrette garzette (Egretta garzetta (L.)).
Famille des Threskiornithidés.
3 Ibis chauves (Geronticus eremita (L.)), récemment importés.
1 Ibis falcinelle (Plagadis falcinellus (L-))..
1 Ibis sacré ( Threskiornis aethiopica (Lath.)).
Famille des ciconiidés.
3 Cigognes blanches ( Ciconia ciconia (L.)), dont 1 adulte et 2 nouveaux-
nés.
1 Jabiru d’Asie (Xénorhynchus asiaticus (Lath.)).
Famille des phénicoptéridés.
1 Flamant ( Phenicopterus chilensis Molina).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
1 Cygne sauvage (Cygnus cygnus (L.)) jeune.
2 Cygnes noirs ( Chenopsis atrata (Lath,)) nouveaux-nés.
1 Bernaehe du Canada (Branla canadensis (L.)).
— 188
1 Bernache nonette (Branla leucopsis (Bechstein)).
1 Casarca roux ( Casarca ferruginea (Pallas)).
26 Canards sauvages (A nas platyrhynchos L.), dont 3 adultes, 1 récem-
ment importé, 5 jeunes et 17 nouveaux-nés.
3 Canards de Barbarie (espèce domestique) nouveaux-nés.
1 Canard mignon (espèce domestique).
Ordre des Galliformes.
Famille des Phasianidés.
1 Faisan à collier ( Phasianus colchicus L.) jeune.
1 Faisan doré ( Chrysolophus pictus L.).
7 Paons ordinaires ( Pavo cristatus L.), dont 1 adulte, 5 jeunes et
1 nouveau-né.
1 Perdrix du Maroc ( Alectoris barbara (Bonn.)).
Famille des Mélêagridés.
2 Dindons sauvages ( Meleagris gallopavo L.) nouveaux-nés.
Famille des Cr acides.
1 Hocco à bec de rasoir (Mitu lomentosa (Spix) ) .
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
1 Goéland argenté (Larus argentalus Pontop.) jeune.
Ordre des Columbiformes.
Famille des Columbidès.
2 Tourterelles à collier (Streptopelia decaocto (Friv)), dont 1 adulle
et 1 jeune.
Ordre des Falconiformes.
Famille des Falconidés.
1 Buse (Buteo buteo (L.)).
Ordre des Psittaciformes.
Famille des Psitacidés.
1 Cacatoès à huppe jaune (Kakatoe galerita (Latli.) ) .
Ordre des Passeriformes.
Famille des Corvidés.
2 Corneilles noires ( Corvus corone L.).
La recherche systématique des causes de la mort a donné les
résultats suivants :
— 189
A) Maladies parasitaires :
Nous avons à signaler sous ce titre des cas :
a) d’aspergillose : sur un cormoran ( Phalacrocorax carbo L.),
récemment offert au Parc.
b) De typhlite parasitaire ( Hétérakis gallinae (Gm.)) sur cinq
jeunes paons ( Pavo cristatus L.) d’une même couvée. La thiodiphe-
nylamine semble active contre cette infestation.
c) De parasitisme intestinal indéterminé sur un jeune faisan à
collier ( Phasianus colchicus L.).
B) Lésions de l'appareil digestif :
a) Un abcès du pharynx a causé la mort d’une tourterelle à
collier ( Streptopelia decaocto (Friv.)).
b) Plusieurs abcès nécrotiques du tractus digestif ont été trouvés
à l’autopsie d’une bernache du Canada (Branta Canadensis (L.)).
c) Nous avons constaté des lésions d’entérite aiguë et de péri-
tonite sur une autruche ( Strulhio camelus L.) récemment importée.
d ) Des lésions d’entérite chronique ont été observées sur une
aigrette garzette ( Egretta garzetta (L.)), un Ibis falcinelle ( Plegadis
falcinellus (L.), un Ibis sacré ( Threskiornis aethiopica (Lath.)), un
Jabiru d’Asie importé en 1937 ( Xénorhynchus asiaticus (Lath.)),
un Cygne sauvage ( Cygnus cygnus (L.)) jeune et cachectique et
un Hocco à bec de rasoir ( Mitu tomentosa (Spix)), âgé.
e) Un ictère aigu avec péritonite a été observé sur un nandou
(Rhea americana (L.)).
/) Une sclérose du foie a été constatée sur un Cacatoès à huppe
jaune âgé ( Kakatoe galerita (Lath.)). .
g) Une hépatite chronique a été signalée sur un canard sauvage
(Anas platyrhynchos L.).
C) Lésions de l'appareil circulatoire :
Nous avons relevé des lésions de myocardite chronique à l’au-
topsie d’une cigogne blanche ( Ciconia ciconia (L.)) et d’un paon
(Pavo cristatus L.), une péricardite a été constatée sur le cadavre
d’un cormoran ( Phalacrocorax carbo L.) et d’un ibis chauve ( Geron -
ticus eremita (L.)) récemment arrivé au Parc.
D) Lésions diverses :
Sous cette rubrique nous plaçons : un héron garde-bœuf ( Bubulcus
ibis (L.)) atteint de polyarhrite, un faisan doré ( Chrysolophus
pictus L.) antérieurement atteint d’avitominose B, traité et guéri,
puis mort brutalement un mois plus tard et une corneille noire
( Cornus corone L.) atteinte de nécrose des extrémités digitées.
190 —
E) Traumatismes et accidents mortels :
Une autruche ( Struthio camelus L.) a succombé à une luxation
metatarsophalangienne. Un héron cendré ( Ardea cinerea L.) a été
blessé à la nuque par d’autres hérons, une buse (Buteo buteo (L.))'
a été tuée par d’autres buses vivant avec elle.
Une perdrix du Maroc ( Alectoris barbara (Bonn.)) a été tuée
accidentellement par un gardien, un canard de Barbarie s’est mor-
tellement blessé sur la clôture de son parc, (enfin dix autres oiseaux
furent tués par d’autres animaux : un héron cendré ( Ardea cinerea L.),
récemment importé, tué par d’autres hérons, deux cygnes noirs
( Chenopsis atrata (Lath.), tués quelques heures après leur naissance,
par un cygne sauvage. Une bernache nonette jeune [Branla leu-
copsis (Bechstein) tuée par un cerf de France, deux canards sau-
vages (Anas platyrhynchos L.) tués par une oie d’Egypte.
F) Oiseaux morts au Parc peu après leur éclosion pour des causes
diverses :: deux cigognes iblanches ( Ciconia ciconia (L.)) âgées de
deux jours. Enfin, un canard mignon, dix-sept canards sauvages
(Anas platyrhynchos L.), deux canards de barbarie, un paon ( Pavo
cristatus L.) et deux dindons sauvages ( Meleagris gallopavo L.)
nouveaux-nés, sont morts accidentellement dans les couvées.
G) Oiseaux importes et morts pendant leur acclimatation ou nés
au Parc et morts peu après avoir été introduits dans les collections :
Six hérons cendrés ( Ardea cinerea L.), deux Ibis chauves ( Geronticus
eremita (L.)) récemment capturés et six canards sauvages (Anas
platyrhynchos L.), un goéland argenté ( Larus argentatus Pontop.)
et une tourterelle à collier ( Streptopelia decaocto (Friv.)) nés au
Parc.
La cause de la mort est restée indéterminée pour un flamant
( Phenicopterus chilensis Molina), un Casarca roux (Casarca ferruginea
(Pallas)) dont le cadavre fut retrouvé à demi décomposé et une
corneille noire ( Corvus corone L.).
Remarquons, qu’au cours de cette année, nous n’avons constaté
aucun cas de tuberculose aviaire.
B. — NATALITÉ
Le nombre des naissances enregistrées au Parc Zoologique pen-
dant l’année 1948 est de 167 mammifères (dont 59 sont morts avant
d’atteindre six mois) et 142 oiseaux (dont 42 sont morts avant
l’âge de six mois).
Ces naissances énoncées dans l’ordre zoologique sont les sui-
vantes •:
— 191 —
I. — Mammifères.
Ordre des Primates.
Famille des Hylobatidiés.
1 Gibbon à favoris blancs ( Hylobates concolor leucogenys (Ogilby)).
Famille des Cercopithécidés.
2 Magots (Macaca sylvanus L.).
Famille des Papioidés.
10 Babouins ( Papio papio (Desm.)).
Ordre des Carnivores.
Famille des Canidés.
8 Loups (Canis lupus L.).
Famille des Ursidés.
1 Ours brun d’Europe (Ursus arctos L.).
Famille des Félidés.
13 Lions ( Felis leo L.).
Ordre des Ongulés.
Sous-ordre des Artiodactyles.
Famille des Suidés.
10 Sangliers d’Europe (Sus scrofa L.).
21 Sangliers d’Indochine (Pocula salviana Hodgs).
Famille des Bovidés.
1 Buffle de Roumanie (espèce domestique).
3 Buffles de l’Inde ( Bubalis bubalis (L.)).
19 Chèvres naines d’A. O. F. (espèce domestique).
17 Mouflons de Corse (Ovis musimon (Pallas)).
8 Mouflons à manchettes (Ammotragus lervia (Pallas)).
6 Nylgauts ( Boselaphus tragocamelus Pallas).
3 Oryx algazelles ( Aegoryx algazel (Oken)).
1 Cob de Bufïon (Adenota kob (Erxleb)).
6 Antilopes cervicapres de l’Inde ( Antilope cervicapra Pallas).
Famille des Giraffidês.
1 Girafe (Girafja camelopardalis (L.)).
Famille des Camélidés.
1 Dromadaire ( Camelus dromedarius L.).
3 Lamas ( Lama glama glama L.).
— 192 —
1 Vigogne ( Lama glama vicugna (Molina)).
5 Guanacos [Lama glama huanacus (Molina)).
Famille des Cervidés.
2 Cerfs de France (Cervas elaphus (L.)).
’ 7 Daims (Dama dama (L.)).
5 Cerfs rusa ( Rusa unicolor Kerr).
7 Cerfs d’Eld (Rucervus eldi Guthrie).
2 Cerfs axis (Axis axis (Erxleb)).
2 Muntjaes (Muntiacus muntjac Zimm.).
Ordre des Marsupiaux.
Famille des Macropodidés.
1 Kangourou (Macropus agilis).
1 Wallabie de Benett (Macropus ruficollis benetti Watt).
TI. — - Oiseaux.
Ordre des Ciconiiformes.
Famille des Ciconiidês.
2 Cigognes blanches ( Ciconia ciconia (L.)).
Ordre des Ansériformes.
Famille des Anatidés.
4 Cygnes sauvages (Cygnus cygnus L.).
5 Cygnes noirs (Chenopsis atrata (Lath)).
6 Oies d’Egypte (Alopochen aegyptiaca (L.)).
5 Bernaches nonettes (Branta leucopsis (Bechst.)).
59 Canards, sauvages (Anas platyrhynchos L.).
38 Canards de Barbarie (espèce domestique).
Ordre des Galliformes.
. Famille des Phasianidés.
7 Faisans à collier ( Phasianus colchicus L.).
10 Paons à col bleu (Pavo cristatus L.).
Famille des Méleagridés.
2 Dindons sauvages (Meleagris g allopavo L.).
Ordre des Charadriiformes.
Famille des Laridés.
4 Goélands argentés ( Larus argentatus Pontop.).
— 193 —
Parmi ces naissances remarquons celle du gibbon, celle des magots
obtenue pour la première fois au Parc Zoologique, et celle d’une
girafe, née d’un couple élevé en captivité au Parc Zoologique. Le
.girafon se développe bien, et n’a pas présenté jusqu’à ce jour, les
accidents observés souvent sur les jeunes sujets importés.
Notons aussi la naissance de 13 lionceaux, dont l’élevage est
malheureusement difficile, après le sevrage.
Grâce à ces naissances, le Parc dispose d’un excédent de chèvres
naines d’A. O. F., de mouflons de Corse, de mouflons à manchettes,
de nylgauts, d’oryx algazelle, de lamas, de guanacos, de daims, de
cerfs rusa et de cerfs d’Eld.
Une attention particulière doit cependant être apportée à la
natalité pour diminuer le nombre de morts-nés et de la « mortalité
infantile ».
En résumé : Au cours de l’année, nous avons maintenu notre
effectif de mammifères, et accru l’effectif des oiseaux, qui n’a cepen-
dant pas encore atteint la valeur qu’il avait avant-guerre.
Nous n’avons eu à déplorer aucune maladie épidémique.
Les décès d’animaux adultes acclimatés, sont pour une part,
dus à des accidents, ou concernent, soit des animaux âgés et pré-
sentant à l’autopsie des lésions d’usure organique, soit des animaux
victimes d’affections diverses ; nous n’avons observé que quelques
cas de maladies microbiennes ou parasitaires.
Le taux de la natalité, comparé à celui des années précédentes,
est favorable, malgré une « mortalité infantile » élevée que nous avons
tenu à chiffrer en enregistrant fidèlement les avortements, les morts-
nés et les morts en bas-âge.
Le problème de l’identification et du marquage des animaux très
difficile à résoudre, a retenu notre attention, il est encore impar-
faitement au point.
.Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
13
Catalogue des Siluroidei d'Indochine de la collection
du Laboratoire des Pêches Coloniales au Muséum , avec
LA DESCRIPTION DE SIX ESPÈCES NOUVELLES.
Par J. Chaux et P. W. Fang (f).
Notre regretté collègue P. W. Fang, tué en 1944, à la Libération
de Paris, avait commencé la détermination et l’étude de la collection
de poissons d’Indochine du Laboratoire des Pêches Coloniales.
Nous avons repris ce travail et dressé le catalogue suivant des
Siluroidei d’Indochine. (La classification utilisée est celle mise au
point par L. S. Berg, Travaux de l’Institut Zoologique de l’Académie
des Sciences de l’U. R. S. S., 1940, t. V, livre 2).
Ordre : Cypriniformcs ( Ostariophysi ).
Division : SILURI.
Sous-ordre : Siluroidei ( Nematognathi ).
Groupe : Siluroidae.
Famille : Ariidae (Tachysuridae).
Genre : Arius C. Y.
Arius stormi (Blkr), 1858. — 1 spécimen provenant de Cochinchine
(1921), 330 mm. ; 1 de Pnom-Penh (1921), 185 mm.
Arius truncatus C. V., 1840 (= Hemipimelodus cochlearis Fowler
1935), — 3 spécimens provenant de Cochinchine, 169, 250 et 290 min.
Arius thalassinus (Rüpp.) 1835. — 1 spécimen provenant du
Tonkin, 106 mm. (jeune) ; 2 d’Indochine, 310, 435 mm.
Arius sagor H. B. 1822. — 1 spécimen provenant d’Indochine,
235 mm.
Arius coelatus C. V. 1840. — 5 spécimens provenant de Cochin-
chine (1921), 158, 170, 173, 192 et 204 mm.
C’est la première fois que ce poisson est signalé en Cochinchine.
Arius fangi Chaux, n. sp.
1 spécimen provenant du Tonkin, longueur standard 185 mm..
B. 6 ; D. 1.7 ; A. 16 ; P. 1.11 ; V. 6.
Corps allongé, largeur du corps égale à sa hauteur au niveau de
la dorsale. Longueur de la tête 3 1/3-3 1/2 dans la longueur standard.
Profil légèrement convexe de la dorsale à l’extrémité du museau.
Dessus de la tête recouvert de peau mince, bouclier céphalique
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 195 —
granuleux. Processus occipital triangulaire, caréné selon son axe
médian, plus long que large, relié à la pièce basale en fourchette
de l’épine de la dorsale. Fontanelle très étroite commençant en
arrière de l’œil et atteignant en arrière le début de la carène du
processus occipital. Œil latéral 5. dans la longueur de la tête, bord
orbitaire libre, 3. dans l’espace interorbitaire dont le milieu est
très légèrement convexe et les bords arrondis, un peu moins de
2. dans le museau arrondi et un peu proéminent. Barbillons
maxillaires atteignant l’origine des pectorales, barbillons mandibu-
laires moins longs d’un diamètre oculaire, barbillons du menton
égaux à 2. fois le diamètre oculaire. Dents villiformes aux mâchoires,
en bande arquée continue à la mâchoire supérieure, interrompue à
la symphyse et moins large à la mâchoire inférieure. Sur le palais
deux plaques dentaires bien séparées de forme losangique avec une
Fig. 1.
échancrure à la partie antéro-interne. Epine de la dorsale prolongée
par un filament égal à 1 1/2 diamètre de l’œil, sa partie osseuse
plus grande que la tête sans le museau, forte, granuleuse à la base
de la partie antérieure, denticulée vers l’extrémité (denticules à
pointe dirigée vers la base), denticulée de la même façon sur la
moitié distale de la face postérieure. Rayons de longueur régu-
lièrement décroissante. Longueur de l’adipeuse, plus de 3 1/2 dans
la distance la séparant de la dorsale, adipeuse située au-dessus de
l’anale. Premier rayon de l’anale légèrement plus court que le
second rayon de la dorsale. Base de l’anale égale à la longueur des
ventrales. Ventrales n’atteignant pas l’origine de l’anale. Pectorales
plus courtes que la tête, épine forte, arquée, finement denticulée sur
le bord interne. Caudale profondément fourchue. Narines à l’extré-
mité du museau, rapprochées et séparées par une valvule.
Coloration après conservation dans l’eau formolée dessus de
la tête et du dos noirs jusqu’à la ligne latérale, ponctués de petites
taches claires et Tondes sur les côtés. Le reste du corps et face infé-
— 196 —
rieure de la tète gris ardoise clair. Epines des nageoires noires,
nageoires gris brun.
Cette espèce est voisine d’.l rius cochinchinensis Günther dont
elle diffçre par la forme du processus occipital, la disposition et
la forme des plaques dentaires sur le palais, le profil de la région
prédorsale et la coloration.
Nous dédions cette espèce à notre collègue P. W. Fang f.
Genre : Hemipimelodus Bleeker.
Hemipimelodus macrocephalus Blkr., 1858. — 1 spécimen prove-
nant du Cambodge (1916), 148 mm. ; 2 de Pnom-penh (1921),
117 et 157 mm. ; 1 du Cambodge, 190 mm. ; 7 de Cochinchine (1931),
105 à 118 mm.
Le nombre des rayons de l’anale est de 16 à 18 au lieu de 19-20
chez le type de Bleeker.
Hemipimelodus atripinnis Fowler, 1937. — 1 spécimen provenant
d’Indochine, 175 mm. ; 1 de Pnom-penh (1921), 175 mm.
Hemipimelodus velutinus M. Web., 1918 (= Hemipimelodus bicolor
Fowler, 1935). — 2 spécimens provenant du Tonkin, 246 et 250 mm.
Genre : Osteogexeiosus Bleeker.
Osteogeneiousus militaris (L.), 1758. — 2 spécimens provenant
d’Indochine, 110 et 142 mm. ; 1 de Cochinchine, 201 mm. ; 1 du
Cambodge, 147 mm.
Famille : Plotosidae.
Genre : Plotosus Lacépède.
Plotosus canius H. B. 1822! — 1 spécimen provenant de Cochin-
chine, 220 mm.
Plotosus anguillaris Bloch, 1794. — 2 spécimens provenant de
Poulo-Condore, 220 et 270 mm.
Famille : Siluridae.
Genre : Wallago Bleeker.
Wallago leerii Blkr., 1851. — 1 exemplaire provenant du Golfe
de Siam, 140 mm.
Genre : Belodontichthys Bleeker.
Belodontichthys dinema (Blkr.), 1851. — 1 exemplaire provenant
de Pnom-Penh, 440 mm.
Genre : Callichrous Hamilton Buchanan.
Callichrous bimaculatus (Bloch), 1794. — 5 exemplaires provenant
de Pnom-penh, 135, 145, 160, 166 et 170 mm.
Genre : Cryptopterus Bleeker.
Cryptopterus apogon (Blkr.), 1851. — 3 spécimens provenant
de Pnom-penh, 160, 260 et 325 mm. ; 2 de Pnom-penh, 280 et
197 —
315 mm. ; 1 de Pnom-penh, 345 mm. ; 3 de Cochinchine de 95 à
130 mm. (mauvais état).
Cryptopterus bicirrhis (C. Y.), 1839. — 26 spécimens provenant
de la banlieue de Singapour, de 48 à 100 mm.
Nous nous permettons d’inclure cette espèce dans la faune indo-
chinoise car elle a été signalée à plusieurs reprises au Thaïland
(rivière Pasek, rivière Nakon Nayok et Menam Chao Phya) (Smith
H. M., Fresh-water fishes of Siam or Thailand, U. S. Nat. Mus.,
Bull. 188, 1945, p. 341). Il existe une grande unité de la faune du
bassin du Mékong et la faune d’eau douce du Cambodge est la même
que celle du Thaïland, la présence de Cryptopterus bicirrhis (C. V.)
devra donc être recherchée dans le bassin du Mékong pour confirmer
cette hypothèse que nous appuyons sur le travail de S. L. Hora,
Geographical distribution of Indian freshwater fishes and its bearing
on the probable land connections between India and adjacent countries.
Current Science, Bangalorn, India, vol. 5, pp. 351-356, et celui de
H. M. Smith (op. cit., pp. 10-13).
Cryptopterus bleekeri Bocourt, 1866. — 1 spécimen provenant du
Cambodge, 255 mm.
Cryptopterus urbaini Fang et Chaux n. sp.
3 spécimens provenant du Cambodge de 118, 120 et 165 mm.
Ces 3 poissons ont la nageoire caudale brisée.
Longueur standard du type : 165 mm.
B. 9-10 ; D. 2-3 ; A. 66-69 ; P. 1-13 ; V. 8.
Corps allongé très comprimé latéralement, profil dorsal légèrement
convexe avec une concavité au niveau de l’œil, mâchoire inférieure
Fig. 2.
proéminente. Hauteur maximum du corps 3,8-4, 5 dans la longueur
standard ; longueur de la tête 5-5,2. Commissure labiale au niveau
du bord supérieur de la pupille. Diamètre de l’oèil 3,5 à 4 dans la
longueur de la tête, 2,5 dans l’espace interorbitaire qui este onvexe.
Dents mandibulaires et maxillaires en bande courbe sur chaque
mâchoire. Dents vomériennes en bande étroite en forme de
croissant. Barbillons maxillaires atteignant le milieu de l’anale,
barbillons mandibulaires arrivant à la hauteur du bord postérieur
de l’œil.
Dorsale rudimentaire ayant son origine au-dessus de l’origine
des ventrales, hauteur 1,3 dans la longueur de la tête. Pectorales
égales à la longueur de la tête, partie osseuse de l’épine égale à la
tête sans le museau et faiblement denticulée. Ventrales 3 2/5 dans
la longueur de la tête. Anale séparée de la caudale et égale à plus
de 1/2 de la longueur standard. Hauteur du pédoncule caudal
égale à la longueur des ventrales. Caudale devant être profondément
fourchue d’après la longueur des rayons subsistant. Branchiospines
3 + 12, longueur environ 2 fois dans celle du filament branchial.
Coloration après conservation dans l’eau formolée : gris clair
avec une zone jaune orangé sur toute la longueur de la base de
l’anale. Chez un exemplaire il existe une bande médiane jaune orangé
sur le dos entre la dorsale et la caudale. Les nageoires sont blanches,
sauf les pectorales qui sont foncées.
Cette espèce est voisine de Cryptopterus macrocephalus (Blkr.) 1858,
dont elle diffère par les dimensions relatives des barbillons, l’œil
plus petit et placé plus bas, la tête plus large et le nombre des rayons
de l’anale (66-69 au lieu de 52). Elle est aussi voisine de Cryptopterus
lais (Blkr.) 1851, dont elle diffère principalement par la longueur
des barbillons.
. Nous dédions cette espèce à M. le Professeur A. Urbain, Direc-
teur du Muséum National d’ Histoire Naturelle à Paris.
Famille : Bagridae.
Genre : Macrones Duméril (= Mystüs Scopoli).
Macrones nigriceps (C. V.), 1839. — 7 spécimens provenant de
Pnom-penh, 1921, 96 à 153 mm. ; 1 du Cambodge, 1915, 132 mm. ;
2 du Cambodge, 101 et 116 mm.
Macrones wolfi (Blkr.), 1851. — 2 spécimens provenant du Cam-
bodge, 112 et 120 mm. ; 1 du Golfe de Siam, 88 mm.
Macrones vittatus (Bloch), 1797. — 3 spécimens provenant du
Cambodge, 1915, 114, 123 et 131 mm. (en mauvais état); 1 du
Cambodge, 1916, 138 mm. ; 4 du Pnom-Penh, 1921, 73, 87, 99 et
111 mm.
Macrones gulio (H. B.), 1822. — - 1 spécimen provenant du Golfe
de Siam, 80 mm., caudale cassée ; 1 du Tonkin, 117 mm.
Chez le spécimen de 80 mm. les barbillons maxillaires atteignent
seulement le milieu des ventrales et la région dans laquelle la
vessie natatoire s’accole à la peau est translucide. Chez le spécimen
de 117 mm. la pigmentation est apparue et cette région a perdu
sa translucidité.
— 199 —
Mctcrones nemurus (C. V.), 1839. — 1 spécimen provenant du
Cambodge, 1915, 187 mm. ; 1 du Cambodge, 275 mm. j 5 de Pnom-
Penh, 1921, 103 à 180 mm. ; 1 du Cambodge, 1915, 245 mm.
Macrones chinensis Steind., 1883. - — 2 spécimens provenant du
Tonkin, 207 et 340 mm. (en mauvais état).
Macrones (Hemibagrus) Wyckioides Fang, et Chaux, n. sp.
Type unique provenant du Cambodge (1915). Longueur :
400 100 = 500 mm.
Ce poisson a un aspect très semblable à celui de Macrones Wyckii
(Blkr.) de Java et Sumatra. Il a été signalé par Fowleb (1935)
au Thaïland et par Durand (1940) à Pnom-Penh et est remarquable
surtout par sa tête aplatie et non rugueuse et ses barbillons attei-
gnant l’anale. Les caractères distinctifs d’avec Macrones wyckii
sont les suivants :
— Epine dorsale faible et courte, dorsale contenue environ 3 fois
dans la longueur de la tête, et beaucoup plus courte que la pectorale.
On ne peut trouver de denticulation au bord postérieur de l’épine
dorsale alors que chez M. wyckii l’épine pectorale est dentieulée
et contenue 2 fois dans la longueur de la tête.
— Le museau est plus large, 1 1/2 dans la longueur de la tête au
lieu de 2 chez M. wyckii.
— Le diamètre de l’œil est compris 4 1/2 dans l’espace interorbi-
taire et plus de 4 dans la longueur du museau au lieu de 3 et plus
de 3 respectivement. De même l’espace interorbitaire est également
plus grand, 2,5 dans la longueur de la tête au lieu de 3.
— Le barbillon nasal dépasse le bord postérieur de l’œil au lieu
d’en atteindre le bord antérieur.
— - P. 1.9 au lieu de 1.11.
— - Coloration brûnatre uniforme après conservation dans l’eau
formolée au lieu d’une couleur violette avec des bords jaunâtres
sur les nageoires, sauf les pectorales^
— 200
Macrones (Hemibagrus) filamentus Fang et Chaux n. sp.
Type unique provenant du Cambodge (1915). Longueur : 39(1
-f- 100 = 490 mm.
B. 10 ; D. 11,7 ; A. 12 ; P. 1,8-9 ; V. 6.
Hauteur du corps 4. — 41 1/4 dans la longueur standard,
longueur de la tête 3 1/5. Tête plus large que haute, largeur 1 1/2
dans sa longueur et hauteur 2. Son allure générale, surtout sa tête
plate et non rugueuse, l’épine occipitale courbe le rapprochent du
groupe de Macrones wyckii et M. wyckioides, mais il a une tête plus
étroite (1-1/3 chez M. wyckii et 1 2/7 chez M. wyckioides). Il est
plus proche de M. wyckioides par sa dorsale ayant une épine plus
courte et beaucoup moins forte que celle de la pectorale et non den-
ticulée et par sa pectorale 1,8-9. Il se différencie des deux espèces
par son adipeuse ayant une longueur basale égale à celle de l’anale
au lieu de lui être supérieure. Œil 9-10 dans la longueur de la tête
et 3 dans celle du museau qui a presque la même longueur que
l’espace interorbitaire : 3 dans la longueur de la tête (chez M. wyc-
kioides longueur du museau 3 et espace interorbitaire 2,5 dans la
longueur de la tête). Barbillon nasal atteignant le bord antérieur
de l’œil, barbillon maxillaire n’atteignant pas la ventrale, barbillon
mandibulaire n’atteignant pas tout à fait le bord postérieur de l’oper-
cule, le barbillon mentonnier est beaucoup plus court.
Hauteur de la dorsale 1 1/2 dans la longueur de la tête, épine
2 1/3. Les trois ou quatre premiers rayons branchus étant filamenteux
et la hauteur totale avec les filaments est égale à la longueur de la
tête. Longueur de la base de la dorsale plus courte que la distance
séparant la dorsale de l’adipeuse. Longueur des pectorales 1 4/5
dans la longueur de la tête, longueur de l’épine 2, épine forte, aplati
et denticulée n’atteignant pas les ventrales. Origine des ventrales
au-dessous du sixième rayon branchu de la dorsale, un peu plus
201 —
courte que les pectorales, n’atteignant pas tout à fait l’anale. Hau-
teur de l’anale égale à la longueur des ventrales, anale n’atteignant
pas la caudale. Caudale bien fourchue.
Dents maxillaires et mandibulaires en bande assez larges et en
forme de croissant, dents sur le palais en arc très prononcé de pro-
fondeur égale à sa largeur (chez M. wyckii et M. wyckioides les dents
du palais ont une profondeur comprise deux fois dans sa largeur).
Coloration après conservation dans l’eau formolée : brun foncé
au-dessus et pâle au-dessous. Les nageoires sont de la même couleur
que le dessus du corps. Il semble que le bord externe de la ventrale
et le bord inférieur de l’anale soient pâles.
Genre : Heterobagrus Bleeker.
Heterobagrus bocourti Bklr., 1864. — 2 spécimens provenant du
Cambodge, 1915, 117 et 140 mm.
Fowler avait créé un genre nouveau avec une espèce : Prajadhi-
pokia rex [Proc. Acad. Nat. Sci. Philad., LXXXVI, 1934, p. 339,
fig. 3 et 4) pour un poisson récolté au Siam. En 1937 ( op . cit.,
LXXXIX, p. 152) il a établi la nécessité de le mettre en synonymie
avec Heterobagrus tout en gardant la validité spécifique de Hete-
robagrus rex.
Si nous comparons les trois descriptions :
Heterograbus rex (Fowler). Epines branchiales, 4 -f- 9, 3/4 dans la
longueur des filaments et 1 1/3 dans l’œil ; dents palatines formant
deux bandes allongées, corps brunâtre (Siam).
Heterobagrus bocourti Blkr. Épines branchiales 4 -f- 12, 1 1/2
dans la longueur des filaments et 2 dans l’œil ; dents palatines for-
mant une bande courte ; corps avec bandes longitudinales peu fon-
cées (Siam).
Spécimens de la collection : Epines branchiales 5 -f- 11, 1 1/2 dans
la longueur des filaments et 2 1/2 dans l’œil ; dents palatines for-
mant deux bandes peu ou très séparées, allongées et de longueur
variable. Corps brunâtre, bandes très peu distinctes (Cambodge).
La variabilité des caractères ci-dessus énoncés nous amène à
réunir Heterobagrus rex à H. bocourti et à rapporter nos spécimens
à cette dernière espèce.
Cette espèce est nouvelle pour l’Indochine.
( A suivre ) .
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
202
Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique
ORIENTAL (suite)
Par Paul Chabanaud.
Cynoglossus guineensis Osorio.
Cynoglossus guineensis. Osorio 1915, Mem. Mus. Bocage, 1, p. 104,
efî. 2. — - Fowler, p. 1262 1.
D 126-133. A 100-107. C 10-12. D + A + C 238-252. Lignes
latérales zénithales 2 ; nadirale 1. S (122) 130-137 ; entre les lignes
latérales (17) 18. En centièmes de la longueur étalon : tète 17-19 ;
hauteur 18-23. En centièmes de la longueur de la tête : œil (9)
10-12 ; interoculaire 3-4 (6) ; museau 39-42 ; espace postoculaire
46-50 ; uroptérygie 45-67.
Forme très allongée. Le profil rostral est étroitement arrondi.
Le processus préoral est court, mais son apex atteint ou dépasse
même quelque peu l’aplomb du tube narial inhalant. L’œil migra-
teur dépasse d’environ le tiers de son propre diamètre le bord anté-
rieur de l’œil fixe. D’ordinaire, l’espace interoculaire mesure moins
de la moitié du diamètre de l’un des yeux. Le tube narial inhalant
est court. La narine exhalante s’ouvre dans la moitié antérieure de
l’espace interoculaire. Le rictus oris est de dimension modérée
le maxillaire n’atteint pas l’aplomb du bord postérieur de l’œil
fixe ou ne dépasse que de peu cet aplomb. L’uroptérygie s’effile
en pointe aiguë. Sur la face zénithale, toutes les écailles sont
cténoïdes, excepté les pleurogrammiques, qui sont cycloïdes ; les
pores du canal sont diverticulés. Toutes les écailles nadirales sont
cycloïdes. En eau formolée, la face zénithale est d’un brun assez
foncé, uniforme ; les nageoires sont noirâtres. La face nadirale est
entièrement blanche. Dimensions maximales observées : longueur
totale 331 mm. ; longueur étalon 300 mm. Muséum National d’His-
toire naturelle, n° 1949-19.
Cette description est rédigée d’après 7 individus <§ et Ç, capturés
par M. J. Cadenat, à l’intérieur de lagunes ou de lacs saumâtres,
situés les uns au Dahomey (Porto Novo, Guézin, lac Ahéné), les
autres au Togo (Anecho et Badougbé).
1. Fowler attribue à la description d’OsoRio la date de 1909, qui est celle du
1er fascicule de la publication. Celui qui contient la description en question, et que
j’ai en mains, est daté de 1915.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 203 —
En dépit de certaines divergences qui se manifestent entre mes
propres observations et le texte d’Osomo, aucun doute ne me semble
permis au sujet de l’identité des spécimens que j’ai sous les yeux
et cela, grâce à l’excellente photographie qui illustre la diagnose
originale. Au lieu des 16 (« dezeseis ») écailles comptées par Osorio
entre les deux lignes latérales, cette photographie révèle la présence
des 18 écailles que je compte sur mon matériel. Quant aux 117 rayons
qu’OsoRio attribue à la proctoptérygie, toutes les probabilités sont
en faveur d’une erreur qu’il n’est que trop facile de commettre dans
ce genre d’opération.
Sans préjudice de l’ischioptérygie nadirale, de constitution nor-
male, les sept spécimens qui viennent d’être étudiés possèdent
tous une ischioptérygie zénithale, composée de 2 rayons, chez l’un
d’entre eux, et de 3, chez les six autres.
Cynoglossus canariensis Steindachner.
■Cynoglossus canariensis. Steindachner 1882, Denkschr. k. Akadv
Wiss. Wien, 45, p. 13, tab. 2, eff. 2. — Fowler, p. 526.
L’essentiel de la diagnose originale se résume à ceci : D ca 130.
A ca 100. C 10. Lignes latérales zénithales : 3. S 102-103 1 ; entre
,1a ligne latérale synaxonale et l’epaxonale 12. Toutes les écailles
zénithales 2, cténoïdes. La face nadirale n’est pas décrite.
Indépendamment de son ischioptérygie nadirale que la figure
montre composée de 4 rayons, le holotype possède une ischiopté-
rygie zénithale libre, à laquelle Steindachner n’attribue que
2 rayons, bien que le dessinateur en ait représenté 3.
Le lieu de capture du holotype est mentionné en ces termes :
« Canarische Inseln (Banco d’Arglim) ». Selon toute probabilité,
il s’agit du banc d’Arguin, qui longe une courte partie de la côte
de la Mauritanie Saharienne, à proximité de l’entrée de la baie du
Lévrier. Aucun Cynoglossus n’a jamais été cité des Canaries.
Cynoglossus senegalensis (Kaup).
Arelia senegalensis. Kaup 1858, Archiv Naturg., 24, p. 108. —
Günther 1862, Catal. Fish., 4, p. 502. — Fowler, p. 527.
Cynoglossus soreensis. Steindachner 1882, op. cit., p. 12, tab. 1,
eff. 2 3. — - Fowler, p. 526.
1. Comptées selon la méthode habituelle, c’est-à-dire à partir de l’aplomb (?) de
la fente operoculaire, et non selon la méthode que je préconise, à partir de la ligne
post-temporale.
2. Sans doute ne s’agit-il que des écailles non pleurogrammiques.
3. Indépendamment de son ischioptérygie nadirale, composée, selon la règle, de
4 rayons, le holotype possède une ischioptérygie zénithale libre, qui ne compte que
22 rayons.
— 204
D 118-134. A 93-110. C (10) 12. D + A -f C 224-253. Lignes,
latérales zénithales 2, rarement 3 ; ligne nadirale 1, parfois 0. S 94-
149 ; entre la ligne synaxonale et l’epaxonale (16-17) 18 (19). En
centièmes de la longueur étalon : tête 16-21 (24) ; hauteur 17-26-
En centièmes de la longueur de la tête : œil (6-7) 8-11 (12) ; inter-
oculaire 3-8 ; museau (34-36) 37-43 (48) ; distance postoculaire 48-51
uroptérygie 31-70.
Le museau est plus ou moins proéminent y son extrémité .dessine
une courbe d’ampleur variable, mais toujours plus étroite qu’un
demi-cercle. Le processus préoral n’atteint généralement pas
l’aplomb du tube narial inhalant. Les yeux sont assez petits, lar-
gement écartés l’un de l’autre, l’espace interoculaire mesurant au
moins la moitié du diamètre de l’un d’eux ; le centre de l’œil migra-
teur est placé sur l’aplomb du bord antérieur de l’œil fixe ou un
peu en arrière de cet aplomb. Le tube narial inhalant est court
et n’atteint pas l’œil fixe ; la narine exhalante s’ouvre dans la moitié
antérieure de l’espace interoculaire. Le rictus oris zénithal est
d’ampleur variable : parfois le maxillaire n’atteint pas l’aplomb du
bord postérieur de l’œil fixe, mais, le plus souvent, cet os s’étend
jusqu’à plus ou moins grande distance en arrière de cet aplomb.
L’uroptérygie est plus ou moins étroitement arrondie, parfois acu-
tangulaire, mais seulement chez les individus de petite taille. Toutes
les écailles zénithales non pleurogrammiques sont cténoïdes ; toutes
les pleurogrammiques sont cycloïdes ; les pores des canaux senso-
riels sont plus ou moins distinctement diverticulés. Toutes les
écailles nadirales sont cycloïdes. La face zénithale est d’un brun
marron, plus ou moins foncé, en alcool, noirâtre ou grisâtre en eau
formolée. La face nadirale est blanche.
La présente description est rédigée d’après 59 spécimens. Dimen-
sions maximales observées : longueur totale 660 mm. ; longueur
étalon 612 mm.
De la baie du Lévrier (Mauritanie Saharienne) à l’Angola.
L’espèce se divise en 3 morphes.
Cynoglossus senegaleitsis ser.egalersis (Kaup), morpha typica.
Lignes latérales : 2 zénithales, 1 nadirale.
Cynoglossus senegalensis browni, morpha nova.
Holotype Muséum National d’Histoire naturelle, n° 1949-23.
Longueur totale 242 mm. Longueur étalon 222 mm. Longueur de
la tête 42 mm. D 123. A 98. C 12 .D -f- A + C 233. V n 4. V z 3.
Lignes latérales : 2 zénithales ; 0 nadirale. S 98 ; entre les lignes
latérales 17.
En centièmes de la longueur étalon : tête 18; hauteur 24. En
205 —
centièmes de la longueur de la tête : œil 8 ; interoculaire 8 ; museau
36 ; distance postoculaire 57 ; uroptérygie 47. Le processus préoral
n’atteint pas l’aplomb du tube narial inhalant. Le maxillaire s’étend
en arrière de l’œil fixe. La narine exhalante s’ouvre au milieu de
l’espace interoculaire.
Au large de la côte de Sierra Leone. J. Cadenat legit, 15.3.1948,
à bord du « Maid Honour », chalutier du Fisheries Resea,rches Institut
of British West Africa. Selon le désir de M. Cadenat, cette morphe
remarquable est nommée, en l’honneur de Mr Dr Brown, Director
of the Fisheries Besearches Institut of British West Africa.
Cynoglossus senegalensis simulator J, morpha nova.
Holotype (sexe indéterminable). Muséum National d’Histoire
naturelle, n° 1949-22. Longueur totale 410 mm. Longueur étalon
398 mm. Longueur de la tête 72 mm.
D 122. A 96. C 12. D + A + C 230. V r> 4. V z 3. Lignes latérales :
3 zénithales, 1 nadirale. S 109 ; entre la ligne zénithale synaxonale
et l’epaxonale 17. La ligne latérale hypaxonale est incomplète et
n’a qu’une longueur de 57 mm., représentant les 143 millièmes de
la longueur étalon. Cette ligne débute immédiatement en arrière
de Faire splanchnique ; elle s’étend sur 25 écailles ; son extrémité
postérieure est prolongée par un diverticule qui, obliquement incliné
en direction dorsale et en direction caudale, s’étend sur 6 écailles.
En centièmes de la longueur étalon : tête 18 ; hauteur 23. En cen-
tièmes de la longueur de la tête : œil 9 ; interoculaire 6 ; museau 42 ;
distance postoculaire 50 ; uroptérygie 30. Le processus préoral
n’atteint pas l’aplomb du tube narial inhalant. L’extrémité caudale
du maxillaire se trouve au-dessous du bord postérieur de l’œil fixe.
La narine exhalante s’ouvre dans la moitié antérieure de l’espace
interoculaire.
Marché de Dakar. J. Cadenat legit, 30.4.1945.
Cynoglossus cadenati Chabanaud.
Cynoglossus cadenati. Chabanaud 1947, Bull. Mus. Nat. Hist. nat.,
(2) 19, p. 441.
D 111-115. A 82-88. C (8-9) 10. D + A + C 201-211. V n 4. V z 0.
Lignes latérales : 2 zénithales, 0 nadirale. S 75-78 ; entre les deux
lignes latérales 11-12. En centièmes de la longueur étalon : tête 18-19 ;
hauteur 22-23. En centièmes de la longueur de la tête : œil 10-12 ;
interoculaire 4-5 ; museau 35-38 ; distance postoculaire 47-55 ;
uroptérygie 34-42
1. Ainsi nommé, à cause de la ressemblance avec C. lagoensis, engendrée par la
présence de 3 lignes latérales zénithales.
— 206 —
Le museau est plus ou moins proéminent et son profil rostral
plus ou moins largement arrondi. Le processus préoral atteint
tout au plus l’aplomb du tube narial inhalant. L’œil migrateur
dépasse du tiers ou de la moitié de son propre diamètre l’aplomb
du bord antérieur de l’œil fixe. Le tube narial inhalant est court
et n’atteint pas l’œil fixe, encore que son extrémité distale se trouve
ordinairement à faible distance de cet œil. La narine exhalante
s’ouvre dans la moitié antérieure de l’espace interoculaire. Cons-
tamment placée au-dessous de l’œil fixe, l’extrémité caudale du
maxillaire n’atteint généralement pas l’aplomb du bord postérieur
de cet œil. L’uroptérygie s’effile en angle aigu. Toutes les écailles
zénithales sont cténoïdes, y compris les pleurogrammiques ; les
pores des canaux sensoriels sont simples. Les écailles nadirales sont
cycloïdes. Cette espèce se subdivise en deux sous-espèces.
Cynoglossus cadenati eadenati Chabanaud, subsp. typica.
Museau très proéminent, à profil semi-elliptique. Le maxillaire
n’atteint pas l’aplomb du bord postérieur de l’œil fixe. En centièmes
de la longueur de la tête : museau 36 à 38 ; distance postoculaire
47 à 52. D 112-115. A 86-88. C (9) 10. D + A + C 209-211. S 76-78 :
entre les deux lignes latérales 11-12. En eau formolée, la face zéni-
thale est d’un gris jaunâtre assez clair, uniforme ; la face nadirale
est blanche. Dimensions maximales observées : longueur totale
159 mm. ; longueur étalon 149 mm. ; longueur de la tète 29 mm.
Holotype (J et 2 paratypes q et $. Sénégal : Rufisque. J. CaiÎe-
nat legit, 1947. Muséum National d’ Histoire naturelle, n° 1949-20.
Cynoglossus cadenati honoris x, subsp. nova.
Holotype Ç. Muséum National d’ Histoire naturelle, n° 1949-21.
Longueur totale 121 mm. Longueur étalon 113 mm. Longueur de
la tête 20 mm. D 111. A 82. C 8. D + A + C 201. V n 4. V z 0.
S 75 ; entre les deux lignes latérales 12. En centièmes de la longueur
étalon : tête 18 ; hauteur 23. En centièmes de la longueur de la tête :
œil 12 ; interoculaire 5 ; museau 35 ; distance postoculaire 55 ;
uroptérygie 40.
Le museau est médiocrement proéminent et son profil dessine
un demi-cercle. Le processus préoral est très court et son apex
n’atteint pas l’aplomb du tube narial inhalant. L’extrémité caudale
du maxillaire se trouve à l’aplomb du bord postérieur de l’œil fixe.
En alcool, la face zénithale est d’un brun marron assez foncé, varié
de quelques marbrures plus claires ; la face nadirale est blanchâtre
(presque incolore).
1. En mémoire du chalutier britannique « Maid iïonour », la traduction latine
(officioriim cornes) du nom de ce vapeur étant impraticable en un seul vocable.
— 207 —
Au large de la côte de Sierra Leone, J. Cadenat legit, à bord
du chalutier « Maid Honour ».
Cynoglossus lagoensis Regan.
Cynoglossus lagoensis. Regan, 1915, Ann. Mag. Nat Hist., (8) 15,
p. 129.
D 120-134. A 92-105. C 10-12. T> + A + C 225-249. V n 4. V z 0-2.
Lignes latérales : 3 zénithales ; 1 nadirale. S 86-92 ; entre la ligne
synaxonale et l’epaxonale 12 (13). En centièmes de la longueur
étalon : tête 20-22 ; hauteur 23-25. En centièmes de la longueur
de la tète : œil 8-9 ; interoculaire 3-5 ; museau 32-40 ; distance
postoculaire circa 50 ; uroptérygie 33-36.
Le profil rostral est largement arrondi. Le processus préoral'
n’atteint pas l’aplomb du tube narial inhalant. Les yeux sont assez
petits et largement séparés l’un de l’autre ; l’œil migrateur ne dépasse
l’œil fixe que du tiers environ de son propre diamètre. Le tube
narial inhalant s’érige en avant de l’aplomb du bord antérieur de
l’œil migrateur. Ce tube narial est très court ; couché en arrière,
c’est tout au plus si son extrémité distale atteint le milieu de la
distance comprise entre sa base et l’œil fixe. La narine exhalante
s’ouvre dans la moitié antérieure de l’espace interoculaire. Le
maxillaire s’étend à plus ou moins grande distance en arrière de
l’œil fixe. L’uroptérygie se termine en angle plus ou moins aigu.
Sur la face zénithale, les écailles non pleurogrammiques sont
cycloïdes sur environ la moitié antérieure de la longueur étalon et
deviennent cténoïdes sur la moitié postérieure ; toutes les écailles
pleurogrammiques sont cycloïdes ; les pores des canaux sensoriels
sont diverticulés. Toutes les écailles nadirales sont cycloïdes. En
alcool, la face zénithale est d’un brun jaunâtre assez clair, avec
les nageoires plus foncées. La face nadirale est blanchâtre.
La présente description est rédigée d’après quatre spécimens,
qui tous appartiennent à la collection du British Muséum (Natural
History), savoir :
Lectotype Ç. Longueur totale 397 mm. Longueur étalon 360 mm.
Longueur de la tête 81 mm. B. M. 1914. 11. 2. 72. Lagos.
Lectoparatype Ç. Longueur totale 390 mm. Longueur étalon
361 mm. Longueur de la tête 81 mm. B. M. 1914. 11. 2. 71. Lagos.
Spécimen Ç. Longueur totale 512 mm. Longueur étalon 477 mm.
Longueur de la tête 100 mm. B. M. 1935. 5. 11. 228. Angola.
« Discovery ».
Spécimen <$. Longueur totale ?. Longueur étalon 419 mm.
Longueur de la tête 86 mm. B. M. 1935. 5. 11. 229. Angola.
« Discovery ».
208 —
IV. — Critique de la classification proposée.
A. — Cynoglossus senegalensis, espèce composite ?
Telle qu’elle vient d’être opérée, la réunion sous un même nom
spécifique de C. senegalensis et de C. goreensis résulte de l’échec
auquel ont abouti tous mes efforts en vue de la mise en évidence
d’un critérium discriminatif entre ces deux espèces supposées
distinctes. Il s’en faut toutefois que le bien-fondé de cette réunion
soit dûment établi. Examen fait de 56 individus, l’espèce conçue
comme unique se montre affectée, en ce qui concerne ses rayons
• notoptérygiens (D), ses rayons proctoptérygiens (A) et ses écailles (S),
d’une variabilité numérique dont l’amplitude1 apparaît considé-
rable. Si grande qu’elle soit, pareille amplitude de variabilité n’est
cependant pas sans autre exemple dans la famille des Cynoglossidae,
non plus que dans celle des Soleidae, à ne considérer du moins que
des espèces chez lesquelles la moyenne de ces valeurs numériques
est elle-même fort élevée. A cet égard, la comparaison entre C. sene-
galensis et 2 Soleidae, Solea solea (L.) et Pegusa lascaris (Risso) 2,
donne les résultats suivants :
Cynoglossus senegalensis.
56 observations.
D 118-134. Amplitude 16.
A 93-110. » 17.
S 94-149. » 55.
Solea solea. I Pegusa lascaris.
178 observations. | 119 observations.
D 63-95. Amplitude 32. j D 65-90. Amplitude 25.
A 48-79. » 31. A 53-75. » 22.
S ? » ? | S 93-140. » 47.
Sous réserve d’une altération possible des données comparatives
et qui résulterait de la différence quantitative des observations,
1. Pour le calcul de l’indice a, ainsi que pour le calcul de l’amplitude de la varia-
bilité'numérique des rayons et des écailles, voirBERTiN (L.), Recherches bionomiques,
biométriques et systématiques sur les Epinoches, p. 76 et seq. Ann. Inst. Océan.,
(n. s.) 2, 1925, p. 1-204.
2. Chabaxaud, Observation sur la taxonomie, la morphologie et la bionomie des
Soléidés du genre Pegusa (Ann. Inst. Océan., (n. s.) 7, 1929, p. 215-261). La notation
individuelle des nombres I) et A se trouve aux p. 242-244. La somme des observations
s’élève à 119 et(non à 121, ainsi que l’indique le texte, car les 2 spécimens n0B 54 et 55
ont été reconnus ultérieurement comme appartenant à une espèce différente, Pegusa
iriophthalmus (Bleeker). *
— 209 —
l’amplitude de la variabilité de S. senegalensis apparaît plus faible
que celle de Solea solea et de Pegusa lascaris, pour le nombre des
rayons D et A, mais plus forte que celle de Pegusa lascaris, pour le
nombre S des écailles 1. Toutefois, compte tenu de la prédominance
quantitative des observations dont les deux Soléidés ont fait l’objet,
ces différences ne sont pas considérables et l’on peut admettre
que, d’une façon générale, l’amplitude de la variabilité numérique
des écailles est très supérieure à celle des rayons.
(A suivre).
1. La plupart des observations relatives à Solea solea ont été faites à une date
déjà ancienne. Celles qui ont trait au nombre des écailles demanderaient à être revi-
sées ; du moins n’offrent-elles pas une sécurité qui permette d’en faire état dans le
présent travail.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 210
Note sur le type du Gnathophyllum tridens nobili, 1906
( Crustacés , Décapodes)
Par L. B. Holthuis.
(Leiden)
En 1940, Armstrong, dans son article sur quelques Carides des
îles Bermudes, donnait une révision du genre Gnathophyllum Latr.
Il énumérait sept espèces de ce genre, y compris le Gnathophyllum
tridens Nobili. Armstrong distinguait cette dernière espèce de la
plupart des autres Gnathophyllum par la forme du rostre, qui est
tridenté. Dans ses descriptions Nobili (1906, 1907) accordait aussi
à ce caractère une grande importance ; en outre l’auteur italien
remarquait que la forme du telson du Gnathophyllum tridens est
totalement différente de celle des autres espèces par la présence de
trois épines latérales. Nobili (1907) donnait une figure du rostre,
mais ne figurait pas le telson. Il me semblait très désirable d’exa-
miner le spécimen type du Gnathophyllum tridens afin de pouvoir
étudier la forme exacte du telson. En même temps j’espérais trouver
d’autres caractères que ceux mentionnés par Nobili et Armstrong
pour différencier le Gnathophyllum tridens des autres espèces de
Gnathophyllum. En effet le type est le seul spécimen à présent
attribué à l’espèce de Nobili celle-ci n’ayant pas été retrouvée
depuis 1907. La description de ce spécimen et mes conclusions
concernant son identité sont données ici-dessous.
Il m’est agréable d’exprimer ici ma sincère gratitude à M. le
Prof. Dr. Marc André, du Muséum National d’Histoire Naturelle,
qui a eu l’amabilité de mettre à ma disposition le spécimen type de
Gnathophyllum tridens Nobili, appartenant aux collections du
Muséum de Paris.
Gnathophyllum tridens Nobili.
Gnathophyllum tridens Nobili, 1906, p. 259 ; Nobili, 1907, p. 365,
pl. I, fig. 4; De Man, 1920, j>p. 187, 188, 189; Armstrong, 1940, p. 7.
Matériel examiné : Rikitéa, îles Touamotou, récif externe ; 1905 ;
coll. G. Seurat. — 1 femelle non-ovigère, 16 mm.
Description : Le rostre est court et droit, il n’atteint pas l’extré-
mité du premier segment du pédoncule antennulaire et est dépassé
par les yeux. Le bord supérieur du rostre porte trois dents : la proxi-
male est située en avant de la limite postérieure de l’orbite. Les
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 211 —
deux dents distales sont beaucoup plus petites que la dent proxi-
male. Le rostre ne porte aucune dent ventrale. L’extrémité distale
du rostre est obtuse et d’une forme assez irrégulière, donnant l’im-
pression d’être rompue et régénérée après. La carapace est lisse et
munie seulement d’une épine antennaire. Cette épine est située
sur le bord antérieur de la carapace, au-dessous de l’angle orbitaire
inférieur, qui est prolongé en avant en forme de lobe obtus. L’angle
antérolatéral de la carapace est arrondi et prolongé un peu en avant.
L’abdomen est lisse, les épimères des quatre premiers segments
sont largement arrondis. L’épimère du cinquième segment se ter-
mine par une pointe obtuse. Le sixième segment est 1 1/2 fois aussi
long que le cinquième, tandis que le telson est deux fois aussi long
que le cinquième segment. La surface dorsale du telson est 'munie
de deux paires d’épines latérales et trois paires d’épines postérieures.
La paire proximale des épines latérales est située un peu en arrière
du milieu du bord latéral du telson. La distance entre les deux paires
d’épines latérales est un peu plus grande que celle entre la paire dis-
tale et le bord postérieur du telson ; en effet le bord postérieur est
légèrement dépassé par la pointe des épines latérales de la paire
distale. La paire externe des épines postérieures du telson a environ
la même longueur que les épines latérales distales. Les épines posté-
rieures intermédiaires sont beaucoup plus longues. Les épines
médianes sont munies de soies et sont de même longueur que les
épines externes.
Les yeux sont bien développés.. La cornée est munie d’une élé-
vation tuberculiforme de couleur noire. Un ocellus est présent.
Des antennules, la droite manque et la gauche est mutilée. Le
segment basal du pédoncule antennulaire est très large. Le stylo-
eérite est grand et aigu, atteignant à peu près la base du second
segment du pédoncule. Le bord latéral du segment basal est arqué
et se termine en avant par une épine distincte. Cette épine atteint
presque l’extrémité du deuxième segment du pédoncule antennu-
laire, et dépasse un peu la partie latérale du bord antérieur du seg-
ment basal, qui est distinctement convexe. Les deux segments
distaux du pédoncule sont très courts et étroits. Des deux flagelles,
l’inférieur et la partie distale du supérieur manquent.
Le scaphocérite est 1,8 fois plus long que large, il dépasse le
pédoncule antennulaire. Le bord externe est convexe dans la partie
basale, concave dans la moitié distale. La dent au bout du bord
externe est courbée à l’intérieur et elle est dépassée par la lamelle
du scaphocérite. L’antennule et l’antenne ressemblent beaucoup
aux figures données par Armstrong (1940, fîg. 4 A, B) pour ces
mêmes organes du Gnathophyllum americanum Guérin.
Les pièces buccales sont éloignées en partie par Nobili. La mandi-
bule, la maxillule (en partie), le premier (en partie), second et troi-
— 212
Fig. 1. — Gnathophyllum tridens Nobili, holotype : a , vue latérale de la partie
antérieure de l’animal. — b, vue dorsale de la région céphalique. — c , vue dorsale
du telson et de l’uropode gauche. — d, premier péreiopode. — e, second péreiopode.
— /, doigts du second péreiopode. — g, troisième péreiopode. — h, dactyle du troi-
sième péreiopode.
a, X 7. — b-e, g, X 10. — /, h, X 28.
— 213
sième maxillipèdes sont figurés par Nobili dans son travail de 1907
(pi. 1, fig. 4 e, 4 d, 4 c, 4 b et 4 a respectivement). Ces pièces buccales
ne diffèrent pas de celles du Gnathophyllum americanum Guérin.
Le premier péreiopode dépasse le scaphocérite par la moitié du
carpe environ. Les doigts mesurent 3/5 de la longueur de la paume.
Le carpe est 1,5 fois plus long que la main et il est de même longueur
que le mérus. Le deuxième péreiopode de la gauche et celui de la
droite sont de forme identique. Ils dépassent le scaphocérite avec
la moitié du carpe. La paume est un peu plus de deux fois aussi
longue que les doigts. Le dactyle est muni de deux dents dans la
partie proximale du tranchant. Le tranchant du doigt immobile
aussi est muni de deux dents distinctes. Ces dents du doigt immobile
sont situées un peu proximal des dents du dactyle. Quelques denti-
cules sont visibles en arrière de la dent proximale du doigt immobile.
La main est lisse et nue, à l’exception de quelques soies éparses
dans la partie distale des doigts. Le carpe mesure 2/3 de la longueur
de la paume. L’ischion, le mérus et le carpe sont environ de même
longueur. Le troisième péreiopode dépasse le scaphocérite avec la
moitié du propode. Le dactyle est distinctement bifide ; la dent
accessoire est assez large. Le propode est quatre fois aussi long que
le dactyle, deux fois aussi long que le carpe et plus long que le mérus.
Les péreiopodes des quatrième et cinquième paires sont d’une forme
senjblable à celle de la troisième paire.
Les pléopodes sont du type normal. Les uropodes possèdent une
forme ovale et ils sont plus longs que le telson. Le bord extérieur
de l’exopodite se termine par une dent, qui porte à son côté intérieur
une épine mobile.
Coloration : Nobili (1907, p. 365) remarquait que la carapace
de Gnathophyllum tridens est munie de sept bandes transversales
de couleur brune, et qu’il y a quatorze bandes brunes sur l’abdomen.
Cette coloration aussi est figurée par lui. Quelques vestiges indis-
tincts de cette coloration sont visibles encore sur le type. En outre
on peut discerner aux péreiopodes 2 à 5, des bandes coloriées, qui
ne sont pas décrites par Nobili : le deuxième péreiopode possède
une bande assez large dans le milieu de la paume, les trois autres
péreiopodes ont des bandes plus étroites dans la partie proximale
du propode et dans le milieu du mérus.
Remarques : Nobili (1906, 1907) signalait les caractères suivants
pour distinguer son Gnathophyllum tridens de Gn. americanum
Guérin :
1. Le rostre est tridenté (G. americanum a le rostre avec 5 ou 6 dents).
2. Le telson porte trois paires d’épines latérales (deux paires seulement
chez G. americanum).
3. Le premier péreiopode dépasse le scaphocérite avec tout le carpe
à peu près (avec la main seulement chez G. americanum).
— 214 —
Comme je l’ai déjà mentionné ci-dessus il me semble très probable
que la forme du rostre est anormale. Sa brièveté et la forme irré-
gulière de son extrémité distale peuvent être dues à ce que la pointe
du rostre a été rompue et régénérée ensuite. Dans le matériel du
Gnathophyllum americanum examiné par moi, le rostre portait
4 à 6 dents dorsales. C’est pour ces raisons que je ne peux attacher
aucune importance au caractère du rostre mentionné par Nobili.
Quant à la deuxième différence énumérée par Nobili, il m’est
impossible de trouver aucune différence entre la forme du telson
du type de Gnathophyllum tridens et celle du G. americanum. Il est
évident que la troisième paire latérale du telson mentionnée par
Nobili n’est que la paire externe des épines postérieures.
Finalement la différence que Nobili supposait dans la forme des
péreiopodes n’existe pas non plus. J’ai examiné des spécimens du
G. americanum qui avaient les premiers péreiopodes aussi longs que
dans le type de G. tridens.
Le type de Gnathophyllum tridens ressemble au Gnathophyllum
americanum en tous points, la forme du rostre excepté, et il m’est
impossible de considérer le Gnathophyllum tridens comme une
espèce différente du G. americanum. A mon avis le G. tridens n’est
qu’un synonyme du G. americanum.
Rijltsmuseum van Natuurlijke Historié, Leiden (Hollande)
et Laboratoire de Zoologie du Muséum.
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Copépodes des Pyrénées
Par Y. François.
La faune des Copépodes des Pyrénées n’est connue que d’une
manière très fragmentaire. De Güekne et Richard signalent trois
espèces (1 Diaptomus et 2 Cyclops ) récoltés dans les Hautes-Pyré-
nées. Plus récemment Monard étudie quelques lacs et étangs du
massif de Carlitte (région des sources de la Têt) et mentionne 1 Diap-
tomus, 6 Cyclops, 7 Iiarpacticoïdes. Le travail de Roy, enfin, porte
sur du matériel récolté par Chouahd dans le Massif de Néouvieille
(3 Diaptomus, 5 Cyclops ).
M. Henri Bertrand, Chef du laboratoire d’Entomologie à la
Station Centrale d’ Hydrobiologie appliquée, nous a remis quelques
échantillons de plancton récoltés en juillet 1948, au cours d’excur-
sions dans les régions de Cauterets et de Gavarnie. Les sept pièces
d’eau (lacs et étangs) d’où provient ce matériel n’avaient pas été
explorées par les auteurs précédents. Elles se répartissent en deux
groupes et nous les passerons successivement en revue 1.
A. - — - Région de la Rrèche de la Radète.
(Environ 4 km. du Vignemale).
Lac de la Radète. — Altitude 2.340 m. — Superficie = 6,9 ha.
Profondeur faible. T = 17°.
Eucyclops serrulatus (Fischer) (= Cyclops agilis).
Petit laquet au-dessus du Lac de la Badète. — Altitude 2.400 m.
Diacyclops bisetosus (Rehberg).
Lac d’Arratilhe. - — Altitude .2.250 m. — Superficie 4,33 ha.
Profondeur 12 m. T = 13°.
Diaptomus sp. (Copepodites).
Lac de Cuyen Bieilh. — Altitude 2.400 m. T = 7°.
Eucyclops speratus (Lilljeborg) (= Cyclops agilis speratus).
Accompagné du cladocère Chydorus sphaericus O. F. Müller,
extrêmement commun dans toutes les eaux douces.
B. — Région du Mont-Perdu et du Port de Gavarnie.
Lac glacé du Mont-Perdu (en territoire espagnol). — Altitude
2.500 m. T = 8°, pH = 5.
1. Les renseignements sur la température et le pH, toujours mesurés vers le milieu
de la journée, nous ont été communiqués par H. Bertrand.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 216 —
Cyclops strenuus Fischer.
Lac de Luhos. — Altitude 2.215 m. — Superficie 2,64 ha.
Profondeur 6 m. T = 15°, pH = 5.
Mixodiaptomus laciniatus (Lilljeborg).
Eucyclops serrulatus (Fischer) (= Cyclops agilis).
Marais de Luhos. — Altitude 2.100 m. T = 25°, pH = 6.
Cyclops strenuus Fischer.
Accompagné du Cladocère Eurycercus lamellatus O. F. Müller
(1 exemplaire).
La plupart des espèces mentionnées ici avaient déjà été signalées
dans la région pyrénéenne.
Fig. 1. — Diacyclops bisetosus , (Rehberg). — La Badète.
a = p\ ; b = p IV, 3e article de l’endopodite [ex = épine externe) ; c = pVI
Mixodiaptomus laciniatus pour les Diaptomidae et Cyclos strenuus
pour les Cyclopidae sont les espèces les plus abondamment répandues.
Si C. strenuus est très ubiquiste, D. laciniatus a une répartition
assez spéciale. Son aire est discontinue et comprend d’une part
une zone Nord-Européenne (Norvège, Suède, .Côte mourmane) ;
d’autre part les montagnes du Sud-Ouest de l’Europe (Forêt Noire,
Alpes Suisses, Massif Central, Pyrénées, Atlas Marocain).
Diacyclops bisetosus n’avait pas encore été trouvé dans les
Pyrénées. C’est une espèce eurytherme et largement euryhaline :
Thienemann le signale dans une eau à près de 50 0/00 de salinité.
Il est répandu, mais pas très commun car, comme l’a montré Roy
(1932 b), il supporte mal la concurrence des autres espèces.
Bibliographie.
1920. Bürckhardt (G.). — Zooplankton aus spanisclien gebirgseen.
I Ein Zoogeographisch wertvoller neuer Diaptomus (D. castaneti
n. sp.). Z. Hydrol. Aarau, I, 123-35, 17 fig.
1892. Guerke (J. de) et Bichard (J.). — Sur la faune pélagique de quel-
ques lacs des Hautes-Pyrénées. Assoc. Fr. Avarie. Sci., 21e Session.
Pau.
1931-33. Gurney (B.). — British fresh-water Copepoda. 3 vol., Ray
Society. Londres.
1928. Mokard (A.). — Note sur la faune de quelques lacs des Pyrénées.
Bull. Soc. Zool. Fr., LUI, 243-61.
1931. Roy (J.). — Copépodes et Cladocères de là région pyrénéenne.
Bull. Soc. Zool. Fr., LVI, 543-6, 3 fig.
1932 a. Roy (J.). — Copépodes de la région pyrénéenne. Idem. LVII,
158-9, 1 fig.
1932 b. Roy (J.). — Copépodes et cladocères de l’Ouest de la France.
Thèses Sciences. Paris. 224 pp.
1912. Thienemann (A.). — Notiz über das Yorkommen von Cyclops
bisetosus, Rehb. in salinen-Wasser. Arch. Hydrob. Plankt. Stutt-
gart, VII, 677-8.
Laboratoire de Zoologie du Muséum
et Station centrale d' Hydrobiologie appliquée des Eaux et Forêts.
— 218 —
Palpigrades de Corse
Par Paul Remy.
Les Palpigrades ne sont pas très rares en Corse : en y cherchant
des Symphyles et Pauropodes du 23 juillet au 4 septembre 1942,
j’ai rencontré fortuitement une cinquantaine de Koenenia dont je
me suis dessaisi avant de les avoir étudiées (Remy 1948).
En chassant les micro-Myriapodes sur l’île du 8 août au 25 sep-
tembre 1948, j’ai trouvé 57 nouveaux représentants du genre :
11 seulement de ces derniers — ceux dont les volets génitaux ont
acquis leur aspect définitif — ont pu être déterminés jusqu’à pré-
sent ; les 46 autres — des jeunes à divers stades seront classés
ultérieurement.
Les spécimens déterminés se répartissent entre 2 espèces : Koenenia
mirabilis Grassi et Koenenia Berlesei Silvestri.
1. — Koenenia mirabilis.
Ponte-Leccia, bosquet à 1.500 m. au N.-N.-O. de la gare, entre la route
de Calvi et la rivière, altitude 200 m., 1 S de 1 mm. Castiglione, jardin
sur la rive gauche du ruisseau Terrigola, ait. 550 m., 1 $ ratatinée. Boni-
facio, jardin au fond de la calanque de la Catena, ait. 5 m., 1 $ de 1 mm.
Cette espèce a été rencontrée maintes fois en pleine nature dans
la région méditerranéenne (Europe méridionale, Liban, Tunisie,
Algérie) et aussi dans des serres à Lyon et à Paris ; elle vit également
à Madagascar, où j’en ai capturé 18 spécimens dont 7 adultes, ceux-ci
tous du sexe $, à Tananarive (jardin du Prof. Ch. Lambertos,
dans le quartier d’Isoraka) et dans la banlieue de cette ville (serres
de Tsimbazaza, parc de l’Institut Pasteur, jardins de la Station
agricole de Nanisana) en août et novembre 1947.
Chez la $, la région distale du 1er volet génital est divisée en
2 lobes par une échancrure médiane largement ouverte et peu
profonde, chaque lobe étant lui-même subdivisé en lobules irré-
guliers, non pointus. Ce volet porte 16 soies sternales disposées sur
4 rangées de 4 (2 submédianes o1; 2 latérales a2, insérées sur les som-
mets d’un trapèze dont la petite base est en avant de l’autre) ;
à la 2e rangée (la lre est la plus antérieure), les a1 sont égales aux
3/4 des a2 et nettement plus courtes (3/5 à 7/10) quë l’écartement
des ax ; à la 3e rangée, les ax sont égales aux 7/10 des a2 et égales
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
219 —
ou très légèrement supérieures à l’écartement des ax qui est lui-même
sensiblement plus petit (3/7 à 4/7) que l’écartement des a1 de la
2e rangée ; à la 4e rangée, les eq et a2 sont relativement courtes,
les a2 égales à la moitié environ des a2 de la 3e rangée. Le 2e volet
génital est divisé par une échancrure médiane en 2 lobes triangulaires
portant chacun 3 soies : une proximale a, insérée face sternale, près
du bord externe, 2 subapicales b et c, insérées face tergale.
La Ç de Bonifacio porte 2 rangées de soies sternales sur la région
antérieure du prosoma : une antérieure de 5, une postérieure de 6 ;
je n’ai pu compter ces soies sur le spécimen de Castiglione. Chez
ces 2 Ç, il y a 4 poils excréteurs sur le 4e segment opisthosomien,
6 sur le 6e et 8 soies sur le dernier.
Les $ de K. mirabilis sont rarissimes. Silvestri (1905) dit en
avoir rencontré 2 en Italie, dans les Pouilles : un près de Molfetta,
Fig. 1. — Koenenia mirabilis Grassi ad. — 1, organe frontal médian, face tergale,
d’une $ de Maison-Carrée près d’Alger ; 2, ibid. d’un S de Cazilhac (Hérault) ;
3, organe latéral droit du prosoma, face tergale, du même ; 4, un poil excréteur du
4e segment opisthosomien de la $ de Bonifacio ; 5, 1er volet génital, face sternale,
de la même : alf a2, soies de la 2e rangée ; 6, région distale de la moitié droite du
2e volet génital, face sternale, du de Cazilhac. Pubescence des organes non repré-
sentée. — 1 à 4, X 660 ; 5 et 6, X 350.
l’autre près de San Vito dei Normanni, mais nous verrons tout à
l’heure que ces animaux doivent être en réalité des K. Berlesei.
Condé (1948) a étudié un $ provenant du Roussillon (près de la
fontaine Jassal, aux environs de Banyuls-sur-Mer) ; il en a décrit
très soigneusement l’armature génitale, au niveau de laquelle il a
découvert 2 paires de glandes annexes, et pense que ce spécimen
est un de K. mirabilis. Il est infiniment probable que cette attri-
bution est correcte, car toutes les Koenenia qu’on a trouvées hors
des grottes en France méridionale, notamment dans le Roussillon
— 220
— et on les compte par dizaines 1 — appartiennent à cette espèce ;
de plus, je viens de m’en assurer, ce <$ présente en commun avec
la $ de K. mirabilis divers caractères morphologiques, notamment
la présence de 8 soies au dernier segment opisthosomien. L’individu
étudié par Condé peut donc être considéré comme le premier $
connu de K. mirabilis.
J’ai rencontré 2 autres $ de l’espèce dans le Midi de la France :
un à Avignon, l’autre à Cazilhac, Hérault (Remy 1948) 2.
J’en ai signalé un autre encore d’Algérie (Tizi-Ouzou) (Remy 1948),
mais ce dernier doit être, nous le verrons plus loin, un de
K. Berlesei.
Le (J que je viens de trouver en Corse a une armature génitale
identique à celle du de Banyuls ; il porte, comme celui-ci et comme
le de Cazilhac, 8 soies sur le dernier segment opisthosomien;
je n’ai pu compter ces soies sur le $ d’Avignon, qui est très dété-
rioré ; chez le £ de Corse comme chez celui de Banyuls, la soie raide
du 3e cotibia de la lre patte est insérée au milieu de la partie bien
chitinisée de la face sternale.
2. - — - Koenenia Berlesei.
Près de Canapajolo (10 km. au N.-E. d’Ajaccio), sur la rive gauche du
bras occidental de la Gravona, ait. 30 m., 1 <J, 3 $. Près de Solenzara,
dans un jardin à côté du pont de la route nationale sur le ravin de Mini-
chino, ait. 5 m., 2 1, 1 $. Commune de Sartène, au lieu-dit Lamabudia,
à droite du km. 73,925 de la route d’Ajaccio à Bonifacio, ait. 28 m., 1 ÿ.
— Longueur des <? : 0,87 à 1,25 mm. ; des $ : 1,11 à 1,25 mm.
Cetje espèce n’était connue que par la description des $ que
Silvestri (1905) a récoltées à Bevagna (Ombrie) et à Portici (envi-
rons de Naples).
Chez les Ç corses, la région distale du 1er volet génital est décou-
pée par des encoches, dont une médiane, en lobules pointus, certains
de ceux-ci pouvant être eux-mêmes subdivisés en dents. Ce volet
porte 16 soies sternales dont la disposition est semblable à celle
qui a été observée chez la Ç de K. mirabilis ; à la 2e rangée, les ax
sont égales à la moitié ou à un peu plus de la moitié des a2 ; elles
1. Dans la seule région de Banyuls, Millot (1942) n’en a pas récolté moins d’une
quarantaine d’exemplaires.
2. J’ai placé alors ce dernier avec doute parmi les K. mirabilis, car bien que ses
3 opercules génitaux soient absolument identiques à ceux du <$ de Banyuls, son 6e seg-
ment opisthosomien porte 31 poils excréteurs au lieu de 7 chez le roussillonnais,
mais l’examen plus approfondi de ces 2 animaux vient de me persuader qu’ils appar-
tiennent bien à la même espèce ; à noter toutefois que, chez le <$ de Cazilhac comme
chez les ? de K. mirabilis de France continentale, Corse, Algérie, Madagascar, l’inser-
tion de la soie raide du 3e cotibia de la lre patte est un peu au delà du milieu de la
partie bien chitinisée de la face sternale, tandis que chez le J de Banyuls, elle est au
milieu de cette région.
— 221 —
sont égales ou presque égales (4/5) à l’écartement des ax ; à la 3e ran-
gée, les ax sont égales à la moitié ou à un peu plus de la moitié des a2
et à peu près égales (9/10 à 11/10) à l’écartement des ax qui est
lui-même à peu près égal à l’écartement des ax de la 2e rangée ;
à la 4e rangée, les ax et a2 sont relativement courtes, les «2 égales
au 1/5 environ des a2 de la 3e rangée. Le 2e volet génital est analogue
à celui de la Ç de K. mirabilis.
A première vue, la chétotaxie du 1er volet génital des Ç corses
diffère de celle que Silvestri a représentée pl. XXII, fig. 19 : tandis
que cet opercule est pourvu de 16 soies sternales chez mes animaux,
il en porterait 18, d’après la ligure de Silvestri, chez les $ italiennes,
les 2 soies surnuméraires étant insérées légèrement en arrière des ax
de la 2e rangée, entre elles et les bords latéraux de l’organe ; ces
2 soies doivent être en réalité les soies proximales du 2e volet génital,
qui ont été vues par transparence ; je le pense pour deux raisons :
Fig. 2. — Koenenia Berlesei Silvestri ad. — 1, organe frontal médian, face sternale,
d’une $ de Canapajolo ; 2, organe latéral droit, face sternale, de la même ; 3, un poil
excréteur du 4e segment opisthosomien de la même ; 4, 1er volet génital, face ster-
nale, de la même : alt a2, soies de la 2e rangée ; 5, 2e volet génital, face sternale,
d’une autre $ de Canapajolo ; 6 et 7, région distale de la moitié droite du 2e volet
génital, face sternale, de $ : 6, Tizi-Ouzou ; 7, Lamabudia. Pubescence des organes
non représentée. — 1 à 3, X 660 ; 4 à 7, X 350.
1° ces phanères peuvent se projeter sur la région du 1er opercule
où Silvestri les a dessinés ; 2° cet auteur dit que de telles soies
manquent sur le 2e opercule de ses animaux, ce qui serait tout à fait
222
•extraordinaire, car je les ai observées chez toutes les $ adultes
des 10 espèces de Palpigrades que j’ai étudiées 1,
Les soies sternales de la région antérieure du prosoma n’ont pu
être comptées que chez les 3 $ de la région de Canapajolo, qui en
ont respectivement 5 + 4 (5 à la rangée antérieure, 4 à la posté-
rieure), 5 + 6 et 7 + 7.
Chez les Ç corses comme chez celles de Silvestri, il y a 4 poils
excréteurs sur le 4e segment opisthosomien, 4 sur le 6e et 9 soies
sur le dernier ; les poils excréteurs du 4e segment sont plus effilés
et relativement plus longs que chez K. mirabilis, ce qu’a bien observé
Silvestri.
Les Koenenia récoltées près de Canapajolo et de Solenzara étaient
localisées sur des espaces restreints : les premières vivaient sous
des pierres dispersées sur une surface longue d’une centaine de
mètres et large de 0 m. 30 à 1 m., les autres sous 3 pierres presque
jointives ; les seules Koenenia déterminables que j’ai rencontrées
avec les 3 de ces 2 stations sont des Ç de K. Berlesei ; parmi
les endogés récoltés dans les régions de Canapajolo et de Solenzara,
je n’ai reconnu aucune K. mirabilis, qui est le seul autre Palpigrade
trouvé, en Corse ; d’autre part, les caractères de l’organe frontal
médian, des organes latéraux du prosoma et des appendices de
mes 3 sont semblables à ceux qu’on observe chez les $ de K. Ber-
lesei ; enfin, chez ces $ comme chez celles-ci, le dernier segment
opisthosomien est pourvu de 9 soies. Je considère ces 3 animaux
comme des de K. Berlesei.
Silvestri a reconnu que ces 2 espèces sont très proches l’une de
l’autre ; l’étude des $ de l’une et l’autre forme conduit à la même
conclusion. Les seules différences que j’ai relevées dans les caractères
de l’armature génitale n’affectent que la chétotaxie du 2e opercule :
chez les 2 espèces, la région distale de chaque moitié de ce volet
porte 3 soies dont les points d’insertion a, b, c sont sur les sommets
d’un triangle ; d est plus près du bord interne que du bord externe,
b et c sont plus près du bord externe que de l’interne, b étant tou-
jours plus proximal que c ; chez K. mirabilis, a est plus proximal
que b, alors que chez mes K. Berlesei, a est plus distal que b tout
en restant moins distal que c. Ajoutons que, chez K. Berlesei, le
1er volet génital reçoit 2 paires de fins conduits excréteurs analogues
à ceux que Condé (1948) a observés chez K. mirabilis.
Un des ^ de Solenzara ail soies sternales sur la région antérieure
du prosoma (une rangée antérieure de 5, une postérieure de 6) ;
1. Je venais de rédiger cette note quand M. le Prof. F. Silvestri a eu l’amabilité
de me communiquer 2 préparations de Koenenia ; l’une e3t d’un jeune K. Berlesei ;
l’autre montre un spécimen de K. mirabilis et un cotype de K. Berlesei ; ces 2 der-
niers animaux sont montés face tergale contre la lamelle, dans un milieu (glycérine
gélatinée ?) très altéré ; je n’ai pu étudier leurs volets génitaux.
223 —
le 6e segment opisthosomien porte 4 poils excréteurs chez les de
Solenzara, 6 chez le de Canapajolo, 11 chez celui de Lamabudia.
Le $ de Canapajolo et celui de Lamabudia ont, comme les Ç de
K. mirabilis et de K. Berlesei, un flagelle de 14 articles dont les
1er, 2e, 3e, 5e, 7e et 9e portent chacun un verticille subapical de
longues épines dirigées vers l’arrière.
Chez les 2 des Pouilles que Silvestri a attribués à K. mirabilis,
le 2e volet génital est identique à celui des $ de K. Berlesei de Corse ;
je place ces spécimens italiens dans cette espèce.
Pour la même raison, le spécimen de Tizi-Ouzou que j’ai pris
pour un (J de K. mirabilis doit être mis parmi les K. Berlesei ; chez
cet individu, qui est long de 0,67 mm., le 6e segment opisthosomien
a 6 poils excréteurs ; le dernier porte 9 soies et un flagelle de
14 articles, semblable à celui que j’ai observé chez des $ corses.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bibliographie.
1948. Condé (B.). - — Sur le mâle de Koenenia mirabilis Grassi (Arach-
nides Palpigrades). Bull. Mus. Hist. nat., (2j, 20, pp. 252-253.
1942. Millot (J.). — Sur l’anatomie et J’histophysiologie de Koenenia
mirabilis Grassi ( Arachnida Palpigradi). Rev. fr. Ent., 9, pp. 33-51.
1948. Remy (P.). — Sur la répartition du Palpigrade Koenenia mirabilis
Grassi en France et en Algérie. Bull. Mus. Hist. nat., (2), 20, pp. 254-259.
1905. Silvestri (F.). — Note aracnologiche. I. Redia, 2, pp. 239-253.
— 224
SUR LE GENRE HYDROZETES B F. RI.. (ACARIENS).
Par F. Grand jean.
Ce travail fait suite à un autre, récemment paru (4, 1948), dans
lequel je définis les 5 espèces d 'Hydrozetes que j’ai trouvées en Europe
occidentale.
Nomenclature. — De toutes les espèces européennes à' Hydro-
zetes qui ont été décrites autrefois, 3 seulement sont bonnes. Ce sont
lacustris Michael 1882, confervae Oudemans 1896 et lemnae Coggi
1899.
Coggi nous apprend que lemnae est une des 3 espèces parthéno-
génétiques, car « parmi plusieurs dizaines d’individus adultes que
j’ai disséqués et préparés, je n’ai rencontré aucun mâle », dit-il
(2, p. 919) ; que sa longueur maxima est 470 p. ; que ses volets
génitaux ont 6 paires de poils chez l’adulte ; que sa nymphe a
6 grands poils mous postérieurs et de grands poils interlamellaires
(2, pl. 95, fig. 7 et 2). Cette combinaison de caractères suffit pour
reconnaître lemnae. D’après mes récoltes, elle est plus commune que
les 4 autres L
Je signale à son sujet qu’elle s’est montrée nuisible dans les
élevages de têtards de la Station de Zoologie expérimentale de Mala-
gnou, à Genève. Elle pullule dans ces élevages et on en trouve des
individus adultes engagés plus ou moins profondément dans la
bouche et le pharynx des têtards, ceux-ci en paraissant fort incom-
modés. Serait-ce un cas de parasitisme ? Evidemment non. Le têtard
a dû vouloir avaler l’acarien et celui-ci, ayant étendu ses pattes,
qui sont dures, raides, assez longues, et terminées par de fortes
griffes, s’est accroché au passage. Ensuite il a résisté et comme
il possède un épais tégument de chitine les sucs digestifs du têtard
n’ont agi que lentement sur lui. Qu’il reste vivant ou non, on com-
1. Malgré cela je n’ai trouvé mention de lemnae que dans Chinaglia 1917 (1, p. 347
et 353). Cet auteur décide que lemnae est synonyme de confervae , mais peut-être
appelle-t-il confervae le lemnae de Coggi ? En tous cas le confervae de Chinaglia
n’est pas le vrai confervae puisque celui-ci est le terrestris de Bf.rlese el que Chinaglia,
ayant entre les mains le type de terrestris, l’a décrit comme une bonne espèce, di (Té-
rente de confervae. Chinaglia n’a d’ailleurs pas poussé bien loin ses recherches. Son
travail (qui est posthume, publié par Berlese) est très superficiel. Il ne parle pas
des sexes. Il ne mentionne à aucun endroit le poil hypertrophié du 1er tarse des
mâles, bien que ce curieux organe ait été signalé depuis 1896 dans une publication
qu’il cite.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
prend bien qu’il puisse, ne serait-ce que par obstruction mécanique,
provoquer la mort de son hôte 1.
Le Notaspis lacustris de Michael, type du genre Hydrozetes,
est très imparfaitement décrit (5, p. 399 à 404, fig. 1 à 9, pl. 33),'
mais Michael insiste sur la petitesse de la trichobothrie prodorsale
et la caducité du sensillus. En outre il signale et dessine, à l’extré-
mité des tarses, des poils modifiés de forme particulière, qu’il appelle
aussi « scales » et « curious projections », et ce qu’il dit de cette
structure s’accorde beaucoup mieux avec l’apparence des poils
unguinaux (u) et proraux (p) chez 2 des espèces, parmi les 5, que
chez les 3 autres. J’ai représenté ces poils pour l’une des 2 espèces
(4, p. 331, fig. 2 F). Comme celles-ci ont toutes les deux une tri-
chobothrie petite et régressive, il reste à choisir entre elles pour
savoir quel est le véritable lacustris. Or cela est facile car les
nymphes de l’une ont 12 à 16 grands poils mous postérieurs (4, p. 334,
fig. 3 A), tandis que les nymphes de l’autre en ont seulement 6,
comme sur la figure 2 de Michael. Le lacustris de Michael est
donc une espèce définie et reconnaissable. C’est la plus commune
après lemnae.
J’appelle confervae Oud. 1896, et non confervae Schrank 1781,
l’espèce à sexualité normale qui a, chez les mâles, au tarse I, un poil
hypertrophié particulièrement gros, non acuminé, inséré presque
au milieu du tarse (4, p. 331, fig. 2 C). Schrank, en effet, n’a décrit
aucune espèce reconnaissable d ’ Hydrozetes. De son texte et de sa
figure on déduit seulement (avec peine) qu’il avait sous les yeux
un animal de ce genre. En dire plus long est une affaire de pure
imagination.
Oudemans, en 1896 (7, p. 175 à 180, fig. 1 à 8, Oppia conf.), a
mal décrit son confervae. Cependant il a bien figuré le poil hyper-
trophié du tarse I. Il a eu le mérite d’observer le premier ce carac-
tère important et de dire qu’il appartient aux mâles. Puisque Oude-
mans ne parle pas de la rareté des mâles, nous devons supposer
qu’ils étaient communs dans ses spécimens*. Cela suffit à définir
confervae parmi les 5 espèces. Plus tard Oudemans a amélioré sa
description (8, p. 163 à 165, Eremaeus conf.).
J’ai déjà dit que le terrestris de Berlese 1910 est le confervae
d’OuDEMANs 1896 (4, p. 328, en renvoi). Cette espèce est aussi
aquatique que les autres. Les feuilles pourries dans lesquelles terres-
tris fut trouvé, en Sicile, devaient être au fond d’un fossé ou d’une
dépression quelconque qui avait contenu de l’eau. J’ai récolté
moi-même plusieurs fois, sous des mousses d’aspect ordinaire, repo-
sant sur un sol non mouillé, des Hydrozetes de plusieurs espèces,
1. Je remercie M. le Professeur Guyénot, Directeur de la Station de Malagnou, et
Mlle Neeser, son assistante, de m’avoir fourni, en 1941, les éléments de cette petite
-étude.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949. 15
— 226
mais ces mousses avaient été submergées auparavant, ou étaient
au bord de l’eau.
Quant à Y Iiydrozetes speciosus de Piersig, il a été décrit par Oude-
mans, en 1917 (9, p. 31 à 34, fig. 58 à 64, Xenillus spec.), d’après
des dessins que lui avait envoyés Piersig. Oudemans ne l’a pas
observé directement. C’est un animal bien extraordinaire. Sa len-
ticule recouvre un pigment rouge et elle est divisée en deux parties !
Attendons d’avoir vu cela.
Hors d’Europe les espèces qui ont reçu des noms sont megace-
phalum Berl. 1901 (Chili), platensis Berl. 1902 (Argentine), nilb-
ticus Trag. 1905 (Soudan), edentulus et tobaicus Willm. 1931
(Iles de la Sonde), petrunkevitchi Newell 1945 (Floride). J’ai trouvé
des Hydrozetes à la Guayra (Venezuela), en septembre 1926, dans
de petites mousses au bord d’un ruisseau, mais ce sont des lemnae
•semblables à ceux d’Europe.
Les grands poils mous des nymphes. — Considérons les
4 espèces européennes qui n’ont pas de néotrichie gastronotique.
La chaetotaxie dorsale de leurs nymphes, toujours unidéficiente,
est celle des figures 3 B et 3 C (4, p. 334). Sur ces figures j’ai mis
à l’hysterosoma la notation d’unidéficience, ou notation à 30 poils,
proposée en 1934, précisée ensuite L
Nous voyons d’abord que les poils mous tiennent la place de poils
primitifs ; ce sont des poils primitifs qui ont acquis secondairement
une forme particulière. Nous voyons ensuite que les poils transfor-
més ne sont pas quelconques. Un pur hasard n’a pas décidé de leur
choix, car les 2 paires transformées chez incisus (hj et h2) le sont
aussi chez lacustris, confervae et lemnae, et si une 3e paire est trans-
formée c’est toujours Ip. En d’autres termes il y a, pour les poils,
une priorité de transformation qui s’exprime par la formule (Ax,
h2), Ip.
Allonger cette formule en faisant intervenir les autres espèces, '
celles qui ont davantage de grands poils mous, voir si cela est
possible pour tout le genre, ou s’il faut distinguer des groupes d’es-
pèces à priorités différentes, serait très intéressant, mais l’état de
nos connaissances ne le permet pas encore. Il faudrait ne tenir
compte que des espèces dépourvues de poils secondaires, ou bien
d’espèces néotriches dont nous aurions débrouillé la néotrichie.
Or ce n’est pas le cas de parisiensis ni des espèces, ou sous-espèces,
que je ne connais qu’indirectement. Pour ces dernières les descrip-
tions des auteurs sont insuffisantes.
Malgré la néotrichie, malgré notre ignorance quasi complète de
1. Cette notation est définie complètement par la figure 3 d’un récent travail
(3, p. 400), où Tectocepheus est pris pour exemple.
— 227 —
ses effets, nous voyons cependant que la transformation morpho-
logique des poils dorsaux et latéraux, chez les nymphes d’Iiydro-
zetes, est une grande orthogenèse qui est partie de la région pos-
térieure de l’hysterosoma et qui progresse vers l’avant. Après les
4 espèces considérées en premier lieu, nous avons lacustris octose-
tosus, dont les nymphes ont 4 paires de grands poils mous posté-
rieurs (11, p. 340, fig. 7). Parisiensis n’a aussi cette sorte de poils
qu’en arrière (4, p. 334, fig. 3 A), mais chez petrunkevitchi 2 des
paires de grands poils mous (sur 6 paires) paraissent être la et c2
d’après la figure sommaire de Newell (6, pi. 2, fig. 25) ; le bord
antérieur de l’hysterosoma est donc atteint. Chez edentulus il est
dépassé ; d’après Willmann (12, p. 261, 262, fig. 31) tous les poils
dorsaux de l’hysterosoma (14 paires) ont subi la transformation,
et les poils interlamellaires du prodorsum sont touchés aussi. D 'in-
cisas à edentulus le chemin parcouru est considérable. •
Remarquons que, si la marche de l’orthogenèse est vers l’avant,
ce n’est qu’en gros. Un poil peut être transformé après un autre,
bien qu’il soit derrière cet autre. Ainsi, d’après lacustris, conferme
et lemnae, Ip est transformé avant h3.
A un tout autre point de vue, notons que les poils mous ne
changent pas de la proto- à la tritonymphe et que les autres stases
n’ont que des poils ordinaires. C’est un cas d’indépendance, ou de
dysharmonie, dans l’évolution des stases, sans motif apparent
puisque larves, nymphes et adultes vivent ensemble, de la même
façon, dans le même milieu. Tout indique que le passage d’une
forme de poil à l’autre, dans le temps phylogénétique (il a lieu simul-
tanément aux trois stases nymphales), est discontinu. On ne con-
naît pas de forme intermédiaire, chez aucune espèce, entre poil
ordinaire et grand poil mou, bien que la transformation soit récente
et qu’il soit même légitime de supposer qu’elle est actuelle dans
certaines espèces.
Une des questions qui se posent est de savoir si la transformation
s’est faite par mutation ou par écarts. Une autre consiste à se deman-
der si elle restera particulière aux niveaux des nymphes. Logique-
ment elle devrait affecter plus tard d’autres niveaux, le larvaire
par exemple. Peut-être les a-t-elle touchés déjà ? N’oublions pas
que le genre est riche en espèces et que nous ne savons rien sur la
plupart d’entre elles.
La néotrichie gasthonotique. — Je viens d’en dire quelques
mots à propos des grands poils mous des nymphes. Nulle chez
certaines espèces comme lacustris , confervae, lemnae, incisus, elle
existe chez d’autres. Elle ne semble jamais être bien considérable.
D’après parisiensis, seule espèce où il m’ait été possible de l’étudier,
elle est d’un type exceptionnel au point de vue de l’ontogenèse.
— 228 —
Les poils secondaires . gastronotiques, chez parisiensis, appa-
raissent à la stase protonymphale. Ils sont au nombre de 3 paires,
de sorte que la chaetotaxie de la protonymphe, au lieu d’être celle
de la figure 3 B (4, p. 334), ou celle de lacustris, qui n’en diffère qu’à
peine, est celle de la figure 3 A (l. c.). Aux stases deuto- et trito-
nymphale rien n’est changé. A la stase adulte on a la chaetotaxie
de la figure 1 A (4, p. 330), laquelle, comparée à celle, normale, de
la figure 1 B ( l . c.), comporte aussi l’addition, dans la région latérale
et postérieure de l’hysterosoma, de 3 paires de poils.
Remarquons d’abord ce comportement. Presque toujours, dans
l’ensemble des néotrichies connues, le nombre des poils ajoutés
augmente, et même augmente vite, au cours de l’ontogenèse. Ici
il reste constant. Je dirai que la néotrichie est stationnaire.
Quels sont les poils, ajoutés ? L’adulte suggère que le poil h2
a été remplacé par les poils 2, 3, 4, 5, mais il serait téméraire de
l’affirmer ! Les nymphes nous proposent un argument morpholo-
gique qui me semble également téméraire : le poil 6 serait homologue
de h3 parce que ces deux poils, psx mis à part, sont seuls en épieu,
non transformés. Je crois qu’il vaut mieux attendre, pour préciser
les homologies, que nous connaissions d’autres espèces, ou races,
à moindre néotrichie, et même à néotiichie minima, réduite à 1 poil.
Il y en a certainement.
Les irrégularités ne sont pas rares. Chez certaines nymphes ou
certains adultes l’addition est de 2 ou de 4 poils, asymétriquement.
D’autres fois, bien que l’addition soit numériquement correcte,
la chaetotaxie est troublée, dissymétrique. Tout cela est habituel
en néotrichie et n’empêche pas de reconnaître que le cas régulier,
le plus fréquent, est celui représenté par les figures 1 A et 3 A.
Chez les espèces dont je n’ai vu que des descriptions, je ne peux
rien dire de certain. Une faible néotrichie paraît commune. Sur
l’adulte de tobaicus (12, p. 263, fig. 33) la chaetotaxie rappelle curieu-
sement celle de parisiensis. Sur la nymphe d'edeptulus (12, p. 261,
fig. 31), pourvu que les poils ps2 et ps3 soient comme en Europe,
il y a une paire de plus qu’en chaetotaxie normale (14 au lieu de 13).
La néotrichie génitale. — Particulière à lacustris et à parisien-
sis, parmi les 5 espèces, non signalée chez les autres espèces, elle
consiste dans l’apparition, sur la protonymphe, d’une paire de poils
génitaux supplémentaires. Ensuite ces poils subsistent et il ne s’en
ajoute plus. La néotrichie génitale, comme la gastronotique, est
stationnaire. On a successivement, de ,1a protonymphe à l’adulte,
sur chaque lèvre ou volet génital, en file régulière, 2, 4, 6 et 7 poils
au lieu de 1, 3, 5 et 6.
Un tel cas est très rare et j’ai même dit, dans mon travail de 1948
(4, p. 334), qu’il était unique chez les Oribates. Ce n’est plus vrai
— 229
maintenant car j’ai retrouvé le même caractère, exactement, dans
une race, ou sous-espèce, de Limnozetes sphagni (Mich.) l.
La notation des poils gastronotiques. — Facile à employer
aux stases nymphales, dans la plupart des cas, la notation à 30-poils,
celle de l’unidéficience, est généralement impossible à placer sur un
adulte d’Oribate. supérieur. Cela vient de ce que, sauf chez Amero-
nothrus, il y a multidéficience. Plusieurs poils normaux sont suppri-
més et on ne sait pas lesquels. Les problèmes ainsi posés sont diffi-
ciles. Ils seront néanmoins résolus, les uns après les autres, à la
faveur de certains genres favorables. Hydrqzetes est un de ceux-c i
malgré sa tridéficience, parce que ses poils manquants ne manquent
pas toujours. Ils ne sont qu’aléatoires.
La tridéficience est représentée par la figure 1 B (4, p. 330). Le
notogaster a 13 poils de chaque côté. D’une espèce à l’autre les
changements d’implantation sont faibles. Bien entendu j’élimine
parisiensis, qui est néotriche.
Quelquefois le notogaster a 14 poils, plus rarement 15, d’un seul
côté ou des deux côtés, au lieu de 13. Alors c’est toujours parce
que, dans la région humérale, au lieu du seul poil c2 constant, il
y en a 2 ou 3. S’il y en a 3 ils sont disposés comme sur la figure 1 C
(4, p. 330). S’il y en a 2 ils le sont, le plus souvent, comme les poils
c2 et c3 de cette figure, quelquefois comme les poils c2 et cv
Ces faits ne peuvent être compris, logiquement, que d’une manière,
qui est d’identifier les deux poils inconstants aux poils <q et c3
eux-mêmes, ceux qui existeraient toujours s’il n’y avait qu’unidéfi-
cience, et de dire que ces poils sont en voie de disparition statistique,
par écarts de tout ou rien. Ajoutons que clt dans cette évolution
régressive, est plus avancé que c3 puisque sa fréquence est
moindre.
Le poil c3, le plus commun des deux, est même constant dans cer-
taines races. Je l’ai trouvé sur tous les individus d’une récolte de
lacustris. Des 3 autres espèces, celle qui m’a montré le plus souvent
les poils cq et c3 est incisus. Voici, par exemple, le relevé des écarts
de cette espèce d’après 15 exemplaires provenant de Lugano (Suisse)
et pris au hasard : existence de c3 (12 : 30) ; existence de tq (1 : 30) ;
existence d’un vestige de l’alvéole de <q, sans la partie externe du
poil (8 : 30).
On ne peut soutenir sérieusement que la présence éventuelle de
ces poils est un cas de néotrichie car il serait singulier que la néo-
trichie comblât exactement, - aux bons endroits, les deux défi-
1. Le genre Limnozetes, malgré ses ptéromorphes, est fortement apparenté à
Hydrozetes. On n’en peut douter dès que l’on étudie son développement. Je reviendrai
sur ce sujet. Son espèce principale (sphagni) est parthénogénétique, car j’en ai examiné
au hasard 345 exemplaires sans trouver aucun mâle.
230
ciences prévisibles, d’autant plus que, chez les Oribates, aucun
exemple n’est connu de néotrichie humérale.
Les variations discontinues dans la taille des poils dor-
saux des nymphes. — J’ai signalé ces variations et je les ai figurées
dans un cas (4, p. 335, en renvoi, et p. 334, fig. 3 B). Elles ne sont pas
rares chez lemnae. Je les rappelle ici à cause de leur signification
évolutive. Lorsqu’il s’agit seulement de la taille d’un organe on est
tenté de croire, en général, qu’elle se modifie d’une manière continue
au cours du temps phylogénétique. C’est peut-être souvent une
erreur. Ici la taille change brusquement et asymétriquement, par
écarts, comme s’il s’agissait de la présence ou de l’absence d’un
organe qui évolue numériquement.
Les variations de la griffe. — Les ongles latéraux de la griffe
dans le genre Hydrozetes, sont en voie de disparition.
J’ai eu la surprise de constater, car cela est très exceptionnel,
qu’ils ont laissé assez fréquemment des vestiges. Ceux-ci sont
spiniformes, droits, très courts, incommodes à voir. Ils sont sus-
ceptibles d’exister à l’une quelconque des pattes, ou à plusieurs
pattes, selon les individus, asymétriquement. Tantôt il n’y a qu’un
vestige paraxial, ou seulement un vestige antiaxial, et tantôt les
deux vestiges coexistent. Le plus souvent on n’observe aucun ves-
tige. Il faut donc admettre que les vestiges disparaissent par écarts
de tout ou rien, comme des organes ordinaires, et non pas en deve-
nant de plus en plus petits. Les ongles latéraux subissent, chez
Hydrozetes, deux sortes de régressions, Tune frappant leur taille et
l’autre la probabilité de leur existence.
Cette probabilité m’a paru plus grande chez lacustris, mais j’ai
trouvé assez fréquemment aussi, chez confervae et lemnae, des ves-
tiges d’ongles latéraux. Je crois qu’on en trouverait dans tout le
genre Hydrozetes, en cherchant bien.
Quant à l’ongle paralatéral de la 4e griffe, si grêle et si long, d’appa-
rence anormale, surtout si Ton tient compte de ce qu’il est quelque-
fois piliforme, sans courbure régulière à son extrémité distale, il
représente peut-être un autre épisode de l’évolution ambulacraire.
Je ne lui ai pas trouvé d’écart individuel présente-absence. Chez
confervae il existe ou manque selon les races ; mes exemplaires d’une
récolte provenant d’Andermatt (Suisse) l’avaient toujours ; ceux
des autres récoltes ne l’avaient jamais.
Remarques. — 1. Parmi les évolutions discontinues et progres-
sives du genre Hydrozetes, celles que nous avons principalement
étudiées plus haut, c’est-à-dire la formation des grands poils mous
des nymphes, la néotrichie gastronotique et la néotrichie génitale,
commencent toutes au même âge (protopymphal) de l’ontogenèse.
— 231 —
2. La régression trichobothrique, chez Hydrozetes, n’est pas du
type Camisia. Elle est particulière à la stase adulte. Elle est accom-
pagnée, après la tritonymphe, d’un changement de forme du sen-
sillus. Les mêmes caractères se retrouvent chez Limnozetes.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Erratum.
Une erreur systématique s’est glissée dans le calcul des longueurs que
j’ai données pour les 5 espèces européennes, à la page 332 de mon travail
de 1948 (4). Il faut augmenter tous les nombres d’un dixième, plus exac
tement les multiplier par 1 ,09.
Travaux cités.
1. Chinaglia (L.). — Revisione del gen. Hydrozetes (Redia, t. 12, p. 343
à 359, 1917).
2. Coggi ( 4 ). — Una nuova specie di Oribatide (in Canestrini, Pros-
petto de.IV Acarofauna italiana, parte Villa, p. 916 à 921, Padova,
1899).
3. Grandjean (F.). — Observations sur les Oribates (18e série) (Bull.
Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. 19, p. 395 à 402, 1947).
4. Id. — Sur les Hydrozetes de l’Europe occidentale (Bull. Mus. Hist.
Nat. Paris, 2e série, t. 20, p. 328 à 335, 1948).
5. Michael (A. D.). — British Oribatidae, t. II. Ray Society. London,
1888.
6. Newell (I. M.). — Hydrozetes Berlese : the occurrence of the genus
in North America and the phenomenon of lévitation ( Trans . Connec-
ticut Acad, of Arts and Sciences, t. 36, p. 253 à 275, 1945).
7. Oudemans (A. C.l. — Notes on Acari ( Tijdschr . voor Entorn.., t. 39,
p. 175 à 187, 1896).
S. Id. — New list of dutch Acari (Tijdschr. voor Entom., t. 43, p. 150
à 171, 1900).
9. Id. — Notizen tiber Acari, 25. Reihe ( Archiv Naturg, 82 A, p. 1 à 84,
1916) [191 7 1-
10. Sf.llnick (M.) . — Oribatiden aus dem Karst (Zool. Jahrbiihcker
Systematik, t. 63, p. 701 à 714, 1932).
11. Willmann (C.). — Oribatiden aus dem Moosebruch (Archiv Hydroh
t. 23, p. 333 à 347, 1931).
12. Id. — Oribatei, gesammelt von der Deutschen Limnologischen Sunda-
Expedition (Archiv Hydrob . , Suppl. IX, « Tropisehe Binnengewâsser,
Band II », p. 240 à 305, 1931).
— 232 —
Une forme mexicaine nouvelle de Thrombidion .
Par Marc André.
Microthrombidium (s. str.) mexicanum n. sp.
L’animal mesure 880 p de long sur 520 p de large.
L’idiosoma possède des saillies humérales peu développées et
se rétrécit graduellement en arrière pour se terminer par une
extrémité arrondie. La pilosité recouvrant la face dorsale est com-
posée d’organes ayant fondamentalement la même structure mais
Microthrombidium (s. str.) mexicanum M. André.
1, Crête métopique ; 2, palpe maxillaire droit (face interne) ; 3, tibia et tarse de la
lre paire de pattes ; 4-7, poils recouvrant la face dorsale de l'idiosoma.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, ”1940.
présentant un aspect différent selon leur degré de développement.
Les plus petits (longs de 10 p.) se présentent sous l’aspect d’un
limbe court, largement cordiforme, muni d’une nervure médiane
qui, dépassant celui-ci, le termine par une courte pointe ; leur
surface est recouverte d’une fine villosité. Les plus grands, dont
la taille atteint jusqu’à 70 jx, sont finement lancéolés et la pointe
qui les termine, longue et fine, est glabre. Toutes les formes inter-
médiaires se rencontrent entre ces deux extrêmes.
Les pattes, relativement courtes, atteignent une longueur de
520 (x dans la première paire ; 400 [x dans la seconde et la troisième
et 570 [x pour la quatrième paire.
Aux pattes 1, le tarse a une longueur (150 (x) qui est presque le
double (1,76) de sa largeur (85 jx) et il se montre, dans une vue de
profil, ovaîo-cordiforme avec bord inféro-postérieur saillant et
sommet antérieur acuminé. Le tibia a une longueur (80 jx) qui est
à peu près la moitié (1,87) de celle du tarse.
Aux palpes maxillaires, dont la face externe est recouverte de
quelques poils barbulés disposés irrégulièrement, le 4e article
(tibia) porte, sur sa partie dorso interne, deux peignes ; l’antérieur
est composé de 6 épines dont la première, beaucoup plus robuste,
constitue un ongle accessoire à la base de l’ongle terminal vrai ;
le postérieur est formé également de 6 épines toutes d’égale
longueur.
L’individu décrit ci-dessus fut recueilli, en mars 1948, par
M. F. Grandjean, parmi des mousses, Hépatiques et diverses micro-
plantes à la surface d’un rocher près de Fortin de las Flores (Etat
de Vera Cruz) à une altitude de 900 m., au lieu dit Metlac, dans
la forêt tropicale ayant conservé des vestiges de cultures indigènes
(bananiers, orangers, caféiers).i
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 234 —
Phénomène tératologique chez un Thj/ombioion
Microthrombidium sucidum c. l. Koch.
Par Marc André.
La monstruosité que nous signalons ici consiste en une fusion
partielle de deux pattes, compliquée par l’ébauche d’un tarse sup-
plémentaire.
L’animal mesure 1600 p de long sur 1000 p, de large.
L’idiosoma possède des saillies humérales peu développées et
se rétrécit graduellement en arrière pour se terminer par une extré-
mité arrondie ; il est recouvert complètement de poils uniformes
assez longs (45 p) recouverts de barbules.
Les pattes sont longues et atteignent respectivement : 1080 p
dans la première paire, 790 p dans la seconde, 800 p et 1100 p pour
la troisième et quatrième paire.
Les tarses I sont environ deux fois et demie (2,15) plus longs
que larges : leur longueur est de 280 p sur 130 p de largeur. Le
tibia, beaucoup plus petit, ne dépasse pas 155 p. Les poils recouvrant
la surface des pattes sont de même structure que ceux de l’idio-
soma.
Chaque palpe présente, sur sa partie dorso-interne, deux peignes :
l’antérieur (peigne dorsal) est composé de six épines dont la pre-
mière (ongle accessoire) est fortement développée et est suivie par
les autres, moins fortes, recourbées en avant ; le peigne postérieur
est formé de huit épines courbes, toutes également développées ;
de plus, sur la face interne, on remarque six longues épines. Sur la
face externe de ce quatrième article, près de l’insertion de l’ongle
terminal, s’insère une très forte épine.
Description de l’anomalie.
L’échantillon présente, à droite, quatre pattes normalement cons-
tituées et, à gauche, seulement les pattes I- 1 1 et IV ; la quatrième
manque ainsi que sa coxa.
La monstruosité consiste en une fusion presque complète des
pattes gauches III et IV.
Il s’agit donc, dans la classification tératologique, d’un cas de
svmmélie. Mais celle-ci est d’un caractère très spécial puisqu’elle
intéresse non pas deux appendices d’une même paire, mais deux
appendices consécutifs d’un même côté.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 235 —
Nous avons, en outre, une schistomélie binaire puisqu’il y a,
en plus des deux tarses (III et IV) libres, apparition de l’extrémité
distale d’un troisième tarse armé, comme les autres, de deux griffes
Fig. 1.
terminales. On pourrait donc admettre, en l’occurence, l’existence
d’une schistomélie ternaire associée à une ectromélie, c’est-à-dire
une hétérophorie ; complexe très remarquable dont il n’existe,
dans la littérature tératologique, que peu de cas connus.
— 236
On peut donc conclure à une annexion au profit du somite immé-
diatement antérieur et il y aurait transfert, dans ce cas, d’un seul
appendice au lieu d’une paire comme c’est le fait classique.
Cette patte (III -f- IV) anormale (Fig. 1 et 2) est composée d’une
hanche ou coxa simple, un peu plus développée (largeur 110 p.}
que celle de la patte III normale (largeur 85 p). Les articles sui-
vants sont notablement plus épais que ceux que l’on observe habi-
tuellement ; alors que dans les pattes III et IV droites, les trochan-
ters, basifémurs, télofémurs, genuals et tibias ont une largeur res-
pective de : III, 70 p ; IV, 80 p ; III, 55 p ; IV, 65 p ; III, 65 p j
IV, 60 p ; III, 55 p ; IV, 50 p ; III, 55 p ; IV, 50 p ; ils atteignent,,
dans cette patte monstrueuse : 85, 85, 90, 98 et 130 p. La partie
distale du tibia, sur laquelle s’articulent deux tarses, est particu-
lièrement hypertrophiée. Les tarses terminaux sont indépendants t
le postérieur (IV), normalement constitué, est approximativement
de même longueur (210 p) que celui de la patte droite (200 p) mais
légèrement plus large (65 p au lieu de 50 p) ; l’antérieur (III) pré-
sente, à sa face latéro-ventrale, un renflement dû à l’apparition d’un
troisième tarse, surnuméraire, non articulé, qui ne se manifeste
que par une légère éminence correspondant à son extrémité distale
sur laquelle viennent s’insérer deux griffes terminales.
Les différents articles composant cet appendice monstrueux ont
perdu presque toute mobilité ; l’articulation de chacun d’eux est
nettement marquée mais la membrane articulaire élastique est très-
réduite.
Le phénomène que nous signalons ci-dessus est extrêmement
rare chez les Arthropodes. Il a été signalé par D. Keilin et
G. H. F. Nuttale (1919, p. 319, fig. 25) chez un Pediculus
humanus dont les pattes gauches II et III sont également
fusionnées b
Chez les Acariens les anomalies sont relativement peu fréquentes
et les quelques cas relevés jusqu’ici ont surtout été signalés dans
la famille des Ixodidae. Les représentants de cette famille présentent
un matériel de choix pour les expériences de laboratoire, ils sont
extrêmement prolifiques et un nombre considérable d’individus
peut être observé au cours d’expériences biologiques.
La disparition complète d’une patte, droite ou gauche, a été
signalée pour la première fois par Neumann (1899) chez un
Amblyomma sp. ^ n’ayant que trois paires de pattes du côté gauche»
De Beaurepaire Aragao (1912) a décrit un Amblyomma fossum
Neum (= ovale Koch) n’ayant que trois paires de pattes du côté
1. Strouhal (1926, Zool. Anz., t. 65, p. 113) fait connaître un cas très compa-
rable chez une larve d ’Adalia (Coléopt). D’autres ont été produits expérimentale-
ment par irridiation d’œufs aux ultra-violets ; Geigy (1931) sur des Drosophiles
Lucher (1944) sur Tineola biselliella.
droit, la quatrième étant absente. Nuttall (1914) fait connaître
un mâle de Rhipicephalus sanguineus (Latr.) et un de R. pulchellus
(Gerst.) ne présentant pas de première patte du côté droit ; un de
Margaropus annulatus (Say) dépourvu de deuxième et de troisième
patte à gauche, enfin une nymphe d ’Amblyomma sublaeae Neum.
privée des deux premières pattes de droite. Sharif (1930) signale
un mâle d’H. aegyptium ne présentant, à gauche, que la première et
la seconde patte ; un autre H. aegyptium ne possédant pas de qua-
trième patte à droite ; chez une femelle la troisième patte gauche
manquait' ; un Rhipicephalus sanguineus (Latr.) n’ayant que trois
pattes à droite, la première étant absente ; enfin la quatrième
patte droite n’existait pas chez un R. sanguineus (Latr.) et un
R. haemaphysaloides (Sup.). Olenev (1931) signale l’absence d’une
patte, du côté gauche, chez une femelle d ’lùcodes ricinus (L.), un
Dermacentor niveus Neum. et un exemplaire d ’ Haemaphy salis clio-
lodkovshy 01.
L. Szalay décrit (1932) chez un mâle de Sperchon glandulosus
var. Thienem'finni Koenike (Hydrachnide) un cas tératologique où
la troisième patte droite manque.
Z. Feider (1948) signale un mâle de Thrombidion ( Euthrombidium
odorheiense Feider) chez lequel la quatrième patte gauche est absente.
S. Thor (1926) a observé, chez Eylais semipons un phénomène
de schistomélie.
Dans tous les cas signalés par ces divers auteurs les pattes absentes
font effectivement défaut et il ne saurait être question d’une fusion
de deux appendices consécutifs.
Les exemples de multiplication d’appendices (pattes supplémen-
taires libres, articles surnuméraires, etc.) sont à peu près aussi fré-
quents que les cas de disparition, mais nous croyons que la fusion
partielle ou totale de deux pattes voisines n’a pas encore été signalée
chez les Acariens.
Bien qu’il soit impossible, dans l’état actuel de nos connaissances
en matière de tératologie des Arthropodes, de donner une opinion
valable du phénomène que nous venons de signaler, nous pouvons
cependant affirmer que l’anomalie en question remonte à un stade
précoce du développement de l’Acarien et qu’elle ne peut, par
exemple, être la résultante d’une mutilation ou d’un accident post-
embryonnaire.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Bibliographie sommaire.
Balazuc (J.), 1947. — La Tératologie des Coléoptères et expériences de
transplantation sur Tenebrio molitor L. Mém. Mus. nat. Hist. nat.,
n. s., XXV, 293 p., 223 fig.
— 238
Beaurepaire Aragao (H. de), 1912. — Contribuicâo para a sistematica e
biolojia dos ixodidas. Partenojeneze em carrapatos. Amblyomma
agamum n. sp. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, IV, p. 96.
Brumpt (E.) , 1934. — Un mâle monstrueux d’Amblyomma dissimile
à deux anus, obtenu dans un élevage. Description de divers autres
cas tératologiques observés chez les Ixodinés. Ann. Parasit., XII,
p. 105.
Feider (Z.), 1946. — Anomalies et cas tératologiques chez YEuthrom-
bidium odorheiense Feider. An. Acad. Rom., Mem. Sect. Stiint.,
ser. III, XXI, p. 23.
Ki.ii.in- (D.) et Nuttall (G. H. F.), 1919. — Hermaphroditism and other
abnormalities in Pediculus humanus. Parasitology, XI, p. 319.
Neumann (G.), 1899. — Anomalies d’Ixodidés. Arch. Parasitai., II,
p. 463.
Olenev (N.), 1931. — Teratologische F.rscheinungen bei den Zecken.
Zool. Anz., XCIII, p. 281.
Sharif ( M . ) , 1930. — A note on monstruosities observed in Ixodid ticks.
Rec. Ind. Muséum. XXXII, p. 107.
Szalay (L.), 1932. — Missbildung bei einer Hydracarine. Zool. Anz., 99,
n° 11-12.
Thor (Sig), 1926. — Eylais semipons sp. n. aus Brackwasser des
Ryckflusses bei Greifswald, nebst einigen Bemerkungen über Varia-
bilitât und Missbildung bei den Acarina, Zool. Anz., 68, p. 147.
Description d’un Schizopterinae africain, Pinochius
AFRICANUS N. G., N. SP., ET REMARQUES SUR LES HÉMIPTÈRES
Cryptostemmatidae.
Par Jacques Carayon.
Les Hémiptères Cryptostemmatidae de la sous-famille des Schizop-
terinae habitent presque tous la zone néotropicale. Quelques genres
peu nombreux, et pour la plupart monospécifiques, sont répartis
dans le reste du monde : Hypselosoma Reuter en Nouvelle-Calédonie
et au Japon, Nesonannus Usinger dans l’ Ile de Guam, Schizopterops
Poppius à Ceylan, et Ogeria Distant aux Iles Seychelles.
A ma connaissance, aucun Schizopterinae n’a encore été signalé
sur le continent africain. J’ai eu l’occasion de récolter au Cameroun
un représentant de cette sous-famille. Il appartient à une espèce
et un genre nouveaux décrits ci-après 1 :
Pinochius gen. nov. 2
Corps de contour oval, environ deux fois plus long que large
(fig. 1), et dans l’ensemble nettement convexe du côté dorsal.
Tête, vue en dessus, large et courte par suite de la brièveté du
vertex ; celui-ci forme un angle droit avec la face qui est presque
verticale (fig. 2). Yeux muriformes, ovalaires, légèrement saillants
et dépassant sur les côtés les angles antérieurs du pronotum ; espace
interoculaire égale à 2,5 fois le plus grand diamètre d’un œil. Deux
ocelles, situés contre chaque œil, vers le milieu du bord antérieur
de celui-ci. Antennes moitié moins longues que le corps, insérées
en dessous et en avant de chaque œil ; leurs deux premiers articles
courts et épais, légèrement renflés à l’apex, le second un peu plus
long que le premier ; les deux derniers articles filiformes, environ
3 fois moins larges que les deux premiers, hérissés de longues soies,
le 3e article un peu plus de 3 fois plus long que le second et légèrement
plus grand que le 4e. Rostre très large à la base et court, il dépasse
les hanches antérieures, mais n’atteint pas les hanches moyennes ;
1. En cours d’étude, l’unique spécimen dont je disposais fut malencontreusement
projeté à terre ; par suite de sa taille minuscule, il échappa aux recherches les plus
minutieuses. De ce fait, sa description n’a pu être poussée aussi loin que je l’aurais
désiré. Outre les notes et dessins pris avant sa perte, il demeure de ce spécimen type
des photomicrographies et une préparation des ailes antérieures et postérieures.
2. Dédié à mon ami Claude Dupuis, par allusion à un surnom familier.
Bulletin du Muséum -, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 240 —
son dernier article, beaucoup plus mince, est effilé et conique à
l’apex.
Pronotum fortement convexe surtout vers l’arrière, deux fois
plus large que long ; son bord antérieur épouse régulièrement le
bord postérieur concave de la tête, son bord postérieur est recti-
ligne ; sillon antérieur bien marqué dessinant une ligne concave
vers l’avant qui rejoint les bords du pronotum aux angles anté-
rieurs ; ceux-ci, ainsi que les angles postérieurs arrondis.
Propleures non saillantes antérieurement et loin d’atteindre le
niveau du bord antérieur des yeux (fig. 2). Prosternum évasé en
gouttière entre les hanches antérieures.
Pinochius africanus, femelle type.
1. — Vue d’ensemble, face dorsale, les hémélytres et les ailes enlevés à droite.
2. — Tête et prothorax vus de profil.
3. — Détail de l’hémélytre droit.
— Aile postérieure droite, même échelle que 3.
Écusson en triangle isocèle, mucroné à l’apex, un peu plus de
deux fois moins long que le pronotum au milieu.
Hémélytres fortement convexes, dépassant de peu l’extrémité
de l’abdomen ; elles sont presque entièrement coriacées, la partie
correspondant à la membrane est réduite et peu distincte de la
corie 1 ; nervation d’un type particulier (fig. 3) caractérisée notam-
ment par deux nervures longitudinales et des nervures transversales
épaissies, réunies de façon à former 4 grandes cellules obliques occu-
pant une partie importante de la corie du côté externe ; sur cette
dernière, près de la suture clavo-coriale une bande allongée, rem-
1. Exemplaire sans doute brachyptère, malgré la grande longueur relative de
J’hémélytre.
— 241 —
brunie, couverte de petits tubercules ; marge externe du clavus
occupée par une nervure épaissie et densément ponctuée ; bord
externe de la corie et nervures pourvus de soies couchées.
Ailes postérieures hyalines, présentant deux scissures évasées à
leur bord postérieur (fig. 4) ; nervation réduite à 3 tronçons de
nervures, dont le plus marqué suit le bord externe de l’aile.
Pattes semblables à pilosité moyenne ; hanches longues, trans-
verses et équidistantes ; tibias III plus longs que les autres.
Abdomen montrant 8 segments visibles sur la face dorsale, où
se trouve l’anus, subterminal. 5 segments abdominaux visibles ven-
tralement (Ç) ; le dernier, plus de deux fois plus longs que les pré-
cédents présente à son bord apical l’orifice génital femelle ; celui-ci,
ovalaire et transverse, est flanqué sur les côtés de deux petites épines ;
pas de gonapophyses. Apex de l’abdomen symétrique légèrement
rétréci et pourvu de fortes soies.
Ce genre ne montre une certaine ressemblance qu’avec le genre
Ceratocomboides McAtee et Malloch, de la région de Panama ; comme
lui, il s’oppose aux autres Schizopterinae par l’absence de saillie
propleurale antérieure ; mais il s’écarte de Ceratocomboides, ainsi
que des autres genres connus, par les particularités de sa nervation
hémélytrale.
Type du genre : Pinochius africanus n. sp.
Pinochius africanus nov. sp.
$. Coloration générale brun foncé terne. Tête large, au niveau
des yeux, de 0,4 mm., hérissée de soies noires plus longues sur le
vertex ; yeux et ocelles rouges ; antennes brun plus clair que la tête,
articles de 0,06 — 0,08 — 0,25 — - 0,20 mm., articles apicaux pour-
vus de soies dont la longueur dépasse celle du second article.
Pronotum et écusson d’un brun de poix uniforme, finement
rugueux avec une pubescence blanchâtre courte et éparse. Largeur
maxima du pronotum : 0,5 mm., longueur au milieu : 0,25 mm.
Pattes brun clair. Hémélytres presque entièrement brunes sauf
la partie membraneuse hyaline ; les nervures et une bande près de
la suture clavo-coriale plus sombres. Ailes postérieures hyalines à
nervures brunies.
Dessus de l’abdomen blanchâtre avec des plaques tergales brun
clair. Face ventrale de l’abdomen, comme tout le dessous du corps,
brun foncé légèrement brillant.
Longueur totale du bord antérieur de la tête à l’apex de l’abdo-
men : 1 mm.
Un seul exemplaire Ç récolté le 22 décembre 1946 à Douala
(Cameroun), courant au pied des plantes d’un talus herbeux très
humide sur les bords du Wouri. Des recherches prolongées dans cette
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
16
— 242
même station ne m’ont pas permis de trouver d'autre spécimen.
Type représenté par préparation d’ailes antérieures et postérieures
(in coll. Mus. Paris).
Je terminerai cette note par deux remarques, préliminaires à des
exposés plus détaillés sur certains caractères morphologiques et
anatomiques des Cryptostemmatidae. L’une concerne la partie externe
de l’appareil génital femelle. Dans le genre décrit ci-dessus, cette
partie est singulièrement réduite et représentée seulement par un
simple orifice transverse qui rappelle celui des femelles d’Hénico-
céphalidés.
Jusqu’ici, aucun auteur n’a — semble-t-il — prêté attention à la
structure des genitalia femelles des Cryptostemmatidae ; un premier
examen m’a convaincu que cette structure est cependant d’un
intérêt particulier et varie beaucoup d’un genre à l’autre. Par
exemple dans le genre Ceratocombüs , les $$ ont un ovipositeur très
développé, tandis que dans les genres voisins Pachycoleus et Cryptos-
temma l’ovipositeur est vestigial ou nul. De telles variations sont
comparables à celles observées par W. E. China et J. G. Myers
(1929) sur le même appareil, mais dans une famille d’Hétéroptères
bien différents : les Anthocoridae.
D’autre part, j’indique brièvement ici que les Cryptostemmatidae
— contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à présent — sont
pourvus de glandes odorantes bien développées. Ces glandes pré-
sentent un certain nombre de particularités qui seront décrites
en détail ultérieurement. Il existe chez les larves 4 glandes abdo-
minales médio-dorsales (la postérieure nettement plus réduite que
les 3 précédentes qui sont également développées). L’appareil
glandulaire métathoracique des imagos possède un réservoir, qui
débouche à l’extérieur par un orifice ventral impair et médian
entre les hanches postérieures. Chez les Chrylostemjna du moins,
cet appareil présente une remarquable ressemblance avec celui des
Hémiptères Corixidae.
Laboratoire d’Entomologie agricole coloniale du Muséum.
Bibliographie.
China (W. E.), Myers (J. G.). — - A reconsideration of the classification
of the Cimicoid families (Heteroptera). Ann. Mag. Nat. Hist., 3,
10e ser., 1929, pp. 97-125.
McAtee (W. L.), Mallocii (J. R.). — Révision of Bugs of the family
Cryptostemmatidae in the collection of the United States National
Muséum. Proc. Unit. States Nat. Mus., vol. 67, 1925, 27 p., 4 pl.
243
Notes Synonymiques et Systématiques sur les Phasiinae
(Diptères Larvaevoridaé) 1
Par Claude Dupuis.
I. — Types et synonymie des genres Phasia Latreille 1804,
Allophora Robineau-Desvoidy 1830, et Ectophasia Townsend 1912.
A. — Genre Phasia P. A. Latreille.
1) Description originelle (an XII).
Le nom générique Phasia créé par P. A. Latreille apparaît pour
la première fois en l’an XII (1804) dans le tome 24 (Caractères et
tables) de la première édition du Nouveau Dictionnaire d’ Histoire,
Naturelle, p. 195. La référence est exactement citée par le Nomen-
clator Zoologicus de L. Agassiz (1846, fasc. IX-X, Nom. Syst.
Gen. Dipt., p. 30) — auquel renvoie Y Universal Index de S. H. Scud-
df.ii (1882, p. 241) — et par celui de S. A. Neave (t. III, 1940,
p. 700).
2) Espèces comprises a l’origine dans le genre Phasia.
Le nom de l’an XII n’est pas un nomen nudum, puisque Latreille,
outre une courte description indique comme synonyme : « Les
Therèves de M. Fabricius » (Latreille, la même année, dans le
même Nouveau Dict. d’Hist. Nat. [ed. 1, t. 22, an XII-1804, p. 137,
article Therève] explique comment le nom de Thérève a été pré-
employé par lui-même dans un sens différent. — Voir encore l’éd. 2,
t. 25, 1817, p. 503, art. Phasie). Les Seules « Therèves de M. Fabri-
cius » existant en 1804 sont celles décrites en 1798 ( Supplementum
entomologiae systematicae, pp. 560-561) comme Th. subcoleoptrata,
hemiptera, crassipennis, alffînis, analis et obesa.
3) Validité de la désignation du générotype de Phasia
par Latreille (1810).
P. A. Latreille, dans la « table des genres avec l’indication de
l’espèce qui leur sert de type » qui termine (pp. 421-444) ses « Consi-
dérations générales sur l’ordre des animaux comprenant les classes
1. Sixième contribution à V étude des Phasiinae cimicophages. Voir cinquième contri-
bution (et bibliographie des précédentes) in Bulletin Biologique de la Fr. et de la Belg.,
82, 1948, pp. 130-140.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 244
des Crustacés, des Arachnides et des Insectes » (Paris, 1810) donne-
pour type de Phasia (p. 444) : Thereva subcoleoptrata Fab.
L’opinion n° 11 de la Commission Internationale de la Nomencla-
ture Zoologique est que « la table des genres, etc... » de Latreille,
« should be accepted as désignation of types of the généra in question »
(Art. 30).
Par conséquent le type du genre Phasia Latreille (An XII — 1804)
est Thereva subcoleoptrata J. C. Fabricius 1798 (= Syrplius subco-
leoptratus J. C. Fabricius = Conops subcoleoptratus L.).
4) Non validité de la désignation par Townsend (1912)-
d’un générotype de Phasia.
C. II. T. Townsend (1912, p. 45 ; 1938, p. 65) désigne Syrphus
hèmipterus Fabricius 1794 (Ent. Syst., IV, p. 284) comme type de
Phasia Latreille. Cette désignation n’est pas valable du point de
vue des règles internationales de la nomenclature zoologique (art. 30,
2, g) car la désignation du générotype par Latreille (1810) a la
priorité, et ne saurait être changée.
Il y a deux autres erreurs de méthode dans la désignation de
Townsend : 1° Cet auteur (1938 l. c.) considère comme originale une
description générique qui ne l’est point, puisqu’il cite la description
publiée dans le tome XIV (p. 379) de YHistoire Naturelle des Crus-
tacés et Insectes et qui ne date que de l’an XIII. 2° De toute évidence
(v. partie II ci-après), « the only species given by Latreille
[An XIII] as Thereva coleoptrata J. C. Fab. » n’est pas, quoiqu’en
pense Townsend (1912, p. 45) synonyme de Syrphus hemipterus
F. « according to Bezzi and Stein » ; il s’agit bien de Thereva sub-
coleoptrata F., le catalogue de Bezzi et Stein (1907) renferme une
erreur empruntée à E. Girschner (1887) et Townsend a commis
la faute de ne pas s’assurer de l’exactitude de la détermination par
Girschner de la Thereva citée par Latreille.
B. - — • Genre Allophora Robineau-Desvoidy.
Robineau-Desvoidy (Essai sur les Myodaires, Paris, 1830, p. 293)
a créé le genre Allophora 1 pour quatre espèces ou variétés. (Cf.
E. Girschner 1887, p. 376) dont Thereva hemiptera F. 1798, le
même auteur en 1863 (Diptères des environs de Paris, tome 2,
p. 226) a désigné nommément comme type de son genre la « Thereva
hemiptera de Fabricius », ce qui rendait à l’avance totalement super-
flue la même désignation due à C. H. T. Townsend ( Insecutor
inscitiae menstruus, Washington, 4, 1916, p. 6). En 1912 (p. 45) et
1. L’orthographe originale est à vrai dire Alophora, mais J. Mik a suffisamment
montré qu’il s’agit d’un lapsus pour que sa correction soit définitivement adoptée. .
(Cf. Wien Ent. Zeitung, 13, 1894, p. 49).
— 245 —
1938 (p. 65), Townsend qui croyait pouvoir d’autre part considérer
hemiptera F. comme l’espèce type du genre Phasia Latreille n’a pas
hésité à déclarer qu’ Allophora était synonyme de Phasia comme
ayant le même générotype.
Étant donné la non-validité du générotype proposé par Townsexd
{v. ci-dessus) pour Phasia Latr. (dont le générotype valable est
Thereva subcoleoptrata F.), Allophora R. D. reste parfaitement valable
avec le générotype qui lui a été assigné par Robineau-Desvoidy.
C. — Genre Ectophasia Townsend.
C. H. T. Townsend en 1912 (p. 46) a créé le genre Ectophasia
avec pour générotype Thereva crassipennis J. C. Fab. L’espèce
crassipennis bien que longtemps connue sous le nom de « Phasia
crassipennis » ne peut rester dans le genre Phasia tant elle s’écarte
morphologiquement et biologiquement de subcoleoptrata, générotype
de Phasia (voir partie III). Le genre créé par Townsend est donc
dans ce cas valable et nécessaire.
D. — Résumé de la synonymie.
— Genre Phasia Latreille s. str., nec Townsend 1938, nec auct.
= Phoranta, Rondani 1861 (Atti Soc. Ital. Sc. Nat. 3, p. 213).
(générotype commun : Thereva subcoleoptrata F.).
— Genre Allophora Robineau-Desvoidy. = Phasia Townsend,
Brooks 1945, nec Latreille.
(générotype : Thereva hemiptera F.)
— Genre Ectophasia Townsend. = Phasia auct. (Villeneuve
Baranoff, Mesnil), nec Latreille, nec Townsend.
(générotype : Thereva crassipennis F.).
IL — Remarques sur l’identité spécifique
de Phasia subcoleoptrata Latreille (An XIII).
C. H. T. Townsend (1912 p. 45) — sur la foi de Bezzi et Stein —
admet que l’espèce citée par Latreille ( l . c., p. 379) est synonyme
de Syrphus hemipterus F. En fait cette synonymie, due à E. Gririsch-
ner (1887) et reprise 1 par le catalogue de Bezzi et Stein, est erronée
et c’est un point qu’il convenait d’éclaircir définitivement. Il y a
lieu d’examiner pour cela le texte de Latreille et celui de Girsch-
ner.
1. Le catalogue de Bezzi et Stein indique la source de sa synonymie lorsqu’il écrit :
« Allophora hemiptera (sensu Girschner) », (p. 577).
— 246
A. — Étude du texte de Latreille.
1) La nomenclature. — Latreille écrit (p. 379) :
Phasie à ailes épaisses : phasia subcoleoptrata.
Thereva coleoptrata Fab.
C’est donner formellement comme synonyme de sa Ph. subco-
leoptrata la « Thereva coleoptrata » (sic) de Fabricius. Sans doute
Fabricius n’a nulle part parlé de « Thereva coleoptrata » mais par
contre, il n’existe qu’une seule Thereva de Fabricius antérieure à
l’an XIII et portant un nom approchant : la Thereva subcoleoptrata
de 1798. Bien qu’il y ait de toute évidence lapsus ou erreur de trans-
cription dans le texte de Latreille, il n’en apparaît pas moins que
cet auteur ne pouvait viser rien d’autre que Thereva subcoleoptrata F.
1798.
2) Une remarque de Latreille. — Cet auteur écrit (pp. 379-380) :
« L’espèce représentée dans Schellenberg 1 (tab. 2, fig. 11) pour la
présente est plutôt la Thérève hémiptère de Fabricius ». C’est bien
dire, avec toute l’évidence souhaitable, qu’il n’y a pas, à ses yeux,
identité de sa Phasia subcoleoptrata avec la Thereva hemiptera de
Fabricius.
Latrèille ne fait allusion qu’à la figure de Schellenberg qui
porte la mention Thereva subcoleoptrata F. Or, le texte de Schellen-
berg donne raison à Latreille ; on y lit en effet (p. 48) à propos
de Th. hemiptera F. « le nom de subcoleoptrata sur la planche est une
erreur qu’il faut corriger ».
3) La description de Latreille comparée a celles de Fabri-
cius (1794, 1798). — Latreille écrit (p. 379) : « Palettes antennaires
à poils simples ; corselet noir, faiblement rayé, ailes cendrées avec
deux petites bandes obscures, abdomen noir et ferrugineux ».
Fabricius (1794, pp. 283-284) pour son Syrphus subcoleoptratus
donne entre autres les caractères suivants : « Thorace nigro, alis
crassioribus cinereis : vittis duabus fuscis répandis », et encore :
« Thorax totus niger, substriatus. Abdomen variât forte fexu colore
rufo aut nigro » ... De même en 1798 (p. 560) pour le même devenu
Thereva subcoleoptrata. Les termes dont s’est servi Latreille
correspondent bien, de toute évidence, à ceux des descriptions fabri-
céennes de Thereva subcoleoptrata.
Au contraire, on trouve seulement dans Fabricius (1794, p. 284)
pour Syrphus hemipterus : « Thoracis limbo ferrugineo, alis crassio-
1. J. R. Schellenberg : Genres des mouches Diptères (Gattungen der Fliegen),
Zurich, 1803. (Texte bilingue) [C. D.].
— 247 —
ribus cinereis fusco flavescentisque variis », de même en 1798
(p. 560) pour le même devenu Thereva hemiptera.
Il ressort de l’indispensable comparaison des descriptions originales
que Phasia subcoleoptrata Latreille semble bien identique à Thereva
subcoleoptrata F. 1798, quoiqu’en puisse dire E. Girschner (1887,
p. 386), lequel avance cependant ( l . c. note 1, p. 385) que ses syno-
nymies « beziehen si ch nur auf die Beschreibungen... »
B. — Critique du texte de Girschner1.
1) On reprochera à Girschner de ne rien dire de la conformité
de la description de Latreille et de celles de Fabricius (cf. ci-des-
sus).
2) Latreille n’a en aucune manière renvoyé (verwiesen) à la
figure de Schellenberg comme le voudrait Girschner (p. 386,
note 1). Le texte de Schellenberg étant formel (la fig. 11, pl. 2,
en dépit de sa légende, est celle de Th. hemiptera F.), si Latreille
y renvoyait, la synonymie de Girschner serait évidemment la
bonne. Mais il n’en est rien car Latreille critique le nom de sub-
coleoptrata attribué à la figure de Schellenberg dans les planches.
Par conséquent la synonymie de Girschner est erronée et fondée
sur un texte dont le sens et l’intérêt lui ont échappé.
3) J’ajoute, sans entrer dans le détail, ce qui conduirait fort loin,
que la description de Latreille, pour sommaire qu’elle soit, cadre
mieux avec la description d ’ Allophora subcoleoptrata par Girschner
lui-même, qu’avec la description d’A. hemiptera par le même.
En conclusion, la Phasia subcoleoptrata de Latreille (an XIII)
est bien synonyme de Thereva subcoleoptrata F. 1798, et sa déter-
mination comme Th. hemiptera F. par Girschner s’avère erronée.
C’est sur une telle erreur que C. H. T. Townsend, ajoutant
l’absence d’esprit critique à la carence de ses informations biblio-
graphiques a fondé illégitimement une désignation fausse et inutile
du type du genre Phasia.
( A suivre ) .
Laboratoire de Parasitologie de l'Ecole des Hautes Etudes au Muséum.
1. La citation de Latreille par Girschner (1887, p. 386) est incorrecte. Latreille
a convenablement écrit « Phasia subcoleoptrata », Girschner lui fait dire « Phasia
coleoptrata », ce qui est faux. Le seul lapsus de Latreille réside dans la mention Thereva
coleoptrata F. pour Thereva subcoleoptrata F. L’erreur de citation de Girschner
est reproduite p. 578 du catalogue classique de Bezzi et Stein.
Note sus trois espèces lam arc siennes d'Ostréidés.
Par Gilbert Ranson.
1° Ostrea dolabriformis Philippi (Martens)
= Ostrea deformis Lamarck 1819 (non Lamarck 1806).
Dans l’histoire naturelle des Animaux sans vertèbres (1819)
Lamarck a décrit sous le nom d 'Ostrea deformis, une espèce qui,
dit-il, « habite les mers d’Europe, etc., sur d’autres coquilles aban-
données, plus souvent dans l’intérieur des pierres. Longueur 8 à
11 millimètres. »
En 1856, Hanley qui a vu la collection des « types » de Lamarck
du Muséum de Paris, déclare que cette espèce doit être supprimée
de la liste des espèces d’ Huîtres, car les échantillons sur lesquels
elle a été établie représentent simplement des jeunes exemplaires
d’une espèce atteignant de plus grandes dimensions.
En 1863, Jeffreys la considère comme une variété d 'Ostrea
edulis. En 1870, Sowerby (in Reeve) fait de même. Pour Bucquoy,
Dautzenberg, Dollfus (1887), cet O. deformis de Lamarck est
à rattacher à O. edulis L., comme monstruosité de petite taille,
contournée et quelquefois presque cylindrique. En 1929, Lamy,
comme ces derniers auteurs, en fait une variété A'O. edulis L.
Aussi extraordinaire que cela puisse paraître ces auteurs ont
éprouvé le besoin de donner un nom à des échantillons d’O. edulis L.
ayant vécu dans des conditions exceptionnelles, dans des anfrac-
tuosités entre autres.
Examinons les échantillons de la collection Lamarck, conservés
au laboratoire de Malacologie du Muséum. Comme le signale Lamy,
en 1924, ils sont représentés par plusieurs petites valves (sept), la
plus grande mesurant 8 mm. sur 5 mm. Le carton sur lequel elles
sont fixées porte l’inscription « Types de Lamarck » et au dos a été
collée une étiquette portant, de la main de Lamarck, l’inscription
« Huître difforme, O. deformis ». Mais, on ne trouve nulle part de
mention d’origine.
Dans la collection du Musée de Genève, que j’ai étudiée, j’ai
trouvé une dizaine de petits échantillons exactement semblables
à ceux du Muséum de Paris, et étiquetés aussi O. deformis Lmk.
Ils sont également sans origine précise. La couleur bleue du liseré
du carton indiquerait qu’ils sont de la Méditerranée. Ces échantillons
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
249
•de la collection de Genève pourraient provenir de la collection
Delessert.
Si nous observons attentivement à la loupe ces petits échantillons,
nous constatons que les valves supérieures ont des denticules de
chaque côté de la charnière (correspondant aux trous des valves
inférieures), comme peuvent en avoir les valves de certains petits
exemplaires très jeunes d’O. edulis L. Par ailleurs, il n’existe pas
encore de caractère précis permettant de définir correctement ces
échantillons. Mais si nous examinons la prodissoconque qui est
conservée chez quelques uns d’entre eux et la prodissoconque d’exem-
plaires plus jeunes encore, fixés sur les précédents, nous constatons
que nous sommes en présence d’une espèce absolument différente
de l’ O. edulis. Il s’agit d’ailleurs d’une espèce qui ne vit pas dans la
Méditerranée, mais seulement dans l’Océan Indien (Mer Rouge y
compris) et le Pacifique asiatique.
L’espèce lamarckienne O. deformis est par conséquent une bonne
espèce. Elle a été décrite d’après de jeunes échantillons chez les-
quels les caractères ne sont pas bien précisés, quoique l’espèce
adulte n’atteigne pas de grandes dimensions. D’autre part, l’origine
donnée est erronée. Malgré cela nous pourrions lui conserver son
nom. D’autres faits nous l’interdisent, si nous voulons nous confor-
mer aux règles de la nomenclature.
En effet, Lamarck a décrit, en 1806, sous le nom d’ Huître dif-
forme ( Ostrea deformis ) une Huître fossile trouvée à Grignon. On
ne sait pas pourquoi il a donné, en 1819, le même nom à une espèce
actuelle, différente. C’est probablement parce qu’il a supprimé dans
la liste des Huîtres fossiles de 1819, l’espèce de 1806, considérant
sans doute cette dernière comme injustifiée.
Toutefois en 1824, Deshayes rétablit cette espèce fossile de
Lamarck (1806) pour des échantillons fossiles trouvés à Grignon.
Mais en 1864 Deshayes place l’0. deformis Lamarck (1806) en syno-
nymie de O. flabellula Lamarck considérant qu’il s’agit d’exemplaires
anormaux déformés par le fait qu’ils étaient agglomérés et serrés
les uns contre les autres.
Ainsi, bien qu’il ait supprimé en 1819, de sa liste des Huîtres
fossiles l’espèce O. deformis créée par lui en 1806, Lamarck n’aurait
pas dû reprendre le nom d’O. deformis pour une autre espèce d’Huître
actuelle. En effet, en 1824, Deshayes reprenait l’espèce dans son
sens initial et elle aurait pu être maintenue. Le fait qu’il l’ait
supprimée en 1864 ne change rien à la question. Dans ces conditions
nous ne pouvons pas conserver le nom d’O.. deformis pour l’espèce
actuelle.
Cette espèce, comme je l’ai dit plus haut, se trouve dans la Mer
Rouge, l’Océan Indien et les côtes d’Indochine et de Chine, jusqu’en
Corée. Jousseaume a donné trois noms à des variations individuelles
— 250
de cette Huître. Lamy, en 1925, a publié les noms et les descriptions
manuscrits de Jousseaume. Les noms sont : Ostrea fluctiger, Ostrea
pustula et O. cuneola. Je renvoie au travail de Lamy (1925, pp. 252-
255) pour les descriptions des différents états de cette espèce.
Nous possédons les « types » de Jousseaume au Laboratoire de
Malacologie du Muséum de Paris. J’ai pu vérifier, par la prodisso-
conque si nette, qu’il s’agit bien de la même espèce.
Nous avons également le « type » d 'Ostrea glabra Jousseaume.
Lamy l’a rapportée en 1929 à O. cucullina Deshayes. C’est une erreur.
L ’O. glabra Jousseaume est aussi une O. fluctiger-pustula-cuneola.
Lamy, en 1929, a considéré les O. fluctiger, O. cuneola et O. pustula
de Jousseaume comme des variétés de O. crenulifera Sowerby.
C’est inexact. Cette dernière espèce est bien différente.
Nous pourrions donc choisir un de ces noms pour l’espèce en ques-
tion. Mais en 1899, von Martens a publié (dans Ehrenberg :
Symbolae Physicae ; Zoologica IL Mollusca, Tab. III) les noms
des Huîtres de la collection Hemprich et Ehrenberg. On y trouve
pl. III, fig. 2 a et 2 li, un Ostrea dolabriformis Philippi Mss. (von
Martens) fixé sur Rostellaria curvirostris Lmk. Le Dr Jaeckel
du Muséum de Berlin a bien voulu m’adresser des photographies,
avec agrandissements, des échantillons d’ Huîtres de cette collection^
existant encore dans le Musée de Berlin. Je l’en remercie vive-
ment.
Sans aucun doute possible, VO. dolabriformis Philippi (Martens)
est bien l’espèce qui nous préoccupe. Dans ces conditions, c’est ce
dernier nom qui doit lui être attribué.
La charnière de sa prodissoconque indique qu’il s’agit d’un Ostrea :
le ligament est sur le provinculum. Par ailleurs, l’examen d’un
échantillon en alcool, existant au Muséum de Paris, m’a montré
que cette Huître n’a pas de chambre promyaire. C’est le cas de toutes
les espèces du genre Ostrea L.
2° Pycnodonta numisma (Lamarck).
O. numisma Lamarck a été créée par Lamarck en 1819. Le « type »
de cette espèce est au Muséum de Paris. La valve supérieure est en
excellent état ; la valve inférieure est légèrement brisée, de telle
sorte qu’une portion de la charnière fait défaut.
En 1836, Deshayes note que l’unique individu conservé au
Muséum est fruste et mal caractérisé ; à son avis l’espèce est incer-
taine.
En 1856, Hanley décide que cette espèce doit être supprimée.
Lamy en 1929, la conserve et donne une synonymie à laquelle je
renvoie.
Mais revenons à l’échantillon « type ». Il est assez extraordinaire-
— 251 —
de lire qu’il est en très mauvais état et ne peut être caractérisé.
Sur les deux valves nous trouvons, de chaque côté de la charnière
(surtout d’un côté), les rides vermiculées caractéristiques du genre
Pycnodonta F. de W. ; d’autre part les couches crayeuses intérieures
(surtout sur le limbe marginal) et extérieures, ont la structure
vacuolaire typique des couches crayeuses de ce genre. La nacre
est violacée surtout dans la valve inférieure, l’impression muscu-
laire est petite et ronde, en partie violacée elle aussi.
Il n’y a pas de doute possible, cet échantillon appartient au genre
Pycnodonta et présente assez nettement les caractères d’une bonne
espèce, dont j’ai isolé la prodissoconque par ailleurs et sur laquelle
je reviendrai plus tard.
Pycnodonta numisma (Lmk) se trouve dans l’Océan Indien et
dans l’Océan Pacifique (sauf sur les côtes américaines). Elle ne vit
pas dans l’Océan Atlatique.
3° Gryphaea margaritacea (Lmk).
Lamarck a créé cette espèce en 1819, d’après un échantillon
qu’il croyait originaire d’Amérique. C’est pourquoi elle a été souvent
confondue avec YO. prismatica Geay (= Ostrea iridescens Geay),
vivant actuellement sur la côte pacifique de l’Amérique centrale.
Je reviendrai plus tard sur les rapports étroits entre cette dernière
et l’Ostrea denticulata Born de la côte occidentale d’Afrique.
La plupart des auteurs ont rapporté l’Huître commune sur lès
côtes de l’Afrique du Sud, à YO. iridescens Geay. Lamy, en 1929,
l’a appelée Ostrea procellosa Val. Par contre, Lamy a rapproché
une Huître de Madagascar de deux Huîtres de l’Inde et de l’Océanie
et les a rapportées, toutes, à Ostrea margaritacea Lamarck.
En réalité, l’Huître de l’Afrique du Sud et l’Huître de Mada-
gascar dont parle Lamy, récoltées par Geay en 1905, appartiennent,
seules, à l’espèce O. margaritacea Lmk. Les deux Huîtres de l’Inde
et d’Océanie que Lamy a réunies sous le même vocable, sont en fait,
O. lugubris Sow. et O. Belcheri Sow.
Ainsi l’Huître, commune sur les rochers côtiers de l’Afrique du
Sud, appelée O. iridescens par de nombreux auteurs est en réalité
Y Ostrea margaritacea Lamarck. Le nom d’d. procellosa Val. (Lamy)
doit passer en synonymie de ce dernier.
Pour quelle raison Lamy a-t-il si mal interprété cette espèce
lamarckienne ? Il n’a pas eu entre les mains le « type » de Lamarck,
retrouvé récemment seulement, dans des matériaux provenant des
anciennes galeries du Muséum de Paris. En fait là collection Lamarck
renferme actuellement trois beaux exemplaires de cette espèce dont
deux sont fixés l’un à l’autre. L’un de ces deux derniers porte sur
la nacre, écrite de la main de Lamarck, la mention : « Ostrea marga-
— 252
ritacea ». Une étiquette l’accompagne sur laquelle le même nom
a été écrit par Lamarck.
Il n’y a pas de doute possible, c’est bien l’Huître de l’Afrique du
Sud, aux caractères précis et très bien conservés, sur les trois beaux
•échantillons en question.
Par ailleurs, comme le dit Lamy en 1924 et 1929, on trouve dans
la collection du Muséum de Paris, une valve inférieure (195 mm. X
<57 mm.) étiquetée intérieurement et extérieurement de la main
de Lamarck : O. virginica Var. (c). Cette variété ne figure pas
dans l’Hist. Nat. des Animaux Sans Vertèbres. L’origine « Nouvelle-
Hollande » ?, portée sur le carton, a été supposée, à mon avis,
par un malacologiste ayant revu la collection. Lamarck. Cet échan-
tillon est bien différent à tous égards d’un O. virginica. Il ressemble
parfaitement par son talon extrêmement développé et tordu avec
chambres internes, aux échantillons récoltés par Geay ou Decary
à Madagascar. Il ne provient pas de la Nouvelle-Hollande où cette
espèce n’existe pas, à ma connaissance.
Je dois enfin attirer l’attention sur le renvoi de Lamarck (1819),
pour cette espèce, à l’Encyclopédie : pl. 181, fig. 1-3. Il s’agit bien
là en effet d’une façon certaine, d’un échantillon d’O. margaritacea.
Cette espèce a une prodissoconque dont le ligament est extérieur
(antérieur) au provinculum. L’adulte dont nous possédons un nombre
appréciable d’échantillons en alcool, présente une vaste chambre
promyaire. Ainsi nous sommes en présence d’une espèce du genre
Gryphaea. Son nom exact est Gryphaea margaritacea (Lamarck).
J’ai écrit à plusieurs personnalités de l’Afrique du Sud pour véri-
fier si cette espèce est bien ovipare. M. le Professeur Day de Cape
Town m’a répondu à ce sujet : « Up to the présent no Oyster has
been found with larvae so we conclude that it is oviparous ».
Sa répartition géographique est assez exceptionnelle. Cette espèce
n’est connue que de Madagascar et de l’Afrique du Sud. De Mada-
gascar nous l’avons trouvée (dans les collections) de Tuléar, de Fort-
Dauphin et de leurs environs. Il est fort possible que sa distribution
soit moins restreinte sur les côtes de cette île.
D’après Stephenson (1947) on la trouve sur la côte de l’Afrique
du Sud depuis Umpangazi (un peu au Nord de Durban) jusqu’à
Still Bay et peut-être jusqu’à Danger Point ou plus loin. C’est,
dit-il, une forme typique des côtes Sud et Est.
Dans la collection du Muséum de Paris, nous en avons plusieurs
exemplaires du Cap de Bonne-Espérance.
MM. Bright, Thesen, nous en ont envoyé de nombreux exem-
plaires de toutes formes, récoltés à Knysna ou à Port-Elizabeth.
Le Professeur Day nous en a adressé quatre lots provenant de Sqmer-
— 253 —
set Strand, False Bay, 1947 ; Strand, False Bay Coast ; Walker
Point, near Knysna, 1946 ; de L. W. O. N. T. à Isipingo, Natal 1946.
Tous les échantillons reçus de ces correspondants, quelle que soit
leur forme, extraordinairement variée, appartiennent à cette espèce.
J’ai trouvé dans un des envois de M. Bright, de Port-Elizabeth,
un seul exemplaire d’O. algoensis Sow. (très probablement syno-
nyme d’O. stentina Payr.).
Gryphaea margaritacea (Lmk) semble être une espèce d’eaux tro-
picales. Les amas signalés aux environs de Tuléar et de Fort-Dau-
phin, sur la côte, semblent indiquer que les bancs naturels de cette
Huître sont côtiers, dans la zone intercotidale. Sur la côte d’Afrique
du Sud on ne trouve que des échantillons dispersés, fixés sur les
rochers de la zone intercotidale. Je ne pense pas que ces éléments
dispersés puissent assurer la pérennité de l’espèce en cet endroit.
Les bancs naturels, s’ils existent sur la côte d’Afrique du Sud,
pourraient être plus au large, dans des eaux plus chaudes ; mais
c’est douteux, car il ne semble pas que ce soit une espèce de haute
mer. Il faut tout de même s’en assurer. M. le Professeur Day me
signale qu’on ne connaît pas de bancs d’IJuîtres sous-marins dans
la région .M. Thesen, de Knysna, va faire exécuter des dragages.
Pour l’instant, en attendant le résultat d’observations plus pré-
cises à cet égard, étant donné ce que nous connaissons de cette Huître,
je pense que les échantillons dispersés sur les côtes d’Afrique du
Sud proviennent de larves originaires de Tuléar et de Fort-Dauphin
d’où elles sont transportées par le courant des Aiguilles. Il y a certes,
une assez longue distance, de 2.000 à 3.000 km., entre les deux
régions ; mais les larves vivent trois semaines, et plus, à l’état
planctonique avant d’être en mesure de' se fixer. Les environs de
Durban, d’après leur faune, semblent présenter des conditions éco-
logiques assez voisines de celles de Tuléar et de Fort-Dauphin.
N’y aurait-il pas là de vrais bancs naturels de cette espèce d’où les
larves se disperseraient jusqu’à False Bay ? Cette question ne
pourra être définitivement résolue que par l’étude des constantes
physiologiques de l’œuf et de la larve de cette espèce (réactions à
la température et à la salinité entre autres).
Dans les nombreuses collections que j’ai étudiées, je ne l’ai pas
trouvée de la côte d’Afrique orientale portugaise. Je ne l’ai pas
reçue de Lourenço Marques d’où cependant M. A. A. de Rosa
Pinto, Directeur du Museu Dr Alvaro de Castro, m’a fait deux
envois d’Huîtres de la côte, ce dont je le remercie bien vivement.
Dans l’état actuel de nos connaissances, sa présence semble débu-
ter peu au Nord de Durban, c’est-à-dire approximativement à
l’endroit où le courant des Aiguilles rejoint le courant Mozambique
sur ia côte sud de l’Afrique du Sud. ,
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
t
- 254 — .
Bibliographie.
1792. Encycl. méthod., Vers, pi. 181, fig. 1-3.
1806. Lamarck. — Annales Mus. Hist. Nat., t. 8, p. 156.
1819. Lamarck. — Hist. Nat. An. Sans Vert., t. 6, pp. 205, 208, 209.
1824. Deshayes. — Desc. coq. fossiles environs Paris, t. I, p. 346.
1836. Deshayes in Lamarck. — Hist. Nat. An. Sans Vert., 2e édit.,
t. 7, p. 222.
1856. Hanley. — Catal. Recent Biv. Shells, pp. 297, 301.
1863. Jeffreys. — Brit. conchol., vol. II, p. 39.
1864. Deshayes. — Desc. Anim. Sans Vert. Bassin Paris, t. 2, p. 121.
1870. Sowerby in Reeve. — Conch. iconica, vol. XVIII, Ostrea, pl. 5.
1887. Bucquoy, Dautzenberg et Dollfüs. — Moll. Mar. Roussillon,
t. II, Ostrea, p. 17.
1899. Ehrenberg. — Symbolae Physicae, Nachtrag, Zoologica II,
Mollusca, Tab. III, par Martens.
1924. Lamy. — Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 30, pp. 98, 157, 231.
1925. Lamy. — Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. 31, pp. 190, 252, 317.
1929. Lama'. — Journ. Conch., vol. LNXIII.
1947. Stephenson. — Annals Natal Muséum, vol. XI, part. 2, p. 267.
— 255
Note préliminaire sur quelques Holothuries
RAPPORTÉES PAR LE NAVIRE-ÉCOLE BELGE « MeRCATOR »
Par Gustave Cherbonnier.
La collection d’ Holothuries rapportées par le Navire-École Belge
« Mercator », lors de ses XIVe croisière sur la côte occidentale de
l’Afrique, et XVIIe croisière sur la côte orientale de 1’Ajnérique,
ne renferme que sept échantillons se répartissant en trois genres
et quatre espèces, dont deux sont nouvelles pour la Science.
Les Holothuries provenant des côtes de la Colombie et du Véné-
zuéla appartiennent à deux espèces déjà connues : Holothuria prin-
ceps Selenka et Astichopus multifidus (Sluiter). Par contre, celles
récoltées à Cabinda, sur la côte ouest d’Afrique, appartiennent
à deux espèces nouvelles : Parocnus cabindaensis n. sp. et Parocnus
Ransoni n. sp., que je vais brièvement décrire.
Parocnus cabindaensis n. sp.
DI C2. I. G. 11.553. XIVe croisière du « Mercator ». Chalutage au large
du phare de Cabinda, par 7-8 brasses. 1er février 1938, n° 3 a.
Les deux échantillons mesurent respectivement 10 mm. et 9,5 mm.
de longueur sur 3 mm. dans la plus grande largeur. Ils sont légère-
ment incurvés dorsalement. Le corps entier est uniformément
marron foncé, avec de nombreuses taches plus claires, circulaires,
carrées, subtriangulaires dues à la présence de grandes plaques
situées peu profondément.
Les pieds ventraux et dorsaux, semblables, sont rigides, non
rétractiles, assez grands, coniques et sans ventouse terminale ni
disque calcaire. Ils sont disposés sur un seul rang.
Bouche et anus terminaux. Dix tentacules invaginés, très petits,
de taille égale. Couronne calcaire bien calcifiée, formée de dix pièces
identiques, au bord antérieur triangulaire, au bord postérieur
ondulé. Une vésicule de Poli et un canal hydrophore.
Les spiculés du tégument sont de trois sortes.
Dans la couche profonde, de nombreux nodules pyramidaux,
énormes, à réseau secondaire très développé. Ce sont ces plaques
épaisses qui donnent au tégument son aspect granuleux.
De gros boutons épais, lisses, à 3-4 grandes mailles ; des boutons
plus petits, avec plus de perforations et portant de nombreux petits
nodules sur les deux faces.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
- 256 —
La couche superficielle est remplie de très petites corbeilles ài
quatre branches basales formant croix, d’où partent deux longs
prolongements dont les pointes se réunissent, au sommet, en disque
plus ou moins parfait.
Il n’y a pas de bâtonnets dans les parois des pédicelles, mais
uniquement des boutons et des corbeilles.
Les tentacules sont renforcés par quelques spiculés, intermédiaires
entre les bâtonnets et les plaques, dont une extrémité est bien plus
large que l’autre.
Rapports et différences. — Cette espèce présente de nombreuses
ressemblances avec Parocnus Ransoni. Elle s’en sépare nettement
par la forme et la disposition des grosses plaques du tégument,,
des boutons et des corbeilles, ainsi que par celle de la couronne
calcaire.
Parocnus Ransoni n. sp.
DI C. I. G. 11.553. XIVe croisière du « Mercator ». Chalutage au large
du phare de Cabinda, par 7-8 brasses. 1er février 1938, n° 3 b.
Les deux échantillons mesurent respectivement 29 mm. et 18 mm.
de longueur sur 5 mm. et 4,5 mm. dans leur plus grande largeur.
La partie antérieure du corps, pointue, s’élargit rapidement et se
continue en forme de cylindre ; vers le milieu, le corps s’amincit
progressivement en une sorte d’appendice caudal assez effilé. L’exem-
plaire type est presque droit, alors que l’autre est fortement incurvé
et ressemble à certains échantillons de Cucumaria incurvata et de
Cucumaria tergestina
Le tégument est rosé clair chez le type, marron très clair chez
l’autre échantillon. A un faible grossissement, le tégument apparaît
couvert de taches brillantes, dues à la présence de grandes plaques
ovoïdes ou subtriangulaires, situées peu profondément. Ces spiculés,
non imbriqués et même assez espacés, se disposent en rosace à la
base des pieds et sont généralement orientés selon l’axe longitudinal
de l’animal sur les autres parties du corps.
Les pieds ventraux et dorsaux, semblables, sont rigides, courts,
tronconique ; ils n’ont ni ventouse, ni disque calcaire, et sont dis-
posés sur un seul rang.
Dix tentacules très petits, de taille égale. Couronne calcaire
formée de dix pièces au bord postérieur ondulé ; antérieurement,
les radiales sont minces et effilées ; les interradiales, de même forme,
sont un peu plus courtes.
Une vésicule de Poli et un canal hydrophore.
Les spiculés du tégument sont de trois sortes.
Dans la couche profonde, de grandes et épaisses plaques ovoïdes
ou triangulaires, percées de nombreux trous. Ce sont ces plaques
qui donnent au tégument son aspect si particulier.
— 257 —
Dans la couche moyenne, des plaques bien plus petites, à deux
ou trois gros trous ; à 7-10 trous plus petits ; ou plus allongées et
percées de 15-30 trous.
Enfin, la couche superficielle est remplie de très petits spiculés.
Ce sont des sortes de corbeilles constituées par quatre travées en
croix, d’où partent verticalement deux longues apophyses en forme
de lyre et de diapason. Ces apophyses sont souvent dichotomisées
Les tentacules sont renforcés par de rares bâtonnets.
Rapports et différences. — L’aspect extérieur du corps de cette
nouvelle espèce rappelle tout à fait celui d ’Ocnus typicus Théel.
Les écailles ne sont pas imbriquées comme chez Parocnus imbri-
catus (Semper). La couronne calcaire n’a pas de prolongements
postérieurs comme celle d ’Ocnus molpadioides Semper, O. pygmaeus
et O. javanicus Sluiter. Enfin, les spiculés, surtout les corbeilles,
sont tout à fait typiques et ne se rapprochent que de ceux de Parocnus
cabindaensis.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
17
258 —
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
xci. — Plantes récoltées par le Pr. Buchholz (suite).
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Leucopogon albicans Brong. et Gris. — Dumbéa Nord (1153,
1156, 1156a) ; baie de Pourina près du village (1732) ; près de Thio
(1034).
La forme de jeune (1156a) présente des feuilles aciculaires (10 mm.
X 1 mm.) piquantes, sessiles, à 6-10 sillons longitudinaux, un peu
ciliés sur les côtés à la base, passant brusquement à des feuilles
elliptiques (10-15 mm. X 3-5 mm.) aiguës ou obtuses au sommet
ou ayant la forme des feuilles adultes mais plus petites (2-12 mm.
X 3-9 mm.).
L. Cymbulae Labill. - — - Baie de Prony, entre les embouchures
de la Rivière du Carénage et de la Rivière Bleue (1722).
L. Pancheri Brong. et Gris. — Dumbéa nord (1770) ; fin de la
route de la mine Stefîan à 8 km. de la baie de Pourina (1740).
L. septentrionale Schltr. — - Versant O. du Mont-Dore (1618).
Dracophyllum ramosum Panch. in Brong. et Gris. — - Dumbéa
nord, près de la jonction avec la branche S. (1484) ; plateau de
la Montagne des Sources : sentier du Sanatorium projeté (1212).
D. verticïllatum Labill. — Mont-Mou (1110) ; Haute-Dumbéa
(1173).
Rapanea macrophylla Mez ?. — Plateau de la Montagne des
Sources : sentier de l’emplacement du Sanatorium projeté (1266).
Tapeinosperma Pancheri Mez. — Plaine des Lacs : route de la
forêt du Mois de Mai : forêt Walker (1705 1/2).
*Chrysophyllum ? glabrisepalum Guillaum. sp. nov.
Arbor 6 m. alta, lactescente, trunco 10-20 cm. diam., cortice rugosa, atro
griseo. Folia ouata (8-15 cm. X 2-4,5 cm.), petiolo 1,5-3 cm. longo sujjulta,
basi cuneata, apice rotundata vel obtusa, rigida, nervis supra immersis
sublus promentibus 9-11 jugis, venis inconspicuis. Flores valde numerosi,
ramis dense fasciculati, paroi, pedicello 3-4 mm. longo, dense appresse
piloso, calyx pedicello fere aequante, lobis ooalis, tubo aequilongis, glabris,
corolla glaberrima, tubo 2,5 mm. longo, lobis 7-8 ooatis, fere 3 mm. longis,
staminea epipetala, 4 mm. longa, fauce inserta, ooario glabro.
Le long d’un ruisseau dans la forêt Pannetier entre la Boghen et
la Table Unio, 300 m. au plus (1304).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
- 259
En l’absence des graines, il est difficile de préciser si c’est bien
un Chrysophyllum plutôt qu’un Sebertia. Si c’est réellement un
Chrysophyllum, il se rapproche du Ch. ? Francii Guillaum. par
ses sépales glabres en dehors mais s’en distingue par ses feuilles
très différentes.
Planchonella Baillonii Dub. — Dumbéa Nord (1773).
Maba glauca Montr. — Haute-Dumbéa (1169).
M. parviflora Schltr. — Près de l’appontement pour petits bateaux,
à l’est de l’embouchure de la Yaté, sentier de la propriété Dunn
(1499).
Melodinus Balansae Baill. — Dumbéa peu au-dessus de Koé
(1485) ; Plaine des Lacs 4 bassin de la rivière des Pirogues, route
de Yaté (1564), forêt du Mois de Mai, au-dessous de la mine de
chrome (1793 1/2),
M. phylliraeoides Labill. — Sentier de la première montagne de
la route de la baie de Pourîna à la mine Steffan (1754).
M. scandens Forst. — ■ Village de la tribu de Bangou (1532).
Rauwolfia semperflorens Schltr. — Haute-Dumbéa (1157, 1167) ;
Dumbéa nord (1479) ; Dorïibéa nord vers Koé (1488).
Alyxia leucogyne van Heurck et Müll.-Arg. — Dumbéa Nord
(1767).
Plumiera alba L. — Cultivé dans le jardin de la dernière maison
passé la vieille route de la Dumbéa Nord (1410)..
Alstonia lanceolata van Heurck et Müll.-Arg. — Forêt au Nord
de Farino à mi-chemin de la Table Unio (1527).
A. plumosa Labill. — Vallée de la Thy au Nord de Saint-Louis
(1245 1/2). [Récolté par Bernier],
A. sp. — Dumbéa Nord (1252).
Parsonsia carnea Panch. ex Baill. — Route de Plum, versant
Est du Mont-Dore (1623) ; Plaine des Lacs : km. 22. Feuilles juvé-
niles linéaires (2,5-9 cm. X 0,2-0, 5 cm.) (1470a) et feuilles adultes
ovales lancéolées (4-5 cm. X 1,5 cm.) (1470b). [Récolté par Bernier],
Cerbera Odollam Gaertn. — 4 km. à l’Ouest de Thio (1017) ;
7 km. au Sud de Thio (1025 1).
Artia lifuana (Baill.) M. Pichon comb. nov. ( Parsonsia lifuana
Daill.). — • Plage à l’embouchure de la Yaté à Yaté (1500).
N’avait pas encore été trouvé sur la Grande Terre et les fleurs
étaient jusque-là inconnues.
Flores in cymulas secus axin elongatum laxe dissitis conferta, pedunculo
36 mm. pedicellisque 4-5 mm. longis laxissime fusco-pubescentibus. Sepala
libéra, 3,25 X 3,2 mm., extus laxissime fnsco-pubescentia, intus glabra,
marginibus ciliata, squamulis multis T: connatis tota latitudine dispositis.
Corollae extus glaberrimae, tubas ± 4,5 mm. longus, intus infra ac supra
stamina circumcirca copiose villosus, faucibus 3, 7-5, 5 mm. diametro cor-
poribus callosis 5, alternipetalibus valde reductis, adnatis costulas verticales
— 260 —
simulantibus ornatis ; lobi 4-4,3 X i 3,2 mm., ulrinque glabri, intus
praelcr ima parte corrugata laevibus. Filamenta corollae tubo haud procul
a faucibus inserta, 3 mm. longa, primum (1,4 mm. longitudine ) descendentia
et autice villosa, tune geniculata et ulrinque barbata, deinde (1,6 mm.
longitudine ) ascendentia et glabra ; antherae 3,35 mm. longae, pro majore
parte exserlae, caudis 1,5 mm. longis gracilibus et attenuatis imis (0,55 mm.
longitudine) liberis. Pollen 37-43 m. diametro, ut videlur k-porosus. Discus
1,4 mm. altus, integer, ovarium fere totum obtegens. Ovarium 1,25 mm. altum,
subhemisphaericum, glabrum, basi vix adhaerens, carpellis tota altitudine
secus axin auguste connatis, ovulis 16-seriatis, seriebus lë-ovulalis, Stylus
3,6 mm. longus ; clavuncula 0,6 mm. alta, basi strophio ornata ; stigma
vix 0,5 mm. longum.
Artia Balansae Pichon nom. nov. ( Parsonsia Balansae Baill.)
— Haute-Dumbéa (1711). [Récolté par Bernier],
Asclepias curassavica L. — A mi-chemin de la Route de la Dumbéa
à Nouméa, après le cimetière (1418) ; Ruisseau venant de Koé
(1490).
Sarcostemma australe R. Br. — 10 km. au Sud de Thio (1027 2).
Marsdenia ericoides Schltr. — Plateau de la Montagne des
Sources : sentier du Sanatorium projeté (1197, 1197a).
Geniostoma densiflora Baill. — Haute-Dumbéa (1159) ; Est de
Nouméa (1010) ; Route de Plum : versant Est du Mont-Dore (1621) ;
Plaine des Lacs : ruisseau tributaire de la Rivière des Pirogues (1344).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. • — Près de Saint-Louis (1597).
[Récolté par Sarlin] 1. Un morceau de feuille bouillie et appliquée
sur la peau est réputée bonne pour les démangeaisons et les érup-
tions (1270 1/2),. [Récolté par Bernier] ; près de Thio (1020). « Bois
pétrole » en raison de l’huile que donneraient les graines.
Couthovia neo-caledonica Gilg et Ben. — Forêt Pannetier entre
la Boghen et la Table Unio (1329).
Walhenbergia gracilis A.DC. — Est de l’embouchure de la Yaté
(1518).
Ipomaea cairica Sweet. — Chemin de la Tontouta au village de
la tribu de Bangou (1537).
I. Pes-Caprae Rott. — - Anse Yata (1785).
Tournefortia argentea L.f. — - Anse Yata : propriété Louvrais
(1353). Feuilles très employées, surtout par les Javanais, pour se
frotter la figure et le corps contre les maladies de peau, éruptions
et démangeaisons.
Solanum torvum Sw. — Route de Saint-Louis (1044).
Duboisia myoporoides R. Br. — Dumbéa : au Nord de Koé (1487) r
Haute-Dumbéa (1164).
Diplanthera Deplanchei F. Muell. — Pic Buse (1270). [Récolté
1. Chef du service forestier.
— 261
par Bernier] ; Route de la Montagne des Sources : vallée de Kouié
(991^).
Pseuderanthemum Comptonii S. Moore. — Dumbéa Nord (1152).
P. tuberculatum Radlk. — Forêt Pannetier entre la Boghen et
la Table Unio (1317).
Myoporum crassifolium Forst. — Montagne des Sources (900a).
Stachytarpheta dichotoma Vahl. — Vallée d : la Thy, au Nord-Est
de Saint-Louis (1612).
S. jamaicensis Vahl. — - Vallée de la Thy, au Nord de Saint-Louis
(1613).
Verbena bonariensis L. — Dumbéa : en face Koé (1491) ; île des
Pins : côte Nord (1636).
Duranta Plumieri Jacq. — Anse Vata (1395).
Vitex trifolia L. — Chemin de la Tontouta au village de la tribu
de Bangou (1536).
Oxera neriifolia Beauvis. var. cordifolia Dub. — 9 km. au
Sud de Thio (1031).
O. palmatinervia Dub. — Vallée de la Thy, au Nord de Saint-Louis
(1228).
Ruselia iuncea Zucc. — Vallée de la Thy, au Nord de Saint-Louis
(1611).
Ocimurn gratissimum L. — Entre Tonghoué et la Dumbéa
(1541 1/2).
Salvia coccinea Juss. — Ile des Pins : Ouro (1669).
Mirabilis Jalapa L. — Ile des Pins : Ouro (1658). « Belle de nuit »,
« Five o' clock ».
Rivina humilis L. — Anse Vata (1419) ; Anse Vata : propriété
Louvrais (1400).
Nepentlies Vieillardii Hook.f. — • Plateau de la Montagne des
Sources : sentier du Pic du Rocher, derrière le Sanatorium projeté
(1262) ; Mont Mou près de l’habitation Penticost (1463) ; Plaine
des Lacs : forêt du Mois de Mai, Rivière Blanche (1366) ; 10 km.
au Sud de Thio (1023).
Peperomia Sarasinii 1 C.DC. — Ile des Pins, moins de 50 m. (1650).
P. leptostachya 1 Hook. et Arn. — Ile des Pins, moins de 50 m.
(1649).
Atriple.x jubata S. Moore. — Anse Vata (1784).
Amaranlus interruptus R. Br. — Anse Vata (1781).
Cassytha filiformis L. — Dumbéa Ncrd (1771, 1771 1/2). — Enva-
hit les Niaoulis, les Casuarina et beaucoup d’autres plantes ; au
Nord de la Mission de Saint-Louis (1610, 1018).
Les indigènes de certaines tribus prétendent que la plante hachée
■est un remède côntre la lèpre.
1. Déterminés par Yuncker.
262
*Cinnamomum pedunculatum Nees. — Cultivé à la mission de
Saint-Louis (1079).
Be'iuprea paniculata <c Brong. et Gris » ex Moore. — Sentier du
sommet du Mont Mou (1595).
Garnieria spathulaefolia Brong. et Gris. , — - Plaine des Lacs :
route de Yaté : près du pont? d . la Rivière des Lacs (1717).
Grevillea Comptonii S. Moore. — Dumbéa Nord (1763) ; Haute-
Dumbéa (1404).
G. Gillivrayi Hook.f. — — Route de la Montagne des Sources r
vallée de Kouié (992b, 994) ; Plaine des Lacs : affluent de la Rivière
des Pirogues (1544).
G. heterochroma Brong. et Gris. — Dumbéa Nord (1762).
G. heterochroma Brong. et Gris ?. - — - Sentier du sommet du
Mont Mou (1111), sentier au bord de la mer, à 7 km. au Sud de Thio
(1025).
Slenocarpus umhellatus Schltr. var. BillarcLieri Guillaum. — Ver-
sant Est du Mont-Dore (1619) ; pentes du Mont-Dore (1596).
Wickstroemia viridiflora Meissn. — Mine Steffan, à 8 km. de la
baie de Pourina (1750) ; Ile des Pins (1643) : Ouro (1671).
Korthalsella dichotbma Engl. — Entre Farino et la Table Unio
sur Guioa microsepala Radlk. (1531) ; Plaine des Lacs : forêt du
Mois de Mai au-dessus de la Rivière Blanche (1371 1/2).
Santalum austro-caledonicum Vieill. — Anse Vata (1406 1/2) ;
Ile des Pins (1646, 1656), Bois sans odeur L
Exocarpus neo-caledonicus Schltr. et Pilger. — Plaine des Lacs :
route de Yaté km. 22 (1472). [Récolté par Moenadji],
E. phyllanthoides Endl. — - Plateau de la Montagne des Sources :
sentier du Pic du Rocher près de la Cascade (1275 1/2).
E pseudo-Casuarina Guillaum. — Mont Mou (1448) [Récolté
par Bernier] ; Mont Mou (1590).
Hachetta austro-caledonicum Baill. — : Mont Humboldt (1455,
1468, 1594).
Euphorbia hirta L. — Ile des Pins (1648).
E. heterophylla L. — Port Goro, près du village japonais (1676).
Phyllanthus aeneus Baill. — - Dumbéa Nord (1183) ; 10 km. au Sud
de Thio (1030)
P. chrysanthus Baill — Pentes des montagnes vers la côte, à
10 km. au Sud de Thio (1028).
P. Vespertilio Baill. — Affluent de la Boghen, près de l’habitation
Pannetier, 3-4 km. derrière le village de la tribu de Katricoin (1298).
P. sp. (§ Eleutherogynum) du groupe à 3 étamines, ce qui le rap-
proche de P. yahouensis Schltr. - — Plaine des Lacs : forêt du Mois
de Mai : Haute-Rivière Blanche (1370).
1. D’après Virot (renseignement verbal) le cœur du Santalum austro-caledonicum
Vieill. seul serait odorant.
263 —
P. sp. ( § Eleutherogynum), du groupe à 5 étamines et feuilles
alternes, voisin de P. durus S. Moore. — Baie de Pourina : sentier
gagnant la route qui, va. à la mine Stefïan (1737).
Bureavia carunculata B aill. — Plaine des Lacs : route de Yaté,
km. 22 (1422).
Aleurites moluccana Willd. — Anse Vata (1397) « Candel tree ».
Forêt Pannetier entre la Boghen et la Table Unio (1326).
Codiaeum Inophyllum Müll.-Arg. — Ile des Fins : Ouro (1670).
C. varie gatum Bl. — Plage à l’Est de l’embouchure de la Yaté
(1504).
Macaranga alaternoides Pax et Liegelsh. — • Vallée de là Thy,
au Nord-Ouest de la Mission de Saints-Louis (1235).
Bocquillonia brachypoda Guillaum. ? — Haute-Dumbéa (1162).
*Baloghia ? Buchholzii Guillaum. sp. nov.
Frutex dioicus ?, foliis alternis, lanceolatis (10-15 cm. X 2-4 cm.), sensim
in petiolum attenuatis, apice obtusis, coriaceis, nervis supra inconspicuis,
subtus vix vel haud conspicuis, marginibus recurvis. Flores •$ valde condensato
ramosi, fere fasciculati, pedicello robusto, 1 cm. longo, valde hirsuto, sepalis
triangularibus, obtusis, 3 mm. longis, basi extra excepta glabris, petalis
elliptico-lineraribus , fere 2 cm. longis, basi intus excepta glabris 4 ovario
dense, longe, lutescenteque rigide setoso.
Pente à droite des excavations de la mine Stefïan, à 8 km. de la
baie de Pourina, 450 m. (1756).
Voisin de B. Brongnartii Pax, ayant de même des grandes feuilles
mais obtuses et non émarginées.
*B. ? oligostemon Guillaum. sp. nov.
Frutex 2-2,5 m. altus, monoicus , foliis alternis, spalhulatis (1-2,5 cm. X
0,3-0, 7 cm.), basi cuneatis et fere sessilibus, apice rotundatis, valde
coriaceis, venis indistinctis . Flores flavi, brevissime racemosi fascicu-
lative, ad apicem axillares, foliis non superantes, pedicello g 3 mm. non
superante, gracili, tepalis 5-6, valde inaequalibus, imbricatis (?) vel sepalis
valvatis et 3 petalis valvatis (?) patulis, 1-2 mm. longis, staminibus 5,1 mm.
longis, filamentis quam antheras apiculalas breviores, pistülodio minimo,
conico, pedicello Ç breviore robustioreque, sepalis 3 patulis, triangularibus ,
2 mm. longis, petalis 3, epipetalis squamosis, ovario 3-lobato, breviter villoso,
stigmatibus 3, sessilibus 2-lobis.
Plaine des Lacs : rives de la Rivière des Lacs, près de la mine
Anna-Madeleine (1730).
En raison de ses fleurs ^ à 5 étamines seulement, de son
périantbe à 5-6 pièces seulement et des 3 stigmates sessiles, on
peut se demander si c’est bien un Baloghia. Si oui — et dans ce
cas, il faudrait élargir la description du genre — on devrait rappro-
cher cette espèce du B. drimiflora Pax mais, outre les différences
florales, les inflorescences sont plus courtes, les feuilles. plus petites
et spatulées.
Tréma Vieillardii Schltr. - — - Dumbéa Nord (1760) ; Ile des Pins
(1644).
Procris pedunculata Wedd. — Entre la chute de la Boghen et
la Table Unio, propriété Pannetier, après le village de la tribu de
Katricoin (1310).
Ficus asperula Bur. — Dumbéa Nord, en face de Koé (1489).
F. austro-caledonicus Bur. — Plaine des Lacs, près d’un affluent
de la rivière des Pirogues (1545).
F. longipes Warb. ? — Vallée de la Thy, au Nord-Ouest de la
Mission de Saint-Louis (1236).
*Ficus maialis Guillaum. sp. nov.
Arbor parva, 2 m. alta , ramis brunneo velutinis, slipulis lanceolalis,
i cm. longis, brunneo velutinis, foliis magnis, ellipticis (usque ad 37 cm. X
9 cm.), peliolis validis, brunneo velutinis, usque ad 6 cm. longis, lamina
glabra, rigida, concolor, utraque pagina leviter scabra, basi rotundata, apice
1 cnn. acuminata, Costa nervisque 12-15 jugis supra impressis, subtus ut
venis valde prominentibus, Costa subtus sparse pilosa. Fteceptaculi globosi,
1,25 cm. diam. spherice dense fasciculati extra appresse velutini intus dense
pilosi, pedunculo circa 0,5 cm. longo, brunneo velutino, basi bracteis ovato
triangularibus, 1 mm. longis, brunneo velutinis bracteato, oris bracteis
densi, lanceolalis, glabris, floribus S, pedicello dense ciliato, periantio
4-(?) rnero, stamina 1, inclusa (?), floribus $ pedicello dense ciliato, periantho
3-mero, segmentis lanceolatis, 2 mm. longis, ovario globoso, segmenti 3,
lanceolatis 2 -plo breviore, stylo ovario 2 -plo longiore, stylo 1, apice haud
2 -lobo nec incrassato.
Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai, 250-300 m. (1382).
Se rapproche surtout du F. longipes Warb. mais ici le pédoncule
de la figue est 3 fois plus court, les rameaux et pétioles sont
veloutés brun-chocolat.
Casuarina Chamaecyparis J. Poiss. — Nord de la Nouvelle-Calé-
donie (1246) ; [Récolté par Pannetier],
C. Cunninghamiana Miq. — Est de l’Anse Vata au-dessus d’Ouen
Toro (1063, 1064) ; Route du Mont-Dore et de Plum au delà de
Saint-Louis (1000, 1001).
C. Deplancheana Miq. var. crassidens J. Poiss. - — ■ Plaine des Lacs :
Source de la Rivière des Pirogues, scierie Lucien M709).
C. leucodon J. Poiss. — Versant des montagnes vers la mer à
10 km. au Sud d( Thio (1019).
C. nodiflora Forst. — Vallée de la Thy, au Nord de Saint-Louis
(1239) ; près de Ponérihouen (1323). [Récolté par Catala].
C. Poissoniana Schltr. — Dumbéa Nord (1143, 1483) ; Plaine des
Lacs, route de Yaté, km. 22 (1468).
Liparis disticha Lindl — Forêt Pannetier entre la Boghen et la
Table Unio (1302)
— 265
L. longipes Lindl. ■ — - Forêt Pannetier entre la Boghen et la Table
Unio (1322).
Cirrhopetalum Thouarsii Lindl. — Forêt Pannetier, entre la Boghen
■et la Table Unio (1303).
Spathogloltis Vieillardii Reichb.f. — Ile des Pins, au Nord de
la Mission (1630).
Phajus grandifolius Lour. — Région de Saint-Louis (1355 A)
[Récolté par Bernier] ; Plaine des Lacs : km. 22 (1355). [Récolté
par Moenadji],
Earina Deplanchei Reichb.f. — - Plateau de la Montagne des
Sources (1263) ; versant Est du Mont Mou (1108 A).
Dipodium viridescens Krânzl. — - Pic du Rocher (1275).
Eriaxis rigida Reichb.f. — Plaine des Lacs : route de Yaté,
km. 22 (1472 1/2, 1714) ; route de Plum, près du Mont-Dore (1003) ;
Ile des Pins : au Nord de la Mission (1603 1/2).
Liperanthus gigas Reichb.f. — Dumbéa Nord (1186) ; Mont-Dore
.(998); Mont Mou (1086 1/2).
Calanthe Balansae Forst. — Mont Mou (1086).
Phreatia hypsorhynchus Schltr. — Plaine des Lacs : forêt du
Mois de Mai : source de la Rivière Blanche (1389 1/2).
P. oubatchensis Schltr. — Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai :
.source de la Rivière Blanche (1389).
Zingiber Zerumbet Sm. — Ile des Pins (1633)
Sisyrinchium micranthum Cav. ■ — ■ Bords de la Boghen, près de
la chute, au commencement du sentier de la Table Unio (1296) ;
embouchure de la Yaté (1517).
Crinurn pedunculatum R. Br. — Basse Dumbéa (1431).
Fourcroya gigantea Vent. — Village de la Tribu de Katricoin
entre la chute de la Boghen et la Table Unio (1328).
Smilax neo-caledonica Schltr. = S. purpurata Forst. var. concolor
A.DC. ; Dumbéa Nord (1768) ; Thio (1037). [Récolté par Pannetier],
S. plurifurcata A.DC. — Dumbéa Nord (1176).
S. purpurata Forst. — Pentes Ouest du Mont-Dore (1052).
Geitonoplesium cymosum A. Cunn. — Côté Sud du Mont-Dore
(1054) ; entre la Boghen et la Table Unio (1301).
Xerotes Banksii R. Br. form. neo-caledonica Guillaum. — Dumbéa
Nord (1775).
Taetsia fruticosa Merr. — Sommet du Mont Mou (1462).
Cordyline neo-caledonica Linden. — Dumbéa Nord (1482).
Xeronema Moorei Brong. et Gris. — Mont Mou (1458).
Dianella javanica Kunth. = D. austro-caledonica Seem. —
Mont Mou (1453) ; entre Farino et la Table Unio (1526).
D. intermedia Endl. — - Dumbéa Nord (1161).
— 266
Classification des Apocynacées :
xxvii, Détermination des Graines de Plumérioidées
ET DE CeRBÉROIDÉES.
Par M. Pichon.
Dans la classification naturelle de la sous-famille des Plumé»
rioïdées, les tribus sont caractérisées avant tout par lé fruit, les
sous-tribus par la graine et les genres par la fleur. Après avoir rap-
pelé cet état de choses et les inconvénients dont il est la source
lorsqu’il s’agit de déterminer un échantillon, nous avons donné,
dans le fascicule précédent de ce périodique, une clef artificielle
des groupes fondée uniquement sur les caractères de la fleur. C’est
une clef analogue que nous donnons aujourd’hui, mais fondée
cette fois sur les caractères de la graine.
Cette clef n’a été poussée que jusqu’à la sous-tribu. Aller plus
avant était impossible : dans beaucoup de groupes, en effet, la graine
ne permet pas la détermination du genre. Dans les cas favorables
où, une fois la sous-tribu reconnue, le genre peut être déterminé,
il le sera à l’aide des clefs de la classification naturelle (1 et 2, passim).
La clef donnée ici a été étendue sans difficulté à la petite sous-
famille des Cerbéroïdées. Nous aurions aimé pouvoir l’étendre
également aux Êchitoïdées ; mais la graine est malheureusement
trop uniforme dans ce vaste groupe pour permettre la détermination
des tribus et sous-tribus, si ce n’est dans quelques cas exception-
nels L. Ajoutons que rien ne distingue une graine aigrettée d’Alsto-
niées -Holarrheninae (Plumérioidées) d’une graine banale d’Échi-
toïdées, mais qu’en revanche les seules- graines- d’Échitoïdées qui
soient dépourvues d’aigrette, celles des Malouetia, diffèrent de toutes
les graines de Plumérioidées et de Cerbéroïdées sans aigrette par
leurs cotylédons plissés en long 2.
1. Graine sans aigrette et à cotylédons plissés chez les Malouetiinae à aigrette
basilaire sessile et à cotylédons convolutés chez les Wrightiinae ; à aigrette basi-
laire portée par un rostre et à cotylédons plissés chez les Kibataliinae ; à aigrette
apicale portée par un rostre et à cotylédons plans chez les Rhabdadeniinae , Ure-
chitinae, Stipecominae, Strophanthinae, Anodendrinae et Papuechitinae ; à aigrette
apicale sessile et à cotylédons plissés chez les Alafiinae et les Adeniinae et dans
le genre Oncinotis ; à aigrette apicale sessile et à cotylédons plans partout
ailleurs.
2. Les cotylédons sont plans ou plans-eonvexes (ou crépus sur les bords) chez
toutes les Plumérioidées et Cerbéroïdées sauf Micro plumer ia, où ils paraissent
être irrégulièrement condupliqués en tous sens, et Holarrhena, où ils sont plissés
en long mais où, par exception, la graine est aigrettée.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 267 —
Clef des groupes..
1. Graines glabres.
2. Graines sans aile ni rebord, ou rarement munies soit d’un rebord
longitudinal (Anechües ?), soit dè rebords orientés dans des plans
différents ( Rhazya ) Groupe I.
2’. Graines ailées ou marginées dans un plan unique, soit sur tout
le pourtour, soit aux extrémités ou à l’une d’elles . .... Groupe II.
1’. Graines poilues Groupe III.
Groupe !..
î. Graines albuminées.
2. Albumen entier, ou orné de mamelons ou de rides partout irré-
gulières.
3. Embryon symétrique, plan ou courbé en J; ou en U.
4. Cotylédons plus longs ou moins de 3 fois plus courts que la
radicule. Testa simple.
5 1 Graines de forme indéfinie. Hile ± étendu en surface,
oblong ou orbiculaire.
6. Albumen jaunâtre en profondeur. Cotylédons 3 à 35 fois
plus longs" que la radicule.
7. (Voyez 7’ et' 7*). Testa rugueux ou papilleux, assez
épais. Albumen entier Carisseae-Laemelleinae.
7'. Testa mamelonné, assez épais. Albumen mamelonné.
(J asminoehyla) Carisseae-Landolphiinae.
1" . Testa lisse, très mince. Albumen entier
Caiisseae -Landolphiinae .
6'. Albumen plus foncé (orangé, brun, violacé ou noirâtre)
en profondeur. Cotylédons plus courts ou moins de 3 fois
plus longs que la radicule.... Carisseae-Pleiocarpinae.
5'. Graines de forme définie. Hile linéaire ou ponctiforme.
8. Graines sessiles ou insérées sur de simples dents du placenta,
sans rebord.
9. Graines comprimées dorsiventralement (à hile facial).
Cotylédons plus de 2 fois plus larges que la radicule.
10. Graines moyennement ou fortement comprimées, sans
dépression ventrale.
11. Graines moyennement comprimées. Testa épais,
ridé. Albumen ridé Carisseae-Melodlninae.
11'. Graines aplaties. Testa très mince, lisse. Albumen
entier.
12. Hile ponctiforme Carisseae-Carissinae.
12'. Hile linéaire Rauvolfleae-Rauvolfiinae.
10'. Graines peu comprimées, ornées d’un sillon ventral.
Chilocarpeae.
9'. Graines cylindriques* ou comprimées latéralement (à hile
marginal). Cotylédons à peine ou jusqu’à 2 fois plus
larges que la radicule.
268
13. Cotylédons arrondis au sommet.
Alstonieae- Catharanthinae.
13'. Cotylédons atténués en pointe au sommet.
Rauvolfieae-Condylocarpinae.
8'. Graines manifestement funicuiées, paraissant marginées
longitudinalement (?) Rauvolfieae-Anechîtinae.
4'. Cotylédons 3 à 12 fois plus courts que la radicule. Testa (non
décrit chez les Ambelaniinae ) double.
14. Graines de 6-15 mm. de long. Hile oblong. Testa lisse,
rugueux ou finement scrobiculé. Radicule 3 à 7 fois plus
longue que les cotylédons Ambelanieae-Ambelaniinae.
14'. Graines de ± 20 mm. de long. Hile linéaire. Testa orné
de crêtes longitudinales anastomosées. Radicule J; 12 fois
plus longue que les cotylédons . . Ambelanieae-Macoubeinae.
3'. Embryon fortement dissymétrique, à cotylédons condupliqués.
(. Mieroplumeria ) Alstonieae-Aspidospermatinae.
2'. Albumen marqué dorsalement de sillons longitudinaux J; réguliers
et profonds.
15. Graines exarillées.
16. Testa crustacé, se détachant facilement de l’albumen. Albumen
fermement charnu. Cotylédons cordés à la base.
Carisseae-Couminae.
16'. Testa membraneux-subcori'ace, fortement adhérent à l’al-
bumen. Albumen corné. Cotylédons atténués à la base.
Rauvolfleae-Alyxiinae.
15'. Graines arillées Tabernaemontaneae.
1'. Graines exalbuminées.
17. Hile 2b étendu en surface, oblong ou orbiculaire.
18. Testa assez épais, coriace. Embryon corné, brun en surface,
à cotylédons cohérents, arrondis à la base.
Car Isseae- Willughbei inae.
18'. Testa mince, membraneux. Embryon charnu, très tendre, ocracé
en surface, à cotylédons libres, échancrés à la base.
Cari sseae-Leuconotidinae.
17'. Hile linéaire ou ponctiforme Rauvolfieae-Vallesiinae.
Groupe II.
1. Hile occupant une grande partie de la face ventrale de la graine.
2. Graines albuminées, aplaties, à corps principal large de 3,5-6 mm.
Cotylédons minces, auriculés à la base . . Thevetieae-Camerariinae.
2'. Graines exalbuminées, moyennement comprimées, à corps prin-
cipal large de 10-17 mm. Cotylédons épais, non auriculés.
Thevetieae- Cerberinae.
1'. Hile peu étendu. Graines albuminées.
3. Cotylédons auriculés à la base.
4. Graines à rebord très étroit, régulièrement et finement denticulé.
Albumen portant un réseau de nervures.
Thevetieae-Thevetiinae.
4'. Graines à aile grande, entière ou irrégulièrement lacérée.
— 269
Albumen sans réseau.
5. Graines à aile mince, i membraneuse.
6. Radicule dans l’axe des cotylédons.
Alstonieae-Aspidospermatinae.
6'. Radicule déjetée latéralement. . . Alstonieae-Plumeriinae.
à'. Graines à aile épaisse, subéreuse Allamandeae.
3;. Cotylédons non auriculés.
7. Graines à aile ou marge orbiculaire.
8. Hile ponctiforme.
9. Testa granuleux Skytantheae.
9'. Testa scrobiculé Alstonieae-Craspidosperminae.
8'. Hile brièvement linéaire Rauvolfleae-Ochrosiinae.
1' . Graines à 1 ou 2 ailes terminales Alstonieae-Plectaneiinae.
Groupe III.
1. Poils tous ou les plus longs insérés sur la tranche de la graine, au moins
vers les extrémités de celle-ci Alstonieae-Alstoniinae.
1'. Poils tous ou les plus longs rassemblés en 1 ou 2 aigrettes terminales.
2. Graines sessiles, aigrettées au sommet seulement, sans cannelures.
Hile linéaire. Albumen entier. Cotylédons env. 3 à 6 fois plus longs
que la radicule Alstonieae-Holairheninae.
2'. Graines funiculées, aigrettées aux deux extrémités, cannelés en long.
Hile ponctiforme. Albumen ruminé. Cotylédons un peu plus longs
que la radicule Alstonieae-Haplophytinae.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Index Bibliographique.
1. M. Pichon : Classification des Apocynacées : I, Carissées et Ambé-
laniées; in Mém. Mus., n. sér., XXIV (1948), pp. 111-181.
2. M. Pichon : Classification des Apocynacées : IX, Rauvol fiées, Alsto-
niées et Tabernémontanoïdées ; ibid., XXVII (1948), pp. 153-252.
— 2:70 —
Les Affinités du genre Eucorymbia (Apocynacées).
Par M. Pichon.
Dans un mémoire sur la classification des Tabernémontanées
paru -récemment (2, p. 233), nous avions dû laisser de côté le genre
monotypique Eucorymbia, qui manquait dans l’herbier du Muséum
de Paris. Cherchant à combler cette lacune, nous avons pu derniè-
rement nous procurer du matériel d’ Eucorymbia alba Stapf en pro-
venance de Bornéo h
A l’analyse, nous avons eu la surprise de constater que le genre,
dont le fruit demeure inconnu, n’est pas une Tabernémontanée
Fig. 1. — Eucorymbia alba Stapf, X 5. — 1, anthère ed face; 2, la même de dos ;
3, la même de profil avec l’appareil stigmatique en place ; 4, gynécée et disque.
comme on l’admettait jusqu’ici, mais une Échitoïdée de la tribu
des Ichnocarpées. Il existe, en effet, un rétinacle en facette fort
bien développé à la base de chaque anthère, et il est à prévoir que
le fruit, le jour où il sera récolté, laissera échapper des graines
aigrettées. Par l’ensemble de ses caractères, le genre Eucorymbia
se place au voisinage du genre Epigynum.
Le rétinacle est situé tout à la base de l’anthère, à la limite du
1. Nos vifs remerciements à M. M. A. Donk, Directeur suppléant de l’herbier du
s’Lands Plantentuin de Buitenzorg, qui a eu l’amabilité de nous en envoyer trois
Heurs et une feuille.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
271 —
filet ; cette disposition ne se retrouve que dans les trois genres
Ichnocarpus, Epigynum et Sindechites 1, qui forment, avec Euco-
rymbia, une sous-tribu très naturelle et nettement circonscrite.
Les queues anthériennes sont adnées au connectif sur presque toute
leur longueur, caractère fréquent chez les Ichnocarpées (beaucoup
de Mandevilla et de Forsteronia), de même que l’adhérence partielle
de l’ovaire, qui est ici semi-infère. La présence de deux crêtes laté-
rales verticales ornant la partie libre de la face ventrale de chaque
connectif se retrouve également dans un genre d’ Ichnocarpées,
Tintinnabularia. En revanche, le renflement obovoïde du style
à quelque distance (1 mm.) du sommet est exceptionnel dans la
tribu ; mais ce caractère existe dans une tribu voisine, celle des
Nériées ( Kibatalia arborea et genre Pottsia).
Par ailleurs, les écailles glanduleuses du calice, au nombre de 5 à 7
par sépale, sont uniformément réparties. Les parois du tube de la
corolle sont fortement épaissies au-dessous du niveau d’insertion
des étamines. Notons enfin que si Stapf (1) insistait sur la caducité
des sépales, caractère qurl considérait comme primordial, notre
analyse ne nous a révélé aucune amorce de fente transversale à la
base du calice, aucune ligne de moindre résistance, en un mot aucun
indice qui laisse prévoir la chute des sépales à l’anthèse.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
Index Bibliographique.
1. O. Stapf. — Eucorymhia alba Stapf ; in Hooker’s le. PL, XXVIII
(1901), tab. .2764.
2. M. Pichon. — Classification des Apocynacées : IX, Rauvolfïées, Alsto-
niées, Allamandées et Tabernémontanoïdées ; in Mém. Mus., n. sér.,
XXVII (1948), pp. 153-251.
3. M. Pichon. — Classification des Apocynacées : XIX, Le rétinacle des
Échitoïdées ; in Bull. Soc. Bot. Fr., XCV (1948), pp. 211-216.
1. Chez Sindechites Henryi Oliv., le rétinacle est même porté entièrement par le
filet, à 0,3 mm. environ de l’anthère. C’est pourquoi nous l’avions tout d’abord méconnu
comme tel, faisant des Sindechites des Plumérioïdées (2, p. 238 et 3, p. 215), alors que
ce sont des Échitoïdées incontestables.
Sur le genre Grossera (Euphorbiacëesj.
Par A. Cavaco.
Cette note a pour but : 1° de présenter une révision systématique brève-
du genre Grossera ; 2° de signaler une espèce nouvelle trouvée par nous
en Mozambique.
Après un court historique, nous étudierons ce genre au point de vue
systématique.
H ISTORIQUE.
En 1903, Pax (8) a créé le genre Grossera comprenant deux espèces
nouvelles du Cameroun qu’il a nommées : G. paniculata (espèce-
type) et G. major. Ces espèces sont décrites sur des spécimens de
Zenker.
Viennent ensuite les manuscrits de Pierre, sur des spécimens
de Spire, du Gabon. G. paniculata y est décrite sous le nom de
Fourneaua obovata dont Pierre a fait le type d’un genre nouveau :
Fourneaua. Dans ses manuscrits conservés au Muséum de Paris,
ce célèbre botaniste français établit les différences entre Fourneaua
et Grossera, ainsi qu’entre les espèces respectives.
Pierre n’a pas vu l’échantillon type du genre, et c’est d’après
la description de Pax, mal interprétée par lui et insuffisante, qu’il
s’est cru en présence d’un genre différent du genre Grossera.
Par contre, Prain (13) a vu les types de Grossera et de Four-
neaua et, en 1912, il a mis le 2e nom en synonymie.
Vers la même époque, Pax et Hoffman (10) ajoutent le G. Quin-
tasii, décrit sur un spécimen de l’île de S. Thomé, récolté par l’explo-
rateur portugais Ouintas. Ils divisent le genre en deux sections :
Sect. 1. Paniculatae.
Sect. 2. Racemiformes.
La section 1 comprend : G. paniculata et G. major ; la section 2
ne comprend que G. Quintasii.
En 1914, Pax (10) ajoute une autre espèce récoltée par Mild-
braed au Cameroun. Il s’agit du G. macrantha.
Ces espèces sont les seules mentionnées dans le Pflanzenfamilien.
éd. 2 (1931).
En 1935, Hoyle (4) publie une espèce affine de la précédente
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 273 —
qu’il nomme : G. Vignei. Elle est décrite sur des spécimens de Vigne,
récoltés à la Côte de l’Or.
En 1938, Leandri (6) décrit une plante malgache récoltée par
M. P errier de la Bathie, le G. Perrieri. Et il ajoute à la diagnose :
« les caractères de l’espèce décrite ici sont d’ailleurs assez spéciaux
pour justifier peut-être l’établissement d’un genre malgache par-
ticulier. »
En 1944, enfin, le célèbre systématicien et euphorbiologiste
J. Hutchinson (5) publie d’après des spécimens de M. Exell
une espèce nouvelle, endémique de l’île portugaise de Principe,
le G. elongata.
Étude systématique.
Rappelons la position systématique de ce genre dans la classi-
fication des Euphorbiacées, en suivant l’ordre établi par Pax et
H offman (11) .dans leur plus récent travail.
F.lle se trouve dans le voisinage des genres Agrostistachys et Pseu-
dagrostistachys du groupe des Irregulares 1 .
Par contre, après l’examen comparatif des genres de ce groupe,
nous inclinerions à considérer le genre Cyrtogonone (l’indument mis
à part) comme le plus voisin de Grossera, en raison de leurs caractères
morphologiques pris dans leur ensemble : panicule terminale, large ;
boutons ^ globuleux-ovoïdes apiculés, réceptacle convexe ; étamines
nombreuses ; feuilles biglanduleuses à la base, etc...
L’étude que nous avons effectuée dans l’Herbier du Muséum de
Paris, sur les espèces de Grossera, nous a montré que ce genre se
compose de trois groupes fortement définis et différant entre eux
par leurs caractères floraux ainsi que par leur répartition géogra-
phique.
1. Un groupe caractérisé par ses fleurs à étamines soudées
entre elles ; fleurs Ç à ovaire 3-loculaire, styles bipartits, courts et
disque cupuliforme. Il comprend tous les Grossera de l’Afrique
Occidentale.
2. Un groupe caractérisé par ses fleurs £ à étamines disposées
en colonne centrale les filets insérés à différentes hauteurs ; fleur
$ à ovaire 3- loculaire (quelquefois 2- loculaire), styles soudés à la
base, bifide au tiers supérieur et disque annulaire sublobé. Une
espèce malgache.
3. Un groupe caractérisé par : fleur à étamines libres (les cen-
trales légèrement soudées à la base) ; fleur $ à ovaire 4- loculaire,
1. Le genre Agrostistachys possède des fleurs d1 à disque glanduleux, à ovaire rudi-
mentaire et 10 étamines. Le Pseudagrostistachys n’a pas ces caractères et les étamines
sont nombreux (zh 30). Parmi les autres genres de ce groupe les Holstia et Tannodia
sont les plus voisins, mais ils n’ont que 10-12 étamines.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949. 18
— 274 —
4- lobé ; 4 styles soudés dans leur moitié inférieure, bipartits dans
leur partie libre ; disque annulaire. Il comprend une espèce nouvelle
du Mozambique.
Nous estimons devoir admettre ces groupes de plantes comme
trois sous-genres distincts :
1. Eugrossera Cavaco subgen. nov. Staminum filamenta basi irre-
gulariter connata. Ovarium 3-loculare ; styli bipartiti i brèves ; discus
cupularis vel b-5-glandulosus.
Ce sous-genre comprend deux sections :
Sect. 1. Paniculatae Pax et K. Hoffm. in Engl.. Pflauzenr. IV.
147. VI : 106 (1912), IV. 147. VII : 426 (1914).
Outre les espèces mentionnées dans les références précédentes,
cette lre section comprend encore :
Grossera Vignei Hoyle in Bull. Mise. Inf. Kew : 259 (1935).
Grossera elongata Hutch. in Exell, Vase. PI. of S. Tomé : 294 fig.
20 (1944).
Sect. 2. Racemiformes Pax et K. Hoffm., loc. cit., 108.
2. Columnella Cavaco subgen. nov. Stamina in columnam centraient
disposita, filamentis altitudine varia insertis. Ovarium 3-loculare, styli
3 basi connati in 1/3 superiore bifidi ; discus annularis, carnosus.
Ce sous-genre est représenté par une seule espèce :
Grossera Perrieri Leandri in Bull. Soc. Bot. Fr. 85 : 524 (1938).
3. Quadriloculastrum Cavaco subgen. nov. Stamina libéra vel centralia
filamentis basi breviter connatis. Ovarium b-loculare, b-lohatum ; styli
4 ad medium connati, bipartiti, longi ; discus annularis, carnosus.
Sous-genre monospécifique :
Grossera aurea Cavaco sp. nov. Arbor parva, glabra, cortice lenticulata.
Folia alterna petiolata, stipulis nullis vel citissime deciduis, glabra, integra,
membranacea, penninervia. Petiolus 1-2 cm. longus ; limbus 8-12 cm. longus,
4-5 cm. laïus, ovatus vel ellipticus, breviter acuminatus, basi subacutus ;
costae secundariae utrinque 8-10, leviter arcuatae, media superne cristata.
Inflorescentiae terminales paniculatae, Ç quam $ brevior ; rachis adpresse
fulvo-pubescentes ; bracteae triangulares acuminatae ; pediçelli <$ 11-15 mm.
longi, ? 10-12 mm. longi. Petala 5, calycem superantia, imbricata, ovata,
obtusa. Disci glandulae 5, alternipetalae, extrastaminales. Stamina numerosa
(ultra 307, intra discum receptaculo affixa, libéra vel centralia filamentis
basi breviter connatis ; filamenta quam antherae multo longiora ; antherae
loculis connectivo crasso adnatis longitudinaliter déhiscentes. Ovarii rud:-
mentum nullum. Floris $ sepala 5, oblonga, imbricata, libéra, inaequalia,
( 4 majora, 8 mm. longa, 1 minus, 6 mm. longum), apice gibbosa, incrassata,
late hyalino-mar ginata. Petala 5, oblongo-ovata, imbricata, calycem aequan-
tia. Discus hypogynus annularis, carnosus. Ovarium b-loculare, b-lobatum,
adpresse sericeum ; styli 4 ad medium connati, bipartiti, longi. Fructus
ignotus.
— 275 —
La diagnose du genre Grossera par Pax ne convient plus au genre
tel que nous le comprenons ici, surtout à cause des espèces G. Pier-
rieri qui présente les étamines disposées en colonne centrale et
G. aurea qui a l’ovaire normalement 4-loculaire, espèces dont nous
faisons les types de deux sous-genres monospécifiques. Nous pro-
posons donc une diagnose amendée pour l’ensemble du genre.
Grossera Pax in Engl. Bot. Jahrb. XXX : 281 (1903), em. Cavaco.
Arbores vel frutices glabri vel tomentosi. Folia alterna , petiolata, penni-
nervia, integra vel denticulata, glandulis binis saepius evolutis ima lamina
superne praedita. Stipulae parvae, deciduae. Inflorescentia terminalis pani-
culala vel racemosa. Flores dioici subsessiles vel pedicellati ; bracteae parvae.
Floris $ calyx in alabastro claàsus ovoideus vel globosus apiculatus, anthesi
in lobos 2-3 vel 4 valvatim partilus. Petala 5 calycem superantia, aequantia
vel breviora. Disci glandulae 5, liberae vel confluentes, alternipetalae, extras-
taminales. Stamina 13-40 receptaculo convexo vel obovato affixa, libéra,
irregulariter connata vel in çolumnam centralem çoncreta ; antherae ovatae
basi cordatae, dorsifixae, loculis connectivo crasso adnatis, longitudinaliter
dehiscentibus. Ovarii rudimentum nullum. Floris $ sepala 4-5, imbricata,
libéra, rotundata vel oblonga, extus incrassata, interdum inaequalia et gibbosa,
saepe hyalinomarginata. Petala 5 (rarius b) calycem superantia vel aequan-
tia, imbricata, oblonga vel oblongo-ovata. Discus annularis, cupularis vel
ex glandulis 4-5 confluentibus formatus. Ovarium ZA-loculare (rarius 2-locu-
lare), ovoideo-depressum vel subsphaericum, breviter trigonum vel projunde
lobatum, glabrum vel tomentosum ; ovula in loculis solilaria, ab apice pen-
dula ; styli bipartiti vel bifidi, brèves vel longi interdum inferiore connati,
saepius reflexi, apice incrassati. Fructus capsularis in 3 coccos 2-valvus
dehiscens ; columella centralis subalata vel trialata. Semina ecarunculata.
Clé des Grossera.
Depuis la dernière clé dichotomique de Pax (10), le nombre des
espèces a augmenté de 3 à 8. Nous estimons donc qu’il est opportun
d’établir une nouvelle clé.
A. Ovaire 3-loculaire ; étamines irrégulièrement soudées à la base.
Subgen. 1. Eu- grossera.
B. Ovaire 3-loculaire ; étamines en colonne centrale.
Subgen. 2. Columnella.
C. Ovaire 4-loeulaire, 4-lobé Subgen. 3 Quadriloculastrum.
Subgen. 1. Eu-grossera.
Sect. 1. Paniculatae. Inflorescence en panicule de grande dimension.
Pétiole long de 17 cm. ; nervures latérales 20 6. G, elongata.
Pétiole jusqu’à 0 cm. de longueur ; nervures latérales jusqu’à 15. '
Pétales cî plus longs que le calice :
glabres, pédicelle d long de 2 mm., étamines 20-36. 1. G. paniculata.
glabres, pédicelle <? long de 10-12 mm., étamines 16-18. 2. G. major.
— 276 —
pubescents, pedicelle <J long de 4 mm., étamines J; 25.
3. G. macrantha.
Pétales <? plus courtes que le calice 4. G. Vignei.
Sect. 2. Racemiformes. Inflorescence en racème.
5. G. Quintasii.
Subgen. 2. Columnella.
7. G. Perrieri.
Subgen. 3. Quadriloculastrum.
8. G. aurea.
1. Grossera paniculata Pax in Engl., Bot. Jahrb., XXXIII : 281
(1903) et in Pflanzenr., IV. 147. VI : 106 (1912). — Prain in This-
Dyer, Fl. Trop. Afr., VI, 1 : 817 (1912).
F ourneaua obovata Pierre Ms.
Distr. geogr., Cameroun, Gabon et Angola.
La bibliographie consultée ne mentionne pas l’Angola. Toutefois
nous avons vu, dans l’Herbier du Jardin Colonial de Lisbonne, de
beaux échantillons qui y ont été récoltés par Gossweiler.
2. Grossera major Pax in Engl., Bot. Jahrb., XXXIII : 282
(1903) et in Pflanzenr., IV. 147. VI : 106 ,fig. 21 (1912). — Prain
in This.-Dyer, Fl. Trop. Afr., VI, 1 : 817 (1912).
Distr. geogr. Cameroun et Gabon.
3. Grossera macrantha Pax in Engl., Pflanzenr., IV. 147. VII : 426
(1914).
Distr. geogr. Cameroun.
4. Grossera Vignei Hoyle in Bull. Mise. Inf. Kew : 259 (1935).
Nous avons vu des fleurs $ et des fruits de cette espèce qui
n’avaient pas été décrits dans la diagnose, faute de matériel.
Adde ;
Paniculae $ terminales, c. 20 cm. longae, fulvo-lomentosae Flores $ :
bracteae triangulari-acutae, extra tomentosae ; pedicelli usque 9 mm. longi,
tomentosi. Calyx 5-parlitus, segmentis subaequalibus obtuse triangularibus ,
inr.rassatis, laie hyalino-mar ginatis , extra tomentosi s ictus glabris, persis-
tentibus. Petala orbicularia, membranacea, extra tomenlosa, persistentia et
sub fructum retroflexa. Discus cupularis. Ovarium breviter trigonum,
pubescens ; loculis 3 uniovulatis ; stylis 3 liberis, in 1/3 superiore bifidis,
stigmatibus divaricatis, pubescentibus. Capsula tricocca depressa. Semina
disciformia circiter, 4 mm. diamelro, fusco-nigra.
Distr. geogr. Côte d’ivoire, Côte de l’Or, Nigeria.
5. Grossera Quintasii Pa'x et K. Hoffm. in Eng., Pflanzenr.,
IV. 147. VI : 108 (1912). — Mildbr. in TVtss. Ergebn. Zweit. Deutsch.
Z.-Afr.-Exp. 1910-11, II : 162 (1922).
Distr. géogr. S. Thomé, Annobon, Cameroun.
6. Grossera elongata Hutch. in Exell, Vase. PI. of S. Tomé :
214 fig. 20 (1944).
Distr. géogr. Endémique de l’île portugaise du Principe (Exell).
7. Grossera Pierreri Leandri in Bull. Soc. Bot. Fr. 85 : 524 (1938).
— Distr. géogr. Madagascar, domaine de l’Ouest.
8. Grossera aurea Cavaco sp. nov.
Distr. geogr. Mozambique. Sul do Save : Ponta do Ouro, Men-
douça & d’Orey 2956, 2957. Aux environs de Salamanga, formation
végétale du type Hiemisilve, Cavaco 123.
L’anatomie nous donne aussi des arguments pour la division en
3 sous-genres. Nous employons ici la terminologie de M. Dehay,
auteur d’un important et récent mémoire sur l’anatomie du système
libero-ligneux des Euphorbiacées (3).
Une étude anatomique 1 sommaire de la structure de l’appareil
vasculaire foliaire des espèces :
Grossera (subgen. Eu-grossera) paniculata Pax,
Grossera (subgen. Columnella) Perrieri Leandri,
Grossera (subgen. Quadriloculastrum ) aurea sp. nov.
nous montre leurs affinités que nous résumons ainsi :
Laboratoire d’ Agronomie coloniale du Muséum.
1. Nous remercions M. J. -F. Leroy, Sous-Directeur au Muséum, de ses enseignements
sur l'anatomie appliquée à la systématique.
Index Bibliographique.
(1) Bremekamp, C. E. B. — New or otherw, notew. pi. north. Transv.
[Ann. Trans. Mus. 15 : 233-264 (1933)].
(2) Burtt-Davy, J. — A man. of the flow. pl. and ferns of the Transv.
Swaz. and Ss. Afr. II : 287-309 (1931).
(3) Dehay, C. — L’app. lib. lign. fol. des Euphorb. (1935).
(4) Hoyle, A. C. — In Bull. Mise. Inf. Kew : 259 (1935).
(5) Hutchinson, J. — In Exell, The Vase. PI. of S. Tomé : 294 (1944).
(6) Leandri, J. — Euphorb. malg. nouv. récolt, par M. P. de la Bâthie
[Bull. Soc. Bot. Fr. 85 : 524 (1938)].
(7) Mildbraed, J. — Wissensch. Ergebn. Zweit. Deutsch. Z. Afr. Exp.,
1910-1911, II : 162 (1922).
(8) Pax, F. — In Engl., Bot. Jahrb., XXXIII : 281-282 (1903).
(9) Pax, F. — In Engl., Pflanzenf. Nachtr., III : 192 (1908).
(10) Pax, F. — In Engl., Pflanzenr., IV. 147, VI : 105-108 (1912) ;
IV. 147. VII : 426 (1914).
(11) Pax, F. u. Hoffm., K. In Engl., Pflanzenf., ed. 2 (1931) 97.
(12) Phillips, E. P. — Gen. of South Afr. Flow. Pl. : 364-378 (1926).
(13) Prain, D. — In This. — Dver, Fl. Trop. Afr., VI 1 : 816-818 (1912).
(14) Schweick, H. and Verdoorn, I. — An enum. of pl. collect. in the
north. Transv. .[ Bothalia 3 : 223-258 (1937)].
(15) Smuts, J. and Hutchinson, J, — The veget. of Schoemansk. east.
Transv. [Bull. Mise. Inf. Kew : 417-427 (1933)].
(16) Solereder, H. — .System. Anat. der Dicotyl. 1899 ; erganz. 1908.
— 279 —
Additions to tiie Coniferous Flora of New Caledonia
By J. T. Buchholz.
UNIVERSITY ptf ILLINOIS
This contribution is devoted wholly to the description of some of
the new species of conifers in my collections. In a later installment
my other collections are to be listed.
Araucaria humboldtensis Buchholz sp. nov. (Sect. Eutacta).
Arbor demum 12-15 m. alla, trunco 50 cm. basi crasso fere eramoso in
caudicum apicalem abeunte. Ramis joliosis in parte suprema arboris,
1-1 1/2 m. longa, tantum impositis. Cortice pallide griseo sublaevi. Foliis
adultis ad strolibos late ovatis, laxe imbricatis, margine denticulis minimis
asperato, 6-7 mm. longis, 4-5 mm. latis, subcarinatis apice acutis, optime
inflexis quapropter habita primo intuito obtusis, crassis (primo inluito
folia Araucariae columnaris statura simulantibus at ratione spirali diversis
ramis valde crassioribus quam in specie ilia fultisj. Strobilis masculinis
ignotis. Strobilis foemineis subsphaerice ovoideis atl apicem ramorum
majorum pedunculis brevibus ca. 3 cm. longis fultis, maturis ad 8 cm.
crassis, 9 cm. longis, aliquot verticillatim ad apices foliosios ramorum
impositis. Strobili rachide cylindrico 7 cm. longo, 1-1,3 cm. crasso. Squamis
cuneatis, marginibus valde delicatis ca. 3-4 mm. inter alias squamas pro-
ductis, totis ca. 20 mm. latis, nudis, incrassatis, duris, parte seminali valde
dilatata, latere abaxiali perconvexis, apice pungenti piano (tota longitudo
squamae cum apice ca. 35 mm. longa). Ligula brevi, gracili, plana, 1 mm.
longa, 3 mm. lata, minute apiculata ad squamam berie adpressa. Squamae
apice complanato, pungente, 10 mm. longo e basi'2,~>-‘d mm. lata, 1 mm. crassas,
subinde in strobilis immaturis incurvato, in adultis plus minusve paten-
tibus.
Mt. Humboldt, forming a forest belt of scattered trees that are
conspicuous in rising above the angiosperm forest, at élévations
between 1300 and 1.450 m. ; also isolated trees or small colonies,
on other high mountain crests. No. 1571 type collection (photo nat.
size) 3 cônes divided, part (a) in Herb. U. of 111., (b) in Herb. Mus.
Paris, and (c) in Herb. Arnold Arboretum. Plateau de la Montagne
des Sources near Pic du Rocher No. 1206 at 980 m. ; Mt. Mou
No. 1686, at 1.000 m., may represent a variety of form.
Araucaria biramulata Buchholz sp. nov. (Sect. Eutacta).
Arbor ad 16 m. alta, truncis demum 70-80 cm. diametro, corona taxa
rotundata. Cortice griseo, horizontaliter zonato. Ramis 4-5 verticillatis,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 280 —
ramulis foliosis ad ramorum apicem corymbose disposais. Ramulis irregulari
ratione in sérié duplici secus ramos orientibus, demurn 30-40 cm. longis,
12 mm. (foliis inclusis)' crassis. Foliis spiraliler impositis, crassis, ad
strobilos ovato-lanceolatis , 8-9 mm. longis, 4-6 mm. latis, carinatis, nilidis,
patentibus, basi laie decurrentibus. Foliis in pedunculis strobilorum foemi-
neorum majoribus. Foliis lotis stomatibus utrinque insignitis. Foliis in
ramis inferis sat crassis patentibusque, 4,5-6 mm. longis, 2-3 mm. latis,
magis distantibus ramulis sat gracilibus fultis 2 mm. diamelro crassis.
Strobilis masculinis 6-7 cm. longis, 1,5-2 cm. crassis in apice ramulorum
fultis, basi bracteis conferte imbricatis insignitis. Microsporophyllis 8-9 mm.
longis, spalhulatis, apice libero duro triangulari acuto, sporangiis 7-8 elon-
gatis e margine inferiore apicis triangularis orientibus ca. 3,5 mm. longis,
pedunculis ca. 4-5 mm. longis. Strobilo foemineo ovoideo 10 cm. Ion go,
9 cm. crasso, imposito ramis lateralibus crassis nempe pedunculis 5-8 cm.
longis. Squamis late cuneatis ad suborbiculatis apice duro incrassato,
utrinque ad medium valde dilatatis, marginibus valde dilatatis ca. 8 mm. vel
ultra inter alias squamas procutis totis ca. 22 mm. latis 30 mm. longis ( apice
incluso in summa 35-40 mm. longis). Ligula triangulari delicata, margine
apiceque acuto denticulata, parte centrali cum squamae confluente. Strobili
ob squamarum apices rigidos habilu spinascente. Strobili rachide plus
minusve cylindrice clavato 10 mm. diametro, 12 mm. vel ultra in parle
quam magis dilatala, apice obtuse rolundato.
Plaine des Lacs : Forêt du Mois de Mai, above mine excavations
400 m. No. 1691, type collection, Herb. U. of 111. ; Herb. Mus. Paris. ;
duplicates distributed elsewhere. No. 1357 foliage of lower branches
only.
The species name refers to the characteristic twice-branched
character of the végétative twigs.
Araucaria Bernieri Buçhholz sp. nov. (Sect. Eutacta).
Arbor ingeris trunco ad basin ad 60-80 cm. crasso, demum ad 35 m. alta,
habitu anguste cylindrica corona conferta vasijormis interdum inclinata.
Ramis ad 4-6 regulariter verticillatis. Corona in speciminibus immaluris
ad 7 m. altis conice rotundata. Foliis adultis ramulorum ad strobilos foemineos
parvis crassis rigidis, subcarinatis , patentibus, 3 1/2 mm. longis, 2 mm. latis,
spiraliter dispositis ramulos ad ca. 2 mm. crassos in toto obtegentibus.
Ramulis in sérié duplici e ramis majoribus utrinque ortis. Foliis plantularum
seminalium 10-16 cm. altarum subulatis, 8-10 mm. longis, h-angulis, verti-
caliterque applanatis, patentibus (apice permodice inflexis). Foliis arborum
versus inflexum citius angustatis, 3-4 mm. longis, bene discretis, haud arcte
imbricatis. Strobilis masculinis apice ramulorum impositis cylindricis 7-9 cm.
longis ca. 8 mm. crassis maturis albo- glaucis . Microsporophyllis 3 1/2-4 mm.
longis, oblique peltatis pedunculis 2,5-3 mm. longis in rachidem angulo-
fere recto confluentibus, parte peltata dura crassa, apice libero late obtuso,
microsporangia 4-6 ab 2-2 1/2 mm. longa inferiore margine ferente. Strobilis
foemineis cylindrico-ovoideis ad 10 cm. longis, maturis ad 8 cm. crassis,
raro singulis, saepius 2-3 vel 3-7 aggregatis ad ramorum majorum apices
indumento albicante cereo glaucis (strobilis immaluris saepius obovoideis
281 —
vel piriformibus). Squamae obovato-cuneatae circa 30 mm. longae (subulato
apice excluso, 5-6 mm. longo), 25-28 mm. latae (marginibus valde' delicatis
ca. 10-12 mm. inclusis). Convexa externe incrassata sicutque transverse
carinata, parti seminali dilatata. Ligula ovata-triangularis, gracilis, apice
brunneo, bene adpressa, parti cenlrali squama cum confluenti.
Southern New Caledonia, Plaine des Lacs at headwaters branch
of Riviere des Pirogues, Valley of Poueta Kouié near Pic Casse-Cou
and Pic Busse. No. 1562 type in Herb. U. of 111. : parts in Herb
Mus. Paris, and elsewhere. No. 1562 A, lower regenerated branches,
1562 B. 1688, juvénile foliage, small tree 2-3 m. tall ; 1562 S, small
seedling. (Ail from Lucien sawmill, headwaters of river des Pirogues).
No. 1061, seedling 1/2 m. high near Pic Busse. Bernier s. n., presuma-
bly from near Lucien sawmill, male cônes, immature female cônes
and other fragments collected in August, 1947.
Dedicated to the Bernier family. Julien Bernier was the first Conservator
of the New Caledonian Muséum in Nouméa. His schollary contributions
were contained chiefly in a book : Etude sur les Dialectes Néo-Calédoniens,
Australiens et autres, pp. 210, Nouméa, 1899. However he contributed
very substantially to the botany of the island by his employment of
Cribs as botanical collector during 1898-1905. His son J. Bernier, born
in New Caledonia, now a citizen of Metropolitan France, whom I met
while he was visiting New Caledonia in 1947, had collected earlier some-
what fragmentary specimens of this Araucaria. He brought this entity
to my attention insisting that he believed this tree to differ from. A. Balan-
sae, the nearest related species.
With this opinion I came to agréé after having collected typical speci-
mens of Araucaria Balansae and the other known species of Araucaria.
The clustered white cônes of this tree, as it may be seen along the road
to Montagne des Sources near Pic Busse and Pic Casse Cou had corne to
my notice during my first week in New Caledonia, but at this site the
trees are too large and tall to be climbed. Only the seedling No. 1061
was collected.
Acmopyle alba Buchholz sp. nov.
Arbor dioica, adulta 4-5 m. vel ultra alta, trunco 8 cm. vel ultra diametro,
corlice sublaevi, dilute brunneo, 2 mm. crasso, griseo variegato, ligno albi-
cante. Foliis verticoliter complanaiis, ramo spiraliter imposilis at habit u pecti-
naiis. Foliis adultis laeviter obliquis, supra pallide viridibus, subtus per-
glaucis subalbidis, ratione varia amphistomaticis ; fade inféra stomalibus
in seriebus 30-40 Confertis, margine exstomalifero angusto, interdum zona
nuda ad costam, stomatibus in fade supera sparsis foliorum plurimum.
Rarnis sexualibus foliis praeditis nec ultra 7-20 mm. longis, 1-2 mm. lotis,
ramo ramulis sexualibus cylindricis coronato 1,5-2 mm diametro, 1-2 cm.
longis ; ramulis sexualibus squamis a, cutis adpressis spiraliter impositis,
verlicaliier haud applanatis insignitis, apice strolibos masculinos vel foe-
mineos / erent ibus . Foliis in ramis asexualibus arboribusque juvenilibus valde
longioribus, ad 25 mm. longis, saepius aulem 2,5 mm. lalis, bene utrinque
— 282 —
falcatis, apicibus aculis incurvis. Strobilis masculinis albido-glaucis, cylin-
dricis, 20-28 mm. longis, 3-3,5 mm. crassis, ramulis sexualibus e ramis
lateralibus ortis fultis (strobilis masculinis in hac sperie duplo quam in
A. Pancheri longioribus ac latioribus). Microsporophyllis spiraliter impo-
silis, apiculo hastatim sublus dilatato, supra acuto, basi dilatatis sporangia
elongata ferentibus, dehiscentia cum pedicello parallela. Strobilis foemineis
apice ramulis cylindricis sexualibus fultis, 12-18 mm. longis, squamis steri-
libus 7-9 confluentibus in receptacuclum carnosum, squama apicali feriili
ovulo 1 insignata. Semine subsphaerico ad 11 mm. diametro, micropylo
subterminali, epimatio cum seminis legumento caruoso confluente.
Plaine des Lacs, Forêt du Mois de Mai, on slopes at élévations
150-300 m. No. 1704 type in Herb. U. of 111. ; Herb. Mus. Paris. ;
duplicates elsewhere. Nos. 1698, 1698 L, 1354, 1388 intermediate
or juvénile foliage of small trees, detached pollen cônes ; 1388 a
seedling.
Dacrydium Guillauminii Buchholz sp. nov.
Arbuscula 1,5 m. vei ultra alta, irunco basi incrassato. Cortice saiurale
brunneo vel subnigro, 3-4 mm. crasso lenticellis numerosis validis confertis
asperato. Ramis conferte iterum ramosis coronam corymbosam formantibus
35-40 cm. diametro. Ramis undique orientibus e rarni majiore ca. 2 cm. dia-
metro, vetustioribus declduis longitudinem 20-25 cm. assecutis. Ramis
undique foliosis Piceae sp. simulantibus foliis ramorum truncique 9-12 annis
persistentius vel ultra ; ramis minoribus 3, 5-4, 5 mm. crassis, foliorum
basibus incrassatis onusiis. Foliis subulalis, arcuatis, in vivo subterelibus
at siccis plus minusve angulatis, sulcis 4 : 2 superioribus, reliquis inferio-
ribus secus costam uirinque impositis, uno quoque stomalum seriebus aliquot
insignito, pungentibus, spiraliter impositis 13-17 mm. longis, ad 1 mm.
latis e basi incrassata, annos multos persisientibus. Strobilis masculinis
subi erminalibus sessilibus 12 mm. vel ultra longis, 4 mm. crassis ; microspo-
rophyllis numerosis ratione spirali rachide gracili 7 mm. longo impositis.
Microsporophyllis breviter pedunculatis, foliis similibus apice laminari
linearique, foliis similibus sed minoribus (ca. 5 mm. longis ), magis pun-
gentibus basinque versus marginibus laevissime erosis, ad basim lateraliter
sporangiis duobus insignatis. Strobilis foemineis habitu ramulos brèves
latérales sessiles subterminales in mentem vocantibus ex apice ramorum
ventustiorum. Strobili axi ca. 3 mm. longo totidemque fere crasso, squamas
ca. 20 erectas spirali ratione dispositas ferenle. Squamis planis, late trian-
gularibus ad basim ceteroque subulatis, pungentibus 10-13 mm. longis,
0,5 mm. supra base dilitata latis. Squamis 3-5 e superis fertilibus, latere
adaxiali ovulo oblique lageniformi insignatis, tégument o apice dilatato,
labio infero ad micropylem spectante quam magis. Nucello integumento
bene circumdato ; ovulo epimatio e tribus lateribus involucrato, margine
haud eroso neque lobalo al cucullato. Semine mature ignoto.
Plaine des Lacs : On banks of Rivière des Lacs near mine Anna-
Madeleine. No. 1278 type in Herb. U. Of 111., parts in Ilerb. Mus.
Paris., duplicates distributed elsewhere.
— 283 —
Prof. A. Guillaumin has contributed part of this description
having to do with the male cônes. I am happy to dedicate this
species to him.
Libocedrus Chevalieri Buchholz sp. nov.
Arbuscula ad 2-5 m. alla, habitu fruticoso, coma rotundala, Irunco ad
10 cm. diametro, ramis toto vestito, cortice salurate badio, 2-4 mm. crasso,
longitudinaliter rimoso, exfoliante. Ramis cortice laevi saturate badio infra
exfoliante, ad ramulos alrocinereo, ramulis foliorum basibus vestitis apice
bene foliatis. Ramulis frondiformibus compositis ramos coronantibus
Foliis in arbore adulta opposite decussatis, b-serialis subrhombice tetragonis
marginalibus paulo quam facialibus latioribus ; foliis marginalibus 3,5 mm.
longis, laie triangularibus complicatis, facialibus triangularibus , acutis,
ad 3 mm. longis, apice ad 2 mm. liberis ; foliis omnibus amphislomaticis.
Ramulis ultimis a ramo majore centrali sérié alterna orientibus. Strobilis
masculinis 8-10 mm. longis ca. 4 mm. latis apice ramulorum ultimorum
simplicium impositis. Microsporophyllis i-sporangiis, 16-18 opposite decus-
satis late ovatis, cuspidate acutis, extus convexis, intus concavis, marginibus
denticulatis peltalim impositis. Strobilis foemineis ad 16 mm. longis (aculeis
inclusis), ramulis lateralibus impositis, jugo squamarum fertilium cunea-
tarum 12 mm. longo, 6-7 mm. lato efformato, aculeo gracili cylindrico
6-8 mm. longo. Ovulis basi squamae impositis. J.ugo squamarum altero
oblanceolato, 9-10 mm. longo 2-3 mm. lato ; jugo tertio quartove in folia
transeunte. Semine erecto lageniformi vel fusiformi 7 mm. longo, 2-4 mm.
crasso base squamae fertilis lateraliter imposito, alis una parva, reliqua
majori praedito.
Western slopes of Mt. Humboldt 1.450-1.550 m. No. 1567, spéci-
mens with male and female cônes (collected by Luc Chevalier),
type in Herb. U. of 111. ; parts of collection in Herb. Mus. Paris. ;
with duplicates elsewhere •; No. 1567 s, seedlings and small planst ;
also photo nat, size • of type collection L
Schlechter 15,333 Herb. Mus. Paris, (only a small segment of twig
seen) represents part of a stérile juvénile specimen collected at
1.400 m. In reporting on this collection, Schlechter inadvertently
transcribed the name as L. neocaledonicus where he must hâve inten-
intended to Write the name of the only known species : L. austro-
caledonicus Brongn. & Gris, which had been collected by Balansa
on the eastern slopes of Mt. Humboldt at 1.100 m. He gave no
description. The name L. neocaledonicus Schlechter is therefore
nomen nudum. As a synonym it belongs under this new species.
Dedicated to Mr. Luc Chevalier, conservator of the New Caledonian
Muséum in Nouméa. He was born in New Caledonia Oct. 25, 1922, educated
in the Brothers’schools and graduated from College La Pérouse with
the lirst baccalaureate in Dec. 1941. He enlisted as a private in the
Volunteer French Colonial Army in 1942, was promoted to chief sargent
1. Trouvé pour la première fois par Virot en 1940, n° 422 [A. Gtriiji.AUMivj.
— 284 —
and mustered ont in 1946. He has climbed many of the highest peaks in
New Caledonia including Mt. Panié.
Mr. Chevalier was leader of an expédition to Mt. Humboldt which
I organized and promot ed in Dec. 1947. In company with two natives
Marengo and Victor of Tribu Bangou as guides, he and my helper Moenadji,.
a Javanese, reached the summit of Mt. Humboldt on December 27-28,
1947 in a successful approach from Mt. Vulcain. This trail made across
very rugged ridges has no springs and required 28 liters of water carried
over a 20 km. trail to a campsite at 1.300 m. on a 2 day trip. While others
had previously climbed Mt. Humboldt from the west by two different
routes, this was the first successful ascent using a trail from the end of
the road to 600 m. at mine Gallini on Mt. Vulcain.
Podocarpus Comptonii Buchholz sp. nov. (Sect. Polypodiopsis).
Arbor dioica ad 10-12 m. alta , trunco ad 80 cm. vel ultra diamelro deorsum
parcius, seorsum conferte ramosa. Cortice brunneo , demum griseo, longitu-
dinaliter rimoso , 1 cm. vel ultra crasso in ramis junioribus fuscocinereo
vel viridi. Ramis erectis vel adscendentibus, junioribus opposite ramulosis,
adultioribus dissitis. Alabastris nudis, squamis carentibus , foliis minimis
involucratis . Foliis opposite decussatis, b-seriatis , lanceolatis, oblusis,
7-15 mm. longis, 2-5 mm. latis, siccis 1/2 mm. crassis, sessilibus, decurren-
tibus, Costa singula pro more occulta ; foliis amphistomaticis stomatibus in
facie supera quam in inféra magis numerosis. Costa in foliis coctis translu-
cidis factis perspicua, minus quam 1/4 latitudinis laminarum adultarum ;
in foliis juvenilibus arctiore minus quam 1/6 laminae latitudinis. Strobilis
masculinis apicalibus, in ramulis lateralibus, sessilibus , ovoideis, 5-6 mm.
longis, 3 mm. diamelro. M icrosporophyllis sporangia 2 sub apice triangulari
excurvato ferentibus, polline 1-alato. Strobilis foemineis apicalibus ramis
lateralibus fultis bracteis 3-4 parvis oppositis sterilibus axi ca. 10 mm. longo
impositis, bracteis superis inaequalibus, squama summa ovulo singulo-
anatropo adaxiali insignita, altéra sterili angusliore ; receptaculo parvo
4-5 mm. longo, 2 mm. crasso ; semine breviter pyriformi-obovideove epimatio
carnoso circumdato, 25 mm, longo, 18-20 mm. crasso, maturo rubro ; nuce
20-22 mm. longa 16 mm. crassa, rostro incrassato in carinas latérales abeunte,.
recto vel interdum lateraliter curvato.
Difïert a P. miniori, arbore alta, adultis foliis tenuoribus, disti—
choris quam 4 seriatis ; costa in folio minus quam 1/4 latitudinis
laminarum adultarum ; semine ovoideo-magis quam . conice pyri-
formi ; ligno pallido fusco magis quam fulvo.
In mountains at élévations up to 1.300 m. Mt. Mou No. 1684,.
( type in Herb. U. of 111., duplicates in Herb. Mus. Paris, and
elsewhere ; Nos. 1085, 1449, Mt. Mou ; Mt. Humboldt. No. 1697
(seed kernels and seedlings). Specimens by Compton Nos. 306, 1524,.
1587 in Herb. Brit. Mus. not seen, presumed to be this species.
Podocarpus palustris Buchholz sp. nov. (sect. Polypodiopsis)..
Arbuscula dioica, enana, amphibia, ad 2-3 m. alta, trunco ad basim 35-50
cm. incrassato ; ramis numerosis, adscendentibus. Cortice brunneo vel'
alrocinereo. Ramis juvenilibus oppositis, adultis dissitis. Foliis opposite
■ decussatis , adscendentibus , 4 -seriatis, ovali-ellipticis, obtusis, plerumque
8-16 mm. longis, 3-5 mm. latis, siccis ca. 1 mm. crassis, Costa singula haud
obvia révéra, folii dimidio lata. Stomatibus in facie utraque folii, subtus
duplo quam supra numerosioribus . Strobilis masculinis 3-5 aggregatis,
pedunculis bracteatis 1-1 1/2 mm. longis fultis, adultis 5-6 mm. longis,
2 1/2-3 mm. latis. Sporophyllis ca. 30 imbricatis, microsporangis abaxia-
libus 2, apice late hastatis, polline 2 alato, dehiscentia longitudinali. Strobilis
joemineis apice ramorum lateralium fultis, axi squamis numéro vario 2 jugis
decorato, squama suprema tantum ovulo uncio insignita, ovulo magno,
anatropo ; axi 4-6 mm. longo, squamis in seriebus verticalibus 4 1/2-1 mm.
•longis 0,3-0, 5 mm. latis ; receptaculo parvo, 2 mm. tantum longo ; ovulo
ovoideo oblique reflexo, minute cristato. Semine 15-18 mm. longo, 12-14 mm.
lato, epimatio non rubro sed griseo ; nuculae rostro brevius latius conico
recurvato.
Species a P. minori differt ad quem proxima est caudicibus deorsum
magnis, ligno albicante ( 0,3 tantum denso), seminibus crassioribus bre-
vioribusque bene reflexis, bracteis ad strobili peduculum minoribus, recep-
taculo 2 mm. tantum longo, nuculae rostro breviori, latius conico, recurvato.
Foliis pro more ratione longitudinis latioribus, siccis marginibus minus
crassis, ramulis hornotinis deciduis, foliolis 2-6 mm. longis, 1-3 mm. latis
vestitis.
Growing in water of small lakes or widened streams, tribu-
tary to Yate river or along wet banks of streams, Plaine des
Lacs, also near Prony Bay. No. 1421, Plaine des Lacs : 22 km.
Station, type collection with seeds, Herb. U. of 111. and part in
Herb. Mus. Paris. ; 1347, 1348 with male cônes, 1474 photograph,
same place. Franc 207 ser A, Prony (Herb. U. of Calif .).
Podoearpus sylvestris Buchholz sp. nov. (Sect. Eupodocarpus).
Arbor dioica, 15-18 m. alta trunco ultra 1 m. crasso. Cortice rubrobrunneo
longitudinaliter rimoso, ca. 1 cm. crasso, aetate griseo. Ramulis gracillimis,
subverticillatim dispositis, 1,5-2 mm. diametro. Alabastris apicalibus
sphaericis ovoideisve, solitariis ternatisve, squamis adpresse imbricatis, gra-
cilibus, subcarinatis, ovatis apiculatis obtusisve. Foliis 5-8 cm. longis,
7- 9 mm. crassis, spiraliter dispositis ad ramulorum apices confertioribus,
in ramis ultimis arborum majorum lineari-lanceolatis sursurn dilatatis
apice obtuse rotundatis, subtus in petiolum breve abeuntibus, laete nitideque
viridibus, subtus pallidioribus haud nitidis, stomatibus in facie inféra tantum
obviis. Ductis resiniferis 3 infra vasi phloemate, Foliis in speciminibus
immaturis vel minoribus ad 16 cm. longis, 15 mm. latis. Strobilis mascu-
linis pro more sessilibus in pedunculo ca. 1 mm. longo ternatis, cylindricis,
8- 16 mm. longis, 2-2,5 mm. crassis, squamulis 7-9 imbricatis deorsum cir-
cumdatis. Microsporophyllis spiraliter impositis, apiculo scarioso obtuse,
sporangiis 2 abaxialibus, dehiscentia longitudinali ; polline bialato, 24-28 p
longis, 45-50 p latis. Strobilis foemineis axillaribus, pedunculo 4-8 mm.
longo, strobilo ipso e squamis 2 inaequalibus coalescentibus receptaculum
efformanlibus, 6-7 mm. longo, squama supera tantum ovulum anatropum
286 —
gerente, bracteis binis 2 caducis. Semine elongato, ca. 13 mm. longo 8-9 mm.
crasso, crista minuta vel nutta.
Scattered in intermediate angiosperm forests of Southern New
Caledonia at élévations of 300-400 m. ; on Plaine des Lacs at
160-300 m. No. 1696 type collection with seeds in Herb. of U. of 111.
and Herb. Mus. Paris, with duplicates distributed elsewhere, Plaine
des Lacs : Forêt du Mois de Mai ; 1351 male specimens with pollen
cônes still in buds ; 1352 with seeds ; 1360, 1372 foliage of juvénile
specimens ail from same locality. Dernier (in Aug. 1947) same
locality. Baie des Pirogues. White 2118 Herb. Arn. Arboretum
and Mus. Paris. Forest on slopes north of St.. Louis. No. 1233,
stérile. Mt. Canala, Compton, 1273, Herb. Brit. Mus.
Département de Botanique, Université d’Illinois (Urbana) U. S. A.
et Laboratoire de Culture du Muséum.
— 287 —
Sphaignes récoltées aux Tourbières du Plateau
du Russey (Doubs).
Par R. M. Joignerez.
Les tourbières du plateau du Russey sont situées sur les marnes
néocomiennes, dans le sillon synclinal qui s’étend sur vingt kilo-
mètres environ, des Fins à Charquemont, suivant une direction
N. E.-S. W., ou bien dans les combes oxfordiennes du Mémont
et de Saint- Julien. Seules les premières : tourbières du Bizot (com-
munes du Rélieu, du Rizot, de Noël-Cerneux, de la Chenalotte),
du Narbief, des Guinots sont étudiées ici. Leur altitude varie entre
863-879 m. aux Guinots, et 879-903 m. au Rélieu.
Ces tourbières, les plus étendues du Jura français après celles de
Pontarliers sont bien connues des phanérogamistes, mais semblent
ignorées des bryologues. En effet, la Société d’ Histoire Naturelle
du Doubs a publié en 1943 un Catalogue 1 très complet sur les
Sphaignes connues jusqu’alors en Franche-Comté. Cet ouvrage cite
un nombre important de localités, mais ne mentionne qu’une seule
fois la région du Russey. Je n’ai pas trouvé, dans l’Herbier de
France du Muséum National de Paris, d’échantillons de sphaignes
provenant de ces tourbières. La documentation sur les sphaignes
du Jura offre donc là une lacune. Pour cette raison, la récolte et
l’étude d’une assez grande quantité de sphaignes (quelque 150 échan-
tillons) ont paru nécessaires.
Mme Jovet a eu l’amabilité de vérifier toutes les déterminations,
de guider les recherches dans l’herbier et d’étudier les échantillons
difficiles.
Voici la liste des espèces trouvées :
SecxiON Cymbifolia Lindb.
Sphagnum Cymbifolium Ehrh. — Dans trois stations humides :
les Guinots, sous des Rouleaux — le Bizot, dans une partie déboisée —
le Narbief, où cette sphaigne forme un ilôt détaché de la tour-
bière principale, sous des Epicéas. J’ai remarqué que, dans certains
échantillons, les cellules du hyaloderme possèdent 5-7 pores.
1. Histoire Naturelle du Jura et de la Vallée de la Saône, publiée par la Société
d’ Histoire Naturelle du Doubs. — Les Plantes Cryptogames cellulaires 2 a. Catalogue
descriptif et raisonné des Sphaignes de la Franche-Comté et Zones Limitrophes, par
Louis Hillier. Besançon, Imprimerie de l’Est, 1943, 84 pp.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XÜXI, n° 2, 1949.
— 288 —
Sphagnum papillosum Lindb. — Un seul échantillon a été recueilli
au Narbief, sur une motte de sphaignes bordant une flaque.
Sphagnum subbicolor Hampe. — Un seul exemplaire trouvé
au Bizot, dans une partie de tourbière plate, assez mouillée, sous
des Bouleaux. Après avoir indiqué son existence dans le Jura suisse,
au Chasseron (1.350 m.) Hillier écrit « peut-être existe-t-il sur le
versant français de la chaîne, dans les nombreuses tourbières du
Jura central par exemple » (1943, p. 21).
Sphagnum magellanicum Brid. (S. medium Limpr.). — Abondant
dans toutes les tourbières, dans des stations plus sèches que les
«spèces précédentes ; en général, bombements de la tourbière sous
les Pins à crochets, ou sommet des mottes pour les parties non
boisées.
Section Acutifolia Ehrh.
Sphagnum fimbriatum Wils. — Dans la partie boisée de la tour-
bière des Guinots située à l’Est de la route allant à Fournet-Blan-
uheroche, au bord d’un fossé de drainage, à 868 m. d’altitude.
Hillier (1943, p. 38) écrit à son sujet : « manque au Jura proprement
dit », et cite les localités suivantes : Haute-Saône : vallée de Miélin
(850 m.), la Mer (500 m.) (Renauld), Fortey-les-Lure (Coppey) ;
•Jura : forêt de la Serre (Blind). Dismier 1 indique que S. fimbriatum
devient très rare dès la région sylvatique moyenne. Les échantillons
de l’Herbier de France du Muséum ont été collectés dans la plaine,
nu aux faibles altitudes (Nord, environs de Paris...), sauf un spéci-
men qui porte la mention « Ardennes », mais sans précisions. La
tourbière des Guinots paraît donc, pour S. fimbriatum, une localité
relativement élevée ; elle reste cependant une station favorable,
puisque l’échantillon recueilli le 24 mars 1948 était fructifié.
Sphagnum Russowii Warnst. — Bord de la Seigne des Guinots,
à peu de distance de la ferme de ce nom, sous des Bouleaux et des
Vaccinium uliginosum L. ; le Narbief, au pied d’un Epicéa surplom-
bant un fossé marécageux, sur le bord Nord de la tourbière. Hillier
(1943, p. 40) pensait que cette sphaigne était méconnue dans le
Jura français. Peut-être a-t-il raison, mais bien qu’elle soit réputée
fréquente dès la zone sylvatique moyenne (Dismier, 1927, p. 18),
je la considère jusqu’alors comme rare dans la région que j’ai étudiée
puisque parmi mes récoltes, je n’en ai trouvé que deux échantillons.
Sphagnum fuscum Von Klinggr. — Dans la partie boisée de la
tourbière du Bizot, sur le replat d’une grosse motte (1 m. 50 de
long, 0 m. 80 de large, 0 m. 60 de haut) de sphaignes diverses. Assez
1. G. Dismier. — Flore des Sphaignes de France, extr. des Arch. de Botanique ,
t. I, Mém. n° 1, 1927, p. 17.
289 —
semblable au S. rubellum par la forme de ses feuilles caulinaires,
l’échantillon récolté s’en distingue nettement par son aspect très
particulier, plus grêle, et sa couleur brun fauve. Cette espèce
est assez répandue dans le Jura, mais rare pour le plateau du
Russey.
Sphagnum plumulosum Rôll. (5. subnitens Russ. Warnst.). —
N’est représenté, dans les récoltes, que par un petit échantillon
provenant de la partie boisée de la tourbière du Narbief. Il est rare
dans le Jura, où il existe seulement dans l’Ain, marais de Hauteville
(Girod), et dans le Doubs (tourbière de Longues-Seignes (Villard)
(Hillier, 1943, p. 46). D’après une carte publiée par P. Chouard1,
cette tourbière de Longues-Seignes correspondrait aux régions tour-
beuses situées entre le Russey et le Narbief. Donc la localité donnée
ici serait peut-être la même que celle de Villard.
Sphagnum rubellum Wils. — Partout, dans les parties boisées des
tourbières, ou sur le sommet des mottes des parties non boisées.
Sphagnum acutijolium Ehrh. — Partout, nombreux spécimens.
Sphagnum quinquefarium Warnst. — Associé au S. acutijolium ;
prairie tourbeuse au Rizot ; replat entre deux mottes au Narbief.
Les feuilles caulinaires de cette espèce peuvent être larges et très
surbaissées, et les cellules du hyaloderme possèdent assez souvent
un grand pore. Ces deux caractères contribuent à le distinguer du
S. acutijolium. La disposition des feuilles raméales sur cinq rangs
n’est pas toujours très visible. La station dans les parties plates des
tourbières n’est pas habituelle à cette plante qui croît plus volontiers
sur les pentes déclives mouillées, même rocheuses. Rare pour le
Jura, cette plante serait nouvelle pour le Doubs.
Section Cuspidata Ehrh.
Sphagnum cuspidatum Ehrh. — Le Narbief, immergé dans les
mares séparant les mottes, ou remplissant les fosses autrefois exploi-
tées. L’un des deux échantillons se rapporte à la var. falcatum
Russ.
Sphagnum fallax Von Klinggr. — Tourbière du Bizot, immergé
dans une petite mare, et au bord d’un bois de Bouleaux très humide.
Signalé par Hillier (1943, p. 34) seulement à là grande tourbière
du Sempé près Montessaux, Haute-Saône, il serait nouveau pour le
Jura français. Il est possible que, en raison de sa ressemblance avec
S. cuspidatum, il soit souvent passé inaperçu 2.
1. P. Chouard. — Documents cartographiques sur les tourbières actuelles et pré-
historiques en France. Comptes-rendus Congr. internat. Géographie. Paris, 1931.
Travaux de la section III. Biogéographie.
2. R. M. Joignerez, M^e Jovet-Ast. — Rev. Bryologique, t. XVIII, fasc. 1-2.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
19
— 290 —
Sphagnum recurvum var. Amblyphyllum Russ. — Tourbières du
Bizot, du Narbief, des Guinots, abondant dans les endroits mouillés.
Sphagnum recurvum Pal. de Beauv. — Dans une mare, sur la
partie plate de la tourbière, et dans un creux d’une partie déboisée
en vue de l’exploitation, au Bizot. D’autres échantillons, peu carac-
téristiques, plutôt intermédiaires entre cette espèce et la précédente
par la forme de leurs feuilles caulinaires, ont été récoltés au Narbief
et aux Guinots.
Sphagnum molluscum Bruch. — Assez fréquent à la tourbière
du Narbief. Il se rencontre sous forme de petits brins, ou de court
gazon serré, souvent associés à S. acutifolium, au centre des touffes
d , Eriophorum vaginatum L. premières colonisatrices de la tourbe
imse à nu par l’exploitation.
Section Subsecunda Schliep.
Sphagnum subsecundum (Nees) Limpr. — Tourbière du Bizot,
au bord du premier ruisseau tributaire du ruisseau des Seignes, et
sur la rive de ce dernier ; le Narbief, d’une part sur le revers d’une
motte, presque à la surface de l’eau, d’autre part, immergé dans une
mare ; les Guinots, sous des Bouleaux, dans un endroit assez humide.
En résumé, les tourbières du plateau du Russey possèdent jusqu’à
maintenant dix-sept espèces de sphaignes. A ma connaissance, cinq
d’entre elles ne sont pas signalées dans le Doubs, ou même dans le
Jura français :
S. subbicolor Hampe
, S, fallax Yon KJinggr.
S. fimbriatum Wiîs.
S. Russowii Warnst.
S. quinquefarium Warnst.
Les douze autres font partie des vingt espèces citées par Hiluer
pour les différentes tourbières du Doubs. Elles se répartissent de la
façon suivante : 1° S. magellanicum et S. acutifolium, présents dans
plus de la moitié des relevés, se groupent fréquemment pour former
des monticules volumineux, ou des mottes plus modestes. 2° Dans
plus d’un tiers des relevés : 5. rubellum, souvent associé avec S. magel-
lanicum, plus rarement avec S. magellanicum- S. acutifolium ;
S. amblyphyllum, à la base des bosses formées par les précédents,
ou dans les creux plus humides de celles-ci. 3° S. molluscum, moins
important au double point de vue abondance, et surtout recouvre-
ment. 4° Toutes les autres espèces qui existent seulement dans quel-
ques relevés.
Ces espèces ne sont pas également réparties dans les différentes
tourbières. D’après les relevés faits jusqu’à cette date, la tourbière
du Bizot est la plus riche : onze espèces sur dix-sept, dont S. subbi-
— 291 —
color, S. quinquefarium, S. fallax, S. fuscum. Celle du Narbief vient
ensuite, avec neuf espèces, parmi lesquelles S. quinquefarium et
S. Russowii. Enfin celle des Guinots compte sept espèces, mais elle
a été moins parcourue que les autres, et on peut espérer que des
espèces intéressantes s’ajouteront aux S. fimbriatum et Russowii.
D’autres recherches indiqueront la répartition de ces sphaignes,
leur mode de groupement d’une façon plus détaillée, et leur écologie.
Les tourbières du Mémont, et de Saint- Julien, qui renferment
sans aucun doute des espèces intéressantes, feront l’objet d’un travail
ultérieur.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
292 —
Rôle des Aviculopectinidae dans la morphogénèse
DES DySODONTES MÉSOZOÏQUES.
Par Henri et Geneviève Termier.
Caractères généraux des Aviculopectinidae.
En 1906 Etheridge (1) créait une famille pour certains genres
paléozoïques d ’Aviculacea pectiniforrnes. Les Aviculopectinidae
avaient une couche interne nacrée et une large aréa ligamentaire
pourvue d’un résilifère médian en forme de triangle, ces deux
caractères les plaçant auprès des Aviculidae. Mais leur musculature
se rapprochait davantage de celle des Pectinidae par l’existence
d’un seul muscle (postérieur) inséré au voisinage du centre des
valves : les deux familles ne se distinguent à ce point de vue que
par quelques détails. Ce caractère permet de ranger les Aviculo-
pectinidae parmi les Monomyaires, comme les Pectinidae, les Limi-
dae, les Spondylidae et les Ostreidae.
En 1937, Norman D. Newell (2), révisant les Peclinacea du
Pennsylvanien et du Permien du Kansas, reconnaît 3 sous-familles
à’ Aviculopectinidae : les Aviculopectininae, pectiniforrnes et à fixation
byssale, les Pseudomonotinae, qui ont des oreillettes peu distinctes
et sont fixés par la valve droite, et les Streblochondriinae dont
l’oreillette antérieure est très développée, tandis que la postérieure
reste petite. Cet auteur donne (p. 43, fig. 17) une phylogénie hypo-
thétique des divers genres de ces sous-familles et de leurs voisins
immédiats.
Les caractères hybrides des Aviculopectinidae devaient entraîner
les paléontologistes à y voir l’une des « plaques tournantes » de
l’histoire des Lamellibranches Anisomyaires. C’est l’impression que
l’on retire de la lecture d’un ouvrage comme celui de Félix Bernard
[3, p. 557] qui les considère comme un « type de transition entre
les Aviculidés et les Pectinidés », puis (p. 565) comme les ancêtres
des Limidés. Il ne serait donc pas exact de placer comme l’a fait
Hind (4) le genre Aviculopecten purement et simplement dans la
famille des Pectinidae.
Origine des Pectinidae.
Reprenant des constatations faites par de Koninck (6) et par
Frech (7), Norman D. Newell a pu tirer de ses observations sur les
caractères internes et externes de 17 genres, lesquelles sont poussées
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 293 —
à une extrême minutie, des hypothèses sur les relations phylogéné-
tiques détaillées de ces genres entre eux et avec les Pectinidae.
Pour soutenir une fdiation qui lui paraît probable, il invoque deux
arguments : d’une part la ressemblance extérieure de la forme et
de l’ornementation, ainsi que la disposition musculaire, d’autre part
l’évolution, prise sur le vif, du ligament cardinal. Nous ajouterons
que dans une discussion d’ordre phylogénétique on peut ne pas
tenir compte de la texture de la couche interne, nacrée chez les
Aviculopectinidae, porcelanée chez les Pectinidae, car une telle
dualité existe au sein de plusieurs autres familles de Lamellibranches
et aussi chez les Gastéropodes.
Evolution du ligament.
Les Aviculacea les plus primitifs possèdent une aréa externe où
vient s’appliquer un ligament principalement fibreux avec seule-
ment un liseré externe de ligament lamellaire. C’est le cas des jeunes
Liopteria, Ptychodesma, Pseudaviculopecten. Un ligament de ce
type se rencontre encore chez Pterinopecten et Lyriopecten où il
est disposé en chevrons comme dans le genre Area.
Chez les Aviculidae, tels que Pinctada (= Meleagrina, fig. 1),
l’aréa ligamentaire occupe encore tout le bord cardinal, mais une
fossette triangulaire, ou résilifère, oblique à partir du crochet,
témoigne de la différenciation du ligament en 3 parties : un rési-
lium fibreux et calcifié dans la fossette centrale et un ligament
lamellaire distribué symétriquement de chaque côté. Cette dispo-
sition est celle d’Aviculopeclen et de Pseudomonotis.
Chez les Pectinidae (fig. 2), un liseré de ligament lamellaire obso-
lète souligne la commissure cardinale, tandis que le résilifère occupé
par le ligament élastique forme un cuilleron triangulaire interne.
Ce ligament interne ne joue plus le même rôle mécanique que les
ligaments externes cités ci-dessus mais Norman D. Newell croit
avoir trouvé un terme de passage entre le type Aviculopecten et
le type Pecten dans le genre Limopsis qui possède un résilium fibreux
et calcifié de part et d’autre duquel le ligament lamellaire s’ame-
nuise, ne restant important qu’en bordure du résilifère.
Terminons la série en ajoutant que, chez les Spondylidae et les
Plicatulidae, le résilium seul subsiste, interne, au milieu de la
charnière (fig. 3).
Origine des Ostreidae.
Certains zoologistes considèrent les Ostreidae comme des Avi-
culidae d’un ordre supérieur (6 bis, p. 92). Cependant, l’origine de
cette famille reste obscure. Pour H. Douvillé (7 bis) elle est peut-
être chez les Limidae. L’une des hypothèses les plus séduisantes
a été émise en 1888 par Jackson (7), qui, faisant descendre les
— 294
Ostreidae des Aviculidae, trouva dans le sillon limitant le lobe
postérieur des valves de Gryphaea et d ’Exogyra un homologue de
celui de certains Aviculidae. Un tel sillon se rencontre aussi chez
l’aviculopectinidé Pseudomonotis. Mais N. D. Newell estime cet
argument insuffisant pour prouver une parenté directe entre Aoicu-
hdae et Ostreidae. Cet auteur, sans nier la grande ressemblance
existant entre les formes et les ligaments de Gryphaea et de Pseudo-
monotis tient pour contraire à la filiation supposée le fait que les
Aviculidae, les A viculopectenidae et les Pectinidae, lorsqu’ils sont
fixés par une valve le sont par la valve droite, tandis que les Ostreidae
Fig. 1, Charnière de la valve droite de Pinctada (Aviculidés) ; 2, Charnière de la
valve droite de Chlamys (Pectinidés) ; 3, Charnière de la valve droite de Spondylus
fSpondylidés) ; 4, Charnière de Pseudomonotis (Aviculopectinidés). R : résilifère,
L : ligament.
le sont par la valve gauche. Cependant le Dr L. R. Cox a bien voulu
nous communiquer par lettre les résultats de sa grande compétence
concernant les formes triasiques rapportées aux Ostreidae. Nous
résumons ici ses observations, encore inédites. Les espèces envisa-
gées, réunies dans le genre Enantiostreon Bittner semblent indi-
quer des relations avec les Plicatulidae, et peut-être même une
communauté d’origine pour les deux familles ; ce sont des Huîtres
plissées, fixées tantôt par la valve droite (E. spondyloides, E. multi-
costata, O. haidingeriana) , tantôt par la valve gauche (O. montis-
caprilis ), tantôt peut-être même par l’une ou l’autre valve ( E. crista-
difformis). Ces arguments parlent en faveur d’un passage, qui se
serait réalisé durant les temps triasiques, entre la fixation droite
295 —
et la fixation gauche, et nous paraissent supprimer l’opposition
qui semblait jusqu’à ce jour s’élever entre Aviculacea et Ostreidae.
Rappelons que, pour la plupart des paléontologistes, les Chamidés
et les Rudistes ont été fixés les uns par la valve droite, les autres
par la valve gauche.
La forme ostréenne.
Nous venons de dire qu’il y avait des Aviculoïdes et des Pecti-
noïdes fixés par une valve. Ces formes offrent souvent alors un aspect
ostréen qui a pu surprendre les géologues. On en connaît chez les
Fig. 5-6, Pachypteria Gevini H. G. Termier, valve droite ; fig. 5 vue externe mon-,
trant l’ornementation lamelleuse et la large surface de fixation ; fig. 6, vue interne
montrant l’ornementation de l’empreinte du muscle postérieur ; 7-8, Jeunes de
Pachypteria Gevini ; 9. Charnière de la valve droite de Pachypteria.
— 296 —
Pectinidés, à partir du Jurassique (Hinnites, Prohinnites, Velccta).
et ils doivent être considérés comme des convergences (8) provo-
quées peut-être par l’influence de biotopes particuliers.
Parmi les Aviculopectinidae, la fixation droite est l’une des prin-
cipales caractéristiques des Pseudomonotinae. Le genre Pseudo-
monotis, connu au Pennsylvanien et au Permien, a une coquille
offrant encore des traces d’échancrure byssale et une ornemen-
tation rayonnante comme Aviculopecten. La fixation de la valve
droite, qui est générale à l’âge adulte, apparaît souvent très tôt
au cours du développement. L’aréa ligamentaire est pourvue d’un
résilifère comme Aviculopecten (fig. 4).
Dans l’ancien Continent, il nous semble que les Pseudomonotinae
sont représentés beaucoup plus tôt dans la série stratigraphique
par le genre Pachypteria de Koninck, genre connu dans le Frasnien
de Belgique (P. ostreiformis Mailleux), dans le Viséen de Belgique
et de Grande-Bretagne (P. nobilissima de Koninck) et découvert
récemment par P. Gevin (9) dans le Viséen supérieur du Sahara
Mauritanien. Les échantillons de la dernière forme, qui appar-
tiennent à une nouvelle espèce, P. Gevini nobis 1 atteignent une
assez grande taille (fig. 5 à 8) et peuvent être superficiellement con-
fondus avec certaines Huîtres de la Hammada crétacée quand
ils ne sont pas recueillis en place, associés à des espèces carbonifères.
Les auteurs ont été certainement déroutés par l’aspect de ce genre
puisque de Koninck, après l’avoir décrit sous le nom à'Ostrea,
le place dans les Aviculidae, Hind dans les Ostreidae, Fischer,
Zittel et Mailleux, avec doute, dans les Spondylidae.
L’ornementation rayonnante n’est conservée chez Pachypteria
qu’au fond de l’empreinte du muscle postérieur (fig. 6) et dans le
jeune âge (fig. 7-8) : l’adulte possède un test épais, dont les aspects
divers sont produits par les lamelles d’une couche qui présente
un seul type de texture. Une surface de fixation est parfois visible
(fig. 5) du côté umbonal de la valve droite : ses dimensions varient
de 0 au tiers de la surface de cette valve. Le ligament paraît dépourvu
de résilifère (fig. 9) et donc être d’un type plus simple que celui
de Pseudomonotis ; il occupe toute la largeur du bord cardinal et
passe sans interrumption à la surface du sinus antérieur byssal.
Nous avons pu étudier une valve gauche très renflée comme celle
d’une Gryphaea ou d’une Pycnodonta (fig. 10-11), provenant du
même gisement saharien, qui possède des caractères identiques à
ceux de l’espèce type (côtes radiaires au fond de l’empreinte mus-
culaire, sinus antérieur) ; cette valve a l’intérêt d’offrir au-dessous
de la région umbonale une dépression qui semble avoir servi à la
1. Décrite dans un ouvrage en cours d’impression : Paléontologie Marocaine, tome II
(Actualités Scientifiques , Hermann, éd.).
— 297
fixation (fig. 11). On peut en conclure que, si Pachypteria était
généralement fixé par sa valve droite comme les autres Aviculoïdès,
ce genre pouvait présenter aussi des formes peut-être tératologiques
fixées par la valve gauche comme les Huîtres.
Evolution du ligament.
De ce qui précède nous pouvons conclure que l’évolution liga-
mentaire tracée par Newell doit avoir été un phénomène général
Fig. 10-11, Valve gauche renflée de Pachypteria Gevini ; fig. 10, vue externe mon-
trant la surface de fixation ; fig. 11, vue interne montrant l’empreinte muscu-
laire ; 12, Charnière de la valve gauche d ’Ostrea (Ostréidés).
R. résilifère ; L. Ligament résiduel.
parmi les Aviculoïdès et plus particulièrement dans la famille des
Aviculopectinidae. Le type primitif, qui n’est plus guère représenté
à partir du Carbonifère, a de fortes chances de se rencontrer dans
les genres gothlandiens et dévoniens, à la base de toutes les sous-
familles. L’apparition du résilifère précéda et favorisa sans doute
l’internisation et la réduction du ligament, caractères qui condition-
nèrent la différenciation des familles plus récentes telles que les
Pectinidae, les Spondylidae et les Ostreidae. 1
Le ligament des Ostreidae (fig. 12) est interne, constitué par
un résilium élastique de part et d’autre duquel le ligament lamellaire
devient épidermique. Ce type est donc assez comparable à celui
— 298 —
de Limopsis. On connaît cependant des cas moins simples, celui
de Pernostrea, où il y a plusieurs fossettes ligamentaires, disposition
qui, mimant les Perna, forme voisine des Aviculidae, paraît d’après
Oria (10), se produire même sous forme de variations individuelles
dans le genre Liostrea.
Quelques mots sur V ontogénie des Ostreidae.
Il n’est plus à la mode de faire appel à l’ontogénie pour reconsti-
tuer la phylogénie des groupes. Cependant, après l’exposé des élé-
ments versés au dossier de l’origine des Ostreidae, il semble néces-
saire de parler un peu du développement des individus.
Les Ostreidae sont l’un des groupes les mieux connus parmi
les Lamellibranches grâce aux beaux travaux de Huxley, Jackson,
Munier-Chalmas, Félix Bernard et G. Ranson. Ce dernier
auteur (11) a montré que les charnières embryonnaires des divers
genres sont déjà bien différenciées tant par la forme, le nombre
et la disposition des crénelures primordiales que par la position du
ligament par rapport au plateau cardinal. Munier-Chalmas et
Félix Bernard ont été frappés par l’existence de ce stade dentelé
que l’on observe d’ailleurs chez les adultes de certains Lamelli-
branches et ils l’ont assimilé à une charnière taxodonte. Or, il
semble que l’on ait appelé de ce nom toutes les charnières à dents
nombreuses et subégales, sans égard aux origines diverses de ces
dents. On sait par exemple que la charnière taxodonte des Arcidae
est de formation secondaire. Il est également curieux que, chez
Gervilleia , des dents apparaissent qui miment celles de Pterinea.
Rappelons seulement que les formes paléozoïques rangées dans le
groupe des Cryptodontes (Praecardiidae, Antipleuridae) souvent
rapprochées des Aviculidae, et qui, d’après H. Douvillé (12)
avaient probablement aussi un mode de vie byssifère, présentaient
à l’état adulte une charnière denticulée dont les crénelures inté-
ressent toute l’épaisseur de la coquille. Il est aussi fort intéressant,
à notre avis, de noter qu’un stade de fixation byssale se manifeste
au cours de l’embryogénie des Ostréidés, et que, d’après les indi-
cations de G. Ranson, c’est le contenu de la glande byssale qui sert
à la première soudure de la coquille au substratum. Un tel stade
peut être considéré comme un souvenir phylogénétique qui garde
l’utilité d’assurer le succès de la fixation directe et définitive.
Conclusions.
Les biologistes qui ont étudié les lois de l’évolution nous
apprennent que la succession des stades ontogéniques est souvent
modifiée par des phénomènes hétérochroniques (13). Si la fixation
byssale apparaît chez les Huîtres qui possèdent encore leur charnière
— 299 —
embryonnaire, c’est vraisemblablement la preuve que les Ostreidae
sont apparentés aux familles byssifères parmi lesquelles il faut
ranger Aviculidae, Aviculopectinidae et Pectinidae. Or, chez celles-ci,
les seules formes connues qui soient antérieures aux Huîtres et qui
présentent des caractères ostréens sont les Pseudomonotinae : la
ressemblance avec une huître est même frappante chez Pachypteria.
Les seuls caractères différenciant vraiment les Ostreidae des
Aviculopectinidae consistent dans l’ornementation externe et dans
la fixation par la valve gauche. Or, on connaît maintenant d’une
part des Huîtres triasiques fixées par la valve droite, d’autre part
un échantillon de Pachypteria fixé par sa valve gauche. Ceci est à
rapprocher d’un phénomène de mutation bien connu et qui a pour
exemples banaux les sénestres de Gastéropodes ; ces formes, énan-
tiomorphes des individus normaux, sont généralement très rares ;
dans certains genres au contraire on rencontre un nombre égal de
sénestres et de dextres ; enfin il y a des genres et des espèces sénestres
où les formes «dextres sont des raretés.
Les faits rapportés dans les pages précédentes donnent à penser
que les Aviculopectinidae, qui descendent certainement des Avicu-
lidae, ont évolué à la fois vers les Pectinidae et vers les Ostreidae.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Références.
N. B. — Une bibliographie très complète des Aviculopectinidés se
trouve dans l’ouvrage de Norman D. Newell.
1. R. Etherioge Jr. and W. S. Sun. N. S. Wales Geol. Surv. Mem., 5,
pp. 1-39, 1906. • — 2. Norman D. Newell. State Geological Survey
of Kansas, 10, 1937. — • 3. Félix Bernard. Éléments de Paléontolo-
gie. Paris, 1895. — 3 bis. Félix Bernard. B. S. G. F., 3e sér.,
t. XXIV, pp. 445-448. 1896. — 4. Wheelton Hind. Paleont. Soc.,
1896-1905. — 5. L. G. de Koninck. Ann. Mus. Roy. Hist. Nat.
Belgique, II, 1885. — 6. F. Frech. Abh. z. geol. Speciallcarte von
Preussen und der Thüringisch-Staaten. 1891. — 6 bis. Lameere.
Précis de Zoologie. Publ. Inst. Zool. Torley-Rousseau, 2e éd. —
7. Jackson. Proc. Boston Soc. Nat. Hist., XXIII, 1888. — 7 bis.
II. Douvillé. B. S. G. F., 4e sér., t. X, pp. 634-646. 1910. —
8. C. Dechaseaux. C. R. S. S. G. F., 947, 15, p. 317. — 9. P. Gevin.
C. R. S. S. G. F., 1947, 12, p. 243. — 10. M. Oria. Bull. Soc. Linn.
Normandie, 8e sér., Y, 1932. — 11. G. Ranson. B. S. G. F., 5,
XII, p. 161, 1942. — 12. H. Douvillé. B. S. G. F., 4, XII, p. 419,
1912. — 13. G. et H. Termier. Paléontologie marocaine. I. Géné-
ralités sur les Invertébrés fossiles. Actualités Scientifiques, 1947.
— 300 —
Contributions a l'étude des Brachiopodes Spiriferidae.
i. — Exposé d'une nouvelle méthode d'étude de la
MORPHOLOGIE EXTERNE DES SPIRIFERIDAE A SINUS PLISSÉ.
Par G. Gatinaud.
4. — Echelons d’apparition et de bifurcation.
Je commence l’exposé de ma méthode par la description d’un
mode de représentation qui me paraît plus attrayant que les for-
mules de Bancroft et qui en tout cas permet les opérations dont
je parlerai plus loin. Le niveau auquel apparaît une côte est appelé'
son échelon d’apparition et numéroté en partant du crochet : ainsi
dans l’échantillon de Lamarck les côtes primaires apparaissent à
l’échelon 1, la côte médiane à l’échelon 2, les côtes al à l’échelon 3,
etc... On dresse un tableau des échelons d’apparition des côtes chez
tous les individus étudiés et pour chaque côte on détermine son
échelon moyen d’apparition qui est la moyenne arithmétique à
une demi-unité près de ses échelons ; certains échelons moyens,
désignés par la lettre ê suivie de la notation de la côte ou de la paire
de côtes, entreront dans les calculs qui seront faits ultérieurement..
Si une côte manque chez une partie des individus on lui attribue
un échelon d’apparition imaginaire obtenu par une extrapolation
prudente en supposant que cette côte serait apparue si l’animal
avait continué Sa croissance.
Les échantillons de Tenticospirifer canaliferus étudiés donnent
le tableau suivant où les échelons extrapolés sont en italique :
En ce qui concerne les échelons moyens d’apparition, différentes-
espèces donnent les résultats suivants :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
rentes paires de côtes primitives des secteurs latéraux constituent
approximativement une suite arithmétique. Ce caractère n’a rien
de nécessaire dans le secteur médian comme le prouvent les chiffres
Nous avons à considérer maintenant l’échelon de bifurcation
d’une côte, qui est le niveau auquel la côte se bifurque ; cet échelon
est rapporté non pas à l’origine du sinus, mais à l’échelon d’appa-
rition de la côte qui est alors noté comme échelon 1, de sorte que
l’on a : échelon de bifurcation de la côte = échelon d’apparition de
la bifurcation — échelon d’apparition de la côte -)- 1. Ce qui est sur-
tout intéressant à considérer, c’est l’échelon moyen de bifurcation,
— 302 —
désigné par la lettre grecquè e suivie de la notation de la côte, et
qui est évidemment égal à la différence des échelons moyens d’appa-
rition de la bifurcation et de la côte augmentée d’une unité. Ainsi
chez Tenticospirifer canaliferus :
e (alg) = ê (algx) — ê (alg) +1= 7 ü - 3 ü + 1 = 5
L’échelon moyen d’apparition des côtes primaires étant en géné-
ral 1, on a en règle générale : s (I) = ê (la;).
5. — Comptabilité des côtes des secteurs du sinus.
Cette comptabilité est le point de départ de ma méthode de dis-
crimination des genres, car elle permet déjà de distinguer des genres,
ou à l’intérieur d’un genre des sous-genres ou des sections.
A
Fig. 2. — Modes de bifurcation des côtes chez les Spiriferidae.
A : bifurcation ordinaire ou dichotomie ; B : bifurcation incipiente.
On opère ainsi : on compte dans le secteur médian le nombre oc
des côtes primitives, le nombre a.x de bifurcations, c’est-à-dire l’aug-
mentation du nombre de côtes par suite de ces bifurcations, le
nombre u.y de côtes intercalaires et le nombre total de côtes A qui
est évidemment égal à la somme : a -f- tx.x ai/. Je ferai remarquer
que je réunis sous la rubrique olx les bifurcations ordinaires x et
les bifurcations incipientes (terme employé par Grabau) z que j’ai
oublié de mentionner dans le paragraphe 2. Ces bifurcations z
se distinguent des bifurcations x comme le montre la figure 2 :
tandis que dans la bifurcation a; il y a manifestement scission de la
primitive et séparation de deux branches souvent égales, dans la
bifurcation z, à la primitive qui ne subit pas de modifications sen-
sibles s’accole, pour ainsi dire, une côte naissante plus étroite que
la primitive et qui s’élargit assez vite ; il est à noter que la bifurca-
tion incipiente est le seul mode de multiplication des côtes chez
les DalmaneUacea ; cette assimilation d’une bifurcation z à une
bifurcation x se justifie par le fait que souvent une bifurcation z
303 —
est symétrique d’une bifurcation x ou dans un autre individu son
homologue. De même je réunis sous la rubrique x y les côtes secon-
daires y et les tertiaires n.
Dans les deux secteurs latéraux on compte de même le nombre fl
de primitives, le nombre px de bifurcations, le nombre Py d’inter-
calations et le nombre total B = p -(- px -f- fl»/.
Ensuite on compte dans tout le sinus le nombre S de primaires
et de primitives, le nombre Sx de bifurcations, le nombre Sy d’inter-
calations et le nombre total A = S + Sx -f- Sy.
Il est évident que dans les espèces uniplissées : S = p — 1 ; dans
les espèces triplissées : S = oc — (— p — 2 ; dans les espèces dupli-
plissées on a eh général : x — 1 et par conséquent : S = (1 + 3.
Le nombre Sx s’obtient en ajoutant à la somme xx -)- px le nombre
de bifurcations des primaires. Enfin Sy — xy Py.
Nous aurons encore à considérer le nombre total T des côtes des
ailes, ainsi que la somme E = T -f- A et la différence Z = T — A.
Nous avons donc pour Tenticospirifer canaliferus le tableau sui-
vant :
Les moyennes intéressantes à considérer sont celles des a que je
désigne par le signe Sm, celle des (S que je désigne par [B»*, celle des B
désignée par Bm, celle des S désignée par Sm, celle des A désignée
par Am, celle des T désignée par Tm, celle des E désignée par Effi
et celle des Z désignée par ZTO.
Sont surtout intéressants les rapports :
Pm bm b?» Am Ew
9 a 5 9 9 % 9 ^ y •
&-m P m O m m
J’ai pu m’assurer par la considération des échantillons de Sinospi-
rifer subexterizus Martelli étudiés par Grabau que les rapports
B A
— et -jr— sont pratiquement indépendants de l’âge des individus,
Pm Om
d’où un critère pour s’assurer que des échantillons que l’on considère
comme les jeunes d’une espèce donnée le sont bien en effet. Les autres
rapports dépendent quelque peu de l’âge des individus, mais, pourvu
que l’on ait affaire exclusivement ou surtout à des adultes, les
— 304
. Pot §m . Pot . , . ,
rapports — , — et surtout — et — ont une valeur systématique.
OCot OLm OC m
il est intéressant.
s\ , . 1 ot -)~ An
louant au rapport — - qui a pour valeur — — — -
Zot * OT Am
car il est égal à 1, quand A = 0, c’est-à-dire quand le sinus est lisse ;
g
donc si une espèce a un — élevé, on doit la tenir pour évoluée ;
Lni
si — est bas, assez voisin de 1, on peut considérer qu’on a affaire
m
ii une espèce ou archaïque ou régressée ou néoténique.
Nous pouvons sur ces données comparer Tenticospirifer canaliferus
et ses alliés T. hayasakai Grabau et T. subhayasakai Grabau
-avec le génotype T. tenticulum de Verneuil et un autre Tenti-
■cospirifer incontestable : T. supervilis Tien et avec Hunanospirifer
ninghsiangensis Tien et H. wangi Tien. Nous avons le tableau
suivant :
Nous voyons par ce tableau que Spirifer canaliferus et ses alliés
ont plus d’affinités avec les Tenticospirifer qu’avec les Hunaospirifer.
E m
Nous voyons aussi que Tenticospirifer canaliferus a un — bien plus
Ai m
— 305 —
bas que ceux de ses alliés, ce qui me donne à penser que cette
espèce est néoténique.
6. — Indices d’apparition et de bifurcation.
Ainsi cette comptabilité des côtes du sinus permet la discrimina-
tion des genres Tenticospirifer et Hunanospirifer, mais elle ne permet
pas celle des genres Sinospirifer et Cyrtospirifer. Il m’a fallu faire
appel à un nouveau critère : les indices d’apparition.
J’appelle indice d’apparition des côtes 61 la variable i (61) =
P»Xé (61)
é(m) -f- ê (al) -f- ê (61)
Je considère également l’indice d’apparition des côtes 62 :
i (62)
X e (62)
ê(m) -f- ê (al) + ê (61)
Ces 2 indices ont une valeur systématique. J’ai remarqué en effet
que dans un même groupe la moyenne (5m et les échelons moyens
ê (61) et ê (62) varient en sens inverse, ce qui est compréhensible,
car c’est presque une vérité de La Palisse que dans un groupe
donné le nombre de côtes d’un secteur est d’autant plus petit que
ces côtes sont plus tardives.
L’application de ce nouveau critère aux espèces de Tenticospirifer
et de Hunanospirifer étudiées ci-dessus donne le tableau suivant :
Ici encore Spirifer canaliferus et ses alliés sont désignés comme
des Tenticospirifer, toutefois avec moins de rigueur que par la
comptabilité des côtes du sinus.
Nous avons maintenant à considérer les indices de bifurcation.
J’appelle indice de bifurcation d’une côte le quotient de par
o m
l’échelon moyen de bifurcation de la côte considérée. Ainsi les
primaires, la médiane et les côtes 61 sont' repectivement comme
indices de bifurcation : y (1)
A m A m
7(T);2/(m)=ÏH
■,ym
A m
§m
E (61) *
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
20
— 306 —
y (1) a des valeurs qui se groupent autour des valeurs 0,16
(# 0,07 x 2); 0,32 (# 0,07 x 5) ; 0,55 (# 0,07 X 8); 0,71
(# 0,07 X 10) ; 1 (# 0)07 X 14). Les y (m) se groupent autour des
valeurs 0,32 (#0,07 X 5) ; 0,43 (#0,07 X 6) ; 0,7 (= 0,07 X 10).
Les y ( 61 ) se groupent autour des valeurs 0,21 (= 0,07 X 3) ;
0,34 (# 0,07 X 5) ; 0,49 (= 0,07 X 7) ; 1,2 (# 0,07 X 17). Les
indices de bifurcation semblent donc être des quantités discrètes
comme les masses moléculaires des protéines et les nombres de chro-
mosomes des noyaux et sont par conséquent à retenir comme
caractères spécifiques. En tout cas cette qualité de quantités dis-
crètes des indices de bifurcation me paraît assez importante pour
que je publie ultérieurement une note spéciale sur ce sujet dans
laquelle je montrerai dans le jeu des bifurcations un déterminisme
tel qu’une côte ou une paire de côtes déterminée ne peut pas bifur-
quer à n’importe quel échelon.
7. — Contre-indices d’apparition.
J’ai montré l’intérêt des indices d’apparition ; mais outre qu’il
faut, de toute évidence avoir affaire surtout à des adultes, puisque
g augmente avec l’âge, il s’est présenté une difficulté relativement
à Cyrtospirifer lonsdali Murchison, espèce dans laquelle Grabau
distingue 3 mutations qu’il appelle u, <p et /. En effet, la mutation u
donne des indices d’apparition trop forts par rapport à ceux de la
mutation ç et des espèces affines. Remarquant que la mutation v
a aussi un l'm plus fort que la mutation ç et les espèces affines et
qu’ effectivement chez plusieurs espèces le rOT et les indices d’appa-
rition varient dans le même sens, j’ai fait appel aux contre-indices
d’apparition.
Les contre-incides d’apparition se différencient en contre-indices
partiels et en contre-indice-total. Les contre-indices partiels sont
les quotients de la moyenne T par les indices d’apparition ; ainsi
le contre-indice d’apparition des côtes 61 est : ci (il) =
i (M)
et celui des côtes b2 : ci (b2) = .■ ■ - . Le contre-indice total est
i (62)
lr. somme des contre-incides partiels : cit = ci (61) -f- ci (62).
Voici les résultats touchant le groupe dont je fais le sous-genre
Cyrtospirifer s. s. :
Nous voyons que pour les contre-indices, comme du reste pour la
comptabilité des côtes, les seuls résultats aberrants sont fournis
par la mutation x dont Grabau n’a étudié qu’un échantillon.
L’application aux espèces qui nous occupent donne :
Nous voyons qu’ici les contre-indices d’apparition ne permettent
pas de séparer les deux genres. Mais nous allons voir que les indi-
cations données par la comptabilité des côtes et les indices d’appa-
rition sont recoupées par les modules de bifurcation.
(A suivre).
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 308 —
AU SUJET DU GENRE GYPSINA (FORAMINIFÈRE).
Par M1Ie Georgette Dunand.
Des matériaux apportés au Laboratoire de Paléontologie par
M. Butterlin, ont livré une faune importante de petits Forami-
nifères d’un niveau vraisemblablement Oligocène supérieur, de la
plaine du Cul-de-Sac à l’Est de Port-au-Prince (République de
Haïti). La détermination de ces Foraminifères est actuellement
en cours.
Ayant isolé une dizaine d’individus appartenant à une forme
curieuse du genre Gypsina, j’ai effectué une révision de ce groupe.
Description des échantillons. — Ils sont d’aspect sphérique, mais
les mesures effectuées montrent que tous ne sont pas de forme
aussi régulière.
L’échantillon numéro Y, en particulier, possède un profil plutôt
quadrangulaire.
Le test de tous ces individus est calcaire, sa surface présente
une série de logettes polygonales, limitées par des bordures en relief
d’une épaisseur qui paraît varier suivant l’état de fossilisation,
mais qui, originellement, devait être mince et constante. Ces logettes
de taille et de forme passablement variées, sont disposées appa-
remment sans régularité ; toutefois, et très nettement sur l’échan-
tillon n° 1, on remarque une loge plus grande et arrondie, entourée
de 7 logettes quadrangulaires. Il s’agit certainement d’une petite
zone de fixation éphémère. Il n’y a pas d’ouvertures particulières,
mais le fond de chaque logette présente de très fines perforations
(8 à 10 par logette).
L’observation des caractères internes s’avère particulièrement
difficile. Des coupes m’ont cependant permis de constater une
tendance à la disposition en spire plane au début du développement
Par la suite les logettes s’édifient en séries radiales puis, finalement
leur disposition devient assez confuse.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 309 —
Parmi les échantillons considérés je n’ai pas de formes mégasphé-
rique ; tous mes individus présentent des loges initiales de petite
taille.
Ce curieux Foraminifère se rapporte au genre Gypsina Carter
1877 1 et à l’espèce globulus (Reuss 1847) 2, que son auteur rangeait
dans le genre Ceriopora parmi les Bryozoaires.
Le genre Gypsina Carter 1877. — Il a donné lieu à une révision
par Brady en 1884 3. Beaucoup plus récemment, en 1933, Gallo-
way 4, créait pour Gypsina globulus le genre nouveau de Sphaero-
gypsina. Il distinguait ainsi les Sphaero gypsina, formes sphériques,
libres, actuelles, mais connues depuis l’Eocène, des Gypsina de
formes variées, vivant attachées sur des plantes et n’ayant été
signalées dans aucune formation tertiaire. Le mode de développe-
ment, les caractères fondamentaux du test, les habitats, sont sem-
blables. Remarquons d’ailleurs que Renz en 1948 5, a, par exemple,
décrit une Gypsina dans l’Oligocène du Venezuela ; de plus les
échantillons que j’ai pu examiner ne sont pas tous parfaitement
sphériques et je pense que, au moins au début de leur développement,
ils ont pu vivre également fixés. Dès lors est-il utile de créer un
genre nouveau pour y ranger l’espèce globulus ? Je ne le crois pas.
Silvestri en 1937 6, puis Montanaro-Gallitelli en 1942 7 ont
également étudié ce genre.
Les espèces actuellement connues sont : G. globulus (Reuss),
G. vesicularis (Parker et Jones), G. howohini (Chapman), G. de
Angelisi (Silvestri), G. carteri (Silvestri). Toutes, sauf globulus,
diffèrent nettement, par leur forme, de mes échantillons.
Répartition. — Actuellement le genre Gypsina vit dans les eaux
tièdes des mers tropicales à des profondeurs ne dépassant pas
800 mètres.
Gypsina globulus est localisée dans les sables coralliens des
régions chaudes et tempérées, jusque sur les côtes de Grande-Bre-
tagne, où elles sont particulièrement petites (à peine un millimètre
de diamètre).
1. Carter. — 1877. On the Melobesian Form of Foraminifera ( Gypsina melobesioides
mihi) and further observations on Carpenteria monticularis. (Ann. Mag. nat. llist.)
<4), t. 20, pp. 172-176.
2. Reuss. — 1847. Hadingers Naturw. Ablad, t. 2, p. 33.
3. Brady. — 1844. Report of the scientific results of the voyage of H. M. S. Chall-
enger, p. 634, pl. 86, fig. 1-7.
4. Galloway. — 1933. A manual of Foraminifera. James Furman Kemp. Memorial
Sériés. Publ. n° 1, p. 309.
5. Renz. — 1948. Stratigraphy and fauna of the Agua shale Salada group State
of Faleon, Venezuela. Geol. Soc. Amer. ,Mem. n° 32, p. 139, pl. 10, figs 12 a-b.
6. Silvestri. — 1937. Foraminifera dell’Oligocene délia Somalia. Palaeont. Ital.,
t. 32, n° 2, p. 155.
7. Montanaro-Gallitelli. — 1942. Foraminiferi. Posizione stratigrafica e faciès
di un calcare a operculina dei colli di Ebud (Sahel Eritreo). Palaeont. Ital., t. 40,
pp. 67-75, 2 pl.
— 310
A l’état fossile le genre ne paraît pas exister au Crétacé supérieur,
mais il se développe pendant tout le Tertiaire.
Géographiquement, des Gypsina fossiles ont été signalées en
Europe (Bassins de Paris et d’Aquitaine), en Autriche, en Hongrie
et, également en Floride, dans les îles de la Sonde, à Formose,
en Amérique centrale, en Amérique du Sud, aux Antilles et à la
n° 1 (X 35) n° 3 (X 35)
Jamaïque en particulier. G. globulus a été indiquée dans le Miocène
de Saint-Domingue.
Il est à noter que nos échantillons se trouvent dans un niveau
oligocène et dans un faciès marneux, alors qu’habituellement les
mêmes formes se rencontrent dans des milieux plus calcaires et
coralliens. On doit remarquer que ces petits organismes, sans doute
faiblement fixés, se prêtaient bien par leur forme à un transport,
peut-être même à un remaniement.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 311 —
Note préliminaire sur les niveaux
A RUDISTES CONIACIENS
DES MASSIFS D' U CHAUX ET DE LA CÈZE.
Par Guy Mennessier.
Le Massif de la Cèze (1, 3, 7) (Gard), est en majeure partie formé
par des calcaires coniaciens, qui affleurent entre les cours de la Cèze
et de l’Arnave dans une région jalonnée par les villages de Saint -
Laurent-des-Carnols, Saint-Mi chel-d’Euzet, La Roque, Saint-Ger-
vais, Saint-Nazaire, Vénéjean et Saint-Etienne-des-Sorts, occupant
le synclinal de Piolenc. Ces calcaires appartiennent à la formation
des Calcaires gréseux de Mornas, que j’ai récemment à nouveau
définie dans le Massif d’Uchaux (Vaucluse) (6), où ils constituent
les collines entre Piolenc et Orange, la crête de Mornas, la butte
de Moumout et la colline du Sablas au S. de Bollène. Ils reposent
sur les Grès et Sables de Moumout dont le sommet est très probable-
ment coniacien inférieur, et supportent les Sables de Piolenc du San-
tonien inférieur. Ainsi, ils représentent le Coniacien moyen et
supérieur.
Les Calcaires gréseux, épais de 100-120 m., renferment fréquem-
ment des intercalations lenticulaires plus marneuses très riches en
Rudistes (4, 8), qui d’VV. en E. se répartissent de la manière
suivante :
A Saint-Laurent et au N. de Saint-Michel, dans le quartier de
Bonne-Fille, les calcaires marneux à Rudistes viennent directement
sur la Formation de Moumout. Un peu au S.-W., à La Roque, dans
le quartier de Tourel, ils se montrent 20 à 30 m. au-dessus de la
base des Calcaires de Mornas. Ils se retrouvent plus haut en deux
zones, à mi-hauteur, à Saint-Gervais, auprès de la Fontaine-du-
Loup, Au même niveau, ils affleurent largement à Roquebrune
au N. de Saint-Nazaire, de part et d’autre de la route nationale
N° 86.
De l’autre côté de la dépression de Vénéjean, où se trouve conservé
le Santonien qui vient buter par faille contre le Coniacien, les
niveaux à Rudistes sont très fossilifères dans le quartier de Montières
et à la Croix-de-Saint-Pierre, ainsi que 300 m. au S.-E. de cette
dernière. Ces lentilles sont notablement plus élevées que celles de
Saint-Nazaire, mais il y a encore quelques dizaines de mètres
de Calcaires gréseux de Mornas au-dessus d’elles.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
— 312
Enfin, au delà du Rhône, dans le synclinal de Noyères, une
mince couche de calcaires à Rudistes repose immédiatement sous
le Santonien. Au Valbonnet, au N. de Piolenc, une lentille se trouve
coincée dans la base des Sables de Piolenc, en majeure partie santo-
niens inférieurs.
On rencontre aussi parfois des Rudistes isolés, mal conservés,
notamment dans le dernier virage de la route nationale N° 86, à
la descente vers Pont-Saint-Esprit, dans l’ancienne carrière de
Fig. 1. — Schéma de la répartition des lentilles coniaciennes à Rudistes dans les
Massifs d’Uchaux et de la Cèze. En-dessous, schéma de la position stratigraphique
de ces lentilles dans les Calcaires gréseux de Mornas. (Remarquer la situation de
celle du Valbonnet, interstratifiée à la base des Sables de Piolenc).
Légende : 1 : Terrains crétacés antérieurs au Coniacien moyen ; 2 : Calcaires
gréseux de Mornas ; 3 : Niveaux à Rudistes du Coniacien moyen ; 4 : Niveaux à Rudistes
du Coniacien supérieur ; 5 : Santonien ; 6 : Alluvions récentes.
Échelle : 1/250.000.
Roquebrune ; le long de la crête dominant l’Arnave et au-dessus
de La Roque.
Je ferai observer, en passant, l’élévation progressive d’W. en E.
des lentilles à Rudistes au sein des Calcaires gréseux de Mornas
(voir le schéma précédent). Comme elles se sont déposées en eau
moins profonde que les Calcaires de Mornas, on voit que le Massif
de la Cèze a été affecté au Coniacien d’un léger mouvement de
bascule autour d’un axe N. -S. marquant le début de l’émersion
du Massif d’Uchaux (6).
313 —
Ayant récolté en place de nombreux fossiles, avec l’aide de
M. J. P. Bois, que je suis heureux de remercier ici, j’ai constaté
-deux faits intéressants, à savoir : la présence d’espèces nouvelles
■que je décrirai prochainement et la répartition des Rudistes en
.deux groupes définissant des niveaux à l’exception de quelques formes
peu caractéristiques. Le tableau suivant met ce résultat en évidence :
En compagnie de ces Rudistes se trouvent des Polypiers, surtout
au Valbonnet et à Vénéjean. Des Lamellibranches sont fréquents,
généralement à l’état de moules internes, au Valbonnet ( Ostrea
plicifera Coq., Trigonia gr. scabra Lk., Alectryonia sp.), à la Croix-
dc-Saint-Pierre ( Trigonia gr. scabra Lk., Cucullaea sp., Lucines et
Trigonies), et à Saint-Nazaire ( Ostrea plicifera Coq., Cucullaea sp.,
••deux Cardium). Les Gastéropodes sont surtout représentés par
Nerinea Pailletei d’Orb. qui existe à tous les niveaux et par des
Tylostomes et des Troques à Saint-Nazaire et au Valbonnet. Ce
dernier gisement offre deux espèces de Rrachiopodes : Terebra-
tula Nanclasi Coq et Rhynchonella Cotteaui Arnaud, ainsi que
ides Oursins. Enfin, une riche microfaune est partout présente.
Ainsi, il apparaît deux faunes successives dans la série des Cal-
vaires gréseux de Mornas, où la répartition des genres est la même.
La première, c’est-à-dire celle de La Roque, Saint-Gervais et Saint-
Nazaire, est caractérisée par Biradiolites praefissicostatus Toucas
at B. canaliculatus d’Orb. Elle définit le Coniacien moyen. La seconde,
■du Valbonnet, de Noyères et de Vénéjean, avec Praeradiolites
Requieni d’Hombres-Firmas sp. et P. aff. praesinatus Toucas,
■détermine le Coniacien supérieur.
Je n’ai cité comme espèces typiques que celles déjà décrites et
nettement définies. Parmi les inédites, beaucoup sont aussi bonnes.
L’on remarquera enfin que les Radiolitidés sont ici bien plus précis
stratigraphiquement que les Hippurites ; outre qu’ils sont souvent
plus aisés à déterminer, il y aurait intérêt à voir si ce fait est géné-
ralisable.
A la lumière de renseignements sommaires, il est possible de
reconnaître l’existence des deux niveaux dans la bande N. -S. d’affleu-
rements coniaciens, qui s’étend de Vagnas à la région de Gatigues,
■en passant par Boisson, dans la partie occidentale du département
du Gard. M. J. Sohnay, qui a récemment étudié ces gisements, a eu
l’obligeance de me communiquer les fossiles qu’il y a récolté. Ces
derniers se répartissent de la manière suivante : à savoir, à Vagnas,
Praeradiolites subpailletei Toucas et Orbignyia socialis H. Dou-
villé. A Boisson, où les Calcaires de Mornas sont épais de 40 m.
environ, les Rudistes se trouvent soit à l’extrême base ( Biradiolites
praefissicostatus Toucas), soit au sommet avec Praeradiolites sp.
et Radiolites nov. sp. qui paraît spécial au gisement. Dans la région
«de Gatigues, les localités fossilifères se groupent en deux zones
— 314 —
— 315 —
séparées par un petit anticlinal E.-W. ; au N. du pli, se trouvent
les classiques villages de Gatigues et d’ Aigaliers, au S. celui de
Foissac. A Foissac, les Rudistes se rencontrent à la base des Cal-
caires gréseux puissants de 80 m. environ. La liste suivante montre,
sans aucun doute, que l’on est en présence du Coniacien moyen :
Biradiolites canaliculatus d’Orb., B. praefissicostatus Toucas,
Radiolites praesauvagesi Toucas, Vaccinites giganteus d’Hombres-
Firmas, Orbignyia socialis H. Douv. En revanche à Gatigues,
les deux niveaux existent respectivement indiqués par Biradiolites
canaliculatus d’Orb., B. praefissicostatus Toucas, Radiolites prae-
galloprovincialis Toucas d’une part, et Praeradiolites subpailletei
Toucas, P. Requieni d’Hombres-Firmas, Radiolites Sauvagesi
d’Hombres-Firmas d’autre part.
En conclusion, le Coniacien moyen et le Coniacien supérieur peuvent
être définis dans les Massifs d'Uchaux et de la Cèze par deux faunes
de Radiolitidés bien caractérisées. Ce résultat semble devoir s'étendre
à tout le Coniacien du golfe rhodanien.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
Bibliographie sommaire.
1. 1877. Dumas E., Statistique géol., minéral, et paléont. du départe-
ment du Gard. Paris, Nîmes, 735 pp., 46 fig., IX pl., 1 carte.
2. 1931. Faraud M., Note stratigraphique sur le Bassin de Noyères.
Bull. Soc. Et. Sc. Nat. de Vaucluse, 2e année, 3, 7 pp., 3 fig.
3. 1875. Hébert E. et Toucas A., Description du Bassin d’Uchaux.
Ann. Sc. Géol., VI, 132 pp., 6 fig., 4 pl.
4. 1838. Hombres-Firmas (d’), Mémoire sur les Hippurites et les Sphae-
rulites du département du Gard.
5. 1939. Sornay J., Sur une forme nouvelle de Bournonia du Coniacien
de Vénéjean (Gard). Bull. Soc. Géol. Fr., 5e série, t. VI, p. 78.
6. 1949. Mennessier G., Monographie géologique du Massif d’Uchaux.
Bull. Soc. Et. Sc. Nat. de Vaucluse (sous presse).
7. 1887. Sarran d’Allard de, Description géologique des environs de
Pont-Saint-Esprit. Mèm. Soc. Scient, et Litt. d' Aies, t. 18,
pp. 151-225, 2 pl.
8. 1906-1909. Toucas A., Classification et évolution des Radiolitidés.
Mèm. Soc. Géol. Fr., Paléontologie, t. 36, 132 pp., 80 fig.,
XXIV pl.
— 316
Étude palèoxylologiquè du Sahara (iii) k
Présence de Ficoxylon cretaceum Schenk dans la Flore
fossile de El Mraiti (Sahara soudanais).
Par Edouard Boureau,
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM
Les deux bois fossiles dont il s’agit dans la présente note ont été
récoltés par le Professeur Th. Monod à El Mraïti dans le Sahara
Soudanais entre Araouane et Mabrouk dans l’Azaouad (n° 5910
et n° 5912).
L’un se présente sous l’aspect d’un bloc cylindrique de base
5 cm. X 6 cm. et de hauteur 6 cm. Il est entièrement silicifîé, de
couleur fauve clair avec des flammes plus foncées, particulièrement
dur et difficile à user (5910).
L’autre échantillon, également silicifîé, plus petit, sensiblement
prismatique de 10 cm. X 3,5 cm. X 2 cm., est de teinte noire avec
une cassure brune (5912).
Les deux échantillons présentent les mêmes caractéristiques
anatomiques.
Moraceae
Ficoxylon cretaceum Schenk.
(pl. I, fig. 1, 2 et 3).
I. — Étude anatomique (Monod 5910).
Bois hétéroxylé d’Angiosperme.
A. Rayons du bois. — Ils sont disposés en chicane ou quelquefois
sub-étagés. Mesurée dans une lame mince tangentielle, la hauteur
atteint 140 p, 210 p, 280 p, 350 p, 440 p. Ce sont des rayons très
petits, leur hauteur étant toujours inférieure à 500 p. Ils sont
étroits, de largeur 35 p, 38 p. Ils sont moyennement nombreux,
on en compte environ 12 au mm. tangentiel. Ils sont de nature
homogène, quelquefois unisériés mais presque toujours bisériés.
1. Voir Ed. Boureau. — Étude paléoxylologique du Sahara (I). Présence du Dado-
xylon (Araucarioxylon) Dallonii n. sp. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., t. XX,
n» 4, 1 pl. h.-t., pp. 420-426, 1948.
— Étude paléoxylologique du Sahara (II). Présence du Dadoxylon (Araucarioxylon)
lugriense n. sp. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., 2e s., t. XX, n° 6, 1 fig., pp. 568-573,
1948.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
317 —
Les cellules couchées ont généralement un contenu noir. En coupe
tangentielle, elles apparaissent quadrangulaires ou complètement
arrondies. Leur diamètre varie de 17 p à 28 p. Én hauteur, on compte
de 5 à 23 cellules (ce dernier rayon étant un rayon articulé à deux
renflements). L’épaisseur de leur paroi est d’environ 3 p.
B. Parenchyme ligneux. — Il existe un parenchyme ligneux cir-
cummédullaire indépendant des vaisseaux. Les cellules parenchy-
mateuses sont groupées en bandes continues. Si dans la coupe
transversale on considère un rectangle limité latéralement par deux
rayons ligneux voisins, contenant en bas l’ensemble des cellules
du parenchyme ligneux situées entre eux et en haut des fibres
ligneuses, on constate que le parenchyme occupe les 30 % du rec-
tangle. La hauteur des cellules parenchymateuses disposées sur
4 rangs atteint radialement 60 p et celles des fibres voisines 140 p.
Le parenchyme ligneux est abondant.
C. Vaisseaux. — Ils sont disséminés. Il n’y a pas de zone poreuse.
Au contraire, les anneaux annuels, assez bien visibles, sont limités
par une couronne de vaisseaux beaucoup plus petits. La taille des
vaisseaux est inégale. Les vaisseaux sont, soit isolés, soit accolés
radialement par 2 ou 3. Vus en lame mince transversale, ils sont
ovoïdes et allongés en direction radiale. Ils peuvent être gros,
d’axes : 210 p X 210 p (deux vaisseaux de cette dimension accolés
radialement) ou moyens, d’axes 175 p X 245 p ou 122 p 5 X 192 p.
En limite d’accroissement annuel, ils sont très fins : 35 p X 70 p
(isolé), 52 p 5 X 70 p et 70 p X 70 p (2 vaisseaux accolés). Leur
longueur verticale est moyenne : 220 p, 438 p. Certains éléménts
sont longs : 1.100 p. Dans la coupe transversale, ils sont rares :
environ 5 au mm2. La cloison terminale est légèrement oblique.
D. Fibres. — Les fibres sont disposées en bandes tangentielles
comme les cellules parenchymateuses avec lesquelles elles alternent.
Leur trajet est souvent sinueux. Leur longueur verticale atteint
230 p, 440 p, 550 p et leur largeur environ 22 p. Elles sont septées.
L’épaisseur de la paroi (demi-épaisseur) atteint 5 p 5. Le rapport
largeur de la paroi 5,5 1 .
— il indique qu on les situe a
largeur de la fibre 22 4 ’
la limite des fibres minces et des fibres moyennes.
E. Ponctuations. — La paroi latérale des vaisseaux est couverte
de très fines ponctuations rectangulaires légèrement allongées hori-
zontalement de longueur 5, p 5 disposées en cercles sur leur paroi
cylindrique. On peut en compter environ 25 en coupe tangentielle.
318
II. — Affinités.
Ce bois hétéroxylé d’Angiosperme est caractérisé par la présence
dans sa coupe transversale de bandes parenchymateuses circum-
médullaires ( banded wood parenchyma ) alternant avec des bandes
fibreuses. Il s’agit d’un type structural largement représenté dans
la Flore actuelle, notamment chez les Moracées et de nombreuses
autres familles. Il constitue le «Ficus-type v1 2 de Bancroft (1932).
Cet auteur cite (page 359) 12 familles présentant cette structure.
Krausel 2 (1939, page 29) ejn donne un plus grand nombre :
1. Anacardiaceae, 2. Anonaceae, 3. Apocynaceae, 4. Araliaceae, 5. Borra-
ginaceae, 6. Celastraceae, 7. Cheuopodiaceae, 8. Combretaceae, 9. Euphor-
biaceae, 10. Flacourtiaceae, 11. Guttif ères, 12. Juglandaceae, 13. Lauraceae,
14. Leguminoseae, 15. Lythraceae, 16. Magnoliaceae, 17. Malvaceae,
18. Meliaceae, 19. Moraceae, 20. Myrtaceae, 21. Ochnaceae, 22. Oleaceae,
23. Rubiaceae, 24. Rutaceae, 25. Salvador aceae, 26. Sapindaceae, 27. Sapo-
taceae, 28. Simarubaeeae, 29. Sterculiaceae, 30. Saxifragaceae, 31. Ulma-
ceae, 32. Verbenaceae et 33. Violaceae.
Il est indiscutable que la coupe transversale des bois d’un grand
nombre d’espèces appartenant à ces familles est souvent très compa-
rable. Il faut alors faire appel à la coupe longitudinale, notamment
à la coupe longitudinale tangentielle qui donne des indications
particulièrement précieuses.
Les deux bois en question dans cette note rappellent d’assez près
les structures habituelles des Ficus qui ont déjà été décrites, notam-
ment du Ficus sycomorus L., et au moins autant celle du Morus meso-
zygia. Nous avons même été frappé par une certaine ressemblance
avec le bois d’une Celtidée actuelle, le Celtis soyauxii Engl., de la
Côte d’ivoire 3. Le Ficus sycomorus L. est cultivé et se trouve natu-
ralisé en Egypte, descendant au Soudan, le long de la vallée du Nil.
Mais, dans la recherche des affinités des échantillons fossiles, s’il
est important de rechercher dans la Flore actuelle des équivalents,
il importe surtout d’établir une comparaison scrupuleuse avec les
échantillons fossiles voisins déjà connus.
Notre spécimen s’identifie de façon étroite avec des échantillons
fossiles rencontrés en des gisements variés et désignés sous le nom
1. Bancroft H. — On the identification of isolated timber specimens with especial
reference to fossil woods. Ann. Bot., XLVI, n° clx-xxii, avr. 1932.
— Some fossil dicotyledonous woods from the Miocene (?) beds of East Africa. Ann.
Bot., vol. CLXXXIV, oct. 1932.
2. Krausel R. — Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den Wüsten
Agyptens IV. Die fossilen Floren Agyptens 3. Die fossilen Pflanzen Agyptens. Abhand.
Bayer. Akad. Wissensch. Malh.-nalurw. Abt., n. F., Heft 47, 1939.
3. D’après un échantillon de la Côte d’ivoire accompagné d’herbier : Aubréville 561
(Mus. Nat. Hist. Nat., Paris).
— 319 —
d e Ficoxylon cretaceum Schenk. (Voir Krausel, 1939, pl. 6, fig. 1-4
et p. 27).
III. — Répartition paléogéographique.
Le Ficoxylon cretaceum a été, en premier lieu, décrit par Schenk 1
(1883, p. 14, pl. 5, fig. 17-19). Cette espèce rappelle exactement
notre échantillon et Schenk la signale près du Caire et à Ouadi
Giafïarah.
En 1888, Fliche 2 signale l’espèce en Tunisie.
Krausel 3 fait remarquer avec juste raison que le Caesalpinium
oweni Carr. récolté à Bir Lebuk et décrit par Schuster (1910 4,
pl. 2, fig. 10) peut être rapporté au Ficoxylon cretaceum Schenk.
Selon Krausel, on a rencontré cette espèce dans d’autres gise-
ments : Suez, Kom el Chaschab, Abu Roâch, Ouadi Faregh et
Moghara.
Chiarugi (1928, p. 553) l’a retrouvée dans la région orientale
de la Syrte, près de Maaten Risàm 5.
Il s’agit, pour la plupart, de gisements datés et attribués au ter-
tiaire.
Mais on connaît cependant un échantillon de Ficus cretaceum
Schenk portant une indication qui permettrait (?) de supposer qu’il
s’agit d un gisement crétacé 3.
En résumé, les gisements de cette espèce connus et datés sont
jusqu’ici les suivants :
1. Gebel Garra, à l’W. d’Assouan (?). Gisement incertain. Grès de Nubie.
Sénonien inférieur.
2. Forêt pétrifiée du Caire : Oligocène inférieur.
3. Ouadi Giaffara : Oligocène inférieur.
4. Entre le Caire et Suez : Oligocène inférieur.
5. A l’W. des Pyramides de Giseh, Kom el Chaschab : Oligocène inférieur
ou Miocène inférieur.
6. Ouadi Faregh : Miocène inférieur.
7. Bir-Lebuk : Oligocène inférieur.
8. Abu-Roâch : Miocène inférieur.
La présence du Ficoxylon cretaceum Schenk à El Mraïti, dans le
Sahara Soudanais, agrandit considérablement son aire de répartition
1. Schenk A. — 1883. — Beitrage zur Géologie und Palaeontologie der Libyschen
Wüste. Palaeontologischer Theil. Fossile Hoelzer. Palaeontolographica, 1883, p. 14,
2. Fliche P. — 1888. — Sur les bois silicifiés de la Tunisie et de l’Algérie. C.-R.
Acad. Se., t. 107, 1888, pp. 569-572.
3. Krausel R. — 1939. — Loc. cit.
4. Schuster J. — 1910. — Ueber Nicolien und Nicolien ahnliche Holzer. Kungl.
Svensk V etenskapsakad ., Haudl. Bd. 45., n. 6, 18 pp., tabl. 1-3.
5. Chiarugi A. — 1928. — Prime notizie sulle foreste pietrificate délia Sirtica.
Nuovo Giornale Bot. Ital., n. s., vol. XXXV, Firenze, 1928, pp. 558-66.
320 —
connue jusqu’ici seulement dans le Nord et le Nord-Est du Conti-
nent africain.
En outre, on peut affirmer qu’il s’agit là presque sûrement d’une
espèce tertiaire trouvée avec certitude, seulement dans l’oligocène
inférieur et le Miocène inférieur, au même titre que le Ficoxylon
blanckenhorni Krausel.
Le puits d’El Mraïti se trouve à la limite des affleurements du
Continental intercalaire au Nord et des couches du Continental
terminal post-Eocène au Sud. Ces couches post-éocènes sont consi-
dérées pour des raisons stratigraphiques comme étant d’âge Oligo-
Miocène et pour la première fois nous venons confirmer ce point
de vue avec un argument paléontologique.
Laboratoire d' Anatomie Comparée des Végétaux
vivants et fossiles du Muséum.
Légende de la Planche I. — Ficoxylon cretaceum Schenk (Monod 5910).
Fig. 1. — Portion de lame mince exécutée dans un plan transversal.
Fig. 2. — Portion de lame mince exécutée dans un plan longitudinal tangenlioT_
Fig. 3. — Portion de lame mince exécutée dans un plan tangentiel montrant Jet
ponctuations de la paroi latérale des vaisseaux.
Bulletin du Muséum
— 321
Suit L'ÉOCÈNE INFÉRIEUR AU N.-O. DU BASSIN DE PARIS
ET AUX ENVIRONS DE DIEPPE.
Par L. Feugueur.
F. — Historique.
Des exploitations intensives d’argile plastique aux environs de
Limay et quelques fouilles dans les anciennes carrières, m’ont permis
de faire quelques observations intéressantes en ce qui concerne
le Montien et le Sparnacien. Ces observations, dans cette partie N.O.-
de l’ Ile de France, m’ont permis d’autre part, de refaire une étude
de l’Eocène des environs de Dieppe, avec des documents nouveaux.
A) Montien : Les formations calcaro-marneuses à rognons cal-
caires, situées entre la Craie et l’Argile plastique ont été signalées
par P. Lemoine sous le nom de Post Crétacé pour marquer leur super-
position à la craie. R. Soyer en reprenant ce terme, assimile cet
ensemble au Montien. Cet auteur considère ces marnes comme un
produit d’altération des calcaires montiens qui aurait eu lieu pen-
dant le Thenétien. Doit-on considérer les marnes retrouvées en
affleurement aux environs de Limay comme un tel produit ou au
contraire admettre l’existence d’un faciès continental contempo-
rain du Montien ?
B) Sparnacien ( argiles plastiques ) : Ces argiles ont été signalées
en affleurement avec de faibles épaisseurs : à Théméricourt sur
2 m. 04, à Ambleville 6 m. 50, par de Boury 1884 et par G. Ramond
et G. Dollfus 1891 à la tranchée d’Ablemont sur 1 m. 60.
P. Lemoine 1937 donne la coupe d’un certain nombre de forages
où apparaît l’épaisseur variable de ces argiles. Il pense qu’elles
sont épaisses dans les synclinaux et peu importantes sur les anti-
clinaux. De nombreuses coupes de forages communiquées au Bureau
des Recherches Géologiques et Géophysiques m’ont permis de
mettre à l’épreuve cette hypothèse de P. Lemoine.
C) Sparnacien ( sables supérieurs ) : P. Lemoine 1937 signale
des sables sur les argiles plastiques dans quelques coupes de forages,
mais n’en parle pas dans son texte. J. Bourcart et R. Soyer 1945
les signalent à Conflans Sainte- Honorine, en indiquant la difficulté
qu’on rencontre à les séparer des sables cuisiens. J’ai pu les retrou-
ver sur une épaisseur assez forte à la carrière de Guitrancourt où
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 2, 1949.
21
— 322
ils renferment des passages ligniteux et où leur partie supérieure
est ravinée par les galets de la base du Cuisien. La connaissance
précise de ces sables, de leur épaisseur, et leur extension, tels que
les forages les traversent, n’est pas négligeable surtout en ce qui
concerne les recherches hydrologiques.
D) Aux environs de Dieppe, des sables jaunes très épais, cou-
ronnés d’argile sableuse reposent sur les aTgiles sparnaciennes. fossi-
lifères. Cet ensemble est raviné par un lit de cailloutis anguleux
et de silex noirs très roulés.
Doit-on, avec MM. Whitaker et L. et J. Morellet, rattacher
ces sables jaunes aux couches d’Oldhaven Beds et les argiles sableuses
au London-Clay, ou au contraire, avec M. G. Dollfus et LL Parent,
les rattacher au Sparnacien ? Quant à l’âge du lit de silex roulés
et éclatés, incidemment mentionné par M. Whitaker, MM. L. et
J. Morellet et H. Parent le considèrent comme pliocène et
M. G. Dollfus comme appartenant au niveau de Sinceny. Ce der-
nier aurait d’ailleurs vu une coupe plus complète où ce lit de galets
noirs arrondis serait à la base d’une argile plastique grise qu’il
attribue au London Clay.
Les coupes détaillées encore inédites de carrières et de forages
qui suivent me permettront d’exposer et d’interpréter les faits
nouveaux parvenus à ma connaissance.
IL — Coupes de quelques carrières.
Saint-Martin-La-Garenne : carrière du Hutrel (carte au
1/50.000), Evreux 47 N.-E., coord. Lamb. -4x = 553,40 — y = 148,60
à 1 km. S.-E. du clocher de Saint-Martin-la-Garenne.
. Les anciennes exploitations sont abandonnées, après avoir épuisé
les réserves en argile plastique, situées au sommet d’une petite
butte-témoin. On ne retrouve plus que la Craie très altérée et des
déblais d’argile plastique rougeâtre avec des gros blocs de calcaire
grossier du Lutétien qui devait couronner le sommet.
Le poudingue de la base du Sparnacien signalé par De Sénarmont
en 1844 (in Lemoine 1937) doit appartenir au Post-Crétacé à con-
crétions calcaro-siliceuses.
Foll ain ville : carrière des Brise-Bras (carte au 1/50.000)
Evreux 47 N.-E., coord. Lamb. : x = 553,90 — y = 147,50 à
4 km. N, -N. -O. du clocher de Limay.
Coupe de la carrière de bas en haut {ordre numérique) :
10) Calcaire grossier en bancs avec nombreux moules de mollusques et
pétri de galets noirs très arrondis à la base (galets de Sinceny). 3 m.
9) Lit de galets noirs (Sinceny) 0 m. 10
323
■S) Sable argileux jaunâtre, plaquettes d’argile sableuse et de marne.
1 m.
7) Sable argileux gris-jaunâtre pétri de coquilles brisées, falun à Cyrena
cuneiformis et Oslrea bellovacensis 0 m. 60
'6) Lit d’argile bleu, rougeâtre avec lits de sable quartzeux blanc
fin 0 m. 40
5) Banc compact d’argile bleu-violacé 6 m. env.
4) Calcaire concrétionné, en rognons noyés dans une marne sableuse
avec silex jaunes très altérés, débris organiques : algues-mousses
et oursins silicifiés de la craie (oursins de l’argile à silex, corrodés,
avec dépôts de silice) 2 m.
3) Marne feuilletée avec petits lits d’argile et débris de silex jaunes,
altérés, nombreux foraminifères de la Craie remaniés et encroûtés,
débris calcaire à algues-mousses 1 m.
2) Marne et craie en galets 0 m. 50
1) Craie blanche très altérée (passage insensible à 2).
O) Craie blanche à silex noirs sur les pentes de la butte entre la route
et la carrière sur 40 m. env.
Lutétien supérieur (zone à Orbitolites complanatus) (10), Sables
<t Galets de Sinceny (9), Sables du Soissonnais (Sparnacien) (8),
Falun à Cyrènes et à Huîtres (7-6), Argile plastique (5), Post-Cré-
tacé (4-2), Sénonien (1).
Limay : carte au 1/50.000 Evreux 47 N.-E. coord. Lanib. :
x = 557,25 — y = 144,50, à 1.500 m. environ au N.-E. du clocher
•de Limay.
Coupe de la carrière de bas en haut (ordre numérique) :
9) Bancs de calcaire grossier à Orbitolites complanatus et zones fossi-
lifères 8 à 12 m.
Lacune de visibilité peu importante.
8) Sable jaunâtre ferrugineux, très altéré, micacé avec galets noirs
très arrondis (Sables de Sinceny) 0 m. 40 à 1 m.
7) Sable fin , jaunâtre, avec filets de sable blanc et lits argileux. 0 m. 60
fi) Sable jaunâtre très argileux à Cyrènes, Potamides, Huîtres. Ce sable
passe latéralement et à quelques mètres, à une argile sableuse
noirâtre ligniteuse sans fossile avec de nombreux débris de bois
et lignite 0 m. 70
5) Argile bleue, noirâtre avec lits de coquillages. Cyrènes, Potamides
et pyrites. Elle se transforme latéralement en une argile, jaunâtre
fossilifère à la base et une argile noire intercalée. Plus loin dans
la même carrière, ce banc passe à une argile très pyriteuse qui
renferme un banc de grès dur siliceux fossilifère avec bois silicifié.
0 m. 60
4) Argile plastique bleuâtre, avec de nombreux cristaux de gypse.
2 m. 50 à 3 m.
3) Argile plastique violacée 2 m.
2) Lit d’argile plastique rougeâtre 0 m. 50
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949. 21.
— 324
1) Argile panachée gris-bleu ou jaunâtre avec filets rouges et lentilles
de calcaire concrétionné (calcaire post-crétacé remanié) ... 3 m.
0) Sol de la carriè.re avec nombreux silex jaunes altérés.
Lutétien supérieur (zone IV) (9), Cuisien (Sables et Galets de
Sinceny )(8), Sables du Soissonnais (Sparnacien) (7), Falun à Cyrènes
et à Huîtres (6-5), Argile plastique (4-1).
Guitrancourt : carte au 1/50.000 Evreux 47 N.-E. Carrières
situées en face le pavillon d’Issou au N. -O., sur le territoire de la
commune de Guitrancourt, près de la limite de la commune de
Limay. Anciennes carrières partiellement abandonnées dont parlent
G. Dollfus 1920 et P. Lemoine, et A. Pinard 1922.
Les deux carrières sont très proches l’une de l’autre, autour du
point : coord. Lamb. x = 558,40 - — y = 144,50.
Coupe sommaire des assises (aucun détail n’étant possible pour
l’argile plastique éboulée) de bas en haut, ordre numérique.
4) Bancs de calcaire grossier à Orbitolites complanatus souvent éboulés
sur les argiles et sables sous-jacents (Lutétien, zone IV) 10 m. env.
3) Sables jaunâtres, micacés à galets (Cuisien).
2) Argiles et sables éboulés (Sparnacien) avec lit d ’Ostrea bellovacina.
1) c Calcaire siliceux concrétionné en rognons micro-cristallins, noyés
dans une marne sablo-argileuse jaunâtre avec silex jaunes de la
craie (oursins de l’argile à silex).
b) Calcaire marneux en plaquettes avec passages sableux, contenant
des micro-concrétions, des foraminifères de la craie remaniés et
encroûtés et des micro-organismes d’eau douce (algues-mousses ?).
a) Marne très sableuse avec silex jaunâtre et petites concrétions
calcaires.
Épaisseur totale de ce banc 4 à 5 m.
0) Craie blanche et silex noirs, près de la route de Guitrancourt.
Lutétien (4), Cuisien (3), Sparnacien (2), Post-Crétacé (1), Séno-
nien (0).
Guitrancourt : carrière de Beaufontaine, carte 1/50.000, coord.
Lamb. x = 559,75 — y = 144,75, l’entrée est à 500 m. S.-S.-E.
du clocher de Guitrancourt et le front de taille s’étend sur 800 m.
du N. -O. au S.-E.
23) Bancs de calcaires grossier a Orbitolites complanatus avec de nombreux
galets noirs (galets de Sinceny remaniés).
22) Sables jaunâtres micacés sans fossile 1 m.
21) Lit de galets noirs, très arrondis (galets de Sinceny).... 0 m. 30
20) Lit de lignite 0 m. 20
19) Sable argileux jaunâtre 0 m. 30
18) Lit de lignite 0 m. 10-0 m. 20
17) Sable argileux jaunâtre et argile feuilletée, vert gris 1 m.
16) Lit de lignite et sable argileux 0 m. 50
— 325 —
15) Sable argileux jaunâtre. ... 0 ni. 50
14) Argile sableuse bleuâtre . .. 0 m. 50
13) Lit de lignite . 0 m. 10
12) Alternance de sable argileux jaunâtre, argile sableuse,, argile bleue
feuilletée . ... . .. . . 1 ni. 50
11) Argile bleu-ardoise . _ . . .. 0 m. 30
10) Argile bleuâtre très fossilifère. Cyrènes, Potamides, Huîtres. 0 m. 50
9) Lit d’argile noirâtre. . . . 0 m. 04
8) Argile plastique bleue avec cristaux de gypse 3 m.
7) Argile rouge 0 m. 50
6) Argile plastique vert jaune 1 m. 50
5) Argile plastique blanc verdâtre 1 ni.
4) Argile bariolée de rouge jaune et vert.. 2 m.
— Lacune de visibilité sol de la carrière.
3) Argile bariolée et ravinement à la base 0 m. 50
2) Marne sableuse avec concrétions de calcaire micro-cristallin. 0 m. 50
1) Marne plus argileuse, sur 0 m. 20
— Fond de la tranchée.
0) Craie blanche à silex noirs.
Lutétien supérieur (zone IV) (23), Sables de Cuise (22), Sables
et Galets de Sinceny (21), Sables et lignites du Soissonnais (Spar-
nacien) (20-12), Falun à Cyrènes et Huîtres (11-9), Argile plastique
(8-3), Post-Crétacé (2-1).
Cette coupe n’a pu être relevée qu’après trois ans d’exploitation
intensive et à la faveur d’une percée vers le N. très rapide.
Les couches de lignites sont variables en. épaisseur et en étendue.
Vers le N. -O. de la carrière, il n’y a plus qu’une couche intercalée
dans les sables argileux et à l’extrémité N. -O. de cette même car-
rière, les bancs du calcaire grossier descendent par écoulement sur
les pentes jusqu’au contact du Falun à Cyrènes. Ailleurs dans le
Vexin, les argiles sont visibles en quelques localités :
Théméricouht : lambeau d’argile sableuse sur la craie. ... 0 m. 50
(certainement pas en place).
Liancourt-Saint-Pierre : hameau des Groux : falun à Cyrena cunei-
formis et Oslrea bellovacina.
Courcelues-les-Gisors : 2 m. d’argile plastique bariolée (puisard).
A Carrières-sur-Seine : rue Victor-Hugo, face au N° 41, j’ai pu
Telever une coupe dans des sables sparnaciens.
De bas en haut (ordre numérique) :
6) Bancs de calcaire compact à Milioles et Orbitolites complanatus.
5) Bancs de calcaire dur, glauconieux ou marneux à Echinolampas calvi-
montanus.
A) Bancs de calcaire dur, glauconieux et marneux à JS'ummulites loevi-
gatus.
32t>- —
3) Lit de coquillages et petits galets polymorphes anguleux,, qu'il ’ ne-
faut pas confondre avec les galets très arrondis, assez- bien calibrés-
remaniés du Cuisien transgressif.
Turbinolia sulcata — Lunulites urceolata — Turritella carinijéra —
V enericardia planicosta, etc. 0 m. ÎO
2) Sable blond, assez grossier, quartzeux, grain anguleux, assez ferrugi-
neux, stratification oblique 1 m. 50
1) Sable blond (identique à 2) stratification festonnée spéciale que j’aï
retrouvé ailleurs au sommet du cuisien (faciès fluviatile). sur. 2 m.
III. — Coupes géologiques de quelques forages.
Banthelu (Seine-et-Oise) : feuille 47 Evreux N.-E.
Maître de l’Œuvre : Distillerie de Plessis-le-Veneur. Entrepreneur::
Chartiez & Fils. Profondeur : 125 m.
Marne blanche crayeuse alternant avec marne-
jaune et dure.
— 327 —
328 —
Argile sableuse grisâtre à nombreuses coquilles
brisées (Cyrènes).
On remarquera que le eontact du Bartonien-Lutétien est connu
en affleurement à la côte 104 du chemin de la Villetertre ; l'altitude
du même contact au puits se trouve portée à -|- 131 m., alors que
les deux points sont à 1.800 m. l’un de l’autre environ.
Pontoise (Seine-et-Oise) : Jardin de la Ville, feuille 48 Paris N. -O.
Maître de l’Œuvre : la commune. Entrepreneur ; Brochot, 1930-31.
329 -
IV. — Coupe de la falaise dans la région de Dieppe.
La falaise de Varengeville près de l’église montre la succession
suivante de haut en bas :
14) Lit de cailloux (silex) très roulés, noirâtres, type marin de Sinceny,
et cailloux éclatés, patine jaunâtre type fluviatile. Ces cailloux
sont noyés dans un sable quartzeux 1 m.
330
13) Argile sableuse à la base, compacte au sommet 2 m.
12) Sable jaunâtre fin sans fossile avec passage de grès ferrugineux et
filets d’argile irréguliers 15 m. env.
11) Argile sableuse pétrie d’ Huîtres 1 m. 50
1 0) Argile bleue-noire sans fossiles . 0 m. 30
9) Argile bleue-noire pétrie de coquilles 0 m. 50
8) Sable jaune (débris de coquilles) 0 m. 50
7) Argile sableuse fossilifère 1 m.-l m. 50
6) Alternance de lignite compact (3 bancs de 0 m. 30 et 0 m. 50) et
d’argile noirâtre 2 à 3 m. . .
5) Argile bleue plastique 1 m.
1) Calcaire compact, grain grossier, gris (travertineux en lames minces
avec tubulures (mousses ?).
Lacune de visibilité peu importante (1 ir .-2 m.).
3) Sable très blanc, quartzeux et silex de la craie peu remaniés souvent
transformé en grès....; 3 m. env.
2) Craie altérée, jaunâtre, argileuse 0 m. 10-1 m.
1) Craie blanche à silex (falaises).
Interprétation : Thanétien (3) et calcaire de Mortemer (4), Argile
plastique du Sparnacien (5 à 11), Sables du Sparnacien supérieur
(12-13), Alluvions, Pliocène ou Pleistocène avec éléments des Sables
de Sinceny (14).
Y. — Conclusions.
a) Les marnes post-crétacées des environs de Limay ne résultent
pas d’une altération des calcaires montie.ns ; alors qu’on n’y retrouve
aucun vestige montien, les oursins et les foraminifères remaniés
et encroûtés de la craie sont nombreux.
D’autre part, ces dépôts qui résultent du démantèlement et de
l’érosion de la craie blanche sont stratifiés, ce qui empêche de les
considérer comme le produit d’une simple altération de la craie
par dissolution. Ils ont du se former sur les continents alors que
la mer déposait les calcaires dans les parties déprimées de la craie.
Ces marnes sont donc montiennes, elles représentent le faciès conti-
nental du calcaire marin de Meulan et littoral de Vigny et se retrou-
vent plus au Nord sous les sables du Thanétien, à Fay-les-Étangs
(P. Lemoine 1937).
b) L’épaisseur de l’argile plastique est à Banthelu (anticlinal de
Vigny) de 10 m. 50 à Us (synclinal de la Scie) 10 m. 75 et à Chaussy
(synclinal d’Arthies) 11 m. Les épaisseurs relevées par De Boury,
G. Dollfus et G. Ramond ne correspondent qu’à une partie des
argiles plastiques ayant glissé sur le flanc des vallées sous la pres-
sion des sédiments qui les surmontent.
Sa puissance n’est donc pas liée aux ondulations de la craie
contrairement à ce que pensait P. Lemoine.
331 —
c) L’épaisseur des sables supérieurs du Sparnacien est plus
variable. Elle passe de 3 à 5 m. dans le Vexin et vers Pontoise-
Conflans-Sainte-Honorine, les forages les ont traversés sur 20 m.
environ, ces sables se sont accumulés dans les dépressions de l’argile
plastiqué. Ils continuent vers le N. -O., les dépôts de la fosse dite
de « Saint-Denis », mais ils se terminent en golfe et ne s’étendent pas
au delà de Pontoise-Conflans-Sainte-Honorine. Les galets de Sin-
ceny ravinent ces sables à Guitrancourt, ce qui permet de les sépa-
rer des sables de Cuise.
d) La faune de Sarron (Oise) (Sparnacien supérieur) retrouvée
à Dieppe par L. et J. Morellet 1934 correspond à peu près au falun
à Cyrènes du Yexin. Dans ces localités, cette assise est recouverte
par les sables jaunes ravinés eux-mêmes par les galets de Sinceny.
Ceux-ci sont très épais dans leur localité type, alors qu’ils ne sont
représentés dans le Vexin que par un lit peu épais. Il faut donc
admettre qu’ici le Sparnacien a continué à se déposer sous forme
de sables jaunes dans les dépressions de l’argile plastique, pendant
que la transgression cuisienne commençait à déposer plus au Nord
les sables de Sinceny. Ceux-ci n’auraient atteint la région parisienne
qu’un peu plus tard en déposant dans tout le Vexin un lit de galets
peu épais mais constant.
Je rattache donc les sables jaunes des environs de Dieppe au Spar-
nacien comme le pensaient G. F. Dollfus et H. Parent et je con-
sidère les galets roulés comme appartenant à l’assise de Sinceny,
tout en admettant que ces galets peuvent se trouver localement
remaniés dans des cailloutis vaguement fluviatiles, pliocènes ou
pleistocènes. La faune de Sarron montre la grande analogie et une
certaine continuité entre la Vallée de l’Oise et Dieppe.
Notons la présence de nombreux lits fossilifères et ligniteux dans
le Sparnacien inférieur de Dieppe, alors que pendant cette période
il ne se déposait dans le Vexin, que des argiles sans fossile. C’est
toujours un peu plus tard que sont apparus, dans le Vexin, les
lignites et l’horizon fossilifère : Falun à Cyrena cuneiformis Fer
ou banc à Ostrea bellovacina Lk.
Laboratoire de Géologie du Musèuht.
Bibliographie.
Bourcart J. et Soyer R. Sur la terminaison et la tectonique du méandre
d’Achères. B. S. G. F. (5), t. 15, 1945, p. 127.
Boury (de). Sur l’extension des Sables de Cuise et du Calcaire de Saint-
Ouen aux environs de Magny. B. S. G. F. (3), t. XII, 1884, p. 673.
Dollfus G. F. Description et classification dépôts tertiaires des environs
de Dieppe. An. Soc. G. Nord, t. IV, 1877, p. 19.
— 332 —
— Le calcaire montien de Meulan (Seine-et-Oise). C. R. Somm. SGF.t
1930, p. 130.
Feugüëur L. Etude du Cuisien dans les Vexins français et normand.
B. S. G. F. (5), t. 17, 1947, p. 543.
— Observations à propos de la note de M. R. Abrard : la lacune entre
la craie et le calcaire pisolithique à Meudon. C. R. Somm. S GF, 1948,
p. 313.
Hebeht Edm. Observations sur l’argile plastique et les assises qui l’ac-
compagnent dans la partie méridionale du bassin de Paris et sur les
relations avec les couches tertiaires du Nord. B. S. G. F., 1853-54,
p. 418.
Lemoine P. et Pinard A. Sur la coupe de l’Eocène inférieur à Guitran-
court (S.-et-O.). B. S. G. F., 1921-22, p. 142.
Lemoine (P.). Géologie de l’IIe de France, le Vexin Français. Mém,. Mus .
Hist. Nat., t. Y, fasc. II, 1937.
Morellet L. Etude du tertiaire de la carrière des « Quatre Vents » près
de Dieppe. B. S. G. F. (4), 5. 6, 1906, p. 84.
Morellet L. et J. Présomptions en faveur du London Clay dans la région
de Dieppe. C. R. Somm. S GF, 1939, p. 208.
Parent H. Note sur les terrains tertiaires du Pays de Caux. An. S. G. Nord,
t. XXII, 1894, pp. 6-11.
Ramond G. et Dollfus G. F. Profil géologique du chemin de Fer de Mantes
à Argenteuil. B. S. G. F. (3), t. XIX, 1891, p. 10.
Soyer R. Recherches sur l’extension du Montien dans le Dassin de Paris.
B. S. C. G. F., n° 213, t. 44, 1943, pp. 769-871, 2 cartes.
Whitaber. On the clifî sections of the Tertiary beds west of Dieppe.
Quarterly journ., 1871, p. 263.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-7*1919
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs ; -. 177
Communications :
Ach. Urbain, J. Nouvel, P. Bullier et J. Rinjard. Rapport sur la mortalité
et la natalité enregistrées^au Parc Zoologique du Bois de Vincennes
pendant l’année 1948 178
J. Chaux et P. W. Fang. Catalogue des Siluroidei d’Indochine de la collection
du Laboratoire des Pêches coloniales au Muséum, avec la description de
six espèces nouvelles 194
P. Chabanaud. Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique oriental
(suite) 202
L. B. Holthu s. Note sur le type du Gnathophyllum tridens Nobili, 1906
(Crust. Décap.) 210
Y. François. Copépodes des Pyrénées 215
P. Remy. Palpigrades de Corse 218
F. Grandjean. Sur le genre Hydrozetes Berl. (Acariens) 224
M. André. Une forme mexicaine nouvelle de Thrombidion 232
M. André. Phénomène tératologique chez un Thrombidion, Microthrombidium
sucidum C. L. Koch 234
J. Carayon. Description d’un Schizopterinae africain, Pinochius africanus N. g.,
n. sp., et remarques sur les Hémiptères Cryptostemmatidae 239
Cl. Dupuis. Notes synonymiques et systématiques sur les Phasiinae (Diptères
Larvaevoridae ) 243
G. Ranson. Note sur trois espèces lamarckiennes d’Ostréidés 248
G. Cherbonnier. Note préliminaire sur quelques Holothuries rapportées par
le Navire-Ecole Belge « Mercator » 255
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCI. —
Plantes récoltées par le Pr Buchholz (suite) 258
M. Pichon. Classification des Apocynacées : XXVII, détermination des graines
de Plumérioïdées et de Cerbéroïdées 266
M. Pichon. Les affinités du genre Eucorymbia (Apocynacées) 270
A. Cavaco. Sur le genre Grossera (Euphorbiacées) 272
J. T. Buchholz. Additions to the Coniferous Flora of New Caledonia 279
R. M. Joignerez. Sphaignes récoltées aux tourbières du plateau du Russey
(Doubs) 287
H. et G. Termier. Rôle des Aviculopectinidae dans la morphogenèse des Dyso-
dontes Mésozoïques 292
G. Gatinaud. Contribution à l’étude des Brachiopodes Spiriferidae. I. — Exposé
d’une nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spiri-
feridae à sinus plissé 300
G. Dunand. Au sujet du genre Gypsina (Foraminifère) 308
G. Mennessier. Note préliminaire sur les niveaux à Rudistes coniaciens des
massifs d’Uchaux et de la Cèze 311
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (III). — Présence du Fico-
xylon cretaceum Schenk dans la Flore fossile de El Mraîti (Sahara Sou-
danais) 316
L. Feugueur. Sur l’Éocène inférieur au N.-O. du Bassin de Paris et aux envi-
rons de Dieppe 321
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATION /VL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY-S AI NT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum, national d’FIistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’ Histoire naturelle ). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1200 fr., Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Noiulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Étranger, 150 fr.). ,
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l'Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d' Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Paraît depuis 1928 ; abonnement France
et territoires d’ Outre-Mer, 500 fr., Étranger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-7-1949
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 3. — Mai 1949
MUSËUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
" PARIS-V"
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum, est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
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mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N° 3.
372e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
19 mai 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. FISCHER
ACTES ADMINISTRATIFS
M. le Professeur E. Farai., Administrateur du Collège de France, est
nommé Membre du Conseil Supérieur du Muséum (Arrêté ministériel du
31-1-1949).
M. le Professeur R. Jeannel est nommé Assesseur au Directeur du
Muséum pour l’année 1949 (Arrêté ministériel du 4-2-1949).
M. J. Rerlioz est nommé Professeur de la Chaire de Zoologie (Mammi-
fères et Oiseaux) (Arrêté ministériel du 25-4-1949).
M. le Professeur Becquerel, Membre de l’Institut, est nommé Profes-
seur honoraire au Muséum (Arrêté ministériel du 4-1-1949).
M. J. Soustelle, Sous-Directeur de Laboratoire, obtient un congé
d’inactivité d’un an (Arrêté ministériel du 7-2-1949).
M. Lévi-Strauss est nommé Sous-Directeur de Laboratoire (Arrêté
ministériel du 23-3-1 949) .
M. Cl. Delamare Debouttéville est titularisé dans les fonctions
d’Assistant à dater du 1-1-1948 (Arrêté ministériel du 31-1-1949).
M. Cl. Delamare Deboutteville est nommé Chargé des fonctions de
Chef de travaux au Laboratoire Arago à Banyuls-sur-Mer (A. m. du
23-2-1949).
Sont titularisés dans les fonctions d’Assistant : Mme Mimeur et Mlle Du-
maz Le Grand (A. m. du 17-3-1949) ; MM. Mathis (A. m. <iu 6-4-1P49) :
Rinjard (A. m. du 25-4-1949) et Ginies (A. m. du 23-3-49).
M. H. Gillet est nommé Assistant stagiaire (A. m. du 4-2-1949).
M. J. Vincent est chargé des fonctions d’Assistant en remplacement de
M. Lapeyronie (A. m. du 31-12-1948),
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
22
— 334 —
M. Bresse est nommé Chef du service de la Muséologie (A. m. du 31-1-
1949).
M. J. Levardon est nommé Commis d’administration (A. m. du 27-12-
1948).
• M. Poli est nommé Gardien-chef de la Ménagerie (A. m. du 22-12-1948).
Mme Faubeée est titularisée dans les fonctions d’ Aide-technique (A.
m. du 17-3-1949).
MM. J. Floriat et J. Faüvel sont nommés Aide-techniques (A. m
du 27-12-1948).
Mlle Jachiet est chargée des fonctions d’ Aide-technique (A. m. du
15-4-1949.)
M. F. Le Texier est nommé Agent technique au service de Muséologie
(A. m. du 15-4-1949).
M. Hascouet est nommé Agent technique stagiaire au service de
Muséologie (A. m. du 27-12-1948).
M. Langlois est titularisé dans les fonctions de Jardinier (A. m. du
17-3-1949).
MM. Sarsat et Ribouchon sont nommés Gardiens de Ménagerie (A. m.
du 27-12-1948).
Mme Guénot est titularisée dans les fonctions de Garçon de Laboratoire
(A. m. du 17-3-1949).
M. A. Roy est nommé Garçon de Laboratoire stagiaire (A. m. du 27-
12-1948).
M. L. Lanoe est nommé Jardinier auxiliaire permanent stagiaire (A. m.
du 25-4-1949).
M. Vermont est délégué dans les fonctions de Jardinier auxiliaire
(Am. du 27-12-1948).
Mme Mille est titularisée dans les fonctions de Gardien de Galerie
(A. m. du 29-4-1949).
M. Mouthon est -titularisé dans 1 es foncti ons de Gardien de Galerie à
dater du 1-8-1948 (A. m. tdu 23-12-1948).
M. J. Cardon est réintégré dans les fonctions du Gardien de Galerie
(A. m. du 9-12-1948).
MM. A. Benoiton et Seite sont nommés Gardiens de Galerie stagiaires
(A. m. du 25-4-1949).
Mlle Oddon est détachée pendant un an au Ministère des Affaires
Etrangères (A. m. du 11-11-1948.) .
Mlle Girard obtient un congé d’inactivité d’un an (A. m. du 23-12-
1948).
Mme Soustelle, MUe Davant et M. Gessain, Aide-techniques,
obtiennent un congé d’inactivité d’un an (A. m. du 7-2-1949).
M. Rio, Gardien de Galerie, obtient un congé d’inactivité pour raisons
de santé (A. m. du 2-3-1949).
M. Daubigney, Gardien de Galerie, obtient deux congés de trois mois
pour raisons de santé (A. m. du 30-12-1948 et du 2-3-1949).
M. Pinson, Gardien de Galerie, obtient un congé d’un mois pour
raisons de santé (A. m. du 2-3-1949).
M. Bonnefoy, Secrétaire-comptable, obtient un congé de maladie d’un
mois (A. m. du 14-3-1949).
— 335 —
Mile Th. Rivière obtient un congé d’inactivité (prorogation) (A. m.
du 30-12-1948).
M. L. Levrault obtient un congé de maladie de six mois (A. m. du
1-1-1949).
M. Nicolas obtient un congé de maladie de trois mois (A. m. du 8-4-
1949).
M. J. Pinson, Gardien de Galerie, obtient un congé d’un mois pour
raisons de santé (A. m. du 12-4M949).
Mme Bersihand est mise en disponibilité pendant trois mois (A. m. du
15-4-1949).
Mme H. Mimeur, Employée aux écritures, obtient un congé de maladie
d’un mois (A. m. du 12-4-1949).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur L. Fage, Membre de l’Institut, est promu Officier de la
Légion d’honneur.
DONS D’OUVRAGES
E. Laurence Palmer. Fieldbook of Natural II is tory, 664, p., 2.000 fig.
(Mc Graw-Hill Book C° « Whittlesey House », édit., New-York :
Toronto, 1949).
L’ouvrage du Dr Palmer est une encyclopédie résumée des règnes
minéral, végétal et animal ; de plus un chapitre est consacré à l’astro-
nomie.
Rédigé à l’intention des étudiants naturalistes le texte ne laisse aucune
place à l’imagination. La définition de chacune des 2.000 espèces décrites,
toutes figurées, est d’une précision scientifique. L’ordre de classification
(classe, ordre, famille) est scrupuleusement respecté et chaque descrip-
tion est suivie d’observations biologiques et écologiques.
Ecrit dans un style clair et précis, ce livre est également à la portée du
public qui s’intéresse aux sciences naturelles.
The New Naturalist (A Journal of British Natural History). 216 p.,
12 pl. color., 175 fig. (James Fisher, édit., Londres, 1948).
Ce volume fait partie d’une série d’ouvrages destinés à exalter l’admi-
ration du public pour les beautés naturelles qu’il peut être appelé à ren-
contrer en Grande-Bretagne. Les auteurs qui ont contribué à la rédaction
de ce livre célèbrent avec enthousiasme et poésie les manifestations
naturelles les plus attrayantes.
Magnifiquement illustré de photographies en couleurs et de planches
noires, cet ouvrage mérite une place de choix dans la bibliothèque d’un
amateur naturaliste.
336 —
Taylor (J. -H.). Petrology of the Northampton Sand Ironstone
Formation (in Memoirs of the Geological Survey of Great Brilain),
111 p., 7 pl., 10 fig. London, 1949.
Ce volume est le premier d’une série de mémoires exposant les résultats
des travaux sur les minerais de fer mésozoiques effectuées par le Geological
Survey entre 1939 et 1946.
L’étude combinée au laboratoire et sur le terrain a conduit à définir
des successions lithologiques typiques dans la formation qui est valable
pour tout le gisement.
Ces divisions se définissent ainsi : groupe inférieur de type sidérose,
calcaire, mudstone.
Le groupe principal des minerais de fer oolithiques ; le groupe inférieur
kaolinite chamosite ; le groupe supérieur, sidérose, calcaire, mudstone ;
le groupe supérieur kaolinite chamosite.
Les matériaux ont été étudiés au laboratoire par les méthodes optiques
ordinaires et les déterminations ont été confirmées par l’étude chimique,
l’examen aux R. X. et dans certains cas par les mesures de densités.
L’étude poussée du matériel a pour objet d’orienter les recherches
ultérieures sur le choix des méthodes permettant l’enrichissement du
minerai. D’autre part l’examen des minéraux frais et altérés a permis de
reconstituer les conditions géologiques qui ont déterminé la formation
des diverses couches du gisement.
337
COMMUNICATIONS
Note sur une collection d’Oiseaux du Gabon.
Par J. Berlioz.
PROFESSEUR AU MUSÉUM
La région forestière du Gabon et du Sud-Cameroun reste, on le
sait, une de celles de l’Ouest-africain dont la richesse animale et
végétale offre aux chercheurs naturalistes le plus de chances d’inédit,
par suite du caractère primitif de la région et des difficultés de toutes
sortes inhérentes aux recherches en milieu forestier. En ce qui con-
cerne les Oiseaux, c’est au voyageur bien connu G. L. Bâtes que l’on
doit, en des temps récents, la plus substantielle documentation sur
la nature de la faune en ces régions et sur ses particularités biolo-
giques : faune bien spéciale des forêts denses, souvent répandue aussi
dans une grande partie du bassin boisé du Congo.
Grâce à la générosité de M. Pierre Rougeot, Administrateur des
Colonies, qui, après un premier séjour de trois années au Gabon,
déjà fructueux pour l’histoire naturelle, vient de se fixer à Oyem,
dans une région des plus intéressante à tout point de vue le Muséum
de Paris a reçu une nouvelle collection d’Oiseaux récoltés par lui, —
collection qui renferme d’excellentes captures, dont plusieurs figurent
des espèces qui n’étaient pas encore représentées dans les collections
de ce Musée. Aussi me paraît-il opportun d’en donner ici la liste.
Rappelons tout d’abord qu’Oyem, chef-lieu de la région du Voleu-
N’tem et centre principal des recherches de M. Rougeot, est situé
par 1°,6 environ de latitude Nord non loin des frontières de la
Guinée espagnole et du Cameroun, dans un biotope forestier
primitif des plus typique. On remarquera dans cette série d’Oiseaux
le caractère en général très sédentaire des espèces obtenues et
l’absence totale de tout migrateur nordique, bien que l’époque de la
récolte se soit échelonnée, à Oyem, de septembre 1948 à mars 1949.
Non-Passeres.
Lampribis rara Roth. Hart, et Kl., pull. — Oyem, décembre 1948.
‘Ce tout jeune poussin d’une rare espèce d’ibis, si particulière aux
grandes forêts guinéennes, représente sans doute un stade de plu-
mage non encore décrit : il possède encore en partie son revêtement
duveteux blanchâtre, parmi lequel apparaît le premier plumage,
absolument semblable à celui de l’adulte, de couleur olivâtre métal-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1*949.
— 338 —
lique sombre avec, sur le cou, les taches claires au centre des plumes,
si caractéristiques de l’espèce ; les rémiges et les rectrices sont déjà
partiellement développées.
Crecopsis egregia (Pet.), ad. — Oyem, janvier 1949.
Limnocorax flavirostris (Sw.), ad. — Oyem, janvier.
Sarothura rufa Bonapartei (Bp.), çj et Ç ad. — Oyem, 5 décembre.
Cette petite espèce de Rallidé apparaît rare dans les collections, sans
doute eu raison de sa taille exiguë, qui la fait échapper aisément aux
recherches. Elle est en outre très localisée aux forêts d’Afrique occi-
dentale, contrairement aux deux précédentes, ubiquistes en Afrique
tropicale.
Charadrius Forbesi (Shell.), ad. — Oyem, 7 novembre. Espèce
sédentaire de Charadriidé, typique du biotope congolais.
Cuculus clamosus gabonensis Lafr., ? Ç ad. — Oyem, 14 novembre.
De toutes les espèces de Cuculidés parasites qui se reproduisent au
Gabon, celle-ci paraît être la plus commune, ainsi qu’il ressort des
collections généralement reçues de ce pays.
Turacus macrorhynchus Verreauxi (Schl.), ad. — Oyem, novem-
bre.
Dendropicos Lafr. Lafresnayei Malh., ad. — Oyem, septembre.
Pogonornis bidentatus Friedmanni Bann., 2 ad. — Oyem, février.
Gymnobucco calons major Neum., ad. — - Oyem, 4 septembre.
Gymnobucco Bon. Bonapartei (Hartl.), ad. et juv. — Oyem,
novembre. Le jeune de cette espèce, reconnaissable à la couleur
pâle de la commissure et de la base du bec, est assez différent d’aspect
de l’adulte : son plumage, de nature plus molle, bien entendu,
et plus duveteuse, se montre beaucoup plus uniformément foncé,
sans stries pâles sur la tête, et les touffes supra-narinales sont moins
développées.
Apaloderma æquatoriale Sharpe, rj ad. — Oyem, 20 novembre.
Lophoceros cam. camurus (Cass.), ad. — - Oyem, septembre.
Eurystomus afer afer (Lath.), ad. — Oyem, mars.
Selon M. Rougeot (in litt.), cette espèce bien connue de Rollier
n’apparaît à Oyem que lors de la petite saison sèche, de janvier à
mars.
Halcyon bad. badia J. et E. Verr., ? $ ad. — Oyem, novembre.
Melittophagus gularis australis (Rchw.), 3 ad. — Oyem, décembre-
janvier. Ce beau Guêpier de forêt est assez répandu, semble-t-il, au
Gabon, et se montre très sédentaire dans les localités qu’il fréquente.
Ces trois spécimens n’exhibent que de faibles traces des flammules
pectorales rougeâtres qui caractérisent souvent la sous-espèce
australis.
Melittophagus Müll. Mülleri (Cass.), plusieurs ad. et un juv. —
Oyem, décembre, janvier, mars. Beaucoup moins répandu que son
congénère précédent, cette autre espèce strictement forestière et
— 339 —
sédentaire de Guêpier n’est connue que sporadiquement dans quel-
ques localités de Haute-Guinée et de la région congolaise (Sud-
Cameroun, Gabon, Congo belge, etc.) jusqu’en Ouganda. C’est cer-
tainement l’une des plus brillantes espèces de la famille et elle n’était
pas encore représentée dans les collections du Muséum.
Apus Batesi (Sharpe), ad. — Oyem, 18 novembre. Autre oiseau
particulièrement rare. Cette espèce de Martinet a été découverte
en 1903 à Efulen (Sud-Cameroun) par Bâtes et paraît n’avoir été
retrouvée depuis lors que dans l’Ituri (Congo belge oriental). Quoi-
que n’ayant pas encore été signalée jusqu’à ce jour avec certitude
au Gabon, il semble donc probable qu’elle est répandue plus ou
moins dans toute la zone forestière du Congo. Elle se fait remarquer,
parmi ses congénères, par sa petite taille, sa couleur presque unifor-
mément noir lustré et sa queue profondément fourchue : cet aspect
si sombre et son habitat forestier doivent la faire passer beaucoup
plus souvent encore inaperçue qu’elle n’est peut-être rare en réalité.
M. Rougeot (in litt.) m’informe que son spécimen fut capturé
d’un coup de casque, dans l’intérieur même de son habitation.
Passeres.
Smithornis capensis camarunensis Sharpe, ad. — Oyem, décembre.
Smithornis rufol. rufolateralis Gray, ad. — Oyem, novembre.
Ces deux espèes d’Eurylaimes africains sont des habitants tout à
fait typiques et sédentaires de la zone forestière. Leur mode de
vie assez secret doit être la cause de leur rareté relative dans les col-
lections ; car, selon M. Rougeot, elles paraissent en effet communes
dans toute la région d’Oyem. Ces Oiseaux y fréquentent surtout les
buissons bas et touffus ; on entend fréquemment leur cri, mais on ne
les voit voler que rarement, traversant rapidement les sentiers,
presque à ras de terre.
Bias musicus (Vieill.), 2 ÇÇ ad. — Oyem, novembre, mars.
Erannomis longioauda ? Loandæ Sol et Pr., ad. — Mouila, 6 août.
Ce spécimen de petit Gobe-mouche bleu à longue queue présente une
teinte bleue générale plus intense que les spécimens de l’espèce
capturés généralement dans le Nord de la région congolaise (forme
Teresita (Ant.)) : il correspond ainsi à la description de la forme
méridionale Loandæ, à laquelle je le réfère provisoirement, faute de
matériel de comparaison, car en réalité toutes les sous-espèces attri-
buées à cette espèce sont médiocrement définies. La situation beau-
coup plus méridionale de Mouila par rapport à Oyem justifierait
d’ailleurs la présence de cette sous-espèCe, présence peut-être tempo-
raire durant l’hiver austral.
Tchitrea vir. viridis (Müll.), 2 $$ ad. — Oyem, janvier, mars.
Ces deux spécimens ont un plumage identique, entièrement noir,
— 340
sauf les ailes et les rectrices médianes, qui sont blanches. Cette livrée
mélanique paraît être la normale en cette région pour cette espèce
polymorphe.
Andropadus virens virens Cass., ad. — N’Djolé, août.
Dicrurus adsimïlis coracinus J. et E. Verr., ad. — N’Djolé, 16 août.
Laniarius Liihderi Rchw., ad. — Oyem, mars.
Chlorophoneus multicolor Batesi Sharpe, 2 spécimens. — Oyem, no-
vembre. Cette rare Pie-grièche de forêt, au plumage si intensément
pigmenté chéz les deux sexes, est toujours peu abondante dans les
collections, et d’ailleurs mal connue encore au Gabon. Les deux
spécimens cités ici, malheureusement sans indication de sexe, sont
aussi intensément l’un que l’autre colorés en rouge sur les parties
inférieures ; néanmoins l’un semble correspondre à un ^ pas tout à
fait adulte, avec son bandeau frontal mélangé de blanc et de noir et
ses rectrices médianes (encore incomplètement poussées), apparem-
ment noires, l’autre étant vraisemblablement une $ adulte, dépour-
vue entièrement, de noir sur le front et sur les rectrices médianes ;
d’ailleurs ces deux spécimens diffèrent encore l’un de l’autre par les
taches apicales jaune orangé des rectrices beaucoup plus développées
chez celui probablement Ç que chez l’autre, où elles sont plutôt
réduites à un large liseré, ceci étant sans doute un caractère d’imma-
turité chez ce dernier.
Malaconotus cruentus gabonensis Shell., 2 ad. — Oyem, mars.
Psalidoprocne Petiti Sh. et Bouv., çj ad. — N’Djolé, 15 août.
Cinnyris sup. superbus (Shaw.), (J ad. — Mouila, 5 août.
Cinnyris Johannæ J. et E. Verr., ad. — Oyem, octobre.
Voici deux fort belles espèces de Soui-mangas, typiques toutes deux
des zones de grande forêt : la seconde toutefois paraît beaucoup
moins fréquente et sans doute plus sporadiquement localisée que la
première.
Zosterops virens pusillus Rchw., ad. — Oyem, novembre.
Les Oiseaux du genre Zosterops sont parmi les plus difficiles à étudier
systématiquement, et les formes africaines, quoique moins nom-
breuses que les formes indo-océaniennes, ne sont guère mieux défi-
nies. Celles de la région forestière du Gabon sont entre autres à peine
connues, et, faute de matériaux de comparaison, je mentionne sous
le nom ci-dessus, selon les traités classiques et sans le discuter, ce
petit Oiseau, qui reste une très grande rareté.
Ploceus nigerrimus (Vieill.), Ç ad. — N’Djolé, août.
Ploceus aurantius (Vieill.), ad. — N’Djolé, 13 août.
Quelea erythrops (Hartl.), 2 ÇÇ ad ? — N’Djolé, août.
Spermophaga hæmatina pustulata (Voigt), ad. — Oyem, janvier.
Pyreneste ostrinus ? Rothschildi Neum., $ ad. — N.-Djolé, août.
Pyrenestes ostrinus ? Rotshchildi Neum., çj imm. — Oyem, 20 sep-
tembre.
— 341 —
Pyrenestes ostrinus ? ostrinus (Vieill.), (J imm. ? — Oyem, décembre
Ces trois spécimens laissent une fois de plus en suspens la ques-
tion des formes de Pyrenestes en Afrique équatoriale, question si
maltraitée par Neumann et depuis lors difficile à élucider. Il est
certain que ces trois Oiseaux confirment l’opinion exprimée par
G. L. Bâtes (Handbook of the Birds of West Africa, 1930, p. 514),
à savoir que la forme à petit bec connue sous le nom de Rothschildi
et la forme typique à gros bec coexistent au Gabon, puisque précisé-
ment le spécimen de N.Djolé et l’un de ceux d’Oyem sont sous ce
rapport identiques, alors que le second d’Oyem (en plumage d’ail-
leurs brunâtre, contrairement aux deux autres qui sont noirs) a
une taille et surtout un bec sensiblement plus forts. Faut-il donc
considérer ces Oiseaux comme représentant éventuellement des
espèces distinctes ou s’agit-il de variations individuelles plus ou
moins fixées localement ? Il ne paraît guère possible actuellement
de le préciser, ces oiseaux ne se montrant nulle part très abondants
et leur biologie restant fort imparfaitement connue.
Oriolus brachyrhynchus lætior Sharpe, 2 $$ ad. — Oyem, décembre,
février.
Oriolus nigripennis J. et E. Verr., $ ad. — Oyem, novembre.
Ces deux espèces de Loriots, qui coexistent dans une grande partie
de leur habitat forestier, se ressemblent beaucoup par l’aspect,
la taille et la coloration générale : elles paraissent néanmoins con-
server intégralement la valeur de leurs caractères différentiels qui,
morphologiquement, se reconnaissent surtout dans les détails de
pattern et de coloration des ailes et de la queue. Aussi, dans la
nature, sont-elles, selon Bâtes, très difficiles à. distinguer l’une de
l’autre ; la seconde paraît d’ailleurs plus rare que la première, selon
ce même auteur.
Catalogue des Siluroideî d'Indochine de la collection
du Laboratoire des Pêches Coloniales au muséum, avec
LA DESCRIPTION DE SIX ESPÈCES NOUVELLES.
(Suite et fin).
Par J. Chaux et P. W. Fang (f).
Genre : Bagrichthys Bleeker.
Bagrichthys hypselopterus (Blkr.), 1852. — 2 spécimens provenant
d’Indochine, 150 et 153 mm.
Ces deux spécimens sont blanc jaunâtre, cette absence de pigmen-
tation peut être due soit au fait que ce sont des formes juvéniles,
soit à la décoloration provoquée par l’eau formolée.
Genre : Bagroides Bleeker.
Bagroides macropterus Blkr., 1853. — 4 exemplaires provenant
du Cambodge, 176, 191, 193, 230 mm.
Ces spécimens sont très décolorés par la conservation. Nageoires
gris brun, bouche égale à 1 1/2 diamètre de l’œil.
Genre : Leiocassis Bleeker.
Leiocassis siamensis Regan, 1913. — 1 spécimen provenant du
Cambodge, 1916, 131 mm. ; 1 de Pnom-Penh, 1921, 121 mm. ;
2 du Cambodge, 1915, 146 et 147 mm.
Famille : Sisoridae.
Genre : Bagarius Bleeker.
Bagarius bagarius (H. B.), 1822. — 2 spécimens provenant de
Cochinchine, 240 et 250 mm.
Famille : Schilbeidae.
Genre : Pangasius C. V., 1840.
Pangasius nasutus Blkr., 1862. — • 1 spécimen provenant de
Cochinchine, 1921, 340 mm. ; 1 de Pnom-Penh, 1921, 182 mm. ;
7 de Cochinchine, 215 à 300 mm.
La largeur de la bande de dents vomériennes est contenue 2 fois
dans sa longueur ; largeur du museau 2 dans sa longueur, processus
occipital allongé largeur 1 1/2 dans la longueur, œil au-dessus de
la commissure labiale.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 343 —
Pangasius polyuranodon Blkr. ,1852 (non Smith). — 1 spécimen
provenant de Coehinchine, 1931, 220 mm,; 2 du Golfe de Siam,
113 et 135 mm. ; 1 du Cambodge, 1915, 305 mm.
Pangasius macromena Blkr., 1851. — 1 spécimen provenant de
Pnom-Penh, 237 mm. ; 5 de Coehinchine, 1921, 148 à 163 mm. ;
16 de Coehinchine, 1931, 138 à 179 mm. ; 1 de Pnom-Penh, 1921,
168 mm.
Pangasius larnaudii Bocourt, 1866. — 1 spécimenjprovenant du
Cambodge, 250 mm. ; 2 du Cambodge, 190 et 230 mm.
Pangasius bocourti Sauvage, 1880. — 1 spécimen provenant du
Cambodge, 165 mm. ; 1 du Cambodge, 330 mm. ; 1 du Cambodge,
460 mm. ; 1 de Pnom-Penh, 245 mm.
Pangasius djambal Blkr., 1846. — 1 spécimen provenant du Cam-
bodge, 155 mm. (mauvais état).
Pangasius micromena Blkr., 1847. — 1 spécimen provenant du
Cambodge, 1915, 320 mm. ; 2 de Pnom-Penh, 1921, 237 et 280 mm. ;
1 du Cambodge, 1916, 287 mm. ; 6 du Cambodge, 310 à 510 mm.
Max Weber et De Beaupcrt ( Fish . Indo-Austral. Archip., 1913,
II, p. 261) mettent en synonymie Pangasius rios et P. micronema.
Les différences morphologiques utilisées par Bleeker pour la sépa-
ration des espèces paraissent ne pas dépasser les limites de la varia-
tion d’une espèce. Les arguments fournis par l’emplacement des
lieux de capture confirment qu’il doit s’agir là d’espèces géogra-
phiques. Pangasius rios habite la partie méridionale de Bornéo, alors
que P. micromena se trouve dans les régions, centrale et orientale de
l’île. Bleeker le signale aussi à Java, Hora, Myers et Smith en.
ont récolté à Sumatra, Pérak et au Thaïland. Nous rapportons nos
spécimens à Pangasius micronema en accord avec M. Weber et
De Beaufort en signalant toutefois que d’après certains caractères
il pourrait s’agir là d’une forme de passage entre Pangasius rios
et Pangasius micronema.
Pangasius krempfi Fang et Chaux, n. sp.
Type unique, récolté en mer par A. Krempf à Bong-Lao. Lon-
gueur standard : 340 mm. Caudale endommagée.
D. 11.6 ; A. 4.29 ; P. 1.11 ; V, 1.5.
Corps allongé, comprimé latéralement, hauteur maximum conte-
nue 5 1/2 dans la longueur standard du corps et égale à la longueur
delà tête. Profil rectiligne du museau à l’origine de la dorsale. Tête
large recouverte de peau lisse, largeur 1 1/5 dans sa longueur, hau-
teur 1 1/2, museau arrondi. Diamètre oculaire 5 dans la longueur
de la tête, 5 dans l’espace interorbitaire qui- est fortement convexe,
2 dans la longueur du museau. Œil infero-latéral, centre de la
pupille au niveau de la commissure labiale. Narines antérieures
au bord du museau et séparées des narines postérieures par une
— 344
distance égale au diamètre de la pupille. Processus occipital recou-
vert de peau molle et 3 fois plus long que large. Bouche inférieure,
bien arquée. Dents villiformes, dents maxillaires en bande arquée,
dents mandibulaires en bande interrompue à la symphyse. Dents
vomériennes et palatines réunies et formant une bande étroite
(1/L = 1/4-5) interrompue à la symphyse où les deux bandes ont
une forme en massue, le tout ayant une forme d’arc. Barbillons
maxillaires 1 1/2 dans la longueur de la tête, atteignant le milieu
de la distance séparant l’œil de la pectorale ; barbillons mandibu-
laires égaux à la moitié des barbillons maxillaires. Branchiospines
6 + 12, 3 1/2 dans la longueur du filament.
Fig. 5.
Origine de la dorsale à une distance de l’extrémité du museau
égale à 1 7/8 de la longueur de la tête. Epine de la dorsale forte et
aplatie latéralement, finement denticulée sur le bord postérieur,
égale à la longueur de la tête mesurée à partir de la narine posté-
rieure. Épine pectorale plus forte que l’épine dorsale et légèrement
plus longue. Deux pores muqueux à l’aisselle des pectorales, pore
supérieur en croissant. Adipeuse 2 fois plus haute que la longueur
de sa base qui est égale au diamètre de l’œil.Ventrales n’atteignant,
pas l’anale, longueur égale à la moitié de celle de la tête. Base de
l’anale 3 1/2 dans la longueur standard. Caudale fourchue. Hau-
teur minimum du pédoncule caudal 1 1/2 dans sa longueur.
Coloration après conservation dans l’eau formolée : brun sur
le dessus de la tête et du corps, flancs et ventre blancs. Premiers
rayons de la dorsale et adipeuse brun clair ; autres nageoires jaune
clair ou blanc.
Cette espèce est dédiée à M. A. Krempf, ancien Directeur de la
Station Océanographique de Nha-Trang.
Pangasius paucidens Fang et Chaux, n. sp.
Type unique, envoi de la Résidence du Cambodge (1935). Longueur
totale : 400 mm. (360 + 40 mm.).
D. 11.7 ; A. 4.28 ; P. 1.11 ; Y. 1.8.
— 345 —
Corps allongé, comprimé latéralement. Hauteur maximum du
corps 4 dans la longueur standard. Profd rectiligne du museau à
l’origine de la dorsale. Tête recouverte de peau molle, longueur
3 1/4 dans la longueur standard. Hauteur de la tête 1,8 dans sa
longueur, largeur 1 1/2. Diamètre de l’œil 9 dans la longueur de
la tête, 6 dans l’espace interorbitaire convexe, 2 1/2 dans le museau
régulièrement arrondi vers l’avant. Largeur du processus occipital 2
dans sa longueur. Narines antérieures au bord supérieur du museau,
rapprochées des narines postérieures. Œil inféro-latéral, bord supé-
rieur de la pupille au niveau de la commissure labiale. Bouche ter-
minale fendue obliquement vers le bas. Maxillaire dépourvu de
dents ; quelques très petites dents isolées, cachées par des replis
de la muqueuse à la mandibule. Dents vomériennes et palatines
Fig. 6.
réduites, disposées en 4 bandes d’une seule série chacune et diffi-
cilement visibles. Barbillons maxillaires réduits à un tubercule ;
barbillons mandibulaires très courts 1/3 du diamètre de l’œil. Pas
de branchiospines.
Origine de la dorsale entre les origines des pectorales et des ven-
trales, hauteur 1 1/2 dans la longueur de la tête. Épine aplatie
latéralement, lisse, longueur contenue 2 fois dans la longueur de
la tête. Longueur de la base de l’adipeuse 2 dans sa hauteur. Pec-
torales plus courtes que la hauteur de la dorsale, n’atteignant pas
les ventrales, épine plus forte que celle de la dorsale, bord postérieur
denticulé. Ventrales 2 1/3 dans la longueur de la tête, atteignant
l’origine de l’anale. Anale aussi longue que la tête, le 5e rayon est
le plus long et est légèrement plus court que l’épine dorsale. Caudale
fourchue, lobe supérieur plus long que l’inférieur, longueur égale
à celle de la tête sans le museau. Hauteur minimum du pédoncule
caudal contenue un peu moins de 2 fois dans sa longueur.
Coloration après conservation dans l’eau formolée : dessus de la
tête et du corps ardoise, flancs et partie inférieure du corps et de-
la tête clairs et rose très pâle. Épines des nageoires et caudale ardoise
les parties rayonnées étant plus claires.
Cette espèce nouvelle est remarquable par la réduction extrême
des barbillons et des dents. Elle peut être considérée comme faisant
la liaison entre les genres Pangasianodon Chevey, 1930, du Cam-
bodge, et du Laos et Pangasius C. V., 1840.
Famille : Clariidae.
Genre : Clarias Gronovius, 1781.
Clarias batrachus (L.), 1758. — 1 spécimen provenant du Cam-
bodge, 345 mm. 1.
Clarias macrocephalus Günther, 1864. — 2 spécimens provenant
d’Indochine, 1921, 250 et 272 mm. ; 6 de Cochinchine, 1931, 165
à 192 mm., en mauvais état.
Laboratoire des Pêches et Production Coloniales
d'origine animale du Muséum.
1. La longueur mentionnée pour chaque spécimen est la longueur standard.
347 —
Révision des Cynoglossidæ [s. str.) de l’Atlantique
ORIENTAL ( Suite et fin).
Par Paul Chàbanaud.
Rien ne s’opposerait donc jusqu’ici à la thèse de l’homogénéité
spécifique de C. senegalensis, si les trois diagrammes (fig. 1, 2 et 3)
n’accusaient 2 maxima de fréquence, très nets pour les nombres D
et plus encore pour les nombres A, mais beaucoup moins évidents
pour les nombres S. Le tracé des diagrammes D et A engendre donc,
pour chacun d’eux, un polygone à 2 sommets, d’où l’on peut
conclure au chevauchement probable de deux courbes de fréquence
et, par conséquent, au mélange de deux espèces.
Tout autre se révèle le tracé des diagrammes D et A, concernant
Solea solea et Pegusa lascaris (fig. 4, 5, 6 et 7). Les deux polygones
D et A, relatifs à Pegusa lascaris, sont tellement irréguliers qu’il
est impossible de décider s’ils ont plusieurs sommets ou un seul.
Par contre, les valeurs D et A de Solea solea dessinent deux poly-
gones de toute évidence apparentés, l’un et l’autre, à la courbe en
cloche, caractéristique de l’homogénéité de la population étudiée.
Etant donné la différence quantitative des observations — 178
pour Solea solea, 119 pour Pegusa lascaris et 56 pour C. senegalensis
— reste à savoir, en ce quj concerne le Cynoglossidé en question,
dans quel sens le tracé des présents diagrammes serait modifié
par l’étude biométrique d’un plus grand nombre d’individus.
Un aperçu comparatif de l’habitat de ces trois espèces s’impose.
Pour insuffisantes qu’elles soient, les données acquises permettent
de considérer l’habitat de C. senegalensis comme compris entre
cca 22° N et 16°5 S 1 ; cet habitat couvre donc approximativement
32° de latitude.
l.V C’est-à-dire Port Alexandre (Angola). Cf. Chabanaud, op. cit. (Bull. Inst. Océan.,
n° 908, 1947, carte).
Légende des diagrammes
Diagramme 1. — Cynoglossus senegalensis (4- goreensis). Notoptérygie.
Diagramme 2. — Cynoglossus senegalensis (-j- goreensis). Proctoptérygie.
Diagramme 3. — Cynoglossus senegalensis (-f- goreensis). Pholidose.
Diagramme 4. — Solea solea. Notoptérygie.
Diagramme 5. — Solea solea. Proctoptérygie.
Diagramme 6. — Pegusa lascaris. Notoptérygie.
Diagramme 7. — Pegusa lascaris. Proctoptérygie.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
Diagrammes 1,
__ CYN0GL05SUS sejiegalensi$ + goreertsiâ
« <S, 56 observa tions
,fc959S^^Se]O%11O^10r1oiOS10^81O91,^fl1,^B3B^,S11^1T,,^,91^01211^^1^3121251^1271^8^^^13013113S^3lJ^^56]37^5W/*?«14W‘V53^
^2 K CYN0&L05SUS;
CYNO&LOSSUS;
senegalensis_
+ goreeti5is_
A ,56 observations .
*«8
6 WW V778 798081 88 W«8 «Sa
— 349 —
Entre 62° N, sur la côte de Norvège, et 30° N, Agadir, Faire
d’habitat de Solea solea s’étend également sur environ 32° de lati-
tude, mais cette espèce peuple en outre le bassin Méditerranéen,
jusqu’au Bosphore.
Quant à Pegusa lascaris, l’espèce est connue depuis environ
53° N, sur la côte de Hollande, jusqu’au Natal, son habitat couvrant
environ 87° de latitude. Au surplus, ce Soléidé peuple la totalité
du bassin Méditerranéen, sans excepter la mer Noire, où il abonde
notamment dans le delta du Danube.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
23
— 350
A l’intérieur du bassin Méditerranéen, Solea solea et Pegusa
lascaris sont respectivement affectés de diverses modifications mor-
phologiques, qui vont s’accentuant d’ouest en est 1 et qui sont sus-
ceptibles de donner lieu à la description de sous-espèces géogra-
phiques. Ces modifications ne son,t cependant pas mises en évidence
par les diagrammes de fréquence, peut-être à cause de l’insuffisance
quantitative des observations.
Par contre, chez C. senegalensis, les valeurs les plus basses sont
fournies par des individus qui cohabitent avec ceux qui présentent
les valeurs les plus élevées, ce dont on peut tirer argument en faveur
de la dualité spécifique de l’ensemble. Pratiquement, il serait pos-
sible de scinder cet ensemble sur la base du nombre des rayons de
la proctoptérygie, dont la variabilité de ce chef est constamment
moins étendue que celle de la notoptérygie. Porteraient le nom
de C. goreensis, tous les spécimens n’ayant pas plus de 100 rayons A
et celui de C. senegalensis, tous ceux qui compteraient au moins
101 rayons A. Mais, je le répète, cette solution pratique n’est rien
moins que scientifique.
B. — Morphes et sous-espèces.
Conformément à l’opinion que j’ai exprimée au cours du 1er cha-
pitre de ce mémoire (p. 63), les variations individuelles du
nombre des lignes latérales constituent des morphes et, à ce titre,
doivent porter un nom. Il s’ensuit que, dans la classification pro-
posée, l’espèce C. senegalensis est divisée en trois morphes : C. sene-
galensis senegalensis (2 1.1. zénithales, 1 1.1. nadirale) ; C. senegalensis
simulator (3 1.1. zénithales, 1 1.1. nadirale) ; C. senegalensis browni
(2 1.1. z., 0 1.1. n.).
Or, dans l’esprit dé Berg, créateur du concept et du nom de
morphe 2, le caractère discriminatif d’une morphe n’est pas héré-
ditaire. Il se peut qu’il en soit ainsi dans les exemples étudiés par
cet éminent ichthyologue, exemples où la variation paraît en effet
accidentelle et, de ce fait, s’apparente à un phénomène tératologique ;
mais, en ce qui concerne les variations individuelles du nombre
des lignés latérales des Cynoglossidae, il semble que, dans certains
cas, ces variations soient héréditaires et, dans d’autres, sporadiques.
Quoi qu’il en soit chez les Cynoglossidae, l’existence de morphes
(meo sensu) peut se manifester mon seulement dans une espèce
parfaitement homogène sous d’autres rapports, mais encore au sein
d?une ou de plusieurs sous-espèces.
Selon moi, les sous-espèces diffèrent entre elles par un ou plu-
1. Chez Pegusa lasaaris, diminution progressive du nombre des rayons D et A.
Cf. Chabanaud, Ann. Inst. Océan., op. cil.
2. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., loc. dt.
sieurs caractères morphologiques, autres que le "nombre des lignes
latérales. C’est ainsi que l’espèce C. cadenati donne lieu à la création
de deux sous-espèôes : C. cadenctti cadenati et C. cadenati honoris.
D’accord sur ce point avec Berg, les caractères subspécifiques
me paraissent, jusqu’à preuve du contraire, susceptibles d’être
tenus pour héréditaires. Fréquemment chaque sous-espèce se trouve
confinée dans une aire d’habitat qui lui est particulière (sous-espèce
géographique). Telles sont, par exemple, les diverses sous-espèces
de Platichthys flesus (L.) 1.
A défaut de données biologiques, telles que celles dont Berg
s’est trouvé en mesure de faire état, la distinction entre sous-espèce
et espèce s’avère délicate et reste pure affaire d’appréciation per-
sonnelle 2.
Y. — Fréquence relative de la présence de l’isciuoptérygie
ZÉNITHALE EN FONCTION DE LA LOCALISATION GEOGRAPHIQUE.
A la différence de l’ischioptérygie nadirale, dont la présence est
constante et qui s’insère tout entière sur le canthus ventral, dans
le prolongement de l’ischioptérygie à laquelle la relie une haute
membrane connective, l’ischiopterygie zénithale, lorsqu'elle existe 3,
est nettement latérale et toujours parfaitement libre ; elle se
compose de 1, de 2 ou de 3 rayons, rarement de 4, nombre normal
pour son homologue nadirale.
Or la présence de l’ischioptérygie zénithale accuse une fréquence
hautement variable sèlon les espèces et, fait remarquable, plus encore
selon les régions du globe. L’état suivant des données acquises per-
met d’apprécier l’étendue de ces différences :
Nombre total des espèces étudiées ; . . . cea 60 4.
Nombre total des spécimens examinés 580 5.
1. Norman (J. R.). A systematic Monograph of the Flatfishes, p. 377 et seq. London,
1934.
2. Au cours d’un entretien privé, le célèbre erpétolpgue, feu G. -A. Boulenger,
me disait un jour : « Lorsqu’une forme ne diffère d’une autre que par un seul caractère,
je.la considère comme1 une simple sous-espèce ; si la (différence porte sur 2 caractères
ou davantage, c’nst, pour moi, une espèce. » A supposer qu’elle soit décisive, l’expéri-
mentation biologique n’étant que trop rarement praticable et faute surtout de cri-
térium du concept d’espèce, pareille méthode, pour -simpliste qu’èlleparaisse de. prime
abord, , ne manque cependant pas de sagesse.
3. La présence sporadique de l’ischioptérygie zénithale, chez les Cynoglossidae,
a été signalée de longue date. Malheureusement, faute de l’avoir notée en temps utile,
je ne puis -mentionner rla référence bibliographique.
4. L’imprécision des nombres d’espèces indiqués résulte de l’incertitude qui pèse
sur l’individualité de plusieurs d’entre elles.
5. Aux 578 spécimens que j’ai eus sous les yeux, j’ajoute, sur la foi du texte et de
l’illustration de leur descriptionTespective, le type de C. canaricnsis Steind., celui
C. goreensis Steind. et celui de C. guineensis Gsorio.
— 352 —
Espèces de la région Indo-Pacifique cca 55.
Nombre de spécimens indo-pacifiques examinés 502.
Espèces de l’Atlantique '. . 6 1.
Nombre des spécimens atlantiques examinés.. 78 2.
Présence de l’ischioptérygie zénithale :
Total des cas 46 3.
Dans la région Indo-Pacifique (cas).... 2.
Dans l’Atlantique (cas) 44 4.
Le total des cas de présence de l’ischioptérygie zénithale ne
s’élève qu’aux 79 millièmes du nombre total des spécimens examinés
ou mentionnés.
Les 2 cas de présence de V z dans la région Indo-Pacifique
sont offerts par 1 C. sealarki Regan, de l’océan Indien (4 spécimens
examinés), et par 1 Paraplagusia japonica (Schlegel), du Japon
(14 individus examinés).
Les 44 cas de présence de V z dans l’Atlantique représentent les
564 millièmes du nombre des spécimens examinés ou mentionnés
de cette région. Il est donc inutile d’insister sur le degré de fréquence
particulièrement élevé (plus de la moitié de l’ensemble des indi-
vidus) de la présence de cette nageoire, chez les espèces de l’Atlan-
tique, fréquence qui s’oppose à l’extrême rareté de ce phénomène,
chez celles de la région Indo-Pacifique.
Dans l’Atlantique, la présence de l’ischioptérygie zénithale se
manifeste chez 5 d’entre les 6 espèces étudiées, soit :
C. monodi ....
C. guineensis .
C. senegalensis
C. canariensis .
C. lagoensis . . .
C. cadenati. . . .
Nombre des
individus Cas de présence
examinés de V s
3
8
58
1
4
4
1
7
34
1
1
0
Ces six espèces se répartissent en deux groupes, tous deux repré-
sentés dans la région Indo-Pacifique. Le 1er groupe est caractérisé
par l’état cycloïde de toutes les écailles pleurogrammiques zéni-
thales ; les pores des canaux sensoriels sont plus ou moins distinc-
tement diverticulés ; il comprend C. monodi, C. guineensis, C. sene-
galensis, C. canariensis et C. lagoensis. Dans le 2e groupe, ces
1 . Dans ce nombre, C. senegalensis et C. goreensis ne figurent que pour 1 seule espèce,
mais il est tenu compte du type de C. canariensis (v. s., p. 00).
2. Y compris le type de C. canariensis , celui de C. goreensis et celui de
C. guineensis.
3. Y compris le type de C. canariensis et celui de C. goreensis.
4. Même remarque que pour le total des cas.
— 353
mêmes écailles sont cténoïdes et les pores sont simples ; seul y appar-
tient, dans l’Atlantique, C. cadenati. Cette dernière espèce est aussi
la seule dont aucun des 4 spécimens actuellement connus ne se trouve
en possession de l’ischioptérygie zénithale. Or c’est à ce dernier
groupe qu’appartient C. sealarki.
•Il est difficile de dire si, chez les Cynoglossidae, l’état cycloïde
des écailles pleurogrammiques représente un degré de spécialisation
plus avancé ou moins avancé que l’état cténoïde de ces mêmes
écailles ; aussi bien, toute discussion relative à cette question dépas-
serait-elle le cadre de ce travail.
La haute fréquence de la présence de cette nageoire, dans la
faune atlantique, semble relever d’un déterminisme inhérent à la
localisation géographique ; mais, formulée de la sorte, pareille
conclusion s’avère difficilement acceptable. On ne saurait, d’autre
part, envisager l’atrophie partielle ou totale de l’ischioptérygie
zénithale autrement que comme une intensification de la dyssy-
métrie, c’est-à-dire de la spécialisation. Il convient donc d’attri-
buer la présence ou la déficience de cette nageoire à une différence
dans l’allure de l’évolution des divers éléments du phylum. Reste
à découvrir le déterminisme de cette différence.
A supposer toutefois que la réapparition de l’ischioptérygie
zénithale obéisse à un rythme mendélien, l’hypothèse ne semble
pas absurde suivant laquelle la fréquence de ce phénomène, dans
la population de l’Atlantique, résulterait de l’exiguïté relative de
l’habitat de cette population, dont il importe de ne pas oublier le
complet isolement, par rapport à la population du complexe Indo-
Pacifique. Les lignées génotypiques s’y seraient maintenues avec
plus de fermeté que dans la population, infiniment plus diversifiée,
des immenses aires océaniques, qui s’étendent à l’est du continent
Africain.
ERRATUM
Bulletin du Muséum National d’Histoire naturelle, (2) 21, 1949,
p. 65, 13e ligne, au lieu de cadenati subsperies honoris, lire cadenati
subspecies cadenati.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales
d'origine animale du Muséum.
— 354 —
Nouvelle forme larvaire de Thrombidion (Isothrombium
OPARBELLÆ [N. G., N. SP.) PARASITE D’UN SOLTFUGE.
Par Marc André.
La présence de larves dè Thrombitlions, fixées en parasitisme sur
divers Arachnides, a été signalée fréquemment ; de nombreux cas
ont été relevés parmi les Araneides et les Opilions, assez rarement
cependant chez les Scorpions et les Pseudoscorpions mais, à notre
connaissance, il n’en a- jamais été rencontré chez des représentant
de l’ordre des Solifuges.
M. Vachon nous a remis récemment une larve qui; était fixée sur
la chitine ventrale d’ un Solifuge $ (Oparbella Fagei Vachon) cap-
turé en 1947 par MMl Chopard et Villiehs au cours de leur mis-
sion en A. O. F.
Par l’ensemble de ses caractères, notamment par la présence de
trois boucliers dorsaux dont les deux antérieurs sont fortement chi-
tinisés et criblés de pores, cette forme est extrêmement voisine du
genre Geroothrombium Methlagl qui, lubrnême, se rapproche beau-
coup des Euthrombidiurn..
A. Methla&l (1927 [1928]), Denkschr. Ahad. W issensch, Wien.,
GI, p. 231,. fi g. 14-15) a fait connaître d’ailleurs,, sous le nom (VE.
trigonum Herm., n. var. une espèce qui, peut-être, représenterait
un genre intermédiaire entre Euthrombidiurn et Cercothrombium.
La nouvelle forme que nous décrivons çi-dessous présente des
caractères communs à l’un et à l’autre de ces deux genres, mais elle
se distingue cependant de chacun d’eux par des différences appré-
ciables.
Isothrombium n. g.
Trois boucliers dorsaux médians dont les deux antérieurs forte-
ment chitinisés et criblés de pores. Le bouclier antérieur muni de
six poils barbulés et deux soies sensorielles. Le médian porte deux
poils barbulés et est flanqué, de chaque côté, d’une paire de petits
boucliers donnant chacun insertion à un poil barbulé. Coxae munies
de poils barbulés. A l’extrémité postérieure du corps, quatre longs
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
poils barbulés (2 ventraux, et deux dorsaux). Tarses des pattes I et
II se terminant par trois griffes dont la médiane est plus longue et
plus grêle que les- latérales; Aux pattes 1 1 1 une des griffes latérales,
atrophiée, est extrêmement réduite. lies, palpes sont peu développés
et la griffe terminale du tibia est bifurquée;
Isothrombium oparbellæ n. sp.
L’animal mesure 200 p de longueur sur 120 p de largeur.
Face dorsale (fig. T). — L’idiosoma présente trois boucliers dont
l’antérieur, de beaucoup le plus développé, donne insertion à, six
poils barbulés. Il porte en outre deux soies sensorielles.
Isothrombium oparbellae M. André.
Fig. 1, face dorsale, X 340 ; Fig. 2, tarse I droit ; Fig. 3, tarse II droit
Fig. 4, griffes du tarse III.
Le bouclier médian est muni de deux longs poils barbulés et est
flanqué, de chaque côté, de deux petits boucliers latéraux portant
- 356
chacun un long poil barbulé. Tous ces boucliers sont très chitinisés
et criblés de pores.
Le bouclier postérieur, formé d’une chitine molle et légèrement
plissée donne naissance à trois paires de poils barbulés.
L’opisthosoma montre deux rangées transversales composées
chacune de quatre longs poils, également barbulés et s’insérant sur
un petit mamelon.
L’extrémité postérieure du corps se termine par deux protubé-
rances arrondies portant chacune un poil barbulé bien développé,
long de 85 p.
De chaque côté dti grand bouclier antérieur, près de ses angles
postérieurs, on distingue un scutum oculaire muni de deux yeux à
cornée très saillante : l’antérieur est beaucoup plus développé que
le postérieur.
Isothrombium oparbellae M. André.
Fig. 5, face ventrale, X 340.
Face ventrale (fig, 5). — Les plaques coxales ou coxae II sont con-
tiguës aux coxae I et séparées des coxae III. Toutes sont criblées de
pores et ont respectivement une longueur de : I, 47 p ; II, 45 p ;
— 357 —
III, 45 (x sur une largeur de : I, 32 g,; II, 30 fx ; III, 28 p.. Entre les
coxae I et II on observe l’organe larvaire ou urstigma. Chacune
des coxae I et II porte deux grands poils barbulés, les coxae III
n’en possèdent qu’un. Ces poils ont une longueur de 40 à 42 [x.
Dans l’espace compris entre les coxae III on remarque une
paire de longs poils barbulés dont la dimension atteint 60 g.
Plus en arrière on observe, sur l’opisthosoma, trois ra'ngées trans-
versales de longs poils barbulés : la première composée de 2, la
seconde de 4 et la troisième de 2, leur longueur varie entre 50 et 52 fx.
A l’extrémité postérieure naissent deux poils, de même structure que
les autres, longs de 60 [x.
Pattes. — - Les pattes sont relativement grandes et atteignent une
longueur respective de : I, 170 [x ; II, 180 fx ; III, 170 [x. Chacun des
tarses I et II (fig. 2 et 3) possède, sur la face dorsale, un poil olfactif
bacilliforme bien développé. Les griffes terminales sont au nombre
de trois ; dans les pattes I et II la médiane est plus longue et plus
grêle que les latérales qui sont subégales alors que dans la patte III
une des griffes latérales, atrophiée, est extrêmement réduite (fig. 4).
Pièces buccales. — Les palpes maxillaires sont très petits, leur
longueur n’excède pas 45 (x. Le tibia porte dorsalement trois soies
dont deux lisses, de longueur moyenne et une barbulée, beaucoup
plus longue. Il se termine distalement par une griffe bien déve-
loppée, bifurquée à son extrémité.
Le dernier article (tarse), papilliforme, est muni, à son extrémité
distale, d’une très longue soie (45 jx) barbulée.
Cette nouvelle espèce, type du genre Isothrombium, est représentée
par un unique exemplaire trouvé fixé sur la chitine ventrale d’un
solifuge (J (Oparbella Fagei Vachon) capturé en août 1947 à Agades,.
dans l’Aïr (Afrique Occidentale Française).
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
358
Hydracariens nouveaux des Pyrénées (2e NOTE).
Par G. Angelier.
Famille : Thyasidæ.
Genre : Lundbladia Viets, 1929.
Le genre Lundbladia a été créé par K. Viets, en, 1929, pour une
forme de Java. Il n’était représenté jusqu’ici que par trois espèces :
Lundbladia feuerborni Viets, 1929 (Java-Sumatra). Lundbladia
petrophila Michael = Panisus petrophilus Michael, 1895 (Angle-
terre), Lundbladia rutæ Lundblad, 1941 (Madère). Il s’agit donc
d’un genre à répartition discontinue, nouveau pour la faune fran-
çaise.
Les caractères en ont été fixés par K. Viets pour Lundbladia
feuerborni, (Fünfte Mitteilung über Hydracaninen von dfen Sunda-
Inseln, Zool. Anz., Bd. 86, Heft 3/4, pp. 49-56, 1929).
Couleur rouge. Peau papilleuse, portant un certain nombre de plaques
chitineuses. Organe frontal non pigmenté, soudé avec les plaques pré-
et postfrontales, postoculàires, centrales I1 et II, en une plaque frontale
unique. Les plaques centrales III et IV sont soudées 2 à 2 ; les plaques
centrales V sont séparées. Les capsules oculaires sont fusionnées aux
plaques préoculaires. Le 4e artielé du palpe présente un prolongement
chitineux dorsal. Epimères en 4 groupes de 2:; las face' interne des épi-
mères I porte une rangée de longues soies plumeuses- Pattes sans soies
natatoires; griffes simples, en forme de faucille. Organe génital avec 2 cla-
pets étroits et 6 cupules ; les 2 cupules postérieures sont associées aux cla-
pets génitaux.
Lundbladia plumifera n. sp.
Nous possédons de cette nouvelle espèce 2 Ç et 1 nymphe. Par
un certain nombre de ses caractères, elle se rapproche de Lundbladia
feuerborni Viets, et c’est avec cette dernière espèce que nous établi-
rons la comparaison.
Femelle. — Couleur rouge. Forme ovale, aplatie dans la région
frontale. Longueur ventrale : 1215 p (1300 p) 1 ; longueur dorsale :
1140 p ; largeur au niveau des pattes postérieures : 850 p (930 p).
1. Les dimensions entre parenthèses sont celles de L. feuerborni Viets.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
Les yeux sont groupés latéralement par paire-, dans 2 capsules
oculaires, elles-mêmes fixées sur les plaques pré-oculaires. Distance
entre les soies entenniformes (portées par la lre paire de; pores glan-
dulaires centraux) 100 p.
L’organe frontal est petit, sans pigmentation ; les plaques post-
lentéei
— 360 —
oculaires portent chacune une fine soie. Les paires de plaques cen-
trales I et II, soudées avec l’organe frontal et les postoculaires,
forment une plaque frontale unique, longue de 377 p et large de
340 [x. Les plaques centrales III et IV sont soudées 2 à 2, sans lignes
de suture visibles. Les plaques centrales V sont séparées ; elles n’at-
teignent pas tout à fait le bord postérieur du corps.
Les pores glandulaires centraux et latéraux portent chacun une
courte soie recourbée.
En avant des pores glandulaires latéraux I, près des plaques
latérales I et II, on remarque une paire de plaques chitineuses
très développées, qui ne se recontrent pas chez les trois autres
espèces du genre. Entre les pores glandulaires latéraux I et II, et
II et III, 2 paires de plaques chitineuses peu developpees.
La face ventrale présente trois paires de plaques, dont une réduite,
entre les ventrales I et IL Cette plaque réduite se retrouve chez
l’espèce de K. Viets. Les plaques ventrales II, très rapprochées à la
base, sont de forme triangulaire.
La lre paire de pores glandulaires épiméraux débouche sur
2 plaques chitineuses assez développées ; la 2e paire, près du bord
postérieur interne des épimères IV, débouche sur des plaques plus
réduites. La plaque postgénitale atteint à peine la dimension des
pores.
Les épimères, en 4 groupes de 2, occupent la moitié antérieure du
corps ; ils sont finement poreux. Les 2 premiers groupes mesurent
chacun 310 p de long, sur 230 p de large. Leur bord interne, à peu
près rectiligne, porte une rangée de soies plumeuses, particulière-
ment denses à l’extrémité antérieure. Ces soies n’existent pas à la
coalescence des épimères I et II, comme chez Lundbladia petrophila
et L. rutae. Les 2 groupes épiméraux postérieurs mesurent chacun
340 p de long sur 230 p de large ; ils sont séparés par une distance
de 270 p. Le nombre des soies plumeuses (4 sur chaque groupe) est
plus réduit que chez les autres espèces du genre.
L’organe génital est situé entre les 2 groupes épiméraux postérieurs,,
et s’appuie contre les 2 groupes épiméraux antérieurs. Il a une
longueur totale de 298 p ; l’ouverture génitale mesure 240 p. sclé-
rites compris. La largeur, au niveau des cupules postérieures, est
de 227 p. Les clapets génitaux, étroits, portent chacun 11 soies
lisses. Les cupules sont au nombre de 6 ; les 4 antérieures sont
libres ; les 2 postérieures, plus volumineuses, sont fixées à la base des
clapets.
L’organe excréteur débouche sur une plaque chitineuse, à 340 p
de l’extrémité postérieure du corps.
L’organe maxillaire mesure 320 p (209 p) ; le rostre 80 p (75 p) -
la largeur, au niveau de l’insertion des palpes est de 150 p.
Longueur totale de la mandibule : 295 p (290 p) ; onglet : 45 p
— 361 —
{75 | x) ; fosse mandibulaire : 100 |x (96 jx) ; hauteur maxima : 45 [x
(45 (x).
Fig. 11 et 12. — Lundbladia plumifera n. sp. nymphe. 11 : face dorsale;
12 : face ventrale.
Dimensions du palpe, en p. :
Lundbladia plumifera Lundbladia feuerborni
Le 1er article du palpe porte 2 courtes soies plumeuses, l’une
sur la face externe, l’autre sur la face interne ; les soies des 2e et
3e articles sont également plumeuses. Le 4e article se prolonge en
pointe, sur la face dorsale du 5e.
Les pattes sont courtes et robustes ; seule, la dernière paire
dépasse légèrement la longueur du corps. Elles mesurent en effet :
lre paire : 665 [x ; 2e paire : 850 fx ; 3e paire : 890 (x ; 4e paire :
1225 fx. Elles ne portent pas de soies natatoires, mais de nombreuses
épines, dont certaines sont plumeuses sur la lre paire. Les griffes,
falciformes, sont simples.
Nymphe. — Elle ne diffère de l’adulte que par la taille et les
— 362 —
caractères de la face ventrale. Longueur ventrale : 780 p ; longueur
dorsale : 730 p ; largeur au niveau des épimères IV : 527 p.
La plaque frontale mesure 232 p de long, sur 220 p de large.
Longueur des groupes épiméraux antérieurs : 170 p; largeur :
140 p. Leuf forme est la même que chez l’adulte, mais leur bord
interne ne présente qu’une soie située à l’extrémité antérieure. Les
groupes épiméraux postérieurs mesurent 180 p de long sur 130 p
de large ; ils diffèrent de ceux de l’adulte, affectant la forme d’un
triangle dont la pointe serait dirigée vers le bas.
L’organe génital provisoire est situé entre les groupes épiméraux
postérieurs, mais plus bas que chez l’adulte ; il est long de 90 p et
large de 105 p et comprend 2 paires de cupules très rapprochées
l’une de l’autre.
Le pore excréteur est à 190 p de l’extrémité postérieure du corps.
Longueur de l’organe maxillaire : 220 p ; rostre : 63 p ; hauteur
au niveau de l’insertion des palpes : 87 p.
Longueur totale de la mandibule : 187 p ; onglet : 50 p ; fosse
mandibulaire : 63 p ; hauteur maxima : 43 p.
Le palpe est semblable à celui de l’adulte.
Dimensions, en p :
Dimensions des pattes : lre paire : 375 p ; 2e paire : 385 p ; 3e paire :
425 p ; 4e paire : 510 p.
Provenance : Cascade d’un ruisseau affluent rive gauche du Tech
(Pyrénées-Orientales), au lieu dit Paillary, entre Tech-sur-Tech
et Arles-sur-Tech, en amont de l’usine hydroélectrique du Pas-du-
Loup. Altitude : 300 m. Température : 18°. Mousses. 11-8-1948.
2 Ç, 1 nymphe.
Laboratoire de Zoologie du Muséum .
— 363 —
Observation et conservation des très petits Arthropodes
Par F. Grandjean.
Cette note expose brièvement les procédés qu’une expérience déjà
longue m’a conduit à adopter pour l’étude morphologique et la
conservation des Acariens, c’est-à-dire d’Arthropodes dont la taille
est habituellement comprise entre 1 mm. et 1/10 mm. Par étude
morphologique, j’entends celle des formes extérieures et plus spéciale
ment des organes chitineux. Il n’est pas question d’anatomie interne
ou de cytologie. Je pars d’animaux immergés dans l’alcool éthylique
à 75° et morts par immersion dans ce liquide.
I. Observation de l’animal entier, dans l’air,
EN LUMIÈRE RÉFLÉCHIE.
La loupe ne grossit'pas assez. Le microscope binoculaire à paires
d’objectifs, dit à dissection, donne d’excellents résultats jusqu’à
X 60 ou X 100, pourvu que trois conditions soient réalisées :
l’animal doit rester imbibé d’alcool pendant toute la durée de
l’observation ; il doit reposer sur fond noir ; il doit être éclairé forte-
ment par une source aussi large que possible (lumière très diffuse).
Sous le microscope et sur la table de travail, ou la platine, on
dispose un bloc B de charbon poreux dont la face supérieure S
est plane et finement dépolie (fig. 1). Cette face est parallèle à la face
inférieure I du même bloc afin que l’on puisse déplacer le bloc à la
main sans cesser d’être au point sur S. Un siphon capillaire déverse
en un point A de S le contenu d’un petit réservoir R posé sur S
et plein d’alcool à 75°. Autour de A, tant que R n’est pas vide, le
charbon est saturé d’alcool jusqu’à une certaine profondeur. Dans
la zone de saturation sa surface est plus noire que si elle était sèche
et son pouvoir réfléchissant presque nul. La position de A est à choisir
près du bord antérieur du charbon et on la change si cela est néces-
saire.
L’animal est déposé en A, dans l’alcool qui sort du siphon. Pour
l’observer, on l’écarte un peu de A, ou l’on écarte un peu A de lui.
Dans sa nouvelle situation A’ (fig. 2), il ne touche plus le liquide,
mais il repose sur un substratum imbibé et .il est entouré d’une
atmosphère quasi saturée par la vapeur d’alcool. Il ne se dessèche
pas et dès que l’alcool qui recouvrait sa surface s’est évaporé il se
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 364 —
trouve dans une condition favorable à l’examen. En le touchant avec
l’extrémité d’un pinceau très fin on l’oriente à son gré, car il adhère
légèrement au substratum. S’il manifeste la moindre tendance à se
dessécher, on le ramène en A et on recommence.
La figure 1 montre une des plus simples manières de réaliser
l’éclairage diffus. La source de lumière est le globe d’une ampoule E,
en verre opale 1, qui est placée aussi près que possible du charbon.
Comme elle chauffe, la cuve d’absorption C, pleine, d’eau, est
nécessaire. Les lentilles convergentes L ne le sont pas. Elles amélio-
rent cependant l’éclairage à condition d’être bien choisies. Elles
sont représentées, dans mon installation, par un condensateur de
microscope dont j’ai enlevé la lentille de front.
Le même dispositif convient au triage ou à n’importe quel examen
rapide. On enlève R et son siphon puis on répand sur S, en bordure
de l’arête antérieure du bloc de charbon, l’alcool contenant les
objets. Le liquide est vite absorbé et les objets restent sur le charbon
mouillé. On a le temps de les trier avant qu’ils se dessèchent. Quand
le triage est long on remouille avec de l’alcool.
Au microscope ordinaire, pour les forts grossissements en lumière
réfléchie, la distance frontale de l’objectif étant petite, il faut avoir
1. Si l’ampoule est prévue survoltée et si elle est montée sur le réseau par l’inter-
médiaire d’un rhéostat, on pourra faire varier beaucoup son éclat et rendre celui-ci
considérable. Ce perfectionnement est très utile mais on s’aperçoit vite qu’un éclairage
plus intense n’a d’intérêt que dans la mesure où il n’augmente pas, en même temps,
Ja quantité de lumière parasite diffusée par le fond noir.
— 365 —
recours, dans l’état actuel de la construction des microscopes, à
l’illuminateur vertical. Ce moyen d’éclairage ne m’a paru convenir
qu’à des cas particuliers.
II. Observation par transparence, dans un milieu
OPTIQUEMENT FAVORABLE, DE L’ANIMAL ENTIER
OU DISSÉQUÉ.
Traitement de l’objet a observer. — Il faut d’abord dégraisser
et rendre aussi transparent que possible.
Si l’animal est depuis longtemps dans l’alcool, sa graisse est
dissoute. Sinon je le mets dans l’acétate d’éthyle pendant quelques
minutes ou quelques heures, puis je reviens à l’alcool.
Au sortir de l’alcool l’animal est immergé dans l’acide lactique
sur une lame (porte-objet) à concavité profonde. L’alcool s’en va et
l’acide lactique le remplace. Il y d’abord contraction, puis gonfle-
ment et diminution de l’opacité. Pour éclaircir davantage on chauffe.
L’acide lactique suffisamment chaud dissout les tissus, sauf la graisse
et la chitine. Celle-ci, bien qu’elle ne change pas d’aspect, ou guère,
devient plus souple et c’est un avantage que l’on appréciera dans
la suite des manipulations. La durée du chauffage et sa température
sont une affaire d’expérience. La température d’ébullition de l’acide
lactique n’est pas exclue.
Avant, leur dissolution complète les tissus s’altèrent, gonflent et
deviennent apparemment homogènes dans leur ensemble. A ce stade
l’animal, qui est déjà fortement éclairci, est soumis à une pression
intérieure qui met tous ses organes en extension. La pression est
même parfois si élevée que la cuticule se déchire. Pour éviter cet
accident il faut couper l’animal en deux avant de le chauffer ou le
perforer d’avance à un ou plusieurs endroits, lesquels, naturelle-
ment, sont choisis de telles manières que les observations ultérieures
ne soient pas gênées.
Après le chauffage vient la dissection, s’il y a lieu. On opère sur la
même lame à concavité, dans le même acide lactique. Disséquer
avant chauffage est moins facile et n’est préférable que dans certains
cas.
Observation par transparence au microscope de dissec-
tion. — Toujours dans les mêmes conditions, mais plutôt après
avoir remplacé le vieil acide chauffé par du frais, l’objet, c’est-à-
dire l’animal ou une de ses parties, est examiné au grossissement
60 ou 100. Avec une aiguille on le déplace et on le fait tourner, afin
de le voir dans tous les sens. La surface du liquide est libre.
Quelquefois, à cause des ménisques de cette surface (i’aiguille de
manipulation en provoque toujours un) et du trouble apporté par
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
24
— 366 —
eux aux images, il est nécessaire (Je poser sur le liquide une lamelle
qui le recouvre à moitié (fig. 4). L’objet est alors amené sous cette
lamelle avec l’aiguille (qui est courbe) et on ehange son orientation
presque aussi facilement que si la surface était partout découverte.
Mise en place et orientation de l’objet pour l’observation
par transparence a fort grossissement. — - A fort grossisse-
ment les observations ordinaires par transparence exigent que
l’objet soit monté entre lame et lamelle. Malgré la lamelle il faut
pouvoir orienter ce que l’on étudie et en changer l’orientation. Quant
au milieu il doit être non contractant, non volatil et à faible réfrin-
gence, de sorte que l’acide lactique se recommande encore à nous
pour cet emploi. J’ai essayé la plupart des autres liquides qui servent
Fig. 3, 4 et 5. — Montage en préparation ouverte, laissant libre accès à l’objet que
l’on étudie.
de milieux d’observation. L’acide lactique est le meilleur. Après lui
je place, dans l’ordre de mes préférences, le lactophénol d’AMANN.
La lame est à concavité. On la choisit selon la taille de l’objet.
Il faut avoir toute une gamme de concavités, leurs profondeurs
allant, par exemple, de 0,2 à 1,5 mm.
La lamelle est rectangulaire ou carrée. On la place comme l’in-
dique la figure 4, sur une moitié de la concavité, puis on met en t
de l’acide lactique, en quantité juste suffisante pour remplir par
capillarité tout l’espace entre lame et lamelle.
Cette préparation vide étant portée sous un microscope à dissec-
tion éclairé put transparence, l’objet est introduit en m, dans
l’acide lactique, à l’endroit de plus grande profondeur, puis poussé
vers a parallèlement au bord de la lamelle jusqu’à ee qu’il touche
les deux surfaces entre lesquelles il est compris. Il s’arrête plus ou
moins loin du bord de la concavité selon qu’il est plus ou moins gros.
On l’oriente en même temps, puis on le coinee très légèrement.
Une coupe verticale cc à son niveau (fig. 5) donnerait la figure 3.
La préparation est terminée. Elle est ouverte. L’objet restant
— 367
accessible, on peut le ramener en m après examen, puis le disposer,
en opérant comme la première fois, dans une autre orientation, ou
l’enlever, lui faire subir un nouveau traitement, le réintroduire sous
la lamelle, etc.
Pour déplacer l’objet j’emploie une aiguille très fine, emmanchée,
à laquelle je donne, près de sa pointe, une courbure convenable. Les
plus fines aiguilles (ou épingles) du commerce sont celles dites
« minuties », en acier, qui ont en moyenne 14 mm de long et une
épaisseur, dans leur partie cylindrique, d’environ 160 ;x. Neuves,
elles sont trop épaisses, mais elles s’amincissent au cours de l’emploi,
car l’acide lactique les dissout lentement.
Même alors et même près de sa pointe, l’aiguille a une épaisseur
notable. Engagée sous la lamelle elle ne .peut naturellement pas
atteindre le bord de la concavité. Quand l’objet est très petit elle
ne peut donc pas le pousser assez loin de m pour qu’il touche à la
fois la lame et la lamelle. Dans ce cas je soulève légèrement la
lamelle avec l’aiguille. L’objet est entraîné vers le bord de la conca-
vité par le liquide et quand on laisse la lamelle revenir à sa place
l’objet ne revient pas tout à fait à la sienne. On constate presque
toujours qu’il s’est déplacé un peu dans la bonne direction. On
recommence et on arrive par tâtonnement au double contact. Le
tour de main s’acquiert assez vite.
Que le soulèvement de la lamelle soit nécessaire ou non, le procédé
d’orientation directe par l’aiguille ne suffit pas toujours, car il est
assez grossier. S’il faut faire un dessin bien symétrique, par exemple*
ou comprendre une structure difficile, l’orientation de l’objet doit
être perfectionnée par un déplacement horizontal de la lamelle. Un
tel déplacement est efficace car l’objet n’est pas rigide et il touche la
lamelle, de sorte qu’un frottement existe au contact. La seule
difficulté est de savoir déplacer très peu la lamelle. J’emploie pour
cela l’index gauche appuyé très légèrement en d (fig. 4). En tournant
la préparation de 180° on pourrait se servir d’un doigt de la main
droite. L’essentiel est de se servir toujours du même doigt afin qu’il
devienne habile. L’usage apprend à affiner ses mouvements et
permet d’obtenir plus ou moins vite, dans l’azimuth que l’on veut,
des translations qui sont de l’ordre de 5 p., et même moindres.
Discerner les petits défauts d’orientation n’est possible, cela va
de soi, qu’à fort grossissement, dans l’examen au microscope ordi-
naire. Il faut donc faire alteràer cette sorte d’examen avec les
corrections par déplacement de la lamelle (ou par tout autre pro-
cédé) jusqu’à ce que l’exactitude du résultat soit estimée suffisante.
Observation par transparence a fort grossissement. —
Maintenant nous sommes arrivés à l’observation principale ou au
dessin à la chambre claire. La préparation ouverte est traitée comme
368 —
si elle était fermée, même en immersion, car l’huile d’immersion
et l’acide lactique ne se mélangent pas.
On constate cependant que l’huile diffuse dans l’acide lactique,
puis s’y condense en gouttelettes. Les gouttelettes augmentent peu
à peu en nombre et en taille. Si elles se formaient très vite elles
gêneraient beaucoup, mais elles laissent, heureusement, tout loisir
d’observer et de dessiner, à condition que l’objet ne soit pas trop
près du bord de la lamelle et que l’épaisseur de l’acide lactique, dans
la préparation, soit faible. La deuxième condition est satifaite.
d’elle-même puisqu’on n’observe jamais, en immersion, que des
objets très petits et qu’ alors on a dû les préparer dans une conca-
vité très peu profonde.
Dans les observations par transparence à fort grossissement, que
la lumière soit ordinaire ou polarisée, il faut accorder à l’éclairage
du microscope une importance capitale. Pour voir les détails, un
objectif de grande ouverture numérique est nécessaire mais une
grande ouverture numérique d’éclairage ne l’est pas moins.
La source, très petite (3 à 6 mm2) et aussi homogène que possible,
doit avoir un éclat réglable. Son image im à travers la condensateur
doit se former au voisinage immédiat du plan de mise au point.
Son image IM à travers le microscope ne doit occuper qu’une faible,
partie du champ.
J’emploie comme source une ampoule ordinaire de 6 ou 8 volts
à filament spiral, choisie parmi celles dont les spires sont le plus
régulières et le plus serrées. Cette ampoule est montée sur le réseau
par l’intermédiaire d’un transformateur et d’un rhéostat. Je la place
habituellement à 60 cm du microscope. Il est quelquefois préfé-
rable, aux très forts grossissements, de l’éloigner davantage afin que
IM ne soit pas trop grand. Aux faibles grossissements il faut la
rapprocher pour que IM ne soit pas trop petit, trop ponctuel.
Le rhéostat est indispensable pour faire varier l’éclat de la source.
Celui-ci doit être très faible dans l’observation courante, plus fort
si l’objet est peu éclairci ou très coloré, intense quand on observe
l’actinochitine en lumière polarisée. Dans ce dernier cas il faut
diminuer fortement la résistance du rhéostat mais ne pas oublier,
auparavant, de croiser les niçois, ou les lames polarisantes, sans
quoi l’éclat de IM serait insoutenable à l’œil.
Le . condensateur doit être aussi convergent que possible. Il n’a
besoin d’aucun diaphragme. Appelons H sa distance à la préparation,
mesurée n’importe comment, et plaçons-le d’abord dans la position
H0 qui donne à l’éclairage le maximum de convergence. Alors
l’image im se forme exactement dans le plan de mise au point 1.
1. Il faut que ce soit possible. L’épaisseur de la lame porte-objet ne doit donc pas
dépasser une certaine limite. Avec le condensateur aplanétique le plus fort habituelle-
ment employé (ouv. num. 1,4 dans l’huile), et compte tenu du défaut moyen de pla-
— 369 —
Déplaçons ensuite un peu le condensateur, soit en l’abaissant,
soit, dans des cas beauco'up plus rares, en le relevant. A l’image IM
se substitue, dans le champ du microscope, une tache lumineuse IM’
à bords flous, un peu plus grande que IM, d’autant plus grande et
moins brillante que le condensateur est plus écarté de H0. On
change ainsi les conditions de l’éclairage. Ordinairement c’est tout
près de H0 qu’on trouve les meilleures 1.
Pour observer ou dessiner on déplace IM’ dans le champ sombre
et on éclaire ainsi, successivement, toutes les parties de l’objet, de
toutes les manières possibles, comme on explorerait, avec une
lampe que l’on tiendrait à la main, une chambre obscure. Le déplace-
ment de IM’ s’obtient en faisant tourner le miroir. S’il ne s’agit pas
de dessiner, mais d’observer seulement, il revient au même de
laisser IM’ immobile et de déplacer la préparation avec les vis de
translation de la platine.
Que le déplacement de IM’ soit absolu ou relatif, il est nécessaire.
Ce n’est pas toujours, en effet, dans la zone centrale de IM’ que
l’on voit le mieux les détails. Certains caractères, à cause de leur
nature, ou parce qu’ils sont situés d’une manière défavorable, doi-
vent être éclairés obliquement II faut placer leur image près du
bord de IM’, en un point qui n’est pas toujours quelconque, car un
azimuth n’en vaut pas toujours un autre, et même, quelquefois, le
placer au delà de ce bord, dans la zone peu éclairée.
Le dispositif d’éclairage et le procédé d’observation que je viens
de décrire n’ont certainement rien d’original ni de nouveau, mais
je ne crois pas qu’ils soient fréquemment employés, aujourd’hui,
par les naturalistes qui étudient la morphologie des très petits
Arthropodes. Leur but est d’obtenir à la fois, en chaque point de
l’objet que l’on regarde à fort grossissement, une grande ouverture
numérique des rayons qui servent à éclairer, une grande diversité
dans les manières dont on peut faire atteindre ce point par ces
rayons, et une grande souplesse dans les changements d’intensité
et de convergence de l’éclairage. En outre, dans les régions du champ
que l’on ne regarde pas, afin que notre rétine reste sensible au plus
haut degré, la plus grande économie de lumière est faite.
Si l’on a besoin d’éclairer le champ d’une façon moins inégale et
moins convergente, on centre IM’ et on abaisse franchement le
condensateur.
néité des lames, cette limite est d’environ 1.400 [A. La profondeur de la concavité
peut donc aller jusqu’à 1 mm. Un condensateur achromatique de même ouverture
exigerait des lames spéciales, de moitié plus minces, et la profondeur de la concavité
ne pourrait guère dépasser 300 jx.
1. Un liquide d’immersion, introduit entre le condensateur et la lame porte-objet,
augmenterait beaucoup la convergence de l’éclairage. C’est une précaution excellente,
nécessaire dans certaines observations délicates, mais elle est incommode et je ne
l’emploie pas dans le travail courant.
— 370
III. Conservation et mtse en collection
Monter à titre permanent, par des opérations qui ne soient pas
trop compliquées, ni trop longues, les petits Anthropodes, ou cer-
taines de leurs parties, dans ce que l’on appelle des préparations
microscopiques, c’est-à-dire entre lame et lamelle, le milieu de mon-
tage étant fermé, conservateur et optiquement favorable, est un
problème qui n’a trouvé jusqu’ici aucune solution vraiment bonne.
De plus, et c’est un défaut extrêmement grave, l’objet ainsi pré-
paré n’est pas libre. Les renseignements qu’il donne (s’il en donne
encore, car les vieilles préparations, très altérées ou écrasées, ne
laissent fréquemment plus rien voir) sont incontrôlables puisque
l’objet ne se montre à nous que dans une seule direction. Ils ne m’ont
jamais suffi. Pour tirer parti d’une préparation j’ai toujours dû la
démonter. C’est pourquoi je me permets de dire, en ce qui concerne
l’Acarologie, que cette science progresserait beaucoup mieux si
l’usage de collectionner les Acariens sous forme de préparations
était abandonné.
Les préparations entre lame et lamelle sont indispensables, mais
seulement pour l’étude, et il faut alors qu’elles soient ouvertes,
comme celles dont il est question dans cette note. Elles sont par
conséquent temporaires.
Pour conserver les très petits Arthropodes, Acariens ou autres,
le plus simplement et le plus pratiquement possible, il suffit de les
mettre dans l’alcool éthylique à 75°, en tubes. La conservation est
excellente pourvu que le mélange d’alcool et d’eau distillée soit pur
(aucune espèce de dénaturant ne doit être admise) et que le volume
des objets conservés, comparé à celui du conservant, soit extrême-
ment petit. Chaque tube peut recevoir sans inconvénient des animaux
de plusieurs espèces différentes. J’emploie des tubes numérotés
ayant 4 cm de hauteur et 1 cm de diamètre externe, en verre assez
épais. Leur contenance est 1,6 cm3.
Outre ce procédé courant je recommande, dans un Muséum par
exemple, pour des types, ou pour des exemplaires précieux, la conser-
vation dans l’essence de bois de cèdre non épaissie. Les mêmes
tubes de verre peuvent être employés et chaque tube peut contenir
un grand nombre de spécimens.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 371 —
Suite au catalogue de la flore des Basses-Alpes,
PARTICULIÈREMENT SUR LA RIVE DROITE DE LA DURANCE
(4e partie). 1
■ par Cl. Ch. Mathon.
FOUGÈRES
Aspidium Lonchitis (L.) Swartz. Lure (Legré).
Asplénium Adianthum-nigrum L. Falaise du Col des Jalinons ;
Citerne au Contadour ; var. obtusum Mild. à Redortiers (Cl. -Ch. M.).
A. fontanum Bernh. Lure (= A. Halleri, Legré) ; Fentes et rochers
calcaires : Contadour, Valbelle, Col des Jalinons, Cerveau, crête de
Chapage (Cl. Ch. M.).
A. Ruta muraria L. Lure (Legré) ; Falaise des Bons Enfants, du
Cerveau, Les Brioux (Cl. Ch. M.).
A. Trichomanes L. Lure (Legré) ; Lavoirs : Vieux Redortiers,
Jonquet ; Citernes et vieux murs : Vieux Redortiers, Péouilloue,
Plus Basses Graves ; Fentes de rochers Valbelle, Contadour, Redor-
tiers, hubac de la Charance, falaise du col des Jalinons (Cl. Ch. M.).
A. viride Huds. Lure (Legré).
Botrychium Lunaria Sw. Lure (Legré) ; Pelouse aux Fraches ;
Eboulis et lavandaies au Contadour (Cl. Ch. M.).
Ceterach officinarum Willd, Citernes et vieux murs de la Commune
de Redortiers (Cl. Ch. M.).
Cystopteris fragilis Bernh. Lure (Legré) ; Source des Coustons
(Cl. Ch. M.).
Dryopteris Linnæana Chrsn. (= Polypodium Dry. L.). Lure
(Legré). .
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn. Lure (Legré) ; Plus Basses Graves,
L’Hurban, L’Ouvary : côte à côte avec Lavandula vera ! Combe
Petite, Coustons, Combe de la Chapelle de Lure (Cl. Ch, M.).
Polypodium vulgare L. Lure (Legré) ; Hêtraies : hubac du Pas de
Redortiers, Gavarie, hubac du Col de Saint- Vincent, Falaise du Col
des Jalinons (Cl. Ch. M.).
Polystichum Fïlix-mas (L.) Roth. Lure (Legré).
1. Voir les précédents fascicules de ce Bulletin.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
♦
— 372
ÉQUISÉTACÉES
Equisetum arvense L. Ravin entre le Tréboux et la Montagne de
Villevieille (Cl. Ch. M.).
E. maximum Lmk. Rives du Jabron dans le Défdé de Paresoux-
les-Bons-Enfants (Cl. Ch. M.).
E. palustre L. Pierrerue (Legré).
E. variegatum Schl. Rives du Jabron dans le Défilé de Paresoux-
les-Bons-Enfants (Cl. Ch. M.).
Première addition à la suite du catalogue :
Campanula bononiensis L. Signalé par Rouy dans les Basses-
Alpes ; Eboulis du vallon de l’église du Contadour aux Tinettes
(Cl. Ch. M.).
Phülurea ansustifolia L. Remonte jusque dans la Drôme (Rouy) ;
Ganagobie (Cl. Ch. M.).
Solanum Dulcamara L. Sisteron (Cl. Ch. M.).
Calamintha Nepeta Link. et Hoffg. Peyruis (Rouy, 1882) ; Gana-
gobie : sur le plateau dominant dans les cultures abandonnées
(Cl. Ch. M.).
Galeopsis arvatica Jord. (race de G. Ladanum ) = G. calcarea
Schônheit. Peyruis (Rouy, 1882).
Sideritis provincialis Jord. et Four. Peyruis (Rouy, 1882).
Verbena officinalis L. Montlaux-au Joncas (Cl. Ch. M.).
Amarantus retroflexus L. Sisteron (Cl. Ch. M.).
Iris cf. Chamæiris Bertol. L’Iris indéterminé signalé dans la troi-
sième partie de cette suite au catalogue appartiendrait vraisem-
blablement à l’espèce Chamæiris Bertol., selon Simonet qui a bien
voulu faire l’analyse caryologique de mes échantillons (2n = 40),
ce dont je le remercie grandement. On notera l’isolement de cette
localité L
1. L 'Iris Chamaeiris Bertol. n’a pas encore été» à ma connaissance, signalé dans
les Basses-Alpes. M. Simonet, le grand spécialiste du genre, m’indique que cet Iris
« a déjà été récolté dans les Hautes-Alpes par M. de Litardière dans la vallée de la
Méouge... à Barret-le-Bas » in litt. 16-3-49), soit à un peu plus de vingt kilomètres au
Nord-Nord-Ouest de la localité de Lure. Les localités drômoises connues sont celles
de Saillans (de Litardière, in litt. Simonet), à 80 km. environ de celle de Lure, et
celle de Malataverne, au bois des Mattes (Lenoble F., in Catalogue raisonné des
plantes vasculaires du département de la Drôme, Grenoble, 1936), à près de 100 km. de la
localité de Lure. Dans les Alpes-Maritimes, le Professeur H. Humbert l’a récolté [in
litt. Simonet) à Caussols, à 1.000 m. d’altitude, soit à 90 km. du lieu où je l’ai ren-
contré à Lure. Cet Iris est connu dans le Vaucluse de Carpentras [in Roux, Catalogue
des plantes de Provence, Marseille, 1881-1891), soit à près de 70 km. de la localité de
Lure, d’Avignon (Requien, in Herb. Muséum), soit à environ 95 km. de la localité de
Lure. Dans le Var il est signalé près de Toulon-le-Revest [in Roux), Sainte-Marguerite
[in Herb. Muséum), à Fréjus (in Roux), toutes localités situées à plus de cent kilo-
mètres de la Montagne de Lure. Il semble plus abondant dans le département des
Bouches-du-Rhône où fl est signalé des environs de Marseille [in Roux et in Herb.
Classement par communes des lieudits cités.
Les noms de lieudits cités dans la « suite au catalogue de la flore des
Basses-Alpes » figurent sur la carte dite d’Etat-Major au l/80.000e (ou
sur le levé au 1/40. 000e), au cadastre, ou bien encore sont couramment
employés par les indigènes. Les noms figurant sur la carte au l/200.000e
ont été volontairement omis de la liste qui suit. L’altitude est exprimée
en mètres au-dessus du niveau de la mer.
Aubignosc : cote 1344 — crête de Lure ; Grava (Le) ; Malaga (Le).
Châteauneuf-Miraoail : Druigne (La) — torrent ; Jansiac (Montagne de)
— point culminant 1160 ; Patins (Les) — • 700.
Châteauneuf Val Saint-Donat : Aubères (Les) — 570 ; Chabannes (Les)
— 560/580 ; Paulons (Les) - — - 570.
Cruis : Chabreille (Combe de) ; Escabeillière (Combe de) ; Pas de la
Croix (cote 1589) ; Pas de la Graille = de Frère Jean (cote 1607).
Curgl : Villevieille (Montagne de) — - point culminant 1183.
Lardiers ; Baisse de Malcort — - cote 1375 ; cote 1661 — crête de Lure ;
Coup du Bouire (Le) — 875.
La Roche- Giron : Carlet 1350 ; Charon (Le) — nouveau chef-lieu de La
Boche-Giron - — - 850 ; Col du Pas — cote 1303 ; cote 1265 — au S.-W. de
Bêche ; Crac = Cracq (Bois du) — cotes 1023 et 1317 ; Fouent Bichière =
Font Richère — 800 ; Grange de La Roche — 1250 ; Jonquet (Le) — près
* de la cote 872 ; Long-Terme (1300-1530) ; Ravin des Quatre Combes
(longe à l’W. le bois du Cracq) ; Saint-Pancrace — 800 ; Tréboux (Le) —
cote 1538.
Les Omergues : Fontaine (La) — ■ cote 855 ; Jambard (Montagne de) —
cote 1412 ; Merve (La) ; Négron (Montagne de) — cote 1401 ; Saint-
André de Yillesèche — 1200 ; Valaurie (ou Valaury) de Yillesèche.
L’ Hospitalet : Col de Saint-Vincent — • cote 1292 ; Coutras — ■ cote 1631.
Mallefougasse : Jas de Tyran — 760 ; Russel (Le) — crête de Lure,
cote 1536.
Montlaux : Joncas (Le) — 650.
IV oy ers-sur- J abron : Montagne de Pélegrine — point culminant 1366 ;
Pas des Portes (entre les Montagnes de Pélegrine et du Cerveau).
Peipin : Cote 1258 (crête de Lure) ; cote 1137 (crête de Lure) ; Les
Bons Enfants (Bord de la Durance).
Redortiers : Bonnets (Les Petits, Les Grands) — 1075/cote 1112 ;
Brioux (Les, Moulins des) — 950/1000 ; Brusquet (Campagne du, Le) —
980/1000 ; Charance (La), à 300 m. W. du Pas de Redortiers — 1280 ;
Chouscles-Glaude (cote 1352) ; Coï (Le) 1050 ; Contadour (Le) — 1150/
1200 ; cote 1352 (Chouscles-Glaude) ; Coustons (Les) 1150 ; Daniels (Les)
Muséum), des environs de Gemenos {in Roux), des environs d’Arles [in Roux), et des
environs d’Aix [in Roux et Herb. Muséum), localités distantes de celle de Lure, res-
pectivement de 100, 90, 120 et 75 km. h’ Iris Chamæiris est connu du Languedoc jus-
qu’aux Pyrénées-Orientales dans la plaine et la basse montagne ; on le retrouve en
Italiè (in Fiori, Nuooa flora analitica d’Italia, I, 300, 1923-1925) et peut-être en
Dalmatie. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure cette espèce méditer-
ranéenne est spontanée à Lure qui paraît être sa localité la plus élevée, et à Barret-
le-Bas, ce qui permettrait d’éclairer quelque peu l’histoire du peuplement végétal
de Lure.
— 374 —
— quartier du Contadour — 1180 ; Fontêtes — ou Fontettes (Les) —
1250/1300 ; Fraches (Les) — 1250/cote 1365 ; Grand Collet (Le) — 1230/
cote 1299 ; Grand Travers (Le) — Ravin du Brusquet — 1000 ; Graves
(Les) — 1150 ne pas confondre avec Les Graves de La Roche-Giron ;
Hermitte (L’) — 1160/cote 1198 ; Hurban (L’) — 1130 ; Jarjayes —
1000/1050 ; Larran (Sommet de) — 1380 env. ; Martins (Les) — 1200 ;
Ouvary (L’) — 1150/1200 ; Paillas (Le) — 1075 ; Paon (Le) 1227 ; Pas
de Redortiers — cote 1247 ; Péouilloue (La) — - 1200/1240 ; Peymian
(1120/cote 1145) ; Pilon de Redortiers (930) ; Plus Basses Graves — 1100
— -, au-dessous et au Sud des Graves ; Ravin de Font Brune (naît aux
Fraches et forme le Coulon) ; Redoune (La) — cote 1374 ; Roustourons
(Les) — 1100 ; Sartrons (Les) — cote 1010 ; Téisséïre — au-dessous et
au N.-E. de la cote 1236 ; Terres (Les) du Roux — 1300 ; Tinettes —
1225/1300 ; Trait (Le) — 1220-1300.
Saint-Etienne-les-Orgues : Combe de l’Ours — naissance sous la cote
1827 ; Combe Petite ; cote 1827 — crête de Lure, point culminant ;
cote 1653 — crête de Lure ; cote 1623 — crête de Lure ; Morteiron —
cote 1666 ; Moutte ; Oratoire.
S aint-V incent-sur- J abron : Montagne des Jalinons — cote 1063.
Sisteron : Chapage (crête de) — cotes 900 et 1035 ; cote 754 — rive
gauche du Jabron ; Ecuyers (Les) — rive droite du Jabron ; Papeterie
Güntz (rive droite du Jabron) ; Pont Gournias (sur le Jabron) ; Paresoux
(rive gauche du Jabron) — 475/500.
Valbelle : Bois de la Coste — cote 900 ; cote 785 ; Montagne du Cerveau
— points culminants 1394 et 1417.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
375
Classification des Apocynacées xxix, le genre
Neokeithia.
Par M. Pichon.
Le Dr C. G. G. J. van Steenis ayant décrit récemment un genre
nouveau d’ Apocynacées à fruits toruleux, Neokeithia, endémique de
Bornéo, nous lui avons demandé communication d’échantillons de
ce genre. Nous venons de recevoir deux numéros de N. conspicua
v. Steen. (dont une part du type), grâce à l’obligeance du Professeur
H. J. Lam, Directeur du Rijksherbarium de Leyde, et c’est avec
joie que nous remercions ici le Dr van Steenis et le Prof. Lam de
leur grande amabilité.
Le genre Neokeithia, dont les fleurs sont inconnues, n’a été com-
paré qu’aux autres genres d’Apocvnacées à fruit toruleux, notam-
ment Condylocarpon et Alyxia (incl. Discalyxia ) qui sont des Rau-
volfiées. En fait, par ses méricarpes déhiscents et colorés, à péri-
carpe homogène, charnu-coriace plutôt que sec, et par ses graines
arillées, à albumen cartilagineux plutôt que corné, il paraît appar-
tenir à la tribu des Tabernémontanées. Il présente cependant toute
une série de caractères si spéciaux que nous croyons devoir dis-
tinguer, dans cette tribu jusqu’ici indivise, deux sous-tribus, l’une
comprenant tous les autres genres, l’autre réduite au seul genre
Neokeithia. Voici les diagnoses de ces sous-tribus, suivies d’une
diagnose du genre conforme aux diagnoses de notre mémoire d’en-
semble (1, pp. 217-233) :
Subtrib. A. Tabernæmontaninæ.
Feuilles pourvues de glandes nodales. Fruit ou méricarpes ne
dépassant pas 10 cm. de long, entiers ou faiblement ou moyennement
toruleux (1-8 articles). Arille mince, membraneux, enveloppant
complètement la graine. Graines à ruminations dorsales ± régulières,
formant plusieurs sillons longitudinaux parallèles; Testa brun, lisse
entre les sillons. Embryon droit ou faiblement arqué ; cotylédons
sessiles, au plus aussi longs que la radicule.
Genres 1 à 19 (1, pp. 213-216).
Subtrib. B. Neokeithiinæ .
Feuilles sans glandes nodales. Méricarpes de 20-35 cm. de long,
fortement toruleux (7-30 articles). Arille épais, charnu-coriace
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 376 —
comme le péricarpe, formant une cupule irrégulièrement bilobée
située à l’extrémité inférieure de la graine. Graines à ruminations
partout irrégulières, ne formant pas de sillons parallèles. Testa pres-
que noir, finement ridé entre les sillons. Embryon recourbé en fer à
cheval ; cotylédons stipités (?), plus longs que la radicule.
Un seul genre :
20. NEOKEITHIA
Neokeithia v. Steen., in Bull. Bot. Gard., Buitenzorg, ser. 3,
XVII (1948), p. 407.
Stipules intrapétiolaires peu développées ; glandes nodules absentes.
Fleurs inconnues. Méricarpes (libres) et graines présentant les carac-
tères décrits ci-dessus, tous aberrants. Testa mince. Cotylédons atténués
(?) à la base. — Fig. 1-10.
Neokeithia conspicua v. Steen. — 1, fragment de méricarpe, X 1/2. — 2-3, arille,
gr. nat. : 2, face externe ; 3, face interne. — 4-8, graine débarrassée de Tarille, gr.
nat. : 4, côté ventral ; 5, côté dorsal (au centre, le micropyle) ; 6, extrémité supé-
rieure ; 7, extrémité inférieure ; 8, profil. — 9-10, coupes de la graine, gr. nat. :
9, longitudinale verticale ; 10, transversale.
1 ou 2 espèces, de Bornéo. — Etudiée : N. conspicua v. Steen. —
Non vue, douteuse : N. ? torulosa (Boerl.) v. Steen.
Ces plantes sont des lianes, port qui n’était connu jusqu’ici dans
la tribu que chez deux sous-genres de Tabernæmontana. Le limbe
des feuilles est parsemé, à la face inférieure, de fines ponctuations
brunes. L’appareil stipulaire est formé d’un rebord continu, à peu
près entier, presque complètement adné aux pétioles dans ses parties
intrapétiolaires.
Le micropyle est bien visible au milieu de la face dorsale de la
graine, où il forme une petite dépression. Nous n’avons pu réussir à
disséquer la graine sans massacrer l’embryon, très tendre au milieu
d’un albumen résistant dans lequel il se trouve à la fois recourbé
•en fer à cheval et cintré sur les côtés. Les cotylédons, très mincés,
— 377
nous ont paru être stipités et atténués à la base, mais nous ne saurions
affirmer qu’ils étaient intacts au moment de l’observation. A en juger
par la taille de la cavité embryonnaire de l’albumen, les dimensions
de l’embryon doivent être les suivantes (pour une graine de 19 X 15,3
X 15 mm.) : radicule 2,6 X 1,2 mm. ; cotylédons 10 X 9,5 mm.
Le genre Neokeithia paraît être un des plus isolés de la famille.
La place qui lui est assignée ici, dans les Tabernémontanées, est évi-
demment hypothétique, et le restera tant que les fleurs seront
inconnues. Si l’on veut tenter un rapprochement, ce ne peut être
qu’avec certains Ervatamia dont les méricarpes sont faiblement ou
moyennement toruleux, notamment E. luensis (Pierre ex Pitard)
Kerr où ils comptent jusqu’à 8 articles et mesurent jusqu’à 10 cm.
de long.
Pour intercaler le genre Neokeithia dans la clef artificielle des
graines de Plumérioïdées donnée précédemment (2), il est nécessaire
d’établir dans le groupe I une entrée parallèle aux entrées 2 et 2’
et rédigée de la façon suivante :
2”. Albumen marqué de sdlons profonds partout irréguliers.
Tabernaemonianeae-Neckeithiinae.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. M. Pichon : Classification des Apocynacées : IX, Rauvolfiées, Als-
toniées, Allamandées et Tabernémontanoïdées ; in Mém. Mus.,
n. sér., XXVII (1948), pp. 153-251 et pl. X-XX.
2. M. Pichon : Classification des Apocynacées : XXVII, Détermination
des graines de Plumérioïdées et de Cerbéroïdées ; un Bull. Mus.,.
2* sér., XXI (1949), pp. 266-269.
Laboratoire de Phanêrogamie du Muséum.
378 —
Contribution a la flore de la Nouvelle-Calédonie.
xci. Plantes récoltées par le Prof. Buchholz.
( Suite et fin).
Par A. Guillaumin
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
Xyris neo-caledonica Rendle. - — Versant Sud du Mont-Mou (1101).
X. Pancheri Endl. — Plaine des Lacs : bassin de la Rivière Rlanche
(1376 1/2)
Aneilema neo-caledonica Schltr. • — Ile des Pins (1631).
Flagellaria neo-caledonica Schltr. — Dumbéa Nord (1160) ; entre
Bouloupari et Thio (1038). [Récolté par Pannetier],
Joinvillea elegans Gaud. — Versant Sud du Mont-Dore où la route
de Plum franchit le ruisseau (1009).
Juncus pallidus R. Br. — Au Nord de Nouméa, près du Normandy
(1413).
Pandanus tectorius Soland. — - Ile des Pins (1657).
P. decumbens Balf.f. — Dumbéa Nord (1178).
Cymodocea isoetifolia Aschers. — Anse Vata (1778).
Pycreus polystachyos Beauv. — Plaine des Lacs : km. 22, près
des habitations de la Cie Le Nickel 1429).
Mariscus umbellatus Vahl. — Fin de la route de la Boghen, à la
chute, au début du sentier de la Table Unio (1295).
M. pennatus Domin. — Route de la Dumbéa : près du Pont de
chemin de fer (1493).
Cyperus alternifolius L. subsp. flabelliformis Kükenth. — - Route
de la Dumbéa : près du Pont de chemin' de fer (1492).
Killingia monocephala Rottb. — N. de Nouméa, près du Nor-
mandy (1415).
F imbristylis complanata Lam. — Ile des Pins : au Nord de la Mis-
sion (1642).
F. diphyïla Vahl. — Est de l’embouchure de la Yaté (1516) ;
Ile des Pins : au Nord de la Mission (1641).
Chorizandra cymbaria R. Br. — Sentier de la Montagne des Sources
(1264) ; Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai, Haute-Rivière
Blanche (1371).
Lophoschoenus arundinaceus Stapf. — Dumbéa Nord (1478) ;
Plaine des Lacs : vers la forêt du Mois de Mai, au km. 22 (1554).
L. fragilis Danik. — - Sentier du plateau de la Montagne des
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
379 —
Sources à mi-chemin entre le Bureau des travaux publics et le Sana-
torium projeté (1271).
Schoenus brevifolius R. Br. — Plaine des Lacs : km. 22 (1559).
S. juvenis C. B. Clarke. • — Sentier du plateau de la Montagne
des Sources (1196).
S. Tendo Hook. f. — Plaine des Lacs : Machine de chargement
du minerai au km. 22 (1558 1/2).
Lepidosperma perteres C. B. Clarke. — Plaine des Lacs : près
du km. 22 (1555) ;
Cladium Deplanchei C. B. Clarke. — Dumbéa Nord (1777) ; rive
Est de l’embouchure de la Yaté (1509).
Gahnia aspera Spreng. - — Ile des Pins (1639).
*Gahnia microcarpa Guillaum. sp. nov.
Perennis, foliis usque ad 80 cm. longis, erectis, salis numerosis, basi
circa 1 cm. latis, angustatis, apicem versus filamentosïs, scabris. Inflores-
centia 50 cm. longa, interrupta spiciformis, paniculis brevissimis, confer-
tissimis, nigro brunneis, bracteis foliaceis, inflorescentiam superantibus ,
spiculae dense congestae, i-florae , glumis 3, brunneis, dorso superiore parle
dense papilloso rugosis, exteriore ovato lanceolata, mucronata, inlerioribus
sub-aequalibus ovatis, obtusissimis , nucem arcte includentibus , filamentis
margine haud setulosis, nuce minima, 2 mm. longa, pallide rubra, oblonga,
ima basi trigona, apice breviter apiculata.
Sommet herbeux le plus élevé dans une forêt entre Farino et
la Table Unio : 400 m. (1529)
Remarquable par ses nucules très petites, 2 à 3;fois plus courtes
que celles du G. aspera Spreng. qui a d’ailleurs des filaments à sétules
sur les bords.
G. tetragonocarpa Bôeck. — Route de Plum au Mont-Dore (997).
G. tetragonocarpa Bôeck. ? ou G. neo-caledonica Benl. ? - — Ruisseau
de la route de Plum : pentes Est du Mont-Dore (1625)
Scleria neo-caledonica Rendle. — Ile des Pins : au Nord de la
Mission (1637).
Carex indica L. var. fissilis Kükent. — Entre Farino et la Table
Unio (1525).
Imperata arundinacea Cyrill. — Est de l’embouchure de la Yaté
(1507).
Chrysopogon aciculatus Trin. — Est de l’embouchure de la Yaté
(1514).
Paspalum paniculatum L. — Route de l’Ouest du Mont Mou. près
du col des Pirogues (1539) ; Est de l’embouchure de la Yaté (1508).
Sorghum vulgare Pers. subsp. halepensis Hack. — Entre Nouméa
et le Normandy (1417).
Setaria lutescens Hubb. — Ile des Pins : Mont N’ga (1651 pro
parte).
— 380 —
Stenotaphrum secundatum O. Ktze. — Est de l’embouchure de
la Yaté (1513).
Panicum maximum Jacq. — Route à l’Ouest du Mont Mou, près
du col des Pirogues (1538).
Eleusine indica L. — Est de l’embouchure de la Yaté ; propriété
Dunn (1511).
Rhynchelitrum roseum Stapf et Hubb. — Grande route à l’Ouest
du Mont Mou, à 1 1cm. 1/2 du col des Pirogues (1543).
Cynodon Dactylon L. — Ile des Pins : Mont N’ga (1651 pro parte).
Cryptogames vasculaires 1.
Hymenophyttum Deplanchei Mett. — Pic du sommet du Mont Mou
(1087).
Trichomanes assimile Mett. — Plaine des Lacs : forêt du Mois
de Mai (1378).
T. caudatum Brack. — Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai
(1365).
T. pallidum Bl. var. album (Bl.). • — Sommet du Mont Mou (1093).
T. rigidum Sw. var. dentatum (v. d. B.). — Plateau de la Mon-
tagne des Sources ; sentier du Pic du Rocher (1209).
Dicksonia thyrsopteroides Mett. — Forêt à mi-chemin entre Farino
et la Table Unio (1528).
Dryopteris epaleata C. Chr.-= D. Francii Copel. non Chr. — Route
de la Tontouta, non loin du Col de la Pirogue (1540).
D. invisa O. Ktze. — 10 km. au Sud de Thio (1026).
Aspidium Herusianum Fourn. — Forêt Pannetier entre la Boghen
et la Table Unio (1320).
A. Moorei Diels. — Forêt Pannetier entre la Boghen et la Table
Unio (1319).
Dipteris conjugata Reinw. — A mi-chemin entre Farino et la Table
Unio (1530).
Nephrolepis floccigera Moore. — Forêt Pannetier entre la Boghen
et la Table Unio (1305).
N. hirsutula Pr. — Versant Ouest du Mont-Dore (1049).
Davallia botrychioides Mett. — - Sommet du Mont Mou (1091).
D. solida Sw. — 10 km. au Sud de Thio (1025) ; île des Pins (1647).
Lindsaya alutacea Mett. — Dumbéa Nord (1133).
L. elongata Labill. — Versant Sud du Mont-Dore (1051).
L. Moorei Fourn. — Plateau de la Montagne des Sources : au-des-
sus du Sanatorium projeté (1361 pro parte).
L. nervosa Mett. — Plateau de la Montagne des Sources ; au-dessus
du Sanatorium projeté (1260).
1. Avec la collaboration de R. Virot.
— 381
Blechnum Capense Schlecht. — Route de Plum : versant Sud-Ouest
du Mont-Dore (1056) ; Plaine des Lacs : km. 22 (1346) ; près de
Thio (1035).
B. gibbum Mett. — Village de la tribu de Katricoin entre la chute
de la Boghen et la Table Unio (1256).
B. obtusatum Mett — Dumbéa Nord (1132) ; bords de la Thy,
au Nord de Saint-Louis (1238).
B. vulcanicum Kuhn. — Mont Mou (1120).
Doodia media R. Br. — Entre la Boghen et la Table Unio : forêt
Pannetier (1330) ; ruisseau du village de la tribu de Katricoin (1287).
Asplénium adiantoides C. Chr. — Est de l’embouchure de la
Yaté (1512).
A. laserpitiifolium Lam. — Forêt Pannetier, entre la Boghen et
la Table Unio (1321).
A. Nidus L. — Forêt Pannetier, entre la Boghen et la Table Unio
(1332).
Pellaea falcata Fée. — Forêt Pannetier, entre la Boghen et la
Table Unio (1331).
Cheilanthes Sieberi O. Ktze. — Bords de la Boghen : au commence-
ment du sentier de la Table Unio (1292, 1297) ; île des Pins (1638,
1647a).
Notolaena distans R. Br. — Commencement du sentier de la chute
de la Boghen à la Tablp Unio (1291).
N. hirsuta Desv. — 10 km. au Sud de Thio (1029).
Adiantum hispidulum Sw. — Versant du Mont-Dore (1050) ;
sentier de la chute de la Boghen à la Table Unio (1294).
Pteridium aquilinum Kuhn var. esculentum (Forst.). — Au Sud de
Thio (1032).
Hypolepis tenuifolia Bernh. in Schrad. — Village de la tribu de
Katricoin entre la chute de la Boghen et la Table Unio (1285).
Polypodium lasiostipes Mett. — Plaine des Lacs : forêt du Mois
de Mai, peu au-dessus de la source de la Rivière Blanche (1373).
P. punctatum Sw. — Près de l’habitation T. Alger, sur les collines
schisteuses à mi-chemin entre Farino et la Table Unio 1521).
P. Phymatodes L. — Ile des Pins (1645).
Cyclophorus confuens C. Chr. — Forêt Pannetier, entre la Boghen
et la Table Unio (1309).
Paersia rugulosa Kuhn. , — Sommet du Mont Mou (1088).
Stromatopteris moniliformis Mett. — Nord-Est de la baie de Prony
(1726) ; mine Steffan à 8 km. de la baie de Pourina (1745).
Gleichenia flabellata R. Br. — Plaine des Lacs : sentier voisin de
la Rivière Blanche allant à la forêt du Mois de Mai (1375).
G. linearis Clarke. — Rives de la Thy : au Nord de Saint-Louis
(1243).
Schizaea bifida Sw. — Plaine des Lacs : autour des Lacs (1385).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
25
— 382 —
S. dichotoma Sw. — Sommet du Mont Mou (1092) ; Plaine des
Lacs : Haute- Vallée de la Rivière des Pirogues : scierie Lucien
(1361 pro parte). [Récolté par Moenadji] ; km. 22 près du croisement
de la route de Yaté avec la rivière et la vieille voie ferrée (1557 1/2) ;
forêt du Mois de Mai, montagnes entre la Rivière Blanche et la Rivière
Bleue (1387) ; île des Pins (1662).
S. fistulosa Labill. — Plateau de la Montagne des Sources (1210) ;
Plaine des Lacs : petit lac du bassin de la Rivière Blanche (1376).
S. laevigata Mett. — Dumbéa (1131) ; Dumbéa Nord (1166, 1250).
S. melanesica Selling. — - Plaine des Lacs : forêt du Mois de Mai,
chaîne de montagnes séparant la Haute-Vallée de la Rivière Blanche
de celle de la Rivière Bleue (1386).
Lygodium reticulatum Schkuhr. — Au Nord de Nouméa (1036).
[Récolté par Pannetier] ; Dumbéa Nord (1155).
Marattia attenuata Labill. — Forêts montagneuses au Nord de
Saint-Louis, dans le bassin de la Thy (1230).
Helmintostachys zeylanicus Hook. — Forêt Pannetier, entre la
Boghen et la Table Unio (1308).
Equisetum ramosissimum Desv. — 12 km. Ouest de Thio (1016).
Lycopodium cernuum L. — Mont Mou (1119) ; Forêt entre Farino
et la Table Unio (1523).
L. densurn Labill. — ■ Mont-Dore (1434). [Récolté par Luc Cheva-
lier] ; Mont Mou (1118).
L. sp. afî. ignambiense Compt. et verticillatum L. — Montagne
des Sources : sentier du Sanatorium projeté (1200).
Urostachys Phlegmaria Hert. — Cultivé chez un colon de la Boghen,
réputé venir des forêts près de la Table Unio (1294 1/2).
Selaginella hordeiformis Bak. — -Bassin de la Thy: au Nord-Ouest
de Saint-Louis (1229).
S. Jouanii Hieron. — Forêt Pannetier, entre la Boghen et la
Table Unio (1306).
S. neo-caledonica Bak. — Montagne des Sources : au-dessus du
Sanatorium projeté (1199) ; Plaine des Lacs : forêt du Mois de
Mai (1384).
Tsemipteris tannensis Bernh. — Mont Mou (1090, 1588) ; au
Nord-Est de Saint-Louis (1244).
Psilotum triquetrum Sw. — Baie de Prony : entre les embouchures
de la Rivière du Carénage et la Rivière Bleue (1721):
Mousses L
Campylopus Balansaeanus Besch. — Mont Mou (1Q89), Montagne
des Sources (1780 1, pro parte).
1. Déterminées par M. Potier de la Varde.
383 —
Calymperes lorifolium Nutt. — Sur les troncs d’arbres ; mine
Stefïan, à 8 km. de la baie de Pourina (1743 pro parte).
Bryum erythrocarpoides Hpe. et C. M. — Montagne des Sources,
850 m. (1202, 1280 1/2 pro parte).
. Spiridens Vieillardii Shimp. — Forêt humide des montagnes
au N. -O. de Saint-Louis, vallée de la Thy, 450-500 m. (1281).
Euptychium spiculatum (Brot. et Par.) Thér. var. asperrimum Par.
mss. — Sur les troncs d’arbres ; mine Stefïan, à 8 km. de la baie
de Pourina, 400 m. (1743 pro parte).
Aerobryotis longissima (Dz. et Mn.) Flesch., var. densifolia
Fleisch. — Forme d’une espèce polymorphe, certainement distincte
de A. vitiana par ses feuilles plus sensiblement acuminées et la
nervure plus longue. A. vitiana pourrait bien n’être qu’une race
régionale. A. longissima a déjà été récolté en Nouvelle-Calédonie
(Brdherm : Contrib.) Epiphyte, Mont Mou, près du sommet, 1.100-
1.150 m.
Sciadocladus splendidus (Besch.) Jaeg. — Mont Mou, 1.150 m.-
1.200 m. (1121).
Neckeropsis Lepiniana (Montr.). Fleisch — Forêt Pannetier,
entre la Boghen et la Table Unio, 300 m. (1325).
Hépatiques 1.
Brazzania ( Mastigobryum Deplanchei (G. mss.) St. - — Mine Stefïan,
à 8 km. de la baie de Pourina (1747).
Le n° 1747“ comprend comme espèce dominante : Chiloscyphus
giganteus St., 2 rameaux de Radula formosa Nees, 1 rameau de Masti-
golejeunia Pancheri (G. mss.) St., 1 fragment de Mastigolejeunia
indéterminable et 1 fragment de Frullania indéterminable.
Algues 2 *
Hydroclathrus clathrathus (Bary) Howe (19796).
Sargassum sp. (17792).
Cystophyllum sp. (17799).
Hormophysa triquetra (L.) Kutz. (17791)..
Padina sp. (17798).
1. Déterminées par Mme Jovet-Ast.
2. Récoltées à la suite d'un typhon sur la plage de l’Anse Yata. Déterminées par
F. S. Wagner et G. F. Papenfuss.
— 384 —
Comparaison des méthodes dtsolement de la Microflore
FONGIQUE DU SOL. ÉTUDE D’UN TERREAU DES SERRES DU
Muséum.
par Mme J. Nicot et Jean Chevauçeon.
Introduction. — Au cours d’un, voyage d’étude en Angleterre, l’un
de nous eut l’occasion de se documenter auprès de spécialistes
anglais sur les techniques modernes d’isolement et d’étude des
Champignons du sol, et en particulier de séjourner pendant plusieurs
semaines à l’Université de Nottingham, auprès du Prof. C. G. C.
Chesters. Celui-ci, dans des travaux poursuivis depuis 1939, met
au point des méthodes tout à fait originales et particulièrement
efficaces, susceptibles de renouveler complètement l’étude de la
flore cryptogamique du sol et d’éclairer d’un jour nouveau les
problèmes d’intérêt pratique qui se posent dans les domaines con-
nexes, et plus particulièrement en Phytopathologie.
Dès 1923, Winogradsky (6) s’élevait contre les techniques
pastoriennes couramment employées pour l’étude de la microflore
bactérienne du sol et préconisait la « méthode dirècte » qui donne
une image plus fidèle de la population d’un sol donné, darts des condi-
tions précises de milieu. « Il n’est que trop évident, écrivait-il, que
les conditions de culture pure sur milieu artificiel ne sont guère
comparables à celles de l’existence sauvage d’une espèce quelconque».
Pour compléter les données de la microbiologie classique et de la
biochimie se rapportant aux microbes isolés du sol et étudiés en
dehors de ce milieu, la microbiologie agricole exigeait des méthodes
spéciales permettant de suivre l’activité des bactéries dans les con-
ditions complexes de leur vie normale, et de préciser les collabora1
tions, les antagonismes ou les luttes entre les diverses catégories de
microorganismes. Les critiques justifiées de Winogradsky, déjà
ébauchées depuis plusieurs années par quelques auteurs, eurent
rapidement une très large audience, et les trois groupes de méthodes
qu’il préconisait alors (7) : microscopie microbiologique de la terre,
culture naturelle dans la terre, culture auxiliaire dans un milieu
solide imitant le sol, ont reçu de nombreux auteurs : Conn, Jensen,
Cholodny, Waksman, Reinking, etc., des applications variées
qui ont contribué aux progrès rapides réalisés dans le domaine de la
Pédologie.
Ces procédés d’étude directe s’appliquent plus spécialement aux
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
385 —
bactéries du sol. Pour la microflore fongique, le problème semble
plus complexe. En effet, les champignons se rencontrent dans le sol
sous différents états qui, du point de vue morphologique, se ramènent
à deux groupes : mycélium et spores. Le mycélium peut être, soit
un mycélium actif en voie de croissance végétative, soit des fragments
mycéliens introduits par les débris organiques, soit encore des
sclérotes ou autres formes de mycélium « dormant ». Les spores sont,
ou des organes de reproduction normaux et actifs, ou des formes de
résistance à parois épaissies et momentanément passives ; elles
peuvent provenir de champignons croissant actuellement dans le sol,
mais aussi d’organismes transitoires dont le mycélium est mainte-
nant détruit ; elles peuvent également être introduites avec les débris
organiques du sol, ou être d’origine aérienne, transportées par l’air
ou l’eau circulant dans le sol. Il est bien évident que pour ces orga-
nismes l’examen microscopique du sol prélevé in situ est absolument
inefficace : les fragments de mycélium et les spores observées ne
sont pratiquement pas identifiables ; ce procédé est susceptible tout
au plus de fournir des renseignements d’ordre quantitatif sur la
flore mycologique du sol.
Quant aux méthodes les plus fréquemment employées pour
isoler les champignons du sol, elles relèvent de deux catégories :
1. Isolement direct de particules du sol dispersées à la surface d’un
milieu nutritif stérile.
2. Isolement indirect à partir d’une suspension dans l’eau stérile
(pure ou glucosée) préparée en dilutions connues à partir du sol
examiné.
Ces techniques, et plus spécialement celles du 2e groupe, appellent
de sérieuses critiques. En effet, elles permettent indifféremment la
croissance de tous les organismes vivant activement ou végétant
dans le sol ; placés dans des conditions de milieu artificiellement
favorables, les organes passifs se développent au même titre que les
éléments réellement actifs du sol ; bien plus, une croissance végéta-
tive luxuriante peut avoir inhibé la faculté de sporulation d’une
espèce qui peut ainsi se trouver surclassée par une espèce primitive-
ment au repos ; en outre cette méthode donne l’avantage aux orga-
nismes à croissance rapide ou à sporulation particulièrement riche ;
c’est le cas par exemple des Bactéries ou des Pénicillium qui pullulent
dans la plupart des isolements.
Le but que se propose le Professeur Chesters (J) est d’isoler les
champignons du sol in situ, sur un milieu gélosé stérile introduit
directement dans le sol par le moyen d’un tube percé d’orifices
capillaires, en évitant toute contamination aérienne préalable. Un
tel procédé a l’avantage de réaliser l’infection de la gélose sous les
conditions actuelles de température et d’humidité du sol ; par
386 —
l’usage d’une large série de milieux, il permet d’isoler des champi-
gnons qu’on n’obtient pas habituellement à partir des ensemence-
ments de sol ou de dilutions ; enfin, et c’est là à notre avis son intérêt
essentiel, la facture des tubes contenant la gélose nutritive est
telle que seul le mycélium se développant actuellement dans le sol
peut entrer en contact avec le milieu. On obtient donc une image
aussi fidèle que possible de la population crytogamique active dans
les conditions haturelles soumises à l’expérience. L’intérêt de cette
méthode analytique, qui permet de séparer les champignons croissant
activement dans le sol des spores et débris de mycélium normalement
passifs, n’est pas douteux. Aux phytopathologistes en particulier
elle apporte un appoint précieux en permettant de réduire le champ
des recherches et de serrer de plus près les problèmes relatifs à la
dispersion et à la transmission par le sol des maladies cryptogamiqués
des plantes.
Immersion tube (d’après Ch esters).
A : Coupe ; B : le tube en place.
L’étude de la rhizosphère d’une Cypripédiée des serres du Muséum
nous a fourni l’occasion d’appliquer les différents procédés d’isole-
ment des champignons du sol et de comparer les résultats obtenus
en suivant la technique de C reste rs avec ceux que fournissent les
méthodes habituelles. Nous relaterons ici ces expériences et les
observations qui en résultent.
Technique. - — 1. A défaut de la totalité du matériel nécessaire pour
l’application de 1’ « immersion tube method » telle que l’a décrite
Chesters, nous avons opéré de la façon suivante : Les tubes d’isole-
ment utilisés, d’un diamètre extérieur de 25 mm, ont une base
conique pour faciliter leur introduction dans le sol. Immédiate-
ment au-dessus de cette partie étirée sont ménagées six ouvertures
très fines, réparties sur une spirale d’environ 2 cm de hauteur.
Bouchés au coton, ces tubes sont stérilisés au four à flamber, puis
les ouvertures de la base sont obturées avec une toile caoutchoutée
stérile, genre sparadrap. Chesters utilise à cette fin un « jacket tube »
dont le diamètre intérieur correspond exactement au diamètre
extérieur du tube de culture. Mais cette simple bande assure une
étanchéité satisfaisante et il est très aisé ensuite de nettoyer les
ouvertures, l’air emprisonné s’opposant à la pénétration du milieu
liquéfié à travers celles-ci. Les tubes sont alors remplis jusqu’à la
moitié de leur hauteur avec le milieu nutritif ; le coton, remis en
place, est protégé par une coiffe de papier cellophane et l’ensemble
est introduit dans un tube de plus large diamètre, lui-même stérilisé
au four à flamber et bouché au coton. On stérilise à l’autoclave à 115°
pendant 20 minutes. Au sortir de l’autoclave les tubes sont débar-
rassés de la bande de sparadrap à l’aide de pinces stériles et, toujours
stérilement, les ouvertures de la base sont nettoyées et débarrassées
de la petite quantité de milieu qui a pu s’y introduire. Après flam-
bage rapide à l’alcool, les « immersion tubes » sont replacés dans les
gros tubes jusqu’à usage. Il est absolument indispensable d’opérer
dans des conditions d’asepsie parfaite au cours des opérations et
nous avons toujours obtenu de bons résultats en opérant, chaque fois
que cela est possible, entre des feuilles de papier stérilisées à l’auto-
clave.
Avant d’introduire les tubes d’isolement dans le terreau à étudier,
on débarrasse celui-ci de la végétation superficielle et on ménage,
avec un outil stérile, des trous dans lesquels on enfonce les tubes
jusqu’aux 2 /3 de leur hauteur ; on les laisse en place sept jours. Le
moment venu, ils sont extraits du terreau et introduits aussitôt dans
un tube procteteur stérile, pour les transporter au laboratoire. Là on
prélève à l’emporte-pièce, bien au centre de 1’ « immersion tube »,
un cylindre d’agar qu’on dépose dans une boîte de Pétri stérile ; on
le coupe en 4 segments après en avoir éliminé les extrémités ; chaque
segment est reporté dans une autre boîte et divisé en 4 secteurs par
deux sections longitudinales se coupant en croix, et chacun des
quartiers obtenus est placé vers la périphérie de la boîte sur deux
diamètres perpendiculaires. On coule au centre des boîtes le milieu
nutritif gélosé maintenu au voisinage de 45°, en quantité juste suffi-
sante pour recouvrir les fragments. Après deux jours d’incubation
à la température du laboratoire les colonies peuvent être isolées.
— 388 —
2. Les autres techniques utilisées ne diffèrent entre elles que par le
mode d’isolement. Dans tous les cas en effet les échantillons de terreau
sont prélevés aseptiquement dans des tubes de 10 cm. de longueur,
9 mm de diamètre intérieur, stérilisés et bouchés au coton. Le terreau,
au lieu choisi, est retiré à l’aide d’un rasoir stérile jusqu’à une pro-
fondeur de 5 cm ; le tube est rapidement enfoncé et lorsque le
terreau a pénétré jusqu’à la moitié de sa hauteur, on le referme au
coton et on le transporte au laboratoire. (3) Le matériel ainsi prélevé
est utilisé, soit sous forme de dilutions, soit en ensemencements
directs.
a) Dans un premier mode de dilution, un peu de terreau est prélevé
à l’aide d’une anse de platine humide et introduit dans un tube
de milieu gélosé maintenu liquide à une température aussi basse
que possible. Après mélange par rotation, le contenu de ce premier
tube A est coulé dans une boîte de Pétri. On verse alors dans le tube A
le contenu d’un tube neuf B. On mêle et on coule dans une seconde
boîte. On opère de même avec un troisième tube ; le degré de dilu-
tion croît ainsi très rapidement de A à B et de B à C. Il est moins
rapide dans le second mode de dilution où 1 cc. du tube A est mêlé
aux 10 cc de milieu du tube B, puis 1 cc de ce tube B est versé dans
le tube C et le contenu de chacun des trois tubes est coulé dans une,
boîte de Pétri.
b) Le procédé le plus rapide et, dans le cas présent, le plus efficace,
consiste à ensemencer directement quelques particules de terreau
dispersées à la surface du milieu refroidi en boîtes de Pétri.
Pour l’isolement nous avons eu constamment recours à un milieu
à l’extrait de sol gélosé préparé d’après le procédé décrit par Lohnis
en 1913 4, modifié par l’addition d’extrait de levure. Ce milieu
convient également pour l’étude des micromycètes isolés, mais il
donne des croissances lentes. D’une façon plus générale nous avons eu
recours aux milieux complémentaires suivants :
— 1° Milieu de Czapeck glucosé gélosé, favorable à toutes les
espèces ;
— 2° Milieu à la Maltea à 0,5 ou 1 % ; convient généralement,
mais les Fusarium s’y développent lentement ;
— 3° Milieux à la farine d’avoine gélosée, à l’amidon de riz, tran-
ches de pomme de terre et de carotte, convenant particulièrement
aux Fusarium et aux Mucorinées ;
— 4° Sabouraud d’épreuve ; fournit des développements rapides
mais ne convient pas à toutes les espèces, en particulier aux Fusarium.
Résultats. — 1. Il faut noter en premier lieu que, probablement
en raison de la nature assez spéciale du terreau, formé de débris rela-
tivement gros de Sphagnum et de frondes de Polypode, les résultats
— 389 —
obtenus par dilution sont très irréguliers ; il aurait été possible,,
dans une certaine mesure, de remédier à cet état de choses en assu-
rant la répartition plus homogène des organismes du sol par une
rotation mécanique prolongée des tubes de dilution. Pratiquement,,
en ce qui concerne les méthodes classiques, nous nous sommes presque
toujours limités à l’isolement direct sur milieu solide à base d’extrait
de sol, à partir de particules du terreau.
2. Contrairement à nos prévisions, la méthode de 1’ « immersion
tube » s’est à première vue et avant tout essai d’interprétation, mon-
trée plutôt décevante, au moins comme technique d’isolement. En
effet, alors que les procédés classiques nous fournissent 17 espèces
appartenant à des groupes de Champignons très divers, 1’ «immersion
tube » n’a recueilli que 3 espèces dont 2, des Fusarium, en proportion
très faible. Le tableau ci-joint résume, pour deux nombres d’isolement
comparables, les résultats obtenus par l’une et l’autre méthode.
(Déterminations J. Chevaugeon). „
A B
Acrostalagmus albus Preuss 1 —
Acrostalagmus Koningi (Oud.) Duché et Heim. 10 37
Bactéries : bâtonnets 6 —
cocci 3 —
Cylindrocarpon Magnusianum Woll 1 —
Fusarium solani var. Martii (App. et Wr sub sp.) Wr. f. 1. Wr 5 4
Fusarium solani var. minus Wr 8 2.
Levure rose 1 —
Mortierella pusilla var. isabellina (Oud.) Zycha 2 —
Mycélium stérile 1 —
Papulaspora pannosa Hots 2 —
Pénicillium n° 1 3 —
Pénicillium n° 2 2 —
Stemphylium botryosum sensu Oud 2 —
Stemphylium macrosporoideum (Berk. et Br.) Sacc 2 —
Sterigmalocystis nigra Y. Tiegh 6 —
Torula allii (Harz) Sacc : 2 —
57 43
A. — Isolement par dilution ou par ensemencement direct de terreau.
B. — ■ Isolement par la méthode de Chesters.
3. Outre la diversité beaucoup plus grande de la flore obtenue
par la technique habituelle comparativement à celle révélée par le
procédé de Chesters, le table.au met en évidence la prédominance
évidente à’ Acrostalagmus Koningi dans les isolements obtenus par
cette dernière méthode : d’un côté nous isolons 17 espèces parmi
lesquelles Acrostalagmus Koningi représente environ 18 % des
isolements, Fusarium solani var. minus et Sterigmatocystis nigra
— 390 —
par exemple, représentant respectivement 14 % et 11 % ; de l’autre
nous obtenons Acrostalagmus dans la proportion de 85 % ; les
Fusarium ne représentent que moins de 5 % des cas et Sterigmato-
cystis n’est plus rencontré.
Discussion , — Des résultats aussi différents obtenus par deux
procédés d’investigation d’un même sol appellent quelques com-
mentaires :
1. Examinons d’abord le cas à’ Acrostalagmus Koningi ( Tricha -
derma K. Oud.). Ce champignon est considéré par la plupart des
auteurs comme l’un des champignons du sol les plus répandus.
Waksman précise qu’on le trouve plus spécialement dans les sols
de forêts, les terrains mraécageux, et en général dans les sols acides ;
c’est le cas de notre terreau, à réaction primitive nettement acide,
imparfaitement neutralisé par les arrosages à l’eau plus ou moins
chargée de calcaire. Enfin Wei^dling a démontré l’effet inhibitoire
des Triclioderma sur la croissance des autres champignons du sol,
et nos propres expériences confirment ce point de vue. En effet, si
nous ensemençons dans une même boîte de Pétri, vers les extrémités
opposées d’un même diamètre, d’une part Acrostalagmus Koningi,
d’autre part l’une des autres espèces isolées, nous observons les
faits suivants :
Acrostalagmus fructifie très abondamment dans tous les cas et
dans tous les secteurs du milieu de culture.
Les Pénicillium se développent sur une aire très limitée, et seule-
ment en colonies demeurant chétives et isolées.
Sterigmatocystis nigra forme des sporanges, mais les colonies ne
s’étendent pas à plus d’un centimètre du point d’ensemencement.
Mortierella pusilla fructifie au point d’ensemencement, mais il ne
développe au delà qu’un mycélium très ténu.
Cylindrocarpon Magnusianum forme très lentement un stroma
brun très mince tandis qu’en culture pure ce stroma est épais et
résistant.
Stemphylium macrosporoideum forme en un mois une colonie de
2 cm de diamètre ; le mycélium, très ténu, ne porte que de rares
fructifications ayant l’apparence de fines ponctuations isolées et
noires.
Les Fusarium, enfin, ne donnent naissance qu’à un mycélium
laineux très limité dans son extension, sans qu’apparaissent
jamais, après un mois de culture, les pionnotes pourtant très abon-
dants sur les cultures pures du même âge.
Dans ces conditions la prédominance énorme des isolements
A' Acrostalagmus Koningi dans la méthode de Chesters n’est pas
surprenante : les « immersion tubes » qui isolent aisément le mycé-
lium à dispersion rapide ou le mycélium localement actif recueillent
— 391 —
électivement Acrostalagmus Koningi qui de toutes les espèces est la
plus active, et douée de propriétés inhibitrices certaines ; ce champi-
gnon pourrait même exercer une action protectrice vis-à-vis d’espèces
présentes susceptibles de parasiter les Orchidées ( Fusarium solani
var. minus est signalé par Wollenweber comme agent de pourri-
ture des végétaux de cette famille).
Mais si nous nous référons à une publication récente (2), Chesters
obtient des résultats absolument opposés, à la fois à nos propres
constatations et aux idées généralement admises sur l’activité de
Trichoderma Koningi dans le sol. Cet organisme en effet apparaît
peu fréquemment dans ses isolements habituels par tubes enterrés,
même quand il est représenté abondamment dans les suspensions
de même sol faites en même temps que l’isolement dans les tubes.
L’expérience montre cependant que, quand un mycélium actif de
Trichoderma Koningi réàlisé en culture artificielle est enfoui dans le
sol, il peut être récupéré dans les tubes à immersion en l’absence
de compétition d’autres espèces. Pour expliquer le fait que cette
espèce fait défaut dans la plupart des isolements par la méthode
d’immersion, l’auteur fait appel à diverses hypothèses : ou bien
certains facteurs — non précisés — r- restreignent sa dispersion dans
le sol ; ou bien (mais ceci est infirmé dans notre cas particulier par
les expériences d’ensemencements mixtes en boîtes de Pétri) il entre
en compétition avec des espèces à croissance plus rapide ; ou bien
encore, et nous retiendrons plus volontiers cette dernière hypothèse,
une sporulation vigoureuse fait rapidement cesser la croissance
végétative. Nous lisons enfin dans l’exposé du Prof. Chesters
que Trichoderma Koningi, qui n’apparaît pas dans les tubes, est
constamment isolé des suspensions de sol et des débris organiques
qu’il contient. Ceci nous permet de lever d’une façon satisfaisante,
nous semble-t-il, la contradiction apparente entre les observations
de C. Chesters et les nôtres. Le terreau envisagé est en effet consti-
tué presque exclusivement de débris organiques de taille assez
importante que le tube à immersion rencontre nécessairement sur
son parcours ; ces fragments de matières végétales serviraient de
substratum au champignon dont ils stimuleraient le développement,
soit par une action mécanique, soit par un apport de substances
nutritives. Elargissant cette notion expérimentale et interprétant
la pensée de l’auteur anglais, nous pourrions dire qu’il existe un
rapport nécessaire entre certaines espèces fongiques et les débris
organiques dans le sol.
2. Ceci nous amène à envisager les limites d’application de la
méthode de Chesters. Elle s’appliquerait de préférence à un sol
relativement homogène, sans enclaves organiques notables ; elle
conviendrait mal, sans doute, à l’étude de la rhizosphère proche
d’une plante considérée. L’auteur ne se dissimule d’ailleurs pas ces
— 392 —
insuffisances et pour l’étude microbiologique complète d’un terrain
donné, préconise l’application simultanée des procédés suivants :
a) Prélèvement à l’emporte-pièce d’un échantillon de sol.
b) Insertion d’un tube dans la cavité ainsi formée.
c) Préparation d’une suspension homogène dans l’eau du sol
prélevé.
d ) Séparation des débris organiques contenus dans cet échantillon.
Ces deux dernières opérations sont réalisées dans des conditions
d’asepsie parfaite grâce à un appareillage minutieux conçu par
l’auteur mais qui, malheureusement, n’est pas à la portée de tous les
laboratoires.
La confrontation des isolements obtenus à partir du tube enterré,
des suspensions et des débris organiques, fournit alors une image
complète de la population fongique du sol examiné et permet
d’envisager plus sûrement les problèmes complexes de leurs activités
biologiques et de leurs caractères sociologiques.
La technique de Chesters n’exclut donc pas les méthodes clas-
siques, mais les complète heureusement ; elle donne une impulsion
nouvelle et fournit un instrument de travail précieux aux recherches
d’un intérêt si actuel sur la microbiologie des sols.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
RÉFÉRENCES RIBLIOGRAPHIQUES
(1) Chesters (C. G. C.). A method of isolating soil fungi. Trans. Brit .
Mycol. Soc., XXIV, pp. 352-355, fîg. ,1940.
(2) Chesters (C. G. C.). A contribution to the study of fungi in the soil.
T. B. M. S. 30 (1948), 100-17, 5 flg. (Proc, of the Jub. meet.
London, 1946).
(3) Duché (J.) et Heim (Roger). Recherche sur la flore mycologique des
sols sableux. I. Micromycètes des dunes littorales de Biville-Vauville
# (Cotentin), Travaux cryptoganiiques dédiés à Louis Mangin, Paris,
1931.
(4) Lohnis. Laboratory method in agricultural bacteriology, p. 161,
Trans. W. Stevenson et J. M. Smith. Griffith and C°, 1913.
(5) Waksman (S. A.). Soil Fungi and their activities. Soil Sci. 2, 103-
156, 1916.
(6) Winogradsky (M. S.). Sur la méthode directe de l’étude microbio-
logique du sol. C. R. Acad. Sc. 177, 19 nov. 1923.
(7) Winogradsky (M. S.). Etudes sur la microbiologie du sol. Ann. Inst.
Past., 39, p. 299-554, avril. 1925.
— 393
Trois projets d'articles additionnels aux règles de la
NOMENCLATURE BOTANIQUE.
Par M. Pichon.
L’an prochain se tiendra à Stockholm le VIIe Congrès internatio-
nal de Botanique, qui examinera, entre autres, les propositions de
modifications aux Règles de la Nomenclature. Nos études sur les
Apocynacées nous ont amené à proposer à la discussion de ce
Congrès' trois projets d’articles que nous donnons ici et dont l’utilité,
croyons-nous, apparaîtra d’elle-même.
Nous sommes heureux de remercier notre collègue M. J. Arènes
de nous avoir fourni, pour illustrer le troisième de ces articles, un
excellent exemple tiré de la systématique des Cynarocéphales.
Art. 30 bis. - — - Le nom ou l’épithète d’une subdivision quelconque
formé par adjonction du préfixe eu- au nom ou à l’épithète d’un
groupe supérieur n’est légitime que si la subdivision contient le type
du groupe supérieur 1.
Exemple : Le type du genre Baissea A. DC. est Baissea multiflora
A. DC. Le nom de « Baissea sect. Eubaissea K. Sch., in Engler et
Prantl, Nat. Pflanzenfam., IV, n, 172 (1895) » est illégitime parce
que Baissea multiflora A. DC. n’appartient pas à cette section.
Art. 58 bis. — Lorsqu’une subdivision quelconque porte le nom
ou l’épithète d’un groupe supérieur dont le rang hiérarchique a été
abaissé, ce nom ou épithète n’est légitime que si la subdivision
contient le type du groupe supérieur primitif.
Exemples : Le genre Guerkea K. Sch., in Engler et Prantl, Nat.
Pflanzenfam., IV, n, 180 (1895), qui a pour espèce type Guerkea
floribunda K. Sch., est aujourd’hui considéré comme synonyme du
genre Baissea A. DC. Mais le nom de « Baissea sect. Guerkea (K. Sch.)
Stapf, in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV, i ,205 (1902) » est illégitime parce
que Guerkea floribunda K. Sch. n’appartient pas à cette section.
Le genre Lactaria Raf., Sylva Tellur., 162 (1838), qui a pour espèce
type Lactaria salubris Raf., est aujourd’hui considéré comme syno-
1. Existe- t-il des épithètes de subdivisions d’espèces tels que iypicus, genuinus, etc.,
qui ne s’appliquent pas au type de leur espèce ? Nous n’en connaissons pas d’exemple,
mais il serait bien étonnant que les recherches des spécialistes ne permettent pas d’en
découvrir, en particulier dans les flores européennes où les sous-espèces, variétés,
sous-variétés, formes et sous-formes ont été multipliées à plaisir. Il faudrait alors com-
pléter l’article proposé ici de façon à invalider ces épithètes trompeuses.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 394 —
nymç du genre Ochrosia Juss. Mais le nom de « Ochrosia sect. Lactaria
(Raf.) F. Muell., Fragm., YII (1869-71), 130 » est illégitime parce
que Lactaria salubris Raf. n’appartient pas à cette section L
Art. 58 ter. — Le nom ou l’épithète d’une subdivision quelconque
formé par adjonction du préfixe eu- au nom ou à l’épithète d’un
groupe supérieur cesse d’être légitime si le nom ou l’épithète de ce
groupe vient à être modifié.
Exemples : Le nom de « Subsp. eu-lanceolatum Beger, in Hegi,
111. Fl. Mitt. Eur., VI, n, 874 (1928) », qui aurait été valable pour
une subdivision de Cirsium lanceolatum (L.) Scop., est illégitime
parce que. Cirsium lanceolatum doit être appelé Cirsium vulgare
(Savi) Ten.
Le nom de « Sect. Euzygodia Stapf, in Dyer, Fl. Trop. Afr., IV,
i, 217 (1902) », qui serait valable pour une subdivision du genre
Zygodia Benth. 2, devient illégitime quand on considère le genre
Zygodia comme synonyme du genre Baissea A. DC.
1. Pour remplacer le nom d 'Ochrosia sect. Lactaria devenu illégitime (voyez Bull.
Mus., XIX, 1947, p. 206), nous proposons : Ochrosia soct. Typochrosia nom. nov.
2. Du moins si le nom de Zygodia était lui-même légitime, ce qui n’est pas le cas
chez Stapf, car le «genre» qu’il appelle Zygodia ne contient pas l’espèce type de Zygo-
dia Benth.
Laboratoire de Phanéro garnie du Muséum.
— 395 —
Description d’un Rvdiste de l’Attique : Mitrocaprina
beotica Munier-Chalmas sp. (Plagioptychus beoticus
M UN 1ER Ch AIMAS).
par Guy Mennessier.
En préparant une révision, du genre ^Plagioptychus, j’ai été conduit
à examiner Plagioptychus beoticus Munier-Chalmas. Cette espèce,
qui n’est d’ailleurs pas un Plagioptychus, mais appartient au genre
Mitrocaprina n’ayant jamais été décrite, ni figurée, la présente note
a pour but d’en donner les caractères.
Le type de l’espèce, conservé dans les collections du laboratoire
de Paléontologie du Muséum de Paris, a été recueilli dans le ravin
de Caprena par Albert Gaudey lors de son voyage dans l’Attique.
Une section polie permet d’établir qu’elle n’est assimilable à aucun
Rudiste décrit et qu’elle doit être rangée dans le genre Mirocaprina
Boehm 1895 (1). Les Mitrocaprines, dont le génotype est M. Bayani
H. Douvillé sp. (2), sont très voisines des Plagioptychus, dont elles
se distinguent par la présence d’une ou plusieurs rangées internes
de canaux polygonaux à la valve gauche en plus de la rangée radiaire.
La diagnose de l’espèce de Munier-Chalmas est la suivante :
Mitrocaprina beotica Munier-Chalmas sp., nomen nuchim.
1862. Plagioptychus beoticus Munier-Chalmas, in Gaubry, Animaux
fossiles et Géologie de l’Attique, p. 391.
1888. Plagioptychus beoticus Munier-Chalmas, Commun, relative aux
Rudistes, Bull. Soc. Géol. Fr., 3e série, t. XVI, p. 819.
Valve droite : Charnière comprenant la dent 3 b forte et un peu
tordue.
Ligament ne se marquant pas par un sillon externe.
V alve épaisse en forme de cône, tronquée par la surface de fixation ;
au test compact constitué de deux couches, le périostracum mince et
finement cristallisé, l’ostracum plus épais grossièrement cristallin.
Ornementation formée de stries d’accroissement onduleuses et
irrégulières.
Valve gauche : Charnière portée par un plateau cardinal assez
large, échancré en arrière par la fossette (3 b), comprenant d’avant en
arrière l’impression musculaire ma, la dent A II prolongée vers
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 396 —
l’intérieur pur un septum ; puis au delà de l’échancrure la dent
P IV plus éloignée de l’axe rectiligne du bord cardinal que A II.
Ligament l occupant un espace semi-lunaire en arrière du crochet.
Impression musculaire postérieure mp étroite et logée sur le bord.
Test formé de deux couches, le périostracum très mine et brun,
Tostracum creusé de trois séries de canaux, occupant une zone allant
de ma au bord de P IV et s’élargissant vers l’arrière un peu avant
le septum. Rangée proximale constituée en arrière du septum par
Fig. — Section de la valve gauche. L’élément appartenant à la valve droite est
figuré hachuré. Pour l’explication des lettres se reporter à la diagnose.
huit larges canaux polygonaux, de la paroi distale desquels partent en
général trois septes se dichotomisant une fois et dont les branches
intérieures se fusionnent fréquemment de manière à former un petit
canal polygonal, dans l’angle de deux canaux principaux surmon-
tant deux courts canaux radiaires. Au delà du septum, deux grands
canaux polygonaux prolongés par une série de petits, d’où divergent
des canaux radiaires.
Cavité intérieure divisée en deux par le septum : cavité principale
■cp et cavité accessoire ca, occupée en partie par (3 b) et mp.
Valve globuleuse, à crochet arrondi enroulé en spirale.
Ornementation faite de stries d’accroissements onduleuses.
Dimensions : Valve droite : L : 50 mm. H : 50 mm. E : act. 30 mm.,
prob. 40 mm. — Valve gauche : L : 52 mm. H : 72 mm. E : 48 mm.
397
s
Fig. 2. — Vue des deux valves en connexion du côté cardinal. Remarquer la valve
droite brisée, qui laisse apercevoir de gauche à droite le périostracum ; l’ostracum
et le moule interne. La courbe SS’ est la trace du plan de la section, ainsi que sur
la figure 3.
Fig. 3. — Vue antérieure de deux valves en connexion. Remarquer la valve gauche,
qui laisse voir la structure de l’ostracum dans le bas, et la valve gauche où le perios-
tracum est réduit à deux lambeaux.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949. 26
— 398 —
Remarques : Je ne connais qu’un seul exemplaire de cette espèce.
Le sommet de la valve droite étant brisé, je ne puis affirmer qu’elle
soit simplement conique et tronquée comme chez M. Bayani
H. Douvillé sp., mais le fait est probable.
Localité : Le type provient du ravin de Caprena, en Grèce.
Etage : C’est probablement au Santonien inférieur qu’il faut rap-
porter les couches où il a été trouvé.
Rapports et différences : M. Vidali H. Douvillé (3), M. Tschoppi
Palmer sp. (5, 7) s’en séparent par leurs rangées multiples de petits
canaux polygonaux, ainsi que par leur valve droite en forme de
Gyropleura. M. Palmeri Mac Gillavry (5) s’en écarte aussi par ses
rangées multiples en arrière du septum et l’absence de canaux poly-
gonaux en avant. M. Bayani H. Douvillé sp. (1, 2, 5) en est très
voisine, mais s’en distingue par ses canaux polygonaux plus petits
et plus irréguliers, ainsi que par les septes radiaires moins uniformes
et la présence au-dessus de ma d’une série de septes simples 1.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. 1895. Boehm (G.). Beitrage zur Kenntnis der Kreide in den Südalpen
L Die Schiosi — und Calleneghe-Fauna. Palæontographica, t. XLI,
p. 81-148, pl. VIII-XV.
2. 1888. Douvillé (H.). Etudes sur les Caprines. Bull. Soc. géol. Fr.,
3® sér., t. XVI, p. 699-730, 9 fig., pl. XXII-XXV.
3. 1904. Douvillé (H.). Sur quelques Rudistes à canaux. Bull. Soc. géol.
Fr., 4e sér., t. IV, p. 519-538, pl. XIII-XIV.
4. 1862. Gaudry (A.), Animaux fossiles et Géologie de l’Attique.
5. 1937. Mac Gillavry (H. J.). Geology of the province of Camaguey,
Cuba, with revisioal studies of rudist paleontology. Thèse. Utrecht,
168 p., 10 pl., 1 carte.
6. 1888. Munier-Chalmas (H.). Communication relative aux Rudistes.
Bull. Soc. géol. Fr., 3e sér., t. XVI, p. 819-820.
7. 1933. Palmer (R. H.). Nuevos rudistes de Cuba. Rev. de Agricultura
de Cuba, t. 14, p. 95-125, pl. I-X.
1. Mac Gillary cite aussi d’autres formes insuffisamment connues (5, p. 165-166),
dont Mitrocaprina ? jamaicensis Whitfield sp. (Voir : R. P. Whitfield, Descript
of species of Rudistae from cret. Rocks, of Jamaica. Bull. Americ. Mus. nat. llist.,
t. IX, art. xii, p. 185-196, pl. VI-XXII, 1897).
— 399
Application des rayons x a l'étude des structures
INTERNES DES ECHINIDES ACTUELS ET FOSSILES ET EN PAR-
TICULIER, A TITRE D'EXEMPLE, A QUELQUES ESPÈCES DU
GENRE SCUTELLA L AM ARC K 1816.
par A. G. Duvai.
Ce travail a été exécuté sous la direction, de J. Roger, qui a mis à
ma disposition les ressources, les informations et l’outillage qu’il
a réussi à installer dans son service. Je lui exprime ma gratitude
pour l’aide précieuse qu’il m’a apportée, me rendant ainsi la tâche
si, agréable et si aisée.
Les formations internes qui, chez les Oursins du groupe des Cly-
peastroïdes, se développent aux dépens des plaques du test et dont
Fig 1. — (D. 385). Scutella bonali Tournouër. Aquitanien. Aubiac (Gironde). A : aire
ambulacraire et sillon ambulacraire. I : aire interambulacraire. b : orifice buccal.
c : cavité située du côté apical et masquée en partie (ces cavités de position inter-
radiale correspondent à remplacement d’organes internes), m : mâchoires (pyra-
mides). p : pétales.
l’ensemble forme ce qu’on a nommé l’endosquelette, ont fait, à
maintes reprises, l’objet de descriptions, d’études et de recherches
de la part de nombreux échinologistes. Ce furent d’abord les espèces
vivantes qui fournirent le meilleur matériel d’étude, car il était sou-
vent possible de procéder à une dissection sur les échantillons
récoltés, quand ceux-ci étaient suffisamment nombreux. C’est ainsi
que, de bonne heure, on connut chez les espèces du genre Clypeaster
l’existence d’apophyses, de piliers et de cloisons reliant le côté ventral
au côté dorsal du test. Ces colonnettes et ces lames apophysaires sont
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
400
situées principalement dans la région marginale du test et leur exten-
sion s’observe plutôt de la face plane vers la face convexe. Les paléon-
tologistes, de leur côté, chaque fois que les spécimens, grâce à d’heu-
reuses conditions de fossilisation, leur permettaient de connaître la
structure interne de ces animaux, n’ont pas manqué de souligner
l’intérêt qu’il y aurait à pouvoir faire systématiquement une telle
étude. Malheureusement, ils se sont heurtés bien souvent aux diffi-
cultés propres à la paléontologie. Èn effet, quand le test d’un Oursin
Fig. 2. - — (D. 384). Scuiella leognaneiisis Lambert. Burdigalien, Léognan (Gironde).
Même légende que fig. 1.
fossile se trouve rempli d’une gangue gréseuse assez meuble, on peut
espérer, en opérant prudemment, réussir à dégager les parties
internes du test et par une coupe convenable découvrir toutes ces
parties internes. On voit cependant que l’entreprise exige d’une
part la possession de plusieurs échantillons identiques afin de pouvoir
en sacrifier quelques-uns, d’autre part que les sédiments renfer-
mant les fossiles étudiés présentent des conditions particulièrement
favorables, toutes conditions qui ne seront pas souvent réunies.
Lorsque la matière de remplissage adhère au test et est dure, cer-
tains auteurs ont pensé que l’on pourrait peut-être obtenir d’utiles
renseignements en pratiquant des coupes, escomptant que la subs-
tance de remplissage se distinguerait suffisamment du calcaire de
l’endosquelette. Je dois dire que j’avais moi-même fondé beaucoup
d’espoirs sur cette façon de procéder ; les résultats, de l’avis de tous
sont décevants et la méthode présente toujours, du point de vue
paléontologique, le grave inconvénient d’exiger le sacrifice de
— 401 —
l’échantillon, ce qui restreint énormément le champ de son appli-
cation.
Pour toutes ces raisons aucun travail d’ensemble, ni systéma-
tique n’a été entrepris, et cependant beaucoup d’échinoîogistes sont
d’avis que la connaissance du squelette interne présente cetainement
une très grande importancè pour la classification.
C’est alors que plusieurs d’entre eux, à différentes époques depuis
le début du siècle, pensèrent à appliquer à l’étude de ces Oursins
une technique nouvelle, celle des rayons X.
A notre connaissance le premier en date de ces travaux est celui
de R. N. Wolfenden (1897 — Radiography in marine Zoology.
Fig. 3. — (D. 375). Scutella paulensis L. Agassiz. Burdigalien. Même légende que fig. 1.
t. d. : emplacement d’une portion du tube digestif. R : matière de remplissage.
The Rritish Echinodermata. Suppl. Archiv Roentgen Ray). Cet
article cité par Kœhler contient six pages et quinze planches ;
malheureusement il ne m’a pas été possible de le consulter.
Le second travail date de 1906. Il ne représente en quelque sorte
qu’un essai, une tentative isolée, pourtant commentée d’une manière
très élogieuse par J. Lambert, lorsqu’il fit paraître son étude sur
les Echinides de la molasse de Vence {Ann. Soc. Lett. Sci. Arts
Alpes-Marit., t. 20). De toute évidence, l’auteur de cet essai, Pierre
Goby de Grasse, ainsi que Lambert ignoraient l’existence du travail
cité plus haut. C’est dans l’étude de Lambert que parut la notice
concernant la radiographie de Clypeaster laganoides L. Agassiz,
exécutée par P. Goby. Ce travail dut, à l’époque, avoir un certain
retentissement, étant données l’autorité de Lambert et la diffusion
de ses travaux. Nous n’en voulons pour preuve que le préambule
d’une note de Fourtau, publiée en 1913 [Bull. Inst, égypt.) et relative
— 402 —
à de nouveaux travaux sur l’examen radiographique de fossiles.
Fotjrtau, en rendant compte des premiers résultats obtenus, annon-
çait son intention de poursuivre avec le Dr Bay, qui avait exécuté
les radiographies, un examen plus systématique des fossiles qu’il
avait l’occasion d’étudier. Pour des raisons diverses cependant il ne
put entreprendre et mener à bien ces observations. Il faut arriver
à 1922, lors de la publication des travaux de Koehler sur les
Echinides du Musée indien à Calcutta, pour voir reprendre la ques-
tion. Dans le tome II (Clyspeastridés et Cassidulidés) il souligne
l’intérêt majeur qu’il y aurait à connaître, non seulement l’endo-
squelette, mais aussi la disposition des organes internes, par exemple
l’intestin et les gona'des. C’est ainsi que dans plusieurs espèces, il
observe et signale des particularités remarquables de la disposition
1-
A
Fig. 4. — (D. 392). Scutella striatula de Serres. Burdigalien, environs de Bordeaux.
Meme légende que fîg. 1.
des anses intestinales. Koehler montre les avantages précieux
offerts par la méthode d’examen aux rayons X et publie plusieurs
reproductions de radiographies obtenues par lui dans son
étude des Clypéastres de l’Océan Indien. Elles sont tout à fait
réussies, mais il ne faut pas oublier, sans que cela diminue en
rien leur valeur, ni le mérite du chercheur, que Koehler opérait sur
des formes vivantes, matériel plus favorable que les fossiles, qu’il a
pu contrôler les résultats par des dissections, comparaison d’ailleurs
pleine d’enseignements puisqu’elle permet d’établir la fidélité des
résultats obtenus par les rayons X et par conséquent la valeur de
la méthode, dans un but général de recherche. Enfin, tout récem-
ment le remarquable travail de Mortensen sur les Oursins, en cours
de publication et dont le dernier fascicule paru en 1948 concerne
— 403 —
précisément les Clypéastroïdes 1, fait état de ce moyen d’étude,
dont Mohtensen n’a pas manqué de faire usage. On trouvera dans
l’atlas de ce travail deux planches de reproductions de radiographies
concernant plusieurs espèces de Clypeaster et Scutella leognanensis
Lambert, dont nous parlerons plus loin. Plus récemment R. A. M.
Schmidt (1948) donne, à l’occasion d’une étude générale de l’appli-
cation des rayons X à la Paléontologie, quelques radiographies
d’Echinides fossiles ( Periarchus lyelli pileus-sinensis Rav.).
Nous avons pensé devant tous ces résultats qu’il y aurait un
intérêt considérable à entreprendre une étude systématique de la
structure interne des Oursins par leur examen aux rayons X. Nous
voulons seulement aujourd’hui montrer les résultats possibles par
l
Fia. 5. — (D 377). Scutella faujasi Defrance. var. armoricana Tournouër. Helvétien.
Le Quiou près de Dinan (Côtes-du-Nord). Môme légende que dans les figures précé-
dentes.
l’application de cette méthode à quelques exemples choisis parmi
le genre Scutella, qui, comme on le sait, est particulièrement riche
en formations internes.
Scutella bonali Tournouër. Aqüitanien d’Aubiac (Gironde). (Voir
de Loriol, 1902). Le croquis relevé d’après la radiographie montre
facilement le sillon ambulacraire et, se projetant sur , ce sillon,
l’ombre des pétales ; dans l’intervalle se trouve évidemment la zone
intèrambulacraire. Au centre on voit l’orifice buccal et, se détachant
nettement sur le fond, les taches noires de forme caractéristique qui
représentent les pyramides de l’appareil masticateur ; leur sommet,
je veux dire celui tourné vers le centre, paraît un peu mucroné par
suite de la saillie qu’y produit l’extrémité de la dent tournée vers
1. Je remercie M. G. Cherbonnier qui a bien voulu me prêter cet ouvrage.
— 404 —
l’ouverture buccale. On voit, par contre l’extension considérable
que prend le système' des piliers et des cloisons occupant toute la
région marginale et gagnant vers la partie centrale. On remarquera
que les organes internes doivent ainsi s’accommoder d’une place
plus réduite et, en particulier, les anses intestinales décrire des
courbes à petit rayon demeurant dans la région centrale. Sur la
figure, en c, se trouve une cavité qui paraît située du côté apical et
qui est masquée en partie par l’ombre d’apophyses dépendant de
l’autre paroi. Ces cavités de position interradiale servaient certaine-
ment d’emplacements à des organes internes. Etant donné d’autre
part la disposition curieuse signalée par Koehler ( loc . cit.) selon
laquelle se produit la rétroversion de l’intestin chez Echinodiscus
auritus Leske (pl. XI, fîg. 5-6 dafts Koehler), disposition déjà
A
Fig. 6. — (D. 391). Scutella producta L. Agassiz. Helvétien, Touraine.
Même légende que précédemment.
signalée par Agassiz (1841, pl. XIII, fîg. 6) il est possible de décou-
vrir une seule cavité semblable dans la radiographie de certaines
espèces.
Scutella leognanensis Lambert. Burdigalien de Léognan (Gironde).
(Voir la première figuration dans Lambert, 1903, Rev. Paléozool.,
t. VII).
Le croquis tracé sur radiographie montre que celle-ci est des plus
fines et prouve ce que l’on peut, par conséquent, attendre du pro-
cédé. Les sillons ambulacraires, les pétales, l’orifice du péristome,
se détachent parfaitement. Les pyramides, déplacées par les phéno-
mènes de fossilisation ou même tout simplement à la suite de la
mort de l’animal, car on sait combien la lanterne est fragile chez
ces types d’Oursins, n’ont pas leur place normale. La région cen-
trale libre est très réduite et, comme dans l’espèce précédente
405 —
doivent s’y loger les organes internes, en particulier le tube digestif
et les gonades. Le réseau calcaire interne situé à la périphérie du
test, se montre extrêmement serré et d’une finesse remarquable. Il
semble assez régulier et vers les bords du tést paraît assez bien
reproduire les contours des plaques polygonales de ce test. Les tra-
vées calcaires, qui se prolongent vers le centre deviennent plus
épaisses et s’orientent dans un sens radial ; elles laissent entre elles
des lacunes plus larges, qui sont en continuité avec la région centrale.
Dans les espaces interambulacraires, les épaisissements des piliers,
les cloisons et les lacunes qui se trouvent entre ces productions,
affectent plutôt une orientation radiale. Dans les zones ambula-
craires, au contraire, les cloisons et les lacunes sont, comme à la
périphérie, parallèles au bord du test, une lacune radiale correspon-
dant au sillon ambulacraire, semblant desservir toutes les autres
lacunes qui lui sont perpendiculaires. A nouveau, on fera chez cette
espèce la curieuse observation déjà signalée plus haut, à propos
d’ Echinodiscus auritus Leske. On peut voir dans l’interradius 2,
une lacune radiale très large prenant figure d’une expansion de la
région centrale ; on peut légitimement supposer qüe le coude formé
par la première anse intestinale avec l’anse récurrente était logé
dans cet espace, suivant une disposition analogue à celle que présente
Echnodiscus auritus Leske.
Scutella paulensis L. Agassiz. Burdigalien. (Voir la figuration dafis
Lambert, Echinides néogènes du Bassin du Rhône , pl. IV, fig. 10, 12).
Les productions calcaires sont toujours très étendues, cependant,
proportionnellement à la taille de l’Oursin, l’espace central semble
un peu plus grand que chez les espèces précédentes. L’épaississement
des piliers, les cloisons et les lacunes montrent la même orientation
et une grande similitude daïis le détail ; cela démontre que le mode
de complication de l’endosquelette chez les Scutelles est un caractère
essentiellement générique où les différences spécifiques n’appa-
raissent guère. Sur ce troisième exemplaire, on peut constater encore
une fois, dans l’interradius 2, la lacune où pénétrerait l’intestin pour
y former son anse récurrente. Les organes de la lanterne se distinguent
mal, car l’espace central est rempli d’une matière probablement
granuleuse, qui rend les observations un peu confuses et qui n’a pas
été reproduite sur le croquis.
Scutella striatula de Serres. Burdigalien, faluns des environs de
Bordeaux. (Voir la figuration dans Cottreau, Echinides néogènes
du bassin méditerranéen, p. 68, fig. 15).
On se rend compte facilement que les mêmes observations, tant
sur les cloisons que sur la région centrale, qui apparaît bien, avec
les pyramides et l’ombre des pétales, peuvent être répétées sur cette
espèce. Une fois encore nous remarquons la poche située dans l’in-
terradius 2. Dans les autres interradius une lacune moins large que
— 406 —
cette poche, mais beaucoup plus large que les autres, prolonge la
région centrale et doit correspondre à l’emplacement des organes
génitaux. Dans l’interradius 5 la lacune correspond à la branche
terminale de l’intestin se dirigeant vers l’anus.
. Scutella faujasi Defrance var. armoricana Tournouër. Helvétien,
Le Quiou près de Dinan (Côtes du Nord).
Les observations déjà faites sur les cloisons et lacunes sont con-
firmées et la région centrale, toujours réduite, semble ici se prolonger
dans les zones ambulacraires sous l’ombre des pétales. Une matière
de remplissage gène les observations dans la partie centrale, où l’on
distingue assez difficilement les pièces de la lanternet. En outre,
on ne peut faire sur cet exemplaire l’observation de la poche de
l’interradius 2. D’autre part les lacunes de la région marginale sem-
blent beaucoup plus étroites et plus serrées. Enfin on a l’impression
que toutes les parties dures du test sont constituées d’une substance
plus compacte, qui s’est laissée traverser plus difficilement par les
rayons X. Visiblement le test a subi ici une forte recristallisation.
Scutella producta L. Agassiz. Helvétien de Touraine. (Voir la
figuration dans L. Agassiz, Monographie des Scutelles, 1841,
pl. XVII, fig. 6, 10).
On peut apprécier quelle extension prennent les cloisons, piliers
et lacunes, qui réduisent considérablement la cavité centrale et
possèdent par ailleurs les mêmes particularités que dans les spécimens
précédents. On distingue nettement les pyramides et le trajet que
devait avoir l’intestin. La poche de l’interradius 2 s’observe nette-
ment, il semble que l’on puisse attribuer véritablement un caractère
générique à la constance de cette observation. Néanmoins, nous
nous proposons de vérifier le fait chez d’autres espèces de Scutelles.
Conclusions : Ce nouvel essai d’application des rayons X à l’étude
des Oursins fossiles, semble d’abord établir d’une manière définitive
quel moyen puissant de recherches constitue l’emploi des rayons pour
le paléontologiste aussi bien que pour le zoologiste. On peut dire
que pour tout naturaliste en général il se révèle indispensable pour
connaître les structures internes, dans leur position même sans avoir à
détruire les plus précieux échantillons, sans altérer ces structures par
des préparations ou dissections parfois difficiles ou aléatoires. D’autre
part,, pour ce qui est des Scutellidés et des Clypeastroïdes, en général,
nous allons pouvoir compléter nos connaissances, non seulement
sur la structure même de ces Oursins, mais découvrir des relations
ou des affinités ignorées entre certaines espèces, même entre cer-
tains genres et certaines familles. Le fait signalé chez la plupart
des exemplaires de la disposition du canal alimentaire montre que
les rayons X nous auront permis de révéler des particularités de
l’organisme vivant, résultat dont je n’ai pas besoin de souligner la
haute valeur et la grande portée scientifique. Nul doute qu’une
application systématique ne puisse nous enrichir de faits nouveaux
encore plus importants.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Mem. Cart. g eol. Ital., t. 9, n° 3, p. 1-75.
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Wolfenden (R. N.). 1897. Radiography in Marine zoology. The British
Echinodermata. Suppl. Archiv. Roentgen Ray, 6 p., 15 pl.
— 408 —
Contributions a l'étude des Braciiiopodes Spiriferidae.
i. Exposé d'une nouvelle méthode d'étude de la
morphologie externe des Spiriferidæ a sinus plissé
(Suite et fin).
Par G. Gatinaud.
8. — Modules de bifurcation.
J’appelle module de bifurcation absolu la différence entre d’une
part la somme des échelons moyens d’apparition de la côte médiane
et de sa première bifurcation et d’autre part la somme des échelons
moyens d’apparition des côtes bl et de leurs premières bifurcations :
[a = [e (mx) -f- ê (m)] — [ê ( blx ) -(- ê (61)]
Le module de bifurcation est somme toute une manière de chiffrer
la différence de comportement des côtes m et bl. C’est-à-dire que p.
est positif quand les côtes bl se bifurquent plus vite que la médiane
et négatif dans le cas contraire.
J’appelle module de bifurcation relatif le quotient du module
absolu par la somme des échelons moyen d’apparition des primaires
et de leurs premières bifurcations :
ê M + e (I)
Cette variable a une réelle valeur systématique et permet en
particulier de séparer dans le genre Theodossia Nalivkin les deux
sous-genres Theodossia s. s. et Platyspirifer Grabau.
Les modules de bifurcation, qui, quant à leur mode de calcul,
sont indépendants de la comptabilité des côtes et des indices
d’apparition, apportent un complément d’information intéressant.
L’application aux espèces qui nous occupent donne les chiffres
suivants, dont ceux de gauche sont calculés à partir des valeurs des
échelons moyens d’apparition obtenues en première analyse et
ceux de droite à partir des valeurs des mêmes échelons corrigées
après rectification des indices de bifurcation :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 409
Tenticospirifer tenliculum
» supervilis
» hayasakai
» subhayasakai ,
» canaliferus
Hunanospirifer ninghsiangCnsis
» wangi
H- !->•'
Nous voyons que les modules de bifurcation sont négatifs chez les
Hunanospirifer, tandis qu’ils sont positifs ou nuis chez les Tentico-
spirifer.
9. — Quotients d’apparition.
J’appelle quotient d’apparition d’une côte le quotient de la
différence des échelons moyens d’apparition de cette côte et de la
première bifucation par la somme de ces mêmes échelons moyens.
Ainsi, la médiane a pour quotient d’apparition :
q (m)
ê (mx) — ê (m)
ê (mx) -f- ê (m)
On a de même :
et :
q (mx) —
q ( \x ) =
ê (mxx) — ê (mx)
ê (mxx) -f- ê (mx)
ê (\xx) — ê (\x)
ê (\xx) -f- ê (la:)
Chez les formes à sinus uniplissé q (mx) se confond avec q (la:).
L’application aux espèces qui nous occupent donne les chiffres
suivants, avec, comme pour les modules de bifurcation, des valeurs
corrigées :
mêmes, mais elles servent au calcul des suivantes.
410 —
10. — - Perquotients d’apparition et de bifurcation.
En effet le perquotient d’apparition d’une côte est le quotient
de son quotient d’apparition par l’indice d’apparition des côtes bl.
Ainsi, la médiane a pour perquotient d’apparition :
P ( m )
g (m)
i (bl)
De même le perquotient de bifurcation d’une côte est le quotient
du quotient d’apparition de sa première bifurcation par l’indice de
bifurcation de la dite côte. Ainsi la médiane a pour perquotient
d’apparition :
n (ni)
q (rnx)
y (m)
et les primaires :
7T
(I) =•
g ( ïx )
y (I)
Chez les formes à sinus uniplissé n ( m ) se confond avec tv (I).
L’application aux espèces qui nous occupent donne les chiffres
suivants avec, comme ci-dessus des valeurs corrigées :
IcÇpas de discrimination possible par le p (m) et le 7t (I). Quant au
7t (m) l’unique donnée du genre Hunanospirifer ne peut être retenue,
car la différence qui existe entre le 7t (m) de II. wangi et ceux de T
supervilis et de T. hayasakai est de l'ordre de celle qui existe entre
les 7i (m) de deux espèces d’un même sous-genre du genre Theodossia.
11. Indices logarithmiques d’apparition.
Nous avons enfin à considérer des variables que je n’ai pas citées
au début de cet article, les ayant trouvées entre temps, et que
j’appelle, faute de mieux, indices logarithmiques d’apparition et
quotient logarithmique d’apparition.
J’appelle indice logarithmique simple d’apparition des côtes du
— 411
sinus le produit du contre-indice total par le logarithme de la
somme multipliée par 100 du perquotient d’apparition de la médiane
et du perquotient de bifurcation des primaires :
X = cit x log. 100 [p (m) + 7i (I)]
J’appelle indice logarithmique composé d’apparition le produit du
logarithme de l’indice logarithmique simple par le logarithme de
, E
1 intéressant rapport —
Zi
X'
log X X log.
E
Z
L’application aux espèces qui nous occupent donne les chiffres sui
Ces chiffres sont obtenus en prenant log 100 [p (m) + - (I)]
avec 5 décimales et les autres logarithmes avec 2 décimales seule-
ment. Nous voyons que si les Tenticospirifer typiques ne se dis-
tinguent pas de Ilunanospirifer wangï, T. hayasakai et T. subhaya-
sakai forment un groupe à part, ce qui paraîtra encore mieux ci-
après.
12. — Quotient logarirhmique d’apparition.
J’appelle quotient logarithmique d’apparition de la médiane le
quotient du logarithme de 100 fois le perquotient de bifurcation
E
par le logarithme du rapport —
lu
X ( m ) =
log 100 tc (m)
l°g- f .
Chez- les formes à sinus uniplissé x. (m) devient x (I)-
L’application aux espèces qui nous occupent donne les chiffres
ci-dessous obtenus en prenant les logarithmes avec deux décimales
seulement et pour lesquels je donne comme ci-dessus les valeurs
corrigées. Pour bien mettre en évidence la valeur systématique de
l’indice logarithmique composé et du quotient logarithmique, je
donne en outre les résultats fournis par Tenticospirifer vilis vilis
— 412
Grabau, forme voisine de T. supervilis et par T. gortani Pellizzari,
T. gortanioides Grabau et T. orbelianus Abich, espèces formant
un groupe ne se distinguant de celui de T. canaliferus que par des
côtes plus fines.
V x(m)
Nous voyons que Hunanospirifer wangi à un y ( m ) supérieur à
ceux des Tentocospirifer et que les groupes de T. orbelianus et de
T. canaliferus forment un grand groupe caractérisé par un fort X'
et un faible X (m).
13_ — Essai de systématique.
A l’aide de cette masse de critères de valeurs sans doute inégales
nous pouvons établir une systématique encore fragmentaire. Dans ce
tableau où ne sont mentionnées que les espèces dont le sinus est
bien connu, je désigne par le signe (Gr) les espèces étudiées par
Grabau, par (H) l’espèce étudiée par Huang, par (T) les espèces
étudiées par Tien, par (S) les espèces étudiées par Semikhatova
et par (Ga) celles étudiées par moi-même. Ces dernières études seront
publiées ultérieurement.
I. Formes uniplissées. — Ce sont toutes des formes étudiées par
Grabeau ou par moi sur des photographies de Grabau. J’en
donnerai simplement le tableau suivant :
413 —
Je crois que ce tableau est suffisamment éloquent et qu’il est
inutile d’insister. Ces 4 genres ont par ailleurs des caractères externes
bien tranchés.
II. Fermes triplissées.
A. Genre Sinospirifer Grabau 1931. G. T. Spirifer chinensis
mut. y Grab. 1923 (= Spirifer (Sinospirifer) sinensis Grab. 1931).
Area basse, large et plus ou moins arquée ; septum médian ven-
tral ; 62 ) m « L1 à L3 ; 63 ) m : L1 ; 62 ) a2 : H1 à H2 ; 63 ) al :
L2 à L3 ; ? : 1,34 à 1,46 ; ^ : 3,05 à 3.37 ; i (61) : 1,21 à 1,3 ; i (62) :
2,08 à 2,38 ; cit : 54 à 63 ; modules de bifurcation négatifs ou nuis ;
p (m) : 0,17 à 0,22 [0,19 à 0,23] ; q ( mx ) : 0,09 à 0,11 [0,09 à 0,1] ;
x (m) : 7,7 à 7,79 [7,8 à 8],
Espèces : (Gr) (T) sinensis Grab. ; (Gr) (T) subextensus Grab.
B. Genre Cyrtospirifer Nalivkin 1918. G. T. : Spirifer verneuüi
Murchison 1840.
Area basse ou moyenne, large et plus ou moins arquée ; pas de
septum médian ventral ; q (mx) : 0,04 à 0,19 [0,04 à 0,2].
1. Sous-genre Grabauispirifer nov. subg. G. T. Spirifer ( Sino-
spirifer) archiaciformis Grab. 1931. Valve dorsale plus ou moins
.B A
subhémicirculaire ou subrectangulaire ; - : 0. 78 à 1,46 ; - : 2,33 à
a a
3,69 ; i (61) : 0,73 à 1,21 ; i (62) : 1,26 à 1.82 ; cit : 67 à 93 ; jV : +
0,21 a + 0,44 [+ 0,03 à + 0,33] ; p (m) : 0.06 à 0,17 [0,06 à 0,17] ;
7r (I) : 0,44 à 0,67 [0,43 à 0,57] ; X: 130 à 135 [125 à 130] ; X' : 0,4 à
0,45 [0,4 à 0,44] ; q (mx) : 0,07 [0,07] ; X (m) : 5, 86 à 6.37 (5,86 à
6,37],
a) Section Grabauispirifer s. s. Bourrelet aplati ou déprimé en
son milieu ; i (61) : 0,73 à 0,95 ; i (62) : 1,26 à 1,82.
a) sous-section Grabauispirifer s. s. 62 ) m : L3 à Ml ; 63 ) m :
L1 ; 62 ) a2 : L1 à Ml ; - : 0,78 à 1,15 ; - : 2,33 à 2,62 ; i (61) : 0,84
a a
à 0,95 ; i (62) 1,44 à 1,82 ; cit : 67 à 73 ; (V : + 0,21 à + 0,44 (+ 0,03
à + 0,18],
Laloratoire de Paléontologie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
27
— 414
Étude paléoxylologique du Sahara (iv).
Présence du Quercoxylon Gevinii n. sp. au sud de Tindouf
[SAHARA OCCIDENTAL).
Par Edouard Boureau.
Sous-Directeur au Muséum.
Le bois dont il s’agit dans la présente note appartient à la collec-
tion Gevin. Il a été récolté au sud de Tindouf, à 2 km. au Sud de la
balise 145 de la piste allant de Tindouf à Fort-Trinquet. L’échan-
tillon est bien conservé.
FAGACEÆ
Quercoxylon Gevinii n. sp.
(PI. I, fig. 1 et 2).
Collection Gevin, n° 4.
I. Etude anatomique : Bois hétéroxylé d’ Angiosperme.
1. Vaisseaux : On distingue difficilement les couches annuelles
d’accroissement, très peu marquées. A un faible grossissement, on
distingue cependant des zones où les vaisseaux sont plus condensés
que dans d’autres où ils sont plus rares, ainsi que des régions où ils
sont plus petits, ce qui crée dans la lame mince transversale un
certain zonage dû à ces bandes concentriques inégalement distantes.
Dans la coupe transversale (PI. I, fig. 1) les vaisseaux apparaissent
surtout isolés mais souvent, ils sont groupés en files radiales de 2
et plus rarement de 3,4 jusqu’à 9 vaisseaux. Ils sont arrondis, et
présentent des angles droits lorsqu’ils sont groupés. Les cloisons
communes sont placées en direction tangentielle ; on trouve même des
arrangements étoilés. Leur taille est variable. Ils sont groupés par
bandes radiales de largeur inégale limitées par les larges rayons
ligneux.
Dans la coupe transversale, on peut observer :
1° des vaisseaux isolés. Ils sont rarement circulaires, mais au
contraire, allongés radialement. On peut mesurer les axes suivants :
35 p X 52 p ; 52 p x 52 p ; 52 p x 105 p ; 70 p x 105 p ; 70 p x
227 p ; 122 p x 210 p ; 157 p x 210 p.
Les vaisseaux sériés peuvent ère aplatis tangentiellement. Ils
sont groupés en nombre variable. En désignant par Z, la largeur
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
— 415
tangentielle maximum de la série, L, sa longueur radiale et par X
la longueur radiale moyenne d’un vaisseau, on peut mesurer, pour :
On compte 238 vaisseaux dans un champ microscopique de
26 mm2, ce qui donne une densité de 9,15 au mm2. Ils sont donc
rares. Tous ces éléments conducteurs sont remplis de thylles. Il n’y a
pas de zone poreuse. La paroi des vaisseaux est pourvue de nom-
breuses ponctuations aréolées d’un diamètre de 5 p. On peut en
compter environ 15 sur la face tangentielle d’un vaisseau de 140 p.
Ils sont séparés par des intervalles de 5 p environ.
2. Parenchyme ligneux — Dans une coupe transversale, le paren-
chyme ligneux apparaît sous la forme de cellules dispersées, isodia-
mét ’iques, de diamètre 25 p quelquefois disposées en courtes files
unicellulaires circummédullaires plus ou moins interrompues par
les rayons.
Par rapport aux fibres voisines, le parenchyme occupe environ
30 % de la surface (sans tenir compte de la surface occupée par les
grands rayons). ,
3. Fibres ligneuses. ■ — Les fibres sont disposées en séries radiales.
Dans la coupe transversale, elles apparaissent isodiamétriques, de
diamètre 17 p. En coupe longitudinale tangentielle (PI. I, fig. 2)
elles montrent un trajet capricieux enchevêtré. Elles sont étroites,
à paroi peu épaisse. Elles sont pourvues d,e petites ponctuations
aréolées de diamètre 5 p environ, disposées en une ou deux files sur
la face tangentielle de la fibre.
4. Rayons du bois. — - Les rayons ligneux sont de deux sortes : les
petits rayons unisériés et les grands rayons plurisériés.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 3, 1949.
27’
— 416
A. Petits rayons : Ils sont hétérogènes, de taille inégale, et de dis-
position irrégulière, presque toujours unisériés. Us sont allongés et
rectilignes de largeur moyenne 35 p et de hauteur variable 210 p
en moyenne. Ils peuvent être bisériés sur une partie de leur trajet.
Ils sont formés de cellules qui apparaissent de forme différente dans
la coupe' tangentielle : quelquefois isodiamétrique ou quelquefois
très allongée verticalement (27 p X 27 p ; 16 p X 44 p). Il est
difficile d’indiquer un nombre de rayons au mm2 tangentiel hori-
zontal, en raison des différences de forme et des différents types de
rayons qui se trouvent mélangés.
B. Grands rayons. — En fait, il existe toutes les transitions entre
les petits rayons unisériés simples que nous venons de décrire et
qui sont très répandus, et les grands rayons plurisériés séparés les
uns des autres quelquefois par une seule fibre au trajet sinueux. On
doit les considérer comme des rayons composés (aggregate rays).
Ces grands rayons atteignent parfois des dimensions importantes
(hauteur, 2.275 p ; largeur, 122 p) bien qu’il soit difficile de les
mesurer toujours exactement en raison de leur complexité. Us appa-
raissent en réalité comme un seul rayon plurisérié que fragmentent
les fibres verticales au cours de leur trajet sinueux.
II. Affinités. — Dadswell (H. E.) et Record (S. J.) ont fourni 1
une révision des bois actuels pourvus de grands rayons analogues à
ceux qui caractérisent notre échantillon fossile. Cette liste comprend
un ensemble de 34 ordres basé sur la classification de Hutchinson,
avec 48 familles. Les auteurs donnent en outre une clef pour la déter-
mination de ces bois vivants. Son utilisation fait appel aux carac-
tères suivant : 1, Bois pourvu de véritables vaisseaux ; 3 à structure
normale ; 5, à rayons formés par l’agrégation de rayons étroits, pas
de larges rayons « solides » ; 6, perforations simples ; 7, vaisseaux
, sans spirales ; 8, fibres ligneuses à ponctuation aréolées.
Elle aboutit à la famille des Fagaceüe (in part), qui convient par-
faitement à notre échantillon. Cette famille comprend les genre
Fagus, Nothofagus, Castanea, Castanopsis, Pasania et Quercus.
Dans tous ces genres, le parenchyme ligneux disposé en ligne uni-
sériée est, comme dans notre échantillon, très net.
1. Comparaison avec Fagus et Nothofagus. — Notre échantillon
a de grands pores, contrairement à ces deux genres où ils sont très
petits. Par contre leur disposition est la même : ils sont pareillement
accolés en files radiales. Pour cette raison, notre échantillon s’appa-
rente bien au N othofagoxylon scalariforme Gothan du tertiaire de
1. Dadswell H. E. et Record S. J., 1936. Identification of woods with conspicuous
rays .Trop, woods, 48, 1936, pp. 1-30.
Bulletin du Muséum
PI. I
Planche I. — Quercoxylon Gevinii Ed. Boureau.
Fig. 1. — Portion de lame mince transversale.
Fig. 2. — Portion de lame mince longitudinale tangentielle.
1
CI. Ed. Boureau
300 u 500
417 —
l’Ile Seymour (x) et de Patagonie (1 2(. Mais les rayons sont très diffé-
rents dans la coupe tangentielle. Les rayons sont très petits dans
Nothofagus. Dans Fagus, ils sont du type Platanus plutôt que du type
Quercus, c’est-à-dire qu’ils sont larges et peu élevés.
Les fibres ligneuses de Nothofagus ont des ponctuations petites,
simples et faiblement aréolées, contrairement à celles de notre
échantillon qui sont nettement aérolés.
2. Comparaison avec Castanea. — Comme Nothofagus, Castanea
a des rayons très petits, unisériés ou bisériés (C. vulgaris L.). On y
observe une zone poreuse.
3. Comparaison avec Castanopsis, Pasania et Quercus. — Le plan
de notre échantillon se rapproche considérablement de celui de
ces espèces.
Castanopsis ( C . tribuloïdes ; cf, Lecomte, 1926 s, pl. X) possède,
comme notre échantillon, deux sortes de rayons de nature compa-
rable : les uns petits et unisériés, les autres plus ou moins compact
ou agrégés. Il ne diffère que par la disposition des vaisseaux de la
coupe transversale qui montrent des couches d’accroissement
assez nettes.
C’est surtout au genre Pasania (P. dealbata Œrst ; cf. Lecomte 3 4,
1926, pl. XI) que notre échantillon est comparable à tous points de
vue.
Il n’en diffère que par l’état isolé des vaisseaux de la coupe trans-
versale, alors que dans le bois saharien ils sont groupés par accole-
ment, comme dans Nothofagus. On observe la même disposition des
rayons, du parenchyme et des fibres.
Les Quercus à feuilles persistantes sont également très comparables
par leur plan ligneux. Ils ont des rayons très fins, habituellement de
deux dimensions différentes ; les plus grands sont « solides » ou
comme dans le bois saharien, interrompus par des assises fibreuses.
Notre échantillon diffère beaucoup, par la coupe transversale, des
bois de certains Castanopsis, Pasania, Quercus, à zones poreuses,
dans le bois initial. Les Quercus à zones poreuses se rencontrent à
l’état vivant soit dans les régions tempérées soit en Afrique du Nord,
ou à l’état fossile, en Egypte, comme de Quercoxylon retzianum Krau-
sel de l’Oligocène de Mokattam.
4. Comparaison avec l’Alnus glutinosa (Betulaceæ). — Là encore,
le plan ligneux est comparable : même disposition des vaisseaux,
1. Gothan V. — Die fossilen Hôlzer von der Seymour und Snow Hill Insel. Wissensch.
Ergebnisse d. Schwed. Südpolar Exped., 1901-03, III, 8, 1908.
2. Krausel R. — Beitrage zur Kenntnis der fossilen Flora Süd-Amerikas. I. Fossile
Hôlzer aus Patagonien. — Arkiv for Botanik, Bd 19, n° 9, 1-36, 4 pl., 1925.
3. Lecomte J. — Les bois de ilndo-Chine, 1926. Agence économique de l’Indo-Chine.
4. Krausel R. — Ergebnisse der Forschungsreisen Prof. E. Stromers in den Wüsten
Agyptens, IV Die fossilen Floren Agypytens. Abhandl. Bayer. Akadem. der Wissens.f
Math.-Naturw. Abt.f n. F., Heft, 47, 1939.
— 418 —
rayons de même nature. Par contre une différence essentielle réside
dans le parenchyme ligneux, peu distinct et la rareté des grands
rayons, très rapprochés dans notre échantillon. En outre, notre
échantillon semble avoir des vaisseaux pourvus de perforations
exclusivement simples, comme les grands vaisseaux des Fagacese
et contrairement à ceux des Betulaceæ où elles sont multiples (scala-
riformes).
5. Conclusion. ■ — Nous attachons une grande importance dia-
gnostique à la nature des grands rayons ( aggregate rays ) en estimant
que notre échantillon fossile se rapproche surtout, pour ce caractère,,
des genres Pasania et Quercus. La ressemblance de forme avec les
vaisseaux (en coupe transversale) des Nothofagoxylon est d’une
importance secondaire à notre avis. C’est pourquoi nous donnons le
nom de genre de Quercoxylon pour ce bois apparenté de façon bien
nette aux Fagaceæ. Il nécessite en outre une appellation spécifique
particulière. Nous le désignons sous le nom de Quercoxylon Gevinii
Ed. Boureau, en hommage à son collecteur.
III. Diagnose. — Quercoxylon Gevinii Ed. Boureau. — Bois héréroxylé
d’ Angiosperme dépourvu de zone poreuse. Zones annuelles peu marquées.
Vaisseaux surfout isolés, ou groupés en files radiales de 2 vaisseaux accolés,
plus rarement de 3. jusqu’à 9. Densité : 9 au mm2. Vaisseaux pourvus de
thylles. Parenchyme ligneux dispersé. Fibres ligneuses verticales au trajet
tourmenté, pourvues de ponctuations aréolées. Rayons de deux sortes : les uns
unisériés, homogènes, de taille inégale et les autres plurisériés et très élevés ,
fragmentés par des fibres sinueuses.
IV. Age. — Probablement, continental terminal post-éocène.
I.aboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-9-1949
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 333
Communications :
J. Berlioz. Note sur une collection d’Oiseaux du Gabon 337
J. Chaux et P. W. Fang. Catalogue des Siluroidei d’Indochine de la collec-
tion du Laboratoire des Pêches coloniales au Muséum, avec la description
de six espèces nouvelles 342
P. Chabanaud. Révision des Cynoghssidæ (s. str.) de l’Atlantique oriental
(suite et fin) 347
M. André. Nouvelle forme larvaire de Thrombidion ( Isolhrombium oparbellæ
n. g., n. sp.) parasite d’un Solifuge 354
C. Angelier. Hydracariens nouveaux des Pyrénées (2e note) 358
F. Grand jean. Observation et conservation des très petits Arthropodes.... 363
Cl. Ch. Mathon. Suite au catalogue de la flore des Basses-Alpes, particulière-
ment sur la rive droite de la Durance (4e partie) 371
M. Pichon. Classification des Apocynacées : XXIX, le genre Neokeithia 375
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelles-Calédonie. XCI. — .
Plantes récoltées par le Pr. Buchholz 378
J. Nicot et J. Chevaugeon. Comparaison des méthodes d’isolement de la
micro flore fongique du 3ol. Etude d’un terreau des serres du Muséum. ... 384
M. Pichon. Trois projets d’articles additionnels aux règles de la nomenclature
botanique 393
G. Mennessier. Description d’un Rudiste de l’Attique : Mitrocaprina beotica
Munier-Chalmas sp. (Plagiojftiychus beoticus Munier-Chalmas) 395
A. G. Duval. Application des rayons X à l’étude des structures internes des
Echinides actuels et fossiles et en particulier, à titre d’exemple, à quelques
espèces du genre Scuiella Lamarck 1816 399
G. Gatinaud. Contributions à l’étude des Brachiopodes Spiriferidæ. — I. Exposé
d’une nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spiriferidæ
à sinus plissé (suite et fin) .... 408
E. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (IV). — Présence du Quer-
coxylon Gevinii n. sp. au sud de Tindouf (Sahara occidental) 414
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, HUE GEOFFROY- SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'flistoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d'Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1200 fr., Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Étranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M, le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’EntOmologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Paraît depuis 1928 ; abonnement France
et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étranger, 800 fr.).
Msmmalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 30-9-1949
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 4. — Juin 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
PARIS-V* '
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
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Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
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charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
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ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
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mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant. •
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BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N® 4.
373e -RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
23 juin 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR Ed, FISCHER
DONS D’OUVRAGES
Neal (E.). The Badger, in New Naturalist Monographs, 173 p.,
1 phot. col., 29 phot. noir, 12 cartes et dessins (Collins édit.
Londres, 1948).
Ce volume, qui inaugure les News Naturalist Monographs, renferme
une documentation aussi complète que possible sur la biologie du Blaireau.
L’auteur a pu suivre, durant plusieurs années, le comportement d’un
certain nombre de ces Mammifères qui habitaient un petit bois voisin de
son domicile. Ses observations, prises sur le vif, lui ont permis de contrôler
un certain nombre de faits jusqu’ici mal connus ou plus ou moins contro-
versés. Il décrit en détail le régime alimentaire, les réactions sensorielles
(odorat, vision, audition), l’accouplement, la reproduction et la vie
familiale chez les représentants de cette espèce. La distribution du Blaireau
dans les Iles Britanniques fait l’objet d’une carte de répartition minutieuse-
ment dressée. Cet ouvrage illustré d’excellentes photographies est d’une
lecture attrayante et mérite le meilleur accueil de la part des mamma-
logistes.
Mac Ginitif. (G.-E. et N.). Natural History of Marine Animais,
473 p., 282 figs. (Mc Graw-Hill Book Cle, édit., New-York, 1949).
Ouvrage précieux pour les jeunes naturalistes désirant s’initier à la
Biologie des animaux marins. Dans chaque groupe zoologique les auteurs
ont choisi des exemples types parmi les espèces les plus caractéristiques.
L’excellente et abondante illustration permet au lecteur de se familiariser
avec de nombreuses espèces. Le texte, clair et facile, s’adresse à tous les
amateurs d’IIistoire naturelle.
Bulletin dti Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
28
(
INFORMATION
7e Congrès 1 nlernational de Botanique.
Le 7e Congrès International de Botanique aura lieu à Stokholm, du 12
au 20 juillet 1950. Une première excursion aura lieu, avant la session
(le 27 juin) et une seconde, immédiatement après le Congrès, jusqu’au
9 août.
Un programme sur l’organisation du Congrès, et comprenant éga-
lement les plans des excursions, peut être obtenu sur demande au
Secrétariat général : Dr Ewert Aberg, Uppsala 7, Suède.
— 421
COMMUNICATIONS
Un VlVERRlNÉ NOUVEAU D'AFRIQUE OCCIDENTALE :
PSEUDOGENETTA VlLUERSI (GEX. ET SE. NOV.).
Par P. L. Dekeyser.
Au cours d’un travail antérieur sur la faune de la Casamance (1)
nous avions mentionné sous le nom de Genetta (?) un petit carnivore
qui, dès cette époque, nous avait paru assez particulier. Ne dispo-
sant alors que d’un spécimen unique, nous nous étions contenté
de décrire l’animal sans lui donner de rang systématique. Or, en
septembre 1948, au cours d’une brève tournée dans la région du
Niombato (Sénégal) non loin de la frontière de Gambie, A. Villiers
a pu recueillir cinq nouveaux exemplaires de ce Viverriné.
Rappelons tout d’abord que les Viverrinés africains sont repré-
sentés par les cinq genres suivants : Civettictis Pocock, Genetta
Gray, Nandinia Gray, Poiana Gray et Osbornictis J. A. Allen.
A l’exception d 'Osbornictis, congolais, tous ces genres ont des
représentants dans l’Ouest africain.
Nous ferons immédiatement abstraction, dans nos comparaisons
de Civettictis , manifestement trop différent des Viverrinés de la
Gasamance et du Niombato auxquels nous convenons dès à présent
de donner le nom de Pseudo genetta Villiersu
Matériel étudié :
1. — <?, Bignona (Casamance), mai 1946, CG. IFAN 46-7-36 ; peau
bourrée et tête osseuse.
2. — Ç, Messirah (Sénégal), 2 septembre 1948, CG. I'F AN 48-5-36 ; peau
bourrée et tête osseuse.
3. — S, Messirah (Sénégal), 28 août 1948, CG. IFAN 48-5-49 ; peau
bourrée et tête osseuse.
4. — $, Messirah (Sénégal), 28 août 1948, CG. IFAN 48-5-31 ; peau
bourrée et tête osseuse.
5. • — d, Messirah (Sénégal), 28 août 1948, CG. IFAN 48-5-32; peau
bourrée et tête osseuse.
6. — - <?, Messirah (Sénégal), 28 août 1948, CG. IFAN 48-5-50 ; peau
bourrée, tête osseuse inutilisable.
7. — ?, Côte d’ivoire, sans date, CG. IFAN 45-13-8 ; peau de prépa-
ration commerciale.
Génotype : S, CG. IFAN 48-5-32.
Morphologie.
Allure générale d’une petite Genette, avec un pelage' assez diffé-
rent. Le spécimen 1 a été figuré à l’aquarelle (2). Taille supérieure
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
— 422
à celle de Poiana (440 à 450 mm. contre 320 à 340 mm.), inférieure
à celles de Genetta, Nandinia et Obsornictis.
Queue aussi longue que les 8/9 de la longueur de( la tête plus le
corps.
Oreilles courtes et arrondies, très faiblement velues.
Rhinarium nu présentant un sillon médian. Lèvre supérieure non
divisée par un prolongement nu du rhinarium.
Soles palmaires et plantaires du type Poiana : espace compris,
au pied antérieur, entre les pelotes métacarpiennes et les pelotes
interdigitales complètement nu (il existe au contraire une impor-
tante plage velue à ce niveau chez Genetta ).
Pelage et coloration.
Pelage assez grossier, modérément long, présentant des variations
de tonalité mais un plan de coloration constant dans la série étudiée.
Fond de la robe gris-fauve, parfois plus clair et plus brillant sur
les flancs. Museau brun-grisâtre sombre ; une zone claire entre les
deux yeux divisée par une traînée noirâtre ou brunâtre prolongeant
le gris-brun du front ; yeux légèrement bordés de noir ; une tache
sous-oculaire blanche ; oreilles gris-brunâtre, avec une touffe postau-
rale noirâtre ou brunâtre inconstante. Région cervicale supérieure
plus foncée que le reste de la robe, avec des traces confuses de rayures
longitudinales devenant plus nettes au niveau des épaules ; surface
dorsale présentant trois à quatre rayures longitudinales variant du
roux-chatain brillant au noir, formées par l’extrême coalescence de
taches allongées ; au niveau de ces tâches, poils noirs présentant
à leur apex une zone roux-châtain plus ou moins étendue ; taches
arrondies, peu serrées, à dominance noire sur les flancs ; quelques
taches sur la partie supérieure de l’épaule et sur la cuisse, reste des
membres fauve-grisâtre uniforme. Parties inférieures du corps gris-
jaunâtre (sur un spécimen plus vivement coloré, ces régions sont
d’un blanc assez pur). Queue bien velue présentant de 7 à 9 anneaux
variant du fauve-grisâtre au blanc pur alternant avec des anneaux
foncés formés, sur la moitié basale de cet appendice, de poils noirs
à longue pointe châtain ou roussâtre 1 ; derniers anneaux et pointe
de la queue d’un noir de jais.
Tête osseuse (2).
Portion occipitale plus longue et plus nettement séparée du crâne
que chez Genetta et Poiana ; rétrécissement postorbitaire plus accusé ;
apophyses supraorbitaires longues et aiguës, peu éloignées dans leurs
proportions de celles d ’Osbornictis, alors que chez Genetta et Poiana
1. L’annelure tic la queue, à ce nivofeu, apparaît donc sur un mode tricolore : noir,
roux, blanchâtre.
— 423
■elles sont généralement obtuses ; suture fronto-nasale dessinant un
arc de cercle et nasaux à bords semi-parallèles (chez les trois genres
précédemment cités, la suture fronto-nasale est, d’une façon géné-
rale, en forme d’angle très aigu ; il l’est moins chez Nandinia où
l’angle formé par le hord postérieur des nasaux est d’environ 75°).
Voûte palatine du type Genetta.
Dentition :
F.D = I \ C - Pm - M l = 40
o JL 4 A
On ne constate, entre Pm 1 et Pm 2 à la mâchoire inférieure qu’un
espace peu notable qui peut d’ailleurs, chez trois des spécimens,
être considéré comme nul. Cet espace semble au contraire très net
chez Genetta, Osbornictis et Poiana ; il est peu apparent chez Nan-
dinia.
1. Nous ne tenons compte que des mensurations relevées sur des animaux à l’état
frais.
Nous avions noté, chez le premier spécimen étudié (CG. IFAN
46-7-36) la présence sur chaque demi-mâchoire supérieure, d’une
M 3 rudimentaire. Nous ne l’avons pas retrouvée chez les autres
exemplaires ; c’est donc un caractère absolument inconstant, com-
parable à celui constaté par Allen chez Genetta servalina (3).
Distribution géographique.
Les localités des échantillons étudiés permettent évidemment de
supposer la présence de Pseudogenetta Villiersi dans la région casa-
mancienne y compris probablement l’Ouest de la Gambie. Nous
ignorons sa présence en Guinée portugaise et aucun des Yiverrinés
récoltés dans ce pays par A. Monard (4) ne peut faire l’objet d’une
confusion avec cet animal : Genetta dubia (Matschie) et Genetta
genettoïdes (Temminck), tous deux portées depuis par G. M. Allen (5)
en synonymie de Genetta maculata (Gray).
Outre la peau de préparation commerciale n° 7 (CG. IFAN,
45-13-8) étiquetée Cote d’ Ivoire sans autre précision, qui ne constitue
à nos yeux qu’un document assez douteux, nous avons trouvé dans
les collections du Muséum une peau portant « 1911, n° 831, Côte
d’ivoire, Dr. Bouet». Nous pouvons donc considérer Pseudogenetta
Villiersi comme un Viverriné résiduel dans l’extrême-Ouest de son
aire de distribution. Le matériel provenant de Côte d’ivoire ne per-
met pas de déterminer s’il y a lieu de considérer deux sous-espèces
distinctes.
Travaux consultés.
1. Dekeyser (P. L.) et Villiers (A.). — Contribution à l’étude de la
faune de la Casamance. — Mammifères. C.-R. du IIe Congrès inter-
national des Africanistes de VOuest, Bissao, 1947 (à l’impression).
2. Dekeyser (P. L.) et Villiers (A.). — Ibid (figures).
3. Allen (J. A.). - — Carnivore eollected by the American Muséum Congo
Expédition. Bull. Amer. Mus. of Nat. Hist., vol. XLVII, avril 1924,
art) III, p. 127.
4. Monard (A.). — Résultats de la mission scientifique du Dr. Monard
en Guinée portugaise, 1937-38. IX. Carnivores. Arquivos do Museu
Bocage, t. XI, Lisboa, 1940, pp. 189-192.
5. Allen (G. M.). — A Checklist of African Mammals. Bull, of the Mus.
of Compar. Zoôlogy at Harvard College, Cambridge, vol. LXXXIII,
1939, p. 201.
— 425 —
A REVISION OF THE FUR M ITES MtfOBIIDAE ( ACARIN A ).
(Suite)
By Charles D. Radfohd, lion. D. Sc., F. Z. S.
(membre correspondant du musisum d’histoire naturelle, paris)
Radfordia lemnina (Koch, 1835)
Dermaleichus lemninus Koch, 1835 Crust. Myr. Arach. 33 : 5.
Myobia lemnina (Koch, 1835) Poppe, 1896 Zool. Anz. 19 : 508, 332.
Radfordia lemnina (Koch, 1835) Ewing, 1938 Proc. ent. Soc. Wash.
40 : 7,186.
The male dorsum (fig. 31) has latéral spines I broad at base,
striated, lying midway between coxae I and II, extending to latéral
spines II ; latéral spines II long, slender, striated, extending from
midway between coxae II and III, reaching coxae IV ; latéral spines
III level with middle of coxae III, extending beyond posterior
edge of coxae IV. Sub-median spines I and II anterior to the génital
pore which is level with coxae II. Sub-median spines III anterior to
hases of latéral spines II. Médian spines I posterior to coxae III,
long, slender ; médian spine II level with coxae IV and reaching
almost to the posterior end of body ; two pairs of long simple
spines are placed anterior to the terminal bristles.
The male venter (fig. 32) has two pairs of spines on the capitulum ;
one pair of simple spines anterior to coxae II on the latéral edge of
body ; anterior to coxae II is a pair of expanded spines with a second
pair level with coxae II. A hook-like proeess lies anterior to coxae
II ; betwenn coxae II and III is a pair of long spines flanked laterally
by a pair of smaller spines. Between coxae III and IV is a pair of
small spines ; level with posterior edge of coxae IV is a pair of long
spines. Tarsus II with two short claws ; tarsus III and IV each with
one long claw.
The female dorsum (fig. 33) has latéral spines I broad near their
base, tapering, striated, extending posteriorly to latéral spines II ;
latéral spines II sub-similar, placed between coxae II and III ;
latéral spines III posterior to coxae III ; latéral spines IV posterior
to coxae IV, long, stout. Sub-median spines I level with middle of
coxae II, striated ; sub-median spines II posterior to coxae II, more
than twice the length of preceding j/air, striated, extending almost
to anterior edge of coxae IV ; sub-median spines III level with middle
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
Radjordia lemnina (Koch, 1835).
Fig. 31, $ dorsum. — Fig. 32, $ venter. — Fig. 33, $ dorsura. — Fig. 34, Ç venu*.
— 427 —
of coxae III ; sub-median spines IV midway betwecn coxae III an<l
IV ; sub-median spines V level with middle of coxae IV, longer than
submedian spines I, III and IV. Anterior to génital pore are two
lines, each of four spines, the spines of the anterior row being the
longer and stouter. Génital pore flanked by a pair of spines and the
génital claws. Flanking the anus are three pairs of small spines.
The female venter (fig. 34) has the chaetotaxy somewhat similar
to that of the male, with two additional pairs of spines on posterior
end of body between the terminal bristles. Tarsus II with two short
claws ; tarsus III and IV each with one long claw.
Type host : Field vole ( Microtus agrestis hirtus Bellamy). Ewing
(1938) p. 186) reports taking this species on the mouse ( Microtus
pennsylvanicus) at College Parle, Maryland, U. S. A. April 6, 1932.
Type locality : ? Common on type host throughout its range.
Measurements : 0.27 mm x 0.17 mm ; Ç 0.32 mm X 0.19 mm.
Radfordia brevihamata (Haller, 1882)
Myobia brevihamata Haller, 1882 J ahrs. Ver. vaterl. Naturk.
Wttbg. p. 312.
The male dorsum (fig. 35) has three stout, blunt spines and a stout,
thorn-like spine on the inner margin of legs I ; the posteriorlv
directed spine is exceptionally stout and long.
Latéral spines I broad, striated, level with anterior edge of coxae
II, reaching backwards to coxae III ; latéral spines II narrower,
striated, longer and reaching almost to coxae IV ; latéral spines III
level with posterior edge of coxae III wider apart than latéral
spines I and II, extending to the caudal lobe. Sub-median spines I
minute, level with coxae II, posterior to, bases of latéral spines I ;
sub-median spines II anterior to coxae III, of moderate length, stout.
A pair of spines is présent on the caudal lobe. Génital pore level
with coxae III ; anterior to the pore is a transverse row of four spines
also â second row of six spines ; flanking the pore are two pairs of
long spines. Pénis whip-like, broad ,at base and tapering to a long,
slender point.
The male venter (fig. 36) has a stout, thorn-like spine on coxae II,
III and IV ; a pair of spines anterior to coxae II ; two pairs of
spines level with coxae II ; a pair of spines anterior to coxae III ; a
pair of long stout spines between coxae III and IV. Tarsus II with
two unequal claws ; tarsus III and IV each with one long claw.
The female dorsum (fig. 37) has latéral spines I level with anterior
edgo of coxae II, broad at base, striated longitudinally, extending
almost to coxae III ; latéral spines II lying posterior to coxae II,
long, not foliate, extending to coxae IV ; latéral spines III level with
posterior edge of coxae III, extending to the posterior end of body.
428
Radfordia brevihamata (Haller, 1882).
Fig. 35, dorsum. — Fig. 36, $ venter. — Fig. 37, Q dorsum. — Fig. 38, $ venter-
Submedian spines I posterior to the level of latéral spines Ir
short, simple ; sub-median spines II anterior to coxae III ; sub-
median spines III level with coxae III long slender, extending to
coxae IV ; sub-median spines IV and V between coxae III and IV ;
sub-median spines VI level with coxae IV ; sub-median spines VII
level with posterior edge of coxae IV, shorter than the four preceding
429
pairs of spines. Between sub-median spines VII and posterior end of
body are two pairs of small spines. Génital pore posterior to coxae
IV ; anterior to the pore there is a transverse row of four spines ;
posterior to the pore are two pairs of small spines and the génital
claws.
The female venter (fig. 38) has a pair of spines anterior to coxae II ;
a pair of spines level with the anterior and a pair of spines level with
posterior edge of coxae II ; a pair of spines anterior to coxae III ;
midway between coxae III and IV is a pair of long spines ; a pair of
longer spines level with coxae IV and four small spines on the caudal
lobe. On coxae II, III and IV there is a stout, thorn-like spine as in
the male. Tarsus II with two unequal claws ; tarsus III and IV each
with one long claw.
Type host : A mole ( Talpa europaea L.)
Type locality : ? Common on type liost througout its range.
Measurements : 0.29 mm X 0.19 mm ; Ç 0.43 mm X 0.26 mm.
Remarks. Although Poppe (1896) States that this species has
only one claw on tarsus II, III and IV and Ewing (1938) that the
species is proper to the genus Myobia von Heyden, 1826 I find that
there are, in fa et, two claws on tarsus II, and feel confident the
former authors hâve overlooked the second claw which is not always
apparent. Feeling dubious on this question of one or two claws on
tarsus II I remonted the specimens in my collection, which were
originally in Gum Chloral (De Faures). Upon remounting in Poly-
vinyl Alcohol (Du Pont Rh. 349 Low Viscocity) plus Lactic Acid —
Phénol, the secondary claw at once became apparent.
( à suivre ) .
ERRATUM
in key to the généra of Myobiidae (Bull. Mus. Paris, t. XX, fasc. 5, 1948,
p. 461) :
1. Leg I with five segments and tarsal claw ; taraus II, with two claws
au lieu de : 2, lire 5.
430 —
Deux Polychètes xouv elles de Dakar Terebella aber-
RANS ET PeCTINARIA SOURIEI N. SP.
Par Pierre Fauvel.
M. Sourie a récolté à Dakar et aux environs, en 1948 et 1949,
une petite collection d’Annélides Polychètes dont il a eu l’amabilité
de me confier la détermination. Cette collection comprend déjà
70 espèces dont plusieurs sont rares et peu connues ou nouvelles
pour la côte Occidentale d’Afrique telles que Parasphaerosyllis indica
Monro, Nereis agilis Verrill, Arenicola Glasselli Berkeley et les
deux espèces suivantes entièrement nouvelles :
Pectinaria (Arr.phietere) Souriei n. sp.
16 segments à soies capillaires dont 13 uncinigères, à partir du 4e jus-
qu’au 16e et un segment achète avant la scaphe. — Voile céphalique
découpé en longues papilles effilées. Il forme cornet au-dessus des tenta-
cules buccaux et n’est pas soudé au 1er segment tentaculaire. Limbe
dorsal découpé en nombreuses petites dents coniques ou obtuses. — De
chaque côté, 11-12 grosses palées dorées un peu aplaties, arquées, termi-
nées en longue pointe filiforme souple, disposées sur 2 arcs en V. De chaque
côté ; un cirre tentaculaire allongé. — A la face dorsale, une rangée trans-
versale de 4 tubercules glandulaires coniques à pointe dirigée en avant. —
Pas de bourrelets latéraux, ensuite surface dorsale lisse jusqu’à la scaphe.
A la face ventrale, après la lèvre inférieure, une crête transversale sail-
lante à bord festonné et terminée de chaque côté par le cirre de la 2e paire.
En arrière, au fond d’un pli, orifice de l’organe cémentaire (building-organ) .
A la hauteur de la 2e branehie, à sa base, un coussinet glandulaire obtus,
non terminé en pointe. 4 boucliers thoraciques rectangulaires et, à la base
de chaque pinnule, une tache glandulaire triangulaire. — Scaphe ovale, à
bords recourbés sur le dos, découpés à la base en 3-4 lobes irréguliers, puis
simplement ondulés. Ligule anale grande, lancéolée, lisse, avec trace peu
distincte d’un petit cirre subterminal. — Soies dorsales de deux sortes,
1°, courtes, à pointe fine et droite, 2° longues ; à pointe arquée, limbée,
finement denticulée, avec une encoche à la base. Uncini pectiniformes à
deux rangées parallèles de 7-9 dents recourbées surmontant de fins denti-
cules et une grosse dent en sabot. Crochets à la base de la scaphe au nombre
de 6-7 de chaque côté.
L. 63 mm. sur 7 mm.
Tube droit, presque cylindrique, peu atténué en arrière, long de 66 mm.
large de 8 mm. à la bouche et de 5 mm. à l’extrémité postérieure. Il est
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
V
— 431 —
formé de très petits grains de quartz arrondis, transparents, unis par un
ciment blanc mat. Membrane interne, transparente et très mince.
Localité. Dakar, plage Hann. « Un seul exemplaire en épave sur la
plage. »
Fig. 1. — Péctinaria Souriei : a , crochet de la scaphe X 65 ; b, uncinus X 500 ;
c, extrémité d’une soie longue X 160 ; d, pointe d’une soie courte X 160. — Terebella
ciberrans : e, extrémité d’une soie longue X 500 ; /, soie courte, géniculée X 500 ;
g, h, i, k, uncini de face et de profil X 500 ; l, rangée double d’uncini opposés dos à
dos X 350.
Cette espèce se distingue immédiatement de toutes les Pectinaires
connues par sa rangée dorsale de 4 gros tubercules coniques. Ses
soies capillaires sont analogues à celles de certains Cistenides.
D’après Nilson (1928, p. 43, fig. 13), la Péctinaria ( Amphictene )
catharinensis Fr. Mült.f.r porte quatre grosses papilles coniques,
saillantes à la hauteur de la deuxième paire de branchies — à la face
ventrale, et elle possède aussi des soies à encoche ressemblant beau-
coup à celles de VA. Souriei, mais les papilles de cette dernière sont à ,
la face dorsale et manquent à la face ventrale, en outre, elle a 16 séti-
432 —
gères et 13 uncinigères au lieu de 15 sétigères dorsaux et 12 uncini-
gères.
Fig. 2. — Pectinaria ( Amphictene ) Souriei : a, région antérieure, îace dorsale, très
grossie ; b , animal entier, face ventrale X 2.; c, scaphe, face dorsale. (F. Rullier del.)
Wesenberg-Lünd (1849, p. 346, fig. 42) décrit et ligure deux
grosses papilles coniques analogues à la face ventrale du deuxième
segment sétigère de la Pectinaria antipoda SCHM. qui semblent
433
avoir échappé aux auteurs antérieurs, probablement à cause de l’état
macéré des spécimens.
Grâce à l’amabilité de M. Fage, j’ai pu examiner l’exemplaire de
la P. capensis d’Obock décrit par Gravier. J’ai pu constater alors
qu’il n’appartient pas à cette espèce. C’est en réalité un spécimen
typique de P. brevispinis Grube, bien caractérisé par la petitesse
de scs deux paires de cirres tentaculaires, réduits à des papilles guère
plus longues et plus effilées que les voisines. Ce spécimen est bien
conforme à la description de Grube et à celle plus récente de Nilsson
(1928, p. 64, fig. 20), postérieure au mémoire de Gravier.
Terebella aberrans n. sp.
Thorax allongé, un peu renflé en avant, abdomen long, atténué, tortillé
à l’extrémité, 26 à 38 sétigères thoraciques. Lobe céphalique donnant, de
chaque côté, un prolongement bien marqué. Pas d’yeux. Grande lèvre supé-
rieure arrondie, en cuillère. Segment buccal sans lobes latéraux et ne
formant pas collerette. Les deux premiers segments renflés en bourrelets,
sans lobes latéraux. 14-16 écussons ventraux courts, en forme de tore,
sauf les deux derniers rectangulaires, puis carrés. — Trois paires de bran-
chies à gros tronc principal donnant de nombreuses ramifications en touffe
serrée. La deuxième paire insérée latéralement, la troisième plus dorsale-
ment. Une papille néphridienne cylindrique entre la première et la deu-
xième branchie, les suivantes peu visibles. Les tores abdominaux ne for-
ment pas de pinnules détachées. Pygidium arrobdi, sans papilles. —
Soies dorsales capillaires, les unes longues, faiblement bilimbées, denti-
culées à l’extrémité, les autres, courtes, géniculées, denticulées. Uncini
au deuxième sétigère. A partir du 7e, et jusqu’aux avant-derniers seg-
ments abdominaux, ils sont disposés sur deux rangées opposées dos à dos.
Ils ont une large base et le croc surmonté d’une rangée de trois dents
assez grandes, débordant un peu sur les côtés avec, au-dessus, deux dents
plus petites et une couronne de fins denticules au vertex. Les uncini
abdominaux ont un manubrium plus court et plus large.
Tube membraneux incrusté de sable.
L. 10 à 55 mm. sur 1 à 3 mm. Coloration (?).
Localités : Dakar, Pointe Bernard, N’Gor ; sous les pierres et
parmi les tubes de Vermets.
Trois grands spécimens et assez nombreux petits de 10 à 20 mm.
Sur les très petits individus de 10 mm. les uncini sont parfois dis-
posés d’abord en rangée alternante, puis sur deux rangs plus ou
moins écartés, opposés dos à dos.
Cette dernière disposition est très rare chez les Térébelliens. Hors
les genres Lanice et Loimia, où elle est de règle, elle n’a, à notre
connaissance, été signalée que chez Leprea ( Terebella ) haplochaeta
Ehlers (1904, p. 59, pl. VIII, fig. 13-18), de Nouvelle-Zélande, à
3 paires de branchies, 30-40 sétigères et tores abdominaux non
434
détachés en pinnules. Cette espèce, revue par Benham (1909, p. 249)
et Àugener (1916, p. 87), qui n’en ont pas donné de nouvelles figures,
paraît assez voisine de Terebella aberrans. Néanmoins elle en diffère
par ses yeux, qui manquent il est vrai aux plus grosses, par ses soies
dorsales, autant qu’on en puisse juger par les figures à petite échelle
d’EHLERS, et surtout par la forme et la formule des uncini. Mais
ceux-ci, d’après Ehlers, sont en rangée simple dans les 4-5 premiers
uncinigères et, dans les suivants, en rangées doubles ou simples
alternantes et dans les deux cas, « les pointes des crochets s’éloignent
les unes des autres, les crochets sont ainsi « gang rüekenstandig,
zweireihig von Marenzeller » autrement dit opposés dos à dos.
Dans les tores postérieurs le nombre des crochets diminue mais en
conservant la disposition intercalée.
Ehlers se demandait si cette espèce ne serait pas la même que
Y Amphitrite Orotavae Langerhans, des Canaries, dont les branchies
et les soies semblent cependant différentes. Mais Langerhans
ne signale pas cette disposition si exceptionnelle des uncini opposés
sur deux rangs dos à dos. Les ligures qu’il donne des soies ne corres-
pondent pas davantage à celles de Terebella aberrans, espèce assez
voisine, il est vrai, mais néanmoins bien caractérisée par la disposi-
tion si spéciale de ses uncini, caractère qu’elle ne partage qu’avec la
Terebella haplochaeta.
Laboratoire de- Zoologie du Muséum.
Bibliographie.
Augener, If., 1916-1918. — Polychaeta (Beitr. Kenntn. Meeresjauna
Wesl-Afric., Vol. II, pp. 69-624).
Benham, W. B. 1909. — Report on the Polychaeta of the Subantarctic
Islands of New-Zealand, pp. 236-250.
Ehlers, E. 1904. — Neuseelândische Anneliden. (/, Abh. Ges. Wïss.
Gottingen , Math. Phys. Kl. (N. F.), Pt. I, pp. 1-79, pl. I-IX).
Nilsson, D. 1928. — Neue und Alte Amphicteniden. (Gôteborgs Vetensk.
Samh. Handl. (4), XXXIII, pp. 1-96).
Wesenberg-Lu.nd, E. 1949. — Polychaeles of the Iranian Gulf. (Danish
Scient. Inoest. in Iran, Pt. IV, pp. 247-400).
— 435 —
Contribution a la faune malacologique de l'Afrique
Équatoriale.
par Louis Germain f 1.
Tables des fascicules XLI a LXXII.
On sait que le regretté Louis Germain numérotait chacune de
ses « Contributions » parues au Bulletin du Muséum, et qu’il avait,
pour les quarante premières Contributions, publié en 1915 {Bull,
du Muséum, XXI, p. 253-282) des tables permettant de faciliter les
recherches.
Il fit paraître ultérieurement 32 autres contributions, numérotées
de 41 à 72, et s’étendant sur les années 1915-1936. C’est pour
cette seconde série que sont faites les présentes tables. Elles ont été
préparées au Laboratoire de Malacologie, sur l’ordre du Professeur
Fischer, selon le même principe que les tables de la première série,
mais en simplifiant le plus possible, pour diminuer les frais d’im-
pression. La table des figures a été supprimée, la table des espèces
ne renvoie qu’aux citations apportant des faits nouveaux, et la table
des noms nouveaux a été supprimée comme faisant double emploi
avec la table des espèces qui contient déjà ces noms.
On trouvera donc ici :
La table des matières (titres des articles).
L’Index alphabétique des Genres, Sous-Genres et Espèces.
L’index alphabétique des noms géographiques.
TABLE DES MATIÈRES
1. Manuscrit déposé par M. le Professeur Ed. Fischer.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 4, 1949. 29
436 —
Pages
I
317-32»
494-51»
511-520
521-529
125-13»
137-141
173-180
251-270
358-37»
433-454
46-52
116-120
179-186
258-265
351-357
639-644
239-244
527-533
410-418
355-359
360-366
/
— 437
Index alphabétique des Genres, Sous-Genres et Espèces1.
Achatina (Achatina) fulminatrix
Martens, LX, 1920, p. 240.
Achatina ( Achatina ) glutinosa Pfei-
fer, LIII, 1918, p. 366.
Achatina ( Archachatina) marginata
Swainson, XLVII, 1917, p. 512.
Achatina (Achatina) panthera, Fé-
russac, LUI, 1918, p. 364.
Achatina (Achatina) Vassei Ger-
main, LUI, 1918, p. 368.
Achatina yalænsis Germain, LXXI,
1936, p. 260.
Achatina (Achatina) zanziharica
Bourguignat, XLIV, 1916, p. 255.
Ætheria elliptica Lamarck, XLVII,
1917, p. 514 ; — LIV, 1918,
p. 447 ; — LXVI, 1933, p. 471.
Ampullaria erythrostoma Reeve,
XLIII, 1916, p. 201.
Ampullaria erythrostoma , var. Stuhl-
manni Martens, XLIII, 1916,
p. 201.
Ampullaria occidentalis Mousson,
LV, 1920, p. 240.
1. Les nombres imprimés en caractère gras renvoient aux pages du Bulletin où sont
décrites les espèces ou variétés nouvelles.
I
— 438 —
Ampullaria ovala Olivier, XLIII, I
1916, p. 201 ; — XLYI, 1917, !
p. 506 ; — LIV, 1918, p. 440 ;
LIX, 1919, p. 641.
Ampullaria ouata, var. émini Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 202.
Bocageia (Liobocageia) Jeanneli
Germain, LXIX, 1934, p. 377.
Buliminus (Ena) Boivini Morelet,
XLIV, 1916, p. 252.
Buliminus ( Pseudocerastus ) Boivini
Morelet, LU, 1918, p. 261 ; —
LUI, 1918, p. 362.
Buliminus cœnopictus Hutton, LU,
1918, p. 263.
Buliminus (Pseudocerastus) Liederi
Martens, LU, 1918, p. 260.
Buliminus (Pseudocerastus) pty-
chaxis Smith, LU, 1918, p. 261.
Buliminus (Cerastus) retirugis
Martens, LIX, 1919, p. 640.
Bullinus ( Isidora ) contortus Mi-
chaud, XL VI, 1917, p. 503 ; —
LXI, 1929, p. 410.
Bullinus (Pyrgophysa) Forskali
Ehrenberg, LXI, 1929, p. 411.
Bullinus ( Isidora ) strigosa Mar-
tens, LXIV, 1932, p. 892.
Burloa nilotica Pfeiffer, LIX, 1919,
p. 640 ; — LXX, 1936, p. 513.
Bythinia (Gabbia) Alberti Smith,
XLIII, 1916, p. 199 ; — LXXII,
1936, p. 349.
Bythinia (Gabbia) humerosa Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 200.
Bythinia ( Gabbia) sennaariensis
Parrevss, LIV, 1918, p. 445.
Cælatura, LXVI, 1933, p. 470.
Cælatura ægyptiaca Cailliaud,
LXVI, 1933, p. 469.
Cælatura Lacoini Germain, LXII,
1931, p. 358 ; — LXIV, 1932,
p. 893 ; — LXVI, 1933, p. 470.
Callistopepla Babaulti Germain,
LXX, 1936, p. 151.
Cardium edule Linné, LXVI, 1933,
p. 474.
Cerastus drymæoides Thiele, LXX,
1936, p. 156.
Cerastus Bequaerti Pilsbry, LXXII,
1936, p. 347.
Cleopatra bulimoides Olivier, LIV,
1918, p. 443; — LXI, 1929, p. 416;
— LXVII, 1934, p. 63.
Cleopatra bulimoides, var. nsend-
weensis Dupuis et Putzeys, LXVI,
1934, p. 64.
Cleopatra bulimoides, var. untlirata
Germain, LXVII, 1934, p. 64.
Cleopatra cyclostomoides Küster,
LXVII, 1934, p. 63.
Cleopatra Pirotlii Jickeli, LV, 1919,
p. 117.
Corbicula Audoini Germain, LXII,
1931, p. 359 ; — LXIV, 1932,
p. 893 ; — LXVI, 1933, p. 473.
Corbicula fluminalis Müller, LIV,
1918, p. 452 ; — LXI, 1929,
p. 418.
Corbicula radiata (Parreyss) Phi-
lippi, XLIII, 1916, p. 205.
Curvella delicata (Gibbons) Taylor,
LII, 1918, p. 268.
Curvella Feai Germain, XL?, 1915;
p. 289.
Cyclophorus (Maizania) intermedia
E. v. Martens, LXX, 1936,
p. 157 ; — LXXII, 1936, p. 348.
Ennea ( Gulella) Babaulti Germain,
LIX, 1919, p. 641.
Ennea Bequaerti Dautzenberg et
Germain, LXX, 1936, p. 147.
Ennea (Enneastrum) Feai Ger-
main,'XLI, 1915, p. 285.
Ennea (Uniplicaria) Gestroi Ger-
main, XLI, 1915, p. 283.
Ennea ( Enneastrum ) Girardi Ger-
main, XLI, 1915, p. 284.
Ennea ( Gulella) lævigata Dohrn,
LU, 1918, p. 253.
Ennea (Uniplicaria) nemoralis
Germain, XLI, 1915, p. 284.
Ennea (Edentulina) obesa (Gib-
bons) Taylor, XLIV, 1916, p. 245.
Ennea optata Germain, LIX, 1919,
p. 640.
Ennea (Edentulina) ovoidea Bru-
guière, XLIV, 1916, p. 244.
— 439
Ennea ( Gulella) quinquedentata
Boettger, XLIY, 1916, p. 247.
Euonyma Koitobbœnsis Germain,
LXIX, 1934, p. 379.
Euonyma monotroplia Germain,
LXX, 1934, p. 379.
Eupera parasitica Parreyss, LIV,
1918, p. 453.
Ferrissia Chudeaui Germain,
XLVIII, 1917, p. 526.
Fischeria centralis Germain, LI,
1918, p. 179.
Fischeria curta Dunker, LI, 1918,
p. 175.
Fischeria Delesserti Bernàrdi, LI,
1918, p. 277.
Fischeria globosa Preston, LI, 1918,
p. 176.
Fischeria Lenzi Dautzenberg, LI,
1918, p. 175.
Fischeria Messageri Preston, Fis-
cheria approximans Preston, LI,
1918, p. 179.
Fischeria truncata Martens, LI,
1918, p. 177.
Fischeria tumida Martens, LI, 1918,
p. 176.
Fruticicola(?) pilijera Martens,
LXIII, 1931, p. 362.
Galatea Aguiari Brito Capello,
XLIX, 1918, p. 133.
Galatea biangulata Sowerby, XLIX,
1918, p. 132.
Galatea pseudoradiata Brito Ca-
pello, XLIX, 1918, p. 132.
Galatea radiata Lamarck, XLIX,
1918, p. 125.
Galatea radiata, var. unicolor Ber-
nardi, XLIX, 1918, p. 130 ; —
var. olivacea Bernàrdi, XLIX,
1918, p. 131 — var. purpurea,
XLIX, 1918, p. 131.
Gastrocopta Jeanneli Germain,
LXIX, 1934, p. 381.
Gonaxis vulcani Thiele, LXXII,
1936, p. 345.
Gulella (Conogulella) albogilva
Germain, LXVIII, 1934, p. 265.
Gulella (Paucidentata) albogilva
Germain, LXVIII, 1934, p. 265.
Gulella ( Conogulella ) Arambourgi
Germain, LXVIII, 1934, p. 265.
Gulella ( Conogulella ) argyromon-
tana Germain, LXVIII, 1934,
p. 264.
Gulella (Paucidentata) cacosystata
Germain, LXVIII, 1934, p. 266.
Gulella ( Paucidentata ) cheranga-
niensis Germain, LXVIII, 1934,
p. 267.
Gulella Lamyi Dautzenberg et
Germain, LXX, 1936, p. 147.
Gulella (Plici gulella) helichryso-
phila Germain, LXVIII, 1934,
p. 264.
Gulella (Paucidentata) lautiuscula
Germain, 1934, p. 267.
Gulella (Paucidentata) seneciophila
Germain, LXVIII, 1934, p. 266.
H alolimnohelix oscitans Preston,
LXXII, 1936, p. 346.
Helicarion kuriensis Thiele, LXX,
1936, p. 150.
Homorus cyanostomus (Rüppell),
Pfeiffer, LXIII, 1931, p. 365.
Homorus insidaris Germain, LU,
1918, p. 266.
Kaliella ■ barrakporensis Pfeiffer,
LIX, 1919, p. 640.
Lanistes, XLV, 1916, p. 318, 319.
Lanistes Bolteni Chemnitz, LIV,
1918, p. 442 ; — LXI, 1929,
p. 416.
Lanistes (Leroya) Farleri Craven,
XLV, 1916, p. 324.
Lanistes (Leroya) Farleri, var.
Charmetanti Grandidier, XLV,
1916, p. 326 ; — var. alirata
Germain, XLV, 1916, p. 326.
Lanistes (Leroya) Graueri Thiele,
XLV, 1916, p. 328.
Lanistes guinaicus Lamarck,
XLVII, 1917, p. 513.
Lanistes ovurn Peters, LV, 1919,
p. 50 ; — LX, 1920, p. 241 ; —
LXV, 1932, p. 142.
Lanistes (Leroya) Stuhlmanni Mar-
tens, XLV, 1916, p. 328.
Lauria Alluaudi Germain, LXIX,
1934, p. 382.
— 440
Ledoulxia pyramide» Martens,
LXIII, 1931, p. 361.
Leroya Bourguignat, XLY, 1916,
p. 317.
Limicolaria Becarii Morelet, LXI,
1920, p. 531.
Limicolaria Charbonnieri Bourgui-
gnat, LXI, 1920, p. 529.
Limicolaria Chudeaui Germain,
LXI, 1920, p. 529.
Limicolaria Chudeaui Germain,
LXII, 1931 p. 356; — LXIV,
1932, p. 890.
Limicolaria connectais Martens,
XLYI, 1917, p. 496 ; — LXI,
1920, p. 529.
Limicolaria ( Limicolariopsis ) Do-
liertyi, LVIII, 1919, p. 259.
Limicolaria Donaldsoni Pilsbry,
LXI, 1920, p. 531 ; — LXIII,
1931, p. 364.
Limicolaria elegans Thiele, LXX,
1936, p. 154.
Limicolaria festiva Martens,
LXXII, 1936, p. 346.
Limicolaria flammala Cailliaud,
LIV, 1918, p. 435 ; — LXI, 1920,
p. 530 ; — LXIII, 1931, p. 362.
Limicolaria flammata, var. gracilis
Martens, LXIII, 1931, p. 363.
Limicolaria Gestroi Germain, LXI,
1920, p. 531.
Limicolaria habrawalensis Jous-
seaume, LXI, 1920, p. 531.
Limicolaria Heuglini Martens,
LXIII, 1931, p. 363.
Limicolaria Kambeul (Adanson)
Bruguière, LXVII, 1934, p. 61.
Limicolaria (Limicolariopsis) Ke-
nianensis Smith, LVII, 1919,
p. 259.
Limicolaria kiouensis Preston,
LXX, 1936, p. 153.
Limicolaria Martensi Smith, LVII,
1919, p. 261 ; — LIX, 1919,
p. 641 ; — LXX, 1936, p. 154.
Limicolaria oviformis Ancey, LXI,
1920. p. 531.
Limicolaria (Limicolariopsis) per-
cuta Preston, LVII, 1919, p. 260.
Limicolaria (Limicolariopsis) perob-
tusa Preston, LVII, 1919, p. 259.
Limicolaria rectislrigata Smith,
LVIII. 1919, p. 353; — LXI,
1920, p. 529.
Limicolaria Rohljsi Martens, LXI,
1920, p. 530.
Limicolaria (Limicolariopsis) Sjiis-
tedti d’Ailly, LVII, 1919, p. 259.
Limicolaria turriformis Martens,
LXI, 1920. p. 528.
Limicolaria turris Pfeiffer, LXVII,
1934, p. 61.
Limicolaria Vanattai Pilsbry, LXI,
1920, p. 531.
Limnæa (Radix) africana Büppell,
XL VI, 1917, p. 498 ; — LXI,
1929, p. 415.
Limnæa (Radix) africana, LVI,
1919, p. 185.
Limnæa (Radix) elmeteitensis
Smith, LVI, 1919, p. 186.
Limnæa (Radix) Gravieri Bour-
guignat, LVI, 1919, p. 186.
Limnæa (Radix) natalensis Krauss,
LVI, 1919, p. 185.
Limnæa (Radix) natalensis Ivrauss,
LV, 1919, p. 47 ; — LXV, 1933,
p. 139.
Limnæa (Stagnicola) palustris
Müller, XLVI, 1917, p. 497.
Limnæa (Radix) tchadiensis Ger-
main, LVII, 1919, p. 186.
Limnæa (Radix) undussumæ Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 194.
Limnæa (Radix) Vignoni Ger-
main, LVI, 1919, p. 186.
Marconia (Stenomarconia) Jean-
neli Germain, LXVIII, 1934,
p. 263.
Marconia latula Martens, LXX,
1936, p. 146.
Meladomus, XLV, 1916, p. 139.
Meladomus Swainson, XLV, 1916,
p. 320.
Melania ( Melanoides ) tuberculata
Muller, LIV, 1918, p. 446; —
LX, 1919, p. 119 ; — LXI, 1929,
p. 417 ; — LXII, 1931, p. 358; —
LXIV, 1932, p. 892 ; — LXVlII,
1934, p. 66 — LXXII, 1936,
p. 350.
Melania (Slriatella) tuberculata
Millier, XLIII, 1916, p. 202 ; —
XLVI, 1917, p. 506.
Melania ( Striatella ) tuberculata,
vâr, Victoria s Dautzenberg,
XLIII, 1916, p. 203.
Melanopsis Cossoni Bourguignat,
LXVII, 1934, p. 65.
Mutela (Mutela) angustata Sower-
by, XL VII, 1917, p. 520.
Mutela emini Martens, LXXIV,
1936, p. 352.
Mutela nilotica Gailliand, XLIII,
1916, p. 204; — XLVI, 1917,
p. 509 ; — LIV, 1918, p. 447.
Mutela (Mutelina) rostrata Rang,
LXVI, 1933, p. 473.
Nodularia ( Cælatura ) ægyptiaca
Cailliaud, LIV, 1918, p. 448.
Nodularia (Cælatura) Ellenbergeri
Germain, LX, 1920, p. 242.
N odularia (Cælatura) Lacoini Ger-
main, XLVI, 1917, p. 507.
Nodularia (Cælatura) nilotica Cail-
liaud, LIV, 1918, p. 450.
Nothapalus koitobboensis Germain,
LXIX, 1934, p. 378.
Opeas Gestroi Germain, XLI, 1915,
p. 289.
Orthogibbus Germain, LVII, 1919,
p. 264.
Parreysia acuminata H. Adams,
LXXII, 1936, p. 352.
Parreysia Bakeri H. Adams,
LXXII, 1936, p. 350.
Parreysia Stuhlmanni Martens,
LXXII, 1936, p. 352.
Planorbula alexandrinensis Ehren-
berg, LXI, 1929, p. 414.
Physopsis africüna Krauss, LV,
1919, p. 47; — LXI, 1929,
p. 412 ; — LXV, 1932, p. 140.
Physopsis africüna, var. maxima
Germain, LXI, 1929, p. 412.
Physopsis globosa Morelet, LXVII,
1934, p. 62.
Planorbis adoivensis Bourguignat,
LXXII, 1936, p. 348.
Planorbis (Diplodiscus) apertus
Martens, XLIII, 1916, p. 198.
Planorbis (Planorbis) aucapitainei
Bourguignat, XLVI, 1917, p. 499.
Planorbis Boissyi Potiez et Mi-
chaud, LXI, 1929, p. 412.
Planorbis Bridouxi Bourguignat,
LXI, 1929, p. 413.
Planorbis (Coretus) Bridouxi Bour-
guignat, LXIII, 1931, p. 366.
Planorbis (Coretus) choanompha-
lus Martens, XLIII, 1916, p. 196.
Planorbis (Coretus ) choanomphalus ,
var. basisulcatus Martens,
XLIII, 1916, p. 197.
Planorbis ( Pdraspira ) fouladougou-
ensis Germain, XLVIII, 1917.
p. 523.
Planorbis ( Gyraulus) mareoticus
(Letourneux) Innés, LXI, 1929,
p. 414.
Planorbis (Coretus) Pfeifferi Krauss,
LXV, 1932, p. 139.
Planorbis (Tropidiscus) Rollandi
Morelet, XLVI, 1917, p. 502.
Planorbis (Planorbis) RüppeUi
Dunker, LIV, 1918, p. 438 ; —
LXI, 1929, p. 413.
Planorbis (Coretus) Stanleyi E. A.
Smiht, LXIV, 1932, p. 891.
Planorbis (Coretus) sudanicus Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 195.
Planorbis (Planorbis) sudanicus
Martens, XLVI, 1917, p. 502.
Potadoma ignobilis Thiele, LXXII,
1936, p. 349.
Potadoma liricincta E. A. Smith,
LXI, 1929, p. 417.
Pseudoglessula intermedia Thiele,
LXX, 1936, p. 155 ; — LXXII,
1936, p. 347.
Pseudoglessula Leroyi Bourguignat,
XLIV, 1916, p. 256.
Pseudoglemulà splendida Germain,
XLI, 1915, p. 288.
Pseudopeas Feai Germain, XLI, -
1915, p. 290.
— 442
Pseudopeas koptawelilensis Ger-
main, LXIX, 1934, p. 380.
Pseudopeas subcurvelliformis Ger-
main, LXIX, 1934, p. 380.
Pseudopeas yalsensis Germain, LIX,
1919, p. 644.
Ptychotrema (Ennea) superador-
nata, Germain, LXVIII, 1934,
p. 263.
Rachis H ildebrandti Martens, XLII,
1916, p. 157 ; — XLIV, 1916,
p. 254.
Rachis ( Rachisellus ) punctatus An-
ton., LU, 1918, p. 264.
Rachis (Rachis) rhodotænia Mar-
tens, LUI, 1918, p. 362.
Segmentina angusta Jickeli, LXI,
1929, p. 414.
Sitala (Prositala) ferdandopœnsis
Germain, XLI, 1915, p. 288.
Sitala kigomænsis Germain, LVIII,
1919, p. 351.
Spatha (Spatha) Adansoni Jous-
seaume, XLVIII, 1917, p. 516.
Spatha (Leptospatha) Dahomey en-
sis Lea, XLVII, 1917, p^ 518.
Spatha (Spathopsis) Decorsei Ger-
main, LXVI, 1933, p. 472.
Spatha (Spatha) rubens Lamarck,
XLVI, 1917, p. 508 ; — XLVII,
1917, p. 515 ; — LXVI, 1933,
p. 471.
Spatha rubens, var. Wissmanni
Martens, LXVI, 1933, p. 471 ; —
var. Chudeaui, Germain, LXVI,
1933, p. 472.
Sphærium Stuhlmanni Martens,
LXXII, 1936, p. 354.
Stenomarconia Germain, LXVIII,
1934, p. 262.
Streptaxis ( Gonaxis) Gravent E. A.
Smith, LU, 1918, p. 251.
Streptaxis (Gonaxis) Gibbonsi
Taylor, LU, 1918, p. 253.
Streptaxis Percicali Preston, LIX,
1919, p. 639.
Streptostele Arambourgui Germain,
LXVIII, 1934, p. 268.
Streptostele Babaulti Germain, LIX,
1919, p. 643.
Streptostele cheranganiensis Ger-
main, LXVIII, 1934, p. 268.
Streptostele Jeanneli Germain,
LXVIII, 1934, p. 268.
Streptostele (Eutreptostele) truncata
Germain, XLI, 1915, p. 286.
Subulina (Subulona) kilwænsis
Germain, XLIV, 1916, p. 258.
Subuliniscus Arambourgui Ger-
main, LXIX, 1934, p. 379.
Succinea exarala K rauss, LXV,
1933, p. 138.
Syrnolopsis carinifera Smith,
LVIII, 1919, p. 355.
Tayloria helicoides Bœttger, XLIV,
1916, p. 248.
Thapsia kitembœnsis Germain,
LXX, 1936, p. 149.
Thapsia Thomensis Dohrn, XLI,
1915, p. 286.
Trachycystis koptaweliensis. Ger-
main, LXVIII, 1934, p. 268.
Trachycystis monotropha Germain,
LXVIII, 1934, p. 269.
Trochonanina ( Martensia)\albopicla
Martens, LU, 1918, p. 254.
Trochonanina (Martensia) Bloyeti
Bourguignat, LU, 1918, p. 258.
Trochonanina ( Martensia ) Germaini
Bœttger, XLIV, 1916, p. 250.
Trochonanina (Martensia) Smithi
Bourguignat, XLII, 1916, p. 157.
Trochonanina (Martensia) Jenynsi
Pfeiffer, LII, 1918, p. 256.
T rochonanina (Trochozonites )More-
leti Germain, XLI, 1915, p. 287,
Trochonanina (Martensia) mozam-
bicensis Pfeiffer, . XLIV, 1916,
p. 251 -, — LII, 1918, p. 254 ; —
LIV, 1918, p. 435.
Trochonanina (Trochozonites) mid-
tisulcata Germain, XLI, 1915,
p. 287.
T rochozonites ( Zonitrochus ) med-
jensis Pilsbry, LXX, 1936,
p. 150.
Tropidophora (Tropidophora) An-
ceps Martens, XLII, 1916, p. 161 ;
— XLIV, 1916, p. 259 ; — LUI,
1918, p. 370.
l
443 —
Truncatcllina flavogilva Germain,
LXIX, 1934, p. 381.
Unio (Parrcysia) ngesianus Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 204.
Unio (Parreysia) Stuhlmanni Mar-
tens, XLIII, 1916, p. 203.
Urocyclus jascialus Martens, LUI,
1918, p. 360.
Urocyclus flavescens Keferstein,
LUI, 1918, p. 358.
Urocyclus kirki Gray, LUI, 1918,
p. 361.
V eronicella Chevalieri Germain, L,
1918, p. 137.
Index alphabétique d
Aberdare (Chaîne de l’Afrique
Orientale) , LXVIII, 1934, p. 266.
Abyssinie méridionale, LXIII,
1931, p. 360 et suiv.
Afrique australe, LXV, 1932, p. 140
Afrique centrale française, L, 1918,
p. 137 et suiv.
Afrique occidentale française, LI,
1918, p. 175 ; — LXVI, 1933,
p. 469 ; — LXVIII, 1934, p. 60
et suiv.
Afrique orientale, LXVIII, 1934,
p. 262 et suiv. ; — LXIX, 1934,
p. 377 et suiv.
Afrique orientale (lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 193
et suiv.
Afrique orientale (provinces de
Kihva et de Mahenge), XLIV,
1916, p. 243 et suiv.
Afrique orientale (lac Albert et
région de Mokoto), LXXII, 1936,
p. 345 et suiv.
Afrique orientale (Province de Ki-
vu), LXX, 1934, p. 146 et suiv.
Afrique orientale anglaise (Rivière
Tsavo), XLII, 1916, p. 156 et
suiv.
Afrique orientale anglaise, LIX,
1919, p. 639 et suiv.
Vitrina hians Rüppell, LXIII,
1931, p. 360. '
Vitrina R üppelli Pfeiffer, LXIII,.
1931, p. 361.
Vivipara capillata Frauenfeld, LV,
1919, p. 52 ; — LXV, 1932,
p. 141.
Vivipara rubicunda Martens,
LXXII, 1936, p. 348.
Vivipara unicolor Olivier, XLIII,
1916, p. 198; — XLVI, 1917,
p. 506 ; — LXI, 1929, p. 416.
Zootecus insularis Ehrenberg,
LXVII, 1934, p. 62. (déterré à
0 m. 30 et non pas à 30 mètres.),
ES NOMS GÉOGRAPHIQUES.
Afrique orientale portugaise, LUI,,
1918, p. 358 et suiv.
Agadi (sur le Nil bleu), LIV, 1918,
p. 438,447.
Akreïjet (Sahara soudanais), LXII,
1931, p. 358.
Albert-Edouard (Lac, Afrique orien-
tale), XLIII, 1916, p. 194, 195,
197, 199, 200, 204.
Andrada (Afrique orient, portu-
gaise), LUI, 1918, p. 361, 362,
364, 365, 367, 370.
Annobon (Ile, Guinée), XLI, 1915,
p. 284, 290.
Arezzaf (Dunes, Eroug, Soudan),
XLVI, 1917, p.-497, 506, 508,
509, 510.
Asselar (Puits, Sahara), LXVI,
1933, p. 470, 474.
Assinie (Guinée française), LI, 1918,.
p. 177.
Bahr el Zeraf (Canal, Soudan anglo-
égyptien), LXI, 1929, p. 414,.
Bani (Moyen-Niger), LI, 1918,
p. 179 ; LXVI, 1933, p. 471, 472,
473.
Bilebirini (Puits, Sahara), LXVI,.
1933, p, 470.
Bilma (Sahara), XLVI, 1917,.
p. 499.
— 444 —
Choa (Abyssinie méridionale),
LXIII, 1931, p. 263.
Congo (Delta), LI, 1918, p. 177.
Congo (Moyen et bas), LXX, 1936,
p. 147.
Dahomey, XLVII, 1917, p. 511 et
suiv.
Dire Daoua (Abyssinie méridionale)
LXIII, 1931, p. 364, 366.
Elgon (Mont, Afrique orient.),
LXVIII, 1934, p. 264, 265, 267,
268, 269, 270 ; — LXIX, 1934,
p. 378, 380, 381.
El Hadjar (Oued, Sahara), LXIY,
1932, p. 891, 892.
Erer (Fleuve, Abyssinie méridio-
nale), LXIII, 1931, p. 360, 361,
362, 365.
Fachoda (Nil blanc), LXI, 1929,
p. 415, 416, 418.
Faguibine (Sud-Sahara), LXIY,
1932, p. 893 ; — LXVIII, 1934,
p. 63,64.
Fernando-Po (Ile, Golfe de Gui-
née), XLI, 1915, p. 284, 285, 286,
287, 288, 290.
Ganaland (Fleuve, Abyssinie méri-
dionale), LXIII, 1931, p. 361.
Guinée (Golfe), XLI, 1915, p. 283
et suiv.
Harar (Abyssinie méridionale) ,
LXIII, 1931, p. 365.
Haut-Oubangui (Bassin du Congo),
L, 1918, p. 141.
Iehaourou (Dahomey), XLVII,
1917, p. 514.
Igbin (Dahomey), XLVII, 1917,
p. 513.
Ipassan (Dahomey), XLVII, 1917,
p. 520.
Kadjudju (Province du Kivu-Afri-
que orient.), LXX, 1936, p. 154,
155, 156.
Kaha-Ekjo (lac Albert-Edouard),
XLIII, 1916, p. 204.
Kaiso (Bords du lac Albert-
Edouardj, LXXII, 1936, p. 347,
350, 352, 353.
Kasindi (poste belge du lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 198,
199, 203, 205.
Katarenga (S. -O. du lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 201,
202, 203.
Keddamou (Sahara), LXIV, 1932,
p. 892, 893, 894.
Kenya (Afrique orient.), LXVIII,
1934, p. 263.
Kigoma (Bords du lac Tanganyika) ,
LVIII, 1919, p. 353, 354, 357.
Kikuyi (Afrique orient.), LXIX,
1934, p. 379.
Kilima N’DjarO (Afrique orient.),
LXIX, 1934, p. 381, 382.
Kinangop (Mont, Afrique orient.) ,
LXIX, 1934, p. 382.
Kipatimu (Province de Kilwa,
Afrique orient.), XLIV, 1916,
p. 245, 246 et suiv.
Kirima (Côte N.-O. lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 198,
199.
Kiruwe (lac Albert - Edouard) , .
XLIII, 1916, p. 202, 203.
Kishakka (côte N.-O. lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 203,
204, 205.
Kitembo (Province de Kiwu, Afri-
que orient.), LXX, 1936, p. 149,
^50 et suiv.
-Kiwu (Province Afrique orient.),
LXX, 1936, p. 147, 156.
Kiwu (lac, Afrique orient.), LXXII,
1936, p. 349, 350.
Konkobire (Dahomey), XLVII,
1917, p. 515.
Kosti (Nil Blanc), LXI, 1929,
p. 414, 415, 416, 418.
Kwiro (Province de Mahenge, Afri-
que orient.), XLIV, 1916, p. 255.
Lealui (Haut-Zambèze), LV, 1919,
p. 147, 148, 150, 151 ; — LX,
1920, p. 240, 241, 244.
Le Caire (Soudan anglo-égyp-
tien), LXI, 1929, p. 411, 413.
Loango (Congo français), LI, 1918,
p, 176.
445 —
Lukando (Province de Kiwu-Afri-
que orient.), LXX, 1936, p. 151.
Marakwet (Massif, Afrique orient.),
LXVIII, 1934, p. 268, 269 ; —
LXÏX, 1934, p. 379.
Mazabuka (Rhodésie du Nord),
LXV, 1932, p. 141, 142; —
LXV, 1933, p. 139.
Messinicondji, (près d’Atiémé-Da-
homey ), XLVII, 1917, p. 515,
516, 520.
Moero (lac-Afrique orient.), LXX,
1936, p. 149.
Mokoto (lac - Afrique orient.),
LXXII, 1936, p. 346, 347, 348,
354.
Mono (Cercle de - Dahomey),
XLVII, 1917, p. 514, 515, 516,
517, 520.
Mopti (Moyen Niger), LXVI, 1933,
p. 470.
Mungo creek (Cameroun), LI, 1918,
p. 177.
Niger, LXVI, 1933, p. 471, 472,
473 ; — LXVIII, 1934, p. 65.
Niger (à Gao), LXVI, 1933, p. 471,
472 ; — LXVII, 1934, p. 61.
Niger (entre Gao et Kosekonei),
LXVII, 1934, p. 63.
Niger (entre Bourem et Bemba),
LXVII, 1934, p. 63.
Nemlao (près de Banana-Congo
belge), LI, 1918, p. 175.
Neu Moschi (poste, Afrique orient.),
LXVIII, 1934, p. 266.
Nô (lac-Soudan anglo-égyptien),
LXI, 1929, p. 415, 416.
Okodri (Uganda, Afrique orient.),
LXXII, 1936, .p. 348, 349.
Oualata (Sahara soudanais), LXII,
1931, p. 357, 358, 359.
Quanza (Fleuve de l’Angola),
XLIX, 1918, p. 133.
Rahad (Rivière, Soudan anglo-
égyptien), LIV, 1918, p. 450.
Reggan (Sahara), LXVI, 1933,
p. 474.
Renk (Nil blanc), LXI, 1929,
p. 415.
Rhodésie septentrionale, LX, 1920,
p. 239 et suiv. ; — LXV, 1933,
p. 138 et éuiv.
Ribeira Palma (Golfe de Guinée),
XLI, 1915, p. 287.
Rosières (sur le Nil bleu), LIV,
1918, p. 435, 440, 442 et suiv.
Rumande (près du lac Albert-
Edouard), XLIII, 1916, p. 202.
Sahara, XLVI, 1917, p. 494 et
suiv. ; — - LXIV, 1932, p. 890
et suiv. ; — LXVI, 1933, p. 469
et suiv. ; — LXVII, 1934, p. 60
et suiv.
Sahara soudanais, LXII, 1931,
p. 355 et suiv. ; — LXVII, 1934,
p. 63, 64, 67.
San Carlos (Baie, Golfe de Guinée),
XLI, 1915, p. 284, 288.
San Thomé (Ile, Golfe de Guinée),
XLI, 1915, p. 286, 287.
Sénégal (Bassin du), XLVIII, 1917,
p. 521 et suiv. ; — LI, 1918,
p. 180.
Sénégambie, LI, 1918, p. 179.
Sennaar (sur le Nil bleu), LIV,
1918, p. 447, 448, 453.
Singa (sur le Nil bleu), LIV, 1918,
p. 438, 453.
Soudan, XLVI, 1917, p. 494 et
suiv.
Soudan anglo-égyptien, LIV, 1918,
p. 433 et suiv. ; — LXI,< 1929,
p. 410 et suiv.
Tanganyika (lac), LVIII, 1919,
p. 351 et suiv.
Tahoua (Sahara), LXVII, 1934,
p. 61.
Tamanrasset (Oued - Sahara),
LXVII, 1934, p. 62.
Taoudeni (Sahara), LXIV, 1932,
p. 893, 894.
Taourirt (Sahara), LXVI, 1933,
p. 474.
Tichit (Sahara), LXIV, 1932,
p. 892.
Touat (Sahara), XLVI, 1917,
p. 498, 501, 502, 505 ; — LXVII,
1933, p. 474.
Touiguinet (Puits, Sahara), LXIV,
1932, p. 892.
Toukoto (dans le Bakoy-Haut-Sé-
négal), XLVIII, 1917, p. 526,
528.
Tombouctou (Nord), LXIV, 1932,
p. 893, 894.
Tsavo (Rivière, East Africa), XLII,
1916, p. 157, 160, 161.
Upingtonia (Rhodésie septentrio-
nale), LXV, 1933, p. 139.
Vista Alegre (Golfe de Guinée),
XLI, 1915, p. 287.
Vumba (Mont, Afrique orient, por-
tugaise), LIJI, 1918, p. 360.
Witschumbi (poste belge, S. -O. du
lac Albert-Edouard), XLIII,
1916, p. 197, 198, 203, 205.
Yala (Bord de la rivière. East Afri-
ca), LIX, 1919, p. 643, 644.
Yala (Rivière. Afrique orient, an-
gl.), LXXI, 1936, p. 262.
Yei (Ruisseau. Soudan anglo-égyp-
tien), LXI, 1929, p. 412 et suiv.
Zambèze (Haut), LV, 1919, p. 46
et suiv.
Zanzibar, LU, 1918, p. 252 et
suiv.
Laboratoire de Malacologie du M usêum.
— 447 —
Note sue la répartition géographique des Ostréidés
du genre Pycnodonta F. DE W.
Par Gilbert Ranson.
Dans un travail sur «les Huîtres et le calcaire» (1939-1941), j’ai
défini le genre Pycnodonta. J’ai insisté sur ses caractères essentiels :
prodissoconque dont le provinculum présente 5 crépelures, réparties
sur toute sa longueur ; bande de dix petites crénelures, postérieure
au provinculum ; ligament nntre le provinculum et la bande cré-
nelée ; intestin traversant le ventricule du cœur ; structure vacuo-
laire des chambres crayeuses ; plis vermiculés de chaque côté de la
charnière de l’adulte.
J’y ai donné une liste des espèces décrites à nos jours. J’ai cité
16 noms d’espèces, vivant à l’heure actuelle, auxquels il faut ajouter
P. cucullina (Deshayes). Il y a donc 17 espèces décrites. En réalité
il y a maintenant dans les mers du globe trois espèces seulement de
Pycnodonta : P. cochlear (Poli), P. hyotis (L.), P. numisma (Lmk.).
Tous les autres sont des synonymes.
Ce genre a une origine fort ancienne. Dans l’état actuel de nos
connaissances, il remonte à la fin du Jurassique. Depuis, il n’a pas
évolué. Les facteurs qui ont modifié la plupart des genres du monde
vivant depuis le début du Crétacé, ne l’ont pas atteint. Seuls les
caractères spécifiques des éléments le composant ont changé. Les
espèces actuelles du genre Pycnodonta apparaissent à la fin du Plio-
cène au moment où leurs ancêtres disparaissent totalement.
Au cours de son histoire, le genre Pycnodonta n’a toujours compté
qu’un très petit nombre d’espèces.
Il est curieux de noter que les trois espèces actuelles citées plus
haut accompagnent le plus souvent les Coraux. P. hyotis et P.
numisma se trouvent dans la zone des Coraux constructeurs de
Récifs, c’est-à-dire dans les régions tropicales et' subtropicales par
des fonds de 0 à 60 mètres.
P. cochlear vit plus profondément, le plus souvent avec les Coraux
de demi-profondeur : Dendrophyllia, Lophohelia, Amphihelia. Mais
on a trouvé des échantillons à de très grandes profondeurs.
Dans l’ensemble nous voyons déjà qu’à proprement parler, les
Huîtres du genre Pycnodonta ne sont pas des organismes de grandes
profondeurs comme le pensent les paléontologistes. Certes P. coch-
lear qui vit de 25 m à 350 m et plus, peut être considéré comme un
Bulletin du Muséum, 2e série, t.' XXI, n° 4, 1949.
— 448 —
danimal de profoneur. Mais P. hyotis et P. numisma sont côtiers ou
subcôtiers dans les régions tropicales du globe.
Ces trois espèces n’ont pas été étudiées quant aux réactions de
l’œuf et de la larve à la température et à la salinité. Nous ne connais-
sons pas leurs constantes physiologiques essentielles, c’est-à-dire
les Optimums de température et de salinité favorables à leur repro-
duction. Mais nous pouvons nous en faire une idée approchée en
nous reportant aux chiffres établis pour les Coraux en compagnie
desquels elles vivent. Il faut se rappeler toutefois que les chiffres
moyens ne donnent pas des idées précises des phénomènes : ainsi
toutes les espèces de Coraux ne se reproduisent pas à la même
époque de l’année ; elles doivent donc certainement réagir diffé-
remment vis-à-vis de la température.
La température la plus favorable pour les Coraux constructeurs
de Récifs est de 25-29° ; la moyenne annuelle ne doit pas être infé-
rieure à 22°. La salinité tolérée varie de 27 à 40 %<> ; dans les régions
les plus favorables à leur développement la moyenne atteint 36 %0.
En ce qui concerne les Coraux de demi-profondeur, les renseigne-
ment sont moins nombreux et moins précis. Nous savons cependant
qu’entre 180 et 360 mètres la température est la même dans les trois
régions suivantes du globe : Antilles, Iles Hawaï et Indes Néerlan-
daises : elle varie de 10° à 20°. Sur les côtes européennes et africaines,
les Coraux vivant sur le bord du plateau continental se développent
dans des eaux dont la température semble être aux environs de 10°.
La salinité entre 200 et 1.000 mètres sur la côte Est de l’Atlantique
est de 34/35 %0. Ce chiffre est le même d’ailleurs pour la même
profondeur dans l’Océan Indien et l’Océan Pacifique.
Ainsi, Pycnodonta cochiear semble être une espèce d’eau à salinité
élevée mais de moyenne température. P. hyotis et P. numisma sont
des espèces d’eau à salinité et température élevées.
Jusqu’à cette date, P. cochiear n’a été signalé que sur les côtes
européenne et africaine de l’Atlantique et en Méditerranée ; puis
par Hirase (1930) sur la côte du Japon. Sur la côte africaine sa
limite Sud semblait être les Iles du Cap Vert. Cependant Odhner
(1923) a signalé l’espèce au large du Cap Infantea en Afrique du
Sud et avec un point d’interrogation, du Cap. J’ai vu les échantillons
que M. Odhner m’a aimablement communiqués. Celui du cap
Infantea est bien un P. cochiear , celui du Cap est un O. margari-
tacea Lmk.
Mais j’ai récemment examiné les principales collections d’Ostréidés
d’Europe et d’Amérique et j’ai pu constater que P. cochiear peuple
l’Atlantique depuis l’Irlande jusqu’au cap des Aiguilles en Afrique
du Sud ainsi que les Antilles. On le trouve dans le Pacifique occi-
dental et central mais pas sur la côte américaine du Pacifique. Je
ne serais pas étonné qu’il existât dans la région des Galapagos.
449 —
Mais, fait assez curieux, il ne semble pas exister du tout dans
l’Océan Indien. Sa présence dans l’Atlantique oriental et le Pacifique
occidental pose le même problème que la présence de Gryphxa
angulata au Portugal et au Japon ( G. gigas). Cependant avec
P. cochlear nous sommes en présence, d’une espèce qui s’aventure
en profondeur et son cosmopolitisme est moins extraordinaire.
On pourrait admettre qu’au début du Quaternaire il ait pu passer
des Antilles dans le Pacifique par l’Amérique centrale. Mais on le
trouverait sur la côte Pacifique de l’Amérique centrale. D’autre part
cela ne prouve pas qu’il aurait pu atteindre de là, la côte asiatique.
Si P. musashiana (Yokoyama), du Quaternaire du Japon est bien
la même espèce, comme le pensent Yokoyama et divers auteurs
japonais, cela montrerait que la présence de P. cochlear sur la côte
asiatique, remonte assez loin dans le temps.
Le transport par bateaux est difficile à invoquer dans ce cas. En
effet, nous sommes en présence d’une espèce de demi-profondeur,
ne vivant ni sur la côte ni en surface en haute mer ; elle ne peut
donc pas se fixer sur la coque des navires.
Voyons pour conclure quelques faits précis de sa répartition géo-
graphique.
D’après Jeffreys èette espèce remonterait jusqu’en Islande ; le
Lighting l’aurait draguée au Nord des Hébrides et des Féroë, entre
238 et 970 mètres ; le Porcupine l’a récoltée à l’Ouest et au Sud de
l’Irlande, entre 155 et 1.321 mètres puis de Falmouth à Gibraltar
entre 37 et 1.263 mètres ; Y Hirondelle du Prince de Monaco l’a
recueillie entre 160 et 240 mètres et le Caudan entre 180 et 400 mètres
dans le golfe de Gascogne ; le marquis de Folin la signale entre 65
et 148 mètres dans la fosse du cap Breton ; Jeffreys et A. M. Nor-
man l’ont recueillie sur le câble télégraphique relevé entre l’Angle-
terre et le Portugal en 1875, à des profondeurs variant de 163 à
375 mètres ; Y Hirondelle l’a trouvée aux Açores par 1.287 mètres
de profondeur.
Voici les lieux et les chiffres donnés par Locard en 1898 dans son
travail sur les « Mollusques testacés » du Travailleur et du Talisman :
555 m, au large de Marseille ; 530 m à l’ouest du Maroc ; 680 m au
Nord de l’Espagne ; 99 m dans le golfe de Cadix ; 120 m à l’Ouest
du Maroc ; 183 m, La Rocagna (Canaries) ; 130 m, 102 m et 1.139 m
à l’Ouest du Soudan ; 252 m La Praja (Saint-Vincent) ; 75 m Porto-
Grande (cap Vert) ; 633 m, Mer des Sargasses ; 80 m, Canal Horta
à Pico (Açores).
Au laboratoire de Malacologie nous avons des échantillons récoltés
au large du bassin d’Arcachon sur un banc d’Avicules (de Boury,
1911) ; puis de jeunes échantillons fixés sur Xenophora, récoltés par
Y Alceste en 1883, par 100 m de profondeur sur la côte de Gambie.
Nous avons également quelques exemplaires récoltés parle Président -
— 450 —
Th. Tissier en 1936 (station 698, 145-120 m), près du cap Vert sur
le fond de pèche des Mamelles ; puis quelques autres dragués par le
Vanneau (St. X, 1923, 110 m) au large du Maroc.
M. Letaconnoux de l’Office des Pêches de La Rochelle nous en
a expédié il y a peu de temps quelques beaux exemplaires vivants
récoltés par le chalutier Poitou de La Rochelle au S.-E. du banc de
la grande Sole par 300-350 m de profondeur.
Enfin M. le Professeur Day de Cape Town nous en a adressé,
tout récemment un paquet dragué par 34°24’ S. et 18°41’ E. à une
profondeur de 106 mètres sur le banc des Aiguilles (Agulhas Bank)
en Afrique du Sud. Day dit : « They appear to be very common at
this point ».
Entre la Gambie et le cap des Aiguilles il y a un h valus qui sera
vraisemblablement éliminé par la Mission belge travaillant depuis
un an sur la côte africaine du Congo au Cap.
En Méditerranée on l’a signalée aux îles Baléares, sur les côtes
de France, d’Italie, de Sicile, de Corse, d’Algérie, dans l’Adriatique,
en Morée et dans la mer Egée ; le Porcupine l’a récoltée au cap de
Gata entré 53 et 128 mètres et sur les côtes d’Afrique entre 48 et
168 mètres de profondeur.
Milne Edwards (1861) la signale dans la zone du Corail rouge
(100-150 m.) de la côte tunisienne, mais aussi par des fonds de
2.000 mètres où elle était fixée à des câbles sous-marins.
Douvillé (1936) note qu’elle a été draguée au large de Banyuls
par 250 m fixée sur un polypier, Lophophelia proliféra.
Dans la collection du British Muséum à Londres on trouve des
échantillons récoltés « ofî N.-W. corner of Puerto Rico 400-449 fa-
thoms (700 à 800 m) on cable sloamship Henry Holmes of West
India and Panama Telegraph C° ».
Dans celle, très riche, du Muséum de Washington, il existe un '
nombre important d’exemplaires récoltés sur les côtes de Floride
(64 m, ■ 109 m).
Du Japon, Hirase le signale de Sagami (Misaki) où elle a été
récoltée à 25-26 m. de profondeur seulement.
Baker et Spicer (1930) l’ont décrite sous le nom d ’Ostrea Hira-
ndi 1 ; ils l’ont récoltée sur la côte Nord de Hondo (Japon) par
110 m. de profondeur.
Dans la collection du Muséum dé Cambridge il s’en trouve quel-
ques exemplaires provenant du Japon, en particulier de la Baie de
Kagoshima (91 m.).
1. L’exemplaire « type » m’a été aimablement adressé en communication pendant
mon séjour à Washington. J’en remercie vivement M. L. M. Huey, Directeur du
Muséum de San Diego qui, antérieurement, avait beaucoup fait pour me documenter
à cet égard.
451 —
Au Muséum de Washington j’en ai vu un grand nombre prove-
nant du Japon, de la mer de Chine méridionale (au large des Iles
Pratas entre autres), des Philippines, de Bornéo et des Iles Havaï.
P. hyotis vit dans les trois océans, Pacifique, Indien et Atlantique.
Elle vit à des profondeurs de 0 à GO mètres dans la zone des récifs
coralliens et sur les fonds à Huîtres perlières. Dans la zone de batte-
ment des marées, on la trouve fixée sur les rochers où elle est à la
limite supérieure de son aire verticale.
Dans l’Océan Pacifique elle est abondante depuis la Nouvelle-
Zélande jusqu’au Japon ; on la trouve aussi .sur la côte américaine
depuis le golfe de Californie (où elle est très abondante) jusqu’à
Panama.
Savii.le-Kent (1892) l’appelle par erreur O. crista-galli et note :
« L’espèce est essentiellement une forme d’eaux salées et est limitée
dans sa distribution, aux Tropiques. Elle croît abondamment parmi
les Récifs de Coraux du détroit de Torrès et le système de la Grande
Barrière, soit èonstamment immergée, soit exposée aux influences
atmosphériques lors des grandes marées d’équinoxe ». Dufo H.
(1840) note à son sujet : « adhère sur les Madrépores dans les fonds
de vase à la profondeur de 3 à 5 mètres aux Iles Séchelles ».
Dans l’Océan Indien on la trouve presque partout en assez grande
abondance. Dans la Mer Rouge également.
Pour l’Atlantique, d’où elle est mal connue je donnerai quelques
détails.
— Muséum de Paris : Guadeloupe, Iles du Cap Vert, Tamara (Ile de
Los), Sénégal, Iles de la Magdelaine, Sénégal (Adanson : Vétan et Bajet).
— Ecole des Mines de Paris : Guadeloupe. .
— Musée de Bruxelles : Iles du cap Vert ; Plage de Ham (Dakar) ; plage
de Dakar; Lobito (Angola).'
— Musée de Copenhague : S*-Croix (Antilles) , Angola.
— Musée de Leiden : Curaçao ; Iles du cap Vert.
— • Monaco : Iles du cap Vert.
— Musée d’Amsterdam : Santa-Crux (West Indie).
— British Muséum, Londres : Sainte-Hélène, Iles du cap Vert.
— Musée de Cambridge, : Bahamas, La Havane (Cuba) (318 m.).
— Musée de Washington : Trinidad, Floride, Sainte-Hélène.
— Académie des Sciences de Philadelphie : Guadeloupe, Floride (en
particulier le type de O. Thomasi Mc. Lean) (90 m. de profondeur).
On peut se rendre compte ainsi que cette espèce est bien repré-
sentée dans l’Océan Atlantique. Toutefois elle n’y présente qu’une
taille médiocre. Dans les deux autres océans elle peut présenter de
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
30
grandes dimensions et atteindre le poids élevé de 5 kgs (exemplaire
du Muséum de Paris).
Aux Iles Hawaii, elle paraît ne plus exister. Cependant on la
trouve dans les Récifs soulevés, quaternaires ( Ostrea kamehameha
Pilsbry). J’ai vu à Philadelphie les échantillons étudiés par Pilshry.
Il s’agit bien de P. hyotis. Ainsi nous assistons là à une disparition
locale d’une espèce à la suite du soulèvement des Récifs côtiers. Il
semblé bien d’ailleurs qu’il en soit de même pour une seconde
espèce : Gryphæa cucullata (Born) : on ne l’y retrouve plus que dans
le quaternaire (appelée Oslrea retusa Pease).
Nous avons vu que P. cochlear ne vit pas dans l’océan Indien.
P. numisma, elle, ne se trouve pas dans l’Océan Atlantique. Elle ne
prospère que dans l’Océan Pacifique et l’Océan Indien. Dans ce
dernier on la trouve partout ; dans la Mer Rouge également. Dans
le Pacifique on la rencontre sur les côtes occidentales, asiatiques, et
jusqu’au centre de cet océan, aux Iles Hawaii et Palmyra. Elle est
totalement absente des côtes de l’Amérique centrale.
Laboratoire de Malacologie du Muséum .
BIBLIOGRAPHIE
1840. Dufo. Ann. Soc. Nat., Zool., t. XIV.
1861. Milne Edwards. Ann. Sc. Nat., Zool., t. XV.
1892. Saville-Kent. Great Barrier Reef of Australia.
1898. Locard. Mollusques testacés, II, Expéditions Sc. Travailleur et
Talisman.
1911. Boury de). Feuille Jeunes Naturalistes, n° 488. »
1923. Odhner. Gôteborgs Kungl. Vatensk. O. Vitterh. Samh. Handl.,
F. 4, XXVI, 7.
1930. Hirase. Japanese Journ. Zool., vol. III.
1936. Douville. C. R. A. S., 203.
1939. Ranson, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., t. XI.
1940. Ranson. Id., t. XII.
1941. Ranson. Id/., t. XIII, n° 1 et n° 2.
Contribution a la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
xcii. — Plantes récoltées par m. J. Bernier 1 (complément).
Par A. Guillaumin.
PROFESSEUR AU MUSÉUM.
J’ai donné {Bull. Mus. 2e sér. XX, p. 279, 1948) la liste des plantes
récoltées par J. Bernieb et parvenues au Muséum en janvier 1948 2
malheureusement bon nombre d’étiquettes avaient été complète-
ment détruites par des moisissures ou les nos avaient disparu. La
collection que Bernier avait déposée au Musée néocalédonien de
Nouméa lui a permis de reconstituer la plupart des étiquettes et de
remplacer certains échantillons détruits. C’est ce complément qui est
donné ci-après en y ajoutant la liste des espèces de Conifères reçues
depuis soit en échantillons d’herbier soit en matériaux fixés dans le
mélange formol, alcool, acide acétique.
/
I
Garcinia Ilennecartil Pierre ? - — Arbuste de 1 m. au maximum ;
St Louis : vallée de la Thy, + 300 m. (79).
Dysoxylum ! macranthum C. DC. - — Arbre de ± 10 m. Plaine des
Lacs : forêt Lucien et Pérignon, -f- 150 m. (214).
Guioa ! fusca Radlk ? — (64).
Acacia simplifolia Druce — Arbre de i5m. Plage de Magenta :
forêt du littoral, (99).
Eugenia oraria Guillaum. — Arbre de 3 m. Plage de Magenta :
forêt du littoral, (93).
1. M. Julien Bernier est le fils de Julien Bernier, conservateur du 2e musée néo-
calédonien de Nouméa * qui de 1898 jusqu’à sa mort en 1903 fit récolter par le forçat
libéré Léon Cribs, alors préparateur de ce musée, des plantes de la Nouvelle-Calédonie
(près de 2.000 n°). Ce Bernier était le fils d’Alphonse Bernier, médecin botaniste à la
Réunion, où il travailla les Orchidées, les Fougères et les Cryptogames en collaboration
avec Claude Richard et qui voyagea à Madagascar entre 1830 et 1840 pour éclaircir
la légende de l’arbre anthropophage du sud de Madagascar. 11 épousa vers 1840, la fille
de Claude Richard (1793-1869), botaniste-jardinier du gouvernement, qui se distingua
nu Sénégal de 1816 à 1829 notamment par la fondation du jardin de Richard-Toll **
en 1816 et, à pàrtir de 1829, à la Réunion, comme directeur du jardin botanique de
Saint-Denis.
* le premier avait été créé par Pancher entre 1858 et 1869.
** à 75 kms de Saint-Louis.
2. La plante signalée p. 290 sous le nom de Callitris sulcata Schltr. (n° 118) est, en
jréalité C. neo-caledonica Dümmer.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
454
Myodocarpus sp. — Tige arborescente, ± 2 m., rarement à 2 bran-
ches, Montagnes des Sources, 700-900, (61).
Psychotria cfr. oleoides Schltr. — Arbrisseau de 50 cm. au maximum
très rabougri, aux rameaux tourmentés, Montagne des Sources,
700-900 m.
P. rupicola Schltr. — Arbuste 2-3 m. Montagne des Sources,
± 750 m., (21).
Isotoma longiflorci Presl. — Dumbéa : Plaine Assen, sur la rive droite
de la Couvélée, ± 100 m.
Symplocos arborea Brong. et Gris, (54).
Marsdenia ericoides Schltr. — Petite tige arborescente de ±
50 cm.). Montagne des Sources, 750-900 m., (56).
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. — sans étiquette.
Oxera neriifolia Beauvis. subsp. cordifolia Dub. (72 pro parte)
[et non 71.
Lilsea Deplanchei Guillaum. — Arbre de ± et 50 cm. de diamètre),
berges de la Thy dans son cours moyen (88).
Piper sp., probablement P. austro-caledonicum C. DC. — Mouéo
(40).
Ficus austro-caledonica Bur. — (86-87) vulgo « Figuier sauvage »,
« F. canaque ».
Geitonoplesium cymosum A. Cunn. form. angustifolium (C. Koch)
— Plage de Magenta : forêt du littoral (94).
Greslania circinnata Bal. — (46).
Dianella ! revoluta R. Br. ? — ; (39).
Agathis lanceolata Warb. — (75).
Araucaria Cunninghamii Ait. — Nouméa : square Oîry (1 indi-
vidu), Jardin Savoie (1 individu), Jardin Johnston (2 individus) ;
Tonghoué : Jardin Paul Dittensinger (1 individu), (95) ; Nouméa :
square Orly (2 individus) ; île des Pins : Mission Catholique (2 indi-
vidus) (1 bis).
A. Cookii R. Br. ? ou Dacrydium Balansae Brong et Gris ? forme
de jeunesse ? — - Arbre de ± 6 m. St-Louis : Mission catholique (12) -r
arbre de ± 3 m., Port Despointes, zone maritime (13).
II
Hachettea austro-caledonica Baill. — Haute Ouinné.
Dacrydium araucarioides Brong. et Gris — Plaine des Lacs :
plateau des Dacrydium, Guépyville, ± 150 m. (316), scierie Lucien
et Pérignon ± 150 m. (317-318), région de la mine Anna Madeleine
(en solution, sans n°), Haute Ouinné ± 750 m. (319), ± 800 m.
(320) ; M. Doré (en solution sans n°).
D. Balansae Brong-et-Gris — Dumbéa : vallée de la Couvélée,
— 455
± 300 m. (302, 303), route du Mt Dzumac (en solution sans n°) ;
Plaine des Lacs : rivière des Lacs : Rivière bleue ± 150 m. (304),
Haute Yaté : forêt Walker, ± 300 m. (305, 306, 307, 308), forêt du
mois de mai (309).
D. Guillauminii Buchh. — Plaine des Lacs : mine Anna Madeleine,
± 250 m. (323, 324, 325, 326).
D. lycopodioides Brong. et Gris — Mt Mou, ± 1.000 m. (891) ;
Haute Ouinné, ± 750 m (289, 290).
D. taxoides Brong. et Gris — - Hte Coulée, Mt Mou (en solution
(sans n°), Montagnes des Sources : Pic des Conifères, campement
Bernier, ± 1050 m. (293, 295, 296, 297) ; Plaine des Lacs : Rivière
Bleue, creek des Japonais, ± 200 m. (301 pro parte), Hte Yaté,
-f- 200 m (en solution sans n°).
Podocarpus Comptonii Buchh. — Montagne des sources : Pic des
Conifères, Campement Bernier 900-1.000 m. (271) ; Plaine des Lacs :
Hte Yaté : forêt Walker ± 200 m. (269) ; berges de la Rivière des
Lacs ; village de la scierie Anna Madeleine (246) ; berges d’un creek
(sans n°) ; Cascade de N’goro, ± 50 m. (248), radier de la rivière des
Lacs, ± 100 m (250), berges de la Rivière des Lacs, village de la
mine Anna Madeleine (249) ; Hte Ouinné, ± 750 m. ("67, 268)
Mt Mou (en solution sans n°).
P. distichus Buchh. — Col d’Amieu ± 800 m. (298), récolté par
Simon h
P. gnidoides Carr. — Mt Dore, ± 750 m. (260, 261, 262, 263, 264).
P. idioblastus Buchh. — Plaine des Lacs : forêt du Mois de mai,
gorges du contrat Walker, ± 250 m. (300), Rivière bleue : creek
des Japonais, ± 200 m. (301 pro parte) ; Hte Ouinné, ± 750 m
(299) ; Montagne des Sources : du campement Bernier, ± 900 m.
au Pic des Conifères, '± 1.050 m. (294) ; Hte Coulée (en solution
sans n°) ; Mt Mou (en solution sans n°).
P. longefoliolatus Pilger - — Mt Mou, 900-1000 m. (275) ; rivière
des Pirogues : forêt Varin ± 100 m. (313) ; Plaine des Lacs : Hte
Yaté : forêt du Mois de Mai, ± 200 m. (272, 274), mine de chrome
du Mois de Mai, ± 300 m. (314) ; île des Pins : Pic N’géa, ± 250 m.
(311, 312).
P. minor Parlât. — Prony : Baie des requins (Carénage) : berges
de la rivière des Kaoris ± 30 m. (247).
P. Novae-Caledoniae Vieill. — Difmbéa nord : route Werquin
± 100 (282, 284, 286, 287, 288) ; Prony : baie du Carénage : Rivière
des Kaoris (285) ; Plaine des Lacs : Rivière Bleue ± 200 m. (310),
route de Yaté : radier de la rivière des Lacs, ± 150 m. (283).
P. palustris Buchh. — Plaine des Lacs : roure de Yaté : radier de
1. Forestier à la Hte Niégropo.
— 456
Guépyville ou radier du km. 22, ± 150 m. et radier de la rivière des
Lacs (245, 251).
P. sylvestris Buchh. — Hte Ouinné ± 750 m. (265-266) ; Plaine des
Lacs : Hte Yaté : Forêt du Mois de Mai ± 200 m. (273, 315), Mine
de chrome du Mois de Mai ± 300 m. (314).
P. usta Brong. et Gris — Hte Ouinné =b 800 m. (252).
P. Vieillardii Parlât. — Dumbéa nord, ± 100 m. (253), ± 200 m.
(257) ; Dumbéa nord et berges de la Yaté (255) ; berges de la Yaté
± 150 m. (256, 258), berges de la Yaté ; passerelle Pérignon ± 150 m.
(254) ; Hte Ouinné (259) ; col d’Amieu (en solution, sans n°).
Acmopyle alba Buchh. — Plaine des Lacs : Hte Yaté : forêt du
Mois de Mai ± 250 m. (277, 279, 321) ; forêts du Mois de Mai et
Walker (276).
A. Pancheri Pilger — Mt Mou, ± 1.000 m. (278). Plaine des Lacs :
Hte Yaté : forêt du Mois de Mai ± 250 m. (280, 281) Mt Mou (en
solution sans n°).
Araucaria Balansae Brong. et Gris — Montagne des Sources
± 1.500 m. (342) ; Plaine des Lacs : rive droite de la Hte rivière des
Pirogues : forêt Varin ± 400 m. (339), forêt Walker ± 200 m. (338) p
Hte Ouinné db 600 m. (341), ± 750 m. (340).
A. Bernieri Buchh. — Plaine des Lacs : Forêt Lucien et Pérignon
± 150 m. (331, 332, 333, 334), Hte Yaté : rive droite de la Rivière
bleue, zb 200 m. (336) ; route de la Montagne des Sources : Hte rivière
du Casse cou, ± 500 m. (335).
A. biramulata Buchh. — Plaine des Lacs : mine de chrome du Mois
de Mai, zb 400 m. (362, 363, 364).
A. Cookii R. Br. — Nouméa : Jardin du Gouvernement (346, 349),
Cimetière (en solution sans n°) ; St Louis : Mission catholique (347) ;
Plum : col de la vallée des Pirogues (348) ; Canala : village de Cel-
lima zb 100 m. (343, 344) ; Nakéty : Plage de St Paul (345) ; Houaïlou
propriété Brunelet (en solution sans n°) ; île des Puis : Kuto (en
solution sans n°).
A. Cunninghamii Sweet — Nouméa : square Olry.
— ? Nouméa : square Olry (377) : île des Pins ! Vao (377). « Paraît
stérile chez les individus rencontrés dans les jardins de Nouméa »
(378).
A. humboldtensis Buchh. — Montagne des Sources : Pic des Coni-
fères, ± 1.050 m. (350, 351) ; Hte Ouinné, ± 750 m. (352).
A. Muelleri Brong. et Gris - — Pentes S. E. ? de la montagne des
Sources, c’est-à-dire en haute rivière Blanche (367) ; Montagne des'
Sources, ± 800-1.000 m. (365, 366).
A. Rulei Lindl. — Dumbéa Nord : Pic de la mine Werquin, ± 900-
100 m. (358, 359, 360, 361).
Agathis lanceolata Warb. — Dumbéa Nord (en solution sans n°) ;
St Louis : Mission catholique (328) ; Plaine des Lacs : forêt Lucien
— 457 —
et Pérignon (327, 329) Hte Ouin.né (en solution sans n°) Canala :
plantation Dianon Poukouyeux ± 100 m. (31 pro parte).
A. ovata Warb. — Dumbéa Nord : crêtes de la mine Werquin,
± 700 m. (330).
Libocedrus austro-caledonicus Brong. et Gris. — Montagne des
Sources ± 1.000 (en solution sans n°) ; Hte Yaté : rivière bleue,
± 200 m. (353).
L. Yateer.sis Guillaum. sp. nov.
Arbor monoica, circa 8 m. alta, ligno specialiter fragante, trunco
circa 30 cm. diametiente, valde recto, usque ad 6 m. denudato,
ramis haud tortuosis, circa 1,50 m. longis, tertia suprema parte
erectis, rare ramosis, squamis cruciatim oppositis, ovatis, adnatis,
apice libéré aequilonge acuminatis, ramulis opposite distichis,
foliis junioribus erectis, adultis patulis, decussatim oppositis, mediis
2-3 mm. longis vix brevioribus et acutioribus quam lateralia 3-4 mm.
longa paulum arcuata lateraliter stomatifera, omnibus acutis,
dorso convexis. Ameuta ramulis intermediis et superioribus
terminalia, 3-4 mm. longa, 4-angularia ; squamis 16-20 deeussatis,
1 mm. longis, late triangularibus, apice acuminatis, intus concavis,
basi rotundatis, staminibus 4 longitudinaliter dehiscentibus feren-
tibus. Strobilus in ramulo basilari abbreviato circa 1 cm. longo,
ovoideus, squamis foliis similibus obtecto, apice braçteis longio-
ribus (5 mm.) angustioribus, pungentibus transeuntibus, valvis
2 sterilibus, 7 mm. longis, lanceolatis dorso rugosis medioque
longe (8 mm.) lineari subulato-pungentibus, 2 fertilibus superioribus,
1 cm. longis, lanceolato-oblongis, dorso rugosis medioque longe
(11-12 cm.) lineari subulato pungentibus, apice obtusis. Semine
2,1 cm. longa, ala laterali.
Rive droite de la Rivière Bleue (Hte Yaté), altitude 200 m. environ
sans n° et n™ 354, 354 1, 354 2, 355, 356, 357.
Des notes de Bernier (in herb.) on tire les renseignements complé-
mentaires suivants : Bois fibreux plus huileux que résineux, exha-
lant un parfum de guimauve ; branches atteignant un développe-
ment de 2 m. environ, les inférieures horizontales avec leur dernier
quart dressé, les supérieures dressées à environ 30° du tronc ;
rameaux généralement à l’extrémité des branches, rameuses ;
feuilles plates sur les basses branches, ± dressées sur celles du som-
met, larges de 15 mm. environ chez les formes juvéniles, de 10 mm.
chez les adultes, feuilles des formes juvéniles hautes de 8 mm.-l cm.
ressemblant à celles du L. austro-caledonicus, les latérales étant plus
développées (± 5 mm.) que les centrales dont la supérieure est bien
apparente tandis que l’in férieure est très peu visible et donnant au
ramule un aspect serreté, tandis que les feuilles des formes adultes
étroitement imbriquées donnent au ramule un aspect « natté ».
— 458 —
Se distingue du L. austro-caledonicus Brong. et Gris par ses feuilles
médianes aigües, à peine différentes des latérales.
Neocallitropsis araucarioides Florin — Plaine des Lacs : route de
Yaté, radier de la Rivière des Lacs (322) ; Montagne des Sources
(en solution sans n°).
Les espèces suivantes sont uniquement cultivées dans les jardins :
Thuya orientalis L. ■ — - Nouméa et banlieue : jardins privés en général
(375) ; Fonwhary : tombe d’I. Pancher (368). Se rencontre aussi aû
cimetière de la Foa.
* Cupressus guadalupensis S. Wats. — Nouméa et banlieue :
jardins privés en général (376); vallée des Colons: jardin d’agrément
de M. Ohlen, introduit de Sydney vers 1937 (370) ?
* C. pisifera Koch ferm. — Nouméa : vallée des Colons : jardin
d’agrément de M. Ohlen, introduit de Sydney vers 1937 (373).
* . C. sempervirens L. — Nouméa : Vallée des Colons : jardin d’agré-
ment de M. Ohlen, introduit de Sydney vers 1937 (371, 372).
* Juniperus bermudiana L. — Nouméa : Vallée des colons : jardin
d’agrément de M. Ohlen, introduit de Sydney vers 1937 (374).
J. bermudiana L. forme très jeune ? — Nouméa : Vallée des
Colons : jardin d’agrément de M. Ohlen, introduit de Sydney vers
1937 (369).
xciii. — Plantes récoltées par M. Sarlin.
M. P. Sarlin, chef du service des forêts en Nouvelle-Calédonie,
a bien voulu me faire parvenir une petite collection d’échantillons
d’herbier se rapportant à des arbres ; malheureusement bon nombre
d’échantillons étant incomplets ne permettaient pas toujours une
détermination certaine et rarement le lieu des récoltes est précisé.
Montrouziera cauliflora, Planch. (17) Iîoup
Garcinia neglecta Vell. (50) Feuille aigre
Hibiscus tiliaceus L. (2) Bourao
Thespesia populnea Cav. (32) Bois de rose
Eloeocarpus persicaefolius Brong. et Gris (8) Cerisier
Melia Azedarach L. (39) Lilas de Perse
Aglaia eleagnoides Benth. (13)
Ilex Sebertii Panch. et Seb. ? (46) Goaya
Cupanopsis ? (43, 48) Chêne tigré
Harpullia austro-caledonica Radkl. ? Chêne blanc
Euroschinus Vieillardii Engl. (26) Térébenthine
Tamarindus indien L. (51) Tamarinier
Acacia simplicifolia Druce (3), Martaoin, Acacia bord de mer
A. spirorbis Labill. (53) Faux gaiac
Albizzia granulosa Benth. (29) Acacia
459
S erianlhes calycina Benth. (30 p.p.) Acacia faye-faye
Geissois hirsuta Brong. et Gris (15)
G. sp. (23) Faux tamanou
Eucalyptus astringens Maiden selon Sarlin (33, 34)
Syzygium lateriflorum Brong. et Gris (96)
S. macranthum Brong. et Gris (16) Faux jamelonnier
S. Pancheri Brong. et Gris ? Caryophyllus xanthostemifolius Guil-
aum. ? (41) Hêtre (49) Goaya à petites feuilles
Eugenia Vieillardii Brong. et Gris (46 bis).
Jambosa pseudo-malaccensis Vieil], ex Brong. et Gris (31) Pommier
canaque
Schefflera Nono Baill. ? (1) Ralia
Gardénia Oudiepe 4 ieill. (20) Arbre à cire
Morinda citrifolia L. (56).
Dracophyllum sp. (4) Consiste en une grosse tige (1,5 cm. de dia-
mètre) terminée par un bouquet de feuilles atteignant 20 cm. X 1,5 cm
à la base et de petits rameaux grêles .(1-2 cm. de diam. insérés
au-dessous et terminés par des feuilles de 7 cm. X 0,7 cm. ou même
plus petites (4 cm. X 0,3 cm.).
Rapanea asymmetrica Miq. ? (47) Hêtre noir
Cerberiopsis Candelabrum Vieill. ex Panch. et Seb. (42) Candélabre
Fagraea Schlechteri Gilg et Ben. (11) Bois pétrole ou à tabous
Couthovia neo- calédonien Gilg et Ben. (24) Graine blanche
Solanum auriculatum Ait. (5) Faux tabac
Cryptocarya macrocarpa Guillaum. (6) Moustiquaire
Hernandia cordigera Vieill. (19) Bois bleu
Kermadecia sinuata Brong. et Gris (55) Hêtre
Grevillea rubiginosa Brong. et Gris (54) Brosse ci dents
Macaranga Vedeliana Müll.-Arg. (52) Bourao bord de la mer
Neoguillauminia Cleopatra Croiz. (27) Noyer
Ficus edulis Bur. var. ovata Bur. (12) Figuier sauvage
F. Proteus Bur. (7, 28) Figuier
Casuarina Cunninghamiana Miq. (10) Bois de fer
Cupressus guadalupensis S. Wats. (40 pro parte) Cyprès
C. sempervirens L. (40 pro parte)
Araucaria Cookii R. Br. (38, 38 bis) Pin colonnaire
Agathis lanceolata Panch. (35) Kaori, (36) 36 bis) Kaori rouge ,
{37, 37 bis). Kaori blanc
Podocarpus longifoliolatus Pilger (22) Faux buis
Austrotaxus spicata Compton. Farino (21) Faux Kaori
— 460 —
xciv. — Nouvelles récoltes de M. Catala.
M. Catala continuant son exploration des îlots de la Nouvelle-
Calédonie a visité l’îlot Tilguit, en face de Hienghène et y a récolté :
Calophyllum Inophyllum L. (77)
Hibiscus tiliaceus L. var. glaber Matsum. = ? var. concolor Gagnep.
(92).
Echantillon sans fleur paraissant correspondre à cette variété
asiatique, pas encore signalée en Nouvelle-Calédonie.
Micromelum minutum Seem. (89)
Colubrina asiatica Brong. (87)
Abrus precatorius L. (99)
Phaseolus luteus Bl. (96)
Acacia simplicifolia Druce (98)
Bandia sp. (78, 86)
Wedelia aristata Less. (79)
Planchonella viridis Pierre (85)
Ochrosia oppositifolia K. Schum.
O. sp. (80)
Hernandia ovigera L, (95)
Celtis paniculata Planch. (94)
Dianella ? (93)
Davallia pyxidata Cav. (97)
P oly podium Phymatodes L. (91)
P. punctatum L. (81)
De plus à l’Ilôt Signal, déjà visité, il a trouvé :
Didiscus Cussonei Guillaum. et Beauvis (102)
Spinifex hirsutus Labill. (103)
à l'Ile aux Canards :
* Arundo madagascariensis Kunth ? (105)
à l’Anse Vata :
Cucumis Melo L. var. agrestis Ndn. (106)
Amarantus gracilis' Desf. (107)
et à Hienghène :
Freycinetia graminifolia Sohms (100)
Eh décembre 1948, M. Catala herborisa dans la région de Tiaré
(Port Laguerre) et en rapporta les plantes suivantes :
Abutilon graveoleris W. et Arn. (114)
Thespesia populnea Cav. — (108, 128)
Meliadelpha oceanica Radlk. (126)
Semecarpus atra Vieill. (121)
Derris trifolia Lour. (110, 117)
Rhizophora mucronata L. (137)
Bruguiera eriopetala W. et Arit. (118)
Moorea artensis Montr. (133)
Thieghernopanax sp., forme de jeunesse (139)
Planchonella Pancheri Pierre (132)
Mata fasciculosa F. Muell. ex Hiern. (122)
M. ruminata Hiern. (119)
Jasminum sp. (120)
Melodinus celastroides Baill. ? (140)
Cerbera Manghas L. - — (111, 113).
Datura Metel L. — (134)
Nicotiana suaveolens Lehm. (115)
Pseuderanthemum incisum R. Ben. — (131)
Myoporum tenuifolium Forst. (129)
Avicennia oflîcinalis L. (127)
Wickstroemia viridiflora Meissn. (124, 125)
Phyllanthus simplex Retz. (130)
Excoecaria Agallocha L. — (135, 138)
Malaisia tortuosa Blanco (109)
Ficus edulis Bur. (112)
F. Proteus Bur. (116)
Cudrania javanensis Trécul (123)
Les formations du n aires de la plage de la Nouvelle
(Aude).
Par J.-M. Turmel.
C’est au cours d’un trop bref séjour sur les côtes languedociennes
que j’ai vu sur la plage Nord de La Nouvelle des dunes mobiles
analogues à des barkhanes, formation fréquente des déserts sableux.
La plage de La Nouvelle établie- sur le cordon littoral qui sépare
l’étang de Sigean de la mer est coupée en deux par le canal. Dans sa
partie Sud les formations purement sableuses sont très étroites
(quelques dizaines de mètres) et constituent uniquement la plage.
Cette plage est accotée à une petite dune de un mètre à peine de haut
et de deux-trois mètres de large qui la sépare des formations lagu-
naires très humides (engane) se trouvant immédiatement derrière.
La petite dune est peuplée de psammophiles ( Euplwrbia peplis,
Agropyrum junceum, Psamma arenaria, Limoniastrum monopetalum,
Diotis maritima, Helichrysum Staechas, Matthiola sinuata etc...),
les marais étant surtout colonisés par des Salicornes (S. fruticosa)
Juncus maritimus, Schoenus nigricans, divers Statice...
La partie Nord possède au contraire des étendues sableuses beau-
coup plus importantes qui ont environ 5-600 mètres de large, au
moins auprès de La Nouvelle, comme le montrent d’ailleurs les cartes
géologiques. Ces parties sableuses recouvertes du côté de l’ étang
d’une végétation nettement psammophile, sont séparées de la partie
voisine de la mer par une petite digue de deux-trois mètres de haut
et par un fossé qui draine les eaux saumâtres ; la partie la plus proche
de la mer est au contraire presque nue et formée par une grande
surface sub-horizontale sur laquelle se trouvent de petites dunes
mobiles.
Ce soubassement est formé de sable de couleur jaune brun parsemé
de loin en loin de pierres étrangères à l’apport normal de la mer ;
cette surface nue est colonisée d’une manière lâche par des touffes
plus ou moins grosses d’Atriplex, un pied tous les dix-quinze mètres
environ. De couleur foncée, ce soubassement est constitué par un
sable compact formant une croûte épaisse et feuilletée qui craque
sous les pas ; le durcissement de cette première couche est dû surtout
à la quantité de sel qui provoque des efflorescences blanches (alcali
blanc) caractéristiques de ces types de sol (solontchaks). Des mesures
■de salinité montrent des teneurs extrêmement différentes en surface
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXI, n° 4, 1049.
— 463 —
et en profondeur : la teneur est seulement de 0,6 % par défaut en
profondeur (une dizaine de centimètres) et de 14,6 % pour la pellicule
superficielle (le premier centimètre). Au point de vue granulo-
métrique, le tamisage à sec montre que le inaximum est, pour les deux
sables, (croûte superficielle et profondeur), retenu au tamis de 160
(0,16 mm.) ; le sable de profondeur ayant plus de particules de gros
diamètre que le sable superficiel, les sables fins étant d’autre par
plus abondants dans le sable de surface, ce qu’indique le tableau
suivant :
Numéros des tamis et grosseur des particules en millimètres.
Les dunes qui sont comme posées sur cette surface formaient,
pendant l’été 1948, une longue bande sableuse de couleur claire de
plus d’un kilomètre, le long même du rivage laissant ainsi en arrière
d’elles une très grande surface nue.
L’examen, attentif de cette bande de dunes montre tout d’abord
la très grande mobilité des sables et la répartition sur toute sa lon-
gueur d’une même forme initiale de dunes (d’où certains auteurs
croient pouvoir faire dériver tous les autres types). En effet j’ai
constaté que cette crête était composée d’un très grand nombre de
« dunes en croissant » accolées plus ou moins par leurs bords latéraux.
Certaines de ces dunes étant plus nettement séparées de leurs
voisines, on pouvait alors remarquer leur forme typique en croissant
avec leurs pointes parfaitement symétriques et très effilées. Le corps
central est composé de deux grandes pentes l’une convexe, en pente
faible tournée du côté de la terre et l’autre au contraire concave, en
pente rapide du côté de la mer. La taille de ces croissants est très
variable : les plus hauts ont environ trois-quatre mètres de haut à
leur point culminant et à la base sept-huit mètres de large sur plus
d’une dizaine de mètres de longueur. Mais aucune régularité n’existe
dans les positions puisque de petites dunes peuvent se trouver
— 464
intercalées entre des grandes. Si aucune régularité n’existe donc
quant à la position par ordre de taille, il n’en est pas de même pour
leur orientation : tous leurs sommets sont alignés formant ainsi la
longue crête dont j’ai parlé précédemment et d’autre part il existe
un parallélisme rigoureux entre les grands axes de toutes ces petites
dunes primaires, orientés tous NW-SE... On peut donc ainsi sans
aucune hésitation identifier ces petites dunes aux barkhanes qui se
trouvent dans les déserts sableux.
Au point de vue de leur salinité, on constate une teneur très faible
0,6 % par excès des chlorures en surface, ce qui permet de penser
que le régime hydrique est très différent dans ces dunes et dans le
soubassement. La granulométrie de ces dunes ressemble beaucoup
à celle du soubassement comme on peut le voir dans la dernière
ligne du tableau précédent. Naturellement, sur ces barkhanes,
aucune végétation n’est possible et en conséquence elles sont com-
plètement nues.
D’autres mesures de granulométrie faites dans différentes parties
de cette plage donnent très sensiblement les mêmes pourcentages
pour les mêmes grosseurs des particules ; aussi peut on dire que le
stock de sable pour cet le plage est très homogène et doit provenir
d’une origine commune quoiqu’il forme maintenant trois types très
différents de formation dunaires : une plage de formation typique,
les barkhanes et le socle salé de la partie Nord de cette plage.
En ce qui concerne les chlorures, on retrouve aussi pour d’autres
parties de ces formations sableuses la teneur moyenne de 0,6 %
trouvée précédemment ; en effet dans la partie sud les petits amon-
cellements de sable autour des Atriplex Halimus ont cette même
teneur ; enfin c’est également 0,6 % de chlorures que l’on
retrouve en profondeur dans l’engane qui est juste derrière la petite
dune, la surface ayant une forte teneur (8,2 %) comme la partie
superficielle du socle sableux de la plage Nord de La Nouvelle.
Pour expliquer ces faits, on peut penser que c’est d’une
même source* sensiblement toujours de même degré de salure, que le
sel provient, probablement d’une même nappe aquifère, mais que,
suivant les accidents du terrain, la circulation de l’eau ne se fait
pas de la même façon. Dans les terrains en pente (plage) il y a
écoulement et alors les sables ont quelque soit leur profondeur,
même teneur en sel ; au contraire dans les stations en cuvette (marais)
où à faible dénivellation (socle sableux) le régime hydrique n’est pas
le même : les parties supérieures des sables possédant peu ou pas
d’écoulement, le départ de l’eau se fait uniquement par évaporation
qui, dans ces régions, surtout l’été, est intense ; la circulation a lieu
alors de bas en haut et, en conséquence, il y a grande accumulation
de sel dans les couches superficielles.
Cela est d’ailleurs confirmé par la répartition des fines particule
— 465
dans les couches du sol ; l’on a vu en effet (cf. tableau) que les parti-
cules très fines sont surtout localisées en surface, que leur présence
est notablement plus faible en profondeur et qu’inversement c’est
pour les couches de profondeur que les particules de grosse taille
sont les plus abondantes.
La présence de dunes en croissant sur les côtes françaises est une
chose assez peu fréquente pour que je puisse ici en donner une
explication. L’on sait en effet que ces dunes ne se trouvent ordinaires
ment que dans les déserts, posées sur un sol uni n’offrant qu’une très
faible résistance au frottement et subissant des vents dirigés sensi-
blement toujours dans le même sens. Ces conditions sont sur la plage
de La Nouvelle assez bien réalisées. En effet quoique le soubassement
soit sableux et de même composition granulométrique que la dune
la haute teneur en sel de sa couche superficielle provoque une croûte,
comme je l’ai déjà dit, qui ne subit que peu l’action érosive du vent ;
alors que les étendues de sable non salées sont, elles, au contraire
extrêmement remaniées par les vents et de ce fait même ne peuvent
aucunement servir à une telle formation. Ce socle bien ferme et sans
obstacle aux vents, puisque sans végétation ni accidents de quelque
sorte que ce soit, peut donc permettre sur lui l’installation des
barkhanes.
D’autre part, dans cette région, les vents ont deux directions
importantes : les vents d’Est et de Nord-ouest ; en toute saison les
vents de N. W. (vents de terre secs ou tramontane) sont dé beaucoup
les plus importants, mais c’est surtout au printemps qu’ils prédo-
minent, alors qu’ils sont les plus faibles en automne ; pour les vents
d’Est ou maritimes et humides, en toutes saisons toujours plus faibles
que les vents de NW., ils ont leur prédominance en automne et leur
minimum au printemps ; cette alternance permet d’expliquer comme
suit la vie annuelle de ces dunes. D’après ce que j’ai pu savoir sur
place, ces dunes n’existeraient pas en hiver, se formeraient au prin-
temps et disparaîtraient en automne. Le rythme des vents que j’ai
rappelé à l’instant expliquerait donc cette vie : les dunes se forme-
raient grâce à la tramontane prédominante au printemps, ce qui est
confirmé par leur orientation, la concavité du croissant étant tourné
vers la mer, c’est-à-dire vers le SE. ; elles seraient stables pendant
l’été où les vents sont assez faibles et seraient détruites par les vents
de mer fréquents en automne. Enfin c’est au dépens du sable accu-
mulé sur la partie couverte par la végétation près de la lagune, pen-
dant l’automne et l’hiver que se formeraient ces dunes mobiles, ce
qui explique l’identité granulométrique de tous les sables pris dans ce
pays : le sable des barkhanes n’étant pas plus usé qu’un autre. Ces
dépôts se faisant dans des conditions identiques ou presque à celles
des déserts, il est donc normal que le dépôt éolien ainsi formé prenne
la même allure et que l’on retrouve donc ici de telles formations.
466 —
Ces dunes ne se trouvent pas chaque année forcément toujours au
même endroit ; tantôt ces barkhanes se localisent soit dans la partie
du socle la plus éloignée de la mer ou bien dans sa partie centrale,
soit même comme c’était le cas pendant l’été 1948, tout à fait au
bord de la mer, les cornes de ces dunes étant même un peu détruites
par les vagues.
Il arrive aussi parfois, qu’au lieu d’une seule ligne de barkhanes,
ce qui est le cas le plus fréquent à La Nouvelle, il s’en forme plu-
sieurs ; cette dernière formation n’est pas rare à la plage de Gruissan,
paraît-il. Naturellement dans tous les cas, ces dunes sont toujours
orientées de la même façon, la partie en pente douce étant tournée
du côté de la terre.
J’ai cru qu’il était intéressant de signaler ces formations qui ne
sont ni fréquentées ni très connues dans nos régions.
Laboratoire de Culture du Muséum.
L. Conill. — Végétation de la Salanque et des Corbières orientales
Roussillonnaises. Bull. Soc. agricole, Scient., et litt. des Pyrénées
orientales, 57e vol., 1933, pp. 189-260.
Kuhnoltz-Lordat G. — - Les dunes du Golfe du Lion. Paris, 1923.
Lalou C. — Sur la granulométrie de quelques sables dunaires. Rev.
Géogr. phys. et Géol. dyn., 1939, t. XII, fasc. I, pp. 165-75.
Laurent G. — Les terres salées du Roussillon. Gap, 1932.
Martonne (de). — Traité de Géographie physique. Paris, 1909.
— La France physique. Géogr. univer., t. VI, lre part., 1942.
— 467
Les glandes nodales des Apocynacées et leurs
MODIFICATIONS.
Par M. Pichon.
Chez la plupart des genres d’ Apocynacées, les feuilles sont toutes
ou presque toutes opposées-décussées ou verticillées et les nœuds
des jeunes rameaux sont munis d’appendices. Ces appendices sont
de deux catégories qui généralement se superposent : stipulâmes et
glandulaires.
Appareil stipulaire.
Les feuilles de chaque paire ou de chaque verticille sont reliées
entre elles par des lignes stipulâmes, formées d’un étroit rebord
membraneux qui joint la base des pétioles. Ces lignes stipulâmes ne
sont d’ordinaire bien visibles que sur les rameaux très jeunes, encore
herbacés, et disparaissent plus ou moins rapidement quand le rameau
s’épaissit et se lignifie. Les feuilles opposées ou verticillées démunies
de lignes stipulâmes même sur les rameaux très jeunes sont des
exceptions rarissimes 1. Dans les quelques genres où les feuilles sont
toutes ou pour la plupart spiralées 2 et aussi sur les feuilles isolées
qui se trouvent incidemment dans les genres à feuilles normalement
opposées ou verticillées, les lignes stipulaires manquent ou sont très
indistinctes, sauf dans les genres Lepinia. et Lepiniopsis où elles sont
développées en un rebord qui embrasse un large secteur du rameau.
Chez certains genres 3, le rebord formé par les lignes stipulaires
n’est pas uniformément étroit, mais se développe en appendices plus
ou moins grands, en nombre variable, insérés par conséquent entre
les pétioles et dénommés pour cette raison stipules interpétiolaires.
1. Aspidosperma § Pungentia, Micro plumer ia, Haplophyton, Skytanthus hancorniae-
folius, Cameraria angustifolia et Stipecoma. Cette liste et toutes les suivantes sont
complètes et limitatives et le caractère dont elles indiquent la répartition est stable
sauf indication contraire ; elles peuvent donc être utilisées par les systématiciens.
A noter que Cameraria latifolia est la seule Cerbéroïdée qui soit pourvue de lignes stipu-
laires nettes.
2. Bisquamaria, Aspidosperma (sauf § Pungentia), Geissospermum, Cufodontia,
Rhazya, Amsonia, Mortoniella, Plumeria, Himatanthus, Lepinia, Lepiniopsis, Vallesia,
Skytanthus acutus, Cerberiopsis, Cerbcra, Thevetia, Ahovai, Pachypodium, Adenium et
Poacynum.
3. Strempeliopsis, Odontadenia spp. et Perictenia.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
31
— 468 —
Chez d’autres genres 1, il existe au contraire des stipules intra-
pétiolaires, une par pétiole, et dont chacune se présente sous la forme
d’une écaille située à l’aisselle de la feuille et en dehors du bourgeon
axillaire. Les lignes stipulâmes ne joignent plus alors la base des
pétioles, mais la base des stipules intrapétiolaires 2. Ce fait sur-
prenant s’explique aisément par l’étude des genres 3 dont certaines
espèces seulement sont pourvues de stipules intrapétiolaires. Chez
quelques-unes d’entre elles, ces stipules sont libres de toute adhé-
rence avec la feuille. Chez d’autres, elles sont adnées dorsalement au
pétiole sur une hauteur plus ou moins grande, pour se réduire parfois
à un minuscule rebord qui limite, à la base de la génératrice ven-
trale du pétiole, une petite dépression axillaire. Chez les espèces
dépourvues de stipules intrapétiolaires, le rebord a disparu mais la
dépression subsiste, plus ou moins nette, et l’on peut alors supposer
qu’il existe des stipules intrapétiolaires « virtuelles », entièrement
adnées au pétiole et par conséquent invisibles. Cette hypothèse, qui
peut être étendue à tous les genres démunis de stipules intrapétio-
laires, explique pourquoi les lignes stipulaires joignent en ce cas la
hase des pétioles et non plus des appendices intrapétiolaires diffé-
renciés.
Appareil glandulaire.
A l’aisselle des pétioles ou, lorsqu’elles existent, des stipules
intrapétiolaires, et également le long des lignes stipulaires ou à
l’intérieur du rebord qui les constitue, on trouve presque toujours de
petites écailles glanduleuses, en nombre variable, parfois innom-
brables et pouvant alors se trouver disposées en plusieurs rangées.
Ce sont les glandes nodales, dont la fréquence chez les Apocynacées
a été mise en lumière par Valeton (1, pp. 226-229). Certains auteurs
considèrent ces glandes comme d’essence stipulaire. Tel n’est pas
notre avis, car : 1° il existe, nous venons de le voir, un appareil sti-
pulaire véritable, qui ne se confond pas avec les glandes ; 2° ces
glandes existent dans certains genres 4 totalement dépourvus d’ap-
pareil stipulaire proprement dit ; 3° inversement, certains genres à
appareil stipulaire bien développé n’ont pas de glandes nodales 5.
)
1. Cowma, Macoubea, Plectaneia, Alstonia spp., Diplorhynchus, Tlienardia, Alafia,
et toutes les Tabernémontanées sauf les suivantes : Rejoua, Tabernaemontana spp.,
Tabernanthe , Schizozygia, Stemmadenia spp. et Voacanga spp.
2. Il est fréquent que les stipules intrapétiolaires ne soient pas plus hautes que le
rebord interstipulaire ; l’ensemble forme alors une sorte d'ochrea à bord entier.
3. Alstonia, Tabernaemontana, Stemmadenia et Voacanga.
4. Rhazya, Amsonia, Haplophyton, certains Himatanthus Sucuuba, Vallesia, Pachy-
podium, Adenium, Poacynum et les Cerbéroïdées.
5. Melodinus spp., Clitandra spp., Carpodinus spp., Hunteria spp., Pleiocarpa spp.,
]\ eokeithia, Dyera, Strempeliopsis, Plectaneia, Rhabdadenia, Cycladenia, Baisseay
Motandra et Oncinotis, les glandes nodales étant cependant remplacées par des glandes
469 —
Nous croyons donc devoir considérer les glandes foliaires des Apoey-
nacées comme formant un appareil sui generis, sans équivalent dans la
plupart des autres familles.
Modifications des glandes nodales :
I. Glandes sufraaxillaires.
Dans les genres Mesechites et T intinnabularia et chez la plupart
•des espèces des genres Mandevilla et Forsteronia, on note la présence
de dents ou d’écailles glanduleuses à la face supérieure du limbe des
feuilles, soit tout le long de la nervure médiane, soit seulement à la
hase, à la limite du pétiole et du limbe. Bien que la position en soit
très différente, ces émergences paraissent être de même nature que les
glandes nodales. En effet, on trouve ailleurs des intermédiaires :
1° Chez beaucoup d ’Alstonia et de Diplorhynchus, les glandes
foliaires, au lieu de rester strictement nodales, envahissent la dépres-
sion axillaire du pétiole, puis, abandonnant la concavité, ne se main-
tiennent que sur le bord de cette dépression ; 2° Chez 8 autres
genres 1, les glandes montent plus haut et s’étagent le long du pétiole
proprement dit 2, atteignant parfois la limite du limbe ; chez trois
de ces genres 3, il n’y a plus de glandes nodales, et les choses se passent
comme si toutes les glandes avaient quitté le nœud pour émigrer
vers le pétiole ; chez les autres, au contraire, une partie des glandes
se retrouve au nœud, les glandes s’organisant alors en deux caté-
gories nettement séparées, nodales et pétiolaires. Ces deux mêmes
catégories existent également dans les genres Mesechites, Tinlin-
nabularia, Mandevilla et Forsteronia, où les glandes supérieures,
insérées ici sur le limbe, paraissent être homologues des glandes
pétiolaires des genres précédents. On peut donner aux glandes
pétiolaires et laminales le nom collectif de glandes supraaxillaires,
et à l’ensemble des glandes nodales et supraaxillaires le nom de
glandes foliaires. Toutes ces glandes sont de même nature ; seule en
varie la position.
pétiolaires chez les trois derniers genres (sauf chez Baissea ogowensis). Outre tous ces
genres qui ont un appareil stipulaire sans glandes, les genres suivants n’ont ni glandes
ni appareil stipulaire : Bisrfuamaria, Aspidosperma, Geissospetmum, Cufùdontia,
Microplumeria , Morioniella, Plumeria, Himatanthus (sauf certains H. Sucuuba ) et
Stipecoma.
1. Rauvolfia sect. Amerovolfla, Isonema, Nerium, Christya, Aladenia, Baissea (sauf
B. ogowensis) , Moiandra et Oncinotis.
2. Il n’en reste cependant qu’un étage unique chez certains Baissea (vers la base du
pétiole) et chez les Oncinotis (vers le sommet du pétiole)..
3. Baissea , Motandra et Oncinotis.
— 470 —
II. Aiguillons des « Pachypodium »
Le genre Pachypodium, répandu à Madagascar et en Afrique aus-
trale, comprend des arbres et des arbrisseaux à tronc ou souche
fortement renflé et à rameaux épaissis. Les feuilles, spiralées le long
des rameaux, sont caduques et apparemment dépourvues de glandes.
A la base de chacune d’entre elles se trouvent des aiguillons persis-
tants, normalement au nombre de 2 ou 3 : deux latéraux, toujours
bien développés, et un postérieur (adaxial, donc axillaire), générale-
ment plus court et pouvant manquer. Cà et là se rencontrent parfois
quelques aiguillons surnuméraires, plus petits. Après la chute des
feuilles, l’ensemble de ces aiguillons confère aux Pachypodium un
aspect tout à fait particulier.
Que représentent ces aiguillons ? Pour Perrier de la Bathie
(4, p. 298, nota 3), ce sont des feuilles transformées, chaque groupe
étant assimilable à un rameau court.
La comparaison des Pachypodium aux Adenium montre que ce
sont au contraire des glandes nodales modifiées. Réputés voisins des
Pachypodium 1, les Adenium, qui habitent l’Afrique tropicale et
australe et l’Arabie, ont exactement le même port (même tronc
obèse, mêmes rameaux renflés, mêmes feuilles spiralées et caduques),
mais sans aiguillons. A la place exacte de ces derniers, on trouve
des écailles glanduleuses, en nombre variable, généralement étroites
et pointues, parfois subulées. Ces écailles sont ordinairement
caduques ; mais, sur certains échantillons, elles persistent assez
longtemps après la chute des feuilles et s’indurent à la manière de
petits aiguillons. L’homologie est évidente, d’une part entre ces
écailles et les glandes nodales si répandues chez les Apocynacées,
et d’autre part entre ces mêmes écailles et les aiguillons des Pachy-
podium.
III. Ecailles calycinales.
Fréquente chez les Apocynacées est la présence de petites écailles
glanduleuses insérées entre le calice et la corolle. Ces écailles sont
tantôt isolées, tantôt groupées ; elles peuvent être alternisépales,
épisépales (médianes), ou uniformément réparties sur tout le pour-
tour du calice. Quelle en est la nature ?
Elle est staminodiale suivant une première hypothèse émise par
Woo'dson en 1930 (2, pp. 17-19 et fig. 2 et 3). Woodson étudie des
fleurs doubles et des fleurs anormales de Nerium. Sur les fleurs
doubles, il constate qu’en dehors de la corolle dont, souvent, les
1. A tort, semble- t-il. La fleur et la graine sont très différentes, et nous croyons qu’il y
a là convergence et non parenté réelle.
— 471 —
pièces deviennent libres et onguiculées, apparaissent plusieurs cycles
de pièces surnuméraires libres, de plus en plus petites vers l’exté-
rieur ; les pièces surnuméraires internes, les plus grandes, ont en tous
points l’apparence de pétales et portent ventralement des appendices
identiques aux pièces de la couronne ; les pièces externes sont minus-
cules et analogues aux écailles glanduleuses insérées au pied de la face
interne des sépales. Par ailleurs, sur certaines fleurs anormales, les
étamines deviennent pétaloïdes, se soudent en pseudo-corolle et
perdent en partie leurs anthères ; celles-ci sont alors remplacées par
des ligules identiques aux pièces de la couronne, montrant l’homo-
logie de ces organes. Et Woodson de conclure (2, p. 23) : « It will
be perceived that the stamens, corolla-lobes, and supernumerary
petals are believed to be homologous. It is also believed that in the
single flowers the supernumerary petals are represented by the
sqüamellae. In other words, the squemellae are held to represent
staminodia ».
Huit ans plus tard, Woodson lui-même abandonne cette hypo-
thèse (5, p. 149), malheureusement sans donner les raisons de cet
abandon. Il n’en manque pas cependant, et voici les principales :
1° S’il apparaît, dans certains cas tératologiques, des intermédiaires
entre étamines et pétales, c’est l’indice non pas de la nature stami-
nodiale des pétales, mais bien plutôt de la nature foliaire commune
aux étamines et aux pétales (Qui donc, prétextant que chez certains
Sempervivum il y a des intermédiaires entre étamines et carpelles,
s’aviserait d’attribuer aux carpelles une valeur staminodiale ?) ;
2° D’après les*-dessins que donne Woodson (2, fig. 3), il n’y a pas
d’intermédiaires véritables entre pétales et écailles calycinales :
contrairement à ces dernières, toutes les pièces dessinées sont ongui-
culées, même les plus petites qui ne portent pas de ligule mais
restent cependant marquées d’une flexion brusque ou d’un étrangle-
ment (2, fig. 3, pièces désignées par I-m) ; 3° L’auteur écrit (2, p. 21)
que les écailles calycinales sont innervées par des cordons issus des
faisceaux de la corolle, mais se charge de montrer le contraire par un
dessin (2, pl. 2, fig. 3) où le cordon de l’écaille est représenté issu des
faisceaux du calice ; 4° Chez la plante étudiée ( Nerium ), les écailles
sont insérées sur le réceptacle, entre le calice et la corolle ; mais chez
beaucoup de Carissées -Pleiocarpinae et de Tabernémontanées, les
écailles sont portées par les sépales eux-mêmes, parfois ( Voacanga ) à
plusieurs mm. au-dessus de la base du calice dont elles sont alors une
dépendance manifeste.
La théorie staminodiale des écailles calycinales est donc insou-
tenable.
En 1938, Woodson (5, p. 148) émet une seconde hypothèse 1,
1. Déjà pressentie, mais non clairement exprimée, par Valeton (1, p. 229, nota 1).
— 472 —
suivant laquelle les écailles calyeinales sont aux sépales ce que les
glandes nodales (qu’il appelle stipules) sont aux feuilles. Cette théorie
est certainement la bonne. L’auteur souligne que les positions rela-
tives de ces organes sont les mêmes dans les deux cas. On peut
ajouter : 1° que chez certaines espèces, les bractées, qui sont en
somme des intermédiaires entre feuilles végétatives et pièces florales,
sont munies d’écailles glanduleuses axillaires 1, tout comme les
feuilles et les sépales ; 2° que les écailles insérées à la face interne des
sépales, et non à la base même du calice, peuvent être considérées
comme homologues des glandes supraaxillaires des feuilles.
Ouvrons une parenthèse pour souligner combien instables, et par
conséquent dangereux pour le systématicien, sont souvent les
caractères tirés des glandes du calice. Woodson en use largement dans
dans sa classification des Echitoïdées d’Amérique (3, pp. 624-625),
où les groupes de genres sont définis par l’absence ou la position de
ces écailles. Or des analyses multiples nous ont révélé que, dans
plusieurs genres à écailles dites épisépales, les écailles s’étendent
fréquemment à tout le pourtour du calice ( Ecliites , Temnadenia,
Rhodocalyx) ; qu’ ailleurs, elles sont épisépales là où elles devraient
être alternisépàles (Forsteronia Gardneri ) ; qu’elles peuvent même
être à la fois épisépales et alternisépales dans un même calice ( Près -
tonia mucronata ) ; qu’ enfin elles manquent bien souvent où elles
devraient exister (certaines espèces de Mandeoilla, Forsteronia,
Secondatia, Codonechites et Neobracea). Ce ne sont là, il est vrai, que
des exceptions ; mais cette instabilité se retrouve, et beaucoup plus
marquée, dans certains groupes de l’ancien continent, comme nous
le montrerons bientôt dans un mémoire sur les Echitoïdées. Mieux
vaut donc n’utiliser les caractères des écailles calyeinales qu’avec la
plus grande circonspection.
Conclusions.
En résumé, les glandes foliaires, qu’elles soient nodales (axillaires
ou interpétiolaires) ou supraaxillaires (pétiolaires ou laminales), les
aiguillons des Pachypodium et les écailles des'calices et des bractées
ne sont que des formes diverses d’un même appareil glandulaire.
Les glandes nodales sont presque toujours en nombre indéfini et de
position instable (axillaires ou interpétiolaires). Les glandes supra-
axillaires sont parfois disposées à un niveau précis, sur un étage
unique. Les aiguillons des Pachypodium ont une position bien définie
et sont presque, toujours réduits à 2 ou 3 par feuille, ce nombre lui-
mêrtie étant spécifique chez toutes les espèces malgaches du genre.
1. Ce caractère, sauf dans le genre Hirnatanthus, ne parait pas être générique,
ni même toujours absolument spécifique. Il est particulièrement répandu dans les
genres Rauvolfia, Alyxia et Tabernaemontana.
— 473 —
Enfin les écailles calycinales ont généralement une position assez
fixe,, à quelques anomalies près, et, si le nombre en est rarement
déterminé avec précision, il est du moins compris entre des limites
assez stables. Autrement dit, les diverses transformations des
glandes nodales s’accompagnent en général d’une double tendance
à la stabilisation : 1° en nombre ; 2° en position.
Une dernière conclusion s’impose, d’ordre systématique. Prenant
les écailles calycinales pour des staminodes, et constatant leur fré-
quence chez les Echitoïdées et leur rareté chez les Plumérioïdées,
Woodson (2, pp. 9-10) avait été amené à intervertir complètement
l’ordre des sous-familles et des tribus chez les Apocynacées. Les
Echitoïdées se trouvaient notamment placées en tête de la famille,
la fréquence des écailles les faisant passer pour pléiostémones,
caractère primitif. La théorie staminodiale des écailles étant aban-
donnée, tout ce système s’effondre, et les Echitoïdées sont de nou-
veau à rejeter au dernier rang, conformément à leurs caractères
très spéciaux (anthères caudées et à rétin.acle, graines aigrettées),
indices d’une évolution extrêmement poussée.
Laboratoire de Phanêrogamie du Muséum.
Index bibliographique.
1. T. Valeton : Les Ochrosia du Jardin Botanique de Buitenzorg ; in
Ann. Jardin Botanique Buitenzorg, XII (1895), pp. 223-237.
2. R. E. Woodson : Studies in the Apocynaceae. I, A critical study.of the
Apocynoideae (with spécial reference to the genus Apocynum) ;
in Ann. Missouri Botanical Garden, XVII (1930), pp. 1-212.
3. R. E. Woodson : Studies in the Apocynaceae. IV, The American
généra of Echitoideae (lst part) ; ibid., XX (1933), pp. 605-790.
4. H. Perrier de la Bathie : Les Pachypodium de Madagascar ; in Bull.
Soc. Botaniqu * France, LXXXI (1934), pp. 297-318.
5. R. E. Woodson : The vascular anatomy and comparative morphology
of apocynaceous flowers ; in Bull. Torrey Botanical Club, LXV
(1938), pp. 135-166.
— 474 —
Suite au Catalogue de la Flore des Basses-Alpes,
PARTICULIÈREMENT SUR LA RlVE DROITE DE LA DURANCE K
(3‘ PARTIE)
Par Cl. Ch. Mathon.
CONIFÈRES
Biota (Thuya) orientalis Endl. : planté au Grava (Cl. Ch. M.).
Cedrus atlantica. Contadour : planté au ravin du Brusquet, lati-
tude du Paon (Cl. Ch. M.).
Cupressus sempervirens L. Cimetières : Banon, etc... (Cl. Ch. M.).
Juniperus alpina Clus. Lure (Legré). Crête centrale - de Lure ;
Coutras ; Col Saint- Vincent ; Contadour ; etc... (Cl. Ch. M.).
J. eommunis L. Lure avec Arceuthobium ; Revest S*-M. (Legré).
Partout de Yalbelle à Valaurie, présente fréquemment le port nana
(Cl. Ch. M.).
J. Oxycedrus L. De Pierrerue au Revest S^M. avec Arceuthobium
(Legré). Zone méridionale de Lure où il est peu commun : Jas du
Tyran, Le Graba, Chênaie d’Yeuse de la gare de Peipin, N. de
Moutte à Saint-Etienne. Ab. à Ganagobie (Cl. Ch. M.).
Larix Europæa D. C. (Méleze). Plantations du Grand Vallon de
Valbelle ; sous les ruines du Jas Pelegrine ; etc... probablement
introduit (Cl. Ch. M.).
Picea excelsa Link. (Epicéa). Hubac du Col Saint- Vincent ; plan-
tations à Villesèche et à Valbelle (Cl. Ch. M.).
Pinus Austriaca Hôss. (Pin noir). Planté partout : Valbelle
(1.000 ha.), Contadour, etc..., attaqué par Taumetopæa (Cnetho-
campa) Pityocampa Schiff. (Cl. Ch. M.).
P. Halepensis Mill. Ganagobie, tout autour du plateau (Cl. Ch. M.).
P. maritima Lamk. (= P. Pinaster Soland.). Planté aux Graves
du Contadour où il se resème spontanément, et sur le plateau du
Revest du Bion ; touché par Taumetopæa (Cl. Ch. M.).
P. montana Duroi. Planté ; un arbre au Grand Tay peut être
subspontané 2 (Cl. Ch. M.).
P. silvestris L. Lure (Legré). Variété des Alpes méridionales n
aiguilles courtes 3, partout à Lure où il a pris — depuis 50 ans —
1. Voir la lre et 2e partie dans les précédents numéros du Bulletin du Muséum.
2. Voir C. Mathon, Bull. Soc. Bot. Fr., p. 390, note 1, 1946.
3. Communication verbale de M. Guinier que je remercie très respectueusement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
— 475 —
une grande extension, et partout ravagé par la chenille procession-
naire T. pityocampa. Revest S*-M. : Défens ! (Cl. Ch. M.).
LILIACÉES — COLCHICACÉES
Colchicum autumnale L. Revest S*-M. (Legré). AC çà et là dans
l’W. de Lure : Chouscles-Glaude, Ravin du Carlet, Les Omergues,
Long-Terme, Bois du Crac, Péouilloue, etc... (Cl. Ch. M.).
LILIACÉES — ASPHOD ELOID É ES (ou ALLIACÉES)
Allium carinatum L. Lure (Legré). W. de Lure (Cl. Ch. M.).
Al. flacum L. Lure (Legré). De la crête de la Charance au Jam-
hard ; cote 1258 à Peipin (Cl. Ch. M.).
Al. moschatum L. Lavandaie à Aspic de Saint-Etienne-les-Orgues
(Cl. Ch. M.).
Al. narcissiflorum Vill. Lure (Legré). Eboulis près de la côte 1653
à l’W. du point culminant de Lure (CI. Ch. M.).
Al. oleraceum L. W. de Lure : lavandaies naturelles et cultivées
(Cl. Ch. M.).
Al. sphærocephalum L. Lure (Legré). Lavandaies naturelles et
cultivées à l’W. de Lure (Cl. Ch. M.).
Anthericum Liliago L. Lure ; Revest S*-M. : Défens (Legré).
Ravin des Terres du Roux du Contadour ; Cerveau (Cl. Ch. M.).
Anth. ramosum L. Lure ; Pierrerue (Legré).
Aphyllanthes monspeliensis L. Lure ; Revest S4-M. (Legré). Lavan-
daies à Thymus vulgaris, zone moyenne et inférieure de la Chênaie
Manche, Valbelle, Paresoux, Peipin, Ganagobie, etc... Gisement
de Barrémien inférieur de Valaurie de Villesèche — 1.200 m. — ;
versant S. de la côte 1265 à la Roche-Giron — - 1.200 m. 1 (Cl. Ch. M.).
Asphodelus sp. Lure (Legré).
Fritillaria delphinensis Gr. Lure (Legré).
Gagea arvensis R. et S. Prairies au Paon et aux Tinettes (Cl. Ch.
M.).
G. Liottardi Schult. Lure (Legré).
G. stenopetala Fries. Lure (Legré).
Lilium Martagon L. Lure ; Pierrerue ; Revest S^-M. : Défens
(Legré). Fagetum au N.-E. du Négron (Cl. Ch. M.).
Muscari comosum Mill. Revest S^M. : Défens (Legré). Lavandaies
naturelles et cultivées dans l’W. de Lure : Contadour. Buxaie-
Thymaie au Grava ; etc... (Cl. Ch. M.).
M. racemosum L. Lavandaies au Contadour (Cl. Ch. M.).
Ornithogalum tenuijolium Guss. Lure (Legré). Cerveau ; Buxaie-
t. Voir Ch. Ch. Mathon, in Bull, du Muséum., 1946 et 1948.
— 476 —
Thymaie au Grava ; pelouse à Anthyllis montana vers la côte 1653
à l’W. du point culminant de Lure ; Centranthetum du Grand-
Travers (Cl. Ch. M.).
0. umbellatum L. Contadour (Cl. Ch. M.).
Tulipa australis Link. (= T. Celsiana Vent, in Red. ou D. C.).
Lure (Legré). Brachypodictum pinnati à la naissance de la Combe
de la Sapée de Cruis ; pas de la Graille ; éboulis de la côte 1827
(Cl. Ch. M.).
LILIACÉES — ASPARAGINÉES
Asparagus acutifolius L. Ganagobie ; Lurs (Cl. Ch. M.).
A. tenuifolius Lmk. Pierrerue (Legré).
Convallaria maialis L. Lure (Legré).
Paris quadrifolia L. Lure (Legré).
Polygonatum bulgare Desf. Lure ; Revest S*-M. (Legré). Grand-
Collet (Cl. Ch. M.).
Pol. verticillatum Ail. Lure (Legré). Hêtraie-Sapée à l’hubac du
pas de la Graille (Cl. Ch. M.).
DIOSCORÉES
Tamus communis L. Revest S*-M. (Legré).
IRIDÉES
Crocus vernus Ail. Lure (Legré).
Cr. versicolor Ker. Revest S*-M. : Défens (Legré). Brachypodietum
pinnati à Gavarie et aux Terres du Roux (Contadour). Lavandaie
à Aspic au N. du Malaga (Cl. Ch. M.).
Gladiolus communis L. Revest S*-M. (Legré).
Iris chamaeiris entre la côte 1258 et la côte 1137 en Bordure de la
falaise dominant Valbelle (Peipin), Falaise des Jalinons (Cl. Ch. M.).
AMARYLLIDÉES
Narcissus juncifolius Req. Niozelles (Legré).
N. poeticus L. Lure ; Revest Sl-M. : Défens (Legré). Prairies à
la Péouilloue et aux Daniels (Cl. Ch. M.).
ORCHIDÉES
Aceras anthropophora R. Br. Niozelles (Legré).
Cephalanthrea pallens Rich. (= C. grandiflora ). Lure ; Revest
S4-M. : Défens (Legré). Chênaies blanches et hêtraies partout à
Lure (Cl. Ch. M.).
— 477
C. rubra Rich. Lure ; Revest St-M. : Défens (Legré). Chênaies
blanches à Lure — moins C que l’espèce précédente — ; Hêtraie
de Long-Terme (Cl. Ch. M.).
Cœloglossum viride (L.) Hartm. (= Orchis viridis Crantz). Lure
(Legré). .
Coralliorrhiza innata R. Br. Hêtraie de Gavarie où il a été recueilli
en 1944, n’a pas été retrouvé depuis (Cl. Ch. M.).
Epipactis atro-purpurea Raf. Lure ; Revést St-M. '(Legré). Chê-
naies blanches à Lure : bois de la Coste, etc... Lavandaie naturelle
à l’W. du Jonquet, à Villesèche. Hubac du Pas de Redortiers (Cl.
Ch. M.).
E. latifolia Ail. Lure; Revest St-M. (Legré). Hêtraies à Lure :
hubac du Pas de Redortiers, Long-Terme, combe de la Sapée de
Cruis (Cl. Ch. M.).
E. latifolia Ail. var. B. viridiflora Rchb. Lure (Legré).
E. microphylla (Ehrh.) Swartz. Lure (Legré). -
E. palustris (L.) Crantz. Revest Sl-M. (Legré)
Gymnadenia conopsea (L.) R. Br. Lure ; Pierrerue ; Revest S*-M.
(Legré). Grand-Collet (Cl. Ch. M.).
G. odoratissima Rich. Pierrerue ; Revest St-M. : Défens (Legré).
Limodorum abortivum Sw. Revest Sl-M. : Défens (Legré).
Listera ovata R. Br. Pierrerue (Legré). Plantation de pins noirs
de Valbelle ; Hêtraie centrale de l’adret de Lure (Cl. Ch. M.).
Loroglossum hircinum (L.) Rich. La Merve ; W. du Jonquet
(Cl. Ch. M.).
Neottia nidus avis Rich. Lure ; Pierrerue ; Revest St-M. (Legré).
Hêtraies de Lure depuis celles de Gavarie et du Carlet (Cl. Ch. M.)’
Ophrys araneifera Huds. Niozelles (Legré) et var. viridiflora — ? — •
Pierrerue (Legré).
Oph. fuciflora (Crantz) Haller. (— Oph. arachnites). Pierrerue
(Legré). Thymaie-Buxaie du Grava (Cl. Ch. M.).
Oph. muscifera Huds. Pierrerue ; Revest St-M. et Défens (Legré).
Oph. Scolopax Cav. Lure ; Revest St-M. (Legré).
Orchis fragrans Poil. Revest St-M. (Legré).
Or. maculata L. Plantations de Pins noirs de Valbelle ; Pinède
de Sylvestre à l’adret de la partie centrale de Lure (Cl. Ch. M.).
Or. mascula L. Pierrerue (Legré). Contadour (Cl. Ch. M.).
Or. militaris L. Contadour ; Jarjayes (Cl. Ch. M.),
Or. Morio L. Contadour (Cl. Ch. M.).
Or. pollens L. Lure; Revest St-M. (Legré).
Or. Provincialis Balbis. Pierrerue ; Revest St-M. ; Lure (Legré).
Or. purpurea Huds. Lure ; Revest St-M. et Défens ; Pierrerue ;
Niozelles (Legré). Contadour ; Pont du Brusquet (Revest du Bion) ;
Pas de Redortiers ; La Péouilloue ; Jarjayes, etc... (CI. Ch. M.).
Or. sambucina L. Lure {fl. rouges et jaunes — Legré). Brachy
478
podieturn pinnati de la partie centrale de Lure ; Téïsséire du Conta-
dour (CI. Ch. M.).
Or. tridentata Scop. Lure ; Revest St-M. : Défens (Legré).
Or. ustulatci L. Lure ; Pierrerue ; Revest S^M. : Défens (Legré).
Platanthera bifolia (L.) Rich. Lure ; Pierrerue ; Revest S*-M. :
Défens (Legré). N. du refuge de Lure (Cl. Ch. M.).
PI. -mofitana Schm. Revest Sl-M. et Défens (Legré).
S . , '
AROIDlES
Arum sp. Haie aux Omergues (Cl. Ch. M.).
TYPHACÉES
/
Typha latifolia L. s. lat. Rive du Jabron dans le défilé de Paresoux
(Cl. Ch. M.).
JONCÉES
Juncus diffus'us Hoppe (J. efïusus X J. glaucus). Lure (Legré).
J. lamprocarpus Ehrh. Lure (Legré),
J. ‘silvaticus Reichard. Lure ? (Legré) ; entre Le Joncas et Le
Tondu, au bord du ruisseau qui traverse la chênaie (Cl. Ch. M.).
Luzula campestris D. C. Lure (Legré) ; Callunaie de La Merve ;
Mesobrometum des Fraches du Contadour ; Teïsséire du Contadour ;
crête centrale de Lure ; lande acide boisée de L’Ouvary ; etc...
(Cl. Ch. M.).
L. multiflora Lej. Lure (Legré).
L. nivea D. C. Lure ; Revest S*-M. (Legré) ; hêtraie haute de
Lure : Pas de la Graille, Morteiron, etc... (Cl. Ch. M.).
L. pediformis D. C, Lure (Legré).
L. silvatica Gaud. Lure (Legré) ; hêtraie de l’hubac du Pas de la
Graille (Cl. Ch. M.).
L. sudetica D. C. Lure (Legré) ; Cerveau (Cl. Ch. M.).
CYPÉRACÉES
Carex Halleriana Asso. Lure ; Niozelles ; Pierrerue (Legré) ;
lavandaies et chênaies blanches : Contadour, Redortiers, Peipin,
Le Grava, Le Malaga, etc... mais pas tellement fréquent (Cl. Ch. M.).
Carex humilis Leyss. Lure (Legré), Revest S* Martin (Cl. Ch. M.).
C. lepidocarpa 1 Tâusch. Rive du Jabron dans le défilé de Pare-
soux. (Cl. Ch. M.).
1. Que P. Jovet, qui a si souvent abandonné son travail en cours, pour faciliter
ma tâche et me guider, soit ici remercié à l’occasion de ce Carex embarrassant qu’il
a bien voulu déterminer.
— 479
C. montana L. Lure ; Revest St-M. : Défens (Legré).
C. muricata (L) Huds. Lure (Legré) ; jas en ruine au Sud de
Long-Terme (Cl. Ch. M.).
C. Œderi Ehrh. Pierrerue (Legré).
C. paludosa Good. Pierrerue (Legré).
C. panicea L. Pierrerue, Revest St-M. (Legré).
C. praecox Jacq. Lure (Legré).
C. sempervirens Vill. Lure (Legré).
C. tomentosa L. Pierrerue (Legré).
C. vulpina L. Lure (Legré).
Cyperus flavescens L. Pierrerue (Legré).
Cyp. fuscus L. Luré (Legré).
Scirpus compressus L. Pierrerue (Legré).
GRAMINÉES
Aegylops ovata L. Les Bons Enfants ; Banon ; Ongles ; Saint-
Etienne ; Valaurie de Villesèche ; L’Hospitalet (Cl. Ch. M.).
Æ. triuncialis L. Lure ? (Legré) ; Banon ; Saumane ; Les Capellans
(Cl. Ch. M.).
Agropyrum caninum R. S. Lure (Legré).
A. glaucum R. S. Lure (Legré) ; Terriers de renards dans la chê-
naie blanche de Gavarie ; lavandaie cultivée à La Roche Giron ;
chemin du Vieux La Roche Giron ; chemin de Villesèche au Coï ;
bord de la route dans le défilé de Paresoux ; route de Villesèche
au Revest du Bion ; L’Hospitalet ; Valbelle ; etc... (Cl. Ch. M.)..
A. Pouzolzi G. G. var. bêta latronum Rouy 1. Lavandaie des
Plus Basses Graves du Contadour (Cl. Ch. M.).
Agrostis alba L. Lure ; Pierrerue (et var. bêta gigantea-, Legré) ;
commun à l’W. de Lure : Sarothamnaies, pelouses, châtaigneraies,
landes acides, etc... (Cl. Ch. M.).
A. canina L. Lure (Legré) ; callunaie de La Merve ; Brachypo-
dietum pinnati sous la côte 1827 ; lande acide boisée de L’Ouvarv
(Cl. Ch. M.).
A. Spica verdi L. Lure (Legré).
A. vulgaris With. Lure (Legré) ; Coutras ; Deschampsietum-
flexuosi sec de Long-Terme ; pelouses des Fraches du Contadour ;
lande boisée acide de L’Ouvary (Cl. Ch. M,).
Aira capillaris Hôst (= A. elegans Gaud.). Callunnaie de La
Merve, d’Ongles (Cl. Ch. M.).
A. caryophyllea L. Lure ; Revest St-M. (Legré).
Andropogon Ischaemum L. Lure (Legré) ; Valbelle ; Chateauneuf-
1. Que soit remerciée MUe Camus qui a bien voulu nommer cette variété.
— 480 —
Miravail ; Malleïougasse ; Cruis ; Saint-Etienne ; Les Chabannes ;
Le Grava ; Papeterie Güntz, etc... (Cl. Ch. M.).
Anthoxanthum odoratum L. Lure (Legré) ; landes et lavandaies
acides, prairies, etc..., à Lure (Cl. Ch. M.).
Arrhenatherum elatius M. et K. Lure (Legré) ; commun : prairies,
lavandaies, etc... (avec les var. uniflorus et uniaristatus) (Cl. Ch. M.).
Arundo Phragmites L. Saint-Pancrace ; rives du Jabron dans le
défdé de Paresoux, etc... (Cl. Ch. M.).
Avenu bromoides Gouan. Partie Sud orientale de Lure (Cl. Ch. M.).
A. montana Vill. Lure (Legré).
A. pratensis L. Lure ; Revest St-M. (Legré). Assez commun, sur-
tout dans la partie occidentale de Lure (Cl. Ch. M.).
A. pubescens L. Prairie aux Graves du Contadour ; gazon du Cer-
veau (Cl. Ch. M.).
A. sesquitertia L. (= A. amethystina D. G.).- Lure (Legré).
A. setacea Vill. Lure (Legré) ; crête principale de Lure dans sa
partie centrale (Cl. Ch. M.).
A. versicolor Vill. (— A. Seheuzeri Ail.). Lure (Legré).
Brachypodium distachyon R. et S. Thymaie post-culturale à
Ongles (Cl. Ch. M.).
Br. phoenicoides Lmk. Chateauneuf-Miravail ; Valbelle ; Pare-
soux ; Cruis ; Maillefougasse (Cl. Ch. M.).
Br. pinnatum P. B. Très commun à Lure (Cl. Ch. M. ; Legré).
Br. ramosum R. et S. Ganagobie (Cl. Ch. M.).
Br. silvaticum R. et S. Revest S*-M. (Legré).
Briza media L. Lure (Legré) ; çà et là dans les pelouses et les lavan-
daies (Cl. Ch. M.).
Bromus arvensis L. Lure (Legré).
Br. asper L. fd. De Pierrerue au Revest S*-M. (Legré).
Br. erectus Huds. Très commun à Lure (et var. pubescens-,
Legré ; Cl. Ch. M.) ; Revest S*-M. : Défens (Legré ; Cl. Ch. M.).
Br, mollis L. Prairies entretenues au Contadour ; pelouse au
Cerveau — côte 1394 — (Cl. Ch. M.).
Br. squarrosus L. Lure (Legré} ; lavandaies cultivées : Tinettes,
Contadour, Long-Terme, etc...,; lavandaie à Aspic de Saint-Etienne ;
Cerveau (Cl. Ch. M.).
Br. sterïlis L. Lavandaie cultivée aux Tinettes ; coupe de hêtre
au Paon ; sarothamnaie pâturée des Graves du Contadour -, moisson
aux Martins (Cl. Ch. M.).
Calamagrostis (Lasiagrostis) argentea Lmk. Lure (Legré) ; éboulis
surtout dans l’E. et l’W. de Lure : Contadour, La Roche Giron,
Les Bons Enfants, défilé de Paresoux, etc,,, et çà et là (Cl. Ch, M.).
Calamagrostis varia (Sçhrad.) Hôst (= C. montana D. C,). Lure
(Legré) ; crête de Lure entre la côte 1827 et le Pas de la Graille
(CL Ch. M.).
— 481 —
Cynodon Dactylon Rich. Défilé de Paresoux (Cl. Ch. M.).
Cynosurus cristatus L. Chemin à La Merve (Cl. Ch. M.).
Dactylis glomerata L. Revest S^M. et Défens (Legré) ; Cl. Ch. M.) ;
pelouses et prairies à Lure : Valbelle, Contadour, etc... ; ombrages
çà et là (Cl. Ch. M.).
Danthonia decumbens D. C. Revest S*-M. (Legré).
D. provincialis D. C. Revest S4-M. et Défens (Legré).
Deschampsia flexuosa Gris. Lure (Legré) ; Landes et pelouses
acides de Lure : Roustourons, Fraches du Contadour, pelouse à
Brachypodium pinnatum et mosaïque à callune de la partie élevée
et centrale, côte 1352, etc... (Cl. Ch. M.).
Desch. media R. et Sch. Lure (Legré) ; Deschampsietum mediae
des Paulons, du Revest St-M.-Montlaux-Saint-Etienne ; lavandaie
au Grand Collet, à La Merve, à Valaurie de Villesèche ; marnes
valanginiennes à Planta go serpentina aux Omergues (Cl. Ch. M.).
Echinaria capitata Desf. Lure (Legré) ; lavandaie cultivée du
Trait (Cl. Ch. M.).
Eragrostis megastachya Lk. Pierrerue (Legré).
Festuca arundinacea Schreb. (= F. Fenas Lag.). Rives du Jabron :
défilé de Paresoux et entre le Pont Gournias et la Papeterie Güntz
(Cl. Ch. M.).
F. duriuscula L. Lure ; Revest S*-M. (Legré).
F. duriuscula L. var. hirsuta G. G. Revest S4-M. (Legré).
F. glauca Lamk. (= F. ovina L. ssp. eu-ovina Hack. var. glauca
(Lamk.) Link. sub. var. eu-glauca S*- Y. L Lavandaies naturelles
L’Hermitte, Long-Terme, Coustons ; pelouses : Fraches du Conta-
dour, Péouilloue, Grange de La Roche Giron ; lavandaie retournée
aux Martins ; hubac de La Charance ; Sarothamnaie des Graves du
Contadour (Cl. Ch. M.).
Festuca heterophylla Lmk. Lure ! ; Revest S*-M. : Défens ? (Legré).
F. interrupta G. G. Marnes à Valbelle (Cl. Ch. M.). Revest S*-M.
(= ?, F. arundinacea Schreb. var. interrupta Loret in Legré).
F. levis Hack. (= F. ovina L. ssp. laevis Hack. var. marginata
Hack. sub-var. eu-marginata S4-Y x). Lavandaie naturelle des Plus
Passes Graves du Contadour (Cl. Ch. M.).
F. nevadensis Hack., (= F. rubra L. ssp. nevadensis Hack. var.
Hackelii R. Lit. et Maire1). Lavandaie cultivée à Long-Terme
{Cl. Ch. M.).
F. ovina L. var. alpina. Lure (Legré).
(A suivre).
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Déterminations dues à Fobligeance du Prof» R. de Litardière que je remercie
-vivement.
482 —
Études Caryologiques sur les Fagales :
III. LE GENRE QUERCUS K
Par M1Ie M. L. de Poucques.
Les recherches caryologiques concernant le genre -Quercus, sont
relativement récentes et pas toujours concordantes. Elles ont sur-
tout en vue le dénombrement des chromosomes, soit dans les divi-
sions somatiques des extrémités radiculaires, soit le plus souvent,
dans les divisions des cellules mères du pollen.
C’est à Cosens (1912) que l’on doit lés premières recherches sur
ce sujet. Il attribue au Quercus coccinea, la constitution 2 n = 8.
Mais les recherches ultérieures n’ont pas confirmé le nombre trouvé
par cet auteur.
Longtemps après Wetzel (1929) dans son étude sur les chromo-
somes des Fagacées, donne 11 comme garniture haploïde de diffé-
rentes espèces de Quercus.
La même année (1929) Ghimpu attribue n = 12 à 5 espèces de
Quercus ainsi que Hoeg, à Q. Robur et Q. sessiliflora.
Jaretzki (1930) utilisant les mêmes préparations qui ont servi
à l’étude de Wetzel parvient à établir que le nombre haploïde de
ces espèces n’est pas 11 mais 12 et il confirme ce chiffre pour d’autres
espèces de Quercus.
Les recherches de Friesner (1930) et Aufderheide (1931) sont
en désaccord avec les assertions précédentes : ils attribuent en effet
6 comme nombre haploïde à plusieurs espèces de Quercus.
Mais Tieschler (1931) attribue ce chiffre à une confusion entre
la métaphase et l’anaphase.
Ce point de vue est confirmé par Mrs Sax (1930) qui trouve une
garniture haploïde de 12 pour plusieurs des espèces étudiées par
Friesner.
Duffield (1940) trouve également 12 pour Q. ilicifolia.
Les auteurs précédents ont eu surtout pour préoccupation de
déterminer le nombre de chromosomes chez différentes espèces
sans s’occuper de leur morphologie. En 1937, Natividade étudie
la morphologie de 12 espèces de Quercus (toutes à 12 chromosomes)
et compare entre elles les différentes plaques métaphasiques.
I. Études caryologiques sur les Fagales.
I. Le genre Alnus. — Bull. Muséum , 2e série, t. XXI, n° 1, 1949.
II. Le genre Betula. — Bull. Soc. Sc. Nancy , n. s., t. 8, n° 1, 1949, p. 1.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
— 483 —
A part cette dernière indication concernant plus spécialement la
morphologie des chromosomes, nous ne connaissons pas d’études
faites sur la structure du noyau dans ce, genre. C’est à cela surtout
que nous nous sommes attachée en comparant entre elles les 5 espèces
suivantes :
Quercus Suber, L.
» ilicifolia, W.
» pedunculata, Ehrh.
» sessiliflora, Smith.
» Toza, Bosc.
Nous avons utilisé pour cette étude des extrémités radiculaires
fixées au liquide de Navaschine et colorées par l’hématoxyline fer-
rique ou selon la réaction nucléale de Feulgen.
Bien que présentant quelques différences de détail, l’évolution
du noyau au cours de la mitose est la même dans ces différentes
espèces.
Le noyau dé Quercus Suber, coloré suivant la. réaction de Feulgen,
est de taille moyenne, ayant un diamètre de 7 à 8 |t. Sphérique
ou étiré, il possède un nucléole central assez volumineux de 3 p.,
vert après post-coloration au vert lumière, avec une vacuole cen
traie plus claire nettement visible. Un petit satellite nucléolaire,
vert également, lui est attenant.
La caryolymphe apparaît colorée en rose, mais sur ce fond presque
homogène tranche un granulum très fin comme poussiéreux, sur-
tout condensé à la périphérie du noyau ; quelques chromocentres
petits et plus colorés, s’en détachent. Nous sommes en présence d’un
noyau de forme intermédiaire entre ceux du type granuleux et ceux
du type homogène, mais très proche de ces derniers.
Durant la prophase les granules grossissent et se trouvent situés
en files sur des filaments qui apparaissent progressivement et dont
une extrémité est souvent plus chromatique que l’autre, jusqu’à
l’obtention du chromosome définitif. A ce stade, il n,’ y a plus trace
de la coloration rose de l’enchylème, mais au contraire une colo-
ration verte homogène correspondant sans doute à la « fonte »
partielle ou totale du nucléole. C’est dans cette masse nucléolaire
verte qui leur sert de milieu ambiant que les chromosomes se
déplacent et évoluent durant la métaphase, l’anaphase et le début
de la télophase, jusqu’au moment où les nouveaux petits nucléoles
se sont reformés et que les chromosomes-fils se sont déchromati-
nisés en se déroulant dans tout le noyau.
Natividade, dans son étude de Q. Suber, observe, en plus du
satellite nucléolaire que nous avons mentionné et qu’il appelle
« gemmule nucléolaire ou micronucléole », « 1 ou 2 corpuscules
colorés d’une manière intense et de dimensions très réduites... reliés
au réseau nucléaire... ils correspondraient évidemment aux satel-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949. 32
484
r\!Js
Noyaux intecphasiques et métaphases de :
Figures 1 et 2. — Quercus Suber.
» 3 et 4. — Quercus ilicifolia.
» 5 et 6. •*— Quercus pedunculata.
» 7 et 8. — Quercus sessiliflora.
» 9 et 10. — Quercus Toza.
— 485 —
lites « des chromosomes nucléolaires. Il admet en effet avec d’autres
auteurs, que les chromosomes satellitifères se forment à partir du
nucléole. Nous n’avons jamais observé ces fins corpuscules sur le
nucléole et nous ne pouvons nous ranger à cette interprétation, bien
que nous pensions que le nucléole ait un rôle certain à jouer dans la
mitose, peut-être un rôle mécanique équilibrateur.
C’est sensiblement le même aspect de noyau intermédiaire que
l’on observe dans les espèces suivantes, mais en s’éloignant davan-
tage du type homogène.
La taille des noyaux décroît progressivement avec 7 p. chez ceux
de Q. ilicifolia, 6 à 8 p pour ceux de Q. sessiliflora, 5 à 6 p chez
ceux de Q. pedunculata, Q. Toza ayant le plus petit avec un diamètre
moyen de 4 à 5 p.
Les nucléoles chez les autres espèces, sont plus petits que celui
observé dans le noyau de Q. suber, ayant 2 p ou moins de 2 p, et
tous porteurs d’un satellite. Celui de Q. Toza paraît plus volumineux
que les autres étant donné le faible taille du noyau.
Le fond nucléaire apparaît très finement granuleux dans les noyaux
de Q. pedunculata et Q. ilicifolia, mais avec des chromocentres plus
nombreux et plus petits que ceux rencontrés dans Q. Suber.
Avec Q. sessiliflora on observe un noyau assez granuleux avec
de petits chromocentres dont 2 ou 3 seulement sont plus gros.
Enfin, les noyaux de Q. Toza offrent une structure grossièrement
granuleuse donnant i’impression d’un réticulum. Ceci est d’autant
plus marquant que le noyau est plus petit.
Partant donc d’un noyau très proche du type euchromocentrique
on aboutit en cette dernière espèce à une structure granulo-réticulée.
L’examen du nombre des chromosomes en métaphase fait l’objet
du tableau suivant :
Le genre Quercus offre donc une grande homogénéité du nombre
chromosomique, ce chiffre de 24 étant le même pour d’autres espèces
encore, observées par ces différents auteurs.
L’étude de la morphologie des chromosomes somatiques révèle
également l’existence d’une uniformité caryotypique absolue. La
plupart des chromosomes sont courbes avec les extrémités stapulées.
Le plus grand nombre présente des constrictions médianes, quelques-
uns ont cette constriction sub-terminale ; chez Q. Suber, Q. pedun-
32*
— 486 —
culata, Q. ilicijolia, nous avons pu observer 1 ou 2 chromosomes
satellitifères. En général, tous ces chromosomes sont assez épais,
ceux de Q. ilicifolia seraient les plus longs et les plus fins.
JEn résumé, le genre Quercus présentant des espèces fort dissem-
blables du point de vue de la morphologie externe, se révèle très
uniforme dans ses caractères caryologiques : même nombre diploïde
de 24 chromosomes, sensiblement caryogramme identique, struc-
ture de :noyau intermédiaire de chromatioité plutôt faible, passant
graduellement d’une forme voisine des noyaux homogènes euchro-
mocentriques à un noyau presque granulo-réticulé chez Q. Toza .
Encore ces légères différences .morphologiques de structure nucléaire
sont celles moins sensibles que ©elles que nous avions observées dans
les noyaux de différentes espèces des genres Alnus ou Betula.
Institut de Botanique de la Faculté des Sciences de 'Nancy
et Laboratoire de Culture du Muséum.
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I
— 487 —
Contributions a l’étude des Brachiopodes Spiriferidae
i. — Exposé d'une nouvelle méthode d'étude de la mor-
phologie EXTERNE DES SPIRIFERIDAE A SINUS PLISSÉ (FIN).
Par G. Gatinaud.
« (I) = 0,44 [0,43] ; x (m). : 6,37 [6,37].
Espèces : (Gr) archiaciformis Grabau ; (Ga) archiaci Murchison ;
(Ga) calcaratus Sowerby.
P — ■ sous-section Iubagraspirifer nov. subs.
Génotype : Spirifer ( Sinospirifer ) wangleighi Grabau 1931.
b2) m : H2 ; b2)a2 : M2 ; Bm/am : 1,46 ; Am/am : 3,69 ; i (bl) :
0,73 ; i (b2) : 1, 26 ; cit : 93 ; k (I) : 0,53 [0,57].
Espèce : (Gr) wangleighi Grabau.
b — Section Iugrabaspirifer nov. s.
Génotype : Spirifera whitneyi Hall 1859.
Bourrelet arrondi ; b2) m : M2 ; 63)m : L1 ; 62)a2 : L2 ; Bm/
ocm : 0,91 ; Am/am : 3,09 ; i (61) : 1,21 ; i (62) : 1,82 ; cit : 73 ; (jl' : -j—
0,35 [+ 0,33] ; 7t (I) : 0,67 [0,5] ; x (m) : 5,86 [5,86].
Espèce : (Gr) Ga) whitneyi Hall.
2 — sous-genre Eurytatospirifer nov. subg.
Génotype : Spirifer disjunctus Sowerby 1840.
Valve dorsale trapéziforme très transverse; Bm/am : 1,43;
Am /“m : 3,57 ; i (bl) ■. 1,4 ;1 (62) : 2,4 ; cit : 73 ; y.’ : + 0,33' [+ 0,11] ;
p ( m ) : 0,09 [0,11] ; tc (I) : 1,06 [1,07] ; X : 150 [151] ; V : 0,39 [0,39] ;
q H : 0,08 [0,1] ; y. ( m ) : 7,33 [8,11].
Espèee : (Gr) (Ga) disjunctus Sowerby
3 — Sous-genre Cyrtospirifer s. s.
Valve dorsale plus ou moins trapéziiorme ;, Bm/am : 2 à 2,71 ;
Am/am : 4 à 5,16 ; i (61) : 1,2 à 1,65 ; i (62) : 2,14 à 2,84 ; cit : 37 à 6^ ;
p (m) : 0,09 à 0, 26 [0,09 à 0,26] ; X : 68 à 119 [68 à 121] ; X' : 0,41 à
1,02 [0,42 à 1,02],
a — section Martellispirifer nov. s.
Génotype : Spirifer verneuili var. subarchiaei Martelli, 1902.
Aréa passablement haute ; 62) m : M3 à H1 ; 63) m : Ml à M2;
p.' : + 0,52 à + 0,68 [+ 0,5 à + 0,64] ; p (m) : 0,09 à 0,12 [0,09* à
•0,13] ; n (I) : 0,64 à 0,93 [0,64 à 1] ; X' : 0,65 à 1,02 [0,65 à 1,02];
q ( mx ) : 0,04 à 0,09 [0,04 à 0,11] ^ x (m) ■ 2,02.44 [2,1 à 3,94]..
ot — sous-section Martellispirifer s-, s.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
488 —
62) m : H1 ; 62)a2 : L2 à Ml ; 63)a2 : L1 à L3 ; cit : 37 à 44 ; X :
71 à 89 [73 à 90] ; X' : 0,86 à 1,02 [0,86 à 1,02].
Espèces : (Gr) subarchiaci Martelli ; (Gr) pekinensis Grabau.
P — sous-section Mirtellaspirifer nov. subs.
Génotype : Spirijer (Sinospirifer) martellii Grabau 1931.
62) m : M3 ; 62)a2 : H2 ; 63)a2 : M2 ; cit : 59 ; X : 110 [110] ;
X' : 0,65 [0,65],
Espèce : (Gr) (Ga) martellii Grabau.
6 — section Cyrtospirifer s. str.
Aréa plutôt basse ; 62)m : L1 à Ml ; 63)m : L1 à L3 ; 62)u2 : H2 à
H3 ; 63)o2 : Ml à H1 ; p' : — 0 17 à -f 0 35 [— 0 17 à + 0 27] ;
p (m) : 0,1 à 0,26 [0,13 à 0,26] , X' r 0,42 à 0,59 [0,42 à 0,59] , q (mx) :
0,08 à 0,19 [0,08 à 0,2] ; x (m) : 5,59 à 7,85 [5,78 à 8,3],
oc — sous-scction Cyrtospirifer a. str,
cit : 57 à 62 ; p (m) : 01 à 0,14 [0,13 à 0,17] ; n (I) : 0,69 à 0,94
[0,71 à 0,93] ; X : 115 à 119 [115 à 121].
Espèces : (Ga) verneuili Murchison ; (Gr) lonsdali Murchison.
P — sous-section Yrctospirifer nov. subs.
Génotype : Spirijer ( Sinospirifer ) pellizzarii Grabau 1931.
cit : 39 à 51 ; p (m) : 0,tS à 0,26 [0,2 à 0,26] ; rt (I) : 0,38 [0,36] ;
X : 68 [68],
Espèces: (Gr) (Ga) pellizzarii Grabau; (Gr) pellizziriformis Grabau.
C. — Genre Deothossia nov. g.
Génotype : Spirijer ( Sinospirifer ) anossofioides Grabau 1931.
Aréa basse, étroite et peu arquée, bourrelet proéminent ; côtes
arrondies.
Bm/am : 1 à 3 ; Am/am : 5 à 9 ; i (61) : 0,84 à 1,12 ; i (62) : 2,72 ; cit :
57 ; p' : — 0,9 à — 0,92 [— 0,91 à — 0,92] ; p (m) : 0,29 à 0,51
[0,29 à 0,51] ; tt (I) : 0,36 à 0,98 [0,38 à 0,93] ; X : 120 [119] ; X :
0,67 [0,67] ; q (mx) : 0,27 à 0,29 [0,27 à 0,29] ; x(m).: 5 à 11,5 [4,97 à
11,5],
(Les chiffres isolés sont exclusivement ceux de D. anossofioides).
Espèces : (Gr) anossofioides Grabau ; (Gr) vicarii Pellizzari.
D — Genre Theodossia Nalivkin 1925.
Génotype : Spirijer anossofi de Verneuil 1845.
Aréa basse et étroite ; bourrelet à peine marqué ; côtes aplaties ;
Bm/am : 3,33 à 5,67 ; Am/am : 6 à 13,75 ; i (61) : 0,6 à 1,5 ; i (62) t
1,55 à 3,22 ; cit : 35 à 101 ; P (m) : 0,18 à 0,39 [0,18 à 0,39] ; tt (I)
0,33 à 0,78 [0,36 à 0,93] ; X : 168 à 172 [172 à 175],
1 — • sous-genre Platyspirifer Grabau 1931.
Génotype : Schizophoria paronai Martelli 1902.
Aréa peu arquée ; valves égales ou subégales ; p.' : — 0,75 à —
— 489 —
1,06 [ — 0,92 à — 1,06] ; Xf : 0,65 [0,65] ; q ( mx ) : 0,29 à 0,49 [0,29 à
0,51] ; X (m) : 4,31 à 5,52 [4,33 à 5,55],
Espèces : (Gr) paronai Martelli ; (Gr) subparonai Grabau.
2 — sous-genre Theodossia s. str.
Aréa très arquée ; valve ventrale plus épaisse que la valve dorsale ;
p' : — 0,24 à — 0,61 [— 0,45 à — 0,48] ; X' : 0,4 à 0,43 [0,42 à 0,43] ;
q (mx) : 0,17 à 0,23 [0,2 à 0,23] ; x (m) : 7,37 à 10,56 [7,68 à 10,61],
Espèces : (Ga) anossofi de Verneuil ; (Ga) hungerfordi Hall.
E — Genre Tenticospirifer Tien 1938.
Génotype : Spirifer tenticulum de Verneuil 1845.
Aréa haute, large et droite ou peu arquée ; plaque cardinale soudée
au septum médian dorsal ; 52)m : L1 à H3 ; Bm/am : 0,58 à 1,64 ;
Am/am : 1,92 à 4 ; i (51) : 0,52 à 1,36 ; cit : 38 à 113 ; modules de
bifurcation positifs ou nuis ; p (m) : 0,06 à 0,31 [0,06 à 0,39] ; (I) :
0,56 à 1,13 [0,57 à 1,07] ; X : 76 à 166 [79 à 166] ; q (mx) : 0,04 à 0,11
[0,04 à 0.11].
1 — Sous-genre Tenticospirifer s. str.
Bourrelet arrondi ; côtes contigües ou presque contigües ; b3)m :
El ; 52)a2 : M3 à H3 ; i (52) : 1,05 à 2,63 ; X' : 0,45 à 0,73 )[0,45 à 0,73] ;
q (mx) : 0,11 [0,11] ; x (m) : 5,04 à 6,9 [4,96 à 6,71],
Espèces : (T) tenticulum de Verneuil ; (Gr) (T) vilis vilis Grabau ;
(Gr) (T) vïlis kwangsiensis Tien ; (Gr) (T) supervilis Tien ; (Gr)
triplisinosus Grabau ; (Gr) gosseleti Grabau ; (Ga) nov. sp. ; (T)
hsikuangshanensis Tien.
2 — sous-genre Lamarckispirifer nov. subg.
Génotype : Spirifer (Sinoépirifer) hctyasakai Grabau 1931.
Bourrelet en général aplati ou déprimé en son milieu ; côtes plus ou
moins espacées ; 53)m : L1 à L3 ; 52)a2 : L1 à M3 ; i (52) : 2,06 à 2,51 ;
X' : 0,63 à 0,88 [0,64 à 0,89] ; q (mx) : 0,04 à 0,08 [0,04 à 0,07] ;
X (m) : 2,45 à 3,67 [2,36 à 3,59],
Espèces : (Gr) gortanii Pellizzari ; (Gr) gortanioides Grabau ; (Ga)
orbelianus Abich ; (Gr) hayasakai Grabau ; (Ga) canaliferus (Valen-
ciennes) Lamarck ; (Gr) subhayasakai Grabau.
F Genre Hunanospirifer Tien 1938.
Génotype : II. wangi Tien 1938.
Aréa haute, large et droite ou peu arquée ; plaque cardinale bien
individualisée et présentant sur sa face externe une dépression
médiane à section semi-circulaire ; b2)m : L1 ; b3)m : L1 ; Bm/am :
1,92 à 2,22 ; Am/am : 4,78 à 4,92 ; i (51) : 1,45 à 1,56 ; i (52) : 2,71 à
3,37 ; cit : 38 ; modules de bifurcation négatifs ; p (m) : 0,19 à 0,28
[0,19 à 0,28] ; TT (I) : 0,68 à 0,95 [0,71 à 1] ; X : 79 [80] ; X' : 0,42
[0,42] ; q (mx) : 0,25 [0,27] ; x (m) : 8,5‘[8,59].
Espèces : (T) ninghsiangensis Tien ; (T) (Ga) wangi Tien.
i
490
G. — Genre Cyrtiopsis Grabau 1925.
Génotype : C. davidsoni Grabau ±925*
Aréa haute et étroite ; modules de bifurcation positifs ; X' : 0,61 à
1,05 [0,61 à 1,06] ; q ( mx ) : 0,06 à 0,19 [0,06 à 0,18] ; x (ni) : 2,03 à* 5
[2,08 à 5,03],
1 — sous-genre Cyrtiopsis s. s.
Plaques dentales divergentes sur toute leur longueur ; Bm /am :
1,27 à 2,06 ; Am /otjn : 3,71 à 4,17 ; i ( 61 ) : 1,41 à 2,31 ; p ( m ) : 0,08’ à
0,16 [0,09 à 0,18] ; X' : 0,66 à 0,92.[0,66 à 0,92] ; / (m) : 3 à 5 [3,07 à
5,03],
a — section Cyrtiopsis s. s.
Aréa très arquée ; 62)m ; M3 à H3 ; 63)m : L3 à H1 ; b2)a2 : L1 à
Ml ; 63)a2 : L1 n L2 ; i (61) : 1,41 à 1,81 : i (62) : 2,12 à 2,94 ; cit : 45 à
47 ; p' : + 0,14 [+ 0,15] ;*(!): 0,67 à 0,82 [0,79 à 0,93] ; X : 86
[89] ; X' : 0,66 [0,66] ; X H : 4,76 [4,88],
Espèces : (Gr) davidsoni Grabau ; (Gr) (T) murchisoniana de
Koninck.
b. — section Alphacyrtiopsis nov. s.
Génotype : Cyrtiopsis murchisoniana mut. barrauxensis Grabau.
1931.
Aréa peu arquée1 ; b2)m : M3 ; 63)m : L2 ; b2)a2 : L2 ; b3)a2 : L2 ;
i (ht)-: 1,47 à 1,61 ; i (62) : 2,32 à 2,67 ; cit : 53 à 58 ; p' : + 0,4 à
+ 0,6. [+ 0,47 à + 0,55] ; n- (I) : 0,62 à 0,71 [0,62 à 0,79] ; X : 101 à
107 [103 à 107] ; X' : 0 71 à 0,92 [0,71 à 0,92] ; * (m) : 3-à 3,37 [3,07 à
3,29],
Espèces : (Gr) barrauxensis Grabau ; (Gr) shensiensis Grabau.
c — section Betneyrtiopsis nov. s.
Génotype : Cyrtiopsis kayseri Grabau 1931.
Aréa peu arquée ; 62)m : L1 ; 63)m : L1 ; 62)a2 : Ml ; 63)a2 : Ml :
i (61) : 2,31 ; i (62) : 3,69 ; cit. : 34 ; p' : + 0,1 [+ 0,09] ;; tt (I) : 1,19
[1,29] ; X : + 72 [+ 73] X' : 0,67 [0,67] ; X (m) : 5 [5,03],
Espèce : (Gr) kayseri Grabau.
d — - Section Paracyrtiopsis nov. s.
Génotype : Cyrtiopsis spirbferoides Grabau 1931..
Forme pédogénétique (aréa large) ; aréa peu arquée ; b2)m : Ml :
63)m :. L3 ; 62)o2.) : M3 ; 63)a2 : Ml ; i (61) : 1,52 ; i (62) : 2,67 :
cit : 32 ; p' i + 0,55 [+ 0,45] ;.tt (I) : 0,86 [0,86] ; X : 63 [63] ; X' :
0,79. [0,79] ;:X(m.): 3,14 [3,2],
Espèce : (Gr) spiriferoides Grabau.
2 — Sous-genre Grabauicyrtiopsis nov. subg.
Génotype : Cyrtiopsis graciosa, Grabau 1925.
Plaques dentales d’abord divergentes, puis parallèles ; aréa peu
arquée ; b2)m : Ml ; 63)m : El ; BPi/am : 2,21 ; Am/am : 5,32 ; i (61) :
— 491 —
1.28 ; i (62) : 2,24 ; ci* : 44 ; p' : + 0,29 [+ 0,25] ; p (in) : 0,23 [0,24] ;
tt (I) : 0,92 [1,14] ; X : 91 [94] ; X' : 0,57 [0,57] ; X («) : 4,61 [4,51] .
Espèce : (Gr) graciosa Grabau.
3 — Sous- genre Sinoeyrtiopsis nov. subg.
Génotype : Cyrtiopsis transversa Grabau 1925.
Plaques dentales successivement divergentes, parallèles et con-
vergentes ; aréa peu arquée ; grosses côtes ; b2)m : H1 ; 63) in ; M2 à
M3 ; 62)«2 : Ml à H2 ; 63)«2 : Ml à H 2 ; Bm/am : 2,23 à 2,67 ;
Am /am : 4,5 à 4,87 ; i (61) : 1,27 à 1,32 ; i (62) : 2,54 à 2,65 ; cit : 30 à
36 ; : + 0,7 à + 0,81 [+ 0,7 à 0,71] ; p (m) : 0,04 à 0,1 [0,04 à
0,12] ; tt (1) : 0,8 à 0,93 [0,93 à 1] ; X : 59 à .72 [61 à 72].; X' : 0,93 à
1,05 [0,93 à 1,06] ; X M : 2,03 [2,08],
Espèces : (Gr) transversa Grabau ; Gr intermedia Grabau.
IM — Formes dupliplissées.
Ici en. dehors des données de notre méthode je donne de chacun
des 4 genres étudiés la définition qu’en donne Fredericks en ajou-
tant que Choristites a plus d’affinités avec Theodossia et Spiriferella
qu’avec Spirifer.
A — Genre Spirifer Sowerby 1814-1818.
Génotype : Anomites striatus Martin 1809.
Apparatus apicalis intermedius ; costatae ; Bm/am : 0 à 5 ; A m/am :
4 à 9 ; i (61) : 0 à 1,36 ; i (62) : 0 à 1,82 ; oit : 26 à 58 ; modules de
bifurcation en général négatifs; p (m) : 0,35 à 0,57 [0,35 à 0,6] ;
te (I) : 0,33 à 0,81 [0,31 à 0,79] ; X : 75* 115 [76 -à 114] ; X' : 0,49 à 0,6
[0,49 à 0,6],
Espèces : (S) pseudotri gonalis Semikhatova ; (S) pseudotri gonalis
furcatus Semikhatova.; (8) multicostalus Schwetzow ; (S) alï. multi-
costatus; (S) parablsulcatus Semikhatova ; (S)serpuchoviensis Semikha-
tova ; (S) tarussaensis Semikhatova ; (S) sanjtchevae Semikhatova ;
(S) grôberi Schwetzow ; (S) gamma Semikhatova ; (S) botscharo-
vensis Semikhatova ; (S) botscharovensis robustus Semikhatova ; (S)
kievkaensis Semikhatova.
B — Genre Neospirifer Fredericks 4919.
Génotype ; Spirifer fasciger Keyserling 1846.
Apparatus apicalis intermedius ; plicatocostOtaie ; i (61) : 0,6 à'0,95 ;
i (62) : 1,06 à 1,47 ; tc (I) : 0,54 à 0,58 [0,57],
1 — Section Alphaneospirifer nov. s.
Génotype : Spirifer màhaensis Huang 1938.
Bm/am : '1 ; Am/am : 3,38 ; cit : 62 ; p! : — 0’55 [— 0,55] ; p [m)
0,79 [0,79] ; X : 132 [132] ; X' : 0,53 [0,53],
Espèce : (M) màhaensis Huang.
2 — Section Betaneospirifer nov. s.
Génotype : Spirifer moosakhailensis Davidson 1862.
— 492 —
cit : 118 (seul caractère distinctif fourni par l’unique échantillon
étudié par Grabaü).
Espèce : (Gr) moosakhailensis Davidson.
C — Genre Choristites Fischer de Waldheim 1825.
Génotype ; C. mosquensis Fischer 1825.
Apparatus apicalis intermedius ; costatae ; forma conjuncta ;
Bm/am : 0,67 à 8 ; Am/am : 2,2 à 11 ; i (61) : 0,52 à 1,43 ; i (62) : 0,83 à
2,71 ; modules de bifurcation en général négatifs ; p (m) : 0,08 à
0,83 [0,08 à 0,84],
1 — Section Alphachoristites nov. s.
Génotype : Choristites bisulcatiformis Semikhatova 1941.
1 (61) : 0,52 à 1,2 ; oit : 31 à 107.
Espèces : (S) bisulcatiformis Semikhatova ; (S) bisulcatiformis
bifurcatus Semikhatova ; (S) bisulcatiformis rotundatus Semikha-
tova ; (S) urtaayryensis Semikhatova ; (S) yanghukovensis crassi-
costatus Semikhatova ; (S) yanghukovensis bashkiricus Semikha-
tova ; (S) transversus Semikhatova ; (S) yakhiaensis Semikhatova ;
(S) sp. A. Semikhatova 1941 ; (S) obrotundus Semikhatova ; (S)
andygensis Semikhatova ; (S) fascilatus Semikhatova.
2 — Section Beta choristites nov. s.
Génotype : Choristites kschemyschensis Semikhatova 1941.
Côtes fortement arrondies ; i (61) : 1,12 à 1,43 ; cit : 23 à 34.
Espèces : (S) kschemyschensis Semikhatova ; (S) lebedevi laticostatus
Semikhatova ; (S) uralicus asiaticus Fredericks.
D — Genre Spiriferella Tschernyschew 1902.
Génotype : Spirifer saranae de Verneuil 1845.
Apparatus apicalis completus ; plicato-fimbriato-costato-striatae ;
forma conjuncta ; Bm / am : 2 à 6 ; Am / am : 6 à 12 ; i (61) : 0,25 à 1,15 ;
i (62) : 0,44 à 2,09 ; cit : 29 à 88 ; p' : — 0,35 à + 0,11 [ — 0,29 à
+ 0,11] ; p (m) : 0,42 à 0,68 [0,42 à 0,7] ; tt (I) : 0,59 à 0,69 [0,57 à
0,71] ; X : 70 à 127 [71 à 127] ; X' : 0,57 à 0,67 [0,57 à 0,67] ; q (mx) ;
0,1 à 0,2 [0,1 à 0,2] ; x (m) : 4,24 à 7,04 [4,21 à 7,33].
Espèces : (Gr) draschei simplex Grabau ; (Gr) draschei mongolien
Grabau ; (Gr) draschei Toula 1875 (= salteri Tschernyschew, 1902) ;
(Gr) draschei wimanni Grabau ; (Gr) rajah Salter ; (Gr) saranae
de Verneuil ; (Gr) persaranae Grabau.
Nous voyons par ce relevé très fragmentaire et assez peu cohérent
la tâche importante qu’il reste à accomplir. D’autant que du fait
du mauvais état des échantillons étudiés par Grabau ou par moi on
connaît encore mal les espèces suivantes : Tenticospirifer ( Lamarcki -
pirifer) subgortani Grabau ; et 4 espèces inédites du genre Cyrtiopsis.
Sans compter que les résultats concernant certaines espèces telles
que Tenticospirifer ( Lamarckispirifer ) orbelianus Abich ne sont pas
certains., Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 493 —
Note sue une roche de la Cote des Somalis.
Par A. Lacroix 1 f
PROFESSEUR AU MUSÉUM
Parmi les roches recueillies par M. Edgard Aubert de La Rüe
dans la partie méridionale de la côte des Somalis (Région d’As-
sama) dans la vallée de Dagoîn, mon attention a été portée sur les
deux types de roches qui font l’objet de cette note.
D’après les indications d’ Aubert de La Rüe, ils proviennent de
dykes traversant les grès crétacés.
L’une des roches est à gros éléments et rappelle par son aspect
certaines anorthosites. Elle est d’un blanc laiteux, essentiellement
feldspathique, formée de cristaux mesurant de 1 à 2 cm sur 2 à
3 cm ; leurs clivages sont brillants et nets. Us sont enchevêtrés,
laissant entre eux de très petits intervalles, à contours rectilignes,
remplis par une matière noire compacte, tranchant sur le blanc
des feldspaths, leur surface ne dépasse pas 0,5 à 1 cm.
Les feldspaths présentent la macle de l’albite, à bandes alter-
nativement très larges et minces. Ils sont parcourus de cassures et
de fissures assez nombreuses remplies par des produits d’altération
(calcite et analcime). Néanmoins, il est possible d’en extraire des
portions assez fraîches, en réduisant les feldspaths en poudre et en
les traitant par les liqueurs lourdes.
Ces opérations ont. prouvé qu’il s’agit là d’un labrador, ce qui a
été contrôlé par l’analyse chimique. Aucun autre minéral n’a été
observé accompagnant ces plagioclases.
Intervalles. — Il n’en est plus de même pour la composition des
intervalles, on y voit des plagioclases, de l’augite, de la magnétite
et une chlorite jaune verdâtre, optiquement négative.
Les plagioclases moins calciques que le labrador se présentent
sous forme de longues baguettes cristallitiques empilées par places
en faisceaux et mélangées à l’augite ; cette dernière incolore en lames
minces est épigénisée parfois en calcite, colorée par des produits
rouges d’altération.
La magnétite assez abondante est intéressante, elle forme des
baguettes cristallitiques, terminées quelquefois par un pointement
1. Décédé le 16 mars 1948-
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 4, 1949.
— 494
octaédrique, ou bieii des grains, le plus souvent alignés sous forme
de bâtonnets tronçonnés ; les individus sans orientation sont plu&
rares.
La deuxième roche est à grain moyen ; elle est riche en cristaux
automorphes des plagioclases bien distincts, ayant exceptionnelle-
ment 1 cm de plus grande dimension, mais plus petite dans la plu-
part des cas. Aplatis suivant g1, à contours rectilignes distribués
d’une façon régulière au milieu d’une pâte noirâtre, ils sont remplis
de séricite et de calcite.
En lames minces on voit que l’amphibole verdâtre, fibro-lamel-
laire forme des cristaux isolés ou entoure l’augite. L’augite n’est pas
en baguettes, mais en plages irrégulières ; elle est maclée, possède
une forte dispersion et par son angle des axes optiques ne dépassant
pas 30°, se rapproche de la pigeonite.
L’amphibole est par places en voie de transformation en chlorite.
La magnétite est abondante sous la forme d’octaèdres, grillagés
d’une façon curieuse.
Le fond de la roche est formé d’une matière jaune verdâtre en
grandes plages qui font penser à une chlorite remplaçant un verre.
Il renferme de nombreuses baguettes hexagonales d’apatite et des
grains de calcite.
Le 2e type est trop altéré pour qu’il ait été utile d’en faire l’ana-
lyse. La composition chimique du 1er type est la suivante (M. F.
100,24
Les paramètres sont : I. 5. ’4. 4(5).
Par ses paramètres et sa composition chimique la roche à gros
cristaux de labrador est identique aux labradorites de Norvège ou
du Minnesota. La différence consiste dans la teneur plus élevée
en FeO. Il est évident que le FeO provient de la lave qui injecte les
495 —
intervalles et qui a la composition minéralogique d’une andésite.
La roche altérée est probablement une microdiorite. Etant donné
qu’aucune lave n’a été observée dans la région, il reste à supposer
que Fanorthosite a été imprégnée par la microdiorite et cette der-
nière a cristallisé très rapidement dans les étroites fissures sous
formé d’une lave andésitique.
Le Gérant : Marc André.
i
v
ABBEVILLE. IMPRIMERIE P. PAILLART. 20-10-1949
I
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 419
9
Communications :
P. L. Dekeyser. Un Viverriné nouveau d’Afrique occidentale : Pseudogenetta
Villiersi (gen. et sp. nov.) . . . 421
Ch. D. Radford. A révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite) 425
P. Fauvel. Deux Polychètes nouvelles de Dakar. Terebella aberrans et Pecti-
naria Souriei n. sp 430
L. Germain. Contribution à la faune malacologique de l’Afrique Equatoriale. . 435
G. Ranson. Note sur la répartition géographique des Ostréidés du genre Pijc-
nodonta F. de W 447
A. Guillaumin. Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCII, Plantes
récoltées par M. J. Bernicr (complément) et XCIII, Plantes récoltées par
M. Sarlin 453
J. M. Turmel. Les formations dunaires de la plage de La Nouvelle (Aude) 462
M. Pichon. Les glandes nodales des Apocynacées et leurs modifications 467
Cl. Ch. Mathon. Suite au Catalogue de la Flore des Basses- Alpes, particulière-
ment sur la rive droite de la Durance (3e partie) 474
M. L. de Poucques. Etudes caryologiques sur les Fagales : III. Le genre Quercus. 482
G. Gatinaud. Contributions à l’étude des Brachiopodes Spiriferidae. I. Exposé
d’une nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spiriferidae à
sinus plissé (fin) 487
LacROix (A.). Note sur une roche de la Côte des Somalis 493
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY* S AI NT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d’ Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1200 fr., Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Ilorti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Nolulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Étranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
• Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim. Paraît depuis 1928 ; abonnement France
et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étranger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Èd. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. j Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE.
IMPRIMERIE F. PAILLART. 20-10-1949
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2e Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 5. — Octobre 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, RUE CUVIER
P ARIS-V*
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les frais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la charge des auteurs.
Il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs, qui sont priés de la
retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
Les auteurs désirant faire des communications sont priés d’en adresser
directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
séance.
TIRAGES A PART
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outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
suivantes :
(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1949)
25 ex. 50 ex.
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8 pages 65 .fr. 75 89 fr. 75
Ces prix s’entendent pour des extraits tirés en même temps que le
numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
Les commandes dépassant 50 exemplaires ne pourront être acceptées
que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
Les auteurs qui voudraient avoir de véritables tirages à part brochés
au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
Les demandes doivent toujours être faites avant le tirage du numéro
correspondant.
PRIX DE l’abonnement ANNUEL :
France : 1200 fr. — Étranger : 1600 fr.
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Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N° 5
374e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
27 OCTOBRE 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR L. BERTIN
ACTES ADMINISTRATIFS
M. Y. Le Grand est nommé Professeur au Muséum (Arrêté ministériel
du 17 juillet 1949).
M. le Professeur P. Rivet est admis à faire valoir ses droits à la retraite
(Arrêté ministériel du 5 mai 1949).
M. Dorst est chargé des fonctions de Sous-Directeur de Laboratoire
(Arrêté ministériel du 10 septembre 1949).
M. L. Ciiopard, Sous-Directeur, est admis à faire valoir ses droits
à la retraite (Arrêté ministériel du 22 juillet 1949).
M. Lapeyronie, Assistant, est détaché auprès du Ministère de l’Agri-
culture (Arrêté ministériel du 11 juillet 1949).
La démission de M. Doucet, Assistant, est acceptée (Arrêté ministériel
du 10 septembre 1949).
MM. François (Arrêté ministériel du 20 juillet 1949) et Barets (Arrêté
ministériel du 10 septembre 1949) sont titularisés dans les fonctions
d’Assistant.
Sont nommés Assistants stagiaires :
MM. Forest (Arrêté ministériel du 17 juin 1949), Prouvost (Arrêté
ministériel du 2 août 1949), Dekeyser et Jouanin (Arrêté ministériel
du 10 septembre 1949).
M. A. Boüdarel, Assistant, est admis à faire valoir ses droits à la
retraite (Arrêté ministériel du 9 mai 1949).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1919,
33
498
Mlle pAc aud est nommée Secrétaire d’Administration (Arrêté minis-
tériel du 17 juin 1949).
M. Barennes est nommé Commis d’Administration (Arrêté minis-
tériel du 3 octobre 1949).
Mme Mimeur est titularisée dans les fonctions d’Employée aux écri-
tures (Arrêté ministériel du 10 septembre 1949).
Mme Jaboulay est nommée Employée aux écritures stagiaire (Arrêté
ministériel du 25 juin 1949).
M. Chauvancy est titularisé dans les fonctions de taxidermiste (Arrêté
ministériel du 10 septembre 1949).
Sont titularisés dans les fonctions d’Agent-technique : MM. Bour-
dessol (Arrêté ministériel du 8 juillet 1949) et Hascouet (Arrêté
ministériel du 10 septembre 1949).
M. Deslignères est nommé Agent-technique stagiaire (Arrêté minis-
tériel du 25 juin 1949).
M. Layac est nommé Agent-technique stagiaire (Arrêté ministériel
du 17 juin 1949).
Mme Triebel est nommée Aide-technique (Arrêté ministériel du
20 mai 1949).
Sont nommés Agents du cadre complémentaire de service, à compter du
1er juillet 1949 (Arrêté ministériel du 7 septembre 1949) : MM. Bon-
net, Canet, Deloume, Gaussuin, Le Fur et Romano.
M. Montigny est nommé Garçon de laboratoire stagiaire (Arrêté
ministériel du 17 juin 1949).
Sont nommés Garçons de Laboratoire : MM. Foulon (Arrêté minis-
tériel du 31 mai 1949) et Heroux (Arrêté ministériel du 10 septembre
1949).
Mlle Heklova est nommée Jardinier auxiliaire permanent (Arrêté
ministériel du 24 juin 1949).
Sont nommés Jardiniers auxiliaires permanents stagiaires (Arrêté
ministériel du 4 juillet 1949) : MM. Semblât, Laborde et Lamber-
dière.
M. Bellot est nommé Gardien de galeries titulaire (Arrêté ministériel
du 24 juin 1949).
Mme Le Perff est nommée Gardien de galeries stagiaire (Arrêté minis-
tériel du 17 juin 1949).
M. Cardon, Gardien de galeries est admis à faire valoir ses droits
à la retraite (Arrêté ministériel du 7 septembre 1949).
M. Bourdier est titularisé dans les fonctions de Chef de service adjoint
du service de la Muséologie (Arrêté ministériel du 16 juin 1949).
DISTINCTIONS HONORIFIQUES
M. le Professeur A. Loubière est promu Officier de la Légion d’honneur.
M. R. Fosse, Membre de l’Institut, Professeur honoraire, est promu
Officier de la Légion d’honneur.
499 — ■
Sont nommés Chevaliers du Mérite Agricole :
MM. R. Furon, Sous-Directeur de Laboratoire ; Villmann, Agent-
technique et Planchard, Garçon de laboratoire.
Sont nommés Officiers de l’Instruction publique :
Mme Delmas et M. Falck, Assistants; M. Ferteux, Taxidermiste
et Mlle Patiiier, Aide-technique.
Sont nommés Officiers d’ Académie :
MMme* Reichlen et Soustelle, MM. Bourgogne et Bourrelly,
Assistants ; Mlle Madier, Bibliothécaire ; Mlle Brin, Aide-technique et
M. Goubert, Préparateur-naturaliste.
DONS D’OUVRAGES
Howard (Eliot). Territory in Bird Life, 224 pp., 11 pl. n. (Collins,
édit., Londres, 1948).
Cet ouvrage, présenté une première fois au public en 1920, avait paru
un précurseur. Sous l’égide de deux biologistes bien connus et ardents
à soutenir leurs théories scholastiques, Julian Huxley et James Fisher,
cette nouvelle édition montre à quel point les idées d’Eliot Howard
sur l’importance de l’instinct de territorialité dans la vie des Oiseaux
n’ont rien perdu de leur actualité. Sans doute une étude plus détaillée
et plus objective des faits pourrait apporter quelques éléments de dis-
cussion à ce thème original, mais un peu élusif. Il n’en reste pas moins
vrai que cet instinct, en étroite relation avec les autres phénomènes
connexes de la reproduction (combativité, chant, déplacements saison-
niers, etc.), est mis en valeur avec maîtrise et habileté dans ce livre, fruit
de longues années d’observations sur le vif. Ajoutons que l’ouvrage est
par ailleurs agréablement illustré de dessins, peut-être un peu trop conven-
tionnellement appropriés aux idées de l’auteur. (J. Berlioz ).
— 500 —
COMMUNICATIONS
Compte-rendu sommaire d'une mission en Afrique
ÉQUATORIALE FRANÇAISE.
Par Ch. Roux.
Le regretté Gouverneur Bayardelle avait, en 1946, demandé
l’envoi d’un chargé de mission pour l’étude des pêches, en vue de
leur développement, sur les côtes de l’A. E. F. Je fus désigné à cet
effet par le Directeur du Laboratoire des Pêches Coloniales du
Muséum.
Je quittai la France dans le courant du mois de décembre 1946.
Je fis escale à Dakar, où je rencontrai M. Cadenat, Directeur du
Laboratoire de Biologie marine de Gorée. Puis je partis à Lagos,
en Nigeria britannique, où je pris contact avec les officiers de la
section des Pêches du Département de l’Agriculture.
Le 29 janvier 1947, j’arrivai à Brazzaville, et j’allai me mettre
à la disposition de M. le Gouverneur Général.
Je fus mis en rapport avec l’Institut d’Etudes Centrafricaines
nouvellement créé. Cet organisme se chargea de pourvoir à mes
besoins pendant mon séjour en A. E. F.
Dès que cela fut possible, je partis dans la région de Pointe Noire,
sur les bords du lac Cayo à Loango et sur les rives du Bas Koudou.
Ce fut ensuite la lagune Mbanio, Mayumba, et la Nyanga, ce fleuve
dont la largeur varie avant Mongo-Nyanga, de 500 mètres à 4 mètres
sans que pour cela le courant devienne plus rapide, car à l’endroit le
plus resserré, la profondeur atteint une cinquantaine de mètres.
Je parcourus par la suite l’Ogooué, de Lambaréné à Port Gentil,
puis les lagunes de Fernan Vaz et d’Iguéla, et en fin d’année, les
parages de Libreville et la baie de la Mondah.
Au cours de l’année 1948 je restreignis mes déplacements aux
régions de Pointe Noire, de Port Gentil et Fernan Yaz. Ces lieux
offrent en effet les conditions les plus favorables à la pêche, tant
par les conditions économiques que par la faune aquatique.
Pointe Noire est actuellement le port le mieux outillé de l’Afrique
Equatoriale. Il y existe une usine pour la fabrication de la glace
avec des chambres froides, et d’excellents ateliers mécaniques. De
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
501 —
plus, Pointe Noire est la tête de ligne du chemin de fer Congo-Océan
Les produits d’une pêcherie peuvent s’écouler facilement par cette
voie, vers Brazzaville, et vers Dolisie d’où part la route de Libreville.
Les lieux de pêche sont à proximité de Pointe Noire sur des
fonds sablo-vaseux. Mayumba offre de plus grandes difficultés :
la population y est faible et ce n’est presque plus qu’un nom sur
la carte. La route qui part de l’extrémité Nord de la lagune est
en mauvais état et assez rude, mais en réunissant cette voie et
celle qui part du sud de la lagune vers Pointe Noire, on aurait
un débouché intéressant des alentours de Mouïla et Franceville vers
la mer.
Port Gentil est admirablement placé au sortir du delta de l’Ogooué
qui permet des communications par eau jusqu’à Ndjolé. Par là
peuvent être ravitaillés la plupart des chantiers miniers et fores-
tiers du Gabon. La région des lagunes d’Iguéla et de Fernan-Vaz
a aussi son débouché à Port Gentil. Cette ville possède un atelier
naval de réparations appartenant à la Compagnie des Chargeurs
Réunis. Actuellement on procède à l’installation de l’électricité,
et le problème de l’eau, longtemps difficile à Port Gentil, est en voie
de recevoir sa solution.
Libreville, de son côté, offre également l’intérêt d’une voie vers
l’intérieur du pays et de la proximité de lieux de pêche. Les instal-
lations mécaniques sont actuellement moins bonnes qu’à Port Gentil
et Pointe Noire.
La pêche sur la bande côtière de l’A. E. F. présente deux aspects :
la pêche en lagunes et estuaires et la pêche en mer proprement dite.
La pêche en lagunes et estuaires est la plus pratiquée. Les pirogues,
même celles employées en mer, sont des embarcations de type
fluvial. La pêche en mer trouve des adeptes à Pointe Noire, Mayumba,
Port Gentil et Libreville.
Des pêcheurs originaires du Dahomey et de Gold Coast s’ins-
tallent peu à peu le long de la côte d’A. E. F. ; on en voit à la Pointe
Denis, face à Libreville, et au Cap Lopez.
Les engins de pêche sont soit indigènes (nasses, pièges, lignes),
soit d’importation européenne (épervier, senne et trémail).
Le fil à pêche pour les lignes et la fabrication des filets a fait cruel-
lement défaut ces dernières années On a tenté l’utilisation des fibres
locales : lianes, ramie, sisal, ananas, fibres de Ficus. Les résultats
sont en général peu encourageants.
Les pirogues posent également un problème : pour obtenir cer-
taines grandes pirogues, il faut passer commande parfois 2 ans à
l’avance. De plus les pirogues étant monoxyles, les arbres conve-
nables pour la fabrication se raréfient à proximité des centres.
Ce problème a attiré l’attention du service des Eaux et Forêts et
dans l’avenir la solution devra sans doute être cherchée dans la
— 502 —
construction d’une embarcation dont le maniement puisse se rap-
procher de celui de la pirogue, et en tout cas, de forme plus marine
que celle employée jusqu’ici. On pourrait peut-être s’inspirer des
pirogues des Popo.
La pêche présente un rythme saisonnier très net : la saison sèche,
de juin à octobre et la saison humide, de novembre à mai. La majeure
partie des poissons vient pondre vers le début de la saison humide.
Ainsi les Lutjanidae, les Elopidae, les Clupeidae ; cés derniers ont
leur maximum de concentration aux mois de janvier et février.
Les mensurations effectuées jusqu’ici n’ont pas encore donné
de résultat net.
La saison sèche qui marque un rafraîchissement des eaux pro-
voque l’apparition de Sciaenidae, des grandes raies Mpbula et des
Cétacés : les Mégaptères.
La chasse aux Cétacés qui avait été entreprise au Gabon après un
voyage d’études du Professeur G ru v kl en 1909, avait continué
jusque vers 1935. Depuis les Cétacés ont été laissés en paix. La chasse
au Mégaptère reprend cette année au Cap Lopez. Les résultats des
expéditions précédentes laissent entrevoir une campagne fructueuse.
Les Mégaptères arrivent à la hauteur du Gabon vers le début du
mois de juin, et à partir d’octobre, repartent vers le sud. J’en ai
aperçu à plusieurs reprises des individus isolés ou des bandes parfois
très près de la côte.
La faune ichthyologique des côtes d’A. E. F. offre une grosse
majorité d’espèces pélagiques. La famille la mieux représentée
est sans conteste celle des Carangidae qui comprend 17 espèces,
puis viennent les Clupeidae et les Sciaenidae.
Le faciès d’eau saumâtre — estuaires et lagunes — est surtout
marqué par la présence des Mugilidae et des Elopidae. Le Tarpon
vient frayer dans les lagunes ; on le rencontre surtout d’octobre à
mars.
Les poissons rencontrés à la fois en eau salée et presque douce
sont assez nombreux : Pristidae, Dasyatidae, Elopidae, Sphyrae-
nidae, Polynemidae, Lutjanidae, Pomadasyidae.
Les mollusques sont également fort répandus sur la côte de
TA. E. F. Us font l’objet d’une exploitation assez importante à
Pointe Noire. Les huîtres sont expédiées parfois dans l’intérieur
du pays. Mais on n’utilise encore que des gisements naturels. Une
tentative a été faite à Libreville au siècle dernier pour l’élevage
des huîtres de palétuviers, mais n’a pas eu de suite.
Les collections de poissons, de mollusques et d’autres animaux
marins que j’ai rapportées à mon retour d’A. E. F. sont actuellement
à l’étude au Laboratoire des Pêches Coloniales.
Vers la fin de Tannée dernière s’est installée à Pointe Noire la
— 503
première pêcherie dotée d’un chalutier. J’ai effectué ffe nombreuses
sorties à bord ; les résultats sont prometteurs.
La pêche aux arts tournants, telle la Bolinche, est à préconiser
étant donné l’abondance du « poisson flottant ».
La pêche aux Requins peut aussi être envisagée.
Le poisson de mer frais peut fournir les marchés locaux et quel-
ques villes de l’intérieur ; mais la plus grande partie des pêches
devra être traitée par séchage — salage — fumage.
Sans avoir la richesse du banc d’Arguin, la côte de l’A. E. F.
offre cependant des ressources qu’il faut se garder de négliger.
Au cours de mes déplacements, j’ai eu l’occasion d’explorer
quelques grottes au Gabon et dans la vallée du Niari. J’ai recueilli
quelques échantillons de leur faune ; j’ai eu également la possibilité
de m’intéresser quelque peu à la préhistoire remarquable de Brazza-
ville et des abords du Niari.
Qu’il me soit permis, en terminant, d’adresser mes remerciements
à tous ceux, administrateurs et colons, qui m’ont aidé dans ma tâche
et qui m’ont fait profiter de leur connaissance des régions que j’ai
parcourues. Je citerai en particulier M. Perreve, au Trésor de Port
Gentil — M. Delaporte, exploitant forestier — M. Colchen, agent
forestier — M. Raillan, et M. Cotonnec, directeurs de pêcheries.
J’ai eu aussi le plaisir de rencontrer à la mission Ste Anne du Fernan
Vaz, M. l’abbé Walker qui, depuis longtemps, a contribué à la
connaissance de la Flore du Gabon par l’envoi de plantes au Muséum.
J’exprime également toute ma reconnaissance à M. l’Administrateur
Trezenem qui me reçut à mon arrivée à Brazzaville et à M le Pro-
fesseur Trochain, Directeur de l’Institut d’Etudes Centrafricaines,
où-je fus toujours aimablement hébergé.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d’origine animale du Muséum.
— 504 —
Sur une infection streptococcique constatée sur des
Ragondins (Myopotamus coypus Molina).
Par Achille Urbain et Geneviève Piette.
Au cours de l’année 1948, il nous a été permis de constater dans
un petit élevage de Ragondins ( Myopotamus coypus Molina) une
épidémie d’allure septicémique. Ces rongeurs succombaient en quel-
ques jours après avoir présenté de l’inappétence, de la somnolence
accompagnées parfois d’essoufflement et de diarrhée. Huit animaux
sur douze furent atteints et succombèrent à cette maladie.
A l’autopsie on constatait une congestion intense des poumons
et souvent de la masse intestinale, la rate était généralement hyper-
trophiée et un certain nombre de ganglions mésentériques présen-
taient des taches hémorragiques. Les frottis de pulpe splénique
ont montré de rares cocci Gram positif réunis par 2 ou 3 éléments.
La mise en culture du sang du cœur et de la moelle d’os long a donné,
dans tous les cas, une culture de streptocoque. Ce germe était par-
ticulièrement virulent, la culture en bouillon-sérum de 24 heures,
tuait, par voie sous-cutanée, la souris à 1/100.000° de c. c., et le
cobaye à 0,1 c. c., par la voie intra-péritonéale. Cette virulence
a baissé très rapidement. Au bout d’un mois, la culture de ce strep-
tocoque en bouillon-sérum était sans action sur le cobaye, elle ne
tuait la souris qu’à la dose de 0,5 c. c., par la voie sous-cutanée.
Son étude bactériologique : morphologique, culturale et bio-
chimique, a montré tous les caractères habituels du streptocoque
pyogène. Ce germe était hémolytique, la culture en bouillon-sérum
de 24 heures provoquait en 4 heures à 37°, l’hémolyse des hématies
de cobaye, de cheval et de mouton (0,1 c.c. de culture dans 1 c.c.
de l’émulsion en eau physiologique à 5 p. 100 de globules rouges
étudiés).
Dès que le diagnostic fut posé, il fut donné aux animaux survi-
vants du Rubiazol dans les aliments ; sur 4 animaux traités, 4 sur-
vécurent.
Cette courte relation montre donc que dans des conditions indé-
terminées, le Ragondin est susceptible d’être infecté par le strep-
tocoque. Elle apporte une nouvelle contribution à la sensibilité
de ce rongeur à diverses infections comme l’a déjà signalé l’un
d’entre nous 1.
Laboratoire cï Ethnologie des Animaux sauvages du Muséum.
1. Ach. Urbain. Étude bactériologique de la septicémie du Ragondin (Myopotamus
coypus Molina). C. R. Soc. Biol., 1937, t. 55, p. 952.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
(
— 505
AlJ SUJET DE L’APPARITION DE LA LUXATION DES AILERONS
CHEZ DES BERNACHES DU CANADA (BrANTA CANADENSIS L.).
Par P. Bullier.
Depuis bientôt six ans, il nous est permis d’observer tous
les ans au Parc Zoologique du Bois de Yincennes des luxations des
ailerons chez des Bernaches du Canada ( Branta canadensis L.).
Ces luxations sont tantôt unilatérales, tantôt bilatérales ; elles
apparaissent chaque année, avec une régularité remarquable, sur
certains sujets dès qu’ils atteignent l’âge de quatre mois. Les ani-
maux présentent alors une déviation latérale de l’extrémité des ailes
ou ailerons. Ces ailerons sont formés par le deuxième doigt de la
main de l’oiseau qui supporte les rémiges. Au lieu d’être disposés
dans un plan vertical parallèle au plan de symétrie de l’animal,
ils se dirigent vers l’extérieur horizontalement par un basculement
de haut en bas qui provoque une luxation au niveau de l’articulation
carpo-métacarpienne.
Tous les animaux nés au Parc Zoologique ont été obtenus par
incubation naturelle et sont entourés de soins particuliers. Devant
une pareille anomalie, et devant sa fréquence, nous avons été natu-
rellement amenés à chercher une explication de ce phénomène
curieux. Nous avons parcouru la littérature vétérinaire pour con-
naître les théories émises au sujet du mécanisme de sa formation.
Aucune de ces théories ne nous a donné satisfaction.
Nous signalerons en premier lieu la théorie de Sausseau, cet
auteur a bien observé ce phénomène sur les animaux domestiques :
les Oies de Toulouse, chez lesquelles cette anomalie est fréquente.
Pour cet auteur la luxation des ailerons serait due à un relâche-
ment d’un ligament tendineux. Il ajoute que cette déviation frappe
surtout les gros sujets, ceux qui ont une grande aptitude à l’engraisse-
ment. Si cette théorie a quelque valeur pour les sujets de basse-cour
dont la principale spéculation est l’engraissement, elle n’explique
pas pourquoi cette anomalie se rencontre chez des oiseaux sauvages
qui n’ont absolument aucune aptitude à engraisser.
Or, voici d’après un auteur allemand, Heinrich Dathe (2), la
liste des oiseaux sauvages chez lesquels cette anomalie a déjà été
rencontrée :
' Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 506 —
Canard sauvage
Canard de Barbarie
Oie à front blanc
Oie cendrée
Oie cygnoïde
Oie du Canada
Bernache de Magellan
Oie du Chili
Oie céréopse
Cygne muet
Cygne noir
Foulque commune ou Judelle. .
Ibis à face noire
Cigogne blanche
Paon ordinaire
Pintade
Bernache nonette
Anas plalyrhynchos L.
Cairina moschata L;
Amer albijrons (Scopoli).
Anser amer L.
Cygnopsis cygnoïdes L.
Branla canademis L.
Chloëphaga magellanica (Gm.).
Chloëphaga inornata (King).
Cereopsis novae hollandiae Latham.
Cygnus olor (Gm.).
Chenopis atrata (Lath.).
Fulica atra atra L.
Theristicus melanopis (Gm.).
Ciconia ciconia (L.).
Pavo cristatus L.
Meleagris gallopavo L.
Branla leucopsis (Bechst.).
D’après Heinroth (3) elle surviendrait encore sur quantité d’autres
canards et même la grande Outarde Otis tarda L., aurait une
prédisposition à cette anomalie. Pour lui, ce serait le manque de
mouvements qui serait responsable de l’apparition de la luxation.
Les jeunes oiseaux, écrit-il, se reposent beaucoup, les extrémités
de leurs ailes appuient au sol et les lourds rémiges qui leur poussent
aux extrémités des ailes favorisent le basculement des ailerons
vers l’extérieur. Cette théorie non plus n’est pas satisfaisante, car
au même âge tous les oiseaux d’une même nichée, ayant les plumes
au même stade d’évolution devraient avoir tous des basculements
des ailerons.
Luhmann (4) montre que contrairement à ce qu’avance Heinroth,
la torsion est déjà solidement établie avant que la croissance des
plumes soit assez développée pour que leur poids favorise cette
luxation.
Heinrich Dathe (2) pense que la luxation des ailerons serait
tout simplement un accident d’incubation. Or dans les observations
qu’il rapporte, les pannes d’incubatrices artificielles ne provoque-
raient de luxations des ailerons que dans des proportions très faibles
de 7 % à 17 % seulement. Mais tous les œufs par arrêt de la source
de chaleur, étant soumis à une baisse de température uniforme,
devraient tous donner des poussins présentant la même anomalie.
H. Dathe croit qu’il y a une prédisposition à la luxation ; c’est
aussi l’avis de Peters (5) qui a observé cette luxation sur les cygnes
de l’Alster à Hambourg ainsi que Bodenstein (6).
A notre point de vue, la luxation des ailerons, tant chez les
volailles domestiques que chez les oiseaux sauvages, nous semble
être un caractère transmissible comme le faisaient déjà pressentir
Sausseau, H. Dathe, Peters et Bodenstein. Elle s’inscrirait
— 507
d’emblée dans le patrimoine héréditaire des animaux. Ce serait
une mutation. Nous avons pensé qu’elle pourrait être liée au sexe.
Plusieurs faits nous le font supposer, dans le troupeau d’oies du
Parc Zoologique où la consanguinité est très étroite, nous notons
avec une grande fréquence l’apparition de ce phénomène, tous
accidents d’incubation étant mis à part, nous avons pu craindre
de ne plus avoir que des produits à ailes luxées. Ce qui a pu nous
faire croire à un caractère lié au sexe, c’est qu’à plusieurs reprises
nous avons remarqué que les caractères du père passaient aux
femelles et les caractères des femelles passaient aux descendants
mâles. Pour affirmer cette thèse il faudrait analyser minutieusement
le patrimoine héréditaire des géniteurs. Nous avons eu des diffi-
cultés dans l’identification des animaux qui perdent leurs bagues
assez souvent et également du fait que nos géniteurs se trouvaient
trop âgés. Nous ferons remarquer en outre, que tous les éleveurs
se sont rendu compte du caractère héréditaire de cette anomalie ;
tous les animaux qui portent en effet cette déformation sont sys-
tématiquement écartés par eux de la reproduction. C’est le but
de la sélection. Dans la nature elle se fait d’elle-même, elle est
impitoyable surtout sur les animaux sauvages. La raison d’être
des oiseaux sauvages est d’avoir deux ailes en parfait état de vol.
Dans les Parcs Zoologiques, cette anomalie n’a pas le même
inconvénient que pour l’éleveur. Les oiseaux de Parc sont présentés
au public dans de grands enclos en pseudo-liberté dans le cadre
de la nature, ils sont tous éjointés par amputation du deuxième doigt,
ce qui les déséquilibre au moment où ils prennent leur vol.
Cette opération les prive ainsi de l’aileron luxé et le pouce garni
de quelques plumes masque la cicatrice.
L’aspect extérieur des animaux n’en est nullement déparé. Chez
des espèces rares une consanguinité trop étroite n’est donc pas à
craindre, puisque cette anomalie, dissimulée par l’éjointage, ne
déprécie pas les oiseaux qui en sont atteints.
En résumé, aucune théorie n’a jusqu’ici été exposée d’une façon
indiscutable pour expliquer cette curieuse luxation des ailerons qui
paraît cependant être héréditaire.
Laboratoire d’Ethnologie des Animaux sauvages du Muséum.
Bibliographie.
1. — Sausseau (M.) . La déviation de l’aileron chez l’oie de Toulouse.
Bull. Acad. Vét. France, n° 5, pp. 336-339 (1932).
2. — Heinroth (O. u. M.). Die Vôgel Mitteleuropas, Livre 3. Berlin-
Lichterfeld, 1924-1928.
3. — Datiie (M.). Beobachtungen und Gedanken über die Kipllüg-
- 508
lichkeit. Der Zoologische Garten, Livre 15, 4e cahier, 1943,
pp. 148-1 .
4: — Luhmann (M.). Beobachtungen über die Drehflugelmiszbildung bei
Haùsgânsen. Zool. Anz., pp. 58-60. 1936.
5. — Peters (N.). Uber Beobachtùngen an den Hambürger Alstersch-
wânen ( Cygnus olor Gm.) in den Jahren 1931 bis 1935.
6. — Bodenstein (G.). Eine intéressante Ganse Kreùzüng. Ornith-
Monatsber., 50, pp. 170-171. 1942.
7. — Peters (N.) . 10 Jahre Brutstatistik ùnd Entwisklùng der hambürger
Alsterschwâne. Abh. a. d. Geb. d. Naturw. Heraùsgegeb. v.
Naturw. Ver. Hamburg., 23, I, pp. 28-29. 1931.
V
— 509 —
Une Grenouille nouvelle, Rana (Ptychadena) retro-
PUNCTATA, DU Mt NlMBA (MATÉRIAUX DE LA MISSION
M. Lamotte en Haute Guinée Française).
Par F. Angel.
Au cours d’une étude des espèces du genre Rana recueillies au
Mont Nimba en 1942 et 1946 et rapportées au Muséum d’histoire
Nationale par M. Lamotte, nous avons trouvé 5 exemplaires qui
nous paraissent représenter une forme inédite pour laquelle nous
proposons le nom de R. retropunctata. Ces animaux ont été capturés
dans les localités suivantes : Gouéla, Ziela, Bié, Plateau de Zouguepo,
toutes quatre comprises dans un rayon d’une dizaine de kilomètres.
L’étude détaillée des autres espèces de Rana du Mont Nimba sera
publiée ultérieurement.
Rana (Ptychadena) retropunctata nov. sp.
Dents vomériennes bien développées, formant deux séries séparées
l’une de l’autre, situées entre les choanes, leur extrémité externe touchant
le bord antérieur de ces derniers. Tête un peu plus longue que large.
Museau tronqué, plutôt arrondi que pointu, dépassant modérément la
bouche en avant, représentant une fois 1/4 à une fois 1 /2 le diamètre de
l’œil. Narines situées à mi-distance de l’œil et du bout du museau, dis-
tantes l’une de l’autre d’une longueur égale aux 4 /5e du diamètre de l’œil.
Ce dernier est plus grand que la largeur inter-orbitaire. Tympan bien dis-
tinct, égalant les 3 /5e ou les 2 /3 du diamètre de l’œil et séparé de celui-ci
par la moitié de son propre diamètre. Doigts, gonflés à l’extrémité mais
sans disque, de longueur modérée, les premier, deuxième et quatrième de
même longueur, le troisième aussi long que le diamètre orbitaire. Quand le
membre antérieur est rabattu en avant la base des doigts se trouve au
niveau du museau.
Membres postérieurs plutôt trapus ; couchés le long du corps, l’arti-
culation tibio-tarsienne atteint un point entre l’œil et la narine chez la $,
la narine chez le <?. Les talons chevauchent légèrement quand les mem-
bres postérieurs sont placés à angle droit sur Taxe longitudinal du corps.
Tibia 3 fois 1 /2 plus long que large, sa longueur contenue 2 fois ou un
petit peu moins dans la distance museau-anus ; il est plus long que le pied
(sans le tarse). Palmure des orteils atteignant l’extrémité du 5e, laissant
2 phalanges libres au 4e et une au 3e. Celui-ci un peu plus long que le 4e.
Métatarsiens séparés jusqu’à la base par la palmure. Tubercules sous-
articulaires saillants, grands. Tubercule métatarsien interne, allongé,
Bulletin du Muséum, 2° série, t. XXI, n° 5, 1949.
510
mesurant la moitié de la longueur de l’orteil interne. Un petit tubercule
métatarsien externe, arrondi et aplati, à la base du 4e orteil. Sur les 3e et
4e orteils, une série de petits tubercules, échelonnés sur la première pha-
lange entre les tubercules métatarsiens et le premier tubercule sous-
articulaire.
Face dorsale couverte de glandules ou de minuscules verrues s’unissant
plus ou moins pour former des traces de plis longitudinaux nombreux,
irréguliers, interrompus. Les membres postérieurs portent également
de ces petits nodules. Pas de bourrelet régulier dorso-latéral. Un petit
bourrelet glanduleux va du dessous de l’œil au membre antérieur. Un pli
saillant, très marqué sur le tarse entre le tubercule métatarsien interne et
le talon ; un autre, en travers de la poitrine, d’une aisselle à l’autre. Face
inférieure complètement lisse, partout.
Rana (Ptychadena) retropunctata nov. sp. — Syntype $, grandeur naturelle.
Coloration. — Gris ardoisé ou brunâtre à peu près uniforme sur le
dessus du dos et de la tête. Les tibias et les cuisses, en avant, sont barrés
transversalement de sombre, mais la partie postérieure des cuisses est brun
foncé ou noirâtre rehaussé de points blancs très nets, bien définis, sans
aucune trace de marbrures, vermiculations, barres ou raies. Ce caractère
est constant sur nos 5 échantillons et les fait reconnaître au premier coup
d’œil. Lèvre supérieure comme la teinte dorsale, un peu éclaircie, sans
taches plus sombres ; la lèvre inférieure également sans marques foncées.
Male. — - Le mâle est un peu plus petit que la femelle. L’ouverture des
sacs vocaux se termine au niveau du bord inférieur du bras. Ces sacs sont
noirs et leur fente est aussi longue que le diamètre de l’œil.
Mensurations des syntypes (en millimètres)
Variations. — JJne femelle de Gouéla, mesurant 41 mm. du
museau à l’anus est un peu plus grande que les syntypes, mais la
longueur de ses membres postérieurs ne dépasse pas 63 mm. sa teinte
générale est plus sombre et les bandes transversales des membres
sont moins nettement marquées.
Chez une autre $, du plateau de Zouguepo (prairie savane à 800 m.
d’altitude) le dessous de la gorge porte de très fines ponctuations
brunes. Un mâle, capturé à 550 m. d’alt. entre Gouéla et Bié est aussi
de teinte très foncée sur le dos ; ses sacs vocaux apparaissent en noir
au travers de la peau blanche de la gorge.
Provenances : Syntypes ; <$ et Ç de Ziéla (mare en savane-
prairie, en pleine saison des pluies) ; 30 août.
Paratopotypes : $, Gouéla, ait. 500 m. ; Ç, Plateau de Zouguepo,
prairie basse, 800 m. ; entre Gouéla et Bié, ait. 550 m.
Affinités — Cette espèce s’apparente aux formes aequiplicata
christyi et mascareniensis . Elle en diffère par : son corps plus trapu,
ses membres postérieurs plus courts (l’articulation tibio-tarsienne ne
dépasse jamais la narine), la nature des verrues glanduleuses dor-
sales (ne formant pas de bourrelets longitudinaux réguliers), le
museau moins pointu, la taille plus grande du tubercule métatarsien
interne, la coloration particulière et constante de la face postérieure
des cuisses.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
Aptitude de l’Anguille (Anguilla anguilla L.) a former
DES ANTITOXINES. — RAPPORTS POSSIBLES AVEC LES MYS-
TÈRES DE SA REPRODUCTION.
Par Odette Callamand.
On a beaucoup insisté, depuis fort longtemps déjà sur la résis-
tance des Anguilles à de nombreuses infection? et sur les rapports
qui pouvaient exister entre les toxines du sérum d’ Anguille et ce
pouvoir de défense, dû sans doute à la poss'bilité, exceptionnelle
ment développée chez cette espèce de fabriquer des antitoxines.
« Le sens biologique de la fonction venim use nous apparaît
ainsi dans toute sa netteté, écrivait M. Phisalix 1 c’est une fonction
tonique, utile d’abord à l’individu dans son métabolisme nutritif
et ses moyens de défense intérieure (immunité naturelle) ».
Récemment d’ailleurs, nous avons montré la teneur très élevée
en lipase du sérum d’ Anguille 2 par rapport à celle du sérum des
autres Poissons. — Or l’activité lipasique du sérum est généralement
considérée comme représentative des possibilités de défense de l’or-
ganisme 3. L’Anguille nous apparaît donc particulièrement apte à
fabriquer antitoxines, anticorps et le but de cette note est de montrer
comment on peut tenter de relier cette remarquable aptitude de
l’Anguille aux mystères de sa reproduction.
On admet généralement aujourd’hui que les substances nommées
antihormones, parce qu’elles s’opposent aux actions des hormones,
ne sont pas produites par telle ou telle glande endocrine, mais par
l'ensemble des territoires synthétisant les anticorps ; les antihor-
mones n’étant qu’une variété d’anticorps dont les hormones corres-
pondantes représenteraient les antigènes. — Or on sait d’autre part
qu’on n’a pu jusqu’à présent obtenir expérimentalement ni en eau
douce, ni en eau de mer, la maturation de l’Anguille argentée femelle,
quelles que soient les doses souvent très élevées d’hormones gona-
1. M. Phisalix : Le sens biologique de la fonction venimeuse. Rev. Soc. argentina
Biologia, 1934. Suppl, del vol. X, pp. 433-442.
2. M. Fontaine et O. Callamand : La lipase sérique chez un Cyclostome ( Petro -
myzon marinus L.) et divers Poissons Téléostéens. Bull. Inst. Océan, 1949, n° 943,
pp. 1-5.
3. K. Kohler : Enzymologie de la cellule tumorale, 1937, t. 6, p. 157. Ergebnissc der
Enzymforschung. — J. Desbordes et A. German : Contribution à l’étude d’un enzyme
lipolytique : la lipase. Bull. Soc. Chim. Biol. 1944, t. 26, pp. 509-515. — J. Desbordes :
Contribution à l’étude d’un enzyme lipolytique : la lipase. Bull. Soc. Cim. Biol., 1945,
t. 27, pp. 118-122. — J. Paraf, J. Desbordes, A. German et G. Fournie : Contri-
bution à l’étude lipolytique d’un enzyme : la lipase. Bull. Soc. Chim. Biol., 1945, t. 27,
pp. 122-129. — Gomori : Distribution of lipase in the.tissues under normal and under
pathologie conditions. Arch. Pathol. U. S. A., 1946, t. 41, pp. 121-129.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 513 —
dotropes ou d’oestrogènes utilisées. — On aurait pu supposer et
cette hypothèse n’a pas manqué d’être émise que l’Anguille ne
réagissait pas aux hormones provenant des Mammifères, mais
qu’elle répondrait peut être aux hormones gonadotropes de Pois-
sons. Cependant les essais que nous poursuivons actuellement avec
des hypophyses de Saumon ne semblent pas jusqu’ici autoriser
l’espoir d’une réussite. Ces hypophyses ont été cependant prélevées
au moment de la montée reproductrice, époque à laquelle elles sont
particulièrement riches en cellules basophiles 1 et où elles devraient
être particulièrement riches en hormone gonadotrope. On pouvait
donc se demander si cette impossibilité actuelle et — quel que soit
l’avenir des essais toujours poursuivis — si cette grande difficulté à
obtenir la maturation génitale ne parvenait pas de l’exceptionnelle
facilité avec laquelle l’Anguille peut fabriquer des antihormones
vis-à-vis de ses propres hormones aussi bien que vis-à-vis des hor-
mones de Mammifères ou de Poissons injectées.
C’est ce qui nous a conduit à rechercher, puis à mettre en évidence
une activité antigonadotrope spontanée du sérum d’ Anguille 2.
Dans ce but nous avons étudié, l’influence des injections de sérum
d’ Anguille sur la jeune souris impubère âgée de 19 à 21 jours, suivant
divers protocoles expérimentaux : dans une première série d’expé-
riences, injections préalables de sérum d’ Anguille les 19e, 20e et
21e jours suivies pendant 3 jours consécutifs d’injections d’hormone
gonadotrope — dans une seconde série d’expériences les injections
de sérum et d’hormone ont été synchrones, le sérum étant injecté
d’un côté de l’animal, l’hormone du côté opposé. Les hormones
utilisées ont été la gonadormone Byla et l’hormone gonadotrope
Roussel. Les souris étaient sacrifiées de 2 à 3 jours après la dernière
injection. Le sérum d’ Anguille fut le plus souvent du sérum d’ An-
guille argentée femelle, mais nous avons également effectué cer-
taines expériences avec le sérum d’ Anguille femelle jaune et obtenu
des résultats analogues bien que ces derniers sérums se soient parfois
révélés d’activité moindre. La souris impubère a été choisie comme
animal réactif parce qu’elle est particulièrement sensible à l’action
des hormones gonadotropes, mais un grave inconvénient était à
éviter, ne pas atteindre les doses toxiques du sérum qui entraînent
rapidement la paralysie et la mort. Nous n’avons pu évidemment
déceler cette activité gonadotrope qu’en utilisant soit un sérum
chauffé, soit un sérum dilué dans des proportions telles que ne se
manifeste pas au peu l’action toxique. Dans chaque série d’expé-
riences des animaux furent gardés comme témoins : témoins négatifs
1. M. Fontaine et M. Olivereau : L’hypophyse du Saumon (Salmo salar L.) à
diverses étapes de sa migration. C. R. Ac. Sc., 1949, t. 228, pp. 772-774.
2. M. Fontaine et O. Callamand : Sur l’activité antigonadotrope du sérum d’An-
guille. C. R. Ac. Sc., 1947, t. 224, pp. 1660-1662.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
34
514 —
ne recevant aucune injection, témoins positifs recevant l’hormone
seule. Selon leur sexe et l’hormone employée, les tests, qui nous ont
donné les meilleurs résultats furent l’ouverture du vagin et l’aug-
mentation du poids de l’utérus d’une part, l’augmentation du poids
des vésicules séminales d’autre part. Nous avons fréquemment
utilisé du sérum d’ Anguille dilué au 1/10 mais dans certains cas
nous avons dû utiliser des concentrations supérieures (jusqu’au 1 /4),
la toxicité moindre de ces sérums nous le permettant — ■ une dose
totale variant de 0 cm3 40 à 0 cm3 75 était injectée, pendant
3 jours. Avec le sérum chauffé 30 minutes à 50°, traitement qui
atténuait considérablement la toxicité sans toutefois la supprimer
complètement, nous employons soit le sérum pur, soit le sérum dilué
au 1/2. Il y a, en effet, des variations assez notables d’activité anti-
gonadotrope d’un sérum à l’autre, mais l’emploi de doses conve-
nables, déterminées par des essais préliminaires permet de mettre
en évidence une action antigonadotrope très nette. Par exemple
4 unités internationales d’hormone Roussel entraînent un déve-
loppement de l’utérus considérable (poids de 40 à 60 mg) alors que
les animaux ayant reçu au préalable 0 cm3 25 de sérum chauffé ne
présentent que des utérus tout à fait comparables à eeux des témoins
négatifs (poids de 3 à 6 mg). De nombreuses expériences avec du
sérum frais dilué conduisent à des résultats analogues. — ■ Cette
action antigonadotrope présente-t-elle une signification du point de
vue de la biologie de l’Anguille ? Il fallait d’abord s’assurer qu’elle
ne se manifestait pas dans le sérum d’un Téléostéen dont la reproduc-
tion ne pose pas les mêrties problèmes et nous avons pour ces essais
choisi la Carpe. Avec des sérums de Carpes, nous n’avons observé
que de légères actions tantôt frénatrices, tantôt accélé- ratriees,
nullement comparables à celles observées avec le sérum d’ Anguille.
Ainsi l’action antigonadotrope du sérum d’ Anguille semble-t-elle
lui être particulière.
Sans doute, admet-on généralement aujourd’hui contrairement à
l’opinion initiale de Collip, que, chez les Mammifères, la formation
d’antihormone ne répond pas à une production physiologique nor-
male d’hormone, mais à l’introduction d’une hormone étrangère.
Cependant l’hypothèse a été soutenue et eneore tout récemment 1
pour les Mammifères eux-mêmes, qu’au cours de la vie, pourrait
se développer un état d’allergie de l’animal vis-à-vis de ses propres
hormones. Mais, ce qui ne se produirait ici que tardivement, après un
long fonctionnement des glandes endocrines, pourrait, chez l’Anguille,
se manifester beaucoup plus tôt, étant donné la réactivité excep-
tionnelle de son système formateur d’anticorps et d’antihormones.
Pourquoi cependant, aux Sargasses, la maturation des organes
1. J. Freud : Een nieuw denkbeeld betnefîende de Nederl. T. Geneeskde 1946,
t. 90, pp. 546-548.
— 515 —
génitaux parviendrait-elle à son terme ? On peut supposer que
l’issue de ce long conflit qui oppose organes producteurs d’hor-
mones et organes formateurs d’antihormones résulte de la faillite
première de ceux-ci au cours de la misère physiologique qui est sans
doute le lot de l’Anguille parvenue aux lieux de ponte. Sans doute,
nous ne savons pas ce que deviennent les Anguilles au moment de la
reproduction et après celle-ci. L’opinion généralement admise est
qu’elles succombent, alors et vraisemblablement dans un déplorable
état physiologique. A l’appui de cette hypothèse, rappelons, non
seulement que l’organisme de l’Anguille argentée quittant notre
continent montre déjà des signes histologiques de décrépitude,
mais que les Congrès, autres Apodes que nous pouvons voir, eux, au
moment de la reproduction, sont alors dans une condition lamen-
table (dégénérescence complète des systèmes squelettiques et mus-
culaires — os décalcifiés — peau ulcérée, etc...). Enfin lors de la
maturation génitale de l’Anguille mâle, il fut constaté que la mort
suit l’émission des produits sexuels 1. Chez les Mammifères, divers
travaux ont montré que la production des anticorps est réduite
quand l’animal jeune 2. De plus, le passage de l’eau douce à l’eau de
mer entraîne chez l’anguille une chute des protéines sanguines 3
dont l’influence sur la teneur du sang en antihormones ne peut être
que défavorable. Sans doute, ces conditions sont elles insuffisantes
à rendre l’Anguille sensible aux hormones génitales, mais il y a en
plus, dans le cycle naturel, cet immense retour aux Sargasses dont
nous ignorons à peu près tout mais qui doit jouer un rôle de premier
plan dans l’épuisement de l’organisme et entraîner de très impor-
tantes modifications dans les rapports des constituants du soma et
du germen. Que la maturation complète des organes génitaux exige
cet écroulement de l’organisme alors que longtemps avant une
première manifestation du développement génital s’était ébauché
dans un organisme sain 4 puis avait paru être stoppée, pourrait donc
peut-être s’expliquer par un état allergique de l’organisme vis-à-vis
de ses propres hormones, allergie qui ne s’effacerait que peu avant
l’organisme tout entier, laissant juste à celui-ci la possibilité de per-
pétuer l’espèce. Nous poursuivons nos recherches dans le but de
soumettre cette hypothèse à l’épreuve des faits.
Laboratoire de Physiologie générale du Muséum.
1. M. Fontaine : Sur la maturation complète des organes génitaux de l’Anguille
mâle et l’émission spontanée de ses produits sexuels. C. R. Ac. Sc., 1936, t. 202, pp.
1312-1314.
2. P. R. Cannon : J. immujnol. , 1942, t. 44, pp. 107-114. Wissler, Woolridge et
Steffee : Proc. Soc. exper. Biol. Med. U. S. A ., 1946, t. 62, pp. 199-203.
3. M. Fontaine et S. Firly : Sur la teneur en protéines du sérum d’Anguille et ses
variations au cours des changements de salinité C. R. Ac. Sc ., 1932, t. 194, pp. 1854-
1856.
4. Au moment de la transformation d’Anguille jaune en Anguille argentée.
— 516
Les Cynoglossus de v Atlantique.
Par Paul Chabanaud.
Avant même que soit terminée la publication de ma Révision
des Cynoglossidae de l’Atlantique oriental 1, j’ai eu la bonne fortune
de me voir confiée, aux fins d’étude, une collection de Cynoglossus
appartenant à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Relgique.
Tous ces Soléiformes avaient été capturés en divers points de la
côte occidentale de l’Afrique, au cours de deux croisières (la 11e
et la 14e) du navire-école belge « Mercator ».
Grâce à la richesse exceptionnelle de ce matériel, les données
procurées par son étude éclairent d’un jour nouveau et assez inat-
tendu, non seulement la classification des Cynoglossus de cette
région du globe, mais encore celle du genre tout entier. Il apparaît
en effet hors de doute que la variabilité des Cynoglossus est beau-
coup plus étendue qu’il n’était permis de le penser jusqu’ici. Cette
variabilité porte, non seulement sur le nombre des rayons des
nageoires impaires, sur le nombre des écailles (principalement
lorsque ces phanères sont comptés en série longitudinale) et sur
le nombre des lignes latérales, tant nadirales que zénithales, mais
encore sur la forme générale du corps et, en particulier, sur celle
de la région céphalique. Ce dernier point revêt une grande impor-
tance, car il semble de prime abord difficile de considérer comme
appartenant à une même espèce des individus dont le museau, très
proéminent, est rétréci à son extrémité et d’autres, dont le museau
est court et largement arrondi.
Ces différences ne sont pourtant que simples variations indivi-
duelles ; ce que révèle l’existence de toute une gamme de formes
intermédiaires, établissant le passage entre les extrêmes. De telles
séries d’individus existent en grand nombre ; la conspécificité des
individus dont se compose chacune d’elles est affirmée par divers
1. Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2) 21, 1949, pp. 60-66, 202-209 et 347-353.
Les éléments de ce premier travail ont été puisés dans la collection du British
Muséum, dans celle du Muséum de Paris et dans la collection d’étude du Laboratoire
des Pêches et Productions coloniales d’origine animale du Muséum.
P. 62, les 7 premières lignes du 2e paragraphe (9e à 15e lignes de la page) sont à
supprimer. Contrairement à ce qu’il y est dit, certains os du crâne, entre autres les
os frontaux, sont traversés par les canaux sensoriels.
Je reviendrai en détail sur cette question.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
517 —
caractères, entre autres la constance d’une morphologie particulière
de la pholidose.
En ce qui concerne les Cynaglossus de l’Atlantique, le nombre
des espèces, que j’estimais s’élever à 5, se réduit en réalité à 3
(sous réserve, bien entendu, de l’éventualité de nouvelles décou-
vertes). D’autre part, et ainsi qu’en témoigne le contenu des lignes
qui suivent, aucun doute ne subsiste, quant à présent, au sujet de
la valeur de 3 espèces ( C. goreensis, C. guineensis et C. canariensis)
dont je n’ai pu obtenir la communication des types : C. goreensis
et C. guineensis ne sont que de simples synonymes de C. sene-
galensis ; C. canariensis devient le type de l’une des morphes pleuro-
grammiques de cette même espèce.
Clef dichotomique des espèces.
1 (4). Les écailles nadirales sont toutes cycloïdes. Les écailles zénithales,
non pleurogrammiques, sont cténoïdes, au moins pour la plupart.
Toutes les écailles zénithales pleurogrammiques sont cycloïdes.
Les pores des lignes latérales zénithales sont divertieulés ou non. 2.
2 (3). Les écailles zénithales non pleurogrammiques sont toutes cténoïdes,
quelle que soit la dimension des individus. Les pores des lignes
latérales zénithales sont toujours divertieulés. De 17 à 20 écailles
(rarement 15 ou 16) entre les lignes latérales zénithales
senegalensis.
3 (2). Les écailles zénithales non pleurogrammiques sont cténoïdes, mais
chez les grands individus, deviennent ordinairement cycloïdes sur
la région céphalique et sur une étendue plus ou moins considérable
de la région abdomino-caudale. Les pores des lignes latérales sont
généralement simples, rarement divertieulés. De 10 à 14 écailles
entre les lignes latérales zénithales . lagoensis.
4 (1). Les écailles nadirales sont cténoïdes. Toutes les écailles zénithales
sont cténoïdes, y compris les pleurogrammiques. 11 ou 12 écailles
entre les lignes latérales zénithales. Les pores des lignes latérales
zénithales sont toujours simples cadenati.
Description et synonymie des espèces,
AINSI QUE DES MORPHES PLEUROGRAMMIQUES.
La mensuration de la longueur du museau s’avère inutile : celle
de la distance postoculaire (distance comprise entre l’œil fixe et
le bord libre de l’opercule) est au contraire très précise et suffit aux
besoins de la description. Sauf dans quelques cas exceptionnels,
qui n’ont pas à être envisagés ici, la prorsalité de l’œil migrateur,
par rapport à l’œil fixe, est constante chez les Soléiformes ; l’énoncé
de ce caractère est donc superflu. Sauf en ce qui concerne la narine
— 518 —
I
postérieure zénithale, la morphologie des narines des Cynoglossidae
est douée d’une constance trop grande pour qu’il y ait lieu de s’y
attarder dans les descriptions.
Cynoglossus senegalensis (Kaup).
D 118-134. A 93-110 (117 ?). C (10) 12. D + A + C 224-253.
Vn 4. V z (0) 1-3 (4). Lignes latérales : zénithales 2 ou 3 ; nadirales
0 ou 1. S 94-149 ; entre les lignes latérales zénithales (15-16) 17-20.
En centièmes de la longueur étalon : tête 17-20 (21) ; hauteur 18-26.
En centièmes de la longueur de la tête : œil (6-7) 8-12 ; interoculaire
3-8 ; distance postoculaire 46-51 ; uroptérygie 31-70.
Le canthus rostral dessine une courbe qui, très étroite et subangu-
leuse chez certains individus, devient largement arrondie chez
d’autres, tous les intermédiaires existant entre ces deux extrêmes.
Le processus rostral ne se prolonge qu’à très courte distance au-delà
de la symphyse mandibulaire, sans jamais atteindre l’aplomb du
bord antérieur de l’œil migrateur. La distance comprise entre l’œil
migrateur et l’œil fixe tend à augmenter en fonction de la hauteur
proportionnelle du corps et en même temps que s’élargit l’incurva-
tion du canthus rostral ; ordinairement plus courte que le diamètre
de l’un des yeux, cette distance peut égaler ou même excéder quelque
peu ce diamètre. La narine postérieure zénithale s’ouvre dans la
moitié antérieure de l’espace interoculaire. Rarement située au-des-
sous de la moitié postérieure de l’œil fixe, l’extrémité caudale du
maxillaire se trouve généralement en arrière de cet œil. Toutes
les écailles zénithales non pleurogrammiques (c’est-à-dire indé-
pendantes des lignes latérales) sont cténoïdes, quel que soit l’âge
et par conséquent la dimension des individus. Les écailles zéni-
thales pleurogrammiques (c’est-à-dire les écailles intéressées par
les lignes latérales) sont cyeloïdes. Toutes les écailles nadirales
sont cyeloïdes. Les pores des lignes latérales zénithales émettent
un court diverticule, orienté soit dorsalement, soit ventralement,
mais toujours perpendiculaire à la ligne latérale. Les pores de la
ligne latérale nadirale sont toujours simples. L’uroptéygie est
tantôt arrondie et relativement courte, tantôt longue et s’effilant
en pointe aiguë. La face zénithale est d’un brun marron, plus ou
moins foncé, en alcool, grisâtre ou noirâtre en eau formolée. La
face nadirale est généralement blanchâtre, parfois de même couleur
que la face zénithale, mais plus claire. 66 spécimens examinés.
Dimensions maximum observées : longueur totale 660 mm., lon-
gueur étalon 612 mm. Du banc d’Arguin à l’Angola.
3 morphes pleurogrammiques :
— 519 —
1. Cynoglossus senegalensis senegalensis (Kaup).
Arelia senegalensis. Kaup 1858, Arch. Naturg., 24, p. 108. — Fowler 1936,
Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 70, pp. 527 et 1261.
Cynoglossus goreensis. Steindachner 1882, Denkschr. Akad. FF iss. Wien,
45, p. 12, tab. 1, efï. 2.
Cynoglossus guineensis. Osorio 1915, Mem. Mus. Bocage, 1, p. 104, eff. 2.
— Fowler 1936, op. cit., p. 1262.
Cynoglossus senegalensis senegalensis. Chabanaud 1949, Bull. Mus . Nat.
Hist. Nat., (2) 21, p. 204.
Lignes latérales : 2 zénithales, 1 latérale.
2. Cynoglossus senegalensis canariensis (Steindachner).
Cynoglossus canariensis. Steindachner 1882, Denkchr. Akad. Wiss. Wien,
45, p. 13, tab. 2, elï. 2. — Fowler 1936, op. cit., p. 526. — Chaba-
naud 1949, op. cit., p. 203.
Cynoglossus senegalensis simulator. Chabanaud 1949, op. cit., p. 205.
Lignes latérales : 3 zénithales, 1 nadirale.
La ligne latérale hypaxonale zénithale du holotype de C. cana-
riensis est parfaitement développée, ce dont fait foi la très belle
figure qui illustre la diagnose originale ; mais, chez le holotype de
C. senegalensis simulator, cette ligne est incomplète. Même dans
cet état ,1a ligne latérale en question suffit, du seul fait qu’elle existe,
à classer ce spécimen dans la présente morphe pleurogrammique.
3. Cynoglossus senegalensis browni Chabanaud.
Cynoglossus senegalensis browni. Chabanaud 1949, op. cit., p. 204.
Lignes latérales : 2 zénithales, 0 nadirale.
Cynoglossus lagoensis Regan.
D 120-131. A 92-107. C (10-11) 12. D -f A + C 225-245. V n 4.
V z 0-2. Lignes latérales : zénithales 2-3 ; nadirale 1. S 86-114 ;
entre les lignes latérales (10-11) 12-14. En centièmes de la lon-
gueur étSlon : tête 19-22 (^4) ; hauteur 20-25 (30). En centièmes
de la longueur de la tête : œil 7-10 (12) ; interoculaire 3-6 (7) ;
distance postoculaire 44-56 ; uroptérygie (29) 31-45.
Ne dessinant que rarement une large courbe (et seulement, à
ma connaissance, chez les 4 spécimens de la collection du British
Muséum, y compris les 2 syntypes de l’espèce), le canthus rostral
est ordinairement subanguleux. Le processus Tostral n’atteint pas
l’aplomb du bord antérieur de l’œil migrateur. L’espace interoculaire
est toujours plus étroit (de la moitié aux 4 cinquièmes environ)
que le diamètre de l’un des yeux. La narine postérieure zénithale
s’ouvre dans la moitié antérieure de l’espace interoculaire. Le
maxillaire atteint au moins la verticale du bord postérieur de l’œil
fixe et s’étend presque toujours à plus ou moins grande distance
en arrière de cet œil. Toutes les écailles zénithales non pleuro-
520 —
grammiques sont cténoïdes chez les individus de petite et de moyenne
taille ; l’âge aidant, ces écailles deviennent progressivement cycloïdes,
à commencer par celles de la région céphalique, et couvrent une
étendue de plus en plus grande de la région abdomino-caudale ;
il s’ensuit que, chez la plupart des grands individus, il n’existe
d’écailles cténoïdes cpie sur la moitié postérieure du corps et, par-
fois même, seulement à proximité de la notoptérygie et de la proc-
toptérygie, la pholidose redevenant cycloïde, à quelque distance
de l’uroptérygie 1. Toutes les écailles pleurogrammiques zénithales
sont cycloïdes. Toutes les écailles nadirales sont cycloïdes. Les
pores des lignes latérales zénithales ne sont que rarement diverti-
culés ; ceux de la ligne latérale nadirale sont toujours simples.
La face zénithale est d’un brun rougeâtre en alcool, grisâtre en eau
formolée. La face nadirale est blanchâtre. 19 spécimens examinés.
Dimensions maximum observées : longueur totale 512 mm., lon-
gueur étalon 477 mm. De la Sierra Leone à l’Angola.
2 morphes pleurogrammiques.
1. Cynoglossus lagoensis lagoensis Regan.
Cynoglossus lagoensis. Regan 1915, Ann. Mag. Nat. Hist., (8) 15, p. 129.
— Fowler 1936, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., 70, p. 526. — Chaba-
naud 1949, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., (2) 21, p. 207.
Lignes latérales : 3 zénithales, 1 nadirale. La ligne latérale
zénithale hypaxonale est incomplète chez un spécimen de l’Angola.
2. Cynoglossus lagoensis monodi Chabanaud.
Cynoglossus monodi. Ghabanaud 1949, op. cit., p. 65.
Lignes latérales : 2 zénithales, 1 nadirale.
Cynoglossus cadenati Chabanaud.
Cynoglossus cadenati. Chabanaud 1949, Bull. Mus. Nat. Hist. Nat.,
(2) 21, p. 205.
Cynoglossus cadenati cadenati. Chabanaud 1949, ibid., p. 206.
Cynoglossus cadenati honoris. Chabanaud 1949, ibid., p. 206.
D 110-115. A 82-88. C (8-9) 10. D + A + C 201-211. V n 4.
V z 0. Lignes latérales : 2 zénithales, 0 nadirale ; entre les lignes
latérales (11) 12. En centièmes de la longueur étalon : tête 17-19 ;
hauteur 21-24. En centièmes de la longueur de la tête ; œil 10-12 ;
interoculaire 3-6 ; distance postoculaire 46-52 (55) ; uroptérygie
36-44. ‘
La courbe dessinée par le canthus rostral est plus ou moins
large, mais nullement subangulaire. La narine postérieure zénithale
1. Chez certaines espèces de l’océan Indien, l’étendue de la partie de la face zénithale
envahie par les écailles cycloïdes varie en fonction de la localisation géographique.
Il ne semble pas en être ainsi chez C. lagoensis.
— 521 —
s’ouvre dans la moitié antérieure de l’espace interoculaire, lequel
mesure environ la moitié du diamètre de l’un des yeux. Le maxillaire
ne dépasse jamais la verticale du bord postérieur de l’œil fixe.
Toutes les écailles zénithales sont cténoïdes, y compris les pleuro-
grammiques. Les écailles nadirales sont cténoïdes, au moins celles
de la région abdomino-caudale, mais leur champ acanthogène est
très réduit et les spinules marginales ne font nullement saillie hors
de l’épiderme 1. Les pores des lignes latérales, tant zénithales que
nadirales, ne sont nullement diverticules. L’uroptérygie est plus
ou moins étroitement arrondie. La face zénithale est tout entière
d’un brun rougeâtre en alcool, grisâtre en eau formolée ; cette
teinte est plus ou moins foncée, généralement uniforme, rarement
variée de marbrures plus claires. La face nadirale est blanchâtre.
8 spécimens examinés. Dimensions maximum observées : longueur
totale 172 mm., longueur étalon 161 mm. De Rufisque à l’Angola.
Etant donné l’instabilité de la forme du canthus rostral, observée
chez C. senegalensis et chez C. lagoensis, la sous-espèce honoris
semble, jusqu’à preuve du contraire, ne devoir être considérée que
comme une simple variation individuelle.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales du Muséum.
1. D’où il s’ensuit que la présence des spinules peut échapper, si l’on ne prend pas
la précaution de prélever une ou deux écailles et de les examiner par transparence.
— 522 —
Caractères distinctifs des deux espèçes du genre
MuLLUS : M. SURMULETUS L. ET M. BARBATUS L.
Par Paul Bougis.
Si on examine, en Méditerranée, les Rougets-barbets capturés
dans les filets côtiers posés sur les fonds de roche ou de sable, et
ceux rapportés dans le chalut traîné sur les fonds vaseux, on remarque
entre eux certaines différences : dans les premiers le museau est
allongé, la coloration est brillante ; dans les seconds le museau est
court et obtus, la couleur apparaît plus terne. Ces deux types de
Rougets-barbets, séparés par les pêcheurs sous les noms de Rouget
de roche et Rouget de vase, furent décrits par Linné comme deux
espèces distinctes appelées respectivement Mullus surmuletus et
Mullus barbatus.
Mais que l’on fasse un examen approfondi des captures, et l’on
s’aperçoit qu’il y a tous les intermédiaires entre les museaux allongés
et les museaux courts. On trouve des individus qu’il pourra sembler
bien hasardeux d’attribuer à l’une ou l'autre espèce. On sera alors
amené à se demander si Rougets de Roche et Rougets de vase ne
pourraient pas être des variétés d’une même espèce, reliées par
tous les stades de transition.
Depuis Linné ces deux conceptions, espèce unique, espèces sépa-
rées, s’affrontent, et depuis plus de deux cents ans une quinzaine
d’auteurs ont pris position pour l’une ou pour l’autre. Rien d’éton-
nant, dans ces conditions, que les faunes et les catalogues ichthyo-
logiques révèlent ce flottement et soient entachés d’erreurs. Ayant
entrepris l’étude approfondie des rapports existant entre le Rouget
de roche et le Rouget de vase, je crois utile de donner très brièvement
mes conclusions en ce qui concerne l’existence d’une ou de deux
espèces.
L’étude a porté sur environ un millier de Rougets des deux types
et de toutes tailles provenant de la région de Banyuls.
1) Museau. — J’ai pu définir un angle caractéristique du
museau, facilement mesurable avec une approximation satisfaisante.
La figure 1 donne à titre d’exemple le résultat des mesures effectuées
sur 26 surmuletus et 31 barbatus variant de 14 à 18 cm.
Pour chaque type on a une courbe de fréquence unimodale,
large à la base, ce qui correspond à la variation importante du
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 523 —
museau notée par les auteurs antérieurs. Ces deux courbes empiètent
légèrement l’une sur l’autre : on est alors dans la zone des cas diffi-
ciles où l’angle du museau est insuffisant pour différencier les Rougets
des deux types.
2) Coloration du Corps. — Comme l’avait déjà fait remarquer
L. Fage (1909), l’absence de bandes jaunes sur les flancs du corps,
souvent invoquée pour caractériser le Rouget de vase, n’est pas
un caractère valable. Les deux Mullus possèdent aussi bien l’un
que l’autre ces bandes jaunes ; le pigment qui constitue ces bandes
étant localisé dans les parois des poches dermiques des écailles.
Fig. 1. — Fluctuation de l’angle du museau dans 26 Mullus surmeletus et 31 Mullus
barbutus de 14 à 18 cm. provenant de Banyuls.
Dans les Rougets de vase, roulés et entassés au fond du chalut,
les écailles des flancs sont presque toujours arrachées en grande
partie, et les poches dermiques des écailles déchirées et disparues,
d’où l’absence apparente du pigment et des bandes jaunes. Chez
le Rouget de roche ces bandes manquent tout aussi bien lorsque les
écailles ont été enlevées.
Chez les Rougets de vase pourvus de leurs écailles il faut cependant
noter qu’en général ces bandes jaunes sont moins brillantes que dans
les Rougets de roche, comme du reste toute la coloration. Cependant
chez les jeunes individus d’une dizaine de centimètres, j’ai pu
constater en aquarium une identité de couleur entre les deux
espèces.
En définitive, la coloration du corps ne peut servir à différencier
les deux Rougets de façon sûre.
— 524
3) Coloration des Nageoires. — Au contraire la coloration des
nageoires est complètement différente dans les deux types : les
nageoires sont beaucoup plus vivement colorées dans le Rouget
de roche.
C’est la coloration de la première dorsale qui est la plus caracté-
ristique : dans le Rouget de vase adulte elle est à peu près incolore,
tandis que dans le Rouget de roche elle présente des bandes colo-
rées. En particulier, près de son extrémité, elle montre une bande
très caractéristique variant du jaune au brun rouge (fig. 2).
Je n’ai jamais trouvé d’intermédiaires entre ces deux types de
coloration de la première dorsale. C’est là le meilleur caractère qui
permette à coup sûr de distinguer les deux Rougets.
Fig. 2. — Première dorsale (A) et tête (B) de Muilus surmuletus ; première dorsale (C)
et tête (D) de Muilus barbatus.
4) Ecailles de la Joue. — Au-dessous de l’œil existe un espace,
la joue, recouvert d’écailles en nombre constant, affectant une
disposition fixe. Ayant été amené à les étudier elles m’ont fourni
un nouvel argument pour faire, des deux types de Rougets, deux
espèces.
Dans le Rouget de roche la rangée supérieure est formée de
deux écailles que j’ai appelées a et b (fig. 2). Dans le Rouget de vase
on retrouve également ces écailles a et b, mais en plus une petite
écaille supplémentaire, en avant de a, que j’ai désignée par a'.
Cette disposition est absolument constante et vérifiable chaque
fois que ces écailles de la joue n’ont pas été arrachées par les filets.
Je l’ai trouvée aussi bien chez les jeunes individus de l’année qui
arrivent à la côte que sur les individus âgés, l’écaille a' allant tou-
jours de pair avec un museau à angle fort et une première dorsale
incolore.
En résumé, le Rouget de roche et le Rouget de vase, bien qu’extrê-
mement proches, forment deux entités distinctes, non reliées par
des formes de transition, méritant le statut d’espèces séparées.
Si la forme du museau peut parfois être insuffisante à différencier
les deux espèces, la première dorsale fournit un excellent critère
de discrimination, la présence de bandes colorées sur cette nageoire
caractérisant Mullus surmuletus L., l’absence, Mullus barbatus L.
Lorsque les écailles de la joue n’ont pas disparu lors de la capture,
leur disposition fournit également un bon élément pour la séparation
des deux espèces.
Laboratoire de Zoologie ( Reptiles et Poissons ) du Muséum et
Laboratoire Arago à Banyuls-sur-mer.
— 526 —
Note sur les Poissons des eaux douces du Yunnan, Chine,
DES COLLECTIONS DU MUSÉUM.
Par Ching-Tai Cheng.
(Note présentée par M. le Professeur L. Bertin).
Les poissons qui font l’objet de cette note ont été recueillis du
Muséum National d’Histoire Naturelle et une partie des matériaux
de l’Institut de Zoologie de l’Académie Nationale de Peiping, dont
je poursuis l’étude à Paris. Nous avons trouvé 26 espèces, réparties
en 19 genres, 5 familles.
Famille des Monoptéridés.
Fluta Bloch et Schneider, 1801.
Fluta alba cinerea (Richardson).
Monopterus cinerea Richardson, 1845, Zool. Voy. « Sulphur », Ichthy.,
p. 117.
Fluta alba cinerea, Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 4. —
Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 28. — Tchang, 1948, Contrib.
Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 15.
Coll. Mus. Paris, 49-29. — Lac de Kunming, Yang-Tsung-Hai et
Lac Fu-Sien.
Famille des Siluridés.
Parasilurus Bleeker, 1862.
Parasilurus mento (Regan).
Silurus mento Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7), XIII, p. 192.
Parasilurus mento Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 5. —
Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 34. — Tchang, 1948, Contrib.
Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-30. — Lac de Kunming.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
527 —
Clarias Scopoli, 1777.
Clarias fuscus (Lacépède).
Macropteronotus fuscus Lacépède, 1803,. H. N. Poissons, V, p. 88.
Clarias fuscus Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 9. — Nichols,
1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 57.
Coll. Mus. Paris, 49-33. — Lac I-Lung.
Liobagrus Hilgendorf, 1878.
Liobagrus nigricauda Regan.
Liobagrus nigricauda Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7}, XIII, p. 193.
— Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 172. — Nichols, 1928.
Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 8. — Nichols, 1943. N. H. Centr. Asia, IX,
p. 52. — Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-32. — Lac de Kunming.
Leiocassis Bleeker, 1858.
Leiocassis medianalis (Regan).
Macrones medianalis Regan, 1904, Ann. N. H. (7), XIII, p. 194.
Aoria medianalis Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 163.
Leiocassis medianalis Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 46. —
Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 06-332 ; 49-31. — Lac de Kunming.
Famille des Cyprinidés.
Cyprinus Linné, 1758.
Cyprinus pellegrini Tchang.
Cyprinus pellegrini Tchang, 1933, Zool. Sinica (B), II, p. 20. — Nichols,
1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 63.
Coll. Mus. Paris, 49-34. — Lac de Kunming.
Barbus Cuvier, 1817.
Barbus grahami Regan.
Barbus grahami Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7), XIII, p. 190. —
Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 129. — Nichols, 1928,
Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 11. — Tchang, 1933, Zool. Sinica, II,
Part. I, p. 62. — Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 70. — Tchang,
1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 07-87 ; 49-35. — Lac de Kunming.
— 528 —
Barbus yunnanensis Regan.
Barbus yunnanensis Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7), XIII, p. 191.
— Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p, 129. — Nichols,
1928, Rull. Amer. Mus., LVIII, p. 12. • — - Nichols, 1943, N. H. Centr.
Asia, IX, p. 70. — Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad., Peiping, IV,
N» 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-36 ; 49-37. — Lac de Kunming et Yang-Tsung-
Hai.
Barbus cogginii Chaudhuri.
B irbus cogginii Chaudhuri, 1911, R. I. M., Calcutta, VI, p. 16. — Rendahl,
1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 132. — Nichols, 1928, Rull. Amer.
Mus., LVIII, p. 11. — Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 71.
Coll. Mus. Paris, 49-38. — Hrh-Hai.
Barbus sinensis (Bleeker).
Puntius (Barbodes) sinensis Bleeker, 1871, Verh. Ak. Amst., p. 17. —
Sauvage et Dabry, 1874, Ann. Sci. Nat., Paris (6), I, p. 8.
Mystacoleucus ( Spinibarbichthys ) sinensis, Wu and Wang, 1931, Contrib.
Biol. Sci. Soc. China, p. 233.
Barbus sinensis sinensis, Nichols, 1943. N. H. Centr. Asia, IX, p. 74.
Coll. Mus. Paris, 49-47. — Yang-Tsung-Hai et Lac Fu-Sien.
Schizothorax Heckel, 1838.
Schizothorax taliensis Regan.
Schizothorax taliensis Regan, 1907, Ann. Mag. N. H. (7), XIX, p. 63. —
Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 143. — Nichols, 1928,
Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 14. — Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia,
IX, p. 82.
Coll. Mus. Paris, 49-39. — Hrh-Hai.
Garra Hamilton-B,uchanan, 1822.
Garra yunnanensis (Regan).
Discognathus yunnanensis Regan, 1907, Ann. Mag. N. H., (7) XIX, p. 63.
— Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 140.
Garra yunnanensis Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 21. —
Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 111. — Tchang, 1948, Contr.
Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 15.
Coll. Mus. Paris, 49-40. — Lac de Kunming.
I
— 529 —
Garra imber ba Garman.
Garra (Ageneiogarra) imberba Garman, 1912, Mem. Mus. Comp. Zool.,
XI, p. 114.
Garra imberba Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 22. - — Nichols,
1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 113.
Coll. Mus. Paris, 49-41. — Meng-Chih.
Fusxis Lin, 1932.
Fustis vivus Lin.
Fustis vivus Lin, 1932, Lingn. Sci. Jour., Canton, XI, p. 517. — Nichols,
1943, N. H. Centr, Asia, IX, p. 188.
Coll. Mus. Paris, 49-48. — Lac I-Lung.
Xenocypris Günther, 1808.
Xehocypris yunnanensis Nichols.
Xenocypris'yunnanensis Nichols, 1925, Amer. Mus. Novit., N° 185, p. 6.
— Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 71. — Nichols, 1928,
Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 24. — Nichols, 1943, N. H.1 Centr. Asia,
IX, p. 123. — Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, VI, N° 1,
p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-42. ■ — Lac de Kunming.
Barilius Hamilton-Buchanan, 1822.
Barilius pellegrini Fang.
Barilius pellegrini Fang, 1938, Bull. Mus. Paris (2) X, p. 587.
Coll. Mus. Paris, 38-25. — Szémao.
Acanthorhodeüs Bleeker, 1870.
Acanthorhodeüs elongatus Regan.
Acanthorhodeüs elongatus Regan, 1908, Ann. Mag. N. H. (8), II, p. 356.
— Rendahl, 1928, Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 148. — Nichols, 1928,
Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 32. — Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia,
IX, p. 160. — Tchang, 1948, Contr. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 23-1, 2. — Lac de Kunming.
Ischikauia Jordan et Snyder, 1900.
Ischikauia grahami (Regan).
Barilius grahami Regau, 1909, Ann. Mag. N. IL. (8) II, p. 357. - — Ren-
dahl, 1928, Arlc. Zool. Stock., XX A (1), p. 62. — NichoL, 1928, Bull.
Amer. Mus., LVIII, p. 17.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, il0 5, 1949.
35
530
Anabarilius grahami, Chu, 1935, Biol. Bull. S. J. U., Shanghai, N° 2, p. 4;
Ischikauia grahami Nichols, 1943, N. H. Centr., Asia, IX, p. 142.
Coll. Mus. Paris, 49-43. — Lac de Fu-Sien.
Ischikauia andersoni (Regan).
Barilius andersoni Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7) XIV, p. 416. — -
Rendahl, 1928, Arlc. Zool. Stock., XX A (1), p. 62. — Nichols, 1928,
Bull. Zool. Amer. Mus., LVIII, p. 17.
Anabarilius andersoni, Chu, 1935, Biol. Bull. S. J. U., Shanghai, N° 2, p. 4.
Ischikauia andersoni Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 142. —
Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 07-88 ; 49-46. — Lac de Kun'ming.
Ischikauia alhurnops (Regan).
Barilius alburnops Regan, 1914, Ann. Mag. N. H. (8) XIII, p. 260. —
Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 17.
Hemiculter andrewsi Nichols, 1918, Proc. Biol. Washington, XXXI, p. 17.
Anabarilius alburnops Chu, 1935, Biol. Bull. S. J. U., Shanghai, N° 2, p. 4.
Ischikauia alburnops Nichols., 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 142. —
Tchang, 1948, Contrib. Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-45. — Lac de Kunming. •
Ischikauia polylepis (Regan).
Barilius polylepis Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7) XIII, p. 191. —
Chaudhuri, 1911, R. I. M., Calcutta, VI, p. 18. — Rendahl, 1928,
Ark. Zool. Stock., XX A (1), p. 62. — Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus.,
LVIII, p. 17.
Anabarilius polylepis Chu, 1935, Biol. Bull. S. J. U., Shanghai, N° 2, p. 4.
Ischikauia polylepis Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 142. —
Tchang, 1948, Contrib. Acad. Zool. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 333 ; 49-44. — Lac de Kunming.
Famille des Cobitidés.
Paralepidocephalus Tchang, 1935.
Paralepidocephalus yui Tchang.
Paralepidocephalus yui Tchang, 1935, Bull. Fan. Mem., VI, p. 17. —
Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 200.
Coll. Mus. Paris, 49-49. — Lac I-Lung.
Misgurnus Lacépède, 1803.
Misgurnus mohoity yunnan Nichols.
Misgurnus mohoity yunnan Nichols, 1925, Amer. Mus. Novit., N° 169,
p. 5. — Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 43. — Nichols,
1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 209. — Tchang, 1948, Contrib. Zool.
Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 15.
Coll. Mus. Paris, 49-50. — Lac de Kunming.
Nemacheilus Van Hasselt, 1823.
Nemacheilus ni gromaculatus Regan.
Nemacheilus ni gromaculatus Regan, 1904, Ann. Mag. N. H. (7) XIII,
p. 192. —r Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 44. — Nichols,
1943, N. II. Centr. Asia, IX, p. 212. — Tchang, 1948, Contrib. Zool.
Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 15.
Coll. Mus. Paris, 49-52. — Lac de Kunming.
Barbatula Linck, 1790.
Barbatula grahami (Regan).
Nemachilus grahami Regan, 1906, Ann. Mag. N. H. (7) XVII, p. 333.
Barbatula grahami Nichols, 1928, Bull. Amer. Mus., LVIII, p. 46. —
Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia, IX, p. 216. — Tchang, 1948, Contrib.
Zool. Acad. Peiping, IV, N° 1, p. 19.
Coll. Mus. Paris, 49-51. — Lac de Kunming
Famille des Ophicéphalidés.
Ophicephalus Bloch, 1793.
Ophicephalus punctatus Bloch.
Ophicephalus punctatus Bloch, 1793, Ausl. Fische, VIL — Chaudhuri,
1911, R. I. M. Calcutta, VI, p. 23. — - Nichols, 1943, N. H. Centr. Asia,
IX, p. 239.
Coll. Mus. Paris, 49-53. — Hrh-Hai.
Laboratoire de Zoologie (Reptiles et Poissons) du Muséum.
— 532 —
Note préliminaire sur les affinités phylogénétiques
DES PoLYPTÉRIDÉS.
Par Jacques Daget.
Les affinités phylogénétiques des Polyptéridés sont longtemps
restées énigmatiques, aussi les systématiciens ont-ils rattachés ces
Poissons tantôt aux Crossoptérygiens, tantôt aux Actinoptérygiens,
à moins qu’ils ne les aient isolés dans un groupe intermédiaire, sous
le nom de Btachioptérygiens.
En considérant de nouveau le problème, à la lumière des plus
récents travaux sur l’organisation des Poissons osseux fossiles, j’ai
été conduit à considérer la famille des Polyptéridés comme l’abou-
tissement d’une branche évolutive issue de la souche commune à
tous les Actinoptérygiens. Cette famille sera définie ici par la dia-
gnose suivante :
Fam. P OLYPTERIDAE.
Corps entièrement couvert d’écailles rhombiques de type palaeoniscoïder
formées de trois couches superposées de ganoïne, de dentine trabéculaire
(cosmine) et d’isopédine. Chaque rangée transversale d’écailles corres-
pond à un métamère (monomérisation). Nageoire caudale hétérocerque,
à lobe hypochordal arrondi. Partie antérieure de la dorsale épineuse
fragmentée en un nombre variable de pinnules, soutenues chacune par
un rayon dermique bifide, fortement ossifié. Partie postérieure de la
dorsale molle continue avec la caudale. Lépidotriclies en même nombre
que les rayons internes à la dorsale, plus nombreux à l’anale. Pectorales
munies d’un lobe basilaire écailleux; l’endosquelette, d’un type particulier
(brachipterygium) , comprend deux marginaux, une plaque centrale et
une série d’actinaux. Pas de mésocoracoïde. Clavicules bien développées.
Squelette axial fortement ossifié. Vertèbres holospondyles amphicoeles ;
supraneuraux indépendants. Côtes osseuses et pleuroïdes entièrement
ossifiés. Neurocrâne partiellement ossifié. Pas de myodome ni de fosse
de Bridge. Un canal aortique occipital. Parasphénoïde s’étendant jusqu’à
l’extrémité postérieure du crâne. Processus ascendens traversé par un canal
carotidien. Pas de canal spiraculaire. Communication bucco-hypophysaire
chez les jeunes. Deux narines externes de chaque côté ; l’antérieure
s’ouvre à l’extrémité d’un tentacule nasal, la postérieure entre la base
du tentacule et l’œil. Pas de narines internes. Deux ossifications seule-
ment au palato-carré : l’autopalatin et le quadratum. Un dermométaptè-
rygoïde. Deux ossifications également à la mandibule : le mentomeckelien
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 533 —
et l’articulaire. Pas d’apophyse coronoïde, mais un cartilage labial. Pas
de symplectique. Suspension de la mâchoire de type méthyostylique.
Hyomandibulaire surmonté d’un hyomandibulaire accessoire à deux
composants. Quatre arcs branchiaux. Canal sensoriel infraorbitaire et
canal sensoriel supraorbitaire se joignant dans le dermosphénotique.
Pas de canal jugal. Pas de pariétal ni d’interopercule. Un seul gulaire
pair. Maxillaire soudé à l’infraorbitaire. Prémaxillaire soudé à l’antorbi-
taire. Pas de postrostral entre les, os nasaux, ces derniers étant au nombre
de trois. Une série de plaques osseuses spiraculaires. Un spiraculum fonc-
tionnel mais pas de pseudobranchie. Branchies externes transitoires chez
le jeune. Vessie aérienne bilobée, s’ouvrant ventralement dans l’intestin
antérieur.
La famille des Polyptéridés comprend les deux seuls genres
Polypterus et Calamoichthys. Le second diffère du premier par des
caractères de spécialisation plus poussée (forme anguilloïde, multi-
plication des métamères et des rangées transversales d’écailles,
disparition des nageoires pelviennes et du sous-opercule...), et par
la persistance à l’état adulte de caractères essentiellement juvéniles
chez Polypterus (vertèbres chordacentriques, communication bucco-
bypophysaire, ossification plus faible du neurocrâne...). Calamoich-
thys dérive donc probablement de Polypterus : il ne peut, en tous
cas, fournir aucune indication Isur les formes ancestrales qui ont
précédé les plus primitifs des Polyptères actuels.
A certains points de vue, les Polyptéridés ont atteint un degré
d’évolution comparable à celui des Holostéens et même des Téléos-
téens, notamment en ce qui concerne la disposition des canaux sen-
soriels céphaliques et des os dermiques du crâne, l’ossification pré-
coce et complète du squelette axial, la nageoire dorsale à partie
antérieure épineuse comme celle des Perciformes, etc... Je voudrais
seulement dans cette courte note attirer l’attention sur certaines
particularités, jusqu’ici méconnues ou sous-estimées par les auteurs,
et qui autorisent un rapprochement entre les Polyptéridés et les
Actinoptérygiens les plus primitifs de l’ère primaire et du début de
l’ère secondaire.
La structure archaïque des écailles avait déjà été reconnue par
Goodrich (1907) et plus récemment, par Aldinger (1937). En fait,
les processus de croissance et les remaniements de la substance
osseuse qui se produisent au moins au début de la vie de l’animal,
n’existaient exactement identiques chez aucune des formes fossiles
actuellement connues. Mais il ne s’agit que de différences portant
sur des points de détail d’importance secondaire, et qui ne sauraient
masquer le fait fondamental que les écailles ganoïdes des Polyptères
appartiennent au sous-type palaeoniscoïde. La persistance chez
une forme vivante d’un revêtement dermique presque identique
à celui qui caractérisait les Actinoptérygiens de l’ère primaire,
— 534 —
constitue un phénomène intéressant en soi, et dont l’étude pourra
conduire à une meilleure compréhension de la biologie des Poissons
fossiles.
Dans le neurocrâne, qui reste en partie cartilagineux, s’indivi-
dualisent cinq centres pairs d’ossification ; savoir : un ectethmoïde,
un sphénoïde, un autosphénotique, un otique et un occipital.
Pehrson (1947) a, en outre, signalé un centre d’ossification qui se
résorbe peu après son apparition et qui correspond à un prootique.
Ce mode d’ossification du neurocrâne diffère de celui des Holostéens
et des Téléostéens, qui présentent toujours un nombre d’os plus
élevé. Il rappelle par contre celui des Acipenséridés et des fomres
de l’ère secondaire à neurocrâne partiellement ossifié.
Un canal aortique traversant la base de l’occipital, une commu-
nication bucco-hypophysaire à travers le plancher du neurocrâne
et le parasphénoïde, une commissure préfaciale séparant le foramen
trigeminum du foramen faciale, bien que les ganglions géniculé et
de Casser soient extracrâniens, se rencontraient également chez
les moins évolués des Actinoptérygiens. Doivent en outre être
comptés au nombre des caractères primitifs : la présence de clavicules
bien développées à la ceinture scapulaire dermique, l’absence d’in-
teropercule, l’excès du nombre des lépidotriches sur celui des ptéry-
giophores à la nageoire anale. Un canal pour le passage de la caro-
tide commune, homologue de celui qui traverse la base du processus
ascendens du parasphénoïde des Polyptéridés, a été signalé chez
Glaucolepis. On se trouve vraisemblablement là en présence d’une
disposition primitive, dont dérivent celles que l’on observe habi-
tuellement : soit que la carotide passe au-dessous du parasphénoïde,
soit qu’elle emprunte un canal parabasal creusé sur la face ventrale
du neurocrâne au-dessus du parasphénoïde.
La ceinture scapulaire primaire, par la disposition des masses
musculaires abductrices et adductrices et des nerfs diazonaux, peut
être comparée à celle de Glaucolepis. Enfin et malgré l’absence
de preuve formelle, puisqVie aucun état intermédiaire ne nous est
connu, il paraît justifié d’admettre que la brachiptérygie dérive
d’une ichthyoptérygie primitive typique, par suite d’une spécia-
lisation très poussée et particulière à la lignée évolutive dont les
Polyptères représentent l’aboutissement. Cette conclusion est de
nature à lever l’objection la plus grave qui avait été opposée au
rattachement des Polyptéridés aux Actinoptérygiens.
Les ressemblances avec les formes archaïques primaires et secon-
daires sont trop précises, et portent sur un nombre trop grand de
caractères indépendants les uns des autres, pour pouvoir être expli-
quées comme des convergences fortuites. Elles traduisent à n’en pas
douter une parenté phylogénétique réelle et permettent d’affirmer
que les Polyptéridés descendent d’un groupe d’ Actinoptérygiens
— 535
non spécialisés de l’ère primaire, très vraisemblablement de la famille
dés Elonichthyidae.
Si l’on admet de pins que l’évolution de la lignée des Polyptéridés
s’est poursuivie depuis le début de l’ère secondaire dans les eaux
douces du Centre de l’Afrique, on expliquera d’une façon fort plau-
sible les faits suivants :
1) Les Polyptéridés sont cantonnés dans les fleuves et les lacs
africains, le centre de dispersion des espèces actuelles coïncidant
à peu près avec le bassin du Congo.
2) Les seuls restes fossiles (écailles) qui puissent être attribués
à des Polyptéridés, et dont les plus anciens datent de la fin de l’ère
secondaire et de l’Eocène, ont été recueillis en bordure de l’aire de
répartition actuelle. Celle-ci paraît donc n’avoir pas changé depuis
une époque géologique très ancienne.
3) Parmi les caractères morphologiques et anatomiques des
Polyptéridés, les uns sont restés franchement archaïques, alors
que d’autres témoignent une évolution orthogénétique originale ou
parallèle à certaines de celles qui se sont produites parmi les Holos-
téens et les Téléostéens.
Je ne m’arrêterai pas sur les difficultés rencontrées par les systé-
maticiens pour ordonner d’une façon cohérente et rationnelle les
diverses familles d’Actinoptérygiens vivants et fossiles en divisions
taxonomiques d’ordre plus élevé. Ces difficultés ne peuvent être
ni esquivées, ni tranchées en quelques lignes. Je me bornerai donc
à donner quelques indications schématiques qui concrétiseront l’état
actuel de nos connaissances anatomiques, laissant aux spécialistes
de la Systématique le soin d’y introduire les aménagements de détail
nécessaires. '
Les auteurs s’accordent pour réunir les Actinoptérygiens les plus
primitifs dans un groupe pour lequel le nom de Palaeoniscoïdes
semble devoir être adopté. Il comprend en effet plusieurs familles
(notamment celles des Palaeoniscidae et des Elonichthyidae), et
probablement même plusieurs ordres. Ce sont les seuls Actinopté-
rygiens ayant joué un rôle important dans les faunes aquatiques
de l’ère primaire.
A partir de ce groupe palaeoniscoïde relativement homogène
par ses caractères morphologiques, se sont individualisées plusieurs
branches évolutives divergentes. L’une très touffue et très ramifiée,
et dont l’origine est peut-être polyphylétique, correspond à l’immense
ensemble des Holostéens et des Téléostéens. Ses premiers repré-
sentants apparaissent au Permien avec Acentrophorus ; au Secon-
daire, il relaye pratiquement tous les autres groupes de Vertébrés
aquatiques archaïques. Pour cet ensemble, dans lequel ordres et
536 —
super-ordres restent difficiles à définir, je retiendrai le nom d’Holos-
téoïdes.
La famille des Polyptéridés, bien qu’isolée dans la faune actuelle,
a été nécessairement précédée de formes moins spécialisées et qui,
nous l’avons vu, ont du établir une filiation directe depuis les
Elonichthyidcie. Pour cette branche évolutive, dont la Paléontologie
ne nous a jusqu’à présent à peu près rien révélé, je propose le nom
de Polyptéroïdes.
Un autre groupe évolutif distinct des précédents, mais plongeant
également ses racines dans celui des Palaeoniscoïdes primaires, est
représenté actuellement par les Acipenseridae et les Polyodontidae.
Cette branche évolutive ne fut jamais très florissante ; on lui connaît
peu de rameaux latéraux. Je désignerai ces formes sous le nom de
Chondrostéoïdes, pour rappeler l’importance acquise par les tissus
squelettiques cartilagineux au dépens des tissus osseux.
Il faut signaler enfin les Cheirolépoïdes, représentés seulement
par le genre Cheirolepis du Dévonien. Il s’agit d’Actinoptérygiens
assez différents des Palaeoniscoïdes, et qui, par conséquent, appar-
tiennent à un rameau évolutif détaché très tôt de la souche commune
et qui s’est éteint avant le Carbonifère.
Les cinq groupes d’Actinoptérygiens énumérés ci-dessus présentent
à bien des points de vue des inégalités considérables. Les Paîaeo-
niscoïdes constituent la souche ancestrale dont sont issus les quatre
autres groupes. Parmi ceux-ci, les Holostéoïdes comprennent la
presque totalité des Poissons osseux modernes et offrent une diver-
sité de spécialisation vraiment extraordinaire. L’importance des
Chondrostéoïdes est toujours restée beaucoup plus modeste ; quant
aux Polyptéroïdes et aux Cheirolépoïdes, représentés les ur.s et les
autres par une seule famille et un nombre très restreint d’espèces,
ils méritent d’être qualifiés de monotypiques. Néanmoins, au point
de vue de l’Anatomie Comparée, Palaeoniscoïdes, Holostéoïdes,
Polyptéroïdes, Chondrostéoïdes et Cheirolépoïdes groupent des
formes auxquelles il convient d’accorder une égale importance dans
l’étude de l’évolution des types morphologiques.
Laboratoire des Pêches et Productions
coloniales d’origine animale du Muséum.
— 537
Sri: UNE NOUVELLE FORME LARVAIRE DE SCHÔNGASTIA
(ACARIEN) PARASITE D’UN CAMÉLÉON MALGACHE
Par Marc André.
Schôngastia madecassa n. sp.
Dix représentants de cette nouvelle espèce ont été recueillis par
M. R. Paulian sur un Caméléon capturé au Mont d’Ambre (Mada-
gascar).
Ces larves, gorgées de nourriture, sont subglobuleuses ; leur
longueur varie de 400 à 600 pr pour une largeur de 370 à 430 p.
Face dorsale (fîg. 1). - — La région dorsale antérieure du propo-
dosoma présente un bouclier unique de forme hexagonale (fig. 3)
et portant 5 poils barbulés : un antérieur médian, deux antéro-
latéraux et deux postéro-latéraux. De plus il possède, en son
milieu, une paire d’organes sensoriels (organes pseudostigmatiques)
claviformes, presque sphériques et lisses sur toute leur surface.
De chaque côté du bouclier, à la hauteur de son bord postérieur,
se trouvent deux yeux sessiles dont l’antérieur est beaucoup plus
développé que le postérieur.
En arrière de ce scutum, près de chacun des bords latéraux du
corps, dans la région scapulaire on observe une paire de soies, puis
viennent, postérieurement, une première rangée transversale com-
posée de 8 poils, une autre rangée de 6, une de 4, une de 6, une de 2
et enfin une dernière rangée située au bord postérieur de l’abdomen
et composée de 4 poils : soit 32 poils assez régulièrement distribués,
d’une longueur de 40 p environ et barbulés.
Face ventrale (fig. 2). — Les coxae I, subtriangulaires, sont conti-
guës aux coxae IL Ces dernières, de forme subquadrangulaire,
sont séparées des coxae III par un large intervalle : chacune d’elles
porte un seul poil barbulé. Dans l’espace compris entre les coxae I
s’insère une paire de poils barbulés, ainsi qu’entre les coxae III.
Plus en arrière on observe sept rangées de poils également bar-
bulés : quatre au-dessus de l’uropore, composése de 6, 2, 4 et 2 poils
et trois au delà, comprenant respectivement 2, 4 et 2 poils.
Pattes. — Les pattes (fig. 5, 6 et 7) sont relativement courtes,
leur longueur ne dépassant pas : I, 270 [x ; II, 250 pt ; - III, 280 fx.
Tous les tarses se terminent par trois griffes qui sont du type ordi-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 538 —
naire, c’est-à-dire une longue griffe médiane et deux latérales plus
courtes.
Les palpes (fig. 4), recourbés en dedans, sont d’une taille très
réduite (60 à 100 ij.). Le génual est muni d’une longue soie unilaté-
ralement barbulée ; le tibia présente trois soies lisses : 1 interne ,
1 dorsale et 1 externe. Il se termine par une griffe bifurquée bien
— 539 —
développée. Le dernier -article (tarse) est pourvu de quelques soies
barbulées et 2 soies lisses.
Cette nouvelle espèce est voisine du Schongastia madagascariensis
décrite par L. W. Sambon (1928, Ann. Trop. Méd. Parasitol., XXII,
Fig. 2, face ventrale. — Fig. 3, scutum dorsal. — Fig. 4, palpe maxillaire.
— Fig. 5, 6, 7, pattes I, II, III.
p. 120) d’après des individus recueillis à Madagascar, en parasitisme
sur une Grenouille ( Mantidactylus luteus Methuen et Hewitt). Elle
s’en distingue par un certain nombre de caractères, notamment la
forme du bouclier dorsal, celle des organes pseudostigmatiques, le
nombre et la disposition des poils barbulés répartis sur le corps.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
540 —
Un Thrombidion (Podothrombium macrocarpum
Berl. var. meridionalis Berl.)
PEU CONNU ET NOUVEAU POUR LA FAUNE FRANÇAISE
Par Marc André.
1910. Podothrombium macrocarpum var. méridionale Berlese, Brevi
diagnosi, Redia, VI, p. 356.
1912. Podothrombium macrocarpum var. méridionale Berlese, Trombi-
diidae, Redia , VIII, p. 63, fig. 25.
1947. Podothrombium macrocarpum var. meridionalis Berl., Sig Thor
et Willmann, Trombidiidae in Das Tierreich, 71. Lief. Acarina 3,
71 6, p. 247.
Le genre Podothrombium Berlese (1910, Redia, VI, p. 354) se
distingue, parmi tous les autres Thrombidiidae inférieurs chez lesquels
la pilosité est également composée de poils spiniformes, simples et
nus, par le caractère de la crête métopique qui embrasse, sans la
traverser, l’aréa sensilligère située en son milieu.
M. E. Angelier a recueilli, dans les Hautes-Pyrénées, un Throm-
bidion qui, par l’ensemble de ses caractères, se rattache à la variété
meridionalis Berl. du Podothrombium macrocarpum Berl., variété
qui jusqu’ici n’était connue que par un seul exemplaire trouvé en
Italie (Portici).
L’échantillon français présente toutefois quelques légères diffé-
rences que nous signalons ci-dessous.
Les dimensions du corps sont plus petites ; l’idiosoma n’attei-
gnant que 1200 p. de long au lieu de 1700 p et sa largeur ne dépas-
sant pas 830 p alors que Berlese indique 1000 p pour l’individu
italien.
Les poils qui recouvrent le corps sont longs de 30 à 40 p.. Ils
sont simples, nus, spiniformes et prennent naissance sur un petit
scutum.
La longueur des pattes atteint respectivement : lre paire, 1450 p ;
2e paire, 835 p ; 3e paire, 900 p ; 4e paire, 1250 p. Dans celles de la
première paire, le tarse a 330 p et le tibia 340 p. Ce tarse est sub-
cylindrique et sa largeur (85 p) est près de 4 fois (3,88) contenue
dans la longueur.
Chez la forme italienne les deux articles distaux de la patte I
sont également à peu près de même longueur mais le tarse est
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 541
cependant légèrement plus long que le tibia alors que, dans notre
échantillon, ce dernier est plus long de 10 p..
Quant à l’armature des palpes, le quatrième article de chacun
d’eux porte deux peignes : sur la face interne, il y a dorsalement
un peigne (peigne dorsal) dont les deux premières épines, voisines
de l’ongle terminal sont fortes, courtes et aiguës ; la première
d’entre elles est beaucoup plus grosse que la seconde qui est cepen-
dant plus forte que les cinq autres occupant le bord dorsal de
l’article et dirigées en avant. Sur cette même face interne et paral-
lèlement au bord ventral, un autre peigne (peigne ventral) ést
composé d’une série de six épines bien développées. En outre on
Podothrombium macrocar pum Bcrl., var. mefidionalis Berl.
Fig. 1, palpe, face interne ; Fig 2, id., face externe ;
Fig. 3, tibia et tarse de la lre paire de pattes.
observe, tant sur le côté interne que sur le côté externe, un certain
nombre de poils, les uns munis d’une ou deux barbules, les autres
entièrement lisses.
Habitat. — Cette variété, signalée par Berlese en Italie, est
nouvelle pour la faune française et peut être certainement consi-
dérée comme rare dans notre pays.
L’unique individu recueilli par M. E. Angelier a été capturé,
dans le massif de Néouvielle (Hautes-Pyrénées) le 2 août 1949, à
une altitude de 2300 mètres, dans des mousses bordant un ruisseau
descendant du versant nord du col d’Aubert et se jetant dans le
lac Négré.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Un nouvel Hydracarien phréaticole.
Par J. Chaudonneret et C. Angelier.
Axonopsis (Hexaxonopsis) armata, n. sp.
Au cours d’une excursion faite l’année dernière sur les rives
du Doubs, l’un de nous a recueilli un. échantillon Ç d’une espèce
nouvelle d ’ Axonopsidae appartenant au genre Axonopsis (Piersig
1893), sous-genre Hexaxonopsis (Viets 1926).
Cette espèce est très voisiné d’ Axonopsis romijni (Viets 1923).
Elle s’en distingue surtout par la présence d’une suture entre les
épimères 2 et 3 et par les lèvres génitales qui sont beaucoup moins
trapues.
Corps ovoïde aplati en avant où la ligne frontale est sinueuse,
présentant trois dépressions, la médiane très faible. Le bouclier
ventral est légèrement plus grand que le dorsal ; ces deux boucliers
sont fusionnés sur le bord frontal. Longueur du corps : 397 p ; lar-
geur max. du bouclier dorsal : 228 p ; largeur max. du bouclier ventral :
306 p. L’ornementation des téguments rappelle d’assez près celle
d 'Axonopsis romijni : dépressions polygonales garnies de pores. Sur
le bouclier ventral, ces pores sont disposés presque uniquement à
la périphérie des dépressions qui sont plus petites au centre que sur
les bords antérieurs et latéraux (Fig. 1 B). L’ornementation est la
même sur le centre et l’arrière du bouclier dorsal, mais sur ses
régions marginales latérales et antérieures, les dépressions sont plus
grandes et forment un dessin d’aspect alvéolaire, les pores garnis,
sant alors tout le fond des dépressions (Fig. 1 C).
Les soies antenniformes, distantes de 83 p, sont logées au fond des
sinuosités latérales du bord frontal.
L’organe maxillaire (Fig. 1 D) mesure 89 p de long, y compris
l’apophyse ventrale recourbée en dedans ; sa largeur max. est de 38 p,
sa hauteur max. de 61 p ; à sa partie postérieure et dorsale, il se
prolonge en deux processus assez développés.
La mandibule (Fig. 1 E) est relativement faible. Elle mesure, y
compris l’onglet, 93 p et, sans celui-ci 74 ; sa hauteur max. est de
27 p ; l’onglet, grêle et recourbé, mesure 29 p. La membrane mandi-
bulaire est courte et large (hauteur 12 p ; largeur max. 7 p).
Le palpe (Fig. 1 D) rappelle de très près celui à' Axonopsis romijni.
Les dimensions exprimées en p de ses articles sont les suivantes :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 543 —
Le premier article présente une inflexion marquée à sa partie
ventrale. Son bord dorsal est bombé et porte une forte soie en son
milieu. Le deuxième article est puissant, muni d’une forte expansion
Fig. 1. — Axonopsis (H ’exaxonopsis) armata , n. sp. A : face ventrale ; B : ornementation
du bouclier ventral ; C : ornementation du bouclier dorsal ; D : organe maxillaire
et palpe droit ; E : mandibule ; F : articles 2,3 et 4 (p.p.) de la patte postérieure.
chitineuse apicale ventrale et de trois fortes soies dorsales : une au
premier tiers, une autre peu après le milieu de l’article et une troi-
sième subapicale. Le troisième article ne présente pas d’expansion
lamellaire dorsale comme chez A. romijni. Il présente une soie latéro-
dorsale. Le quatrième article, renflé vers le milieu de son bord
ventral, est plus large que les autres. Il possède une soie vers le pre-
mier tiers de son bord dorsal et deux soies symétriques implantées
sur le renflement de son bord ventral. Son apex est garni de 4 soies :
— 544 --
Jeux dorsales et deux ventrales; de dimensions inégales. Le cin-
quième article, en forme de cône recourbé ventralement, est terminé
par trois petites dents chitineuses.
Les épimères (Fig. 1 A) sont largement fusionnés entre eux et avec
le bouclier ventral. Il n’y a pas de suture médiane. Les épimères
d’un même côté sont séparés les uns des autres par des sutures ;
celle qui sépare les épimères 2 et 3 est courte. Les deux premiers
épimères sont denticulés en avant et armés d’un fort crochet récur-
rent, toutefois assez fragile.
Les pattes, même les postérieures, n’atteignent pas la longueur
du corps. Elles mesurent en p :
I : 224; II : 259; III : 312 ; IV : 327.
La première paire ne possède pas de soies natatoires ; la seconde en
possède deux à la partie distale du 5e article ; les 3e et 4e paires
de pattes en possèdent respectivement 3 et 5 à la partie distale du
5e article, 2 et 3 à la partie distale du 4e. Les articulations entre
les articles 2-3 et 3-4 de la dernière paire sont protégées par des
expansions chitineuses en forme de triangles curvilignes convexes,
(Fig. 1 F). Les griffes des trois premières paires de pattes sont
robustes et falciformes, bidenticulées ; celles de la 4e paire sont
plus faibles et simples.
L’organe génital (Fig. 1 A) a une largeur max. de 143 p et une
longueur max. de 130. Les plaques génitales, en forme de croissant,
sont poreuses et pourvues de 5 soies : deux antérieures, une posté-
rieure, une latérale et une médiane. Les trois disques génitaux sont
disposés en arc de cercle. Les lèvres génitales sont beaucoup moins
trapues que celles dL4. romijni $ largeur 37 p, longueur : 102. Leur
surface est finement chagrinée. La portion antérieure des lèvres et
de l’orifice génital est protégée par une expansion du bouclier
ventral, longue de 41 p, large dç 69.
L’organe excréteur est situé à l’extrémité postérieure dorsale du
corps.
Provenance : sables du Doubs, aux Jousserots, près de Chaussin
(Jura), à une profondeur de 40 cm, le 9 septembre 1948, T : 14°, 1 Ç,
Laboratoire de Zoologie du Muséum et Faculté des Sciences
[Zoologie) de l'Université de Dijon.
545
Observations sur les Oribates (19* série).
Par F. Grandjean.
Gymnodamaeus craterifer (Haller 1884).
Cette curieuse espèce, très exceptionnelle par le volume et la
forme de l’exsudation cérotégumentaire, déterminable à l’œil nu
à son seul faciès, assez grosse, et commune, n’a cependant pas été
signalée depuis l’époque (1884) où Haller la décrivit sous le nom
de Damaeus craterifer (4, p. 226 à 229, pi. XVI, fig. 1 à 4). Haller
l’avait trouvée dans des oliveraies aux environs de Nice et il en avait
reçu des Spécimens récoltés à Marseille par le Dr Vayssière. A la
même époque (1, pp. 146, 147) Berlese prétendit que Damaeus
■craterifer, une fois nettoyé, serait un D. bicostatus ou un D. Dugesii,
mais plus tard (1913) il se corrigea implicitement car il cita l’espèce,
avec le nom générique Gymnodamaeus, dans l’ Acarotheca italica.
J’ai trouvé craterifer à Menton (Alpes-Maritimes), dans diverses
localités de Provence, à Banyuls et Amélie-les-Bains (Pyrénées-
Orientales), en Corse (Zicavo) et en Italie (Assise, Arezzo). Je ne
l’ai pas rencontré jusqu’ici au Maroc ni en Algérie. Les biotopes de
capture sont très variés. L’animal paraît vivre en lieu sec ou humide,
ombragé ou ensoleillé, dans des débris végétaux, des lichens, des
mousses.
C’est bien un Gymnodamaeus, malgré son notogaster très convexe.
Ses pattes, tridactyles comme Haller l’avait déjà vu (4, pl. XVI,
fig. 3), sont caractéristiques. J’ai observé les nymphes et la larve.
Elles ont de très grands poils mais ressemblent à celles d’un Gymno-
damaeus quelconque. Les nymphes portent les exuvies dorsales
habituelles. Le cérotégument des stases immatures est mince. Rien
ne fait prévoir l’énorme développement qu'il aura plus tard, après
la dernière mue. J’ai mesuré un assez grand nombre d’exemplaires
adultes. La longueur est comprise entre 690 et 870 p, (sans le céro-
tégument) ou entre 860 et 1084 p (avec le cérotégument).
Description du cérotégument. — Il y a 3 masses principales
de cérotégument (fig. A et B). La lre, sur le propodosoma, s’élève
à pic derrière les poils lamellaires et rostraux, et penche en avant.
Elle laisse de chaque côité, à la surface dorsale, un espace libre assez
grand, en face des pattes I et IL Sur cet espace est couché le poil
■exobothridique. La 2e couvre toute la région centrale et bombée
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
36
546 —
du notogaster. C’est la plus grosse et elle a aussi des pentes abruptes.
La 3e entoure le notogaster d’une large bordure évasée. Une 4e masse,
beaucoup plus petite que les précédentes, fait saillie entre les pattes
III et IV, de chaque côté, et on ne la voit bien que dans l’orientation
latérale. Dans l’orientation dorsale elle est cachée par la 3e masse
car celle-ci, au-dessus de l’intervalle entre les pattes III et IV, est
également en forte saillie.
Gymnodamaeus craterifer (Haller). — (X 58). — A, dorsal. — B, latéral. — Sur ces
figures tous les poils se sont pas représentés ; aux pattes on en a dessiné quelques-uns
aux articles distaux, quand ces articles ne se projettent pas sur le corps ou sur le
cérotégument. — C, cérotégument de la masse principale du notogaster, coupé
à peu de distance de la surface dorsale et vu de dessus ; au centre le cratère est
coupé aussi et on en voit le fond comme sur la figure A. — D, même région après
enlèvement complet du cérotégument, sur un autre spécimen ; les 4 petites taches
sont probablement des insertions musculaires. — Toutes les figures sont faites en
lumière transmise ; sur la figure A les deux points noirs entre les bothridies repré-
sentent les poils interlamellaire6.
Les deux premières masses sont creuses. A leur sommet s’ouvre
un cratère comme dit Haller, et ce cratère, très profond, atteint
la cuticule dorsale. Dans l’orientation de la figure A on voit le fond
du cratère gastronotique. Il est plus petit que l’ouverture. Le cratère
s’élargit de bas en haut, en tronc de cône. De son sommet partent
des côtes assez fortes, au nombre de 12 sur l’exemplaire dessiné,
qui rayonnent sur les pentes extérieures. Le nombre 12 n’est pas
constant. Entre la base du volcan et le cérotégument de bordure le
dos de l’acarien n’est couvert qu’au passage des côtes. Les espaces
découverts sont vaguement arrondis. Ils se succèdent à peu près
régulièrement, en couronne, comme le montre la figure A.
547
Toute cette architecture est plus belle en lumière réfléchie. On
voit mieux les côtes, les cratères, les parties découvertes de la cuticule
et celles-ci contrastent beaucoup par leur couleur foncée, brun cho-
colat, avec le cérotégument, lequel est semblable, dans les masses
principales, à une crème blanche et soufflée.
Le cérotégument de ces masses, en effet, est loin d’être compact.
Il est constitué seulement par les parois de prismes très creux, poly-
gonaux et contigus. On peut comparer les prismes à des tuyaux
d’orgue. Chacun d’eux a généralement toute la hauteur de la masse
à laquelle il appartient et il n’est pas cloisonné en travers. Il est
dressé perpendiculairement à la surface, ou presque, même dans
la masse de bordure. En coupe transversale de l’une quelconque des
masses les parois des prismes deviennent les côtés d’une belle réti-
culation à alvéoles polygonaux (fig. C). On peut donc dire aussi
que les masses principales sont du cérotégument réticulé à alvéoles
extrêmement profonds.
Les parties de la cuticule que j'appelle découvertes, ou libres,
sont couvertes, elles aussi, de cérotégument, mais celui-ci est en
couche relativement mince, compacte et uniforme. La surface de
ce cérotégument est lisse ou granuleuse, à granules très saillants.
On n’y voit rien de réticulé ni d’alvéolaire.
Les poils de l’idiosoma et le cérotégument. — Sauf les
interlamellaires, qui sont vestigiaux et chacun d’eux juché au som-
met d’un mince piédestal, les poils poussent toujours dans les
espaces découverts. Je n’ai pas constaté, contrairement à ce que
dit Haller, qu’ils traversent le cérotégument à structure prisma-
tique. Ils n’ont même pas à traverser la couche superficielle des
zones libres, car ils sont eux-mêmes couverts, de leur base à leur
extrémité distale, par le cérotégument.
A la surface d’un poil le cérotégument n’est jamais déposé en
couche uniforme. Il semble divisé en gouttelettes, et le poil ressemble
à un épi qui porterait des graines rondes. Malgré cet aspect avanta-
geux un tel poil est incommode à observer en lumière transmise
car il ne s’écarte généralement pas beaucoup de la surface du corps,
c’est-à-dire de la surface du cérotégument, et il se projette sur
celle-ci. En lumière réfléchie on le voit beaucoup mieux car les gra-
nules qui le recouvrent le font paraître plus épais et très blanc.
Nature du cérotégument. — Physiquement, c’est une matière
incolore ou très peu teintée, blanche par réflexion, légère, très tendre,
cassante à certains égards (les prismes se brisent très facilement),
mais ayant une plasticité notable car on peut l’écraser à la surface
du verre sans la pulvériser et elle prend alors un aspect un peu
cireux, à demi luisant.
Chimiquement, c’est d’après Haller une substance inattaquable,
— 548 —
comme la chitine. Des divers réactifs (non désignés) que Haller
essaya, l’acide acétique aurait seul agi en provoquant une très légère
effervescence.
Mes tentatives ont porté sur l’alcool, l’éther, l’acétate d’éthyle,
le chloroforme, le benzène, l’essence de térébenthine, la solution
saturée de gaz ammoniac, une solution de soude caustique à 10 %,
l’acide acétique, l’acide lactique. A froid, si l’on en juge d’après
l’apparence, le morceau de cérotégument n’est en rien dissout, ni
attaqué. Examiné au microscope après un séjour de 48 heures dans
ces solvants ou réactifs, il ne se distingue absolument pas d’un
morceau semblable qui n’aurait subi aucun traitement.
Il n’y a pas le moindre dégagement de bulles, à condition, bien
entendu, qu’on ait expulsé l’air qui remplit les prismes creux et
qu’on ne lui ait pas permis de rentrer. Il suffit pour cela de faire
les essais avec des morceaux de cérotégument qui sont plongés
depuis quelque temps dans un alcool fort et de les introduire dans
le solvant ou le réactif avec une pipette, sans passage à l’air libre.
Je suppose que Haller, lorsqu’il essaya l’acide acétique, n’avait
pas bien pris cette précaution, et que le gaz qu’il a vu s’échapper
n’était pas du gaz carbonique, mais de l’air.
Un autre réactif m’a donné un résultat remarquable. C’est la
solution commerciale d’hypochlorite de soude ou eau de Javel.
Si l’on met à froid dans cette solution un Gymnodamaeus craterifer
on ne trouve plus à sa place, le lendemain, qu’un fantôme blanc et
délicat, sans pattes, qui en a conservé exactement la forme. L’ecto-
squelette, les poils, l’intérieur du corps, tout est dissout, mais le
cérotégument est intact. On voit qu’il enveloppait l’idiosoma d’une
chemise continue et qu’il se comporte chimiquement de la même
manière, qu’il soit en prismes ou en couche mince. La chemise est
percée de 11 trous. Ce sont le camérostome, l’ouverture génitale,
l’anale et les 8 acetabula des pattes, c’est-à-dire les endroits où
quelque chose est articulé à la partie principale de l’ectosquelette.
On le comprend bien carie cérotégument n’a pas d’élasticité de sorte
qu’il doit s'interrompre aux charnières ou n’y être représenté que
par des granules. Il reprend ensuite mais ne laisse plus, après la
dissolution de son substratum, que des lambeaux séparés.
Par chauffage dans une solution de soude caustique à 10 % je
n’ai pas obtenu d’attaque apparente au bout d’une heure. L’acide
lactique bouillant provoque une transformation de la matière.
Les prismes se courbent au lieu de se briser quand on cherche à
les enlever avec l’aiguille.
Par chauffage à sec le cérotégument subit une fusion pâteuse.
Il se colore en même temps et devient jaune fojicé sous une très
petite épaisseur. Si l’on en met un fragment sur une lame de verre
et qu’on chauffe celle-ci, les endroits où le cérotégument touche bien
— 549 —
le verre parviennent à fondre, non les autres. La matière fondue est
extrêmement visqueuse. C’est plutôt un solide mou qu’un liquide.
La température de fusion est notablement supérieure à celle du
soufre (113°). Peut-être dépasse-t-elle 200°. Je n’en peux dire davan-
tage fàute de moyens pour la mesurer.
Ces divers essais m’ont appris par hasard un procédé commode
pour enlever le cérotégument. On ne réussit pas à le dissoudre. Avec
une aiguille, en le grattant, on ne l’enlève qu’aux endroits où l’on
gratte, car il est tendre et il adhère à la cuticule. La surface de celle-ci
risque d’être abîmée par un grattage trop énergique ou trop pro-
longé. Mais si on laisse l’animal pendant un jour à froid dans le
chloroforme (peut-être suffit-il de moins de temps) le cérotégument
perd son adhérence et on le détache sans difficulté, d’un seul bloc,
avec l’aiguille. Il n’en reste aucune trace à la surface de la cuticule.
Cette propriété du chloroforme s’applique aussi bien au cérotégument
de la couche mince qu’à celui des masse prismatiques. Elle m’a
réussi pour d’autres Oribates que craterifer et je la crois générale 1.
En résumé, la matière qui constitue le cérotégument est bien,
comme l’avait remarqué Haller, très résistante aux agents chi-
miques. Elle n’est cependant pas à rapprocher de la chitine puis-
qu’elle ne se dissout pas dans les hypochlorites et qu’elle est capable
de fusion visqueuse. Peut-être est-elle à classer parmi les cires,
bien qu’elle en diffère par son insolubilité dans les solvants ordinaires
de ces substances. Il faudrait qu’un chimiste se chargeât de l’étudier.
En avoir en quantité convenable ne serait pas difficile puisque
craterifer peut en être dépouillé sans peine, par le procédé au chlo-
roforme ou en traitant par l’eau de Javel, et' que cet animal est
commun.
L’exsudation a travers la cuticule. — Haller parle de
cellules spéciales vermiformes qui existeraient en grand nombre
dans le tissu sous-cutané de craterifer et dont les ouvertures perce-
raient d’innombrables pores la carapace chitineuse (4, p. 228).
Je n’ai pas vu ces cellules, ni les pores, et je doute que Haller
les ait vus.
Remarquons d’abord, maintenant que nous connaissons mieux
les Oribates, que la sécrétion du cérotégument n’est pas spéciale
à craterifer , ni au genre Gymnodamaeus, ni même à certaines familles
d’Oribates. C’est une capacité générale de ces Acariens. Elle existe
à toutes les stases. On ne la remarque pas d’ordinaire, dans la plu-
part des familles, parce qu’elle y est faible et localisée.
Il est certain d’autre part que c’est une exsudation à travers la
1. Un autre procédé, beaucoup moins commode, donne le même résultat. Il consiste
à faire bouillir l’acarien pendant quelques minutes dans une solution de soude caus-
tique à 10 %.
— 550 —
cuticule et que l’exsudation n’est pas possible à tous les âges. Il faut
que l’acarien soit à l’état pupal, ou qu’il vienne d’éclore, ou qu’il
soit très jeune. Sa cuticule est encore tendre et peu colorée, sans
doute poreuse. Plus tard la porosité disparaît, ou bien la provision
de matière exsudable s’épuise.
Je crois qu’il y a des pores définis par où sort, à l’état visqueux,
la matière du cérotégument. Sans ces pores on ne comprendrait
pas pourquoi l’exsudation est si fréquemment granuleuse et pourquoi
les granules, dans de nombreux cas, sont séparés et ont l’apparence
de gouttelettes ; mais rien n’empêche qu’une porosité générale de
la cuticule existe aussi. Les inégalités d’épaisseur, les dessins super-
ficiels du cérotégument, sa structure, sont des conséquences d’iné-
galités dans la répartition des pores ou de la porosité générale 1.
Chez craterifer l’inégalité d’exsudation est si énorme d’un point
à l’autre que l’on s’attend à voir dans la cuticule quelque chose qui
la justifie, en particulier quelque chose qui distingue, sur le noto-
gaster, les emplacements précis d’où ont surgi les hautes parois
des prismes creux d’avec ceux qui n’ont sécrété qu’une mince couche
au fond de ceux-ci. D’après la forme des prismes ce quelque chose
ne peut être que réticulé et à mailles polygonales. Or voici ce que
j’ai constaté après avoir fait agir le chloroforme, enlevé le céroté-
gument, cuit l’animal dénudé dans l’acide lactique et séparé le
notogaster pour l’observer à part :
La surface extérieure du notogaster est absolument lisse. Ni le
fond du cratère, ni les prismes, n’ont laissé sur elle la moindre trace.
Cependant, en lumière transmise, il y a une réticulation, celle de la
figure D. Le dessin est en pointillé sur cette figure parce que la
réticulation est provoquée par des dénivellations de la paroi interne
de la cuticule. En outre elle est très pâle, incommode à voir et sur-
tout à représenter exactement. Etudiées à fort grossissement les
dénivellations consistent dans un réseau mince et polygonal à peine
saillant dont les côtés sont bordés par des rigoles à peine creusées.
Le centre des mailles est probablement plat. Aucune arête ne sépare
les creux et les bosses.
La région axiale du réseau, peut-être aussi les rigoles, corres- ’
pondent aux parois des prismes puisque le réseau de la figure D
est identique, pour la dimension et la forme de ses mailles, à celui
de la figure C, lequel concerne le cérotégument lui-même. Cette
région est donc aussi celle qui a, ou qui a eu, la grande porosité.
Sur mes exemplaires, dont aucun n’était récemment éclos, rien
n’y décelait une porosité plus grande que dans l’intérieur des
mailles. Il faut donc que cette porosité n’existe plus sur de tels
4. La porosité dont je parle ici n’a rien de commun, bien entendu, avec celle des
« aires poreuses » respiratoires.
— 551 —
exemplaires, ou bien qu’elle soit trop fine pour être observable
au microscope.
Origine de la réticulation dorsale. — Je ne crois d’ailleurs
pas que la réticulation interne ainsi découverte, celle de la figure D,
ait un rapport obligatoire avec la porosité et l’exsudation car :
1° Au fond du cratère cette structure existe aussi. Elle est plus
effacée et ses mailles sont très irrégulières. Je ne l’ai pas dessinée
sur la figure D parce qu’il était impossible, à l’échelle de cette figure,
de la reproduire d’une manière acceptable. Or le fond du cratère
est couvert, comme une zone libre quelconque, d’une couche mince
de cérotégument dont la surface est parsemée de quelques granules,
sans aucune trace de structure réticulée x.
2° Chez de nombreux Oribates dont le notogaster est dépourvu
de cérotégument, si l’on cherche une réticulation interne analogue
à celle de la figure D, on la trouve.
3° Une réticulation externe à mailles du même calibre, à la
surface dorsale des Oribates, est un type assez fréquent de micro-
sculpture.
4° Si les stases nymphales d’un ttribate portent des exuvies gas-
tronotiques, celles-ci sont souvent réticulées. Elles proviennent
cependant d’une peau dorsale qui ne montre, pendant la vie de la
stase à laquelle appartenait cette peau, aucune trace de réticulation.
Ces 4 faits ne peuvent être expliqués ensemble qu?en faisant
intervenir les cellules dermiques. Sous la cuticule dorsale, spécia-
lement sous celle du notogaster, les cellules auraient un contour
polygonal et formeraient un épithélium pavimenteux. Ces cellules
étant sécrétrices de la cuticule il est naturel que celle-ci, à sa surface
interne ou externe, porte souvent la marque de leurs limites, c’est-à-
dire un dessin réticulé.
Pour le même motif ces cellules sont responsables des variations
de porosité d’un point à l’autre de la cuticule. Elles sont donc res-
ponsables, directement ou indirectement, des variations d’épaisseur
de la sécrétion cérotégumentaire quand celle-ci existe. Leurs limites
polygonales expliquent très bien pourquoi le cérotégument a lui-
même, quelquefois, une structure réticulée à alvéoles polygonaux,
et pourquoi cette structure est semblable, par la forme et la dimension
de ses mailles, à celle qui est imprimée d’autres fois, ou les mêmes
fois, à la surface de la cuticule, par les mêmes cellules, indépendam-
ment de toute sécrétion cérotégumentaire. La structure prismatique
des grandes masses de cérotégument, chez craterifer, signifie peut-être
1. Je signale qu’une couche semblable, sur un de mes spécimens, obturait le cratère
à son orifice supérieur. Sans doute était-ce la couche du fond qui avait été arrachée
par la croissance des prismes au commencement de l’exsudation, puis soulevée jus-
qu’au sommet, progressivement.
— 552
simplement, d’abord que la sécrétion a été abondante, et ensuite
que la cuticule sous-jacente n’a été extrêmement poreuse qu’aux
bords des cellules de l’épithélium dermique, dans une partie de la
surface dorsale.
Hydrozetes thier.emnnni Strenzke 1943.
Pendant la guerre, dans un travail dont je viens seulement
d’avoir connaissance, Strf.nzkf. a décrit sous le nom A' Hydrozetes
thienemanni (5, pp. 57 à 66) l’espèce que j’ai décrite en 1948 sous
le nom A’ Hydrozetes incisas (2, pp. 328 à 335). Strenzke ne parle
pas du bord rostral incisé, ni des sexes, et il attribue implicitement
à tous les exemplaires de thienemanni les caractères de sa figure 6
( l . c., p. 60), bien que ceux-ci n’appartiennent qu’aux mâles (2, p. 331,
fig. 2 D, et p. 333). Il a vu l’ongle latéral très long du 4e ambulacre
mais il le qualifie de poil, comme s’il était implanté sur le tarse.
Malgré ces lacunes et différences, l’identité A’incisus à thienemanni
est certaine. Strenzke dessine correctement une nymphe avec
ses 4 grands poils mous postérieurs (l. c., fig. 10), caractère qui
n’appartient à aucune autre espèce connue chez les Hydrozetes.
d’Europe 1. La taille indiquée par Strenzke (550 p.) s’accorde à
mes mesures, lesquelles sont 560 à 655 p 2, puisque les exemplaires
de taille minima sont ordinairement ses mâles.
Il faut donc remplacer incisus par thienemanni.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
Travaux cités.
1. — Berlese (A.). Sopra alcuni Acari. Lettera del dott. Antonio
Berlese al dott. G. Haller in Zurigo (Bull, délia Soc. Entom.
italiana , t. 17, pp. 145 à 148, 1885).
2. — Grandjean (F.). Sur les Hydrozetes de l’Europe occidentale (BulL
Mus. Hist. Nat. Paris, 2e série, t. XX, pp. 328 à 335, 1948).
3. — Id. Sur le genre Hydrozetes Berlese (Bull. Mus. Hist. Nat. Paris ,
2 e série, t. XXI, pp. 224 à 231, 1949).
4. — Haller (G.). Beschreibung einiger neuen Milben ( Arch . Natur-
gesch., 50. Jahrg., pp. 217 à 236, PI. XV et XVI, 1884).
5. — Strenzke (K.). Beitrâge zur Systematilc landlebender Milben. I/II-
( Arch . Hydrobiologie, t. XL, Aug. T h i e n e m a n n - F e s t b a nd ,,
p. 57 à 70, 1943).
t. Le3 4 poils (2 paires) ont pour notations h1 et /i2. Sur ma figure 3 C (2, p. 334),
leurs notations sont h et h2, une mauvaise impression du cliché ayant fait disparaître
l’indice 1 à celle des deux paires qui est le plus près du plan de symétrie.
2. Compte tenu de la correction que j’ai signalée en 1949 (3, p. 231).
Notes Syisonymiques et Systématiques sur les Phasiinae
(Diptères Larvaevoridae )
( suite) 1
Par Claude Dupuis.
1
III. — Remarques sur la position systématique des genres
Ectophasia et Allophora.
J. Villeneuve (1924, p. 31) a réparti les Phasiinae en un certain
nombre de sections dont les deux premières sont :
1° La section Phasia [= Ectophasia] formée des genres Phasia
[= Ectophasia ], Allophora ( Allophora s. str. -f- Phorantha [— Phasia
Latr. s. str.] -f- Ilyalomyia), Clytiomyia ( Clytiomyia + Subclytia),
Tamiclea et Xysta.
2° La section Gymnosoma [= Rhodogyne] avec Gymnosoma et
Cystogasler.
L. Mesnil (1939, pp. 59-60) a repris ce groupement en écartant
de la section Phasia de VilleneuvEj les genres Tamiclea et Xysta.
Entre temps, N. Baran6ff (1929, p. 18) était arrivé, après une
étude comparée de la morphologie abdominale et génitale des $$
et des ÇÇ au groupement suivant, notablement différent :
Groupe I : Phasia [= Ectophasia], Clytiomyia, Gymnosoma,
Cystogaster, Tamiclea.
Groupe II : Xysta.
Groupe III : Allophora, Helomyia.
Pour A. R. Brooks (1945 a, p. 648) : « The tribe Phasiini in the
general conception contains two well marked reproductive habits
groups, those généra as Pallasia R. D. ( Cystogaster Latr.), Xysta
Meig., Ectophasia Townsend and allies which lay flattened unin-
cubated eggs externally on the host and the members of the Phasia
(. Allophora ) complex which inject eggs into the host. These habits
are closely correlated with the structure of the male and female
reproductive organs and while other body characters of the two
groups appear to intergrade and overlap, the genitalie characters
will separate the two ».
1. Cf. Bulletin Muséum, 1949, fasc. 2, pp. 243-247.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 554 —
J’ai personnellement (1948 a, pp. 230-232 et 1948 b, pp. 430-432)
confirmé cette manière de voir de Baranoff et Brooks (Z. c.) en
envisageant, outre les caractères éthologiques, ceux des formes
larvaires.
Je présente aujourd’hui de façon plus détaillée et formelle l’idée
que je me fais du groupement des genres de Phasiinae dont il vient
d’être question, et auxquels Mesnil assigne les caractères communs
suivants (L. Mesnil 1939, p. 57) : Troisième article des antennes
normal sans pointe aigüe en avant de son extrémité. Une seule
soie intraalaire (la postérieure) de chaque côté du thorax. Deux
soies marginales seulement (y compris l’apicale) de chaque côté
du scutellum, la soie subapicale étant absente.
ECTOPHASIINA sous-tribu nouvelle.
Genre type : Ectophasia Townsend 1912, avec pour générotype :
E. crassipennis (F.).
Synonymes : — Section Phasia, Villeneuve 1924 p.p. -f- section
Gymnosoma, Villeneuve 1924 ; Phasia — àhnliche, Baranoff 1929
p.p. ; Phasiina, L. Mesnil 1939 p.p. -j- Rhodogynina L. Mesnil
1939 ; Rhodogyne complex, A. R. Brooks 1945 b.
Caractéristiques morphologiques des imagos :
« ^ : Pénis verlângert, Glans gross, mit innerem stark chitinisiertem
Apparate. $ : Genitalien einfach ». (Baranoff 1929, p. 18) —
« Female genitalia furnished with a short, curved, blunt egg guide ;
male genitalia small, the forceps short and United » (A. R. Brooks
1945 b, p. 215).
Caractéristiques éthologiques :
Œufs courts, macrotypes, aplatis dorso-ventralement, à chorion
plus épais dorsalement, déposés sur les téguments de l’hôte ; larve I
pénétrant activement dans l’hôte après rupture du chorion de l’œuf
et perforation du tégument de l’hôte.
Caractéristiques des larves r
Larve I. — Appareil bucco-pharyngien construit sur le plan figuré
par Nielsen (1916, figs. 15, 23) pour Gymnosoma rotundatum (L.)
et Cystogaster globosa (F.) ; partie antérieure large, terminée par
un lobe arrondi dentelé.
Larves 11 et 111. — Appareil bucco-pharyngien sans grand sclërite
hypopharyngien transverse ; aile dorsale de la pièce basilaire non
prolongée antérieurement au-dessus de la pièce intermédiaire, bord
— 555
dorsal de l’aile ventrale avec un lobe individualisé saillant ; quelques
très minimes spinules faciaux épars.
Comprend jusqu’à plus amples informations, outre le type,
LES GENRES SUIVANTS :
Clytiomyia Rondani 1861, type : continua Panzer 1798 ; Cly-
tiomyia (s. g. Heliozeta Rondani 1856), type pellucens Fallén 1820 ;
Clytiomyia (s. g. Subclytia Pandellé 1894), type rotundiventris
Fallén 1820 ; Gymnosoma Meigen 1803, type rotundatum L. 1758 ;
Stylo gymnomyia Brauer et Bergenstamm 1891, type nitens Meigen
1829 ; Cystogaster Latreille 1829, type globosa Fabricius 1775.
ALLOPHORINA sous-tribu nouvelle.
Genre Type : Allophora Robineau-Desvoidy 1830, avec pour
générotype A. hemiptera (F.).
Synonymes : Section Phasia, Villeneuve 1924 p. p. ; Allophora
— àhnliche, Baranoff 1929 ; Phasiina, L. Mesnil 1939 p. p. ;
Phasia complex, A. R. Brooks 1945 a.
Caractéristiques morphologiques des imagos :
« <$ : Pénis schmal, sehr lang, mit menbranosem Endteil. $ : sie-
bentes Sternit verlângert, achtes stachelformig. » (Baranoff 1929,
p. 18) — « Female genitalia in the form of a sharp piercer ; male
genitalia box-like, the large rectangular forceps covering most tbe
other structures » (A. R. Brooks 1945 a, p. 648).
Caractéristiques éthologiques :
Œufs courts, macrotypes, pédonculés ou non, à chorion unifor-
mément mince, introduits dans l’hôte par perforation de son tégu-
ment, ou par une ouverture naturelle, ou encore déposés dans les
replis les moins accessibles du tégument de l’hôte h
Caractéristiques des larves.
Larves 1. — Appareil bucco-pharyngien construit sur le plan
figuré par I. A. Rubtzov (1947, fig. 10 B) pour Helomyia lateralis
(Mg). ; partie antérieure formant une longue pointe effilée.
Larves II et III. - — Appareil bucco-pharyngien souvent pourvu
d’un grand sclérite hypopharyngien transverse ; aile dorsale de la
pièce basilaire prolongée antérieurement au-dessus de la pièce
1. Selon I. A. Rubtzov (1947, p. 96) il se pourrait que l’œuf pédonculé d 'Helomyia
lateralis (Meigen) soit poussé par la $ dans un stigmate de l’hôte. J’ai personnellement
observé des œufs d 'Helomyia déposés sur le tégument de l’hôte, mais en des points
où ses replis forment des cavités invisibles et fermées au repos (cavité sous-pronotale,
tégument sous l’articulation des ailes).
— 556 —
intermédiaire, bord dorsal de l’aile ventrale pourvu d’un angle
saillant, non lobé ; au stade III une « brosse » faciale d’une
vingtaine de rangées transversales de grandes épines.
Comprend jusqu’à plus amples informations, outre le type,
LES GENRES SUIVANTS :
Phasia Latreille 1804 s. str., type subcoleoptrata F. 1798 ; Ilya-
lomyia Robineau-Desvoidy 1830 s. str., type pusilla Meigen 1824 ;
Allophorella Townsend 1912, type obesa F. 1798 ; Iielomyia Robineau-
Üesvoidy 1830, type lateralis Meigen 1824.
« Alloph'ora aurigera Egger 1861 » fait partie de la sous-tribu
Allophorina, mais n’entre dans aucun des genres — ou sous-genres — -
cités.
INCERTAE SEDIS. — Les caractéristiques éthologiques et de
morphologie larvaire manquent où sont imprécises pour les genres
Tamiclea Macq. et Xysta Meig. que L. Mesnil (1939, p. 60) range
dans sa sous-tribu Dufouriina qu’il distingue des précédentes par
sa chétotàxie.
Laboratoire de Parasitologie de l'Eçole des Hautes Eludes au Muséum.
Bibliographie.
Baranoff (N.). — 1929. — Studien an pathogenen und parasitischen;
Insekten, II : Beitrag zur Kenntnis der Phasiinen mit besonderer
Berücksichtigung der Gruppe Ocyptera (Diptera Tachin.). Inst. j.Hyg.
und Schule f. Volksgesundheit in Zagreb : Arb. aus der parasitol. Abt.
Ni 2, 22 pp., 4 pl.
Bezzi (M.l et Stetn (P.). — 1907. — Kalalog der Palàarktischen Dipleren.
Band III. Budapest, 828 pp.
Brooks (A. R.). — 1945. a — A révision of the north american spee.ies
of the Phasia complex (Diptera, Tachinidae). Scienti/ic Agriculture.
Ottawa, 25, nr 11, pp. 647-679, 21 fig.
— 1945 b. — A révision of the north american species of the Rhodogyne
complex (Diptera, Larvaevoridae). The Canad. Entom., 77, pp. 218-
230, 21 fig.
Dupuis (C.). — 1948 a. — Nouvelles données biologiques et morpholo-
giques sur les diptères Phasiinae parasites d’Hémiptères Hété-
roptères [lre partie], Ann. Parasitol. hum. et comp., 22 [1947], nos 3-4,
pp. 201-232, fig. 1.
— • 1948 b. — Ibid. [2e partie]. Ann. Parasitol. ... 22 [1947], nos 5-6, pp. 397-
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Girschner (E.) . — 1887. — Die europâischen Arten der Dipterengattung
Alophora. Zeitschr. f. gesammt. Natunviss., Halle, 60 (ser. 4, VI)
pp. 375-426, pl. II.
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Mesnil (L.). — 1939. — Essai sur les Tachinaires (Larvaevoridae).
Monogr. des St. et L(ib. de Rech. Agron., Paris, Impr. Nat., 67 pp.,
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Nielsen [J. C.). — 1916. — : Unders0gelser over entoparasitiske Musci-
delarver hos Arthopoder. V. Vidensk. Medd. jra Dansk. naturhist.
Forening i Kj0benhaven, 67, pp. 9-24, 27 fig.
Rubtzov (I. A.). — 1947. — On two species of the family Phasiidae
(Diptera) parasitic on Eurygaster integriceps Put. (Hemiptera).
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Proc. Ent. Soc. Wash., 14, fasc. 1, pp. 45-53.
— 1938. — Manual of Myiology in twelve parts. Part. VII : Oestroid
Generic Diagnoses and data. Gymnosomatini to Senostomatini,
428 pp. Ch. Townsend & filhos, Sào Paulo, 1938.
Villeneuve (J.). — 1924. — Contribution à la classification des Tachi-
nidae paléarctiques. Ann. Sc. Nat., Zoologie (10e s.), 7, pp. 5-39.
— 558 —
Helopeltis. (Hem. Miridae) nouveaux nuisibles aux
QUINQUINAS EN AFRIQUE FRANÇAISE.
Par Jacques Carayon.
Dans toutes les régions d’Afrique comme d’Asie, où l’on a entrepris
leur culture, les Quinquinas, surtout au début de leur croissance et
jusqu’aux environs de leur quatrième année, attirent de façon par-
ticulière les Hémiptères du genre Helopeltis. En Afrique, ces derniers
sont signalés comme attaquant les Quinquinas depuis près de 50 ans
(cf. A. Zimmermann, 1904) ; ils appartiennent à plusieurs espèces,
dont la plus fréquente — dans les territoires français et à la période
actuelle du moins — est H. schoutedeni Reuter 1. Cet Helopeltis
est accompagné, ou remplacé en certains points, par d’autres espèces
d’autant plus nombreuses que les Quinquinas sont cultivés plus
près de la forêt dense. Ainsi, dans les plantations forestières de Séré-
dou (Guinée) et des environs de Dschang (Cameroun) ont été récoltés,
en même temps que des représentants d’espèces déjà connues, des
Helopeltis appartenant à deux formes nouvelles décrites ci-après :
Helopeltis bergrothi Reuter, lalandei 2 subsp. nov.
(Fig. 1). — Taille relativement grande, allant de 9 à 10 mm. pour
les ??, et de 7 à 8 mm. pour les SS- Rapport de la longueur des antennes
(sans le 4e article 3) à celle du corps avec les hémélytrçs voisin de 2 chez
les SS, et de 1,5 chez les ; article I des antennes environ 1/4 plus court
que II, qui est presque égale à III ; rostre atteignant les hanches posté-
rieures. Pronotum 2 fois plus large entre les angles postérieurs qu’au bord
antérieur ; son lobe postérieur légèrement ponctué et rugueux, à bords
latéraux régulièrement convexes. Épine scutellaire longue (1,3 à 1,6 mm.),
presque droite et généralement peu inclinée vers l’arrière. HémélytreS
de forme très allongée, dépassant l’extrémité de l’abdomen d’un peu
plus du tiers de leur longueur ; corie à peine rugueuse ; membrane régu-
lièrement ovale, environ 2 fois plus large que la corie vers le milieu de
sa longueur.
1. Longtemps confondu avec bergrothi Reuter, et désigné à tort sous ce nom dans
une note précédente (Carayon, 1947).
2. Dédié à M. Lalande, Directeur des Stations du Quinquina en A. O. F.
3. Ce 4e article, très fragile, manque le plus souvent chez les Helopetlis en collection ;
il m’a paru préférable de n’en pas tenir compte dans les mensurations.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 559 —
Fig. 1. — Helopeltis bergrothi lalandei, à gauche $, à droite S ;
specimens de Sérédou (Guinée).
Coloration. SS- — Presque entièrement d’un brun noir brillant. Tête
noire en dessus, sauf la région colaire brun clair à ocre ; front entre les
yeux noir ; anteclypeus brun clair ; tout le dessous de la tête et le rostre,
à l’exception de son apex bruni, jaune clair ; antennes brun noir à base
du 1er article jaune. Pronotum en majeure partie brun foncé, plus clair
560 —
sur les marges latérales ; sternites thoraciques, pro- et mésopleures,
hanches I et II jaune brillant ; métapleures et hanches III brun foncé ;
pattes I et II jaunes avec une bande brune plus ou moins marquée dor-
salement ; pattes III brunes, parfois tâchées de jaune vers le milieu des
fémurs. Hémélytres d’un brun foncé brillant, plus clairs toùt à fait à leur
base ; sur la moitié basale de la corie une tache blanchâtre, mate et plus
ou moins étendue ; quelques fines ponctuations noires à la base du clavus ;
membrane entièrement enfumée, mate, devenant progressivement un
peu plus claire vers l’apex ; nervure de la cellule brune. Ailes postérieures
enfumées, jaunâtres à la base. Scutellum brun noir, parfois un peu plus
clair sur les côtés ; épine scutellaire blanchâtre assombrie vers l’apex.
Moitié basale de l’abdomen, sur la face ventrale, d’un jaune vert très
pâle ; le reste de la face ventrale et tout le dessus de l’abdomen brun
brillant.
$?. Coloration dans l’ensemble nettement plus claire que celle des 33,
et assez variable. Tète, antennes et rostre comme chez les 33 ■ Pronotum
d’un jaune ocre, avec une bande médiane longitudinale brun foncé,
plus ou moins développée, parfois totalement absente. Pattes jaunes ;
les pattes III plus ou moins largement brunies surtout à l’apex des fémurs
et sur les tibias. Hémélytres bruns avec des zones claires, notamment à
la base, plus étendues en général que chez les 33 • Abdomen ocre jaune
à brun avec une large zone plus claire à la base de la face, ventrale.
Ayant récolté, en novembre 1946, sur les Quinquinas de Sérédou
(Guinée) quelques exemplaires de cet Helopeltis, je les ai tout d’abord
considérés comme appartenant à H. orophila Ghesquière (Carayon,
1947). Une certaine ressemblance d’allure, les similitudes de taille,
de forme des hémélytres et de plusieurs caractères de coloration
pouvaient donner quelque vraisemblance à cette attribution spéci-
fique. Depuis, une étude plus approfondie de spécimens plus nom-
breux, et leur comparaison avec des exemplaires typiques à’H. oro-
phila m’ont montré qu’ils se distinguent nettement de cette dernière
espèce, notamment par la longueur de leurs antennes et de leur épine
scutellaire. J’ai été conduit à considérer ces Helopeltis de Sérédou
comme les représentants d’une forme nouvelle apparentée aux Helo-
peltis du « groupe bergrothi ».
On trouve en effet certains Helopeltis qui, d’une part, diffèrent
nettement par leurs tailles et leurs colorations des H. bergrothi
typiques, mais qui d’autre part se rapprochent d’eux par bon nombre
de caractères communs : antennes et épines scutellaires longues,
mêmes proportions, même forme et même structure des hémélytres
sur lesquels on distingue constamment une tache claire plus ou
moins blanchâtre vers la base de la corie, enfin même absence de
pigmentation sur la base de la face ventrale de l’abdomen au moins
chez les . Ces Helopeltis sont essentiellement forestiers comme
les bergrothi typiques, avec lesquels ils coexistent fréquemment.
S’agit-il de simples variétés ou d’espèces voisines ? La rencontre
— 561 —
de quelques spécimens intermédiaires, à vrai dire rares, plaide en
faveur de la première hypothèse ; par contre les premiers essais de
croisements tentés par Delattre 1 ont montré que ces formes s’ac-
couplent entre elles et avec bergrothi mais demeurent interstériles.
En attendant les résultats d’expériences plus nombreuses et plus
étendues, l’appréciation des différences et des ressemblances me
conduit à admettre une « grande espèce » bergrothi, comportant
à côté des bergrothi typiques et de leurs variétés plusieurs sous-
espèces, notamment H. bergrothi rubrinervis 2 et il. bergrothi lalandei.
Cette dernière sous-espèce est, au premier abord, bien distincte
par sa taille plus grande et sa coloration très sombre des bergrothi
typiques, mais un examen plus approfondi révèle les caractères
communs signalés plus haut. De plus, les Helopeltis les plus fréquents
sur Cacaoyers en Gold Coast sont à mon avis des bergrothi lalandei 3
qui ne diffèrent des spécimens typiques que par une coloration très
légèrement plus claire et plus rouge ; or, il existe, ainsi que je l’ai
déjà indiqué (Carayon, 1948), quelques exemplaires intermédiaires
entre ces Helopeltis et les bergrothi typiques.
H. bergrothi lalandei n’a été trouvé jusqu’ici sur les Quinquinas
que dans les plantations, entre 800 et 1.100 m. d’altitude, de Séré-
dou (Guinée). Il y est peu commun.
Les H. bergrothi vrais n’avaient jamais été jusqu’à présent récoltés
sur Quinquinas, en Afrique française du moins. De nombreux indi-
vidus typiques de cette espèce ont été récemment (juillet 1949)
capturés dans les plantations de Sérédou, et m’ont été adressés par
M. Lalande.
Helopeltis gerini sp. nov.
(Fig. 2). — Taille grande, allant de 9,8 à 10,7 mm. pour les ÇÇ et de
8,4 à 9 mm. pour les d<J (15 spécimens de chaque sexe mesurés). Rapport
de la longueur des antennes (sans l’article IV) à celle du corps avec les
hémélytres sensiblement égal à 1.8 chez les <J<J et 1,5 chez les $$. Article I
des antennes plus long que la moitié du corps, II environ 1/4 plus long
que I et légèrement supérieur à III, IV inférieur à la moitié de I. Rostre
dépassant à peine les hanches moyennes. Pronotum 2 fois plus large
entre les angles postérieurs qu’au bord antérieur ; sillon transverse et
callosités nettement accusés ; lobe postérieur à bords latéraux presque
1. Résultats partiellement publiés in Carayon et Delattre, 1948.
2. Helopeltis commun sur Cacaoyers et provisoirement désignés par les auteurs
anglais sous le nom de Ii. prox. rubrinervis Poppius.
L’attribution de Poppius comme nom d’auteur à cet Helopeltis ne pourra être faite
en toute certitude qu’après examen du Type d’H. rubrinervis Poppius, 1910. (Cf.
Carayon et Delattre, 1948).
3. Provisoirement considérés dans une note précédente comme H. bergrathi, var.
mayumbensis ghesq., variété qui est de taille comparable mais s’éloigne de ces spéci-
mens par sa coloration brun rouge plus uniforme et l’absence de tâches claires à la
base des hémélytres et de l’abdomen.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
37
droits, sa surface ponctuée, rugueuse avec des rides transversales. Scu-
tellum également ponctué et ridé sauf une arête médiane et le mucron
apical lisses et saillants ; épine scutellaire de longueur moyenne (1 à
1,2 mm.), légèrement incurvée vers l’arrière. Hémélytres rugueux, longs,
dépassant parfois l’abdomen de rprès de la moitié de leur longueur ;
membrane grande et plus de 2 fois pliis large que la corie au milieu ; lon-
gueur des hémélytres et minceur de la corie donnant à l’insecte un aspect
particulièrement élancé l.
Fig. 2. — Helopeltis gerini O, à gauche vue de profil, à droite vue dorsale.
1. Peu évident dans le spécimen figuré (fig. 2, à droite) dont les hémélytres sont
légèrement écartés.
— 563
Moyenne des dimensions exprimées eh mm., d’après les mesures de
15 <Î<J et 15 '?$ :
Coloration dans l’ensemble vive et assez bariolée avec une opposition
marquée entre les parties sombres et les parties claires. Tête en majeure
partie noire en dessus, ainsi qu’une large bande médiane Sur le front,
le clypeus et le pourtour des yeux, le reste jaune vif à orangé ; rostre,
jaune à apex bruni; antennes brun noir à l’exception de la base du premier
article, qui est jaune. Pronotum rouge orangé presque en totalité chez
les $?, avec une large bande medio-longitudinale noirâtre chez la plupart
des SS ; cette bande noire, variable, se réduit chez les et quelques SS
à une tâche sombre au milieu des bords antérieur et postérieur du pro-
notum. Pleures et sternites thoraciques, hanches I et II jaune orangé ;
métapleures plus ou moins brunies surtout chez les SS ; hanches III
brun noir comme la presque totalité des pattes III, qui présentent seule-
ment des tâches claires variables vers le milieu des fémurs et des tibias ;
pattes I et II jaunes, parfois avec des bandes brunes. Hémélytres brun
noir brillant sauf leur base occupée par une bande oblique orangée sur le
clavus et plus ou moins blanchâtre sur la corie ; embolium jaune assez
clair surtout postérieurement ; cuneus et nervure de la membrane brun
rouge ; membrane mate, enfumée sauf un croissant clair apical, qui paraît
très constant. Ailes postérieures enfumées, leur base orangé clair. Scutel-
lum brun noir, plus clair sur l’arête médiane et le mucron apical ; épine
scutellaire jaune clair, plus foncée dans sa moitié apicale. Abdomen brun
brillant sur la face dorsale, le sternite II et la moitié apicale de la face
ventrale brun clair brillant ; sternites abdominaux III à V en entier et
milieu des sternites VI et VII d’un jaune vert très pâle par suite de l’absence
de pigments dans les téguments à ce niveau ; l’ensemble forme à la base
de l’abdomen une région claire qui tranche fortement sur la coloration
foncée du reste de l’abdomen.
Chez les imagos immatures, les parties normalement brunes de l’abdo-
men ne sont encore pigmentées qu’en rouge orangé.
Cet Helopeltis fut capturé pour la première fois en décembre 1947
par M. L. Gerin, Directeur-adjoint et Entomologiste de la Station
du Quinquina de Dschang. H. gerini, dédié à celui qui l’a découvert,
paraît jusqu’ici abondant — en saison sèche du moins — mais
fort localisé, puisqu’on le rencontre uniquement à Quinquina-
Station, plantation de Quinquinas, située à 15 km. de Dschang
(Cameroun), en forêt dense et vers 1.500 m. d’altitude.
Au premier abord, H. gerini paraît fort proche d ’H. orophila
Ghesquière (forme typique), espèce jusqu’ici cantonnée sur les
Quinquinas cultivés en altitude au Kivu ; la comparaison de nom-
breux spécimens montre cependant que les deux espèces sont bien
564 —
distinctes par plusieurs caractères* dont les principaux sont résumés
ci-après :
H. orophila.
— moyennes des long, totales
<J<J : 7,75 — Ç? : 9,3 mm. 1
— antennes courtes : I : 3,36 —
II : 4,47 chez les $Ç.
— pronotum lisse à ponctuation
fine ,et dispersée.
— épines scutellaires de 0,60 à
0,80 mm.
— membrane environ 2 fois plus
large que la corie au milieu.
— base du 1er article des antennes
noire.
— seutellum clair au moins sur les
côtés.
De plus, autant qu’on en puisse juger d’après des specimens dessé-
chés de collection, H. orophila présente une face ventrale de l’abdo-
men uniformément colorée et dépourvue de la large zone claire si
marquée chez H. gerini.
Ce dernier se rapproche beaucoup plus des Helopeltis du groupe
bergrothi, et tout particulièrement d’H. bergrothi lalandei décrit
plus haut ; il se sépare cependant de lui par sa taille plus grande,
ses antennes et son épine scutellaire nettement plus courtes, la
forme de son pronotum et quelques différences moins importantes
de coloration.
M. Gerin m’a adressé quelques exemplaires <$<$, récoltés en forêt
dense aux environs de Dschang, d’un Helopeltis également voisin
par sa taille, son aspect et sa coloration d’ensemble d’il, gerini.
Il s’agit d’H. waterhousei Kirkaldy, dont on ne connaissait jusqu’ici
que 5 specimens (le Type, une $ provenant du Gabon et 4 specimens
récoltés à Pasi et Stanleyville au Congo Belge (cf. H. Schoute-
den, 1946)). Ses antennes très longues, son pronotum nettement
plus large en arrière, à lobe antérieur et callosités uniformément
rouges, distinguent immédiatement H. waterhousei d’H. gerini. Il est
intéressant de noter que dans la première comme dans la seconde
espèce, la base de l’abdomen sur la face ventrale est très claire.
Ce caractère, également signalé par Ghesquière (1948) chez son
Helopeltis rauwol fiae, semble donc commun à plusieurs espèces du
genre.
H. gerini.
— moyennes des long, totales
<J<? : 8,55 — $? : 10,22 mm.
— antennes longues : I : 4,40 —
II : 5,81 chez les $$.
— pronotum rugueux, à ponctua-
tion plus forte et plus serrée.
— épines scutellaires de 1,10 à
1,20 mm.
— membrane plus de 2 fois plus
large que la corie au milieu.
— base du 1er article des antennes
jaune.
— seutellum foncé sur les côtés.
1. Moyenne des mesures de 15 spécimens de chaque sexe (forme typique) des
collections du Musée du Congo Belge, à Tervueren.
565 —
Voici pour terminer la liste des Helopellis, récoltés jusqu’à pré-
sent sur les Quinquinas, dans les différentes régions d’Afrique
française :
H. schoutedeni Reuter, très commun en A. O. F. comme au Cameroun.
H. westwoodi (White), assez commun dans les plantations en forêt,
notamment à Sérédou (Guinée), plus rare au Cameroun (Quinquina
Station près Dschang).
H. bergrothi Reuter, apparu depuis peu dans les plantations de Sérédou,
rare au Cameroun et seulement dans la forêt proche des plantations.
Les spécimens récoltés en forêt ont été incapables de se nourrir sur Quin-
quinas (Gerin in litt.).
I{. bergrothi lalandei Carayon, localisé à Sérédou, où il est peu fréquent,
de même qu’un Helopeltis, qui est probablement H. bergrothi rubrinervis
Poppius (?).
H. gerini Carayon, localisé à Quinquina-Station, abondant en saison
sèche, effectue des migrations entre la forêt et les plantations (comme
la plupart des espèces forestières). La biologie de cette espèce a été étu-
diée par L. Gerin, et les résultats obtenus seront prochainement publiés.
Laboratoire d' Entomologie agricole coloniale du Muséum.
Index bibliographique.
Carayon (J.). Les Bryocorinae (Hemipt. Miridae) nuisibles aux Quin-
quinas en A. O. F. C. R. Acad. Agric. France, 1947, n° 1, p. 33.
Carayon (J.) et Delattre (R.). Les Helopeltis (Hem. Heteroptera)
nuisibles de Côte d’ivoire. Rev. Palh. vég. Entom. agr. France,
XXVII, 1948, n° 4, p. 185.
. Ghesquière (J.). Helopeltis du Kivu et de l’Ituri. Rev. Zool. Rot. Afr.’
XXXIII, 1939, n° 1, p. 67.
Ghesquière (J.) et Carayon (J.). A propos de quelques Antestia et
Helopeltis de l’Afrique tropicale (Hemiptera Pentatomidae et
Miridae). Rev. Zool. Bot. Afr., XLI, n° 1, 1948, p. 55.
Sciiouteden (H.). Les Bryocorines (Mirides) du Congo Belge. Rev. Zool.
Bot. Afr., XXXIX, 1946, n° 3, p. 274.
Zimmermann (A.). Untersuchungen über tropische Pflanzenkrankheiten.
Br. Land. Forstw. D. Ost Afrika, 1904, Bd. 2, p. 11.
566 —
Le type du Stictomischus phytomyzae Ashmead (ms)
(H ym. Chalcidoidea Pteromalidae).
Par J. Ghesquière.
CORRESPONDANT DU MUSÉUM.
Le savant entomologiste français Paul Marchal a publié en 1900.
une série de notes biologiques sur les Chalcidiens et Proctotrupiens
obtenus d’élevage par lui-même en France et en Algérie entre 1896
et 1898. Parmi ceux-ci, il mentionne le Stictomischus phytomyzae
Ashmead i. 1., éclos de larves d’un Agromyzide, ( Phytomyza xylostei
Kalt.) = Napomyza nigricans (Macq.) 1! mouche mineuse des
feuilles du Chèvrefeuille à balais, Lonicera xylostea L.
Ashmead n’a jamais publié la diagnose de cette espèce. Malgré
l’époque éloignée de sa dénomination, celle-ci a conservé toute sa
validité ; j’en donnerai ci-dessous les principales caractéristiques,
tout en maintenant le nom qu’ Ashmead lui avait assigné in litteris
en 1900.
Stictomischus phytomyzae sp. n.
Stictomischus phytomyzae Ashmead (MS) in Marchai, Ann. Soc. ent.
France, LXIX, p. 106, 1900, nom. nud.
Stictomischus (phytomyzae Ashmead) Marchal in de Gaulle, Cal. Hym.
France, p. 96, Paris 1908, nom. nud.
Stictomischus sp., Berland, La Faune de la France, 7, Hym., p. 88,
Paris 1940.
$, long. 2,25 — 2,3 mm.
Tête bleu métallique brillant, yeux rouge brique, corps et coxas bleu
métallique brillant à reflets bronzés, abdomen brun foncé à reflets bronzés.
Antennes à scape et base du pédicelle noirâtre à reflets bleu métallique
brillant, anneaux brun foncé à reflets métalliques, portion apicale du
pédicelle et flagellum brun foncé rougeâtre (par transparence), à faibles
reflets métalliques (par réflexion). Pattes : fémurs jaunes, tibias jaunes à
apex foncé, tarses à basitarses aussi clairs que les tibias, les articles sui-
vants plus foncés que le I mais à base plus claire, le dernier article uni-
colore et plus foncé que les précédents.
Tête : face, supérieure arrondie, mandibules tridentées, la dent interne
la plus forte et la plus aiguë, yeux glabres. Antennes : scape claviforme
vu de profil, 4 fois plus long que sa plus grande largeur ; pédicelle piri-
forme, 1 /4 plus petit que le I du funicule et à peine plus large que la base
1. apud Séguy, Faune de France, 28, Diptères Brachycères, p. 596, Paris 1934.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 567 —
de ce dernier; anneaux 2, I un peu plus petit et pltis épais que II ; funi-
cule de 6 articles, cylindriques, environ 2 fois plus longs que larges, à partie
basale faiblement physoïde ; massue cylindrique, 3- articulée, un peu plus
épaisse que le dernier article du funicule et à peine plus longue que les
2 derniers réunis, le III plus petit que l’article médian qui est subégal à I,
III biseauté au sommet, la surface biseautée garnie de fins cils incolores.
Ailes normales, à nervures jaune foncé ; marginale 3 fois plus longue que le
Sticlomischus phytomyzae Ashm. (MS), sp. n. F ig. 1. — ■ Base de l’aile antérieure et
nervation. Fig. 2. — Antenne?.
radius, le nœud stigmal pédiforme plus ou moins triangulaire à sommet
arrondi ; postmarginale 1 /3 plus longue que la stigmale ou la marginale
qui est subégale à la stigmale ; cellule costale à bord antérieur nettement
convexe et cellule basale offrant 2 lignes longitudinales de cils. Pattes
normales, relativement grêles. Abdomen pédonculé, plus petit que le
thorax.
Types : 2 $Ç, Bois de Clamart (Seine), 20 octobre 1897, éclosion
le 20 avril 1898, réc. P. Marchal. Exemplaires montés au baume sur
une lame déposée au Laboratoire d’ Entomologie coloniale, Muséum
national d’Histoire naturelle, Paris.
Voisin de Slictomischus sericeus Thoms. et de S. discedens Ott.
dont il se sépare aisément par la pilosité de la base de l’aile, la forme
de la cellule costale et du nœud stigmal.
Il est assez curieux de noter que ce Stictomischus est toujours le
seul à avoir été signalé de France. On connaît actuellement dans ce
genre 8 autres espèces : 7 paléarctiques propres à la Suède et au nord
de l’Allemagne et 1 néarctique décrite de l’Illinois ; elles sont jusqu’à
présent parasites de larves de Diptères mineurs de feuilles, Agromy-
zides ou Cordylurides.
Observation. — Sur la même préparation est fixé un autre Chal-
cidien — malheureusement mutilé — qu’il m’est possible néanmoins
— 568 —
de rapporter à un rJ’d’Eulophide du gn. Sympiesis, mais il est nette-
ment différent des trois espèces européennes connues.
D’après les indications de Marchal, cet insecte provient du même
élevage et serait également parasite du Diptère mineur du Chèvre-
feuille. Dans ce cas, cette note-ci serait la première référence relative
à un Sympiesis parasite d’Agromyzide en Europe ; les autres espèces
paléarctiques sont connues comme parasites ou épiparasites de
chenilles endophylles ou de larves de charançons Les Agromyzides
n’ont été signalés comme hôtes de Sympiesis qu’en Amérique du
nord et à Ceylan.
Souhaitons qu’un heureux récolteur retrouve un jour à Clamart,
quelques exemplaires de ce Sympiesis probablement inédit et nous
fixe ainsi à son sujet.
En terminant ces lignes, je remercierai sincèrement le Professeur
P. Vayssière d’avoir bien voulu, lors de mon dernier passage à son
Laboratoire, me confier pour étude ce précieux matériel.
Description préliminaire d'un Campodéidé cavernicole
du Pays basque espagnol.
Par B. Condé.
La présence de Campodéidés dans les grottes de la région canta-
brique du Pays basque espagnol a été signalée à plusieurs reprises
par Ch. Alluaud, C. Bolivar, H. Breuil et B. Jeannel dans les
fascicules de Biospeologica consacrés aux énumérations des grottes
visitées. Ces auteurs mentionnent en effet des « Campodea » de grande
ou de très grande taille courant sur les nappes d’argile dans la cueva
de San Valerio (partido de Vergara), la cueva de Hernialde et la
cueva de Mendicute (partido de Tolosa), toutes trois situées dans la
provincia de Guipuzcoa. Toutefois, l’étude systématique de ces ani-
maux n’a pas encore été publiée.
Grâce à l’amabilité de M. le Pr. A. Vandel, j’ai pu examiner un
exemplaire récolté dans une caverne de la provincia de Vizcaya 1
par MM. F. Espanol et R Zariquiey. Il représente une espèce
inédite du genre Plusiocampa et sa description fait l’objet de cette
note.
Plusiocampa Espanoli n. sp.
Station. — Provincia de Vizcaya. Cueva de Manvria, término
municipal de Manaria, petit village situé près de Durango sur la
route qui mène de cette ville à Vitoria, partido judicial de Durango :
1 $, 14-IX-35.
Longueur du corps : 6 mm. Soies de revêtement lisses.
Tête. — L’antenne droite, la seule intacte, est aussi longue que le
corps et comprend 47 articles ; les longs macrochètes des articles
III et IV sont glabres ou portent de rares barbules sur leur région
distale. Frons nettement saillant, avec 3 macrochètes pauvrement
barbelés. 3 — (— 3 macrochètes, barbelés sur leur 1/2 distale, bordent
la ligne d’insertion des antennes : l’antérieur et le postérieur sont
subégaux, tandis que l’intermédiaire est un peu plus long. Une paire
de macrochètes ressemblant aux précédents se trouve un peu en
avant des branches transversales de la suture en Y, non loin du plan
sagittal. Soies occipitales longues et grêles, barbelées sur leurs 2 /3
ou leurs 3 /4 distaux.
1. Située à l’O. de la provincia de Guipuzcoa dont elle est limitrophe.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 570
Thorax. — La répartition des macrochètes et leurs longueurs
relatives sont les suivantes (fig. 1 A) :
ma 1 la lp ma /la lp /ma .
Th. 1 1+1 1+1 1+1 1 1,67 1,83
Th. II 1+1 1+1 1+1 0,76 1,51 1,80
Th. III 1+1 0 1+1 — 1,52 2,16
Ces macrochètes sont robustes, densément barbelés sur leurs
2 /3 ou leurs 3 /4 distaux. Les soies marginales postérieures sont
plus longues et plus fortes que les soies ordinaires de revêtement ;
5 + 5 au pronotum, 4 + 4 au mésonotum et 1 + 1 au métanotum
sont barbelées sur leur région distale.
Les pattes métathoraciques (fig. 1 B) atteignent l’extrémité de
l’abdomen. Fémur III avec 1 macrochète tergal inséré dans sa 1/2
proximale ; il n’y a pas de macrochète sternal ; à l’extrémité apicale
de l’article, une rangée de 4 macrochètes marginaux antérieurs.
Tibia III avec 1 macrochète sternal faiblement différencié dans
sa 1 /2 distale ; calcars longuement barbelés. Tarse III présentant
une pseudo-articulation vers son 1 /3 distal. Griffes subégales,
à talon peu marqué, appartenant au même type que celles de Plu-
siocampa Coiffaiti Condé 1948 ; le corps des griffes présente de très
fines stries transversales 2, tandis que leurs crêtes latérales, assez
faiblement développées, sont dépourvues d’ornementation. Soies
prétarsales très légèrement élargies à l’apex (fig. 1 C).
Abdomen. — Les macrochètes débutent au tergite III et leur
répartition est la suivante (fig. 1 D) :
la
Ab. III-IY .... 0
Ab. Y-VII 1+1
Ab. VIII 0
Ces macrochètes sont robustes et densément barbelés : en III,.
ils sont submédians, séparés par 12 soies marginales postérieures y
aux tergites suivants, ils s’écartent progressivement du plan sagittal.
Valvule supra-anale portant 15 soies disposées sans symétrie,
certaines d’entre elles présentant quelques barbules (fig. 1 E).
Sternite I avec 7 + 7 macrochètes ; les appendices, environ 1 /3
plus longs que la hauteur du sternite, sont un peu élargis à l’apex,
1. Abréviations : ma = macrochète médial antérieur ; la = macrochète latéral
antérieur ; lp = macrochète latéral postérieur ; post = macrochète postérieur ;
2 p /N = moyenne de longueur des soies marginales postérieures, p étant la longueur
d’une de ces soies, 2p la somme de toutes ces longueurs et N le nombre des soies
mesurées.
2. Ces stries existent aussi chez P. Coiffaiti ; elles m’avaient échappé lorsque j’ai
décrit cette espèce.
post
1 + 1
2 + 2
3 + 3
— 571 —
Fig. 1. — Plusiocampa Espanoli n. sp., $ de la cueva de Manaria : A. Pro- et mésono-
tum. — B. Patte III à partir du trochanter, face antérieure. — C. Extrémité distale
du tarse III, prétarse et griffes, face antérieure. — D. Tergites III à V, soies de
revêtement non représentées. — E. Valvule supra-anale. — F. Style II, face sternale.
A et D X 100 ; B X 70 ; C X 600 ; E X 180 ; F X 400.
cette région étant recouverte de 45 à 50 poils glandulaires. Ster-
nites II à VII avec 4 + 4 macrochètes bien développés et 2 + 2
faiblement différenciés, ces derniers situés de part et d’autre des
styles. Sternite VIII avec 1 + 1 macrochète.
Soie apicale des styles avec 2 branches basilaires assez fortes
et 0 à 3 branches distales plus grêles ; soie subapicale présentant
— 572 —
souvent une branche assez longue dans sa 1 / 2 proximale ; soie
moyenne sternale fourchue, l’une des branches étant environ 2 fois
plus courte que l’autre.
Cerques absents.
Affinités. — Les caractères des griffes rapprochent cette espèce
de P. Coiffaiti Condé, cavernicole du Pays basque français (grotte
d’Ayssaguer, Basses-Pyrénées). On l’en distinguera sans aucune
difficulté par la répartition des macrochètes des tergites abdo-
minaux.
Addendum. — Une espèce inédite, voisine de P. Coiffaiti par la
répartition des macrochètes, a été récoltée par MM. E. Dresco
et J. Nègre dans la grotte de Ganties-Montespan, communes de
Ganties et de Montespan (Haute-Garonne). Je donne ici une brève
description de cette forme permettant de la séparer aisément de
P. Coiffaiti.
Plusiocampa Drescoi n. sp.
Matériel. — 6 8 Ç, VII-47 (Dresco) ; 1 $, l-IX-46 (Nègre).
Longueur du corps : 3 à 5 mm.
Fig. 2. — Plusiocampa Coiffaiti Condé, $ de la grotte d’Ayssaguer : A. Prétarse III
et griffe postérieure. X 850.
Plusiocampa Drescoi n. sp., $ de la grolte de Ganties-Montespan : B. Prétarse III et
grifîe postérieure. X 850.
Tête. — Antennes moins longues que le corps, de 32 à 36 articles.
3 -f- 3 macrochètes le long de la ligne d’insertion des antennes,
l’antérieur et le postérieur subégaux, l’intermédiaire un peu plus
long.
Thorax. — Les longueurs relatives des macrochètes sont les
suivantes :
— 573 —
ma /la lp/ma
Th. I 0,87-0,97 1,75-2
Th. II 0,72-0,82 1,80-2
Th. III.... ... — 1,70-2
Les pattes métathoraciques atteignent le bord postérieur du
Ve segment abdominal. Macrochète tergal du fémur III contenu
environ 3 fois dans la longueur de l’article (4 fois 1 /2 chez P. Coif-
faitï). Griffes subégales, sans talon, à crêtes latérales très réduites
(fig. 2 B) ; griffes III longues de 50 à 80 p (153 p chez P. Coiffaiti).
Abdomen. — ■ de 3 mm. : sternite I sans poils glandulaires ;
appendices subcylindriques. $ de 3,5 mm. : sternite I présentant
2 plages latérales de poils glandulaires séparées par un espace médian
égal à la 1 /2 environ de la longueur d’une plage ; appendices subcy-
lindriques. $ de 3,8 mm. : les 2 plages sont unies par une rangée de
3 poils glandulaires ; appendices subcylindriquçs. de 4,3 mm. : les
plages confluent, formant une bordure continue de poils glandu-
laires disposés sur 7-8 rangs ; appendices légèrement élargis. $ de
4,5 mm. : les poils sont disposés sur 10-12 rangs ; appendices nette-
ment élargis.
( Laboratoires de Zoologie de la Faculté des Sciences de Nancy et du Muséum).
Bibliographie.
1948. Condé (B.). — Contribution à la connaissance des Campodéidés
cavernicoles de France. ( Notes biospéologiques, II, p. 35-48).
— 574
Quelques observations sur la biologie de Gryphæa angu-
LATA LMK.
Par Gilbert Ranson.
1° Action de la température sur le développement
DES PRODUITS GÉNITAUX.
Il est un fait maintenant bien établi : les glandes génitales de
cette espèce d’Huître commencent à être actives lorsque la tempé-
rature de l’eau atteint 10°. Jusqu’à 25° cette activité se poursuit.
Elle cesse au-dessous de 10°. Entre 7 et 10° le glycogène s’accumule
dans le tissu conjonctif, si la nourriture est suffisante dans le milieu
extérieur.
Quelle que soit la situation des Huîtres : sur les bancs naturels
ou loin de ceux-ci, c’est-à-dire pour ce dernier cas dans des condi-
tions précaires du point de vue physiologique, leurs glandes géni-
tales entrent en fonctionnement dès que la température atteint 10° ;
les produits génitaux se forment.
D’une manière générale, dans la région de Marennes-Oléron,
cette condition est remplie' en mars-avril. Puis la température de
l’eau s’élève progressivement jusqu’en juillet. Dès qu’elle atteint
17-18° pour une densité de 1015-1020, les produits génitaux à matu-
rité sont expulsés ; ceci a lieu vers le 10 juillet lors des années nor-
males. Cette température persistant ou s’élevant jusqu’à 25° (si
l’alimentation est suffisante), les glandes poursuivent leur activité
et de nouveaux produits génitaux se forment très rapidement.
Des émissions nouvelles ont lieu et ainsi de suite jusqu’en sep-
tembre, au moment où la température des eaux diminue et tombe au-
dessous de 10°. Les glandes cessent d’être fonctionnelles et le gly-
cogène s’accumule dans le tissu conjonctif des divers organes.
En 1946, le printemps a été plus chaud que de coutume. La tempé-
rature de l’eau s’est élevée plus rapidement. La maturité des glandes
a été plus précoce ; l’émission des produits génitaux s’est faite vers
le 15 juin, c’est-à-dire un mois environ avant la date d’émission
des autres années. La première fixation des larves sur les collecteurs
a eu lieu au début du mois de juillet.
En 1947 le printemps et l’été ont été exceptionnellement chauds.
L’émission des produits a eu lieu de nouveau en juin ; la première
fixation que j’ai bien contrôlée, s’est faite au début de juillet.
L’été de cette année 1947, ayant été très chaud et sans pluie on ne
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 575 —
pouvait s’attendre à trouver une faible salinité sur les côtes de l’île
d’Oléron ni dans le Bassin d’Arcachon. Néanmoins le nombre de
larves fixées sur les collecteurs de ces deux régions a été très élevé.
Comment expliquer ce fait exceptionnel ? J’ai montré à diverses
reprises, en particulier en 1938 *, que les larves qui se fixent sur
les côtes de l’île d’Olérôn proviennent des Huîtres-mères vivant sur
les bancs naturels de l’embouchure de la Charente et de la Gironde
et non des Huîtres cultivées dans les parcs de la côte oléronnaise.
Sans aucun doute, en 1947, la température plus forte des eaux
a eu un effet favorable sur la reproduction des Huîtres de l’em-
bouchure des rivières où la salinité convenable est réalisée d’une
manière permanente. D’autre part, le calme relatif des eaux pendant
la période de reproduction a permis aux courants de jusant de
refouler sur les côtes oléronnaisés une très grande quantité d’eaux
saumâtres de l’embouchure des rivières, contenant de nombreuses
larves d’Huîtres pélagiques.
J’ai noté antérieurement déjà que les courants de la Gironde
se font sentir jusque sur les côtes de Bretagne. Je pense que certaines
années, de même que les courants côtiers amènent des côtes du Por-
tugal à l’embouchure de la Loire une espèce de Méduse méridionale,
( Catostylus tagi), ils peuvent entraîner des larves d’Huîtres provenant
de la Gironde sur les collecteurs du golfe du Morbihan et des envi-
rons où elles se fixent parfois.
Par ailleurs, les courants de jusant refoulent sur la côte landaise
et particulièrement dans le bassin d’Arcachon quelques éléments
des eaux de la Gironde et y entraînent des larves d’Huîtres portu-
gaises qui se fixent sur les collecteurs dans ce Bassin. Depuis long-
temps déjà on avait soupçonné que les larves de cette espèce se
fixant dans le Bassin d’Arcachon provenaient en partie tout au
moins de la Gironde. Certains faits, certaines irrégularités constatées
ne pouvaient s’expliquer autrement. Je pense que les faits notés au
cours de l’été 1948 confirment cette hypothèse. Ce ne sont certaine-
ment pas les Huîtres déposées dans le Bassin qui cette année-là
ont donné les larves en question, les conditions requises pour la
reproduction n’y étant pas réalisées.
2° Action de la température et de l’alimentation
SUR LA SÉCRÉTION DE LA COQUILLE.
C’est également entre 10° et 25° qu’a lieu la sécrétion de la coquille
de cette espèce, à condition toutefois que l’alimentation soit suffi-
sante. Le plancton approprié se trouve en abondance et d’une manière
permanente dans les eaux de densité 1018 à 1022. Ainsi à l’embou-
1. Bull. Mus. Nat. Hist. nat., t. X, n° 4, 1938, pp. 410-424.
576 —
chure des rivières où se trouvent les bancs naturels, l’alimentation
est toujours abondante ; la sécrétion de la coquille est alors sous la
dépendance unique de la température.
Dans les parcs de la côte oléronnaise, au contraire, assez éloignés
des bancs naturels, les Huîtres ne sécrètent de la coquille qu’au
moment où pour des raisons diverses (pluies abondantes, courants
importants de la Gironde et de la Charente), un plancton approprié
est amené au niveau des parcs ostréicoles, la température étant
propice. On comprend que l’existence simultanée des deux facteurs
dirigeant la sécrétion y soit en général accidentelle. La sécrétion de
la coquille y est moins active qu’à l’embouchure des rivières. Pour
obtenir une Huître de même taille il faut 1 ou 2 ans de moins près
de l’embouchure de la rivière que sur les parcs de la côte oléronnaise.
Lorsqu’une Huître n’a qu’une alimentation d’entretien elle ne
sécrète pas de nouvelle coquille, même si la température est favo-
rable. C’est le cas des Huîtres croissant près du rivage où elles ne
s’alimentent que pendant fort peu de temps. Plus les parcs sont
profondément situés, moins la mer les abandonne ; les Huîtres s’y
alimentent pendant un temps plus long et elles sécrètent plus active-
ment de nouvelles lamelles à leur coquille.
En général, lorsque les conditions favorables sont réalisées,
on assiste à deux sécrétions dans l’année, l’une au printemps,
l’autre à l’automne. Elles se manifestent par l’adjonction tout autour
de la bordure de l’ancienne coquille, d’une lamelle à chaque valve.
Lorsque la mer se retire, cette lamelle, blanche, transparente, est
très apparente de loin. Dans les parcs où les Huîtres sont nom-
breuses, serrées les unes contre les autres, ce phénomène de sécrétion
de la coquille est très spectaculaire.
' Si à ce moment nous partons des niveaux les plus bas pour
nous diriger vers le rivage, nous constatons que la lamelle néoformée
atteint 2 cms de moyenne dans les parcs « bas » ; puis en remontant,
nous la trouvons de 1 cm 5 dans les parcs « moyens » ; enfin de 1 cm
ou de 0 cm 5 dans les parcs « hauts ». L’observation que j’ai faite
maintes fois est concluante : la longueur de la lamelle de croissance
est fonction du temps que l’Huître reste couverte d’eau au cours
d’une marée.
Une autre expérience la confirme. C’est celle des Huîtres déposées
dans les réservoirs côtiers creusés dans les lais de mer, appelés
« claires », où les Huîtres sont constamment dans l’eau et où l’alimen-
tation est abondante ; ces Huîtres croissent rapidement, sans arrêt,
sauf pendant les mois de juillet et août lorsque la température trop
élevée parvient à 30 et 32°. Elles atteignent en 9 mois une taille que
les Huîtres des parcs « bas » mettent 2 ans à obtenir.
Le problème des rapports de l’animal avec sa coquille est assez
complexe. Il a été peu étudié. Mes très nombreuses observations
— 577 —
à cet égard, m’ont conduit à formuler la conclusion suivante :
l’Huître qui accroît sa coquille en longueur et largeur est une Huître
dont la masse des tissus s’est accrue antérieurement. Lorsqu’une
Huître n’a pas une alimentation suffisante, elle ne « pousse » pas.
Si le volume de ses tissus diminue, si elle « maigrit » elle sécrète de la
coquille en épaisseur et réduit l’espace intervalvaire. La sécrétion
printanière de la coquille Succède à la croissance hivernale de
l’animal ; la sécrétion automnale, à la croissance estivale. Dans les
« claires » la croissance de l’animal est continue, rapide ; la sécrétion
de la coquille est de même rapide, sans arrêt, par grandes lamelles
successives.
De 1935 à 1947, Cryphæa angulata des côtes de l’île d’Oléron
n’a sécrété sa coquille, en longueur, que très lentement et très faible-
ment. Ce fait a été rapporté à diverses causes. Mais la cause initiale
dont les autres ne sont que des conséquences plus ou moins directes,
est la sécheresse persistante au cours de la période de 1935 à nos jours.
De 1921 à 1935, hivers et étés furent doux et pluvieux. J’ai pu
observer alors que les Huîtres étaient constamment riches en subs-
tances de réserve et que la sécrétion de la coquille était abondante
et rapide.
La sécheresse qui appauvrit progressivement la nappe phréa-
tique entraîne non seulement une réduction du débit des cours d’eau,
mais une réduction de débit des sources d’eau douce côtières et même
sous-marines dont les zones à Huîtres, extérieures aux bancs natu-
rels, sont tributaires pour une part importante.
Cependant en 1947, le printemps et l’été ont été exceptionnelle-
ment chauds ; j’ai assisté au début du mois de septembre à une
sécrétion spectaculaire de la coquille de cette Huître dans les parcs
de la côte oléronnaise, selon le processus-type décrit précédemment,
en rapport avec la profondeur.
On peut penser que la température élevée de l’eau a accéléré les
processus de nutrition la filtration de l’eau en premier lieu, d’où
croissance plus active des tissus. Mais la filtration de l’eau peut être
plus grande sans résultat positif si l’eau ne contient pas une quantité
appropriée de plancton. Il faut donc admettre en réalité que malgré
la sécheresse et la forte salinité de l’eau sur la côte oléronnaise,
l’alimentation y a été substantielle au cours des mois de juillet
et août 1947. C’est probablement la réalité. Nous avons vu en effet
dans le paragraphe 1er de cette Note que, contrairement à toute
attente, les larves pélagiques d’ Huîtres portugaises ont été apportées
en très grand nombre et se sont fixées en grandes quantités sur les
collecteurs des parcs oléronnais, en particulier. Ces larves peuvent
être comparées à de véritables bouées expérimentales nous démon-
trant que les eaux saumâtres des embouchures de la Charente et de la
Gironde ont été pendant une période assez longue de l’été 1947,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
38
— 578
par suite de conditions océanographiques exceptionnelles, refoulées
sur la côte avoisinante, en quantités particulièrement abondantes,
apportant avec elles un plancton dense, approprié à l’alimentation
des Huîtres des parcs comme à celles des bancs naturels.
3° Larves et collecteurs.
En 1940 1, j’ai insisté sur la nature, l’angle avec le sol, la couleur
et diverses autres particularités des collecteurs en rapport avec la
fixation des larves de Gryphæa angulata.
En 1947, j’ai fait de nouvelles observations intéressantes méritant
d’être notées. En effet, des auteurs ont cru déceler chez la larve
d’autres espèces d’Huîtres la possibilité de choisir son point de
fixation. Toutes mes observations sur G. angulata contredisent
absolument une telle conception préconçue.
Depuis quelques années les ostréiculteurs utilisent, entre autres,
comme collecteurs, des pieux d’ardoise provenant de la région
d’Angers. Ces pieux noirs présentent de très nombreuses rainures
irrégulièrement distribuées comme on sait, par suite de l’éclatement
sur deux ou trois plans, à divers niveaux, des lames d’ardoise dont ils
sont constitués. Ces pieux sont disposés soit verticalement, soit
obliquement, plantés dans le sol, soit horizontalement sur des tables
à 30 cms au-dessus du sol. Quelle que soit leur position ils cons-
tituent des collecteurs parfaits, exceptionnels, supérieurs à tous les
autres. Le nombre de larves qui s’y fixent est invraisemblable. Les
jeunes Huîtres sont plus particulièrement denses dans les rainures,
comme on l’observe dans les rainures de certaines tuiles. Elles trou-
vent là un abri relatif contre le courant au moment de leur accro-
chage au support par leur byssus et de leur fixation par le cément
organique qu’elles sécrètent.
De plus les larves se fixent sur toutes les faces en aussi grande
abondance. Le fait est très caractéristique pour les pieux horizon-
taux. Je les ai retournés dans tous les sens sans apercevoir la moindre
différence entre les faces supérieure, inférieure et latérales, quant au
nombre de jeunes Huîtres adhérentes. Mais presque toutes celles de
la face supérieure, et de la face latérale exposée au Sud, étaient
mortes ; celles des autres faces étaient bien vivantes. Lors des
grandes marées ces pieux restent hors de l’eau pendant un temps
assez long ; si le soleil est ardent, les faces exposées atteignent une
température très élevée ; les jeunes Huîtres ne peuvent pas y résister.
Il n’y a pas d’objection possible : les faits innombrables démon-
trent que les larves ne choisissent pas leur point de fixation. Il
s’en fixe sur toutes les faces et aussi bien le jour que la nuit. Seules
1. Bull. Mus. Nat. Hist. nat.+ X. XII, 1940, pp. 70-76.
subsistent celles sur lesquelles le courant n’a pas eu d’action au
moment où se déroulent les diverses phases de l’adhésion au support.
4° Huîtres rouges.
Au mois de juin 1948, j’ai reçu de l’île d’Oléron, un certain nombre
d’Huîtres portugaises pour examen. Toutes les Huîtres des parcs
oléronnais présentaient la même particularité : les branchies et les
palpes étaient légèrement rouges, rouge framboise.
Quelle est la cause d’une telle pigmentation exceptionnelle ?
Un examen chimique n’a pu être fait, la quantité de pigment étant
beaucoup trop faible. L’examen à l’état frais a montré que la pig-
mentation était irrégulièrement distribuée sur les branchies et les
palpes, ou en tout cas moins homogène que chez les Huîtres vertes.
Le pigment était concentré dans des cellules granuleuses et l’épi-
thélium branchial et labial et dans les leucocytes du sang. L’intestin
et la glande hépatique étaient normaux.
Si l’on consulte la littérature nous voyons qu’en 1877, Descouts 1
signale que les Huîtres du Bassin d’Arcachon se sont colorées anor-
malement en rouge violacé au niveau du manteau et des branchies.
Il suppose que le pigment a été fourni par l’Algue, Rytiphlæa
tinctoria.
En 1905, Giard 2 note un phénomène semblable. A Cancale
les Huîtres ont acquis cette même couleur. Il rapporte la coloration
au Rytiphlæa pinastroïdes.
Les ostréiculteurs de la région de Marennes disent avoir vu en
divers endroits, quelque temps auparavant, des zones rouges, en mer.
On sait que le phénomène des eaux rouges dans diverses régions
du globe où existent des courants ascendants, est provoqué par des
Flagellés. Je ne pense pas que ce soit le cas de l’île d’Oléron. L’hypo-
thèse suivante me paraît plus près de la réalité. Depuis quelques
années on importe, à nouveau, d’Arcachon aussi bien que de Bre-
tagne des Huîtres (O. edulis ) pour l’élevage. Peut-être a-t-on apporté
en même temps les Algues citées plus haut, qui dans des conditions
exceptionnelles, ont produit le phénomène si rarement observé
dans les autres régions également.
J’avais annoncé aux ostréiculteurs que cette pigmentation n’était
que passagère et qu’elle disparaîtrait sous un mois ou deux n’étant
pas forte. C’est en effet ce qui a eu lieu.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
1. Sur les causes de la coloration violacée des Huîtres dans le Bassin d’Arcachon»
C. R. A. S ., Paris, t. LXXXV, 1877.
2, Bull. Scient. France Belgique , vol. XXXIX, 1905.
— 580 —
Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar :
CüCUMARIA SOURIEI N. SP.
Par Gustave Cherbon'nier.
M. Sourie, Professeur au Lycée de Dakar, m’a fait parvenir
récemment une très intéressante collection d’Echinodermes des côtes
du Sénégal ; parmi les Holothuries, j’ai trouvé un échantillon appar-
tenant à une espèce nouvelle pour la Science, que j’ai nommée
Cucumaria Souriei, en hommage à l’excellent naturaliste qu’est
M. Sourie.
Cucumaria Souriei n. sp.
Dakar, M. Sourie, 1948, n° 171. 1 ex.
L’unique échantillon (fig. 1) est de petite taille : 27 mm. de lon-
gueur sur 9 mm. dans la plus grande largeur. Il est en forme de
concombre légèrement incurvé dorsalement, renflé au milieu, amin-
cit à l’anus. Les tentacules, étalés, jaunâtres, sont au nombre de
dix : huit grands très ramifiés et deux petits situés ventralement.
Cucumaria Souriei n. sp.
Fig. 1. — Holotype X 3,5 environ, vu de côté, le radius ventral médian en dessous.
Immédiatement sous les tentacules existe une aire péristomienne
à tégument très mince, blanchâtre, d’où sortent de grands spiculés.
Cette zone est séparée du tégument proprement dit par un profond
sillon (fig. 1).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 582
Tégument légèrement plissé, mince, lisse, de couleur blanc jau-
nâtre dans les interradius, jaunâtre dans les radius et aux extrémités
orale et anale. Pieds ventraux de couleur marron clair, cylindriques,
terminés par une large ventouse ; ils sont nombreux à se toucher
et bisériés. Pieds dorsaux semblables aux ventraux, bisériés mais
moins serrés. -
Région anale très plissée, hérissée de piquants formés par les
pointes des spiculés spatulés dont nous parlerons plus loin. Anus
sans dents anales.
Couronne calcaire composée de dix pièces sans prolongements
postérieurs (fig. 2, h) ; interradiales étroites et longues, à sommet
renflé, légèrement creusées en gouttière ; radiales de même lon-
gueur, plus larges, à sommet un peu échancré, et plus profondément
creusées. Une vésicule de Poli de 15 mm. de long ; un canal hydro-
phore situé dans le mésentère dorsal, de 11 mm. de long, très cal-
cifié et terminé par un petit madréporite noduleux. Muscles longi-
tudinaux larges, minces, de couleur nacrée ; muscles rétracteurs
assez puissants, s’attachant au tiers antérieur du corps. Poumons
atteignant les trois-quarts de la longueur du corps de l’animal,
portant un très grand nombre de courtes ramifications simples
échelonnées de la base au sommet ; chaque poumon débouche
dans un vaste cloaque par un canal distinct. Gonades formées de
nombreux tubes fins très longs, couleur Terre de Sienne.
Les spiculés du tégument ventral sont constitués uniquement
par des sclérites formés de trois parties : une partie antérieure en
forme de fer de lance plus ou moins allongé ; une partie moyenne
comprenant un col étroit de longueur variable ; une partie posté-
rieure constituée par une plaque élargie, percée de sept-douze trous,
à bords ondulés (fig. 2, a, b, c, d). La fig. 2, e représente un de ces
spiculés en voie de formation. On rencontre également des sclérites
à fer de lance réduit, à long col et à plaque postérieure très déve-
loppée, percée de 15-20 trous et portant un ou plusieurs petits
nodules peu proéminents (fig. 2, g). De nombreux spiculés n’ont
plus que la plaque, la pointe et le col ayânt été cassés (fig. 3, g.)
En plus de ces corpuscules calcaires, le tégument dorsal possède
quelques plaques épaisses à larges mailles (fig. 3, e).
Les pieds dorsaux et ventraux sont remplis de spiculés de forme
à peu près identiques aux sclérites du tégument, sauf que la plaque
postérieure est remplacée par deux ramifications percées d’un-deux
trous au centre et de un à cinq trous aux extrémités (fig. 3, b , d, /).
La ventouse est soutenue par un disque calcaire subcirculaire à
bords échancrés, à mailles irrégulières. Ce disque est très réduit
dans les pieds dorsaux.
Le péristome est bourré de longs spiculés épais, très réticulés,
quadrangulaîres (fig. 3, i) ou subtriangulaires (fig. 3, h), qui font
— 584
saillie à l’extérieur. On y trouve également de nombreux corpuscules
crépus.
Les tentacules sont soutenus par de grands bâtonnets épais,,
de forme irrégulière, légèrement incurvés (fig. 2, / ; fig. 3, c). Il existe
aussi de nombreux corpuscules crépus (fig. 2, k, l ) et de petits bâton-
nets arqués qui font le passage entre les bâtonnets vrais et les corps
crépus (fig. 2, /, i ; fig. 3, a).
Rapports et différences.
Par ses spiculés si caractéristiques, C. Souriei ne ressemble à
aucun autre Cucumaria des côtes africaines ou européennes. Seule
Cucumaria spatha, de l’antarctique, possède des sclérites ayant une
plaque postérieure et un long col, mais celui-ci ne se termine pas
en fer de lance comme dans l’espèce de Dakar.
Laboratoire de Malacologie du Muséum,
— 585 —
Note sur une Holothurie nouvelle des cotes
du Sénégal : Hemioedema goreensis n. sp.
Par Gustave Cherbonnier.
Au cours de mon étude sur les Holothuries des côtes de l’Union
Sud- Africaine, j’ai été conduit à comparer certaines espèces à d’autres
espèces provenant notamment des côtes ouest d’Afrique, et dont
quelques-unes sont représentées dans les collections du Muséum.
C’est ainsi que quatre échantillons des côtes du Sénégal se sont
révélés appartenir à une espèce nouvelle pour la Science, que j’ai
nommée Hemioedema goreensis.
Genre Hemioedema Hérouard, 1929.
Hemioedema goreensis n. sp.
Gorée (Sénégal), M. Hupfer. 3 ex.
Sénégal, Mgr le Prince de Joinville, 1842. 1 ex.
Les trois exemplaires de Gorée 1 mesurent respectivement 48 mm.,.
43 mm., 45 mm. de longueur, 25 mm., 23 mm., 21 mm. de largeur
et 21 mm., 17 mm., 15 mm. de hauteur. Us sont ovoïdes avec un
trivium renflé ; la bouche et l’anus sont subdorsaux et le bivium
est nettement raccourci par rapport au trivium. Le tégument est
épais, rigide, èt cette espèce ressemble ainsi au Plesiocolochirus
spinosus (Quoy et Gaimard), 'd’Australie.
L’exemplaire du Prince de Joinville (étiqueté Pentacta Fora
minosa Val. 2 est tout aussi coriace mais plus allongé, plus aplati ;
le corps, qui mesure 44 mm. de long, 13 mm. dans la plus grande
largeur et 10 mm. de hauteur, très large à la partie orale portant
le panache tentaculaire bien étalé, s’amincit légèrement et d’une
façon régulière jusqu’à l’anus.
Tégument brun foncé. Pieds rétractés, très larges, blanc jaunâtre,
terminés par une grande ventouse tachetée de brun en son centre -r
ils sont répartis aussi bien sur les radius que sur les interradius ;
les radius ventraux et dorsaux sont cependant nettement visibles,
1. Holothuries provenant de la collection de la Faculté des Sciences de Lyon,
offerte au Muséum en 1947.
2. Le nom de Pentacta foraminosa Valenciennes, jamais publié, figurant sur une
dizaine de bocaux contenant des espèces très différentes, je n’ai pas cru devoir conser-
ver ce nom à l’espèce décrite dans cette note.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
Hemioedema goreensis n. sp.
• e, h, l : éch. 1 ; a-d , f, g, i-k : éch. 2.
587 —
les pieds y étant plus nombreux, plus serrés, ne laissant pas aper-
cevoir le tégument noirâtre et formant cinq bandes jaunâtres le
long des radius. Pieds interradiaires dorsaux larges et assez disper-
sés ; pieds interradiaires ventraux plus nombreux mais plus petits ;
ainsi, le bivium se distingue nettement du trivium, d’autant plus
que la bouche et l’anus sont subdorsaux.
Tentacules noirâtres, très ramifiés, de même taille chez les trois
exemplaires de Gorée, le quatrième ayant les deux tentacules ventro-
médians plus petits. Couronne calcaire (fig. 2, b) formée de dix pièces
semblables, sans prolongements postérieurs ; radiales triangulaires
à sommet échancré, creusées en gouttière sur la moitié de leur
longueur et chevauchant les interradiales par leur partie postérieure
très renflée ; interradiales larges, triangulaires et pointues.
Muscles longitudinaux fins, cordonnés, de couleur brune ; muscles
rétracteurs fins, cylindriques, s’attachant soit au tiers antérieur,
soit à la moitié du corps.
Une vésicule de Poli ; un canal hydrophore situé dans le mésen-
tère dorsal.
Gonades composées d’une grande quantité de longs tubes fins,
simples, marron clair. Poumons blanchâtres, portant de très nom-
breuses et courtes ramifications, s’étendant jusqu’au milieu du corps.
L’intestin, qui n’appelle aucune remarque particulière, débouche
dans un petit cloaque. Pas de dents anales, mais de nombreuses
grandes plaques périproctales.
Les spiculés, très nombreux, se composent en majorité de « bou-
tons » à deux trous et cinq-six nodosités périphériques (fig. 1, a) ;
à trois trous et sept-huit nodosités périphériques et une centrale
(fig. 1, c) ; à quatre trous avec des nodules moins marqués (fig. 1, b)
ou plus grands' avec huit nodules périphériques et un nodule central
(fig. 1, /). Il y a aussi de nombreuses plaques très grandes, sub-
losangiques, épaisses, très noduleuses, ressemblant à celles de
Cucumaria Grubei von Marenzeller, de la Méditerranée (fig. 1, h).
Les pieds ventraux ont leur ventouse soutenue par un disque
calcaire réduit à quelques trabécules, disque qui fait souvent com-
plètement défaut dans les pieds dorsaux. Les parois pédieuses sont
renforcées par de rares bâtonnets (cinq à dix par pied) droits (fig. 1 ,d)
ou incurvés (fig. 1, /).
La région anale est bourrée de spiculés identiques à ceux du reste
du tégument avec, en plus, et en grand nombre, de longs bâtonnets
entièrement lisses ou noduleux par endroits, le plus souvent noduleux
à une extrémité qui est épineuse (fig. 1, h).
Les tentacules possèdent de grands bâtonnets très incurvés, très
épais (fig. 1, l), ayant souvent une longue et large apophyse centrale
(fig. 2, c) ; des bâtonnets plus petits, noduleux (fig. 2, a, d) ; dans
les ramifications, des spiculés bien plus petits, droits ou incurvés,
»o%oP %% *9o:
'PKff'n
Hemioedema goreensis n. sp.
a, d : éch. 2 ; b : X 5 ; e : X 2,5 environ, Holotype vu par le bivium.
ayant souvent la forme de la fig. 1, i. Il existe aussi des corpuscules
crépus, allongés (fig. 1, g) ou circulaires et noduleux (fig. 1, k).
— 589 —
Rapports et différences.
Par son aspect extérieur, //. goreensis fait penser à Plesiocolochirus
spinosus Quoy et Gaimard ; mais l’absence d’épines latérales, de
valves orales, de dents anales, la forme de la couronne calcaire,
notamment, éloignent nettement H. goreensis du genre Plesiocolo-
chirus. Par contre, goreensis est voisine de H. gruveli Hérouard,
originaire de Port-Etienne, et doit être rangée dans le genre Hemioe-
dema, dont la diagnose modifiée 1 s’établit comme suit :
Diagnose modifiée du genre Hemioedema Hérouard , 1929.
Dendrochirotes à corps ovalaire, à face dorsale aplatie et raccour-
cie et à face ventrale renflée, hémisphérique, à téguments épais,
orifice d’invagination du disque tentaculaire dorsal et anus margino-
dorsal ; dix tentacules sensiblement égaux ; tubes pédieux également
répartis sur toute la surface du corps, ou répartis sur toute la surface
du corps mais plus nombreux sur les radius, qui sont nettement visibles ;
anneau calcaire formé de dix dents triangulaires sans prolongements
caudaux et sans coalescence des trois dents ventrales médianes ;
corpuscules calcaires du type binaire sans apophyses dressées et
sans tubercules nodaux chez certaines espèces ; corpuscules calcaires
en forme de « boutons » ou de cônes de sapin chez d’autres espèces.
Présence ou non de plaques calcaires périproctales spéciales.
Laboratoire de Malacologie du Muséum.
Bibliographie.
1929. — Hérouard (Edgard). Holothuries de la côte atlantique du
Maroc et de Mauritanie. Bull. Soc. Sci. Nat. Maroc , t. IX,
n08 1-6, pp. 45-48, pl. I, fig. 4 ; fig. texte 2 A-2 H.
1940. — Panning (A.). Dendrochirote Holothurien von Dakar. Vidensk.
Medd. fraDansk Naturh. Foren, Bd. 104, Kobenhavn, pp. 169-
178.
1946. — Cherbonnier (G.). Sur une Holothurie de Quoy et Gaimard,
type d’un nouveau genre : Plesiocolochirus n. g. Bull. Mus.
nat. Hist. nat., 2e sér., t. XVIII, n° 3, pp. 280-286, fig.
1. Les adjonctions sont indiquées en caractères italiques.
590 —
Suite au Catalogue de la Flore des Basses-Alpes
PARTICULIÈREMENT SUR LA RIVE DROITE DE LA ÜURANCE
PARTIE)
Par Cl. Ch. Mathon.
F. rubra L. Lure (Legré) ; ssp. eu-rubra Hack. dans les pelouses
à Bromus erectus ou à Brachypodium pinnatum de Lure (Cl. Ch. M.).
F. eurubra Hack. var. genuina (Godr.) Hack. sub-var. vulgaris
(Gaud.) Hack. R. de Lit.], dans la sarothamnaie des Graves du
Contadour (Cl. Ch. M.).
F. spadicea L. Lure (Legré).
F. varia (Haenke) Hack. Lure (Legré).
Glyceria plicata Fries. Pierrerue (Legré).
Holcus mollis L. Lure (Legré).
Hordeum distichum L. — Paumelle. — Cultivé : Paillas, Coï
(Cl. Ch. M.).
Hordeum murinum L. Les Daniels (reposoir de brebis sous Sorbus
Aria) ; Ongles (avec Ægylops ouata) ; bord de route à Banon, à
Paresoux ; place du Contadour ; etc... (Cl. Ch. M.).
Koeleria cristata Pers. Lure ; Pierrerue ? (Legré) ; Mesobrometum
des Fraches du Contadour, et au Pas de Redortiers ; Pas de la
Graille ; Cerveau ; Brachypodietum pinnati de la naissance de la
Combe de l’Ours ; lande calcaire du Russel (Cl. Ch. M.).
K. setacea Pers. s. lat. Lure (et var. glabra G. G., et var. ciliata-,
Legré) ; Revest S^M. (Legré) ; lavandaies et pelouses de Lure
(la ssp. alpicola G. G., la var. pubescens G. G., et le type K. Valle-
siana (Sut.) Gaud. ; — Cl. Ch. M.) ; Cerveau ( K . alpicola, — Cl. Ch.
M.).
Lolium perenne L. Prairies de fauche : Contadour, Yalbelle,
Péouilloue, Peipin ; dépression calco-marneuse à Yalaurie de Yille-
sèche (Cl. Ch. M.).
L. rigidum Gaud. Moisson au Contadour (CI. Ch. M.).
L. temulentum L. var. reptaehelon. Lure (Legré).
Melica ciliata L. Lavandaies et éboulis à Lure ; Cerveau (Cl.
Ch. M.).
M. glauca Schultz. Cerveau (Cl. Ch. M.)'.
M. Magnolii G. G. Lure (Legré).
M. Nebrodensis Pari. Lure (Legré).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 591
Molinia caerula Moench. Lure ; Revest S4-M. (Legré) ; lit du
Jabron ; rare entre la Papeterie et le Pont Gournias ; le long du
canal à Ganagobie ; fragments de Molinietum : Montlaux, Saint-
Etienne, Revest S*-M. (Cl. Ch. M.).
Nardurus Lachenali Spenn. Lavandaie à Châtaigniers de Mont-
laux ; var. aristatus dans la lande acide boisée de L’Ouvary (Cl.
Ch. M.).
N. tenellus Rchb. Lure (Legré).
Phleum alpinum L. Lure (Legré).
Ph. nodosum L. Lure (Legré) ; forme la plus répandue de Ph.
pratense à Lure : lavandaies cultivées et naturelles, prairies, pelouses,
etc... ; Cerveau (Cl. Ch. M.).
Ph. praecox Jord. Lure (Legré).
Ph. pratense L. Le type est rare à Lure : lavandaie cultivée du
Trait avec la forme nodosum (Cl. Ch. M.).
Ph. tenue Schrad. (= Ph. subulatum (Savi) A. et G.). Lure (Legré).
Poa alpina L. Lure (Legré). Drachypodietum pinnati de la patrie
centrale et élevée de Lure ; Lavandaie naturelle de la Redoune ;
Crête de Lure entre la côte 1827 et le Pas de la Graille (Cl. Ch. M.).
Poa bulbosa L. Cerveau et Lure, fréquemment sous la forme
vioipara Koel. (Cl. Ch. M.).
Poa compressa L. Lure ; Revest S4-M. (Legré) ; lavandaies, éboulis,
chênaies blanches, etc..., à Lure (Cl. Ch. M.).
Poa laxa Hoecke. Lure (Legré).
Poa nemoralis L. Lure (et var. bêta rigidula, — Legré) ; lieux
boisés : chênaies et hêtraies à Lure (Cl. Ch. M.).
Poa pratensis L. Revest Sl-M., Lure (Legré) ; idem : le type mais
surtout la forme angustifolia Sm., espèce commune mais jamais
abondante (Cl. Ch. M.).
Poa trioialis L. Lure (Legré) ; Contadour, Long-Terme, etc...
(Cl. Ch. M.).
Secale cereale L. Lurs (Cl. Ch. M.).
Sclerocloa dura P. B. Bord de la route de Sisteron près de la
gare de Lurs (Legré) ; aire à Valbelle (Cl. Ch. M.).
Sesleria caerulea Ard. Lure (Legré) ; falaise aux Bons Enfants ;
crête élevée et centrale de Lure ; Seslerietum fragmentaire au Russel ;
falaises du col des Jalinons ; pelouses à Brachypodium pinnatum
dans la partie centrale de Lure ; pelouse à Gentiana lutea à l’E. de
Morteiron ; falaise de La Baume à Sisteron ; etc... (Cl. Ch. M.).
Setaria oiridis (L.) P. B. Saint-Etienne, Montlaux, dans les
friches de l’année et les chaumes (Cl. Ch. M.).
Stipa pennata L. Lure ; Revest S*-M. (Legré) ; pas très fréquent,
surtout dans l’W., à Lure : Les Aubères, Les Bons Enfants, côte 1344
à l’E. du point culminant, Valbelle ; et çà et là : une touffe à Long-
Terme, au Pas de Redortiers, au Cerveau, au Pas des Portes, etc...
{Cl. Ch. M.).
Trisetum distichophyllum P. B. Crête principale de Lure (C. Ch. M.).
Tr. flavescens P. B. Prairies de fuache, fumées, à Arrhenatherum
elatius : Peipin, Contadour (Cl. Ch. M.).
Triticum salivum Lmk. « Saissette de Lure », parfois échappée
des cultures (Cl. Ch. M.).
Tr. Spelta L. — Epeautre, — Lure (Cl. Ch. M.).
Zea Mays L. Cultivé à Lure, pas très commun ; dans les prairies
chaudes et humides jusqu’au Coï (Cl. Ch. M.).
(À suivre).
Laboratoire de P hanéro garnie du Muséum.
— 593 —
Contribution a la connaissance de la Flore
de la Guyane française (suite) l.
Par R. Benoist.
Graminées (suite).
Gynérium sagittatum (Aubl.) Beauv. — In paludosis Guyannæ,
L. C. Richard ; Village indien de la Mana, cultivé ou subspontané,
caulis plantae florentis 10-12 pedalis, panicula maxima tripedalis,
utitur ad sagittas confieiendas, nom vernaculaire : roseau à flèches,
juin 1856, Sagot ; même localité, ab Indis cultum, 1858, Sagot 1173.
Arundo donax L. — Bords de la mer à l’embouchure du Maroni,
6-7 pedes altum, spica rubescens, décembre 1856, Sagot 1022.
Streptogyne crinita Beauv. — In silvis Montabo, L. C. Richard ;
s. 1. 1848, Leprieur ; Acarouany, juillet 1858, Sagot 1076 ; Maroni,
île Portai, juin 1857, Sagot 1076 ; Charvein, tracé de l’Acarouany,
10 nov. 1913, Benoist 189.
Ortlioclada laxa (Rich.) Beauv. — Cayenne, L. C. Richard ;
Approuague, in arvis, L. C. Richard ; s. 1. 1838, Leprieur ; bords
de l’Acarouany, in silvis, au lieu dit le Grand Courbaril, juin 1856,
Sagot 920 ; Acarouany, à la crique Jacques, janv. 1857, Sagot 920 ;
Cayenne, Mahury 1858, abbé Rouquié in Herb. Sagot 920 ; près
Cayenne, déc. 1896, Soubirou ; Saint-Laurent-du-Maroni, 24 fév.
1914, Benoist 745 ; Maroni, crique Jacques, Wachenheim 36.
Sporobolus indicus R. Brown. — Maroni, dans les terrains sili-
ceux, fleurit en mai, 1876, Mélinon 31 ; Saint- Jean-du-Maroni,
26 avril 1914, Benoist 1145 et 1180.
Sporobolus virginicus Kunth. — Cayenne, Perrottet ; s. 1. 1838,
1847 et 1850, Leprieur ; Cayenne 1857-59, Le Guillou ; Mahury,
in limosis saisis, mars 1858, Sagot ; Mahury, ad mare, 1859, Sagot,
1346 ; Cayenne in arenosis ad mare, Sagot 1346, Ile de Cayenne 1872,
Huet 80, 83 ; Maroni, les Battes, Graminée à tige traçante des
sables maritimes, juin 1876, Mélinon 120.
Aristida tincta Tr. et Rup. — Cayenne, in pratis apricis siccis,
L. C. Richard ; s. 1. Leprieur 262 ; s. 1. 1831, Leprieur 39 ; s. 1. 1834
Leprieur 411 ; s. 1. 1840 Leprieur ; s. L, herbe nuisible des terrains
arides, herbier de l’Exposition coloniale de 1869 ; rivière de Kourou,
savanes, mars 1897, Crevaux ; Char /ein, Savane blanche, 28 oct.
1. Cf. Bull. Muséum, 1945, p. G5.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949. 39
— 594 —
1913, Benoist 123 ; Patriacabo, 10 juillet 1914, Benoist 1424 ;
Gourdonville, Grande savane, 20 oct. 1914, Benoist 1666.
Aristida capillata Lamk. — S. 1., Poiteau ; habitat in locis aridis
arenosisque insulae Cayenne, Martin 38 ; Cayenne, in pratis siccis
campestribus sabulosis, L. C. Richard ; s. 1. 1834, Leprieur 40 et 410 ;
s. 1. 1840, Leprieur 245 ; s. 1. herbe sans valeur des terrains arides,
herbier de l’Exposition coloniale de 1869 ; Ile de Cayenne 1872,
Huet 26, 44, 45, 85.
Anthephora hermaphrodite/, (L.) Kuntze. — Frequens in Caribaeis,
Cayenne, L. C. Richard.
Leptochloa virgata (L.) Beauv. — Cayenne, Leblond 89 ; Cayenne,
L. C. Richard ; s. 1. 1840, Leprieur 261 ; Acarouany, 3-4 ped.,
juillet 1854, Sagot 687 ; Acarouany, avril 1856, Sagot 687 ; Mana,
avril 1858, Sagot 687.
Eleusine indica Gaertn. — S. 1. Leblond 44 ; Cayenne, L. C. Ri-
chard ; Iles du Salut, avril 1854, Sagot 684 ; Acarouany 1857,
Sagot 684 ; Cayenne, Le Guillou ; Ile de Cayenne 1872, Huet 1, 2,
71, 74, 77, 96, 98 ; Maroni dans les savanes siliceuses, mangé par
les bestiaux, 1876, Mélinon 32 ; village des Bonis sur la rive droite
de P'Alba à 83 lieues dans l’intérieur, 15 août 1877, Crevaux ; s. 1.
Geay 3311, 3325, 3327, 3328, 3333 ; Charvein, 9 janv. 1914, Benoist
549 ; Saint- Jean-du-Maroni, 26 avril 1914, Benoist 1150.
Dactylotenium aegyptium (L.) Richt. — Cayenne, L. C. Richard ;
S. 1. 1834, Leprieur 255 ; s. 1. 1838, Leprieur ; Iles du Salut, avril 1854,
Sagot 685 ; Cayenne, Le Guillou ; Ile de Cayenne 1872, Huet 6 ;
Maroni, les Hattes, bancs de sable, 1876, Mélinon 116 ; s. 1., Geay
3330, 3334, 3344, 3345 ; Kourou, 6 juillet 1914, Benoist 1339.
Cynodon dactylon (L.) Pers. — S. 1. 1850 Leprieur ; Cayenne,
ad viam, février 1859, Sagot 1340 ; Saint Jean du Maroni, cultivé
comme bordure, 26 avril 1914, Benoist 1147. La longueur des
tiges et celle des feuilles varient notablement suivant l’exposition
au soleil ou à l’ombre.
Spartina brasiliensis Raddi. — S. 1. Leprieur ; Cayenne, au bord
de la mer, plante de 80 cm. de hauteur, 30 septembre 1913,
Benoist 24.
Oryza satina L. — — Acarouany, cultivé, 1857, Sagot ; s. L, plu-
sieurs variétés : pende, alena, aloulou, anoussa, weti alichi, 7 juillet
1937, Vaillant ;
Oryza latifolia Desv. - — S. 1. 1834, Leprieur 55, 406.
Leersia hexandra Sw. — • La Mana, Leschenault ; dense crescit
in pratis paludosis Cayennae, martio legi florentem, L. C. Richard ;
s. 1. 1834, Leprieur 26, 423 ; s. 1. 184Q, Leprieur ; Mana 1854, Méli-
non 24 et 25 ; Mana, in fossis subhumidis, herba tenera 3-pedalis,
juillet 1855, Sagot 690 ; Mana, in savannis humidis, herba gracillima,
assurgens, spicae purpureo-virentes, février 1858, Sagot 690 ; Mana,
i
595 —
savanes marécageuses, juin 1858, Sagot 690 ; Kourou, Graminée
aquatique haute de 1 mètre, 12 juillet 1914, Benoist 1474.
Pharus glaber H. B. K. — S. 1. Leprieur ; Maroni, île Portai 1856,
Sagot 1020.
Pharus latifolius L. — Cayenne, frequens in lucis et sylvis umbro-
sis insulae Cayenne et continentis, L. C. Bichard ; s. 1. 1834,
Leprieur 34, 438 ; s. 1. 1850, Leprieur ; Maroni, île Portai 1858,
Rouquié in Herb. Sagot 1020 ; Mana, crique Jacques, in silvis, 1858,
Sagot 1020 ; Maroni, Wachenbeim 137.
Leptocoryphium lanatum (H. B. K.) Nees. — S. 1. 1834, Leprieur 24,
210 ; s. 1. 1840 Leprieur ; Gourdonville, grande savane, 17 octobre
1914, Benoist 1661 ; même localité, 20 octobre 1914, Benoist 1669.
Trichachne insularis (L.) Nees. — S. 1. 1840 Leprieur ; Mana 1854,
Mélinon 20 ; Iles du Salut, caespitosa, erecta, 2-3 pedalis, mars 1854 ;
Sagot 655 ; Maroni, île Portai, déc. 1856, Sagot 655 ; Acarouany 1858,
Sagot 655 ; Ile de Cayenne, 1872, Huet 3 ; s. 1. 1902, Geay 3356 ;
Kourou 13 juillet 1914, Benoist 1489.
Digitaria sanguinalis (L.) Scop. — S. 1. 1834, Leprieur 44 ; Char-
vein, 9 janv. 1914, Benoist 545.
Digitaria horizontalis Willd. — S. 1. Leblond 92 ; La Mana 1823-24,
Leschenault ; s. 1. Poiteau ; s. 1. 1850 Leprieur ; Iles du Salut, herba
tenera, caespitosa, suberecto-decumbens, mars 1854, Sagot 686 ;
Acarouany, oct. 1857, Sagot 686 ; Mana 1854, Mélinon 9 ; Ile de
Cayenne 1872, Huet 42 ; s. 1. 1902 Geay 3346, 3349, 3359, 3360 ;
Saint Jean du Maroni, terrains cultivés, 26 avril 1914, Benoist 1148.
Digitaria malacophylla Hitch. — S. 1. 1838 Leprieur ; Cayenne
1859, Leprieur et Sagot.
Stenotaphrum secundatum (Walt.) Kuntze. — Sables arides au
bord de la mer 1861 Poiteau ; Cayenne, culmi procumbentes, radi-
cantes, receptaeulum florum compressum, unilateriflorum, julio-
augusto, L. C. Richard ; rivage de la mer au Maroni, déc. 1856,
Sagot 1018 ; Maroni, cette plante projette des tiges traçantes qui
atteignent 10 et 12 mètres de longueur, donnant des plantes à chaque
articulation ; elle semble avoir été créée pour fixer les sables du
rivage, y créer une première végétation plus puissante mais non
mieux appropriée, juin 1876, Mélinon 117 ; Kourou, 7 juil. 1914,
Benoist 1362.
Eriochloa punctata (L.) Desv.). — S, 1. Leprieur 48, 418 ; Iles du
Salut, caespitosa, caulibus inclinato-suberectis, in orbem expansis,
caulis fistulosus, avril 1854, Sagot 691.
Mesosetum cayennense Steud. — S. 1. 1834 Leprieur 25, 439.
Echinolaena inflexa (Poir.) Chase. — S. 1. Poiteau ; s. 1. 1834
Leprieur 33, 214; s. 1. 1838 Leprieur ; s. 1. 1842, Mélinon 408;
Cayenne, Le Guillou ; Charvein, savane blanche, 28 oct. 1913,
Benoist 115; Pariacabo, 10 juillet 1914, Benoist 1423.
596 —
Axonopus chrysoblepharis (Lag.) Chase. — S. 1. 1838, 1847, 1850,
Leprieur.
Axonopus chrysites (Steud.) Ivuhlm. — In pratis aridis prope
paroeciam Macouria, jan., L. C. Richard ; s. 1. Lenormand ; s. 1. 1834,
1838, 1847 Leprieur ; rivière de Kourou savanes, mars 1877, Crevaux.
Axonopus senescens. — S. 1. Leblond 111 ; Cayenne 1835, Leprieur ;
S. 1. 1838 Leprieur.
Axonopus compressus (Sw.) Beauv. — Cayenne, L. C. Richard ;
s. 1. 1834 Leprieur 416 ; s. 1. 1850, bon fourrage, 1850 Leprieur ;
planté à l’île Portai (Maroni) par MM. Bar de plant rapporté de
Cayenne, a formé une. excellente prairie, fine et tendre, ne se dessé-
chant pas dans la sécheresse. La plante forme touffe sans tracer
au loin, ce qui permet de l’employer en lignes intercalaires entre
les cultures arbustives ; elle s’élève à 70 cm. environ, herb. Sagot ;
Acarouany, janv. 1855, Mélinon et Sagot in herb. Sagot 677, Gra-
minée n° 40 ; Mana, savanes humides, juillet 1855, Sagot Gra-
minée 49; Acarouany, planta humifusa, janv. 1857, Sagot 1039;
s. 1. Geay 3329 ; Charvein, 21 déc. 1913, Benoist 403 ; Kourou,
13 juillet 1914, Benoist 1480 ; s. 1. Vaillant.
Axonopus capillaris (Lamk.) Chase. — S. 1. 1840, 1847, 1850
Leprieur ; Iles du Salut 1854, Sagot ; Acarouany, sept. 1854,
Sagot 672 ; Acarouany sept. 1855, Sagot 662 ; Acarouany, herba
tenella, laete virens, in cultis, août 1855, Sagot 672 ; Acarouany 1857,
Sagot 672 ; Maroni, bords de la mer, mai 1857, Sagot 672 bis ;
Maroni, les Hattes, sables maritimes, juin 1876, Mélinon 119.
Axonopus Fockei (Mez) Henr. — S. 1. 1840, 1847 Leprieur ;
Savane Matiti, 12 oct. 1914, Benoist 1649.
Axonopus surinamensis (Steud.) Henr. — S. 1. 1847, 1850
Leprieur.
Reimarochlos aberrans Iljitch. — S. 1. 1838 Leprieur ; Kourou,
11 juillet 1914, Benoist 1467.
Reimarochloa aeuta Hitch. — S. 1. Poiteau ; s. 1. 1850 Leprieur ;
savanes humides de Mana, humilis, dense caespitosa, mars 1856;
Sagot 893.
Paspalum repens Berg. — S. 1. 1834, 1840 Leprieur.
Paspalum vaginatum Sw. — Cayenne, in udis arvensibus, solo
argilloso, decumbens, glaberrimum, folia distiche patentissima,
flores solitarii, subsessiles, L. C. Richard ; s. 1. 185>0 Leprieur ; Iles
du Salut, herba longe repens, ad mare, avril 1854, Sagot ; Iles du
Salut, ad mare, folia subglauca, planta subfistulosa, juin 1854,
Sagot 270.
Paspalum serpentinum Hochst. — S. 1. 1838, 1847, Leprieur ;
Gourdonville, grande savane, 20 oct. 1914, Benoist 1668 ; Kourou,
15. juillet 1914, Benoist 1689.
Paspalum arenarium Schrad. — S. 1. L. C. Richard ; s. 1. 1850
— 597 —
Leprieur ; Mana, hurai prostrata, laete virens, crescit in arenosis,
mai 1856, Sagot 914 ; Mana 1857, Sagot 914 ; Cayenne, février 1859,
Sagot.
L’exemplaire de Richard a les feuilles poilues en dessus et ciliées
sur les bords, les autres échantillons ont des feuilles à peu près
glabres et ciliées sur les bords, tous ont la seconde glume finement
pubescente.
Paspalum decumbens Sw. — S. 1. Lenormand ; in arvis aprieis,
solo udo, culmus erectus, spica levissime inflexa, L. C. Richard ;
Cayenne (collecteur ?) ; s. 1. 1834 Leprieur 3 ; s. 1., bon fourrage,
1838 Leprieur ; s. 1. 1847, 1850 Leprieur ; Charvein, cultures, 22 déc.
1913, Renoist 424.
Paspalum paniculatum L. — S. 1. 1834, Leprieur 21, 441 ; La Mana
à Terre Rouge, nov. 1856, Sagot 1024.
Paspalum maritimum Trin. — Iles du Salut, herba 3-pedalis,
foliis sublacteo-virentibus, sublatioribus, mai-juin 1854, Sagot 669 ;
Kourou, juin 1854, Sagot ; Maroni, aux bords de la mer, déc. 1856
Sagot ; Cayenne, au canal 1859, Rouquié in herb. Sagot 1333 ;
Kourou, 13 juillet 1914, Benoist 1486.
Paspalum nutans Lamarck. — S. 1. 1850 Leprieur.
, Paspalum multicaule Poiret. — S. 1. 1834 Leprieur 399 ; s. 1. 1850
Leprieur ; Cayenne, savanes, mars 1859, Sagot 1341.
Paspalum parviflorum Rhodé. — Cayenne (collecteur ?) ; s. 1. 1840,
1847, 1850 Leprieur ; s. 1. Poiteau, Lenormand ; Cayenne, Leblond ;
Cayenne, in arvis, ad vias, L. C. Richard.
Paspalum orbiculatum Poiret. — Cayenne 1819, Perrottet ;
Cayenne, in arvis udis, solo argilloso, diffusa, procumbens, folia
rigescentia, L. C. Richard ; s. 1. 1840, 1850 Leprieur ; Mana, gramen
minimum, juillet 1855, Sagot 676 ; Mana, mai 1856, Sagot 676 ;
Maroni, au saut d’Armina, sur les roches du saut, sept. 1857, Sagot
1126 ; Maroni, île Portai 1857, Sagot 676 ; Mana, 1858, Sagot 676 ;
Maroni supérieur, croît entre les fissures des roches, 1877 Crevaux ;
s. 1. bon fourrage, diverses espèces de petits oiseaux recherchent
les semences, herbier de l’Exposition coloniale de 1869 n° 112.
Paspalum conjugatum Berg. — Cayenne in pascuis, in graminosis
sylvularum ad rivos, fossas, locis udis, L. C. Richard ; Mana 1823-24,
Leschenault ; s. 1. 1834, Leprieur 4, 414 ; Cayenne 1835, Leprieur ;
s. 1. 1840, 1850 Leprieur; s. 1. 1855 Mélinon ; Iles du Salut, herba
tenera amaene virens, mai 1854, Sagot 628 ; Iles du Salut, herba
caespitoSa, tenera, laete virens, avril 1854, Sagot ; Cayenne, Sagot ;
Acarouany 1857, Sagot 668 ; Cayenne 1857-59, Le Guillou in herb.
Sagot ; s. 1. 1902, Geay 3353, 3355, 3358 ; Charvein, cultures, 22 déc.
1913, Benoist 425 ; Saint Jean du Maroni, tiges rampantes sur le
sol, 13 juin 1914, Benoist 1289.
— 598 —
Paspalum vireatum L. — S. I., nom vernaculaire : camalona gauchi.
Vaillant 82.
Paspalum melanospermum Desv. — Cayenne 1792 Leblond 88 ;
in viis herbidis sylvarum, L. C. Richard ; s. 1. 1834 Leprieur 20, 22
s. 1. 1840 Leprieur 266 ; s. 1. 1850 Leprieur ; Iles du Salut, juin 1854,
Sagot 274 ; Mana, savanes, in humidis, mai 1855, Sagot Graminée
n° 38 ; Armina, au saut du Maroni, sept. 1857, Sagot 1125 ; Mana
in savannis humidis, févr. 1858, Sagot 674 ; rivière de Kourou,
savanes, mars 1877, Crevaux ; Cayenne mars 1859, Sagot 1342 ;
s. 1. 1902 Geay 3326 ; Charvein, 21 déc. 1913, Benoist 409 ; Kourou
7 juillet 1914, Benoist 1382.
Paspalum pulchellum Kunth. — S. 1., 1840, 1847 Leprieur ; s. 1.
1902 Geay 3350 ; Gourdonville, Grande savane 17 oct. 1914,
Benoist 1659 ; même localité 20 oct. 1914, Benoist 1670.
Paspalum densum Poiret. — S. 1. 1834 Leprieur 23 ; Mahury 1858,
Rouquié in herb. Sagot ; Gourdonville, Savane Matiti, 12 oct. 1914,
Benoist 1640.
Paspalum millegrana Schrad. — In collibus, rupibus maritimis
apricis insulae Cayennae, L. C. Richard ; in fossis inundatis paludosis
praedii Beauregard, culmus erectus 4-pedaIis, L. C. Richard ; s. 1,
1834 Leprieur 433 ; Cayenne 1859, Sagot 1343 ; Mahury in humidis
saisis, planta 3-5 pedalis, cespite denso erecto, mars 1859, Sagot
1343 ; Cayenne 1857-59, Le Guillou ; Ile de Cayenne, 1872, Huet 69 ;
Cayenne, Soubirou.
Paspalum pilosum Lamarck. — S. L, L. C. Richard ; s. L, 1834
Leprieur 5, 209, 367.
Paspalum arundinaceum Poiret. — In ripis vel aggeribus grami-
nosis rivorum : Crique Fouillée, etc... L. C. Richard ; s. 1. 1834
Leprieur 2 ; s. 1. 1838, 1840, 1847 Leprieur ; Mahury, in limosis
saisis, spicae vircntes, mars 1859, Sagot 1344 ; Cayenne 1859,.
Sagot 1344 ; Ile de Cayenne 1872, Huet 73.
Panicum geminatum Forsk. — In fossis aquosis suburbanis
Cayennae, L. C. Richard ; Mana, bon fourrage, Mélinon ; s. 1. 1875,
Mélinon ; Mana, Sagot 664.
Panicum purpurascens Raddi (= P. barbinode Trin.). — Aca-
rouany, herba omnium pecoribus optima, incredibili vigore secta
rursus caules emittit novas, in locis subhumidis aut paludosis
crescere gaudet, 4-6 pedalis, nom vernaculaire : Herbe de Para,
juillet 1854, Sagot, Graminée n° 27 ; Acarouany, cultivé, n. v. :
Herbe de Para, 1857, Sagot 660 ; rivière de Kourou, mars 1875,
Crevaux.
Panicum fasciculatum Sw. — Cayenne, Leblond 48, 73 ; s. 1. 1834
Leprieur 213 ; s. 1. 1838, 1850 Leprieur ; Iles du Salut, flores primum
lutei, dein fusco-brunnei, mars 1854, Sagot 9 ; Cayenne 1859,.
Sagot 657 ; rivière de Kourou, savanes, mars 1877, Crevaux.
— 599 —
Panicum cayennense Lamarck. — S. 1. Poiteau ; s. 1. 1834 Leprieur
28 ; s. 1. 1840 Leprieur ; Cayenne 1856-58 Le Guillou in herb. Sagot ;
Cayenne 1859, Sagot 1392 ; Ile de Cayenne 1872 Huet 76.
Panicum maximum Jacq. — Cayenne, Martin ; in Cayenna cultum,
e Guinea allatum, pabulum jumentorum, L. C. Richard ; s. 1. 1838
Leprieur ; Kourou, juin 1854, Sagot ; Acarouany, herba pecoribus
optima, 4-pedalis, Herbe de Guinée vulgo vocatur, juillet 1854,
Sagot 659 ; Ile de Cayenne 1872, Huet 21.
Panicum caricoides Nees. — In planitiebus Montsinéri, oct. 1830
Leprieur ; s. 1. 1834 Leprieur 32, 437.
Panicum milleflorum Hitchc et Chase. — Saint Jean dii Maroni,
26 avril 1914, Benoist 1136.
Panicum pilosum Sw. — S. 1. 1792 Leblond 72 ; s. 1. 1834 Leprieur
16, 446, 448 ; s. 1. 1838 Leprieur ; Cayenne 1835 Leprieur ; s. 1. 1842
Mélinon 401 ; Mana 1854 Mélinon 14 ; Maroni, herbe des fonds
sableux et frais, fleurit en mai, 1876 Mélinon 25 ; Acarouany,
2-3-pedalis, sept. 1854, Sagot 658 ; Acarouany, mars 1856, Sagot 658 ;
Cayenne 1857, Mélinon in herb. Sagot ; Mahury 1858, Rouquié
in herb. Sagot ; Acarouany 1858, Sagot 658 ; Ouanary, nom indigène :
rasier courant, 1900 Geay 918 ; Ile de Cayenne 1872, Huet 95 ;
près Cayenne, mars 1897, Soubirou ; s. 1. 1902 Geay 3354 ; Char-
vein 10 déc. 1913 Benoist 322 ; Crique Jacques, Wachenheim 35.
Panicum laxum Sw. — Cayenne 1792 Leblond 64 ; s. 1. 1792
Leblond 72 ; s. 1. Poiteau ; in fossis aquosis, stagnis Cayennae
L. C. Richard ; s. 1. 1834 Leprieur 12, 13, 14, 405, 412, 452 ; s. 1.
1850 Leprieur ; Mana 1854 Mélinon 14 ; Mana savanes humides,
mai 1855, Sagot Graminée n° 41 ; Mana, herba 3-5-pedalis, in
humidis, juillet 1855, Sagot 692 ; Mana, avril 1858, Sagot 1161
Acarouany, herba tenella, 3-pedalis, in cultis olim nunc derelictis,
juillet 1855, Sagot Graminée n° 44 ; Ile de Cayenne 1872, Huet 48 ;
Charvein 21 déc. 1913, Benoist 402.
Panicum stoloniferum Poiret. — S. 1. Poiteau ; Cayenne Martin -r
s. 1. 1834 Leprieur 8 ; Acarouany, mars 1856, Sagot 667 ; Acarouany,
bois, janv.-févr. 1855, Sagot, Graminée n° 48 ; Acarouany, in silvis,
1857, Sagot 667 ; Charvein, 12 janv. 1914, Benoist 594.
Panicum frondescens Meyer. — Acarouany, 3-5-pedalis, févr. 1855,
Sagot 689 ; Acarouany, planta 2-3-pedalis, folia subtus fréquenter
rubentia, avril 1856, Sagot 689 ; Saint Jean du Maroni, Graminée
atteignant 1 mètre de haut, forêt, terrain très humide, 2 mars 1914,
Benoist 861.
Panicum guianense Hitche. — ■ Maroni, village tapouie, juillet 1857,
Sagot.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
— 600
Classification des Apocynacées .■
xxx, Position systématique du genre Dyera.
Par M. Pichon.
En construisant notre classification des Alstoniées, nous n’avions
pu fixer la position systématique du genre Dyera , faute d’en avoir
vu les fruits et les graines (2, pp. 181 et 191). Nous avons eu récem-
ment la bonne fortune de trouver dans l’herbier, à une place qui
n’était pas la sienne, un matériel complet de D. costulata (Miq.)
Hook.f. Bien que les graines analysées aient toutes été trouvées
stériles, l’empreinte de ce qui aurait pu être l’embrÿon se trouvait
marqué dans l’albumen, de sorte que nous possédons maintenant
toutes les données nécessaires à l’étude des affinités du genre.
Voici une description du fruit et de la graine conforme à celles
du mémoire d’ensemble (2) :
Bifollicule ; méricarpes libres, 18-35 X 2-3,2 cm., médiocrement com-
primés latéralement, non toruleux, multicostulés en long ; placentas mar-
ginaux, accrescents en lames contiguës presque aussi larges que la loge
et séminifères sur leur bord. Graines funiculées, aplaties dorsiventrale-
ment et parallèlement aux côtés des carpelles, imbriquées de bas en haut,
glabres, munies d’une aile orbiculaire très large en haut et en bas et étroite
sur les côtés ; corps principal de 22-35 X 15-25 mm. Funicule court,
deltoïde, s’insérant sur le placenta au niveau du corps même de la graine
et J; ad né au placenta dans sa partie proximale. Hile ponctiforme, facial.
Testa assez épais sur le corps principal, finement scrobiculé, tubercule
sur les deux faces du corps principal. Albumen très mince, tendre. Embryon
axial ; cotylédons symétriques, non auriculés, 2 fois plus longs et 4 fois
plus larges que la radicule.
Les caractères imprimés en italiques sont nouveaux pour la tribu
des Alstoniées et doivent figurer dans la « liste des genres excep-
tionnels » (2, pp. 186-188).
On voit, par cette diagnose, que les graines de Dyera réunissent
des caractères épars chez les autres Alstoniées. Elles sont grandes,
largement ailées et brièvement funiculées comme chez les Aspidosper-
matinae. Elles sont ailées sur tout le pourtour et contiennent un
embryon à cotylédons non auriculés comme chez les Craspidosper-
minae. Par l’aile très développée aux extrémités et très étroite sur
les côtés, elles se rapprochent des graines de Plectaneiinae. Par le
testa tubereuîé et l’aile à lobe basal souvent fendu en deux, elles
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 601 —
rappellent celles des Alstoniinae. Un tel mélange, s’il ne permet
guère de démêler les affinités réelles de la plante, montre du moins
combien le genre est isolé.
On sait que les caractères de la fleur confirment cet isolement,
notamment la structure si particulière de l’anthère, dont toute
la moitié supérieure est massive et stérile.
Les caractères du fruit viennent corroborer ce point de vue. La
placentation est d’un type inconnu jusqu’ici da^is la tribu, bien
qu’assez proche du type Aistonia. Nous avions méconnu ce dernier
dans notre mémoire d’ensemble, et nous devons le décrire avant
le type Dyera.
Chez les Alstoniinae, les placentas ne sont pas « marginaux et
indifférenciés », comme nous l’avions écrit antérieurement (1, pp. 295
et suivantes). Ils sont au contraire développés chacun en une lame
marginale qui fait saillie à l’intérieur de la loge jusqu’à près de
12 3 4
Fig. 1-3. — Coupes transversales de méricarpes, schématisées, montrant la disposition
des graines caractéristique des genres ou groupes de genres ; 1, Alstoniinae sauf
Winchia ; 2, Winchia ; 3, Dyerinae.
Fig. 4. — Graine entière de Dyera costulata (Miq.) Hook. f., face ventrale, avec son
funicule, X 2/3 (aile sup. à dr., aile inf. à g.).
la moitié de la largeur de celle-ci (fîg. 1 et 2). Les deux lames sont
contiguës et accolées avant la déhiscence. A la déhiscence, elles
se décollent l’une de l’autre, restant attachées chacune à une des
lèvres du méricarpe. Les graines sont insérées sur la face libre de
chaque lame, à peu près à mi-largeur de celle-ci, et non au bord.
Les fig. 1 et 2 données ici sont destinées à remplacer les figures fausses
données précédemment (2, pl. XV, fig. 15 et 16).
Chez Dyera également, les placentas fructifères sont développés
en lames marginales 1 proéminentes dans la loge, contiguës, acco-
lées avant maturité puis se séparant l’une de l’autre à la déhiscence
sans se détacher des lèvres du follicule. Mais ici, les lames sont
beaucoup plus larges et cloisonnent la loge presque complètement
(fig. 3). Elles sont sémi ifères non pas sur une face, mais sur le
bord, et par l’intermédiaire d’un funicule réfléchi très dilaté dans
sa partie proximale et plus ou moins soudé à la lame elle-même
en cet endroit. La fig. 3 schématise ce nouveau type de placentation.
En conclusion, il est manifeste que le genre Dyera, d’affinités
1. Consolidées par une forte armature de fibres.
— 602 —
multiples et de structure- bien particulière, doit être détaché des
Craspîdosperminae et constituer à lui seul une nouvelle sous-tribu
d’Alstoniées, dont voici la diagnose :
Subtrib. A'. Dyerinae.
Arbres à rameaux se lignifiant de bonne heure. Bractées persistantes.
Tube de la corolle à parois non épaissies à la base ; lobes auriculés à la
base du bord recouvert. Anthères stériles et massives dans toute la moitié
supérieure. Ovaire adhérent aux 2/3. Clavoncule tronquée à la base,
sans collerette. Graines glabres, aplaties dorsiventralement, à aile orbicu-
laire beaucoup plus développée vers les extrémités. Cotylédons non auri-
culés ; radicule dans l’axe des eotylédons l.
Dans la clef artificielle des Plumérioïdées par la graine, qui a
été donnée il y a quelque temps (3), les Dyerinae s’intercaleront
dans le groupe II, sous le n° 8, de la manière suivante :
9. Corps principal petit (4,5-10 X 1,7-4 mm.), sans tubercules.
A. Testa à surface finement granuleuse Skytantheae.
A. Testa à surface finement scrobiculée
Alstonieae-craspidosperminae.
9’. Corps principal grand (22-35 X 15-25 mm.), grossièrement tuber-
culé Alstonieae-Dyerinae.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
Index Bibliographique.
1. — Pichon (M.). Classification des Apocynacées : IV, Genre Alstonia
et genres voisins ; in Bull. Mus., 2e sér., XIX (1947), pp. 294-301.
2. — Pichon (M.). Classification des Apocynacées : IX, Bauvolfiées,
Alstoniées, Allamandées et Tabernêmontanoïdées ; in Mém. Mus.,
n. sér., XXVII (1948), pp. 153-251.
3. — Pichon (M.). Classification des Apocynacées : XXVII, Détermi-
nation des graines de Plumérioïdées et de Cerbéroïdées ; in Bull.
Mus., 2e sér., XXI (1949), pp. 266-269.
1. La diagnose de la sous-tribu des Craspîdosperminae se précise désormais sur les
points suivants : « Ovaire presque supère. Clavoncule toujours ornée d’une collerettë.
Graines à aile orbiculaire uniforme ».
603
Sur une Mauve géante du groupe Malva sylvestris
ADVENTICE AU JARDIN DES PLANTES DE PARIS.
Par Aug. Chevalier.
PROFESSEUR HONORAIRE AU MUSÉUM.
Depuis quelques années nous observons sur des terrains incultes
dépendant du Muséum et avoisinant la nouvelle Orangerie, une
Mauve remarquable par sa grande taille, la glabréité de ses feuilles
très grandes, et par ses fleurs très colorées, d’un rose vif avec des
raies d’un pourpre foncé sur chaque pétale. Un exemplaire de cette
plante est apparu spontanément dans notre petit jardin expérimental
et nous l’avons ainsi observé de près 1.
Il est de taille géante et s’élève à près de 3 m. de haut. Ses branches
bien qu’étalées-dressées et donnant à la plante un port pyramidal,
couvrent une superficie d’environ 2 m2. Les exemplaires qui vivent
sur les mauvaises terres avoisinant l’Orangerie sont de taille plus
réduite : néanmoins leur tige principale dressée s’élève encore de
0 m. 80 à 1 m. 50. Nous avons eu la curiosité de rechercher si cette
plante n’avait pas été décrite par les anciens botanistes et nous
l’avons trouvée mentionnée dans l’Encyclopédie de Lamarck sous
le nom de M. glabra Lamarck Ms in Desrousseaux, Dict. Encycl.,
III, 432 (1789) 2. La diagnose correspond bien à notre plante. Elle
est indiquée comme d’origine inconnue mais cultivée au Jardin
de Paris. Elle se maintient .donc adventice au Jardin et dans les
environs, depuis environ 170 ans. En voici les caractères princi-
paux :
Plante de grande taille, dressée, à port pyramidal, glabre à l’exception
des pétioles un peu hérissés. Limbe très grand (les feuilles de 10 à 20 cm.
de diam. ne sont pas rares), très glabre, largement ovale, à 5 lobes pro-
fonds, le médian plus long, arrondis-obtus, tous profondément incisés-
dentés. Fleurs fasciculées, grandes (corolle épanouie de 2 cm. 5 à 3 cm.
1. Sur le même terrain vague vivait il y a quelques années comme adventice un
Œnothera que nous avions mis en culture. Il s’est révélé distinct de Œ. biennis, de
Œ. suaveolens, du vrai Œ. lamarckiana Séringe, signalé au Jardin des Plantes en 1796,
et de la plante mutante de H. De Vries, nommée aujourd’hui Œ. neolamarckiana
Davis = Œ. biennis race vrieseana Léveillé (pro parte). Nous venons de le décrire
sous le nom de Œ. lutetiana ( C . R. Acad. Sc ., 229, 1949, p. 93).
2. Desrousseaux fut avec Poiret le continuateur de l’Encyclopédie après que
Lamarck, surchargé de travail, ne put plus, à partir du tome III, qu’en surveiller
la publication.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 604 —
<le diam.), pétales longs de 2 cm. et très émarginés ; fruits très aréolés-
réticulés, glabres, groupés en disque de 6 mm. de diamètre.
Notre plante est rattachée par Hégi au M. mauritiana L., regardé
souvent comme sous-espèce de M. sylvestris, M. mauritiana est
méditerranéen : il vit en Espagne, Portugal, Afrique du Nord,
Madère.
Il est moins grand dans toutes ses parties que M. glabra ; en
outre il présente parfois quelques poils sur les feuilles. Il nous semble
donc que celui-ci est à conserver comme sous-espèce 1. On le ren-
contrera vraisemblablement comme plante adventice ou même à
l’état spontané, en d’autres points de la France. Peut-être s’iden-
tifie-t-il avec la sous-espèce M. vivianiana Rouy.
La persistance de cette plante dans les terrains du Muséum où
elle existait déjà du temps de Lamabck, comme en témoigne le
spécimen en mauvais état conservé dans son Herbier, peut sembler
étonnante. Cela ne peut nous surprendre. La vitalité d’une plante
adventice dans une station qui lui convient est prodigieuse, si
l’homme n’intervient pas pour la détruire. Nous avons observé
pour la première fois, en 1890, Scrophularia vernalis sur les ruines
du château féodal de Domfront, au pied d’un bloc de maçonnerie
éboulé, un petit peuplement qui persistait probablement depuis
le Moyen Age à un emplacement où on l’avait autrefois cultivée
comme plante médicinale ou magique. Depuis 59 ans nous obser-
vons cette plante bisannuelle à raison de 10 à 15 plants chaque
année au même endroit. Elle peut manquer deux ou trois ans de
suite mais elle reparaît ensuite au même endroit grâce à des graines
conservées dans le sol. La colonie ne s’étend pas mais elle se main-
tient sans soins, au même endroit depuis des siècles. Nous pourrions
citer quelques autres exemples analogues de persistance de plantes
naturalisées sur des emplacements où elles avaient été cultivées
ou bien où elles s’étaient introduites accidentellement autrefois.
Le cas de Malva glabra qui survit aux environs de notre Jardin
des Plantes n’est pas unique. D’autres plantes introduites jadis
dans le Jardin du Roi se maintiennent encore comme adventices
de nos jours bien qu’on ne les cultive plus.
Ajoutons que notre Mauve géante présente souvent dans les
terrains où elle vit près du Muséum une Zoocécidie (feuilles gondo-
lées et recroquevillées) causée par un Puceron : Aphis malvae
Koch et une petite fourmi noire ( Lasius niger L.) qui vit en sym-
biose et entretient les colonies. La Mauve jusqu’à présent ne souffre
pas de cette association.
1. Peut-être faut-il rattacher à la même sous-espèce AI. sylvestris var. glabriuscula
Parlât ex Rouy, Flore de France, IV, p. 34.
— 605 —
Euphorbiacées nouvelles des Antilles françaises
ET LEURS AFFINITÉS GÉOGRAPHIQUES
(12e CONTRIBUTION).
Par H. Stehlé,
Correspondant du Muséum
Résumé analytique.
L’ouvrage de Dtîss, écrit il y a plus d’un demi-siècle, ne peut
servir de base à une étude actuelle du tapis végétal antillais, bota-
nique ou géographique, qu’après compléments et rectifications,
tenant compte des travaux réalisés depuis (cités par A. Guillau-
min) et de l’analyse de la végétation sur place et dans les herbiers,
dont certains publiés par ce Bulletin.
L’auteur, qui étudie depuis plus de 15 ans la flore des Antilles
françaises a.déjà effectué la révision de diverses familles : Orchidées,
Pipéracées, Loranthacées, Légumineuses, Graminées, Cypéracées,
Malvacées, etc... Celle des Euphorbiacées, très importante, a été
étudiée à ce point de vue : 12 espèces réparties en 8 genres sont ajou-
tées à la Flore de Duss, de nombreux binômes sont rectifiés, des
précisions taxonomiques, écologiques et phytogéographiques sont
en outre figurées ici.
★
¥ ¥
L’évolution du tapis végétal aux Antilles françaises et son étude
minutieuse au cours de ces dernières années a permis d’apporter
de nombreuses précisions et des compléments à la Flore de Duss,
tant phanérogamique (1) que cryptogamique (2). Pour la Guade-
loupe et Dépendances, nous l’avons fait depuis 1936 (6) et une
contribution de D. Privault (4) signalait en 1937 ses « imper-
fections » relativement à la flore de la Martinique et donnait des
exemples précis. Cependant, M. E. Revert, dans un livre sur la
Martinique (5) où il traite de la végétation ne veut connaître que la
Flore de Duss (1897) comme ouvrage de base. C’était possible
il y a 50 ans, mais ça ne l’est plus pour une analyse actuelle de la
végétation si elle doit être rationnelle.
Dans la biographie du R. P. Duss que nous avons rédigée (9),
son œuvre a été appréciée et la liste de ses résultats a été dressée,
mais il faut bien reconnaître avec M. A. Guillaumin (3) que c’est
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
606
une « œuvre incomplète » et que « Duss souhaita toujours en faire
une nouvelle édition amendée. » L’omission des travaux récents
sur la flore antillaise signalés par le Prof. A. Guillaumin (3) est
évidemment une source de lacunes aussi bien en botanique qu’en
géographie végétale, et cela nous reporte à l’époque de Grisebach
(1850).
L’étude sur place et au Muséum de Paris durant ces trois dernières
années des récoltes que nous avons faites, ma femme et moi, à la
Guadeloupe et Dépendances, de 1934 à 1938, avec le R. P. Quentin
et M. Bêna, et à la Martinique, de 1938 à 1946, ainsi que l’examen
des récoltes des botanistes antérieurs, depuis Duss ou faites par
lui-même, nous autorisent à ajouter pour ces îles de nouvelles espèces,
de réviser la Flore de Duss et préciser l’inventaire général actuel,
l’écologie et les affinités géographiques. Cette note, comme les
contributions précédentes publiées ici (10) dans le Bulletin de la
Société botanique de France (4, 6, 7) et dans les Notulae Systematicae
(11) en série continue, a précisément pour objet d’apporter des
indications taxonomiques et phytogéographiques sur des Euphor-
biacées des Antilles Françaises. De telles contributions successives
paraissent souhaitables ; par elles pourront être sans doute évitées
les généralisations discutables parce qu’incomplètes et basées sur
des travaux anciens, sérieux pour l’époque, mais que" l’évolution
du tapis végétal et la connaissance scientifique moderne ne per-
mettront d’agréer que sous réserve d’inventaire et d’analyse minu-
tieuse in situ.
Ainsi, le nombre des Phanérogames de la Flore de Duss recensées
par Urban (12) était de 1.365 espèces alors que nous avons pu le
porter à 2.000 et celui des genres, de 700 à 860 (8 et 9) pour la Gua-
deloupe et la Martinique. La famille des Euphorbiacées, qui est
l’une des mieux traitées dans Duss (pp. 19-45) comporte la descrip-
tion de 75 espèces réparties en 27 genres. Ce chiffre doit désormais
être porté à 87 espèces pour 35 genres. L’ordre de Duss est également
suivi ici pour les espèces et les compléments apportés.
Buxus subcolumnaris Müll.-Arg. (D. p. 19), qui est la première
espèce citée pour cette famille par Duss pour la Martinique, trou-
verait mieux sa place aux Buxacées sous le nom de Tricera citrifolia
Willd. (1805). C’est une espèce sylvatique du littoral Sous-le-Vent
de la Martinique. — Grandes Antilles et Amérique Tropicale.
Bickeria grandis Vahl (D. p. 19). Ajouter pour la Guadeloupe :
Bois supérieurs de Saint-Claude, Papaye, Planel, Mamelles et Sauts
de Bouillante. Horizon supérieur de forêt hygrophytique primaire ;
espèce de disjonction antillo-brésiliènne. Le reliquat antillais ne
comporte que Trinidad, Sainte-Lucie, Dominique et Guadeloupe.
Drypetes glauca Vahl (D. p. 20). Ajouter pour Martinique : Forêt
de Varvotte, de Céron à Grand’Rivière, sur mornes couverts de
— 607 —
ponces dioritiques de la Pelée. Endémique antillaise, de Saint-
Vincent à Saint-Kitts et de Porto-Rico à la Jamaïque.
Drypetes alba Poit. var. genuina Müll.-Arg. Non signalée pour
les Antilles françaises avant 1937 (8) où nous l’avons collectée à
Marie-Galante, au Bois de Folle-Anse ; forêt xéro-héliophile sur
sables calcaires à Tàbebuia. Espèce antillaise avec micro-aire caraïbe :
Antigue et de Porto-Rico à Cuba.
Cicca antillana Juss. (D. p. 21) est plutôt nommé Margaritaria
nobilis L. f. var. antillana (Juss.) Stehlé et Quentin, Catal. p. 47.
Espèce de forêt dégradée des taillis au Vent. Antillano-guyano-
brésilienne.
Phyllanthus Conami Sw. (D. p. 22) a pour binôme de priorité
Ph. brasiliensis (Aubl.) Müll.-Arg. Ajouter pour Martinique :
Balata, Lorrain et Basse-Pointe. Piscicide dit « Enivrage ». Antilles,
Vénézuéla et Brésil.
Phyllanthus mimosoides L. (D. p. 22) n’est pas de Linné mais de
Swartz, Fl. Ind. Occ. 2, 1101 (1800). Ajouter pour Guadeloupe :
Fontarabie, Prise d’Eau (Duclos, Vaughenlieu), Mamelles, Sauts
de Bouillante, Chutes du Carbet, Rivière Noire, Bras David, Grande
Rivière à Goyave. Rivulaire et sous-bois de forêt- hygrophytique.
Endémique intéressante des Petites Antilles : Antigue et Domi-
nique.
Phyllanthus sp. En bas-feuilles rouges (D. p. 24) description conve-:
nable ( Duss . n. 2442 et 3557). C’est le Ph. tenellus Roxb., Hort.
Beng. 69 (1814) originaire d’Afrique et naturalisée aux Antilles
Françaises, surtout « à l’ombre des manguiers ».
Phyllanthus sp. (D. pp. 24-25). Bien décrite (Duss. n. 2443).
Il s’agit de Ph. polycladus Urb. var. guadeloupensis Urb. Symb.
ant., I, 333 (1890), variété guadeloupéenne de l’espèce portoricienne
endémique. Vieux-Fort, sur les relicts calcaires, entre les blocs
pierreux et sur les sols où « le calcaire lenticulaire est à demi emballé
dans les tuffs » ( Barrabé ).
Phyllanthus diffusus Klotzsch in. Seem., Bot. Voy. Herald. 105, 57
(1852). Non dans Duss. Déjà cité par Urban (IV, p. 338) pour
Guadeloupe et par nous : Catal. pp. 50-51 (1937).
Manihot palmata Müll.-Arg. (D. p. 28), appelé longtemps M. uti-
lissima Pohl doit se nommer par priorité M. esculenta Crantz.
Carda nutans Rohr (D. p. 29) « est cité dans le Prodrome de
De Candolle XV, p. 721 comme étant indigène -à la Guadeloupe.
Nous ne l’y avons jamais rencontré ». Il est cependant sur les mornes
calcaires qui entourent le Jardin d’Essais entre Pointe-à-Pitre et
les Abymes, où on le connaît sous le nom de « Ridn caraïbe ». Bar-
bade, Haïti (subspont.) et Mexique, Colombie (patrie).
Aleurites triloba Forst. (D. p. 30) a pour nom de priorité A. moluc-
— 608
cana (L.) Willd. Pour Martinique, ajouter : Saint-Pierre, Sainte-
Anne, Marin et Diamant.
Croton balsamijer L. (D. p. 31) est de Jacquin. C’est le C. flavens L.
Croton Guildingii Griseb. (D. p. 31) a été reconnu par Urban
comme différent sur l’échantillon de Duss (n. 62) de la Martinique
et nommé C. subglaber Urb., ( Symb . ant. III, 301 (1902). Mais
K. Schumann avait employé ce binôme : Just Jahresb. XXVI, 349
(1900) pour une espèce brésilienne. Urban l’a alors dénommé
C. Dussii Urb., Symb. ant. VI, 15 (obs. III) en 1909. Endémique.
Ajouter Diamant, Sainte- Anne.
Croton Jardinii Müll.-Arg. « Ti-baume bâjtard ». Se distingue
nettement du précédent par ses feuilles plus velues, à pubescence
blanchâtre, mais est très voisin du C. Dussii Urb., lequel d’après
le Dr L. Croizat (in litt. juin 1940) pourrait n’être qu’une variété
du C. Guildingii Griseb. ; ces trois espèces sont en effet assez voi-
sines ; endémique caraïbe. Nouveau pour la Martinique ( Stehlé
n. 5928, in Herb. Paris, et Wash.) ; taillis xérophiles et pyrophy-
tiques à Croton, Bellefontaine, 18 mai 1945.
Croton niveus Jacq. (D. p. 32) est un binôme à réserver pour
l’espèce colombienne de ce nom. Müller d’Argovie, in DC. Prodr.
XV, 2, 552 (1866) a montré qu’il doit être rapporté à C. bixoides
Vahl pour celui de la Martinique. Ses affinités, selon le Dr L. Croizat,
spécialiste de cette famille, sont plus avec le C. choristolepis Urban.
Cette espèce est physionomiquement très importante car elle
colonise les taillis pyrophytiques du Sud : Sainte- Anne, Sainte-Luce
et Diamant, les mornes de la Redoute et ceux du littoral sec Sous-
le-Vent, de Schoelcher à Bellefontaine et Case-Pilote. Une des-
cription géographique de la végétation de la Martinique présente-
rait de graves lacunes en omettant, dans les conditions présentes,
ces taillis à Croton, qui en sont des aspects familiers et couvrent de
larges étendues liées aux feux pastoraux si souvent usités. Cependant,
ni A. Duss (1) dans son Introduction géographique en 1897, ni
E. Revert (5), qui s’en inspire, en 1949, dans son chapitre sur la
végétation, n’y font allusion.
Ditaxis fasciculata Vahl ex A. Juss., Tent. Euph. 110 (1824)
Non cité par Duss. Espèce de Saint Martin, dépendance de Guade-
loupe : saxicole calciphile.
Argythamnia candicans Sw., Prodr. 39 (1788). Non dans Duss.
Antillaise des 4 Grandes Antilles avec micro-aire à Saint-Martin
et Saint-Barthélemy ( Boldingh , Questel, Stehlé ). Xérophile des sables
et roches littoraux calcaires.
Bernardia corensis Kl. (D. p. 35). Basé sur Acalypha corensis
Jacq ., le vrai nom est B. corensis (Jacq.) Müll.-Arg., Linnea XXXIV,
173 (1865). Ajouter : Ilet à Gbyave, Pigeon, Pointe-Noire, pour
Guadeloupe et Grand’Rivière, Basse-Pointe et Diamant pour Mar-
— 610 —
Bertrand. Xerophile calcaire. Endémique antillo-caraïbe : Haïtir
Porto-Rico, St. Kitts et Antigue.
Pedilanthus angustifolius Poit., Ann. Mus. Paris 19, 393 (1812).
Martinique : Falaises de Céron à Grand’Rivière ; Guadeloupe :
Moule, Deshaies, Ferry et Pointe-Noire, Désirade : Les Galets,
Ravine, Cybéle. Xerophile calcaire. Endémique antillo-caraïbe :
Cuba, Haïti, Porto-Rico.
Euphorbia linearis Retz (D. p. 41). A pour nom de priorité E. arti-
culata. Aubl., PL Guyane I, 480 (1775). La variété de nos Iles se
nomme : E. articulata Aubl. var. heterophylla (O. Kuntze) Stehlé.
Lithophile et psammophile. Endémique caribéo-portoricienne :
Saint-Kitts, Antigue, Saint-Vincent, Iles Vierges et Porto-Rico.
Euphorbia serpens H. B. et K. N’est pas dans Duss. Existe cepen-
dant à Marie-Galante : Littoral du Bois de Folle-Anse et en Marti-
nique : Salines de Sainte-Anne, sables du Marin ( Stehlé n° 3466)
Américano-antillaise.
Euphorbia sp. La description de Duss est bonne et son n° 2740
est le type de Y Euphorbia multinodis Urb., Symb. ant. I, 341 (1899),
considéré jusqu’à ce jour comme endémique guadeloupéenne^ Saxi-
cole ou arénicole de Vieux-Fort, sur les calcaires lenticulaires à
demi-emballés dans le tufî. Je l’ai récoltée cependant aussi en Mar-
tinique (Stehlé n° 5906, in herb. Paris, et Wash. [E. C. Léonard
determ.]), le 12 juin 1945, à Sainte- Anne : Savane des Pétrifications,
en écologie comparable : point de rencontre de calcaires coralliens
littoraux et d’une coulée volcanique. Espèce endémique, écologi-
quement des plus intéressantes.
Euphorbia geniculata Ortega (D. p. 44) est Poinsettia geniculaia
Kl. et Garcke.
Dichylium Oerstedianum (Kl. et Garcke). Britton, Bot. Porto-Rico
V, 499 (1923). Martinique : calcaires du Vauclin, sur sol fossilifère
à peine recouvert d’humus léger, Quartier Busfelder et Chemin de
la Montagne ; très rare. Antillo-Guyanaise.
Aklema petiolare (Sims.) Millsp., qui remplace Euphorbia verti-
cillata. Poir. (D. p. 45) des Grandes Antilles, et Aklema cotinoides
(Miquel) Millsp., native du Nord de l’Amérique méridionale, non
citée par Duss, sont toutes deux naturalisées en région méso-
phytique et sont piscicides.
En conclusion, la famille des Euphorbiacées aux Antilles fran-
çaises, comme dans beaucoup d’autres, nécessitait une révision à
la lueur de l’analyse minutieuse du tapis végétal. Celui-ci évolue
et le R. P. Duss serait fort surpris de constater les modifications,
parfois très profondes qu’il présente par rapport à ses descriptions,
conséquences, des conditions édapho-climatiques et de ce facteur
— 609 —
îtinique. Macro-aire antillaise de Cuba à Béquia et micro-aire véné-
zuélienne.
Ricinella pedonculosa Müll.-Arg'., Linnea XXXIV, 153 (1865).
Non dans Duss. Espèce xérophile antillaise, de Jamaïque à Curaçao,
existe sur le littoral sec calcaire de Saint-Martin. ( Catal . p. 60).
Apalypha arvensis Poepp. et Endl. (D. p. 35) Praticole plus abon-
dant que ne l’indique Duss. Les plantes martiniquaises répondent
à la var. Belangeri Briquet. Ajouter : Balata, Tivoli, Morne-Rouge,
•Saint-Pierre — ancien Jardin Botanique — Céron, Grand’Rivière
(hab. MalakofF).
Sapium aucuparium Jacq. (D. p. 37). Le « Bois de soie » en Gua-
deloupe ou « Bois la glue », en Martinique, est une essence de forêt
hygrophytique primaire peu dégradée, mais il se nomme : S. cari-
baeum Urb., Symb. ant. III, 308 (1902) et c’est une endémique
caraïbe : Dominique, Sainte-Lucie et Saint-Vincent. Le S. aucu-
parium Jacq. est du continent.
Excaecaria lucida Sw. (D. p. 39). Le nom adopté est Gymnanthes
lucida Sw;, cité par Duss comme synonyme. Calciphile. Ajouter
pour Guadeloupe : Saint-François, Sainte-Anne, Anse-Bertrand :
Portes d’Enfer. Macro-aire floridéo-antillaise, micro-aire guade-
loupeo-antiguaise.
Excaecaria caribeaea Griseb. (D. p. 40). Comme Stehlé et Quentin
[Calai, p. 64) l’ont montré, c’est V Actinostemon concolor Müll.-Arg.
var. caribaeum (Griseb.) Müll.-Arg., in DC., Prodr. XV, 1866.
Mornes basaltiques en Guadeloupe : Morne Goblin, Caraïbes et
coulées dioritiques boisées de la Pelée en Martinique : Céron à Grand’-
Rivière. Endémique caraïbe rare. Antigue.
Exacecaria sp. (D. p. 40). Trop brève description dans Duss.
N° 890. Ce n’est pas un Excaecaria mais Sebastiana hexaptera Urb.,
Symb. ant. III ; 303 (1902). Ajouter pour Guadeloupe : colonise
la forêt dégradée et les sentiers sylvatiques des hauteurs de Fon-
tarabie, Bras David, Mamelles et Sans Toucher. Endémique marti-
nico-guadeloupéenne.
Sebastiana corniculata (Vahl) Müll.-Arg. Espèce nouvelle pour
les Antilles françaises. Basée sur Tragia corniculata Vahl, Eclog.
II, 55, t. 19 (1798). Muleer d’Argovie, in DC., Prodr. XV, 2, 1168
(1866) l’a décrit comme var. genuina Müll.-Arg., et Pax in Pfanzenr.
comme var. tragioides Pax. C’est une praticole des friches de plaines
humides et littorales en Guadeloupe où elle est très rare : Capesterre,
friches vivrières, ait. 350 m. [Stehlé n. 6.938, 15 août 1945). Grandes
Antilles, Saint-Vincent (Kew), Trinidad et Amérique Australe
(Urb.).
Pedilanthus padifolius (L.) Poit., Ann. Mus. Paris 19,393 (1812).
Martinique : Sainte Luce, Sainte-Anne, Diamant, Schoelcher ;
Grand Bourg, Marie-Galante ; Guadeloupe : Saint-François, Anse
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949. 4fl
— 611
si important qu’est l’homme avec ses introductions, ses feux et ses
méthodes culturales.
Le livre de la Nature et celui du botaniste d’il y a un demi-siècle,
ouverts simultanément, sur le terrain, conduisent à des conclusions
dignes du plus grand intérêt et devraient bien être comparés pério-
diquement du triple point de vue analytique, écologique et phyto-
géographique.
Laboratoire de Culture du Muséum.
Références Bibliographiques.
Il — Duss (R. P. A.). Flore Phanérogamique des Antilles Françaises,
in Ann. Mus. Col. Marseille, 4e an., III, 1896. Mâcon, xxvm pp.
656 pp., 1897.
2. — Duss (R. P. A.). Division nomenclature et habitat des Fougères
et Lycopodes des Antilles Françaises , 113 pp. Lons-lè-Saulnier,
1903.
3. — Guillaumin (A.). Les travaux récents sur la flore des Antilles
Françaises, in Rev. Scient., 85e an., n° 3267, p. 247. Paris,
15 février 1947.
4. — Privault (D.) . Contribution à la flore de la Martinique, in Bull.
Soc. Bot. Fr., 84, p. 289, Paris, 1937.
5. — Revert (E.) . La Martinique, étude géographique et humaine,
Nouvelles Editions Latines. Paris, 1949.
6. — Stehlé (H.). Notes sur la répartition et l’écologie de Phanéro-
games Dicotylédones nouvelles ou rares de la Guadeloupe et
Dépendances, in Bull. Soc. Bot. Fr., 83, pp. 623-637, Paris, 1936.
7. — Stehlé (H.). Idem, 2e et 3e contributions, in Bull. Soc. Bot. Fr.,
84, pp. 407-412 et 421-429. Paris, 1937. — Monocotyledones
des Ant. Fr., 4e contrib., 85, pp. 505-515, 1938. Orchidées, 87,
pp. 59-64, 1940. — Phanérogames, 92, pp. 261-266, 1945. —
Les poiriers des Antilles, '93, pp. 29-36, 1946.
8. — Stehlé (H. et M.). et Quentin (L.). Flore de la Guadeloupe et
Dépendances, tome II, F. 1. Catalogue des Phanérogames et
Fougères, Basse-Terre, 1938.
9. - — Stehlé (H.). Flore de la Guadeloupe et de la Martinique, IV,
le R. P. Duss : Sa vie et son œuvre, Basse-Terre, 1943.
10. — Stehlé (H.). Notes taxonomiques et écologiques sur les Légu-
mineuses des Antilles Françaises (9e et 10e contributions), Bull.
Mus. Paris, 2e sér., 17, pp. 98-117 et 18, pp. 185-194, 1946.
11. — Stehlé (H.). Notes taxonomiques et géographiques sur des Gra-
minées et Cyperacées nouvelles des Antilles françaises (11e contri-
bution), Not. Syst. Paris, 1946.
12. — Urban (Ign.). Symbolae Antillanae seu Fundamenta Florae Indiae
Occidentalis, Lipsiae, 1898-1928.
— 612
Euglena oxyuris Schmarda et formes affines.
Par Pierre Bourrelly.
Nous avons récemment étudié trois récoltes de plancton très
riches en Euglena oxyuris mais présentant quatre formes de dimen-
sions très différentes.
En essayant de déterminer ces flagellés nous avons été amené à
mettre un peu d’ordre dans la synonymie de cette espèce.
Les cellules d’£. oxyuris sont peu métaboliques, cylindriques,
terminées plus ou moins brusquement par une queue effilée. Elles
possèdent de nombreux chloroplastes en disques pariétaux dépour-
vus de pyrénoïdes. Deux grosses masses de paramylon, en bâtonnets
(ou en biscuits) creusés au centre .en anneaux très allongés, sont
situées de part et d’autre du noyau médian.
La striation est bien marquée, longitudinale ou un peu hélicoïdale.
Le fouet est court (moitié de la longueur du corps). Un sillon très net
part de la fosse vestibulaire (qui est de ce fait échancrée) et se con-
tinue jusque veçs le milieu de la cellule ou atteint même le deuxième
tiers postérieur. La section de la partie apicale de la cellule n’est
donc pas circulaire mais réniforme. Les populations observées pré-
sentaient de grandes différences de tailles. Nous pouvons les
grouper en. 4 séries distinctes :
1) Euglène de la Camargue (rizière de la Capelière) :
de 74 p à 86 p de longueur ; 6,5 à 10,5 p de largeur ; rapport lon-
gueur : largeur : 7,6 à 12,6.
2) Euglène de la Guadeloupe (mare à Pistia, Grande Terre, et mare
de la Terre de Bas aux Saintes).
125 à 150 p de longueur ; 20 à 27 p de largeur ; rapport longueur :
largeur = 5,0 à 6,2.
3) Euglène de Bussières près Randan (Puy-de-Dôme) 1 .
195 p à 231 p de longueur; 17,5 à 27 p de largeur; rapport lon-
gueur : largeur = 4,5 à 6,7.
4) Une autre Euglène de la Guadeloupe (mare à Pistia, Grande Terre ;
mare de la Terre de Bas aux Saintes ; mare de la Terre de Haut aux
Saintes).
247 p à 290 p de long, 20 à 30 p de large ; L : 1 = 9,3 à 11,2.
Ces quatre Euglènes ne diffèrent que par leur taille : forme
1. Nous remercions vivement noire collègue et ami, M. J. Arenes, qui a bien voulu
nous communiquer cet intéressant matériel.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n°-5, 1949.
Nombre
613 —
paramylon, sillon, striations ne présentent que des variations corré-
latives à des changements de dimensions.
Le matériel de Camargue et de Bussières, fort riche, a permis de
tracer deux courbes de variations de longueurs pour les deux
Euglènes (après mensuration de 150 individus).
Le matériel de la Guadeloupe était relativement trop pauvre
pour fournir les centaines de mensurations nécessaires à une étude
biométrique. La comparaison des deux courbes montre pour ces
deux formes élémentaires un parallélisme très net : pente de départ
assez lente, irrégulière, sommet bien accusé, descente rapide et petit
crochet énigmatique vers les grandes dimensions. Ce petit sommet
secondaire, trop peu marqué pour indiquer un mélange avec des
formes plus grandes, reste inexplicable.
S. oxyuris f. minima,
E. oxyuris f. estonica
74,1 77,4 80,4 88,8 86p
Longueurs en p
Fig. 1 et 2. — Variations de taille chez Euglena oxyuris f. minima et E. oxyuris f. estonien
194,7 204,6 214,5
Longueurs en
Ces deux courbes tracées sur mensuration de 150 individus suf-
fisent à caractériser deux populations bien homogènes et bien dis-
tinctes.
Les Euglènes de la Guadeloupe (mensurations pour chaque
forme d’une dizaine de cellules) montrent aussi deux populations
séparées par leur taille et n’offrant pas d’intermédiaires.
Nous n’avons pas établi de courbe de variations des largeurs,
la mesure de petites dimensions étant entachée d’une erreur trop
grande. L’examen des divers rapports longueur : largeur, calculé
d’après les mensurations des auteurs cités plus loin, ne permet pas
de prendre en considération ce caractère trop peu stable. La largeur
est d’ailleurs fonction du volume des grains de paramylon qui dis-
tendent plus ou moins les parois de la cellule.
614 —
En consultant la littérature algologique sur E. oxyuris et formes
affines nous trouvons les tailles suivantes :
Lemmermann (1913) : 375-490 g, X 30-45 p; rapport : longueur : largeur :
11,1 à 12,5.
Swirenko (1928) : 352-378 p X 30-41 p ; L : 1 = 11,7 à 9,2.
300-330 p X 30-42 p ; L : 1 = 10 à 7,8.
Drezepolski (1925) : 95-200 p X 16-24 p ; L : 1 — 5,9 à 8,3.
Szabados (1936) : 140-170 p X 17-23 p ; L : 1 = 8,5 à 7,3.
Playfair (1921) : 250-400 p X 22-46 p; L : 1 = 11', 3 à 8,9.
156-250 p X 20-22 p; L : 1 = 7,8 à 11,3.
Skuja (1948) : 136-190 p.X 17-23 p; L : 1 = 8 à 8,2.
Deflandre (1928) : 302 p X 25 p ; L : 1 = 12.
Fritsch (1918) : 180-195 p X 21-27 p ; L : 1 = 7,2 à 8,5.
Voyons maintenant les formes et variétés :
fo minor Deflandre (1924) : 170-190 p X 23 p ; L : 1 = 7,3 à 8,2 ;
var. gracillima Playfair (1921) : 253 p X 13 p ; L : 1 = 19,4;
var. minor Prescott (1944) : 77-85 p X 15-18 p ; L : 1 = 5,1 à 4,7.
Les espèces affines, difficiles à distinguer de E. oxyilris sont les
suivantes :
E. Charkowensis Swirenko (1915) •: 103-172 p X 18-28 p; L :
1 = 5,7 à 6,1 ;
E. Charkowensis var. minor Skvortzow (1925) :
55,5-74 p X 12-15,5 p ; L : 1 = 4,6 à 4,7 et
36-74 p X 7,5-15 p (in Swirenko 1928) où L : 1 = 4,8 à 4,9 ;
E. gigas Drezepolski (1925) : 360 p X 30 p ; L : 1 = 12 ;
E. estonica Môlder (1943) : 160-230 p X 16-22 p ; L : 1 = 10 à 10,4.
E. Charkowensis est rangée par Drezepolski comme synonyme
d’E. oxyuris. Par contre, Swirenko soutient que Drezepolski a
déterminé comme E. oxyuris, une espèce qui est E. Charkowensis
et qu’il a fait d’E. oxyuris type une nouvelle espèce qu’il appelle
E. gigas. Donc d’après Swirenko (1928) : E. oxyuris Drezep. =
E. Charkowensis Swir. et E. gigas Drez. = E. oxyuris Schm.
Cette vue est justifiée : E. gigas ne diffère d’ oxyuris que par la
forme des grains de paramylon, mais il est évident que les anneaux
à lumière très étroite d’E. oxyuris, vus de profil, simulent des
bâtonnets.
De même Swirenko a montré que parfois les deux anneaux de
paramylon sont remplacés par deux groupes de 2-3 anneaux.
E. estonica ne diffère d’ Oxyuris que par la taille et la longue queue
pointue. Ses dimensions sont intermédiaires entre E. oxyuris et
E. Charkbwensis.
E. Allorgei Défi, ne semble se distinguer d ’oxyuris au sens large
que par son aiguillon désaxé. Elle présente le sillon antérieur carac-
téristique de l’espèce, et doit donc entrer dans notre conception de
— 615 -
l’espèce collective. Elle mesure 105-114 p X 13-14 jx, L : 1 = 8.
Nous laissons de côté quelques Euglènes mal connues, voisines
peut-être de E. tripteris, comme E. oxyuris var. helicoidea (Bern.)
Playf., E. pseudospiroides Swir., E. spiroides Lemm.,
Il faut remarquer que chez les diverses E. oxyuris, la forme de
l’appendice caudal est assez variable : queue effilée longuement ou
brusquement. Nous ne pouvons rien dire sur la valeur taxonomique
de ce caractère qui nous semble pourtant sans grande importance.
A notre avis, le problème se présente ainsi :
E. oxyuris, E. Charhowensis, E. gigas, E. estonica, E. Allorgei
doivent être toutes réunies à E. oxyuris considérée comme espèce
collective.
Il reste à étudier chacune d’elles, et chaque forme et variété,
soit dans la nature, soit dans les cultures, pour déterminer avec
précision leur marge de variations et ainsi fragmenter E. oxyuris
en formes élémentaires bien définies.
Nous voyons que pour les formes étudiées par nous, la marge
de variation est petite, environ le sixième de la taille maxima obser-
vée.
Nous admettrons volontiers l’existence d’une forme unique chez
E. oxyuris de Szabados par exemple (de 170 à 140 p) ou chez E. Allor-
gei, par contre nous croyons que les Euglènes de Playfair ou de
Lemmermann avec une amplitude énorme, sont des mélanges de
formes élémentaires.
Pour ne pas encombrer cette systématique déjà si confuse, nous
proposons de nommer simplement nos quatre Euglènes en les ratta-,
chant aux formes élémentaires déjà connues.
Ainsi notre f. de Camargue (74 à 86 p) correspond à E. oxyuris
var. minor de Prescott : nous l’appellerons E. oxyuris f. minima nov.
comb. (la f. minor de Deflandre n’est pas synonyme).
L’Euglène de la Guadeloupe (125 à 150 p) voisine d’£. Charkowen-
sis (103-172 p) sera E. oxyuris f. Charhowensis, l’Euglène de Randan
(195 à 231 p) proche d’E. estonica (160-230 p) se nommera E. oxyuris
f. estonica nov. comb.
La deuxième Euglène de la Guadeloupe (247 à 290 p) à dimensions
comprises dans celles de VE. oxyuris de Playfair deviendra E. oxuy-
ris f. Playfairii.
Quant aux autres Euglènes, formes d 'Oxyuris ou affines, dont
nous avons montré l’imprécision des diagnoses, le plus simple sera
de les abandonner jusqu’à ce que des chercheurs les retrouvent,
les étudient avec précision et les fassent rentrer comme formes
bien définies dans le cadre de l’espèce collective E. oxyuris.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 616 —
Bibliographie.
Deflandre (G.). 1924. — Addition à la flore algologique des environs
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Swirenko (D.) . 1928. — Contribution à l’étude algologique de l’Ingoule
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Szabados (M.). 1936. — Euglena vizsgalatok (F und. Rockefeller adjuv -
ed. 19).
617 —
Sur une Coccolithophoracée des bacs de l'Aquarium
de la Station biologique de Roscoff.
Par Marius Chadefaud et Jean Feldmann.
Dans les bacs de l’Aquarium de Roscoff, les parois de verre, bien
éclairées, sont souvent recouvertes d’un enduit mucilagineux de
couleur verte constitué d’algues, la plupart microscopiques, où
dominent deux Volvocales sédentaires (Prasinocladus lubricus
Kuck. et Chlorodendron subsalum (Davis) Senn) observées dans les
mêmes conditions par P. A. Danceabd dès 1910 et réétudiées récem-
ment par l’un de nous (Chadefaud, 1947). On y observe également,
surtout sur les parois les mieux éclairées et où le courant d’eau de
mer est plus intense, VUlothtix pseudo-flacca Wille et enfin une
Chrysophycée filamenteuse : Nematochrysopsis roscoffensis Cha-
defaud. A toutes ces algues, sont mêlées de nombreuses Diatomées
et des Gymnodiniens.
Au cours de nos séjours à Roscoff pendant les étés 1947 et 1948
nous avons observé en outre, parmi ces algues, une Coccolithopho-
racée relativement abondante sur laquelle nous avons pu faire
quelques observations.
Cette Coccolithophoracée est caractérisée par ses coccolithes non
perforés en forme de disques ovoïdes amincis dans leur partie
centrale. Ces coccolithes sont tous semblables et forment une enve-
loppe continue autour de la cellule qui est dépouvue d’ouverture
différenciée au point de sortie des flagelles. Par ces caractères on voit
qu’il s’agit d’un Pontosphæria.
Le Pontosphæria de Roscoff, est constitué de cellules isolées de
forme et de taille variable, tantôt sphériques et ne dépassant pas
10 p de diamètre, ou plus ou moins ovoïdes ou cordiformes et pou-
vant atteindre 20 p de long et 10-12 p de large. Elles sont dépour-
vues d’enveloppe de mucilage.
Les coccolithes forment un revêtement continu à la surface de la
cellule. Ils sont relativement nombreux, serrés les uns contre les
autres. De forme elliptique régulière, ils mesurent 1,5-2 p de long et
1 p environ de large. Ils sont fortement amincis dans leur partie
centrale. Il s’agit donc de discolithes à bords épaissis.
A l’intérieur de chaque cellule, on distingue nettement 2 pîastes
pariétaux colorés en brun jaune, appliqués contre les parois laté-
rales de la cellule qu’ils tapissent presqu’entièrement.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
Sur la face interne de chaque plaste s’observe un gros corps
globuleux réfringent, non colorable vitalement par le bleu de cré-
syle, et qui représente sans doute un pyrénoïde h Nous n’avons
toutefois effectué aucune coloration pour nous assurer de la nature
exacte de ce corps.
Entre les deux plastes pleuraux s’observent, en avant des corps
à allure de pyrénoïde, le noyau, et en arrière un gros globule de
leucosine. Cette disposition est remarquablement semblable à celle
que montrent d’autres Chrysophycées unicellulaires, notamment
un petit Gloeochrysis inédit qui se développait, comme le Ponto-
sphæria, dans les aquariums de Roscofï, et chez lequel on trouvait
pareillement deux plastes pleuraux diamétralement opposés, un
pyrénoïde accolé à la face interne de chaque plaste, un noyau en
avant des pyrénoïdes et un globule de leucosine en arrière.
Fig. 1. — Pontosphæria roscoffensis. — A. Individu immobile, vue superficielle mon-
trant la disposition des coccolithes. — B. Coupe optique d’un individu flagellé,
montrant la disposition des plastes et des pyrénoides. — C. Individu en voie de
division. — D. Individu flagellé, sphérique ; dans cet individu les fouets sont anor-
malement renflés à leur extrémité distale. — E. Coupe optique d’un individu sphé-
rique renfermant, à l’intérieur de la cellule deux coccolithes l’un vu de profil (contre
le pyrénoide) et l’autre de face.
Toutes ces figures X 2.000.
1. De pareils corps sont connus chez d’autres Coccolithophoracées. M. P. Bour-
relly (communication orale) vient de les retrouver chez une espèce d’eau douce :
Hymenoinonas danubiensis Kampfer.
— 619 —
Observé in vivo, le noyau était bien distinct, sous la forme d’une
tache claire et arrondie, mais on ne reconnaissait aucun des éléments
de sa structure interne. En particulier, on n’y voyait pas de caryo-
some, ce qui ne signifie d’ailleurs pas l’absence de celui-ci. Le globule
de leucosine présentait l’aspect habituel. Conformément à ce qui
paraît être la règle chez les Chrysophycées (Chadefaud, 1935), ce
globule est l’équivalent d’une vacuole, car le bleu de crésyle, employé
vitalement, y provoquait la ségrégation de colloïdes métrachroma-
tiques, sous la forme de sphérules violettes perlant à la surface.
Il ne paraît pas y avoir d’autres éléments vacuolaires, le globule
de leucosine représentant à lui seul tout le vacuome. Mais le bleu
de crésyle mettait en outre en évidence, sous le périplaste et surtout
au pôle antérieur, des granules orthochromatiques, qui sont pro-
bablement des corps mucifères ou, si l’on veut, des corps physoïdes,
comparables à ceux de nombreuses autres Chryso- et Xanthophy-
cées. Mais il sera nécessaire de reprendre l’étude de ces corps. Il
faudra également rechercher s’ils se retrouvent chez les autres
Coccolithophoracées.
Un point qui mérite une attention spéciale est qu’on observait
assez souvent, à l’intérieur du corps cellulaire, un ou deux cocco-
lithes nettement distincts. Us se présentaient de face ou de profd, et
étaient le plus souvent situés contre la face interne des plastes.
Fig. 2. — Ponlosphæria roscoffensis après coloration vitale au bleu de crésyle.
A gauche, individu au repos. D’avant en arrière : coccolithes, corps mucifères
colorés en bleu franc par le bleu de crésyle, noyau a-ccompagné de trois globules
sans doute lipidiques, les deux pyrénoides accolés à la face interne des deux plastes
pleuraux, le globule de leucosine, sur lequel le bleu de crésyle a fait perler les col-
loïdes métacliromatiques colorés en violet.
A droite, deux stades de la bipartition cellulaire représentés à un grossissement
moindre.
L’existence de ces coccolithes intracellulaires est particulièrement
intéressante. Déjà observée par quelques auteurs anciens (Loh-
— 620 —
mann), la présence de tels coccolithes dans le protoplasme a, au
contraire, été niée par Schiller (1930, page 113). Dans le cas du
Pontosphæria de Roscoff, elle ne fait aucun doute, et elle conduit à
penser que les coccolithes se formeraient dans l’intérieur de la cellule,
dans le cytoplasme, pour être ensuite expulsés vers la périphérie du
corps cellulaire.
S’il en est ainsi, les coccolithes se comporteraient comme des
trichocystes des Gonyostomum (Chadefaud, 1934 ; Hovasse, 1945),
ou mieux encore comme les plaques coquillères des Thécamcebiens du
du genre Euglypha, qui se forment autour du noyau, avant d’aller
former le revêtement de la cellule (Hall et Loefer, 1930).
Non moins intéressants sont les caractères des fouets. La plupart
des cellules observées étaient immobiles, et n’en avaient pas. Mais
quelques-unes pourtant en possédaient deux, insérés au pôle anté-
rieur du corps cellulaire, à une petite distance l’un de l’autre, et
plus longs que le corps.
Comme cela paraît être la règle chez les Coccolithophoracées, ces
deux fouets avaient sensiblement même longueur. Mais un examen
attentif montrait qu’ils étaient néanmoins bien différents l’un de
l’autre par leur comportement. L’un d’eux, en effet, présentait des
mouvements d’ondulation assez rapides, et de faible amplitude,,
tandis que l’autre ondulait plus lentement, et avec une amplitude
plus grande.
Cette observation doit être soulignée. Elle montre que les Cocco-
lithophoracées, malgré l’égale longueur de leurs deux fouets, ne sont
pas réellement isoko.ntes. En fait, elles sont hétérokontes, comme les
autres Chrysophycées 1.
Du point de vue systématique, le Pontosphæria de Roscoff
s’éloigne nettement, par ses caractères, de tous les Potosphæria
marins connus. Il se rapproche par contre d’une espèce d’eau douce
décrite par Chodat et Rosillo (1925) aux environs de Genève,
sous le noms de Pontospæria stagnicola.
Cette espèce a toutefois été considérée comme douteuse par
Schiller (1930) qui a supposé que le Pontosphæria stagnicola devait
être un liymenomonas, genre de Coccoîithophoracée d’eau douce
caractérisée en particulier par ses coccolithes perforés au centre:
(tremalithes).
Chez le Pontosphæria de Roscoff, il nous a bien semblé qu’il s’agis-
sait de coccolithes non perforés mais seulement amincis au centre.
1. Les observations de M. P. Bourrelly, et les nôtres, prouvent que les Synura,
contrairement à l’opinion anciennement émise, sont également hétérokontes. Il
semble donc bien établi maintenant que la déposition hétcrokonte représente, chez,
les Chrysophycées, la règle absolue.
— 621 —
En outre Chodat et Rosielo n’indiquent qu’un seul flagelle chez le
P. stagnicola.
Bien que, d’après F. Bernard (comm. verb.), les Coccolithopho-
racées d’eau douce ou d’eau saumâtre puissent vivre également dans
l’eau de mer à salinité normale, et qu’il soit plus vraisemblable de
trouver de telles espèces à l’état benthique dans de l’eau de mer que
des espèces vraiment planctoniques, il semble bien que le Ponto-
sphæria de Roscofï ne puisse être rapporté au P. stagnicola.
En attendant qu’il soit mieux connu, nous proposons de le consi-
dérer comme une espèce distincte, sous le nom de Pontosphæria
roscoffensis et dont voici la diagnose :
Pontosphæria roscoffensis nov. sp.
Cellulæ ovoideæ aut subsphæricæ usque ad 20 jx longæ et 10-12 ;x latæ ;
muco destitutæ, coccolithis numerosis, contiguis, per tolarn super ficiem
cellulæ sine ordine dispositis, tectæ.
Coccolitha (discolitha) elliptica, regularia, 1,5-2 ’i longa et 1 jx lata,
margine sat auguste incrassata et in medio depressa.
Cellulæ uninucleatæ, chromatophora bina , luteobrunea, parietibus
oppressa, ad faciern internam, corpori globosi singuli ( ut videtur pyrenoïdem
rejerens), instructa, et leucosinam continentes.
Cellulæ immobiles aut mobiles flagellis binis. Flagella subæqualia sed
molu diversa, cellulas paulum longiora.
Habitat ad parietes aquariorum aquæ maris ad Roscoff.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
OUVRAGES CITÉS
Chadefaud (M.) . — 1934 - — • Les corps mucifères et les trichocytes des
Eugléniens et des Chloromonadines. Bull. Soc. Bot. Fr., 81, p. 106.
Chadefaud (M.) . — 1935 — Le Cytoplasme des Algues vertes et des
Algues brunes, etc. Revue Algologique, 8, p. 5-265.
Chadefaud (M.). — 1947 — Etudes sur l’Organisation de deux Volvo-
cales sédentaires marines. Rev. Scientifique, 85, 862-865.
Chodat (R.) et A. R. Rosillo. — 1925 — Sur une Coccolithophoridée
d’eau douce. C. R. séances Soc. Phys, et Hist. nat. Genève, 42, p. 51-53.
Hall (R. P.) and I. B. Loefer. — 1930 — Studies on Euglypha. Arch.
Protinstenk. 72, p. 365.
Hovasse (R.). — 1945 — Contribution à l’étude des Chloromonadines.
Arch. Zool. exp. et gen., 84, p. 239-269.
Schiller (J.). — 1930. — Coccolithineæ in Rabenhorst’s Kryptogamen
— Flora X Bd. 2 Abt. 89-267.
L’artésianisme des eaux du Lutétien dans le Synclinal
de la Seine (i* note).
Par R. Soyer.
Dans une note précédente 1 j’ai indiqué les conditions particu-
lièrement favorables des réseaux aquifères du Lutétien dans la fosse
profonde de Saint-Denis, leur artésianisme accusé et l’importance
des débits obtenus soit par déversement naturel, soit par pompage.
Les .premiers résultats de l’enquête hydrogéologique sur les
différents niveaux aquifères de la région parisienne, que je poursuis
depuis plusieurs années, montrent en ce qui concerne les eaux du
Lutétien, que la richesse de cette formation ne se borne pas à la
zone de maximum de profondeur du synclinal de la Seine, c’est-à-
dire à la fosse de Saint-Denis, mais qu’elle s’étend à de nombreuses
localités de la banlieue de Paris situées sur le tracé du synclinal.
En ce qui concerne la fosse profonde, un ouvrage récent vient
corroborer les résultats des forages de Gonesse, Dugny et Villeneuve
la Garenne précédemment indiqués. Il s’agit d’un forage exécuté
en 1948 à Pierrefitte par les Etablissements de Hulster Faibie et Cle,
Ce forage étanche à sa partie supérieure est équipé avec un tubage
vissé jusqu’au sommet du Lutétien. Il est muni dans sa partie cap-
tante, entre 46 et 70 m, d’un tube lanterné de 350 mm de diamètre
Un bloc de ciment de 2 m d’épaisseur isole le fond du puits du Spar-
nacien sous-jacent.
1. B. M. H. N (2) t. XIX, 1947, pp. 237-242.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
623 —
Les résultats hydrologiques ont été les suivants :
Niveau statique : à 6 m du sol (Altitude 41 m)
Niveau de pompage : à 12 m du sol (Altitude 35 m)
Débit horaire : 60 m3
Les venues aquifères se sont manifestées à tous les niveaux luté-
tiens, dès la base des Marnes et Caillasses.
Le tracé du synclinal de la Seine pénètre à Pontoise dans la région
parisienne immédiate ; il jalonne les localités de Saint-Ouen l’Au-
mône, Pierrelaye, Beauchamp, Ermont, Enghien et il atteint la fosse
de Saint-Denis à Epinay sur Seine, où il communique avec une zone
adventice située à l’Ouest de Paris sous les localités de Nanterre,
Argenteuil et Achères, et se poursuit jusqu’à la terminaison de l’axe
anticlinal de Vigny 1. A l’Est de Saint-Denis, la gouttière synclinale
se poursuit par Aubervilliers, Pantin, Noisy-le-Sec, la Courneuve,
Bobigny, Bondy, Villemomble, Gagny, Chelles, Vaires et Lagny.
Elle est ensuite bien moins nette, et son prolongement oriental est
encore imprécis.
De nombreux puits ont été forés dans les calcaires lutétiens de la
plupart de ces localités, mais il est impossible de tenir compte de
tous dans une étude d’ensemble, par suite des imprécisions qu’ils
comportent souvent quant aux dates d’exécution, niveaux et débits.
Cependant quelques forages bien exécutés et dont on connaît toutes
les caractéristiques hydrologiques nous font connaître le comporte
ment du Lutétien en tant que formation aquifère 2.
Courbevoie.
1° Forage exécuté 94, rue Armand Sylvestre, en 1910 par l’entre-
prise Portet et Bernard (Forages et Matériel).
Sol à + 42
1. J. Bourcart et R. Soyer. * — La terminaison de l’axe de Vigny et la tectonique
du méandre d’Achères. B. S. G. F. (5) t. XV, 1945, pp. 127-140.
2. Je prie MM. les propriétaires des forages, ainsi que MM. les entrepreneurs de
sondages qui ont bien voulu mettre la documentation à ma disposition, et m’autoriser
à en publier les résultats, d’agréer mes vifs remerciements.
(P" CO to *-* tP' CO K5
— 624 —
Terminé en petit diamètre (202 mm) ce forage avait les caracté-
ristiques suivantes :
Niveau statique à 18 m. 75 (Alt. 23.25)
Niveau de pompage : à 20 m. 30 (Alt. 21.70)
Débit horaire : 7 m3
Deux forages voisins exécutés en 1925-1926 par l'entreprise
A. Deschamp sur le Quai du Maréchal Joffre exploitent des niveaux
aquifères lutétiens.
2° 92, Quai du Maréchal Joffre.
Sol à + 28.00
Le niveau statique s’est établi à 2 m 05 (Alt. 26 m)
On a obtenu un débit horaire de 35 m3
Le diamètre et le niveau de pompage sont inconnus
3° 86, Quai du Maréchal Joffre.
Sol à + 28.00
Ce forage a atteint les bancs de base du Lutétien, sans percer toute-
fois la glauconie sableuse.
Niveau statique : à 3 m 90 (Alt. 24 m 10)
Débit horaire : 50 m3
Diamètre et niveau de pompage inconnus.
Levallois-Perret. — • Forage exécuté en 1895 par Forages et
Matériel (Bécot) 48, rue de Villiers.
L’ouvrage a été arrêté dans la partie moyenne des calcaires glau-
conieux, au diamètre terminal de 248 mm.
Niveau statique : à 8 m 89 (Alt. 26 m 11)
Niveau de pompage : à 9 m 40 (Alt. 25 m 60)
Débit horaire : 9,3 m3
— 625
Saint-Ouen. — Plusieurs forages y exploitent les niveaux aqui-
fères lutétiens ; je ne mentionne que les plus caractéristiques.
1° Forage 82, rue Arago.
Sol à + 31.00
Le forage a été terminé dans la partie moyenne des calcaires glauco
nieux.
Niveau statique : à 12 m 27 (Alt. 22 m 73)
Niveau de pompage : à 15 m 00 (Alt. 20 m 00)
Débit horaire : 16 m3
3° Forage exécuté en 1948 par la Société Hubschwerlin et Cle, aux
Etablissements Porcher, 75, Avenue Victor-Hugo.
Sol à + 34.00
Le forage a été terminé en 380 mm dans le Calcaire grossier supé-
rieur ; il capte les eaux circulant dans les Caillasses entre 35 et 41 m,
par un tubage perforé de 400 mm.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
41
— 626 —
Niveau statique : à 8 ni 10 (Alt. 25 m 90)
Niveau de pompage : à 10 m 10 (Alt. 23 m 90)
Débit horaire : 33 m3
(Au débit de 15 m3, il ne se produit aucune dénivellation en pom-
page),
Paris. — Un certain nombre de puits et forages parisiens attei-
gnent les circulations du Lutétien, et il faut rappeler à ce sujet que la
constance du plan d’eau limitait autrefois l’extraction du calcaire
grossier dans les carrières souterraines de la rive gauche. L’exploi-
tation devait se borner à un seul « étage » d’ateliers, et c’est seule-
ment dans les arrondissements sud-périphériques que le relèvement
des assises a permis d’exploiter deux étages superposés : place
d’Italie, boulevard Auguste Blanqui, place Denfert Rochereau,
porte de Vanves, et exceptionnellement trois étages : à Montrouge,
Arcueil et Gentilly.
L’étude hydrogéologique détaillée du Lutétien à Paris sortant
du cadre Je ce travail, je me borne à indiquer, comme termes de
comparaison, les résultats obtenus par deux forages récents implan-
tés dans la zone synclinale.
1° Forage exécuté aux Entrepôts Frigorifiques Louis Blanc, 10, rue
Louis-Blanc, en 1944-1945 par la Société Nouvelle de Sondages
Le Calcaire grossier est aquifère sur toute sa hauteur ; il est
capté entre la base des Marnes et Caillasses et le toit des lignites,
dont il est isolé par un bouchon de ciment, par un tube lanterné de
500 mm de diamètre.
Niveau statique : à 23 m 00 (Alt. 28 m 80)
Niveau de pompage : 25 m 80 (Alt. 26 m 00)
Sous une dénivellation de 2 m. 80, le forage fournit 50 m3 à
l’heure. Une acidification pratiquée avec 950 kg d’H Cl a permis de
doubler le débit.
— 627 —
2° Forage exécuté dans l’usine « Artus » aux Abattoirs de la
Villette en 1944, par la Société Hubschwerlin et Cle.
Sol à + 47.00
L’eau a été atteinte dès la base des Marnes et Caillasses ; les venues
aquifères sont captées par un tubage perforé de 350 mm, entre 48 et
60 m, et de 300 mm, entre 59 m 50 et 70 m.
Niveau statique : à 18 m 60 (Alt. 28 m 40)
Niveau de pompage : à 21 m 00 (Alt. 26 m 00)
Débit horaire : 50 m3
Aubervileiers.
Plusieurs forages exécutés par l’entreprise E. Lippmann ont été
conduits au Lutétien.
628 —
Bien que le débit et le niveau de pompage de ces puits soient
inconnus, car ils sont pour la plupart anciens, il est intéressant de
constater que le plan d’eau a peu varié dans le temps, et qu’il n’a
subi qu’un abaissement minime aux emplacements où plusieurs
forages ont été implantés à de longs intervalles, par exemple 45,
Boulevard Félix Faure. On peut même constater un relèvement
local du plan d’eau ; 74-76, rue du Vivier, où le forage de 1915 tient
son niveau statique 70 cm plus haut que l’ouvrage de 1903.
Pantin.
Une série de forages au Lutétien a été également exécutée par
l’entreprise Lippmann dans cette ville :
Noisy-le-Sec.
Un résultat très important a été obtenu dans un ancien forage
au Sparnacien ensablé et accidenté qui a pû être remis en service en
captant les eaux du Lutétien. Ce puits situé dans les ateliers de la
Société Escaut et Meuse, avenue de Bobigny, présente la coupe sui-
Les Marnes et Caillasses ont une puissance d’environ 10 m ;
elles sont situées entre 26 m 20 et 36 m de profondeur. En raison de
l’impossibilité d’aménager un captage dans les sables sparnaciens,
la Société Hubschwerlin et Cie, à qui la réfection de l’ouvrage avait
été confiée en 1947, a mitraillé le tubage de 415 mm de diamètre,
en regard du Lutétien moyen et inférieur, c’est-à-dire entre 43 et
58 m de profondeur.
Aux essais de débit, les caractéristiques suivantes ont été établies :
6:9 —
Niveau statique : à 14 m (Alt. 43 m)
Niveau de pompage : 15 m 60 (Alt. 41.40)
Niveau statique : à 2 m 50 (Alt. 38 m50)
Niveau de pompage : à 4 m 00 (Alt. 37 m 00)
Débit horaire : 8 m3
Ces deux forages ne disposent que d’un petit diamètre dans leur
partie captante.
Vaires-sur-Marne. — Un résultat remarquable a été obtenu
dans un forage exécuté en bordure du triage, à mi-chemin de Chelles
et de Vaires.
L’ouvrage a été exécuté aux Etablissements Alcobrie, en janvier-
février 1949, par les Anciens Etablissements de Hulster Faibie et Cle.
Cote du sol : + 39.80
1 4.50 4.50 Alluvions modernes
2 13.50 18.00 Alluvions anciennes
630 —
Le captage s’effectue par un tube crépiné de 6" (150 mm) de
17 m de longueur, en regard du Lutétien.
Les eaux sont artésiennes ; leur niveau statique s’établit 50 cm
au dessus du sol (-(- 40.30).
Au sol, le débit par déversement naturel atteint 4 m3 /heure.
En pompage, on obtient un débit de 18 m3 sans déniveler le plan
d’eau en dessous de l’orifice.
Ce forage a donné des renseignements géologiques intéressants.
Entre autres, il a permis de constater :
1° la grande puissance des Alluvions anciennes : 13 m 50 repré-
sentés par des sables et graviers fins, dont le bed rock est constitué
par les Sables de Cresnes, à 18 m de profondeur (Alt. 21 m 80).
Cette cote est certainement bien plus basse que celle qu’atteignent
les alluvions sous le lit actuel de la Marne à Vaires, car ce contact
s’opère à la cote 24.80 au pont du Chemin de fer de Noisy-le-Grand,
à 7 km en aval.
2° l’apparition des Sables de Cresnes et l’abaissement rapide des
assises à cet emplacement, situé exactement sur le passage du
synclinal de la Seine.
3° l’abondance des circulations aquifères du Lutétien, qu’on doit
attribuer à cette cause. Le fait qu’on ait pû obtenir un débit horaire
de 18 m3 sans dénivellation souligne qu’il serait possible de pomper
un débit bien supérieur et hors de comparaison avec les faibles
débits obtenus par pompage dans les puits voisins de Chelles.
I
— 631 —
4° La qualité remarquable de l’eau qui, bactériologiquement
pure, ne titre que 33 degrés hydrotimétriques.
Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques des principaux
forages décrits.
La comparaison des résultats obtenus dans ces différents puits
vient confirmer et étendre les conclusions de l’étude des forages
de la fosse profonde de Saint-Denis.
Le Lutétien est une formation bien aquifère dans la zone syn-
clinale située au N et à l’E de Paris. On y peut obtenir des débits
importants, à condition de pénétrer assez profondément dans les
bancs du Calcaire grossier moyen et inférieur. L’exemple des forages
de Chelles et de Vaires est suggestif à cet égard. Bien que ce dernier
ouvrage, exceptionnel à tous points de vue, ne dispose que d’une
faible section, il apparaît que les captages doivent être effectués
avec un tubage de diamètre compris entre 350 et 500 mm, avec
optimum de 450 mm. La comparaison dans le temps ne fait pas
apparaître de baisse notable du niveau piézométrique, ce que mon-
trent les puits de Pantin, Aubervilliers, Chelles et Vaires. Les anoma-
lies observées dans plusieurs ouvrages de ces localités : relèvement
du niveau statique dans plusieurs puits forés à des emplacements
très voisins, mais à des dates éloignées (Aubervilliers) ; différences
— 632 —
de débit dans des ouvrages voisins ou similaires (Courbevoie 2 et 4)r
sont sans doute motivées par les conditions de construction.
La comparaison des niveaux statiques souligne la sensibilité de
la courbe piézométrique qui suit l’allure du Lutétien et s’incline
ou se relève comme lui. Un bon exemple en est donné par les forages
de Pantin, les trois ouvrages cités étant dans l’ordre d’énumération,
en position de moins en moins synclinale.
L artésianisme du forage de Yaires porte à trois le nombre des
emplacements où les eaux du Lutétien sont jaillissantes. Le premier
a été signalé par M. Mobin 1 à Dammartin-Tigeaux, où des sondages
de recherche ont rencontré des eaux fortement ascendantes et même
jaillissantes pour l’un d’eux dans la partie moyenne des Marnes
et Caillasses. Cette localité est en position synclinale, sur un axe
envisagé comme le prolongement oriental du synclinal de la Seine.
Le second correspond à la fosse profonde de Saint-Denis.
L’importance des débits horaires obtenus : 50 à 100 m3, et la
liaison des niveaux statiques dans des puits atteignant des niveaux
lutétiens différents montre que la formation présente un régime
hydrologique particulier, en raison même de sa composition litho-
logique. Dans les calcaires cotnpacts du Lutétien supérieur, les circu-
lations se font en réseau diaclasé, c’est-à-dire en régime de grande
perméabilité, mais dans le Lutétien inférieur où les calcaires glau
conieux sont tendres et même souvent sableux dans la région pari-
sienne, au niveau de la glauconie de base à Nummulites laevigatus et
dans les couches à Echinides, c’est le régime de petite perméabilité
qui prévaut localement. La superposition de ces deux régimes, cepen-
dant mis en relation par les cassures et les joints des calcaires durs
favorise la circulation dans toute la masse des eaux venant de l’amont
géologique qui, en raison de l’ampleur des affleurements lutétiens
doit constituer un impluvium étendu, mais dont l’emplacement
et les caractéristiques restent toutefois à déterminer et à étudier»
Laboratoire de Géologie du Muséum.
1. M. Morin. — Coupe géologique de la vallée du Grand Morin à Dammartia
Tigeaux (S. et M.). Eaux artésiennes dans le Calcaire grossier supérieur. B. S. G. F (4)
t. IX, 1909, n° 7-8, pp. 521-525.
— 633 —
Notes paléoichtiiyologiques.
Par J. Signeux.
Les fouilles effectuées au Liban en 1939 et 1946, sous la direction
de M. le Professeur Ahambourg, avec l’aide du C. N. R. S., et grâce
au concours précieux de M. Louis Dubertret que je tiens à remer-
cier ici, nous ont fourni, outre la série d’invertébrés étudiés par
M. Jean Roger (1946), de nouveaux renseignements sur les faunes
de Poissons du Cénomanien de Hakel et du Sénonien de Sahel- Alma.
Dans ces « notes paléoichthyologiques » je me bornerai à com-
pléter, par quelques détails, les études faites antérieurement et à
signaler sommairement les nouveaux genres et espèces que ces fouilles
nous ont fait connaître. Un travail d’ensemble paraîtra ultérieure-
ment qui donnera les descriptions détaillées du matériel recueilli.
I. — Observations nouvelles sur le genre Scapanorhynchus
ET SES RELATIONS.
En 1899, Woodward, à la suite d’un travail de Jordan publié
en 1898 et donnant les caractéristiques d’un nouveau poisson trouvé
dans les mers du Japon, établissait des rapports entre ce poisson
et le Scapanorhynchus des couches crétacées du Liban, et concluait
à la synonymie de ces deux genres.
Nous retrouvons ce même rapprochement dans les travaux de
divers auteurs, notamment dans ceux de Williston (1900), Howes
(1902), TAte Regan (1906), IIussakof (1909), Woodward (1910
et 1932), Garman (1913), et dans la classification de « Vertebrate
Paleontology » publiée par Romer en 1945.
Or, parmi les belles séries de Sélaciens rapportées en 1939 et en
1946 du Sénonien de Sahel- Alma, des spécimens bien conservés
de Scapanorhynchus — dont un vu de profil — et de nombreux
fragments nous ont permis, par une reconstitution totale, d’observer
de notables différences entre ce poisson et le Mitsukurina Owstoni
Jord. des mers du Japon.
En nous reportant à la figure ci-dessous, nous pouvons constater,
en effet, que la forme générale du corps de notre fossile — rostre
non compris — se rapproche beaucoup plus de celle d ’Odontaspis
(genre actuel existant déjà au Crétacé) que de celle de Mitsu-
kurina Owstoni :
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
— 634 —
1° — par la position des orbites, situées au-dessus et en avant
du palato carré, tandis que chez Mitsukurina Owstoni elles se trouvent
en arrière du même cartilage,
2° — par la dentition où se retrouvent, à la mâchoire supérieure,
les petites dents intermédiaires d’Odontaspis 1.
3° — par la forme de la nageoire caudale qui présente antérieure-
ment la sinuosité de celle d’Odontaspis ainsi que son lobe terminal,
bien différent chez Mitsukurina.
D’autre part, Scapanorhynchus diffère du poisson japonais par
les dimensions de sa nageoire anale qui est beaucoup plus étendue
Fig. 1. — A : Odontaspis taurus (d’après Muller et Henle). — B: Reconstitution de
Scapanorhynchus Lewisii du Sénonien de Sahel-Alma. — C : Mitsukurina Owstoni
(d’après Jordan).
et moins élevée chez notre fossile, si bien que la deuxième dorsale
lui fait vis-à-vis, tandis que chez Mitsukurina elle fait face à l’espace
situé entre les pelviennes et l’anale. De plus, le rostre de Scapano-
rhynchus fait suite à la mâchoire supérieure au lieu de la surplomber
comme chez Mitsukurina Owstoni.
Toutes ces différences me paraissaient suffisantes pour conserver
aux deux poissons leurs noms génériques.
Or, en me référant au travail de Hussakof (1909), je constate
qu’il a été trouvé — toujours dans les mers du Japon — une seconde
forme, représentée par quatre spécimens (1 mâle et 3 femelles)
et déterminée par cet auteur sous le nom de Scapanorhynchus
1. Nous espérons pouvoir examiner d’ici peu, grâce à la complaisance de M. Budker,
une dentition complète de Mitsukurina , ce qui nous permettra de donner, dans une
étude plus détaillée, les différences essentielles des dentitions de ces trois poissons.
— 635 —
Jordani. Cette espèce, qui serait similaire à Mitsukurina Owstoni
« in general proportions and in the form, size and position of the
fins », se rapproche, par contre, de Scapanorhynchus par la position
des yeux, un peu plus reculés que chez notre fossile, mais situés
« above middle of lower jaw » et par un très faible prognathisme des
mâchoires à peine surplombées par le rostre.
Malgré ces rapprochements, et en considérant les différences
génériques qui séparent Scapanorhynchus d’ Odontaspis, il me paraît
normal, eu égard à la forme générale du corps, aux dimensions,
positions et formes des nageoires, de conserver le terme générique
de Mitsukurina pour les espèces Owstoni et Jordani 1 des mers du
Japon.
Il apparaît, d’autre part, d’après les observations faites par
Bean (1905) et Hussakof (1909) sur les variations de longueur et
de forme du rostre de Mitsukurina, qu’une seule espèce de Scapa-
norhynchus, le Sc. Lewisii de Davis, doit être retenue pour les
poissons de ce genre vivant au Liban à l’époque sénonienne ; le
Sc. elongatus, décrit par Woodwabd en 1889, ne serait que la forme
mâle et probablement plus jeune du 5c. Lewisii.
Ayant examiné les rapports existant entre Scapanorhynchus et
les genres Odontaspis et Mitsukurina, il me paraît également normal
de ranger ces trois genres dans la seule famille des Odontaspidae,
Scapanorhynchus et Mitsukurina ne devant pas former, suivant
l’opinion de Jordan (1903) une nouvelle famille, celle des Mitsu-
kurinidae, ni, suivant divers auteurs, celle des Scapanorhynchidae.
II. — Sur les genres Isurus, Chiloscyïlium et Triakis trouvés a
l’État FOSSILE DANS LE GISEMENT SÉNONlfeN DE SaHEL-AlMA.
A. — Fiamille des Lamnidae 1 2.
Genre Isurus Raf.
Ainsi que l’a signalé Woodwar'd en 1942, les Lamnidae sont
très peu connus dans le Crétacé du Liban où leur présence n’avait
été signalée, jusqu’ici, que par deux dents d ’Otodus sulcatus Gein. du
Cénomanien d’Hadjula. Aussi avons-nous été heureux de découvrir,
dans le Sénonien de Sahel-Alma, un fragment d’un jeune Sélacien
sur lequel quelques dents latérales ne me laissent aucun doute sur
l’identité de ce poisson qui doit être rapporté à Isurus Mantelli Ag.
1. Je ne cite que pour mémoire l’espèce japonaise décrite par R. Engelhardt
sous le nom de Scapanorhynchus Dofleini, et basée seulement -sur des différences dans
la position et la dimension des évents.
2. La nomenclature adoptée dans ces notes est celle de M. Léon Bertin, Professeur
d’Ichthyologie au Muséum d’Histoire Naturelle, parue, le 15 juin 1939, dans le
Bulletin de V Institut Océanographique.
— 636
Nous trouvons aussi, sur ce spécimen, les traces de quatre fentes
branchiales, le début d’une nageoire pectorale et une vingtaine de
vertèbres de type astérospondyle.
B. — Famille des Scyliorhinidae.
Genre Chiloscyllium M. et H.
Dans notre série de Sélaciens du Sénonien de Sahel-Alma, l’un
d’eux a attiré mon attention par sa forme générale plus élargie et
moins allongée que celle du Scyllium elongatum Dav. dont nous pos-
sédons plusieurs spécimens. L’étude comparative que j’ai pu en faire,
grâce à la collection de la galerie d’Ichthyologie du Muséum, m’a
permis de relier ce fossile au genre actuel Chiloscyllium qui n’avait,
jusqu’à ce jour, été signalé à l’état fossile que par Probst, en 1879,
et seulement pour deux dents trouvées dans la Molasse de Baltringen
au Württemberg.
De ce nouveau fossile, nous ne possédons malheureusement qu’un
seul spécimen — dont la partie correspondant au niveau de la
première dorsale et des ventrales est détériorée — et la contre-
partie de la portion antérieure du corps (tête à base des pectorales)
sur laquelle une trentaine de dents m’ont confirmée dans son attri-
bution au genre Chiloscyllium.
Voit i une description sommaire de notre fossile :
Chiloscyllium Cheikh-Eliasi nov. sp.
Poisson presque complet, vu par la face ventrale, et devant atteindre
une longueur de 30 cm. pour une largeur maxima de 4 cm. Longueur de
la tête jusqu’au début des pectorales contenue un peu plus de cinq fois
dans la longueur totale du corps. Longueur de la base des pectorales attei-
gnant la moitié de la largeur maxima du corps. Première dorsale, pel-
m
Fig. 2. — Dent de Chiloscyllium Cheikh-Eliasi , faces externe et interne. X 8.
viennes et deuxième dorsale non visibles. Anale peu élevée et courte,
débutant à environ 11 cm. de l’extrémité postérieure du corps, et
suivie du lobe inférieur, très allongé, de la caudale ; lobe terminal de
cette dernière incomplet. Dents à couronne émaillée formant, dans le
bas, un tablier arrondi recouvrant la racine, et dont la euspide médiane
est triangulaire, élevée et à bords acérés ; denticules latéraux faibles ;
face externe de la couronne recouverte, dans ses deux tiers inférieurs,
par des plis accentués, plus accusés dans le tiers inférieur — ornementa-
tion qui diffère légèrement suivant la taille et la position de la dent — -
— 637
racine étalée en forme de trident dont la branche médiane est recouverte,
comme chez Ginglysmostoma, par un prolongement de la surface émaillée
de la couronne. Vertèbres de type astérospondyle, au nombre d’envi-
ron 130.
Remarques. — En comparant notre fossile avec les espèces actuelles
de Chiloscyllium, c’est du Ch. griseum M. et H. des mers des Indes,
du Japon et de l’Afrique du Sud, que notre spécimen se rapproche
le plus. Quelques différences relatives de dimensions et la belle orne-
mentation des dents me font penser qu’il s’agit d’une espèce diffé-
rente que j’appellerai Chiloscylliurh Cheikh-Eliasi, en l’honneur du
propriétaire du joli couvent de Sahel- Alma qui nous a aimablement
accordé l’autorisation de fouiller le niveau à Poissons situé dans
le jardin du couvent.
Au dernier moment je reçois, en communication, le spécimen 49476
des collections du British Muséum, attribué, avec quelque doute,
par Woodward, au Scyllium curtirostre. Je suis heureuse de cons-
tater qu’il s’agit d’un deuxième exemplaire du Chiloscyllium Cheikh-
Eliasi si rare dans le Sénonien de Sahel-Alma.
C. — Famille des Carcharhinidae.
Genre Triakis M. et H.
Les Carcharhinidae n’avaient pas, jusqu’ici, été signalés dans
les gisements crétacés du Liban. Les fouilles récentes faites à Sahel-
Alma nous ont livré quatre spécimens d’un poisson de cette famille,
poisson que je rapporte au genre Triakis indiqué pour la première
fois, je crois, à l’état fossile 1. Le matériel que nous en possédons
est suffisant en effet — • puisqu’il se compose, en plus de deux par-
ties antérieures du corps, d’un spécimen entier avec sa contre-partie
et d’un autre détérioré au niveau de la première dorsale — pour
qu’une comparaison ait pu en être faite avec les Triakis actuels
des collections d’Ichthyologie du Muséum. Voici les principales
caractéristiques du spécimen entier (N° 1939-7-156) de nos collec-
tions :
Triakis curtirostris (Davis) sp.
Poisson, vu par la face ventrale, dont la longueur totale du corps
atteint environ 34 cm. et la largeur maxima 3 cm. Tête à museau court
et arrondi s’étendant sur une longueur de 1 cm. 5 en avant de la bouche.
Longueur de la tête jusqu’à la base des pectorales contenue près de six fois
dans la longueur totale du corps. Pectorales courtes, subtriangulaires,
et dont la longueur à la base est égale à la largeur maxima du corps.
1. Il me paraît difficile d’accepter comme valable l’attribution au genre Triakis
d’une dent cassée du Miocène de Californie, pour laquelle Jordan et Gilbert ont
créé, en 1919, l’espèce Beali.
— 638 —
Pelviennes petites, distantes de 6 cm. 5 de l’extrémité postérieure des
pectorales. Première dorsale non visible. Deuxième dorsale à peine dis-
tincte et s’élevant en face de l’origine de l’anale. Anale petite. Caudale
déformée par la fossilisation, mais dont le lobe inférieur paraît, comme
chez les espèces actuelles, allongé, et semble former une saillie triangulaire
à sa partie antérieure ; lobe terminal difficilement descriptible. Dents
nombreuses, disposées sur plusieurs rangées, et dont la forme varie suivant
la position ; la couronne émaillée forme toujours, à sa base, un bourrelet
orné de légers plis, tandis que le lobe principal, élevé et aux bords tran-
chants, est droit chez les dents voisines de la symphyse — qui possèdent
en plus un ou deux petits denticules latéraux — et oblique chez les autres
dents ; chez ces dents obliques le côté antérieur de la couronne est quel-
quefois dentelé ou légèrement renflé vers sa base, tandis que le côté pos-
térieur plus court se poursuit par un lobe très allongé, arrondi et peu
élevé (voir fig. 3). Vertèbres de type tectospondyle dont le nombre est
supérieur à cent. Corps recouvert d’écailles carénées ayant de trois à cinq
plis suivant la taille et la position de l’écaille.
Fig. 3. — Schéma d’une portion de la dentition mandibulaire droite de Triakis cur
tirostris. /
Remarques. — - Parmi les espèces actuelles que j’ai pu examiner
c’est du Triakis semifasciata Girard des côtes de Californie et du
Mexique que notre fossile est le plus voisin.
D’autre part, je rapporte aussi à ce genre un poisson qui provient
également du Sénonien de Sàhel-Alma, dont Davis, en 1885, avait
fait le type du Thyellina curtirostris et que Woodward a, ensuite,
en 1889, pris pour type du Scyllium curtirostre. J’ai pu, grâce à
l’obligeance de M. le De E. I. White, à qui j’exprime toute ma
reconnaissance, avoir, de ce type des collections du British Muséum,
des photographies du poisson entier et de sa dentition agrandie.
Leur comparaison avec les Triakis que nous possédons m’a confirmée
dans son attribution à ce genre, et il devient ainsi le type du Triakis
curtirostris dont je viens de donner une description sommaire.
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
— 639
Étude paléoxylologique du Sahara (V). — Sur le dombe-
YOXYLON MONODII N. SP., StERCULIACÉE FOSSILE DES ENVI-
RONS DE Tindouf et de l'Azaouad.
Par Edouard Boureau.
SOUS-DIRECTEUR AU MUSÉUM.
L’espèce nouvelle dont il s’agit dans la présente note est basée sur
un échantillon récolté à In Echaie, dans l’Azaouad (Sahara Souda-
nais). [Coll. Monod 5844 ; récolte du Lieutenant Cables] et sur onze
échantillons récoltés au Sud de Tindouf, à 2 km au Sud de la balise
145 de la piste allant de Tindouf à Fort-Trinquet [Coll. Gevin,
— 1 à — 3, et — 5 à — 12], Ce dernier gisement a déjà fourni le Quer-
coxylon Gepinii Ed. Boureau qui a fait l’objet d’une récente note 1.
L’échantillon d’In Echaie se présente sous l’aspect d’un bloc
silicifié de couleur chamois. Les onze échantillons de Tindouf sont
d’aspect varié : les uns (Gevin — 1, — 3, — 5, à — 11) sont brun-
foncé, compacts et silicifiés, les autres (Gevin — 2 et — 12) sont
beige-clair, silicifiés en blocs aplatis qui se clivent très aisément
dans un plan radial, de sorte qu’ils nécessitent des inclusions pour la
préparation des lames minces tangentielles et transversales. Tous
sont extrêmement difficiles à user et à polir. Les structures sont dans
l’ensemble, bien conservées.
STERCULIACEAE
Dombeyoxylon Monodii n. sp.
(PI. I, fig. 1, 2 et 3).
I. — Etude anatomique.
Echantillon-type : Gevin-6.
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme. Zones annuelles d’accroissement
faiblement marquées.
1. Edouard Boureau. — Etude paléoxylologique du Sahara (IV). Présence du
Quercoxylon Gevinii n. sp., au Sud de Tindouf (Sahara occidental), Bull. Mus. Nat.
Hist. Nat., Paris, 2e s., t. XXI, n° 3, pp. 414-418, 1 pl. h. t., 1949.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
\
— 640
I
1. Vaisseaux.
Les vaisseaux sonf disséminés. Les pores sont souvent échelonnés
en oblique et en zig-zag. En coupe transversale ils sont de taille
variable. On observe des vaisseaux grands et très grands :
a : diamètre tangentiel : 437 jx, diamètre radial : 612 (x ; b : 210 |x
X 297 jx ; c : 400 fx X 400 (x ; d : 400 [x X 500 [x ; e : 400 [x X 550 [x ;
/ : 450 [x x 650 (x.
ainsi que des vaisseaux moyens :
a : 200 (x X 400 (x ; b : 175 [x X 175 (x ; c : 150 fx X 200 jx ; d : 100 ;x
X 100 (x.
Ils sont isolés, très rarement accolés en file radiale. Ils sont très
rares. On en compte généralement de 4 à 5 dans un champ micros-
copique de 2 mm2 9, soit en moyenne 1,55 au mm2.
Ils renferment des thyiles, quelquefois abondantes.
Observés en coupe longitudinale, ils montrent des ponctuations
aréolées étirées horizontalement et disposées en files placées dans le
sens de cet étirement.
Diamètres de l’aréole : 5 |x X 6 (x 5.
Diamètres du lumen, étroitement fendu : 5 jx X 1 |x 5 (la plus
grande dimension est variable).
Les cloisons terminales des vaisseaux sont presque horizontales.
2. Parenchyme ligneux.
En coupe transversale, le parenchyme ligneux est disposé en
chaînettes circummedullaires dont les files alternent avec des bandes
fibreuses plus épaisses. Il est constitué par des files tangentielles
discontinues de 1 ou 2 cellules placées côte à côte et qu’interrompent—
les rayons ligneux. Ceux-ci étant très rapprochés, on n’observe dans
leur intervalle que 1 ou 4 cellules de parenchyme placées sur une
largeur radiale de 1 ou 2 assises. Il s’agit du mode de répartition
« diffus » 1. Les cellules du parenchyme ligneux sont presque circu-
laires et de diamètre 33- jx environ. Le pourcentage relatif de la
surface occupée par les fibres et le parenchyme qui les accompagne
d’un seul côté est d’environ 30 %.
En coupe longitudinale tangentielle, les cellules du parenchyme
apparaissent nettement étagées, à pointes effilées, de hauteur égale
à celle d’un rayon. Elles sont septées au milieu de leur hauteur
par une cloison horizontale. Elles ne semblent pas contenir de cris-
taux comme on peut l’observer habituellement dans certaines espèces
de Sterculiacées (cf. Sterculia ohlonga, S. quinquefolia 2.)
- 1. Cf. Glossary of terms used in describing Woods. 1933. Trop. Woods, 36, pp. 1-12
et Normand D., 1946. — Lexique illustré des termes utilisés dans la description des
bois. — Ministère de la France d’Outre-mer.
2. Chattaway M. M., 1937. The wood anatomy of the family Sterculiaceae Phil.
Trans. Roy. Soc. London , se. B, Biol. Sc. n° 554, vol. 228, pp. 313-356, 1937.
— 641 —
Au voisinage des vaisseaux, les cellules parenchymateuses peu-
vent se condenser, mais en réalité on n’observe pas de parenchyme
juxtavasculaire très net.
3. Fibres.
En coupe transversale, les fibres apparaissent disposées en séries
radiales. Elles sont de même épaisseur, et sont étroites. Leur dia-
mètre atteint 16 p. 5. L’épaisseur de la paroi atteint environ 3 (i,
de sorte que le rapport : — — =
16,5
2 1
— étant inférieur à - , on doit les
11 4
classer parmi les fibres minces.
Observées dans une lame mince longitudinale tangentielle, elles
sont quelquefois étagées et terminées par des pointes effilées. Leur
longueur est en général voisine de la hauteur des rayons voisins.
Deux rayons voisins de même longueur et parallèles sont générale-
ment séparés par deux fibres de façon très régulière.
4. Rayons du bois.
Ils sont homogènes et de taille uniforme. Leur disposition est
étagée, très régulièrement. Dans les lames tangentielles, les rayons
créent des « ripple-marks » visibles à l’œil nu. Les rayons ont une
hauteur allant de 262 (x à 330 (x. Ils sont constitués par un nombre
de 11 à 15 cellules couchées, à section quadrangulaire de 22 ;x X
27 (x 5.
Ils sont unisériés, de largeur constante : 22 (x. Très rarement les
cellules couchées sont opposées latéralement donnant au rayon un
aspect bisérié à ce niveau, généralement placé dans sa partie médiane.
Exceptionnellement, ils sont bisériés sur toute la longueur, les
cellules couchées étant alors alternées. Ils sont très petits, très étroits
et rigoureusement parallèles. Les rayons appartenant à deux étages
horizontaux voisins alternent les uns avec les autres. Dans certains
cas, un rayon peut être continué d’un étage à l’autre, bien que de tels
rayons articulés soient rares dans l’échantillon Gevin-6. Certaines
cellules douchées ont un contenu clair, d’autres, un contenu sombre.
Les étages sont séparés les-uns des autres par des intervalles d’en-
viron 27 jx (Gevin-6). Certains échantillons ont des étages de rayons
moins éloignés ou même contigus. Les rayons d’un même étage sont
séparés entre eux par un intervalle de 27 (x également (en moyenne)
[éch. Gevin-6], On peut compter 16 petits rayons au mm tangentiel
horizontal.
Variations dans le mode d’étagement des rayons ligneux.
L’échantillon type Gevin-6 présente un étagement très net, les
ripple-marks sont visibles à l’œil nu. Il en est de même de la plupart
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 5, 1949.
42
des autres échantillons. Par contre, si l’étagement est très visible
dans l’ensemble des lames minces tangentielles, dans certaines régions
de quelques lames, il est beaucoup moins net. Dans ce dernier cas,
les rayons qui alternent peuvent s’articuler d’un étage à l’autre
après Une inflexion plus ou moins accentuée. Dans l’échantillon
Monod-5844 et surtout Gevin-10, les rayons qui passent ainsi d’un
étage à l’autre semblent les plus nombreux et en de nombreux
endroits l’aspect étagé typique se trouve ainsi oblitéré. Il s’agit cepen-
dant de la même espèce. Ces variations doivent être en rapport avec
l’âge des couches d’accroissement par lesquelles passent la lame
tangentielle, avec le niveau en observation dans l’arbre et peut-être
avec les conditions de nutrition des tissus. Ce serait alors un
caractère adaptatif pour cette espèce.
5. Grands éléments radiaires. (pl. I, fig. 3).
Les échantillons observés, sauf Gevin-7, -8 et -12 sont pourvus
de larges éléments rappelant des traces foliaires. On peut les observer
dans les lames minces tangentielles et on pourrait en raison de leur
aspect les considérer comme de grands rayons analogues à ceux
du Tarretia utilis l, les cellules périphériques correspondant alors aux
« sheath-cells ». Ils sont cependant moins effilés. Ces éléments sont
dispersés, placés parallèlement sans ordre apparent, quelquefois à la
même hauteur. Ils- sont fusiformes, terminés à leur deux extrémités
effilées par de petites cellules analogues à celles des petits rayons.
Dimensions courantes : 70 p X 437 p ; 87 p X 525 p ; 122 p X
610 p ; 140 p X 875 x.
Ils sont constitués à la périphérie par des cellules quadrangulaires
arrondies de 52 p de côté, en nombre allant de 9 à 25, selon leur
grandeur. Ces grandes cellules sont généralement contigües. Elles
sont accompagnées de petites cellules généralement placées au
centre comme dans Tarrietia utilis, mais ces petits éléments peuvent
manquer.
Dans le plus grand nombre d’échantillons ces éléments sont de
taille comparable. L’échantillon Gevin-6 possède une très grande
trace foliaire, bien caractérisée de 700 p X 1750 p avec un tissu
central de petites cellules de même aspect que précédemment, mais
très développé. A mesure que ces éléments sont plus dilatés, l’im-
portance du tissu central de petites cellules augmente, alors que
la couche externe de grandes cellules varie beaucoup moins.
Le manque de constance de ces éléments dans les diverses lames,
leur dilatation progressive qui aboutit à de grandes formes rappelant
nettement une véritable trace foliaire, semblent indiquer qu’il s’agit
non de grands rayons mais de vraies traces foliaires aux divers
stades de leur développement.
1. Chattaway M. M. — 1937. — loc. cit., fig. 17, p. 342.
643
6. Canaux secréteurs.
Les zones de croissance annuelles sont visibles grâce à la conden-
sation des cellules parenchymateuses. Dans les échantillons Gevin-2
et -6 on peut observer à la limite du bois initial et du bois final la
présence de canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique
(PI. I, fig. 2). Ces canaux sont répartis sur chaque lame en une seule
file tangentielle. Ils sont de grandeur variable.
II. — Affinités.
S. J. Record 1 a donné en 1936, la liste des familles et des genres
qui présentent certains caractères essentiels dans la détermination
des bois de Dicotylédones. En tenant compte de ces indications on
peut dresser la liste des familles ayant dans le bois de leurs repré-
sentants actuels à la fois des canaux secréteurs verticaux et une
structure étagée.
1° Familles à canaux secréteurs normaux verticaux et à structure
étagée.
Dipterocarpaceae Leguminoseae Simarubaceae.
2° Familles dont les espèces possèdent à la fois des canaux secré-
teurs pathologiques et une structure étagée.
Bombacaceae Leguminoseae Malvaceae
Meliaceae Moringaceae Rutaceae
Sterculiaceae.
Dans notre échantillon, il n’y a pas de canaux secréteurs normaux.
Leur présence est occasionnelle et leur origine traumatique. Nous
éliminerons donc les espèces du premier groupe.
Dans les familles du 2e groupe, nous étudierons seulement les
genres dont les espèces ont un bois ayant à la fois tous les éléments
étagés et des canaux secréteurs verticaux pathologiques.
Famille des Bombacaceae.
D’après Record (1936) 1, les genres actuels de cette famille
pourvus de canaux secréteurs traumatiques verticaux ont un bois
dans lequel, contrairement à celui de nos échantillons, les éléments
ne sont pas tous étagés. Cette famille ne peut donc pas être retenue.
En outre notre espèce diffère du Bombacoxylon bombacoïdes (Ban-
croft) Krausel 2, considéré comme appartenant à la famille des Bom-
bacaceae, à rayons pareillement étagés, mais plurisériés.
1. Record (S. J.). — 1936. — Classifications of varions anatomical features of
Dicotyledonous woods. Trop, woods 47 : 12-27.
2. Krausel (R.}. — 1939. — Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers in d.
Wüsten Agyptens IV. Die fossilen Agyptens.
Abhandl. Bayer. Akad. d. Wissensch., Math.-Naturw., Abt., N. F., Heft 47, 1939,
p. 127.
42
— 644
Famille des Malvaceae.
D’après les renseignements apportés par Webber (1934) 1 aucune
Malvaceae n’a à la fois des canaux résinifères traumatiques verticaux
une structure étagée et des rayons unisériés. Les espèces à rayons
unisériés n’ont pas de disposition étagée. Cette famille est donc a
éliminer.
Famille des Leguminoseae.
Parmi les Légumineuses actuelles, le genre Andira est le seul genre
(Record, 1936) ayant à la fois tous ses éléments étagés et des
canaux secréteurs verticaux d’origine traumatique. Son plan ligneux
diffère de celui de notre échantillon.
D’autres espèces de cette famille ne présentent pas l’ensemble
de ces caractères essentiels mais la coupe longitudinale tangentielle
est très ressemblante par la structure étagée des rayons unisériés
de même aspect notamment pour Pterocarpus pedatus Pierre et
Dalbergia cochinchinensis Pierre (Lecomte, 1926, pl. XX, fig. 1 et 2) 2.
Par contre la coupe transversale de ces deux espèces diffère dans la
répartition du parenchyme ligneux beaucoup plus groupé en bandes
que dans nos échantillons sahariens.
Famille des Meliaceae 3.
Les genres Carapa, Cedrela et Khaya ont parfois une structure
étagée ; le genre Swietenia (acajou) a toujours une structure étagée.
De plus, tous çes genres peuvent présenter des canaux verticaux par
gommose.
Famille des Moringaceae.
Le genre Moringa qui peut avoir des canaux traumatiques pré-
sente quelquefois une structure étagée.
Famille des Rutaceae.
Le genre Esenbeckia présente occasionnellement une structure
étagée avec, dans certains cas des canaux secréteurs verticaux.
Ces trois dernières familles doivent être éliminées car, par leur
parenchyme ligneux très différemment réparti, elles s’éloignent nette-
ment de nos échantillons.
1. Webber I. E. — 1934. — Systematic anatomy of the woods of the Malvaceae
Trop. Woods , 1934, 38 : 15-36.
2. Lecomte H. — 1926. — Les bois de l’Indo-Chine. Agence économique de l’Indo-
chine.
3. Kribs D. A. — 1930. — Comparative anatomy of the woods of the Meliaceae
Am. J. Bot., 17 : 8 : 724-738, oct. 1930.
4. Panshin A. J. — 1933. — Comparative anatomy of the Woods of the Meliaceae
sub-family Swietenoideae ; Am. J. Bot. 20 : 10 : 663-668, Dec. 1933, 12 pl.
/
— 645
Famille des Sterculiaceae.
Record S. J. 1 signale une structure étagée dans divers genres :
Guazuma. Heritiera, Kleinhovia, Melochia, Pterocymbium, Sterculia
et Tarretia. Il indique en outre pour ces genres que, dans certains cas,
les rayons perdent leur disposition étagée typique et occupent plus
d’un étage. Leur parenchyme est développé en quantité variable,
souvent en lignes courtes, non visibles sans grossissement. Il ajoute
et c’est un autre caractère que l’on trouve encore dans nos échan-
tillons que des canaux traumatiques peuvent exister par gommose
dans Heritiera, Sterculia et Tarretia. Par contre les rayons de ces
espèces les éloignent de nos échantillons fossiles. La coupe trans-
versale d’un certain nombre de Sterculiaceae actuelles correspond
bien à celle de nos échantillons, comme par exemple : Pterospermum
grewiae folium Pierre (cf. Lecomte, 1926, pl. XXX) 2. Il rappelle
surtout les Dombeya et s’apparente à ce point de vue à une espèce
fossile considérée comme une Sterculiacée, le Dombeyoxylon oweni
(Carruthers) Krausel 3. Cette espèce fut étudiée par Carruthers
(1870) 4 : Nicolia oweni Carruthers, désignée par Schenk sous le nom
de Dombeyoxylon aegyptiacum (1883) 5, étudiée de nouveau sous la
même appellation par Schuster, 1910 6, Chiarugi, 1933 7, décrite
sous le nom de Ulmoxylon looisatoi par Falqui (1906) 8, reprise par
Edwards, 1931 9 : Ulminium looisatoi, et sous le nom de Juglan-
soxylon zuriense par Falqui 1906, 10, reprise par Edwards, 1931 11 :
Juglandinium zuriense. R. Krausel 12, qui en a étudié la synonymie
le désigne sous le nom de Dombeyoxylon oweni (Carruth.) Krausel.
Les figurations de la coupe transversale sont très voisines de celles
de notre échantillon, mais la coupe tangentielle diffère notablement :
1„ Recôrd S. J. — 1927 : Occurence of ripple-marks in woods. — Trop. Woods ,
1927. 9 : 13-8.
2. Lecomte H. — 1926 : Les bois de l'Indochine. Agence économique de l’Indo-
Chine.
3. Krausel R. — 1939 : Ergebnisse d. Forschungsreisen Prof. E. Stromers in d.
Wüsten Agyptens IV. Die fossilen Agyptcns. Abhandl. Bayer. Akad. d. Wissensch.
Math.-Naturw. Abt., N. F., Heft 47, 1939 ; p. 75, fig. 22, pl. 1.7, fig. 1-6, pl. 18, fig. 1 et 2.
4. Carruthers W. — 1870 : On the petrified forest near Cairo ; Geol. Mag., VII,
p. 306.
5. Schenk. — 1883 : Fossile Hoelzer in Zittel : Beitraege z. Geol. u. Palaeontologie
der Libyschen Wüste ; Dunker et Meyer ; Palaeontographica, 30, 1883, p. 13.
6. Schuster J. — 1910. — Uber Nicolien und Nicolien Ahnliche Hôlzer. ; Kungl.
Svensk. Vetenskapsakad. Handl., Bd. 45, n° 6, p. 12, pl. 3, fig. 18.
7. Chiarugi A. — 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. Paleontologia
délia Somalia. Palae ontographia itcdica. Vol. XXXII, suppl. 1, p. 131, pl. 17, fig. 2, 3,
pl. 18 et fig. du texte 48.
8. Falqui G. — 1906. — Su alcune piante fossili délia Sardegna ; Cagliari-Sassari,
1906, p. 16, pl. 1, fig. 4.
9. Edwards W. N. — Dicotylédones (Ligna). — Foss. Catal. II, Plantae 17, p. 80-
90.
10. Falquig G. — 1906. — loc. cit., p. 12, pl. 1, fig. 2.
11. Edwards W. N. — 1931. — loc. cit., p. 47.
12. Krausel R. — 1 1939. — loc. cit.
646 —
les rayons médullaires figurés par Chiarugi 2 sont bisériés et non
étagés comme dans nos échantillons.
Notre échantillon diffère également du Dombeyoxylon affine Félix
(1887 -1) qui a des rayons ligneux plurisériés, surtout tri-sériés, excep-
tionnellement tetrasériés avec des cellules bordantes et des cellules
palissadiques. Berry compare à cette espèce le Dombeyoxylon
jackonensis de l’Eocène de Louisiane.
De toute évidence, notre échantillon appartient au genre Dombeyo-
xylon mais il se sépare des Dombeyoxylon déjà connus et il mérite
d’être distingué spécifiquement. Nous le dédions au Professeur
Th. Monod et le désignons : Dombeyoxylon Monodii Ed. Boureau.
III. — Diagnose.
Dombeyoxylon Monodii Ed. Boureau. Bois secondaire hétéroxylé.
Zones annuelles d’ accroissement faiblement marquées. Vaisseaux très rares,
de 1 à 2 au mm2, de largeur allant de 100 à 437 p, avec thylles, avec ponc-
tuations aréolées allongées horizontalement disposées en files horizontales,
Cloisons terminales presque horizontales. Cellules du Parenchyme ligneux
en files tangentiplles courtes, 1 — ou 2 — cellulaires, étagées. Fibres à trajet
rectiligne, étagées. Rayons homogènes, de taille uniforme créant des « ripple -
marks » visibles à l’œil nu, de 11 à 13 cellules couchées, unisériées, de largeur
22 (I, pouvant s’articuler d’un étage à l’autre, oblitérant ainsi plus ou moins
localement l’aspect étagé fondamental. Grands éléments radiaires fréquents,
mais non constants, de dimensions variables. Canaux secréteurs verticaux
pathologiques, à présence occasionnelle dans le bois final.
IV. — Age géologique.
Probablement, continental terminal post-éocène.
Echantillons trouvés en surface. Ceux des environs de Tindouf
semblent néanmoins, comme le Quercoxylon Gevinii Ed. B., liés à
la Hammada récente à carapace siliceuse rouge, postérieure à la
Hammada de Tindouf.
1. Félix. — 1887. — Untersuchungen über fossile Hôlzer III. Zeitschr. deustch .
geol. ges., xxxix, p. xxv, fig. 2 3 et 5.
Planche I. : Dombeyoxylon Monodii Ed. Boureau.
Fig. 1. — Portion de lame mince transversale montrant le plan ligneux à la limite
du bois initial et du bois final. Remarquer la disposition particulière en chaînettes
des cellules du parenchyme ligneux et des abondantes thylles des vaisseaux.
Fig. 2. — Portion de lame mince transversale figurant une série de canaux secréteurs
verticaux pathologiques, à la limite du bois initial et du bois final.
Fig. 3. — Portidn de lame minçe longitudinale tangentielle, montrant l’aspect
typique des petits rayons étagés ainsi que quatre grands éléments radiaires.
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 17-1-1950
CI. Ed. Boure.au
SOMMAIRE
Pages
Actes administratifs 497
Communications :
Ch. Roux. Compte rendu sommaire d’une mission en Afrique Équatoriale
Française 500
Ach. Urbain et G. Piette. Sur une infection streptococcique constatée sur des
Ragondins (Myopotamus coypus Molina) 504
P. Bullier. Au sujet de l’apparition de la luxation des ailerons chez des Ber-
naches du Canada ( Branta canadensis L.) 505
F. Angel. Une Grenouille nouvelle, Rana (Ptychadena) rétro punctata, du
Mt Nimba (Matériaux de la Mission M. Lamotte en Haute-Guinée Française). 509
O. Callamand. Aptitude de l’Anguille (Anguilla anguilla L.) à former des anti-
toxines. — Rapports possibles avec les mystères de sa reproduction 512
P. Chabanaud. Les Cynoglossus de l’Atlantique '. 516
P. Bougis. Caractères distinctifs des deux espèces du genre Mullus : M. surmu-
letus L. et M. barbatus L 522
C.-T. Cheng. Note sur les Poissons des eaux douces du Yunnan (Chine), des
collections du Muséum 526
J. Daget. Note préliminaire sur les affinités phylogénétiques des Polyptéridés. 532
M. André. Sur une nouvelle forme larvaire de Schüngastia (Acarien) parasite
d’un Caméléon malgache 53 7
M. André. Un Thrombidion ( Podothrombium macrocarpum Berl. var. meridio-
nalis Berl.) peu connu et nouveau pour la Faune française 540
J. Chaudonneret et C. Angelier. Un nouvel Hydfàcarien phréaticole. . . . 542
F. Grandjean. Observations sur les Oribates (19e série) 545
Cl. Dupuis. Notes synonymiques et systématiques sur les Phasiinae (Diptères
Larvaevoridae ) 553
J. Carayon. Helopeltis (Hem. Miridae) nouveaux nuisibles aux quinquinas
en Afrique française 558
J. Ghesquière. Le type du Stictomischus phytomyzae Ashmead (Ms), (Hym.
ChalcidoideaPteromalidae) 566
B. Con«dé. Description préliminaire d’un Campodéidé cavernicole du pays
basque espagnol 569
G. Ranson. Quelques observations sur la biologie de Gryphaea angulata Lmk. 574
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar : Cucu-
maria Souriei n. sp 580
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie nouvelle des côtes du Sénégal :
Hemioedema goreensis n. sp 585
Cl. Ch. Mathon. Suite au catalogue de la Flore des Basses- Alpes, particulière-
ment sur la rive droite de la Durance 590
R. Benoist. Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane française
(suite) 593
M. Pichon. Classification des Apocynacées : XXX, position systématique du
genre Dyera 600
A. Chevalier. Sur une Mauve géante du groupe Malva sylvestris adventice au
Jardin des Plantes de Paris 603
H. Stehlé. Euphorbiacées nouvelles des Antilles françaises et leurs affinités
géographiques (12e contribution) 605
P. Bourrelly. Euglena oxyuris Schmarda et formes affines 612
M. Chadefaud et J. Feldmann. Sur une Coccolithophoracée des bacs de-
l’Aquarium de la Station Biologique de Roscofï 617
R. Soyer. L’artésianisme des eaux du Lutétien dans le Synclinal de la Seine
(2e note) 6 22
J. Signeux. Notes paléoichthyologiques 633
Ed. Boureau. Étude paléoxylologique du Sahara (V). — Sur le Dombeyoxylon
Monodii n. sp. Sterculiacée fossile des environs de Tindouf et de l’Azaouad. 639
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFROY- S AI NT- HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle ). (Un vol.
par an, 300 fr.).
Bulletin du Muséum national d’Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France, 1200 fr.. Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d’Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 230 fr.).
Publications du Muséum national d'Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 90 fr. ;
Étranger, 150 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 90 fr.,
Étranger, 150 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d’Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Sainl-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’ Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange),
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’ Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 200 fr., Étranger,
260 fr.).
Revue Bryologique et Lichènologique. (Directeur Mme AUorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 200 fr.,
Étranger, 300 fr.).
Revue, de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique ).
(Directeur M. Roger Heim. Paraît depuis 1928 ; abonnement France
et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étranger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Èd. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 50 fr. ; Étranger,
55 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLABT. 17-1-1950
BULLETIN
DO
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
2® Série. — Tome XXI
RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
N° 6. — Décembre 1949
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
57, HUE CUVIER
PAHIS-V
REGLEMENT
Le Bulletin du Muséum est réservé à la publication des travaux faits
dans les Laboratoires ou à l’aide des Collections du Muséum national
d’Histoire naturelle.
Le nombre des fascicules sera de 6 par an.
Chaque auteur ne pourra fournir plus d’une 1/2 feuille (8 pages d’im-
pression) par fascicule et plus de 2 feuilles (32 pages) pour l’année. Les
auteurs sont par conséquent priés dans leur intérêt de fournir des manus-
crits aussi courts que possible et de grouper les illustrations de manière
à occuper la place minima.
Les clichés des figures accompagnant les communications sont à la
charge des auteurs ; ils doivent être remis en même temps que le manuscrit,
avant la séance ; faute de quoi la publication sera renvoyée au Bulletin
suivant.
Les Irais de corrections supplémentaires entraînés par les remanie-
ments ou par l’état des manuscrits seront à la cbarge des auteurs.
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retourner dans les quatre jours. Passé ce délai, l’article sera ajourné à un
numéro ultérieur.
Les auteurs reçoivent gratuitement 25 tirés à part de leurs articles. Ils
sont priés d’inscrire sur leur manuscrit le nombre des tirés à part supplé-
mentaires qu’ils pourraient désirer (à leurs frais).
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directement la liste au Directeur huit jours pleins avant la date de la
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TIBAGES A PART
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outre s’en procurer à leurs frais 25 supplémentaires, aux conditions
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(Nouveaux prix pour les tirages à part et à partir du Fascicule n° 1 de 1949)
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numéro, brochés avec agrafes et couverture non imprimée.
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que par autorisation spéciale et à des prix supérieurs à ceux qui sont
mentionnés sur le tarif ci-dessus.
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au fil, ce qui nécessite une remise sous presse, supporteront les frais de ce
travail supplémentaire et sont priés d’indiquer leur désir sur les épreuves.
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correspondant.
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France : 1200 fr. — Étranger : 1600 fr.
(Mandat au nom de l’Agent comptable du Muséum)
Compte chèques postaux : 124-03 Paris.
BULLETIN
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
ANNÉE 1949. — N° 6
375e RÉUNION DES NATURALISTES DU MUSÉUM
15 DÉCEMBRE 1949
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR E. FISCHER
DONS D’OUVRAGES
B. H. Ryves. Bird life in Cornwall, 256 p., 16 pl. noires. Collins,
édit., Londres, 1948).
Les Ornithologistes anglais se montrent d’ardents zélateurs de l’obser-
vation dans la nature, et le nombre toujours croissant des publications
relatives à ce même sujet des Oiseaux de Grande-Bretagne reflète cette
inlassable activité. Par sa présentation et la séquence des chapitres, ce
nouveau livre, sérieusement documenté, se tient, selon une formule
volontiers adoptée en ce pays, à égale distance de la vulgarisation désor-
donnée et des rigidités de la systématique : il est écrit dans ce style simple
et direct, avec les paragraphes éthologiques habituels, qu’est celui de la
plupart des ouvrages de biologie ornithologique issus de l’école anglaise
actuelle. Son auteur, le Lieutenant-Colonel Ryves, y ajoute toute sa
connaissance personnelle hors pair des populations aviennes de Cor-
nouailles, à la protection desquelles il s’est voué depuis longtemps.
L’ouvrage est en outre agréablement illustré de nombreux dessins de
R. A. Richardson, tracés d’une plume alerte et fine, peut-être insuffi-
samment châtiée parfois. (J. Berlioz).
Reginald Gaze. Birdland Calling, 32 p. (Faber et Faber, édit.,
Londres, s. d.).
Rien n’est négligé en Angleterre en vue d’entretenir et d’exalter le
goût du public pour l’observation des Oiseaux dans la Nature. La photo-
graphie peut exercer dans cette voie un attrait prépondérant : c’est là un
des mérites que l’on ne peut manquer de reconnaître à la petite série
d’excellents clichés qui constitue cette plaquette et représente quelques
aspects attrayants et inattendus de l’Ornithologie sur le terrain. Des
détails, au hasard, pris sur le vif, brièvement commentés, sans la moindre
tendance pédagogique, par un auteur familier de la vie des Oiseaux, — et
c’est là l’essentiel de cette publication. (J. Berlioz).
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
43
La tradition des Becquerel. .
Leçon inaugurale du cours de Physique Appliquée aux
Sciences naturelles, prononcée le 8 novembre i<j49
par Yves Le Grand
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL d’hISTOIRE NATURELLE
Monsieur le Directeur,
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Le 24 juillet 1838, le gouvernement de Louis-Philippe créait, au
Muséum d’Histoire Naturelle et à la demande de ses Professeurs,
une nouvelle chaire magistrale, celle de Physique appliquée aux
Sciences Naturelles. Le premier titulaire de cette chaire fut
Antoine-César Becquerel, alors âgé de 50 ans et qui, pendant
40 années encore d’un travail incessant, honora la science française
et le Muséum. Son second fils et successeur, Alexandre-Edmond,
occupa cette chaire pendant 13 ans et Henri, fds d’Edmond, pendant
17 ans. C’est à nouveau pendant 40 ans que notre collègue Jean
Becquerel devait, comme son arrière-grand-père, illustrer la chaire
de Physique appliquée. Durant 110 années, cette étonnante lignée
de physiciens a, de père en fils et sans interruption, contribué avec
quel éclat à la gloire de notre vieille Maison. Cela peut excuser,
Messieurs, l’émotion qui m’étreint lorsque, successeur de tant de
célébrités, je me dois d’évoquer devant vous, selon l’usage, la tradi-
tion de mes illustres prédécesseurs. Ce faible hommage aura du
moins le mérite d’une totale sincérité, car c’est d’une dette filiale
de reconnaissance que je voudrais, avec tout mon cœur, m’acquitter
ici partiellement.
Les Becquerel, c’est bien sous ce nom collectif qu’il convient
de saluer ce physicien en 4 personnes. On a souvent remarqué cette
prodigieuse continuité et, comme l’écrivait en 1913 Louis Passy :
«• Antoine-César, Edmond, Henri (et, ajouterons-nous, Jean)
Becquerel se présentent à nos regards comme un seul personnage
dont la vie s’est passée dans la même maison, dans le même labo-
ratoire, dans le même jardin, dans ce Jardin des Plantes où la
Science est venue les chercher tour à tour pour l^s éclairer de sa
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
649
lumière et les conduire dans les chemins scientifiques qu’ils ont
parcourus ».
Evidemment cet unique grand homme a revêtu divers aspects
corporels au cours de ce siècle de Professorat, mais ne serait-ce pas
une question de mode, de même que la ligne de nos aimables
compagnes change d’année en année selon la décision des coutu-
riers ? Né à la veille de la Révolution, Antoine-César évoque, par ses
prénoms eux-mêmes, qui unissent les deux amants de Cléopâtre,
le goût un peu théâtral de sa génération pour les héros antiques ;
glabre, le regard étonnamment vif, il est bien de cette époque
frémissante qui nous a légué la Marseillaise. Venu au monde pen-
dant la Restauration, Alexandre-Edmond associe en un curieux
contraste de noms les gloires militaires finissantes et la solidité
bourgeoise de ce premier tiers de siècle ; sa moustache est déjà
plus apaisée et souriante. Entré dans la vie avec le second
Empire, Henri symbolise avec sa noble barbe un idéal de travail
probe et de professorat un peu sévère. Enfin, né moins d’un mois
après la mort de son arrière-grand-père, dans la première décade
de la troisième République, Jean fait revivre pour nous, par une
émouvante métempsychose, la vivacité et certains traits de visage
de son aïeul.
Mais, sous ces prénoms et ces visages divers, les Becquerel
sont un par l’hérédité, qui leur a infusé à tous ce goût exclusif
pour la recherche scientifique, hérédité encore renforcée chez Jean
par sa mère, qui était fille du grand physicien Jamin ; ils sont un
par la formation polytechnicienne, qui les a moulés dans cette
discipline de cartésianisme mathématique propre à la rue de la Mon-
tagne-Sainte-Geneviève ; ils sont un enfin par le cadre où s’est
écoulée leur vie, ce jardin des Plantes où Antoine-César a habité
durant 40 ans, Edmond pendant presque toute son existence, et où
Henri et Jean sont nés, ou tout comme ; ce vieux coin de Paris où
l’Esprit souffle aussi fort que sur la Colline inspirée de Barrés, et
bien que la seule colline de notre Jardin, le labyrinthe, ne fût,
lorsque Guy de La Brosse en fit l’acquisition il y a plus de trois
siècles, qu’un petit monticule de gravats, alors connu sous le nom
de « Butte aux Copeaux ».
Enfin, et nous insisterons davantage sur ce point, les Becquerel
sont un par leurs découvertes scientifiques, dont la continuité appa-
raît comme extraordinaire. Dans près de 1.500 notes, mémoires
et volumes se condense cette expérience centenaire de défriche-
ment et d’approfondissement qui eut pour théâtre le Laboratoire
de Physique appliquée du Muséum.
C’est par l’électricité qu’ Antoine-César commença ce grand
œuvre : thermo-électricité, électro-chimie, phénomènes électro-
capillaires, autant de chapitres qu’il a rénovés ou même entière-
ment découverts. C’est, par l’étude des décharges électriques qu’il
fut conduit à l’examen de leur action sur les substances phospho-
rescentes, cette phosphorescence qui allait deveni** un des fiefs
incontestés, un des apanages les plus fameux de la dynastie des
Becquerel.
Par une marche complémentaire, qui renverse en quelque sorte
les travaux de son père concernant l’action de l’électricité sur la
lumière, Edmond commence ses recherches en étudiant la produc-
tion d’électricité par la lumière, et invente les premières cellules
photo-voltaïques. C’est en effet l’Optique, la Science des Radiations,
qui allait dominer dans l’œuvre d’Edmond ; ses admirables décou-
vertes dans les domaines de la photographie, de la phosphorescence,
du pouvoir rotatoire magnétique, sont autant de sentiers nouveaux
qui s’enfoncent plus profondément dans la forêt vierge de la Science.
Parmi tous les corps dont il étudia la phosphorescence, signalons
au passage les sels d’uranyle : ce fabuleux métal, l’uranium, qui
devait acquérir dans la physique — et même, de nos jours, dans la
vie industrielle du monde — une primordiale importance, nous le
voyons entrer discrètement en scène dans le Laboratoire de Phy-
sique du Muséum et, lorsque Edmond Becquerel décrivit, vers
1860, les spectres de phosphorescence des divers composés uraniques,
personne ne dut se douter de l’avenir extraordinaire promis à
cette étude, qui pour Edmond n’était qu’un travail parmi tant
d’autres.
Ce sont aussi des recherches sur la phosphorescence et les effets
magnéto-optiques qui devaient constituer la majeure partie de
l’œuvre scientifique d’Henri. Comme son père, il avait approfondi
l’étude des sels d’uranyle. Aussi, dès la découverte des rayons X
par Rôntgen en 1895, c’est à ces sels d’uranium, qui avaient déjà
fait l’objet de tant de recherches dans le Laboratoire de Physique
du Muséum et qui attiraient l’attention par leurs propriétés excep-
tionnelles, que le fils d’Edmond s’adressa tout naturellement pour
rechercher si ces substances n’émettraient pas un rayonnement
analogue aux rayons X, et c’est ainsi que le 1er mars 1896 fut décou-
verte la Radioactivité. Phénomène inouï, qui ouvrait à la Physique
un monde entièrement neuf, celui du noyau de l’atome, et devait
révolutionner la Science et peut-être la technique de demain. Loin
d’être un heureux hasard, cette découverte fut la conséquence
logique, presque fatale, d’une longue suite de travaux œuvrés par
— 65:1
les Professeurs de cette Chaire, et, dans son exquise modestie,
Henri aimait à dire :
« La découverte de la Radioactivité devait être faite dans le
Laboratoire du Muséum, et, si mon père avait vécu en 1896, c’est lui
qui en aurait été l’auteur. »
Suivant la tradition de continuité familiale, c’est encore par
l’étude de l’absorption de la lumière dans les cristaux, étude amorcée
par Henri, que son fils Jean devait inaugurer son œuvre scientifique,
ainsi que par la luminescence à basse température, que Henri avait,
en collaboration avec le grand physicien hollandais Kamerlingh
Onnes, commencé d’étudier peu avant sa mort prématurée. Mais,
par un élargissement considérable de ces minces prémisses, Jean
allait fonder une Science neuve, dont il fut le pionnier et où il reste
le Maître incontesté, l’optique des très basses températures ; tech-
nique d’une exquise sensibilité, mais d’une rare difficulté expéri-
mentale, et toute hérissée d’obstacles théoriques presque insurmon-
tables. Mais aussi, juste récompense du labeur opiniâtre de toute
une vie, quelle splendide moisson ! La découverte de la polarisation
rotatoire paramagnétique, celle des effets du champ cristallin,
celle du métamagnétisme, autant de jalons que je ne veux que citer
en passant, afin de n’effaroucher ni la modestie légendaire de Jean
Becquerel, ni votre patience, Messieurs : bien que cette leçon inau-
gurale marque le début d’un Cours de Physique, mes élèves d’au-
jourd’hui n’escomptent pas, et avec raison, apprendre des lois ni des
formules, et je ne veux que leur rappeler les étapes essentielles d’une
œuvre considérable.
Ainsi, dans ces recherches qui viennent d’être brièvement énu-
mérées, se marque bien cette persévérance familiale : de père en
fils, on prolonge et on enrichit un même patrimoine ; tel le laboureur
de La Fontaine, Antoine-César convie sa descendance à travailler
et à prendre de la peine ; les labours de plus en plus profonds donne-
ront des moissons de plus en plus riches, mais au prix d’un effort
gigantesque. Cet enfoncement progressif est très sensible, lorsqu’on
étudie l’ensemble de l’œuvre des Becquerel ; partis de la surface,
si l’on peut dire, des phénomènes électriques et optiques, Antoine-
César et Edmond aboutiront, l’un avec les effets électro-capillaires
et l’autre avec la phosphorescence, au cœur même de la riche com-
plexité de la matière ; Henri, avec le noyau de l’atome, Jean, par
son étude de la structure magnétique des ions à l’intérieur des corps,
entrent tous deux dans une intimité encore plus secrète, et touchent
semble-t-il, aux limites du connaissable.
*
f * *
Cette continuité et cet approfondissement ne s’observent pas que
dans les recherches de Physique pure, elles se retrouvent au même
— 652
degré dans les applications. Nous n’en donnerons qu’un exemple.
L’effet d’extinction dès radiations infra-rouges sur la phosphores-
cence de certains cristaux fut découvert par Edmond et appliqué
par lui en 1873 à rendre visibles pour la première fois les raies du
spectre solaire invisible, du côté des grandes longueurs d’onde ;
c’est une très belle expérience de laboratoire. Henri, continuant
ces recherches, observa que l’extinction est précédée d’une excita-
tion temporaire qui fait apparaître avec une grande netteté les
détails des spectres infra-rouges ; il ouvrit ainsi en 1884, par cette
technique sensible, un champ nouveau à l’analyse spectrale. Enfin,
en 1940, Jean inventa et construisit, pour la Défense Nationale,
un appareil simple et fort ingénieux qui, utilisant le même principe,
permettait la détection de l’infra-rouge à des fins militaires. A tra-
vers les trois générations, la même idée à fructifié, acquérant une
force croissante dans la direction de l’application pratique.
Nous avons à dessein laissé de côté, dans l’œuvre des Becquerel,
tout ce qui concerne la Physique appliquée aux Sciences Naturelles ;
venons-y maintenant, afin de montrer que l’union féconde des
Sciences Physiques et de celles de la Nature vivante, union dont
l’idée avait conduit en 1838 à la création de la nouvelle Chaire, avait
pleinement porté ses fruits. Pendant toute sa carrière, Antoine-César
a étudié les manifestations électriques chez les animaux (contrac-
tions musculaires, poissons électriques) et chez les végétaux, ainsi
que le rôle de l’osmose et des effets électro-capillaires dans les tissus
vivants ; la minéralogie même ne lui est pas restée étrangère, puisque
ses premières recherches — 1819 • — portèrent sur la piézo-élec-
tricité des cristaux ; curieuse ressemblance, une fois de plus, entre
l’ancêtre et l’arrière-petit-fils, dont tant de travaux ont utilisé
l’état cristallin. Edmond, lui aussi, s’est appliqué à étudier l’effet
de la lumière sur les végétaux.
Mais c’est surtout dans le domaine de la physique du globe et
de la météorologie qu’on retrouve le plus nettement cette étonnante
continuité dans l’œuvre des Becquerel : les mesures thermo-élec-
triques de température du sol ont' accaparé l’attention de toute
la lignée ; Edmond a tracé les isothermes générales de la France ;
Henri a vérifié les conséquences de la théorie de la propagation
de la chaleur dans le globe ; il a élucidé aussi le rôle complexe du
magnétisme terrestre dans les phénomènes atmosphériques. Enfin,
les recherches météorologiques proprement dites auraient suffi
à assurer la célébrité des Becquerel, depuis Antoine-César qui à
renouvelé nos idées sur le rôle climatérique des forêts, jusqu’à Jean
dont les cours de physique du globe et spécialement de physique
atmosphérique sont restés justement célèbres par leur clarté et la
sûreté de leur information. Cette physique vivante qui refuse
de se confiner dans l’abstraction du laboratoire et sait embrasser
653 —
toute la terre, y compris les êtres vivants qui la peuplent, c’est elle,
qui constitue le vrai domaine de cette Chaire, et les quatre maîtres
qui s’y sont succédés le savaient tien. Débordant même le cadre
trop étroit de notre globe, Jean a voulu consacrer certains de ses
cours à la Physique cosmique (et non, comme voulait l’imprimer un
typographe facétieux sur les affiches de cours, à la physique comique) ;
la Physique, sœur de l’astronomie, aime à se pencher sans trembler
sur le vide de ces espaces infinis que Pascal évoquait avec une
religieuse épouvante.
¥ ¥
Cette énumération un peu sèche de quelques travaux glanés dans
une œuvre titanesque nous laisse essoufflés et en prise au vertige,
comme après l’ascension de sommets trop élevés. Mais ce n’est pas
tout d’admirer, il faut encore essayer d’expliquer cette puissance
créatrice. Comment des homme sont-ils pu édifier une œuvre aussi
monumentale ?
On peut évoquer d’abord une incroyable précocité : à 20 ans,
Edmond invente l’actinomètre électrique et photographie pour la
première fois les raies ultra-violettes du spectre solaire. A 23 ans
Henri, encore élève-ingénieur des Ponts et Chaussées, publie un
étonnant mémoire, bourré de faits expérimentaux, sur la polarisa-
tion rotatoire magnétique : à 28 ans, Jean découvre la décompo-
sition magnétique des bandes d’absorption des cristaux ; seul
Antoine-César avait dépassé la trentaine lors de ses premières
recherches, mais nous devons nous rappeler qu’il fut d’abord mili-
taire et que la précocité se manifesta chez lui sur le plan glorieux
de l’épopée Napoléonienne : il prit part aux quatre sièges les plus
meurtriers de la campagne d’Espagne et, ayant eu le bras droit
cassé, c’est avec ce bras en écharpe et tenant son épée de la main
gauche qu’il entra le premier, à la tête de ses sapeurs, dans une ville
assiégée. A 24 ans, il était capitaine et chevalier de la Légion d’hon-
neur.
Chez les mathématiciens, la précocité est de règle : d’Evariste
Galois à Henri Poincaré, ils sont légion dont le génie créateur avait
porté ses plus beaux fruits avant la trentaine. Chez un expérimenta-
teur au contraire, une longue accoutumance avec les techniques et
les difficultés du laboratoire doit habituellement précéder la période
de fécondité créatrice ; en revanche, cette période peut se prolonger
tard, et chez beaucoup de grands physiciens du xixe siècle, tels que
IIelmholtz ou Kelvin, l’âge paraît accroître encore le génie.
L’anormale précocité de ces expérimentateurs que sont les Bec-
querel n’est qu’un signe manifeste de leur profonde vocation : ce
sont essentiellement des chercheurs manuels, et c’est à dessein que
/
654 —
j’emploie cette belle épithète ; trop souvent, l’adjectif « manuel »
accolé au mot « travailleur » évoque une hiérarchie soi-disant infé-
rieure qui, par un préjugé stupide, se situerait au-dessous du pré-
tendu « intellectuel » ; c’est à mon sens un des plus beaux titres de
gloire de l’homme digne de ce nom que de savoir faire un noble usage
de ses mains, et lorsque ces étonnants artisans de laboratoire que
furent les Becquerel se doublent de puissants cerveaux capables
d’interpréter au mieux ce que leurs mains ont trouvé, cet assem-
blage d 'Homo sapiens et d’Homo faber équivaut presque à ces
surhommes dont rêVait Nietzsche.
Il ne faudrait pas croire d’ailleurs que les Becquerel négligeassent
les théories : par exemple, Jean ne fut-il pas, au contraire, le premier
en France, avec Langevin, à répandre les théories de la Relativité,
à un moment où elles étaient presque totalement inconnues dans
notre pays ? Mais ils ont avant tout le sens et le goût de la réalité
expérimentale, du terre-à-terre de la Physique. C’est d’autant
plus remarquable que la formation Polytechnicienne, et on le lui a
souvent reproché, entraîne plus aisément vers l’abstraction que
vers le concret. D'ailleurs, en physique, théorie et expérience sui-
vent une marche parallèle, et c’est tantôt l’une et tantôt l’autre qui
devance sa compagne ; d’où deux types de physiciens expérimen-
tateurs, ceux qui vérifient les théories et ceux qui les précèdent ;
les Becquerel sont de la deuxième espèce, à mon sens la plus
pure et la plus solide. Bien souvent, il a fallu des dizaines d’années
pour que les grandes découvertes de ces fouisseurs reçoivent une
interprétation certaine et beaucoup l’attendent encore.
★
¥ ¥
Outre la précocité, cette vocation expérimentale se traduit par
un autre signe extérieur, la surprenante simplicité des moyens mis en
œuvre. Non seulement les Becquerel construisaient eux-mêmes
leurs appareils, mais ceux-ci se trouvaient, à force d’ingéniosité,
dépouillés de tout superflu et réduits à l’essentiel, si bien que le phé-
nomène étudié se révélait, à l’état pur si j’ose dire, sans les encom-
brements parasites qu’entraîne une technique trop compliquée.
Voici l’enveloppe qui a servi à Henri pour la découverte de la radio-
activité : un peu de carton et de métal collés... Quelle humilité de
moyens, et quelle richesse de génie ! On en vient à se demander
pourquoi une chose si simple n’avait pas été essayée depuis long-
temps, cédant à la même illusion qui nous étonne, à l’audition d’un
petit thème de Mozart, par exemple : pourquoi tous les enfants n’in-
venteraient-ils pas ces chants si unis ? Mais ils ne sont simples qu’une
fois trouvés, et par un génie. Il n’empêche cependant qu’on reste
— 655 —
ému et confondu, à la pensée que de cette petite enveloppe, enfan-
tine boîte de Pandore, sont sorties" toutes les applications de la
radioactivité, depuis la bienfaisante thérapeutique du cancer jus-
qu’à l’effroyable bombe atomique.
Cet extrême dépouillement matériel, il faut bien le dire, n’était
pas entièrement volontaire, mais résultait en partie de cette glo-
rieuse misère des laboratoires qui fut de mise en France jusqu’à une
époque récente. Le cadre même du vieux laboratoire des Becquerel,
ces écuries de Gay-Lussac et cette antique maison de Cuvier, en
constitue un symbole assez éloquent. La légende prétend qu’en
installant Antoine-César dans ce taudis, le Directeur alors en fonc-
tions au Muséum lui aurait dit en manière d’excuse : « C’est sale,
mais installez-vous là provisoirement. » Comme souvent chez nous,
le provisoire a duré un siècle. Dieu merci, de magnifiques bâtiments,
terminés pendant cette dernière guerre, abritent maintenant notre
laboratoire de Physique. Mais c’est tout de même avec un peu de
nostalgie que ceux qui, comme moi, ont commencé leur carrière
dans le « vieux labo », en évoquent les charmes : il était vétuste
certes, mais facile à chauffer en hiver et frais en été, tandis que
dans les cages de verre de nos modernes installations nous grelot-
tons ou étouffons suivant la saison. Il était sombre, mais la plupart
de nos expériences d’optique demandent justement l’obscurité.
Les dépenses d’entretien y étaient infimes, et tous nos maigres
crédits pouvaient être utilement consacrés à l’appareillage de
recherches, tandis qu’aujourd’hui les frais d’éclairage et de chauffage
dévorent une part croissante de nos ressources. Quel calme dans ces
vieilles maisons ! Même le téléphone y résonnait bien plus rarement
que maintenant, comme s’il avait eu scrupule à réveiller les ombres
illustres qui hantaient encore ces murs : Fagon, le médecin de
Louis XIV, n’avait-il pas habité dans la ruelle des Tondeurs, sur
l’emplacement de ce passage étroit, et si charmant, qui se terminait
par une voûte qui seule subsiste aujourd’hui ; et cette cave que j’ai
vu démolir avec un serrement de cœur, antre d’alchimiste avec les
alambics poussiéreux et les toiles d’araignée règlementaires, mais
où resplendissait sur le mur moisi cette inscription émouvante :
« Hic laboravit Cuvier ».
Ce manque de moyens financiers, s’il favorisait peut être l’ingé-
niosité et l’esprit inventif, possédait évidemment une fâcheuse
contre-partie : faute d’un appareillage moderne, certaines recherches
furent impossibles. En 1888, Henri chercha vainement et manqua de
peu, ses spectrographes n’étant pas assez dispersifs, l’effet du
champ magnétique sur les spectres d'émission, effet dont la décou-
verte, huit ans plus tard, devait rendre fameux dans le monde le
nom du Hollandais Zeeman. Et Jean fut constraint d’aller chercher
à Leyde, au célèbre laboratoire du froid de Kamerlingh Onnes, ces
— 656 —
très basses températures nécessaires à ses travaux, et qu’on ne
pouvait alors obtenir en France.
Actuellement la situation s’est améliorée ; grâce à l’énergique
impulsion initiale de Jean Perrin, des crédits croissants ont été
affectés par l’Etat au Centre National de la Recherche Scientifique,
qui les redistribue entre les laboratoires. Malgré cette aide, nous
ne pourrons sans doute jamais lutter pour l’équipement avec les
pays riches, comme les Etats-Unis ; d’où la nécessité de centraliser
les recherches et d’éviter une coûteuse dispersion. Ainsi les études
nucléaires, qui exigent un appareillage puissant et dispendieux, se
concentrent en un petit npmbre d’instituts ; les autres laboratoires
doivent choisir des sujets de recherches moins onéreux, mais heureu-
sement, ce n’est pas le travail qui manque, dans aucun domaine,
et j’avouerai même ma secrète préférence pour les études entre-
prises avec un appareillage modique ; ce n’est pas qüe les raisins
soient trop verts, mais simplement parce que le risque d’être sub-
mergé par la technique reste moindre ; évidemment, on n’est pas
à la mode, les résultats auxquels on aboutit ne vous ouvriront pas
les colonnes des quotidiens d’information, mais du moins on con-
serve ainsi à l’esprit inventif un champ presque indéfini où il peut
avancer librement sans buter constamment sur des difficultés
techniques qui ne se laissent surmonter qu’à coups de millions.
C’est d’ailleurs une illusion de croire que tout ce qui est simple
a déjà été découvert, et qu’il ne nous reste plus, venus trop tard
dans un monde trop vieux, qu’à grapiller quelques détails au prix
d’un appareillage monstrueux. A chaque grande découverte nou-
velle, on s’aperçoit après coup que des moyens assez simples devaient
permettre d’y arriver. Il y a peu de temps encore, ceux d’entre nous
qui assistèrent aux premières démonstrations de radioactivité
artificielle faites par Joliot devant la Société de Physique, furent
frappés par la simplicité des appareils utilisés. Ce sera toujours
l’esprit qui triomphe. Evidemment il ne faudrait pas s’emparer de
cet argument pour réduire encore nos maigres moyens : la grande
foule des chercheurs aura toujours besoin de gros appareils pour
obtenir de petits résultats, seuls quelques élus peuvent se permettre
le contraire, et les Becquerel furent de ceux-là.
En dehors de leur vocation étonnante de découvreurs, nous
pouvons invoquer comme autre argument (dans notre tentative,
peut-être vaine, de découvrir le secret des Becquerel), nous pou-
vons invoquer l’idée ùnique, fixe, obsédante de la Science, toute
autre activité étant dédaignée ou reléguée aux instants de loisir.
Même au Muséum, ils refusèrent tous le poste de Directeur de notre
— 657
vieille Maison, craignant de perdre un peu de leur temps au détri-
ment de la Physique. Et pourtant, ce n’aurait été pour Antoine-
César ou son fils qu’une fonction plus honorifique qu’absorbante ;
il en est, hélas, tout autrement de nos jours, où nous voyons les
meilleurs s’épuiser dans une tâche rendue surhumaine par les
difficultés de l’époque. De la vie politique aussi, ils se tinrent à
l’écart ; cependant Antoine-César accepta d’être conseiller général,
et il put ainsi contribuer à l'assainissement de la Sologne. Les autres
ne furent que Professeurs et Savants. N’est-ce pas une forme
d’égoïsme, nous dira-t-on, que de s’enfermer ainsi jalousement dans
sa tour d’ivoire ?
Peut-être, mais d’un égoïsme infiniment respectable, le même qui
pousse l’ermite à fuir le monde, non parce que le monde est mépri-
sable, mais parce que l’anachorète pense sauver plus d’âmes en
fuyant la foule et en se concentrant en Dieu. Cette tradition un peu
hautaine d’isolement entre les murs d’un laboratoire, les Becquerel
l’ont adoptée parce qu’ils s’étaient, eux aussi, voués à une divinité,
la Science, et que les bienfaits qui en retomberaient sur les hommes
compensaient les inconvénients de cette retraite, loin du monde,
dans l’ermitage du Jardin des Plantes.
Il n’y a pas que les fonctions publiques d’absorbantes et vous
savez tous, mes chers Collègues, que la pire perte de temps est
causée par les importuns qui viennent vous voir, racontent mille
sornettes qu’ils jugent de toute première importance, refusent de
s’en aller, et ne cèdent la place que lorsque votre exaspération,
d’autant plus étouffante qu’elle doit rester polie, a découvert un
subterfuge pour les expulser. Ceux que Molière appelait les Fâcheux
et que notre siècle, plus prosaïque, nomme casse-pieds, étaient
arrêtés avant d’atteindre le bureau des Becquerel par mille
savantes barrières. Qu’il me soit permis de rappeler à ce propos un
vieux souvenir.
Lorsque sonna l’heure de la retraite pour le Sous-Directeur de son
Laboratoire, cet excellent Louis Matout qui avait déjà été avec un
dévouement inlassable, le collaborateur d’Henri, Jean Becqüerel
lui chercha un remplaçant parmi divers jeunes physiciens, dont
moi qui travaillais alors dans les Laboratoires de Polytechnique
sous la direction de mon vieux maître Charles Fabry. Convoqué
par lettre, je vins à l’heure dite ; c’était un moment calme et assez
incommode, vers une heure de l’après-midi ; le jardin était désert
et je sonnai, le cœur battant, à la porte de la maison de Cuvier ; après
quelques instants d’attente, qui permettaient au Professeur de
jauger l’importun à travers le rideau du premier étage, la porte
s’ouvrit seule par un ingénieux mécanisme de télécommande, et je
m’engageai dans l’escalier sombre et silencieux. Des flèches collées
le long des murs jalonnaient un labyrinthe compliqué de couloirs,
658
et après diverses montées et descentes, je parvins devant une porte
close qui, telle celle de l’enfer de Dante, portait une inscription
propre à décourager les plus vaillants ; en lettre énormes : Bureau
du Professeur, défense d’entrer. En dessous, en plus petits carac-
tères : le Professeur ne reçoit que tel jour à telle heure, et Messieurs
les visiteurs sont instamment priés de ne pas insister pour le voir
à un autre moment. Epouvanté, je songeais à fuir quand la porte
s’ouvrit et celui qui allait devenir mon patron s’avança, la main
tendue, et aux lèvres ce sourire juvénile que vous lui connaissez ;
il me fit entrer dans son petit bureau, surchauffé par un feu de bois,
feu d’enfer lui aussi. Et voilà comment je suis ici aujourd’hui.
Grâce à ces obstacles qui sauvegardaient le calme de leur travail,
les Becquerel purent édifier l’immense monument de leur œuvre.
Mais ce dédain qui les écartait du monde et de ses vains tracas, le
monde le leur rendit un peu par vengeance et, il faut bien le dire,
les Becquerel sont méconnus. Ce n’est pas un paradoxe : tous ont
accédé au sommet des honneurs scientifiques, tous les quatre ont
été membres de la Section de Physique de l’Académie des Sciences,
et cependant, ô vanité des gloires humaines, leur œuvre reste ignorée
dans sa presque totalité. D’autres même ont usurpé un peu de leurs
découvertes : ainsi la pile à deux liquides, inventée par Antoine-
Eésar en 1829, porte dans les manuels d’enseignement le nom de
Daniell ; les premières photographies en couleurs, les premières
sensibilisations panchromatiques de plaques sont dues à Edmond,
et qui s’en doute ? Le soufflage magnétique des étincelles fut décou-
vert par Henri, et 17 ans plus tard E. Thomson l’appliquait aux
débuts de la T. S. F. sans rappeler cette antériorité. Enfin l’ensemble
des recherches de Jean, s’il est apprécié à sa juste valeur par les
connaisseurs, par de grands physiciens étrangers comme Kramers
ou Van Vleck, qui donc en France saurait en parler exactement,
à part quelques spécialistes ou ceux qui, comme moi, en ont vu le
développement progressif ?
Même au sujet de cette découverte de la Radioactivité, la plus
populaire des recherches de la dynastie et qui suffirait à elle seule
à immortaliser le nom des Becquerel, ne voyons-nous pas s’in-
sinuer peu à peu une stupide légende de hasard heureux, alors qu’en
réalité, comme je l’ai rappelé tout à l’heure, ce fut au contraire la
conclusion logique d’une longue suite de travaux familiaux ? Récem-
ment, j’ai dû écrire une lettre de protestation dans une revue scienti-
fique étrangère, pourtant de haute tenue et universellement lue,
afin de faire rectifier quelques phrases où cette découverte était
ramenée à un petit fait curieux, fortuit, à savoir qu’une boîte de
plaques se serait trouvée voilée dans le tiroir d’Henri parce qu’il
avait posé dessus, par inadvertance, laissait-on entendre, quelques
cristaux de sulfate double d’uranyle et de potassium.
Et si nous n’y veillons pas, Messieurs, que restera-t-il dans un-
siècle du travail prométhéen de cette famille, sinon à Châtillon-sur-
Loing une statue en bronze d’ Antoine-César, que la piété de son
arrière-petit-fils a pu, au prix de quels Stratagèmes, dissimuler à la
fureur allemande de fusion ; sinon une plaque de rue, dans le
XVIIIe arrondissement, et à supposer encore que quelque remous
politique ne l’ait pas enlevée au profit de quelque favori de la der-
nière heure ; sinon enfimdans notre Jardin une plaque sur la maison
de Cuvier, et une pancarte « Allée des Becquerel », qui a heureuse-
ment remplacé le nom d’un trop célèbre marchand de canons ?
Non, messieurs, il n’en sera pas ainsi, et c’est une des tâches que je
me propose, de remettre en pleine lumière et à sa juste place une
œuvre immense qui, oi l’on n’y prenait pas garde, risquerait trop
facilement de glisser dans l’ombre d’un injurieux oubli.
Je veux au contraire que dans cent ans, tous les petits enfants
qui se promèneront dans le Jardin et déchiffreront sur les murs le
nom des Becquerel, disent aussitôt : Papa, les Becquerel, c’est-y-
hien ces savants dont on parle dans notre leçon de choses ? Car la
vraie gloire posthume, ce ne sont pas tant les Académies que les
écoles primaires qui la distribuent. Et ces petits garçons, en se
dirigeant, non pas vers la promenade à dos de chameau (car cette
espèce animale, alors presque éteinte, sera réservée à de plus nobles
fonctions), mais vers la promenade dans l’espace interplanétaire en
wagon stratosphérique ; ces petites filles qui demanderont « Maman,
est-ce que tu permets que j’aille jouer au cerceau sur la lune ? — Oui,
ma chérie, mais n’oublie pas d’emporter ton goûter » ; tous ces
petits enfants qui s’assiéront sagement dans la fusée à propulsion
nucléaire, je veux qu’ils sachent que l’origine de ce grand joujou a
été cette petite enveloppe d’où en 1896 est issu un monde nouveau.
Une autre tâche qui m’incombe, plus ardue et plus périlleuse,
consiste à maintenir le Laboratoire de Physique appliquée du
Muséum dans cette tradition si élevée de haute Science et de pure
recherche.
Je compte m’y employer de toutes mes forces, et cela de deux
façons. Tout d’abord, et suivant en cela le grand exemple de mes
prédécesseurs, je désire que notre Laboratoire reste un centre vivant
d’esprit créateur. Nous ne pouvons et ne devons pas, pour les raisons
que j’ai rappelées il y a un instant, essayer de rivaliser avec des
laboratoires hautement techniques, tels que ceux qui s’occupent de
recherches nucléaires, mais dans diverses voies un excellent travail
reste possible, dans des disciplines moins coûteuses.
Une de ces disciplines, l’Optique Physiologique, est depuis plu-
— 660 —
sieurs années déjà en honneur dans notre Laboratoire. C’est mon
premier patron, l’excellent Charles Fabry, dont je ne peux évoquer
sans émotion la mémoire, qui m’avait poussé dans cette voie, alors
un peu délaissée en France. Avec une grande largeur d’esprit dont
je lui suis infiniment reconnaissant, le Professeur Jean Becquerel
m’a toujours encouragé à persévérer plus avant dans cette direction,
pourtant assez écartée de ses propres recherches, mais qui était bien
dans l’esprit d’une chaire de Physique appliquée aux Sciences
Naturelles. La science de la vision, tant de l’homme que des animaux,
est en effet à cheval sur la Physique, la Physiologie et même la
Médecine ; si d’une part elle considère l’appareil visuel comme un
appareil d’optique tout comme les autres (le plus répandu et le
moins cher), et comme un récepteur de radiations (très sensible) ;
si de ce fait il nous est permis d’appliquer à l’œil les lois physiques
de la formation des images et les lois photométriques usuelles, nous
ne devons pas oublier que l’œil est un organe vivant, et la rétine un
récepteur nerveux d’une prodigieuse complication ; même certains
cas pathologiques, comme par exemple les anomalies de la vision
des couleurs, nous sont d’un grand secours pour comprendre les
mécanismes normaux de la vision ; toutes ces complexités, qui
constituent en même temps un attrait pour le chercheur, font de
l’Optique Physiologique une de ces disciplines qui trouvent au
Muséum leur terrain d’élection, puisque notre maison nous offre
justement un assemblage unique de Scientifiques de toutes forma-
tions.
Ce centre d’Optique visuelle est en plein développement ; des
équipes de jeunes chercheurs s’y attellent à de difficiles problèmes,
mais avec la foi du succès, gage de leur réussite. Et de toutes parts
des organismes scientifiques et techniques viennent, même de
l’étranger, nous demander telle ou telle étude, d’où résultent parfois
des applications pratiques inattendues.
. Un autre groupe de recherches, lui aussi commencé avant la
guerre, prendra, je l’espère, un développement croissant : il s’agit
de la physique du globe, chère aux Becquerel comme nous l’avons
vu, et tout spécialement de la physique océanographique. En parti-
culier le problème ancien mais toujours neuf, de la pénétration des
radiations dans la mer, avait donné lieu à diverses recherches qui,
pendant la guerre et en liaison avec les services britanniques de
photographie aérienne, conduisirent à une méthode de mesure des
faibles profondeurs, en vue des débarquements alliés.
Ici encore, les recherches d’Océanographie physique mettent en
œuvre un ensemble de techniques pour lesquelles le Muséum cons-
titue un centre unique, et je souhaite que dans les années à venir
une large place soit faite dans notre laboratoire aux études de ce
genre.
— 661 -
Outre ces domaines de recherches en quelque sorte personnels au
Laboratoire de Physique appliquée, je voudrais aussi — rompant
un peu en cela avec des habitudes d’isolement et de cloisonnement
qui séparent les diverses Chaires de notre établissement — que notre
laboratoire devînt un centre, qui grouperait toutes les techniques
physiques utiles aux autres laboratoires du Muséum ; de plus en
plus en efïet, les sciences naturelles utilisent des méthodes précises
et des appareillages minutieux qu’il serait d’un mauvais rendement
d’éparpiller et de multiplier ; la concentration dans un seul labora-
toire — le nôtre — de ces moyens et du personnel dressé à leur utilisa-
tion, semble évidemment bien préférable. Nous possédons déjà une
excellente installation de rayons X, qui permet aux divers services
du Muséum d’utiliser cet admirable scalpel qui ne détruit pas les
échantillons. Nous possédons aussi un ensemble d’appareils pour la
reproduction photographique, l’étude sensitométrique, la micro-
photométrie et la spectrographie ; et chacun sait l’importance
croissante prise par l’analyse spectrale dans tous les domaines. Nous
voudrions compléter cet ensemble par un laboratoire de cinémato-
graphie scientifique, qui permettrait d’une part l’étude des phéno-
mènes de mouvement et de croissance propres à la vie, et d’autre
part l’établissement de films d’enseignement dans tous les domaines
des Sciences naturelles. Nous avons commencé aussi de rassembler
l’appareillage nécessaire à l’application des techniques d’isotopes
radioactifs, dont on connaît l’importance actuelle en biologie
animale et végétale. Il faut en effet s’astreindre à penser au Muséum
comme un tout et mon espoir est que, dans les années à venir, tous
nos collègues apprendront le chemin du Laboratoire de Physique
afin d’y venir chercher les techniques susceptibles de les aider dans
leur tâche.
Mais le Muséum n’est pas qu’un centre de Recherches, c’est aussi
un Etablissement d’Enseignement ; certes, la partie la plus efficace
de cet enseignement, c’est dans les laboratoires mêmes et au contact
vivant des réalités qu’il se donne. Mais la tradition et le règlement
de notre vieille Maison imposent aussi un enseignement librement
ouvert, qui donne aux Cours du Muséum, comme à ceux du Collège
de France, un caractère si particulier. Ici encore, je voudrais, suivant
en cela la tradition des Becquerel, que cet enseignement puisse
être à la fois assez général pour intéresser le plus d’auditeurs possible
et assez concret pour servir utilement à la diffusion de la Science.
C’est dans cette intention que j’ai choisi cette année comme sujet
de ce cours la mesure photographique des radiations et ses applica-
tions aux Sciences Naturelles. C’est un vieux sujet, car la plaque
photographique, depuis plus d’un siècle qu’elle existe, n’a vu que
croître de jour en jour son importance scientifique ; c’est aussi un
sujet cher à mes prédécesseurs ; Edmond n’a-t-il pas consacré à ces
— 662
problèmes de photographie une part importante de son activité,
et Henri n’a-t-il pas découvert la radioactivité avec l’aide, juste-
ment, du récepteur photographique ? Rassurez-vous, Mesdames et
Messieurs, je n’ai pas l’intention de commencer aujourd’hui ce
Cours, il ne débutera qu’après-demain, jeudi, à 17 heures, dans
l’amphithéâtre de Minéralogie, voisin de celui-ci. Tout ce que je
souhaite, sans trop y croire d’ailleurs, c’est que la plupart d’entre
vous s’y retrouvent.
Il est à la fois écrasant et exaltant, Messieurs, de devoir assumer
la succession d’une lignée aussi glorieuse que celle des Becquerel.
Réduit à mes seules forces, j’aurais peut-être hésité devant cette
tâche. Mais d’une part je sais, mes chers Collègues, que je peux
compter sur votre aide fraternelle, car le Muséum est une grande
famille, et c’est là une de ses qualités les moins contestées. D’autre
part je sens derrière moi une- tradition qui me soutient et me pousse ;
depuis quinze années que j’ai l’honneur d’appartenir à cette Maison,
j’espère avoir suffisamment assimilé les enseignements de cette tra-
dition pour pouvoir m’en montrer digne dans l’avenir, et je ne
formulerai pour terminer qu’un seul vœu : c’est qu’au moment où
je céderai la place à un plus jeune, venu pour assurer la relève,
mon remplaçant ne puisse faire de moi un plus bel éloge que de dire :
« Il sut maintenir vivante la tradition des Becquerel. »
663 —
COMMUNICATIONS
Description de quatre Toléostéens nouveaux
DE LA COTE OCCIDENTALE D’AFRIQUE.
Par Jean Cadenat.
I. — Description sommaire d’une' espèce nouvelle du genre
Cepola : Cepola pauciradiata sp. nov. des côtes du Sénégal.
Matériel examiné. — 1 exemplaire de 214 mm de longueur totale
pris au chalut dans la baie de Rufisque en 1944 (assez mauvais état) ;
1 exemplaire de 227 mm de longueur totale en excellent état, égale-
ment pris au chalut mais au Nord de Dakar, à proximité de la fosse
de Cayar, par des fonds de 25 m. ; 6 exemplaires de Cepola rubescens
de 230 à 251 mm de longueur totale.
Cepola pauciradiata. — Se distingue à première vue de C. rubes-
cens par 3 caractères principaux :
Elle paraît plus haute et plus courte, rappelant la forme de C.
abbreviata C. V. des mers de Chine. — L’œil est très nettement plus
petit. — Les dents sont beaucoup moins développées.
Nous lui donnons le nom spécifique de pauciradiata en raison du
nombre des rayons tant de la dorsale que de l’anale, nettement
inférieur à ceux des espèces connues de ce genre.
Cepola pauciradiata n. sp.
Le tableau suivant donne les principales mensurations et propor-
tions des deux exemplaires de notre nouvelle espèce comparées à
celles de quatre individus de C. rubescens.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
44
664
Tableau comparatif
Ce tableau montre bien que C. pauciradiata est plus haute (la
hauteur est contenue moins de 10 fois dans la longueur totale, contre
plus de 13 ou 14 fois chez C. rubescens). De même le diamètre de
l’œil est 30 % seulement de la longueur de la tête chez C. pau-
ciradiata alors qu’il est de 36 à 40 % chez C. rubescens. La diffé-
rence est beaucoup plus marquée, si l’on compare ce diamètre à la
plus grande hauteur du corps. L’espace interorbitaire mesure environ
les 3/4 du diamètre de l'œil. Il y a 26 branchiospines sur le bord
inférieur du premier arc branchial. Les dents des mâchoires sont
fines et très courtes. Les pièce operculaires ne présentent aucune
épine apparente. La dorsale et l’anale sont intimement unies à
la caudale, elles sont composées de rayons simples : D : 60 à 62
— A : 53-54. Le premier rayon de l’anale est situé au dessous de
l’intervalle entre les 10e et 11e rayons de la dorsale. Les plus longs
rayons de l’anale mesurent un peu plus de la moitié de la plus
grande hauteur du corps (54 à 55 %). Ceux de la dorsale sont
légèrement plus courts et ne mesurent qu’environ 45 % de cette
hauteur.
La coloration générale est rougeâtre et jaune sans maculatures
persistantes après conservation. Une tache noire bien marquée
entre l’intermaxiilaire et le maxillaire (plus grande que chez C.
rubescens).
665
II. — Description d’une deuxième espèce du genre Scorpae-
nodes de la côte occidentale d’Afrique : Scorpaenodes
elongatus, sp. nov.
Les petits Scorpaenidés, appartenant à ce genre, caractérisé
principalement par l’absence de dents palatines, sont assez rare-
ment capturés ou tout au moins observés sur les côtes du Sénégal.
Depuis la description de la première espèce africaine atlantique :
S. africanus décrite de Dakar en 1933 par Pfaff 1, j’ai pu obtenir
seulement six Scorpaenidés appartenant à ce genre :
29 mars 1946, Corée, deux exemplaires ; juin 1947, Pointe Noire,
un exemplaire ; nov. 1947, env. de Dakar (N’Gor), un exemplaire ;
fév. 1948, Gorée, un exemplaire ; juil. 1949, côtes du Sénégal (cha-
lutier Gérard-Tréca), un exemplaire.
Un examen attentif de ce matériel m’a montré qu’il était constitué
par les représentants de deux espèces différentes (3 individus de
chaque espèce) :
Scorpaenode africanus Pfaff et une deuxième espèce africaine
nettement différente pour laquelle je propose le nom de Scorpae-
nodes elongatus
Scorpaenodes elongatus n. sp.
Corps allongé comprimé, la hauteur du pédoncule caudal faisant
36 à 38 % de la hauteur du corps.
Tête légèrement déprimée plus longue que haute, recouverte
d’écailles sauf sur les lèvres, le menton et la zone interorbitaire ;
museau à peu près égal au diamètre de l’œil, mesurant le quart de
la longueur de la tête ; palatins sans dents ; les branchospines sont
au nombre de deux et trois rudiments à la partie supérieure et de
cinq et trois rudiments à la partie inférieure du premier arc bran-
chial.
1. Vid. Medd. Nat. Foren. Kübenhavn., XCIV, p. 311, fïg. 13. Dakar.
— 666 —
Pas de dépression occipitale. Epines nombreuses et très déve-
loppées ; épine nasale courte ; crête susorbitaire à 3 fortes épines
suivies çl’une quatrième post-oculaire bien développée ; crête occi-
pitale à 2 fortes épines ; en arrière de l’œil une série de 3 autres
amorce la courbe de la ligne latérale. Crête sous-orbitaire armée de
4 fortes épines suivies de l’épine supérieure tricuspide du préoper-
cule qui en porte également une autre au-dessous ; opercule à deux
pointes divergentes bien développées. Enfin une épine humérale
très apparente. En outre il existe une paire de très petites épines au
fond de la dépression interorbitaire.
Les écailles sont finement cténoïdes sur le corps, on en compte de
23 à 25 le long de la ligne latérale. La gorge est écailleuse mais les
écailles y sont très fines et cycloïdes (elles sont plus grandes et cté-
noïdes dans cette région chez S. africanus ).
Dorsale constituée de XIII ou XIV épines et de 10 ou 11 rayons
mous, elle n’est pas fortement encochée ; l’avant-dernière épine
est à peine plus courte que la dernière et la plus grande épine est
nettement plus courte que les plus grands rayons mous.
Anale à 3 épines et 5 rayons mous.
Pectorale à 18 ou 19 rayons dont les 11 inférieurs et le ou les deux
supérieurs sont simples, les 5 intermédiaires étant divisés.
La coloration est d’un brun plus ou moins rougeâtre à taches
irrégulièrement disposées. La tache noire très apparente entre les
9e et 128 épines de la dorsale (caractéristique de S. africanus ) n’existe
pas.
Nous résumons dans le tableau suivant les principales caracté-
ristiques des divers échantillons examinés qui font ressortir les
différences entre les deux espèces.
Je pense que ce faisceau de caractères est largement suffisant
pour différencier les deux espèces, malgré l’écart sensible de taille
des deux groupes d’échantillons.
L’appellation spécifique elongatus a été choisie pour bien faire
ressortir l’un des principaux traits différentiels séparant les deux
espèces.
III. — Description d’une espèce nouvelle nu genre Tracliurus
DE LA CÔTE OCCIDENTALE d’aFRIQÜE.
Matériel examiné. — 6 exemplaires provenant de pêches effec-
tuées par les chalutiers dakarois Gérard-Tréca et Cap-de-Naze, en
juin, juillet et août 1949 : sur les côtes du Sénégal et de Mauritanie.
Les deux premiers ont été pris au large de l’embouchure du
Saloum par des fonds d’environ 30 m. Trois autres plus au nord, au
large du village de N’gaparo par des fonds de 15 m. Le dernier
enfin a été capturé au large des côtes de Mauritanie.
— 668 —
Trachurus trecae, sp. nov. 1.
Corps allongé légèrement comprimé, la « standard length » repré-
sentant environ 85 % de la longueur totale et la distance du museau
à la base des premiers rayons de la caudale de 77 à 80 % de la
longueur totale.
Autres porportions en % de la longueur totale :
Plus grande hauteur du corps : de 20,6 à 21,8. Longueur de la
tête : de 22,9 à 24,4. Longueur des pectorales : de 22,2 à 23,8. Lon-
gueur des ventrales : de 11,8 à 12,6.
Le diamètre de l’œil mesure de 25 à 31,2 % de la longueur de la
tête.
N; _
Trachurus trecaet n. sp.
Le point où se termine la courbure de la ligne latérale et où
commencent les écussons épineux de la partie droite se trouve un
peu plus près de l’extrémité du museau que de l’extrémité de la
caudale (la distance de l’extrémité du museau à ce point représente
48 à 49 % de la longueur totale).
Dorsale : I/VIII — 1/29 à 33 (il existe une première épine horizon-
tale à pointe dirigée vers l’avant).
Anale : II — 1/28 à 30.
Le nombre des branchiospines sur le bord inférieur du premier
arc branchial est de 40 à 41.
La ligne latérale est formée d’environ 75 écailles-boucliers dont les
39 premiers, légèrement plus petits, sont dépourvus d’épine.
La hauteur des écussons antérieurs mesure de 53 à 66 % de celle
des plus grands boucliers armés de la partie postérieure, et de 9,5
à 11,1 % de la plus grande hauteur du corps.
Celle des plus grands boucliers à épine est de 16,5 à 18 % de la
hauteur du corps.
1. Le nom d’espèce rappelle celui du chalutier qui a capturé le premier exemplaire
observé à Dakar.
669 —
La ligne latérale accessoire supérieure est très courte et c’est le
caractère principal qui permet de distinguer rapidement cette
espèce des T. trachurus et T. picturatus déjà citées de la côte occiden-
tale d’Afrique.
Chez T. trachurus L. cette ligne latérale accessoire partant de la
nuque et longeant les dorsales, très près de la base de celles-ci,
atteint presque la fin de la base de la deuxième dorsale.
Chez T. picturatus Bowdich, cette ligne se termine au-dessous
du 4e ou 5e rayon de la deuxième dorsale.
Chez notre nouvelle espèce, elle est encore plus courte et se ter-
mine au niveau des 3e ou 4e épines de la première dorsale.
Chez notre nouvelle espèce, elle est encore plus courte et se ter-
mine au niveau des 3e et 4e épines de la première dorsale.
La coloration générale est verdâtre : vert bleuâtre foncé sur le dos,
vert plus clair devenant blanc argenté sur le ventre. Une tache
noire au bord postéro-supérieur de l’opercule, et une autre à la base
des deux rayons supérieurs de la pectorale. La partie supérieure du
lobe de la deuxième dorsale est également foncé presque noir.
La longueur totale des individus examinés en collection au Labo-
ratoire de biologie marine de l’I. F. A. N. à Corée varie de 202 à
262 millimètres.
IV. — Description d’une espèce nouvelle de Pomacentridés
DES CÔTES DU SÉNÉGAL.
Parmi les Pomacentridae des côtes du Sénégal existe une espèce
du genre Chromis, qui me paraît non décrite bien qu’elle soit capturée
très fréquemment et parfois en abondance par les petits chalutiers
qui pratiquent actuellement la pêche sur nos côtes.
Chromis lineatus, sp. nov.
Pomacentridé
Matériel examiné. ■ — 2 exemplaires pris par le chalutier Thérèse-
Emile-Yvon au large de Rufisque, par des fonds d’environ 20 m.
17 exemplaires provenant des pêches du chalutier Gérard-Tréca au
large de Dakar, Rufisque, M’Bour et Joal, par des fonds allant
jusqu’à 35 m. 10 individus de Chromis chromis L. dont 8 provenant
des mêmes lieux de pêche et deux de la région de Pointe-Noire
(A. E. F.).
D : XLV/11 (rarement 10 ou 12) ; P : 1/18.
Le nombre des épines de la dorsale est constant chez les 19 indi-
vidus examinés ; il est de 14 comme d’ailleurs chez C. chromis où
— 670
11 est également constant. Les autres espèces citées de la région ont
12 ou 13 épines seulement.
Corps ovoïde, allongé, coprimé ; sa hauteur (H) représente :
— 30 à 32 % de la longueur totale, mesurée du bout du museau à
l’extrémité du lobe supérieur de la caudale (L).
— 40 à 42,5 % de la distance du bout du museau à la naissance
des rayons médians de la caudale (1).
— 50 à 52 % de la distance du bout du museau à la base du dernier
rayon de l’anale (post A).
Ces valeurs pour les exemplaires de C. chromis ëxaminés sont
respectivement : 33 à 35, 7 % ; 46,5 à 49 % ; 57 à 61 %.
La tête représente : 21 à 23,5 % ^le L. ; 28,5 à 31 % de I. ; 36,5 à
37,2 % de la distance post A ; 69 à 75,5 % de H.
Pour Ch. chromis de la même région ces valeurs sont respective-
ment : 18,5 à 20,3 ; 25,5 à 28,2 ; 31,5 à 34,6 ; 54,5 à 58,5.
On compte généralement 8 hranchiospines à la partie supérieure
et 21-22 à la partie inférieure dü premier arc branchial.
Les os operculaires sont à bords non denticulés.
L’œil représente de 30 à 33 % de la longueur de la tête et 21 à
24 % de la plus grande hauteur ; quand la bouche est fermée le bord
postérieur du maxillaire atteint à peu près l'aplomb du tiers anté-
rieur de l’œil.
Les dents, fixes, coniques, pointues, à légère courbure, sont dis-
posées en plusieurs rangées à chaque mâchoire ; la rangée externe
est composée de 30 à 31 dents à chaque demi-mâchoire supérieure,
la deuxième rangée de dents plus petites est incomplète ; il existe
une troisième rangée formée de quelques dents seulement et irré-
gulièrement disposées.
— 671 —
Les écailles très finement cténoïdes sont assez grandes, on en-
compte 26 ou 27 en ligne longitudinale. La ligne latérale est formée
de 18 à 20 écailles tubulées auxquelles on peu ajouter 6 à 8 (le plus
souvent 7) écailles simplement perforées sur le pédoncule caudal.
Les petites écailles de la base des nageoires sont moins denses
que chfez C. chromis. Sur la tête les écailles s’étendent jusqu’au bout
du museau ; dans la région interorbitaire ces écailles très denses
sont de très faibles dimensions et beaucoup plus petites que les
premières pré-dorsales.
Coloration : le museau, le dessus de la, tête, la dorsale, la partie
postérieure de la caudale et la partie inférieure de l’anale sont d’un
brun olive plus ou moins foncé ; les lèvres et les joues sont gris jau-
nâtre et le sous-opercule argenté.
Le corps au-dessus de la ligne latérale est brun jaunâtre parfois
jaune brillant ; au-dessous de la ligne latérale il est d’un gris violacé
devenant argenté sur le ventre et présente 5 à 7 (généralement
6 visibles) bandes longitudinales dont les deux supérieures sont de
la couleur du dos et les suivantes d’un brun violacé plus ou moins
foncé.
Les pectorales sont transparentes à peine teintées de jaune et
présentent une tache noir très marquée à la partie supérieure de la
base.
Les ventrales sont jaune vif, la base de la caudale et la partie
antéro-supérieure de l’anale sont également d’un jaune plus ou
moins brillant.
Chaque écaille a en outre le bord postérieur plus foncé, ce qui-
donne généralement au poisson un aspect plus ou moins nette-
ment réticulé en nid d’abeille.
Ce système de coloration particulier, joint aux différences relevées
dans les proportions du corps, en font une espèce très nettement
différente de C. chromis qui était jusqu’ici la seule espèce du genre
présentant une formule radiaire analogue.
Laboratoire des Pêches et Productions coloniales du Muséum,
et Institut Français d’Afrique Noire , à Dakar.
— 672 —
Notules Ichtuyologiques (suite).
Par Paul Chabanaud.
XXXIX. — Présence de Bathysolea profundicola dans la Médi-
terranée.
Au cours de cette année 1949, M. le Dr R. Dieuzeide, Directeur de
la Station expérimentale d’Aquiculture et de Pêche de Castiglione
(Algérie) a eu l’amabilité de me communiquer un certain nombre
de Pleuronectif ormes (Heterosomata) dragués à Bon Haroun, par
100 m. de fond et parmi lesquels figure un Bathysolea profundicola
(Vaillant) mesurant 75,5 mm. de longueur étalon. L’espèce n’était
encore connue que de l’Atlantique nord, où elle se montre fréquente
sur le talus continental, entre la latitude des côtes sud de l’Irlande
et celle des îles du Cap-Verd. Il serait donc inutile d’insister sur le
grand intérêt qui s’attache à la trouvaille de M. Dieuzeide, si les
circonstances de cette capture n’ajoutaient au peu que nous savons
encore de la biologie de ce Soléidé.
Bathysolea profundicola est en effet réputé se tenir constamment
entre 250 et 1.400 m. et tous les individus capturés à ces profon-
deurs mesurent dé 118 à 203 mm. de longueur totale (de 101 à
175 mm. de longueur étalon). Or le spécimen de Bon Haroun est
relativement jeune, puisque sa longueur étalon mesure à peine les
3 quarts de celle du plus petit des spécimens de l’Atlantique, lequel
a été dragué par environ 667 m. de fond. Il se peut donc que le
spécimen de Bon Haroun se soit attardé sur le plateau continental,
après sa métamorphose. Hypothèse qui suggère celle d’une étroite
analogie entre la biologie des premiers états de Bathysolea profun-
dicola et celle des premiers états des autres Soléidés de l’Atlantique
nord, ceux du moins dont les stades symétriques sont connus, c’est-
à-dire Microchirus variegatus (Donovan), Solea solea (Linné),
Pegusa lascaris (Risso), L’œuf serait pélagique et les stades lar-
vaires, s’immisçant au plankton de surface, se tiendraient de' pré-
férence à proximité des côtes ; en même temps qu’il grandirait,
l’adulte migrerait en profondeur.
XL. — Sur les Synaptura du groupe albomaculata.
Parmi les espèces dont se compose le genre Synaptura Cantor
1849, il en est 3 qui, étroitement apparentées entre elles, se recon-
naissent à première vue par la présence de nombreuses macules
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
(
-- 673 —
blanches ornant leur face zénithale. Voici la nomenclature de ces
3 espèces, avec l’indication des principales différences qui les dis-
tinguent les unes des autres et la mention de leur habitat respectif:
Synaptura albomaculala Kaup 1. Tête comprise 5,5 fois dans la
longueur étalon. Narine postérieure zénithale tubulée. 1 cirre nasal
zénithal (et 1 nadiral). Lèvre mandibulaire zénithale ciliée. D. 68-75.
A 52-61. C. 16. S 120-130. Océan Indien nord, de Kanara à Sin-
gapour. Archipel Indo-Malais ?
Synaptura alboguttata (Fovvler) 2. Tête comprise 6 fois dans la
longueur étalon. Narine postérieure zénithale ? Cirre nasal ? Lèvre
mandibulaire zénithale simple. D 81. A 69. CPS 115. Côte du
Natal.
Synaptura cadenati Chabanaud 3. Tête comprise 7 fois dans la
longueur étalon. Narine postérieure zénithale tubulée. Cirre nasal
présent. Lèvre mandibulaire zénithale ciliée. D 78-79. A 62-65.
C 16-17. S 116-128. Atlantique oriental : Togo (Lomé) et côte du
Sénégal (12° 34’ N, 17° 9’ W).
La figure qui illustre la description de 5. alboguttata montre une
émargination dorso-ventralement symétrique de la membrane reliant
Turoptérygie aux deux autres nageoires impaires. Sans doute ne
s’agit-il que d’une simple déchirure, accident très fréquent ; sinon,
Témargination en question ne serait rien d’autre qu’une anomalie
individuelle.
Il est permis de se demander si l’étude d’un matériel plus abon-
dant ne conduirait pas à la réunion de ces trois prétendues espèces
en une seule. Celle-ci peuplerait tout au moins la totalité de la moitié
occidentale de l’océan Indien, puis, après avoir contourné l’extré-
mité sud du continent Africain, se serait répandue vers le Nord,
jusqu’au Sénégal. Cette migration vers l’Ouest puis vers le Nord
serait comparable à celle dont semble résulter la dissémination du
Bothidé Chascanopsetta lugubris Alcock 4. '
XLI. — L’œuf des Rhombosoleidae 5.
L’œuf des Rhombosoleidae [4] a été étudié par Anderton, dont
les travaux ont été publiés en 1906 [1] et en 1921 [2] 6. Cette étude
1. Cfr Arch. Mus. Nat. Ilist. nat ., (6) 15, 1938, p. 89-92 et 107. Dans le tableau
synoptique n° 2 (p. 107), tout ce qui concerne le spécimen n° 5 est à supprimer, ce
spécimen étant mentionné dans le tableau précédent (p. 106).
2. Solea alboguttata Fowler, Ann. Natal. Mus., 6, 1929, p. 251-252, eff. 1.
3. Bull. Mus. Nat. Ilist. nat., (2) 20, 1948 (1949), p. 512-513. Depuis la publication
de la description du holotype, j’ai examiné deux autres spécimens, capturés sur la
côte du Sénégal par le navire-école belge Mercator.
4. Cfr. Cadenat (J.), Recherches systématiques sur les Poissons littoraux de la
côte occidentale d’Afrique, p. 521 et seq. [Rev. Trav. Off. Pêches mar ., 10, 1937).
5. Les nombres imprimés en caractères gras et mis entre crochets renvoient à la
Bibliographie placée à la fin de cette Notule.
6. Cette dernière référence concerne une publication posthume.
674
porte sur 6 espèces appartenant à 5 genres différents 1 ; savoir :
Pelotretis flavilatus Waite, Ammolretis rostratus Günther, Colistiurn
guentheri (Hutton), Peltorhamphus n.ovaezeelandiae Günther, Rhom-
bosolea pleibeia (Richardson) et Rhombosolea lapirina Günther.
Tous les œufs étudiés se sont montrés en possession de globules
d’huile, épars dans le vitellus. Ces globules d’huile sont plus ou moins
volumineux et, à n’en juger que d’après l’iconographie, leur nombre
varie, selon les espèces, de 1 à une trentaine. Les observations faites
à ce sujet peuvent se résumer de la façon suivante :
Pelotretis flaoilatus 12, p. 83, efï.]. Diamètre 0,8 mm. ; une dizaine
de globules d’huile.
Ammotretis rostratus [2, p. 82] . Diamètre 1,5 mm ; une vingtaine
de globules d’huile.
Colistiurn guentheri [1, p. 479, tab. 19, eff. c ; 2. p. 82] 2. Diamètre
1,7 mm ; globules d’huile très nombreux (une trentaine ?).
Peltorhamphus novaezeelandiae [1, p. 482, tab. 19, eff. d ; 2, p. 88,
eff.]. Diamètre 0,5 mm ; environ 6 globules d’huile.
Rhombosolea plebeia [1, p. 481, tab. 18, eff. /, g ; 2, p. 84]. Dia-
mètre 0,65 mm ; environ 13 globules d’huile.
Rhombosolea tapirina [1, p. 87 ; 2, p. 481], Diamètre 0,8 mm ; un
seul globule d’huile, de fort diamètre et de teinte orangé.
Dans l’une de mes précédentes Notules Ichtvologiques [4], il est
fait mention de 3 caractères morphologiques qui, selon moi, suffisent
à élever au rang de famille le groupe notogéen considéré jusqu’ici
comme une simple subdivision de la famille arctogéenne des Pleuro-
nectidae. Cette thèse trouve un nouvel argument dans la différence
que crée, entre Pleuronectidae et Rhombosoleidae, l’absence de toute
inclusion oléique dans l’œuf des premiers et la présence de telles
inclusions dans l’œuf des seconds.
D’autre part, ce dernier caractère s’ajoute à ceux que j’ai déjà
cités [5] 3, comme témoignant d’une certaine affinité entre les
Rhombosoleidae — qui sont d’authentiques Pleuronectoidei — et les
Soleoidei de la famille des Achiridae ; ce dont on peut se rendre
1. lia famille des Rhombosoleidae ne se compose que de 16 espèces, réparties entre
8 genres.
2. La note d’ANDERTON a pour titre : « The Brill (Caulopselta scapha) » ; ce qui a
fait croire à Norman [3, p. 195] qu’il s’agissait du Bothidé Arnoglossus scapha (Schnei-
der). L’erreur d’ANDERTON pouvait être soupçonnée du seul fait que Brill (la barbue)
est le nom vulgaire néozélandais de Colistiwn guentheri [3, p. 426] ; mais la preuve de
cette erreur se trouve dans le texte de cette même note, où Anderton dit avoir obtenu
expérimentalement la fécondation d’un petit nombre d’œufs de l’espèce en question,
à l’aide du sperme de Peltorhamphus novaezeelandiae, car la fécondation de l’œuf d’un
Bothidé par le sperme d’un lthombosoléidé paraît des plus improbables. En consé-
quence, il y a lieu de supprimer, chez Norman [3, p. 195], la citation de Thomson et
Anderton dans la synonymie d’ Arnoglossus scapha.
3. De son côté, Norman [3, p. 14] avait noté, comme étant de nature à rapprocher
les Rrom'uosoleidae des Soleoidei, une certaine réduction des yeux et, dans divers genres,
la position de l’organe nasal nadiral.
compte par la consultation des travaux des auteurs suivants : Cun-
ningham [6, tab. 15, efï. 3-6 ; tab. 16, efî. 1, 2, 3, 4 et 6 ; tab. 17,
efï. 1 et 2], Fabre-Domergue et Biétrix [7, tab. 2 et 3], Hilde-
brand et Cable [8, p. 632-635, efî. 142-150]. A n’en juger que
d’après l’illustration de ce dernier mémoire, les globules d’huile
contenus dans l’œuf, des Achiridae sont, pour la plupart, d’un
volume proportionnellement plus considérable que ceux que ren-
ferme l’œuf des Soleidae. Dans l’état actuel de nos connaissances,
l’œuf des Rhombosoleidae ressemble donc davantage, sous ce rap-
port, à l’œuf des Achiridae qu’à Celui des Soleidae.
Dans le cas présent, affinité ne signifie pas filiation, mais simple-
ment parenté plus étroite [5] car l’hypothèse d’une filiation Rhom-
bosoleidae —y Achiridae se heurterait à un obstacle insurmontable :
la différence de nature du chiasma opticum.
Laboratoire des Pêches et Productions Coloniales
d'origine animale, du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
1. Anderton (T.), Observations on New Zealand t'ishes... made at the
Portobello marine fish-hatchery. Trans. Proc. New Zealand Inst.,
39, 1906 (1907), p. 477-495 ; tab. 17-20.
2. Thomson (G. M.) et Anderton (T.), History of the Portobello marine
Fish-Hatchery and Biological Station. New Zealand Roard Sci.
Art. Bull., 2, 1921, p. 9-131.
3. Norman (J. R.), A Systematic Monograph of the Flatfishes. London,
1934.
4. Chabanaud (P.), Autonomie de la famille des Rhombosoleidae. Bull.
Mus. Nat. Hist. nat., (2) 18, 1946, p. 160.
5. Id., Le Problème de la phylogenèse des Heterosomata. Bull. Inst.
Océan., 950, 1949.
6. Cunningham (J. T.), A Treatise on the common Sole. Plymouth, 1890.
7. Fabre-Domergue et Biétrix, Développement de la Sole. Paris, 1905.
8. Hildebrand (S. F.) et Cable (L.) , Further Notes on the Development
and Life History of some Teleosts at Beaufort, N. C. Bull. Bur.
Fish., 48, 1938, p. 503-642.
Erratum.
in P. Chabanaud. Les Cynoglossus de F Atlantique, Bull. Muséum (2)
21, 1949, p. 520 : dernière ligne, au lieu de subangulaire, lire :
subanguleuse.
— 676
Opilions capturés ek Corse et description
D'UNE ESPÈCE NOUVELLE.
Par Edouard Dresco.
Un petit lot d’Opilions, capturés en Corse par le Professeur Remy
en 1948, m’a été confié par le Professeur Fage pour en faire l’étude -r
je l’en remercie ici bien sincèrement. En voici la liste :
Genre Scotolemon.
Scotolemon terricola Sim. — Solenzara, comm. de Sari-di-Porto-
Vecchio, près du port, embouchure de la rivière Solenzara, ait. 1 m.,
1 $, 4-IX-48. — Forêt de Valdoniello, sur le flanc Est de la crête
d’Orso Lango, à 800 m. au Sud-Est de la Maison Forestière de
Popaja, à l’endroit où la conduite d’eau de celle-ci traverse le sentier
des bergeries d’Arenuccia, ait. 1.100 m., 1 $, 23-VIII-48.
Espèce signalée et décrite de Corse ; Algérie.
Les individus cités ci-dessus sont conformes à la description
Simon (1) et aux types figurant dans la collection Simon du Muséum
de Paris. Toutefois, je signale que les dessins de Roewer, dans sa
révision (2, p. 32) et exécutés d’après les mêmes exemplaires, ne
sont pas exacts ; dans la fig. 12 de ce travail, au sujet du détail
montrant le malelon oculaire et la chélicère de profil, il y a lieu de
noter les différences suivantes :
a) le dessus du premier article des chélicères n’est pas convexe,
mais porte une échancrure qui délimite une bosse à l’extrémité.
b) le mamelon oculaire n’est pas éloigné du bord frontal et d’ail-
leurs Simon, dans sa description originale, s’exprime ainsi (1) :
« mamelon très élevé, conique, s’élevant verticalement au-dessus du
bord frontal... »
Je figure donc ces précisions (fig. 1).
Genre Trogulus.
Trogulus cristatus Sim. — Grotte de Sulane ou de Paterno, comm.
de Furiani, à 45 minutes au Nord-Ouest de l’église de Furiani, ait.
240 m., 1 <J, 15-VIII-48.
Espèce signalée des Alpes-Maritimes ; nouvelle pour la Corse,
où se trouvent également T. aquaticus Sim. et T. coriziformis
C. L. Koch.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 677
Genre Dicranolasma.
Dicranolasma scabrum Herbst. — Grotte Corte, Comm. de Pietra-
corbara, ait. 170 m., 1 <$, 10-VIII-48.
Espèce à large répartition dans le bassin méditerranéen ; la déter-
mination de cette espèce m’a conduit à revoir les matériaux de la
collection du Muséum ; cette étude, en cours, fera l’objet d’une note
spéciale.
1. Scotolemon terricola Sim. : mamelon oculaire et chélicère. — 2. Prosclerosoma remyi,
sp. nov. : céphalothorax. — 3. Prosclerosoma remyi sp. nov. : face ventrale, pièce
labiale et hanches.
Dicranolasma sp. — Forêt de Valdoniello, avec Scotolemon terri-
cola (voir plus haut), 1 juv, 23-VIII-48. — Lano, au bord des rigoles
d’irrigation entre l’Eglise et la lisière Ouest du village, ait. 400 à
450 m., 1 juv, 26-VIII-48.
Les jeunes du genre Dicranolasma sont indéterminables ; les
adultes se différencient par les articles de la patte-mâchoire, laquelle,
chez les jeunes, est totalement différente et porte des épines tubulées
très longues ; chez les adultes, la patte mâchoire est très réduite et
ne porte plus que des poils.
Genre Nemastoma.
Nemastoma argenteo-lunulatum (Can.). — Furiani, jardins au
bord du ruisseau de S. Agata, ait. 150 m., 1 Ç 16-VIII-48. — Ponte
Leccia, à 1.500 m. au Nord-Nord-Ouest de la Gare, entre la route
de Calvi et l’Asco, ait. 200 m., 1 19-V111-48. — Grotte de Leccia-
Torta, à la lisière Nord du village de Castiglione, ait. 670 m.,
1 22-VIII-48. — Sartène, jardins d’Alsomi, ait. 275 m., 1
16-IX.-48.
Espèce signalée de Corse et d’Italie par Simon.
— 678
Genre Prosclerosoma
Prosclerosoma remyi, sp. nov. — ■ Type : 1 Ç, Furiani, jardins au
bord du ruisseau de S. Agata, ait. 150 m., 16-8-48. ■ — - $ inconnu.
Ç : long. 3.55 mm, larg. 2,5 mm.
Brun foncé agrémenté de taches fauves, mamelon noir, un peu plus
long que large, éloigné du bord frontal par un intervalle persque double
de sa longueur, granuleux, sam tubercules ; yeux petits, globuleux, séparés
par un intervalle un peu plus grand que leur diamètre. — Bord frontal
élevé en bosse demi-circulaire avec 2 entailles sur la partie antérieure ;
espace supra-mandibulaire pourvu de deux tubercules épais, granuleux,
sans épine apicale. — Abdomen fortement granuleux en dessus, les quatre
premiers segments munis chacun de deux tubercules rapprochés, bas,
arrondis, leur intervalle croissant du premier au quatrième segment ;
segment Y pourvu de quatre tubercules, équidistants ; segments VI et VII
sans tubercules. — Hanches des pattes granuleuses, fauves ; hanche II
portant à la face externe (en arrière) un tubercule plus long que large ;
hanche III portant à la face externe (en avant) un tubercule de même
type ; hanche IV longue, portant à la face externe (en avant) un petit
tubercule et un autre, presque infère, à la face interne. — Pattes courtes,
sans spiculés, ni épines, à pilosité serrée. — Patte mâchoire fauve, fémur
obscurci en dessus. — - Chélicères fauves, visibles en-dessus, deuxième
article cylindrique.
Le genre Prosclerosoma Rwr. comprend les espèces suivantes :
P. insignum Rwr., P. simile Rwr. et P. hispanicum M. L.
P. hispanicum , figuré par Mello-Leitao (5), diffère de notre
espèce par les tubercules de l’espace supra-mandibulaire, lesquels
sont terminés par une épine noire, et par les hanches sans tubercules.
Quant aux deux autres espèces, -P. insignum, de Sardaigne, et
P.' simile, du Sud de l’Italie, seuls les £ sont connus.
Je publie donc cette espèce sous réserve de capturer le (J ; cette
capture permettra seule de vérifier si l’espèce doit être conservée,
ou si elle tombe en synonymie avec l’une des deux autres.
Je dédie cette espèce à M. le Professeur Remy, en très respectueux
hommage.
Genre Platybunus.
Platybunus sp. — Grotte de la Carpinaccia, comm. de Pietroso,
sur la pointe de la Carpinaccia, à 100 m. à vol d’oiseau au Nord-Est
du sommet et à 40 m. en contrebas de celui-ci, ait. 1.000 m.,- 1 juv,
-31- VII 1-48.
Jeune non déterminable spécifiquement.
Quelques sujets, très jeunes, n’ont pu être étudiés, et je ne puis
en préciser le genre ; chez les Opilions, il est délicat de les placer,
sauf dans les genres très spéciaux, tels Ischyropsalis, Nemastoma,
Trogulus, Scotolemon, etc.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 679 —
BIBLIOGRAPHIE
(1) E. Simon, Notice sur les Arachnides cavernicoles et hypogés, Ann.
Soc. Ent. France, sér. 5, V. 2, 1872.
(2) C. Fr. Roewer, Opiliones, Fünfte Sérié, zugleich eine Révision aller
bisher .bekannten europaischen Laniatores, Arch. Zool. expér.
t. 78, fasc. I, 1935. '
(3) E. Simon, Les Arachnides de France, t. VII, 1879.
(4) C. Fr. Roewer, Die weberknechte der erde, 1923.
(5) Mello-Leitao, Les Opilions de Catalogne, Treballo del Museu de
Ciencies Nat. de Barcelona, vol. XI, n° 9, 1936.
Bulletin du Muséum, 2e série, l. XXI, n° 6, 1949.
45
680 —
Les Stygothrombidm (Acariens) de la Faune française.
Par Marc André.
Sig Thor a créé, en 1935, la sous-famille des Stygothrombidiinae
pour le genre Stygothrombium Yiets 1932 et le sous-genre Cerbe-
rothrombium Viets, 1934, découverts par St. Karaman en Yougo-
slavie.
Appartenant à la famille des Thrombidiidae, les représentants de
ces deux genres seraient, selon ce même auteur, des formes très
dégradées dont la structure se serait progressivement modifiée par
suite de leur accoutumance à la vie aquatique.
D’après Motas et Tanasachi (1946) elles représenteraient peut-
être une étape dans l’adaptation d’Acariens terricoles à ce nouveau
milieu.
Nous pensons également qu’il s’agit d’espèces profondément
évoluées en raison de leur adaptation à une existence aquatique
et souterrain.
En effet, la plupart des espèces appartenant à la famille des
Thrombidiidae (ainsi que presque tous les Acariens faisant partie
de la faune muscicole et humicole) peuvent être considérés comme
constituant des intermédiaires entre les animaux épigés et les
animaux hypogés (endogés et cavernicoles).
Leurs représentants passent presque toute leur existence dans le
sol qu’ils fouissent constamment à l’aide de leurs palpes et de leurs
pattes. Ils s’insinuent dans les fissures qu’ils rencontrent, suivent
les racines des végétaux et les galeries creusées par les Oligochètes.
Exécutant des migrations verticales saisonnières et même, bien
souvent journalières, ils s’enfoncent, l’iiiver, à des profondeurs
variables pour se maintenir à une température à peu près constante
et, l’été, pour se protéger, une partie de la journée, contre la séche-
resse. Dans les pays tropicaux, par exemple, certains Thrombidions
ne remontent à la surface du sol qu’après de fortes pluies ; ils effec-
tuent de longues pérégrinations en tous sens puis, au fur et à mesure
que l’humidité ambiante diminue, ils rentrent en terre jusqu’à une
profondeur relativement considérable (plusieurs dizaines de centi-
mètres), surtout pendant la saison sèche.
Fortement sténhygrobies ils recherchent particulièrement une
atmosphère saturée d’eau et certaines espèces, devenues lucifuges,
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
681 —
ont fini par disparaître peu à peu du domaine épigé en s’adaptant
progressivement à un milieu endogé aquatique. Elles ont continué,
sous terre, sans doute à un rythme accéléré, leur évolution stenhy-
grobie et se sont acclimatées définitivement à un milieu où elles
se sont trouvées à l’abri des modifications climatiques.
Les espèces appartenant à la sous-famille des Sty gothrombicLiinae
représenteraient donc, selon nous, une étape avancée dans l’adapta-
tion, d’animaux terrestres, à la vie aquatique et non pas un passage
de formes primitives aquatiques, intermédiaires entre les Hydrach-
nides et les Thrombidions, en voie d’évolution vers une adaptation
progressive à la vie terrestre.
Les similitudes que présentent, dans la forme générale du corps,
les Sty gothrombidiinae avec les Wandesia (Hydracariens phréati-
coles) ne sont dues qu’à un phénomène de convergence provoqué par
la cohabitation de ces deux groupes dans un même milieu.
Nous avons fait connaître, tout îécemment (1949, Bull. Muséum
Paris, 2e s., t. XXI, p. 67, fig. 1-5) une nouvelle espèce de Stygo-
thrombium (St. gallicum ) dont l’unique représentant avait été
recueilli par M. E. Angelier dans les Pyrénées-Orientales. Le même
collecteur a réussi à capturer, dans des localités différentes, trois
autres exemplaires du même genre mais appartenant vraisemblable-
ment à trois formes distinctes.
Nous donnons, ci-dessous, la description des quatre individus
recueillis en France.
Stygothrombium gallicum M. André.
L’animal vivant est translucide, presque transparent.
La longueur du corps, y compris le gnathosoma, atteint 1300 p.
L’idiosoma, seul, mesure 1155 p.. La largeur du corps, à la hau-
teur des pattes postérieures, est de 380 p. Le gnathosoma, très
développé, se présente comme un fourreau renflé vers sa partie
postérieure et engainant les chélicères. La peau est recouverte,
comme chez les autres espèces de ce même genre, de papilles courtes,
arrondies et serrées.
La face dorsale du corps (fig. 2) porte quatre rangées longitudinales
de poils simples, longs de 50 à 60 p ; près du point d’insertion de
chacun d’eux se trouve une cupule placée au centre d’un écusson
circulaire constitué par des plissements concentriques de la cuticule.
Ces cupules, examinées à fort grossissement, semblent traversées
d’un fin canal très court, légèrement évasé à son orifice externe.
La face ventrale du corps (fig. 1) porte quelques rares soies simples,
semblables aux dorsales.
La crête métopique (fig. 3), longue de 95 p, est linéaire et parcourt
682
longitudinalement tout le propodosoma sur la ligne médiane. Son
aréa antérieure, large de 20 p, donne insertion à cinq soies : une
antérieure impaire, lisse, longue de 70 p ; deux autres, plus fortes.
Stygothrombium gallicum M. André.
Fig. 1, face ventrale. — Fig. 2, face dorsale (X 85). — Fig. 3, crête métopique.
relativement courtes (30 p) et enfin deux postérieures grêles, imper-
ceptiblement barbulées, longues de 70 p. En outre, on observe une
paire de soies qui ne sont pas, comme les autres, fixées dans une
petite invagination cutanée qui, vue de dessus, apparaît comme une
aréole circulaire, mais chacune d’elles est entourée à sa base par un
double cercle représentant une fossette dont elle émerge ; ces deux
soies correspondent aux poils sensoriels piésents sur la crête des
683 —
autres Thrombidions et désignés sous le terme de soies pseudo-
stigmatiques : leur dimension atteint ici 40 p. Les anneaux basilaires
qui entourent leur point d’insertion ne sont pas en contact, comme
ceux de St. Chappuisi mais, au contraire, assez distants l’un de
l’autre.
Fig. 4, palpe maxillaire gauche, face interne, de Stygothrombium Angelieri M. André.
— Fig. 5, id., de St. Angelieri var. minor M. André. — Fig. 6, id ., de St. gallicum
var, delphinensis (Ces trois figures de palpes sont reproduites au même grossissement:
X 330). — Fig. 7, patte I droite de St. Angelieri M. André.
Le gnathoso'ma, long de 145 p, large de 70 p, atteint, dans sa
partie basale, une épaisseur de 80 p. Le rostre, spatuliforme, long
de 40 p, présente un bord distal large de 25 p, légèrement recourbé
et se terminant de chaque côté en une courte pointe latérale sur
laquelle s’insère une petite soie. A la base du rostre naît, de chaque
côté, un fort éperon chitineux assez semblable à celui que figure
Ylets pour le St. karamani. Les chélicères sont également identiques
à celles de cette dernière espèce.
Les palpes (fig. 8), petits, ne dépassent pas 70 p. Le dernier article
(distal), courbe, mesure 35 p et porte à sa pointe un organe bacilii-
forme long de 10 p ; à son bord interne on remarque trois fines soies
et deux puissantes griffes dont l’une, subventrale, se termine par
une extrémité pointue et l’autre, presque dorsale, par une pointe
émoussée ; deux autres griffes courbes, pointues, moins forte que les
précédentes, complètent l’armature interne de l’article.
— 684
Sur sa face externe, il porte trois longues soies grêles x. L’article
proximal, épais, long de 35 \i, donne insertion à deux longues soies
grêles dorsales, une semblable sur sa face externe et, ventralement
il est armé, près de son extrémité distale, d’une forte soie courbe
puis de trois autres soies fines dont l’une, courbe, est extrêmement
longue.
Les épimères I, coalescentes avec celles des pattes II, forment
une sorte de bouclier qui atteint la ligne médiane du corps de
telle sorte que chacun des groupes I- II arrive au contact de l’autre.
La tubérosité antéro-interne des épimères I porte trois poils courbes
assez longs ; près de l’angle antéro-externe naissent deux longues
soies. On trouve en outre une soie plus courte près de l’angle postéro-
interne. Dans l’angle postéro-externe, chaque épimère II porte une
longue soie.
Les épimères III- IV sont fusionnées également mais forment un
bouclier beaucoup moins développé que les épimères antérieures.
Près du bord antéro-interne de chacune des épimères III se trouve
un long poil sinueux, et une soie de même structure est située sur le
bord externe des épimères IV. La surface des épimères I- II et III- IV
est irrégulièrement et finement pontuée.
Les pattes, relativement courtes, mesurent : I, 280 jx; II, 255 jx ;
III, 335 p ; IV, 380 p. Les articles, trapus, sont garnis de soies.
Le tarse de chacune des pattes est muni de trois griffes dont les deux
latérales sont pectinées.
La région génitale est difficilement perceptible ; elle est située à
la hauteur des épimères IV et limitée par une cuticule non plus
papilleuse mais plissée, moins chitinisée que sur le reste du corps.
La fente génitale est flanquée, à droite et à gauche, d’une fine soie.
De plus, on observe de chaque côté, deux formations sphériques
pédonculées (improprement appelées « cupules » par les auteurs) et
correspondant vraisemblablement aux organes tactiles génitaux, ou
pseudo-ventouses, signalés chez la plupart des Prosligmata. Le fait
que ces organes soient, dans l’espèce que nous décrivons, au nombre
de deux paires seulement indique, sans aucun doute, que notre
individu est une nymphe. Près des organes tactiles génitaux posté-
rieurs s’insère une fine soie.
L’uropore est situé ventralement à la partie postérieure du
corps.
Provenance : Sur le Tech, entre Prats-de-Mollo et Tech-sur-Tech
(Pyrénées-Orientales). Trouvé parmi le sable grossier, à la surface
1. Dans la description originale de cette espèce [Bull. Muséum Paris , 2e s., XXI,
p. 67) nous avions signalé, sur la face externe du palpe, la présence d’ « une longue et
large soie pointue et une longue soie grêle » ; un examen ultérieur nous a démontré
qu’il n’y avait, en réalité, que trois soies grêles mais la réunion, par l’extrémité distale,
de deux d’entre elles, nous avait donné l’illusion d’une large soie spiniforme.
— 685 —
I
de l’eau (température de l’eau 16°), à 50 cm. d'ans le sol. E. Ange-
lie» colt., août 1948.
Stygothrombium gallicum M. André, var. delphinensis il var.
L’unique spécimen, adulte, représentant cette nouvelle variété,
a le faciès de St. gallicum mais est de taille notablement plus grande ;
cette différence s’explique par le fait que nous avons ici une forme
adulte alors que le type de l’espèce a été établi d’après une nymphe.
Dans la description ci-dessous nous n’exposerons que les diffé-
rences permettant de distinguer cette nouvelle variété de la forme
typique et nous insisterons particulièrement sur l’armature des
palpes.
La longueur du corps, y compris le gnathosoma, atteint 2130 p.
L’idiosoma, seul, mesure 1930 p. La largeur du corps, à la hauteur
des pattes postérieures, est de 480 p.
Le palpe (fig. 6) porte, à sa pointe, un organe tentaculaire, non
plus bacilliforme comme chez le St. gallicum typique, mais presque
lancéolé. Au bord interne on remarque trois fines soies et quatre
puissantes griffes dont la plus dorsale est particulièrement déve-
loppée. Sur la face externe il porte une longue soie grêle recourbée.
L’article proximal est armé, ventralement, d’une forte soie légère-
ment émoussée à son extrémité distale et de cinq autres soies fines
dont deux, courbes, sont extrêmement longues.
Les pattes, courtes, mesurent : I, 440 p ; II, 360 p ; III, 420 p ;
IV, 560 p. Les articles sont trapus, garnis de soies. Le tarse de
chacune des pattes est muni de trois griffes dont les deux latérales
sont peetinées.
La région génitale est située à la hauteur des épimères IV. On
observe, de chaque côté, trois formations sphériques pédonculées ;
la troisième est munie de « pseudo-ventouses » plus développées que
les précédentes.
Provenance : Dans les bancs de graviers au bord du ruisseau de
Vernaison, près des Barraques-en-Vercors (Drôme), ait. 660 m.
Profondeur du sondage, 50 cm. Température de l’eau, 15°. E. Ange-
lier coll., 28 juin 1949.
Stygothrombium Angeîieri n. sp.
Représentée par un unique exemplaire adulte, cette espèce est
relativement grande puisque la longueur totale du corps atteint
3300 p. L’idiosoma, seul, mesure 2880 p. La longueur de l’hystéro-
soma, à la hauteur des pattes postérieures est de 890 p. Le gnatho-
soma, beaucoup plus développé que dans l’espèce précédente, atteint
une longueur de 420 p.
— 686 —
La face dorsale du corps (fig. 13) porte quatre rangées longitudi-
nales de poils simples, longs de 50 jx. Comme chez les autres espèces
de ce genre on observe, près de l’insertion de chacun des poils
dorsaux, une petite cupule dont la fonction est encore inconnue.
La face ventrale (fig. 14) porte quelques rares soies simples, sem-
blables aux dorsales.
Fig. 8, palpe maxillaire gauche de St. gallicum M. André (X 330). — Fig. 9, crête
métopique de St. Angelieri M. André. — Fig. 10, patte I de St. Angelieri var.
minor M. André — Fig. 11, id. de St. gallicum var. delphinensis M. André. —
Fig. 12, id. de St. gallicum M. André.
La crête (fig. 9), longue de 260 jx, linéaire, parcourt longitudi-
nalement tout le propodosoma sur la ligne médiane. Postérieure-
ment elle s’enfonce dans une sorte de poche subtriangulaire saillante.
Son aréa antérieure, large de 40 g, donne insertion à cinq soies : une
antérieure impaire, lisse, longue de 50 ;x ; deux autres plus fortes,
atteignant 46 [x, et enfin deux postérieures grêles, longues de 80 ;x.
En outre, on observe une paire de soies pseudostigmatiques dont la
taille atteint 70 [x.
Le gnathosoma se distingue immédiatement par son grand déve-
loppement : il est long de 420 p et large de 150 p. Le rostre, spatuli-
forme, long de 80 ;x, présente un bord distal large de 60 p, légèiement
arqué, se terminant de chaque côté en une courte pointe latérale
sur laquelle s’insère une petite soie.
Les palpes (fig. 4) sont aussi caractéristiques par leur grande
Le <1
une sc
terne
— 688 —
A la face externe se trouvent deux longues soies grêles et un petit
processus bacilliforme ventral. L’article proximal, épais, long de
130 p, porte deux longues soies et une forte épine sur sa face dorso-
externe. Yentralement il est armé, au côté interne, de deux épines
extrêmement développées, deux longues soies recourbées à angle
droit, vers l’arrière, et une troisième soie dirigée vers l’avant.
Les épimères sont plus développées que dans l’espèce précédente
mais de structure à peu près semblable.
Les pattes atteignent les dimensions suivantes : I, 560 p ; II,
510 p ; III, 520 p ; IV, 700 p. lies articles sont trapus et garnis de
fortes soies. Le tarse de chacune des pattes est muni de trois griffes
dont les deux latérales sont pectinées. Entre l’extrémité distale du
tarse et la naissance des griffes on remarque une membrane trans-
parente arrondie.
La région génitale, située à la hauteur des épimères IV est
entourée par trois paires d’organes tactiles génitaux dont les posté-
rieurs sont les plus développés.
Entre autres caractères cette nouvelle espèce se différencie par le
grand développement de ses palpes et leur armature caractéristique.
Provenance : Dans les bancs de graviers sur le bord de la rivière
Ariège, près du village de l’Hospitalet (Ariège), ait. 1420 m. Pro-
fondeur du sondage, 50 cm. Température de l’eau, 17°. E. Ange-
lier coll., 7 septembre 1949.
Sty gothrombium Angelieri M. André, var. minor n. var.
Bien qu’appartenant, sans aucun doute, à l’espèce S. Angelieri
André, cette forme, représentée par. un seul échantillon adulte, se
distingue immédiatement de la forme typique par la brièveté de ses
palpes (fig. 5) et quelques modifications dans leur armature. Sur la
face dorsale de l’article proximal s’insèrent quatre longues soies
lisses au lieu de deux : en outre, l’épine est absente. L’appendice
terminal de l’article distal n’est pas bacilliforme mais renflé, pres-
que piriforme, plus court de moitié (15 p. au lieu de 30 p). La
crête est libre à sa partie postérieure.
Provenance : Dans les bancs de graviers du gave d’Ossau, près
du Pont Germe, à 1 km. au Nord d’Arudy (Basses-Pyrénées),
ait. 400 m. environ. Profondeur du sondage, 50 cm. Température
de l’eau, 16°. E. Angelier coll., 22 août 1949.
Nous donnons, ci-contre, un tableau récapitulatif des dimen-
sions pour les principaux organes chez les quatre formes françaises de
Sty gothrombium connues jusqu’ici.
689 —
Laboratoire de Zoologie .du Muséum.
— 690 —
L'APPAREIL RESPIRATOIRE CHEZ LES StYGOTHROMBIUM
(Acariens).
Par Marc André.
Les Sty gothrombium appartiennent à la famille des Thrombidiidae
qui se classe dans l’ordre des Prostigmata, caractérisé par une paire
d’orifices respiratoires, ou stigmates, placés dorsalement à la base
des chélicères, c’est-à-dire dans la région tout à fait antérieure du
•corps.
Région antérieure dorsale du corps (gnathosoma et propodosoma), de S ty gothrombium
Angelieri M. André, montrant par transparence les tubes trachéens.
En général, dans l’appareil trachéen des Prostigmata, comme
chez la plupart des Acariens, les troncs principaux qui partent
chacun de l’un des deux stigmates et qui sont seuls munis d’une
sculpture chitineuse spiralée ou réticulée, donnent naissance à des
touffes de fines trachées fasciculées, toutes d’égale épaisseur, qui ne
se ramifient plus et sont dépourvues de fil spiral.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. \XXI, n° 6, 1949.
— 69 L —
Mais il y a des formes exceptionnelles chez lesquelles, de même
que chez les Gamasides, le système trachéen est arborescent : dans
ce cas, chacun des deux troncs ne donne qu’un petit nombre de
branches trachéennes, d’inégal volume, qui se distribuent dans le
corps et qui sont alors toutes munies intérieurement du fil spiral
typique.
Or, c’est une disposition intermédiaire que nous avons observée
chez les différentes espèces de Stygothrombium décrites dans ce
même Bulletin (p. 68C-689).
Autant qu’il nous a été possible de les discerner, on remarque une
paire de trachées spiralées, très étroites, débouchant à la base des
mandibules puis, chacune d’elles se dirige en arrière en s’élargissant
graduellement jusqu’à former une sorte de longue chambre à air
qui, postérieurement se continue par une trachée spiralée. Les
deux trachées postérieures s’étendent jusqu’à la limite du bord
antérieur de l’hystérosoma ; à la hauteur des épimères I, elles se
dichotomisent en plusieurs troncs assez courts spiralés également.
Ce même mode de développement a été observé par Sig Thor
(1904, Ann. Sc. Nat., 8e s., t. XIX, p. 40) chez le Tarsotomus (Ery-
thracarus) hercules Berl. et par Oudemans (1928, Entom. Bericht.,
t. VII, n° 160, p. 311 ; 1928. Tijdschr. v. Entom., t. LXXI, p. xm)
chez V Enemothromhium (Ottonia) ramosum George. Nous l’avons
nous même signalé chez la forme adulte de Thrombicula autumnalis
Sh. (C. B. Assoc. Fr. Avanc. Sc., 53e sess., Le Havre, 1930, p. 433,
%)•
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 692
A REVISION OF THE FUR MITES MYOBIIDAE ( ACARINA ).
(Suite)
By Charles D. Radford, Hon. D. Se., F. Z. S.
(membre correspondant du muséum d’histoire naturelle, paris)
Radfordia heteronycha (Berlese et Trouessart, 1889).
Myobia heteronycha Berlese et Trouessart, 1889, Bull. Bibl. Sci.
l’Ouest, 9 : 141.
The male dorsum (fig. 39) has latéral spines I, II and III broadly
expanded at base, tapering to a long, slender point. Latéral spines I
anterior to coxae II, extending to midway between coxae II and III ;
latéral spines II close to coxae II, reaçhing beyond posterior edge of
coxae III ; latéral spines III level with posterior edge of coxae III,
reaching posterior edge of coxae IV. Sub-median spines I short,
simple, almost level with latéral spines II ; sub-median spines II
midway between coxae II and III, broad at base, extending to
middle of coxae III ; sub-median spines III long and stout, level
with middle of coxae III ; sub-median spines IV between coxae IV.
Betwen coxae IV and the posterior end of the body are three pairs
of simple spines.
The male venter (fig. 40) has two pairs of spines anterior to coxae
II, the third pair of spines cannot be seen. Midway between coxae II
and III is a pair of long, slender spines ; close to posterior edge of
coxae III is a pair of very long, slender spines ; two pairs of spines
level with coxae IV, the innermost pair being the longer. Tarsus II
bas two short, stout claws ; tarsus III and IV each with one long
claw.
The female dorsum (fig. 41) has latéral spines I anterior to
coxae II, almost reaching coxae III ; close to posterior edge of
coxae II is latéral spines II, reaching beyond coxae III ; latéral
spines III level with posterior edge of coxae III, extending to poste-
rior edge of coxae IV. These three pairs of spines are stout at base
and taper to a point. Sub-median spines I short, simple, level with
latéral spines I ; sub-median spines II level with coxae III, anterior
to latéral spines III ; three pairs of short, simple spines surround
the génital pore.
The female venter (fig. 42) has only a single pair of spines level
with coxae II. Careful examination of the specimen has been made
with oil immersion objective and oblique illumination but no fur-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
Radfordia heteronycha (Berl. et Trt., 1889).
Fig. 39, <J dorsum. — Fig. 40, <J venter. — Fig. 41, $ dorsum. — Fig. 42, $ venter
694 - -
ther evidence of spines or spine bases can be seen. The absence of
more than two pairs of sub-median spines oh the dorsum and
absence of spine bases is considered to be of spécifie importance.
Tarsus II, III and IV each with two short, stout claws.
Type host : Trident bat ( Asellia tridens Geoffroy).
Type locality : Egypt.
Measurements : 0,25 mm X 0,1 mm.
Remarks. Spirit specimens of the type host ( Asellia tridens Geof-
froy) collected by Mr H. St John B. Philby at Jedda, Arabia and
deposited in the British Muséum (Nat. Hist.) were ■ examined and
specimens of this mite were found. The description is based uporï
drawings made from these specimens in the British Muséum (Nat.
Hist) numbered £ 1948-6-29-1, Ç 1948-6-29-2.
Measurements of these specimens £ 0,29 mm X 0,1 mm. -t
$ 0,29 mm X 0,15 mm.
Radfordia af finis (Poppe, 1896).
Myobia affinis Poppe, 1896 Zool. Anz. 19 : 509, 337.
Radfordia affinis (Poppe, 1896) Ewing, 1938 Proc. ent. Soc. W ash.
40 : 7, 190.
The male dorsum (fig. 43) has the spines barbed or two-jointed
as in Myobia muris-musculi (Schrank, 1781). Latéral spines I level
with coxae II, jointed near distal end, almost reaching latéral
spines II ; latéral spines II twice as long as preceding pair, jointed -r
latéral spines III posterior to coxae III, extending beyond pos-
terior edge of coxae IV, jointed. Sub-median spines I short, lying
midway between latéral spines I and II ; sub-median spines II short,
midway between latéral spines II and the génital pore. Anterior
to the terminal bristles are three spines ; génital pore level with
anterior edge of coxae III, surrounded anteriorly by a heavily chiti-
nized scutum and with two pairs of spines. Pénis extending from
sub-median spines III to the pore, slender, tapering.
The male venter (fig. 44) has one pair of spines anterior to coxae II ;
two pairs of spines level with coxae II ; a pair of spines between
coxae II and III ; two pairs of spines level with coxae III ; a pair
of spines anterior to coxae IV ; posterior to coxae IV is a pair of
extremely long spines. Tarsus II with two short, stout claws ; tar-
sus III and IV each with one long claw; claw of tarsus IV the
longest.
The female dorsum (fig. 45) has latéral spines I broad, placed
close to coxae I ; latéral spines II between coxae II ; long, jointed,
reaching posterior edge of coxae III ; latéral spines' III level with
coxae III, barbed, reaching coxae IV. Latéral spines IV minute,
posterior to coxae IV. Sub-median spines I slightly posterior to
— 695
Radfordia affinis (Poppc, 1896).
Fig. 43, $ dorsum. — Fig. 44, venter. — Fig. 45, $ dorsum. — Fig, 46, $ venter.
latéral spines I jointed ; sub-median spines II level with posterior
edge of coxae II, jointed ; sub-median spines III jointed, lying
anterior to latéral spines III ; sub-median spines IV jointed, lying
between coxae III and IV ; sub-median spines V between coxae IV,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
46
696 —
jointed. Two Unes, oach of four small spines are placed anterior to
the génital pore, whieh is flanked by the pair of génital claws. The
anus is surrounded by three pairs of small spines.
The female venter (fig. 46) has three pairs of small spines anterior
to coxae II ; a fourth pair of spines level with coxae II ; a pair of
long spines midway between coxae II and III, with an acessory
pair of spines flanking them laterally ; the second pair of long
spines lies between coxae III and IV ; third pair of long spines
level with posterior edge of coxae IV, flanked externally by a
pair of small spines. Level with the terminal bristles are four
small spines. The third pair of spines on the capitulum are excep-
tionnally long. Tarsus II with two short, stout claws ; tarsus III
and IV each with one long claw.
Type host : House mouse ( Mus musculus L.).
Type locality : ? Common on the type host throughout its range.
Measurements : 0,26 mm X 0,16 mm ; Ç 0,34 mm X 0,19 mm.
(A suivre .)
— 697 —
Hydracariens nouveaux des Pyrénées (3= note) : Aturus
BARBATULUS VlETS, 1936, NOUVEAU POUR LA FAUNE FRAN-
ÇAISE.
Par C. Angelier.
Cette espèce n’était jusqu’ici connue que d’une station du Sud
de la Yougoslavie, près de Prilep (Viets, Ilydracarinen aus Jugosla-
vien, Arcliiv f. Hydrobiol., Bd. XXIX, 1936, p. 385). Malgré quel-
ques différences, nous assimilerons à celle-ci 2 Aturus récoltés
dans les Pyrénées, dont nous donnons ici la description.
Mâle. Couleur jaune-brun. Longueur dorsale : 270 p. (300) 1 ;
longueur ventrale : 305 p (330) ; largeur : 240 p (235). Il est donc à la
fois plus court et plus large que le décrit par K. Viets. Le front
est de forme légèrement conique, excavé entre les soies antenni-
formes, qui sont distantes de 40 p. Les yeux sont situés sur la plaque
dorsale. Celle-ci épouse le contour du corps, et se confond avec lui
vers le bord postérieur, où se trouve le pore excréteur. Elle porte
en outre 1 paire de pores de glandes dermiques centraux, accom-
pagnés chacun d’une longue soie simple, et 5 paires de soies laté-
rales courtes et fines (auprès de certaines se trouve aussi un pore de
glande dermique). 2 soies identiques s’insèrent en avant des yeux.
Entre la plaque dorsale et le bord du corps, 4 paires de petites
plaques chitineuses latérales portent chacune un pore de glandes
dermique et une fine soie.
Sur le bord inférieur du corps s’insèrent de nombreuses soies,
plus longues que chez Aturus intermedius Protz. ; mais elles sont
plus localisées et ne remontent pas latéralement jusqu’au niveau des
cupules génitales antérieures, comme chez cette dernière espèce.
8 soies semblables, en 2 groupes de 4, entourent le pore excréteur
dorsal.
De chaque côté de la fente postérieure du corps, 2 larges appen-
dices chitineux (chez l’individu recueilli à Arudy) ce qui différencie
notre individu de celui déerit par K. Viets ; toutefois, l’exemplaire
recuilli à Saint-Girons présente les mêmes caractères que celui de
Viets, — 4 soie plus grosses que les autres.
Organe maxillaire. — Profondeur du sinus maxillaire : 60 pi j
largeur en son milieu : 55 p. Longueur de l’organe maxillaire : 75 p.
1. Les chiffres entre parenthèses correspondent aux dimensions de l’individu
décrit par K. Viets.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 698
(75) ; hauteur : 50 p. Longueur de la mandibule (onglet compris) :
95 p ; onglet : 20 p.
Alurus barbatulus Viets <$. 1 : Face dorsale. — 2 : Face ventrale. — 3 : Palpe. —
4 : 4e paire de pattes.
Le palpe est semblable à tous les palpes du genre Aturus. Ses
dimensions sont, en p :
Les épimères couvrent toute la face ventrale et n’ont rien de
caractéristique.
— 699 —
Les pattes sont munies de griffes puissantes. Les 3 premières paires
sont plus courtes que la longueur du corps (lre paire : 250 p ; 2e paire :
270 p ; 3e paire : 285 p). Longueur des articles de la 4e paire de
pattes : 1er article : 70 p (75) ; 2e art. : 75 p (87) ; 3e art. : 60 p (62) ;
4e art. : 75 p (83) ; 5e art. : 140 p (154) ; 6e àrt. : 125 p (137), soit
une longueur totale, pour cette paire de pattes, de 545 p (598). Le
4e article porte sur la face interne 2 appendices chitineux super-
posés (on ne peut en voir qu’un sur la figure) et 6 longues soies. Le 5e
porte, également sur la face interne, 5 soies courtes à la partie
proximale, et 5 à 6 soies plus longues à la partie distale.
L’organe génital est terminal ; il est entouré, de chaque côté,
par 8 à 10 cupules génitales (8 chez l’individu décrit par K. Viets,
9 et 10 chez les individus recueillis en France). Le support chitineux
du pénis mesure environ 80 p ; son envergure, au niveau des cornes
postérieures, est de 65 p.
Provenance. — Gave d’Ossau, à Arudy (Basses-Pyrénées). Alti-
tude : 400 m. Temp. : 16°. P* : 7,7. Sous les pierres, dans le courant.
1 cJ. Le 22-VIII-1949.
Rivière du Lez, à 2 km. à l’ouest de Saint-Girons (Ariège). Alti-
tude : 400 m. Temp. : 19°. P* : 7,7. Oxygène : 7 cc. 1. Dans les
mousses. 1 <§. Le 4-1X-1949.
Laboratoire de Zoologie du Muséum.
— 700 —
Types D'Arthropodes déposés en 1949 au Muséum natio-
nal dTIistoire naturelle de Paris par l’Institut
Français d'Afrique Noire de Dakar (2e liste).
Par André Vieliers.
Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le signaler 1, M. le Professeur
Th. Monod, Directeur de l’I. F. A. N. a décidé de déposer pério-
diquement au Muséum les types des espèces nouvelles acquises par
l’établissement qu’il dirige. J’ai pu en 1948 énumérer 40 types ainsi
déposés et la présente note en cite 176 autres qui viennent s’ajouter
aux richesses des collections nationales.
ARACHNIDA
Fam. Cheliferidae :
Rhacochelijer Chopardi Vachon. — Niger : Air.
Fam. Daesiidae :
Daesia Villiersi Vachon. — Niger : Air.
Gluviopsis Caporiaccoi Vachon. — Niger : Air.
Fam. Solpugidae :
Oparbella Fagei Vachon. — Niger : Air.
INSECTA
Odonata.
Fam. Libellulidae :
Brachythemis liberiensis Fraser. — Guinée portugaise : Bissau.
Oxythemis Villiersi Fraser. — Guinée portugaise : Bissau.
Fam. Protoneuridae :
Prodasineura Villiersi Fraser. — Côte d’ivoire : Yapo.
Dictyoptera.
Fam. Blattidae :
Temnopteryx flavovittata Chopard. — Niger : Air.
Fam. Mantidae :
Oxyothespis Villiersi Chopard. — Niger : Air.
Oxyothespis alata Chopard. — Niger : Air.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 701 —
Orthoptera.
Fam. Tettigoniidae :
Tylopsis Villiersi Chopard. — Niger : Aïr.
Fam. Tetrigidae :
Paratettix asbenensis Chopard. — Niger : Aïr.
Fam. Acrididae :
Oedaleus Villiersi Chopard. — Niger : Aïr.
Sphingonotus airensis Chopard. — Niger : Aïr.
Coleoptera.
Fam. Lymexylonidae :
Melittoma costatum Pic. — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Fam. Lycidae :
Lycus furcatus Pic. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Lycus aculeatus v. lutecintum Pic. — Guinée : Delaba.
Lycus (Haplolycus) atrocintus Pic. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Cautires liberiensis Pic. — Libéria : Diala.
Cautires Holasi Pic. — Libéria : Diôléba.
Cautires Holasi var. Dekeyseri Pic. — Libéria : Sinlitro.
Fam. Lampyridae :
Diaphanes lineopyga var. Holasi Pic. — Libéria : Pénoké.
Fam. Cantharididae :
Silidius liberianus Pic. — Libéria : Diakaké.
Silidius Chevalieri var. innotatus Pic. — Libéria : Zouédrou.
Fam. Meloidae :
Coryna argentata var. Villiersi Pic. • — Niger : Aïr.
Cyaneolytta Chopardi Pic. — Niger : Aïr.
Cyaneolytta airensis Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Alleculidae :
Synallecula cherenensis var. Chopardi Pic. — Niger : Aïr.
Synallecala bicoloriceps Pic. — Niger : Aïr.
Synallecula ruficeps Pic. — Niger : Aïr.
Allecula Dekeyseri Pic. — Libéria : Sinlitro.
Ectenostoma viridithorax var. liberiana Pic. — - Libéria : Pénoké.
Fam. Mohdellidae :
Mordella Villiersi Pic. — Niger : Aïr.
Mordellistena Chopardi Pic. — Niger : Aïr.
Anaspis testaceicornis var. bicoloriventris Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Rhipipiioridae :
Macrosiagon dentaticolle Pic. — Niger : Aïr.
— 702 —
Fam. Anthicidae :
Mecynotarsus semicinctus var. basalis Pic. — Niger : Air.
Amblyderus Villiersi Pic. - — Niger : Aïr.
Formicomus niveopilosus var. airensis Pic. — Niger : Aïr.
Anthicus Chopardi Pic. — Niger : Aïr.
Anthicus subcrassipes Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Tenebrionidae :
Trichosphaena Peyerimhoffi Gridelli. — Niger.: Aïr.
Genocephalum Villiersi Gridelli. ■ — Niger : Aïr.
Gonocephalum dentitibia ssp. airensis Gridelli. • — Niger : Air.
Fam. Malachiidae :
Airomalachius bisulcatus Pic. - — Niger : Aïr.
Apalochrus liberianus Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Cleridae :
Tenerus apicicornis Pic. — Libéria : Diakaké.
Erymanthus maculaticeps Pic. — Libéria : Ziéla.
Cylidrus Buqueti var. sublineatus Pic. — Niger : Aïr.
Opetiopalpus ruficeps Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Anobiidae :
Clada Villiersi Pic. — Niger : Aïr.
Fam. Buprestidae :
Anthaxia binotata ab. roseifrons Obenbeeger. — Niger : Aïr.
Janthe Villiersi Obenberger. — Niger : Aïr.
Psilopetra (Lampetis) Chopardi Obenberger. — Niger : Air.
Fam. Elateridae :
Aeoloides Fleutiauxi Mouchet. — Niger : Aïr.
Megapenthes Chopardi Mouchet. — Niger : Aïr.
Zorochrous Villiersi Mouchet. — Niger : Aïr.
Fam. Endomychidae :
Mycetina Arrowi Yillersi. - — • Côte d’ivoire : Yapo.
Fam. Cerambycidae :
H aplopsebium Laflorenliei Lepesme. — Côte d’ivoire : Yapo.
Oxylamia ruficornis Breuning. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Ceroplesis analeptoides Lepesme. - — Côte d’ivoire : Bouaké.
Eunidia Breuningae Villiers. — Niger : Aïr.
Sophronica Villiersi Breuning. — Sénégal : Dakar.
Oberea subdiscoidalis Breuning. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Obereopsis Villiersi Breuning. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Obereopsis nimbae Breuning. — Haute Guinée : Mont Nimba.
Obereopsis basiflavum Breuning. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Chrysomelidae :
Lema testaceilabris Pic. - — Niger : Aïr.
Acolastus inaequalis Pic. — Niger : Aïr.
— 703 —
Diapromorpha minuta Pic. — Niger : Air.
Antipa quadripunctata Pic. — Niger : Air.
Coptocephala diversiceps var. Villiersi Pic. — Niger : Air.
Malegia nigritarsis Pic. • — - Niger : Air.
Mashônania rufescens Pic. ■ — Niger : Air.
Liniscus semislriatus Pic. — Niger : Air.
Eurydemus airensis Pic. - — Niger : Air.
Syagrus Chopardi Pic. — Niger : Air.
Anguleumolpus Villiersi Pic. — Niger : Air.
Oïdes lypographica var. Jobiti Laboissière. — Cameroun : vallée de la
N’Golco.
Pachyloma Mechowi var. tibialis Laboissière. — Cameroun : vallée de
la N’Goko.
Oïdes Fleutiauxi Laboissière. — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Barombia gibbosa Laboissière. — Cameroun : vallée de la N’Goko.
Barombia punctata Laboissière. — Congo : rivière Likouala.
Barombia Jobiti Laboissière. - — Cameroun : vallée de la N.Goko.
Monolepta Bryanti Villiers. — Niger : Air.
Fam. Curculionidae :
Lepidotychius Villiersi Marshall. — Niger : Air.
Pachytychius selosus Marshall. — Niger : Air.
Fam. Bruchidae :
Pachymerus pallidus var. annulicornis Pic. — Niger : Air.
Fam. Staphylinidae :
Paragonus congoensis Cameron. — Haute Guinée : Mont Nimba.
Troglophlæus Chopardi Cameron. ■ — - Niger : Air.
Stenus Dekeyseri Cameron. — Côte d’ivoire : Yapo.
Stenus Villiersi Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Stenus (Hypostenus) primevalis Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Stenus (Hypostenus) primitivus Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Paederus Villiersi Cameron. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Paederus mohlicola Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Paederus flavitarsis Cameron. ■ — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Astenus yapoensis Cameron. — Côte d’ivoire : Yapo.
Thinocharis Villiersi Cameron. — Haute Guinée : Mont Nimba.
Lithocharis Gerardi Cameron. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Lathrobium Villiersi Cameron. — Niger : Air.
Lalhrobium ( Lobrathium ) Chopardi Cameron. — Niger : Air.
Leptacinus niger Cameron. — Haute Guinée : Mont Nimba.
Philonthus Chopardi Cameron. — — Niger : Air.
Philonthus sylvicola Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Gabrius senegalensis Cameron. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Tolmerinus Villiersi Cameron.- — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Diatrechus Villiersi Cameron, ■ — Côte d’ivoire : Yapo.
Coproporus gratus Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Coproporus haemorrhoidalis Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Coprotachinus senegalensis Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Acylophorus trigonocephalus Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
— 704
Atanygmalhus ornatus Cameron. — Guinée portugaise : Bafata.
Falagria in/ans Cameron. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Cordalia aspericeps Cameron. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Thamiaraea parva Cameron. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Fam. Hydraenidae :
Hymenodes Monodi Balfour-Browne. - — Soudan : Sebera.
Fam. Hydrophilidae :
Cœlostoma Villiersi Balfour-Browne. - — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Sphaeridium quadralum Balfour-Browne. — • Haute-Guinée : Mont
Nimba.
Cercyon minax Balfour-Browne. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Cercyon ( Paracercyon ) coprinus Balfour-Browne. - — Haute-Guinée :
Mont Nimba.
Cercyon ( Clinocercyon ) sparsus Balfour-Browne. • — Côte d’ivoire :
Mont Tonkoui.
Cercyon ( Clinocercyon ) parvalus Balfour-Browne. — Côte d’ivoire :
Mont Tonkoui.
Cercyon (Clinocercyon) lentus Balfour-Browne. — Haute-Guinée : Mont
Nimba.
Parastromus canaliculatus Balfour-Browne. — Côte d’ivoire : Mont
Tonkoui.
Psalitrus Villiersi Balfour-Browne. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
Teclosternum exstriatum Balfour-Browne. — Haute-Guinée : Mont
Nimba.
Pachysternum bullatum Balfour-Browne. — Haute-Guinée : Mont
Nimba.
Helochares (Hydrobatricus) rugipennis Balfour-Browne. — Soudan :
Sanga.
Helochares ( Gymnhelochares ) Villiersi Balfour-Browne. — Côte d’ivoire :
Mont Tonkoui.
Neohydrophilus delectus Balfour-Browne. — Côte d’Ivôire : Mont
Tonkoui.
Berosus senegalensis Balfour-Browne. • — Sénégal : Cayar.
Fam. Scarabaeidae :
Didactylia asbenica Villiers. — Niger : Air.
Pleurophorus alticola Villiers. — Niger : Air.
Pachnoda aemula ssp. Ruteri Villiers. — Niger : Air.
Fam. Carabidae :
Cymbionotum aethiopicum ssp. airense Basilevsky. — Niger : Air.
Fam. Dytiscidae :
Canthydrus xanthinus ssp. gratiosus Guignot. — Soudan : Diafarabé.
Hydrocanthus (Sternccanthus) adrasus Guignot. - — Guinée portugaise :
Bafata.
Hydrocanthus sicarius Guignot. — Haute Guinée : Mont Nimba.
Hydrovatus badius ssp. deserticola Guignot. — Niger : Niamey.
Hydrovatus insoliius Guignot. — Haute-Guinée : Mont Nimba.
— 705 —
Hyphydrus Villiersi Guignot. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Yola elegantula ssp. Chopardi Guignot. — Niger : Air.
Copelatus Villiersi Guignot. — Haut-Sénégal et Niger.
Hydaticus platamboides ssp. pretiosus Guignot. — Côte d’ivoire : Yapo.
A/ricophilus inopinatus Guignot. — Côte d’ivoire : Mont Tonkoui.
Neuroptera.
Palpares zebroides Fraser. — Niger : Air.
Ceuta nubiscus Fraser. — Niger : Air.
Myrmecaelurus xanthoptera Fraser. — Niger : Air.
Formicaleon aridus Fraser. — Niger : Air.
Formicaleon tipulioides Fraser. — Niger : Air.
Myrmeleon Irifolli Fraser. — Niger : Air.
Creoleon pallida Fraser. - — Niger : Air.
Diptera.
Fam. Asilidae :
Loewinella aphaea Séguy. — - Niger : Air.
Fam. Doliciiopodidae :
Asyndetus amaphinus Séguy. — Niger : Air.
Fam. Empididae :
Crossopalpus panuasis Séguy. — Niger : Air.
Fam. Chloropidae :
Siphonella antorides Séguy. — Niger : Air.
Fam. Muscidae :
Hylemyia sedaga Séguy. — Niger : Air.
Lispa aurocochlearia Séguy. — - Niger : Air.
Lispa xanthophleba Séguy. — Niger : Air.
Apisia stragula Séguy. — Haute Volta : Ouagadougou.
Rheamyia alutia Séguy. — Niger : Air.
Hymenoptera.
Fam. Sphegidae :
Ammophila ( Coloptera ) barbara var. airensis Berland. — Niger : Air.
Bembex fuscipennis var. centralis Berland. — Niger : Air.
Bembex Chopardi Berland. • — Niger : Air.
Cerceris Villiersi Berland. — Niger : Niamey.
Stizus ( Bembecinus ) Monodi Berland. - — Niger : Air.
Superfam. Ichneumonoidea :
Gasteruption ifahi Berland. — Niger : Air.
Fam. Apidae :
Nomia Chopardi Benoist. — • Niger : Air.
Nomia lividocincta Benoist. — Niger : Air.
706 —
Nomia Villiersi Benoist. — Niger : Aïr.
Nomia inimoena Benoist. — ■ Niger : Air.
Nomia impressiventris Benoist. — Niger : Air.
Morgania dimidiata Benoist . — Niger : Air.
Homoptera.
Fam. Eurybrachidae :
Paropioxys Chopardi Lallemand. — • Niger : Aïr.
Fam. Tettigometridae :
Hilda undata var. pallida Lallemand. — Niger : Aïr.
707 —
Les Reduviidae malgaches, vi. Piratinae.
Formes nouvelles.
Par André Villiers.
Gen. Phalanthus Stâl 1863.
Ce genre qui compte plusieurs espèces africaines et asiatiques
n’était pas connu de Madagascar.
Phalanthus madecassus, n. sp. — Type : un $ macroptère de
Beloha (Decary) au Muséum de Paris.
Macroptère :
Long. 12,5 mm.
Entièrement d’un brun sombre, quelque peu ferrugineux sur le pro-
notum, avec les antennes, les pattes et le rostre jaunes.
Tête courte. Yeux gros et saillants, plus larges, vus de dessus, que
l’espace qui les sépare. Premier article des antennes plus court que la
tête, épais, légèrement courbé ; 'deuxième article deux fois aussi long
que le premier. Rostre très court et épais, à deuxième article presque
deux fois aussi long que le premier.
Lobe antérieur du pronotum transverse peu convexe, finement cha-
griné, portant un fin sillon longitudinal médian enfoncé au tiers basal.
Angles antérieurs rebordés arrondis. Lobe postérieur court, médiocrement
convexe, à angles latéraux postérieurs arrondis. Ecusson sensiblement
aussi large que long, portant une dépression basale transverse et une
focéole discale ; pointe apicale Courte, robuste, peu aiguë. Tibia antérieur
très épais, courbé vers l’apex.
Femelle microptère :
Long. 10,5 mm.
Même coloration que les macroptères.
Tête plus courte et plus robuste, les yeux plus petits, les articles anten-
naires plus courts et plus épais. Lobe postérieur du pronotum très court,
pas plus large que la base dd lobe antérieur. Moignons alaires un peu
moins longs que le double de l’écusson.
Madagascar : Beloha dans le district de Tsihombé (R. Dekary)
Békily et Behara (A. Sey'rig).
Gen. Lestomerus Amyot et Serville, 1843.
Ce genre répandu dans toutes les régions chaudes de l’Ancien
Monde n’était pas, jusqu’ici, connu de Madagascar.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 708 —
Lestomerus piceipes, n. sp. — Type : un £ de Andrahomana
(Ch. Alluaud) au Muséum de Paris.
Long. 25 mm. — Entièrement sombre, noirâtre avec de légers reflets
bruns sur le pronotum, la poitrine et les fémurs. Tibias et tarses rous-
sàtres ainsi que les antennes.
Tête très robuste à lobe postérieur très petit. Lobe antérieur avec des
soies raides érigées. Yeux gros et saillants, un peu moins larges, vus de
dessus que l’espace qui les sépare. Premier article des antennes court et
robuste, légèrement arqué ; deuxième article deux fois et demie aussi
long que le premier. Rostre robuste, portant quelques soies raides.
Lobe antérieur du pronotum finement ponctué et pubescent, avec un
sillon longitudinal médian superficiel en forme de T renversé ; angles
antérieurs arrondis et saillants. Lobe postérieur peu convexe, légèrement
déprimé en avant et en arrière entre les angles scutellaires et latéraux,
ceux-ci arrondis.
Écusson plus large que long, terminé à l’apex par une courte nodosité,
largement rebordé.
Élytres un peu plus longs que l’abdomen. Fémur antérieur armé de
dents et de soies raides. Fosse spongieuse des tibias antérieurs un peu
plus courte que le tiers de la longueur totale.
Magadascar : Andrahimana, dans la région Sud (Ch. Alluaud) ;
Békily (A. Seyrig, en janvier). ^
Gen. Bekilya nov.
Type B. mira, n. sp.
Par ses caractères ce genre vient se ranger dans les tableaux
synoptiques près de Lestomerus dont il diffère totalement par ailleurs.
Tête très petite et transverse. Premier article des antennes plus court
que le lobe antérieur de la tête. Deuxième article du rostre de peu plus
long que le premier.
Lobe antérieur du pronotum orné de bandes sinueuses lisses et de
bandes sinueuses granulées. Élytres amples bien plus longs que l’abdomen.
Tibia antérieur obliquement tronqué à l’apex.
Tout le corps, sauf la membrane des élytres hérissé de très longues soies.
Bekilya mira, n. sp. — Type : un $ de Bekily (A. Seyrig) au
Muséum de Paris.
Long. 13 mm.
Tête noire, le cou, la face ventrale et la région avoisinant la base du
rostre rougeâtres. Antennes brun de poix. Rostre brun rougeâtre.
Pronotum d’un rouge vermillon vif ainsi que le scutellum, le prostemum
et le mésosternum ; métanotum brun rougeâtre. Élytres noirs de poix,
la marge interne du clavus brunâtre. Une large bande, courbée en arrière
et dentée, d’un jaune vif, coupe chaque élytre, de l’apex du clavus à
l’apex de la corie (dont l’extrême pointe seule reste noire) en s’étendant
partiellement sur la base des cellules apicales. Apex de la membrane
jaune vif.
Abdomen brun de poix, chaque segment avec une petite tache arrondie
jaune pâle près des angles proximaux. Connexivum avec des bandes
alternées brunes et jaune pâle.
Tête courte, à cou bien marqué. Espace interoculaire granulé. Yeux
très gros et saillants, bien plus larges, vus de dessus, que l’espace qui les
sépare. Ocelles gros et fortement surélevés, l’espace qui les sépare concave.
Joues granulées. Face ventrale de la tête convexe en avant des yeux.
Premier article des antennes court et arqué. Deuxième article plus de
deux fois plus long que le premier. Troisième article un peu plus long que
le deuxième.
Lobe antérieur du pronotum à angles antérieurs saillants en avant et
arrondis, disque avec une large et profonde fovéole en arrière. Lobe pos-
térieur légèrement déprimé en avant sur le disque. Base largement arron-
die d’un angle à l’autre.
Ecusson granuleux, à disque déprimé et apex en courte saillie arrondie.
Membrane des élytres légèrement ridée en travers.
Madagascar : Békily (A. Seyrig, janvier).
Institut Français d’Afrique Noire , Dakar.
— .710
Observations sur la Biologie des Hémiptères
MICROPH Y SIDÊS.
Par Jacques Carayon.
Hémiptères Hétéroptères remarquables par leur grand dimor-
phisme sexuel, les Microphysidés sont généralement rares ou peu
communs. De plus, leur taille minuscule les fait aisément échapper
aux recherches. Aussi connaît-on jusqu’ici fort peu de choses sur
leur biologie, à part quelques données sur leurs habitats.
On rencontre principalement les Microphysidés sur les arbres
âgés ou dépérissants, couverts de mousses et de lichens. Les femelles
de plusieurs espèces se trouvent aussi sous les écorces, dans les vieux
fagots, sous la mousse ou dans les nids de fourmis- (voir notam-
ment : E. A. Butler, 1923). Les mâles, capturés plus rarement,
vivent dans les mêmes conditions, ou bien se tiennent sur les herbes
à proximité des arbres qui hébergent les femelles (A. M. Massee,
1949).
Au cours d’un séjour en Savoie, à la fin de l’été 1949, j’ai pu
récolter, en battant des branches moussues d’Epicéas, vers 1.200 m.
d’altitude, une vingtaine de $$ de Loricula elegantula (Baer) et
autant de ÇÇ de Myrmedobia tenella Zett. En outre le tamisage de
mousses dans les prés en lisière des bois m’a procuré quelques
spécimens de Myrmedobia coleoptrata Fall. Tous les exemplaires de
ces 3 espèces, capturés à cette époque, (lre quinzaine de septembre)
étaient des $$ gravides.
La plupart d’entre elles- ont pu être conservées vivantes durant
1 à 4 semaines, dans des tubes pourvus de petits rameaux d’Epicéa
couverts de lichens.
Régime alimentaire.
Si l’on sait que ces Hémiptères sont prédateurs, on n’a jusqu’ici
sur la nature de leurs proies que de rares et vagues renseignements,
basés sur des hypothèses plutôt que sur des observations effectives.
E. Perris écrit en 1875, à propos de sa Loricula ( Microphysa )
bipunctata : « ... elle vit sans doute de Psoques, de Podures et autres
animalcules car elle est carnassière ». Par la suite, cette indication
a été transcrite par différents auteurs, qui n’y ont apporté aucune
information complémentaire. La présence de Loricula pselaphi-
Bullctin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 711 —
formis Curt., à tous les stades de développement, dans des galeries
de Scolytus rugulosus, ayant été constatée par Hallett, Butler,
qui rapporte cette observation, considère comme probable que ce
Microphysidé se nourrit des larves du Scolyte.
Devant le manque presque complet d’informations à ce sujet,
j’ai tenté de préciser le régime alimentaire des espèces dont je dis-
posais.
Acariens, Collemboles, Psocoptères, Thysanoptères, Psyllides,
Microcoléoptères à l’état larvaire ou imaginai étaient abondants
sur les branches d’Epicéas, où j’avais capturé mes exemplaires de
Microphysidés ; des spécimens de ces différents groupes, pouvant
par leur taille suffisamment petite constituer une proie pour ces
derniers, ont été mis en leur présence dans les tubes d’élevage. Les
tentatives furent infructueuses avec les $$ des deux espèces de
Myrmedobia, que je n’ai jamais vues en train de se nourrir. Par
contre, les $$ de Loricula elegantula ont maintes fois capturé et
sucé uniquement de petits Psocoptères (surtout Reuterella helvima-
culata End., parfois aussi Lachesilla pedicularia L.
Les Psoques capturés, souvent plus gros que leur prédateur, ne
succombent qu’après une défense assez longue. Leur proie une fois
tuée, les Loricula en ponctionnent les sucs pendant de longues heures,
parfois une journée entière ; elles demeurent alors parfaitement
immobiles ; leur rostre courbé en arc de cercle est fixé par son apex
en un point du corps de la victime, et déplacé de temps à autre.
J’ai parfois observé 2 ou 3 Loricula suçant le même Psoque. Ce
dernier, peu à peu vidé de sa substance, se réduit lentement en une
petite masse ratatinée.
En captivité, les Loricula manifestent un grand appétit, et parais-
sent sans cesse en quête de proies. A défaut de celles-ci, elles prati-
quent volontiers le cannibalisme.
Le tube digestif des $$ de Microphysidés est court mais très volumineux ;
sa seule portion grêle est l’oesophage, pigmenté de rouge, et qui conduit
à un estomac si vaste qu’à l’état de réplétion il occupe non seulement une
partie importante du thorax mais aussi la base de la tête, chez M. coleop-
trata du moins. A l’estomac fait immédiatement suite le 2e ventricule de
l’intestin moyen, également volumineux, et qui débouche presque direc-
tement dans un vaste rectum. Juste avant ce dernier, s’insèrent 4 tubes
de Malpighi courts dont les portions distales et proximales diffèrent nette-
ment par leur aspect et par leur diamètre.
Ponte. Structure des œufs.
Tout ce que l’on connaît jusqu’ici à cet égard se limite à une brève
indication de Butler (1923) concernant l’œuf de Loricula elegan-
tula, qu’il dit « length about 1/3 mm. Short and broad, rounded
posteriorly, truncate at right angles anteriorly, with dark brown
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
47
crenulate free edge ; general colour yellow ». Cette description ne
rend qu’imparfaitement compte des caractères de l’œuf, caractères
qui se retrouvent presque identiques chez les œufs de Loricula et
chez ceux de Myrmedobia, dont j’ai obtenu la ponte.
Deux œufs de Loricula elegantula pondus sur un petit rameau d’Epicea
couvert de Lichens.
Celle-ci s’effectue dans la croûte de Lichens recouvrant les petits
rameaux d’Epicea (fîg. 1), parfois sous l’écorce crevassée et légère-
ment soulevée des branchettes 1. Les œufs s’y trouvent dispersés
1. Exceptionnellement, l’œuf est simplement collé contre le rameau ou contre un
lichen ; mais il s’agit là d’une anomalie dont est peut-être responsable la captivité.
713 —
isolément, ou assez souvent par groupes de 2. Ils sont en général
profondément enfoncés par leur pôle postérieur, de telle sorte que
dépasse seulement à l’extérieur leur extrémité antérieure. Celle-ci
présente un aspect particulier, dû à l’existence, autour d’un opercule
plat et circulaire, d’une collerette régulière de longs processus du
chorion, subtriangulaires et effilés à l’apex (fig. 2, au centre). Ces
processus, dans l’œuf ovarien mûr, convergent vers un point anté-
rieur, et constituent ainsi un cône ayant pour base l’opercule (fig. 2,
à droite) ; aussitôt après la ponte, ils s’épanouissent comme des
pétales de fleurs, jusqu’à former la collerette dans un plan perpendi-
culaire au grand axe de l’œuf. Les œufs, insérés sur les rameaux,
évoquent ainsi curieusement, de minuscules Anémones de mer
(fig- 1).
Leur couleur générale est d’un beige grisâtre, parfois plus ou
moins bruni. Un réseau à mailles polygonales brun foncé recouvre le
corps de l’œuf de Loricula elegantula ; sur les œufs de Myrmedobia
tenella et coleoptrata, ce réseau est presque de la même couleur que
le reste du chorion. Le réseau à la surface des opercules, ainsi que les
collerettes, sont blanchâtres parfois légèrement rosés.
Fig. 2. — Myrmedobia tenella ; à gauche l’œuf vu de profil ; au centre le même vu par le
pôle antérieur ; à droite, ovaire droit d’une Ç gravide, montrant 2 œufs mûrs dont
un déjà engagé dans l’oviducte.
Les œufs (fig. 2, à gauche) présentent la forme générale des œufs
d’Hémiptères Cimicoidea. Ils sont relativement courts (0,47 mm
chez M. tenella ; 0,42 mm chez L. elegantula) et larges (0,21 mm
chez M. tenella-, 0,19 mm chez L. elegantula); légèrement arqués,
ils ont un pôle postérieur arrondi, et s’amincissent plus ou moins
- 714 —
vers le pôle antérieur qui, est tronqué et constitué par un étroit
anneau de chorion bruni, entourant l’opercule et supportant les
rayons de la collerette. Ces derniers varient légèrement de nombre
dans les œufs d’une même espèce. J’en ai compté de 24 à 26 chez
L. elegantula, de 23 à 27 chez les Myrmedobia 1, où ils ont une forme
plus crochue (cf. fig. 2, à gauche). Le diamètre de la collerette est
aux environs de 0,3 mm.
Le chorion du corps des œufs est épais en moyenne de 4 p. ; sur
coupes, on y distingue de l’intérieur vers l’extérieur : 1° une couche
mince (1 p), incolore, finement alvéolée, et qui correspond à l’endo-
chorion ; 2° une couche épaisse (3 p) d’exochorion, qui présente un
aspect homogène et une coloration jaune ; cette couche forme,
uniquement au niveau de l’opercule, des crêtes et des protubérances
saillant vers l’extérieur de 5 à 15 p, et qui constituent le réseau
polygonal operculaire ; 3° un chorion ne différant en apparence de
celui de la couche précédente que par sa coloration brun foncé ; ce
chorion constitue le réseau polygonal du corps de l’œuf, et entre les
mailles de ce réseau forme aussi de petites protubérances isolées,
moins épaisses et très irrégulières.
A la surface des œufs de Loricula elegantula, le réseau d’exocho-
rion brun est très accusé, même à un faible grossissement ; il déli-
mite des alvéoles, dont le diamètre varie de 20 à 40 p environ, ces
alvéoles, nettement plus longues que larges dans la région anté-
rieure de l’œuf, deviennent à peu près isodiamétriques plus posté-
rieurement ; à un fort grossissement, leur paroi apparaît irrégulière-
ment épaisse et saillante (de 4 à 8 p environ, avec aux angles des
protubérances dressées dépassant 10 p), ce qui donne au contour
des œufs un aspect nettement épineux.
Sur les œufs de Myrmedobia, le réseau est très sensiblement plus
fin et plus régulier ; les alvéoles qu’il délimite sont à peu près iso-
diamétriques (diamètres allant de 25 à 35 p environ) et légèrement
plus grandes dans la région postérieure que dans la région antérieure ;
leur paroi est mince et saillante seulement de 2 à 4 p.
Les longs processus formant la collerette, qui entoure l’opercule,
sont en relation avec l’endochorion et paraissent formés de la même
substance incolore et finement poreuse ; leur surface montre un
délicat réseau polygonal, visible seulement à un fort grossissement ;
on n’y observe aucun canal, et bien que les tubes micropylaires
débouchent parfois à leur base, ces processus choriaux n’ont pas la
signification d’appendices micropylaires ; leur structure poreuse
1. J’ai pu examiner des œufs pondus, dont j’étais certain qu’ils provenaient soit de
L. elegantula, soit de M. tenella ,($$ isolées sur des rameaux dépourvus d’œufs déjà
pondus) ; il n’en a pas été de même pour M. coleoptrata ; les différences entre les œufs
ovariens mûrs de cette espèce, et ceux de M. tenella m’ont paru minimes, et ne m’ont
pas permis de distinguer les œufs pondus dans les tubes, où ces deux espèces avaient
été mélangées.
— 715 —
et leur relation avec l’endochorion permettent de penser qu’ils
facilitent peut-être certains échanges entre l’embryon et le milieu
extérieur.
Les canaux micropylaires courts et très fins sont situés au bord
antérieur de l’œuf, dans l’anneau étroit qui entoure l’opercule ; la
limite de ce dernier est marquée par une mince fente circulaire,
traversant toute l’épaisseur du chorion, et qui est déjà visible dans
l’œuf ovarien mûr.
Les œufs de Microphysidés sont proches par leur forme et leur
structure de ceux des Anthocoridés, tels qu’ils ont été décrits par
W. Peska (1931) chez Anthocoris nemorum L., et par R. Poisson
(1933) chez Anthocoris nemoralis Fab. Ils en diffèrent cependant par
leur collerette périoperculaire, qui paraît bien caractéristique.
Je n’ai pu suivre l’oviposition chez les Microphysidés. J’ai seule-
ment observé que les ÇÇ ayant pondu conservent pendant long-
temps les lames de l’ovipositeur protractées ventralement. Une Ç
de Loricula elegantula, sans doute interrompue en pleine ponte, a
gardé durant plusieurs heures, un œuf complètement sorti de l’ab-
domen, et qui demeurait allongé par son côté convexe sur l’ovi-
positeur protracté. Le mécanisme de l’oviposition est sans doute
comparable à celui qui s’observe chez les Anthocoris par exemple.
L’appareil génital des $$ de Microphysidés présente quelques parti-
cularités, qu’il conviendra de préciser ultérieurement par l’étude de
spécimens plus nombreux et récoltés à différentes périodes. Je n’ai pu
compter que 6 ovarioles à chaque ovaire de L. elegantula et de M. tenella.
Chez les 2$ gravides, on trouve généralement 1 ou 2, parfois 3 œufs mûrs ;
étant données les dimensions relativement considérables de ces derniers,
le tractus génital occupe alors la majeure partie de l’abdomen et déborde
plus ou moins dans le thorax. Deux larges oviductes conduisent à une
chambre génitale, dont la paroi est mince et très plissée, ce qui lui permet
sans doute de se dilater considérablement au moment du passage de
l’œuf. Il ne semble pas y avoir de glandes annexes, ni de réceptacle séminal
à proprement parler 1. Toutefois, les coupes histologiques montrent chez
Loricula elegantula, des spermatozoïdes accumulés au fond de deux diver-
ticules de la chambre génitale ; la paroi de ces diverticules présente des
cellules seçrètrices. Malgré l’examen histologique minutieux d’une dizaine
de de Myrmedobia, je n’y ai pas observé de formations comparables,
et il n’y avait chez aucune d’elles de spermatozoïdes dans les voies
génitales.
1. Les Hémiptères du groupe des Cimicoidea semblent dépourvus de réceptacles
séminaux comparables à ceux des autres Hétéroptères ; les spermatozoïdes sont
accumulés à la base des oviductes ou dans des diverticules plus ou moins différenciés
de la chambre génitale.
Problème de l’ovoviviparité.
Mes investigations avaient pour principal objet la recherche chez
les Hémiptères Microphysidés de phénomènes d’ovoviviparité.
J’avais en effet préalablement constaté — et je signale ici briève-
ment — que dans une famille voisine, celle des Anthocoridés, l’ooo-
viviparité s'observe dans de nombreux genres ; comme chez les Cimi-
cidés, le développement embryonnaire commence et se poursuit au
moins jusqu’à la blastocinèse avant la ponte. Dans l’ovaire des
gravides, les œufs proches de la ponte contiennent déjà l’embryon
en S. En relation avec ce fait, la fécondation s' accomplit de façon
précoce et dans les ovarioles.
De plus, une observation de Butler (1923) constituait une forte
présomption en faveur de l’existence de l’ovoviviparité chez les
Microphysidés ; cet auteur signale en effet avoir extrait du corps
d’une Ç de Loricula pselapliiformis Curt. un œuf dont l’embryon
était déjà aux 3/4 sorti.
Cependant, chez les 3 espèces de Microphysidés, dont j’ai examiné
les ovaires, tant sur le vivant que sur coupes histologiques, il n’y
avait aucune indication d’un début de développement embryon-
naire antérieur à la ponte.
Il reste, avant de conclure à l’absence d’ovoviviparité chez les
Microphysidés, à étendre ces recherches à d’autres espèces de cette
famille, et notamment à L. pselapliiformis, qui a fait l’objet de l'in-
téressante mais unique observation de Butler.
Laboratoire d’ Entomologie Agricole Coloniale du Muséum.
TRAVAUX CITÉS
Butler (E. A.). A biology of the british Hemiptera-Heteroptera. London,
Witherby edit., 1923.
Massee (A. M.). Notes on mounting and collecting the Hemiptera-Hete-
roptera. Entom. Month. Mag., LXXXV, 1949, p. 152-156.
Perris (E.). Nouvelles promenades entomologiques. Ann. Soc. entom.
France, 1876, p. 198.
Peska (W.). Beobachtungen über die Biologie der râuberischen Wanze.
Anthocoris nemorum L. Prace wydzialu chor. ros. panstw. Instyt. nauk.
Gospod. wiej. Bydgoszczy, n° 10, 1931 (en polonais, résumé .en alle-
mand).
Potssox (R.). Quelques observations sur la structure de l’oeuf des insectes
Ilémiptères-Hétéroptères. Bull. Soc. scient. Bretagne, X, 1931, p. 40-77.
— 717
Note sur une Holothurie dendrociiirote des cotes
de Mauritanie ■. Cucumaria mauritanica Hérouard.
Par Gustave Cherbonnier.
En 1929, Edgard Hérouard, étudiant les « Holothuries de la côte
atlantique du Maroc et de Mauritanie » 1 nomma Cucumaria mauri-
tanica deux Holothuries de sexes différents, récoltées dans la région
de Port-Etienne : l’exemplaire mâle, par le Prof. Gruvel ; l’échan-
tillon femelle, par M. Th. Monod Cette dernière Holothurie, dans
un meilleur état de conservation, fut choisie par Hérouard pour
être décrite et figurée. Malheureusement, Tholotype n’est pas dans
les collections du Muséum, qui ne possède que le cotype récolté par
Gruvel. Cet exemplaire, auquel manque toute la partie orale
(tentacules, péristome et couronne calcaire) est ouvert sur toute
sa longueur et partiellement éviscéré. Par ailleurs, les collections
du laboratoire de Malacologie renferment deux échantillons assez
bien conservés d’Holothuries, récoltés par le Prof. Gruvel en
juin 1912 sur la plage de Port-Etienne, et que j’ai identifiés comme
étant des C. mauritanica. J’ai pu, grâce à ce matériel, préciser
de nombreux points morphologiques et anatomiques omis par
Hérouard, et constater la présence, dans la région anale, de
spiculés (corbeilles) tout à fait caractéristiques de l’espèce.
A signaler que C. mauritanica n’a pas été retrouvée depuis sa
description par Hérouard.
Cucumaria mauritanica Hérouard, 1929.
C. mauritanica Hérouard, 1929, p. 38-40, pl. I, fîg. 1 ; fig. texte I A-I R.
Mauritanie, région de Port-Etienne, M. Gruvel, 1 ex. (Cotype). Plage
de Port-Etienne, Mission Gruvel, 1912, 2 ex.
Comme je l’ai signalé plus haut, le cotype est en mauvais état.
Ce sont les deux exemplaires de la plage de Port-Etienne que je
vais utiliser pour l’étude ci-dessous.
Les deux échantillons mesurent respectivement 85 mm. et 77 mm.
de long sur 23 mm. et 21 mm. dans la plus grande largeur ; ils sont
donc de dimensions à peu près équivalentes à celles des exemplaires
d’HÉROUARD. Le tégument, assez mince, lisse, est très plissé trans-
1. Bull. Soc. Sci. nat. Alaroc, t. IX, 1929.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 719 —
versalement. L’un des exemplaires est entièrement jaunâtre, l’autre
marron clair avec de larges plages marron foncé dans les interradius
ventraux et dorsaux. Les extrémités sont effilées et le milieu du
corps fortement renflé. La bouche et l’anus sont terminaux.
Tentacules jaunâtres, au nombre de dix dont deux ventraux
plus petits. Pieds ventraux marron clair, courts, cylindriques, ter-
minés par une petite ventouse ; ils sont très serrés, disposés sur
deux rangs aux extrémités, sur quatre rangs au milieu du corps.
Pieds dorsaux identiques aux ventraux, plus espacés, disposés sur
deux rangées sur toute la longueur du corps ; il existe une bande nue
de 3 à 4 mm. de large entre les rangées de pieds sur chaque radius
dorsal. Dans les régions orale et anale, sans doute par suite de la
contraction du corps, les pieds sont si nombreux et si serrés qu’il
est impossible de distinguer les radius des interradius sur une hau-
teur de 5 à 8 mm. Il n’y a pas de pieds interradiaires sur les autres
parties du corps. Pas de dents anales.
Couronne calcaire (fig. 2, b) très calcifiée, composée de dix pièces
sans prolongements postérieurs : radiales subtriangulaires, creusées
en gouttière sur un tiers environ de leur longueur et dont la partie
postérieure est simple ou formée de quelques gros nodules calcaires ;
interradiales triangulaires. Une vésicule de Poli. Un canal hydro-
phore, situé dans le mésentère dorsal, terminé par un petit madré-
porite sphérique. Muscles longitudinaux larges, épais ; muscles
rétracteurs puissants, s’attachant à environ 15 mm. de la couronne
calcaire. Les deux échantillons n’ont plus ni gonades, ni intestins,
ni poumons.
Les corpuscules calcaires des téguments dorsal et ventral sont
identiques à ceux figurés par Hérouard, qui a cependant omis de
citer les corbeilles si caractéristiques du tégument anal. Ce sont des
sclérites très épais, en forme de « biscuit » plus ou moins étranglé
au milieu, percé d’un trou à chaque extrémité (fig. 1, a) '; des plaques
percées de 2-3 trous (fig. 1, b, d), devenant losangiques à 4 trous
(fig. 1, c, e, g), pour prendre des formes plus grandes, plus irrégulières,
à larges mailles (fig. 1, A).
La région anale, en plus des « biscuits » et des plaques losangi-
ques, renferme des corbeilles très robustes. La forme la plus simple
(fig. 2, c) se compose de deux arceaux à pointes mousses disposés en
croix ; de cette forme dérivent des corbeilles dont les arceaux sont
réunis par un cercle portant de six à douze lobes (fig. 2, a, d, g, /').
Yu du dessous, les corbeilles présentent un X central bien caracté-
ristique (fig. 2, e, h). De nombreuses corbeilles ont l’X plus ou moins
déformé et le cercle très irrégulier (fig. 2, /, i).
Les parois des pieds ventraux et dorsaux sont renforcées par des
bâtonnets droits ou incurvés (fig. 1, /, i, /), dont certains ont le milieu
élargi percé de deux trous (fig. 1, /c). La ventouse terminale est sou-
— 720 —
tenue par un petit disque calcaire qui peut faire complètement défaut
dans les pieds dorsaux.
Cucumaria mauritanica Ilcrouard.
Fig. 2. — a, c-j : à l’échelle ; b : X 5 environ.
Les tentacules sont bourrés de très nombreux bâtonnets de formes
diverses, très incurvés (fig. 1, l, m), très grands dans les tiges, très
petits au sommet des ramifications.
Rapports et différences.
Les corpuscules calcaires en forme de « biscuit » rappellent les
spiculés en « lunette » de Cucumaria Montagui Fleming (= C. saxi-
cola Brady et Robertson) ; mais ceux-ci sont moins épais, plus régu-
liers et portent souvent une apophyse bien développée à chaque
extrémité. Les corbeilles sont du même type que celles de Cucumaria
Lefevrei Barrois. Mais C. mauritanica se distingue nettement de ces
deux espèces par la forme et la coloration du corps et la réparti-
tion des pieds.
— 721 —
Rappelons que C. Montagui et C. Lefevrei, abondantes sur les
côtes des Iles Britanniques et sur les côtes françaises de la Manche et
de l’Océan, ont été également trouvées sur les côtes du Portugal, du
Maroc où elles descendent jusqu’au cap Ghir, et aux Iles Canaries.
C. mauritanica n’a jusqu’ici été récoltée que dans la région de Port-
Etienne.
Laboratoire, de Malacologie du Muséum.
\
— 722 —
Plantes nouvelles, rares ou critiques
DES SERRES DU MUSÉUM.
Par A. Guillaumin,
PROFESSEUR AU MUSÉUM
119. Cissus argyrea Hort.
On sait que les plantes à feuillage coloré et, en général, beaucoup
de plantes de serres ont été nommées en vue d’une prompte mise au
commerce alors qu’elles n’avaient pas fleuri et que leur attribution à
telle ou telle famille n’était qu’hypothétique, c’est ainsi que le Piper
porphyrophylla N. E. Br. a été pris pour un Cissus sous le nom de
C. porphyrophylla par Lindley.
Si je n’ai trouvé aucune mention du Cissus argyrea dans les cata-
logues de van Houtte ou de Veitch, il figure sur le Catalogue pour
1897-1898 de Chantrier, p. 12, et sur les éditions ultérieures.
M. Jules Chantrier (in litt. 4 mars 1948) m’a précisé que cette
plante n’avait pas été mise au commerce par lui et probablement
pas par son père et qu’il n’avait aucune précision sur le lieu d’origine
et la date d’introduction.
Voici la description des organes végétatifs, la floraison n’ayant
jamais été observée : Tige cylindrique, renflée aux nœuds où elle
atteint 5 mm. de diamètre, d’abord verte puis devenant ± argentée,
émettant de longues racines, très fines, roses ; feuilles glabres, cor-
diformes (8-10 cm. X 5-6,5 cm.), acuminées, dents marginales en
muerons prolongeant les nervures, nervures basilaires 5, la médiane
plus forte avec 3-4 paires de nervures secondaires, pétiole long de
3-5 cm., stipules minces, ni maculées, ni épaissies au milieu, presque
rectangulaires, longues de 3 mm., finement ciliolulées en haut et
sur les côtés, érodées à la base, vrilles ramifiées, opposées aux
feuilles.
120. Ficus décora Hort., F. opulens Hort.
En Belgique on cultive commercialement sous le nom de F. décora
ou de F. opulens une plante qui serait plus résistante en apparte-
ment que le F. elastica L., le vulgaire « Caoutchouc ». On le trouve
également chez divers horticulteurs français s’adonnant à la culture
des plantes vertes K Les feuilles sont vert foncé, épaisses, coriaces,
1. Par exemple chez M. Royer à Versailles (S.et.-O.).
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° G, 1949.
— 723 —
à nombreuses nervures parallèles sensiblement de même grosseur
comme chez lé F. elastica mais elles sont franchement ovales (la
largeur égalant les 2/3 de la longueur, tandis que les feuilles du
F. elastica de nos cultures sont elliptiques (la largeur étant au plus
égale à la 1/2 longueur) et, par suite, l’acumen se détache plus nette-
ment, de plus la côte est rouge. Bien que les flores de l’Inde, d’où le
F. elastica est originaire, indiquent que cette espèce est peu variable
sinon que les rameaux fructifères portent des feuilles bien plus
petites mais de même forme que les rameaux stériles, il existe, dans
l’Herbier du Muséum, un échantillon provenant d’une plante sau-
vage de l’ Inde et un autre prélevé sur une plante cultivée au Jardin
botanique de Buitenzorg qui présentent des feuilles exactement sem-
blables à celles du F. opulens. Selon les renseignements fournis par
M. Ch. Chevalier, conservateur honoraire du. jardin botanique de
Liège 1 et M. Morobé, horticulteur à Gentbrugge-Sud 2 le F. décora
aurait été trouvé il y a une dizaine d’années dans un semis de
F. elastica fait par M. G. van Hecke de Mont-Saint-Amand-lès-
Gand (Belgique).
M. Gratien van Hecke 3 me confirme que c’est bien chez lui que
cette plante est apparue dans un semis de F. elastica et doit par
conséquent s’appeler F. elastica L. var. décora van Hecke mais que
ce nom n’a été publié nulle part ni dans un catalogue ni dans un
compte-rendu d’exposition et que cette nouveauté n’a pas figuré
aux dernières floralies de Gand (1938).
121 Aloe versicolor Guillaum. sp. nov.
Acaulis vel subacaulis, foliis 10-12, erectis, parce rigidis, fere linearibus
( usque ad 13 cm. X 1,5 cm.), 2-3 mm. crassis, supra concavis , ad apicem
parum attenuatis, obtusis, aculeis albis, 1 mm. longis, 3-8 mm. distantibus.
Inflorescentia simplex, racemosa, foliis valdc longior, circa 30 cm. longa, basi
Inviter anticipitata denticulataque, bracteis sterilibus 6, inferioribus folia -
ceis, floriferis scariosis, laie triangulari-ovatis (4 mm. X 3 mm.), breviter
acuminatis, albis, nervis 3-5, intus brunneis, pedicellis 2 cm. longis, apice
haud dilatatis, alabastris cylindricis, floribus usque ad 25, regulariter dis-
tantibus, corallinis deinde citrinis, fere horizontaliter patentibus, perianthio
recto, 2 cm. longo, segmentis basi coalescentibus , staminibus infra leviler
curvatis, perianthii orem attingentibus, antheris aurantiacis, stylo ut
stamina leviter inclinato, ovario cylindrico, apice haud attenualo. Capsula
ovata, 1,5 cm. longa, pedicello 2 cm. longo.
Madagascar : Basse Manamponiky, ± 100 km. au N. de Fort-
Dauphin, à ± 50 m. d’altitude, rochers siliceux au soleil ( Humbert
20.617). En fleurs et en fruits en mars 1947. Les plantes issues des
graines provenant de cet échantillon (f. 150, 1947) ayant fleuri en
1. In litt. 20 déc. 1947.
2. In litt. 10 févr. 1948.
3. In litt. 21 févr. 1948.
724 —
décembre 1949 ont une hampe flexueuse, la grappe, composée d’en-
viron 18 fleurs, atteint 5 cm., les pédicelles n’ont que 1 cm. et les
fleurs sont roses à la base, blanc rayé de vert vers le sommet. Sur le
sec, les aiguillons paraissent jaunes, plus longs et reliés par une ligne
cornée. L’espèce paraît surtout voisine dL4. isaloensis Perr. de la Bât.
mais n’a qu’une tige distincte (12-15 cm. de longueur), émettant des
rejets à la base et des feuilles manifestement atténuées du 1/3
inférieur au sommet et bien plus épaisses.
- 725 —
Contribution a l'étude des Monochlamydêes : Docu-
ments NOUVEAUX SUR DES PLANTES DE MADAGASCAR, DE
Sumatra et de Colombie.
Par Jean-F. Lekoy.
Nous donnons, dans les pages qui suivent, les diagnoses de quel-
ques espèces et variétés nouvelles de Monochlamydêes appartenant
aux familles suivantes : Salicaceae, Myricaceae, Moraceae. Par
ailleurs la révision du matériel malgache concernant les deux pre-
mières familles — qui n’a cessé de s’accroître depuis un demi-siècle
— et aussi les Ulmaceae nous a permis de compléter notre connais-
sance de certaines espèces : nous en donnerons ici un bref compte-
rendu 1.
Salix Perrieri sp. nov.
Frutex v. arbuscula, 3-4 m. alta ; ramulis junioribus pubesceritibus cito
subglabris ; ramis crassis, glabris v. glabrescentibus ; foliis deciduis oblongo-
ellipticis v. obovatis , apice acutis v. subobtusis, basi subcuncatis v. subro-
tundatis, ulrinque glabris v. subglabris, subtus glaucis, 5-8 cm longis,
1 ,5-2,5 cm latis, margine integris v. subundulatis ; nervis lateralibus incur-
vatis, ascendentibus , utrinque plus minusve prominentibus, petiolis 3-5 mm
longis, subglabris ; stipulis squamosis tenuibus, valde caducis, ciliatis
plus minusve glandulosis, junioribus leviter pubescentibus demum glabris
v. subglabris. Gemmae latérales ovato-acutae, glabrae. Flores ignoti. Spicae
fructiferae glabrae v. subglabrae, 4-5 cm longae. Capsulae 20-25, 5-7 mm
longae, 4.-5 mm latae, glabrae, subglobosae ; 2 X 8 seminibus minimis,
glabris, basi setis longis ornatis.
Madagascar : Rocailles des torrents, bords des ruisseaux, vers
1.200-1.600 m. ait., région centrale. Bords de la Manandona, vers
1.200 m. ait. Perrier de la Bâthie, 7132, type ! (avec fruits).
Espèce endémique très proche de S. madagascariensis, à affinités
africaines. Nous avons trouvé fréquemment chez cette dernière
espèce des capsules présentant 4 placentas. C’est là un fait inté-
ressant à noter qui ne semble pas avoir déjà été observé. Lunds-
trôm ( Studier ôfver slàgtet Salix, Stockholm, 1875) a cependant
signalé la manifestation occasionnelle de 3 pistils chez S. glauca, et
1. Nous tenons à remercier vivement M. le Professeur II. Humbert qui nous a si
aimablement confié l’étude de ces familles.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
726 —
Fisher {Amer. Jour. Bot., 15, 1928) après avoir rappelé la stabilité
morphologique des Saules et des Peupliers en ce qui concerne les
fleurs relève néanmoins le cas exceptionnel de Populus deltoïdes où
la norme de l’ovaire bicarpellé n’est pas respectée. Chez cette
espèce, considérée de ce fait comme primitive, on trouve le plus
souvent 3 et 4 carpelles. S’il s’agit là aussi — mais ce n’est pas
absolument sûr car il faut toujours tenir compte d’une possible évo-
lution en spirale laquelle peut faire prendre de l’acquis (pseudo-
primitif) pour de l’ancestral - — d’un caractère primitif le stade
évolutif des espèces malgaches (tribu des Pleidndrae Andcrsson)
serait ainsi quelque peu précisé 1.
Myrica madagascariensis sp. nov.
Arbor ramis glabris, foliis breviter petiolatis, petiolo 2-3 mm., glabro,
obovatis v. oblongo-ellipticis , basi obtusis v. subacutis, apice acutis v. suba-
cutis v. obtusis, margine serratis raro integris, 4-7 cm. longis, 2-3 cm. lotis
supra injraque glabris, nitidis, coriaceis ; nervis lateralibus 8-15 intrinque
plus minusve distinctis. Amenta mascula ignota. Ameuta feminea J; 2 cm
longa, bracteis basi 2 mm latis, triangularibus, sessilibus, plus minusve
auriculato-hastatis, plus minusve dorso puberulis glandulosisque, margine
ciliatis ; bracteolis 4, subtriangularibus, globosis, plus minusve dorso
glandulosis, margine ciliolatis ; ovario pubescenti, glanduloso ; stigmatibus
longe filiformibus. Spiceae jructiferàe 1,5-2 cm. longae, glabrae, laxae ;
fructibus subglobosis, ± 5 mm. diam.
Madagascar, Centre-Est : reste de forêt, Inaninoma, près Ambo-
hima hamasena, 14 avril 1941, Herbier du Jardin Botanique de
Tananarive, 4725, type !
Nom malgache : Lelona. Espèce endémique étroitement affine
des autres espèces malgaches.
M. dentulata H. Baill. var. comorensis (A. Chev.) comb. nov. —
M. comorensis (pro parte) A. Chev. in Monographie des Myri-
cacées, Cherbourg, 1901.
Feuilles subentières à bords ± incurvés-révolutés ; port dense.
Grande-Comore : Humblot, 1603.
Par ailleurs nous pensons que le spécimen de Boivin (les hauts
d’Anjouan, année 1850) classé par A. Chevalier sous l’espèce
M. comorensis se rattache plutôt au M. dentulata type. Cette espèce
est d’ailleurs insuffisamment connue et la collection du Muséum
ne renferme pas de spécimens mâles.
M. phillyreaefolia Baker.
A. Chevalier (loc. cit.) écrivait à propos de cette plante : « Cha-
tons mâles denses, ascendants, solitaires ou géminés à l’aisselle des
1. On trouvera une figure de ce type d’ovaire à 4 carpelles et 4 placentas dans le
fascicule à paraître prochainement de la Flore de Madagascar « Les Salicaceae ».
— 727 —
feuilles ; bractées ovales, brunes, scarieuses, obtuses, longues de
1 mm. ciliées sur les bords ; étamines 4, 2 longues et 2 courtes, à
filets aussi longs que les anthères, soudés en colonne à la base ;
anthères orbiculaires, bifides. » Les collections de notre Herbier
National se sont enrichies d’une foule de spécimens, récoltés prin-
cipalement par H. Humbert dans le Centre et l’Est. Nous sommes
maintenant en mesure de compléter la description spécifique de la
manière suivante :
« Chatons mâles ± 2,5 cm. long; bractée large, ,± hastée-auri-
culée, ciliée, légèrement glanduleuse sur le dos ; étamines ± à filets
soudés en colonne à la base ; celle-ci fixée mi sur l’axe, mi sur la
bractée ; anthères orbiculaires ou légèrement oblongues, papil-
leuses. Chatons femelles de longueur très variable, 1-3 cm. long, à
rachis pubescent, glanduleux ; bractée ovale-triangulaire, ciliée,
glanduleuse ; bractéoles 4 pubescentes, ciliolées, ± glanduleuses ; ,
ovaire ± pubescent, stigmates filiformes, longs. Infrutescences
pubescentes, glanduleuses, ± 2 cm. long ; fruits sphériques, 3-4 mm.
diamètre, émergences cérigènes. »
Fleurs et fruits, toute l’année ; entre 700 et 2.000 m., bords des
ruisseaux, des marais sur gneiss et sols siliceux, forêts ombrophiles
et sclérophylles.
Nous n’avons pas décelé de chatons androgynes, mais de façon
générale la plasticité sexuelle des espèces de ce genre est décon-
certante. Le même problème se pose pour l’ensemble africain et
c’est à tort — comme nous le verrons dans une note ultérieure — ■
que l’on a établi des coupures spécifiques d’après le caractère sexuel.
Pour ce qui est des formes foliaires leur diversité est extrême et,
faute de saisir des discontinuités solides, nous avons laissé ensemble
sous le même binôme des plantes apparemment bien différentes.
Il faudrait ici des informations biologiques, une étude approfondie
sur le terrain : autant de choses qui nous ont fait défaut. Les grou-
pements que nous avons faits ou maintenus n’ont probablement
qu’une valeur provisoire. Nous n’avons retenu qu’une forme qui
nous a semblé notable. En voici la diagnose :
M. phillyreaefolia Baker var. buxifolia nov.
A typo differt foliis parvis, 2-2,5 cm longis, 1 cm-latis, oblongo-ellipticis ,
basi rotundatis, apice mucronulatis , integrtis, glabris.
Madagascar, Est : environs de Midongy du Sud, prov. de Fara-
fangana, Decary, 4957.
M. rugulosa H. Baill.
La description de A. Chevalier ne fait état que des fleurs mâles
et c’est un spécimen mâle qui figure dans l’Atlas de Graxdidier.
Une récolte de Perrier de la Bathie (sur une colline entre Fia-
Bulletin du Aluséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
48
— 728 —
narantsoa et Arabohimasoa, vers 1.500 m., n° 18.696) nous permet
de compléter ainsi :
« Chatons femelles 1,5-3 cm. long, 0,2 cm. large, rachis très pubes-
cent ; bractée triangulaire, ponctuée-glanduleuse sur le dos, ciliée ;
bractéoles 3, pubescentes, glanduleuses, ciliolées ; ovaire finement
pubescent au-dessus des premières émergences ; stigmates filiformes
ou légèrement élargis. Infrutescences pubescentes : fruits sphériques,
assez gros, 4-5 mm. diamètre, à émergences cérigènes. »
M. Bojeriana Baker in Journ. of Lihn. Soc. Bot., XX (1884), p. 267 ;
A. Chevalier 1. c.
Les descriptions connues de cette espèce quoique très succinctes
nous ont cependant permis sans hésitation d’y rapporter les spéci-
mens suivants :
Madagascar : Centre, Environs d’Antsirabe, haute vallée de la
Sahatany, Humbert 4622 (1.300-1500 m.) ; bords des torrents, Saha-
sahotra, versant ouest de l’Ankaratra, Perrier 2126 ; bords de la
Manandona, dans les galets (1.200 m.) Perrier 2113 ; bords des
ruisseaux, Inanatona à l’ouest de Batafo, Bassin de l’Andrantsay
(900 m.), Perrier 2000.
A.. Chevalier dit de cette espèce : « Plante dioique ? Les chatons
mâles examinés étaient androgynes, mais à fleurs femelles impar-
faites, situées au sommet. Chatons solitaires à l’aisselle des feuilles,
cylindriques, longs de 12 mm. ; bractées ovales, brunes, scarieuses,
longues de 1 mm. ; étamines 4, à filets très courts, à anthères orbi-
culaires. »
Voici un complément de diagnose :
Chatons femelles 0,5-1, 5 cm. long, à rachis tomenteux, glandu-
leux ; bractée ovale-triangulaire ± auriculée, ciliée, sessile, arrondie
ou mucronulée au sommet, glanduleux ; bractéoles 4, pubescentes
sur le dos, ciliolées, glanduleuses ; ovaire pubescent au-dessus des
émergences basales, 0,75 mm. long ; stigmates filiformes, 2,5 mm.
long. Infrutescences glanduleuses, subglabres, lâches ; fruits glo-
buleux, ± 3 mm. diamètre, cérigènes.
Divers caractères mis en avant par Baker et Chevalier ne
paraissent pas généraux tels : la présence de chatons androgynes,
le fait des chatons solitaires à l’aisselle des feuilles. Ceux-ci sont,
sur les rameaux examinés par nous, le plus souvent géminés ou
ternés. Par ailleurs les feuilles longues et ' étroites, si typiques,
peuvent atteindre 10 cm. de long sur 1,5 cm. de large.
Incontestablement les espèces malgaches de Myrica très proches
les unes des autres et souvent reliées entre elles par des intermé-
diaires difficiles à classer présentent d’étroites affinités avec les
formes africaines et l’on doit parler d’un ensemble africano-mal-
gâche. Il est suggestif à cet égard de mettre côte à côte, par exemple,
M. Bojeriana (Madagascar) et M. conifera Burin, f. (Afrique). Mais
chez cette dernière les chatons sont presque constamment andro-
gynes.
Du point de vue géographique il est intéressant de noter que les
Myricaceae, comme les Salicaceae sont propres à la Flore du vent.
Aphananthe sakalava J. F. Ler. in Bull. Soc. Bot. Fr. (1945), p. 179 ;
C. B. Ac. Sc., Paris, t. 221, 1945, p. 449 ; Bul. Mus., 2e sér.,
t. XVIII, 2, 1946, p. 118-123 ; 180-184.
Ce genre si intéressant du point de vue géographique, qui n’était
connu que d’Asie extrême orientale, des Philippines et d’Australie,
et, avec doute, des Indes, nous l’avons retrouvé, en compulsant les
collections indéterminées du Muséum, d’abord à Madagascar, puis
au Mexique. Nous avons aussi confirmé son existence aux Indes et
en Birmanie.
Beprenant l’étude de l’espèce malgache récemment pour la
dessiner nous avons eu la bonne fortune de trouver un fruit avec
graine bien développée. Voici donc un complément de diagnose
concernant la graine.
Semen paulo infra apicem ovarii suspensum, amphitropum, ovoideum,
exalbuminosum. Embryo cotyledonibus angustis, 1x7 mm., apice obtusis,
basi trinerviis, nervo primario distincto, convolutis ; radicula cylindrica,
1,5 mm longa [Ulmacée-Celtidoidée] .
Morus Koordersiana 1 n. sp. (A/, macroura Miq. ex. J. J. Smith, pro
parte,. Koorders S. H. en Valeton T. addimenta ad cognitionem
Florae arboreae favanicae, XIII, 1914, p. 78-9).
Arbor dioica, ramis glabris, ramulis pubescentibus , lenticellis oblongis,
foliis deciduis, orbicularibus v. subovatis subcordiformibus, basi cordatis
v late rotundatis, apice longe et anguste acuminatis, supra leviter subs-
cabris et asperulis, subtus secus nervos venasque pubescentibus subasperu-
lisque, nervis basilaribus inaequilongis ascendentibus , plerumque ultra
interdum — longe ultra medium productis, nervis secundariis c. 5-6, curvalis,
ascendentibus intra marginem anaslomosantibus , venis subhorizontalibus
subparallelis valde conspicuis, nervis venisque supra impressis, subtus
prominentibus , limbo 7-15 cm longo, 6-12 cm lato , , petiolo glabro v. parce
piloso, 2-3,5 cm longo, supra leviter sulcato, nodis molliter barbatis, stipulis 2,
l'ateralibus, caducis, linearibus, pubescentibus, 1-1,5 cm longis, amentis
masculis et femineis pedunculatis, axillaribus, solitariis, elongatis, masculis
8-10 cm longis, subiaxis floribus, pedunculo 10-13 mm longo cum rachide
villoso, floribus <S sessililui v. breviter pedicellis, amentis femineis densi-
floris, 10-16 cm longis, bracteis valde raris non conspicuis, pedunculo
1. En hommage au (ionstieien des Indes Néerlandaises Dr S. H. Koorders qui
en 1912 (Excursion flora von Java, II) a précisé le statut du Mûrier javanais décrit
par Miquel, Morus macroura.
— 730 —
10-13 mm longo, villoso, floribus $ sessilibus, slylis liberis basi non valde
longe concretis. Syncarpia cylindrica plus minusve villosa, 7-8 mm crassa,
ad 16 cm longa. Drupa compressa , subglobosa, nitida ; putamen compresso-
trigonum, oblique ovatum, c. 17 mm longum, 12-13 mm latum.
Archipel. Ind. Sumatra, Kota Faco prope Baso, 1.000 m. (Plass-
chaert, sept. 1913), spécimens en fruits, type ! idem, spécimen
Nous nous sommes décidé, après quelque hésitation, à disjoindre
de Morus macroura cette forme qui se signale par plusieurs caractères
et qui, par ailleurs, semble assez localisée géographiquement. L’es-
pèce M. macroura a été décrite par Miquel d’après des spécimens
provenant de Java et récoltés par von Junghuhn. Ce n’est que plus
tard que Teysmann aurait découvert à Sumatra des exemplaires
attribués à cette espèce. Bureau a fait état de ces deux récoltes de
Java et de Sumatra, puis plus tard Koorders (1912) et J. J. Smith
(1914). Mais les matériaux dont nous disposons au Muséum de Paris
peuvent être aisément répartis en deux lots morphologiquement
différents en provenance l’un de Java, l’autre de Sumatra. Ce sont
deux espèces vicariantes en voie de différenciation sous l’action du
milieu, l’espèce de Java M. macroura Miq. (sensu stricto) se distin-
guant par sa pubescence veloutée persistante, la forme de ses feuilles
moins régulièrement dentées, parfois onduleuses-subentières et
moins orbiculaires-ovales, plus elliptiques, non cordiformes, et aussi
par ses inflorescences et ses syncarpes moins longs.
Nous donnons ci-dessous une description de l’espèce type de
Miquel d’après les spécimens conservés au Muséum :
Morus macroura Miq. (Miq. in Plantae Junghuhn (1853), p. 42, n. 1 ;
M. macroura Miq. ex S. H. Koorders pro parte ; M . macroura Miq.
ex J. J. Smith pro parte).
Arbre dioïque, médiocre ou élevé jusqu’à 30 m. de haut, à
rameaux, pétioles et feuilles (dessous) pubescents, même à l’état
adulte. Feuilles caduques, longuement pétiolées, ovales-elliptiques
ou largement elliptiques, non cordiformes, non ou à peine cordées,
mais obtuses-arrondies à la base, aigües au sommet ou acuminées, à
bords parfois subentiers, ou onduleux ou dentés irrégulièrement à
dents peu visibles, dessus presque glabres, dessous densément
veloutées-pubeseentes nettement trinervées à la base, à nervures
basilaires ascendantes peu arquées dépassant le milieu du limbe,
parfois en atteignant le tiers supérieur , à nervures secondaires 5-6
ascendantes, à veines plus ou moins cachées par le tomentum, sub-
parallèles et subhorizontales. Stipules 2, latérales, pubescentes, lon-
gues de 1,5 cm., caduques. Inflorescences ^ et Ç et syncarpes cylin-
driques, longs de 5-10 cm. axillaires, solitaires, pédoncules longs
de 10-15 mm. ; pédoncules et rachis pubescents-villeux ; bractées
rares peu remarquables, non peltées. Fleurs <$ sessiles ou brièvement
pédicc liées peu denses. Fleurs Ç à styles libres sur leur plus grande
longueur, soudés sur une longueur cependant distincte.
Archipel Ind. Java Malabar, Aug. 1909 (K. A. R. Bosscha, n° 110),
infl. Ç ; idem ( Bosscha , n° 109), nov. 1909, $ ; commun ex Herb.
Bosscha, n° 3 A, Morris macroura Miq. dét. S. H. Koorders, Gesam-
melt von Bosscha am 26 Aug. 1909 in West-Java auf dem Malabar
um 1518 m. üb. M. im Regenwald von dem registrierten Waldbaum
« Kds 2107 ab. », avec épis fructifères ; idem, 22 nov. 1909, Bosscha
n° 2 A, « Kds 2106 ab. » ; idem, 20 sept. 1910, Bosscha n° 6 A,
« Kds 2107 ab » ; idem 1 oct. 1910 Bosscha n° 7 A, « Kds. 2107 ab. »
idem, 15 sept. 1910, Bosscha n° 5 A, « Kds. 2107 ab. »
Morus Triarae n. sp. (Colombie).
Arbor laclescens, ramis hrunneis, ramulis leviter tomentosis v. subglabris,
foliis firmulis, breviter petiolatis , ovatis v. ovato-ellipticis, basi inaequalibus,
margine crebre serratis , apice acuminatis v. subcaudatis v. subacutis, supra
scabris, subtus secus r.ervos hirtellis, 6-15 cm longis, 3-7 cm latis, plus
minusve penninerviis , nervis secundariis 6-8, ascendentibus, intra marginem
anastomosantibüs, basilaribus plerumque inaequilongis , interdum ad medium
extensis, nervis venisque supra impressis, subtus prominentibus. Peliolus
10-13 mm longus, crassus , leviter tomentosus, teres , supra auguste sulcalus.
Stipulae 2, latérales, caducae, lanceolatae, acutae, dorso pubescentes, margine
scariosae, 1 cm longue. Inflorescentiae masculae ignotae, femineae in axilla
foliorum solitariae, valde multiflorae, 3-4 cm longue, pedunculo 3-4 mm Ion go,
tomentoso. Bracteae peltatae. Flores feminei sessiles. Perianthium b-parti-
tum, laciniis decussatim imbricatis concavis, obtusis, carnosis, margine
scariosis et ciliatis. Stylus sublateralis brevissimus v. subnullus. Stigmata
2 lineari-filiformia. Syncarpia cylindrica taxa. Drupa mesocarpio carnoso ;
putamen compresso-trigonum, basi latum et planum. Species M. insigni
proxima a qua différé videtur foliis subtus puberulis v. glabris non velutino-
tomentosis, nervis secundariis 6-8 non 10-14, nervis basilaribus interdum ad
medium productis. Spicae fructiferae breviores ?
Nouvelle-Grenade prov. de Mariquita, La Palmilla, Quindio,
2.000 m. (n° 870, J. Triana 1851-7) type ! en fruits ; prov. de Bogota,
El Bracachal, 2.300 m. (n° 870, J. Triana 1851-7) avec inflorescences
Ç ; à San Antonio de Tena al Boqueron de la Mesa (J. Goudot,
1844) avec inflorescences Ç.
Les spécimens de J. Triana ont été retrouvés par nous dans les
collections indéterminées de l’Herbier du Muséum. Celui de J. Gou-
dot faisait partie de la collection classée sous l’étiquette M. cel-
tidifolia H. B. K. Notre nouvelle espèce va de pair avec l’espèce
colombienne déjà décrite par Bureau, M. insignis, dont nous
possédons le type au Muséum. Ces deux Mûriers sont extrêmement
originaux et nous ont amené à créer, pour eux, un sous-genre. En
dehors du Mûrier africain, M. lactea (Sim) Mildbr. (= M. mesozygia
Stapf) que A. Chevalier a, avec raison, proposé de considérer
— 732 —
comme le type d’un sous-genre spécial, les autres espèces forment
un ensemble homogène étroitement resserré phylogénétiquement.
Bref, nous avons distingué 3 sous-genres (J. F. Leroy, Rev. Int.
Bot. Appl., XXIX, n° 323-4, 1949, p. 481-96) dont voici les dia-
gnoses différentielles :
I. — - Eumorus subgen. nov. — Gen. Morus Tournef. (Asie, Amé-
rique). Morus alba L., M. nigra L., M. mongolica Schneider, etc.
Feuilles dentées, entières ou lobées, trinervées à la base, sub-
penninervées au-dessus. Inflorescences ébractéées ou à bractées rares
et non remarquables, non peltées. Placenta non ou peu proéminent.
Embryon courbe, cotylédons oblongs ; radicule moins longue que
les cotylédons.
II. — - Gomphomorus subgen. nov. (Amérique tropicale). Morus
insignis Bur. et M. Trianae J. F. Ler.
Folia omnino et praecipue penninervia v. basi trincrvia et supra praeci-
pue penninervia. I nflorescentiae bracteis conspicuis, persistentibus, pellatis
et floribus iniermixtis. Placenta prominens extra endocarpium. Embryo
basi cotyledonum plicalus, coiyledonibus obovatis, truncaiis, emarginatis,
rectis ; radieula breviore quam coiyledonibus.
III. — Afromorus A. Chev. (in Rev. Int. Bot. Appl., XXIX, 1949,
p. 69-74) (emend. J. F. Ler.) (Afrique tropicale). Morus lactea (Sim)
Mildbr.
Feuilles typiquement trinervées, à nervures secondaires basales
verticales ou subverticales, non penninervées. Inflorescences à
bractées ciliées, subpersistantes à la base des fleurs, non peltées.
Placenta hypertrophié en dedans et en dehors de l’endocarpe.
Embryon plié à la base des cotylédons, cotylédons oblongs ou ellip-
tiques, droits obtus au sommet, plus courts que la, radicule très
longue.
Laboratoire d’ Agronomie tropicale du .Muséum.
733
Malvacées de Madagascar et taxonomie
DE CETTE FAMILLE 1.
Par B. P. G. Hochreutiner.
Il est difficile de caractériser nettement la famille des Malva-
cées, tellement elle est voisine des autres Columnifères : Bâillon
n réuni Malvacées, Bombacacées et Sterculiacées en un seul groupe.
Cependant, cette conception semble être peu pratique, parce
qu’elle ne facilite pas la détermination et nous estimons que la
commodité doit jouer un rôle dans la systématique, si cette science
doit conserver son rang.
En effet, la classification doit être utile, sinon ceux qui l’établissent
risquent de se laisser égarer dans des distinctions subtiles ou par
des tentatives d’élaborer des généalogies toujours hypothétiques.
Si nous voulons maintenir la famille des Malvacées sensu stricto
et en donner une description permettant de la reconnaître dans
toutes ses formes, il nous faudra prévoir quelques exceptions pour
plusieurs caractères diagnostiques. Et cela précisément pour les
Malvacées malgaches auxquelles nous avons ajouté quelques genrçs
nouveaux, constituant des formes de passage vers les familles voi-
sines. Nous allons en donner quelques exemples :
Le caractère qui nous paraît le plus propre à distinguer la famille
des Malvacées sensu stricto est la structure florale, avec les anthères
uniloculaires, le tube staminal allongé entourant le ou les styles
et ± concrescent à la base avec la base des pétales ; c’est au point
que certains botanistes estiment qu’il s’agit là d’une famille gamo-
pétale.
1° Or, chez des Malvacées typiques, comme les Wissadula, cer-
taines espèces ont un tube staminal qui se raccourcit tellement
que, chez le W. wissaduloides, il a été qualifié par R. E. Fries
de « subnullus » et les étamines de « fïlamenta libéra » ; en outre,
chez le W. cincta, l’androcée est décrit comme : « tubo destitutum ».
D’un autre côté, chez le genre Dombeya, de la famille des Stercu-
liacées, nous observons, à côté d’espèces où les étamines sont presque
entièrement séparées, des formes possédant un long tube comme
1. Note résumant les données nouvelles d’ordre général dégagées par le Pr B. P. G.
Hochreutiner (Genève) à la suite de l’étude des Malvacées de Madagascar qu’il a
bien voulu entreprendre pour rédiger cette famille dans la Flore publiée sous la
direction du Pr Humbert. — N. D. L. R.
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 734
celui des Hibiscus les plus caractérisés ; c’est le cas pour les espèces
de là section Astrapaea.
2° Dans ces conditions, à part le port assez spécial de la plante,
il ne reste qu’un seul caractère diagnostique entre les Malvacées
en général et les Dombeya en particulier, ce sont les anthères uni-
loculaires des Malvacées et biloculaires des Sterculiacées.
Cependant, nous pouvons dire qu’à plusieurs reprises, nous avons
pu observer, dans le bouquet staminal de certains Dombeya , quelques
anthères anormales où les deux sacs polliniques étaient confluents ;
ces anthères étaient donc identiques à celles des Malvacées. Si l’on
voulait se fier exclusivement à ce caractère pour séparer les deux
familles, il faudrait donc, chez ces Dombeya, faire la statistique des
étamines pour savoir si la majorité a des anthères confluentes,
oui ou non, afin de rattacher le spécimen aux Malvacées dans le
premier cas et aux Dombeya dans le second.
Cela suffit pour démontrer, s’il en était besoin, Ferreur des dia-
gnoses basées sur un seul caractère. Du reste, dans la famille des
Bombacacées, on peut signaler aussi un genre à anthères unilocu-
laires, c’est le genre Hampea, mais on aurait tort de le séparer de
cette famille à laquelle il se rattache par toutes ses affinités.
Enfin, il est des cas où la confluence des sacs polliniques est très
difficile à reconnaître. C’est ainsi qu’en créant notre genre Humber-
tiella, nous avons d’abord cru y voir des anthères uniloculaires et,
plus tard seulement, sur des matériaux plus abondants, nous avons
reconnu qu’elles étaient biloculaires. C’est pourquoi nous avons
rattaché ce genre aux Bombacacées où il se place très naturellement
à côté du genre américain Quararibea dont il a un peu le port et
la disposition des étamines.
Cependant, des anthères uniloculaires constituent un caractère
très commode pour reconnaître les Malvacées et il serait regrettable
d’y renoncer à cause d’une ou deux exceptions.
3° Quant à la concrescence de la base de la colonne staminale avec
la base des pétales, elle est très typique chez les Malvacées mais,
là encore, la flore de Madagascar nous a révélé une exception :
c’est F Humbertianthus qui a des pétales petits, séparés les uns des
autres et qui semblent être tout à fait libres.
4° Un quatrième caractère frappant est constitué par le pollen
hérsissé de piquants chez toutes les Malvacées ; et pourtant ce carac-
tère se retrouve aussi chez les Hampea déjà nommés, chez les Matisia
et chez les Humbertiella qui sont des Bombacacées. Il est commun
aussi à tous les Dombeya, etc...
A part ces caractères très typiques où les exceptions sont rares,
il y en a d’autres, moins typiques, mais qu’il est utile de prendre
en considération :
— 735
a) Les bractées involucrales de la fleur sont un caractère très
frappant quoique moins répandu ; il serait pourtant bien peu
pratique de le négliger. La plupart des genres de Malvacées ont un
iuvolucre, mais les Sida, les Abutilon, les Wissadula et même quel-
ques Hibiscus en sont dépourvus.
Il est remarquable que, dans ce dernier genre dont presque toutes
les espèces sont pourvues d’un involucre, il y en a quelques-unes
qui n’en ont pas (Hibiscus § Solandra). Dans ce dernier cas, néan-
moins, on voit pointer parfois de petits appendices rudimentaires,
montrant bien que cet organe est Compris dans le « plan général
de ces fleurs », si j’ose m’exprimer ainsi.
b) Quant aux poils étoilés et aux glandes à mucilage, on sait
que toutes les Malvacées en sont pourvues, mais elles ressemblent
en cela à la plupart des autres Columnifères.
c) Il est encore un caractère des Malvacées sur lequel on insiste
rarement et qui, cependant, permet souvent de les reconnaître
facilement, surtout à l’état frais. Nous voulons parler des fleurs,,
généralement très grandes et très belles, mais très vite flétries,
à cause de leurs pétales de texture délicate et qui se recroquevillent
et changent de couleur en noircissant plus ou moins, sous l’influence
évidemment d’enzymes agissant sur les cellules blessées. Le tube
staminal a une texture analogue et, comme il est concrescent à sa
base avec la corolle, il tombe avec elle, tout l’organe floral se déta-
chant ainsi, déjà un jour ou deux après l’épanouissement de la
fleur.
Il y a même des cas où cette concrescence des pétales et du tube
staminal est extraordinairement développée, comme chez le Mal-
vastrum compactum 1 A. Gray dont les fleurs rappellent celles des
Gamopétales.
d) Plus rarement, la corolle est réduite à l’extrême, comme chez
les Perrierophytum , surtout chez le P. viridiflorum Hochr. où elle
n’est plus formée que de cinq petites languettes. C’est le cas aussi,
en partie, chez les Megistostegium.
e ) Enfin, la préfloraison valvaire du calice, les feuilles spiralées,
les stipules, etc., sont des caractères très constants chez les Mal-
vacées mais ils se rencontrent chez beaucoup d’autres familles.
Si les fleurs sont uniformes dans notre famille, en revanche, les
fruits sont très polymorphes et c’est spécialement sur leur structure
qu’on peut baser une taxonomie pratique.
On doit cependant indiquer encore quelques traits généraux qui,
sans être localisés entièrement dans la famille, lui donnent une
certaine homogénéité, surtout pour les genres malgaches.
Les Malope, Kitaibelia et Palaua manquant à Madagascar, on
1. Hochreutiner, in Ann. Cons. et Jard. bot. Genève , VI (1902), 32.
— 736 —
peut donc dire que toutes les Malvacées malgaches ont leurs car-
pelles — soit leurs méricarpes — disposés en cercle et en un seul
verticille. En outre, ces carpelles sont toujours au nombre de 3 — oo.
Les genres à 1 on 2 carpelles ne sont pas malgaches.
Enfin, ces carpelles sont fixés autour d’un prolongement de l’axe
qui est plus ou moins développé et qui laisse souvent une columelle
plus ou moins grande, plus ou moins différenciée après la chute
des fruits ou des méricarpes. Un seul genre, Thespesia, a un fruit
bacciforme. Des baies existent chez les Malvaviscus, mais ces der-
niers ne sont pas représentés à Madagascar b
Taxonomie des sections et des genres.
Nous avons rompu avec la disposition taxonomique habituelle
des Malvacées. Nous' estimons, en effet, que le fruit des Hibiscées
est plus simple que celui des Malvées. Il est Vrai que, chez ces der-
nières, il y a souvent un grand nombre de carpelles et ce nombre
est variable. Mais, chez les Hibiscées aussi, Je nombre varie de trois
à dix. En outre, la columelle est très caractéristique chez les Malvées
et présente des adaptations multiples et singulières, pour favoriser
la dissémination des graines ou des méricarpes.
Chez les Hibiscées, au contraire, la columelle n’est pas différenciée,
elle est réduite à une petite surélévation qui semble constituée seu-
lement par les restes desséchés et déchirés des carpelles. En réalité,
le fruit des Hibiscées est une capsule de forme classique et dépourvue
de ces méricarpes septicides ou septicides et loculicides qui semblent
avoir beaucoup contribué à T apparition de fruits très polymorphes
ét compliqués comme chez les Malvées. Qu’on veuille bien se reporter
au petit article que nous avons consacré à l’étude des « Organes
carpiques nouveaux ou méconnus chez les Malvacées », dans l’An-
nuaire du Conserv. et du Jard. botan. de Genève, XXI, pp. 347-387
(1920), et l’on conviendrefque le carpocratère des Cristaria et l’endo-
glosse des Gaya sont l’aboutissement d’une très longue évolution.
Or, cp sont là des Malvées et nous ne connaissons rien de comparable
chez les Hibiscées.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
1. Voir .notamment B. P. G. Hochreutiner : Organes carpiques nouveaux ou
méconnus chez les Malvacées, in Annuaire du Conserv. et du Jard. Botan. de Genève ,
XXI, pp. 347-387 (1920).
— 737 —
Orcbidacées nouvelles d'Indochine.
Par F. Gagnepain.
La liste suivante a été basée sur trois collections :
1° Aquarelles du Docteur général Simond, dues à un Annamite,
accompagnées d’une description faite sur le vif (Dr Simond) et
de dessins d’analyse florale (du même) ; 2° aquarelles exécutées par
le Professeur Ph. Eberhardt ; 3° herbier préparé par le très actif
collecteur Poilane.
On trouvera dans un prochain fascicule des Notulae Systematicae
l’historique et la liste complète des Orchidées peintes de ces deux
collections, autant qu’il a été possible de les nommer.
L’ordre suivi ici est, quant aux genres, celui de l’Index generuin
de Th. Durand et, quant aux espèces, l’ordre alphabétique. Il est.
donc parallèle à celui du grand herbier de Phanérogamie.
Liparis amphibius Gagnep. n. sp.
Rhizome radicosa, ad rupes vel arbores repens, pseudo-bulbos numerosos,
minutos, globosos, contiguos, 10-15 mm. longos eriiiltens. Pseudobulbi
1-3 squamis inæqualibus, ± slramineisis tecti, 1- foliati. Folium sessile,
basi angustatum canaliculatumque 9-15 cm. longum, circiter 15 mm. latum,
lineari-oblanceolatum acuminatum. Inflorescentia apice pseudo-bulbi assur-
ge?is, 5-&-flora, 15 cm. longa, floribus viridibus, 25-30 mm. diam., 2 cm.
remotis, bracteis lineari-acuminatis, 4-6 mm. longis, pedicello cum ovarïo
2 cm. longo. Sepala aequalia, simillima, loriformia, 7-8 mm. longa, lateralia
ad medium marginis unidentata. Petala sepalis angustiora minute longiora
cum eis viridia. Labellum obovatum concavum, apice reflexum, integerrimum
rotundatumque. Colomna pallide viridis, semiteres, apice bicornuta cornibus
reflexis vel arcuatis ; staminis operculum antice mucronatum, pollinia 4 per
paria reniformia adnata caudiçulo et retinaculo 0.
Origine : probablement Tonkin, pl. 19 Simond avec descriptions
et analyses florales.
Les fleurs entièrement vertes prennent en séchant sur place une
coloration jaunâtre (pelure d’oignon). Je ne connais aucune espèce
à laquelle ce Liparis puisse être assimilé. Ses pseudo-bulbes globu-
leux, à écailles jaunâtres et aiguës, ses fleurs assez grandes, vertes,
distantes, permettront de le distinguer facilement.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 738 —
Liparis Simordii Gagnep. n. sp.
Herbu pseuclo-bulbosa. Cailles basii nflati , leretes, monostichi approximati
vel conligui ad radicem repentem sili, 8-12 cm. longi, apice atlenuati, bifoliati,
vaginis caules vestientibus. l'olia elongata, oblonga, basi attenuata, apice
acuminata, acuta, 14-18 cm. longa, 20-25 mm. lata. I nflorescentia terminalis,
racemosa, filiformis, basi nuda complanata, sursum quartam infimam parlem
florifera, floribus dilute viridibus, numerosissimis, 2 mm. diam. ; pedicello
( cum ovario) 7-10 mm. Ion go, bractea filiformi pedicello duplo brevi. — Sepa-
lum posticum et lateralia simillima, dilute viridia, Petala eis duplo angustata
coloria, sepalis aequilonga. Labellum basi articulatum, ovatum, supra
co riva cum, canaliculatum, dilite viride. Gynostemum subteres, arcuatum,
labello duplo minore ; anthera apicalis, operculo subcordato, 2-locularis ;
pollinia 4, bijuga.
Tonkin sept, et Chine (Szemao). PL 151. Description et dessin
analytique du Dr Simond.
Dendrobium bidupense Cagmp. n. sp.
Herbu epiphytica, caulibus basi tumidis, usque 30 cm. altis, 6-8 -articu-
latis, vaginis apice gradatim dilatatis, 2-4 cm. longis. Folia 3-4, apicalia,
sulverticillata, lineari-lanceolata, basi attenuata, subsessiliaque, apice acu-
minata, acuta, 8-12 cm. longa, 12-20 mm. lata, firma. I nflorescentia ter-
minalis, circiter 6 cm. longa, pauciflora, bracteis ovalo-acuminatis , 12-15 mm.
longis, infimis sterilibus, pedicellis (cum ovario ) circiter 15 mm. longis,
floribus explicatis 15-18 mm. diam., albidis, labello intense luteo. — Sepa-
lum dorsale lanceolato-acuminatum acutum, 13 mm. longum, 4 latum,
5-nervum ; sep. lateralia 13-14 mm. longa, basi 5 lata, falcata. Petala,
oblonga, obtusa, 11 mm. longa , 3 mm. lata, 3 -nerva. Labellum basi breviter
unguiculatum, sursum abrupte dilatatum 10 mm. longum, 5.5 latum,
antice trilobum, lobis aequilongis lateralibus semi ovatis, obtusis, intermedia
quadrato, truncato ; discus ornatus secus lobo intermedio lamella crassa
longitudinaliler erecta, supra basin labelli lamina oppressa trinerva antice
emarginata, ad lobum intermedium usque procurrens. Gynostemum antice
concavum, 4 mm. longum, basi in mentum 5 mm. longum productum ;
operculo brevi convexo, calcare sacciformi.
Annam : Massif du Bi-doup, provr du Haut-Donnaï, 2.000 m. ait.,
n° 31.066 Poilane.
Par l’ensemble de ses caractères cette espèce se place dans le
S. -g. Dendrocoryne, section Speciosa de Kraenzlin. Fait remar-
quable, cette section ne comprend guère que des espèces austra-
liennes ou calédoniennes. Aucune des descriptions données par
l’auteur ne convient à notre espèce qui devient nouvelle.
Dendrobium caïunculosum Gagnep. n. sp.
Herba epiphytica vel rupicola ; rhizoma repens. Caules approximati ,
basi apiceque crassiores, ceterum leretes 25 cm. longi, ad medium 5 mm.
crassi, vaginis circiter 8-10, apice oblique dilatis. Folia apicalia 3-4,
graminiformia, 11-14 cm. loqga, 8-12 mm. lata, basi altenuata, sessilia,
acuminata , acutissima, firma, striato-nervosa. I nflorescentia uniflora, ter-
minalis, foliis multoties brevior, 3 cm. longa, bracleis ovatis, obtusis, usque
1 cm. longis, flore albido, labello viride, calcare sacciformi obtuso, p'edicello
cum ovario 13 mm. longo. — Sepalum dorsale lanceolatum acuminatum,
circiter 13 mm. longum, 5 latum., 1-nervum ; sep. lateralia falciformia obtu-
siuscula 14 mm. longa, basi 4 mm. lata. Petala elongata, oblonga, apice
rotunda 12 mm. longa, 3-2 mm. lata, 3 -nerva. Labellum ambitu obcordatum
brevissime unguiculatum, 8 mm. et ultra longum, 8.5 latum, antice 3-lobum,
Jobis lateralibus, semi-or bicularibus, iritermedio breviore retuso, sube-
marginato antice crassiusculo ; discus sculptus, 2-nervus, nervis carunculàs
2 antice gerentibus, lamina prominente, crasse disjunctis. Gynostemum
6 mm. circiter longum, basi in mentum 4 mm. longum productum.
Annam : Bana, près Tourane, très abondant, 1.400 m. ait.,
n° 29.024 Poilane.
Pourrait être confondu avec D. bidupense par l’aspect, s’en dis-
tingue par les feuilles plus étroites, par l’inflorescence plus courte
et pauciflore, par la colonne plus large, mais surtout par le labelle
différent par sa forme générale et par les ornements du disque.
Dendrobium chlorostylum Gagnep. n. sp.
Caules e basi lenuiores, ad apicem gradatim incrassati, apice attenuati,
clavati, 20-30 cm. longi supra medium usque 10-15 mm. diam. Folia sessilia,
elongata, basi altenuata, apice oblique bilobulata, 10-14 cm. longa, 10-16 mm.
lata (in icône usque 30 mm.). I nflorescentiae 2-3-florae, latérales, ad caules
foliacei vel aphylli enatæ, pedicellis 4-5 cm. longis, basi bracteatis, bracteis
acuminatis, 1 cm. longis, pedunculo commuai 2 cm. longo, floribus in ala ■■
bastro 3.5 cm. longis, apice purpureis, basi viridibus, explanatis 7 cm.
diam., centro albidis, ad apicem partium violaceo-purpureis. Sepalum
posticum obovato-oblongum, obiusum, 40 mm. longum ., 12-15 latum, sep.
lateralia eo aequilonga, acuta, basi in mentum coalita. Petala 2, ovata, 36-
40 mm. longa, 20-23 mm. lata, apice (in icône) lobulata. Labellum 3-lobum,
lobis lateralibus albis minutis, gynostemum occultantibus, lobo antieo
multoties majore convoluto ad apicem explanato 22 mm. longo latoque breviter-
acuminato, intense purpureo, ad faucem maculalo atro purpureo. Gynoste-
mum viride, basi in mento productum, calcare brevi, obtuso ; anthera pur-
purea, operculo galeato, roseo, pilosulo ; pollinia 4, per paria coalita.
Tonkin : Chapa, coll. Simond, pl. 87, avec description et analyse
dessinée.
Cette espèce n’existe pas dans la Flore générale de l’Indochine
et pas davantage dans le Pflanzenr. Dendrobiinae par Kraenzlin.
Elle serait à cheval, dans le s. -g. Eudendrobium, sur les deux sections
Nobilia et Chrysotoxa de cet auteur, se séparant de la première
par ses tiges claviformes et de la seconde par ses grappes pauci-
— 740 —
flores. La colonne des sexes est verte d'après Simond, de là son appel-
lation spécifique.
Dendrobium d’Alleizettii Gagnep. n. sp.
Gaules filiformes, cylinclracei, 15 cm. longi, vaginis persistentibus, multis,
sordidis, 2 cm. circiter longis. Folia graminea lanceolata-linearia, sessilia ,
basi attenuata, apice acuminata, oblique mucronulata, 3-5.5 cm. longa,
5-9 mm. lata, nervoso-striata. I nflorescentia terminalis, vel laleralis, 1-2-flora,
in perula enata ; flos albidus, purpureo-maculatus, 15-18 mm. longus.
— Sepalum posticum lanceolato-acuminatum, 13 mm. longum, 4 mm. ad
basin latum, 5-nervum ; sep. lateralia eo simillima sed falcata, basi breviter
coalita, calcar obtusum, brevem efformantia. Petala oblonga, vel obovato-
oblonga, 11 mm. longa, 3.5 mm. longa-5-nerva. Labellum 11 mm. longum,
breviter unguiculatum, conspicue trilobum, lobis lateralibus semiorbicula-
ribus, oblusis, lobo antico ovalo, cuspidato 6 mm. Ion go, disco haud sculpto.
Gynostemum lamellatum, cum mento 5 mm. longum, apice trilobulalum,
operculo anthcrae convexo, biloculare.
Tonkin : San-tan-ngai, N. et prov. de Laï-chau, n° 25.606 Poilane ;
entre Lao-kay et Chapa, sans n° d ’ Alleizette.
Espèce assez semblable au D. filicaule, s’en séparant par les gaines
persistantes, non lacérées, par les feuilles plus longues, par l’éperon
presque nul, par le labelle à 3 lobes de la forme de celui de notre
Serapias Lingua du midi de la France.
Dendrobium daoensis Gagnep. n. sp.
Herba epiphytica. Caules teretes 30-50 cm. longi, arliculati, articulis
3-6 cm. longis, 3-5 mm. crassis. Folia sessilia, lanceolata, basi breviter
attenuata, apice acuminata, integra, acuta, 7-9 cm. longa, 20-25 mm. lata ,
subdisticha. Inflorescentiae latérales, ad caules aphyllos ortae, uniflorae,
pedunculo 2-3 cm. longo, filiformi, apice bibracteato, pedieello solitarii
gerente, cum ovario 25-30 mm. longo, flore luteo. — Sepalum dorsale ovato-
acutum, 20 mm. longum, 8 mm. latum ; sep. lateralia eo sat similia, basi
coalita saccum brevem obtusum efformantia. Petala ovato-acuta quant
sepala minute majora. Labellum trilobum e basi usque ad apicem involutum
petalis subaequale, intense luteo striatum. Gynostemum luteolum, ad basin
in mento productum ; antliera apicalis, operculo galeato apice emarginato ;
pollinia 4 per paria coalita.
Tonkin : montagne du Tam-dao, analyse dessinée du Dr Simond,
description d’après ses notes ; pl. 25 (Simond). Du s. -g. Grastidium
de la section Angustifolia de Kraenzlix, cette espèce n’est aucune
de celles décrites dans la monographie du Pflanzenreich. Je la crois
! nouvelle à la fois pour l’Indochine et pour la science.
Dendrobium donnaiense Gagnep. n. sp.
Epiphytica herba, zhizomale reptans, pseudo-bulbos multos, aggregalos,
conoideos, 1 cm. longos emittcns. Folia 2 ad apicem pseudo-bulbi inserta.
— 741
lanceolato-oblonga, basi angusta apice acuminata, oblique mucronala,
usque 6-7 cm. longa, 1 cm. lata, nervoso-striata. Inflorescentia terminctlis,
l-ü-flora, scapo 10-15 mm. longo, bractea infima, 7 mm. longa acuminata,
pedicello cum, ovario 1 cm. longo, flore 1 cm. longo albido, labello sulphureo.
— Sepalun i dorsale oblongum, acuminatum, 7 mm. longum, 5-nervum ;
sep. lateralia, 7 mm. longa, basi 4 mm. lata, acuminata, falcata, 4-5 nervata,
ima basi cum mentum coalita. Petala lanceolata, aca/ninata, basi attenuata,
7.5 mm. 'longa, 2.5 lata, 3-nerva. Labellum minutum, basi attenuato-
unguiculatum, antice trilobum, 6 mm. longum, ad medium 3-5 mm. latum,
lobis lateralibus ovatis, obtusis, lobo antico ovato, obtuso, apice leviter
incrassato discus lineis 3 notatus. Calcar 3-5 mm. longum obtusum, sacci-
forme.
Annam : Langanh, prov. Haut-Donnaï, « fleurs blanches, sommet
de la pièce du centre jaune soufre », n° 22.656, Poilane.
Ce Dendrobium se rapproche beaucoup de D. reptans Franch. et
Savatier, du Japon, par l’aspect. Il en diffère : par les fleurs souvent
2 par inflorescence ; par la bractéole inférieure 2-3 fois plus grande ;
par les lobes latéraux du labelle assez grands, le terminal obtus ;
par les nervures du disque non 5, crêtées, mais 3, entières.
Dendrobium filicaule Gagnep. n. sp.
Gaules filiformes, 20-30 cm. lorigi, cylindracei, 1 mm. diam. multiarticulati,
colore stramineo, florentes aphylli vaginae strictae, mox deletae fibrosaeque,
fibris 5-6, setosis. Folia graminea, 4 circiter supra medium caulis inserta,
sessilia, acuminata, usque 5 cm. longa, 5 mm. lata, in sicco nervoso-striata.
Inflorescentia ad apicem caulis aphyllis inserta, 1-flora, bibracteata, bre-
vissima, bracteis ovatis, acuminatis, amplexicaulibus, 2-3 mm. longis,
flore pallide roseo, 15 mm. longo, valde arcuato. — Sepalum posticum
ovato-lanceolatum, 5-nervum, 9 mm. longum, basi 4 mm. latum ; sep. late-
ralia valde arcuata mentum inclusum, 15 mm. diam., limbo triangulo
12 mm. longo, basi F mm. lato, 4 -nervo, mento obtuso, terete, circiter 10 mm.
longo. Petala lanceolata, acuta, 3 -nerva 10 mm. longa, 3 mm. lata. Labellum
cuneatum, longe unguiculatum, antice obovatum, leviter trilobum, il mm.
longum, ad apicem 6 mm. latum, disco haud sculpto, piano. Gynostemum
3 mm. altum, stelidiis triangulis, operculo galeato.
Annam : sommet du Bach-ma au S. de Hué, sur la mousse et le
terreau, 14-1500 m. ait., n° 27.674 Poilane.
Cette espèce ne figure pas dans la Flore d’Indochine et pas davan-
tage dans les Dendrobiinae du Pflanzenr. Elle paraît appartenir
au s. -g. Grastidium de Kraenzi.in dans ce dernier ouvrage.
Dendrobium minutifloium Gagnep. n. sp.
Caules valde densi, basi tumiduli, supra angustati, ad apicem incrassati,
clavati, glabri, usque 8-articulati. Folia subsessilia, auguste lanceolata.
742 —
basi attenuata, apice oblique acuminata, 7-8 cm. longa, 8-11 mm. lata, firma,
in sicco nervoso-striata, ad apicem caulium pauca (2-3). Inflorescentia
subapicalis, racemosa, gracilis, fulvo-hirtella, circiter 8 cm. longa, 5-6-flora,
floribus minutis albidis extus hirtellis, 8-5 mm. longe pedicellatis, bracteis
circiter 16, infra medium sterilibus, omnibus ovato-acutis, 4-3 mm. longis,
deinde reflexis, hirtellis. — Sepalum posticum subellipticum 4 mm. longum,
2-4 latum, 5-nervum ; pep. lateralia triangulo-falcata, 6 mm. longa, basi
3 lata, calcar efformantia. Petala quam sepala 2 -plo angustiora, oblonga,
obtusa, 3-4 mm. longa, 3 -nerva. Labellum cuneatum, basi gradatim angusta-
tum, antice b-lobum, 2-4 mm. latum, 6 mm. longum, lobis 4 subaequalibus,
triangulis ; disais subnullus, nervis 4-6 prominentibus notatus. Gynos-
temum 3 mm. longum, anthera alata, biloculari, ad medium infra stigmate
antice obtunseque nasutum, basi in mentum 2-4 mm. longum, productum.
Annam : canton de Laouan, délégation de Djiring, prov. Haut-
Donnaï, n° 22.594 Poilane ; Nui Daî-ding près de Dak-gley, prov.
du Kontum, n° 32.757 Poilane. — Le second échantillon très sem-
blable au premier, mais plus jeune, présente des feuilles longues
de 15 cm., larges de 10-12 mm. On peut se demander si les feuilles
du n° 22.594, épaisses, courtes, falciformes, sont bien saines.
Le présent Dendrobium appartient au s. -g. Dendrocoryne, sect.
Trachytheca de Kraenzlin in Pflanzenreich.
Dendrobium neglectum Gagnep. n. sp.
Caules aggregati, caespitosi, brèves, clavati, apice 2-3-phylli, 6-10 cm.
, longi , infra apicem 8 mm. crassi, articulis 3-4 compositi. Folia linearia,
basi attenuata, apice acuminato acuta, 4 cm. longa, 6-7 mm. lata, subsessilia.
Inflorescentia apicalis, breyiler racemosa, circiter 5 cm. longa, bracteosa,
saepissime biflora, bracteis 3-4, infimis alternis, terminalibus , oppositis,
omnibus consimilibus , lanceolatis , acuminatis, 15-20 mm. longis, ad medium
6-7 mm. latis, pallidis albidisve ; floribus axillaribus, saepe oppositis,
albis, explicatis 15-20 mm. diam., pedicello brevi, cum ovario 15 mm. longo.
— Sepalum posticum auguste lanceolatum, acuminatum 10 mm. longum ;
sep. lateralia triangula, longe acuminata, falcata 12 mm. longa, basi coalita
mentum brevem obtusum efformantia. Petala 2, sepalo postico simillima.
Labellum subquadratum, basi brevissime unguiculatum, 7 mm. longum,
4 latum, 3-lobulatum, lobis lateralibus subnullis, lobo antico conspicue
emarginato, bilobulato, lobulis rotundatis ; discus longitudine bicristatus,
cristis lobulatis, antice cristae in alam triangulam expensae. Columna brevis,
operculo galeato.
Annam : massif du Braïan, près de Djiring, prov. Ilaut-Donnaï,
n° 23.894 Poilane ; entre Dankia et Danglé, prov. Haut-Donnaï,
1.200-1.500 m. ait., n° 23.440 Poilane.
Espèce du s. -g. Dendrogyne, sect. Leiotheca de Kraenzlin, in
Pflanzenr., qui n’a pu être rapportée à aucune espèce déjà connue.
Elle est remarquable par sa taille réduite, ses fleurs petites, blanches
à l’aisselle de bractées opposées et grandes relativement.
— 743 —
Dendrobium oligophyllum Gagnep. n. sp.
Herba epipliytica, caespitosa, parva. Caules numerosi, pscudo-bulbis
compositi, virides, 10 cm. longi , 4-G mm. crassi, articulis 5-12, vagina
membranacea cinctis. Folia disticha circiter 3-4, sessilia, lanceolata, 4-5 cm.
longa, 12-16 mm. lata, basi in vaginam decurrcntia, apice breviter acuminata,
acuta. Inflorescentia lateralis, i-2-flora, pedunculo 3-8 mm. longo, floribus
mediocribus 17 mm. longis, albidis, bracteis minutis. — Sepalum poslicum,
oblongo-ovatum ; sepala lateralia ima basi coalita, memtum brevem effor-
mantia, supra medium libéra. Petala ovato-acuta, sepalo postico similia,
alba. Labellum trilobum ad columnam basi producta articulatum, calcare
obtuso, leviter emarginato ; lobi 3, lobo terminali inflexo, bilobulato, lobis
lateralibus obtusis, parais erectis ; discus i-cristatus viridisque, alis latera-
libus membranaceis incurvis. Gynostemum latum, alatum, basi in mento
productum, anthera apicalis, operculo galeato antice brevi, apice subemar-
ginato ; pollinia 4, par paria coalita.
Annam : sans localité précise ; analyse dessinée du Dr Simond,
description d’après ses notes ; pl. Simond, n° 16.
Ce Dendrobium appartiendrait au s. -g. Grastidium section 4 de
Rraenzlin et se placerait auprès de D . falcatum, l. c., p. 193.
Dendrobium oxyphyllum Gagnep. n. sp.
Caules graciles, multiarticulati, foliosi, vaginis 2 cm. longis glabris .
Folia lanceolato-oblonga, sessilia, basi attenuata, apice acuminata, oblique
mucronata, circiter 9 cm. longa 2 lata, venoso-striata. I nflorescentiae 1-2 -flo-
rae, latérales, ad apicem caulium ortae, in perula oppositifolia insertae,
bracteis squamiformibus , vix 5 mm. longis, ovatis vel triangulis, pedicellis
cum ovario, 2.5-3 cm. longis, floribus explicatis 5-6 cm. diam. pallide viri-
dibus, labello purpureo. Sepalum posticum lineare, acuminatum, 25 mm.
longum, 5 latum ; sep. lateralia usque 30 mm. longa, 5 lata, acuminata,
basi ad calcar breviter coalita. Petala oblonga, obtusa, 25 mm. longa, 9 mm.
lata. Labellum ovatum, haud lobatum, margine eroso-fimbriatum, antice
margineque papilloso-velutinum, basi brevissime 2 mm. unguiculatum,
30 mm. longum, 20 latum ; discus 3-nervalus, nervis basi prominentibus .
Gynostemum 4 mm. altum apice 3-lobum operculo acute galeato.
Annam : entre poste 6 et Ben-giang, n° 29.607 Poilane (« sépales
violet mauve, sommet blanc, teinté vert d’eau pâle »).
D. oxyphyllum est remarquable par ses tiges florifères feuillées,
ses feuilles aiguës, ses fleurs pâles à sépales violets, ses pétales
deux fois plus larges que les sépales, son labelle entier, érodé,
fimbrié. Je n’ai pu faire rentrer cette espèce en toute certitude dans
aucun des groupes énumérés par Kraenzlin in Pflanzenreich.
Laboratoire de Pharénogamie du Muséum.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
49
Révision des H alorrii agacées de Madagascar.
Par H. Perrier de la Bathie.
La petite famille des Halorrhagacées n’est représentée à Mada-
gascar que par les trois genres Gunnera, Laurembergia et Mirio-
phyllum.
Ces trois genres se distinguent facilement, dans notre flore, par
les caractères suivants :
1. Ovaire uniloculaire, uniovulé, à deux styles ; grande plante terrestre
à rhizone épais, à feuilles très grandes, longuement pétiolées, palmées et
largement échancrées en cœur à la base, plus larges que longues, et à
trois nervures initiales, la médiane bien moins développée que les laté-
rales ; inflorescences radicales en grande panicule d’épis. 1. Gunnera.
1’. Ovaire 1-4-loculaire à 2-4 styles ; herbes à tiges grêles ou à rhizome
peu épais, souvent petites, aquatiques ou croissant sur les boues, à feuilles
sessiles ou subsessiles ; fleurs axillaires, solitaires ou fasciculées.
2. Ovaire à une seule loge 4-ovulée et à 4 styles, se développant en un
fruit monosperme par avortement ; plantes en général non aquatiques,
mais croissant sur les boues ou dans les lieux humides, à feuilles peu
hétéromorphes, les inférieures néanmoins plus dentées que les supérieures
parfois entières 2. Laurembergia.
2’. Ovaire à 2-4 loges uniovulées et à 2-4 styles, se développant en un
fruit à 2-4 coques monospermes, indéhiscentes, adnées mais se séparant
à la fin ; plantes aquatiques, à feuilles des parties submergées divisées en
segments capillaires, les émergées moins divisées, pectinées, plus ou
moins incisées-dentées ou parfois même entières au sommet des tiges.
3. Myriophyllum.
I. Gunnera L. Mant. I (1767), 16.
Genre des montagnes de l’hémisphère austral (Amérique du Sud,
Afrique australe et orientale, Indes néerlandaises, îles Hawaï, Tas-
manie) comprenant environ 35 espèces, dont une seule à Mada-
gascar, existant aussi dans les montagnes du Sud et du S. E. de
l’Afrique :
Gunnera perpensa L., Mant. (1767), 121.
Les exemplaires de Madagascar sont distingués par Schindler
(( Pflzenr ., Fam. 23, Ilalorrh. (1905), 117), comme une var. angusta,
différant du type par ses inflorescences étroites, ses rameaux flori-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 745 —
fères assez courts, ses fruits anguleux et quelques autres petits
caractères relevés sur des spécimens incomplets, peu nets ou incons-
tants, dont l’étude d’autres exemplaires ne permet pas de faire état.
D’autre part, étudiée sur des spécimens plus nombreux, cette variété
diffère en outre des plantes du Sud- Afrique par les bractées entières ;
les pétales glabres, moins largement spathulés-cucullés au sommet ;
les anthères apiculées ; les rameaux inférieurs de l’inflorescence ne
portant exclusivement que des fleurs $ et les supérieurs, sauf quel-
ques fleurs hermaphrodites vers la base, que des fleurs <$.
Près des eaux vives, montagnes au sud de l’Imerina, entre 1.800
et 2.500 m. d’altitude ; assez rare ; fl. : janvier-février ; fruits très
petits, pouvant être transportés par un Anas, qui fréquente ces
altitudes (A. Melleri).
Centre : sans localité, Baron 2238 ; Lohavohitra, près de Manja-
kandriana (Imerina), Perrier 12967 ; environs d’Antsirabe, Perrier
6455 ; forêt d’Ankafina, (S. Betsiléo), Hildebrandt 3962 ; Massif
d’Andringitra (S. Betsiléo), Perrier 14487, Humbert 3910 bis.
2. Laurembergia Berg., Descr. PL Cap. (août 1767), 350. — - Ser-
picula L., Mant. (octobre 1767), 16.
Ce genre qui comprend environ une vingtaine d’espèces des régions
chaudes des deux Mondes est représenté dans la Région malgache
par 3 endémiques, 1 de la Réunion ( L . veronicaefolia (Bory) Schind-
ler) et 2 de Madagascar, L. madagascariensis Schindler et une autre
que nous croyons nouvelle. Ces 3 dernières ont 4 étamines, tandis
que L. repens Berg., à laquelle Tulasne a rapporté L. madagas-
cariensis, en a 8.
Les 2 espèces de Madagascar sout très distinctes :
Fleurs en glomérules (cyme bipare contractée) axillaires, de 5-8 fleurs ;
pétales étroitement oblongs (1,5 X 0,6 mm.), obtus, courtement atténués
vers la base ; tube calicinal et fruit ornés de 8 rangées de 4 tubercules,
blanchâtres, arrondis, assez saillants ; styles à stigmate capité-papilleux ;
des fleurs hermaphrodites 1. L. madagascariensis
Fleurs solitaires ou géminées à l’aisselle des feuilles ; pétales lancéolés-
linéaires, plus longs (2,5-3 X 0,5-0, 6 mm.), courtement onguiculés ; tube
calicinal et fruit papilleux, sans costules ; styles à stigmate épaissi et
couvert de soies divergentes (plumeux) ; pas de fleurs hermaphrodites.
2. L. Humberti sp. n.
1. Laurembergia madagascariensis Schindl., P flanzenreich, f. 23
(IV-225), (1905), 71 ; Serpicula repens Tul. (nec L.) in Ann. Sc. Nat.,
sér. 4, VI (1856), 125.
Les fleurs de cette espèce ne sont pas toujours disposées comme
le dit Schindler (fleur terminale de l’inflorescence pédicellée et
hermaphrodite, flanquée souvent de 2 fleurs semblables, mais ses-
— 746
siles). Elles sont plus souvent très irrégulièrement disposées dans
l’inflorescence, tantôt les fleurs Ç, aussi nombreuses que les fleurs <$,
les unes et les autres mélangées sans ordre, tantôt les fleurs toutes £ Ç
avec une seule terminale, les fleurs des 2 sexes ayant des pédi-
celles de longueur variable. Les fleurs dites ont d’ailleurs un ovaire
et 4 ovules paraissant bien conformés et ne sont peut-être qu’une
forme brévistylée de fleur hermaphrodite.
L’espèce est très voisine de L. veronicaefolia de la. Réunion et en
diffère surtout par un port plus grêle, ses tiges et ses jeunes feuilles
parsemées de petits poils caducs, le tube calicinal et le fruit à
8 rangées de 4 tubercules très distincts. Elle est très commune sur le
versant oriental de 0 à 1.500 m. d’altitude, dans les lieux humides,
les boues, les digues des rizières, les tourbes, les plages des bords
des étangs et des lacs. Cette herbe n’est vivacs et rhizomateuse que
sur les sols humides exondés toute l’année. Sur les boues recouvertes
par les eaux en saison des pluies, elle est plus souvent annuelle, se
développe rapidement et fleurit au fur et à mesure du retrait des
eaux, puis disparaît lorsque le sol est devenu trop sec ou lorsqu’il est
à nouveau recouvert par les eaux.
Est : sans localité, Chapelier, du Petit-Thouars, Goudot ; Mana-
nara (N. E.), Perrier 6602 ; environs de Tamatave, Viguier et Hum-
bert 376 et 323 ; Ambilo, au S. de Tamatave, Decary 6466 ; environs
de Mananjary, Geay 7557 et 7949 ; bassin inférieur du Matitana
(S. E.), Perrier 6616 ; Fort-Dauphin (S.), Scott Elliot 2508.
Centre : sans localité, Baron 847 et 3666 ; mares dans la forêt
d’Analamaitso, bassin supérieur du Bemarivo du N. W., Perrier
6593 ; Nanisana, près Tananarive, A’ Alleizette 389 ; environs de
Tananarive, Decary 6263 ; Andrangaloaka (E. Iinerina), Hilde-
brandt 3647 ; Ambatolampy (S. Imerina), Perrier 13773 ; Antsirabe,
Perrier 6616 ; E. des Yavavato (Ankaratra), Viguier et Humbert
1533.
2. Laurembergia Humberti sp. nox.
Herba repens, radicans, tota glabra. Folia opposita, breviter petiolata ;
petiolus latus (0,5-1 X 0,3-0, 8 mm.), basi setulis rubellis minutis caducisque
ornatus ; lamina crassiuscula, lanceolata vel ovato-lanceolata (3-6 X
1-3,2 mm.), obtusa, integerrima. Flores monoici , in foliorum axillis solitarii ,
<J et plus minus longe pedicellati, vel geminati, aller $ et breviter, alter
et longius (1Ù15 mm.), pedicellati. Flos 3 : calycis tubus papillosus ecostatus,
lobis 4, triangularibus acutis 0 mm. 5 Ion gis ; petala 4, lanceolato-linearia
(2,5 — 3 X 0,5-0, 6 mm.), breviter unguiculata, glaberrima ; stamina 4,
oppositisepala, filamento gracili brevi ; antherae lineares ; (1,5 X 0,4 mm.) ;
slyli rudimentarii 4, crassi brevesque. Flos Ç : calycis lobi minores ; petala
nulla ; ovarium I -loculare, b-ovulatum ; slyli 4, brèves basi coarctati apice
stigmatoso in setulos divergentes diviso. Fructus suburceolatus (2 X 1,3 mm.),,
haud costatus, laevis, monospermus. Semen ovale, albo-nitidum.
— 747 —
Centre (S. E.) : Massif d’Andohahelo, places tourbeuses vers
1.900 m. d’altitude, octobre 1928, Humbert 6177.
Cette espèce, bien que n’ayant que 4 étamines comme L. mada-
gascariensis et L. veronicaefolia, en diffère beaucoup par ses fleurs
solitaires ou géminées, ses pétales longs et étroits, les anthères plus
longues, le tube calicinal papilleux et sens costules, les styles courts,
contractés à la base, divisés au sommet en soies divergentes et le
fruit beaucoup plus gos et lisse.
3. Myriophyllum Ponted. ex L. Syst., ed. I (1735) ; Iiort. Cliff-
(1737), 446 ; Gen., ed. I (1737), 290.
Deux espèces de ce genre ont été observées à Madagascar,
M. axilliflorum Baker et M. Mezianum Schindler. La première
appartient à la section Tessaronia du s. g. Eumyriophyüum Schindl.,
la deuxième au s. g. Dicarpum Schindl.. qui ne comprend que deux
espèces, M. Mezianum de Madagascar et M. dicoccum d’Australie.
M. axilliflorum et M. Mezianum sont des plantes rares, dont on
ne connaît qu’un petit nombre de localités. Tous deux sont endé-
miques de Madagascar.
Ces 2 espèces peuvent être distinguées ainsi :
1. Fleur tétramère ; ovaire à 4 loges et à 4 styles ; fruit à 4 coques
(s. g. Eumyriophyüum) 1. M. axilliflorum.
1’. Fleur dimère : ovaire à 2 loges et à 2 styles ; fruit à 2 coques (s. g.
Dicarpum) . 2. M. Mezianum.
1. Myriophyllum axilliflorum Baker in Journ. Linn. Soc., XXI
(1884), 340 ; Grand., Jlist. Nat. Madag. Bot., Atlas, t. 369 (s. n.
M. intermedium).
Cette plante n’a été observée jusqu’à ce jour que dans le petit lac
d’Ambohipo, délaissé de l’Ikopa, près de Tananarive. C’est là que
l’ont récoltée successivement Hildebrandt (n° 4030), Baron (n° 3325)
et le DT Catat (sans n°, février 1888). Cette espèce à 4 étamines et à
4 styles (Sect. Tessaronia du S. g. Eumyriophyüum Schindlers)
diffère du M. intermedium DC., de l’Inde, par ses feuilles inférieures
émergées pectinées, ses glomérules pauciflores (1-3 fl.) et ses coques
dorsalement angulées-aigues, non manifestement verruqueuses.
2. Myriophyllum Mezianum Schindler, Pflanzenreich, f. 23,
Halorrhag. (1905), 104.
D’après Schindler, les fleurs (J de cette espèce auraient deux
étamines. Or, soit sur une part du spécimen type ( Scott Elliot 2933)
conservée au Muséum de Paris, soit sur les exemplaires nouveaux
cités ci-après, soit encore sur les nombreuses plantes vivantes que
nous avons pu observer sur le vif aux environs de Majunga, nous
n’avons jamais vu sur ces fleurs qu’une seule étamine, à filet très
grêle, aussi long que l’anthère. Sur le vif les stigmates sont sessiles
et couronnés par une gerbe de longues papilles divariquées. Les
coques à maturité complète sont cylindracées et sont ornées de
8 crêtes de 8 dents spinuliformes chacune, les dents apicales de
chaque crête étant un peu plus longues et dressées autour du stig-
mate.
Dépressions marécageuses, lagunes, non loin de la mer, sur les
Côtes E. et W. de la Grande- Ile.
Est : environs de Fort-Dauphin (S.), Scott Elliot 2933 ; environs
de Tamatave, Viguier et Humbert 407.
Ouest : Environs de Majunga, Perrier 17325.
Les espèces malgaches de cette famille présentent une particula-
rité biologique assez inexplicable. Toutes sont plus ou moins aqua-
tiques ou amphibies. Leurs graines sont très petites, très nombreuses
et se conservent très longtemps dans les boues desséchées. Elles sont
donc dans les conditions optima pour être transportées par les
oiseaux aquatiques, par gouttelettes de boue attachées aux plumes
ou aux pattes ou même par ingestion. Elles devraient en conséquence,
comme tant d’espèces palustres, être cosmopolites ou très répan-
dues. Or, sur les 6 espèces représentant la famille dans la Région
malgache, 5 sont rares ou très rares et 5 sont endémiques de Mada-
gascar ou de La Réunion. Il serait intéressant, en cultivant ces
plantes, de rechercher la cause de cette anomalie singulière.
Laboratoire de Phanérogamie du Muséum.
749
Notes préliminaires a l'étude caryologique des Saxi-
FRAGACÉES. III, — LES CHROMOSOMES SOMATIQUES DE TROIS
REPRÉSENTANTS DU GENRE ESCALLONIA MUTIS.
Par J. L. Hamel.
Darlington et Janaki Ammal ne donnent dans leur « Chromo-
some atlas of cultivated plants » (p. 137) aucun nombre chromoso-
mique pour le genre Escallonia Mutis. Celui-ci, pourtant, présente du
point de vue de la systématique beaucoup d’intérêt. En effet, s’il
est placé par Engler (die Pflanzenfamilien, 2e édit., 1930) avec
les genres Valdivia Rémy et Quintinia DC. dans la tribu des Ecallo-
niées de la sous-famille XIII (Escallonioidées) des Saxifragacées, il
devient pour Hutchinson (Kew Bull., 1924, p. 114 sq. ; A botanist
in Southern Africa, P. R. Gawthorn édit., 1946, p. 648 sq.) le type
d’une famille spéciale des Escalloniacées, très éloignée des Saxi-
fragacées (ordre des Saxifragales) parce que les espèces qu’elle
renferme sont ligneuses et non herbacées, mais voisine dans l’ordre
des Cunoniales des Cunoniacées, des Grossulariacées, des Hydran-
géacées et des Brunelliacées pour cette même raison. Les résultats
apportés ici, trop fragmentaires encore, ne permettent pas de
résoudre le problème que soulève cette divergence d’opinions et qui
doit être, d’ailleurs, posé d’une manière plus générale : faut-il ou non
retirer des Saxifragacées toutes les espèces ligneuses ? Seule, une
étude d’ensemble pourra donner quelques lumières sur ce point.
Sur les trois espèces étudiées de ce genre sud-américain, deux
étaient cultivées au Muséum, l’autre s’est acclimatée en Bretagne
où elle forme parfois des haies et fleurit chaque année. Celle-ci fut
récoltée sur la pointe d’Armorique à Plestin-les-Grèves (Côtes-du-
Nord) et doit être rapporté à Escallonia macrantha Hook. et Arn.
Les deux autres sont E. rubra Pers. qui put être identifié l’an passé
car il eut deux ou trois fleurs et E. thyrsoidea Bert. C’est tout au
moins sous ce nom provisoire qu’il convient de désigner cette espèce
étiquetée E. floribunda. En effet, les caractères végétatifs, seuls
observés jusqu’à présent, quand on les compare à ceux des échan-
tillons de l’herbier du Muséum et d’après la description succincte
donnée par Engler (Monographische Ubersicht der Gattungen
Escallonia, Belangera, Weinmannia..., Linneae, XXXV, 1869-70,
p. 579), autorisent cette appellation.
On observe dans les méristèmes radiculaires de ces trois espèces,
Bulletin du Muséum , 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 750 —
24 chromosomes. Ce nombre est très rare chez les Saxifragacées.
Flovik, en 1940 (Hereditas, XXVI, p. 430), le signale chez Chrysos-
plenium tetrandrum et Skovsted ( Dansk bot. Ark., 1934, VIII, p. 32)
trouve son multiple 48, chez C. alternifolium.
Alors qu’il est facile de reconnaître ces trois Escallonia par leurs
caractères morphologiques, il n’est pratiquement pas possible à
l’heure actuelle de distinguer les idiogrammes que l’on peut assez
aisément établir pour chacun d’eux par la forme et la taille des douze
. paires chromosomiques. Cette similitude d’apparence, que montrent
clairement les figures des trois plaques équatoriales (1 — E. macran-
tha (fixateur de Fletaming sans acide acétique, coloration au violet
cristal) ; 2 — E. rubra (même fixateur, même colorant) ; 3 — - E.
thyrsoidea (fixateur de Navashin, même colorant), permet de décrire
les chromosomes pour une seule espèce, E. macrantha par exemple,
et d’appliquer cette description aux deux autres.
Tous les chromosomes ont sensiblement une largeur de 0,3 p.
Ceux de la paire la plus longue mesurent 1,7 p et possèdent deux bras
inégaux ; le plus long est lui-même formé de deux segments que l’on
distingue très nettement quand la différenciation est poussée (ce
qui est le cas pour la figure 1). Les chromosomes d’une paire moins
grande (1,45 p environ) présentent une même inégalité des bras.
Deux autres couples, apparemment de même longueur (1,40 p),
diffèrent par la position du centromère, presque médiane chez l’un,
excentrique chez le second. Trois autres encore d’une taille décrois-
sante ont un bras beaucoup plus court que l’autre. Les cinq derniers
sont sans doute formés de chromosomes isobrachiaux dont les plus
petits ont à peu près 0,8 p.
La ressemblance observée pour les idiogrammes de ces trois
plantes confirme les relations étroites qui existent entre Escallonia
rubra et E. macrantha qu’ExGLER met à côté l’une de l’autre
(espèces 12 et' 13) dans sa monographie (loc. cit.) et qu’il envisage
même, en 1930, de rassembler en une seule espèce, le second n’étant
— 751 —
peut-être qu’une variété du premier, et permet sans doute d’assigner
une place à E. thyrsoidea. En effet, celui-ci n’entre pas dans une des
divisions prévues pour le genre par Engleb, qui constate seulement
ses affinités pour E. revoluta Pers. (espèce 15) et pour E. arguta
Presl. (espèce 22). Or ces 2 espèces et surtout E. revoluta sont
proches des deux premières 1.
Laboratoire de Culture du Muséum.
1. A la suite d’une erreur matérielle dans la première note [Bull. Mus. Paris, 2e sér.,
XX, 1948) il convient d’intercaler la phrase omise suivante, p. 200, 10e ligne : (1,5 jx).
« Une autre se différencie aisément par la présence d’un satellite ». Les deux dernières...
752
Notes préliminaires a l'étude caryologiqve des Saxi-
FRA GAGÉES. — IV. LES CHROMOSOMES DE SIX ESPÈCES
APPARTENANT A LA TRIBU DES ASTILBINÉES.
Par J. L. Hamel.
Les trois genres Astilbe Buch.-Hamilt., Rodgersia A. Gray, Astil-
boides Engl, sont rassemblés par Engler (die Pflanzenfamilien,
2e édit., 1930, p. 113 sq.) dans la sous-tribu Astilbinées, la première
de la tribu Saxifragées de la sous-famille Saxifragoidées. Ils sont
groupés dans la tribu Saxifragées par S. E. Dandy (Kew Bull.,
1927, p. 110 sq.), qui ne distingue pas pour eux une sous-tribu parti-
culière. Les espèces qu’ils renferment sont, à quelques exceptions
près pour les Astilbe, toutes asiatiques. Il en est ainsi pour les six
espèces étudiées ici et qui sont les suivantes :
Astilbe Davidii (Franchet) Henry (Engler pense qu’il s’agit seulement
d’une sous-espèce d’A. chinensis Maxim.) (Mandchourie, Mongolie).
Astilbe rivularis Ham. (Himalaya).
Rodgersia podophylla A. Gray, distinct des six autres espèces signalées par
Engler pour le genre par ses folioles lobées (Meso, Nippon, Corée).
Rodgersia pinnata Franchet (Yunnan).
Rodgersia sambucifolia Hemsl. (Yunnan). Ces deux espèces sont carac-
térisées par leurs folioles généralement pennées.
Astilboides tabularis (Hemsl.). Engl. (Chine du Nord), la seule espèce du
genre.
Le genre Astilbe a déjà été étudié du point de vue de la caryologie.
Schoennagel (Chromosomenzahl and Phylogénie der Saxifraga-
ceen (Engl.) — Bot. Jahrbüch., LXIV, 1931, 266-308) et Skovsted
(Cytological studies in the tribe Saxifragaceae — Dansk bot. Ark.,
VIII, 1934, n° 5) ont trouvé sept paires de chromosomes, lors de la
réduction chromatique dans les cellules-mères du grain de pollen,
pour A. japonica (Morr. et Decne) A. Gray. A. Davidii présente dans
les cellules en division de ses méristèmes radiculaires 14 chromo-
somes très facilement discernables après le fixateur 2 BE de La Cour
et celui de Flemming sans acide acétique ; il est moins facile de les
distinguer après le liquide de Navashin qui les gonfle et les tasse
les uns contre les autres. Deux paires nettement reconnaissables
sont plus grandes que les cinq autres : les chromosomes de la pre-
mière (a) possèdent deux bras dissemblables et mesurent environ
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 753 —
2,2 p ; ceux de la seconde (b) plus courts (1,8 p.) sont presque isobra-
chiaux. Les chromosomes des cinq derniers couples ont des bras
sensiblement égaux et se reconnaissent deux par deux par leurs
dimensions, c, d, e et / qui ont la même taille, et g, les plus petites
(0,9 p) (fig. 1, fixateur de La Cour (2 BE) ; coloration au violet cristal).
Astilbe rivularis est tétraploide (fig. 2) (même fixateur, même
colorant). Il possède 28 chromosomes somatiques que l’on peut
grouper par doubles paires apparemment semblables. Sans doute
peut-on penser, si l’on s’en tient au seul aspect des chromosomes,
qu’il y a, à l’origine de cette espèce, un phénomène d’auto-poly-
ploidie. Un examen attentif permet de découvrir, comme l’on pou-
vait- s’y attendre d’après la répartition géographique, que le stock
chromosomique de base n’est pas celui d’^4. Davidii. En effet si les
plus grands chromosomes (a) et ceux des paires les plus courtes
(d, e , /, g) ont sensiblement même aspect et même taille dans les
deux espèces, les chromosomes (b) et (c) sont différents bien qu’ils
aient la même longueur respective pour ces deux Astilbe. Chez
À. Davidii les chromosomes (b) et (c) paraissent isobrachiaux ; chez
A. rivularis leurs centromères nettement excentriques séparent
un grand et un petit bras. Cette dissemblance caryologique se lie
peut-être à des caractères morphologiques importants. Engler,
en effet, sépare nettement les deux espèces ; il place la première
dans un groupe de plantes caractérisées par la présence de pétales
et la seconde dans un groupe où les pétales font habituellement
défaut.
Skovsted (loc. cit.) a compté 15 bivalents pour Rodgersia podo-
phylla à la métaphase I lors de la meiose dans les cellules mères du
pollen. Il écrit à leur sujet : « Three of the chromosomes figured
appear bigger than the rest because three bivalents are forming
rings (two chiasmas), while the bivalents in the remaining 12 chro-
mosomes are forming rods (one chiasma). The number of rods and
rings differ, however from cell to cell. » Sans doute peut-on penser
après l’examen des 30 chromosomes somatiques que ces « rings » sont
formés par les chromosomes les plus longs au nombre de six paires.
Parmi ceux-ci d’ailleurs trois couples sont nettement plus grands
que les autres et peuvent avoir normalement deux chiasmas lors de
la réduction chromatique. Il n’a pas été possible jusqu’à présent de
vérifier l’exactitude de cette hypothèse. Il est assez facile dans les
plaques équatoriales somatiques, telles que celle dessinée ici (fig. 4,
même fixateur, même colorant), d’apparier la plupart des divers
chromosomes. Ceux d’une paire (a) mesurant 3,4 p et ont la forme
d’un Y dont les deux branches sont inégales ; ceux des deux paires
suivantes ont, semble-t-il, même longueur (2,8 p) mais se distinguent
par la place du centromère qui est sensiblement médiane pour la
paire (b) et située assez près d’une extrémité pour l’autre (c). On
— 754
— 755 —
reconnaît ensuite une paire ( d ) dont les chromosomes possèdent des
bras presque égaux (2,2 (x) ; il en est de même pour les deux autres
plus petites (e : 1,9 p. et g : 1,6 p). Une autre est formée de chromo-
somes vraisemblablement très dissymétriques (/, environ 1,8 p).
Vient ensuite toute une série de chromosomes (7 paires) ayant tous
à peu près même grandeur et dont l’aspect est celui d’un petit bâton
plus ou moins courbé suivant sans doute la position du centromère.
On remarque enfin une dernière paire (o) dont les chromosomes, les
plus courts, en forme de bâtonnet, ont une longueur de 1,1 p.
Les plaques équatoriales somatiques des deux autres Rodgersia
sont le plus souvent illisibles en raison du nombre élevé des chro-
mosomes qu’elles contiennent. Pourtant chez R. pinnata, il a été
possible d’en compter avec certitude quelques-unes : on trouve
alors 60 chromosomes et dans les cas les plus favorables (fig. 7,
fixateur de Flemming sans acide acétique et coloration au violet
cristal) on peut distinguer les doubles paires caractéristiques. C’est
ainsi qu’on reconnaît les 4 chromosomes des couples homologues de
ceux décrits pour l’espèce précédente : a, b, c, d, e, g, o ; ceci permet
de supposer qu’il s’agit ici également d’une espèce tétraploide dont
les stocks chromosomiques sont très voisins, si du moins l’on en juge
d’après leurs caractères morphologiques. Lors de la réduction chro-
matique dans les cellules du pollen, il se forme chez R. pinnata
(fig. 5, fixateur de Navashin, coloration au violet cristal) comme
chez R. sambucifolia (fig. 6, même fixateur et colorant) 30 bivalents
de forme habituellement arrondie. A ce stade, les deux espèces ne
peuvent se distinguer. On retrouve chez toutes deux des différences
dans la taille des divers bivalents, différences correspondant à celles
que l’on observe chez les chromosomes somatiques. C’est ainsi que
l’on peut admettre que les deux gros bivalents représentent les deux
paires (a), que les quatre autres légèrement moins gros sont formés
par les chromosomes (b) et (c) et ainsi de suite jusqu’aux plus
petits (o). Il est très remarquable que ces deux espèces voisines par
leurs feuilles composées-pennées possèdent des équipements chromo-
somiques voisins par leur forme et leur nombre. En même temps,
elles se séparent, ainsi sans doute que R. aesculijolia Batalin, dont
aucune plaque équatoriale n’a été, jusqu’à maintenant, lisible telle-
ment les chromosomes nombreux y sont serrés, de R. podophylla , ce
qui confirme les idées d’ENGLER.
Engler crée pour Rodgersia tabularis Hemsl. le genre nouveau
Astilboides car, par le nombre de ses pièces florales (4 sépales au
lieu de 5 ; 4 pétales et non 7,2 ou 0 ; 6 à 8 étamines, jamais 10) et
par la morphologie de ses feuilles de base, il se distingue des autres
Rogdersia.
L’étude caryologique justifie pleinement cette façon de penser.
En effet les chromosomes de cette espèce sont différents de ceux
— 756 —
des autres Astilbinées par leur épaisseur moyenne qui est d’environ
0,5 p alors que dans les genres Astilbe et Rodgersia elle atteint habi-
tuellement 0,3 p. Schoennagel (loc. cit.) avait compté, lors de la
réduction chromatique, environ 18 bivalents. L’examen des mitoses
somatiques révèlent qu’il y a en fait 34 chromosomes, dont l’idio-
gramme s’établit assez facilement. Toutefois il convient de remarquer
que la longueur des chromosomes varie nettement avec le fixateur
utilisé alors que leur largeur ne semble pas modifiée : c’est ainsi,
par exemple, que ceux de la paire la plus grande mesurent après
le liquide 2 BE de La Cour environ 4,7 p et seulement 3,4 p après
celui de Navashin. Mais ils présentent toujours leurs deux bras
légèrement asymétriques. Ceux des trois paires suivantes paraissent
avoir à peu près même taille (3,4 p dans le cas de la figure 3 ; fixateur
de La Cour (2 BE) ; coloration au violet cristal) mais se reconnais-
sent deux à deux par la position de leur centromère : médiane
pour l’une, submédiane pour une seconde, nettement latérale pour
une troisième. Ceux des deux autres couples, apparemment de même
grandeur (2,8 p), ont leurs bras légèrement inégaux. Ceux des neuf
dernières paires ont l’aspect de bâtonnets plus ou moins incurvés
dont la longueur varie entre 2,5 p et 1,1 p.
Ainsi, pour la sous-tribu des Astilbinées, l’étude des chromosomes,
en confirmant les résultats apportés par la morphologie, précise la
valeur des trois genres Astilbe , Rodgersia, Astilboides.
Laboratoire de Culture du Muséum.
— 757 —
L’Algothèque du Muséum : Notules algologiques 1-2.
Par Pierre Bourrelly.
1. Scenedesmus Heimii nov. sp. (fig. 1.)
Nous cultivons depuis de nombreuses années deux souches de
Scenedesmus (souches n° 71 et 71) isolées d’une mare tourbeuse de
Rambouillet.
Comme nous l’indiquions dans le Catalogue de l’Algothèque (1948)
il s’agit d’une espèce nouvelle que nous avons retrouvée dans le
Sphagnetum flottant du lac Obersee de Lunz-am-See, (Pré-Alpes
autrichiennes).
Les cénobes sont d’ordinaire formés par 2 ou 4 cellules (très
rarement 8) qui adhèrent entre elles sur presque toute leur longueur.
Les cellules médianes sont cylindriques, légèrement fusiformes ; leurs
sommets, un peu coniques, se terminent par une courte épine plus
ou moins oblique. Les cellules externes sont fortement gibbeuses
vers l’extérieur, leur côté interne est légèrement concave. Les
4 cellules (du cénobe à 4 cellules) portent sur une face seulement un
aiguillon médian court (atteignant ou dépassant légèrement la demi-
longueur cellulaire). Les cellules externes sont de plus, pourvues à
chaque pôle d’un aiguillon un peu plus long (il n’atteint pourtant
jamais la longueur de la cellule) et légèrement divergent. En outre
leur pôle est orné, comme celui des cellules médianes, d’une courte
opine oblique. Enfin, les cellules terminales, portent, sur la face
dépourvue d’aiguillons médians, une série marginale régulière de
fines et courtes épines (de 12 à 15). La vue apicale montre en général
une légère torsion du cénobe provenant de la dyssymétrie des cel-
lules qui sont à section trapézoïdale : de ce fait le cénobe présente
un côté concave, celui qui n’a pas d’aiguillon médian, et un côté
convexe montrant aiguillon médian divergent et aiguillon polaire.
La vue latérale (profil) est fusiforme, irrégulière, le côté portant
l’aiguillon médian légèrement saillant.
Les cénobes à 2 cellules, sont constitués, comme les figures le
montrent, par 2 cellules externes avec lignes marginales d’épines.
Cette nov. sp. se rapproche par la forme de ses cellules du groupe
Sc. J avis Chod., S. breviaculeatus Chod. et surtout de Sc. pseudasy -
metricus Deflandre (Bull. Soc. franç. Mierosc. 2, 1933, p. 22). Cette
dernière espèce se sépare facilement de Sc. Heimii par les cellules
intermédiaires à pôle conique et l’absence de séries d’épines margi-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 758 —
nales. En culture Sc. Heimii est assez constant : les cénobes jeunes
montrent aux cellules externes une gibbosité médiane très marquée,
les cénobes adultes ou vieillissants sont de plus forte taille, les
cellules se gonflent et s’arrondissent. Les aiguillons polaire médians
sont immuables : par contre les petites épines polaires des cellules
internes sont sujettes à variation. Les lignes d’épines marginales
sont remarquablement constantes. Il y a un pyrénoïde par cellule
et le chloroplaste pariétal présente la forme et l’aspect de celui de
Fig. 1. — Scenedesmus Heimii nov. sp.
a) cénobe : vue frontale avant, montrant les aiguillons médians.
b) vue frontale par l’autre face montrant les épines marginales.
c) cénobe : vue de profil.
d ) jeune cénobe.
e) cénobe en vue apicale.
/ et g) deux cénobes bicellulaires en vues frontales avant et arrière.
tous les Scenedesmus. Les dimensions vont de 9(i X 3 p à 16 p X 5 p.
Aucune gaine gélatineuse n’entoure les cénobes. Nous n’avons pas
observé de tendance à la désarticulation des colonies.
Cette espèce est liée au milieu acide des tourbières à spKaignes
comme d’ailleurs Sc. pseudasymetricus Défi.
2. Carteria inversa (Korsch.) Bour. nov. comb. (fig. 2).
Dans le catalogue de l’Algothèque la souche n° 34 est portée sous
le nom de Carteria inversa, combinaison nouvelle synonyme de
Carteria crucifera var. inversa Korsch.
Quatre caractères confèrent à Carteria crucifera Korsch. son auto-
nomie systématique.
1° sa forme cylindro-ovoïde à base largement arrondie.
2° sa papille saillante formée par 2 plans se coupant à angle droit
et isolant ainsi chacun des fouets.
3° la striation du chromatophore.
— 759 —
4° le chromatophore en cylindre pariétal présentant une plaque
médiane perpendiculaire portant 1 pyrénoïde central. La section
optique du chromatophore forme un H et le pyrénoïde est situé sur
le milieu de la barre transversale du H, tandis que le noyau est
basal.
Carteria crucifera v. inversa telle qu’elle est représentée par
Korscijikoff dans les Eugleninae (Kiew, 1938) ne diffère du type
que par son chromatophore en coupe avec pyrénoïde basal et noyau
médian.
Fig. 2. — Carteria inversa nov. Comb.
a , b) jeunes cellules.
c) jeune cellule à pyrénoïde non médian.
d et e) cellule adulte.
/) papille vue par le dessus.
g) division.
Puisque la taxonomie des Carteria est fondée sur la forme du chro-
matophore : Cart. crucifera appartient donc au groupe (ou au sous-
genre) Pseudagloé tandis que la var. inversa doit se placer dans les
Eucarteria. Une telle différence permet donc de séparer complète-
ment ces 2 Carteria et d’élever la var. inversa au rang d’espèce.
Dans nos cultures C. inversa présente une certain polymorphisme
bien visible sur nos figures : Les cellules jeûnes sont presque sphé-
riques (14 p X 16 p) ou nettement ellipsoïdales.
Elles sont munies de 4 fouets atteignant la longueur du corps.
Ces fouets sortent d’une papille très saillante constituée par 2 pla-
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949,
50
760 —
quettes demi-circulaires se coupant à angle droit. Les fouets sortent
de chacun de ces angles. Le chromatophore est en coupe, à base
fortement épaissie (pièce basale atteignant la moitié de la hauteur
de la cellule chez les formes jeunes) et portant au milieu un gros
pyrénoïde. Le noyau est médian, situé au quart ou au 1/3 antérieur
de la cellule, au-dessus du pyrénoïde ; 2 vacuoles contractiles à
l’apex, et un stigma arrondi, en cupule placé un peu au-dessus du
noyau complète cette Carteria. Enfin le chromatophore est finement
strié longitudinalement.
Les cellules adultes perdent leur forme subsphérique, deviennent
ovoïdes, à base large : elles atteignent : 28 p. X 17 (r. La multiplica-
tion se fait par production de 4 cellules filles.
En culture, taille et forme des cellules sont assez variables. La
striation du chromatophore est un caractère peu visible et très
fugace. Par contre la forme si particulière de la papille, la position
du noyau, la forme du chromatophore, la longueur des fouets, la
place du stigma sont absolument constants. Quelques fois mais
rarement le pyrénoïde devient légèrement latéral et la cellule pré-
sente alors une dyssymétrie dorsoventrale peu marquée.
L’espèce en culture provient d’une eau acide de la forêt de Ram-
bouillet. Sa papille a contours semi-circulaire diffère un peu de
celle de l’espèce de Korschikoff qui est en trapèze isocèle à angles
arrondis.
Ce caractère de détail nous semble insuffisant pour créer une
forme ou une variété nouvelle.
Comme le remarque Korschikoff : Carteria crucifera (et donc
C. inversa) se rapproche de Carteria Olivieri G. S. West. Cette
dernière espèce, a des fouets beaucoup plus longs. Ses autres carac-
tères étant mal connus et les figures très schématiques, il nous est
impossible de la prendre en considération.
Laboratoire de Cryptogamie du Muséum.
— 761 —
Remarques sur Clypeaster rangianus Desmoulins 1835
(= Cl, micropetalus H. L. Clark 1925) (Echinides).
Par A. G. Duval.
Dans le cadre des travaux et des recherches que nous nous étions
proposés lors d’une précédente note parue au Bulletin du Muséum
(1949, t. XXI, n° 3) nous présentons aujourd’hui quelques remar-
ques sur le développement de l’endosquelette d’une espèce déjà
décrite par Desmoulins en 1835, puis décrite à nouveau par
H. L. Clark en 1925, qui, étudiant de nombreuses formes vivantes
de Clypeastridae, à la suite d’importantes récoltes, lui avait donné
un autre nom spécifique.
Grâce au matériel et aux ressources du Centre d’études et de docu
mentation paléontologiques nous avons pu observer plusieurs
échantillons de Clypeaster micropetalus H. L. Clark qui proviennent
- des côtes de la Sierra Leone, en face de Freetown. Ayant réalisé
plusieurs radiographies de ces échantillons, nous avons tenté dans
la figure qui est jointe à cette note d’effectuer la synthèse des ren-
seignerr e.its fournis par les différentes épeuves radiographiques. Ces
dernières, en effet, avaient été prises en faisant varier la dureté des
rayons afin de rendre visible le maximum de détails de structure
interne et de rendre plus sûre leur interprétation. L’on doit se rendre
compte que l’image totale obtenue sur une radiographie est évidem-
ment la superposition de plusieurs images, chacune d’entre-elles
correspondant à chacun des plans traversés par les rayons, plans
qui se projettent sur l’épreuve avec plus ou moins de netteté. L’épais-
seur de l’objet, l’intensité du rayonnement, sa dureté, la transpa-
rence aux rayons des substances internes, sont autant de facteurs
qui interviennent dans la formation de l’image définitive.
On connaît l’importance que prend dans le genre Clypeaster le
squelette interne, qui est constitué par un ensemble de cloisons et de
piliers s’étendant verticalement de la face dorsale à la face ventrale
du test. Plusieurs auteurs ont cherché déjà à tirer de son étude des
caractères bien définis pouvant servir dans la classification des
nombreuses espèces. Comme le fait remarquer très justement
Koehler dans son étude des Echinides du Musée indien à Cal-
cutta, on peut considérer d’une part les caractères des piliers cal-
caires et, d’autre part, les .relations des piliers avec -les organes
internes. L’extension de l’endosquelette conditionne forcément le
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
762 —
développement des organes internes, en particulier de l’appareil
digestif qui occupe en général un volume important. Chez un grand
nombre d’espèces de Clypéastres, les piliers occupent une position
périphérique et forment le long des bords du test une bande plus ou
moins large qui rétrécit la cavité générale : ce sont les piliers mar-
ginaux, tandis que les piliers centraux se rencontrent surtout dans
les interradius. Or, on peut observer plusieurs types dans la dispo-
sition et l’épaisseur de ces piliers marginaux : un premier type est
représenté par Clypeaster reticulatus Linné 1758, qui peut servir à
définir la section Rhaphidoclypus A. Agassiz 1863 ; dans cet exemple
les cloisons marginales sont très réduites, même entièrement absentes
et l’intestin occupe la marge elle-même, donnant extérieurement un
bord en bourrelet laganiforme ; dans les types suivants, nous trou-
verons les cloisons marginales bien développées, mais avec des diffé-
rences assez nettes ; le second type est offert par Clypeaster rosaceus
Linné 1758, les piliers de l’endosquelette forment par coalescence
une paroi interne presque complète, simulant un. second test inté-
rieur au premier ; le troisième type est Clypeaster annandalei Koehler
1922 (Section Leptoclypus Koehler 1922) ; les piliers sont peu nom-
breux, isolés, minces, fragiles, mais forment tout de même une bor-
dure marginale et l’intestin se trouve situé en deçà de celle-ci vers
le centre. Un quatrième type est 1 v Clypeaster amplificatus Koehler
1922 (section Coronanthus Lambert 1914), dans cet exemple le déve-
loppement de l’endosquelette est considérable, il montre une bor-
dure marginale constituée par dix à douze cloisons concentriques
disposées avec régularité surtout dans les régions radiales, elles sont
assez minces, mais très serrées, elles restent distinctes, quoique
nombreuses et rapprochées, ce qui caractérise dans ce type le déve-
loppement de l’endosquelette. Un cinquième type est représenté par
le Clypeaster humilis Leske 1778 (section Stolonoclypus A. Agassiz
1863), c’est l’exemple le plus fréquent, et c’est d’ailleurs la section
qui renferme le plus d’espèces vivantes. Le squelette interne bien
développé ne devient cependant jamais compact, il consiste en piliers
isolés, en cloisons radiaires, d’épaisseur moyenne, qui ne se trouvent
jamais très serrés, et demeurent par conséquent distincts.
Enfin, nous terminerons par le Clypeaster rangianus Desmoulins
1835 (= Cl. micropetalus H. L. Clark 1925), qui représente un
sixième type, en. même temps que celui de la section Bunactis Pomel.
Le squelette interne devient très compact, les piliers sont coales-
cents, formant des cloisons et des parois épaisses, souvent peu dis-
tinctes ou du moins difficilement, comme on peut s'en rendre compte
sur la figure que nous reproduisons d’après les radiographies qui ont
été réalisées. Sur cette figure, l’on voit la marge très large, les piliers
et les cloisons devenus épais semblent confluer ; en S sont indiqués
les sillons ambulacraires, qui se trouvent du côté ventral, on peut
— 763 —
constater qu’à la hauteur des ambulacres, les cloisons sont régulières,
parallèles, concentriques, tandis qu’au niveau des interambulacres
marqués I, elles deviennent irrégulières, s’enchevêtrant avec des
cloisons à direction radiale. En deçà de la marge vers l’intérieur,
Çlypcaster rangianus Desmoulins 1835 (= Cl. micropetalus H. L. Clark (1925). Figure
représentant l’endosquelette exécutée d’après des épreuves radiographiques.
I. Interambulacre ; S. sillon ambulacraire ; Int. intestin; A. R. anse récurrente ^de
l’intestin qui accompagne l’anse directe ; R. rectum ; p. aires pétaloïdes (zones
porifères) ; 1. pièces de la lanterne.
très visible, l’emplacement de l’intestin (Int.) dont l’anse directe
fait presque un tour complet, tandis qu’à la droite de la figure l’em-
placement beaucoup plus large (A. R.) est dû à l’anse récurrente qui
reste côte à côte avec la première anse intestinale jusqu’à l’inter-
radius postérieur où elle change de direction pour former le rectum
(marqué R, à côté de I) jusqu’à l’anus. En p, nous avons indiqué les
764 —
zones porifères des aires pétaloïdes qui se projettent sur le fond
plus ou moins nettement ; en l ce sont les pièces de la lanterne qui
se sont trouvées déplacées, comme dans la plupart des échantillons
conservés. La région centrale claire est surtout occupée par les
glandes sexuelles, qui ont ainsi un espace assez réduit.
Dans l’ensemble on peut se rendre compte que l’endosquelette
de cette espèce est caractérisé surtout par sa grande compacité.
Je crois intéressant d’ajouter quelques mots sur la synonymie de
Clypeaster rangianus Desmoulins 1835 ; en dehors de l’équivalence
avec Clypeaster mi.cropetalus H. L. Clark 1925 ou Cadenat 1945, l’on
doit signaler que Gray, comme il est d’ailleurs arrivé à L. Agassiz,
a réemployé pour désigner une espèce le même nom qu’il avait
attribué quelques années auparavant à une espèce toute différente.
C’est ainsi que le Clypeaster subdepressus Gray 1825 est différent du
Clypeaster subdepressus Gray 1855. Le premier, celui de 1825, est
demeuré le Clypeaster subdepressus Gray, qui appartient à la section
Stolonoclypus, bien différent de l’espèce qui fait l’objet de cet article ;
par contre il résulte des travaux du grand savant Mortensen que
le Clypeaster subdepressus Gray 1855 est l’équivalent du Clypeaster
rangianus Desmoulins 1835 ; du Cl. rangianus Lamarck 1840, du
Cl. rangianus L. Agassiz et Desor 1847.
Lab oratoire de Paléontologie du Muséum.
BIBLIOGRAPHIE
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Gray. Arrangement of families of Echinida. Proc. zool. Soc. London, 1855.
765 —
Comparaison entre les faunes des bassins a lignites
CÉNOMANIENS DU SUD-EST DE LA FRANCE.
Par Guy Mennessier.
Au Cénomanien, le S.-E. de la France était occupé par doux golfes,
séparés par l’isthme de la Basse-Durance, qui s’appuyait d’une part
au Massif Central et d’autre part aux Maures. Au N de cet isthme,
s’ouvrant à l’E sur la mer alpine, s’étendait le golfe rhodanien,
terminé, dans sa partie occidentale par les lagunes à lignite du Bassin
d’Uchaux. De l’autre coté de l’isthme durancien, le golfe de la Basse-
Provence s’avançait jusqu’aux environs de Toulon, où se déposaient
également des sédiments ligniteux.
Les faunes des bassins ligniteux d’Uchaux et du Revest près de
Toulon, ont fait l’objet d’une étude déjà ancienne de Repelin (11).
Disposant de matériaux nouveaux, je crois utile de préciser les rap-
ports et les différences de ces faunes.
A. — Les bassins ligniteux d’uchaux et du revest.
Le bassin d’Uchaux s’étend surtout dans le département du Gard,
sur la rive droite du Rhône. Celui du Revest est localisé au N. de
Toulon.
Plusieurs gisements fossilifères étaient inconnus de Repelin
dans le bassin d’Uchaux. Il s’agit de ceux d’Orsan, de Laudun que
l’on doit à F. Roman et de celui de St. Julien-de-Peyrolas, découvert
récemment par M. Sornay.
En ce qui concerne la stratigraphie de ces gisements, je renvoie à la
description du Bassin d’Uchaux par Hébert et Toucas (8), à l’étude
de M. P. Pruvost pour la région de St. Paulet (10) à la thèse de
ailles Fabre pour les gisements du Toulonnais (7).
Les couches à lignites du Gard appartiennent au Cémonanien
moyen. Celles de Mondragon dans le Vaucluse sont contemporaines
des couches supérieures du Gard. (Les Cyrènes provenant de cette
localité se trouvent à un niveau inférieur, au sommet des Grès
Inférieurs de Mondragon. Ce complexe ligniteux a servi de types
au faciès Paulétien de E. Dumas (6), équivalent de l’étage Gardonien
de H. Coquand (2).
Les lignites du Revest paraissent se placer au même niveau, peut-
être aussi en partie au sommet du Cénomanien inférieur.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
Espèces communes
•<1
05
05
Genres communs
/
Genres différents
<1
05
— 768
B. — Observations sur la répartition des glauconies dans le
BASSIN d’uCHAUX.
Le tableau suivant donne la répartition des ' différentes espèces
dans les deux bassins. J’y ai omis les formes d’eau douce, celles-ci
étant d’ailleurs fort rares et consistant surtout en de rares Unio
qui se récoltent à St. Paulet-de-Caisson et à Laudun (Gard).
Le tableau montre la présence de nombreuses Glauconies dans le
département du Gard à Laudun, à St. Paulet-de-Caisson, à St. Julien-
de-Peyrolas et en d’autres points, contrairement à ce que pensait
Repelin (11). Ce qui fait que le « faciès de bordure du Plateau Central
caractérisé par la présence d’une faune d’eau douce et l’absence
de glauconies » qui règne en Dordogne, n’existe pas dans le Gard,
même dans les gisements les plus occidentaux. La répartition des
fossiles dans le Gard permet de distinguer des bandes N-S grossière-
ment parallèles, de plus en plus saumâtres vers le Massif Central ;
ces bandes étant onduleuses et semblant épouser le tracé de plis déjà
amorcés au Cénomanien, comme l’a montré M. P. PruVost à St.
Paulet-de-Caisson (10). Les influences marines se traduisant par
l’absence de lignites au centre du synclinal de la Basse-Ardèche,
mise en évidence par cet auteur, sont confirmées par la présence de
Glauconies, à St. Julien-de-Peyrolas, à l’amorce occidentale de ce
synclinal. D’ailleurs en cette localité, les fossiles se récoltent dans des
grès dépourvus de lignites et passant latéralement au faciès Paulé-
tien. — Ainsi, dans les synclinaux, il semble possible de mettre en
évidence une influence marine plus importante, que sur les anti-
clinaux. On peut grossièrement distinguer deux bandes : l’une où
dominent les Glauconies, l’autre les Térébralies et les Cyrènes avec
encore des Glauconies. Mais nulle part ne se rencontrent des espèces
d’eau douce en quelque abondance.
Le petit Bassin du Revest ne permet pas de telles distinctions.
Cependant, le gisement de Turben paraît surtout marin, et les deux
autres saumâtres.
C. — Comparaison des faunes.
Il est surtout intéressant de comparer les formes particulièrement
saumâtres, plutôt que les espèces marines que l’on peut récolter
avec elles et qui dépendent surtout de l’importance de l’influence
marine. Certaines qui se trouvent dans le bassin du Revest sont
absentes dans le Paulétien du bassin d’Uchaux, mais se rencontrent
plus à l’E dans des grès du même âge, à Montfaucon (Gard) ou à
Orange (Vaucluse). On notera cependant l’absence de Turritelle
dans le Cénomanien du Gard et du Vaucluse. Elles y apparaissent
— 769 —
toutefois à son extrême sommet à Verfeuil, mais ce sont des espèces
qui semblent identiques à celles qui vont prospérer dans les grès
angoumiens de Boncavail, dans le Massif d’Uchaux (13).
Parmi les formes saumâtres, il faut noter l’absence du genre
Melania dans le bassin d’Uchaux, où il est remplacé par le genre
Hantkenia ( Pyrgulifera ). Exceptés ceux-ci, les mêmes genres se
rencontrent en général dans les deux bassins. Les espèces com-
munes, bien que peu nombreuses, sont généralement représentées
par de très nombreux individus. En plus de deux Huîtres ( Ostrea
lignitarum Coq., O. flabellata Lk., il s’agit, de Glauconia tourri-
sensis Rep. (représentée dans le bassin. d’Uchaux par une variété
et une espèce voisine : G. Matheroni Rep.), d’une Glauconie inédite,
de T erebralia Vasseuri Rep. sp., et de Corbula Zürcheri Rep. Ces
deux dernières espèces existent aussi en Dordogne.
Devant ces relations faunistiques unissant le Bassin d’Uchaux
à celui du Revest, on peut se demander si des liaisons directes
n’auraient pas existé entre les golfes rhodanien et provençal, au
travers de l’isthme de la Basse-Provence, suivant un système de
lagunes, peut-être fort temporaires. J’ai d’ailleurs montré une ana-
logie telle entre les faunes de Rudistes du Sénonien inférieur du
Massif d’Uchaux et de Provence, pour que des liaisons puissent être
tenues pour certaines au Coniacien et au Santonien.
En conclusion on retiendra que, le « faciès de bordure du Plateau
Central » n’existe pas dans le Gard. En outre les liaisons entre les
bassins d’Uchaux et du Revest sont plus étroites que celles indiquées
par Repelin et incitent à chercher une communication directe entre
ces bassins, au travers de l’isthme durancien.
( A suivre )
Laboratoire de Paléontologie du Muséum.
l
— 770 —
La microfaune ludienne du V exin français.
Par R. Soyer.
La microfaune du Ludien du Bassin de Paris n’a pas été signalée,
et il n’existe dans la bibliographie aucune référence relative aux
microrganismes de cet étage. Seules les Algues ont fait l’objet des
recherches de L. et J. Morellet x, qui ont décrit deux Dasyclada-
cées provenant du gisement du Vouast. Le fait est d’autant plus
surprenant que l’on trouve dans les gisements du Vexin français
de nombreux Foraminifères de grande taille, généralement bien
conservés.
En révisant les échantillons du Ludien du Vexin de la collection
du Laboratoire de Géologie, nous avons constaté que les organismes
de petite taille abondent dans les sédiments tantôt arénacés, tantôt
marneux, de la zone à Pholadomya ludensis : Foraminifères, Ostra-
codes, Algues calcaires. C’est principalement à l’intérieur des
coquilles des grands Gastéropodes que les' tests ont été conservés,
notamment à Chavençon, Le Quoniam, le Ruel. Au Vouast toute-
fois, s’ils y sont plus abondants que dans le sable, ils sont aussi
très nombreux dans celui-ci.
Nos observations ont porté sur quatre gisements :
1° Le Vouast. — Couche à Cérithes nos 3 et 4 de la coupe de
J. Raspail 2.
2° Chevançon. — Assise supérieure marno-sableuse de l’ancienne
tranchée de chemin de fer.
3° Le Quoniam. — Niveaux marno-sableux de la zone à Ph.
ludensis.
4° Le Ruel. — Marnes à Pholadomya ludensis.
A la suite d’un examen sommaire de cette microfaune, effectué
en collaboration avec M. P. Marie pour les Foraminifères, et
Mlle Lucquiaud pour les Ostracodes, nous pouvons tirer déjà
quelques conclusions préliminaires.
C’est au Vouast que la microfaune montre le meilleur état de
conservation. Les Foraminifères, nombreux et variés, appartiennent
aux genres : Biloculina, Triloculina, Quinqueloculina Bulimina,
Spirolina, Peneroplis. Peu d’exemplaires sont roulés. Les Ostra-
1. L. et J. Morellet. — Mém. Soc. Géol. France Paléontologie , n° 58 1922.
2. J. Raspail. — Feuille Jeunes Naturalistes (1Y) 10/7/1909 p. 165.
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
codes présentent des formes d’eau douce (Cypridae) , et marines
(Cytherinae, Loxoconchinae), bien conservées. Nous avons retrouvé
en assez grande abondance les deux Algues : Acicularia paraula
Morellet, et Clypeina cf. Pezanti Morellet, découverte par ces
auteurs.
A Chevençon, la fréquence des individus est déjà moins grande,
mais leur conservation encor très bonne : les Miliolides prédo-
minent parmi les Foraminifères, et les Spiroloculines sont également
fréquentes. Les Ostracodes, aussi abondants qu’au Vouast, com-
prennent comme dans cette station des Cypridae dulcicoles et des
Cytheridae marins ( Cytherideinae et Cytherinae ).
A Ruel, la faune est moins abondante, mais renferme encore des
Miliolides de grande taille et en bon état. Les Ostracodes seraient
surtout marins (Bairdinae).
Au Quoniam, par contre, la microfaune, pauvre, est mal conservée :
les tests sont roulés et érodés. Les genres Quinqueloculinae et Tri-
loculina prédominent, et les Ostracodes, marins, comprennent des
Cytherideinae et des Bairdinae.
La plupart des éléments de cette microfaune appartiennent à des
organismes marins : Foraminifères et Cytheridae. La présence de
Cypridae dulcicoles, en bon état et peu roulés, indique la proximité
du continent, ce que soulignait déjà la présence de Mollusques
continentaux dans les couches à Cérithes du Vouast. Il est égale-
ment remarquable de voir la faune se raréfier et s’altérer d’Ouest
en Est.
Enfin l’étude de ces microfaunules sera susceptible d’apporter
quelques éléments nouveaux dans la question des rapports paléou-
tologiques du Bartonien et du Ludion du Bassin de Paris.
Laboratoire de Géologie du Muséum.
— 772 —
Note sur la faune lutétienne de Villers-sur-le-Roule
ET DE VENABLES (EURE).
Par Pierre Balavoine.
Le calcaire grossier a été signalé par Passy (10), à Villers et à
Venables en 1874.
Cotteau (7) et R. Abrard (1) signalent à Venables, Echinocyamus
inflatus Defr.
Les environs de Vernon ont été surtout étudiés par G. F. Dollfus
qui ne mentionne pas ces deux gisements dans son Mémoire (8) et
par R. Abrard (1).
J’ai visité les gisements d’Emainville, de Saint-Aubin-sur-Gail-
lon, de l’ancienne colonie des Douaires, et de Vieux-Villez, tous
abandonnés et envahis par la végétation.
Il ne reste plus de visibles, qu’une seule carrière en activité à
Villers-sur-le-Roule (à 4 kms au nord de Gaillon), et une tranchée
de route à Venables.
Ces deux gisements font l’objet de la présente note.
1° Les gisements fossilifères.
a) Carrière de Villers-sur-le-Roule (à 400 m au sud de l’église).
Coupe relevée au fond et à l’ouest de la carrière :
8. Terre végétale.
7. Calcaire interstratifié peu cohérent, formé de débris de
Bryozoaires et milioles 2 m
6. Calcaire siliceux très dur à Potamides lapidum 2 m
5. Calcaire dur en bancs interstratifiés cohérent à milioles avec
O. complanalus, Kionidella dactylus, Nautilus au sommet. 4 m
4. Calcaire dur, compact à pisolithes et Fabularia discolithes. 1 m
3. Blocs de « bancs à Verraihs », noyés dans un sable jaune,
légèrement argileux, dolomitique, très fossilifère, avec
O. complanalus, Rotalia trochidiformis, Fabularia disco-
lithes, Kionidella dactylus 2 m 50
2. Calcaire siliceux, glauconieux, en banc, à statification entre-
croisée avec poches fossilifères à Bryozoaires, N. pla-
nulatus, et A h’colina Bosci remaniées, dents de squales,
discordant sur le Cuisien 3 m
1. Sable gris, quartzeux fin (Cuisien), visible sur 1 m
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
773 —
b) Tranchée de la route des Andelys à Venables (200 m. au sud de
Venables).
3. Terre végétale avec blocs de calcaire meuliérisé.
2. Banc de calcaire sableux irrégulier en plaquettes avec Bryo-
zoaires et Echinocyamus 0 m 10
1. Sable jaune presque exclusivement formé de débris de Bryo-
zoaires 1 m 20
II. — Liste des fossiles récoltés :
Algues calcaires : Nullipora granulosa Mich. (Villers, 3, 5 x) (9),
Ovulites margaritacea Lmk (Villers, 3), Neomeris sp. (Villers, 3),
Larvaria limbata Defr. (Villers, 3).
Foraminifères : (détermination de Mme Y. Le Calvez et
M. Pierre Marie) Nummulites planulatus Lmk (Villiers, 2), remaniée.
Orbitolites complanatus Lmk (Villers, 3, 4, 5) Fabularia discolithes
Defr. (Villers 3, 4, 5), Miliolidae divers (Villers, 2, 3, 4, 5, 7, jVena
blés), Rotalia trochidiformis d’Orb. (Villers, 2, 3, 5, Venables)
Gyroidinella magna Le Calvez (Villers, 2, 3, Venables) Cibicides
robustus Le Calvez (Villers, 3) Valvulina pupa d’Orb. (Villers, 3)
Clavulina corrugata Défr. (Villers, 3) Alveolina Bosci Defr. (Vil-
lers, 3, 5) Alveolina oblonga d’Orb (Villers, 2), remaniée.
. D’après Pierre Marie et Mme Y. Le Calvez, les Rotalia vivent
fixées sur les algues par leur pseudopodes. Les Valvulina y sont
complètement fixées. Ce sont des formes très littorales ainsi que les
Fabularia et grandes milioles.
Le « Banc à Verrains » est un sable à Rotalia trochidiformis d’Orb.,
Fabularia discolithes Defr., et Valvulina pupa d’Orb. Ces trois
espèces constituent 50 % de la roche.
Polypiers : Turbinolia sulcata Lmk (Villers, 3) Sphenotrochus cris-
pus Lmk (Villers, 3) Astraea sp. (Villers, 3).
Echinodermes : Astropecten poritoides Desm. (Villers, 2, 3,
Venables) Scutellina obovata Ag. (Villers, 3) Echinocyamus inflatus
Defr. (Villers, 3, 5, Venables) Lenita patellaris Leske (Villers, 3,
Venables), Radioles, plaques et pièces anatomiques diverses d’echi-
nides) (Villers, 2, 3, Venables).
Bryozoaires : Ac.anthodesia Savartii Aud. (Villers, 2) Membrani-
pora tubulina Canu (Villers, 2, 3, (C.) Venables) Tremopora Levin-
seni Canu (Villers, 2) Heterocella fragilis Defr. (Villers, 3) Farcimia
bituberculata Canu (Villers, 3) Onychocella angulosa Reuss (Villers,
2, Venables), Onychocella dimorpha Canu • (Villers, 2) Smittipora
fragilis d’Orb. (Villers, 3) Smittipora cellaroides Canu (Villers, 2)
Lunulites sp. (Villers, 2) Pyripora confluens Reuss (Villers, 2)
1. Les numéros renvoient à ceux (les coupes.
— 774
Rhagasostoma firnia Reuss (Villers, 2) Rhagasostonia prominens
Canu (Villers, 3) Cribrilina subpunctata Canu (Villers, 2), Tubucella
mamillaris M.-E. (Villers (C.), 2, 3, Venables (C.)) Hippoporina
cribrovicellosci Canu (Villers, 3) Hippoporina crenatula Canu (Vil-
lers, 2, Venables) Peristomella coccinea Abd. (Villers, 2) Peristomella
alifera Reuss (Villers, 2) Porella variabilis Canu (Viilers, 2, 3) Kio-
nidella dactylus d’Ohb. (Villers, 3, 5 (C.), Venables) Stichoporina
Réussi Stocklz. (Villers, 2, Venables (C.)) Crisia sp. (Villers, 3)
Discoparsa excentrica Lmk (Villers, 2) Radiotubigera pileolus Reuss
(Villers, 2, 3) Entalophora proboscidea M.-E. (Villers, 2, 3, Venables)
Entalophora macrostoma M.-E. (Villers, 2, 3 (C.)) Reptotubigera
Lerichei Canu (Villers, 3) Hornera sp. (Villers, 3) Idmonea Milneana
d’Orb. (Villers, 2, 3) Idmonea coronopus Defr. (Villers, 2, 3, 5,
Venables) Lichenopora grignonensis M.-E. (Villers, 2, 3 (C.)) Liche-
nopora Defranciana Mich. (Villers, 2, 3, 5, Venables) Reticulipora
plicata Canu (Villers, 2) Ceriopora Ordonezi Canu (Villers, 2).
Ce sont les Bryozoaires qui forment l’ensemble le plus riche de la
faune de Villers ; ils sont représentés dans leur majorité par des
formes libres. Les espèces encroûtantes sont rares. Les Cyclostomes
sont l’élément prédominant.
D’après Canu (4), Membranipora tubulina, très commun dans la
couche 2, est une forme qui devait vivre attachée aux algues.
Kionidella dactylus est également une forme libre intéressante ;
Canu (4) la signale à Parnes, Chaussy et Orglandes ; J. Roger et
E. Buge (2), l’ont recueilli en abondance à Gourbesville (Manche) ;
elle est également commune à Villers ; elle existe, mais plus rare à
Saint-Just, à 5 kms au N. de Vernon (Coll. Soyer) et à Chambray,
toujours associée à O. complanatus. On ne l’a pas signalée vers le
sud du Bassin de Paris.
Lichenopora grignonensis et defranciana sont des formes libres
qui devaient vivre attachées aux algues par leur pédoncule ; on
peut en récolter de nombreux spécimens dans le « banc à Verrains » où
ils sont bien conservés.
Ainsi que les Foraminifères, les Bryozoaires les plus abondants
sont des formes littorales.
On remarquera également la présence de Reticulipora plicata et
de Ceriopora Ordonezi, genres considérés comme très rares dans le
Bassin de Paris.
Brachiopodes : Terebratula sp. (Villers, 2) T erebratulina Putoni
Baudon (Villers, 2, 3, Venables) Cistella puncticulata Desh. (Villers,
2, 3) Cistella cf. D eshayesi Von Schl. (Villers, 2, 3).
Vers : Dilrupa strangulata Desh. (Villers, 3) Spirorbis, 3, sp.
(Villers, 2, 3) Serpula plusieurs sp. (Villers, 2, 3) Pomatoceros
sp. (Villers, 3).
Les vers marins sont représentés par une variété de formes qui
— 775 —
souligne bien le caractère littoral du gisement, attesté d’ailleurs dans
les couches supérieures par l’intercalation d’un banc à Potamides
entre deux couches marines.
Crustacés : débris de pinces (Villers, 3, Venables C.)).
Mollusques : Petits lamellibranches et gastéropodes indéter-
minables. Cerithium giganteum Lmk (Villers, 3), Ostrea sp. (Villers,
2, 3, Venables) Nautilus sp. au sommet de la couche 5 de Villers.
Poissons : Otodus et Lamma (Villers, 2).
III. — Interprétation des faciès.
Le gisement de Chambray (Pacy-sur-Eure) montre un faciès
littoral calcaire à Rotalia trochidiformis ; celui d’Ecos, un faciès
•calcaire à F. discolithes.
Le gisement de Villers montre un faciès littoral particulier où
R. trochidiformis et F. discolithes constituent la plus grande partie
de la roche, tantôt calcaire, tantôt sableux, où elles se trouvent en
proportions égales.
Laboratoire de Géologie du M usêum.
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Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
51
776
Étude paléoxylologique du Sahara (vi). — Sur une
FORME NOUVELLE DE STERCULIOXYLON (NlCOLIA) AEGYPTIA-
CUM (UNGER) KrAUSEL, DES COUCHES POST-ÉOCÈNES DU
Tibesti.
Par Edouard Boureau.
Le bois fossile dont il s’agit dans la présente note a été récolté
dans le Serir Tibesti par M. Lelubre, dans des couches considérées
comme étant postérieures à l’Eocène moyen. Le gisement est situé
à 122 km. au S.-E. de Ouaou en Namous.
L’échantillon se présente sous l’aspect d’un bloc silicifié cunéi-
forme prismatique à base triangulaire (base, 3 cm. ; hauteur, 4 cm.) et
de hauteur 7 cm. L’échantillon montre des cercles annuels peu
marqués de diamètre maximum 10 cm.
Dans la partie intérieure du tronc initial, il est de couleur brun
rouge foncé avec quelques flammes jaunes alors que dans la partie
concentrique extérieure, il est rose clair. La structure est bien
conservée.
Sterculiaceae.
Sterculioxylon (Nicolia) ægyptiacum (Unger) Krausel, forme a, n. f.
(figures 1 et 2 du texte et pl. I, fig. 1 et 2).
Collection Lelubre n° 1.
I. Etude anatomique.
Bois hétéroxylé d’ Angiosperme.
Les zones d’accroissement ne sont pas marquées de façon régulière.
La fin de la période de croissance est indiquée par des bandes plus ou
moins étroites de cellules parenchymateuses disposées en direction
tangentielle ( pm , fig. 1) et inégalement distantes.
A. Vaisseaux. (X, fig. 1 et 2).
Dans un champ microscopique de 2 mm2 9, on compte de 6 à 9 vais-
seaux, soit une moyenne de 2 à 3 vaisseaux au mm2. Us sont donc
rares.
Ils sont répartis uniformément et pour la plupart isolés, soit
Bulletin du Muséum, 2e série, t. XXI, n° 6, 1949.
— 777 —
régulièrement circulaires, soit elliptiques, le plus grand axe étant
toujours placé en direction radiale. On mesure les axes : 137 p X
137 p ; 148 p x 148 p ; 165 p x 150 p.
Ils peuvent être groupés par files radiales de 2, 3, 4 ou 5 et même
exceptionnellement 6;.
Mensurations :
— trois vaisseaux accolés et aplatis, en file radiale :
Dimensions radiales successives : 137, p 5 ; 55 p ; 82 p. Largeur
tangentielle commune : 165 p.
— six vaisseaux accolés et aplatis.
Dimensions radiales successives : 137 p, 93 p, 27 p, 38 p, 27 p,
71 p ; largeur tangentielle commune : 165 p.
Fia. 1.
Dans de telles séries, les vaisseaux extrêmes sont de forme trian-
gulaire arrondie, les autres sont aplatis, avec la grande dimension
placée en direction tangentielle.
Encore plus rarement, les séries vasculaires ont une disposition
subétoilée.
Les vaisseaux peuvent avoir un contenu sombre. Nous avons
observé quelques terminaisons de vaisseaux en queue d’aronde, à
contenu oléo-résineux, visibles en coupe transversale (ar., fig. 2)
analogues aux « dovetailings » mis en évidence par Bancroft dans
le Dipteroearpoxylon afrieanum L
La cloison terminale des vaisseaux, légèrement oblique est uni-
perforée.
La longueur des éléments vasculaires observés en coupe longitu-
dinale est variable pour une même file et d’une file à l’autre :
— file de vaisseaux de diamètre radial 140 p -, longueur verticale
des éléments successifs : 184 p, 262 p.
1. Bancroft H., 1935. Some fossil Dicotyledonous woods from Mount-Elgon,
East-Africa. Am. J. Bot., 22, 1935, cf. p. 167, fig. le.
778 —
— file de vaisseaux de diamètre radial 210 jx : longueur verticale
des éléments successifs : 280 (x, 350 [x, 174 [x.
La paroi latérale des vaisseaux est couverte de ponctuations qui
apparaissent simples dans l’échantillon, circulaires, de diamètre
maximum 8 fx, disposées en cercles d’environ 20 ponctuations sur la
paroi observable dans une lame mince tangentielle. Ces ponctuations
ont pu être initialement aréolées et ce caractère a pu disparaître
au cours de la fossilisation.
Fig. 2.
B. Canaux sécréteurs.
Les canaux sont placés en cercles concentriques (es, fig. 1) dans un
parenchyme circummédullaire. Ils sont nombreux, généralement
de petites dimensions, disposés en files tangentielles. On les observe
soit intacts, soit remplacés par une lacune limitée par un tissu en
voie de résorption. Ils sont à peu près isodiamétriques. Les diamètres
successifs suivants ont été observés : 87, p. 5 ; 122, [x 5 ; 44 jx ; 52 [x ;
52 [x ; 52 g. ; 52 |x et 105 |x (deux canaux disposés en série radiale) ;
une très grande lacune ; 80 p. ; 70 fx ; 105 jx ; 105 [x ; 70 [x.
Certaines bandes de parenchyme en ont un nombre beaucoup plus
faible que d’autres et en sont quelquefois entièrement dépourvues.
Il s’agit de canaux secréteurs d’origine traumatique. Les cellules
sécrétrices sont parfois nettement visibles, au nombre de 12 pour un
canal de 82 [x de diamètre. Chaque cellule sécrétrice mesure environ
11 [x X 16 jx. Le contenu des cellules sécrétrices est très noir.
C. Rayons ligneux (R. M., fig. 1 et 2).
Les cellules des rayons observées tant en lame mince transversale
qu’en lame mince tangentielle, ont toutes un contenu noir.
Lames minces transversales : Les rayons ont un trajet rectiligne
sauf au voisinage des vaisseaux qu’ils contournent par des inflexions
plus ou moins accentuées.
Lames minces tangentielles : Les rayons sont plurisériés et sub-
homogénes. Les cellules couchées polygonales qui les constituent
ont des dimensions différentes. Les rayons sont fusiformes mais
peuvent avoir les extrémités tronquées obliquement, quelquefois
assez brusquement.
Bulletin du Muséum
PI. /
— 779 —
On observe : — des rayons unisériés (très rares), formés de 3 à
8 cellules quelquefois fort allongées verticalement.
— des rayons à la fois unisériés sur une partie de leur hauteur et
bisériés sur une autre partie.
— des rayons entièrement bisériés. Les cellules couchées appa-
raissent quadrangulaires et celles des extrémités, triangulaires ou
plus rarement rectangulaires et très allongées.
- — des rayons intermédiaires entre les rayons 2 — et 3 — sériés.
— des rayons 3— et 4 — sériés qui semblent caractéristiques de
l’échantillon et que l’on rencontre le plus souvent.
— des rayons 5 — sériés.
La disposition et la forme particulières de certains rayons (pl. I,
fxg. 2) permet de les assembler avec d’autres rayons voisins dont ils
ne sont souvent séparés que par une seule épaisseur de fibres.
Chacun, observé séparément, semble ne pas avoir l’aspect fusi-
forme habituel des rayons ligneux, mais on le retrouve en rappro-
chant plusieurs rayons ainsi isolés par les fibres verticales qui le
traversent avec un trajet plus ou moins sinueux.
Les mensurations qui suivent portent sur des groupes isolés de
cellules couchées et non sur l’ensemble du rayon reconstitué :
Rayon 1 : largeur maximum : 71 p ; Nombre de séries : surtout 3,
rarement 1 et 2 ; Hauteur du rayon : 230 p ; Nombre total de cellules
couchées : 39 ; Dimensions les plus fréquentes observées dans les cellules
de la coupe tangentielle :16 p. X 16 p, 27 p X 27 p.
Rayon 2 : largeur maximum : 60 p ; Séries : surtout 1 et 3, rarement 2 ;
Hauteur du rayon : 473 p; Nombre total de cellules : 38. Dimensions
courantes : 27 p X 27 p, 11 p X 44 p (terminale).
Rayon 3 : largeur : 16 p 5 ; Sér. : 1 ; Hauteur : 225 p ; Nb. cell. : 8 ;
Dimensions : 22 p X 16 p 5, 38 p 5 X 11 p (terminale).
Rayon 4 : larg. : 82 p 5 ; Sér. : 3, surtout 4, rarement 1 et 2 ; Hauteur :
396 p : N = 52 ; Dim. : 28 p X 28 p, 11 p X 40 p (terminale).
Examinées dans les lames minces transversales, les cellules cou-
chées des rayons ont une longueur de 22 p, 27 p 5, 44 p, 49 p 5 et 66 p
(mesurées dans les files unisériées des cellules terminales des rayons)
et de 70 p, à 83 p (au niveau de la partie trisériée des rayons).
Observées en lames minces radiales, les cellules terminales peuvent
apparaître presque carrées (49 p 5 X 44 p) alors que celles qui cons-
tituent la partie renflée du rayon sont beaucoup plus nettement
couchées en direction radiale (66 p X 22 p).
L’épaisseur de la paroi des cellules couchées est d’environ 2 p.
Bien que d’une grande utilité dans la description des échantillons,
ces mensurations très précises ont une importance diagnostique
limitée car elles sont souvent en rapport avec l’âge de l’arbre,
l’emplacement du niveau observé et les conditions extérieures de
— 780 —
son développement. Elles montrent néanmoins la légère hétéro-
généité des rayons ligneux de cette espèce.
Il n’y a aucune trace d’arrangement étagé.
D. Parenchyme ligneux.
Le parenchyme ligneux est rare. Il est rassemblé en plages
qui accompagnent les vaisseaux (parenchyme circumvasculaire :
pv, fig. 1) ; le plus souvent sur une triple assise cellulaire dans la
partie radiale voisine et sur une épaisseur plus grande dans la partie
tangentielle (parenchyme circumvasculaire aliforme). Ce paren-
chyme dépasse rarement l’intervalle des deux rayons voisins tan-
gents au vaisseau. Ces plages de parenchyme circumvasculaire sont
rarement confluentes.
On constaté également la présence de bandes tangentielles très
isolées de parenchyme circummédullaire, épaisses de 5 cellules en
moyenne (pm, fig. 1) et dans certains cas, pourvues de nombreux
canaux sécréteurs de faible dimension. Les cellules parenchymateuses
ont une paroi plus mince et une taille plus grande que celles des
fibres. Elles sont d’autant plus grandes qu’on s’approche davantage
du vaisseau. Le parenchyme n’est nullement étagé.
E. Fibres.
Dans les lames minces transversales, elles sont arrondies et dis-
posées en files radiales. On compte, entre les rayons de 1 à 15 files
radiales de fibres. En coupe transversale, elles apparaissent à peu
près circulaires et de diamètre inégal, de 4 p. à 22 p. Elles sont
cependant souvent aplaties, la plus grande dimension se trouvant
dans le sens tangentiel (16, p. 5 X 6 p.) notamment lorsqu’elles sont,
dans l’échantillon, placées dans un plan horizontal voisin de celui
des cellules terminales d’un rayon ligneux.
F. Sécrétions.
De nombreux éléments cellulaires ont un contenu noir oléo-
résineux : toutes les cellules couchées des rayons, certains vaisseaux,
les cellules parenchymateuses, les cellules sécrétrices des canaux
sécréteurs.
IL Affinités et répartition paléogéographique de l’espèce.
Le trait anatomique le plus caractéristique dans ce bois fossile,
est la présence de canaux sécréteurs verticaux.
Samuel J. Record 1 a donné à deux reprises, en 1925 et en 1936,
1. Record, S. J. 1925. — Occurence of intercellular canals in Dicotyledonous
woods. — Trop. Woods, 4, dcc. 1925, pp. 17-20.
— 1936. — Classifications of various anatomical features of Dicotyledonous woods.
— Trop. Woods, 47, sept. 1936, pp. 12-27.
— 781 —
la liste des familles dont les représentants actuels possèdent un tel
caractère. Ces familles sont rassemblés en deux groupes. Le premier
concerne les espèces à canaux sécréteurs verticaux à présence
normale.
11. Cornaceae (1 genre).
2. Dipterocarpaceae (sous-famille des Dipterocarpoideae).
3. Leguminoseae (8 genres).
4. Simarubaceae (1 genre).
Le second groupe contient les familles à canaux sécréteurs verti-
caux d’origine traumatique, c’est-à-dire les canaux sécréteurs qui
s’élargissent parfois sensiblement au détriment des tissus voisins
par gommose. On doit considérer cette formation pathologique de la
gomme comme une sorte d’exagération d’un phénomène physiolo-
gique normal. Le second groupe comprend les familles suivantes :
4. Amygdalaeeae (3 genres).
2. Bombacaceae (6 g.).
3. Boraginaceae (1 g.).
4. Combretaceae (1 g.).
5. Elaegnaceae (1 g.).
6. Elaeocarpaceae (2 g.).
7. Hamamelidaceae (2 g.).
S. Lecythidaceae (2 g.).
9. Leguminoseae (7 g.).
10. Malvaccae (2 g.).
11. Meliaceae (2 g.).
12. Moringaceae (1 g.).
13. Myrtaceae (3 g.).
14. Proteaceae (3 g.).
15. Rutaceae (6 g.).
16. Sapindaceae (1 g.).
17. Simarubaceae (2 g.).
18. Sterculiaceae (5 g.).
19. Vochysiaceae (2 g.).
Il est très vraisemblable que notre échantillon fossile qui possède
des canaux sécréteurs d’origine traumatique dans certaines bandes
de parenchyme circummédullaire, appartient à l’une des familles
de ce second groupe.
Par son plan ligneux d’ensemble, notamment la répartition du
parenchyme dans les coupes transversales, la nature et la disposition
des rayons ligneux dans les coupes tangentielles, on peut éliminer
un bon nombre de ces familles, de sorte que les genres qui se rap-
prochent vraiment de notre échantillon, appartiennent en fin de
compte, aux familles suivantes : Leguminoseae, Malvaceae et Ster-
culiaceae.
' Famille des Leguminosae.
Le plan ligneux de notre échantillon s’apparente fortement à celui
de certaines espèces de cette famille. Mais il en diffère de façon
capitale par le fait que les bois comparables de cette farqille sont
pourvus de canaux sécréteurs verticaux, non pas traumatiques mais
normaux. C’est surtout les Caesalpiniae que l’on peut rapprocher, en
— 782 —
particulier les genres Sindora et Detarium. Lecomte 1 donne des
figurations de Sindora cochinchinensis H. Br. (pl. XIX) et Moll
et Janssonius 2 (fig. 163, p. 143) en donnent une autre de S. suma-
trana. Elles sont l’une et l’autre très voisines. Les Sindora sont
géographiquement répartis en Indo-Malaisie, mais le Sindora Klei-
neana existe néanmoins dans la forêt primitive du Gabon. Ces bois,
très comparables, ne diffèrent que par les canaux sécréteurs en
séries tangentielles, en faible nombre et à présence normale, ce qui
est contraire à ce qu’on observe dans notre échantillon.
En se basant sur les figurations données par Perrot et Gérard 3 4
(pl. VI et Y II), on pourrait penser que les bois de Detarium ont une
coupe tangentielle voisine alors que la coupe transversale est très
différente (. D . senegalense, D. microcarpa). Cependant, l’examen direct
de bois de Detarium obligeamment communiqués par M. Normand,
le distingué spécialiste des bois tropicaux, nous a permis de constater
une ressemblance d’ensemble certaine, notamment pour deux échan-
tillons de D. senegalense, l’un du Soudan, et un autre de la Côte
d’ivoire [= Detarium Heudelotanum Baill. (le Dank des Ouolofs)].
Mais comme précédemment l’assimilation serait complète si les
canaux sécréteurs avaient la même origine pathologique que dans
notre échantillon.
Famille des Malvaceae.
Les deux genres signalés par S. J. Record sont les genres Hibiscus
et Thespesia de la tribu des Hibisceae (ou Gossypieae). Leurs bois
sont caractérisés [Webber, 1934] 4 par de grandes cavités ana-
logues à celles qui furent signalées dans les Gossypium ( Gossypol
cavities). Notre échantillon diffère de ces espèces pour cette raison,
ainsi que par la structure étagée de leurs rayons.
Famille des Sterculiacées .
Notre échantillon s’apparente de façon satisfaisante à certains
échantillons fossiles rassemblés dans le genre Nicolia Unger : Nicolia
aegyptiaca Unger, Nicolia giarabubensis Chiarugi.
Unger qui a créé le genre a établi en 1866 une comparaison avec
la famille des Sterculiacées, et Schuster (1910) a confirmé la
validité de cette comparaison.
1. Lecomte H. 1925. — Les bois de l’Indochine. Agence économique de l’Indo-
chine.
2. Moll J. W. et Janssonius H. H. 1914. — Mikrographie des Holzes. 2er Bd.
Calyciflorae.
3. Perrot Em, et Gérard G. 1907. — Recherches sur les bois de différentes espèces
de Légumineuses africaines. Travaux du Laboratoire de Matière médicale de V Ecole
supérieure de Pharmacie de Paris, t. V, pp. 1-155, pl.^VI-IX.
4. Webber I. E. 1934. — ; Systematic anatomy of the woods of the Malvacae. Trop.
Woods, 38, juin 1934, pp. 1-36.
783 —
Ch att aw a y (1937) 1 a montré que les rayons des Sterculiacées
sont généralement hétérogènes et assez épais et qu’ils se morcellent
en direction axifuge. Notre espèce fossile qui montre des rayons
ligneux d’aspect fusiforme et divisés, semble également avoir subi
un morcellement axifuge de ses rayons.
D’après Schuster on peut comparer les rayons de Nicolia segyp-
tiacci avec ceux du Sterculia lateritia du Cameroun et d’après Chia-
rugi, la comparaison est possible avec St. urceolata, St. javanica et
St. macrophylla. Si on se reporte au travail de Moll et Janssonius,
on constate toutefois que ces trois dernières espèces ont des rayons
beaucoup plus larges que ceux du Nicolia ægyptiaca.
Il est néanmoins très vraisemblable que cette espèce appartienne
à la famille des Sterculiacées et cela justifie la nouvelle appellation
de Krausel qui remplace le nom de genre de Nicolia par le nom de
genre Sterculioxylon Krausel, pour ces bois fossiles, en raison de
leurs affinités avec le genre Sterculia.
Le Sterculioxylon ( Nicolia ) ægyptiacum (Unger) Krausel se sépare
assez nettement du Sterculioxylon ( Nicolia ) giarabubense (Chiarugi)
Krausel par le nombre de séries dans les rayons médullaires. Alors
que le second a des rayons de 1 — ,à 3 — sériés, surtout, le premier
montre un nombre de séries allant de 1 — (rares) à 6 et 7 — , avec
un maximum pour 4 et 5. Notre échantillon se rapproche donc
davantage du St. ægyptiacum.
Les aspects anatomiques que l’on groupe sous ce nom d’espèces,
sont assez variés. On a admis qu’eile résultait d’une influence de
milieux différents sur une même espèce ou bien qu’il s’agissait d’une
espèce collective. '
A notre avis il semble bien qu’il s’agisse surtout d’une espèce
collective, groupant des espèces linnéennes différentes, bien qu’on
ne puisse nier l’influence du milieu sur certaines espèces quelque-
fois très plastiques. Il est donc nécessaire de faire la révision des
échantillons décrits sous cette appellation pour comparer les figura-
tions qui ont été fournies avec notre spécimen.
Le Sterculioxylon ægyptiacum, signalé en de nombreux gisements
africains, possède une vaste distribution géographique.
Sa présence a été indiquée :
— sur la côte occidentale d’Afrique, dans le Rio de Oro, près de
Ilassi Aïssa 2.
— en Tunisie méridionale, à Aïn Cherichira et Bled-Douara 3.
1. Chattaway M. M. 1937. — The wood anatomy of the family Stereuliaceae. —
Phil. Trans. Roy. Soc. London, ser. B-Biol. Sc., n° 554, vol. 228, pp. 313-366, nov. 1937.
2. Schuster J. 1910. — Uber Nicolien und Nicolien Ahnliche Hôlzer. — Kungl.
svenska Vetensk Handl. Bd 45, n° 6, pp. 1-18, pl. 1-3.
3. Thomas P. 1893. — Description de quelques fossiles nouveaux ou critiques des
lerrains tertiaires ou secondaires de la Tunisie. Végétaux fossiles, pp. 1-4. Explor _
scient. Tunisie. Paris.
— 784
— en Libye, à Giarabub h
- — dans la Basse Egypte, dans la vallée du Nil, près du Caire,
dans la petite et la grande forêt pétrifiée, à Mokattam, sur le Gebel
Ahmar, dans l’Ouadi Dugla et l’Ouadi Giaffara.
— Sur la bordure orientale du désert de Libye, à Moghara, dans
l’Ouadi Faregh, entre Fayoum et Baharie, au N. de Birket el Que-
rum, dans la vallée du Natrun, à Garet Moluk.
- — Dans le désert de Libye, dans la haute Egypte, sur les grès de
Nubie à l’Est de l’Oasis de Regenfeld et à Regenfeld.
— Dans le Fezzan oriental à Uau el Chebir.
— - En Abyssinie, à Wadla, Woro-Haimano près de Magdala 1 2.
— En Somalie, à Daban, et dans la basse vallée du Darror 3.
Selon Krausel 4 5, la répartition verticale de cette espèce va avec
certitude de l’Oligocène inférieur au Miocène inférieur. Des gise-
ments incertains font néanmoins penser qu’elle peut exister dans
les couches plus anciennes de l’Eocène supérieur et plus récentes
du Pliocène supérieur ou même du Quaternaire.
En dehors de l’Afrique, cette espèce a été signalée en Belgique
par F. Stockmans 5 et Y. Willière (1936).
L’espèce décrite sous le nom de Nicolia ægyptiaca par Unger et
figurée en 1859 6 7 est basée sur un échantillon du Caire. Les rayons
ligneux sont 1 — , 2 — et 3 — sériés au maximum, alors que dans
notre échantillon, ils peuvent être encore 4 — et 5 — sériés.
Le Nicolia ægyptiaca figuré en 1866 par Unger 7 est basé sur un
échantillon d’Abyssinie (Woro-Haimano). D’après les dessins que
donne cet auteur, il est difficile de connaître avec certitude l’extension
relative du parenchyme juxtavasculaire et des fibres ligneuses
(Unger, 1866, pp. 289-296, pl. I, fig. 1-7).
Si on se reporte aux coupes de Nicolia ægyptiaca provenant
d’Egypte et conservées au Muséum sous les nos 8665 (46) et 8666 (47)
dans la Collection Unger, on constate de grandes analogies avec
notre spécimen. En voici quelques caractéristiques :
1. Chiarugi A. 1929. — Legni fossili (di Giarabub). Dans Resultati scientifici délia
Missione alla Oasi di Giarabub, Parte III : La Paleontologia, pp. 397-430, pl. XLV-
XLVJI, R. Società Geographica Italiana , Roma.
2. Unger F. 1866. — Notiz über fossile Holzer aus Abyssinien. — Sitzungsb. kaiserl.
Akad. Wiss., Math.-Naturw. cl., LIV Bd, lste Abth., pp. 289-297, 2 fig., 1 pl.
3. Chiarugi A. 1933. — Legni fossili délia Somalia Italiana. — Paleont. Ital.,
vol. XXXII, suppl. 1, pp. 97-167, 48 fig., pl. IX-XXII.
4. Krausel R. 1939. — Ergebnisse der Forschungsrciscn Prof. E. Stromers in den
Wüstens Agyptens. IV. Die fossilen Floren Agyptens. — Abliandl. der Bayerischert
Akad. Wiss., Math.-Naturw. Abt,. N. F., Heft 47, 1939, pp. 1-40, 33 fig., pl. 1-23.
5. Stockmans F. et Willière Y. 1936. — Notes sur des bois fossiles récoltés en
Belgique. V. Nicolia ægyptiaca Unger. — But. Mus. roy. Hist. nat. Belgique, t. XII,
n° 33, pp. 1-5, 3 fig.
6. Unger F. 1859. — Der versteinerte Wald bei Cairo und einige andere Lager ver-
kieselten Ilolzes in Aegypten. — Sitzber. Akad. Wiss. Wien , XXXIII, pp. 209-232,
pl. I-III.
7. Unger F. 1866. — Loc. cit.
— 785
— Echantillon Unger-8665-45 : Pas de canaux traumatiques
nettement visibles dans les bandes de parenchyme circummedul-
laire, distantes de 4 mm. 75 en moyenne ; de 4 à 7 vaisseaux au mm2 ;
séries des rayons de 1 à 4 ; mêmes tissus secréteurs ; Parenchyme
juxta vasculaire aliforme peu développé rarement confluent (très
comparable à notre échantillon).
— Echantillon U nger-8666-47 : Parenchyme circummédullaire
très peu marqué ; de 7 à 9 vaisseaux au mm2 ; séries des rayons de
1 à 4 ; mêmes tissus secréteurs ; Parenchyme juxtavasculaire peu
développé (de 3 à 4 assises cellulaires), aliforme, confluent de façon
plus accentuée que précédemment (probablement en raison du
plus grand nombre de vaisseaux au mm2).
En 1870, Carrutheus 1 figure un spécimen également récolté au
Caire. Son aspect rappelle davantage notre échantillon par ses
rayons plus larges qui atteignent 4 séries au maximum.
Schenk (1883) 2 donne plusieurs dessins pour des échantillons de
la forêt pétrifiée du Caire qu’il considère comme devant être rap-
portés au Nicolia ægyptiaca Unger. Le parenchyme est peu déve-
loppé au voisinage des vaisseaux (Schenk, 1883, pl. III, fig. 9),
comme dans notre échantillon. Par contre, les rayons médullaires
sont plus larges (jusqu’à 6 séries) et ils possèdent une hauteur parti-
culièrement grande que nous n’avons jamais constatée dans notre
échantillon (Schenk, 1883, pl. III, fig. 7 et pl. IV, fig. 11).
En 1884, Hofmann 3 signale deux espèces nouvelles : Nicolia
Wiedemanni Hfm et Nicolia minor Hfm, d’après des échantillons
des environs du Caire. Les différents auteurs qui ont repris ces
espèces s’accordent avec juste raison à faire tomber N. Wiedemanni
en synonymie avec N. ægyptiaca, alors que N. minor serait plutôt
un bois fossile de Rutacée du genre Evodioxylon. Le N. Wiedemanni
Hfm possède, comme notre échantillon, des rayons 1 — à 5 — sériés
(Hofmann, 1884, pl. III, fig. 1).
Schuster (1910) 4 figure un certain nombre de spécimens attri-
bués à Nicolia ægyptiaca Unger. Notre échantillon saharien se
rapproche nettement de ceux que donne cet auteur comme pro-
venant de la petite et de la grande Forêt pétrifiée du Caire (Schus-
ter, 1910, p. 5-8 ; pl. 2, fig. 9, 11 ; pl. ‘3, fig. 14). Ces échantillons
présentent le même plan ligneux avec un parenchyme peu développé
(Schuster, fig. 9 et 14) et une disposition voisine des rayons ligneux
1. Carruthers W. 1870. — On the petrified forest near Cairo. — Geological Maga-
zine, VII, pp. 306-310, pl. XIV.
2. Schenk A. 1883. — Fossile Hôlzer. Dans : Zittel K. A. Beotrage zur Géologie
und Paléontologie der Libyschen Wüste und der Angrenzeden Gebieten, von Aegyp-
ten, etc., Paleontographica, Bd 30, 2, Abt. I, p. 1-19, pl. I-V, Kassel, 1883.
3. Hofmann H., 1884. — Verkjeselte Hôlzer aus Argypten. — Zeitschr. für Natur-
wiss. Halle, XXXVII, pp. 484-486, pl. III, fig. 1-3.
4. Schuster J. 1910. — Loc. cit.
— 786 —
qui, cependant, n’ont, au maximum, que des rayons 4 — - sériés
(Schuster, fig. 11). Ajoutons toutefois, que par la largeur des rayons
observés en coupe transversale, notre échantillon s’apparente à celui
de la figure 9, plutôt qu’à celui de la figure 14. Par ailleurs, le
spécimen de Ouadi Giafïara (Schuster, pl. 3, fig. 15) est très diffé-
rent en raison du développement accentué de son parenchyme
juxtavasculaire aliforme dépassant largement les rayons placés de
chaque côté des vaisseaux avec une tendance bien marquée à la
confluence d’une plage à l’autre, qui aboutit à la formation de
bandes tangentielles régulières.
L’échantillon étudié par Chiarugi et provenant de la basse
vallée du Darror, en Somalie septentrionale, bien que rapportés
par leur auteur à Nicolia ægyptiaca Unger sont très différents de
notre échantillon par la répartition du parenchyme ligneux. [Chia-
rugi, 1933, pl. XVII (XII), fig. 1 a et 16], Celui-ci est extrêmement
développé et il est à notre avis difficile d’attribuer cette abondance
uniquement aux conditions particulières du milieu, ce qui entraîne
donc la nécessité d’une désignation particulière.
Les diverses figurations que Krausel (1939, pl. 18, fig. 3 à 6 j
pl. 19, fig. 1 à 7 ; pl. 20, fig. 1 à 3) donne dans son important mémoire,
rappellent notre échantillon d’assez près, bien que les confluences des
groupes parenchymateux semblent dans l’ensemble, plus accen-
tuées, notamment si on se reporte à la figure 23, page 82, donnée par
cet auteur.
Le Sterculioxylon ( Nicolia ) ægyptiacum (Unger) Krausel présente
dans sa topographie ligneuse, des variations appréciables. Ces varia-
tions, particulièrement marquées dans la structure des rayons
médullaires peuvent être dues au fait qu’il s’agit d’une Sterculiacée.
Dans cette famille les modifications d’aspect subies au cours du
développement des rayons sont bien connues depuis les travaux
de Chattaway. Mais il est probable qu’il s’agisse également d’une
espèce collective, ce qui apparaît si on observe le développement
atteint par le parenchyme juxta-vasculaire dans les différents échan-
tillons. Les limites précises des espèces nouvelles que l’on pourrait
créer à partir de cette espèce collective sont difficiles à établir. Nous
pensons cependant qu’on ne peut continuer à rassembler sous une
même appellation tous les échantillons qui ont été décrits sans leur
donner des désignations différentes. Sans vouloir créer des espèces
nouvelles, on peut distinguer au moins deux formes extrêmes dans
cette espèce :
1° la Forme oc. Elle est caractérisée par un développement peu
accentué du parenchyme ligneux. Cette forme est basée sur l’échan-
1. Chiarugi A. 1933. — Loc. cit.
2. Krausel R. 1939. — Loc. cit.
— 787 —
tillon du Tibesti que nous venons de décrire et sur les échantillons
8665-46 et 8667-47 d’Egypte de la Collection Unger. Les échantil-
lons décrits par Krausel semblent appartenir à cette forme.
Diagnose de la forme a. : Sterculioxylon (Nicolia) .ægyptiacum (Unger)
Krausel, forme a, n. f. — Plan ligneux de l'espèce. Parenchyme jilxtavas-
culaire disposé en plages peu étendues, aliformes, rarement confluentes.
2° la Forme p. Elle est caractérisée par un abondant paren-
chyme juxtavasculaire et eircummédullaire. Cette variété est basée
sur l’échantillon de la basse vallée du Darror décrit par Chiarugi
(1933). Nous rapportons également à cette forme, l’échantillon de
"Ouadi Giaffara décrit par Schuster en 1910 (Schuster, 1910,
pl. 3, fig. 15).
Diagnose de la forme p. : Sterculioylon (Nicolia) ægyptiacum (Unger)
Krausel, forme p, n. f. — Plan ligneux de l’espèce. Parenchyme juxtavas-
culaire aliforme, disposé en plages confluentes, souvent très étendues, cons-
tituant des bandes parenchymateuses circummedullaires très rapprochées
III. — Age et origine.
Couches continentales terminales post-éocènes du Tibesti.
Laboratoire d’ Anatomie comparée des Végétaux vivants et fossiles du Muséum.
788 —
TABLE DES MATIÈRES
du Tome XXI. — 28 Série.
Pages
ACTES ADMINISTRATIFS 177, 333, 419, 497
Liste des Correspondants nommés en 1948 6
Travaux faits dans les Laboratoires pendant Tannée 1948 10
COMMUNICATIONS :
André (M.). Une nouvelle espèce de Thrombidion ( Sty golhrombium) recueillie,
en France, dans un cours d’eau phraétique 67
— Sur le Microthrombidium (Enemothrombium) Kervillei M. André. ... 72
— Une forme mexicaine nouvelle de Thrombidion 232
— Phénomène tératologique chez un Thrombidion, Microthrombidium
sucidum C. L. Koch 234
— Nouvelle forme larvaire de Thrombidion ( Isothrombium oparbellae
n. g., n. sp.) parasite d’un Solifuge 354
— Sur une nouvelle forme larvaire de Schôngastia (Ac arien) parasite d’un
Caméléon malgache 537
— Un Thrombidion ( Podothrombium macrocarpun Berl. var. rneridionalis
Ber!.) peu connu et nouveau pour la Faune française 540
— Les Stygothrombium (Acariens) de la Faune française 680
— L’appareil respiratoire chez les Stygothrombium (Acariens) 690
Angel (F.). Contribution à l’étude du Typhleotris madagascariensis, Poisson
aveugle, cavernicole, du Sud-Ouest de Madagascar 56
— Une Grenouille nouvelle, Rana ( Ptychadena) rétro punctata, du M4 Nimba
(Matériaux de la Mission M. Lamotte en Haute Guinée Française).. 509
Angelier (C.). Ilydracariens nouveaux des Pyrénées (lre note) 83
— Id. (2e note) 358
— Id. (3e note) : Aturus barbatulus Viets, 1936, nouveau pour la faune
française 697
Angelier (E.). Diagnoses sommaires d’Hydracariens phréaticoles nouveaux. 88
Balavoine (P.). Note sur la faune lutétienne de Villers-sur-le-Roule et de
Venables (Eure) 772
Benoist (R.). Contribution à la connaissance de la Flore de la Guyane française
(suite) 593
Berlioz (J.). Note sur une espèce de Trochilidé, Chlorostilbon aureoventris
Lafr. et d’Orb 51
— Note sur une collection d’Oiseaux du Gabon 337
Bougis (P.). Caractères distinctifs des deux espèces du genre Mullus : M.
surmuletus L. et M. barbatus L 522
Boureau (Ed.). Etude paléoxylologique du Sahara (III). — Présence du
Ficoxylon cretaceum Schenk dans la Flore fossile de El Mraîti (Sahara
Soudanais) 316
— Etude paléoxylologique du Sahara (IV). — Présence du Quercoxylon
Gevinii n. sp. au sud de Tindouf (Sahara occidental) 414
— Id. (V). — Sur le Dombeyoxylon Monodii n. sp. Sterculiacée fossile des
environs de Tindouf et de l’Azaouad 639
— 789 —
— Id. (VI). — Sur une forme nouvelle de Sterculioxylon (Nicolia) aegyptia-
cum (Unger) Krausel, des couches post-éocènes du Tibesti 776
Bourrelly (P.). Euglena oxyuris Schmarda et formes affines 612
— L’Algothèque du Muséum : Notes algologiques 1-2 757
Ëughholz (J.-T.). Additions to tlie Coniferous Flora of New Caledonia 279
Buge (E.). Solution de problèmes bryozoologiques à l’aide des Rayons X. . 160
Bullier (P.). Au sujet de l’apparition de la luxation des ailerons chez des Ber-
naches du Canada ( Branla canadensis L.) 505
Cadenat (J.). Description de quatre Téléostéens nouveaux de la Côte occi-
dentale d’Afrique 663
Calas (P.). Note préliminaire à une révision des Rissoinidae du Redonien.. 164
Callamand (O.). Aptitude de l’Anguille ( Anguilla anguilla L.) à former des
antitoxines. — Rapports possibles avec les mystères de sa reproduction. 512
Carayon (J.). Description d’un Schizopterinae africain, Pinochius africanus
n. g., n. sp. et remarques sur les Hémiptères Cryptostemmatidae . . . . 239
— Helopeltis (Hem. Miridae) nouveaux nuisibles aux Quinquinas en
Afrique française 558
— ■ Observations sur la biologie des Hémiptères microphysides 710
Cavaco (A.). Sur le genre Grossera (Euphorbiacées) 272
Chabanaud (P.). Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique oriental. 60, 347
— Révision des Cynoglossidae (s. str.) de l’Atlantique oriental (suite). 202
— Les Cynoglossus de l’Atlantique 516
— Notules ichthyologiques (suite) 672
Ciiadefaud (M.) et Feldmann (J.). Sur une Coceolithophoracée des bacs de
l’Aquarium de la Station Biologique de Roscoff 617
Chaudonneret (J.) et Angelier (C.). Un nouvel Hydracarien phréaticole. . 542
Ciiaux (J.) et Fang (P. W.). Catalogue des Siluroidei d’Indochine de la collec-
tion du Laboratoire des Pèches coloniales du Muséum, avec la des-
cription de six espèces nouvelles 194, 342
Cheng (C. T.). Note sur les Poissons des eaux douces du Yunnan (Chine), des
collections du Muséum 526
Cherbonnier (G.). Note préliminaire sur quelques Holothuries rapportées
par le Navire-Ecole belge Mercator 255
— Note sur une Holothurie dendrochirote de Dakar : Cucumaria Souriei
n. sp 580
— Note sur une Holothurie nouvelle des côtes du Sénégal : Hemioedema
goreensis n. sp 585
Note sur une Holothurie dendrochirote des côtes de Mauritanie : Cucu-
maria mauritanica Herouard 717
Chevalier (A.). Sur une Mauve géante du groupe Malva sylvestris adventice au
Jardin des Plantes de Paris 603
Condé (B.). Description préliminaire d’un Campodéidé cavernicole du pays
basque espagnol .... 569
Daget (J.). Note préliminaire sur les affinités phylogénétiques des Polyptéridés. 532
Dekeyser (P.-L.). Un Viverriné nouveau d’Afrique occidentale : Pseudogenetta
Villiersi (gen. et sp. nov.) 421
Dresco (Ed.). Opilions capturés en Corse et description d’une espèce nouvelle. 676
Dunand (G.). Au sujet du genre Gypsina (Foraminifère) 308
Dupuis (CL). Notes synonymiques et systématiques sur les Phasiinae (Diptères
Larvaevoridae ) 333, 553
Du val (A.-G.). Application des Rayons X à l’étude des structures internes des
Echinides actuels et fossiles et en particulier, à titre d’exemple, à quel-
ques espèces du genre Scutella Lamarck 1816 399
— Remarques sur Cli/peaster rangianus Desmoulins 1835 (= Cl. micro-
petalus KL L. Clark 1925) [Echinides] .... : 761
— 790 —
Fauvel (P.). Deux Polychètes nouvelles de Dakar. Terebella aberrans et Pecti-
naria Souriei n. sp 430
Feugueur (L.).-Sur l’Eocène inférieur au N.-O. du Bassin de Paris et aux '
environs de Dieppe 321
François (Y.). Copépodes des Pyrénées 215
Gagnepain (F.). Orchidacées nouvelles d’Indochine 737
Gatinaud (G.). Contribution à l’étude des Brachiopodes Spiriferidae. I, Exposé
d’une nouvelle méthode d’étude de la morphologie externe des Spiri-
feridae à sinus plissé 153, 300, 408, 487
Germain (L.). Contribution à la faune malacologiquc de l’Afrique Equatoriale. 435
Ghesquière (J.). Le type du Stictomischus phytomyzae Ashmead (Ms), (Hym. 444
Chaleidoidea Pteromalidae) 566
•Gombault (R.). L’herbier du Frère Joseph Louis au Muséum 105
Grandjean (F.). Remarques sur l’évolution numérique des papilles génitales
et de l’organe de Claparède chez les Hydracaricns 75
— Sur le genre Hydrozetes Berl. (Acariens) 224
— Observation et conservation de très petits Arthropodes 363
— Observations sur les Oribates (19e série) 545
Guillaumin (A.). Contribution à la Flore de la Nouvelle-Calédonie. XCI,
Plantes récoltées par le P. Buchholz 112, 258, 378
— Id., XCII, Plantes récoltées par M. J. Bernier (complément) et XCIII,
Plantes récoltées par M. Sarlin 453
— Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum 722
Hamel (J.). Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées. III.
Les chromosomes somatiques de trois représentants du genre Escallonia
Mutis 749
— Jd. IV. Les chromosomes de six espèces appartenant à la tribu des
Astilbinées 752
IIociireutiner (B. P. G.). Malvacées de Madagascar et taxonomie de cette
famille 733
Holthuis (L. B.). Note sur le type du Gnathophyllum tridens Nobili, 1906 (Crust.
Décap.) 210
Joignerez (R. M.). Sphaignes récoltées aux tourbières du plateau du Russev
(Doubs) 287
Lacroix (A.). Note sur une roche de la Côte des Somalis 493
Le Grand (Y.). La tradition des Becquerel. Leçon inaugurale du cours de
Physique appliquée aux Sciences naturelles, prononcée le 8 novembre
1949 64^
Lenoble (A.) et Manguin (E.). Les Diatomées fossiles des sources thermales de
Ranomafana (Antsirabé, Madagascar) [suite] 169
Leroy (J. -F.). Contribution à l’étude des Monochlamydées : Documents nou-
veaux sur des plantes de Madagascar, de Sumatra et de Colombie. . . . 725
.Mathon (Cl. Ch.). Suite au catalogue de la Flore des Basses-Alpes, particu-
lièrement sur la rive, droite de la Durance (2e partie) [Labiées, suite ] .... 132
— Id. (4e partie) 371
— Id. (3e partie) 474 ,590
Mennessier (G.). Notes préliminaires sur les niveaux à Rudistes coniaciens
des massifs d’Uchaux et de la Cèze 311
— Comparaison entre les faunes des bassins à lignites cénomaniens du
Sud-Est de la France 765
— Description d’un Rudiste de l’Attique : Mitrocaprina beotica Munier-
Chalmas sp. (Plagioptychus beoticus Munier-Chalmas) 395
— Comparaison entre les faunes des bassins à lignites cénomaniens du Sud-
Est de la France 765
Nicot (J.) et Chevaugeon (J.). Comparaison des méthodes d’isolement de la
microflorc fongique du sol. Etude d’un terreau des serres du Muséum. 384
Perrier de la Bathie (H.). Révision des Ilalorrhagacées de Madagascar. . . . 744
— 791 —
Pichon (P.). Classification des Apocynacées : XXVI, détermination des échan-
tillons fleuris de Plumérioïdées 140
— Id. : XXVII, détermination des graines de Plumérioïdées et de Cerbé-
roïdées 266
— Id. : XXIX, le genre Neokeithia. 375
— Les affinités du genre Eucorymbia (Apocynacées) 270
— Trois projets d’articles additionnels aux règles de la nomenclature
botanique 393
Pichon (M.). Les glandes nodales des Apocynacées et leurs modifications.. 467
— Classification des Apocynacées : XXX, position systématique du genre
Dyera.., 600
P oucques (M.-L. de). Etudes caryologiques sur les Fagales : I, le genre Alnus. 147
— Id. : III. Le genre Quercus. . .' 482
Radford (Ch. D.). A révision of the fur mites Myobiidae ( Acarina) [suite]. 91, 425, 692
Ranson (G.). Note sur trois espèces lamarckiennes d’Ostréidés 248
— Note sur la répartition géographique des Ostréidés du genre Pycnodonta
F. de W 447
— Quelques observations sur la biologie de Gryphaea angulata Lmk 574
Remy (P.). Palpigrades de Corse 218
Roux (Ch.). Compte rendu sommaire d’une mission en Afrique Equatoriale
Française 500
Signeux (J.). Notes paléoichthyologiques 633
Sosa-Bourdouil (C.). Sur le chimisme des graines de Datura tétraploïdes. . . . 174
Soyer (R.). L’artésianisme des eaux du Lutétien dans le Synclinal de la Seine
(2e note) 622
— La microfaunc ludienne du Vexin français 770
Stehlé (H.). Euphorbiacées nouvelles des Antilles françaises et leurs affinités
géographiques (12e contribution) 605
Termier (H. et G.). Rôle des Aviculopectinidae dans la morphogenèse des
Dysodontes Mésozoïques 292
Turmel (J.-M.). Répartition géographique des Eryngium. II, Nouveau Monde. 120
— Les formations dunaires de la plage de La Nouvelle (Aude) 462
Urbain (Ach.), Nouvel (J.), BiTllier (P.) et Rinjard (J.). — Rapport sur la
mortalité et la natalité enregistrées au Parc Zoologique du Bois de Vin-
cennes pendant l’année 1948 178
Urbain (Ach.) et Piette (G.). Sur une infection streptococcique constatée sur
des Ragondins ( Myopotamus coypus Molina) 504
Viette (P.). Les Lépidoptères Gelechiidae du Pacifique Sud 98
Villiers (A.). Les Reduviidae malgaches. VI. Piratinae Formes nouvelles.. 707
— Types d’Arthropodes déposés en 1949 au Muséum national d’Histoire
naturelle de Paris par l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar
(2e liste) 700
Le Gérant : Marc André.
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART.
28-2-1950
SOMMAIRE
Pag««
Y. Le Grand. La tradition des Becquerel. Leçon inaugurale du cours de
Physique Appliquée aux Sciences naturelles, prononcée le 8 novembre 1949. 648
Communications :
J. Cadenat. Description de quatre Téléostéens nouveaux delà Cote Occidentale
d’Afrique 663
P. Chabanaud. Notules Ichthyologiques (suite) 672
Ed. Dresco. Opilions capturés en Corse et description d’une espèce nouvelle. . 676
M. André. Les Stygothrombium (Acariens) de la Faune française 680
M. André. L’appareil respiratoire chez les Stygothrombium (Acariens) 690
Ch. D. Radford. A Révision of the fur Mites Myobiidae (Acarina) (suite).. 692
C. Angelier. Hydracariens nouveaux des Pyrénées (3e note) : Aturus barbatulus
Viets, 1936, nouveau pour la faune française 697
A. Villiers. Types d’Arthropodes déposés en 1949 au Muséum national d’His-
toire naturelle de Paris par l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar
(2e liste) 700
A. Villiers. Les Reduviidae malgaches. VI. Piratinae. Formes nouvelles .... 707
J. Carayon. Observations sur la biologie des Hémiptères microphysides 710
G. Cherbonnier. Note sur une Holothurie dendrochirote des côtes de Mauri-
tanie : Cucumaria mauritanica Hérouard 717
A. Guillaumin. Plantes nouvelles, rares ou critiques des serres du Muséum. . 722
J.-F. Leroy. Contribution à l’étude des Monochlamydées : Documents nou-
veaux sur des plantes de Madagascar, de Sumatra et de Colombie 725
B. P. G. Hochreutiner. Malvacées de Madagascar et taxanomie de cette famille. 733
F. Gagnepain. Orchidacées nouvelles d’Indochine 737
H. Perrier de La Bathie. Révision des Halorrhagacées de Madagascar 744
J. Hamel. Notes préliminaires à l’étude caryologique des Saxifragacées. III. —
Les chromosomes somatiques de trois représentants du genre Escallonia
Mutis 749
J. Hamel. Id. IV. Les chromosomes de six. espèces appartenant à la tribu des
Astilbinées 752
P. Bourrelly. L’Algothèque du Muséum : Notules algologiques 1-2 757
A.-G. Duval. Remarques sur Clypeaster rangianus Desraoulins 1833 (= Cl.
micropetalus 761
G. Mennessier. Comparaison entre les faunes des bassins à lignites cénoma-
niens du sud-est de la France 765
R. Soyer. La microfaune ludienne du Vexin français 770
P. Balavoine. Note sur la faune lutétienne de Villers-sur-le- Roule et de Venable
(Eure) 772
Ed. Boureau. Etude paléoxylologique du Sahara (VI). — Sur une forme nou-
velle de Sterculioxylon ( Nicolia ) aegyptiacum (Unger) Krausel, des couches
post-éocènes du Tibesti 776
Table des matières du tome XXI 788
N
EDITIONS
DU
MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
36, RUE GEOFFRO Y-SAINT-HILAIRE, PARIS Ve
Archives du Muséum national d'Histoire naturelle (commencées en 1802
comme Annales du Muséum national d’Histoire naturelle). Ne paraît
plus depuis 1938 (Le volume : 1500 fr.)
Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle (commencé en 1895).
(Un vol. par an, abonnement annuel France,1200 fr., Étranger, 1600 fr.).
Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle, nouvelle série com-
mencée en 1936. (Sans périodicité fixe ; un vol. 800 fr.).
Publications du Muséum national d’Histoire naturelle. (Sans périodicité
fixe ; paraît depuis 1933 ; prix du fascicule : 300 fr.).
Index Seminum Horti pariensis. (Laboratoire de Culture ; paraît
depuis 1822 ; échange).
Notulæ Systematicæ. (Directeur M. H. Humbert, Laboratoire de Phanéro-
gamie ; paraît depuis 1909 ; abonnement au volume, France, 600 fr. ;
Étranger, 900 fr.).
Revue française d’ Entomologie. (Directeur M. le Dr R. Jeannel, Laboratoire
d’Entomologie ; paraît depuis 1934 ; abonnement annuel France, 500 fr.,
Étranger, 600 fr.).
Bulletin du Laboratoire maritime du Muséum national d'Histoire naturelle
à Dinard. (Directeur M. E. Fischer-Piette, Laboratoire maritime de
Dinard ; suite du même Bulletin à Saint-Servan ; paraît depuis 1928 ;
prix variable par fascicule).
Bulletin du Musée de l’Homme. (Place du Trocadéro ; paraît depuis 1931 ;
prix du numéro : 5 fr. ; adressé gratuitement aux Membres de la
Société des Amis du Musée de l’Homme : Cotisation annuelle, 30 fr.).
Recueil des travaux du Laboratoire de Physique végétale. (Laboratoire de
Chimie ; Section de Physique végétale ; paraît depuis 1927 ; échange).
Travaux du Laboratoire d’Entomologie. (Laboratoire d’Entomologie ; paraît
depuis 1934 ; échange).
Revue de Botanique appliquée et d’ Agriculture coloniale. Directeur : M. A.
Chevalier, Laboratoire d’Agronomie coloniale ; paraît depuis 1921.
Abonnement annuel : 1000 fr.
Revue Algologique. (Directeur M. R. Lami, Laboratoire de Crypto-
gamie ; paraît depuis 1924 ; abonnement France, 400 fr., Étranger,
600 fr.).
Revue Bryologique et Lichénologique. (Directeur Mme Allorge, Laboratoire
de Cryptogamie ; paraît depuis 1874 ; abonnement France, 600 fr.,
Étranger, 900 fr.).
Revue de Mycologie (anciennement Annales de Cryptogamie exotique).
(Directeur M. Roger Heim, Laboratoire de Cryptogamie. Paraît depuis
1928 ; abonnement France et territoires d’Outre-Mer, 500 fr., Étran-
ger, 800 fr.).
Mammalia, Morphologie, Biologie, Systématique des Mammifères,
(Directeur M. Ed. Bourdelle ; paraît depuis 1936 ; 500 fr. ; Étranger,
900 fr.).
ABBEVILLE. IMPRIMERIE F. PAILLART. 28-2-1950